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PREMIER SEMESTRE COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAR mm. t.E8 SECnéXAlBi:» PKBPÉTUUIiiS TOftIE XCII ]\" 1 (3 Janyier 1881). PARIS, GAUTHlEll-VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SC1BNCB3 SUCCESSEUR DE MALLET-6ACHELIER, Onai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF iVl'X COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 28 jom 1862 et 1^ mai 1876. Les Comyiei rendus hebdomadaires des séances de : l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentes par des savants étrangers à l'Académie, . Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. i a6 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent AU plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a- été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, ou ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- ■«owes »«r l'objet ds; leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'M demie sont imprimés dans les Comptes rendus, les Rapports relatifs aux prix décernés ne le qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Sai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des psrsoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'^ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ut|é sumé qui ne dépasse pas 3 pages. I Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis L Membre qui fait la présenlatiou est toujours nomït mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exfa autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le n pour les articles ordinaires de la correspondance Ifl cielle de l'Académie. | Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à telp le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte m actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendiMx vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part ^ Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais dt i teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapp» t les Instructions demandés par le Gouvernemen I Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati«i un Rapport sur la situation des Comptes renduA\>i l'impression de chaque volume. I Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d. p ' sent Règlement. ÉTAT DE L'ACADEMIE DES SCIENCES Al 1" JAXVIER 1881. SCIENCES MATHEMATIQUES. Section V. — Géomélriv. Messieurs: Hermite (Charles) (o. ®). Seiiuet (Joseph-Alfred) (o. ^). Bonnet (Pierre-Ossian) (o. ^). PuiSECX (Victor-Alexaiich-e) (o. *). Bouquet (Jean -Claude) ^. N Section II. — Mécanique. S.\int-Venant (Adhémar-Jean-Claude Barré de) (o. 4&). Phillips (Edouard) ^. Rolland (Eugène) (c. *). Tresca (Henri-Edouard) (o. *). Resal (Henry-Amé)^. Bresse (Jacques-Antoine-Charles) (o.*^). Section III. — Aslronomic. LiouviLLE (Joseph) (c;. ^). Faye (Hervé-Auguste-ÉUenne-Albans) (c. fe'). Janssen (Pierre-Jules-César) o. *). LoEVVY (Maurice) (o. ^). Mouchez (Ernesl-Amédée-Barthélemy) (c. S). Tisserand (François-Félix) ©. SE W o8H*0-, dégage pour Fe^O* : -t- 21,0. » 4. On lire encore des nombres donnés plus haut : Fe'-f-0'' = Fe5 0*, dégage , -f- i34,5 ou 4-33,0x4- » On a d'ailleurs Fe 4- O -t- eau = FcO hydraté -t- 34,5 Fe--hO^ -f- eau =Fe-0' hydraté . . .. + 96,6 ou -t-3i,9X3. ( ao ) » 5. On peut faire une première application de ces chiffres à la rccluc- lion des oxydes de fer par l'hydrogène, el à ht décoiniiosilion inverse du fer métallique par la vapiur d'eau. En effet, les chaleurs de formation des trois oxydes de fer (+ 34,5; +3.5,6; + 31,9) à partir d'un nièine poids d'oxy- gène sont fort voisines de la chaleur déformation de l'eau solide (-1- 35,2 — A, A étant la chaleur de solidification de l'hydrogène), celle-ci étant rapportée à des états semblables des comj)osanls et des composés. 0 Si l'on aelmet pour A un chiffre voisin de 2 à 4. ce qui est conforme aux analogies, on voit que l'hydrogène devra ramener le peroxyde di' fer à l'élat d'oxyde magnétique, puis do protoxyde ( ' ), et que le fer devi a décom- poser l'eau en sens inverse, en engendrant de l'oxyde magnétique el du prot- oxyde : toutes prévisions conformes à l'expérience. » Si l'on admet en oulie un élat de dissociation des oxydes de fer, tel que l'oxyde magnétique coexiste avec une certaine dose de protoxyde et de peroxyde, produits par sa dissociation, on rendra compte des phéno- mènes d'équilibre qui accompagnent ces deux réactions, phénomènes si bien étudiés par M. H. Sainte-Claire Deville {Comi)lcs rewliis, t. LXX, p. 1201, cl I-XXI, p. 3o). » 6. Toutefois il n'est pas possible de préciser complètement ces inter- prétations, dans l'état aclnel de la science, et de les étendre jusqu'à la réduction du fer métallique, parce que nous ne connaissons ni les cha- leurs d'hydratation du protoxyde (B) et du peroxyde de fer, ni par con- séquent la vraie chaleur de formation (-f- 34,5 — B, pour le protoxyde) de ces oxydes anhydres; ni les chaleurs de transformation des étais faci- lement attaquables des trois oxydes de for (protoxyde, peroxyde, oxyde magnétique) dans les trois états stables (*) et difficilement attaquables [probablement polymériques(')], ni les chaleurs spécifiques de ces oxydes et de la vapeur d'eau elle-même ent'e 0° et Goo", chaleurs spécifiques qui font varier la chalem' mise enjeu dans les réactions. Il suffirait que vers le rouge la chaleur de formation du protoxyde anhydie {-h 34,5 — B à (') Voir MoisSAN, loco citato, p. 201. [-] Voir dans Moissas, loco citato, page 232, les deux varlùtés d'oxyde magnctique qu'il appelle allotropiques ; el page 224 les deux proloxydes. (^) Les différences en n-c les étals nmliiples d'un même oxyde mélallique, inégalement altaquabics par les réactifs, étaient expliquées autrefois par le mot vague do cohésion, auquel j'ai proposé: il y a bien des années, de substituer dans la plupart des cas la notion précise de la polymérie, c'est-à-dire de la combinaison de plusieurs molécules simples avec dégage- ment de chaleur(Voir Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 55i). ( ^' ) zéro) tombât au-dessous de celle de l'eau (+ 35,2 — A à zéro), dont elle est si voisine à la température ordinaire, pour que la réduction totale des oxydes de fer par l'hydrogène fùl expliquée. Nous ignorons d'ailleurs éga- lement les tensions de dissociation en vertu de^quelles chaque oxyde se déshydrate, chaque oxyde se transforme en oxydes différents, chaque oxyde polymérisé tend à revenir à l'étirt non condensé, etc., tensions qui règlent les phénomènes d'équilibre entre le fer, l'hydrogène et les com- posés oxygénés de ces deux éléments. » C'est l'ignorance de ces diverses conditions régulatrices des phéno- mènes qui rend parfois si difficile la prévision de ce qui se passe à la tem- pérature rouge : l(;s piii)cipes généraux sont connus; mais les données manquent souvent pour pouvoir les appliquer avec rigueur. » 7. Quoiqu'il eu soit de ces vues théoriques, nous observerons, en ter- minant, que d'une part, étant acceptés les chiffres ci-dessus : Fc combiné avec O tl^'gage -<- 3 | , 5 1 .1 » avec 0 ■ » -+- 44 ' 8 » avec 0 ■ » -l-47i8 quantités de chaleur croissantes avec la dose d'oxygène fixée sur un même poids de fer. H Mais l'accroissement n'est pas proportionnel au poids de l'oxygène, car 0 = 8^'', fixé sur le fer, dt'^jge |)oiir foroicr le proloxyde (hyJralé) .... + 34, 'j O ::= S*'', fixé sur le proloxyde pour furmcr l'oxyde magnoli(|ue, dégage. . -)- 3i ,o 0 = 8^'', fixé sur l'oxyde magnétique pour former le peroxyde (hydraté) . -+- 17 ,8 Ou peut dire encore que 0 fixé par le fer en formant le protoxyde ; hydraté) dégage.. -+- 34,5 0 fixe par le fer en formant l'oxyde niagnéti(iue +33,6 O fixé par le fer en formant le ]ieroxydc (hydraté) + 3i ,9 » La chaleur dégagée va donc en décroissant, pour une même dose d'oxy- gène fixée, lorsqu'on [)asse du protoxyde à l'oxyde magnétique, puis au peroxyde, conloruiément à ce qui s'observe le plus souvent dans l'élude des composés formés en proportions multiples ('). Le travail accompli dimiiuie, c'est-à-dire que l'afiitiilé s'affaiblit, à mesure que la dose de l'oxygène fixé devient plus considérable. (') Essai de Mécanique chimique, t. I, p. 346, 358, 363, 367, etc. \ oit ausÛ Annales de Chimie et de Physique, S"^ série, t. XXI, p. 388. ( " ) » Rappelons enfin que la formation de l'oxyde salin, p.ir l'iinion du protoxyde et du peroxyde : FeO 4- Fe-0' = Fe*()% dégage + /j,4i chiffre comparable à la chaleur dégagée dans la formation des sels des acides faibles. » MÉTÉOROLOGIE, — Recherches de M. Fonrnicr sur la baisse du baromètre dans les cyclones. Note de M. Faye. « M. Fournier, capitaine de frégate, m'a adressé de Toulon la première Partie d'une Élude sur la baisse baromcirique qu'on observe régulière- ment à l'intérieur des cyclones. J'en présente un simple extrait, pour laisser à M. Fournier la satisfaction de venir lire lui-même devant l'Académie, dans une séance ultérieure, l'exposé complet de ses idées théoriques et surtout l'application qu'il compte en faire aux règles de manoeuvre devant un typhon ou un ouragan. » L'auteur est parvenu à représenter la marche du baromètre par cette formule, H-/, = K(i-i), dans laquelle h représente la hauteur du baromèlre à la distance r du centre, H la hauteur en dehors du cyclone, R le rayon extérieur de ce dernier, K une constante relative aux circonstances du phénomène et à la nature de l'instrument employé. On sait qu'un cyclone présente toujours une région centrale de calme plus ou moins étendue : c'est entre le rayon de ce calme et le rayon extérieur que l'intégrale. précédente doit rester comprise. » I\I. Fouriiier a comparé sa formule à deux séries d'observations faites à l'observatoire de l'ile de la Réunion, à l'occasion des cyclones de 1818 et de 1839, caractérisés l'un par la plus grande baisse barométrique de ce siècle, l'autre par l'une des plus petites. Elles ont été publiées par M. Bridet dans son Livre sur les ouragans de l'hémisphère austral. K V » En posant L = — » ). = -, tango = }.ô, relations où V représente la vitesse de translation du cyclone, ;■(, la plus courte dislance du centre à l'observateur immobile, ô l'heure comptée à partir de l'inslanl où l'obser- vateur a atteint la plus courte distance r^, et //^ la hauteur barométrique à cet instant, l'équation précéiiente devient h -h,. ( 23 ) Voici comment elle représente les observations de l'île do la Réunion : Cyclone de 1818, h dépression mn.rimiun H — /;„^43""''. log). =1,47813, ! logL =r I ,91124. /'o=7'7' Cyclone de 1859, h dépression minimum H — /',)= i3""",4' /. _./î(5m„, 6 )'°S"^ =T, 35602, / logL = 1 ,42255. h -lu 6. observé, h mm 0 0,0 3 10,0 6. 9- 12. i5. 18. 21 . 24. 2?. ,0 28,5 Si ,9 34,^. 3.'j , 3 37,5 38,2 /, - h, calculé, mm 0,0 11,2 22,5 28,5 32,0 34,2 35,7 36,8 37>7 Diir. mm O -M, 2 O O 4-0,1 O — 0,6 -0,7 -0,5 o. 3. 6. 9- 12. i5. 18. 21 . 24. h — h. h — h. obserTé. calculé. DilT. mm mm in m 0,0 0,0 0 2,9 2,3 — 0,6 5,4 5,4 0 7.4 7,4 0 8,5 8,7 -f-0,2 9,5 9,5 0 10,2 10,1 —0,1 10,6 10,5 —0,1 1 1 ,0 10,8 —0,2 )) Je laisse maintenant la parole à l'auteur : Cl On voit, par ces Tal)leaiix, que, pendant une période de quinze heures avant le pas- sage des centres de dépression de ces deux tempêtes à la plus courte distance de l'observa- teur, les valeurs de la baisse barométrique déduites de la formule sont identiques, dans les limites tic la précision instrumentale, à celles qui ont été réellement observées à la Réunion en 1818 et en 1859. Quant aux légères différences, ne dépassant guère du reste o'"'",5, qui se nianifostcnt, au delà de cet intervalle, entre les données du calcul et celles de l'observa- tion, elles peuvent être attribuées principalement à ce que, par suite de l'accroissement de force vive dans le mouvement gyratoire de la base du tourbillon et de l'élargissement pro- gressif de son diamètre, résultant sans doute, comme le pense M. Faye, de la cluite conti- nue de l'air des régions supérieures de l'atmosphère vers le sol, les paramètres --, ^0 et K subissent en réalité des variations progressives et très lentes, il est vrai, mais qui peuvent atteindre, avec le temps, des valeurs sensibles. En supposant donc ces paramètres inva- riables dans la formule, comme nous l'avons fait, on doit nécessairement commettre une erreur qui grandit avec S et cesse d'être négligeable au delà d'un intervalle de douze ou quinze heures environ. » On remarquera, en outre, qu'il ne faut pas employer, dans la vériûcalîon de cette formule, les hauteurs barométriques directement observées, mais seulement leurs valeurs corrigées des variations diurnes et accidentelles qui les affectent généralement, par le tracé de la courbe continue représentant grajjhiquement leur marche moyenne avec le temps. » Il est évident enfin que, dans les régions terrestres où les reliefs du sol sont nombreux et élevés, la formule ne saurait donner les résultats précis que l'on en peut déduire sur les mers, où elle fournira aux marins, comme nous rexpli(iuerons ultérieurement, des indi- cations fort importantes sur la marche des ouragans. » ( ^4 ) M. DELA GoiTRNERiE fait hommage à l'Académie d'une « Notice nécrolo- {^iqiie sur M. Jégoii (rilerbcline » qu'il vient de publier dans les Jntiales des Ponls et Chaussées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du sciulin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Pelers. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 46, M. Gould obtient 46 suffrages. M. Goi-LD, ayant réuni l'unanimité des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. È. Hai-xet adresse, pour le Concours du prix Bordin, une Note sur un moyen d'atténuer les inconvénients ou les dangers que présentent les produits de la combustion sortant des cheminées des machines à vapeur. (Renvoi à la future Commission.) M. E. PnÉAi-DKnT adresse une nouvelle Note sur « l'attraction newto- nienne et l'électricité ». (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Deux Brochures de M. E. Delforlrie, concernant <> les dunes littorales du golfe de Gascogne » et la « découverte d'un squelette entier de liyliodus dans le falun aquilauien » ; 2° Un Ouvrage de IM. le D' OUo Halin, imprimé en allemand, sur « les météorites et leurs organismes ». M. le Secrétaire perpétuel, en présentant ce dernier Ouvrage, fait remarquer que l'examen des Planches dont il est accompagné a permis de constater, à Paris, que l'auteur a été victime d'une illusion, en attribuant à des organismes les aspects que présentent certaines configurations des ( 25 ) météorites naturelles. Ces mêmes aspects se retrouvent, en effet, dans des météorites artificielles, produites par l'action du feu. M. Warren de la Rue, nommé Correspondant, adresse ses remercî- ments à l'Académie. M. Cu. HvTT se met à la disposition de l'Académie pour l'une des expéditions qui seront chargées de l'observation du passage de Vénus en i88a. (Renvoi à la Commission du passage de Vénus.) ASTRONOMIE . — Sur les observations des satellites de Jupiter, faites à l' Observatoire de Toulouse en 1879. Note de M. B. Baillacd, « Les observations des satellites de Jupiter ont été poursuivies en 1879 à l'Observatoire de Toulouse par MM. Jean, Perrolin, Bigourdan et Bail- laud. M. Pcrrotin observait comme par le passé à l'équatorial Secretan, M. Bigoiirdan au télescope Foucault de o™, 33 d'ouverture, INI. Jean à la lunette Bianclii; j'observais moi-même au grand télescope. A la fin de l'année, par suite du départ de MM. Perrotin et Bigourdan, mi changement eut lieu; j'observai à l'équatorial et M. Jean au grand télescope. » Le nombre total des observations a été de 34i, dont 65 observations d'éclipsés et 276 observations de phénomènes divers. Le nombre des obser- vations d'éclipsés est assez grand, et les observations, bien que faites à des iiistruinenls très divers, sont assez concordantes |)our qu'il y ait intérêt à les comparer aux épliémérides de la Connaissance des Temps. Cette compa- raison, en ce qui concerne le premier satellite, a été faite pour chaque in- strument. Les corrections des épliémérides déduites des observations sé- parées sont : Equatorial Secretan. » Disparitions : 20 juin, + i6%9; 27 juin, -Hio%3; i3 juillet, -4- 23', 2; 12 août, -t- 26', I ; 28 août + o',5; moyenne + i5%4' » Réapparitions : 6 septembre, — 9%9; i3 septembre, + 1 7, 2 ; 29 se])tembre, —9', 5; i" octobre, — 10% 8; 3i octobre, — 3% 6; 9 décembre, -t- 20% 2; 25 décembre, ■+- 20*,o; moyenne, -|- 4%8. Télescope de o™ ,"0). » Disparitions : 27 juin, + io%3; 6 juillet, -\--/,^\ i3 juillet, -t-39%3; 28 août, -4- 26', 3; moyenne, +2i',i. C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, N' I.) 4 ( 36) » Réapparitions : 6 septembre, — 9»,5; i3 septembre, + o», 9 j 29 septembre, +i',7; 1" octobre, — 9',2; 8 octobre, —-j',3i moyenne, —4', 7. Lunette Blanchi, '< Disparitions: 20 juin, +36% 6; 27 juin, +i5',i; 6 juillet, -+- i3', 2; 1 3 juillet, -I- 24*, I ; 28 août, + o', 5; moyenne, -4- 17', 9. » Réapparition : 6 septembre, -+- i%3. Grand télescope. > Disparition : 27 juin, + i',3. » Réapparitions : 6 septembre, — o',7; 1 3 septembre, +I9',4> 29 septembre, -+-4'»8; 1" octobre, — o', i ; 8 octobre, —2', 7; 3i octobre, -t-5',2; 16 novembre, — i',i; 9 décembre, -I- i3%i; moyenne, -^- /\',S, » Si l'on désigne par e la correction de l'éphéinéride, par 5 l'accroisse- ment en temps qu'il convient d'attribuer an demi-diamètre du satellite, la correction d'une disparition est £ -t- ô; celle d'une réapparition est £ — 5. D'après cela, on obtient, en moyenne, en négligeant toute influence secon- daire : a s Équatorial t=-t-io,i S = + 5 ,3 Petit télescope s := -H 8,2 5= +18,9 Lunette Bianchi t=:-i- 9,6 ô := -(- 8,3 Grand télescope e=4-3,i ô=: — 1,2 » La discordance des observations faites au grand télescope n'est qu'ap- parente; elle vient de ce que la seule disparition observée à cet instrument l'a été dans de mauvaises conditions atmosphériques; le nombre ■+- 1% 3 est assurément beaucoup trop faible. » Pour chacun des autres satellites, il convient de réunir dans les moyennes toutes les observations, leur nombre étant moins considérable. I^es différences observation — épliéinéride sont les suivantes : Deuxième satellite, » Disparitions : 20 août, -f-67%1, +83% 3, +49% 5; 27 août, — 6*, i, +45', 3, + 2 1',5; moyenne, +43', 6. » Réapparitions : 9 octobre, — 66%7, — 66% 3; 3 novembre, — 4SN9i '" novembre, — 35% 8 ; moyenne, — 54% 4 ■ » D'où . = - 5S4, ^ = +49',o. ( 27 ) Troisième satellite. » Disparitions : 26 mai,— 26% 3, — 2o%7; 3i octobre, — 60', o, —38», 7 ; iSdécembre, — 125*, 6, — bi',7; moyenne, — 58% 8. » Réapparitions: 25 septembre, — 192%8, — igi',^, — 191', 7; 3i octobre, — 2o3',6; moyenne, — igSSo. . D'où ( =— 126», 9, 3 = -h 68%2. Quatrième satellite . » Disparitions ; 2 août, — 239-,7, — 23C%7, —268', 7; i9août, —283», 6, — 28o',7, — 280', 3; moyenne, — 265% o. « Réapparitions : i3 juin, — ii9%o, — 157', 7; moyenne, — i38%4- » D'où f =— 20I%7, S=— 64%3. , ASTRONOMIE. — Surun procédé d'observation astronomique à l'usage des vcyya- cjeurs, les dispensant de la mesure des angles pour la détermination de la latitude et du temps sidéral. Mémoire de M. Cu. Rouget, présenté par M. F. Perrier. (Extrait par l'auteur.) « L'idée de substituer la mesure du temps à celle des angles n'est pas nouvelle; Gauss a donné un procédé d'observation de trois étoiles vues à la même hauteur à divers intervalles de temps. La méthode est rappelée dans le Traité d'Astronomie spliérique de Brunnow; on y traite également de diverses questions sur la détermination du temps ou de la latitude par les étoiles ayant au même moment le même azimut. » J'ai pensé qu'on pouvait aller plus loin dans cette voie. On peut observer deux étoiles ayant au même moment la même hauteur; cette observation peut èlre très précise en les choisissant convenablement vers le premier vertical et de mouvements différents. On peut, de phis, combiner deux à deux des observations de ce genre pour trouver à la fois la latitude et le temps sidéral; il suffit de noter l'intervalle écoulé entre les deux phé- nomènes pour n'avoir plus que deux inconnues avec deux équations. » Lorsque deux étoiles sont au même instant à la même hauteur, l'arc de grand cercle perpendiculaire au milieu de l'arc qui les unit passe par le zénith. Lorsque deux étoiles ont ou même azimut ou des azimuts diffé- rant de 180", l'arc de grand cercle qui les unit passe par le zénith. » Les plans de ces grands cercles sont définis. J'ai appelé trajectoire de ( 38 ) vision simultanée l'intersection de ces plans avec la voûte céleste; ces tra- jectoires sont le lieu des zéniths de tous les points de la Terre d'où l'on voit le phénomène au même instant physique, quand les deux astres sont visibles. » L'angle de ces plans avec l'équateur est connu; sa valeur indique la latitude limite d'où le phénomène peut encore être vu. Les points d'inter- section avec l'équateur sont les nœuds; les ascensions droites de ces nœuds sont connues également : l'une d'elles ( il n'y a qu'une solution à l'équateur ) indique l'heure sidérale du phénomène pour les habitants de l'équateur. » Le temps siilérai d'un même phénomène change d'une latitude à une autre; d'après la direction est ou ouest de la trajectoire à partir de l'équa- teur, on voit comment varie le temps sidéral pour des latitudes croissantes, puisque les méridiens sont coupés obliquement; l'heure sidérale croît à l'est et décroît à l'ouest, d'où il résulte que, si l'on choisit deux trajec- toires allant à la rencontre l'une de l'autre, on constate qui! s'écoulera à l'équateur un certain temps entre les deux observations, que cet intervalle diminuera jusqu'à devenir nul sur le parallèle où elles se rencontrent, et que, pour des latitudes plus élevées, les phénomènes se succèdent en ordre inverse. » On peut donc construire des Tables par couples d'étoiles et pour des latitudes croissantes, donnant l'heure sidérale degré par degré; si les tra- jectoires sont choisies comme il vient d'être dit, les voyageurs pourront, par la seule durée du temps sidéral écoulé entre les deux observations, conclure la latitude et le temps sidéral par une simple interpolation. Je donne un exemple de ces Tables pour les étoiles Arcturus, « de la Balance, puis Véga et Antarès. )) Le calcul m'a conduit à établir les formules pour l'équateur; on en déduit la valeur des variables pour une latitude quelconque |par la se- conde formule. » Si l'on appelle© le temps sidéral, a l'ascension droite, D la déclinai- son, / la latitude, A l'angle à l'équateur, et que l'on pose pour inconnue auxiliaire co = 6 — ^(a"-t- a'), on a : » 1° Pour les phénomènes de même hauteur (équateur), tang;(D"-»-D') tangi(D"— D') tanguE = — 2jJ 1 oj_\ ; » taDg|(«"-a') SUl(5£— 6l) = ry-^ï ° -, cosl(a"— a') tangi(D"4-D') ° sin(Ôi — 9/) sinuf ' ( 29 ) » a" Pour les phénomènes de même azimut, ou d'azimuts différant de 180° (je remplace w par O), tangU£_ sin(D"-DO ■-' • ff\ r\7\ acosD' cosD" tang/ sinifa" — a'jcosOe sn)(Os-0/)^ . ,i„('D»_-^ ^ tangA = - sin(D"_D') acosD' cosD" sini'a" — a') cosOe GÉOMÉTRIE. — Détermination des lignes de courbure de toutes les surfaces de quatrième classe, corrélatives des cyclides, qui ont le cercle de l'infini pour ligne double. Note de M. G. Darboux. « Considérons une surface quelconque (S) et une surface du second degré (Q). Si l'on joint un point quelconque IM de [S) au pôle du plan lan- gent en M par rapport à la surface (Q), on a une droite qui se réduit à la normale ordinaire quand la surface (Q) devient le cercle de l'infini. Cette droite, nous dirons qu'elle est la normale en M quand on prend pour absolu, suivant l'expression de M. Cayley, la quadrique (Q). Cette extension de la définition de la normale conduit naturellement à une géné- ralisation de la théorie des lignes de courbure. Les lignes de courbure, relativement à la surface absolue (Q), sont les lieux des points pour les- quels les normales par rapport à (Q) forment une surface dévelop- pable. » Dans mon Ouvrage Sur une classe remarquable de courbes et de surfaces algébriques, j'ai montré qu'on peut déterminer les lignes de courbure de toute surface du quatrième ordre à conique double quand on prend pour absolu une quelconque des quadriques inscrites dans cette surface. Les lignes de courbure par rapport à une quadrique se conservant lorsqu'on effectue une transformation par polaires réciproques, il suit de laque l'on saura déterminer les lignes de courbure de la surface de quatrième classe corrélative de la précédente par rapport à toute quadrique inscrite dans cette surface. » Si, en particulier, cette surface de quatrième classe contient le cercle de l'infini, qui en sera alors une conique double, ce cercle pourra être considéré comme la limite d'une surface du second degré inscrite et l'on pourra déterminer les lignes de courbure par rapport à ce cercle, c'est-à-dire les lignes de courbure ordinaires de la surface. On reconnaît ainsi que (3o) la détermination des lignes de courbure de cette surface de la quatrième classe, qui dépend, comme les cyclides, de treize paramètres, résulte de l'application immédiate d'un théorème de Géométrie que j'ai donné en 1872. Je vais d'abord montrer comment on peut effectuer cette détermi- nation par le calcul. » Prenons l'équation d'un plan sous la forme en supposant U.V ■+■ vy -t- u-r- + /j = o, ur + v- + \\'^ = \. 1) L'équation de la surface générale de quatrième classe considérée peut être ramenée, par un choix convenable des axes, à la forme » L'équation différentielle de ses lignes de courbure, que l'on obtient aisément, est cw-^c' n'u-\-b'v-\-c'w cdw a'ilu-^b'dv-\-c'(h\> w —I ^iv o au -t- a' bv + b' (2) adv II h du du dv jointe à la ( :ondition -o, H du 4- vdv + wdw = o. » On peut, en introduisant deux arbitraires )>, a et une. différentielle dt pour l'homogénéité, écrire : a'u -+- b\' ~h c'w -\-\ — \j. , du a' — ■* u • 7/1 • L , du 1 , dv , du dt dt dt dt a + \ dv b' — ULU lia dl' dix Il — -h V — +-\V-r dt dt dt div c' — uu dt C -+- '/■ et l'équalion (2) s'obtiendrait en éliminant )., ix, dt entre ces cinq équa- tions. Si nous cherchons au contraire à déterminer d'abord X et [a, et que nous éliminions les différentielles, nous aurons y au v* «* ( 3i ) on, en éliminant a et après quelques réductions, .»> V^««2+ ?,«'« _V' {(l'v—b'u)- » Or, il est bien remarquable que, conformément à ce qui se passe quand on applique une méthode analogue aux surfaces du second degré, l'intégrale générale de l'équation (2), c'est-à-dire l'équation finie de la ligne de courbure, s'obtient en donnant à X une valeur constante quelconque dans l'équation (3). » Au reste, on peut rattacher les propositions précédentes à des théo- rèmes donnés par M. Laguerre dans un beau Mémoire inséré au Tome II du Journal de Mathématiques, 3* série, p. \^5. M. Laguerre détermine d'abord les lignes de courbure d'une surface particulière de quatrième classe; je me suis assuré qu'elle est comprise dans l'équation (i) et qu'elle correspond au cas où b' et a' sont nuls. Puis il fait connaître, d'une ma- nière générale, les lignes de courbure des anticausiiques par réfraction relatives à des rayons parallèles de direction quelconque qui tombent sur une surface du second degré, mais sans indiquer la classe et le degré de généralité de ces anticaustiques. Or il est très aisé de démontrer le théo- rème suivant : » La surface de qualiième classe corrélative de la surface à conique double et ayant le cercle de l'infini comme ligne double peut être considérée de quatre manières différentes comme une anticaustique par réfraction relative à des rayons parallèles tombant sur une surface du second degré. Les surfaces du second degré correspondantes aux quatre modes de génération sont homofocales ; elles passent par les quatre coniques doubles de la surjace de qualticme classe, et dans chaque mode de génération les rayons lumineux sont normaux au plan de la conique double correspondante. » On peut encore énoncer celle proposition sous la forme suivante : » La surface de quatrième classe qui vient d'être définie peut être considérée de quatre manières différentes comme l'enveloppe des sphères ayant leur centre sur une surface du second degré et coupant un plan fixe sous un angle con- stant. ') Il y a encore d'autres propriétés géométriques; je les développerai ailleurs. On voit toutefois que les résultats donnés dans celle Note de- viennent, par l'emploi du théorème précédent, qui me paraît nouveau, de simples conséquences des propositions élégantes dues à M. Laguerre. » ( 32 ) PHYSIQUE. — Mesure de la force électroinotrke des piles. "Noie de M. J.-B. Baille, présentée par M. Edm. Becquerel. « La force électromotrice relative des piles se déduit ordinairement des lois d'Ohm et de l'étude de l'intensité des courants qu'elles produisent. Lorsqu'on veut mesurer directemeut ces forces et les exprimer en va- leur absolue, on emploie ordinairement les appareils très ingénieux de M. W. Thomson; mais ces instruments sont d'une manœuvre délicate et les indicationsqu'ils donnent ne sont pas toujours exemptes de doute. L'étude que nous avons faite de la balance de torsion, AL Cornu et moi, pour nos expériences sur la densité de la Terre, m'avait conduit à penser que cet appareil, dont la construction et le réglage sont si simples, pouvait être mis en action par les forces les plus faibles et donner des mesures très pré- cises. » Les précautions à prendre, pour obtenir de bonnes oscillations, sont d'éviter quelques perturbations qui se présentent, toujours les mêmes, et qui auraient une influence relative d'autant plus grande que le phénomène à étudier est plus délicat. » Parmi ces perturbations, nous avons déjà signalé, M. Cornu et moi, les influences électriques et les trépidations du sol. On les élimine complète- ment en entourant l'appareil d'iuie caisse métallique, reliée au sol, et en l'installant dans un lieu bien tranquille, sur de solides piliers. » J'ai été en butte àimeautre cause perturbatrice très importante : l'in- fluence de la chaleur. Elle se fait sentir sur le fil de torsion et sur l'air de la cage qui entoure le levier. Ces deux effets sont faciles à distinguer l'un de l'autre. Lorsque le fil seul est échauffé ou refroidi, les oscillations sont tout à fait irrégulières et désordonnées; si l'air de la cage seul est soumis à l'action de la chaleur, les oscillations restent à peu près pendulaires, mais le point d'équilibre statique autour duquel se fait l'oscillation se dé- place plus ou moins vite, toujours dans le même sens, pendant que la du- rée de l'oscillation augmente légèrement. Je me suis garanti de ces in- fluences perturbatrices, très tenaces, en entourant l'appareil d'une couche épaisse de copeaux de bois. » L'appareil dont je me suis servi se composait d'un long fil de torsion [2^, no) en argent recuit et d'un levier de o™, 5o, portant à chaque extré- mité une boule de cuivre doré de o™,o3 de diamètre. Des sphères pareilles étaient fixées aux sommets d'un rectangle de 20™, 5o et communiquaient ( 33 ) entre elles deux à deux en diagonale. Le levier, placé à égale distance des sphères fixes, communiquait, par l'intermédiaire du fil de torsion, avec le pôle -4- d'une pile déterminée P, l'autre pôle étant au sol. M La charge du levier n'était pas aussi constante que je l'aurais désiré, car les piles éprouvent toujours des variations difficiles à définir. Aussi étais-je obligé de mesurer cette charge à cliaque observation. Je mettais en rapport le pôle -+- de la pile P à la fois avec le levier et avec une paire de sphères fixes, et je prenais la déviation résultante; je recommençais en prenant la déviation de l'autre côté; et ainsi de suite, en alternant quatre fois. » La pile à mesurer X se composait de lo éléments pareils, et je faisais communiquer un des pôles de cette pile X avec les boules fixes, pendant que le levier restait en contact avec P et que l'autre pôle de X était au sol; puis je mesurais une seconde fois la chnrge du levier. » Les déviations étaient lues par la réflexion d'une échelle de verre éclairée et placée à 3'",3o du levier. Tous les éléments delà mesiue étaient connus, et la formule statique de Coulomb donnait Ca=^ d m' avec o=\/?^" = \ / — ^ — Dans mes expériences, 0 = 437' et 2/jr*= 32 171,6 (centi- mètres-grammes), le levier ayant été construit de forme géométrique. » Les nombres suivants représentent le potentiel d'un élément de pile, c'est-à-dire la quantité d'électricité que le pôle de cette pile répandrait sur ime splière de o™,oi de rayon; ils sont exprimés en unités électriques, l'unitéétant la quantité d'électricité qui, agissant sur^elle-méme ào"',oi de distance, produit une répulsion égale à i^'': Pile de Volta o ,o34 15, circuit ouvert. » (zinc, sulfate de cuivre, cuivre) o.oapg^, » >) (zinc, eau acidulée, cuivre, sulfate do cuivre . . . o,o3-jOC), » » (zinc, eausalée, charbon, peroxydedcmanganèse). 0,05.582, » » (zinc, eau salée, platine, chlorure de platine). . . . o,o5o2-, » » (zinc, eau acidulée, charbon, acide azotique). .. . 0,06285, » » Ces nombres sont les valeurs maxima obtenues au moment où la pile venait d'être chargée; mais ces potentiels diminuent rapidement à me- sure que la pile est plus vieille. » La pile à sulfate de cuivre reste seule pendant assez longtemps aux C. R., ibSi, i"J«mesf;f. (T, XCil, N»!.) 5 ( 34) environs du nombre donné, mais elle éprouve des variations qui peuvent atteindre le douzième de sa valeur en plus ou en moins. » PHYSIQUE. — Sur la vitesse de la lumière; réponse à M. Cornu. Note de M. Goiy. « J'ai soumis récemment à l'Académie la première Partie d'un Mémoire sur la propagation de la lumière; les Comptes rendus (') contiennent, sous une forme succincte, les conclusions de ce travail. Dans une Note présentée à la dernière séance, M. Cornu déclare ces conclusions inexactes, et leur oppose plusieurs objections qui ne me paraissent pas s'appliquer aux idées que j'ai émises. Il me suffira, pour le montrer, d'ajouter à mon exposé trop sommaire quelques développements. » Si l'on considère, dans un milieu isotrope, un faisceau de lumière parallèle à l'axe des x, et si l'intensité lumineuse est exprimée par une fonction de la formey(x — V<), on dit que V est la vitesse de la lumière. Celte définition est iutlépendante de toute idée théorique sur la nature tle la lumière. Il est évident que cette vitesse V est bien celle que l'on mesure par la méthode de la roue dentée; il n'est |)as question, comme paraît le croire M. Cornu, d'une nouvelle définition de la vitesse de la lumière, ni d'objections aux expériences de ]M. Fizeau et aux siennes propres. M Dans la ihi'orie ondulatoire, l'inlensilé lumineuse étant proportion- nelle au carré de l'amplitude de la vibration, la vitessede la lumière Y n'est autre chose que la vitesse avec laquelle se transporte cette amplitude. Il s'agit de rechercher quelles relations existent entre cetle vitesse V et les autres éléments du mouvement lumineux, en tenant compte de la disper- sion. Plus généralement, étant donnée une source de lumière homogène, dont on fait varier l'intensité d'une manière quelconque, il faut déterminer comment s'effectue la propagation du mouvement lumineux dans le mi- lieu considéré. » Pour résoudre un pareil problème, je ne connais qu'une méthode, qui consiste à former les équations différentielles du mouvement vibratoire, à les intégrer, en tenant compte des conditions initiales, et à réduire cette intégrale, si c'est possible, à une forme qui mette en évidence la loi du mouvement. Si l'on connaît d'avance, comme c'est le cas, des intégrales simples telles que leur somme puisse satisfaire aux conditions initiales, la (') T. XCI, p. 877. ( 35 ) question se réduit à un problème d'Analyse, qui présentera, suivant lescas» des difficultés plus ou moins grandes. Tant que ce problème n'a pas été discuté avec le soin qu'il exige, on ne peut rien conclure relativement au mode de propagation du mouvement lumineux. » Ce travail ne paraît avoir été fait que pour les milieux où la disper- sion est négligeable ou nulle, comme c'est le cas dans la théorie du son. Comme cette théorie est fort connue, on se représente volontiers la propa- gation de la lumière, dans un milieu dispersif, comme se faisant de la même manière que la propagation des ébranlements sonores, avec cette seule dif- férence que la vitesse de propagation aurait des valeurs différentes suivant la nature de la source de lumière homogène. Ainsi, pour un faisceau parallèle à l'axe des x, l'équation du mouvement vibratoire serait néces- sairement de la forme (i) u = F(x-nt), a étant une constante caractéristique de la source lumineuse homogène. Il suffirait donc de déduire cette vitesse a d'un cas particulier, pour l'ap- pliquer à tous les autres, et, si j'ai bien compris la Noie de M. Cornu, c'est ainsi qu'il envisage la question. C'est là, assurément, un principe fort simple, mais qui ne ressemble en rien à une théorie mécanique, et mon but est précisément de montrer qu'il est erroné. » J'ai montré, par un exemple auquel on peut joindre les mouvements simples de Cauchy, qu'il peut exister, dans un milieu dispersif, des mouve- ments tels, que la vitesse de la lumière V, définie plus haut, n'est pas égale à la vitesse avec laquelle marchent les ondes, ou, pour préciser, les nœuds du mouvement vibratoire, et qui est nécessairement égale à -• ÎNI. Cornu trouve l'exemple mal choisi pour déterminer la vitesse de propagation a; cela est bien évident, puisque l'exemple a été choisi pour montrer un cas où cette vitesse n'existe pas. )) Ce qui précède suffit, je pense, à montrer l'état actuel de la question et à préciser le but que je poursuis, et qui est l'établissement d'une théorie rationnelle de la propagation des faisceaux lumineux d'intensité variable, tout au moins dans les cas les plus importants ('). » (' ) M. Cornu met aussi en cause deux Notes que j'ai publiées il y a ([uelques mois sur la polarisation rotatoire; je conviendrai volontiers que c'a été « un peu légèrement » quand M. Cornu aura rétabli la lliéorie des trois systèmes de franges de Fresnel. Je pense, d'ailleurs, avoir fait preuve de mon respect pour la mémoire de ce grand homme, en étu- diant son œuvre avec toute l'aucntion qu'elle mérite. (36) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Étude SUT tes spertrophotomètres. Note de M. A. CnovA, présentée par M. Berthelot. « La comparaison de deux spectres, provenant de deux sources de lu- mière différentes, s'obtient facilement en couvrant la moitié de la lente d'un spectroscope photométrique par un petit prisme rectangle, dont l'arête coupe normalement la fente en deux parties égales ; l'une de ses moitiés reçoit directement l'iuie des lumières, et l'autre, par réflexion tot;ile, l'autre lumière placée latéralement. Dans ce cas, la fenle doit être horizontale, et, si le prisme est bien taillé et dépourvu d'aberration, on obtient à la fois l'image nette des raies spectrales et celle de l'arête du prisme, qui apparaît comme une ligne très fine, séparant l'un de laiitre les deux spectres à comparer. » Dans le cas le plus général, le théorème de Sturm conduit à cette con- clusion, que tous les rayons qui constituent un faisceau infiniment délié, réfracté ou réfléchi un certain nombre de fois par des surfaces planes, vont rencontrer deux droites infiniment petites contenues dans deux plans rec- tangulaires. » En dehors du cas du minimum de déviation, un prisme simple donne donc toujours une aberration qui peut être représentée par celle d'une len- tille cylindrique, convergente ou divergente selon les cas, dont l'axe est pa- rallèle à l'arête réfringente; cette aberration peut être corrigée au moyen d'une lentille cylindrique, convenablement disposée. Une aberration du même genre affecte souvent les prismes à vision directe et ne permet d'ob- tenir des images nettes que dans deux directions parallèles ou perpendicu- laires à l'arête réfringente, par des tirages différents de la lunette du spec- troscope ('). » J'ai constaté cette aberration en substituant à la fente un réticule formé de deux traits rectangulaires tracés sur ime couche d'argent, sub- stitué à la fente du spectroscope et éclairé par une lumière monochro- matique. J'ai pu la corriger en intercalant entre le prisme dispersif et la lunette un système de deux lentilles cylindriques plan-concave et plan- convexe de même courbure : si les deux parties courbes sont au contact, ; ') Un prisme aTecté d'une pareille aberration donnerait des images des protubérances solaires, nettes dans uneseule direction; les mesures de leurs hauteurs pourraient donc être affectées d'une erreur, si l'aberration du prisme n'est pas convenablement corrigée. ( 37 ) le système constitue un milieu à faces parallèles; en les écartant convena- blement, elles fonctionnent comme une lentille cylindrique dont la distance focale, variable à volonté, peut se calculer en fonction delà distance des deux lentilles. » L'emploi des prismes à réflexion totale introduit, dans le rayon polarisé qu'ils réfléchissent, une différence de phase entre les deux composantes principales et donne, à l'émergence, un rayon polarisé elliptiquement. J'ai mesuré cette différence de phase dans les appareils dont je me sers; l'el- lipticité qu'elle produit peut nuire à l'exactitude des mesures photomé- triques obtenues au moyen d'un iiicol tournant. Cette polarisation ellip- tique par réflexion totale peut èlre complètement supprimée, en remplaçant le prisme simple par deux prismes à réflexion totale superposés au contact, dont les deux sections droites sont rectangulaires, ou par un seul prisme convenablement taillé, produisant l'effet des deux prismes dont je viens de parler. » Avec cette disposition, on peut rendre la fente verticale, ce qui est plus commode; après les deux réflexions totales que subit la lumière dans ce prisme, le plan de polarisation a tourné de 90° et toute différence de phase entre les deux composantes principales a disparu; le rayon réfléchi conserve la polarisation rectiligne. » Ces principes peuvent être utilisés dans la construction des spectro- pholomètres et permettront, je l'espère, d'obtenir des mesures plus rigou- reuses. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur un procédé pour faire reproduire la parole aux condensateurs électriques, et en particulier au condensateur chantant. Note de M. A. DiT.VAXD, présentée par M. Th. du Moncel. « Pour faire chanter un condensateur, on fait commiuiiquer ses arma- tures avec les exlrémilés de l'hélice secondaire d'une bobine d'induction, et l'on interpose dans l'hélice primaire une pile et un microphone analogue au transmetteur de Reiss. Ainsi disposé, l'appareil ne reproduit que les sons musicaux. » Si l'on remplace le microphone à contacts intermittents par un micro- phone à charbons qui se touchent, on peut, si le microphone est très sen- sible, faire reproduire au condensateur le tic tac d'un réveil, la sonnerie d'une montre, mais sans auciuie netteté; les vibrations déterminées par la parole se traduisent par une série de crépitements. ( 38 ) » J'ai eu l'idée d'interposer une pile dans l'hélice secondaire de la bo- bine, c'est-à-dire de faire communiquer une extrémité du fil induit avec l'un des pôles d'une pile, dont l'autre pôle communique avec une armature du condensateur, la seconde ;irniature étant rattachée à l'autre extrémité du fil induit. Aussitôt le phénomène change : plus de crépitements; les sons articulés, la parole sont reproduits avec une parfaite netteté. Les feuilles d'étain du condensateur qui, sous l'influence seule des courants induits, ne fournissaient que des sons simples, traduisent avec fidélité les articulations les plus délicates, lorsqu'il y a déjà en elles condensa- tion d'électricité. u L'intensité du son varie beaucoup avec les éléments de l'expérience. Le condensateur qui m'a donné les meilleurs résultats a o"',o6 de côté; il renferme trente-six feuilles de papier d'étain. » Je me suis servi de deux bobines, toutes deux à condensateur, l'une de o'°,07, l'autre de o'", 12. Avec la première, qui est excellente jiour faire chanter le condensateur, je ne puis mettre que i élément Leclanché dans le circuit inducteur, pour que les sons soient purs; avec la seconde, j'en puis employer deux, trois et plus, et les sons sont plus intenses. » Quant à la pile auxiliaire, dont la présence produit les sons articulés, elle peut n'avoir que 2 ou 3 éléments; mais alors le son est faible. En aug- mentant le nond^re des élémenls, on augmente l'intensité des sons, mais non pas proportionnellement. Avec 10 éléments Leclanché, la bobine de o™, 12 et 2 éléments Leclanché dans l'hélice primaire, la voix est aussi forte, au moins, qu'avec un bon téléphone. J'ai employé i5 élémenls Bunsen, et l'intensité était grandement accrue; je pouvais entendre dis- tinctement la parole en éloignant le condensateur à o"*, i de mon oreille. » J'ai augmenté encore l'intensité des sons, en intercalant dans l'hélice primaire 3 ou 4 éléments au bichromate de potasse; mais dans ce cas les charbons du microphone s'échauffent assez promptemont et la voix s'affai- blit. » Il y a du reste une relation à trouver entre le nombre des éléments des deux piles. Je n'ai pas pu encore répéter assez mes expériences pour la dé- terminer. a Le courant de la pile auxiliaire ne traverse pas le condensateur, car une boussole galvanométrique placée entre elle et la bobine ne fournit aucune déviation. J'ai interposé, entre le condensateur et la bobine, des résistances assez considérables, sans que les sons aient été sensiblement af- faiblis. (39) » En résumé, grâce à la disposition que je viens de décrire, le condensa- teur chantant et tous les condensateurs électriques peuvent reproduire la parole, avec une intensité suffisante et une netteté parfaite. » Je ne doute pasque, avec un microphone capable desupporterdes cou- rants plus intenses, on ne puisse faire parler le condensateur aussi fort qu'il chante, et je ne désespère pas d'arri'Ver à ce résultat. » M. Th. du Moncel, à propos de celte Communication, fait remarquer qu'il a lui-même fait l'expérience indiquée par M. Dunand et qu'il a constaté, en effet, une reproduction claire et intelligible de la parole avec un petit con- densateur de 0°, 06 sur o™,o65 de dimensions, et sous la seule influence de 3 éléments Leclanché interposés dans le circuit secondaire de la bobine d'induction, près le condensateur, et de 3 éléments de même nature dans le circuit primaire complété par un microphone commun. Il aurait poussé plus loin l'expérience s'il eût eu à sa disposition un plus grand nombre d'éléments; mais, n'en ayant que 6 pour le moment, il a dû borner là ses expériences, qui l'ont convaincu de la parfaite exactitude de ce qu'avait annoncé M. Dunand. M. Th. du Moncel fait remarquer que le fait seul de faire reproduire les sons articulés par un condensateur chaulant est très curieux, au point de vue scientifique, et montre que les idées qu'il avait présentées à l'Académie sur l'origine des sons dans le téléphone se trouvent de plus en plus con- firmées. CHIMIE. — Sur la densité de vapeur de l'iode. Note de IMM. J.-M. Cbafts et F. AIeikk, présentée par M. Friedel. « La découverte de la densité anomale de la vapeur d'iode est un des résultats les plus remarquables du brillant travail de M. Victor Meyer. Il admettait entre 1027° et iSô^" une densité constante et réduite aux deux tiers de la valeur normale. Pou de temps après la publication de M. Meyer, nous avons trouvé que la densité est régulièrement décroissante entre 65o° et i35o°. M. Meyer a convenu depuis que les chiffres de ses températures étaient trop élevés; il a adopté un procédé de mesure de la température, proposé par l'un de nous, et à une 1res haute température, dont il n'in- dique pas la mesure : il admet une densité de vapeur qui approche de la moitié de la valeur normale. Il abandonne la limite | sans adopter celle de I, qui nous paraissait indiquée par nos expériences et par l'hypothèse (4o ) probable d'une dissociation d'une molécule P en deux atonies I-f-I. » Il subsiste toujours une différence considérable entre nos chiffres, sur- tout vers la température de loSo" : iM. Meye r trouve a ce point une densité de 5,83, et nous de 7,1, et il paraît attacher encore de l'importance à la coïncidence de son chiffre avec les deux tiers de la densité normale. » Dernièrement M. Troost a trouvé à laSo" la densité 5,7, qui est très rapprochée de celle admise par M. Victor Meyer et par nous. A la suite de cette Communication, M. Meyer conclut que la méthode de M. Dumas et la sienne doivent donner des résultats identiques, et il relire les hypothèses qu'il avait proposées pour expliquer la j^ossibilité d'une divergence. » En même temps que lui, nous avons suggéré qu'une plus petite ten- sion, due au mélange d'air avec les vapeurs, pourrait amener une densité plus faible dans un corps capable de dissociation, et par conséquent des ré- sultats différents avec les deux méthodes; cette opinion était fondée sur des expériences, et, loin de la retirer, nous pensons qu'elle offre une des données les plus utiles pour décider la question de la constitution des vapeurs de l'iode. » Des expériences subséquentes de M. Troost établissent nettement la variation de la densité à 448°, quand on diminue la tension ; mais elles ne nous paraissent p.is propres à établir l'opinion défavorable à une dissocia- tion, qui est avancée par leur auteur. » C'est cette question de la variation de la densité de vapeur de l'iode avec la tension et avec la température que nous avons étudiée par plusieurs méthodes ('), et le Tableau ci-contre donne, sons la forme de plusieurs courbes, quelques-unes de nos déterminations. » L'ensemble de nos résultats nous conduit aux conclusions suivantes. » On remarque que, à une basse température, les courbes se réunissent en nue ligne droite parallèle à l'axe des abscisses et correspondant avec la densité normale-, à 355**, par exemple, nous avons observé que les va- ■ ') Il est entendu que la densité de la vapeur est comparée avec celle de l'air à la même température et à la même pression. Quelques observations ont été faites à la température de 355° par la raétliode employée par M. Troost; d'autres, sous des pressions variées entre o°"",i et -2"'", 5, ont été faites avec une modification de l'appareil décrit par nous, avec planche, dans le Bulletin de la Société chimique; mais, dans le plus granil nombre des déterminations, on s'est contenté de faire varier la quantité de substance qui se volatilise dans l'air remplissant l'appareil, après avoir modifié la forme du vase en porcelaine. Nous nous sommes convaincus, par plus de quatre-vingts déterminations, que ces méthodes don- nent des résultats comparables. ( kl ) peurs de l'iode ont le même coefficient de dilatation que l'air et le même coefficient de compressibilité. » La variation avec température montante de la densité (relative) s'ac- croît plus rapidement jusqu'au milieu de chaque courbe, pour diminuer ensuite et pour devenir nulle aux plus hautes températures; avec de faibles tensions, la densité de vapeur devient de-nouveau constante entre i4oo° et i52o°, et égale à la moitié de la densité normale. » On voit les courbes correspondant aux densités les plus faibles s'écarter les premières de la ligne droite, pour redevenir les premières parallèles à l'axe des abscisses à de hautes températures. Le ramollissement de la por- celaine par la chaleur nous a empêchés de poursuivre jusqu'à la fin l'étude 5,0 5,4 5,8 ,£6,2 'ln6,G f. «7,0 7,* 7,8 ^2 8,6 - p-) — =sss= ■ -y^^"^?^ p ,<> l^ v Jeme«r«. (T. XCII, M»l.) " 6 (42 ) avec une dissociation qui progresse suivant des lois souvent observées entre ces deux termes. Quand il s'agit delà dissociation d'une molécule en atomes homogènes, on ne peut pas employer les méthodes de démonstration qui ont servi à IM. Sainte-Claire Deville dans son travail classique, et il faut admettre que les preuves absolues font défaut; mais on ne peut pas mé- connaître que tous les phénomènes se passent comme on les observerait s'il y avait une dissociation, et cette hypothèse nous paraît offrir la seule explication du fait curieux, que les deux limites correspondent avec deux proportions chimiques simples et bien définies V et I. » L'effet d'une diminution de tension pour faciliter une dissociation est connu, et l'on peut citer, à cet égard, les travaux de M. Friedel, sur la combinaison de l'acide chlorhydrique avec l'oxyde de uiéthyle, et de M. Lemoine sur l'acide iodhydrique. » M. Salet a observé que la couleur des vapeurs de l'iode devient beau- coup moins foncée à de hautes températures (' ), et nous espérons que notre travail pourra fournir une base immérique aux spéculations sur la décom- position des éléments qu'on a fondées sur des observations spectrosco- piques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation directe des composés chlorés et bromes de la séiieméthyUqiie, et particulièrement du clilorojotme et du hromojorme . Note de M. Alb. Damoiseau, présentée par M. Chatin. « Dans une Note antérieure, j'ai décrit une méthode qui permet de réaliser la substitution du chlore et du brome dans les composés hydro- carbonés, en combinant l'action d'une température élevée et la propriété condensante de certains corps poreux. Je viens exposer les résultats que m'a fournis l'application de cette méthode à la préparation des dérivés chlorés et bromes de la série méthylique. » Si l'on prend pour point de départ le chlorure de méthyle, on réussit aisément à produire les composés C'H-Cl-, CM! Cl' et C^CI* au moyen de la disposition suivante. » Un courant régulier de chlore, fourni par un appareil continu, vient se mélanger en proportions convenables au chlorure de méthyle, pour traverser ensuite un long tube contenant du charbon animal et chauffé entre aSo" et 35o°. A l'extrémité du tube on peut constater que dès le com- Bulletin de lu Société cltiiiiiquc, t. XXXIV, p. 6^4 ! 1880. (43 ) mencenient la substitution s'opère avec une régularité parfaite; le chlore disparaît absolument. Il suffit de refroidir les gaz, après avoir absorbé l'acide chlorhydrique par un lavage à l'eau, pourrecueillir un produit dont la composition répond sensiblement au mélange de chlore et de chlorure de raéthyle employé. On peut ainsi, par exemple, préparer rapidement plu- sieurs centaines de grammes de chlorofcame. » La réaction s'effectue avec une telle netteté, que la possibilité de pro- duire économiquement le chloroforme par cette méthode ne me paraît pas douteuse; il suffirait pour cela que l'industrie pût livrer à un prix con- venable du chlorure de méthyle suffisamment pur. » La réaction du brome sur le bromure de méthyle s'opère tout aussi aisément, et l'on produit à volonté, en variant seulement la proportion du brome, les composés C'H^Br-, C'HBr', C='Br\ M Mes observations montrent qu'on peut également obtenir les dérivés par substitution d'un assez grand nombre de composés stables à la tempé- rature indiquée. Toutefois, cette condition de température se trouve nota- blement modifiée par les circonstances de l'opération, et notamment par la présence du noir animal. Ainsi l'acide acétique décomposable, seulement vers le rouge sombre dans les conditions ordinaires, doune, quand on le traite par le chlore ou le brome et le noir animal à Soo", non pas des acides acétiques chlorés, mais des produits de destruction de l'acide acétique et les dérivés substitués de ces derniers. » Si, par exemple, on opère avec un mélange contenant 2"', 4'") 6*' fie brome pour i™"' d'acide acétique, dès 3oo° les gaz qui sortent du tube sont sensiblement décolorés; mais, après avoir absorbé l'acide bromhy- drique, on constate la présence d'une quantité considérable d'acide carbo- nique. Les produits condensables sont presque entièrement constitués par des dérivés bromes du forméne. » Avec le chlore et l'acide acétique on obtient en peu de temps des quantités relativement considérables de chloroforme. Avec le brome, l'o- pération est plus facile encore à régler et constitue le mode opératoire le plus avantageux pour l'obtention du bromoforme. Je donnerai sur ce point quelques indications. » Un mélange formé de i partie d'acide acétique cristallisable et de 8 parties de brome pénètre goutte à goutte dans un tube à charbon chauffé entre 280" et 3oo". Les produits de la réaction, refroidis, tombent dans un flacon vide disposé à cet effet; l'acide bromhydrique est absorbé dans un fiacon laveur à eau. Une petite quantité de brome est entraînée ( 4.'i ) par l'acide carbonique. Dans ces conditions j'ai pu recueillir en quelques heures plus de Sog"^"" d'un produit dont les quatre cinquièmes passaient entre 147° <^t i5/)°. I.e bromoforme bout à iSa" (').>• PHYSIOLOGIE. — Sur les fondions du muscle petit oblique de l'œil, chez l'homme. Note de M. Fano, présentée par M. H. Bonley. <• 11 existe une gnuide divergence d'opinion entre les anatomo-physio- logistes, relativement au sens dans lequel la pupille se porte sous l'in- fluence de la contraction du muscle petit oblique. Toutes les assertions reposent sur des vues théoriques, ou sur des expériences cadavériques. M Sur le vivant, il y a deux manières de s'assurer du mode d'action exercé par un muscle en état de contraction : 1° le soumettre à l'élec- trisation ; 2° observer l'effet produit parla contraction spontanée et volon- taire du muscle. Ces expériences ne peuvent donner aucun résultat pour le muscle petit oblique, parce que ce muscle a des connexions de voisinage trop rapproche avec d'autres muscles de l'œil, et que la volonté est impuis- sante pour le faire se contracter seul, dans les circonstances ordinaires. » C'est à la Physiologie pathologique qu'il faut s'adresser pour résoudre la question. S'il était possible de rencontrer lui sujet atteint de paralysie de tous les muscles de l'œil, à l'exception des deux muscles obliques, il y aurait lieu de rechercher quels sont, en l'absence des mouvements de l'œil exécutés par les nuiscies droits, ceux de ces mouvements qui persistent encore. Alors il ne serait pas difficile de faire la part d'action du muscle grand oblique et du muscle petit oblique. Ces cas sont rares, parce que le muscle petit oblique est animé par la même paire nerveuse que les muscles droits supérieur, inférieur et interne. Il faut un concours particulier de circonstances, pour que le muscle petit oblique conserve sa contractilité alors que les trois muscles droits sont paralysés. Il se peut néanmoins qu'une lésion cérébrale réalise ces conditions si rares, en même temps que le nniscle abducteiu-estparalyséaussi. Alors l'innervation ne se transmet plus qu'aux deux muscles obliques de l'œil. » Tel était précisément l'état des choses chez un enfant de douze ans que j'ai observé récemment : » A la suite de convulsions développées à l'âge de cinq mois, les yeux et les paupières ( ') Ce travail a été fait au laboratoire de Chimie organique de l'École tle Pharmacie. f 45 ) étaient presque complètement privés de mouvements. L'exercice de la vision était difficile, en raison du faible écarfement des paupières, s'opposant à ce que les globes fussent assez découverts. Les paupières supérieures ne s'écartaient de l'inférieure qu'à la faveur de la contraction du muscle frontal. Avec les plus jjrands efforts, l'enfant n'arrivait à obtenir qu'un écartement de o"',oo5. Il était forcé, pour lire, de rejeter la fête fortement en arrière. Après l'excision d'un lambeau quadrilatère de la peau de la paupière supérieure, (le o'",oi de hauteur et de o™,02 de longueur, et une cicatrisation rapide des plaies, réunies par première intention, l'écartement des paupières supérieures et inférieures pendant la contraction du frontal arrivait à o'",oo7, ce qui eut pour résultat d'améliorer notable- ment la vision. » L'étude attentive et répétée des mouvements des yeux chez l'enfant nous a permis de constater les faits suivants. » Lorsqu'on commande à l'enfant de regarder, soit en haut, soit en bas, soii en dedans, soit en dehors, la cornée n'exécute aucun des mouvements en ces divers sens. On aperçoit seulement un léger mouvement de wtation sur f axe antéro-postérieur, lequel mouvement est plus facile à étudier quand on engage l'enfant à regarder en dedans. Pendant que le petit patient fait un effort pour obéir à l'ordre qu'on lui donne, on voit que l'œil exécute un mouvement de rotation sur l'axe antéro-postérieur. En prenant le diamètre vertical de la cornée pour ligne de repère, on voit que l'extrémité inférieure de ce diamètre se porte en dedans, pendant que l'extrémité supérieure se porte en dehors. Kn considérant une des veinules de la conjonctive scléroticale pendant que l'oeil exécute le mouvement que nous venons d'indiquer, on voit manifestement cette veinule se rapprocher du bord libre de la paupière inférieure. Si l'on engage l'enfant ;"t continuer l'effort pour porter l'œil en dedans, on constate que la cornée se porte alors directement un peu en dedans, l'œil ne tournant plus sur l'axe antéro-postérieur, mais sur son axe vertical. " Lorsque l'effort fait par l'enfant cesse, la cornée reprend sa place, en exécutant un mouvement de rotation en sens inverse de celui qui a été décrit précédemment. M II résulte des données précédentes que le muscle petit oblique exerce sur l'œl deux sortes de mouvements : n i" Iljail exécuter d'abord au globe un mouvement de rotation sur l'axe antéro-postérieur, mouvement qui porte l'extrémité supérieure du diamètre ver- tical de la cornée de haut en bas et de dedans en dehors. Ce mouvement résiille de ce que, parle fait seul de sa contraction, l'insertion tendineuse ou mobile se rapproche de l'insertion fixe ou orbitaire du muscle. » 2° Après ce premier mouvement, le muscle petit oblique en produit un autre : il porte la pupille en dedans. Ce second effet s'explique : le mouvement de rotation imprimé à l'œil par le muscle petit oblique, au début de la con- traction de ce dernier, est limité par le muscle grand oblique, qui est l'an- tagoniste du petit oblique. Si la contraction du muscle |)etit oblique se continue, ce luuscle agit directement, par ses fibres musculaires (qui tendent à se redresser, comme cela arrive pour tous les muscles curvilignes), ( 46 ) sur la partie inféro-exteriie du globe, qu'elles entourent d'une sorte de sangle, et qui est portée alors en avant et en dedans. Par suite, la pupille se porte en dedans. » 3° Le résultat des deux actions précédentes est de porter la pupille en dedans et de la faire tourner autour de son axe anléio-poslérieur, sans la porter, dans sa totalité, ni en haut ni en bas. » MÉTÉOROLOGIE. — Faits pow servir à t'élude de la formation des brouillards. Note de M. Ch. André. a A la fin d'une Communication faite à la Société météorologique de France ( ' ), M. Mascart appelle l'attention des météorologistes sur les varia- tions locales de la pression atmosphérique, au moment des changements d'état de l'eau atmosphérique, et en particulier au moment de la conden- sation des brouillards. L'observation suivante, faite par M. Marchand à notre station «lu mont Verdun, est intéressante à cet égard. » Pendant la journée du 8 novembre dernier, la pression atmosphérique était haute au Verdun, la température, au contraire, voisine de o°, et le vent y soufflait avec une faible vitesse moyenne; un brouillard intense couvrait le massif du Verdun, se dissipant par intervalles pour reparaître bientôt après, mais souvent accompagné d'averses assez fortes, ainsi que le montre le Tableau suivant : S^ malin Brouillard intense qui se dissipe bientôt. g.So'" » Pluie à peu de distance du Verdun [mont Cindre), pluie légère sur le Verdun (o""", i). g.3o Brouillard sur le Verdun. 10. lo » Le brouillard disi)araît; averse (i'""',o). io.3o " Le brouillard réapparaît; faible de io''5o"' à I i"" 1 5"". 11. i5 » à iil>5o"'. Averse (o"'"','j ). 1 . 10 soir Brouillard. 1 .5o >> Pluie; le brouillard disparaît (o'"™,8). 2.5 • La pluie continuant, le brouillard réapparaît. 2. i5 » Dernières gouttes de pluie, brouillard. 2.55 » La pluie recommence et continue jusqu'à ■j'' du soir. » D'un autre côté, la figure ci-contre résume l'ensemble des courbes don- ( ' ) Sur l 'inscription des phénomènes météorologiques et en particulier de l 'électricité et de la pression [Annuaire de la Société météorologique de France, 28' année, 1880, 1°' tri- mestre). ( 47 ) nées, pendant ce temps, par quelques-uns des enregistreurs de la station. L'examen de cette figure met en évidence ce fait, que le baromètre baisse dès que la pluie commence; mais la baisse est toujours brusque, presque toujours accompagnée de la disparition du brouillard, et atteint parfois (comme à 2^3°^) 2™" de mercure, tandis que la hausse est plus lente, se fait générale- ment à diverses reprises, et est accompagnée par la formation d'un brouillard d'intensité variable. » Au point de vue des variations barométriques, le phénomène est tout à fait inverse de celui que l'on observe lors des pluies d'orage; mais son explication est facile : la baisse est due au vide produit par la condensation brusque de la vapeur d'eau, et les hausses successives à l'arrivée succes- sive de nouvelles masses d'air saturé. » On en a des preuves multiples, dans l'allure des autres éléments mé- téorologiques. En effet, comme conséquence de ce vide, il doit se produire une augmentation dans la vitesse du vent, due à l'arrivée des masses d'air froid qui viennent le combler, ainsi que des variations brusques et fré- quentes de la température, s'élevant ou s'abaissant alternativement suivant celles de ces masses d'air; c'est ce que montrent nettement les courbes thermométrique et anémométrique. Chaque pluie est accompagnée d'un (48 ) petit coup de vent; les niaxima de la vitesse du vent coïncident sensible- ment avec les ininima de pression. En effet, ces ruptures d'équilibre dans la portion considérée de l'atmospbère sont parfois mises en évidence par la girouette. Ainsi, à g''3o™, au moment où le brouillard reparaît et en même temps que le thermomètre s'élève, le vent saute brusquement du nord-ouest au sud, pour retourner brusquement au nord-nord-est au début de la pluie (lo*" i5™); de même, à i''2o"' du soir, peu après la réap|)arition du brouillard, le vent saute brusquement du nord-est au sud, pour revenir brusquement au nord-nord-ouest (i'' 5o'"j lorsque la pluie recommence. » Nous avons d'ailleurs observé souvent, soit au parc, soit au Verdun, des faits analogues lors des brouillards; l'observation qui précède est la plus caractéristique. » GÉOLOGIE. — Nouvelle éruption du Mawui-Loa [îles Hawaï). Note de M. W.-L.Greex. (Extrait d'une Lettre adressée à IM. Daubrée.) « Le grand volcan des îles Hawaï, le Mauna-Loa, est entré en éruption le 9 novembre dernier, avec une violence dont on a eu rarement des exemples. Un double courant de lave, de 60""" à So""" de longueur, est sorti en un point qu'on précisera mieux lorsque l'accès en sera permis, et qui paraît situé entre les cratères de i855 et de 1860. » Un témoin oculaire décrit le spectacle imposant de l'immense masse, se mouvant lentement avec une force irrésistible et charriant à sa surface de volumineux quartiers de roches, aussi facilement que l'eau transporte de frêles embarcations. Le front de ce fleuve de pierres incandescentes s'élevait comme une nui raille de 4" à 10™ de hauteur, cédant sans cesse sous la pression qu'il subissait et se déchirant en débris aussitôt recouverts par la masse fluide. Les scories recouvraient complètement la lave, qui n'a été directement visible nulle part. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur la forinolion d'une couche mince de glace à la surface de la mer, observée à Smyrne pendant r hiver de 1879. Note de M. Carpextix. « Je signale à l'Académie un phénomène météorologique qui s'est pro- duit k Smyrne le ^5 janvier 1879. » Ce jour-là, et jusqu'à O)' du matin, une couche de glace de o", 002 ( % ) d'épaisseur environ recouvrait tonte la surface de la mer, le long des quais, sur une étendue de 2'^™ en longueur et de 5oo™ en largeur. Dans le port marchand, qui est presque fermé, la surface de l'eau était également congelée. » Ce phénomène remarquable trouve sans doute son explication dans l'action réhigérante exercée sur la merj-'pendant la nuit du 24 au 25 janvier, par la coïncidence des circonstances suivantes : » 1° Température centigrade de 1°, 5 au-dessous de 0°, le aS, à 6"" dti matin; » 2° Calme complet, le 2? au matin; » 3° Légère brise d'ouest-nord-ouest, n'ayant qu'une vitesse de 5o milles anglais par vingt-quatre heures (du 24 au aS midi); vent léger, qui pous- sait directement vers les quais de Smyrne les eaux du Guédyze (ancien Hermus) refroidies par la fonte des neiges; ces eaux devaient, en vertu de leur faible densité, former une couche mince à la surface de l'eau de la mer; » 4° Rayonnement intense, dû à un ciel d'une sérénité exceptionnelle. » PHYSIQUE. — Sur un nouvel emjiloi de l'électricité; par M. O.-F. Graxdt. '( L'auteur annonce à l'Académie qu'il a construit un appareil pour mettre en mouvement les navires. » La machine à vapeur ordinaire actionne un ou plusieurs appareils électrodynamiques d'induction. Le courant électrique est transmis à in\ voltamètre contenant de l'eau acidulée, qui se décompose en oxygène et hydrogène. Ces gaz sont conduits dans un tube, à l'arrière ou à l'avant de la coque, selon que l'on veut marcher en avant ou en arrière; ils s'é- chappent par une ouverture pratiquée près delà quille du navire. » Un peu au-dessus de cette ouverture, se trouvent deux pointes de pla- tine, isolées l'une de l'autre, et en communication avec un appareil d'in- duction de Ruhmkorff. Lorsque le gaz s'échappe par l'ouverture, près de la quille, une étincelle part et allume le gaz, qui fait explosion, et cette explosion fait avancer ou reculer le navire. » M. Larrey présente, dans les termes suivants, de la part de AL le général ^rtHieSj le premier Volume, en anglais, de l'a Index-Catalogue de la biblio- thèque de l'Office du chirurgien général de l'armée des États-Unis d'Amé- rique, à "Washington » : C. K., 1S81, i" Semestre. (T. XCU, iN» I.) 7 ( oo ) « Ce Volume in-4'^, de près de goo pages à deux colonnes, conlenant les noms d'auteurs et les sujets, offre un plan analytique tellement vaste, qu'il s'arrête à la première partie de la lettre B, au nom de Berlimki, indi- qué sur le titre. » C'est le spécimen le plus complet et le plus métliodique d'une Table de toutes les matières afférentes aux sciences naturelles et aux sciences médicales, dans leur ensemble, ainsi que dans leurs applications à l'Hygiène, à la Médecine et à la Chirurgie des armées. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. D. BCLLETIN BIBLIOGHAPUIQUE. OuVa&GES RBÇDS DANS LA SÉANCE DU '} JANVIER 1881. Commission chargée de l'élude des moyens propres à prévenir les explosions du grisou dans les houillères (loi du 26 mars 1877). Rapport de M. Haton de LA GoupiLLiÈRE. Paris, Dunod, 1880; in-8°. Découverte d'un squelelte entier de Ryliodus dans le falun aquilanien; par M. E. Delfortrie. Bordeaux, impr. J. Durand, 1880; iu-4°. (Extrait des Actes de la Société linnéenne). Les dunes littorales du golfe de Gascogne^ etc.; par M. E. Delfortrie. Bor- deaux, impr. J. Durand. (Extrait des Jetés de la Société linnéenne.) Obseivaciones meteorologicas efectuadas en el observalorio de Madrid durante el ano 1876-1877-1878. Madrid, impr. M. Ginesta, 1 878-1879; 3 vol. in-S" cart. Die Météorite [Chondrite imd ihre Organismen), dargestellt und beschriebeu vou D"^ Otto Hahw. Tiibuigen, Verlag der H. Laupp'schen Buchhandiung, 1880; in-4°. (Présenté par M. Daubrée.) Annali deli Vjfizio centrale di Meteorologia italiana ; série TI, vol. I, 1879. Roma, tipogr. Cenniniana, 1880; in-4°. Proceedings of the philosophical Society ofGlascow; 1879-80, vol. XII, n° 1. Glascow, John Smith, 1880; in-8°. ( 5. ) The americanEphemerisandnaitlical Alinanac fortheyeariS8'5.Wa&h\ï)gion, Bureau of Navigation, 1880; in-8°. Index Ccitalocjue of tlie library of the surgeon general's Office, United States army.authors and subjects. Vol. I: A.-Berlinski. Wiishinglon, Government printing Office, 1880; grand in-8" relié. (Présenté par M. le baron Larrey.) TABLE DES ARTICLES. (Séance du 5 janvier 1881.) État de 1 Acavlémie des Sciences au i" janvier i88r. RENOUVELLEMEÎVT AIVNLEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE. M. Jamin est élu Vice-Président pour l'année 1881 MM. Décaisse et Edm. Becquerel sont nommés Membres de la Commission centrale admi- nistrative, pour l'année 1881 M. Ed.m. Becquerel, Président sortant, rend i.S Pages . compte de l'état ovi se trouve l'impression des Recueils publics par l'Académie et fait connaître les changements survenus parmi les Membres et les Correspondants de r.Académie dans le cours de l'année 1881 . . i4 i^lEMOÏRES ET COMMUNICATIONS OES MEMBRES KT DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Berthelot. — Sur l'oxyde de fer magné- tique M. Paye. — Reclierclies de M. Founiicr sur la baisse du baromètre dans les cyclones.. M. DE LA GouBXERiE fait hommage à l'Aca- démie d'une « Notice nécrologique sur M. Jégou d'Herbeline » 24 NOMINATIONS. M. GnuLD est nommé Correspondant, pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. PeCers 34 MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. E. Haunet adresse une Note sur un moyen d'atténuer les inconvénients ou les dangers que présentent les produits de la combus- tion sortant des cheminées des machines il vapeur »4 M. E. Prêaubert adresse une nouvelle Note sur « l'attraction newtonienne et l'électri- cite 2!, CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de MM. E. Dr/fortrie et O. Hahn i\ M. Wabren de la Rue, nommé Correspondant, adresse ses remerciments à l'Académie... '^5 M. Cn. Hatt se mot à la disposition de l'Aca- démie pour l'une des expéditions qui se- ront chargées de l'observation du passage de Vénus en iSS 2 2Î M. B. Baillaud. — Sur les observations des satellites de Jupiter, faites à l'Observatoire de Toulouse 20 M. Ch. Rouget. — Sur un procédé d'observa- tion astronomique à l'usage des voyageurs, les dispensant de la mesure des angles pour la détermination de la latitude et du temps sidéral M. G. Dardoux. — Détermination des lignes de courbure de toutes les surfaces de qua- trième classe, corrélatives des cyclides, qui ont le cercle de l'infini pour ligne double. M. J.-B. Baille. — Mesure de la force élec- tromolrice des piles M. GouY. — Sur la vitesse de la lumière ; réponse il M. Cornu M. A. Crova. — Étude sur les speetrophoto- mètres M. A. DUNAND. — Sur un procédé pour faire reproduire la parole aux condensateurs électriques, et en particulier au condensa- teur chantant 39 32 34 3G 37 SUITE DR LA TABLE DKS ARTICLES. Pages . M. 1h. Di; MoNiEL. — Observations relatives ii la Communication prccédontc .'{9 M. J.-M. Cbaits. — Sur la densité de vapeur de l'iode 39 M. Alb. Damoiseau. — Sur la |ire|iaration directe des composés chloi*és et bromes de la série métbylique, et particulièrement du chloroforme et du bromoforme M. Fano. — Sur les fonctions du muscle petit oblique de l'a'il, chez l'homme /|'| M. Cii. André. — Faits pour servir à l'étude de la formation des brouillards !^<> M. W.-L. GRF.EM. — Nouvelle irruption du \i l'aies. Mauna-I.oa f iles Hawaï) ^8 M. Cabi'Extim. — Sur la formation dune couche mince de glace à la surface de la mer, observée à Smyrne /|8 M. O.-F. Obandt. — Sur un nouvel emploi de l'électricité iM. I.AnnEV présente à l'Académie, de la part de M. le général Bornes, le premier volume de r • Index-Catalogue de la Bibliothèque de l'OfTico du chirurgien général de lar- nicc des États-Unis d'Amérique, il Was- hington » 'iq l» BULI-ETIN BIBLIOGRAPHIQUE. PARIS. IMPRIMERIE DE GAlJTHIER-VIi.LARS, successbo» de MALLET-BACHELIER, Quai des Auguslins, 5S. I88L PRÈ3I1ER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAU JTIM. IiE8 SECRÉTAIHES PERPÉ'TIJKI.M TOME XCII N" 2 (10 Janvier 1881)- PARIS, GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE 0E6 COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER. Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 jdin i86a et i[^ mai 1876. \ Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Méaioires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent 4U plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 33 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- "ïioVre* sur l'objet du leur discussion. Les Programmes des prix proposés pari' demie sont imprimés dans les Comptes rendu, les Rapports relatifs aux prix décernés née qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés eu séaue blique ne font pas partie des Comptes rendus Article 2. — Impression des travaux des jfi étrangers à l'Académie, Les Mémoires lus ou présentés par des pep qui ne sunt pas Membres ou Correspondants (^ demie peuvent être l'objet d'une analyse ou A sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoir» tenus de les réduire au nombre de pages reai Membre qui fait la présentation est toujours di mais les Secrétaires ont le droit de réduire cei autant qu'ils le jugent convenable, comme ilsli pour les articles ordinaires de la corresponda cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être'e l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus ai jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis ^te le titre setil du Mémoire est inséré dans le Com^ei actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte reé vaut, et mis à la fin du cahier. I I Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais « teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapoi les Instructions demandés par le Gouvernemefc Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai un Rapport sur la situation des Comptes rendi l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution! sent Règlement. ! COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 JANVIER 1881. PRÉSroENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUI\ICATIOi\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIQUE. — Sur les condilions relalives à l'expression théotique de la vitesse de la lumière; par M. A. Corxu. « Les objections que j'ai faites récemment {Comptes rendus, t. XCI, p. 1019) aux conclusions d'une Note de M. Gouy, relative à l'expression de la vitesse de la lumière dans les milieux dispersifs [loc. cit., p. H77) ne pa- raissent pas à l'auteur « s'a|)pliquer aux idées énoncées dans cette Note ». Tel est le résumé de la réponse qu'a bien voulu m'adresser l'auteur, à la dernière séance de l'Académie (t. XCII, p. 34). » Je m'étais en effet borné, en raison de la brièveté de cette Note, à une critique en quelque sorte générale de la marche suivie par l'auteur pour l'obtention d'une valeur erronée (t. XCI, p. 879) de la vitesse de la lumière; je m'étais surtout attaché à montrer qu'elle ne concorde pas et qu'elle ne peut pas concorder avec la définition connue des ondes per- sistantes, et, comme le résultat obtenu poin- cette vitesse provenait de la discussion de la transmission d'un mouvement vibratoire très particulier, ( t x\ l t x M = fl sm2;Tl - — - 1 -\- a sxnin I — , — 'y C. R., iSi8i, I" Semestre. (T. XCII, K" 2.) ( 54 ) susceptible lui-même de fournir la valeur bien connue de la vitesse de pro- pagation a = - lorsqu'on l'interprète correctement, j'avais pensé que la mise en évidence de celte contradiction suffirait à bien établir tout à la fois l'inexactitude des raisonnements de l'auteur et le choix défectueux de l'exemple adopté. » L'auteur nous répond que cet exemple, dont il n'avait pas d'ailleurs indiqué l'origine, a été, au contraire, « choisi pour montrer un cas où cette » vitesse « = - n'existe pas », que cette fonction est l'intégrale déduite d'équations différentielles convenables par les procédés réguliers de l'Analyse, et qu'elle est la solution du problème de la transmission de la lumière appliqué au phénomène même que les physiciens ont employé pour déterminer la vitesse de la lumière. L'auteur, sans s'inquiéter de la défini- tion des ondes persistantes, a cherché à résoudre directement le problème suivant : « (Page 34) Étant donnée une source de lumière homogène dontonfait varier V intensité d'une manière quelconque, il fnut déterminer comment s'effectue la propagation du mouve- ment lumineux dans le milieu considéré, » Pour résoudre un pareil problème, je ne connais qu'une méthode, qui consiste à former les équations différentielles du mouvement vibratoire, à les intégrer, en tenant compte des conditions initiales et à réduire celte intégrale, si c'est possible, à une forme qui mette en évidence la loi du mouvement. Si l'on connaît d'avance, comme c'est le cas, des intégrales simples telles que leur somme puisse satisfaire aux conditions initiales, la question se ré- duit à un problème d'Analyse.... » » L'exemple choisi est donc la somme de deux intégrales simples des équations différentielles adoptées par l'auteur, et cette sommer emplit, sui- vant lui, les conditions initiales du phénomène physique à discuter. Comme l'auteur a en vue, il le dit expressément (t. XCI, p. 877), la méthode de M. Fizeau, l'intégrale qu'il obtient ainsi lui paraît donc représenter les émissions et interruptions lumineuses produites par la succession alter- native des pleins et des vides de la roue dentée, et par conséquent l'état vibratoire du milieu éthéré entre les deux stations. De là l'assurance avec laquelle il affirme avoir traité correctement la question et obtenu l'ex- pression exacte de la vitesse de la lumière. » Malheureusement cette intégrale ne remplit presque aucune des con- ditions initiales, je ne dirai pas seulement du problème expérimental, mais même des conditions essentielles à la nature de la lumière. Comme il s'agit d'une question d'Analyse, traitée rigoureusement, sans aucune considéra- ( 55 ) tion a priori, le dénombrement des conditions initiales doit être très sévère, sinon l'on risque, par l'omission d'une condition caractéristique, de traiter UD antre problème que celui qu'on a en vue. » C'est précisément le cas actuel : la solution proposée représente l'in- terférence théorique de deux ondes, et non pas le phénomène produit dans l'expérience de la roue dentée, qui est infiniment plus complexe. C'est ce qui ressortira de l'énoncé succinct des principaux caractères des vibrations lumineuses. » 1° Durée de la permanence des ondes lumineuses. — Par une expé- rience bien connue sur les anneaux colorés à grande différence de marche, M. Fizeau a montré qu'un faisceau de lumière provenant des sources dont nous disposons peut être considéré comme formé d'ondes régulières, per- sistant pendant un très grand nombre d'ondulations, une centaine de mille environ ; mais, comme les longueurs d'onde sont extrêmement petites, l'es- pace occupé par l'onde dans l'étendue où sa structure est régulière n'est que de quelques millimètres. » L'intégrale proposée par M. Gouy ne peut donc représenter rigoureu- sement un mouvement lumineux réel que sur une étendue de même ordre, c'est-à-dire d'environ o^jOi ; au delà, les conditions initiales de la source s'altérant profondément, les paramètres arbitraires de la formule doivent être modifiés. L'auteur, en utilisant les propriétés de celte intégrale de a: = 0 k X = ce pour arriver à la limite V, étend donc à une distance infinie (ou tout au moins à la dislance de plusieurs kilomètres comme J'exige l'application à la méthode de la roue dentée) une expression qui n'est valable que sur l'étendue de o™, oi. » La formule, légèrement modifiée, représenterait, au contraire, très bien dans ce petit intervalle le phénomène des interférences à grande dif- férence de marche. » 2° Complexité d' un faisceau de lumière. — S'il est permis, dans certains raisonnements, de réduire l'étude d'un faisceau de lumière à la considé- ration d'un mouvement vibratoire unique ou d'un nombre limité de ces mouvements, dans les questions théoriques où les propriétés fondamentales de la lumière sont mises en question, comme dans celle de la vitesse de propagation, il y a lieu de rétablir autant que possible la réalité des choses ou au moins d'examiner s'il est permis de négliger la coexistence de tous les autres mouvements vibratoires indépendants qui émanent des sources lumineuses employées : cette discussion est surtout nécessaire pour l'é- tablissement des conditions initiales auxquelles doit satisfaire l'inté- ( 56) grale cherclire. Or, lorsqu'on analyse le phénomène produit par la roue déniée, on reconnaît immédiatement que le diamètre delà source ne peut être négligée ) sans qu'on arrive à l'hypollièse absurde de points lumineux ayant un éclat infini. On est donc forcé de con.sidérer un faisceau complexe composé de mouvements vibratoires indépendants dont on observe l'in- tensité moyenne : les variations d'intensité produites par le déplacement des dents sont donc dues essentiellement à la variation de retendue de la source lumineuse, et non pas à la variation de l'amplitude du mouvement vibratoire émané d'un point unique. » L'intégrale adoptée par INI. Gouy, exprimant qu'à l'origine x = o l'amplitude vibratoire unique varie périodiquement, ex prime donc une autre condition que la condition réelle; au premier abord, les deux conditions paraissent équivalentes, mais c'est à la faveur d'une confusion grave, qui consiste à substituer à Vinlcnsité moyenne d'une infinité de mouvements vibratoires indépendants le carré de l'amplitude d'une vibiation unique. » L'insuffisance de l'intégrale est donc démontrée; on peut aller plus loin et prouver qu'elle est physiquement incompatible avec les conditions de l'expérience. En effet, elle est supposée, par son amplitude périodique, représenter les alternatives d'éclat et d'ombre produites par les dents de la roue. Cette périodicité, due exclusivement aux passages successifs des pleins et des vides, dépend uniquement du mouvement angulaire delà roue dentée, lequel est absolument indépendant des mouvements vibratoires de la source lumineuse. Il ne doit donc exister aucune rela- tion déterminée entre la période 6 des émissions ou des extinctions du faisceau et les périodes T et T' des vibrations lumineuses figurant dans l'in- tégrale proposée. Or celte intégrale, mise sous la forme déjà citée, «=2acos2.[f(J-l)-i(i,-^)]sin.;r[^(;i + i)-f(i + :)], montre qu'en un point quelconque x l'amplitude (le premier facteur) de- vient nulle à des intervalles de temps 0 égaux, comme dans les battements acoustiques, à I I I Q — J~ Y'' La période 0 serait donc, au contraire, une fonction déterminée des pé- (') Détermination de la vitesse de la lumière; par M. A. Cobku [Annales de l'Obser- fatotre, t. XIII, p. A.7'(;' ( 57 ) riodes vibratoires de la lumière employée, ce qui est évidemment absurde. » Il ne faut donc pas s'étonner si la discussion de cette intégrale conduit à une expression erronée de la vitesse de la lumière. » En résumé, l'expression théorique de la vitesse de la lumière proposée par M. Goiiy ne repose sur aucun fondement; la cause des erreurs qu'il a commises est au fond celle que j'ai indiquée dans ma première Note, à savoir le rejet de la considération des ondes persistantes et ensuite l'omis- sion des caractères essentiels d'un faisceau de lumière. La transmission des ondes d'intensité variable que l'auteur leur substitue, et qu'il regarde comme le véritable phénomène utilisé dans les mesures, perd donc toute importance dans l'examen des cas expérimentaux auxquels il fait allusion, parce que, dans ces expériences, on modifie non pas l'amplitude vibratoire de la source, mais seulement le nombre de poinis lumineux indépendants qui la composent. » Lorsqu'on poursuit cette analyse, on voit aisément qu'un faisceau lu- mineux d'intensité variable, quels que soient les procédés employés pour obtenir cette varialion, étant en réalité formé par la succession rapide et par la superposition d'un nombre considérable de mouvements vibratoires indépendants d'intensité constante, se propage nécessairement, en »iq)'e/ijie^ avec la vitesse des ondes persistantes. Voilà pourquoi les physiciens con- sidèrent comme égale à - la vitesse de propagation de ce faisceau et pour- quoi la distinction faite par l'auteur entre la transmission des faisceaux d'intensité constante et celle des faisceaux d'intensité variable ne corres- pond physiquement à aucune différence fondamentale. » GÉOLOGIE. — Substances cristallines produites aux dépens de médailles antiques, immergées dans les eaux thermales de Baracci, commune d'OUneto [Corse); par M. D.iUBRÉE. o Des travaux de captage récemment exécutés en Corse, sur la source thermale de Baracci, commune d'Ohneto, aux bords du golfe de Propriano, et destinés à augmenter le volume de ces sources, qui a été porté à loooo"'' par minute, ont amené les trouvailles de plusieurs médailles antiques atta- quées par les eaux. Le propriétaire de cette source, M. Galloni d'Istria, sénateur, a eu l'obligeance de me les communiquer. » Certaines de ces médailles, comme une pièce d'Hadrien et une autre (58) de l'impératrice Etruscilla, étaient simplement recouvertes d'une patine noirâtre, résultant évidemment d'une sulfuration superficielle ('). » Quelques autres, quoique très peu nombreuses, sont beaucoup plus altérées. » Leur surface, où l'on ne voit plus de traces d'effigie, est recouverte d'une couche épaisse de cristaux enchevêtrés, d'une couleur noirâtre et d'un éclat métalloïde. » Si l'on brise celte cristallisation, on voit qu'elle repose sur un enduit mince, également à éclat métalloïde, confusément cristallisé, à grain d'acier, donnant au chalumeau les réactions du soufre, du plomb et du cuivre. » Au-dessous subsiste encore une rondelle mince de bronze, profondé- ment corrodée, comme si elle avait séjourné dans un acide. » La ressemblance générale de ces produits d'altération avec les échan- tillons recueillis antérieurement à Bonrboune(^), également dans les boues d'un bain antique, devait faire supposer que la couche superficielle était formée de cuivre sulfuré, ou chalkosine ; mais l'examen cristallogra- phique fait connaître que la forme de la substance n'est pas hexagonale. Elle n'appartient pas non plus au système régulier. » Cette différence s'explique par les résultats de l'essai chimique, qui a indiqué la présence simultanée de l'étain et du cuivre dans la substance. En l'absence d'une analyse complète, que la faible quantité de substance n'a pas encore permis d'exécuter, on doit conclure des faits observés que la substance consiste en un sulfure double de cuivre et d'étain, dont l'ana- logue naturel le plus voisin parait être la stannine. » On se rappellera qu'à Bourbonne, au contraire, l'étain s'est isolé du cuivre auquel il est associé dans le bronze, et qu'il a donné lieu à un dépôt d'acide staunique, tandis que le cuivre .se sulfurait. » La composition de l'eau de Baracci montre qu'ici, comme à Plom- bières, à Bourbonne et ailleurs, la sulfuration métallique résulte d'une réduction opérée sur un sulfate alcalin. » L'eau, qui ne renferme par litre que o^'', 3 de matières minérales, est caractérisée par la prédominance du chlorure de sodium, du sulfate de (') Le revers de la médaille d'Hadrien représente la déesse Salus (Hygie) assise et of- frant une libation à un serpent dressé sur un auiel; c'était donc une médaille très propre à constituer un ex-voto médical. La médaille d'Etruscilla porte au revers une figure assise, qu'on a pu confondre avec la première, si l'on n'en a pas lu la légende. (') Comptes rendus, t. LXXX, p. 46 1 et 604. ( 59) soude et de la silice. On remarquera que cette composition paraît analogue à celle des sources de Plombières. » Quant au gisement, d'après un renseignement que m'a communiqué M. l'ingénieur des Mines Oppermann, les sources émergent à la limite du granité et d'une plaine tourbeuse. A So""" à l'est se trouve, près de Sainte- Lucie-de-Tallane, le célèbre pointemenLde diorite orbiculaire. La masse granitique est traversée de nombreux filons de diorite à grains fins, dont l'un, distant seulement de quelques mètres de la source, paraît en rapport avec son jaillissement. » MEMOIRES LUS. ZOOLOGIE. — Sur les Etoiles de mer draguées dans les régions profondes du golfe du Mexique el de la mer des Anlilles par le navire The Blake, de la marine des États-Unis. Note de M. Edm. Peuuier. (Commissaires : MM. Milne Edw^ards, de Quatrefages, Blanchard.) « M. Alexandre Agassiz, naturaliste de l'expédition scientifique chargée par le Gouvernement des Étals-Unis d'étudier dons le golfe du Mexique et la mer des Antilles les conditions de formation du Gulf-Stream, a bien voulu me demander d'étudier et de décrire les Étoiles de mer recueillies durant ces opérations et dont tous les doubles doivent rester aux collections du Muséum. » Je viens de terminer celte étude et je demande à l'Académie la per- mission de lui en faire connaître les principaux résultats. » En 1878, on connaissait, dans la région explorée par M. Alexandre Agassiz, vingt-sept espèces d'Étoiles de mer; les collections que je viens d'étudier portent le nombre de ces espèces à soixante-dix, dont quarante- trois étaient inconnues et dont un assez grand nombre doivent constituer des types génériques nouveaux. La plupart des genres découverts par la grande expédition du Challenger se trouvent représentés dans les collec- tions recueillies dans la mer des Antilles : tels sont les genres Zoroaster, Koretliraster, ainsi que le curieux genre Pedicellaster de Sars; mais ces genres sont représentés par des formes spécifiques particulières ; les Zoroaster, par deux espèces que j'ai précédemment décrites dans les Comptes rendus ^ les Korelhraster, par une espèce que dislingue la membrane qui unit ses piquants (6o) dorsaux et qui indique un passage remarquable vers les Pletastcr; les Pedi- cellasteij par une espèce que distingue la disposition de son squelette. J'ap- pellerai ces espèces nouveWes Koretlirasler palmatus el Peclicellaster Pourtnlesi. » Parmi les genres nouveaux qui ont di'i être créés, j'ai déjà décrit dans les Comptes rendus le curieux Ilymenodiscu?, Étoile de mer à corps membra- neux, dont les caractères rappellent à la fois ceux des Ophiures, des Cri- noïdes et des Astérides ; plusieurs des genres nouveaux que j'ai dû définir présentent ainsi des caractères intermédiaires. Par la structure de leur squelelte, les Goniopeclen semblent appartenir à la famille des Goniosteridœ, mais leurs tubes anibulacraires pointus et la forme de leurs dents repro- duisent exactement ce que l'on voit chez les Àstropccten ; j'ai dû en distin- guer quatre espèces. Les Radiaster, péchés à 1800™ de profondeur, sont de grandes Astéries à cinq bras, qui ont des bouquets de piquants comme les Solaster,àe% plaques marginales comme les Goniasteridœ et des plaques ven- trales disposées en séries comme certaines Aslerinidœ ; les Ctenaster, plus grands encore (ils ont près de o", 3 de diamètre) et provenant de 35o<>™ de profondeur, ont six bras, ressemblent à de gigantesques Cteiwdiscus qiii seraient dépourvus d'écaillés ventrales, et se rapprocheraient ainsi des Echinasterldœ; les Mnt-ginaster sont, au contraire, de petites Astéries penta- gonales, que l'on prendrait pour des Asterina si elles n'avaient des plaques marginales comme les Astéries delà famille bien différente des Goniasteridœ. » Les Jrchaster, couiinuns dans toutes les grandes profondeurs de l'Atrau- tique, se sont montrés particulièrement nombreux. On en compte sept espèces, dont une, YArcItaster mirabilis, très variable de forme, est repré- sentée à elle seule par plusieurs centaines d'exemplaires. Les Goniasleridœ , remarquables par le grand développement de leur squelette, sont repré- sentés par onze espèces, toules nouvelles, parmi lesquelles on remarque beaucoup de ces formes élégantes, à disque large, en forme de pentagone prolongé par cinq bras pyramidaux, grêles et pointus, auxquelles Gray avait donné le nom de Dorigona. Une forme nouvelle, constituant le genre Anlhenoides, est intermédiaire entre les Anthcnea à grands pédicellaires et à peau nue et hs Pentagonasler à petits pédicellaires et à peau granuleuse. » Les pédicellaires, ces organes de préhension en forme de pinces ou de ciseaux, qui sont propres aux Asiéries et aux Oursins, ont présenté plusieurs formes nouvelles. Ceux du Pen/r7(7o;!as--V"-<-., on obtient, en posant dans l'équation différentielle z^zjz'dx, une équation différentielle linéaire en z' qui présente les mêmes caractères que la proposée, mais dont l'ordre est moindre d'une unité. » On donne à la fonction intégrale (A) différentes formes, en l'exprimant soit à l'aide de fonctions 0, soit à l'aide d'intégrales abéliennes de troisième espèce. » 3. La théorie générale s'applique en particulier aux équations diffé- reiitielles linéaires dont les coefficients sont des fonctions rationnelles de la seule variable indépendante x, (B) ^ + ?.(^)£^ + "- + ?«(^)2 = o, les coefficients fi{x) étant tels que les racines des équations fondamentales déterminantes relatives aux différents points singuliers et au point ce soient (63 ) des nombres rationnels distincts; de plus, pour chacun des points sin- guliers et le point co , les éléments du système fondamental ne doivent pas contenir de logarithmes. » Dans cette catégorie d'équations rentrent, par exemple, les équations de Lamé des divers ordres (Heine, Handbuch der Kugelfunctionen, p. 445) et l'équation différentielle de la série hypergéométrique de Gauss, lorsque a, ^, 7 sont commensurables et que l'intégrale générale ne contient pas de logarithmes dans le voisinage des points singuliers. » ZOOLOGIE. — Sur l'appareil circulatoire des Crustacés isopodes. Note de M. Y. Delage, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. (Renvoi au Concours du prix des Sciences physiques pour i88i.) « Les propositions suivantes sont extraites du résumé d'un travail sur l'appareil circulatoire des Édriophthalmes. » Première partie : Isopodes, — i° Le cœi/r est situé dans l'abdomen et s'étend toujours plus ou moins dans le thorax. Il est absolument dorsal, tubuleux dans les formes longues, piriforme dans les types courts. Il est maintenu en place par les artères auxquelles il donne naissance, par de petits tractus qui se détachent de ses parois pour s'insérer aux parties voi- sines, et en général par sa soudure tout le long de la ligne médiane anté- rieure avec le rectum ( '). » 2° Il est percé de deux à quatre ouvertures en forme de boutonnières qui font communiquer sa cavité avec celle du péricarde. Ces ouvertures sont alternes dans les formes allongées, opposées dans les formes raccourcies. A son extrémité inférieure il est toujours terminé en cul-de-sac. Quand il se contracte, ses ouvertures se ferment et il chasse par compression le sang dans les artères. En outre, en diminuant son volume, il produit dans la ca- vité à parois rigides qui le contient une tendance au vide et une sorte d'aspiration qui a pour effet de faire affluer dans cette cavité, c'est-à-dire dans le péricarde, de nouvelles quantités de sang. L'aspiration du sang et sa projection dans les artères sont donc également actives et sont produites par la systole du cœur. Pendant la diastole les fentes latérales s'ouvrent et le cœur se remplit de nouveau. » 3° Du cœur partent onze artères : une aorte tlioracique, deux aortes ab- { ') L'animal est supposé placé verticalement, la tète en haut et la face ventrale en avant. { 64) dominales, trois paires à'artères thoraciques et une paire d'artères latérales. Toutes les fois que la transparence des tissus rend l'observation possible, on constate la présence de valvules à deux lèvres à l'origine de ces artères. Il est donc permis de supposer que ces valvules existent toujours. » 4° Les artères latérales fournissent des branches viscérales et les branches thoraciques des quatre premiers anneaux. Celles des trois derniers naissent directeuient du cœur. » 5° Les artères thoraciques vont aux pattes de leurs anneaux respectifs. Elles fournissent des ramifications nombreuses", nous en nommerons une seule qui naît an point où l'artère va entrer dans la patte et concourt à la formation du système, ventral. » G° Les aortes abdominales naissent entre le rectum et le cœur, de la face antérieure de ce dernier. Toujours paires à leur origine, elles peuvent se con- fondre en une seule. Elles donnent un rameau à chacun des anneaux hran- chiferes de l'ab lomen et se terminent dans les uropodes et tlans le telson. » 7° Ij'aorte ihoiacique monte diiectement dans la tète. Elle fournit des branches aux yeux, au cerveau et aux antennes. Elle passe en arrière de l'œsophage dans le collier œsophagien. Dès qu'elle l'a franchi, elle émet, par sa face antéro-inférieure, deux grosses et courtes branches qui con- tournent J'œsophage et se jettent l'une dans l'autre au-dessous de lui, de manière à former un collier periœsoptiagien vasculaire, parallèle au collier nerveux de même twm et situé au-dessus de lui. » 8° De ce collier naît une grande artère que j'ai nommée artère pré- nervienne, qui descend jusqu'à l'anus le long de la ligne médiane antérieure du corps, au-devant de la chaîne nerveuse ganglionnaire. Dans la tête, le collier et l'artère fournissent des branches aux appendices buccaux. Dans l'alidomen, cette dernière fournit à chncun des dix pédoncules branchiaux un filet qui se ramifie dans ce pédoncule sans jamais pénétrer dans les lames respiratoires. Enfin, dans le thorax, elle fournit à chaque segment une paire de branches qui concourent à la formation du système ventral. » 9° Le s)stème artériel ventral est formé par sept paires de branches four- nies par les sept paires d'artères thoraciques et qui arrivent à la région ventrale par les parties latérales de chaque anneau, et par sept paires de branches, nées en face des précédentes, sur la ligne médiane de l'artère prénervienne. Ces dernières s'anastomosent avec les premières, soit par leurs raniificaiions, soit directement à plein canal. Les anastomoses à plein can.il ont lieu tonj[ours au moins dans un anneau, jamais dans les sept. Elles établissent entre l'artère prénervienne et les vaisseaux de la région ( 65 ) dorsale une large conimunicalion. Dans les anneaux où elles existent, elles donnent lieu à la formation d'un cercle vasculaire tout à fait superfi- ciel dans lequel tous les organes sont renfermés. » 10° I! n'y a pas de capillaires. Les arlérioles déversent le sang dans les lacunes intérieures des tissus. Outre ces lacunes microscopiques, il en existe une grande qui occupe dans le tltorax tout l'espace interposé aux viscères. » 1 1° Il existe en outre ordinairement deux sinus tlioraciqiies qui se ren- dent de la tête à l'abdomen en passant en arriére de l'insertion des pattes. Ces sinus recueillent le sang qui a circulé dans ces appendices, et, par sept orifices percés sur leur bord interne, celui de la grande lacune. » 12° A la base du thorax ils se jettent l'un dans l'autre sur la ligne médiane et donnent naissance à un vaste sinus abdominal situé en avant du rectum. De ce sinus partent cinq paires de vaisseaux qui portent le sang aux branchies. M i3° D'ordinaire certaines parties de l'abdomen, soit le telson, soit les épimèresdes aruieaux brancliiféres, sont adaptées à la fonction respiratoire. Dans ce cas, du sang veineux leur est apporté par des vaisseaux venus du sinus abdominal, et leurs vaisseaux efférents se comportent comme ceux des vraies branchies. M i4" La circulation branchiale est décrite en détail dans le Mémoire. Disons seulement ici que l'identité ordinaire des lacunes dans les deux lames branchiales ne permet pas de les distinguer en fonctionnelles et pro- tectrices. Même lorsqu'il n'y a pas identité entre les lacunes des deux lames, la circulation dans la lame prétendue protectrice ne permet pas de lui re- fuser toute activité respiratoire. M i5° Les vaisseaux braiicliio-péricardiques, au nombre de cinq paires, constitués par les canaux eflérents des branchies, remontent vers la région postérieure, en suivant superficiellement dans chaque aimeau la courbure de l'arceau dorsal, et se jettent dans le péricarde par autant d'orifices dé- pourvus de valvules. » i6° Le péricarde entoure le cœur de tous côtés, excepté en avant, où celui-ci est uni au rectum. Il n'est pas en général formé par une mem- brane isolée; il est comme sculpté dans les parties musculaires qui rem- plissent l'abdomen; ses parois m'ont paru revêtues d'une couche endothé- liale. A l'exception des orifices des vaisseaux brauchio-péncardiques, il est parfaitement clos dans sa partie inférieure; mais en haut il s'ouvre dans les petites lacunes de la couche chorio-musculaire de la région dorsale. Un (66 ) petit nombre de globules qui n'ont pas respiré entrent par cette voie dans sa cavité et se mêlent à ceux qui viennent des branchies ou des organes qui remplissent les mêmes fonctions. Ces globules sont ceux qui ont été déversés dans les lacunes de la région dorsale par les artérioles du voisi- nage, et, en outre, un petit nombre de ceux qui circulent dans la grande lacune thoracique et qui remontent, le long des arceaux dorsaux du thorax, immédiatement sous les téguments ('). » ÉCONOMIE RURALE. — Le Phylloxéra en Californie. Note de ]\I. F. de Savigxon, présentée par M. Hervé Mangon. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Une mission que j'ai remplie en Californie pendant l'été de 1880, et qui avait pour but principal l'étude du Phylloxéra et des vignes dans ce pays, m'a permis de faire des observations que j'ai soumises à M. le Mi- nistre de l'Agriculture et du Commerce, dans un Rapport spécial. J'en extrais les considérations suivantes. » Le Phylloxéra est regardé par les vieux vignerons californiens comme un parasite naturel aux vignes cultivées. Tous ceux à qui il a été montré affirment l'avoir toujours connu : il n'aurait donc pas été introduit en Cali- fornie sur des plants importés du Bordelais. )) Vers 1873, les viticulteurs du comté de Sonoma se préoccupèrent de l'existence du mal, mais ne firent aucune tentative pour le combattre. De- puis 1875, il a progressé, mais lentement : le professeur E.-W. Hilgard, de l'Université de Beikeley, a constaté dans Sonoma que pendant ces quatre dernières années le Phylloxéra, partant d'un centre très vivace, n'avait gagné que 4000" dans la direction des vents dominant en été. Introduit dans le comté de Fresno sur des plants venus de Bordeaux, il a pu être localisé et anéanti. )) En Californie, les indices révélateurs de la présence du Phylloxéra sont les mêmes qu'en France; les lésions apparentes sur les racines présentent des caractères identiques à ceux que l'on observe ici. » La lenteur de l'invasion phylloxérique en Californie semble provenir de trois causes principales, qui seraient : [') Ce travail a été fait au laboratoire de Roscoff, pendant la belle saison des années 187g et 1880. ( 67 ) » 1° La nature du Phylloxéra en Californie et les évolutions qui lui sont propres. — L'existence de l'insecte ailé n'est pas admise en Californie. La lenteur de sa marche, le peu d'étendue des taches phylloxériques, leur rapprochement dans toutes les vignes envahies, la facilité avec laquelle on peut localiser et détruire le mal tendent à confirmer cette opinion. Si les ailés existent, leur nature doit peu se prêter à de grands déplacements, soit que la faiblesse de leur vol ne leur permette pas de s'élever assez ponr être emportés au loin par le vent, soit que la durée de leur existence, leur mode de reproduction, une fécondité peu développée ou quelque autre cause in- connue vienne ralentir leur propagation. I) 1° La cjualilé du sol. — Partout où le sol est riche et profond, dans le comté de Sonoma, la résistance est complète, se prolonge ou semble beau- coup plus marquée que dans les endroits où il est pauvre, peu profond, où il manque de potasse. Les vignobles du comté de Napa, élablis dans des terres formées par la décomposition de roches basaltiques, ne pré- sentent aucun indice qui puisse déceler la présence du Phylloxéra. » 3° L'existence d'un parasite. — Ce parasite, de la famille des Acariens,^ a été reconnu par M. Meignen comme étant le Tjrocjlyplms loncjior, décrit par MM. Fumouze et Ch. Robin ('). La variabilité des formes des Tyro- glyphes est un caractère distinctif que l'on observe d'une espèce à une autre, d'un individu à un autre ; leur habitat et leurs mœurs sont aussi très variés, surtout ceux du Tyroglyphus longior. Nous avons constaté sa pré- sence dans le voisinage immédiat du Phylloxéra et sur le Phylloxéra lui-même. Nous en avons compté jusqu'à huit sur un tronçon de racine de o^joS de longueur sur o™, oi de diamètre. Le grand nombre de ces Acariens par rapporta celui des Phylloxéras eu présence desquels nous les avons trouvés et la lenteur de l'invasion phylloxérique dans Sonoma sont autant de raisons qui conduisent à croire que, si le Tjroglyphus longior se nourrit de débris animaux, il s'attaque aussi au puceron du Phylloxéra lorsque son aliment favori lui fait défaut. Nous invoquerons à l'appui de cette opinion ce fait que le Tyroglyphus longior, qui supporte une privation complète de nour- riture pendant un temps assez long (un mois environ), n'a pas pu vivre plus d'un ou deux jours sur de la farine en décomposition. » En présence des observations faites par nos devanciers et par nous, nous considérons le Tjroglyphus longior comme vivant de débris animaux (') Journal de l'Anatomie et de la Physiologie de M. Ch. Robin (n° 5, septembre et octobre 1867). (68 ) ou d'animaux vivants et comme un parasite du Phylloxéra, d'une posses- sion précieuse pour les vignobles envahis où l'on pourrait le propager. » M. David adresse, par l'entremise de M. Resal, deux Noies relatives à la transformation des équations différentielles linéaires. (Commissaires : MM. Puiseux, Bouquet, Resal). Un Anonyme adresse un Complément à la Note qu'il a présentée au Con- cours du grand prix des Sciences physiques, avec la devise « Frappez et l'on vous ouvrira ». (Renvoi à la Commission). CORRESPONDANCE. M. le MiMSTRE DU LA GuERRE informe l'Académie qu'il a désigné M. Hervé Maiigon pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytechnique, au titre de Membre de l'Académie des Sciences, pendant l'année scolaire 1880-1881, en remplacement de M. Chasles, décédé. M. Abria, élu Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Ministre de l'Agriccltcre et du Commerce adresse, pour la biblio- thèque de l'Institut, « l'Annuaire statistique de la France pour 1880 » et le Tome "VII de la « Statistique générale de la France ». IM. le Secrétaire perpétlel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le Tomel du « Traité expérimental d'électricité et de magnétisme, de J.-E.'rH. Gordon a, traduit de l'anglais el annoté par M. /. Rnynaud. (Pré- senté par M. A. Cornu.) 2° Un Opuscule de M. Ch. Brongniarl, intitulé « Notice sur quelques poissons deslignites de Menât ». M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces de la Corres- pondance, un second Rapport de M. Halon de la Gouinilière, fait au nom (69 ) de la Commission cliargée de l'étude des moyens propres à prévenir les explosions de grisou, et qui fait connaître les données théoriques et pra- tiques acquises jusqu'à ce jour sur cette importante question. M. rixspECTEDR GÉNÉRAL DE LA IVavigation adfessc les états des crues et des diminutions de la Seine, observées clwque jour au pont Royal et au pont de la Tournelle, pendant l'année 1880. Les plus hautes eaux ont été observées le 4 janvier au pont Royal, à 5", 55, et au pont de la Tournelle, le même jour, à ^"^,^5", les plus basses eaux, au pont Royal, le 3 février, à o™, 74. et au pont delà Tournelle, le 4 du même mois, à o™, 32 au-dessous de zéro. GÉODÉSIE. — Sur un procédé d'observation astronomique à l'usnge des voya- geurs^ les dispensant de ta mesure des angles pour la détermination de la lon- gitude. Mémoire de M. Ch. Rouget, présenté par M. F. Perrier. (Extrait par l'auteur.) « Dans un Mémoire précédent, j'ai indiqué le moyen de déterminer la latitude et le temps sidéral par deux observations de couples d étoiles se trouvant soit à la même hauteur, soit dans un même plan azimutal, au même instant physique. J'ai étudié la théorie des trajectoires provenant de l'intersection de la voiîte céleste par les plans azimutaux parfaitement définis se rapportant à ces deux espèces d'observations. » La Lune, par son mouvement propre, décrit dans le ciel une certaine courbe. La Connaissance des Temps donne jour par jour, et à chaque heure de temps moyen de Paris, ses coordonnées en ascension droite et déclinai- son : rien n'est donc plus facile, à un jour donné, que de les pointer sur une Carte astronomique et d'examiner quelles sont les trajectoires qui seraient traversées par elle pendant la durée de la nuit. La Carte donne elle- même, par approximation, l'heure sidérale de l'interseclion. J'aipenséque si l'on pouvait déterminer matériellement, au lieu où l'on se trouve, le temps sidéral de ce passnge, et calculer en même temps les coordonnées de la Lune qui correspondent à cette intersection des deux courbes, on au- rait une solution du problème des longitudes, car ces coordonnées corres- pondent à un temps moyen de Paris parfaitement déterminé; on peut le convertir en temps sidéral, et, comme nous sup|iOsons connu le temps sidéral du lieu, leur différence donne la longitude cherchée. Or la relation C. R., ii)8i, 1" Semestre. (T.XCll, N»UO '° ( 70 ) qui lie les coordonnées de la Lune entre elles, au moment de l'intersection de la trajectoire, est très simple. Si l'on conserve la notation du précédent Mémoire, et que l'on appelle ô^ le temps sidéral ou l'ascension droite du nœud de la trajectoire, c'est-à-dire de son intersection avec l'équateiir, A l'angle qu'elle forme avec lui, on a un triangle rectangle sphérique qui donne, en appelant « et D les coordonnées de la Lune, . tan^D Comme je ne considère jamais ces trajectoires qu'au moment de leur verti- calité, il sera presque impossible que le moment du passage de la Lune soit le même. Cela importe peu. Il est évident que le plan azimutal, dont on conserve l'orientation, continuera à couper l'équateur sous le même angle que la trajectoire avec laquelle il a coïncidé à l'instant de son passage; seulement l'ascension droite du point d'intersection variera, et elle variera exactement du temps sidéral écoulé depuis l'observation du phénomène jusqu'au moment où l'on constatera le passage de la Lune dans ledit plan. On se trouve donc en présence d'une trajectoire nouvelle, ayant le même angle A à l'équateur, et dont le noeud a pour ascension droite 0^ 4- A-, si k désigne le temps sidéral écoulé; la fornuile devient . tant,' Il tangA = ^ sin[a — (6= +/■)] » J'ajouterai que la condition de verticalité au moment de l'observa- tion permet de déterminer une trajectoire au moyen d'une seule étoile quelconque située à l'ouest de la Lune. Si l'on appelles et D' les coordonnées de cette étoile et Aj/ son azimut, les formules du problème sont sinD'sin^S/— a.') tang(e/ — y.') cosç '&'»2/ cosD'si en posant °' *' cosD' sin/cosj&z — a') — sinD'cos/ sin(/ — ç) langD' tang(ô,— 5e) = tangAo,sin/, tangA ^ tangA,/ cos/ cos^9/ — ôe) et l'on retombe dans le cas précédent. • » On peut donc aller jusqu'à dire que, à la rigueur, deux fils à plomb ( V ) suffiraient pour trouver approximativement la situation d'un point sur le globe. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la transformation par directiotis réciproques. Note de M. Lagcerre, présentée par M. Bonnet. « Dans une Note insérée dans le Bulletin de la Société mathématique (Sur ta Géométrie de direction, t. VIII, p. 196), j'ai fait connaître une transforma- tion nouvelle qui présente la plus grande analogie avec la transformation par rayons vecteurs réciproques; je me propose d'exposer brièvement comment on peut l'étendre à l'espace. » 1. Une surface S, étant donnée, partage l'espace en deux régions, et l'on peut fixer arbitrairement celle de ces régions que l'on regarde comme extérieure à la surface; je désignerai sous le nom de semi-surface une sur- face ainsi définie. A un plan correspondent, par exemple, deux semi-plans que l'on peut appeler opposés et que l'on doit regarder comme deux semi- surfaces distinctes ; à une sphèrecorrespondent également deux semi-sphères opposées. » Pour que deux semi-surfaces se touchent en un point, il faut non seulement qu'elles aient même tangente en ce point, mais encore que les ré- gions extérieures aux deux surfaces soient les mêmes dans le voisinage de ce point. De là résultent immédiatement les propositions suivantes : » On ne peut mener à une semi-sphère qu'un semi-plan parallèle à im semi- plan donné; une semi-sphère est déterminée par la condition quelle touche quatre semi-plans donnés, et un semicùne de révohtion par la condition qu'il touche trois semi-plans donnés. » Cela posé, la transformation par directions réciproques" est entière- ment définie par les conditions suivantes : » Deux semi-plans réciproques se coupent sur^un plan fixe quej'appelle- rai plan fondamental; deux couples de semi-plans réciproques forment im système de quatre semi-plans tangents à un semi-cône de révolution. » La transformation est évidemment déterminée quand on se donne le plan fondamental et deux semi-plans réciproques. » 2. Voici les propriétés fondamentales de cette transformation : » A un système de semi-plans parallèles correspond un système de semi-plans parallèles; à une semi-sphère correspond une semi-sphère qui peut se réduire à un point; à un semi-cône de révolution, une semi-surface (7^ ) de même nature qui peut se réduire à un cylindre de révolution ou à une droite. » On peut toujours effectuer une transformation telle que quatre semi- sphères données se transforment en quatre points. » Si trois semi-surfaces touchent un semi-pian aux points a, b, c et si les semi-surfaces réciproques touchent le semi-plan réciproque aux points «, /3, y, les triangles abc et «py sont é£;anx. » Les lignes de courbure des semi-surfaces sont conservées dans la transformation. » Deux cas sont particulièrement à remarquer. En premier lieii, si le plan fondamental esta l'infini, la transformée est une semi-surface paral- lèle à la semi-surface donnée; en second lieu, si un cône isotrope a pour réciproque un cylindre droit dont l'axe est perpemliculaire au plan fonda- mental, on a la transformation remarquable due à M. Bonnet ('). » 3. Si l'on prend une surface algébrique quelconque et si l'on fixe arbitrairement la région que l'on regarde comme extérieure, la semi-sur- face ainsi obtenue ne forme généralement un être géométrique que si on lui adjoint la semi-surface opposée; elle doit être considérée comme une semi-surface composée de deux feudlels superposés et opposés entre eux, ces feuillets formant les deux nappes de l'enveloppe d'une sphère de rayon infiniment petit dont le centre décrit la surface. Une quadrique, par exemple, doit être regardée comme une semi-quadrique de quatrième classe. Cependant quelques semi-surfaces, composées d'une seule nappe, forment un être géométrique distinct : telles sont celles qui proviennent du plan, de la sphère, et en général de toutes les anticaustiques des surfaces algébriques. » 4. La transformée d'une semi-surface S est une anticauslique; abaissons, en effet, de chaque point M de S une perpendiculaire MP sur le plan fon- damental, et prenons sur MP un point M' tel que le rapport de M'P à MP soit constant: le point 31' décrit une suifiiceS'. Cela posé, si, l'indice de ré- fraction étant convenablement choisi, des rayons perpendiculaires au plan fondamental se réfractent sur S', la réciproque de S est une des cata- caustiques de S' ; on obtiendra du reste toutes ses calacaustiques en dépla- çant le plan fondamental parallèlement à lui-même. « 11 résulte de là que l'on sait déterminer les lignes de courbure des aii- (') Note sur un genre particulier de sur/aces réciproques. [Comptes rendus, t. XLII, p. 485\ ( 73) licaustiques de S' si l'on sait les délerminer potir la semi-surface S. En par- ticulier, si S' est une semi-quacirique, il en est de même de S, et l'on voit que l'on peut obtenir les lignes de courbure des anticaustiques des surfaces du second oidre, les rayons incidents étant parallèles, pro[)osition que j'avais déjà démonirée dans mon Mémoire Sur une surface de quatrième classe, eAc.{ Journal de Mathématiques, Z^ ^éne, t. II, p. i45). » M.Darboux qui, dans une Note présentée à l'Académie dans sa dernière séance, a bien voulu rappeler ce résultat, a démontré de plus que ces an- ticaustiques sont les surfaces les plus générales de la quatrième classe, qui ont pour ligue double l'ombilicale. » Des propositions qui précèdent il résulte qu'elles peuvent être consi- dérées comme les transformées des semi-quadriques; or, si l'on considère une semi-surface quelconque 2 de quatrième classe ayant pour ligne double l'ombilicale, et pour autre ligne double la conique k, on voit que chaque point M de k est le sommet de deux semi-cônes de révolution circonscrits à 1; tous ces semi-cônes peuvent, par une transformation convenable, être transformés en droites se partageant en deux systèmes tels qu'une droite quelconque de l'un des systèmes rencontre toutes les droites tie l'autre système. D'où il suit que la transformée est une semi-quacIrique, ce qui démontre le beau théorème de M. Darboux; on voit également, comme l'a énoncé ce géomètre, que 1 peut être, de quatre façons différentes, consi- dérée comme anticausiique d'une quaiirique. » La surface la plus générale de quatrième classe, qui a pour ligue double l'ombilicale, est donc la transformée par directions réci[)roques d'une semi-quadrique, et un granti nombre de ses propriétés métriques se déduisent immédiatement des propriétés des génératrices rectilignes des quadriques et des propriétés des cônes de révolution qui leur sont circon- scrits. » PHYSIQUE. — Sur la grandeur et les variations des images de Purkinje. Note de M. Croullebois. « J'ai montré qu'un assemblage de miroirs sphériques centrés (') fonc- tionne comme un assemblage de lentilles centrées, qu'il peut être réduit à un système composé de deux points focaux et de deux points principaux Jnnales de Chimie et de Physique, t. XIX, janvier i88o. (74) ou nodaux. D'après cela, il est possible de conjuguer des systèmes formés à la fois de miroirs et de lentilles, sauf à introduire dans les constructions géométriques quelques restrictions qui se présentent naturellement. On arrive ainsi très simplement à définir la grandeur relative des imnqes de Purkinje et k discuter les conditions physiques qui président au mécanisme de l'accommodation. » I. Soit proposée la combinaison de deux systèmes réfringents centrés et séparés par des milieux transparents quelconques. Appelons P,,P2,/,,y2 les éléments crtrf//Vjflt/.r du premier système et ^^'if^^-2,Ji,f.2 ceux du second; désignons par cl l'interstice des nœuds. Le système résultant (R, R', 53, ©') est défini par les relations A A ..,_ aj: » II. Supposons que le second système soit un miroir, convexe ou con cave, de rayon R. D'une manière générale, on peut considérer un miroir comme un système optique d.ins lequel les deux points principaux super- posés coïncident avec le pôle, et les deux points nodaux, également super- posés, avec le centre. Si le miroir est convexe, on a, avec des conventions évidentes sur les signes, ,_ R , R Ji — —--' J-i- et, par suite, 2 h, = d =§ , h.^d R •2 el A d fi 2 2 -A^ aA li— — — 'l A— — —d 9. 2 Si le miroir est concave, on obtient des formules analogues, en changeant Ren — R. » III. Les rayons qui apportent les images de Purkinje ont à repasser par le système réfringent. Il nous faut donc conjuguer le système résultant avec le premier système composant, ce qui ne présente aucune difficulté. Il suffit de remarquer que, à cause de la marche réciproque des rayons, ( 75 ) il y a interversion dans le rang des points principaux du système lésultant. Composons (P,, V^^ff,/^ avec le système interverti (R',R, —y', —y). » On trouve, pour le cas du miroir convexe, (l) J; = ■^[f,- d)[f,- K - d) et, dans le cas du miroir concave, On déduit aussi, avec une approximation permise, AI A}- ce qu'on exprime en disant : » L'image catoptrique d'objets éloignés diminue en même temps que ^ et dans la même proportion. ■n IV. Première image crislallienne. — L'expérience apprend que^, et^a restent constants, c'est-à-dire que la cornée ne change ni de courbure, ni de position, que a subit une diminution de o™™,4 et que le rapport y = -jJ^ = -) quand on passe de la vision éloignée à la vision approchée. Considérons la variation ' Ùd OK » Le premier terme est d'à peu près -g^jij^. La diminution 'de l'image ne peut donc provenir du déplacement Ld. Elle exige une diminution du rayon de courbure AR de la surface antérieure du cristallin^ déduite de la relation AR=-^1, ce qui donne AR = 2""",9. M V. Seconde image cristallienne. — Le système réfringent est l'œil tout entier, auquel on peut substituer Yœil réduit, ayant son point prin- cipal unique en C, sou nœud en O et son second point focal en Fo. » Le sommet A de la surface postérieure du cristallin est au delà et très près de O, dans un œil normal. Posons OA=^z, AF2=^u; la formule (2) devient hR (z + k)' 2 « ( « -f- R j ( 76 ) » L'expérience apprend que : i° A reste fixe; 2° -^ = — • Considérons la variation A'^ = -Jj-I; = <\i', Az -h 4/',. Au + I'r AR. » Les coefficients différentiels sont tous positifs. Dans la vision appro- chée, Az>o et Am> Al-, Hi-gnldlcnr- de ijitasion pour les vcipcu/x Coiiiiilcs rciiilus, scance du J-j (léc( mine i 88o . C. I!.. iSSi, 1 ' Semestre. (T. XCU, T^'l.) I I ( 7«) (1111) levier, luït viirier la cli;irge. Le gaz arrive par le lube (3) et sort réglé par le tube (4) pour aller at: brûleur. » Le fonctionnement de l'appareil est le suivant : lorsque le manomètre indique la température désiré(% on fait glisser le poids \6) sur le levier, jusqu'à ce que la pression de l'air soulève la membrane et réduise le feu; a partir de ce moment, la tempéralure reste forcément invariable. » L'appareil est soumis aux variations de la pression barométrique ; lléjnlatciii'. celte cause d'erreur est insignifiante pour des températures aussi élevées. Je peux, d'ailleurs, la supprimer complètement en équilibrant l'autre côté du levier par une boîte d'anéroïde où le vide est fait. Dans la pratique, cette complication est parfaitement inutile. » Le manomètre, pour ne pas lui donner trop de hauteur, ne peut aller que jusqu'à Soo". Nous avons renoncé, mon constructeur et moi, a le remplacer par un manomètre métallique ou par un m nionietre fermé, parce que rien ne vaut comme exactitude le manomètre à air libre. ^ 70 ^ » Pour régler les températures supérieures; à 3oo", j'use de l'artifice sui- vant. Lorsque j'ai atteint + 273°, c'est-à-dire une pression de 1="'", j'ouvre le bouchon (g) et je le referme aussitôt que le manomètre est retombé à zéro. Après cette opération, la densité de l'air contenu dans le réservoir est la iiiéitie que s'il eût été chargé à zéro et à une pression moitié moindre que la pression atmosphérique. La sensil^ililé de l'appareil est devenue également moitié moindre, et, pour avoir la température, il faut doubler les nombres lus sur l'échelle en ajoutant 278°. L'appareil peut monter Tir;. ■>. Kê|^iihi(rin- a[i|tli(]i an l)l(ic. alors jusqu'à -f- 873". En ouvrant de nouveau à ;")/)()", on monterait jus- qu'à + 1473°, etc. » Cet appareil a déjà rendu serviceauxchiraistes.M. Wiesnegg, ayant avan- tageusement remplacé les bainsd'huile par un blocenfonlerecevantlesétuis, nous y avons adapté le nouveau régulateur [fiq. 2). Les chimistes peuvent, avec cet appareil, chauher leurs tubes scellés a des températures élevées et constantes, sans aucun danger d'incendie et sans être incommodés p:ir l'odeur et le contact des corps gras. Les tubes, creusets, coupelles peuvent être chauffés de la méu^e uia.nière à l'aide île cet appai'eil, qui s'applique ( ^o ) à tous les cas où l'on a besoin d'utie température élevée et constante. C'est, en particulier, le cas ries émaux artistiques. » CHIMIK GÉNÉR.4LE. — 1)(; lu rerherclie des composés gazeux cl de l'élude de quelques-unes de leurs jirojiriélés à l'aide du sj)eclroscoj)e. Note de MM. P. H.\UTEFi;UlLLK el J. CnAi>pri.s. « Nous avons constaté que les gaz qui sortent de l'appareil à effluves de M. Bertlu'lot peuvent être utilement étudiés par lespectroscope. En effet, cet examen opti<|ue est d'une sensibilité assez grande pour déceler des traces d'ozone quand on opère avec une colonne gazeuse suffisamment longue; on sait, d'autre part, qu'une colonne très courte d'acide hypoazo- t.ique sulfil poiu- |)pi mettre d'observer le spectre d'absorption de ce corps. u Nous avons repris par celte méthode l'étude de la destruction de l'ozone par la chaleur, et l'étude des produits obtenus par l'électrisaliou d'iui mélange d'azote et d'oxygène. Voici les |)rinci|iaux résultats que nous avons obtenus. » I. Les bandes d'absorption de l'ozone j)ur et sec, préparé avec de l'oxygène exempt d'azote, disparaissent lenten)ent à la température ordi- naire, rapidement au rouge, soit qu'on l'observe en vase clos, soit qu'on emploie un courant gazeux ; le spectre iinit par devenir continu, sans qu'aucune raie noire nouvelle l'ait traversé à un ujomeut quelconque. M Le même phénomène s'observe si l'on détruit par la chaleur un mélange d'ozone et d'azote, à cette seule condition que l'azote n'ait pas traversé l'ap- pared à effluves. » Le spectroscope permet donc de suivre la transfortnaiion isomérique de l'ozone en oxygène, et d'affirmer que sa destruction ne donne pas d'acide hy|)oazotique, seul composé de l'azote stable à la température du rouge sombre. » II. Les chimistes admettent que, en évitant l'emploi des fortes ten- sions électriques, les a|)pareiis à effluves permettent de préjiarer l'ozone en présence de l'azote sans qu'on ait à craindre la formation d'acide hyjjoazo- liqne. » Le spectroscope nous a permis d'observer que l'électrisaliou d'un mé- lange bien sec contenant au moinsri^ d'azote détermine toujours, à la teinpé- lature ordinaire, la formation d'un corps non encore signalé, caractérisé par un très remarquable spectre d'absorption. » Le spectre observe en interposant une colonne de i"' remplie du mé- ( H' ) iaiige gazeux obtenu dans ces conditions possède toutes les larges bandes d'absorption décrites par l'un de nous connue caraclérisliques de l'ozone, et de plus des raies fines et très noires dans le rouge, l'orangé et le vert. » L'azote électrisé, les acides azoteiix, liypoazotique et azotique an- hydres ne présentent pas ce spectre. » HT. Si l'on fait barboter les gaz qui donnent ces deux spectres dans l'eau, cette eau devient acide et le gaz ne présente plus que le spectre de l'ozone. )) L'introduction dans l'appareil à effluves d'un mélange gazeux incom- plètement desséché détermine aussi rapidement la disparition du s[)ectre su[)erposé à celui de l'ozone. » Le spectre qui a disparu appartient donc à un composé anhydre, acide ou susceptible d'engendrer un acide. u IV. Le même mélange gazeux se décompose rapidement au rouge, en donnant de l'acide hypoazotique. Le spectroscope permet de suivre le phé- nomène : les bandes de l'ozone et les bandes nouvelles sont graduellement remplacées par les bandes qui caraclérisent l'acide hypoazotique, et qui persistent seules. » La décomposition est lente à la température ordinaire; suivie au spectro- scope, elle présente une particularité très importante. On constate une pé- riode de vingt-quatre à quarante-huit heures |)endant laquelle les bandes du co'ps nouveau ont totalement disparu, sans qu'il y ait trace d'acide hypo- azotique; puis l'acide hypoazotique apparaît lentement et la décomposition paraît terminée au bout de quelques joiws. De ces faits on peut conclure que le corps formé se décompose d'abord en oxygène et acide azotique anhydre, qui à son tour se décompose en acide hypoazotique et oxygène. » Le corps qui donne le nouveau spectre que nous avons observé est donc susceptible de se décomposer spontanément ou sous l'influence de la chaleur en donnant de l'acide hypoazotique. » Ces expériences, terminées, furent comuiiuiiquées à M. Berthelot, qui voulut bien alors nous donner connaissance d'une observation qu'il n'avait pas cru devoir publier : l'acide hypoazotique soumis à l'action de l'effluve en présence de l'oxygène était devenu incolore. Nous avons repris cette remarquable expérience et constaté qu'un mélange convenable d'acide hypoazotique et d'oxygène sort en eflet incolore de l'appareil à eifluves, et que de plus il présente les bandes du corps nouveau sans qu'on puisse retrouver celles de l'acide hypoazotique. ( s. ) . » V. C'est flonc l'étude spectroscopique des mélanges d'oxygène et d'azote modifiés par l'acte de l'électrisation qui nous a permis de constater l'existence de ce corps, de fixer les conditions de sa formation et d'étu- dier qiielques-Tines de ses propriétés, sans que nous ayons eu besoin pour cela de l'isoler. » Ces expériences s'interprètent facilement, si l'on admet la formation d'un ncide peinitriqne^ohlenii dans des conditions analogues à celles qui ont permis à M. Berthelot de décou\r\r V acide pet suif m iqtte. » Les faits que nous nous proposons d'exposer dans une prochaine Noie à l'Académie sur la nitrilication, et qui sont des conséquences de la pro- duction et de la décomposition de ce corps nouveau, nous ont décidés à en signaler l'existence, avant d'avoir pu vaincre toutes les difficultés que présente son étude complète. » Observations sur l'acide perazotique ; par M. Bkrtiiei.ot. A la suite de la Communication de MM. Hautefeuille et Chappuis. M. Berthelot fait ressortir l'intérêt qui s'attache à la découverte des carac- tères spectroscopiques de l'acide perazotique. « Diins le cours de mes recherches sur les effets chimiques de l't^'ffluve et sur l'acide persulfurique, ajoule-l-il, j'avais cherché à obtenir égale- ment l'acide perazotique, et j'avais observé qu'un mélange d'oxygène tl de gaz hypoazolique se décolore sous l'influence de l'effluve; mais le mélange, après ini certain nombre d'heures de conservation, reprend peu à peu la teinte orangée de l'acide hypoazoliqiu'. Ces signts indiquaient l'existence d'un composé nouveau, formé d'azote et doxvgèiie, plus oxv- géiié que l'acide hypoazotique, distinct d'ailleurs de l'acide azotique anhydre, par ce qUe ce dernier se conserve bien plus longtemps sans alté- ration, et surtout par ce que l'acide azotique anhydre, volatil vers /\~)" seulement, se condense aisément en cristaux dans un mélange réfrigé- rant : propriété que je n'ai pas retrouvée, dans les mêmes conditions, en opérant sur le nouveau composé. Désirant rechercher quelque caractère plus précis, je n'ai pas publié mes observations. Or, c'est un caractère de cet ordre qui résulte des études spectroscopiques de MM. Hautefeuille et Chappuis. En effet, mon savant confrère et ami, M. II. Sainte-Claire Deville, à qui j'avais communiqué mes observations, il y a quelque tenii)s, ainsi qii il vimt de le ra[)peler devant l'Académie, nous apprend ( «3 ) qu'il a prié ces jeunes et habiles savants de répéter mon expérience : ce qu'ils ont fait avec succès; ils ont vérifié en outre dans le mélange déco- loré l'existence des raies caractéristiques découvertes par eux. Je ne puis que témoigner ici combien je serai heureux de les voir poursuivre cette étude, dans laquelle ils obtiennent des résultats si remarquables. » THERMOCHIMIE. — Su)' tes bromuves el iodures de pliospliore. Note de M. J. Ogiek, présentée par M. Berthelot. « 1. Iodures de phospliore.— MM. Berthelot et Louguinine ont déterminé la chaleur de formation du triiodure de phosphore; j'ai déterminé celle du biiodure et cherché à constater par les méthodes thermiques si le phosphore et l'iode forment des combinaisons autres que PI- et PI'. )> La synthèse du biiodure de phosphore a pu être réalisée dans le calori- mètre en faisant agir le phosphore sur l'iode en présence d'iuie très petite quantité de sulfure de carbone. Le calcul ne comporte qu'une correction insignifiante relative à la quantité très faible d'iodure resté en dissolution dans le sulfure de carbone. J'ai trouvé ainsi que la réaction Psol. H I-'sol. =- PI*sol.dég;ige -i- <)'"', 88 P soi. 4 I-gaz. =r PI' sol. dégage - 2o''',l'8 Pour contrôler cette méthode, j'ai fait de la même manière la synthèse du triiodure, et j'ai trouvé P + l'sol. '-: PI' sol. (U'i-aire -4- lo*-", ■^t»"» M MM. Berlhclot cl Loiii;niiiiiii' ont (loiiiii' lo iionihrr -f- lO obtenu par la décomposition du triiodure en présence de la potasse. » 2. Il résulte de ces mesures que l'addition de l'^i d'iode au biiodure ne dégage que fort peu de chaleur ( -h i'"' environ). On peut dès lors prévoir que les composés PL et PL, s'ils prennent réellement naissance, doivent être formés avec des dégagements de chaleur presque nuls et par suite fort in- stables. J'ai essayé en effet de vérifier l'existence de ces corps en faisant réagir dans le calorimètre i''' de phosphore sur 4"'' et 5*^1 d'iode : les quan- tités de cVialeur dégagées ont été de 1res peu su[)érieures à celle qui corres- pond à la formation du triiodure y+ 1 1^"). fies combinaisons du phosphore avec des nombres croissants d'équivalents d'iode pourraient donc, sous ce rap[)ort, être rapprochées des hydrates salins ou encore des amalgames aica- l H ) lins('), corps dans lesquels l'union du uu'tal ou du sel avec le premier équivalent de mercure ou dVau dégage une quantité de chaleur considé- ral)le : quantité qui décroîi très rapidement quand la proportion de mer- cure ou d'eau augmente, et qui finit par ilevenir sensiblement «'gale à la chaleur de soliditication du mercure ou de l'eau, c'est-à-tlire que les com- posés ultimes sont formés, depuis l'eau ou le mercure solides, avec des dé- gagements de chaleur sensiblement nuls. On peut encore comparer la sta- bilité relative des deux iodiires de phosphore avec celle des combinaisons formées par l'iode avec l'iodure de potassium, par le brome avec le bromure de potassium. » 3. J'ai tenté d'effectuer les mêmes déterminations en mélangeant des solutions titrées de phosphore et d'iode dans le sulfure de carbone et en employant ces solutions comme liquides calorimétriques. Dans ces condi- tions, les expériences sont beaucoup moins précises, en raison de la grande volatilité et de la laible chaleur spécifique du sulfuro de carbone. Signalons cepentlant ce fait que l'addition de 2''' d'ioile à une solution sidfocarbo- nique de Iriiodui'e n'a donné lieu à aucune chaleur sensible. » Ces essais m'ont conduit à mesurer les chaleurs de dissolution du phos- phore, de l'iode et des iodures de phosphore dans le sulfure de carbone. ]'ai trouve : P i 3i«'; -4- 68CS'(38'') absorbe - o,4(i 1(127*^'-; -i-68CS» .. - 2,î PI'[4i25') -T-68CS' » -3,3 M I.a chaleur de dissolution du biiodure est positive et voisine de 4- 5*^°'. lîlle ne peut être déterminée avec précision, car, lorsqu'on dissout le biio- dure .dans le sulfure de carbone ou lorsqu'on mélange le phosphore et l'iode dissous dans les rapports de P à 1", on voit le thermomètre suivre une marche lenlement a>cendante, ce qui rend impossible toute mesure. Le dis- solvant semble donc agir chimiquement stu- le biiodure et former avec lui une combinaison que j'ai vainement tenté d'isoler. On s;iit d'ailleurs que les solutions de PP dans CS" s'altèrent rapidement à la lumière et laissent déposer une matière rouge orangé. » 4 Peiitalnoiiniie de yhoie de la région cardiaque qu'elle arrose, alors que les parties enviroiniantes conservent leur rythme habituel. » Enfin M. Vulpian a pensé que les troubles cardiaques i)euvenl varier selon que l'oblitération des artères coronaires « est coniplète oti incom- » plète et selon qu'elle porte sur une seule artère ou sur les deux » ( * ). (' ) Cetravai! a élé fait an lalioratoire de M. Bertlielot, au Collège de France. (-) Travail du laboratoire de Clinique de l'Hôtcl-Dieu. (') t'. CHIRA.C, De motu cnrdis, advrrsaria analylicn, i6q8, p. i ?. r . (*) Vulpian, L'Ecole de Médecine, i8'j6, p. aig. ( «7 ) » Ces résultats sont loin de concorder entre eux. Encore ne prenons- nous en considération que les phénomènes observés chez le chien, afin de ne pas compliquer la question en confondant avec eux d'autres effets constatés chez le lapin : ce qu'ont fait notamment Erichsen, de Bezold, M. Panum, M. Samuelson. Aussi nous avons pensé qu'il était utile d'étudier ce point de Physiologie dans de nouvelles-expériences. » Nous avons opéré sur des chiens engourdis par le curare, endormis avec la morphine, le chloral, le chloral et la morphine réunis, ou qui avaient reçu de la daturine pendant la curarisation. I.a respiration artifi- cielle étant convenablement établie, nous avons observé les résultats sui- vants, que nous donnons seulement sous forme de court résumé. » L'oblitération des artères coronaires porte tout d'abord sur l'origine de ces deux vaisseaux. L'un et l'autre étant pris sur un fil, alors que le cœur bat régulièrement et normalement, on lie vivement l'artère coronaire anté- rieure, puis, aussitôt après, la coronaire postérieure. Au bout d'un temps qui varie entre une et deux minutes, les contractions ventnculaires ryth- miques, un peu ralenties, cessent brusquement et sont remplacées par un mouvement de trémulation désordonnée, pinson moins violente, des fais- ceaux musculaires des ventricules, analogue à celle que MM. Panum, Ludvi^ig, Mayer, Vidpian et autres ont vu succéder à la faradisation des ventricules du cœur, et pins intense dans le ventricule droit. Aussitôt les deux ventricules se gonflent, les oreillettes continuant à les remplir de sang, et le pouls artériel disparaît. » La circulation générale est pour toujours arrêtée. » Tl n'est pas nécessaire de ligaturer les deux artères coronaires à leur origine aortique, c'est-à-dire d'empéciier l'abord du sang dans tout le muscle cardiaque, pour déterminer cet arrêt des contractions efficaces du cœur. Sur un de nos animaux on lie l'artère coronaire postérieure, puis deux rameaux principaux île la coronaire antérieure (tronc auriculaire et tronc ventriculaire),en laissant libre le rameau qui pénètre dans la cloison interventriculaire. » Le même temps suffit encore pour que les pulsations ventriculaires s'alfaiblissent un peu, puis cessent tout à coup en faisant place aux con- tractions désordonnées des ventricules, tandis que les oreillettes un instant hésitantes reprennent leurs battemenlsrythmiques, qui disparaissent beau- coup plus tard en s'atténuant progressivement, comme on l'observe d'or- duiaire. » Au lieu de lier ou de pincer la coronaire droite (postérieure) près de ( ï^« ) son embouchure aortique el deux troncs j)iii)ci|):iux de la coronaire gauche, on se contente de nouer un fil stn- un r-inieiui ventriculaire de \a coronaire antérieure, à la surface du ventricule giuche, puis de faire prouipternent la inéine opération sur un rameau homologue de la coronaire postérieure sui- le ventricule droit. » J.es mêmes phénomènes se produisent exactement et dans un ordre semblahle. » La scène est pareille lorsque l'artère coronaire antérieure scide tout entière ou deux de ses troncs principaux sont étreints dan-; une ligaltne ou entre les mois d'une pince. » Les phénomènes d'arrêt et de convulsions se sont manifestés dans une expérience six nnniites après l'occlusion de l'artère coronaire postérieure seule. Dans liue autre expérience, la ligiiture de cette artère seule est de- meurée environ ciiu] minutes sans pioduire d'effet appréciable. On a alors lié la coronaire antérieure et presque aussitôt sont apparues les convul- sions désorilonnées des ventricules cardiaques. Il faudrait donc admettre que l'oblitération de l'artère coronaire droite détermine l'arrêt du cœur un peu moins ra|)idement que la ligature de la coronaire gauche. » La section des nerfs vago-sympathiques au cou ne modifie pas ces phénomènes. Les excitations fliradiques du bout thoracique de ce nerf sont impuissantes contre eux. Il en est de même de la faradisation du gan- glion premier thoracique, qui n'a pas eu plus de succès, alors qu'elle provoquait dans les auricules des contractions rapides et des plus éner- giques. » La conclusion qui décoide de ces faits est que l'arrêt de la circulation propre du cœur, par oblitération des artères coronaires, modifie lacontrac- tilité des fibres musculaires du cœur de telle façon qu'elles deviennent in- capables de se contracter d'une manière rythmique, avec leur ensemble habituel. Les fibres ventriculaires se trouvent alors dans des conditions ana- logues à celles qu'elles subissent sous l'influence des courants faradiques. » On pourr;iit cependant objecter à cette conclusion que létal des ^en- tricules cardiaques est dû à l'excitation de filets nerveux périvasculaires, laquelle, après s'être réfléchie dans le système ganglionnaire intra-cardiaque, irait troubler l'équilibre normal des faisceaux ventriculaires et s'opposerait à leur fonctionnement rythmé et d'ensemble. Bien que cette objection n'ait qu'une valeur très hypothétique, nous avons voulu y répondre expé- rimentalement. M Par un procédé analogue à celui que M. Vulpian emploie pour pro- ( '^9 ) duire des eiii'oolics tliiiis l'extrémité postérieure de la moelle, nous avons injecté par un rameau de l'artère coronaire antérieure, vers l'aorte, de l'eau chargée de spores de lycopode. Au fur et à mesure de l'injection, le flux systolique chassait les spores de lycopode dans toutes les parties du cœur. M Une minute et demie à deux minutes après le commencement de Tiii- jeclion, alors que l'on avait iniroduit environ 2"de l'eau chargée de spores de lycopode, les ventricules ont pàli ; on a cessé l'injection, et au même moment les tiéuudatious caractéiistiques de l'occlusion des coronaires se sont produites. » ANATOMlli PATllOl.OGiQUK. — Sur l fij j)itciitioii de l' cxniiii-n anatumique du saïuj au dlaijnoalic dts inilcidies. Note de iM. G. Hayilm, présentée par iM. Vulpinn. « Les caractères que j'ai assignés au sang dans les plilegmasies [voir Notes des 1 5 et 22 mars 1880) sont-ils pathoguomoniques, et, par suite, est-il possible de les utiliser lorscpiele iliagnostic des maladies présente une certaine difficulté? » Après avoir étudié le sang dans les cas morbides les plus divers, je crois être eu mesure de répondre à celte question. Afin de permettre aux médecins de multiplier ces observations et de vérifier les résultais qui vont être énoncés, j'indiquerai tout d'abord les principaux procédés que j'ai mis en usage. 1° E.\aineii du sanij pur, eu couche uùnce, d'uue épaisseur constante. — Cet examen se pratique à l'aiile d'une cellule construite de la manière suivante. Dans une lame de verre épaisse et bien plane, on isole un petit disque de o'",oo4 de diamètre environ en creusant autour de lui une rigole circu- laire. La lame ainsi préparée est recouverte d'une couche d'argent, qu'on enlève ensuite exclusivement siu- la surface du petit disque. Eu déposant une très petite goutte de sang sur ce disque et en recouvrant cette goutte à l'aide d'une lamelle mince, bien plane, on obtient une couche de sang d'une épaisseur uniforme et toujours la même. Cette épaisseur est conve- nable lorsque les globules rouges peuvent se |)lacer facilement de champ. Il suffit de faire pénétrer un peu de salive sous la partie de la lamelle qui porte sur la partie externe et argentée de la rigole, pour empêcher l'évapo- ratioii pendant le temps nécessaire à l'examen. » Cette petite cellule sert à faire l'élude comparative du processus de ( 90 ) coagulation dans les maladies. Une série de dessins exécutés avec du sang normal et du sang pris sur des individus atteints de maladies bien définies fournit des types de comparaison. 2** Exatncn du sang dilué à l'aide d'un tv'aclij pailiculier. — Lorsqu'on mé- lange un peu de sang avec le liquide suivant : eau distillée, 200'''^; chlo- rure de sodium pur, i^' ; sulfate de soude pur, 5^''; bichlorure de mercure pur, o^', 5o, el que l'on agite le mélange avec soin, les éléments du sang sont fixés par le réactif; au microscope, on les voit tous isolés les uns des autres tant que la fibrine n'est pas altérée; seuls, les hématoblastes rétractés forment de petits groupes disséminés, distincts des autres éléments. » Dés que la fibrine est surabondante ou modifiée dans ses qualités, il se forme dans le mélange sanguin de petits grumeaux qui peuvent être dis- tingués en deux variétés. Los grumeaux de la première variété ont déjà été décrits dans la Note du 22 mars. On les rencontre toutes les fois que le réticulum tibrineux du sang pur et coagulé est épaissi et que la propor- tion de fibrine est augmentée. En faisant le mélange du sang et du réactif eu proportion définie, et en déposant, après agitation, une goutte de ce mélange dans une cellule de hauteur connue, comme pour effectuer la niunération des globules, on constate que ces amas sont d'autant plus étendus et nombreux que l'augmentation de la fibrine est accentuée. » Les amas ou grumeaux de la seconde variété sont constitués par des hématoblastes englués dans une substance fuiement granuleuse, peu adhé- sive, ne retenant autour d'elle qu'un petit nombre cle globules blancs et d'hématies. Ils se forment dans des cas où le réticulum fibrineux du sang pur n'est pas épaissi et ils indiquent surtout une modification qualitative de la fibrine. » Ces deux procédés d'examen mettent en évidence les plus légères al- térations de la fibrine. En se complétant l'un par l'autre, ils constituent un essai à la fois quantitatif et qualitatifcle cette substance. » La cellule précédonnnent décrite pourrait, de plus, servir à calculer très exactement le temps que met le sang à se coaguler après sa sortie des vaisseaux. 11 suffirait, pour obtenir sur ce point des données rigoureuses, d'opérer dans un milieu à température constante et connue. )) Relativement à la question qui nous occupe, voici les principaux ré- sultats de mes observations : » Le sang parfaitement normal, étalé en couche mince dans la cellule, est parcouru, au moment où il se coagule, par un réseau à filaments si ténus, que ce réseau ou réticulum reste invisible. On voit simplement partir ( 9> ) des hétnatoblastes isolés ou groupés quelques traînées filamenteuses qui se perdent en s'effilant à une petite distance de ces corpuscules. » L'apparition, an moment de la coagulation du sang, d'un réticulum à fibrilles épaissies et très visibles indiqiie l'existence d'une lésion inflam- matoire. La formation de grumeaux de la première variété, lorsqu'on mé- lange un peu de sang au réactif précédeniinent indiqué, a la même signifi- cation. En conséquence, je propose de désigner ces grumeaux, vus au microscope, sons le nom de plaques plilegmnsiques. n La modification dans le processus de coagulation révélé par ces deux procédés d'examen est sans rapport apparent avec la nature de la lésion; elle dépend uniquement de l'étendue et de l'intensité de l'inflam- mation et peut être considérée comme un des caractères anatomiques du processus inflammatoire. » Les pyrexies ne s'accompagnent d'aucune modification appréciable de la fibrine, de sorte que, au début d'une m dadie aiguë avec fièvre, l'absence des caractères pblegmasiques du sang permet d'éliminer riiypothèse d'une maladie inflammatoire (phlegmasie franche ou symptomatique). » Lorsque les pyrexies comptent au nombre de leurs manifestations des lésions inflammatoires, ou bien lorsqu'elles se compliquent, à un moment quelconque de leur évolution, d'une inflammation, on voit apparaître im- médiatement dans le sang les caractères piopres aux pldcgmasies; mais, à moins de complications |)récoces et franchement inflammatoires, ces carac- tères restent sensiblement moins accusés que dans une phlegmasie franche. » Dans la variole, ils ne se dessinent qu'au moment de la fièvre de sup- puration. » Dans la rougeole et dans la scarlatine, la fibrine n'augmente d.nis le sang qu'au moment de la desquamation, et l'on peut alors constater, mais d'une manière très passagère, les caractères très atténués du sang pldeg- masique. » De même, dans la fièvre typhoïde et dans la fièvre intermittente, le sang ne présente des caractères phlegmasiques que lorsqu'il existe une complication inflammatoire. » Lorsque les états cachectiques ne sont pas le résidtat d'une maladie chronique entraînant des lésions inflammatoires, le réticulum du sang pur reste, en général, invisible ou très peu accusé, malgré l'abondance souvent insolite des hématoblastes. L'examen pratiqué à l'aide du réactif formulé plus liant prouve cependant que la fibrine est altérée. Souvent, en effet, surtout dius les cachexies avancées, on remarque, dans les |Méparalions, ( \r^ ) des amas de la seconde variété, que je désigne sons le nom de plaques ca- chectiques. » Il est fréquent de reconnaître dans le sang des malades des caractères mixtes, résidtanl d'nne altération à la lois (nianlitati\e et qualitative de la fibrine. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la quanlilé de lumière nécessnire pour percevoir la couleur d'objets de différentes surf.iccs. Note de INI. Au«. Charpkntif.r, présentée par M. A. Vulpian. « J'ai voulu rechercher si, comme je l'ai indiqué jiour la perception de la lumière (i3 décembre 1880), la perception des couleurs subissait des variations suivant l'étendue de la partie rétinienne excitée. J'ai donc, d'après la même méthode expérimentale que précédemment, présenté à l'œil, placé dans l'obscurité à mie distance constante de l'objet (o™, 20), des surfaces colorées d'étendue variable ; ces surfaces, do forme carrée, avaient o""",;, o'"'",95, i""",G, 2""", 3'"'", TV"™, 12'"'" de côté; elles étaient colorées par transmission de la lumière d'une lampe Carcel à travers ini ou plusieurs verres convenablement choisis. La pureté de !a couleur importe peu; cependant je me suis efforcé d'obtenir |iour chaque coidein" des rayons appartenant k imc seule région du spectre; cela m'a été facile pour le rouge et pour le vert; pour le bleu j'ai pu y arriver en superposant un verre coloré au cobalt et un verre coloré par l'oxyde de cuivre, le premier ne laissant passer, sous un<^ épaisseur suffisante, que les rayons bleus et rouges et interceptant les rayons verts, le second ne laissant passer que les biens et les verts et interceptant les rouges; le bleu résultant de cette superposition est très suffisamment pur. Quant à la couleur jaune, je n'ai pas pu la produire seule, et j'ai dû me contenter d'un verre laissant passer avec le jaune tous les autres rayons du spectre, quoique faisant à l'œil une impression de jaune très franche. Telles sont les quatre couleurs que j'ai expérimentées. J'évaluais chaque fois, à l'aide de mon appareil graduateur déjà connu, la quantité de lumière ou plutôt Véclairement minimum nécessaire pour provoquer la distinction nette de la couleur présentée. » J'ai trouvé ainsi que pour les petites surfaces ayant 2""" de côté et moins (images rétiniennes de -^^ de millimètre et au-dessous) l'éclairement devait être plus grand à mesure que la surface diminuait, tandis qu'au- (93) dessus de ces dimensions l'influence de la surface, quoique réelle et de nième nature, était presque négligeable. » Voilà évidemment un fait à rapprocher de celui que j'ai trouvé pour la sensation de lumière, mais il en diffère sous le rapport suivant : il n'y a plus, comme pour celle-ci, proportionnalité inverse entre l'éclairement minimum et la surface rétinienne excitée ("dans l'étendue de la fovea cen- tralis); l'éclairement minimum diminue beaucoup plus vite que In surface naucjmenle. » Impuissant tout d'abord à trouver la raison de cette différence, j'arrivai à réfléchir que, si j'évaluais dans ces expériences la quantité de lumière nécessaire à la perception de la couleur, je comprenais dans cette quantité celle qui sert à produire la sensation lumineuse primitive : j'ai montré, en effet, que l'action de la lumière sur l'œil est double et excite toujours la sensibilité lumineuse el, seulement à un degré plus élevé, la sensibilité chromatique, fonction plus spéciale. Pour apprécier la sensibilité chromatique, on doit évidemment retrancher de la quantité de lumière totale qui provoque la sensation de couleur celle qui a d'abord servi à provoquer la sensation de lumière primitive. Il serait trop long de dire par quel artifice expérimental j'y suis arrivé avec sûreté; il suffit de savoir que les expériences dirigées dans ce sens ont donné le résultat suivant. Pour des surfaces rétiniennes ayant de ■-„ ~ à Xu-^ de millimètre de côté, l'éclaire- ment nécessaire pour produire la perception de la couleur, une fois la sensation lumineuse obtenue, a été le même pour chaque couleur donnée. On peut donc dire que pour les couleurs que j'ai expérimentées, ronge, jaune, vert et bleu (et à l'aide de celles-ci on peut former toutes les autres), la sensibilité chromatique est indépendante de la surface rétinienne excitée. » Cette conclusion est rigoureuse dans les limites assez larges de l'expé- rience, mais rien ne dit qu'il en soit de même pour les surfaces d'un diamètre inférieur à o^joBS. Il est bon de due que, quand on atteint ces limites de petitesse, l'expérience devient fort difficile, surtout parce que l'œil se dirige mal dans l'obscurité et est sujet à des erreurs de position très curieuses, sur lesquelles je reviendrai ultérieurement. C'est surtout pour cela que je n'ai pas poussé l'expérience plus loin. » Il est essentiel de!faire toutes ces recherches avec un œil adapté con- stamment à la même lumière, ce qui est facile à réaliser si, après chaque essai, on maintient l'œil ouvert pendant un temps suffisant au sein d'un éclairage ambiant toujours le même. » Il convient de noter un point intéressant des expériences précédentes : C. K., iS'i, \" Semestre. (T. Xl.ll, K" 2.) ' J (94 ) c'est que la perception du bleu exige une quantité de lumière bieti jiliis considérable que celle des autres couleurs, qui ne diffèrent pas beaucoup entre elles sous ce rapport. Cela revient au fait que j'ai signalé dans un travail précédent [De In vision avec [es diverses parties de la rétine [Archives de Physiolocjie, novembre 1877)], où je démontrais que pour le point de fixation la distinction du bleu était notablement inférieure à ce qu'elle est sur les bords de la tache jaune ; le contraire a lieu pour le rouge, le jaune et le vert. J'ai observé depuis que, si l'on regarde un spectre solaire dont on puisse voir en même temps toute l'étendue, comme à l'aide du petit spec- troscope de Diiboscq, il existe vis-à-vis du point de fixation un scotome paraissant sous la forme d'une petite tache presque grise dans la moitié la plus réfrangible du spectre, c'est-à-dire dans le violet, l'indigo, le bleu et le vert bleu; ce scotome est le plus appréciable quand on promène le l'égard d'une extrémité à l'autre du spectre. Donders a signalé récem- ment des faits semblables. On peut sans doute les expliquer par la présence du pigment jaune brunâtre existant dans la tache jaune, pigment qui inter- cepterait en grande quantité les rayons lumineux les plus réfrangibles. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De l' influence exercée par le milieu sur la forme ^ la structure et le mode de repi oduction de /'Isoetes lacustris. Note de M. E. Mer, présentée par M. P. Duchartre. a Un examen attentif des conditions dans lesquelles prennent naissance les diverses formes d' Isoetes lacustris, dans le lac de Longemer, m'a fait voir que ces formes sont dues à la nature du sol et à l'état plus ou moins serré dans lequel végètent ces plantes. » Le lit du lac de Longemer, autrefois occupé par un glacier, présente différentes natures de terrain; limoneux à partir d'une profondeur de 2"" à 3™, il est formé d'un gravier à éléments grossiers reliés pur un ciment ferrugineux dans certains bas-fonds, débris d'anciennes moraines, où, par suite du voisinage de la surface, le courant se fait encore trop sentir pour permettre au limon de se déposer et de s'accumuler; sur d'autres points on remarque des deltas de torrents qui se jetaient autrefois dans le lac; ils sont formés d'un sable blanc, assez ténu ; enfin, sur les bords, le sol est constitué par un gravier mélangé de limon, provenant de la décomposition des plantes du rivage ou de débris rejetés par les eaux. Dans ces diverses stations on trouve des Isoetes, mais dilféraut notablement entre eux parleur ( 95 ) aspect, leur structure et leur mode de reproduction. On peut y distinguer les variétés suivantes, basées sur la longueur des feuilles : u 1° Var. humilis. — Habite les bas-fonds graveleux et stériles, oïl elle est très cjair-semée. Feuilles peu nombreuses et de dimensions toujours exiguës (o"\ 02 ko'",o3). Sporange faisant le plus souvent défaut ou n'étant représenté que par un petit amas cellulaire, qui rarement arrive à former un propagule pourvu de feuilles chétives. » 2" Var. stricta. — Se rencontre sur les bords ou dans les anciennes alluvions, dansdes sols par conséquent moins arides que les précédents. Feuilles plus nombreuses, rigides, mais ne dépassant guère o'^joS. » 3° Var. irdermedia. — Se trouve dans les terrains formés d'un mélange de sable et de limon, soit sur les bords, soit à des profondeurs moyennes ( i" à 2™). Feuilles dedimen- sions interinédiaires entre celles de la variété précédente et celles de la suivante. » 4" Var. elatior. — Habite les fonds limoneux. Feuilles atteignant jusqu'à o"',3odelong. » A l'exception de la première variélê, qui vit toujoius isolée, chacune des autres affecte, suivant l'état plus ou moins serré dans lequel elle végète, trois formes différentes, caractérisées surtout par le mode de reproduction. > 1° Forme spnri/era. — Individus croissant isolément. Feuilles nombreuses, rigides, écartées les unes des autres, dilatées à la base. Bien que quelques-unes soient stériles et que d'autres portent des propagules, la plupart sont munies de sporanges bien développés. Tige volumineuse, atteignant parfois o^joj de diamètre. Racines fortes et nombreuses. i> a" Forme gemmifera. — Se rencontre dans les massifs formés d'individus claii'-semés ou sur le bord des massifs touffus. Peu de sporanges fertiles. La plupart des feuilles sont munies de propagules portant eux-mêmes un grand nombre de feuilles généralement droites. Tige assez volumineuse. » 3" Forme sterilis. — Individus croissant en massifs compactes. Tige et racines grêles. Feuilles peu nombreuses, longues et étroites. Très peu de sporanges fertiles. Ces organes sont représentés le plus souvent par de petits amas cellulaires parfois transformés en propa- gules portant seulement quelques feuilles, assez souvent repliées sur elles-mêmes. » Cet état serré exerce sur les Isoeles une double influence : chaque individu ne trouve dans le sol qu'une nourriture insuffisante; en outre, les feuilles, pressées les unes contre les autres, reçoivent peu de lumière jusqu'à une certaine hauteur; aussi la partie supérieure seule est-elle verte. Mais, si elles sont étiolées, ce n'est pas, ainsi qu'on serait tenté de le croire, parce que la profondeur à laquelle elles se trouvent a pour conséquence de diminuer l'iiitensité de la lumière. Ce qui le prouve, c'est que, dans l'espace compris entre deux massifs voisins, il n'est pas rare de rencontrer à la même profondeur que ces derniers, enracinés dans le même limon, (96) des individus isolés .appartenant à la forme sporifera, ne présentant aucun caractère d'éliolement, tandis que ces caractères se retrouvent chez ceux qui croissent dans la vase, même sous une couche d'eau atteignant à peine quelques centimètres d'épaisseur. B D'après ce qui précède, on voit que la diversité d'aspect et de struc- ture (les /. lacusltis est due plus ou moins directement à des différences dans la nutrition. C'est lorsque celle nutrition s'exerce le plus activement, ce qui a lieu pour la forme iporifera de la variété elatior, que les individus sont le plus vigoureux et que la reproduction par spores est le mieux assurée. Quand au contraire la nutrition est peu active, soit parce que le sol est aride, soil parce que, dans un sol riche, les plantes sont trop nomhreuses, les formes n'acquièrent plus que de faihies dimensions ou hien s'étiolent; la reproduction est alors compromise ou ne s'eftéctue plus que par bul- billes ('). » L'influence de la nutrition sur le mode de reproduction est tellement manifeste, que, lorsque les pieds isolés appartenant à la variété stricta se trouvent dans un sol trop peu nutritif, ils portent un grand nombre de feuilles à bulbille mélangéesà des feuilles à sporange. Cet effet se fait aussi sentir sur le rapport entre le nombre des feuilles à macrosporange et des feuilles à mi- crosporange. Ce rapport est bien plus grand chez les individus vigoureux. C'est ainsi qu'il n'est pas rare de trouver en automne, sur ceux qui appar- tiennent à la forme sporifeirt de la variété elatior, quarante feuilles à ma- crosporange et dix seulement à microsporange; sur quelques-uns, on ne rencontre même que des macrosporanges. » L'/. ecliinospora, ayant des conditions d'existence beaucoup moins variées, présente aussi une moins gramle diversité déformes. Il vit en géné- ral isolé, soit diuis le sable, où ses dimensions sont alors plus réduites, soit dans le sable mélangé de limon; mais je ne l'ai jamais rencontré ni en massif ni dans des sols franchement limoneux. Sa reproduction semble toujours s'opérer à l'aide de sporanges. Du moins je n'y ai pas encore ren- contré des feuilles à propagule. Les individus de petite taille croissant (') Il y a lieu également, dans ce dernier cas, de tenir compte de l'obstacle que les feuilles rencontrent à leur libre développement, surtout à la base, par suite de la compression qu'elles exercent les unes sur les autres, ce qui les empêche de s'accroître suffisamment en largeur pour permettre au sporange de se former. La reproduction par gemmes est de beau- coup plus abondante dans le lac de Longemer que la reproduction par spores, les formes sterilis et gemmi/era y constituant des tapis de plusieurs hectares. (97) dans le sable pur m'ont paru avoir relativement plus de feuilles à micro- sporange que ceux qui végètent dans le limon. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la conservation des grains par l'ensilage. Note de M. A. Muntz. (Extrait par l'auteur.) « La conservation des grains par l'ensilage est une pratique qui remonte à la plus haute antiquité; les peuples primitifs y avaient recours pour faire, pendant les années d'abondance, des réserves pour les années de disette. Les procédés employés étaient très élémentaires; des cavités creusées dans le sol, ou des réservoirs en maçonnerie ou en poterie, eux-mêmes enfouis dans le sol, atteignaient le but qu'on se proposait. Cette pratique a cependant été limitée aux contrées chaudes, où les récoltes peuvent se faire dans des conditions de sécheresse très favorables, où le sol et l'air sont eux-mêmes à un degré de siccité très grand. Dans ces conditions, la conservation est satisfaisante, et l'on retrouve, encore de nos jours, des silos des Arabes, remontant à des siècles, et où le grain est parfaitement con- servé. Dans les pays froids ou tempérés, le problème est plus difficile à résoudre ; les grains récoltés ne présentent pas toujours un degré de sé- cheresse favorable à la conservation; le sol et ratmos|)hère sont fré- quemment humides, et les procédés si simples, qui réussissent sous des cli- mats plus favorisés, ne donnent plus que des résultats médiocres. M La conservation des grains qui servent à l'alimentation de l'homme et des animaux domestiques répond, à l'heure qu'il est, à un besoin impé- rieux; on a cherché à réaliser, sous nos climats, une méthode de conser- vation qui permît d'emmagasiner, pendant un temps d'une certaine durée, des quantités considérables de denrées alimentaires ; des efforts très grands ont été faits dans cette direction, et le nom de Doyère doit être cité parmi ceux qui ont fait avancer le plus cette question. Doyère a préconisé la con- struction des silos à p-arois métalliques, enfouis dans le sol, et présentant ainsi les températures peu élevées et constantes des caves. Des difficultés de manutention ont fait renoncer presque complètement à ce système d'ensilage. Aujourd'hui, les grandes industries qui emploient des graines alimentaires ont. adopté un système qui consiste dans l'emploi de grands réservoirs en tôle, placés dans des bâtiments spéciaux ; ils se chargent par la partie supérieure et se vident par la partie inférieure. » Nous ne parlerons pas ici des réservoirs avec circulation d'air, ni de ceux dans lesquels on opère un transvasement fréquent des grains; ils ne ( 9^) constituenl, en somme, que des greniers plus commodes, et l'action de l'air s'y manifeste comme dans l'emmagasinage en tas. Nous nous occupe- rons plus spécialement de l'ensilage proprement dit, c'est-à-dire de la con- servation dans des réservoirs fermés, à l'abri des agents atmosphériques. » Nous avons étudié, depuis près de trois ans, les phénomènes qui se produisent dans les masses de grains contenues dans les vastes silos de la Compagnie des Omnibus; nous avons étudié comparativement, dans le labo- ratoire, l'influence qu'exercent, sur la conservation, les conditions diverses danslesquelles le grain se trouve placé; c'est de ces dernières observations que nous rendons compte aujourd'hui. » On sait que les grains placés à l'air absorbent l'oxygène et dégagent de l'acide carbonique, et que, soustraits à l'action de l'air, ils dégagent de l'acide carbonique sous l'influence de la fermentation intracellulaire, mise en lumière par M. Pasteur. Dans l'un ou l'autre cas, la proportion d'acide carbonique formé peut servir de mesure à toutes les causes d'altération ou de déperdition. En effet, la déperdition normale en substances carbonées, la germination, l'envahissement par les organismes inférieurs (moisis- sures, etc.), sont autant de phénomènes qui se traduisent par une produc- tion d'acide carbonique. » Influence comparée de l'air libre et de l'air confiné. — Des lots de mêmes graines ont été placés, à des températures identiques, dans de l'air renou- velé et en vases clos; on a trouvé, en moyenne, qu'à l'air libre il se forme environ dix fois plus d'acide carbonique qu'en vase clos. La rapidité du renouvellement de l'air exerce une action; dans les greniers très aérés, la déperdition se trouve donc exagérée. » Fixation de l'oxygène sur la graine. — Le volume d'acide carbonique formé au contact de l'air est toujours inférieur au volume d'oxygène ab- sorbé; il y a donc une combustion secondaire et incomplète, analogue à celle qui se produit pendant la germination des graines oléagineuses. Cet oxygène est principalement fixé par les matières grasses. Eu vase clos, l'oxygène est absorbé intégralement au bout d'un temps assez court. » Influence de T humidité de la graine. — Les graines contiennent norma- lement des quantités d'eau qui varient entre 1 1 et 19 pour 100; les graines très sèches ne produisent que de faibles quantités d'acide carbo- nique. Cette circonstance, cependant, peut devenir nuisible à leur conserva- tion, puisque, n'ayant plus autour d'elles une atmosphère asphyxiante, elles pourraient être ravagées par les insectes. Mais la proportion d'acide carbonique augmente rapidement avec le degré hygrométrique, et, au delà ( 99) de i3 à i4 pour loo d'humidité, la production de ce gaz suit une pro- gression énorme. » Influence de la température. — Les proportions d'acide carbonique formé croissent très rapidement avec la température, jusque vers 5o°, limite habituelle des phénomènes delà vie. A ce moment, il y a un arrêt; mais, en continuant à élever la température, la combustion s'accentue de nouveau et avec une grande énergie. Il y a donc deux phénomènes de combustion distincts : l'un, d'ordre physiologique, qui correspond à une véritable respiration; l'autre d'ordre purement chimique. » Influence des anestliéskjues. — Les anesthésiques qu'on a quelquefois employés dans la pratique de l'ensilage, tels que le sulfure de carbone, par exemple, diminuent, sans l'arrêter, la formation d'acide carbonique; là encore, la combustion d'ordre chimique continue à se manifester. M En appliquant nos déterminations numériques aux phénomènes qui se produisent dans la pratique, on arrive à expliquer les avantages que pré- sente l'ensilage fait dans de bonnes conditions, en même temps que les insuccès trop fréquents que l'on constate dans l'application. » MÉDECINE. — Sur un moyen simple de ramener à la vie les nouveau-nés en état de mort apparente. '^oie de M. Goyaiîd, présentée par M. Larrey. (Extrait.) « Dans une Note publiée en iS'ya, dans les Comptes rendus, M. Gustave Le Bon indiquait, comme moyen certain de ramener à la vie les jeunes animaux asphyxiés, de les plonger dans un bain d'eau chauffée graduel- lement de 38° à 48°. L'emploi de ce procédé n'avait pas attiré suffisamment l'attention des praticiens. J'ai eu l'occasion d'en faire récemment usage avec un plein succès. » Il s'agissait d'une femme primipare, atteinte d'éclampsie. L'accou- chement nécessita l'emploi du forceps. Lorsque l'enfant put être extrait, les batlemenls du cœur avaient entièrement cessé. Avec le concours de MM. les D'*' Delarue et Faurie de Boisse, je soumis le nouveau-né, pendant près de deux heures, à tous les moyens usités en pareil cas : frictions avec un linge chaud, respiration artificielle, électricité, etc. Aucun signe de vienes'étant manifesté et l'enfant étant complètement refroidi, nous le considérions comme un cadavre et allions nous retirer, lorsque le moyen indiqué par M. le D"^ Gustave Le Bon me revint à l'esprit. La situation étant désespérée, tout pouvait être essayé. Je fis chauffer de l'eau, que je fis maintenir de 45° à So", et j'y plongeai l'enfant jusqu'au cou. A notre extrême étonne- ( loo ) menf, il ne s'était pas écoulé trente secondes, qu'un premier mouvement inspiraloire, bientôt suivi de plusieurs autres, se manifesta. Au bout de cinq minutes, l'enfant était plein de vie, » Le D"' Gustave Le Bon avait été conduit à expérimenter ce moyen sur des animaux asphyxiés, en considérant que le plus redoutable des accidents consécutifs à l'asphyxie, et celui dont on se préoccupe pourtant le moins, bien qu'il suffise à déterminer la mort même quand l'individu revient mo- mentanément à la vie, est le refroidissement du sang. Je suis plutôt tenté d'attribuer l'action si prodigieusement rapide d'une température élevée à l'excitation des nerfs périphériques de la peau, d'où résulte une influence sur le bulbe et luie action réflexe consécutive. » Quoi qu'il en soit, j'ai cru rendre service aux médecins en appelant leur attention sur cette méthode. Les cas de dystocie, où l'enfant vient au monde en état de mort apparente et ne peut être ramené à la vie par les méthodes actuelles, sont malheureusement fort nombreux : l'occasion de l'appliquer sera par conséquent très fréquente. » M. P.-H. BouTiGNY appelle l'attention de l'Académie sur ce fait, constaté par lui, que de l'eau bouillante projetée sur une surface incandescente des- cend instantanément à la température de 97°. Suivant M. Boutigny, ce refroidissement ne peut être attribué qu'au travail dépensé pour la production de l'état sphéroïdal. Il voudrait que l'on pût rechercher si, en faisant repasser l'eau à l'état liquide ordinaire, ou la ramènerait à sa température d'ébullition normale. M. Trêve adresse, par l'entremise de M. Desains, ime Note sur les dif- férences d'aspect que présente un objet linéaire, observé au travers d'une fente fine, suivant que cet objet est parallèle ou perpendiculaire à la fente. L'auteur se réserve de revenir, dans une Note ultérieure, sur les détails du phénomène. M. E. GiLLE adresse une Note concernant l'emploi, par l'industrie, d'un combustible végétal annuel, et une autre Note relative à la traction des chemins de fer. A 5 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. wBoaixir^— On souscrit à Paris, cliez GAUÏHIER-VILLARS, successeur de xMALLET-BACHELlER Quai des Augustins, n° 55. Depuis 1835 les COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. Us forraont à la ûa de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabetiqu« ..aB.s et A.-J.-J. Sou..- Mémoire sur le ^^^^^ ^^ 1^^^:^^^^^':^ .mètes, par M. H.nsen. - Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digest.ls. pnrfcul.erement dans U d.gest.on des matt^ère^s asses, par M. Cladde Bernard. Volume in-4% avec 33 planches • • • • •■•■■;•• ' , " •„• " ' '^ " Jp^ V^ ;;' \sl'„' par rAcldémie des Sciences Tome 11 : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. - Essai d'une réponse a la question de Prix proposée en loj y ^^ .„„,„, „^^;. « Étudier les lois de la distribution des corps organises fossiles dans les différents terrains sédi- .wle concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « cuuuer .c» .u,=. ^= .« „.....„....„...— -_,- - simultanée - Recherci^r la nature, mentaires, suivant l'ordre de leur superposition. - Discuter lu question de leur apparition ou de leur disparition -''='= '\«°" ^^^''^l .861 .... 15 fr. des rapports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Bao.N. In.4". avec ,7 P'-'n-'hes, On trouve également à la même is Sciences. Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants i .l'Académie Un prospectus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé ftanco, sur demande affranchie. N° 2. TABLE DES ARTICLES. (Séance du lO Janvier 1881. MEMOIRES ET G03IMUrVIC\TIOI\S DES MEMBRES ET ORS CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages . duites aux dépens de médailles antiques, immergées dans les eaux thermales de Ba- lacci, commune d'Olmeto (Corse) 57 Pages. M. A. CoBNii. — Sur les conditions relatives à l'expression théorique de la vitesse de la lumière S'- M. DilUBHiiE. — Substances cristallines pro- MEMOIRES LUS. M. Edm. Perrier. — Sur les Étoiles de mer draguées dans les régions profondes du goH'e du Mexique et de la mer des Antilles par le navire Tlie Blake, de la marine des États-Unis MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Appell. — Sur une classe d'équations dif- férentielles linéaires dont les coellicients sont des fonctions algébriques do la variable indépendante 61 M. Y. Délace. — Sur l'appareil circulatoire des Crustacés isopodes 63 M. F. DE Savignos. — Le Phylloxéra en Cali- fornie G6 M. David adresse deux Notes relatives à la transformation des équations différentielles linéaires Un Anonyme adresse un Complément à la Note qu'il a présentée au Concours du grand prix des Sciences physiques, avec la devise « Frappez et l'on vous ouvi'ira »... CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Gierre informe l'Aca- démie qu'il a désigné M. Hervé Mangon pour faire partie du Conseil de perfection- nement de l'École Polytechnique, pendant l'année scolaire 1880-1881, en remplace- ment de M. Chasles ()8 M. Abbia, élu Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remerciments S l'Académie 68 M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, « l'Annuaire statistique de lu France pour 1880 » et le Tome VU de la pelle l'attention sur une particularité observée par lui dans l'état sphéroïdal M. Trêve adresse une Note relative à la vision au travers d'une fente étroite M. E. Gille adresse une Note sur l'emploi des combustibles végétaux, et une Note sur la traction des chemins de ter ■J9 68 68 76 Su 81 83 86 «9 94 97 99 PARIS. IMPRIMERIE DE GAUTHlEa-VILLAKS, siiccesseok de MALLET-BACHEI-IKR , Quai des Auguslins, ^à. 1881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAU iniri. liES ISKCRÉTAIRES PERPÉXtJEIiS. TORIE XCII N^ 3 (17 Janyîer 1881). PARIS, GAUTHlEll-VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DBS COMPTES RENDUS DES SÉ.^NCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES SUCCESSEUR DE M&LLET-BACHELIER, Quai des Âugustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et 24 mai 1876. % Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composeut des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes (présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 36 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennen î *u plus 6 pages par numéro. Uii Measbre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, a ai Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au p!us /{ pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont lis donnent lecture à l'Académie avant de les remïttie au Bureau. L'impression de ces Notes ne pî-éjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de Sire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- MO'r«$ f'ir S'objet da leur discussion. Les Programmes des prix proposés par 1', demie sont imprimés dans les Comptes rendus^ : les Rapports relatifs aux prix décernés ne le qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance' blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savoi étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pîrso qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'ui sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires 11 tenus de les réduire au nombre de pages requisl Membre qui fait la présentation est toujours uornii mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Exi autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le 1 pour les articles ordinaires de la correspondance ï cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être ret l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar^ jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à tei le titre seul du Mémoire est inséré dans le Comptera actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu vaut, et mis à la un du cahier. 1 Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des leurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapporiv les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative! un Rapport sur la situation des Comptes rendus a| l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du |^ sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉAJVCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. CjR-4* ;i-*»-«5tït'-: SEA-NCE DU LUNDI 17 JANVIER 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. SIEMOIRES ET COMMUNICATIOXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. GÉOLOGIE. — Produclion conlemporoine du soufre natij dans le sous-sol de Pmis; par M. Daubuée. « Les travaux qui viennent d'être exéciitôs à Paris, dans le sol de la place de la Répnbliqiie, oni recoupé des amas de débris 1res variés, ati mi- lieu desquels abonde d;i soufte natif. Celui-ci se présente en euduils facile- ment reconnaiss;iblesà leurcouleiir jaune, dans toutes les fissure.-^ des |ilàlras. » A l'œil nu, on voit qu'il est cristallisé, et 1 1 loupe permet d'y recon- naître très nettement des octaèdres ayant les formes les plus fréquentes dans les cristaux de la nature; ils sont mesurables et en ont les angles. Ils présentent l'octaèdre d* , avec des troncatures sur les arêtes et combiné au prisme droit, ainsi qu'à \\n octaèdre plus aigu d"^ faisant pointement. » L'origine de cette substance, parfiitement indépendante des émana- tions du giiz d'éclairage, se rattache évidemment à la présence simul- tanée du sulfate de chaux des plâtras et de matières organiques, débris végétaux, fumier, cuir, fragments d'os, boues, qui lui soiit associées. Quant à la réunion de ces matériaux si divers, ils proviennent du remblayage de C. R., 1*^81, I ' Semeitrc. (T. XCIl, ^• 3.) ^^ f I02 ) l'ancien fossé d'enceinte de la ville, opéré il y a deux siècles (' ), à peu près à l'endroit où coulait le ruisseau de Ménilmontaut. » C'est un nouvel exemple du fail déjà signalé, lors de la démolition, en 1778, de la porte Saiut-Autoiiie (^), et l'on peut s'étonner que depuis lors, malgré les innombrables travaux dont le sol de Paris a été le théâtre, l'attention n'ait pas été appelée quelquefois sur des découvertes analogues. Rarement aus^i les matières organiques sont si abondamment mélangées aux gravois de plâtre. >) Pour le cas présent, on snura gré à M. Bonne, conducteur des Ponts et Chaussées, chargé des travaux municipaux, d'avoir reconnu l'intérêt de cette production contemporaine, et je saisis celte occasion de le remercier de son obligeance. » D'après son témoignage, le soufre se retrouve dans la région sud-est de la place, dans toute la portion quia été entaillée, c'est-à-dire à partir de o'",-! ou o'",^ de l,i suilace jusqu'à la pto(on!eurde 3™, qu'on n'a pas dépassée, et sur une surlace de 5o™ sur i 5" à 20™. Ce n'est donc pas un accident restreint, mais une sorte de gite de soufre. » D'ailleurs, la teneur des échantillons rt-cueillis en ferait un minerai industriellement exploitable, qui est analogue, aussi pour l'aspect, à des échantillons de la Suile et d'autres contrées. Il consiste, en effet, en une brèche à menus fragments, incrustés de soufre cristallisé, qui contribue à les cimenter les uns aux autres. » Du soufre cristallisé s'est produit aussi entre les fibres de débris de bois. » Dans une partie noire et charbonneuse, comiiarable à une argile tour- beuse, se |irésenteut de petites elflorescences blanches, consistant, d'après l'examen qui eu a été fail au Bureau d'essais de l'École des Mines, en carbo- nate de chaux mélangé de suKale de chaux. » Au moment où celle couche a été ouverte, elle exhalait \uie forte odeur qu'on a comparée à celle du phosphore, et attribuée à un dégage- ment d'hydrogène phosphore. » On ne peut douter que cette production de soufre ne soit une imita- tion contemporaine de celle qui adonné naissance à beaucoup de gisements de soufre, appartenant aux terrains stratifiés. (') C'est en vertu d'un .irrct du ^ juin 1670 que l'on a commencé à combler les ancien fossés, pour former le nouveau rempart qui est devenu le boulevard Saint-Martin, (*) Hauï, Traité de Minéralogie, I. IV, p. 4'3- ( «o3 ) » Il est des cas où le soufre résulte d'injeclions d'hydrogène sulfuré provenant de réservoirs profonds qui, eu outre, ont formé du so4 ) vil re médiane de chacune des glumes, inséré de même sur un des deux faisceaux primaires du ncliis. T-e faisceau prolonge int par en bas la nervure médiane de la glume inférieure s'insérait sur le faisceau rachidion portant le pre- mier faisceau né sous la première flein',et aussi le premier faisceau né sous la iroibiéme fleur. D'autre part, le faisceau prolongeant par en b^s ou portant la nervure médiane de la gluine supérieure était inséré sur le fais- ceau primaire du rachis, qui avait donné insertion au premier faisceau né sous la deuxième fleur. » Quand ces premiers faisceaux de l'épillet terminal sont nés, on trouve encore, dans l'insi-rtion de l'épillet terminal, au sommet du rachis, des fa'sceaux vasculaiivs latéraux naisî^auts, couris et libres par les deux bouts, formés de plusieurs vaisseaux dans leur région moveiuie et gra- duellement atténués aux deux exlrémiti's, où ils peuvent être terminés par un seul vaisseau. Par en bas, ils descendent dans l'ébauclie cellulaire d'un jeune faisceau. On en voit qui s'unissent au faisceau priinnire voisin; d'autres descendent plus bas, tandis que par en haut ils s'avancent vers des nervures latérales des glumes ou montent déjà en elles. J'ai vu deux de ces faisceaux libres et descendant dans le rachis s'assembler par en haut dans la base d'une même nervure latérale de la glume corres{)on- danle [Loliiiin temulcntitm, perenne, Halicum). » Il arrive souvent que la glume supérieure est bifide au sommet; elle possède alors deux nervures médianes, c'est-à-dire deux nervures princi- pales, égales entre elles, dont chacune est insérée sur un des deux fais- ceaux primaires du rachis, chacune sur "un faisceau dilférent. •» Nous venons de voir que la nervure médiane de la glumelle inférieure de cliaque fleur part du premier vaisseau ou fascicule du mérithalle qui porte cette fleur; les premières nervures latérales de chaque glumelle infé- rieure sont insérées chacune sur l'un des faisceaux de l'axe de réjiillet, qui monte à un des mérilhalles situés plus haut. Ces faisceaux eux-mêmes de l'axe sont souvent trouvés libres par en bas, descendant dans les méri- thalles placés au-dessous, mais parfuis s'insérant sur la partie supérieure du premier faisceau d'un mérithalle antérieur. Ce qui suit suppléera à ce qui manque à la description de cetépillet. » Epillels latéraux. — Le premier vaisseau qui se montre dans un épillet latéral est le plus souvent situé dans l'axe au-dessous de la deuxième fleur; assez souvent aussi le premier vaisseau naît au-dessous de l'insertion de la glume, vers la jonction de l'éj^illet et du rachis. Le premier vaisseau des- tiné à la première fleur, ou mieux situé au-dessous d'elle, nait ordinaire- ( '"5 ) ment après les précédents, mais quelquefois aussi avant le sous-glumaire, immédialement après celui qui est placé sous la deuxième fleur; il naît raretneiit le premier de tous (i. ilaliciim^ perenne, lemulentum). Mais il arrive aussi parfois que c'est le preuiier vaisseau situé sous la troisième fleur et sous la quatrième qui apparaît avant tpus les autres dans l'axe de l'épillet. » Ces premiers vaisseaux s'allongent par en bas, descendent dans les mérilhalles placés au-dessous. Il y a quelquefois deux ou trois de ces vais- seaux, appartenant à des fiiisceaux différents, dans le mérilhalle qui porte la deuxième fleur, avant que le premier vaisseau ou fascicule situé sous la fleur inférieure soit né. Arrivé dans le tissu d'insertion de l'épillet, le vais- seau premier formé, celui qui est né sous la deuxième fleur, par exemple, décrit une courbe par en bas, à droite ou à gauche, et va s'insérer sur l'un des faisceaux vasculaires existants du rachis. Le vaisseau sous-ghunaire, qui parfois aussi est né le premier, décrit une courbe semblable et va de même s'insérer sur l'un des faisceaux rachidiens. D'autres fois, ce premier vaisseau descend tout droit au-dessous de lui, dans un faisceau du rachis seulement ébauché, encore sans vaisseaux, ou bien il descend dans un tel faisceau un peu latéral et fait alors une courbe légère. Parfois encore, le faisceau sous-glumaire, ou le premier né sous la deuxième fleur, forme par en bas une fourche, dont cfiaque branche s'insère sur un faisceau différent [L. lemulentum. perenne, ilalicum). Les autres premiers vaisseaux de l'axe de l'épillet vont s'uisérer sur quelque aulre faisceau du rachis ou sur des fais- ceaux d'union qui, à l'insertion de l'épillet, relient entre eux les divers faisceaux rachidiens sous forme d'arcades transverses. » Avant l'union de ces divers vaisseaux ou fascicides de l'axe de l'épillet avec les faisceaux du rachis, on trouve souvent, libres aussi par la base et par en haut, de chaque côté, un vaisseau destiné au côté correspondant de la gluuie. Il s'insère plus lard comme les autres sur un faisceau du rachis, assez souvent sur un transverse ou en arcade, quelquefois sur le faisceau qui prolonge par en bas la nervure médiane de la glume. » Assez souvent le premier vaisseau ou fascicule né sous la deuxième fleur et le sous-glumaire ont une insertion commune. C'est même là ce qui a le plus ordinairement lieu dans le Lolium italicum. J'ai vu plusieurs fois s'opérer leur union, avant même que le sous-glimiaire entrât dans la ner- vure médiane de la glume, et d'autres fois seulement peu de temps après son entrée. » Dans le tissu d'insertion de certains épillets [Lolium lemulentum, ita- ( io6 ) liciim), plusieurs fascicules de l'axe de l'épillet et les deux latéraux desti- nés aux côtés de la glunie étaient renflés forteuipnt à leur bout inférieur libre, et quelquefois hérissés de plusieurs pointes ou courts rameaux, qui leur communiquaient lui aspect très remarquable, rappelant à un certain degré les renflements des faisceaux du rachis, descendus dans les nœuds supérieurs de li lige feuillée, où se fait le plexus ordinaire à ces nœuds. C'est qu'en effet il est formé à l'inserlion de chaque épillet un plexus vasculaire qui réunit tous les faisceaux de l'épillet entre eux et avec ceux de ce côté du rachis. Des coupes transversales ont même montré un lien vasculaire avec les faisceaux de l'antre face du rachis. Voilà pour la terminaison des |)remiers vaisseaux de l'épillet par en bas. Dans la partie supérieure de l'axe de l'épillet, les jiremiers vaisseaux apparaissent dans les divers mérithalles successivement de bas en haut. Ordinairement chaque piemier vaisseau correspondant à la fleiu' portée par lui méri- ihalle quelconque apparaît tl'abortl au-dessous de l'inserliou de celle fleur; cependant il arrive, quoique moins souvent, qu'il conjmenre dans le mérithalle placé plus bas que le porteur de la Ihur. Dans la région moyenne de l'épillet on trouve souvent ces premiers vaisseaux libres, descendant dans les mérithalles placés au-dessous. Dans les mérithalles supérieurs ils naissent hbres aussi, mais on trouve fréquemment leur partie inférieure reliée à la partie supérieure du vaisseau du mérilhalle précédent par des cellules plus transparentes, décrivant une courbe pour opérer cette union. » Chaque premier vaisseau d'un mérithalle donné est bientôt renforcé à sa partie supérieure, infléchie vers la base de la fleur qui la surmonte, par l'adjonction de cellules vasculaires. Du sommet de ce renflement ou de l'un de ses côtés part le premier vaisseau qui doit monter dans la nervure médiane de la glumelle inférieure de la fleur correspondante. » Les glumes et les glumelles des Lolhtm, je l'ai déjà dit ailleurs, pré- sentent dans leur jeunesse des vaisseaux ascendants et des vaisseaux descendants. » Les vaisseaux ascendants des nervures latérales montent de l'axe, où ils s'insèrent sur l'un des vaisseaux ou fascicides de cet axe allant à un mérithalle supérieur; quelquefois on les trouve libres par la base et descen- dant dans l'axe, mais plus lard ils sont adjoints à un vaisseau ou fascicule venu d'un mérithalle plus haut placé; s'ils app u-tiennent à une fleur infé- rieure, ils vont s'insérer sur un des faisceaux basilaires formant l'msertion de réuillet. ( lo? ) » Pendant qne ces premiers vaisseaux de la nervnre médiane et des nervures latérales montent vers la lameà l:iquelle ils sont destinés, souvent même avant qu'ils aient atteint la base de celte lame, il est formé d'abord vers le haut de la nervure médiane, ensuite dans la région supérieure des nervures lalér.des principales, nii groupe vasculaire qui s'étend de haut en bas. On peut trouvera la fois, outre le groupe de la nervure médiane, un et souvent même deux groupes latéraux dans chaque côté de la lame, quand il n'y a pas encore de vaisseaux entrant dans la base des nervures, latérales, ou quand il n'y en a que dans une seule de chaque côté. Ces cinq groupes vascidaires, d'abord libres par les deux bouts, se relient ensuite entre eux par en haut, les premiers latéraux avec le groupe de la nervure médiane, les deux latéraux les plus rapprochés des bords de la lame avec les latéraux précédents, tout en conluuiant de descendre à la rencontre des vaisseaux qui ujontent. Un peu plus tard, des faisceaux secondaires s'interposent aux nervures principales, soit vers la région supérieure de ces nervures primordiales, où elles peuvent débuter aussi par des groupes vasculaires libres par les deux bouts (ce que j'ai vu dans des glumelles de l'épillet terminal du Loliiim temulenliim), soit, et c'est là le cas le plus fréquent, dans la partie inférieure de la lame. Tous ces faisceaux sont liés les uns aux autres par des fascicules transverses. Dans quelques cas, ces nervures latérales primoidiales et secondaires peuvent commencer au contact même de la nervure médiane ou d'une des nervures latérales qui les ont précédées; elles ont alors l'aspect de branches descendantes. » En ce qui concerne les glumelles inférieures des fleurs, il faut distin- guer celles qui ont une arêle de celles qui n'en ont pas. Quand elles ont une arête, le groupe vasculaire du haut de la nervure médiane com- mence dans la partie supérieiue de celte aiéte, descend en.-uite à l'intérieur de celle-ci, et arrive enlin dans la nervure médiane de la lame, où il se réunit aux vaisseaux ascendants (Lo/it/m ilaltcum, temulentum). J'ai trouvé quelquefois dans l'arête deux faisceaux vasculaires descendant à la fois : l'un plus gros occupait la ligne médiane, l'autre plus grêle était latéral. J'ai même dessiné des glumelles dans l'arête desquelles il y avait trois faisceaux vasculaires parallèles; le médian était réuni aux vaisseaux ascendants de la nervure médiane de la lame, tandis que chacun des deux faisceaux latéraux de l'arête, déjà arrivé dans la partie supérieure de la lame, y était bifurqué, et chaque branche descendait dans une nervure latérale parti- ( io8 ) culière ( ' ). Il y avait encore, de chaque côté de la région supérieure de la lame, un groupe vasculaire libre |)!us rapproché des bords de celle hune, lequel descendait en opposition avec un faisceau vasculaire montant dans la nervure correspondante [Loliiim tcmulenlum). » Ce que je viens de dire des vaisseaux ascendants et des vaisseaux descendants de la glume et de la glumelle inférieure est applicable aussi en partie à la glumelle supérieure, dans chacime des deux grosses nervures de laquelle j'ai vu un groupe vasculaire se former dans la région supé- rieure, à quelque dislance du sommet. Ce groupe vasculaire, qui peut exister avant qu'aucun vaisseau ascendant ne soit apparent dans la partie inférieure de la lame, s'allonge par en bas et finit par rencontrer les vais- seaux qui, un peu plus lard ou simultanément, montent de l'axe. » Il ne faut pas omettre que, près de l'insertion de la glmnelle inférieure de chaque lleur, les faisceaux du petit axe de l'épillct et ceux de la base des deux glumelles sont reliés entre eux par des celltdes vasculaires, de façon à rappeler le plexus vasculaire qui existe à l'insertion de chaque épillet ou celui plus complexe que l'on observe au nœud près duquel chaque feuille de la tige proprement dite est insérée. » J'ai déjà signalé l'apparition du premier vaisseau de l'étamine dans la partie inférieure du connectif de VHordeiiin vuUjnre [Comptes rendus, t. XC, p. 217) et antérieurement aussi dans les Prinnila elalior et (jrmidiflora (t. LXXXIV, p. i4iG), dans la base de l'anthère et le sommet du filet de V Anncjnllis arvensis (t. LXXXIII, p. 770), dans la partie supérieure du filet du Mibora verna et du Nardus slricla. » Je trouve également le premier on les premiers vaisseaux de l'étamine naissant dans la partie inférieure du connectif du Lothim iemulentum et du L. perenne aristé, dont j'ai parlé. Ce premier vaisseau ou ces premiers vais- seaux sont prolongés ensuite de haut en bas dans le filet. Ils restent fort longtemps libres par leur base, indépendants de ceux du réceptacle. » .Tai observé plusieurs fois dans des élamines adultes du Loliiiin ilali- ciim que les vaisseaux du filet disparaissaient par résorption. Dans des étamines dont les grains de pollen étaient à peu près remplis de granules amylacés d'environ o""°,oo25 de diamètre, devenant d'un bleu noir par (') On peut considérer les brandies delà fourche comme deux grou])es vasculaires du haut de la glun)elle : l'un descendant de l'aréte, l'autre ajiparleDant au son;met de la lame, tous les deux reliés vasculairement. ( 309 ) l'addition de l'iode, il n'existait plus de vaisseaux que dans la base du filet, ou, dans d'autres étamines, à l'intérieur du connectif. » Vers l'époque de la fécondation, je n'ai pas trouvé de vaisseaux dans le pistil, mais, peu de temps après, un assez gros faisceau vasculaire s'éten- dait du réceptacle dans la base de l'ovaire, où, dans la face antérieure, il se dirigeait vers l'insertion de l'ovule. Le pistil, vers la même époque, m'a plusieurs fois montré un vaisseau courbe dans l'insertion même de l'axe de chacun des deux stigmates rameux. Ce vaisseau, libre par les deux bouts, avait son extrémité inférieure dirigée vers le côté correspondant de l'ovaire, tandis que l'extrémité supérieure montait dans la base de l'axe du stigmate. Une courte série de cellules vasculaires était parfois située un peu plus haut dans le prolongement du même vaisseau à l'intérieur du stigmate [Lolium italicum, lemuteiitum). » Dans une Communication ultérieure, j'examinerai les déductions qui découlent de ces observations sur l'apparition des premiers vaisseaux dans les plantes que j'ai nommées. » VITICULTURE. — Sur le traitement des vignes phylloxérées. Note de M. H. Mares. « Ainsi que je l'écrivais à M. Dumas dans une Lettre qui a été commu- niquée à l'Acadéiuie le 28 juin dernier, j'ai obtenu, en 1880, par l'emploi du sulfocarbonate de potassium dissous dans l'eau et réparti autour des ceps, de manière à obtenir du liquide insecticide une action en profondeur, concentrée autour du tronc et de ses grosses racines, des résultats tout à fait satisfaisants. » Je vais lâcher d'indiquer ici ces résultats, qui, dans les terrains où je traite les vignes dont il sera question, me paraissent décisifs; mais je dois d'abord déclarer que, tout en les faisant connaître, mon intention n'est pas de les proposer comme exclusifs des autres procédés au moyen desquels on peut aussi ou défendre ou reconstituer les vignes attaquées ou détruites par le Phylloxéra. » Si j'étudie dans cette Communication l'action d'un agent qui m'a donné de bons effets, ce n'est pas une raison pour que je méconnaisse le parti qu'on peut tirer du sulfure de carbone et des vignes américaines. Je les em- ploie concurremment, en cherchant leur meilleur mode d'application. Chaque procédé peut avoir sa valeur, selon les conditions dans lesquelles il sera employé. Il faut en faire l'étude avec soin. Ceux qui seront les meil- C.R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, fl' ô.) l5 ( no) leurs, les moins chers et les plus pratiques seront préférés et s'imposeront d'eux-mêmes, s'ils sont réellement efficaces. » L'examen fréquent et réitéré des vignes phylloxérées m'a fait recon- naître que certaines d'entre elles résistent à tous les moyens d'action qu'on leur applique pour les faire réagir et leur rendre quelque vigueur. Dans ce cas, je me suis aperçu que les ceps portent de profondes lésions, sur leur tronc même, dans les parties profondes, et sur leur.s grosses racines, à leur insertion sur le corps de souche ou près de lui. Lorsqu'il en est ainsi, on peut hien provoquer la formation d'une certaine quantité de chevelu autour du tronc, dans sa partie supérieure, au moyen d'engrais énergiques; mais ces chevelus ne nourrissent que des sarments faibles, étiolés, inca- pables de se mettre à fruit. De pareils ceps sont frap|)és à mort et doivent être arrachés; la pourriture noire, qui s'y est engendrée à la suite de pro- fondes lésions phylloxériques, les condamne à une décomposition dont la conséquence est l'étisie et la mort. Ce cas se produit fréquemment chez les vignes vieilles, plantées en terrain assez fort, quoique perméable, et sur les vignes jeunes, lorsque l'invasion s'y est montrée très violente. » Les ceps qui, après s'être étiolés sous le coup d'une invasion phylloxé- rique, ont perdu leurs radicelles et leur chevelu, mais qui conservent encore saines leur souche et leurs grosses racines, peuvent se reconstituer et reprendre leur ancienne vigueur. » La vie du cep se concentre donc autour du tronc, et plus particuliè- rement dans la souche, de laquelle partent les grosses racines. Tant qu'il ne s'y produit pas de lésions profondes qui en altèrent les tissus, tant qu'elle peut émettre des racines ou conserver celles dont elle est le centre, la vie peut revenir. C'est donc autour de la souche même et dans les profondeurs du sol, de manière à y saisir les colliers de grosses racines qui se forment ordinairement à l'extrémité souterraine du tronc, qu'il faut établir la pré- servation et au besoin la médication des ceps attaqués. » On ne peut obtenir un pareil résultat qu'en établissant autour du cep lui-même et jusque dans ses profondeurs le traitement dont il est l'objet, et en se servant de moyens qui entraînent avec eux la diffusion des agents propres à détruire le Phylloxéra et à médicamenter le cep. Le sulfocar- bonate de potassium, dissous dans l'eau à raison de deux cent cinquante à cinq cents fois son poids, réalise toutes les conditions désirables pour atteindre le but poursuivi. Il détruit bien le Phylloxéra, et, coiume le sulfure de potassium, qui est un des éléments de sa composition, il paraît pousser à la revivification des tissus ligneux. I ( l'I ) » Il s'agit donc de le faire pénétrer dans les profondeurs du sol, autour du tronc et de la souche de chaque cep, en les baignant ainsi que leurs grosses racines, à leur naissance et même sur une certaine longueur. On y parvient en déchaussant légèrement la vigne sur un faible diamètre, par exemple à i™ pour celles qui sont espacées à i™,5o en tous sens, et en don- nant au déchaussement une forme conique dont l'axe est formé par le tronc. L'eau sulfocarbonatée qu'on verse dans cet auget s'infiltre dans le sol, en baignant à la fois le tronc et les grosses racines qu'elle suit dans leurs directions. Selon la consistance des terrains elle descend très bas. Ainsi, dans les sols légers et perméables, il suffit de 20'" d'eau pour faire des- cendre à o™, 5o de profondeur, au moins, l'humidité autour clu tronc et des racines principales et imprégner la terre qui les entoure. Cette profondeur est déjà suffisante dans la plupart des vignobles où les ceps ne sont guère plantés qu'à o™,3o de profondeur. Da)is les sols plus forts, il faut augmen- ter la quantité du liquide : avec 3o'" par cep on pénètre jusqu'à o", 5o et souvent même jusqu'à o'",6o. C'est à cette quantité d'eau que je me suis arrêté dans la pratique. Selon les indications de M. Dumas, cette eau doit être employée en deux fois. On dissout l'agent toxique à raison de 6oB'' de sulfocarbonate dans 20'" d'eau, et on les répand au pied du cep; dès qu'ils sont imbibés, on lave cette première application en versant encore sur elle 10''' d'eau claire; on pénètre ainsi très bas. Lorsque l'application du sulfocarbonate de potasse dissous se fait en surface afin d'atteindre tous les Phylloxéras, l'imbibition du liquide dans le sol ne produit que de très faibles résultats qui annulent en quelque sorte son action. Ainsi l'espace- ment des ceps à i™, 5o en tous sens et en carré donne pour chacun d'eux 2"", 25 de surface. 3o''' d'eau versés sur ces 2'",25 ne les couvrent guère que-d'une épaisseur de liquide de o'",oi2, s'il est uniformément répandu. En pareil cas, la pénétration dans un sol à surface ressuyée et sèche, comme c'est presque toujours le cas, ne se fait guère qu'à o"*, n ou o", 12 de profondeur. A ce niveau, dès que le Phylloxéra a envahi la vigne, les chevelus et les radicelles ont péri, et l'insecte ne se trouve guère que sur les racines situées plus bas; il descend même encore pour fuir les effets de l'insecticide, et il se loge sur les racines profondes, parfois même sur le corps de souche, qu'il aurait encore épargné. L'effetdu traitement est perdu et la vigne peut être compromise. Pour pénétrer plus profondément sur toute la surface, et descendre à o'",4opar exemple, il faudrait triplerai qua- drupler les quantités d'eau, délayer outre mesure le sulfocarbonate et en annuler ainsi l'action toxique; on arrive alors à d'immenses difficultés: ( '12 ) encore ne réiissit-oii pas à détruire tous les insectes, comme l'a prouvé l'expérience de Maucey. » C'est après avoir constaté ces faits et ces accidents qu'on 1879, agis- sant sur des vignes depuis longtemps phylloxérées (1873 et 1874) et très attaquées, j'ai abandonné les traitements en surface pour les applications en profondeur. Les résultats en ont été des plus remarquables. Ils ont com- mencé à se manifester lentement en 1879; mais, en j88o, ils se son! affirmés par une grande augmentation de végétation et de fructification, et |îar une reconstitution remarquable de nouvelles racines, sur lesquelles le Phyl- loxéra a considérablement diminué, et même presque disparu dans le cou- rant du mois d'octobre. Dans les vignes de seize à dix-huit ans, plusieurs parcelles sont même presque revenues à l'état normal, malgré les contra- riétés qu'a éprouvées en 1880 la végétation de la vigne et les attaques d'in- sectes (vers gris, altises, etc.) dont elle a été comme accablée jusqu'à la mi-juillet. » Les vignes sur lesquelles j'opère ayant été très déprimées, je leur ai donné, en 1879 et en 1880, deux arrosages de 3o"' d'eau chacun et deGoS'" de sulfocarbonate de potassiimi par cep. Les applications ont eu lieu en 1879, d'avril en mai et d'août en septembre, en 1880, de fin avril à fin juin, et du 17 août au 3o septembre. Quoique chaque traitement ait tou- jours agi sur la vigne de manière à en développer la végétation, ceux d'avril et mai m'ont paru les plus efficaces. En été, l'époque du traitement ne m'a pas paru exercer une influence bien notable sur ses résultats, mais ceux-ci se sont toujours montrés avantageux. Les vignes dans lesquelles je n'ai appliqué jusqu'à présent qu'un seul traitement annuel, au mois de mai, sont bien moins rétablies que les autres et se présentent moins bien; celles qui n'ont reçu aucun traitement sont perdues. » Chaque année à peu près, depuis que le Phylloxéra a tout envahi dans la contrée et qu'il ne reste plus un cep inatlaqué, on le voit sensiblement diminuer en nombre, sur les racines, en mai et juin; il reparaît et pullule considérablement en juillet, août et septembre, » J'ai déjà indiqué, en 1880, les raisons qui me paraissent provoquer ces phénomènes. La grande pullulation estivale du Phylloxéra me parait tenir principalement à la température élevée qu'acquiert le sol jusque dans ses profondeurs sous l'influence des chaleurs prolongées et de la sécheresse, et à la durée de cet état. Les changements de température, les pluies qui refroidissent le sol, toutes les variations si fréquentes au printemps peuvent contrarier l'insecte ou en diminuer le nombre. ( lement à se généraliser, et d'autant plus vite que le prix du vin restera élevé. Il est aujourd'hui démontré qu'au moyen de simples tuyaux emmanchés bout à bout on peut, en partant d'iui niveau supérieur, conduire l'eau fort loin et sans grande dépense. Les moyens mécaniques appliqués à l'irriga- tion de grandes surfaces simplifient le problème. Dans les localités privées d'eau de puits, de source ou de rivière, l'eau des pluies d'été peut être, à la rigueur, recueillie dans des réservoirs ouverts à la surface du sol, où il suffira de la conserver quelques joiu\s. Une pompe et quelques mèlres de tuyaux suffisent ensuite pour son emploi immédiat. M C'est le sulfocarbonate de potassium qui constitue réellement la dépense et la difficulté du procédé. Jusqu'à présent il a fallu le payer 5o" les ioo''8; mais tout porte à croire que nous approchons du moment où l'on pourra "se le procurer au prix de 3o''. La pratique simplifiera alors la question de son emploi économique lorsqu'il est dilué dans l'eau. » Si je ne me trompe, il me paraît que les vignobles dont la culture est ba- sée sur le provignage et qui ne peuvent adopter les cépages exotiques que fort difficilement et en changeant comjdètcment leurs procédés cultiiraux, et, par conséquent, la nature de leurs produits; que les vignobles à vins fins, qui doivent avant tout conserver la supériorité et la qualité de leurs récoltes, vont avoir à leur disposition un procédé qui réunit toutes les conditions de réussite : diffusion de l'agent antiphylloxérique; action de reconstitution sur les tissus de la racine ; action physiologique comme engrais sur la plante ; emploi possible et efficace pendant tout le cours de la végétation et même facilité d'application. 11 permettra d'obtenir des résultats dont la certitude ne me paraît guère douteuse. S'il en est ainsi, la Science, par les recherches d'un des Membres les plus illustres de cette Académie, aura en- core une fois délivré l'Agriculture d'un de ses fléaux les plus redoutables et rendu à l'humanité un de ses produits alimentaires les plus utUes. » GÉOGRAPHIE. — Découvertes dans l'yïjritjiie équaloriale ; rencontre de MM. de Brazza et Stanley. Communications faites par MM. de Lesseps et DE QUATREFAGES. M. DE Lesseps, président du Comité français de l'Association afri- caine internationale, donne lecture du télégramme suivant, à lui adressé par M. de Brazza : « Au mois de juillet, par la route de terre, j'ai atteint le Congo entre la rivière Mpaka Mpania et la rivière Lewson Afrisi. ( i'5 ) » Par l'influence de Makoko, j'ai pacifié les Oubandji Apfoiirous du Kounia, de l'Alima et du Congo. » J'ai descendu pacifiquement le Congo en pirogue. » Le 3 octobre, j'ai fondé la station de Ntamo Ncouna sur un territoire cédé par le roi Makoko. Un sergent malanime et trois laplots composent le personnel. Il y a urgence de ravitailler la station en juillet prochain. » J'ai reconnu la route directe entre la station de l'Ogôoiié et la station de Ntamo Ncouna. « Cette route est de douze marches, dont les cinq dernières traversent les États de Ma- koko. La route traverse un plateau de 800'" d'olévation et qui commence à 60 milles au sud-est de la station de l'Ogôoué. Il faut descendre deux fois le plateau pour arriver au gué de la rivière Mpaka. La route pour aller au Lefinilawson est facile pour des ânes. La possibihté de portage indigène facilitera le ravitaillement. Le pays est sain, la population est dense et pacifique. En novembre j'arrive à Mdambi Mbongo, poste avancé de Stanley. La route du Congo est impossible pour ravitailler la station de Ncouna. » Brazza. « « » Cette dépêche a été traduite d'accord avec M. Maunoir, secrétaire gé- néral de la Société de Géographie, dont je crois à propos de faire con- naître l'appréciation. » Voici ce qu'il m'écrit ce matin : « Il résulte d'un télégramme que M. de Quatrefages a reçu de son côté que notre voya- geur serait arrivé à Vivi, auprès de Stanley. a Plus j'y réfléchis, plus je trouve important le re'sultat obtenu par l'envoyé du Comité français. Conquis sans violence, il est tout à fait dans l'esprit pacifique de l'institution fon- dée par le roi des Belges, et dont la station de Ntamo Ncouna est actuellement le poste le plus avancé vers le cœur de l'Afrique. La station est bien choisie au point de vue des dé- couvertes géographiques : les explorateurs qui en partiront n'auront que l'embarras du choix dans l'inconnu, pendant plusieurs années encore. Qu'ils aillent au nord, dans la direc- tion de la Bénoué ou du Chari, qu'ils aillent au sud, vers les territoires immenses qu'ar- rosent les affluents de gauche du Congo, ils rencontreront de nombreux problèmes géogra- phiques à résoudre, car ces contrées restent encore blanches sur nos Cartes, sans compter même l'inlérét qu'il y aurait à compléter les informations encore fort insuffisantes que l'on possède sur la région du haut Congo, et à relier les découvertes de l'est à celles do l'ouest du continent. » M. de Brazza lui même et son dévoué compagnon, le D' Ballay, seront sans doute les premiers à partir de la station de Ntamo Ncouna pour pratiquer de nouvelles brèches dans cet immense inconnu. » Au point de vue humanitaire, cette station, établie sur un cours d'eau qui traverse de vastes territoires nègres extrêmement peuplés, pourra devenir, surtout grâce à la naviga- tion à vapeur, un centre d'influence civilisatrice actif et puissant. » Il serait fort à désirer maintenant que l'une de ces maisons françaises qui ont à la fois l'audace et les capitaux envoyât résolument ses agents sur la trace de M. de Brazza. On { ''6 ) peut prédire une riche moisson aux premiers qui sauront prendre position, dès aujour- d'hui, sur quelque point de cette vallée du Congo où abondent les produits naturels de tout genre. » » D'un autre côté, j'ai de bonnes nouvelles à donner à l'Académie de la mission du capitaine Bloyef, chargé d'élablir une station scientifique et hospitalière dans la partie orientale et dans le voisinage du lac Touquer- Ro. Il a pris possession d'iui territoire, et sa santé, qui nous avait donné des inquiétudes, est actuellement rétablie. » On voit que les looooo^'' accordés par les Chambres françaises, sur la proposition de M. Georges Perin, aux deux missions de M. de Brazza et du capitaine Bloyet, n'ont pas été perdus. » M. DE QiTATREFAGEs annonce avoir reçu, à titre de membre du Comité exécutif de l'Association internationale, le télégramme suivant, qui con- firme et complète le précédent : « Bruxelles, i5janvier, 5''20" s. » Nous recevons de notre agent au Congo télégramme suivant que nous nous empres- sons de vous communiquer : De Brazza a atteint Stanlcy-Pool en septembre, venant de l'Ogôoué; a rencontré Stanley 'j noi'embre ; arrivé Fivec 12. Nous félicitons chaleureuse- ment Comité français et Société de Géographie de Paris. — Signé : Strauch. » » Le Vivec dont il est question ici ne peut être que Fivi^ le quartier gé- néral de Slanley, dont il a déjà été fait mention dans les journaux de Géographie et autres. » Les voyageurs américain et français se sont rencontrés dans les termes les plus cordiaux. M. de Brazza est devenu l'hôte de Stanley. Ainsi tombent, devant les faits, les bruits regrettables de mésintelligence mis depuis quelque temps en circulation. » M. A. d'Abbadie fait hommage à l'Académie d'un Opuscule qu'il vient de publier « sur les Oronio, grande nation africaine désignée souvent sous le nom de Galta ». (Extrait des Annales de la Société scientifique de Bruxelles, 1880.) "7 ) MEMOIRES PRESENTES. M. A. Sabey, m. Legrand des Iles, M. Parayre, M. J. Caxat, M. G, Saredo-Parodi adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. Sella, nommé Correspondant pour la Section de Minéralogie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. Appell demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat son Mémoire sur les équations différentielles linéaires. Mémoire sur lequel ii n'a pas été fait de Rapport. M. GoRAN DiLLNER adrcsse une Note sur les équations différentielles linéaires à coefficients variables, dont la solution dépend de la quadrature d'un même produit algébrique irrationnel('). ASTRONOMIE. — Observations de la comète J 1880 [Pecfiitle), faites à L'Ob- servatoire de Paris [équatorial de la tour de iOueit), par M. G. Bigocrdajv. Communiquées par i\I. Mouchez. Étoiles de compa- raison. Gran- Ascension droite. Décl naison. Dates. deurs. »«— *■ Log. fact. par. •« — ♦. Log. fact. par 1880. Dec. 21 a 9 m s -4- 7.97 4-1,576 -2'. 46", 4 ■+■ 0,778 S 24. b 6 -3.30,76 + î,585 + 4-39,6 + 0,772 > 25 c 7 -+-2.12,38 -1-1,576 — 0.39,2 + 0,764 * 29 d 6,5 + 2.40,82 -4-1,609 -9. 2,3 + 0,774 » 3o e 7,5 -1-3. 7,28 H-î,6lI — 7,39,0 + 0,773 i88i. Janv . I ■■ f 8 + 0 . 2 I , 56 H-ï,6ll — 6.21 , I + 0,769 » 4 g 8 -f- I. 7,33 -t- î ,606 + 5. 6,7 -+■ 0,752 » 7 9 h 8 + 2. o,o5 -f-ï,6io -f- i.3i,3 + 0,74» » . . . ' 8,5 — 0. 7,68 -4-î,632 — 0.57,3 + 0,784 » 12 J 8 -f- 1.37,39 -+- 1,622 — 4.13,6 + 0,737 » i3 k 8,5 -5. 7,54 -1-1,625 — 5.22,0 + 0,738 (') Celle Note fait suite à un travail qui a été adressé à rAcadémie, il y a quelfjues semaines, [)ar le même géomètre. Celte première Partie s'étant trouvée égarée, M. le Secrétaire perpétuel croit de- voir différer la ].«ublication de l'une et l'autre Note, jusqu'à ce que l'auteur veuille bien lui adresser une nouvelle copie de la première. C.R,,U8i. 1" Semeiire. (T.XCII, N" 3.^ '" ( '•« ) Positions des éfoiles de comparaison. Ascension Étoiles droite moyenne Réduction Déclinaison moyenne Réduction Dates. de comparaison. 1880,0. h m s 19.16.33,04 au jour. 1880,0. au jour. 0. Dec. 21 . . . «371 Weisse H, XIX H- 2^32 0 , f, + i3.4i ■ 19,0 m -{-11,0 » 24.. b 728 iq. 29. 59, 20 + 2,3o -1- 15.20.48,2 4-12,4 » 25.. c 834 19.28.53,89 + 2,28 + 16. 0.16,1 -i- 12, 1 » 29.. d 37856 Lalande 19.47. o,5i -1- 2,26 4-18.21.55,1 4-l4,0 » 3o . e i63ç) Weisse H. XIX 19.51. 9,71 -f- 2,25 4-18.5?.. 1,1 + >4,3 I. Janv . I . . / ipAVeisse H. XX 20. 3. 1,63 + 2,26 -+- 19.52. 3,1 + .5,4 11 4.. • S 1^1-^ 20.15.43,85 4- 2,26 -t- 2 1 . 8.21,2 4-16,6 » 7-- Il 39654 Lalande 20.28. 8,24 + 2,27 -4-22.34.34,1 + >7.8 » 9- 1 1286-7 Weisse H. XX 20.39. '2,48 -+-2,28 4-23.29 56,4 -418,8 M 12. . j 1569 >■ 20. 5o. 12,37 + 2,29 4-24.46.31,1 + '9-7 • i3.. / 1861 21. i.i3,97 4-2,33 -<-25.ii . i5,3 4-20,9 Dates. 1880. Décemb. 3i. Janvier » Positions apparentes de la comète, corrigées de la parallaxe. 21,. 24.. 25.. 29.. 3o.. I .. 4.. !■■ 9- 12.. i3.. Temps moyen de Paris, b m * 5.47.47 5.54.57 5.40.44 6.22.55 6.25.34 6.27.38 6.13.47 6.12.58 7.15.41 6.20.40 6.3o.i4 .\seension droite. b m s 19.12.27,63 19.26.30,98 19.31. 7,78 19.49.43,84 19.54.19,49 20. 3.25,69 20. 16.53,68 20. 3o. 10,80 20.39. 7 '32 20. 5i .52,28 20. 56. 8,99 Déclinaison, -i3°.38.47",4 15.25.43,9 15.59.52,6 18. i3. 10,4 18. 44-4°'*' 19.46. 0,9 21 . 13.47,8 22.36.26,4 23.29.21 ,4 24.42.40j2 25. 6.17,2 Nombre de comparaisons. i5 '4 i5 21 6 21 20 18 18 '4 23 12 20 28 8 28 20 12 24 i5 3i i5 Autorité. AVeisse. (W-l- 2Riimker) Weisse. Lai. Weisse. Lai. Weisse. GÉOMÉTRIE. — Sur le déplacement d'une figure invariable. Note de M. G. Darbovx. « Non seulement on a étudié d'une manière générale le mouvement d'une figure plane dans son plan, mais on a aussi considéré plusieurs es- pèces de mouvements particuliers dont les propriétés ont trouvé d'impor- tantes applications dans la théorie des mécanismes. En ce qui concerne le mouvement d'une figure dans l'espace, la science est, il me semble, moins avancée; on possède, il est vrai, des propositions générales applicables à tout déplacement, mais on connaît peu de mouvements particuliers. Je demande à l'Académie la permission de lui faire connaître les résultats ( "9) que j'ai obtenus sur ce sujet. Je commence par les mouvements à tme varial)le indépendante, ceux dans lesquels les points décrivent des courbes trajectoires. M II existe une infinité de mouvements dans lesquels tous les points de la figure mobile décrivent des courbes unicursales de degré donné. En laissant de côté la translation, le plus simple de ces mouvements est celui dans lequel tous les points de la figure mobile décrivent des coniques. Voici comment on peut le définir géométriquement. Considérons un cylindre de révolution (C); il est clair qu'on peut le faire rouler intérieurement sur un cylindre de révolution (C) de rayon double, tout en le faisint glisser d'une quantité quelconque parallèlement aux génératrices rectilignes de (C). Si l'on assujettit un point de (C) à décrire une droite qui rencontrera nécessairement l'axe du cylindre (C), le mouve- ment du cylindre (C) sera complètement défini et tout point invariablement lié à ce cylindre décrira une conique. » On voit qu'il sera très aisé, soit au moyen d'engrenages et de glis- sières, soit au moyen de tiges articulées, de réaliser un tel mouvement. » Ce mouvement est le plus général dans lequel tous les points de la figure mobde décrivent des ellipses. Je dis que, en excluant le cas d'un dé- placement parallèle à un plan fixe, il est le seul dans lequel tous les points de la figure mobile puissent décrire des courbes planes. » En effet, supposons d'abord que tous les pians de l'espace soient dé- crits par un des points de la figure mobile. Alors, dans le mouvement in- verse, c'est-à-dire dans le mouvement de la figure primitivement fixe par rapport à la figure mobile, tous les plans passeront par des points fixes. Il résulte de là qu'ils envelopperont nécessiiremenl des cônes de révolution. En effet, soit (;r) un plan, (::') un plan parallèle au premier. Le plan [n') pas- sant par lui point fixe, le plan parallèle (;:) devra être langent à une splière fixe; comme il passe d'ailleurs par un point fixe, il enveloppera nécessai- rement un cône de révolution. » Si l'on s';ippuie maintenant sur cette proposition presque évidente, l'ordre des trajectoires des points dans un mouvement donné est égal à la classe des enveloppes des plans dans le mouvement inverse, on verra tout de suite que, dans le mouvement primitif, les trajectoires de tous les points sont néces- sairement des coniques. 1) Si, au contraire, les points de la figure mobile ne décrivent pas tous les plans de l'espace, les plans qui contiennent les trajectoires planes dé- pendront seulement d'un ou de deux paramétres variables, et, par consé- . ( 120 ) qiient, chacun d'eux contiendra plusieurs trajectoires planes. Une infinité de droites de la figure mobile seront ainsi assujetties à décrire des plans fixes, et, par conséquent, si par un point fixe O on mène des parallèles à chacune de ces droites dans une position déterminée de la figure mo- bile, on formera une figure invariable dont tous les points devront dé- crire des plans passant par O. L'analyse détaillée et facile de cette hy- pothèse conduit à la seule solution suivante : mouvement de la figure mobile parallèlement à un plan fixe. Et, en effet, dans ce mouvement tous les points décrivent des courbes planes qui peuvent être de degré quelconque ('). » Je laisse de côté quelques propositions relatives à différents mouve- ments dans lesquels les points de la figure mobile décrivent des cubiques gauches ou des courbes du quatrième ordre, poiw arriver aux mouvements dépendant de deux paramètres dans lesquels les points de la figure mobile décrivent des surfaces. » On sait que dans le plan il existe un mouvement dans lequel tous les points décrivent des ellipses. Il n'existe pas dans l'espace de mouvement dans lequel tous les points décrivent des surfaces du second degré. Ou sait que, dans certaines questions de Géométrie, pour étendre à l'espace des propriétés des coniques, il faut considérer non plus une surface du second ordre, mais la surface de Sieiner. C'est ce qui se présente ici. // exisle un mouvement d'une fil-)Yr*=o, subsistant pour toutes les valeurs de n supérieures à un entier déterminé, ( i>2 • et où les coefficients A, ainsi que l'indice A-, sont indépendants de «, c'est- à-dire conslants. » Evidemment, de pareilles équations différentielles linéaires appar- tiennent au genre d'équations diifércDiielles dont j'ai déjà(') intégré les trois premières espèces. L'espèce nouvelle qu'elles y forment, et qui con- stitue, si l'on veut, la quatrième espèce de ce genre, est caractérisée par la forme donnée plus haut pour la fonction F(«). w De ceite fornie de F(/i) et de l'équation en n qui précède résulte immédiatement ce fait que Y est la somme d'une série entière, ordonnée suivant les puissances ascendantes de x, et dont le terme général U„ se définit par l'égalité rr — /-'(/> + 0l/^+ a)., .i/^-f-» — !) r, . n ^"— I.2.3.../r~" JVn^nX y dans laquelle r„ est le terme général d'une série récurrente proprement dite, qui admet l'équation génératrice AoX*4- A, a.''-' -\- AaX*-' 4-. .. + Aa = o. » Dès que l'on sait résoudre cette équation génératrice, on sait écrire v„ sous la forme d'un polynôme entier par rapport à « et par rapport à des exponentielles analogues à rt", c'est-à-dire sous la forme attribuée déjà à f{n). Le produit J [n)v„ présentera la même forme. Il sera donc, lui aussi, le terme général d'une série récurrente proprement dite. Par consé- quent, la série dont la somme donne Y appartiendra à l'espèce des séries que j'ai autrefois (^) sommées. » Cette sommation permettra d'exprimer Y sous forme finie, c'est-à-dire d'intégrer, sous forme finie, l'équation différentielle linéaire donnée. L'in- tégrale ainsi obtenue sera d'ordinaire l'intégrale générale de cette équation différentielle. D'ajirès ce qu'on sait sur la sommation considérée, celte inté- grale se composera uniquement de fonctions algébriques rationnelles et d'expressions irrationnelles de la forme (i — ajcy, » Ce procédé d'intégration, que je me borne à indiquer ici, repose théo- riquement sur le développement de Y en série; mais, dans la pratique, il n'exige point du tout qu'on effectue ce développement. Dès que l'on a constaté que F(7i) est de la forme considérée et qu'on a résolu l'équation (') Comptes rendus, séance du 3 février 1879. {') Ibid., sé.'\ncc du 7 avril 1879. ( «^3) génératrice écrite ci-dessus, on peut, d'une façon très rapide et en quelque sorte mécanique, arriver à l'intégrale de l'équation différentielle linéaire donnée, » MÉCANIQUE, — Sur la théorie des plaques vibrantes. Note de M, É. Mathieu. a Dans les questions relatives au mouvement de la chaleur dans un corps liomogène de forme quelconque, la solution générale est 1h somme d'une infinité de solutions simples formant une Sf'rie convergente, et, si l'on désigne par ii, u' deux quelconques de ces solutions simples, on a ( I ) /""' '^■^ ''{x ''/- = o ou fuu' dx dy = o, l'intégrale s'étendant au volume du corps, ou, si le corps se réduit à une plaque plane et mince, à la surface de ce corps. Cette propriété résulte de la formule de Green, si le corps est isotrope, ou de cette formule généra- lisée [Journal de Liouville, 1870; Sur la généralisation du premier et du second potentiel) s'il s'agit d'un corps cristallisé. » La solution générale du mouvement vibratoire des membranes se compose également d'une série de termes dont deux quelconques satisfont à la seconde équation (i). Enfin on a une propriété semblable pour la solution du problème de la lame vibrante, supposée ou appuyée, ou encas- trée, ou libie à l'une ou l'autre de ses extrémités. » Cette propriété remarquable, appartenant aux solutions siuiples, tient essentiellement aux conditions aux lunites auxquelles satisfont ces fonc- tions. » M'appuyant sur la simplicité des résultats de l'expérience relatifs aux mouvements vibratoires des plaques, j'en avais conclu que les conditions aux limites, dans les plaques à bords libres, doivent être telles que deux termes quelconques de la solution satisfassent à la seconde équation (i) [Journal de Liouville, i86g; Sur te mouvement vibratoire des plaques). Cette remarque m'avait paru une objection à l'admission des équations données par M. Kirclihoff pour les deux conditions au contour des plaques libres, car je les croyais incompatibles avec la formule (i). Ayant repris depuis peu la question des plaques vibrantes, j'ai obteiui la conviction que les deux conditions au contour, données par M. Kirchboff, sont les véri- tables. J'ai donc essayé de nouveau de démontrer que, d'après ces condi- tions, deux solutions simples de ce problème satisfont à l'équation (1), et ( '24) j'y suis en effet parvenu. 11 en résulte que ce qui me paraissait une objec- tion aux formules de M. Kirchhoff vient au contraire en confirmalion de ces formules. » Je vais indiquer les principes de ma démonstration. Soit une fonction Il satisfaisant, dans l'intériein- du contour ,y, à l'équation A Au:=l*ii, et, sur ce contour, aux deux équations / iP u d'il \ / d'it O = I -r-j- 4- -; — — 1 COSf* + ( -T-r^. + -j-i; 1 smi' i-f-e (d'il d'il \ I d'il d'u\ dF-^d:^-)''^''+[d^y-^d:?) d \ Id-a dhi\ . d^u j -1 d^u\ d^l 26 ds\ d'il „ d'il . d^u . , e l26 ) deux à deux, c'est-à-dire "'^'" ~'K Le nombre total des combinaisons com- 1.2 plètes où il n'entre que deux lettres sera donc "'-'"- — - {n — i). On obtient ainsi toutes les combinaisons complètes renfermant deux lettres; car de {a"-' b) à [ah"-^), il y a [n — i) groupes et pas d'autres, et, comme ces groupes se répètent en niètue nombre pour chaque combinaison de m lettres deux a deux, nous aurons bien pour le nombre total ■— — - — [n — \), et n'en aurons pas d'antres. » Nous obtiendrons d'une manière analogue toutes les combinaisons complètes où entrent trois lettres. Si dans lui^a,,^^ nous prenons un terme [abc,an-i), "" yoïi, comme plus haut, que le nombre des combinaisons complètes que fournit ce terme égale le nombre des combinaisons ordi- naires des [n — i) lettres grecques [n — 3) à {n — 3). Ce nombre est ( « — I ) ( « — 2 1 „ . , . m(m — \]{m ~ l] i , ■ i ■ . ^ î Comme il se trouve — ^r groupes de trois lettres 1.2 1.2.3 D J françaises (tels quertZ'c), on aura, pour le nombre des combinaisons com- plètes où entrent trois lettres, l'expression m [m — I ) ( "' — 2) ( « — I ) ( « — 2 ) 1.2.3 1.2 l'areillement, le nombre des combinaisons complètes qui contiennent , , , , in\ III — 1 1 f /H — 2 1 ( m — 3 ) ( n — 1 1 ( « — 2 1 f « — 3 ) quatre lettres est esal a — 5—,-^ .. , et<-. ^ ^ 1.2.3.4 1.2.J Pour avoir le nombre des combinaisons complètes de m lettres n à n, on a donc à faire la somme m [m — 1 1 , , m [m — i ) ( /« — 2 ) ( « — i ) { n — 2 ) m H [n — ï)-\ 1.2 ^ ' 1.2.3 1.2 m [m — 1 1 . . . ( m — « -i- 2 1 n — i m(m — i). . .[m ■ — n -\- \) l .2. . .[Il — I ] I I . 2 ... « Considérons les deux développements \ , ™ „. ,n 1 m (m — i] _ o III (m — i)(m — 2 1 ' ^ ' I . 1>. 12.3 ■) a "~ ' I n — t I [n — I ! ( « » Multiplions membre à membre; nous aurons (or + ij'" (- + i ] = un ensemble de termes de divers degrés -f- une somme de termes de degré ( «27 ) [m — n) en x. Cette dernière contient précisément les coefficients que nous vouions sommer. On s'en assure, dans les développements (i) et (2), en multipliant entre eux les termes de même rang. Dans la valeur du produit des deux développements, nous allons chercher le terme de degré (»2 — Ji); son coefficient exprimera la somme cherchée. «-( On a [x -+- i)"M- -*- i ) = ^^ Le terme général du développe- ment sera ^ ~ ^ — jc'"~''' ' . l.2...[p-+-lj )i Posons m — p — I = m — n; on tire p = n — 1. Le coefficient devient (/« + «— I )( OT -f- n — 2) ... m ~j ' i .2.6. . .n nombre des combinaisons ordinaires de [m -\- n — i) lettres n à n. « PHYSIQUE. — Remarques sur une opinion que m'ntlrilnte une Note de M. Cornu. Note de M. Gouv. « Dans ma première Note sur la propagation de la lumière ('), pour éciaircir par un exemple le sens des propositions énoncées, j'ai donné l'é- quation suivante : yj =; 2rt cos,2T:k[x — Yt) sin 27: 1 - — - )• » Relativement à celte équation, je m'exprimais ainsi : " Clia([ue onde se propage, en général, en variant d'amplitude, en sorte que la vitesse des ondes et la vitesse de transport de l'amplitude sont deux quantités différentes. On peut en donner un exemple bien simple • (p. 8'j81. )) Puis venait la démonstration de la possibilité du mouvement défini par cette équation, puis une courte discussion, et j'ajoutais : « Rien de tout cela n'aurait lieu si le milieu était dé|)ourvu de dispersion, et cet exemple suffit à montrer la nécessité de ne pas se borner à de tels milieux et de traiter la question à un point de vue plus j^énéral. Après avoir examiné quelques mouvements simples et com- patibles avec la constitution d'un milieu isotrope, nous nous occupons des formules géné- rales. La discussion des résultats montre, etc. » (p. 879). (') Comptes re/idui, t. XCI, )>. 877. ( 1^8 ) >) Dans une seconde Note ('), je revenais sur ce sujet en ces fermes : « J'ai montré , par un exemple auquel on peut joindre les mout>emenls simples de Caucliy, qu'il peut exister dans un milieu dispersif, etc. » » Ainsi il s'agissait bien d'un exemple, el j'élais en droit d'espérer qu'il n'y aurait pas de méprise sur le sens de cette équation. » Cependant, dans une Note insérée aux Comptes rendus de ladernière séance (-), M. Cornu réfute en détail cette équation, qu'il envisage comme l'expression donnée par moi du mouvement vibratoire sur le faisceau qui sort du collimateur, dans l'expérience de la roue dentée. Comme cette équation ne contient ni la vitesse angulaire de la roue dentée, ni le nombre lies dents, ni aucune des données physiques du problème, ce serait là une solution bien singulière. M. Cornu est de cet avis et s'exprime ainsi (^) : « La période 0 (des émissions on des extinctions du faisceau) serait donc, au contraire, une fonction déterminée des périodes vibratoires de la lumière employée, ce qui est évidem- ment absurde. » >' Le lecteur appréciera si les textes qu'il a sous les yeux doivent être interprétés de cette manière. » SPECTROSCOPIE. — Minimum du pouvoir de résolution d'un prisme. Note de M. Thollo.w « En se reportant à une Note des Comptes rendus (i4 juillet 1879) sur le minimum de dispersion d'un prisme et à la figure qui l'accompagne, on verra que l'équation (i) sinr, = sinAv'w" — siu^i •— cosA sine", tlifférentiée par rapport à «, conduit à l'expression (2) àr, = — ^ fin. ' cos; coST] La même équation, différentiée par rapport à /, donne o \ ^ C0S( COS/i ,. v3) or, = ' di, cos/-cos;i ' OÙ c?r représente le nouvel accroissement de r, . (') Comptes rendus, t. XCII, p. 34- (^ ) Loc. cit., p. 53. (') Loc. cit., p. 56. ( »29 ) » Or, dn étant la différence d'indice de deux radiations simples très voisines, di\ est l'angle que font ces radiations à la sortie du prisme. De même, di représentant la largeur angulaire de la fente vue à travers le col- limateur, 0*/', sera la largeur angulaire de cette fentevue à travers le prisme. La relation (2) donne donc la distance angulaire des deux raies corres- pondant aux deux radiations considérées, et la relation (3) leur largeur. Divisant l'une par l'autre, on a , , dr^ sinA t/n ^ ' Sri cos/cosf, rf7 " Le rapport entre la dislance et la largeur des deux raies est ce que j'ap[)e\\e \e. pouvoir de résolution du prisme, et l'expression (4) détermine ce pouvoir. En la comparant à l'équation (2), on voit que, A, dn el f/i con- servant des valeurs constantes, les produits variables cosrcosr, et cosicosi, sont des fonctions symétriques, qui varient en sens inverse entre les mêmes limites et en passant par un maximum identique. Le maximum de l'une correspondant approximativement à /•= «-J, , le maximum de l'autre correspondra de même à i, =z tr r. )) Il y a donc un minimum de résolution^ comme il y a un minimum de dispersion, et ils sont l'un et l'autre rigoureusement symétriques par rapport au minimum de déviation Expérimentalement, ils ne peuvent être étu^iiés que pour des valeurs de A et de n qui donnent sin/'<; -, quand r= n"^!, » Eu appelant 0 le pouvoir dispersif, p le pouvou" de résolution, et faisant di — 1, les formules (2) et (4) s'écriront .y sinA I an, cosrcos/'i sinA COS( COS(i dn. )) Si l'on prend A = So" et n = r,6, les valeurs de â et de p, calculées ( i3o ) pour quelques inciHeiices convenablement choisies et contenues dans Ip Tableau suivant, mettront en évidence la loi du phénomène : /■ = qo° I ,o34 °2 r=zn-ii . . I ,027 9. , 3o T '■ ^n •,'47 '>'47 i, = n-r 3,3oi 1,027 r, = 90° , co r , o34 » On voit par là que, si l'on passe graduellement de l'incidence rasante à l'émergence rasante, â décroît d'abord, passe par un minimum et tend ensuite vers l'infini. » Les valeurs de p suivent la marche précisément inverse. Mais il est bon de remarquer que, à partir du minimum de dispersion, le rapport p entre la distance et la largeur des raies reste à peu près constant, de sortf qu'on ne gagne rien, au point de vue de la résolution, en diminuant les incidences pour accroître la dispersion. 1) Une expérience très simple vérifie cette théorie. Un prisme en flinl très dispersif est disposé sur la platine d'un spectroscope, dans la position du minimum de déviation pour les raies D. La fente, éclairée par une flamme de soude, est juste assez large pour que les deux raies soient en contact et n'en forment qu'une. Si l'on fait tourner le prisme autour de son axe, en fai- sant croître rincide7ice,\es deux raies ne tardent pas à se séparer età devenir parfaitement distinctes, bien que leur dislance diminue. A l'aide de me- sures très délicates, on pourrait constater que cette distance passe par un minimum quand le prisme satisfait à la condition sinr< - pour la valeur r = n^i^ • mais elle varie très peu jusqu'à l'incidence rasante, tandis que la largeur des raies diminue jusqu'à devenir nulle. Si au contraire, en partant du minimum de déviation, on fait tourner le prisme en faisant dé- croître l'incidence, la bande s'élargit sans se résoudre; bien plus, si dans la première position les raies D sont séparées par un intervalle obscur, on voit que cet intervalle tend à disparaître, car, jusqu'au minimum de dispersion, les raies s'élargissent plus qu'elles ne se séparent. Dans cette seconde phase de l'expérience, la valeur de p varie très peu. » [ ' 3 1 ,1 OPTIQUE. — Sur la production de signaux intermittents à l'aide de la lumière électrique. Deuxième Note de M. E. 'îIercadier, présentée par M. Cornu. « Dans une précédente Communication (voir Comptes rendus, t. XCI, p. 982), j'ai indiqué une méthode générale, pratique et économique de produire des signaux intermittents à laide de soiuces lumineuses in- tenses. » J'ai donné un exemple de réalisation de celte méthode, relatif à l'emploi d'une lampe à pétrole alimentée par l'oxygène ('). » Je me propose aujourd'hui d'indiquer sonmiairement un autre exemple, relatif à l'emploi économique de la lumière électrique, produite à la manière ordinaire à l'aide de deux crayons de charbon entre lesquels jaillit un arc, " Si l'on veut faire ainsi des signaux intermittents de durée variable comme ceux qu'on emploie en Télégraphie optique dans le système Morse, en ne fermant le circuit de la pile cjiie lorsque cela est nécessaire, il faut pro- duire successivement les opérations mécaniques suivantes : 1° mettre les charbons au contact pour faire passer le courant; 2° les relever immédiate- ment et les placer pendant un temps convenable à une dislance permettant à l'arc électrique de se produire et de se maintenir; 3° briser l'arc au bout de ce temps et remettre les organes niécaniquesen état de recommencer les mêmes opérations quand on le voudra. Il faut d'ailleurs que ces opérations s'exécutent indépendamment de l'usure des charbons. » Voici un moyen de réaliser ces effets : " L'un des charbons est horizontal, et il est animé d'un mouvement par- (') M. A. Crova, dans une Note insérée aux Comptes rendus, t. XCI, p. 1061, a ré- clamé la priorité de remploi d'une lampe à huile alimentée par l'oxygène d'une manière in- termittente. Sa réclamation est fondée sur une indication de ses expériences, donnée dans une courte Note présentée à l'Académie par M. Dumas, au nom de Le Verrier, le i3 mars 187 1. Cette Note m'ayant échappé, et les expériences et appareils de M. Crova n'ayant d'ailleurs jamais été publiés, ni décrits, je ne les connaissais pas lorsqu'en 1872 j'ai com- mencé à m'occuper de celte question, et qu'en 1876 j'ai commencé à faire construire par M, Duboscq mes appareils, dont je n'ai pas voulu publier même le principe avant de les avoir soumis à des essais pratiques. Il résulte des explications données dans la Note ré- cente de M. Crova que, sauf très probablement les détails, l'agencement des appareils, et le mode d'emmagasinement de l'oxygène pour le transport, il a obtenu avant moi, je le reconnais bien volontiers, les mêmes résultats en réalisant la même idée. ( 13. ) ticulier que j'indiquerai plus loin. L'aulre charbon est vertical et dans le même plan que le premier; il est en coniuiunication permanente avec l'un des pôles de la pile à l'aide d'un boudin flexible de fil conducteur; il est à la fois guidé et serré par les bras d'une pince élastique qui a à peu prés la forme de la lettre grecque O, dont les deux traits horizontaux seraient inclinés à 45" environ. La pince est fixée à l'extrémité d'un levier horizontal dont l'autre extrémité porte une tige verticale terminée par un galet. » Ce galet roule sur la circonférence d'un disque portant une came dont le profil se compose : d'un plan incliné P, dont le premier élément est tangent à la circonférence et s'élève ensuite rapidement à 45° environ; puis d'une arête vive A; d'un plan P' passant par le centre et très court, d'où résulte une chute brusque du galot; puis d'un cylindre C |)arailèle au disque, sin- lequel le galet peut rester pendant un temps déterminé si le disque est mù par un appareil d'horlogerie, pendant le temps qu'on voudra si le disque est mù à la main; puis, enfin, d'un autre plan P" passant par le centre et aboutissant au disque. » On comprend alors que l'extrémité du charbon vertical suit en sens inverse les mouvements du galet : quand celui-ci monte sur le plan P, la pointe du charbon s'approche du charbon horizontal; quand le galet arrive sur l'arête A., le contact des deux charbons a lieu. L'arc se forme pendant la chute du galet le long du plan P', chute dont la hauteur est d'envi- ron o™,oo2; il dure pendant tout le temps que le galet est maintenu sur le cvlindre C, temps pendant lequel la distance du galet au centre ne change pas et la longueur de l'arc ne change que par suite de l'usure des char- bons. Enfin l'arc est brisé quand s'opère la seconde chute du galet le long du plan p". A ce moment, les choses sont ramenées en l'état primitif. » Pour remédier à l'usure des charbons, deux butoirs taillés en biseau sont disposés au-dessous des deux branches inclinées de la pince qui serre le charbon supérieur et placés de manière que, lorsque le galet arrive sur l'arête A, ils écartent assez les branches de la pince pour que le charbon vertical, Idcliépav elles, tombe sur le charbon horizontal et établisse le con- tact; puis, quand le galet commence sa chute le long du plan P', la pince ressaisit immédiatement le charbon et le relève pour que l'ai'c se forme. Di^ cette manière, quelle que soit l'usure du charbon vertical, on est certain que le contact sera établi à chaque signal : rien n'empêche, d'ailleurs, de donner à ce charbon 0^,50 ou plus de longueur. )i Quant au charbon horizontal, il est fixé à une tige métallique guidée et terminée par une crémaillère; une dent fixée sur l'axe du disque s'en- ( ï33 ) gage dans la crémaillère après chaque signal et la fait avancer d'une petite quantité. On change ainsi le contact des deux charbons après chaque signal , et le charbon horizontal est usé peu à peu suivant l'une de ses géné- ratrices. )) Si l'on veut reproduire le même signal constamment à des intervalles de temps périodiques, comme cela semble convenable pour les phares, on place sur le disque une ou plusieurs cames qui ne diffèrent que par la lon- gueur du cylindre C, afin de produire des éclats lumineux plus ou moins longs (comme les points et les traits de l'alphabet Morse) ; on fait d'ailleurs mouvoir le disque transmetteur par un appareil d'horlogerie, qui peut être assez grossier. » Si l'on veut faire des signaux quelconques, une came suffit. On fait tourner le disque à la main, en laissant plus ou moins longtemps le galet sur le cylindre C. On peut d'ailleurs transformer ce mouvement en un autre alternatif, analogue à celui du manipulateur de l'appareil Morse. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Observations à propos d'une Communication récente de M. Dunand, sur un procédé pour faire reproduire la parole aux conden- sateurs électriques. Note de M. C. Heuz. « Dès le commencement de l'année dernière, j'avais réalisé diverses dis- positions, dont l'une est fondée sur le principe qui a servi à M. Dunand (') pour obtenir du condensateur la parole articulée, tant sur les circuits lo- caux que sur les lignes télégraphiques. Du reste, l'usage du condensateur comme récepteur téléphonique a été breveté par moi à la date du g juin 1880. » M. Th. du Moncel a été témoin de mes expériences dans le courant de ce même mois de juin; s'il n'en a pas entretenu l'Académie, c'est que je lui avais demandé le secret. » La Lettre ci-jointe, que M. du Moncel me charge de faire parvenir à l'Académie, justifie ma réclamation : " J'ai effectivement entendu la parole clans un condensateur, installé comrae récepteur dans un circuit téléphonique animé par un microphone d'une disposition particulière, com- binée par M. Herz. Ces expériences, qui m'ont paru très curieuses, ont été faites le aS juin, boulevard Saint-Marcel; j'ai dû yarder le silence à leur égard, sur l'invitation de l'inven- teur. C'est pourquoi je n'en ai pas parlé, à l'occasion de la Note que M. Dunand m'a prié de présenter à l'Académie. » Comptes rendus, séance du 3 janvier 18S1 C. R., 1881, i" Sen:estre. (T. XCII, Pi" 5.) ( '34) CHIMIE PHYSIQUE. — Quelques faits pour Servir à l'histoire de la nitrification. Note de MM. P. Hactefecille et Chappuis. « I. Schinibein a publié de nombreuses réactions, corrélatives des combustions lentes, qui l'ont convaincu que les oxydations effectuées à une basse température jouent un rôle important dans la nitrification ; les réactions signalées par cet illustre chimiste sont très complexes, et l'on sait que les interprétations qui en ont été données par ses commentateurs n'ont pas apporté tous les éclaircissements désirables, car les réactions intermédiaires, qui expliquent tous les phénomènes observés, n'ont été découvertes que récemment par M. Berthelot. Sclionbein avait, d'une façon positive, attribué à la combinaison de l'ozone avec l'azote la for- mation des nitrates. M. Berthelot a établi que cette explication était inad- missible, puisque ces deux corps ne peuvent se combiner directement. » La nitrification par production directe d'acide hypoazotique exige d'autre part de très fortes tensions électriques, et qui ne sont guère réali- sées que dans les orages. )) IL Nous avons constaté que les effluves électriques, assez intenses pour faire beaucoup d'ozone en peu de temps, et qui cependant n'atteignent pas les tensions nécessaires à la formation d'acide hypoazotique dans un mé- lange d'oxygène et d'azote, jouissent de la propriété de former aux dépens de ce mélange un composé oxygéné de l'azote instable et dont on peut déceler des traces à l'aide du spectroscope. » Il nous a paru intéressant de rechercher quelle variation subissait la production de ce composé quand on faisait décroître la tension électrique depuis la tension limite qui cesse de donner ce corps, pour produire l'acide hypoazotique, jusqu'aux tensions les plus faibles qui soient capables de transformer l'oxygène en ozone. » On sait, par les expérieiices de M. Berthelot, que la production de l'ozone décroît plus vite que la longueur de l'étincelle qui règle l'intensité de l'influence {^Annales de Chimie et de Physique, 5^ série, t. XII, p. 448). Nous devions donc nous demander si, avec des décharges très faibles, il serait encore possible de constater par le spectroscope la présence dans l'ozone d'un composé oxygéné de l'azote. » Nous avons soumis dans un tube à effluves, à surfaces concentriques distantes de o'", 002, un mélange d'oxygène et d'azote à l'action des faibles ( i35 ) décharges électriques d'une bobine de Ruhmkorff de o™, 06 de longueur, donnant une étincelle de o™,oo4 au plus. L'ozone formé est si dilué, que ses bandes d'absorption nesont pas visibles avec unecolonne gazeusedea™. Cependant, on soupçonne la plus intense des bandes du spectre du com- posé oxygéné. Nous avons contrôlé ce résultat par un artifice qui consiste à chauftér le courant gazeux avec une lampe à alcool : les bandes de l'acide hypoazotique, provenant de la décomposition que l'on détermine par cette élévation de température, apparaissent dans le vert et le bleu, ne laissant ainsi aucun doute sur la formation d'un composé oxygéné d" l'azote, malgré la faible tension électrique employée. » Les causes qui amènent un ralentissement très grand dans la produc- tion de l'ozone ne suppriment donc pas d'une façon absolue la formation de l'acide nouveau. )) Nous avons alors augmenté progressivement la tension électrique et constaté que la proportion du composé oxygéné de l'azote croit assez régulièrement. La bobine de Ruhmkorff de petit modèle a été remplacée par une plus forte, et nous avons cessé nos essais, dans la crainte de briser notre appareil, alors que la machine pouvait donner une étincelle de o™, 07, sans avoir pu réussir à former de l'acide hypoazotique. Nous avions prévu ce fait, puisque M. Berthelot a démontré que la production d'acide hypo- azotique nécessite l'emploi des tensions les plus fortes qu'on puisse réaliser avec les appareils de Ruhmkorff. )i La formation de l'acide pernitrique semble donc suivre une marche analogue à celle de la production de l'ozone. L'analogie semble complète si l'on admet que l'acide hypoazotique obtenu à partir d'une certaine tension est un produit de réaction secondaire : l'étincelle forme moins d'ozone que l'effluve, parce qu'elle porte les gaz à une température où l'ozone est partiellement détruit; une très forte effluve ou une étincelle forme l'acide pernitrique, mais porte en même temps ce gaz à une tem- pérature où sa décomposition en acide hypoazotique est rapide. » in. Nous avons cherché, pour vérifier ces idées, à rendre manifeste le rôle de la chaleur dans la production de l'acide hypoazotique. Il était utile, pour cela, de connaître bien exactement les conditions de la décomposition du nouvel acide sous l'influence de la chaleur seule. » Nous avons constaté que l'acide pernitrique se décompose à toutes les températures, mais qu'à i3o° la décomposition est complète en quel- ques instants; les produits de la décomposition sont, dans ces conditions, de l'acide hypoazotique et de l'oxygène. [ 1^6 ) » La production sinmltanée d'ozone et d'acide periiitriqne par l'effluve ne peut-elle pas permettre d'alfirmer que les gaz n'ont pas été portés par le passage de l'électricité à une température voisine de celle-là? La produc- tion d'acide hypoazotique ne peut-elle pas permettre de conclure que cette température a été dépassée? » La réponse ne paraît pas douteuse après des expériences nombreuses, dans lesquelles nous avons cherché avec succès à faire acquérir aux ef- fluves, qui fournissaient l'acide pernitrique, la propriété de donner de l'acide hypoazotique, eu élevant artificiellement la température du gaz soumis à l'influence électrique. Nous n'en citerons que deux : la tension électrique étant mesurée par une étincelle de o'",o3, il a fallu porter l'ap- pareil tout entier à 80° pour voir succéder à la production de l'acide per- nitrique celle de l'acide hypoazotique; dans une autre, la tension étant mesurée par une étincelle de 0^,07, il a suffi d'une température de 65" pour déterminer cette décomposition. I) En résumé, dans les limites où nous avons opéré, on peut donc, à une tension donnée, obtenir à des températures différentes l'acide pernitrique ou l'acide hypoazotique. » IV. La conséquence de ces faits, c'est que des effluves correspondant à des tensions assez faibles peuvent fournir de l'acide nitrique, produit ultime de la décomposition de l'acide pernitrique. » Mais, pour pouvoir admettre que ces effluves, si elles se produisent dans ratmos])hère, déterminent la nitrification, il faut que la vapeur d'eau ne s'oppose pas à la formation du composé oxygéné de l'azote; or nous avons constaté que les bandes caractéristiques de ce corps ne se trouvent plus dans l'ozone préparé avec l'air incomplètement desséché. Mais alors, quand on fait passer à la température ordinaire plusieurs litres d'air dans l'appa- reil à effluves, les parois de l'espace annulaire sont recouvertes d'un léger enduit acide qui fume fortement dans l'air humide. Ici encore on forme donc un acide qui possède une tension de vapeur très sensible. " Si l'on opère dans des conditions différentes, avec de l'air saturé d'humidité et surtout dans un courant de vapeur d'eau, de façon à laver constamment l'appareil à effluves maintenu environ à 100", on recueille de notables quantités d'acide nitrique. Nous avons pu, en faisant passer lentement 3'" d'air avec de la vapeur d'eau, recueillir o^', o54 d'acide nitrique. » La production de l'acide nitrique est donc possible dans ces conditions variées; jjourtant, avant de chercher à faire l'application de ces faits aux [ '3? ) nitrières, il faudrait avoir des notions précises sur les tensions électriques observées dans les régions du globe où l'on constate l'existence et la production d'abondants dépôts de nitrates. » ÉCONOMIE RURALE. — Sur la conservation des grains par rensilage. Note de M. A. Mcntz. « J'ai montré que les grains placés à l'air produisent des quantités d'acide carbonique bien plus grandes que les grains conservés en vases clos. En examinant comparativement des lots de grains conservés à l'air ou ensilés, on devait donc s'attendre à trouver des différences dans leur composition. » Nous citons, comme exemple, de l'avoine dont nous avons examiné comparativement deux lots, dont l'un avait été ensilé pendant trente mois, et dont l'autre était resté en tas, dans un grenier aéré, pendant le même temps. Comme point de repère, nous avons pris le nombre de grains, élé- ment qui ne varie pas. Les résultats sont frappants. Le lot conservé à l'air avait perdu 7,2 pour 100 de sa matière fixe de plus que l'avoine ensilée; l'analyse a montré que cette perte portait surtout sur l'amidon, qui avait diminué de 6 pour 100 de grain. La protéine avait subi une dimi- nution plus faible, mais nullement négligeable. Cette perte, portant sur les éléments les plus utiles du grain, lui enlève une partie de sa valeur nu- tritive. )) Citons encore du maïs resté à l'air pendant seize mois, qui avait perdu environ 10 pour 100 de son poids de matière fixe en plus de ce qu'avait perdu le même maïs ensilé. Cette déperdition est due en partie aux pliéno- mènes de combustion, en partie à l'action mécanique des pelletages fré- quents auxquels on est forcé de soumettre le grain conservé à l'air. Par l'ensilage, on évite donc une déperdition notable de substance, et des frais de manutention qui sont loin d'être négligeables. » Les silos sur lesquels ont porté nos observations sont des réservoirs prismatiques en tôle, d'une capacité de 220°"'cbacun ; leur partie inférieure se trouve renfermée dans un sous-sol et, par suite, maintenue à une tempé- rature presque constante; la partie supérieure, au contraire, est soumise aux variations de la température extérieure. Aussi se produit-il une distil- lation vers la partie supérieure, plus sujette au refroidissement. ( '38 ) Exemple. — Dans un silo rempli d'avoine depuis quatre mois on a trouvé : Profondeur. Eau pour lOO de grain, m 6 i3 4 >5 2 i8 0,25 5.5 » Dans les parties superficielles on a trouvé jusqu'à 5o pour loo d'eau, » Le grain, à ce degré d'humidité, devient rapidement impropre à la coii- sommalion ; mais, dans les silos dont les parties supérieures sont préser- vées des variations de température par des corps peu conducteurs, cet effet ne se manifeste que dans des limites très restreintes. » La température, dans le sein de la masse, se répartit d'une manière analogue, les parties les plus humides s'échauffant davantage. M Exemple : Profondeur. Température du (îrain. m n 6 i4 4 i6 2 '9 o,3o 25 Dans les parties superficielles. . 4*^ )i Quant à l'atmosphère du silo, elle serait uniquement formée d'acide carbonique et d'azote, si les fermetures étaient parfaites; mais cette condi- tion se réalise rarement, et, le plus souvent, l'introduction d'air est assez forte pour que, même dans les parties inférieures, on ait pu retrouver de petites quantités d'oxygène. Cette introduction d'oxygène est funeste; elle détermine la germination dans les parties superficielles; par le fait de la végétation, l'eau est attirée en forte proportion. Aussi, après la mort du germe, ces parties deviennent-elles le noyau d'une altération qui s'étend très loin. C'est snriout sous les bouches de remplissage, dont la fermeture est insuffisante, que ce fait se produit. » Ces effets, qui se traduisent par une déperdition du grain, sont d'au- tant plus intenses que le grain ensilé est plus humide. M L'état de l'air au moment de l'ensilage exerce aussi une influence. Nos nombreuses observations nous conduisent à choisir des temps secs et froids. M Pour que l'ensilage des grains donne les résultats précieux dont cette ( i39) méthode de conservation est susceptible, il est donc indispensable de réunir trois conditions : la siccité relative du grain, une fermeture parfaite du silo,et le maintien des parois à une température sensiblement constante. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Etude Sur les tourbes des terrains cristallisés du Finistère. Note de M. de Molon (Extrait). o En 1872, les tourbes de la vallée de l'Aven (Finistère) fixèrent mon attention d'une manière toute spéciale. Les plantes dont elles sont formées sont principalement des Mousses, dont les plus importantes sont les Sphaignes [Spliagnum aculifolium, Spliagnum cymbtfoUum). Ces végétaux croissent exclusivement par leur sommet; à mesure que les parties supé- rieures s'élèvent, les parties inférieures meurent, et se transforment en tourbe. D'autres Mousses, telles que les Hypnuni, des Presles [Equisetum palustre) et de nombreux Phanérogames (Cypéracées, Graminées, etc.) concourent, pour une bien plus faible partie, à la même transformation. Enfin, souvent on rencontre dans ces tourbes des arbres entiers. » Dans un foyer d'appartement, ces tourbes s'allument très facilement, brûlent avec une très longue flamme, sans laisser de fumerons; elles donnent de 4 à 7 pour 100 de cendres légères, souvent moins, très rarement plus; elles ne renferment que o''^, 620 de soufre pour 100. Les essais qui en ont été faits pour le chauffage des locomotives des chemins de fer ont par- faitement réussi. » Dans les cinq départements de la Bretagne, la tourbe occupe une étendue de plusieurs milliers d'hectares; les gisements en sont générale- ment très disséminés, sauf sur quelques points (' ). Mais la tourbe de ces nombreux gisements est loin d'avoir la même qualité; celle qui est formée dans les grandes dépressions, sujettes aux inondations, renferme toujours de notables proportions de sable et d'argile, tanflis que celle de certaines vallées secondaires n'en contient pour ainsi dire pas. » Les essais que j'ai fait faire avec de la tourbe de la vallée de l'Aven, pour la production du gaz d'éclairage, révélèrent une propriété extrême- ment curieuse de cette matière. Traitée par les dissolvants appropriés, elle donna, dans une proportion considérable, une matière d'aspect intermé- diaire entre la résine et la cire, matière que les tourbes de diverses prove- (') Le relevé parcellaire que j'en ai fait occupe cent quatorze feuilles de papier grand aigle. ( '4o) nances ne fournissent qTi'en quantité à peine appréciable, et encore dans une tourbe de Hollande seulement. Les essais pour gaz ont donné : GAZ ÉPIRÉ. RenJemeut en gay.. Pouvoir éclairant. ramené Dépense de gaz pour égaler au pouvoir éclairant '^2^' d'huile rè[;lemcntairc brûlée dans une lampe Carcil. de loj'". lit Gaz de lioiiille de la ville de Paris io5 me Tourbe de la vallée de l'Aven (Finistère). ... go 35 Tombe de Daoïirs (Somme) ... 200 i4 Tourbe de la vallée de la Vouizie, près Provins (Seine-et-Marne) 288 9,40 Tourbes de Hollande (collection réunie de tourbe longue de Smilde, province deDrentc, nord-est de la Hollande) i5r) 22 M Pour opérer l'extraction des produits constituants de cette tourbe, j'ai demandé à M. Durin, chimiste, de me prêter son concours : je joins ici le résumé de son étude : <( Par l'épuisement des tourbes à l'aide de divers dissolvants, sulfure de carbone, essences de pétrole, benzine, on obtient de 17 à 18 pour 100 d'une masse paraffinée sèche, brune, cassante, fondant à Su" environ, mais dont la purification ultérieure est e.xtrérnement difficile. Cette masse paraffineuse ne peut être blanchie par cristallisation; les matières colo- rantes solubles à chaud, insolubles à froid, comme les carbures que l'on veut faire cristal- liser par dissolution, se précipitent constamment avec les produits cristallisés. » La tourbe reste aussi imprégnée du dissolvant employé; il faut recueillir ce dissolvant par distillation et ensuite carboniser le résidu pour en obtenir du coke. Ce mode d'extraction oblige donc à faire, en détail et d'une façon coûteuse, la plupait des opérations qu'on fait en une seule fois par la distillation directe de la tourbe. » Mais la distillation sèche de la tourbe présente aussi de graves défauts ; sans parler de la rapide détérioration des appareils, de la dépense considérable de chaleur, par la distil- lation on décompose une quantité notable de produits solides. Cette décomposition était rendue évidente, avant qu'elle fût confirmée par l'analyse, par le volume de gaz extrême- ment éclairant qui se dégage pendant la distillation (de 33""^ à 34""^ par loo*'' de tourbe). » Les produits de la distillation renferment plus d'huiles et moins de produits solides ue les goudrons obtenus par dissolvants. » Après de longues recherches, nous avons adopté un appareil (' ) permettant de distiller la tourbe dans le vide, à une température de 3oo° au maximum et sous l'influence d'un cou - rant de vapeur surchauffée. La distillation commence vers 55° et la température s'élève lentement jusqu'à Soo" environ, moment où l'opération est à peu près terminée. Cet appareil fait l'objet d'un brevet. ( >4i ) » Un serpentin en fer est enroulé autour de la cornue de distillation et prend, par consé- quent, la température du la cornue. Ce serpentin, dans lequel circule la vapeur qui doit se surchauffer, fournit donc, à l'intérieur de la cornue, de la vapeur à une température à peu près égale à celle de cette cornue, peu élevée au commencement de l'opération et de plus en plus chaude à mesure que l'opération s'avance. 1) Par des fractionnements méthodiques, sous vide dans une partie de l'appareil, sous pression dans l'autre partie, on obtient, par loo''' de tourbe, les produits bruts suivants : Premier fractionnement : masse paraffinée solide 5, 060 Deuxième » » huileuse i3,472 Troisième <• produits méthyliques, aromatiques, huiles légères 0,880 Total ig,/\in Eaux ammoniacales et pyroligneuses. » Les gaz dégagés pendant une distillation dans le vide, bien conduits, ne sont pas éclai- rants et ne brûlent même pas, à moinsqu'on ne les dirige sur un foyer incandescent. » On retire par purification de ces divers produits : kg Du premier fractionnement : un produit paraffiné blanc 3, 137 Du deuxième » » 5,708 Total des produits blancs obtenus 8,840 » Ces produits ont un point de fusion élevé, de 58 à 63, et ne sont pasde la paraffine, bien qu'ils en contiennent. » Les produits blancs préexistants ont les caractères d'un acide gras, forment des savons avec les alcalis (soude, chaux, baryte); la paraffine qu'on y trouve en quantité assez con- sidérable, mais probablement variable, paraît avoir été produite par des dissociations pen- dant la distillation. » Résume. — 100''° de tourbe distillés dans le vide ont donné en produits purifiés : Pseudo -paraffine et paraffine (blanches) 8,8^0 Huile légère (benzine, toluène) i , 100 Huile (photogènel dei5o° à220° (densité, 0,807) et huile de même point d'ébullition, mais contenant encore beaucoup de paraffine (densité, o,84o) 4'73?- Phénols bruts 2 , 000 Matières résineuses solubles dans la soude, produits méthyliques, aromatiques, brai, perles, etc 2 , 740 19,412 Coke par ioo''s de tourbe , 45""' Sulfate d'ammoniaque par looo'^s de tourbe 10''^ Acide acétique monohydraté par 1000*^8 de tourbe 1 1'"^ à 12 » C, R., 18S1, I" Semestre. (T. XCII, N" 5.) '9 ( i42) » Outre ces produits, il y a beaucoup de corps intéressants qu'on pourra recueillir en grand facilement et qui peuvent par leurs propriétés être utilisés, tels que des acétones, des hydrures de méthyle, butyle, etc. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les parties du pancréas capables d'agir comme ferments. Extrait d'une Lettre de M. A. Béchamp à M. Dumas. a Des microz/mas pancréatiques. — Il est assez facile, avec un peu de soin, par bi'oiement, lévigation avec de l'eau légèrement alcoolisée, filtration et lavage, surtout en hiver, de séparer les microzymas de la glande. En masse, ceux du pancréas de bœuf ont l'apparence de belle leviire de bière blonde. Mais, tels qu'on les isole par ce traitement, ils sont empâtés dans une couche de corps gras qui leur forme comme une atmosphère, co qui a fait dire que les granulations moléculaires du pancréas sont des granula- tions graisseuses. Un traitement à l'éther légèrement alcoolisé les débar- rasse de corps gras, et un nouveau lavage à l'eau de tous les matériaux solubles dans ce véhicule. On enlève ainsi toute trace de leucine, etc. Obte- nus de cette façon, parfaitement isolés, à peine souillés de quelques débris étrangers, ils ont moins de o'"",ooo5 de diamètre; on n'y découvre pas trace de bactéries, et leur couleur est brun grisâtre. Ils fluidifient très faci- lement et très rapidement l'empois. L'eau que l'on filtre sur eux acquiert presque indéfiniment la propriété d'opérer la même fluidification. Vingt pancréas de bœuf fournissent plus de iSot^' de microzymas humides, con- tenant environ 12 pour 100 de matière sèche. » C'est après ce traitement à l'eau, à l'éther et encore à l'eau, que je les ai employés pour les faire agir sur des matières albiiminoïdes solubles et insolubles. » J'ai opéré sur la caséine^ \a fibrine du sanq, la fibrinine, la masculine, la modification insoluble du blanc d'œiif (débarrassé de leucozymase) que l'on obtient sous l'influence de l'acide chlorhydrique fumant, que l'on appelle en Allemagne acidatbumine et que l'on confond avec la musculine, et la priinovalbumine (albumine soluble de M. Wurtz). M Pour donner une idée de leur activité, je dirai que 36^' à 45*^' de fibrine humide, bien exprimée, sont dissous, dans l'espace d'une à deux heures, par Ss"* à 4^' de ces microzymas en pâte et contenant 88 pour 100 d'eau, à la température de 36" à 45° C. La caséine, la fibrinine, ce que l'on appelle acidnlbumine , exigent plus de temps, de même que la musculine; la priinovalbumine, même non coagulée, est plus lentement transformée. ( i43) » Je me suis assuré que c'est à tort que l'on confond ce que l'on appelle peplone pancréatique avec ce que l'on nomme peptone gastrique. Les pro- duits différent complètement, lorsqu'on les définit parleurs pouvoirs rota- toires. Eu outre, à un autre point de vue, la différence d'action du suc gastrique et des niicrozymas pancréatiques est énorme. Le suc gastrique (physiologique, de chien) ne donne, avec aucune des matières albumi- noïdes précédentes, aucune trace appréciable de Icucine ou de tyrosine. Au contraire, avec les niicrozymas pancréatiques, la matière albuminoide digérée est toujours accompagnée de produits cristallisables (leucine, etc.), dont le poids peut être plus grand que le poids des niicrozymas employés. Avec la fibrinine, pour 15^" de matière sèche et 6^"^ de niicrozymas pancréa- tiques contenant o8',8 de matière sèche, la quantité de produits cristal- lisables a été de ii^'', 5, c'est-à-dire le sixième de la matière albuminoide et trois fois le poids des microzymas secs. Bref, il me paraît prouvé que, si l'action du suc gastrique provoque une modification de la matière albumi- noide avec fixation d'eau, comme vous l'avez, je crois, admis autrefois, l'action des niicrozymas pancréatiques a pour effet nne transformation bien phis profonde, au moins conrjarable à la décomposition de l'amygdaline par les microzymas amygdaliques ou par la synaptase. M. J. Béchamp, en étudiant à ce point de vue la matière active de la glande pancréatique que j'ai nommée pancréazjmase, était déjà arrivé à cette conclusion. Il fera prochainement connaître ses résultats. » Il est très remarquable que les transformations effectuées par les microzymas pancréatiques s'accomplissent sans qu'il se manifeste le moindre indice de putréfaction. Même après vingt-quatre heures de séjour à l'étuve, à la température physiologique, il est impossible, avec la caséine, la syntonine, la fibrinine, la primovalbumine, l'acidalbumine, et même quelquefois avec la fibrine, de percevoir la moindre trace d'odeur désa- gréable. » Les microzymas n'épuisent pas leur activité par une première action sur une matière albuminoide donnée; ils peuvent servir une seconde fois et sortent de ces épreuves sans avoir sensiblement changé de forme. » En résumé, toutes les propriétés connues du pancréas sont concen- trées dans ces microzymas. » Comment expliquer qu'un corps insoluble par essence, comme la granulation moléculaire du pancréas, agisse sur des corps insolubles, tels que la caséine, la fibrine, la fibrinine, l'albumine coagulée, pour les dis- soudre sans se dissoudre lui-même? Il me semble qu'il n'y a qu'une ( '44 ) alternative : c'est d'affirmer que ces granulations sont des cellules ayant un contenu soliible dans un contenant insoluble, le contenu pouvant s'échapper par osmose. Le mot mkroiyma exprime qu'il s'agit d'un corps organisé, semblable à la levure de bière, sécrétant son contenu de la même façon, et produisant, en somme, des phénomènes du même ordre, lorsque la levure fluidifie l'empois et se borne à intervertir le sucre de canne. » ANATOMIE ANIMALE. — Recherches anatomiqiies sur les appareils digestif, ner- veux el reproducteur de l'Onchidie. Note de M. J. Joveux-Laffuie, pré- sentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans une Note précédente ('), j'ai fait connaître les principaux fails anatomiques que j'ai observés sur les appareils de l'excrétion, de la circu- lation et de la respiration chez l'Onchidie. Aujourd'hui je désire présenter à l'Académie les résultats de recherches faites sur les appareds de la digestion, de l'innervation et de la reproduction. » Digestion. — L'appareil digestif présente quelques particularités anato- miques qui n'ont pas encore, je crois, été signalées. » Dans le bulbe buccal, outre la radula décrite avec beaucoup de dé- tails par les auteurs, on trouve une pièce chitineuse qui n'a pas encore été observée. Cette pièce, de couleur jaune brunâtre, dure, résistante, en forme de croissant, est fixée au plafond du bulbe buccal, vers la partie antérieure, et présente à sa surface un grand nombre de sillons, Elle est surtout très visible chez les individus de grosse taille. » Au bulbe buccal fait suite un œsophage qui traverse le collier ner- veux, puisse dilate en un sac fusiforme auquel on peut justement donner le nom de jabot, car c'est dans cette cavité que les aliments s'accumulent en attendant qu'ils puissent être triturés par le gésier, qui vient après. C'est dans le point rétréci qui sépare ces deux cavités que les deux gros lobes du foie versent leur produit dans le tube digestif et non, comme le disent les auteurs, dans le gésier lui-même. » Le gésier, cavité à parois musculaires épaisses, est tapissé par une mem- brane chitineuse, résistante, présentant à sa surface un grand nombre d'as- pérités, dont l'action est singulièrement favorisée par la présence de petits grains de sable avalés par l'animal. C'est dans ce gésier que débouche le petit ou troisième lobe du foie. (') Comptes rendus, t. XCI, p. 997; 1880. ( '45 ) » A partir du gésier le tube digestif se continue jusqu'à l'anuSjSitué au- dessus de l'extrémité postérieure du pied, par un intestin long et grêle. » Innervation. — Les centres nerveux sont réunis en une petite masse située sous le tube digestif, excepté toutefois le centre stomato-gasirique placé, comme d'ordinaire, entre le bulbe etJ'œsophage. » Cette masse ganglionnaire entourée d'une grande quantité de tissu cellulaire est d'une dissection fort difficile. Cependant, avec du soin, on ar- rive à reconnaître les trois centres typiques des Mollusques gastéropodes, ainsi que les connectifs et les commissures qui les unissent. » Le centre cérébroide est composé de deux ganglions réunis par une commissure sus-œsophagienne longue et volumineuse; de chacun d'eux parlent trois connectifs allant aux centres stomato-gastrique, pédieux et palléo-viscéral. Outre ces connectifs, ils donnent des nerfs aux palpes la- biaux, aux lèvres, à la nuque, aux tentacules et à l'otocyste. La verge si- tuée prés du tentacule droit est innervée par le ganglion cérébroide cor- respondant. » Le centre pédieux, constitué par deux ganglions volumineux, est situé en arrière de la glande pédieuse. Ces deux ganglions sont unis entre eux par deux commissures, une antérieure, courte et volumineuse, et une pos- térieure plus longue et grêle. Chacun d'eux, outre les deux connectifs qu'il envoie aux centres cérébroide et palléo-viscéral, émet cinq nerfs, trois vo- lumineux et deux grêles, allant tous innerver le pied. » Le centre palléo-viscéral ou asymélricfue est composé de trois ganglions moins volumineux que les précédents et réunis entre eux, ainsi qu'aux centres pédieux et cérébroide, par de très courts connectifs. Le ganglion de droite et celui de gauche donnent chacun deux troncs nerveux, qui se divisent bientôt pour pénétrer dans le manteau et s'y ramifier; les branches terminales présentent un grand nombre de très petits ganglions qui sem- blent avoir des rapports avec les tubercules dorsaux. Tous les nerfs qui vont au manteau partent de ces deux ganglions. Le ganglion intermédiaire aux deux précédents est le ganglion viscéral par excellence, car il innerve le système circulatoire, les organes génitaux et une partie du tube digestif par l'intermédiaire de deux nerfs qui partent de son extrémité posté- rieure. » Une des conséquences de la faible longueur des connectifs qui unissent ces différents centres est la présence d'un triangle latéral étroit, mais cependant très net. A son bord antérieur est accolé le nerf acoustique, qui se dirige vers l'otocyste, situé à la face postéro-externe du ganglion pédieux ( '46 ) correspondant. Ces connections, difficiles à reconnaître chez l'adulte, sont faciles à voir chez l'emhryon. » Reproduction. — L'Onchidie est monoïque. Ce qui frappe tout d'ahord, c'est la dissociation des orifices génitaux. L'orifice femelle est situé derrière l'anus, tandis que l'orifice mâle se trouve à côté du tentacule droit. » La masse constituée par les organes génitaux est placée à la partie postérieure de la cavité viscérale. De la glande hermaphrodite part un canal qui va déboucher dans une grande cavité [matrice^ utérus des auteurs) de forme irréguliére. Près du point où pénètre ce canal, on voit aussi s'ou- vrir les conduits de deux glandes de l'albumine, complètement distinctes l'une de l'autre, quoique ayant leurs lobules mélangés et accolés, ce qui avait fait pensera tort à l'existence d'une seule glande. » Les éléments femelles, après avoir traversé cette cavité, s'engagent dans un canal volumineux (vagin) qui débouche au dehors, en arrière et un peu à droite de l'anus, à l'extrémité postérieure de la gouttière située du côté droit de l'animal, entre le manteau et le pied. Dans ce canal s'ouvre la vésicule copulatrice et un organe en forme de cœcum. » Les spermatozoïdes, au lieu de prendre la même voie que les œufs, s'engagent dans lui canal déférent étroit, qui se dirige vers le point où le vagin pénètre dans le pied; mais, loin de s'ouvrir au dehors comme tous les auteurs l'indiquent, il continue son trajet dans l'épaisseur du pied et arrive ainsi à la partie céphalique de l'animal, près de l'orifice extérieur mâle. Là il reparaît de nouveau dans la cavité générale, où il décrit plu- sieurs circonvolutions, et finalement s'ouvre sur une papille, à l'extrémité invaginée de la verge. M Les spermatozoïdes, très agiles, présentent une tête distincte en forme de fer de lance et une queue remarquablement longue. » La ponte de l'Oiichidie n'était pas encore connue. Je l'ai observée maintes fois et j'ai pu en recueillir les produits en très grand nombre, soit à Morgate, soit à Duon, dans la baie deMorlaix. Les œufs, composés des parties ordinaires, sont entourés d'une couche d'albumine et d'iuie coque résistante, ovoïde, terminée à ses deux extrémités par deux prolongements qu'on retrouve sur toutes les coques et qui réunissent ensemble toutes les loges d'une même ponte ('). » (') Dans une procliaine Communication, je ferai connaître le développement de l'On- chidie. Je signalerai et discuterai les opinions des différents auteurs qui se sont occupés de cet animal, dans le Mémoire étendu, qu'accompagneront de nombreuses planches. ( i47 ) ANATOMIE VÉGÉTALE. — Hypertrophie et multiplicalion des noyaux^ dans les cellules hypertrophiées des plantes. Note de M. Ed. Prillieux, présentée par M. P. Ducharire. « Dans le cours d'expériences que j'ai installées dans le laboratoire de Physiologie végétale de l'Institut agronomique, en vue d'étudier l'influence de la chaleur du sol sur le développement des végétaux , j'ai eu occasion de constater des altérations fort singulières dans la forme et la structure des plantes poussant dans un terrain plus chaud que l'air. J'ai pu produire ainsi artificiellement et reproduire à volonté l'hypertrophie des portions internes des jeunes tiges qui, dans les conditions de l'expérience, deviennent beaucoup plus épaisses et plus courtes que dans l'état normal. » Dans les tiges ainsi hypertrophiées, j'ai constaté de nouveau un phé- nomène que j'avais déjà signalé antérieurement (') dans les tumeurs que produisent sur les branches du Pommier les piqûres du puceron lanigère : la multiplicité des noyaux à l'intérieur des cellules. » Les tiges tuméfiées des Haricots et des Courges qui avaient germé dans un sol dont la température excédait d'environ lo** celle de l'air am- biant m'ont présenté fréquemment, par cellule, deux, trois ou quatre noyaux, soit isolés, soit réunis en une masse et serrés les uns contre les autres; parfois ils ont la même taille; souvent ils sont de grosseur inégale et de forme variable, tantôt globuleux, tantôt rénifornies ou irréguliè- rement lobés. » La présence de noyaux multiples a été déjà plusieurs fois observée, tant dans les Algues que dans les végétaux supérieurs. Dans ceux-ci, c'est surtout dans des cellules des organes de reproduction qui prennent une grande extension, comme le suspenseur des embryons, qu'on les a étudiés d'abord ; M. Treub, cependant, en a aussi constaté l'existence habituelle dans les cellules très allongées du liber de diverses plantes dicotylédones, et en a décrit et représenté le mode de multiplication ("). Il a montré que là le noyau se divise de la même façon que dans les cellules à noyau unique qui se multiplient : il s'allonge, et sa masse se concentre aux deux extrémités opposées, tout en se différenciant de telle manière que l'on voit, dans la (') Annales de l'Institut agronomique, a" année, 187 7- 1878, n° 2, p. 46- (-) Comptes rendus, t. LXXXIX (1879), p. 494- et Archives néerlandaises, t. XV (i88o), PL IF. ( i48 ) direction méridienne, allant d'un pôle à l'autre, des filaments de plasma plus dense. » Dans les Algues que M. Schniitz a réunies sous le nom de Sipliono- cladiées, et dans lesquelles la présence de très nombreux noyaux est nor- male, ces noyaux se multiplient tout autrement : ils s'allongent sans montrer de modification dans leur structure intime, et se divisent par étranglement, à la façon des grains de chlorophylle. D'après M. Ilegelmaier, les noyaux multiples du suspenseur des embryons, d'après M. Johow, ceux qu'il a ob- servés dans les organes de végétation de diverses plantes monocolylédones, se partagent d'une façon analogue. M De j)areilles différences dans le mode de division des noyaux ont été observées dans le règne animal; M. van Benedcn a proposé de réserver le nom de division pour le cas normal dans lequel la multiplication des noyaux est accompagnée de la formation de gerbes de filaments de densités diffé- rentes entre les deux nouveaux centres organiques et de désigner toute division se faisant d'une autre façon sous le nom defrcujmentaiion. » En admettant cette expression sous toutes réserves, je dirai que c'est par fragmentation que se multiplient les noyaux que j'ai observés dans les tissus hypertrophiés, et qui sont eux-mêmes hypertrophiés. » Ces noyaux, très dilatés, contiennent le plus souvent des nucléoles multiples, de tailles et de formes fort diverses ;'souvent on en trouve quatre ou cinq par noyau; fréquemment ils sont allongés ou lobés et resserrés dans leur partie moyenne, et l'on peut s'assurer qu'ils se divisent par étranglement dans le noyau hypertrophié. » Les noyaux hypertrophiés sont vésiculeux ; la masse plasmatique dense et finement granuleuse qui les compose est condensée à la super- ficie et laisse au centre du corps une cavité occupée par une substance liquide et de densité beaucoup moindre. C'est dans la couche pariétale de plasma que sont contenus les nucléoles. » Quand le noyau se divise, il se forme d'abord une cloison de plasma à son intérieur, le plus souvent vis-à-vis d'un gros nucléole ou entre deux nucléoles jumeaux encore très rapprochés; puis les deux moitiés du noyau, ayant chacune une cavité propre, se gonflent et tendent à s'isoler. Le noyau est alors bilobé, le plus ordinairement réniforme, les dilatations se produisant surtout par le côté opposé au nucléole. L'isolement se com- plète par la prolongation de la fente, qui pénètre entre les lobes, à travers l'épaisseur de la cloison séparative. Cet isolement ne se fait pas toujours; le cloisonnement interne des noyaux hypertrophiés peut se répéter à plu- ( i49 ) sieurs reprises sans que les portions séparées se disjoignent. J'ai vu des noyaux monstrueux présentant six ou huit compartiments intérieurs et formant une grosse masse à peu près régulièrement ovoïde, partagée par des cloisons de plasma. » Parfois les noyaux multiples, bien qu'entièrement isolés, demeurent cependant pressés les uns contre les autres, comme s'ils s'étaient formés à l'intérieur d'une étroite cavité; en fait, j'ai parfois pu distinguer au dehors d'un groupe de noyaux jumeaux une pellicule de plasma. Je crois que dans ce cas le plasma du iioyaii primitif était, au moment où a commencé la fragmentation, différencié en luie membrane et un contenu disposé en une épaisse couche pariétale et qui, seul, a pris part à la division. C'est donc à l'intérieur d'une poche de plasma due à la paroi du noyau primordial que les deux noyaux se sont formés; niais cette enveloppe commune n'est qu'une pellicule peu résistante et peu durable, qui se détruit et disparaît le plus souvent de très bonne heure; je n'ai pu l'observer nettement que dans des cas peu nombreux et je ne saurais afhrmer qu'elle existe toujours au début de la fragmentation îles noyaux. » MIÎTÉOROLOGIE. — 5»r la production du veir/las. Note de M. Mi.xauy, présentée par M. Resal. « La théorie de la production du verglas, fondée sur l'état de suifusion des gouttes de pluie, me paraît insuffisante pour expliquer la formation du verglas sec, c'esl-à-dire sans aucune trace d'eau, tel que celui qu'on a ob- servé en 1879. Avant de faire ressortir cette insuffisance, je crois devoir indiquer les résultats d'une expérience que j'ai faite en 1871. » Un obus de o™,i6o, rempli d'eau et fermé par un bouchon en fer vissé, fut exposé par moi, un soir de décembre, sur une dalle qu'aucun abri ne protégeait de la radiation nocturne. La température s'abaissa à 12° au-des- sous de o". Le matin, je trouvai l'obus éclaté en deux morceaux : le culot était resté en place ; la partie ogivale, du poids de 2o''i'' environ, avait été projetée presque verticalement et gisait sur le flanc à o™,8o du culot ; enfin, à partir de celui-ci s'étendait, du même côté que l'ogive, une masse de glace qui en s' éloignant du culot allait en s'élevant jusqu'à une épaisseur de o"', 10 environ, puis s'abaissait en deux ou trois ondulations successives et de moins en moins proéminentes, pour se terminer à environ o", 35 ou o™,4o par des pentes très inclinées jusqu'à la pierre sous-jacente. » L'aspect de ce morceau de glace était celui d'une masse liquide qui C. I,., iftil. \" Semestre. {T. \CAl, ^°3.;! 20 ( i5o ) s'épanche. Les ondulations, les plissements et sillons de la surface mon- traient que l'eau, encore à l'état liquide au moment de sa projection vio- lente, s'était instantanément congelée dans la forme même qu'elle avait prise sous l'impulsion, sans avoir eu le temps de se niveler sur la dalle de pierre où était placé le projectile. » Cette congélation subite et totale d'un volume d'eau d'environ 2''' ne peut recevoir une explication suffisante par le seul fait de la surfusion, car la chaleur latente de l'eau à 0° étant de So'^''', d'après M. Person, doit être encore de 68*^"' à la température de — 1 2°, et pour se solidifier en totalité il est nécessaire qu'elle perde entièrement cette quantité de chaleur. Or, dans le cas dont il s'agit, il est impossible d'admettre la disparition subite d'une si grande quantité de chaleur dans l'air et dans le sol. » On se trouve en présence de la même impossibilité quand il s'agit d'expliquer le verglas sec, c'est-à-dire la congélation totale et instantanée des gouttes de pluie à la surface de fibres très ténues ou de poils de masse nulle et conduisant très mal la chaleur. Il ne peut y avoir là une cause d'absorption de chaleur appréciable; cependant on a trouvé, en 1879, des masses de verglas dont le poids était plus de cent fois égal à celui de la branche qui les portait. » Au lieu de considérer l'eau en état de surfusion comme constituée uniquement de liquide, ou peut admettre qu'elle est formée d'un mélange de liquide et de molécules solides (de glace) qu'une cause encore incon- nue maintient isolées les unes des autres. Ces molécules, dont la densité diffère très peu de celle de l'eau, constituent avec celle-ci un corps à très peu près fluide; pour que la congélation soit complète au moment où l'état de surfusion cesse, il suffit que la quantité de glace du mélange exige pour remonter à la température o" une quantité de chaleur égale à la chaleur latente que conserve encore la partie d'eau en surlusion. )) Cette hypothèse sur la constitution physique de l'eau à l'état de sur- fusion semble acquérir une grande probabilité de ce fait particulier que, au lieu de se contracter par l'abaissement de température, l'eau, à partir de + 4°» éprouve une dilatation qui augmente progressivement avec le refroi- dissement. Desprez a constaté et suivi cette dilatation de l'eau jusqu'à 20° au-dessous de 0°. N'est-on pas fondé à attribuer cette dilatation à la solidi- fication des molécules d'eau et à l'augmentation qui en résulte dans le vo- lume de ces molécules, dont le nombre va croissant avec l'abaissement de température? » En admettant cette hypothèse, on trouve que les proportions de glace ( «Si ) et d'eau en surfusion, aux températures suivantes, doivent être, pour I partie d'eau : Glace. A — 20° 6 parties A — iS" 8,66 » A — 12° ^ 11,33 » Quand ces proportions ne seraient pas atteintes, la congélation ne serait que partielle, le verglas serait accompagné d'eau : c'est le cas le plus fréquent. » M. M.4XDL adresse une Note relative à « l'influence des vapeurs résineuses sur la marche et la terminaison des affections bronchiques et broncho- pulmonaires ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVEAGES REÇDS DANS LA SÉANCE DU I O JANVIER 1881. Mim&tère de l -agriculture et du Commerce [Service de ta Statistique cjénérale de France). Annuaire statistique de la France; troisième année, 1880. Paris, Impr. nationale, 1880; i vol. in-8''. (Deux exemplaires.) Statistique de la France. Nouvelle série, t. VII : Statistique annuelle ^ année 1877. Paris, Impr. nationale, 1880; in-4°. (Deux exemplaires.) Notice nécrologique sur M. Auguste Jégou d'Herheline ; par M. de la GouRNERiE. Sans lieu ni date; opuscule in-8''. Notes algologiques. Recueil d'observations sur les algues; par MM. Ed. BoRNET ei G. Thuret; deuxième fascicule. Paris, G. Masson, 1880; in-4°. (Présenté par M. Decaisne.) Essai de géographie médicale de la France d'après les infirmités constatées chez les conscrits ; par le D' A. Chervin. I'^ Partie. Paris, G. JMasson, 1880; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey au Concours de Statistique de 188 i.) ( >52 ) Extrait du Dictionnaire encyclopédique dex Sciences médicales. Article Septi- cémie; p«r /e D' J. Chauvel. Paris, G. Masson et Asselin, j88o;in-8°. (Pré- senté par M. Pasteur.) Traite d'électricité et de magnétisme ; par J.-E.-H. Gordon. Traduit de l'au- glais et annoté par M. J. Ratnaud, avec le concoursde M. Seligmann-Ldi, précédé d'une Introduction, par M. A. Cornu. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1881 ; in-8°. (Présenté par M. Cornu.) Sur une propriété de la fonction de Poisson et sur la méthode de Jacobi pour l'iiitécjration des écpiations aux dérivées j>artielles du premier cidre; par M. Pn. Gilbert. Bruxelles, F. Hayez, 1881; br. in-8°. Du pendule. Influence du Soleil et de la Lunesur les variations; nouvelle théorie des marées; par "t^. Dejean de Fohroque. Paris, typogr. G. Cliamerot, 1880; br. in-8°. Note sur un voyage scieiitifique dans l'Amérique du Sud; par le D' J .-A . Fort. Paris, A. Delahaye et Lecrosnier, 1880; br. in-8". Le monde phjsique ; par k. Glillemin. T. P', 3* série, livr. 21 à 30. Paris, Hachette, 1881 ; grand in-8''. Sidla determinazione del tempo coli o^servnzione dei passaggi délie stetle pel verticale delta fiolare. Nota del dott. A. Abetti. Venezia, tipogr. Antonelli, 1880; br. in-8°. Reale Accademia dei Lincei ; anno CCLXXVII (1879-80): Sopra alcuni eclissi di Sole antichi e su quello di y/gatocle in parlicolare. Menaoria del prof. G. Cei.oria. l^onia, Salviucci, 1880; in-4°. Demi di Ippopotamo da aggiungersi alla fauna fossile del Veneto. Nota del prof. G. Omboni. Venezia, tipogr. G. Antonelli, 1880; in-4"- Palaeontologia scandinavica , auctore N. P. Angelin. P. I : Crustacea for- malionis transitions. Fasc. 1, II. Holmiae, Samsoin et Wallin, 1878 ; iii-4". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de M ALLET- BACHELIER Quai des Augustiiis, n° 55. Depuis 1835, les COMPTES RENDOS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. tJs formont, à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique ce mitières l'ittro mr nr.ir. .i.h k . luteurs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du .-janvier. ^ ' alphab«tiqu« .>e nG.ns Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit Pour Paris _ _ 20 fr Pour les Départements .s .-. 30 fr' Pour l'Étranger : les frais do poste extraordinaires en sus. .es années qui précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 franrs. 1 reste encore quelques collections complètes. On flonsorit, dans les Départements, tgers ayonne. . . isançon. . , terbourg. . . irdeaux. . chez Messieurs : î«n Michel et Médan. ., i Gavaiilt St-La^er. * I Orlando. niieni Uecquet-Dccobert. ngouléme . Uebreuil. ( Germain et Grassin, I Lachèse,BoIleuvieeiC'. Jérôme. Mario» Lepoittevin. <^.ha>ima8 Duthii. Sauvai. urges. . . David. est Lefournîer. S" LegoBt-Glérisse. zmbéir... Porrin. •rm.-Ferr. Rousseau. 'On Lamarche, ( Boiinard-Obez. uat J ! Créjiin. Drcvct. Hairitau. I Beghiu. ( Quarré. icnt Charles. j Be.ud. ( Georg. (Palud. À ylarseille . . . Montpellier . ' V.in(« . rnobte . . . Rochelle. cho Messieurs: Camoîn frères. Coiilet. ) Seguin. Moulins Martial Place. \ Uouillard frères. f «">« Veloppc. / André. Nancy Sidol frères. („.... ( "occa frères. nome J ( Loescher et C"° Rotterdam.. K.iamers. Slockholm.. ."jaruson et "Wall Issakcff. S'-Pétersb . . Mellier. Wolfl. ÎBocca frère'. Loescher et C". , Brero. f'arsofie.. . Gebetbner et Wclfl. Venise Ongania. Vérone Drucher et Tedoschl. Vienne Gorold et C". i Franz Ha nko. Schmidt. Meyer et Z.-ller. IBLES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : lomes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4<'; i853. Prix.. 15 fr Tomes 32 à 61. - (," Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4"; 1870. Prix 15 fr PPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DSS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES • « I: Meu>o.re sur quelques points de la Physiologie des .Mgues, par MVI. A. DEr.BÉs et A.-J.-J. Sol,.r.- Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent le, l!rM r \~ 7^ sur le Pancréas et sur I. rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières . par M. Claude Bernard. Volume in-4'', avec 3a planches <■ f h ^eres r II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van BenedÈn." - EssaV d'une 'réponse' 'à ià'qu'elti'o'n de Pri'x 'pr'o'posée' en IsSo'par'l'icàdémie' des" Sciences concours de .So3 et pu,s remise pour celui de ,S56. savoir : . Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ■ ires, suivant 1 ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparitici, successive ou simultanée. - Rechercli ■ aipports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Prulessuur I'.ro.sn. In-ij r la nature, avec 27 planches, 1S61 15 fr. aiouve également à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants 1 -l'AoadàirJe tiences. rospeclus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé fmnco, sur demande affranchie. I K 5. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 17 Janvier 1881. MEMOIRES ET COMMUMGATIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. Daibrée. — Prodiiclion contempoiaine du soufre natil dans le sous-sol de Paris nu M. A. Trécul. — Ordre de naissance des premiers vaisseaux dans l'épi des Lohum ( deuxième Partie) M. H. Marès. — Sur le traitement des vignes phylloxérées io3 109 Pages . MIVl. DE Lbsseps et de Quatrefai^es. — Décou- vertes dans l'Afrique équatoriale. Ren- contre de MM. de Brazîa et Stanley li'i M. A. d'Abbadie fait hommage à l'Académie d'un Opuscule qu'il vient de publier " sur les Oromo, grande nation africaine dési- gnée souvent sous le nom de Galla lif) aiÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. Sabey, m. Legrand des Iles, M. Paravre, M. J. Canat, m. g. Saredo-Pahodi adres- sent diverses Communications relatives au PhvUoxera CORRESPONDANCE. .17 117 ■■7 M. Sella, nommé Correspondant pour la Section de Minéralogie, adresse ses remer- cinients h l'Acadeniio > '7 M. Appelé obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat son Mémoire sur les équations différentielles linéaires M. G. DiLLNER adresse une Note sur les équa- tions différentielles linéaires il coelficients variables, dont la solution dépend de la quadrature d'un même produit algébrique irrationnel M. G. BiGOURDAN. — Observations de la co- mète / 1880 (Pochûle), faites à l'Observa- toire de Paris M. G. DARBOtix. — Sur le déplacement d'une ligure invariable • '" M. D. André. — Intégration, sous forme finie, d'une nouvelle espèce d'équations différentielles linéaires à coefficients va- riables '3' M. E. Mathieu. — Sur la théorie des plaques vibrantes ' -J M. A. -G. Melon. — Sur les combinaisons complètes ; nombre des combinaisons com- plètes de m lettres n an M. Goi'V. —Remarques sur une opinion que m'attribue une Note de M. Cornu M. Thollon. — Minimum du pouvoir de ré- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 25 127 solution d'un prisme M. E. Mercadier. — Sur la production de si- gnaux intermittents, il l'aide de la lumière électrique M. C. Herz. — Observations à propos d'une Communication récente de M. Dmmnd, sur un procédé pour faire reproduire la parole aux condensateurs électriques MM. P. Hautefeuille et J. Cuapplis. — Quel- ques faits pour servir à l'histoire de la ni- trification M. A. MuNTZ. — Sur la conservation des grains par l'ensilage • M. de Molox. — Étude sur les tourbes des terrains cristallisés du Finistère M. A. Bêciiamp. — Sur les parties du pancréas capables d'agir comme ferments M. J. Jo-ïelx-Laffoie. — Recherches anato- miques sur les appareils digestif, nerveux et reproducteur de l'Onchidie M. Ed. Prtllielti. — Hypertrophie et multi- plication des noyaux, dans les cellules hy- pertrophiées des plantes M. MisARY. — Sur la production du verglas.. M. Mandl adresse une Note relative à « l'in- fluence des vapeurs résineuses sur la marche et la terminaison des affections bron- chiques et broncho-pulmonaires » 128 i3i i33 134 .37 ■ 3(, li'l 1I9 l 31 IJI ■P\R1S. - liVIPRlAIERIE Dl! GAUTHIER-VILLARS, successeok de MALLET-BACHELIER , Quai des Auguslins, î5. 1881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS BEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES, PAB MOT. f,K» SBCRÉTAIREB PERPÉTUKIiS. TOME XCII ]>f" 4 (24 Janyîer 1881)- PARIS. GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DBS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DB L'ACADÉMIE DES SClBNCBï SDCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Unai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et 24 mai 1876. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers k l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1*'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre onparunAssocié étranger de l'Académie comprennent «u plus 6 pages par numéro. Un Meaibrc de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même lirnile que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Note? ou Mé- -aQïres. sur l'objet di! leur discussion. Les Programmes îles prix proposés par l|^i demie sont imprimés dans les Comptes rendus^lt les Rapports relatifs aux prix décernés ne II qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séanu ( blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression îles travaux des Sai étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des per; qui ne sont pas Membres ou Correspondants de' demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire tenus de les réduire au nombre de pages reqi«, Membre qui fait la présentation est toujours n'U mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils i pour les articles ordinaires de la correspondan îj cielle de l'Académie. P Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à \ le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compï actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren vant, et mis à la fin du cahier. A RTICLE 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rap les Instructions demandés par le Gouvernemet. Article 5. Tous les six mois, la Commission administn un Rapport sur la situation des Comptes rend l'impression de chaque volume. Les Secrétaires e nt chargés d« l'exécution a sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 24 JANVIER 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Berthelot, en déposant sur le bureau un Supplément à son Essai de Mécanique chimitjue, donne les explications suivantes : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un Supplément (') à mon Essai de Mécani(jue cltiinique. Le bon accueil fait par le public scientifique à Cl t Ouvrage me faisait un devoir de l'enricliir des nouveaux travaux numériques exécutés depuis sa publication, spécialement des mesures de MM. Ogier, sur les bromhydrate et iodhydrate d'hydrogène phosphore; Sabatier, sur les sulfures; Louguiuine, sur les chaleurs do combustion du glycol et de la glycérine; Recheuberg, sur la combustion des composés or- ganiques par le chlorate de potasse, méthode féconde en erreurs, mais que l'auteur parait avoir réussi à mettre en œuvre avec succès, à force de pré- cautions. J'y ai joint mes propres recherches sur divers peroxydes, perchlo- rures et autres composés secondaires, qui jouent un grand rôle dans la Mécanique chimique; sur la chaleur de formation de l'annuoniaque déjà mesurée par mes prédécesseurs, mais d'ime façon erronée, que j'ai rec- (') Chez Dunod, éditeur; 1 88 1 . C. R., U.8l, l" Semeilre. (T. XCIl, IN° -i.) ^* ( i54) lifiée, et dont la reclification a entraîné celle des autres composés azotés ; sur la chaleur de formation des oxydes de l'azote, déterminée pour la pre- mière fois par une méthode simple et autonome; sur la chaleur de formation des composés cyaniques, déterminée également par une méthode autonome, indépendante delà chaleur de formation de l'ammoniaque; enfin sur les chaleurs de combustion des principaux g;iz et vapeurs carbonés qui ren- lérment 2"', 4 ''î ^"' de carbone, associés à l'hydrogène, à l'oxygène, au soufre, au chlore, au brome, à l'iode, à l'azole, ces chaleurs étant mesurées par détonation à volume constant, dans ma bombe calorimétrique. » Je dois remercier ici publiquement l'éditeur de mon Livre, qui n'a pas reculé devant les sacrifices imposés par cette publication complémen- taire, afin de maintenir l'Ouvrage au courant de la Science. » ASTRONOMIE. — Sur le déueloppement périodique d'une Jonction quelconque des rayons vecteurs de deux planètes; par M. F. Tissiîraxd. « J'ai donné précédemment (') le développement, suivant les cosinus des multiples de l'anomalie moyenne, d'une fonction quelconque du rayon \ecteur /' d'une planète; je me propose, dans cette Note, de généraliser le théorème auquel j'étais arrivé en considérant une fonction quelconque J {r, /■') des rayons vecteurs de deux planètes. Soient Ç et Ç' les anomalies moyennes, e et e' les excentricités, a et a' les demi-grands axes. Il s'agit de trouver l'expression explicite du développement dey(/-, r'), quand on y remplace r et r par leurs développements périodiques, tels qu'ils ré- sultent du mouvement elliptique. » Nous aurons d'abord, en remplaçant le rayon vecteur /' seul par sou développement périodique, (i) /(r, /■') = Ho + TJ, cosÇ-i-ILcos2Ç + ...4-H„cos«Ç + H„ sera une fonction de r' , a el e ; en se reportant au Mémoire mentionné plus haut, on aura {l) H„.r:2(-l)" ^-AlA_^ /, = o ') Comptes rendus, t, XCI, p. 8qn. ( '55 ) 1) Je remarque, en passant, qne l'on peut écrire plus simplement ( u{n — 7i)"^''-' {n -!- Tif-' [n -\- n 4- 2/j) =^iu-- 7i)"^''{n + /if » Quand on aura effeclué le produit qui figure dans le premier membre de l'éqnalion précédente, on devra y remplacer une puissance quelconque de ?/, u' par (4) '"=a'±l^. » Nous allons maintenant développer ce terme général ii' suivant les cosinus des multiples de Ç'; nous aurons, par l'application du même théo- rème, u' = C(,-\-C, COSÇ'-f-Oo COS2Ç'+. . .-hC,,' COS72'Ç'-+ . . ., avec Cn'=H- .)"■"!; /7^7T7)T =•'("'- "')"■"'■"' (^'-^''r--' (^'+ «'+ 2//), /'■ = " où une puissance quelconque de z', s", devra être remplacée par on bien, en tenant compte de (/J), da' an ' Nous poserons symboliquement (5) „'„"=.'«'.-'"^^-, nous aurons ainsi (6) C„ =. 2 (- . Y ^ ^"[^._^,,^, n'zi\u - n'Y '"■' {W + «')"■-'("'+ "'+ ^P')- » Il faut maintenant, pour avoir le coefficient A„,„' de cosnÇ cos/z'Ç', dans le développement de/(r, /'), appliquer la formule (6) à chacim des termes ii' dont se compose rexpres.>>ion (3), et porler ensuite l,i valeur ainsi obtenue ( i56 ) dans l'équation (2); on trouvera ainsi ,, = , OÙ (8) \J=uuXu--ri)"^''-' {n' ~ n'Y'^P'-' {u-hu/'' {u' -hn'Y'-' {n+fi-^2p){ii' -hn' -i-2p'). » La formule (7) est celle que nous voulions obtenir. Quand on aura développé le polynôme (8), suivant les puissances entières et positives de u et u', on devra y remplacer n' u"' par son expression (5). Nous avons donc ainsi l'expression générale et exi)licite de A„ ,/ suivant les puissances de e et e'; les coefficients de ces puissances s'expriment, comme on voit, à l'aide des dérivées partielles des divers ordres de la fonction J[a,a'), dérivées prises relativement à « et a'. » Faisons une application de ce qui précède au développement de la fonction perturbatrice. » En désignant par A la dislance mutuelle des deux planètes, on a I ^ \/r- -h r''- — 1 rr cosV V désignant l'angle compris entre les rayons r et /•'; on a, comme on sait, (9) ^ = -Q«') + Q'"cosV-t-Q'='cos2V + ... + Q(*)cos/tV+..., où les quantités Q sont des fonctions homogènes de r et r' du degré — i , On voit que, pour développer - en une série périodique, il faut trouver les développements : i-'de Q'^'iQ'", . . .,Q'*', . . .; 2° de cosV, cosaV, . . ., cos^V, » Nous ne nous occuperons présentement que des développements des fonctions Q, les seules qui contiennent a et a'; ces développements seront connus d'une manière tout à fait générale et explicite par les formules (7) et (8). En désignant par B'** ce que devient Q'*', quand on y remplace r par a et r' par a', on devra remplacer, dans (8), u'it'' par n'a'" .,.,./• » Quand on arrivera au calcul numérique, il conviendra de poser B'*'=A'4"W-^'.>(a)=-^//*) (a -a'" , ,„ ) que j'ai déjà considérée dans une étude antérieure. Je I . 2 ... /M (Iv. 1 J J vais donner, en terminant, une expression intéressante pour celte transcen- dante; elle résulte de la formule ci-dessous : (imj,(l.) - --5Z „-2:t K" l .1. . . .lit dj. d'" h » Le calcul numérique de-; — ■, à l'aide d'une série procédant suivant ' dy. ' les puissances de a, est très pénible; il semble qu'on pourrait profiter de la formule ci-dessus, pour rendre ce c ilcul plus facile, en prenant une nou- velle variable au lieu de «. » Il est indispensable de mentionner que cette formule suppose essen- tiellement m — k plus grand que zéro, » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie de la chaleur; par M. H. Resal. « La considération du tétraèdre élémentaire imaginé par Cauchy, et dont Lamé a tiré un si excellent parti dans ses Leçons sur rélasiicilé, (') Journal de l.iouvUle, 1861. ( <^'''« ) permet, par une ;ipplicnîion à la théorie de I;i chaleur de Fourier, d'arri- ver à lin théorème intéressant qui nous paraît nouveau, » Soient Ox, Oj", Oz trois axes rectangulaires parlant d'un point O d'un solide homogène; fd un élément plan défini par dx, dy, dz; X, /j., V les angles formés par la normale à cet élément avec les trois axes ci- dessus; N le flux de chaleur qui se rapporte à m ; X, Y, Z les flux de chaleur relatifs à des éléments superficiels en O, per- pendiculaires à Ox, Oy, i)z. » La quantité de chaleur qui pénèlre dans le temps dt dans le tétraèdre élémentaire rectangulaire ayant O pour sommet et oj pour base a pour expression dt{Xoi cosX + Yo) cosj^ji ^- Ztj) cosv — Noj). Mais cette quantité de chaleur ne serait employée qu'à élever d'une quan- tité infiniment petite la température du volume du tétraèdre, qui est du troisième ordre; elle est donc nulle, et nous avons ainsi N = X cos). + Y cosfj. + Z cosv. M Portons à partir de O sur la normale à w une longueur ON propor- tionnelle à N, et soient )i,r}, Ç les coordonnées du point N. Nous aurons d'où ou encore 0^ = ^0N^-Yâ-^2^' //+"v5^+Ç==:Xx4-Y-^ + Z^' » On voit ainsi que, en faisant varier l'orientation de « : i" le lieu des points N est une sphère passant par le point O ; 2° il y a une position de l'élément m pour laquelle le flux de chaleur est maximum, maximum que nous désignerons sous le nom de fhix principal; 3" le flux de chaleur sui- vant ime droite tléterminée est la projection du flux de chaleur principal sur cette droite. » ( '59 PATHOGÉNIE. — Sur une maladie nouvelle, provoquée pnr la salive d'un enfant mort de la rage. Note de M. L. Pasteur, avec la collaboration de MM. Ch.vmbeulaxd et Ronx. « Le lo décembre dernier, M. le D' Lannelongne, chirurgien de l'iiù- pital Sainte-Eugénie, eut l'obligeance de m'informer qu'un enfant de cinq ans, atteint d'hydrophobie, venait d'entrer dans son service, où nous nous rendîmes immédiatement. » L'enfant mourut le lendemain, ii décembre, à io''4o" du matin, après avoir présenté, dans les jours précédents, les symptômes les plus accusés de l'hydrophobie et de l'aérophobie. Le moindre souffle sur un point quelconque du corps provoquait chez le petit malade des convul- sions piiaryngiennes, alors même qu'il était intentionnellement distrait par la conversation avec d'autres personnes. Il avait été mordu au visage, un mois auparavant, à Choisy-le-Roi, par un chien enragé. » Quatre heures après la mort, un peu de mucus buccal fut recueilli par moi-même, à l'aide d'un pinceau, délayé dans de l'eau ordinaire, et tout de suite inoculé à deux lapins ('). Ceux-ci, rapportés au laboratoire, furent trouvés morts le i3 décembre au matin; ils vivaient encore le 12 à une heure avancée de la nuit. Ils sont donc morts environ trente-six heures après l'inoculation. De nouveaux lapins furent inoculés, les uns avec la salive, les autres avec le sang des premiers lapins. La mort fut plus rapide encore. On continua ainsi, un grand nombre de fois, à inoculer des lapins soit avec le sang, soit avec la salive des lapins morts. Les résultats furent les mêmes. Dans les inoculations par la salive, on eut soin de s'assurer que celle-ci n'était pas sanguinolente. Au microscope nièiue on n'y voyait pas de globules sanguins. Les inoculations du sang frais amenaient la mort en moins de vingt-quatre heures, le plus souvent. » A l'autopsie, et pour les deux ordres d'inoculations, les lapins mon- trèrent les mêmes lésions. Ce qui fraj)pe l'observateur en premier lieu. (') N'ayant pas d'eau pure à ma disposition, j'en envoyai quérir à la pharmacie de l'hôpital. Comme elle tardait à venir, je pris, pour délayer le iiuirus, un peu d'eau au ro- binet de la salle des morts. Une heure après environ, M. I.anuelonyue inocula ce même mucus délayé dans l'eau pure a))portée de la pharmacie. J'insiste sur ce détail, parce qu'il démontre que l'eau du robinet que j'ai utilisée n'est pour rien dans les résultats que je si- gnale et que c'est bien lo mucus buccal qui était virulent. ( i6o )^ lorsqu'on découvre l'abdomen, où furent pratiquées, sous la peau, les inoculations, c'est un système veineux plus apparent que dans les autopsies à la suite de morts par affections communes. Les désordres au point d'ino- culation sont faibles, excepté lorsque la mort a un peu tardé. Dans ce cas, le tissu cellulaire est injecté, dans la région de la piqûre, avec présence de pus et d'un tissu de nouvelle formation, dur, piu-ulent, qui fait adhérer les parois de la peau aux muscles de l'abdomen. Ce qui mérite davantage l'attention, c'est le gonflement des ganglions à droite et à gauche de la tra- chée, aux aines et aux aisselles, même du côté opposé à celui où l'on a pratiqué l'inoculation ; c'est également l'état liémorrhagique de ces gan- glions. » Le tissu cellulaire, aux aines et aux aisselles et dans la région inoculée, est presque toujours emphysémateux. Les poumons sont fréquemment remplis de noyaux d'apoplexie pulmonaire. Un caractère plus constant c[ue ce dernier (non plus constant toutefois que celui qui est relatif au volume et à la couleur des ganglions), c'est l'état de la trachée qin est à peu près invariablement rouge, congestionnée, avec de petites hémorrha- gies des vaisseaux les plus hns. On y trouve même parfois de véritables caillots sanguins, et du nuicus spumeux teinté de sang. Le sang lui-même est plus ou moins liqiùde, mal coagulé, noir et agglutinatif, quelquefois presque à l'égal de ce qu'il est dans l'affection charbonneuse. Quant aux symptômes extérieurs, l'inappétence est prompte à apparaître, non que les lapins n'essayent pas de manger, mais parce qu'ils cessent de le faire long- temps avant que leur nourriture soit épuisée. L'inappétence se montre parfois déjà cinq ou six heures après 1 inoculation. Dans les dernières heures de la vie, on constate de la faiblesse dans les mouvements, avec tendance à la paralysie, qui est souvent manifeste ('), Puis, en général, l'animal tombe sur le côté et il meurt asphyxié sans changer de place, à moins qu'il ne soit agité de convulsions qui nous ont paru être des convulsions d'agonie jiar asj)hyxie. Nous les avons vues se re|)roduire à peu près semblables eu asphyxiant des lapins dans le gaz acide carbonique. Enfin, les poils des lèvres et des joues sont fréquemment mouillés de salive après la mort. En résumé, par ces seuls svmplômes on peut déjà pressentir que nous devons avoir affaire à une maladie virulente toute nouvelle, » L'Académie n'a pas oublié que, dans les recherches que je poursuis (') Je fais observer, toutefois, que cette paralysie paraît dépendre bien plus des lésions aux aines et aux aiisilles queirune lésion céiébrale, tout au moins dans la plupart des cas. ( i6i ) depuis plusieurs années concernant les maladies Iransmissibles, ma prin- cipale préoccupation est de découvrir celles d'entre elles que l'on peut considérer comme déterminées par la présence exclusive d'organismes microscopiques et d'en fournir une démonstration irréfutable. Nous devions donc porter toute notre attention sur l'étaf'des liquides pendant la vie et après la mort. Chose digne de remarque, il nous fut bientôt démontré que, soit que le sang ou la salive amène la mort, le sang des animaux est envahi par un organisme microscopique dont les propriétés sont fort curieuses. M Cet organisme est parfois si petit qu'il peut échapper à une observa- tion superficielle. Sa forme lui est commune avec celle de beaucoup d'autres êtres microscopiques. C'est un bâtonnet extrêmement court, im peu dé- primé vers son milieu, une forme de 8, par conséquent, dont le diamètre de chaque moitié ne dépasse pas souvent un demi-millième de millimètre (' ). Chacun de ces petits articles est entouré pour un certain foyer, d'une sorte d'auréole qui correspond peut-être à une matière propre. Sans doute, en donnant une position convenable à la lentille de l'objectif du microscope, on peut ordinairement voir se dessiner autour des organismes de la taille de celui dont nous parlons une plage un peu lumineuse : c'est un effet de diffraction. Mais, dans le cas actuel, il semble vraiment que l'auréole soit produite par une substance muqueuse, une sorte de gangue au sein de la- quelle se formerait peut-être le petit organisme par un procédé analogue à celui qui donne naissance aux corpuscules de la pébrine des vers à soie. Quoi qu'il en soit de cette opinion, qui devra être étayée d'observa- tions ultérieures, il est certain que dans quelques cas où le petit organisme a été difficile à distinguer, la recherche de l'auréole a pu servir à le faire reconnaître. » J'ai hâte d'arriver à la question qui se pose toujours dans les obser- vations de la nature de celles qui précèdent : je veux parler de la relation possible entre la présence de l'organisme microscopique et la production de la maladie et de la mort. Heureusement la méthode de démonstration n'est plus à découvrir, et le moyen le plus sûr de résoudre ce problème consiste, on le sait, dans les cultures successives de l'organisme microsco- pique en dehors du corps des animaux. Si la virulence se conserve dans ces cultures, notamment dans celles d'un numéro d'ordre élevé, assez élevé pour qu'il soit impossible de rapporter les effets morbides à une portion quelconque, liquide ou solide, de la gouttelette infiniment petite de sang (' ) Depuis que nous le cultivons dans l'organisme, il a un peu grossi; son diamètre est l>lus voisin de ~^ de millimètre. i;. R., iS8i, I" Semestre. {T. XCU, Pi- 4.) ^^ ( '62 ) qui a servi à la première culttire, on peut affirmer que cette virulence est le propre de l'organisme microscopique, que cette virulence s'exerce d'ail- leurs par une action directe ou par l'intermédiaire d'une sorte de poison formé pendant la vie même de l'être infiniment petit. Nous avons essayé divers milieux de culture : le bouillon de veau est celui qui a donné, quant à présent, les résultats les plus satisfaisants. » L'expérience a prouvé que la virulence existe pour des cultures dé- barrassées de toute substance étrangère que le microbe pourrait avoir em- pruntée au sang de l'animal mort (' ). I^e microbe dont il s'agit est donc, à n'en pouvoir douter, le vrai et seul agent de la nouvelle maladie et de ses suites funestes. « Je m'empresse d'ajouter que l'organisme, dans ses cultures, ne se pré sente pas avec l'aspect qu'il a dans le sang. Dans ce dernier liquide, comme je l'ai dit tout à l'heure, il a la forme d'un bâtonnet extrêmement court, déprimé en son milieu. Dans ses cultures artificielles, au contraire, il est en chapelets plus ou moins longs et contournés, composés d'articles régu- liers en nombre très variable pour les divers chapelets, articles qui ont eux-mêmes la forme de 8, comme ceux qu'on trouve isolés dans le sang, mais de dimension légèrement supérieure à ceux-ci. Lorsque les cultures vieillissent et déjà après quelques jours, les chapelets se désagrègent et l'on ne voit plus à leur place que des articles en forme de 8 qui se résolvent eux-mêmes ultérieurement en points isolés, d'apparence sphétique et d'un très petit diamètre. Par la forme qu'il a dans le sang, l'organisme se rap- proche du microbe du choléra des poules, mais il en diffère complètement par ses fonctions. On peut l'inoculer à des poules sans que celles-ci en éprouvent le moindre mal. Sous sa forme de chapelets de petits articlrs il ressemble a beaucoup d'autres organismes que j'ai souvent signalés, qu'on rencontre dans diverses infusions ou liquides pathologiques; mais ses pro- priétés physiologiques l'en éloignent encore profondément. Ce sont là de nouvelles preuves, ajoutées à tant d'autres, qu'à beaucoup d'égards la forme des êtres microscopiques est secondaire, qu'il faut être sobre de classifications en ce qui les concerne, que, dans tous les cas, au premier rang de leurs caractères distinctifs il faut placer leur action sur l'économie vivante. Quant à l'identité complète de nature entre l'organisme tel qu'il se montre dans le sang et tel qu'il apparaît dans ses cultures, elle est sura- bondamment démontrée par ce fait que l'inoculation des cultures en longs (*) Il importe de noter que j'ai ensemencé sans résultat le sang de l'enfant de Sainte- Eugénie quatre heures après sa mort. Il n'y a pas eu culture. ( ifi3 ) chapelets d'articles provoque la même maladie que rinoculatiou du sang infectieux, avec les mêmes lésions, et que le sang des animaux morts se trouve rempli de l'organisme microscopique avec la forme qu'il a con- stamment dans ce liquide à la suite des inoculations de la salive ou du sang. » Nous sommes donc bien, comme je le disais tout à l'heure, en posses- sion d'une maladie nouvelle, déterminée en outre par la présence d'un parasite microscopique très nouveau lui-même, ou qui du moins a échappé jusqu'à ce jour à l'investigation pathologique. S'il est pénible de penser qu'il faudra compter désormais avec ce nouveau virus, d'une virulence excessive, par contre, son existence est un succès de plus pour la nouvelle doctrine étiologique des maladies transmissibles. » La plus grande des singularités du nouvel agent virulent est assuré- ment la suivante : on sait combien le cochon d'Inde est voisin du lapin par sa structure anatomique, par son genre de vie, par la facilité avec la- quelle, dans toutes les tentatives d'inoculation des maladies contagieuses, on a pu le substituer au lapin et inversement, comme réactif physiolo- gique, si l'on peut ainsi parler. Eh bien, tandis qu'une très faible quantité du virus nouveau inoculée au lapin tue cet animal souvent en moins de vingt-quatre heures, le cochon d'Inde éprouve si peu d'effet d'une inocu- lation à dose même beaucoup plus forte, que le lendemain et les jours sui- vants aucune lésion locale ne se sent sous le doigt dans la partie inoculée; l'animal conserve son appétit et sa vigueur pendant des semaines. Si la quantité du sang virulent inoculé est considérable, il se fait un peu de pus et une escarre de guérison facile, et qui n'incommode en rien l'animal. Arrivera-t-il ultérieurement que ces inoculations aux cobayes feront appa- raître tout à coup des symptômes pathologiques ? Il est prudent de rester dans le doute. Les faits sont encore récents. Ne se pourrait-il pas que cette espèce animale nous donnât l'exemple d'une longue incubation du virus, puisque aussi bien l'étrange maladie dont nous parlons provient de la salive d'un enfant mort de la rage et que le principal caractère de cette dernière affection consiste en ce qu'elle ne manifeste sa virulence que longtemps après l'introduction de l'agent du mal? Quoi qu'il puisse arriver d'ailleurs, la différence restera profonde entre le cobaye et le lapin pour la récepti- vité de la nouvelle maladie. » Je n'ai pas besoin de faire observer jusqu'à quel point, depuis le com- mencement de ces recherches, nous sommes préoccupés de la relation pos- sible entre la nouvelle maladie et la rage dont elle paraît provenir. Si les deux maladies ont un lien matéric 1, puisque la première s'est pioduite à la ( i64 ) suite de l'inoculation de la salive d'un eilTant mort de la rage, une foule de circonstances, néanmoins, les éloignent dans l'apparence. L'une de ces cir- constances consiste dans l'absence d'une incubation du nouveau virus avant le moment où, chez le lapin, apparaissent les premiers symptômes de la maladie. Or un précieux travail de M. Galtier, professeur à l'École vétérinaire de Lyon, travail qu'il a soumis à l'Académie des Sciences dans le courant de l'année 1879, nous a appris : 1° que les symptômes de la rage du chien, inoculée au lapin, n'apparaissent que de quatre à quarante jours après l'inoculation du virus; 2° que le lapin mort de la rage ne présente pas de lésions anatomiques de l'ordre de celles ci-dessus indiquées; 3° que le sang des lapins morts de la rage ne peut communiquer la maladie. » Ce n'est pas tout : nous avons inoculé à des chiens la nouvelle maladie qui a eu pour point de départ la salive de l'enfant, et les chiens, après avoir été tout de suite et tous très malades, sont morts, pour la plupart, dans l'intervalle de quelques jours et sans manifester les vrais symptômes rabiques de la rage mue ou de la rage furieuse, qui sont propres à l'espèce chien. Enfin, nous avons essayé de communiquer la vraie rage du chien, rage furieuse ou rage mue, à des lapins. Comme dans les expériences de M. Galtier, à Lyon, et de M. Nocart, à Alfort, il y a eu une incubation de durée variable pour le virus ('). On le voit, toutes ces circonstances ne permettent pas de rapprocher, encore moins d'identifier, la maladie qui fait l'objet de cette Communication avec la rage telle qu'on la connaît au- jourd'hui. » Devrions-nous donc abandonner toute recherche d'une dépendance possible et cachée entre ces affections? Ce serait vraiment tenir peu de compte de ces trois faits saisissants, savoir : que la maladie nouvelle a pris sa source dans la salive d'un enfant mort de la rage; que la salive des lapins et des chiens atteints de la nouvelle maladie s'est montrée virulente entre nos mains; qu'enfin nous avons inoculé à des lapins, sans résultat, sans provo- quer ni maladie ni mort, des salives de lapins asphyxiés et des salives re- cueillies sur des cadavres humains à la suite de maladies communes. » En résumé, tant que nous n'aurons pas épuisé les combinaisons expé- ( ' ) Il est à regretter que nous n'ayons pu encore avoir l'occasion de répéter l'inoculation au lapin de la rage prise sur l'homme, pendant la vie ou peu d'heures après la mort. Ne se pourrait-il pas que la nouvelle maladie du lapin et du chien fût la rage chez ces espèces, quand le virus est pris sur l'homme? On doit considérer, en effet, qu'il existe une assez grande différence entre les faits observés par M. Maurice Raynaud, dans sa Note à l'Aca- démie des Sciences du 27 octobre 1879, *"•' '^ passage du virus rabique de l'homme au lapin, et ceux qu'on observe après la communication de la rage du chitn au lapin. ( i65 ) rimentales pouvant conduire à marquer un trait d'union entre la rage et la maladie nouvelle à laquelle la première a matériellement donné naissance, nous considérerons qu'il serait téméraire d'affirmer leur indépendance absolue. » C'est à dégager ces incertitudes et à éclairer ces obscurités que s'ap- plique présentement une partie de nos efforts, avec l'espoir que, si la rage pouvait être attribuée à la présence d'un organisme microscopique, il ne serait peut-être pas au-dessus des ressources actuelles de la Science de trouver le moyen d'atténuer l'action du virus de la terrifiante maladie, pour le faire servir ensuite à en préserver les chiens, et par suite l'homme, qui jamais ne contracte ce mal affreux que par les caresses ou la morsure d'un chien enragé. » Je ne terminerai pas cette lecture sans remercier publiquement M. Thuillier, élève sortant de l'École Normale supérieure, qui a pris part à nos études avec un dévouement digne d'éloges. M Ce serait être ingrat que d'oublier que dans cet ordre de recherches la moindre imprudence peut entraîner la mort à bref délai. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Expériences montrant que la thiotétrapy- ridine et l'isodipyridine ne sont pas douées du pouvoir toxique que possède la nicotine^ dont elles sont des dérivés. Note de M. A. Vulpian. « MM. A. Cahours et A. Étard ont fait connaître de nouveaux dérivés delà nicotine auxquels ils ont donné les noms de tlnotélrapyridine [*) et d'isodipyridine {^). Il m'a paru intéressant de chercher si ces substances sont douées d'un pouvoir toxique analogue à celui que possède la nico- tine. Mes expériences ont porté presque exclusivement sur la thiotétrapyri- dine. » Au début, MM. Cahours et Étard n'avaient mis à ma disposition que la thiotétrapyridine elle-même, pure. J'en avais introduit une très grande quantité, à l'état sec, sous la peau de plusieurs grenouilles : ces animaux n'avaient pas offert le moindre phénomène d'intoxication. Je reconnus bientôt que les expériences ainsi faites n'avaient aucune valeur : la thio- tétrapyridine, à l'état pur, est insoluble dans l'eau et l'est sans doute aussi (') A. Cahouks et A. Étakd, Sur un nouveau déripé de la nicotine [Comptes rendus, 19 mai 1879). ( ^ ) A . Cahodrs et a . Étard , Note sur de nouveaux dérivés de la nicotine ( Comptes rendus, 16 février 1880) . ( i66 ) dans les liquides de l'organisme ; elle n'est donc pas absorbable, suivant toutes probabilités. MM. Cahours et Étard, à qui je fis part de cette diffi- culté, me remirent bientôt après une solution aqueuse, un peu acide, de chlorhydrate de thiotétrapyridine: i" de cette solution contenait o^', o5 de sel. Plus tard, ils me donnèrent une autre solution, un peu plus faible, mais toujours acide : i'^'^ de cette solution contenait o''''',o4 de sel. » En possession de ces liquides, je pus alors faire des expériences signi- ficatives. » Sur des grenouilles on fit, dans la région jambière, vers le pied, une injection sous-cutanée d'un tiers de centimètre cube de la solution conte- nant o,o4 de chlorhydrate de thiotétrapyridine par centimètre cube; on avait donc injecté ainsi un peu plus de o''''',oi de ce sel. On n'observa aucun phénomène morbide pendant plus d'une heure; ce ne fut qu'alors que la grenouille commença à s'affaiblir. Une heure et demie après l'in- jection, elle était à demi paralysée, mais elle respirait et l'on pouvait apercevoir les battements du cœur à la région précordiale. Le lendemain, elle était en résolution, mais respirait encore; les mouvements du coeur persistaient. » La nicotine, ainsi qu'on le sait, introduite à très faibles doses sous la peau d'une grenouille, ou même mise en contact avec la surface externe de son tégument cutané, provoque, au bout de quelques secondes, une sorte de tremblement convulsif général, pendant lequel l'animal rapproche les membres postérieurs de son corps et cesse complètement de respirer. En peu de minutes, une résolution générale succède à cette période spasmo- dique; l'animal est en état de mort apparente; les mouvements respira- toires sont abolis; les mouvements du cœur, au contraire, ont encore lieu. <) Il y a donc une différence des plus frappantes entre les effets si faible.s, si lents du chlorhydrate de thiotétrapyridine sur les grenouilles et l'action si énergique et si rapide qu'exerce la nicotine sur ces animaux; en outre, les accidents tardifs produits par le sel de thiotétrapyridine diffèrent entiè- rement, comme forme, de ceux que détermine la nicotine. » Les deux substances ne différent pas moins, par rapport à leur in- fluence sur les Mammifères. » Lorsqu'on injecte de la nicotine dans le tissu cellulaire sous-culanr sur un chien, l'intoxication est évidemment relardée par l'action caustique que cette substance exerce sur les tissus. Le retard est moins grand et les effets sont plus marqués, à cause de la rapidité de rabsorjjtion, lorsqu'on mêle la nicotine à une petite quantité d'eau et d'alcool. Je n'insiste pas sur ces effets, qui ont étébien souvent décrits. Il y a tout d'abord une douleur ( '67 ) vive et de r;igitafion résultant de l'irritation locale produite par la nico- tine; l'animal se lèche les lèvres quelques instants après l'injection, proba- blement parce que la nicotine, dès le début de l'absorption, tend à s'éli- miner par la membrane muqueuse bncco-lingnale : il y a de la salivation, puis des vomissements; des efforts de défécation se manifestent. Presque en même temps, quelques minutes après l'injection sous-cutanée de o'^'^jio de nicotine diluée à l'aide d'eau alcoolisée, la respiration devient difficile; le chien s'alfaiblit, marche en chancelant, puis il s'affaisse et est bientôt pris d'un accès convulsif très passager, avec extension des membres et du cou; cet accès peut se renouveler. La faiblesse augmente; les membranes niclitantes cachent une partie de la cornée transparente, par suite de la rétraction des globes oculaires. L'animal, un peu plus tard, est dans un état analogue à celui que produit le curare, au commencement de son action, ou encore lorsque ses effets commencent à se dissiper ; il est couché à terre, n'ayant que de rares et faibles mouvements respiratoires, agitant un peu les membres de temps à autre, parfois après chacun de ces mou- vements; il meurt au bout d'un temps variable, trois quarts d'heure, une heure ou une heure et demie après l'injecliou de la dose indiquée* » Aucun des traits de ce tableau succinct ne s'observe chez les chiens sur lesquels on a pratiqué une injection sous-cutanée de chlorhydrate de thiotétrapyridine. J'ai varié de toutes manières les doses et la dilution aqueuse du sel; jamais on n'a noté le moindre phénomène d'intoxication. Des abcès se sont toujours formés dans les points où avaient été faites les injections. » Des essais d'intoxication ont été tentés aussi par introduction du chlorhydrate de ihiolétrapyridine dans l'estomac. Ici l'on a rencontré des obstacles particuliers, soit pour ce sel, soit pour la nicotine ; ce sont des vomissements qui se produisaient très peu de temps après l'injection de ces substances et qui en faisaient rejeter la plus grande partie. Ou a pu empêcher ces accidents en faisant subir aux chiens qui devaient servir aux expériences une forte morphinisation préalable. » Les effets de la nicotine, dans ces conditions, sont à peu près sem- blables, sauf les vomissements, à ceux qui se produisent à la suite des injections sous-cutanées ; ils sont toutefois beaucoup plus lents et il faut, pour les obtenir, une dose plus considérable de poison (de o^'',2o k oS',3o). » Le chlorhydrate de thiotétrapyridine a été introduit dans l'estomac des chiens morphinisés (comme la nicotine) à l'aide d'une sonde œsopha- gienne. On a fait prendre ainsi à des chiens i^' de thiotétrapyridine, en ( i68 ) solution aqueuse assez étendue, sans déterminer le moindre trouble fonc- tionnel. » J'ai essayé comparativement aussi l'action de la nicotine et du chlorhy- drate de thiotétrapyridine en mettant cfs deux substances en contact avec la membrane muqueuse buccalf. Le contraste ici a été encore plus saisissant, à cause de l'intensité et de la rapidité des effets de la nicotine absorbée de celte façon. » Ainsi, dans la cavité buccale d'un chien qui avait résisté à une injection sous-cutanée de o»"^, lo de nicotine, on introduit deux fois de suite une baguette de verre dont on a plongé l'extrémité dans la même nicotine; il secoue aussitôt la tête avec violence, puis la respiration devient difficile; il s'affaiblit rapidement, s'affaisse, et moins de trois minutes après que la nicotine est entrée en contact avec la membrane muqueuse buccale, l'ani- mal est mourant. M L'injection de la solution de chlorhydrate de thiotétrapyridine dans la cavité buccale, quelle qu'ait été la dose, n'a pas produit d'autre action que des mouvements de la tête évidemment en rapport avec l'irritation pro- duite par cette substance. » Chez des chats la même différence a été constatée; un chat, par exemple, a été tué en six minutes par l'introduction, dans la cavité buccale, de l'extrémité d'une baguette de verre qui avait été plongée dans de la nicotine (* ). La même expérience, faite sur un chat avec du chlorhydrate de thiotétrapyridine, ne détermine que de la salivation, des plaintes, de l'agitation, paraissant bien dues exclusivement à l'irritation locale. » Je n'ai fait que deux expériences à l'aide du chlorhydrate d'isodipyri- dine. Au moyen d'une sonde oesophagienne, on a introduit dans l'estomac d'un chien morphinisé i^'' de cette substance en solution aqueuse étendue : il ne s'est produit aucun phénomène d'intoxication. D'autre part, on a injecté sous la peau d'une grenouille, au niveau d'un des muscles gastro- cnémiens, o^"^,©! de ce chlorhydrate. Les effets ont été faibles et très lents à se manifester : ils ont été à peu près semblables à ceux qu'on avait observés à la suite de l'injection sous-cutanée du chlorhvdrale de thiotétrapyridine. » Des expériences résumées dans cette Note, il résulte que les dérivés de la nicotine, obtenus par MM. Cahours et Étard, et auxquels ils ont ( ' ) Lorsque la mort arrive aussi rapidement que dans cette expérience, on peut voir, après l'arrêt du cœur, des mouvemenls plus ou moins étendus des membres se produire encore pendant quelques minutes. Il y a là un phénomène analogue à ceux du même genre qui ont été observés chez des personnes mortes à la suite du choléra ou de la fièvre jaune. ( i69 ) donné les noms de ihiotétrapj^ridiue et d' isodipyridine , absorbés à l'état de sels solubles et à des doses assez élevées, ne paraissent pas exercer la moindre action toxique sur les Mammifères (chiens, chats). Il en résulte aussi que les effets observés chez les grenouilles, à la suite de l'absorption de ces substances, n'ont aucune analogie avec ceux que produit l'alcaloïde du tabac. » GÉOLOGIE. — Le contact mécanique du gneiss et du calcaire, dans l'Obertand bernois, observé par M. A. Baitzer. Note de M. B. Studer, présentée par M. Daubrée. 0 II y a près d'un demi-siècle, on a reconnu que, dans les Alpes de rOberland bernois, de grandes masses de gneiss recouvrent les terrains jurassiques et sont enchevêtrées avec eux. A ce fait, se rattache l'une des questions à la fois les plus importantes et les plus difficiles de la géologie des Alpes. » Le gneiss ainsi superposé au terrain jurassique ne diffère pas de celui qui, d'autre part, lui sert de base et constitue les puissants massifs grani- tiques des Alpes centrales. Très peu de géologues ont visité ces sites sau- vages, s'élevant de 2000™ à 3ooo™ au-dessus du sol des vallées. On est loin aussi d'être d'accord sur l'interprétation des faits observés, qui sont passés sous silence dans beaucoup de Traités de Géologie. » La Commission géologique suisse s'est proposé de combler cette lacune autant qu'il dépendait d'elle, et pour cela elle a chargé M. le D'' Baitzer, qui professe la Chimie à Zurich et qui est connu par sa monographie du Glaernisch, d'étudier ce contact ; son talent de dessinateur devait être largement mis à profit en cette circonstance. » Dans plusieurs campagnes, de 1874 à tS'jS, qu'il a consacrées à cette expédition, M. le D' Baitzer a suivi pas à pas, à travers des escarpements abrupts et des glaciers, la ligne de contact, depuis la vallée de Lauter- brunen jusqu'à celle de la Reuss. Il a ainsi exécuté, sur plus de So*"" de longueur, des dessins exacts des sites les plus instructifs, et recueilli de nombreux échantillons des roches principales. » L'Ouvrage dans lequel toutes ces observations sont exposées se divise en deux Parties. » Dans la première sont exposés les faits. L'auteur décrit les diverses roches, en donne des diagnoses microscopiques, des analyses chimiques, énumère les minéraux et fossiles qui y sont inclus, et entre dans de grands C. R., 1881, i" Semestre. {T. XCU,îio A.) ^3 ( 170 ) détails sur leur structure, leur stratification, leur schistosité, leurs fissures et joints, et il relève surtout la discordance générale de la stratification du gneiss et des terrains de sédiment. Partout où j'ai été moi-même, je puis constater l'exactitude des dessins et descriptions que M. Baltzer nous donne. » En raison du programme qui avait été fixé et du peu de temps dont il pouvait disposer, il n'a pas été possible à M. Baltzer d'étendre ses ob- servations à de plus grandes distances de la ligne de contact. Au nord de cette ligne, il aurait vu que le renversement des terrains qui, à la Jungfrau, au Mettenberg, au Wetterhorn, a placé le gneiss sur le calcaire, n'est qu'un cas particulier d'une anomalie générale, que jusqu'à la chaîne duFaulhorn, au bord du lac de Brienz, les hauteurs appartiennent au jura inférieur, leur base au jura moyen ou supérieur; la composition du terrain rappelle le fameux lacet de Glaris {Glœrnerscliliengen d'Escher). Au midi du con- tact, aux abords du glacier d'Aletsch et de Guttanen an col de la Grimsel, le gneiss granitique dominant diffère de celui qui est au contact; c'est la véritable protogyne, dans laquelle le feldspath blanc domine, taudis que le gneiss décrit par l'auteur se rapproche plutôt des schistes cristallins que l'on traverse de Chamonix au Rlonfanvert. Aussi je ne me souviens pas d'avoir remarqué, dans le gneiss qui enveloppe le calcaire, ces alternances du gneiss avec des strates d'eurite, de quartzite, de schistes amphiboliques ou à grenats, que l'on voit, par exemple, dans le grand tunnel du Saint- Gothard ; cependant ce gneiss supérieur au calcaire ne diffère pas de celui qui forme sa base : il fait corps avec le grand massif de gneiss et pro- togyne qui entoure le glacier d'Aletsch et partage avec elle la forte incli- naison au sud-est. » Dans la seconde Partie de l'Ouvrage, l'auteur passe en revue les diverses explications que l'on a tentées de la structure en éventail, de la schistosité, de l'alternance du gneiss avec des calcaires jurassiques, de la plasticité, etc. L'auteur expose ses propres idées à ce sujet. » L'Ouvrage dont il s'agit, qui forme la XX* livraison des Matériaux pour la Carte géologique de ta Suisse, est accompagné d'un Atlas de i3 Planches fort instructives et d'une Carte à gVoTû- M La Commission géologique suisse fait hommage à l'Académie de celte œuvre, bien faite pour encourager les géologues à fréquenter un pays si riche en problèmes importants à résoudre. » ( '7' ) M. Dausse f.iit hommage à l'Académie d'une Brochure qu'il vient de pubher, sous le tilre « Question de l'Isère à Grenoble ». NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Botanique, en remplacement de feu M. Schimper. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 36, M Oswald Heer obtient 32 suffrages. M. de Bary » 3 » M. Gœppert » i » M. Oswald Heer, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. L. Pagel adresse une Note portant pour titre « La rose azimutale ». (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. D. Cakrèue adresse une nouvelle Note sur la résolution de l'équa- tion du sixième degré, lorsque toutes les racines sont imaginaires. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. E. Français adresse un Complément à son Mémoire destiné au Con- cours relatif aux questions qui intéressent le développement de la naviga- tion. (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Lvscriptioxs et Belles- Lettres adresse à M. le Président une Lettre invitant l'Académie des Sciences à désigner un de ses Membres qui devra, conjointement avec trois ( '72 ) Membres de l'Académie des Inscriptions et un Membre de l'Académie des Beaux-Arts, faire partie de la Commission du prix Foutd (histoire des arts du dessin chez les peuples anciens, jusqu'au siècle de Périclès). Cette nomination aura lieu, au scrutin, dans la prochaine séance. ASmONOMlE. — Eléments et éphéméride de la comète f 1880 [Pechûle); par M. G. BiGODRDAN. Présentés par M. Mouchez. « Au moyen de l'observation de Copenhague du 16 décembre 1880 et de celles de Paris du 1*'' et du 19 janvier 1881 , j'ai obtenu les éléments sui- vants ; T= 1880, novembre 9,42137, t. m. de Paris, n^aei" 3'57"4 I Écliptiqiie Q = 249''22'3i"5 > etéquinoxe moyens i= 60-42' i4"5 ) de 1881,0. I0g9z= 1,819274 » Représentation de l'observation moyenne : En longitude (0 En latitude ■C)cosp = — 12", 8 O — C = — i6",9 » J'ai déduit de ces éléments l'éphéméride suivante pour la*" t. Paris : Dates. 1881. Février i 3 . 5 7 " 9 > 1 1 . i3 » i5 » 17 » 19 » 21 » 23 » 25 » 27 Mars I . . Ascension droite apparente. b m s 22. I I .44,0 22.18.53,8 22.25.55,8 22.32.49,9 22.39.36,4 22.46. I 5, 3 22.52.46,7 22.59.10,7 23, 5,27,7 23. 1 1 .37.7 23. 17.40.8 23.23.37,4 23.29.27,4 23.35. 1 1 ,2 23.40.48,7 Déclinaison apparente. 0 , „ - 3i . 6.29 3i.35.24 32. 3. 2 32.29. 26 32.54.43 33.18.55 33.42. 7 34. 4-22 34.25.45 34.46.19 35. 6. 7 35.25. i3 35.43.39 36. 1.28 36.18.44 Logr. 0,229277 0,243943 o,258o37 0,271599 0,284659 o , 297 aSo 0,309400 LogA. o,33o 173 o , 344 664 0,359052 0,373264 0,387 -^^9 0,400929 0,414290 m. d Éclat. 0,19 o, 16 0,14 o,i3 0,11 o, 10 0,09 0,321 i35 0,427291 0,08 » L'éclat de la comète au 16 décembre 1880 est pris pour unité. » ( 173 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Présentation d'une épreuve photographique de la nébuleuse d'Orion, par M. H. Draper. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Cornu.) « New-York, ii décembre 1880. » Je vous ai adressé par la poste une épreuve agrandie de la photo- graphie de la nébuleuse d'Orion; c'est la première envoyée en France ( ' ). Vous observerez que, vu les mouvements de l'atmosphère qui ont lieu pendant la longue durée d'exposition de cinquante et une minutes, les images des étoiles un peu brillantes sont beaucoup dilatées. Mais la nébu- leuse, en raison de son faible éclat, n'est pas beaucoup troublée par cette cause. » Je serais heureux que vous voulussiez bien mettre cette photographie sous les yeux de l'Académie. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sw les diviseurs de certaines fonctions homogènes du troisième ordre à deux variables. Note du P. Pépin. « La propriété la plus remarquable des formes quadratiques binaires consiste en ce que leurs diviseurs sont renfermés dans certaines progressions arithmétiques qui les distinguent nettement des non-diviseurs. Parmi les formes binaires d'un ordre supérieur au second, les seules chez lesquelles on ait jusqu'ici reconnu une propriété semblable, sont les polynômes divi- seurs des fonctions suivantes : Telles sont les formes que l'on obtient en rendant homogènes les fonctions auxquelles on est conduit dans la théorie de la division du cercle et que M. Sylvester a nommées Jonctions cyclolomiques. Mais ces formes ne sont pas les seules qui jouissent de la propriété énoncée; on trouvera en effet dans les théorèmes suivants un grand nombre de formes cubiques binaires, dont les diviseurs se distinguent des non-diviseurs par leurs formes linéaires. Les formes auxquelles se rapportent ces théorèmes sont des (' ) Cette épreuve n'est parvenue à M. Cornu que la semaine dernière. ( '74 ) fonctions linéaires des deux formes plus simples X = x(a:--9;--), Y=j(x='-j=), où a: et ^ sont deux nombres entiers et premiers entre eux, positifs ou négatifs. » I. Les diviseurs premiers des deux formes X + 3Y, X + 9Y sont, exclusivement à tout autre, 2, 3, 7 et les nombres premiers de l'une des deux formes 18Z ± r. » Ce théorème peut se déduire d'un théorème de M. Sylvester concer- nant la fonction cyclotomique 11^ — 3u -i- 1. » II. Les diviseurs premiers des deux formes cubiques X + Y, X -+- 1 3 Y sont exclusivement 2, 7 et les nombres premiers de l'une des deux formes i^l± 1; ceux des deux formes X. + 27 Y, i3X + 27 Y sont les mêmes et, en outre, le nombre 3. » III. Les diviseurs premiers des formes cubiques X + 6Y, X + iSY, aX -H 9Y, 4X + 3Y, X -H 36Y, 5X 4- 9Y, 5X + 33Y, 1 1 X + 45 Y sont, à l'exclusion de tout autre nombre, 2, 3, 7 et les nombres premiers com- pris dans les progressions arithmétiques dont la raison est 126 et dont les premiers termes sont respeclivemenl 5, 11, 17, 19,23,25, 3i, 47, 53, 69, 61, 65, 67, 79, 89, 95, loi, io3, 1 15, 121. » IV. Les deux formes cubiques X4-5Y, 5X-4-Y'^ admettent exclusi- vement, comme diviseurs premiers, 2, i3 et les nombres premiers de l'une des formes 26/+ i, 5, 21, 25; les deux formes 5X + 37Y, X + i35Y ont les mêmes diviseurs et, en outre, le nombre 3. » V. Les diviseurs premiers des formes cubiques X + 18Y, aX 4- 3 Y, X + 21Y, 4X + 33Y, 7X + 9Y, 7X-t-69Y, iiX-)-36Y, 23X + 63Y sont exclusivement 2, 3, i3, les nombres premiers i8/±: i quî, divisés par 26, donnent les restes i, 5, 21, 25, et les nombres premiers i8/± 5, dr 7 qui, divisés par le même nombre, donnent des restes différents de ceux-là. » VI. Les diviseurs premiers des deux formes cubiques 7X-h27Y, 1 1 X + 189Y sont exclusivement 2, 3, 19 et les nombres premiers compris dans les formules 38/ -+- 1,7, 11, 27, 3i, 37; ceux des deux formes X + 7Y, 7X -I- I lY sont les mêmes, à l'exception de 3, qui est non-diviseur, » VII. Les seuls diviseurs premiers des formes cubiques X-t-iaY, X-f-45Y, 4X-4-9Y, ÔX + 3Y, 5X-t-iiiY, 8X4-39Y, 13X + 72Y, 37X-t- 45Y sont 2, 3, 19, les nombres premiers i8l±. i qui, divisés par I ( '7^ ) ig, donnent les restes i, 7, 8, i i, 12, i8, et les nombres premiers iSZzh 5, ± 7 qui, divisés par le même nombre 19, donnent des restes différents de ceux-là. » VIII. Les seuls diviseurs premiers des deux formes X H- 2Y, /[X+aSY sont 2, 3i et les nombres premiers compris dans les formules 62Z-1- i, i5, 22, 27, 29, 33, 35, 39, 47? 61; ceux des deux formes 2X + 27Y, 23X + 108 Y sont les mêmes et, en outre, le nombre 3. » IX. Les diviseurs premiers des formes X -)- 33Y, 5X + 2iY, 7X + 45Y, 11X + 9Y, iiXhh 177Y, i3X + 3i5Y,35X + 39Y,59X + 99Y sont, exclusivement à tout autre nombre, 2, 3, 3[, les nombres premiers 18/d:: I qui, divisés par 3i, donnent les restes i, 2, 4, 8, i5, iG, 23, 27, 29, 3o, et les nombres premiers i8Z±5, ±7 qui, divisés par le même diviseur, donnent des restes différents de ceux-là. » X. Les deux formes cubiques X H- 1 1 Y, I iX + 47Y admettent comme facteurs premiers, exclusivement à tout autre nombre, 2, 37 et les nombres premiers compris dans les formules 74/+ i, 11, 23, 27, 29, 3i, 43, 45, 47, 5i, 63, 73; les deux formes I iX H- 27Y, 47 X H- 297 Y ont les mêmes diviseurs et, de plus, le nombre 3. » XI. Les diviseurs premiers des formes cubiques 2 X + 1 5 Y, X + 63 Y, 5X + 18Y, 7X + 3Y, 7X 4- 219Y, i3X+ 180Y, 20X+ 39Y, 73X + 63Y sont exclusivement 2, 3, 37, les nombres premiers i8Z±: i dont la division par 37 donne les restes i, 6, 8, 10, 11, i4, 23, 26, 27,29, 3r, 36 et les nombres premiers i8Z±5, ±7 dont la division par le même nombre conduit à des restes différents de ceux-là. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la distinction des intégrales des équations dijférentielles linéaires en sous-groupes. Note de M. Casorati. « Cette distinction a été faite, comme on sait, la première fois par M. Hamburger en 1873 ('), en appliquant très à propos un procédé exposé par M. Jordan en 1871 (-). (') Bemerhung iiber die Form der Intégrale, etc., dans le Tome LXXVI y. On a nécessairenienl (') (■) />/'>/">...>/'"-'), et, si l'on pose les nombres (2) e, e\ e", .., e'"-" seront tous positifs et la somme des v — x derniers d'entre eux sera t. » M. Weiersirass donne le nom de diviseurs élémentaires (^) du détermi- nant A, relatifs au facteur oj, — «, aux puissances (3) (o;,-co)% («,-«/', ..., (o,,-o,Vf'-'\ dont les v — x dernières, multipliées entre elles, donnent la plus haute puissance de w, — w qui entre dans tous les déterminants partiels de degré ?i — /.. » Cela posé, pour compléter l'application de M. Hamburger, il suffit de faire les deux observations suivantes : » I. La démonstration donnée, pages i 15-117, f'" théorème de la page 1 15 (') fait voir non seulement que les déterminants partiels de P et II s'annulent ensemble, mais aussi que les exposants /, l', /", . . sont les mêmes pour ces déterminants, c'est-à dire qu ils possèdent les mêmes diviseurs élé- mentaires. » II. Les diviseurs élémentaires des déterminants désignés par A, A', A", . . . (pages I i4, 118, 120), relatifs au même facteur w, — u, se succèdent de la manière suivante (') : (4) (M,-to)% (co,-o.)^', (to.-o;)'", .. . («,_«)^<"-'^ (A), (;•)) (M,-a>y-', (M,-wf-', (,),_o; )'"-', ..., (A'j, (G) (a),-«)^-S («,-03^-% (,^,-0.)'"-=, ..., (A"), (') On écrira /, /', /", . . ., au lieu de A»), /(•', IW, .... (*) Elementar- Theiler, dans le Mémoire cité, p. 3i 1. (') Je me rapporte à la Bemerkung, etc., de M. Hamburger. Qui le désire peut rapporter mes observations à la Note même de M. Jordan. (*) Les nombres e, r', e", . . . satisfont, comme on verra, nécessairement aux conditions c^e'>e">...>c(^-'). Il est superflu d'avertir que la lettre v a ici la même valeur que chez M. Hamburger, G. R., 1881, 1" Semestre. (T. XCII, N» 4 ) ^4 ( '78 ) » JMctintenant, on donnera sur-!e-clianip aux conclusions de INI. Hani- biiiger la forme plus simple dont il est question, en remarquant que les nombres qu'il a désigm's par v, v', v", ... sont les nombres des puissances à exposants positifs dont se composent respectivement les suites (4), (5), (6),.... » En effet, d'après cette remarque, et puisque l'exposant e'''"'' ne se réduit à zéro qu'après en avoir retranché e'''~" fois l'unité, on verra qu'il est = v^"-"-', et que, par conséquent, à cet exposant correspond un sous-groupe (p. 121) d'intégrales composé de g'"'"'' éléments. M Pareillement, l'exposant e'^~-' ne se réduisant à zéro qu'après en avoir retranché e'''~-' fois l'unité, on verra qu'd est et qu'à cet exposant il correspond un sous-groupe composé de e''~-' élé- menls. » En continuant de la sorte, on obtient la conclusion totale sous la forme désirée, c'est-à-dire qu'il y a autant de sous-groupes que de puis- sances dans la suite (/|), et que chaque sous-groupe contient un nombre d'éléments égal à l'exposant de la puissance qui lui correspond ('). » ANALYSK MATHÉMATIQUE. — Sur la séparation des racines des équations dont le premier membre est décomposable en facteurs réels et satisfait à une équa- tion linéaire du second ordre. Note de M. Laguerke, présentée par ]M. Hermite. « 1. Les méthodes connues pour effectuer la séparation des racines d'une équation sont, même dans le cas où elle a toutes ses racines réelles, à peu près impraticables lorsque son degré est un peu élevé. » Le problème peut être posé de la façon suivante : Étant donnée une quantité arbitraire ^, trouver un nombre a tel (pie l'intervalle compris entre S, et a renferme au plus une racine de réquation. On en obtient une solution qui désigne juir v le nombre des équations (3), p. 114, qu'il est possible de déduire des autres « — v. ( ' ) Il va sans dire que plusieurs exijosants peuvent être égaux entre eu\ et qu'alors les sous-groiij)cs eorreipondants conticndr.iient le méiiie nombre d'élénienls. ( '79 ) facile dans le cas où, l'équalioii ayant toutes srs racines réelles, le [ir.-- iiiier membre satisfait à une équation linéaire iln second ordre. » Considérons, en effet, une telle équation (l) J[x';=o,^ dont le |)remier membre s, le polynôme peut avoir une valetu- posiiive; il est d'ailleurs toujours po- sitif pour a; = S, si l'on su[)pose que ^ n'annule pas V. Je ferai remarquer aussi que F est tonjoiu's négatif si l'on remplace | et j; par les valeurs de tleux racines quelconques de l'équation (ij. » D'où la proposition suivante : » Si l'on donne à ^ une valeur arbitraire n'anntdant pas P, l'équation F [x, ^) = o a toujours au moins t\c\\yi racines réelles ; en désignant par x' et x" celles de ses racines qui avoisinent S, on peut affirmer que chacun des intervalles compris ( nire les nombres x' et ^, ^ et x" renferme au plus une racine de l'équation. La simple substitution des nombres x\ ^ et a" fera donc connaître exactement le nombre des racines comprises dans ces intervalles. » La métliode précédente exige la résolution au moins approchée d'une équation qui, généralement, est d'un degré supériein- au second; mais il est toujours possible d'éviter celte résolution en se donnant la (juantité .r (que l'on peut, sauf certaines restrictions indiquées dans chaque cas par- ticulier par la discussion du polynôme F, choisir arbitrairement) et en résolvant l'équation F = o par rapport à la quantité S, qid n'y entre qu'au second degré. » 2. Comme exemple, je considérerai le polynôme U,,, étudié par M. Hennite, et qui satisfait à l'équation d^ y dy a.r- (l.r ' ( î8o ) » On trouve aisément F(a-,E) = i2(« — i) + i2x(£ — j") + (?-Jr)-[(/i + i)x'— 4(«-i)(«-2)]. » Désignons par A la plus grande racine île l'équation U„ = o, laquelle, comme je l'ai montré ('),Fsl inférieure à ^" , el par B la racine qui la pré- cède immédiatement; cela posé, si ^ est compris entre — B et + B, l'équa- tioi) F = o a ses quatre racines réelles. La i)lus grande est comprise entre A et — " "~ < et, comme il est facile d'obtenir une limite inférieure de la quantité B, on voit que l'on jjeut déduire de là une limite supérieure de A. , . , , 2 [ « — I ] . La plus petite racuie est de même comprise entre et — A; quant aux deux autres racines a el |3, l'une a une valeur supérieure, l'autre une valeur inférieure à celle de z, et l'on est assuré que les intervalles compris entre les nombres a et ç, : et ^ renferment au plus une racine de l'équation U„= o. M Donnons à x une valeur arbitraire comprise entre — A el + A, et soient, pour celte valeur de x, ^' et ^" les racines de l'équation du second degré en Ç F(x,S)=:o; on peut également affirmer que chacun des intervalles compris entre |' el x, X et '%' renferme au plus une racine de l'équation proposée. )i 3. Les considérations qui précèdent s'appliquent entièrement aux équations dont le premier membre est une série indéfinie, satisfaisant à une équation différentielle du second ordre et qui peut être regardée comme la limite d'un polynôme entier ayant tous ses facteurs ri'els. Il suffit, dans lout ce qui précède, de sup|)oser n infiniment grand. » De pareilles équations s'offrent, par exemple, quand on égale à zéro les transcendantes de Bessel el certaines fonctions circulaires. » Considérons, connue application, l'équation dont les racines sont cos y'a X 97!-- 25 TT- 'M Ndtrs sfir /a irso'iilion des ''rjuntio/is iiurnt'/iijiics, p. G6. ( >«' ) et tlont le premier membre satisfait à l'équation différentielle cP Y dy d.x' dj: ■' » Un Ciilcul facile donne F(^, S) = 48x^^4- (4 -^)'( > û , I 2 . . . . » 2 ANALYSli MATiUÎMATlQUi:. — Sur le développement des inléijwdcs ellipliques de première et de seconde espèce en séries entières récurrentes. Note de M. J. Farkas, communiquée par M. Yvon Villarceau. « En supposant /c, a, b des nombres réels et o 2 n — I r^ _i — ^ / loclane- — -î ^ • 1 h--- ) 2.[---2rt ° '^ 2 y |_2« 2.V 2« — 2 ~^' 2«...4 2 J-^"- >j Les séries n-l n=l sont convergentes. Relativement aux parties iU 2.4..-2" 2 ^ 2 4 • • • 2 « n = I n =1 la chose est évidente. Quant aux deux autres, les contenus des deux pa- renthèses, dans les formules X„ et Y„, sont plus grands que zéro, plus petits que Or, _ I .-^"-^ ' 1 _^(2«-l)...3 I 2/2 2« m — 2 2«...4 2 2P„<-H ! 1 f- I, ( -ss ) et, comme o ,, >„ 1.3.5 A,,, ,, H PHYSIQUE. — Sttr le choix de l'unité de force dans les mesures éleclriques absolues. Note de M. Lippmaxn, présentée par M. Jamiii. « On sait que les mesures électriques dites absolues reposent sur le choix des trois unités qui servent à mesurer les temps, les longueurs et les forces; on se rappelle également qu'en i863 un Comité de l'Association britan- nique a proposé de prendre pour unité de force la dyne, c'est-à-dire la force capable d'imprimer à la masse de i^'', au bout d'une seconde, une vitesse deo",oi par seconde. La dyne est-elle de tout point l'unité de force ( iB4 ) la plus avantageuse que l'on ait pu choisir? Sans vouloir (liscuter ici com- plèlement cette question complexe, on peut du moins en faciliter la so- lution à l'aide des remarques suivantes, qui n'ont peut-être pas été faites d'une façon suffisamment explicite et générale par les auteurs. » 1° Les unités électromacjnéliques absolues de résislance et de capacité élec- triques sont indépendantes du choix de l' unité de force ( '), Or ce sont les seules unités absolues représentées par des étalons. Ainsi l'on pourrait faire varier à volonté l'unité de force : les ohms et les microjarads, répandus aujourd'hui dans les laboratoires, n'en conserveraient pas moins leur valeur. » 2" Les formules qui permettent de passer du système électromagnétique absolu au système électrostatique absolu, ou inversement, sont toutes indépen- dantes du choix de l'unité de force. On peut s'en assurer en parcourant la dernière ligne du Tableau que nous donnons plus bas, et qu'il est facile de calculer. Or, ces formules sont les seules de ce genre qui aient luie interprétation théorique. » Les unités d'intensité et de force électromotrice dépendent, au con- traire, du choix de l'unité de force; si l'on croyait, par exemple, devoir remplacer la dyne par une autre unité, les opérations nécessaires pour mesurer ces grandeurs ne changeraient pas, mais leur résultat numérique s'énoncerait autrement; il faudrait remplacer le volt et le weber par d'autres dénominations, car ce sont de simples dénominations, et non des étalons. ( ' ) Soient en eftet L, T, V la longueur, le temps et la force mesurés avec des unités quelconques. La quantité de magnétisme p est donnée par une équation de la forme — = F; (i est donc du degré p. =; LF-. L'intensité/ du courant est donnée par la formule d'Ampère, laquelle est du degré — = F, d'où / =r — = F'. Enfin, la résistance électrique /-est donnée ' L p par l'équation r/-T = FL, dont les deux membres représentent respectivement le travail FL L électrique et mécanique; d'où /• = t^,, c'est-à-dire '■=;:;; '" est donc indépendant de F, ce qu'il fallait démontrer. De même, la capacité électrique c, dérivée de la charge iT par rapport à la force électromotrice e =: ri, est de la forme -^ := — ■ On a donc ( i85) » On peut d'ailleurs passer d'un système d'unités à un autre quel- conque à l'aide du Tableau suivant : Système. Intensité. Résistance. Force électroinoti-icc. Capacité. 1 1 L LF" I' Électromagnétique ;:=F' t =:- c=:— - c = — 1 X Ij 1 LF'^ T f Électrostaliqtie 1 = R=:- E=F^ C=:L IL R T- ET CL' ^^•^P"-"'^ 7 = T 7 = D 7. = Z 7 = T^ 1) Les formules analogues données par les auteurs rentrent, bien en- tendu, dans celles de ce Tableau; mais elles sont un peu moins simples, et elles supposent que l'on ait pris raccélération pour mesure de la force. » Les remarques qui viennent d'être faites montrent que le choix de l'unité de force n'a pas l'importance qu'on serait tenté de lui attribuer au premier abord, et par suite qu'il serait facile de changer cette unité. B Cela posé, il est permis de se demander pourquoi les éminents auteurs du système électromagnétique ont cru devoir mesurer les forces en dynes. La raison en est simple : c'est que, pour déterminer le couple des forces exercées par le magnétisme terrestre sur une aiguille aimantée, ces physi- ciens ont employé la méthode des oscillations. Lorsqu'on emploie cette méthode, ce que l'on trouve par l'expérience, c'est une accélération; il est alors naturel de prendre les accélérations pour mesure des forces qui les produisent. La dyne a l'avantage d'une plus grande simplicité dans le cas de la méthode des oscillations, et seulement dans ce cas. Or, il faut bien remarquer que la méthode des oscillations n'est qu'un moyen dé- tourné, car pour mesurer un couple statique il eût été plus direct d'em- ployer la suspension bifilaire de Gauss, ou plus généralement une méthode statique. Mais alors aucune accélération n'intervient; on a seulement à peser l'aiguille aimantée: la grandeur de la force se déduit de cette pesée et s'obtient directement en grammes. C'est un détour et une complication que de l'exprimer après coup en dynes. » Le système de la dyne complique d'ailleurs notablement les formules de transformation : il fait disparaître les avantages du système décimal en ce qui concerne la mesure des longueurs. Les électriciens ont employé comme unité de longueur, les uns le mètre, d'autres le centimètre ou le millimètre; supposons que l'on veuille passer de l'une de ces unités à l'autre. Dans le système de la dyne, ou plus généralement dans les sys- C. R., i88i, \" Semestre, {t. XCII, N» 4.) ^5 ( i8(3 ) tèmes où la force est définie à l'aide d'une accélération, les unités d'inten- sité et de force éleclromotrice dépendent de la racine carrée et de la puissance | de l'unité de longueur : de sorte que l'on est obligé de diviser par un facteur qu'il faut calculer, et qui est soit la racine carrée, soit Ja puissance | d'une puissance de lo. Si, au contraire, on prend pour unité de force un poids ou toute autre force indépendante de l'unité de longueur, l'unité d'intensité est indépendante de l'unité de longueur; quant à l'unité de force électromotrice, elle est, comme les autres unités électriques, du premier degré par rapport aux longueurs; il en résulte que l'on peut passer du mètre au centimètre et au millimètre par un simple déplacement de la virgule, opération qui peut se faire mentalement : c'est l'avantage essentiel du système décimal, et l'on renonce à en profiter lorsque l'on adopte le système des unités anglaises. » En résumé, les étalons électriques et les principales formules théo- riques étant indépendantes du choix de l'unité de force, le choix de cette unité n'a pas une très grande importance et le changement en est toujours facile. La dyne ne présente aucun avantage essentiel dans quelques cas. En- fin, il est fort désirable que les unités qui servent à mesurer le temps, les lon- gueurs et les forces soient les mêmes en électricité et dans le reste de la Physique. Cette unification, qui est le but du beau travail des physiciens de l'Association britannique, n'a pas été atteinte, puisque, depuis 1 863, les physiciens ne se sont pas mis d'accord pour adopter la dyne. Peut-être ar- riverait-on plus aisément au but en proposant aux électriciens de prendre pour unités fondamentales la seconde, le mètre et le poids du gramme, c'est-à- dire les unités aujourd'hui si répandues de notre système métrique. » ÉLECTRICITÉ. •— Lois du dégagement de l'électricité par pression, dans la tourmaline. Note de MM. Jacqies et Pierre Ccrie ('), présentée par M. Friedel. « Nous allons d'abord énoncer les lois qui résultent de nos expériences sur le dégagement par pression de l'électricité dans la tourmaline. Nous exposerons ensuite, avec la rapidité qu'exige la brièveté de celte Note, nos procédés d'expériences et les limites entre lesquelles nous avons vérifié ces lois, » I. Les deux extrémités d'une tourmaline dégagent des quantités d 'électricité de signes contraires égales entre elles. (') Comptes rendus, numéros des a et iti août 1880, ( '87) M II. La quantité mise en liberté par une certaine augmentation de pression est de signe contraire et égale à celle produite par une égale diminution de pression. » III. Celte quantité est proportionnelle à la variation de pression, » IV. Elle est indépendante de la longueur de la tourmaline. » V. Pour une même variation de pression par unité de surface, elle est pro- portionnelle à la surface. » Le résultat direct des expériences d'où l'on déduit les lois IV et V peut s'énoncer d'une façon simple : Pour une même variation de pression la quantité d'électricité qui se dégage est indépeiidante des dimensions de la tour- maline. » Les tourmalines que'J'on voulait étudier avaient la forme de prismes parallèles à l'axe principal. Les deux bases étaient recouvertes de deux feuilles d'étain, protégées extérieurement par deux plaques de verre très épaisses, entre lesquelles on comprimait le cristal à l'aide d'un solide levier en bois. L'une des feuilles d'étain étant en communication avec le sol, l'autre était reliée à l'aiguille d'un électromètre Thomson-Mascart. La déviation obtenue à la suite d'une variation de pression était pro- portionnelle à la quantité d'électricité dégagée, la capacité de la feuille d'étain, dans les conditions qui viennent d'êti-e décrites, étant toujours négligeable devant la capacité de l'électromètre. )) Les tourmalines transparentes, incolores ou légèrement colorées en vert, jaune ou rose, sont, en général, parfaitement isolantes, et ce sont celles-là seulement qui ont servi aux expériences quantitatives. Quelle que soit leur coloration, ces tourmalines semblent être à peu près équiva- lentes au point de vue des phénomènes électriques; les différences, s'il y en a, sont certainement très petites; cependant il serait nécessaire de pas- ser en revue un nombre considérable d'échantillons avant de pouvoir affir- mer qu'il en est toujours ainsi. » Les tourmalines plus ou moins opaques ou noires sont conductrices de l'électricité. Une tourmaline noire donnait une impulsion de l'aiguille de l'électromètre égale au cinquième environ de la déviation obtenue pour un même poids avec une tourmaline transparente; de plus, l'aiguille reve- nait rapidement au zéro. » Les déviations dont il était nécessaire de vérifier l'égalité ou la pro- portionnalité n'étaient exactes, vu les causes d'erreur négligées, qu'à un vingtième de leur valeur. Nous n'avons pas jugé nécessaire d'essayer d'at- teindre une approximation plus grande, car l'exactitude des lois énoncées ( i88) ressort des différences considérables entre les dimensions des tourmalines employées. » Pour une même surface, les longueurs ont varié depuis o^^jS jus- qu'à i5""°, donc dans la proportion de i à 3o. Pour une même lon- gueur, les surfaces ont varié depuis a"""" jusqu'à i'^'^, donc dans la pro- portion de I à 5o. Étant donnée l'approximation des expériences et en supposant les lois énoncées comme étant des lois limites, on peut donc certifier, lorsqu'on double la longueur, que la différence avec la loi véri- table est inférieure à un six-centième, et, lorsqu'on double la surface, qu'elle est inférieure à un millième. » Une parcelle de i"""*^ dégage, pour une même pression, la même quantité d'électricité qu'un morceau volumineux de plusieurs centimètres cubes. Enfin, l'effet produit par l'addition d'un des premiers kilogrammes est sensiblement le même que celui produit par le centième kilogramme pour une surface de i'^''. M Dans un remarquable travail , Gaugain a montré la simplicité des phénomènes pyro-électriques de la tourmaline. Les lois qu'il a énoncées peuvent être placées en regard de celles qui font l'objet de cette Note. Il est facile de voir qu'elles peuvent être calquées l'une sur l'autre, si l'on se laisse guider par l'hypothèse que nous avons émise, et qui consiste à ad- mettre que les phénomènes résultant des variations de pression ou ceux résultant des variations de température sont dus à une seule et même cause : la contraction ou la dilatation suivant l'axe de la tourmaline. » cinMlE ANALYTIQUE. — Sur la baryte employée pour obtenir de l'arsenic, avec l'acide arsénieux et les suljures d'arsenic. Note de M. Ch. Brame. (Extrait.) « En Chimie légale, pour réduire l'acide arsénieux, on emploie souvent soit le cyanure potassique, soit le noir de fumée, chauffé et additionné de potasse. Ces substances ont le grand désavantage de contenir des sub- stances déliquescentes, qui, d'une part, s'opposent en partie à la réaction et, d'autre part, émettent de la vapeur d'eau, qui est en assez grande quantité pour briser, en se condensant, les tubes à essai chauffés au rouge. » Depuis quarante ans, j'emploie la baryte, qui, bien qu'hydratée et réduite en pcfudre, ne présente pas ces inconvénients; la réaction que manifeste le mélange d'acide arsénieux en poudre et de baryle pulvéru- lente, chauffé au rouge, est instantanée et n'est accompagnée d'aucun dé- ( i89 ) gagement d'humidité. L'anneau formé a im aspect parfaitement métal- lique, » Il se produit, comme je l'ai reconnu, d'une part de l'arsenic métallique, et, de l'autre, de l'arséniate de baryte, qui, dissous dans l'acide nitrique, précipite en rouge brique le nitrate d'argenl. » On obtient des résultats analogues, mais moins marqués, avec la chaux, la potasse et la soude. » Les sulfures d'arsenic (réalgar et orpiment) donnent également de l'arsenic avec la baryte, mais moins facilement que lorsqu'on emploie l'acide arsénieux. Avec l'orpiment, il y a déflagration. » En faisant agir le chlore sur les anneaux d'arsenic obtenus par l'ap- pareil de Marsh modifié, on obtient, en partie, du perchlorure d'arsenic, qui, à l'air, par l'action de l'humidité, se transforme en acide chlorhydrique et en acide arsénique, précipitant le nitrate d'argent en rouge brique. » CHIMIE, — Action de l'acide carbonique sec sur la chaux vive. Note de M. F. -M. Raoilt. « Combustion vive de la chaux dans l'acide carbo7iique. — Je place dans un petit ballon de verre de la chaux vive, en morceaux d'environ i™, pro- venant de la décomposition du marbre blanc dans un four à gaz de Perrot. Je chauffe ce ballon sur un fourneau à gaz, jusqu'à la température où le verre commence à se ramollir. Alors j'éteins le feu, et, sans perdre de temps, je dirige dans le ballon un courant rapide d'acide carbonique sec et pur. La chaux, dans ces conditions, absorbe l'acide carbonique avec une énergie extraordinaire et, en peu d'instants, elle devient incandescente. Le phénomène est parfaitement visible, même en plein jour, mais il est plus remarquable dans une demi-obscurité. L'incandescence, avec loo'^' de chaux, peut durer environ un quart d'heure. Cette jolie expérience de Cours réussit également avec la chaux grasse du commerce, pourvu qu'elle ne renferme pas plus de 2 à 3 pour 100 de matières étrangères et qu'elle n'ait pas été cuite à une température trop élevée. » Formation d'un carbonate bibasique de cliaux. — Si, dans l'expérience précédente, on opère sur 56^' de chaux pure, obtenue à une température peu supérieure à 900°, on trouve, après que l'incandescence a disparu, une augmentation de poids variant de 22^' à 23^'. Ce résultat s'est constamment produit dans des expériences conduites très diversement et où l'on a fait varier la durée de l'action, la température, la masse et l'état de la chaux. ( I90 ) Il faut conclure de là que la combustion vive de la chaux dans l'acide car- bonique sec, à la pression atmosphérique, donne naissance à un carbonate 2 bibasique, delà formule CaO , CO''. » Impossibilité pratique de produire le carbonate de chaux neutre par syn- thèse directe. — Le carbonate de chaux bibasique, produit lors de la com- bustion vive de la chaux dans l'acide carbonique, peut absorber de nou- velles quantités de ce gaz, mais avec une grande lenteur et en proportion beaucoup moindre qu'on ne serait tenté de le supposer. C'est au rouge naissant, vers 55o°, un peu au-dessous de la fusion de l'aluminium, que l'action se fiiit le moins difficilement. Or, à cette température et dans un courant lent d'acide carbonique sec et pur à la pression atmosphérique, la chaux et le carbonate bibasique de chaux exigent douze heures pour se transformer en un composé renfermant 3'''> d'acide carbonique pour 4'<' de chaux et correspondant à la formule CaO , 3C0*. Ce moment passe, l'absorption directe de l'acide carbonique devient infiniment plus lente et même problématique, car, après une semaine entière d'expérience, l'aug- mentation de poids est à peine de ^în;. D'après cela, en admettant que l'ab- sorption de l'acide carbonique puisse continuer de la sorte jusqu'à la pro- duction du carbonate neutre, il faudrait plus de cinq semaines pour arriver à ce résultat. Une expérience d'aussi longue durée m'a paru comporter trop de chances d'erreur pour être utilement entreprise. Du carbonate de chaux chimiquement pur, obtenu par précipitation, soumis au même trai- tement pendant le même temps, ne change pas de poids. » On sait que M. Debray, à la suite de ses remarquables expériences sur la dissociation du carbonate de chaux, a conclu que « ce composé se dé- » truit et se forme à la même température, dans une atmosphère d'acide » carbonique, suivant que la tension de ce gaz est inférieure ou supérieure » à la tension de dissociation qui correspond à celte tempér.iture ». Mes expériences montrent que cette conclusion n'est applicable que dans les circonstances spéciales où l'éminent expérimentateur s'est placé, et qu'elle ne peut être généralisée. » La chaux pure employée dans mes expériences provenait de la calcina- tion du nitrate de chaux pur dans des vases de platine. Cette chaux était exposée à l'action de l'acide carbonique dans des nacelles de même métal, logées dans un tube de porcelaine, lequel était chauffé dans une grille à analyse organique à gaz, munie d'un régulateur de pression. L'acide car- bonique, produit dans un appareil continu, traversait, avant de se rendre ( '9' ) dans le lube de porcelaine, deux tubes très longs, dont le premier était rempli de chlorure de calcium et le second de chaux vive. Les bouchons étaient en caoutchouc désidfuré. On déterminait la quantité d'acide carbo- nique absorbé en pesant les nacelles et en analysant les produits. « Influence d'une forte calcination mir les propriélés chimiques de la chaux. — La chaux, qui a une fois subi l'action d'une température supérieure à iioo°, n'agit sur l'acide carbonique sec qu'avec une lenteur beaucoup plus grande. L'expérience suivante le prouve. Deux échantillons de chaux pure, de même poids, provenant de la décomposition de l'hydrate au rouge sombre, sont chauffés simultanément au rouge naissant dans un tube de porcelaine traversé par un courant lent d'acide carbonique sec, comme il est dit ci-dessus. La seule différence qui existe entre eux, c'est que l'un d'eux a subi pendant une heure la température du rouge blanc, environ i4oo°, dans un creuset de platine.^u bout de huit jours d'une action non in- terrompue, ces deux échantillons ont absorbé des poids d'acide carbo- nique très différents et dont l'un est presque la moitié de l'autre. En effet, l'échantillon non calciné a absorbé | d'équivalent d'acide carbonique et formé le composé CaO , 3C0", tandis que celui qui a subi la température du rouge blanc n'a absorbé que-| d'équivalent du même gaz et produit un corps correspondant sensiblement à la formule CaO , 2CO-, La différence d'action n'est pas due à une perméabilité moins grande de la chaux forte- ment calcinée, car elle se manifeste au même degré lorsque cette chaux a été réduite en poudre très fine. La chaux pure qui a subi la température du rouge blanc diffère donc, par ses propriétés chimiques, de celle qui n'a été exposée qu'au rouge sombre; elle se comporte comme si ses molécules étaient condensées et, en quelque sorte, polymérisées. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur les déperditions de composés nilreux, dans la fabrication de l'acide sutfurique^ et sur un moyen de les atténuer. Note de MM. Lasne et Benker. « Dans la marche ordinaire des appareils à acide sulfuriqiie, munis de tours de Gay-Lussac, il se perd une certaine quantité de composés nitreux, ce qui nécessite une dépense correspondante d'azotate de soude ou d'acide azotique. Après avoir étudié la cause de ces déperditions, nous avons réussi à les atténuer et à les réduire au tiers de ce qu'elles sont dans les usines les mieux conduites. ( 192 ) » La seule perte réellement importante est celle qui se produit par suite (le la teneur en acide hypoazotique des gaz qui ont traversé la tour de Gay-Lussac et s'échappent dans l'atmosphère. )> Les gaz qui sortent des chambres de plomb doivent contenir au moins 5 pour loo d'oxygène en excès, ce qui est nécessaire pour que l'oxydation de l'acide sulfui'eux soit complète. On est conduit à admettre que, en pré- sence de cette quantité d'oxygène libre, les composés^nitreux sont à l'état d'acide hypoazotique. D'autre part, il est reconnu que l'acide sulfurique, chargé de produits nitreux par son parcours au travers des tours, contient exclusivement de l'acide azoteux : nous avons vérifié ce fait, par des expé- riences répétées dans les circonstances les plus variées que permette la marche des appareils. » Il y a là une contradiction apparente qui nous a frappé et dont nous avons recherché l'explication. L'acide hypoazotique se dissout dans l'acide sulfurique à 62" B. et peut, dans certaines circonstances, se combiner avec lui. Mais ces combinaisons sont peu stables, et leur tension de dissociation est déjà très grande à la température ordinaire, à tel point que le passage d'un courant d'air ou d'acide carbonique sec dégage intégralement l'acide hypoazotique, sans qu'il ait subi aucune altération. Une légère élévation de température accélère encore ce dégagement. Dans le mélange gazeux qui arrive aux tours, l'acide hypoazotique n'occupe que 3 millièmes en- viron du volume total : sa tension est donc très faible, et l'on conçoit que l'acide sulfurique ne puisse pas le retenir en quantité importante. Aussi n'en rencontre-t-on pas de traces sensibles dans l'acide qui s'écoule de l'appareil. » L'acide azoteux se comporte tout différemment ; il donne avec l'acide sulfurique une combinaison définie et très stable, que ne détruit pas l'action d'une chaleur modérée, ni même le passage de l'acide sulfureux : ce n'est qu'en l'étendant d'eau qu'on décompose celte combinaison nitrososulfu- rique, connue sous le nom de cristaux des chambres de plomb. L'acide azo- teux, une fois combiné à l'acide sulfurique, est donc fixé; mais il reste à expliquer comment se forme l'acide azoteux dans les tours. Diverses obser- vations pratiques nous ont mis sur la voie. Nous avons remarqué que le litre en acide nitreux de l'acide sulfurique qui s'écoule des tours est d'au- tant plus faible que la marche des chambres est plus nitreuse, fait qui paraît anormal. La déperdition de produits nitreux diminue en même temps que l'intensité de la coloration des gaz qui entrent dans la tour. Examinant alors ces gaz avec le plus grand soin, nous y avons toujours ( 193) constaté la présence d'une quantité très faible, mais variable, d'acide sul- fureux, dont la coexistence avec l'acide liypoazotique ne peut être due qu'à l'imperfection du mélange. Tels sont les faits qui nous ont fourni l'ex- plication cherchée. » Les gaz en cet endroit sont presque seCS, mais non pas d'une façon absolue. L'acide sulfureux, rencontrant l'acide hypoazolique, le réduit; mais cette réduction s'arrête à l'acide azoteux, parce que, aussitôt qu'il est formé, ce produit s'unit à l'acide sulfurique engendré en même temps, pour donner le composé nitrososulfurique stable. La réaction se passe entre 2^*1 de chacun des deux corps. !'''• d'acide azoteux est définitivement re- tenu; l'autre se dégage, pour s'oxyder à nouveau et recommencer un peu plus loin les mêmes réactions. L'acide sulfurique qui baigne le coke contenu dans la tour a surtout pour effet de recueillir l'acide nitrososulfurique formé dans les gaz, de le dissoudre et de l'amener au bas de la tour. Il n'agit chimiquement que dans le cas exceptionnel où il rencontre de l'acide azo- teux tout formé. La dissolution nitrososulfurique étant inaltérable, les pro- duits nitreux sont désormais à l'abri de toute atteinte. Nous avons indiqué qu'il reste dans le mélange gazeux une très faible quantité de vapeur d'eau : cette condition est nécessaire, l'acide sulfureux et l'acide hypo- azotique complètement secs ne réagissant pas entre eux, le composé nitroso- sulfurique contenant de l'eau combinée. Au contraire, une proportion d'eau un peu plus forte détruirait la combinaison. » Si la récupération des produits nitreux est plus complète quand les gaz sont à peine jaunâtres, cela tient donc à ce qu'alors ils contiennent une proportion d'acide sulfureux plus voisine de ce qu'elle doit être. Mais cet état est impossible à maintenir dans la pratique, la moindre influence le modifiant, pour le rendre nitreux ou sulfureux, et causant des pertes dans les deux cas. Ou est conduit à marcher avec excès de produits ni- treux, quitte à perdre la quantité d'acide hypoazotique qui n'a pas ren- contré d'acide sulfureux pour se combiner avec lui. Il est donc permis de dire que le poids de produits nitreux retenu est proportionnel à la quantité d'acide sulfureux coexistant dans les gaz à leur entrée dans les conden- sateurs de Gay-Lussac. » S'il en est ainsi, il suffit de rétablir la juste proportion par une injec- tion directe d'acide sulfureux, à un état hygrométrique convenable, au pied de la tour, pour que les réactions soient complètes. Les gaz s'appau- vriront simultanément d'acide sulfureux et d'acide hypoazotique, par suite de la perfection de plus en plus grande du mélange et des contacts répétés G. R., 1881, 1" Semestre. (T. XCll, N" 4.) ^6 ( '94 ) avec l'acide à 62°, et, si les proportions ont été bien réglées, ils ne contien- dront plus à leur sortie que des traces absolument insignifiantes de l'un ou de l'autre de ces deux corps. Telles sont les conditions que nous avons réalisées, et l'expérience est venue pleinement confirmer nos prévisions. Nous sommes arrivés ainsi à réduire la dépense de nitrate au tiers de ce qu'elle était antérieurement. » Le but que nous poursuivions était donc atteint; mais nous avons reconnu bientôt que l'emploi de ce procédé donnait lieu à d'autres avan- tages de grande importance. On ne s'expose plus, en effet, à des pertes con- sidérables auxquelles on s'expose en marchant avec excès de vapeurs ni- treuses, puisqu'on est à même de rétablir l'équilibre dans la composition des gaz au moment voulu. I! en résulte qu'on peut précipiter les réactions, obtenir le plus haut rendement possible en acide sulfurique, et enfin augmenter le poids de pyrite brûlée par un appareil d'un cube déterminé. C'est ainsi qu'à la manufacture de Javel, où ont été faits ces essais, on ar- rive à brûler a''s,4oo de pyrite par mètre cube de chambre, sans nuire au rendement de l'acide sulfurique et sans augmenter la dépense de nitrate. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sui^ la résistance à la flexion du verre trempé. Note de M. de la Bastie. (Extrait.) ] « L'Académie a bien voulu accueillir les premiers résultats de mes re- cherches sur le verre trempé. La résistance au choc du verre modifié par la trempe avait paru remarquable. Aujourd'hui que le verre trempé est entré définitivement dans le domaine de l'application, il est devenu plus facile d'apprécier exactement, sur des échantillons nombreux et homogènes, ses principales propriétés. J'ai l'honneur de transmettre à l'Académie le résultat d'essais qui ont été récemment faits au laboratoire d'épreuves de M. Thomasset, dans le but de comparer la résistance à la flexion des verres et glaces ordinaires avec celle des verres et glaces trempés. Une première série, de trente-six essais comparatifs, a montré que : » 1° L'élasticité est plus que doublée dans le verre trempé. » 2° Le verre simple trempé a une résistance environ 2,5 fois plus grande que le verre double ordinaire. » 3° Le verre demi-double trempé est environ 3, 10 fois plus résistant que le verre double ordinaire. » Une autre séi ie, de quarante-trois essais, montre que : » 1° Tandis que les flèches prises par les glaces ordinaires sont si faibles ( I9M qu'elles n'ont pu être relevées, les glaces trempées s'infléchissaient sous les charges; » 2° Les glaces polies trempées, ayant des épaisseurs variant de o^jooô à o",oi3, présentaient une résistance de 3,67J'ois plus grande que celle des glaces ordinaires d'épaisseurs sensiblement égales; » 3° Les glaces brutes trempées avaient une résistance environ 5,33 fois plus grande que celle des glaces brutes ordinaires ('). « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le clioleslène [choleslérilène). Note de M. W.-E. Walitzry, présentée par M. Wurtz. « J'ai obtenu l'hydrocarbure C"H*- par l'action prolongée du sodium sur la cholestérine fondue entre iSo^et 1 55° (l'action va plus vite entre i55° et aoo°et plus lentement enlre i45° et 150"). Il se forme une écume jusqu'à la fin delà réaction. Quand celle-ci est terminée et que la substance refroidie ne présente aucune trace de cristallisation, je la dissous dans l'éther et je verse la solution dans l'eau, les morceaux de soude et de sodium restant dans le ballon. Je change l'eau plusieurs fois en agitant le liquide jusqu'à ce qu'il ne présente plus une réaction alcaline; ensuite je sépare la couche supérieure contenant la substance et j'ajoute de l'alcool, qui précipite une résine. Cette résine, après le lavage par l'alcool, se transforme en une poudre. » Je verse cette poudre dans l'eau chaude et ensuite dans l'alcool bouil- lant, que je change quelquefois en chauffant au bain-marie. Enfin je dis- sous la substance refroidie dans l'éther, je filtre la solution, j'ajoute de l'eau, et j'agite le liquide de temps en temps; enfin, après l'évaporation de l'éther, je lave la poudre par l'eau, que je sépare par fillration. » L'analyse du produit ainsi préparé a donné les résultats suivants : C. H. C« H". Trouvé. 88,1 3 87,39 .1,87 12, 12 » Cet hydrocarbure est une poudre amorphe, blanche, à peine jaunâtre, presque insoluble dans l'alcool, parfaitement soluble dans l'éther, d'où il se précipite par l'alcool. Il ressemble par ses propriétés physique et chi- (') Cette Note est accompagnée de Tableaux numériques, qui seront publiés prochaine- ment dans les Annales de Chimie et de Physique. ( ^96) miques à la c-cholesiériline C^'H*- de Zwenger, obtenue par l'action d'acide sulfurique sur la cholestérine, et au cholestène, que j'ai obtenu par l'action d'acide iodhydrique concentré (densité i,5) sur la cholestérine. » Tous trois sont amorphes, presque insolubles dans l'alcool, parfaite- ment solubles dans l'éther, d'où ils se précipitent par l'alcool; tous trois se ramolhssent à 68° et se transforment à ioo° en une résine épaisse peu mobile; tous trois donnent avec du brome en excès, en même temps qu'il s'élimine des vapeurs d'acide bromhydrique, un bromure presque insoluble dans l'éther et dans l'alcool, qui se charbonne sans fusion. » Par la proportion de brome, ce bromure répond à la formule C" H'* Br'. liromc trouvé pour loo dans le bromure de l'hydrocarbure préparé par l'action de Na. de H^SC. de HI. 1 64,69 63,82 64, 3l II 64 ) 88 » » » La théorie exige 64,90. » La cholestérine, chauffée avec du chlorure de zinc ou avec de la chaux sodée à aSo" (Gerhardt, Traité de Chimie organique), avec la chaux potassée, semble former le même hydrocarbure ('). « CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation de t'aldélijde crotoninue. Note de M. Newbijry, présentée par M. Wuriz. a Dans le TViener Monatshefl Jïir Cliemie de novembre 1880, M. Lieben décrit des expériences faites avec l'aldéhyde crotonique, préparée par lui au moyen de l'action d'une solution d'acétate de soude sur l'aldéhyde à 100°. Occupé depuis quelques mois de l'étude de certains dérivés de l'al- déhyde crotonique, j'ai été amené à faire une comparaison de cette mé- thode avec celle qui a été découverte par M. WurIz [Comptes rendus, 1874, p. i36i), par l'action de l'acide chlorhydrique sur l'aldéhyde ou paraldé- hyde, et distillation ultérieure de l'aldol formé. » La préparation de l'aldéhyde crotonique par cette méthode n'offre point de difficulté; on obtient un rendement relativement considérable, de 10 à 12 pour 100 de la quantité d'aldéhyde employée, si l'on observe les précautions suivantes. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Wurtz. ( 197 ) » Pour la préparation de l'aldol, d'après les indications données par M. Wuriz, on ajoule 2 parties d'acide chlorhydrique et i partie d'eau à I partie d'aldéhyde ou paraldéhyde; on maintient le mélange quatre à cinq jours près de l'étuve, à 25° environ. Si l'on se sert de l'aldéhyde, il sera nécessaire de maintenir la solution à zérapendant qu'on ajoute l'acide, l'aldéhyde se transformant bientôt en paraldéhyde. Le mélange devient après peu de temps brun foncé, parce qu'une partie de l'aldol qui se forme est condensée davantage et forme des produits de condensation résineuse quand même une grande quantité de paraldéhyde n'est pas changée. » Le moment précis où la solution contient la plus grande quantité d'aldol est difficile à déterminer, mais on peut apprécier les progrès de l'action de l'acide, en neutralisant de temps en temps une petite partie de la liqueur avec du carbonate de soude, et observant la quantité de résine qui se sépare. On obtient le meilleur rendement en aldol quand la résine forme une couche épaisse et huileuse, mais noncristalline: c'est ce qiiiarrive au bout de quatre jours environ. On neutralise alors toute la solution avec du carbonate de soude, et, après quelques heures de repos, on filtre pour séparer le précipité de dialdane, etc.; on l'agite ensuite à plusieurs reprises avec de l'éther. Après l'évaporation de l'éther au bain-marie, il reste dans la cornue une liqueur huileuse, plus ou moins colorée, qui est formée de paraldéhyde, d'aldol et de produits de condensation. On peut séparer l'aldol de cette liqueur par la distillation dans le vide. La partie qui passe entre 85° et 120°, sous une pression \de o",2 de mercure, est assez pure pour la préparation de l'aldéhyde crotonique. » L'aldol pur bout vers 90°, sous la pression indiquée; mais la présence d'une quantité considérable d'impuretés n'empêche point l'opération sub- séquente, i"*? de paraldéhyde doit produire 5ooB' d'aldol impur, bouillant entre les températures indiquées, si l'action de l'acide a été arrêtée au point convenable. » Lorsqu'on échauffe l'aldol jusqu'à i4o° ou i5o°, il abandonne i"""' d'eau et se transforme en aldéhyde crotonique. On produit la décomposi- tion en chauffant 2 parties d'aldol et i partie d'eau, sous pression pendant une heure, à i5o°, ou mieux en chauffant l'aldol dans une cornue placée dans un bain d'huile. On relève le col de la cornue sous un angle de 45°, et on la met [en communication avec un réfrigérant descendant. A i4o° l'aldol commence à se décomposer, et si l'on maintient la températiue à i5o° environ, il passe régulièrement de l'aldéhyde crotonique et de l'eau jusqu'à ce que l'opération soit achevée. On sépare l'aldéhyde crotonique ( 19^ ) de l'eau au moyen d'un entonnoir à robinet, on la dessèche avec du chlo- rure de calcium et on la purifie par la distillation. Une nouvelle quantité peut être obtenue de l'eau par l'addition de carbonate de potassium sec, ou par quelques distillations successives, l'aldéhyde crotonique passant tou- jours avec la première portion de l'eau. Lorsqu'elle est bien desséchée, elle bout à io3°-io4°. » Par ce procédé, j'ai obtenu, avec i'* de paraldéhyde, de loo^' à 125^'" d'aldéhyde crotonique. L'examen de quelques-uns de ses dérivés fera le sujet d'une autre Communication (' )■ » ZOOLOGIE. — Sur te Mus Pilorides, ou Rat musqué des Antilles, considéré comme le type d'un sous-genre nouveau dans te genre Hesperomys. Note de M. E.-L. Troujsssakt, présentée par M. Alph. Milne Edwards. « Le Piloris, ou grand Rat des Antilles, désigné par Desmarest sous le nom (le Mus Pilorides, a été peu étudié par les naturalistes, et ses caractères ostéologiques sont si mal connus, qu'on ne sait dans quel genre il doit prendre place; c'est ce qui m'a décidé à examiner attentivement cette espèce, dont plusieurs exemplaires existent dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle. M Le Piloris, comme tous les autres Rats américains, appartient au genre Hesperomys, L'examen de ses dents molaires ne laisse aucun doute à ce sujet. » Ces dents, dans le jeune âge, présentent deux rangées de tubercules (au lieu de /rois que l'on trouve dans le genre il/ws et la plupart des Muridés de l'ancien continent). Les replis d'émail de la couronne, que ces tuber- cules laissent à nu en s'usant avec l'âge, ne sont pas opposés comme dans le genre Mus et ne figurent pas des lames transversales sous forme d'îlots elliptiques bien séparés. Au contraire, le ruban d'émail se continue sans interruption d'un bout à l'autre de la dent, en formant une ligne sinueuse dont les plis rentrants alternent de chaque côté sans se toucher. Cette dis- position est caractéristique du genre Hesperomys; elle rappelle une forme de dents que l'on connaît chez les Campagnols [Arvicolinœ) , et l'on a dit depuis longtemps que les Rats d'Amérique étaient des Rats à dents de Campagnol. » Outre les sous-genres proposés dès 1837 par Waterhouse dans son genre Hesperomys, M. le professeur Pelers, de Berlin, a créé récemment (') Ces recherches ont été faites au laboratoire de M. Wurtz. ( 199 ) deux petits groupes, sous les noms de Neclomjs (')et do Tyhmys ( = ), pour y ranger quelques espèces d'assez grande taille qui sont propres au con- tinent de l'Amérique centrale et méridionale. » Dans le sous-genre Tjtomys [ou Neomjs de Gray (')], les trois molaires de chaque mâchoire sont sensiblement égales-^ntre elles. »Dans le sous-genre Nectomys, la première molaire est manifestementla plus longue, mais les deux suivantes sont presque égales, à la mâchoire infé- rieure; tandis qu'à la mâchoire supérieure la troisième est beaucoup plus courte que la seconde. En outre, les trois doigts médians du membre postérieur sont palmés jusqu'à la seconde phalange, ce qui indique des habitudes aquatiques. » Dans le Piloris, qui se rapproche surtout de ce dernier type, les dents décroissent régulièrement de volume, de la première à la dernière, aux deux mâchoires. Sous ce rapport, le Mus Pilorides se rapproche davantage des Hesperomys typiques; mais cette décroissance est loin d'être aussi exagérée que chez ceux-ci. La première molaire^ dans chaque mâchoire, avant d'être usée, porte six tubercules, la deuxième quatre, et la troisième, qui est très rétrécie en arrière, trois seulement, avec un très petit rudiment d'un quatrième tuber- cule. Il n'y a pas trace de membrane interdigitale, et les habitudes sont exclusivement terrestres. » En face de ces différences, il nous a été impossible de ranger le Piloris dans aucune des sections du genre Hesperomys. Nous sommes d'avis qu'il doit former un sous-genre à part, pour lequel nous proposons le nom de Megalomjs, qui rappelle que son type est, de beaucoup, le plus grand des Rats américains. » M. Lund a trouvé, dans les cavernes du Brésil, les débris fossiles de deux très grandes espèces de Rats [Mus principalis et Mus robustus), pré- sentant les caractères du genre Hesperomys, et qu'il serait très intéressant de pouvoir comparer à V Hesperomys Pilorides des Antilles. » (') Abhandlungen Ahad. Berlin, 1860, p. i48-i52, PI. 1 et ll,jig. 3. {') Monatsberichte Akad. Berlin, 1866, p. [\Q^, PL 1 (figure du crâne et des dents). (') Ann. nat. Histor., 1873, t. XII, p. 4i6, 4'7 ( ûgure du crâne). ( 200 ) ZOOLOGIE. •-- Formation du blastoderme chez les Aranéides. Note de M. A. Sabatier, présentée par M. Alph. Milne Edwards. V Le mode de formation du blastoderme cbez les Aranéides n'a donné lieu qu'à un petit nombre de publications dont les données et les conclu- sions sont contradictoires. Ce phénomène présente deux phases distinctes: la première aboutit à transformer l'œuf en un œuf méroblastique à cica- tricules multiples; la seconde comprend la segmentation discoïdalede cha- cune de ces cicatricules, de manière à constituer une couche simple et continue de cellules blastodermiques. » L'œuf, étudié deux ou trois heures après la ponte, se compose d'un ré- seau de protoplasme granuleux dans les mailles duquel sont comprises les sphères de deutoplasme. La surface de l'œuf est recouverte d'une couche continue de ce protoplasme, couche que Ludwig a niée à tort et qu'il a confondue avec le chorion recouvert de grains saillants. Cette couche se divise fort nettement en champs germinatifs, ainsi que l'a le premier décrit Balbiani, et malgré l'assertion contraire de Ludwig et de Barrois. J'ai pu saisir le mode de formation de cette division et lui reconnaître une signi- fication autre que celle que lui attribue Balbiani. Elle est due au trans- port du protoplasme de l'intérieur à la surface de l'œuf. Uu protoplasme hyalin vient sourdre dans l'intervalle des sphères vitellines de la surface et divise la couche granuleuse. Ce phénomène n'a pas une influence spéciale sur la formation des cellules blastodermiques. Il est le résultat d'une ten- dance centrifuge du protoplasme, qui domine les premières phases du développement chez les Aranéides. » Quelques heures après cette division apparaissent, à la surface de l'œuf, d'abord de grandes taches diffuses, profondes, et bientôt après des figures sombres étoilées décrites par Balbiani, et entourées des rosettes brillantes de Ludwig. Les étoiles sombres sont de véritables disques saillants de pro- toplasme granuleux ayant un gros noyau clair à leur centre. Les coupes pratiquées à ce moment montrent que des disques partent des traînées ou cloisons de même nature, qui séparent et englobent les sphères vitellines voisines. » Je n'ai jamais constaté sur les œufs, pris avant la formation des rosettes de la face, l'existence des cylindres de deutoplasme ou deutoplasma sâulen de Ludwig dans l'intérieur même de l'œuf, et je ne pense pas que l'on ( 201 ) puisse adopter les vues de cet auteur sur le mode de seguieutalion de l'œuf par le dédoublement successif de roseltes centrales. Ce qu'il y a de vrai, c'est que le protoplasme groupé autour des noyaux se porte de l'intérieur de l'œuf vers la surface, attirant de plus en plus à lui le protoplasme des cloi- sons et produisant d'abord des taches diffuses" qui se résolvent en rosettes sombres superficielles. » Il ressort de l'examen des coupes : i° que le protoplasme granuleux, d'abord répandu assez uniformément entre les sphères de deutoplasme sous forme d'un réseau, se porte de plus en plus vers la périphérie de l'œuf, tout en se concentrant autour d'un petit nombre de noyaux; 2° que les masses de protoplasme apparaissent à la surface sous forme de lentilles ou disques sombres, d'où paitent des rayons de la même substance qui séparent et enveloppent sous forme de cloisons les sphères vitellines environnantes. Ces dernières doivent à l'épaisseur des cloisons sombres interposées, et très probablement aussi à la contraction centripète de ces cloisons, l'aspect très accentué de leurs contours et l'allongement de leur axe vers le centre du disque sombre, conditions qui produisent le phénomène des rosettes brillantes de Ludwig. Mais ces rosettes ne peuvent exister qu'à la surface de l'œuf et alors que les masses sombres et les cloisons ont acquis une con- centration suffisante. Les rosettes centrales, ou grandes rosettes de Ludwig, sont des phénomènes purement imaginaires, admis (plutôt qu'observés) par suite d'une analogie illégitime entre les phénomènes vus à la surface de l'œuf et ceux qui sont supposés avoir lieu dans sa profondeur. » En somme, le protoplasme, chez les Aranéïdes, se porte du centre à la périphérie, où il apparaît sous forme de disques ou cônes d'éjection, entourés des sphères de la rosette que l'on peut comparer à des cônes de soulèvement. Il y a éruption à travers une cheminée qui se subdivise vers le centre de l'œuf. Par là l'œuf est transformé en œuf méroblastique à cicatricules multiples. C'est la fin de la première phase. » Pendant la seconde phase se produit la segmentation méroblastique régulière des cicatricules. Les noyaux se divisent, et avec eux les étoiles sombres et les rosettes de Ludwig. Ainsi se produit une seconde génération d'étoiles et de rosettes. Au fur et à mesure, les granulations et le proto- plasme des champs germinatifs sont attirés par les disques sombres, qui finissent par les absorber entièrement. A la troisième génération, les rosettes brillantes cessent d'être visibles, ce qui résulte de la disparition des cloisons épaisses de protoplasme et de leur absorption dans les disques sombres. C. R., i&Si, I" ie/ncjrre. (T. XCII, IN» 4.) 2^ ( 202 ) M Le protoplasme de la surface continue à se segmenter et finit par former une couche simple de cellules polygonales aplaties. C'est là le blastoderme qui recouvre toute la surface de l'œuf. » Dans aucune des espèces que j'ai étudiées, je n'ai trouvé la cavité cen- trale ou blastocèle, pas plus que l'orientation radiaire des masses vitel- lines, telles que les a décrites et dessinées Ludwig. » Il résulte de ces observations que l'œuf d'Araignée présente un type intermédiaire entre les œufs à segmentation superficielle générale des Crustacés, comme le Penéus, et les œufs à segmentation discoïdale régu- lière, comme ceuxde certains Poissons, c'est-à-dire qu'il a une blaslulation intermédiaire entre la périblastulalion et la discoblastuiation. Il se ra|)- proche beaucoup des œufs des Cliélifères (Metsclmikoff), des Tétranyques (Claparède) et des Insectes (Bobretzky). Ainsi se manifeste hautement, dès le début, l'affinité des Aranéides avec d'autres groupes d'Arachnides et avec les Insectes. » Nos observations ont porté sur les œufs de Pholcus opilionidcs, Epeira cliadema, Epeira fasciala, Agelena labyiiiithicaj Lairodcclus malmignalhn, et quelques petites espèces indéterminées. » CIIIRUliGlE. — liéseclion de deux mètres d'inlestiii grèle^ suivie de (juérison. Note de M. E. Koeberlé, présentée par M. Larrey. « La résection de l'intestin est une opération de date assez récente, qui n'a guère été pratiquée, jusqu'à présent, que pour des cas de cancer ou de gangrène de l'intestin, dans une étendue relativement restreinte. » J'ai fait une opération de ce genre dans les conditions suivantes : » M"® K. . ., âgée de ving't-deux ans, sujette, depuis deux à trois ans, à des crises de coliques, a été prise, au mois d'octobre 1 880, d'accidents d'étran- glement interne, à deux reprises différentes. Ces accidents se calmèrent, mais il y eut ensuite des coliques continues, d'une extrême violence. Le 27'novembre, je fis la gastrotomie sur la ligne blanche. L'intestin grêle, très distendu, était rétréci en quatre points. Je fis la résection^de cet intestin sur une longueur de 2'",o5, après avoir lié les vaisseaux du mésentère. Les deux bouts de l'inleslin furent fixés dans la plaie, où l'on maintint également les ligatures du mésentère. Le troisième jour après l'opération, je pratiquai l'entérotomie, pour faire commiuiiquer entre eux les deux ori- (203 ) ficesde l'inlestin. Les selles ne tardèrent pas à se rétablir d'une manière normale, et, six semaines après l'opération, la plaie était cicatrisée. L'opé- ration a duré trois heures, sous l'influence de l'anesthésie chloroformique, sans recourir aux procédés antiseptiques de Lister. Les suites ont été des plus simples, sans aucun trouble digestif appréciable. L'opérée est devenue très bien portante et ne ressent plus aucun malaise. » Conclusions. — La résection de l'intestin grêle peut être faite dans une étendue considérable, sans troubler les fonctions digestives d'une ma- nière appréciable. » Pratiquée dans des conditions convenables, la résection de l'intestin peut être considérée comme une opération parfaitement admissible. » M. Larrey ajoute que M. Roeberlé s'occupe de publier un travail assez étendu sur ce sujet, comprenant tous les détails de l'observation. ÉCONOMIE RURALE. — Les vignes sauvages de Californie. Note de M. F. de Savigxon, présentée par M. Hervé Mangon. « Toutes les variétés de vignes sauvages originaires de Californie ont été, jusqu'à ce jour, comprises sous la dénomination commune de Vilis Califor- nica. La variété typique est la seule qui ait été délerminée (Deiilham). lien existe cependant quatre autres, présentant entre elles et la Filis Californica des dissemblances qui en font des variétés distinctes. Mélangées paifois, elles ont pourtant conservé des caractères bien tranchés, qui ne permettent pas de les confondre. Nous les avons examinées sur place, dans le comté de Lake, à la fin de mai 1880 (année tardive). Nos observations, résimiées plus bas, se rapportent aux pieds marqués comme types de chaque variété. » Les caractères suivants sont fixes et communs aux cinq variétés : vé- gétation d'une grande vigueur (les plantes montent dans des arbres de 10™ à 20™ de hauteur et les garnissent complètement); fructification très abondante (255'" par pied); vin très coloré, riche en tannin et en tartre; cinq nervures aux feuilles, l'ime médiane, les autres latérales et oppo- sées. « 1. Filis Californica. — Diamètre de la racine à i™ au-dessous du collet, o™, o3. Lon- gueur des mérilhalles, de o^jio ;i o'",i5. Diamètre du chevelu à sa naissance, de 0'", 001 ( 20/, ) à o",oo4. Chevelu très ilur. Racine principale plus claire que le tronc. Diamètre du tronc à I" au-dessus de terre, o^jOoS. Diamètre minimum du bois d'un an, o™, oo'5, écorce com- prise. Première écorce (épidémie et zone subéreuse), brun vif, se pèle facilement. Deuxième écorce (mésoderme, couclie herbacée et liber), plus claire que la première. Épaisseur de l'écorce à o^jSo de terre, o^jOaS, d'autnnt plus claire ([ue le bois est plus jeune, gris rose sur les dernières pousses de 1879. Bois très dur, souple, brun clair. Nouvelle pousse jaune paie, verdit lors de la maturation du fruit. Première feuille carrée, à angles arron- dis, nombre moven des dentelures, 'i/j. La quatrième feuille s'allonge, les dentelures (4o) se creusent. Septième feuille: même contour que celle du mûrier ( .î3 dentelures ). Ner- vures vertes, plus |)àles (jue la feuille. Feuille pubescente dans le jeune âge, duvet caduc. Vrille forte, fourchue, lie devin claire jusqu'au milieu; râpe de morne couleur. Pédoncule de la grappe fort. Grappe unique. Fruits serrés, noirs, à peau forte, de finesse moyenne. Pépins jaune foncé. Saveur particulière, ni acide, ni sucrée. Maturation, fin de septembre et pre- miers jours d'octobre. ! » 2. Fitis. — Racines contournées, fortes, dures, souples, s'écaillant par places. Chevelu abondant, de o^.oot à o'",oo8 de diamètre. Diamètre du pied à sa sortie du sol, o">, o5. Diamètre minimum du bois d'un an, o'",oo65. Écorce du tronc à o"',3o au-dessus du sol, brun orangé, plusclaire que chez le n° 1. Première écorce peu adhérente. Deuxième écorce, fine, bien lisse. Écorce des sarments, brun orangé, plus claire que celle du tronc. Bois dur et vert. Moelle ])eu abondante, brun clair. Feuilles plus grandes que celles du n' 1 ; pre- mière feuille, moins carrée, formant plutôt un hexagone (34 dentelures] ; quatrième feuille et huitième feuille se rapprochant des variétés françaises par leur forme. Angles des dente- lures nettement marqués, d'autant plusaigusquela feuille est plusprèsdubourgeon terminal. Feuilles pubescentes dans le jeune àgc, duvet caduc. Jeunes pousses vert clair à la partie inférieure; violet lie de vin en dessus, elles jaunissent lors de la maturation du fruit. Vrilles très fortes, violet rougeàtre à la base, orangées à l'extrémité. Râpe de même couleur que les vrilles. Grappe volumineuse, ailée, ailes bien détachées. Fruits, abondants, gros, ser- rés, noir bleuâtre, donnent un vin grenat tirant au bleu, très colorant. Maturation, fin de septembre et commencement d'octobre. » N° 3. Fitis. — Racine flexueuse, formant des sinuosités contournées, très souple, à écorce fine et très dure. Radicelles clair-semées, très dures. Diamètre du pied à sa sortie du sol, o'",o8. Diamètre minimum du bois d'un an, o'",oo3. Première écorce peu adhérente, gris lie de vin dès l'âge de deux ans. Deuxième écorce, brun clair tirant sur le rose orangé et blanc jaunâtre à l'intérieur; prise à o'", 3o au-dessus du sol, elle est fine, serrée, propre, claire, très dure. Épaisseur, o™,ooi sur une branche de o™,o3 de diamètre. Bourgeon de l'année, vert tendre, passe au marron à l'époque de la maturation du fruit. Feuille glabre, fine, dure. Première feuille sensiblement ovale (3o dentelures); quatrième feuille, même forme, plus allongée, plus ])ointue, échancrures bien dessinées (4o dentelures). Vrilles grêles, violet orangé. Fruits gros, noirs, à reflets verts, disposés par groupes sphériques ; ils donnent un vin parfumé, un peu amer, goût qui disparaît au printemps. Grappe unique, cylindrique, lâche. Variété plus tardive que les précédentes, » N° 4. Viiis. — Racine brun clair, forte, contournée, s'écaillant; son bois est jaune ( 205 ) clair. Radicelles dures, flexibles; chevelu rare. Diamèrre de la tige principale à o"',3o au dessus du sol, o"',o3. Première écorce, lie de vin, peu adhérente. Deuxième écorce, plus claire, épaisse de o'",ooo5 sur le bois de deux et trois ans, gris verdâtre à l'intérieur. Dia- mètre minimum du bois d'un an, o"',oo3; son écorce est fine, dure, gris rose. Mérithalles de G'", 08. Moelle marron. Bourgeons de l'année, roses supérieurement, veris en dessous, La première feuille est vert foncé, arrondie au bas de la nouvelle pousse, légèrement pu- bescente, à duvet caduc. Feuilles en forme de cœur. Pédicelle des feuilles et vrilles de force moyenne ainsi que la râpe, rose foncé à la base, Fruits groupés en pelottes; grappe sphé- rique. Variété tardive, a mûri en décembre en 187g, donne un vin acide, de même nuance que le porto. » N° 0. T'itis, — Racines sinueuses, dures,'ïtrès flexibles, peu développées, blanches in- térieurement; leur épiderme s'écaille. Diamètre du tronc à sa sortie de terre, o'", o5. Dia- mètre minimum du bois d'un an, o"', oo3. Écorce du tronc, brun clair, unie, dense, dure. Épaisseur de la première écorce, o'", 009. ; de la deuxième, o'", 001 aS, plus blanche que chez les variétés précédentes. Bois de trois à quatre ans, de même couleur que le tronc, très dur. Moelle brun clair, plus abondante que chez les autres variétés. Première feuille ovale. Quatrième feuille et feuille terminale de même forme que celle du mûrier, légèrement pu- bescentes, à duvet caduc. Feuilles plus fines, moins fortes que celles des quatre autres variétés; nervures jaune verdâtre. Variété moins commune que ses congénères. Grappe ailée, longue, lâche. Les grappillons de la partie supérieure de la grappe sont allongés, ceux delà partie inférieure sont sphériques. Pédoncule long, fin, rouge à l'époque de la matura- tion du fruit. Fruits relativement petits, d'un noir luisant, à peau fine. L'époque de matu- ration de cette variété est intermédiaire entre celle des plus hâtives et celle des plus tar- dives. ■> BOTANIQUE. — Sur /e Theligonum cynocrambe L. Note de M. J. Guillaud, présentée par M. Naudin. « Le Theligonum cynocrambe L. est une petite herbe de la région médi- terranéenne, dont les caractères morphologiques sont encore peu fixés, du moins en ce qui concerne la fleur femelle, et dont les affinités sont restées douteuses parmi les familles d'Apétales. Les feuilles, opposées et décussées dans le bas de la tige, deviennent alternes dans le haut, sans dérangement de l'ordre de décussation : ce qui fait naturellement penser à l'avortement d'une des feuilles des paires supérieures. Elles ont des stipules membra- neuses, connées avec celles qui leur sont opposées ou amplexicaules. Les fleurs sont unisexuées : les femelles, disposées en cyme bipare très courte, sont munies chacune d'une bractée verte et constituent de petits glomérules à l'aisselle des feuilles; parfois la cyme est réduite à trois fleurs; les mâles, groupées par deux ou plus rarement par trois, constituent ime cyme très ( 206 ) réduite, opposée aux feuilles alternes; une petite bractée qui avorte accompagne la seconde fleur. » La fleur femelle apparaît sous forme d'un petit mamelon ovoïde, qui s'aplatit, puis se creuse en pertuis à son extrémité libre; les bords de ce pertuis se relèvent en bourrelet et, s'accroissant davantage sur deux points, en avant et en arrière, ou sur trois points, en avant et sur les côtés, recouvrent en toiture sa cavité. Ce bourrelet s'allonge ensuite en périanihe membraneux, tubuleux et infundibuliforme, fermé jusqu'à la sortie du stigmate, qui écarte les deux ou trois dents de son ouverture. Du fond du pertuis et en arrière, naît, en même temps que le bourrelet, une petite pointe saillante qui est un carpelle. A la base un peu élargie de cette pointe, ne tarde pas à paraître un ovule, attaché en bas et en arrière; cet ovule semble s'enfoncer graduellement dans le tissu cellulaire du fond du pertuis. Aucune trace d'organe mâle dans cette fleur. L'ovaire infère une fois constitué, avec son ovule complètement recouvert et sa pointe carpellaire en saillie dans le périanthe tubuleux qui le couronne, se développe beaucoup plus fortement en avant et sur les côtés, de telle sorte que périanthe et style stigmatifère sont finalement rejetés en arrière et deviennent tout à fait gyiiobasiques. A ce développement excentrique de l'ovaire, correspond un changement très singulier dans l'état de l'ovule. Ce dernier était primitivement horizontal, à demi anatrope, avec le micropyle tourné en bas et en arrière; il devient par suite ascendant, à micropyle tourné en bas et en avant, tout en restant attaché un peu au-dessus de la base de l'ovaire; en même temps, le sommet qui était opposé au micropyle se tuméfie, s'accroît en contournant la chalaze et en se repliant à son tour vers le hile, de façon qu'on a bientôt im ovule réniforme, comme plié en deux sur l'extrémité de son raphé, qui se trouve ainsi dissimulé dans la masse de l'ovule, et c'est pourquoi celui-ci a été regardé jusqu'à présent comme campylotrope. Il est facile de reconnaître, même sur de jeunes graines, qu'il n'y a là qu'une apparence trompeuse : le fiuiicule, large et aplati, pénètre dans une sorte de sillon médian, entre deux mamelons, puis, cessant d'être libre, se soude aux enveloppes de la graine, pour s'enfoncer avec elles sous forme de languette ovale jusqu'aux deux tiers de son épais- seur. L'embryon, à longue radicule et à très petits cotylédons, est d'abord droit dansl'axed'un sac à albumen, qui n'occupe que la moitié micropylaire de la jeune graine, puis sac à albumen et cotylédons s'avancent dans l'autre moitié, en se courbant en fer à cheval. Les cotylédons seuls font les frais de cette courbure secondaire de l'embryon. ( 207 ) >> La fleur mâle se développe de la façon suivante. La petite masse cel- lulaire, comprimée d'avant en arrière et brièvement pédicellée, qui la constitue au début, s'aplatit à son sommet en une surface ovale. Au-dessous des bords de cette surface, naissent, en avant et en arrière, deux lamelles qui se réunissent bientôt sur les côtés, pour-suivre à partir de ce moment un développement conné et donner naissance à un périantlie gamophylle. Neuf à quinze mamelons, qui sont les étamines, apparaissent en dedans des lamelles et au bord même de la surface plane. Celle-ci reste libre et sans aucune trace d'ovaire. Par la suite du développement, les deux lamelles du périantlie se rejoignent en couvercle, au-dessus des étamines, et la fleur mâle prend peu à peu la forme d'un sachet oblong, comprimé et fermé. Le fond de la fleur, primitivement plat, se creuse en godet ; c'est ce qui fait qu'à l'éclosion les étamines paraissent insérées sur la base même du périantlie. » D'après ce qui précède, on voit que nous avons affaire à des fleurs très réduites dans foutes leurs parties; mais, étant donné que le périanthe est longuement tubuleux, que l'ovaire est nettement infère, à un seul carpelle et à un seul ovule, que cet ovule est anatrop(; malgré sa double courbure, que l'embryon est primitivement droit dans l'axe de l'albumen et que les feuilles sont stipulées, les affinités du Tlielicjonum cynocrambe L. me paraissent devoirétre recherchées entre les Monimiacées d'une part, comme famille ancestrale, et les Santalacées, Aristolochiées et Bégoniacées de l'autre, comme familles collatérales. Ce serait, à mon avis, un faible rejeton de la branche généalogique qui réunit ces diverses familles ('). » M. Ch. Tardy adresse, par l'entremise de M. Daubrée, une Note inti- tulée « Direction générale des montagnes sur la Terre et probabilité sur leur origine w. M. C. ViRY adresse, par l'entremise de M. Resal, une Note intitulée « Du choc entre prismes élastiques; durée, intensité, déformations, vitesses finales ». A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures trois quarts. J. B. ( ' ) Ces observations ont été faites au laboratoire de Botanique de la villa Thuret, à Antibes, en décembre i88o et au mois de janvier de la présente année. ( 208 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdVRAGES REÇOS dans la SÉAMCE du 17 JANVIER 1881. Sur les Oromo, grande nation ajricaine désignée souvent sous le nom de Galla; par AwT. d'Aebadie. Bruxelles, 1880; br. iii-8°. (Extrait des Annales de la Société scientifique.) De la tuberculose dans les séreuses chez l'homme et chez les animaux inoculés; par M. P.-L. Kiener. Paris, G. Massoii, 1881. (Extrait des Archives de Physiologie.) (Présenté par M. le baron Larrey.) Les étoiles et les curiosités du ciel. Supplément à F Astronomie populaire ; pat C. Flammarion. Livr. 31 à 40. Paris, Marpon et Flammarion, 1881 ; grand in-8° illustré. Notice sur quelques Poissons des lignites de Menât; par M. Ch. Brokgniart. Caen, impr. Le Blanc-Hardel, 1880; br. in-8°. Mémoires de i Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Tou- louse; t. II, i*'' et 2" semestres. Toulouse, impr. Douladourc, 1880; 2 vol. in-8°. Beitrag zur Bestimmung der physischen Libration des Mondes aus Beobach- tungen am Strassburger Iieliometer,-von D'' E. Hartwig. Rarlsruhe, G. Braun, 1881; in-4". EBRATA. (Séance du 17 janvier 1881.) Page 127, ligne 3, au lieu de les termes de même rang, lisez les termes qui se corres- pondent verticalement. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de MALLET-BACHELIER Quai des Augustins, n° 55. 1 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. mont/à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique do matières, l'autre par ordre alphabétique .>e no:n8 s, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. Le prix de Vtibonncment est fixé ainsi qu'il suit Pour Paris "f ^^• Pour les Départements ^" *"• Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaires en sus. rnées qui précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs. 5« encore quelques collections complètes. On •ousorit, dan» le» Département», M. . . . iléme me.. fon. . ourg. B»»- :«i Tfc héry. . . • i.-Ferr. rkti ri oble . . . .<. ochelle . chez Messieurs : Michel et Médan. j Gavault St-tager. ) Orlando. Hecquet-Decobert. Debreuil. ) Germain et Grassin. ' \ Lachè8e,BelleuTreetC«. . Jérôme. Marion Lepoittevin. Chaumas Duthu. SauTat. David. Lefournier. Legost-Clérisse. i'errin. Ronsseau . Lamarche. i Bonnard-Obez. ( Crépin. Urevet. Hairitau. A Marseille . . . Montpellier . \ Moulins . liantes . ■ Nancy. Lo^nt. if ... ! Qaarré. Charles. [ Beaud. ! Georg. ( Palud. Ifice Nîmes Orléans .... Poitiers Rennes . . . . Roche/ort. . . Rouen. S'-Ê tienne. . Toulon \ Toulouse j yalenciennes. che Messieiiis ; Camoin frères. Goulet. Seguin. Martial Place. Douillard frères. Mme Veloppé. André. Sidot frères. tirosjean. ^ Barma. ' Visconti. Thiband. \'audecraine. Druineaud. Motel et Bcrthelot. Verdier. , Brizard. ! Valet. ) Métérie. î llerpin. Chevalier. I Rumèbe. i Clavel. 1 Gimet. Privai. Giard. Leniattre On souBcrit, à TEtranger, Amsterdam . Barcelone . Berlin Bologne . . . chez Messieurs: L. Van Bakkenes etCî". Vcrdaguer. Asher et C". Calvary et C". Friedlander et fils. Mayer et Miiller. Zanichelli et C". Boston Sever et Francis. 1 Decq et Duhont. Brureilrs... , M^.^bach et Falk . Camlriage. . Deighton, Bell et C". Florence.. . . Giani. Gand Engelcke. Ge'nes lieuf. 1 Cherbuliez. I Georg. Bclinfante Itères. Imer-Cuno. 1 Brockhaus Leipzig \ Twiclmeyer. ( Vosa. Boun.imeaux. Gnnsé. Dulau. Kutt. Luxembourg. V. Bûili. ( Dumolard frères. Milan , „ ,. I Hocpii. A Moscou. . . . Madrid. . . ■ Naples New- York.. 9x/ord Palerme. . . Vorto Rio-Janeiro. Rome Genève. . , . La Haye.. . Lausanne, . Liège . . Londres Turin . chez Messieurs : Gautier, l Bailly-Bailllère. l V'Poupart el fils. I F. Fé. Pellerano. Christern. Parker et C. Pédone-CaiirleS. j Magal'nûès el Moniz. \ Chardron. Garnier. IBocca frères. Loescber et C"° Kramers. Samson et Wall IssakofF. Mellier. Wolfl. Bocca frère'" Loescber et C». Brero. Gebethner et VVolff. Ongania. Drucker et Tedeschl. Gcrold et C'". i Franz Hanke. Schmidt. Meyer et Zeller. Rotterdam . . Stockholm. . S'-Pélersb.. Farsovie. . Venise . . Vérone . . . ■ Vienne . . . . Zurich. •IBLES GENtîRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4''; i853. Prix Tomes 32 à 61. - (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Pris... ÎIPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : raieui des perturbations ou ., I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Dk«bès et A.-J.-J. Soubh. -Mémoire sur le Ca cul de ™^-^^^^^^^ <, plr M. H.«SE«. -Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion par M. Claude Bernard. Volume in-4°, avec 3j. planches. . ^ ^.... — — - — - •/ ;;" ;;;;,.;"; aJ 'pl^ pVo'poJée "en ".SSo'plirAcldémie des Sciences 15 fr. 16 fr. le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les des matières .... 15 fr. fossiles dans les différents terrains sédi- simultanée. — Rechercher la nature. 15 fr. I 3 II ■ Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse a - conœurs de i853, et puis remise pour celui de i356, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps "■'S;»'^?; „„uuanee - . . aires, suivant l'ordre d'e leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de '^^ ^^'^JJ^" 7 n » v : , " chet ,86 apports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, ,. par M. la Professeur Bro.n. In-^ , avec ,7 P'a rouve également à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à .l'Académie 'prospectus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé f,anro, sur demande affranchie. W 4. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 24 Janvier 1881.) MEMOIRES ET COMMUrVIGATIOEVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Berthelot fait hommage à l'Académie du Supplément à son « Essai de Mécanique chimique i53 M. F. Tisserand. — Sur le développement périodique d'une l'onction quelconque des rayons vecteurs de deux planètes M. H. Resal. — Sur la théorie de la chaleur. MM. L. Pasteir, Cuamberland et Roix. — Sur une maladie nouvelle, provoquée par la salive d'un entant mort de la rage M. A. VrLPiAN. — Expériences montrant que i54 "7 i.it) Pages . la thiotétrapyridine et 1 isodipyridine ne sont pas douées du pouvoir toxique que possède la nicotine, dont elles sont des dérivés i65 M. B. Studer. — Le contact métallique du gneiss et du calcaire, dans l'Oberland ber- nois, observé par M. ^. Bahzer 169 M. Dausse fait hommage à l'Académie d'une Brochure intitulée « Question de l'Isère à Grenoble » l'ji NOMKVATIOIVS. M. OswALD Heer est élu Correspondant, pour la Section de Botanique, en rem- placenieul de feu M. Schimper 171 MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. L. Pauel adresse une Note portant |>our titre o La rose azimutalc 171 M. D. Carrère adresse une nouvelle Note sur la résolution de l'équation du sixième degré, lorsque toutes les racines sont ima- ginaii-es M. E. Frax(;ais adresse un Complément à son Mémoire destiné au Concours relatif aux questions qui intéressent le développement de la naviîïation. 171 CORRESPONDANCE. .7.3 17D l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres invite l'Académie des Sciences à désigner l'un de ses Membres pour faire partie de la Commission du prix Fould M. O. BicorBDAis. — Éléments et éphéméride de la comète / 1880 (Pechiile) M. H. Draper. — Présentation d'une épreuve photographique de la nébuleuse d'Orion.. P. Pépin. — Sur les diviseurs de certaines fonctions homogènes du troisième ordre à deux variables 173 IW. Casorati. — Sur la distinction des inté- grales des équations dilférentielles linéaires en sous-groupes M. Lacderre. — Sur la séparation des racines des équations dont le premier membre est décomposable en facteurs réels et satisfait A une équation linéaire du second ordre.. M. J. Earkas. — Sur le développement des intégrales elliptiques de première et de seconde espèce en séries entières récur- rentes M. LiPPMANN. — Sur le choix de l'unité de force dans les mesures électriques abso- lues MM. Jacques et Pierre Curie. — Lois du dé- gagement de l'électricité par pression dans la tourmaline M. Cu. Brame. — Sur la baryte employée pour obtenir de l'arsenic avec l'acide arsé- nieux et les sulfures d'arsenic 188 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE ERRATA i83 186 M. F. -M. Raotlt. — Action de l'acide carbo- nique sec sur la chaux vive MM. Lasse et Benker. — Sur les déperditions de composés nitreux, dans la fabrication de l'acide sulfurique, et sur un moyen de les atténuer M. DE LA Bastie. — Sur la résistance à la flexion du verre trempé M. W.-E. Walitzky. — Sur le cholestène (cholestérilène ) M. Newbi'Rc. — Sur la préparation de l'aldé- hyde crotonique M. E.-L. Trolessabt. — Sur le Mus Pilorides ou Rat musqué des Antilles, considéré comme le type d'un sous-genre nouveau dans le genre Hesperomys M. A. Sabatier. — Formation du blastoderme chez les Aranéides M. E. KoEBERLÉ. — Résection de deux mètres d'intestin grêle, suivie de guérision M. F. DE Savignos. — Les vignes sauvages de Californie M. J. GuiLLAUD. — Sur le Theligonum cyno- crambe L M. Ch. Tardï adresse une Note intitulée o Direction générale des montagnes sur la Terre et probabilité sur leur origine ».... M. C. ViRY adresse une Note intitulée o Du choc entre prismes élastiques ; durée, in- tensité, déformations, vitesses finales »... i()i '94 195 I9fi 198 200 202 203 205 207 207 208 208 PARiS. IMPRIMPRIK DR rUIMUIP.IUVl'.LARS. sijccKs^Eoa de M ALLET-BAGHF.LIRh . Quai des Augusiins, SS. 1881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES, PAR mm. tiES (SECHÉTAIBES PERPÉTUE&S TOME XCII. ^° 5 (31 Janvier 1881 ). PARIS. GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SC1BNCB3 SDCCESSEDR DE HALLET-BACHELIER, Quai des Augnslins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 jdin 1862 et 24 mai 1876. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent *u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, anx Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- TBQîrçs sv*r l'objet d" leur discussion. Les Programmes des prix proposés par 1' demie sont imprimés dans les Comptes rendus, les Rapports relatifs aux prix décernés ne le qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savi étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des psrsc qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'u sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requii Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E: autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le pour les articles ordinaires de la correspondanct cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei» l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à tel le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendi vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais de teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rappoi les Instructions demandés par le Gouvernement Article 5. 1 Tous les six mois, la Commission administration un Rapport sur la situation des Comptes rendus rJ l'impression de chaque volume. jl Les Secrétaires sont chargés de l'exécution diil sent Règlement. I COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 51 JANVIER 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PATHOGÉNIE. — Sur la longue durée de la vie des germes charbonneux el sur leur conservation dans les terres cultivées. Note de M. Pastecu, avec la col- laboration de MM. Chamberland et Rorx. « La Société centrale de Médecine vétérinaire de Paris a nommé, au mois de mai dernier, une Commission et alloué les fonds nécessaires pour con- trôler les faits nouveaux qui se sont produits récemment dans la Science au sujet de l'étiologie du charbon, notamment les résultats qui concernent la présence des germes de cette maladie à la surface et dans la profondeur des terres où ont été enfouis des animaux morts charbonneux. La Société m'a fait l'honneur de me nommer membre de cette Commission qui, outre moi-même, est composée de notre confrère M. Bouley, de M. Camille Leblanc, membre de l'Académie de Médecine, de M. Trasbot, professeur à l'École d'Alfort, et de M. Cagny, vétérinaire distingué à Senlis. » Je crois devoir faire connaître à l'Académie quelques-uns des résultats obtenus par la Commission. » A quelques kilomètres de Senlis se trouve la ferme de Rozières, qui, C. U., 1881, I" Semestre, (T. XCU, N» iî. ^° ( 210 ) chaque année^ fait des pertes cruelles par la fièvre charbonneuse. C'est cette fermeqiie la Coin mission, guidée par les judicieuses indications de M. Cagny, a pris pour champ de ses expériences. Dans le jardin de la ferme, jardin clos de mûri, se trouvent deux emplacements en quelque sorte préparés pour les études que la Commission voulait entreprendre. L'un de ces empla- cements sert aux enfouissements depuis trois ans; l'autre a servi il y a douze ans et dans les années précédentes au même office, mais n'est plus utilisé depuis cette époque. La Commission m'a chargé tout d'abord de rechercher si, à la surface de ces fosses, la terre renfermait des germes charbonneux. A cet effet, M. Leblanc me remit, au mois de septembre dernier, deux petites boîtes renfermant chacune environ 5s'' de terre prélevés par lui-même à la surface de chacune de ces fosses. Après un lessivage et un traitement conve- nables de ces terres, nous avons inoculé leurs parties les plus ténues à des cochons d'Inde, qui sont morts rapidement et entièrement charbonneux. » La Commission procéda alors à l'expéiience suivante, dont la surveil- lance fut confiéeàdeux de ses membres, MJ\L Leblanc et Cagny. Le 8 octobre, sur la fosse d'il y a douze ans, on a installé sept moutons neufs^ c'est-à-dire qui n'avaient jamais eu le charbon. On les y a laissés pendant quelques heures dans l'après-midi, puis on lésa rentrés à labergerie, tout à côté du restant du troupeau. Tous les jours, quand il faisait beau, on conduisait les sept moutons sur cette fosse et, après quelques heures, on les ramenait à Ja bergerie. Il n'y avait pas d'herbe à la surface de la fosse et l'on ne donnait à manger aux moutons que dans la bergerie même. » Le 24 novembre 1880, i\IM. Leblanc, Cagny et moi, nous nous sommes rendus à la ferme de Rozières pour constater les résultais obtenus. Des sept moutons, un était mort le 24 octobre, un deuxième le 8 novembre, tous deux charbonneux; les autres se portaient bien. Quant aux moutons té- moins, c'est-à-dire tous ceux du restant du troupeau, aucun n'était mort dans le même intervalle de temps. M Voilà donc un nouveau contrôle précieux des faits que nous avons annoncés à l'Académie au mois de juillet dernier et plus récemment encore, avec cette double particularité très intéressante qu'il s'agit ici d'un séjour momentané à la surface d'une fosse où depuis douze ans on n'a pas enfoui d'animaux charbonneux, et que les moutons mis en expérience, qui ont eu deux morts sur sept, dans l'intervalle de six semaines, n'ont pas pris de repas sur la terre de la fosse, d'où il résuUe que le germe de la maladie n'a pu pénétrer dans leur corps que par suite de l'habitude bien connue qu'ont les moutons de flairer sans cesse la terre sur laquelle ils sont parqués. { 211 ) M II n'est pas inutile d'ajouter que les emplacements meurtriers dont je viens de parler servent à la culture potagère de la ferme. Nous avons de- mandé au fermier si le charbon ne s'élait jamais déclaré sur les habitants de cette ferme. Le fermier nous répondit : « Cela n'a pasété constaté. Moi seul, » et vous en voyez la cicatrice, nous dit-iî en montrant son visage, moi » seul ai eu une pustule maligne qui a guéri. » Il est présumable que, si les légumes consommés dans la ferme n'étaient pas cuits, les choses se seraient passées différemment, et que la ferme aurait peut-être compté des victimes par la terrible maladie. » Combien d'enseignements d'une haute gravité dans les faits qui pré- cèdent ! » On croyait que la végétation et les cultures, par des phénomènes natu- rels de combustion et d'assimilation, détruisaient toutes les matières orga- niques des vidanges et des engrais. Un principe nouveau nous est révélé : combustion et assimilation végétales n'atteignent pas les germes de certains organismes microscopiques. Je ne crois pas que l'étiologie des maladies transmissibles se soit jamais enrichie d'un principe plus fécond, touchant l'hygiène et la prophylaxie de ces terribles fléaux. Qui pourrait assigner les cheminements divers et multiples sans doute des germes depuis le moment de leur formation jusqu'à celui où ils frappent leurs victimes, lorsque ces germes sont des agents de contagion et de mort? » Les habitants de la ferme de Rozières foulent aux pieds des germes charbonneux, et ces germes n'ont atteint personne. Mais changez à peine, comme nous venons de le faire, les conditions de la vie des animaux dans la ferme et vous entraînez la mort rapide de certains d'entre eux, dont les chairs, par tel ou tel mode de transport du parasite charbonneux, piqûres directes ou piqûres indirectes par des mouches, iront porter le mal chez de nouveaux animaux et chez l'homme : témoin l'exemple cité du fermier lui-même. » ZOOLOGIE. — Observations sur les Oiseaux de la ré si l'on suppose donné le développement F{œ) = \ (rt^cos/'X + brsinrx): En effet, il suffit pour cela d'établir les séries y|;'cospam > ;> = ! /.= « smrx = y cysmpam ;)=[ » Dans mon Mémoire Slitdien aafdem Gebiele der Slùrungslheorie (Saint- Pétersbourg, 1871), on trouve pour cet objet les relations les quantités désignées par l'f et r;^' étant les coefficients dans les déve- loppements cospam ^^ = n"+ 2r'/' cosr -h 2Tt cos2œ -h. . . , sin p am ^-^ = 2 2,'" sin .r + 2 2'/' sin 2 a; + — » MÉTÉOROLOGIE. — Sur une chute de fjrésil à Genève, le 19 janvier. Lettre de M. D. Colladox à M. Th. du Moncel. a Genève, 3-! janvier iS8r. » Je viens d'être témoin d'un fait qui me semble mériter d'être connu des météorologistes et qui, je crois, n'a pas été décrit. ( 2l4 ) » Mercredi, 19 courant, nous avons eu à Genève de très fortes bour- rasques, alternant avec des moments de calme, et accompagnées par inter- valles de chutes de grésil ou déneige; entre 11'' et 11'' So™ du matin, le temps est devenu si sombre, qu'on a dû allumer le gaz dans un grand nombre de maisons. » On a vu trois ou quatre éclairs, et, presque en même temps, il est tombé une averse de grésil, dont les grains avaient pour diamètre depuis une fraction de millimètre jusqu'à o'",oo5 et o",oo6-, ils étaient remar- quablement compactes et bien sphériques. » Leur température, que je n'ai pu mesurer, devait être notablement au-dessous de 0°, car le thermomètre suspendu aux montants de ma fe- nêtre marquait +0°, 5, et cependant les grains de petit diamètre ne com- mençaient à fondre qu'après plusieurs secondes. » La tablette de ma fenêtre était recouverte d'une nappe de ces grains de grésil sans aucun mélange d'autres flocons. Ces grains avaient des sou- bresauts électriques fort singuliers, rappelant un peu la danse des pantins, ou les mouvements saccadés des petits fragments de moelle de sureau quand on approche d'eux un bâton de verre ou de résine préalablement éleclrisé. Des grains de grésil, d'abord immobiles pendant deux ou trois secondes, étaient subitement lancés à quelques centimètres de distance et paraissaient bondir en sursaut par une forte répulsion presque normale à la surfiice de la tablette; puis ils se précipitaient sur quelque point voisin, recouvert de grésil. » Il était bien évident que ces mouvements n'étaient pas causés par le vent et qu'ils étaient dus à des répulsions et à des attractions électriques. » Le même fait a été remarqué à la même heure dans d'autres localités. » Au bout de dix à douze minutes environ, la chute des grains de grésil ayant cessé, elle fut remplacée par des flocons de neige, qui ne présentaient aucun mouvement électrique. » Le lendemain, 20 janvier, il y eut, pendant près d'un quart d'heure, une chute de cristaux de neige en étoiles. Je ne pus apercevoir aucun mouvement d'attraction ou de répulsion entre ces cristaux. » La genèse de ces grains de grésil compactes, arrondis, feutrés de pe- tits cristaux, est aussi difficile à expliquer que celle des grêlons. On peut seulement entrevoir que l'électricilé doit jouer un rôle essentiel dans leur production, car leur chute coïncide presque toujours avec la présence des nuages orageux. » On sait, d'ailleurs, que les gréions ont presque toujours un grain de ( 2.5 ) grésil pour noyau central. Si ce noyau avait une température primitive in- férieure à o°, même en été, on comprendrait que ces grains, en traversant des nuages denses, pussent s'envelopper de couches de glace transparente ou ojiaque pour former des grêlons. » A l'Observatoire de Genève, on avait recueilli, le 19, à 7''45" du matin, des grains de grésil de o™,oio de diamètre, ayant la forme de poires ou de cônes un peu arrondis. La température de l'air était, à ce moment, de 2°, 2 au-dessous de 0°. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Botanique, en remplacement de feu j\L Godron. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant /|0, M. Clos obtient 3o suffrages. M. Sirodot » 8 » M. Grand'Eury » 2 » M. Clos, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Cor- respondant de l'Académie. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un de ses Membres, pour la représenter dans la Commission du prix FouUl. Le nombre des votants étant 38, M. Jamin obtient 21 suffrages. M. Dumas m 'j » M. Chevreul » 3 » M. Fremy » 2 » Etc. M. Jamix, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est nommé Membre de la Commission du prix Fould. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de trois Commissions chargées de proposer des questions de prix à décerner en 1 882. Grand prix des Sciences mathématiques :MM. Bertrand, Hermite, Puiseux, Bouquet et Liouville réunissent la majorité absolue des suffrages. Les (3i6 ) Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. O. Bonnet et Serret. /'nx^orf/;/! (Sciences mathématiques) : MM. Bertrand, Puiseux, Hermite, Jamin et Fizeau réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. Edm. Becquerel et Phillips. Prix Vaillant : MM. Boussingault, Peligot, Dumas, Bouley et Pasteur réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui, après eux, ont obtenu le plus de voix sont MM. H. Mangon et Decaisne. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ZOOLOGIli. — Sur l'appareil circulatoire des Crustacés édriophtlialines. Noie de M. Yves Delage, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. (Renvoi au Concours du prix des Sciences physiques pour 1881.) « Deuxième partie : Amplnpodes ( ' ). — 1° Le cœiu est un gros canal cylin- drique qui s'étend dans les cinq premiers anneaux du thorax et dans une partie du sixième. Il est dorsal par rapport à tous les autres viscères. 11 est maintenu en place par les artères auxquelles il donne naissance, par l'in- testin moyen auquel il adhère tout le long de sa face antérieure et par trois séries parallèles et longitudinales de petits tractus détachés de ses pa- rois et insérés d'autre part aux parties voisines. » 2° Il est percé de trois paires d'ouvertures cardio-péricardiques, symé- triques, en forme de fentes obliques qui s'ouvrent pendant la diastole et se ferment pendant la systole. » 3° Il donne naissance à deux aortes qui le continuent à ses extrémités, mais avec un calibre plus restreint, et qui sont munies, à leur origine, d'une valvule à deux lèvres. Elles déversent le sang, par leurs extrémités, dans un vaste sinus artériel ventral. » [fVaorte î;î/er/eure descend dans l'abdomen sans donner de branches. Arrivée dans le troisième anneau, elle émet deux gros et courts rameaux latéraux et presque aussitôt se termine en perdant ses parois. Les branches latérales ainsi que la division terminale déversent leur contenu dans le sinus ') A'b(> la première partie ! Isopodes, dans les Comptes tendus, t. XCII, ]). 63, séance du 10 janvier 1881. ( 217 ) ventral, celle-ci sur la ligne médiane en arrière du rectum ('), celles-là sur les côtés de cet organe après l'avoir contourné. )) 5" Sur les côtés de l'aorte supérieure j'ai observé, chez le Talilre, deux grosses artères faciales qui naissent du sommet du cœur et se ramifient dans les muscles moteurs des appendices buccauxr » 6° L'aorte supérieure fournit dans la tête diverses branches, aux an- tennes, au cerveau, etc., qui sont décrites dans le Mémoire. Elle se termine dans le labre et déverse son contenu dans les lacunes de la tète qui le con- duisent au sinus ventral. J'attirerai seulement l'attention sur deux faits qui n'ont jamais été mentionnés. i° En abordant le cerveau, l'aorte se divise en deux branches qui passent, l'une profondément en avant, dans le collier nerveux œsophagien, entre l'œsophage et le cerveau, l'antre, su- perticiellement, en arrière du cerveau, entre cet organe et les téguments. Ces deux branches se réunissent après avoir franchi le cerveau et recon- stituent une aorte simple. Elles forment autour de la masse nerveuse céré- broïde un anneau vascutaire péricércbral situé dans un plan vertical médian antéro-postérieur. Cet anneau e.st absolument caractéristique des Amphi- podes et des Lœmodipodes. 2° Avant de se terminer dans le labre, l'aorte donne naissance à un collier vasculaire périœsophagien, tout à fait comparable à celui des Isopodes, mais plus lâche et moins nettement limité en avant. Il n'y a pas trace d'artère prénervienne. » 7° Le sinus ventral est une grande cavité qui occupe toute la face antérieure de l'animal entre les téguments et le tube digestif. Il reçoit par son extrémité inférieure directement tout le sang de l'aorte inférieure, et par son extrémité supérieure celui de l'aorte supérieure, par l'intermédiaire des lacunes céphaliques. Dans tous les autres points il est parfaitement clos. Il fournit aux vaisseaux artériels ou afférents de tous les appendices du thorax et de l'abdomen. Pour cela, il donne naissance des deux côtés, dans chaque segment, à un court tronc d'où se détachent autant de branches que l'anneau porte d'appendices. Il y en a, dans le thorax, deux chez le mâle (une pour la patte, une pour la branchie), et chez la femelle trois (la troisième pour la lame de la cavité iucubatrice); dans l'abdomen, une seulement pour l'appendice. En outre, dans tous les anneaux, quels que soient le sexe ou In région du corps, il en existe une, plus externe que toutes les autres, destinée à l'épimère, qui a une structure lacunaire bran- chiale. (' ) L'animal est supposé placé verticalement la tète en haut, la face ventrale en avant. C.R., i88i, I" Semestre. (T. XCU, Nog.) 29 ( 2i8) » Les vaisseaux afférent et efférent de tous les appendices sont munis de parois propres, percées seulement, rà et là, de quelques orifices par lesquels les globules peuvent se rendre de l'un à l'autre sans faire tout le tour de l'organe, » 8° Des vaisseaux pêricardiques, formés par l'anastomose des vaisseaux afférents des appendices (y compris les épimères) de chaque anneau, ramènent le sang au péricarde. » 9° Le péricarde est une cavité parfaitement limitée qui occupe la région dorsale du thorax et de l'abdomen et dans laquelle le cœur et l'aorte infé- rieure font saillie. » io° Ce qui précède s'applique spécialement aux Crevetiines sauteuses. Chez les Crevetiines marcheuses, et en particulier chez les Corophium, on retrouve les mêmes dispositions générales, h'anneau péricérébral et le collier périœsophagien se retrouvent avec leurs dispositions habituelles. Mais il existe quelques différences qui sont décrites dans le Mémoire. Citons seule- ment le fait que le cœur ne possède qu'une seule paire d'ouvertures cardio- péricardiques. M Notre travail ne concerne pas les Hypérines. » ïroisièmepartie: iœmoofipot/e*. — L'appareil circulatoire des Cfl/;/e//iWes peut se définir en quelques mots. Il est identique à celui des Amphipodes, sauf les réductions qu'implique l'atrophie de l'abdomen. On retrouve Vanneau vasculaire péricérébral, mais le collier périœsophagien a disparu. Les aortes sont munies, l'une et l'autre, à leur origine, d'une valvule à deux lèvres. Le cœur possède trois paires d'orifices cardio-péricardiques. Malgré ce dernier fait, c'est par les Corophiens que les Caprellides se rattachent aux Amphipodes, au point de vue de la constitution de l'appareil de la circulation. » VITICULTURE. •— Action du sulfocarbonate de potassium sur tes vignes phylloxérées; par M. Moiillefert. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Sept années se sont écoulées depuis nos premiers essais à la station vilicole de Cognac avec le sulfocarbonate de potassium, que M. Dumas a proposé pour combattre le Phylloxéra. M Sa consommation, qui n'était que de quelques kilogrammes en 1874. de quelques centaines pendant les années d'essai 1875 à 1877 et de quel- ( 219 ) ques milliers de kilogrammes ensuite, atteint près de 5ooooo''e en ce mo- ment. » La Société nationale a traité à forfait environ 660''^, comprenant 2810423 souches, réparties entre 120 propriétés. Le traitement de cette superficie a exigé environ 221 000'''^ de sulfocarbonate ou près de 75000"" de solution sulfocarbonatée ('). » Le prix de ces traitements effectués a varié de aSo'' à 400'' l'hectare. » On peut ainsi diviser ces 660''" de la manière suivante : » 22*"" ayant de trois à six années de traitement; » i94''"^ ayant reçu deux traitements ; » 441'''' traités pour la première fois en i88o. I. — Vignes ayant de trois a six années t)e traitement. » Ces vignes appartiennent à MM. Mares (^), à Launac, MouUon, k Co- gnac, et de Georges, à Ludon, auxquelles il convient aussi d'ajouter celles de Mézel, près Clermont-Ferrand, dont environ i''^ est soumis au trai- tement du sulfocarbonate, appliqué au pal depuis iSyS, et que l'on a traitées pour la première fois avec nos procédés en 1880. » Les vignes de MM. Moullon et de Georges, qui étaient si affaiblies lors du premier traitement, sont aujourd'hui entièrement régénérées et donnent des récoltes normales depuis plusieurs années. La vigne de M. Moullon, qui ne donnait en 1876 que i5 à 16''"' à l'hectare et qu'il voulait arracher, pro- duisait, en 1878, 80''"', en 1879 à peu près la même quantité, malgré la mauvaise maturité, et en 1880 près de 75''"'. )i Quant aux vignes de Mézel, le sulfocarbonate ayant été appliqué pen- dant plusieurs années au pal, moyen défectueux, tout en donnant d'assez bons résultats, elles ont été plus longtemps à se remettre. II. — Vignes ayant deox années de traitement. (11 propriétés, 184''°, 810080 souches,) » Cette deuxième catégorie comprend une dizaine d'hectares apparte- nant à M. Jules Maistre, la Provenquière à M. Teissonnière, diverses petites propriétés voisines de la précédente, et les cinq domaines de démonstration de la Société nationale. (') Déplus, une trentaine de propriétaires non syndiqués ont employé 3 1000''° de sulfo- carbonate, sur une superficie d'environ 8r>''\ [-] M. Mares a rendu compte lui-même des effets du traitement. ( 2iO ) » 1° M. Jules Maistre, à Villeneuveite {lo^"). — Les vignes signalées à l'Académie le lo novembre iSyg, comme étant fort malades, ont continué pendant la deuxième année de traitement, sous l'influence de deux appli- cations de sulfocarbonate à raison de yS^"^ par souche, à marcher vers la guérison. Sur beaucoup de points la récolte a été très supérieure à celle de 1879 et la végétation des ceps est redevenue normale. » 2" M. Teissonnière, à la Provenquière ( 1 1 1'"', 70 et 446 800 souclies). — En mars 1879 on connaissait quatre taches, la plus ancienne découverte à l'automne de 1877; on les traita à raison de laf)»' de sulfocarbonate par souche, sans fumure. Le reste de la propriété fut traité avec 75^' par pied. " Au mois de juin, on découvrait dix autres points d'attaque qui n'a- vaient, par conséquent, été traités qu'à la dose de 75^'". » Deux des premières taches étaient complètement effacées à la fin de l'été; on n'y retrouvait même plus de Phylloxéras le 25 septembre. » Quant aux deux autres taches, situées dans un sol crayeux ou d'ar- gile feuilletée stérile, bien qu'il y eût amélioration, elles subsistaient en- core. Une de ces taches fut défrichée et l'autre conservée à titre d'expé- rience. » A la fin de l'automne on ne découvrit aucun autre point d'attaque. » En 1880, on traita les taches à raison de laS^'' par souche et pour quelques-unes on ajouta des engrais chimiques. Le reste de la propriété reçut un traitement uniforme de 55b'' à Qq^^ par cep. » Au mois de juin, les anciennes taches s'étaient agrandies et l'on dé- couvrait cinq ou six nouveaux points d'attaque, auxquels s'ajoutaient, dans le courant d'octobre, quelques foyers peu importants. » A la fin de l'été, toutes les taches traitées d'une manière spéciale s'é- taient effacées ou amoindries. Les autres n'avaient pas changé, l'effet du sulfocarbonate s'étant borné à ralentir la marche du mal. » Quant à la récolte, qui n'était en 1878, avant le traitement, que de GSoo*"'", et qui était montée en 1879 à lOioo"""', première année du traite- ment, elle atteignait à la vendange dernière iSaoo"'", soit près du double de celle de 1878. Cependant, les dégâts de la Pyrale avaient enlevé plusieurs milliers d'hectolitres. » La Provenquière comptait sans doute, au moment du premier trai- tement, un grand nombre de taches phylloxériques que l'on aurait pu dé- couvrir si l'on avait organisé un service de recherche en profondeur. w La dose de 60^' par souche, qui suffirait pour préserver de l'invasion un vignoble sain ou affecté d'une invasion tout à fait récente, est, d'après ( 22 1 ) ce qui précède, insuffisante lorsque l'envahissement des souches est général ou lorsque celles-ci ont déjà souffert ; il faut traiter alors toute la surface et mettre par souche de laS?"^ à iSo^"^ de sulfocarbonate (5oo''« à 6oo''8 à l'hectare); en agissant ainsi, le mal est enrayé, la réinvasion d'été est tou- jours très faible, et la souche affaiblie se relève. » 3° Domaines de la Société: 42'" (197185 souches). — Il était difficile de trouver des vignes plus malades et plus affaiblies que celles des domaines que la Société nationale a loués dans le Bordelais. Sauf quelques rares exceptions, arrivées au dernier degré de délabrement, elles ne produisaient plus. » Le traitement de 1879 a été renouvelé en 1880, mais en portant la dose de sulfocarbonate à loo^"' par souche au lieu de 70^% et en la com- plétant, sur les parties les plus affaiblies, par une fumure composée de 608'' de sulfate d'ammoniaque et de 3o*5' de superphosphate. » Les quarante-trois pièces dont on désespérait sont régénérées. La lon- gueur des sarmentsest absolument normale. Le système radiculaire, presque reconstitué, est en très bon état. » L'action du sulfocarbonate se montre plus grande et plus rapide dans les sols siliceux que dans les sols calcaires ou crayeux. III. — ViONES AYANT UNE ANNÉE DE TRAITEMENT. (485'", 44 propriétaires, i 904915 souches. ) » 1° Syndicat de Béziers-Capestang (197''% 926054 soiicliei environ). — Les vignes du syndicat de Béziers-Capestang occupent les situations les plus diverses ; les unes se trouvent en terre franche fertile, d'autres en sol argilo- calcaire à différents degrésde fertilité, et enfin quelques-unes en sol crayeux ou argileux stérile. Ces vignes présentaient des taches plus ou moins éten- dues, découvertes pendant les années 1877-1878 pour les plus anciennes et en 1879 pour les plus récentes. » Les taches ont été traitées à raison de laS^' à iSo^'' par cep, et les par- ties qui ne paraissaient pas malades à raison de 62^"'. » Dans beaucoup de cas, des fumures de tourteaux, de chlorure de potassium ou de fumier de ferme ont accompagné le traitement. » Sauf quelques exceptions, les taches ont été circonscrites et l'on a constaté une amélioration considérable dans l'état des ceps des parties con- taminées. Les effets du traitement ont été remarquables dans les endroits où l'on a mis 120^'' ou i 5q^^ de sulfocarbonate au lieu de 62^"; les proprié- ( 222 ) taires sont unanimes à cet égard. Le résultat a été si satisfaisant, que presque tous continuent les traitements en 1881, ou même font traiter des surfaces plus importantes, et leurs voisins les imitent. ') Syndicat d'Àiqre [Charente) : 6 propriétaires, 56'", 252990 souches. — Toutes les vignes de ce syndicat sont sur sol calcaire à couche arable pier- reuse, très peu profonde et à sous-sol formé de bancs de pierres plus ou moins fendillés ou d'un tuf crayeux imperméable aux racines. Un tel sol est très favorable au Phylloxéra; aussi la plupart des vignes étaient-elles arri- vées au dernier degré d'épuisement, notannnent celles de MM. Georges, Élie et Lucien Gautier, Nous n'avons pas hésité cependant à entreprendre leur régénération. » Les traitements ont eu lieu dans le mois de mai et au commencement de juin. Les vignes les moins affaiblies ont reçu 90^' de sulfocarbonate par souche. Les parties les plus affaiblies ont d'abord reçu GS^"" à 80°'' par souche, et dans le courant d'août So»" à 55^'. Quelques parties ont reçu une petite fumure composée de sulfate d'ammoniaque et de superphosphate. » Pour les vignes où les ravages n'étaient pas trop profonds, les taches se sont circonscrites, et l'on u'a pas vu de nouveaux points d'attaque. » Quant aux vignes les plus affaiblies, qui avaient reçu deux traitements, elles étaient restées jaunes jusqu'au i5 juillet, et leurs sarments ne s'allon- geaient plus depuis le courant de mai. Sur les racines, on commençait cependant à voir poindre de nouvelles radicelles nombreuses. Lors du deuxième traitement, le chevelu était déjà très abondant et la végétation des sarments, qui avait été si longtemps arrêtée, était repartie. La pousse d'août s'est faite dans de très bonnes conditions. » Divers autres syndicats de la région du Bordelais : 21 propriétaires , 56'"', 45, soit 253 756 souches. Souches. Syndicat de Duras 9j00 4^424 Syndicat de Bergerac 4> '^o '7 ^gS Syndicat de Sainle-Foy-la-Grande 82,20 14490» Syndicat de Flaujagiies S>4'^ 24281 Syndicat de Cognac-Jarnac 5,5o 2.4 7^^ M. Mestreau, à Saintes o,35 1600 56,45 253756 » Ces vignes représentent les situations les plus variées sous le rapport de la nature du sol, du degré de maladie ou des procédés de culture et de plantation. 'A peu d'exception près, elles se trouvaient très affaiblies, sinon ( :i23 ) réduites à la dernière extrémité au moment du traitement, effectué du mois de mars au mois de juin, et même dans la première quinzaine de juillet. La dose de sulfocarbonate employée a été en moyenne de 3oo''^ à l'hectare ou, suivant le mode de plantation, de 60*^' à yS'^'' par souche. » Il y a eu des exemples de régénération véritablement extraordinaires dans les sols siliceux; sur les sols silico-argileux ou même argileux, l'ac- tion de l'insecticide a été également très accentuée; sur les sols calcaires frais et substantiels, on a constaté d'une manière générale de grands pro- grès. Sur les terrains crayeux ou calcaires secs et maigres, où la vigne même en pleine santé a beaucoup de peine à vivre, on reconnaissait encore une amélioration dans l'état des ceps. » Syndicat de Libourne : 5 propriétaires, l\i^^, soit 259799 souches. — Les vignes de ce syndicat sont pour la plus grande partie sur des sols siliceux ou silico-argileux, avec sous-sol imperméable, et le reste sur des terrains argilo-calcairesou calcaires argileux, Les plantations comprennent de 56oo à loooo souches à l'heclare. Toutes ces vignes, phylloxérées depuis iS^S- 1874, étaient très affaiblies, au moment du traitement; la récolte avait di- minué d'année en année. En 1874 on récoltait sur 62^^, au château des Tours, par exemple, i48 tonneaux de vin, et en 1879 seulement 3o. Tou- tefois, dans les parties franchement siUceuses, la vigne n'offrait encore, au moment du traitement, que des taches plus ou moins grandes au lieu d'un affaiblissement général. Le traitement a été effectué de la seconde quin- zaine d'avril au mois de juin, en mettant de 400''^ à Soo'^de sulfocarbonate par hectare ou de So^' à 70^'' par souche. » Dans les parties sablonneuses, le chevelu s'est reconstitué, la pousse d'août a été très bonne et la réinvasion à peu près nulle. » Syndicat de Bonnelan {Gironde) : 6 propriétaires, 54'''', 60, soit 2t i 716 souches. — Les vignes de ce syndicat sont en général sur des sols silico- argileux caillouteux, à sous-sol argileux; certaines parties sont en sol sili- ceux ou calcaire, et même en terre franche. Ou trouve des vignes de tous les âges; déjeunes vignes de quelques années et des souches presque cen- tenaires. La plantation est, en général, faite à 2" sur i'",33, comptant en- viron 36oo souches à l'hectare. » Les premières attaques du Phylloxéra remontent à 1872-1873, et de- puis longtemps déjà toutes les vignes que nous avons traitées avaient subi un affaiblissement général qui les avait rendues à peu près improductives; sur certains points, la maladie avait même fait de si grands ravages que ( 224 ) l'on constatait un grand nombre de ceps déjà morts, et des surfaces im- portantes avaient dû être arrachées. » C'est dans ces tristes conditions que le sulfocarbonate a été appliqué. L'opération a été effectuée de la fin d'avril à la fin de juin, suivant les cir- constances; on a traité sans fumure chaque souche à raison de 12 5^' pour les plus malades et de yS^"^ pour les moins affaiblies. ■ Quelques jours après le traitement, on constatait que, dans le rayon d'action de la solution sulfocarbonatée, les Phylloxéras avaient disparu, et dès la fin de juillet les vignes traitées prenaient une teinte d'un vert foncé, dénotant une reprise vigoureuse dans la végétation. » En effet, au mois d'août, il y avait une différence extrêmement consi- dérable entre les vignes traitées et celles qui ne l'avaient pas été; il n'était pas rare de voir des sarments de plus de 3"" de longueur, là où l'année pré- cédente ils étaient très courts et très grêles; sur les racines, particulière- ment dans les sols poreux, on trouvait une large reconstitution de chevelu. » La réinvasion a été peu importante. » Il ressort de ces traitements de première année dans cette région viticole : » 1° Que la puissance de régénération du sulfocarbonate, notamment dans les sols siliceux, graveleux ou même argilo-siliceux, est considérable et que dans toutes les situations on peut compter sur de bons effets ; » 2° Que la dose de ôo^"^ à 75^'', appliquée dans des conditions identiques, est bien plus efficace dans le Sud-Ouest que dans le Sud-Est; dans le pre- mier cas, elle est non seulement préservatrice, mais elle est encore régé- nératrice à un degré très accentué : toutefois, comme dans le Sud-Est, l'effet produit sur les souches affaiblies est proportionnel à la dose employée ; » 3° Que les jeunes plantations, de quatre à vingt ans, profitent d'une manière tout à fait spéciale. » CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Brochure de M. H. Cernuschi, intitulée « Le bimétal- lisme à i5 et demi » ; M. Bertrand, en présentant, au nom de M. le prince Boncompagni, une Livraison nouvelle du « Bullettino di bibliografia e di storia délie Scienze ( 225 ) materna I iche e fisiche (t. XIII, mars 1880) i>, rappelle avec quel empres- sement notre illustre et regretté confrère M. Cliasles communiquait les Livraisons précédentes de cette Collection, dont l'Académie lui a si souvent entendu signaler l'intérêt et la haute importance. Le numéro actuel est consacré à la suite d'une étude de M. Boncom- pagni lui-même, sur un Traité d'Arithmétique du P. Smeraldo Borglietti Lucchese, chanoine régulier de la Congrégation del SS. Salvatore. ASTRONOMIE. — Sur la fiqure des planètes. Note de M. Hkwessy. « Dans ma Note insérée dans les Comptes vendus du i4 juin 1880 (p. i4i9)> je donnai, pour l'aplatissement d'une planète par l'hypothèse de l'érosion à sa surface, la formule (') 5QD 2^50 — 3) — (6D'- Q étant le rapport entre la force centrifuge et la densité à son équateur; D la densité moyenne de la planète et D' la densité à la surface, ou plus simplement 5^/ D ^5D — 3D\ Mais, par l'hypothèse de la fluidité primitive, nous aurons f, étnnt l'aplatissement de la Terre, et q le rapport entre la force centrifuge f t la densiléà l'équateur, » Donc e 5 6', D 7 ~" 2 7 5D — 3d' » Pour toute planète dont le rapport de la densité moyenne à la den- sité de la surface est le même que pour la Terre, e 70 ('1 no'j e' 101 ([ 3o3 après avoir substitué les valeurs de e^ et q. (') Il faut corriger les expressions de la page KJ^i en iiietlant le nombre 2 pour la lettre Q au dénominateur. ('.. r.., 18^1, I" Semestre. (T. XCIl, N" ii.) 3o ( 226 ) » Ainsi, dans plusieurs cas, la compression résultant de l'érosion à la surface serait sensiblement moindre que celle résultant de l'hypothèse de la fluidité primitive. » Si nous appliquons la formule aux planètes dont le temps de rotation et la densité moyenne sont semblables à ceux de la Terre, nous obtien- drons des résultats remarquables. » Pour la planète Merciue, si nous admettons 86700* pour sou temps de rotation, 0,76 pour le rapport de sa masse à celle de la Terre et 378 pour le rapport de son diamètre au diamètre moyen de la Terre, nous trouvons Q~ 4^673' et, si la planète était hotuogène, nous aurions I P zz^ • — "^ /:: 020 » Avec la même loi de densité appliquée à la Terre, en admettant la fluidité, nous trouverions I 4i3 et pour l'érosion I ^" 586' » Ces trois résultats montrent que, en ce qui regarde Mercure, aucune compression sensible ne sera probablement observée. » Pour Vénus, si nous adoptons les valeurs de la masse M, du temps de rotation T et du diamètre a généralement admises, savoir M= , \ ■> T=^23"2I'"22% fi=r()54, 4i2i5o ^ ' je trouve pour la compression, d'après l'hypothèse de la fluidité, et à loi de densité semblable à celle de la Terre, I et pour l'hypothèse de l'érosion I 35i » f.a première tle ces valeurs concorde avec la compression récemment ( 227 ) trouvée par le colonel Tennanf, savoir I 260 » Autant que l'on peut observer, la figiire-de Vénus est plus en accord avec la théorie de la fluidité qu'avec celle de l'érosion de la surface. » Depuis la communication de ma Note à l'Académie sur la figure de la planète Mars, j'ai pris connaissance de la nouvelle détermination de cette planète, dérivée du mouvement de ses satellites. » Les astronomes de l'Observatoire de Washington ont ilirigé leiu" atlen- tion d'iuie manière tonte spéciale sur les satellites de cette planète. M. Asaph Hall a publié des résultats qui tendraient à faire conclure que la masse de Mars est probablement environ 3093500 » Avec cette valeur et les valeurs d'autres éléments, les mêmes que dans ma Note précédente, Q est environ I 1 ou 203,^4 204 » La compression par la théorie de la fluidité est I I ou aob,c)y 9.0-] )) Par la théorie de l'érosion, la compression est I 3^3" » Il paraît donc que, pour la Terre et les planètes les moins éloignées, et dont la densité moyenne et l'apparence générale laisseraient supposer que leurs matériaux sont identiques à ceux de la Terre par leurs propriétés physiques et mécaniques, la compression déduite de la théorie de la flui- dité concorde mieux avec l'observation que la compression déduite de la théorie de l'érosion suncî ficielle. » ( 228 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la série de Foiirier. Note de M. Camille Jokdax. K La démonstration classique de la série de Fonrier, telle que l'a donnée Dirichlef, repose sur les deux propositions suivantes: » \° L expression \\m j r(,rj est égale a zéro, si a et b sont comp}-is entre o et n. » 2° Elle est éc/ale à F (-4- o), si rt = o, b'^o<^n. » Dirichlet admet pour sa démonstration que, dans l'intervalle de l'inté- gration, F{œ) ne présente qu'un nombre limité de discontinuités et un nombre limité de maxima et de minima ; mais il fait remarquer que ces conditions sont suffisantes, mais non nécessaires. )) On voit aisément, en effet, que la première proposition subsiste, à la seule condition que F(.r) soit intégrable de a a i (' ). » Quant à la seconde proposition, sh démonstration suppose simplement qu'il existe, aux environs dii point x = o, un intervalle fini (de o à s) dans lequel F{x) soit constamment non croissante ou non décroissante. » Le théorème subsistera donc toutes les fois que l'[jc) pourra être représenté de o à £ \)ar J [ce) — cp[x),J{x) et ^(x) étant deux fonctions finies et non décroissantes. » Discutons cette condition. » Soient x,, ..., ûc„ une série de valeurs de a; comprises entre o et s, y,, ...,j>'„ les valeurs correspondantes dej[jc). Les points jc,,r,; ...; ^ii/ii formeront un polygone. » Considérons les différences J'2 7i' J3 y^i •■•' .' " )i:-f » Nous appellerons oscillation positive du polygone la somme des termes positifs de cette suite ; oscillation négative, celle des termes négatifs ; oscillation totale, la somme de ces deux oscdlations partielles, prises positivement. » Faisons varier le polygone; deux cas pourront se présenter : » 1° Le polygone pourra être choisi de telle sorte que ses oscillations siu'passent toute limite. » 2" De quelque manière que le polygone soit choisi, ses oscillations ( ' ) Nous ilevons celle remarque à M. Darboiix. ( 229 ) positive et négative ne pourront surpasser certaines limites fixes P^ et N^. On dira, dans ce cas, que F[x) est une fonction à oscillation limitée dans l'in- tervalle de o à b; P^ sera son oscillation jio^ilive;'^^ son oscillation négative ; Pe + Ne son oscillation totale. » Ce cas se présentera nécessairement siF(,x) est la différence de deux fondions finiesy(j:) — ar ordre décroissant de grandeur; on peut toujours, évidemment, les supposer positifs. » En désignant para un nombre positif quelconque, posons jc — ae'^i nous obtiendrons la transformée (3) Art«e«-^ + BaPeP^-(-CaVe^*H-.. . =0. Il est clair que le nombre des racines positives de l'équation (3) est pré- cisément égal au nombre des racines de l'équation (2) qui sont supérieures a a; les nombres a, /3, 7, ... sont d'ailleurs positifs, et le développement de e', qui est convergent pour toute valeur de la variable, a tous ses termes positifs. » Il résulte donc de la proposition précédente que le nombre des racines de l'équation (2), qui sont supérieures à a, est au plus égal au nombre des variations de la suite ( 232 ) lorsqu'on fait tendre a vers z('mo, on obtient, comme cas particulier, la règle de Descartes. » 3. Soit J{x) = kx" + Bx"-' -f- Gx"-= -+-...== o une équation du degré n. « En posant Jn =A, f„_,^ ha + B, y„_ .„ == A rt- + Bn + C, J = Art" -f- Ba"-' + Crt"-- + . . . , on voit que le nombre des variations de la suite l'ij Jn> Jn-\i jn-11 •••) Jl-i J\-, J est une limite supérieure du nombre des racines de l'équation f{x) = o, qui sont plus grandes que le nombre positif a. » On peut obtenir une limite plus précise, en prenant pour point de départ une règle due à Newton et qui a été l'objet de beaux travaux de M. Sylvesler. » Formons, en effet, la suite , tr\ j ./''"' Jn-i 2J„_y„_2, 2y„-2 ^Jll-{J 11-31 ■•■1 qui se compose d'un nombre de termes précisément égal au nombre des termes de la suite précédente. » On démontrera aisément la proposition suivante : » Le nombre des racines de l'équation f{jc) = o, qui sont supérieures à a, est au plus égal au nombre des variations de la suite (4) 71» correspondent à des permaneJices de la suite (5). » Cette règle sera souvent d'une application plus commode que celle de M. Sylvester, puisqu'elle exige seulement le calcul des nombres /„, /„_,, ..., y,, J, dont la valeur s'offre d'elle-même quand on calcule le r,omhreJ[a). » Comme application, je considérerai l'équation X^ — 2X- -f- 3 JT — 3 ~ o. ( 2:« ) Cette équation ne peut avoir de racine négative. En substituant + i clans la transformée en -> on voit immédiatement qu'elle n'a pas de racine infé- rieure à -f- r . En substituant + i dans le premier membre de l'équation, on obtient la suite + 1, -I, +2, — r, qui présente trois variations; l'équation peut donc avoir une ou trois racines positives. » Mais, si l'on forme la suite auxiliaire + 1, — 3, +5, + 1 1, on voit qu'il n'y a qu'une seule variation de la première suite à laquelle corresponde une permanence dans la seconde. » L'équation proposée a donc une seule racine réelle qui est supérieure à l'unité. » GÉOMÉTRIE. — Sur un système cyclique particulier. Note de M. Ribaucour. « Dans une Note déjà ancienne ('), j'énonçais les propositions sui- vantes : )) 1° Si les lignes de courbure se correspondent stw les deux nappes d'une enveloppe de sphères, pour qu'il en soit de même sur les nappes enveloppes des sphères concentriques aux précédentes et dont les r'aj^ons sont proportionnels aux leurs, il faut que chacune des sphères de l'une ou l'autre Jamiile coupe, sous un angle constant, un plan donné. » On peut généraliser, en exigeant seulement que les rayons des sphères de la première famille soient fonctions des rayons, des sphères de la seconde famille ; la conclusion ne varie pas. » 2° Les développables principales suivant lesquelles on peut ranger les nor- maies aux deux nappes d'une enveloppe de sphères dont les lignes de courbure se correspondent coupent la surface des centres suivant un réseau conjugué (théorème de Ch. Dupin). » 3° Si les développables lieux des normales à une swjace découpent un réseau conjugué sur une quadrique, elles/ découpent un second réseau conjugué; elles tracent deux réseaux conjugués sur chacune des quadricjues homofocales à (') Notice sur les travaux mathématiques de M. Ribaucour, '873, p. 12. G. R., 1881, 1" Semestre. (T. XCU, N'o.) 3l ( 234 ) la preinière. Chacune des développables est elle-même circoiiscrile ù l'une de ces quadriqiies. » 4° Si des cercles sont iwrinaux à trois surfaces, ils sont normaux à une infinilé de surfaces faisant partie d'un système triple orthogonal [système cy- clique) ('). » Les trois premières propositions donnent immédiatement l'intégrale des lignes de courbure d'une surface anticaustique par réfraction d'une quadrique, les rayons incidents étant parallèles entre eux. » La quatrième proposition (en supposant que les cercles soient nor- maux à un plan ou à une sphère) conduit à un mode de correspondance des surfaces avec conservation des lignes de courbure; elle fournit les transformées que M. Laguerre vient d'obtenir par un mode de corres- pondance dont les propriétés métriques sont particulièrement remar- quables (-). )i Considérons des sphères ayant leurs centres sur une surface (S) et coupant sous un angle constant un plan donné (P); chaque sphère enve- loppée est normale (en ses deux points de contact avec l'enveloppe) à un cercle ayant son centre dans le plan (P). » Tous les cercles seudilables sont normaux aux deux nappes de l'en- veloppe et deux fois au plan; ils donnent donc lieu à un système cyclique. » Cela suffirait pour établir la réciproque de la première proposition. » D'un autre côté, si du centre de la sphère enveloppée on abaisse une perpendiculaire au plan (P), elle rencontre le cercle en deux points symé- triques qui engendrent des surfaces normales au cercle : leur distance au plan étant en effet proportionnelle à celle du centre de la sphère au même plan, les plans tangents a la surface (S) et à l'une quelconque de ces nou- velles surfaces se coupent suivant l'axe du cercle dans le plan (P). » On peut donc énoncer la proposition suivante : » Les cercles normaux aux deux nappes de l'enveloppe de sphères ayant leuis centres sur une surface (S) et coupant sous un angle constant le plan (P) sont normaux à une surjace obtenue en réduisant, dans un rapport constant, les distances des points de la surjace (S) au plan (P). Ils déterminent un système cyclique. » Il est clair que ce système est le plus général de ceux qui admettent un plan parmi les trajectoires des cercles. » (') Notice sur les tiavauj: mathématiques de M. Ribaucour, 1873, p. 18. (^) Comptes rendus, séance du 10 janvier 1881. ( 235 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la quadiriture dont dépend la solution d'une classe étendue d'équations dijférentielles linéaires à coefficients rationnels. Note de INI. Gor.vx Diliaeu, présentée par M. Hermite. « La quadrature générale des termes irrationnels de la formule (9) de ma Note, insérée dans les Comptes rendus du 2 novembre 1880, se réduit, pour j, un nombre entier positif ou zéro, à une somme de quadratures de cette forme, (.) J_tl£l^ a)'-'P(.r)« où a est une constante, 4'(-^') "iic fonction entière et rationnelle, et P(x) un produit algébrique rationnel de la forme (2) V{œ)^[x-b:i^K..{x -h,^,n, p,, . . ., ^j,n étant des nombres entiers positifs qui ne contiennent pas tous les facteurs du nombre entier positif /j. » Étudions le cas .y = I. » Posons, à cet effet, une fonction entière et rationnelle de degré 7, à coefficients constants §■„, . .., g-,, et à racines simples c,, . . ., c.,, (3) Q{x) = g^ + g,x-\-...-^g,x' = g\[oc-c,)...{x-c,), et soit Y{x) = {x — a)'^[3c); alors on aura l'identité connue, x élant remplacé par jr^, {x,— a],!/[.v,] ^,r,_a)?(«) F'(c,)(x,— c,) l.-(c,H.r,.-r,) où le degré de 9(^,) n'est pas inférieur à celui de (j^r)- » En multipliant celte identité par le produit d'un nombre entier posi- tif Mr et de la différentielle dx^., et en ajoutant les résultats pour r=i, 2, ...,p., on aura, en posant le produit (4) \i{x) = {x-x,Y'.,.{x~xX^, ( 236 ) l'identité suivante, (5^ jZ(.r„_„)çt^,j~^(«)"'°8 P(«) -^FV.) ^ P(-i) OÙ l'on a remplacé les différentielles d\ogU{a), d\ogU[c,), . . ., dïogU{c^) par les dinerentielles identiques rf log „ V ' > (tlog—— ^j •■•) a log „, , » ^ ^ ° V a) " 1' ( f , ) ^ P { c,) G étant une constante ainsi que les quantités P(a), P(c,), . . ., P(Cv). » Puisque l'équalion (5) est une identité pour des valeurs quelconques des variables j:-,, ..., a;^., on pourra, d'après l'idée bien connue d'Abel, supposer la liaison suivante, sous des conditions convenables, entre ces variables et les quantités g^, . . ., g.,, à l'instant considérées comme des pa- ramètres variables, (6) GU{x) = F{x)-o{x)'', G étant le coefficient de la plus liante puissance do a: du second membre, d'où l'on lire (7) P(^,)« = o(jr,) (r=i,2, ...,/jl), et, d'après (3), (8) Gn{c,) = V{c,) (r=i,2,.,.,v). Donc, à l'aide des formules (7) et (8), on aura, en intégrant l'équation (5), (9) ^M,j_ .^.■^co„st.+ ^14 /--^./log^, où les limites inférieures |,, . . ., |,i doivent satisfaire à l'équation (G), sup- posée égale à zéro, ou à l'équation (10) n(^,) = o (r=i, 2,...,fj.). » En posant, à l'aide de (6), I (11) z=-y^ = — — -, ■^ ' r Gn'«ri'' L'~ ''"j J (237 ) on tire de la formule (g), pour £, = 6" {r=i,2,.. .,n), le résultat d'intégration suivant, " (.2) |\l r''_iIf:ll^=const.4-lHf^.Iog(:.--a,.), /•=i '■•- {x,.— a)P[x,.]"- P{a)"r=i OÙ l'on éliminera la constante d'intégration, en faisant ^r^Hr (''=1,2, . . ., p.). » A cause des racines égales de l'équation (6), les équations suivantes, au nombre de (M, 4-. . .-I-Mj^), doivent être satisfaites, (i3) j ni.x)=:o, I —^=o, ..., j ^^^„,_\ =o (r 1,2, .•,p-). et, puisque le nombre des paramètres variables g^„ ..., g,, est nécessaire- ment moindre que celui de ces équations, sauf le cas de m = /;, = tz ^ 2 et M, = M2= i, où ces nombres pourront être égaux, on obtiendra, par l'éli- mination de ces paramètres, des résultats auxquels doivent satisfaire les limites d'intégration de la formule (12), limites qui, par là même, ne seront pas, en général, indépendantes l'une de l'autre. Ces résultats d'élimination contiennent le théorème de multiplicntion sous la forme la plus générale. » Le cas de 5 = 0, dans la formule (i), s'obtiendra en multipliant (12) par a et en faisant ensuite grandir cette quantité indéfiniment (les inté- grales de la première et de la seconde espèce). » Le cas de s'^i est plus compliqué; je l'ai traité dans un Mémoire sur les intégrales définips qui paraîtra dans les Actes de l'Académie royale des Sciences de StocUiolm. D j\Iaintenant il y a deux voies à suivre pour évaluer la quadrature en question : 1° la voie de l'inversion, envisagée par AL Herniite dans sa célèbre solution de l'équation de Lamé; 2'^ la voie directe, qui sera traitée dans une piocbainc Note. » 233 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur ta distinction des intégrales des équations différentielles linéaires en sous-groupes. Note de M. Casorati. « Le théorème II, dont il a été question dans une précédente Communi- cation (' ), se démontre ainsi. Il revient à dire que, si la suite des nombres (7) / /' l" l" a la propriété précédemment .supposée par rapport à A et à ses déterminants partiels, les suites (8) Z-V, Z'-V-t-I, /"-V4-2, r_y4-3, (9) Z — V — v', l'—v — v'-\-2, /"— V — v'+4, /■"— V — v'-i-6, ..., auront la même propriété par rapport respectivement à A' et ses détermi- nants partiels, à A" et ses déterminants partiels, etc. « Il suffit de démontrer le théorème par rapport à A et A', car on passe de A' à A" (ou de A" à A", . . .) comme de A à A'. » Par le théorème I, les exposants (y) ont la même propriété par rap- port au A de la page ii4 que par rapport au A de la page i 18, qui a la forme (10) A: 0) , — ro O (l. w o o o o «,M a„ a. n„ a.. a„ o o Cl. 11 La relation A = (w, — w)' A' montre que m, — w entre comme facteur, en A', Z — V fois. » Pour reconnaître la plus haute puissance de «, — w qui entre dans tous les déterminants que l'on obtient de A' en supprimant une ligne et une colonne, je prends entre ces déterminants ceux qui sont adjoints aux (') Comptes rendus, môme Tome, p. i^'ï, séance du 24 jiinviar 1881. ( ^-^9 ) éléments d'une colonne ^'^i,„ «',+,,«, • • • , a',,,, quelconque de A', et , les mul. tipliant par les éléments de la colonne h'"'"" de la matrice (m) o. «;M a a,. Cl n,« ''l,v+l a.. je for me la somme E/. (< ^•) «1+1 , A ()A' ^- «',+ 9 <)A' fl = E.. Cette somme est toujours divisible par (w, — w)'~'''~'', car, pour A v, elle est égale à zéro ou à A', selon que h est divers ou égal à a. » Maintenant, rappelons que, parmi les déterminants partiels de A de degré n — v, il doit y en avoir un au moins qui ne s'annule pas pour 0) = u,. Mais tous ceux que l'on formerait sans supprimer les v premières lignes seraient divisibles par w, — w. Donc un déterminant non divisible doit se trouver parmi ceux de la matrice (i i). Soif, pour fixer les idées, A': a. un tel déterminant, où l'on doit imaginer, comme dans (12), «',, — co au lieu de a'^, lorsque v = 5. » Prenant pour colonne A'™" successivement toutes les colonnes de A', on formerait n — y équations de l'espèce (12). desquelles on pourrait tirer les déterminants d a' ù a' ù y da.. da'„ exprimés par E,, E,, ..., E„_v avec le dénominateur A', qui ne contient pas u, — w.On voit par là que ces déterminants, ou, ce qui revient au même, tous les déterminants partiels de A' de degré ii — v — i, sont divisibles par (w, — o))'"'''' ", et, puisque l'on reconnaît sur-le-cliamp que ces détermi- nants ne pourraient tous contenir u, — co plus de Z'~ (v — 1) fois, car tous les déterminants partiels de A de degré n — i contiendraient cj, -- w plus ( 2/,o ) de V fois, on conclut que /'— v + i a bien la propriété énoncée pour lui dans l.T suite (8). » D'une façon analogue on arrive à la même conclusion pour les antres termes de la suite (8). Par exemple, pour les déterminants partiels de A' de degré n — v — 2, on considérerait, au lieu de E/,, l'expression E^^^, i'5)E/,,A= r \a. ■H-iJt d'A' composée des OK+i,^da',^,^ in — V « — V — I ■,+i.h "v+l,/. •1+3,/, "v4-3,/, Ô'-A' t'"v+i,«<^'^''v+:),; -f-...-|- ''/i-l.A ^^n—i,k d^A' àl'n termes qui correspondent aux déterminants de second degré que l'on peut former avec les deux colonnes (•4) 'v+l,A rt„ Pour Aet A moindres ou égaux à v, la somme E^^^, multipliée par(w, — w)''"*, exprimerait un développement du déterminant qui provient de A par la suppression des lignes Z(""°et A'""°et des colonnes a'*""' elf^''""\ déterminant divisible par (w, — a)'". Le déterminant du système des équations (i3), for- mées en prenant toutes les colonnes de A' deux à deux, n'est pas nul, étant égal à A"'-^-'. » Pour reconnaître que les déterminants partiels de A' de degré n — v — p ne peuvent contenir tous le facteur w, — u plus de /'?' — [v — p) fois, il suffit de remarquer que, en développant un quelconque P de ces déter- minants suivant ses déterminants partiels L, M, . , . , N qu'on peut former avec les éléments de n — v — p de ses colonnes cboisies parmi les n — v dernières colonnes de A, on aura P = LLi + MMi ■NN,, où L, M, . . . , N seront tous des déterminants partiels de A' de degré n — v — p. En effet, tout autre déterminant partiel de P, contenu dans les colonnes susdites, aurait au moins une ligne faisant partie des v premières lignes de A, et, par conséquent, il serait nul identiquement. Les déterminants L,, M,, . . . , N,, complémentaires de L, M, .. . , N, étant formés avec v — p ( -A^ ) au moins d'enlre les v premières lignes de A, contiennenl w, — &) au moins V — |(2 fois. Donc, si I., M, . . . , N contenaienl -c){c-a){a-b); de plus, X +JK H- :■ =: o. Par suitCj si I = o, il vient, par exemple, b = c. » Dans ce cas, la quintique peut s'écrire ftx^-h b{j^ -h z^) ou, en se servant de la relation a- -\-j'-+- z = o, j:'[rta''' 4- b[5y'' -h io_j'x -H io>'-x" -+- Hjx^ -+- ^■'')]. Si l'on forme le covariant du sixième ordre de la quartique, (rt + b).v'' ■+■ 3bji-^y -t- ïohj-x'^ -+- loh.xy^ -h 5/>;'', on peut remarquer que le coefficient du dernier terme s'annule. » Par suite, une des racines de la quintique est en même temps une des racines du covariant du sixième ordre. » Mais on sait que les racines de ce covariant représentent les points doubles des trois involulions quadratiques que l'on peut former à l'aide des quatre autres points qui sont représentés par les racines de la quartique. » En conséquence, si l'invariant I = o, une des racines de la quintique c. R., 1881, 1 ' Semestre. (T. XCII, N" a.) ' ^2 ( 242 ) représente un des points doubles de l'une des involutions formées à l'aide des quatre autres points. » Or, si l'on désigne par a, /3, 7, 5, a les cinq racines de la quintique, on sait que la condition à remplir pour que a, par exemple, représente un des points doubles de l'involution donnée par |3, y, §, e est («_|3)(^_.^)(e_c?) + (a-e)(«-ô)(fi-7) = o. C'est là précisément la forme des facteurs de votre invariant. » CHIMIE GlilNÉRALE. — Action de l'acide chlorhydrique sur les chlorures métalliques. Note de M. A. Ditte, présentée par M. Debray. « Nous avons vu, dans une Communication précédente ('), comment se comportent les chlorures dont l'acide chlorhydrique augmente la solu- bilité; examinons maintenant ceux de la seconde catégorie. » Deuxième cas. — 3° Chlorure de calcium. — La solubilité de ce chlo- rure est d'autant moindre, dans une liqueur acide, que cette dernière est plus concentrée; elle décroît régulièrement, et, tandis que 1 008' d'eau à i5° dissolvent environ 70'''' de chlorure de calcium anhydre, loo^' d'une liqueur renfermant So^' d'acide pour loo^'' d'eau n'en retiennent plus que 278'' à cette même température. Aussi, quand dans une solution saturée de chlorure de calcium on dirige un courant d'acide chlorhydrique, en refroi- dissant le vase pour empêcher la température de s'élever, une partie du chlorure se dépose sous la forme de petits cristaux. Ceux-ci sont très avides d'eau; on peut cependant les dessécher sur de la porcelaine, dans une atmosphère d'acide chlorhydrique ou d'air sec, et leur analyse con- duit à leur attribuer la formule CaCl,2H0. » On obtient ce même hydrate en introduisant des fragments de chlorure fondu dans une dissolution saturée d'acide chlorhydrique, que l'on main- tient dans l'eau froide, en l'agitant fréquemment, pour prévenir toute éléva- tion de température notable; le chlorure se dissout peu à peu, sature la liqueur, et celle-ci dépose de beaux cristaux transparents en se refroidis- sant. Si l'on abandonne dans celte dissolution saturée de chlorure de cal- cium et d'acide chlorhydrique des fragments de chlorure fondu, ceux-ci (') Comptes rendus, t. XCI, p. de manganèse . 870 MnCl,4H0 rose 190 Mn Cl, HO blanc u de cuivre 63o CuCl,2H0 vert bleuâtre 290 CuCl.HO jaune brun ( 2/,/, ) » 4° Chlorure de potassium. — La solubilité de ce chlorure, comme celle des précédents, diminue beaucoup quand les liqueurs deviennent de plus en plus riches en acide chlorhydrique ; elle décroît régulièrement et finit par devenir très faible dans l'acide concentré. Les liqueurs chaudes en retiennent plus que les froides, et elles abandonnent des cristaux de chlo- rure anhydre en se refroidissant. Un certain nombre d'autres chlorures se comportent de la même manière, et pour tous la courbe de solubilité s'abaisse très régulièrement à mesure que la liqueur acide est plus con- centrée. Voici les quantités comparées de ces chlorures que dissout, à 17°, 1''' d'eau (I) ou d'acide chlorhydrique saturé (11) : I. II. Chlorure tle potassium 35 i ,q » (l'ammonium 33,7 3, 7 » de baryum 32,9 *''4 » lie sodium 27,0 0,0 le tliallium o,5 o,o4 » En définitive, aux deux groupes dans lesquels se rangent les chlorures dont l'acide chlorhydrique augmente la solubilité viennent s'en joindre deux autres, qui comprennent les chlorures moins solubles dans les liqueurs acides que dans l'eau. L'un d'eux contient des sels très solubles dans l'eau et qui s'en déposent à l'état d'hydrates cristallisés. L'acide chlorhydrique a pour effet de diminuer notablement le poids de chlorure dissous, tout en le laissant considérable, et dans les liqueurs acides on obtient encore des sels hydratés , mais beaucoup moins riches encore que les cristaux qui se forment dans ce liquide. Le dernier groupe ren- ferme des chlorures qui dans l'eau ou l'acide chlorhydrique cristallisent anhydres, mais dont la solubilité dans l'acide concentré est réduite presque à zéro. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Délermincttion des couleurs qui correspondent aux sensations fondamentales, à l'aide des disques rotatifs. Note de i\L A. RosENSTiEHL. (Extrait.) « Ainsi que Maxwell (') l'a montré, les disques rotatifs permettent de déterminer les lois de la vision des couleurs avec une grande précision. Je vais fournir de ce fait de nouvelles preuves en faisant voir comment, avec leur aide, on peut trouver exactement la position qu'occupent dans le (') Maxwell, Transactions of tlie royal Socicti of Edinhurgli, t. XXI, p. a^S-soS. ( 245 ) cercle chromatique les trois couleurs qui, d'après la théorie d'Young, cor- respondent aux sensations fondamontales. » J'ai pris comme point de départ un cercle chromatique exécuté sur des feuilles de papier avec des matières colorantes couvrantes. Cot ensemble forme une suite continue de soixante-douze couleurs, dans laquelle le rouge, le jaune, le bleu sont à égale distance l'un de l'autre et les intervalles sont remplis par des couleurs aussi équidistantes que possible à la vue, à la même hauteur de ton, et toutes également franches. j) Chaque couleur peut être considérée comme résultant du mélange de deux autres (il s'agit du mélange des sensations). Je me suis proposé de mesurer pour chacune d'elles les deux composantes. » Exemple. — Supposons que l'orangé soit un mélange de rouge et de jaune. Je compose un disque de deux cercles concentriques. Le plus petit est formé par deux secteurs, l'un orangé, l'autre bleu. I.e plus grand comprend un secteur rouge, un secteur blanc et un vide qui représente l'absence de lumière. Je mets en rotation rapide. Les deux cercles ont un aspect identique si les angles des divers secteurs sont bien choisis. Le secteur bleu éteint le jaune de l'orangé et forme du blanc; le rouge seul reste : la mesure des deux sensations résultantes est donnée par l'angle du secteur rouae et celui du secteur blanc. J'ai trouvé : 140° d'orangé + 220° bleu =218° rouge + 56° blanc. Toutes les couleurs du cercle ont été ainsi étudiées par rapport à deux couples de couleurs complémentaires: le jaune et le bleu, le rouge et le quatrième vert (les trois premières parce qu'elles sont les couleurs primaires des artistes ; la dernière sert de couleur auxiliaire). M Le cercle chromatique s'est ainsi trouvé divisé en quatre sections : / du bleu au rouge en éteignant le bleu par , . , 'le jaune. Le rouée a ete mesure \ , . .. ... ° - 1 (lu rouge au jaune en éteignant lejaune par du bleu. du rouge au jaune en éteignant le rouge par le quatrième vert. Le jaune a ete mesure / , • •• . . • ^1 ■' 1 (lu jaune au quatrième vert en éteignant le vert par du rouge. f du jaune au quatrième vert en éteignant le , ' jaune par du bleu. Lequatrième vert a ete mesure.. . ( , ., , ., ,, . , , ' 1 du quatrième verl au lileii en éteignant le ' liWiit i-i.-ir le i.TiînP- biou par le jaune. Le bleu a élé mesuré. ( 2/i6 ) du cjuatricme vert au bleu en éteignant le vert par le rouge, du bleu au rouge en éteignant le rouge par le quatrième vert. )) Les résultats obtenus (') sont les suivants : » 1° La ligne qui représente la proportion des sensations extrêmes dans les couleurs intermédiaires est une droite. Les couleurs intermédiaires sont donc, à la vue, rigoureusement équidistantes. » 2° La ligne qui représente la sensation du jaune atteint son point culminant sur l'ordonnée qui correspond au jaune. » 3° Ce cas, que je pensais devoir être général pour les quatre lignes, forme au contraire l'exception ; pour les autres couleurs, les choses se pas- sent d'une manière différente. La sensation du rouge va croissant en ligne droite, depuis le bleu jusqu'au rouge, et elle continue à monter au delà sans déviation jusqu'à l'orangé, oii elle atteint son point culminant, pour s'abaisser ensuite jusqu'au jaune, où elle est nulle. » De même la sensation du vert atteint son maximum dans le troisième jaune vert, celle du bleu dans le troisième bleu. » La signification de ces faits remarquables ne ressort bien que si l'on envisage l'expérience même qui a révélé l'existence des trois maxima. Le fait est le suivant : » Un seul et même bleu, dont on mélange la sensation avec celle de l'orangé d'un côté et celle du deuxième-troisiètne jaune vert de l'autre, produit avec le premier une sensation de rouge supérieure à celle produite par la vue du rouge du cercle, et avec le second la sensation du vert à un degré plus élevé que ne le fait la vue de ce vert lui-même. » Ce bleu, toutefois, ne représente pas encore la sensation de cette couleur diuis sa plus grande intensité, puisqu'on obtient mieux en mé- langeant les sensations du quatrième vert et du troisième bleu. L'orangé, le deuxième ou troisième jaune vert, le troisième bleu sont donc trois points du cercle chromatique qui ont pour notre œil des propriétés particulières, puisqu'elles permettent de reproduire par le mélange de leurs sensations le rouge, le vert et le bleu les plus intenses. M Ces trois couleurs possèdent les propriétés des sensations fondamentales d'Young. Mais peut-on réellement les considérer comme représentant exactement ces trois points? La théorie d'Young n'est qu'une hypothèse, ') Journal de Physique, t. VII, ]>. l6. ( 247 ) et les physiciens ne sont pas fixés sur la position vraie de ces trois sensa- tions. L'incertitude qui règne sur cette question, fait dire àHelmholtz (*) : (( Le choix des sensations fondamentales présente tout d'abord quelque M chose d'arbitraire. On pourrait choisir à volonté trois couleurs dont M le mélange produise du blanc... Il n'ejiste encore, que je sache, « aucun moyen de déterminer les couleurs fondamentales que l'examen » des sujets affectés de dyschromatopsie. » » Je compte démontrer dans une deuxième Note que, au contraire, les couleurs dont il s'agit ici sont placées dans le cercle chromatique entre des limites très étroites, et que les trois maxima obtenus par l'étude que je viens de résumer sont en réalité les couleurs correspondant aux sensations fondamentales. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur le dosage de l'acide carbonique dans l'air. Note de MM. A. MuNTz et E. Ai'bix, présentée par M. Hervé INIangon. « Les travaux classiques de MM. Dumas et Boussingault et de Regnault ont fixé les proportions d'oxygène et d'azote contenues dans l'air. Dans l'état actuel de la Science, il est impossible de dépasser la précision at- teinte par ces savants illustres. On ne peut pas en dire autant de l'acide carbonique, quelque nombreux que soient les travaux relatifs à la pré- sence de ce gaz dans l'atmosphère. Il reste, en effet, à déterminer quelle est l'influence de la direction des vents, celle des pluies, celle de la hauteur au-dessus du sol, etc. » En ne nous occupant que des travaux récemment publiés en France, nous trouvons, dans les déterminations faites par M. Reiset, M. Marié- Davy, M. Truchot, des contradictions qui montrent que cette partie de nos connaissances sur la Physique du globe a besoin d'être soumise à des études nouvelles. » Deux point surtout restent à déterminer : » 1° En un endroit donné, se produit-il des variations considérables, ou seulement des variations insignifiantes? » 2° L'acide carbonique est-il uniformément répandu dans les diverses couches de l'atmosphère, ou se concentre-t-il dans les parties basses? » Nous avons entrepris une série d'expériences ayant pour but de déter^ Uelmholtz, Optique pliysiologiquc, p. 384. ( 2/,8 ) miner, avec une précision et une certitude plus grandes, les proportions d'acide carbonique que renferme l'atmosphère et les variations dont ces proportions sont susceptibles. Nous décrivons aujourd'hui la méthode d'analyse dont nous nous servons dans ces recherches, le degré de con- fiance accordé à des déterminations numériques dépendant de la valeur des procédés opératoires employés. » Le principe de cette méthode est très simple : l'acide carbonique est fixé sur un corps absorbant, d'où il est de nouveau dégagé et mesuré en volume; c'est donc un dosage direct. Il offre de l'analogie avec le procédé que MM. Hervé Maiigon et G. Tissandier ont déjà proposé. » Le corps absorbant est de la pierre ponce imprégnée d'une dissolu- tion de potasse, et contenue dans un tube étiré aux deux bouts, sem- blable, sauf les dimensions, aux tubes que Regnault envoyait au loin pour opérer les prises d'air. 1) Ces tubes, préalablement lavés à l'acide sulfurique, sont remplis de ponce en petits fragments, calcinée avec de l'acide sulfurique, et qu'on introduit encore chaude. On imbibe cette ponce d'un volume mesuré de solution de potasse. A l'aide d'un dispositif facile à réaliser, on opère con- stamment dans un air dépouillé d'acide carbonique. » La solution de potasse est préparée en dissolvant l'^^de potasse à la chaux dans i'", 4oo d'eau ; on ajoute 200^' de baryte hydratée, et l'on agite de temps en temps; la liqueur claire qui surnage, dépouillée de sulfates et de carbonates, a un pouvoir absorbant très grand pour l'acide car- bonique. Elle contient cependant des traces d'acide carbonique, et il y a lieu de faire une petite correction, qui est constante pour une série de tubes et qu'on détermine une fois pour toutes. » IjfS tubes, préparés à l'avance et scellés, sont ouverts sur les lieux d'opération et scellés de nouveau, après qu'on y a fait passer uu volume déterminé d'air. Ils peuvent être conservés indéfiniment dans cet état. Le volume d'air qu'on emploie, et qui doit élre voisin de 200'", est mesuré soit au moyen d'un gazomètre, soit, dans les lieux d'un accès difficile, au moyen d'une pompe jaugée que nous avons fait construire à cet effet. 1) Le tube, rapporté au laboratoire, après un temps indéterminé, est mis eu communication, par un de ses bouts, avec une pompe à mercure; le vide étant fait dans son inférieur, on fait entrer par l'autre bout de l'acide sulfurique étendu d'eau. L'acide carbonique se dégage, est extrait par la pompe et reçu dans une cloche graduée dans laquelle il est dosé par absorption par la potasse. ( 2/,9 ) » Expériences de vëiificalion. — Pour vérifier la valeur de ce procédé, on l'a soumis à diverses épreuves : » 1° Plusieurs centaines de litres d'air, ayant traversé le tube à potasse, n'ont produit aucun louche dans l'eau de baryte. » 2° Eu plaçant deux tubes à ponce potassée pareils à la suite l'un de l'autre, on constate que le second tube n'absorbe rien. » 3° Des dosages simultanés donnent le même résultat. » 4° L'acide carbonique obtenu est proportionnel au volume d'air em- ployé. Exemple : En employant 200''' d'aii-, on a trouve ; acide carbonique pour 10000 parties. 3,64 » 4°°''' " » » 3)^0 M 5° En faisant passer l'air avec des vitesses différentes, pourvu qu'on ne dépasse pas 4'" ou 5'" par minute, on obtient le même résultat. Exemple : Avec une vitesse de 1''', 720 par minute, acide carbonique dosé : 3, 18 pour loooo d'air. » 4'". 00" " » 3,19 » » 6*^ En introduisant dans de l'air, dépouillé d'acide carbonique, un vo- lume connu de ce gaz, et se plaçant dans les conditions d'un dosage nor- mal, on retrouve l'acide carbonique introduit. Exemple : Sur loooo parties d'air, acide carbonique introduit 3,o3 » » retrouvé 2,98 » Cette méthode offre donc des garanties de précision satisfaisantes, en même temps qu'elle est d'un emploi facile, puisque la prise d'air de 200'" peut être faite en moins d'une heure et par des personnes n'ayant pas l'ha- bitude des manipulations délicates. M Par la disposition que nous avons donnée à nos appareils, elle se prèle à des prises d'air dans les localités oii les dosages sont impraticables. Dans le courant de l'été dernier, l'un de nous a pti, sans difficulté, transporter le matériel et opérer des prises sur plusieurs pics élevés des Pvrénées (pic du Midi d'Ossau, pic du Midi de Bigorre, Piméné, cabane du mont Perdu, Marboré, etc.) ('). » Les transports se sont opérés sans le moindre accident, quoiqu'on eût emporté une série de tubes considérable. » Nous avons l'intention d'appliquer le procédé d'analyse que nous (') Quelques incertitudes, dues à l'emploi du caoutchouc contre lequel on ne s'était pas, à ce moment, assez prémuni, nous font rejeter la première série de nos expériences. C. R., 1S81, I'- Semestre. (T. XCll, K» S.) 33 ( aSo ) venons de décrire à la solution des problèmes relatifs à la tlistribulion de l'acide carbonique dans l'atmosphère, et nous serions heureux de pouvoir faire opérer, par des voyageurs, des prises dans des régions éloignées. » La même méthode, légèrement modifiée, nous a permis d'aborder l'étude des gaz carbonés, autres que l'acide carbonique, qui ont été signa- lés dans l'air. » CHIMIE. — Observations sur una Note de M. L. Eisenberg ayant pour titre « Sur la séparation de ta triméthy lamine d'avec tes corps qui t'accompagnent dans te chlorliydrale de trimétliytamine du commerce ». Note de MM. E. DrviLLiER et A. Bilsixe, présentée par M. Wuriz. « Dans une Note insérée dans le Bulletin de ta Société chimicpie de Berlin ('), M. Eisenberg indique un procédé, fondé sur la faible solubilité du chloro- platinate de triméthylamine dans l'alcool, pour retirer la triinélhylatnine des autres bases qui l'accompagnent dans le chlorhydrate de triméthyla- mine du commerce. Dans cette Note, M. Eisenberg regarde la méthode donnée par Hofmann jiour séparer les bases tertiaires d'avec les bases pri- maires et secondaires à l'aide de l'élher oxalique, ainsi que la préparation de cet éther, comme étant longue et incommode. » Nous ferons observer que ces critiques ne sont pas justifiées, car nous avons résolu les difficultés que signale M. Eisenberg en modifiant le pro- cédé de Hofmann de manière à rendre complète et pratique, même en grand, la séparation des bases primaires, secondaires et tertiaires à l'aide de l'éther oxalique, et en perfectionnant la préparation de cet éther. » Notre procédé, qui diffère notablement de celui de Hofmann, consiste, lorsqu'on a le mélange des bases privées d'ammoniaque, à effectuer leur séparation par deux traitements successifs par l'éther oxalique. Le premier traitement se fait sur la solution aqueuse des bases; il a pour but de pré- cipitera l'état d'oxamides les bases primaires. L'eau mère de ces oxamides est ensuite décomposée par la potasse pour mettre les bases en liberté, et celles-ci, après dessiccation, sont recueillies dans l'alcool absolu. On traite alors cette solution alcoolique par l'éther oxalique. Les diamines et une trace de monamine qui peuvent encore s'y trouver sont transformées en éthers oxamiques. Quant aux triamines, elles sont, comme on le sait, sans action sur l'éther oxalique; on les obtient en distillant le mélange. Enfin (') Dcittschc clicmische Gesellsclm/t, t, XHI. p. 1667; 1880. ( 25l ) les éthers oxamiqiies sont transformés en sels de chaux, et ceux-ci purifiés en mettant à profit leur inégale solubilité dans l'eau et l'alcool. » Nous avons fait connaître en détail, lors du Congrès de Montpellier ('), ce procédé, ainsi que les modifications qu'il convient d'y apporter lors- qu'on a à séparer un mélange de bases dérixant toutes d'un même radical alcoolique. » En outre, c'est en appliquant notre procédé de séparation des bases ammoniées à la triméthylamiiie commerciale que nous sommes p;irvenus à signaler dans ce produit la présence des nombreuses bases qu'il renferme et à les séparer à l'état de pureté (^). Nous avons du reste indiqué, dans les Notes auxquelles nous renvoyons, les conditions dans lesquelles on doit se placer pour séparer facilement toutes ces bases. » Quant à la préparation commode de l'éther oxalique, nous l'avons également résolue en perfectionnant le procédé de Lœwig('), qui du reste fournissait déjà des résultats assez satisfaisants. » Les modifications que nous avons apportées à ce procédé se trouvent consignées dans une Note à la Société des Sciences de Lille (novembre 1879) et dans notre Mémoire in extenso sur la séparation des ammoniaques com- posées, Mémoire qui a été déposé, il y a quelques mois, aux Annales de Chimie et de Physique. » Aussi nous ferons remarquer que notre procédé de séparation des bases ammoniées, qui permet non seulement d'effectuer la séparation d'un mélange de bases dérivant d'un même radical alcoolique, mais encore de séparer un mélange de bases dérivant de radicaux différents, telles que les bases renfermées dans la Iriméthylamine commerciale, a l'avantage de les fournir toutes à l'état de pureté et d'être applicable en grand ; enfin il n'est pas aussi compliqué qu'il peut le paraître au premier abord, étant donné le nombre des bases à séparer, tandis que le procédé que propose M. Eisenberg pour retirer la iriméthylamine de la triméthylaniine commer- ciale, procédé qui repose sur la faible solubilité du chloroplatinale de tri- méthylaniine dans l'alcool , ne permet que d'obtenir une seule base et nécessite l'emploi de grandes quantités de chlorure de platine, ce qui le rend impraticable en grand. (') Congrès de Montpellier [Association française pour l'avancement des Sciences, p. 43i; 1879^. (2) Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 48 01788; 1879. (^1 Jahrcsbericht dcr C hernie, p. 597; 1861. ( :ibi ) » Enfin, dans l'intérêt de l'histoire des bases animoniées et en parti- culier de celle de la Iriméthylamine commerciale, nous ferons observer que M. Eisenberg semble confondre, involontairement sans doute, les travaux de M. Vincent avec les nôtres. M. Vincent a signalé le premier la présence de la triinéthylamine dans la triméthylamine commerciale; tandis que nos recherches ont fait connaître la composition de ce produit, la manière d'en séparer les différentes bases ammoniées qu'il renferme et un procédé général de séparation des ammoniaques composées. » Nous ajouterons en outre que dans toutes ces recherches, par suite d'un oubli involontaire, non seulement M. Eisenberg a oublié de citer l'un de nous, mais encore qu'une erreur typographique lui a fait dénaturer com- plètement le nom de l'autre. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Sur un jifocëdé de destruction totale des matières organiques, pour la recherche des substances minérales toxiques ('). Note de M. A.-G. PoucHET, présentée par M. Vulpian. (Extrait.) « Ce procédé offre le grand avantage de réduire à leur minimum les pertes de substances minérales toxiques, et même, dans la plupart des cas, de les éviter entièrement, tout eu arrivant à une destruction absoltunent complète des matières organiques. Il permet en outre de rechercher, dans le cours d'une seule opération, toutes les substances minérales toxiques qui peuvent se trouver mélangées à une matière organique ou organisée. » Le principe de cette méthode repose sur ce fait, qu'il est possible de chauffer entre 3oo° et 400°, en présence de charbon ou de composés orga- niques, des éléments minéraux contenus dans un mélange d'acide sulfu- rique et de sulfate acide de potasse. Tandis qu'à celte température élevée les corps organiques se détruisent rapidement, le sulfate acide de potasse, toujours en grand excès, retient complètement les corps les plus facile- ment volatils ou décomposables, tels que les sels de mercure. Voici les principaux détails de l'opération. » Une quantité variant de 100^' à 5oo^''de matière suspecte est mélangée, dans une grande capsule de porcelaine, à aS pour 100 de son poids de sul- fate acide de jjotasse parfaitement pur, puis additionnée de son propre poids d'acide azotique fumant. L'attaque, très violente au début, demande ensuite le concours d'une légère élévation de température. {') Travail tlii laboratoire de Chimie biologique de la Faculté de Médecine. ( .53 ) » C'est à cette première phase de l'opération qu'il convient de s'.arrèter lorsqu'on a seulement en vue la recherche de Varsenic ou de V antimoine : je reviendrai tout à l'iieure sur ce point. » On ajoute alors de l'acide sulfurique pur (à 66° B.) en grand excès, de façon que toute la masse soit bien liquide, et. l'on chauffe à une tempé- rature voisine du point d'ébuUition de l'acide sulfurique. Par un chauffage soutenu, et en ajoutant au besoin de l'acide sulfurique, tous les composés organiques qui pouvaient avoir échappé à l'action de l'acide azotique fu- mant sont détruits et le charbon est complètement oxydé : il se dégage, outre les vapeurs blanches d'acide sulfurique volatilisé, une grande quan- tité d'acide sulfureux, et le mélange prend peu à peu une teinte claire et devient limpide. » Il est bon, pour détruire encore plus sûrement les dernières traces de produits organiques, de laisser refroidir la capsule et de projeter dans le liquide clair quelques cristaux de nitrate de potasse pur. En chauffant de nouveau, jusqu'à production d'abondantes vapeurs blanches d'acide sulfurique monohydraté, on doit obtenir finalement un liquide à peine coloré, se prenant en masse par le refroidissement et renfermant à l'état de sulfates, et en présence d'un grand excès d'acide sulfurique, tous les élé- ments minéraux contenus dans la matière suspecte. » La masse saline, refroidie, eit alors dissoute à l'ébullition dans l'eau ; la liqueur est amenée au volume de i''' environ (quand on opère sur 200«' ou 3ooS'' de matière) et, sans fdlration préalable, soumise à l'électrolyse à l'aide d'une pile de 4 éléments moyens de Biniscn ou d'une pile <à gaz de Clamond. Cette dernière est préférable, à cau.se de la constance du courant. )) En se servant d'électrodes en platine, la lame située au pôle négatif se recouvre assez rapidement d'un enduit gris noirâtre ou métallique, sui- vant la nature du corps qui se dépose, et, si l'on a soin de laisser marcher l'électrolyse pendant un temps suffisant (vingt-quatre heures au minimum), il est possible d'effectuer le dosage du corps toxique lorsqu'il existe en quantité pondérable. Pour la recherche du mercure, une lame d'or doit être substituée à la lame de platine du pôle négatif. » Si l'on a intérêt à effectuer la recherche de l'arsenic et de V antimoine, on devra, après la première partie de l'opération et avant l'addition de l'acide sulfurique, traiter par l'eau bouillante la masse charbonneuse, refroidie et pulvérisée, et suivre alors très rigoureusement, pour cette solution aqueuse, la marche indiquée parM. leD'' Arm. Gautier (Com/j/es rendus, août 1875). » Au moyen de ce procédé, en somme assez rapide, puisque l'on peut ( 254 ) en douze heures préparer une liqueur d'électrolyse en opérant sur 200"' à 3ooS' de matière suspecte, j'ai pu doseVj dans un très grand nombre de recherches, des quantités de plomb ne dépassant pas souvent un demi-milli- granime pour cent grammes de matière jtremière, dans des conserves aUmen- taires et dans l'urine ou les divers organes (cerveau, moelle, foie, os, muscles) d'individus morts d'intoxication saturnine. J'ai pu constater aussi l'existence du mercure dans une analyse portant sur 200*^' de foie atteint de dégénérescence graisseuse auxquels j'avais ajouté un demi-milligramme de sublimé corrosif. » ANATOMIE PATHOLOGIQUK. — Sur l'envahissement du tissu pulmonaire par un champignon, dans la pcripneumonie. Note de M. Poixcaiik. « La maladie que les vétérinaires désignent sous le nom de péripneu- monie est tellement contagieuse, qu'on devait naturellement chercher à lui appliquer les idées modernes et la considérer comme étant le résultat d'un parasitisme spécial. C'est ainsi que Weiss et Zuru ont déclaré avoir ren- couti'é, dans le tissu pulmonaire, de nombreux microcoques susceptibles de s'accoler bout à bout et de former des chapelets de mycothrix ; qu'Hallier dit avoir obtenu, par la culture de ces microcoques sur différentes sub- stances, un Mucor mucedo analogue à celui qu'il avait produit en cultivant le microcoque de la rougeole; que, plus récemment encore, M.M. Bruylants et Veriiest, de Bruxelles, viennent d'annoncer qu'ils ont trouvé, dans le liquide de la plèvre et dans celui qui imprègne le lissu pulmonaire, des gra- nulations très ténues et très mobiles, qu'ils n'hésitent pas à regarder comme le ferment particulier de la péripneumonie. » J'ai constaté, en effet, que le liquide qui s'écoule spontanément du pomnon renferme des microbes offrant bien tous les caractères signalés par ces auteurs. Je les avais vus avant de connaître leur Mémoire ; je les ai retrouvés encore dans quatre autopsies faites depuis. Mais l'exis- tence constante des êtres de ce genre dans tous les liquides organiques, quelques minutes à peine après leur extraction, l'impossibilité où l'on est actuellement de trouver des différences de formes pour toutes les pro- venances, me semblent ne pas permettre encore d'assurer que, dans ce cas particulier, ils sont réellement les agents spéciaux de la contagion. Je ne nie nullement qu'il en soit ainsi; j'attends seulement des résultats plus positifs d'inoculation, car les microbes ne peuvent encore être jugés qu'à l'œuvre. Mais, en attendant, je crois devoir attirer l'attention des observateurs sur ( J255 ) une autre produclion, qui, si elle n'est pas la véritable cause de la maladie, à l'exclusion des microbes, contribue du moins à donner au poumon l'état anatomique si caractéristique qu'il offre chez les animaux atteints de péripneumonie. » J'ai en l'occasion, jusqu'à présent, d'examjner les poumons de huit vaches mortes de péripneumonie, dont six dans luie écurie d'un village situé à 5*"" de Nancy, et deux dans une écurie d'un faubourg de cette ville. Dans tous ces cas, j'ai retrouvé, à des degrés plus ou moins prononcés, les faits suivants : » Les cavités bronchiques et pulmonaires sont à peu près comblées par un magma qui, au premier abord, semble être constitué par des cellules épithéliales et des noyaux. Du reste, la même prolifération nucléaire existe dans les zones hypertrophiées et œdématiées du tissu conjonctif. Mais, avec un peu d'attention, surtout si l'on emploie le réactif iodochlorure de zinc, on s'aperçoit très vite que, au milieu de ces magmas, se trouvent des débris provenant incontestablement de l'extérieur; des parcelles de paille, de foin, des grains d'amidon, etc. Ce premier genre d'accumulation indique seulement un haut degré de prostration ou de dépression du sys- tème nerveux, qui supprime les réflexes d'expulsion. Mais, à côté de ces cadavres végétaux, on rencontre des filaments appartenant à une pro- duction cryplogamique qui est vivante, et qui continue à manifester sa vitalité après la mort de l'animal. Le mycélium de ce parasite végétal parait envahir le tissu pulmonaire dans toutes les directions, l'enlaçant dans les mailles de son réseau; c'est ce qui fait qu'on n'arrive à l'isoler que par lambeaux. Mais, sur le pourtour de la coupe, ou voit toujours émerger, çà et là, des portions de filaments, brisés ou non; presque toujours, en laissant la cou[)e sous cloche ou même simplement entre les deux plaques de la préparation microscopique, dans un liquide aqueux, ou con- state, au bout d'un temps variable, que les fragments de mycélium s'al- longent, se midtiplient et forment un réseau libre ou plutôt non masqué. Ce développement posthume se proiluit même quand le tissu a été con- servé quelque temps dans de la glycérine ou dans un mélange de chloro- forme et d'eau. Toutefois, il se réalise mieux et plus fréquemment avec du tissu pulmonaire frais. Le milieu le plus convenable est incontestablement l'eau sucrée, parce que celle-ci fournit à l'alimentation du végétal. » Les filaments du mycéliiun sont aplatis, ramifiés, non cloisonnés et présentent quelques vacuoles irrégulièrement disséminées. Les plus gros ont (le o™", 0067 à o'""', 0084 ; les moyens, o*"", 00/^9; les plus fins, o"'°',oo35. ( 256 ) » Dans un examen immédiat, les fruits échappent facilement à l'œil de l'observateur, parce que, par leur forme, leurs dimensions et leur aspect général, ils se rapprochent beaucoup des cellules animales qui contribuent à combler les vésicules. Mais, si l'on place du tissu frais sous une cloche maintenue à une température voisine de la température animale, on per- çoit, au bout de deux ou trois jours, en soulevant la cloche, une odeur très intense de moisissure. A dater de ce moment, on aperçoit, comparativement à ce qu'avait fourni un examen antérieur, une quantité si prodigieuse de petites sphères, à double contour et à contenu granuleux, qu'on ne saurait douter de leur formation par culture et les regarder comme des cellules animales, en voie de régression ou non. Après cette constatation, rien n'est plus facile que d'apercevoir, dans le tissu frais et non cultivé, la pré- sence de ces mêmes éléments. » Deux conditions sont évidemment nécessaires pour que ce champignon ait le droit d'être considéré comme la cause |)remière de la maladie : i°la production expérimentale de cette affection, par l'inoculation exclusive de ce cryptogame; 2° la présence constante de ce dernier, chez tons les sujets péripneumoniques. Je n'ai pu réaliser la première, parce que les deux pro- priétaires n'ont point consenti à des tentatives de ce genre, même pré- sentées sous forme de mesure prophylactique, et parce qu'il m'a paru à peu près impossible d'isoler complètement le végétal du liquide où se montrent les microbes. Quant à la seconde, la meilleure manière de l'ob- tenir m'a paru être de provoquer des recherches dans toutes les localités où la péripneumonie viendrait à sévir, d'autant plus que des années peuvent se passer avant qu'une nouvelle occasion d'observer se présente à moi. Si les autres observateurs démontrent que le fait n'est point général, je ne pourrai plus attribuer ce que j'ai constaté qu'à la présence de spores parti- culières dans les deux écuries indiquées. Toutefois, les résultats ne pour- ront être déclarés négatifs qu'après l'emploi de la culture, qui rend le fait plus évident. » iM. SviLOKOssrrcH adresse une Note sur le problème du mouvement d'un système de points matériels qui s'attirent ou se repoussent en fonction de leurs distances respectives. M. Sexi.ecq adresse une Note sur des « transmissions téléphoniques sans fils conducteurs ». ( -57 ) M. F. HloxxoYER adresse, par l'entreiinse de M. de Qiiatrefages , im « Essai d'une théorie des forces cosmiques, basée sur le;; mouvemenls de la matière pondérable seule ». MM. DÉCLAT et P. AxuBÉ adressent une Note sur les maladies infec- tieuses et les moyens de les combattre. M. Dacbrée présente, au nom de M. Domeyko, la troisième édition du « Traité de Minéralogie », dont la première édition a paru en i854 et la deuxième en 1860: » Dans cet Ouvrage, écrit en langue espagnole et publié à Santiago en 1 879, l'auteur insiste sur les espèces minérales nombreuses et intéressantes qui ont été rencontrées au Chili, ainsi qu'en Bolivie, au Pérou et dans la République Argentine. Il se réfère ainsi, à chaque page, à ses recherches originales, telles que celles qui concernent les substances suivantes : argent bismuthal, cacheutéite (séléniure de plomb et d'argent), domejlute (arsé- ninre de cuivre), nantoquite (sous -chlorure de cuivre), locornalite (iodure d'argent mercurifère), daubréite (oxychlorure de bismuth), schwartzenbergite (oxychloroiodure de plomb), taznite (arsénio-antiiiio- niate de bismuth), cuproschéelite, ainsi que les fers météoritiques ou holo- sidères du Chili. » Par cette publication, M. Domeyko a rendu de nouveaux et érainents services à sa patrie d'adoption, où, avant lui, les Ouvrages de cette nature faisaient complètement défaut. « A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. D. C. R., rbSi. I" Sem.jt.,. iT.XClI, ^• S. ^^4 ( 258 ) BULLETIN BlULIOtiRAPHIQUE. OdVRAOES RECDS dans la séance do 17 JANVIER 1881. (suite. ) Denkschriften der Knisertichen Akademie der fVissenschaflen. Malhematisch- naturwissenschaflliche C/osse; Bancl XI>, XLII. Wien, 1880; 2 vol. in-4". Abliandlungen der matliematiscli-pliysikalisihen Clause der Kunkjlkh bayer- isclien Akademie der fFisseiischaften ; BancI XLVIII. Mûnchen, 1880; in-4°. On the syslemaiic errors qf tlie Greenivich nortli polar distances; by W.-H.- M. Christie. Sans lieu ni date; in-4". (Reprinted from the Memoira of the royal astronomical Society.) On the speclnim of cornet 1880 D. [Hartwig's); by W.-H.-M. Christie. Sans lien ni date; opuscule in-8°. (Reprinted from ihe Monthly Notices of the royal aitronomical Society.) The disestablishment of the Sun; by John BLANO.London, Sprague andC", 1880; in- 12. Ouvrages reçus dans la séance du 24 janvier 1881. Essai de Mécanique chimique fondée sur laThernwchimiejparM. Berthelot: Supplément. Paris, Dunofi, 1881 ; in-8°. Question de l'Isère à Grenoble; par M. Dausse. Grenoble, inipr. Baratter et Dardelet, 1881 ; br. in-8. Statistique et constitution médicales au Havre en l'année iSyg; par le D' Ad. Lecadre. Paris, J.-B. Baillière, 1880; br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey pour le Concours de Statistique de 188 1.) Nouvelle culture du blé ; par X. Pinta. Arras, impr. Rohard-Courtin, 1880; br. in-8'*. (Renvoi au Concours Morogues de i883.) Calculs des propulseurs hélicoïdaux; par M. Ch. Antoine. IP Partie. Paris, Berger-Levrault, 1880; br. in-8°. (Deux exemplaires.) Pronostic séricole du i5 mars 1880, pour la Syrie; par Ch. Trouyet. Beyrouth, 1880; br. in-8". Attidella R. Accademia deiLincei; annoCCLXXVIII, 1880-81 ; série terza, Traiisunti, vol. V, fasc. 3°, seduta del 2 gerinaio t88i. Roina, Salviucci, i88t; in-4" ( 259 ) j4ui det renie Jslituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti dal novembre 1 879 aW oUobre 1880; lorao sesto, série qiiinta, disp. décima. Venezia, Antonelli, 1879-80; in-8'\ Beilrdije ztir geologisclien Karte der Scitweiz, lierausgegeben von der geoto- (jischen Commission der Schweiz nalurforsclienden Gesellscliafl auf Koslen der Eidgenossenscliaft. ZwanzigsteLieferung : Def mechanisclic Contact von Gneiss iind Kalk im Berner-Oberland; von D' A. Baltzer. Bei'ii, J. Dalp, 1880 ; i vol. in-Zi", avec Atlas ol)long. (Présenté par M. Daiibrée.) Memoirs of the Muséum of comparative Zoologj' at Harvard Collège. Vol. V, n° 1 : The auriferous gravelsoj the Sierra Nevada ofCalifornia. — The climatic changes oj later geological times, etc. ; 6}' J.-D. Whitney. Cambridge, 1880; 1 vol. in-4''. Ouvrages reçus dans la séance du 3 1 janvier i 88 i . Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le ré^ ,■ v'» — r* • " o, ou lieu de s Usez y jïn Page i83, ligne 8, au lieu de (A„_,l, lisez (A„— i). On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de M, \LLET- BACHELIER Quai des Augustins, n" 55. »ji3 1835, les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. mont à la fin de l'année, deux volumes 10-4°. Doux Tables, l'une par ordre alphabétique ce matières, l'autre par ordre alphabeltqu» l'e nonig rs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. Le ;>rix df Vdhonnement est fixe iiinsi qu'il suit Pour Paris 20 fr. Pour les Départements 30 fr. &j Pour l'Étranger : les frais do poste extraordinaires en sus. Sîanêes qui précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs, rte encore quelques collections complètes. On sonsorit, dans les Départements, chez Messieurs : ^f Michel et Médan. ) Gavault St-Lager. / Orlando. iit ij Uecquet-Decobert. tmUme.. Debreuil. 1 Germain et Grassin " j Lachè8e,BelleuTreetC' ^ne.. . Jérôme. con... Marioii ourg... Lepoittevin. iCbaumaa Duthu. Sauvât. lo ',e$. ... DaTid. °- Lefournier. Legost-Clérissc ■■j/r... Perrin. -Ferr. Ronsseau. Di, Lamarche. j^ . i Bonnard-Obez. ( Crépin. Otahle... Urevet. Lu échelle. Uairitau. U, ,Beghin. i Qaarrè. lo nf Charles. iBeaud. Georg. Palud. che Messieurs : Marseille . . . Camoin frcrts. 1 Coulet. tdontpeîUer . ! , '^ Iboguin. Muuliiu Martial Place. i DouiJIard frères. j Mine Veloppe. I André, Nancy Sidot frères. ( Grosjean. I Karma. Nice ( Visconti. Nîmes Thibaud. Orléans,... \'audecraine. Poiiitrs Druineaud. , Morel et Bcrthelot. Rennes . . ..... , . ' V erdier. I Brizard. Rochejort . . . , , ; , ■^ I \ alet. , Métérie. Rouen ^ „ • aerpin. S'-Ètieniu . . Chevalier. , Rumèbc. Toulon ■ Clavel. , Gimet. Toulouse. ...,„. ' Privât. , Giard. ralenciennes. . , ' Leraaitre On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs ; A .Imslsrdam . L. Van Bakkenes et C'". Barcelone . . Verdaguer. iAsher et C". Calvary et C". Friedlandcr et fils. Mayer et Mûller. Bologne. . . . Zauichelli et C". Boston Sever et Francis. l Decq et Duhent. Bruxelles. . . i ,, . ,.011 ( iMeribach et ialk. Cambridge. . Deighton, Bell et C". Florence.. . . Giani. Gand Engaicke. Gènes Lîottf. L Chcrbuliez. Genève , _ \ Georg. La Haye. . . . Belinfante itères. Lausanne... Imer-Cuno. i Krockhaus. Ijcipzi^ ■ Twiclmeyer. ' Voss. Bounameaux. ' ^ Gnnsé. 1 Dulau. ^""'''■"••■iNutt. Luxembourg. V. Bûcli. t Dumolard frères. Milan „ ,. f Hœpli. chei Messieurs : A Moscou Gautier. 1 Bailly-Baillière. Madrid. . . . < V Poupart et fils. I F. Fé. flapies Pellarano. Ne\v-Yorl<.. Christern. oxford Parker et C'v Paîerme. . . . Pédone-Laiirieî. i Magalhâès et Mooiz. ! CLardron. Rio'Janeiro. Gamier* ( Boeca frères. ( Loescber et C'° Rotterdam.. ICramers. StocKkolm . . Samson et Wall ilssakoff. Mellier. Wolfl. !6occa frère'» Loescber et C". Brero. Varsovie.. . Gebetliner et Wciff. Venise Ongania. Vérone Drucker et Tedeschi. Vienne Gorold et C'*. (Franz Hanke, Schmidt. , Meyor et Zeller. » BLES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SËÂNCES DE L'ACADËMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61. — {\" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 16 fr. PPLÉMENT AOX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I : Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les , par M. Hanses. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières par M. Claude Bernard. Volume in-.'(°, avec 3î planches 15 fr. II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences concours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- ires, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — RechurcUir la nature, pports qui existent entre l'étal actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Brorn. In-4°, avec i-j planches, 1S61 15 fr. oave ésalement à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants a irAcadémle lences. jrospectus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé frunco, sur demande affranchie. r 5. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 31 Janvie. 1881. MEMOIRES ET COMMUXIC.VTIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MM. Pasteir, Chamdeblaxd et Rolx. — Sur la longue durée de la vie des germes char- bouncux et sur leur conservation dans les terres cultivées M. Alph.-Milne Edwards. — Observations Pages. 209 Pages. sur les Oiseaux de la région antarctique.. 211 M. H. GïLDÊN. — Sur UQ mode de représen- tation des fonctions 2,3 M. D. COLLADON. — Sur une chute de grésil à Genève, le 19 janvier 3,3 NOMEVATIONS. M. Clos est élu Correspondant pour la Sec- tion de Botanique, en remplacement de l'eu M. Godro/i M. Jamin est nommé membre de la Commis- sion du prix Fould Commission chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathéma- tiques à décerner en 1882 : MM. Bertrand, Uermite, Piiiseux, Bouquet, Liouville 2j5 2l5 Commission chargée de proposer une question pour le prix Bordin (Sciences mathéma- tiques) à décerner en 1882 : MM. Bertrand, Piilseux, Hermite, Jamin, Fiseau Commission chargée de proposer une question pour le prix Vaillant à décerner en 1882 : MM. Boussingauh. PeligoC, Dumas, Boulej; Paneiir M. 'i . Delvue. — Sur l'appareil circulatoire des Crustacés édriophthalmes 216 HIÉMOIRES PRÉSENTÉS. AI. MouaLEFEHT. — Action du sulfocarbonate de potassium sur les vignes phylloxérées. . 216 216 218 22', 225 228 CORRESPONDAIVCE. M. le Secrétaire perpêtiel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Brochure de M. H. Cernuschi 22', M. Bertrand présente à l'Académie le nu- méro de mars 1880 du Bulleccino publié par M. le prince Boiicompagni M. Hensessv. — Sur la figure des planètes . . M. C. Jordan. — Sur la série de Fourier... M. Lagierre. — Sur une extension de la règle des signes de Descartes 23o M. RiBAicoiR. — Sur un système cyclique particulier 2,33 M. G. DiLLSER. — Sur la quadrature dont dépend la solution d'une classe étendue d'équations différentielles linéaires à coef- ficients rationnels 335 M. Casorati. — Sur la distinction des inté- grales des équations différentielles linéaires en sous-groupes M. C. Le Paige. — Sur l'invariant du dix- huitième ordre des formes linéaires du cinquième degré M. A. DiTTE. — Action de l'acide chlorhy- drique sur les chlorures métalliques M. A. RosENTiEHL. — Détermination des cou- leurs qui correspondent aux sensations fondamentales, à l'aide des disques rota- tifs MM. A. MusTZ et C. Aidis. — Sur le dosage de l'acide carbonique dans l'air ^'i-i MM. E. DuviLLiER et A. BnsisE. — Observa- BULLEXm BIBLIOGRAPHIQUE ERRATA 238 24, V. lions sur une Note de M. L. Elsenberg, ayant pour titre . Sur la séparation de "la triméthylamine d'avcclescorpsqui raccom- pagnent daus le chlorhydrate de triméthyl- amine du commerce » M. A.-G. PoccHET. — Sur un procédé de des- truction totale des matières organiques, pour la recherche des substances minérales toxiques M. PnixcARÉ. _ Sur l'envahissement du tissu pulmonaire par un champignon, dans la péripneumonie M. SviLOKOssiTcu adresse une Note sur le pro- blème du mouvement d'un système de points matériels qui s'aairent ou se re- poussent en fonction de leurs distances respectives M. Seslecq adresse une Note sur les « trans- missions téléphoniques sans fils conduc- teurs » M. F. MONNOYER adresse un « Essai d'une théorie des forces cosmiques, basée sur les mouvements de la matière pondérable seule » M.M. Déclat et P. André adressent une Note sur les maladies infectieuses et les moyens de les combattre M. Daubrée présente, au nom de M. Domej-io, la troisième édition de son « Traité de Mi- néralogie » 254 256 2J6 25, 207 25, 258 260 PARIS. 0 IMPRIMKKIK DR GMITHIRK- VILLARS, succksseok de iMALLET-BACHEMKH Qnai dtis Augustin», 55. 4 88i. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAH mjn. ïïaE.» secrétaires perpétuekiS. TOME XCII. N" 6 (7 Février 1881). PARIS. GA UTHIER-VILLARS , IMPRIMEUR- LffiRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIBNCKS SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustîns, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS juin 1862 et a4 mai 1875. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers k l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a a volumes par année. article l". — Impression des travaux de l' Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent âu plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 33 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- laoires sur l'objet di; leur discussion. Les Programmes des prix proposés par i demie sont imprimés dans les Comptes rendus, les Rapports relatifs aux prix décernés ne le qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séanc blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Soi étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perà qui ne sont pas Membres ou Correspondants de demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires i tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui fait la présentation est toujours noi mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet I autant qu'ils le jugent convenable, comme ils li pour les articles ordinaires de la correspondanc cielle de -l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être r« l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à t' le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rend\ vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d* teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernemenl Article 5. Tous les six mois, la Commission administrât! f un Rapport sur la situation des Comptes rendus M l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution difl sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 FÉVRIER 1881. PRÉSIDENCE DE M. ^^'URTZ. aiEMOlIlES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les ]jliologrnj)l}ies de nébuleuses; [)ar M. J. Ja\sse.\. « Dans lavant-dernière séance, j'ai présenté quelques remarques au sujet de la photographie de la nébuleuse d'Orion. Je viens préciser les idées que j'émettais à l'occasion de cette Communication. » Je tiens d'abord à dire à l'Académie cjue j'applaudis plus que personne au résultat très important qui a été obtenu par l'éminenl M. Draper, dont les beaux travaux sont bien connus de l'Académie. M Mais je crois que les réflexions que j'ai à présenter sont indispensables pour Lien préciser les difficultés de la question et indiquer avec quelles pré- caulions, suivant moi, on doit aborder ces éludes. » La question d'obtenir des nébuleuses des images inaltérables et fidèles pour léguer à l'avenir des termes sûrs de comparaison est une des plus im- portantes que l'Astronomie physique ait maintenant à se proposer. Cette question, en outre, est tout actuelle, car, en raison de la puissance des C. K., ibSi. \" Semestre. I'\ . XCll, N" 6). 35 ( 262 ) inslruments dont les observatoires disposent aujourd'hui et surtout avec les admirables progrès que la Photographie a réalisés fout récemment dans les procédés secs, nous sommes suffisamment armés pour aborder la solu- tion de ce délicat problème. » Aussi, à Meudon, ainsi que je le disais récemment à l'Académie, avons- nous déjà commencé des travaux dans celte direction et obtenu des résul- tats. Mais ces éludes, entreprises avec un petit télescope de voyage, ont sur- tout pour but d'étudier les méthodes, en attendant que nous puissions dis- poser des instruments que nous attendons et qui permettront d'obtenir des résultats plus complets, tout à fait dignes de publication. » Néanmoins, ces études nous ont montré, comme je l'indiquais dans une précédente Communication, que, s'il est relativement facile d'obtenir une image photographique des parties les plus brillantes des nébuleuses, il est au contraire beaucoup plus difficile de réaliser de ces astres des images complètes et qui permettent de les considérer comme des termes sûrs de comparaison pour l'avenir. » C'est qu'il y a ici une circonstance toute particulière qui influe sur les images photographiques et ne permet de les employer qu'avec de rigoureuses précautions. » Cette circonstance réside dans la constitution toute spéciale de la nébuleuse. » Une nébuleuse n'est pas un objet à contours arrêtés, comme le Soleil, la Lune, les planètes et les autres objets célestes. Son image présente l'as- pect de nuages plus ou moins contournés et dont les diverses parties ont un pouvoir lumineux extrêmement variable. Il en résulte que, suivant la puissance de l'instrument, le temps de pose, la sensibilité de la plaque photographique, la transparence de l'atmosphère, etc., on obtient d'une même nébuleuse des images extrêmement différentes, souvent même des images qu'on ne soupçonnerait pas appartenir au même objet. Parexemple, si une nébuleuse présente des parties brillantes reliées à des portions plus sombres, et qu'on prenne de cette nébuleuse des images de poses très différentes, les images correspondant aux poses les plus courtes pourront ne montrer que les seules parties brillantes sans aucune trace des parties intermédiaires, figurant ainsi plusieursnébuleuses distinctes. Les images de poses plus longues commenceront à montrer les parties moins lumineuses, et celle où le temps de l'action lumineuse aura été encore plus prolongée montrera la nébuleuse plus complète encore. ( .63 ) » C'est ainsi que nous avons obtenu, avec notre télescope de o"',5() de diamètre et de i'",6o de distance focale ('), trois photographies tie la né- hnleused'Orion, correspondant à des temps d'action lumineuse de 5", lo™, iS™ et qui présentent des images d'aspects très différents. L'image de la nébuleuse, quand on passe de la pose la plus courte à la plus longue, tend à s'étendre et à se compléter (-). Mais ce qu'il faut bien remarquer ici, c'est que nos moyens photographiques actuels ne nous permettent pas d'obtenir des nébuleuses des images aussi complètes que celles qui nous sont présentées par nos grands instruments d'optique ocidaire. I>a consti- tution de ces objets célestes exige donc impérieusement que les photogra- phies qui en seront prises, si l'on vent qu'elles puissent servir plus tard de base à des comparaisons certaines, que ces photographies, dis-je, soient prises dans des conditions optiques et photographiques rigoureusement définies. » Ces conditions sont extrêmement difficiles h définir rigoureusement. Les plus simples sont celles qui se rapportent à la puissance optique de l'instrument et au temps de l'action lumineuse; mais les conditions qui visent le degré de sensibilité des plaques photographiques, la transpa- rence de l'atmosphère pour les rayons actifs, sont beaucoup plus difficiles à apprécier. » Si, par exemple, on a obtenu de la nébuleuse d'Orion ime image pho- tographique qui sera toujours plus ou moins complète et montrera certains détails de la structure de l'astre, sans en donner d'autres qui eussent de- mandé pour se produire, ou un instrument plus puissant, ou un degré de transparence photographique plus grand de l'atmosphère, on des plaques plus sensibles, etc., comment pourra-t-on définir tons ces facteurs d'une manière assez rigoureuse pour permettre à l'observateur de l'avenir de se placer dans des conditions identiques, et d'avoir, en conséquence, le droit d'attribuer les différences accusées par son image à des changements véri- tables dans la structure de l'astre? » Je sais qu'il est certains changements de l'image qu'on aurait toujours ^' ) J'ai construil, en 1870, un télescope de Uès coiiil foyer, ciminie celui tloat il est(]ius- tion ici, et qui m'a servi, pendant l'éclipsé de 1871, à mettre en évidence la véritable na- ture de la couronne. Ce genre de télescope permet de résoudre certaines questions spéciales qui ne pourraient pas être abordées par les télescopes ordinaires. (^) Ces images sont placées sous les yeux de l'Académie. ( 26/, ) le droit de considérer comme correspondant à des changements réels; mais, pour ces cas particuliers eux-mêmes, il faudrait une discussion bien délicate pour les metire en évidence, et pour le reste on manquerait de toute espèce de base. » Je pourrais citer comme exemple remarquable de ces variations les images photographiques de la couronne qui furent prises à Siam en 1875, pendant l'éclipsé totale. M. le D'' Schuster dirigeait l'expédition anglaise, et ce savant disposait d'un appareil destiné à prendre des photographies de l'éclipsé. Je le priai de prendre pendant la totalité plusieurs images de la couronne, en donnant à ces photographies des temps de pose variables comme les nombres i, 2, 4. 8. » Le résultat fut concluant : nous constatâmes que, dans chaque image, la hauteur de la couronne était différente et que chacune d'elles donnait une hauteur inexacte au phénomène. C'est que l'atmosphère coronale est une véritable nébulosité qui entoure le globe solaire et que le pouvoir lu- mineux de cette atmosphère décroit rapidement de la surface de l'astre vers les espaces. Dans ces conditions, qui oserait affirmer, d'après des photogra- phies de la couronne prises à des époques différentes, et sans qu'on eût autrement défini les conditions de l'expérience, qui oserait affirmer, dis-je, que les différences que pourraient présenter ces images correspondent à une véritable variation dans la hauteur de cette enveloppe solaire ? » Il est donc indispensable que les photographies de nébuleuses soient accompagnées d'une sorte de témoin qui exprime la résultante des condi- tions dans lesquelles l'image a été obtenue. Ce témoin, je le demande aux étoiles. « » Une étoile donne sur la plaque* photographique placée au foyer de l'instrument un point noir ou sombre plus ou moins régulier. Ce point, à cause de ses petites dimensions, ne peut se prêter à aucune mesure photo- métrique, mais il en est tout autrement si, au lieu de placer la plaque au foyer, on la place un peu en dedans. On obtient alors un cercle de très petit diamètre, de teinte sensiblement uniforme (si la lunette est bonne), et dont on peut comparer le degré d'opacité avec des cercles de même ori- gine. Il faut avoir soin de régler l'action lumineuse de manière que la teinte du cercle ne soiî pas trop foncée et corresponde aux instants où la lumière produit les plus grandes variations possibles avec l'augmentation du temps de son action. » Les degrés d'opacité de deux cercles ainsi obtenus peuvent être com- ( 265 ) parés par des procédés photométriques, mais on doit s'attacher à n'avoir à constater que l'égalité des teintes, afin d'éviter l'emploi de tables donnant les variations d'opacité en fonction de l'intensité lumineuse. » Le diamètre du cercle se mesure soit directement, soit mieux par la connaissance de l'angle d'ouverture de l'iiistrument et celle de la distance de la plaque photographique au foyer. » Il faut bien remarquer que, comme le degré d'opacité de ces cercles stellaires est influencé non seulement par le temps de l'iction de la lumière, mais par toutes les circonstances de sensibilité des plaques, de transparence photographique de l'atmosphère, etc., ils peuvent être consi- dérés comme une résultante de tous ces facteurs et constituent le témoin que nous cherchons. Si une photographie de nébuleuse est accompagnée de cinq ou six de ces cercles stellaires obtenus d'ailleurs dans les mêmes conditions qu'elle, ils permettront aux observateurs de l'avenir de se placer dans des conditions non pas semblables pour chacune d'elles, mais équi- valentes dans leur résultat final, ce qui est le but cherché. Dans cette méthode, l'observateur qui voudrait obtenir une photographie d'un objet céleste susceutible de donner des images différentes avec les conditions de l'observation commencerait d'abord par chercher à déterminer le temps convenable pourobtenir les témoinsdont nousparlons; ce temps déterminé, qui pourra être d'ailleurs fort différent de celui qui a été employé pour obtenir la photographie à laquelle il s'agit de se comparer, sera néaimioins celui qui sera nécessaire pour se placer dans les conditions où l'image soit comparable. )) Il est clair d'ailleurs que, si les images de la nébuleuse qui doivent être comparées ne sont pas prises à la même échelle, il sera nécessaire que les mêmes rapports de grandeurs soient maintenus entre les cercles stel- laires. » Je n'ai voulu pour aujourd'hui qu'appeler l'attention des astronomes physiciens sur l'emploi de ces cercles stellaires. Ils ont dans ma pensée un rôle beaucoup plus étendu. » D'après les études auxquelles je me suis livré, ils me paraissent constituer un moyen nouveau et très simple pour aborder l'étude du pouvoir photo- graphique des étoiles et qui permettra de les classer en grandeurs à ce point de vue, comme elles l'ont été au point de vue oculaire. » J'aurai l'honneur, dans une autre Communication, d'entretenir lAca- démie des efforts que je fais pour asseoir les bases de cette étude. » ( 266 ) THERMOCUlMlE. — 5»/' la formalion thermique des carbures pyrocjénés. Noie de M. Berthelot. « J'ai démontré que la benzine est formée depuis racétylène avec un dé- gagement de chaleur considérable : 3C* H^ = C'-H« liquide, tlrgage + i^S^'l.S. soit 4- 59'"', 4 paf équivalent d'acétylène polymérisé. » Cela résulte de ce que l'acétylène est formé depuis les éléments avec une absorption de chaleur ( — 61, i) bien plus grande que la benzine ( — 5), d'après mes expériences. » M. Rechenberg ayant récemment mesuré la chaleur de combustion et, par suite, la chaleur de formalion de la naphtaline ( — /12) et de l'an- thracène ( — ii5), carbures qui sont engendrés également par la polymé- risation de l'acétylène d'après mes expériences synthétiques, il m'a paru intéressant de calculer la chaleur dégagée par la formalion de ces carbures à partir de l'acétylène. » D'après ces nombres, 5C*H2 r= Q2,) JJ8 solide ^. J12 ^ dogagp + 263*'^', j soit -1- 52*^°', 7 par équivalent d'acétylène condensé. Ce chiffre doit être porté vers -4- 57*^"' environ pour l'hydrure de naphtaline ou pentacélylène C""!!'", d'après les chiffres (+21,1 et + 22,8) que j'ai obtenus pour la formation des hydrures d'éthylène et de propylène, au moyen de l'éthylène et du propylène respectivement. » De même, l'hydrure d'anthracène ou heptacétylène et l'anthracène résultent, d'après mes expériences, de 7 molécules d'acétylène conden- sées. Or, 7C*H- = C-'H"' (amlirac(-nc solide) -+■ 2H% dégage. . -1- 3i2 Cul ' J> et par conséquent 7 G- H- = C-* H" solide dégagerait.. .. + 355cai ou -t-Si'"' environ en admettant les mêmes chifires que précédemment pour chaque H^ fixé sur l'anthracène; ou -i- 54^"', si l'on préfère adopter une valeur voisine de la chaleur (+66,8) dégagée dans la transformation de l'acétylène en hy- drure d'éthylène par une fixation semblable de 2H^. ( 267 ) » Tous ces nombres sont fort voisins : sans en garantit' la valeur tout à fait rigoureuse, ils ne m'en ont pas moins paru intéressants à noter, comme expliquant la synthèse effective des carbures pyrogénés par l'acétylène, et comme montrant l'élroite parenté des carbures polyacétyléniques : ce qui rend ces nombres susceptibles de se prêter à de nouvelles prévisions. » Pour mieux faire entendre combien est colisidérable le dégagement de chaleur développé par la condensation de l'acétylène, il suffira d'ob- server que chaque molécule d'acétylène, combinée dans la formation des carbures pyrogénés, développe une quantité de chaleur approchant de celle que produit l'union de l'oxygène, soit avec l'hydrogène pour former l'eau gazeuse (+ Sg*^"' pour 0"), soit avec l'éthylène pour former l'aldéhyde (-f- 55,4) ou l'acide acétique (4-62, i x 2 pour O"). Une si grande perte d'énergie explique, je le répèle, la synthèse directe, le caractère relati- vement saturé et la stabilité des carbures pyrogénés. » CHIMIE ORGANIQUE. — Quelques remarques sur les caractères des gaz et va peur organiques c/i/ore'sypar M. Berthelot. « On sait que la présence des composés chlorés volatils, tels que le chlo- roforme, dissous dans le sang ou dans les liquides organiques, peut être constatée en faisant passer leur vapeur, mélangée d'air et de vapeur d'eau, à travers un tube de porcelaine rougi au feu : le chlore devient en partie libre et se change en partie en acide chlorhydrique. Les gaz, dirigés ensuite dans une solution d'azotate d'argent, fournissent un précipité blanc caracté- ristique. » L'action de l'étincelle électrique et celle de la combustion décom- posent également les gaz organiques chlorés et les rendent susceptibles de précipiter l'azotate d'argent. Toutefois, j'ai eu occasion d'observer diverses causes d'erreur dans ce genre de recherches, dues à la présence de l'acide cyanhydrique et à celle de l'acétylène, et qu'il paraît utile de signaler. » La présence de l'acide cyanhydrique entrave, en effet, la recherche du chlore et de l'acide chlorhydrique, parce que le cyanure d'argent ressemble beaucoup au chlorure d'argent et qu'il se forme pareillement aux dépens de l'azotate d'argent, même dans une liqueur fortement acidulée par l'acide azotique. .) L'acétylène précipite aussi l'azotate d'argent neutre, et même légère- ment acide, en formant de l'acétylure d'argent. M Or ces causes d'erreur ne sont pas purement théoriques: elles sont ( y.68 .) particulièrement à craindre dans les cas où l'on opérerait la décomposition par le feu, en présence d'nne quantité d'oxygène insuffisante pour brûler complètement les vapeurs hydrocarbonées. Il suffit que les gaz hydrocar- bonés renferment un peu d'ammoniaque^ composé qui se produit fré- quemment dans la décomposition des substances animales, pour que l'acide cyanhydriqiie prenne naissance à la température rouge. Sous l'influence d'une série d'étincelles électriques, l'azote libre lui-même, en présence des gaz hydrocarbonés, se change en acide cyanhydrique. » Quant à l'acétylène, il se produit, soit dans l'action de la chaleur rouge sur les vapeurs hydrocarbonées, soit dans leur combustion incomplète, soit enfin dans leur décomposition par les étincelles électriques. Il se forme, par exemple, si l'on emploie, pour rassembler le chloroforme sup- posé, un dissolvarit riche en carbone, que l'on décompose ensuite par la chaleur rouge, ou par la combustion directe au contact de l'air. Il est facile de vérifier, dans ces diverses circonstances, et surtout si l'on opère la combustion à la surface d'une solution d'azotate d'argent, que les gaz obtenus peuvent précipiter l'azotate d'argent, même en l'absence totale du chlore. » Il résulte de ces faits que la formation d'un précipité blanc dans l'azotate d'argent neutre ou légèrement acide, traversé par un courant ga- zeux, n'est pas un caractère suffisant du chlore ou de l'acide chlorhydrique. » Voici comment ces diverses causes d'erreur peuvent être évitées. L'acétylure d'argent, une fois formé, ne se redissout pas immédiatement dans l'acide azotique étendu ; mais il se dissout dans l'acide concentré et bouillant, et la liqueur, diluée ensuite avec de l'eau pure, demeure limpide. On peut même éviter que l'acétylure d'argent prenne naissance, en aci- dulant à l'avance et fortement par l'acide azotique la solution d'azotate d'argent, qui doit être traversée par les gaz. « Mais cette précaution ne suffit pas contre l'acide cyanhydrique. Dans ce cas, il convient de dissoudre d'abord les gaz dans l'eau pure, puis de faire bouillir celle-ci quelque temps, afin de chasser l'acide cyanhydrique qu'elle peut avoir dissous. L'acétylène dissous est également éliminé par cette voie, après quelque temps d'ébullition. L'acide chlorhydrique, au contraire, demeure dans la liqueur, parce qu'il forme un hydrate moins volatil que l'eau pure. » 26() ) MINÉRALOGIE. — Examen de matériaux provenant de quelques forts vitrifiés de la France; conclusions qui eti résultent ; par ]M. Daubrée. « On coniiait sous le nom de forts vitrifiés tles enceintes on de simples débris de murs, dont les matériaux ont été soudés à l'aide du feu et qui se présentent dans diverses contrées. Ils reposent ordinairement sur des terrains anciens, cristallins ou autres, dépourvus de calcaire. Les matériaux qui ont servi à établir ces murs sont de natures diverses : granité, gneiss, quartzite, phyliade, basalte, etc. On ignore les circonstances dans lesquelles ces antiques et singuliers monuments ont subi une fusion partielle. » La Courbe (Orne). — L'échantillon provenant du fort de la Courbe, près Argentan (Orne), qui m'a été remis par M. le général Prévost ('), e.'.t une substance à demi fondue, d'iui brun verdâtre foncé, opaque, et res- semblant à certains laitiers; elle fait feu au briquet. On y remarque de nombreuses empreintes de bois caractérisés par leur texture et qui pro- viennent du combustible auquel est dû le ramollissement. » Une plaque mince a montré, comme on pouvait s'y attendre, que la substance est sans action sur la lumière polarisée. Des octaèdres transpa- rents y sont disséminés en grand nombre; ce sont probablement des spi- nelles, comme ceux dont il sera question plus loin. » Ailleurs, il y a des cristaux ayant les formes ordinaires, les groupe- ments (inacle et striage), la couleur et les caractères physiques de la hum- boldtiliie naturelle. M Une analyse faite au bureau d'essais de l'Ecole des Mines a donné le résultat suivant : Silice 63, oo Alumine i8,3o Peroxyde de fer 5,oo Chaux 1 ,80 Magnésie o ,80 Potasse 3,10 Soude 7,60 Chlorure de sodium 0,10 Total 99)^o » D'après la prédominance de sdice et d'alumine et la présence du (') Pbévost, Mémoire sur /es forts vitrifiés. Saumur, i863, brochure de 4? pages. C. R., 18-1, I" Semestre. (T. \C1I, Pi' 6.) 3" ( 270 ) ciiloiuic de sodium, on doil croire que la fusion a été obtenue en ajoutant du sel niaiin à un silicate d'alumine, tel que les argiles et les schistes en contiennent, lïn présence de la silice, le chlorure de sodium se décompose si l'eau inlervient : il est donc probable que la soude fixée à l'état de sili- cate, dans une proportion qui atteint 7,60 pour 100, dérive du chlorure de sodium ajouté qui a subi une décomposition. » En déduisant de la composition totale la soude, on trouve la compo- sition suivante, qui est, en effet, celle de certains pbyllades ou argiles : Silice 68,4715 Aluiniuc 19,891 Peroxyde de fer 5 ,4->3 Chaux 3,000 Magnésie o , 820 Potasse 2 , 280 Total 99,902 » Sainle-Siizaimc [3Tiiyennc). — M. le général Prévost (') m'a aussi com- muiiic|ué un échantillon provenant du fort vitrifié qui est situé sur les bords de l'Erve, à Sainte-Suzanne (Miiyenne). C'est une substance vitreuse, boursouflée ou très bidleuse, très fragile, d'un gris verdâtre, ressemblant à un verre de bouteille et qui empâte des morceaux de quarizite à texture granidaire. Les cavités arrondies dont la substance est criblée, et qui résid- tent évidemment d'un dégagement de gaz, ne sont qu'à quelques milli- mètres de dislance les unes des autres, et elles atteignent o™, oo5 de dia- mètre. )) L'analj'se qui suit a été faite, comme la précédente, au bureau d'es- sais de l'Ecole des Mines : Silice 71 ,00 Alumine i3,oo Peroxyde de fer 3 ,3o Chaux _ traces Magnésie traces Potasse traces Soude 1 3 , 22 Chlorure de sodium traces Total 99-52 » Une pareille teneur en soude contraste avec la composition des (') Prévost, Ouvrage jjrécilé. ■ ( 27' ) roches silicntées. D'après l'exemple fourni par le fort de la Courbe, il nui- rait probable que le verre du fort de Sainte-Suzanne a été, comme le [ire- mier, obtenu par l'addition de la soude à une substance argileuse. » Déduction faite de la soude, le verre dont il s'agit présente, en effet, les éléments suivants : Silire -: .. 8i,39 Alumine i4>8o Peroxyde tie fer 3,70 Chaux traces ÏMagnésie UMces Potasse traces Total 99. ^'î » Clidteaiivieux et Puy-de-Gaudy [Creuse). — Les roches vitrifiées de ces localités sont de nature granitique; elles ont subi des altérations variables, depuis une simple désagrégation et une fritte jusqu'à des états qui ac- cusent une températiu-e très élevée. » Au Puy-de-Gaudy (Ribandelle), près Guéret, où M. le comte de Cessac a recueilli des échantillons qu'il a eu l'obligeance de me remettre, le gra- nité qui a servi à la construction est constitué d'orthose blanc, d'oligoclase, de quartz peu apparent et de mica noir. » Les échantillons envoyés sont parfois, malgré leurs petites dimensions, entièrement enveloppés d'une substance fondue, ordinairement brunâtre, rarement blanchâtre et mamelonnée. Certains de ces blocs pourraient être pris pour des scories volcaniques. » Si l'on brise les échantillons, on reconnaît que l'intérieur est de nature toute différente et rappelle le granité, malgré l'état d'altération des divers éléments. Tout le mica a disparu et se trouve remplacé par une matière brune, opaque, très fortement boursouflée ; le feldspath est souvent comme étonné. » Parmi les fragments de granité, de o™,02 à o'",o3, très fortement soudés entre eux, qui composent un échantillon, il en est qui ont conservé leurs formes anguleuses, tandis que d'autres se sont pinson moins courbés sous l'influence combinée de la chaleur et de la pression. » On y voit de grandes plages, composées de bandes maclées suivant la loi de l'albite et à peu près inaltérées. A côté de ces parties et du feldspath orthose resté actif sur la lumière polarisée, on rencontre des substances vitreuses, inactives et fusibles, qui, à la manière d'un pyromètre, montrent que le feldspath a atteint la température de fusion. { 272 ) » Sous l'action de la haute température subie, le granité a donné nais- sance à divers cristaux remarquables par leur netteté et par leur identité avec des minéraux naturels. Les luis, qui sont innombrables, sont en octaèdres réguliers, tantôt opaques, tantôt transparents, et consistent en spinelle pléonaste. D'autres, réunis en géodes dans les boursouflures du mica fondu, sont des microlillies incolores, en macles binaires, à couleur pâle de polarisation, s'éteign:iiil sous desangles qui vont jusqu'à 25°. Il est probable que ces microlillies sont teldspathiques et consistent, en partie, en felilspalh du sixième système. » Le mica renferme de petites quantités de fluor, souvent au-dessous d'un centième. Dans sa fusion il émet du fluorure de silicium, dont ledéga- gement explique la formation des bulles dans le verre ainsi produit. Les petits cristaux feldspathiques qui tapissent ces mêmes bulles doivent être attribués à cet agent énergique. M Observations. — Ce qui précède suffit pour montrer que ce n'est pas par un procédé unique qu'on est arrivé, à défaut de chaux, à cimenter les matériaux des forts vitrifiés. Les moyens de se servir de la chaleur et de la fusion ont varié et selon les circonstances et suivant les matériaux naturels auxquels on s'adressait. » L'opération offrait une difficulté extrêmement grande lorsqu'on est parvenu à ramollir et même à fondre partiellement le granité, comme on le voit à Châteauroux, au puy de Gaudy et au camp de Péran. » Tout d'abord, comme cause des effets observés, écartons la supposi- tion d'un incendie accidentel ou provoqué en dehors des besoins mêmes de la construction. Il suffit pour cela de constater ce qui s'est produit sur des murs granitiques à la suite de grands incendies. w Au camp de Péran, il est vrai, on a, d'aj)rés M. Desnoyers, la preuve que des poutres qui faisaient partie de la construction ont été carbonisées sur place; mais, si le fort a subi un incendie, cet incendie ne peut avoir causé les grands effets calorifiques que l'on observe; il leur est postérieur. » Pour ramollir lUie roche aussi réfractaire que le granité, pour fondre son mica et quelquefois même son feldspath sur des épaisseurs de plusieurs mètres, il a fallu une intention formelle, et, en outre, cette volonté a dû être servie par des efforts habiles et prolongés, ainsi que par une quantité con- sidérable de combustible. » 11 est facde de s'en convaincre en essayant d'imiter les effets que nous observons; même en petit, et en s'aidant des ressources qu'offrent les labo- ratoires, on n'y arrive qu'à grand'peine. ( ^73 ) » L'aHdition qu'on aurait pu faire d'ini fondrint, tel que des cendres de bois, des matières alcalines, du sel marin, du spath fluor, aurait, il est vrai, beaucoup aidé la fusion; mais, dans le cas qui nous occupe, on n'a pas eu recours à cet auxiliaire de la chaleur. » C'est ce que démontre l'analyse de deux granités provenant du Puy- de-Gaudy, profondément transformés parla chaleur et qui se rapprochent de la composition d'un granité moyeu. » Il convient aussi de noter l'absence du fluor et du bore, qui ont été spécialement recherchés, à cause du rôle de ces corps comme fondants, fré- quemment mis à profit, depuis bien des siècles, dans le traitement des minerais métalliques. )) Si, comme il a été supposé, les anciens constructeurs avaient voulu faire usage de fondants, ils auraient sans doute opéré sur le granité désa- grégé ou réduit en arène par un commencement de décomposition, tel qu'il s'en trouve partout, car c'est sous cet état que la matière se prête bien à un mélange analogue, sauf pour la matière première, à ceux qui ont été réalisés à la Courbe et à Sainte-Suzanne. » Mais ce n'est pas le granité pulvérulent qui a servi à la construction: c'est le granité cohérent, brisé en fragments de dimensions linéaires de plusieurs décimètres. On le reconnaît clairement au Fuy-de-Gaudy , à Châteauvieux, au camp de Péran, la forme des fragments n'ayant pas or- dinairement disparu et le grain caractéristique du granité s'étant conservé malgré le ramollissement. M Les fragments sont d'ailleurs uniformément transformés. Considérés dans leur cassure, ils ont le même aspect vers leur centre qu'à peu de millimètres de la surface. Cette dernière circonstance, rapprochée de 1^ faible conductibilité des roches pierreuses pour la chaleur, dénote que la tempéraUne a été nécessairement de longue durée. On ne s'est donc pas contenté de souder entre eux les fragments par une fusion superficielle, qui aurait pu sulfire ; ces fragments ont été ramollis dans toutes leurs parties internes par une surabondance, une sorte de luxe de chaleur. » Comment a-t-on pu arriver à de tels résultats, qui supposent des pro- cédés aussi puissants? » Ce qui a été dit plus haut montre suffisamment que les foyers ne devaient pas être placés extérieurement aux murs ; car les parties centrales sont quelquefois plus avancées vers la fusion que les parties externes. Si l'on avait chauffé extérieurement, il y aiuait une diminution d'intensité à ( 274 ) partir de la paroi externe vers l'intérieur, lors même que la chaleur aurait duré assez longtemps pour y pénétrer. » Des effets aussi énergiques n'ont pu être obtenus qu'à l'aide d'un foyer intétieur, qui portait la chaleur dans toute l'épaisseur de la masse, comme dans la méthode dite Jlamande de cuisson des briques. » Non seulement on pouvait ménager des canaux de tirage intérieur, mais aussi s'aider d'un courant d'air forcé. On sait en effet que l'usage du soufflet remonte au moins à l'époque de la première fabrication du fer. )> Les auteurs de ces constructions granitiques, au lieu d'apporter des briques faites d'avance et qu'il aurait fallu ensuite cimenter entre elles, préféraient recourir aux opérations dont il vient d'être question, quelque compliquées qu'elles nous paraissent. » Ou voit que, en dehors de l'intérêt que présentent les forts au point de vue technique et archéologique, ils sont remarquables aussi pour le minéralogiste et le géologue, a raison de l'influence de la chaleur sur la for- mation de plusieurs espèces minérales : spinelle, humboldtiliîe et proba- blement felds|)ath tricliuique. Le fluorure de silicium dégagé ilu mica paraît avoir agi ici comme dans les expériences de M. Hautefeuille. Ainsi, il y a bien des siècles, les constructeurs des forts vitrifiés, précurseurs incon- scients dans une voie féconde, reproduisaient à leur insu des minéraux que l'on n'est parvenu à imiter dans les laboratoires que dans Cf;s derniers temps. » En résumé, le ramollissement et la fusion des matériaux qui con- stituent les forts vitrifiés, particulièrement ceux de la Creuse et des Côtes- du-Nord, qui sont formés de granité, dénotent chez leurs auteurs une habi- leté surprenante et la connaissance du maniement du feu, qualité qu'ils ont d'ailleurs manifestée maintes fois dans des opérations métallurgiques extrêmement anciennes. » ART DES CONSTRUCTIONS, MÉCANIQUE ET HYDRAULIQUE APPLIQUÉES. — Sur le cjrand canal de l'Est et sur les machines établies pour en assurer l'alimenta- lion. Note de M. L. Lalanne. « En déposant sur le bureau, au nom de M. Alfred Picard, le bel Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre : « Alimentation du canal » de la Marne au Rhin et du canal de l'Est », je prie l'Académie de me permettre de duniier, sur la grande œuvre qui a été l'occasion et l'origine ( --'-75 ) de ce Livre, quelques détails encore peu connus et de nature à l'intéresser à plus d'un point de vue. » Avant 1870, la navigation intérieure de notre région de l'Est s'opérait sur deux importantes artères : l'une, le canal du Rhône au Rhin, à peu près parallèle à la frontière; l'autre, le canal de la Marne au Rhin, sensi- blement perpendiculaire à cette frontière. Toutes deux aboutissaient à Stras- bourg et, par la rivière d'Ill, au grand fleuve limite séculaire de la Gaule et de la Germanie. La guerre fatale de 1870, en reculant notre frontière jusqu'aux Vosges, a coupé les extrémités de ces voies convergentes, nous enlevant un grand arc formé aux dépens des deux lignes et dont la direc- tion générale du Nord à l'Est et au Sud passe par ou près Moussey, Gon- drexange, Sarrebourg, Saverne, Strasbourg, Schlestadt, Colmar, Mulhouse et Valdieu, à l'Est de Relfort. 11 ne pouvait plus être question de commercer avec Strasbourg, dont on est séparé par un parcours de plus de loo""", placé tout entier sous un joug étranger. Le mouvement sur les tronçons qui nous restent était donc restreint, se réduisant à un trafic local. Il pouvait même être entièrement paralysé sur le canal de la Marne au Rhin, car le point de partage de Gondrexange à la traversée des Vosges est aux mains des Allemands, et l'alimentation des biefs du versant occidental de la chauie, resté français, devenait précaire. Une convention internationale, il est vrai, était intervenue relativement au partage des eaux et assure à notre versant de la Meurthe i™,6o de tirant d'eau, sauf pendant le chô- mage annuel; mais l'utilité en était singulièrement amoindrie par une double cause. Les Allemands établissent leurs chômages pendant la saison des basses eaux, plus favorable à l'exécution des travaux de réparation. L'Administration française, au contraire, soucieuse des intérêts commer- ciaux, a depuis longtemps adopté, pour la région de l'Est, l'usage des chômages d'hiver, malgré l'aggravation notable des difficultés et des dé- penses qu'ils entraînent pour les travaux. Elle s'est en outre décidée à porter à 2" effectifs le tirant d'eau de tontes les lignes navigables, qui n'était jusqu'alors que de i'",6o. Le chômage au bitf de partage d'iui côté, l'augmentation de la dépense d'eau due à l'accroissement du mouil- lage d'autre part, auraient donc rendu absolument insuffisante, pendant toute la période estivale, l'alimentation dispensée d'une manière parcimo- nieuse par le bief de partage. » IMais une grande idée vint à surgir, sous la pression même de la triste situation qui nous était faite. Un habile ingénieur, M. Frécot, aujourd'liui inspecteur général des Ponts et Chaussées, conçut le projet de rétablir, en ( 276 ) arrière et parallèlement à la nouvelle frontière, des voies navigables de na- ture à remplacer avantageusement au profit du territoire mutilé les voies interceptées à notre détriment. On reprenait ainsi l'antique tradition qui attribue à Lucius Vêtus, campé aux frontières de la Germanie pendant le règne de JNéron, l'intention d'opérer la jonction de la Méditerranée et de la mer du Nord par le moyen d'un canal entre la Moselle et la Saône. On la complétait par la jonction à la Mense améliorée, en empruntant d'ail- leurs sur ao""" de longueur une partie du canal de la Marne au Rhin. Le nouveau canal de l'Est ainsi conçu commence sur la Meuse, à la fronliére belge, un peu au-dessous de Civet, dessert Mézières, Sedan, Comniercy, ïoul, Nancy (par un embranchement), passe près d'Épinal, et aboutit à Port-sur-Saôue, offrant un développement de 468""° de longueur, y compris l'emprunt de 20""° fait au canal de la Marne au Rhin, sans compter la courte branche de Nnucy, dont l'établissement a permis de pourvoir écono- miquement cette ville d'une nouvelle distribution d'eau. » Ln dépense totale devait s'élever à 100 millions. Ce n'était pas payer trop cher, assurément, l'établissement d'une artère pareille, qui établit la jonction, du Sud au Nord et de l'Ouest à l'Est, entre les extrémités de notre territoire mutilé, et qui offrirait, au besoin, sur une partie au moins de son parcours, une formidable ligne de défense. Mais les caisses de l'État, des départements et des villes étaient vides; le pays occupé par l'ennemi était épuisé ; il fallait pourvoir à la rançon qui nous était imposée. » On ne s'arrêta devant aucun de ces obstacles. Aidé par un per- sonnel d'élite, M. Frécot, soutenu aussi parlecoucours actif d'un ingénieur qui, à la suite des services rendus pendant la guerre, occupait une haute situation politique, M. Varroy, ne tarda pas à faire reconnaître à tous l'utilité de l'entreprise. Mettant à profit une des dispositions de la loi libérale du 10 août 1871, qui autorise les départements à s'entendre pour assurer l'exécution des travaux d'un intérêt commun, les cinq départements tra- versés par la ligne projetée constituèrent un syndicat qui se chargea de l'avance des fonds nécessaires. Ces fonds étaient empruntés par le syndicat à un taux supérieur à celui que l'État payait pour les avances qu'on lui faisait ainsi, et qu'il ne devait rembourser que par des payements éche- lonnés sur un espace de vingt ans. Un péage de o'',oo5 par tonne et par kilomètre était entièrement affecté au remboursement de la différence d'in- térêts et, pour le cas d'insuffisance présumée, les villes et les principaux industriels de la contrée vinrent apporter leur concours et s'engager à combler, s'il y avait lieu, le déficit annuel. Cette énergie au lendemain l 277 ) des plus affreux revers, ces patriotiques efforts ne tardèrent pas à produire leurs effets et à recevoir leiu' récompense. Les travaux commencés succes- sivement sur toute l'étendue de la ligne sont complètement achevés depuis plus d'un an sur le coins de la Meuse jusqu'au canal de la Marne au Rhin. Ils sont très avancés des deux côtés du grand bief de partage de Bouzey près d'Épinal, à la traversée de la chaîne des monts Faucilles, et l'œuvre entière sera terminée dans moins de deux ans. Les houilles belges peuvent donc venir directement, depuis quelque temps déjà, alimenter les usines à fer du groupe de Nancy; en retour, nous livrons des pierres, bientôt sans doute du minerai. Les produits bruis ou fabriqués de ce bassin si riche sont expédiés en France dans toutes les directions. Et tous ces avantnees ont été acquis sans qu'on ait été obligé de faire appel aux garanties si généreusement souscrites par les populations de l'Est. La prospérité de nos finances permet à l'Etat d'effectuer aujourd'hui le remboursement an- ticipé des avances faites par le syndicat; une loi de 1880 a autorisé le Trésor à se libérer avant les termes d'échéance convenus, » On a rencontré dans l'exécution de ce grand travail des difficultés, notamment dans la partie supérieure de la vallée de la Meuse, où les ter- rains à entamer étaient de très mauvaise nature. Mais la plus grande de toutes les difficultés consiste surtout à assurera une ligne navigable et à ses dépendances un approvisionnement d'eau suffisant. L'évaporation, l'imbibition, les fuites à travers les fissures du terrain et les entre-bâille- ments des portes d'écluse, la consommation à laquelle donnent lieu les éclusées sur les deux versants d'un bief de partage sont autant de causes qui affament le bief. La dernière surtout, à mesure que l'activité de la na- vigation augmente, peut la rendre impossible. Les ressources alimentaires paraissent devoir être suffisantes au point de partage de Bouzey; elles ne l'étaient pas à Void, sur le tronçon emprunté au canal de la Marne au Rhin, qui sert en même temps de point de partage au canal de l'Est, car on descend de ce bief jusqu'à Toul, pour remonter ensuite la Mo- selle jusqu'à la hauteur d'Epinal. Il fallait donc pourvoir à une insuf- fisance qui existait déjà pour le versant de la Meuse du canal de la Marne au Rhin et qui aurait été singulièrement aggravée par les exigences de la navigation sur le canal de l'Est. On a évalué à i"" par seconde le volume supplémentaire nécessaire à ce tronçon et aux biefs qui s'y rattachent, tant que le trafic ainuiel n'y excédera pas 600000 à 700000 tonnes, ce qui n'aura guère lieu avant une dizaine d'années. » Ou a adopté, pour remédier à cette insuffisance, un parti que les res- C. R., 1881, 1 " 5e,r..-sfre. (T. XCil, N" fi.) "^1 ( 278) sources de l'art moderne lendenl à rendre usuel : celui d'une alimentation artificielle, à l'aide de machines mues soit par l'eau, soit par la vapeur. » Deux grandes usines hydrauliques ont été établies, l'une à Valconrt, l'autre à Pierre-Labreiche, d:ins la vallée de la Moselle. La force motrice, pour l'une comme pour l'autre, est empruntée à la chute de barrages éta- blis dans la Moselle canalisée; elle s'élève à Sao chevaux-vapeur pour la première, à 270 pour la seconde. L'eau montée se déverse à la partie su- périeure du tu3'au ascensionnel, dans une simple rigole alimentaire. I^a chute du barr.ige at;it sur deux turbines du système Girard modifié par feu M. Gallon, ingénieur civil. La force transmise sur le pourtour de l'arbre de la turbine a été trouvée de 0,75 à 0,80 de la force motrice; elle n'est pas descendue à moins de o,65, mesurée en eau montée : résul- tats très satisfaisants et qu'il est rare d'obtenir. Un mécanisme ingénieux communique le mouvement de la turbine aux pompes, sans engrenages, à l'aide d'un essieu coudé. Ges pompes sont à pistotis plongeurs, animés d'une vitesse de o™,4o par seconde. Le refoulement s'opère jusqu'à 4o™ de hauteur; des réservoirs d'air jouent leur rôle ordinaire pour assurer la régularité des efforts dans la colonne d'aspiration comme dans la colonne de refoulement. » A Vacon, où la force motrice natiuelie manquait, on a établi des machines à vapeur de la force de aSo chevaux, mesurée en effet réelle- ment produit par l'eau montée. On a ailopté un mode de distribution dérivé du .système Ingliss et, comme dans les machines hydrauliques, une action directe du moteur sur les pistons des pompes. La marche a lieu sous une pression de 5""" à grande détente, avec une vitesse moyenne de piston de i'",70 par seconde, vitesse exceptionnelle et précisément égale à l'étendue de la course, qui est de i™,70, ce qui donne trente coups com- plets par minute. I>es clapets sont du système Girard, modifiés en ce sens qu'au lieu de couvrir une ouverture centrale ils s'appliquent sur une ou- verture annulaire concentrique à leur axe. Leur mouvensent est réglé de manière que l'ouverture et la fermeture ne s'opèrent que graduellement. Grâce à ces perfectionnements et aux soins qui ont présidé à la construc- tion, les machines ne consomment pas plus de i''^ de charbon par force de cheval et par heure. » Le bief du canal de la Marne au Rhin qui forme bief de partage pour le canal de l'Est étant ainsi alimenté à ses deux extrémités, les ingénieurs ont eu l'heureuse idée d'y organiser l'alimentation de manière à dévelop- per des couiants alternatifs dirigés dans le sens de la marche des bateaux ( 2-9 ) à la traversée du souterrain de Foiig et à accélérer ainsi la progression de ces bateaux. La vitesse de ces couianls est de 3oo"' environ par heure. » Les habiles ingénieurs chargés des projets et de l'exécution de ces travaux ont pensé que de j)ateilles installations devaient être mises à profit pourfoiu'nir à la Science et à l'Artdes données expérimentales; aussi ont- ils préparé par de longues éhides préliminaires et fait ensuite avec le plus grand soin les expériences qui ont déterminé les chiffres exacts des rende- ments. Poiu' les machines hydrauliques, surtout, il y a desdifficuUés par- ticulières consistant à jauger très exactement le débit du canal d'amenéede I eau motrice. On n'a donc pas admis les procédés empiriques d'approxi- mation, dont peut se contenter l'industrie privée, mais que ne comportait plus une expérience d'iui caractère scientifique tentée avec les ressources dont dispose un grand service public. » On a taré d'abord avec d'extrêmes précautions les instruments qu'on voulait employer à mesurer la vitesse du courant en différents points de la section mouillée. On n'a pas tardé à reconnaître que le tube dePitot, même modifié parDarcy, donnait lieu à de grandes difficidtés de lecture pour les vitesses ordinaires et ne pouvait fournir d'indications utilesqu'à de grandes vitesses qui ne devaient pas se produire dans les expériences. Le moulinet de Woltmann, au contraire, a donné d'excellents résultats. Les lectures y ont été faciles, et la variation du coefficient qui lie le nombre de tours à la vitesse réelle du courant a marché suivant une loi très régulière. » Les canaux où coulait le liquide ont été disposés suivant des gabarits très réguliers, à parois tantôt maçonnées, tantôt formées de simples berges en terre, nues ou herbées. Préalablement aux expériences, on a opéré avec des règles très exactement graduées le mesurage des diverses] dimensions en un certain nombre de profils, suffisamment rapprochés; on a divisé la section de chacun d'eux en rectangles et en trapèzes au moyen d'un qua- drillage régidier et l'on a observéla vitesse au moyen du moulinet au centre de chacune des divisions de ce quadrillage. Ce n'est qu'après un grand nombre d'expériences dont les données ont été mises à profit qu'on a in- troduit des simplifications dans cette manière d'opérer si rigoureuse. Les eaux élevées par les machines étant reçues d'abord dans des rigoles ser- vant de réservoirs et préalablement jaugées, ou a pu, par l'observation du temps nécessaire au remplissage, calculer exactement l'effet utile en eau montée. On a été à même d'employer aussi le jaugeage par déversoirs, et, par la comparaison avec le mesurage direct des volumes, de vérifier les formules de M. Lesbros. ( 28o ) » On a mis encore à profit ce champ d'expériences intéressantes pour contrôler les coefficients obtenus par MM.Darcy et Bazin, On n'a trouvé de différences sensibles, ni pour les rigoles à parois maçonnées ni pour les rigoles à parois de terre non lierbées. Pour les rigoles herbées, au contraire, l'influence retardatrice de la paroi est réellement très apjiré- ciable. Quant aux tuyaux neufs de gros diamètre, le frottement des parois intérieures a paru devoir être mesuré par un coefficient qui est la moyenne entre ceux que MM. Darcy et Bazin avaient obtenus pour les tuyaux neufs et pour les vieux. Le degré d'impureté de l'eau exerce, siu' la vitesse d'é- coulement, toutes choses égales d'ailleurs, une influence qui ne paraît pas avoir été indiquée par ces habiles ingénieurs. Les eaux chargées de matières limoneuses en suspension s'écoulent moins vite que les eaux pures. » L'alimentation artificielle de ces belles lignes navigables de l'Est ne dis- pense pas de ralimentatiounatnrellequefournissentde vastes approvisionne- ments d'eau. On a donc projeté deux grands réservoirs. L'un, celui de Pa- roy, près de la nouvelle frontière, ne contient pas moins de i 800 000'"'=. Il est établi au milieu de la formation géologique des marnes irisées, sur un terrain tout à fait imperméable; les eaux y sont soutenues par une levée en terre, d'une hauteur maximum de 6'",5o, doublée intérieurement d'un corroi argilo-sablonneux revêtu de maçonnerie, et disposée par gradins successifs interrompus par des banquettes. Les eaux pluviales suffisent pour remplir ce réservoir. » Un autre réservoir d'environ 7000000'°% qui doit alimenter à la fois le canal de l'Est, la basse Meuse et une partie du canal delà MarneauRliin, est projeté à Aouze, sur la haute Meuse, près de Neufchcàteau, chef-lieu de sous-préfecture. L'eau qui en coulera par le lit de la Meuse sera, à la ren- contre du dernier de ces canaux, remontée par des pompes à vapeur à une hnuteur d'environ 5'", 5o dans le bief de partage formé par le tronçon commun avec le canal de l'Est. » La publication de M. Picard donne la description complète et les des- sins d'ensemble de ces ouvrages et des machinesemployéesà l'alimentation du nouveau réseau navigable de l'Est; il fait connaître le détail des expé- riences dont on vient d'exposer les principaux résultats, et paraît se rat- tacher dignement à l'histoire de la grande œuvre qui y a donné nais-- sance. « ( 2«« ) MEMOIRES PRÉSEJMÉS. PHYSIQUE DU GLOBE. — Étude des actions du Soleil et de la Lune, dans quelques phénomènes terrestres. Mémoire de M. Bouquet? de la Grye, présenté par M. Yvon Villarceau. (Extrait par l'auteiir.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée). « Dans un Mémoire présenté l'an dernier à l'Académie, j'ai montré qu'il existe une relation entre la pression barométrique observée à Brest et les positions de la Lune et du Soleil, et que d'autres relations lient la vitesse et la direction du vent, observées dans la même localité, aux influences luni-solaires. Les résultats indiqués s'appuyaient sur aS années d'obser- vations, comprenant iSoooo données; ils avaient été obtenus par de simples moyennes. » Pour séparer les actions relatives à chacune des coordonnées desastres, c'est-à-dire, pour serrer de plus près le problème que j'avais essayé de ré- soudre, j'ai eu recours à la formation d'équations où les forces qui agissent dans les phénomènes en question sont exprimées par des séries trigonomé- triques. » L'étude actuelle contient le développement de cette manière de traiter la recherche des actions extra-terrestres. » Dans la première Partie, j'indique les raisons qui militent en favelir d'une représentation empirique, et je montre qu'il est avantageux de com- prendre dans les équations des données relatives à plusieurs classes de phé- nomènes. >> J'ai placé ainsi successivement, dans les seconds membres des équa- tions, 22 séries de chiffres correspondant, à des faits différents, ce qui fournit en réalité 3oooo équations distinctes. .) Ces équations sont de la forme suivante : i^f{s\vn>, cosf') +«''/'(sin^', cosc') + Pi" F(sin(', cos»') F'(sint'',cos(^') (sin^R cos^, sin^'cos^'), en appelant i, i' les inverses des distances des astres considérés à la Terre, (', v' leurs déclinaisons. M., ^R' leurs ascensions droites. » Le développement des séries est poussé, pour le Soleil, jusqu'à ( 282 ) sin24t'et cosa4^'; mais diverses considérations me font limiter le nombre total des ternies à /ji, en éliminant tous ceux qui ne représentent pas des formes géométriques bien distinctes. » J'indique alors les corrections qui doivent être apportées à chacune des données, avant de riiitrocluire dansTécpiation correspondante. » En ce qui regarde les marées de Brest, ces corrections sont compliquées; elles ont trait : i" aux variations des coordonnées des astres d'un jour à l'autre; i" à la durée variable de l'intervalle compris entre les levers de la marée, correction exprimée par un terme delà forme 20""" sin 2(iîl'— jR — y;); '6° à la différence de la pression barométi'ique d'un jour à l'autre; 4° «» Is différence d'action du vent. » D'autres termes de correction dépendent également de la grandeur de cette pression barométrique et de l'influence du vent; mais connne, après vérification, j'ai reconnu que le coefficient employé ponr la correction de la j)ression était erroné et que, d'aulre part, il n'existait point de loi reliant la direction et la vitesse du veut, au nive.in de la mer, j'ai tiù ajouter, dans le premier membre, de nouveaux termes relatifs à ces actions perturba- trices, en rangeant leurs coefficients au nombre de ceux à déterminer. » La deuxième Partie du Mémoire expose la méthode suivie pour la recherche des 700 coefficients des formules considérées. » Le nombre des équations étant tel, que la méthode des moindres cirrés est inapplicable, par suite de la longueur des calculs, et que la méthode de Cauchy elle-même aurait demandé plusieurs années de travail, j'aidii modifier cette dernière, tout en me conformant à son esprit, de façon à obtenir, par l'addition des équations premières, groupées de plusieurs façons, des équations finales où les inconnues, obtenues par substitution, restent multipliées par des coelficients maxima. » L'erreur du résultat est diminuée en raison directe de la grandeur de ces coefficients. » Je donne alors les résultats de l'élimination en ce qui concerne la marée de Brest. » L'onde solaire aimuelle se trouve représentée, dans ce port, par la formide /'^(— 4i'""',isin4('' + 3"'°,isin8('' — 7'^"",4 cos8t^' + 3""", i sin i6f' -I- S^^jicosiG/ — 5""",4cos20i'' — 2""",2sin24c^' — i""",4 cos24f'+ io™",6sin2LO — io""", 5 cosL O); j'indique la valeur de l'erreur probable des coefficients les plus grands. ( .83 ) » LU Tableau doune ensuite les sommations de tons les termes, pour tous les jours de l'année; chiffres qui s'écartent beaucon|) des résultats anté- rieurs, dus à Lapiace, mais différent moins de ceux du consciencieux ingé- nieur Cliazallon. n » La formule des ondes lunaires mensuelles, résultant de nos calculs, est /* ( G"""', 7 + o'"", 9 sin 4 1' — 1 2""°, 5 ces /[ i> H- r'™,5sin8i' — 3""°, 2 CCS Ht' — 3"'"', 1 sini2i' 4- 3'""',6cos I2p); elle donne de valeurs moins grandes que celles indiquées par Lapiace et par Chazallon. » D'autres termes, non prévus par la théorie, dépendent de la distance angulaire du Soleil et de la Lune; ils sont compris dans la formule i^P[— i""°,8sin(.îl'-yR) + 7«"",6cosf.R' - A) + i'°°',2sinv'sini''sin(^' — ^R) H- o""",9Cos4t'cos4i''sin(^' — A) — io""°,9cos4i^cos4p'cos(^'— /R)]. » La correction de la pression barométrique est représentée par -+- i4""",59(/; — P) — o^^.Seî/j — P)=, en appelant P la pression moyenne et p la pression actuelle. » Je trouve, pour formule de correction due à l'influence du vent, V[o""",89 — io'"°^,i8cos(']; — 86°, 7)+o""",9Gcos2((];H-ii°,3)J, en appelant V la vitesse du vent et vj> l'angle formé par sa direction, compté positivement de l'est vers le nord. » Des Tables sont données pour ces dernières corrections. » Cette étude, dont j'abrège l'exposé, se termine par l'évaluation du niveau moyen de la mer à Brest, pendant la période qui commence en i834 et finit en 1878. )) Je montre que la densité de l'eau intervient, comme cause perturbatrice du niveau de la mer à Brest ; puis évaluant la correction due à la quantité d'eau de pluie, recueillie dans l'udomètre de l'observatoire de la Marine, j'arrive à trouver, comme résultat final, un exhaussement apparent du sol, qui s'élève en moyenne à o™,ooi environ par année pour la période où nous avons des observations marégrajihiques. » Je donnerai prochainement les lois qui relient les influences luni-so- laires, tant à la pression barométrique observée à Brest et dans quatorze ( 284 ) autres points du globe, qu'à la direction de l'aiguille aimantée, et en même temps les formules qui rattachent la direction et la vitesse du vent à la pression barométrique et aux influences extra-terrestres. » M. A. Facré adresse une Communication relative au Phvlloxera. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. E. Debrix adresse une Note relative à un système de « bougies inextinguibles » pour la production de la lumière électrique. (Renvoi à l'examen de M. du Moncel.) CORRESPONDANCE. L'Académie des Sciences nati'relle.s et Arts de Barcelone exprime les profonds regrets qu'elle a éprouvés en apprenant la mort de notre illustre confrère M. Michel Chastes. M. O. Heer, m. D. Clos, nommés Correspondants pour la Section de Botanique, adressent leurs remercîments à l'Académie. ASTROISOMIE. — Observation des Perséides à r Observatoire de Toulouse en 1 880. Note de M. B. Baillacd. « Les conditions atmosphériquesn'ont pas permis d'observer à Toulouse, en 1880, d'autre essaim d'étoiles filantes que celui des Perséides. Ce der- nier a donné une pluie d'étoiles assez abondante; il a été observé les 9, 10 et 1 1 août par MM. E. Jean, Ch. Fabre et Suint-Blancat. Voici le relevé du nombre des astéroïdes aperçus pendant ces trois nuits : Nuit du g fiu i ri août. h III )i 111 h III II m 1 1 II] II m 10. .40 à II. 0. . . i3 12.411 ù i3. . '1 . . . ': •4- 20 à .4. ,40... 26 1 1 . . 50 à I I .40. . . •4 i3. 0 à i3. , 20. . . 28 i5. . 0 à i5. 20 . . . 32 I 1 .40 à 12. 0 . . . 1 2 i3.2o à i3. 40... 46 i5, ,20 à i5, .40... i3 12 . 0 à 12.10. . . 6 l3.4n à • r . 0. . . 24 12 .20 à 12.40. .. '9 14. "à •4 . 20 . . . 49 ( 28f) ) 9. o à 9.15. . 9. i5 à 9.30. . g.3o à 9.45. . 9.45 à 10. (I. . 10. o à 10. i5. . 10. 1 5 à 10.36. . I o . 3o à 10.45.. 10.45 il II. o. . 11. où II. i5.. 24 10 i5 i5 20 25 •^9 Nuit du I o nu I I fioiit. h m II m I I . i5 à I I .3o. . . 25 1 1 .3o il 1 1 .45. . . ?. I I I .45 à 12. n. . . 25 12. o ;i I 2 . I 5 . . . 25" 12. i5 à 12. 3o. . . 27 i2.3o à 12.45. . . 27 1 2 . 45 à I 3 . o . . . 21 i3. oà i3.i5... 18 1 3 . I 5 à I 3 . 3o . , . 12 h m h m , i3.3o à 13.45 . I 3 . 45 à I 4 • o . . 14. o à I 4 • I 5 . . 14. i5 à i4 3o. . 14. 3o à 14. 45' • i4-45 = « {,■=.,.,..., y.), les coefficients /)',", . . ., /?î,'l,, p',^ étant des fonctions rationnelles de a-^- Le produit des p, solutions (5) de ces u. équations prendra, à l'aide de (4), la forme suivante, où le signe d'intégration a disparu, (8) 7,j,...7„ = e'=' les quantités a;,, ...,x^,_ devant satisfaire aux résultats d'élimination des (M, + . . . + Mr) équations (1 3) de la Note déjà citée. M Ces résultats s'étendront sans difficulté au cas où une ou plusieurs des racines rt,, .. ., a/,, dans la formule (i), sont multiples. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une pioprit'té que possède le produit des k intégrales de k équations différentielles linéaires, à coefficients rationnels, dont la solution dépend de la quadrature, respectivement, de k fonctions rationnelles de la variable indépendante et d'une même irralionnalité alcjébrique; par M. G. DlLLîJER. « MM. Hermite, Picard et Brioschi (') ont envisagé une propriété remar- quable du produit des intégrales de deux équations différentielles linéaires (') Voir le Compte rendu tlu i5 novembre ib8o. ( 29' ) du second ordre. Cette propriété est un cas très particulier d'un théorème général qui se déduit de la manière suivante. » Posons, à cet effet, d'après la formule (9) de ma Note insérée dans les Comptes rendus, séance du 2 novembre 1880, les k intégrales suivantes, oùyi(.r, B), ..., Jk[^, %) sont des fonctions rationnelles de la variable indépendantes et d'une même irrationnalité algébrique % = CB~' \^i>oir la formule (i) de la Note citée], et où A'J , ..., A',;li, A',| sont des fonctions rationnelles de x, et soient (2) 33r^ + /'î"337rr + --- + Fl-.;77 + /'« JV=o (''=1,2 k) les k équations différentielles linéaires correspondantes, les coefficients p'l\ . . . , pi;l,, />!,'' étant des fonctions rationnelles de x; alors le produit Ç de ces k intégrales aura la forme (3) Ç=j,j,...;, = ..^L'V"^ '^ J , où l'on a posé (4) .s,= A'," + ... + A* (r=i, 2, ...,«), les coefficients S,, . . . , S„ étant ainsi des fonctions rationnelles de jc. Donc le produit Ç sera lui-même l'intégrale d'une équation différentielle linéaire à coefficients rationnels déterminés, équation qui est d'ordre n ou d'un ordre supérieur [voirlu remarque I de la Note citée), » IIISTOIBE DES SCIENCES. — Le problème des restes dans .rOuvrarje chinois Svpan-ldng de Siin-tsze et dans l'Ouvrage Ta-yen-lei-schu de Yili-hing. Note de M. L. Matthiessen. , « La règle de Sun-tsze est présentée en quatre lignes riinées, puis dé- veloppée par la solution du problème suivant : » Un nombre divisé par 3 donne pour reste ■?.; divisé par 5, il donne 3, et par 7 il donne 2 : quel est le nombre? (') La généralité de la formule citée n'est pas diminuée en posant A = i, ])nisque l'inlé- gra\efA„dx contient, en général, une partie logarithmique. ( 292 ) » Dans un Commentaire de Tsin, qui date de la fin de la dynastie des Sung, c'est-à-dire du xiu* siècle, le « calcul du développement » est ex- pliqué plus clairement. On prend le produit des trois diviseurs 3, 5, 7, et l'on obtient io5, appelé /en-m» ou « développement premier ». Si l'on divise le nombre par le « nombre premier déterminé, « ting-mn, qui est ici le nombre 7, le quotient i5est le « nombre de développement » ou yen-su. Ce nombre i5 divisé par 7 donne pour reste i (qui est le « multiplicateur » ou tscliing-suh); multiplié par le multiplicateur i, le nombre i5 donne pour produit le « nombre auxiliaire » ou yeng-su i5. C'est pourquoi Sun-Isze dit précédemment : « Pour i obtenu par 7, écrivez i5. » On obtient de la même manière les autres nombres auxiliaires. io5:5 ou 21 est le deuxième nombre de développement; 21 :5 donne pour reste 1 (qui est le multipli- cateur), et 21 XI ou 21 est le deuxième nombre auxiliaire. De même, io5:3=:35, qui, divisé par 3, donne pour reste 1 (si l'on prend le multi- tiplicateur 2), et le troisième nombre auxiliaire est 35 X 2 ou 70 ; par con- séquent, pour I obtenu par 3, mettez 70. » La méthode remarquable précédemment développée a été de nouveau inventée par M. Gauss (voir Disquis. oritlun., § XXXIV). » Le Livre de Yih-hing, nommé Ta-jen-tei-silnij a eu luie grande célé- brité, et il a été commenté par le même Tsin-Kin-Tschaou dans un Livre de deux Parties, chacune de neuf Chapitres. » Le premier Chapitre de la première Partie traite une généralisation de la méthode de Sun-tsze par rapport à des modules non relativement pre- miers. Il part des quatre nombres principaux i, 2, 3, 4 pour calculer le « nombre de développement » 5o et le « nombre auxiliaire » 49- On forme avec ces nombres les produits suivants : * 1 X 2 X 3 X 4 = 24, I X 3 X 4 = '2, 1X2x4= ^j I X 2 X j = 6. » Ces produits sont ensuite disposés, comme nombres de développement, en deux séries, avec les quatre nombres principaux, savoir : Nombres principa'ix 1 2 3 4 Nombres de développement 24 12 8 6 » La somme des quatre derniers donne le « grand nombre de développe- ment » 5o; le produit de deux quelconques de ces nombres placés l'un au- ( 2'.)3 ) dessus (le l'aulre forme toujours 24. I^e nombre Irouvé 5o ne peut pas servir directement de nombre auxiliaire tians la continuation du calcul ('). C'est pourquoi les divers produits obtenus avec l'un quelconque des nombres principaux et le nombre de développement sont divisés par le diviseur commun 2, de telle sorte que, dans les deux séries suivantes, le produit d'un nombre premier avec le nombre de déyeloppement placé au-dessus de lui soit égal à 12, savoir : Nombres relativement premiers i i 3 4 Nombres de développement !?. l'a 4 ^ » Maintenant on retranche, autant qu'on le peut, du nombre de déve- loppemtnt le nombre relativement premier placé au-dessus, jusqu'à ce qu'on obtienne le reste i : Nombres relativement premiers i i 3 4 Multiplicateurs (restes) (') 1 i i 3 » Dans la suite du calcul, les multiplicateurs (restes) sont employés comme multiplicateurs des nombres de développement trouvés en dernier lieu, 12, 12, 4i 3, d'oii résultent les séries suivantes : Nombres relativement ^premiers i i 3 4 Nombres de développement auxiliaires 13 12 4 9 » A.lors, puisque le second nombre principal 2 a déjà été précédeirmient réduit à i, et le second notubre de développement 12 laissé invariable, le second nombre de développeuient auxiliaire 12 y est ajouté; les autres restent invariables, d'où résultent les séries suivantes : Nombres principaux i 2 3 4 Nombres auxiliaires déterminés 12 24 4 9 » La somme de la dernière série fournit 49, nommé le nombre auxiliaire, comme il est dit précédemment. » Il peut être établi le théorème suivant : » Soient M le produit des modules arbitiaires m,, m., , . . . , /«„, et leur multiple (M Savoir, parce que les nombres de développement oni le diviseur commun 2. (^) Ce lieu est aussi corrompu par la mésintelligence du traducteur tout comme au même lieu de la méthode de Sun-tsze. Il faut dire : on multiplie le nombre de développement par des nombres princiiiaux i , 2, 3, ^,5, . . . , jusqu'à ce que l'on trouve le reste i pour la division par le nombre placé au-dessus. G. R., i«8i, i" Semestre. (T. XCll, N" G.) ^ ( 294 ) commun le plus petit m = iP i'' . . . 2'"5' 5' . . . = ix, 1X2 . . . [x„. Alors on cherche les nombres de développenwnt auxiliaires oc, (i, y, ..., qui satisfont aux con- gruences suivantes : m,^o (modfj,, ), Wj^o (mod^io), 7K;,^o (inodp.3), a^o (mod — j» a^i (modp.,), pï^o (mod;— J5 p=^i (uiodjj.,), y^o (mod — jî 7^i (mod/v.,), ) » Or on pourra établir N E^ a/', + /5/'2+ y/'s H-. . . (inod/w), ou généralement N = 2/',a( I 4- w, — y., ) — ??2«, /ix désignant un nombre entier arbitraire. M Or, si le problème est soluble, il est nécessaire que toutes les coii- gruences proposées satisfassent à la congruence rp^Pj [mod 8 {nip, iTig)], B désignant le diviseur commun le plus grand de deux modules m^ et m^. » Nous soumettons la démonstration de ce théorème à l'examen des mathématiciens. » ACOUSTIQUE. — Sur un phénomène particulier de réionnance. Note de M. E. Gkipox, présentée par M. Jamin. « J'ai annoncé, le 2 avril 1880, dans une séance de la réunion des So- ciétés savantes à la Sorbonne, qu'un diapason rendant un son simple fait résonner des masses d'air qui, mises en vibration, produisent un son com- pris dans la série harmonique du son du diapason. Dans tout autre cas, la résonuance est très faible et souvent négligeable. » Avec lin diapason do^ de 5 12 vibrations simples on fait résonner des tuyaux ouverts ou boucliés qui rendent par eux-mêmes les sons do^, do\ ( 295) sol*, (fn^, mP. On entend le deuxième harmonique do* du tuyau Ja^ et mêine l'harmonique mi* du tuyau la-. » J'ai fait ces expériences avec des tuyaux d'orgue, avec de simples tubes de zinc ouverts aux deux bouts, avec un tube de verre bouché par une co- lonne d'eau dont on fait varier progressivemelit la longueur. L'expérience réussit également avec les résonnnteurs sphériqnes de M. Helmholtz. On peut, en approchant le même diapason de l'orifice, faire vibrer les réson- nateurs ^o% sol', do'\ Seulement on remarque dans toutes ces expériences que plus ou s'élève dans l'ordre des harmoniques et plus l'amplitude des vibrations du diapason doit être grande. » En faisant résonner un grand diapason do- de 256 vibrations simples et plaçant à l'oreille les résounateurs do^, soP, do^ , on les entend vibrer, surtout les deux premiers. Ces expériences réussissent également avec les sons d'un harmonium. » Le résonnateur cfo' (premier harmonique) vibre lors même que l'am- plitude des vibrations du diapason est faible. Cette observation me semble importante. Si dans un mélange de sons on entend vibrer lerésoiuiateur r/o% on ne pourra pas assurer d'une manière certaine que le son do* existe dans le mélange analysé, car il suffit qu'il s'y trouve un do'^ , un fa-, un la-, un do- assez intenses. » On peut obtenir les mêmes phénomènes de résonnance avec les caisses renforçantes des diapasons, ce qui prouve que la forme de la masse d'air ébranlée n'a pas d'influence. » Un diapason do^ que l'on fait reposer par son pied sur les caisses résonnantes d'autres diapasons fait vibrer seulement ceux qui appartiennent à la série harmonique. Avec le diapason do^ ']ai pu aller jusqu'à do^. » Tels étaient les faits que j'ai fait connaître en avril 1880. 11 nie restait à les étudier pour savoir si le son grave d'un diapason peut bien réel- lement faire naître et entretenir les vibrations plus rapides d'une masse d'air rendant un son harmonique ou si les résonnances observées ne venaient pas (le l'existence d'harmoniques très faibles produits par le diapason en dehors des prévisions de la théorie. » J'ai été amené ainsi à étudier au microscope, par la méthode optique, la vibration de mes diapasons : je n'ai jamais observé qu'une vibration simple. J'ai ensuite réuni deux diapasons par un fil de cuivre très fin, tendu comme dans les expériences de J\L Melde, et j'ai vu que l'on pouvait faire vibrer à l'aide d'un diapason grave ceux des diapasons qui rendaient des sons harmoniques et non les autre.s. ( 296 ) » Celte portion assez étendue de mes recherches toticliait à sa fin lorsque j'ai lu dans le lunnéro de décembre 1880 des Annales de JViedemann un Mémoire de M. Rœnig, qui traite la même question et qui arrive comme moi à la conclusion que le son du diapason est simple et que le phénomène de résonnance ne doit pas être limité, comme on le croit généralement, au cas où le corps influencé et le corps excitateur sont à l'unisson. » La publicalion de M. Kœnig ine force à limiter la Comnuinication que je fais à l'Académie à ce qui m'est encore bien personnel. » Le fil de cuivre fixé au diapason était tendu par un poids que je pou- vais faire varier. Ce fil passait sur l'une des branches du diapason influencé et y était maintenu avec lui peu de cire. Je pouvais donc changer facile- ment la longueur de la portion du fil comprise entre les deux diapasons. En opérant ainsi, on trouve que parfois le diapason harmonique résorme à la moindre attaque du diapason grave; d'autres fois la résonnance a seule- ment la durée de la vibration de ce dernier diapason, ou bien elle ne se produit que si on l'attaque vigoureusement; enfin l'on rencontre certaines louguein-s, certaines tensions pour lesquelles la résonnance est absolument nulle. La résonnance m'a paru très forte lorsque la corde était à l'unisson du diapason excitateur. Lorsque la corde esta très peu près à l'unisson des deux diapasons, la résonnance est réciproque et la vibration de l'un d'eux fait résoinier l'autre. Si cependant les deux nœuds extrêmes sont excessi- vement voisins des deux diapasons, la vibration est impossible, comme je l'ai indiqué il y a longtemps, ou bien elle est désordonnée, et la corde se met à vibrer en un seul fuseau. Elle rend alors, ce qui est remarquable, un son plus grave que celui du diapason excitateur; l'intervalle des deux sons est tantôt une quinte, tantôt une octave, justes on fausses. M J'ai observé les mêmes phénomènes avec des fils métalliques vibrant à la manière des verges et qui ne peuvent pas, comme les cordes, produire la série harmonique a, 3, 4, . ■ • , à laquelle appartient le diapason. » Je me réserve de résumer dans une autre Communication ce qui a trait à l'influence, sur la résonnance, du corps interposé entre les deux diapasons, et à la production des sons plus graves que celui du corps sonore excita- teur, » ^97*) OPTIQUE. — Sur In double réjraclion elliptique il les trois systèmes de jranijes. Note de M. Croullebois. « La double réfraction elliptique, hors de l'axe du quartz, est aussi cer- taine que la double réfraction circulaire le long de l'axe. J'ai obtenu, con- formément à l'iiypolhèse d'Airy, la séparation intégrale des deux rayons contrairement et réciproquement polarisés à l'aide de mou biprisme biréfrin- gent elliptique ('). C'est le même appareil que j'utilise pour produire, dans la lumière elliptique, trois systèmes de franges, analogues aux trois systèmes que Fresnel et Arago ont découverts dans la lumière circulaire. » Le problème consiste à réaliser simultanément les interférences : 1° de deux rayons elliptiques de même gyration, égaux et parallèles (inter- férences de première espèce); 2° de deux rayons elliptiques de gyration contraire, semblables et croisés (interférences de seconde espèce). » Dans le premier cas, les rayons elliptiques interfèrent, soit comme deux rayons naturels, soit comme deux rayons circulaires de même sens, soit comme deux rayons rectilignes et parallèles (^). » Le second cas est plus compliqué et mérite un examen spécial. Soit p l'anomalie, [aut physique que (jéométrique, des deux rayons. Les équations des rayons elliptiques caractéristiques sont = — rt' cos £ h- en posant \/cos-w ■+- /.- sin-M , v'sin^w + /^ cos^M a = » a = 71 ; oj désigne l'angle du plan de polarisation de la lumière incidente avec la section principale du prisme antérieur, et k le rapport de similitude com- pris entre o et i. » Composons x^ avec oc.,^ y, avec^^; il vient X = Acos£, Y = Bcos(?-^). Aucune des amplitudes A ou B ne pouvant s'annuler, la condition, pour (') Annules de Chimie et de Physique, 4' série, t. XXVIII. (-) Annales de Chimie et de Pliyxique, 5" série, t. IV. ( ^98 ) que !e rayon résultant devienne rectiligne, est J; = o ou zi ; d'où l'on déduit /■ («- — a'-] ' ( I — k'] (ta Ainsi la polarisation rectiligne sera rétablie deux fois dans l'intervalle d'une période, pour deux valeurs de l'anomalie 2n3T-t-/3,et2(«-t-i)57 — p,, et suivant les deux azimuts symétriques 4- &j et — w. » Voici la disposition générale de l'expérience : » Un trait lumineux, très vit et polarisé, illumine les demi-lentilles de Billet; les deux images conjuguées P, et Pj traversent le biprisme et s'y dédoublent séparément en G,, D, et Go, Do ; à la suite et plus loin, sont alignés une loupe à long foyer et un analyseur, prisme de Nicol ou prisme biréfringent. En plaçant l'axe du biprisme rigoureusement à égale distance des images D, et Gj, en orientant convenablement le polariscope, on ob- tient sans peine trois systèmes de franges : deux systèmes latéraux de même largeur, symétriquement écartés, et un troisième système central, occupant l'intervalle qui sépare les premiers et formé de franges beaucoup plus fines. Les franges latérales sont de première espèce, et les centrales de seconde espèce. M Explication. — Les rayons sinistrorsum émanés des deux sources G, et Ga, assemblés en faisceaux coniques, sont rejetés en dehors de la ligne axiale, vers la gauche par exemple, et, comme ils ont subi des retards inégaux, tant dans le quartz que dans l'air, ils entrent nécesssairement en conflit et donnent des franges (ayant la largeur des franges uniques qu'on obtiendrait sans le biprisme). Les faisceaux D, et Do interfèrent de la même manière et de l'autre côté de l'axe. Pareillement, à une distance suffisante, les cônes G, et D, se rencontrent dans le champ et donnent des franges de seconde espèce, qui doivent être plus étroites que les premières. » Si la lumière est naturelle, le système central fait défaut, même avec le nicol oculaire, comme l'indique la théorie; les systèmes latéraux redoublent d'intensité ou pâlissent (par effet simple de contraste) tour à tour pour deux orientations du polariscope parallèles aux azimuts principaux du biprisme. » Si la lumière est polarisée, on peut tenter de nombreuses vérifications; en particulier, si la lumière est polarisée à 45°, les franges centrales ac- quièrent leur maximum de beauté dans les azimuts ± j du polariscope. » Le système central ne peut être considéré comme le prolongement des ( 299 ) systèmes latéraux; il s'en distingue nettement, et par son état de polari- sation, et par sa finesse contrastante, en sorte que l'objection faite au pro- cédé d'Arago ne peut être invoquée ici (' ). » Il est donc établi que les rayons elliptiques inverses et réciproques oui une existence réelle en dehors du quartz. » Nous aurons l'honneur de communiquer à l'Académie une démonstra- tion aussi probante pour les trois systèmes de franges des rayons circulaires et des rayons rectilignes. » CHIMIE. — Sur un nouvel appareil destiné à montrer la dissociation des sels ammoniacaux. Noie de M. D. Tommasi. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un petit appareil de mon invention et à l'aide duquel on peut montrer à tout un auditoire la dissociation des sels ammoniacaux. Cet appareil, que je nommerai le dis- socioscope, se compose d'un tube en verre ayant o",20 à o", 25 de hau- teur sur o™, o3 à o'",o4 de diamètre. Dans l'intérieur du tube se trouve suspendue, à l'aide d'un fil de platine, une bande de papier de tournesol bleu, imbibée préalablement d'une solution concentrée de chlorhydrate d'ammoniaque (-). La solution de ce sel étant ordinairement un peu acide, on la neutralise par quelques gouttes d'ammoniaque; mais il faut avoir soin de ne pas en ajouter trop, car cela pourrait nuire à la réaction qui doit plus tard se produire. La dissolution du chlorhydrate d'ammoniaque (pur) dans l'eau (distillée) doit se faire à la température ordinaire et contenir un excès de sel ammoniac. La bande de tournesol, après avoir été retirée de la solution de chlorhydrate d'ammoniaque, est pressée légère- ment entre des doubles de papier buvard et introduite (le papier étant en- core humide) dans le tube de verre. » Pour faire fonctionner le dissocioscope ( '), il suffit de le plonger dans un cylindre de verre rempli d'eau bouillante. Le sel ammoniac se dissocie aussitôt et le papier de tournesol se colore en rouge. En plongeant ensuite le (M RiGni, Journal di- Physique, t. VII, p. 2g. (^) En substituant au cliloihydrale d'ammoniaque le sulfate, le nitrate, l'oxalate d'ammo- niaque, etc., le même appareil peut servir à la démonstration de la dissociation de ces dif- férents sels. (^) Le dissocioscope que M. H. Sainte-Claire Deville a bien voulu présenter de ma part à l'Académie a été construit par M, Aivergniat, avec toute l'habileté qu'on lui connaît. ( 3oo ) (lissocioscope dans l'eau froide, la petite quantité d'ammoniaque dissociée se combine de nouveau à l'acide chlorhydrique et le papier de tournesol redevient violet. » Il est évident que l'on peut répéter cette expérience autant de fois qu'on le désire et obtenir toujours les mêmes résultats. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur des dérivés de l' acrolélne . Note de MM. E. Grimaux et P. Ad.\m, présentée par M. Wuriz. « En traitant l'acroléine par le gaz clilorliydrique, MM. Geuther et Cartmell ( ' ) ont obtenu un produit d'addition, le chlorhydrate d'acroléine, qui, se transformant en acide |3-chloropropionique, comme l'a montré M. Rreslownilioff ('-), doit être considéré comme l'aldéhyde [3-chloropro- pionique, ou plutôt un polymère de cette aldéhyde. Geuther et Cartmell ont montré, en effet, que ce corps, par perte d'acide chlorhydrique, four- nit un polymère solide de l'acroléine, la mélacroléine. o En étudiant la formation et les réactions de ces corps, nous avons pu en établir la condensation moléculaire et découvrir quelques faits nou- veaux. » On obtient facilement la paraldéliyde cliloropropionique en saturant de gaz chlorhydrique sec l'acroléine placée dans un mélange réfrigérant. Après douze heures, avec une basse température, le tout se prend en une masse cristalline imprégnée d'inie matière huileuse. La partie liquide, séparée par fillration, est soumise à la distillation dans le vide; sous io°"" de pression, il passe, entre 4o° 6t 5o°, un liquide incolore, ré- duisant énergiquement la liqueur cupropotassique, et qui n'est autre que de l'aldéhyde chloropropionique C^H'ClO non encore polymérisée. Satu- rée de gaz chlorhydrique, elle se poly merise au bout de quelques jours. Après que ce corps a passé à la distillation, on recueille un mélange d'al- déhyde et de son polymère, et le point d'ébuUition s'élève jusqu'à 170°, température à laquelle distille le polymère, qui cristallise immédiatement dans le récipient. Quant à la partie solide, on la purifie par une compres- sion ou une distillation dans le vide, puis on fait cristalliser la matière en la dissolvant dans neuf fois son poids d'alcool à la température de 3o° et abandonnant la solution à l'évaporation. (' ) jénn. lier Chein. iind Pharm., t. CXII, p. i ; iSSg. (-) Berichte der dcutschen chcin. GescUsch., t. XII, j). 1487. ( 3oi ) » La paraldéhyde chloropropionique loriue de magnifiques aiguilles transparentes ressemblant au sulfate de soude; elle fond à 33°, 5 et distille entre 170" et 175° sous une pression de 12""" à iS™". A la pression or- dinaire, elle ne fournit par la distillation que des traces d'acide cldorhy- drique et d'acroléine; mais elle passe entre i3o° et 170", en se dépolymé- risant et fournissant un liquide incolore, très réducteur, qui, à une seconde distillation, passe tout entier entre 120° et i3o° : c'est l'aldéhyde chloropro- pionique C'H^CIO qui se polyraérise de nouveau en peu de temps, grâce à la présence d'une petite quaniité d'acide chlorhydrique. » La paraldéhyde chloropropionique n'agit pas sur la liqueur cupropo- tassique; cette réaction permetde distinguer les aldéhydes de leurs produits de condensation ; en effet, la paraldéhyde ordinaire, la paraldéhyde isobu- tylique, la métacroléine n'ont pas de pouvoir réducteur. » On doit la représenter par la formule C'H'^CÎ'O' = 3(C'H'CI0), comme l'indique la densité de vapeur de la métacroléine. » La paraldéhyde chloropropionique est un corps très stable; nous n'avons pu encore remplacer le chlore par le groupe OH. L'eau, la baryte à 100'^, l'acétate d'argent, l'acétate de plomb à 120° ne l'attaquent pas. A 110°, l'eau et la baryte mettent en liberté l'acide chlorhydrique, mais la majeure partie de la matière organique est transformée en une résine ana- logue au disacryle. L'éthylate de sodium réagit assez facilement en don- nant un liquide huileux qui n'a pas encore été examiné. » Métacroléine. — Nous avons préparé la métacroléine, en suivant les indications de Geuther et Carlmell, par la distillation de la paraldéhyde chloropropionique avec son poids de potasse pulvérisée. Le rendement est très faible, 12 à i5 pour 100 du poids de la paraldéhyde. M La métacroléine cristallise en belles lames transparentes par évapora- tion de sa solution alcoolique; elle fond à 45"-46". Sa densité de vapeur, prise à i32" par le procédé Hofmann, a été trouvée égale à 5,9; la théorie, pour la formule CII'-O^ est de 5,8, ce qui prouve qu'elle dérive de la condensation de 3""' d'acroléine. A 160% il y a commencement de disso- ciation ; la densité est de 4)5, et à 182'^ de 3,99. )> MM. Geuther et Cartmell ont montré qu'elle distille à 170° sous la pression ordinaire, avec décomposition partielle et production d'acroléine. » Dissoute dans le chloroforme, elle fixe directement le brome ; par l'évaporation, à la température ordinaire, il se dépose un cor|)s solide que l'on fait recristalliser dans une petite quantité de chloroforme bouillant. Le bromure de métacroléine est en petites aiguilles feutrées, d'un aspect nacré; G. R,, 1881, 1" Semestre. (T. XCU, WG.); 4» ( 302 ) il est identique avec le produit de polymérisation du bromure d'acroléine décrit par M. Henry et par M. Linnemann, et dont nous avons commencé l'étude. M D'après la densité de vapeur de la niétacroiéine, ce bromure, comme la paraldéhyde chloropropioniquc, est formé par la condensation de 3""" du bromure C'H'Br'O ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — action de l'acide chlorliydiique sur l'aldéhyde. Note de M. H.vxkiot, présentée par M. Wuriz. « Lieben avait décrit {Comptes rendus, t. XLVI, p. 662) comme produit de l'action de l'acide chlorhydrique sur l'aldéhyde un composé qu'il nomma oxycidorure d'éthylidène, répondant à la formule 0*11*001°. Geu- ther et Cartmell, analysant le produit brut de l'action de l'acide chlorhy- drique sur l'aldéhyde, admirent la formation d'un corps intermédiaire C'H'^CPO-, combinaison d'aldéhyde et d'oxychlorure d'éthylidène. J'ai repris l'étude de cette réaction. » De l'aldéhyde pure, soigneusement refroidie, est soumise à l'action d'un courant lent de gaz chlorhydrique sec. L'aldéhyde peut absorber, dans ces conditions, la moitié de son poids d'acide chlorhydrique sans se trou- bler. Si l'on distille à ce moment le liquide, on obtient une substance passant à 25° sous une pression de o'",o4 et répondant à la formule C*H'0, HCl^. Oe corps est très instable, il perd de l'eau avec la plus grande facilité en donnant le corps de Lieben. Oette déshydratation se produit sous l'influence de la chaleur ou d'un excès d'acide chlorhydrique; elle se produit plus lentement lorsque l'on abandonne à lui-même le corps purifié par la distil- lation. » Lorsque l'on fait passer un courant rapide d'acide chlorhydrique dans de l'aldéhyde maintenue à 0°, il se sépare immédiatement de l'eau, et la couche supérieure, distillée dans le vide, passe à 58°-6o° sous une pression deo™,o4 de mercure : c'est le corps de Lieben. Les portions supérieures renferment un liquide passant à 100° et répondant à la formule O^H'^OOP. En présence de l'eau, il se décompose en donnant de l'aldéhyde croto- nique. Cette réaction et sa composition centésimale permettent de le con- sidérer comme l'analogue de l'oxychlorure d'éthylène, mais obtenu au (') Ce travail a été exécuté au laboratoire de M. Wurtz. ( 3o3 ) moven de l'aldéhyde crotoniqiie. La production de ce corps est d'autant plus grande que le courant d'acide chlorhydriqiie a été plus longtemps prolongé, mais toujours assez faible. Ainsi 2"*° d'akléliyde m'ont fourni i''S,8oo d'oxychlorure d'éthylidène et 5o*^'' seidement de ce composé. » D'après son mode de formation roxychlorin-e d'éthylidène paraît être l'élher bichioré symétrique. Il résulte, en effet, de la désliydratation du composé CH' I CH Cl OH, Cl Cl I I et doit présenter la constitution CTPCH -0-CH - CH'. » L'eau froide ne le décompose que fort lentement, l'eau bouillante le décompose plus rapidement en acide chlorhyilrique et aldéhyde. » L'alcool se combine immédiatement à lui en donnant l'acétochlorhy- drine d'éthylidène, décrite par MM. Wurtz et Frappoli. » Lorsque l'on fait traverser une solution éthérée d'élher bichioré par lui courant de gaz ammoniac, il se dépose de longues aiguilles qui ne tardent pas à envahir toute la masse el qui répondent à la composition CH«CH-0-CH-CH', 2HCI. AzH- AzH^ Ces aiguilles s'effleurissent rapidement dans l'air sec en perdant une partie de leur acide chlorhydrique. Leur solution aqueuse brtuiit rapidement en se décomposant. Chauffées sur la lame de platine, elles répandent l'odeur des composés pyridiques. » Je continue actuellement l'étude de ces dérivés au laboratoire de M. Wurtz. » PATHOLOGIE COMPARlîE. — Inoculation de In moive au chien. Note de M. \ . Galtieu, présentée par M. Bouley. « Le chien, comme le lapin, et plus sûrement que ce dernier, contracte la morve par inoculation; la connaissance de ce fait est déjà ancienne. Voici les résultats de mes expériences personnelles. ( 3o4 ) » Parmi les nombreux chiens que j'ai inoculés avec du virus morveux, je n'ai pas encore eu l'occasion de rencontrer fun seul sujet réfractaire. Mais, si le chien contracte la morve quand on lui en inocule le virus, les accidents morbides restent ordinairement localisés au point d'inoculation. Peu de temps après l'opération, trois, quatre, cinq, six, sept jours, on voit apparaître de la turgescence dans la région; il se forme, au niveau de chaque piqûre, une petite plaie ulcéreuse, cupuliforme, grenue, jaunâtre dans son ensemble, analogue à la plaie du farcit) chronique chez le cheval. Celte plaie sécrète abondamment tni pus très fluide, huileux, jaune grisâtre qui souvent se concrète en croûte au-dessus de l'ulcère, et celui-ci n'en continue pas moins à sécréter au-dessous de la croûte ainsi formée. » Pour bien observer ces caractères, il faut inoculer le chien sur la région du front, où les lésions morveuses ne peuvent pas être dénaturées par le frottement aussi facilement que dans d'autres endroits. Pendant un temps qui varie entre huit, dix, quinze, vingt, trente jours suivant les individus inoculés, la plaie morveuse ronge, s'accroit en étendue et en profondeur, sa sécrétion devient de plus en plus abondante et conserve ses caractères; le produit morbide est très fluide, visqueux, jaune grisâlre, le plus souvent oléiforme et toujours plus ou moins analogue à Vhuile de far- cin des solipèdes morveux. Les tissus sous-jacents et circonvoisins sont tu- méfiés, gonflés et infiltrés; mais cette modification ne s'étend jamais bien loin. Le chien guérit assez promptement dessuites de cette inoculation. Les plaies, après s'être accrues pendant quelques jours, s'arrêtent dans leur marche, deviennent rosées, leur sécrétion diminue peu à peu, elles se cica- trisent et la virulence disparait. )) On admet assez généralement que dans la morve du chien les lésions et la virulence restent localisées aux points inoculés; on a même affirmé que cette localisation était la règle sans exception. Cela est inexact; il est vrai que les lésions ne se montrent ordinairement que dans la région inoculée, mais il peut en être autrement. Chez un des chiens inoculés sur le front, j'ai vu des plaies ulcéreuses se produire d'abord au niveau des piqûres, et, quelque temps après, une autre plaie ulcé- reuse s'est formée sur la face externe de la cuisse droite, puis une nou- velle plaie sur le dos; malgré celte généralisation, la maladie a fini par disparaître totalement, ainsi que j'ai pu n)'en convaincre par l'inocu- lation et par l'aOtopsie. Sur un autre chien inoculé derrière la nuque, j'ai également observé une plaie au point d'inoculation, puis une seconde au niveau du dos. Enfin, cliez le chien comme cliez le lapin, j'ai con- ( 3( 5 ) staté que, si les lésions peuvent rester localisées aux points inoculés, il arrive parfois que la virulence est disséminée dans l'éconoinie ou au moins dans le système lymphatique. J'ai transmis une fois la morve à l'âne en lui inoculant le produit d'tni ganglion du flanc d'un lapin qui ne présentait des lésions qu'aux oreilles, où le virus avait été inséré; j'ai aussi transmis la morve à l'âne en lui insérant la pulpe d'un ganglion du flanc d'un chien inoculé au niveau des épaules et qui ne présentait des lésions qu'aux points sur lesquels l'opération avait porté. La virulence peut donc se généraliser, quoique les lésions restent localisées; il semble ainsi que le virus morveux peut se répandre dans l'organisme du chien, et dans celui du lapin quel- quefois, sans occasionner des lésions anatomiques, si ce n'est aux points qui ont été le siège du traumatisme de l'inoculation. » Je m'étonne qu'on n'ait pas encore préconisé le chien comme réactif capable de faciliter le diagnostic de la morve des solipèdes dans les cas douteux. Les accidents développés sur l'animal Carnivore par l'inoculation du virus morveux, bien que localisés et bien que n'entraînant pas la mort, n'en sont pas moins pathognomoniques. » On a prétendu qu'une première atteinte de morve conférait l'im- munité au chien déjà guéri. Je ne sais pas encore s'il est possible d'arriver à conférer l'immunité complète au chien par un certain nombre d'ino- culations successives, mais ce que je sais bien, c'est qu'on ne l'obtient pas à la suite d'une première inoculation. Jusqu'à présent, je n'ai trouvé aucun chien qui soit deveiui réfractaire à la suite d'une première, d'une deuxième, d'une troisième inoculation; j'ai inoculé fructueusement plu- sieurs chiens jusqu'à cpiatre fois, jusqu'à cinq fois dans l'espace de six mois. Voici le résumé de quelques-unes de mes expériences à l'appui de mon as- sertion : " 1" Chien inoculé sur le front par quatre piqûres : plaies ulcéreuses bien caractérisées dix jours après, transmission de cette morve par inoculation à deux lapins; guérison complète du chien au bout d'un mois et demi. Après la guérison bien constatée, deuxième- inoculation, deuxième morve caractérisée par des lésions moins étendues et moins tenaces, transmission de celte deuxième morve à un âne; guérison du chien au bout d'un mois. Troisième inoculation, troisième morve avec des lésions encore moins étendues, transmis- sion de cette troisième morve à l'âne. » 2° Chienne inoculée successivement et avec succès une première, une deuxième, une troisième et une quatrième fois avec le virus du cheval. » 3° Chien inoculé fructueusement et de mois en mois cinq fois consécutives avec le virus du cheval; transmission de la cinquième morve à un âne; chien auto-inoculé fruc- tueusement avec sou propre virus. ( 3o6 ) » H est donc démontré que le chien, qui se guérit bien de la morve, peut la contracter successivement deux, trois, quatre, cinq fois et peut-être un plus grand nombre de fois. Mais peu à peu, à la suite d'inoculations successives, sa réceptivité, déjà si faible comparativement à celle des ani- maux solipèdes, diminue; la morve transmise au chien se caractérise par des lésions de moins en moins marquées, et il y a lieu de penser que, grâce à quelques inoculalions de plus, cette réceptivité s'effacera. » Un autre fait constaté au cours de mes expériences concourt à démon- trer que la puissance du virus s'atténue lorsqu'il est cultivé dans l'orga- nisme du chien déjà inoculé une première, une deuxième, une troisième, une quatrième fois : les ânes inoculés avec le virus d'une troisième, d'une quatrième, d'une cinquième morve ont eu une maladie plus lente et moins aiguë; ils ont vécu ordinairement trois semaines ou un mois après l'inocu- lation, et ils ont présenté des lésions plus restreintes et moins aiguës que ceux qui ont été inoculés avec le virus du cheval ou avec le virus d'une première morve du chien. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Plipiologie des djspepsies.'Not.eâe'M.G. Sée, présentée par M. Vulpian. « Jusqu'ici les dyspepsies avaient été considérées soit comme une lésion anatomique, soit au contraire comme une maladie essentielle, c'est-à-dire sans définition précise : la vérité ne pouvait être là. » Si l'on se conforme rigoureusement aux lois de la Physiologie, on doit admettre que, la digestion n'étant en réalité qu'un acte chimique, la dys- pepsie ne peut elle-même se développer que par suite d'une altération chi- mique des sucs digestifs de l'estomac, de l'intestin, du pancréas ou du foie. En retirant le suc gastrique de l'estomac à l'aide de la pompe stomacale, j'ai pu m'assiirer par des expériences nombreuses et aussi précises que pos- sible que, dans certaines circonstances, ce liquide digestif manque, au moins temporairement, d'acide chlorhydriqtie, ce qui l'empêche d'agir effi- cacement. » Dans d'autres cas, c'est la pepsine, c'est-à-dire le ferment gastrique contenu dans les glandes sécrétoires, qui, lors même qu'elle serait en quantité suffisante, perd souvent le pouvoir de convertir les aliments azotés en substances assimilables, ou peptones; la digestion s'arrête fréquemment, dans cette occurrence, à la simple liquéfaction ou à la transformation en syntonine inabsorbable. ( 3o7 ) M D'autres fois le suc gastrique est altéré par sou mélange avec une grande quantité de mucus. » Il se peut aussi que la présence même des pe|)tones formées en excès empêche le suc gastrique d'agir : c'est ce qui arrive après les repas excessifs. » Enfin la dyspepsie provient parfois d'un défaut de prolopl.isma dans les glandes pepsiques : c'est ce qui a lieu dans l'inanition relative ou abso- lue, c'est-à-dire dans l'alimentation insuffisante. » Ces diverses altérations du suc gastrique constituent les vraies dys- pepsies gastriques. Il ne faut pas les confondre, comme on l'a fait jusqu'à ce jour, avec les troubles simples de la sensibilité ou de la motililé; ces deux fonctions ne sauraient vicier la sécrétion, et par conséquent provo- quer la dyspepsie. Celle-ci n'est jamais, eu définitive, qu'une opération chi- mique défectueuse, et elle résulte, dans certains cas, de troubles vaso-mo- teurs qui, en modifiant la circulation dans les glandes, empêchent le sang de l'estomac de fournir les éléments suffisants de sécrétion du suc gastrique. » Ces données physiologiques conduisent nécessairement à des indica- tions plus précises pour l'application des méthodes de curation des dys- pepsies, pour les prescriptions rigoureuses du régime, et surtout pour la recherche des causes de l'indigestibilité des aliments. » Les expériences que j'ai faites pour nourrir à l'aide des peptones des individus dont la muqueuse stomacale avait subi certaines altérations m'ont donné des résultats favorables. » Un des points au sujet desquels j'ai fait le plus grand nombre d'expé- riences, dans le but d'appliquer au traitement des maladies de l'estomac les données de la Physiologie, c'est le lavage, l'appropriation de l'organe, et la soustraction des liquides nuisibles à la digestion, à l'aide d'une sonde stomacale et d'une pompe aspirante et foulante. Cette pratique, qui est sans danger, avait été employée primitivement dans les dilatations de l'esto- mac, pour évacuer les masses alimentaires en excès. J'ai été amené par mes recherches à appliquer ces opérations, d'ailleurs inoffensives, au trai- tement des dyspepsies graves, ainsi que des vomissements chroniques, et cela dans le but non seulement d'expulser le suc gastrique vicié, mais en- core de dégager la muqueuse, en la débarrassant du mucus eu excès, et de restituer à l'estomac sa fonction sécrétoire ou digestive. » ( 3o8 ) ANATOMIE ANIMALE. — Sur iliiitolorjie des pédireltnires et des muscles de rOursin (Echiims sphœra Fo''bes). Note de MM. P. Geddes et F.-E. Beddakd, présentée par m. de Lacaze-Dutliiers. « Quoique la connaissance de la forme générale et des pai ties calcaires des pédicellaires des Oursins soit maintenant presque complète, grâce aux recherches de O.-F. Millier, de Valentin, de Perrier, de A. Agassiz, de Wyville Thomson et de plusieurs autres naturalistes, les renseignements que fournissent ces auteurs sur l'histologie des parties molles de ces organes n'ont pas la même exactitude. Dans l'esjjérance de préciser davan- tage les idées sur ce sujet, nous avons étudié en détail les pédicellaires du grand Oursin E. sphœra (Forbes) ; nous décrirons en peu de mots les lésullats jDrincipaux de la recherche. » Dans le pédiceliaireophiocéphalede Valentin, les trois muscles adduc- teurs, disposés en forme de triangle, sont attachés, comme on sait, aux apo- physes calcaires des trois valves; mais les fibres qui unissent la tète du pédi- cellaire à la massue de la hampe ne s'insèrent pas sur les parties calcaires, mais se terminent d'une façon extrêmement remarquable. La plupart sont pliées brusquement sur elles-mêmes avant d'arriver au niveau des parties calcaires, et forment ainsi une série de ganses ou de mailles. » Deux faisceaux seulement sont prolongés plus loin, s'entrelacent avec les arcs semi-circulaires des valves et se terminent librement au milieu du triangle musculaire dans une petite touffe de mailles. » Tout à fait distinctes et séparées de ces fibres pliées, alternant avec elles, et à l'extérieur des parties calcaires, se trouvent trois parties d'une structure plus curieuse encore. Ce sont des sortes de grilles, formées de fibres pliées et repliées constituant une série de mailles. Ces organes ne sont pas attaqués par l'acide acétique dilué ; ils ont l'aspect de tissu élas- tique et il nous paraît probable qu'ils fonctionnent comme antagonistes des muscles adducteurs et servent à ouvrir les valves, un peu comme le ligament d'une acéphale. » Les pédicellaires tridacfyles et gemmiformes contiennent ces grilles, mais elles sont très difficdes à trouver, à cause de leur délicatesse extrême. Les fibres de la tige ne sont pas pliées sur elles-mêmes, mais s'attachent directement aux parties calcaires. » La tête dupédicellaire gemmiforme est ini organe extrêmement compli- qué. Une glande se trouve au dehors de chaque valve; elle est couverte de ( 3o9 ) deux couches de fibres musculaires et d'un épithélium cylindrique. Ces pé- dicellairessont peut-être des organes d'urtication, car leurs valves calcaires se terminent en pointe d'aiguille, ou bien des organes pour la sécrétion de mucus, comme pense M. Sladen, qui a décrit récemment l'histologie de cette espèce de pédicellaire chez le Spliœrechinus granularis (Lamk.) ('). » A l'origine des recherches histologiques,''les observations sur la struc- ture des muscles des Échinodermes ont toujours été complètement contra- dictoires. Wagner, Siebold et Johannes MuUer ont décrit ces muscles comme étant non striés. Valentin, au contraire, soutient que les muscles de la lanterne et des épines de l'Oursin sont striés, et de Quatrefages a vu une striation sur les muscles longitudinaux des Synaptes. Baur a contredit ces observations, tandis que Leydig a décrit une striation longitudinale et transversale chez l'Échinus et chez l'Holothurie. Enfin, dans le dernier travail sur ce sujet, celui de L. Frédéricq (-) sur les muscles de la lanterne de VEcliiniis sphcera, leur striation est niée de nouveau. Comment expli- quer cette confusion complète ? » En traitant les muscles de l'Oursin par des réactifs différents et en faisant un assez grand nombre de préparations, nous avons vu tous les phénomènes qu'ont décrits ces auteurs. Souvent les muscles adducteurs des valves des pédicellaires sont nettementstriés, et souvent aussi ils ne montrent pas la moindre trace de striation. Le même fait s'observe pour les muscles de la lanterne, car nous avons des préparations qui contiennent les fibres simples de Wagnerj et de Frédéricq côte a côte avec d'autres dont la stria- tion est aussi évidente que dans les dessins de Valentin. Bien plus, en sui- vant le long d'une seule fibre, on trouve bien souvent toutes les gradations possibles entre la plus nette striation et son absence complète. » Notre collègue, M. Haycraft, vient de proposer une théorie nouvelle sur la structure des muscles volontaires (^) : pour lui, les fibrilles ne sont pas de simples cylindres, mais elles sont un peu étranglées à de petits intervalles, et il prétend que leur striation n'indique pas une différentiation histologique, mais qu'elle est simplement un phénomène optique produit par la réfraction inégale que subit la lumière en passant à travers la fibrille. )) Sans vouloir nous prononcer sur cette théorie au point de vue géné- ral, et sans affirmer que la striation des muscles des Échinodermes est due à la même cause que celle des muscles des animaux supérieurs, nous sommes (') Jnn. and Mog. nat. Hist., août 1880. (') ^rch. de Zool. cxp., l8'J7. P) Proc. Roy. Soc. Lond., février 1881. C.K., 1881, i" Semestre. (T. XCU,^" G.) 4' ( 3ro ) convaincus que l'irrégularité de la slriation chez l'Échinus peut s'expli- quer de la même façon. » Les fibres de la lanterne montrent des étranglements en parfaite cor- respondance avec les stries transverses; lorsque ces étranglements se suivent l'un l'autre très rapidement, les stries se rapprochent aussi, et, lorsqu'ils deviennent espacés, les stries montrent la même irrégularité. Finalement, les stries et les étranglements disparaissent ensemble. » Il est probable, comme on l'a déjà soupçonné, que la slriation est en quelque rapport avec l'état de contraction du muscle, mais nous espérons faire de nouvelles observations avant de nous prononcer sur cette ques- tion ('). « PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Recherches stir le développement des sporanges stériles dans l'Isoetes lacuslris. Note de M. E. Mer, présentée par M. P. Duchartre. « La stérilité des sporanges d'Isoeles laaistris est due soit à un arrêt de développement le plus souvent antérieur à la période d'apparition des cel- lules mères, soit à l'envahissement plus ou moins grand du tissu de forma- tion des spores par le tissu nutritif qui, à l'état normal, constitue l'enve- loppe hypodermique du sporange et les trabécules, soit à la transformation complète de cet organe, et souvent dès le début, en parenchyme amylifère. De là trois catégories, dans chacune desquelles il y a lieu de distinguer plusieurs cas : » 1° Stérilité par an'êt de développement. — a. Le sporange ne grandit plus, même avant l'apparition des trabécules, et n'é|)rouve plus aucune modifi- cation. Les cellules du tissu de formation conservent leurs dimensions; leurs parois ne s'épaississent pas. On n'y aperçoit pas trace d'amidon. La feuille, devenue adidte , commençant même à dépérir, porte ainsi un sporange qui a conservé les caractères de la première jeunesse. » /3, Les trabécules et l'enveloppe hypodermique se sont constitués ; les cellules du tissu de formation se sont multipliées et ont grandi, mais n'ont pu parvenir à l'isolement, qui est le stade suivant, et toute croissance s'est arrêtée. » Y Le développement s'est poursuivi. Des cellules mères se sont formées [ ' ) Ces recherches ont été faites au hiboratoire de Zoologie expérimentale de Roscoff en iS'^S et 1880, grâce à l'hospitalité du savant directeur, M. le professeur de Lacaze- Duthiers. ( 3.. ) et sont devenues libres; des spores inéme ont pris naissance sur quelques points, mais ce travail s'est fait incomplètement; les logettes sont restées exiguës et de formes irrégulières ; les spores n'ont pas tardé à se flétrir. » Ces divers cas d'avortement s'observent principalement sur les feuilles tardives des individus appartenant à la forme que j'ai décrite sous le nom de sporifera. Par suite de l'abaissement de la température, leur développe- ment se ralentit et elles n'acquièrent pas les dimensions normales. » a" Stérilité due à l' envahissement du tissu de formation par le tissu nutritif. — a. L'enveloppe hypodermique du sporange et surtout les trabécules prennent un grand développement, ne réservant que la portion externe du tissu de formation et quelques îlots intérieurs. Ces régions préservées restent stationnaites, pendant que le tissu envahissant devient le siège d'un abondant dépôt d'amidon. Le sporangeconserve généralement, dans ce cas, de faibles dimensions. » |3. La partie inférieure seule du sporange est transformée plus ou moins complètement en tissu amylifère; la partie supérieure a contiiuié à se déve- lopper assez régulièrement; des macrospores ou des microspores se sont constituées, mais le plus souvent sans pouvoir arriver à maturité. Les deux régions sont presque toujours séparées l'une de l'autre par un étranglement. » Ces deux modes d'avortement s'observent principalement sur les feuilles stériles des formes sporijera et gemmifera, et semblent, comme les précédents, être causés par le ralentissement de la végétation à l'arrière- saisonet pendant l'hiver. » 3° Stérilité due à la transformation, dès le début, du sporange en tissu amyli- fère. — a. Le sporange ainsi transformé conserve à peu près la forme nor- male, mais ses dimensions restent plus petites. » ^. Des protubérances plus ou moins accentuées se dessinent à sa surface, mais sans donner naissance à des feuilles et sans que le faisceau de la feuille mère y envoie de ramification. » 7. Ces protubérances se développent en feuilles plus ou moins nom- breuses, recevant chacune un faisceau de la feuille mère, et constituent des propagules qui se détachent généralement en même temps que la feuille mère pour former des pieds indépendants, mais qui parfois, quand ils ap- partiennent à des individus vigoureux, prennent un rapide développement, se soudent à la tige et y restent implantés, même après la chute de la feuille mère. Une tige peut ainsi porter des feuilles de plusieurs générations. Sa forme devient alors très irrégulière et le point végétatif souvent excentrique. » Les jeunes feuilles, comprimées entre les feuilles voisines et se compri- mant elles-mêmes, faute d'espace, se replient souvent plusieurs fois. L'ex- trémité ne pouvant s'allonger à l'aise, la base se dilate en revanche. Les (3l2 ) sporanges qui y sont insérés sont, dès le début, transformés en tissu amyli- fére. » 5. La partie inférieure seule du sporange se transforme en bulbille portant de nombreuses feuilles, pendant que la partie supérieure devient fertile et renferme des spores. Les deux modes de reproduction s'observent alors sur une même feuille. Le fait est plus fréquent dans les macrospo- ranges que dans les microsporanges et se remarque surtout sur les individus les plus vigoureux croissant isolément dans le limon (forme sporifera de la variété elatior). » Dans quelques cas très rares, j'ai même trouvé de ces bulbilles portant des feuilles munies de macrosporanges ou de microsporanges fertiles, tandis qu'au-dessus la feuille mère laissait voir des macrospores bien conformées. Les bulbilles sont surtout nombreux dans les individus appartenant à la forme gemmifera,- ils y acquièrent un développement remarquable. On les observe cependant aussi dans les deux autres formes. » £. Le sporange est réduit à un petit amas aniylifère inséré dans la feuille, entre le faisceau et l'épiderme. Parfois, se développant davantage, il apparaît sous la forme d'un mamelon un peu surbaissé. Ce mode d'avor- tement est instructif en ce qu'il montre que le sporange prend naissance sous l'épiderme de la feuille et débute par un petit massif de cellules qui, continuant à se multiplier et entraînant dans cette multiplication l'épiderme qui les recouvrait, forment bientôt saillie à la surface de la feuille. Ce ré- sultat ne peut ressortir directement de l'étude du développement normal, car sur les feuilles les plus jeunes que l'on puisse trouver, telles que celles qui appartiennent au botngeon terminal encore enfoncé dans le sommet de la tige, on trouve déjà le sporange formant une saillie prononcée ('). » Ç. Enfin il existe des feuilles, surtout dans la forme sterilis, où l'on n'aperçoit absolument aucun indice de rudiment de sporange. » M. D. Carrère adresse une Note relative à un point d'Algèbre élémen- taire. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. (') L'examen des feuilles fertiles permettait cependant de supposer qu'il devait en être ainsi, car, si les sporanges sont libres à la base, ils sont fréquemment recouverts à leur sommet par un repli de la feuille, ce qui ne peut s'expliquer qu'en admettant que la pre- mière apparition du sporange se fait dans l'épaisseur même de la feuille. Mais je n'ai pu voir, même sur les feuilles stériles, si le sporange débute par une seule cellule, qui ensuite se multiplierait, ou par plusieurs simultanément. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de M ALLET- BACHELIER Quai des Augustins, n° 55. les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. \ la fin de l'année, deus volumes in-4". Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alph linent chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit ' 20 fr. Pour Pans Pour les Départements Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaires en sus. li précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 franca. «ce quelques collections complètes. m BOUBorit, dans les Départements, :hei Messieurs : . Michel et Médan. , Gavault St-Laj;er. ' ( Orlando. Hecquet-Decobert. llebreuil. .. .. Germain et Grassin. ■ Lachèse.BelleuvreetC'. Jérôme. Marion Lepoittevin. Chaumas Duthu. àauTal. . David. . Lefournier. . Legost-ClérisBe. . Perrin. r, Rousseau. . Lamarcbe. ( Bonnard-Obez ' Crépi n. À Marseille . . Nantis. che Messieurs: Camoin frères. ( Coulet. Monlpellier . ! '^ I Seguin. Moulins Martial Place. . l Douillard frères. ) M"" Veloppé. / André. JVoner Sidot frères. ( Grosjean. ( Barma. Nice „. .. ( Visconti. Nfmey...... TWband. Orléans Vaudecraine. Poitiers. .... Druineaud. Rennes . Roche/on . . . eiL Ureïet. Hairilau. Begtiin. Qnarré. Charles. [ Beaud. [ Georg. Palud. Rouen S'-Élienne. . Toulon Toulouse.. . l'alenciennes.l Morel et Berthelot. Verdier. Brizard. V^alet. ( Métérie. \ Herpin. Chevalier. ( Rumèbe. ( Clavel. j Gimet. i Privai. Giard. Leraaitre On souscrit, à l'Etranger, A Amsterdam . Barcelone . . Berlin. Bologne . Boston . . Bruxelles. . Cambriaçe . Florence. . . Gand Gênes Genève . La Haye. . . Lausanne, . Leipzig. I-iége Londres . . . ■ Luxembourg. Milan chez Messieurs : L. Van Bakkenes elC'". Verdaguer. f .\sker et C". I Calvary et C'". Friedldnder et fils. I Mayer et MûUer. Zanichelli et C". Severet Francis. < Decq et Duhent. I MerzbachetFalk. Deighton, Bell et C'«. Giani. Engaicke. Bcuf. 1 Cherbuliez. ( Georg. Belinfante Itères. imer-Cuno. 1 Brockbitis ', Twielmcyer. f Voss. Bounameaux. Gnnsé. 1 Dulau. I Nuit. V. Bûlh. i Dumolard frères. I Hœpli. À Moscou I Madrid. . . . Inaptes New-York. . 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Prix " r- lÉENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les les Algues, par lum. n.- ij-iin.Dc.j v,« .»- «. -. c«y:s de i853, et puis remise pour celui de .856, savoir : . Étudier les lois de la distribution des corps organises fossiles dans », < vant l'ordre de leur nrl<]ui existent entre l'i s Mémoires présentés par divers Savants à .l'Académie remise pour uciui ue loju, aarun - « .-...««a^x .■ — __ _ - -™.,i*rtnâa Rp^h^rp'! t la nature. ur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée -J-f-"- »;«" « l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, .. par M. le Professeur Bro.n. In-4", avec .7 pl^nches, .861 1& T. iTrt?alement à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les lus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé franco, sur demande affranchie. W 6. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 7 Février 1881.) MÉMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. J. Jasssen. — Sur les photographies de né- buleuses ^6j M. Berthelot. — Sur la formation thermique des carbures pyrogénés 266 M. Bertuelot. — Quelques remarques sur les caractères des gaz et vapeurs organiques chlorés 261 Pages . M. Dalbrêe. — Examen de matériaux prove- nant de quelques forts -vitrifiés de la France ; conclusions qui en résultent 260 M. L. Laxanne. — Sur le grand canal de l'Est et sur les machines établies pour eu as- surer l'alimentation 274 3IÉM0IRES PRÉSENTÉS. M. Boi'OUET DE LA Grte. — Étude des actions du Soleil et de la Lune, dans quelques phénomènes terrestres 281 M. A. Fauré adresse une Communication re- lative au Phylloxéra og^ M. E. DEDRra adresse une Note relative à un système de a bougies inextinguibles » pour la production de la lumière élec- «"l"'' 284 CORRESPONDANCE. L'Académie des Sciences naturelles et Arts DE Barcelone exprime les profonds regrets qu'elle a éprouvés en apprenant la mort de M. Michel Chastes M. O. Heer, m. D. Clos, nommés Correspon- dants pour la Section de Botanique, adres- sent leurs remerciments à l'Académie.... M. Baillaud. — Observation des Perséides à l'Observatoire de Toulouse an 1880 M. G. Darbocx. — Sur les modes de trans- formation qui conservent les lignes de courbure M. G. DiLLJiER. — Sur les équations différen- tielles linéaires simultanées, à coefficients rationnels, dont la solution dépend de la quadrature d'un même produit algébrique irrationnel M. G. DiLLNER. — Sur une propriété que pos- sède le produit des k intégrales de k équa- tions différentielles linéaires, à coefficients rationnels, dont la solution dépend de la quadrature, respectivement, de k fonctions rationnelles, de la variable indépendante et d'uue même irrationnalité algébrique.. M. L. Matthiessen. — Le problème des restes 2S4 284 2S4 286 289 290 dans l'Ouvrage chinois Swan-king de Suntsze et dans l'Ouvrage Ta-yen-lei-schu de Yih-hing M. E. Gripon. — Sur un phénomène particu- lier de résonnance M. Croillebois. — Sur la double réfraction elliptique et les trois systèmes de franges. M. D. ToMMAsi. — Sur un nouvel appareil destiné à montrer la dissociation des sels ammonicaux MM. E. Grimadx et P. Adam. — Sur des dé- rivés de l'acroléine M. Hanriot. — Action de l'acide chlor- hydrique sur l'aldéhyde M. V. Galtier. — Inoculation de la morve au chien M. G. Sée. — Physiologie des dyspepsies... MM. P. Geddes etF.-E. Beddard. —Sur l'his- tologie des pédicellaires et des muscles de l'Oursin [Echinas sphœra Forbes) M. E. Mer. — Recherches sur le développe- ment des sporanges stériles dans VIsoetes Iiictistris M. D. Carrère adresse une Note relative à un point d'Algèbre élémentaire 291 297 ■299 000 302 3o3 3o6 3o8 3io 3ia PARIS. IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VILLARS. successedr de MALLET-BACHELIEr" Quai dfes Augustinsi, iô. 1881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, TOME XCII. N^ 7 (14 Février 1881), PARIS, GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DBS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIHNCBS SOCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF 4UX COMPTES RENDUS Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et a4 mai 1876. I > Mil II Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent *u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Piapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 33 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- "xxw^?? *"r l'objet di; leur discussion. Les Programmes des prix proposés par demie sont imprimés dans les Comptes rendu les Rapports relatifs aux prix décernés ne qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séaie blique ne font pas partie des Comptes rendus Article 2. — Impression des travaux des f^ étrangers à i Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des peoi qui ne sont pas Membres ou Correspondants c H demie peuvent être l'objet d'une analyse ou oi sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoim tenus de les réduire au nombre de pages recii, Membre qui fait la présentation est toujours 1 m mais les Secrétaires ont le droit de réduire ceîi autant qu'ils le jugent convenable, comme il.e pour les articles ordinaires de la correspondaâ cielle de l'Académie. I Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être et l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus in jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis M le titre seul du Mémoire est inséré dans le Com ert actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rtk vaut, et mis à la fin du cahier. | H Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais es 1 teurs ; il n'y a d'exception que pour les Raport» les Instructions demandés par le Gouvernem it. Article 5. IgM Tous les six mois, la Commission administriv* un Rapport sur la situation des Comptes rencs af l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécutiocluf sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADËMÏE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 14 FÉVRIER 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIOiVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ZOOLOGIE. — Les pro(jiès de lu Statio7i zoolocjique de Roscoff; par M. H. de Lacaze-Dithieus. « Dans la séance du 21 décembre 1874 ('), il y a de cela six ans, j'ai eu l'honneur de faire connaître à l'Académie l'organisation des Labora- toires de Zoologie marine que j'avais été chargé, par le Ministère de l'In- struction publique, d'installer à Roscoff. » Depuis lors la Station a prospéré d'une façon si régulière et si conti- nue que je ne crois pas devoir différer plus longtemps une Communication à l'Académie sur les résultats et les progrès obteiuis. » A l'origine, il n'y avait encore qu'un hangar ouvert, élevé le long du mur du jardin donnant sur la mer, et sous lequel se trouvait l'aquarium, dont la di.sposition était à la fois trop primitive et trop insuffisante. » Les grandes cuves à parois de glnce manquaient, le service de la pompe fournissant l'eau aux expériences se faisait à l'extérieur, condition fâcheuse pendant le mauvais temps ; enfin le réservoir d'eau était trop petit. (') Comptes rendus, l. I,XXIX, p. i455. G. R., i*<8i, I" Semesire. (T. XCll, N° 7.) 4^ ( 3i4 ) » Pendant les beaux jours tonl allait pour le mieux sons ce simple nbri ; mais pour peu que la brise fraîchît et que le temps fût pluvieux ou bru- meux, ce qui est fréquent en Bretagne, la température s'abaissait tellement que le travail devenait pénible, difficile ou même impossible. » Cette installation, insuffisante et tout à fait provisoire, a cessé; l'Admi- nistration, en accordant un crédit spécial destiné à couvrir une partie du jardin de la maison louée, loo""' de surface, où l'abri est complet et où l'observation est possible par tous les temps, a rendu, par cette améliora- tion considérable, le plus grand service aux travailleurs. » Aujourd'hui la disposition de l'aquarium est donc tout autre qu'à l'o- rigine; elle est commode quoique fort simple. Deux grandes cuves, bâties sur la terrasse intérieure dominant la mer, sont remplies deux fois par jour au moment de la pleine mer; elles fournissent l'eau aux grands bacs à pa- rois déglace, mesurant i™ de côté, qui sont installés sur le pourtour de l'enceinte vitrée. » Chaque travailleur peut avoir à sa disposition pour ses études im grand bac et les tables nécessaires sur lesquelles il lui est facile de dispo- ser ses cuvettes, ses petits aquariums portatifs et ses appareils à dissection. » C'est là une grande amélioration; elle a été vivement appréciée par les habitants du Laboratoire qui, le soir ou le jour, s'assemblent dans l'aquarium pour y causer de leurs recherches, et qui s'y réunissent au moment des départs pour les excursions; car ils ont là sous la main tous les objets nécessaires à la pêche. » D'un antre côté, un grand progrès s'est accompli. Le nombre toujours croissant des demandes d'admission a déterminé l'Administration à rendre définitive l'installation du Laboratoire de Roscoff. » Une propriété considérable, qui est certainement l'une des mieux si- tuées de Roscoff, surtout au point de vue de la création d'une Station zoolo- gique, a été acquise sur ma demande, renouvelée bien des fois, par le Mi- nistre de l'Instruction publique. » Elle est formée d'une grande maison pouvant offrir le logement à dix personnes au moins et d'un vaste jardin ombragé d'arbres, fort agréable pour les habitants du Laboratoire; elle avoisine la mer, tout près du petit havre du Vil où les embarcations de l'établissement peuvent venir mouiller. » La maison a été convenablement aménagée et meublée; elle est occu- pée depuis deux ans. Cette propriété constitue aujourd'hui une annexe de la Faculté des Sciences de Paris et appartient en propre à l'État. On cher- cherait en vain, je crois, sur nos côtes luie position plus favorisée. ( 3.5 ) » On le voit, aujourd'hui il y a des moyens d'action tout autres que ceux que l'on pouvait espérer au début. Aussi, en 1880, il nous a élé possible d'être dans le mois d'août dix-sept travailleurs, tous logés au même moment. « A propos de ce chiffre je ferai une remarque. On a dit et écrit cpie la Station de Roscoff n'était ouverte que pendant les vacances. C'est là une erreur. Presque tous les ans, dès le mois de mars, mais surtout dès le mois d'avril jusqu'au mois d'octobre, il y a des travailleurs; les registres de la station en font foi. Mais, il faut bien lereconn;iître, les conditions mêmes de l'enseignement ne laissent de liberté qu'à très peu de personnes; presque tons les zoologistes, professeurs ou élèves, sont plus ou moins liés aux exigences de l'enseignement. Aussi le plus grand nombre de demandes est-il adressé'pour les mois d'août et de septembre, c'est-à-dire pour les va- cances. Il faut qu'on le sacbe, on peut être admis à la Station toute l'année, surtout depuis que le personnel a été augmenté d'mi gardien nommé par le Ministre et restant à poste fixe; je le répète, toute personne qui le demande peut aller travailler à Roscoff pendant l'hiver et y recevoir l'hospitalité absolument comme en été. i> Ce m'est un devoir d'indiquer l'origine de cette heureuse nomination d'un gardien. D'abord l'Association française, puis M. Julien, professeur à la Faculté de Clermont-Ferrand, qui était venu à Roscoff et qui avait été frappé des avantages de l'organisation du service des envois, mirent à ma disposition Goo'''^ et 5oo'', à l'aide desquels il me fut possible d'enga- ger un de mes matelots durant tout l'hiver. Cet engagement permit que les laboratoires du Muséum, des Facultés des Sciences de Clermont-Ferrand, de Rennes, de Poitiers, de la Sorbonne, auxquels j'ajoute ceux de Nancy, de Genève, de Leyde, pussent obtenir des envois d'animaux vivants, desti- nés soit aux travaux, soit aux démonstrations publiques. M. Julien a montré desSépioles vivantes à Clermont. Les services que peut rendre à l'ensei- gnement et aux recherches le séjour sur les lieux mêmes d'un homme intelligent, dévoué et habitué à recueillir avec nous les animaux qu'on de- mande sont tels, que l'Administration a fini par m'accorder un gardien, devenu d'ailleurs nécessaire pour l'entretien, durant l'hiver, -tle la maison, des instruments et des embarcations. » A l'origine, c'était vui tout petit bateau de pécheur, acheté d'occasion et du prix modeste de zBo^'', qui nous servait pour draguer ou explorer les îlots inabordables à pied pendant la marée basse. » Grâce encore à l'Association française, nous pouvons, sans danger, ( 3.6 ) avec le grand bateau, le Dentale, 1res convenable, qui m'a été donné person- «ellcnient par elle, gagner le large et draguera d'assez grandes profondeurs, quoique l'équipage soit encore un peu insuffisant. J'ajoute que l'Association n'a i)as limité là ses encouragements aux efforts incessants que je fais depuis neuf ans, et que l'année dernière elle a voté les fonds nécessaires, c'est-à- dire 3ooo^', pour l'acquisition d'un scaphandre complet avec lequel il sera possible d'apj)reniJre à connaître au-dessous des plus fortes marées la dis- trdjution ballivmétrique de bien des espèces, ce qui n'a pas été fait, je crois, encoi'e de visu. » L'Académie comprendra que je sois heureux de citer les noms de ceux de ses membres qui ont uni leurs efforts aux miens pour m'aider à obtenir successivement et subvention et bateau et scaphamlre, et d'adresser |)ubliquenient à notre ])résident, M. Wurtz, et à M. de Quatrefages tous mes remercîments les plus sincères. » Ces progrès, on le comprend, eniraînent l'Administration; aussi j'ai obtenu l'autorisation de construire un parc sur la grève, c'est-à-dire d'enclore une surface de So"" de long sur 2 5™ de large, qui est devenue propriété privée et qui sera respectée. >' Les récoltes des algues ou des goémons détruisent beaucoup d'animaux intéressants; elles ne pourront avoir lieu dans le parc, et certainement nous y conserverons de nombreuses espèces qui disparaissent en partie quand la grève est ravagée. » On sait que c'est sous les roches que se développent et s'abritent des animaux variés; aussi c'est au-dessous des pierres de la grève que péni- blement, aux grandes marées, nous allons faire nos récoltes. Mais les habitants des côtes se répandent en grand nombre à ce moment-là sur les plages découvertes, et, avec des leviers, tournent les pierres pour avoir les poissons cachés au-dessous d'elles. Or toute pierre retournée et abandon- née est une |Merre perdue pour nous, car tout ce qu'elle avait d'animaux en dessous d'elle meurt. Dans le parc, j'ai fait établir quatre grandes allées bordées par des pierres larges et plates, faciles à retourner et re- posant |jar leurs extrémités sur d'autres |)ierres peu élevées; au-dessous d'elles, les animaux se développeront, et, après les avoir visitées et les avoir numérotées, nous pourrons aller faire la cueillette, assurée et sans perte de temps, des animaux objet des études. » Des expériences nombreuses se feront tout naturellement dans cet enclos, qu'il suffira de peupler en y jetant les produits superflus de nos ()ècheb. ( 3.7 ) » On le voit, l'élnblissement s'étend, s'accroît et prend l'importance qu'en sa qualité d'annexé de la Sorbonne il doit avoir. » Deux grandes et coûteuses constructions s'imposent encore; l'une d'elles va être sûrement réalisée celte année; l'autre, qui lui est corrélative, le sera sinon en même temps, du moins l'année prochaine. » Pour en mieux montrer toute l'utilité, voici le relevé du nombre des savants ou travailleurs venus à Roscolï depuis l'origine : 1872... ■^ O 1873... . i3 1878... • «7 1873. . . • 4 1876... lO 1879... • Il 187i... . 8 1877... 1 1 1880. . . ■ 27 » c'est un total de 1 14 personnes. Sur ce nombre, les étrangers comptent pour un chiffre assez important : 32 Anglais, Suisses, Belges, Hollandais, Roumains, Égyptiens, Grecs et Russes. » Le chiffre atteint en i88o est certainement fort considérable, et je ne m'engagerai point en disant qu'en i88i il sera dépassé, si du moins je base mon affirmation sur le mouvement considérable qu'on cherche à imprimer en ce moment au développement des Sciences naturelles. » Les 27 personnes reçues à Roscoff en 1880 sont venues, les unes pour s'instruire et se préparer à la licence, les autres pour faire des recherches : elles comprennent g préparateurs de l'Université, 5 de la Sorbonne, 2 du Collège de France, i du Muséum, i de la Faculté de Nancy; 7 professeurs étrangers ou français; 7 docteurs en Médecine; 7 étrangers : 3 Anglais, I Hollandais, i Belge, i Suisse, i Grec. Enfin, j'ajoute que six Thèses de doctorat es Sciences naturelles sont déjà avancées et seront soutenues, je l'espère, dans le courant de cette année. Ces résultats suffisent pour justifier mes demandes. Hs prouvent qu'il est temps que la Station de Roscoff se complète. H faut qu'un vivier soit construit sous le jardin de l'annexe de la Sorbonne et que l'aquarium, qui est encore en ce moment dans une pro- priété louée, soit définitivement édifié convenablement sur la propriété de l'État. M La construction du vivier est chose arrêtée. Je regrette vivement que des promesses au^si formelles ne m'aient point été faites pour l'aquarium. Ce n'est plus i are qu'il nous faut, mais 3 ares; ce n'est plus une [letile pompe manœuvrée à bras par les matelots et seulement au moment de la pleine mer, c'est une machuie faisant agir la pompe, qui, lorsque le vivier aura été construit, sera soustraite aux alternatives des marées. » La municipalité de Roscoff, fort bien disposée, ne demande qu'à ( 3i.i ) m'aider dans l'aniénagement des relations devant exister entre le vivier de la grève et l'aquarium du jardin, et, lorsque ces deux constructions seront faites, sur les plans que j'ai remis au Ministère, je crois que la Station de Roscoff pourra rivaliser avantageusement, non pour le luxe ou la satis- faction de la curiosité, mais pour la commodité du travail, avec tous les établissements de ce genre. » Je reviens sur l'observation présentée plus baut. On a dit que la Sta- tion de Roscoff n'était point fréquentée en dehors des mois de juillet, d'août et de septembre : la chose n'est ni juste, ni exacte; mais il faut bien le dire, si le climat de Roscoff est un climat maritime constant, qui permet aux camélias, aux fuchsias et aux plantes de la région méditerranénue de venir en pleine terre, il n'est pas de ceux qui attirent et qu'on recherche pendant l'hiver. Les brumes et les pluies, si fréquentes en hiver, sont des conditions peu favorables aux études de laboratoire et aux recherches à la grève; et si dans le printemps, l'été et le commencement de l'automne, la température, toujours peu élevée, est éminemment propice au travail, dans l'hiver la lumière fait! quelquefois un peu défaut. Aussi ai-je demandé que la Faculté ait une Station d'hiver dans la Méditerranée, et je suis heureux de pouvoir annoncer à l'Académie que cette extension des moyens d'étude de notre enseignement classique est à peu près réalisée. M Les côtes de France, dans le point où les Pyrénées plongent dans la Méditerranée, ont été peu explorées par les zoologistes s'occupant des études biologiques générales et non de la spécification seule. » A plusieurs reprises depuis 1 853, j'ai eu l'occasion d'aller dans ces localités faire des recherches, et d'en apprécier toute la richesse. Claparède avaitfait luie excursion d'étude à Port-Vendres; etRaudelot, surmesconseils, V était allé plus tard passer un assez long temps. J'avais, depuis mes pre- mières excursions, les yeux ouverts sur cette partie de nos côtes où j'avais fait des recherches en i858, i865 et 1866, particulièrement à Collioure, Banyuls, Cerbère et Port-Vendres. » En 1879, lors de l'inauguration de la statue d'Arago, je travaillais à Collioure; je me rendis à Perpignan où je fus assez heureux pour obtenir de M. le Ministre de l'Instruction publique et de M. le Directeur de l'ensei- gnement supérieur qu'ils visiteraient Port-Vendres en vue même de la création que je demandais. » Dans le petit port de Port-Vendres existe une presqu'île occupée par des bâtiments ayant servi de caserne; elle est située au milieu d'une eau pure et offre tous les avantages possibles pour la création d'un laboratoire. ( 3.9 ) Sur mes instances, M. le Ministre de l'Instruction publique, qui s'était rendu compte par Ini-mème de l'état des lieux, a fait une demande de ces- sion au jMinistère de la Guerre, mais jusqu'ici il n'y a pas eu de réponse favorable. L'insuffisance des bâtiments de la presqu'île de Port-Vcndres est, pour le service militaire, notoire. Ces bâtiments sont presque toujours abandonnés (') : aussi j'espère que dans un avenir très prochain les dé- marches auprès du département de la Guerre seront couronnées de succès ; dans ces conditions, je n'ai pas hésité à chercher à avoir une première consécration et une véritable exécution des projets dont je poursuivais la réalisation depuis deux ans. » J'ai fait partir depuis deux mois deux de mes élèves, qui sont allés à Port-Vendres continuer et compléter des travaux commencés l'été dernier à Roscoff. M. le Ministre de l'Instruction publique leur a donné une modique subvention et sur ma recommandation ils ont été parfaitement accueillis à Port-Vendres et à Collioure, où ils sont installés et travaillent. Je crois donc pouvoir annoncer aujourd'hui comme un fait accompli la fondation d'une nouvelle Station méditerranéenne annexe de Roscoff et delà Faculté. » Je vais moi-même aller rejoindre, après la fin de mon Cours, dans un mois, les deux travailleurs qui y sont déjà, en y appelant mon maître de conférences pendant les vacances de Pâques. Je m'entendrai avec les auto- rités locales et j'arrêterai un local permettant d'attendre la cession de la presqu'île. » Si j'ai tenu à avoir un laboratoire dans cette partie de nos côtes, ce n'est pas seidement pour que des travaux commencés pendant l'été à Ros- coff pussent être continués ou terminés durant l'hiver sur les côtes des Py- rénées orientales, c'est encore pour que l'éducation zoologique de nos jeunes naturalistes puisse se compléter, car la recherche des animaux dans l'Océan et dans la Méditerranée est toute différente, et le zoologiste qui n'a vu qu'une mer à marées est absolument dépaysé dans une localité où les mouvements du flux et du reflux sont à peine sensibles. » L'Académie verra, je l'espère, par les faits que je viens d'avoir l'hon- neur de lui communiquer, que, malgré la cruelle maladie qui avait un mo- ment ralenti mon activité, j'ai continué et même multiplié mes efforts, depuis que la santé m'est revenue, pour encourager et faciliter les études zoologiques dans notre pays. » [' 'i llsrétaitîiit à Tcpoquc' de la visile de M. le Ministre (septembre 18791. ( 3ao BOTANIQUE. — De iexistencc de grandes celhttes spirnlécs, répandues dans le parenchyme des feuilles de certains Criiuun ; par M. A. Trécul. a En exécutant mon travail sur les Amaryllidées, dont j'ai publié cinq parties dans les Comptes rendus en 1 87 5 et 1 876, je trouvai, parmi les Crinum cidtivés dans les serres du Muséum, trois grandes plantes veiuies de points géographiques très différents, et qui cependant présentent, dans la consti- tution de leur feuille, une particularité que ne possèdent pas les autres espèces de Crinum examinées par moi. Ces plantes sont le Crinum america- num L., le C. taitense Red. et un Crinum venu de la côte occidentale de l'Afrique (du Gabon), lequel porte au Muséum le nom de C. nfricamtm (non celui de Linné, qui est VJgapanthus umbellatus Lhér.). N'ayant pas, faute d'espace, insérédans ma cinquième Communication, où je parle des Crinum, le fait anatomique dont il s'agit ici, j'annonçai au bas de la page 209 du tome LXXXIII que « les feuilles des Crïwum seront l'ohjetd'une Nolespécinle». J'en ai différé la publication jusqu'à ce jour, parce que j'espérais comparer aux plantes que je viens de désigner d'autres espèces que je n'avais pas eues à ma disposition. Userait surtout intéressant de comparer aux quatre Crinum dont Herbert et Kunth ont fait quatre variétés du Crinum australe Donn, le C. taitense, que ces botanistes identifient avec la première de ces variétés. » N'ayant pas eu l'occasion d'étendre mon observation à d'autres espèces, je me décide à la faire connaître. Elle consiste en ce que de grandes cellules spiralées, d'aspect trachéen, isolées ou en groupes plus ou moinsvolumi- neux, sont répandues dans le parenchyme des feuilles des trois plantes citées plus haut. Voici, au reste, les principaux traits de la structure de ces feuilles. » Les feuilles de ces Crinum sont grandes et composées d'une gaine et d'une lame allongée, aiguë, qui peut avoir o'",o8 et o", 10 de largeur. La lame d'une feuille adulte présente environ qviaranteà cinquante faisceaux fibro-vasculaires longitudinaux, disposés en une seule série dans le tissu moyen ou dans le plan moyen parallèle aux deux faces de la lame. Excepté au voisinage des bords latéraux delà lame, où celle-ci diminue d'épaisseur, il y a, dans chaque intervalle de deux fai^ceaux, une grande hicuue qui est due à la destruction du parenchyme. Ces lacunes sont interrompues çà et là par des cloisons transverses, formées par du parenchyme qui en- toure les fascicules fibro-vasculaireshorizontaux, ouplus oumoins obliques, ( 32. ) reliant, à des intervalles assez rapprochés, les deux faisceaux longitudinaux voisins. » La lame est assez fortement renflée longitudinalement, suivant la ligne médiane; mais il n'y a point là, à proprement parler, de nervure médiane, formée parnn faisceau particulier beaucoup phisj/olumineux que les autres. 11 n'y existe que des faisceaux parallèles, placés chacun dans un intervalle de deux lacunes, ne différant des autres plus latér.iux que par une plus grande largein* d.nis le sens radial, c'est-à-dire dans le plan perpendiculaire aux deux faces de la feuille, la dimension de ces faisceaux étant propor- tionnée à l'épaisseur de la lame. Ces faisceaux qui, là, au milieu de la feuille, sont très larges dans ce plan perpendiculaire aux faces de la lame, sont très étroits dans le sens contraire. Le groupe vasculaire est composé de vaisseaux spirales, dont un médian est plus gros que les autres, et l'ensemble est disposé aussi suivant le plan radial, c'est-à-dire d'arrière en avant. Les plus petits vaisseaux, situés au côté dorsal du groupe, reçoivent l'insertion de l'iuiique ou des deux vaisseaux de chaque fascicule trans- verse. Ces vaisseaux sont accompagnés de cellules allongées étroites et dé- licates, dont un groupe, évidemment de n:iture libérienne, est au côté dorsal de chaque faisceau longitudinal ; il est plus élroit, mais plus étendu radialement, que le groupe de cellules grêles i]u côté antérieur du fais- ceau. » Ces faisceaux, qui ne s'étendent pas d'une face à l'antre de la lame, ne dépassent pas la largeur des lacunes. Du côté de celles-ci chaque fais- ceau est limité ordinairement par deux rangées do cellules parenchyma- teuses, qui contiennent un peu de chlorophylle; mais les cellules de la rangée contiguë au faisceau sont souvent notnblemeut plus petites que celles de l'autre rangée, et aussi plus riches en grains de chlorophylle. De la matière verte existe également dans les ceUules p:irenchymateuses qui en- tourent les fascicules transverses. Tout le reste de la lame est occupé par du tissu parenchyuiateux, dont la largeur des cellules diminue graduelle- ment en approchant de l'épiderme de chaque face. Ce sont aussi ces cel- lules parenchymaleuses externes qui sont les plus riches en chloro[)hylle ; celles a\i contraire qui sont situées plus profondément, superposées aux lacunes, sont incolores ou à peu près. Au contraire, les cellules parenchy- mateuses de même grandeur, qui unissent les cloisons au parenchyme vert externe, contiennent de la chlorophylle en quantité notable. » Des méats intercellulaires et pleins de gaz p.irconrenf, en tous sens, ce tissu parenchyœateux. Ils sont étroits entre les petites cellules du paren- C. r.., i8Si i' Semestre. [T. XCII N' 7.) 'i^ ( 3:i2 ) chyme externe, plus l.trges et formant de petites lacunes dans le paren- chyme interne. Des cellules à raphides sont éparses dans loiiles les parties du tissu parenchymateux. » Un épidémie composé d'une seule strate d'assez petites cellules oblongues, un peu plus étroites aux deux bouts, enveloppe le tout. Les cellules de l'épiderme dorsal ou inférieur peuvent èlre notablement plus épaissies sur leur face externe et sur leur face interne que celles de l 'épi- derme supérieur, et la surface limitée par la cuticule est d'ordinaire plus accidentée, plus sinueuse à la face inférieure qu'à la face supérieure de la lame. De iioiiibrenx stomates sont dispersés sans ordre sur les deux faces. )) Dans le Crimim amerirniinm, c'est dans toutes les parties du tissu pa- renchymateux des deux faces de la feuille, jusqu'au contact des lacunes et même des f.iisceaiix fibro-vasculaires, que sont répandues les cellules Sjiira- lées ou trachéennes que j'ai signalées. En examinant des coupes transver- sales ou des coupes lougiludinales, on en trouve quelquefois d'isolées; le plus ordinairement elles sont en groupes dans lesquels leur quantité varie; il n'y en a souvent qu'un petit nombre, parfois deux ou trois côte à côte, mais fréquemment aussi il en existe davantage dans chaque groupe, jus- qu'à une vingtaine. » Des coupes suivant la longueur de la feuille montrent que ces cellules spiralées sont souvent en fascicules ou faisceaux d'une si grande étendue longitudinale, qu'il n'est guère facile de les suivre d'un bout à l'autre, et pourtant leur marche est à peu près parallèle, au moins sur de grandes lon- gueurs. Ces groupes ou fascicules ne paraissent communiquer ou s'unir entre eux que bien rarement; cependant j'en ai vu se rapprocher graduel- loîuent par une extrémité et se fusionner. D'autres se terminent abruptc- ment dans le parenchyme vert, ayant toutes leurs cellules spiralées termi- nées en pointe ou en cône obtus. On en rencontre souvent des groupes ou d'isolées ariivant au conlact des faisceaux fibro-vasculaires, qu'ils suivent au contact des cellules externes sur une étendue de i"™ ou 2"™; mais ils arrivent aussi aux vaisseaux eux-mêmes, qu'ils accompagnent également sur d'assez grandes longueurs. » Ces sortes de trachées, à spiricules déioulables, sont formées de cel- lules, ordinairement fort longues dans les feudles parfaites. J'en ai suivi une, terminée en pointe par ses deux bouts, qui avait cinq millimètres de longueur. Une autre avait plus de cinq millimètres, et l'iuie de ses extré- mités était cachée. Mais il y en a de beaucoup plus courtes. Pourtant les courtes sont beaucoup plus rares que les longues. J'en ai mesuré qui ( 3.3 ) avaient o'"'", 5o, o'"'",Gj, ()'"'",7o, i""",3;>, i""",5o, a""", 2""",/|2, 2""", 80, 5""" tic longiieiii'. Leur largeur est assez variable aussi, non seulement pour des cellules différentes, mais dans la même cellule; il y eu a de o""",025, o""",o3o, o""",o35, ()""", o5() et o""",oGo de diamètre, queKjuefois dans le même groupe. Plus ou moins comprimées par les cellules parencliyma- teuses environnantes, leur surface et leur diantètre sont très variables. La traction les déroule en hélices formées de (rois, quatie, cinq etsixspiricules tournant dans le même sens. Elles sont, au moins dans Us feuilles âgées, ordinairement pleines de gaz, comme les méats du parenchyme, dont les ramifications viennent se terminer à leur surface en s'y élargissant souvent un peu. » Ces cellnles spiralées, isolées ou en groupes, à part celles, relati- vement en petit nombre, qui sont au contact des faisceaux fibro-vasculaires, ne sont entourées que par des cellnles parenchymateuses, dont la forme et la dimension varient suivant la place où on les observe. Ordinairement d'un diamètre plus grand que celui de ces cellules trachéennes, les cellules du parenchyme sont tantôt plus longues que larges, tantôt pins larges que longues. » Ce que je viens de dire de ces cellules spiralées est surtout applicable au Ciiiutm nmcricamim. Les cellules spiralées sont beaucoup plus rares dans le Crinuin taiteme, où elles sont bien plus souvent isolées et où leurs groupes ne contiennent fréquemment que deux cellules côte à côte, plus rarement trois. Le nombre des spiricules est moindre aussi, ordinairement deux, parfois une seule que l'on peut voir se bifiuquer, et dont les branches se réunissent plus loin en une seule spiricule, qui se bifurque de nou- veau, etc. La différence est telle, entre les Criiwin americanum et tailense, sous le rapport du nombre des cellnles spiralées et de leur constitution, qu'il est facile de distinguer les deux espèces par les caractères donnés par ces cellules. Le Crimim ofricamim (Mort, par.) se rapproche davan- tage, à cet égard, du Crimnn (iiuericamim. » J'ai trouvé ces cellules spiralées exclusivement propres aux feuilles. Il n'en existe ni dans le parenchyn)e de la tige ni dans la fleur, dont le périanthe alleint o™,2i de longueur dans le Criniim aineiicanuni. Ces cel- lules spiralées s'arrêtent exactement au bas de la feuille, à son insertion, sans entrer dans la tige. L'une des figures que je mets sous les yeux de. l'Académie en montre qui s'avancent jusqu'au niveau de l'aisselle de la fiuilie; d'autres s'arrêtent \\n peu plus haut. J'ai pu étudier cette disjîosi- ( 321 ) tion dans deux jeunes rameaux latéraux, donnés par le Crinum americanum et par la plante africaine. » J'ai fait aussi la même observation sur une tige de sept à huit ans du Crinum taitense. Des coupes longitudinales m'ont fourni les mesures sui- vantes. Dans une feuille, un groupe de deux cellules montrait l'une s'arrê- tant à o'""", 20 et l'aulre à o="'",a5 au-dessus de l'aisselle de cette feuille. Dans d'autres feuilles, certains groupes s'arrêtaient à o""", ^5 el d'autres à I™" au-dessus de la base de la gaîne. Un autre groupe de deux cellules spiralées arrivait exactement à la bnse de la feuille. « La présence de ces nombreuses celhdes spiralées dans les feuilles com- munique aux coupes longitudinales du sommet des tiges un aspect vraiment remarquable. Dans les feuilles, il y a des faisceaux fibro-vasculaires et des cellules spiralées répandues dans le tissu cellulaire. Immédiatement au- dessous des feuilles il n'exi^te, dans le parenchyme cortical de la tige, que les faisceaux fdjro-vasculaires qui passent de celle-ci dans celles-là. » Eu résumé, présence de nombreuses cellules spiralées, isolées ou en fascicules plus ou moins volumineux dans le parenchyme des feuilles; absence complète de ces cellules spiralées, indépendantes des faisceaux fibro-vasculaires, dans la lige el dans la fleur (pédoncide, ovaire infère et périanthe). » Je prie l'Académie de me permettre de finir par les réflexions suivantes. )i Ici se présente la question de l'espèce. On peut se demander si les plantes qui possèdent le caractère anatomique que je viens de décrire, tandis que d'autres Crinum ne le montrent pas, ont une même origine spécifique. Si l'on admet pour elles une origine comnuuie, il faut recon- naître qu'elles ont subi de notables modifications, car, ainsi que je viens de le dire, la plante américaine, au point de vue qui m'occupe, est très différente de celle de Taïli, à en juger du moins par les spécimens que j'ai pu examiner, tandis que la plante africaine se rapproche davantage de l'américaine. D'autre part, le Crinum lailense étant identifié par Herbert et par Kundi avec le Crinum pedunculatum décrit ])ar R. Brown, que ces bota- nistes regardent conune la première variété du Crinum australe, et rap- proché par conséquent des C. rubricaule Rœui., C. exaltalum Bot. Mag. 2121, et 6'. canaiiculatum Roxb., qui constituent les trois autres variétés, il devient très important de constater si ces quatre Crinum possèdent le même caractère anatomique, c'est-à-dire des cellules spiralées dans le pa- renchyme de leurs feuilles. » 3a5 ) analysp: mathématique. — Théorèmes relatifs à V équation de Lamé . Note de M. BitioscHr. « M. Hermite, dans l'introduction à ses hnportantes recherches sur l'équation différentielle de Lamé, a énoncé le théorème suivant ('): » Soient et y une intéijrale particulière de l'équation différentielle on pourrait exprimer y au moyen de [> et de ses dérivées de cette manière : » Les quantités sn'w et X" sont, ajoute-t-il, des fonctions rationnelles du module et de //, et les coefficients «,,«3, ... des fonctions entières. M. Hermite, dans les feuilles lithographiées de son Cours d'Analyse donné en 1872 à l'Ecole Polytechnique, avait déjà démontré que _ II(» + ».)H(« + ..,)...H(« + .„) -ll'$, •^ ~ &>[u) ^ Or, le but de celte Communication est : 1° de démontrer qu'entre les quantités «,, r^^, . . . , w,, de l'ancienne solution de M. Hermite et la quan- tité M de la nouvelle a lieu la relation 0; , + «2 + . . . + M„ + oj = const . ; 1° d'exposer une méthode très simple poiu* la détermination de sn^w, X^, n,, rtj, ... en fonction de //, /■. )) En posant I \ f t ' dy „ d-y j'écris l'équation de Lamé comme il suit, (') Comptes rendus, i5 octobre 1877. ( 326 ) et je rappelle que, en indiquant par Vt^y-i tieux intégrales particulières de cette équation, on a F{x) étant un polynôme du degré n dont les coefficients sont des fonctions de p. En posant on jieut donner à F(x) la forme F(a:) = X" 4- a,X"-- + a,X"-' ^- , , -'r a„ , et l'on trouve entre quatre coefficients consécutifs la relation dans laquelle A = — 4 ' ( 2 7J — r -l- I ) ( a « — 2 ;• H- 1 ) , B =— a4('' — i)(« — /■-+- i)(2« -• /M- \)fj, D= (« — /'-}-2)(« — 7-+ l)(-2« — 2/M-3)'/(p), E -•■ 2(« — /H-3)(/i — r + 2)( n— /■+i)ç/((5), et, par conséquent, les coefficients iz^, Cs, ... sont des fonctions de p, «2, «3. » Je rappelle aussi que la constante C de l'équation doit satisfaire à la relation C- = {F" - 2FF')cp ~¥F'(p'~h li[7i{n ■^- i)x + ii{2n - i)p]F' ; on aura donc, si l'on désigne par .r,, x^, . ., .r„ les racines de l'équation C = ± F(.r,) Vî)!.^,) pour r=^i,2,...,n, et aussi, en posant dans l'équation précédente -r = |5, c'est-à-dire C^ exprimé par un polynôme en p du degré 2« + i. Je re- marque, en passant, que la première détermination de C nous donne les relations suivantes : ( 327 ) » Soit maintenant J (.v-t)\/^[.v) si l'on pose , C .j,\ _ 1 y/y (-g) — \/y(g) et que l'on désigne par A,, A2, A.,, ... les expressions A.^fx + ^/fx), Ao = Â;-f-A', v>(^, •••, A, = A, A^_, +A',_,\/'^(xj', ..., où A',._, — --^, le théorème de M. Hermite, rappelé ci-dessus, pourra s'exprimer au moyen de la formule suivante, J, = (A„_, — rt,A„_., +rt2-''H-5~- ■•)''o ^ et /j.^ étant des fonctions rationnelles de p, et «,, rto, ... des fonctions entières de la même quantité. » Ces expressions A,, A^, ... ont des propriétés remarquables ('), entre autres celle-ci, que, étant identiquement on aura A,(x-?) = L, + M,v'?W, où Lri Mr sont deux polynômes en x, L^ des degrés ou -y et M, des degrés ou ? selon que /• est impair ou pair. » Je me borne à considérer le cas de n impair, parce que l'on verra tout de suite que les mêmes considérations sont valables pour n pair. Soient, en premier lieu, et n„=i, 2, 3, ..., n. La propriété des fonctions A^, que j'ai indiquée plus haut, conduit aux deux relations o=.*(Y)+¥(Y)v'y(?j, (') Annali (Il Malemalicti, t. X; liiglio 1880. ( 32S ) 6' Q l'expression qu'on déduit de P en subsliluant dans celle-ci B,, Bo. . à A,, Aj, . .; on aura Q(x-c:) = '860. ( 36o ) » Les disques tournants permettant d'expérimenter avec plus de préci- sion, je crois ces dernières données très rapprochées de la vérité (' ). )) En résumé, en prenant pour base l'équidistance des couleurs qui forment chacune des trois sections du cercle chromatique, j'arrive, par deux méthodes expérimentales analvtiques et sans faire d'hypothèses, à prouver qu'il existe trois couleurs, dont j'ai déterminé la position exacte, qui jouissent vis-à-vis de notre œil de propriétés spéciales. J'ai défini rigou- reusement ces propriétés, qui coïncident avec celles que les physiologistes accordent aux sensations fondamentales. Par là même, la loi du mélange des couleurs, établie a priori par Newton, développée par Young, par Helmholtz, par Maxwell, se trouve vérifiée dans ses principes et précisée dans ses conséquences. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur un glycoside extrait du lierre commun. Note de M. L. Vernet, présentée par M. Chatin. « En 1842, Vendamme et Chevalier (^) ontextrait des feuilleedu lierre commun un alcaloïde particulier, Vliérédine, qui s'y rencontrerait à l'état de malate acide. Plus tard, Posselt (^) a trouvé dans les mêmes fruits un acide spécial, V acide liédërique, accompagné d'un tannin particulier, Vacide liédé- ro ) de l'Ariè£;e par une large bande de terrains primitifs dont le point cid- niinant atteint 2757"'. Dn centre de ce chaînon descend un affluent de la Garonne, le rio flialo, dont le bassin ne figure jusqu'ici sur aucune Carte, et qui change tout le contour oriental du val d'Aran. » Tout levai d'Aran, au surplus, prend uy aspect inattendu et une si- gnification nouvelle. Des deux chaînes qui l'enserrent an nord et au sud, celle du nord, rattachée à l'ensemble des monts qui l'entourent, perd de son importance, tandis que le chaînon méridional, prolongement des Py- rénées occidentales, devient la crête principale. La vallée d'Aran est bien décidément rejetée sur le versant nord des Pyrénées, non seulement par ses rivières, mais par ses montagnes. » Bien mieux : en arrière de la frontière méridionale d'Aran, les chaî- nons de Comolos-Pales et de los Encantados s'élèvent plus haut que cette frontière orographique et se prolongent bien loin vers le sud-est, reportant ainsi vers le s-.id la masse centrale des Pyrénées. » Quant aux alignements sur lesquels M. Daubrée avait bien voulu pré- senter de ma part une Note en 1878, ils ont acquis une importance singu- lière. Parmi les brisures orientées O 3o''à4o°N, et qui forment le grand trait des Pyrénées centrales, plusieurs ont pris des dimensions surprenantes, par exemple celle qui partant de Salient et de Panticosa, peut-être même de plus loin encore, se dirige à travers le massif calcaire du Mont-Perdu et les bases méridionales du Cotiella jusqu'au sud du pic Tinbon;ou bien celle qui, prenant son origine à Bagnères-de-Bigorre, gagne F.uchoii par le col d'Aspin, le col de Pierrefitte et la vallée d'Oneil, franchit la frontière d'Aran, trace la dépression de la Garonne et se prolonge, dans l'état actuel de nos connaissances, au moins jusqu'à la Noguera-Pallaresa, sur une longueur de plus de 75''". Ces brisures obliques, qui apparaissaient déjà sur les premiers traits de la Carte, se prolongent maintenant de toutes parts à travers toute l'épaisseur des Pyrénées. Parfois elles forment comme des faisceaux divergents. » Les fissures transversales se sont également développées et traversent indifféremment les terrains primitifs, de transition ou secondaires. Je citerai parmi les croisements les plus curieux celui de Fanlo, celui qui reploie parallèlement les deux vallées de l'Essera et de l'Isabena, enfin le double repli du val supérieur de Luchon et du vallon inférieur d'Artigue-de-Lin, le plus régulier peut-être de tous. Le chaînon de Piedrafitta, qui relie deux régions déformations primitives, forme aussi un prolongement transversal, dans le sens de l'E4o"N, l'ini des plus répandus dans la grande chaîne. ( 372 ) A l'est de la région que j'ai alteinte en .880. s'étend l'ensemble de mon- fa n qu ipor e le nom de PaUlas, et où j'entrevois déjà la même d.spo- U Tge^ .'le. Pins à lest encore, s'élèvent les grandes montagnes andor- :-a"es et la Sierra de Cadi. Pour toutes ces régions, on n a pas encore de ''Tj'^^pouvoir,l'étéprochain,prolo,.germontravaUjusqu'aaxlimites occidentales de la vallée d'Andorre. » A 4 heures trois qnarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures un quart. ERRATA. (Séance du 17 janvier 1881.) Page loi, ligne 8, au lieu de ./• lisez ^'. , ,9, au lieu de d^ lisez h" ■ »-7»no« On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de M ALLET- BACHELIER Quai des Augustius, n" 55. is 1835, les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. irmont, à la fia de l'année, deux volumes in-4''. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique ce matières, l'autre par ordre alphabetiqua l'e noms rs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i"' janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit Pour Paris 20 fr. Pour les Départements 30 fr. Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaises en sus. lées qui précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs. te encore quelques collections complètes. On sonBorit, dans les Départements, Urne.. on... urg... f chez Messieurs : Michel et Médan . \ Gavault St-Lager. ( Orlando. Hecquet-Decobert. Debreuil. i Germain et Grassîn. Lachè8e,BclleuTreet C JérAme. Marion Lepoittevin. Chaumat Duthu. Sauvât. DaTid. Lefournier. Legost-Clérissc. Perrin. Honsseau. Lainarche. ( Bonnard-Obez. I Crépin. Drevet. Hairitau. I Beghin. I Qoarré. Charles. [ Beaud. Georg. Palud. À Marseille . . . Montpellier . Moulins Nantes Nancy . Nice .... Nîmes.. Orléans . Poitiers. . Rennes . Boche/orl . . Rouen S'-Êtienne. Toulon Toulouse. . . . Valenciennes che Messieurs: Camoin frères. 1 Coulet. I Seguin. Martial Place. Uouillard Irères. Jjme Veloppé. / André. . Sidot frères. ( Grosjean. ( Barma. ' Visconti. Thibaud. Vaudecraine. Druineaud. Morel et Berthelot. Verdier. Brizard. Valet. \ Métérie. ( Herpin. Chevalier. Rumèi>e. Clavel. Gimet. Privât. ( Giard. ' Lemaître On souscrit, à l'Etranger, A Amsterdam . Barcelone . . Berlin. Bologne . . Boston . . . Bruxelles, . Cambridge. Florence. . , Gand Gênes Genève . La Haye. . Lausanne, Leipzig. Liège , , . . . Londres .... Luxembourg, Milan chez Messieurs : L. Van Bakkenes etC'", Verdaguer. / Asher et C". 1 Calvary et C". 1 Friediander et fils. 1 Mayer et Mûller. Zanichelli et C'*. Severet Francis. t Decq et Dubent. ) Merzbach et Falk. Deighion, Bell et C". Giani. Engeicke. Beuf. \ Cherbuliez. \ Georg. Belinfante frères. Imer-Cuno. i Brockhaus '. Twietmeyer. t Voss. Bounameanx. Gnnsé. j Dulau. ( Nutt. V. Bûcli, ( Oumolard frères. J Hœpli. Moscou Madrid. . . . Naples New-York. . oxford Palerme. . . Porto Rio'Janeiro . Rome Rotterdam . . StociAolm . . i S'-Pétersb. Turt f^arsovie.. Venise. . ■ , Vérone . . . . Vienne . . . . ZUrich. chez Messieurs - Gautier. 1 Bailly-Baillière. j V'Poupartet 61s. I F. Fé. Pellerano. Christern. Parker et C". Pcdone-Lauriel ( Magalhâès et Mociz. I Cliardron. Garnier. iBocca frères. Loescber et C Kramcrs. .lamson et Wall Issakcff. Mellier. Wolfl. Bocca frères Loescber et C". Brero. Gebetbner t Ongania. Drucker et Tedescbl. Gerold et C". Franz Banke. Schmidt. Meyer et Zeller. |I3S GENtiRALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ÂCADÉUIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4''; i853. Pris 15 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4'' ; 1870. Prix IB fr. I1.ËHENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les ' M. HiNsEN. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières Btf. Cladde BEaN,VRD. Volume in-4°, avec 3i planches 15 fr. Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Benedem. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en 1800 par l'Académie des Sciences fijours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- a suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechsrclijr la nature, ts qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Brosn. In-4°, avec 17 planches, 1861 15 fr. fi légalement à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à •l'Académie 98. ectus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé franco, sur demande affranchie. N'^ 7. TABLE DES ARTICLES. (Séance du U Février 1881 MÉMOIRES ET COMMUI\IGA.TIOI\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Pages. M. H. DE Lac*ze-Dktuiebs. — Les progrès de la station zoologique do Roscoff M. A. Trécbl. — De l'existence de grandes cellules spiralées, répandues dans le paren- chyme des feuilles de certains Crinum. . . . M. Briosciu. — Théorèmes relatifs à l'équa- 3i3 330 Pages . tion de Lamé ^^-^ M. Ph. Plantamolr. — Sur les mouvements périodiques du sol ^29 M. D. COLLADON. — Sur le tremblement de terre qui a été ressenti en Suisse le 27 jan- vier 1881 33o MEMOIRES LUS. M. Stas. Meunier. — Examen lithologique et géologique de la météorite tombée le i3 oc- tobre 1872 Serbie . . . . nx environs de Soko-Banja, en aiÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. PoiNCARÉ. — Sur les fonctions fuchsicnnes. 333 M. Qi'ET. — Sur les lois qui régissent les pé- riodes et les coefficients d'intensité, dans l'un des principaux groupes des forces électromotrices élémentaires dues à l'in- duction solaire, et sur la possibilité de faire servir l'aiguille aimantée à mesurer la vi- tesse avec laquelle le Soleil tourne au- tour de son axe 336 M. L. Teisserexc de Bort. — Sur les relations qui existent entre la température, la pres- sion et la circulation de l'air, à la surface de la péninsule ibérique 339 M. Ed. Hecrel et Fh. Scblagdeshauffen. — Du m'boundou (poison d'épreuve des Ga- bonais); nouvelles recherches physiolo- giques, chimiques, histochimiquos cl toxi- cologiques M. Cn. Bourdon. — Sur le traitement des vi- gnes phylloxérées, par insufflation de va- peurs de sulfure de carbone M. Alpu. Picard adresse quatre Mémoiros, portant pour titres : 1° Sur l'intégration des équations aux dérivés partielles; 2" Sur la formation des équations d'élasticité dans les corps cristallisés; 3° Sur la distri- bution de l'électricité dans deux sphères conductrices voisines et électrisées; 4° Sur le mouvement de la chaleur dans un ellip- soïde à trois axes inégaux !V1. B. Pages, MM. E. Goubert et J. Boutoux adressent diverses Communications rela- tives au Phylloxéra 33i 341 343 CORRESPONDANCE. M. le Directeur général des Douanes adresse le Tableau général des mouvements du ca- botage en 1879 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, 1° o La clef de la Science; explication vraie des faits et des phénomènes des Sciences physiques, par le D' E.-C. Brewer », 6« édi- tion, par M. l'abbé Moigno; 1° un opus- cule de M. /. Guinaiit M. F. Breton (de Champ) prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géométrie, par le décès de M. Chasles . . . M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Aca- démie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Kuhlmann, Corres- pondant de la Section d'Économie rurale. . M. H. Becouerel. — Recherches sur le ma- gnétisme spécifique de l'ozone MM. Jacques et Pierre Curie. — Sur les phé- nomènes électriques de la tourmaline et 346 346 3/|6 347 348 des cristaux hémièdres à faces inclinées . . M. H. Ditte. — Sur les combinaisons de l'acide chlorhydrique avec le bichlorure de mercure M. AuG. Charpentier. — Illumination violette de la rétine, sous l'influence d'oscillations lumineuses M. A. Rosesstiehl. — Détermination des sen- sations colorées fondamentales, par l'étude de la répartition des couleurs complémen- taires dans le cercle chromatique M. L. Vernet. — Sur un glycoside extrait du lierre commun M. H. Toussaint. — Sur la culture du mi- crobe de la clavelée M. GiROD. — Structure et texture de la poche du noir de la Sépia MM. F. FouQuÉ et A. Michel Lévy. — Repro- duction artificielle des basaltes M. F. Schrader. — Carte de la partie cen- trale des Pyrénées espagnoles ERRATA. 346 346 35o 353 355 357 360 362 364 367 369 372 PARIS. - IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VILLARS, successeo» de MALLET-BAGHELIER , Quai d»s Augustins, 55. 4 881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES, PAB mn. liES SECHÉTAIRES PEBPÉTVEIiS TOME XCIÏ. N° 8 (21 Février 1881). 1' GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR- LlBRAiRK UES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCinNCHS SUCCESSEUR DE MALLET-BACBELIER. Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des q.3 juin 1862 et 24. mai 1875. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent âu plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspoiidaut de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, 00 ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie eu rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- '«ol'cês sur l'objet d;; leur discussion. Les Programmes des prix proposés par demie sont imprimés dans les Comptes rendt, les Rapports relatifs aux prix décernés ne qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séa)i blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des if étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des psB qui ne sont pas Membres ou Correspondants i! demie peuvent être l'objet d'une analyse ou h sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoia tenus de les réduire au nombre de pages reii Membre qui fait la présentation est toujours mais les Secrétaires ont le droit de réduire c»] autant qu'ils le jugent convenable, comme illi pour les articles ordinaires de la correspond cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit êtr< r« l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plui M jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis te le titre seul du Mémoire est inséré dans le Cowi !«i actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte r'A vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à par Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais i« teurs ; il n'y a d'exception que pour les Ra )or les Instructions demandés par le GouvernemQt- Article 5. Tous les six mois, la Commission administiti un Rapport sur la situation des Comptes renii l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés ds l'exécutiou sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 21 FÉVRIER 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COaiMUNICATlONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie que le Tome XC des Comptes rendus ( i'^' semestre 1880) est en distribution au Secrétariat. M. Mouchez fait hommage à l'Académie du Tome XXV des « Annales de l'Observatoire (Observations, 1870) ». ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenivich [transmises par l' Astronome royal, M. G.-K.Aiky) et à l' Observatoire de Paris pendant le (jualrième trimestre de l'année 1 880. Communiquées par M. SioucHEZ. Correction Correction Lien Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1880. de Paris. droite. l'épliémér. polaire. l'éphémér. l'observation. @ Hermione Il m s h lu s s o , ,/ „ Oct. . Il II. 15.54 0.30.11,45 — 3,62 g8. 0.43,7 +42,4 Greenwich. (i^>) ViBILIA. Oct. II 10.16. 58 0.35.37,41 3o g. 54. 59 0.33.18,39 » C. R., 1881, 1" Semestre. (T. XCII, M» 8.) 94 . 2 I . 4o , 4 Paris. 94. .4. 5,8 Paris, 5o ( 1^74 ) Correction Correction Lieu Jatcs. Temps moyen Ascension de Distance de de 1880. de Paris. droite. l'épliémér. polaire. l'épliémér. l'observa (™) Lachésis ( ' ) OcL.aS 10.58. 6 1.28.42,16 — i ,3o 72.50.36,1 + 8,4 (râ) Antioonf. C). Oct.. 28 11.16.29 I.47' 8167 ^ 0,89 96. 3.26,5 + 9,4 (^ Gallia. Nov.. 17 10.48.35 2.38. o,58 4- 6,02 » » 20 10.34-53 3.36. 6,54 -)- 6,39 116.28.11,1 — 11,5 (Ûi) PSYCUÉ. N0V..27 11.45.21 4-'4'2i,92 + 5,43 73.44- 3,9 — 10,8 Dec. 3 11.25.44 4- 9- 0,06 + 5,34 73.55.45,8 —10,5 Il 10.47.43 4- 2.25,29 -4- 5,1 3 74. 7.52,2 —11,4 (10) Hygie. N0V..27 12.21.12 4'5o. 18,48 — 8,75 64.33. 9,4 +29,0 Dec. 8 11.37.43 4-4o-43,97 — 9,3i 64.56.53,6 +3o,2 i5 n. 4''9 4-34-5o,7o — 9,63 65. 14. 10,6 +35,5 31 10.2Ô.45 4 -30. 10,54 — 9) 78 65.29.36,6 +42,6 @ Bf-llonk C). Dec. 21 9.58. o 4- 1-20,52 » 83.33.56,6 .. @ Frigga. h m s 11 m s s o , (') On n'a pu s'assurer si l'astre observé était bien la planète. (^) Errata aux obscivations du troisième trimestre de 1880 (t.XCI,22nov. 1880) : les dis- tances polaires de (,'j^ Herinione doivent être toutes les deux diminuées à'une minute. ( ^75 ) ASTRONOMIE. — Sur la parallaxe du Soleil. Note de M. Faye. u Ayant eu occasion d'examiner ces jours-ci l'état de nos connaissances sur la parallaxe du Soleil, j'ai formé le Tableau suivant, qui m'a paru de nature à intéresser l'Académie. M II y a neuf méthodes différentes pour déterminer la distance de la Terre au Soleil. Toutes ont été appliquées; il y a même dix résultats, si l'on veut y comprendre, à titre provisoire, la parallaxe calculée d'après l'en- semble des observations anglaises du dernier passage de Vénus. » Je ne crois pas qu'il existe dans la Science de constante dont la détermination repose sur im pareil nombre de résultats complètement in- dépendants les uns des autres, obtenus par des méthodes tout à fait diffé- rentes. MM. (8,85, par Mars (méthode de Cassini) Newcomb('). 8,7g, par Vénus (176g) (méthode de Halley) Powalky ('^). géomt'lriques : ',8,81, par Vénus (1874) ( '"éthode de Halley ) Tupman 8.82. I 8,87, par Flore (méthode de Galle) Galle. \ 8,7g, par Junon (méthode de Galle) Lindsay. Méthodes / 8,81, par une inégalité de la Lune (méthode de Laplace) ('). mécaniques : . 8,85, par l'équation mensuelle de la Terre Le Verrier (*). 8.83. ' 8,83, parles perturbations de Mars et de Vénus. .. . Le Verrier( ^). Mélh. physiques i 8,79g, vitesse de la lumière (méthode de M. FizeauV Cornu ('^). 8,81. ( 8,8i3, « ( méthode de Foucault). . . Michelson ( ' ). (') En rejetant une grande partie des observations, M. Stone a trouvé 8", 94; en les employant toutes, M. Newcomb a obtenu 8", 85. Au reste, Mars a toujours donné, dès la première expédition de l'Académie française à Cayenne, des résultats un peu trop forts. (') C'est le second résultat de M. Powalky; dans une première discussion des passages de 1761 et 1769 il avait obtenu 8", 86, nombre adopté par le Bureau des Longitudes. (') J'ai calculé cette inégalité en adoptant pour son coefficient i25",2, moyenne entre les résultats de M. Airy par les observations de Greenwich, et de M. Nevycomb par celles de Was- hington, et en prenant 5']'2",'] pour la parallaxe de la Lune et = — 75 pour la masse. (*) Le Verrier avait trouvé ainsi 8",95; mais M. Stone, de Greenwich, a corrigé deux petites erreurs dans son calcul et a réduit ce nombre à 8", 85. (') Le Verrier avait trouvé ainsi 8", 86, mais un de ses nombres exige une petite correc- tion qui réduit ce résultat à 8",83. ('^) M. Cornu a trouvé 3oo4oo'"" rh 1000'""; M. Helmert porte ce nombre à aggggo*"". (') M. Michelson, après avoir apporté à la méthode de Foucault des perfectionnements qui en suppriment complètement les diflicultés, a trouvé 29994°'"" dz 100'"". Avec la constante de l'aberration de Struve, j'en déduis 8", 79c) et 8", 81 3 pour la parallaxe ou Soleil. ( 376 ) » Chacun d'eux doit être affecté d'erreurs systématiques; mais, comme les causes d'erreur sont ici nombreuses et variées, sans la moindre con- nexité mutuelle, ces erreurs devront se compenser en grande partie dans la moyenne, tout aussi bien que les erreurs fortuites. » La moyenne générale est 8", 82. » Je crains bien que les deux premiers nombres de mon tableau n'aient une incertitude de àz o", i. En rev;inche, les deux derniers sont extrême- ment précis. D après la nature des méthodes et les corrections qu'il a fallu faire subir aux six autres nombres, j'estime leur erreur probable à ±o",o5, et, en prenant le tout en bloc, je crois qu'on peut adopter ce dernier chiffre comme exprimant assez bien l'incertitude moyenne d'une de de ces dix déterminations. > L'erreur probable de leur moyenne brute serait, d'après cela, ±: o",oi6. )i Ce premier résultat m'a frappé et m'a conduit à examiner de plus près les méthodes physiques. Celles-ci donnent en moyenne 8", 806, tandis que les méthodes astronomiques donnent 8", Sa/i. La question étant posée en ces termes, y a-t-il des raisons de préférer un de ces nombres à l'autre ? » Si l'on adopte pour l'évaluation de M. Cornu la petite correction indiquée par M. Helmert, les deux résultats obtenus, l'un par la méthode de M. Fizeau en France, l'autre aux États-Unis par la méthode de Fou- cault singulièrement perfectionnée, donnent identiquement 8",8i3. 11 Celte détermination repose, d'une part, sur la vitesse de la lumière me- surée en kilomètres et obtenue, à ce qu'il paraît, à -j^^fTi de sa valeur, et, d'autre part, sur la constante de l'aberration de Struve, 20", 445, dont l'erreur serait, d'après Struve, de y»^-^- Rien de plus simple que le calcul qui déduit de ces deux chiffres la parallaxe du Soleil ; son erreur probable serait de t^'^-j ou de ± o",oo56. » Je n'hésite pas, pour ma part, à préférer le résultat des physiciens. Il est bien remarquable que l'élément le moins sûr de ce calcul soit la con- stante de l'aberration. Mais, si l'on examine les évaluations les plus récentes de cet élément, la supériorité de l'instrument et de la méthode employés par Struve père, on reste convaincu que cette constante est parfaitement déterminée. » Deux objections seulement se présentaient. La première, c'est son désac- cord avec la constante de Bradley, 20", aS, et avec la vitesse de la lumière, 493% déduite par Delambre de l'observation des satellites de Jupiter. Mais les anciennes observations sont loin d'avoir la précision de celles de Pouikowa, et, des calculs récents de M. Glasenap, il résulte que la vitesse de 497%^ cor- ( 377 ) respondant à la constante de Struve s'accorde mieux avec les éclipses des salellifes que celle de 493" de Delambre. Ces constantes de Bradiey et de Delambre sont d'ailleurs remplacées depuis longtemps par celles de Struve. » La seconde difficulté provenait de la crainte que la vitesse de la lumière ne fût légèrement altérée, dans les observations de Poulkowa, par son passage à travers un objectif. Les expériences instituées à Greenwich par M. Airy à l'aide d'une lunette remplie d'eau ont levé cette difficulté. M Dès lors, l'accord de toutes ces méthodes, « Méthodes géométriques 8,83 Rléthodes mécaniques. 8,83 Méthodes physiques 8,81 3 caractérise une situation scientifique satisfaisante et montre qu'il n'y a jus- qu'ici aucune raison de suspecter, dans la région que parcourent la Terre et les planètes les plus voisines, l'influence de matériaux autres que ceux dont la Mécanique céleste a tenu compte jusqu'ici. » En résumé, je conclus : !• 1° Que la méthode des physiciens est supérieure à toutes les autres et doit leur être substituée ; )) 2° Que la parallaxe du Soleil 8", 8i3 est aujourd'hui déterminée par leurs procédés à moins de — j- de seconde près; » 3" Que les sept procédés astronomiques convergent de plus en plus vers ce résultat et tendent à le confirmer sans pouvoir en égaler la préci- sion et la certitude. » Il ne saurait entrer dans l'idée de personne que ce résultat inattendu doive diminuer l'importance de l'observation du prochain passage de Vénus. Notre conviction, en effet, ne saurait résulter que de la concordance des déterminations obtenues par les voies les plus diverses. Mais, comme le di- sait Le Verrier, il faut que les efforts des astronomes aient pour but d'obtenir une précision toute nouvelle dans leurs prochaines expéditions. Sans négliger les contacts préconisés par Halley à une époque où personne ne se doutait des difficultés qu'on devait y rencontrer, il sera bon d'appliquer, plus en grand qu'on ne l'a fait en 1874» les procédés si puissants de la Photographie. En opérant avec des épreuves à peu près simultanées, en prenant de temps en temps, sur le même cliché, deux empreintes du Soleil à des intervalles de temps parfaitement connus, en opérant avec l'instantanéité dont les résultats de l'Observatoire de Meudon nous donnent l'exemple, en rem- plaçant, dans les mesures, le repère des bords par celui de taches offrant ( 3;8 ) toujours des parties d'une netteté supérieure, on réussira certainement; du moins, les essais de mesure des taches solaires, que j'ai faits autrefois dans les ateliers de M. Porro, sur des épreuves de o™, i4 de diamètre, m'en ont donné l'assurance lorsque je recommandais, il y a un quart de siècle, la Photographie pour les passages de Vénus. Il serait bien surpre- nant, d'ailleurs, que cet admirable procédé, qui réussit déjà si bien pour la mesure des groupes stellaires les plus délicats, échouât pour les passages de Vénus, c'est-à-dire dans les circonstances qui se prêtent le mieux à son emploi. » Cetteparallaxe de 8",8i3, qui me paraît être définitive, coïncide jus- tement avec celle que Laplace avait adoptée dans la Mécanique céleste (27",2=8",8l2). » ZOOLOGIE. — Les Anguilles mâles^ comparées aux femelles ; par M. Ch. lloBi\. « L'existence de différences sexuelles dans l'Anguille commune {Mu- rœna anguilla, L., Anguilla vulgnris, Rafinesque, Rondelet) ne laisse aucune prise au doute, à quelque époque de l'année que l'examen soit fait. )) A de rares exceptions près, toutes les Anguilles décrites sous le nom de variété pimpencau ou pimpetneau^ des étangs et marais maritimes [glut-eel des auteurs anglais), à yeux gros et saillants, bec court et plat, corps mince, cylindrique, dos noir, nageoires pectorales lui peu plus grandes que dans les Anguilles de rivière, ne dépassant pas o", 38 ou o™,4o, etc., sont des mâles. Dans un lot lV Anguilles de Seine, ayant toutes les caractères ordi- naires de l'espèce, l'une, longue de o'", 45 comme la plupart des autres, était un mâle. Je n'ai jamais trouvé de mâles plus longs. » Sirskv donne o"", 43 comme la plus grande longueur trouvée aux mâles qu'il a observés. » L'abondance des pimpeneaux et leurs caractères tranchés peuvent même faire dire qu'il est peu d'espèces de Poissons parmi lesquelles des carac- tères sexuels extérieurs soient aussi tranchés, pour le mâle comparative- ment à la femelle, que dans les Anguilles. Seulement le mâle ne quitte le rivage des mers qu'à l'époque de la reproduction, pour gagner le fond, tandis que la femelle ne s'y rend, en quittant les eaux douces, que tempo- rairement et à la même époque. » La dissection des Anguilles longues de o'",35 ou environ fait saisir au premiercoupd'œil, en toute saison, si l'animal est mâle ou femelle. Au lieu :, 379 ) des caraclères bien connus de l'ovaire, ruban continu, demi-transparent, jaunâtre, plissé en collerette, à la même place, avec les mêmes rapports, les mêmes différences de longueur à droite et à gauche, de diminution de largein' de l'extrémité postérieure, se voit le terlicule, ruban mince, étroit, rénitent, plus ou moins rosé ou d'un gris demi-transparent, rarement blanchâtre. Il est formé d'une série de lobes aplatis, flottants, larges de deux millimètres le plus souvent, d'une longueur double, dont la plus grande épaisseur ne dépasse pas un millimètre hors du temps de repro- duction, à face interne bombée et l'autre plane, à bord externe ou libre, mince, arrondi en quart de cercle, lobes tous reliés ensemble en ruban à leur base seulement par le canal déférent, etc., à lobules indépendants et distincts. » Là le repli péritonéal qui les enveloppe, comme cela est aussi pour les ovaires, les rattache aux côtés de la colonne vertébrale et de la vessie natatoire. Sur les femelles de même tadle, c'est un ruban continu, large d'un centimètre et plus, d'un blanc jaunâtre, soit plus ou moins mat, soit demi-transparent, qu'on trouve interposé de la même manière entre les viscères abdominaux et la portion correspondante de la paroi ventrale. » Ces différences entre l'Anguille mâle et la femelle, saisissables au premier coup d'oeil, suffisent pour les faire reconnaître; mais il est néces- saire de les constater dès l'instant où il est des mâles autres que le fjiin- penenu, c'est-à-dire qui ont les caractères extérieurs des femelles de petite ou moyenne taille. Ces différences, du reste, sont plus grandes que celles qui existent entre l'ovaire et le testicule des Murènes [Ch. Robin, Sur le cœur caudal des Anguilles [Journal de l' Anatomie et de la Physiologie, Paris, 1880, in-8°, p. 597)], de divers autres Poissons; elles peuvent même être comparées à celles qui existent entre les testicules et les ovaires chez les Batraciens et les Oiseaux. » Mais ces différences sexuelles extérieures ne suffisent qu'en raison de ce qu'elles correspondent aux dissemblances structurales existant entre les éléments anatomiques constitutifs des organes internes, remplissant le rôle physiologique de mâle d'un côté, de femelle de l'autre, et cela malgré les homologies morphologiques, embryogéniques et de connexions qui rap- prochent l'ovaire du testicule. C'est ce que l'Histologie rend incontes- table. )) Le manque de cette détermination de la structure intime de ces or- ganes a conduit à ne pas donner aux caractères extérieurs (à ceux du pini- peneauj par exemple), l'importance (ju'ils ont comme se rapportant ici au ( 38o ) mâle, ailleurs à la femelle, à corps plus renflé, moins noirâtre, à tête plus effilée, œil petit, etc. )' Cette lacune a empêché même quelques anatomistes de tenir compte des différences extérieures qui, en toute saison, existent entre l'ovaire et le testicule, dont en tout temps aussi les différences de structure sont sai- sissantes sous le microscope. » D'une part, à quelque époque de l'année que ce soit, l'ovaire montre ses ovules, plus ou moins développés, mais semblables à ceux de tous les autres Poissons osseux, sa trame celluleuse lâche, pouvant être réduite à un minimum près de l'époque de la ponte, ou au contraire en partie cellulo-adipeuse plus tard; l'ovaire montre toujours aussi les saillies ou épaississements étroits des surfaces de ses lobes, parallèles les uns aux autres, simulant des plis allant du bord adhérent au bord libre et le dé- passant sous forme de petites dentelures mousses. » D'autre part, le testicule lobule, plus consistant, à trame celluleuse serrée, sans cellules adipeuses, parcourue dans toute son étendue par des tubes ou cylindres séminifères ou testicidaires, flexueux, contournés, terminés en caecums aux deux bouts, du moins hors de l'époque du rut; c'est-à-dire rentrant dans le type des testicules canaliculés, tel que celui des Cyprins. » Le contenu de ces tubes, qui répondent à ce qu'on appelle capsules spermatiques lorsqu'il s'agit des autres Poissons, rend le testicule gris blan- châtre opalescent, au lieu du ton gris-rougeâtre qui est ordinaire quand ses vaisseaux sont congestionnés, fait en rapport avec l'absence des ovules plus ou moins riches en gouttes huileuses jaunâtres. Ce contenu rend plus ou moins blanc l'organe mâle, fait passer celui-ci à l'état de laitance lors de la production des spermatozoïdes. » Hors (te l'époque de la reproduction, les tubes séminifères sont épais de.o"'"',o8 ào""", 09, cylindriques, contournés en sens divers, ramifiés une ou deux fois. Quelques- uns sont anastomosés avec les plus voisins. Leurs extrémités sont closes, arrondies, avec ou sans léger renflement. Pour la plupart, l'une des extrémités est située près de la surface de l'organe, qu'une mince tunique péritonéale recouvre. Nul ne se dirige particulièrement vers le canal déférent, aucun ne se jette dans ce dernier. » Les flexuosités des tubes, leur volume, leur structure, donnent au tissu de l'organe les dispositions caractéristiques et l'aspect ordinairement observés dans le tissu testiculaire des vertébrés plus élevés. Ce n'est que par une énorme dilatation lors du rut qu'on pourrait supposer que ces canalicules arrivent à l'état de capsules séminales. » Ces tubes sont plongés dans une trame serrée de tissu cellulaire, sans vésicules adi- peuses, d'une épaisseur, entre chaque tube, moitié moindre que la leur. Les ramifications des vaisseaux venus de la base des lobes longent les tubes et forment autour de chacune de leurs extrémités, arrondies à la surface de l'organe, une maille circulaire large de ( 38i o'""',o8; l'ensemble de celles-ci constitue un riche réseau. L'examen du lobe entier, avant l'exécution des coupes minces, pourrait faire supposer que ces mailles circonscrivent autant de vésicules closes ou capsules séminales, tandis qu'il ne s'agit que de l'extrémité des cana- licnles séminipares. » Aidé du préparateur du Cours d'Histologie de la Faculté de Jlédecine, M. le D"' Her- raann, j'ai pu constater que ces tubes sont composés d'une mince paroi propre (o"'"',ooi), hyaline, homogène, se plissant aisément, t]ès adhérente à la trame extérieure. Leur face interne est uniformément tapissée d'une seule rangée de cellules épithéliales prismatiques régulières, à face externe ou base polygonale, se séparant aisément de la paroi et atténuées à leur extrémité interne. Elles limitent suivant l'axe du tube séminifère un étroit canal souvent virtuel en raison de la contiguïté de cette extréuiité des cellules limitantes. Ces der- nières, finement granuleuses, contiennent un noyau relativement volumineux, hyalin, sans granules, avec un nucléole jaune et brillant. Ces cellules, directement contiguës, se brisent par la dissociation, en donnant au liquide de la pré|)arali(in un aspect opalin ou lac- tescent, dans lequel flottent leurs granules brillants, jaunâtres, et leurs noyaux mis en liberté, devenus ou non un peu irréguliers. » Un canal déférent, large d'un millimètre ou environ, à paroi mince, longe le bord adhé- l'ent, interne ou dorsal de chaque testicule, d'un bout à l'autre. Chacun s'unit à l'autre en une seule cavité, ou vésicule séminale, au niveau du cloaque. Celle-ci, par le pore génital, s'ouvre dans l'urèthre, et, par ce dernier, presque aussitôt dans le cloaque. La paroi de ce spermiducte est épaisse de { de millimètre au plus. Elle est formée d'une couche in- terne à fibres longitudinales et d'une externe de fibres circulaires; toutes deux, à la base des lobes et un peu sur leur face externe, enchevêtrent nettement leurs faisceaux avec ceux de l'enveloppe de l'organe mâle. Ces couches sont formées de tissu cellulaire manifestement mêlé de fibres musculaires lisses. » Une rangée unique de petites cellules épithéliales polyédriques tapisse la face interne du canal déférent. Adhérent au bord interne de l'ensemble des lobules minces testiculaires, il est ainsi logé dans le repli péritonéal rattachant le testicule à la vessie natatoire et à la partie supérieure des parois abdominales. » Comme on le voit, en ce qui concerne la détermination du sexe mâle des Anguilles, il s'agissait de comparer les organes générateurs femelles bien connus à leurs homologues dans les nombreux individus ou groupes d'individus qui ont des caractères extérieurs un peu autres que ceux des plus répandus de ces Poissons. » L'absence des œufs dans les uns, leur présence en tout temps dans les autres, sous un diatiiètrede ^j^à -j^ de millimètre, si facile à constater, con- trairement à quelques assertions, eussent déjà été une démonstration, en attendant la comparaison de la structure de l'organe sans ovules à celle du testicule des autres Poissons. » Ces comparaisons eussent certainement dû être faites avant tonte re- cherche tendant à prouver l'existence d'un hermaphrodisme exception- C. R., ii48i, I" Semestre. (T. XCll, fi» 8.) > ' ( 382 ) nel, ou encore avant de supposer, sans étude préalable de l'évolution de l'ovaire, que l'organe décrit comme le testicule n'est qu'un ovaire qui ne serait pas arrivé à son complet développement. » La structure testiculaire, dans l'organe de certaines Anguilles qui est l'homologue de l'ovaire des autres, étant incontestable, tout ce qui a été dit, il y a peu d'années même, de cet hermaphrodisme et de la ressemblance à cet égard des Anguilles aux Serrans n'est plus à discuter. » Ajoutons que les organes générateurs ne font aucune exception dans les Murènes [Murœna helena L.) à ce qu'ils sont chez les autres Poissons osseux. Les mâles des Congres [Conger), ou mieux le lieu de leur séjour habituel, restent seuls à découvrir. » Le sexe coustaté, l'ensemble des faits concernant la reproduction de ces Apodes en découle; ces faits ne diffèrent pas de ce qu'ils sont dans presque tous les autres Poissons, chez lesSalmonesen particulier. Seulement, la migration propagatrice des Anguilles ayant lieu des eaux douces dans la mer, la manière dont s'opèrent la ponte, la fécondation et l'éclosion des œufs est encore inconnue. I^es Salmones se comportant en sens inverse, on a pu, à leur égard, étudier et utiliser toutes ces particularités physiolo- giques. » Ces mêmes causes ont empêché jusqu'à présent de voir les testicules des Anguilles tels qu'ils sont lors de leur arrivée à l'état de laitances et d'ob- server leur spermatozoïdes, malgré l'abondance des mâles, des pimpeneaux. Mais l'époque de la descente des femelles vers la mer (novembre) montre que c'est en novembre et décembre qu'ils devront être étudiés. Ce sont les deux seuls mois, du reste, durant lesquels je n'ai pu encore les observer. J'ai constaté qu'en octobre il n'y a pas encore d'éléments fécondateurs et qu'en janvier il n'y en a plus. Dans les Landes, et autres parties du Midi sans doute, la mo;ifee des alevins ayant lieu dès la seconde moitié de décembre, au lieu de mars comme dans la Manche, ces recherches devront être faites dès septembre ou octobre. Quant au retour des femelles de la mer aux eaux douces, il ne saurait être nié; j'ai reçu en effet de M. Dufourcet des An- guilles femelles, de la variété 5flrfi//as^ prises en janvier et février dansl'Adour, à 40"^"" environ de la mer, dont la moitié avaient l'estomac rempli à'Eu- nices sanguines et de Doris, Invertébrés absolument marins. » En dehors de ce qui concerne la détermination structurale intime et la nature réellement testiculaire de l'organe homologue aux ovaires, les données anatomiques précédentes ne sont pas nouvelles. L'absence de cette détermination et de l'observation des spermatozoïdes est probablement ce • ( 383 ) qui a concouru à faire que, jusqu'à présent, elles n'ont pas été prises en considération comme elles méritent de l'être. » Duvernoy (dans Cuvier, Anatomie comparée, ■2" édit.; Paris, i846, t. VIII, p. 117) décrit le lype en manclietle du testicule des Lamproies et des Jn(/uiltes, à bord libre festonné en lobules, plus court à droite qu'à gauche, comme les ovaires, elc. Il ajoute : " On y reconnaît, à l'époque du rut, une quantité innombrable de granulations ou de petites capsules spermatiques dont la forme arromlie les a fait confondre souvent avec les ovules, du moins chez les Anguilles; ici, à la vérité, ces capsules ont à peu près le volume des ovules, mais ceux-ci se distinguent par leur forme ovale. » » Les ovules sont sphériqiies et non ovales, mais les autres faits restent au fond exacts (vo/r ci-dessus, p. 38i). Il y a erreur aussi lorsque Duvernoy ajoute (p. i33) : !• Les Anguilles elles Lamproies n'ont pas plus de canal déférent que d'oviducte. Comme les œufs, leur semence déchire les capsules dans lesquelles elle s'amasse et se répand dans la cavit>i abdominale, d où elle serait expulsée comme le sont les œufs. » » Mais il décrit exactement le lieu d'abouchement des canaux péri- tonéaux, des uretères, etc. » Valenciennes présumait déjà que les caractères extérieurs considérés comme pouvant servir à établir des coupes spécifiques parmi les Anguilles vulgaires tenaient à la différence des sexes; que, par exemple, le pimperneau {glul-eel des Anglais) était le inâle du plat-bec [cjrkj-eel des Anglais). Toute- fois il n'osait encore l'affirmer [Dictiomiaire ci'Hisloite nalurelle de D'Or- bigny; Paris, 1'" et 2* édit., 1867, t. I, p. 548). » Syrski [Veber die Reproductions-Organe der Aale [Akademie der TVis- sensch. zu IVicn^ t. LXIX, in-8°, avril 1874, 2 pi.)] a décrit et figuré les ho- mologies entre le testicule aplati, lobule des Anguilles et leurs ovaires, l'absence d'ovules dans le premier coexistant avec sa présence dans les autres. lia particulièrement fait connaître le canal déférent et son abou- chement cloacal, mais sans déterminer encore la structure testiculaire ca- ractéristique des lobules. » Enfin, ici même, M. Dareste [Sur la reproduction des Anguilles [Comptes rendus, 1875, t. LXXXI, p. iSg)] a pleinement confirmé ces observations sur les pimperneaux, pour ce qui concerne les dispositions anatomiques extérieures de l'organe mâle. Parmi les pimperiieaux il note quelques indi- vidus femelles. UAnguilla marmorata des Indes lui a montré aussi des mâles. » ( 384 ) ZOOLOGIE. — Considérations générales sur la Jaune carcinologique des grandes profondeurs de la mer des Antilles et du golfe du Mexique; par M. Alph.- MiLXE Edwards. « Les progrès que les recherches sous-marines ont fait faire à la Zoo- logie dépassent ce que l'on pouvait espérer, et, chaque jour, des faits nou- veaux s'ajoutent à ceux qui étaient déjà connus. Les mers les mieux explo- rées et sur lesquelles les naturalistes croyaient n'avoir plus rien à apprendre ont donné lieu à des découvertes inattendues aussitôt que l'on fouillait les couches que les pêcheurs n'atteignent pas d'ordinaire. » J'ai déjà eu l'occasion d'entretenir l'Académie des résultats obtenus l'été dernier, à bord du Travailleur^, sur la côte septentrionale de l'Espagne, et j'ai insisté sur la différence qui existe entre la population animale des grands fonds et celle de la surface ou des rivages. Quand on en compare les représentants, il semble que l'on ait sous les yeux deux faunes distinctes et n'appartenant ni aux mêmes temps ni aux mêmes climats. L'importance de ce fait n'échappera à personne, et les géologues, dans la détermination de l'âge d'un terrain, devront en tenir grand compte. En effet, il se forme aujourd'hui, dans les mêmes mers, des dépôts dont la conteinporanéité ne saurait être mise en doute et qui contiennent les restes d'êtres tout à fait dissemblables. Les animaux des dépôts littoraux se rapportent à des types plus élevés en organisation, ceux des assises profondes ont un caractère plus ancien ; quelques-uns d'entre eux présentent avec les fossiles de l'époque secondaire d'incontestables affinités, d'autres rappellent l'état lar- vaire de certaines espèces actuelles. » Les études que je viens de faire des Crustacés de la mer des Antilles et du golfe du Mexique m'ont donné des résultats intéressants, et je crois utile d'en dire quelques mots. Les matériaux de travail que j'ai eus à ma disposition étaient nombreux et variés, car M. Alexandre Agassiz avait eu l'obligeance de m'en voyer, pour les déterminer, tous les Crustacés recueillis par les expéditions de la marine des États-Unis pendant les années 1877, 1878 et 1879. Un navire spécial, le Blake, avait été armé pour exécuter des dragages profon Is, et les récoltes qu'il a obtenues ont été des plus fruc- tueuses. J'ai terminé aujourd'hui l'examen de tous les Décapodes bra- chyures, des Anomoures e*t des Macroures cuirassés; j'en ai donné la des- cription dans le Bulletin du Musée de Zoologie comparée de Cambridge ('),et, ('^ Reports on the results of dredging, ander the supervision oy Alexander Agassiz, in tlie ( 385 ) traitant maintenant la question à un autre point de vue, je me bornerai à indiquer ici les résultats généraux auxquels je suis arrivé. » Le nombre des espèces recueillies est beaucoup plus grand qu'on aurait pu le supposer d'après ce que l'on savait de cette partie de la faune : il s'élève, pour les seuls groupes que je viens d'énumérer, à deux cent-quatorze, dont cent cinquante-trois sont nouvelles pour la Science. Quarante de ces espèces étaient trop différentes des formes déjà connues pour pouvoir prendre place dans les genres existants, et j'ai dû les considérer comme les types de divisions génériques nouvelles. Cette variété d'espèces est d'autant plus remarquable, qu'il y a cinquante ans c'est à peine si, dans ces mêmes régions, on avait indiqué l'existence d'une vingtaine de Crustacés. )> Certains groupes que l'on avait crus étrangers aux mers américaines sont au contraire extraordinairement abondants à ces grandes profondeurs. Telle est la famille des Galalliéens, dont j ai reconnu quarante et une espèces de formes très variées et que j'ai dû répartir en huit genres différents. Les uns comptent des représentants dans presque toutes les mers : ce sont des Gnlalhea et des Munida ( '). Les autres n'avaient jamais été trouvés; parmi ces derniers, je signalerai les Galacanlha dont la carapace est armée en dessus et sur les côtés de grandes épines en forme de sabres; les Galalhodes dont'les yeux sont très petits et à cornéules incomplètes; les Orophorhynchus , dont les pédoncules ophtalmiques sont très réduits, épineux, et peuvent en partie se cacher sous le rosire; \e% Elasmonotus, ûoni la carapace est dé- pourvue de dents ou d'épines; les Diplychus, dont l'abdomen, deux fois plié sur lui-même, se cache sous le sternum ; enfin les Plycliogaster, fort sem- blables aux précédents, mais dont les pattes ont une longueur insolite. » Les Crabes proprement dits, ou Décapodes brachyures, n'habitent pas les très grandes profondeurs de la mer Caraïbe ; ils abondent sur les rivages; on en trouve encore, jusqu'à 5oo" au-dessous de la surface, de nombreuses espèces, mais généralement de petite taille; au delà, ils semblent disparaître. Cependant, à 800", a été péché un Crabe à carapace quadrilatère, que j'ai désigné sous le nom de Batliyplax, et qui représente dans ces mers les gui/ 0/ 3Ie.rico and in t/ie Caribbean scn, 1877, 1878, 187g, by tlie United States coast Survey, steamer Blahc, lient. -commander C. D. Sigsbee, TJ. S. N., and commander J. R. Bartletl, U. S. N. commanding; Etudes préliminaires sur les Crustacés, par M. Alph.-^Iilne Edwards 'I" Partie) [Bulletin of the Muséum of comparative Zoolngy ot Harvard Collège, t. Vm, n"l.) (' ) J'ai décrit deux espèces de Galathea et onze espèces de Munida. ( 386 ) Gonoplax de nos côtes; mais sesyeux sont atrophiés, dépourvus de cornéules, ses orbites sont rudimentaires et il est aveugle, Dans les grandes profondeurs pullulent au contraire les Crustacés anoinoures et macroures. On a trouvé jusqu'à 35oo™ des représentants du genre TFillemoesia, ces singuliers Macroures qui reproduisent presque complètement les formes des Eryons de l'époque jurassique, mais qui sont aveugles, taudis que les yeux de ces Crustacés fossiles paraissent avoir atteint leur développement ordinaire. Sur un fond de plus de 4000", la drague a ramené quelques Galathéens de formes très remanjuables, quej'ai rangés dans le nouveau genre Galalhodes. » Ce qui excite surtout l'étonnement, c'est l'infinie variété des formes zoologiques, qui rend souvent presque impossible l'application des clas- sifications, considérées jusqu'à présent comme les mieux établies. En effet, les types de transition abondent, et l'on trouve de nombreux intermé- diaires entre des groupes que l'on était habitué à considérer comme très distincts. J'en donnerai quelques exemples. » La famille des Pagures ou Bernards-rErmito, rangée par les zoologistes les plus autorisés dans le groupe des Anomoures, ne comptait jusqu'à pré- sent que des espèces toutes très semblables entre elles, quoique fort nom- breuses et sans aucun lien direct avec les Macroures. Les dragages amé- ricains m'ont fourni des formes inattendues qui rattachent les Pagures aux Thalassiniens. Tel est le P/locIteles Jgassizii, dont l'abdomen, au lieu d'être mou et dissymétrique comme celui des Pagures, est formé d'anneaux solides, réguliers et est terminé par une nageoire symétrique. Ce Crustacé vit dans des trous, dont il ferme l'entrée au moyen de ses pinces, qui, lorsqu'elles sont jointes par leur bord interne, constituent un opercule très parfait. Les Mixtopaguriis diffèrent moins des Pagures, car leur abdo- men, plus développé du côté droit que du côté gauche, est divisé en sept articles distincts et mobiles, dont les cinq premieis sont incomplètement calcifiés, tandis que les derniers sont grands et durcis. Chez les Oslraconotus, Ja carapace est entièrement coriace et l'abdomen est si réduit, que pour soutenir ses œufs la femelle se sert de ses pattes de la quatrième paire, dont le pénultième article, élargi en palette, forme une sorte de plancher au- dessous du paquet d'œufs. Les Catapayunis établissent un passage entre les précédents et les Spiropagurus; leur abdomen est encore très petit, mais contourné et logé dans des coquilles minuscules dont les dimensions con- trastent avec la taille delà carapace et des pattes, qui restent en dehors. On remarque aussi chez quelques-uns de ces Crustacés des adaptations curieuses à un genre de vie spécial. Ainsi VEupagurus discoidalis, qui habite ( 387 ) les coquilles tubulaires des Dentales, se sert de l'une de ses pinces comme d'un opercule circulaire et parfaitement moulé sur l'orifice de la demeure qu'il doit clore. Les Xjlopagunis méritent aussi d'attirer l'attention; ils n'ont jamais élé trouvés que dans des trous creusés dans des morceaux de bois; que ce soit un roseau, un jonc ou une branche quelconque, ces cavités sont toujours ouvertes aux deux bouts, et l'animal ne s'y introduit pas à reculons, comme le font les Pagures ordinaires; mais il y pénètre direc- tement, et, quand il est dans son logis, les pinces se présentent toujours à 1 un des orifices, l'autre étant complètement fermé par l'extrémité de l'abdomen, transformé en un bouclier operculaire. » La famille des Droiiiies, si distincte jusqu'ici de celle des Homoles, s'y relie maintenant par le genre Homolodromia, dont les pattes ressemblent aussi à celles des Dorippes. Les Acanthodromia sont intermédiaires aux Dromies et aux Dynomènes; ils ont les pièces de la bouche, les yeux et les antennes des premiers, mais les pattes ambulatoires des seconds. Les Dicra- nodromin ont la cara|iace plus étroite que celle des Dromies ordinaires; sa forme rappelle celle de certains Crustacés fossiles des terrains secondaires dont on a constitué le genre Ocjjdromites ;\es pattes sont très longues, comme celles des Homoles. Les Bomolopsis ont aussi le corps plus arrondi et plus étroit que celui de ces derniers Crustacés, et ils se rapprochent par ce caractère des Dromiens; mais leurs yeux sont presque atrophiés. Les Homoles véritables sont représentées par deux espèces, dont l'une ne m'a paru différer en rien de 1'//. spinifrons, qui jusqu'ici n'avait été trouvée que dans la Méditerranée. Ce serait un exemple de plus de l'extension géographique immense que prennent certains animaux des grandes profondeurs. Les Cymopolia, dont une espèce habite aussi la Méditerranée, en comptent huit dans la mer des Antilles. Quelques-unes d'entre elles se rattachent aux Dorippes par l'intermédiaire des Cyclodorippes et des Cymonomus, et ces derniers Crustacés, qui sont complètement aveugles, ont, d'autre part, des affinités étroites avec les Ethuses. Ce genre Ethusa, que l'on croyait confiné dans la Méditerranée, doit aussi être inscrit au nombre de ceux des mers américaines; en effet, j'ai reconnu parmi les Crustacés des récifs de la Floride une espèce que j'ai désignée sous le nom d'E. americana, et qui ne diffère de VE. mascarone que par des caractères peu importants. » Les exemples que je viens de citer suffisent pour donner une idée de l'intérêt qui s'attache à l'étude des animaux des grandes profondeurs. Ces recherches bathymétriques ne font que commencer, et, quand on compare la faible étendue sur la([uelle les dragues ont été traînées aux espaces ( 388 ) immenses qui n'ont jamais été fouillés, quand on réfléchit aux causes multiples qui rendent encore inaccessibles à nos moyens d'investigation les retraites de certains animaux, on acquiert la conviction que les résultats obtenus ne sont qu'une bien petite partie de ceux que nous réserve l'avenir. On ne saurait donc trop attirer l'attention des hommes de science de tous les pays sur l'utilité qu'il y aurait à coordonner leurs efforls et à entre- prendre des fouilles méthodiques dans les mers dont l'accès leur est le plus facile. » Nos cadres zoologiques présentent aujourd'hui tant de lacunes, qu'il est impossible de comprendre le plan d'ensemble qui a présidé au groupe- ment des êtres. Les découvertes paléonlologiques d'une part et d'autre part celles que nous promettent les explorations sous-marines coudileront peu à peu ces vides et permettront peut-être un jour aux naturalistes de saisir les relations qui existent entre les divers animaux. » Notre pays n'est pas resté indifférent à ces recherches; l'Académie a entendu dans sa dernière séance les intéressants détails que M. de Lacaze- Diithiers a donnés sur l'organisation de son laboratoire de Roscoff et sur les travaux qui y avaient été accomplis. Pour ma part, je suis heureux de pouvoir annoncer que l'expédition faite l'année dernière par le Tra- vailleur dans le golfe de Gascogne ne sera pas la dernière de ce genre et que, cet été, le même navire entreprendra dans la Méditerranée une série de dragages dont j'aurai l'honneur de vous rendre compte. » PflYSiOLOGlE. — Nouvelles recheirhes cliniques^ propres à démonlrer que le cervelet est le centre iiej'veux coordinateur des mouvements nécessaires ci la station et à la marche, considérées sous toutes leurs formes et espèces; par M. BOUILLAUD. « I. Je dois commencer, fût-ce seulement à titre de préparation oratoire, par dire que les mouvements dont il s'agit ici appartiennent à l'ordre de ceux qui, d'après les physiologistes, depuis Bicbat, leur véritable prince, sont sou- mis à l'empire de l'intelligence, delà volonté et du sentiment. Comme tels, ils ne relèvent pas directement, immédiatement, essentiellement, du cervelet lui-même, mais du principe, quel qu'il soit en sa nature, d'où la vie, dite animale, tire son nom propre on distinctif. Donc, dans cette fonction dite de la station et delà marche, comme dans toute antre fonction de la vie animale, il existe un double fonctionnaire, si je puis ainsi dire, à chacun desquels il faut attribuer sa juste part. Pour en agir ainsi, nous devons re- ( ;^89 ) connaître, avec un auteur célèbre, que le fonctionnaire physiologique est destiné à servir le fonctionnaire /«jc/io/of/z^yj/c. » II. Depuis que, par l'un des plus heureux progrès de la civilisation, la pratique de l'ouverture des corps a été permise, c'est-à-dire depuis deux ou trois siècles, bien des cas se sont rencontrés dans lesquels cette autopsie cadavérique a hit constater la coïncidence d'altérations plus ou moins graves du cervelet, chez des malades dont la fonction de la station, de l'équilibration et de la marche avait subi des lésions plus ou moins pro- noncées, et proportionnelles à l'étendue et à la gravité des altérations du cervelet. Cependant, jusqu'à une époque encore peu éloignée de la nôtre, nul observateur n'avait eu la pensée que celte coïncidence n'était pas une circonstance fortuite, un jeu du hasard, mais bien une relation de cause à effet, de causalité, entre les altérations du cervelet et les lésions de l'exercice delà marche et de la station. )) Celte époque se rattache à celle où Flonrens vint lire à l'Institut un Mémoire dans lequel il annonçait que, au moyen de nombreuses expé- riences, il avait démontré que le cervelet était l'organe de tout un nouvel ordre de mouvements coordonnés. Ces mouvements appartenaient à la classe de ceux qu'on désignait sous le nom de mouvements volontaires, relatifs à la locomotion et à la préhension, ordre de mouvements auxquels, selon lui, le cerveau restait complètement étranger, sous le rapport de leur coordination. En ce dernier point, il se trompait beaucoup; mais, en ce qui concerne les mouvements de la station, de l'équilibration et de la marche, il avait fait une belle découverte, qui lui valut les éloges de son ilhistre rapporteur, Cuvier, douce et glorieuse récompense entre toutes. » Le travail de Flourens date de 1824. Il m'inspira le désir de répéter les expériences qu'il contenait, et le projet de rechercher dans les obser- vations cliniques de mes prédécesseurs et dans celles qui m'étaient propres des preuves pour ou contre. » III. En 1828, c'est-à-dire quatre années après les expériences de Flou- rens, je publiai dans les Archives cjénérales de Médecine mon premier tra- vail sur cet important et difficile sujet (' ). Je me contenterai d'en consigner ici les conclusions. (') Ce travail portait le litre suivant : Recherches c/ifiii/ues et cxpérimerita/es tendant à réfuter l'opinion de M. Gall sur les fonctions du cervelet, et à prouver que cet organe préside aux actes de l 'équilibration, de la station et de la progression. Il contenait dix-huit expé- riences et environ vinyt observations cliniques. Parmi les observations rapportées, s'en trou- C. K., liii. \" Semeitre. (T. XCll, N' 8.) ^2 ( 390) » 1" Les expériences sur les animaux et les observations recueillies chez l'homme ne nous autorisent pas à partager les opinions de M. Gall relativement aux fonctions du cervelet, et nous portent plutôt à penser que cet organe est le centre législateur des mouvements delà marche et de l'équilibration. » 1" Comme tel, ne pourrait-on pas admettre qu'il régit les mouvements réglés, rythmés, dont se composent la danse et divers autres exercices gyranastiques qui s'y rat- tachent. » 3» L'équilibration du corps, la marche et les autres exercices dont elles sont la condi- tion essentielle sont soumis aux lois de l'éducation, supposent une mémoire des mouve- ments particuliers qui leur sont projires, et exigent une étude spéciale. » 4° Ces actes intellectuels ont pour organe ou instrument physiologique le cervelet et non le cerveau proprement dit, et cela prouve que les hémisphères de celui-ci ne sont pas, ainsi qu'on l'a prétendu dans ces derniers temps, .- l'organe unique des instincts, desvolitions » et des facultés intellectuelles ». » 5° Les fonctions spéciales du cervelet, sous le rapport du pouvoir intellectuel spécial auquel elles sont subordonnées, ont une tendance à s'exercer ])arfois spontanément, instinc- tivement, pour me servir d'une expression consacrée par l'usage. Cet instinct, ce besoin, ce désir spécial de se mouvoir, indépendamment de tout motif raisonné, et quelquefois malgré la volonté elle-même, constitue un état vraiment anormal, une sorte àe monomanie spéciale, dont les exemples ne sont pas très rares, et ce n'est pas la seule ioimd'aliénation ou de folie de la marche, de la danse, sous toutes leurs formes et espèces. » 6° Cette sorte de spontanéité se rencontre chez quelques animaux que l'on voit marcher, bien que privés de leurs hémisphères cérébraux, où paraissent avoir leur siège les motifs ou les raisons des mouvements volontaires, nécessaires à la marche normale. » IV. Depuis l'année 1828, c'est-à-dire depuis un demi-siécle déjà passé, je n'ai pas cessé, chaque année, soit de recueillir moi-même, soit de trouver vait une de Gall : « J'ai eu, disait-il, l'occasion d'observer une maladie toute particulière du cervelet. A Vienne, le comte X..., âgé de quarante et quelques années, se plaignait depuis quelques mois de douleurs hémorrhoidales; il éprouvait, en outre, une pression très désa- gréable dans la nuque, et une tendance à tomber en avant comme s'il voyait un précipice à ses pieds.... A l'ouverture du corps, nous trouvâmes, sur la tente [tentorium], une masse charnue de 2 pouces de diamètre, qui avait comprimé le cervelet. » Gall ajoute que, plus tard, il lut dans les Ouvrages de Hahnemann la description des mêmes symptômes, et qu'à l'autopsie cadavérique on avait trouvé le cervelet en pleine suppuration. A cette époque, Gall, dit-il, n'avait point encore fait attention à l'influence du cervelet sur l'instinct de la propagation et sur les parties sexuelles. Ainsi, circonstance bien digne de remarque, à une époque où il n'avait point encore signalé l'influence que le cervelet lui semblait exercer sur les parties sexuelles et l'instinct de la propagation, Gall rencontre deux cas de maladie du cervelet, avec symptômes appartenant à la fonction de la marche et non à la fonction de la propagation, et, cependant, au lieu de fixer son attention sur le premier rapport, qui était le vrai, il la fixe plus tard tout entière sur l'autre, qui était le faux.... I I ( 391 ) chez d'autres auteurs, de nombreuses observations confirmatives de celles contenues dans mes premières recherches. Et cependant la doctrine qu'elles proclament n'est encore enseignée dans aucune École de Médecine, recon- nue dans aucune Académie ou Société de Médecine, et jamais, que je sache, dans cette grande Académie des Sciences de l'Institut, elle n'a été le sujet d'une Communication ex professa. » C'est j)our cela que, par une hardiesse dont je ne me croyais pas ca- pable et bien faite pour exciter quelque surprise, je suis venu aujourd'hui tenter un dernier effort pour une cause sur In vérité de laquelle il n'existe dans mon es[)rit aucune espèce de doute, de sorte que si, par impossible selon moi, quelqu'un présentait une seule observation authentique, irré- prochable, d'une altération suffisamment étendue et profonde du cervelet, sans nulle lésion des mouvements nécessaires à la station et à la progres- sion, je renoncerais, comme je le devrais, à ce qui me semble actuelle- ment une vérité si fermement démontrée, mais avec une telle stupéfaction, que désormais je ne serais plus certain de l'existence du Soled ou de ma propre existence, ni même de la vérité des propositions d'Euclide. » V. En attendant, j'ai l'hoiuieur de présenter à l'Académie un bon nombre de nouvelles observations favorables à la doctrine que je défends, avec le peu de forces qui me restent, heureux si je pouvais lui susciter quelque autre défenseur plus que moi digne d'elle. Comme je ne saurais trop ménager et respecter les précieux moments de l'Académie, je ne lui lirai qu'un résumé succinct de deux de ces nouvelles observations cliniques. » J'ai choisi ces deux cas parmi ceux qui ont été recueillis par d'autres que moi-même ; ils en paraîtront d'autant moins suspects, et l'un d'eux est certainement du nombre des cas les plus probants que l'on puisse rap- porter, » Au reste, s'il n'est donné qu'aux cliniciens de constater les altérations du cervelet productrices des lésions des mouvements de la station, il est facile à tout le monde, au premier venu, d'être spectateur de celles-ci : il suffit, en effet, de regarder une personne en état d'ivresse, et Dieu sait s'il est rare aujourd'hui d'en rencontrer. Telle est la ressemblance des ivro- gnes, sous le rapport du désordre ou de Vataxie des mouvements de la marche, de la station, de l'équilibration, que, plus d'une fois, on a refusé de recevoir, dans les hôpitaux, certains individus réellement atteints d'une maladie du cervelet, parce qu'on les avait considérés comme étant dans un état d'ivresse. Parmi les cas que j'ai consultés pour composer cette Note, il en est quelques-uns qui rentraient dans cette catégorie. (392 ) » Première observation ('). — Une femme Je vingt-huit ans entre le 28 mars 1866 dans le service de M. Vigla, à l'Hôtel-Dieii. Si fvii fait lever cette malade, elle maintient avec peine son équilibre, même au repos, et la marche, sans soutien ni direction, devient impos- sible ; après deux ou trois pas, qu'elle exécute en chancelant, elle tend h tomber à droite ou à gauche, et souvent elle est /irise d'un mouvement en arrière, qui se terminerait par une chute si l'on ne retenait le corps au moment uù il perd l'équilibre. » Les membies inférieurs ne sont |)as paralysés, même incomplètement, car, bien que cette femme soit maigre et affaiblie, la flexion et la tension de ces membres résistent aux efforts qu'on exerce pour les produire, si sa volonté s'y oppose. » La malade meurt d'une variole le 1^ avril, et, à l'examen du cadavre, le cervelet pré- senta l'altération suivante. Sur la face inférieure de son lobe droit, sous une couche très mince de sa substance, se trouve une tumeur grosse comme une noix, facile à énucléer, et la substance qui lui sert de lit est légèrement ramollie. Elle comprimait plus ou moins le pédoncule cérébelleux inférieur droit, l'olive et la pyramide du même côté, et enfin les septième et huitième paires de nerfs droites {-). » Seconde observation (^). — Uti jeune homme de dix-sept ans entre le 24 novembre dans le service de M. Guéneau de Mussy et y meurt le 21 février suivant. Parmi les symptômes qu'il avait présentés pendant son séjour, nous signalerons les suivants : vertiges, marche difficile, accompagnée de titubation. La sensibilité et l'intelligence étaient conservées. " 11 existait, à la face inférieure de l'héaiisphère gauche du cervelet : 1° une tumeur enkystée du volume d'un petit œuf, renfermant une sérosité filante, limpide; 2" une pro- duction du volume d'une petite poire, dure, bosselée à sa surface, constituée par la substance nerveuse refoulée et comme tassée. . . . » VI. Parmi les objections qu'a soulevées la doctrine ci-dessus énoncée et discutée, il en est dont on a trouvé la raison dans les expériences de rlourens sur les canaux semi-circulaires de l'oreille interne. D'après ces expériences, les lésions de ces canaux donneraient lieu à des lésions de la station et de la marche, analogues à celles que produisent les expériences stirlecervelet lui-même. Dans une prochaine Communication, je répondrai victorieusement, je l'espère, à ces objections. » (') Cette observation a été recueillie par M. Hémey, interne, et publiée dans la Lancette française (21 juin 1866). f ^] Les lésions de ces diverses parties avaient déterminé des symptômes particuliers, que nous n'avons pas dû noter dans le simple résumé de l'observation. (*) Cette observation a été consignée dans la thèse de M. le D'' Macabiau, soutenue en 1869, à la Faculté de Médecine de Paris. ( 393 ) GÉOLOGIE. — Sur les réseaux de cassures ou diaclases qui coupent la série des terrains stratifiés; nouveaux exemples fournis par les couches crétacées aux environs d'Etretat et de Dieppe; par M. Daubrée. « J'ai déjà signalé l'occasion, singulièrement favorable à l'étude des diaclases, que fournissent, sur une hauteur atteignant loo", les escarpe- ments verticaux des falaises crayeuses de la Normandie, dont le pied est fiiciiement accessible à marée basse. On a déjà vu comment, aux environs du Tréport ('), ils ont laissé reconnaître la régularité géométrique des innombrables diaclases qui les traversent. J'ai poursuivi le même examen aux environs d'Etretat et de Dieppe. » Les Tableaux ci-contre résument les résultats que j'ai obtenus. » I^es écarts des diverses mesures ne sont pas considérables, abstraction faite d'un très petit nombre, qui sont évidemment exceptionnelles; ils sont au maximum : Système A. Système B. A Étretat : moyenne ... N. 17° E. N. 120° E. En moins. En plus. En moins. En plus. 17° 18° 18° 12° A Dieppe : moyenne ... N. 10" E. N. 1 1 1° E. 10° 10" 10° 21° » Nous retrouvons ici la tendance, que nous avons déjà signalée, des diaclases à affecter un parallélisme, de manière à constituer des groupes. » De plus, à Étretat, les diaclases se répartissent en deux systèmes de ce genre, inclinés l'un sur l'autre de 114" en moyenne. C'est à cette dispo- sition que paraissent dus des redans presque rectangulaires et nettement visibles sur certaines photographies de l'aiguille de la Porte d'Aval, prises de l'ouest. On doit leur rattacher aussi l'existence et la forme des éperons crayeux, si connus sous le nom de Manne-Porte ou Male-Porte, de Porte d' Aval et, de Porte d' Amont. La Carte du Dépôt de la Guerre montre, de son côté, près de la falaise d'Aval, un petit vallon dirigé N. 1 lo^E., c'est-à- dire à peu près comme les diaclases et les saillies des roches voisines. » A Dieppe et au Pollet, conformément à ce qui a déjà été fréquemment constaté ailleurs, l'un des systèmes de diaclases prédomine sur l'autre, au double point de vue de la fréquence et de la netteté. Dans la seconde loca- lité, il n'y a plus, pour ainsi dire, qu'un système. (' ) Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 677, 679 et 728; 187g. ( 394 ) Noms des localités. Falaise d'Aval : Falaise d'Aval, à Étretat même Face orientale de la porte d'A- i val j Manne-Porte Cassure reconnaîssable sur loo". A l'ouest de la Manne-Porte, j grande falaise j 2* éperon sur lequel repose la ) ruine d'une courtine ( Le long de la falaise Moyenne de plusieurs mesures . . Falaise dite d'Amont : Moyennes de plusieurs observa- i lions ) 8 cassures parallèles sur bo^ en- ) viron \ Noms des localités. Environs d'Etretat DIRECTIOS. Système A. Système B. N. 20 F. N. 35 E. N. 3o E. N. iSaE. N. iioE. N. 124E. ■ N. 117E. // N. 80E.(') N. 124 E. Noms des localités. Falaise d'Amont, vue de loin Carrière de craie DIRECTION. Système A. Système B. Séries de cassures planes. N. 16 E. N. 0 E. N. 20 E. N. 12 E. Cassure verticale à i''" d'Etretat.. " Ensemble de la Falaise aux en- £ N. 20 E. virons de Vattelol \ N. o E. Baraque des douanes, à i*^"" à ( // lest d'Etretat \ N. 27 E. Face orientale de la porte d'A- \ " mont ou du Chaudron / // N. 102E. N.117E. N. 117E. N. 42E.(') N. 117E. // N. 117 E. N. 42E.C) N. i32E. N. 117E. N. i32E. N. i32E. N. ii3E. iV. Moyennes N. 17 E. N. 120 E. Environs de Dieppe. Falaise de Dieppe : Parties situées à proximité du / ,, „ . *^ ,. , ( N. 12 Casino sur une distance de 800" Carrière du four à chaux du Bas- Fort-Flan Carrière voisine Carrière du mont de Caux Falaise du Pollet : Près de la ville A l'abattoir. Au-dessous de l'église. DIRECTION. Système A. Système B. 0 0 / N. 117E. // N. iioE. // N. iioE. // N. iioE. // N. 124E. ÎS. 1-3 E. N. 117E. // // N. 95 E. // N. i32E. // N. 117E. // N. 127E. // N. 72E.(' /' N. iioE. 1 " N.117E. ( N.117E. " î N. iioE. ! N. 95 E. ( N.ii3E. // N.117E. // N. 95 E. » N. 95 /' • N. 95 E. ' // N. 98 E. N.iioE. i N. 20 E. N. 102E. In. 6 e. N.ii3E. Noms des localités. Dans une ancienne carrière. Mesures prises entre le point pré- cédent et un point situé à 5oo" de Puits (n mesures.) (i5 mesures.) Système A. Système B. 0 0 ( * N. iioE. ( N. i32E. ( " N. i32E. " * N. 117E. N. 117E. " N. 102E. " N. 117E. N. 117E. N. ii7E.(') N. iioE.{*) N. 117E.C) * »»N. ii3E.(') ■**N. ii3E.(') N. 95E.C) N. iioE. N.i02E.(') N. ii3E.(') N.ii7E.(') " N. noE. N. iioE.(») // N. iioE. // Pi. 1 10 E. Moyennes. N. 10 E. N. iiiE. (5 mesures.) (46 mesures.) (') Les lettres noljes indiquent des directions exceptionnelles. — (') Bien nette; caverne au pied. — (') Largeur de quelques décimètres,'avec un remplissage. — (') Cette direction s'accuse en même temps sur le plancher, par des traces ho- rizontales distantes de 1" il i°',5o. — (') Surface gauche. — (') Plonge de 70° vers Est. — (') Cette direction s'accuse en même tempe par des traces horizontales. — (') Plonge de 60° vers Est. ( 395 ) » Rappelons d'ailleurs que, pour voir se dégager la loi géométrique qui préside à ces accidents, il est indispensable de faire de nombreuses mesures. » Dans tous les cas, les diaclases se rattachent, comme un effet à sa cause, aux ploiements que les couches ont subis, et dont différents géologues, notamment M. Hébert et M. de Mercey ('), ont fait connaître l'existence. » Il en est de même, comme on l'a vu, dans les expériences synthétiques, où se retrouve le double caractère, signalé plus haut, de régularité générale et d'irrégularités accidentelles. » MEMOIRES PRESENTES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions fuchsiennes. Note de M. H. Poincaré. (Commissaires : ]MM. Bertrand, Hermite, Puiseux.) « Le quotient de deux fonctions thélafuchsiennes correspondant à un même groupe fuchsien et à une même valeur du nombre entier m est une fonction F(2) uniforme en z, et telle que F(s,K,) = F(3). » C'est donc une fonction fuchsienne, d'après la définition donnée dans la Note précédente. En d'autres termes, on a identiquement, pour une infi- nité de valeurs des constantes a, i, c, d, M Je démontre deux théorèmes : M 1° Entre deux Jonctions fuchsiennes ayant même groupe et n'ajant d'autre point singulier essentiel que ceux qui sont une conséquence de leur définition, il y a une relation algébrique. » 2° Toute fonction fuclisienne F(z) permet d'intégrer une équation linéaire à coefficients algébriques de la manière suivante. Si l'on pose X ■■ ( ' ) De Mercey, Bulletin de la Société géologique de France, 3' série, t. IV, p. 56 1 ( 1 876 ) ; Bulletin de la Société linnéenne du Nord, t. I, p. 4o8' { 396 ) y, et y 2 satisfont à l'équation différentielle (f{x) étant algébrique en x. » Soil, en particulier, l'équation (0 :7Zi=y a^ ' p^ ' ' "^ 7^ «* p--' rfjT^^-'L 4-1- 4(x — i)^ 4x{.»-- où «, |3, Y sont des nombres entiers positifs finis ou infinis, et tels que -+ »-t--w m, p et g sont des nombres entiers qui satisfont aux inégalités toujours compatibles 1— — _-5 i— — t-z-, II-' m~ V. m ~ p m "7 » Ces deux fonctions, qui n'existent qu'à l'intérieur du cercle fonda- mental, sont holomorphes à l'intérieur de ce cercle. M Si a = |3^-y = co, l'équation (i) se ramène à l'équation qui déter- mine les périodes de sinamx en fonctions du carré du module. » Je ramène ensuite aux fonctions thétafuchsiennes ces invariants arithmé- tiques que j'ai définis dans une Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie en septembre 1879. M Soit F(z) une fonction fuchsienne quelconque; posons x — F(z). M J'appelle iji(ème de fonctions zélafucluiennes tout système de fonctions 0,iz),û.,{z),. ( 3<)7 ) 0„{z) uniformes eu z, et telles que le déterminant ./x». <^/.r»= ^/.c'" r/».9. ^/'-.S, r/'.. 5, r/.t«. (/jt": <-/x% ./".5„ f/«=9„ rf'..0„ f/.r». r/x' = r/./:«« soit une fonction ftichsiennede :;, quels que soient les entiers a,, «, , . . , a„. » Il est clair que 5,, $2, •• ■. 5« satisferont à une équation différentielle linéaire dont les coefficients seront algébriques en .r. » Je démontre que l'on peut former une infinité de fonctions zéta- fuchsiennes dont je donne diverses expressions par des séries, et qui per- mettent d'intégrer une infinité d'équations différentielles, entre autres toutes les équations différentielles linéaires à coefficients rationnels qui ne pré- sentent que deux points singuliers à distance finie et un à l'infini. » Donnons une application particulière. » Soient K et K' les périodes d'une fonction elliptique, w le carré de son module. » Soit 155 un algorithme tel que K + v'-~K' » Soit une équation diflérentielle linéaire à coefficients rationnels ayant pour points singuliers . , 0„{z) les intégrales de ., 0,1 des fonctions zéta- » Posons a- = (p[z), et soient 0,{z), ^^{z), .. l'équation proposée : M 1° 9(;) sera une fonction fuchsienne, (9,, C^, fuclisiennes. » Ces fonctions n'existeront qu'à l'intérieur du cercle fondamental. » Elles seront holomorphes à l'intérieur de ce cercle, et par conséquent pourront toujours être représentées par des séries entières dont les coeffi- cients sont aisés à calculer. » En résumé, il exiï-te une classe très étendue de fonctions dont les fonc- tions elliptiques ne sont qu'un cas particulier. Elles permettent d'intégrer un grand nombre d'équations différentielles. Différentes propiiétés font C.R., i>8i. l'^Scviesm-. (T. X.CII, NMÎ.) '^^ ( 398 ) ressorlir leur analogie avec les transcendantes elliptiques et celle ries fonc- tions thélafiichsienties et zi'-tafiichsiennes avec les fonctions © et Z. » COURESPON E) ANCE. M. le SEcaÉTAiRE PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Notice snr « Guillaunie-Pliilippe Schimper, sa vie et ses travaux », par M. Ch. Grad. M. DiîM.vs dépose sur le bureau, de la part de M. Charpentier, ingénieur civil, une Lettre adressée par Ampère à la Commission administrative de l'Académie, qu'il s'empresse de mettre à la disposition de la Compagnie. La Lettre dont il s'agit nous apprend qvie notre illustre confrère avait dé- pensé, pour établir les appareils au moyen desquels il a fondé l'électricité dynamique, une première somme de iSoo'^'', et qu'il se trouvait en présence d'uue seconde somme à payer, s'éievant à aooo'^''. Ampère avait obtenu déjà le concours de l'Académie à la première occasion ; il le réclame pour la seconde. Ce concouis ne lui fit pas défaut. On voit ce qu'un homme de génie peut faire, au profit de la civilisation, avec une somme de SSog"^'', et ce que devient, en telle occasion, luie avance dont le produit se chiffre aujourd'hui par centaines de millions. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur Une classe d'intégrales abéliennes et sur cer- taines cijuations différentielles. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « Étant donnée une rel.ition algébrique de genre [>, considérons inie intégrale abélienne de première espèce correspondante et supposons que ses périodes se réduisent à deux. J'adjoins à cette inté- grale p—i autres intégrales distinctes de ])remiére espèce, et soient F,, Tj, ..., Fp_, les coefficients du numérateur sous le signe d'intégration; :^9!) ) j'envisage le système ahélien Fii>,,jril 'l>-, F, (.<■„, r,,trf.>v , 1 /' I • » Toute fonction symétrique de .i',, .r^, . . ., Xp est, comme on sait, une fonction uniforme de 11^, u,, . . ., Up_, a ip paires de périodes. Mais ici va s'offrir une circonstance particulière : la variable ?/„ restant fixe, cette fonc- tion peut être considérée comme une fonction uniforme de «,, ii^, ■ ■ -, «p-t à 2(^ — 1) paires de périodes. Ug ayant donc une valeur constante, Us p fonctions symétriques de x,, jc.., . . ., a-p deviennent des fonctions uni- formes de {p — i) variables à 2[p — i) paires de périodes, et, par suite, il existe entre elles une relation algébrique. On en conclut immédiatement que l'équation aux différentielles totales f^\ F(.r,,.r,) d>; ^ ^ F[.r,„x,,](i-' i> a son intégrale générale algébrique. » La réciproque de la proposition précédente est exacte et s'établit bien aisément: si l'équation (2) a son intégrale générale algébrique, l'intégrale abélienne (i) n'aura pas plus de deux périodes. » .On voit donc le lien étroit qui rattache la question de la réduction des intégrales abéliennes aux intégrales elliptiques et l'intégration algébrique de certaines équations différentielles. Je vais traiter ici complètement la question dans le cas d'une intégrale abélienne du premier genre, c'est- à-dire correspondant à la courbe (3) y- = x[\-x){\~k^x)[i-\-a:)[\ - lJ.-a:)^^{x). » Nous allons chercher conuiient doivent être choisis k, \ et p. pour que l'on puisse trouver un pol^nômey (a-) du [)remier degré, de manière que l'équation ( /îoo ) ait sps intégrales algébriques. o{jc) désignant un second polynôme du pre- mier dpgré en x, j'envisage, comme plus liant, le système abélien - '"'0' » Désignons maintenant par V{x) et Q(j?) li'S intégrales abéliennes nor- males correspondant à l'équation (3). Le système des deux équations pré- cédentes peut évidemment s'écrire, en désignant par A, B, A', B' des con- stantes convenables Q(j",) + Q(a;j)^=.V«o + BV^ = i',, et toute fonction symétrique de a-, et ^j est une fonction uniforme F(i'o, t',) aux quatre paires de périodes conjuguées, que je suppose irréductibles, PoUr<'„ O, 2Tïi, 2C., 2-/, Pour (', 27:/, o, 27, 2|'i. Donc toute fonction symétrique de x,, a:,, définis par les équations (5), aura la forme F(Aho + B«,, AX-f-B'/^,). Mais, dans le cas qui nous occupe, cette fonction doit être une fonction doublement périodique de ;/,. Désignons par « et 00' ces périodes; on aura nécessairement Bw = 2nni + 2[)c/.-\- 21/7, B'ûo = 2inni'\- 2p-i + 2ryj3, m, II, j) et (j étant quatre entiers. » On aura pareillement \ B w' = 2n'7:i -+- 2p'a + 217'y, B'r.)'=2W'7ï/-t- 2p'y-^ ^7'p» ni'. II', p' et q' étant encore des entiers. Des relations précédentes on con- clut [211711-^- 2px+ 2q'j) [2in'r,i -h 2p'y-\- 2q'fj) —- [2inni-h 2py'\- 2f//3)( 2//::/+ 2//a+ 27'-/) ( 4o. ) 1 — TT-( in'n — inii'\ -+- Tzin on ( —n-{in'ii — mii') + T,i(/.[imi'—ini)') [-7ii^{ti(/— ii'q) \ H- Tiiy{njy+ in'q — iw/— n'p) + {p''] — p(}'){'/^ — c/.fi) = o. Voilà donc une relation à laquelle doivent satisfaire les trois quantités a, jS, Y pour des valeiu-s convenables données aux entiers m, n, p, q, m', n', P' el î'- » Réci|)roquenient, si l'on pn-nd deux intégrales normales P et Q, for- mées à l'aide de trois quantités a, jS et 7 vérifiant une relation de la forme (6), l'intégrale abélienne BP(x)-B'Q(.r), où B 2n?ir/ + 2/Ja + ai/V in' 1:1 -+■ ip'a. + 27*7 B' •i.imzi 4- jp-^ -\- nyS im'izi -\- ipi -\- 27'p n'aura que deux périodes. Mais on sait que les trois modules A^,X*, j^.- s'cxpriment à l'aide de a, /3, y par les formules de Gopel et de M. Ro- senhain, (7) ^,^e|>,o)0;3(o,o) les 0 étant formés précisément avec les quantités a, /3, y. » La question proposée est donc résolue d'une manière complète. On pourra trouver un polynôme /(a;) ilu premier dtgré tel que l'équation (4) ait ses intégrales algébriques, si k, \ et p. sont donnés par les formules (7) dont les seconds membres sont des fonctions de trois quantités a, /3 et y assujetties à satisfaire à une relation de la forme (6). » Les considérations générales exposées au début de cette Note peuvent être étendues à un problème qui, au point de vue où nous sommes |dacés, sera la généralisation de celui qui est relatif à la réduction des intégrales abéliennes aux intégrales elliptiques. Supposons que deux intégrales de l)remière espèce J f:{-^,y) ' J Z'.V.j) n'aient que quatre périodes, et cela de telle manière (pie, rt, h, c, d, n,, b,, f,, (f, désignant quatre périodes correspondantes irréductibles, tout autre sys- F(.r,, v,) ,/r, •1. J .) ( 402 ) tème de périodes coi respondaiiles soit de la roriiie ma -\-îib ~- pc -i-(/c/, ni, /2, /J et q étant, bien entendu, (juatre entiers. B On démontrera, par des raisonne meuts analogues à ceux qui ont été faits précédemment, que les deux équations simultanées aux dilférentielles totales ■ ■ -t 7- ■— O, /'.(■'■i.ri) ' /-',.(■'>. .r,,) ont toutes leurs intégrales algébriques, et, dans ce cas, se posent par con- séquent des problèmes analogues à ceux dont nous avons donné plus haut un premier exemple. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un inléqralcnr, instniinenl servant à l'inté- gration graphique. Note de M. lîii. Abdaxk-Abakanowicz. « Soit [fig. i) CD la courbe dont l'équation est, en coordonnées rectan- gulaires, » Traçons une autre courbe EF, dont l'équation soit (2) Y = fj [x) dx -\- C. M La constante sera évidemment représentée par l'ordonnée initiale AE. » Chaque ordonnée de celte courbe, que nous appellerons la courbe intégrale, moins la constante, représente l'aire comprise entre la courbe CD et l'axe des abscisses, depuis l'ordonnée initiale jusqu'à l'ordonnée prise à volonté (GH — AE représente l'aire ACLH). La courbe intégrale (') indique graphiquement le mode d'accroissement de l'aire mentionnée par l'addition successive des éléments infiniment petits y ^jt. La courbe EF admet une courbe intégrale aussi bien que la courbe CD. Nous l'appelle- rons la seconde courbe intégrale. On peut répéter cette opération jusqu'à l'infini. (') Zmurko, Jf'rkladwatematjlii, 1864 , Lwow; Solin, Ucbcr ^mpli. Intégration, 187-2; Nehls, Die grajJi. Inlcgr., 1877. ( 4o3 ; » Différen lions l'équation (2] clY si 9 est l'angle sous lequel la tangente à la coiirbe intégrale est inclinée à l'axe des X. M Or, si nous prenons un point L' dont la distance du point II est égale à l'unité, la droite LL' sera parallèle à la tangente GR. Celle propriété a Fij. I. Y /'^ j^-y: ^....-^■^''' T^r ck w -|3) A U il iJ T. donné le moyen de tracer la courbe intégrale d'une manière approximative (Zmnrko, 1864), étant donnée la courbe CD, que nous appellerons coi/r6e dijférentielle, par rapport à la courbe EF. » J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la description d'un instrument qui sert à la construction des courbes intégrales, étant donnée une courbe quelconque tracée sur une surface plane. L'instrument auquel j'ai donné le nom d'intégrateur est basé sur l'application d'un nouveau principe cinématique. Les deux points L et G doivent èlre liés entre eux de ma- nière que, lorsque le point L se meut sur la courbe donnée, le point G, restant toujours sur inie verticale avec L, décrive la courbe intégrale. » Supposons que l'ordonnée IIG soit l'axe d'une vis, dont l'écrou est au point H. Imprimons à cet écrou un mouvement de translation avec luie vitesse constante dans la direction OX, et en même temps faisons tourner la vis avec une vitesse constante. Chaque point de l'axe de la vis décrira une droite parallèle à l'inclinaison du filet de la vis. ^ Si l'on pouvait avoir une vis dont on pût changer l'inclinaison des filets d'une manière que, chaque instant, les filets fussent parallèles aux droites LI/, chaque point de l'axe décrirait la courbe intégrale. » La vis à filets variables est le principe de l'intégrateur. Comme vis, j'emploie un cylindre, et comme filets des règles dont je change l'incli- naison o. ( 4o4 ) » Le cylindre CC {fuj, 2) est serré enlre deux roglesFF'et GG'. Ces règles peuventse mouvoir avec fiicilité dans la direction de leur longueur et pivoter simultanément autour d'un axe vertical passant par les points de contact Kig. 1. A et B du cylindre et des règles. Les deux règles font partie d'un parallélo- gramme, de sorte que, quand on fait tourner une de ces règles d'un angle f^, l'autre tourne en sens contraire d'un angle — 8i, \" Scnusiie. ('I . XCH, I\° îî.î ^4 ( 4o6 ) reliée à un rnanoinètre à eau très sensible, on constate que la pression, donc la teinpéralure du gaz, varie : s'élevant d'abord rapidement, elle passe ensuite par lui maximum, reste un instant stationnaire, puis décroît len- tement. Or, dans l'air sec, la températtu-e stationnaire est supérieure de i",2 à celle do la paroi, et elle coïncide avec un excès de 6i" du thermo- mètre sur l'enceinte; dans l'air saturé, je trouve i" et 64" pour les chiffres correspondants : ils sont voisins. » Etablissant, d'après ces éléments, une relation entre les quantités de chaleur cédées par le thermomètre au gaz et par le gaz à la paroi, il est possible d'en déduire le pouvoir refroidissant de l'enceinte sur le g;iz; je trouve par degré d'excès une vitesse de refroidissement de l'air sec de o",i 12-1, de l'air saturé de o",i 160. Or, dans une Thèse soutenu'^ devant la Facidté des Sciences de Paris sur V Effet tlterniique des patois d'une enceinte sur les gaz quelle renferme (' ), j'avais observé, par une méthode entièrement différente, une vitesse de 0,1 1 16 de l'air sec, répondant à la formule V — {0,11 -^ Q,ooiÇ>i)z, établie pour la même enceinte. Il paraît légitime d'en conclure à l'égalilé des pouvoirs refroidissants de l'air sec et saturé d'humidité. » Des expériences semblables ont été tentées sur le gaz d'éclairage saturé d'humidité et sur le gaz acide sulfiu-eux. Voici les résultats de ces re- cherches pour une pression de 760"™ : Pocii' un cxci'S de 60°. '|.5";^ G.iz d'éclairage saturé à o",6 0,119 o,o63 Aride sulfureux à i j°,5 0,021 0,011 » Le pouvoir refroidissant moyen du gaz d'éclairage rapporté à celui de l'air serait égal à 3,48, celui de l'acide sulfureux ne dépasserait pas 0,61. » Dulong et Petit avaient cru observer que la loi des excès restait la même pour tous les fluides élastiques; il semblerait, au contraire, que les vitesses croissent plus vite que la puissance i,233 des excès. » A iSao^^de pression, les vitesses de refroidissement dans l'acide sulfu- reux deviennent égales à o,o36 et 0,021; entre ces limites, l'exposant dont la pression doit être affectée est donc égal à 0,67. (') Annaloi tic Chimie de Ph^sit?.-j » Ces vilcssos croissent proportionnellement à la puissance o, 83 des excès: ainsi s'explique la différence en moins, très légère, que présente la vitesse dans l'air saturé pour un excès de fo". » CAPILLARlTfi. — Sw les surfaces de révohuion limilanl les liquides dénués de pesanteur. Note de M. A. Terqukm, présentée par M. Faye. o Les diverses surfaces limitant un liquide dénué de pesanteur sont, comme l'on sait, la sphère, Vonduldide et le cylindre, avec une pression in- téiieiire plus iorte que la pression extérieure, le noddide, pour une portion duquel cette pression est moindre, et enfin le plan et le catéiidide (dont la ligne méridienne est une chaînette), pour lesquels la pression est la même de part et d'autre de la surface. M. Plateau a réalisé la plupart de ces sur- faces, soit avec de l'huile mise en suspension dans un mélange d'alcool et d'eau de même densité, soit sous forme de solides laminaires, avec le li- quide glycérique. Toutefois, il n'a étudié que sommairement les surfaces à pression négative, formées de la portion du nodoïile qui tourne sa con- vexité vers l'axe de révolution; il les a réalisées avec de l'huile, mais sans déterminer l'influence de la courlnu'e de la surface sur la pression inté- rieure; il ne les a pas produites sous la forme de figures laminaires: entre des anneaux, en elfet, des difficultés particulières s'opposent à ce que l'on puisse obtenir cette portion concave du nodoïde. En outre, entre deux anneaux parallèles assez rapprochés, la théorie indique qu'on peut insérer deux caténoïdes, l'un peu concave (cat. A) et l'autre |)lus concave (cat. B). M. Plateau ne put obtenir que le caténoïde A et pensait, par suite, que l'autre était instabk'. Enfin l'on sait que, (/ désignant le diamètre des deux circonférences qui limitent la surface de révolution et D leur distance, si l'on a D <^ 0,6627^/, on peut insérer théoriquement entre celles-ci les deux caténoïdes A et B, Si D = o,6627o, ôGsnc/, aucun calénoï le n'est possible entre ces deux circonférences. » J'ai réussi a obtenir sous la forme de figiu'es laminaires les deux calé- ( /"loS ) noïdes A el B, ainsi que des portioiis concaves de nodoules. Dans ce but, j'ai sidjstitué aux anneaux habituellement employés deux boîtes cylin- driques creuses en laiton, fixées à des hauteurs variables l'une au-dessus de l'autre, à l'aide de tiges horizontales et d'un support Edelmann; les cir- conférences des ouvertures de ces boîtes, tournées l'une vers l'autre, et entre lesquelles on doit former la surface laminaire, sont revêtues d'un re- Ijord intérieur à arête vive, à laquelle adhère cette surface pour des pres- sions moindres que la pression atmosphérique et mêuie un peu supérieures. Dans le fond du cylindre supérieur est découpé un cercle d'un iliamètre moindre que celui du cylindre. Ce cercle est destiné à contenir une lame d'eau de savon formant tui manomètre d'une extrême sensibilité, car c'est par les modificalions des images des objets qui s'y réfléchissent qu'on juge des changements de courbure. Enfin une tubulure latérale que porte le cylindre supérieur permet, à l'aide d'un tube de caoutchouc, de faire varier, par aspiration ou insufflation, la masse d'air renfermée dans les boîtes cylindriques et la surface laminaire qui les unit. Voici les faits prin- cipaux que j'ai obtenus : » 1° Supposons d'abord la distance D des deux circonférences limitant la surface de révolution -cc;^ 0,6627 0,6627^, en partant du cylindre et aspirant l'air, on voit la membrane manoméirique s'aplatir, atteindre un inininuun, puis se relever. Il existe donc ici lui onduloïde à pression miniminn, séparant les deux groupes d'onduloïdes. » En résumé : 1° Si, pour la distance qui sé[)areles deux circonférences égales limitant la surface de révolution, on a D <^o,662jd, on peut, en général, réaliser deux ondidoides, deux caténoïdes, deux nodoïdes, corres- pondant à la même constante de la formule fondamentale--! — ;= ±C; la séparation de ces deux grou[)es est formée par un caténoïde à pression minima avec C négatif et maximum en valeur absolue; 2° si D ^0,662'jd, on ne peut plus réaliser de nodoïdes et les deux groupes d'onduloïdes sont séparés par le caténoïde limite pour lequel C = o; 3° si l'on a D> 0,6627 c/, on a encore deux groupes d'onduloïdes, inégalement concaves, avec la même constante C, et séparés par un onduloïde où C est minimum. » Jusqu'à quelle distance cette loi se conlinue-t-elle? Je n'ai pu encore le déterminer avec l'appareil dont je me suis servi, non plus que f;iire des mesures exactes sur les pressions et les dimensions des surfaces; je devrai pour cela faire subir quelques modifications à l'appareil employé, puis je tâcherai de comparer les résultats obtenus avec la théorie. 0 priYSiQOE. — Sur la radiophonie. Troisième Note de M. E. Mercadier, présentée par M. A. Cornu. V Dans deux Notes insérées récemment aux Comptes rendus (t. XCL p, 929 et 982), j'ai montré : 1° que les effets sonores résultant de l'action d'une radiation intermittente sur des lames minces d'un corps solide, et que ]NL G. Bell attribuait à une transformation d'énergie lumineuse, étaient ( 4io ) réellement le résultnt d'une transformation d'énergie thermique; 2° que ces effets dépendaient principalement de la nature de la surface du récep- teur; 3° que leur intensité était singulièrement niiginentée quand cette sur- face était recouverte de substances, telles que le noir de fumée, le noir de platine, le bitume de Judée, etc., qui absorbent beaucoup la chaleur rayonnante. )) Il me restait à indiquer où et comment s'effectuait la transformation. Cette indication résultait naturellement des faits rapportés dans les deux Notes précédentes et dans le Mémoire qui vient de paraître dans le Journal de Physique (numéro de février 1881), mais j'avais tenu à la préciser par de nouvelles expériences. )) Or, il résulte de mes anciennes et de mes dernières expériences celte conclusion : Les effets radiophoiiiques ou plutôt thermophoniques sont dus au mouvement vibratoire déterminé par réchauffement et le refioidissemenl alter- natifs prodiùts par les radiations inlermittenles, principalement dans la couche gazeuse adhérente à In paroi solide frappée par ces radiations , paroi antérieure dans les récepteurs opaques, postérieure dans les récepteurs transparents. » Pour ne laisser aucun doute à cet égard, j'ai changé la forme de mes récepteurs. Je les ai formés d'un tid^e de verre, bouché à l'extrémité infé- rieure, communiquant par l'autre avec un cornet acoustique par l'intermé- diaire d'un tube en caoutchouc. Je fais tomber sur eux dans le sens lon- gitudinal le faisceau radiant, concentré à l'aide d'une lentille cylindrique avant son passage à travers les quatre séries d'ouvertures de la roue inter- ruptrice décrite dans ma première Note. » Cette disposition très simple était destinée aussi à étudier les effets que produisaient les liquides, les vapeurs et les gaz qui pouvaient être enfermés dans les tubes, car on peut boucher l'extrémité supérieure avec une plaque mince de mica sans empêcher la production des effets sonores, mais en les affaiblissant un peu, il est vrai. » i" J'ai opéré d'abord avec de l'air. M On constate alors, en enfumant la moitié supérieure du tube sur la moitié de sa surface intérieure, que les sons produits par la partie transpa- rente sont extrêmement faibles et par la partie noircie extrêmement in- tenses. » Au lieu d'enfumer le tube, ce qui présente des difficultés, j'y introduis des demi-cylindres de papier, de mica, de clinquant de zinc, de cuivre, d'a- luminium, de platine, préalablement enfumés, ou même de toute substance lui peu rigide pouvant condenser un peu les gaz à sa surface. ( 4M ) » En les superposant le long du lube et à l'intérieur, on entend des sons très faibles quand les railiations tombent sur la partie inférieure transpa- rente, des sons intenses quand elles tombent sur les substances enfumées, mais dont l'intensité varie très peu avec ta nature de ces substances, toutes choses égales d'ailleurs. » C'est donc principalement l'air condensé par le noir de fumée qui vibre et communique ses vibrations au gaz ambiant, d'autant plus que, jusqu'à une certaine limite, l'intensité des sons croil avec Vépaisse.ur de la couche de noir de fumée déposée. D'ailleurs, si la couche enfumée est à l'exlérieur du tube, du côté opposé aux radiations, elle est sans influence sensible sur les effets produits. » Actuellement, un petit tube à essais en verre mince, de o'",o5 de lon- gueur sur o™,oo6 ou o™,oo7 de diamètre, contenant une petite plaque de mica mince enfumée, constitue un récepteur plus sensible encore que ceux que j'avais indiqués précédemment: il résonne nettement avec la flamme d'une bougie et d'une lampe à alcool et parfaitement sous l'influence d'un simple fil de platine rectiligne rougi. » 2° En versant une couche de quelques centimètres d'eau au fond du tube récepteur et la chauffant avec une lampe à alcool, j'ai pu opérer sur de l'air plus ou moins saturé de vapeur d'eau. » On constate ainsi que les radiations traversant l'eau ne produisent pas d'elfet sonore sensible; qu'en traversant l'air humide immédiatement au- dessus de l'eau et dans la partie transparente du tube les effets sonores se produisent d'autant plus intenses que l'air est plus salure (ce qu'on obtient en chauffant de plus en plus le liquide); enfin qu'en traversant l'air humide de la partie supérieure du tube, où les radiations frappent un demi-cy- lindre de clinquant enfumé, on obtient les mêmes résultats, mais avec une intensité beaucoup plus grande, due évidemment à l'absorption des radiations calorifiques par le noir de fumée, et par suite par la couche de gaz et de vapeur condensée. » 3° J'ai obtenu les mêmes résultats avec une dissolution d'ammoniaque et avec de l'éther sulfuiique, avec des intensités différentes. » J'avais fait construire par M. Duboscq un appareil j^our l'étude des gaz et des vapeurs; mais je viens d'apprendre, par la lecture du dernier numéro de la Revue scientifique^ que M. ïyiidall avait fait les expériences que je voulais faire. Personne n'était plus en état de les exécuter que le savant physicien à qui nous devons de si beaux travaux sur l'absorption de la chaleur rayonnante par les gaz et les vapeurs. M. Tuidall a constaté ( 4l2 ) principalement que les effets sonores proiluits par les gaz et les vapeurs enfermés dans des ballons en verre étaient cCaulanl plus intenses qu'ils absor- baient mieux les radiations calorifiques, et il est parvenu, comme je l'avais fait moi-mèine {Comptes rendus, I. XCI, p. 982) à produire ces effets avec dis radiations calorifiques obscuies. )> Il résulte donc bien des reclierches de M. ïyndall comme de mes an- ciennes et nouvelles expériences: 1° que les effets radiophoniques sont des effets lhermi(jues < t non lumineux; 2° que ce sont les gaz échauffés et le- lioidis alternalivcment qui les produisent, et non les solides et les liquides. » Le mécanisme des effets remarquables découverts pai' M. G. Bell se tiouve donc ainsi élucidé. » Dans une prochaine Communication, j'indiquerai le moyen de mulli plier ces effets, de façon à pouvoir, je l'espère, les faire entendre à dis- tance. » OPTIQUE. — I\Jiroiis maqiqucs en vcrie argenté. Noie de M. L. L.m'eiest, présentée par M. A. Cornu. « L'Académie connaît les curieuses expériences sur les miroirs magiques de MM. Berlin et Duboscq ('). Ces miroirs, ainsi que ceux du Japon, sont tous en métal. J'ai pensé à utiliser le verre; il est assez élastique pour cela. En employant le verre, on a de bonnes surfaces; en l'argentaut, on a un grand pouvoir réflecteur. » J'ai d'abord essayé du verre moulé, en polissant la surface opposée aux saillies. J'ai pris ensuite des glaces minces du commerce et j'ai fait graver un dessin en creux. On peut combiner les deux modes. » Au repos, le miroir est plan et donne de bonnes images. Pour le com- primer ouïe déprimer, il sulfit de souffler ou d'aspirer siniplrment avec la bouche. On peut se servir aussi d'une poire en caoutchouc. Si l'on com|)rinie, l'ensemble de la surface devient convexe ; les saillies résistent davantage; elles forment comme des éléments de miroirs un peu moins convexes, dispersent moins la lumière et paraissent par conséquent plus claires; on a un dessin blanc siu- fond sombre. Les creux résistent moins, sont plus convexes, dispertent davantage et se détachent en noir sur fond blanc. » Les phénomènes sont les niémts, en sens invei'.-e, j;o;ir la déi)ression. j') \n\v Joiirnul lie Phyiiijitc, 1880- (/,.3) » C'est une question de miroirs courbes à foyers divers, et c'est la con- centration de rayons à des distances bien choisies qui produit des images nettes. C'est, au fond, ie principe de Foucault pour l'exploration des sur- fices optiques, mais avec moins de précision, c;u' on opère par projection. <) Les deux surfaces du miroir sont argentées; on peut très facilement séparer le miroir de sa monture et le retourner, afin de montrer directe- ment en projection le dessin gravé. » On peut aussi faire des lentilles magiques à liquide en gravant l'une des glaces et en employant l'acide phénique comme liquide. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur tes bases pyrùliques. Note de M. Oechsner Dv. CoNiNCK, présentée par M. Wuriz. « Dans une première Note que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Aca- démie, j'ai décrit et étudié trois bases pyridiques provenant de la distilla- tion de la cinchonine avec la potasse, savoir : une lutidine bouillant à i65°, une collidine bouillant à 19$° et une parvoline passant à la distil- lation de 2i5-225°, et qui, d'après mes dernières expériences, bout à 317°. J'ai entrepris l'étude de ces bases et particulièrement de leurs produits d'oxydation, qui promettent de jeter quelque jonr sur leur constitution. J'ai isolé aussi les produits les plus volatils qui prennent naissance par l'action de la potasse sur la cinchonine. Je vais énoncer sommairement dans celte Note les principaux résultats que j'ai obtenus. » 3''^ environ de quinoléine brute ont été soumis à la distillation frac- tionnée. » I. La quinoléine brute commence à bouillir vers 90°; dès que l'on chauffe, il se dégage de l'ammoniaque. Trois fractions ont élé isolées et suc- cessivement examinées. )) La première fraction passait de 80" à iio"; elle était aqueuse et con- tenait en solution une petite quantité de méthylamine. Il est probable qu'une notable partie s'en est perdue pendant la distillation de la cin- chonine, La potasse agit donc sur cet alcaloïde comme sur la'caféine et la codéine, M La deuxième fraction, passant de 110° à i3o°, était peu abondante et renfermait une petite quantité d'une base douée d'une odeur pyridique, insoluble dans l'eau. J'ai préparé le chlorhydrate de cette base; ce sel s'est présenté sous la foriue de petits cristaux lamelleux très dcliquescenls. Le chloroplaliiiale cristallisait en fines paillettes jaunes. L'analyse de ce sel a C. K., Ib8i, 1" Semestre. (T. XCU, IN- 8.) ■'^ [ 4i4 j monlré que la base contenue dans cette fraction possédait la composition de la lulidine, qui a été sans doute entraînée à la distillation. » I.a troisième fraction passait de i3o" à 160**. Desséchée sur la potasse caustique, elle a été rectifiée à part. Quelques gouttes passaient de i3o" à i5o°. Le thermomètre s'est élevé très lentement de i5o" à 160°. J'ai obtenu ainsi 3^^ d'une base présentant tous les caractères de la lutidine d'Ander- son; le chlorhydrate et le chloroplatinate de cette base ont été également préparés. L'analyse de ces sels a donné des nombres conduisant exacte- ment à la formule de la lutidine. » On voit donc qu'il se forme deux lutidines dans la distillation potas- sique de la cinchonine. Il est certain qu'on pourra séparer ces deux bases par la distillation fractionnée, à condition d'employer une quantité de qui- noléine brute assez grande. On sait que les lutidines contenues dans l'huile de Dippel ne peuvent être séparées par ce moyen. » IL J'ai soumis à une oxydation ménagée la lutidine bouillant à i65° que j'ai étudiée dans mon premier Mémoire, dans l'espoir d'obtenir un acide dicarboné et de déterminer la nature de cet acide. Dans le but de modérer la réaction, j'ai employé une solution froide de permanganate de potassium. A cet effet, 338"' de lutidine ont été ajoutés à une solu- tion de i46®'^ de permanganate de potassium dans 6'" d'eau. Au bout de trois mois, la décoloration était complète. J'ai obtenu 40^"^ d'un sel de po- tassium entièrement soluble dans l'alcool. Ce sel a été dissous dans l'eau, puis traité par un excès d'acétate de cuivre en solution concentrée. » Le sel de cuivre qui se précipite, décomposé par l'hydrogène sulfuré, fournit un acide solide, cristallisable, très solulile dans l'eau chaude et l'alcool tiède, fondant à 23o''-23i'' et commençant à se sublimer à i5o°. » L'analyse (') de cet acide a conduit à la formule C^H^AzO^, qui est celle de l'acide nicotinique que M. Laiblin a obtenu par l'oxydation de la nicotine et avec lequel notre acide piraît identique. L'acide nicotinique, en effet, fond à 229°-23o'', d'après M. Weidel. Les analyses des sels de potas- sium et d'argent confirment cette formule. Le sel de cuivre d'où l'on a retiré l'acide est représenté par la formule C H' AzO^,Cu OH (-), qui en Expérience. Théorie. (') Carbone 58,43 58,54 Hydrogène 4) ' ■ 4; 06 Azote 1 1 ,52 1 1 )4o (*) Cuivre 3i,45 3i,36 (4.5) fait un sel basique. Ce sel est amorphe. Le sel d'argent (') esl CH^AgAzO-. / Az » L'oxydation ménagée et complète de la lutidine C'H^ — CH^ aurait \ CH^ / Az dû donner un acide dicarbonéC'H' — CO^H \ CO^H. » Il résulte de mes expériences que l'oxydation va plus loin et fournit / Az l'acide monocarboné G'H^ . r-r^i-,, ^ KM a.. M Ce résultat admet deux interprétations : ou bien la lutidine bouillant à 165" renferme deux groupes méthyliques dans la position ortho , Az C* H' _ CHf \CHf,, cas dans lequel l'un de ces groupes se détruit facilement par oxydation, comme on sait; ou bien cette lutidine constitue l'éthylpyridine cas dans lequel le groupe éthylique n'a dû donner par oxydation qu'un seul carboxyle. M Au moment où je rédigeais cette Note, j'appris que M. Wichne- gradsky s'est arrêté à cette dernière conclusion, après avoir obtenu des résultats semblables à ceux que j'ai fait connaître. On sait aussi que M. Wei- del, en oxydant le mélange de bases bouillant entre i5o° et 170° et pro- venant de l'huile animale de Dippel, a obtenu, indépendamment de deux /• Az acides isomériques C*H' — CO-H, une petite quantité d'acides nicotinique \ CO^H, et isonicotinique. Il est donc possible que le mélange de bases dont il s'agit renferme une petite quantité de la lutidine bouillant à i65" que j'ai dé- crite. » III. A côté des bases pyridiques il se forme, par la distillation de la cinchonine avec la potasse, une très petite quantité de produits neutres. On les a isolés en épuisant par l'éther la solution chlorliydrique très (•) Argent 46,7° 4^-95 (4>6 ) acide des bases pyridiques. Desséchés, puis distillés, ces produils ont fourni les fractions suivantes : ii5°-i3o°, i3o°-i4o'', i4o°-i5o", i5o°- i65°. Les trois dernières fractions ne contenaient que quelques gouttes de liquide et n'ont pu être examinées. Elles étaient neutres, insolubles dans l'eau et possédaient une odeur éthérée assez, forte. » La première fraction contenait un liquide très mobile, d'une odeur de fruit douce et agréable, bouillant vers ia4"-i25°. Ce liquide présentait les principales propriétés des éthers de la série grasse. » L'analyse a montré que l'on avait affaire à un éther en G''H'*0^. Le liquide a été saponifié; om a pu constater dans cette expérience la forma- lion de l'acide acétique. » Le liquide en question était donc de l'acétate d'amyle (' ). » ZOOLOGIE. — Sur riiislofyse des muscles de In larve, durant le développement postembryonnaire des Diptères. Note de M. H. Viallanes, présentée par M. Alph.-Milne Edwards. « On sait depuis longtemps que tous les muscles de la larve de la Mouche disparaissent au moment où l'insecte passe à l'état de nymphe; mais aucun observateur ne me semble avoir étudié les phénomènes qui accompagnent cette disparition, connue sous le nom d'Instolyse. Dans les recherches que j'ai entreprises à ce sujet au laboratoire de M. le professeur Milne Edwards, j'ai observé plus de quatre cents coupes (^) pratiquées à travers des larves et des pupes entières de Musca vomiloria, fixées au préalable par l'acide picrique, durcies par l'alcool et colorées au carmin. Pour se rendre un compte exact des phénomènes qui caractérisent l'hislolyse du muscle, il convient tout d'abord de déterminer exactement la structure du fai.sceau primitif chez la larve. Avant que cette dernière soit devenue immobile, le faisceau primitif observé sur une coupe transversale présente un sarco- lemme renfermant la masse contractile, laquelle offre le dessin caractéris- tique des champs de Cohnheim, et, de plus, des noyaux; ceux-ci sont, les mis situés sous le sarcolemnie, les autres au sein même de la masse con- tractile; il est difficile de distinguer chez eux un double contour; ils sont lenticulaires, assez fortement colorés en rouge par le carmin et présentent (') Ces recherches ont été faites au lalioratoirc ilc M Wiiriz. (^) Toutes ces coupes sont conservées. ( 4>7 ) dans leur intérieur quelques granulations plus foncées. Dès le premier jour de la vie nympliale, les faisceaux primitifs ainsi constitués commencent à disparaître, et cela selon deux modes différents qu'on peut tous deux observer dans un même animal. L'un de ces modes est caractérisé par la suractivité et la prolifération des noyaux musculaires, l'autre, au contraire, par leur dégénérescence et leur mort. » a. Dispniilion du muscle accompagnée de prolifération des noyaux. — Dans les faisceaux qui se détruisent suivant ce mode, le sarcolerame a dis- paru avant même que l'enveloppe de la pupe ait pris son aspect brun caractéristique; la substance contractile est devenue homogène; les noyaux, aussi bien ceux qui étaient situés sous le sarcolemme que ceux qui étaient plongés au sein de la masse contractile, sont devenus sphériques et ont acquis la propriété de se colorer par le carmin en un rouge pourpre très foncé qui les caractérise. Un tel noyau a bientôt acquis la valeur d'une cellule complète; il s'est entouré d'une couche de protoplasma, revêtu lui- même d'une membrane d'enveloppe. Dans ce protoplasina se montrent quatre ou cinq granules sphériques colorés en rose clair; ces granules grandissent et ont bientôt acquis la taille du noyau; il en résulte une masse en forme de mûre, composée de cinq à six grains, logés dans une enveloppe commune. L'un de ces grains, le noyau musculaire proprement dit, est coloré en rouge pourpre, tandis que les autres le sont en rose clair. La membrane disparaît bientôt, le noyau pourpre et les noyaux roses se séparent. » Cette prolifération du noyau musculaire se fait sur place, et la sub- stance contractile se résorbe autour de lui pour loger ces nouvelles forma- tions. Ces noyaux, colorés en rose clair, et dont nous venons de voir le mode de formation, se multiplient à leur tour par un mode analogue à celui qui leur avait donné naissance. A mesure que les cellules embryon- naires ainsi produites augmentent en nombre, la substance contractile est résorbée. Sur une coupe, le faisceau primitif se montre alors constitué de la manière suivante : la substance contractile, devenue tout à fait homogène, présente un bord sinueux profondément découpé; ces découpures sont occupées par les cellules embryonnaires dues à la prolifération des noyaux musculaires : elles sont d'autant plus profondes que cette accumulation de cellules embryonnaires est plus considérable. La partie centrale de la masse contractile se montre percée de trous à contours irréguliers, remplis de cellules embryonnaires dues à la prolifération des noyaux intra-mus- culaires. ( 4i8 ) •> A lin stade plus avancé, la place qu'occupait le taisceau musculaire n'est plus indiquée que par un amas de cellules etnbryoniiaires en voie incessante de prolifération. » b. Disparition du muscle accompagnée de la dégénérescence el de la niorl de ses noyaux. — Après que le sarcoleuiine a disparu, les noyaux musculaires se montrent avec une enveloppe bien nette, offrant un double contour; ils gardent toujours leur forme lenticulaire; leur centre est occupé par une petite sphère formée de granulations fines, qui sont alors les seules parties colorées du noyau. Les granulations qui constituent cette sphère de- viennent de plus en plus rares; elles semblent s'écarter l'une de l'autre, puis enfin elles disparaissent; le noyau n'est plus alors représenté que par son enveloppe, qui se montre comme une coque vide. Tandis que le noyau subit ces transformations, la substance contractile disparait peu à peu, en se fondant pour ainsi dire, et cela d'une façon si régulière, que la forme générale du faisceau n'en est point altérée. Le produit de cette sorte de dissolution semble être une substance incolore, très finement granuleuse, enveloppant la portion de la masse contractile qui n'a point encore disparu. Dans cette masse granuleuse on trouve les noyaux musculaires à leur place et à tous les degrés de la dégénérescence dont je viens d'indiquer le mode. » Ainsi les muscles de la larve sont détruits au moment où celle-ci passe à l'élal de nyuiphe, et cela selon deux modes tout différents. Dans le premier cas, les noyaux musculaires, entrant eu activité, prolifèrent et donnent naissance à tout un essaim de cellules embryonnaires; celles-ci croissent et se multiplient aux dépens de la masse contractile, qui semble disparaître devant leur envahissement. Dans le second cas, les noyaux mus- culaires semblent dégénérer et mourir, tandis que la substance contractile disparaît peu à peu comme par une dissolution régulière, m ZOOLOGIE. — Sur une nouvelle larve de Cestoïde, appartenant au type du Cysticerque de l'Jrion. Note de M. A. Villot. « Le Gloméris bordé, qui m'a déjà fourni ÏUrocystis prolifer et deux espèces âe Staph/locystis, vient encore de me donner une nouvelle larve de Cestoïde. Cette quatrième espèce, que je désignerai sous le nom de Cysti- cercus glomeridis, vit aussi dans la cavité viscérale de son hôte, mais elle n'est pas prolifère. » Le Cysticerque du Gloméris est un petit corps sphérique, ayant envi- ( 4<9 ) loii o"',ooi lie diamètre, dans lequel ou reconnaît déjà, à l'œil mi, deux parties bien différentes : une zone périphérique, blanchâtre, transparente, et une portion centrale, opaque, colorée en brun jaunâtre. Mais l'emploi du microscope et des réactifs montre qu'il s'agit, en réalité, d'ini orga- nisme plus complexe. On voit alors très nettemeîit que la zone transparente n'est autre chose qu'un kyste et que le noyau obscur représente la tète, le corps et la vésicule caudale d'un Cysticerque. La tète du Ver est armée d'une trompe, de quatre ventouses, d'un bulbe et d'une couronne de vingt crochets, disposés sur deux rangs. La trompe est invaginée dans la tête, la tête dans le corps et le corps dans la vésicule caudale. Celle-ci est revêtue, comme à l'ordinaire, d'une cuticule, assez épaisse, transparente, et formée défibres élastiques, louijitudinales et transversales. Quant au kyste, il est constitué par une membrane fort mince, circonscrivant une grande cavité, remplie de liquide. Cette membrane ne ressemble nullement, par sa struc- ture, à la cuticule de la vésicule caudale. Elle n'est point composée de fibrilles, mais bien de fines granulations, formant de petits groupes, sépa- rés les uns des autres par une bordure hyaline. Cette disposition aréolaire est mise en évidence par le carmin. La vésicule caudale et le kyste repré- sentent, selon moi, l'hexacanthe. Au moment de la formation du scolex, une partie de l'embryon doit s'invaginer dans l'autre pour constituer la vésicule caudale. J'avoue cependant que je ne suis pas parvenu à trouver le pédicide d'invagination sur les larves entièrement développées. J'ai seu- lement observé, à lapurtie poslérieitre de la véskule, une sorte d'ombilic bien marqué. Il est probable que le pédicule d'invagination se rompt de bonne heure, par suite de sa friabilité et de la consistance toujours croissante de la vésicule, peut-être aussi par les contractions de cette dernière; de sorte que le scolex, enveloppé de sa vésicule caudale, finit par être libre dans le kyste, qui se ferme, se distend de plus en plus et devient hydropique. Considéré au point de vue de son origine, le kyste du Cysticerque du Glo- méris me paraît correspondre à la partie de l'hexacanthe qui se détache chez les Cysticerques proprement dits, au blastogène des Staphylocystes et à la queue du Cysticerque du Ténébrion. » Le Cysticerque du Gloméris appartient, sans aucun doute, au même type que le Cysticerque de l'Arion ; l'étude que j'ai pu faire de cette dernière espèce, grâce à l'extrême obligeance de M. le D"' R. Moniez, me permet d'éclaircir certains points de son organisation, qui est encore très contro- versée. Le kyste du Cysticerque de l'Arion [Cysle des auteurs allemands) a la même structure et la même siguificaiioii que celui du Cysticerque du ( 420 ) Gloméris. La vésicule cauHale du Cysticerque de l'Arion est représentée par la partie désignée par Siebold sous le nom d'Hmterleib. Le corps corres- pond au Vorderleib du même observateur. Ici aussi, le corps et la vésicule caudale sont invaginés l'un dans l'autre, et si étroitement accolés, que Meiss- ner les a confondus sous le nom de Leib. La situation des crochets embryon- naires, que l'on trouve indifféremment dans le kyste ou sur VHinlerleib, est im fait difficile à expliquer si l'on attribue ['Hinterleib au scolex. Elle s'explique tout naturellement dans notre manière de voir. La figure la plus exacte que l'on puisse citer du Cysticercus Arionis a été donnée par Siebold {Zeitsch. fur fVissensch. : ZooL, i85o, taf. XIV, fig. 3). » Le Cysticerque du Gloméris et le Cysticerque de l'Arion forment deux espèces parfaitement caractérisées et qu'il sera toujours facile de distinguer [.es différences se trouvent dans l'armature céphalique. Le bulbe du Cys- ticerque de l'Arion est plus mince, plus allongé. Les crochets du Cysti- cerque du Gloméris sont plus grands, plus massifs. Ceux du premier rang ont une longueur totale de o""°, 060. Leur largeur, au talon, atteint o™", 014 • La longueur de leur dent mesure 0°"", 020. La longueur totale des crochets du second rang ne dépasse pas o"™,o5o. La forme des crochets, qu'il est im- possible d'exprimer par une description, est complètement différente chez les deux espèces. » On sait que le Cysticerque de l'Arion est la larve du Tœnia Arionis, qui vit dans l'intestin du Tolanus hypoleucus. On pourrait donc croire que le Cysticerque du Gloméris passe aussi à l'état de strobile et de proglottis, dans l'intestin de quelque Oiseau appartenant à l'ordre des Echassiers; mais cela me paraît douteux. La Bécasse [Scolopax rustico la) est le seul Échassier qui fréquente les bois habités par le Gloméris bordé, et cet Oiseau délicat se nourrit plus volontiers de Vers que de Myriapodes. Une comparaison at- tentive des crochets de notre larve avec ceux des Tœuias observés jusqu'ici dans la Bécasse pourra seule trancher cette question. La découverte du Cys- ticerque du Gloméris prouve, dans tous les cas, que le type du Cysticerque de l'Arion n'est pas propre aux Mollusques, contrairement aux suppositions du D'' Rrabbe, le savant helminthologiste de Copenhague. » HISTOLOGIE. — Sur une forme nouvelle d'organe seqmentaire chez les Trématodes. Note de M. E.Macé, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Les auteurs qui ont observé les organes ciliés en connexion avec l'ap- pareil vasculo-excréteur des Trématodes (Tliiry, Bûtschli, J. Fraiponl) les { 421 ) ont décrits, chez les espèces qu'ils ont étudiées, comme de petits entonnoirs ciliés, souvent unicellulaiies, portant chacun, sur une plaque différenciée, un fouet vibratile. » En étudiant un petit Distonie de l'intestin de VespeiùUo mitrinus, nous avons constaté l'existence d'une conformation bien distincte. » L'organe cilié est unique; c'est une cupule assez grosse, située sur la lie;ne médiane, vers le tiers postérieur du corps, immédiatement sous le vi- telloducte transversal. Son diamètre est presque la moitié de celui de la ventouse ventrale, située un peu au-dessus de lui. Son orifice, tourné du côté ventral du corps, est revêtu d'une rangée de longs cils vibratiies, qui, lorsqu'ils sont en mouvenient, lui donnent l'aspect d'une des roues ciliées de certains Botifères. De cet entonnoir cilié partent quatre vaisseaux. Les deux supérieurs se dirigent en haut et échappent au bout de peu de temps à l'observation. I^es deux inférieurs ont une direction transversale; après un court trajet, ils s'ouvrent chacun dans la branche correspondante de la grande cavité terminale de cet appareil. » Ce Distome a de grandes analogies avec Disloma asciclia de Van Bene- den. Il en diffère cependant par la place qu'occupent les vilellogènes. Au lieu de se trouver dans la partie antérieure du corps, en avant de la seconde ventouse, ils en occupent la partie postérieure. Ce sont deux glandes rameuses, en forme d'H, situées en desous de l'ovaire, contre l'extrémité su- périeure des deux grosses branches de la vésicide excrétrice; le vitello- ducte transversal passe immédiatement au-dessus de l'organe cilié en ques- tion et présente à sa partie médiane un renflement piriforme. L'intestin est formé de deux larges caecums qui arrivent à peine à la hauteur de la seconde ventouse. » ZOOLOGIE. — Recherches sur la circulation et la respiration des Ophiures. Note de M. N. Apostoi.idès, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Les nombreux auteurs qui se sont occupés de l'anatomie des Ophiures ont, le plus souvent, fait leurs recherches sur des animaux ayant séjourné dans (les liquides conservateurs. Les coupes et les différents procédés de la Technique histologique moderne ont été surtout mis en usage dans l'étude de la distribution des vaisseaux. » Ayant eu à ma disposition de nombreux animaux vivants, dans les laboratoires de Roscoff, de la Sorbonne et de Port-Vendres, où M. le prof, de Lacaze-Duthiers m'a prodigué tous les moyens nécessaires à mon travail, C. K., 1881, I" Semeslr . (T. XC.U, N» 8.) 56 ( 422 ) j'ai pu appliquer à ces animaux des procédés particuliers d'injections fines : ces procédés m'ont fourni quelques résultats nouveaux, que j'ai l'honneur de communiquer à l'Acadéinie. Mes recherches ont porté sur les espèces suivantes: Ophiura texturata (Lamarck), Oplmira a Ibicla [F orhes), Opliiocoina granulata (id.), Opinocoma filiformis [i(\.), Ophiocoma neglecta [id.), Opliio- coma rosu/a (Johi)ston). » 1 . Après une injection bien réussie du système aquifére, en disséquant l'espace interbrachial de la plaque madréporique, on tombe sur un canal dilaté, blanchâtre, rendu rigide par des plaques calcaires ; en déchirant ce canal on voit, vers le milieu, une masse brunâtre, renflée, qui est le prétendu cœur des auteurs, sur le côté de laquelle est un filet contenant la matière à injection. Ce filet est le vrai canal du sable. Cette expérience, répétée nombre de fois sur des espèces différentes, permet de constater que le canal du sable s'injecte en même temps que le système aquifére et que le prétendu cœur est indépendant de ce système; de plus, les particules de matière à injection trouvées à l'extérieur de la plaque madréporique prouvent que le canal du sable, s'étendant de l'anneau aquifére à la plaque madrépo- rique, fait communiquer le système aquifére directement avec l'extérieur. » 2. Le cœur est le centre de la circulation proprement dit , c'est un plexus de vaisseaux anastomosés qui relie les deux cercles oral et aboral. » C'est ainsi que M. H.Ludwig définit la structure et le rôle du cœur; quant aux deux cercles, à la découverte desquels il est arrivé par la coloration avec l'héma- toxyline, il avoue ne connaître « ni leur contenu ni leur structure ». » L'organe appelé cœur présente une structure et surtout des rapports bien différents. Par une dissection attentive, il est facile de voir qu'il a une forme allongée et se prolonge en un canal rectiligne allant à la plaque madréporique; une injection, poussée dans la masse brune qui le représente, remplit immédiatement ce prolongement et apparaît sur la face extérieure de la plaque madréporique. Sa structure, étudiée dans un cœur arraché sur un animal vivant, montre que c'est une glande, avec un canal excréteur propre s'ouvrant au dehors, et non un organe de la circulation. De chaque côté de cette glande, méconnue jusqu'ici, on voit deux petites bandelettes fibreuses, qui se dirigent latéralement vers la base des bras; elles se colorent vivement par l'hématoxyline, comme des bandelettes analogues qui soutiennent les vésicules de Poli, mais jamais le liquide injecté dans le cœur n'a pris leur direction. » 3. Une injection poussée entre le tégument et le tube digestif, c'est- à-dire dans la cavité générale, ne se montre jamais à l'extérieur et ne pénétre ( 4^3 ) jamais dans le système aquifére. La cavité générale est donc entièrement close; elle est formée d'une portion élargie entourant le tube digestil' {espace péristomacal), qui se rétrécit à sa partie supérieure pour loger l'anneau ambulacraire et envoie un prolongement aplati à la face dorsale du bras (espace dorsal, nobis). En dedans de l'anneau aquifére, se trouve la bandelette nerveuse formant un anneau complet autour de l'œsophage. Pour trouver cette dernière, il faut déchirer une membrane qui l'enveloppe et la sépare de la cavité générale; alors on voit l'injeclion qui remplit l'espace situé au-dessous d'elle et qui entoure le système nerveux [espace périnerveux, nobis). Si maintenant on fait une coupe d'un bras, on trouve, à la partie inférieure, une gouttière creusée dans l'ossicule discoïde et qui contient le canal ambulacraire et le nerf bracbial. Ce dernier, aplati et recourbé en forme de croissant, touche par ses bords effilés le canal et limite ainsi un espace arrondi, indépendant de la cavité qui l'entoure [espace radial]. Quels sont les rapports de l'espace périnerveux et de l'espace radial avec la cavité générale ? Autour de chaque canal ambulacraire se rendant à un bras, se trouve im espace creusé dans les pièces calcaires et dépendant de la cavité générale; de même, autour de chaque nerf émanant de l'anneau, se trouve un espace communiquant avec l'enveloppe de la bandelette. Or ces deux espaces marchent à la rencontre l'un de l'autre, en même temps que les parties qu'ils contiennent, et se réunissent à la hauteur de la gouttière, mettant ainsi en large communication l'espace périnerveux avec la cavité générale. Les deux espaces se fusionnent en un seul, qui occupe toute la cavité de la gouttière enveloppant le vaisseau et le nerf [espace périphé- rique) et occupant l'intervalle circulaire de ces deux organes [espace radial, nobis). La cavité générale communique enfin avec l'enveloppe incrustée, que nous avons signalée comme entourant le canal du sable et le cœur, et qui fut considérée longtemps' comme le canal du sable lui-même [canal pierreux des auteurs). » Ces observations nous montrent qu'il n'existe pas un système de ca- naux propres, mais des espaces en connexion étroite avec la cavité géné- rale. » En observant un animal vivant, du côté dorsal, on voit son corps se gonfler et s'affaisseralternativement; si on le renverse dans un liquide tenant en suspension des particules colorées, on reconnaît un double courant autour des fentes génitales. En injectant par une de ces fentes un liquide coagulable, on acquiert la certitude que l'orifice donne accès dans un grand sac exactement clos, dilaté dans sa région ventrale, rétréci vers le dos, pion- { 424 ) géant dans la cavité générale et portant sur sa face extérieure les ulricules génitales. Ces sacs, vus pour la première foispar Ludwig, qui soupçonna leur rôle, furent cependant considérés par lui comme des annexes des organes génitaux et reçurent le nom de bourses. L'expérience, et surtout les rap- ports étroits des sacs avec le liquide nourricier de la cavité générale, doivent les faire considérer comme de véritables sacs respiratoires permettant les échanges gazeux avec le fluide nourricier. » D'après ces faits, nous considérons le système circulatoire comme formé par la cavité générale et les es])aces qui s'y rattachent, et nous pensons que les sacs respiratoires, par leur affaissement et leur dilatation alternatifs, appellent le sang dans la cavité péristomacale, pour le repousser ensuite à la péri|)hérie. Cette disposition si simple explique comment le liquide sanguin, baignant tous les organes, respire et est mis en mouvement. » Nous compléterons, dans de prochaines Communications, l'histoire des Ophiures. » HISTOLOGIE. — Sur lin procédé de coloration des Iiifusoires et des éléments anatomiques, pendant la vie. Note de M. A. Certes, présentée par M. Vulpian. « On sait depuis longtemps que les Infusoires et les Rhizopodes peuvent ingérer les particules colorées en suspension dans l'eau où ils vivent. M. Ran- vier a même fait absorber des granules colorés par les cellules lymphatiques de la Grenouille, que l'on suit alors plus facilement dans leur migration à travers les parois des vaisseaux capillaires ('). Parmi les Infusoires ciliés, les Opalines^ les Haplophrya et autres Infusoires parasites privés de toute ouverture buccale sont les seuls à qui l'on ne puisse faire avaler des par- ticules de carmin ou d'indigo. Dans toutes ces expériences, on n'emploie que des corps inertes. Il y a ingestion; il n'y a ni digestion, ni assimi- lation. » Les solutions colorées dans lesquelles il y a, sinon combinaison chi- mique, du moins fusion intime entre la matière colorante et le liquide, en d'autres termes les teintures, sont ou ne sont pas toxiques pour les Infu- soires et les éléments anatomiques; mais, dans tous les cas, les cellules ne se colorent jamais qu'après la mort {j^). (M L. Ri^NviKK, Traité technit/ne d'Histologie, p. i65 et 61 l . ( ' j L. Ramvieb, loc. cit., |). 1 72 it 287. ( 425 ) » Des expériences poursuivies depuis près d'un an m'ont permis de con- stater qu'il y avait tout au nioin? une exception à cette règle générale. » Placés dans une soluliou/nit/e de bleu de quinoléine ou cyanine ('), les Infusoires que j'ai eus à mi disposition, se colorent en bleu pâle (-) et peuvent continuer à vivre vingt-quatre et même trente-six heures. A forte dose, la solution est immédiatement toxique. ■» Il était intéressant de rechercher si les éléments anatomiques, et notam- ment les cellules lymphatiques, se comportaient comme les Infusoires vis-à- vis de la cyanine. Les résultats de cette expérience, assez difficile à réali- ser ('), ont été concluants. Après vingt-quatre heures de séjour dans une chambre humide, les globules blancs du sang de la Grenouille, teintés par la cyanine, présentent des mouvements amiboides qui ont pu être suivis et dessinés à la chambre claire de quart d'heure en quart d'heure. Bien en- tendu on ne peut, dans cette expérience, faire usage d'une solution aqueuse. J'ai eu recours au sérum qui, mieux que l'eau, dissout la cya- nine. » Dans les Infusoires (*) qui, à raison de leur taille et de leur structure, se prêtent mieux à l'observation que les globules lymphatiques de la Gre- nouille, on reconnaît que la coloration se concentre sur les granulations graisseuses du protoplasma. Elle est très faible, pour ne pas dire nulle, dans les cils vibratiles, la cuticule et les vacuoles contractiles. Le noyau et le nucléole y échappent complètement. Il devient dès lors facile de suivre sur l'animal vivant, en voie de scissiparité, les phénomènes de la divi- .sion du noyau, tels que M. Balbiani les a décrits il y a près de vingt ans('). (') Le bleu de quinoléine se dissout imparfaitement clans l'eau, mais très suffisamment cependant pour faire ces expériences. ('-) Cette coloration, très visible à la lumière du jour, s'observe difficilement à la lumière artificielle lorsqu'il s'agit d'objets très petits et très minces. • (') L'observation d'éléments aussi petits est fort délicate. Pour reconnaître la coloration, Ifaut se servir de faibles grossissements, tandis que les mouvements amiboides ne peuvent être bien suivis qu'avec de forts grossissements. (') Ces observations ont été faites principalement sur les Paramécies Aurélia et les Opa- lines. Ces derniers Infusoires, on le sait, sont dépourvus d'ouverture buccale et par suite n'absorbent jamais de particules colorées, ce qui rend encore plus probant la coloration par la cyanine. ['] Jnurnnl de Physiologie, t. III, p. 61-87. Pour observer les pliénonièuestle la division du uoyau et du nucléole, il faut légèrement ( 4'i6 ) >) hebleu lie quinoléineeai, par excellence, le réactif de la matière grasse. l>es réactions diverses qu'il produit dans la même cellule sont donc une nouvelle preuve à l'appui de la diversité de composiliou chimiquedu jirolo- plasina cellulaire et du protoplasma nucléaire que M, Balbiani avait signalée il y a déjà longtemps, en étudiant l'action du carmin sur le noyau des Infu- soires('). » En résumé, d'après les observations qui précèdent, l'introduction de ce réactif dans la technique des Infusoires constitue un précieux moyen d'étude des phénomènes intimes de la vie cellulaire. Il décèle dans le pro- toplasma extra-nucléaire la présence de matières grasses qui font abso- lument défaut dans les noyaux et dans les nucléoles. Enfin la Science se trouve débarrassée de cette opinion erronée que la cellule vivante est impé- nétrable aux réactifs colorants. » Si ces conclusions sont suffisamment justifiées par les faits, comme je l'espère, la Physiologie paraît appelée, comme l'Histologie, à faire son profit des procédés de coloration des tissus vivants ('). » CHIMIE. — Sur ta permanence de l'acide cyanliydrique, pendant un mois, dans le corps d'animaux intoxiqués avec cette substance pure. Note de M. Ch. Brame. « Le i5 janvier de la présente année, un lapin et un chat furent intoxi- qués chacun avec environ i^"^ d'acide cyanliydrique pur, qui venait d'être préparé, et cela en portant le liquide sur la langue. Ces animaux, après quelques convulsions violentes, ne tardèrent pas à succomber. On pratiqua une incision à l'abdomen du lapin, on laissa le chat intact, et on les enterra tous deux dans de la terre recouverte de neige, au pied d'un arbre. w Un mois après l'expérience, on les déterra. Ils étaient parfaitement conservés et n'exhalaient aucune odeur. On détacha l'estomac de chacun d'eux, on le coupa en morceaux, puis, après les avoir additionnés de leur poids d'eau distillée, on les soumit à la distillation. Le bol alimentaire du lapin, parfaitement conservé, fut soumis à part à la distillation. comprimer les Infusoires. Je n'ai pas encore eu occasion de répéter ces observations sur les Infusoires en voie de conjugaison. (') Recherches sur les phénomènes sexuels des Infusoires ; note, p. l'j ; 1861, (^) Sur les indications obligeantes de M. le D'' Henneguy, je sais arrivé à des résultats analogues avec le brun d'aniline dit brun Bismarck. ( ^^7 ) « 1° Lapin. — [a). L'estomac du lapin donne d'abord environ iS''' d'un liquide clair incolore, qui précipite d'une manière très marquie le nitrate argentiqiie. • Ce précipilé est du cyanure argentique, puisque lavé, puis chauffé dans un petit tube à essai, additionné d'un petit fragment de cristal d'iode et surmonté d'un tampon d'amiante avec un peu de carbonate iodi(]ue, il donne, étant chauPfé, de longs et minces cristaux d'iodure de cyanogène. » Additionnée de sulfate ferroso-ferrique, puis de soude caustique et d'acide chlorliy- drique, cette même liqueur ne tarde pas à donner du bleu de Prusse. Elle contenait donc de l'acide cyanliydrique. [b]. La liqueur, retirée par distillation du bol alimentaire étendu d'eau, ne donne qu'un léger précipité avec le nitrate argentique et ne fournit pas sensiblement de bleu de Prusse avec le sulfate ferroso-ferrique. » 2° Chat. — On introduit l'estomac du chat dans un appareil distillatoire, fonctionnant au liaiu-marie, et l'on recueille environ lo»' de produit distillé. Ce produit ne donne qu'un trouble léger avec le nitrate argentique et ne fournit qu'une trace peu sensible de bleu de Prusse. » On emploie alors le feu nu, et l'on recueille de nouveau lo»'' de produit distillé; celui-ci précipite très sensiblement par le nitrate argentique et donne une quantité assez notable de bleu de Prusse. 5°'' de liqueur, de nouveau distillé», donnent le même résultat; mais ensuite la liqueur distillée ne contient plus que des traces d'acide prussique. » M II lésulte (le ces expériences : » 1° Que l'acide prussique pur conserve parfaiteiiienf, pendant un mois, les animaux auxquels il a été administré en quantité suffisante; » 2° Qu'il se maintient dans les tissus et notamiuent dans ceux de l'esto- mac, pendant le même temps; » 3° Qu'il paraît s'unir intimement aux tissus des animaux. Chez les Carnivores, il est difticile de l'extraire par distilhition ; au contraire, il est facile de le retirer, par la même voie, des tissus d'un animal herbivore. » M. L. Saltel adresse une Noie « sur un caractère de décomposition des équations différentielles et sur la conrlie catalane d'une siwface ». M. Del ADRiER adresse une Notft concernant l'emploi de la lumière élec- trique, pour l'observation par transparence des corps organisés. A 5 hein-es, l'Académie se forme en Comité secret. [.a séance est levée à 5 heures un quart. J. B- ( 428 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OOVRAGES REÇDS DANS LA SÉANCE DU '] FÉVRIER 1 88 1 . Minislère de la Marine el des Colonies. Aide-Mémoire d' Artillerie navale ; 2." livr., i88o. Paris, G. Chamerot, 1880; texte in-8° el Atlas in-folio. Mirnstère de la Marine et des Colonies. Mémorial de l'Artillerie de la Marine; t. VIII, -2^ livr. Paris, G. Chamerot, 1880; texte 111-8° et Atlas in-folio. Alfred Picard. Alimentation du canal de la Marne au Rhin et du canal de l'Est. Paris, J. Rothschild, 1880; un vol. \n-S° avec Atlas in-folio. (Pré- senté par M. Lalanne.) Des dyspepsies gastro-intestinales . Clinique physiologique; par /eProf. G. Sée. Paris, A. Delahaye et Lecrosnier, 1881 ; in-8°. (Présenté par M. Vnipian.) Etudes cliniques sur l'Iiystéro-épilepsie ou grande hystérie; par le D'' P. Hi- CHER. Paris, A. Delahaye et Lecrosnier, 1 88 i;in-8°. [Présenté par M. Vnipian pour le Concours Montyon (Médecine et Chirurgie) de 1881.] Voyages et métamorphoses d'une gouttelette d'eau; par M. van der Mens- BRUGGHE. Bruxelles, F. Hayez, 1880; br. in-8". Musci Galliœ. Heibier des mousses de France, publié par T. Husnot ; fasc. XIII, n''' 601-650. Cahan, par Athis (Orne), T. Husnot, 1881; in-4". Hepaticœ Galliœ. Herbier des hépatiques de France^ publié par T. Husnot; fasc. V, n°' 101-125. Cahan, par Athis (Orne), T. Husnot, 1881; in-S". La riqueza de la Agricultura. Aguas subterraneas; por D. Rafaël Roig y ToRRES. Barcelona, administ. de la Cronica cientifica, .1881 ; br. in-8°. (Deux exemplaires.) La stregghia degli imenolteri. Memoria di G. Canestrini e k. Berlese. Padova, P. Prosperini, 1880; br. in-8°. Atti délia R. Accademia deiLincei, anno CCLXXVIII, 1 880-81, série terza, Transunti, vol. V, fasc. 2° e [\°. Roma, Salviucci, 1881; 2 livr. \n-lf. Astronomical and magnelical and meteorological observations made al the royal Observatorj Greenwich in the year 1878. Londoii , George Eyre and W. Spottiswoode, 1880; in-4°. ERRATA. (Séance du i4 février 1881 j. Page 337, ligne 5, au lieu de ils l'annuleraient, Ukz ils s'annuleraient. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de AULLET- BACHELIER Quai des Augustins, n° 55. «3 les COUPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deux Tables, l'une par ordre alphabétique ce matières, l'autre par ordre alphabétique J« noms iiment chaque volume. L abonnement est annuel, et part du i" janvier. k <:' 4" «^o "<».iis Pour Paris. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit 20 fr. Pour les Départements _ _ 30 fr Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaires en sus. •^ I i précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs. ? quelques collections complètes. • Cl soasorit, dans les Départements, 101 Messieurs : iohel et Médan. lavault St-Lager. îrlando. ecquet-Decobert. ebreuil. I ermain et Grassin. ' achè8e,BelleuTreetC". 'rôme. irion che Messieurs: Marseille . . . Camoin frères. ., „. t Coulet. nontpelUer . ! Seguin. Moulins Martial Place. ^ Uouîllard frères. ■ I M"" Veloppé. / André. -Vancr Sidot frères. ( Grosjean. Nante Nice . . Barma. ' Jpm. VJsconti. Nîmes Thibaud. Orléans .... \'audecraine. Poitiers Druineaud. Morel et Berthelol. Verdier. Brizard. Valet. ) Métérie. ' Herpin. Chevalier. If Rumèbe. ( Clavel. I Gimet. ( Privât. ( Giard. ' Lemaître On soojacrit, à TEtranger, A Amsterdam . Barcelone . Berlin. Rennes . . . . Rochejort . . . Rouen S'^Êtienne . . Toulon Toulouse.. . . Valenciennes Bologne . . . Boston . . . , Bruxelles. Cambriole . Florence . . . Gand Gènes Genève . La Haye. . Lausanne. Leipzig, . . Lié^e Londres .... Luxembourg. Milan chez Messieurs ; h. Van Bakkenes etC'*. Verdaguer. IAsher et C". Cahary et C'«. Friediander et fils. Mayer et Mûller. Zanictielli et C*. Severet Francis. ( Decq et Duhent. ' iUerzbach et Falk. Deighion, Bell et C'«. Giani. Engeicke. Beuf. 1 Cherbuliez. ' i Georg. I Belinfante frères. j Imer-Cuno. Brockba-us. Twietmeyer. Voss. Bounameaux. j Gnnsé. | Dulau. i Kutt. ! V. Bûcii. ; Dumolard frères. Hœpli. I Moscou . . Madrid. Naples Kew-Yor/!. oxford. . . . Palerme. . . Porto Rio'Janeîro Rome Rotterdam. . Stoc^■holm . . S'-Pétersb. Turi Varsovie.. Venise ... , Vérone . . . , Vienne . . . . Zurich. chez Messieurs • Gautier. iBailly-Baillière. V'Poupartet fils. F. Fé. Pellerano. Chris tern. Parker et C». Pédono-tauriel. j Magalhâès et Moniz. ( Cliardron. Garnier. ( bocca frères. ( Loescber et C"" Kramers. .5am50n et Wall Isaakoff. Mellier. Wolfl. / Bocca frèrei I Loescber et C». ' Brero. Gebethner et Welff. Ongania. Drucker et Tedoscbl. Gorold et G'*. / Franz Ranke. j Schmidt. ' Meyer et Zeller. RALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES • ^omes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4°; i853. Prix.. ' 15 fr ornes 32 a 61. - (i" Janvier .85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4^ 1870. Prix. . 15 fr' ni': AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ■ I^ritStrie^tL-lfelTr U^' '" "'^'•.^•.«-7 ^' '-'-'■ So-a- - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les :-. BKBNXKa. Volume in-4ravec3rp,anches "" P— "ter sur l'intérêt de ces résultats et de leurs déductions. Chercher à anioindrir la virulence par des moyens rationnels, c'est fonder sur rexpériuientalion l'espoir de préparer avec des virus actifs, C. R., i88i, I" Semestre. (T. XCll, N» 9.J 5^ ( /.3o ) de facile culture dans le corps de l'homme ou des animaux, des virus-vac- cins de développement restreint, capables de prévenir les effets mortels des premiers. Aussi avons-nous appliqué tous nos efforts à la recherche de la généralisation possible de l'action de l'oxygène de l'air dans l'atténuation des virus. » Le virus charbonneux, étant l'un des mieux étudiés, devait le pre- mier attirer notre attention. Toutefois, nous allions nous heurter dès l'abord à une difficulté. Entre le microbe du choléra des poules et le microbe du charbon, il existe une différence essentielle qui ne permet pas de calquer rigoureusement la nouvelle recherche sur l'ancienne. Le microbe du choléra des poules, en effet, ne paraît pas se résoudre, dans ses cultures, en véritables germes. Dans celles-ci, ce ne sont que cellules ou articles toujours prêts à se multiplier par scission sans que les conditions particulières où ils donnent de vrais germes soient connues (' ). » La levure de bière est un exemple frappant de ces productions cellu- laires pouvant se multiplier indéfiniment, sans apparition de leurs spores d'origine. Il existe beaucoup de mucédinées à mycéliums tubuleux qui, dans certaines conditions de culture, donnent des chauies de cellules plus ou moins sphériques , appelées conidies. Celles-ci, détachées de leurs branches, peuvent se reproduire sous la forme de cellules, sans jamais faire apparaître, à moins d'un changement dans les conditions des cul- tures, les spores de leurs mucédinées respectives. On pourrait comparer ces organisations végétales aux plantes qu'on multiplie par bouture et dont on ne fait point servir les fruits et les graines à la reproduction de la plante-mère. » La bactérie charbonneuse, dans ses cultures artificielles, se comporte bien différemment. Ses filaments mycéliens, si l'on peut ainsi dire, se sont à peine multipliés pendant vingt-quatre ou quarante-huit heures, qu'on les voit se transformer, principalement ceux qui ont le libre contact de l'air, en corpuscules ovoïdes très réfringents pouvant s'isoler peu à peu et constituer les véritables germes du petit organisme. Or, l'observation dé- montre que ces germes, si vile formés dans les cultures, n'éprouvent avec le temps de la part de l'air atmosphérique aucune altération, soit dans ( ' ) J'ai fait observer antérieurement que les petits articles du microbe se résolvent en granulations de très petit diamètre. Il est difficile que ces granulations soient les vrais germes des articles, puisque, avec le temps, il y a mort du microbe. Seraient-elles des gra- nulations sans vitalité propre? ( 43i ) leur vitalité, soit dnns leur virulence. Je pourrais présenter à l'Académie un tube contenant des spores d'une bactéridie charbonneuse formée il y a quatre ans, le 21 mars 1877 : chaque année, on essaye la germination des petits corpuscules et chaque année cette germination se fait avec la même facilité et la même rapidité qu'à l'origine; chaque année également on éprouve la virulence des nouvelles cultures et elles ne manifestent aucun affaiblissement apparent. Dès lors, comment tenter l'action de l'air atmo- sphérique SIM' le virus charbonneux dans l'espoir de l'atténuer? » Le nœud de la difticullé est peut-être tout entier dans le fait de cette production rapide des germes de la bactéridie que nous venons de rappeler. Sous sa forme filamenteuse et dans sa multiplication par scission, cet orga- nisme n'esl-il pas de tout point comparable au microbe du choléra des poules? Qu'un germe propremetit dit, qu'une graine ne subisse de la part de l'air aucune modification, cela se conçoit aisément, maison conçoit non moins aisément que, s'il doit y avoir un changement, celui-ci porte de pré- férence sur un fragment mycélien. C'est ainsi qu'une bouture qui serait aban- donnée sur le sol au contact de l'air ne tarderait pas à perdre toute vitalité, tandis que dans ces conditions la graine se conserverait, prête à reproduire la plante. Si ces vues ont quelque fondement, nous sommes conduits à penser que, pour éprouver l'action de l'oxygène de l'air sur la bactéridie charbonneuse, il serait indispensable de pouvoir soimiettre à cette action le développement mycélien du petit organisme, dans des circonstances où il ne pourrait fournir le moindre corpuscule germe. Dés lors, le problème qui consiste à faire subir à la bactéridie l'action de l'oxygène revient à empêcher intégralement la formation des spores. La question ainsi posée, nous allons le reconnaître, est susceptible de recevoir une solution. » On peut en effet empêcher les spores d'apparaître dans les cultures artificis^lles du parasite charbonneux par divers artifices. A la température la plus basse à laquelle ce parasite se cultive, c'est-à-dire vers -+■ 16°, la bactéridie ne prend pas de germes, tout au moins pendant un temps très long. Les formes du petit microbe à celte limite inférieure de son dévelop- pement sont irrégulières, en boules, en poires, en un mot monstrueuses, mais dépourvues de spores. Il en est de même sur ce dernier point aux tem- pératures les plus élevées encore compatibles avec la culture du parasite, températures qui varient un |)eu suivant les milieux. Dans le bouillon neutre de poule, la bactéridie ne se cultive plus à 45°. Sa culture y est fa- cile, au contraire, et abondante de 42° à 43°, mais également sans forma- tion possible dts spores. En conséquence, on peut maintenir au contact de ( 432 ) l'air pur, entre 42° et 4^°> une culture mycélieune de bactéridie entiè- rement privée de germes. Alors npparaissent les très remarquables résultais suivants : après un mois d'attente environ, la culiure est morte, c'est-à-dire que, semée dans du bouillon récent, il y a stérilité complète. La veille et l'avant-veille du jour où se manisfeste cette impossibilité de dévelop- pement et tons les jours précédents, dans l'intervalle d'un mois, la re- production de la culture est au contraire facile. Voilà pour la vie et la nu- trition de l'organisme. En ce qui concerne sa virulence, on constate ce fait extraordinaire que la bactéridie en est dépourvue déjà après huit jours de séjour à 42°-43° et ultérieurement; du moins ses cultures sont inoffen- sives |30ur le cobaye, le lapin et le mouton, trois des espèces animales les plus aptes à contracter le charbon. Nous sommes donc en possession, non pas seulement de l'ailénuation île la virulence, mais de sa suppression en apparence complète, par un simple artifice de culture. En outre, nous avons la possibilité de conserver et de cultiver à cet état inoffensif le ter- rible microbe. Qu'arrive-t-il dans ces huit premiers jours à /(S" cpii suffisent à priver la bactéridie de toute virulence? Rappelons-nous que le microbe du choléra des poules, lui aussi, périt dans ses cultures au contact de l'air, en un temps bien plus long il est vrai, mais que dans l'intervalle il éprouve des atténuations successives. Ne sommes-nous pas autorisés à penser qu'il doit en être de même du microbe du charbon? Cette prévision est con- firmée par l'expérience. Avant l'extinction de sa virulence, le microbe du charbon passe par des degrés divers d'atténuation et d'autre part, ainsi que cela arrive également pour le microbe du choléra des poules, chacun de ces états de virulence atténuée peut être reproduit par la culture. Enfin, puisque, d'après une de nos récentes Communications, le charbon ne réci- dive pas, cliacun de nos microbes charbonneux attéruié constitue pour le microbe supérieur un vaccin, c'est-à-dire un virus propre à donner une ma- ladie plus bénigne. Quoi de plus facile dès lors que de trouver dans ces virus successifs des virus propres à donner la fièvre charbonneuse aux moutons, aux vaches, aux chevaux sans les faire périr et pouvant les pré- server ultérieiu'ement de la maladie mortelle? Nous avons pratiqué cette opération avec un grand succès sur les moutons. Dès qu'arrivera l'époque du parcage des troupeaux dans la Beauce, nous en tenterons l'application sur une grande échelle. » Déjà M. Toussaint a annoncé qu'on pouvait préserver les moutons par des inoculations préventives; mais, lorsque cet habile observateur aura publié ses résultats, au sujet desquels nous avons fait des études appro- ( 433 ) fondies, encore inédites, nous ferons voir tonte la différence qui existe entre les deux méthodes, l'incertitude de l'une, la sûreté de l'aulre. Celle que nous faisons connaître a, en outre, l'avanlage très grand de reposer sur l'exisience de virus-vaccins cultivables à volonté, qu'on peut multi- plier à l'infini dans l'intervalle de quelques iieures, sans avoir jamais recours à du sang charbonneux. B Les faits qui précédent soulèvent tui problème d'un haut intérêt : je veux parler du retour possible de la virulence des virus atténués ou même éleinls. Nous venons d'obtenir, par exemple, une bacléridie charbonneuse privée de toute virulence pour le cobaye, le lapin et le mouton. Pourrait-on lui rendre son activité vis-à-vis de ces espèces animales? Nous avons pré- paré également le microbe du choléra des poules dépourvu de toute viru- lence pour les poules. Comment lui rendre la possibilité d'un dévelop- pement dans ces Gallinacés? )) Le secret de ces retours à la virulence est tout entier, présentement, dans des cultures successives dans le corps de certains animaux. » Notre bactéridie, inoffensive pour les cobayes, ne l'est pas à tous les âges de ces animaux; mais qu'elle est courte la période de la virulence! Un cobaye de plusieurs années d'âge, d'un an, de six mois, d'un mois, de quelques semaines, de huit jours, de sept, de six jours ou même moins, ne court aucun danger de maladie et de mort par l'inoculation de la bac- téridie affaiblie dont il s'agit; celle-ci, au contraire, et tout surprenant que paraisse ce résultat, tue le cobaye d'un jour. Il n'y a pas eu encore d'excep- tion sur ce point dans nos expériences. Si l'on passe alors d'un premier cobaye d'un jour à un autre, par inoculation du sang du premier au se- cond, de celui-ci à un troisième, et ainsi de suite, on renforce progressi- vement la virulence de la bactéridie, eu d'autres termes son accoutumance à se développer dans l'économie. Bientôt, par suite, on peut tuer les co- bayes de trois et de quatre jours, d'une semaine, d'un mois, de plusieurs années, enfin les moulons eux-mêmes. La bactéridie est reveruie à sa viru- lence d'origine. Sans hésiter, quoique nous n'ayons pas encore eu l'occa- sion d'en faire l'épreuve, on peut dire qu'elle tuerait les vaches et les che- vaux; puis elle conserve cette virulence indéfiniment si l'on ne fait rien pour l'atténuer de nouveau. » En ce qui concerne le microbe du choléra des poules, lorsqu'il est arrivé à être sans action sur ces dernières, on lui rend la virulence en agissant sur des petits oiseaux, serins, canaris, moineaux, etc., toutes es- pèces qu'il tue de prime-saut. Alors, par des passages successifs dans le ( 43/i ) corps de ces animaux, on lui fait prendre peu à peu une virulence capnble de se manifester de nouveau sur les poules adulles. )) Ai-je besoin d'jijouter que, dans ce retour à la virulence et chemin faisant, on peut préparer des virus-vaccins à tous les degrés de virulence pour la bactéridie et qu'il en est ainsi pour le microbe du choléra? » Celte question du retour à la virulence est du plus grand intérêt pour l'étiologie des maladies contagieuses. )< Je terminais ma Communication du 26 octobre dernier en faisant remarquer que ratténualion des virus par l'influence de l'air doit être un des facteurs de l'extinction des grandes épidémies. Les faits qui précèdent, à leur tour, peuvent servir à rendre compte de l'apparition dite spontanée de ces fléaux. Une épidémie qu'un affaiblissement de son virus a éteinte peut renaître par le renforcement de ce virus sous certaines influences. Les récits que j'ai lus d'apparition spontanée de la peste me paraissent en offrir des exemples, témoin la peste de Benghazi, en 1 856-1 858, dont l'éclosion n'a pu être rattachée à une contagion d'origine. La peste est une maladie virult-nte propre à certains pays. Dans tous ces pays, son virus atténué doit exister, prêt à y rejirendre sa forme active quand des conditions de climat, de famine, de misère, s'y montrent de nouveau. Il est d'autres maladies virulentes qui apparaissent sponlanéinent en toutes contrées : tel est le ty|ihus des camps. Sans nul doute, les germes des mi- crobes, auteurs de ces dernières maladies, sont partout répandus. L'homme les porte sur lui ou dans son c.inal intestinal sans grand dommage, mais prêts également à d&venir dangereux lorsque, par des conditions d'encom- brement et de développement successifs à la surface des plaies, dans des corps affaiblis ou aulrmnent, leur virulence se trouve progressivement renforcée. » Et voilà que la virulence nous apparaît sous un jour nouveau qui ne laisse pas d'être inquiétant pour l'humanité, à moins que la natiue dans son évolution à travers les siècles passés ait déjà renconti'é toutes les oc- casions de productions des maladies viiulentes ou contagieuses, ce qui est fort invraisemblable. » Qu'est-ce qu'un organisme microscopique inoffensif pour l'homme ou pour tel animal déterminé? C'est un être qui ne peut se développer dans notre corps ou dans le corps de cet animal ; mais rien ne prouve que, si cet être microscopique venait à pénétrer dans une autre des nulle et mille espèces de la création, il ne pourrait l'envahir et la rendre malade. Sa viru- lence, renforcée alors par des passages successifs dans les représentants ( 435 ) de cette espèce, pourrait devenir en état d'atteindre tel ou tel anim.il de grande taille, l'Iiomme ou certains animaux domestiques. Par celte mé- thode, on peut créer des virulences et des contagions nouvelles. Je suis très porté à croire que c'est ainsi qu'ont apparu, à travers les âges, la variole, la syphilis, la peste, la fièvre jaune, etcT, et que c'est également par des phénomènes de ce genre qu'apparaissent, de temps à autre, certaines grandes épidémies, celle de typhus, par exemple, que je viens de men- tionner. » Les faits observés à l'époque de la variolation (inoculation de la va- riole) avaient introduit dans la Science l'opinion inverse, celle de la dimi- nution possible de la virulence par le passage des virus à travers certains sujets. Jeûner partageait cette manière de voir, qui n'a rien d'invrai- semblable. Cependant, jusqu'à présent nous n'en avons pas rencontré d'exemples, quoique nous les ayons cherchés intentionnellement. » Ces inductions trouveront, je l'espère, de nouveaux appuis dans des Communications ultérieures. » THERMOCHIMIE. — Àclion des hydracides sur les sels halogènes renjer'numt le même élément. Note de M. Berthelot. « 1. Les hydracides se combinent directement aux sels métalliques pour former des chlorhydrates de chlorures, des bromhydrates de bro- mures, des iodhydrates d'iodures : c'est ce qui résulte de l'étude des com- posés cristallisés que j'ai observés avec les sels de cadmium, de plomb, d'argent ( ' ), ainsi que de celle des chlorhydrates de chlorure de mercure décrits récemment par M. Ditte (^), et des chlorhydrates de chlorures d'or et de platine anciennement connus. Une généralisation facile à prévoir m'a conduit à chercher s'il existait des sels acides analogues, formés par les chlo- rures et bromures alcalins. » 2. On ne doitguère espérer isoler de tels composés en présence de l'eau, les chlorures et bromures alcalins étant précipités de leurs solutions aqueuses par les hydracides. J'ai expliqué adleurs (^) cette précipitation par (') Comptes rendus, l. XCI, p. 1024. (') Comptes rendus, t. XCII, p. 353. {') Essai de Mécanique chimique, t. II, p. l5o; et surtout Annales de Chimie et de Physique, 5' série, t. IV, p. 49^ et 466. ( 436 ) la formation des hydrates définis des hydracides, en vertu de laquelle l'hydraciile prend l'eau qui retenait le sel en dissolution. » Or cette formation des hydrates d'hydracides joue également un rôle essentiel dans la préparation des chlorhydrates de chlorures et des sels acides analogues : ceux-ci ne pouvant exister en présence de l'eau que si leur chaleur de formation surpasse la chaleur dégagée par l'union des mêmes hydracides avec l'eau. Cette condition est, en effet, réalisée dans la formation du chlorhydrate de chlorure de cadmium, CdCl-l-HCl4-7H0 (solide), dégage -4-i5*^"',i, tandis que la formation de l'hydrate chlorhydrique cristallisable, que l'on peut admettre dans les solutions saturées, HCl + 2H-O- solide — HC1,2H'0' cristallisé, dégage seulement. + I iC»', 2 » L'eau et l'hydrate d'acide, tous deux pris dans l'état liquide, four- nissent un chiffre très voisin : + 11,6, les deux chaleurs de fusion étant presque identiques. » Les chaleurs de formation des iodhydrates cristallisables et hydratés formés par l'iodure de plomb (-t- 23^^°', 3) et par l'iodure d'argent (+ 21™, 6) surpassent également celle de l'hydrate iodhydrique saturé : HI + 311^0^ liquide =: HI,3H-0= liquide, dégage -f- 15*-=',6; les trois quantités étant calculées cette fois depuis l'hydrate iodhydrique liquide et l'eau liquide, faute d'un autre terme de comparaison commun. » Ajoutons, pour contpléter ces données, que l'union du gaz bromhy- drique et de l'eau liquide, formant l'hydrate liquide, HBr + 2H^0-liq.= HBr,2H^0- liquide, dégage -+- 1^,1 ; chiffre qui peut être adopté sans erreur notable pour la formation du même hydrate cristallisé (état sous lequel il est facile de l'obtenir), depuis l'hy- dracide gazeux et l'eau solide, d'après la remarque faite plus haut pour l'hydrate chlorhydrique analogue. » Cela étant admis, si la chaleur de formation d'un chlorhydrate de chlorure ou d'un sel analogue est trop faible, l'hydracide s'unira à l'eau, de préférence au chlorure, qu'il préci|)itera. » C'est précisément ce qui arrive pour le bromure de sodium, car j'ai trouvé (voir plus loin) : HBr ■+- /«NaBr solide, dégage + io'^''',8; chiffre fort inférieur à -1- i[\,2. ( ^'1^7 ) » CeMe coiulition n'est pas d'iullcurs la seule : on doit tenir coiiij)ti>, même lorsqu'elle est remplie, de la dissociation propre du composé pré- pondérant, et aussi de celle de l'autre composé qui peut se former aux dépens de la portion d'hydracide laissée libre par la dissociation du pie- mier ('). » Ainsi, si la chaleur de formation du chlorhydrate est trop faible, il ne pourra être manifesté qu'en opérant avec le sel anhydre. Mais alors l'état gazeux de l'un des composants, opposé à l'état solide de l'antre, devra s'opposer, en général, à une combinaison régulière, la réaction demeurant incomplète et superficielle; il l'entravera d'autant mieux que de tels com- posés sont, en général, dissociables dès la température ordinaire. L'exis- tence du composé pourra être manifestée par trois caractères ■ l'absorption du gaz par le sel anhydre, le dégagement de chaleur, et l'observation de réactions nouvelles, qui n'appartiennent ni au sel, ni au gaz, envisagés isolément. » Or j'ai observé qu'il en est ainsi pour les chlorures et bromures alca- lins, mis en présence fies hydracides correspondants. 3. Acide bromhjdrique et bromure de sodium. — Le bromure de sodium sec absorbe le gaz bromhydrique (formation d'un bromhydrate),et le com- posé produit est décomposé par le mercure avec dégagement d'hydrogène: réaction que ne produisent ni le bromure de sodium, ni le gaz bromhy- drique dans les mêmes conditions {'^). Voici les faits. » On a desséché soigneusement le bromure de sodium, par l'action de la chaleur; on l'a pulvérisé' et on l'a chauffé plus fortement, sans le fondre pourtant; on en a pris i^'' environ, que l'on a introduit dans un tube gra- dué; on a versé dessus une couche de mercure; on a fait le vide, pour extraire l'air contenu dans le sel, puis on a laissé rentrer du mercure, de façon à remplir complètement le tube: on a obtenu ainsi un sel bien purgé d'air. On a mesuré, d'autre part et dans un tube gradué distinct : 1 4*'"^, 2 de gaz bromhydrique pur, à peu près entièrement absorbable par l'eau ('), et (') Voir, dans mon Essai de Mécanique chimique, les lois relatives aux systèmes homo- gènes dissociés, t. II, p. 4I2, 443» 5^6 et 6/^1; et aux systèmes hétérogènes renfermant un précipité, p. 44^ ^^ "22. (') Le gaz bronihvdrique lui-même est attaqué à la longue par le mercure; mais cette action est iufininieut plus lente. Au bout d'une demi-heure de contact, aucune dose appré- ciable d'hydrogène ne se manifeste. (^] Il laissait un résidu de deux millièmes, attribuable à l'air dissous dans l'eau. C. R,, 1881, 1" Senisstre. (T. XCII, N» 9.) ^^ ( 438 ) on les a fait passer dans le tube qui contenait le sel. Le volume apparent du gaz (c'est-à-dire le volume mesuré en présence du sel pulvérulent, dont le volume s'ajoute en partie à celui du gaz et doinie un chiffre trop fort) s'est trouvé réduit presque aussitôt à la*^*^, 8; il a continué à diminuer peu à peu, par suite de l'absorption lente du gaz, Au bout d'une demi-heure, il était égal à 12'^'', 2. » A ce moment, le volume apparent du gaz absorbé s'élevait à 2™,o*, le volume du sel solide étant o", 32. On voit que le volume du gaz absorbé représente six à sept fois le volume du sel; mais ce chiffre est trop faible, une portion du sel demeurant recouverte de mercure : le surplus agit seu- lement par sa surface. Le terme de l'absorption n'est pas d'ailleurs atteint; mais j'ai dû arrêter l'expérience. » En effet, la perte de volume observée répond à deux phénomènes, sa- voir : une combinaison intégrale du gaz bromhydrique avec le bromure de sodium et une décomposition plus lente du bromhydrate de bromure de sodium par le mercure. Le contenu du tube ayant été traité par l'eau, il est resté un volume insoluble égal à o''", 3 et constitué par de l'hydrogène. La proportion de gaz bromhydrique disparue se compose donc de 6 vo- lumes combinés et de i volume décomposé. Ainsi le gaz bromhydrique est absorbé très sensiblement par le bromure de sodium sec, et il se produit une décomposition lente du bromhydrate par le mercure; décomposition qui s'est élevée au quart environ de ce composé, dans les conditions de l'expérience précédente. Cette décomposition, n'ayant lieu ni avec le sel ni avec le gaz bromhydrique, mis isolément en présence du mercure dans les mêmes conditions, caractérise la formation du nouveau composé. » 4. Acide bromhydrique et bromure de potassium. — On a opéré exacte- ment de même avec ces deux corps et les résultats ont été analogues à ceux fournis par le bromure de sodium ; à cela près que le volume du gaz absorbé au bout d'une demi-heure était trois fois moindre. Il s'était également formé de l'hydrogène. » 5. JJ acide bromhydrique et le bromhydrate d'ammoniaque ont donné lieu aussi à une réaction ; mais l'absorption a été plus faible encore, probable- ment parce que le sel, desséché à une haute température, renfermait déjà un léger excès d'acide bromhydrique. L'hydrogène a été observé. )) 6. Acide bromhydrique et bromure d 'argent. — J'ai répété les mêmes expé- riences a\ec le bromure d'argent. Elles sont moins décisives, parce que le bromure d'argent sec, agité avec le mercure, l'attaque immédiatement : pro- bablement en raison de la substitution du mercure (protosel)à l'argent. ( ^^9 ) substilulion qui dégage H- i i^"',5.En opérant avec i*" de bromure d'argent sec ( mais non fondu), en présence du gaz bromhydrique et du mercure, il y a eu absorption progressive de gaz,s'élevanlà 2",6au bould'uuedemi- heure, soit seize fois le volume du sel ; il s'était formé en même temps o*^*^, 5 d'hydrogène, c'est-à-dire qu'un tiers du gaz disparu avait été décomposé, les deux autres tiersétant simplement combinés, sous forme de bromhydrate, soit au bromure d'argent, soit au bromure de mercure qui en dérive. » J'ai fait les mêmes expériences avec les chlorures alcalins et l'acide chlorhydrique. Ici, il y a seulement absorption de l'hydracide par le sel halogène, sans qu'il y ait dégagement d'hydrogène. » 7. Acide chlorhydrique el chlorure de sodium sec. — Action lente. Après une demi-heure le sel avait absorbé i'"', soit deux fois le volume de la ma- tière totale; une portion seulement s'était trouvée en contact réel. » 8. Acide chlorhydrique el chlorure de potassium sec. — L'action est un peu plus rapide qu'avec le chlorure de sodium. Au bout d'une demi-heure, S*^*^ étaient absorbés, c'est-à-dire au moins six fois le volume du sel. Redou- tant quelque erreur, j'ai chauffé de nouveau du chlorure de potassium pul- vérisé et je l'ai introduit encore chaud dans le tube où devait se faire l'expérience.L'absorptionasuivi lamarcheque voici: immédiatement, o", 8; après deux minutes, o*'^,g5; après quinze minutes, i*^", 5; après une demi- heure, 2'^'^,o, c'est-à-dire au moins quatre fois le volume du sel. » Entre le gaz chlorhydrique et le chlorhydrate d'ammoniaque la réac- tion est extrêmement faible; ce sel absorbe, par contre, le gaz ammoniac, en formant divers composés, étudiés par M. Troost ('). M 9. Acide chlorhydrique et chlorure d'argent. — Le chlorure d'argent, de même que le bromure d'argent, attaque à froid le mercure : ce qui s'ex- plique également, la réaction (protosel) dégageant -+- ii'^''',^. Le chlorure d'argent sec (mais non fondu), en présence du gaz chlorhydrique et du mercure, a absorbé peu à peu en une demi-heure 2*^*^,4 ; soit douze fois le volume du chlorure d'argent. Il n'y a pas dégagement d'hydrogène. Ces faits indiquent l'existence d'un chlorhydrate de chlorure, soit d'argent, soit de mercure. » 10. J'ai pensé qu'il convenait de rechercher si ces diverses réactions dé- gagent de la chaleur : l'expérience est délicate, en raison de la faible quantité d'hydracide fixée sur les sels et de la lenteur de la réaction. » A cet effet, un thermomètre sensible, indiquant les vingtièmes de (') Comptes rendus, t. i.XXXVIir, p. 578. ( M\^ ) degré, a été immergé dans un vase rempli avec le sel pulvéndent, très soi- gneusement desséché. La marche du thermomètre une fois régularisée, on fait arriver un courant d'hydracide gazeux dans le vase. On a observé une élévation de température notable : o",5 dans un essai; o°,9 dans un autre, en faisant agir le gaz bromliydrique sur le bromure de sodium; le gaz chlor- hydrique et le chionue de sodium ont produit un effet positif, mais à peine sensible; le gaz bromhydrique et le chlorure de sodium, un dégagement no- table (h-o°,i); le gaz chlorhydrique et le bromure de sodium, un peu davantage (-+- o°,i5). Ces nombres ne fournissent pas la mesure compara- tive du phénomène, en raison de la lenteur delà réaction ; mais ils montrent qu'elle est accompagnée, dans tous les cas, par un dégagement de chaleur. » J'ai tenté alors d'obtenir une mesure proprement dite avec le gaz bromhydrique et le bronune de sodium. Le sel était contenu dans une bouteille en platine, jaugeant 32'^'',4, renfermant 40^"^ de bromure de so- diiun anhydre, et plongée dans un petit calorimètre. On a fait passer le gaz pendant quatre minutes. L'accroissement du poids apparent de la bou- teille pesée dans l'air a été o^"", i56; soit g^'jXqSS, en tenant compte de la perte de poids dans l'air. D'après le volume du sel (i3'^'', j) et celui de l'espace vide de la bouteille, on trouve que les 4o^' de bromure de sodium ont fixé qK'', 129 d'acide bromhydrique ; soit à peu près trois fois leur vo- lume. Dans ces conditions, HBr H- /TzNa Br solide ont dégagé : -+- io''°',8. » 11. Eu résumé, les chlorures alcalins, aussi bien que les chlorures métalliques proprement dits, absorbent à froid le gaz chlorhydrique ; les bromures alcalins, aussi bien que les bromures métalliques, absorbent à froid le gaz bromhydrique. Cette réaction donne lieu à un dégagement de chaleur; enfin, les composés formés par le dernier gaz dégagent de l'hy- drogène sous l'influence du mercure, dans des conditions où le gaz libre n'en produit pas. » Je crois qu'il est permis de conclure de ces observations que les com- posés formés par l'union d'un hydracide et d'un sel halogène renfermant le même élément existent aussi bien dans le cas des sels alcalins, où ils sont signalés par l'absorption du gaz, par le dégagement de chaleur et par des réactions spéciales, que dans le cas des sels métalliques proprement dits, où ils ont été obtenus cristallisés. Dans les deux cas, ils sont en partie dissociés. »> De tels composés, loin d'être exceptionnels, représentent au contraire ( 44i ) un ordre de coi-ps fort gciiér.il en Chimie. Dans l'ordre des acides mono- basiques, les acétales et formiales acides sont coiunis depuis longtemps; M. Ditte a signalé récemment les azotates acides; dans un cercle plus étroit d'analogies, on doit r.ippeler les fluorliydrales des fluorures alcalins. Les chlorhydrates de chlorures et les bromhydrales Je bromures sont des com- posés du même genre, qui se distinguent seulement par une moindre sta- bilité. Tous ces corps jouent dans la mécanique chimique un rôle impor- tant, et sur lequel j'aurai occasion de revenir. » M. DE Lesseps, en présentant à l'Académie la cinquième série des « Lettres, journal et documents pour servir à l'histoire du canal de Suez », s'exprime comme il suit : « L'Académie se rappelle qu'après l'élection dont elle m'a honoré, plu- sieurs de nos confrères m'ont engagé à mettre en ordre les documents relatifs à l'hisloirç du canal de Suez. Elle a bien voulu accepter la dédicace des quatre premières séries de cette publication. Je lui offre aujourd'hui la cinquième et dernière série, se terminant par les détails de l'inauguration, à laquelle une nombreuse députatiou de l'Institut a assisté les ly, i8, 19 et 20 novembre i86g. » Mon cinquième Volume donne un résumé de toutes les études ou opérations préparatoires et la description des appareils qui ont permis d'en- treprendre les travaux d'exécution. La durée de ces travaux n'a donc été réellement que de sept années. C'est à peu près le terme prévu pour l'exé- cution du canal de Panama, qui commence actuellement sans avoir à subir, comme celui de Suez, la phase des difficultés politiques, des négociations et des opérations préparatoires dans un désert privé de toutes ressources. » Le Volume que je dépose sur le bureau pourra surtout intéresser les ingénieurs et les personnes qui s'occupent des éludes de travaux publics. » M. Besal fait hommage à l'Académie du Tome VI de son « Traité de Mé- canique générale ». Ce Volume traite des voûtes, des ponts en charpente, des constructions métalliques, de la navigation intérieure et des travaux maritimes. ( 4/p ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. HYGIÈNE. — Sur l'action désinfectante et antipulride des vapeurs de l'élher azoteux ; par M. Peyrusson. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) « Dans une précédente Communication, j'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Académie que l'azotite d'étliyle, ou éther azoteux éthylique, en vapeur, communiquait à l'air les réactions de l'ozone, et qu'il était complètement inoffensif. Je concluais de ces faits qu'il pourrait avantageusement être employé à purifier l'air des locaux habités, caria théorie des décompositions chimiques qu'il éprouve indique qu'il doit être plus efficace que l'ozone lui-même pour détruire les impuretés qui peuvent se trouver dans l'air. » Aujourd'hui je viens rendre compte à l'Académie des expériences que j'ai faites pour la démonstration de cette manière de voir. » Dans une première série d'expériences, je me suis placé au point de vue antiseptique; mais je me suis attaché à n'opérer que sur l'air ambiant en évitant le mélange direct avec la matière organique en expérience. A cet effet, j'ai pris des bocaux de 3''' de capacité environ dans lesquels j'ai mis des substances altérables : viande, sang, solution sucrée, œufs battus, puis j'ai introduit dans ces bocaux des petits flacons débouchés qui contenaient un peu d'azotite d'étliyle mélangé à de l'alcool ou la préparation que j'indiquerai plus loin ; j'ai fermé ensuite ces grands bocaux d'une façon incomplète et seulement pour éviter une évaporation trop rapide del'éther. Dans ces conditions, il n'y avait pas contact direct entre la matière en expérience et l'éther, dont les vapeurs se répandaient simplement dans l'atmosphère du grand bocal. De plus, je ferai observer que je me mettais ainsi dans des conditions tout à fait analogues à celles dans lesquelles ce corps doit être employé, l'atmosphère du bocal représentant l'atmosphère d'un appartement fermé. 1) Voici du reste le résidlat de mes expériences : » J'ai pris des œufs frais, que j'ai battus ensemble (blancs et jaunes) et que j'ai divisés ensuite dans cinq bocaux ainsi disposés : » Le premier, qui servait de témoin, a été abandonné tel quel. Au bout de quatre jours, l'œuf, qui formait d'abord un liquide jaune au fond duquel il y avait un dépôt granulé, s'est coagulé peu à peu; l'odeur bien connue d'œuf pourri a commencé à se développer, et au bout de dix jours elle ( 443 ) était insupportable; puis, il s'est produit une coloration gris foncé qui a envahi peu à peu toute la masse. » Dans le deuxième bocal j'ai introduit un flacon qui contenait du chlo- rure de chauj. humide. L'odeur du chlore dégagé n'a pas tardé à être forte et a persisté pendant toute la durée de l'exp'érience ; la coagulation a eu lieu dès le sixième jour et l'altération a été aussi manifeste que dans le bocal témoin. » Dans le troisième bocal j'ai mis un flacon à ouverture un peu large qui contenait de l'acide phénique concentré, dont l'odeur forte eut bien vite envahi le bocal à un degré tel, qu'il n'aurait certainement pas été pos- sible de la supporter, et cependant l'altération de l'oeuf n'a pour ainsi dire pas été retardée : coagulation, teinte gris foncé comme dans le bocal témoin, odeur putride, sensiblement la même, s'ajoutant à celle de l'acide phénique. )' Dans le quatrième bocal j'ai introduit un petit flacon contenant de l'azotite d'éthyle mélangé d'alcool. Dans ce bocal la conservation de l'œuf a été complète pendant les trois mois que l'expérience a duré. Il ne s'est produit aucune odeur autre que l'odeur très douce et très faible de l'azotite d'éthyle. Non seulement il n'y a eu aucune trace d'altération, mais, à mon grand étonnement, je puis le dire, la coagulation elle-même n'a pas eu lieu et l'oeuf est resté exactement dans l'état où je l'avais mis. » Dans le cinquième bocal j'ai fait circuler un courant d'air ordinaire pénétrant lentement au moyen d'un tube de o'°,oi de diamètre environ, et dont l'intérieur contenait deux fils en platine communiquant avec une pe- tite bobine, et entre lesquels il partait continuellement des décharges obscures. Dans ces conditions, la putréfaction a été retardée de huit jours environ; mais au bout de ce temps elle a commencé et elle a continué, plus lentement il est vrai, mais sans arrêt. » En dehors de ces expériences de laboratoire, il a été fait quelques essais par les médecins de Limoges, que je crois devoir énumérer rapide- ment. » La salle Saint-Jean de l'hôpital de Limoges, dans le service du D' Che- nieux, contient douze lits occupés par des vieillards infirmes, et sa capacité n'est que de aSo""*^. Aussi, le matin eu particulier, il y a une odeur très forte, presque repoussante. On a mis dans cette salle trois tasses contenant cha- cune environ 3oS' d'éther dilué, et l'odeur a été enlevée. » M. le D"^ Raymond l'a employé pour purifier l'air d'une crèche où il y avait une mauvaise odeur qui a été complètement détruite. ( 444 ) " M. le D' Boudet s'en est servi pour assainir l'air d'une salle où il y avait une forte odeur, occasionnée par des excroissances phagédéniques, et a obtenu un buti résultat. » M. le D'' Louis Bleynie en a fait mettre dans une chambre où l'on con- servait un cadavre pendant quatre jours, et il ne s'est manifesté auciuie odeur. Le même médecin s'en est aussi servi dans la cliambre d'un couvent occupée par une malade atteinte de variole, et le cas est resté unique dans la communauté. » M. le D' de Conveau l'a également utilisé avec succès pour prévenir et combattre l'infection dans la chambre d'un homme très gros dont ou avait à conserver le cadavre pendant trois jours. Il l'a aussi employé dans une institution où deux enfants avaient la coqueluche, et non seule- ment ces deux cas sont restés isolés, mais il a constaté une amélioration à partir du momPTit où l'on a mis de l'éther. » Enfin MM. les D" Raymondaud et Francis Bleynie l'ont aussi employé avec avantage. » Il résulte de ces expériences que cet étlier, ainsi du reste que la théorie chimique me l'avait fait pressentir, est doué d'un pouvoir désinfectant re- marquable; il a, de plus, l'avantage d'avoir une odeur douce, agréable et d'être complètement inoffensif. » J'ai voulu alors expérimenter ce que donnerait un simple mélange d'alcool et d'acide azotique et je me suis arrêté à la formule suivante : Parties. Alcool à 90° 4 Acide azotique à 36° i Dans ces proportions les produits secondaires de la réaction ne sont nullement incommodes et l'on ne perçoit pas d'odeur acide. M J'ai répété les expériences que je viens de décrire en employant ce mélange à la place d'azotite d'éthyle et j'ai obtenu pour toutes des ré- sultats aussi satisfaisants qu'en employant l'éther pur en solution alcoo- lique. » M. D. Carrère adresse un cinquième Mémoire sur la résolution de l'équa- tion du sixième degré, lorsque toutes les racines sont imaginaires. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. A. Lefébure adresse un Mémoire sur la résolution de l'équation ( 445 ) x" -{-)-" = z" en nombres entiers, n étant un nombre entier quelconque phis grand que i. (Commissaires : MM. Bonnet, Bouquet, Puiseux.) M. Chase adresse une nouvelle Note relative à l'hypothèse nébulaire. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Watteau adresse un Mémoire relatif aux conditions d'émergence des rayons lumineux dans les prismes. (Commissaires : MM. Jamin, Desains, Cornu.) M. D. CoGLiEvi\A adresse luie Note relative à un « photomètre centi- grade ». (Renvoi à l'examen de M. Desains.) M. K. BoRAwsKi adresse une Note relative au choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant. ) M. F. AÏRALDi, M. NiRELLEP adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. BoDEMER, M. PoixcARÉ oblieiuient l'autorisation de retirer du Secré- tariat des Mémoires sur lesquels il n'a pas été fait de Rapport. CORRESPOIVDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Une Brochure de M. /Id. Nicolas^ intitulée « La Bourbonle ac- tuelle ». 2° La vinot-qualrième année de L' « année scientifique et industrielle », par M. L. Figuier. M. L. Saltel, M. Ai.PH. Pu:art prient l'Académie de les comprendre C. U., i»8i, 1" Semestre. (T. XCll, ^" 9). ^9 ( 4/(6 ) parmi les candidats à la place laissée vacante, dans la Section de Géomé- trie, par le décès de Al. Chastes. GÉOMÉTRIE. — Sur une nouvelle défiriilion de la surface des ondes. Note de M. G. Darboux. « Dans le Tome IX du Qiiarlerly Journal of Malhematics^ M. Niven a donné la remarquable proposition suivante, relative à la surface des ondes: » Les trois sphères passant par les trois cercles principaux et par un point quelconque M de la surface vont se coui>er en un second point P qui est le pied de la perpendiculaire abaissée du centre de la surface sur le plan tangent en M. » M. Niven a remarqué que ce tliéorènie permet de construire soit le plan tangent en un point donné, soit le point de contact d'un plan langent donné. Je vais établir qu'il conduit à une définition simple et nouvelle de la surface des ondes, définition dont le caractère essentiel sera de n'em- ployer aucun ellipsoïde. » En n'emj)loyant en effet qu'une partie de la proposition précédente, on voit que les sphères passant par les trois cercles principaux et par un point M de la surface des ondes vont se couper en un point P tel que, O désignant le centre de la surface, l'angle MPO soit droit. » La surface des ondes nous apparaît ainsi comme un cas particulier de la surface suivante. On considère dans l'espace trois cercles quelconques (A), (B), (C) et un point quelconque O. On cherche le lieu (2S) des points M jouissant de la propriété snivai»te : les sphères passant par les trois cercles fixes (A), (B), (C) et par un point quelconque M du lieu vont se couper en un serond point P tel que l'angle MPO soit droit. Ce lieu est évidemment une surface : je vais d'abord montrer qu'on peut la construire par points en employant seulement la règle et le compas. » Considérons, en effet, deux sphères quelconques passant par les cercles (A) et (B); elles se coupent suivant un cercle (F). Je vais chercher les points du lieu situés sur (F). Pour cela, je remarque que toute sphère passant par le cercle (C) coupera le cercle (F) en deux points M et P, tels que la droite MP aille concourir en un point fixe H. Si M est un point du lieu, l'angle MPO, ou, ce qui est la même chose, l'angle HPO sera droit; le point P devra donc se trouver sur la sphère décrite sur OH comme dia- mètre. Il y aura donc deux positions pour le point P et, par conséquent, aussi deux positions pour le point M. Cette construction, étant générale, ne subit aucune modification dans le cas de la surface des ondes. ( 4/.7 ) » Il existe un cercle (K) qui rencontre les cercles (A), (B), (C) chacun en deux points. Appelons centre radical de deux cercles le centre railical de toutes les sphères passant par ces deux cercles. Le plan du cercle (K) est le plan des centres radicaux des trois cercles (A), (B), (C) pris deux à deux. » La surface (2) contient le cercle (K). » Chacune des sphères passant par le cercle (R) et l'un des cercles (A), (B), (C) coupe la surface suivant un nouveau cercle. On obtient ainsi trois cercles (A'), (B'), (C). » La surface {!) est en général du cinquième ordre. Elle admet le cercle de l'infini comme ligne double et elle coupe en outre le plan de l'iniini suivant une droite qui est dans le plan perpendiculaire à la ligne OH, H désignant le point de rencontre des plans des cercles (A), (B), (C). » La surface (2 ) se réduit au quatrième ordre : i° si les plans des cercles (A), (B), (C) se coupent suivant une droite; 2° si le point O et le point H coïni ident. J'examinerai spécialement ce dernier cas. » Alors la surface admet huit plans la coupant chacun suivant un cercle et une conique. Ce sont le plan de l'infini, cou[)ant, suivant une conique et le cercle de l'infini, les plans des cercles (R), (A), (Â'), (B), (B'), (C), (C). Elle contient donc seize coniques, ce qui est d'autant plus remarquable qu'elle n'a en général aucun point singulier. » Dans une j)remière étude sur les surfaces du quatrième ordre admet- tant des coniques isolées, il m'a paru qu'il existe une surface du quatrième ordre qui, sans avoir aucun point singulier, admet dix-huit plans tangents quadruples et par conséquent trente-six coniques. » Il lésulte, on le voit, des recherches précédentes, que la surface des ondes est une simple variété d'une surface du quatrième ordre n'ayant aucun point singulier et contenant seize coniques isolées. B Je terminerai en ajoutant un petit complément à deux de mes Com- munications antérieures. On sait que, si trois points d'une droite invariable décrivent des plans rectangulaires, tout point de la droite décrit un ellip- soïde. J'ajoute à ce théorème de Dupin que la droite, dam toutes ses positions, demeure normale à une surface fixe dont les liyttes de courbure sont algébriques. Cette surface est une variété des surfaces de quatrième classe, considérées dans ma Communication du 3 janvier, et les surfaces dévelop- pables formées par les normales en tous les points d'une ligne de courbure sont tangentes à une suriace du second degré, comme cela a lieu d'ailleurs pour les surfaces les plus générales de ce genre. » On voit que nous déterminons la surface sur les normales de laquelle ( 448 ) les plans coortlonnés interceptent des segments de longueur donnée. D'une manière générale, on peut toujoiirs obtenir, par de simples quadra- tures, l'équation de la surface qui est définie par une relation quelconque entre les trois longueurs des segments compris entre le pied de la normale et les trois plans coordonnés, au moins quand ces trois plans sont rectan- gulaires. En étudiant celte question, on est conduit à un théorème inté- ressant : » S'il existe deux relations entre les longueurs des trois segments de la normale compris entre le pied de celte normale et les trois plans coordonnes^ l'une de ces relations est nécessairement la suivante : les segments de la nonnate complais entre les trois plans coordonnés ont des rapports invariables. » Ce théorème se vérifie en partictdier pour la surface que nous venons de considérer, et qui est normale à toutes les positions d'une droite inva- riable dont trois points décrivent les plans coordonnés. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur le développement du produit infini (i — x)[\ — x-'\{i — x^)[i —'x'). . . . Note de M. J. Fraxklix, pré- sentée par M. Hermite. « Euler a obtenu ce développement au moyen d'un arrangement spécial des opérations de multiplication. Je vais obtenir le terme général comme solution d'un problème de partitions. » Le coefficient de or" dans le développement est évidemment l'excès du nombre de manières dont on peut décomposer w en un nombre pair de parties entières et différentes sur le nombre de manières dont on peut le décomposer en un nombre impair de telles parties; c'est donc cette dif- férence qu'il faut trouver. D Je désignerai par [n) un nombre qui est > a. » Supposons que, dans chaque partition, les parties soient écrites en ordre ascendant, et considérons une partition quelconque contenant r nombres dont le premier est i. En effaçant le nombre i et augmentant de l'unité le dernier nombre, on obtient une partition qui contient r — i nombres dont le premier est (2) et qui n'a pas deux nombres con- sécutifs à sa fin, et, réciproquement, de chaque partition qui contient r — I nombres dont le premier est (2) et qui n'a pas deux nombres con- sécutifs à sa fin, on obtient (eu diminuant le dernier nombre de l'unité et mettant i devant le premier nombre) une partition contenant r nombres dont le premier est i. Or, ces classes de partitions étant l'une d'ordre pair ( 449 ) et l'autre d'ordre impair, leur présence n'affecte pas la différence cherchée, et nous n'avons à considérer qne les partitions commençant par (2) et finissant par deux nombres consécutifs. Parmi ces partitions, considérons tnie quelconque contenant r nombres dont le premier est 2; en effaçant 2 et augmentant de l'unité chacun des deux derniers nombres, on obtient une partition qui contient /■ — 1 parties dont la première est (3) et qui n'a pas trois nombres consécutifs à sa fin; et réciproquement. On peut donc supprimer ces classes de partitions, et il ne faut considérer que les partitions qui commencent par (3) et qui finissent par trois nombres consécutifs. En continuant ainsi, il est évident qu'on éloignera pas à pas toutes les par- titions, à moins qu'il n'y ait des cas dans lesquels le procédé indiqué ne soit pas applicable. Considérons donc le cas général où les partitions à considérer commencent par («) et finissent par n nombres consécutifs. » i" Si le premier nombre d'une partition est n, on doit effacer n et aug- menter de l'unité chacun des n derniers nombres; cela peut se faire, à moins que le nombre des parties ne soit exactement n. Dans ce cas, w est la somme de n nombres consécutifs dont le premier est «, c'est-à-dire « ( 3 « — 1 1 » 1° Si le premier nombre est {n-\- \) et si la partition n'a pas n -l- i nombres consécutifs à sa fin, on doit diminuer de l'unité chacun des n derniers nombres et mettre le nombre n devant le premier nombre; rien n'empêche d'opérer ainsi, à moins que le premier nombre ne soit n + i et le nombre des parties exactement n (car alors la partition transformée con- tiendrait deux fois le nombre 7i, ce qui n'est pas possible). Dans ce cas, n\Zn + I ] W = -^ • 2 » Nous avons donc démontré que les partitions d'ordre pair contre- balancent exactement celles d'ordre impair, à moins que w ne soit de la r nl3n±i] . ., , , forme -^ , et que, dans ce cas, a restera, après toutes les suppressions possibles, une partition qui contient n parties. On a donc it — x){i-x''){f — x^){i-x')...=zl{-i)"x'' I — X — x^ -i- x'^ -h x'' — ar'^ » Tout ce qui précède peut s'exprimer plus brièvement comme il suit. Etant donnée une partition quelconque (à parties inégales), écrite, comme auparavant, en ordre ascendant, on peut appeler pardlion conjuguée celle ( 45o ) qui en dérive pap la règle suivante. Soient r le premier nombre de la par- tition donnée, n le nombre exact de nombres consécutifs à sa fin. Si r^n, on obtient la partition conjuguée en effaçant r et augmentant de l'unité chacun des r derniers nombres; si /'>«, on l'obtient en diminuant de l'unité chacun des 72 derniers nombres et mettant n devant le premier nombre. Et l'on s'assure facilement que, [)ar la même règle, la première partition est la conjuguée de la seconde. Mais, si tous les nombres sont consécutifs et que r = n ou r = n -\- i , ou ne peut p.is former la conjuguée, et c'est seulement dans ces cas qu'on ne peut pas la former. » Ainsi les conjuguées de 23467, 3589, 3/|56, 6789 sont 3478, 23578, 567, 45678; mais aux partitions 4^67, 5G78 on ne peut pas former de conjuguées. » PHYSIQUE. — Sur la radiophonie. Note de M. E. IÎIercadier. « Eu continuant mes études sur les effets, que j'appellerai dorénavant thermophoniques, produits par une radiation intermittente tombant sur une paroi noircie, renfermée dans un tube de verre dont l'une des extrémités est reliée à lui cornet acoustique, j'ai obtenu des résultats nouveaux qui confirment mes précédentes conclusions et qui pourront être susceptdjles d'applications scientifiques. J'indiquerai les deux principaux seulement. » I. D'abord j'ai pu constituer des appareils qu'on peut appeler des piles thermophoniques ou des thermomultipUcateurs phoniques, par analogie avec les thermomultiplicateurs électriques, qui servent dans l'étude de la chaleur rayonnante. » Pour cela, j'ai réduit le plus possible le diamètre des tubes récep- teurs noircis intérieurement : j'ai pu ainsi obtenir des sons avec un bec de gaz et des tubes de o", oo5 et même de o™, oo3 de diamètre intérieur seule- ment. J'a[)pelle élément de pile thermophonique un pareil tube long de o™,o5 à o™, 06, contenant une étroite lame de clinquant ou de mica enfumé. A l'aide de tubes de raccordement en caoutchouc ou eu métal, on peut réunir plusieurs de ces éléments de manière à former de véritables piles thermophoniques, dans lesquelles on disposera d'ailleurs les éléments en série ou en surface, comme dans les piles électriques ordinaires. « Ces sortes de piles permettent de multiplier les effets thermophoniques. ( ^.5i ) En attendant que les appareils qne je fais construire soient complètement terminés, je puis affirmer cette mnltiplication. Il suffit, par exemple, pour s'en convaincre, de disposer deux fils de platine suivant deux rayons et à o™,oi de la roue qui produit les intermittences des radiations, et de placer de l'autre coté, en (ace, à la même distance, deux éléments thermoplio- niques reliés en série : si l'on fait rougir les fils à l'aide d'une pileou d'un jet de gaz d'éclairage convenable, on entend des sons dont l'intensité varie du simple au quadruple certainement, suivant qu'on agit sur l'un des élé- ments seulement ou sur les deux. Dans ce dernier cas, j'ai pu entendre le son produit en plaçant l'oreille à o™,20 du petit cornet acoustique qui le recueille. » II. L'étude de ces sortes de piles ihermophoniques m'a montré claire- ment que l'air de mes nouveaux tubes récepteurs vibrait longitudinale- ment. . » Dès lors, j'ai allongé les lubes et j'en ai fait de vrais tuyaux tlienno- sonores d'une longueur quelconque, qui jouissent des mêmes propriétés que les tuyaux sonores ordinaires, la seule différence entre eux consistant dans le mode d'ébranlement de l'air ou du gaz intérieur : ici la railiatiou ther- mique intermittente produit le même effet que le courant d'air brisé sur l'embouchure dans les tuyaux ordinaires. » A l'aide d'un piston mobile j'ai constaté l'existence des nœuds et des ventres de vibration. » Il en résulte la possibilité de répéter avec ces tuyaux les expériences de Dulong relatives à la mesure de la vitesse du son dans l'air et les gaz. M Je me suis déjà assuré sommairement de cette possibilité à l'aide d'un appareil grossièrement constitué, et je pense que des déterminations de ce genre pourront présenter une grande exactitude : i" à cause de la facilité qu'il y a à enfermer dans ces tuyaux des gaz à luie pression et à une tem- pérature constantes, puisque ce n'est pas le courant de gaz lui-même qui produit l'ébranlement ; 2° parce qu'il n'y a pas à l'orifice les perturbations qui existent dans les tuyaux ordinaires. » Quoi qu'il en soit, je construis un appareil pour effectuer ces détermi- nations. » ( 452 ) PHYSIQUE. — application des frangés de Talbot à la détermination des indices de réfraction des liquides. Noie de M. Huriox, présentée par M. Ber- thelot. « Le phénomène des franges de Talbot a fourni à M. Mascart un moyen de déterminer avec précision les indices de réfraction des corps gazeux ('). J'ai essayé d'appliquer la même méthode à la détermination des indices de réfraction des liquides. Je nie suis arrêté au dispositif expérimental suivant. » La lumière, sortant d'un collimateur dont l'axe est horizontal, ren- contre un premier prisme à réflexion totale, qui lui fait prendre une direc- tion verticale. L'une des moitiés du faisceau lumineux subit alors deux réflexions totales, dans un même plan et sous un angle de 45°. Ces réflexions s'obtiennent à l'aide d'un parallélépipède de verre, dont les arêtes sont hori- zontales et qui a pour section droite un parallélogramme dont deux des angles sont égaux à 45°. Ce faisceau partiel se trouve ainsi dévié latéralement, tout en conservant sa direction verticale. Chaque faisceau partiel traverse l'un des compartiments d'une cuve munie d'une paroi médiane et dont le fond est constitué par une glace. Cette cuve contient le liquide soumis à l'expérience. Après avoir traversé la cuve, les faisceaux partiels sont rame- nés au contact à l'aide d'un second parallélépipède, dont l'action s'exerce sur celui des faisceaux qui n'a pas été dévié. Un second prisme à réflexion totale raniène l'horizontalité du faisceau total. On interpose ensuite, sur le trajet de la lumière, une fente verticale et un prisme. En visant avec une lunette astronomique et réglant convenablement l'appareil, on voit un spectre sillonné de bandes noires d'interférence. M On fait alors varier lentement le niveau du liquide dans l'un des compartiments de la cuve; cette variation s'obtient à l'aide d'un siphon, dont la grande branche se relève verticalement et communique avec un réservoir à air. Ce réservoir est formé par un flacon contenant un peu d'eau, qu'on peut faire écouler à l'aide d'un robinet. » Par suite de l'écoulement de l'eau, l'air se raréfie : le niveau monte dans la branche verticale du siphon et baisse dans le compartiment correspondant de la cuve. En même temps, on voit les franges se dé- placer dans le champ de la lunette d'observation. On peut compter le (') Comptes reindus, t. LXXXVIII, p, 617, et Annales de l'Ecole Normale, 9.' série, t. VI, p. 9. ( 4^3 ) nombrey^de franges qui ont passé quand le niveau s'est déplacé d'une quan- tité Il dans le tube vertical. Ce déplacement h se mesure au cathétomètre. L expérience indique que, conformément à la théorie, le rapport - est constant. Dans une expérience faite sur l'eau £t en visant la raie D, j'ai f trouvé, comme valeur du rapport -, 2,o35, h étant évalué en millimétrés. » Pour savoir quel est le rapport k entre la variation de niveau h dans le tube et la variation de niveau s dans le compartiment de la cuve, on a muni ce compartiment d'un second siphon dont la grande branche, re- courbée verticalement, s'ouvre dans l'atmosphère. Ce second siphon consti- tue, avec le compartiment de la cuve, un système de vases communicants. On fait alors varier d'une quantité notable la pression du réservoir à air et on mesure au cathétomètre la variation de niveau dans chaque siphon. Le raj)port des deux nombres obtenus n'est autre que le nombre k. L'expé- rience m'a donné pour A- la valeur 278. » En se reportant à la théorie des phénomènes d'interférence, on voit que, si m désigne l'indice de réfraction du liquide étudié pour la lumière de longueur d'onde )., on doit avoir {m — 1)2 =/X ou i ni II Prenons pour valeur de X, correspondant à la raie D, / . = o""",ooo589; nous aurons m — I = 2,o35 X 278 X 0,000589 = 0,3325, /« = 1, 3325. i> On voit que la méthode permet d'obtenir avec exactitude l'indice de réfraction d'un liquide. Je me propose de l'appliquer à l'étude de la dis- persion des liquides fort colorés. « CHIMIE. — Sur le déplacement de la soude du chlorure de sodiuin pur l'hjdrale de cuivre. Noie de M. D. Tommasi. « L'hydrate de cuivre humide possède la singulière propriété de mettre en liberté une certaine quantité d'alcali, lorsqu'il est mis en présence de certaines solutions salines, telles que le chlorure de sodium, de potassium, C. K., i»8t, 1" Semestre. (T. XCU, ^'•9.) "° ( 4 '54 ) le bromure de potassium, le sulfate de soude, etc. Le déplacement de l'alcali par l'hydrate de cuivre a lieu même à une basse température (4° k 5°). » Avec le chlorure de sodium chimiquement pur, par exemple, la réac- tion est pour ainsi dire instantanée; il suffit de mettre en contact une solu- tion de chlorure de sodium à lo pour loo, avec de l'hydrate de cuivre bien lavé et humide, pour que le liquide qui surnage acquière, en quelques minutes, une réaction franchement alcaline, qui devient plus manifeste par l'action du temps. Quanta l'hydrate de cuivre, il se transforme en une poudre d'un vert pâle, qui renferme du chlore. Le même fait s'observe si l'on ajoute quelques gouttes d'acide acétique à la solution de chlorure de sodium, de façon à la rendre légèrement acide. Une solution de cldorure de potassium chimiquement pur, mise en présence de l'hydrate de cuivre, donne des résultats identiques à ceux que donne le chlorure de sodium (' ). » J'ai cherché à déterminer quelle est la quantité de soude mise en liberté, dans la réaction de l'hydrate de cuivre sur le chlorure de sodium. » Expérience I. — De l'hydrate de cuivre humide fut délayé dans une solution con- centrée de chlorure de sodium. Après huit jours, on filtra, et l'on dosa la quantité de soude produite au moyen de l'acide sulfurique titré. La moyenne de quatre analyses a donné 0,096 pour Too de NaHO (^). i> Expérience II, — Le chlorure de sodium, même très pur, ayant toujours une faible réaction alcaline, j'ai employé dans cette expérience une solution de chlorure de sodium renfermant la même quantité de chlorure que la solution précédente : seulement elle avait été neutralisée par quelques gouttes d'acide acétique faible. En opérant dans les mêmes conditions que dans l'expérience précédente, et après le même temps, j'ai trouvé comme moyenne de trois dosages o,2'j'^2 pour 100 de NaEIO. » Enfin, en employant une solution de chlorure de sodium rendue légèrement acide par quelques gouttes d'acide acétique, la quantité de soude trouvée a été 0,01^66 pour 100. D'après ces expériences, on serait porté à croire qu'une faible quantité d'acide acétique favoriserait le déplacement de la soude du chlorure de sodium par l'hydrate de cuivre, si cela est possible; mais cela n'est pas certain, attendu que la quantité d'hydrate de cuivre employée dans ces expériences n'était pas la même. De nouvelles expériences sont donc né- cessaires pour établir ce fait. (') Il est inutile de dire que l'hydrate de cuivre employé n'avait aucime réaction alca- line. Délayé dans l'eau distillée et placé dans les mêmes conditions que celui qui était en contact avec le chlorure de sodium, il n'a pas communiqué à l'eau la moindre trace de réac- tion alcaline, même après dix jours de contact. (^) Cette quantité de soude doit probablement représenter le coefficient de dissociation du chlorure de sodium dans l'eau. ( 455 ) » Ejepérience III. — De l'hydrate de cuivre humide fut délayé dans une solution à 10 pour loo de chlorure de sodium. Après huit jours, on filtra, et dans le liquide filtré on ajouta une nouvelle portion d'hydrate de cuivre. Après huit jours on filtra de nouveau, et l'on dosa la quantité de soude produite. La moyenne de six analyses a donné 0,080 pour 100 de NaHO. » En substituant, dans cette expérience, à la solution de chlorure de sodium, une solu- tion à 10 pour 100 de chlorure de potassium, et en ne renouvelant pas l'hydrate de cuivre, j'ai trouvé, après seize jours de contact, comme moyenne de quatre dosages, o, i4io pour 100 de KHO. » J'ajouterai, en terminant, que le carbonate de cuivre humide pos- sède aussi la propriété de déplacer l'alcali des chlorures alcalins. Après huit jours, la quantité de carbonate de soude formé en faisant réagir le carbonate de cuivre sur une solution concentrée de chlorure de sodium a été 0,240 pour 100 de CO'Na [(moyenne de deux dosages (*)]. ». TfiERMOCHiMlE. — Sur les chaleurs de combustion de quelques alcools de la série allylique el des aldéhydes qui leur sont isomères. Note dé M. W. LocGui.\i.\E, présentée par M. Berthelot. « J'ai pu, grâce à l'obligeance de M. Menschuikine, qui a mis à ma disposition le reste des substances préparées pour ses expériences sur l'éthérification étendue aux homologues supérieurs des alcools de la série allylique, continuer les recherches thermochimiques que j'ai entreprises il y a quelque temps sur les membres inférieurs de cette série. » J'ai déterminé les chaleurs de combustion de : » i'' L'allyldiméthylcarbinol de M. Zaitzeft jJ:yJ°')COH = C«H"0, cal- culé suivant Téquation C*H' = 0 liquide + 17O gaz = 6H»0 liquide. L'expérience a donné pour i^' de substance brûlée cal 9134,64 <) 180,24 9i56,o5 Moyenne = 9 1 40 , 3 1 et pour 1™°' en grammes 9i4o3i"'. (') Dans toutes ces expériences, la température de l'enceinte ne s'est jamais élevée au- dessus de 9°. (456 ) » 2"' L'allvldinropvlcarbinol /^3u )CO H = C'-'H^'O. L'expérience a donné pour iB' de substance brûlée CH^'O liquide -t-agOgaz = ioCO= gaz + loH'O liquide. i-al 9996,86 9918,68 9^9"» 79 Moyenne = 9985 ,44 el pour i""'en grammes i 544 99^'^'''- » Les nombres ainsi obtenus, joints à ceux que j'ai donnés dans une Com- munication précédente [Comptes rendus^ t. XCI, p. 297), permettent d'éta- blir d'une manière assez complète les chaleurs de combustion des alcools de la série allylique. En comparant les nombres obtenus, on trouve pour chaque CH" ajouié à l'alcool allvlique une augmentation de 157478"°' dans les chaleurs de combustion. Ce nombre, assez voisin de ceux trouvés pour d'autres séries homologues, nous permet de déterminer les chaleurs de combustion de toute la série des alcools allyliques, en supposant que les alcools isomères ont des chaleurs de combustion très rapprochées. ('alcul. Expérienoo. C^H'0 44o65o"' CH^O 600128 C-'H"'0 757606 753214^" C'H'^O 9i5o84 9i4o3i C"H"0 1072562 C'H'^O 1280040 • CH'^O 1387518 C'»H"0 1544990 1544993 » 3" Il était intéressant de déterminer la clialeur de combustion du menlliol, isomère solide de l'allyldipropylcarbinol. La combustion de cette substance est assez difficile à exécuter d'une manière exacte . C'°H"Osolide + 29 O gazeux = loCO' gazeux + i o H' O liquide. Les quantités de chaleur dégagées pour i^' de substance brûlée sont CBl • 9%6'39 9637,70 9676 , 66 9685,65 Moyenne =: 9674 , 1 ( 457 ) Pt pour 1"°' en grammes r $09 160''"", nombre différant d'à peu près 3 pour 100 de celui trouvé pour l'allyldipropylcarbinol liquide. » 4° J 'Ti déterminéégalement la chaleur de combustion du diallylméthyl- carbinol, alcool à quatre affinités non saturées, dans l'espoir de pouvoir plus tard étudier d'autres alcools de cette série. ' ST ) ^^" ^ CH'^O liquide + 22 Ogaz= 8C0= gaz -f- 7 H^O liquide donne, pour i"^'' de substance, rai 9367,33 Moyenne := 9535, 1 5 ■ et pour I™"' en grammes 1201429""', nombre différant de celui qui cor- respond à l'alcool CH'^O de la série allylique de 2861 1'^"' en moins. » 5° J'ai déterminé la chaleur de combustion de l'aldéhyde valérique, isomère avec i'éthylvinylcarbinol. Cet aldéhyde a été préparé avec l'alcool de fermentation. La quantité de chaleur, calculée suivant l'équation !^!î!! ^ CH - CH= - C - H (CH') / ,1 o = C'H'oOliquide -+- r4 O gaz = 5 CO" gaz + 5H*0 liquide, a été trouvée pour i^"^ de substance brûlée 8646',47 8622,49 86'29,73 Moyenne = 8620 , 22 et pour 1°"'' en grammes 74'^ 157*^^', nombre inférieur de 11057'^''' à celui trouvé pour I'éthylvinylcarbinol isomère. » On observe une différence presque identique entre les chaleurs de com- bustion de l'alcool C'H'*0 (nombre tiré de la Table donnée plus haut) et de l'oenanthol (9966'^''') ; pour les homologues inférieurs, les différences .sont encore plus accentuées. D'après M. Berthelot, la chaleur de combustion de l'aldéhyde orthopropylique serait égaleà [\\<^[\0(f^^ ^ nombre différant de relui que j'ai trouvé pour l'alcool allylique de 23 250*^"'. Ces différences dans les chaleurs de combustion indiquent qu'il y a plus de chaleur dégagée ( 458 ) dans la formation des aldéhydes que dans celle des alcools allyliques qui leur bont isomères. w Dans ce cas encore, à la différence de fonction chimique des substances isomères comparées correspond une différence dans leur chaleur de com- bustion. La chaleur de combustion de l'aldéhyde valérique, donnée plus haut, se rapproche beaucoup de celle que l'on obtiendrait en diminuant la chaleur de combustion de l'alcool correspondant de 54ooo"', comme M. Berihelot l'a indiqué pour l'aldéhyde propyliqne; on obtient ainsi 739923*^^' au lieu de '^42 1 Sy*^"' trouvées directement. » La différence entre les chaleurs de combustion de l'œnanthol et de l'aldéhyde valérique est égale à 320439'-'', ce qui donne pour chaque CH- de cette série d'homologues 160229'^', nombre fort voisin de celui qui a été trouvé pour d'autres séries d'homologues. 0 CHlMIK OUGANIQUK. — Sur les produits de dédoublement des matières proléiques. Note de M. A. Bleunakd. « J'ai montré, dans une Note précédente, que le brome agit comme un oxydant en présence de l'eau sur la glucoprotéine CH'^Az-O^ et que les produits de la réaction sont du sucre de gélatine d'une part et un corps de formide C^H'AzO' de l'autre. Mais je n'avais pas pu isoler ce dernier composé dans un état de pureté assez complet pour en faire l'étude. Voici comment il convient d'opérer pour l'obtenir facilement. » La glucoprotéine, après avoir été saturée par le brome à une tempé- rature qui ne doit pas dépasser 4o°, est traitée par du carbonate d'argent, en quantité suffisante pour précipiter tout l'acide bromhydrique à l'état de bromure d'argent. 11 est convenable de faire aussi cette précipitation à froid. Le liquide filtré est soumis à un courant d'hydrogène sulfuré, qui précipite l'excès d'argent combiné avec l'acide qu'il s'agit maintenant d'isoler du mélange. Pour y arriver, on évapore à siccité dans le vide le liquide filtré et on épuise le résidu par l'alcool absolu bouillant. On filtre et on évapore à siccité le liquide alcoolique. Le nouveau résidu est repris par l'alcool absolu froid, qui ne dissout que le corps acide et laisse du sucre de gélatine insoluble. » Le liquide alcoolique, évaporé, laisse comme résidu une masse jau- nâtre, amorphe, sirupeuse à 100°, et qui devient cassante et fort dure à la ( 459 ) température ordinaire. Cei te masse, soumise à l'analyse, donne les nombres suivants : cnrA7.o"-+- ; n=o. C 38,5 38,09 II 6,5 (;,Î5 Az 11,01 ' I I , I I Ces nombres conduisent à la formule C''H'AzO'+ Hl^O. Ce composé est extrêmement soluble dans l'eau, dans l'alcool, et sa éaction est acide aux papiers colorés. » Nous avions émis l'opinion que la réaction du brome sur les glucopro- téines permet d'envisager celles-ci comme résultant de l'union des len- cines avec les leucéines. Or M. Schiiizenberger a retiré, par l'action de l'hydrate de baryte sur la colle de poisson, une grande quantité d'un corps sirupeux dont la composition est C*H' AzO* + IH'O. J'ai pu également retirer le même corps de la corne de cerf. Il devenait intéressant de rechercher si ce composé, qui est une leucéine, donne également le com- posé C'H'AzO' + ^ H^O par oxydation, au moyen du brome. J'ai constaté que cette leucéine absorbe le brome suivant les proportions indiquées par la réaction : (C'H'AzO- + |H^O) -f-H=0+ 3Br = 2BrH4-(C*HUzO' + iH-0). )) La réaction du corps acide obtenu dans ces circonstances sur le car- bonate de cuivre est la même que celle que je vais décrire, et qui a été produite avec l'acide retiré de la glucoprotéine. Mais, auparavant, qu'il me soit permis de faire remarquer que la présence constante de l'eau, dans la leucéine et dans la leucéine oxydée, peut faire considérer les glucopro- téines comme résultant de l'union d'une leucine et d'une leucéine, avec éli- mination d'eau. C'est une sorte d'éthérification. On a donc, par exemple, CH'^Az'O" == C^H'AzO' + (Cni' AzO% ^H*0) - |H^O ou C'ni='Az*0«= 2(C-H''AzO-) + CH'^Az^O^ - HH). Il conviendrait, dès lors, de doubler les équivalents des glucoprotéines et des leucéines, et de prendre pour elles les formules générales suivantes : C'"H='"Az''0' et C"n-"Az-0\ » En faisant bouillir une solution du corps C'H' AzO' -t- | H-Q avec du carbonate de cuivre hydraté, on obtient une liqueur d'un beau bleu, ( 46o ) qui, évaporée à siccité dans le vide, laisse comme résidu une poudre d'un bleu grisâtre. L'alcool sépare cette poudre en deux parties: l'une, soluble, laisse par évaporation une masse amorphe bleue; l'autre, insoluble, se présente après dessiccation comme une masse également a moi plie et diver- sement colorée, avec des reflets rouges, bleus, violets, etc. L'analyse conduit à attribuer, à ces deux corps amorphes et fort avides d'eau, les compositions suivantes : » 1° Pour le corps soluble dans l'alcool, (C*H'ÂzO=')^+CuO; » 2° Pour le corps insoluble dans l'alcool, C*H'AzO'-t-CuO. » Les oxydes et les carbonates de plomb, de zinc, de mercure et d'argent se combinent également au comjjosé C*H' AzO' 4- ^H^O. Les carbonates et les oxydes des métaux delà famille du fer ne se combinent pas, même à l'ébullition. L'étude de ces combinaisons métalliques sera d'ailleurs ulté- rieurement poursuivie (*). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un liomotogue s/nt/iëtique de la peUetiérine. Note de M. A. Étard, présentée par M. Cahours. « L'hydrogène contenu dans le chlorhydrate d'ammoniaque se comporte comme un réducteur vis-à-vis de la glycérine, en éliminant les oxhydriles de celle-ci à l'état d'eau. Le produit résultant de cette réaction est un alca- loïde oxygéné renfermant CH'AzO, correspondant, comme isomère, une des nombreuses hydroxypicolines que la théorie de la série pyridique fait prévoir, et que j'appellerai hydroxypicoline pour cette raison. H On prépare l'hydrox^ picoline en soumettant à la distillation la plus lente possible un mélange de 5o^ de sel ammoniac et de 3ooE' de glycérine industrielle non desséchée. Le produit de la distillation, traité par de la soude concentrée, fournit 4o^' d'une huile jaunâtre constituée par l'alca- loïde presque pur, qui, séparé à l'entonnoir ou, mieux, distillé dans la va- peur d'eau, transformé en chlorhydrate, filtré et régénéré par la potasse, bout, après fractionnement, à i55°. (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Scliiitzenberger, au Collège de France. ( 46i ) » L'équation suivante, qui rend compte de cette réaction, aC'H'O^ + AzH'Ci = HCl -4- 5fP0 + Cni^AzO, montre qu'il doit y avoir avantage à opérer dans un courant d'ammoniaque, afin de saturer HCl, mettre la base en liberté et reformer ainsi le chlor- hydrate d'ammoniaque à mesure qu'il se détruit. De fait, l'expérience m'a montré que, dans ces conditions, les rendements étaient augmentés dans une certaine mesure. L'ammoniaque, réagissant seule sur la glycérine, ne m'a pas donné de cette base en quantité notable. » L'hydroxypicoline est un liquide d'une densité de 1,008 à i3", inco- lore, réfringent, doué d'une forte odeur pyridique et vireuse; sa saveur est acre; elle bout à iSS" sans décomposition et se dissout en toutes propor- tions dans l'eau, l'alcool et l'élher. Cest une base forte, bleuissant le tournesol et répandant des fumées blanches en présence de l'acide chlor- hydrique. La base libre, traitée par l'acide sulfurique et le bichromate de potassium, donne une matière verte par voie de réduction; les sels d'argent et surtout d'or sont également réduits. M L'hydroxypicoline précipite un certain nombre de métaux, ainsi que les réactifs ordinaires des alcaloïdes pyridiques, tels que le tannin, l'eau iodée, l'eau bromée, le sublimé corrosif, le chlorure d'or et l'acide pi- crique; ces quatre derniers réactifs donnent des précipités soliibles dans l'eau bouillante et cristallisables. » Les chiffres obtenus à l'analyse sont les suivants : Expérience. _^____^____^ Théorie. C 64,5 64,7 64,8 H 8,3 8,5 8,1 » Le chlorure de platine ne produit pas de précipité dans les solutions acides et concentrées d'hydroxypicoline; mais, au bout de deux ou trois jours, il se dépose des aiguilles jaunes renfermant l^l pour 100 de platine, ce qui s'accorde avec la formule C^H" AzOHClPtCl% d'où l'on déduit pour le platine le nombre 4o,6. Les eaux mères de ce sel, ou le mélange récent de chlorhydrate d'alcaloïde et de chlorure de platine soumis à l'ébullition, donnent heu à une réduction intense après laquelle il reste une poudre cristallisée microscopique d'un jaune verdâtre, complètement insoluble dans l'eau, correspondant, d'après deux dosages de platine qui m'ont donné comme moyenne le nombre 37, 5, à la formule conniie(C''H'' Azj-PtCP du chloroplatinate de picohne modifié par l'eau. Le calcul donne 37,6. C.K., iS i, t" Semestre. [1\XCn, K" i).) ^' ( 462 ] » Le sel d'or cristallisé, séché à loo", renferme 47)6 d'or, ce qui mène à la formule C^H'AzO, Au, CP. I.e calcul donne en effet 47,5. Tl fond à i54°. » Dans la distillation sèche de l'acroléine ammoniaque, la picoline résul- terait, selon Claus, du dédoublement d'une base intermédiaire renfermant C°H'Az + H°0 ; mais cette base, précipitable par le chlorure de platine et non volalile,ne présente aucune analogie avec l'alcaloïde que je décris; au contraire, les propriétés réductrices de l'hydroxypicoline, ses réactions et sa volatilité la rapprochent de la base CH'^AzO, obtenue par M. Wurlz dans la distillation de l'aldol ammoniaque et surtout de la base de même formule, bouillant à i85°, extraite par M. Tanret de l'écorcedu grenadier et appelée par lui pellctiérine. L'hydroxypicoline est, d'après sa forinule, le deuxième homologue inférieur de la pelletiérine. » Oxydé par l'acide azotique étendu de son volume d'eau, l'alcaloïde dérivé de la glycérine fournit de la pyridine en petite quantité, en même temps que de fortes proportions d'acides carbonique et cyanhydrique. » La potasse fondante l'altère lentement avec dégagement d'hydrogène. La formule développée qui, d'après ces réactions et le mode de préparation, représente le mieux l'hydroxypicoline, est la suivante : , ,„, CHl\OU, [ n-. » Je poursuis ces recherches, en examinant l'action d'autres sels ammo- niacaux sur la glycérine. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur une cause d'alléralion des toiles. Note de M. Ballaxd. « Je dois à M. le D' Tripier quelques documents laissés par son père, ancien pharmacien en chef de l'armée d'Afrique. Parmi ces documents, se trouve un Rapport qui n'a pas été livré à la publicité et qu'il me paraît intéressant de faire connaître, bien qu'il porte la date de 1847. » L'Administration de la Guerre avait reçu à Alger, venant de France, six mille draps de lit en toile de chanvre, de couleur rouille très légère- ment prononcée, mais ayant tous les caractèrts |)hysiques d'un tissu bien fabriqué. Cette toile se conservait parfaitement tant qu'elle n'était pas mise ( 463 ) en service. A la première lessive, elle présentait des taches ombrées, qui résistaient au savonnage et disparaissaient en partie par le séchage au grand air. Pliée ensuite et abandonnée sur des rayons pendant un certain temps, elle se désagrégeait par places, dès qu'on voulait s'en servir. » La résistance des effets confectionnés avec d'autre toile, et soumis en même temps à la même lessive, éloignait toute apparence d'une action érosive delà part du liquide lixiviel. » M. Tripier reconnut que la toile en question devait son apprêt jau- nâtre à la présence d'un oxyde de fer, obtenu probablement en passant à la chaux le tissu imprégné d'une solution étendue de sulfate de fer. « T^a teinte noire, dit-il, remarquée ;i la sortie du cuvier, est duc à du sulfure de fer produit par les sulfures alcalins contenus dans les soudes artificielles et la rouille fixée sur rétoCfe. Ce sulfure est passé, comme je l'ai observé, à l'état de sulfate au contact de l'air, par une sorte de combustion qui a dû intéresser la toile; de plus, l'affinité du tissu pour la base du nouveau sel élimine une partie de l'acide, qui réagit sur lui et le brûle. » » Le conseil fut donné de laver de nouveau les draps après le séchage, et de les rincer dans de l'eau alcalisée. » Depuis, on a constaté que les calicots teints ou imprimés en rouille ou cliamois, à l'aide de sels de fer, se brûlaient parfois après lui court usage. M. Kuhlniann, en iSSg, a aussi rattaché ce fait à un phénomène de combustion lente : le peroxyde de fer déposé sur l'étoffe serait désoxygéiié partiellement par les éléments du tissu et ramené à l'état de protoxyde. Ce'protoxyde, absorbant peu à peu l'oxygène de l'air, redeviendrait per- oxyde et céderait de nouveau son oxygène au tissu, pour repasser à l'état de protoxyde et reprendre à l'air une nouvelle dose d'oxygène. Ce double effet, se répétant sans cesse, amènerait rapidement l'altération du tissu. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Contribution à l'étude de h Iricluno^e. Note de M. J. Chatin. « La forme larvaire de la trichine a toujours été caractérisée par une remarquable résistance vitale; les recherches anciennes concordant pleine- ment sur ce point, ce n'est pas sans quelque surprise que l'on a vu récem- ment soutenir la thèse inverse et accorder une innocuité complète aux viandes soumises aux pratiques usuelles de la salaison. » Cette doctrine paraît malheureusement peu conforme à la réalité des ( 464 ) faits et se trouve d'ailleurs contredite par l'observation directe et par les résultats expérimentaux. » Lorsqu'on examine les salaisons de provenance étrangère, dont l'im- portation a si considérablement augmenté dans ces dernières années, on est frappé de l'aspect tout spécial sous lequel se présentent les kystes à tri- chines. L'ensemble des caractères permet de penser que les Nématodes s'y trouvent à l'état absolu d'intégrité fonctionnelle, car on sait que leur passage de la vie latente à la mort s'exprime habituellement par d'impor- tantes modifications dans la texture du kyste : la matière grasse s'accu- mule rapidement, puis des granulations calcaires apparaissent et ne tardent pas à se multiplier, effaçant tout vestige de la constitution originelle. Or, ceci ne s'observait aucunement dans les nombreux échantillons que j'ai pu étudier : les kystes étaient intacts, montrant à peine çà et là quelque vague tendance à la formation sféatogène, mais n'offrant aucune trace de crétification. Parfois même j'ai retrouvé, dans les masses musculaires, des trichines offrant encore la forme embryonnaire, particularité qui semble indiquer que l'helminthiasis et la dissémination des jeunes parasites avaient dû précéder de fort peu de teuips le moment où le porc avait été abattu. Telles sont les notions fournies par l'examen micrographique, et l'on voit si elles sont favorables à la théorie qui refuse toute action nocive aux sa- laisons. » Cependant de semblables preuves ne sauraient suffire; il convient, pour rendre la démonstration complète, de les corroborer par les résultats expérimentaux. » La méthode généralement suivie dans ce cas ne laisse pas de soulever de sérieuses objections. On se borne à chauffer la viande trichinée à 4o° ou 45°, puis on cherche à découvrir dans les larves enkystées quelques indices de mouvements. Si ces manifestations apparaissent, on admet que les trichines étaient vivantes; dans le cas contraire, on les considère comme mortes, et l'on regarde dès lors comme inoffensive la viande qui les ren- fermait. Cette dernière conclusion ne peut être acceptée sans réserve, l'ac- tion de la chaleur ne faisant intervenir qu'une des conditions réunies dans le milieu nécessaire au développement ultérieur de la larve. Pour apprécier la vitalité de celle-ci, il faut la transporter dans un organisme propre à assurer la réalisation de la forme parfaite. On juge alors de l'état et des effets de la trichine agame en suivant son développement et en ob- servant la trichinose dans la plus redoutable de ses périodes, dans la phase intestinale. Cette phase revêt généralement un remaixjuable caractère de ( 4C'5 ) gravité lorsqu'on fait usage de viandes semblables à celles que je viens de mentionner. Les faits suivants permettent d'ailleurs de s'en convaincre aisément. » Des cobayes reçurent dans leur alimentation une faible quantité de porc salé, d'origine étrangère: les premiers jour§ se passèrent sans modifi- cation notable dans l'état général ; vers le quatrième jour, la diarrhée com- mença et s'accentua rapidement; le huitième jour, l'un des animaux mourut ; un autre succomba le quinzième jour. » A l'autopsie, on trouva tous les signes d'une entérite aiguë ; en outre, et l'importance de ce détail n'échappera à personne, l'intestin renfermait de nombreuses trichines adultes et sexuées, présentant tous les caractères distinctifs de l'espèce (' ). Les femelles fécondées montraient, par transparence, les embryons normalement développés ; ceux-ci se retrou- vaient également dans tes matières intestinales et dans les déjections. Chez le cobave mort le quinzième jour, l'examen des muscles fit découvrir de jeunes trichines déjà parvenues dans le tissu contractile, mais non encore enkystées. » Les résultats de l'observation et ceux de l'expérience conduisent donc à des conclusions identiques; aussi peut-on facilement apprécier la signi- fication qu'il convient de leur attribuer. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — ConiribiUion à l'action physiologique de ruiée et des sels ammoniacaux . Note de MM. Ch. Richet et R. Moutard- Martix, présentée par M. Vulpian. « L Ainsi que tous les auteurs qui se sont occupés de cette question, nous avons pu constater l'innocuité presque absolue de l'urée pure; des doses de So^"^, injectées dans le sang, ne déterminent pas la mort immédiate d'un chien de moyenne taille (°). (') Les enseignements classiques de l'HelminthoIogie paraissent avoir été complètement méconnus dans la plupart d¥s études récentes : tantôt on a confondu la trichine avec les lilaires des Insectes, tantôt on a rap|)orté à cette espèce divers Strongyliens, etc. [Joannes CBATiy, Obscivatio/is sur le Slrongle paradoxal [Bulletin de la Société philomathique, 1881)]. (^) Nous avons constaté dans un cas une persistance anormale des mouvements après la mort. Chez un chien chloralisé, mort par suite de la formation accidentelle d'un caillot dans le cœur, après injection de 120»'' d'urée, il y a eu, quoique le cœur eût été enlevé de la poitrine, des mouvements spontanés pendant cinquante-cinq minutes après la mort. ( 466 ) » II. Nous avons cherché à connaître le poids centésimal de l'urée con- tenue dans le sang, une demi-heure environ après injection intra-veineuse de quantités considérables d'urée. Quoique les procédés classiques employés par nous, pour le dosage de l'urée, dans le sang, ne nous aient donné que des résultats approximatifs, nous pouvons affirmer cependant que, pres- que aussitôt après l'injection d'urée, on ne retrouve dans le sang que la huitième partie environ de l'urée injectée. Il en est de même lorsqu'on a pris soin de faire la ligature des deux reins. » Il faut admettre que l'urée injectée dans le sang passe aussitôt dans les tissus et les liquides de l'organisme. Ainsi il se fait une élimination notable de cette substance par l'estomac et l'intestin. Dans le liquide sto- macal abondant, nous avons retrouvé i4^' d'urée par litre; dans la salive, 5^' d'urée, etc. Il n'est pas douteux que cette même exsudation d'urée n'ait lieu dans la lymphe, les muscles, les parenchymes. » Nous avions déjà constaté le même phénomène d'exosmose après les injections de sucre. » III. L'élimination d'urée par le rein se fait avec une grande lenteur, comme le démontrent les chiffres suivants (nos expériences ont été faites sur des chiens, tantôt chloralisés, tantôt curarisés, tantôt non intoxi- qués) : Urée Durée injectée. éliminée l'élimination. gr gr h Première expérience ( ') loo 3o 4 Deuxième expérience 5o iG i6 Troisième expérience 5o i5 in Quatrième expérience i6o 1 7 5 » IV. Ce qu'il y a de remarquable, mais aussi de très difficile à expli- quer, c'est que l'urée, en déterminant de la polyurie, diminue la propor- tion centésimale de l'urée contenue dans l'urine; de sorte que l'on arrive à ce résultat paradoxal que l'injection d'une solution concentrée d'urée augmente l'élimination d'eau plus encore que celle de l'urée. Nos expé- riences, sur ce point, sont très concordantes. (') Dans celle expérience, il y a eu injection de sucre, laquelle a déterminé de la po- lyurie et, par conséquent, élimination plus abondante d'urée. f 467 ) Qliaulitr d'iirino pal- Première expérience. . Deuxième expérience. Troisième expérience. Quatrième expérience. dix minutes. litre, ce gr Avant l'injection 9jO- 37,0 Après l'injection de So'"'. 5i ,4 26,0 Avant l'injection 3,') 2g, 5 Après l'injection de 5o'''. fjo,o 22,0 Avant l'injection 7,^1 58, o Après l'injection de Ioo8^ 1^2,0 2'j,3 Avant l'injection 3,0 38,4 Après l'injection do 161 1"''. 4°)'^' 32,5 Différence de la proportion Vréo d*urèe totale. par litre. 0, 33o pr 1,340 — TI,0 0, io3 1 , 100 - 7-5 0,430 3/t5o -33,7 0,110 1 ,3oo - 5,9 » V. Si l'on injecte une quantité modérée (20^' par exemple) d'urée après avoir fait la ligature des uretères, les animaux ainsi opérés meurent beaucoup plus vite qu'après la néphrolomie pratiquée sans injection préa- lable. Ils périssent en seize, dix-huit, vingt heures, tandis qu'après la né- phrotomie simple ils survivent généralement près de quarante-huit heures. Nous indiquons simplement ce fait sans en déduire aucune considération théorique sur le mécanisme de l'urémie. De même encore, après l'injection dans le sang d'une petite quantité de chlorhydrate d'ammoniaque, les chiens succombent très vite, si on a lié les deux reins, à la néphrotomie. M VI. Nous avons aussi remarqué qu'on peut introduire sous la peau des doses relativement considérables de chlorhydrate d'ammoniaque sans dé- terminer la mort (i^' à un lapin, 8^=' à un chien). Ce fait semblerait prouver que les sels ammoniacaux neutres, s'ils ne sont pas introduits directement dans le sang par injection veineuse, ne sont pas extrêmement toxiques, et qu'on ne peut, dans l'urémie, attribuer la mort à la non -élimination des sels ammoniacaux de l'urine. j> VIL La muqueuse stomacale des chiens morts ainsi d'urémie est très ammoniacale. Une petite portion de cette muqueuse mise au contact d'une solution d'urée pure la fait fermenter très activement, comme si elle con- tenait un ferment (soluble ou organisé). Nous reviendrons prochainement sur ce point ('). » [') Travail du laboratoire de M. Viilpian, à la Faculté de Médecine. ( 468 ) PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la nalure inflammatoire des lésions jiroduites par le venin du serpent bothrOi s. Note de MM. Couty et de Lacerda, présentée par M. Vulpian. « Nous avons eu l'honneur de communiquer dansdeuxNotes précédentes des faits qui nous avaient amenés à considérer le venin de serpent comme une substance capable de produire des inflammations. Après avoir vu ce liquide injecté dans le sang déterminer des cong-eslions, des hémorrhagies viscérales et quelquefois des infiltrations cardio- pulmonaires plus du- rables, après avoir constaté que, mis en contact avec différents tissus, il les enflamme plus ou moins suivant leur nature, nous ne doutions pas d'avoir établi l'existence d'un nouvel agçnt phlogogène; cependant, avant de poser aucune conclusion, nous crûmes utile de répéter nos expériences sur d'autres animaux que le chien, et nous choisîmes d'abord le singe et la grenouille. M L'introduction d'une très petite quantité de venin par une veine a dé- terminé sur des singes une mort rapide, précédée de convulsions ou d'autres troubles variables, et à l'autopsie nous avons trouvé des plaques hémorrhagiques multiples dans tous les viscères et dans des organes qui, comme la peau, les muscles, la muqueuse bucco-linguale ou la vessie, restent d'ordinaire intacts sur le chien. » L'injection sous la peau ou dans les muscles de la moitié ou du quart du produit d'une morsure a produit sur d'autres singes une mort moins rapide, avec refroidissement tardif et paralysie progressive. A l'autopsie, après une à quinze heures, il y avait une teinte ronge violacée, avec indu- ration, infiltration ou épaississement de la peau, du tissu cellulaire et des muscles au niveau de l'injection, et ces lésions pouvaient s'étendreau loin : ainsi nous les avons vues, parties de la cuisse, gagner au bout de douze heures le thorax et le dos du même côté, l'aine opposée; ou bien encore, pénétrant en profondeur, elles envahissent le péritoine et les parties con- tiguës des intestins, du foie ou des reins; ou même enfin, par le dia- phragme et la plèvre, elles atteignent le poumon correspondant, qui est rouge par places, congestionné et infiltré. L'extension des phénomènes niflammatoires est donc très rapide sur le singe, si bien que, dans nos expériences, ils ont toujours produit la mort avant d'arriver à la phase de suppuration; mais, comme sur le chien, le venin en contact avec un tissu ( 469 ) l'enflamme par contiguïté et tous les organes situés en dehors de la zone envahie restent intacts. » Sur la grenouille, les troubles sont en api^arence essentiellement dif- férents : l'injection de tout le produit d'une morsiue par' le bidbe aortique, si elle est faite avec précaution, pourra ne produire la mort qu'après plu- sieurs heures, et à l'autopsie les lésions visibles seront nulles ou bornées à un peu de congestion pulmonaire. Sur d'autres grenouilles, nous avons mis le cœur à nu, et, après l'avoir piqué légèrement, nous l'avons fait plonger dans du venin dilué très actif et nous avons vu ses battements persister sans troubles appréciables pendant vingt à cent minutes. » Nous avons ensuite injecté, souvent par quantités énormes, du venin dans des tissus, sous la peau ou dans les muscles de la jambe. Presque toujours la mort s'est produite après deux à cinquante heures, précédée de paralysie des centres nerveux ou d'arrêt progressif du cœur, et, à l'au- topsie, les muscles, au contact du venin, paraissaient normaux ou à peine rouges et ramollis superficiellement. » D'autres fois, au troisième ou quatrième jotu-, nous avons sacrifié des grenouilles qui présentaient à peine un peu de gonflement et de paralysie du membre injecté, et nous avons constaté la même absence apparente de lésions. Dans deux cas seulement il s'est produit, au bout de plusieurs jours, un sphacèle du membre dont les parties osseuses seules persis- taient. » Cependant il était facile d'établir l'existence de ces lésions locales qui, à la vue, paraissaient presque toujours manquer : en employant l'électri- cité, nous avons vu que ces muscles de grenouille, en apparence intacts ou à peine ramollis, n'étaient plus contractiles, et cette perte de la con- tractililé, qui était complète dans les parties où le venin avait été injecté, s'étendait, par contiguïté et en s'atténuant, à des groupes musculaires souvent très éloignés. » Il est donc bien évident que le venin de bolhrops agit de la même façon sur le singe, le chien et la grenouille : il tue ces animaux par les centres nerveux ou par le cœur, s'il pénètre dans le sang; il produit des lésions locales qui s'étendent, s'il est injecté dans un tissu. Seulement, la résistance au venin, considérable sur la grenouille, est très faible sur le singe. La dose mortelle pour un singe, si on la compare à celle qui est né- cessaire pourune grenouille, est, eu égard au poids des animaux, dans le rapport de i à looo; de plus, les lésions congestives et inflammatoires, très prononcées et rapides sur le singe et le chien, sont à peine visibles sur C.R., 1B81, I" Semfllre. (T. XCII, N° 9.) ^3 ( 470) la grenouille, ou s'y manifestent sous d'autres formes. Or tous ces faits permettent encore d'assimiler les lésions du venin aux inflammations, puisque l'on sait que la grenouille résiste à toutes les inflammations expé- rimentales, tandis que chez le singe, connue chez l'homme, le processus inflammatoire évolue avec activité. » Nous avons fait sur des cobayes, des rats, des lapins, des pigeons, des poules, des tortues, des serpents, d'autres expériences dont les détails ne sauraient être ici rapportés; disons seulement que la sensibilité au venin et la forme des lésions constatées sur ces diverses espèces fournissent luie série d'intermédiaires entre les phénomènes présentés par le singe et par la grenouille; notons aussi que souvent, sur les jeunes animaux, cobayes, rats ou pigeons, pour des doses moindres de venin, les lésions inflamma- toires sont plus rapides et plus étendues. » Tous ces faits doivent paraître suffisamment concordants. Le venin diffère des poisons par son défaut d'absorbabilité et par la variabilité des troubles et des lésions qu'il produit; il détermine des phénomènes assi- milables à ceux des inflammations, autant tout au moins que l'expérimen- tation et la clinique peuvent être assimilées. La nature des troubles, celle des lésions et leur siège, les différences de forme et d'évolution de ces lésions suivant le tissu, l'espèce animale et même l'âge, tout se réunit pour nous forcer à conchu-e que le venin, ou du moins le venin du serpent bothrops, est un agent spécial pathogénique, qu'il faut classer à côté des virus et dans une catégorie différente, celle des agents inflammatoires. Nous chercherons bientôt à pousser plus loin l'analyse de ce mécanisme pathogénique. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur les altéralions pulmonaires produites par le séjour prolongé dans les chambres d'épuration des usines à gaz. Note de M. PoiNCARÉ. (Extrait par l'auteur.) « Des animaux laissés en permanence, pendant huit mois, dans la salle d'épuration d'une usine à gaz, ont présenté, à l'autopsie, des altérations du tissu pulmonaire, consistant d'une part dans l'accumulation de cellulesépi- théliales dans quelques alvéoles très disséminées; d'autre part, et surtout, en une prodigieuse prolifération nucléaire dans le tissu conjonctif. Tantôt les noyaux forment des traînées difluses plus ou moins larges et traduisant une véritable pneumonie interstitielle. TautÔL ils se tassent en petites masses globuleuses qui, parrefoulen^ent, se créent même de petites coques fibreuses ( kv ) el qui, à l'examen microscopique, rappellent tout à fait la structure des graniilatious de la méningite granuleuse des enfants. » Il reste à savoir si, après un séjour beaucoup plus prolongé encore dans les salles d'épuration, ces petites masses seraient susceptibles d'éprou- ver la dégénérescence caséeuse, on de donner lieu à un travail de suppura- tion. C'est ce qui pourra être vérifié sur les animaux que je me propose de maintenir en expérience pendant une année encore. Mais, avant de con- naître les dernières phases possibles du processus, il m'a semblé urgent de publier ces premiers résultats, qui sont de n;iture, je crois, à montrer qu'il n'est pas tout à fait sans danger de conduire dans les salles d'épuration les enfants atteints de coqueluche. » ANATOMIE ANIMALE. — Rapport du cyliiidre-a.xe et des cellules nerveuses péri- phérkpies avec les organes des sens chez les Insectes. Note de MM. J. Kunckel et J. Gazagnaire, présentée par M. E. Blanchard. « Leydig, le premier, nous a fait connaître, dans une série de Mémoires sur les Insectes et les Crustacés, des renflen)enls nerveux qui se trouvent à la base de certains poils; il les considère comme des cellules ganglion- naires. Depuis, nombre d'auteurs se sont occupés des terminaisons ner- veuses (Hicks, Landois, Grimm, Jobert, Grobben, Rûnckel, Graber, Hauser); MM. Landois, Jobert et Kunckel ont constaté, à l'extrémité de ces renflements nerveux, la présence d'un filament qui est en rapport avec la base du poil. En acceptant l'opinion de Leydig sur la constitution des renflements, les auteurs ont émis des opinions divergentes sur la nature de ce filament : pour Landois, il est de nature nerveuse et dépend du ren- flement; pour Jobert et Kunckel, le filament, de nature chitinense, est une dépendance du poil. La diversité des opinions, le peu de précision des dessins donnés, les tendances des auteurs à rechercher de préférence la détermination physiologique des renflements, telles sont les raisons qui nous ont engagés à étudier de plus près la constitution anatomique des prétendus renflements ganglionnaires. » Les Diptères se prêtent particulièrement à l'étude; ils nous ont per- mis d'établir que ces renflements présentent toujours la même struc- ture histologique, qu'ils soient affectés à la sensibilité générale ou à la sensibilité spéciale. Par une de ses extrémités, le renflement est en rapport avec les dernières ramifications nerveuses, par l'autre, avec un poil propre- ( 472 ) ment dit, ou un poil transformé. La fibre nerveuse qui aborde le renfle- ment est constituée par une enveloppe, le névrilème, avec cellules nucléées, et par une tige centrale, le cylitulre-axe. Le renflement nerveux se compose d'une poche et d'un contenu. La poche n'est qu'une dilatation du névri- lème qui, à la base du poil, se dilate en une petite coupe déforme variable dont les bords viennent s'unir avec les cellules de l'hypoderme autour du cadre chitineux qui supporte le poil. Le contenu est complexe, le cylindre- axe pénétre directement dans la poche, s'élargit insensiblement et se renfle en une cellule assez volumineuse, organe essentiel de la terminaison ner- veuse; celle cellule fusiforme présente un noyau avec un nucléole arrondi plus réfringent; dépourvue de membrane, elle offre une constitution très finement granuleuse, identique à celle du cylindre-axe; son extrémité op- posée s'effile et se continue en un petit bâtonnet très réfringent dont la terminaison arrondie s'engage dans la base de l'âme du poil. C'est ce bâton- net, déjà vu par Landois, Jobert, Kiinckel qui reçoit, par l'intermédiaire du poil, les vibrations venues de l'extérieur. Cette cellule bipolaire est noyée dans une atmosphère de protoplasma contenu dans le renflement; dans ce pro- toplasma se montreaussi un nombre variable de grosses cellules nucléées, en général arrondies, mais qui affectent des formes variables suivant le degré de tassement. Quand le renflement présente son maximum de complica- tion, le nombre de ces cellules peut s'élever à huit; cechiffre est très rarement atteint; le volume du renflement se réduit d'autant plus que leur nombre est moindre; peu développé quand avec la cellule bipolaire il n'existe plus qu'une seule cellule, appliquée alors contre la paroi, il se trouve réduit au minimum lorsque cette cellule disparaît; il reste seulement la cellule bipo- laire, affectant toujours les rapports mentionnés plus haut, qu'enveloppe le névrilème très légèrement renflé. La disparition du protoplasma accom- pagne la disparition des cellules du renflement. » D'où proviennent ces cellules ? Le névrilème, enveloppe des nerfs, pos- sède des cellules nucléées fixées contre ses parois ; sin- le parcours des nerfs, le névrilème présente des dilatations, surtout aux points où un certain nombre de cylindres-axes, dans les dernières ramifications, se détachent du tronc coininu:i poin- s'individualiser; dans ces dilatations on rencontre souvent une, deux, quelquefois trois de ces cellules. Ces faits nous auto- risent à admettre que les cellules des renflements sont de même nature; du reste, elles se ressemblent et se comportent de même en présence des réac- tifs. Cette inierprétation est d'autant plus admissible que, dans les renfle- ments où, avec la cellule bipolaire, il n'existe qu'une cellule, celte cellule ( 473 ) se trouve appliquée contre ronedes parois du renflement, comme les cel- lules propres du névrilème enveloppant les cylindres-axes. » Le bâtonnet nerveux de la cellule bipolaire en rapport avec la base du poil est facile à voir, mais le protoplasma et les cellules qni remplissent le renflement masquent en général la cellule bipolaire, véritable terminai- son; de nombreuses et d'heureuses préparations sont nécessaires pour constater nettement les rapports; cela explique la divergence des opinions émises par les auteurs et les dénominations erronées et contradictoires as- signées aux renflements nerveux. » En résumé, chrz les Insectes, tout renflement nerveux, qu'il soit affecté à la sensibilité générale ou à la sensibilité spéciale, consiste essentiellement en une cellule bipolaire, véritable terminaison nerveuse, en rapport d'une part avec le cylindre-axe de la fibre nerveuse, d'autre part avec un bâton- net nerveux qui en est le prolongement; ce bâtonnet est coiffé d'un poil proprement dit ou d'un poil transformé. Tantôt cette cellule est entourée simplement par le névrilème, tantôt le névrilème se dilate plus ou moins en forme de sac, par l'accumulation dans son intérieur d'un nombre va- riable de cellules qui dépendent de lui. Une atmosphère de protoplasma complète alors l'organe récepteur des sensations. On ne saurait donc con- server aux terminaisons nerveuses les noms de cellules ganglionnaires^ de renjlements ganglionnaires^ de ganglions nerveux, puisque la véritable termi- naison est toujours une cellule bipolaire. » ZOOLOGIE. — Sur le bourgeonnement du Pyrosome, Note de M. L. Jouet, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Depuis longtemps Huxley a montré que les parties essentielles du parent prennent part directement, et chacune pour leur compte, à la for- mation du bourgeon, dans lequel elles sont reconnaissables dès le début. » Du tube branchio-inlestinal, de l'épidernie et de l'ovaire du parent naissent respectivement le tube branchio-intestinal, l'épidernie et l'ovaire du bourgeon. » Rowalewsky, reprenant ces observations, les a étendues et confirmées. Seule l'origine des espaces péribranchiaux (^latéral atria de Huxley, péri- thoracalroliren de Rowalewsky) restait inexpliquée. Après avoir cherché à les faire dériver du feuillet interne ou branchio-intestinal, ce dernier au- ( 474 ) teur déclare n'avoir pu y réussir, non plus qu'à déterminer le mode de formation du ganglion. » En réalité, luie coupe transversale, faite sur un bourgeon suffisam- ment jeune et convenablement préparé, montre que, entre l'enveloppe extérieure et le tube central prolongement de l'endostyle, se trouve un feuillet moyen continu méconnu par les précédents observateurs et dans l'épaisseur duquel se trouvent compris, à la fois, le tissu sexuel, le gan- glion et les deux amas ovoïdes de cellules qui, à cette époque, représentent les parois des espaces péribrancbiaiix. » Une coupe optique longitudinale d'un bourgeon bien disposé con- firme cette donnée; elle montre, en effet, du côté neural du bourgeon, entre l'épiderme et le prolongement de l'endostyle, une couche de cellules qui se continue directement avec l'amas de tissu sexuel qui, depuis les ob- servations de Huxley, est connu pour occuper le côté opposé. » Enfin l'étude anatomique du parent rend compte de cette disposition des feuillets dans le bourgeon. » D'après Huxley, le sac branchial est, sur les côtés, séparé de l'épi- derme par la double paroi des latéral alria^ tandis que sur la ligne médiane, du côté de l'endostyle comme du côté du ganglion, rien ne l'en sépare que la cavité des deux sinus sanguins. » Cependant les choses ne sont pas aussi simples. Du côté du ganglion, il existe déjà entre la paroi branchiale et l'épiderme un tissu à mailles lâches qui, aussi bien que les deux glandes dorsales, fait évidemment partie du mésoderme. De même entre l'endostyle et l'enveloppe extérieure se trouve un tissu analogue dans les mailles duquel circule le sang et qui, surtout dans la partie postérieure, prend la forme d'une véritable lame séparant l'endostyle de l'épiderme et rattachée de chaque côté aux parois des espaces péribranchiaux. » Ce tissu descend au-dessous du point où se forment les bourgeons et se continue avec l'amas des éléments sexuels aussi bien actuels que poten- tiels, pour me servir de l'expression ,™ ~ ' •'""^"^ '^^' ^ 3' Décembre .865.) Volume in-i- ,870 Prix \lr PLOIENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SC EN^ES U "ZrrÏrinrie'p^nrSett ?;:ïr' '" "" .^- "-^^ -' "-'-'■ ^ ''' - -™-« - - -- ^- — -„s ,u.èprouve..t ,e. - V a.^. B.H..KO. Volume in-.fravec "rplanls . .'"" P-"-^''.irli,M p "-'J.' -' '. 15 fr. -■ s de .853, et puis remise pour celui de ,856 savo.V ^Z 7 ^'i "7 'T"'" "* '" ''"''"■°" ^^ ^"^ P'"?'^'^* «" '^^o P" l'Académie des Sciences -. îivant l'ordre de leur superposition - Dscut'e M '■ '^"- " ''-'""ution des corps organisés fossiles dans les différents terrains séd7- -•^^lui existent entre l'aat'actL, r;ègne ""„ e se^^t f 'T.^"PP"'"°" "IJ <î« '^ '^'■^P-«- ~-« - --"Itanée. - RechercU.r la Ltur . règne organique et ses états antérieurs, ,. par M. le Professeur Bro,:,. In-4", avec ,7 planches, ,86. 15 ,> -.paiement à la même L.brairie les Ménaoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoire, présentés par divers Savants . .1'Acadén.le ^ns spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé Panco, sur demande affranchie. w 9. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 28 Février 1881.1 I»IÊMOïRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. MM. L. Pasteur, Cuamberlaxd et Roux. — De l'atléniiation des vinis et de leur retour à la virulence 429 M. BeRthelot. — Action des hydi'acides sur les sels halogènes renfermant le même élé- ment 435 M. DE Lesseps fait hommage à l'Académie de Pages, la cinquième série des « Lettres, Journal et Documents pour servir à l'histoire d» canal de Suez ij^ 1 M. Resal fait hommage à l'Académie du Tome VI de son o Traité de Mécanique générale » 4/, i ftlÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Peyrisson. — Sur l'action désinfectante et antiputride des vapeurs de l'éther azoteux 44* M. D. Cahrêre adresse un cinquième Mémoire sur la résolution de l'équation du sixième degré, lorsque toutes les racines sont ima- ginaires m M. A. Lefébire adresse un Mémoire sur la résolution de l'équation .c" -}-/" = s" en nombres entiers, n étant un nombre entier quelconque plus grand que i 44^ M. Cuase adresse une nouvelle Note relative h l'hypothèse nébulaire 445 M. Watteav adresse un Mémoire relatif aux conditions d'émergence des rayons lumi- neux dans les prismes M. D. CoGLiEViNA adresse une Note relative à un o photomètre centigrade » M. K. BoRvwsKi adresse une Note relative au choléra i545 M. F. AiRALDi, M. Njrellep adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra.. 4'|5 M. Bodemer, m. Poincaré obtiennent l'auto- risation de retirer liu Secrétariat des Mé- moires sur lesquels il n'a pas été fait de Rapport 445 445 445 CORRESPONDANCE. 445 M. le Secrétaire perpétcel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M. ^d. Nicolas, et de M. i. Figurer M. L. Saltel, m. Alph. Picart prient l'Aca- démie de les comprendre parmi les can- didats à la place laissée vacante, dans la Section de Géométrie, par le décès de M. Chnsles 44^ M. G. Darboux. — Sur une nouvelle défini- tion de la surface des ondes 44^ M. J. Franklin. — Sur le développement du produit infini (l-jr)(l-ar')(l-J:»)(l-.T') 448 M. E. Mercadier. — Sur la radiophonie 45° M. HiRiox. — Application des franges de Tal- bot h la détermination des indices de ré- fraction des liquides M. D. ToMMASi. — Sur le déplacement de la soude du chlorure de sodium par l'hydrate de cuivre M. W. Lot'GCiKiXE. — Sur les chaleurs de combustion de quelques alcools de la série allylique et des aldéhydes qui leur sont isomères M. A. Bleïnahd. — Sur les produits de dé- doublement des matières protéiques 458 M. A. Etard. — Sur un homologue synthé- tique de la pelletiérinc 4^0 M. Balland. — Sur une cause d'altération des BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE ERRATA 453 453 455 Contribution à l'étude de toiles M. J. Chati.n. la trichinose MM. On. RicHET et R, Moutard-Martin. — Contribution h l'action physiologique de l'urée et des sels ammoniacaux MM. CocTV et DE Lacerda. — Sur la nature inflammatoire des lésions produites par le venin du serpent bothrops M. PoiscARÉ. — Sur les altérations pulmo- naires produites par le séjour prolongé dans les chambres d'épuration des usines à gaz MM. J. KuNCKEL et J. Gazagnaire. — Ripport du cylindre-axe et des cellules nerveuses périphériques avec les organes des sens, chez les Insectes M. L. JoLiET. — Sur le bourgeonnement du Pyrosome M. k.. CARAVEN-CAcms. — Ancienneté de l'Ele- phas pj-imigenius (Blum») dans le bassin sous-pyrénéen M. A. Versciiaffel adresse une Note concer- nant le rapport du volume du composé à la somme des volumes des composants, dans les combinaisons gazeuses MM. Silva-Arasjo et Moncorïo adressent une Note relative à « l'électrolyse appliquée au traitement de l'éléphancie (éléphantiasis des Arabes) » 463 463 463 468 470 471 473 475 476 477 478 480 PARIS. IMPRIMKRIË DK GAU l'HIEil-VI'.LARS. soccessebI! de MALLET-HAGHELlEf. . Quai des Auguslins« 65. J88J. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES, PAR ITtin. EiES SfiCHÉTAIUES PERPÉTVEKiS. TOME XCII. N" 10 (7 Mars 1881 K PARIS. GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DBS COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SClBNCBâ SUCCESSEUR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUi Adopté dans les séances des 2 3 jdin 1862 et 24 mai 1876. Les Comytes rendus liebdomadaires des séances de l'/4cadémie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou G feuilles en moyenne. 36 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE t*'. — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits dos Mémoires pnr.seiités |)arun Membre on )>arun Associé étranger de l'Académie comprennent éVL phis G pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- p.ris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports cl lustruclions demandés par le Gou- Ternemxnt sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ue reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de i'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Norer ou Mé- "n'jwês fur l'objet d;; leur discussion. Les Programmes des prix proposés p demie sont imprimés dans les Comptes rer s, les Rapports relatifs aux prix décernés ! li qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en s ici blique ne font pas partie des Comptes rendu. Article 2. — Impression des travaux de m étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des ra qui ne sont pas Membres ou Correspondant e demie peuvent être l'objet d'une analyse cl'i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Méni « tenus de les réduire au nombre de pages [ui Membre qui fait la présentation est toujou lOi mais les Secrétaires ont le droit de réduire tE autant qu'ils le jugent convenable, commf \ pour les articles ordinaires de la correspoc a» cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Meml>re doit é ( l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au p S jeudi à 10 heures du matin: faute d'être ren if le titre seul du Mémoire est inséré dans le Ci * actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à p Les Comptes rendus n'ont pas de plancbt Le tirage à part des articles est aux fr ™ leurs ; il n'y a d'exception que pour les 1 f les Instructions demandés par le Gouvero Article 5. Toub les six mois, la Commission admini"''' un Rapport sur la situation des Comptes r l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécuto icnt Règlement. i COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 MARS 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET CO»IMUI\ICATIOI\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur les observations de contact faites pendant le passage de Vénus du ^décembre 1874; par M. V. Puiseux. K L'Académie sait que les observations de contact, faites pendant le dernier passage de Vénus en un grand nombre de points du globe, n'ont pas donné pour la parallaxe solaire des valeurs aussi concordantes que le souhai- teraient les astronomes. Le phénomène du contact entre les disques de Vénus et du Soleil n'a pas en effet, dans la réalité, la simplicité géométrique qu'on lui avait d'abord supposée; il se compose d'une succession de phases qui paraissent d'autant plus difficiles à identifier dans des observations différentes que les lunettes employées sont plus dissemblables. Je suis loin de penser pour cela qu'il faille se décourager et renoncer à observer les contacts en 1 882 ; mais l'examen attentif que j'ai fait des observations, soit françaises, soit anglaises, de 1874 ni'^ paru confirmer l'opinion qui a été, dès l'origine, celle de la Commission nommée par l'Académie, à savoir qu'il importait : 1° de munir les diverses stations de lunettes identiques autant que possible et pourvues de grands objectifs ; 2° d'exercer les futurs obser- vateurs, à l'aide d'appareils convenables, à apprécier de la même manière C. R.. ifiSi, I" Semestre. (T. XCII, N" 10.) ^4 ( 482 ) les apparences que le contact devait leur offrir. Ces deux conditions paraissent avoir été plus particulièrement remplies dans les observations de M. Mouchez à Saint-Paul et de M. Fleuriais à Pékin; aussi la détermi- nation de la parallaxe qui résulte de leur combinaison me semble mériter le plus de confiance parmi celles qu'on peut déduire des observations de contact faites en 1874. J'ai communiqué à l'Académie le résultat de cette combinaison dès le mois d'avril 18750, et, si je ne lui ai pas soumis les nombres que j'ai calculés vers la même époque à l'aide des autns obser- vations françaises, c'est que ces nouvelles déterminations me paraissaient moins sûres et qu'il me semblait bien difficile d'assigner les poids avec lesquels elles devaient concourir à la fixation d'un chiffre définitif. » Aujourd'hui, cependant, que nous approchons de l'époque d'un nou- veau passage, je crois à propos d'appeler l'attention sur les résultats de ces calculs. Mon intention n'est point d'entreprendre une discussion de l'en- semble des observations françaises pour en conclure une valeur probable de la parallaxe solaire; je veux seulement rapporter les nombres auxquels on parvient par les combinaisons diverses qu'on peut faire de ces observations et donner ainsi une idée de l'étendue des divergences qu'ils présentent ; on appréciera d'autant mieux la nécessité des précautions à prendre pour rendre comparables les observations qui doivent se faire en 1882. » Je rappelle d'abord que, d'après ma Note intitulée Recueil de nombres pouvant servir à la discussion des observations du passage de Vénus en 1 874 (°), chaque observation de contact intérieur (') donne lieu à une équation de la forme S5n -f- cosa.t^X + sinî.âY - âp -+- Bp'^^{t„-tp- c?f.) = o. Dans cette équation, §11 est la correction cherchée du nombre 8",86, adopté comme parallaxe provisoire du Soleil ; 5X et âY sont de petites quan- ( ' ) Comptes rendus, t. LXXX, p. 933. J'ai fait usage, dans ce premier calcul, des heures de contact que M. Fleuriais avait adressées provisoirement à l'Académie avant la réduction complète de ses observations; j'ai obtenu ainsi la valeur 8", 88 pour la parallaxe solaire. En se servant des heures données par M. Fleuriais dans son Rapport définitii, on trouve 8", 89. (^J Additions à la Connaissance des Temps pour 1878. (')llnesera question, dans la présente Communication, que des contacts intérieurs (deuxième et troisième contacts) ; je laisserai de côté les contacts extérieurs ( premier e quatrième contacts), dont l'observation est beaucoup plus incertaine. ( 48:^ ) tités inconnues dépendantes des erreurs des Tables du Soleil et de Venus; (Jp et $p' sont les corrections également inconnues des demi-diamètres de ces deux astres; ces cinq quantités 5n, c?X, âY, op, Ojs' sont exprimées en secondes d'arc. âL est la correction, exprimée en minutes de temps, de la longitude provisoire L, adoptée pour la station ;'^^ et t^ désignent, la mi- nute étant toujours prise pour unité, l'heure calculée et l'heure observée du contact; ces deux heures sont rapportées au temps moyen de Paris et ob- tenues à l'aide de la longitude provisoire L; enfin les notations cos3, sin3, -j-^ S désignent des coefficients dont les trois premiers dépendent de l'heure tp, tandis que le quatrième dépend à la fois de cette heure f^ et de la situation géographique de la station. On trouve dans la Note déjà citée les valeurs de cos^, sin?, -jj calculées de cinq en cinq minutes pour toute la durée du pas- sage; j'y ai donné également, de cinq en cinq minutes, les valeurs de S pour les stations où le passage a pu être observé par des observateurs fran- çais. » Le Tableau suivant donne, pour ces différentes stations, les longitudes provisoires L, les heures tp des contacts, calculées avec ces longitudes pro- visoires, et enfin les longitudes L', déterminées ou adoptées par les obser- vateurs dont les noms les accompagnent : L. h m Pékin 7 .36,57 Saint-Paul 5. 0,93 Kagasaki 8 . 3o , 1 2 Saigon 6.57 ,4» Kobé 8.5i,6o Nouraéa 10. 56, 46 » Voici maintenant, pour les mêmes stations, l'heure observée A du contact en temps moyen du lieu (' ) et l'heure de Paris, /„ = A — L, qui s'en déduit à l'aide de la longitude provisoire L. J'ai fait suivre de la lettre A les noms des observateurs pourvus de lunettes de 8 pouces et de la lettre B ceux des observateurs munis de lunettes de 6 pouces; je laisse de côté, dans le pré- 2° contact. 3° contact. L'. Autorités. h m l4.2I ,11 h m 18.14,95 h m 7.36,39 Fleuriais 14.35,47 18. 3,55 5. 0,76 Mouchez 14.20,35 18. i3, I I 8.30,27 Tisserand 14.26, i4 18. II, 63 6.57,40 Ilatt 14.19,41 18. 12,97 8.5i,6o Delacroix 14.22, 5i 18. 0,63 10.56,49 André (') Cette heure est tirée des Rapports adressés à l'Académie par les membres des expé- ditions placées sous son patronage. ^ 484 ) sent travail, les observations de contact faites avec des objectifs de moins de 6 pouces de diamètre. Numéros Observateurs. h. t^. d'ordre, b m h ni i' [ Fleun'ais A ai.Sq.qS i4.23,36 1 2" contact \ ^ ,, „ r r> r -y f a Pékin ) I Bellanger B 21.59,82 i4.23,a5 2 J ^^ ( Fleuiiais A i.5o,2i 18. 1 3, 64 3 [''' ™"'''''' j Bellanger B i.5o,28 18.18,71 4 1 _, ( Mouchez A 19.39,05 i4 38,i2 5 ,. „ , K' """*'"'' Turnuet B iq.38,q4 li.SS.oi G Saint-Paul ^ ', ^ '^^ „ 1 ( Mouchez A 23. 3, 10 10. 2,17 / f 3" contact j „ « i •> o o o I I Tnrquet B 33. 3,i3 18. 2,20 8 ' ( Jansscn A 22.52,5o 14. 22,88 9 l ff contact i„. ,„ /»,- / /r- An 1 ( Tisserand B 22.52,57 14.22,45 10 ' J „ ( Janssen A 2.42,42 i8.i2,3o 11 f i" contact ( ,„ , n o / ac\ \ ( Tisserand B 2.42,61 18.12,19 12 ,,, ( 2'^ contact Hcraiid B 21.25,82 i4 28.42 14 " ^ ' I 8'^ contact Héraud B i- 7-95 18. 10, 55 15 ,, ( 2" contact Delacroix B 28.1 3, 4' i4 -21)81 15 ( 3" contact Delacroix B 3. 8,22 18.11,62 16 Nouméa a*" contact André B 1.21,46 14. 25, 00 17 » Si les longitudes L' adoptées par les observateurs étaient absolument exactes, on aurait âL = L' — L ; mais on ne peut pas compter qu'il en soit ainsi. Nous poserons donc §L = L'— L ■+- âL', c?L' étant la correction dont la longitude L' peut elle-même avoir besoin, et, pour distinguer les valeurs de L' relatives aux diverses stations, nous affecterons la lettre 17 de l'un des indices a, b, c, d, e,J\ lesquels se rapporteront respectivement à Pékin, Saint-Paid, Nagasaki, Saigon, Kobé, Nouméa. Alors les dix-sept observa- tions que je viens de rapporter nous fourniront les équations suivantes, dans lesquelles âp^ désigne, pour abréger, la différence cl*j5 — ôp' : Numéros d'ordre. 1 — 0,970 (în + 0,700 lîX + o,7i4^Y — lîp, + 2,o39iîL^— 4,96 = o 2 — 0,970^11-1- o,70o5X -t- o,7i4iîY — (îp, + 2, o39iîL^— 4,73 = 0 3 — 1 ,970 on — 0,276 lîX H- 0,961 lîY — (îpi — 2,095 ^L^— 2,37 = 0 k — 1 ,970 5n — o,-}.'j6§X-h 0,961 ^Y — Spi — 2,095 5L^— 2,22 = o 5 -(-2,2o3^^-^o,66oo"X-^-o,75^ SY - Sp^ -h i ,887 (ÎU— 5, 18 = 0 6 -H2,2o3^n-(-o,66o5X-i-o,75i!ÎY— (îp, -f- 1,887^^—4,98 = 0 (' ) Dans les observations de M. tJéraud, j'ai considéré comme instant du contact celui de l'apiiarition ou de la rupture du filet lumineux. [ 4*^5 ) ÎSiiméros d'ordre. 7 + 0,649 "^n — 0,233 SX -(-■ 0,972 ^Y — ôp, — 1 ,94' lîL/, — 2,35 r= G 8 + 0,649 iJn — 0,233 S'S. H- 0,97257 — 5p, — i ,941 SL/,— 2,29=: o 9 - i,i63(în + o,702<ÎX +- o,7i25Y — 3p, 4-2,o5i 5L;.-4,o6:=:o 10.. . . . — I , i63iîn H- 0,702 rîX -f- o,7i2 5Y — Spi -+ 2,o5i SL',.— ^,11 ^o Il — I ,')44iîn — o,2695X + 0,963 5Y Jp, — 2,071 (JLf— 1,99 = o 12 — i,544<în- o,269(îX + o,963iîY — 5p, — 2,071 iJL;— 1,60 = 0 13 -I- 0,170 rîn -f 0,687 rîX H 0,727 <îY — 5p, + 1 ,g7o5L;,— 4,49 = o 1* - 1,186 5n — o,264rîX + o,g645Y — d>, — 2,062 .îl;,— 2,22 = 0 15 — 1 ,358rîn + 0,70.5 5X + o,709iîY — 5p, 4- 2,062 (îL^— 4,95 = o 16 * — I ,5l4 '^n — 0,269 rîX 4- 0,963 rîY — rîpi — 2,o6g5Lé— 2 , 79 = O 17 — 0,626 lîn -}- o,696rîX H- o,7i8(îY - lîp, + 2,020 5L/— 4>97 = « " Examinons maintenant les diverses combinaisons qu'on peut faire, soit par la méthode de Halley, soit par celle de Delisle, des observations auxquelles correspondent ces dix-sept équations. » Méthode de Halley. — Elle consiste, comme on sait, à combiner les observations de deux stations éloignées l'une de l'autre et dans chacune desquelles on a pu observer l'entrée et la sortie de Vénus sur le disque du Soleil. Associons, par exemple, les observations de M. Fleuriais à Pékin (équations i et 3) et celles de M. Mouchez à Saint-Paul (équations 5 et 7). En ajoutant les équations i et 3, on élimine à peu près l'inconnue âL'„ et on trouve (1 + 3) - 2, 940 5n -h 0,42/1(3^X4- 1 ,675 âY- 2o> , - o,o56 5L'„ -- 7,33 = o. En ajoutant les équations 5 et 7, ce qui élimine à peu près 51/^,, on obtient pareillement (5 + 7) +2,852c?ri-i-o,427 5X-i-i,723oY— 2opt — o, 104ÔI4 —7,53 = 0. Si maintenant de (5 + 7) on retranche (i + 3), d vient + 5, 792011 + o,oo3o'X -f- o,o48c?Y — o,o56oL^ — o, io4(?Ij'i — 0,20=^0 . Delà, 5n = + o,o3 — o,ooo5c?X — o,oo83(^Y — o,oo97§L', + o,oi8o5L',, , où l'on doit se rappeler que àU, c?X, âY désignent des secondes d'arc, ôL'^ et 5L'j des minutes de temps. Si l'on admet qu'à raison de la petitesse de leurs coefficients les quatre termes inconnus du second membre sont ( 486 ) négligeables, on conclut de cette équation ôn = 4-o",o3 et par consé- quent n =: 8", 86 + o",o3 = 8", 89. » Le Tableau suivant contient les valeurs de la parallaxe auxquelles on parvient par les diverses combinaisons de ce genre que fournissent les ob- servations rapportées ci-dessus; la dernière colonne renferme, sous le titre Fflcto/r delà parallaxe, le coefficient de ôIT dans l'équation d'où l'on lire cette inconnue. On a exclu du Tableau les combinaisons pour les- quelles ce facteur serait inférieur à 2. stations et observateurs. Pékin (Fleiiriais) et Saint-Paul (Mouchez). . Pékin (Belianger) et Saint Paul (Tuiquet).. Pékin (Fleuiiais) et Saint-Paul (Tuiquet).. Pékin (Belianger) et Saint-Paul (Mouchez). Numéros des ci|uations combinées. 1, 3, 5, 7 2, 4, 6, 8 1, 3, 6, 8 2, h, 5, 7 9, il, 5, 7 Facteur Parallaxe de la conclue, parallaxe. 8,89 ) 8,9. f 8,85 i 8,96 ) 5,972 Nagasaki ( Janssen ) et Saint-Paul ( Mouchez^ Nagasaki(Tisserand)etSaint-Paul(Turquet). 10, 12, G, 8 Nagasaki (Janssen) et Saint-Paul (Tiirquel ). 9, 11, G, 8 Nagasaki (Tisserand jet Saint-Paul (Mouchez). 10, 12, 5, 7 Kobé (Delacroix) et Saint-Paul (Mouchez). 15, 16, 5, 7 Kobé (Delacroix) et Saint-Paul (Turquet). 15, 16, G, 8 SaïgoD (Héraut! ) et Saint-Paul ( Mouchez). . 13, 14, 5, 7 Saigon (Héraud) et Saint-Paul (Turquet). . 13, ik , 6, 8 9,10 , ■*''^ 5 55q 9,08 ^'^^^ 9. '7 ' 8,82 8,78 9.07 ''7^4 9,00 3,8G8 )) Mélhode de Delisle. — Dans cette méthode, on combine les observa- tions d'un contact de même nature faites dans deux localités éloignées l'une de l'autre; mais il est nécessaire que l'on connaisse avec précision les longitudes des deux stations ou au moins leur différence. I' Prenons, par exemple, les observations du deuxième contact faites à Pékin par M. Fleuriais et à Saint-Paul par M. Mouchez, observations aux- quelles répondent les équations i et 5. En retranchant l'équation i de l'équation 5, on trouve -f- 3,173011 — o,o4o§X + 0,037 §Y ~ 2,039514-1- 1,837 §L'^ — 0,22 = o, d'oîi l'on tire une valeur de §11 qu'on peut mettre sous la forme âa = + 0,07 + 0,0126 c?X - 0,01 1 7 5Y + 0,0637 oLl -+- 0,5789 Ô(I4 - l;). » On voit par là qu à une erreur de i' ou de -r- sur la différence de lon- DO gitude des deux slatioDS il répond une erreur d'environ o",oi sur la pa- ( 487 ) rallaxe. Or, il résulte du Rapport de M. Fleiiriais que l'incertitude de la longitude de Pékin s'élève encore à plusieurs secondes de temps; on ne peut donc pas compter sur le chiffre des centièmes de seconde dans la va- leur de 5n ainsi déterminée, même en supposant parfaites les observations des contacts. Si toutefois on admet comme exact à i' près le nombre '7''36™23%28, considéré par M. Fleuriais (') comme la valeur la plus pro- bable de la longitude de Pékin, et que de plus on regarde comme négli- geables les termes en §X, Nagasaki (Janssen) et Saint-Paul (Turqiiet) 11 , 8 9iOO i Nagasaki (Tisserand) et Saint-Paul (Mouchez) 12, 7 9>20 ) Saint-Paul (Mouchez) et Kobé (Delacroix) 7,16 8,66 1 ,. Saint-Paul (Turquet) et Kobé (Delacroix) 8,10 8,63 ) ^' ' » Les divers nombres rapportés dans celte Note me paraissent indiquer que, si l'on partage les observateurs en deux groupes, formés l'un de MM. Mouchez, Fleuriais, Bel langer, Turquet, Delacroix, André, et l'autre de MM. Janssen, Tisserand, Héraud, il y a, d'un groupe à l'autre, une différence marquée dans la manière d'estimer l'heure d'un contact. Je crois donc devoir insister de nouveau sur la nécessité, pour les observateurs, d'une sorte d'éducation commune qui les habitue à apprécier de la même façon des phénomènes de contact semblables, autant que possible, à ceux dont ils seront témoins dans le passage de Vénus sur le disque du Soleil. H Dans une prochaine Communication, je me propose de présenter à l'Académie les résultats auxquels m'a conduit le calcul des nombreuses mesures micrométriques effectuées en 1874 dans les deux stations de Sainl- Paul et de Pékin. » THERMOCHIMIE. — Sur les déplacements réciproques des hydracides. Note de M. Bertuelot. « 1. L'action des hydracides sur les sels formés parles éléments halo- gènes est, en général, inverse de celle des éléments eux-mêmes. Ainsi l'acide iodhydrique déplace l'acide chlorhydrique, dans les chlorures mé- talliques, et l'acide bromhydrique, dans les bromures; l'acide bromhydrique déplace aussi l'acide chlorhydrique dans les chlorures. " Ces déplacements, qui deviennent aisément complets dans un courant du gaz réagissant, sont l'une des conséquences les plus frappantes de la théorie thermique. En effet, depuis les éléments, la formation du système HCI + Agl dégage : 13^"', 3 de plus que celle du système réciproque HI + AgCl. De même, la formation du système HCl + AgBr dégage H-7'^"',o de plus que celle du système réciproque HBr -^ AgCI ; la formation du sys- tème HBr+Agl dégage -f- C^'"', 3 de plus que celle du système réciproque HI -+ AgBr. ( 489 ) .) Les sels de mercure, de cuivre, de plomb, etc., donnent lieu à des remarques analogues. » Cependant l'inégalité thermique pour les sels alcalins est bien moins notable, et parfois nulle. » HCI + RI surpasse HI + KCl de +3''", 2; - » H Cl + KBr surpasse HBr + KCl de +2'"', 9; » HCl -f-Nal surpasse HI + NaCl de -1- i'^'",9 seulement. » Enfin H Cl + Na Br et H Br 4- Na Cl se forment en dégageant sensiblement la même quantité de chaleur. Dans les cas de cet ordre, il est clair qu'une faible différence dans les chalenrs spécifiques, ou peut-être même dans la constitution physique de deux corps également solides ou gazeux, suffira pour changer le signe thermique de la réaction avec la température. » 2. A fortiori, le signe thermique de la réaction et, par suite, la nature même de la réaction pourront-ils être renversés par la formation des com- posés secondaires, hydrates et sels acides : composés dont l'état de disso- ciation propre limite d'ailleurs la formation, de façon k donner lieu à cer- tains équilibres entre deux réactions opposées. )) C'est en effet ce que j'ai observé en faisant agir tour à tour chaque hydracide sur le sel alcalin antagoniste, en présence de l'eau, les produits étant séparés tantôt par évaporation, tantôt par précipitation. J'ai décrit ailleurs (' ) ces expériences, qui remontent à 1873, et j'ai montré que les deux hydracides, mis en présence à équivalents égaux, se partagent en effet le métal, quoique fort inégalement; l'acide iodhydrique l'emportant sur les deux autres, mais les déplacements inverses demeurant également pos- sibles sous l'influence d'un excès convenable de l'un ou de l'autre des deux acides. Je me bornerai à renvoyer à ce travail et à l'explication que j'ai donnée des phénomènes, d'après la formation des hydrates acides et leur dissociation. » 3, Aujourd'hui je puis invoquer en outre la formation des chlorhy- drates de chlorures et des bromhydrates de bromures. Cette formation joue surtout un rôle essentiel dans les réactions des corps anhydres, que je vais étudier. L'influence de tels composés résulte de ce que la chaleur de formation de ces composés secondaires s'ajoute à celle de l'une des réactions principales, pour donner une somme thermique prépondérante, et par conséquent pour déterminer le sens de l'action chimique. Par exemple, j'ai montré que l'union du gaz bromhydrique avec le bromure de I' ) Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 544 ^' 546. C. R., 1881, I" Semesue. (T. XCll, N° 10.) 65 ( 49" ) sodium dégage + io'"',8; il résulte de laque la décomposition du chlorure de sodium sec ])ar le gaz bromhydrique, décomposition dont l'effet ther- mique serait à peu près nul s'il ne se produisait aucune autre réaction, peut être déterminée par la chaleiu- de formation du composé secondaire pré- cédent, le bromhydrale de bromure de sodium. Si ce composé était absolu- ment stable et formé à équivalents égaux, le mét.il se partagerait également entre les deux éléments halogènes; car les deux réactions inverses 2HBr -I- aNaCI = NaBr, HBi + HBr+ NaCl 2HCI -t-2NaBr=NaBr,HBr-i-HCl-l-NaCl dégageraient +10,8 Mais le bromhydrate de bromure de sodium est en réalité dissocié, c'est- à-dire qu'il subsiste seulement en présence d'un excès considérable de ses deux composants. En raison de cette circonstance, le déplacement de l'acide chlorhydrique par l'acide bromhydrique, aussi bien que l'action réciproque, seront limités : ils varieront avec les proportions relatives des composants, avec la pression, avec la température, en un mot avec les diverses con- ditions qui font varier la dissociation. Mais, si l'acide bromhydrique se renouvelle sans cesse, en entraînant l'acide chlorhydrique déplacé, il linira par produire une transformation totale; il en sera de même, en sens inverse, pour l'acide chlorhydrique. » 4. En résumé, le partage du métal entre les deux hydracides est non seulement possible, mais même nécessaire, d'après les principes thermo- chimiques, soit en présence de l'eau, soit en son absence. J'ai rappelé plus haut les expériences qui prouvent qu'il en est réellement ainsi en présence de l'eau. Je vais en citer d'autres, faites avec les corps anhydres. » 5. Quelques mots d'abord sur les procédés employés pour mesurer ces déplacements. Le dosage des deux éléments halogènes, chlore et brome, dans un mélange salin, ne peut pas être opéré directement, mais seulement par deux méthodes indirectes, savoir : 1° le changement de poids produit par la transformation totale du chlorure et du bromure mélangés, soit en chlorure (par le chlore gazeux), soit en bromure (par l'acide bromhy- drique); 2" la comparaison entre le poids du mélange salin anhydre et le poids des sels d'argent fournis par précipitation. D'où résultent deux équa- tions du premier degré à deux inconnues, faciles à résoudre. Comme con- trôle, on ramène ces sels d'argent entièrement à l'état de chlorure, ou à l'état de bromure, par la méthode précédente. » J'ai eu recours à ces deux méthodes. Elles s'appliquent fort bien aux réactions accomplies à la température ordinaire; mais en chauffant les ( 49« ) sels (' ) vers le rouge sombre, clans un courant d'Iiyclracide gazeux, on ren- contre diverses causes d'erreur qui semblent avoir passé inaperçues par de récents expérimentateurs. » D'une part, le sel alcalin se volatilise sensiblement. Voici des chiffres : » 2"'',584 de bromure de potassium, chauffés pendant un quart d'heure dans un creuset de platine, vers le rouge sombre, ont perdu o^'', 004. » On a élevé un peu davantage la température : au bout de dix minutes, on a observé une nouvelle perte de o^^oiS. Il est facile d'apercevoir les vapeurs du sel, qui s'élèvent au-dessus de sa surface, lorsqu'on le fond dans un tube de verre. » Cette volatilisation est plus marquée dans un courant d'hydracide. i^'^,o4o de KBr ayant été chauffés au rouge sombre pendant un quart d'heure dans une nacelle, au sein d'un courant lent de HCI, il a été facile d'observer l'entraînement d'un sel halogène volatil, qui s'est déposé en partie dans les régions froides du tube; tandis qu'une autre portion était entraînée dans les tubes abducteurs, où l'on a recueilli une dose de sel capable de fournir oS',009 de sel d'argent, et cela sans préjudice de la fumée non condensée. Il résulte de là que le changement de poids d'un sel halogène chauffé au rouge sombre ne fournit pas une mesure certaine de la substitution réciproque des hydracides. Une autre cause d'erreur résulte de l'attaque du verre par les hydracides gazeux ( = ). Le gaz chlorhydrique, traversant un tube de verre dur chauffé au rouge sombre, y forme à la fois des chlorures fixes et des chlorures volatils en partie décomposables par l'eau (aluminium? silicium?), qui se condensent dans les parties froides et dans les tubes abducteurs. Si le tube renferme une nacelle et des sels étrangers, ceux-ci absorbent une portion des chlorures volatils. En même temps, il se produit une dose d'eau équi- valente à l'attaque du verre, eau qui intervient chimiquement pour son propre compte. Cette cause d'erreur est d'autant plus sensible que les expé- riences sont plus prolongées. Voici des chiffres à cet égard. (') Contenus dans une nacelle de [jorcelaine, renfermée dans un tube de verre dur. (-) Le chlore, le brome, l'iode attaquent également le verre au rouije sombre, avec for- mation de sels halogènes et de vapeur d'eau; cause d'erreur qui se manifeste lorsqu'on étudie la réaction de l"un de ces éléments sur les sels alcalins formes par un autre halogène. D'après les expériences et les pesées très précises que j'ai publiées sur ce dernier ordre de réactions [Annales de Phjsique et de Chimie, 5' série, t. XXII, p. 384), je ne pense pas que l'iode déplace aucunement le brome, ou le brome le chlore, si l'on se met à l'abri de cette cause d'erreur, souvent méconnue par les expérimentateurs. ( 492 ) » o?%7435 de KBr, chauffés un quart d'heure dans un courant de HCl gazeux, se sont réduits à 06^,724; quelque portion du sel s'était volatili- sée. S'il n'y avait pas eu de perle due à cette cause, la dose de bromure chiuigé en chlorure serait égale à 6,9 centièmes. Le sel resté dans la nacelle a été changé en chlorobromure d'argent, soit 1,167, ou 157,0 centièmes du poids du sel primitif; chiffre presque identique au poids du bromure pur dérivé de ce sel. Mais, le chlorobromure ayant été traité par HBr con- centré et celui-ci évaporé, de façon à tout ramener à l'état de bromure d'argent, le poids s'est élevé à i,i84; soit 139,3 centièmes du poids pri- mitif, au lieu de 157,9. Il y avait donc eu gain d'éléments halogènes, fixés sur la portion restée dans la nacelle, malgré la perte par volatilité du sel lui-même, perte compensée et au delà par les chlorures formés aux dépens du verre. » Donnons maintenant les résultats observés dans les expériences de déplacement. » 6. Bromure de sodium. — Le sel a été traité par un courant de gaz HCl pendnnt un quart d'heure; on a déplacé ensuite ce gaz, et on a chauffé légèrement le sel, pour éliminer complètement l'hydracide. » A froid, i»'', oo4 de sel se sont réduits à o'-'',95o. Un traitement par l'acide brouihydrique a ramené le poids à i^^oio (ce léger excès o,ooG étant dû probablement à la présence d'une trace de chlorure dans le sel initial). D'après ces chiffres, il y a eu décomposition de 12,6 centièmes de bromure de sodium, dans les conditions de temps et de contact indiquées. » Au ronge sombre, l'action va plus loin dans le même temps. » o»'',9go5 de NaBr se sont réduits à oS',8895. Un traitement par HBr a ramené le poids à o^',988. D'après ces chiffres, il y avait 23,6 centièmes de bromure de sodium décomposés. » On voit que cette quantité varie avec les conditions, la température, la durée du courant gazeux, etc. » La décomposition du bromure de sodium par l'acide chlorhydrique s'explique, ainsi qu'il a été dit, par la formation constatée d'un bromhy- drate de bromure. Elle est accompagnée par un digacjement de chaleur, aussi bien (pie la léaclion inverse, d'après les données expérimentales de ma Note précédente (ce Recueil, p. 440) : ce qui prouve que dans les deux cas il se forme un composé auxiliaire; car autrement le signe thermique ne pour- rait demeurer le même. C'est l'état de dissociation de ce bromhydrate qui limite la réaction, à moins que l'hydracide éliminé ne soit continuellement entr.iîné. ( 493 ) » 7. Bromure de potassium {'). — oS'',7855 de ce sel, traités à froid par HCI, etc., ont perdu seulement oS',oo4, ce qui répond à i,3 centième de bromure changé en chlorure. 1) oS'',7435 au ronge sombre ont perdu qS'jOiqS; en partie par substi- tution, en partie par vohttilisalion [voir plus haut). Le résidu, changé en sel d'argent, a fourni i^', 167. Ce poids, rapporté à celui du sel primitif, aurait indiqué seulement 2,4 centièmes tr;insforniés-, tandis que, si on le compare au poids du résidu fixe réellement changé en chlorobromure d'argent, on trouve 9 centièmes transformes. Mais ce chiffre n'est pas encore exact : en effet, les i"', 167 de sel d'argent, changés entièrement en bromure, ont produit i^"', i84; c'est-à-dire qu'ils contenaient seulement 6 centièmes de chlorure. Celte divergence tient, comme il a été dit, à une surcharge due à des composés volatils que le griz chlorhydrique a formés aux dépens du verre. Le résultat réel de la substitution doit être regardé comme compris entre 6 et 9 centièmes. » Un autre essai, exécuté avec la même série de contrôles, a fourni des résultats analogues. » Ainsi la substitution partielle de l'acide chlorhydrique à l'acide brom- hydrique aux dépens du bromure de potassium est certaine; quoique moins avancée, dans les mêmes circonstances, qu'avec le bromure de sodium. » 8. Bromure d'argent. — iS'',oo55 traités à froid par HCl gazeux n'ont pas changé de poids; c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu d'action dans ces con- ditions. » i^^ooSS chauffés au ronge sombre dans HCl se sont réduits à o^',95i . » Ce dernier sel, traité par une solution concentrée de HBr, etc., a reproduit i^^ooa de bromure d'argent ; ce qui fait une perte de o^', oo35; perte négligeable etattribuable à une substitution encore incomplète. Celte vérification prouve qu'il n'y avait pas eu de sel volatilisé. » La proportion centésimale du bromure d'argent décomposé tout d'abord s'élevait à 2^,1 centièmes. Cette proportion varie d'ailleurs avec les conditions de l'expérience. » Le déplacement s'explique, comme il a été dit, par la formation d'un bromhydrate. » 9. En résumé, les chlorures en général sont décomposés par l'acide bromhydrique, et cette décomposition est prépondérante, conformément à la valeur thermique de l'action principale. (') loo parties de ce sel ont fourni 1 58, i AgBr. Théorie : 157,9. ( 494 ) » Mais les bromures peuvent aussi également être décomposés, quoique plus difficilement, par l'acide chlorhydrique. Cette action inverse, déjà signalée sur les sels d'argent par M. Hautefeuilie, vers le rouge ('), et par moi-même, par voie humide (voir plus haut), a été aperçue de nouveau, dans ces derniers temps, par M. Potilizine; mais elle n'est nullement con- traire aux principes thermochimiques. En effet, elle résulte de l'existence des composés secondaires, partiellement dissociés, lesquels interviennent avec leur chaleur de formation propre, et suivant la proportion limitée où ils existent. » La théorie de ces actions réciproques et de ces équilibres est toujours la même. C'est précisément celle que j'ai développée en détail pour les dé- placements réciproques, par voie sèche et par voie humide, tels que ceux de l'acide sulfurique opposé aux acides azotique ou chlorhydrique (-), cir- constance dans laquelle le sel acide (bisulfate) se forme en grande quantité; tels que les acides gras opposés les uns aux autres ('), et niéme tels que l'acide chlorhydrique opposé à l'acide acétique (^), circonstance dans laquelle l'acétate acide ne se forme qu'en petite quantité relative, à cause de sa dissociation très avancée. Dans tous ces cas, nous avons affaire à une réaction principale, prévue tout d'abord par la théorie thermique, et à une perturbation, prévue également par la même théorie, dont elle est une conséquence non moins nécessaire, et dont elle fournit, dès lors, une con- firmation plus complète. » BOTANIQUE. — Cellules spirnlées de très grande longueur. Note de M. A. Trécul. « Dans ma dernière communication, à la page 322 de ce volume, j'ai décrit de grandes cellules spiralées, remplies de gaz, répandues isolément ou en fascicules dans le parenchyme des feuilles de certains Crinuin (C. americanum L., C. taitense Red., C. africamim Hort. par.). La plus grande cellule indiquée dans cette communication avait 5°"" de longueur. Les me- sures signalées avaient été prises par la simple dénudation des cellules spi- ralées à l'aide de coupes longitudinales de la feuille. Pensant qu'il devait (') Bulletin de la Société chimique, 2' série, t. VII, p. 200. [') Essai de Mécanique chimique, t. II, p, 44^> ^^^ ^ ^9'> 642 à 647. (^) Même Ouvrage, p. 610-618. (*) Id., p. 598. ( 495 ) exister de ces cellules trachéennes encore plus grandes, j'employai la ma- cération dans l'eau pour les isoler du parenchyme. J'en ai ainsi obtenu de dimensions beaucoup plus considérables. Je ne citerai que celles qui ont dépassé 5""". Les cellules spiralées de 5°"" et de 6"™ sont très nombreuses, et aussi celles de 7'"", mais il y en a de beaucoup plus longues. )) Voici la série des chiffres que j'ai obtenus pour ces plus grandes cel- lules : 5™", 00; .'5'°'°, 10; 6™"", 00; 6'"'", 10; 6""°,4o; 6'™, 65; 6'"'",75; 7°"", 00; 7°"", 06; 7'"'°,i5; 7""", 40; 7'"'", 65; 8°"", 00; 8'°'",o5; S^^jSo; g"", 60; 10°"", 00; 10""", 20; II""", 12; i3""",35; i3"",4o {Crinum ameri- canum). » La cellule spiralée qui avait i3™",4o de longueur avait seulement o'"",025 dans sa plus grande largeur. La cellule de io™"',20 de longueur avait o™"',o3 dans sa plus grande largeur et seulement o""",oi5 dans son plus petit diamètre; sa surlace était très inégale. )) Deux de ces cellules trachéennes étaient fourchues. Dans la première, la tige de la fourche avait seulement o"™, 35 de longueur, et o""", o4 de lar- geur; l'une des branches mesurait 4™")5o de longueur et l'autre branche 5™"^,o5; en sorte que l'envergure des deux branches mesurée de l'extré- mité libre de l'une de ces branches à l'extrémité libre de l'autre donnait 9™™, 55 de longueur. » La seconde cellulespiraléefourchue avait la lige delà fourche longuede o^^jSoet large de o"™, o4; l'une des branches avait 5"^", 5o de longueur et o™", o3 dans sa plus grande largeur, puis o'"",025 de largeur sur d'autres parties; l'autre branche avait 6""°, 37 de longueur et o""",o3 dans sa plus grande largeur; ce qui donne pour l'envergure des deux branches 1 1™™, 87, auquel chiffre il convient d'ajouter la longueur de la tige qui était de o""", 80, comme je viens de le dire. » J'ai pensé que les dimensions peu communes, extraordinaires même, de ces cellules spiralées méritaient d'être signalées à l'attention de l'Acadé- mie et à celle des botanistes (' ). » ( ' ) Il n'est pas sans intérêt de mentionner que les fibres du liber des faisceaux fibrovascu- laires acquièrent aussi des longueurs assez grandes. J'ai trouvé de ces cellules libériennes ayant4""',45; ^""",5o; 4°"". 70; 5""", 00; 6""",25; 6>"'",45 ; ô""", 80 de longueur. (49^ ) PHOTOGRAPHIE. — Note sur la pholocjraphie de la lumière cendrée de la Lune- par M. J. Jaxssex. « J'ai l'honneur de présenter à l'Acacléniie une photographie lunaire qui montre la partie de notre satellite éclairée par la lumière de la Terre. » C'est avec le télescope de 0"", 5o de diamètre, à très court foyer, dont j'ai déjà entretenu l'Académie dans la Note sur les nébuleuses, que cette photographie a été obtenue. Une exposition de soixante secondes a suffi pour obtenir l'image en question. La Lune était alors âgée de trois jours. » Bien que cette image soit faible, on peut néanmoins reconnaître, dans la partie de la Lune brillant seulement par la lumière cendrée^ la configu- ration générale des continents lunaires. » L'intérêt scientifique de cette application de la Photographie sera de permettre de prendre des mesures photométriques plus précises sur la lumière cendrée et d'étudier les phénomènes lumineux si intéressants qui se produisent dans la double réflexion de la lumière solaire sur les deux astres, suivant les diverses circonstances atmosphériques ou géographiques que la Terre peut présenter. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — De la présence des trichines dans les viandes de porc d'importation américaine; par M. Bouley. « L'opinion publique s'est beaucoup préoccupée, ces derniers jours, de la présence des trichines dans les viandes de porc qui nous sont expédiées d'Amérique. On a semblé croire que c'était là un fait nouveau qui consti- tuait, pour la santé publique, un danger auquel elle n'avait pas encore été exposée. Il y a là une erreur que je crois utile de rectifier, pour qu'on se fasse des choses une idée plus juste et qu'on ne se laisse pas aller à des craintes exagérées, » L'importation des viandes de porc d'Amérique date d'assez longues années déjà, ce qui veut dire qu'il y a déjà longtemps que nous sommes exposés à la trichinose par leur usage, car l'infection de ces viandes par ce parasite ne date pas du jour où sa présence y a été constatée par l'inspec- tion, telle qu'elle se fait actuellement. Autrefois on ne le voyait pas, parce que les agents du service sanitaire d'inspection n'étaient que de simples praticiens de métier, qui ne se servaient que de leurs yeux pour juger des qualités des viandes. Mais actuellement que l'inspection est confiée à des ( 497 ) vétérinaires, initiés dans les Écoles à l'usage du microscope, ce qui était invisible pour les inspecteurs d'autrefois a pu être reconnu par ceux d'au- jourd'hui, et c'est ainsi que la trichine a été signalée. Mais cela ne signifie pas qu'elle n'existe que d'aujourd'hui; elle existait avant sans que l'on s'en doutât. » Cependant la trichinose est une maladie qu'on peut dire inconnue en France. Le seul fait constaté, il y a une douzaine d'années, à Crépy-en-Va- lois, provenait d'un porc d'origine française. D'où vient cette sorte d'im- munité dont nous paraissons avoir le privilège? On peut dire, sans doute, qu'il en est de cette maladie sur l'homme comme de la trichine dans les viandes de porc, c'est-à-dire que jusqu'à présent elle a été méconnue et que notre immunité est plus apparente que réelle. Je ne crois pas cette interprétation admissible. Une maladie ne reste plus méconnue, d'ordinaire, quand une fois la possibilité de son existence a été démontrée par nn observateur plus clairvoyant que les autres. Avant que Rayer eût mis en évidence que l'homme était susceptible de contracter la morve, par la irausmission au cheval d'une maladie particulière dont il avait constaté l'existence et reconnu la nature sur un palefrenier couché dans une des salles de l'hôpital de la Charité, cette maladie passait sous les yeux des mé- decins sans que sa signification fût reconnue. Mais, après la démonstration de Rayer, tout le monde vit clair, et les cas de morve sur l'homme sem- blèrent se multiplier, non pas qu'ils fussent devenus, en réalité, plus nom- breux, mais parce qu'on savait mieux voir. Il en eut été de même, à coup sur, de la trichinose humaine, si elle existait réellement en France. Tous les médecins savent que dans un pays voisin, en Allemagne, elle apparaît fréquemment, sous la forme de petites épidémies locales; point de doute qu'ils n'y soient attentifs et qu'ils ne l'eussent reconnue, dans les hôpitaux particulièrement, où les autopsies permettent de compléter les observa- tions. » On peut donc inférer du silence des médecins français, à l'endroit de cette maladie, que nous en sommes exemptés. Pourquoi cela? Grâce, sans aucun doute, à nos habitudes culinaires. La trichine ne supportant pas une température supérieure à 70°, si la trichinose n'existe pas en France, cela doit dépendre de ce que la cuisson de la viande de porc y est assez com- plète pour éteindre la vitalité des trichines qui peuvent infester cette viande. D'où cette conclusion, que la trichinose ne constitue pas pour nous un danger aussi sérieux que dans les pays où l'on mange la viande de porc à l'état de crudité ou de cuisson incomplète. On peut mètiie dire qu'il y a C. R., 1881, i" Semestre. {T. XCII, N» 10.) 66 ( 498 ) des aliments dont l'usage est pins dangereux que celui des viandes de porc infestées de trichines : les moules, par exemple, qui causent des accidents si fréquents. » Cependant l'opinion publique, fortement émue par l'annonce de l'existence des trichines dans les viandes de porc tl'importation d'Amérique, a déterminé M. le Ministre de l'Agriculture à proposer au Président de la République de rendre un décret d'interdiction d'importation contre ces viandes, afin de donner le temps d'étudier la question de savoir s'il ne serait pas possible de les soumettre à une inspection qui donnât à l'hygiène publique une garantie suffisante. Cette étude pouvait être faite sur le stock de ces viandes actuellement en magasin au Havre. Fallait-il en prohiber l'usage, ou pouvait-on en autoriser la livraison à la consommation pu- blique après qu'elles auraient été soumises à un examen sanitaire complet? » M. le Ministre m'a donné la mission de me rendre au Havre pour voir s'il était possible d'y organiser im service sanitaire qui pût répondre à cette exigence. J'y suis allé lundi dernier, et j'ai cru pouvoir conclure, d'après ce que j'ai vu et d'après les renseignements que j'ai recueillis, qu'un service de cette nature pouvait être organisé d'une manière efficace, en imitant, pour la recherche des trichines dans les échantillons des viandes, ce que M. P.isteur avait fait dans le Gard pour la recherche, dans les œufs de vers à soie, des corpuscules dits de Cornalia, c'est-à-dire en initiant aux préparations microscopiques un nombre suffisant d'enfants et de jeunes filles, pour que, grâce à leur assistance, l'inspection des échan- tillons de viandes pût être faite par les agents du service sanitaire avec une célérité qui répondît aux exigences de la situation. Déjà un vétérinaire préposé à ce service, M. J.efebvre, avait pris l'initiative de se faire assister par de jeunes aides et donné ainsi la preuve de l'efficacité pratique de ce concours. Si l'expérience qui se fait au Havre démontre la possibilité d'une ins[)ection sérieuse, il deviendra possible de concilier les intérêts de la sauté et de la consommation publiques et de ne pas maintenir le décret de prohibition contre l'importation des viandes de porc de provenance amé- ricaine. » ( 499 MEMOIRES PRESEIVTES. CHIMIE AGRICOLE. — Sur ta présence de l'alcool dans le sol, dans les taux, dans l'atmosphère. Note de AI. A. Mcxtz , 'présentée par M. Hervé Mangon. (Commissaires : MM. Boussingault, Berthelot, H. Mangon.) « J'ai montré, dans un travail antérieur, qu'il était possible de déceler des quantités excessivement faibles d'alcool, au moyen de la réaction bien connue qui consiste à transformer ce corps en iodoforme. En concentrant, au moyen de la distillation fractionnée, l'alcool dans un petit volume d'eau, et s'aidant du microscope pour constater la présence de l'iodoforme, on a pu ainsi retrouver facilement ■jô'îhûn) d'alcool ajouté à de l'eau. » Depuis mes premières recherches, en perfectionnant les procédés opératoires, j'ai réussi à reculer la limite de sensibilité de celte méthode et à retrouver, avec une grande netteté, l'alcool ajouté à l'eau dans des pro- portions même inférieures à luouuTo- Cette réaction peut donc se com- parer aux plus délicates de la Chimie minérale. Son extrême sensibilité m'a engagé à appliquer ce procédé d'investigation à l'étude de la diffusion de l'alcool dans la nature. » Les appareils dont je me sers, pour la concentration de l'alcool, sont identiques, sauf les dimensions, avec le serpentin ascendant que M, Schlœ- sing emploie pour le dosage de l'ammoniaque. Une boîte en fer étamé, de 20''' de capacité, faisant office de ballon, est reliée avec un serpentin ascendant, formé par un tube de plomb large, ayant 10™ de longueur, et qui communique avec un réfrigérant. S'agit-il de rechercher l'alcool dans de l'eau, on en introduit i5'" dans la boîte, on porte à l'ébuUition et on distille lentement. On recueille i5o" de liquide, qu'on soumet à un second fractionnement, dans un appareil analogue au premier, mais beaucoup plus petit ('). Dans ce second fractionnement, on ne recueille que 5'^'' de liquide, dans lesquels se trouvent concentrées les parties les plus volatiles que con- tenaient les i5''' d'eau employés. On les traite par l'iode et le carbonate de soude, à une température modérée. ('] Pour empêcher l'ammoniaque qui peut exister dans les matières examinées de se con- denser dans les liquides distillés, il convient d'ajouter avant la distillation une petite quan- tité d'un acide minéral fixe. ( 5oo ) » Au bout de vingt-quatre heures, on décante, au moyen d'une pipette, la plus grande partie de l'eau, en conservant dans le tube le dépôt qui s'est formé. Lorsque le liquide contient de l'alcool, ce dépôt, examiné au mi- croscope, présente des amas d'étoiles à six branches, de formes élégantes et variées, ayant une grande analogie d'aspect avec les cristaux de neige. Plus les quantités d'alcool sont faibles, plus sont régulières, en général, les formes de ces étoiles('). » Depuis quatre ans, j'ai appliqué cette méthode de recherche aux eaux de rivière et de source, à l'eau de la mer, aux eaux de pluie et de neige. La constance et la netteté des résultats obtenus ne laissent aucun doute sur la présence, dans ces eaux, d'une substance neutre, plus volatile que l'eau et donnant de l'iodoforrae. Des eaux de source très pures ont seules donné des résultats négatifs. » Dans des recherches aussi délicates, la sensibilité même d'un procédé est un danger contre lequel il faut se prémunir, et l'on a dû multiplier les précautions pour se mettre à l'abri de toute cause d'erreur. » Chaque recherche d'alcool était précédée d'une expérience à blanc, faite dans des conditions absolument identiques, mais avec de l'eau préa- lablement privée, par une longue ébullition, de ses parties les plus volatiles. Ces expériences à blanc ont montré invariablement que les appareils, le mode opératoire et les réactifs employés ne donnent jamais naissance à de l'iodoforme, et que, lorsqu'on obtient cette substance, c'est uniquement aux liquides examinés qu'il faut l'attribuer. » L'alcool préexiste dans les eaux de pluie et de neige; en effet, si l'on se sert, pour la recueillir, de pluviomètres de très grande dimension, per- mettant d'obtenir, en quelques minutes, une quantité suffisante pour l'ex- périence et qu'on distille immédiatement, on constate qu'il se forme autant, sinon plus, d'iodoforme qu'avec l'eau de pluie conservée depuis quelques heures. » Ce n'est pas seulement dans un centre populeux, comme Paris, que les eaux météoriques donnent de l'alcool ; les expériences faites à la ferme de l'Institut agronomique, près de Joinville-le-Pont, ont donné les mêmes résultats. » Il est impossible de doser l'alcool de ces eaux ; cependant on peut dé- (') Ces cristaux peuvent être reproduits parla Photographie. J'ai l'honneur de placer sous les yeux de l'Acadéniie quelques épreuves obtenues avec des terres et des eaux, ainsi qu'avec des eaux pures auxquelles on a ajouté des quantités connues d'alcool. ( 5o. ) terminer l'ordre de grandeur des quantités qui existent dans les milieux examinés, en opérant d'une manière identique, sur des eaux pures dans lesquelles on a introduit des quantités connues d'alcool. L'eau de Seine et l'eau de pluie, sur lesquelles ont surtoiit porté nos recherches, donnent des dépôts d'iodoforme, peu différents de ceux^qu'on obtient en introdui- sant, dans 1 5''' d'eau, oS',oi5 d'alcool. C'est donc environ j^g-i-^-jj-^ d'alcool que contiendraient les eaux pluviales et l'eau de Seine, soit i^'' par mètre cube. La neige et les pluies froides paraissent en contenir des quantités un peu supérieures. La proportion d'alcool dans l'eau de mer est peu différente. » Puisque l'alcool existe dans les pluies, il faut admettre sa présence, à l'état de vapeur, dans l'air, et il nous semble que ce corps doit constituer, an moins en partie, l'élément hydrocarboné que signalent, dans l'atmo- sphère, les recherches de de Saussure et de M. Boussingault. » Cette diffusion de l'alcool dans la nature s'explique sans difficulté. La surface du globe et le sein des mers contiennent, en abondance, de la matière organique, qui se trouve incessamment en voie de décomposition. Les organismes multiples, qui travaillent à la destruction de la matière carbonée, remplissent des fonctions diverses; mais presque tous provoquent la formation de l'alcool, en plus ou moins grande quantité. » ]M. Berthelot (')a vu des substances très diverses donner naissance à de l'alcool, sous l'influence d'agents de fermentation variés. On peut donc admettre une production continue d'alcool, par la destruction de la matière organique. Si cette interprétation est vraie, on doit s'attendre à trouver, dans le sol, cet élément en notables proportions. L'expérience confirme pleinement cette manière de voir. » Les terres pauvres donnent déjà la réaction de l'iodoforme, même lorsqu'on n'opère que sur loo*'' ou aoo^'^ de terre; mais le terreau et, en général, les terres riches en matières organiques contiennent de grandes quantités d'alcool, à tel point qu'il est possible d'en extraire ce corps en nature et de vérifier ses propriétés essentielles. )) Il convient ici de répondre à une objection qui pourrait se produire. L'iodoforme s'obtient par des substances neutres, plus volatiles que l'eau, autres que l'alcool, telles que l'élher, l'alcool méthylique, etc.: le corps carboné volatil, que nous signalons dans l'atmosphère, dans les eaux, est-il forcément de l'alcool normal? » On peut répondre que, de tous ces corps, l'alcool éthylique est le seul (') Annales de Chimie et de Physique, 3' série, t. L, p. 322. ( 502 ) qui se forme, dans la nature, eu grande quantilé ; sa présence, en de no- tables proportions, s'explique donc bien plus aisément que celle des corps similaires. Mais la formation, bien constatée, de l'alcool dans le sol ne peut laisser subsister aucun doute. » Ces recherches montrent donc que l'alcool se forme abondamment à la surface du globe, dans le sol et dans le sein des mers, par la décompo- sition de la matière organique et que, obéissant aux lois de la tension des vapeurs, il se répand dans l'atmosphère, d'où il est éliminé avec les eaux météoriques. » GORRESPONDANGE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de M. H. Lefèvre, portant pour titre « Des opérations du commerce. L'art de payer et de recevoir; le change et la banque »; 2" Un Ouvrage de M. L. Larlet, intitulé « Exploration géologique de la mer Morte, de la Palestine et de l'Idumée » ; 3° Un travail de M. A. Borius, intitulé « Nouvelles recherches sur le climat du Sénégal ». M. Despeyrous annonce à l'Académie qu'une statue doit être prochai- nement élevée à Fermai, dans sa ville natale, à Beaumont (Tarn-et-Ga- ronne). ASTRONOMIE. — Obsewations des taches, des facuks et des protubérances solaires, faites à l'observatoire du Collège romain pendant le dernier tri- mestre 1880. Lettre du P. Tacchixi à M. le Président. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie les résultats des observations solaires, faites pendant le dernier trimestre 1880. Le nombre des jours d'observation pour les taches et les facules s'élève à 65, distribués à peu [irès également dans chaque mois. 1880. Octobre. Novembre. Décembre. Fréquence relative des taches '9>65 1 1 ,90 'o>27 Fi'éqiience des jours sans taches 0,00 o,i5 0,00 Grandeur relative des taches 36,65 44)4? 4459^ Grandeur relative des facules 191,10 63, 5o 64,32 ( 5o3 ) » Après l'accroissement rapide dans la fréquence des taches, observé en septembre, on voit qu'il s'est produit une diminution progressive pendant les derniers mois de l'année. Le maximum des facules, déjà bien marqué en septembre, s'est étendu au mois d'octobre. Comme dans les trimestres précédents, on peut distinguer les périodes secondaires de m:ixima et mi- nima, qui sont comprises entre trois maxima et trois minima, séparées par intervalles correspondant à peu près à une demi-rotation solaire. » Eu raison du mauvais temps, le nombre des jours d'observation a été réduit à l\o pour les protubérances solaires. En voici les résultats : ISSO. Octobre. Nombre moyen de protubérances par Jour. ... 8,7 Hauteur moyenne des protubérances 4' i^ E"ilension moyenne des protubérances i ,86 » Les observations spectroscopiques, comparées à celles du trimestre précédent, montrent aussi ime faible diminution d'activité solaire. Le mi- nimum d'extension et de h;uiteur des protubérances correspond au mois d'octobre, comme le minimum de grandeur des taches. Quant à la distri- bution des protubérances, des facules et des taches solaires, les obser- vations du dernier trimestre 1880 nous ont donné les résultats suivants : [ovembre. Décembre. 5,9 7,8 46,6 45,8 2,^4 2,00 Latitudes héliocentriqiies. 90 4- TO. 70- 5o- 3o- 5o. 3o. 10. 10 + 0. O — 10. I o — 3a . 3o — ')o . 5o — 70. 70 — r)0. Nombre des protu- bérances. I 44 38 57 9 7 3i 60 49 I Latitudes héliocentriques. 90 + 70. . 70 + 5o. . 5o -I- 3o. . 3o 10 o - 10 - So- lo. o. 10. 3o. 5o. Nombre des l'acules. I 9^ i6 9^ •9 9 89 18 Latitudes héliocentriques, 90 + 70.., 70 -4- 5o. . . 5o + 3o. . . 3o -I- 10. 10 -t- o. o — 10. 10 — 3o. 5o — 70 I 70 — 90. . . . o 5o. 70. 5o. 70. 90. Nombre des groupes de taches. o o O . 9.5 1 3 . 18 2 o o » Pour les taches et les facules, le uiaximuaî de fréquence se présente dans les mêmes zones que dans le trimestre précédent, c'est-à-dire entre ± 10° ± 3o°. Pour les protubérances, les deux maxima ne sont pas symé- triques : en considérant les nombres relatifs aux zones de 10° en 10", on rencontre un maximum, dans chaque hémisphère, entre 5o° et 60°, et un ( 5o4 j autre maximum secondaire entre 20° et 4o''' Nous sommes donc encore assez loin du maximum d'activité solaire, car, pendant le maximum d'ac- tivité, le maximum des protubérances doit se transporter dans une zone équatoriale. » M. Ch. Trépied adresse, par l'entremise de M, Mouchez, des « Observa- tions de la Lune faites à l'Observatoire d'Alger pendant les mois d'octobre, novembre et décembre 1880 » : « Ces observations sont régulièrement poursuivies dans le but de four- nir aux voyageurs, aux hydrographes et aux marins les corrections de longitude qu'ils sont obligés de demander aux établissements fixes, à cause de l'imperfection des Tables lunaires. Les ascensions droites tabulaires ont été calculées au moyen des données de la Connaissance des Temps pour l'instant du passage du bord observable au méridien d'Alger. Dans un assez grand nombre de cas, le nombre des étoiles auxquelles sont rappor- tées les positions de la Lune a pu être notablement augmenté par l'emploi des éphémérides des étoiles de culmination lunaire que M. Loewy publie tous les ans au nom du Bureau des Longitudes, et qui sont fondées sur les observations des officiers de marine détachés à l'Observatoire de Mont- souris (')• » ascensions droites apparentes de la Lune et comparaison à Véphémêride. Correct. Date. Obser- Temps moyen Ascension droite Ascension droite de 1880. vateur. Bord. d'Alger. observée. calculée. réphém. h m s h ui s h m s s Oct. i3. T I 8.19.41,8 21 .50.43, l5 21 .50.43,94 -0,79 4. T I 9. 7.37,8 22.42.43,65 22 .42.44)64 -0.99 i5 T I 9.54.18,4 23.33.28,47 23.33.29, 19 — 0,72 16 T I 10.40.37,6 o.23.5i,83 0. 23.52 ,69 -0,86 17 T I I I .27.22,0 1.14.40,46 I . i4-4' >33 -0,87 «7 T II I I .29.32,0 I . 16.50,82 I . i6.5i ,93 — 1,11 18 T I 1 2 . 1 5 . 3', I 2. 6.25,92 2. 6.26,73 — 0,81 i8 T II 12.17.14,4 2. 8.37,55 2. 8. 38, 61 -.,06 21 T II i4.4^J' 2,0 4.49.39,29 4.49.40,08 -0,79 22 T II 15.37.53,1 5.43.35,17 5.43.36,06 — 0,89 23 T II ,6.24.44,3 6.36.3o,99 6.36.31, 80 — 0,81 24 R II 17.12.10,1 7.28. 0 , q6 7.28. 1,70 — 0.74 25 R II 17.58. 5,4 8.18. 0,60 8.18. 1,43 -o,83 (') M. Trépied a été assisté dans ce travail par M. Rarobaud. ( jo5 Correct. Pat.-. Olisoi- Temps moyen Vseensioii droite iVscensîon ih-oile de ISSU. vatoiM'. lionl. d'Alger. oliservée. calculée. l'ëphém Oct . 1 ti . R Il itt s 20. I I . 6,0 Il III s I n . 4 3 . I 2 , 7 I Il m -i 10.43. I 3,5o -0,79 Nov. 7 . T 1 3i.iq,9 >9-4"- i?»'';) 19.40.18,87 — 1,18 lO. T 7. 5.34,8 22.26 47 '5j 22.26.48,58 — 1,07 i3. T 9.22. i5,i 0.56.39,09 0.56.41 ,20 — 1,21 .4. T 10. 9.51,9 1 . 4 7 • ^' • ) ' 6 1 .47.21 ,26 — 1,10 i5. T 10.57.45,5 2.39.19,18 2. 39.20, i5 — "'97 16. T 1 1 .46.55,1) 3.32.33,33 3.32.34,53 / — 1, 20 16. T M. 49 8,8 3.34. 47 -45 3.34.48,35 ( — 0,90 18. T 1.^ 9.9.16,3 5.23. 4,56 5.23. 5,4 1 -o,85 '9- T 14.18.36,8 6. 16 29,73 6. 16. 3o, 75 — 0,92 Dec. 7 . T 5. 2.10,7 22. 9.35,22 22. 9.36,26 — 1 ,04 8. T 5.49 59,7 23. 1.23,67 23. 1.24,56 — 0,89 9- T 6.36. 6,2 23. 51.34, 25 23.5i.35,i3 -0,88 10. T 7. 2,. 4,, 3 0 4' • '3,4' 0 4' ■ '4» '3 — 0,72 1 1 . T 8. 7.39,2 1 .3i . i5,37 1 .3r . 16, i3 — 0,76 12. T 8.54.37,7 2.22. 18, i5 2 .22. i9,o5 — 0,90 14. R 10. 32. i3 ,9 4. 8. 3,54 4- 8- 4,73 — 1,19 •9- R I 4- 34. 25, 2 8, 30.37, 38 8.30.38, 22 -0,84 20. R 1 5 . I 7 . 56 , 2 9. 18. 12,08 9. 18. 12,82 — 0,74 22. R 16.42.45, 7 lo.Si. 8,71 lo.Si. 9,67 — 0,96 23. R 17.25.51 ,0 11 .38. 17,61 1. 38.18,37 — 0,73 M. Trépied adresse également des « Observations des phénomènes des satellites de Jupiter, faites à l'Observatoire d'Alger pendant les mois de novembre et de décembre 1880 » : « Ces observations, trop nombreuses pour être insérées ici, ont été faites avec un télescope Foucault de o™, 33 et tin grossissement de 180 fois. L'instant de chaque phénomène a été observé à l'aide d'un chronomètre sidéral et transformé en temps moyen. A la suite du temps moyen de l'observation, une colonne spéciale contient 1 htnue moyenne calculée de l'éphéméride ; cette éphéméride e.st la Connaissance îles Temps poui' les éclipses, le Nautical Almanac pour les orcult;itions et les passages sur le disque. Suivant l'usage adopté par tous les observatoires, on n'a pas conclu la correction de l'éphéméride pour* les occultations et les passages. La longitude de l'Observatoire d'Alger a été supposée de 2™,5o Est et celle de Greenwich de 9"*, 21 Ouest par rapport au méridien de Paris. » c. R., 1S81. I" Semi-str,-. (T. XC.II, iN» 10.1 67 ( 5o6 ) M. Mouchez, en présentant à l'Académie les observations astronomiques précédentes, les premières qui aient été faites à l'Observatoire d'Alger, s'ex- prime comme il suit : « Je crois devoir signaler à l'Académie l'importance de la transformation que subit actuellement l'Observatoire d'Alger, où l'on n'avait fait jusqu'ici qu'un peu de Météorologie. Son nouveau directeur, M. Trépied, membre adjoint du Bureau des Longitudes, qui vient de travailler très activement pendant cinq années consécutives à l'Observatoire de Montsouris, doit s'occuper principalement, à Alger, de l'observation de la Lune. » Aucun observatoire d Europe, sous le rapport de la beauté du climat, ne sera plus favorisé que celui d'Alger, et les séries régulières et ininter- rompues qu'on pourra y faire des passages méridiens de la Lune auront une haute valeur pour le perfectionnement des tables et de la théorie si difficile de notre satellite, car, sous nos climats brumeux de Paris et de Greenwich, les observations delà Lune, malgré toute la vigilance qu'on y apporte, sont encore trop incomplètes. L'Observatoire d'Alger sera égale- ment doté un jour d'instruments d'Astronomie physique. La ville viendra sans doute en aide à l'État pour donner à cet établissement le personnel et le matériel nécessaires; les dépenses qu'on y fera seront d'ailleurs beau- coup plus profitables pour la Science que celles qu'on s'impose pour nos observatoires d'Europe, où l'on passe souvent des mois entiers de la mau- vaise saison sans faire une seule bonne observation. » On ne saurait donc trop se féliciter de la réorganisation de cet utile Observatoire, qui aurait dû être depuis longtemps un des mieux dotés de France. Il complétera, avec le magnifique établissement que fonde si géné- reusement à Nice M. fiischoffsheim, l'ensemble de nos observatoires nou- vellement créés, qui nous placeront, au point de vue de l'étude de l'Astro- nomie, au rang des nations les plus favorisées. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration algébrique d'une équation ana- logue à l'équation d'Euler. ]\ote de M. E. Picard, présentée par M. Her- niite. « Dans une Communication récente [Comptes rendus^ 21 février 1881), j'ai cherché dans quel cas, R(jr) désignant lui polynôme du cinquième degré, on pourrait trouver un polynôme du premier degré /^( a?) tel que l'équation (•) ( 5o7 ) V/R( S/R( ait ses intégrales algébriques; nous avons supposé, ce qui ne restreint en rien la généralité du problème, que » Les périodes simultanées d'un système d'intégrales abéliennes nor- males étant (') 0, I, G', II, 1, o. H, G, désignons par F,, F., et F, les expressions des trois modules /c^, l^ et /x^ par des fonctions uniformes de G, H et G', de telle sorte que (2) A-^ = F,(G,H,G'), X= = F,(G,H,G'), pr = F,{G,U, G'), ces fonctions n'étant d'ailleurs définies que si, g, h et g' désignant les coef- ficients de \J— I dans G, H et G', la forme quadratique {g, h, g') est définie et positive. » Avec ces notations, la solution du problème proposé est la suivante : on doit donner à k^, \- et [j.^ des valeurs déterminées par les formules(2), G, H et G' étant liées par la relation ^ {mil'— mn') -t- [pm'— p'm)G'-\- [qm' — q'in + 7ip'—n'p)li \ +{n3 — ^/«(îa = a,d2~\-b,C2 — Cfb^ — d,a.2=^ i, \ r/, r/.| + /;, C.J — c, b., — rf, «3 ^ «-j^^a + ^•j'-'a "- ^2^3 — d^cii =^ o, système qui a tait l'objet des recherches de M. Hermite an début de ses études siu' la transformation des fonctions abéliennes [Comptes rendus , 1855). » Ceci pose, je montre que, pos;tnt a„ = in , a^^n\ 0.2=^ p'-, a^=^q\ on peut trouver un système d'entiers [b, c, d) et un entier D, vérifiant les équa- tions (4) et, de plus, les suivar.tes : l)r/„ — bg = i/.', Dd, — b,=^/i, Dc/o — h2=-p, Dd^ — b3 = fj, et l'on trouve ï)^^pti — pii-^qni — (j'in. » On voit qu'alors la relation (3) peut s'écrire (a6)„,+ («è)3iG + [(a^)o3-l-(n'!').i]H + (a6)„2G'-f-(fl6),3(H^-GG': "" D ' » Si dune, dans les équations (2), nous remplaçons G, H et G' respecti- vement par les expressions (a), nous aurons, en désignant par m et v ce que deviennent G et G', (5) A^ = F,(«,^,v-j, ),^ = F,(«,j:j, r), ur = ¥,(u,^,vy » On voit que ^•^, a" et a" dépendent de deux quantités arbitraires u et V et d'un entier quelconque D : on doit nécessairement supposer que dans u et c le coefficient de / est positif. » Telle est, sous sa forme la plus simple, la solution comj)lète du pro- blème proposé: k^ , a^ et p.- ayant des expressions de cette forme, on pourra trouver un polynôme du premier degréy^(a-) te! que l'équation (1) ait ses intégrales algébriques. Il est même facile de voir que l'on pourra en trou- ( 5o9 ) ver deux. Soient, en effet, P(-x) el Q{x-) les intégrales normales ayant le système de périodes "' i5' D /■-, ).' et ij,' .lyant par conséquent les valeurs (5), chacune des intégrales P(a;) et Q(j:;) n'a que deux périodes et, par suite, les équations (61 P(ar,)4-P(a-,)=o et Q(^-,) +Q(a'2) = o ont leurs intégrales algébriques. » On voit donc que, si une intégrale abélienne de première espèce rela- tive à un polvnùme R(x) a seulement deux périodes, il y aura nécessaire- ment une seconde intégrale jouissant de la même propriété. )) Je vais maintenant établir que l'intégrale fiigébrique de l'une ou l'antre des équations (6) est donnée par une équfllïon algébrique de degré 2D entre x^ + Xn et a;,a-„ (on peut toujours supposer D positif). J'envisage à cet effet le système P(a7,) -f- P(a-2) = o, q^x,) + çi[x^)=:z', on reconnaît que les expressions x^-\-Xz el x^X2 sont des fonctions dou- blement périodiques de z aux périodes i et T)u, et l'étude de leur expres- sion, fournie par l'inversion des deux équations précédentes, conduit sans peine au résultat énoncé. Mais, à un degré donné d'une relation algébrique devant fournir une intégrale de l'équation (i) correspondra nécessaire- ment une relaiion algébrique entre Â,l et u., puisque toutes les opéra- tions servant à trouver les divers coefficients sont évidemment algébriques. Nous arrivons donc à la proposition suivante : Pour une valeur fixe donnée à l'entier D, il existe entre les fonctions k-, Ir et p,^, définies par les équations (5), une relation algébrique. » Je reviendrai, dans une autre occasion, sur ces sortes d'équations modulaires et sur les fonctions A-, \- et [i? qui peuvent s'exprimer par des fonctions rationnelles de fonctions d'une seule variable à ar'guments u et V. » ( 5>o ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — La formule d'interpolation île M. Hermite expri- mée algébriquement. Note de M. E. Scueri.\g. (Exlr;iit d'une Lettre adressée à M. Hermite.) « Vous avez donné, dans votre Lettre adressée à Borchardt, datée du 5 juillet 1877 (Borchardt, Journal, Bd. 84, p. 70), l'expression d'une fonction algébrique, dont la valeur et celles de plusieurs de ses déri- vées sont assignées. Cette expression contient une intégrale qui est aussi, en forme généralisée, appliquée par M. Mittag-Leffler dans son jMénioire imprimé dans les ^cla Socielatis Scienliarum fennicœ, t. XI, p. 280. Pour obtenir une forme purement algébrique, j'apj)lique des fonctions que l'on peut appeler Jonctions de contact d'une fonction donnée. Soit F(j:) une fonction développable suivant les puissances descendantes et ascendantes de j:' — a (ou de la valeiw réciproque de x) pour des valeurs du module de [x — a) (ou du module de la valeur réciproque de x) qui ne possèdent aucune limite inférieure assignable différente de zéro. (i) ¥{x)=^A^(x-af ou F(a')=^B^( J'applique la désignation (2) f[¥{x)\x-ci\n]^ ^A,.{x-ar, ||[f(x)|^|«] = ^ B„ où V signifie la valeur la plus grande que l'exposant ^z dans la série corres- pondante (i) peut recevoir sans surpasser la valeur de n. l'ar exemple, si les exposants p. sont des nombres entiers et si l'on a choisi ft entier non inférieur à — M (ou à — tn), on aina v = «. Mais si n est moindre que — M (ou que — m), la seconde partie de la première (ou de la seconde) équation (2) devient ideuliciiicment zéro. » J'appelle cette fonction 11 dans le n" (2) la fonction de contact pour la fonction T{x) et plus précisément celte fonction de contact qui .-ippartienl à l'argument x — a (ou à l'argument de la valeur réciproque de x), aux environs de la valeur a; = fl (ou de la valeur a: = oo ), et à l'ordre n. La fonctioi! de contact 1) conserve son sens pour chaque valeur de x, excepté, en quelque cas, pour x = a (ou .r = 20 ) et pour jr = 00 (ou x = o), pen- ( 5.1 ) dant que chacun des développements (i") peut n'être valable que sous des conditions bien pbis restreintes. » ]je problème qui^ je me propose de résoudre ici est le suivant : Trou- ver une fonction F(j:) uniforme, qui soit, développobte en série de puissances de X' — rto pour (7 = 1,2, 3, . . ., ï, avec des exposants- entiers croissants, et qui contienne dans chacune de ces séries les premiers termes donnés, savoir les termes (3) 2^ A^^^,{jc- — a^y- pour 7 = i , 2, 3, . . ., ^ OÙ /es A(j,ji soient des vakui s données arbitrairement jOii les a,, a 2, . .., Ug soient des valeurs données différentes entre elles et oii les m^, rig soient des nombres en- tiers donnés positifs ou nn/atifs ou zéro, soumi'> seulement à la condition que le nombre i -i- /i„-\- m^des termes dans chacune des expressions (3) ne soit pas moindre que l'unité. » Pour la solution de ce problème, j'emploie les fonctions (4) F^(j:)^ ^ A„,^(x-fl„)i*, a= 1,2,3, ...,<, dans lesquelles les valeurs des constantes Aa^^^ pour p. > n^ soient arbitraires, mais permettent la convergence de la série (4) pour des valeurs assez petites du module de (x — a^). Ensuile je mets (5) %{jc) =ll{x - a.y-"^ o,,^{œ), où les fonctions uniformes arbitraiies 9a forme générale de la fonction F(x) à trouver est la suivante : (6) F{œ) = ^^4x)\f['^^\cc-a,\^i]+^^ X] où les fonctions uniformes arbilniires f ^(a-) sont développables suivant les puissances de chaque (x — a/) avec des exposants non négatifs pour des valeurs assez petites du module de {x — n^). 5 19. » Si l'on met tontes les fonctions (p^^^^ac) = t, 4'c('^) =o» la fonction F(j:) de la solution (6) f!u problème deviendra la fonction nlgébrique la plus simple po>sibIe, c'est-à-dire la fonction rationnelle algébrique, dont le dénominateur possède le ujoindre degré, et, parmi les fonctions d'un tel dénominateur, elle sera celle dont le numérateur possédera le moindre degré. » La solution du n" (6). pour ce cas, peut être regardée comme une application de la partition d'inie fonction rationmlle en fractions partielles. En effet, si R(.r) est une fonction uniforme qui ne devient infinie que pour les pôles différents entre eux co ^ a,, a^, ■ ■ -, n^ et en nombre fini, la fonc- tion R(a;) sera B.{x) = ^\w(.t) -loi 4- y |irRf.r)|.r-r/,I-i]. » L'algorithme que l'on applique pour trouver celto fonction algé- brique entière du plus haut degré, laquelle divise deux fonctions enlières algébriques données Q,(j:') et Q2(-^), peut être représenté sous la forme Q„-,(^^-Q«(-^)f[~^|,:;;|o]+-Q„_.(.rl pour n = a, 3, /, Un tel algorithme sert à la solution de l'équation h{x)V[.T) -t- V,{x)q{x) -^ A(.r)B(.r)S(x) = C'.r), où les A(jt), B(x), C{x) désignent des fonctions entières algébriques don- nées et où les P(.x), Q(x), S(.r) désignent les fonctions entières algébri- ques du moindre degré possible à chercher. Si les valeurs de jr, qui annulent les deux fonctions A (.r) et B(.r)soiit données, la solution de la dernière équation peut être représentée sous la forme suivante : désignant parD(x) la fonction entière du plus haut degré, qui divise la fonction A(.r) et la fonciion B(^), désignant de plus par <7,, rto, ...,«« 'es valeurs différentes entre elles qui annulent le quotient de la fonction A(.r) divisée par D(a:), désignant enfin par h^^h^, •••, ^p les valeurs différentes entre elles qui annulent le quotient de la fonciion B( r) divisée par Ti[x), on aura ''-^[r^ - I o Q = ÊS»>(Si— !-)• ^ = 5ll«( 'Cf) AB -)• ( 5i3 ) où, pour les fonctions A, B, C, D, P, Q, S, la variable x est omise pour abréger. » Mes recherches sur la théorie ouverte par M. Weierstrass dans son Mémoire (dont la traduction faite par M. Picard se trouve dans les Anncdts (le l'Ecole Aonnale siipétieure, IP série, t. VIII, p^ iii) Sur les fom lions analytiques uniformes^ et poursuivie par M. Mittag-Lelfler dans la Lettre qu'il vous a adressée (imprimée dans le Bulletin des Sciences matliénia- ticjues et astronomiques, iS'yg, IP série, t. III), m'ont donné bien des fois l'occasion d'appliquer les fonctions de contact. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur une raison générale, propre à justifier syn- tltvtiquenient l'emploi des divers développements de Jonctions arbitraires usités en Physique mathématique. Note de M. J. Boussixesq, présentée par M. de Saint-Venant. « On sait dans quel but important les géomètres qui s'occupent de Phy- sique mathématique se proposent de partager une fonction arbitraire, f, d'une ou de plusieurs coordonnées jc, j, z, donnée entre certaines limites, en une infinité de termes dont la forme est déterminée par la nature de la (piestion, termes qui varient d'autant plus vite avec x, y, z qu'on les prend plus éloignés dans la série, et dont les coefficients, seuls disponibles, se calculent par le procédé classique de Fourier. Si l'on suppose, par exemple, que le temps t soit la variable principale du problème, le but de ces géo- mètres est de dédoubler ou décomposer un étal initial arbitraire, exprimé \)Avf[x, )',z), en une suite d'états initiaux dits simples, pour lesquels l'in- tégration des équations du problème est immédiate; en sorte que (les effets d'un nombre quelconque d'états initiaux pouvant d'ailleurs se superposer) l'intégration générale se trouvera effectuée si cette sorte complexe de dé- doublement de l'état initial est possible. Pour démontrer analytiquement qu'il l'est en effet, une sommation directe des séries qui l'expriment semble nécessaire. Malheureusement, cette sommation n'a pu encore aboutir, excepté dans des cas très particuliers. Il y a donc lieu de chercher, en attendant, quelque aperçu synthétique, ou, pour ainsi dire, quelque raison de bon sens, propre à justifier ces modes indispensables de développement et à expliquer la convergence qu'on leur a effectivement reconnue quand on en a tenté le calcul numérique. M La raison désirée se trouve dans le double fait qui constitue le carac- tère coiimiun de toutes les questions de Physique mathématique étudiées c. R., 1881, I" Semestre. (T. XCll, N» 10) ^^ ( 5i4 ) jusqu'à présent, et sans lequel on ne pourrait [)as les traiter par des équa- tions aux dérivées partielles; à savoir, d'une part, dans le nombre immense des points matériels composant toute particule perceptible de matière, et, d'autre part, dans la graduelle variation de l'état physique mojen local quand on passe d'une particule à une autre, variation supposée toujours assez peu brusque pour que, même dans les cas où elle est le plus i-apide, des milliards de points matériels présentent sensiblement le même état. C'est cette variation très graduelle qui permet de ne tenir aucun compte individuel des molécules en présence, mais d'exprimer simplement, pour chaque petite région, au moyen de dérivées partielles en -r, j", z, les diffé- rences d'état existant dans le corps suivant les divers sens, et les actions mutuelles, fonctions de ces différences, exercées entre éléments contigus du -volume, ainsi que les changements qui en résultent d'un instant à l'autre pour l'état moyen local de chacun de ces éléments. Aussi, quand on introduit de la sorte des équations aux dérivées partielles, à la place des équations différentielles simultanées, en nombre immense, qu'on aurait si on voulait exprimer les états propres de tous les points du corps, re- noncc-l-on, par le fait même, à comprendre dans cette analyse simplifiée les phénomènes où il se produit des différences sensibles d'état entre molé- cules voisines, comme doivent être, par exemple, les vibrations calorifiques des corps, ou comme seraii-nt des mouvements vibratoires d'une longueur d'onde comparable aux distances intermoléculaires. Eh bien, c'est juste- ment la restriction que l'on s'impose ainsi, en se bornant à des états phy- siques graduellement variables,- qui amène la convergence des développe- ments des intégrales générales en séries de solutions simples rangées dans l'ordre croissant de leur rapidité relative de variation. » Représentons-nous, en effet, les équations différentielles simultanées qui régissent tous les petits mouvements possibles, même à courte période, du système, ou tous ses changements assez peu étendus d'état physique. Ces équations étant, comme on sait, linéaires et à coefficients constants dans les problèmes où les fonctions étudiées varient modérément, leurs inté- grales se formeraient en superposant des solutions simples, en nombre égal à celui des équations différentielles (supposées ramenées au premier ordre), et dont chacune ne dépend de la variable t que par un facteur, commun pour tout le système, de la même forme (exponentielle ou trigono- isiétrique) que celui que contiennent les solutions simples des équations corrélatives aux dérivées partielles. D'ailleurs, la grandeur du coefficient, k, dont t .se trouve aflècté dans ces intégrales simples, est en rapport avec la ( -'^■5 ) rapidité des changt^ments, éprouvés, tant d'un instant à l'autre que d'tui pointa l'autre, par les états physiques qu'elles représentent. » Cela posé, si l'état inilial donné est quelconque, s'il contient, pour les diverses régions du corps, des différences aussi sensibles entre molécules contiç;uës qu'entre molécules éloignées, il est clair que les solutions simples correspondant aux valeurs les plus élevées de k, et les seules propres à exprimer des changements aussi brusques, figureront dans l'intégrale avec des coefficients non moins grands que ceux des autres solutions simples. Par conséquent, on aura beau ranger les ternies suivant l'ordre des grandeurs croissantes de^-, on ne remarquera aucune convergence dans les sommes ou, plutôt (vu le nombre prodigieux de leurs termes), dans les séries ainsi ob- tenues. Mais il n'en sera naturellement plus de même si, au contraire, l'état initial donné varie assez peu, d'un endroit à l'autre, pour être à peu près pareil chez des milliards de points matériels voisins, même là où ses changements sembleraient fort rapides au physicien. Alors, les termes où /i est très grand, et qui expriment des étals bien différents pour deux molécules contignès, n'auront visiblement à intervenir que dans une proportion tout à fait insigni- fiante; en sorte que, d'une part, ces termes, dont le calcul serait d'ailleurs illusoire par les équations aux dérivées partielles substituées, à la limite, aux équations différentielles vraies du problème, s'évanouiront d'eux- mêmes, et que, d'un antre côté, les sommes exprimant les fonctions à évaluer convergeront, à partir de certaines valeurs de k, lesquelles, étant finies, seront très calculables, ainsi que les solutions simples où elles entrent, par les équations aux dérivées partielles. » Donc, la même circonstance, qui permet de remplacer les équations différentielles sinuiltanées du problème, dont le nombre est immense (et supposé même infini à la limite), par une ou par quelques équations aux dérivées partielles, et qui permet d'exprimer l'état initial au moyen de fonctions de .r, /, z ne présentant, dans tonte l'étendue du corps, qu'un nombre restreint (et non des milliards) d'oscillations, permet aussi de compter sur la convergence et la parfaite légitimité des développements que donne la décomposition de cet état initial en états initiaux simples, rangés suivant l'ordre croissant de la rapidité de leurs variations. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un intégrateur. Note de M. Br. Abdaxk-Abakanowicz. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la description de l'intégrateur dont la théorie a été exposée par moi dans une Note antérieure. Sur une (5.6) planchette à deux arêtes a/3 et «Ç rectangulaires, qui peut se mouvoir le long d'une règle HH', fixée sur le pian de la construction, est assujetti tout l'instrument. «,3 est la direction des ordonnées, «^ celle des abscisses. Une roue cannelée R' est montée sur un axe fixé dans le coussinet E. Si l'on fait ( 5.7 ) glisser la planchette le long de la règle HH', la roue R' tourne par f'riclion et fait tourner la roue R, dont l'axe DD est fixé dans les coussinets N, N. Un tube CC, à surface strictement cylimlrique, enveloppe l'axe DD, et possède un mouvement libre dans la direction de cet axe. Pour faciliter ce mouvement, dans plusieurs eiulroits de l'axe DD sont assujettis des galets pp (coupe selon a, b), qui entrent dans une rainure à l'intérieur du tube. » Cet agencement fait que, lorsque nous imprimons à la planchette le mouvement de translation le long de la règle HH', toutes les pièces décrites se meuvent : la roue R' entraîne en tournant la roue R et son axe DD, lequel fait tourner à son tour le tube CC, qui tout en tournant peut glisser librement sur les galets, dans la direction de son axe. » Le tube CC est placé entre deux règles FF' et GG', dont l'une FF' exerce une pression d'eti haut et l'autre GG' d'en bas. Ces règles sont placées dans des fourreaux MM (coupe selon c, d), dont l'axe vertical de rotation passe par A. L'axe du fourreau de la règle supérieure est dans le support T, et celui de la règle inférieure dans la planchette. Les règles mêmes, exerçant une pression sur le tube, marchent sur des galets (coupe selon c,d); cet agencement permet le mouvement dans la direction de la longueur des règles. » Ce sont là les parties essentielles de l'intégrateur. Un parallélo- gramme ///, d'une construction simple, qui n'est qu'indiqué sur la figure, fait que, lorsqu'on tourne une des règles d'un angle o, l'autre décrit un angle — o. » Si l'on imprime à l'instrument décrit un mouvement de translation de gauche à droite, le tube CC va tourner autour de son axe, tout en restant serré entre les règles FF' et GG', qui avanceront dans la direction de leur longueur. Simultanément le tube CC avancera dans la direction de son axe, avec une vitesse proportionnelle à tangç). » Sur la règle inférieure GG' et son fourreau se trouve un anneau libre R, portant au-dessous une pointe Q, que l'on mène sur le contour de la courbe différentielle (y,y), tout en pressant cette pointe, pendant le mou- vement de translation delà planchette, contre l'arête aj3. Chaque point de l'axe du cylindre CC décrit alors évidemment la courbe intégrale correspon- dante. Pour pouvoir tracer cette courbe, sur le tube CCest fixé im anneau S, qui fait avancer par l'intermédiaire des galets un traîneau P, portant une pointe O qui trace la courbe intégrale. » En pratique, étant donnée une courbe quelconque {/,_/}■, on fixe la règle HH' sur la surface du dessin, parallèlement à l'axe des X, et de ( 5.8 ) manière que AIj coïncide avec l'axe des abscisses; puis on imprime de la main gauche un mouvement de translation positive à la planchette de l'in- tégrateur, et de la main droite on suit avec la pointe Q le contour de la courbe différentielle donnée. La pointe O décrit la courbe intégrale. » Les conditions auxquelles doit répondre l'intégrateur, pour bien fonctionner, sont, outre la forme géométrique stricte du cylindre et des règles, les suivantes : 1. La règle FF doit avoir une telle liberté de mouvement dans la direc- tion de sa longueur, que la résistance de friction du cylindre et de la règle soit toujours plus grande que la résistance opposée par cette règle à son mouvement longitudinal. Cette condition peut toujours être remplie, parce que la règle marche sur des galets, et l'on peut toujours faire la ré- sistance roulante de galets plus petite que la résistance de la friction glis- sante entre le cylindre et la règle. Une pression convenable amène une pareille pré[)ondérance. » 2. Le cylindre CC doit avoir une liberté de mouvement dans la direc- tion de son axe telle, que la résistance de friction dans les points de contact A et B soit plus grande que la résistance opposée par le cylindre à son mouvement longitudinal. Or, comme le cylindre se meut sur des galets, on trouve les mêmes conditions qu'au n° 1. » Les applications de l'intégrateur sont très nombreuses. Je n'indique- rai que les plus importantes. » a. Etant donnée une équation différentielle explicite 3-^ :=J'"(,t) re- présentée par une courbe, on fait l'intégration de cette équation en traçant n — I courbes intégrales consécutives. » b. Pour résoudre une équation numérique de la forme Ao:'" -h Bx'"-' +...-+- IX -h R = j, on la différentie m — i fois et on trouve comme résultat l'équation d'une droite, puis on construit pour cette droite m — i courbes intégrales, appli- quant les constantes qui ont disparu pendant !a différentiation. On arrive enfin à une courbe qui représente l'équation numérique donnée. » c. L'intégrateur peut servir comme un planimètre, et la courbe inté- grale dotme la possibilité de diviser une figure quelconque, au moyen de droites, en plusieurs parties dans une proportion m: n . p, etc. » d. L'intégrateur sert à la construction de moments statiques, d'inertie et de l'ordre supérieur d'une figure quelconque. Il trace les courbes des ( 5i9) efforts tranchants et les courbes funiculaires pour une poutre chargée, ainsi que la courbe élastique. La courbe de pression d'une voûte est la seconde courbe intégrale de la courbe représentant la charge de cette voûte. » e. Le principe de l'intégrateur peut être appliqué aux instruments de Physique, tels que: dynamographes, indicateurs, niétéorographes.etc, en général, là où il faut faire l'addition conséculive des éléments y dx. » OPTIQUE. — Sur la double réfraction circulaire et la production normale des trois systèmes de franges des rayions circulaires. Note de M. Croullebois. « Dans une Communication précédente {'), j'ai montré comment il est possible d'obtenir simultanément trois systèmes normaux de franges des rayons elliptiques. On reconnaît leur constitution normale, tn disposant un spectroscope à vision directe avec sa fente horizon (aie dans la région commune aux faisceaux interférents. On aperçoit comme trois gerbes de franges courbes, plus rapprochées dans le violet que dans le rouge, qui se croisent et s'enchevêtrent en arcs d'ogive. » Il y avait intérêt à obtenir le même résultat pour les trois systèmes de franges des rayons circulaires, ce qui n'a pas encore été réalisé. Eu effet, l'expérience invoquée par Arago apporte à l'œil une illusion qui a égaré sans doute les observateurs. Dans la disposition usitée, chaque image de l'analyseur biréfringent donne bien en apparence trois systèmes de bandes, dont on explique la génération comme il suit. Chacun des rayons recti- lignes, issus des deux points lumineux, valant deux rayons circulaires égaux et contraires, on aura, au centre du champ, deux systèmes de pre- mière esj)éce superposés et provenant de rayons de même rotation, égale- ment modifiés par le quartz. A droite et à gauche, deux rayons dissem- blables acquièrent des retards égaux, géométrique pour l'un, physique pour l'autre, et forment la frange centrale d'un système latéral. » Mais une telle explication ne peut tenir devant l'analyse spectrosco- pique. Si l'on applique à l'expérience actuelle la méthode précédente, on obtient un spectre traversé longitudinalement par un groupe unique de franges courbes et strié transversalement, dans toute son étendue, de larges bandes noires horizontales, identiques aux bandes de MM. Fizeau et Foucault. (') Comptes rendus, séance 8), sans que le volume d'eau change, de telle sorte que l'eau, initialement dans la proportion de 43 pour 100 du mé- ( 525 ) lange, arrive à 78 pour 100, l'insolubilité va croissant. Il est remarquable que, pendant que la première série descend de '262 à 2i3, celle-ci remonte de 162 à 2o3, de telle sorte qu'il y a presque un point commun où elles se confondent. » 2" Chlorure d'argent en présence des métaux. — l\y a deux cas à considérer. Quand la quantité d'argent reste constante, celle des métaux augmentant, les sels paraissent agir en retardant la solubilité de la même façon que l'eau seule. Ils ne semblent avoir d'action que par l'eau qu'ils contiennent, ex- cepté[ toutefois le mercure au minimum, qui se comporte d'une façon tout à fait ])articulière. En somme, l'action des métaux semble favoriser la dis- solution, mais dans une très faible mesure. Les sels de plomb paraissent faire exception ; mais cette exception est plus apparente que réelle, car il faut moins d'acide pour dissoudre les deux chlorures réunis que s'ils étaient séparés. » Au contraire, quand, dans une solution où la quantité d'un métal reste constante, on fait croître la proportion de solution argentique, les métaux paraissent influer dans un sens défavorable à la dissolution. » Nous espérons pouvoir compléter dans un prochain Mémoire les ré- sultats présents, surtout eu ce qui concerne l'action réciproque des chlo- rures métalliques ('). » THEBMOCHIMIE. — Sur les chaleurs dégagées dans la combustion de quelques substances de la série grasse saturée. Note de M. ^V. Loiiguimxe, présentée par M. Berthelot. « 1. L'étude de l'acide capronique était intéressante à faire, vu que sa formule brute est polymérique de celle de l'alcool allylique et de l'acétone. La chaleur de combustion, calculée suivant l'équation C«H' = 0= liquide + i60gaz = 6CO"- gaz + 6H-Oliquide, a été, pour i^' de substance briilée, cal 7i44>9 I 7191,6 > moyenne, 71 56'"', 97, 7134,4 ) Ce travail a été fait au laboratoire de Cliimie analytique, à l'École supérieure de Pharmacie, sous la direction de M. Prunier. ( 026 ) nombre supérieur de plus de 2 pour 100 à celui tiré pour cet acide de la Table donnée par Favre et Silbermann, soit pour la molécule en grammes de cet acide une chaleur de combustion de 830209*=*'. Ce nombre est infé- rieur de 57091'="' à la chaleur de combustion de 2"''' d'alcool allyHque, d'où il suit que dans la formation de la molécule d'acide il a été dégagé plus de chaleur. La combustion des"""' d'acétone dégage 847 148*^"', nombre beau- coup plus voisin de celui trouvé pour l'acide. » 2. J'ai déterminé la chaleur de combustion de l'alcool caprj'lique (point d'ébullition, 179°, 5) : C»H"()liquide-t-240gaz= 8 CO'^ gaz + gH^O liquide m'ont donné pour is' de substance brûlée : cul 9677-44 1 97i'j,5g > moyenne, 9708"', 63. 9730, 56 ) )) Favre et Silbermann donnent pour la chaleur de combustion de cet alcool 9680'"''', nombre différent de moins d'un tiers pour 100 de celui que j'ai trouvé. La chaleur de combustion de l'alcool caprylique sera, pour la molécule en grammes, d'après mes expériences, 1262 io5'=*'. » Les différences entre les chaleurs de combustion des deux séries d'alcool seront : cal E"fe C'H«0 48o3.3 | Et C H« 0 442 65o ) '""«^'^•^"'=«' ^7 ^5t)^ • En"-« C^H'»0 636,06 ) Et C*H«0 600 128 I '"""^°'^*=' ^^^^^ • Entre C^H-0 7939^.3 ( ^,„,_^ ,__„,, , , différence, 4o70o''' EtC*H'»0 753ai4 ) » t ; j Entre CH'^O 1262105 ) ,.„. , „. . , } différence, 32 0d5"'. Et C^H'«0 1280040 ) ' » Les nombres ainsi obtenus sont assez voisins entre eux, surtout si l'on considère qu'ils représentent la différence de nombres égaux à plusieurs centaines de mille calories. On peut, je crois, affirmer que la différence entre les chaleurs de combustion des alcools de la série saturée et de la série allyhque, qui en diffère par 2H en moins, est à peu près de 36800*=*', c'est-à-dire très voisine de la moitié de la chaleur de combustion de ces 2 H. » 3. La chaleur de combustion du triméthylcarbinol (CH')'COH, isomère solide de l'alcool isobutylique que j'ai déjà étudié, a été déterminée sur ( 5a7 ) deux échantillons dont l'un m'a été donné par M. Menschutkine et l'autre soigneusement desséché et purifié par moi. La chalevu- de combustion a été calculée suivant l'équation C^H'^O solide 4- 12O gaz = 4C0^ gaz + 5H=0 liquide. cal r> • '1 .-Il ( 8563,5 Premier échantillon, par gramme. . . \ __ ( 85i9,7 Second échantillon, par irramme... \ „^,^', ( 8505,4 M Moyenne générale des quatre expériences, 8551*^'^ 6, et pour 1""' en grammes 632 8 18*^^"', nombre fort voisin de celui des alcools isobutylique (636706^"') et butylique(63344<>^="). » Il est à observer que, dans les cas que j'ai étudiés, les théories chi- miques actuellement eu vogue admettent que les atomes sont reliés dans la molécule par le même nombre et les mêmes espèces d'affinités, et que dans ces cas l'isomérie est le résultat d'une différence de groupement des atomes, tel que rien n'est changea ces affinités. On peut voir dans ce fait la cause de l'identité des chaleurs de combustion et de formation de ces isomères. Il en est autrement dans les cas des isomères de fonction chi- mique différente. » 4. Le pinakone, glycol tertiaire, a été étudié par moi dans le but de compléter les recherches que j'ai déjà publiées sur les glycols. La chaleur de combustion de cette substance, calculée suivant l'équation C^H'''0-solide+ i70gaz= 6CO-gaz -+- 7H-O liquide, a été trouvée, pour i^'', cal 7602,5 ^^"^'^ > moyenne = -lôo-i"', 6. 7619.5 ^ ^ ' 7610.6 ) et pour 1™°' en grammes 897 697*^*'. » La différence entre les chaleurs de combustion des glycols éthylé- nique (283293*^^') et isopropylénique (43G2/'io'^''') donne dans la série homo- logue des glycols ime différence de 152947*^^' pour CH". La chaleur de combustion du pinakone, calculée d'après cette différence, devrait être égale à SgSoSi*^^"', chiffre fort voisin du nombre trouvé. » ( 528 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ta transformation de la glucose en dextrine. Note de MM. F. Musculus et A. Meyer. « Eli faisant dissoudre de la glucose dans de l'acide sulfuriqne concentré et en ajoutant de l'alcool à la solution, l'un de nous a obtenu, il y a quelques années, un corps nouveau qu'il a considéré comme étant une dextrine (MuscDLUS, Bulletin de la Société chimique j, 1872, t. I, p. 67). Plus tard, M. Gautier a préparé une substance analogue, en faisant passer un courant de gaz chlorhydrique sec dans de l'alcool tenant en dissolution de la glu- cose pure. Ce chimiste assigne à son produit la formule C'- H-^0" et la range parmi les isomères de la saccharose (Gautier, Bulletin de la Société chimique, 1874, 1. 11, p. i45). Le résultat obtenu par M. Gautier nous a enga- gés à reprendre notre premier travail, qui était resté incomplet faute de la- boratoire suffisant, afin de voir si le corps résultant de l'action de l'acide sulfurique sur la glucose doit être réellement rangé parmi les dextrines. » Pour le préparer, nous avons fondu So^'' de dextrose-glucose, parfai- tement pure, dans un bain-marie de chlorure de calcium. Après refroi- dissement, nous y avons ajouté, en quatre ou cinq fois, et en agitant avec une baguette en verre, ou mieux avec un thermomètre, 3o^' d'acide sulfu- rique concentré, de façon que le mélange s'échauifàt jusqu'à 60° et prît une coloration brune. Nous y avons alors versé 800^' d'alcool anhydre; nous avons filtré la solution, pour séparer quelques flocons restés insolubles, et l'avons mise décote pendant huit jours. Après ce temps, il s'était formé un abondant précipité qui a été recueilli sur un filtre, lavé d'abord avec de l'alcool anhydre froid, puis, à plusieurs reprises, chaque fois avec 3oo^' d'alcool anhydre bouillant, dans un appareil à reflux, jusqu'à ce qu'il ne retînt plus aucune trace d'acide, enfin séché sur l'acide snlCurique. Nous obtînmes ainsi environ loS"', c'est-à-dire la moitié de la glucose employée, d'une poudre amorphe, parfaitement blanche, hygroscopique, mais non déliquescente. La liqueur mère retenait l'autre moitié de la glucose en dis- solution, probablement combinée à l'acide sulfurique, car une addition d'un grand excès d'éther n'y fit naître qu'un précipité insignifiant. 5) En opérant comme il a été dit, on obtient un produit qui contient de l'alcool, qu'une dessiccation de plusieurs mois et même une chaleur de 100° n'enlèvent pas : c'est denc une véritable combinaison. L'alcool peut en être éliminé par l'eau. En distillant la solution aqueuse, nous avons pu en retirer Yô^^^iï'O'i ^^ ^O" poids. A 110°, il y a dissociation, l'alcool s'éva- ( ^29 ) pore, la pondre qui reste est toujours blanche, mais elle est devenue extrê- mement hygroscopique et déliquescente. » L'analyse élémentaire de cette substance nous a donné € = 45,78, H= 6,20. » Ces chiffres se rapprochent beaucoup de ceux qui correspondent à la formule CH'^O'*, et qui sont C = 46, 10, H= 5,98. » En supposant ce corps combiné à 1"°' d'alcool, le précipité blanc serait représenté par la formule C"H^"0",C*H''0, renfermant 8,9 pour 100 d'alcool : or nous en avons trouvé 9, 3 pour 100. » En décomposant le composé alcoolique par l'eau, évaporant pour chasser l'alcool, et desséchant le résidu dans le vide sur l'acide sulfurique, nous avons obtenu un corps qui nous a donné à l'analyse : C. H. I. II. 44,69 44,7' 6,5o 6,3o » Ces chiffres conduisent à la formule C° H'" O*, qui est la formule empi- rique des dextrines, exigeant C = 44,44, n= 6,17. » Ou peut donc admettre que, dans le composé C'^H^'O'*, C*H*0, l'al- cool a été remplacé par i"""' d'eau, pour former C"H=«0''',H-0 = 3(C«H"'0'). )) D'après cela, la poudre blanche qui reste après le départ de l'alcool à 1 10 doit, en s'hydratant, augmenter de 3,84 pour 100 de son poids; nous avons trouvé un chiffre très rapproché (4,2 pour 100), après l'avoir séchée de nouveau dans le vide. » La substance hydratée C'^H^'O'*, H^O présente toutes les propriétés d'une dextrine. C'est une masse amorphe, jaunâtre, très soliible dans l'eau, d'une saveur fade et douceâtre. L'iode ne la colore pas, l'alcool la précipite de sa solution aqueuse. Elle ne réduit la liqueur de Fehling que très faible- C;. R., ihSi. I" Semestre. (T. XCII, N" 10.) 7° ( 53o ) ment; son pouvoir réducteur est à celui de la glucose comme 3,3 est à loo. Elle tourne à droite le plan de polarisation; son pouvoir rotatoire [«] = +i3i à -t-i34°. Elle ne fermente pas avec la levure de bière. Elle n'est pas saccharifiée par la diastase. » Quand on la fait bouillir avec de l'eau acidulée à 4 pour lOO d'acide snl- furique, elle se convertit enlièrement en glucose; mais plusieurs heures d'ébullition sont nécessaires pour cela. Nous avons obtenu la glucose régé- nérée bien cristallisée et ayant toutes les propriétés qui caractérisent ce sucre. Pour compléter ces caractères, nous l'avons encore soumise à la dial\se et nous avons comparé le résultat obtenu avec celui que nous ont fourni différents sucres et quelques dextrines. Pour cela, 5^'^ de la substance à essayer ont été dissous dans loo^"^ d'eau; la solution a été introduite dans un dialyseur dont le vase intérieur avait o", 2 de diamètre, et était fermé par du papier parchemin parfaitement homogène. Le vase extérieur conte- nait loooS"^ d'eau distillée. L'appareil a été maintenu entre 3" et 5°. Le liquide extérieur a été ensuite évaporé, et le résidu pesé après dessic- cation complète. Voici les résultats : Quantités dialysées Quantités sur 5^ rapportées après i4 heures. à lOo de glucose. Glucose (C^H"OS n'O) s'.'Sg loo Lactose 3,^5 g6 Lévulose 3 , 5q go Saccharose ^ > ' 9 ^^ Sucre de lait 3, 07 77 Maltose 2,49 64 Dextrine faite avec la glucose.. . 0,54- 14 Dextrine y] ,., , . l o,32 7 „ . [ Musculus) i , Dextrine a)^ ' (0,04 ' » On voit, par ce Tableau, que la diffusibililé de la dextrine artificielle est bien moindre que celle des sucres; elle se rapproche, au contraire, de celle des dextrines naturelles, particulièrement de celle de la dextrine y, avec laquelle elle a, du reste, encore d'autres points de ressemblance. En effet, nous avons vu qu'elle n'est pas saccharifiable par la diastase du malt; elle ne l'est pas davantage par le suc pancréatique, qtii est le ferment diastasique le plus énergique que l'on connaisse. Pour la transformer entiè- rement en glucose, il nous a fallu chauffer en vase clos, dans un bain de chlorure de sodium, pendant plus de deux heures. La dextrine 7 a les mêmes propriétés. C'est, comme on sait, la dextrin» ( 53. ) que l'on obtient en épuisant l'action de la diastase sur l'amidon Elle n'est donc pas modifiée par ce ferment; le suc pancréatique ne l'attaque p. s non plus; la lenteur avec laquelle elle est sàccharifié-e, sous rinfliience de l'acide sidfurique dilué et bouillant, est attestée par ce fait, qu'on la trouve dans toutes les glucoses du commerce, dont la plus-pure en confient encore de lo à i5 pour loo. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une am/ lamine active. Note de M. R.-T. Plimpton, présentée par M. Wurtz. « J'ai essayé de préparer l'amylamine correspondant à l'alcool amylique actif de fermentation : j'ai obtenu une aminé qui possède le pouvoir rotatoire et dont les propriétés ne sont pas tout à fait celles de l'amylamine inactive que j'ai décrite dans une Note précédente (Comptes renc/us, t.XCI, p. 433). » Pour obtenir l'alcool actif, on a rectifié l'alcool amylique brut possédant un pouvoir rotatoire de i^So' pour une longueur deo", lo; le produit a donné une déviation de2°io' pour la même longueur. Suivant le procédé de M. Le Bel, cet alcool a été éthérifié par l'acide chlorhydrique gazeux. » On a arrêté l'opération lorsqu'il n'est plus resté que 'yôo^'" d'alcool sur 3200^'' de substance employée. «L'alcool ainsi obtenu bouillait de 127° à i3i° ettournait de4'' pour une longueur de o™, 10 (appareil Cornu). L'amylaminea été préparée en partant de l'alcool : 1° par le procédé de M. Wurlz; 2° en chauffant le bromure actif à 100° avec l'amoniaque alcoolique. Le bromure d'amyle employé tournait de 3° pour une longueur de o™, 10. » L'amylamine obtenue par le dernierprocédé était un peu plus active que l'autre : elle tournait de 3°3o' tandis que l'autre tournait de 3° 5' à gauche pour la même longueur. Il est probable que la cause de cette différence est la température élevée nécessaire pour distillerie mélange d'amyisulfate et de cyanate de potassium. » A 0°, la densité a été trouvée de 0,7725 (amylamine inactive; rf = 0,7678 à o"). » Elle forme un chlorhydrate très déliquescent. Une analyse a donné, pour 100, Cl = 29,oo(calculé, 28,74). La solution aqueuse du chlorhydrate tourne à droite. » Le chloroplatinate se dépose de sa solution aqueuse bouillante en lamelles cristallisées douées d'un bel éclat. L'analyse a donné, pour lûo, Pt = 33,63 (calculé, 33,73). ( 532 ) » On ne peut pas distinguer les lamelles du chloroplatinate actif de celles du chloroplatinate de Tamylamiiie iuactive, mais une détermination de la solubilité des deux sels dans l'eau à + 14" a permis de trouver une diffé- rence. » loo parties d'eau à ïtf dissolvent 2,4 parties du sel actif. » )oo parties d'eau à ï[f dissolvent 1,7 parties du sel inactif. B Les deux sels sont presque insolubles dans l'alcool. » Le chloraurate cristallise lorsqu'on mélange des solutions de chlor- hydrate et de chlorure d'or. Les cristaux sont très bien définis et res- remblent à ceux du sel inactif. Le chloraurate se dissout facilement dans l'alcool absolu ou étendu ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le pwpyl^lycol aciij. Note de M. J.-A. Le Bel, présentée par M. Wurtz. « Parmi les corps de la série grasse pour lesquels la théorie indique le pouvoir rotatoire et que nous ne produisons qu'à l'élat in:iclif, le propyl- glycol de M. Wurtz avait depuis longtemps attiré mon attention. Ce corps possède la formule CH'-H COH - CH^OH, qui montre le carbone ceti- tral associé à quatre radicaux différents; de plus, on sait que par oxyda- tion il fournit l'acide lactique ordinaire : le dédoublement du propylglycol devait donc impliquer celui de l'acide. La préparation indiquée par M. Belohoubeck, au moyen du glycérinate de soude, m'a permis den pré- parer près de 2''^; mais il a fallu étendre d'eau et rectifier à trois reprises différentes, pour débarrasser le glycol d'empyreumes très acres qui ont d'abord beaucoup gêné mes cultures. » Comme je pouvais es|)érer obtenir une fermentation du propylglycol analogue à celle de la glycérine, j'ai opéré avec des solutions à 3 pour 100, additionnées de sels minéraux et de carbonale de chaux jjrécipité. Avec les glycols souillés d'empyreumes, je n'obtins que des moisissures verdàtres, paraissant appartenir au genre Aspercjillus. Une fois, je les ai vues envahies par des taches rouges, dues à une bactérie très petite, probablement para- site (^). Une autre expérience a été faite en milieu acide; le Pénicillium pousse alors de préférence. Malgré les ensemencements les plus divers, il ( ') Ce travail a été fait aii laboratoire de M, Wurtz. (') On obtient ces phénomènes presijue à coup sur en cultivant des moisissures iur le lactate d'ammoniaque. ( 533 ) lie s'est pas produit de fermentation proprement dite, et même on n'a pu culliver que deux espèces de la famille des Bactéridiens. Sur le ["'"pj'lgly- col encore très empyrenmatique que j'avais ensemencé avec delà vase, se développèrent de nombreux spirilhmi aérobies-, comnie j'espérais encore obtenir une fermentation, je n'ai pas continué celte culture ('). » Avec le propylglycol bien purifié, on voit, quel que soit l'ensemen- cemenf, se dévelo|)per \e Bacleriiim termo, le plus répandu des microbes; j'ai pourtant constaté l'existence de deux hacillus semblables au fer- ment butyrique. Les bactéries forment à la surface une peau épaisse; une partie ce|)e(idant nage dans toute la masse. En opérant dans un flacon presque bouché et en déchirant par des secousses la peau formée à la sur- face, j'obtiens actuellement une végétation formée de bactéries nageant dans la masse; ce sont les conditions les plus favorables à une oxydation incomplète. Ces bactéries sont très réfringentes, et les cils facilement visibles avec l'objectif X de Prazmowski; elles ont exactement la même allure dans la glycérine et l'alcool butylique, mais ne se plaisent pas dans l'alcool iso- butvlique de fermentation. » Produits oblemis. — Quand les végétations ont marché plusieurs mois, on filtre les liquides et on rectifie avec l'appareil à colonne, pour isoler le glycol non attaqué; quelle que soit la culture, on trouve toujours une rota- tion à gauche; elle a varié de — 4''35' à ~ i^iS' pour o™, 22; ce sont les moisissures qui donnent les meilleurs résultats. Si ces observations et celles de M. Pasteiu- sur l'acide tartrique permettaient de généraliser, on serait conduit à admettre que toutes les plantes consomment de préférence un même isomère optique plutôt que l'autre. » Comme produits accessoires, je n'ai observé que l'acide propioiiique et l'acide lactique. Le premier a été isolé en distillant les résidus salins avec un faible excès d'acide sulfurique; l'a», iile qui passe a été saturé par du car- bonate de soude et concentré. On a précipité en deux fois par le nitrate d'argent; les deux précipités successifs ont fourni le chiffre d'argent du pro- pionate. u Les eaux, débarrassées d'acides gras volatils, ont été additionnées d'acide sulfurique et exir.iites par l'élher; le liquide éthéré, évaporé, a été (') Mes nombreuses cultures à l'air libre n'ont jamais été envahies ni p.ir des vibrions ni par des spirilles. Des observations analogues ont fait admettre, en Allemagne, que l'air ne renferme pas despores de ces organismes; mais il suffit, pour expliquer ee fait, d'admettre que leurs spores sont rares et que d'habitude ils sont évincés par d'autres organismes, mieux appropriés aux li(iuides employés. ( 534 ) saturé par du carbonate de zinc et amené à cristallisation. L'aspect des cris- taux est celui du lactate ordinaire qui exige i8,3 pour loo d'eau : mon sel recristallisé renfermait 17,5. L'eau mère déposait ensuite des cristaux isolés, semblables à ceux du paralactate, mais qu'on n'a pu puritier faute de ma- tière. » On a préparé, avec le propylgljcol aclif, un dérivé important : c'est l'oxyde de propylène, corps à chaîne fermée : CH' - CH - CH^ ~^o/ dont la dissymétrie est également due au carbone central; seulement, celui-ci est lié à deux groupes voisins, qui ont eux-mêmes des relations d'aftinitp. Ce corps, qui bout à 35°, est le plus volatil des corps actifs connus; il tourne de -+- i°io' pour o™,22. Il résulte de là que les doubles liaisons et les réactions qui les introduisent ne paraissent pas troubler l'existence du pouvoir rotaloire ('). » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur fltiver 1 879-1 880 au Sahara et sur te climat saharien. Note de M. G. Rolland, présentée par M. Daubrée. « J'ai fait, au cours de la mission transsaharienne de Laghouat-El Goleah- Ouargla-Biskra, une série d'observations méléorologiqnes assez complètes. Elles rendent compte d'une période intéressante et tout à fait anormale dans la climatologie dn désert. » L'hiver 1879- 1880, exceptionnellement rigoureux en Europe, ainsi qu'en Algérie, a été également exceplionnel au Sahara : ce qui était dû à l'action prédominante des vents du nord-est et du nord, soufflant de régions où régnaient de grands froids et amenant une quantité inusitée de nuages. La température moyenne, du 17 janvier au 16 avril, a été, le long de notre itinéraire, entre le trente-cinquième et le trentième degré et demi de latitude, de i4°, i seulement, les extrêmes étant — 4°, 7 dans la nuit du 17 au 18 janvier et 3i°, I dans la journée du i3 avril. Le ciel, rarement pur, est resté complètement couvert pendant des jours entiers. La pluie, souvent menaçante, est tombée à plusieurs reprises, et, en particulier, abondam- ment à la fin de janvier, dans toute la région du Sahara algérien située au nord du trente et unième degré et demi. (') Ce travail a été fiiit au laboratoire de M. Wurtz. ( 5:^5 ) )) Nous arrivions après une sécheresse ininterrompue de plusieurs années. On sait que la pluie est, au Sahara, un phénomène accidentel, qui ne se produit souvent qu'à des intervalles de plus de dix ans. C'est là ce qui caractérise le climat saharien et le distingue des climats tempérés du nord et tropicaux du sud, dotés chacun de pluies régidières, » Cette absence presque complète de pluie, au Sahara, est attribuée à un courant atmosphérique alizé, continental et sec, venant de l'est en s'inflé- chissant vers le sud, et formant sur son passage la zone de déserts qui s'étend depuis les hauts plateaux de l'Asie, par le Tuikeslan, la Perse, l'Arabie, la Syrie, l'Egypte, le Sahara, jusqu'aux îles du cap Vert, eu plein océan Atlantique. D'autre part, les vents relativement irréguliers qui souf- flent du sud peuvent, ainsi que le dit M. Tissot, « reporter jusque sur le Tell les circonstances du climat saharien proprement dit, en les exagérant encore ». » Le climat saharien est-il de date récente? M. Pomel, qui a discuté la question, est d'avis que « l'état de choses actuel remonte aux temps pré- historiques )).I1 semble cependant que depuis la présence de l'homme, et surtout depuis l'invasion des nomades, le Sahara, si ingrat qu'il ait toujours été, soit de plus en plus privé de pluie et, sauf certaines zones moins déshéritées, de plus en plus pauvre en eaux, en végétation et en habitants. Au sud-est d'El Goleah, à Feidjet Turki, et au nord, à El Hassi, j'ai trouvé sur le plateau calcaire des travertins déposés par des sources récentes aujourd'hui disparues ; le même fait se voit à Ouargla, et en maint endroit de la région subsaharienne de l'Atlas; dans l'Oued Rir même, on constate souvent que le point d'émergence des sources jaillissantes naturelles s'est abaissé. Le pistachier, seul arbre en dehors des oasis, ne se rencontre plus que dans la région des Daya, au sud de Laghouat, et y est en voie d'extinction. Nous avons ramassé à la surface du désert une grande quan- tité de silex, taillés incontestablement de main d'homme; ils prouvent, d'après le D' H. Weisgerber, « qu'à une époque très reculée, dont il » est impossible de fixer la date, le Sahara était habité par une population, » sinon sédentaire, du moins beaucoup plus nombreuse que celle qu'on y » rencontre actuellement. Les conditions climalologiques étaient donc « différentes. » Enfin, il est certain que le climat de l'Algérie a subi une dégradation très sensible depuis l'époque romaine. » ( 536 ) M. Melsess, dans une Lettre adressée à M. Dumas, fait ressortir l'éco- nomie que permettra de réaliser l'emploi des paratonnerres de son sys- tème. « Ces paratonnerres ont été adoptés par la Couunission des paratonnerres de l'Académie royale des Sciences de Belgique, concurremment avec les paratonnerres construits d'après les instructions en vigueur. » Les paratonnerres construits conformément aux instructions émanées de l'Académie des Sciences de Paris sont d'un prix assez élevé. On recule souvent devant les frais à faire. M Les devis qui ont été dressés pour un certain nombre des travaux effec- tués en Belgique, et qui sont résumés dans le Tableau ci-dessous, montrent que les frais d'établissement sont diminués, par le nouvtau système, dans les rapports de i à 5|, de i à 6| et même de i à g^. Il en résulte, dans les exemples que je donne, des économies qui peuvent s'élever de ■ySiGS'^'", 85 à 81268*^', sur une dépense totale de 90 8 33'"^, 35. l'atatonncrres des anciens systèmes. Surface couverte, Prix de la pose en Prix de, la pose pour nombres ronds des la protectiou Édifices. .ipproxiniMtifs. paratonnerres. de i"^. niq fr fr Palais du roi, à Bruxelles 7800 2355 1,07 3, 02 Écurie du roi, à Bruxelles 2800 17446^59 6,23 Ancien holel d'Assche (liste civile). 65o 5i49.8i 759* Janlin botanique, à Bruxelles. .. . 2000 7971,19 ^'99 Palais du roi, à Laeken '900 18407 jo8 9i68 Annexes du palais du roi, à Laeken (écuries, reluises, manège, théâtre) 52oo 18307,61 3,89 Sommes... 2o35o 90833, 35 Moy- 4)4'^ Paratonnerres du système Melsens. Surface. Prix total. Prix par mètre carré, mq fr fr Nouveau Palais de justice 16600 io84o,oo o,65 Hôpital Saint-Pierre 63oo 4849>4o O' 77 Bourse de Bruxelles 320o 1496,65 0,47 Sommes... 36100 17185, o5 Moy. 0,66 i566g,5o ' • fr ^^833,15 -51"" '''• l343l I , (^ ne ______ a o ,66. 9564, 5o ^_Là^f.4 90833,35 9i '^' ( 537 ) 1\I. R. CocLON adresse, par l'entremise de M. du Moncel, une Note rela- tive à la formation de la grêle. L'auteur résume sa théorie de la manière suivante : « Tout se passe comme si les gouttelettes d'eau liquide se trouvaient congelées par leur pas- sage à travers une couche d'air glacé, puis à travers une couche d'air saturé d'humidité qu'elles condensent en partie à leur propre surface, sous forme de givre se déposant par couches concentriques. » M. Ch.-V. Zexger adresse, de Prague, une photographie du Soleil, prise le 19 juillet 187g, pendant une éclipse partielle, et par un ciel d'une pureté exceptionnelle. Cette photographie montre la chromosphère absorbante, la lumière de la photosphère et la structure recourbée de la couronne. L'auteur espère obtenir des résultats meilleurs, et en un temps moindre, à l'aide d'un nouvel objectif, de 3™ de distance focale, qui est construit d'après ses calculs par M. Steeg, à Hombourg. » M. L. Hugo adresse une Note « Sur le triangle planétaire, dans la soirée du i'''^ mars ». La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Odvrages beçds dans la séancb dd 'j mars i88i. Annuaire de la Marine et des Colonies, 1881 . Paris, Berger-Levrault, 1881 ; in-S" cartonné. Exploration géologique de la mer Morte, de la Palestine et de t'Jdumée; par Louis Lartet. Paris, A. Bertrand, sans date; grand in-4''. Essai de Philosophie naturelle; par J. TissoT. F^ Partie. Constantine, typogr. J. Beaumont, 1881; in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Annales de la Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon; 5" série, t. II, 187g. Lyon, Pitrat et H. Georg; Paris, J.-B. Baillière, 1880; in-8°. C. B., 1S81, I"Jeme«re. (T. XCII, 1S»I0.) 7' ( 538 ) Nouvelles recherches sur le climat du Sénégal; par A. BoRius. Paris, Gauthier- Villars, 1880; in-4°. (Deux exemplaires.) Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, t. XXll; 3« série, t. II. Paris, J.-B. Bailliére; Clierbourg, Ch. Syffert, 1879; iu-8°. Des opérations du commerce. L'art de payer et de recevoir; le change et la banque; /^arH.LEFÈVRE. Paris, Delagrave, 1880; in-8°. (Adressé par l'aulenr au Concours de Statistique 1881.) Manuel d'Hygiène publique et industrielle; par M. Edot. Dupuy. Paris, A. Delahaye et Lecrosnier, 1881; in-12. (Présenté par M. C.hatin.) Commission géologique du Canada. Rapport des opérations de 1878-79. Montréal, 1880; in-8°. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou; année 1880, n^ 2. Moscou, A. Lang, 1880; in-S". Des mouvements géologiques du sol accusés par des 7iiveaux à bulle d'air; par M. Ph. Plantamour. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. (Extrait des Archives des Sciences physiques et naturelles.) Atti délia R. Accademia dei Lincei, anno CCr.XXVIII, 1880-81; Transunti, vol. V, fasc. 6, seduta del 20 febbraio 1881. Roma, Salviucci, 1881; in-4°. Atti deW Accademia pontificia de' Nuovi Lincei, compilati dal Segretario, anno XXXIII, sessione VP del 23 maggio 1880. Roma, r88o; in-4°. On souscrit à Paris, chez GAUTIIIER-VILLARS, successeur de MALLET-BACHELIER Quai des Augustins, n" 55. 5 î COMPTES RENDDS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. ;.a un de l'année, deux volumes in-4". Deux Tables, l'une par ordre alphabétique ce matières, l'autre par ordre alphabetiqu« .>« no.,, ■.i)>nt chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. -Pétersb.. Mellier. ' Wolfl. / Bocca frère- Turin Loescher et C". Brero. ^^arsovie. . . Geliethner et WciH Venise Ongania. Vérone Uruckeret Tedoscbi. Vienne Gerold et C". / Franz Hanke. Ziirtch j Schmidt. ' Meyer et Ztller. ON 'tef 1" a 34 n f -''^''°°' ""^^ '^^^'^^^ °^ L'ACADÉMIE DES SCIENGES . ■ me 32 à 61 e/^"' -"''ot '' ''''''''^'' '''"•' ^'^'^'"^^ '"-4"= >853. Prix ,5 fr ornes 32 a 61. _ (," Janvier ,85i à 3. Décembre i865.) Volume in-4"; .870. Prix. . 15 r' ^l! "^ T^''^^' °'' ^-^N«^^S "S L'ACADÉMIE DES SCIENCES : . - £;::^°::r,^:r:;r Z:!:7:J7 ""• ^;.^^T ^ '-'-'■ «— «^-'- ^- •« Cale... des Perturbations qu-èprouvent , ' B.B.VKO. Volume in-4., avec slpranls .....;';'""" ''"' "" ''' phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des ma.iè. ' sur les vers intestinaux, par M. P -J Van K.rv,;„l!, k • i. '. 15 fr. 53, et puis remise pour celui de ,855 savoir « ÉtudT.r.r', / \''P""'\l '^. 'i'^'f'^" '•« ?"- P-'oposée en ,83o par l'Académie les Sciences .rdre de leur superposition. - D scute ,1 ' u'estion d , ^''''!^T'' '""' ""'^^ ""'"^'""'^ '■°^^"" '^^"' '«^ '"^«™"«^ '--'- ^^di- ......t eaue l'état actuel du règne Zu 1 e 1 " tat '7 .'"'P-"'"'"" °" f '"^ '^'^P"'"- — -- ou simultanée. - Rech^reU .- la nature. règne org.u.iq„e et ses états antérieurs, „ par M. le Professeur liaosN. In-,',», avec 37 planches, ,861 15 f.. ne à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoire, présentés par divers Savants t .l'Acadimle cal, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé franco, suv demande affranchie. y N^ 10. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 7 Mars 1881.) MÉMOIRES ET GOMMUIXIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. V. PuisEux. — Sur les observations de con- tact faites pendant le passage de Vénus du 8 décembre 1874 "5^' M. Berthelot. — Sur les déplacements réci- proques des hydracides /|88 M. A. Tréccl. — Cellules spiralées de très Pages. grande longueur 494 M. J. Janssen. — Note sur la photographie de la lumière cendrée de la Lune 49*^ M. BotiLEY. — De la présence des trichines dans les viandes de porc d'importation américaine 49*^ aiÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. Mu-STZ. — Sur la présence de l'alcool dans le sol, dans les eaux, dans l'atmo- sphère 499 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M. H. Lefèvre, de M. L. hartet, de M. A. Borius 5o2 M. Despevroi's annonce à l'Académie qu'une statue doit être prochainement élevée à Fermât, dans sa ville natale, à Beaumout (Tarn-et-Garonne) 5o2 P. Tacchini. — Observations des taches, des facules et des protubérances solaires, faites à l'observatoire du Collège romain pendant le dernier trimestre 1880 5o2 M. Trépied. — Observations de la Lune et Observations des satellites de Jupiter, faites h l'Observatoire d'Alger pendant les mois d'octobre, novembre et décembre M. Mouchez. — Remarques, à propos des Observations communiquées par M. Tré- pied, sur la transformation de l'Observa- toire d'Alger en Observatoire astrono- mique M. E. Picard. — ■ Sur l'intégration algébrique d'une équation analogue à l'équation d'Eu- 1er . 5o6 5o6 M. E. ScHERiNG. — La formule d'interpola- lion de M. Hermite, exprimée algébrique- ment 5io M. J. BoussisESQ. — Sur une raison générale, propre à justifier synthétiquement l'emploi des divers développements de fonctions ar- bitraires usités en Physique mathéma- tique M. Br. Abdank-Abakancvvicz. — Sur un inté- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 5i3 grateur M. Croi'llebois. — Sur la double réfraction circulaire et la production normale des trois systèmes de franges des rayons circu- laires M. Cii. Fievez. — Sur l'élargissement des raies de l'hydrogène M. Trêve. — Sur quelques phénomènes d'Optique et de vision MM. Fr. Rlyssen et Eig. Varenne. — Sur la solubilité du chlorure d'argent dans l'acide chlorhydrique en présence de l'eau, ou des chlorures métalliques peu solubles M. W. L0UGUINISE. — Sur les chaleurs déga- gées dans la combustion de quelques sub- stances de la série grasse saturée MM. F. MusouLus et A. Mever. — Sur la transformation de la glucose en dextrine.. M. R.-T. Plimptos. — Sur une amylaraine active MM. J.-A. Le Bel. — Sur le propylglycol actif M. G. Rolland. — Sur l'hiver 1879-1880 au Sahara et sur le climat saharien M. Melsens fait ressortir l'économie que per- mettra de réaliser l'emploi des para- toniïcrres de sou système , M. R. CoiLON adresse une Note relative à la formation de la grêle M. Ch.-V. Zenger adresse une photographie du Soleil, prise à Prague le 13 juillet 1879, pendant une éclipse partielle M. L. Hugo adresse une Note « sur le triangle planétaire, dans la soirée du 1"' mars » .. 5i5 5i9 531 524 025 528 531 532 534 536 : 537 j 53^ 537I 537Ï PARIS. IMPRIMERIE DE GAU l'HIER-VllXARS, successeok de MALLET-BACHELMÎR , Quai des Augustin», ô5. 1881. PRE3IIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAUŒS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES, PA» mri. MjIE» secrétaires PERPÉTIIBIiS. TOME xcn. i\° 11 (14 Mars 1881 K PARIS. GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DBS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES SUCCESSEUR DE HALLET-BACHELIER, Quai des Âugustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDIS, Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et a4 mai 1875. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de C Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent «u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. '^ )rts et Instructions demandés par le Gou- ont imprimés en entier. ts des Mémoires lus ou communiqués par .0* correspondants de l'Académie comprennent an plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie a^ant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- Tao\reç ?!ir l'objet d;; leur discussion. Les Programmes des prix proposés |.r l'i demie sont imprimés dans les Comptes re.ius, { les Rapports relatifs aux prix décernés e le ( qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en iano blique ne font pas partie des Comptes rendu. Article 2. — Impression des travaux dt Sm étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par desiersi qui ne sont pas Membres ou Correspondan del demie peuvent être l'objet d'une analyse a d'i sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Ménires tenus de les réduire au nombre de pages equii Membre qui fait la présentation est toujou. ooa mais les Secrétaires ont le droit de réduire ;etJB autant qu'ils le jugent convenable, t pour les articles ordinaires de la cor cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre l'imprimerie le mercredi au soir, oq jeudi à 10 heures du matin; faute d'ê' le titre seul du Mémoire est inséré dai actuel, et l'extrait est renvoyé au ( vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tire Les Comptes rendus n'ont pas de p Le tirage à part des articles est teurs ; il n'y a d'exception que pou les Instructions demandés par le Go Article 5. Tous les six mois, la Commission a un Rapport sur la situation des Con: l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés d« l'e sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DU LUNDI 14 MARS 1881, PRÉSIDÉE PAR M. EDM. BECQUEREL. M. Edm. Becquerel, Président de l'Académie pour l'année 1880, prononce ralloculion suivante : « Messieurs, » Avant de proclamer les lauréats des prix décernés par l'Académie, per- mettez que mes premières paroles soient consacrées à la mémoire de l'il- lustre doyen de la Section de Géométrie, Michel Chasles, que nous avons eu la douleur de perdre cette année. »Ily a trois mois à peine, rien ne faisait pressentir une fin aussi prochaine; la vivacité de son intelligence était restée la même, et son ardeur pour la Science ne s'était pas ralentie. Une voix plus autorisée que la mienne vous dira plus tard comment ses découvertes et les méthodes nouvelles dont il a enrichi la Science pendant sa longue carrière le placent au rangdes grands géomètres. Simple dans ses manières et toujours bienveillant, Cliasles joi- gnait aux qualités de l'esprit les qualités du cœur, qui l'ont fait aimer de tous les Membres de notre Compagnie et laissent parmi eux un précieux souvenir. >) Les travaux importants que l'Académie couronne répondent à des questions proposées, oujsont dus à l'initiative des auteurs. Il est juste eu effet que le savant, tout en parcourant sa route selon ses inspirations, faisant preuve de toute son originalité et conduit à de nouvelles^découvertes, C. R., iSSi, \" Semi-stre. (T. XCU, N» H.) 7^ ( 54o ) puisse prendre part à nos Concours. C'est clans cette pensée qu'ont été in- stitués depuis près d'un siècle une partie de nos prix : le prix fondé par l'astronome Lalande, les prix Montyon, Lacaze, Poncelet et d'autres encore qui permettent à l'Académie de récompenser les travaux les plus remarquables diins les différertes branches des Sciences mathématiques, physiques et naturelles, quels que soient les sujets traités par les auteurs. » La question proposée pour le grand prix des Sciences mathématiques était la suivante : « Perfectionner en quelque point important la tliéorie des » équations différentielles linéaires à une seule variable indépendante. » » L'Académie décerne ce prix à M. Halpheii, capitaine d'Artillerie et ré- pétiteur à l'École Polytechnique. M. Halphen a fait preuve d'un talent ma- thématique de l'ordre le plus élevé, et le travail qu'il a présenté ajoute, à la théorie des équations différentielles linéaires, des méthodes générales et des résultats d'une haute importance. » Elle accorde des mentions très honorables à M. Poincaré, ingénieur des Mines et professeur à la Faculté des Sciences de Caen, jeune géomètre dont les premiers travaux sont très dignes d'attirer l'attention, ainsi qu'à l'auteur du Mémoire n° 3 du Concours. » La médaille de la fondation Lalande est décernée à M. Stone, actuelle- ment directeur de l'Observatoire de Radcliffe, à Oxford, pour un travail des plus importants sur l'Astronomie stellaire. » En 1750, l'abbé de Lacaille, Membre de l'Académie des Sciences, s'é- tait transporté au cap de Bonne-Espérance, où il avait déterminé la position de dix mille étoiles du ciel austral : travail ardu et pénible, exécuté avec une rapidité et une exactitude surprenantes pour l'époque, et dont Lacaille ne devait pas recueillir les fruits. » Plus d'un siècle s'était écoulé depuis les observations de notre illustre confrère, lorsque M. Stone alla s'installer au Cap et observa de nouveau toutes les étoiles de Lacaille; il vient d'en publier un Catalogue, dont la com- paraison avec celui de son prédécesseur indique les changements qui se sont accomplis dans la position de ces étoiles : c'est la détermination de leurs mouvements propres. M Ces mouvements se rattachent à l'une des questions les plus élevées de l'Astronomie, la translation du système solaire dans l'espace, que la dis- cussion des observations de Lacaille et de M. Stone permet de mieux interpréter qu'on ne l'avait fait jusqu'ici. ( 54i ) 11 Un autre sujet d'études non moins intéressantes a valu à M. Tempel, astronome à l'Observatoire d'Arcelri, près Florence, le prix VhIz. » M. Tempel s'est presque uniquement livré à l'observation des comètes, ces astres singuliers, dont l'apparition, la plupart du temps, est imprévue, et dont plusieurs reparaissent périodiquement. Il a Commencé ses recherches à Marseille, où il a découvert dix comètes, et depuis, soit à Milan, soit à Arcetri, il a doublé ce nombre. On doit ajouter que sur les onze comètes périodiques dont le retour a été observé jusqu'ici, il en a découvert trois. » M. Tempel est, depuis Messier, le plus intrépide chercheur de co- mètes; quand on s'attend au retour d'un de ces astres, c'est presque tou- jours lui qui l'aperçoit le premier. » Le prix Trémont est donné à M. Vinot, fondateur et directeur du jour- nal le Ciel. » L'Académie a voulu témoigner ainsi à M. Vinot tout l'intérêt qu'elle prend à la publication d'un Recueil destiné à répandre des connaissances astronomiques élémentaires précises et l'aider dans cette œuvre utile, qu'il poursuit encore actuellement. » Le prix Montyon des Arts mécaniques est décerné à M. Cornut, ingénieur en chef de l'Association du nord de la France, qui a publié, sous forme de Notes, un Recueil ayant pour titre: « Catalogue descriptif et rai- sonné des défauts de tôle, corrosions et incrustations «. » Des publications de ce genre ne peuvent que contribuer puissamment à préciser les précautions à prendre, dans les usines, pour la conservation des chaudières à vapeur, et à éviter les désastres produits par leur explo- sion; aussi l'Académie a-t-elle voulu encourager une tentative sérieuse, faite dans cette voie, en couronnant l'œuvre de M. Cornut. » Le prix Poncelet, destiné à récompenser l'auteur de l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, est dé- cerné à M. Léauté, ingénieur des Manufactures de l'État et répétiteur à l'Ecole Polytechnique, pour l'ensemble de ses nombreux et importants Mémoires qui se rapportent à la Mécanique. » Le sujet du prix Bordin, proposé pour 1876 et remis à 1878, puis à 1880, était de trouver le moyen de faire disparaître, ou du moins d'atté- nuer sérieusement la gène et les dangers que présentent les produits de la ( 542 ) coml)iistioii sortant des cheminées, sur les chemins de fer, sur les bateaux à vapeur, ainsi que dans les villes à proximité des usines à feu. » Une récompense, sur ce prix, est donnée à M. Lan, ingénieur en chef des Mines et professeur à l'École des Mines. M. Lan a exposé, dans ses Leçons, les principes du mode de combustion au moyen des appareils gazogènes, et en a fait l'application dans une importante usine, à Beaii- caire, où la production de la vapeur et les diverses opérations du chauffage de l'acier se font sans l'apparition des fumées noires et épaisses qui couvrent encore beaucoup d'établissements de ce genre. » Un encouragement sur le prix Montyon des Arts insalubres est donné à M. Birckel, ingénieur civil attaché aux mines de Pechelbronn, pour une modification apportée à la hmpe de sûreté de Davy. Cette modification est des plus simples et consiste à déterminer à volonté l'extinction graduelle ou totale de la l;impe à l'aide d'enveloppes métalliques mobiles, de façon à éviter une explosion quand le milieu ambiant est fortement chargé de grisou. Les mineurs qui en ont fait usage ont trouvé une grande sécurité dans son emploi. » La découverte par M. Graham Bell du téléphone magnéto-électrique articulant, qui transmet télégraphiquement la parole à distance, est cer- tainement l'une des plus étonnantes et des plu* originales de l'époque. Elle a révélé un fait scientifique nouveau, la mobdité de la distribution ma- gnétique dans un aimant ainsi que celle de l'état électrique d'un fil voisin, lesquelles sont en rapport avec les mouvements si complexes que les mo- dulations de la parole communiquent à une petite lame de fer servant d'ar- mature à l'aimant. Aussi M. Graham Bell a-t-il rtçu du Gouvernement français, il y a un an, le prix Volta, destiné à récompenser l'application la plus importante de l'électricité et faite dans ces dernières années. » Mais, quand il s'agit de transmettre la parole à de grandes distances, il faut que l'intensité des sons transmis soit suffisante et que l'articulation des mois ne cesse pas d'être distincte. C'est en vue de la solution de cette question que l'Académie avait proposé pour sujet du prix Vaillant le perfectionnement en quelque point important de la télégraphie phoné- tique. » La Commission n'a pas trouvé que les résultats obtenus jusqu'ici fussent assez complets pour mériter le prix; mais, parmi les personnes qui se sont efforcées de perfectionner les téléphones, elle a distingué M. Ader, ( 543 ) auteur d'un certain nombre de dispositions téléphoniques des plus ingé- nieuses, qui révèlent une bonne entente des données scientifiques. » L'Académie, d'après la proposition de la Commission, accorde à M. Aderune récompense pour l'encourager à poursuivre ses intéressantes recherches. » Le prix Jecker est décerné à M. E. Demarçay, auteur de nombreux et importants travaux de Chimie organique. » Il me serait difficile, sans entrer dans des détails trop spéciaux, défaire apprécier tout le mt'rile des longues et persévérantes études de ce jeune sa- vant; je me bornerai à dire que, parmi les recherches qui lui ont valu celte haute récompense, on doit citer un travail d'ensemble des plus remnr- quables renfermant la préparation de nombreux composés qui peuvent servir de types à une nouvelle classe de corps. » Le prix Gegner, destiné à aider, dans ses recherches, un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux poursuivis en faveur des sciences posi- tives, est donné à M. Jacquelain, ancien chef du laboratoire de Chimie à l'École Centrale des Arts et Manufactures et auteur de travaux de Chimie analytique faits avec la plus grande précision. Personne n'a pris plus de soin que M. Jacquelain pour la préparation à l'état de pureté d'un grand nombre de substances. » Une de ses observations les plus curieuses est la transformation que subit le diamant sous l'action de la chaleur lorsqu'il est placé au milieu de l'arc voltaïque. Dans ces conditions, le diamant perd sa transparence, se gonfle et se change en graphite; il brûle alors rapidement. » On n'a pas trouvé jusqu'ici à réaliser la transformation inverse, celle du charbon en diamant. » Différents travaux et Mémoires sur des questions importantes de Géo- logie ont été présentés pour les Concoius des prix Bordin et Gay. » L'Ouvrage très étendu de M. Gosselet, professeur à la Faculté des Sciences de Lille, a pour titre « Esquisse géologique du nord de laFrance » et renferme une étude complète de l'Aideune, c'est-à-dire d'un pays comprenant l'ensemble des terrains primaires, et qui s'étend sur le terri- toire français et sur le territoire belge. » M. Gosselet a suivi avec le plus grand soin les assises de ces terrains et en a montré les dispositions diverses d'après leurs caractères stratigra- ( ^M^ ) phiqiies et paléontologiques. Mais son œuvre capitale est l'étude de la struc- ture du bassin houiller franco-belge, fruit de vingt-cinq années de recherches non interrompues; les connaissances que l'on possède actuellement à cet égard, et auxquelles M. Gosselet a eu une large part, sont de nature à rendre d'importants services à l'industrie de la houille, )i L'Académie décerne à M. Gosselet le prix Bordin pour 1880. » MM. Faisan et Chantre ont présenté, pour le même concours, un ou- vrage intitulé « Monographie géologique des anciens glaciers et des terrains erratiques de la partie moyenne du bassin du Rhône ». » On admet généralement aujourd'hui qu'un régime climatcrique bien différent de celui où nous vivons maintenant, et quia reçu le nom àe pé- riode glaciaire, a régné pendant l'âge géologique qui a précédé le nôtre. Cette période de froid, dont l'explication n'est pas connue, est attestée par des vestiges laissés à la surface de l'Europe et dans d'autres contrées ; ils consistent soit en surfaces striées et polies que présentent certaines roches sur les flancs des montagnes, soit en blocs erratiques disséminés et accumu- lés qui sont des témoins de glaciers actuellement disparus. » Les proportions de ces glaciers étaient énormes, car dans la vallée du Rhône, à Grenoble par exemple, les traces laissées sur les roches indi- quent looo" d'épaisseur pour un ancien glacier dont les immenses ra- meaux, épanouis en éventail, s'étendaient d'un côté entre les Alpes et le Dauphiné, et de l'autre entre les montagnes du Lyonnais et du Beau- jolais. » Un grand intérêt s'attache à la détermination exacte de ces vestiges d'un âge antérieur; aussi l'important Ouvrage de MM. Faisan et Chantre a-t-il particulièrement attiré l'attention de la Commission par le nombre et la précision des détails qu'il renferme. » L'Académie décerne à MM. Faisan et Chantre un autre prix Bordin. » Elle accorde une mention honorable à M. Louis Collot, auteur de la description géologique des environs d'Aix en Provence, travail qui constitue un ensemble utile à la Science et très digne d'éloges. » La question proposée pour sujet du prix Gay était l'étude des mou- vements d'exhaussement et d'abaissement qui se sont produits sur le littoral océanique de la France depuis l'époque romaine jusqu'à nos jours, ainsi que leurs rapports avec les faits de même nature qui ont pu être con- statés dans l'intérieur des terres. » Plusieurs Mémoires ont été adressés à l'Académie; tous portent la ( 545 ) trace d'efforts très sérieux faits par leurs auteurs afin d'éclairer cette ques- tion si intéressante pour la Géologie et la Géographie physique, mais la Commission a particulièrement distingué, comme très dignes d'encourage- ment, les Mémoires inscrits sous les n°' 1 et 3 du Concours. » M. Delage, auteur du Mémoire n" t, a spécialement porté son atten- tion sur les phénomènes géologiques, et il a montré, par l'examen des dé- pôts observés dans des sondages, que les côtes du nord de la Bretagne ont subi un affaissement dans les temps préhistoriques, puis se sont exhaussées et ont été recouvertes de tourbières et de forêts; un second affaissement a eu lieu et a amené un dépôt de couches marines postérieurement à Jules César, et un second exhaussement a relevé ces couches au-dessus du niveau des marées. Ce double mouvement oscillatoire à longue période a donc modifié à diverses reprises les côtes du nord de la Bretagne. » M. Alexandre Clièvremont, auteur du Mémoire n" 3, a présenté une étude très détaillée de tout le golfe compris entre Cherbourg et Brest, et notamment le mont Saint-Michel et le marais de Dol , ainsi que celle des mouvements d'exhaussement et d'abaissement de ce littoral. » L'Académie, sur la proposition de la Commission, accorde des récom- penses à M. Delage et à M. Clièvremont. » Les différentes fondations relatives aux prix de Médecine et de Chi- rurgie ont permis de couronner des œuvres diverses et très dignes d'at- tirer l'attention : » Un prix Montyon est décerné à M. le D' Charcot, professeur à la Faculté de Médecine de Paris, pour un important Ouvrage ayant pour titre K Leçons sur les localisations des maladies du cerveau », dans lequel la Médecine et la Chirurgie peuvent trouver de précieuses données pour le diagnostic du siège de certaines lésions du crâne et du cerveau; )i Un autre prix à M. le D' Sappey, également professeur à la Faculté de Médecine, pour des recherches sur l'appareil lymphatique des poissons, Ouvrage faisant suite aux belles recherches de cet habile anatomiste sur l'appareil lymphatique chez l'homme; » Un antre prix encore à M. le D"' Louis Jullien, pour ses Ouvrages mé- dicaux d'un haut intérêt. » Des mentions honorables sont accordées : » A M. JoannesChatin, maître de conférences à la Faculté des Sciences, pour un Ouvrage intitulé « Les organes des sens dans la série animale », œuvre bien conçue, renfermant les résultats de recherches originales de l'auteur et présentant une grande netteté d'exposition; ( 546 ) )) A M. Gréhant, aide-naturaliste an Musénm d'Histoire naturelle, pour des travaux sur l'aclion de l'oxyde de carbone, recherches expérimentales ayant de l'intérêt non seulement au point de vue de la Physiologie, mais encore pour la Pathologie; » A M. le D"^ Guibout, pour de nouvelles leçons cliniques sur les maladies de la peau, Ouvrage des plus consciencieux et qui mérite d'être encou- ragé. » Enfin, la Commission a proposé pour des citations MM. Leven, Manassei, Masse, Nepveu, Rambosson, Trumet de Fontarce. » La Commission du prix Bréant concernant la guérison du choléra asiatique n'a trouvé cette année, comme les années précédentes, aucun travail qui méritât d'être couronné; mais, après avoir examiné les Ouvrages qui, selon les intentions du tefetaleur, peuvent prétendre aux intérêts an- nuels de la somme de cent mille francs léguée à l'Académie comme prix, elle a fixé son choix sur les travaux physiologiques publiés dans ces der- nières années par M. Gabriel Colin, professeur à l'École vétérinaire d'Al- fort. » L'Académie, en adoptant cette proposition, a voulu récompenser ce savant physiologiste pour l'habileté et la persévérance avec lesquelles il a poursuivi ses recherches. » Le prix Godard est décerné à M. le D"^ Paul Segond pour un important Ouvrage de Chirurgie; » Le prix Barbier, à M. le D"^ Quinquaud pour ses recherches d'Héma- tologie clinique, dans lesquelles il a montré autant de sagacité comme mé- decin que d'habileté comme chimiste, en déterminant avec précision la quantité d'oxygène qui circule avec le sang chez l'homme à l'état de santé, ainsi que dans les différentes maladies. M Le prix Dusgate, pour l'auteur du meilleur Ouvrage siu' les moyens de prévenir les inhumations précipitées, n'est p.is décerné; mais des ré- compenses ont été accordées à MM. les D" Oniuuis, H. Peyraud et G. Le Bon, dont les recherches, sur la question, méritent à des litres divers une sérieuse attention. I) Conformément aux vœux exprimés par M. Boudet, sa famille a fondé un prix pour être décerné par l'Académie des Sciences, cette année, à l'au- ( 5^7 ) feur qui aura fait faire un progrès à l'art de guérir en s'inspirant des tra- vaux de notre éminent confrère iM. Pasteur sur la fermentation et les organismes inférieurs. » r.a Commission, après avoir examiné les travaux accomplis dans cette voie pendant ces dernières années, a reconnu que ceux de M. le D"^ Lister, de Londres, répondaient mieux que tout autre à l'intention du donateur. M M. Lister s'est proposé de détruire les germes autour des plaies, et, en faisant usage de préparations phéniquées, il est arrivé à une série de moyens qui constituent ce qu'il a appelé le pansement anliseptique et que l'on a nommé avec justice \e pansement de Lister. Les résultats donnés par ce pan- sement sont (les guérisons plus rapides, une proportion moindre d'infec- tions purulentes et, d'après les termes du Rapport, une diminution au delà de toute espérance d'accidents mortels consécutifs de certaines opé- rations chirurgicales. » L'Académie décerne à M. Lister le prix Boudet, en raison des change- ments si heureux qu'il a introduits dans le traitement des plaies. » M. le D'^Ricoux, de Philippeville, a adressé, pour le Concours de Sta- tistique de la fondation Montyon, un Ouvrage intitulé « La démographie » figurée de l'Algérie » et renfermant des recherches statistiques sur la population de notre colonie, ainsi que des appréciations au point de vue de l'acclimatement des Européens. » M. Ricoux s'occupe d'abord de l'état statique de la population; il suit les naissances, les mariages, les décès dans les diverses nationalités et même dans leurs croisements. Il faut observer que, en Algérie, la popula- tion implantée est formée potn- moitié environ de Français, et pour l'autre moitié d'Espagnols, d'Italiens, de Maltais et d'Allemands. » Dans une autre partie de son travail, l'auteur arrive à conclure que l'acclimatement, en Algérie, des Espagnols, Italiens, Maltais et Français mé- ridionaux peut être regardé comme certain, mais non celui des Allemands. La Commission fait, à cet égard, des réserves sur les conjectures étrangères à la Statistique et développées à cette occasion; mais, cet Ouvrage ren- fermant des résultats et des Tableaux qui seront toujours très utilement con- sultés, l'Académie décerne à M. le D' Ricoux le prix de Statistique. » Des mentions honorables sont accordées à M. A. Marvaud pour son travail sur la phthisie dans l'armée, ainsi qu'à M. A. Pamard pour son Mé- moire concernant la mortalité dans ses rapports avec les phénomènes météo- rologiques dans l'arrondissement d'Avignon. C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCU, N» H.) 7^ ( 548 ) 1) Une question intéressante, se rapportant aux animaux inférieurs, vient d'être résolue, grâce aux observations persévérantes de MM. Emile Jolly, médecin major, et Vayssières, préparateur à la Faculté des Sciences de Mar- seille. » Il existe dans nos ruisseaux un petit animal fort étrange, ayant six pattes comme un insecte, mais recouvert d'un test pierreux; aussi était-il regardé comme un Crustacé jusque dans ces dernières années, lorsque M. Jolly, par une nouvelle étude, soupçonna que cet animal, dans lequel il avait constaté la présence de trachées, était la larve d'un insecte de la fa- mille des Epliémères. » Cette probabilité a été changée en certitude par les observations de M. Vayssières, qui vit plusieurs individus se transformer en insectes pourvu d'ailes. » L'Académie décerne le prixThore à M. Vayssières, pour ses observations pleines d'intérêt, et accorde un prix semblable à M. Jolly, dont les études préparatoires ont conduit à ce curieux résultat. » Le prix de Physiologie expérimentale de la fondation Montyon est décerné à M. Gaston Bonnier, maître de conférences à l'École Normale supérieure, pour d'importantes recherches de Physiologie végétale. » Les fleurs d'un grand nombre de plantes laissent échapper, parcerlaiiies parties désignées sous le nom de nectaires^ des liquides sucrés ou mielleux, recherchés avec avidité par divers insectes et particulièrement par les abeilles. M. Bonnier, qui a étudié avec beaucoup de soin la structure des parties nectarifères des fleurs ainsi que le mode de formation et les usages physiologiques des produits qu'elles fournissent, a conclu de ses savantes recherches que le sucre s'accumule dans les nectaires pour servir à la nutri- tion d'organes voisins, après sa transformation préalable en glucose, ou sucre incristallisable, rar voie de fermentation. B Passant alors à un autre ordre de faits, M. Bonnier a examiné si la couleur des fleurs ainsi que leur odeur et leur forme n'auraient pas, comme le pensent plusieurs naturalistes, quelque influence pour attirer les insectes avides de sucre; en plaçant à proximité d'abedles libres des morceaux d'étoffe diversement colorés et également enduits de matière saccharine, il n'a reconnu aucune relation entre la couleur et le nombre des abeilles qui allaient butiner sur les étoffes. Suivant lui, la forme des fleurs n'exerce pas non plus d'action de ce genre. » Ces observations délicates et ces expériences pleines d'intérêt donnent ( 54î) ) mie explicittion satisfaisante de beaucoup de faits jusqu'alors difficiles à interpréter. » Le prix de la Fons-Mélicocq, destiné au meilleur Oiivragp de Botanique sur le nord de la France, est décerné à M. Éloy de Yicq, pour ses études sur la végétation du littoral du département de la Somme, ainsi que pour des Catalogues des mousses et hépatiques de l'arrondissement d'Abbeville, qui étendent et complètent les anciennes recherches de ce savant botaniste. » Une récompense sur le prix Desmazières est donnée à M. Lamy de la Chapelle, qui, par ses Catalogues raisonnes des mousses, des hépatiques et des lichens du mont Dore et de la Haute-Vienne, a utilement contribué à la connaissance de la végétation cryptogamique de la France. » L'Académie a toujours encouragé les entreprises et les expéditions lointaines qui apportent à la civilisation des éléments de progrès. Parmi les voyageurs qui explorent les contrées les moins accessibles pour y découvrir des voies de communication ou y recueillir les documents scien- tifiques les plus précieux, elle réclame aujourd'hui une place d'élite pour les lauréats des prix Savigny et Delalande-Guérineau. » Elle décerne le prix Savigny, destiné aux naturalistes voyageurs, à M. Alfred Grandidier, pour ses recherches sur les faunes de Zanzibar et de Madiigascar. » Cette dernière contrée est située bien près de la côte d'Afrique, dont elle est séparée par le canal de Mozambique; cependant elle ne saurait s'y rattacher comme une dépendance. C'est une île qui, depuis les temps an- ciens, a eu son existence propre; sa géologie, sa flore, sa faune, entière- ment distinctes de celles de l'Afrique, semblent montrer qu'elle reste comme un témoin d'un vaste continent aujourd'hui disparu. )) Les Howas, ainsi que les peuplades indépendantes qui habitent le sud et l'ouest, s'étaient opposés jusqu'ici à ce que les étrangers pénétrassent dans l'intérieur du pays. M. Grandidier a le premier réussi à le traverser; il a consacré plusieurs années à parcourir cette contrée et à recueillir les végétaux ainsi que les animaux, dont les types bizarres et étranges offrent aux naturalistes, au point de vue de la distribution géographique, les rap- prochements les plus intéressants. » De retour en France, il a entrepris à ses frais une publication très importante, qui ne comprendra pas moins de trente Volumes et de ( 55o ) quinze cents Planches; c'est une sorte de monographie de Madagascar, où seront traitées la Géographie, la Météorologie, l'Histoire physique et naturelle de ce curieux pays. » L'Académie, en donnant le prix Savigny à M. Grandidier, montre tout l'intérêt qu'elle attache aux recherches et aux publications de ce savant naturaliste. » Le prix Delalande-Giiérineau, pour le voyageur français ou le savant qui aura rendu le plus de services à la France ou à la Science, est décerné à M. Jean Diipuis, qui a parcouru seul, à l'aide de ses propres ressources, avec autant de hardiesse que de persévérance, une contrée de l'extrême Orient, le Toidiin, qui lonche à nos possessions cochinchinoises. » M. Dnpuis a pénétré dans ce pays, jusque-là inexploré par les Euro- péens, et a montré, le premit r, la possi'oilité de naviguer sur le Song-koi ou fleuve Rouge; il a minutieusement exploré ce fleuve et la contrée qu'd traverse; il a constaté l'abondance des produits naturels, tels que mines de houille, de fer, d'étain, de cuivre, d'argent, d'or, de cristal de roche, ainsi que la présence de végétaux et d'animaux de toute espèce. » A la tête d'une expédition et à l'aide d'une flottille équipées à ses frais, il avait réusssi à s'établir dans le pays lorsqu'il dut renoncer à son entre- prise par suite de transactions entre les Gouvernements français et anna- mite. Il est maintenant rentré en France, après avoir perdu tout le fruit de sa longue et laborieuse carrière. » L'Académie a voulu récompenser par un prix cet énergique et hardi explorateur, qui a ouvert à la Science et au commerce un grand et riche pays. » Tels sont les résultats des Concours de cette année, et pour l'exposé desquels j'ai fait de nombreux emprunts aux Rap|)orts des diverses Com- missions de prix. En dehors des oeuvres qu'elle couronne, l'Académie a reçu un grand nombre de Mémoires, dont ses publications attestent la variété et l'importance, et qui montrent que, dans nos écoles et dans nos laboratoires, l'activité scientifique, loin de se ralentir, prend chaque jour |)lus de développements. » Je ne saurais terminer cette lecture sans parler de l'aclièvement d'une œuvre capitale, due à l'illustre doyen de la Section d'Anatomie et Zoo- logie, M. Milne Edwards. Commencées il y a un quart de siècle environ, les « Leçons sur la physiologie et j'anatomie comparées de l'homme et des ( 55l ; niiimaiix « comprennent quatorze Volumes, dont l'ensemble constitue un monument remarquable qui fait époque dans l'hititoire des Sciences natu- relles. » Je suis heureux de pouvoir rappeler ici l'accord unanime avec lequel les savants de tous pays se sont réunis, à l'occasion de celte publication, pour offrir à notre vénéré confrère un témoignage de leur prolonde admi- ration. » Le prix fondé par M""' la marquise de La place pour être décerné chaque année par l'Académie à l'élève sorti le premier de l'École Polytechnique est donné à M. Termier (Pierre-Marie), élève ingénieur des Mines. PRIX DECERNES. AMÉE 1880- GEOx^IETRlE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Prix du Budget.) (Commissaires: MM. Bertrand, Bonnet, Puiseux, Bouquet, Hermite rapporteur.) L'Académie avait proposé pour sujet d'un grand prix des Sciences ma- thématiques à décerner en 1880 la question suivante : « Peifectioiiner en quelque point important la théorie des équations différen- » tielles linéaires à une seule variable indépendante. » Six Mémoires ont éié envoyés au Concours. Quatre d'entre eux, inscrits sous les n°' 1, 2, 3, 5, témoignent chez leurs auteurs d'une science étendue et d'un esprit ingénieux. Nous allons en rendre compte succinc- tement. ( 552 ) Dans les travaux dont la théorie générale des équations diffère» lielles linéaires a été récemment l'objet, on a eu principalement en vue d'obtenir l'intégrale dans les cas où elle peut s'exprimer par des fonctions uniformes de la variable. Les belles découvertes de M. Fuclis, qui ont joué le principal rôle dans ces recherches, servent également de base pour l'étude plus pro- fonde et plus difficile entreprise par l'auteur du Mémoire n" 1, portant pour épigraphe : « C'est ici un livre de bonne foi, lecteur. )ii II part de ce fait que la transformée d'une équation différentielle linéaire obtenue en substi- tuant à la variable indépendante une fonction quelconque d'une nouvelle variable est une équation linéaire de même ordre, et qu'il en est de niènie si l'on multiplie l'inconnue par une seconde fonction arbitraire de cette nouvelle variable. Cela étant, l'auteur se propose de déterminer ces deux fonctions, de manière que l'équation transformée soit à coefficients con- stants, ou bien soit inlégrable au moyen de fonctions uniformes, simple- ment rationnelles ou doublement périodiques. Ces questions sont, comme on voit, aussi importantes que difficiles; la solution complète et générale qui est exposée dans le Mémoire montre un talent mathématique de l'ordre le plus élevé. Rien n'est plus intéressant que de voir s'introduire dans cette recherche de Calcul intégral les notions algébriques d'invariants qui ont pris naissance dans la théorie des formes, et ces nouvelles combi- naisons faire apparaître les éléments cachés dont dépend, sous ses diverses formes analytiques, l'intégration d'une équation donnée. C'est à M.Laguerre qu'est due l'idée ingénieuse et profonde des invariants et covariants des équations différentielles linéaires; il en a tiré pour les équations du troi- sième et du quatrième ordre plusieurs beaux théorèmes, et M.Brioschis'est aussi occupé avec succès du même sujet; mais l'auteur du Mémoire que nous analysons en a encore mieux fait ressortir toute l'importance. Il y joint une considération qui joue également dans ses recherches un rôle essentiel : c'est celle du genre d'une équation algébrique entre deux va- riables, introduite en Analyse par Riemann et qui est si souvent employée dans les travaux de notre époque. Des applications exposées avec tous les détails nécessaires offrent un grand nombre de résultats entièrement nou- veaux et du plus haut intéièt. Nous nous bornons à citer comme particulière- ment remarquables des équations du troisième et du quatrième ordre con- tenant im paramètre arbitraire, puis d'autres d'ordre impair se rattachant à la division de l'argument dans les fonctions elliptiques, dont la solution, qui n'est pas une fonction uniforme, est obtenue par ces transcendantes. Nous jugeons que ce Mémoire a ajouté à la théorie des équations différeii- ( 553 ) liollos linéaires des méthodes générales et des résultats d'une haute impor- tance, et qu'il est digne du grand prix des Sciences mathématiques. Le Mémoire n" 2 porte l'épigraphe suivante : « Perfaciliora ad difficiliora devinienduin.» Il renienue des recherches intéressantes sur les intégrales algébriques que peut admettre l'équation rf' r dy ^ + ^^^+77=0, oiip et q sont des fonctions rationnelles de x. L'auteur démontre diverses propriétés de ces intégrales et donne un procédé pour les trouver, quand elles existent. C'est un bon travail qui mérite d'être signalé dans ce Rapport. Le Mémoire n° 3 a pour épigraphe : c Nous sommes si malheureux , que nous ne pouvons prendre plaisir à une chose qu'à condition de nous fâcher si elle réussit mal. » L'auteur s'y occupe principalement des propriétés des intégrales dans le voisinage de leurs points singuliers. Ces points, connus a priori, sont les f)oints singuliers des coefficients. On considère d'abord un point singulier.ro tel que les coefficients restent monotropes dans une couronne ayant ce point pour centre. Soit / une fonction quelconque de la variable arbi- traires; l'auteur représente parle symbole 6 [y) la nouvelle valeur acquise par cette fonction lorsque le point dont .r est l'affixe fait une révolution autour du point .r„. Un changement de variable indépendante permet d'établir, entre la théorie des équations différentielles linéaires et celle des équations aux différences à coefficients constants, un rapprochement qui donne immédiatement les principales propriétés de l'intégrale étudiée. Dans le Mémoire n" 5, qui porte l'épigraphe suivante, « Non inultus pre- mor», l'auteur traite successivement deux questions entièrement différentes, dont il fait l'étude approfondie avec un talent dont la Commission a été ex- trêmement frappée. La seconde question^ qui reçoit les développements les plus étendus, concerne de belles et importantes recherches de M. Fuchs, dont nous indiquerons en quelques mots l'objet. M. Fuchs s'est proposé de déterminer sous quelles conditions on définit une fonction unilorme en égalant à une indéterminée le quotient des intégrales d'une équation différentielle linéaire du second ordre. Les résultats si remarquables du savant géomètre présentaient dans certains cas des lacunes que l'auteur a reconnues et signalées en complétant ainsi une théorie analytique extrê- ( 554 ) nieiiient intéressante. Cette théorie lui a suggéré l'origine de transcendantes comprenant en particulier les fonctions elliptiques et qui permettent d'obtenir, dans des cas très généraux, la solution des équations linéaires du second ordre. C'est là une voie féconde que l'auteur n'a point parcourue en entier, mais qui témoigne d'un esprit inventif et profond. La Com- mission ne peut que l'eugagi^r à poursuivre ses recherches, en signalant à l'Académie le beau t.ileut dont il a fuit preuve. Eu résumé, la Commission, à l'unanimité, en renouvelant l'expression de la satisfaction avec laquelle elle a étudié les excellents Mémoires soumis à son jugement, décerne le prix à l'auteur du Mémoire inscrit sous le n° 1, et exprime le désir que ce travail puisse être inséré au Recueil des Savants étrantjers; elle propose en outre d'accorder des mentions très honorables aux auteurs des Mémoires inscrits sous le n° 5 et sous le n° 3. Les conclusions de ce Rapport étant adoptées, M. le Président procède à l'ouverture du p'.i cacheté qui accompagne le Mémoire n" 1, etproclame le nom de M. G. -H. Halphen. L'auteur du Mémoire inscrit sous le n" 5 s'est fait connaître et a de- mandé qu'il lût procédé à l'ouverture de sou pli cacheté. M. le Président a proclamé le nom de M. H. Poixcaré. 31ECANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS DESTINÉ A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATURE A ACCROITRE l'efFICACITÉ DE NOS FORCES NAVALES. (Commissaires : MM. l'amiral Jurien de la Gravière, l'amiral Mouchez, l'amiral Paris, Tresca, Dupuy de Lôme rapporteur.) La Commission déclare qu d n'y a pas lieu de décerner ce prix pour l'année i88o. PRIX PONCELET. (Commissaires : MM. Phillips, Chasies, Rolland, Puiseux, Bertrand rapporteur.) La Commission propose de décerner celte année le prix Poncolet à M. LÉACTÉ, ingénieur des machines de l'État, pour l'ensemble de ses travaux relatifs à la Mécanique. Cette proposition est adoptée. ( 555 ) PRIX MONTYON. (Commissaires : MM. Phillips, Rolland, Resal, Breguel, Tresca rapporteur.) L'Ouvrage de M. E. Cornut, intitulé Catalogue descriptif et raisonné des défauts de tôles, corrosions et incrustations^ est un Recueil dont les éléuients sont puisés dans la pratique même de toutes les détériorations que l'on rencontre dans l'emploi des chaudières à vapeur. Il met en relief par de nombreuses ligures les effets de destruction qu'elles éprouvent dans leur fonctionnement et analyse les causes auxquelles ils sont dus. Si des publications de cette nature étaient complétées et répandues, elles contribueraient, sans aucun doute, à mieux préciser les précautions à prendre dans les usines, et serviraient utilement de guide dans les soins qui peuvent si puissamment aider à la bonne conservation des chaudières; elles auraient ainsi pour résultat d'éloigner les désastres qui sont encore trop souvent produits par leurs explosions. Le Recueil de M. Cornut est une tentative sérieuse faite dans cette voie, et votre Commission a pensé que, en la*meftant sous le patronage de voire plus généreux donateur, elle profitait d'une occasion précieuse qui lui était offerte de concourir doublement aux vues de celui qui s'est, dans d'autres fondations, si utilement préoccupé des dangers des professions insalubres. L'Académie décerne le prix Montyon de Mécanique pour l'année 1880 à M. E. Cornut, ingénieur en chef de l'Association des Propriétaires de machines à vapeur du Nord de la France. PRIX PLUMEY. (Commissaires : MM, Rolland, Tresca, Phillips, Resal, Uupuy de Lôme rapporteur.) La Commission déclare qu'd n'y a pas lieu de décerner ce prix pour l'année 1880. C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCU, N» II.) 74 ( 556 PRIX BORDIN. (Commissaires : MM. Diipuy rie Lôme, Berihelof, Tresca, Henri Sainte- Claire Deville, Rolland rapporteur.) L'Académie avait proposé successivement, pour 1856, pour 1878 et enfin pour cette année 1880, la question suivante : « Trouver le moyen de faire disparaîlre ou au moins d'atténuer sérieuse- ment la cjêne et les dangers que présentent tes produits de la combustion sortant des cheminées sur les chemins de fer, sur les bâtiments à vapeur j ainsi que dans les villeSj à proximité des usines à feu. » Parmi les procédés divers proposés pour brûler sans fumée les combus- tibles solides, le pins rationnel, et celui qui semble se prêter le mieux aux applications si variées de la chalenr, est fondé sur la gazéification ou transformalion préalable des combustibles solides en gaz combustibles. Le [)robléme de la gazéification, étudié théoriquement, il y a quarante ans environ, par Ebelmen et divers autres savants français et étrangers, a été depuis lors, dans les usines et les ateliers industriels, l'objet des re- cherches pratiques de nombreux ingénieurs. La question a pris une nou- velle importance le jour où M. Siemens (vers 18G0) dotait l'industrie de ses fours à récupération de chaleur, fours dont se servent aujourd'hui la plupart des usines à feu, et qui exigent la gazéification préalable des com- bustibles. Quand on examine les nombreux dispositifs imaginés sous le nom de gazogènes pour la transformation des combustibles solides en gaz combus- tibles, on s'explique les difficultés pratiques du problème; on apprécie ce qu'il faut d'efforts persévérants, et dirigés scientifiquement, pour faire passer dans la main d'un personnel ouvrier la conduite d'une opération en ap- parence si simple comme théorie. On comprend que, pour adapter les solutions du problème aux diverses sortes de combustibles, il faille suc- cessivement modifier les principes, parfois trop absolus, des premiers expé- rimentateiws; on reconnaît enfin que la gazéification n'est point seulement un moyen de production des plus hautes températures, mais encore un moyen très efficace d'obtenir la fumivorité des foyers industriels de toutes sortes. C'est dans cet ordre d'idées que M. Lax, ingénieur en chef des Mines, professeur de Métallurgie à l'École des Mines, poursuit des recherches ( 557 ) depuis quinze ans. Placé à la fête des nombreux établissements de la Com- pagnie des Forges de Châtillon et Commentry, ce savant ingénieur a créé en 1873-74. à Beaucaire (Gard), une importante usine où il a appliqué les rcsullats de ses persévérantes études. Cet établissement, qui produit au- jourd'hui de vingt-cinq à trente mille tonnes de rails d'acier par an, a été nanti de gazogènes assurant la production de la vapeur et les diverses opé- rations de chauffage de l'acier à l'aide de combustibles de médiocres qua- lités (houilles maigres et anthracites du Gard, lignites gras et maigres des Alpes), et cela sans apparition de ces fumées noires et épaisses qui couvrent encore tant d'établissements analogues. En outre, M. Lan, éclairé par des résultais d'une pratique industrielle déjà longue, expose et vulgarise depuis plusieurs années, dans son Cours à l'Ecole des Mines, les principes rationnels du mode de combustion dont il vient d'être parlé, préparant ainsi de nouveaux progrès pour l'avenir. Les résultats obtenus par M. Lan comme praticien et comme profes- seur sont d'un haut intérêt pour la suppression ou du moins l'atténuation des inconvénients de la fumée dans l'industrie. A ce double titre, la Com- mission propose à l'Académie de lui accorder une récompense de quinze cents francs sur la fondation Bordin et de retirer la question du Concours. Ces conclusions sont adoptées. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. (Commissaires : MM. Faye, Mouchez, Lœwy, Janssen, Tisserand rapporteur). La Commission du prix Lalande propose de décerner le prix à M. Stone. M. Stone a été pendant longtemps un des astronomes les plus distin- gués de l'Observatoire de Greenwich; il a publié de nombreux et impor- tants travaux, dans les Mémoires de la Société royale astronomique^ sur les mouvements propres des étoiles, sur le mouvement de translation du sys- tème solaire, sur la détermination de la constante de la nutation, etc. Mais ce qui a frappé le plus la Commission, c'est la publication d'un ( 558 ) Catalogue de loooo étoiles du ciel austral. M. Stoiie avait été chargé en 1871 de la direction de l'Observatoire du Cap de Bonne-Espérance; il résolut de réobserver plusieurs fois chacune des loooo étoiles observées par l'illustre Lacaille de 1700 à 1754, pendant son séjour au Cap. C'est l'ensemble de ces observations, avec les réductions correspon- dantes, que M. Stone vient de publier sous forme de Catalogue. De la com- paraison des observations récentes et de celles de Lacaille résulte la déter- mination des mouvements propres d'un grand nombre d'étoiles. Au point de vue de la connaissance approfondie du ciel austral, le Catalogue de M. Stone est d'une importance fondamentale, et l'auteur était certaine- ment très digne d'obtenir le prix Lalande. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX VALZ. (Commissaires : MM. Faye, amiral Mouchez, Lœwy, Janssen, Tisserand rapporteur.) La Commission du prix Valz propose à l'Académie de décerner le prix à M. Tesipel. Depuis 1864, M. Tempel a découvert vingt comètes, soit à Marseille, ou à Milan, ou à Arcetri, près Florence; de ces comètes, deux sont périodiques et ont pour périodes cinq ans et six ans environ. Enfin, quand le retour d'une des autres comètes périodiques est attendu, c'est presque toujours M. Tempel qui la retrouve le premier. I\L Tempel était digne à tous égards de remporter le prix Valz. La proposition de la Commission est adoptée. ( 559 ) PHYSIQUE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES (Prix du Budget). (Concours prorogé de 1872a 1875, puis ;i 1878, eteufinà 1880.) (Commissaires : MM. Fizeau, Bertrand, Des Cloizeaux, Hermile, Cornu rapporteur.) L'Académie avait proposé VElude de l'élasticité d'un ou de plusieurs corps cristallisés au double point de vue expérimental et théorique. Un seul Mémoire, portant l'épigraphe Frappez et l'on vous ouvrira, a été présenté au Concours. L'auteur a cherché plutôt à créer une théorie de la constitution intime des corps solides en harmonie avec les idées de la Thermodynamique qu'à étudier dans le détail la théorie des corps élas- tiques; rrialgré les idées ingénieuses et le savoir très étendu dont l'auteur a fait preuve dans ce travail, la Commission n'a pas jugé qu'il ait suivi d'assez près l'esprit du programme pour mériter le prix proposé. En con- séquence, la Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de décerner le prix ; elle propose à l'Académie de proroger le Concours jusqu'à l'année 1882. Celte proposition est adoptée. (Voir page G26). PRIX VAILLANT. (Commissaires : MM. Fizeau, du Moncel, Breguet, Cornu, Ed. Becquerel rapporteur.) L'Académie avait proposé la question suivante : « Perfectionner en quelque point important la télégraphie phonétique. » Depuis la découverte du téléphone magnéto-électrique articulant pai* M. Graham Bell en 187G, on a cherché à perfectionner cet appareil si remarquable et à le rendre applicable à la télégraphie lorsqu'il s'agit de transmettre la parole à de grandes distances. Pour atteindre ce but, non seulement la transmission des sons doit se faire avec une intensité suffi- sante et l'articulation des mots doit être toujours distincte, mais encore il est nécessaire d'atténuer et même d'éliminer les effets d'induction produits par les fils voisins de ceux qui servent au téléphone et qui sont parcourus par les courants électriques des télégraphes. ( 56o ) Parmi les personnes qui se sont livrées à ces recherches, la Commission a distingué M. Ader, auteur d'un certain nombre de dispositions télépho- niques ingénieuses, dont plusieurs sont déjà mises en ])ra(ique. On peut signaler, entre autres, une disposition du transmetteur du téléphone à pile, et l'addition, dans le récepteur, d'une armature en fer doux permettant de renforcer l'action magnétique exercée sur la plaque mobile, et par suite d'accroître la puissance du téléphone. Sans doute bien des travaux sont encore à faire dans cette voie, mais la Commission, désirant témoigner à M. Ader l'intérêt qu'elle a pris à ses recherches, conduites avec une bonne entente des données scientifiques, et l'engager à poursuivre ses expériences, propose à l'Académie de lui ac- corder sur la valeur du prix Vaillant, et à titre de récompense, une somme de trois miUe francs. Cette proposition est adoptée. La question proposée est retirée du Concours. STATISTIQUE. PRIX MONÏYON. (Commissaires : MM. Cosson, Boussingault; de la Gournerie, Bouley et Lalanne rapporteurs.) Rapports sur les travaux de MM. R. Ricoux et A. Pamard; par M. de la Gournerie. M. R. Ricocx, docteur-médecin, né et fixé à Philippeville, a soumis à l'Académie un Ouvrage intitulé « La Démographie figurée de l'Algérie ». On y trouve des recherches statistiques sur la population de notre grande colonie africaine et une appréciation des résultats constatés, faite au point de vue de l'acclimatement des Européens. M. Ricoux avait déjà examiné cette dernière question dans un Mémoire pour lequel une mention honorable lui a été accordée au Concours de Statistique de iS^S. Dans son nouveau travail, l'auteur s'occupe d'abord de l'état statique de la population ; il fait connaître, pour la partie implantée, la composition par sexes, par âges et par professions; puis la division en nationalités, dis- ( ô6i ) tinguant, pour chacune d'elles, les personnes nées en Afrique de celles qui sont venues d'Europe ; enfin l'accroissement du nombre des habitants depuis i83o, tant par l'immigralion que par les naissances. Cette partie de l'Ouvrage a été établie d'après les résultats de la Statis- tique officielle. Bien qu'elle soit incomplète sur certains points, on la consultera toujours avec intérêt. Nous nous bornons à dire que la popula- tion implantée se compose presque entièrement de Français, d'Espagnols, d'Italiens, de Maltais et d'Allemands, et que le nombre des Français y est à peu près égal à celui des étrangers. Les Chapitres suivants sont consacrés aux mariages, aux naissances et aux décès; ils présentent des questions très complexes, parce que l'auteur s'est proposé de suivre chacune des nationalités dans son groupe principal et dans ses croisements. Les documents olficiels ne donnant pas des renseignements suffisants pour ces recherches, M. Ricoux a dépouillé minutieusement les registres de l'état civil de Philippeville. Les différentes nationalités européennes sont représentées dans cette ville à peu près dans le rapport de leur impor- tance numérique en Algérie. Par suite de cette circonstance, M. Ricoux pense que les résultats qu'il a obtenus, bien que recueillis dans une seule localité, ont des grandeurs très approchées de celles qui conviendraient à toute la colonie. Une semblable généralisation ne peut donner que des aperçus; les nombres relatifs à Philippeville, notamment en ce qui concerne les ma- riages entre personnes provenant de nations différentes, doivent être considérés comme formant une monographie démographique pour cette ville. Plusieurs statisticiens donnent les noms de matrimonialité , natalité et mortalité aux quotients que l'on obtient en divisant les nombres des ma- riages, des naissances et des décès par la population. Toute circonstance qui exerce une influence sur le chiffre de la population affecte, par cela seul, ces trois éléments. Si une forte épidémie vient frapper les vieillards, la population étant diminuée, la matrimonialité et la natalité augmente- ront, bien que les nombres des mariages et des naissances restent les mêmes. L'Algérie, par suite de la manière dont sa population s'est constituée, contient relativement moins de vieillards que les nations européennes; il suit de laque notre colonie est, par rapport à ces nations, sous le rapport de la matrimonialité et de la natalité dans le cas spécial que j'ai supposé. M. Ricoux a trouvé que le nombre des mariages contractés dans l'Ai- ( 562 ) gérie en 1866, réduit à une jDopulafion de looooâines, est de 86, tandis qu'en France il ne s'élève qu'à 80, pour chacune des années comprises dans la période de i856 à i865. Frappé de ce résultat, qui, contrairement à ses prévisions, attribue à l'Algérie une mntrimonialité plus grande, il a rapporté le nombre des mariages, non plus à la population totale, n)ais à la population niariable, qu'il regarde comme étant formée des célibataires et des veufs âgés de quinze à soixante ans. Le nombre des personnes ma- riables étant représenté par 10000, celui des mariages est en France de 5^2, et en Algérie de 3o3 seulement. D'après cela, si l'on ignore la situation de fortune, les habitudes et le sexe d'une personne, et qu'on sache seulement qu'elle a plus de quinze ans et moins de soixante, on devra regarder qu'en France son mariage pendant l'année sera beaucoup plus probable qu'en Algérie. M. Ricoux, après avoir discuté ces questions, arrive à conclure que « la prétendue mesure de l'aptitude au mariage donnée par le rapport des célébrations annuelles à la population générale est fallacieuse ». Nous avons cru pouvoir insister sur ce point parce que, dans diverses branches de la Statistique, il existe une tendance à représenter toute une série de résultats par un seul nombre, coefficient, moyenne ou pourcentage. On peut le faire dans bien des cas, pour des problèmes déterminés, mais il est important d'avoir toujours la définition de ces nombres présente à l'esprit. La matrimonialité d'une population n'est véritablement connue que lorsqu'on possède une Table donnant par sexe et pour chaque âge le nombre des mariages et celui des célibataires et des veufs. Le Chapitre relatif aux croisements contient des résultats numériques qui, plus tard, contribueront à faire connaître la formation de la popula- tion. Les Français s'allient fréquemment aux Espagnols et aux Italiens, quelquefois aux Allemands et aux Maltais. De i83o à 1877, on constate sur les registres des mairies 120 mariages dans lesquels un des conjoints est chrétien et l'autre musulman. En Afrique comme en Europe, le nombre des naissances est plus grand pour les garçons que pour les filles. Ce rapport a décru d'une manière assez régulière de 1,17 pour la période de i83o à i833 jusqu'à i,o3 pour la période de 1873 à 1877. Il est plus grand pour les morts-nés et plus petit pour les enfants illégitimes, ainsi que cela a lieu de ce côté de la Méditerranée ; mais une différence importante se manifeste : tandis que dans tous les pays de l'Europe l'illégitimité augmente le nombre des morts- nés, elle le diminue en Afrique de près de moitié. M. Ricoux pense que ce résultat provient de ce que, l'opinion étant plus tolérante en Algérie, la fille- ( 563 ) mère est moins portée à faire disparaître le fruit deses fautes. Cette interpréta- tion s'accorde avec l'opinion depuis longtemps émise par M. Bertillon, que l'augmentation du nombre des morts-nés dans les naissances illégitimes n'est pas due à des causes physiologiques. Il est possible que cela soit; mais, en l'absence de preuves positives, nous croyons qu'on doit être très réservé dans l'appréciation des causes des faits que' la Statistique constate. M. Ricoux s'occupe ensuite de la mortalité de Ja population européenne en Algérie, pour les différentes nationalités, et de la marche comparée de la natalité et de la mortalité. Dans la seconde Partie de son Ouvrage, l'auteur arrive à conclure que l'on doit regarder comme certains l'acclimatement en Algérie des Espagnols, des Italiens, des Maltais et des Français provenant de nos provinces méri- dionales, et le non-acclimatement des Allemands. Nous faisons des réserves formelles sur les considérations étrangères à la Statistique qu'il développe à cette occasion. L'examen rapide que nous venons de présenter de ]^ Démographie figurée de l'Algérie montre que cet Ouvrage contient un grand nombre de résultats utiles, les uns pris dans les documents officiels, mais réunis et comparés par l'auteur, les autres résultant d'un dépouillement minulieux qu'il a fait des registres de Philippeville. La Commission accorde à M. R. Ricoux le prix de Statistique pour 1880. M. PaiMard, docteur-médecin, a adressé à l'Académie un Mémoire ma- nuscrit intitulé « La mortalité dans ses rapports avec les phénomènes météorologiques dans l'arrondissement d'Avignon pendant la période de iS'yS à iS'j'y ». Il commence par établir que, pour les enfants âgés de moins de cinq ans, le nombre des décès pendant les mois de juillet et d'août forme les trente-sept centièmes du nombre total, et qu'en ajoutant les décès de sep- tembre on obtient les quarante-sept centièmes. Examinant ensuite les varia- tions de la température pendant les années considérées, il arrive à conclure que les enfants succombent en plus grand nombre dans les étés chauds. Ces résultats ne concernent que cinq années, et les derniers ne sont pas assez accusés pour qu'on puisse les regarder comme positivement établis. La plus grande mortalité des enfants pendant l'été est au contraire très prononcée; ce fait a déjà été signalé pour une localité peu éloignée d'Avi- gnon. M. Castan a montré, dans ses « Recherches relatives à l'influence de la température sur la mortalité à Montpellier », que dans cette ville, de iSSg à 1868, près de la moitié des décès des enfants au-dessous de deux ans C. R., i88i, I" Semestre. (T. XCII, N» II.) 75 ( 564) ont eu lieu pendant les mois de juin, de juillet et d^août. Il paraît donc certain que, dans une partie du raidi de la France, la saison estivale est per- nicieuse aux enfants. On doit désirer que celte question importante soit étudiée avec soin en diverses localités et pour différents âges de l'enfance. Après ces premières indications, M. Pamard présente des Tableaux nu- mériques et des graphiques qui lui permettent de faire des rapprochements entre les nombres des décès au-dessous et au-dessus de cinq ans et diverses circonstances météorologiques. Il présente quelques conclusions qui ne nous paraissent pas complètement établies, mais qui pourront servir uti- lement dans les discussions auxquelles des observations du même genre donneront naissance. La Commission accorde une mention honorable à M, Pamard. Rapport sur l'Ouvrage de M. A. Marvaud; par M. Bouley. M. Angel Marvaid, médecin-major de i'* classe de l'hôpital du Dey, à Alger, a soumis à l'Académie, pour le Concours du prix de Statistique, un Mémoire intitulé « La Phthisiedans l'armée; Étude étiologique, statis- tique et critique ». C'est une opinion assez répandue que la phthisie sévit sur les jeunes gens qui appartiennent à l'armée avec beaucoup plus d'intensité que sur la po- pulation civile. M. Angel Marvaud a soumis cette opinion au contrôle de la Statistique et les résultats auxquels il est arrivé sont en complète contradiction avec cette manière de voir. Sans vouloir accepter comme définitives les conclusions que M. Mar- vaud a établies sur les chiffres qu'il a rassemblés, la Commission a pensé qu'elles devaient être prises en considération et signalées à l'attention des observateurs. C'est ce qui l'a déterminée à accorder à M. Angel Marvacd une mention très honorable. Rapport sur /'« Jlbum de Statistique graphique; ■» par M. Lalanne. La Direction des Cartes, Plans et Archives de la Statistique graphique instituée au Ministère des Travaux publics a publié, au mois de juillet 1 879, im Album de Statistique graphique qui a été présenté pour le Concours, sous le nom de M. Cheysson, ingénieur eu chef des Ponts et Chaussées, placé à la tête de cette Direction. ( 56S ) L'introduction d'un Service de Statistique graphique au Ministère des Travaux publics est de date récente. Aux termes de l'arrêté en date du 12 mars 1878, ce Service est chargé « de préparer des Cartes figuratives et des diagrammes exprimant, sous la forme graphique, les documents statis- tiques relatifs soit au courant de circulation des vayageurs et des marchan- dises sur les voies de communication de tous ordres et dans les ports de mer, soit à la construction et à l'exploitation de ces voies; en un mot, à tous les faits économiques, techniques ou financiers qui relèvent de la Statis- tique et peuvent intéresser l'Administration des Travaux publics ». Il a été décidé en outre que ces Cartes et diagrammes seraient réunis en un album de format portatif et publiés. Le document soumis au jugement de l'Académie, et qui donne les résultats relatifs à l'année 1877, est le pre- mier résultat de cette décision. Il comprend douze Planches, dont trois Cartes figuratives du tonnage des rivières, canaux et ports, des routes nationales et des chemins de fer, une des recettes des chemins de fer, six diagrammes qui reproduisent les caractères principaux de l'histoire financière des six grands réseaux de che- mins de. fer, deux diagrammes enfin qui figurent, l'un le mouvement des ports de commerce pendant la période décennale 1868-1877, l'autre les variations du commerce général et du commerce spécial de la France pen- dant la période demi-séculaire 1828-1878. Ce Recueil présente, sous une forme aussi condensée et aussi expressive que possible, des résultats du plus grand intérêt. Les notations employées sont simples, et des explications sommaires, mais d'une complète clarté, initieront à la lecture de ces cartes, de ces diagrammes, les personnes les plus étrangères aux considérations géométriques. Le travail qu'ont exigé la recherche, la réunion et la mise en oeuvre des chiffres et renseignements ainsi résumés a été considérable et dirigé avec autant de persévérance que d'habileté. La première publication qui en est le résultat est assurément digne d'attirer l'attention; cependant il ne s'agit que d'un début, auquel le jugement de la Commission ne saurait accorder encore la part d'éloges et de récompenses que la continuation de l'oeuvre pourra mériter. On nous a remis en effet un nouvel album, faisant suite au premier, comprenant seize grandes Planches et présentant des améliorations notables. Mais l'achèvement n'ayant eu lieu qu'après l'époque fixée pour la clôture du Concours, nous ne pouvons que réserver les droits d'une publication qui paraît digne de l'attention des économistes et des hommes d'État, digne aussi de la bienveillance de l'Académie. ( 566 ) En résumé, la Commission du prix de Statistique vous propose de dé- cerner le prix de l'année 1880 à M. R. Ricoux, pour son Ouvrage intitulé « La démographie figurée de l'Algérie », et d'accorder : 1° Une mention très honorable à M. A. Marvaud pour son travail sur la phthisiedans l'armée; 2° Une mention honorable à M. A. Pamard pour son Mémoire concer- nant la mortalité dans ses rapports avec les phénomènes météorologiques dans l'arrondissement d'Avignon. L'Académie approuve les conclusions de ce Rapport. CHIMIE. PRIX JECRER. (Commissaires : MM. Chevreul, Fremy, Wuriz, Debray, Friedel, Cahours rapporteur.) Chargé par la Section de Chimie de vous présenter un Rapport sur les titres du savant auquel elle a pensé que le prix Jecker devait être attribué pour l'année 1880, je viens en son nom m'acquitter de ce devoir. La Section de Chimie a décidé, à l'unanimité, que ce prix serait dé- cerné à M. EcGÈxE DoiARÇAY, pour ses importants travaux de Chimie orga- nique, dont nous allons vous donner une analyse sommaire. Les premières publications de M. Demarçay, qui sont relatives aux com- binaisons du chlorure de titane avec quelques éthers, remontent à i8'72; il y avait à peine un an qu'il venait de sortir de l'École Polytechnique. Il compléta ce travail par la préparation du titanate d'élhyle, dont la décou- verte suivit de très près celle des corps précédents. A l'occasion de ces recherches, M. Demarçay fut amené à examiner l'es- sence de camomille romaine et constata que cette dernière était formée, non d'un mélange d'aldéhyde et d'acide angélique associés à un hydro- carbure, ainsi qu'on l'avait admis d'après Gerhardt, mais bien d'un mé- lange de différents éthers dans lequel prédominent lesangélates de butyle et d'amyle, résultat qu'il mit en pleine lumière par la saponification de l'essence au moyen d'une dissolution alcoolique de potasse. A ces produits ( 567 ) se trouvent mélangées de très petites quantités d'un camphre bouillant entre 2o4° et 208". L'étude approfondie qu'il fit postérieurement de l'acide angélique lui fournit des résultats des plus intéressants au point de vue de la théorie de l'isomérie, en établissant sa facile transformation en un acide de compo- sition identique, l'acide niélhylcrotonique, lorsqu'on le maintient pendant deux heures à une température de 3oo°. Nous vous demanderons la permission de nous étendre un peu plus lon- guement sur une série de Mémoires publiés par M. Demarçay dans les Comptes rendus et résumés par lui dans une Thèse présentée au mois de juin dernier à la Faculté des Sciences pour obtenir le grade de docteur, Thèse qu'il a soutenue de la manière la plus brillante. L'étude de l'éther acétylacétique, poursuivie depuis une dizaine d'années pardes savants bien connus, tels qucGeulher, Wislicenus, Max Conrad, etc., auxquels elle avait donné des résultats fort intéressants, reprise depuis trois ans environ par M. Demarçay, lui a permis tout d'abord de réaliser la synthèse de l'acide citraconique, l'un des dérivés pyrogénés les plus in- téressants de l'acide citrique. Pour atteindre ce but, il a tout d'abord fixé de l'acide cyanhydrique sur l'éther acétylacétique. Le cyanhydrate ainsi formé fournit par l'action ultérieiu'e de l'acide chlorhydrique un acide oxj'pywtat trique que la distillation sèche transforme en acide citraco- nique. En partant de cet éther acétylacétique, M. Demarçay a réalisé la forma- tion d'un groupe d'acides chlorés et découvert une série de corps remar- quables qui ont fait le sujet des recherches qu'il a publiées dans ces dernières années. Dans le but de simplifier l'étude des combinaisons organiques, dont le nombre s'accroît de jour en jour, les chimistes les ont groupées en fa- milles composées de corps doués de propriétés parfaitement analogues et susceptibles, quand on les place dans des conditions identiques, de donner naissance à des réactions toutes semblables. Tels sont les hydrocarbures, les alcools, les aldéhydes, les acétones, les phénols, etc., chacun de ces corps ayant des fonctions parfaitement déterminées. Les composés découverts par M. Demarçay présentent des réactions tellement spéciales, qu'on ne saurait les placer à côté d'aucun des composés connus ; ils remplissent une fonction nouvelle. Cette classe de combinaisons a pour type Vacide télrique, qui prend naissance dans l'action successive du brome et de la potasse sur l'éther acétylacétique. ( 56« ) Mais ce n'est pas là le seul côlé vraiment intéressant qu'elles nous pré- sentent. Leur étude montre en effet qu'elles ne sont autres que des hydrates de radicaux d'acides bibasiques, tels que l'acide succinique et ses homo- logues. A côté d'elles et parallèlement est venue se placer une série de composés différant des précédents en ce qu'ils renferment 2^*1 d'oxygène de plus et dont le type est l'acide oxylétrique. Ces nouveaux produits, que leur allure générale place dans une classe séparée, mais voisine de celle de l'acide tétrique, sont les hydrates de radicaux d'acides bibasiques et triatomiques, tels que l'acide malique. Enûn l'acide oxytétriqiie engendre par hydrogénation le type d'une troisième série d'acides dont V acide li^'drox^lélricjue est le premier repré- sentant. Ces composés ainsi que leurs homologues forment les points de départ de nombreux dérivés intéressants à plusieurs égards. Un autre côté curieux de ce travail est l'ensemble des réactions qui donnent naissance aux acides tétrique et oxytétrique. Ces réactions inattendues et très complexes fournissent comme produits accessoires toute une série d'acides homologues de l'acide glycérique. En résumé, ce travail, qui est des plus originaux et qui a exigé de la part de son auteur une sagacité, une habileté et une persévérance peu communes, a fait connaître l'existence de séries nombreuses de corps nouveaux doués de propriétés particulières ainsi que des radicaux de corps importants qui fai- saient partie du domaine de nos connaissances. Je terminerai ce résumé des travaux de M. Demarçay en me bornant à rappeler les sujets de diverses recherches qu'il a publiées en collaboration avec M. Cahours. Ce sont : 1° Des recherches relatives à l'action de l'acide oxalique desséché sur les alcools primaires secondaires et tertiaires. 2° Une série de Notes sur des combinaisons organo-mélalliques de l'étain, stanbulyles et starmatnjlts. 3° Enfin l'examen des produits qui prennent naissance lorsqu'on re- distille les acides gras bruts provenant de la saponification des huiles et des graisses dans un courant de vapeur d'eau surchauffée. I^es auteurs ont constaté dans ces produits la présence de paraffines et d'oléfines, ainsi que celle d'une série d'homologues de l'acide formique, appartenant tous à la série normale. En étudiant les acides œnanlhvlique et caprylique formés dans ces conditions, ils ont donné naissance à deux homologues supérieurs de la leucine, les acides œnanthylamiqueet caprylamique. L'Académie adopte les conclusions de la Commission. ( 569) GÉOLOGIE. PRIX BORDIN. ETUDE APPROFONDIE d'uNE QUESTION RELATIVE A LA GKOLOGIE DE LA FRANCE, (Commissaires : MM. Delesse, Des Cloizeaux, Milne Edwards, Hébert et Daubrée rapporteurs.) L'Académie a reçu trois Ouvrages qui sont, dans l'ordre d'inscription : N° 1. « Description géologique des environs d'Aix, en Provence », par M. COLLOT. N° 2. « L'Ardenne, ses dépendances et leurs prolongements », par M. GOSSELET. N° 3. « Monographie géologique des anciens glaciers et du terrain erra- tique de la partie moyenne du bassin du Rhône », par MM. Falsan et Chaxtre. Rapporl sur les Mémoires de M. L. Collot si de M. J. Gosselet; par M. Hébert. Mémoire n° \. — Le n° 1, dont nous parlerons d'abord, est un travail d'une certaine étendue (234 pages in-4°, 4 Planches de coupes et une Carte géologique à l'échelle de ^„^„^). M. Collot a étudié avec le plus grand soin les environs d'Aix, sur une superficie de iioo''"'' à 1200'"'"'. Cette région renferme des terrains assez variés, mais qui avaient déjà été l'objet de nombreuses publications. M. Collot a su, par ses observations personnelles, par d'heureuses mo- difications introduites dans le classement des diverses masses minérales, par la netteté et la précision de ses profils et de sa Carte géologique, con- stituer un ensemble utile à la Science et tout à fait digne d'éloges. Mémoire n° 2. — Le Mémoire n° 2 nous a paru beaucoup plus important à tous les points de vue; la grandeur de la région qu'il embrasse, les dif- ficultés surmontées dans cette étude et les résultats obtenus nécessitent, de la part du rapporteur, d'assez amples développements. Ce Mémoire se compose de deux Parties. L'une, sous le titre d'Esquisse géologique du nord de In France (167 pages in-8° et 22 planches de coupes, cartes géologiques et fossiles), est destinée à présenter une idée générale et ( ^^70 ) jusqu'à un certain point élémentaire de la constitution de l'Ardenne; cette Partie peut être considérée comme une introduction; elle est imprimée sous la date de 1880. La seconde Partie, dont les trois quarts environ sont manuscrits, est l)eaucoup plus étendue; elle renferme 623 pages in-8°, 8 planches de coupes, plusieurs cartes géologiques et 80 diagrammes intercalés dans le texte. Cette Partie est une étude complète de l'Ardenne, cette région dontÉlie de Beaimiont a résumé les caractères d'une façon si claire et si magistrale. L'Ardenne s'étend à la fois sur le territoire belge et sur le territoire fran- çais. M. Gosselet embrasse la région tout entière dans ses études. Il suit les masses minérales qui la composent dans leur prolongement souterrain à l'ouest et leur réapparition dans le Boulonnais. M. Gosselet commence par rappeler les importants travaux de d'Oma- lius d'Halloy et de Dumont sur l'Ardenne, ceux de M. du Souich et de M. von Dechen sur les régions voisines, à l'ouest et à l'est; il en fait res- sortir la haute valeur, mais il remarque qu'il restait encore cependant beau- coup à faire, tant sur la disposition et l'ordre stratigraphique des couches que sur l'âge de chacune d'elles, leur extension, leurs modifications locales, etc. Il a cherché à combler ces lacunes, et, après cinq ou six années de re- cherches, ses efforts furent assez heureux pour que, dès le début, son Mémoire sur tes terrains primaires de l'Ardenne, publié en 1860, « fût », dit un géologue belge ('), « le signal d'un nouvel élan scientifique de la Géo- logie en Belgique ». Depuis cette époque jusqu'à ce jour, M. Gosselet a continué sans relâche son travail de découvertes et de perfectionnement. Les résultats de ses re- cherches ont quelquefois modifié profonrlément la manière de comprendre la disposition des terrains primaires; la Carte de Dumont devenait insuffi- sante. Les géologues belges, élèves de Dumont, ont examiné les faits avancés par M. Gosselet et les ont trouvés exacts ('); le Gouvernement belge s'est alors décidé à faire refaire la Carte géologique de Belgique. L'Académie royale de Bruxelles, en récompense des importants travaux de M. Gosselet, l'a élu, en 1876, associé étranger. Terrain silurien. — Dumont avait rangé dans son terrain rhénan (dé- (') Géologie de la Belgique, Y) . i5; 1880. (^) Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 44° année, 1" série, t. XL, p. 3oi et 3o4; 1875. ( 571 j vonien inférieur) certaines couches fossilifères du Brabantet du Condros: M. Gosselet, dès iSSg, faisait voir que la faune de ces couches les classe dans le silurien moyen; il a pu même établir dans ce groupe des divisions stratigraphiques. Terrain déuonien. — Dumont avait dit que le terrain dévonien repose en stratification discordante sur le silurien ; maïs les preuves qu'il eu donnait étaient si peu concluantes, que MM. de Koninck, von Dechen et Murchison n'admettaient point cette discordance : M. Gosselet Ta établie, en collaboration avec M. Malaise, par des faits nombreux, incontestables, vérifiés ensuite et admis par M. von Dechen. Cette discordance non seulement modifiait les limites du silurien et du dévonien sur la Carte de la province rhénane, mais elle démontrait une première émersion, un premier soulèvement de l'Ardenne. L'absence, dans la partie centrale de la région, de l'élage moyen et de l'étage supérieur du terrain silurien prouve que cette discordance corres- pond à une lacune considérable. Certaines parties de l'Ardenne, comme le massif de Rocroy, sont même restées émergées pendant le dépôt des pre- miers sédiments dévoniens. Toutes ces déductions résultent des observations directes de l'auteiu', qui arrive à nous donner une idée de la distribution des terres et des eaux à ces époques si éloignées. La discordance dont il vient d'être question se complique souvent, comme on peut le voir au mont Fépin, d'une disposition très bizarre des roches siluriennes et dévoniennes en contact. Les idées émises récemment (1879) sur ce point par M. Gosselet nous paraissent rendre parfaitement compte de cette disposition anormale. Ainsi se trouve établi sur des bases satisfaisantes le mouvement du sol qui est intervenu entre la période silurienne et la période dévonienne, mouvement qu'il désigne sous le nom de Ridement de fArdenne. Poudingue de Burnot. — Dumont avait placé le poudingue de Burnot à la base du dévonien moyen, au-dessus de ce qu'il appelait ten'ain rhénan. M. Gosselet a prouvé (1873), en s'appuyant sur de nombreuses coupes, que ce poudingue n'est qu'un faciès particulier du terrain rhénan, dont il est contemporain et l'exact équivalent. Nous regrettons que ce nom de poudingue de Burnot^ créé par Elie de Beauniont pour représenter l'ensemble des couches inférieures au calcaire de Givet, c'est-à-dire ce que l'on appelle aujourd'hui le dévonien injérieur de CArdenne, ne reprenne pas sa signification première, qui a été restreinte par les géologues belges. G. R., 1881, i" Sen^esue. (T. XCU, N» 11.) 7^ ( 5?^ ) M. Gosselet divise le terrain dévo.iien de l'Ardenne en sept assises, aux- quelles il donne soit les noms créés par Diimont, soit des noms qu'il crée hii- niéme. Peut-être ici pourrait-on trouver exagérée l'obligation qtieM. Gos- selet s'est imposée, à l'exemple de plusieurs nomenclateurs modernes, d'adopter une même désinence pour les termes qu'il emploie et de créer une sorte de substantif d'un nouveau genre, comme le (jédmien,\e coblentzien, le rjlvélien, le famennien, etc.; car, si les deux premiers noms sont à peu près passés dans la langue géologique, il y a certainement des géologues qui préféreront longtemps encore les mots de calcaire de Givet à celui de (jivéhen et de scliistes de Famcnne à celui de famennien. Mais il n'y a pas lieu d'insister sur cette critique, qui ne touclie pas au fond des choses. Les assises sont en général bien caractérisées par des faunes distinctes. Elles sont à leur tour subdivisées en éléments stratigraphiques de moindre importance, que M. Gosselet appelle zones; mais ces zones paraissent se distinguer plutôt par leurs caractères stratigraphiques ou minéralogiques que par leurs caractères paléontologiques. En définitive, le terrain dévouien se trouve ainsi subdivisé en dix-huit zones distinctes. M. Gosselet a décrit dans le plus grand détail ces assises et ces zones, faisant connaître leurs caractères de toute nature, montrant leurs rapports et leurs différences et justifiant ainsi les groupements qu'il a établis. Il est arrivé de cette façon à montrer que la limite précédemment établie entre le terrain rhénan de Dumont et son terrain anthraxifère devait disparaître, et à répartir définitivement en trois groupes d'âges différents les calcaires dévo- niens que Dumont avait réunis sous la même teinte, les considéi-ant comme contemporains. M. Gosselet a décrit ces trois horizons calcaires; il s'est surtout attaché au plus récent, le calcaire de Frasne, de l'époque du dévo- nien supérieur, décrit par lui pour la première fois en 1860. Depuis (187/4), ii a publié une Carte géologique de ce dernier calcaire dans l'Entre-Sambre- et-Mense, et il en a fait voir l'importance et la disposition lenticulaire. Il a démontré, d'une part, que ce calcaire de Frasne est de même âge que celui des environs d'Avesnes et que le calcaire de Ferques, dans le Boulonnais, et, d'autre part, qu'il faut rapporter au dévonien moyen la bande de pou- dingue qui, associée à des schistes rouges ou verts et même à des couches calcaires (le calcaire de Blacourt), supporte le calcaire de Ferques ou son équivalent le calcaire de Rhisnes, en Belgique. L'étude stratigraphique des assises schisteuses du dévonien supérieur a été faite par M. Gosselet avec le même soin. La distinction des zones fos- silifères, leur extension, les variations de leurs caractères, tout est exposé ( S7- ) avec un luxe de détails et de coupes (jui entraîne la confiance du lecteur et qui permet de vérifier sur place les assertions de l'auteur. De ces investigations minutieuses, M. Gosselet a su déduire la forme et l'étendue des bassins occupés par la mer pendant la période dévonienne et montrer les modifications successives, amenées par, les mouvements du sol, dans la distribution des terres et des eaux. C'est ainsi qu'il établit l'existence de trois bassins ou golfes pendant le dépôt du dévonien inférieur : le bassin de Dinant, à l'ouest; le bassin d'Aix-la-Chapelle, au nord-est, et le bassin de l'Eifel, à l'est. Un nouveau bassin se forme au commencement du dévonien moyen. Le rivage septentrional du bassin de Dinant s'affaisse, et la mer envahit la plaine de Namur. Le bassin de Namur communique d'ailleurs largement avec le bassin de Dinant, et tous deux communiquent au nord-est avec le bassin d'Aix-la-Chapelle. Les bassins de Dinant et de Namur ont continué à être recouveris par la mer, et, par suite, c'est seulement sur leurs bords que l'on rencontre le terrain dévonien. M. Gosselet suit chacune de ses assises dans les trois bassins ardennais ; il l'étudié sur chaque rivage, dans l'intérieur même lorsqu'un relèvement postérieur est venu rendre visibles les parties plus ou moins éloignées des côtes. Enfin, pour terminer ce qui est relatif au terrain dévonien, M. Gos- selet a fait remarquer, dès iSS^, que ce terrain se lie, minéralogiquement et paléontologiquement, au calcaire carbonifère par le calcaire d'Etroeungt. Terrain carbonifère. — Étage inférieur, calcaire carbonifère. — Cet étage a été soumis par M. Gosselet à des études de même nature que les précé- dents. Il y reconnaît huit zones dont il donne les caractères généraux et qu'il décrit avec détails dans la région française. Dans un travail sur le Boulonnais, fait en collaboration avec M. Bertaut, M. Gosselet a reconnu quatre de ces zones, les plus récentes; les quatre zones inférieures du Nord et de la Belgique manquent, mais les zones su- périeures s'y succèdent dans le même ordre. ElacjehouiUer. — Si l'on consulte les publications faites depuis vingt ans sur les bassins houillerii du nord de la France et de la Belgique, on voit que M. Gosselet a largement contribué au progrès qui a été réalisé dans la connaissance de leur structure. Postérieurement au dépôt de la houille, toute la région ardennaise a été l'objet d'une série de mouvements qui ont plissé et brisé toutes les assises primaires. M. Gosselet donne à l'ensemble de ces dislocations le nom de ( 574 ) Ridemcnt du Hainaul. Profitant des données fournies par DunioiU, il est arrivé à une explication très satisfaisante de la disposition générale du bassin franco-belge. Le ridement du Hainaut, comme celui de l'Ardenne, semble avoir été produit par une poussée formidable du sud vers le nord. Une série de figures montre comment la crête du Condros, qui séparait le bassin de Dinant de celui de Namur, s'e-)t trouvée relevée, puis renversée au noi'd; comment la partie méridionale du bassin de Namur fut elle- même renversée sur le centre. Ce bassin prenait alors la forme d'un V incliné au nord, et c'est là l'idée que Dumont se formait du bassin de Liège. Mais cette hypothèse ne suffisait pas, car on observe fréquemment des superpo- sitions directes du grés rouge dévonien sur la houille. M. Gosselet vit que cela est dû à la grande obliquité de la (aille qui limite le bassin au sud. Le versant sud du pli du Condros s'est séparé du versant nord, a remonté sur celui-ci comme sur un plan incliné et s'est avancé jusque sur les couches houillères de la partie septentrionale du bassin de Namur. M. Gosselet sup- pose avec raison que cette faille s'étend depuis Liège jusqu'à Hardinghen, dans le Boulonnais, dont le gisement anormal de la houille, sous le calcaire carbonifère non renversé, s'est trouvé ainsi expliqué de la façon la plus heu- reuse. Ces idées sont acceptées par les hommes les plus compétents; elles ont été confirmées ou développées de la façon la plus explicite dans certains Ouvrages récents. Je citerai comme exeuiples celui de M. Breton sur le ter- rain houiller d'Auchy-au-Bois (Lille, 1876) et celui de MM. Cornet et Briart sur le relief du sol en Belgique après les temps paléozoïques (1877). Ces importantes notions sur la structure du bassui houiller, dont M. Gos^elet a sa large part, sont de nature à rendre à l'industrie de la houille des services considérables. Toutefois, \si grande faille dont nous venons de parler ne rendait pas compte d'un certain nombre d'accidents, tels que des lambeaux de cal- caire carbonifère ou de schistes dévoniens entraînés par le grès rouge dans son mouvement de glissement, et placés par suite entre ce grès et la houille. Pour ne plus rien laisser d'obscur, M. Gosselet fait intervenir le glissement des couches schisteuses parallèlement aux feuillets des schistes, et, en outre, il établit l'existence de deux autres failles de premier ordre qu'il retrouve en France et en Belgique. Ces failles et les données générales dont M. Gosselet les accompagne ne sont que le résumé, que le lien de ses observations personnelles ou de celles qui ont été mises, avec le plus louable empressement, à sa disposition par les directeurs et les ingénieurs des houillères. (575) En s'appiiyant sur ces données, M. Gosselet a pu faire, en quelques pages qui terminent son Esquisse ijéologiqiie^ un exposé complet de la struc- ture du bassin houiller franco-belge. De très nombreuses figures mettent en évidence tous les détails de cette structure. M. Gosselet n'a rien laissé de côté dans l'éiude du sol du nord de la France; son attention s'est également portée sur les roches cristallines, dont il a découvert un grand nombre de gîtes. Enfin, la géologie des ter- rains crétacés, tertiaires, etc. , lui doit de notables progrès ; mais son oeuvre capitale, vers laquelle tout vient converger, c'est la structure du bassin houiller franco-belge. Il a consacré à cette œuvre plus de vingt-cinq années, car si son premier Mémoire date de 1807, votre rapporteur, dans un tra- vail publié en i855 ('), constate que M. Gosselet s'occupait, dès cette époque, de l'étude de l'Ardenne et qu'il lui avait fourni des documents utiles. Au point de vue de la Science pure, l'influence des recherches de M. Gos- selet n'a pas été moins importante. L'Ardenne est devenue la contrée ty- pique qui servira de modèle aux études sur les terrains dévonien et carbo- nifère de l'Allemagne, de l'Angleterre et du reste de la France. Rapport sur l'Ouvrage de MM. Falsax et Chantre, inscrit sous le n° 3 et intitulé « Monographie géologique des anciens glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône; » par M. Daubrée. Un régime climatériquebien différent de celui sous lequel nous vivons est attesté d'une manière irréfutable, pour la période quaternaire, par des vestiges importants qu'ont laissés à la surface de l'Europe et d'autres régions du globe de vastes glaciers maintenant disparus. Parmi ces vestiges, les plus nets consistent dans les surfaces polies et striées que présentent diverses roches sur de grandes étendues, et dans des blocs erratiques, tantôt disséminés, tantôt accumulés les uns sur les autres à l'état de moraines. Un grand intérêt s'attache à la détermination exacte de la situation de ces différents vestiges; car elle permet de tracer avec certitude les limites des anciens glacier s. L'Ouvrage que MM. Faisan et Chantre viennent de publier, à la suite (') Bulletin de lu Société géologique de France, l' série, t. XII, p. i 178. ( ^7(i ) de dix années d'explorations, se compose de deux forts Volumes et d'un Atlas. Le premier Volume donne le catalogue des blocs erratiques et des sur- faces de roches rayées qui ont été observés dans la partie moyenne du bassin du Rhône. Ces vestiges sont classés par régions géographiques. La position de chaque bloc est indiquée d'une manière très précise, et souvent accompagnée de dessins qui en représentent la forme et la situation. Le nombre de ceux qui sont décrits n'est pas de moins de onze cent quarante. A la suite de cet exposé vient une revue historique et analytique des travaux antérieurs des géologues sur ce sujet. Dans le second Volume, une première section est consacrée aux forma- tions géologiques et aux climats qui ont précédé la plus grande extension des anciens glaciers dans la région dont il s'agit. Une deuxième section donne la description géographique et topographique des anciens glaciers et des terrains qui en dépendent. Enfin une troisième section expose les forma- tions géologiques, les faunes, les flores et le climat de la partie moyenne du bassin du Rhône après la disparition de la plus grande partie des anciens glaciers. L'Atlas est composé de six feuillesautographiées delà Carte du Dépôt de la Guerre, sur lesquelles ont été tracés les contours de chaque groupe de ces anciens glaciers, la direction des stries et des rayures des roches polies, les grandes moraines terminales, les blocs erratiques, dont chacun est désigné par un numéro se référant au texte. Ces Cartes nous offrent, en dehors de toute hypothèse, un véritable tableau, à la fois circonstancié et précis, des allures des anciens glaciers. Leurs proportions étaient colossales, comme en témoigne l'épaisseur de looo"" que la glace atteignait à Culoz, à Chambéry et à Grenoble. Cette masse de glace était rencontrée par une autre branche du glacier du Rhône, qui d'une part, par un rebroussement sous un angle d'environ 45°, remontait au nord, au lieu de descendre vers le midi, et d'autre part en- vahissait la grande vallée de la Suisse pour déboucher dans celle du Rhin. A partir des montagnes du Bugey et de la Chartreuse, au milieu desquelles le grand glacier poussait des rameaux rencontrant de petits glaciers locaux, le niveau supérieur de la glace s'abaissait constamment vers l'ouest, et cet abaissement était proportionnel à l'épanouissement horizontal du glacier au milieu des plaines du Dauphiné, du Lyonnais et des Dombes. Dans le bas Dauphiné, une espèce de seuil formé par de la molasse s'opposait à l'écoulement de la glace vers le Midi et la forçait à se diriger vers la Bresse. ( 577 ) Depuis Bourg jusqu'à Vienne, Thodureetau delà, en passant par Lyon, on peut suivre, sans interruption, les moraines terminales de cet immense glacier, épanoui en éventail; son périmètre était compris entre les Alpes de la Savoie et du Dauphiné d'un côté, et de l'autre entre les montagnes du Beaujolais et du Lyonnais. Le passage de la glace est attesté soit par des stries gravées sur les rochers, soit par des amas de cailloux striés, soit enfin par des blocs erratiques. Le mode de tracé emprunté à la Cartographie marine contribue très efficacement à rendre claires les vicissitudes des glaciers en chaque point. C'est ainsi qu'on peut voir dans le Bugey le recouvrement momentané et réciproque des glaciers locaux et des grands glaciers alpins. L'Ouvrage de MM. Faisan et Chantre constitue une monographie très précieuse par le nombre et la précision des détails, ainsi que par la manière large dont les auteurs, partant de l'éocène pour arriver aux temps histo- riques, ont compris leur sujet. La Commission propose à l'Académie de décerner le prix Bordin à M. J. GossELET et de prélever sur les reliquats disponibles de la même fondation une somme de trois mille francs pour constituer un prix d'égale valeur qui serait décerné à MM. A. Fai,saiv et E. Chantre. La Commission propose également d'accorder à M. Louis Collot une mention honorable. Ces conclusions sont successivement adoptées. BOTANIQUE. PRIX BARBIER. (Commissaires: MM. Gosselin, Vulpian, Chatiii, Bussy, baron Larrey, Ch. Robin rapporteur.) Parmi les travaux soumis à son examen, votre Commission a particulière- ment remarqué les Recherches d'hématologie clinique de M. le D'' E. Qitix- QCAUD, médecin des hôpitaux de Paris. Nous mentionnerons quelques-uns seulement des résultats obtenus par ( 578 ) l'auteur, ses analyses et ses observations étant trop nombreuses pour qu'elles puissent être toutes examinées dans ce Rapport. Il a constaté que le maximum d'oxygène absorbé par l'unité de vohime d'un sang donné est proportionnel à la quantité d'hémoglobine ou ma- tière colorante des globules de ce sang. o^', 5o d'iiémoglobine absorbent 1" d'oxygène à 0° et à 760™™ de pres- sion. Par la quantité d'hémoglobine on arrive à connaître le pouvoir absorbant du sang pour l'oxygène, c'est-à-dire le pouvoir respiratoire de ce sang. M. Quinquaud a de la sorte déterminé ce pouvoir respiratoire non seulement pour nombre d'animaux à température soit constante, soit va- riable, mais encore sur l'homme malade. Il a montré, par exemple, que : Hémoglobine. Sr 1000'^'^ de sang humain renferment i25 » » de bœuf » 1 14 » » de canard • 98 Comme fait correspondant, il constate que : Oxygène, ce 1000" de sang humain absorbent "î^o » » de bœuf » 220 > » de canard » i5o Des analyses comparatives, à volume égal, du sang fœtal et de celui de la mère lui ont fait voir que le sang du foetus, plus riche en hémoglobine que celui de la mère, possède un pouvoir respiratoire plus grand. Là se trouvent le conditions qui permettent à celle-ci de céder au premier l'oxy- gène nécessaire à son développement. Grâce à un perfectionnement des procédés d'analyse, i'^'^ à a*^*^ de sang suffisent pour arriver à un dosage exact. L'auteur a, par suite, pu étendre ses recherches et évaluer le pouvoir respiratoire du sang durant diverses maladies dont le traitement exige des émissions sanguines. Il est arrivé à reconnaître que les modifications morbides cherchées dans la structure des globules rouges, mais vainement, existent pourtant; seu- lement il faut remonter jusqu'à l'étude de la constitution moléculaire de ces éléments, jusqu'à celle de leurs principes immédiats, pour les rencon- trer. A chaque type morbide bien défini correspond une variation sai- ( 579 ) sissable dans la quantité d'hémoglobine, et par suite dans la proportion d'oxygène absorbé. Analysant les modifications survenues en même temps dans les propor- tions des principes azotés du ])lasma sanguin, l'auteur a pu voir que la chlorose est caractérisée par une diminution de moitié dans la quantité de l'hémoglobine, sans altération du plasma. Au contraire, les anémies sont caractérisées par des changements dans la composition du plasma, alors que la quantité d'hémoglobine varie peu. Parmi les maladies inflammatoires, signalons le rhumatisme articulaire aigu, qui fait tomber la quantité de la matière colorante de lao à 70 dans l'espace de trois à quatre jours, alors que vers la fin de la pneumonie franche le chiffre est encore à 90 ou 100. Mais la diminution est plus grande durant les pneumonies septiques, certaines pleurésies, néphrites, cirrhoses, etc. Elle survient rapidement dans les périodes d'excitation de l'aliénation mentale, tandis qu'elle est moindre dans les formes dépres- sives. L'altération du sang peut être considérée comme poussée plus loin encore par les maladies infectieuses, le croup, la fièvre puerpérale grave, les septicémies, etc., puisque l'altération porte sur l'état moléculaire même de l'hémoglobine. Alors, en effet, ce principe, bien que restant cristallisable, perd ses propriétés dissolvantes à l'égard de l'oxygène. Dans ses recherches, que nous ne pouvons toutes résumer, M. Quinquaud s'est montré médecin aussi sagace que chimiste consciencieux et familier avec les applications les plus précises des méthodes scientifiques. Il s'est efforcé de prouver qu'en déterminant les altérations du sang, globules et plasma, les indications thérapeutiques deviennent plus siîres et partant plus efficaces. Aussi, reconnaissant que le travail de M. E. Quinquaud répond avec dis- tinction aux vœux du testateur, « marquer un progrès dans l'art de guérir », votre Commission, d'un avis unanime, vous propose de lui décerner le prix Barbier de l'année 1880. Cette proposition est adoptée. PRIX DESMAZIÈRES. (Commissaires : MM. Duchartre, Decaisne, Chatin, Trécul, Van Tieghem rapporteur.) La Commission est d'avis qu'il n'y a pas lieu de décerner le prix. Elle propose d'accorder un encouragement de mille francs à M. Ed. Lamy C. h., 1881, i" Stmestre. (T.XCII, ^• H.) 77 ( 58o ) DE LA Chapelle, tle Limoges, pour ses quatre Notices Sur les Mousses et les Hépatiques du mont Dore et de la Haute- Vienne, publiées en iSyS, 1876 et 1878, et surtout pour son Catalogue des Lichens du mont Dore et de la Haute- Vienne, publié en 1880. Ce Catalogue raisonné forme un Volume de deux cents pages et contient 63 1 espèces, réparties daus 61 genres. 5o de ces espèces sont entièrement nouvelles; 52 autres n'avaient pas, jusqu'à pré- sent, été rencontrées en France. C'est, on le voit, une contribution utile à l'étude de la végétation cryptogamique de notre pays. Les conclusions de la Commission sont adoptées. PRIX DE LA FONS-MÉLICOCQ. (Commissaires : MM. Duchartre, Decaisne, Van Tieghem, Trécul, Chatin rapporteur.) M. Eloy de Vicq, le savant botaniste abbevillois dont les études sur la flore du Nord ont déjà mérité à leur auteur une récompense de l'Acadé- mie, présente, comme titres au prix de La Fons-Mélicocq, les travaux sui- vants : 1° De la végétation du littoral du département de la Somme : Guide pour les herborisations; 2° Les plantes intéressantes de la vallée de la Bresle et de ses deux ver- sants; 3° Catalogue raisonné des mousses de l'arrondissement d'Abbeville (en commun avec M. Ch. Wignier) ; 4° Catalogue des Hépatiques observées dans l'arrondissement d'Abbe- ville; Ces travaux, peu susceptibles d'être analysés, font suite aux anciennes recherches de M. Eloy de Vicq sur la flore du bassin de la Somme et pays voisins, recherches qu'ils étendent et complètent, notamment en ce qui concerne les Cryptogames cellulaires acrogènes. Nous proposons d'accorder à l'ensemble des travaux de M. Élotde Vicq le prix de La Fons-Mélicocq. L'Académie approuve les conclusions de ce Rapport. ( 58i ) ANATOIWIE ET ZOOLOGIE GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES (Piix du Budget). ÉTDnE DU MODE DE DISTRIBUTION DES ANIMAUX MARINS DV LITTORAL DE LA FRANCE. (Commissaires : MM. deQuatrefages, deLacaze-Duthiers, A. Milne Edwards, Blanchard, H. Milne Edwards rapporteur.) La Commission déclare qu'il n'y a pas lieu de décerner ce prix en 1880 et demande à l'Académie de proroger le Concours jusqu'à l'année 1882. Cette proposition est adoptée. (Voir page 86.) PRIX SA VIGNY. (Commissaires : MM. H. Milne Edwards, Blanchard, Robin, de Lacaze- Duthiers, de Quatrefages rapporteur.) L'Académie sait que M"^ Letellier de Sainte-Ville, après avoir consacré vingt-sept ans de sa vie à soulager les étranges et cruelles souffrances de Savi- gny, a voulu attacher le nom du malheureux savant à un prix fondé par elle. Pour mieux rappeler le souvenir de celui dont elle s'était faite l'ange gardien, la doijatrice aurait évidemment désiré réserver ce prix à des tra- vaux ayant pour objet l'étude des animaux de la mer Rouge; mais, com- prenant que cette condition serait rarement remplie, elle a permis que cette récompense fût attribuée à des recherches portant sur d'autres régions de l'Afrique. C'est à ce dernier titre que votre Commission décerne cette an- née, à l'unanimité, le prix Savigny à M. Alfred Graxdidikr, pour ses re- cherches sur les faunes de Zanzibar et de Madagascar. A Zanzibar, quoique 1res souffrant de fièvres paludéennes contractées dans les jungles de Ceylan, M. Grandidier fit construire une grande drague pour explorer les fonds maritimes. Le premier, et le seul, croyons-nous, il a exploilé au profit de la science, et par ce puissant moyen d'investigation, le canal qui sépare l'ile de la côte orientale d'Afrique. De nombreux Mol- lusques, Crustacés, Zoophytes, etc., furent le fruit de ces recherches; et, parmi les espèces ainsi recueillies, il s'en trouva plusieurs restées jusque-là inconnues, dont quelques-unes sont devenues les types de genres nouveaux. ( 582 ) Entre autres faits intéressants dus à ces investigations, nous rappellerons que M. Graiididier retrouva ici à l'état vivant un Crustacé, VIxa Edwardsii, que l'on connaissait seidement à l'état fossile. La faune des Invertébrés ter- restres, Insectes, Mollusques, etc., fut étudiée avec le même succès par notre voyageur. Les recherches de M. Grandidier, sur la zoologie de Zanzibar et des mers voisines, n'ont été l'objet d'aucune publication spéciale. La descrip- tion des espèces nouvelles a paru dans divers ouvrages ou recueils. Il en a été autrement des résultats obtenus à Madagascar. M. Grandidier a voulu faire une véritable monographie de celte grande terre, qui, à bien des égards, constitue pour ainsi dire un petit monde à part. Dans ce but, il l'a parcourue en tous sens pendant quatre années, au prix de bien des fatigues et de sé- rieux dangers. Il en a étudié la géographie, par les méthodes les plus sûres, et a transformé complètement les notions jusqu'ici universellement ac- ceptées relativement à son orographie; il en a fait connaître la géologie; il a recueilli partout les animaux, les plantes, les bois. L'homme n'a pas été oublié dans ces recherches : M. Grandidier a réuni les matériaux de tout genre nécessaires pour débrouiller l'histoire des races malgaches. De retour en France, il a entrepris à ses frais une publication qui comprendra environ trente volumes in 4°, accompagnés de quinze cents planches. Près de six cents de ces planches ont déjà paru ou sont gravées et seront prochainement pu- bliées. A coup sûr, diverses Sections de l'Académie auront plus tard à vous entretenir de ce grand ouvrage. Aujourd'hui nous devons vous parler seulement de Zoologie, en tenant d'ailleurs compte à M. Grandidier de cer- tains résultats non encore publiés, mais que vos Commissaires savent être acquis à la science. Eu revanche, nous ne saurions entrer dans les détails et nous nous bornerons à signaler quelques faits généraux, relatifs surtout à la Zoologie géographique. Depuis longtemps la faune de Madagascar a été signalée comme possé- dant ses caractères propres, qui l'isolent aussi bien des faunes africaines, si voisines pourtant, que des faunes asiatiques, beaucoup plus éloignées. M. Grandidier a sans doute confirmé ce trait général, et nous en verrons plus loin des exemples; mais en même temps il a fait connaître, soit pour les temps géologiques, soit pour l'époque moderne, quelques exceptions intéressantes. Ainsi le terrain nummulitique, dont notre voyageur a, le premier, fait connaître l'existence à Madagascar, ne possède qu'une seule espèce de Mol- lusque, la Nerita Schmiecleliana, qui lui soit commune avec les mêmes ter- rains de l'Europe et de l'Inde. Toutes les autres sont exclusivement mal- ( 583 ) gâches. Dans le terrain jurassique, au contraire, plusieurs coquilles sont européennes. On avait regardé les Pachydermes et les Rongeurs comme ayant été de tout temps étrangers à la faune de Madagascar; mais M. Grandidier a rap- porté les ossements fossiles d'un Hippopotame, d'un Zébu et d'un grand Rat. Dans la faune actuelle, M. Grandidier a encore montré que certains Lé- muriens malgaches sont plus voisins de leurs congénères africains qu'on ne le croyait avant ses recherches. Mais, en somme, les collections rapportées par notre voyageur, les résultats de ses études, confirment le fait général. Qu'il s'agisse des Vertébrés, des Invertébrés ou des Plantes, l'île de Madagascar se présente avec sa physio- nomie propre ; et partout, dans chaque classe, elle offre au naturaliste des types spéciaux caractéristiques. Les Lf^muriens, dotit je parlais tout à l'heure, sont un des meilleurs exemples à citer àce sujet. Ce groupe a été l'objet d'une attention toute par- ticulière de la part de M. Grandidier. Par l'étude ostéologique du crâne, il avait montré que ces Quadrumanes s'écartent des Singes pour se rapprocher de types en apparence fort éloignés d'eux. L'Académie se rappelle comment ce fait a été mis hors de doute par les importantes études embryologiques faites par M. Alphonse-Milne Edwards sur des fœtus fournis par des femelles en gestation et que notre voyageur avait rapportés dans l'alcool. Ce type, qui remplace à Madagascar les Singes du continent si voisin, compte dans l'ile neuf genres : il n'est représenté que par cinq genres dans le reste du monde. Les Oiseaux présentent un fait analogue. Sur environ cent soixante-quinze espèces connues à Madagascar, plus de cent sont exclusivement malgaches. Dans la classe des Reptiles, la fiunille des Camé- léons, dont on connaît une cinquantaine d'espèces, en possède trente-trois qui sont propres à l'île dont nous parlons, etc. Le groupe des Lémuriens a fourni encore à M. Grandidier un fait fort in téressant. Grâce à ses très nombreuses observations, il a constaté dans di- verses espèces une grande variabilité; il a vu des formes extrêmes, dont lui- même parfois avait fait des espèces distinctes, se relier par de nombreux intermédiaires. Mais ces nombreuses variantes d'un type donné ne se mêlent pas; elles vivent à part les luies des autres et se propagent en conservant leurs caractères distinctifs. Ce sont donc autant de races naturelles, d'or- dinaire remarquablement cantonnées. M. Grandidier me disait que parfois un simple cours d'eau peu considérable constitue pour deux de ces races une limite qui semble être infranchissable pour elles. Si des faits de cette nature ont pu se réaliser sur une île d'une étendue relativement peu con- ( 584 ) sidérable, on comprend combien, à plus forte raison, ils doivent se pro- duire chez des espèces à habitat étendu et ayant un continent entier à leur disposition. Les observations de M. Grandidier confirment donc quelques-imes des idées générales, que repoussent trop souvent les natura- listes purement descriptifs, mais qui ont été soutenues avec raison en An- gleterre, par Andrew Murray; en France, par Isidore Geoffroy Saint- Ililaire et notre confrère M. Alphonse-Milne Edwards. M. Grandidier a observé des faits analogues chez les Oiseaux. Les deux classes présentent en outre un fait commun, qui montre une fois de plus la puissance des actions de milieu sur les organismes les plus divers. L'ile de Madagascar présente deux régions distinctes et fort différentes en ce qui touche aux conditions d'existence. La région orientale est toute monta- gneuse, rocheuse, boisée, humide; la région occidentale est sablonneuse, aride, sèche. Les animaux issus de parents communs, cantonnés dans ces milieux opposés, présentent des différences de taille et de coloration, tou- jours dirigées, pour ainsi dire, dans le même sens. La faune des Invertébrés a attiré l'attention de jM. Grandidier tout autant que celle des Vertébrés. Notre voyageura rapporté de très riches collections surtout de Mollusques terrestres, de Myriapodes, d'Arachnides, de Crus- tacés, d'Insectes, etc. Chacune d'elles renferme bien des espèces, des genres nouveaux. Nous ne saurions évidemment les passer toutes en revue. Nous nous bornerons à indiquer quelques résultats que fournit l'étude des In- sectes. Nous retrouvons dans cette classe les mêmes faits généraux que chez les Mammifères. Ici encore apparaissent en très grand nombre des genres, des espèces propres à Madagascar. Par cet ensemble d'observations, M. Grandi- dier a montré de [)his en plus le caractère à part de la faune de l'île. Mais, comme chez les Mammifères, il n'en existe pas moins certains rap- ports entre cette faune et celles des continents. Or il résulte des recherches de M. Grandidier que, selon le groupe que l'on examine, ces rapports re- lient Madagascar à des régions différentes. Ainsi l'ordre des Coléoptères, dans son ensemble, présente ici des types qui rappellent ceux de l'Afrique ou de l'Asie ; mais, dans le groupe des Carabiques, un grand nombre d'espèces, tout en restant essentiellement malgaches, se rapprochent des espèces européennes. Il est facile de comprendre l'importance de ces faits pour l'histoire des centres de création, ou mieux d'apparition. En par- ticulier, ils tendent à montrer de plus en plus combien sont peu fondées les idées émises par Agassiz sur cette question. L'ordre des Lépidoptères a naturellement attiré spécialement l'attention ( 585 ) du vovii^eiir. Il a rapporté de son île cent dix espèces nouvelles. Il y a trouvé le Papilio Antenor, regardé par un grand nombre d'entomologistes comme le plus beau des Papillons, dont on ignorait la patrie et dont on ne connaissait qu'un seul exemplaire. Mais un fait plus important à signaler, c'est que tes rapports de la faune lépidoplérique de Madagascar, au lieu de rattacher cette île au continent africain qui en est si voisin, la rapprochent non seulement de l'Arabie, ce qui se comprendrait encore, mais surtout de la Malaisie, qui en est séparée partout l'océan Indien. Il est curieux de rencontrer chez les Papillons un fait qui en rappelle un autre, constaté chez l'Homme lui-même. On sait en effet, par le témoignage unanime des linguistes, que les idiomes malgaches, au lieu de rappeler ceux des populations africaines, sont essentiellement malayo-polyné- siens. Nous croyons en avoir dit assez pour montrer quel intérêt sérieux pré- sentent les recherches de M. Alfred Graxdidier et nous terminerons ce Rapport en répétant que, à l'unanimité, la Commission décerne le prix Savigny à ce savant voyageur. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. PRIX THORE. (Commissaires : MM. Duchartre, Milne Edveards, Decaisne, Trécul, Élmile Blanchard rapporteur.) Nous avons à parler d'un sujet des plus minimes, mais dans son exiguïté, dans son humilité, le sujet tire intérêt de l'erreur où il jeta un éminent naturaliste, des doutes qu'il a inspirés à divers zoologistes, des efforts qu'il a suscités de la part de quelques investigateurs. Au siècle dernier, on avait découvert dans nos ruisseaux un petit animal fort étrange, ayant six pattes comme un Insecte, un test pierreux comme un Crustacé. L'historien des Insectes des environs de Paris, Geoffroy, en publia des hgures et une description. Pour l'auteur, c'était un type parti- cuher du groupe des Crustacés qui peuplent les eaux douces. Il l'appela le Binocle à queue en plumet. Pendant de longues années, l'être, d'apparence singulière, semble ou- blié; mais en i832 plusieurs individus d'une espèce voisine, rapportés de Madagascar, ayant été acquis par le Muséum d'Histoire naturelle, Latreille ( 586 ) reconnut tout de suite l'étroite parenté des deux animaux d'origines si éloi- gnées. Il rédige aussitôt un Mémoire sur tin nouveau genre de Crustacés^ le genre Prosopistoma ('). Désormais on appellera notre espèce indigène le Prosopistoma punctifrons. Latreille, le classificateur admirable, le naturaliste si clairvoyant qu'en plus d'une circonstance il conçut une juste idée des faits avant toute possibilité d'une démonstration scientifique, venait de tomber dans une grave méprise. Par suite de la difficulté d'obtenir des individus vivants, les zoologistes devaient longtemps demeurer dans une incertitude extrême au sujet de la véritable nature des Prosopistomes. Par une exception presque unique dans le groupe des Articulés, dans cette vaste division du règne animal où les myriades d'espèces se répartissent d'une façon merveilleuse dans les ordres et les familles, il était un type qu'on ne parvenait pointa classer. Pourtant, voilà qu'en 1868 M. Joly, de Toulouse, trouve le Prosopi- stome en certaine abondance dans le bassin de la Garonne et soupçonne dans l'animal la larve d'un Insecte de l'ordre des Névroptères et de la famille des E[)hémérides. Le fils de notre Correspondant, M. Emile Joly, en étudie les caractères et s'assure de la présence de trachées. Le Prosopistome est donc positivement un Insecte et non pas un Crustacé. Bientôt MM. Emile Joly et Albert Vayssière, unissant leurs efforts, scrutent avec habileté l'organisation du Prosopistome et montrent, dans l'ensemble de sa conformation, des traits de ressemblance si marqués avec les larves d'Ephémères, qu'on ne saurait hésiter à ranger dans la famille des Ephémérides le fameux Binocle à queue en plumet. Malgré tout, on ne con- naît pas encore l'Insecte dans sa forme adulte; on ignore s'il devient jamais un Insecte "ailé. Plusieurs années s'écoulent, et l'on n'a pas observé le moindre changement dans la condition d'un seul individu. Nos investigateurs s'at- tachent à l'idée que le Prosopistome garde toujours l'état de larve, comme il y en a des exemples parmi les représentants de diverses familles zoologiqiies; qu'il est un type de la famille des Ephémérides approprié à une vie aquatique permanente. Un entomologiste de l'Angleterre, M. Mac Lachlan, haute autorité quand il s'agit des Insectes névroptères, manifeste pareil avis. Néanmoins, M. Vayssière ne songe point à mettre fin à ses recherches; il ne cesse d'observer des Prosopistomes, et, au printemps de l'année i88o,il voit se produire un remarquable changement chez quelques individus. Deux ou trois jours plus tard, il y avait éclosion d'Insectes ailés, d'Éphé- (') Nouvelles annales du Muséum d'Histoire naturelle, l. II, i833. { ô«7 ) mères voisins d'un genre très connu, le genre Cœnis. L'Académie en fut inlormée dans sa séance du 3 juin. j\I. Albert Vayssièke était parvenu à la solution longtemps désirée. Il a eu de la patience, de l'iiabilelé, un peu de bonheur : le prix Thore lui est attribué pour l'aïuiée 1880. Cependant, après avoir constaté en tonte justice que le résultat définitif est dû à j\I. Vayssière, préparateur à la Faculté des Sciences de Marseille, il convient de ne pas oublier que le résultat a été préparé par les études de M. Emile Joly. Le prix Thore n'ayant été accordé à personne dans une des années précédentes, la Commission propose à l'Académie de décernera M. Emile Jolv, médecin-major de l'armée, le prix qu'elle tient en réserve. L'Académie approuve ces conclusions. ftlEDECINE ET CHIRURGIE. PRIX MONÏYON. (Commissaires : MM. Gosselin, Marey, Bouillaud, baron Larrey, baron Cloquet, Bouley, Milne Edwards, Ch. Robin, Vulpian rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de décerner trois prix de deux mille cinq cents francs aux auteurs dont les noms suivent, par ordre alphabétique : M. Charcot, M. Louis JuUien, M. Sappey. L L'Ouvrage présenté pour le Concours par M. Charcot a pour titre : Leçons sur les localisations clans les maladies du cerveau. Le problème du rapport qui peut exister entre les symptômes divers par lesquels se révèlent les lésions cérébrales et le siège qu'occupent cudwig Tiirck et de M. Charcot ont fait connaître le trajet que suivent au delà des pédoncules cérébraux, dans la substance blanche du cerveau, les fibres sensilives qui mettent les centres de perception en rela- tion avec la surface tégunientaire et avec les diverses parties douées de sen- sibilité. D'autre part, les recherches de M. Charcot ont prouvé que l'écorce grise du cerveau de l'honiuie offre, sur les circonvolutions frontale et parié- tale ascendante de chaque côté, des régions comparables, sous le rapport des effets de leur excitation ou de leurs lésions, à celles qui leur corres- pondent au voisinage du sillon de Rolando, chez le singe, ou sur le gyrus sig(noide du chien et du chat. Enfin, si ces recherches n'ont pas fourni des arguments irrécusables à la doctrine des localisations fonc- tionnelles cérébrales, elles ont appris tout au moins que, chez l'homme comme chez les mammifères, les fibres nerveuses, chargées de tnuismettre aux diverses parties du corps les incitations motrices volontaires, partent de certains points déterminés de l'écorce grise du cerveau. Une lésion des- tructive de l'un de ces points doit donc, en produisant une solution de continuité des fibres qui en émanent, abolir la motilité des parties du corps auxquelles elles transmettent, par des voies plus ou moins directes, les ordres de la volonté. On s'explique, par là aussi, comment une lésion irrilative de ce même point détermine un état convulsif dans les parties cor- respondantes du corps. Le rôle fonctionnel des fibres dont il s'agit a même plus d'importance chez l'homme que chez les animaux, car, chez l'homme, les lésions de certains départements de la substance grise cérébrale ont pour conséquence, non une parésie plus ou moins marquée, comme cela a lieu chez le chien, par exemple, mais une vraie paralysie, très complète et très analogue à celle que déterminent d'ordinaire les altérations des faisceaux pédonculaires moteurs. II. M. Louis Julliex a présenté au Concours des prix de Médecine et de Chirurgie deux Ouvrages : l'un est im Traité pratique des maladies vénériennes ; l'autre a pour titre Recherches statistiijues sur l'éliologie de la syphilis tertiaire. Le premier de ces Ouvrages, s'il n'avait pour tout mérite que d'être complet, bien ordonné et clairement écrit, n'aurait pas fixé l'attention de la Commission, car ce qu'elle cherche avant tout, dans les travaux qu'elle examine, ce sont les recherches nouvelles, les progrès réa- lisés. Mais le Traité de M. JuUien n'est pas une simple compilation ; il con- tient un certain nombre de données intéressantes, témoignant des efforts personnels de l'auteur. Parmi ces données on peut citer • des études histo- ( ^92 ) logiques sur les gommes du foie, sur celles des poumons, sur les végétations ; des essais d'inoculation sur les animaux soit de certains accidents des affec- tions dont il expose l'histoire, soit de l'herpès cutané simple; des faits tendant à établir le rôle de l'appareil lymphatique dans la période tertiaire de la maladie. Malgré les mérites que présente le Traité de M. JuUien, la Commission n'hésite pas cependant à mettre au premier rang des deux Ouvrages qu'elle a eu à examiner VEssai de statistique sur l'éliolocjie de la syphilis tertiaire, car c'est dans ce travail qu'elle a trouvé les résultats les plus importants, dus entièrement aux investigations de l'auteur. La compa- raison d'un nombre considérable de faits a fourni à M. Jullien des rensei- gnements très importants sur certaines questions encore bien controversées de l'histoire des accidents tertiaires, par exemple sur la différence des époques auxquelles ils apparaissent suivant que la maladie a été aban- donnée à elle-même dès le début, ou qu'elle a été traitée par le mercure, soit dès les premiers moments des lésions primitives, soit lors de la période des accidents secondaires. Il y a dans r£'iSrti de M. Jnllien, tant sur ces questions que sur un certain nombre d'autres points, desaperçusd'un grand intérêt et qui serviront sans aucun doute de point de départ aux recherches des médecins qui voudront se livrer à des études du même genre sur la même maladie. III. M. Sappet, dont on connaît les travaux sur l'appareil lymphatique de l'homme, s'est proposé d'étudier ce même appareil sur les poissons. Mais, au début de ces études, il rencontrait des difficultés qu'il fallait tout d'abord écarter. Les conduits mucipares et les veines elles-mêmes n'avaient pas été distingués des vaisseaux lymphatiques par tous les auteurs. Il était donc nécessaire de bien connaître avant tout leur disposition anatomique et les variétés que présente cette disposition dans les principaux types des poissons. Aussi M. Sappey a-t-il consacré ses premiers efforts à des recher- ches sur ces conduits mucipares et sur les organes de la circulation san- guine. M. Sappey, une tois ce travail préparatoire accompli, aborde l'étude du système lympliatique des poissons. Suivant lui, les radicules cutanées des vaisseaux lymphatiques prennent naissance, chez ces animaux comme chez les mammifères, dans des lacunes étoilées que relient entre elles des capil- licules d'une extrême ténuité. Ils conminniqueraienl, à leur origine, avec les capillaires sanguins, en sorte qu'ils contiennent souvent du sang. D'autres vaisseaux lymphatiques émanent des muscles ; ils sont nombreux et entourent d'une sorte de réseau les faisceaux musculaires. Aucun obser- vateur ne les avait vus avant M. Sappey. Enfin il y a un troisième groupe de vaisseaux lymphatiques, dont l'ori- gine se trouve dans les viscères. Ces vaisseaux sont plus nombreux et plus volumineux que ceux de la peau et des muscles. Ces différents vaisseaux lymphatiques se rendent à un petit nombre de troncs communs qui s'ouvrent dans le sinus de Cuvier par des orifices indépendants. Les troncs communs des lymphatiques cutanés présentent une valvule à leur embouchure. Il n'y a pas, d'ailleurs, de valvules dans les autres points de ces vaisseaux. Une disposition bien intéressante, découverte par M. Sappey, consiste dans la présence de petites poches arrondies, très nombreuses, à parois musculaires, situées sur le trajet des vaisseaux lymphatiques, qui les tra- versi^nt. Le nombre de ces petits organes, que M. Sappey regarde comme des cœurs lymphatiques, est surtout considérable sur le trajet des lympha- tiques viscéraux, particulièrement dans les parois de l'estomac et des intestins. Mais il importe de remarquer que ces petites poches n'existent que chez les plagiostomes; elles font défaut non seulement chez les poissons osseux, mais même chez les squales. Ce n'est donc, dans l'état actuel, qu'une disposition exceptionnelle, propre aux raies et aux poissons du même ordre. D'autre part, malgré la structure musculaire des parois de ces petits organes, et quoique la direction des fibres musculaires semble indi- quer qu'elles peuvent déterminer des mouvements de systole de ces poches, on peut désirer que des observations directes, faites sur des animaux vivants, viennent confirmer l'interprétation de M. Sappey, en montrant que ces organes sont animés de mouvements rythmiques. Une autre découverte importante de cet anatomiste concerne les gan- glions lymphatiques, dont tous les auteurs avaient nié l'existence chez les poissons. M. Sappey fait voir qu'il existe, chez les plagiostomes et les squales, deux ganglions lymphatiques de grandes dimensions, situés dans les parois de l'œsophage. Le travail de M. Sappey est très important. Il ne s'est pas contenté d'étu- dier les conduits mucipares, les vaisseaux sanguins et lymphatiques chez les plagiostomes et les squales ; ses recherches nous ont fait connaître aussi, avec une grande précision, la disposition de ces divers organes dans quelques types de poissons osseux. Douze planches très belles, exécutées sous la direction et d'après les préparations de M. Sappey, reproduisent, outre des vues d'ensemble des ( ^94 ) conduits mucipares, de l'appareil sanguin et de l'appareil lymphatique, les principaux faits découverts par cet anatomiste ou mieux décrits par lui que par ses devanciers. L'appareil lymphatique tient une place importante non seulement dans la Physiologie, mais encore dans la Pathologie, surtout lorsqu'il s'agit des questions relatives à l'absorption des matières toxiques et des contages; aussi les recherches d'Anatomie comparée, qui portent sur cet appareil et peuvent fournir des données nouvelles pour la solution des problèmes re- latifs à son rôle fonctionnel, ne doivent-elles pas être regardées comme étrangères au domaine des sciences médicales. C'est à ce litre que la Com- mission des prix de Médecine et de Chirurgie a distingué l'Ouvrage de M. Sappey, et elle pense qu'un travail aussi considérable, aussi conscien- cieux et aussi riche en documents personnels est digne d'un des prix dont elle dispose. — La Commission propose à l'Académie de décerner trois mentions hono- rables de quinze cents francs aux auteurs dont les noms suivent, par ordre alphabétique : M. J. Chatin, M. Gréhaxt, M. Guibout. A. L'Ouvrage présenté au Concours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie) par M. Johaxxes Chatix est intitulé Les organes des sens dans la série animale. Après avoir déterminé les conditions générales de la sensibilité chez les êtres vivants, M. Johannes Chatin examine comment ces conditions se réa- lisent dans le règne animal. La sensibilité, uniformément distribuée d'abord dans toutes les parties du corps des protozoaires les plus élémentaires, leur permet cependant, suivant toute vraisemblance, d'éprouver des sensations variées, selon la nature des excitants qui la mettent en jeu. Mais, dès que l'organisation des animaux inférieurs devient un peu plus complexe, des appareils appropriés existent qui donnent à ces animaux le pouvoir de re- cevoir des impressions tout à fait distinctes et d'entrer ainsi d'une façon moins confuse en relation avec le monde extérieur. Ces appareils appropriés, ces organes des sens, l'auteur les examine dans tous les groupes zoologiques. Nulle étude n'est peut-être plus difficile que celle qui a pour objet les organes des sens. Dans cet ordre de recherches, on se trouve à chaque pas aux prises avec les difhcultés de l'analyse histo- logique la plus délicate, avec les problèmes les plus ardus de la Physique. M. Johannes Chatin ne s'est pas laissé arrêter par ces obstacles, et, soit qu'il ( 595 ) résume les travaux publiés avaut lui, soit qu'il expose les résultats de ses propres investigations, il montre qu'il possède toutes les connaissances nécessaires pour être complet, clair et précis. Parmi les recherclies propres à l'auteur, il convient de signaler ses études sur l'histologie comparée du bâtonnet optique, sur la structure de l'appareil visuel chez les arthro- podes et les vers, sur la constitution de la membrane limitante olfac- tive, sur la valeur fonctionnelle de la membrane basilaire dans l'organe de Corfi, sur le rôle physiologique du peigne des oiseaux, etc. Parmi les ques- tions physiologiques très nombreuses dont traite M. J. Chatin, on peut men- tionner d'une façon spéciale la théorie de la vision qui est née des travaux de Franz Boll. Il indique les expériences qui ont conduit Boll d'abord, puis ultérieurement M. Kiihne, à attribuer un rôle important au rouge rétinien ou à \ érylluopsine dans le mécanisme de la vision : il fait des réserves à propos de cette manière de voir ; peut-être n'en fait-il pas assez. Il rappelle qtiele rouge rétinien n'existe pas chez de nombreuses espèces animales et rien n'autorise à admetliie qu'il v soit remplacé par une substance d'une autre couleur, jouissant des mêmes propriétés : cette constatation ne suf- fit-elle pas à nous mettre en garde contre ime hypothèse qui veut que l'im- pression lumineuse soit le résultat d'une véritable action photographique exercée sur la rétine? Le Livre de M. Johannes Chatin est tout à fait au courant des travaux les plus récents sur les organes des sens; mais ce qui en fait le principal mérite, c'est que, sur bien des points, les recherches de l'auteur ont enri- chi de données nouvelles l'anatomie et la physiologie de ces organes. B. Les trois Mémoires suivants ont été adressés à l'Académie pour le Con- cours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie) par M. Gréhant : i"^ Sur le mode d'élimination de l'oxjde de caibone; i" Sur l' absorption de l'oxyde de carbone par l'organisme vivant; 3° Recherches comparatives sur l'exhalation de l'acide carbonique par les poumons et sur les variations de cette fonction. 1° Dans le pretiiier travail, I\I. Gréhnnt montre que l'oxyde de carbone absorbé et fixé par l'hémoglobine, chez un animnl incomplètement euipoi- sonné, ne disparaît pas, comme on l'avait prétendu, par combustion sur place et trans-forniatioii en acide carbonique, mais qu'il se sépare peu à peu du sang pendant son passage au travers des poumons et qu'il est ainsi exhalé en nature. 2° M. Gréhant a consacré son deuxième travail à rechercher si le sang d'un animal vivant absorbe de l'oxyde de carbone, même lorsque ce gaz est con- C. R., ,S I, i" Semestre. (T. XCII, N» |J.) 79 { 596 ) tenu en très faible quantité dans l'atmosphère. Il a constaté que l'absorp- tion a encore lieu dans de l'air contenant i d'oxvie de carbone pour 2000 et même dans de l'air renfermant i d'oxyde de carbone pour 5ooo; il n'y a plus d'absorption si l'air ne contient que 0,0001 d'oxyde de carbone. 3° M. Gréliant, au début de son troisième Mémoire, examine si la quan- tité d'acide carbonique exhalée dans l'acte de la respiration varie notable- ment, d'un jour à l'autre, chez un individu d'une espèce animale. Or il reconnaît que cette quantité est à peu près constante. Pour obtenir cette évaluation, il fait passer 5o''' d'air au travers des potunons d'un chien de 9*'^ : il constate une exhalation de 2^', 747 d'acide carbonique. Huit jours après, il répète l'expérience : il trouve 2S',8 10 d'acide carbonique, c'est- à-dire, un nombre à peu près égal au premier. Chez un homme, le même volume d'air circulant au travers des poumons reçoit 3^'', 333 d'acide carbonique. Dans d'autres expériences, l'anteur prouve que l'existence de propor- tions croissantes d'acide carbonique dans l'atmosphère diminue progressi- vement la quantilé d'acide carbonique exhalée. Enfin il examine l'influence que peuvent exercer les irritations et les inflammations de la membrane muqueuse respiratoire sur l'exhalation de l'acide carbonique. Il fait inspirer de l'acide sulfureux par un chien pesant in^^, 5oo et détermine ainsi chez cet animal une forte bronchite. Chez ce chien, avant la bronchite, le poids de l'acide carbonique exhalé dans .'io''' d'air était de 3^"", 235. I^e lendemain du jour où il avait été soumis à l'action de l'acide sulfureux, ce chien, atteint alors d'une bronchite intense, n'exha- l.iit plus, dans 5o''' d'air, que 2S'",oi5 d'acide carbonique. Par ce fait de la diminution de l'exhalation d'acide carbonique, il y a donc tendance, diins ces sortes de cas, à accumulation de ce gaz dans le sang. Ces diverses recherches expérimentales offrent de l'intérêt non seulement au point de vue de la Physiologie, mais encore par rapport à la Pathologie ; elles portent le cachet d'exactitude que M. Gréhant sait imprimer à tous ses travaux. C. M. GuiBouT a présenté à l'Académie des Sciences, pour le Concours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie), un Ouvrage intitulé Nouvelles Leçons cliniques sur les maladies de la peau, professées à l'hôpital Saint-Louis. Les affections cutanées occupent une place importante dans la patho- logie. Si certaines d'entre elles sont dues à des causes accidentelles, comme les affections cutanées parasitaires, comme celles qui sont produites soit par ( 597) des agents mis en contact avec la peau, soit par des substances médicamen- teuses ou toxiques absorbées dans les voies digestives ou respiratoires, la plupart de ces modifications morbides de la peau ont pour cause des maladies véritables, aiguës ou chroniques, ou bien sont des expressions de certains états diaihésiques héréditaires ou acquis. Elles offrent un grand intérêt pour le médecin qui peut y trouver des indications relatives au diagnostic, au pronostic et au traitement dans un grand nombre de cas. Elles sont très intéressantes encore au point de vue de la Pathologiegénérale : ces affections nous montrent les exemples les plus clairs des déterminations locales qui peuvent se produire sous l'influence pathogénétique des dispositions mor- bides générales; d'autre part, elles nous ont fait voir avec une évidence extrême l'influence de l'âge, de l'idiosyncrasie individuelle, de la nature des maladies, etc., sur la forme et l'évolution des affeclions locales pro- voquées par ces maladies. On ne doit donc pas s'étonner du nombre et de l'importance des publications consacrées à l'étude des affections de la peau. M. Guibout avait déjà publié des Leçons cliniques sur les maladies de la peau, en 1876. L'Ouvrage, qu'il a présenté au Concours, et où se trouvent réunies de nouvelles Leçons cliniques sur les mêmes affections, a paru en 187g. Toutes les maladies de la peau y sont passées eu revue. Une partie de l'Ouvrage, et non la moins considérable, est celle dans laquelle M, Gui- bout traite des questions générales afférentes à son sujet. Il y étudie suc- cessivement la valeur séméiotique, les causes, la fréquence, les divers de- grés de gravité des maladies de la peau, et après ces prolégomènes il s'applique à établirles caractères particuliers que revêtent ces maladies suivantlesâges. Réservant pour la seconde Partie de son Livre, où il parle de la pathologie cutanée spéciale, ce qui concerne les adultes, il examine, dans plusieurs Chapitres successifs, la physionomie spéciale, la signification, la marche, les issues et le traitement des affeclions cutanées d'abord chez l'enfant, puis chez le vieillard. Ces affections, chez l'enfant, sont le plus souvent, comme il le dit, aiguës, inflammatoires, passagères, et en même temps, le plus souvent aussi, ce sont des lésions à sécrétion humide. Chez le vieillard, les dermatoses sont d'ordinaire chroniques et difficilement curables; comme elles naissent dans des tissus dont la vitalité est torpide, elles ont une cer- taine tendance ulcérative. Une autre question d'ordre généialqne M. Guibout a étudiée avec beau- coup de soin, c'est celle qui concerne l'influence attribuée à la diathèse arthritique par Bazin sur la production de certaines affections cutanées ( Sgs ) réunies par lui sons le nom (Varthritides. M. Guibout, d'accord en cela avec d'autres pathologistes, conteste la légitimité de ce groupe. Bien que les arguments qu'il donne en faveur de son opinion ne semblent pas décisifs, on reconnaîtra sans doute qu'ils ont une valeur sérieuse. Le Livre dont il s'agit est une oeuvre consciencieuse, intéressante et qui nous paraît digne d'être encouragée. — En résumé, la Commission propose à l'Acarlémie de décerner trois prix au.x auteurs dont les noms suivent, par ordre alphabétique : i°M. J.-M. Charcot; 2° M. Louis Jui.lien; 3° M. Sappey. Elle propo.se de décerner trois mentions aux auteurs dont les noms suivent, par ordre alphabétique : 1° M. J. Ch.\tin; 2" M. Gréhaxt; 3° M. Guibout. La Commission propose, en outre, pour des citations, les auteurs dont les noms suivent, par ordre alphabétique : M. Leven : Traité des maladies de l'estomac; i vol. iu-S". M. Manassei : Rac- colta di casi clinici délie malaltie délia pelle e sifilitiche ; 2 vol. in- 8°. M. Masse : De l'itijluence de l'attitude des membres sur leurs articulations. M. JVepveu : Mé- tnoiresde Chirurgie; i vol. in-8". M. Rambosson : Propagation à distance des affections et des phénomènes nerveux expressifs. M. Tru.met de Foxtarce : Pathologie clinique du grand sympathique ; i vol. in-S". L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX BRÉAKT. (Commissaires : MM. le baron Cloquet, Bouillaud, Sedillot, Vulpian, Marey, Gosselin rapporteur.) La Section de Médecine, n'ayant cette année, comme les années précé- dentes, trouvé aucun travail qui méritât le prix fondé par M. Bréant pour la guérison du choléra, a examiné les Ouvrages qui, d'après les indica- tions du testateur, pouvaient prétendre aux intérêts de la somme de cent mille francs laissée par lui à l'Académie. Notre attention s'est tout particulièrement arrêtée sur une série de tra- vaux publiés par M. G. Colix, [irofesseur à l'École vétérinaire d'Alfort, et concernant deux maladies infectieuses et contagieuses, la septicémie et le charbon. M. Colin est, avant tout, un expérimentateur en Physiologie et en Patho- ( 599 ) lo'ne; il s'est complu à rechercher, à propos de la septicémie, dans quelle mesure et clans quelles conditions les matières résultant de la putréfaction du sang étaient inoculables. Il a l'ait, dans ce but, un grand nombre d'expériences dont les résultats sont consignés dans sept Mémoires différents. Après avoir indiqué d'abord que le lapin et le cochon d'Inde sont les animaux qu'on doit choisir pour ces sortes d'études, parce qu'Us sont les moins réfractaires à l'inoculation, il démontre que les produits volatils de la putréfaction ne sont pas ino- culables, que les parties contaminées après l'introduction des produits septiques liquides sont en première ligne le sang, puis la sérosité, le chyle et la lymphe, et que les effets toxiques ne se produisent pas immé- diatement après l'inoculation, mais au bout de trois ou quatre jours. II nous fait savoir qu'inoculées à haute dose les matières putrides donnent la mort rapidement, sans produire ni altération du sang ni proto-orga- nismes, mais qu'inoculées à petite dose elles font naître des lésions viscérales et des microbes. Toutes ces notions étaient nécessaires pour guider les observateurs qui voudraient faire dans les laboratoires, comme confirmation de la clinique, l'inoculation des matières putrides produites par les maladies de l'homme et des animaux. Pour ce qui est des maladies charbonneuses, M. Colin a donné à ses expériences une direction analogue à la précédente. Il a établi quels étaient les animaux les plus susceptibles d'en être atteints; il a démontré que la contagion ne se faisait à distance ni par les émanations des sujets malades, ni par les produits volatds de leurs cadavres, ni par l'ingestion des viandes charbonneuses dans les voies digestives. Dans un de ses Mémoires les plus remarquables, il a déterminé à quelle époque le sang d'un animal inoculé devient lui-même virulent. Dans deux autres, il nousa appris que le sang char- bonneux, une fois inoculé, s'arrête un certain temps dans les ganglions lym- phatiques, où il se développe et augmente en activité, et que ces ganglions sont pendant un certain temps, avec le foyer de la piqûre, les seules parties de l'organisme à posséder les propriétés virulentes. Il me reste à signaler un Mémoire très important de M. Colin sur la pustule maligne et l'œdème charbonneux. Ces deux formes, qui ne se pro- duisent pas souvent chez les animaux, sont, au contraire, celles que nous observons dans l'espèce humaine. M. Colin a pu les reproduire par l'ino- culation chez le chien, le lapin et le cochon d'Inde, les observer, les ana- lyser et nous fournir ainsi des documents précieux. Il nous fait savoir, par exemple, que toutes les parties constituantes du gonflement local caracté- ( 6oo ) ristiqiie de la première période sont imprégnées de matière virulente, mais que cependant, et sans qu'il lui ait élé possible d'en donner l'explication, cette virulence peut disparaître sur place sans que les bactéridies aient passé et se soient multipliées dans les ganglions lymphatiques, et sans que l'intoxication mortelle se soit produite. Nous avions observé des faits de ce genre sur l'homme et nous ne pouvions les rattacher à aucune doctrine. Grâce à M. Colin, nous savons aujourd'hui que la virulence peut s'éteindre spontanément, et nous n'en sommes que plus autorisés à croire que notre intervention thérapeutique pourra favoriser celte extinction. En considération de l'utilité des recherches de M. G. Colin, de la persé- vérance et du talent avec lesquels il les a poursuivies, la Commission vous propose d'accorder à ce savant la somme de cinq mille francs^ représentant les intérêts du legs fait à l'Académie par M. Bréant. Cette proposition est adoptée. PRIX GODARD. (Commissaires : MM. Yulpian, Robin, Bouillaud, Cloquèt, Gosselin rapporteur.) La Commission a arrêté son choix sur un Ouvrage de M. le D'' Paul Segoxd, qui a pour titre : « Des abcès chauds de la prostate et des phleg- mons périprostatiques ». Dans cet Ouvrage, l'auteur a réuni tous les docu- ments propres à établir solidement Ihistoire des abcès de la prostate. Notions anatomiques précises, recherches bibliographiques, observations personnelles, observations au nombre décent quinze prises dans les jour- naux ou émanant des services cliniques, tels sont les moyens que M. Paul Segoiid a réunis pour établir la distinction entre les abcès chauds qui occupent la prostate elle-même et ceux qui se développent autour de cette glande, pour indiquer la marche, les symptômes et le traitement de chacun d'eux. M. P. Segond est arrivé ainsi à publier une monographie intéressante et utile qui comble une lacune dans la Science et est appelée à rendre de grands services. La Commission vous propose d'accorder le prix Godard à M. Paul Second. Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( fîoi ) PRIX DUSGATE. (Commissaires : MM. Bouillautl, Gosselin, Marey, Ch. Robin, Vulpian rapporteur.) D'après les termes du testament de M. Dnsgate, le prix, d'une valeur de deux mille cinq cents francs^ doit être décerné tous les cinq ans à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et les moyens de prévenir les inhumations précipitées. Trois Mémoires ont été présentés pour ce prix avant le i*'' juin 1880. L'un d'eux, manuscrit, a pour titre : Reclierclies expéiimentales sur les signes diaçjiwsliques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhumations précipitées; Vauleur est M. G. Le Box. Un autre de ces Mémoires, présenté par M. Onimcs, est intitulé : Modi- fications de l'excitabilité des nerfs et des muscles après ta mort. Ce Mémoire est imprimé. Le troisième travail est de M. H. Peyraud; il est manuscrit et a pour titre : De la détermination de (a mort réelle par le caustique de Vienne. Bien des travaux ont été publiés sur la question du diagnostic de la mort réelle, et l'Académie a déjà récompensé, il y a plus de trente ans, deux Mémoires consacrés à des reclierches sur ce sujet. Le problème n'a cepen- dant pas été considéré comme résolu; l'opinion publique est restée préoc- cupée du danger possible des inhumations précipitées et ces préoccupa- tions ont provoqué des études nouvelles sur les caractères qui distinguent la mort réelle de la mort apparente. Les auteurs des Mémoires adressés à l'Académie pour le prix Dusgate ont tenu compte des investigations faites avant eux; ils ont cherché soit à trouver de nouveaux signes diagnostiques, soit à rendre plus décisifs les moyens de vérification préconisés par leurs devanciers. Le signe diagnostique de la mort réelle auquel M. G. Le Bon accorde la préférence, celui qu'il regarde comme le seul certain en dehors de la dé- composition cadavérique, c'est la constat;ition d'une température deaS^C, faite à l'aide d'un thermomètre laissé dans la bouche pendant un quart d'heure. Pour M. Onimus, l'électrisation des muscles au moyen de courants in- duits, saccadés, est le moyen qui doit inspirer le pins de confiance lors- qu'il s'agit de déterminer, dans un cas donné, si la mort est réelle ou ( 6o2 ) apparente. La mort est réelle si la contractilité mnsciilaire n'est plus mise en jeu dans aucune région du corps par ce mode d'électrisalion. Le caustique de Vienne, suivant M. H. Peyraud, donne lieu, lorsqu'il est appliqué sur la peau, à des eifets diftérents, pendant la vie et après la mort. « Lorsque l'eschare produite par ce caustique tarde à se produire, le M sujet est mort. Lorsqu'elle est jaune, le sujet est mort. Lorsqu'elle est » rouge brun ou noire, le sujet est vivant. » Ces trois Mémoires contiennent des recherches expérimentales intéres- santes, mais ils sont incomplets sur tels ou tels points de la question. Aussi la Commission ne propose-t-elle pas de décerner le prix Dusgate. Elle est d'avis, toutefois, que ces recherches méritent d'être encouragées, et, en con- séquence, elle propose à l'Académie de donner : A M. OxiMUs, un encouragement de mille francs; à M. H. Peyraid, un encouragement de mille francs; à M. G. Le Bon, un encouragement de cinq cents francs. Les conclu>;ions de ce Rapport sont adoptées. PRIX BOUDET. (Commissaires : MM. Pasteur, Vulpian, Marey, Bouley, Gosselin rapporteur.) Conformément à lui vœu exprimé avant sa mort par M. Boudet, M"''Bou- det et ses fils ont mis une somme de six mille Jraucs à la disposition de l'Académie des Sciences pour la donner en prix, à la fin de 1880, à l'auteur qui aurait fait faire un progrès à l'art de guérir, en s'inspirant des travaux de M. Pasteur sur la fermentation et les organismes inférieurs. La Commission a cherché d'abord si, en partant des vues de M. Pasteur, quelqu'un avait fait faire un progrès au traitement des maladies internes. Plusieurs médecins ont bien eu l'espérance, en donnant l'acide phénique à l'intérieur, de produire dans la variole et dans la fièvre tyjihoïde des effets heureux qu'ils auraient expliqués par une action hypothétique sur des germes invisibles, présumés causes de la maladie ; mais cette espérance ne s'est pas réalisée, au moins d'une façon irréfutable et irrécusable pour tout le monde. De même, depuis que M. Pasteur a montré, par ses belles expériences sur les cultures de la bactéridie du charbon, l'unportance que ce microbe paraîtavoir dans l'origine et le développement des maladies charbonneuses, ( 6o3 ) on a pu espérer qu'un traitement curatif institué en vue de tuer le parasite ou \H\ traitement préservatif destiné à empêcher son développement dé- coider;iit de ces notions. M lis jusqu'ici encore les faits n'ont pas répondu à l'attente légitime provoquée par les travaux de notre éminent Coiittère. La Commission connaissait bien les tentatives de-M. Davaine pour traiter ]a pustule maligne de l'homme parles injections sous-cutanées de teinture d'iode ou d'acide phénique en vue de détruire les bactéridies. Elle connais- sait aussi les expériences de M. Toussaint sur l'inoculation vaccinale du sang charbonneux modifié par une élévation de température, celles de MM. Arloing, Cornevin et Thomas sur les effets préservateurs des injections intra-veineuses de ce même produit, mais ces tentatives et ces expériei ces n'ont pas encore abouti à des résultats assez complets pour que voire Com- mission puisse affirmer au nom de l'Académie des découvertes thérapeu- tiques réelles et incontestées. Elle reconnaît seulement qu'il y a là un beau champ d'investigations ouvert, elle félicite ceux qui y sont engagés, et elle les encourage de tous ses vœux et de foutes ses sympalhies. Mais ce qui n'a pas eu lieu encore jusqu'ici pour la thérapeutique médi- cale s'est produit pour la thérapeutique chirurj^icalc. Deux chirurgiens cé- lèbres, M. Alph.Guéiin en France et M. Joseph Lister en Angleterre, ont eu le bonheur, en s'inspiraut des travaux de M. Pasteur, de doter la Chirurgie de moyens puissants qui ont amoiuilri au delà de toute espérance les acci- dents mortels consécutifs aux gran plaies. Mais, tandis que M. Alph. Guérin pensait, en tamisant l'air dans le coton, empêcher l'arrivée des germes sur la blessure, M. Lister a visé à la destruction de ces mêmes germes autour des plaies. LnmersKin préalable des mains du chirurgien et de ses instru- nieuls dans l'aci le phénique, pulvérisations phéniqiiées, lotions phéni- quées de la partie blessée avant, pendant et après l'opération, introduc- C. K., 1881, i" Semeilre. ( T. XCII, N" 11.) 80 (6o4 ) tion d'un drain phéniqué, enveloppement par une gaze et une toile imperméables phéniqnées préparées à l'avance, ligatures pliéniquées au catgut pour les artères, M. Lister a tout fait pour détruire les germes, et, guidé par cette pensée, il est arrivé à la série de moyens dont l'ensemble constitue ce qu'il a appelé le pansement antiseptique, et ce que les chirur- giens contemporains ont très justement nommé \e pansement de Lister. Les résultats donnés par ce pansement, le monde entier les connaît : ce sont des gnérisons plus rapides et sans suppuration dans les cas où la réunion immédiate a pu être faite et a réussi, des guérisons moins compli- quées d'accidents dans ceux où la suppuration a été inévitable, une pro- portion très réduite de l'infection purulente, une diminution du nombre et de la gravité des érysipèles. En présence de changements si heureux introduits par M. Lister dans le traitement des plaies, votre Commission a dû reconnaître que les travaux de ce chirurgien répondaient plus que tous les autres à l'intention exprimée par M. Boudet. Qu'on me permette cependant de placer ici une réflexion : c'est certai- nement parce que les opinions de M. Pasteur sur la fermentation l'ont guidé, que M. Lister est arrivé aux résultats remarquables dont il vient d'être question; mais de ce que les faits sont réels et incontestés, ce n'est pas une raison pour que la théorie qui leur a donné naissance soit à l'abri de toute objection, et surtout qu'elle soit la seule admissible. J'ai pour ma part appelé l'attention (') sur un mode d'action des antisep- tiques dont ne s'est pas occupé M. Lister : je veux parler de la modification toute spéciale imprimée au sang et à nos tissus par le contact même de l'agent antiseptique, et aussi bien pir celui des alcools que par celui des phénols, dont s'est occupé exclusivement M. Lister. De ce contact résulte ce que j'ai appelé r(;npiHrescence absolue, ou tout au moins une diminution notable pour nos liquides de l'aptitude à s'altérer et à devenir putrides, quand bien même les germes atmosphériques ne seraient pas détruits, d'où cet agrandissement du champ des innovations créées par M. Lister qui con- siste à utiliser pour certains cas des agents plus puissants et plus fiiciles à préparer que ceux du chirurgien anglais, et à traiter par des antiseptiques plus efficaces non seulement les plaies qui se préparent à suppurer, mais aussi les cavités qui ont suppuré déjà et dont l'exposition à l'air peut de- venir dangereuse. (') Comptes rendus, 29 soplembre, 6 octobre et i^ novembre 1879. { 6o5 ) Celte réserve faite sur la question théorique, la Commission reconnaît que ]\I. Joseph Lister a inventé, en s'a|ipuyant sur les travaux de M. Pasteur, une thérapeutique chirurgicale des plus importantes, et à l'unanimité elle vous propose de hii décerner le prix Boudet. L'Académie adopte les conclusions de ceRappgrt. GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY, (Commissaires : MM. Daubrée, Hébert, de la Gournerie, Perrier, Delesse rapporteur). La question proposée par l'Académie pour sujet du prix à décerner en 1880 était la suivante : « Etudier les mouvements d'exhaussement et d'abaissement qui se sont produits 0 sur le littoral océanique de la France, de Dunkeique à la Bidassoa, depuis 1) l'époque romaine jusqu'à nos jours. Rattacher à ces mouvements les faits de » même nature qui ont pu être constatés dans r intérieur des terres. Grouper et » discuter les renseignements historiques en les contrôlant par une étude faite sur » les lieux. Rechercher, entre autres, avec soin, tous les repères qui auraient pu » être placés, à diverses époques, de manière à contrôler les mouvements passés » et servir à déterminer les mouvements de l'avenir. » Quatre Mémoires lui ont été soumis : Le n" 1, d'un auteur anonyme; le n° 2, de M. Jules Girard; le n° 3, de M. Alexandre Chèvremont; le n° 4, de M. L. Qui'snault. Tous portent la trace d'efforts très sérieux faits par leurs auteurs; mais, indépendamment d'erreurs dans le détail desquelles il n'y a pas lieu d'entrer, on peut leur adresser le reproche d'avoir été rédigés en trop grande hâte et de ne pas présenter toujours les qualités de méthode et de rigoureuse précision qu'exige un Mémoire scientifique. L'un d'eux se réduit, à peu près, à des Notices relatives au mont Saint-Michel, qui ont été publiées depuis longtemps par leur auteur. On peut s'étonner que les concurrents aient perdu de vue ou même com- ( 6o6 ) plèlement ignoré les beaux travaux d'Élie de Beantnont relatifs aux effets de la mer sur ses rivages et aux mouvements de ses côies. Un ouvrage clas- sique du maître, ses Leçons de Géologie pratique^ réunissait cepenilaiil des données qui étaient précieuses pour la solution de la question posée par l'Académie. D'un aulre côté, certains concurrents sont lombes dans uu excès inverse, car ils ont fait soit pour le texte, soit pour Its cartes, des emprunts telle- ment étendus à la Géographie île la Gaule romaine, de M. E. Desjardins, ainsi qu'à la Géographie universelle, de M. E. Reclus, que leur travail perJait par cela même tout caractère d'originalité. D'après les termes de la question posée pour le prix Gay, il y avait lieu de grouper et de disenter les renseigiiemenis historiques, en les contrôlant par des explorations faites sur les lieux. Les concurrents ont bien, en effet, visité quelques parties des côles de France; l'un d'eux liabite même Saint- Servan, et l'autre Montmartin-siir-Mer. Toutefois, la Commission a trouvé qu'une pari assez large n'avait pas été f lite aux exph)raIions sur le terrain, et surtout à l'étude géologique des dépôts quaternaires et modernes sur nos côtes maritimes. Lorsque l'appared littoral ou lorsque des bancs formés soit de coquilles, soit de plantes marines, vivant encore sur la plage voisine, s'observent à l'intérieur des terres, on doit admettre que la côte s'est élevée depuis la période actuelle. Au contraire, la constatation sous la mer de constructions, de routes et de voies romaines, celle de forêts et de tourbières contenant les arbres et les plantes qui se développent actuellement près du rivage, sont un indice que la côte s'est affaissée. Un iniérét tout particulier s'attache donc à l'étude géologique détaillée des couches marines et lacustres qui se sont formées sur les côtes. Cette étude présente assurément des difficultés; elle peut cependant être faiteen explorant les plages sous-marines pendant les marées de vives eaux, en dressant minutieusement, et dans les plus grands détails, la coupe des exca- vations ou des |)uits creusés au bord de la mer, en uldisant les sondages destinés à reconnaître les terrains qui doivent recevoir, prés du rivage, des ponts, (les constructions, des chemins de fer. Cependant il ne suffit pas d'étudier les mouvements d'exhaussement et d'abaissement des côtes pour se rendre compte des modifications qu'elles ont éprouvées avec le temps. En effet, la mer ronge sans cesse l'ensemble des côtes, et elle tend même {6on ) à produire des baies ou des golfes dans celles qui se laissent désagréger le plus f.icdemenf. Ses éroMons sont iiarticulièreiiiHnt énergi<]ues sur noire littoral océanique, et surtout d.ins la Manche. Elles sont visibles même d'une année à l'autre, et l'histoire ainsi que la tradition ont conservé le sonvenir d'un vaste travail de destrnciion opéré par l'Océan dans les siècles passés. D'un autre côté, si la mer exoave certaines parties du lilloral, elle tend au contraire à en augmenter d'iintres, en déposMut des alluvions. Imlépeu- d.iinineut desalliivions marines, les allnvioiis fluviatiles peuvent également opérer le comblement des golfes, et elles coiitrihuenl; aussi à modilier les contours des rivages. Ces phénomènes s'observent dans l'Océan; nias ils sont surtout bien visibles sur notre littoral méditerranéen, où d'anciens ports romains ont été comblés et se trouvent maintenant à l'intérieur des terres. Enfin l'homme, par ses travaux de dessèchement, de colmatage et d'endiguiment, apporte encore de légers chaugenienis dans les rivages. Il a paru à la Commission que les conciu'rents, malgré des efforts très dignes d'éloges, n'avaient pas accordé une importance assez grande aux explorations sur le terrain et à l'étude géologique des dépôts formés sur notre littoral; celte élude était cependant fondamentale pour la solution de la question posée par l'Académie. Observons aussi que deux des Mémoires envoyés font une part trop large aux recherches d'Archéologie et d'Histoire, en sorte que leur appré- ciation appartiendrait autant à l'Académie des Inscriptions qu'à l'Académie des Sciences. En définitive, la Commission a décidé, à l'unanimité, qu'il n'y avait pas lieu de décerner le prix Gay eu 1880, et elle propose de retirer la question du Concours. Elle propose aussi d'attribuer des encouragements de Soo*^'' à chacun des Mémoires i\° 1 et u" 3. L'auteur Axoxy3ie du Mémoire n° 1 a spécialement porté son attention sur les observations géologiques, et il a su tirer parti des notnbreux son- dages exécutés récemment le long du chemiu de fer d'Avranches à Dol et à Lambaile. Ces sondages montrent qu'après l'époque du Mammouth et dans les temps préhistoriques, il s'est prodiut un premier affaissement des côtes nord de Bretagne, sur lesquelles la mer a déposé des couches infé- rieures de tangue; puis ces côtes ont subi un premier exhau^st-meut et ont alors été recouvertes de tourbières et de foréls. Un second affaissement ( 6o8 ) a amené un nouveau dépôt de tangue et de couches marines qui est pos- térieur à Jules Ct'sar. Enfin un second exhaussement a relevé ces couches marines au-dessus du niveau des marées. 11 est regrettable, toutefois, que l'auteur du Mémoire n'ait pas fait des recherches précises et détaillées sur les débris d'animanx qui se trouvent dans la tangue et dans les couches marines, non plus que sur les plantes qui constituent les diverses conches de tourbe. L'auteur anonyme du Mémoire n° 1, ayant appris qu'une distinction lui était accordée, a demandé qu'il fût procédé à l'ouverture du pli cacheté qui accompagnait son travail. M. le Président, s'étant conformé à ce désir, a proclamé le nom de M. Del AGE. M. Alexandre Chîîvremont (n" 3) présente une étude très détaillée de tout le golfe normanno-breton compris entre Cherbourg et Brest. S'atta- chant surtout à discuter les nombreux documents historiques qui se rap- portent à cette partie de notre littoral, il cherche à les contrôler par les ob- ' servations faites sur les côtes. Il traite spécialement, avec de grands détails, tout ce qui concerne le mont Saint-Michel et le marais de Dol. Partant ensuite des données que le golfe normanno-breton fournit sur l'exhaus- sement et sur l'abaissement alternatif de nos rivages, il les généralise, les étendant non seulement à toutes les côtes de France dans l'Océan et même dans la Méditerranée, mais encore aux côtes des îles Britanniques, des Pays-Bas, de l'Allemagne, de la Scandinavie, et en définitive à celles de l'Europe entière. Il nous a paru que cette généralisation était au moins prématurée, car les côtes sur lesquelles des observations sérieuses ont été faites sont encore peu nombreuses et souvent très éloignées. En outre, les exhaussements conmie les abaissements sont extrêmement variables d'une côte à l'autre et peuvent même s'exercer en sens inverses; déplus, sur des points très rapprochés, ils diffèrent parleur amplitude et quelquefois par leur nombre. Une critique semblable doit être adressée au synchronisme que l'auteur cherche à étiiblir entre les dépôts, d'ailleurs si peu importants, du marais de Dol et les diverses époques que les géologues distinguent en Europe pendant la période quaternaire. Les dépôts qui se sont formés sur notre littoral pendant cette longue période sont encore bien peu étudiés, en sorte qu'il est prudent de réserver ce travail de synchronisme pour l'avenir. En ce qui concerne la partie historique du travail de M. Chèvremont, un ( 6o9) juge des plus compétents, M. Alfred Maury, de l'Académie des Inscrip- tions, a bien voulu en faire l'examen; il y a constaté une érudition de bon aloi.iMie connaissance étendue des sources et une critique exercée. Quelques réserves lui paraissent cependant nécessaires. En particulier, l'auteur admet, sans la justifier suflisamment, une tradition conf-ii'^e d'après laquelle, au moyen âge, l'île de Jersey {Insttta Cesarœa) n'était encore séparée du continent que par une grève et un peu d'eau, qu'une simple planche per- mettait de franchir. Si l'on étudie les cartes hydrographiques, leurs courbes de niveau mon- trent bien que des presqu'îles réunissaient autrefois Jersey et les îles anglo- normandes au Cotentin. Ces presqu'îles existaient sans doute pendant les âges préhistoriques ; mais, même pour Jersey, elles devaient avoir été dé- truites par la mer, bien avant l'époque gallo-romaine, M. Chèvremont s'est, du reste, proposé la solution d'une question à la fois plus étendue dans le temps et plus resserrée dans l'espace que celle posée par l'Académie, car il a cherché à faire l'histoire des révolutions dont le golfe, qui s'étend de Cherbourg à Brest, a été le théâtre depuis le milieu de la période tertiaire. C'est de ce travail, encore inédit, qu'il a extrait les Chapitres répondant au programme du prix Gay. Les conclusions de la Commission sont adoptées par l'Académie. PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON, PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. (Commissaires: MM, Vulpian, Marey,Ch. Robin, Bouley, H. Milne Edwards rapporteur.) On sait depuis longtemps que certaines parties de la fleur, appelées mic/- /icres par Vaillant, puis désignées sous le nom de nectaires par Liimé, laissent souvent échapper des gouttelettes d'un liquide sucré ou nectar^ dont divers insectes, notamment les abeilles et les bourdons, sont très avides, et ré- cemment les relations établies de la sorte entre ces animaux et les plantes ont été considérées par les naturalistes de l'école darwinienne comme exer- çant une grande influence sur les transformations que celles-ci seraient susceptibles d'éprouver. (6io ) L'étude fies nectaires avait occupé beaucoup de botanistes; cependant leur histoire n'était que très iiiiparfailemcnt connue, et il importait de soumettre à un contrôle sévère les observations qui ont servi de base aux hypothèses, parfois très séduisantes, dont nous venons de parler. M. GavStox Bonnier, maître de conférences à l'École Normale supérieure, a entrepris cette lâche. Il s'est proposé d'examiner plus attentivement que ne l'avaient fait ses devanciers la structure intime des parties nectarifères des végétaux, ainsi que la nature, le mode de formation et les usages physio- logiques dt-s produits fournis par les nectaires; enfin il a voulu appliquer la méthode expérimentale à l'étude des relations généralement admises aujourd'hui comme existantes entre la conformation ou le mode de colo- ration des fleurs et leur fréquentation par les insectes. Votre Commission n'ayant à s'occuper que des travaux de Physiologie expéi imcntale soimùs à son jugement, nous ne parlerons pas des recherches anatimiiques de M. Bonnier, si ce n'est poiu' dire qu'elles ont été faites ha- bilement et qu'elles ont jeté de nouvelles lumières sur le mode de con- stitution des nectaires et d'autres parties de l'organisme végétal dans les- quelles des matières sucrées peuvent être accumulées; mais nous croyons devoir rendre compte de la partie physiologique du Mémoire de ce jeune naturaliste, car elle nous a paru digne de l'une des hautes récompenses dont l'Académie dispose annuellement. Les priiîcipales expériences de M. Bonnier sont relatives, les unes à l'étude des nectaires considérées sous le ra|)port télénlogique, les autres aux fonctions de ces parties dans l'économie de la plante qui en est pourvue. Vers la fin du siècle dernier, Conrad Sprengel regarda les nectaires comme étant des organes excréteurs servant à débarrasser les plantes de cer- taines matières inutiles ou même nuisibles, et destinés principalemetit à préparer pour leservice des insectes les sucs mielleux dont cesanimaux se nourrissent. Le rôle accompli par les insectes comme transporteurs du pollen des fleurs mâles aux fleurs femelles de certaines plantes dioïques, telles que les palmiers, avait con luit aussi quelquesaiiteurs à penserque les abeille^ et les bourdons, attirés dans l'int-rieur îles fleurs nectarifères par le sucre excrété de la sorte, pouvaient exercer sur la fécondation de celles-ci une influence analogue. Enfin, des expériences faites récemment par M. Darwin et p;ir quelques autres naturalistes sur les effets des fécondations croisées comparés à ceux produits par la fécondatien directe ou autofé- condation des fleurs hermaphrodites ont servi de base a une autre férié de vues théoriques relatives au perfectionnement de ces fleuis par voie ( 6ii ) d'adaptation. Dans cet ordre d'idées, la coloration vive des fleurs serait avantageuse aux plantes, parce qu'elle servirait à attirer les insectes avides de sucre et que les fécondaiious croisées opérées par ces visiteurs auraient pour résultat le développement progressif des propriétés particulières aux individus dont la propagation aurait été favorisée de la sorte. Depuis quelques années ou a beaucoup disserté sur des questions de ce genre. M. Bonnier a trouvé utile de les aborder d'une autre manière, de les traiter expérimentalement et d'examiner, par exemple, si en réalité la couleur des fleurs guide les insectes dans la recherche du nectar. Pour résoudre celte question, M. Bonnier a opéré sur des abeilles vivant à la campagne eu pleine liberté et dans des conditions complètement nor- males; il a placé, à proximité de leur ruche, une série de petites pièces de la même étoffe, de même grandeur et également enduites d'une même ma- tière sucrée, mais de couleurs dilférentes, et, au moyen de pesées précises, il a constaté qu'il n'y avait aucune relation entre ces différences de colora- tion et les quantités de sucre enlevées. L'hypothèse de l'adaptation chro- matique des fleurs en rapport avec l'emploi que les insectes font de leurs sucs et avec les effets produits par les fécondations croisées ne parait donc avoir aucune base et rentre dans la catégorie des simples vues de l'esprit, dont, en général, la Science ne tire que peu de profit. D'autres expériences ont permis à M. Bonnier de constater que le mode de conformation des fleurs est également sans influence sur l'attrait de celles-ci pour les insectes. Enfin, il est maintenant bien démontré que ces animaux profitent du sucre excrété par un nectaire comme l'homme pro- fite du sucre accumulé dans la racine d'une betterave, sans que dans l'un ou l'autre de ces appareils physiologiques le travail accompli par le végétal soit déterminé par l'emploi que les êtres animés peuvent faire de leurs pro- duits. La seconde partie des recherches expérimentales de M. Bonnier a pour objet l'étude du mode de production du nectar des fleurs et des usages de cette matière dans l'économie du végétal. Là l'auteur a dû appeler à son aide la Chiuiie, comme notre illustre et regretté Confrère Claude Bernard l'avait fait en étudiant la glycogénèse chez les animaux; il a dû également distinguer entre eux les saccharoses et les glucoses, examiner le rôle de l'une et l'autre de ces espèces de sucres dans la nutrition de la plante, et re- chercher la cause de la transformation des premiers en un aliment assimi- lable par l'organisme végétal. C. R. i«8i, 1" Jtmfft/-*-. (T. XCII, N» 11.) 8l ( 6i2 ) Les limites que les usages de l'Académie assignent à nos Rapports ne nous permettent pas de rendre compte des diverses expériences à l'aide desquelles I\I. Bonnier a résolu ces problèmes, et nous nous bornerons à indiquer très brièvement quelques-uns des résultats obtenus par ce jeune botaniste. Les nectaires, de même que beaticoup d'autres parties des plantes, ne sont pas des organes spéciaux, mais seulement des magasins dans lesquels du saccharose s'accumule et constitue une réserve alimentaire, destinée à servir ultérieurement à la nutrition d'organes voisins; mais, pour être uti- lisé de la sorte, il faut que cette espèce de sucre soit transformé en glucose, et dans l'organisme végétal cette transformation est effectuée par un ferment soluble, que M. Bonnier est parvenu à isoler. Cet agent n'est autre que la substance désignée par notre savant Confrère, M. Berthelot, sous le nom de ferment inversif; \l se développe dans le voisinage de l'ovaire, principale- ment au moment de la formation du fruit, et le glucose produit dans le nectaire par son influence est résorbé eu majeure partie pour servir à la nu- trition de ce même fruit. Mais il peut arriver aussi qu'une portion du suc accumulé de la sorte dans le nectaire transsude au dehors, et là, suivant l'état de l'atmosphère, reste pendant un certain temps sous la forme d'une gouttelette ou s'évapore promptement, en abandonnant à la surface exté- rieure du magasin nectarifère la matière sucrée qui s'y trouvait en disso- lution. M. Bonnier a étudié avec beaucoup de précision l'influence de la température, de l'état hygrométrique de l'atmosphère, de la pression barométrique et des climats, sur la marche de ces phénomènes. Pour effec- tuer cette longue série d'investigations dans des conditions favorables, M. Bonnier ne s'est pas contenté d'observations faites dans un laboratoire ordinaire; il a examiné comparativement la production du nectar par les mêmes plantes vivantes, dans les plaines basses des environs de Paris, dans les montagnes plus ou moins hautes du Dauphiné et de la Suisse, ou bien encore sous le rude climat de la Norvège, où il est allé passer plu- sieurs mois, dans l'unique but d'y poursuivre ses travaux relatifs à la phy- siologie végétale et à la distribution géographique des plantes. Il a obtenu, de la sorte, des résultats très nets et très concordants. Enfin, ses observations et ses expériences nous donnent une explication non moins simple que satisfaisante d'un grand nombre défaits qui étaient jusqu'alors difficiles à interpiéter. Pour ne pas abuser des moments de l'Académie, nous n'entrerons pas ( 6.3 ) dans plus de détails à ce sujet, car ce que nous venons de dire du Mémoire de M. Donnier suffira, croyons-nous, pour motiver l'opinion favorable que votre Commission en a conçue. Plusieurs autres travaux ont été soumis à notre jugement; mais la plu- part n'avaient pas autant d'importance que celui dont nous venons de rendre compte, et certains d'entre eux, étant encore inachevés ou nécessi- tant un plus long examen, nous ont paru devoir être réservés pour le pro- chain Concours. Nous avons pensé aussi qu'il était bon d'encourager, parmi les botanistes, l'emploi des méthodes expérimentales rigoureuses dans l'élude de questions pour la solution desquelles les naturalistes sont aujourd'hui trop enclins à se contenter de données vagues et d'hypothèses hasardées. A l'unanimité, votre Commission vous propose donc de décerner le prix de Physiologie expérimentale à M. Gaston Bowier. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX GENERAUX. PRIX MONTYON, ARTS INSALUBRES. (Commissaires : MM. Dumas, Chevreul, Peligot, Fremy, Boussingault rapporteur.) Dans les mines de houille, l'éclairage a lieu avec la lampe imaginée par Davy, après qu'il eut constaté le refroidissement que subit un gaz en igni- tion traversant une toile métallique. La flamme résultant de la combustion d'ini mélange d'air et de grisou opérée à l'intérieur d'une lampe de sûreté ne se propage pas au dehors; elle prend un aspect particulier, s'allonge, change de couleur, marque^ comme le disent les mineurs, qui reconnaissent, à ces caractères, qu'ils sont dans un mélange explosif. Si le grisou est en proportion telle que la combustion intérieure soit vive et continue, la chaleur dégagée peut alors acquérir assez d'intensité pour que l'enveloppe métallique protectrice devienne incandescente, et par suite capable d'allumer l'atmosphère ambiante. Sans doute, ce cas se présentera rarement dans une mine où la ventila- (6(4) tion largement pratiquée dilue, noie, en quelque sorte, le gaz inflammable dans un volume d'air considérable. Néanmoins il est des circonstances, que rien ne fait prévoir, où l'on traverse momentanément une zone chargée de grisou, même dans les travaux les mieux aérés, ou bien encore, ainsi qu'il arrive dans des exploitations de pétrole, d'énormes masses de sable bitumineux font irruption dans les galeries, chassées qu'elles sont par des eaux salées accompagnées de g^z combustibles. Lorsque, par une cause quelconque, l'atmosphère est assez chargée de grisou poiu- que la toile métallique d'une lampe rougisse, le mineur est dans une situation périlleuse : fuir serait une imprudence, l'agitation de l'air pouvant faire sortir la flamme de l'enceinte où elle est confinée; l'unique moyen efficace pour conjurer le danger est d'éteindre la lampe, non pas en soufflant, mais en l'étouffant sous les vêtements. Malgré la promptitude avec laquelle on agit, on éprouve une grande anxiété, par la raison qu'on peut être frappé par un coup de feu ; on conçoit dès lors l'intérêt qu'il y aurait à pouvoir éteindre instantanément une lampe placée dans les condi- tions qu'on vient de signaler. C'est à ce résultat qu'est parvenu M. Birckel, ancien élève de l'École Centrale, ingénieur aux mines dePechelbronn, par une modification apportée à la lampe de sûreté. Cette modification, des plus simples, consiste à pourvoir le cylindre en toile métallique d'une double enveloppe en fer-blanc; l'une, supérieure, mobile, glisse sur l'enveloppe inférieure, fixe, quand on lui imprime un mouvement concentrique en faisant tourner le crochet de suspension. Ces enveloppes portent des ouvertures correspondantes et d'égales sections, de sorte qu'il est possible de diminuer plus ou moins l'accès de l'air, et même de le supprimer, de manière à éteindre subitement le grisou brûlant dans la lampe. Il n'est pas d'ailleurs indispensable daller jusqu'à l'extinction, parce que, eu réglant l'arrivée de l'air, s'il survient un accroissement de gHZ combustible, la flamme s'éteindra spontanément, faute d'oxygène. Le pouvoir éclairant d'une lampe de Mueseler, quand elle porte les enveloppes régulatrices, n'est pas sensiblement atténué, parla raison qu'elles n'uiter- ceptent que la faible lumière émanant du treillis métallique. Il est établi par un Rapport de M. von Albert, ingénieur des mines de l'arrondisse- ment de Strasbourg, que depuis près d'une année la lampe modifiée par M. Birckel est en usage dans les mines de Pechelbronn, où l'on travaille dans une atmosphère fortement chargée de grisou, sans qu'on ait eu à signaler aucun accident. Aussi les mineurs trouvent-ils une grande sé- curité dans l'emploi de cette lampe, dont le poids est à peine augmenté par ( (5'^ ) les enveloppes, qui ont d'ailleurs l'avantage de protéger le tissu métal- lique et d'empêcher la flamme de traverser ce tissu dans le cas d'un cou- rant d'air ou d'un mouvement brusque. En présence de résultats aussi satisfriisants, votre Commission a pensé que l'auteur de la modification apportée à la lampe de sûreté, en vue d'en déterminer l'extinction instantanée dans une atmosphère éminemment ex- plosive, méritait une récompense; en conséquence, elle propose d'accorder à M. BiRCKEL une somme de quinze cents francs. L'Académie adopte les conclusions de ce Rapport. PRIX TRÉMONT. (Commissaires : MM. Dumas, Thenard, Tresca, Bieguet, Bertrand rapporteur.) La Commission, à l'unanimité, |)ropose de décerner le prixTrémont pour l'année 1880 à M. J. Vixot, fonclatein- et directeur du Journal le Ciel. Elle est heureuse d'encourager les efforts poursuivis depuis seize ans par M. Vinot pour développer chez tous les esprits ciu'ieux le goût de l'As- tronomie et pour les aider par des explications incessantes toujours simples, précises, sur tous les sujets accessibles à leurs observations. L'Académie approuve les conclusions de ce Rapport. PRIX GEGNER. (Commissaires : MM. Chasies, Bertrand, Boussingault, Milne E'Iwards, Duuias rapporteur.) La Commission propose à l'Académie de décerner le prix Gegner de l'année 1880 à M. V.-A. Jacquei.ai\, pour l'enseadjle de ses travaux de Cliimie, et notamment pour la belle observation qui lui est due sur la transformation du diamant en graphite sous l'influence des hautes tempé- ratures obtenues au moyen de la pile de Volta. M. Jacquelain, dans le cours de sa longue carrière comme chef des labo- ratoires de l'Ecole Centrale, s'est appliqué à préparer de nombreux produits dans un état exceptionnel de pureté. L'Académie, en lui fournissant les moyens d'en compléter l'étude, espère que les notions qu'ils peuvent four- nir à la Science ne larderont pas à être mises sous les yeux des chimistes. Celte proposition est adoptée. ( (3i6 ) PRIX DELALANDE-GUÉRINEAU. (Commissaires : MM. de Lesseps, d'Abhadie, Milne Edwards, Cosson, amiral Mouchez rap|)orteur. ) Un homme d'un caractère énergique, plein décourage, de hardiesse et de persévérance, vient de renouveler dans l'extrême Orient une de ces entre- prises rappelant, comme celle de Doudard de la Grée dans le Mékong, ces épisodes légendaires qui, au XVl° siècle, caractérisèrent les conquêtes dans le nouveau uinnde et firent momentanément la grandeur de l'Espagne et du Portugal. Il nous donne un nouvel exemple de cette puissance féconde de l'initiative privée, qualité trop rare, trop peu encouragée en France, mais aussi commune qu'appréciée chez d'autres grandes nations dont elle a le plus servi la [jrospérité. C'est à celle vigueurd'iniliative de leur race, à cette con- fiance en soi, à cette hardiesse d'entreprise qui les pousse sans cesse à porter au loin, hors de leur frontière, l'exubérance de leurs forces et de leur acti- vité, que les Anglais et les Américains doivent surtout l'énorme développe- ment de leurs relations sur toute la surface du globe et leur prospérité sans égale. Si la France comptait beaucoup d'hommes comme Dlpui.s et savait les encourager au lieu de les abandonner, elle ne tarderait pas à relever son commerce de la déplorable infériorité où il se trouve encore aujourd'hui dans l'extrême Orient : pendant que le total de nos échanges n'y est annuellement que de i65ooo tonneaux, les Américains arrivent au chiffre de 2800000 tonneaux et les Anglais à 5 millions de tonneaux. C'est le droit et le devoir des nations les plus civilisées, mais c'est aussi leur hon- neur et la cause la plus efficace, la plus juste de leur prospérité, d'uitro- duire chez les peuples arriérés leur influence, leur commerce et les bien- faits de la civilisation. Malgré l'état si remarquablement prospère où se trouve aujourd'hui la France, on prendra certainement pour une marque de faiblesse ou d'impuissance sa non-intervention au ïonkin, et ce sera peut-être pour l'avenir une faute irréparable de ne jias sinvre aujourd'hui la voie si facile, si fructueuse, ouverte par Dupuis dans cette belle et populeuse contrée, voisine de nos possessions asiatiques. Jean Dupuis, né en 1829, manifesta de bonne heure son goût pour les sciences géographiques et les voyages. En 1857, il se rend en Egypte au mo- ment où commence l'entreprise du canal de Suez; mais, n'y trouvant pas, après deux ans de séjour, de position en rapport avec ses goûts et son ambi- tion, il part pour la Chine et arrive dans le Yang-tze-kiang en même temps ( 6i7 ) que l'amiral anglais Hope, chargé de choisir trois ports noiiveanx à ouvrir au commerce européen. Il suit cette expédition et se fixe à Han-Keou, le premier de cesporis. Il s'occupe aussitôt, avec toute l'ardeurqui le caracté- rise, d'étudier la langue, les mœurs, les ressources du pays, et de se créer des relations commerciales étendues. Sa loyauté, son intelligence lui conci- lient bientôt toutes les sympathies, et, après quelques années de travail as- sidu, il arrive à une position des plus honorables; mais, poussé par son esprit aventureux, il veut profiter de ces circonstances favorables pour explorer les populeuses provinces de la Chine méridionale qui, par leur éloi- gnement de toute route économique, échappent encore au commerce euro- péen. Il connaissait les énergiques et persévérants efforts inutilement renouvelés depuis dix ans par les Anglais pour y parvenir par leur fron- tière orientale de l'dide; il connaissait également le récent échec de l'expé- dition française de Doudard de la Grée qui tentait d'y pénétrer par le Cam- bodge et le Mékong. Guidé par certains renseignements qu'il est parvenu à se [)rocurer, Dupuis se décide à chercher la solution de ce problème par le Song-Koï, ou fleuve Rouge, qui, prenant sa source dans le Yun-nan, traverse le Tonkin du nord-ouest au sud-est. Il part d'Hang-Reou enseptembreiS^o et se rend au Yun-nan alors ravagé parla guerre des Mahométans. Il se lie avec le maréchalMà, commandant l'année chinoise, qui se trouve dans le plus grand dénùment, tt il offre d'approvisionner l'armée par le Song-Koï qu'il compte bientôt explorer. Le maréchal Ma n'accepte ses offres qu'après lui avoir fait comprendre les dif- ficultés presque uisurmontables et les dangers de cette entreprise; mais Du- puis, confiant dans sou énergique volonté et sou courage, persiste dans sa résolution et part avec une escorte qui l'accompagne jusqu'à la frontière du Tonkin. Il continue alors, avec un seul serviteur chinois, la recherche du fleuve du Song-K.oï à travers des pays peu connus, peuplés de tribus indépendantes ayant la plus détestable réputation. Après de bien rudes fatigues, des difficultés et des dangers sans cesse renaissants, il parvient un jour au bord d'une vallée ou plutôt d'un gouffre d'iui unllier de mètres de profondeur, au fond diiquel coule une rivière qu'on lui dit être le Song-Koi. Il s'y aventure sur une barque et le descend jusqu'à Rouen-ce, premier poste annamite, où on l'empêche de commuer sa route. Dniniis, certain maintenant de la navigabilité du Song-Roi et de la réalisation de ses espérances, remonte au Yun-nan annoncer son succès aux autorités chinoises. Pendant ce voyage, il a minutieusement exploré (6.8 ) le fleuve et la contrée qu'il traverse; il constate l'abondance des produits naturels les plus variés : mines de houille, de fer, d'étain, de cuivre, d'ar- gent, de ciistal de roche, minerais d'or très abondants chez les Muong, végétation tropicale splendide, gibiers et animaux de toute espèce. Les autorités du Yun-nau, vivement frappées de l'importance de cette découverte pour la prospérité des provinces qu'elles administrent, chargent Dupiiis de l'approvisionnement de l'armée, lui offrant un corps de dix mille hoînmes pour assurer la libre circulation du fleuve Rouge contre l'hostilité des peuples riverains ; elles l'accréditent officiellement auprès du roi d'An- iiam, vassal de la Chine. Dupuis, tout en acceptant la mission commerciale, refuse l'offre du corps d'armée, intervention officielle du gouvernement chuiois, qui pourrait gravement compromettre les intérêts futurs de la France au Tonkin. Ce refus patriotique de Dupuis lui fait d'autant plus d'honneur que le concours de ce corps d'armée, en assurant la réussite de son entreprise, liiias>urait en même temps une brillante fortiuie. En janvier 1872, Dupuis vient en France préparer son expédition et faire part au Gouvernement de son |)rojet d'ouverliue du fleuve du Tonkin, en lui demandant son concours. Mais nous étions malheureusement à une époque trop critique encore pour songer à des entreprises lointaines, quelque faciles et séduisantes qu'elles fussent ; Dupuis ne peut obtenir du Gouvernement, assez mal lenseigné d'ailleurs sur l'état de ces contrées, qu'un stérile témoignage de sympathie. Il repart doue seul pour poursuivre ses opérations et se présente à la fin de 1872 dans le golfe du Tonkin, sur la côte basse du delta du Song-koï, à la tête d'une flottille de navires à voiles et à vapeur entièrement équipée à ses frais. Il explore minutieusement ces côtes inconnues de nos hydro- graphes, finit [)ar découvrir un chenal où il pénètre avec ses navires et remonte jusqu'à Ha-noï, à 3o lieues de la mer. L'arrivée si extraordinaire de cette première expédition européenne dans la capitale du Tonkin jette le plus grand effroi parmi les mandarins anna- mites, qui, n'osant pas l'attaquer de front, lui font dès ce jour une guerre sourde et acharnée. Dans cette i)ûsition critique, Dupuis se voit obligé d'agir avec vigueur; û attaque les Annamites, les refonle dans la citadelle et se rend maître de la ville de commerce où la population tonkinoise lui est favo- rable. Laissant alors une partie de son expédition à son second, M. Millot, il remonte avec l'autre au Yun-nau, où il retrouve son ami le maréchal Ma, vainqueur des Mahomélans. L'arrivée de l'habile et hardi explorateur et la démonstration si frappante (6.9) de la facilité des communications par le Song-koï soulèvent un véritable enthousiasme parmi la population chinoise, et les mandarins lui renou- vellent les offres les plus avantageuses, qu'il refuse encore comme il avait refusé déjà les offres des grandes maisons de commerce anglaises et alle- mandes de Hong-Kong, espérant toujours que la France, dans un prochain avenir, pourrait bénéficier la première du résultat de ses explorations. Il redescend à Ha-noï, d'où il expédie un second convoi au Yun-nan. Pendant ce temps, il envoie à Saigon M. Millot et le charge d'exposer au Gouverneur que l'appui moral de la plus minime force sera suffisant pour établir le protectorat de la France et émanciper dix millions de Ton- kinois de la tyrannique oppression annamite, qu'ils subissent depuis le com- mencement du siècle. Ces faibles et indolentes populations n'attendent qu'une occasion favorable pour s'en débarrasser. A ce moment, la navigabilité du Song-Roï est bien démontrée; l'hostilité des Annamites est comprimée et les Tonkinois sont bien disposés à recevoir l'intervention française; mais ici se termine la partie heureuse et féconde de la carrière de Dupuis, celle pendant laquelle il a toujours agi seul, et commence avec l'intervention officielle française, tant sollicitée par lui, la série de ses mésaventures et sa ruine. Au moment où il allait expédier son troisième convoi au Yun-nan, il voit arriver le lieutenant de vaisseau Garnier, envoyé de Saigon avec une cen- taine d'hommes, sans autres instructions que d'agir selon les circon- stances, comme il le jugerait convenable. Ce remarquable officier, cé- lèbre déjà par son exploration du Mékong, et très au courant des affaires et du caractère annamite, juge rapidement la situation; il comprend combien les circonstances sont favorables à l'extension de l'influence française et quelle jalouse et invincible hostilité rencontreront toujours les Européens de la part des mandarins annamites maîtres absolus du pays. Il prend donc résolument parti contre ces derniers en faveur des Tonkinois et de Dupuis. A la tête des quatre-vingt-dix hommes qu'il commande et de quatre-vingts et quelques hommes de la flottille de Dupuis, il attaque vigoureusement la citadelle d'Ha-noï, défendue par six à sept mille hommes, et s'en empare en quelques heures. Il s'empare ensuite de toutes les places fortes qui défendent le delta du fleuve. La population indigène, enfin débarrassée du joug annamite, se déclare partout en faveur des Français. Les représentants du gouvernement annamite, se reconnais- sant vaincus, ne demandent qu'à traiter. Il aurait suffi à ce moment d'une simple déclaration du gouverneur de Saigon pour annexer les dix millions C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, N° H.) ^2 ( 620 ) de Tonkinois aussi facilement que quelques années avant on avait annexé, sans tirer un coup de fusil et par un simple décret, les trois nouvelles provinces de la basse Cochinchine. Mais un déplorable événement change tout à coup la face des affaires. Un fort parti d'ennemis s'étant approché un jour de la citadelle pour l'at- taquer, Garnier fait une sortie et, emporté par son téméraire courage, les poursuit au pas de course, suivi seulement de trois hommes, qu'il devance de plusieurs centaines de mètres; il tombe dans un fossé qu'il n'avait pas aperçu et il est massacré avant d'avoir eu le temps de se relever. Ses lieu- tenants, assistés par les hommes de la flottille de Dupuis, vengent sa mort, en dispersant les dernières bandes ennemies. A cet instant, la conquête du Tonkin pouvait être considérée comme terminée. Malheureusement, par suite d'un déplorable manque d'unité de conduite dans la direction supé- rieure des affaires, l'officier appelé à remplacer Garnier, sans instructions beaucoup plus précises, adopte une politique diamétralement contraire à celle de son prédécesseur ; il prend le parti des mandarins annamites contre les Tonkinois, des oppresseurs contre les opprimés; il fait évacuer par nos détachements toutes les provinces, toutes les places fortes que nous avions conquises, et abandonne au ressentiment des Annamites les nombreux Tonkinois qui s'étaient livrés à nous, leur donnant ainsi la plus fâcheuse opinion de notre caractère national. Il séquestre la flottille de Dupuis, qu'il expulse complètement ruiné ; puis il prépare avec l'Annam un traité par lequel nous abandonnions sans nulle compensation effective une situation aussi belle qu'inespérée, conquise par tant d'actes de courage, d'audacieuse initiative et d'habileté politique. Nous nous engageons en outre à lui donner un important matériel de guerre qui lui a été remis l'année suivante. Dupuis, rentré en France après avoir perdu tout le fruit de sa longue, honorable et laborieuse carrière, sollicite aujourd'hui une réparation des pertes que lui ont fait subir les mesures si déplorables dont il a été victime. Pendant ces quinze ans de voyages et d'expéditions aventureuses, Dupuis a toujours fait preuve du caractère le plus honorable; ses adversaires ne peuvent que lui contester l'importance de certaines découvertes : leSong- Roï, par exemple, ne serait pas toujours navigable ; on y rencontrerait en cer- taines saisons des rapides, des hauts-fonds nécessitant des transbordements. Mais il n'en est pas moins le premier explorateur de ce fleuve, qu'il a remonté et descendu plusieurs fois à ses risques et périls, sans secours offi- ciels et malgré l'hostilité des Annamites. Les travaux géographiques ré- (621 ) cemment exécutés par un officier de marine envoyé en mission spéciale au Tonkin ont à très peu près confirmé tous les levés faits par Dupuis. En lui accordant le prix Deialande-Guérineau, l'Académie ne préjuge d'ailleurs en rien la décision qu'aura à prendre Fautorilé compétente rela- tivement aux réclamations de Dupuis au point île vue des intérêts privés ou politiques. Elle récompensera seulement l'énergique et hardi explorateur qui a parcouru seul, à l'aide de ses propres ressources, tant de milliers de kilomètres à travers des contrées inexplorées par les Européens, qui a ouvert au commerce et à la Science un grand et riche pays où il y aurait un intérêt de premier ordre, aussi bien pour les misérables populations tonkinoises que pour le commerce européen, à établir notre protectorat et notre bienfaisante influence. Elle encouragera enfin parmi nous cette qualité si féconde de l'initiative privée, à laquelle les deux grandes nations mari- times doivent presque uniquement leur énorme développement et qui a le plus contribué à cette subite extension de la civilisation européenne sur toute la surface du globe, merveilleuse transformation à laquelle vient d'assister la génération qui s'éteint et dont le xix^ siècle recevra un éclat sans égal. L'Académie ne peut d'ailleurs oublier que c'est précisément à cette qua- lité de l'initiative personnelle, si remarquablement développée chez un de ses plus illustres Membres, que la France devra peut-être de léguer aux âges futurs, profondément gravé à Suez et à Panama, le souvenir le plus impé- rissable de sa grandeur, de son génie et de sa civilisation. Les considérations qui précèdent ont décidé votre Commission à vous proposer de décerner le prix Deialande-Guérineau à M. Jean Dupuis. PRIX FONDÉ PAR M"'^ la Marquise DE LAPLACE. Une Ordonnance royale ayant autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par M""" la Marquise de Laplace, d'une rente pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace, prix qui devra être décerné chaque année au premier élève sortant de l'École Polytechnique, Le Président remet les cinq Volumes de la Mécanique céleste ^Y Exposition du système du monde et le Traité des Probabilités à M. Termieb (Pierre- Marie), né le 3 juillet iHSg à Lyon, et entré, en qualité d'élève ingénieur, à l'École des Mines. ( 622 ) PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR LES AKNÉES 1881, 1882, 1883 ET 1885. GEOMETRIE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHEMATIQUES. (Pris, du Budget.) Question proposée pour l'année 1882. L'Académie propose pour sujet dti prix la « Théorie de la décomposition des nombres entiers en une somme de cinq carrés » , en appelant particulièrement l'attention des concurrents sur les résultats extrêmement remarquables énoncés sans démonstration par Eisenstein dans une Note écrite en langue française au Tome 35 du Journal de Mathématiques de Crelle (p. 368, année 1847). Le prix consistera en une médaille de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires devront être remis au Secrétariat avant le i*' juin 1882; ils porteront une épigraphe ou devise répétée dans un billet cacheté qui contiendra le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si la pièce à laquelle il appartient est couronnée. ( 623 ) MÉCANIQUE. PRIX EXTRAORDINAIRE DE SIX MILLE FRANCS, DESTINA A RÉCOMPENSER TOUT PROGRÈS DE NATDRE A ACCROÎtEE l'eFFICACITB DE NOS FORCES NAVALES. L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année 1881. Les Mémoires, plans et devis, manuscrils ou imprimés, devront être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX PONCELET. Par Décret en date du 22 août 1868, l'Académie a été autorisée à accepter la donation qui lui a été faite, au nom du Général Poncelet, par M"^ Veuve Poncelet, pour la fondation d'un prix annuel destiné à récompen- ser l'Ouvrage le plus utile aux progrès des Sciences mathématiques pures ou appliquées, publié dans le cours des dix années qui auront précédé le jugement de l'Académie. Le Général Poncelet, plein d'affection pour ses Confrères et de dévoue- ment aux progrès de la Science, désirait que son nom fût associé d'une manière durable aux travaux de l'Académie et aux encouragements par les- quels elle excite l'émulation des savants. M"^ Veuve Poncelet, en fondant ce prix, s'est rendue l'interprète fidèle des sentiments et des volontés de l'il- lustre Géomètre. Le Prix consiste en une médaille de la valeur de deux mille francs. Une donation spéciale de M^" Veuve Poncelet permet à l'Académie d'ajouter au prix qu'elle a primitivement fondé un exemplaire des Œuvres complètes du Général Poncelet. PRIX MONTYON. M. de Montyon a offert une rente sur l'État pour la fondation d'un prix annuel en faveur de celui qui, au jugement de l'Académie des Sciences, s'en sera rendu le plus digne, en inventant ou en perfectionnant des instru- ments utiles aux progrès de l'Agriculture, des Arts mécaniques ou des Sciences. Le prix consiste en une médaille de la valeur de sept cents francs. ( G2/, ) PRIX PLUMEY. Par un testament en date du lo juillet iSSg, M. J.-B. Plumey a légué à l'Académie des Sciences vingt-cinq actions de la Banque de France « pour » les dividendes être employés chaque année, s'il y a lieu, en un prix à » l'auteur du perfectionnement des machines à vapeur ou de toute » autre invention qui aura le plus contribué au progrès de la navigation à » vapeur. » En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera chaque année, dans sa séance publique, une médaille de la valeur de deux mille cinq cents francs au travail le plus important qui lui sera soumis sur ces matières. PRIX DALMONT, ,., Par son testament en date du 5 novembre i863, M. Dalmont a mis à la charge de ses légataires universels de payer, tous (es trois ans, à l'Acadé- mie des Sciences, une somme de trois mille francs, pour être remise à celui de MM. les Ingénieurs des Ponts et Chaussées en activité de service qui lui aura présenté, à son choix, le meilleur travail ressortissant à l'une des Sections de cette Académie. Ce prix triennal de trois mille francs doit être décerné pendant la période de trente années, afin d'épuiser les trente mille /rancs légués à l'Académie, d'exciter MM. les ingénieurs à suivre l'exemple de leurs savants devanciers, Fresnel, Navier, Coriolis, Cauchy, de Prony et Girard, et comme eux ob- tenir le fauteuil académique. Un Décret en date du 6 mai i865 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En conséquence, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix fondé par M. Dalmont dans sa séance publique de l'année 1882. PRIX FOURNEYRON. L'Académie des Sciences a été autorisée, par décret du 6 novembre 1867, à accepter le legs qui lui a été fait par M. Benoît Fourneyron d'une somme de cinq cents francs de rente sur l'État français, pour la fondation d'un prix de Mécanique appliquée à décerner tous les deux ans, le fondateur laissant à l'Académie le soin d'en régler le programme. ( 635 ) La Commission du prix de 1877 n'a pas cru pouvoir, conformément au Programme proposé, le décerner à l'auteur d'une machine motrice pour tramway, et l'a accordé à une machine motrice s'en rapprochant. De son côté, la Commission du prix de l'année 1879 n'a pas jugé qu'il lui fût possible de l'accorder à aucun des Ouvrages soumis à son examen. En conséquence, sur sa proposilion, l'Académie maintient la question au Concours et propose de décerner, s'il y a lieu, le prix Fourneyron dans la séance publique de l'année 1881 au meilleur Mémoire ayant pour objet la construction d'une machine motrice propre au service de la traction sur les tramwajs. Lespièces de Concours, manuscrites ou imprimées, devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le 1" juin. ASTRONOMIE. PRIX LALANDE. La médaille fondée par Jérôme de Lalande, pour être accordée annuelle- ment à la personne qui, en France ou ailleurs, aura fait l'observation la plus intéressante, le Mémoire ou le travail le plus utile au progrès de l'Astro- nomie, sera décernée dans la prochaine séance publique, conformément à l'arrêté consulaire en date du i3 floréal an X. Ce prix consiste en une médaille d'or de la valeur de cinq cent quarante francs. PRIX DAMOISEAU. Question proposée pour 1869, remise à 1872, à 1876, à 1877, à 1879, puis enfin à 1882. Un Décret en date du 16 mai i863 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation qui lui a été faite par M"^ la Baronne de Damoiseau, d'une somme de vingt mille francs, « dont le revenu est destiné à former le montant d'un prix annuel », qui recevra la dénomination de Prix Da- moiseau. Ce prix, quand l'Académie le juge utile aux progrès de la Science, peut être converti en prix triennal sur une question proposée. ( 626 ) L'Académie rappelle qu'elle maintient au concours pour sujet du prix Damoiseau à décerner en 1882 la question suivante : « Revoir la théorie des satellites de Jupiter; discuter les observations et en » déduire les constantes quelle renferme, et particulièrement celle qui fournit » une détermination directe de la vitesse de la lumière; enfin construire des » Tables particulières pour cliaque satellite. » Elle invite les concurrents à donner une attention particulière à l'une des conditions du prix, celle qui est relative à la détermination de la vi- tesse de la lumière. Le prix sera une médaille de la valeur de dix mille francs. Les Mémoires seront reçus jusqu'au i" juin 1882. PRIX VALZ. M"* Veuve Valz, par acte authentique en date du 17 juin 18741 a fait don à l'Académie d'une somme de dix mille francs, destinée à la fondation d'un prix qui sera décerné tous les ans, à des travaux sur l'Astronomie, conformément au prix Lalande. Sa valeur est de quatre cent soixante francs. L'Académie a été autorisée à accepter cette donation par décret en date du 29 janvier i8'75. Elle propose de décerner le prix Valz de l'année 1881 à l'auteur de l'ob- servation astronomique la plus intéressante qui aura été faite dans le cou- rant de l'année. PHYSIQUE. GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES. (Prix du Budget.) Question proposée pour 1858, remise à 1880 et enfin à 1882. L'Académie avait proposé pour sujet du grand prix qu'elle devait dé- cerner en 1880 la question suivante : « Étude de l'élasticité d'un ou de plusieurs corps cristallisés, au double point » de vue expérimental et tliéoiique. » ( 6^7 ) Elle maintient la même question au Concours pour l'année 1882. Le prix sera une médaille de la valeur de trois mide francs. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat avant le i"" juin ; ils porteront une épigraphe ou devise répétée dans un billet cacheté qui contiendra le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli'ne sera ouvert que si la pièce à laquelle il appartient est couronnée. PRIX BORDIN. Question proposée pour l'année 1882. « Rechercher l'origine de l'électricité de l'atmosphère et les causes du grand » développement des phénomènes électriques dans les nuages orageux. » Le prix sera une médaille de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires destinés au Concours seront reçus jusqu'au i®'" juin 1882; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si le Mémoire auquel il appartient est couronné. PRIX L. LACAZE. Par son testament en date du 24 juillet i865 et ses codicilles des aS août et 22 décembre 1866, M. Louis Lacaze, docteur-médecin à Paris, a légué à l'Académie des Sciences trois rentes de cinq mille francs chacune, dont il a réglé l'emploi de la manière suivante : « Dans l'intime persuasion où je suis que la Médecine n'avancera réel- » lement qu'autant qu'on saura la Physiologie, je laisse cinq mille francs » de rente perpétuelle à l'Académie des Sciences, en priant ce corps savant » de vouloir bien distribuer de deux cms en deux ans, à dater de mon » décès, un prix de dix mille francs (10 000 fr.) à l'auteur de l'Ouvrage » qui aura le plus contribué aux progrès de la Phj^siologie. Les étrangers » pourront concourir » Je confirme toutes les dispositions qui précèdent; mais, outre la » somme de cinq mille francs de rente perpétuelle que j'ai laissée à l'Aca^ » dénué des Sciences de Paris pour fonder un prix de Physiologie, que je » maintiens ainsi qu'il est dit ci-dessus, je laisse encore à la même Acadé- » mie des Sciences deux sommes de cinq mille francs de rente perpétuelle, » libres de tous frais d'enregistrement ou autres, destinées à fonder deux » autres prix, l'un pour le meilleur travail sur la Physique, l'autre pour C.R., 188;, I" Semestre. (T. XCll, N» H.) 83 ( 628 ) » le meilleur travail sur la Chimie. Ces deux prix seront, comme celui de » Physiologie, distribués tous les deux ans, à perpétuité, à dater de mon M décès, et seront aussi de dix mille francs chacun. Les étrangers pourront M concourir. Ces sommes ne seront pas partageables, et seront données » en totalité aux auteurs qui en auront été jugés dignes. Je provoque ainsi, » par la fondation assez importante de ces trois prix, en Europe et peut- » être ailleurs, une série continue de recherches sur les sciences naturelles, » qui sont la base la moins équivoque de tout savoir humain; et, en » même temps, je pense que le jugement et la distribution de ces récom- » penses par i Académie des Sciences de Paris sera un titre de plus, pour » ce corps illustre, au respect et à l'estime dont il jouit dans le monde » entier. Si ces prix ne sont pas obtenus par des Français, au moins ils » seront distribués par des Français, et par le premier corps savant de » France. » Un Décret en date du a'j décembre 1869 a autorisé l'Académie à accep- ter cette fondation ; en conséquence, elle décernera, dans sa séance pu- blique de l'année 1881, trois prix de dix mille francs chacun aux Ouvrages ou Mémoires qui auront le plus contribué aux progrès de la Physiologie, de la Physique et de la Chimie. STATISTIQUE. PRIX MONTYON. L'Académie annonce que, parmi les Ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions relatives à la Statistique de la France, celui qui, à son jugement, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la prochaine séance publique. Elle considère comme admis à ce Concours les Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et publiés, arrivent à sa connaissance. Le prix consiste en une médaille de la valeur de cinq cents francs. ( 6a9 ) CHIMIE. PRIX JECRER. Par nn testament, en date du i3 mars i8v^r, M. le D' Jecker a fait à l'Académie un legs de dix mille francs destiné à accélérer les progrès de la Chimie organique. A la suite d'une transaction intervenue entre elle et les héritiers Jecker, l'Académie avait dû fixer à cinq mille francs la valeur de ce prix jusqu'au moment où les reliquats tenus en réserve lui permettraient d'en rétablir la quotité, conformément aux intentions du testateur. Ce résultat étant obtenu depuis 1877, l'Académie annonce qu'elle décernera tous les ans le prix Jecker, porté à la somme de dix mille francs^ aux travaux qu'elle jugera les plus propres à hâter les progrès de la Chimie organique. PRIX L. LACAZE. Voir page 627. GEOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget. ) Question proposée pour l'année 1881. « Etude géologique approfondie d'une région de la France. » Le prix consistera en une médaille de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires, imprimés ou manuscrits, devront être déposés au Secré- tariat avant le 1" juin iBSi. ( 63o ) BOTANIQUE. PRIX BARBIER. M. Barbier, ancien Chirnrgien en chef de l'hôpital du Val-de-Grâce, a légué à l'Académie des Sciences une rente de deux mille Jraiics, destinée à la fondation d'un prix annuel « pour celui qui fera une découverte pré- » cieuse dans les sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans » la Botanique ayant rapport à l'art de guérir ». L'Académie décernera ce prix, s'il y a lieu, dans sa prochaine séance publique. PRIX ALHUMBERT, PHYSIOLOGIE DES CHAMPIGNONS. Question proposée pour 1876, prorogée à 1878, prorogée de nouveau, après modification, à 1880, et remise à 1881. Après avoir proposé sans succès pour 1876 et 1878 V élude du mode de nutrition des Champignons, l'Académie, élargissant aujourd'hui le caare de la question, admettra à concourir, en 1881, tout Mémoire qui éclaircira quelque point important de la Physiologie des Champignons. Le prix consistera en une médaille de la valeur de deux mille cinq cents francs. Les Ouvrages ou Mémoires, manuscrits ou imprimés, en français ou en latin, devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i"juin 1881. PRIX DESMAZIÈRES. Par son testament, en date du i4 avril i855, M. Desmazières a légué l'Académie des Sciences un capital de trente-cinq mille francs, devant être converti en rentes trois pour cent, et servir à fonder un prix annuel pour être décerné « à l'auteur, français ou étranger, du meilleur » ou du plus utile écrit, publié dans le courant de l'année précédente, sur « tout ou partie de la Cryptogamie ». (63. ) Conformément aux stipulations ci-dessus, l'Académie annonce qu'elle décernera le prix Desmazières dans sa prochaine séance publique. Le prix est une médaille de la valeur de seize cents francs. PRIX DE LA FONS MÉLICOCQ. M. de La Fons Mélicocq a légué à l'Académie des Sciences, par tes- tament en date du 4 février 1866, une rente de trois cents francs, qui devra être accumulée, et « servira à la fondation d'nn prix qui sera décerné tous » les trois ans au meilleur Ouvrage de Botanique sur le nord de la France, M c'est-à-dire sur les départements du Nord, du Pas-de-Calais, des Ardennes^ » de la Somme, de l'Oise et de i Aisne ». L'Académie décernera ce prix, qui consiste en une médaille de la valeur de neuf cents francs, dans sa séance publique de l'année i883, au meilleur Ouvrage, manuscrit ou imprimé, remplissant les conditions stipulées par le testateur. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel à décerner « à l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cryptogames cellulaires d'Eu- » rope (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), » ou sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'Insectes d'Europe ». Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cel- lulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'un Insecte. (Voir page 635.) PRIX BORDIN. Question proposée pour l'année 1879 et prorogée à 1881. L'Académie propose, pour sujet du prix Bordin qu'elle décernera, s'il y a lieu, dans sa séance publique de 1881, la question suivante : « Faire connaître, par des observations directes et des expériences, l'influence » qu'exerce le milieu sur la structure des organes végétatifs (racines, tige, » feuilles), étudier les variations que subissent les plantes terrestres élevées dans » l'eau, et celles qu éprouvent les plantes aquatiques forcées de vivre dans l'air. ( 632 ) » Expliquer par des expériences directes les formes spéciales de quelques espèces » de la flore maritime. » L'Académie désirerait qne la question fût traitée dans sa généralité, mais elle pourrait couronner un travail sur l'un des points qu'elle vient d'indiquer, à la condition que l'auteur apporterait des vues à la fois nou- velles et précises, fondées sur des observations personnelles. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, rédigés en français ou en latin, devront être adressés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin 1881. Le prix est de la valeur de trois mille francs. PRIX BORDIN. Question proposée pour l'année 1881. « Étude comparative de la structure et du développement du liège, et en gé- » néral du système tégumeyitaire, dans la racine. » Grâce à de nombreux et importants travaux, l'étude comparative de la structure et des divers modes de développement de l'appareil tégumen taire, et en particulier du liège, est aujourd'hui assez bien connue dans la tige. L'Académie demande qu'un pareil travail soit réalisé pour la racine, où la coiffe, première-née de ces formations prolectrices, est déjà bien connue. En comblant cette lacune, celte élude viendra compléter la connaissance anatomique de la racine, en même temps qu'elle fournira de nombreux points de comparaison avec les formations analogues de la tige. Le prix est une médaille de trois mille francs. Les Mémoires, écrits en français ou en latin, seront reçus jusqu'au i^'^jnin 1881; ils devront être accompagnés d'un pli cacheté renfermant le nom et l'adresse de l'auteur. Ce pli ne sera ouvert que si la pièce à laquelle il appartient est couronnée. AGRICULTURE. PRIX MOROGUES. M. le baron B. deMorogues a légué, par son testament en date du a5 oc- tobre 1 834, une somme de dix mille francs, placée en rentes sur l'État, pour faire l'objet d'un prix à décerner tous les cinq ans, alternativement : par l'A- ( 633 cadémie des Sciences, à l'Ouvrage qui aura fait faire te plus grand pro- grès à L'Agriculture en France, et par l'Académie des Sciences morales et politiques, au meilleur Ouvrage sur l'état du paupérisme en France et te moyen d'y remédier. L'Académie des Sciences décernera le prix Morogues en i883. Les Ouvrages, imprimés et écrits en français, devront être déposés au Secré- tariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX VAILLANT. Question proposée pour l'année 1882. M. le Maréchal Vaillant, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de quarante mille francs, destinée à fonder un prix qui sera décerné soit annuellement, soit à de plus longs intervalles. « Je )» n'indique aucun sujet pour le prix, dit M. le Maréchal Vaillant, ayant )) toujours pensé laisser une grande société comme l'Académie des Sciences » appréciatrice suprême de ce qu'il y avait de mieux à faire avec les fonds » mis à sa disposition. » L'Académie, autorisée par Décret du 7 avril 1873 à accepter ce legs, a décidé que le prix fondé par M. le Maréchal Vaillant serait décerné tous les deux ans. Elle propose, pour sujet de celui qu'elle décernera, s'il y a lieu, en 1882, la question suivante : De l'inoculation comme moyen prophylactique des maladies contagieuses des animaux domestiques. Faire connaître, en les appuyant de preuves expérimentales, les méthodes qui peuvent élargir le champ de son application. Le prix sera une médaille de la valeur de quatre mille francs. Les Mémoires manuscrits ou imprimés seront reçus jusqu'au i^'' juin. ANATOMIE ET ZOOLOGIE. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (Prix du Budget.) Question proposée pour l'année 1877, remise à l'année 1879 et prorogée à 1881. « Etude comparative de l'organisation intérieure des divers Crustacés » édriophthatmes qui habitent les mers d'Europe. » ( 634 ) L'anatomie des Crustacés podophthalmaires a été l'objet de recherches nombreuses; mais on ne connaît que très incomplètement la structure intérieure des Édriophthalmes. L'Académie demande une étude appro- fondie des principaux appareils physiologiques dans les divers genres d'Am- phipodes, de Lamodipodes et d'Isopodes qui habitent les mers d'Europe. Les concurrents devront porter principalement leur attention sur le sys- tème nerveux, le système circulatoire, l'appareil digestif et les organes de la génération. Les descriptions devront être accompagnées de figures. Le prix consistera en une médaille de la valeur de trois mille francs. Les Ouvrages présentés au concours pourront être manuscrits ou im- primés et devront être déposés au Secrétariat avant le i" juin 1 88i . GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. (PrL\ (lu Budget). Concours prorogé de 1876 à 1878, puis à 1880, enfin à 1882. La question proposée est la suivante : « Etude dinnode de distribution des animaux marins du littoral de la France. » Dans cette élude, il faudra tenir compte des profondeurs, de la nature des fonds, de la direction des courants et des autres circonstances qui paraissent devoir influer sur le mode de répartition des espèces marines. Il serait intéressant de comparer sous ce rapport la faune des côtes de la Manche, de l'Océan et de la Méditerranée, en avançant le plus loin possible en pleine mer; mais l'Académie n'exclurait pas du Concours un travail approfondi qui n'aurait pour objet que l'une de ces trois régions. Le prix consistera en une médaille de la valeur de trois mille francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être déposés au Secréta- riat avant le i^juin 1882. PRIX SAVIGNY, FONDÉ PAR M"^ LETELLIER. Un Décret, en date du 20 avril 1864, a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation qui lui a été faite par M"*^ Letellier, au nom de Sa- vigny, d'une somme de vingt mille francs pour la fondation d'un prix annuel en faveur des jeunes zoologistes voyageurs. « Voulant, dit la testatrice, perpétuer, autant qu'il est en mon pouvoir M de le faire, le souvenir d'un martyr de la science et de l'honneur, je ( 635 ) » lèmje à l'Institut de France, Académie des Sciences, Section de Zoolo- » gie, vingt mille francs, au nom île Marie-Jules-César Le Lorgne de Savi- » gny, ancien Membre de l'Institut d'Egypte et de l'Institut de France, M pour l'intérêt de cette somme de vimjl mille francs être employé à aider » les jeunes zoologistes voyageurs qui ne recevront pas de subvention du M Gouvernement et qui s'occuperont plus spécialement des animaux sans » vertèbres de l'Egypte et de la Syrie. » Le prix consiste en une médaille de neuf cent soixante- quinze francs. PRIX THORE. Par son testament olographe, en date du 3 juin i863, M. François-Fran- klin Thore a légué à l'Académie des Sciences une inscription de rente trois pour cent de deux cents francs, pour fonder un prix annuel à décerner « à l'auteur du meilleur Mémoire sur les Cry|)logames cellulaires d'Europe (Algues fluviatiles ou marines, Mousses, Lichens ou Champignons), ou sur les mœurs ou l'anatoraie d'une espèce d'Insectes d'Europe. » Ce prix est attribué alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires d'Europe el aux recherches sur les moeurs ou l'analomie d'un Insecte. (Voir page63i.) PRIX DA GAMA MACHADO. Par un testament en date du ra mars i852, M. le commandeur J. daGama Machado a légué à l'Académie des Sciences une somme de vingt mille francs, réduite à dix mille francs, pour la fondation d'un prix qui doit porter son nom. Un Décret du 19 juillet 1878 a autorisé l'Académie à accepter ce legs. En conséquence, l'Académie, conformément aux intentions exprimées par le testateur, décernera, tous les trois ans, à partir de l'année 1882, le prix da Gama Machado aux meilleurs Mémoires sur les parties colorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés. Le prix consistera en une médaille de douze cents francs. Les Mémoires, manuscrits ou imprimés, devront être reçus au Secré- tariat de rinstilut avant le i""juin 1882. C. R., 1881, i"Semes:re.{T. XCU, ^« 11.) 84 ( 636 ) MÉDECIiVE ET CHIRURGIE. PRIX MONTYON. Conformément au testament de M. Auget de Montyon , et aux Or- donnances royales des 29 juillet 1821, a juin iSsS et 23 août 1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à Vart de guérir, et à ceux qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie, ou qui diminueraient les dan- gers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du Concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Conformément à l'Ordonnance du 23 août 1829, outre les prix annoncés ci-dessus, il sera aussi décerné, s'il y a lieu, des prix aux meilleurs résultats des recherches entreprises sur des questions proposées par l'Académie, conformément aux vues du fondateur. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX BRÉÂNT. Par son testament en date du 28 août 1849, M. Bréant a légué à l'Académie des Sciences une somme de cent mille francs pour la fonda- lion d'un prix à décerner « à celui qui aura trouvé le moyen de gué- rir du choléra asiatique ou qui aura découvert les causes de ce terrible fléau (') ». ('] Il paraît convenable de reproduire ici les propres termes du fondateur : < Dans l'état ( 637 ) Prévoyant que le prix de cent mille francs ne sera pas décerné tout de suite, le fondateur a voulu, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que Vintérét du capital fût donné à la personne qui aura fait avancer la science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, ou enfin que ce prix pût être gagné par celui qui indiquera le moyçn de guérir radicale- ment les dartres ou ce qui les occasionne. Les concurrents devront satisfaire aux conditions suivantes : 1° Pour remporter le prix de cent mille francs, il faudra : « Trouver une » médication qui guérisse le choléra asiatique dans l'immense majorité des cas; » Ou « Indiquer d'une manière incontestable les causes du choléra asiatique, de » façon qu'en amenant la suppression de ces causes on fasse cesser l'épidémie; » Ou enfin « Découvrir une propivylaxie certaine, et aussi évidente que t'est, u par exemple, celle de la vaccine pour la variole. » 2° Pour obtenir le prix annuel représenté par l'intérêt du capital, il faudra, par des procédés rigoureux, avoir démontré dans l'atmosphère l'existence de matières pouvant jouer un rôle dans la production ou la propagation des maladies épidémiques. Dans le cas où les conditions précédentes n'auraient pas été remplies, le » actuel de la science, je pense qu'il y a encore beaucoup de choses à trouver dans la com- » position de l'air et dans les fluides qu'il contient : en effet, rien n'a encore été découvert » au sujet de l'action qu'exercent sur l'économie animale les fluides électriques, magnétiques » ou autres; rien n'a été découvert également sur les animalcules qui sont répandus en i> nombre infini dans l'atmosphère, et qui sont peut-être la cause ou une des causes de cette » cruelle maladie. » Je n'ai pas connaissance d'appareils aptes, ainsi que cela a lieu pour les liquides, à re- » connaître l'existence dans l'air d'animalcules aussi petits que ceux que l'on aperçoit dans • l'eau en se servant des instruments microscopiques que la science met à la disposition de » ceux qui se livrent à cette étude. » Comme il est probable que le prix de cent mille francs, institué comme je l'ai ex|)liqué » plus haut, ne sera pas décerné de suite, je veux, jusqu'à ce que ce prix soit gagné, que • l'intérêt dudit capital soit donné par l'Institut à la personne qui aura fait avancer la » science sur la question du choléra ou de toute autre maladie épidémique, soit en don- » nant de meilleures analyses de l'air, en y démontrant un élément morbide, soit en trou- » vant un procédé propre à connaître et à étudier les animalcules qui jusqu'à présent ont » échappé à l'œil du savant, et qui pourraient bien être la cause ou une des causes de la > maladie. > ( 638 ) prix annuel pourra, aux termes du testament, être accordé à celui qui aura trouvé le moyen de guérir radicalement les dartres, ou qui aura éclairé leur étiologie. PRIX GODARD. Parun testament, en date du 4 septembre 1862, M. le D' Godard a légué à l'Académie des Sciences « le capital d'une rente de mille Jrancs, trois pour cent, pour fonder un prix qui, chaque année ^ sera donné au meilleur Mémoire sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie des organes génito-urinaires. Aucun sujet de prix ne sera proposé. « Dans le cas où, une » année, le prix ne serait pas donné, il serait ajouté au prix de l'année sui- » vante. » En conséquence, l'Académie annonce que le prix Godard, représenté p;ir une médaille de mille francs^sera décerné, chaque année, dans sa sénnce publique, au travail qui remplira les conditions prescrites par le testateur. PRIX SERRES. M, Serres, membre de l'In-tilut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de soixante mille francs, pour l'institution d'un prix triennal « sur » l'embryologie générale appliquée autant que possible à la Physiologie et n à la Médecine » . Un Décret en date du 19 août 1868 a autorisé l'Académie à accepter ce legs; en conséquence, elle décernera nn prix de la valeur de sept mille cinq cents francs, dans sa séance publique de l'année 1881, au meilleur Ouvrage quelle aura reçu sur cette importante question. Les Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'Institut avant le i^juin 1881. PRIX CHAUSSIER. M. Chaussier a légué à l'Académie des Sciences, par testament en date du 19 mai i863, « une inscription de rente de deux mille cinq cents francs par an, que l'on accumulera pendant quatre ans pour donner un prix sur le meilleur Livre ou Mémoire qui aura paru pendant ce temps, et fait avancer la Médecine, soit sur la Médecine légale, soit sur la Médecine pratique. » ( «39 ) Un Décret, en dnte du 7 juillet 1869, a aiitorisoé l'Académie à accepter ce legs. Elle décernera ce prix, de la valeur de dix mille francs^ dans sa séance publique de l'année i883, an meilleur Ouvrage paru dans les quatre années qui auront précédé son jugement. Les Ouvrages ou Mémoires devront être déposés au Secrétariat de l'In- stitut avant le i" juin. PRIX DUSGATE. M. Dusgate, par testament en date du 1 1 janvier 1872, a légué à l'Acadé- mie des Sciences cinq cents frimes de rentes françaises trois pour cent sur l'Élat, pour, avec les arrérages annuels, fonder un prix de deux mille cinq cents francs, à délivrer tous les cinq ans à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques delà mort et sur les moyens de prévenir les inhu- mations précipitées. Un Décret du 27 novembre 1874 a autorisé l'Académie à acce|)ter ce legs; en conséquence, elle annonce qu'elle décernera le prix Dusgate, pour la seconde fois, s'il y a lieu, dans sa séance publique de l'année i885. Les Ouvrages ou Mémoires seront reçus au Secrétariat de l'Institut jus- qu'au i" juin. PRIX LALLEMAND. Par un testament en date du 2 novembre i852, M. G. -F. Lallemand, Membre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une somme de cmquante mille francs dont les intérêts annuels doivent être employés, en son nom, à « récompenser ou encourager les travaux relatifs au système nerveux, dans la plus large acception des mots ». Un Décret en date du 26 avril i855 a autorisé l'Académie à accepter ce legs, dont elle n';i pu bénéficier qu'en 1880; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera annuellement le prix Lallemand, dont la valeur est fixée A dix-huit cents francs, à partir de l'année 1881. Les travaux destinés au Concours devront être envoyés au Secrétariat avant le 1^' juin. ( 64o ) PHYSIOLOGIE. PRIX MONTYON, PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. M. de Montyon, par deux donations successives, ayant offert à l'Aca- démie des Sciences la somme nécessaire à la fondation d'un prix annuel de Physiologie expérimentale, et le Gouvernement l'ayant autorisée à accepter ces donations, elle annonce qu'elle adjugera annuellement une médaille de la valeur de sept cent cinquante francs à l'Ouvrage, imprimé ou manuscrit, qui lui paraîtra répondre le mieux aux vues du fondateur. PRIX L. LACAZE. Voir page 627. GEOGRAPHIE PHYSIQUE. PRIX GAY. Par un testament en date du 3 novembre 1873, M. Claude Gay, M(^mbre de l'Institut, a légué à l'Académie des Sciences une renie perpétuelle de deux mille cinq cents francs, pour un prix annuel de Géographie physique, conformément au programme donné par une Commission nommée à ce effet. En conséquence, l'Académie propose pour sujet du prix qu'elle décer- nera, s'il y a lieu, en 1882, le programme dont l'énoncé suit. La question mise au Concours précédemment, demandait une étude des côtes océaniques delà France et offrait un grand intérêt; comme elle n'a pas été résolue, faute de temps et de recherches suffisantes, la Com- mission a pensé qu'il y avait lieu de la reproduire, en y apportant quelques modifications et en la généralisant, de manière à comprendre l'ensemble des côtes de France. Il est d'ailleurs nécessaire de proroger le Concours à l'année 1882; car l'étude des variations éprouvées par les contours de nos côtes, depuis la pé- ( 64i ) riotle actuelle, présente de grandes difficultés. On sait, en effet, que ces variations résultent de phénomènes très complexes et nous citerons parmi les principaux : 1° Les exhaussements et les abaissements qui peuvent offrir plusieurs al- ternances snr un même point; 2" Les e'rosîomprodiiitespar la mer et les glissements qu'elles déterminent ainsi que les effondrements occasionnés par des tempêtes et pardesmareés exceptionnelles; 3° Les apports à'alluvions formées par la mer ou par les eaux douces. De longues et patientes recherches seront assurément nécessaires pour fournir des documents précis sur l'ensemble des côtes de France; mais il serait déjà très utile d'entreprendre cette étude sur quelques parties de notre littoral. On y parviendra surtout par des observations géologiques qui pourront quelquefois être contrôlées par les données de l'histoire et par la tradition. 11 conviendra aussi de consulter les ingénieurs de nos ports, d'avoir recours aux Cartes hydrographiques dressées à différentes époques et aux Cartes malheureusement peu précises et peu nombreuses que nous ont léguées les anciens géographes. Cette étude permettra, par la suite, de tracer avec plus d'exactitude les contours de nos côtes à l'époque romaine; elle conduira même peut-être à esquisser ces contours au commencement delà période actuelle. En conséquence, voici dans quels termes la question est formulée : « Faire connaître, pour les côtes de France baignées par l' Océan et par la » Méditerranée j les dépôts marins ainsi que les dépôts lacustres et terrestres qui se » sont formés sur notre littoral depuis la période actuelle et plus particulièrement » depuis l'époque romaine. » Celte étude comprendra essentiellement les mouvements c/'exhausse- » ment e< d'abaissement de nos côtes; mais il conviendra de faire connaître en » outre les modifications quelles ont subies, soit par les érosions de la mer, soit » par i apport d' alluvions marines ou fluviatiles. » Le prix pourra être accordé à un Mémoire traitant à fond la question, lors » même quil s'occuperait seulement d'une région spéciale des côtes de » France. » Les travaux manuscrits ou imprimés seront reçus jusqu'au l'^juin 1882. ( 6Z,2 ; PRIX GÉNÉRAUX. PRIX MONTYON, ARTS INSALUBRES. Conformément au testament de M. Aiiget de Montyon, et aux Ordon- nances royales dis 29 juillet 1821, 2 juin 1825 et 23 août 1H29, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des ouvrages ou des découvertes qui seront jugés les plus utiles à Varl de guérir, et à ceux qui auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier mohis insalubre. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'agit ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine on la Chirurgie, ou qui diminueraient les dan- gers des diverses professions ou arts mécaniques. Les pièces admises au Concours n'auront droit au prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée. Si la pièce a été produite par l'auteur, il devra indiquer la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Com- mission chargée de l'examen du Concours fera connaître que c'est à la dé- couverte dont il s'agit que le prix est donné. Les Ouvrages ou Mémoires présentés au Concours doivent être envoyés au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin de chaque année. PRIX CUVIER. La Commission des souscripteius pour la statue de Georges Cuvier ayant offert à l'Académie une somme résultant des fonds de la souscription restés libres, avec l'intention que le produit en fût affecté à un prix qui porterait le nom àeprix Cuvier, et qui serait décerné tous les trois ans à l'Ouvrage le plus remarquable, soit sur le règne animal, soit sur la Géologie, et le Gou- vernement ayant autorisé cette fondation par une Ordonnance en date du 9 août i83g, l'Académie annoncequ'elle décernera, dans sa séance publique de 1882, le prix Cuvier à l'Ouvrage qui sera jugé le plus remarquable entre tous ceux qui auront paru depuis le i""^ janvier 1880 jusqu'au 3i dé- cembre 1882, soit sur le régne animal, soit sur la Géologie. Ce prix consistera en une médaille de la valeur de quinze cents francs. ( (^4"^ ) PRIX TRÉMONT. M. le baron de Trémont, par son testament en date du 5 mai 1847, a Jégné à l'Acadéniie des Sciences une somme annuelle do onze cents francs, pour aider dans ses travaux tout savant, ingénieur,. artiste ou mf'canicien, auquel une assistance sera nécessaire « pour atteindre un but utile et glo- rieux pour la France ». Un décret, en date du 8 septembre 1 856, a autorisé l'Académie à accepter cette fondation. En conséquence, l'Académie annonce que, dans sa séance publique de l'année 1881, elle accordera la somme provenant du legs Trémont, à titre d'encouragement, à tout « savant, ingénieur, artiste ou mécanicien » qui, se trouvant dans les conditions indiquées, aura présenté, datis le courant fie l'année, une découverte ou un perfectionnement paraissant répondre le mieux aux intentions du fondateur. PRIX GEGNER. M. Jean-Louis Gegner, par testament en date du 12 mai 1868, a légué à l'Académie des Sciences « un nombre d'obligations suffisant pour former le capital d'un revenu annuel de quatre mille francs, destiné à soutenir un savant pauvre qui se sera signalé par des travaux séi'ieux, et qui dès lors pourra continuer plus fructueusement ses recherches en faveur des pro- grès des sciences positives ». L'Académie des Sciences a été autorisée, par décret en date du 2 oc- tobre 1869, à accepter celte fondation. PRIX DELALANDE GUÉRINEAU. Par un testament en date du 1 7 août 1 872, M™^ Veuve Delalande-Guérineau a légué à l'Académie des Sciences une somme réduite à dix mille cinq francs, pour la fondation d'un prix à décerner tous les deux ans « au voyageur » français ou nu savant qui, l'un ou P autre, aura rendu le plus de services a » la France ou à la Science ». Un Décret en date du aS octobre 1873 a aulorisé l'Académie à accepter C. K., 1881, 1" Semestre. (T. XCII, ^'' il.) 85 { 644 ) ce legs. Elle décernera, en conséquence, le prix Delalande-Guérineau dans sa séance publique de l'année 1882. Les pièces de concours devront être déposées au Secrétariat de l'Institut avant le i" juin. PRIX JEAN REYNAUD. jYjme veuve Jean Reynaud, « voulant honorer la mémoire de son mari et perpétuer son zèle pour tout ce qui touche aux gloires de la France», a, par acte en date du 23 décembre 1878, fait donation à l'Institut de France d'une rente sur l'État français, de la somme de dix mille francs, destinée à fonder un prix annuel qui sera successivt ment décerné par les cinq Académies « au travail le plus méritant, relevant de chaque classe de l'Institut, qui se sera produit pendant une période de cinq ans ». « Le prix J. Reynaud, dit la fondatrice, ira toujours à une oeuvre origi- » nale, élevée et ayant un caractère d'invention et de nouveauté. » Les Membres de l'Institut ne seront pas écartés du Concours. » Le prix sera toujours décerné intégralement; dans le cas où aucun )) Ouvrage ne semblerait digne de le mériter entièrement, sa valeur sera » délivrée à quelque grande infortune scientifique, littéraire ou artistique. » Un Décret en date du aS mars 1879 a autorisé l'Institut à accepter cette généreuse donation. En conséquence, l'Académie des Sciences annonce qu'elle décernera le prix Jean Reynaud, pour la première fois, dans sa séance publique de l'année 1881. PRIX JEROME PONTI. M. le chevalier André Ponti, désirant perpétuer le souvenir de son frère Jérôme Ponti, a fait donation, par acte notarié du ii janvier 187g, d'une somme de soixante mille lires italiennes, dont les intérêts devront être employés par l'Académie « selon qu'elle le jugera le plus à propos pour encourager les Sciences et aider à leurs progrès » . Un Décret en date du i5 avril 1879 a autorisé l'Académie des Sciences à accepter cette donation; elle annonce, en conséquence, qu'elle décernera le prix Jérôme Ponti, tous les deux ans, à partir de l'année 1882. Le prix, de la valeur de trois mille cinq cents francs, sera accordé à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le développement seront jugés importants pour la Science. ( 645 ) PRIX FONDÉ PAR M" LA MARQUISE DE I.APLACE. Une Ordonnance royale a autorisé l'Académie des Sciences à accepter la donation, qui lui a été faite par Madame la Marquise de Laplace, d'une renie pour la fondation à perpétuité d'un prix consistant dans la collection complète des Ouvrages de Laplace. Ce prix est décerné, cliaque année, au premier élève sortant de l'École Polytechnique. ( r,46 CONDITIONS COMMUNES AUX CONCOURS. Les Concurrents sont prévenus que l'Académie ne rendra aucun des Ouvrages envoyés aux Concours; les auteurs auront la liberté d'en faire prendre des copies au Secrétariat de l'Institut. Par une mesure générale prise en i865, l'Académie a décidé que la clôture des Concours pour les prix qu'elle propose aurait lien h la même époque de l'année, et le terme a été fixé au premier juin. L'Académie juge nécessaire de faire remarquer à MM. les Concurrents, pour les prix relatifs à la Médecine et aux Arts insalubres : 1° Qu'ils ont expressément pour objet des découvertes et inventions propres à perfectionner la Médecine ou la Chirurgie, ou à rendre un art moins insalubre; 2° Que les pièces adressées pour le Concours n'auront droit aux prix qu'autant qu'elles contiendront une découverte parfaitement déterminée et une application bien constatée; 3° Que l'auteur doit indiquer, par une analyse succincte, la partie de son travail où cette découverte se trouve exprimée, et que, faute de cette indication, sa pièce ne sera point admise. Cette analyse doit être en double copie. Nul n'est autorisé à prendre le titre de Lauréat de i,' Académie, s'il n'a été jugé digne de recevoir un Prix. Les personnes qui ont obtenu des récompenses, des encouragements ou des mentions, n'ont pas droit à ce titre. LECTURES. M. J.-B. Dumas lit l'Éloge historique de M. Henhi-Yictor Regnaclt, Membre de l'Académie. D. et J. B. ( (i47 ) TABLEAUX DES PRIX DÉCERNÉS ET DES PRIX PR(3P0SÉS DANS LA SÉANCE DU LUNDI 14 MARS 1881. TABLEAU DES PRIX DECERNES. ANNEE 1880. GÉOMÉTRIE. Orand prix des Sciences mathématiques. — Perfectionner en quelque point impoptant la théorie des équations difTérenlielles li- néaires aune seule variable indépendante. Le prix est dérerné à M. G.-H. Hidpften . Deux mentions très honorables sont accor- dées : i" à M. H. Poincaré^ auteur du Mé- moire inscrit sous le n" 5; 2" à l'auteur anonyme du Mémoire n" 3 5')i MÉCANIQUE. Prix kxtraordinmre de six mille francs. — Progrès de nature à accroître l'efficacité de DOS forces navales. Le prix n'est pas dé- cerné 5 4 Prix Poscelet. — Le prix est décerné à î\I . Léauté 554 Prix MoMyON. — Le prix est décerné à M. E. Cornue 555 Prix Plumet. — Le prix n'est pas décerné. . 555 Prix Bordin. — Trouver le moyen de faire disparaître ou au moins d'atténuer sérieu- sement la gêne et les danjjers que prési^ji- lent les produits de la combustion sortant des cheminées sur les chemins de l'er, sur les bâtiments à vapeur, ainsi que dans les villes, à proximile des usines à feu. Le prix n'est pas décerné; une récompense de iSoo franes est accordée à M. Lan. La ques- tion est retirée du Concours 556 ASTRONOMIE. Prix Lalande. — Le prix est décerné à M. Stone 55- Phix Valz. — Le prix est décerné à M. Tem- pel 558 PnVSfQL'E. Grand prix des Sciences mathématio'fs. — Étude de l'élasticité d'un ou de plusieurs corps cristallisés au donlde point de vue expérimental et théorique. Le prix n'est pas décerne. Le Concours est prorogé à l'année 1882 SSg Prix Vaillant. — Perfectionner en quelque point important la télégraphie phonétique. Une récompense de trois mille francs est accordée à M. Ader. La question est retirée du Concours 55q STATISTIQUE. Prix Montyon, — Le prix est décerné à M. R. Ricoux. Il est accordé une mention très honorable à M. A. Marvaud et une men- tion honorable à M. A, Pamard 5(3o CHIMIE. Prix Jecrer. — Le prix est décerné à M. Eu- gène Deninrcay 56fi GÉOLOGIE. Prix Bordin. — Étude approfondie d'une question relative à la Géologie delà France. Deux prix sont décernés : l'un à M. /. Gos- seïet^ l'autre à MM. Faisan et Chantre. Il est, en outre, accorde une mention hono- rable à M. Louis ColloC 569 BOTANIQUE. Prix Barbier. — Le prix est décerné à M. E. Quinquaud 57- Prix Df.smazières. — Le prix n'est pas dé- cerné. 11 est accordé un encouragement de mille francs à M. Ed. Lanij- de la Cha pelle Prix de la Fons-Mélicocq. — te prix est dé cerné à M. Kloy de Vicq ( 648 Pages. ■ 579 58o ANATOMIE ET ZOOLOGIE. Grand prix des Sciences puysioies. — Étude du mode de distribution des animaux marins du littoral de la France. Le prix n'est pas décerné. Le Concours est prorogé à lan- 58 1 585 Prix Savigny. — Le prix est décerné à M. Al- fred Grandidier ^*' Prix Thore. — Le prix est décerné à M. Albert Vajssiere. Un prix non décerné dans une des années précédentes est en outre accordé h M. Emile Joly MÉDECIME ET CHIRURGIE. Prix Mostyon. — La Commission décerne trois prix : à M. /.-M. Charcot, à M. Louis Jullien, à M. Sapfey. Elle accorde trois mentions honorables : à M. J. Chatin, à M. Gréhant, à M. Guibout, et cite hono- rablement dans le Rapport MM. Le^'en, Manassei, Masse, Nepveu, Rambosson, Tru- met de Fontarce Prix Bbéant. — Un prix de cinq mille francs est décerné à M. G. Colin Prix Godard. - Le prix est décerné il M. Paul Segond Prix Dcsgate. — Le prix n'est pas décerné. Il est accordé : à M. Onimus, un encourage- ment de mille francs; à M. H. Peyraud, un encouragement de mille francs; .i M. G. Le Bon, un encouragement de cinq cents francs ' Prix Bocdet. - Le prix est décerne a M. Joseph Lister 687 598 600 601 602 Pages GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. Prix Gay. — Étudier les mouvements d'ex- haussement et d'abaissement qui se sont produits sur le littoral océanique de la France, de Dunkerque à la Bidassoa, depuis l'époque romaine jusqu'à nos jours. Rattacher à ces mouvements les faits de même nature qui ont pu être constatés dans l'intérieur des terres. Grouper et discuter les renseignements historiques en les contrôlant par une étude faite sur les lieux. Rechercher, entre autres, avec soin, tous les repères qui auraient pu être placés, à diverses époques, de manière a. contrôler les mouvements passés et servir à déter- miner les mouvements de l'avenir. Le prix n'est pas décerné. La Commission accorde un encouragement de cinq cents francs à U.Detage, ainsi qu'à M. Alexandre Chhre- mont. La question est retirée du Concours. 6o5 PHYSIOLOGIE. Prix Montyos, Physiologie expérimentale.— Le prix est décerné à M. Gaston Bonnier. . 609 PRIX GÉNÉRAUX. Prix Montyon, Arts insalubres. — Une récom- pense de quinze cents francs est accordée à M. Birckel ^'^ Prix Trêmont. — Le prix est décerné à M. J. rinot ^i^ Prix Gecner. — Le prix est décerné à M. F.-A. Jacquelain "'■' Prix Delalande-Guériseab. — Le prix est décerné à M. Jean Dupais 6't> Prix Laplace. — Le prix est décerné à M. Pierre Marie Termier, sorti le premier, en 1880, de l'École Polytechnique et entré à l'École des Mines ''^t PRIX PROPOSES pour les années 1881, 1882, i883 et i885 GÉOMÉTRIE. 1882. Grand prix des Sciences mathématiqïes. — Théorie de la décomposition des nombre» entiers en une somme de cinq carrés MÉCANIQUE. 1881. Prix extraordinaire de six mille francs. — Destiné à récompenser tout progrès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales 1881. Prix Porcelet 623 6j3 623 1881. Prix Montyon 623 1881. Prix Pllmey 6a4 188'2. Prix Dalmont 6a4 1881. Prix Fourneyron. — Construction d'une machine motrice propre au service delà traction sur les tramways 62^ ASTROHOMIE. 1881. Prix Lalande 625 1882. Prix Damoiseau. — Revoir la théorie des satellites de Jupiter 626 1881. PrixValz ^'^^ (649 ) Pages. PHYSIQUE. 1882. Gkand prix des Sciences mathématiques. — Étude de l'éliisticité d'un ou de plu- sieurs corps crisUllisés, au double point de vue expérimeutal et théorique 636 1882. Prix Bordin. — Rechercher l'origine do l'électricité de l'atraosphère et les causes du grand développement des phénomènes électriques dans les nuages orageux 637 1881. Prix L. Lacaze 627 STATISTIQUE. 1881. Pnix MosTïON 628 CHIMIE. 18S1. PrixJecker (539 1881. Prix L. Lacaze 629 géologie. 1881. Gra.nd prix des Scie.nces physiques. — Étude géologique approfondie d'une ré- gion de la France 629 BOTANIQUE. 1881. Prix Barbier 600 1881. Prix Alhumbert. — Physiologie des Champignons 63o 1881. Prix Desmazières 63o 1883. Prix de La Fons Méucocq. 63i 1881. Prix Thore 63i 1S8I. Prix Bordin. — Faire connaître, par des observations directes et des expériences, l'influence qu'exerce le milieu sur la struc- ture des organes végétatifs (racines, tige, feuilles), étudier les variations que su» bissent les plantes terrestres élevées dans l'eau, et celles qu'éprouvent les plantes aquatiques forcées de vivre dans l'air. Expliquer par des expériences directes les • formes spéciales de quelques espèces de la llore maritime Bo 1 1881. Prix Bordin. — Étude comparative de la structure et du développement du liège, et en général du système tcgunientaire, dans la racine 63^ AGRICULTURE. 1883. Prix Morocies 632 1882. Puix Vaillant. — De l'inoculation comme moyen prophylactique dos maladies Conditions communes à tous les Concours Conditions spéciales aux Concours Montyon (Médecine et Chirurgie et Arts insalubres) Avis relatif au titre de Lauréat de l'Académie Pages, contagieuses des animaux domestiques. . . , 633 ANATOMIE ET ZOOLOGIE. 1881. Grand prix des Sciences physiques. — Étude comparative de l'organisation inté- rieure des divers Crustacés édriophthalmes qui habitent les mers d'Europe 633 1882. Grand prix ,des Sciences physiques. — Étude du mode de distribution des ani- maux marins du littoral de la France.... 63^ 1881. Prix Savicny 63^ 1881. Prix Tbore 635 1882. Prix da Gama Maciiado. — Sur les par- ties colorées du système tégumentaire des animaux ou sur la matière fécondante des êtres animés 635 médecine et chirurgie. 1881. Prix Montyon, Médecine et Chirurgie.. 636 1881. Prix Bréant 636 1881. Prix Godard 638 1881. Prix Serres 638 1883. Prix Chaussier 638 1885. Prix Dusgate 639 1881. Prix Lallemasd. — Travaux relatifs au système nerveux 639 PHYSIOLOGIE. 1881. Prix Montyon, Physiologie expérimen- tale 6'|i> 1881. Prix L. Lacaze 640 GÉOGRAPHIE PHYSIQUE. 1882. Priy Gay. — Faire connaître, pour les côtes de France baignées par l'Océan et par la Méditerranée, les dépôts marins ainsi que les dépôts lacustres et terrestres qui se sont formés sur notre littoral depuis la période actuelle et plus particulièrement depuis l'époque romaine 64" PRIX GÉNÉRAUX. 1881. Prix Montyon, Arts insalubres 6^2 I8S2. Prix Cuvier 642 1881. Prix Trémont 643 1881. Prix Gecni-r 643 1882. Prix Delalande-Guériseau 643 1881. Prix Jean Reynaud 644 1882. Prix Jérôme Ponti 644 1881. Prix Laplace 645 646 646 646 65o 1 TABLEAU PAR ANNÉE DES PRIX PROPOSÉS POUR 1881, 1882, 1883 ET 1885. 1881 l'KIX EXTRAOnDINAIHE DE SIX MILLE FRANCS. Pro- grès de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales. Prix Poncelet. — Décerné h l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile aux progrès des Sciences ma- thenialiquos pures ou appliquées. Prix Montvos. — Mécanique. Prix Pllmey. — Décerné ir l'auteur du perl'ec- tionnenient des machines à vapeur ou de toute autre invention qui aura le plus contribué au pro- grés de la navigation il vapeur. Prix Fol'rnevron. — Décerné au meilleur Mé- moire ayant pour objet la construction d'une ma- chine motrice propre au service de la traction sur les tramways. Prix I.aunde. — Astronomie. Prix Valz. — Astronomie. Prix L. Lac\ze. — Di'cerné à l'autour du meil- leur travail sur la Physique. Prix Mo^tyon. — Statistique. Prix Jecker. — Chimie oiganîque. Prix L. Lacaze. — Décerné à l'auteur du meil- leur travail sur la Chimie. Grand i'Rix des Sciences pu^siques. — Étude géo- logique approfondie d'une région de la France. Prix Barrier. — Décerné ii celui qui fera une découverte précieuse dans les sciences chirurgicale, médicale, pharmaceutique, et dans la Botanique ayant rapport à l'art de guérir. Prix Alhcmbert. — Physiologie des champignons. Prix Desmazièrcs. — Décerné il l'auteur de l'Ou- vrage le plus utile sur tout ou partie de la Cryp- to garnie. Prix Tiiore. — Décerné alternativement aux travaux sur les Cryptogames cellulaires tl'Eur(j]ie, et aux recherches sur les mœurs ou l'anatoniie d'une espèce d'Insectes d'Europe. Prix Kordin. — Faire connaître, par des obseï-- vations directes et des expériences, l'influence qu'exerce le milieu sur la structure des organes végétatifs (racines, tiges, feuilles), étudier les va- riations que subissent les plantes terrestres éle- vées dans l'eau, et celles qu'éprouvent les plantes aquatiques forcées de vivre dans l'air. Expliquer par des expériences directes les formes spéciales de quelques espèces de la flore maritime. Prix Bordin. — Étude comparative de la struc- ture et du développement du liège, et en général du système tégunienlaire, dans la racine. C.RAND prix des Sciesces ruYsipiEs. — Étude com- parative de l'organisation intérieure des divers Crustacés édriophthalmes qui habitent les mers d'Europe. Prix Savicny, fondé par M"" Letellier. — Dé- cerné à de jeunes zoologistes voyageurs. Prix Montvon. — Médecine et Chirurgie. Prix Bréant. — Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. Prix Godard. — Sur l'anatoniie, la physiologie et la pathologie des organes génito-uriuaires. Prix Serres. — Sur l'embryologie générale appli- quée autant que possible il la Physiologie et à la Médecine. Prix Lallema.nd. — Destiné ii récompenser ou encourager les travaux relatifs au système ner- veux, dans la plus large acception des mots. Prix Montyon. — Physiologie expérimentale. Prix L. Lacaze. — Décerné à l'auteur du meil- leur travail sur la Physiologie. Prix Montvon. — Arts insalubres. Prix Trêmont. — Destiné à tout savant, artiste ou mécanicien auquel une assistance sera néces- saire pour atteindre un but utile et glorieux pour la France. ( 65i Prix Gegxeh. — Destiné à souteuir un savant qui se sera signalé par des travaux sérieux, pour- suivis en faveur du progrès des sciences positives. Prix Jean Rrvnaid. — Déceruë au travail le pins méritant qui se sera produit pendant une période de cinq ans. Prix L.m'lack. — Décerné au premier élève sor- tant de l'École Polyteclinique. 1882 GRAM) prix des SCIENCE.S MATHÉMAllOUIS. — Théorie de la décomposition des nombres entiers en une somme de cinq carrés. Prix Dalmomt. — Décerné aux ingénieurs des Ponts et Cliaussées qui auront présenté h l'Acadé- mie le meilleur travail ressortissant à l'une de ses Sections. Prix Damoisevu. — Revoir la théorie des satel- lites de Jupiter; discuter les observations et en déduire les constantes qu'elle renferme, et parti- culièrement celle qui fournit une détermination directe de la vitesse de la lumière; enfin con- struire des Tables jjarticulières pour chaqtie sa- tellite. Graxd prix des Sciences mathématiqies. — Étude de l'élasticité d'un ou de plusieurs corps cristallisés, au double point de vue expérimental et théorique. Prix Bordin. — Rechercher l'origine de l'élec- tricité de l'atmosphère et les causes du grand dé- veloppement des phénomènes électriques dans les nuages orageux. Prix V.ullast. — De l'inoculation comme moyen prophylactique des maladies contagieuses des ani- maux domestiques. Grand prix des Sciences physiques. — Étude du mode de distribution des animaux marins du lit- toral de la France. Prix ua Gama Machaoo. — Décerné au meilleur Mémoire sur les parties colorées du système tégu- mentaire des animaux ou sur la matière fécon- dante des êtres animés. Prix Gay. — Faire connaître pour les côtes de la France, baignées par l'Océan et par la Méditerranée, les dépôts marins ainsi que les dépôts lacustres et terrestres qui se sont formés sur notre littoral depuis la période actuelle et plus particulièrement depuis l'époque romaine. Prix Cuvier. — Destiné à l'Ouvrage le plus re- marquable soit sur le règne animal, soit sur la Géologie. Prix Delalaxde-Geérineau. — Destiné au voya- geur français ou au savant qui, l'un ou l'autre, aura rendu le plus de services à la France ou à la Science. Prix Jérôme Ponti. — Décerné à l'auteur d'un travail scientifique dont la continuation ou le dé- veloppement seront jugés importants pour la Science. 1883 Prix DE La Fons Mélicocq. — Décerné au meilleur ouvrage de Botanique sur le nord de la France. Prix Morogues. — Décerné à l'Ouvrage qui aura l'ait faire le plus grand progrés à l'Agriculture en France. Prix Ch.vessier. — Décerné à des travaux im- portants de Médecine légale ou de Médecine pra- tique. 1885 Prix Dusgate. — Décerné à l'auteur du meilleur Ouvrage sur les signes diagnostiques de la mort et sur les moyens de prévenir les inhumations pré- cipitées. C. R., i88i, i" Semestre. (T. XCll, 1N° il.) 86 ••! On souscrit à Paris, chez GAUTHIEll-VILLARS, successeur de M ALLET- BACHELIER Quai des Augustins, n° 55. ,. COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. ^ , u u . i la fl.rdel année deu. volumes in-4». Doux Tables, l'une par ordre alphabétique ce matières, l'autre par ordre alphabétique Oe noms •nent chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit ' 20 fr. Pour Pans ^^ ^^ Pour les Départements Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaires en sus. , c précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs. ^ KO quelques collections complètes. '^ ^— —_-—--— ^=r===== Cl K)Morit, dans les Départements, lei Messieurs : lichel «t Médan . Gavault St-Lager. Orlando. Jecquel-Decobert. I. . Oebreuil. Germain et Grassin. ■ Lachèse.BelleuTreetC". JérAme. . Marion Lepoittevin. ("haumai . Dathu. SauTat. . DaTid. Lefournier. Legost-Clérisse. Perrin. 'm Routcau. ... Lamaicbe. cbe Messieurs: Marseille . . ■ Camoin frères. ( Coulet. ) Seguin. Moulins Martial Place. l Uouillard frères. i M™' Veloppé. , André. iSancy ' Sidot frères. ( Grosjean. ( Barma. ( Visconti. aimes Thiband. Orléans Vaudecraine. Poitiers Druineaud. , Morel et Berthelot. ' Verdier. I Brizard. I Valet. j Métérie. ( Herpin. Chevalier. I Rumèbe. ( Ciavel. ( Gimet. ■ I Privât. j Giard. ' Lemaître Uontpellier . Nantes . Nice . Rennes . Rochejort. . . Rouen S'-É tienne. . Toulon Toulouse.. . Valenciennes. On sooscrît, à TEtranger, A Amsterdam . Barcelone . . Berlin. Bologne Boston . Bruxelles. . Cambrtage. Florence. . . Gand Gènes Genève . La Haye. . Lausanne. Leipzig i-'eg* Londres .... Luxembourg. Milan chez Messieurs: L. VanBakkeneselC'". Verdaguer. !Asher et C". Calvary et C'«. Friedlander et fils. Mayer et Mûller. Zanichelli et O: Severet Francis. ( Decq et Duhent. i Merzbach et Falk. Deighion, Bell et C'«. Giani. Engalcke. Beuf. j Cherbuliei. I Georg. Belinfante frères. Imer-Cuno. iBrockha-UB. Twietmeyer. Voss. Bounameaux. Gnasé. Dulau. Nuit. V. Bûcli. i Dumiilard frères. I Hœpli. A Moscou. . . Madrid. , . Naples ... , New-York, oxford Palerme. . . Porto Rio-Janeiro . Rome Rotterdam . StoCKholm . S'-Pétersb . Turin . Farsovie. . Venise. . . Vérone Vienne . . . . Zilrich. chez Messieurs : Gautier. 1 Bailly-Baillière. I V'Poupartet fils. ( F. Fé. Pellerano. Christern. Parker et C". Pédone-Laurlel. i Magalbâès et IMonix. ( CliardroD. Garnier. iBocca frères. Loescher et C'° Rramers. 5am5oa et Wall . Issakoff, Mellier. Woia. iBocca trèrei Loescher et Cf. Brero. Gebethner et W Ongania. Urucker et Tedes Gorold et C". i Franz flanke. Schmidt. Meyer et Ztller. ;S RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4''; i853. Prix & •". ■ Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume ^-4" ; 1870. Prix " >■• DUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE ff /CIENCESj^^^^^^^ ^^^ ^^ ^^^ ^^^^^^^.^^^ B.S.. l«e.oire sur ie plIT :?£ ^^^'s^;!!::;- U^H:: t:ÏÏ^^l d;;:-;rtieulière.ent dans la digestion des .at.res •rU usp^ de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « !»nt l'ordre de leur ui existent entre remise pour celui de i»Db, savoir : « tiuuier les lois ue .a «.=... - . " „:~„itanpi. — R3cherc!i;r la nature. ur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition -;--"« °" ^'"^"X; .gg^^'" .... ^5 fr. l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, ., par M. le Professeur Bro,.. In-4% avec a, planches, les Mémoires présentés par divers Savants à .l'Acadàmle :alement à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et us spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé l,anco, sur demande aflranchie li Il 1881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES PAH MM. I.E8 SECRÉTAIRES PKRPÉt^e^S TOME XCII. «f" 12(21 Mars 1881). PARIS. GAUTHIER. VILLARS, IMPfilMEUR-LIBRAlKK -s CO-P.BS .BNocs „HS su.c.ns OH .«A.BM.e oes sc,.„o., SDCCESSEDR DE MALLET-BACHELIER. Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF ADX COMPTES RENDUE Apopté dans les séances des .3 JUIN i86. et .4 mai 1876. Les Conif^tes rendus hebdomadaires des séances de V Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou î^otes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". - Impression des travaux de f Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent âu plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- yernemeut sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 3a pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élevei>t dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fut mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes somma,re.s dont ils donnent lecline à lAcadémie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, d^ns les séances suivantes, des Noter ou Me- •siJres fur l'objet àv. leur discussion. Les Programmes des prix proposés pa l'ii demie sont imprimés dans les Comptes rem, m les Rapports relatifs aux prix décernés nier qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séice blique ne font pas partie des Comptes rendus Article 2. - Impression des travaux des am\ étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des rsooi qui ne sont pas Membres ou Correspondant le l'A demie peuvent être l'objet d'une analysée d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Méirres tenus de les réduire au nombre de pages qui Membre qui fait la présentation est toujou noni mais les Secrétaires ont le droit de réduire etEi autant qu'ils le jugent convenable, commets l« pour les articles ordinaires de la correspoi ance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tir.r de chaque Membre doit e reo l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au'istar^ jeudi à 10 heures du matin ; taute d'être re sate le titre seul du Mémoire e.l inséré dans le ( mfW\ actuel, et l'extrait est renvoyé au Compreni^ vaut, et mis à la fin du cahier. !f.» Article 4. - Planches et tirage à >rl- Les Comptes rendus n'ont pas de plane s. Le tirage à part des articles est aux - « teurs ; il n'y a d'exception que pour -^^ les Instructions demandes par le Gouve. Article 5. iti^ Tous les six mois, la Commission adm > un Rapport sur la situation des Comptereni^ l'impression de chaque volume. _ Les Secrétaires sont chargés de l'exé. tton ^ sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 21 MARS 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Sur la détermination des masses de Mercure, de Vénus, de la Terre et de la parallaxe solaire; par M. F. Tisserand. « Dans le Tome LXXV des Comptes rendus (p. i65), Le Verrier a groupé les relations que les théories de Vénus, de la Terre et de Mars lui avaient fournies entre les corrections des trois masses; il en a conclu, en particulier, la masse de la Terre, m", el ensuite la parallaxe, par la for- mule (i) n = 608", 79 ym"- » Je me propose d'examiner le degré de précision auquel on peut ainsi atteindre et de voir quelle est l'influence des erreurs des observations sur le résultat. » Soient m, m', m" , m" les masses de Mercure, de Vénus, de la Terre et de Jupiter. Le Verrier a posé m =:o,oooooo333(i -t- V ), m' =0,000002489(1 -t-v' ), m" =: 0,000002817(1 4- v" ), m"= 0,00095^38 1 (i + v"), C. R., 18S1, I" Semestre. (_T. XCll. IS« 12.) °7 (2 ( 654 ) et il a obtenu, entre les corrections v, v', v"et v'", les équations suivantes : (a) i4",3 v + 25",5 v'+27",7 v"+i",7 =o, (/') 7", 8 v-t- 9", 2 v'+i5",3 v"+3",7 =o, {c) - o",53v-i-24",6 v'+32",8 v"-i",86 = o, i'I) - i",24v + 4o",4 v'+54",o v"-3",28==o, (/) -l-- o",53v + 28",88v'+ o",83v"+i",8i=o. » Les quatre premières de ces équations sont extraites des Annales de r Observatoire, Tome VI, théorie de Vénus, et la cinquième du Tome IV, théorie du Soleil. » L'équation (a) provient des observations méridiennes de Vénus, faites par Bradley, de 1751 à 1761; l'équation [b), des observations méridiennes de Vénus, faites de 1766 à i83o. » L'équation (c) a été fournie par la discussion des latitudes de Vénus, obtenues dans les passages de 1761 et 1769; l'équation {d), par la discus- sion des latitudes de Vénus déduites des observations méridiennes de 1756 à i83o. Ces équations (c) et {d) ne doivent pas contenir v' et v" comme deux inconnues distinctes, mais la même fonction linéaire de ces deux inconnues; on voit, en effet, que, si l'on multiplie l'équation [d) par 0,6, on trouve -o",74v + u4",2v'-^32",4v"-i",97 = o; c'est à fort peu près l'équation (c). Cela montre qu'on peut compter sur l'exactitude des termes constants i",86 et 3", 28 des équations [c) et (d). » L'équation [J) est déduite des déterminations de l'obliquité de l'éclip- tique, faites par Bradley et Maskelyne, comparées avec les déterminations modernes. Le Verrier dit à ce sujet (t. VI, page 95) : « Le dernier » terme i",8i de cette équation est sujet à toute l'incertitude qui peut » subsister dans la détermination de l'obliquité de l'écliptique au temps » de Bradley, et, quel que soit le soin qui ait été donné sous ce rapport » aux observations et à leur réduction, on ne saurait répondre d'une » seconde d'erreur, ou même plus. » » Dans le Mémoire cité plus haut [Comptes rendus^ t. LXXV), on trouve, comme équation unique résultant des observations méridiennes de Vénus de 1751 à 1761 et de 1766 à i83o, la condition suivante : 1 8", 2v + 3o", I v'+ 35", 35 v" -h 3", 55 = o. » On s'assurera aisément que cette équation a été obtenue en formant ( e-o ) {n)+ —; on vérifieraaussi facilement que l'équation (B)da même Mémoire a été obtenue en multipliant l'équation [d) par ^^—0' àe manière à réduire le terme tout connu à 2", 00. » Arrivons à la discussion de nos cinq équationS': l'examen des coeffi- cients des inconnues, dans ces équations, montre que v sera donné par les deux premières, -/ par la dernière, et, enfin, v" par la troisième et la qua- trième. » Si l'on lire v de {n) pour le reporter dans [b), on trouve -4",7,y'+o",2v"-h2",8 = o. Cette équation est sensiblement indépendante de v", et elle donnerait une valeur de v' qui serait en contradiction absolue avec la valeur tirée de [f): cela montre que le terme +1", 7 de l'équation («) est affecté d'une erreur assez forte, ou bien le terme +3", 7 de l'équation [b). Dès lors, nous allons donner deux solutions du système : dans la première, on laissera de côté l'équation [a); dans la seconde, l'équation [b). Dans le second membre de {f), nous remplacerons o par s; £ sera l'erreur provenant de la différence entre l'obliquité de l'écliptique, déterminée par Bradley, et celle déterminée par les observations modernes. » Première sotulion. — On tire v de {b), v' de (/), et l'on reporte dans (c) et [d); on trouve ainsi V -- — o,58 +0,01 £, (3) I v' = — o,o55-i-o,o35£, ' V"= -f- 0,089 — 0,026e. [Quand on a eu éliminé v, à l'aide de (i), on a trouvé, au moyen de (c) et [d), les deux équations suivantes : + 25",2v'+33",8v"-- i",62 = o, -t- 41", gv'-t- 56", 4v"- 2", 70 = o ; or, en multipliant la seconde par 0,6, on trouve exactement la première; on n'a donc gardé que la seconde.] » En portant les valeurs (3) dans (2) et (i), on trouve ensuite l m"=^ o,ooooo3o68l i ~ — ej , ■ =8"'85(i-^). ( 656 ) Si l'on suppose £ = ±i {±.i", car £ est supposé exprimé en secondes), on voit qu'il en résultera, sur la parallaxe soliiire, une erreur de sa cent- vingtième partie, soit ±o", 07; d'après ce qui a été dit plus haut, la sup- position de £=^±1" n'a rien d'exagéré; la valeur 7:=8",85, obtenue en faisant £ = 0, peut donc parfaitement être en erreur de ±:o",07, ou même un peu plus. » Seconde solution. — Nous tirons v de {a); nous le reportons dans (c) et {d), qui donnent respectivement (5) +25",5v'+33",8v"-i",8o = o, (6) -h42",6v'-r- 56",4v"- 3", i3 = o. » En multipliant (6) par 0,6, on trouve (7) +a5",6v'+33",8v"-i",88 = o. Cette équation diffère très peu de (5); on a pris la moyenne de (5) et (7) et on Ta combinée avec l'équation (f); on a obtenu ainsi V = — 0,21 — 0,01 £, (8) I v' = — 0,062 + 0, 037s, ' v"=-+-0, lOI — 0,027£. On aura ensuite m"— o,ooooo3io2( i — j-b\, r. =8",88(,-;i-V » La valeur de la parallaxe est, dans celte seconde solution, supérieure de o",o3 à celle fournie par la première. En admettant de même que £ soit compris entre — 1" et +1", elle pourra différer de 8", 88 de o", 07 en plus ou en moins. )) Comparaison des deux solutions. — Il s'agit maintenant de voir s'il y a des raisons de préférer l'une des solutions à l'autre; cela présente quelque in- térêt au point de vue de la parallaxe, mais surtout au point de vue de la détermination de la masse de Mercure, car la première solution nous donne v=--o,58, d'où in = jroh,vcy et la seconde 1 a ou m ■■ 38UU000* ( 657 ) » La masse de Mercure sera donc bien différente dans les deux cas; or la cause de la différence entre les deux solutions est que, dans la première, on a utilisé les observatiotis méridiennes de Vénus, faites de 1766 à i83o, et dans la seconde les observations de Bradley, de 1751 à 1761. Compa- rons donc ces deux groupes d'observations. » De 176G à iS'io, les divers astronomes qui ont observé Vénus ont observé les passages de l'un des bords de la planète; Bradley, au contraire, observait directement le centre; il y a là une cause d'erreur systématique considérable, et qui peut fort bien ne pas rester la même de part et d'autre de la conjouclion inférieure; l'erreur doit changer en outre avec la distance angulaire de la planète au Soleil. Dans sa théorie de Vénus, Le Verrier se montre, à diverses reprises, très préoccupé de cette cause systématique d'erreur, qu'il a même essayé de déterminer; voilà doue une raison de préférer notre première solution à la seconde. » Nous allons en trouver une seconde dans un ordre d'idées entièrement différent. Mercure cause des perturbations sensibles dans le mouvement delà comète d'Encke, car cette comète passe quelquefois très près de Mer- cure. Voici les tiois valeurs de la plus courte distance A des deux astres, de 1819 a l'époque actuelle : 1835. Août 23, 5 A =0,120 1848. Novembre 12, G A =: 0,089 1838. Octobre aS, i A = o ,095 Or, une étude très complète du mouvement de la comète d'Encke, de 1819 ài875, a été faite récemment par Asten (t. XX.YI des Mémoires de rjcadémie de Saint-Pétersbourg). Asten a repris les calculs d'Encke, sur les apparitions comprises entre 1819 et 1848, et les a étendus jusqu'à l'apparition de 1875. La masse de Mercure figurait comme inconnue clans ses calculs. Voici le résultat auquel il a été conduit : m = ^63644° — • ' 9^ ■ 9°7 Il pense que cette détermination est douée d'une grande exactitude, en raison des trois grandes approximations de >.Ierciu'e et de la comète, dont nous avons pailé plus haut. » On voit que l'élude des perlinbations de Vénus, faite à l'aide des ob- servations méridiennes de 1766 à i83o, conduit à très peu près à la même valeur de la masse de Mercure que l'étude des perturbations exercées par Mercure sur la coinete d'Eneke entre 1819 et 187$. Eu admettant unique- ( 658 ) ment les observations de Bradley, on trouve la masse beaucoup plus forte, ■jgy^YiïôJ qu'Asten déclare inconciliable avec les observations de la comète. » Nous trouverons enfin une autre confirmation de notre manière de voir, dans l'observation du passage de Vénus sur le Soleil, en lôSg. Ce passage a été observé le 4 décembre par Horroxius, près de Liverpool ; la relation détaillée de l'observation a été imprimée pour la première fois dans les Lettres d'Hcvélius; cette observation a été discutée plus tard par Encke dans l'Ouvrage intitulé Die Entfernung der Sonne von der Erde, mis dem Venusdurcjange von 1761. Le Verrier, en partant de la discussion d'Encke, a été conduit à l'équation suivante (t. VI, p. 73) : - 27", 39V - 46", 33 v'- 5 1", 59V"- 1 8", 02 = 0. Il a pensé que le dernier terme de cette équation ne doit pas être en erreur de plus de 6" ou 7". Voyons comment cette équation est satisfaite dans nos deux systèmes ; on trouve, pour le premier membre : Premier système — 4", 2 Second système — '4">^ La représentation est donc beaucoup plus satisfaisante dans le premier cas que dans le second. » Nous inclinerions donc à admettre que l'étude des perturbations de Vénus conduit aux résultats suivants : vr=-o,58, d'où m = _^— , v' = — o,o55 + o,o35£, v"= + 0,089— 0,026e, n^ 8",85(z-^^). Si l'on admettait que e soit compris entre — i et + i , on en déduirait 0, 00000226 <] Tw' <^ o, 00000244» o, 00000299 <^ "i"< o> ooooo3 1 5, 8", 78 < 71 <8",92. Pour £ = 0, ou aurait m' = 0,00000235, to"=o,ooooo3o7, TT =8",85 ('). [') Il serait désirable de pouvoir combiner couvenablemknt les deux solutions; mais, pour ( 65ç, ) » Passons maintenant à la théorie de Mars. » Le Verrier a discuté les observations méridiennes de Mars, faites à Greenwich ou à Paris de lySi à i858, et il en a conclu que le mouvement séculaire réel du périhélie de Mars est plus grand de 24" que celui fourni par la théorie, avec les valeurs provisoires des masses déduites des équa- tions (i), en y supposant y, y', y" et v" nuls. Si l'on veut obtenir ce chan- gement, uniquement par des corrections convenables des masses, on aura à vérifier l'équation suivante (t. VI, p. 286) : (9) o",ooi4y+<>",o466y'+o",i636y"+i",3o6v"=:o",o235. En portant dans cette équation les valeurs de v et y', fournies par les équa- tions (3), on trouve (fo) o",i636y"+i",3o6v'^=o", 0269-0'", 0016s. » Voyons quelles peuvent être les limites de v". La valeur admise pou m" était o,oooq5238i= — — ; ' '^ io5o la valeur la mieux déterminée pour la masse de Jupiter paraît encore être celle de Bessel, I w on en conclut 1047,88' v'^^^ 0,0020, et l'équation (10) devient g", i636y" = o",o243 — o",ooi6e. On en conclurait, en négligeant £, v" = + o,i48, m"= 0,00000823, 7T = 9", 00. » Cette valeur est notablement supérieure à la valeur 8", 85 trouvée précédemment en partant de la théorie de Vénus; mais tout dépend ici de l'exactitude du second membre o", 0235 de l'équation (9); ce nombre est à fort peu près la valeur de l'inconnue représentée dans les Annales par en', et, en se reportant aux équations du Tome VI, pages 281 et 282, on voit que cette constante pourrait varier de o", oo5 sans que les résidus fussent cela, il faudrait reprendre la discussion des observations de Bradley, chercher à fixer son équation personnelle et donner ensuite des poids convenables à ses observations. ( G6o ) modifiés d'iine manière notable. Si l'on supposait cette constante diminuée de o",oo5, on trouverait, parla théorie de Mars, » Il paraît donc impossible d'arriver à une conclusion nette, en partant des observations méridiennes de Mars, faites pendant tout un siècle, avant de s'être rendu compte du degré de précision de la constante o",o2'65. » Enfin, la présence des petites planètes pourrait aussi contribuer à mo- difier un peu les résultats. » Dans sa théorie de Mars, Le Verrier avait laissé de côté l'observation de l'approximation de Mars à ^j;^ du Verseau, faite en 1672, par Richer à Cayenne, par Picard à Brion en Anjou et par Cassini à Paris; il s'était servi uniquement des observations méridiennes. En 1872, au contraire, dans le Mémoire déjà cité {Comptes rendus, t. LXXV), il n'a pas fait usage des observations méridiennes et a employé exclusivement l'observation de 1672 pour trouver m", et par suite 7r, et c'est cette dernière observation qui lui avait donné 7; = 8", 87. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Fayc, faites à l'Observatoire de Paris {équatorial de la tour de l'Ouest); par MM. Tisserand et G. Bigour- DAN. Communiquées par M. Mouchez. Étoiles Ascension droite. Déclinaison. Dates. de compa- Gran- ^ — — — — — - — — — 1880. raison. deurs. m*-*- Log. fact. par. m*-*- Log. fact. par Sept. i3. a 8 m s — 0.12,96 -t-î,288 1 " + 2.39, I + 0,771 24- • b 8,5 — 0. 7,43 -1,024 — 4.3i,i + 0,777 26.. c 10,5 + 1.43,57 — T,o55 - 7.56,4 + 0,782 27.. d 8,5 -0.44,16 -(-ï,223 + 6. 6,5 + 0,787 29.. e 9 -0. 4,44 + 2,940 — 1.21,4 + 0,786 3o. f 9 + 0. 6,o3 — 2,000 + 4.14,2 + 0,787 Cet. I . g 8 -+-1.51,38 + 2,326 + 6. 16,4 + 0,789 10. h 8,5 -+-o.35,5o + 1,245 - 6.53,8 + o,8o4 II . i 8 -+- 0.55,94 -2,543 + 9.50,9 + 0 , 804 24 ■■ J 9 -1.43,26 + 2 , 824 + i.5i,4 + 0,820 28. f.- 9 — 0. i4i i3 + T,336 — 0.12,4 + 0,827 3o. l 9,5 — o.38,23 + 2,535 — 2- 5,7 + 0,826 Nov. 3 . m 7 -0.32,28 — 2,882 — 2.32,3 + 0,829 4- n 8 — 0.33,95 + 2,234 - 5.41,4 + 0,82g 27. 0 9>5 — 0. 10,38 + î , 263 — 10. 1,4 + 0,836 ( 66i ) Positions des étoiles de comparaison. Dates. 1880. iept. i3 26, )ct. 29, 3o, I . 10. 1 1 . 24. 28. 3o, Ascension droite moyenne Kt-duction iSSo,o. an jour. 22.59.49,47 -+-4i43 22.53.19,60 +4i44 22.50.27,35 -+-4,42 22.52.31 , I +4)4'^ 22.50.49,19 +4142 22.5o. l4 ,87 +4,42 22.48. 5,24 +4>4' 22.46.55,11 +4)36 22.46.26,78 +4,36 22.50.34,18 +4,28 X 1026 >' 22.50.44,43 +4) "^5 / Arg. Z. — o°n''4437 22.52. 8,6 +4,23 «/ II 12 W. H. XXII 22.54.28,82 +4,20 « ii32 » 22.55.14,01 +4,20 o Aig. Z. — i°n''4433 23.20. 0,5 +4,08 Étoiles di' comparaison. a 45182-3 Lalande /' Anonvme <■ 1019 W. II. XXII il Arg. Z. +5° n°5ii4 c io3i W. H. XXII / 1014 • S 975 h 447''4 Lalande i 938 AV. U. XXII j 1024 » Déclinaison moyenne Rédnction 1880, o. + 8°i5'. o",6 + 6.29. i5,6 + 6. 9.55,4 + 5.42.47 + 5.27.38,4 + 5. 10.49, ' + 4.56.49,1 + 3.23.59,0 + 2.54. 52 ,7 + 0.48.41,0 + 0. i4 -52,3 + 0. 1.29 — 0.27.29,9 — o.3i.2o,9 — 1. 47.41 .in jour. + 28,4 + 2q,2 + 29,2 + 29,2 + 29,3 + 29,3 + 29,3 + 29,2 + 29,2 + 28,8 + 28,5 + 28,4 + 28,4 + 28,2 + 27, I -\utorite. Lalande. Weisse. Argel , zones. AVeisse. Lalande. Weisse. Argel., zones Weisse. » Argel., zones. Positions géocentiiques apparentes de la comète. Dates. 1880. Septembre i3. 24. 26. 27. 29. 3o. Temps moyen de Paris, h m s 13.24. O 9. 36.26 g. 20. 29 12. 3.33 II. 9.59 10. 2.24 10.19. 3 I I . i3.5o i3. 2 . 7 9. 12. i5 10.34.4° 8.34.22 7.15.19 8.17.12 8.42.59 Ascension droite. Il m s 22.59.41 , I I 22 .53. 16, 5i 22.52. l5,24 22.5i .41 ,5 22.50.49,27 22.5o.25,3l 22. 5o. 1 ,o5 22.47 .35, i3 23 .47 -27 ,05 22.48.55,26 23. 5o. 34, 74 22. 5 l 34,6 22.54. 0,^7 22.54.44'27 23.19.54,4 Octobre 1 . 10. 1 1 . 24. 28. 3o. Novembre 3 . 4. 27. » Les différences m* — -^ sont corrigées de la réfraction. » L'anonyme b a été déterminée à l'équaloria! par rapport à 1 102 Weisse, Hora XXII ; on a oblenu ainsi : Déclinaison, o / n + 8.l8.l3,3 + 6.25. 19,2 + 6. 2.33,7 + 5.49.28 + 5. 26.5 I ,9 + 5.15.38, 2 + 5. 3.40,4 + 3. 17.40,2 + 3. 5.18,6 + o.5i . 7,0 + o. i5. 14,3 — o. o. 2 — 0.2g. 28,0 — o . 36 . 28 , 4 — i .5; . 10 Nombre de comparaisons. i5 10 20 16 i5 i5 18 26 21 >4 16 35 27 i3 •4 20 10 i5 10 i5 20 ■4 i5 i5 10 9 20 i5 5 10 B. * an. — * 1 102 Déclinaison C. R., 1881, — o"'43',52 — i5' 6", 7 Semestre. (T. XCIl, N° 12.) 6 comparaisons 5 88 ( 662 ) PATHOLOGIK GÉNÉRALE. — De la possibilité de lendre les moulons réfrarlaiies au charbon par la méthode des inoculations préventives ; par M. Pasteur, avec la collaboration de MM. Ch.vmberlaxd et Roux. « Six mois après que j'eus annoncé à l'Académie la possibilité d'atté- nuer le microbe du choléra des poules et de préparer un virus-vaccin pour cette affection, c'est-à-dire un virus donnant la maladie et non la mort et préservant de l'action du virus mortel, suivant la loi générale de la non- récidive des maladies virulentes, M. Toussaint, professeur à l'Ecole vété- rinaire de Toulouse, publia un résultat du même ordre en ce qui concerne le charbon. » En inoculant des moutons, soit par du sang charbonneux défibriné filtré sur plusieurs doubles de papier, soit par ce même sang défibriné porté préalablement à 55° pendant dix minutes, les moutons, d'après M. Toussaint, peuvent ultérieurement supporter, sans périr, des inocula- tions de sang charbonneux. » Ce fait d'une préservation possible du charbon par des inoculations préventives est de la plus rigoureuse exactitude, et c'est vainement que dans ime autre enceinte on aura fait des tentatives pour l'infirmer. » Toutefois, si nous sommes d'accord avec M. Toussaint sur la parfaile exactitude de sa remarquable observation, nous devons réfuter les opi- nions et récuser même certains faits qu'il a présentés à cette occasion, parce qu'ils sont tout à la fois contraires à la vérité et en opposition avec les résultats de mon travail sur le choléra des poules. » Historiquement, voici comment les choses se sont passées. » La bactéridif, suivant M. Toussaint, déposerait dans le sang des ani- maux où elle se multiplie une matière qui peut devenir son propre vaccin. Par la filtration à froid dans un cas, par la chaleur de 55° dans l'autre, on éloigne ou on tue la bactéridie. Dès lors, l'inoculation du sang filtré ou l'inoculation du sang chauffé introduirait dans le corps des animaux inoculés la matière vaccinale privée de bactéridies. M. Toussaint mêlait en outre arbitrairement à ces explications la croyance ta une prétendue action phlo- gogèna du sang charbonneux. Si l'exposition de M. Toussaint eût été Ibn- dée, la question des virus-vaccins, telle que je l'ai présentée, aurait été tout entière à reprendre. D'une part, j'ai montré que le virus-vaccin du choléra était un être vivant, un microbe, que ce microbe est morphologi- ( (563 ) quement le même que le virus très viiultinf, qu'il se cultive comme ce dernier, dont il diffère par une aptilude moindre à se propager dans le corps des animaux. Pour M. Toussaint, au contraire, le virus-vaccin de la bactéridie serait une sorte de produit soluble formé pendant la vie de cet organisme, une substance privée de vie, ne pouvant se reproduire par génération, n'ayant donc à aucun titre les caractères d'un virus animé. J'avais montré, en outre, que la partie soluble des cultures du microbe du choléra des poules était incapable de les vacciner. Sur tous les points, par conséquent, le savant professeur de Toulouse, à son insu peut-être, car il ii'y fait aucune allusion, battait en brèche les vues et certaines observations que j'avais produites, on n'en tenait aucun compte pour l'explication des résultats qu'il avait obtenus ('). M Aussi, lorsque dans le Jura, où je me trouvais alors en vacances, je reçus l'annonce des assertions de M. Toussaint, j'en éprouvai une vive émotion. Bientôt, revenu de ma sur[)rise, pesant le fort et le faible des faits qui ve- naient d'être publiés, je jugeai que M. Toussaint devait mal comprendre ce qu'd avait observé ei qu'il avait dû commettre des erreurs de fait d'une grande importance. I,a préservation du charbon à l'aide d'inoculations préventives me charmait dans l'extension qu'elle apportait à la voie ou- verte par la découverte du vaccin du choléra des poules; mais tout ce qui avoisinait ce fait capital dans la publication de M. Toussaint m'apparut, après réflexion, sans fondement sérieux dans l'expérience. » Mes jeunes collaborateurs, MM. Chamberland et Roux, se trouvant alors, comme moi-même, en vacances, je leur écrivis sur-le-champ qu'il fallait abandonner toute idée de villégiature, ce qu'ils acceptèrent avec leur dévouement habituel. Des expériences fiu'cnt entreprises, les unes par M. Roux à Paris, les autres par M. Chamberland et moi dans le Jura. » Trois semaines étaient à peine écoulées que nos prévisions étaient réalisées. Nous avions acquis la conviction que, parmi les résultats de M. Toussaint, les uns manquaient d'exaciitude, que les autres étaient mal interprétés, qu'enfin l'explication de l'immunité charbonneuse devait être à beaucoup d'égards calquée sur celle de la vaccination du choléra des poules. Nous avions reconnu que la bactéridie chauffée à 55°, quoiqu'elle ne puisse se cultiver à cette température, n'est pas morte ou du moins peut ne pas l'être, qu'elle vit encore, quelquefois même après trente mi- (' ) Il y .1 eu dans le courant du mois d'août i88o deux publications de INI. Toussaint, l'une à rAcadémie des Sciences le 2 août, l'autre à l'Académie de Médecine le 3 août. ( 664 ) tîntes d'exposition à 5")° sous iihc cpais>cur assez faible du sang, qu'elle est seulement modifiée dans sa vitalité propre. Qtuind le chauffnge à 55° tue la bactéridie, ce dont il est facile de s'assurer par un essai de culture, qui dans ce cas est stérile, rinociilaliou du sang après le chauffage n'a aucune action jiréservalrice. » M. Toussaint avait rencontré dans ses expériences d'inoculation de sang charbonneux chauffé de nombreux insuccès, c'est-à-dire des cas de mort par le cliarbon ; mais, sous l'empire d'idées préconçues erronées, au lieu de conclure que ses insuccès provenaient de la bactéridie qui n'était pas morte à 55°, il supposait que des spores s'étaient formées dans le sang avant le chauffage, et que ces spores se cultivaient dans le corps des mou- tons et les faisaient périr charbonneux. » M. Toussaint avait indiqué, outre l'action de la chaleur, celle de la fillration pour préparer le sang apte aux inoculations préventives : nous avons reconnu que cette dernière méthode est toujours défectueuse. De deux choses l'une, le sang filtré donne le charbon et tue, ou bien il n'agit pas et dans ce cas il ne préserve pas. Par des dilutions on ne peut obtenir un sang charbonneux vaccinal. M En résumé, dans l'expérience de M. Toussaint, le microbe charbon- neux n'est pas tué, comme il le croyait, mais seulement modifié dans sa vitalité. C'est bien, à très peu près, l'explication de la vaccination dans le choléra des poules. Néanmoins, entre les microbes-vaccins du choléra des poules et la bactéridie qui a été chauffée, on constate une différence qui dans notre sujet, et principalement lorsqu'on se place au |3i)int de vue d'une application pratique, mérite la plus grande attention. Les microbes atténués du choléra des poules, ainsi que je l'ai fait voir, peuvent se re- produire par cultures successives en conservant leurs atténuations propres. Il n'en est pas de même de la bactéridie modifiée par la chaleur de 55°. Je vais revenir sur ce point. » Dès le 2o août dernier ('), j'annonçais la plupart de ces résultats à M. Bouley, qui les communiqua immédiatement à M. Toussaint, présent à Paris, et nous eûmes bientôt la satisfaction d'apprendre que M.Toussaint, guidé également par de nouvelles études personnelles, abandonnait com- plètement sa première interprétation. (' ) Je lis dans le Bulletin de l'Académie de Médecine du 8 mars i88i, page 3o2, que M. Toussaint aurait reclifié ses prcMuièros Noies au Congrès de Reims, le ig août i88o. Il doit y avoir ici une erreur de date : la reriification doit dater des derniers jours d'août i88o. ( 065 ) » Et maintenant que la question île doctrine est réglée, ce qu'il im- porte le pins d'élucider est la question jn-atique, celle de la possibilité de créer l'immunité charbonneuse. D'après nos études, qui sont fort nombreuses, la méthode de M. Toussaint est très incertaine. Trois cas peuvent se présenter : i" la bactéridie périt par la chaleur et, dés lors, le sang charbonneux ne saurait ^servir à des inoculations préventives; 2° la bactéridie ne périt pas, mais elle garde une virulence qui tue les moutons; 3° la bactéridie est modifiée; dans ce dernier cas seul, il est possible qu'elle préserve, c'est-à-dire qu'elle provoque un charbon qui s'arrête et n'aboutit pas à la mort de l'animal. Des expériences directes, préliminaires, permettent seules de reconnaître dans quelle condition se trouve la bactéridie après le chauffage du sang charbonneux. Réussit-on à obtenir la bactéridie dans l'état où elle peut préserver, elle ne peut être fixée parla culture, et déjà, dans le sang qui la recèle, elle se modifie souvent en quelques jours. La cullure de la bactéridie, convenablement atténuée par la chaleur, redonne une bactéridie virulente, ce qui la dis- tingue essentiellement, comme je le disais tout à l'heure, des microbes atténués du choléra des poules. Dans nos expériences même, il est arrivé qu'un sang charbonneux maintenu trente minutes à 55° et dont la bacté- ridie modifiée se cultivait encore a donné une cullure virulente qui a tué trois montons sur trois inoculés. » Il résulte de tout ce qui précède que, si l'on voulait inoculer des troupeaux de moutons par le procéié artificiel de M. Toussaint, on pour- rait être exposé à de grandes pertes, bien que cependant on puisse assurer que ceux des moulons qui survivraient seraient préservés d'un charbon ultérieur. En outre, la mélhode suppose que l'on a à sa disposition une grande quantité de sang charbonneux, ce qui est un grave inconvénient. » Parla Communication que j'ai eu l'honneur de lui faire tout récemment, en mon nom et au nom de MM. Chamberland et Roux, l'Académie sait aujourd'hui que la question est résolue dans son importance pratique. » Nous venons d'y ajouter de nouveaux perfectionnements qui intéres- seront vivement, je l'espère, l'Académie. Je lui demande de me permettre de les lui faite connaître tout de suite par la lecture d'une nouvelle Noie, du reste fort courte. ■> ( 666 ) PATHOLOGIE GÉNÉRALE. — Le vaccin du charbon; par M. Pastecr, avec la collaboralion de MM. Chamcerland et Roitx. « Dans la lecture que j'ai faite à l'Académie le 28 février dernier, nous avons annoncé qu'il était facile d'obtenir le microbe charbonneux aux cle- erés les plus divers de virulence, depuis la virulence mortelle, c'est-à-dire qui tue, cent fois sur cent, cobayes, lapins, moutons, jusqu'à la viru- lence la plus inoffensive, en passant d'ailleurs par une foule d'états in- termédiaires. La mélbode de préparation de ces virus atténués est d'une merveilleuse simplicité, puisqu'il a suffi de cultiver la bactéridie très viru- lente dans du bouillon de poule à 42^-43° et d'abandonner la culture après son achèvement au contact de l'air à cette même température. Grâce à cette circonstance que !a bactéridie, dans les conditions dont il s'agit, ne forme pas de spores, la virulence d'origine ne peut se fixer dans un germe, ce qui arriverait infailliblement à des températin^es comprises entre So" et 40", et au-dessous. Dès lors la bactéridie s'atténue de jour en jour, d'heure en heure, et finit par devenir si peu virulente qu'on est contraint, pour manifester en elle un reste d'action, de recourir à des cobayes d'un jour. Cette virulence si faible, si près de s'éteindre, nous a portés naturellement à multiplier les expériences afin d'arriver, s'il était possible, à des atté- nuations encore plus grandes. Nous y sommes parvenus en prenant pour point de départ la bactéridie la plus virulente que nous ayons eue jusqu'à présent entre les mains. C'est précisément celle dont j'ai parlé dans ma lec- ture du 28 février, provenant de la germination de corpuscules-germes de quatre ans de durée. Cette bactéridie a pu être maintenue sans périr plus de six semaines à 42°-43". L'expérience a commencé le 28 janvier. Dès le 9 février, sa culture ne tuait plus les cobayes adultes. Trente et un jours après, le 28 février, une culture, faite à 35°, préparée à l'aide du flacon toujours maintenu à 42''-43°, tuait encore les très jeunes souris, mais non les cobayes, les lapins et les moutons ('). Le 12 mars, c'est-à-dire qua- rante-trois jours après le 28 janvier, une culture nouvelle ne tuait plus ni souris ni cobayes, pas même les cobayes nés depuis quelques heures seulement. Nous avons été ainsi mis en possession d'une bactéridie qu'il est impossible de faire revenir à la virulence. Si jamais ce retour était ( ' ) Les souris sont plus sensibles au cliarbon que les cobayes. ( 667 ) obtenu, on peut assurer que ce serait en recourant à des espèces aui. maies nouvelles, aujourd'hui inconnues pour être inoculables, absolu- ment différentes de celles que nous savons être présentement aptes à contracter le charbon. En d'autres termes, nous possédons maintenant et nous avons le moyen simple de nous procurer une bactéridie issue de la bactéridie la plus virulente et qui est complètement inoffensive, tout à fait comparable à ces nombreux organismes microscopiques qui rem- plissent nos aliments, notre canal intestin;tl, la poussière que nous respi- rons, sans qu'ils soient pour nous des occasions de maladie ou de mort, parmi lesquels même nous allons chercher souvent des auxiliaires de nos industries. » Que ce résultat est imprévu lorsqu'on songe que cette bactéridie inof- fensive sç cultive dans des milieux artificiels avec autant de facilité que la bactéridie la plus virulente et que morphologiquement elle ne peut s'en dis- tinguer, si ce n'est par les caractères les plus fugitifs (')! » Les considérations et les faits suivants ne sont pas moins dignes d'intérêt. » Dans ma lecture du 28 février, j'ai fait observer que le microbe char- bonneux se dislingue de celui du choléra des poules par l'absence pro- bable, dans les cultures de ce dernier, de germes proprement dits. Toutes les cultures, en effet, du microbe du choléra des poules finissent par périr, soit qu'on les conserve au contact de l'air, soit qu'on les enferme dans des tubes clos en présence de gaz inertes, tels que l'azote et le gaz carbonique. Le microbe du charbon, au contraire, se résout dans ses cultures en corpuscules brillants, formant poussière, qui sont de véritables germes. Ce sont eux que nous avons vus se multiplier dans les terres au- tour des cadavres charbonneux, ensuite ramenés par les vers de terre à la surface, où ils souillent les récoltes et deviennent les agents de propagation de la terrible maladie dans les étables ou sur les terres de parcage. )• Nous arrivons ainsi à nous poser la question suivante, si digne d'être méditée quand on la considère du point de vue élevé des principes de la Philosophie naturelle : tous ces virus charbonneux atténués qui nous occupent sont-ils capables, eux aussi, de se résoudre en corpuscules- (') Lorsque la bactéridie est très atténuée, ses filaments sont plus courts, plus divisés. La culture moins abondante forme sur les parois des vases un dépôt uniforme, tandis que, à l'état virulent, on la voit le plus souvent en flocons cotonneux, constitués par de très longs fils. Cependant il suffit d'attendre la formation des spores et défaire de celles-ci une culture nouvelle, pour qu'elle reprenne les fninus de développement de la bactéridie viridente. ( 668 ) germe?, et, si la réponse est affirmative, quels sont les caractères de ces derniers? reviennent-ils d'emblée à la virulence des germes de la bac- téridie virulente d'où on les a tirés par la méthode d'atténuation jirécé- demment exposée? sinon, se confondent-ils avec ceux d'une bacléridie sans virulence aucune? ou bien enfin ces germes, multiples dans leur nature, fixent-ils et pour toujours les virulences de leurs bactéridies pro- pres, ajoutant ainsi aux connaissances médicales et aux grandes lois natu- relles ce principe nouveau de l'existence d'autant de germes qu'il y a de sortes de virulences dans certains virus animés? » C'est cette dernière proposition qui est exacte. Autant de bactéridies de virulences diverses, autant de germes dont chacun est prêt à reproduire la virulence de la bactéridie dont il émane. » Ai-je besoin d'ajouter maintenant qu'une application pratique d'une grande importance nous est offerte? Tout en réservant l'étude ultérieure des difficultés de détail que nous pourrons rencontrer dans la mise en œuvre d'une vaste prophylaxie charbonneuse, il n'en reste pas moins établi que nous avons à notre disposition non seulement des bactéridies filamenteuses pouvant servir de virus-vaccins dans l'affection charbon- neuse, mais des virus-vaccins fixés dans leurs germes avec toutes leurs qualités propres, transportables, sans altération possible. » M. BouLEY, après avoir entendu les deux Communications de M. Pasteur, présente les observations suivantes : « Je suis heureux d'avoir entendu M. Pasteur témoigner, av< c l'auto- rité qui s'attache à sa parole, de la vérité de la découverte de M. Tous- saint. Cette attestation, qui réduit à rien les dénégations dont cette découverte a été l'objet dans une autre enceinte, sera, pour le jeune expérimentateur de Toulouse, un motif de grande et légitime satisfaction. » Maintenant, je deuiande à M. Pasteur la permission de lui faire ob- server que M.Toussaint n'a pas persisté longtemps dans sa première interpré- tation des faits qu'U avait observés. De lui-même il a reconnu qu'elle était erronée, et la rectification qu'il en a faite se trouve inscrite dans l'un des procès-verbaux des séances de VJssodalion pour l' avancement des Sciences, dont la dernière session se tenait à Reims, au mois d'août dernier. » ( ^^0 ) THEUMOCHIMIE. — Recherches sur les élhers formiques; par MM. Bertiielot et OoiER. « 1. Les éthers composés formés par riiiiiorî des acides organiques et des alcools sont produits en général avec absorption de chaleur : celte relation a été mise en évidence par l'un de nous en 1 865 [Annales de Chimie cl (le Physique, 4* série, t, VI,p. 417)? d'après la comparaison des chaleurs de combustion des éthers avec la somme de celles de leurs générateurs. Les élhers formiques seuls avaient paru faire exception. Les excès de la chaleur de combustion delà plupart des élhers, tirés des déterminations numériques deFavreetSilbermann,vaiiaient de 5*^"' ka3^''(éther acétique) et jusqu'à 4o^°' (éther valérique), soit quatre centièmes environ de la chaleur de combus- tion elle-même. » 2. Toutefois ces inductions sont subordonnées aux erreurs que com- porte la mesure des chaleurs de combustion, erreurs que je vais essayer d'apprécier. En effet, la véritable valeur de la chaleur absorbée dans la for- mation de l'éther acétique est de — 2'" seulement, comme il sera dit plus loin; au lieu de — a3, déduit des chaleurs de combustion. On montrera éga- lement que la formation des éthers formiques, loin de faire exception, en dégageant +14'"' et +26'^"', donne lieu, au contraire, comme celle des autres éthers organiques liquides, à une absorption de chaleur. » Il parait utile d'insister sur la grandeur des erreurs dont sont suscep- tibles les mesures de chaleur de combustion, même exécutées par des expé- rimentateurs très habiles. Dans le cas de l'éther acétique, l'erreur (21*^"), supposée répartie également entre l'éther acétique (chaleur de combustion, 554) et les deux composants (53i), s'élève à deux centièmes de chacun de ces chiffres. Si on l'attribuait à l'éther acétique seul, sa valeur relative serait doublée. » Je citerai également l'alcool, dont la chaleur de combustion serait, d'après Dulong, + 317,8 ; d'après Favre et Silbermann, +33o,5 ; d'après Andrews, + 3i5,o; chiffres qui s'écartent entre eux de près de cinq cen- tièmes de leur valeur absolue. » Ces erreurs sont attnbuables au caractère toujours incomplet des combustions ordinaires et à la correction mal définie qui en est la consé- quence ; à la lenteur de ces mêmes combustions, enfin à l'impureté iné- vitable des conipobés organiques liquides. C. R., ikSi, I" Scmescre. (T. XCII, N" 12) ^9 ( 670 ) » M. Louguinine a relevé récemment des erreurs analogues. Les mesures les plus récentes de M. Thomsen comportent des erreurs non moins consi- dérables, erreurs que ce savent distingué a reconnues lui-même : par exemple, en réformant le chiffre qu'il avait donné d'abord pour la chaleur de combustion de l'oxyde de carbone (+ 6G, 8), chiffre qu'il a constaté récemment égal à + 68,3, ce qui le rend conforme à la valeur (+ 68,2) que j'avais obtenue moi-même depuis plusieurs années : c'est une erreur de près de 2,5 centièmes sur sa première détermination, faite cependant sur un corps dont la pureté ne saurait être suspectée. » Si je rappelle ces chiffres, c'est afin de montrer avec quelle réserve on doit se servir des chaleurs de combustion pour évaluer de petites quantités, et combien peu il conviendrait de les combiner pour calculer de prétendues constantes, à l'aide d'un système d'équations du premier degré. Ce n'est que pour des corps dont la chaleur de combustion est peu con- sidérable, ou bien pour des réactions donnant lieu à de très grands dégage- ments de chaleur, que les chaleurs de combustion peuvent être utilisées avec une probabilité suffisante. Les erreurs absolues, rapportées au poids moléculaire, croissent d'ailleurs proportionnellement avec ce poids lui- même. Une erreur d'un centième, par exemple, représente 3*^^' sur l'alcool, 7*^'*' surl'amylène, 14'^'" sur le sucre de cannes, 24'^'" sur l'acide stéarique, etc. Dans ces conditions, tout calcul des constantes des réactions, s'il en existe, est chimérique. » 3. En raison de ces incertitudes, j'ai cherché et trouvé des méthodes plus directes et plus exactes, fondées sur les réactions de la voie humide, pour mesurer la chaleur dégagée dans les transformations des composés organiques et dans la formation des éthers en particulier. J'ai réussi à les former dans des conditions accessibles aux mesures calorimétriques, au moyen des chlorures acides. Quelques élhers même ont pu être décom- posés à froid, immédiatement et en sens inverse par les alcalis. Ainsi ont été obtenus les chiffres suivants, dans lesquels les corps sont envisagés sous divers états, comparables entre eux : les états gazeux, liquides et dis- sous. Je me borne à les rappeler, les expériences ayant été décrites ail- leurs [Annales de Chimie el de Phjsique, S^ série, t. IX, p. 338). » Eiher acédqiie : C^H*(C*H*0*) = C'H'O" 4- C'H'O' - H='0-. Tous les corps gazeux — 5,5 Tous les corps liquides — 2,0 Tous les corps dissous dans l'eau — 1 ,8 » (671 ) Elher oxalique } ^|"' | C/IPO^ ... 2C^H«0^-f- C/'îl'^O* - 2IPOK Tous les cor])S liquides — 1,9 X 2 Tous les corps dissous dans l'eau — i )75 X 2 )) Tous ces chiffres sont négatifs, ce qui confirme la relation signalée; mais en modifiant notablement la valeur de la chaleur absorbée. » 4. Les méthodes précédentes ne s'appliquent pas aux étliers forniiques, attendu que le chlorure formique n'est pas coiuiu. Heureusement l'équi- valent de ces élhers, inférieur à celui des éthers acétiques, réduit d'autant l'importance relative des erreurs susceptibles d'être commises sur la mesure de la chaleur de combustion. Lear grande volatilité permet d'ailleurs de mesurer celle-ci par détonation, c'est-à-dire par une méthode qui l'emporte beaucoup en exactitude sur la combustion ordinaire; elle l'emporte, dis-je, parce que la transformation en eau et en acide carbonique, au lieu d'être successive et incomplète, est à la fois totale et instantanée. » Nous avons opéré sur l'étlier méthylformique et sur l'éther éthylfor- mique, purifiés avec soin et pesés dans de petites ampoules, que l'on intro- duisait dans la bombe calorimétrique. Celle-ci était remplie d'oxygène, l'ampoule brisée pour vaporiser l'éther, et la détonation provoquée, d'après la méthode déjà décrite {Comptesrendus, t. XCI; 26 juillet 1880). » On obtient ainsi la chaleur de combustion à volume cosistant; on en déduit la chaleur decombustion à pression constante, d'après les formules données par l'un de nous {Essai de Mécanique chimique, t. I, p. 11 5). » La chaleur de formation de l'éther, depuis ses éléments, se conclut de la comparaison entre sa chaleur de combustion et celle de ses éléments (même Ouvrage, t. I, p. ■79); elle se rapporte à l'état gazeux. Pour pouvoir passer à l'état liquide, nous avons mesuré la chaleur de vaporisation des éthers, ainsi que celle de l'acide formique Ini-même, laquelle n'était pas connue avec une précision suffisante. Quant à l'état dissous, il se calcule d'après les chaleju's de dissolution. Voici les chiffres obtenus : » 5. Ether méthylformique C'H- (C'H'O'). Données numériques. — L Chaleur de combustion (par détonation : corps gazenx). Trois expé- riences ont fourni (moyenne prise entre le poids même de l'éther initial et son poids calculé d'après celui de l'acide carbonique final) : pour CnP(C=Ii=0") = 6oS': +a37,8; 4-235,2; +241,7; en moyenne, + 238,2 à volume constant; on -h 238,7 à pression constante. ( 672 ) » II. Chaleur de vaporisation [*). — Nous avons trouvé, d'après plu- sieurs expériences et la chaleur de vaporisation de l'éther étant rapportée à 60^': -4- 6' "',91. » On déduit de là pour la chaleur de combustion de l'éther méthylfor- mique liquide : + 23i,8. Favre et Silbermann avaient trouvé + a52. La différence, qui s'élève à huit centièmes, ne saurait, je crois, s'expliquer que par l'impureté du corps mis en œuvre par ces auteurs. En effet, avec le nouveau nondire, l'anomalie de la chaleur de formation des élhers for- miques, au moyen de l'acide et de l'alcool, disparaît. » III. Chaleur spécifique (liquide). — Entre 29° et \'5° : o,5i6pour l'unité de poids; soit 3i,o pour la chaleur spécifique moléculaire. Le chiffre est à peine différent de la chaleur spécifique moléculaire de l'acide acétique (3o, 5 enire 45° ef 24° d'après Kopp; 3r,3 entre 96" et 26° d'après nous- mêmes). Cela confirme celte relation connue : que les corps isomères ont sensiblement la même chaleur spécifique, quelles qu'en soient la densité et la fonction chimique; relation approchée qui s'applique également aux corps polymères pris sous le même poids. On prouve ainsi une fois de plus que les chaleurs spécifiques ne doivent pas être employées pour dé- terminer les poids atomiques absolus des corps liquides ou solides. » IV. Chaleur de dissolution. — i partie d'éther méthylforniique a été dissoute dans 33 parties d'eau à i5", au sein d'un vase clos et plein d'eau. On a obtenu dans deux essais, pour Go^"' d'éther : -h i'''',o9 et -f- i"^"', 18; en moyenne, -f- i'"', i3. » Chaleur de formation. — En admettant -f- 23 1,8, la chaleur de forma- lion de l'éther méihylformique depuis ses éléments C*4-H* + 0* = C^H^(C=H=0*) liquide, dégage : état liquide, +94,2; gazeux, -f-87,3; dissous, +95,3. » 6. Comparons ces chiffres avec la chaleur de formation de l'acide acé- tique, corps de même composition et condensation. D'après nos mesures. (') L'expérience a été faite ^avec l'appareil décrit dans l'Essai de Mécanique chimique, t. I, p. 291. On aseiilement supprimé les deux toiles métalliques, destinées à protéger l'écran et la fiole; ces toiles ne sont pas nécessaires et elles augmentent notablement la correction du réchauffement. Leur suppression, jointe à l'emploi d'un écran recouvrant entièrement la surface ouverte du calorimètre, et à celui d'un agitateur vertical, soulevé par un petit mo- teur électromagnétique, a permis d'annuler presque entièrement celte correction : ce qui rend les expériences beaucoup plus exactes. (G73 ) la formation de l'acide acétique dans l'état liquide dégage: +126,6; dans l'état gazeux, +119,4- On voit que la métamorphose de l'éfhcr nié- thvlformiqne, cor|)s facilement résoluble en ses composants moins carbo- nés, dans son isomère, l'acide acétique, corps plus stable, plus dense, moins volatil, dégagerait +32,4 dans l'état liquide; +32,i dans l'état gazeux. Ainsi une telle transformation, dans laquelle l'état de combinaison des éléments devient plus intime, serait accompagnée par un dégagement de chaleur considérable. J'ai insisté déjà plus d'une fois (') sur celle rela- tion, fort générale en Mécanique chimique. » 7. Pour calculer la chaleur mise en jeu dans la production de l'éther méthylformique, depuis l'acide et l'alcool générateur, il faut connaître la chaleur de formation de ceux-ci. » Nous admettrons pour V alcool inéthfliqiie C- + IV' -t- 0- = C^H^O- gaz : + SS''", 6; liquide : + Gi^-", d'après la chaleur de combustion donnée par Favre et Silbermann et la chaleur de vaporisation mesurée par Regnaulf. » 8. J'ai donné ailleurs pour V acide formiqite C2+ IP + 0'=:C2 H- OMiqiiide, dégage +93,0. Pour passer à l'acide gazeux, voici la chaleur de vaporisation. Deux expé- riences très concordantes ont fourni pour 46^ : 4,77 ^^ 4»77- » La chaleur spécifique entre 85° et i So" a été trouvée o,552; ce qui fait pour la chaleur moléculaire : + 25,4. » M. Kopp a donné o,536 entre 45° et 24°, limites de températures plus basses et répondant dès lors à une chaleur spécifique un peu moindre. » D'après cette chaleur de vaporisation, la chaleur de formation de l'acide formique gazeux, depuis les éléments, C2 + H2-l-0^ = C=H-0^gaz, dégage 4-88,9. (^). (M Leçon professée en i863 devant la Société chimique de Paris; Annales de Chimie et de Physique, 4" série, t. VI, p. 3")6. (2) On tire de là : C^H-OMiquide = C'0' 4- H=OMiqiiide, dégage + 1,7 C^H^O'gaz ^ C^O'- H- il^O^ gaz, absorbe - 3,i La transformation de l'acide formique en oxyde de carbone et en eau est donc exother- mique, avec l'acide liquide, comme l'un de nous l'a démontre directement; tandis qu'elle serait endolhermique avec l'aride gazeux. Au contraire, la métamorpliose de l'acide for- mique gazeux en acide carbonique et hydrogène C^H^O'gaz = C-^0' + H% dégage -+- 5'^'", 8; ce qui est également conforme à nos expériences directes. ( 6:74 ) » 9. D'après cet ensemble de données, la production de l'éther mélliyl- formique, depuis l'acide et l'alcool générateurs, C=H = 0' -f- C=H*0== C^H-(C=H^O) + H-0% Tous les corps gazeux, absorbe — 4;^ Tous les corps liquides, absorbe — 8,2 Tous les corps dissous, absorbe — 7,4 valeurs assez grandes pour autoriser à admettre que le signe de la réaction est réellement négatif. Le chiffre relatif à la formation de l'éther méthyl- formique gazeux diffère peu du chiffre relatif à l'étlier acétique. » 10. Éther éthylformique : C''H'(C=H-0''). — I. Chaleur de com- buslion du corps gazeux (par détonation), rapportée à 74^''. » A volume constant : 387,5; 39.3,5; 38 1, 4; 394,0; 879,0. Eu moyenne : -4- 387, 1 ; soit + 388, o à pression constante. » II. Chaleur de vaporisation. — Trois déterminations ont donné : 7,20; 7,G8; 7,40; moyenne, 7,43. 1) On tire de là, pour la chaleur de combustion de l'éther liquide, -+-38o,6. » Favre et Silbermann avaient donné : -1- Sgi. )) Entre les éthers méthylformique et éthylformique liquides, la diffé- rence des chaleurs de combustion est 4- i48,8; celle des alcools méthylique et éthylique, + i56,5; acides formique et acétique, + i3o. » III. Chaleur spécifique. — On a trouvé o,5io entre 49" et i4°; o,5i i entre 53" et i4°. M. Ropp a donné o,5i 3 entre 39° et 20". » La chaleur moléculaire est 87,7. » IV. Chaleur de disse lulion. — A 10", pour 74°'', i partie d'éther dans 40 parties d'eau : 4- 2, i et + 2, 1 . » V. Chaleur de formation : C6-i- H«-f- 0'= C*H'(C-H^O') dégage, éther liquide : + io8,4; gazeux : +101,0; dissous: -h iio,5. Nous admettrons pour l'alcool : C*-t- H" -»- 0'^ .= C H'^ 0' gaz : -1-60,7 ; liq. : 1-70,5; dissous : h 73,0. Dès lors C4H6 02-4-C2H'0*=C*H'(C^H-OM H- H^O^ absorbe, tous corps gazeux : - ii,i; liquides, — i3,g; dissous, — i3,5, toutes valeurs négatives et qui surpassent les erreurs probables. (675 ) » 11. On est donc autorisé à admettre que les éthers formiqiies, aussi bien que l'éther acétique et les élhers oxaliques, sont formés avec absorp- tion de ch.ileur, depuis l'alcool et l'acide générateurs. Cette formation, quia lieu directement, ainsi que les équilibres qui l'accompagnent, ont été expli- qués ailleurs par l'existence des hydrates et alcoolates d'acide, d'alcool et d'éther, et par l'état de dissociation de ces 'mêmes composés secon- daires. Nous ne croyons pas utile de revenir ici sur cette théorie, nous bornant à constater d'une manière plus complète le fait lui-même de la formation endothermique des éthers des acides organiques. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. NAVIGATION. — ^'otweUes Cartes de navicjation, donnant à lajois la direction et la force du vent dans l'océan Indien. Note de M. L. Brault, présentée par M. Mouchez. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « En 1874 et 1876, j'ai déjà eu l'honneur de présenter à l'Académie des Cartes météorologiques de l'Atlantique nord et de l'Atlantique sud. Les nouvelles Cartes que je lui soumets aujourd'hui embrassent l'océan Indien, et bientôt il me sera possible d'y joindre celles de l'océan Pacifique. » L'océan Indien, au point de vue météorologique, se divise en deux parties distinctes : l'une, située au-dessus de l'équateur, comprenant la mer d'Oman, le golfe du Bengale et les mers de Chine; l'autre, au-dessous de l'équateur, s'étendant jusqu'au 60'' degré de latitude sud, c'est-à-dire jusque là où commence l'océan Glacial antarctique. » Chacune de ces deux parties a un régime spécial. » De la partie de l'océan Indien comprise au-dessus de l'équateur. — C'est le pays des moussons par excellence; la mousson de nord-est et la mousson de sud-ouest y partagent l'année en deux semestres à peu près égaux. D'octobre à avril le vent de nord-est y souffle presque sans interruption, et d'avril en octobre les vents y soufflent sud-ouest, c'est-à-dire cap pour cap dans une direction contraire. Mes Cartes, jointes à celles des isobares moyennes, prouvent que pendant la mousson de sud-ouest règne sur l'Asie un minimum barométrique très accentué qui ne varie guère plus que le maximum qui règne aux Açores pendant la même saison. C'est vers le mois d'octobre qu'a lieu la convulsion atmosphérique. La fixité du mi- ( 676 ) nimum barométrique d'Asie est alors comme ébranlée; les vents de sud- ouest mollissent dans les mers de Chine, la mousson de nord-est commence à souffler, et il s'établit bientôt sur l'Asie un maximum barométrique qui, pendant tout l'hiver, restera aussi inébranlable que l'était le minimum d'été. On voit en outre comment varient, en direction et intensité, les deux moussons de sud-ouest et de nord-est, suivant qu'on les considère dans le golfe Persique, dans celui du Bengale ou dans les mers de Chine. » On voit aussi ce qu'il faut entendre par cette expression de mousson de nord-ouest, qu'on a, je crois, improprement donnée aux vents qui soufflent en hiver de cette direction dans les parties équatoriales, surtout entre le 5o* et le go* degré de longitude est. Ces vents ont déjà été étudiés par l'amiral Fleuriot de Langle; mais leur position et leurs variations n'avaient point encoie été, que je saclie, nettement définies. » Il existe encore une région bien remarquable, dont les nouvelles Cartes assignent les limites : je veux parler de cette partie de la mer située à l'est de Socolora, où la mousson de sud-ouest souffle en plein été avec une si grande intensité. Les bâtiments qui, en sortant du golfe d'Aden, entrent dans ces parages, peuvent, s'ils ne sont pas prévenus, croire à un véritable coup de vent. Il n'en est rien ; c'est là l'état normal et presque inexplicable de celle région, qui occupe une superficie d'au plus 100° carrés au nord, à l'est et au sud de laquelle les vents n'ont plus que l'intensité ordinaire de la mousson de sud-ouest. » Enfin, il est à remarquer que les calmes équatoriaux n'approchent jamais de la côte d'Afrique dans la saison d'été de notre hémisphère. Quand ils n'existent pas, ils sont remplacés par des vents de sud-sud-est, sud, sud- sud-ouest, qui servent de liaison entre les alizés de sud-est de l'hémisphère austral et la mousson de sud-ouest des cotes de l'Inde. C'est alors comme une seule et même nappe atmosphérique qui glisse sur la surface des mers sur un parcours de plus de 1000 lieues, partant de la direction sud-est des côtes ouest de l'Australie, s'infléchissant dans la direction sud en passant sur l'équateur, pour venir s'engouffrer, sous forme de mousson de sud- ouest, dans le golfe du Bengale et les mers de Chine. » De la partie de l'océan Indien qui se trouve au-dessous de iéqualeur. — Lorsque l'on compare les données contenues dans mes Caries de la mer des Indes à toutes celles qui ont été publiées jusqu'ici, soit sous foi nie de Cartes, soit sous forme de Tableaux, aussi bien sur la tempéi'ature de l'air que sur la pression barométrique, et qu'on ne considère que l'état général de l'atmosphère, en faisant ;ibstraction de ces grandes commotions atmosphé- ( (377 ) riques qui, par moments, viennent ravager si cruellement la Réunion, on arrive à conclure que le régime des vents, dans ce grand bassin océanique, tient le milieu entre le régime des vents de l'Atlantique nord et celui des vents du Pacifique, ou plutôt participe de l'un ou de l'autre, suivant le cas. » Cela tient à la disposition relative des terres et des mers. Dans l'Atlan- tique nord, où l'océan est resserré entre l'Amérique, l'Europe et l'Asie, les vents sont presque partout sous l'influence des terres environnantes; au milieu du Pacifique, au contraire, les vents se trouvent si éloignés des con- tinents, qu'ils sont comme à l'abri de leur influence. M Dans la partie méridionale de la mer des Indes, où l'océan est moins resserré que dans l'Atlantique nord, mais plus resserré que dans le Pacifique sud, on retrouve le régime des vents de l'Atlantique nord ou celui du Pacifique, suivant que l'influence des continents se fait plus ou moins sentir. » Lorsque l'influence des continents sur les vents s'accentue, ce qui a lieu surtout pendant l'été de l'hémisphère sud, c'est l'état cyclonique ou anticyclonique (pour nous servir d'une expression aujourd'hui consacrée), tel que nous le voyons d'ordinaire dans l'Atlantique nord, qui règne dans cette immense étendue d'eau contenue entre l'Australie et Madagascar. Un maximum s'établit alors sur locéan Indien méridional analogue à celui des Açores, et les vents tournent autour de ce maximum dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. » Lorsqu'au contraire, comme en hiver, l'influence des continents diminue avec la différence de température qui existe entre la mer et la terre, c'est l'équilibre normal qui prédomine, tel qu'il existe d'ordinaire au milieu du Pacifique, et la circulation des couches inférieures de l'atmo- sphère s'opère alors à peu près comme l'avait dit Maury, c'est-à-dire par zones : les vents d'ouest soufflant au-dessous du 35*= degré de latitude sud, séparés des ahzés de sud-est par une bande de vents variables, qui, soit dit en passant, ne sont pas de folles brises, comme on le répète toujours, mais bien des brises de toute intensité. )> Ce double état de l'atmosphère dans l'océan Indien méridional prouve une fois de plus combien les météorologistes ont tort de s'en tenir à la seule consitlération de l'Atlantique nord de l'Europe et de l'Amérique lorsqu'il s'agit de conclure à la circulation générale de l'atmosphère à la surface du globe, question qui domine toutes les autres en Météorologie et que nous nous proposons d'aborder lorsque nous aurons étudié I océan C. R.. 1881, 1" Semestre. (T. XCII, N» 12.) 9° ( 678 ) Pacifique comme nous avons étudié déjà les vents des deux autres océans (' ). » VITICULTURE. — Sur les opérations effecUiées par l'Association syndicale de l (irrondissement de Béziers, pour combattre le Phylloxéra. Lettre de M. L. Jaussan à M. Dumns. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Les traitements antiphylloxériques n'ont guère été entrepris dans notre aiTondissement qu'en 1878. On était encore sous la fâcheuse impression de la première heure; le discrédit le plus complet pesait sur les insecticides, le remède était pire que le mal, on devait tuer la vigne. » Néanmoins il dut se manifester quelques résultats satisfaisants, puisque, lorsque le décret du 2 août 1879 fut connu, un nombre considérable de propriélaires vint se grouper en syndicat autour de ceux qui avaient donné l'exemple, (^e mouvement fut incontestablement donné, je puis l'affirmer, par la promesse de subvention, faite par M. le IMinistre de l'Agriculture. « Que risquait-on, en effet? En admettant que la réussite ne fût pas à la hauteur désespérances conçues, ce n'était plus qu'une dépense peu oné- reuse ; le but à atteindre valait bien la peine de la risquer. » Le syndicat pour la campagne 1879-80 comprenait aiao'" et i44 sous- cripteurs répartis en 28 communes. » Les effets obtenus furent mis dès lors à la portée d'un plus grand nombre; on put constater sur bien des points la différence qui existait entre les vignes traitées et celles qui ne l'étaient pas; l'avantage dut être en faveur des premières, puisque le syndicat formé pour la campagne 1880-81 com- prend 5767'"* et 55i souscripteurs répartis en 53 communes. » L'examen des listes de souscription démontre bien évidemment avec quelle intensité la lumière s'est faite. » L'écart entre les deux années pour les contenances est bien grand, mais n'est pas, à mon avis, aussi parlant que le nombre des associés traitant surtout de petites surfaces; le Tableau ci-après vous en donnera une idée exacte. ( ' j Qu'il me soit permis de remercier ici publiquement le savant directeur de l'Institut météorologique hollandais, M. Buys-Bailot. C'est à lui que je dois, grâce à un échange d'une trentaine de mille d'observations fait entre le Service météorologique du Dépôt et le Service météorologique d'Ulrecht, d'avoir pu compléter mes Cartes pour toute la partie de la mer qui avoisme les côtes ouest et sud de l'Australie. ( 679 ) » J'ai divisé nos syndiqués en séries représeiitiiiit la petite propriété, le cultivateur, la |)ropriété moyenne et enfin la grande propriété, mettant en regard les traitements de 1880 et de 1881, afin que vous puissiez mieux en saisir la progression. SUBMERSION. Détail des surfaces traitées. De 4''° ^l' •'"'"t'sssous. De 5*" à 9"° De lo*" à I -.ha Nombre de souscripteurs. 7 2 3 Nombre d'hectares. De 20'"' à sg'" 5 De 40'" el au-dessus. ... 2 '9 1880. t6,5o 1 1 3i 189 i35 1881. 33 ,5o 68 84 97 384, 40 Sl'LFlRE DE CARBONE. 332, 5o 666, go SULFOCARBONATE DE POTASSiCM. Non bre Détail des surfaces traitées. de souscripteurs. De 4''° et an-dessous . 59 252 De S*"" à g''" 18 65 Df 1 0'"' à 1 g''^ 18 53 De 20'"' à 3g''" I t 36 De 40'"' el au-dessus. . . 9 29 ii5 435 Nombre d'hectaies. Nombre de souscripteurs. Nombre d'hectares. i36 120 207 247 585 1881. 58o , go 395 682 975 i666 i35i 4298, go 1880. 10 2 6 I '9 1881. 32 23 10 9 2 1880. 188 . •7 73 12 ,44 80 127 }} 267, 25 1 lU 190 2ig 801 , 25 » Ainsi, pour les insecticides surtout, nous avons cette année 5o99''''au lieu de 1 570'" en 1 880, soit une surface trois lois environ plus considérable, tandis que le nombre de souscripteurs, qui était de i34, est aujourd'hui de 5i I, presque cinq fois plus grand. ): En étudiant encore ces chiffres à un autre point de vue, nous trou- vons : i" que la moyenne des surfaces traitées en 1880 a été par souscrip- teur de 12''", 40, tandis qu'en 1881 elle n'est que de 9''*, 90; 2° que dans la première série, soit de 4''" et au-dessous, la moyenne est de a^^'^So; que dans la deuxième série, soit de 5'''' à g""", la moyenne est de6'''',o5; que dans la troisième série, soit de lo*"^ à 19''^, la moyenne est de i2'"',8o, et qu'en réunissant ces trois séries, que l'on peut considérer comme les types de la propriété moyenne et de la très petite pro|)riété, nous nous trouvons en présence de 370 souscripteurs traitant en moyenne cha- cun 4''"5 5o. » Cela est bien significatif. Tout le monde sait que le petit propriétaire, ( 68o ) le cultivateur, soigne admirablement sa vigne, qu'il lui prodigue, sans compter, les façons, les fimiures, mais aussi qu'il est réfractaire aux innova- tions, Il a le culte du passé : « C'est bon pour les riclies», dit-il. Néanmoins, avec son esprit scrutateur et logique, il observe attentivement ce qui se passe autour de lui; il sourit bien un peu, mais, quand il a reconnu que là où il perdait son temps et sa peine, cette nouveauté, qu'il entendait discuter sévèrement peut-être, obtient ce qu'il n'a pu obtenir, il l'adopte sans hé- siter, il en devient, on peut le dire, fanatique. Nous l'avons fait ainsi pour la pyrale; il la recherchait avec une patience sans bornes, sous les écorces, dans le raisin, sur les feuilles; aujourd'iiui il ébouillante sa vigne; si elle est trop petite pour supporter les frais d'achat d'une chaudière, ils s'y mettent à plusieurs et opèrent à frais communs; quelquefois ils redoublent l'opération. » Aujourd'hui, il ne s'est pas départi de ses habitudes; il doit avoir entrevu la vérité, car 202 cultivateurs traitent des surfaces de 4''" ^t au- dessous, 193 de plus que l'an dernier. » On a comparé l'invasion phylloxérique à la tache d'huile s'étendant graduellement du centre à la circonférence; cette comparaison, si pitto- resque et si vraie, nous pouvons la revendiquer et l'appliquer aux traite- ments. » En 1878, ils commencèrent sur trois points de notre arrondissement : dans la commune de Villeneuve, dans celle de Béziers et dans celle de Capestang. Ces points isolés se sont aujourd'hui rejoints tous, comme les foyers phylloxériques, et forment une immense surface où la défense est à peu près générale. » Le Tableau suivant vous rendra ce fait bien visible. Nombre de souscripteurs. 18S0. 1881. Commune tie Villeneuve 11 25 Communes contiguës de Cers, Portiragnes et Sérignan 2 14 » » de Béziers 4 • 71 >• » de Capestang 11 loi » » de Nissan, Puissergiiier et Quarante. . . lo 89 75 3oo )) 3oo souscripteurs se sont groupés autour de ces trois points; les jalons d'attente posés cette année autour de ces centres d'action serviront de base aux traitements de 1882, dont Inuportance sera très grande, nous (68i ) en sommes certains. Les vides existant encore se combleront, la lâche tl huile aura suivi sa marche envahissante. > Le propriétaire qui se décide à entreprendre la lutte par les insecti- cides fait vraiment acte de courage et de décision; on lui a tellement dit : « La lutte est impossible, tous vos efforts seront impuissants, l'argent dé- pensé le sera en pure perte, le garder est la première économie à réali- •i ser, » qu'il est bien excusable d'hésiter. Aussi, dès qu'il s'est résigné, est-il impatient d'être récompensé de son sacrifice, de voir se produire un résul- tat immédiat. Ce résultat ne se produit jamais assez vite à son gré; il espérait, à la fin de la saison, voir sa vigne splendide, tranchant par sa végétation luxuriante sur les vignes voisines et démontrant qu'il avait eu bien raison d'agir ainsi. Il n'en est rien ; elle est plus verte que les autres, mais c'est si peu de chose; il faut chercher, cela ne saute pas aux yeux. Aussi presque toujours est-il pris d'un profond découragement, et se rap- pelle-t-il, non sans amertume, les conseils d'économie et de prudence qui lui ont été donnés. » A mon avis, il faut, pour entreprendre le deuxième traitement, beau- coup plus d'énergie que pour entreprendre le premier; on avait de riantes illusions, on n'en a plus; si on le fait, ce n'est que poussé par la logique et le raisonnement. J'ai éprouvé bien souvent moi-même cette lassitude et ce dégoût, en voyant, après un premier traitement, les taches primitives s'agrandir, de nouvelles se former, et pourtant j'avais la foi, I) Aussi mon sentiment est que c'est sur la seconde année de traite- ment cjue doit se concentrer toute la force d'action dont vous pouvez dis- poser. A la fin de la saison, l'amélioration sera assez sensible pour que l'hé- sitation ne soit plus permise. » Dans l'état actuel des connaissances sur le Phylloxéra, et des moyens de le combattre avec succès, il est une idée qui a bien fait son chemin, qui rendra la solution plus facile et la tâche plus aisée: c'est la conviction que pour conserver les vignes phylloxérées il faut les traiter au moment le plus rapproché de l'invasion. " On commence à être convaincu que, avant que le mal soit apparent, il existe depuis plusieurs années : il faudrait donc agir comme pour l'oïdium alors qu'il est encore à l'état latent. Bien qu'on n'aperçoive pas encore l'in- secte, il y est pourtant; aussi voyons-nous des vignes en traitement aujour- d'hui qui n'avaient témoigné l'année dernière qu'un peu de jaunissement; des vignes très grandes traitées sur toute leur étendue, quoique n'ayant ( 682 ) qu'une tache apparente de quelques souches, d'autres enfii;, traitées bien que paraissant indemnes, mais suspectes à cause de leur voisinagt; contaminé, » Le jour où cette idée aura bien pénétré dans l'esprit des propriétaires, la conservation des vignes sera assurée; lous les efforts doivent donc y tendre, et ma conviction est qu'on y parviendra sûrement en insistant avec force sur les encouragements à donner pendant la première et la seconde année. » L'État, ému des pertes occasionnées au Trésor, à la prospérité publique par la destruction d'une grande partie du vignoble français, cherche à sauver ce qui a échappé au fléau, mais qui, fatalement, devait succombera bref délai sous ses étreintes; vous vous êtes misa l'œuvre, et de vos travaux, de vos informations, il en est résullé pour vous la conviction que l'on pour- rait conserver les vignes encore indemnes ou à un degré d'invasion peu avancé par la submersion, le sulfure de carbone, le sulfocarbonate de po- tassium. Mais un obstacle insurmontable s'opposait à l'emploi des insec- ticides : les expériences antérieures, faites à une époque où ils n'étaient pas suffisamment connus, où les conditions dans lesquelles ils doivent être employés n'étaient pas bien déterminées, avaient eu des effets négatifs et désastreux; l'insecte avait été tué il est vrai, mais la vigne avait été fou- droyée aussi. » Des études aussi remarquables que suivies démontrèrent de la façon la plus évidente qu'd pouvait en être autrement, que l'on pouvait détruire l'insecte sans occasionner aucun dommage à la vigne. » Vous avez été si convaincu que c'était le vrai moyen, que, dans le cas où la résistance était plus grande encore, vous n'avez pas hésité à con- seiller les traitements administratifs exécutés entièrement aux frais de l'État, et qui coûtaient 4oo'^'' par hectare. » Si, par son initiative, par son aide, nos vignes sont sauvées, le vin que nous produisons remplira les caisses du Trésor et deviendra une des res- sources les plus précieuses du budget. Tout d'abord cet encouragement qu'il nous accorde est immédiatement rendu par le fait seul de l'exécution du traitement insecticide. Cette somme ne fait que passer de nos mains dans celles de l'ouvrier agricole, et, si nous suivons le vin depuis sa pro- duction jusqu'au consommateur, nous arrivons à des chiffres vraiment merveilleux et surtout vrais. Les considérations suivantes pourront en donner un aperçu. { 683 ) '1 Admettons une production de 80''''' à l'hectare. i^iii j(i yj,^ paye an Ti'ésor. aux communes. à divers. Droit fixe, i^^oo 1 ., .. , T • Vt ^„ 4'%90 ■^9^- Taxe unique, i ,90 ] Droit d'octroi à l'entrée des villes, a'' » ' 160^'' Chemin de fer, o'^^oi par kilomètre parcouru, distance mo)'enne parcourue, SSo*-'", 3*^% 5o. » » 280'^'' Frais de main-d'œuvre du traitement, So'^'' par hectare » " 80 392''- 160^^ 36of' » Ensemble 912'' par hectare, et pour le syndicat de l'arrondissement de Béziers, qui comprend 5766 hectares, la somme de 5257680''. •) Si nos vignes périssaient, qu'est-ce qui remplacerait ces 5 millions? qu'est-ce qui remplacerait ceux que donneront les départements de l'Aude, des Pyréiiées-Orienlales, qui suivent avec anxiété ce qui se passe chez nous pour, au premier signal, utiliser notre expérience? » Et si l'on veut considérer un peu le mouvement de capitaux amené par tout ce qui se rattache aux industries diverses dépendant delà vigne et de sot) ])roduit, on reste étonné des désastres que peut amener sa des- truction. » La classe si intéressante, si laborieuse des ouvriers agricoles y perd non seidement son aisance, mais son gagne-pain. La culture de i hectare en champ peut être évaluée à Soo*^'; celle de i hectare en vigne, indépendam- ment du traitement insecticide, coûte 800*''' : différence, 5oo"', soit pour notre syndicat, 2882 5oo''''. Que de vides, que de misères amènerait cet état de choses! « M. Chase adresse une Note relative à 1' « Astronomie cinétique «. (Renvoi à l'examen de M. Paye.) Un Anonyme adresse une Note relative au choléra, avec la devise « Non licet omnibus adiré Liitœliiiin ». (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) ( 684 ) CORRESPONDANCE. MM. Lister, Ader, Gosselet, Pabiard, Jacqitelain, Charcot, de Vicq, Chèvremont, Lamt, Joly, Fai.sax,Grandidier, Halphex, Jiillie\,Gréhant, RiRCKEL, Depuis, ViNOT, Vayssière, Segoxd, Peyraiib, Stone adresseiit leurs remercîmeiits à l'Académie pour les distinctions dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Le second Volume de la deuxième édition du « Traité de Méca- nique » de M. Ed. Collignori; 2° Un Mémoire de M. A. Genocchi sur l'interpolation [Sopra una pro- pricta délie funzioniinterpolari] ; 3° Un Opuscule de M. Limier, intitulé « Des épileptiques; des moyens de traitement et d'assistance qui leur sont applicables >; ; 4° Un Opuscule de M. F. Fatio, intitulé « La guerre aux parasites en champ clos, par l'acide sulfureux « ; 5" Un Rapport de M. Eitg. Marchand^ portant pour titre « Les champs d'expériences de la Société centrale d'Agriculture; résultats obtenus en i88o ><; 6" Une Brochure de M. L. Parjel, intitulée « Toute la vérité sur le point et sur le chronomètre ». (Cette brochure sera renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Paris, Mouchez, Resal.) M. L. Pagel prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place actuellement vacante dans la Section de Géométrie. (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. Roussingault présente à l'Académie, au nom de M. Bezançon^ le Rap- port général sur les travaux du Conseil d'hygiène publique et de salu- brité, publié par ordre de M. Audrieux, député, préfet de police. « Dans cet Ouvrage, l'auteur analyse deux mille sept centsoixanteet onze Rapports spéciaux sur les maladies professionnelles, épidémiques ou con- tagieuses; sur les conditions d'autorisation imposées par l'Administration ( 685 ) aux établissements considérés comme insalubres, incommodes ou dange- reux ; en un mot, le Rapport rédigé par M. Bezançon est un résumé remar- quable par sa lucidité, dans lequel on trouve les renseignements les plus importants sur la statistique médicale et industrielle delà ville de Paris. « (Renvoi au Concours de Statit^tique.) GIÎOMÉTRIE. — Sur la surface à seize points singuliers et les fonctions 0 à deux variables. Note de M. G. Darboux. '< Dans différents Mémoires insérés au Tome 83 du Journal de M. Bor- cliardt, M. Cayley a signalé les rapports que présente la théorie de la sur- face de M. Kummer avec celle des fonctions à quatre périodes. Depuis, M. Borchardt et M. VVeber sont revenus sur ce sujet, et dans de beaux tra- vaux ils ont complété les propositions que M. Cayley avait obtenues. » Antérieurement, M. Klein avait indiqué ( ') des relations de même na- ture, et il avait montré que les coordonnées d'un point quelconque de la sur- face à seize points singuliers peuvent s'exprimer en fonction rationnelle et homogène de six radicaux, tels que le suivant, \/ [a/,— p ){n/, — p,), ou,ce qui est la même chose, de six fonctions 0 doubles à caractéristique impaire. » Je me suis proposé d'approfondir la méthode proposée par M. Klein et de la comparer à celles qui sont dues ])articuliérement à M. Cayley et à M. Weber. Les résultats auxquels je suis parvenu me paraissent dignes d'intérêt; je vais les résumer rapidement. » Considérons le système de coordonnées proposé par M. Klein et dans lequel une droite se détermine par six coordonnées homogènes, a;^, entre lesquelles on a la relation » On sait que, dans ce système, les droites s'associent par groupes de trente-deux que l'on obtient en changeant de toutes les manières possibles les signes d'une ou de plusieurs coordonnées. Les relations entre ces trente- deux droites ont été étudiées par M. Klein et plus récemment par M. Ste- phanos. On peut les résumer en disant que les trente-deux droites sont les polaires réciproques les unes des antres par rapport aux dix surfaces ( < ) Mathematische Annalen, t. V, 3o2. G. R., i88i, i"5fm««re. (T. XCII.No 12.) 9' ( G86 ) du second degré représentées par les équations complexes OUI; h, l sont différents. Si l'on prend pour tétraèdre de référence l'un quelconque de ceux dont les arêtes opposées sont représentées par les équations xj + ari =r o, x; -+- xl — o, x;,, + x^ =^ o, où fous les indices sont différents et qui sont au nombre de i5, If s équa- tions ponctuelles de ces quadriques s'obtiendront en égalant à zéro les dix fonctions !x- + t- — J-- — z'^ , 2xy — -izt, ■2xz-\-'Ayt, ixf -{- azt, y--[-t- — x'^—z-, :2yz~2xt, nxz — lyt, 2yz-i- 2xt, z'^ -{- t^ — x' — y' . » On reconnaît dans ces expressions les numérateurs et le dénominateur commun des coefficients d'une substitution orthogonale à trois variables. Deux quelconques des dix surfaces so coupent suivant quatre droites. Cha- cune d'elles est à elle-même sa propre polaire réciproque par rapport aux neuf autres, etc. ('). » Cela posé, considérons tous les complexes du second ordre repré- sentés par l'équation 1 '■• =o. M. Klein a montré qu'ils auront tons, quel que soit X, pour surface des sin- gularités la même surface de Kummer. Si l'on pose f{H) = («— a,)...{u—a^), les coordonnées x^ représenteront, quand on y fera varier a, les tangentes en un point déterminé de la surface de Kummer; les coordonnées de ce point seront, par conséquent, des fonctions rationnelles et homogènes des six quantités Ja- T-^ps équations p = const., p^ = const. représentent, d'après les ( ' ) Stephanos, Sur les systèmes desmiqiics de trois tétraèdres [Bulletin des Sciences ma- théinntiqucs, t. III, •i'' série, p. 4'-4"426). ( (hS7 ) belles recherches de MM. Klein et Lie, les lignes asymptotiques de la sur- face. Quant aux quantités y^, on peut les remplacer par les six fonctions 0 doubles à caractéristique impaire qui leur sont proportionnelles. Les coordonnées d'un point de la surface s'expriment donc rationnellement au moyen de ces six fonctions; c'est là le fait important mis en lumière par M.Klein et qui est analogue à la proposition que j'avais déjà fait connaître dans cet ordre de recherches, relativement à la surface générale du troisième ordre. » M. Klein s'est borné aux indications qui précèdent; il restait à obtenir d'une manière effective les expressions des coordonnées. C'est en effec- tuant cette recherche que j'ai obtenu le résultat suivant, qui vient complé- ter la méthode précédente : Poui^ obtenir^ les expressions des cooi données , il suffira d'égaler les dix Jonctions (A) aux dix fondions Q à caractéristique paire, prises dans un ordre convenable et multipliées par des constantes. Une fois les fonctions (A) connues, on peut obtenir de bien des manières les rapports de jc,/, z, ^; le problème que je m'étais proposé est donc résolu. » Dans la représentation de M. Cayley, les courbes j5 = const., p, = const. sont des sections planes dont les plans passent par un des points singuliers et y enveloppent le cône des tangentes en ce point. On peut obtenir seize représentations de ce genre. On les déduira de la précédente par la bissection des fonctions hyperelliptiques. » Après avoir donné une idée nécessairement un peu incomplète de la méthode que j'ai suivie, je ferai connaître, en terminant, quelques-uns des résultats auxquels elle m'a conduit. » Il existe trente systèmes de quadriques admettant pour enveloppe la surface de Rummer. Les surfaces de chacun de ces systèmes passent par huit points singuliers et sont tangentes à huit plans singuliers. A chacun des systèmes correspondent quatre équations irrationnelles de la surface, ce qui donne en tout les cent vingt équations irrationnelles de M. Weber. A chacun des systèmes précédents on peut en associer un autre qui est formé de surfaces ne passant pas par les points singuliers couununs aux surfaces du premier système (' ). (') Ce mode d'association Jes systèmes a déjà été signalé, pour ce qui concerne les droites d'un système de rayons rectiliynes du second degré et de seconde classe, par M. Caporali, dans un travail sur les complexes du second degré, inséré dans les Jui de l'Académie royale des Lincei de 1878. ( G88 ) » Deux sinfaces apparlenanl à des sysièmes asiociés se coupent suivant quatre droites. Les surfaces de deux systèmes associés tangentes en un même point M de la surface lui sont inscrites suivant des courbes dont les tangentes en M sont des tangentes conjuguées. On peut ainsi obtenir en chaque jjoint quinze systèmes de droites conjuguées, ce qui est plus que suffisant pour la détermination de l'indicatrice. M Laissant de côté d'autres résultats, j'appliquerai la proposition précé- dente à la surface des ondes. » Considérons un point M de la surface et trois quadriques quelconques passant par les quatre points singuliers à l'infini et les quatre points singu- liers du plan des jz. Les plans polaires du point M par rapport à ces trois surfaces se coupent en un point P, . De même, prenons trois qua- driques cpielconques passant par les huit points singuliers situés dans les plans desj'x et des zr. Les plans polaires de M par rapport à ces trois sur- faces se coupent en un point P" . Cela posé, le plan MP',.P', qui peut se construire, on le voit, avec la règle, est le plan tangent en M et les droites MP'^,MP" sont conjuguées. On aura de même deux autres sysièmes de tan- gentes conjuguées réelles. » Comme la surface de Kummer, la surface des ondes est à elle-même sa propre polaire réciproque par rapport à dix surfaces du second degré. Ce sont les quatre surfaces à centre signalées par Pliicker et six parabo- loïdes qui passent au centre de la surface et y sont tangents par couples de deux à l'un des plans principaux de la surface. » ANALYSE MA.THÉMiTlQaii:. — Sur le délerminrml fonctionnel d'un nombre quel- conque de formes binaires. Note de M. C Le Paige, présentée par M. Hermile. « Voici la démonstration do deux formules de réduction très générales, concernant des déterminants fonctionnels de plusieurs formes algébriques, et dont un cas très particulier seulement, relatif à deux formes, a été signalé par Clebsch. » Pour siin[)Iificr les écriluros, considérons, par exemple, les trois formes (689) et lormons le délermiiiant fonctionnel C = r/^/• (Pf [b^x^-^-...-\-b,f-) — 3(^2^7 + Cjj) Zx) ,ri x' (^0-^*+ •• + ^2/*) -{c,x I c,j) on trouve o / ? ^ 9C» = / ? o {ba)*blal {abyafb^ o [hcYblc^ «J/ (cnYcaf. [cbVcM o Le second meu)bre peut être mis aisément sous forme d'un déterminant symétrique gauche d'ordre pair. » Par suite, on aura '6Q.^--j[bcYblc^+<^{caYc^al-r'^[abYalbl. )i En conséquence, on peut énoncer ce théorème général : » Le délenninanl fonciionnel de aA "+ i formes dont le degré est supérieur à 2k est une fonction linéaire de ces formes, Jonction dont les coefficients sont des sommes de produits de covariants linéolinécnrcs de ces mêmes formes prises deux à deux. ( 690) )i On a de même : » Le déterminant fonctionnel de 2 k formes binaires dont le degré est supé- rieur à zk — i, est une fonction quadratique de ces formes, fonction dont les coefficients sont des sommes de produits de covariants linéo-linéaires des formes prises deux à deux et de covariants du second ordre des formes prises isolément. » Pour /î = I , on obtient un théorème de Clebsch, exprimé par i'égalité [(/?)r--i(M/-2N/ç+M'y^). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la décomposition en facteurs primaires des fonctions uniformes ayant une ligne de points singuliers essentiels. Note de M. E. PicAUD, présentée par M. Hermite. « On connaît le théorème si important de M. Weierstrasssur la décom- position en facteurs primaires des fonctions entières. Je me propose de traiter ici une question analogue, relative aux fonctions uniformes G(z), continues pour tous les points du plan, à l'exception de ceux qui sont situés sur un cercle de rayon R ayant l'origine pour centre; la fonction pourra avoir sur ce cercle une infinité de points singuliers essentiels distribués d'une manière quelconque. » Soit une suite de quantités ( 1 ) A, , A2, • . . , A„, . . . > telles que, en posant A„ = /5„e"*", p„ étant le module et «„ l'aiguraent de A„, oa ait 1p„-R|>|/5„,,-R|, où l'on désigne d'une manière générale le module de M par [ M |, et, de plus, lim (5„ = R pour n infini. » Nous allons montrer que l'on peut former une fonction de la nature des fonctions G{z), ayant pour racines tous les ternies de la suite (I). » Posons B„ = Re'""; je distinguerai trois cas : » 1° Supposons d'abord la série dont le terme général est ||3„ — R| convergente. On pourra prendre, dans ce cas. n -Un ( (391 ) » 2° Supposons ensuite que l'on puisse trouver un entier positif m tel que la série dont le terme général est |/3„— Rj'" soit convergente; on pourra prendre, alors où f /-N_ A„-B„ I (A„-B„)^ , I (A„-B„)"— » 3° Enfin, dans le cas le plus général, sans faire aucune hypothèse parti- culière, on pourra prendre "a où p /-N_ A„-B„ I (A„-B„)^ ^ , I (A^-B,,)"-' ^"^^^ 2-B„ "^2 (:-B„)^ ■ " ' «-I (:;_B„)«-'' » Si l'on fait dans ces calculs R = o, on retombe sur les formes données par M. Weierstrass. » On voit que, dans les expressions précédentes, à une racine A„ on fait correspondre un point B„ du cercle, tel quelim |A„— B„| = o pour n infini. Nous avons choisi plus haut B„ = Re'""; mais ce choix peut évidemment être fait d'une infinité de manières, et l'on peut, suivant lui, obtenir des résultats de formes très diverses. » Je donnerai un exemple d'un autre choix des quantités B„ en traitant la question dans le cas où l'expression générale des racines est « + <■/•+- [b — c)i a, bf c, d étant quatre entiers réels satisfaisant à la relation ad — hc ^= i ; on a ici R = I. » Nous prendrons d -1- bi et l'on aura lA-Bl y/(6«+rf*)^a'^+ è" + c« + rf-'' -f 2) » La série multiple dont le terme général est ] A — B |^, a, h, c, d pouvant prendre toutes les valeurs entières possibles satisfaisant à la relation ad — bc ^ I, est convergente : c'est ce que l'on reconnaît en considérant (692 ) comme limite supérieure de la somme une intégrale triple convenable dont la valeur reste finie quand les limites deviennent infinies. Ou pourra, par conséquent, poser G(z) = ni-^/"B, ce produit multiple, où a, b, c et eriodischen Functionen x)onr. Verdnderiichen [Journal de Crelle, t. 89)]. Pour constater ces propriétés de l'intégrale générale, on pourra, par exemple, former les deux équations différentielles linéaires du quatrième ordre à une variable indépendante auxquelles satisfait respectivement s, considéré comme fonction de x seul ou de j- seul, et l'on appliquera à ces équations les méthodes de M. Fuchs. " Cela posé, soit F{x,j) une fonction intégrale des équations (f); les fonctions F(x-+ a,,j + jS,), F(x -I- «o.r-l-iSoS F{x-^-a,,J + [i,), F(x + a,,j + |5,) sont aussi des intégrales, et l'on a (2) yA^Ffx + Aa,, / + >?-• fi, ) = o, les Aa étant des constantes. Si, alors, on pose cette fonction i\(x,j') est encore une intégrale, et l'on pourra toujours déterminer les constantes X^ de façon que l'on ait p., étant un facteur constant. Prenant alors la fonction ^,[x,j-) pour fonction intégrale, on lui appliquera, à l'égard du second couple de pé- riodes c, et |3o, le raisonnement précédent, et l'on formera une intégrale ^^i^, 7) telle que $, (x + a,,7 4-|3|) = p.,(x, j) telle que $(x-f-a,-, 74- p,) = iJ.i^{x,y) (i= r,2,?), 4). » Imaginons, en particulier, que les périodes «,• et |3; soient les périodes normales d'intégrales abéliennes normales de première espèce relatives à C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCll, N" 12.) 02 ( 694 ) une courbe algébrique du genre 2 : (3) a, = 271?, p, = o «2 =0, /3o= 2 m «3 = 20,1, P3~2fl,: «4 = 2«2(> /34 =^ 2^2: rt. et soit 0(a7, 7") une des fonctions 0 de deux variables correspondantes. Si l'on fait on pourra déterminer les constantes h^, /i,, g,, go de manière que le rap- port — T^^T soit une fonction uniforme de a: et j possédant les couples de périodes (3) et n'ayant à distance, finie aucun point singulier essentiel. Or, une pareille fonction est une fonction abélienne et peut s'exprimer à l'aide des fonctions 0. Dans ce cas, l'intégrale 0(j:,^) peut donc être formée au moyen de fonctions 0. On n'a plus ici, comme dans le cas des fonctions doublement périodiques de seconde espèce, la ressource d'une décompo- sition en éléments simples pour faciliter la détermination de cette inté- grale. » Mais il est un autre cas particulier où il existe une pareille décompo- sition : c'est lorsque les quatre couples de périodes satisfont aux conditions «3 = «4 = o, l'j, = fi.2 = o. Dans ce cas, les coefficients fi, et bj des équa- tions (i) sont des fonctions doublement périodiques de a: aux périodes a, et «2 et de j- aux périodes ^3 et p^, et l'expression de l'intégrale .-^=)a^o"='^. a ei b étant deux autres constantes arbitraires. » Lorsqu'une ou plusieurs des quantités p s'annulent, on obtient des particularités dignes d'intérêt. Nous nous bornerons à énoncer ici la pro- priété suivante : » Les polygones singuliers d'ordre inférieur au nombre des sommets moins un peuvent être distribués en groupes similaires. » Par polygone singulier d'ordre k, nous entendons un polygone pour lequel k quantités p s'annulent, et nous appelons groupe similaire l'en- semble des polygones semblables à un polygone donné. » (697 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. —Solution d'un problème général sur les séries. Note de M. D. André. " I.e problème que je me suis proposé peut s'énoncer ainsi : » Étant donnée une série convenjente ordonnée suivant les puissances ascendantes d'une variable x, on en multiplie tous les termes par les termes de mêmes rancjs d'une série récurrente proprement dite (2) «'o + t' , + f 2 + f , on suppose que la série obtenue (3) îio Vo-h ll,V, X -+- «2 «'2 a: est convergente, et l'on demande d'exprimer la somme de cette dernière série (3) en fonction de la somme de la série primitive (1). » Ce problème est très général, car, en dehors des hypothèses faites sur la convergence des séries (i) et (3), rien n'y particularise ni la série pri- milive(i) ni la série récurrente (a), dont les termes servent de multiplica- teurs. J'ai déjà, à plusieurs reprises, étudié ce problème. Je l'ai résolu, par des moyens divers, dans trois cas particuliers ('). Récemment, par un moyen unique et plus simple que tous ceux que j'avais auparavant em- ployés, je suis parvenu à le résoudre dans sa pleine généralité. C'est la so- lution générale que j'ai obtenue que je vais exposer dans la présente Note. » Mais, d'abord, je dois rappeler l'expression du terme général i>,^ de la série récurrente considérée. Si l'on désigne par r l'une quelconque des ra- cines de l'équation génératrice de cette série récurrente et par p le degré de multiplicité de cette racine, ce ferme général p^ est déterminé par l'éga- lité dans laquelle le signe 2 s'étend à toutes les racines de l'équation généra- trice, et où £,(«) représente un polynôme entier en n, correspondant à la racine r, du degré p — i, que nous pouvons supposer donné sous cette (') Comptex rendus, S(!'ances tk's 22 avril 1878, iG décombre 1878, 7 avril 1879. (696 ) forme Hr(«) = P^,o+ 1^,1" -+- Vr,2n--+...-h Pr,p_,«P~'. » Cela étant, i! est clair que la série (3) est la somme de plusieurs séries partielles qui correspondent respectivement aux diverses racines de l'équa- tion génératrice. Si donc nous appelons F(.r) la somme de la série (3) et <ï>r(<^) celle de la série partielle qui correspond à la racine r, nous avons, en étendant encore le signe 2 à toutes les racines de l'équation génératrice, (4) F{x) = l^,{x), et tout le problème est ramené à la détermination de ^^i^)- » Cette détermination est facile. En effet, si l'on désigne pary(a;) la somme de la série primitive (i), que l'on représente par f[a:), f"[oc), f'\x). ., les dérivées successives de la fonction J{x) \ enfin que l'on pose h\qr.k = A'-o'T,,;, + A'-o^-* P,.,^, -f . . . + A"oP-'P,.p_,, on a identiquement » Cette formule, jointe à celle (4) qui précède, nous fait connaître l'ex- pression de F(jr); elle résout le problème que je m'étais proposé, et l'on voit qu'elle le résout dans toute sa généralité. « ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles linéaires à intégrales alijébriques. Note de M. H. Poixc\ré. « Pour rechercher quelles sont les équations différentielles linéaires dont toutes les intégrales sont algébriques, il faut d'abord déterminer les groupes de substitutions linéaires qui ne se composent que d'un nombre fini de substitutions. Dans un travail inséré dans les Mémoires de l'Académie de Naples, M. Jordan donne une méthode générale pour résoudre ce pro- blème, et il applique sa méthode aux équations des quatre premiers ordres. Connaissant ces groupes de substitutions linéaires en nombre fini, il faut ensuite former les équations différentielles correspondantes. M. Jordan insiste peu sur ce point. Je désirerais attirer l'attention sur quelques propriétés de ces équations. » Bornons-nous au troisième ordre, pour fixer les idées. Envisageons ( ^99 ) l'un des groupes découverts par M. Jordan ; supposons que ce groupe G soit composé de n opérations, qui consistent à clianger respectivement JC,y, z en aix + hiy -\- CiZ, >> Soit H(?,-/J) = zi? + Pli -+- 7i gg + P>1 + 7 „ ... V T> -tl, C, Wl^ — -y-i TT, r «'? + 3' » Soient A,, B,, C,, A', , B', , C' , A" , B" , C' des quantités proportion- nelles à a,, bi, c,, et' , i', , c\ , d[ , h[ , c" et telles que le déterminant A, B, C, a; b; c; =:i. a: b: c: Soient X = y i = l i — ii lu, A,H+B,v] 4-C; A',.| + B',.r, A:;? + B>+CrAÎÇ + B>-hC: A,g + B/w 4- Ci A',g + B',.>; + C',- À^ + B^v, +cf A^? + B^r, + c;: » Il est clair que or et j- sont des fonctions rationnelles qui ne changent pas quand on change 'ê, et vj en y _ A,? 4- B,>i + C- ■^i = A'il-hB'in + C',- A,. I + B,. » + C; A,-? + B,-» H-L,- et que toute fonction rationnelle de ^ et de vj qui ne change pas quand on change ^ et y; en |, et v^, sera une fonction rationnelle de x et de jr. » Si D est le déterminant fonctionnel de jc et dej- par rapport à ^ et à ïj, les trois fonctions z, — ^\D, 32="'!VD, z.i—\D se changeront respectivement en A,Z| + B,-:;2 + C,:;^, A';S| + b; 2o-f- c;. =3, A":;, + B"s2+ t;"-3 quand ^ et vj se changeront en 2, et /j,. ( 700 ) » Posons, pour abréger, le déterminant D„ "'iPi' m, p., m^pi *' I D D, D "hP\ >ip,^2 "hPs D D, D m2P2^3 D/n, p, Z3 = O. m^, [j,, ??i2, ^2) "^3* Pa, '«4) p.: sont des entiers positifs quelconques -, il est clair que les coefficients des différentes dérivées partielles de z sont ration- nels en X et en jr. Si l'on fait, en particulier, dans l'équation (i). m, = o. elle prendra la forme ITln m m. Pi = 0, P2= O, = 2, ^3=0, --■■ 3, p, o, _ rf' 3 ^ d-z -r^ dz _ » Les B seront des polynômes entiers en x et j-. Si l'on donne à j une valeur constante quelconque, on obtiendra une équation linéaire du troi- sième ordre, dont tous les coefficients seront rationnels et dont les inté- grales seront les fonctions algébriques z,, Zo, Zg. » Conséquence. — A chacun des groupes définis par M. Jordan, corres- pondent une infinité d'équations linéaires du second ordre. Dans cha- cune de ces équations, les coefficients sont rationnels par rapport à la ( 7«> ) variable itulépf-iiflante .r et à un [uiraMii'lre arbitraire -v-. Si l'on considère les Irois intégrales z,, z^ et z^ de cette équation comme fonctions de x et de r, ce seront des fonctions algébriques de ces variables, et elles satis- feront non seulement àréqualioii proposée, mais à une infinité d'équations aux dérivées partielles à coefficients rationnels, à savoir les équations (i). » Je ne me suis restreint an troisième ordre que pour fixer les idées; les résultats sont vrais pour tous les ordres. » ASTRONOMIE. — Sur la disiribution de iénercj'ie dans le. spectre solaire normal. Note de M. S. -P. Laxolky. (Extrait par M. Paye.) « J'ai déjà eu l'honneur de présentera l'Académie quelques observations au sujet de l'absorption que l'atmosphère du Soleil exerce sur la radiation de cet astre; on trouvera, parexfmple (t. LXXX, p. 820), cette conclusion remarquable que cette atmosphère est bien plus transparente pour la cha- leur que pour la linnière, et cette autre que les divers rayons du .spectre sont d'autant plus absorbés que leur réfrangibilité est plus grande (t. LXXXT, p. 437). " Il ne suffirait donc pas, pour étudier l'absorption, de mesurer, en deux points inégalement éloignés du centre, les intensités lumineuses ou calori- fiques (Laplace, Méc. cél., liv. X, ch. III). En employant cette méthode, avec les formules correctes de M. Faye ou de M. Roche, appliquées aux observations les plus soignées, je n'ai pas réussi à trouver deux couples de valeurs donnant le même résultat, en dedans des limites permises de l'er- reur. » La difficulté tient uniquement à ce que l'on considère, dans cette théorie, l'atmosphère comme étant composée de couches homogènes dont le pouvoir absorbant varie de l'une à l'autre suivant une loi donnée, sans dis- tinguer entre les rayons dont la radiation primitive se compose. C'est la même difficulté qu'on rencontre dans les observations photométriques. Je ferai remarquer qu'il en résulte une valeiu' constamment trop faible pour la constante solaire, telle que l'ont obtenue Pouillet, Herschel et les physi- ciens français qui se sont occupés de cette recherche. Décomposons Tat- niosphère dont l'action totale réduit l'intensité A à l'intensité Ap", suivant la formule adoptée indistinctement pour tous les rayons, en couches successives et désignons par aie coefficient d'absorption pour un rayon de réfrangibilité donnée: l'intensité sera réduite à Aa; par une seconde couche, G. R., 1881, 1" Semestre. (T. XCIl, N» 12.) 9^ ( 7»^ ) fille sera réduite à \a-. Pour un autre r.iyon (rinleiisilé B, on aura B/j ot Bb^, b étant un nouveau coefficient spécial à la réfrangibilité de B. Si l'on opère sur le mélange des deux rayons, on aura, pour déterminer la constante , . lAn-A-Bb)- ,.,,.. , , , , solaire, -, — -^V' tandis qu endistmeuanlentre les deuxespeces deravons on devr.iit trouver {- -h \, , • Ce dernier résultat est algébriquement An - Bo- o 1 plus grand que le premier. » De là la nécessité d'éiudier l'absorption pour chaque rayon en parti- culier, c'est-à-dire d'opérer sur un spectre suffisaiiuiient étendu, et de rapporter les effets observés à une courbe dont les abscisses soient les lon- gueurs d'onde et les ordonnées des énergies mesurées sur des rayons suffisamment homogènes. » En opérant sur notre atmosphère et en utilisant les coefficients d'ab- sorption obtenus, pour chaque rayon, avec un appareil d'une sensibilité supérieure à celle de la thermopile, bien perfectionnée pourtant, que j'avais employée dans mes premières recherches, j'ai pu tracer une seconde courbe ayant mêmes abscisses que la première, mais dont les ordonnées représentent les énergies des rayons du Soleil avant leur entrée dans notre atmosphère. » Le rapport des aires de ces deux courbes nous donne celui de l'énergie totale des radiations solaires au delà de l'atmosphère comparée à l'énergie des radiations que nous recevons. C'est là la véritable constante solaire, dont la valeur diffère essentiellement de toutes les déterminations anté- rieures. » MfS résultats réclament encore quelques corrections relatives à l'ab- sorption propre à l'instrument et au métal sur lequel sont tracés mes réseaux, car c'est principalement par la méthode des réseaux que sont obtenus les spectres sur lesquels j'ai opéré; je me crois néanmoins en droit d'affirmer, dès nifuntenant, que la quantité totale de la chaleur en- voyée par le Soleil à la Terre est beaucoup plus grande que ne l'ont cru les observateurs les plus accrédités et les plus habiles, même ceux qui, comme M. Violle, ont été accusés d'exagération. » Ce n'est pas tout ; on déduit de ces résultats, non seulement la vraie valeur de l'absorption exercée sur l'ensemble des rayons de diverses ré- frangibilités, mais encore l'absorption élective propre à chacun d'eux, et l'on reconnaît que les relations de grandeur des diverses ordonnées dans les courbes précédentes ont changé au point de déplacer notablement le ( 7o3) maximum d'énergie. Avant l'absorption, ce maximum se trouvait bien plus prts du violet que de l'ullra-rouge. » Ainsi la totalité des radiations solaire», si elle parvenait jusqu'à nous, nous donnerait une sensation de bleu ]ilulôt que de blanc. Le milieu atmosphérique, que nous sommes si habitués à regarder connue transpa- rent, joue, au contraire, le rôle d'un milieu sr fortement coloié, que ce qui reste du rayon transmis ne ressemble pas plus k la vraie couleur de la pho- tosphère que la lumière électrique, vue au travers d'un verre rougeâtre, ne ressemble à celle des charbons incandescents. » Je demande d'avance à l'Académie la permission de lui soumettre la description coiiiplète de mes procédés d'observation et de mes appa- reils , pour qne les physiciens puissent vérifier ces résultats, et quelques autres que je me propose de publier bientôt sur la distribution assez inat- tendue de l'énergie dans le spectre normal tel que nous le connaissons. » OPTIQUK. — Sur un appareil synthélùiue, reproduisant le phénomène de la double réfraction circulaire. Note de M. Gouv. « Dans une Note antérieure, j'ai démontré que le phénomène appelé double réfraction circulaire peut être regardé comme une conséquence nécessaire et immédiate du pouvoir rotatoire, considéré en lui-même et indépendamment de la cause qui le produit ('). Pour compléter ce travail, je me suis occupé d'en donner une vérification expérimentale, la plus directe et la plus complète c[u'on puisse souhaiter, en construisant un appareil qui réalisât en effet ce phénomène, sans faire intervenir les pro- priétés spéciales des corps actifs. » Cet appareil est un assemblage de lamelles à faces parallèles, taillées dans un cristal à un axe parallèlement à cet axe. Toutes ces lamelles ont la même épaisseur très petite, qui correspond à une différence de marche d'une demi-onde entre le rayon ordinaire et le rayon extraordinaire, pour la lumière jaune du sodium et l'incidence normale. Elles sont découpées en bandes rectangulaires longues et étroites, de dimensions égales, qui sont ensuite exactement juxtaposées par leur plus grand côté, sur un même plan, comme les feuilles d'un parquet. Cet assemblage forme un feuillet [M Comptas rendus, 2(3 avril 1880. Voir .lussi, pour l'expérience des trois sjslcmcs rlc /'ranges des corps aclifs, une Notf du 10 miii. ( 7"4 ) cristallin très mince, qui est collé au baume entre deux lames de verre. En le parcourant dans un sens délerminé, l'axe optique de chaque bande fait avec l'axe optique de la précédente un angle constant, en grandeur et en signe, et égal à -^ï // étant un nombre entier. On superpose à. cet ensemble une lame demi-onde, orientée d'une manière quelconque. » Les (Hlticidtés que prés^-nlait la réalisation de cet appareil ont été sur- montées fort habilement par M. L;mrent, qui en a construit deux exem- plaires, d'une exécution satisfaisante, et qui donnent avec netteté les résul- tats théoriques. Pour l'un, on a pris « = i, et pour l'autre, n = 2; c'est de ce dernier qu'il sera particulièrement question dans ce qui va suivre (' ). » Pour étudier les effets de cet appareil, on le place, normalement aux rayons, devant l'objectif d'une petite lunette, et l'on vise un objet éloigné ou la fente d'ini collimateur, en se servant d'un verre jaune ou de la lumière du soLlium. » La lumière incidente étant naturelle, on voit deux images de l'objet, parfaitement nettes et d'égale intensité. Ces deux itnacjcs sont jolarhcts circu- lairemeiil d'une manière complète, l'une dexlrorsuni, l'autre sinislrorsum. » Les rayons incidents étant polarisés rcctilignement, tout se passe comme avec la lumière naturelle. Si la polarisation des rayons incidents devient elliptique, les deux images, toujours polarisées circulairement, prennent des intensités inégales : l'une devient plus vive, et c'est celle qui a la même rotation que le rayon incident; l'autre s'affaiblit d'autant, pour disparaître entièrement quand la polarisation des i ayons iiuirlents devient circulaire. Ainsi, auec des rayons incidents polarisés circulairement, on n'a qu'une seule image, et celte image occupe deux positions différentes, suivant que les rayons incidents sont dexlrorsum ou sinislrorsum. » Comme on le voit, ce sont là exactement les |)héno mènes que Fresnel a découverts au moyen de son triprisme et qu'il a nonunés double réfraction circulaire. La théorie montre toutefois que cette synthèse n'est parfaite que lorsque n est un nombre très grand; mais cette imperfection est déjà insensible, pour n = 2, dans les conditions ordinaires des expé- ( ' ) Voici quelques détails sur la conslrucliuu de ces appareils. Pour la rendre j)Ius facile, M. Laurent u employé des lamelles de quartz de | ondes au lieu de l onde, ce qui est équi- valent. Les lamelles étant parallèles à l'axe, le quartz agit ici comme le feiait tout autre cristal à un axe. Elles ont o"',ooi de lari;eur et sont si exactement taillées et ajustées, que les joints sont presque invisibles à l'œil nu. Le premier appareil a vingt lamelles, et le second seize. ( 7^5 ) riences. Je reviendrai sur ce point en doimaiil quelques développements (Iléoriques. » PHYSIQUE. — Sur la radioplionie produite à t'aide du sélénium. Note de M. E. Mercadiiîr. « Après avoir étudié les effets sonores produits par une radiation inter- mittente tombant sur un corps quelconque (') servant de récepteur radio- phonique, j'ai commencé à faire une étude semblable en prenant comme récepteurs ces sortes de piles au sélénium imaginées par MM. Bell et Tainter. » J'ai pris un de ces récepteurs plans, d'environ 25'^'' de surface, que construit M. Breguet; je l'ai interposé dans un circuit comprenant une pile de 4 à 6 éléments Leclanché et un téléphone Gower dont la bobine a environ 235 ohms de résistance. 1) Les radiations intermittentes étaient produites par la roue en verre à quatre séries d'ouvertures précétlemment décrite (^Comptes rendus, t. XCI, » I. En étudiant d'abord l'influence de la source sur les sons produits, j'ai constaté sans aucune difficulté qu'on obtenait des accords sonores identiques à ceux qu'on obtient avec les récepteurs à air décrits dans mes précédentes Notes, mais d'intensité beaucoup plus faible, toutes choses égales d'ailleurs. 1) On obtient ainsi des sons avec les radiations dii Soleil, de lampes élec- trique, oxyhydrique, d'un bec de gaz, et même d'une bougie, ainsi que cela a été déjà constaté, notamment par M. A. Breguet. Toutefois, avec des sources faibles, il faut rapprocher la source autant que possible de la roue interruptrice, en limitant le faisceau lumineux à l'aide d'une fente élroite, pour éviter les effets d'interférence siu- le récepteur. L'emploi de ce dispositif simple augmente notablement l'intensité des sons proLluits. » IL En ce qui concerne le récepteur et ses accessoires, j'ai constaté qu'on entend très bien les sons avec un téléphone animé par 6 éléments Leclanché : l'intensité des sons diminue avec le nombre des éléments; mais on entend encore des sons très nets dans la lumière oxyhydrique avec un seul élément. » L'intensité des sons croît naturellement avec la largeur du faisceau [') Coi/i/jtcs rcrn/ui, t. XCI, |). i)3i)tt 1)82, et t. XCII, |>. 409 i-'t 45o. ( 7o6 ) radiant et de la surface éclairée du récepteur; inais, même avec une source faib!e,'comme un bec de gaz par exemple, un faisceau de o'",oo3 on o'",oo4 de largeur, reçu sur une bande du récepteur d'égale largeur, suffit pour qu'on puisse entendre et étudier le phénomène. » Cela démontre bien que ce phénomène est beaucoup plus intense qu'on pourrait le croire au premier abord, et j'ai été conduit ainsi à en rechercher la cause de la manière suivante. ))III. Puisqu'une source faible, limitée encore, ainsi que le récepteur, comme on vient de l'indiquer, suffisait pour produire des sons, j'ai pensé qu'on pourrait préciser la cause du phénomène, comme je l'avais déjà fait pour les récepteurs étudiés précédemment, en produisant le spectre de la source radiante et faisant tomber sur le récepteur en sélénium successive- ment les groupes de rayons dispersés. » J'ai employé la disposition décrite dans les Comptes rendus (t. XCI, p. 982), en faisant passer les rayons du spectre à travers une fente de o™,oo2 de largeur avant de les concentrer sur la roue interruptrice à l'aide d'une lentille cylindrique. Cela permet d'étudier l'effet des rayons du spectre de o™,oo2 en o™,oo2, ce qui suffit quand les spectres ont, dans la partie visible, une longueur de o™, o35 à o'",o4o. » J'ai opéré plusieurs fois à la lumière oxyhydrique, à la lumière élec- trique et à la lumière solaire. Les résultats ont été absolument concordants, savoir : » Les sons produits dans les récepteurs à sélénium que j'ai étudiés résultent vrimipakmenl de l'action des radiations lumineuses : les rayons du spectre agissent depuis la limite du bleu vers l'indigo jusqu'au roucje extrême, et même un peu d(ms l infra-rouge, à o'^.ooa du rouge visible ; les rayons indigo^ violets et ultra- violets sont sans action perceptible dans les conditions oit j'ai opéré jusqu'ici. ■» Le maximum d'ejfet s^est toujours produit dans la partie jaune du spectre. n J'ai refait en même temps et dans les mêmes circonstances les mêmes essais avec les récepteurs à tubes de verre contenant de l'air au contact d'une paroi enfumée, et j'ai constaté de nouveau de la façon la plus nette un résultat très différent. Avec ces récepteurs, les rayons agissants s'étendent de l'orangé au delà du ronge, jusqu'à une limite qui peut arriver jusqu'au tiers ou au moins au quart de la longueur du spectre visible. L'effet maximum s'obtient dans l'infra-rouge. Les autres radiations du spectre, depuis le jaune jusqu'à l'ultra-violet, ne produisent pas d'effet per- ceptible. Mes précédentes conclusions subsistent doac toujours : il y a là principalement un effet thermique. ( 7«7) » Mais, relalivemeril aux récepteurs à sélénium, au sujet desquels les résultais obtenus par divers observateurs, MM. Sole,Adams, etc. (à l'aide du galvanomètre, il est vrai), étaient contradictoires, mes expériences tendent à montrer que les effets sonores obtenus par MM. Bell et Tain ter seraient dus à une Iransformation très remarquable de l'énergie des radiations dites lumineuses en énergie sonore par l'intermédiaire d'un courant électrique, ainsi qu'ils le pensent eux-mêmes. Ce résultat concorde avec celui que MM. Adams et Day ont obteiui en 1876 par une autre méthode. » Je poursuis ces recherches, en vue de préciser aussi nettement que possible le mécanisme de cette transformation, atlril)uée soit à la variation de conductibilité du sélénium, soit à une sorte de polarisation de ce corps. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Expériences faites dans tes usines du Creusot pour la mesure optique des hautes températures. Note de M. A. Crova, présentée par M. Berthelot. « Ces expériences ont été faites du 16 au 19 septembre 1880, avec l'au- torisntion de M. Schneider, gérant des usines du Creusot, et le concours de MM, les ingénieurs Bouvard et Osmond. Qu'il me soit permis ici de remercier ces Messieurs du bienveillant empressement qu'ils ont mis à mettre à ma disposition les moyens d'action qui m'étaient nécessaires, et à m'éclairer sur les meilleures conditions à réaliser pour le succès de ces expériences, qu'ils ont bien voulu contrôler eux-mêmes. » La description du spectropyromètre dont nous avons fait usage a été déjà donnée dans la Note qui a été insérée à ce sujet dans les Comptes rendus (9 février 1880). » Les premiers essais ont été faits sur les fours Martin-Siemens. Après quelques tâtonnements, nous avons reconnu que la disposition la plus simple et la plus commode consistait à projeter, au moyen d'une lentille, sur le prisme réflecteur du spectropyromètre, l'image d'une ouverture cir- culaire pratiquée dans la porte extérieure du four. Il était ainsi facile d'ob- server, même en plein jour, les deux bandes spectrales des régions rouge et verte prises comme points fixes de l'échelle optique, provenant, l'une de la lumière du four, l'autre de celle de la lampe modérateur, et sépa- rées par une ligne très nette. » Le four étant dans son allure normale, le degré optique obtenu cor- respondait à une température d'environ 2000" C. Mais, l'égalité d'intensité ( 70« ) dans le ronge (X = 676) étant obtenue, et les deux plages vertes (). = SaS) ayant été ensuite ramenées à l'égalité, on observait des variations d'éclat indiquant que la température du four oscillait de part et d'autre de 2000". M Ces variations s'expliqueiil facilement par les fumées du four et par le mélange de couches gazeuses, décomposition et de nature différentes, qui se succèdent devant l'orifice de la porte. Les variations brusques s'ex- pliquent par les alternances de nature oxydanle et réductrice de la flamme. » Entre deux interversions de valves, nous avons pu constater des varia- tions lentes et régulières de température; à partir d'un maximum, peu après l'interversion, la température diminuait lentement à mesure que les deux récupérateurs traversés par l'air et les gaz froids perdaient leur ré- serve de chaleur. En même temps, l'ouverture ou la fermeture des portes de chargement causaient des variations passagères. » Nous avons aussi opéré sur des coulées d'acier Martin. La durée de chaque coulée est suffisante pour qu'il soit possible de faire plusieurs dé- terminations, et de les faire contrôler par plusieurs observateurs. La tem- pérature était d'environ 2000", et sa mesure particulièrement nette sur l'acier pour gros lingots. » Réservant les résultats numériques obtenus, nous pouvons affirmer que leur constance dans des coulées faites dans des conditions iden- tiques leur donne une valeur pratique, et permet d'inscrire des nombres, là où la seule appréciation des fondeurs pouvait donner des indications pratiques. » Nous avons aussi mesuré les températures de la fonte, au moment de sa coulée dans l'orifice des convertisseurs Bessemer; elles ont varié, dans nos essais, de 1 1 1 0° à 11 So" C. » Comme nous nous y attendions, la flamme des convertisseurs Resse- mer n'a pu nous permettre aucune mesure de température, à cause des bandes vertes qui apparaissent dans son spectre. Les mesures que nous avons tentées nous ont cependant offert des particularités intéressantes, et semblent indiquer une température extraordinairenient élevée vers la fin de l'opération. » Mais la température du bain d'acier dans le convertisseur, mesurée avant l'arrêt, était un peu supérieure à 2000"; après l'arrêt, la température paraît s'abaisser rapidement ; cela tient à la formation d'une couche de scories qui recouvre le bain et dont la température lui est inférieure, car les bulles de gaz qui éclatent à sa surface, en mettant le métal à nu, pro- duisent des ondulations très éclatantes sur un fond relativement sombre. ( 7^9 ) Il est possible de mesurer celle du jet de métal qui se déverse pendant la coulée, comme nous l'avions déjà (ait |iour l'acier Martin. » Les mesures des basses tem|)ér;itiires, inférieures à iooo"C., ont pré- senté des difficultés qui pourront être levées en plaçant l'instrument dans une sorte de guérite, qui préserve l'observateur de la lumière du jour et du rayonnement des fours voisins, et en modifiant l'instrument de manière à lui faire admettre plus de lumière. » Ces essais nous ont prouvé que la méthode optique peut donner des résultats utiles pour la pratique industrielle; ils nous ont, de plus, indique les conditions nécessaires pour que l'on puisse obtenir les meilleurs résul- tats et les modifications à apporter à l'instrument pour le rendre applicable à l'industrie. « PHYSIQUE. — Sur la force étectromolrice de l'arc vollaïque. Note de M. F. -P. Le lloux, présentée par M. Edm. Becquerel. « Quand un flux électrique est établi entre deux conducteurs de même nature par l'intermédiaire d'un milieu gazeux, qui est ordinairement la vapeur émise par leiu' substance, l'inégalité de température des portions de ces conducteurs qui sont conligués à ce milieu paraît un fait général. Il semble non moins général que l'extrémité par laquelle arrive l'électricité positive possède la température la plus élevée. C'est ce qu'on observe à un degré très remarquable lors de la production de l'arc voltaïque entre deux charbons au moyen d'un courant de sens constant, tel que celui d'une pile. » L'idée d'attribuer à ce phénomène une origine thermo-électrique est déjà ancienne ; on la trouve mentionnée dans les Cours de Verdet. D'après l'application du principe de l'équivalence de la chaleur aux phénomènes électriques, telle qu'elle résulte des travaux de MM.Helmhollz, Clausius et W. Thomson, à un dégagement de chaleiu' au point de jonction de deux substances hétérogènes correspond une force éleclroiiiotrice agissant en sens inverse du courant. M. Edlund a fait remarquer, il y a déjà longtemps, que l'hypothèse de la résistance de l'arc voltaïque considéré uniipiemcnt comme un conducteur ne suffisait pas pour rendre compte de la diminu- tion d'intensité qu'il fait éprouver au courant de la pile. Tout récemment, M. Joubert ( Compta, rendus, juillet 1880), au cours de ses si intéressantes recherches sur les machines magnéio-électriques, est arrivé à cette conclusion que la résistance de l'arc était très faible, que la différence de potentiel qui C. K. iHSi, !• Semestre. (T. \Ul,H' 12.) Ç)/» ( 7'^ ) existe entre les deux charbons était due pour la plus grande partie "à une force électromotrice résultant d'un phénomène de polarisation dont il réserve l'explication. » J'ai eu autrefois {Comptes rendus, 1867 et 1868) l'occasion de reprendre l'expérience de M. Wartmann, qui montre que, si l'on snspend pendant une fraction de seconde très appréciable, même jîj, le passage du courant, on peut, en le rétablissant, voir l'arc se produire à nouveau sans qu'on ait besoin de ramener les charbons au contact. Ce fait s'explique très bien si l'on songe que la vapeur decarbone, qui, selon moi, constitue principale- ment l'arc, peut persister quelque temps encore après la cessation du courant, et aus^^i que les gaz chauds qui baignent les charbons sont conduc- teurs, comme l'a montré M. Edm. Becquerel. )) Étant admis que du passage du courant résulte entre les deux charbons une différence de potentiel, cette différence doit subsisterun certain temps après que le courant a cessé, et, du moment qu'il existe entre les charbons encore chauds un milieu conductenr, on doit pouvoir manifester au galvano- mètre cette différence de potentiel. J'avais, autrefois, essayéde la mettre en évidence au moyen d'une sorte de double roue interriiplrice, analogue à la roue distributrice que j'avais employée pour faire passer par intermittence le courant d'une pile entre deux loyers; mais ce genr.- d'appaieils donne lieu à des difficultés spéciales. » 11 m'a paru plus démonstratif de n'employer qu'un seul contact, opéré à la main, après l'interruption du courant de la pile. Avec un galvanomètre à grande résistance, on peut de cette manière, même f^ environ de seconde après la cessation du courant de la pile, mettre en évidence l'existence de celte force électromotrice inverse. On peut réussir avec une distance des charbons de plusieurs millimètres, mais les efièts .sont d'autant plus marqués que l'arc est plus court au moment de la cessation du courant principal. I/expérience réussit également, bien que les charbons soient, dans l'air ou dans l'œuf électrique, au degré de vide de nos machines à pistons. » Des phénomènes du même genre se produisent entre deux tiges de platine. » Je crois que c'est bien là un phénomène thermo-électrique. Le charbon serait positif par rapport à sa vapeur, à un degré croissant avec la tempéra- ture. )• ( 7'i ) PHYSIQUE. — Sifflement de l'arc voltaïque. Note de M. A. Niaudet, présentée par M. Jamiii. « L'arc vollaïque fait souvent entendre un sifflement, qui, dans certaines circonstances, peut devenir un bruit intense. Ce phénomène n'a guère attiré jusqu'ici l'attention des physiciens. On va voir qu'il faut en tenir grand comple dans toutes les mesures qu'on peut prendre sur l'arc. » L'étude que nous en avons faite a été rendue facUe par l'emploi du galvanomètre de M. Deprez. Cet instrument, comui de rx\cadémie, peut être construit de deux manières différentes. » On peut le faire avec du fil très gros et un très petit nombre de spires, auquel cas sa résistance est très faible et il peut servir à la mesure des intensités; s'il est étalonné au préalable, il donne les intensités en mesures absolues, en webers. » On peut aussi le faire avec du fil très fin et un grand nombre de spires, auquel cas il a une résistance considérable (/(So ohms par exemple) et peut servir à la mesure des forces électromotrices ou des différences de poten- tiel entre deux points d'un circuit; s'd est étidonné convenablement, il donne ces potentiels en unités absolues, en volts. » Si l'on place, comme l'a fait IJ. Deprez, un galvanomètre d'intensités dans le circuit général, et un galvanomètre de potentiels en dérivation par r;ipport à l'arc voltaïque, on peut suivre les variations qui se produisent. Elles sont révélées d'une manière instantanée. » Ce procédé d'examen nous a fait l'econnaître le fait suivant : » La différence de potentiel entre les deux charbons a deux valeurs no- tablement différentes, l'une plus grande quand l'arc est silencieux, l'autre plus petite quand l'arc siffle. » L'aiguille liu galvanomètre saute brusquement et sans transition d'une région à une autre quand le silence s'établit ou cesse. Si on la suit de l'œil en même temps qu'on prête l'oreille, on voit les moindres bruits, les plus momentanés, se traduire par lui saut de l'aigudle. » Au contraire, quand le silence est bien élabli, l'aiguille peut se tenir tranquille pendant uu temps assez long. M 11 va sans dire que, aux changements qui surviennent dans le potentiel de l'arc, répondent des variations en sens inverse de l'intensité du courant général. ( 7'2 ) » Voici les résultats d'une expérience prise parmi d'autres. Nous opé- rions avec une machine dont les électro-aimants étaient excités par une autre, de sorte que nous nous trouvions dans les mêmes conditions qu'avec une machine magnéto-électrique ou avec une pile. DilTeience Je potentiel Intensité en webers. en volts. 34 54 , 3 silence. 36 43 sifflement. 34 49 silence. 43 4')4 sifflement. 38, 1 49 silence. » Une théorie complète de l'arc voltiïque devra rendre couple de ce phénomène singulier. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur les mîj'oirs magiques en verre argenté ('). Deuxième Note de M. L. Laurent, présentée par M. Cornu. « On peut produire l'effet magique sans comprimer ni aspirer, rien que par la manière de fixer le miroir dans sa monture. » Je suppose une montine analogue à celle des lentilles ordinaires de projections, composée de deux anneaux métalHques vissés et serrant le uiiroir. Entre l'anneau fixe (de o™,oi de large) et le miroir, j'interpose un anneau de caoutchouc de même largeiu-; l'anneau mobile est recouvert de drap sur la surface aiuiulaire qui presse sur le miroir. Il se présente trois cas : » i" Si cette surface de pression est plane, le miroir reste plan; il n'est pas magique. » 2° Si elle est légèrement concave, elle forcera le bord annulaire corres- pondant du miroir à se mouler dedans ; ce bord s'enfoncera et le miroir deviendra coni^exe. Sur l'écran, l'image de la gravure sera iioiie. » 3" Enfin, si elle est convexe, le miroir sera comprimé un peu plus loin du bord; il se creusera et deviendra concave. Il donnera une image blanche sur l'écran. » Dans ces deux derniers cas, le miroir est magique; il le reste tant qu'on ne touche p:ts à l'anneau de serrage. Il donne à volonté l'image (') Voir la Note du 21 février 1881. ( 7'3) noire ou blnnche, en remplaçant seulement l'anneau de serrage. Les deux faces du miroir sont visibles. Si l'on desserre les anneaux, le miroir rede- vient plan et cesse d'élre magique. » Enfin l'on peut, en bouchant l'anneau fixe, aspirer et souffler potu' augmenter ou diminuer l'eftet magique, ou le produire directement, s'il n'existe pas. » PHVSiQUE. — Sur l'écoulement des gaz. Note de M. Neyreneuf. « La vérification des lois de l'écoulement des gaz peut se faire par un procédé qui rappelle les méthodes en usage pour la détermination des ré- sistances électriques. Du gaz d'éclairage, pris soit aux tuyaux de distribu- tion, soit sous pression plus grande à un gazoïnètre, passe dans un tube en Y dont les deux branches sont en communication avec les deux tubes à comparer. Ceux-ci sont reliés par leur autre extrémité à deux becs de gaz bien identiques et placés au même niveau. Les flammes produites, compa- rées par le pbotomètie, devront avoir le même éclat si les dépenses sont égales. » On peut, par tâtonnements, rechercher les longueurs équivalentes de deux tubes; on peut aussi les déterminer à l'avance par la formule de Gi- rard : » Dans les deux cas on trouve des résultats satisfaisants pour des tubes de verre et de cuivre dont les diamètres ont varié de i5""° à 5™™, les longueurs variant de 2'" à o™, a5. Les tuyaux en caoutchouc n'ont rien donné de net. Quand le diamètre varie de 4""" à 2""", la relation ci-dessus n'est plus satisfaite; il faut, pour retrouver des résultats constants, prendre des tubes de grande longueur, et la relation est représentée alors par (P _ (l'i T ~T' » Voici une détermination permettant de se faire une idée de la confiance à accorder aux résultats ; D'après D'après Longueur la première la seconde D'après cxpérimenlalc. formule. formule. Poiseuille. Diamètres. lea^'"" 163J""" leas'""" l635»'" 3""", 4°' 970""" 690'"™ 979"""" 8,6""" 2""", 867 ( 7'4 ) » Il y a, dans ces conditions, un minimum remarquable de la résistance, correspondant sans doute à l'établissetnent du régime linéaire, sans que l'action des forces retardatrices capillaires se fasse encore sentir. Girard a trouvé pour les liquides, avec des tubes de 2™"", 96 et i""", 83, le même résultat. » Pour des valeurs du diamètre peu supérieures à i'"'", c'est la loi de Poiseuille que l'on retrouve, correspondant à la relation d'' 7 d"' T' Voici quelques vérifications : D'après D'après D'après Longuoiir la première la deuxième la troisièmi* expérimentale. formule. formule. l'ormule. Diamètres. 905"" '" 9o5""" 9o5'""" 9o5""» I"'"',263 38o""" 3,, mm 4:7""', 4 385»*^^» l"'°',020 Autre série : D'après D'après D'après Longueur la première la deuxième la troisième expérimentale. formule. l'or mule. formule. Diamètres. mm 462 Dim 463 uim 462 mm 462 mm 0,7950 3o'> 266,4 334,5 3oo 0,7139 18-, l'JI 236,4 189 0,6359 M Four des diamètres plus petits, les lois s'appliquent, comme pour les liquides, à des longueurs beaucoup plus petites. Il faut remarquer que les nombres de la première colonne sont approchés par défaut, l'erreur étant inférieure à 2""". » Si l'on chauffe l'un des tubes dérivés, trois cas peuvent se présenter : i" l'écoulement gazeux est activé; 2" l'écoulement ne varie pas; 3° l'écou- lement est retardé. » Le premier cas se présente pour des tubes gros, sans doute parce que la variation du diamètre a un eflèt prédominant; le deuxième, pour des tubes de 4™"" à 5°""; le troisième, pour les tubes plus petits. » Dans le cas de tubes de i'"'"de diamètre, on peut très aisément ap- précier une différence de i" entre les températures des milieux dans les- quels sont plongés les ileux tubes. » J'ai essayé, mais inutilement, de reproduire ces trois effets avec des liquides très dilatables, au moyen de tubes fins et longs ; j'ai toujours ob- servé une augmentation rapide de la vitesse d'écoulement. ( 7'5 ) » L'influence considérable d'un faible excès de températnre, dans le cas de tubes de petits diamètres, ne doit pas être perdue de vue quand on veut tirer des lois de Poiseuille, pour les gaz, dt's conséquences théoriques, puisqu'il suffit d'une légère inégalité de température pour amener des dif- férences dans la dépense, d'autant plus grandes que le diamètre sera plus capillaire, » CfllMlE. — Sur de iioiivelles combinaisons de l' acide bromh/driqiie et de l'acide iodhydrique avec l'ammoniaque. Note de M. L. Troost. « Dans un premier Mémoire, présenté à l'Académie ('), j'ai montré que l'acide chlorhydriqiie et l'ammoniaque, qui n'avaient jusqu'alors été com- binés que dans les proportions qui constituent le sel ammoniac, analogue au sel marin, pouvaient donner naissance à d'autres composés, parmi lesquels j'ai signalé le chlorhydrate tétra-ammoniacal et le chlorhydrate hepta-am- moniacal. En appliquant aux acides bromhydrique et iodhydrique les pro- cédés de préparation et les méthodes employées pour démontrer l'existence, comme espèces chimiques, des composés de l'acide chlorhydrique, j'ai obtenu de nouveaux produits nettement définis, et caractérisés, comme les premiers, par leur point de fusion, leur structure cristalline et leur tension de dissociation. » Bromhydrales ammoniacaux. — I. Le premier composé nouveau con- tientpour i"=i d'acide bromhydrique 2"' d'ammoniaque : nous l'appellerons bromhydrate biammoniacal. Il est anhydre, sa formule est BrH,2AzH'.Je ne \n\ ai pas trouvé d'analogue dans les combinaisons de l'acide chlorhy- drique avec l'ammoniaque. » Si l'on mesure la tension de l'ammoniaque qu'il dégage, on trouve que cette tension, à une même température, reste constante quand on fait varier le volume occupé par le gaz existant à la surface de la matière dis- sociée, exactement comme la tension de la vapeur d'eau, en présence d'un excès d'eau liquide, reste constante dans un espace que l'on augmente ou que l'on diminue, pourvu que la températme soit invariable dans cet espace. » On peut donc enlever de l'ammoniaque existant au-dessus du brom- hydrate biammoniacal sans que la tension, correspondant à sa température. ;') Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 578. ( 7'(^ ) cesse de se rétablir, tiinl qu'il reste du sel nou décomposé dans l'appareil où l'on fait l'expérience. C'est là un caractère d'une grande précision et qui, à lui seul, suffirail pour établir l'existence du bromhydrate biammo- niacal comme espèce distincte. La tension de dissociation augmente rapi- dement avec la lempétalure, comme cela résulte du Tableau ci-joint : Tension Tension TenipéraUire. de dissocialion. Tempéraluie. de dissociation. mm — 27,0 go 0,0 35o — 24,0 iio -I- 9,0 585 — Ï9i0 '45 -+- 14.8 775 — 10,0 210 + ao,o 1025 — 6,5 245 + 26,0 iSao — 3,0 290 + '3i,o 1660 )) II. Une seconde combinaison contient 4"' d'ammoniaque pour 1^1 d'acide bromhydrique; nous l'appellerons 6ro»n/ijf/ra/e ) Quand on fiit varier sa leinnérature, on voit sa tension de dissocia- ( 7'7 ) tion augmenter encore plus rapidement que pour les composés précédents, ainsi que le prouvent les nombres suivants : Tension Tension Température. de dissociation. Température. de dissociation. m ni — 32,0 540 — i5,o 1045 — 27,8 655 — 12,0.' 1200 mm — 25,5 690 — 10,0 1280 — 25,3 700 — 8,0 1420 — 2' ,8 835 - 5,0 iSgo — 18,8 900 — 2,8 1745 » lodhydiates ammoniacaux . — L'acide iodhydrique se comporte avec le gaz ammoniac comme l'acide bromhydrique. » I. Le premier composé nouveau contient 2"i d'ammoniaque pour i**! d'acide iodhydrique; nous l'appellerons iodhydrale biammoniacal. Sa for- mule est IH,2AzH^ Il est anhydre. » Les caractères de sa dissociation sont les mêmes que ceux du brom- hydrale correspondant. Quand on fait varier sa température, sa tension de dissociation augmente d'abord très lentement, ainsi que cela résulte du Tableau ci-dessous : Tension Température. de dissociation. Tension Température. de dissociation 0 mm — 27,0... . 10 - 16,0.... '7 — i4,o — 20 — 10,0.. . . . . 27 - 5,8.... 38 0,0. . . 57 UUII 9 100 '9 180 27 280 35 455 5o g4o -f- 56.. ii4o M IL Un second composé contient 4^*^ de gaz ammoniac pour i^'' d'acide iodhydrique. Nous l'appellerons iodliydrate télra-ammoniacal. Sa formule est IH, ZiAzH\ Il fond vers — 12". Le liquide présente les caractères de la siirfusion. Sa tension de dissociation croît plus rapidement que celle du composé précédent, comme cela résulte du Tableau ci-joint : Tension Tension Température. de dissociation. Température. de dissociation. 0 mm o mm — 27>o i3o 0,0 38o — 23,0 i35 + 9,9 58o — 19'° '5o 4- 14,6 700 — 14,0 180 -4- 19,5 840 — 9,8 235 -(- 25,0 995 — 5,0 290 -I- 3o,o n6o C. K., ihSi, 1" Semestre. (T. XCll, N» 12.) gS ( 7'« ) » III. Un troisième composé est formé par 'j'^f de gaz ammoniac pour i'"'' d'acide iodhydrique; sa formule est IH.^AzH'. Il fond à —28°. Sa tension de dissociation croît très rapidement. Tension Tension Température. de dissoeiation. Températiire. de dissociation. o mm o mm — 29,0 435 — 5,0 io35 — 25,0 5io 0,0 laSo — 21, a 575 -t- 4>7 '4'5 — 17,0. 655 -+- 9,4- . • .. 1620 — 12,8 770 -+- 11,4 1735 — 6,0 1000 » Les composés hepta-ammoniacaux des hydracides ne me paraissent pas être les derniers termes de ces combinaisons singulières. La difficulté de maintenir longtemps constantes de très basses températures limite jusqu'ici les termes de la série aux suivants : ClH.AzH' BrH.AzH^ IH.AzH' BiH,AzH'-t-AzH3 IH,AzH' + AzH^ BiH,AzH +3AzIP IH,AzH' + 3AzH^ BrH,AzH^-l-2(3AzH') IH,AzH^ + 2(3AzH3 CIH,AzHM-3AzH' ClH,AzH'-i-2(3AzH^) CHIMIE MINÉRALE. — Action de C acide cblor hydrique sur le chlorure de plomb. Note de M. A. Ditte. « Dans l'étude que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie, de l'ac- tion exercée par l'acide chlorhydrique sur les chlorures métalliques, j'ai omis à dessein le chlorure de plomb, qui paraît tout d'abord se comporter d'une façon spéciale. Eu effet, la solubilité de ce sel dans l'eau va d'abord en diminuant, quand on ajoute à la liqueur des quantités croissantes d'acide; du chloriu'e se précipite, mais bientôt, la proportion d'acide augmentant toujours, la variation de solubilité change de sens, de telle sorte qu'à une température déterminée, quelconque d'ailleurs, la courbe qui représente la solubilité du chlorure dans de l'eau pins ou moins chargée d'acide chlorhydrique offre une concavité très accentuée tournée vers l'axe des abscisses (poids d'acide uni à 100 d'eau) et un minimum ( 7'9 ) très net. La solubilité du chlorure diminue donc d'abord, pour augnieiiler ensuite, comme il ressort, du reste, du Tableau suivant : QuantilOs do H CI dans Quantité do PbCl Jissoutos dans i''k do la liqneiir coiisidorce (en grammes). loo d'eau. à o°. à 20°. à '^0°. . à 55°. à HG". 0,0 8,0 11,8 '7>o 21,0 3i,o 5,6 2,8 3,0 4i^ ^>5 12)4 10,0 1,3 1,4 3,2 5,5 12,0 i8,o 2,4 4>8 7)2 9>8 '9)^ 21,9 4>7 6,2 10,4 '2,9 23,8 3i,5 '1*9 '4'' '9jO 24,0 38,0 46,0 29,8 3o,oài7" » • » » Pour comprendre ce qui se passe dans ces circonstitnces, il convient d'examiner d'abord comment l'iodure et le bromure de plomb se com- portent en présence de leur hydracide. » i''' d'eau à lo" dissout environ 0^*^,6 d'iodure de plomb; l'addition de faibles quantités d'acide iodhydrique détermine immédiatement dans cette liqueur un précipité d'iodure, sa solubilité diminue peu à peu; mais bientôt, si l'on continue à ajouter de l'acide, le précipité formé se redissout et la solubilité devient alors d'autant plus grande que la liqueur est plus acide; avec une liqueur très concentrée, le sel et l'acide se combinent, et M. Berthelot a obtenu {Comptes rendus, t. XCI, p. 1026) le composé aPbl, HI, loHO, décomposable par l'eau pure, et qu'une liqueur suffi- samment riche en acide dissout sans le décomposer. Ainsi l'acide iodhy- drique précipite tout d'abord une partie de l'iodure dissous dans l'eau, et cela d'autant mieux que la quantité d'acide est plus grande, jusqu'au moment où la conceutration de la liqueur est telle que de l'iodhydrate d'iodure puisse exister; dès lors la dissolution renferme une quantité de ce composé qui augmente avec la richesse du liquide en acide, et le poids d'iodure qui se dissout s'accroît avec rapidité. » Avec le bromure de plomb, il en est de même; l'eau pure à 10° en dissout par litre environ 6^'; mais il se précipite peu à peu, à mesure qu'on ajoute de l'acide à la liqueur; bientôt cependant le précipité cesse de se produire, et, le liquide devenant plus acide, il se redissout. Dès lors, le bromure de plomb se dissout en quantités considérables; c'est ainsi qu'une liqueur qui renferme, à 10°, 7 2^'' d'acide pour loo^"^ d'eau, dissout ( 720 ) par kilogramme 55o8'' de bromure et possède une densité égale à 2,06; la qnanlilé de I)roimire augmente si l'on chauffe, et l'on obtient par refroi- dissement de belles aiguilles blanclies, soyeuses, retenant un peu d'eau et répondant à la fordiule sPbBr, 3HO. Enfin, si l'on fait passer jusqu'à refus de lacide bromliydrique dans la liquein-, en présence d'un excès de bro- mure de plondj, elle s'échauffe et donne par refroidissement des aiguilles blanches renfermant de l'acide, du sol et de l'eau, et dont la composition répond à la formule 5Pl)Br,HBr, 10 HO. Tout se passe donc comme avec l'iodure; les solutions de bromine dans l'eau plus ou moins acide con- tiennent d'abord de l'iodure et de l'acide libres, la solubilité du premier étant très notablement diminuée par la présence du second; mais bientôt la concentration de la liqueur devient (elle, que la formation d'un bromhy- drate de bromure devient possible, et comme il est excessivement soluble dans l'acide brombydrique, tandis que le bromure de plomb libre ne s'y dissout que très peu, à j)artir de l'instant où sa formation sera possible, la liqueur en renfermera avec les produits de sa dissociation, et à mesure qu'elle deviendra plus acide, elle s'enrichira eu bromure avec une très grande rapidité. » Ainsi, le bromure et l'iodure de plomb présentent, comme le chlo- rure, d'abord une diminution, ensuite un accroissement de solubilité quand on les met en présence d'eau plus ou moins chargée de leur acide. Les courbes de solubilité de ces trois sels présentent dans ces conditions des formes tout à fait analogues et possèdent toutes un minimum. L'exis- tence de sels acides rend bien compte de ce qui se passe, et il est à noter que la combinaison du bronnire de plomb avec son acide s'eff< ctue moins facilement que la production de l'iodhydrate d'iodure de plomb. » Si maintenant on considère, d'une part, la manière tout à fait semblable dont se comportent les trois sels, d'autre part le fait établi par les recher- ches de M. Berlhelot (Compfes rendus, t. XCII, p. 435), que la combinaison des sels halogènes avec l'hydracide correspondant est un phénomène très général, on peut admettre la formation d'un chlorhydrate de chlorure de plomb, analogue à l'iodhydrate d'iodure et au bromhydrate de bro- mure, quoiqu'il ne soit pas possible de l'obtenir cristallisé, même à très basse ten)pérature. On comprend alors sans difficulté qu'à zéro, par exemple, l'acide chlorhydrique précipite dabord le chlorure de plomb de sa solution aqueuse, jusqu'au moment où devient possible l'union d'une partie de l'hydracide et des sels; à ce momeul, la solubilité passe par un e ( 72' ) valeur minimui» à partir de laquelle la courbe se relève ; la liqueur, qui ne renfermait primitivement que des chlorures et de l'acide libres, contient dès lors du chlorlivdrale de chlorure dissous; elle se colore en même temps en jatuie clair, et celle coloration s'accentue à mesure que l.i quantité de chlo- rure dissous augmente, c'est-à-dire en même temps qu'on o|)ère avec île l'acide chlorhydrique plus concentré. Il en est de même quand la tempéra- ture s'élève ; la dissociation du chlorhydrate de chlorure par la liqueur est d'autant plus complète que la dissolution est plus chaule; mais comme, d'autre part, la quantité d'acide anhydre augmente à mesure que la tempé- rature s'élève [Mëcani(iiie chimkjiie, t. II, p. i53), sa combinaison avec le chlorure est plus facile que lorsqu'il est à l'état d'hydrate stable; de là ré- sulte un équilibre qui permet l'existence d'une certaine quantité de chlor- hydrate de chlorure, même à une température élevée comparativement à sa facile décomposition. L'existence de ce sel acide rend donc bien compte des phénomènes observés et des faits absolument analogues offerts par le bromure et l'iodure de plomb. C'est peut-être à quelque combinaison du même genre que sont dues les variations de solubilité du chlorure d'ar- gent, variations étudiées par MM. Ruyssen et Varenne dans un Mémoire récemment publié. » CHIMIE. — Sur l'nclion de l'ncide sidfurufue récemment chauffé à 320° et des huiles. Note de M. E.-J. Macmené. « L'acide récemment chauffé, sans avoir perdu la moindre trace d'eau, présente des actions très différentes, au moins quant aux dégagements de chaleur qui les accompagnent, de celles du même acide anciennement pré- paré. La contradiction de INL Berihelot à ce grand fait ne me paraît pas fondée. » J'ai été conduit, ces jours derniers, à une application de la méthode d'analyse des huiles que j'ai fondée sur cette action, et qui a été confirmée par Fehling. On m'a demandé de montrer les différences qui existent entre de nombreux échantillons d'huile de lin suivant leur provenance, leur âge, etc. Les faits observés me semblent de nature à intéresser l'Aca- démie. » On a fait deux séries d'essais : l'une avec de l'acide ordinaire à 83", 5 (densimétriques), l'autre avec le même acide chauffé à 320°, refroidi et ( 722 ) employé dès son retour à la température ordinaire. On a trouvé, pour les dégagements de chaleur : Numéros Acide des • Acide récemment huiles. ancien. chauffé. u o 1. Graines de Bombay; repos de trois ans -1-66,2 H- 148 '2. Graines du Nord; cuisson avec un peu de litharge -h 59,0 + }^6 3. Graines de Lille pures; repos de deux ans -f- 58,2 » Solide brun vert. 4. Graines d'Arras pures; nouvelles 4- 55,o H- i33 5. Graines de Russie; repos d'un an -|- 55,0 -i- i33 6. Graines mélangées nouvelles; repos de six mois . -H 44>o " Acide SO^ notable. 7. Graines mélangées; repos de deux ans -t- 44>o +120 8. Graines de Russie triées; cuites sans siccatif -h ^^,0 » 9. Graines de Russie, triées; repos d'un an dans l'obscurité -(-43,3 » Pâteux verdâtre. 10. Graines de Lille pures; repos d'un mois -i- 38, o -+- 112 Très filandreux. » Chacun tirera de ces faits les conséquences utiles, mais il me sera de permis de faire les remarques suivantes : » 1° Les résultats numériques fournis par ce procédé sonl^constants avec un même acide, et établissent des différences qu'aucune autre méthode ne permet de produire, à beaucoup près. On peut obtenir ces résultats avec 2^'"' d'huile et 5'^'= d'acide, c'est-à-dire avec la moitié des quantités que j'avais recommandées en i852, plutôt comme exemple de la méthode que comme proportions nécessaires. 2° L'acide récemment chauffé produit des dégagements de chaleur énormément plus grands que le même acide ancien ('). Le fait est assez évident pour ne souffrir aucune contestation. » L'Académie me permettra de saisir cette occasion pour maintenir, contrairement à l'assertion de M. Berthelot, ce fait que l'acide offre des différences avec l'eau comme avec les huiles, avec l'alcool, le décidène (essence de térébenthine) et beaucoup d'autres corps. » L'influence du chauffage est très générale, sur les liquides comme sur la plupart des solides. » Un certain nombre de résultats fournis par la Tliermochimie me pa- raissent inexacts, parce que les aulein's ont laissé échapper ou ont méconnu cette influence. Même avec le calorimètre le plus sensible, les différences dans le dégagement de la chaleur sont celles que j'ai indiquées. » (') Les chiffres du Tableau ne pourraient être obtenus directement, comme je l'ai fait connaître en i852 ; ils résultent de ceux qu'on trouve dans un mélange avec l'olive. ( 72^ ) CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur un moyen nouveau d'analyse des huiles. Note de M. E.-J. Maumené. « Ce moyen consiste à traiter une quantité .mesurée d'Iiuile par une quantité mesurée d'une solution aqueuse d'alcnli caustique titrée. Je l'ai indiqué il y a longtemps ('),sans citer des nombres à l'appui. J'ai profité de l'occasion qui s'offrait, d'une comparaison entre les variétés d'une même huile. Voici les résultats obtenus : » lo" d'huile, mesurés avec une pipeue, ont été chauffés au bain d'eau bouillante pen- dant une heure, avec 20" d'unesolution de potasse qui neutralisaient 1 23'" d'acide sulfurique à qS?', 00 = 1 000". Au bout de ce temps de chauffage, les huiles de lin, citées dans la Note précédente, ont toutes donné un gâteau de savon solide ou très ferme à chaud, tou- jours solide à froid, par conséquent facile à séparer par simple égouitage. La solution alca- line est attaquée très différemment. Elle neutralisait encore et seulement (au lieu de 123^'^) : Numéros. ce 4 93>6 1 io5,o 2 84,7 7 7^.4 8 77.' 10 7^,3 M La discussion de ces résultats ne peut trouver place ici; mon but est seulement de montrer que la saponification, facile à réaliser, donne un moyen de contrôle qui peut être utile pour résoudre la question si délicate et si pleine de difficultés des analyses d'huile. » CHIMIE ANALYTIQUE. — Séparation de l'oxyde de nickel el de l'oxyde de cobalt. Note de M. G. Delvaux. « Un grand nombre de procédés ont été proposés pour la séparation de l'oxyde de nickel et de l'oxyde de cobalt. Dans des mains exercées, tous ces procédés peuvent donner de bons résultats; mais les manipulations [') Dictionnaire de Chimie industrielle, t. Il, p. ^^Ç). ( 7^4 ) sont longues et délicates, et généralement deux chimistes, opérant sur les mêmes matières, arrivent à des résultats ne conconlant pas entre eux. » Nous allons décrire un mode de séparation de ces deux métaux, déri- vant de deux procédés coniuis, et dont l'emploi permettra le dosage exact des deux oxydes et la prépai-alion des deux métaux purs. M Les deux procédés qui nous ont mis sur la voie de celui que nous proposons sont : » 1° Celui de M. Pisani : emploi de la potasse caustique en présence d'une liqueur anunoniacale dans laquelle sont dissous lés deux oxydes et à l'abri du contact de l'air (circonstance difficile à obtenir). L'oxyde de nickel seul se précipite en totalité, mais il entraine toujours plus ou moins d'oxyde de cobalt. » 2° Celui de M. Terreil : précipitation du cobalt dans une liqueur acide, à l'état de chlorhydrate de roséocobaltiaque. L'oxyde de cobalt a été sur- oxydé au moyen du permanganate de potasse. » Nous supposerons que, par les méthodes connues, on ait ol)tenu les deux corps, cobalt et nickel, soit à l'état d'oxydes purs, soit à l'état de sul- fures purs, débarrassés des matières étrangères contenues dans les sub- stances qui les renfermaient. » On dissout les deux oxydes, ou les deux sulfures, dans une eau régale très chlorhydrique. On étend de beaucoup d'eau et on sature par de l'am- moniaque en excès. On ajoute alors du permanganate de potasse, jusqu'à ce que la solution reste rose pendant quelque temps. La liqueur est addi- tionnée de potasse caustique pure. Le nickel se précipite à l'état d'oxyde hydraté, entraînant l'oxyde de manganèse du permanganate en excès. On lave par décantation, on filtre. Il est nécessaire de redissoudre le précipité d'oxyde de nickel et d'oxyde de manganèse dans l'acide chlorhydrique; on traite cette nouvelle liqueur par l'ammoniaque, le permanganate et la potasse caustique. On réunit les eaux de lavage, qui renferment tout le cobalt; on sature par l'acide acétique et ou précipite par l'hydrogène sul- furé. » Le mélange d'oxyde de nickel et d'oxyde de manganèse est redissous dans l'acide chlorhydrique, et la solution est saturée par l'ammoniaque. On laisse pendant quelque temps la dissolution au contact de l'air: l'oxyde de manganèse se précipite peu à peu en totalité. On filtre, et l'oxyde de nickel est précipité de sa solution ammoniacale, saturée par l'acide acé- tique, au moyen de l'hydrogène sulfuré. » Cette méthode est longue, surtout lorsqu'on opère sur de l'oxyde ( 725 ) de nickel renfermant peu de cobalt; mais elle nous a donné d'excellents résultats et nous a permis de constater la présence du cobalt, même en proportions minimes, dans des minerais de nickel qui, d'après des ana- lyses antérieures, n'eu renfermaient pas (notamment dans les minerais de la Nouvelle-Calédonie). » Il est probable qu'après la réaction du permanganate de potasse il s'est formé un sel de roséocobaltiaque, dont la base, déplacée par la potasse caiislique, est 1res soluble dans l'ammoniaque. » r>orsqu'on veut doser l'oxyde de nickel et l'oxyde de cobalt après la séparation de ces deux corps par le procédé que nous venons de décrire, il faut s'assurer si les deux sidfures obtenus renferment de la silice, de l'alumine, des alcalis, etc., corpsapportés par les réactifs employés. » Le procédé est industriel, c'est-à-dire qu'on peut l'employer en grand pour obtenir le nickel complètement exempt de cobalt. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur un pi océdé de fabrication industrielle du car- bonate de potasse. Note de M. R. Engel, présentée par M. Wurtz. « Le chlorure de potassium peut être transformé directement en Ciirbonale de la manière suivante : » On ajoute de la magnésie ou du carbonate de magnésie à une disso- lution aqueuse de chlorure de |)otassium, et l'on agite le mélange en présence d'acide carbonique. Il se forme, dans ces conditions, du bicarbonate de magnésie, qui entre en solution, réagit sur le chlorure de potassium et en précipite le potassium sous forme de carbonate double de magnésie et de potasse. Ce précipité est cristallin et se sépare vite et nettement des eaux, mères. » La réaction a lieu d'après la formule 3MgCO' + 2KCI + CO' = 2(MgC0' + CO'HK) + MgCl^ )) Ce sel, éludié déjà par Berzélius et par M. H. Sainte-Claire Deville, n'avait été oblenu jusqu'ici qu'en traitant la solution d'un sel de magnésie par du bicarbonate de potasse. » Pour retirer de ce sel le carbonate de potasse, il suffit de le chauffer à sec ou en présence de l'eau. De l'acide carbonique se dégage, et le sel double se décompose en carbonate de potasse et en carbonate de magnésie, qu'on sépare par l'eau : 2(MgCO' + CO'HK) = 2MgC0' + CO' K^ + H=0 + C.O\ C. R., 1S81, i" Sentestre. (T. XCII, N» 12.) 96 ( 726 ) » Le carbonate de magnésie provenant de cette décomposition sert à une nouvelle opération. « La magnésie qui sert aux opérations en grand provient des gisements (le carbonate de magnésie de l'île d'Eubé. Par cakiiiaiiou dans un courant de va|)enr d'eau on obtient de l'acide carbonique très pur, qu'on utilise ainsi que celui qui provient de la décomposition du carbonale double et de la magnésie, facile à réduire en poudre et qui, dans cet état, se dissout aisément dans l'acide carbonique. » La totalité du chlorure de potassium ne paraît pas pouvoir être trans- formée en carbonale, d'après les expériences faites jusqu'ici. » Mais il est facile de ne pas perdre le chlorure non décomposé. Les eaux mères renferment, en effet, du chlorure de magnésium en excès et du chlorure de potassium non décomposé. Par évaporation, il se forme de la carnallite ou un dépôt de chlorure de potassium, suivant les conditions dans lesquelles on opère. » Le produit accessoire de la fabrication, le chlorure de magnésium, a lui-même une certaine valeur ou peut servir à régénérer la magnésie par calcination en présence de l'eau. Le bas prix du carbonate de magnésie de l'île d'Eubé permet même de ne pas l'utiliser. » Ce procédé, breveté, est aujourd'hui l'objet d'études eu grand dans une usine d'essai, à Montpellier. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques composés complexes du soujre et de l azote. Note de M. Evo. Demauçay, présentée par M. C ihours. « Par l'action du chlorure de soufre S^CP r.ur le sulfure d'azote à ch^ud il se forme, ainsi que je l'ai fait voir, le chlorure d'un radical particulier (S'Az^CI). Il eu est de même à froid si le chlorure de soufre agit sur la solution du sulfure d'azote dans le chloroforme. Dans ce cas, la substance se dépose à l'état de cristaux comparativement volumineux. Au contraire, si le chlorure de soufre froid est mis en contact avec le sidfiu'e d'azote so- lide, la licpieur devient d'un brun foncé par l'agitation et laisse déposer une poudre cristalline légère d'un noir intense, à reflets verts métalliques, qui, écrasée sur du papier, laisse luie trace d'un rouge carmin intense. Celte suljstance, que je désignerai sous le nom de bicliloruie de dilliiotétrattiiazyle, lavée au chloroforme et séchée dans un courant d'air sec, se représente par la formule S''Az^CI== 2S=Az^-t-S-Ci^ ( 727 1 Elle se comporte comme le cliloriite d'un radical assez peu stable. Traitée par l'acide sulfiiriqiie, elle dégage de l'acide chloi hydrique en abondance et donne une solution limpide d'un brun rougeâtie foncé, qui se conserve plusitius heures sans allération si elle n'est pas trop concentrée. Je n'ai pu néanmoins isoler le sulfate qui s'y trouve contenu. La moindre chaleur parait le décomposer. Ce composé est de même très violemment oxydé par l'acide azotique. L'eau le dissout partiellement en donnant une solution d'ini jaune brun qui finit par se décomposer en se troublant; versée dans cette solution, ramn)oniaque la rend limpidi> et la fait passer pendant quel- ques minutes par une belle teinte violette. » La chaleur détruit également ce bichloiure suivant l'équation SS^Az^'CP ^ 4SS\z»Cl + S^C1 = . » Si l'on ajoute du chlorure de thiazyle (SAzCl) à du chlorure de soufre (S"Cl") et qu'on agite le mélange pour accélérer la dissolution, il se proviuit une liqueur limpide qui brunit bientôt et laisse déposer des cristaux d'un jaune un peu brunâtre, parfois assez volumineux. Ces cristaux, que j'avais considérés à tort comme un chlorure double, répondent à la formule S'Az^CP. Ils prenn«nt naissance d'après l'équation 4SAzCl + S^CI- = CP + 2S'Az-CP. « Je désignerai ce corps sous le nom de biclilorure de tliiodilliinzyle. Il avait déjà été obtenu par Fordos et Gélis dans l'action du sulfure d'azote sur le prétendu bichlorure de soufre. » Ce chlorure, traité par l'acide .sulfurique, dégage de l'acide chlorhy- drique et donne une solution d'un rouge vif, rappelant le bichromate de potasse. Le suKate contenu dans cette solution s'altère malheureusement trop aisément pour qu'on puisse le séparer de l'excès d'acide sulfuiique. L'eau donne avec lui un composé noir (S'Az"0"), légèrement soluble dans cet agent avec une coloration jaune citron. L'ammoniaque la fait passer d'une manière fugitive par une teinte safranée. Le composé noir qui se forme aussi à la surface des cristaux jaunes dès qu'on les expose à l'air, étant écrasé sur du papier, laisse une trace d'un rouge violacé. Soumis à l'action du chlore, ce chlorure régénère du chlorure de thiazyle. » Soumis à luie température de ioo°, il se décompose. Suivant Fordos et ( 728) Gélis, il se formerait deux composés, l'un de couleur rouge sublimable à ioo° sans altérahon, de composition exprimée par la formule S AzSCP, qui n'aurait pas été analysé, l'autre restant comme résidu. S' Az'SCl^, qui l'au- rait été, mais dont les analyses sont peu satisfaisantes. Eu réalité, la dé- composition est très complexe. Il se dégage du chlore, du chlorure de thiazyle, le composé rouge; et enfin le résidu, si l'on a continué l'aciion suffisamment longtemps, répond bien à la description de Fordos et Gélis, mais n'est autre que du chlorure de thiotrithiazyle à l'état de ptu-eté. Ce corps est de beaucoup le plus abondant dans la réaction. Le coips rouge, qui est en très petite quantité, paraît être simplement le sous-chlorure (SAz/Cl, que j'ai eu l'occasion de signaler précédemment. Ce com posé se forme surtou facilement lorsque l'on chauffe un mélange de sulfure d'azote et de chlorure de thiazyle; mais, pour l'isoler, il est nécessaire de faire bouillir ce mélange avec de petites quantités de chloroforme, qui le dépose à froid. Je n'ai pu l'obtenir avec une composition constante. Dans la majorité des cas, sa com- position répondait à la fornuile ci-dessus énoncée, mais d'aulres fois elle va- riait beaucoup. Aussi je n'ose aftirmer rien de pn'cissur ce qui le concerne. Il est très difficile de le prép;irer exempt de chlorure de thiazyle et de sul- fure d'azote; de plus, le chloroforme et les autres dissolvants paraissent l'altérer. Ce sont là les causes qui m'engagent à renoncer à l'étudier. » CHIMIE INDUSTRIELLE. — Sur le (joudron de liège. Note de M. L. Bordet, présentée par M. Peiigot. « Depuis quelque temps on prépare du gaz d'éclairage on toiunedant à la distillation en vases clos les déchets de liège obtenus dans la fabrication des bouchons. Le promoteur de cette nouvelle industrie, M. Combed'Alma, ayant mis à ma disposition une certaine quantité des sous-produits liquides que l'on obtient dans cette opération, j'ai pu en faire un examen assez approfondi. » Ces sous-produits se séparent en deux couches : l'une aqueuse, à réaction faiblement acide; l'autre constituée par un goudron rouge brun foncé, très fluide. » Le liquide aqueux présente la plus grande analogie avec celui qu'on obtient dans la distillation du bois, c'est-à-dire qu'il renferme comme ( 729 ) éléments principaux de l'acide acétiqne et de l'alcool méthylique; mais il contient, de ])lu.s, nnc proportion très considérable d'ammoniaqno, cpii nentralise à peu près complèteiiieiil l'acide. Comme éléments accessoires, j'ai reconnu la présence de l'acide cyanhydriqne en proportion notable, des homolof^nes supérieurs de l'acide acétique, parmi lesquels semble dominer l'acide propionique, et enfin d'une petite quantité de méthyla- iiiine. )/ Le goudron est un peu plus dense que l'eau ; son odeur est particulière, beaucoup plus aromatique que celle du goudron de houille. Par le repos, il se débarrasse de l'eau à prii près entièrement, de sorte que sa distillation est très facile. Elle m'a donné les résultats suivants: Huile légère recueillie Jus(|u"à 210" 27 Huile lourde, brune, plus dense que l'euii 27 Huile à fluorescence verle 11 Brai sec et pertes 35 100 » Les portions les moins volatiles de l'huile légère, exposées au froid, abandonnent beaucoup de naphialine; cette huile, traitée par la soinle, n'éprouve qu'une faible diminution de volume; l'acide sulfurique n'exerce sur elle que peu d'action et ne lui enlève presque rien. Après ces traitements, elle est constituée par un mélange de carl)ures aromatiques. La benzine et le toluène y sont surtout très abondants. D'après les résultats que j'ai obtenus par inie suite de distillations fractionnées, je crois pouvoir évaluer la richesse du goudron de liège en benzine pure à, au moins, 4 pour 100 et en toluène à 3 pour 100 environ. Ces nombres sont bien supérieurs à ceux que donne le goudron de houille. » L'huile lourde, traitée par la soude, ne fournit qu'une faible quantité de phénols; ces corps sont donc, dans le goudron de liège, moins abondants que dans le goudron de houille, et surtout que dans le goudron de bois. » Enfin, l'huile à fluorescence verte que l'on obtient en poussant la distillation du goudron jusqu'à une température supérieure au point d'ébuUilion du mercure est, comme la portion correspondante du goudron de houille, caractérisée par la présence de l'anthracène. J'ai pu en extraire une quantité notable de ce carbure à l'état de pureté. » L'ensemble de ces résultats fait voir que, abstraction faite des gaz, la distillation du liège donne des produits analogues à la fois à ceux que ( 73o ) fournit la distill.ition de la houille et à ceux qu'on obtient en distillant les bois durs, tels que le chêne ou le hêtre. » Le liège donne en effet, comme le bois, de l'acide acétique et de l'al- cool mêthyliqne, mais il ne fournit pas les séries remarquables de corps ])hénoliques et Ivéloniques qui caractérisent le goudron de bois. Il donne d'adleiu's, comme la houille, de l'ammoniaque et des hydrocarbures. » Ces analogies et ces différences se comprennent facilement si l'on con- sidère la composition élémentaire des trois substances, bois, liège, houille, dont on compare les produits de décomposition pyrogénée. » On sait en effet, d'après les analyses connues, que le liège renferme beaucoup plus d'hydrogène que la houille et beaucoup moins d'oxygène que le bois. Cette double circonstance explique pourquoi le goudron de liège contient plus d'hydrocarbures que le goudron de houille et moins de corps oxygénés que le goudron de bois. » La teneur du liège en oxygène, comparée à celle de la houille, est encore très considérable; cela explique la présence de l'acide acétique dans le goudron de liège, niais, en même temps, cela conduit à rechercher j)Ourquoi les corps oxygénés y sont si peu abondants. Il faut, en effet, tenir compte d'une autre circonstance. » Le bois est distillé, dans l'industrie, à 4oo° ou 5oo°; celte température, relativement basse, est extrêmement favorable pour la production de corps oxygénés à molécule compliquée, comme les phénols polyatomiques et les kétones. Le liège, au coniraire, a été jusqu'ici distillé dans les mêmes cotulitions que la houille, c'est-à-dire vers 900" ou 1000°. A cette tempé- raliu'e, ce sont surtout des hydrocarbures qui peuvent subsister. Aussi voit-on le goudron de liège s'éloigner beaucoup du goudron de bois par sa teneur en corps oxygénés. » Telles sont les causes qui infer\ieiinenl poin- donner aux produits de la distillation du liège la composition générale qui ressort des résultats ana- lytiques résumés ci-dessus. » CHIMIIC PHYSIOLOGIQUIL. — Sur la fevmcnlation de l'urée. Note de M. Ch. Richet, présentée par M. Vulpian. « Dans une Note communiquée à l'Académie (séance du 28 février 1881), nous avions énoncé ce fait, que la muqueuse stomacale fies chiens morts d'urémie transforme rapidement l'urée en carbonate d'ammoniaque(à une ( 7^1 ^ températiiro iK- 35"). En poursuivant cette étiulc, nons avons coni-taté que l'eslomac de divers cliiens, morts de. tonte autre manière, a absolument le même effet. Des estomacs d'hommes, de lapins, développent aussi très bien la fermentation ammoniacale ire de Zooloyie marine de Maiseiiie, diri"é par M. Marion. (744 ) milieux; aussi avons nous pu en fiiire une étude plus complète. Ils sont .semblables à ceux que F.-E. Schulze a décrits chez le Barbeau et chez la Tanche. Chaque corpuscule est situé en un pouit de l'épiderme corres- pondant à une papille du derme ; il tranche nettement sur les cellules qui l'entourent, par la coloration foncée qu'il [)rend après l'action de l'acide osmique et par l'aspect des éléments qui le constituent. Chacun d'eux est formé de cellules, appartenant à deux types, entre lesquelles on observe toutes les formes de transition : les unes sont cylindriques et situées à la périphérie; les autres, groupées au centre du corps ovoïde, se terminent par un prolongement conique, dont les pointes, le plus souvent masquées par du mucus, apparaissent moins neltement que chez le Malarmat. Tous ces éléments sont munis d'un noyau volumineux, et leur protoplasma est fortement coloré par l'osmium. A la base de chaque corpuscule, on aper- çoit un petit amas granuleux formé par les prolongements basilaires et variqueux des cellules des corps cyathiformes ; c'est dans cet amasgranuleux que disparaissent les cylindres-axes des fibres nerveuses et d'où émergent les cellules des corpuscules. Le Midlus borbatus possède des corps ovoïdes identiques a ceux que nous venons de décrire dans la muqueuse de la langue et du pharynx. » Chez les Trigles, nous avons trouvé sur la langue des corpuscules cyathiformes. Il est probable qu'ils doivent exister dans la muqueuse buc- cale de la plupart des Poissons. » Des faits que nous venons de signaler nous devons conclure que, parmi les terminaisons nerveuses des Poissons décrites par M. Jobert sous le nom d'organes du toucher, nous devons distinguer ceux qui possèdent des corps cyathiformes et ceux qui en sont dépouvus. Quelles fonctions devons-nous attribuer aux uns et aux autres? Après les recherches de F.-E. Schulze, de F. Todaro, d'Engelmann, de Loven et de Schwalbe, il nous paraît difficile de ne pas considérer les corps cyathiformes des Pois- sons comme des boulons gusiatifs. Leur structure et leur situation dans l'épiderme les éloignent complètement des corpuscules du toucher, tels qu'on les étudie habituellement chez les Oiseaux et les Mammifères. » Le sens du goiit acquiert ainsi chez les Poissons une importance qui peut paraître exagérée, mais qui nous semble justifiée par la nature du milieu où vivent ces animaux. La recherche de la nourriture chez ces êtres doit être surtout guidée par des terminaisons sensilives plus particulière- ment destinées à la réception des émanations gustatives; c'est ce qui nous explique la distribution de corpuscules cyathiformes sur des organes ( 7-^5 ) externes, appareils d'exploration dont la siliialion a trompé les observa- teurs, mais qui ne doivent pas plus nous surprendre que l'existence d'oto- cvstes bien constitués, loin de la tête, sur les derniers anneaux des Mysis. » Nous nous proposons d'exposer dans un travail d'ensemble les résul- tats de nos observations sur les organes du goût et du toucher des Poissons osseux. Prenant pour guide la nature des terminaisons nerveuses qui siègent dans les barbillons, les tentacules, les rayons libres, nous essaye- rons de déterminer leurs fonctions chez les principales espèces de nos côtes de Marseille. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De la puissance toxique des microzymas pancréa- tiques en injections intra-veinemes. Note de MM. J. Béchamp et E. Baltus. (Extrait par les auteurs.) « Nous avons démontré, en 1 880 ( Comptes rendus, février et mars), que la diastasede l'orge germée et lapancréatine, introduites dans le sang à doses déterminées, entraînent la mort. » M. A. Béchamp ayant récemment fait voir que les microzymas pan- créatiques résument toutes les propriétés connues du pancréas ('), nous avons recherché si l'injection de ces microzymas, facteurs d'une zymase reconnue toxique, amènent les mêmes résultats que l'injection de la zymase elle-même. Pour cela, nous avons institué trois séries d'expériences. M La première série comprend cinq expériences, dans lesquelles on a injecté, à doses variables, des microzymas pancréatiques parfaitement isolés et lavés. » La deuxième série comprend deux expériences d'injection de micro- zymas pancréatiques putréfiés, mélangés à des miirozymas de la fibrine et transformés en majeure partie en bactéries. » La troisième série comprend deux expériences d'injection de mi- crozymas hépatiques. » Il résulte des expériences de la première série que l'injection dans le sang des microzymas panciéaiiques isolés, jouissant de leur puissance digestive sur les matières aJbuminoïdes et la fécule, détermine la mort presque immédiate, quand la proportion atteint o6'',oooi par kilogramme du poids de l'animal. 11 nous est impossible de fournir jusqu'à présent Comptes rendus, 17 janvier 1881. ( ih^ ) une explication batisfaisaiile du luécaiiisiue de la mort, Us seules lésions constatées ayant été de la congeatioii plus on moins accentuée de la mu- queuse (ligestive principalement, cougesiion pouvant aller, dans certaines condilions de délai, jusqu'à la siiffusion sanguine. » 11 résulte des expériences de la deuxième série que l'injection des micro- zymas paucréalitpies putréfiés, ayant évolué en majeiu'e partie en bactéries et privés à ce moment de leur puissance transformatrice normale, ne pro- duit aucun accident. » De là, ces corollaires importants: que le mécanisme de la mort ne saurait eue rapporté à des embolies, qui d'ailleurs n'ont jamais été constatées; que les bactéries provenant de l'évolution des microzymas pancréatiques et des microzymas de la fibrine sont absolument inoffensives; qu'un change- ment complet et radical de fonction a été pour ces éléments la conséquence de la putrélaction expérimentalement provoquée. » Les expériences de la troisième série démontrent que l'injection des microzymas du foie est parfaitement inoffeusive, fait qui vient encore à l'appui de la spécialité d'action des microzymas pancréatiques. » PALÉONTOLOGIE HUMAINE. — Ossemeiils liumains trouves dans le diluvium de Nice; exiimcn de la question géologique. Note de M. Desor, présentée par M. de Quaîreiages. " Il y a deux mois environ qu'un propriétaire du quartier de Carabacel, près de Nice, M. Ed. Jochim, en faisant creuser une cave dans sa propriété sur le chemin de Valrose, reconnut, parmi les déblais qu'on venait d'ex- traire de l'excavation, un certain nombre d'ossements humains. I/aspect de ces débris l'engagea à les recueillir, pour les soumettre à l'examen de personnes compétentes. L'une des pièces, une mâchoire inférieure, parais- sait surtout digne d'attention. La Société niçoise des Sciences et la Société des I^ettres et Sciences de Nice se réunirent et nommèrent une Commission pour examiner ces ossements (' ) et étudier les divers problèmes soulevés par leur présence en plein terrain. » La question géologique se présentant la première pour juger de l'im- (') Cette Commission se roniposait lie MU. Desor, président; D"' Niepce fils, secrétaire; de Chanibruii de Rosemont, D'^ iMaiiiin, D"^ Niepee père, Brun, ingénieur, l'abbé Conblant, D' Heary. Les Notes ci-dessus sont extraites du Raj)port lait par cette Commission. ( Ihl ) portance de la découverte, nous pinçons ici l'indication des couches super- posées au point dont il s'^irit. Terre végétale. Limon calcaire tnffacé. -|- Emplacement du squelette. Sable siliceux avec coquilles pliocènes et numnnilitique». Gravier plus ou moins congloméré. Conglomérat compacte. » Le dépôt qui renferme les débris du squelette se trouve à une altitude relativement considérable, 25™ à So" au-dessus du fond des vallées avoisi- nantes. Il y avait lieu dès lors de s'assurer avant tout qu'il s'agissait bien d'un gisement naturel au milieu d'un sol vierge et non pas d'une inhuma- tion, comme on pourrait le supposer. La Commission n'a pas tardé à s'as- surer qu'il n'existe aucune trace de remaniement ni d'irrégularité autour de la cavité de laquelle le squelette a été extrait. Le sol y a conservé sa blancheur et son homogénéité parfaite, sans aucune trace d'infiltration ou de mélange de terre étrangère, ce qui cependant aurait dû arriver, si l'on considère que la couche de terre végétale qui surmonte la cavité (et que la fosse ftniéraire aurait dû traverser) est d'une couleur brune et d'aspect très différent. Il n'est guère possible d'admettre qu'il ne se serait pas mêlé quelques ébouiis de cette terre au limon compacte qui recouvre le squelette. Or ce dernier est parfaitement immaculé, et la Commission, à l'unanimité, a conclu qu'il ne pouvait être question d'une inhumation. Il n'existe du reste aucun vestige d'un mobilier funéraire, ni d'armes en silex. ( 748 ) » Le banc dans lequel se trouve empâté le squelette est une sorte de limon plus on moins tuffeux et argileux, dans lequel se trouvent cependant, par-ci par-!à, quelques gros galets de calcaire dolomitique ('). Son épais- seur est de i™,93, dont i™,35 au-dessus et o™, 58 au-dessous du squelette. Ce banc de limon repose à son tour sur une couche de sable de i",o3, com- posée d'éléments calcaires et siliceux en quantité à peu près égale. Au sable succède un amas de conglomérat très peu agglutiné, passant parfois à un véritable gravier. Vient ensuite un conglomérat compacte à gros éléments, qui a empêché le propriétaire de pousser plus loin son excavation. » La stratification n'a rien de constant. Elle incline tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, comme cela se voit fréquemment dans les terrains qua- ternaires. Cette circonstance, ainsi que l'épaisseur variable des différentes assises, sont de nature à corroborer l'iflée qu'il s'agit bien ici de dépôts torrentiels formés, tantôt de gros, tantôt de petits matériaux, suivant l'al- lure ou la violence du torrent qui les a emmenés. Il faut admettre dés lors que le squelette a été entraîné par un courant, avec les autres éléments qui composent le banc de limon calcaire. B Lors de sa première visite, la Commission n'avait rencontré, en fait de coquilles, qu'un cyclostome dans le limon qui renferme le squelette. Elle fut plus heureuse dans sa seconde visite. Ayant eu soin d'emporter du sable de la couche sous-jacente au squelette, elle put s'assurer, au moyen de la- vages, qu'il s'y trouvait une certaine quantité de petits fossiles exclusivement marins. Cette découverte était d'aulant plus inattendue qu'on n'a guère l'habitude de rencontrer des coqudles marines à pareille hauleur (47™) dans le quaternaire. Il s'agissait en effet de fossiles du pliocène (°). Ou re- connut bientôt que ces coquilles étaient mélangées avec d'autres fossiles évidenunent éocènes, au nombre desquels se trouvait une orbilolite bien caractérisée {Orbit. papyracen?) et une petite nummulite [Niim. Gueltardi d'Arch.). Or, comme des fossiles de formations aussi diverses ne peuvent se trouver réunis normalement dans un même dépôt, il s'ensuit que le sque- lette humain, qui se trouve presque en contact avec eux, ne doit élre ni pliocène ni éocène. Un pareil mélange ne s'explique que par un remanie- (•) Ces galets calcaires proviennent des récifs de Ciiiiiez, et font probablement partie de la formation jurassique supérieure, qui affleure à quelques centaines rie mètres de là. (*) M. Bellardi y a reconnu les espèces suivantes : Nassa scrrala Broc; iV. semicostata Broc; TS. costulata Broc; Ringicula sp.; Nntica sp.; Fragment de Fenus ; Fragment de Pecten iscrobicuiatus) ; Lucina lactea L. ( 749 ) ment survenu postérieuremenl, par conséquent pendant l'époque quater- naire. » La Géologie a enregistré plusieurs cas de gisements pareils, spéciale- ment aux environs de Lyon, où il existe, d'après M. Fal.san, de nombreuses coquilles miocènes dans l'alluvion ancienne. Mais le diluviiim de Nice nous fournit le premier exemple d'un terrain renfermant des fossiles remaniés de plusieurs formations, mêlés à des coquilles terrestres et à des débris humains. » En résumé, nous sommes ici en présence d'un dépôt quaternaire, dont les matériaux, arrachés aux dé|)ôts plus anciens qui se trouvent en amont, ont été transportés par les torrents qui descendaient de la montagne et qui entraînaient en même temps, dans leur cours, quelques coquilles fluviatiles et terrestres. Cela a dii se passer à une époque où le littoral était moins élevé que de nos joiu's, alors que le Paillon et les autres cours d'eau de la côte divaguaient sur les plateaux tertiaires, avant de s'être creusé leur lit actuel. Par son altitude, non moins que par sa configuration, le dépôt de Carabacel nous semble rentrer dans la catégorie des terrains diluviens contemporains de l'érosion des plateaux tertiaires. » PALÉONTOLOGIE HUMAINE. — Ossements humains trouvés dans le diluvium de Nice; description des ossements. Note de M. IViepce, présentée par M. de Quatrefages. « Les ossements trouvés à Carabacel, dans la propriété de M. Jochim, se composent : » 1° D'une notable portion du maxillaire inférieur consistant en la partie gauche de cet os et d'une partie du coté opposé, le tout empâté dans un limon calcaire. La partie antérieure est à peu près complète,sauf une petite partie brisée par un coup de pic. La symphyse présente une fissure allant de gauche à droite. Du côté gauche, la fossette mentonnière est très accusée Il en est de même de la ligne oblique ou maxillaire externe. Le trou men- tonnier, orifice du canal dentaire inférieur, manque complètement. La branche maxillaire est brisée dans sa partie moyenne; l'apophyse coronoïtle et le condyle ont été enlevés par un coup de pic. La face externe ou masse- lerine présente des empreintes très développées pour les insertions du muscle masseter. La base du maxillaire est mince, bien formée. Le bord supérieur renferme les quatre dernières molaiies, bien conservées. La pre- C. R., 1881, i"Scm«ire. (T. XCIl, N" 12.) 99 ( 75o ) mière, ainsi que les canines et les incisives, ont été brisées. A l'exception d'une seule racine, il ne reste des incisives que les cavités alvéolaires. Le fait qu'elles sont vides prouve que les dents devaient exister lors de la mort, sans quoi les alvéoles seraient remplies par la masse ambiante. Les alvéoles sont verticales, sans aucun indice de prognathisme. » La partie gauche mesure, de l'angle à la symphyse du menton, o", 1 1 . D'une branche à l'autre, l'espace est de o'^jOgS. La distance delà troi- sième molaire à la base de l'os est de o°,o35. Sa distance du rebord infé- rieur au bord alvéolaireest de o™,025. Toute la surface de l'os est sillonnée de nombreuses fissures. Les bords alvéolaires renfermant les dents sont intacts et les dents présentent une parfaite conservation. Les couronnes des dents sont saines; les tubercules offrent des rainures bien caractéri- sées. L'usure des dents est presque nulle. La dernière molaire est aussi grosse que les autres. » Les autres ossements consistent en : » 1° Un fragment de fémur, partie moyenne; » 2" Fragments de tibia gauche, diaphyse au-dessus de l'épine; » 3" Fragment d'humérus gauche, partie inférieure; )) 4° Fragment de radius; » 5° Fragment probable du clavicule. » Il résulte de l'examen de tous ces os qu'ils ont appartenu à un sujet de petite taille, âgé déjà aumoins d'une trentaine d'années. A ne considérer que les petites dimensions des os longs, on est conduit à penser qu'ils ont appartenu à une femme. » Les os ne renferment que du carbonate de chaux; le phosphate a dis- paru. Il n'existe plus que des faibles traces de matière organique. » P.\LÉ0NT0L0GIE HUMAINE. — Ossetneiils trouvés dans le diluvium de Nice; détermination de la race; par M. de Quatrefaces. « Les ossements découverts à Carabacel soulevaient naturellement des questions de nature fort diverse. La Commission niçoise, par l'organe de M. Desor, a traité la question géologique; M. le D'' Niepce et ses confrères ont déterminé à quelle partie du squelette avaient appartenu ces fragments. La Commission a bien voulu me laisser le soin de rechercher à laquelle des races humaines fossiles ils pouvaient être rapportés. Dans ce but, elle m'a envoyé une photographie de la mâchoire et m'a confié les autres fragments ( 75i ) en nature. Un moulage de la mâchoire, qui m'avait été annoncé, ne m'est pas encore parvenu. » Toutefois, à elle seule, la photographie permet de reconnaître bien net- tement que le maxillaire inférieur ressemble d'une manière frappante à la u)âchoire trouvée dans des grottes d'Engihoul, près de Liège, en 1860, par M. Malaise, figurée et décrite sommairement la même année par ce savant {Bulletin de r Académieroyale de Belgique, 2* série, t. X, p. 542) et plus tard avec plus de détail par M. Hamy [Bulletin de la Société anthropologique de Paris, 2'" série, t. VI, p. S^o). Le profil, du bord alvéolaire au menton, est presque exactement le même; le menton est sensiblement moins obtus dans le fos- sile de Carabacel que dans celui d'Engihoul. La ligne inférieure est presque exactement de même forme et présente les mêmes ondulations, un peu plus accentuées peut-être sur la photographie. Dans les deux os, la branche horizontale de la mâchoire est très haute, la branche montante très large et la distance angulaire considérable. A en juger par les mesures que donne la photographie, il y aurait presque identité pour tous ces traits es- sentiels. Je ne donne pourtant pas de chiffres, ne sachant jusqu'à quel point cette photographie reproduit les dimensions réelles du fossile. » Eu s'aidant de quelques fragments de crâne trouvés à Engihoul avec la mâchoire, M. Hamy a rapporté avec raison ces restes fossiles à la race de Cro-Magnon. Les ressemblances que je viens d'indiquer conduiraient donc à rattacher à la même race les ossements de Carabacel, par consé- quent à le rattacher aux divers squelettes fossiles trouvés par M. Rivière aux environs de Menton. Mais les conclusions tirées de la mâchoire infé- rieure seule ne pourraient être acceptées qu'à titre de probabilité. J'ai montré en effet depuis longtemps, à propos des discussions soulevées par la mâchoire de Moulin-Quignon, que cet os présente dans la même race des variations parfois fort étendues. Celle de Cro-Magnon elle-même en fournit une preuve de plus. Dans le Mémoire que j'ai cité plus haut, M. Hamy a placé un dessin, reproduit depuis dans nos Crania Ethnica. Il a représenté au trait et superposées trois mâchoires inférieures appartenant à cette race : celle du vieillard de Cro-Magnon, celle d'Engihoul et celle de Bru- niquel. Bien que l'on reconnaisse un type général commun à ces trois os, on n'en constate pas moins entre eux quelques différences très sensibles. La mâchoire du beau squelette de Menton, rapporté tout entier et en place par M. Rivière, tout en repioduisant la forme générale de celle du vieillard de Cro-Magnon, s'en écarte par la largeur bien moins grande de ( 752 ) la branche montante, largeur qui n'égale pas même celle du fossile de Carabacel. » Pour pouvoir conclure avec quelque certitude, il fallait examiner les antres ossements de Carabacel. La plupart ne sont que des fragments dont l'étude ne peut donner aucune indication; mais deux d'entre eux en four- nissent de très précises. Ce sont deux portions de fémur. L'un, ayant appar- tenu à la jambe droite, mesure environ o™,23 et comprend une portion des régions moyenne et inférieure de l'os. L'autre est une portion de la région moyeime du fémur gauche ayant o™, laS de long. Quelques discus- sions paraissent s'être élevées à Nice au sujet de ces fragnsents. On s'est demandé si tous deux appartenaient bien à l'os de la cuisse et s'ils avaient fait partie du même squelette. Un examen attentif me permet de répondre affirmativement à ces deux questions. » Ces deux fragments présentent, de la manière la plus nette, un des traits les plus caractéristiques de l'ossature des hommes de Cro-M.ignon. Leur ligne âpre se relevé et forme cette forte saillie longitudinale à laquelle on a donné le nom de colonne ou de pilastre. Elle est à peu près également développée dans l'un et dans l'autre os. Sur les points où on peut la me- surer approximativement, elle a jusqu'à o'^jOia à sa base sur o",oo8- o^joog de la base au sommet. Ce caractère n'a été jusqu'ici rencontré chez aucune race européeiuie, fossile ou actuelle, autre que la race de Cro- Magnon, où il paraît au contraire être général. Ajouté aux indications que fournissait déjà la mâchoire, il nous autorise à rapporter à cette race le fos- sile de Carabacel. Sur le littoral de Nice, comme dans les montagnes du Pé- rigord, cette race a donc incontestablement vécu à l'époque quaternaire. » PALÉONTOLOGIE. — Sur Un nouveau genre de poisson primaire. Note de M. A. Gauduy, présentée par M. Alph. Milne-Edwards. « A côté des curieux reptiles que MM. Roche ont trouvés dans le per- mien d'Igornay et qu'ils ont généreusement donnés au Muséum, il y a un poisson dont la disposition me semble digue d'intérêt pour les paléon- tologistes. Au premier abord, ce fossile est difficile à comprendre, parce que la plaque où il est contenu a été brisée de telle sorte que la tète est vue en dessous, tandis que le tronc n'a guère laissé que l'empreinte de sa partie supérieure. Grâce au talent des artistes attachés à l'atelier de moulage ( 753) du Muséum, il a été possible de rendre la pièce d'Igornay plus intelligible; M. Slalil en a pris une très fine empreinte qui met en saillie tout ce qui était en crenx, et avec le pinceau M. Formant a fait ressortir sur le mou- lage les détails qui étaient peu discernables à l'œil nu sur l'original : je mets sous les yeux de l'Académie la pièce naturelle et le moulage. » Contrairement à ce qui a lieu dans la plupart des poissons primaires, les écailles du fossile trouvé par MM. Roche sont très minces; il en résulte qu'on voit à découvert le squelette interne. En le considérant, on est frappé par le contraste que présente l'imperfection de la colonne vertébrale et le grand développement des côtes. La notocorde n'a aucun rudiment de centrum diins la région thoracique; au-dessus du vide qu'elle a laissé, des lames osseuses, bifurquées à la base, très étroites, longues de o'",o3o à o^jO/to, représentent les arcs neuraux dans uu état d'extrême simplicité. Au con- traire, les côtes sont très grandes; elles atteignent o™, i de longueur; j'en compte trente d'un même côté; il y en avait peut-être davantage. Elles se dilatent dans la partie qui devait s'attacher à la gaine noiocordale et immédiatement après elles s'amincissent. L'inférieur, qui est creux, devait être rempli d'une substance gélatineuse, fluide comme dans les os de plu- sieurs poissons actuels. J'ai vu en Ecosse les poissons dévoniens de Dura Den qui ont été décrits par M. Huxley sous le nom de Plianeropleuron; ils ont des côtes bien développées avec une notocorde persistante; mais le contraste n'est pas aussi grand que dans le poisson du permien d'Igornay. » Ces animaux primaires peuvent jeter quelque lumière sur la question de l'archétype qui a tant préoccupé les anatomistes : ils ne réalisent en rien la conception de l'archétype vertébral, car ils offrent un état opposé à l'idée qu'on s'était faite d'êtres primitifs formés de vertèbres placées bout à bout; ils montrent que les côtes n'ont pas dû procéder des vertèbres, puisqu'elles ont été développées avant elles. » On voit en ariiére de la tête de notre poisson fossile des pièces qui, je pense, représentent les opercules; les autres pièces céphaliques sont dans un état méconnaissable, qui, sans doute, indique un crâne dont l'ossification était très incomplète. A la partie antérieure, il y a deux pièces, malheureu- sement fort endommagées, qui rappellent les plaques dentaires des Cera- todus; elles sont courbées du côté interne, anguleuses du côté externe avec cinq denticules; elles sont larges de o'",o36. Je les ai montrées au savant professeur du Muséum chargé spécialement de l'étude des poissons; M. Vaillant n'a pas hésité à admettre leur ressemblance avec les dents des Ceralodus. Ce qui rend cette découverte plus curieuse, c'est que, à en juger ( 754 ) par de nombreuses écailles disséminées entre les pièces du squelette, le poisson d'Igornay ne devait pas avoir des écailles cycloïdes comme les Dipnoés connus jusqu'à présent, mais des écailles en losange comme les Crossoptérygidés rhombifères; cela confirme l'idée émise piir quelques naturalistes anglais que plusieurs des Crossoptérygitlés primaires doivent peut-être grossir la liste des poissons au)phibies dont la respiration à la fois branchiale et pulmonaire a fait imaginer le nom de Dipnoés; il serait inté- ressant d'apprendre que ces êtres mixtes ont été nombreux dans les temps anciens. » Le fossile trouvé par MM. Roche doit constituer un nouveau genre, puisque les genres qui s'en rapprochent le plus, Phaneropleuron, Ceralodus, Cteuodus, Diplerus s'en distinguent par leurs écailles cycloïdes. Je propose de l'appeler Megapleuron (') Rocliei; son nom de genre fait allusion à la grandeur des côtes. Le morceau que nous possédons a o"',45 de long; comme il y a des côtes dans toute l'étendue du tronc, je suppose que nous n'avons rien de la queue. Si les proportions sont les mêmes que dans les Cera/o(/«s actuels, on peut croire que la longueur totale de l'animal n'était pas loin de i'". A en juger d'après la manière dont la tête et les côtes ont été comprimées, il est vraisemblable qu'il était plus large que haut. » Le Megapleuron a été rencontré dans le permien inférieur d'Igornay, c'est-à-dire dans le même étage où MM. Roche ont déjà découvert VEu- chyrosaurus, le Stereoracliis et des plantes qui, suivant eux, auraient encore tout à fait le caractère houiller. » GÉOLOGIE . — Sur r existence et tes caractères du terrain cambrien dans le Puy-de- Dôme et dans rallier. Note de M. A. Julie\, présentée par M. de Lacaze- Duthiers. « Le sous-sol du département du Puy-de-Dôme offre la série complète du terrain cristallophyllien.Les trois étages de ce terrain, abstraction faite du granité porphyroïde et des autres roches éruptives anciennes qui l'ont tra- versé, forment trois zones à peu près parallèles, d'une direction générale nord-sud, que l'on voit se développer successivement de Savennes et Rourg-Lastic à l'ouest, jusqu'au pied delà chaîne du Forez à l'est. Legneiss, équivalent du laurentien des Américains, règne à l'ouest. Tout le monde (') MÉYaç, grand; 7r),£upôv, côte. ( 755 ) connaît les belles carrières de marbre micacé exploitées à Ruère, Savennes et Gioux, ainsi que dans le Cantal, dans cet horizon. Le micaschiste et le groupe supérieur des quartzites et des phyllades, dout l'ensemble cor- respond à l'étage huronien du nouveau monde, lui succèdent à l'est, à partir des environs de Laqueille. Mais le micaschiste ne dépasse pas la vallée de la Sioule. C'est dans sa variété stéatiteuse que sont inclus les filons de Poiitgibaud. Quant aux quartzites et aux phyllades, associés au granité porphyroïde, qui lésa traversés de ses énormes épanchements, ils forment avec celte roche le plateau qui supporte la file des volcans à cra- tères. C'est cet étage supérieur qui forme l'objet de cette Note. C'est lui que je désigne sous le nom de cambirien, pour me conformer à la nomenclature adoptée par quelques géologues français. Je restreins ainsi le nom de huronien au micaschiste seul. Cet étage de quartzites et de phyllades est, à mon avis, absolument synchronique des roches de corne rouges et vertes de la Brevenne dans le Beaujolais, des phyllites de Travassac près de Brives, sur la bordure sud-ouest du plateau central, des phyllades de Condé-snr-Noireau et Landcrneau en Normandie et en Bretagne, etc. Cet étage, malgré son importance, a été méconnu jusqu'à ce jour en Auvergne. Il ne figure sur aucune Carte géologique de la contrée, du moins sous son vrai nom, car, sur l'Atlas géologique de II. Lecoq, il apparaît étrangement défiguré, tantôt comme diorite, tantôt comme granité, ou même il est absolument passé sous silence. Voici l'énumération des localités où je l'ai étudié, et où il se montre avec ses caractères lithologiques normaux. » loSur le flanc est de la vallée de la Sioule à l'ouest du puy de Barme. Il foruie un îlot de 2*"" de long, entouré par la lave de ce puy. Les couches verticales, dirigées N. 5° E., à partir du micaschiste dont on voit le contact à Ceyssat,sont formées de schiste micacé d'une roche amphibolique et grenatifère, analogue à la roche l)ien connue de Berzet, de schistes grdphiii(]iies, de quartzites et de phylladi;s se succédant dans l'ordre indiqué ci-dessus. » 2° Toujours sur le flanc oriental du bassin de la Sioule, à Antérioux, Nébouzat et Reco- lène, derrière les puys île Laschamps, Pourcharet, Mercœur, Lassolas et Montchal. Le cam- brien, d'une épaisseur de plusieurs milliers de mètres, paraît, dans cette région, former un vaste pli nord-sud. Le sommet de la voûte est recouvert de basalte et l'on ne peut l'étudier que dans les ravins profonds d'Antérioux et de Nébouzat. A partir du micaschiste, que l'on voit au sud Je Recolène, il est formé de schiste micacé, de qiiartïu-phyllades, de la roche de Berzet en couches, de quartzites grisâtres ou vitreux et limpides, et d'un beau déve- loppement de phyllades jaune verdâtre. Deux filons d'une belle diorite micacée et des filons de quartz gras le traversent, » 3° Sur le plateau volcanique, à l'est et au pied du puy de Laschamps. Une carrière y est ouverte entre Laschamps et Beaune, à la cote 979. Les couches nord-sud, verticales, sont formées de phyllades alternant avec un type de toute beauté de la roche de Brezet, ( 756 ) grenu, à reflets rougeâtres, très riche en grenat, et d'un schiste à pâte fine, à lames de mica bronzé, ressemblant à de la minette en couches. » 4" Au sud du lac d'Aydat, un magnifique lambeau vers le village de Pradas. Quart- zites, phyllades et schistes graphitiques. » 5° Sur le plateau de Berzet, ThedJes, Saint-Genès-Charapanelle et Chadrat, d'in- nombrables lambeaux de ce terrain apparaissent de toutes parts, emballés dans le granité porphyroïde. Dans la vallée de Royat, le long du chemin de la Pépinière, on en voit un fragment de plus de loo" de long, encaissé dans le granité et traversé en outre de nom- breuses veines lamifiées de celle roche. A Berzet, une erreur singulière a été commise. Deux fragments volumineux de quarzite amphibolique et grenatifère, enclavés dans le gramte et traversés en outre de filons de leptynile et de pegmatite, ont été pris pour des pointe- ments filoniens d'une roche éiuplive! L'origine de cette erreur, renouvelée récemment, remonte à Lecoq et Bouillct, qui n'ont su distinguer ni la nature cristallophyllienne de leur pétrosilex céroïde, ni la découvrir en place, ni reconnaître les caractères lithologiques et l'âge du cambrien d'Auvergne. » 6° Le cambrien réapparaît à l'est de la Limagne, au pied du Forez, entre les Moulins et Montmaillet, à a""" à l'est de Neuville. » 7° Enfin, on en reconnaît de nombreux fragments disséminés au puy Chopine, à Volvic et à Gannat, dans l'Allier. » En résumé, le cambrien existe très netet bien développé dans le Puy- de-Dôme et dans l'Allier. Il offre les roches classiques, les quartzites à la base, les phyllades au sommet. Il est azoïque, ou du moins je n'y ai dé- couvert encore aucune trace de fossiles; mais il est morcelé et n'apparaît que sous forme d'enclaves ou d'îlots, soit par suite des épanchements énormes du granité porphyroïde qui l'a traversé, soit par suite de son re- couvrement superficiel par les déjections volcaniques modernes. A ce dernier point de vue, il est inexact de dire que les volcans à cratères du Puy-de- Dôme se sont fait jour à travers le granité seul, comme on le répète depuis Dolomieu. Ils se sont fait jour à travers le cambrien; mais il faut ajouter cette réserve que, si le cambrien domine au sud de la montagne du Puy-de-Dôme, le granité domine au nord. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Loi générale de formation des eaux minérales sa- lines {'); application au cas particulier de Gréoux [Basses- Alpes). Note de M. DiECLAFAiT, présentée par M. Hébert. « Quand on examine l'immense ensemble des travaux publiés sur l'ori- (') J'appelle eaux salines celles qui ne renferment que des sels neutres : l'eau de mer est le type de ces eaux. Cette expression et le sens que j'y attache ont été lortemenl re- ( 757 ) gine des eaux minérales, une conclusion se dégage immédiatement : c'est que la formation de ces eaux n'est soumise à aucune loi. » Des recherches de l'ordre exclusivement géologique, poursuivies de- puis plus de quinze ans, m'ont montré, au contraire, que l'origine et le mode de formation des eaux minérales sont soumis à des lois générales, aussi simples que peu nombreuses. En ce qui touche, en particulier, la grande classe des eaux minérales salines, la plus importante de toutes, je suis arrivé à cette conclusion, déjà indiquée dans mes travaux antérieurs : Les eaux minérales salines de l'Europe occidentale (les seules que j'aie pu étudier jusqu'ici) 5e minéralisent dans les deux horizons salifères du trias et du terrain tertiaire. Les substances qui minéralisent ces eaux ont primitivement appartenu à des mers normales et ont été abandonnées par l'évaporation pure et simple des eaux de ces mers. Ces substances déposées, reprises aujourd'hui par les eaux atmosphériques qui pénètrent les terrains salifères, consti- tuent la partie active et caractéristique des eaux minérales salines. Comme, d'un autre côlé, les mers ont eu, à toutes les époques, une composition qui ne différait pas sensiblement de celle des mers modernes, les eaux mi- nérales salines pourront renfermer toutes les substances dissoutes dans les eaux des mers actuelles ; toutefois, les substances abandonnées seront d'au- tant plus abondantes et d'autant plus complexes, que la concentration des eaux des anciennes mers aura été plus avancée. La classe des eaux miné- rales salines offrira, dés lors, toutes les variétés, depuis l'eau simplement gypseuse et peu minéralisée, jusqu'aux eaux renfermant, sous des poids considérables, la série entière des substances dissoutes dans les eaux des mers. » Cette loi de formation des eaux minérales salines ne s'est peu à peu dégagée, pour moi, qu'au cours d'une longue série de recherches sur les bassins hydrologiques des principales sources salines de l'Europe occiden- tale. Il y a plus : si la conclusion définitive a toujours été la même, elle ne s'est, dans bien des cas, présentée avec tous les caractères d'une dé- monstration rigoureuse, qu'après de longues études sur le terrain; mais cela tient exclusivement aux fractures et aux failles qui ont affecté notre sol, et qui ont agi d'une façon toute spéciale, à cause de leur nature même, poussés par des chimistes hydrologues très distingués; qu'il me suffise, pour le moment, de dire que ces désignations ont été employées, avec la signification que je leur donne, par les savants auxquels on doit V Jnnuaire des eaux de France, œuvre exécutée, on le sait, sur l'initiative de M. Dumas. C. R„ 1881, I" Sfmettre. (T. XCII, N" 12.) lOO ( 758) sur les terrains salifères. J'emprunte, comme exemple, à mon Mémoire général, le cas particulier de Gréoux : c'est l'un des plus complexes, et, par cela même, l'un des pins démonstratifs. )) Tous les savants qui se sont occupés des eaux de Gréoux s'accordent pour placer leur point d'émergence dans le terrain néocoinien, ce qui est exact. Dans une importante étude, dont un résumé est inséré aux Cotnptes lendiis (t. LXXXIII, p. 699), M. Jauberl, inspecteur des eaux de Gréoulx, a admis que ces eaux sont en rapport direct avec les grottes considé- rables qui existent dans la région de Gréoux (' ). » En ce qui touche l'âge des calcaires à grottes de la région de Gréoux, M. Jaubert partage l'opinion de tous les géologues qui ont écrit sur la Provence, y com|)ris celle que j'avais moi-même il y a quinze ans. Mais ce n'en est pas moins une erreur complète; ces calcaires sont jurassiques et appartiennent à l'horizon de la Terebralula moravka et du Dicerus Lucii; en second lieu, à aucune époque les eaux thermales n'ont circulé dans les grottes de Gréoux. C'est sur ces calcaires que repose le néocomien infé- rieur à Oslren Couloni, à la base duquel sortent les eaux de Gréoux. Si donc on ne considérait que le point d'émergence, les eaux de Gréoux fourniraient la vérification la plus complète de la formule contre laquelle M. Jaubert s'élève, puisque ces eaux sortiraient non seulement au contact de deux terrains, mais au contact de deux grandes formations. Toutefois, ce serait là encore une erreur : 1° les eaux de Gréoux sortent d'une énorme faille, bien qu'elle n'ait pas été reconnue jusqu'ici; 2" ces eaux se ruiné- ralisentdans l' horizon salifère du trias. » Voici la preuve de cette double assertion. Quand on va de Gréoux à Saint-Jullien en suivant la route, on rencontre, à environ i5oo™ des bains, au moment où la route contourne une petite colline, des calcaires gris, remplis de gros silex ; ils renferment les fossiles les plus caractéris- tiques du lias moyen. Un peu plus à l'ouest, on voit arriver au jour l'in- fralias dolomitique et même les cargneules triasiques. Le néocomien, con- tinuant à se développer sur la rive droite du Verdon, au même niveau que l'infralias de la rive gauche, il y a là, correspondant au lit même du Verdon, une faille incontestable. Quelle est sa puissance? Eu partant de (') « Il est donc facile d'établir l'origine de ces galeries : elles sont l'œuvre évidente des eaux thermales.... Les bancs de rocher dans lesquels elles courent appartiennent à la for- mation moyenne de l'étage inférieur du calcaire néocomien j il est donc inexact de dire que les eaux thermales naissent constamment au contact de deux terrains différents. » ( Loc. cit.] ( 759) l'infralias et marchant dans la direction de l'est, on rencontre toute la série parfaitement en place, jusqu'aux calcaires à Terebratula moravica in- clusivement. Cet ensemble mesure au moins 600". La même série se retrouvant nécessairement sous le néocomien de la rive droite du Verdon, puisque les deux systèmes ne sont séparés que par la largeur de la rivière, il y a là une faille de 600™ au moins. » Les eaux de Gréoux sortent à l'extrémité nord de cette faille; mais, comme leur température dépasse 36°, elles viennent d'une assez grande profondeur (ce qui s'explique tout naturellement par le fait même de l'existence de la faille). Dés lors, avant d'arriver au jour, elles ont néces- sairement parcouru toute la région salifère du trias et dissous une certaine quantité des substances, à la fois si spéciales et si complexes, que recèle cet horizon (' ). » Les faits de l'ordre chimique et de l'ordre géologique s'unissent donc pour conduire à cette conclusion que, malgré les apparences extérieures, les eaux de Gréoux se minéralisent dans l'horizon salifère du trias. » J'ai pu jusqu'ici étudier les bassins hydrologiques de cinquante-quatre sources salines de l'Europe occidentale; pour toutes, je suis arrivé aux mêmes résultats. Au lieu de se minéraliser dans les terrains les plus divers, ou de tirer leurs éléments des profondeurs inconnues et inaccessibles du globe, toutes ces sources se minéralisent dans les deux horizons signalés plus haut. M GÉOLOGIE. — Sur la découverte, à Noirmouliers [Vendée], de la flore éocène à Sabaliles Andegavensis Scli. Note de M. L. Crié, présentée par M. Hé- bert. « J'ai l'honneur de signaler à l'Académie les premiers vestiges de la flore éocène à Sabalites andegavensis Sch. dans les quartzites de Noirmou- liers (Vendée). Un double intérêt s'attache à cette découverte, qui enrichit la Paléontologie d'une nouvelle localité éocène et nous permet de fixer dé- finitivement l'âge, si longtemps méconnu, des prétendus grès crétacés de (') i''' d'eau de Gréoux contient, en particulier, i^'',54 de chlorure de sodium, une quantité notable de sulfate de chaux et de chlorure de iiiagiié.>iura, du brome, de l'iode, des substances organiques (des sels ammoniacaux, de la lithine, de la strontiane, etc., non en- core signalés jusqu'ici). ( 76o ) la Vendée. Ces roches forment, dans la partie nord-est de l'île, des falaises élevées que couronnent des bouquets de chênes verts constituant les bois de la Lande, de la Chaise et du Pelavé. « L'île de Noirmoutiers, liit M. Ber- » trand-Geslin ('), se compose de quatre systèmes de roches, savoir : » 1° de roches primaires, qui se montrent surtout sur la côte, depuis le » nord jusqu'au sud-ouest; 2° de grès secondaires, dans la partie nord-est, » 3° de terrains tertiaires marins, sur le côté sud-sud-ouest (^); 4° de ter- » rains de transport. Ce système secondaire du bois de la Chaise présente » deux groupes bien distincts minéralogiquement, mais qui se lient l'un » à l'autre; leur inclinaison générale, de quelques degi es vers le sud-ouest, » est contrastante avec celle du système primaire qui les supporte et con- » cordante avec celle du système du grès vert de l'île d'Aix (Charente-In- » férieure). Le groupe de sable ferrugineux de l'Ile de Noirmoutiers, d'après » la nature siliceuse de ses éléments et de ses fossiles, me paraît devoir se » rapporter au sable ferrugineux qui, à l'île d'Aix, contient des coquilles » siliceuses et supporte la craie verte. A l'île d'Aix, ce sable ferrugineux » est bien moins développé que celui de Noirmoutiers. Si le rapprochement » d'identité de formation que je viens d'essayer d'établir entre le sable fer- )) rugineux de l'île de Noirmoutiers et celui de l'île d'Aix est juste, le sys- » tème du sable ferrugineux et de quartzite de Noirmoutiers serait le » prolongement du système du grès vert et de la craie de l'île d'Aix ». » Ces quartzites offrent en abondance des débris indéterminables, des moules de tiges d'autant plus difficiles à reconnaître, que la roche qui les renferme est li'un grain très grossier. Presque toujours la matière végétale a disparu complètement, sans être remplacée par une autre substance, de telle sorte que la place des débris est toujours vide. Le moule s'affaissant sur lui-même après la destruction de l'organe, il n'en est plus resté que des traces confuses ou même entièrement effacées. Ce fait, que nous avons tant de fois constaté en étudiant les plantes fossiles du Mans et d'Angers, a dû se produire pour l'immense majorité des débris végétaux enfouis dans les roches d'une nature peu cohérente et offrant, comme à Noirmoutiers, un accès facile aux agents dissolvants qui entraînaient après eux les restes organiques. Quelquefois, cependant, la roche est d'un grain plus fin et plus serré, comme celle de la butte du Pelavé et de la Chaise. C'est parmi ( ') Foir Br.RTRAND-GESLiN, Mémoires de la Société géologique de France, t. I, i833. (^) Ce calcaire a été parfailement étudié sur divers points de la Bretagne par JI. G. Vas- scur ySur les terrains tertiaires de ta Bretagne [ Comptes rendus, t. LXXXVII, 18-8)]. ( 76« ) des fragments qui m'ont été adressés de cette dernière localité par mon collègue et ami M. Viaiid-Grand- Marais, professeur à l'École de Médecine de Nantes, que j'ai pu dégager le rachis d'un palmier sabal et un fragment à' Araucariles (Conifères). » Le palmier de Noirmoutiers laisse voir très nettement les rayons insérés sur l'axe prolongé du rachis. Ce caractère est celui des sabals, et on peut l'observer chez le Sabal iimbracitlifera Jacq. de l'Amérique tropicale, qui pa- raît se rapprocher le plus du Sabnlites Àndegavensis Schimp. On sait que l'existence de nombreux palmiers sabals, dans les grès tertiaires du Mans et d'Angers, constitue un des traits essentiels de la flore éocène de l'ouest de la France. La seconde empreinte représente l'extrémité d'un rameau à' Araucarites Rocjinei Sap., que j'ai décrit et figuré dans mes recherches sur la végétation de l'ouest delà France à l'époque tertiaire ('). Ces fragments d'araucarites sont bien caractérisés par leurs feuilles serrées ou lâchement imbriquées, redressées ou falciformes, coriaces et épaisses. \j Araucaria Cookii de l'hémisphère austral peut être rapproché de \' Araucariles Boginei Sap. Ainsi, à Noirmoutiers, vers la pointe de Devis, la base du niveau in- férieur du calcaire grossier parisien serait représentée : i° par la couche à nummulites; 2° par un calcaire marneux à échinides, Oslrea Jlabellula, Arca rudis, etc. Viendraient ensuite les quarizites ferrugineux du Pelavé, de la Chaise et de la Lande, à Sabalites Andegavensis Sch. et Araucariles Roginei Sap. » Ces jiremiers représentants d'une flore fossile bien connue nous per- mettent de rapporter les prétendus quartzites crétacés de Noirmouliers aux grès éocènes du Mans et d'Angers, qui sont à peu près de l'âge des grès de Beauchamp, comme l'a depuis longtemps indiqué M. Hébert (^). Nous avons confirmé cette opinion du savant professeur de la Sorbonne par l'étude des affinités de notre flore tertiaire de l'ouest de la France. » (') foir Louis Crié, Recherches sur la végétation de l'ouest de la France à l'époque tertiaire ; flore éocène du Mans et d'Angers, p. 3o, PL VII, fig. 26 et 27. (') Voir HÉBERT, Sur les terrains tertiaires du Maine [Bultet. Soc. géol. de Fi-ance, 2' série, t. XIX, p. 460, 1862). ( 760 PHYSIOLOGIE. — Observations sur les variations de température du corps humain pendant te mouvement. Noie de M. E. Villari (' ). « M. L. A. Bonnal, dans une Note insérée aux Comptes rendus du i5 no- vembre 1880, a donné les résultats de ses recherches sur la chaleur de l'homme pendant le mouvement. Je demande à l'Académie la permission de lui présenter quelques observations sur cette question, dont je me suis moi-même occupé autrefois. » M. Hirn a montré qu'un homme qui monte et produit un travail po- sitif engendre, pour une même quantité d'oxygène absorbée, moins de cha- leur que lorsqu'il descend et produit un travail négatif. Ce résultat rat- tache, d'une manière remarquable, la production de la chaleur animale à la théorie mécanique de la chaleur. » M. Béclard a trouvé que, lorsque le biceps brachial soulève un poids (contraction dynamique) et produit un travail positif, il s'échauffe moins que lorsqu'il soutient le même poids immobile (contraction statique) : la différence est de o°,i 8 (^). Lorsque lebras soulève et abaissealternativement le même poids, le muscle, selon l'auteur, ne s'échauffe ni plus ni moins dans la contraction statique. M, Béclard interprète ce résultat en disant que le muscle se refroidit, en soulevant le poids, autant qu'il s'échauffe en l'abaissant. M. Marc Dufour (^) est arrivé à des conclusions analogues, en effectuaut des mesures sur la température de l'homme. » M. Heidenhein ('), dans des expériences effectuées surtout sur le gas- trocnémieu de la grenouille, parvient à des conclusions opposées à celles des deux auteurs précédents. » Ce désaccord m'a conduit à reprendre la question. Je me suis pro- posé de déterminer la température de l'homme, soit après un long repos, soit après un mouvement continu et prolongé, afin de pouvoir opérer sur des différences de température plus considérables et plus faciles à mesurer. (') Mémoire ])résenté à rAcadéraie des Sciences de Bologne, le 27 novembre 1879, ^' publié d ins les Mémoires de !a même Académie, 4' série, t. I, 1880. (■-) BÉCLARD, Physiolngie, Paris, 1866, p. 466. (') La constance de la force; Lausanne, i865. ( '• ) Mechanische Leistung, }V ai ineentwickeUmg und Stoffunnatz hei der Muskelthàtigkeil ; Leipzig, i8(S4. ( iGi ) Mes observations ont été faites sur un sujet ayant quarante ans environ, sain et d'un tempérament nerveux. » Après de nombreux essais préliminaires, j'ai trouvé que le procédé le plus sûr consistait à preiulre la température en iniroduisant un tbermo- mèlre dans l'urètbre ou dans le rectum. Les mesures prises dans le creux de l'aisselle, ou même dans la bouche, sont toujours sujettes à des erreurs plus ou moins grandes. Le thermomètre dont je me servis était un ther- momètre à maximum; son échelle était divisée en dixièmes de degré, et l'on pouvait évaluer facilement la moitié d'une division. Les expériences ont été faites en Suisse, pendant les mois de juillet et d'août 1879. n J'ai commencé par déterminer, avec le plus grand soin, la tempéra- ture du corps, prise aux différentes heures du jour, au repos ou même au lit. La moyenne de ces déterminations a été 36°, 8. » J'ai fait fiùre ensuite au sujet diverses ascensions sur les Alpes, et, immédiatement après, j'ai mesuré sa température; les résultats ont été les suivants : Différence de niveau Température en mètres. H la lin de la montée. 645 38° 1 5 ioi3 38,2 io4i(») 38,3 iSgS 38 Moyenne. ... 38, i 3 » La température moyenne, après une montée longue ou courte (cepen- dant toujours supérieure à deux heures de fatigue), a donc été de i°,33 supérieure à celle de repos, et les écarts par rapport à cette moyenne ont toujours été très faibles. » Après la descente, on a obtenu les résultats suivants : ifférence de niveau Température en mètres. après la descente. 591 3:, 7 645 37'9 683 38,1 1156 38,1 1187 38, i5 Moyenne 37 ,99 » La température moyenne après la descente a donc été de i°,i9 supé- {' ) Légère ascension, par un chemin aisé. ( 764 ) rieiire à celle de repos. Ce résultat est d'accord avec les expériences de M. Heidenhein, faites sur les muscles des grenouilles. » Il est intéressant de remarquer que la température après la montée (38°, i3) est supérieure à la température après la descente (37°, 99), de o°,i4- Cette différence paraîtra encore plus sensible si l'on considère que, après la montée, le sujet se trouvait toujours à une température plus basse qu'après la descente ; cette observation ne s'accorde pas avec celles de MM. Béclard et Dufour. » Ces phénomènes sont intimement liés avec la rapidité de la respira- tion et de la circulation, et par suite avec l'intensité des actions chimiques qui se produisent dans l'organisme, dans ses différentes conditions de mouvement ou de repos. Ainsi tout le monde sait, et j'ai observé moi-même, que la circulation et la respiration s'accélèrent toujours par le mouvement; mais cette accélération est bien plus grande quand on gravit une montagne que lorsqu'on en descend. » De toutes ces observations, nous pouvons tirer les conclusions sui- vantes : » 1" La plus base température chez l'homme est celle qui se produit à la suite du repos (36°, 8). » 2° La température augmente lorsque l'homme a exécuté un travail positif, ascension (38°,! 3). » 3° La température augmente encore lorsqu'il a exécuté un travail né- gatif, descente (37°,99). » 4° Dès lors, la température s'élève toujours à la suite d'un travail quelconque. » 5° L'élévation de température est plus grande après la montée qu'après la descente: la différence est de o*',i4 en moyenne. Cependant il ne semble pas qu'il y ail de relation entre le travail et l'élévation de températiu'e. » 6° Par le mouvement, les actions chimiques de l'organisme aug- mentent; il n'est pas possible, par les seules lois de la Mécanique, de déter- miner la variation de température de l'organisme ou d'un muscle qui tra- vaille ou qui reste en repos. » Ces conclusions sont confirmées par les mesures récentes de M. Bon- nal, qui a fait également sur ce même sujet bien d'autres observations im- portantes. » ( 765 ) M. H. Pf.i.i.et adresse une nouvelle Note concernanlla « relation entre la fécule et les éléments azotés ou minéraux, contenus dans la pomme de terre, et la fixité de composition des végétaux ». L'auteur communique les résultais d'analyses effectuées par M. Joulie sur diverses variétés de pommes de terre ; ces résultats confirment ceux qu'il avait publiés lui-même au mois de juin 1880. Ils paraissent pouvoir fournir des documents précieux pour le choix des engrais. M. J. Balmy adresse une Note concernant la maladie des pommes de terre et l'indication d'un remède préventif. (Renvoi à l'examen de M. H. Mangon.) M. LÉON Lalanxe ])résente, au nom de M. A. Favaro, de Padoue, un Volume qu'il vient de publier sous le titre de Galileo Galilei, ed il dialogo de Cecco di Jionchitli da Bruzene, in perpuosito de la Stella nuova (Galilée et le dialogue de François de Ronchilti, de Brugine, au sujet de la nouvelle étoile); c'est un Chapitre intéressant à ajouter à l'histoire du mouvement des idées au commencement du xvii* siècle. Le sujet est fourni par l'apparition, le 10 octobre 1604, d'une étoile non encore observée; l'auteur montre quelles considérations ont contribué à ruiner la confiance absolue qu'on avait eue jusqu'alors dans le principe d'Aristote sur l'incorruptibilité des cieux. Le dialogue, que M. Favaro publie pour la première fois, est écrit eu dialecte padouan, mais on peut y relever çà et là quelques expressions toscanes; la discussion à laquelle l'éditeur se livre le conduit à penser que Galilée en est probablement l'au- teur; du moins peut-on affirmer qu'il en a inspiré la rédaction, et voir dans ce dialogue un écho des doctrines nouvelles, présentées sous forme humo- ristique. A /( heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. CF.., i»8i, I" Semestre. (T.XCII, «• 19.) lOI 766 ) BCLLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages beçds dans la séance du ai mars i88i. Annales de la Société géologique de Belgique, t. V, 1877- 1878. Berlin, Friediander; Liège, A. Decq ; Paris, Savy, 1878; in-8°. Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux^ 1" série, t. IV, 2* cahier. Paris, Gauthier-Villars, Bordeaux, Chaumas- Gayel, 1881; in-8°. Bulletin de la Société d'Histoire liaturelle de Calmar, 20* et 21* années, 1879 et 1880. Colmar, V* C. Decker, 1880; in-8°. Bulletin des séances de la Société nationale d'Agriculture de France. Compte rendu mensuel, rédigé par M. J.-A. Barral; t. XXXIX, année 1879. Paris, J. Tremblay, 1880; in-8°. Annales des Ponts et Climissées. Mémoires et Documents. i88i, février : Per- sonnel. Paris, Dunod, 1881; 2 vol. in-8°. Nouveaux éléments de Physiologie humaine; par H. Beaunis. Troisième et dernière Partie. Paris, J.-B. Baillière, 1881; in-8°. (Renvoyé au Concours Monlyon, Médecine et Chirurgie, i88r.) Les pédiculines. Essai monogiripliique; par E. Piaget. Leyde, E.-J. Brill, 1880; I vol in-4°, avec Atlas reliés. D' G. Le Bon. L'homme et les sociétés, leurs origines et leur histoire. Paris, J. Rothschild, 1881; 2 vol. in-S". 2'raité de Mécanique; par M. E. Collignon. 2^ Partie : Statique. Paris, Hachette et C'% 1881, in-8°. Rapport général sur les travaux du Conseil d'hygiène publique et de salu- brité du département de la Seine, depuis 1872 jusqu'à 1877 inclusivement; par M. F. Bezançon. Paris, A. Chaix, 1 880-1 881; in-4". (Adressé au Concours Montyon, Statistique, 1881.) Notice sur les travaux géométriques de M. A. Mannheim. Paris, Gauthier- Villars, 1881 ; m-Zi". Notice sur les travaux de M. Camille Jordan. Paris, Gauthier-Villars, 1881; in-4°. Mémoire sur la source du travail musculaire et sur les pr'élendues combustions respiratoires; par M. A. Sanson. Paris, Germer-Baillière,i88r ; in-8''. (Extrait ( 767 ) du Journal de L'Anolomie et de la Phjsiologie.) (Présenté, par M. Ch. Robin, au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, i88i.) Les infiniment petits; par F. Hément. Paris, Hachette et G'*, 1881; in-8°. (Présenté par M. Wurtz. ) Le monde physique; par A. Guillemin, t. I", 5" série, livr. 41 à 50. Paris, Hachette et C"; grand in-8°, illustré. Manuel de Conchyliologie; par P. Fischer; fascicule H, pages 113 à 192 . Paris, F. Savy, 1881; in-8°. Des épilepiiques, des moyens de traitement et d'assistance qui leur sont appli- cables; par M. le D' Lunier. Paris, F. Savy, 1881 ; in-8°. La guerre aux parasites en champ clos par l'acide sulfureux; par le D"^ V. Fatio. {Expériences faites à Genève en 1880 et 1881). Paris, 35, rue de Grenelle, 1881; in-12. (Extrait de la Revue Le monde de la Science et de l Industrie. ) Société centrale d'Agriculture de la Seine- Liférieure. Les champs d'expé- riences de la Société centrale d'Agriculture. Résultats obtenus en 1880. Rappo rt présenté par M. E. Marchand. Rouen, impr. H. Boissel, 1881 ; in-8°. Excursions géologiques dans l'Eifel. Compte rendu par A. Firket. Liège, impr. Vaillant"Carmanne, 1880; in-12. Le téltctroscojje,- par M. Senlecq, d'Ardres. Paris, n" 38, rue de la Sou- dière. Sans date; br. in-8°. Etude sur les espèces de la tribu des Féronides qui se rencontrent en Belgique ; par A. Preudhomme deBorre;IP Partie. Bruxelles, impr. Weissenbruch, i88i;br. in-8°. Etude sur les formules d'approximation qui servent à calculer la valeur numé- rique d'une intégrale définie,- par R. Radau. Sans lieu ni date; in-4°. Jtti del reale Istituto d'incoraggiamento aile Scienze naturali, economiche e tecnologiche diNapoh; 2* série, t. XVII. Napoli, G. Nobile, 1880; in-4°. Poslos meteorologicos. 1877. Primeiro semestre. Annexos ao volume XV aos Annaes do Observatorio do L faute D. Luiz. Lisboa, typ. Lallemant, 1880; in-fo. Annaes do Observatorio do Infante D. Luiz; vol. XVI, 1878. Lisboa, Impr. nacional, 1879; in-f°. The steam engine and ils inventors a historical sketch ; by R.-L. Galloway. London, Macmillan, 1881 ; m-12 relié. Alphabetical manual oj blowpipe analysis; b/ W.-A Ross. London, Trûb- ner, 1880; in-12 relié. ( 768) United States Commission oj fisli and ftsheries; Pari VI : Repoil oj tlie com- missioner for 1878. Washington, i 880; in-B" relié. Memoii s of the royal astronomical Society, vol. XLV, 1879-80. London, i88o;in-4°. Account of ihe opérations oftlie c/retrt trigonomelrical Survey ofindia; vol. V ; Détails of the pendulum opérations; by Captains J.-P. Basevi and W.-J. Heaviside, and of their réduction, etc. Calcutta, 1879; in-4° relié. Proceedings oj the Acndemj of nalurnl Sciences of Philadelphia. January- Deceniber 1879, Philadelphia, 1 879-1880; 3 liv. in-8°. Annals of the New- York Academy of Sciences late Lyceum of natural His- torys vol. I, n°' 9 à 13; vol. X, n"' 12, 13, 14; vol. XI, n"' 1 à 8 et 13. Nevsf-York, 1874 a 1880; 11 livr. in-S". Report of the United States geoloi/ical Suivey of the territories ; vol. XII. Washington, 1879; in-4° relié. Memoirs of the geological Survey of India. Palœontologia indica, ser. X, vol. I, Part 4 et 5; ser. XIII; ser. XIV, vol. I. Calcutta, 1880; 4 liv. in -4°. Memoirs of the geological Survey of India; vol. XV, Part 2; vol. XVII, Part 1-2. Calcutta, 1880; 3 liv. in-B". Records of the geological Survey of India; vol. XII, Part 4; vol. XIII, Part 1-2. Calcutta, 1880; 3 liv. in-8°. W 12. TABLE DES ARTICLES. (Séance d.. 21 Mars 1881J MEMOIRES ET C03I3IU\lC VTIO\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIK. Pages M. F.'TiéSERWD.'— ' Sur la détermination des masses de Mercure, de Vénus, de la Terre, et de la parallaxe solaire MM. F. Tisserand et G. Bigourdan. — Obser- vations de la comète Fayo, faites à l'Obser- vatoire de Paris (équatoriai de la tour de l'Ouest) MM. Pastech, Cuamberlasd et Roux. — De la possibilité de rendre les moutons réfrac- 653 660 Pages, taires au charbon par la méthode des ino- culations préventives MM. Pasteik, CffAMDERLAND et Rorx. — Le vaccin du charbon - M. BoiLEY. — Observations relatives aux Communications précédentes de M. Pas- tcur MM. Bertbelot et Ocier. — Recherches sur les éthers formiques 669 663 666 668 MÉaiOIRES PRÉSENTÉS. M. L. Br.\i'lt. — Nouvelles Cartes de uavi[;a- lion, donnant à la fois la direction el la l'orce du vent dans locéan Indien 673 M. L. Jalssax. — Sur les opérations elfec- luèes par l'Association syndicale de l'arron- dissement de Béziers, pour combattre le Phylloxéra 678 M. Chase adresse une Note relative à 1' m As- tronomie cinétique » 683 Un Anonymk adresse une Note relative au choléra, avec la devise « Non lîcet omnibus adiré Lulsetiam » 683 CORRESPONDAIVCE. MM. Liste», Ader, Gosselet, Pamahd, Jac- QCELAIS, ClIARCOT,, DE VlCQ, ClIÊVREMONT, Lamv, Joly, Falsas, Grandidier, Halphen, Jl'LUEN, GrÉUANT, BirCKEL, DUPCIS, VlNOT, Vavssiêre. Seoond, Peyraid, Sïone adres- sent leurs remerciménts à l'Académie pour les distinctions dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique.. 684 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de MM. Etî, CoUignoit, A. Genocchi, Limier^ V. Faclo^ ^^g- Mar- chand, Z. Pagel 684 M. L. Pagel prie l'Académie de le compren- dre parmi les candidats à la place vacante dans la Section de Géométrie 684 M. Boussisgault présente à l'Académie, au nom de M. Bezancori, le « Rapport général SI" Lies travaux du Conseil d'bygiène pu- blique et de salubrité » 684 M. G. Dardocx. — Sur la surface à seize points singuliers et les fonctions 0 à deux variables 685 M. C. Le Paige. — Sur le déterminant fonc- tionnel d'un nombre quelconque de formes binaires 688 M. E. Picard. — Sur la décomposition en fac- teurs primaires des fonctions uniformes ayant une ligne de points singuliers essen- tiels 6go MM. E. Picard et Appelé. — Sur certaines équations différentielles linéaires simulta- nées aux dérivées partielles 6q2 M. L. Lecornu. — Sur les polygones généra- teurs d'une relation entre plusieurs va- riables imaginaires 6g5 M. D. André. — Solution d'un problème général sur les séries 697 M. H. PoiNCARÊ. — Sur les équations diffé- rentielles linéaires à intégrales algébriques. M. S. -P. Langley. — Sur la distribution de l'énergie dans le spectre solaire normal... M. Goi'Y. — Sur un appareil synthétique re- produisant le phénomène de la double ré- fraction circulaire M. E. Mercadier. — Sur la radiophonie pro- duite à l'aide du sélénium M. A. Ckova. — Expériences faites dans les usines du Creusot pour la mesure optique des hautes températures M. F. -P. Le Roux. — Sur la force électro- motrice de l'arc voltaique M. A. Niaudet. — Sifflement de l'arc vol- taique M. L. Laurent. — Sur les miroirs magiques en verre argenté M. Neyreneuf. — Sur l'écoulement des gaz.. M. L. Troost. — Sur de nouvelles combinai- sons de l'acide bronihydrique et de l'acide iodhydrique avec l'ammoniaque M. A. Ditte. — Action de l'acide chlorhy- drique sur le chlorure de plomb M. E.-J. Maumenè. — Sur l'action de l'acide sulfurique récemment chauffé à 3io^ M. E.-J. Maumené. — Sur un moyen nouveau d'analyse des huiles M. G. Delvaux. — Séparation de l'oxyde de nickel et de l'oxyde de cobalt M. R. Engel. — Sur un procédé de fabrication industrielle du carbonate de potasse M. EuG. Demarçay. — Sur quel(|ues composés complexes du soufre et de l'azote M. !.. Bordet. — Sur le goudron de liège. . . M. Cu. RicHET. — Sur la fermentation de r urée MM. Dujardin-Beaumetz et A. Uestrepo. — 6ç)8 -01 703 705 707 7"9 713 713 71a 7.8 721 723 720 725 726 728 730 N° 12. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. . Pages . Propriétés physiologiques et thérapeuti- ques de la cédrine et de la valdivine -3i MM. BocHEFONTAiNE ct Ph. Rey. — Sur quel- ques expériences relatives à l'action phy- siologique de VErj-chrina corallodendron. M. R. BLANCHARn. — Sur les lésions des os, dans l'ataxie locomotrice M. i. CuATiN. — Sur la présence de la tri- chine dans le tissu adipeux MM. Arloinc, Coh>evis ct Thomas. — Sur l'état virulent du fœtus, chez la brebis morte du charbon symptomatique nSg M. Ace. Charpentier. - Illusion relative à la grandeur et à la distance des objets dont on s'éloigne M. E. Joordan. — Sur les organes du goiU des Poissons osseux MM. J. Bêchajip et E. Baltds. — De la puis- sance toxique des microzymas pancréatiques en injections intra-veineuses .,« M. Desor. — Ossements humains trouvés dans le diluvium de Nice; examen de la question géologique M. Niepce. — Ossements humains trouvés dans le diluvium de Nice; description des ossements M. de Quatrefaces. — Ossements trouvés dans le diluvium de Nice; détermination BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 733 734 7't' 7^6 749 Pages. 760 delà race M. A. Gaudry. — Sur un nouveau genre de poisson primaire M. A. JuLLiEN. — Sur l'existence et les carac- tères du terrain cambrien dans le Puy-de- Dôme et dans l'Allier M. DiEULAFAiT. — Loi générale de formation des eaux minérales salines; application au cas particulier de Gréoux (Basses- Alpes). . 736 M. L. Crie. — Sur la découverte, à Noirmou- tiers (Vendée), de la Oore éocène ii Saba- lites andegavensis Sch M. E. ViLLARi. — Observations sur les varia- tions de température du corps humain pendant le mouvement M. H. Pellet adresse une nouvelle Note con- cernant la . relation entre la fécule et les cléments azotés ou minéraux contenus dans la pomme de terre, et la fixité de composition des végétaux. .,(;5 M. J. Balmy adresse une Note concernant la maladie des pommes de terre et l'indica- tion d'un remède préventif -gr, M. L. Lalakxe présente à l'Académie, au nom de M. A. Fa^aro, un volume portant pour titre « Galileo Galilei, ed il Dialogo 73a 754 739 762 de Ceccho di Ronchitti da Bri puosito de la Stella nuova 1 uzene, in per- 76J 766 PARIS. IMPRIMERIE np GAUl-HIPrt vriiinc 7. .AUlHIKit-VILLARS, succES^Boa ds MALLET-RACHELIER Quai des Augustins, ià 1881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS . HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES PAB ITim. tiKS SKCBÉ'S'AEISES PKRI*£;T5!£:]S^£& TOME XCII. ]\" 13 (28 Mars 1881). PARIS, GAUTHIER- VILLARS , IMPRiMEUR-LIBRAJRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SClBMCEâ SUCCESSEUR DE HALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDU,, Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et a4 mai 1875. i >ooa< Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent *u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par le» correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie t cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- laoires fnr l'objet d(; leur discussion. t Les Programmes des prix proposés pa demie sont imprimés dans les Comptes renat les Rapports relatifs aux prix décernés ml qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séicei blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des p som qui ne sont pas Membres ou Correspondants sl'ill demie peuvent être l'objet d'une analyse ou 'uni sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoia tenus de les réduire au nombre de pages re ils.' Membre qui fait la présentation est toujours j mais les Secrétaires ont le droit de réduire o E; autant qu'ils le jugent convenable, comme illefa pour les articles ordinaires de la correspond; ceol cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit étn '6111! l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plui ard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis tem| le titre seul du Mémoire ect inséré dans le Com erat actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte niun vant, et mis à la fin du cahier. i Article 4. — Planches et tirage à pari Les Comptes rendus n'ont pas de planches. 1 Le tirage à part des articles est aux frais les « teurs ; il n'y a d'exception que pour les Ra{orti( les Instructions demandés par le Gouvernem it. Article 5. Tous les six mois, la Commission administr iveJ un Rapport sur la situation des Comptes renosap l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution lu P" sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 28 MARS 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. RIEMOIUES ET COMMUNICATlO^iS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce à l'Académie la perle douloureuse qu'elle vient défaire, dans la personne de M. Delesse, Membre de la Section de Miné- ralogie, décédé à Paris le 24 mars. Les obsèques doivent avoir lieu demain, 29 mars. Sur la proposition de M. le Président, l'Académie décide qu'elle se for- mera en Comité secret immédiatement après le dépouillement de la Cor- respondance par M. le Secrétaire perpétuel : les Notes ou Mémoires adressés pour celte séance seront consignés au Compte rendu. TUERMOCHIMIE. — Sur les chaleurs de foriimliun du diaUylcj des corps chlorés et de l'aldéhyde; par ÛIM. Besîtiielot et Ogier. l" DlALLYLE. (. t. Le dicdlyle, (C^H^j- ou C"H*(C°H''), est un carbure découvert par MM. Berthelot et deLuca et étudié depuis par ]\L Wurtzet par M. L. Henry, qui a bien voulu nous en adresser un échantillon fort pur, avec beaucoup de libéralité. Ses relations avec la série propylique et la variété de ses mé- C. R., 1Ï81, i"Jeme«rc. (T. XCIl, WIS. '02 ( 77" ) tamorphoses donnent avi diallyle un inlérc^t particulier. Trois détonations exécutées sur le corps gazeux ont donné, pour 82^'' : 906^"', i; 900,8; yoo,i ; en moy., + 902"'"' ,3 ,'i vol. const. ; et + 904'^"', Sàpress. const. )) La chaleur de combustion des éléments étant 909^^°', leur combinai- son : C- diamant) + H'" =€'-11'» gaz, dégage 4- 4.7 C'-( charbon) +22,7 )) 2. Comparons cette cbaleiu' de formation avec celle du dipropargyle, carbure formé par expérience avec le diallyle par perte d'hydrogène, 2TP. C'-H" gaz + ail- =C'^ H'" gaz, dégagerait H- 87,5 ou + 43,75 X a Ce chiffre surpasse la chaleur dégagée par l'hydrogénation des autres car- bures connus; car C* H» + 2lP=C'HS dégage -. +33,3X7. C«H' -f- 2H- 4- 25,5 X ■-! C'ff+H= -t-'2i,i il approche même de l'union de l'hydrogène avec l'oxygène (+ 59,0). » Comparons encore la formation du diallyle et du dipropargyle : soit à partir d'un même carbure, le propylène, ( 2C8EI8=(C'=H»)'^ + H'dcgage -i- 4«- 3 j ?.[C«H«)- + 3H», absorbe — i5,4x3 tandis que \ 2C-W=[C-lPi- -+- H\ absorbe -- 3i,3 ) 2(C=H)'+3H' —32,9X3 Soit à partir du propylène et de l'allylène respectivement : 2C«H« = (C«H5)= + IP, dégage +4i/^ 2C''H'=(C«H')'+ H% dégage +10,2 On voit que les formations effectuées en vertu d équations pareilles ne donnent pas lieu nécessairement aux mêmes phénomènes thermiques; pas plus dans la série des carbures d'hydrogène que dans la série dt's corps élé- menlaiies, métaux ou métalloides. ( 77' ) 2" SiBSTITUTlON'. » 1. L'étude des effets thermiques produits par la substitution du chlore à l'hydrogène dans les composés organiques est des plus intéressantes; elle a été déjà commencée |iar l'un de nous, par l'étude du chlorure acétique, comparé à l'aldéhyde; et par celle du chlorure de cyanogène, comparé à l'acide cyanhydrique; puis par celle des éthers chorhydriques de la série méthylique et de la série éthylique, comparés au formène et à l'hydrure d'élhylène. Nous allons apporter de nouveaux faits relatifs aux dérivés bichlorés. » 2. Le chlorure de mélhylène, CH1='CP = SS^'' (méthylal dichlorhy- drique), employé était juir; il a été rectifié de nouveau an moment des expériences. Nous avons mesuré les propriétés suivantes : » 1° Chaleur spécifujue entre 4o" et iS": 0,288 ; d'où résulte pour la chaleur moléculaire : 23,2. » 2° Chaleur de uaporisalion. — Deux essais ont donné : 6, 42 et G, 87; moyenne : 6,4o. » 3" Chaleur de combuslioii. — La détonation de ce corps sous forme ga- zeuse donne naissance à la fois à du chlore et à de l'acide chlorhydrique, la moitié du chlore environ demeurant libre. Ce fait s'observe souvent dans la combustion des corps organiques chlorés : mais la dose de chlore est d'autant moindre que le composé est plus hydrogéné. Avec l'élher méthyl- chlorhydrique et le chlorure d'éthylidèn», elle est bien moindre qu'avec le chlorure de méthylène; avec l'éther éthylchlorhydrique, elle est presque insensible. Nous avons dit aillein-s comment on tient compte de cette circonstance et comment on ramène l'acide chlorhydrique à l'état final de solution étendue. On a obtenu : 142,2; 142,1; 140,7; en moyenne, + i4i,7 pour C-îPCl- gaz + O' + eau = C^O' H- 2HCI étendu. De là résulte pour C^ H- Cl- gaz h O' = C-Q" + 2HCI : -H 107,3 à volume constant; -I- 106,8 à pression constante, circonstance où il y a, par exception, accroissement de volume. » On tire de ces chiffres la chaleur de formalion C=(diamai)t: + H=+Cl"=C-H-Cl-gaz: H- 3i'''",:î; liquide, +37,6. La combinaison : C- -\- HCl = C'-H^Cl', absorberait : — 12,8. ( 772 ) » 3. Le chlorure (rélhylidène , C" H'Cl^ = gg^^'' (aldéhyde diclilorhy- drique), avait élé préparé avec le paraldéhyde, puis purifié, et rectifié de iiouve;iu, à point fixe, au moment des essais. » 1° Chaleur spécifique (5o°-i3°). — Deux essais : o,3i5 et o,3i5; d'où résulte pour la chaleur moléculaire : 3i,2. » i" Chaleur de vaporisation. — Deux essais : 6,70^6,57; moyenne, 6,63. » 3° Chaleur de combustion . — La comhustion s'opère bien; la dose de chlore mise à nu ne s'élève pas à plus de 5 à 8 centièmes du chlore total. On en a tenu compte. CMl"Cl=gaz + 0'° + c;ui = 2C=0'gaz4- alICl dissous -f- H=0= ont dégagé : + 3o2,5 et + 3or,6, réduits à pression constante; moyenne, + 3o2,o. Par conséquent, C'-H"Cr- gaz -f 0'° ^ 2C=0' + H=0- liquide + 2HCI gaz dégage : 4- 267,4 à volume constant; + 267,1 ^ pression constante. » Le dernier chiffre surpasse de + 160, 3 la chaleur de combustion du chlorure de méthylène. » On tire de ces chiffres la chaleur de formation C* (diamant) 4- IV + Cl- = C^H*C1- gaz : -(- 33,9; liquide, -i- 4o,5. » La formation de ce corps par l'acétylène, C'H- + 2HCI = CWCl' gaz, dégagerait + 29,0 X 2, chiffre fort voisin de la formation de l'éther chlorhydrique par l'éthy- lène (+ 3 1,9). )> 4. Venons aux phénomènes de yubslilulion. D'après nos inesures, dans l'état gazeux, C-H' + Ci'' =C-H3CI +nCI dégage +32,o C-li'Cl + CP=i C-ll-Cl--!-iICl » +24,8 C'H'^ + CI^ =C'H'C1+HC1 » +54,8 C'H^Cl + CP = C*H'CP-hUCl » +17,4 » La chaleur dégagée va en décroissant à mesure que la substitution devient plus avancée, ei conformément à la progression connue des points d'ébullition et de la densité. Mais les valeurs thermiques sont fort inégales dans les deux séries méthylique et éthylique. ^1 fortiori en est-il de même (773 ) pour des séries et des fonctions différentes. Par exemple, le changement de l'aldéhyde en chlorure acétique, dans l'état gazeux ('), C'M'0' + Cl= = C'n'C10^ + IICI, d.-ago +39,4 celui de l'acide cyanhydrique en chlorure de cyanogène, C-AzH +Ci- = C-AzCl H- H CI, dégage , .• +i5,8 )) En résumé, !a substitution du chlore à l'hydrogène dans les composés organiques donne lieu à des effets thermiques considérables, qui vont en diminuant avec le nombre d'équivalents substitués, et qui varient avec la série et la fonction chimique. » 1. Aldéhyde. — 1° La chaleur dégagée par la transformation des al- déhydes en acides a été mesurée par l'un de nous, il y a quelques années [Annales de Chimie el de Physique, 5"^ série, t. IX, p. 174; t. X, p. 369); elle a été trouvée par expérience, tous les corps dissous, égale à +66,8 pour l'aldéhyde éthylique et à 4-70,3 pour l'aldéhyde orlhopropylique. Delà il est facile de passer aux corjis purs et gazeux, si l'on connaît leur chaleur de dissolution et de vaporisation. Nous avons déterminé cette fois la cha- leur de formation de l'aldéhyde lui-même depuis ses éléments. M 2° Aldéhyde ordinaire CHI*0- = 44^'- — Quatre détonations ont fourni : 278,5, 275,8, 271,5, q.'j2,5; moyenne, +274,6 à volume con- stant et +270,5 à pression constante. D'où résulte : C'(diamarit) + H' -l-0- = C'*H'0- gaz, dégage : -t- 5o,5i liq., +56,5; diss., -t-Go,i. La chaleur de formation de l'acide a.eiique devient alors C' (diamant ) + II'' -1-0'' = G' H' 0' gaz + 1 19,7; iiq ,4-126,6; sol.,-f-i29,i ; (liss.,4- 126,9. » La chaleur même de combustion de l'acide acétique liquide devient (') Nous avons U'oiivé, ])oiir la chaleur de vaporisation du chlorure acétique : 6,20 et 6, !■; ; en moyenne, 6,19; et pour sa chaleur spécifique (So" - i5°) , 0,867. D'ailleurs, C*4- H'-f-0'' = C''H*0'' liquide, dégage -f- 120,5 C'H' CIO- liquide -t- H-0- liq. = CH^O* liq. + H Cl gaz dégage -t- 5,5 d'où résulte C'-l- H'-l-Cl -t-0-=C'Ii'C10-liq. :4- ;4,i; gaz, -f 67,9. » On a d'ailleurs [î'o/rplus loin) C''II* + 0-=:C*H<0'gaz : +5o,5. ( 774 ) -1-199)4; au lieu de 210, 3 trouvés par Favre et Silbermann. L'écart ne sur- passe pas les erreurs déjà remarquées dans les cli;denrs de combustion de ces auteurs; il s'explique parla difficulté de brûler un corps aussi oxygéné que l'acide acétique. Avec l'acide formique, ils avaient commis une erreur bien plus grande encore. » D'après nos chiffres, on aurait, pour l'oxydation de l'éthylène, G*H' + 0= = C'H'O" gaz : + 65,9 C''H' + 0* = C'H'0''gaz: +i3i,i ou +05,5X2, chiffres sensiblement multiples l'un de l'autre, et qui se retrouvent à peu près dans l'oxydation de l'acétylène (sauf un excès de 6"" à 8''"', attribuable à la cond^^^nsation de l'acide oxalique"', car C«H- + 0*=:C/lFO' solide: +258 ou +64,5x4- » 4° Mélltytal dimélhylique CMl'O* ouC-(C'-n'0')=. — Ce composé, très volatil (42°), se prête bien aux expériences de détonation. Nous avons trouvé pour sa cbaleur de combustion à volume constant(76B''), en opérant sur des poids voisins de o?", 160, contrôlés par la pesée de l'acide carbonique à moins d'un centième près, 438,6; 44o,o; 44', 3; 438,5; en moyenne, + 439,6 à volume constant, et + 44°, 7 à pression constante, pour le corps gazeux; soit + 433,9 pour le corps liquide. » La chaleur spécifique (4i°-i5")a été trouvée o,52oet o, 522; enmoyenne, 0,521 : ce qui fait + 39,6 pour la chaleur moléculaire. » La chaleur de dissolution à i i"(i p. + 75 p. eau) : + 3,2 et + 3,2. » La chaleur de vaporisation : 6,90 et 6,76; en moyenne, 6,83. » La chaleur de formation depuis les éléments C8 + H» + 0* = C<'H*0'gaz: + 117, 3; liquide, + 124,1. » La production du méthylal diméthylique au moyen de l'alcool mé- tbylique liquide, 3C-H'0Miq. + 0==C''H»OMiq. + 2H=0-liq., dégage : + 76,1; chiffre voisin de la chaleur d'oxydation de l'alcool ordinaire avec produc- tion d'aldéhyde (+ 70,1). » Observons enfin que les chaleurs de formation et de combustion du méthylal diméthylique ne s'écartent pas sensiblement de celles des deux glycols propyléniques; la chaleur de combustion de ces corps liquides étant + 43 1,2 pour le glycol normal, et +436,2 pour le glycol iso, d'après I\I. Louguinine. » o ( 775 ) ÉLEGTRlClTli ATMOSPHERIQUE. — Cas veiiiarqiKtble de lonnerre en boule; éclairs diffus voisins de ta surface du sol. Note de M. A. TnÉcri,. « Je demande à l'Académie la permission de l'entretenir de deux phé- nomènes lumineux, qui paraissent mériter d'être notés. L'un se rattache évidemment à la foudre en boule; mais il s'est présenté avec des circon- stances d'une simplicité qui eu augmente l'intérêt. L'autre, bien qu'il puisse être classé parmi les éclairs diffus, se distingue tellement de ceux qui ont été décrits, qu'il doit être considéré, je crois, comme un phéno- mène non observé jusqu'à ce jour. » Voici le premier de ces faits. Le aS août 1880, deux jours après ma Communication sur la foudre verticalement ascendante, pendant un orage avec tonnerre et éclairs, je vis, en plein jour, sortir d'un nuage sombre un corps lumineux très brillant, légèrement jaune, presque blanc, à contours nettement circonscrits, de forme un peu allongée, ayant en apparence trente-cinq à quarante centimètres de longueur, sur environ vingt-cinq de largeur, avec les deux bouts brièvement atténués en cône. )) Ce corps ne fut visible que pendant quelques instants; il disparut en paraissant rentrer dans le nuage; mais en se retirant, et c'est là surtout ce qui me semble mériter d'être signalé, il abandonna une petite quantité de sa substance, qui tomba verticalement comme un corps grave, comme si elle eût été sous la seule influence de la pesanteur. Elle laissa derrière elle une traînée lumineuse, aux bords de laquelle étaient manifestes des étincelles ou plutôt des globules rougeàtres, car leur lumière n'était pas radiante. Près du corps tombant, la traînée lumineuse était à peu près eu ligne droite, tandis que dans la partie supérieure elle devenait sinueuse. Le petit corps tombant se divisa pendant sa chute et s'éteignit bientôt après, lors- qu'il était sur le point d'atteindre le haut de l'écran formé par les maisons. A son départ et au moment de sa division, aucun bruit ne fut perçu, bien que le nuage ne fût pas éloigné. » Tel est le premier fait que j'avais à mentionner; il me paraît surtout intéressant en ce qu'il dénote incontestablement la présence d'une matière pondérable, qui ne fut point projetée violemment par une explosion, ni accompagnée par une décharge électrique bruyante. » Le second fait que j'ai à signaler est d'un caractère bien différent. Je l'observe à peu près chaque année depuis quelque temps. II se présente aussi pendant des orages avec tonnerre et éclairs, mais il n'a point lieu ( 776 ) dans la région des nuages; il se monlre à petite distance de la surface du sol. Toutefois, il ne saurait être confondu avec les phénomènes qui ont été décrits. On n'en trouve pas trace dans la Notice d'Arago sur le tonnerre, ni dans celle qui fut publiée en 1857 par notre confrère M. du Moncel. Arago cite trois ordres de phénomènes lumineux s'accomplissanl près de la surface de la terre. Ce sont : 1° les feux Soint-Elme; 1° des corps enflam- més qui naissent à la surface du sol, s'élèvent à une petite hauteur et dis- paraissent avec bruit en faisant explosion ; 3° les lumières qui apparaissent à la surface de l'eau. » Tous ces phénomènes persistent pendant quelque temps; celui que j'ai observé est instantané comme un éclair. J'ai, en effet, vu assez sou- vent, à la hauteur du premier étage que j'habite, l'air s'illuminer dans toute la largeur de la rue Linné, qui est spacieuse. Je n'ai fait cette obser- vation que pendant le jour. La lumière est très faible, de teinte jaunâtre, et son intensité est loin d'égaler celle des éclairs diffus qui apparaissent dans la région des nuages. Tantôt cette lumière occupe tout le travers de la rue, simulant une grande nappe lumineuse, large de plusieurs mètres; tantôt elle est réduite à un mètre et demi ou deux mètres de largeur; quelquefois même elle ne forme qu'une bande beaucoup plus étroite encore, de qua- rante à cinquante centimètres, qui n'occupe pas tout le travers de la rue. » Si ce fait est connu, il n'a pu être signalé que tout récemment et bien rarement, et pourtant il est très fréquent. La lumière en étant très faible, on conçoit qu'il ait échappé à l'observation. J'en ai constaté l'apparition pendant un bon nombre de grands orages. Je n'en ai pas parlé plus tôt parce que je le considérais comme acquis à la Science, le voyant aussi souvent. Le silence d'Arago et de M. du Moncel à cet égard m'engage à le communiquer à l'Académie. » Je terminerai cette Note par quelques réflexions sin- ma Communication du 23 août 1880, citée plus haut. Les faits que j'ai décrits (') sont assuré- ment de l'ordre des jeux Saint-Elme, c'est-à-dire qu'ils ont une même cause; il y a cependant deux différences: 1° c'est que les feux Saint-Elme persistent pendant un temps relativement long; tandis que, dans mon observation, le phénomène n'avait qu'une durée beaucoup plus courte, qui peut être comparée à celle d'un éclair linéaire. 2° Les feux Sainl-Elme, appelés aussi Hélène, Castor et Pollux, etc., n'apparaissent que comme une aigrette lumineuse, ou une éloUe, ou comme une flamme plus ou moins (') Comptes rendus, t. XCI, p. 4o7- ( 777 ) considérable, à l'extrémité des corps pointus ou saillants, comme les javelots ou les piques des soldats sous les armes, le sommet des mâts des navires, les branches des arbres, etc. Dans les faits que j'ai observés, il y avait, autour de la tige des paratonnerres (car il ne me paraît pas douteux que le phénomène s'accomplissait sur ceux de l'Entrepôt les plus rap- prochés de moi), une colonnetle lumineuse, qui se terminait par un épa- nouissement de la lumière dans quelques cas, ou qui, dans d'autres cas, se courbant à angle droit, dirigeait sa pointe vers celle d'une autre colon- nette qui se comportait de la même manière; les deux lumières, avançant l'une vers l'autre, s'éteignaient sans s'être réunies. Ces caractères, diffé- rents de ceux des feux Sainl-Elme, peuvent être dus à la fois à une plus grande intensité de l'effluve électrique et à la qualité plus parfaite des con- ducteurs. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la représentation des nombres par les Jormcs. Mémoire de M. H. Poincaré, présenté par M. Hermite. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires ; MM. Bertrand, Hermite, Bonnet.) « On sait trouver toutes les représentations d'un nombre entier N par une forme quadratique binaire F(j7,j>-), c'est-à-dire tous les nombres entiers a et b tels que F(rt,^') = N. Mais, en ce qui concerne les formes binaires d'ordre quelconque, le pro- blème correspondant n'est pas encore résolu, bien que la solution soit con- tenue en germe dans les travaux de MRI. Eisenstein, Hermite, Kummer et Dedekind. J'en donne, dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, une solution complète, non seulement pour les formes binaires, mais pour toutes les formes décomposables en facteurs linéaires. » 1. Soit une équation algébrique X'" - A,„_ , a'"- ' -^ A,„_2a'"-' -...±A,XTp^o=o, dont les racines sont a,, «j, . . ., a,„. C. R., ibSi, I" Semesire. (T.XCII, ^• 13.) lO^ ( 778) » J'envisage la forme F(a-,, JT,, .. .,x„,) = {x, -+- JT.a, 4-.r3a^ + ...-f- x,„«™"') X {x, -h x^cfi^- ---i- x„al'~').., X {x, -+- x.a„,-h . . .-h x,„a'"-''}, et je cherche des nombres entiers j3,, ^j^, . . ., /3,„ tels que F(,S,,|3„..., p,„) = N, N étant un entier donné. » Je montre que ce problème (grâce aux travaux de MM. Hermile et Dedekind) se ramène au suivant : Former Ions les iiomhres complexes idéaux de norme N. Pour résoudre ce nouveau problème, je fais voir qu'il suffit d'étudier les diverses congruences x'" — A,„_,x'" ' 4- A,„^2X'"-- — . ..±A,xzç Afl^E o (mod. [j.], où [X est un diviseur quelconque de N. » Incidemment, je montre quelle est la manière de former tous les idéaux premiers et leurs puissances, de multiplier entre eux deux idéaux, de décomposer un idéal en facteurs premiers, etc. » 2. J'envisage urte forme binaire quelconque F{x, j) = B,„.r"' + B,„_,x'"*y-h.. .+ B,.rr'"-' -I- Kf", et je me propose de trouver deux entiers a et h tels que F(n, Z») — N. » Soit {x, y) = x"'+ B,„_, jr'"-' j -I- B,„B„,_,^'"-vT- +. . .+ Br'B.o:/'"-' + B:r' B„ j'". j) S'il existe deux entiers A. et B tels que 'I>( A, B) i= NB"f ', si A = «B,„, a étant un entier, on aura F(rt, B)=N. » D'ailleurs, on obtiendra de la sorte toutes les représentations de N par F. Le problème de la représentalion des nombres par une forme binaire quelconque est donc ramené à celui de la représentation des nombres par les formes telles que $, c'est-à-dire par les formes binaires dont le premier coefficient est l'unité. » 3. Soit $(.r, ;-) = x'"-{- ^,„_^x'"-^J + .. . + A,.t/"-' + Aoj'" = (a^+ a|j)(.r-f-5;2j)...(.r-t-«,„r). ( 779 ) Trouver doux entiers a et h tels que » On considérera la congruence r- A„_, S'"--' + A,„_,^"'-= -. . .± A,? rp Ao^Ho (mod. N). » Soit § l'une de ses racines. On envisagera les deux formes <;> = N(r, + «,^v. + . . . + < %)(j, -4- a, j,4-. . . + ar';-,„).. . e = [Na-, -i-(a, — '^){x.;,-\- x-^a, +. . .+ a',""'A-,„)] X [Na-, -f- («2 — ^) (a7o + . . . + (zr=a;,„)] • • • X [Na-, + (a„— ?) (^-2 + .r, a,„ + . . . + a;;;^= j:',„)]. » Supposons qu'on ait reconnu, par la méthode de M. Hermite, que ces deux formes sont équivalentes et qu'on passe de l'une à l'autre en posant Si l'on a on aura ^'3 , 1 = ^4 , 1 ^=^ • • • ^= '•;«, t = O , et l'on obtiendra de la sorte toutes les représentations de N par . » Pour résoudre ce problème, il suffit donc : i° de x'ésoudre une con- gruence; 2° de rechercher, par la méthode de M. Hermite, si deux formes décomposables en facteurs linéaires sont équivalentes. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe d'équations différentielles linéaires. Note de M. Iïalphex, présentée par M. Hermile. (Commissaires : MM. Bertrand, Hermite, Bonnet.) « Outre les équations différentielles linéaires à coefficients constants et celles qui ont la forme (0 \ ( 78o ) il existe encore une autre classe d'équations, dont l'intégration directe est tout aussi aisée. » Soient V z= a x -h b , Q = a'j:-\-b' deux binômes du premier degré, /^, X', ... des constantes, ainsi que B, C, Les équations dont je veux parler ici contiennent un nombre quelconque de termes ayant la forme suivante : ^ ' ^ d.K" ^ dx'' » Un fait digne de remarque consiste en ce que les constantes h, k, ... peuvent être modifiées à volonté, sans que l'équation soit changée, pourvu qu'on modifie en même temps, d'une manière convenable, les coefficients B, C, ....Ou peut, par exemple, prendre /z = 4^«, A" = ip, L'équation (2) revêt alors la forme équivalente que voici, où, en place de P, Q, s'offre un trinôme R = \x- -hij.x-hv : + ... = 0. » Pour mettre ces diverses circonstances en évidence, envisageons la fonction (4) H = {ax-hbf[a'x + h')"-'-^, où n est un nombre entier positif. On démontre aisément la formule (5) 'l^=^{p-i)...{fi-n-h})[ab'~ba')"[ax + bf-"{a'x+b')-'-K » Désignons, comme ci-dessus, par P, Q les deux binômes et posons ^r^P^Q-'-". Le produit p^Qn-^^- prend alors la forme (4)> et, d'après (5), on trouve Pareille substitution étant faite dans les divers termes de (2), le produit paQ-i-a gg {pouve facteur commun, et l'on est conduit à déterminer a par l'équation j . . .?j{ab' — ba')"{ absorption du chlore parle métal B, à la tension de dissociation MO du chlo- rure BCl; dépense de travail MOIQ. » On est ainsi revenu au point de départ, et on se retrouve en possession du métal libre A et du chlorure BGl; tout s'étant passé à la même température, si, comme nous l'avons sup- posé, les actions sont réversibles, et si celte application extrême du principe de Garnot est légitime, l'énergie électrique que cette réaction peut fournir doit être équivalente au travail dépensé suivant le cycle IMNPQ. » Il y a ici une condition de plus que dans les applications ordinaires des cycles l'éversibles ; L'équivalence doit avoir lieu directement entre l'énergie mécanique dépensée et l'énergie élec- trique produite , et aucune portion de la chaleur mise en jeu ne doit intervenir; sans cela on réaliserait, avec le cycle direct ou renversé, un système permettant de transformer de la chaleur en énergie sans chute de température : ce qui est contraire au principe de Gar- not, en supposant qu'il s'étende aux cas des réactions chimiques. » On aura donc, en négligeant toujours les volumes liquides, E; (en unités mécaniques) = aireMNPQ ^= lognép/?^— lognép/^^, Pa et p/, étant, à la température t, les tensions de dissociation des métaux A et B; pour une autre combinaison voltaïque, on aurait t.i = Lpi,>Lpa' et —=— -— , E Lp/,1 — hpa' en choisissant des intensités égales i correspondant dans les deux cas à la mise en jeu du même poids de chlore, d'après les lois de Faraday et de E. Becquerel. On voit même que la ligne isotherme PQ est la même dans les deux cas. » La vérification de ces vues est difficile acttiellemeiit, faute de données numériques sur la dissociation : on peut cependant remarquer que les mé- taux de la série du platine, ou l'or et l'argent, se comporteraient probable- ment à peu près comme les corps hypothétiques sur lesquels nous avons raisonné. 11 est également probable que les forces électromotrices, prises sur des éléments à dissolutions aqueuses, différeraient peu de celles que donneraient les sels fondus comme nous les avons supposés. Une consé- quence qui semble, à première vue, concorder avec ce que l'on sait, est que l'ancienne classification électrochimique des métaux, ou leur division en électropositifs et électronégalifs, n'est autre que l'ordre des tensions de dis- ( 789 ) sociation, à une température déterminée, des composés dans lesquels on les considère. a On pourrait aussi remarquer que les forces électromotrices trop faibles correspondent généralement à la dissolution de métaux dont les composés cèdent plus facilement à l'action delà chaleur (couple fer-cuivre comparé au couple Daniell). Nous nous abstiendrons de multiplier ces rapproche- ments, qui manquent de sanction numérique. )i Ces considérations donneraient donc, dans un cas assez étendu de réactions réversibles, la relation qui existe, entre l'énergie électrique et les tensions de dissociation des composés mis en jeu, à la température du couple voltaïque formé. » PHYSIQUE. — Sur la construction de récepteurs pholoplioniques à sélénium; par M. E. MekoadAîii. « Ces récepteurs sont formés en prenant deux rubans de laiton, de -^ de millimètre d'épaisseur, de o^jOi de largeur, et de longueur variant de I™ à 4'" ou 5'". On les sépare avec deux rubans de papier parchemin, d'en- viron o™",! 5 d'épaisseur. On enroule le tout en spirale (') aussi serrée que possible et on maintient le tout à l'aide de deux morceaux de bois serrés par deux vis. On polit à la lime les deux faces. » On chauffe l'appareil dans un bain de sable ou sur une lame de cuivre épais placée au-dessus d'un bec Bunsen, jusqu'à la température où le sélé- nium commence à fondre. On promène alors à la surface un crayon de sé- lénium et on donne à la couche, aussi mince que possible, la teinte ardoi- sée caractéristique indiquée par M. G. Bell. » Ces récepteurs sont continus. Leur construction est extrêmement fa- cile. On peut les pohr à la lime et réparer par suite sans difficulté un dé- faut. On peut leur donner une petite surface, ce qui permet de les placer aisément dans un appareil complexe. » Ils jouissent d'ailleurs des mêmes propriétés qne les récepleurs discon- tinus ordinaires, plans ou cylindriques. » On peut préserver les surfaces en les recouvrant d'une lame de mica, ou plus simplement en les vernissant à la gomme laque. (') M. W. Siemens avait déjà, il y a plusieurs années, donné cette forme à des récep- teurs composés de fils métalliques, formant sur une plaque isolante une rainure dans laquelle on coulait du sélénium. C'est un de nos aides, M. Humblot, qui m'a donné l'idée d'em- ployer celle forme et qui a construit lui-méine le premier récepteur de ce genre. ( 790 ) » On peut aussi leur donner une résistance très variable, depuis 8000"''°" à 10000°^™' jusqu'à 200000"'"°% sans qu'ils cessent de bien fonctionner. Il en résulte la possibilité de placer dans leur circuit, qui contient la pile, un assez grand nombre de récepteurs téléphoniques, disposés en série ou en sur- face, dont la résistance peut aller sans inconvénient jusqu'à 200°'""% ce qui permet de faire entendre les effets pbotophoniques à un grand nombre de personnes à la fois, sans compter d'autres applications qui seront décrites plus lard. « En particulier, je puis dire que l'un de ces récepteurs, de 7*^'^ de sur- face seulement, donne à la lumière oxhydrique, dans un téléphone Gower de aSS"""^ de résistance, muni de son cornet acoustique, des sons qui s'en- tendent à 2™ ou 3™ de distance. » Je me sers actuellement de ces récepteurs pour l'élude du mécanisme de la transformation d'énergie qui constitue la photophonie due au sélé- nium. 1) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Sur les causes perlurbalrices de la transmission téléphonique. Note de M. A. Gaiffe. " Ayant remarqué que les téléphones transmettent, en même temps que la parole, des bruits d'origine inconnue, je me suis livré à quelques essais, en vue de rechercher si les causes de ces bruits ne seraient pas celles qui s'opposent à la transmission téléphonique à grande distance. 1) Afin de me mettre à l'abri de toute cause d'erreur, j'ai disposé les appareils de la manière suivante: » La ligne, qui avait une longueur de 20*° environ, était posée sur le solde plusieurs chambres, dont toutes les portes de communication étaient fermées; elle était reliée, par une de ses extrémités, à une paire de téléphones, au moyen de conducteurs souples, destinés à arrêter les sons qui auraient pu se communiquer mécaniquement de proche en proche à travers le métal jusqu'aux téléphones. Par surcroît de précaution, le circuit était complété, entre ceux-ci, par un autre fil souple, sur le trajet du- quel se trouvait une pédale interruptrice, permettant de couper le circuit, sans changer en rien la nature des communications entre la ligne et les téléphones, et de constater ainsi que les bruits entendus avaient bien une origine électrique. L'opérateur agissait à l'autre extrémité de la ligne, qui n'était en rap|>ort, ni directement ni par induction, avec aucun générateur électrique. ( 79' ) » J'observai d'abord que le courant naissaut sous l'influence du frotte- meiil de deux fils, de même nature ou de natures différentes, ou encore celui que produit le serrage d'une vis de pression réunissant deux parties ilu conducteiu-, j'observai, dis-je, que ces courants s'entendent dans les téléphones. Si l'on veut rendre le phénomène très énergique, il suffit de terminer un des fils de ligne par une lime, l'autre par une tige métallique, et de frotter la tige snr la lime. On entend alors très distinctement, dans les téléphones, le bruit de la lime mordant le métal. 1) On comprend facilement que, lorsque les hgnes télégraphiques aériennes servent à la transmission téléphonique, cette première cause soit suffisante pour la gêner beaucoup, puisque ces lignes sont formées de tron- çons de fils de fer, rénnis, aux tendeurs et entre eux, par des ligatures plus ou moins parfaites, et qu'elles sont dans une agitation continuelle. Mais cette cause d'insuccès pourrait être écartée, en remplaçant les ligatures simples par des soudures. » Malheureusement, il en existe une autre plus grave. Je veux parler de courants naissant sous l'influence des vibrations elles-mêmes, courants dont j'avais admis l'existence a priori. Pour vérifier mon hypothèse, je plaçai dans le circuit, à l'extrémité de la ligne opposée aux téléphones, une baguette de fer de i™, 5o de longueur environ, reliée au système par des conducteurs souples, gênant peu ses vibrations; je fis frapper, tantôt transversalement, tantôt longitudinalement, sur cette baguette, avec un marteau. Les sons déterminés par les chocs étaient reproduits nettement par les téléphones avec leurs caractères propres. » Cette expérience, répétée sur des baguettes de cuivre et de laiton, n'a donné que des résultats négatifs. Il semble que le phénomène ne se pro- duise que comme effet des vibrations déterminées dans le fer. Est-il àù au changement moléculaire que subit ce métal, ou à une action inductrice particulière? C'est ce que des expériences ultérieures montreront, je l'espère. » Si, comme cela est probable, les vibrations causées par le vent agissent sur les lignes de fil de fer, comme les chocs sur une baguette de faible lon- gueur, il paraît difficile de correspondre, à de grandes distances, avec le matériel de transmission existant, tant qu'on n'aura pas trouvé le moyen de faire parler les téléphones à l'aide d'actions électriques assez énergiques pour que les courants naissant dans la ligne même ne puissent plus être une cause de trouble appréciable. » 792 ) CHIMIE. — Sur la préparation cl les propriétés du protochlorure de chrome et du sulfate de protoxyde de chrome. Note de M. H. Moissan. « Tandis que les combinaisons produites par les deux oxydes de chrome Cp2Q3 çj CrO' ont été l'objet de nombreux travaux, l'étude des composés formés par le protoxyde CrO a été plus négligée. On sait que, dans un Mémoire publié en i844> ^1- Peligot (') a annoncé la découverte du proto- chlorure de chrome, de l'acétate de protoxyde de chrome et d'un sulfate double de chrome et de potasse appartenant à la série magnésienne. La difficulté de préparation de ces sels, qui, au contact de l'oxygène, se trans- forment bien plus rapidement que les sels ferreux en sels de sesquioxyde, a été cause sans doute du petit nombre de recherches entreprises sur ce sujet. » Ayant repris cette étude, j'ai essayé d'abord de préparer le proto- chlorure de chrome par divers procédés. » Photochlorure de chrome. — Ce composé a été obtenu par M. Peligot en faisant passer à haute température un volume limité de chlore sur un excès de sesquioxyde de chrome mélangé de charbon . Vers la même époque, Moberg (^) obtint ce produit, mais beaucoup moins pur, par l'action d'un courant d'hydrogène sur le sesquichlorure de chrome chauffé au rouge. )) J'ai préparé le protochlorure de chrome : » 1° Par l'action d'un courant d'acide chlorhydrique sec, au rouge, sur la fonte de chrome préparée par le procédé de M. Deville. )) Dans ces conditions, le protochlorure est cristallisé, parfaitement blanc et mélangé avec les parcelles de carbone restées inattaquées. » Si, au lieu de maintenir le chrome dans un courant d'acide chlorhy- drique au rouge, on emploie à la même température un courant de chlore, on obtient le sesquichlorure Cr-Cl'. » 2° Par l'action du chlorhydrate d'ammoniaque sur le sesquichlorure de chrome. Dans un tube de verre de Bohême contenant du sesquichlorure de chrome porté au rouge, on fait passer des vapeurs de chlorhydrate d'ammoniaque; le sesquichlorure est réduit, et il se forme du protochlo- (') Recherches sur le chrome, par M. Peligot [Annales de Chimie et de Physique, 3» série, t. XII, p. SaS). (^) Sur le protoxyde de cA/ome; par M. Moberg [Journal fiir prakt. Chemie, t. XLIII, p. ii4). ( 793) riire se présentant sous forme de paillettes blanches, micacées, ayant con- servé la forme du sesqiiichloriire employé. La composition de ce produit répond à la formule CrCl. Celte réaction ne se fait bien qu'à une tempé- ratiue voisine de celle du ramollissement du verre ordinaire. 1) Pour obtenir de plus grandes quantités de protochlorure de chromo, je me sers d'une cornue de porcelaine tubulée portant un tube de même substance, que l'on peut déboucher à volonté. Le col de la cornue est placé dans une allonge inclinée qui sert à condenser l'excès de chlorhydrate d'ammoniaque, et qui laisse dégager l'acide chlorhydriqiie formé. La cornue étant à moitié remplie de sesquichlornre de chrome sec, mélangé d'un peu de chlorhydrate d'ammoniaque, on la porte au rouge et on laisse tomber de temps à temps, parle tube, des fragments de chlorhydrate d'am- moniaque, qui se volatilisent, se décomposent en partie et réduisent le chlorure. J'ai obtenu souvent, en opérant de cette manière, un proto- chlorure de chrome fondu, cristallisé en longues aiguilles opaques, enche- vêtrées, et contenant parfois une petite quantité de sesquioxyde. «I Le protochlorure ainsi préparé, mis en contact d'eau privée d'air,fournit une solution d'un beau bleu, dont M. Peligot a étudié les propriétés. M Sulfitte de protoxyde de chrome. — J'ai obtenu ce se! par l'action de l'acide sulfurique sur l'acétate de protoxyde de chrome. Je commence par réduire une solution de sesquichlorure de chrome par l'hydrogène produit dans la liqueur même au moyen de zinc et d'acide chloi hydrique. Cette méthode, indiquée par M. Debray pour réduire la solution de certains sesquichlorures, et particulièrement celle de sesquichlorure de chrome, permet d'opérer facilement à l'abri de l'air et fournit du protochloriire de chrome parfaitement bleu. Le mélange de chlorure chromeux, de chlorure de zinc et d'un très léger excès d'acide chlorhydrique, est pré- cipité par l'acétate de soude en solution concentrée. En opérant la ré- duction dans certaines conditions, il ne se précipite que de l'acétate de protoxyde de chrome. Ce sel rouge est lavé par décantation. Si l'on traite ensuite cet acétate de protoxyde de chrome, encore humide, j)ar de l'acide sulfurique pur étendu, on obtient une solution bleue qui, par refroidisse- ment, laisse déposer de très beaux cristaux bleus. Ces crist.iux sont séparés des eaux mères, lavés et séchés dans ini courant d'acide carbonique com- plètement exempt d'oxygène. Leur composition correspond à la formule CrO,S0^7HO. » Je me suis assuré que ces cristaux sont isomorphes avec les sulfates C. R., 1^81, \"S.emfstre. (T. XCU, K» SS.) Io5 ( 794) de protoxyde à '7 équivalents d'eau, en faisant une solntion sursaturée de sulfate de protoxyde de chrome et en y ajoutant un petit cristal de sulfate de protoxyde de fer, FeOSO%7lIO, quia déterminé immédiatement la cristallisation. « Ce sel, aussitôt qu'il se trouve en présence de l'oxygène, l'absorbe avec rapidité. Sa faculté réductrice est telle que, si l'on abandonne pendant quelques jours le sulfate de protoxyde de chrome en présence de l'acide acétique provenant de l'acétate de protoxyde employé dans la préparation, les cristaux que l'on obtient sont entièrement formés de sulfate de sesqui- oxyde. L'acide acétique a été réduit et le chrome peroxyde. » Comme le sulfate de protoxyde de fer, le sulfate de protoxyde de chrome absorbe avec facilité le bioxyde d'azote, en se colorant en brun. » Si l'on met en contact l'acétate de chrome humide, non plus avec de l'acide sulfurique étendu, mais avec un excès d'acide sulfurique concentré, on obtient un précipité blanc cristallin, qui est un sulfate de protoxyde de chrome renfermant moins d'eau que le précédent. » Je continue ces recherches et j'espère soumettre bientôt à l'Académie de nouveaux résultats. » CHiMlli:. — Sur les combinaisons phoiplioplatimques. Note de M. E. Pomey. « M. Schûtzenberger a décrit toute une série de composés dérivant des deux corps PhCP,PtCI- et (PhCl')^PtCl-, et notamment parmi eux les deux éthersPh(C=H=0)'PtCl'et[Ph(C2H'0)'] = PtCl% auxquels il a donné les noms cVétliers pliosphoplatineux et phosphoplatinique. J'ai essayé l'action du perchlorure de phosphore sur le premier de ceséthers, dans l'espérance déformer la combinaision Ph(C-H'Cl)'PtCl- par la substitution de Cl' à (OH)'. Mais la réaction ne s'est pas passée dans ce sens. J'ai, en effet, introduit dans un matras ii^' d'éther phosphoplatineux et 16^'' de per- chlorure de phosphore, desséchés tous deux avec soin, et j'ai chauffé le mélange au bain d'huile. Dès que la température a atteint ^n", la masse s'est mise à fondre en un liquide rouge foncé, qui est entré en ébullition, et il s'est dégagé en même temps du chlorure d'éthyle, reconnaissable à la couleur de sa flamme. Peu à peu, la matière restée dans le matras s'est solidifiée en une masse de couleur brune, qui, chauffée avec dutrichlomre de phosphore, a abandonné par refroidissement des cristaux jaunes iden- tiquesaucorps (PhCi')-,PtCP. En résumé, laréaction s'estpasséed'unefacon ( 795 ) régulière, d'après la formule suivante : Pli;c-H*0)',PtCP-t-3(PhCl=)=:3(C=H^Cl)-4-l'liCl',PtCl^+3(PhCl'0). » J'ai ensuite étudié l'aclion du brome sur l'étlier phosphoplatineux. Il suffit de dissoudre ces deux corps, après dessiccation, dans le tétrachlorure de carbone, et de mélanger les deux solutions, pour obtenir un précipité cristallin rouge. En décantant le liquide et desséchant le précipité dans un courant d'air sec, on obtient un produit qui correspond à la formule Ph(C-H=0)%PtCl-%Br-. » J'ai été conduit alors à examiner l'action du chlore sur l'élher phospho- platineux. 3'ai précipité la solution d'éther dans le chlorure de carbone, par une solution saturée de chlore dans ce même véhicule. Le précipité jaune ainsi obtenu pré.sente la composition Ph(C^H'O)', PtCl-,Cr^. » Ces deux composés sont très altérables par l'humidité; il est à peu près impossible de les conserver. » J'ai traité de même l'étlier phosphoplatineux par l'eau de brome, jusqu'à ce qu'il n'y eût plus d'absorption. Le composé obtenu est jaune foncé, soluble dans l'alcool et cristallisable.il a pour composition [Ph(C-H*0)'pPtCl%Br^ » J'ai pu constater quel'éther phosphoplatinique absorbe aussi le chlore; mais je n'ai pas encore déterminé la composition du produit ainsi obtenu ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Des produits de l'aclion du chlorhydrate d'ammoniaque sur la glycérine. Note de M. A. Étaku, présentée par M. Cahours. « Dans le but d'étudier plus complètement l'alcaloïde que j'ai décou- vert en faisant réagir le chlorhydrate d'ammoniaque, à température élevée, sur la glycérine, j'ai préparé une nouvelle quantité de cet alcali par la méthode que j'ai déjà décrite et j'ai fait en même temps quelques réactions dans le but de rechercher s'il n'y avait pas d'autres produits formés simul- tanément. )i Les produits bruts de la distillation glycérique possèdent une forte réaction acide. Quand on les additionne d'acide sulfurique étendu, qu'on ^') Ce travail a été fait au laboratoire de M. Schùtzenberger. ( 79^) les soumet à la distillation avec de la vapeur d'eau et qu'on extrait les eaux de condensalion par l'éther, on obtient un corps chloré volatil à i ^S", sur lequel j'espère pouvoir revenir bientôt. Les acides qui accompagnent ce produit chloré saturent le carbonate de potasse avec effervescence, mais les sels qui prennent naissance n'ont pu être isolés, leur solution se décom- posant, quand on l'évaporé, avec formation décomposés irritant les yeux a la façon de l'acroléine. Je n'ai pas poussé plus loin cet examen. 1) En possession d'une assez forte quanlilé de l'alcaloïde dont j'ai fait connaître les propriétés dans ma précédente Note, j'en ai étudié de plus prés quelques l'éactions, et j'ai voulu compléter mes analyses, qui n'avaient porté que sur le carbone et l'hydrogène, par le dosage de l'azote. Cette der- nière expérience m'a montré que les nombres analytiques que j'ai publiés (C = 64,7, H = 8,5) s'accordaient aussi bien avec la forauile CH'" Az', que je dois adopter définitivement, qu'avec la formule C^H" AzO d'une hydroxypicoline, que j'avais d'abord choisie par suite d'une coïncidence d'analyse. » Les dosages d'azote m'ayant indiqué l'existence de 25,6 pour 100 de ce gaz, l'analyse complète de la substance se trouve ainsi faite et sa for- mule définitivement établie. » Le corps CH'^Az- et la nicotine sont les deux seuls alcaloïdes liquides à réactions pyridiques diazotés qu'on connaisse. Ne pouvant, avec la nouvelle formule que je dois lui assigner, préjuger de sa constitution, je propose de le désigner provisoirement sous le nom de cjlycoline^ qui ne comporte aucune supposition sur sa nature. Les chloroplatinate et chloraurate de glycoline que j'ai déjà décrits, et dont j'ai donné la teneur en métal, sont représentés par les formules (:''H"'Az\2HClPtCl* et C"H"' Az^AuCP. » Les nouvelles expériences que j'ai faites avec cette base sont les sui- vantes. » Cldoi^hydmte de (jlycoliiie C'R"' Az^,RC\. — On obtient ce sel, sous la forme de petits mamelons provenant de l'agglomération d'aiguilles dispo- sées en rayons, par l'évaporalion de sa solution aqueuse sous une cloche à acide sulfurique; il est très soluble dans l'eau et l'alcool; ses cristaux sont brillants et ne tombent en déliquescence que dans un air très humide. Ce sel est monoacide. » Dérivé iodélhyliqKe C''H"'Az-(C-H')L — La glycoline traitée par un excès d'iodure d'élhyle et maintenue pendant une heure à 100" donne lieu ( 797 ) à une abondante cristallisation. Le dérivé iodélhylique soumis à la pression et recristallisé dans l'alcool se présente sous la forme d'aiguilles de couleur citronnée, inaltérables à l'air, peu solubles dans l'élher et extrémemenl solubles dans l'alcool et dans l'eau. » Le dosage de l'azoledans cecor|)s a donné 12,8; le dosage d'iode, 47,3. Les nombres théoriques sont i2,'3 et l\'],'j. On a donc affaire à un dérivé monoiodéthylique. L'acide azoteux fourni par l'action d'une solution d'azo- tite de soude sur du sulfate acide de glycoline ne parait attaquer aucune- ment l'alcaloïde; ce fait est de nature à exclure l'hypothèse d'un groupe (AzFF) dans sa molécule. » L'oxydation de la glycoline par l'acide azotique entraînant, ainsi que je l'ai déjà annoncé, sa transformation presque complète en acides carbonique et cyanhydrique, j'ai entrepris l'étude de son oxydation parle permanga- nate de potassium, qui parait marcher régulièrement, et sur 1( s résultats de laquelle je reviendrai. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des greffes iriennes. Palhoijénie des kystes el des tumeurs épithéliales de l'iris. Note de M. E. Masse, présentée par M. Vulpian. « Il résulte de nombreuses expériences que je viens de faire, sur des lapins, que des lambeaux de conjonctive, de petits morceaux de peau in- troduits dans la chambre antérieure de l'œil, à l'aide d'une incision faite à la cornée, se greifent assez facilement sur l'iris. Les lambeaux de ces tissus, abandonnés dans la chambre antérieure de l'œil, vont s'accoler à la face antérieure de l'iris; l'adhésion se fait sans qu'il existe une plaie au niveau de la greffe et sans que la greffe ait pénétré dans le tissu même de l'iris. » Les tissus greffés subissent d'abord une certaine résorption, les lam- beaux irréguliers s'arrondissent et prennent une couleur blanche. Au bout d'un certain temps, la greffe prend la forme d'une petite perle fine; elle présente les plus grandes analogies avec les kystes et les tumeurs épithéliales qui se développent quelquefois sur l'iris de l'homme, après les plaies péné- trantes de la cornée. » Les petites tumeurs qui se développent ainsi par la greffe peuvent se vasculariser; j'ai vu des anses vasculaires, parties de l'iris, se développer et se ramifier à leur surface. Chez les lapins, ces tumeurs restent toujours ( 79») assez petites, mais elles ne disparaissent pas. Je conserve, depuis huit mois, des lapins qui ont des greffes de ce genre. » J'ai pu greffer sur l'iris, par ce même procédé, de petites portions de peau renfermant des cils. Les cils ont été englobés dans la tumeur qui s'est formée par la greffe. M Je me suis assuré, par l'examen microscopique, de la nature des greffes ainsi obtenues; elles sont formées d'une couche très épaisse d'épithé- lium pavimenteux ; sous cet épithélium, se trouve du tissu conjonctif qui s'unit au tissu conjonctif de l'iris. » J'ai vu se développer, au centre d'une greffe de conjonctive, une véri- table cavité kystique. La tumeur, qui était d'abord blanche, était devenue translucide. M On peut donc obtenir |)ar la greffe iriennedes tumeurs épiihéliales et des tumeurs kystiques. Cetle théorie, émise sans preuves expérimentales par Rothmund en 1871, peut être soutenue à l'aide des faits que j'ai l'hon- neur de soumettre à l'Académie. » Les kystes et les tumeurs é[)ithéliales de l'iris qui se développent chez l'homme après les plaies pénétrantes de la cornée peuvent être dus à des greffes de lambeaux de conjonctive ou de morceaux de peau, qui pénètrent, au moment du traumatisme, dans la chambre antérieure de l'œil. » Des cils munis de leurs follicules peuvent également se greffer sur l'iris. Les cellules des follicules pileux deviennent le germe, le point de départ de petites tumeurs épiihéliales. Chez un forgeron, à la suite d'un trauma- tisme, trois cils ayant pénétré dans la chambre antérieure de l'œil, j'ai vu se former, près du bulbe de chacun d'eux, trois petites tumeurs arrondies comme de petites perles fines. La théorie de la greffe nous rend compte parfaitement de la pathogénie de ces tumeurs. » Nous comprenons aussi, à l'aide de cette théorie, pourquoi la plupart des kvstes et des tumeurs épithéliaies de l'iris se forment chez l'homme après des plaies pénétrantes de la cornée. » La formation des kystes et des tumeurs de l'iris qui succèdent au trau- matisme peut donc s'expliquer par la théorie émise par Rothmund. Les expériences que je viens défaire sur les animaux prouvent que cette théorie, qui n'était considérée jusqu'à présent que comme une hypothèse, peut être justifiée par des expériences très concluantes sur les animaux. » ( 799 ) GÉOLOGIE. — Sur la nature et l'ordre d'npparilion ries roches criiplivrs an- ciennes que l'on observe dans la réijion des volcans à cralères du Puy-de-Dôme, Note de M. A. Julien, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « L'étude que nous avons faite du terrain cambrien compris entre la vallée de la Sionle et la Limagne nous a permis de découvrir les relations d'âge qui existent entre les roches éruptives anciennes du vaste plateau qui supporte l'appareil volcanique moderne du Puy-de-Dôme. Ces roches éruptives sont les suivantes : granité porphyroïde; granité ordinaire à grains moyens; leptynite (granulite de M. Michel Lévy) ; pegmalite avec tourmaline et grenats; roches amphiboliques, diorite, amphibolite et pétrosilex amphibolique. Sauf le granité porphyroïde qui forme de vastes épanchements, toutes ces roclies sont à l'état de filons, très nets et extrê- mement nombreux. Ceux de leptynite et de pegmatite ont une direction moyenne N.-S, avec de légères déviations soit à l'est, soit à l'ouest. Ceux de roches amphiboliques, au contraire, courent en général vers rO.-N.-O. Leur ordre d'apparition est celui-ci : au début, épanche- ments de granité porphyroïde : c'est le granité le plus ancien de la région; puis granité à grains moyens, en filons puissants dans le granité porphyroïde. » Ensuite viennent les filons de diorito. Durant le cours de leur émission, des granités amphiboliques ont été injectés entre Aydat et Phialeix, et ceux-ci, à leur tour, ont été traversés par des veines de pétrosilex amphi- bolique à nuance rose et verte. » D'innombrables filons de leptynite ont paru ensuite, et les pegmatiles ont terminé enfin cette longue série de phénomènes éruplifs. Ces deux dernières roches sont toujoiu's distinctes et ne passent jamais de l'une à l'autre. Toutes ces relations sont écrites sur ce magnifique plateau, si célèbre par son appareil volcanique moderne, en caractères d'une admi- rable netteté qui ne laisse aucune place au doute ni à l'incertitude. Bien qu'on puisse les vérifier sur une foule de points, je signalerai seulement quelques localités privilégiées, qui mériteraient à ce point de vue de de- venir classiques. » 1° Aux côtes de Ceyrat, le long du chemin qui s'élève sur les flancs de la falaise granitique, jusqu'à Berzet, le granité porphyroïde qui forme la falaise empâte d'énormes blocs de phyllades cambriennes. De beaux ( 8oo ) filons très nets de granité moyen, dont quelques-uns ont plusieurs mètres d'épaisseur, traversent le granité porphyroïde. L'un d'eux rencontre sur son trajet un de ces blocs emballés de phyllade. Des filons de leptynile traversent aussi It s granités porphyroïde et moyen, et l'un d'eux, par l'effet d'un hasard heureux, recoupe le bloc de phyllade déjà traversé par le filon de granité à grains moyens. u 2° Dans le quadrilatère compris entre Theddes, Chadrat, Saint-Genès Champanelle et Berzet, le granité porphyroïde, emballant de toute part des centaines de lambeaux cambriens, s'injecte en filous, en filets et en veines, ramifiés et anastomosés, à travers les fentes et les feuillets de ces blocs. L'état de fluidité extrême du granité lors de son apparition se montre avec une netteté saisissante. Nulle trace de métamorphisme. D'innombrables filons N.-S. de leptynite et de pegmatile traversent tout ce système. » 3° A Recolène, à ioo™en avant du village, un superbe filon de diorile, enclavé dans les quartzites cambriens, est nettement recoupé par un beau filon de leptynite de o'°,20 d'épaisseur. )> 4° Entre Sauteyras et Aydat, sur le bord du charmant lac de ce nom, région privilégiée des roches amphiboliques, on observe le long du chemin, à loo" de Sauteyras, un puissant filon de diorite N. 5o"0., traversant le granité porphyroïde ainsi qu'un bloc métrique de phyllade emballé. Il est à son tour recoupé par un filon de o™,20 de pegmatite tourmalinifère. » 5° Enfin, à la sortie du village de Tiieddes, vers la dernière maison, un beau filon de leptynite de o'",3o est coupé presqu'à angle droit par un filon de même puissance de pegmatite à tourmaline. » Je pourrais citer nombre de localités, dans cette vaste région, où ces relations se vérifient sans aucune exception. Les observations que j'ai faites d'autre part dans la Loire, l'Allier et Saône-et -Loire , me permettent d'affirmer que la sortie de toutes ce» roches, depuis le granité porphyroïde jusques et y compris la pegmatite, était terminée lors des dépôts dévoniens et carbonifères, et qu'U faut fixer la date de leur émission à l'époque silu- rienne. » A 3 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. ( 8oi COMITE SECRET. La Section de Géométrie, par l'organe de son doyen, M. Hermite, pré- sente la liste suivante do candidats à la place laissée vacante dans son sein par le décès de M. Chastes. En première ligne M. Camille Jordan. En deuxième ligue M. Gaston Darboux. En lioisième ligne M. Laguerre. En quatrième ligne, ex œquo el par l M. Halphen. ordre alphabétique (M. Mannheim. r, . ., ,. ( M. AppELL. En cinquième liane, ex aequo et par ,, j;, ,,,,.■ M. Emile Picard. ordre alphabétique i,,^ ^ ^ (M. POIXCARÉ. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Odvrages reçds dans la séance db 28 MAKS 1881. Discours prononcé sur la tombe de 31. Kuhlmann, le 2g janvier 1881 ; par M. GossELET.^Lille, impr. L. Danel, 1881; br. in-8°. Comité international des poids et mesures. Procès-verbaux des séances de 1880. Paris, Gauthier-Villars, 1881; in-8°. (Deux exemplaires.) Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris; par Paul IIallez. i''^ Thèse : Contributions à i histoire naturelle des Tarbellariés; 2* Thèse : Pro- positions données par la Faculté. Lille, impr. Danel, 1879; in-4°. (Adressé par l'auteur au Concours de Physiologie expérimentale.) Merdes Indes. Cartes de la direction el de l'intensité probables des vents; par C. K., ibSi, I" Semestre. <^r. XCll, N° 13.) ' o6 ( -^02 ) L. Brault; janvier à décembre. Paris, au Dépôt des Caries et Plans de la Marine; i\ Cartes grand aigle. Joule la vérité sur le point et sur le chronomètre; par L. Pagel. Paris, Chal- lamel aine, 1880; br. in-S". (Renvoyé à une Commission spéciale.) Note sur l'absinthe; par C. Hussow (de Toul). Paris, V.-A. Delahaye, 1 880 ; br. in-8°. Note sur les caractères de la viande saine et de la viande altérée; par M, C. HussoN (de Toul). Nancy, impr. P. Sordoillet, 1881 ; br. in-S". Peinture sur porcelaine et sur jaïence fine. Méthode nouvelle pour cuire chez soi les peintures vilrifiables; par M. Gabelle. Paris, A. Ghio, 1881 ; br. in-8°. Etude sur ihjdrme de salicyle ; par P. Apéet. Constantinople, typogr. Zellich, 1881 ; br. in- 12. Contribution à la théorie du changement des variables dans le calcul des inté-' grales simples et multiples; par L. Saltei.. Bordeaux, impr. Gounouilliou, sans date; br. in-8°. (Deux exemplaires.) Suljenomeno di marea osseivato nelle minière carbonifère di Dux in Boenno, di G. Grablovitz. Sans lieu ni date; br. in-8''. (Estratlo dal Bolleltino délia Societa adriatica di Scienze naturali in Trieste.) G. Grablovitz. Il lerremoto di Zngabria. Cause presunte ed cjfetti osservati. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Estratlo dal periodico Mente e Cuore.) R. Accademia délie Scienze di Torino. Elenco degli Accademici. Torino, Stamp. realc, 1881 ; br. in-8°. Memorie délia Societa degli Spettroscopisti italiani, raccolte e pubblicate per cura del prof. P. Tacchini; vol. IX, 1880. Roma, Paolini, 1881 ; in-4°. Sopra una proprieta dellcjunzioui interpolari. Nota di A. Genocchi. Torino, E. Loescher, 1881 ; br. in-8°. Ueber causalmechanisclie Entstehung der Organismen von Pilgermann. Stult- gard, J. Hensel, 1881 ; in-i2°. On ihe production and reproduction ofsound by light; by A. Graham Bell. Sanslieu ni date; br. in-B". (From the American journal of Science, vol. XX, october 1880.) The mediterranean pilot; vol. III. — AJrica pilot, 01 sailing directions for ihewest coasl of Africa, Part I. — Norway pilot, Part II. — Tide tables for the Britishand lrisliports,for theyear 1881. — Admirally catalogue of Charts, Plans, and Sailing directions. — The admirally list of lighls in ihe Brilish Islands, \8^i. — The admirally list of lights on the norih and wesl coast of France, Spain and Portugal, etc., 1881. — The admirally list of lights in the Norlh settj the Baltic and the JVhile sea, 1881 . — The admirally list of lighls in ( 8o3 ) tlie Mcdllerranean, Black and Jzof seas, and (juif of Suez, 1881. — The admi- rait^' list of lujids in t/ie United- States of America, 1881. — The odmirally list of hglits on tlie coasts and lakes of British Norlh America, 1881 . — The admi- rallj list of liqlits in tlie TVest-India hlands, etc., 1881. London, 1880-1881 ; 3 volumes et 12 br. in-8°, et 23 Cartes grand aigle. (Transmis par l'Ami- raiité anglaise.) Flora Balava, livr. 249 à 252. lieyden, de Breuck et Smits, sans date; 4 livr. in-4°. Geographical explorations and Surveys west of tite 108"' merilian. Topo- (jraphical yltlas [crayon). Wheeler, iS'jS; in-folio. DISCOURS PRONONCE AUX FUNÉRAILLES DE M. DELESSE. DISCOURS DE iM. DAUBREE, AU NOM DE i'aCADÉMIE DES SCIENCES, DU CORPS DES MINES ET DE l'ÉCOLE DES MINES, « L'Académie des Sciences et le Corps des Mines viennent de faire une perte bien douloureuse. » C'est en leur nom et en celui de l'École des Mines, où Delesse a été quinze ans professeur, que j'apporte à ce confrère, à ce collègue, à cet ami, le tribut de nos amers regrets. » Après de solides et brillantes études dans sa ville natale, à ce lycée de Metz qui fournissait tant d'élèves à l'École Polytechnique, Delesse fut admis à 1 âge de vingt ans à cetîe Ecole, d'où, en 1839, il sortit le premier de sa promotion, pour entrer dans le Corps des Mines. » Dès ses débuts, l'élève-ingénieur s'appliqua avec ardeur aux Sciences auxquelles il devait vouer son existence entière. » Les voyages qu'il fît alors et qu'il continua plus tard, on France, en Allemagne, eu Pologne, en Angleterre et en Irlande, vinrent confirmer et féconder cette vocation. » Il ne tarda pas à atteindre des résultats scientifiques remarquables, et, comme récompense, en i845, l'Université lui confia le cours de Minéra- logie et de Géologie à la Faculté de Besançon, où Delesse remplissait en même temps les fondions d'ingénieur des Mines. ( 8o4 ) » Après cinq années, il revint à Paris, où il conserva des fonctions universitaires , d'abord comme sup|)léant tlu coins de Géologie à la Sorbonne, puis en qualité de maiire de conférences à l'Ecole Normale supérieure. Eu outre, il remplissait son service d'ingénieur des Mines dans linspeclion des carrières de Paris. M Les premières recherches originales du jeune savant concernent la Mi- néralogie pure: il a étudié un certain nombre d'espèces, dont la nature chi- mique était encore incertaine ou tout à fait inconnue, et son nom a été attribué à l'une de celles qu'il a définies. Il étudia aussi et avec succès les intéressantes modifications désignées sous le nom de pseudomoipltoses, le mode d'association des minéraux entre eux, ainsi que leurs propriétés ma- gnétiques. » Ses qualités d'habile minéralogiste lui ont été d'un grand secours, dans la culture d'une des branches de la Géologie à laquelle Delesse a rendu d'émiiients services, dans la connaissance des roches d'origine ignée et d'autres qui s'y rattachent. Il a étudié dans la nature et suivi dans des investigations approfondies de laboratoire, pendant quinze ans, avec une intelligente et infatigable persévérance, et au moyen de centaines d'ana- lyses, les masses éruptives les plus variées, dont la connaissance éclaire les principes mêmes de laScienie : depuis les granités et les syéniles jusqu'aux euphotides, aux mélaphyres et aux basaltes. M Après trente ans d'étude et de progrès, d'autres savants, sans rien chan- ger de ses conclusions, ont pu pénétrer plus avant dans la conuaissance intime des roches; mais l'historien de la Science n'oubliera pas que Delesse a été un précurseur pour cet ordre de recherches. » Longtemps encore ses études sur le métamorphisme honoreront le nom de Delesse. Les modifications minéralogiques que les roches éruptives ont fait subir aux masses, à travers lesquelles elles ont été poussées, sont des témoins permanents, qui étaient bien faits pour attirer toute son atten- tion. La comparaison chimique de la roche métamorphique avec la roche normale faisait nettement ressortir la nature des substances acquises ou perdues. L'un des principaux résultats de ces analyses a été de restreindre l'importance attribuée jusqu'alors à la chaleur seule et à signaler, dans plus d'un cjs, l'intervention de sources thermales et d'autres émanations profondes, auxquelles les roches éruptives ont simplement frayé les voies. » Il n'est pour ainsi dire pas de sujet relatif à l'histoire des roches que Delesse n'ait abordé, comme le témoignent encore ses travaux sur leur imbibition par l'eau, siu- leur écrasement, ainsi que son Volume relatif aux ( 8o5 ) Matériaux de conslriiction^ publié à l'occasion de l'Exposition nniverselle do i855. » La nature des dépôts qui continuent à s'opérer chaque jour an fond des mers offre un fécond intérêt pour le géologue. Il y trouve, en effet, un précieux terme de comparaison avec les terrains stratifiés, qui, malgré l'énorme épaisseur avec laquelle ils constituent une partie des continents, sont d'origine analogue. Delesse a laborieusement étudié les produits d'in- nombrables sondages opérés dans la plupart des mers. Il en a coordonné les résultats dans un Ouvrage devenu classique, avec le bel Atlas de cartes sous-marines qui l'accompagne. » Sans ralentir jamais ses propres travaux, il aimait à faire valoir ceux des autres. La Revue des progrès de ta Géologie, dont il a enrichi les Annales des itf/nes pendant vingt années, aurait peut-être suffi à absorber tous les instants d'nn savant moins actif, et moins prompt à apprécier la portée d'une découverte. » Cet infatigable théoricien ne négligea jamais les applications de la Science. La nature et la configuration des assises qui constituent le sous-sol ; le cours et la profondeur des nappes d'eau souterraines; la composition minéralogique de la terre végétale ont été par lui représentées sur diverses cartes, dressées suivant des méthodes de notations qui lui sont propres. Ses coupes suivant le tracé de plusieurs de nos grandes lignes de chemin de fer, en éclairant la constitution du sol sur lequel elles sont établies, sont aussi d'une utilité journalière. » Tout en poursuivant ses nombreux travaux scientifiques, Delesse ne cessa pas de s'acquitter, avec une régularité parfaite, de ses fonctions dans le Corps des Mines. Ayant, en 1864, quitté le service des carrières de Paris, qu'il occupait depuis dix-huit ans, il fut nommé professeur d'Agriculture, de drainage et d'n-rigations à l'École des Mines, où il a créé cet enseigne- ment, avant d'être appelé à fonder le cours de Géologie à l'Institut agro- nomique. » Promu Inspecteur général des Mines en 1878, et chargé delà division du sud-est de la France, il a conservé jusqu'à la fin de sa vie ces nouvelles fonctions, pour lesquelles l'École des Mines l'a vu, avec regret, abandonner ses excellentes leçons. » Pendant la gueire de 1870, Delesse a rempli ses devoirs de citoyen en concourant, comme ingénieur, à la fabrication des cartouches dans les départements. ( 8o6 ) » Sa nomination à l'Académie des Sciences, qui eut lieule 6 janvier 1879, avait satisfait bien justement !a noble ambition de tonte sa vie. » Il fut, pendant deux années, Président de la Commission centrale de la Société de Géographie, dont il présida le Congrès international de 1875. Il présida également la Société géologique. Il appartenait à la Société nationale d'Agriculture, ainsi qu'à un grand nombre d'Académies et de Sociétés étrangères. » Nommé chevalier de la Légion d'honneur en i854, il f^'t promu officier en 1876. » Il ne devait pas jouir longtemps de ces positions noblement con- quises par son intelligence, son travail, sa science et la dignité de son caractère. Lorsque deux coups douloureux l'eurent frappé comme père, il avait ressenti une première atteinte de la grave maladie qui devait avoir des conséquences si funestes. Son activité d'esprit n'en fut point affaiblie; il n'a cessé de travailler sur son lit de souffrance et de douleur, ainsi que le témoignent les Rapports qu'il préparait journellement pour le Conseil général des Mines, et celui que, naguère, il adressait à l'Académie à l'occa- sion de ses Concours. » L'étendue et la rectitude d'esprit de Delesse, son étonnante puissance de travail, sa science profonde, sa douceur sympathique, qui était associée à une modestie vraie et à une grande loyauté de caractère, l'ont fait estimer et chérir à toutes les époques de son utile carrière. » Cette douceur patiente ne l'a pas abandonné dans les étreintes de sa longue maladie. Les soins, aussi éclairés qu'affectueux, qu'il recevait d'une compagne digne de lui et d'un fils dévoué, furent impuissants contre ce mal, et lorsqu'il s'éteignit, le 24 mars, notre ami trouvait encore dans sa foi sincère la force d'une inaltérable résignation. » En disant im douloureux adieu au confrère, au camarade que nous pleurons, témoignons hautement du souvenir que nous conserverons ton- jours de ses belles qualités de cœur et d'esprit, et du culte qu'il a voué pen- dant toute sa vie à la Science et au devoir. » On souscrit à Paris, chez GAUmiER-VILLARS. successeur de MALLET-BACHELIER Quai des Augustins, n° 55. *835, les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. at, à la fln de Tannée, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique c'e termment chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. Le prix de l'abonnement est fixé ainsi qu'il suit Pour Paris Pour les Départements Pour l'Étranger : les frais do poste extraordinaires an sus. qui précèdent celle en cours de pabltcation se ven lent séparément 15 francs. ncore quelques collections complètes. matières, l'autre par ordre alphabetiqu» 0 e no:ns 20 fr. 30 fr. On sonscrit, dans les Départements, ! + â^' - ^ ^L + A], - A'^ = o, 7. S c?n + cos3 aX H- sinD d'Y -âp- 0,0'- '^ c?L 4- A'^- A';, = o, c: o\ S(?n-r-cosD(?XH-sinDr'ÎY-^^5f3-^^o>'-'§(^L^:^^(c„ .,„ t. S c^n M- cos:^ Q^X -f- sinD c?Y - "^ âp - ^°^''°^' ~ ^''■- âp' - '§ âL + ^ {K-kp) --o. par le venl, ont été contrariées, en outre, par l'arrêt du mouvement d'horlogerie, d'où ré- sultait la nécessité de déplacer la hinette à la main. Quant aux observateurs de Pékin, s'ils n'ont pas eu à subir des vents ausii violents, on voit néanmoins, par les termes du Rapport de M. Fleuriais, qu'ils ont été méiiiocrement sa- tisfaits de leurs mesures niicrométriques. « Ces documents ■>, dit M. Fleuriais (p. 201 du Rapport sur la mission de Pékin), « ne sont malheureusement pas de nature à inspirer une bien grande confiance ; les ondulations d'une part, l'action trop brutale des mouvements de rappel de la lunette d'autre part, ont rendu l'obtention de ces mesures chose fort déli- cate. » La même opinion se trouve exprimée dans les Notes de 51. Bellanger sur les observations faites ])ar lui à l'équatorial de 6 pouces (p. 20 j du même Rapport). ( 8io ) » Les notations S, D, —•> o*II, oX, 5Y, 5p, c?p', c?L conservent la signifi- cation que je leur ai attribuée dans ma précédente Communication ('); les trois premières de ces quantités sont pristsdans \e Recueil de nombres pouvant servir à la iliscussion des obseï valions du passage de Vénus en i 874 {-additions à la Connaissance des Temps pour 1878); elles se rapportent à l'heure t de l'ob- servation exprimée en temps moyen de Paris et obtenue à l'aide de la lon- gitude provisoire admise pour la station dans le Recueil cité. Les longitudes définitives de Saint-Paul et de Pékin, qui ont été adoptées dans les calculs dont je présente ici les résultats, sont respectivement 5''o", 73 et 7''36",39; il en résulte pour c?L les valeurs correspondantes — o™, 20 et -- o", 18. » J'appelle, pour l'heure t et pour le lieu de l'observation, Pp le demi-diamètre apparent calculé du Soleil, p' le demi-diamètre apparent calculé de Vénus, Dj, la dislance calculée des centres de ces deux astres, àp la distance calculée du centre de Yéniis au bord voisin du Soleil, A^ la distance calculée du bord du Soleil au bord voisin de Vénus, A^ la distance calculée du bord du Soleil au bord opposé de Vénus, Cp la distance calculée des cornes, kp la distance calculée du bord visible de Vénus à la corde commune aux deux disques. » De ces 8 quantités, les trois premières s'obtiennent à l'aide des Tables et des formules du Recueil; les cinq autres se calculent, ainsi que les nombres A et H, par les formules suivantes : Ap = Pp--Dp, a;=p^-p;-D/„ a; = p^+p;-d^, „2 _ fp;. + .°p+ DpKp/.-'-p';-— D/.)(D,»+Pp— P).)(D/.— p„+ p'„) Cp - ^^ , kp = i^i±J^^^^jm^±iii^tA, A = D^^pJ-p-, B^D^--py^p';. Je représente enfin par A^, A'^, A*, Cg, k^ les valeurs mesurées par les ob- servateurs des quantités dont les valeurs calculées ont été appelées A^, A' , ^p1 Cpi Kp. » M. l'amiral Mouchez exprime, dans son Rapport, l'opinion que, parmi les mesures micrométriques, celles de la distance des cornes, si elles avaient pu se faire dans de bonnes conditions, seraient particulièrement propres à (') Comptes rendus, séance du 7 mars 1881. t »'^ ) conduire à une détermination précise de la parallaxe. J'ai voulu, pour ce motif, examiner d'abord ce que donneraient les mesures de ce genre em- ployées séparément. » Les 4o équations qu'elles fournissent ont été partagées en 12 groupes composés chacun d'équations correspondant à des observations faites dans une même station à des instants voisins les uns des autres. Celles d'un même groupe ont été ajoutées ensemble et la somme a été divisée par leur nombre. J'ai obtenu ainsi 12 équations normales que j'ai traitées par la méthode des moindres carrés, en attribuant à chaciuie d'elles un poids égal au nombre des mesures qui ont servi à la former. » Les valeurs des inconnues données par ce calcul sont 5X = + i2", 75, ôY = + 32",09, r)p = +27",i9, Bp — -h o",i6, oII — — o",i4; il s'ensuivrait pour la parallaxe solaire le nombre 8", 86 — o", i4 = 8", 72. Mais les valeurs énormes et évidemment inadmissibles de 5X, §Y, !}p montrent assez qu'on ne peut avoir aucune confiance dans ce résultat. En effet, si l'on cherche les différences que ces corrections laissent subsister entre les distances mesurées et les distances calculées, différences que je désignerai, poiw abréger, par le nom de ix'sichis (observation moins calcul), on trouve que la moyenne des valeurs absolues de ces résidus s'élève à près de 2"; 11 d'entre eux surpassent 3", et il y en a même un qui atteint 7", 85. Il faut donc que, parmi les distances des cornes mesurées, il y en ait un assez grand nombre dont l'erreur se monte à plusieurs secondes. Cette conclusion n'a rien qui doive surprendre, si l'on songe aux conditions défavorables dans lesquelles les observations ont été faites. » J'ai examiné ensuite ce que l'on trouverait en combinant ensemble les 393 équations correspondant à toutes les mesures micrométriques, sans distinction. En suivant une marche analogue à celle que je viens d'indiquer, j'en ai déduit, comme valeurs probables des inconnues, ÔX=-o",23, c?Y=-8",37, 5,0= -8", 83, âp'=-\-o",55, 5n = -f-o",46, d'où la parallaxe 9, 32. Les valeurs de ôY et de Bp sont encore trop grandes pour être admises; quant aux 3gZ résidus correspondant à ces nouvelles déterminations des inconnues, ils varient de — 6",33 à -t-8",7i, et la moyenne de leurs valeurs absolues est i", 36; 33 d'entre eux sur- passent 3", abstraction faite du signe. Il est naturel de penser que les ( 8i2 ) mesures correspondant à ces 33 résidus sont au nombre des moins exactes et qu'en les éliminant du calcul on parviendra à mieux représenter les autres. )) J'ai donc repris le travail en mettant de côté les 33 observations dont il vient d'être question et parmi lesquelles figurent 20 mesures de distance des cornes. Onze de ces dernières ont été prises à Saint-Paul, sous le coup de violentes rafales. » Le nombre des mesures à utiliser étant ainsi réduit à 36o, un calcul pareil au précédent m'a donné 9X = + o", 95, ÔY = - /,", af), 5p = - 4", 93, âp'=-ho",68, (?n=+o",28, d'où la parallaxe 9", i4- Les résidus se sont alors trouvés compris entre — 3", 42 et -r- 3", 16; la moyenne de leurs valeurs absolues s'est abaissée à l",02. » Sur les 36o résidus, il y en a 44 dont les valeurs numériques sur- passent 2"; si l'on met encore de côté les observations correspondantes et qu'on reprenne le calcul avec les 3 16 mesures restantes, ou trouve o^X = + 2",i3, aY=-^o",54, 5p=-o",57, 5p' = 4- o", 3 1 , (J*n=+o", i5, d'oîi résulte pour la parallaxe la valeur 9", 01. Les résidus sont alors com- pris entre — i",98 et -+-3", i5, la moyenne de leurs valeurs absolues étant o",8o. » Enfin, 4 de ces 3 16 résidus surpassant encore 2", j'ai fait un dernier calcul en excluant les 4 mesures correspondantes. Les 3 1 2 équations fournies par les observations restantes ont été partagées en 55 groupes qui ont donné autant d équations normales, et celles-ci, traitées par la méthode des moindres carrés, ont conduit aux valeurs suivantes, auxquelles nous nous arrêterons : $X = H i",96, âY=:+ o", 56, ^p=- o", 56, §p'=4o",23, 5n=-fo", 19, d'où la parallaxe 9",o5, Telle est la valeur probable de la parallaxe solaire à laquelle on parvient, quand on rejette, parmi les 3g3 mesures micromé- triques effectuées à Saint-Paul et à Pékin, celles, au nombre de 81, qui paraissent affectées des erreurs les plus considérables. Les valeurs numé- ( 8i3 ) riques des résidus correspondant aux 3i2 observations conservées ont pour moyenne o'',78; les résidus extrêmes sont — i",98 el +2", i5. » On voit que ces observations s'accordent encore passablement, malgré les circonstances défavorables dans lesquelles elles ont été faites, et il semble permis d'espérer qu'à l'aide d'instruments doués d'une stabilité plus grande, on pourra, en effectuant de nombreuses mesures niicromé- triques pendant le passage de 1882, arriver à une détermination assez exacte de la parallaxe solaire. » ASTRONOMIE. — Note sur les mesures micrométriques du passage de Vénus sur le Soleil : par M. RÎouciiez. « A la suite de la Communication que vient de faire notre éminent confrère M. Puiseux sur les observations micrométriques du passage de "Vénus de 1874 et au moment où l'on s'occupe des préparatifs de l'obser- vation du prochain passage, je crois opportun de résumer brièvement ce qui paraît résulter des observations faites à Saint-Paul et à Pékin et ce qu'elles semblent conseiller pour la prochaine observation de 1882. » Il parait bien démontré aujourd'iiui que la méthode de Halley ne peut pas donner, dans la pratique, le degré de précision qu'elle comporterait si les contacts géométriques des deux astres étaient réellement observables; mais les phénomènes lumineux très variés et complexes qui surviennent quand les bords sont très rapprochés et qui permettent de voir déjà l'au- réole de Vénus très nettement dessinéeà un demi-diamètre de cette planète en dehors du Soleil transforment ces contacts en une série de phases suc- cessives, variant à chaque instant, sans eolution de continuité, déformant le bord du Soleil et laissant un très grand doute sur le moment qu'il faut choisir comme étant celui des contacts réels; ce doute est au moins de quatre à cinq secondes pour des observateurs très exercés, munis de bons instruments, mais il peut, dans d'autres circonstances, être de dix, quinze ou vingt secondes. Il ne semble donc guère possible de restreindre davan- tage, par l'application de cette méthode, les limites de l'incertitude de o",2 environ qui existe encore sur la parallaxe solaire; la méthode des con- tacts de Halley, exclusivement employée jusqu'ici pour l'observation du passage de Vénus, a très probablement donné tout le degré d'exactitude qu'elle comporte. Pour les observateurs qui aperçoivent l'auréole de Vénus, les deux cornes sont réunies plusieurs secondes avant le deuxième contact; poin- ceux qui aperçoivent la goutte noire, les deux cornes restent au cou- ( Si'i ) traire séparées plusieurs secondes après le deuxième contact. Erreur en sens contraire qui doit avoir la pins fâcheuse influence sur le résultat, quand on compare entre elles deux observations si différemment altérées par des phénomènes lumineux et des défauts d'instrument. Il est dès lors néces- saire, dans le prochain passage, tout en observant encore les contacts, d'essayer les mesures micrométriques, qui, non recommandées jusqu'ici, paraissent cependant devoir donner de meilleurs résultats, d'après l'expé- rience, toute incomplète qu'elle soit, faite à Saint-Paul et àPékin, et d'après la grande précision que nos instruments modernes permetlent d'obtenir dans ce genre de mesures quand ils sont entre les mains d'astronomes exercés. » Le diamètre de Vénus emploie près de vingt minutes à traverser le bord du Soleil; pendant tout ce temps, l'échancrurc offre des variations rapides et faciles à mesurer. Il existe siulout deux périodes favorables, de trois à quatre minutes chacune, où les cornes étant très nettement dessinées, leur distance varie de 5" à 12" environ par minute, variation très grande, comparée à la marche relative des deux astres, qui n'est guère alors que de 2" à 3" par minute : en dehors de l'orbite de la Lune, aucun phénomène céleste n'offre une variation géométriquement définissable aussi rapide. En mesurant l'é- chancrure pendant tout le temps du passage de la planète sur le bord du Soleil, à l'entrée et à la sortie, on pourra obtenir deux séries de 5o à 60 pointés, d'où il sera possible de conclure, avec une 1res grande précision, soit l'heure du passage du centre de Vénus sur le bord du Soleil, soit la distance des centres des deux astres, si l'on suppose les demi-diamètres parfaitement déterminés. » La comparaison de l'observation en deux lieux différents du passage du centre de la planèlesur le bord du Soleil reviendrait à l'application de la méthode de Halley, affranchie des eri'eurs produites par les phénomènes lumineux qui rendent les contacts géométriques in)possibles à bien déter- miner. » Outre les mesures de l'échancrure, ou distance des cornes, on pourra obtenir un très grand nombre de mesures directes de la distance"des bords, 600 ou 800 peul-ètre, si le ciel reste favorable tout le tenqjs du passage; elles |ionrront aust-i concourir très utilement à la détermination de la pa- rallaxe, avec luie approximation au moins aussi grande que celle des con- tacts, si l'on en juge d'après les observations de Saint-Paul et de Pékin, faites dans de très mauvaises conditions. » Le procédé ne doit p;!S être jugé d'après les écarts trop grands qu'a ( «'5 ) quelquefois rencontrés M. Puiseux, et qui sont trop faciles à expliquer. L'Académie doit se rappeler, en effet, que nos équatoriaux n'avaient pas été disposés pour ce genre de mesures, qu'on n'avait pas jugé utile de nous recommander, et qu'à Saint-Paul les observations ont été faites exactement au moment du passage du centre d'iui violent cyclone, pemlaul la courte éclaircie qui accompagne la plus grande dépression barométrique. Si des observationsfaifesdansdescondilions tellement mauvaises, qu'un astronome de profession aurait peut-être trouvé inutile de les faire, ont pu fournir à M. Puiseux une valeur de la parallaxe solaire fort près de la moyenne gé- nérale, il semble évident que ce procédé, qui n'avait pas encore été em- ployé, doit être fortement recommandé aux observateurs de 1882, d'autant plus que, si l'on ne s'occupe pas de ce travail pendant la durée du pas- sage, on n'a rien à faire pendant les quelques heures que la planète reste sur le disque du Soleil. » La Commission du passage de Vénus fait exécuter un appareil de passage artiticiel qui reproduira toutes les circonstances géométriques du phénomène tel qu'on l'observera et qui sera très prochainement installé à l'Observatoire; il va servir à déterminer la disposition la plus convenable à donner au micromètre, et il servira également à l'exercice des obser- vateurs qui doivent faire partie des missions en voie de formation. Ils pour- ront se familiariser non seulement au maniement du micromètre, mais aussi à l'aspect des diverses phases géométriques du phénomène, et se pré- parer ainsi à faire des observations parfaitement comparables entre elles. » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Note sur les méthodes de Wromki; par M. YvoN Villarceau ('). « Dans la Réfonne des Mathémaliques (t. I, p. i63), Wronski distingue deux systèmes de Mécanique céleste, qu'il appelle science du désordre et science de Tordre. Le premier est celui des analystes qui se sont occupés avant lui de la Mécanique céleste; l'autre est celui qu'il propose de substi- tuer à l'aHCie/ij c'est-à-dire au système qui continue d'avoir cours dans la science. » Ce géomètre a jugé utile de développer les deux systèmes, qu'il carac- (') Lueau Burtau des Longitudes, dans sa séance du 9.3 mars 1881. Le Bureau a dé- cidé, dans la même séance, ([ue celte Note et le Mémoire à l'appui seront insérés dans ses Anna/es. C. R., ibSi, I" Je.r.îSfre. (T.XCll, N" li.) 10" (8i6) térise par les équations différentielles auxquelles ils donnent lieu : le nou- veau sjslème est représenté par les équations (197)) et l'ancien par les équations (ig8).Il nous informe qu'il a fait l'applicalion de l'un et de l'autre à la théorie de la Lune. Voici comment il s'exprime (p. 166, dernière ligne) : « Nous avons ainsi employé les deux systèmes pour offrir, d'une part, une immédiate vérification des résultais, par leur concordance dans ces deux systèmes, et, del'autre part, une preuve de l'extrême simplicité de la nouvelle et véritable Mécanique céleste, par sa compa- raison avec les inextricables complications de la fausse Mécanique céleste que l'on a pour- suivie jusqu'à ce jour. » » Un peu plus loin, il ajoute : o Tout ce que nous pouvons dire ici concernant la fausse théorie de la Science actuelle, c'est que l'orbite de la Lune, qui y résulte des prétendues perturbations causées par le Soleil, n'est nullement identique avec l'orbite variable que découvre la vraie théorie par l'influence téléulogique du Soleil. » )) Deux faits ressortent de ces citations, l'un établissant l'accord des ré- sultats définitifs des deux systèmes, l'autre faisant ressortir une grande différence dans les moyens d'obtenir ces résultats. Il est clair que l'expres- sion de concordance , dont se sert Wronski , 's'applique exclusivement aux expressions des coordonnées de la I^une en fonction du temps. L'an- cien et le nouveau système seraient donc écjalemenl exacts, et les résultats ne différeraient que par la forme, circonstance qui néanmoins mérite toute l'attention des astronomes; puisque certaine méthode, se rapportant à l'ancien système, exigerait le calcid de deux mille termes, au moins, pour obtenir les trois coordonnées de la Lune à un instant donné. Nous devons exprimer ici le regret que le travail de Wronski, sur la théorie lunaire, soit resté à l'état de manuscrit, et de ne pouvoir opposer, à ce chiffre de deux mille termes, un autre chiffre de beaucoup inférieur et qui conduirait à des résultats bien plus pratiques. Toutefois, Wronski nous informe encore qu'il a fait, en cette circonstance, l'application de ses méthodes d'intégration: or, les exemples qu'il a donnés, d'autres applications des mêmes méthodes, peuvent faire présumer des solutions avantageuses. » Le second point que nous avons à examiner est celui qui concerne la grande différence des orbites dans les deux systèmes, différence qui semblerait tout d'abord inconciliable avec la concordance des résultais définitifs. Comme les géomètres de l'ancien système, Wronski fait usage de la u.éthode de variation des constantes arbitraires ou des éléments de (8,7 ) l'orbile, mnis il en fait un usage différent. Dans un système de Irois équa- tions différentielles du second ordre, on n'a, pour déterminer les varia- tions des six constantes arbitraires, que trois conditions à remplir : celles de satisfaire aux trois équations différentielles du second ordre. Le pro- blème reste donc nidéterminé. Les géomètres ont depuis longtemps levé l'indétermination, en s'imposant la condition suivante : ils veu- lent que, par un choix convenable des constantes arbitraires, non seulement les expressions des coordonnées aient la même forme dans les deux cas de mouvement troublé et de mouvement non troublé, mais qu'il en soit de même à l'égard des dérivées premières des coor- données ou des composantes des vitesses parallèles aux axes fixes. Ainsi se trouvent déterminées, pour les géomètres, les variations différentielles des six constantes arbitraires. C'est là, assurément, une solution très cor- recte et très élégante; mais ne pourrait-on pas satisfaire aux mêmes condi- tions et d'une manière beaucoup plus simple, en choisissant convenable- ment les constantes? Tel est le but que s'est proposé Wronsld, bien qu'il n'ait pas énoncé lesdites conditions. La préférence devra, ce nous semble, être accordée à celui des systèmes qui se prêtera le mieux aux intégrations à effectuer et qui exigera le moins de travail pour parvenir à un même degré de précision. » Les méthodes de Wronsld sont-elles exactes? On pourrait en douter, puisqu'elles n'ont donné lieu à aucune application de la part des astro- nomes ou des analystes. Il n'est pas nécessaire de rappeler les éloges donnés à ce géomètre par les commissaires de l'Académie des Sciences, lorsqu'ils ont eu à juger la haute valeur de la loi suprême des Mathématiques, pour jus- tifier ruitérêt que peuvent présenter les travaux ultéi'ieurs du même auteur. )) Nous ne pouvons croire à l'indifférence des astronomes à l'égard des progrès de la Mécanique céleste, et nous nous expliquons fort bien, les ayant éprouvées nous-mêmes, les grandes difficultés qui s'offrent au lec- teur le moins défavorablement prévenu contre les idées de Wronsld. » Après avoir, à plusieurs reprises, entrepris et abandonné l'étude des mé- thodes de Wronski, relatives à la Mécanique céleste, nous avons fini, cepen- dant, par nous rendre compte de ce qui peut avoir un véritable intérêt, pour les astronomes-géomètres, dans les travaux publiés par Wronski sur cette matière. L'objet de la présente Note est d'exposer sommairement le résultat de nos recherches. (8i8 ) » Les deux méthodes, ancienne et nouvelle, ont cela de commun : l'au- teur, au lieu de considérer les projections des forces perturbatrices sur des axes arbitraires et de directions fixes, s'attache à effectuer les projections sur trois axes mobiles, dont l'un coïncide avec le rayon vecteur, le deuxième situé dans le plan de l'orbite et perpendiculaire au précédent, le troisième perpendiculaire aux deux autres. » L'objet principal du développement de l'ajîc/enne méthode est unique- ment d'introduire, dans les équations différentielles du mouvement, les trois projections ou composantes des forces perturbatrices que nous venons d'indiquer. Nous n'essayerons pas de faire comprendre comment procède Wronski pour dégager les valeurs des différentielles des éléments de l'or- bite : nous avons dû renoncer nous-même à le comprendre. Comme il importait surtout de vérifier l'exactitude des résultats, nous avons appliqué directement la méthode de la variation des constantes arbitraires. » Voici ce que nous sommes parvenu à élucider à l'égard de l'ancienne méthode. Nous avons trouvé, en tenant un compte exact de la différence des notations, que les expressions différentielles du demi-grand axe, de l'excen- tricité et de la longitude du périhélie (' ) déduites par Wronski s'accor- dent exactement avec les expressions en usage. Il n'est pas question de la longitude moyenne de l'époque, attendu que la longitude vraie, qu'elle sert à déterminer, est exprimée par une intégrale basée sur le principe des aires, que Wronski range avec les autres intégrales à traiter suivant ses méthodes. » Quant aux éléments qui servent à déterminer la situation du plan variable de l'orbite, nous en trouvons, sous la marque (•^o) des Prolégo- mènes du Messianisme^ des expressions différentielles où figure la moyenne arithmétique des vitesses de l'astre au périhélie et à l'aphélie. Au sujet de ces équations, Wronski fait cependant cette remarque (p. 137) : les expres- sions(7o) « sont rigoureusement exactes, pourvu que, lorsqu'il s'agitdecette » exactitude rigoureuse, on y substitue la vitesse vraie v à la place de la vi- » tesse moyenne w. .. ». Or je me suis assuré que les formules de Wronski, même corrigées suivant ses indications, sont inexactes. Suivant nous, il fiudrait, pour en corriger l'erreur, multiplier les éléments différentiels de Wronski par le facteur ^/i -I- 2.e cosy + e'^ (') Les formules de Wronski contiennent la longitude de l'aphélie, au lieu de celle du périhélie. ( 8.9) où o désigne l'anomalie vraie et e l'excentricité. Ce facteur diffère très peu de l'unité, dans le cas des faibles excentricités, et il affecte la composante des forces perturbatrices suivant la normale au plan de l'orbite, ou sorte que l'erreur commise, dans le cas de la théorie lunaire, peut se réduire à fort peu de chose; mais il y a là une erreur théorique dont l'origine nous paraît être dans la trop facile tendance de Wronski à s'appuyer sur des considérations philosophiques quand cela n'est nullement nécessaire. Ces considérations peuvent être fort utiles pour asseoir solidement les bases d'une science qui n'est pas si absolument rationnelle qu'on aime à se le 6gurer-, mais elles ne peuvent offrir ultérieurement d'autres avan- tages, que de guider quelquefois dans la recherche d'une solution difficile, et sous la condition de ne tolérer aucune dérogation aux principes admis. Comment donc Wronski a-t-il pu commettre l'erreur que nous signalons ? Voici comment procède notre auteur. On lit (p. 291 des Prolégomènes du Messianisme) : n D'abord, pour établir le Catwn astronomique, il suffit de considérer l'angle indéfini- ment pelit do de la rotation qu'éprouve constamment, dans le temps indéfiniment petit d.c (aulieu de dt], le plan de l'orbite sur le rayon vecteur r, par suite de l'influence principale de la susdite force perturbatrice, dont l'action est perpendiculaire à ce plan.. ..Or cet angle de rotation est... (suit la valeur de r/p), et c'est là le principe ou la loi qui régit le Canon astronomique dont il s'agit. » » On remarquera que Wronski ne démontre pas sa prétendue loi : il se borne à donner la formule qui la représente. C'est là le point de départ de l'erreur que nous signalons et que l'on corrigerait par l'application du facteur indiqué plus haut. Mais, nous le répétons, cette erreur ne doit avoir qu'une faible influence dans la théorie de la Lune. Ajoutons que les formules qui règlent la situation de l'orbite dans l'ancien et le nouveau système sont identiques. » Passonsactuellementàrexamen delà no«ue//eméthode.Ici,commedans l'autre, Wronski fait usage des composantes des forces perturbatrices suivant les trois axes mobiles. Pour étabUr les équations différentielles des trois élé- meiitsdumouvetnent, dans le plan de l'orbite, qu'il suffit de considérer, nous ne pouvons, par le motif déjà énoncé, ex poser les démonstrations de Wronski; nous nous bornerons à indiquer les deux points qui nous semblent carac- tériser la nouvelle méthode. Le premier est le résultat d'une simple re- marque : l'action solaire, dirigée suivant le rayon vecteur, s'ajoute algébri- quement avec la composante des forces perturbatrices suivant ce rayon; ati ( 820 ) lieu de rejeter cette composante, pour la ranger avec la seconde dans les termes de Tordre des perturbations, Wroiiski la maintient jointe à l'action solaire. Le second point est relatif à la considération de la moyenne arithmé- tique u' des vitesses aux deux extrémités du grand axe de l'orbite. Le pro- duit de cette vitesse w et du demi-paramètre p est égal à la constante des aires. Telles sont : p et w, les constantes variables que l'auteur de la nou- velle méthode substitue au demi-grand axe et à la constante des aires. Cela est. évidemment permis. » Partant donc de ces deux données, nous avons formé l'expression de la dérivée seconde du rayon vecteiu- par rapport au temps, et nous en avons déduit l'expression rigoureusement exacte de la dérivée première, puis l'équation différentielle, également exacte, de l'orbite, en coordonnées polaires. Admettant pour solution l'équation ordinaire de cette orbite, sous la condition d'y considérer les constantes comme variables, nous en avons déduit une équation de condition entre les variations du demi-para- mètre p, de l'excentricité e et de la longitude ^7 du périhélie. )) Cette condition étant supposée satisfaite, nous vérifions que le rayon vecteur et la longitude, ainsi que leurs dérivées premières, conservent la même forme, en fonction des éléments, que dans le mouvement elliptique. » Une seconde équation entre les constantes est fournie par leur rela- tion avec l'excentricité. Ces deux équations de condition permettent d'exprimer les différentielles de l'excentricité et de la longitude du périhélie, en fonction des différentielles de p et w; celles-ci s'expriment d'ailleurs au moyen des composantes des forces perturbatrices suivant les axes si- tués dans le plan de l'orbite, en sorte qu'il ne reste plus rien d'arbitraire : les différentielles des trois constantes p, e, tz se trouvent ainsi entièrement déterminées. » Nous avons comparé nos résultats avec ceux de Wronski, et constaté leur parfaite conformité. Comme dans l'autre méthode, notre géomètre évite d'introduire la variation de la longitude moyenne de l'époque. Enfin, les éléments qui fixent la position du plan de l'orbite se déterminent par les mêmes formules que (]sinsV ancienne méthode. » Il suffit d'un simple coup d'œil pour constater la simplicité remarquable des expressions différentielles que fournit la nouvelle méthode, comparée aux anciennes. » Ici se bornent nos investigations. Elles établissent que, sauf une mi- nime erreur, facile à corriger, les formules de Wronski sont parfaitement ( S:.' ) exactes. Nous serionsheiireux que cette constatation pùtdéterniiner quelque astronome-géomètre à poursuivre l'application des méthodes de Wronski à la théorie de la Lune. On y trouverait sans doute la solution des (hfficultés qui ont empêché les tentatives de Delaunay et de ses prédécesseurs d'aboutir à un résultat complet, sous le double point de vue théorique et pratique. » A ceux qui voudraient entreprendre un pareil travail, nous donne- rions le conseil de consulter, s'il est possible, les manuscrits laissés par Wronski. A en juger par les travaux qu'il a publiés, on peut être certain de trouver là une mine précieuse de développements analytiques, très correc- tement exécutés. On profiterait ainsi de l'expérience acquise par l'auteur de la nouvelle méthode, et l'on se trouverait en présence de calculs faciles à vérifieret à compléter,si l'auteur n'a pas entièrement achevé son travail. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la pliotométrie pliologmplùque et son application à l'étude des pouvoirs rayonnants comparés du Soleil et des étoiles; par M. J. Jaxssex. « Les applications scientifiques de la Photographie ont pris une telle importance, spécialement eu Astronomie, qu'il y a actuellement un intérêt capital à introduire dans cet art les méthodes rigoureuses de la Science, afin de le rendre capable, non plus seulement d'enregistrer les phénomènes lumineux, mais d'en donner la mesure précise, en un mot de créer une Photographie photométrique. » C'est le but que je me suis proposé, et que je poursuis depuis plusieurs années, » L'intervention de la Photographie dans les mesures photométriques présente un très grand intérêt. » D'une part, cette méthode permet aujourd'hui non seulement l'enre- gistrement de tous les rayons visibles, mais elle atteint encore ces radiations ultra-violettes qui nous donnent des notions si précieuses sur la tempéra- ture des corps. » Mais l'avantage le plus précieux de la Photographie consiste dans la permanence des résultats obtenus. Tandis que les comparaisons photomé- triques entre deux sources lumineuses sont essentiellement fugitives et exigent la présence simultanée de ces sources, la Photographie fournira des termes permanents de comparaison qui pourront être comparés quand on voudra et qu'on pourra même léguera l'avenir. En outre, par l'admirable propriété de la plaque sensible, de permettre l'accumulation presque iudé- 1 822 ) finie des actions Inmineuses, la nouvelle niélhode permeltia la compa- raison et l'étude de radiations d'une faiblesse extrême, inaccessibles à nos moyens actuels. » Le phénomène photographique final, provoqué [)ar l'action des radia- lions actives, consiste, pour les procédés actuels, dans un dépôt métallique sur la plaque. On ne pourrait songer à peser ce dépôt: les quantités de ma- tière en jeu sont trop faibles. Il est plus simple et plus naturel de deman- der l'élément de mesure au degré d'opacité plus ou moins grand de ce dépôt métallique, puisque c'est par lui que sont constituées les images en- gendrées par la lumière. )) C'est ce que nous avons fait. » Nous avons ensuite cherché un instrument qui pût donner les bases des iMpports qui existent entre l'intensité d'iuie radiation et le degré d'opa- cité du dépôt qu'elle provoque. )) Après diverses recherches, nous avons été conduit aux dispositions très simples de l'instrument dont nous donnons la disposition essentielle, et que nous nommons le pholomèlre phologntphiquc. » Cet instrument consiste essentiellement en im châssis pouvant rece- voir une plaque sensible devant laquelle un mécanisme fait passer, d'un mouvement uniforme et mesuré, un obturateur percé d'une fenêtre, qui règle l'action lumineuse sur la plaque, et dont la forme est variable avec les effets qu'on veut obtenir. » Le mouvement de l'obturateur est rendu uniforme, soit par un mou- vement d'horlogerie pour les mouvements lents, soit par des ressorts, agis- sant dans des conditions spéciales, pour les mouvements rapides. Dans ce dernier cas, la vitesse est mesurée par un diapason. » Si l'on place dans le châssis une plaque sensible, et qu'on fasse passer devant elle la fenêtre de l'obturateur, on obtient une teinte uniforme sur toute la surface de la plaque quand la fenêtre a la forme d'un rec- tangle; mais, si la forme de cette fenêtre est celle d'un triangle, la teinte de la plaque décroîtra du bord qui correspond à la base du triangle vers le bord opposé, et, de plus, la loi du décroissement d'intensité de ces teintes exprimera celle qui les lie aux décroissements de l'intensité de la source, décroissements qui sont donnés par la forme même de la fenêtre, )> En donnant à la fenêtre des ouvertures triangulaires de divers angles, on obtiendra les séries de teintes qui correspondent à des intensités variées et liées entre elles de la lumière. » L'instrument permet de constater immédiatement que l'opacité du ( 823 ) dépôt photographique ne reste pas proportionnelle à l'intensité luminense dès que cette intensité s'accroît notablement, car, si l'on superpose en sens opposés deux plaques semblables obtenues avec la même ouverture trian- gulaire, on constate qu'elles ne présentent pas une teinte uniforme, mais, au contraire, qu'elles montrent une augmentation d'opacité vers le milieu, ce qui démontre que le dépôt photographique n'augmente pas aussi rapide- ment que l'intensité lumineuse. » Pour mesurer les rapports de sensibilité de deux plaques photogra- phiques d'origines différentes, il suffit de les mettre l'une à la suite de l'autre dans le châssis du photomètre et de donner la pose par la fenêtre triangu- laire. Les points où les plaques présenteront la même opacité seront rap- portés aux points de la fenêtre qui leur correspondent, et le rn pport des ou- vertures en ces points exprimera le rapport des sensibilités. On trouve ainsi que les nouvelles plaques au gélatino-bromure d'argent qu'on prépare actuellement peuvent être jusqu'à vingt fois plus sensibles que les plaques coUodionnéesau procédé humide. » On peut, aussi facilement, chercher les rapports des intensités pho- togéniques de deux sources différentes. Il suffira de les faire agir succes- sivement sur deux plaques semblables. Les points d'égale teinte dans ces plaques conduiront, comme tout à l'heure, à l'expression du rapport cherché. » Enfin l'on pourra aussi simplement vérifier, par la Photographie, les principales lois de la Pholométrie. » Mais il y a ici un élément nouveau et fort important de mesure : c'est celui de la durée des actions. Quand deux sources d'inégale intensité ont accompli sur la même plaque un travail photographique égal, leurs intensités sont dans le rapport inverse des temps qu'elles ont respectivement employés. » Il est évident, en effet, que, pour accomplir un même travail dans des conditions identiques, il faut la même somme d'énergie radiante. » On vérifie le principe au photomètre, en prenant une fenêtre divisée en deux parties rectangulaires dans le sens de sa hauteur, celle du haut ayant, par exemple, quatre fois l'ouverture de celle du bas. On fait agir sur l'ouverture quadruple une source d'intensité [ et sur l'ouverture i une source d'intensité 4- On constate alors que les teintes sont égales. » Telle est la disposition générale de l'instrument. Il porte des dispo- sitions spéciales pour les différentes applications qu'on peut lui demander, et notamment lorsqu'il s'agit d'affaiblir ou d'augmenter par des lentilles C. H., 1881, 1" Semestre. H . XCII, N" 14.) I OQ ( 824 ) de quartz l'intensité de la source radiante. Dans ce résumé, je ne puis entrer dans les détails, qui seront donnés dans le Mémoire. » Je viens maintenant à l'une des applications qui ont été faites des prin- cipes posés ci-dessus. » Application à l'élude des radiations comparées du Soleil et des étoiles. — Il est superflu d'insister sur l'importance de celle application. On sait que de tout temps, mais surtout depuis les grands progrès des sciences phy- siques, les astronomes les plus célèbres ont cherché à obtenir des mesures de la puissance rayonnante des corps célestes. » La Photographie, qui, aujourd'hui, peut enregistrer des radiations d'une échelle d'ondulations beaucoup plus étendue que l'échelle oculaire, apportera des éléments nouveaux et de la plus haute importance dans la question. » Dans ce travail, je me suis attaché d'abord aux étoiles dont on connaît la parallaxe; Sirius, la Chèvre, Arcturus, etc., ont été l'objet des premières études. )) La comparaison de la puissance du rayonnement photographique d'une étoile et du Soleil peut être obtenue directement, sans intermédiaire. » Il faut déterminer d'abord quelle est la durée d'action du Soleil qui correspond à la variation la plus rapide dans le degré d'opacité des dépôts photographiques. Cette donnée est fournie par le photomètre. » Si l'on se sert de plaques au gélatino-bromure d'argent, on trouve que pour remplir cette condition il faut réduire l'action lumineuse de âToTô à ^^o„„ de seconde pour l'action directe. » Pour obtenir sur la plaque sensible une teinte se dégradant uniformé- ment d'un bord à l'autre et formant une échelle bien régulière, on est obligé de donner aux côtés de la fenêtre la forme d'une courbe qui cor- rige le défaut de proportionnalité entre la grandeur de l'action photogé- nique et l'opacité du dépôt produit. » Nous nommerons échelles solaires ces plaques photographiques présen- tant des échelles de teintes, obtenues dans des conditions rigoureusement déterminées pour la nature de la couche sensible, le temps de l'action solaire, la hauteur de l'astre, etc. » Il s'agit maintenant d'obtenir des termes analogues pour les étoiles. » Ainsi que je le disais à l'Académie dans une autre séance, les images photographiques données par les étoiles ne peuvent fournir des éléments précis démesure photométrique, à cause de la petitesse et de l'irrégularité de ces images. On en peut tirer des indications générales déjà précieuses sur ( 8:25 ) la puissance de rayonnement de ces astres, mais ces résultats échappent à toute mesure. » Il faut obtenir avec l'étoile une image assez grande et de teinte mesu- rable, c'est-à-dire qui puisse être comparée à celles que nous avons obtenues du Soleil, M Pour obtenir ce résultat, on place le châssis qui contient la plaque photographique à une certaine distance du foyer, comme je le disais dans une précédente séance. Le faisceau conique donné par la lumière de l'étoile est coupé par un plan perpendiculaire à son axe et donne un cercle. Si la lunette ou le télescope est très bon, ce cercle est uniformément éclairé dans toute sa surface, et l'image photographique présente une teinte uniforme qui se prête très bien aux comparaisons photométriques. » Sur la même plaque, nous obtenons ainsi de l'étoile une douzaine d'images correspondant à des temps régulièrement croissants. On élimine ainsi les erreurs accidentelles et on obtient plusieurs termes de comparaison avec les échelles solaires » Le mouvement de l'instrument, du reste, doit être rigoureusement réglé sur le temps sidéral, pour se prêter à des poses un peu prolongées quand cela est nécessaire. » Ici, comme pour le Soleil, toutes les circonstances qui modifient l'in tensité du rayonnement de l'étoile sont notées et appréciées. » On voit que dans ces expériences la puissance rayonnante de l'étoile est ^augmentée dans le rapport du carré du diamètre du miroir télesco- pique à celui du cercle stellaire. Il y a, bien entendu, à tenir compte des pertes par réflexion. » J'ai également une disposition qui permet d'obtenir avec le télescope lui-même, pour le Soleil, des cercles analogues aux cercles steliaires. » La série des cercles d'une étoile est alors comparée aux échelles four- nies par le Soleil, et chaque cercle pour lequel on trouve une teinte égale dans les échelles fournit les éléments du rapport des intensités photogra- phiques des deux astres. » Dans une Communication ultérieure, j'aurai l'honneur de faire con- naître les résultats obtenus. Pour Sirius, les conditions étaient dernière- ment assez défavorables; cependant on peut déjà prévoir, d'après les pre- mières comparaisons, que ce corps doit avoir un volume considérable, même en admettant un pouvoir radiant, par unité de surface, beaucoup plus élevé que pour notre Soleil. » ( 826 ) THERMOCHIMIE. — Sur l'alcoolale de chloral; par M. Berthelot. (' 1. J'ai entrepris l'étude thermique de l'alcoolate de chloral (') et spécialement la mesure de la chaleur dégagée par l'union de l'alcool et du chloral, donnant naissance à ce composé sous les trois états solide, liquide et gazeux. J'ai opéré sur un échantillon très pur, préparé il y a quatre ans à mon intention par le regretté Personne, et que j'avais conservé depuis cette époque, de façon à l'amener à un état physique stable. )) 2. L'état initial étant ainsi défini, il s'agissait de choisir un état final toujours identique à lui-même, précaution que les variations de constitu- tion physique et chimique de cet ordre de composés (-) rendent indispen- sable : j'ai adopté le même état final que pour l'hydrate de chloral, celui de dissolution aqueuse étendue. J'ai montré précédemment qu'un tel état est toujours identique à lui-même pour l'hydrate de chloral: car ce com- posé dégage une quantité de chaleur constante, H- iS*^"', i5 à 16", en éprou- vant une même transformation chimique, par la potasse étendue (^). Or, j'ai vérifié qu'il en est de même de l'alcoolate de chloral en dissolution. » Par exemple, j'ai trouvé à i4°, le composé dissous dans 23 fois son poids d'eau et traité, à l'instant même, par KO étendue : Cal C'HCI'0% C H'0% conservé in tact depuis quatre ans +i3,4o » chauffé à 35", refroidi lentement et dissous. -Hi3,37 » chauffé à loi", coulé dans l'eau et dissous brusquement -l-i3,35 » chauffé à 108" -f-i3,36 » La solution aqueuse d'alcoolate de chloral peut donc être regardée comme toujours identique à elle-même, quel qu'en soit l'état antérieur. » 3. Ceci posé, j'ai obtenu la chaleur de formation du composé, à diverses températures et dans des conditions diverses, telles que les suivantes : » i" Alcoolate solide, conservé intact depuis quatre ans. » 2" Alcoolate solide, chauffé récemment à une température inférieure à celle de sa fusion, toute surchauffe locale étant évitée. » 3" Alcoolate liquide, un peu au-dessus de sa fusion. (') Voir mes Recherches sur V hydrate de chloral [Annales de Chimie et de Physique, 5' série, t. XII, p. 536, et t. XX, p. 621. (=) id., t. XII, p. 539. ['') id., t. XII, p. 543. ( «27 ) » 4° Alcoolate liquide, vers son point d'ébullition. )) 5" Alcoolate gazeux. » L'alcoolate soliile ou liquide était pris sous un poids connu et chauffé dans un tube de verre, sa température donnée par lui thermomètre sen- sible; on plaçait le corps liquide au-de.ssiis du calorimètre et on perçait le tube, de façon à faire écouler immédiatement le liquide dans l'eau : on le recevait sur une feuille de platine suspendue au sein du calorimètre, afin d'éviter qu'il ne se solidifiât au fond de l'instrument ; puis on l'y dissolvait. » Quant à l'alcoolate gazeux, il était condensé directement et dissous dans l'eau du calorimètre, de façon à céder sa chaleur totale à celle-ci, con- formément à la marche suivie pour l'hydrate de chloral. » 4. Chaleur déformation de l'alcoolate de chloral solide, à i[f. — La dis- solution de l'alcoolate de chloral dans vingt-cinq fois son poids d'eau à 14" donne lieu à un phénomène thermique sensiblement nul. » D'autre part, on trouve un effet thermique nul, en mélangeant, à équivalents égaux et sous la même dilution, des solutions aqueuses de chlo- ral et d'alcool, faites séparément. » Cela étant constaté, la chaleur de combinaison de l'alcool et du chlo- ral pur, formant l'alcoolate, est précisément égale à la somme des quan- tités de chaleur dégagées par la dissolution de ces deux corps, pris sépa- rément, dans la même proportion d'eau : soit G'HCPO- lici.-f-G^H«0-liq.=C*HCFO-, C'H'=0'-cristall.dég.:+2,5-t-ii,9=-(-i4Cai^^_ » Cette quantité surpasse notablement la chaleur de formation de l'ny- drate de chloral à la même température : soit -j- la""',!. » 5. Il résulte de là que l'alcool, mis en présence de l'hydrate de chloral en proportion équivalente, doit déplacer l'eau pour former de l'al- coolate de chloral, en dégageant + 2*^"', 3. C*HCP 0-4- 11^0= -f-C^HOQ-^CHCPOS CH-^O* -t-H^O^ » C'est, en effet, ce que Personne a observé, l'un des procédés de pré- paration de l'alcoolate étant fondé précisément sur la distillation de l'hydrate de chloral, mélangé avec l'alcool absolu : réaction prévue par les principes thermochimiques, mais en opposition formelle avec les lois de BerthoUet. En effet, d'une part, le corps le moins volatil, l'eau, est dé- placé par le corps le plus volatil, l'alcool; et, d'autre part, c'est la com- binaison la moins volatile (vers iiô"), l'alcoolate, qui se forme et distille, tandis que l'hydrate, plus volatil (97°), se décompose. Cependant, la ( 828 ) réaction exige un excès d'alcool pour devenir totale, en raison de la disso- ciation partielle de l'alcoolate. » 6. Au contraire, en présence d'un grand excès d'eau et dans les con- ditions qui vont être décrites, la réaction peut être renversée, comme il arrive en général dans les dissociations. Il suffit de jeter des cristaux d'aï- coolate dans une grande masse d'eau pour les voir blanchir et devenir opaques, en se changeant dans l'hydrate, qui tombe au fond du vase. C'est que l'alcoolate renferme, même à la température ordinaire, ainsi qu'il sera dit tout à l'heure, quelque dose de chloral anhydre et d'alcool libres, formant avec l'alcoolate lui-même un système en équilibre. En présence de l'eau, le chloral libre forme de l'hydrate solide, qui demeure mélangé à la masse cristalline; tandis que l'alcool se diffuse dans l'eau. L'alcool et le chloral étant ainsi éliminés, quoique par des voies différentes, l'alcoo- late pur ne peut subsister intégralement : il régénère quelque dose de chloral anhydre et d'alcool, qui s'élimine encore, et l'action se poursuit jusqu'à décomposition totale. S'il en est ainsi, on doit observer un léger dégagement de chaleur vers i/j" : en effet, la formation de l'hydrate solide (-i- 12, i), jointe à la dissolution de l'alcool dans une grande quantité d'eau (-f-2,5), dégage en tout H- 14*^^', 6; somme un peu supérieure aux i4,4 absorbées dans la décomposition de l'alcoolate. Cette prévision est vérifiée par l'expérience : le thermomètre calorimétrique s'élevant de quelques centièmes de degré, lorsqu'on projette i partie d'alcoolate dans 20 à 25 parties d'eau. Mais ce dégagement de chaleur est transitoire, et la dissolution ultérieure de l'hydrate, formé temporairement, ramène bientôt le thermomètre à son point de départ. » 7. Chaleur déformation de l 'alcootate de chloral liquide vers 5o° [près du point de fusion). — La température de fusion indiquée pour l'alcoolate de cldoral serait 46° ; en réalité, ce corps entre en fusion vers 42° et devient alors complètement liquide, à l'exception de quelques cristaux fins, con- stitués peut-être par un autre composé, lesquels flottent dans le liquide et disparaissent seulement à 46°. Pour connaître sa chaleur de formation dans l'état liquide, à 5o° par exemple, j'ai mesuré la chaleur totale déve- loppée par le corps pris à cette température et dissous dans de l'eau à i4°. Cette quantité, comparée avec la somme des quantités de chaleur aban- données par le chloral et par l'alcool, pris séparément entre 5o° et i4°,puis dissous dans la même proportion d'eau froide, fournit la chaleur déga- gée par l'alcool et le chloral combinés à 5o° : car cette dernière est la différence entre les chaleurs mises en jeu dans les deux cycles qui par- 8.9 ) tent, l'un des deux corps libres, l'autre des deux corps combinés, pour aboutir à un état final identique. Trois déterminations faites sur la disso- lution de l'alcoolate de chloral pris à 5o° ont donné en moyenne : + ^'^''joS dégagées; d'autre part, l'alcool et le chloral, d'après leurs chaleurs spé- cifiques, fournissent pour le même intervalle : +2^°', 45 ; en y ajoutant les dissolutions, on obtient : + iG,85. On a donc vers So" : C'HCPO=liq.+C'II''Oniq. = C'HCi'0%C'H''OMiq.,dégage:+i6,85— 7,o8 = + 9,'j7 C'est une diminution d'un tiers sur la combinaison à i4°. » 8. Chaleur de formation de l'alcoolate de chloral liquide à io5°, près du point d'ébullition. — On a trouvé, tout calcul fait : 4- 8,5. » 9. Chaleurs spécifiques et chaleur de fusion de l'alcoolate de chlorai. — Les calculs précédents ont été établis d'après la quantité totale de chaleur abandonnée par l'alcoolate, depuis l'état liquide jusqu'à l'état dissous; sans qu'il y ait lieu de se préoccuper de la constitution réelle du corps dans ces deux états. Il n'en est pas de même de la mesure des chaleurs spécifiques sous les états solide et liquide, et de celle de la chaleur de fusion. En effet, la définition de ces quantités suppose, d'une part, que l'état physique du corps, dans l'état solide, est toujours identique à lui-même; et, d'autre part, que le travail accompli pendant réchauffement est purement phy- sique, c'est-à-dire qu'il ne se produit aucune dissociation. Autrement le travail chimique de recombinaison, accompli pendant le refroidissement, donnera lieu à une certaine dose de chaleur, qui s'ajoutera à la chaleur dé- gagée par les travaux d'ordre purement physique: cet effet se traduira par une chaleur spécifique apparente trop forte. En outre, celle-ci variera, si la recombinaison n'est pas instantanée, ou les états physiques identiques. Or, c'est précisément ce qui arrive pour l'alcoolate de chloral : la chaleur spécifique de ce corps, dans l'état solide, entre ^6" et 14°, et sa chaleur de fusion ne sont pas constantes, » Dans l'étal liquide, la chaleur spécifique de ce corps entre io5° et So" a été trouvée égale à 0,509; ^°i' 9^?^ pour la chaleur moléculaire; au lieu de 78 environ qui représente la somme de celles de l'alcool et du chloral : cet excès d'un fiers accuse la dissociation du système. » Dans l'état solide, entre 37° et 14°, j'ai obtenu, pour la chaleur spé- cifique apparente, les trois valeurs 0,498, 0,609 ^^ «5720; valeurs dont la discordance s'explique par ce qu'elles comprennent à la fois une por- tion de la chaleur de fusion et une portion de la chaleur de dissociation. En effet, l'alcoolate éprouve dès 87° un ramollissement considérable; en ( 83o ) même temps, quelque dose d'alcool commence à se séparer, de façon à déterminer la formation d'une portion liquide, on plutôt dissoute, lors- qu'on prolonge longtemps réchauffement. » J'avais déjà observé des variations analogues dans la chaleur spé- cifique apparente de l'hydrate dechloral récemment solidifié ('); mais ces variations ne se produisaient pas lorsqu'on prenait soin de ne pas refondre l'hydrate avant la détermination : de telle façon qu'il n'y aurait pas alors d'excès dû à la diversité des états physiques ou à la dissociation, la chaleur spécifique du corps solide anciennement préparé étant con- stante. Il n'en est pas de même pour l'alcoolate ; ce qui ne me permet d'en définir ni la chaleur spécifique solide, ni la chaleur de fusion. Cependant, pour donner une idée de la grandeur de celte dernière, je dirai que, si l'on admet, par hypothèse, pour la chaleur spécifique vraie, le chiffre o,244> déduit de la théorie de M. Ropp (^) sur les composés so- lides, la chaleur de fusion, rapportée au poids moléculaire, serait -+- 4*^°', G5 : valeur assez voisine de celle de l'hydrate (-i- 5,2). » 10. Chaleur de formation de Valcoolate de chloral gazeux. — J'ai essayé de mesurer cette quantité par la même méthode que j'ai déjà appliquée à l'hydrate de chloral ; c'est-à-dire en condensant et dissolvant dans l'eau du calorimètre la vapeur du composé. Cette méthode est indépendante de toute mesure de la chaleur spécifique de l'alcoolate et de toute hypothèse relative à la constitution de sa vapeur. Elle est irréprochable pour l'hy- drate, parce que les deux composants, eau et chloral, réduits en vapeur et condensés dans l'eau, conservent leurs proportions relatives : ainsi que je l'ai démontré en mesurant la chaleur dégagée par la réaction de la potasse sur la dissolution finale. I^a même épreuve, appliquée à la vapeur d'alcoolate de chloral, montre que cette vapeur renferme au début un peu plus d'alcool que de chloral. Par exemple, un poids égal au poids molé- culaire, traité par la potasse après condensation dans l'eau, a dégagé : -1-12''', 93 etH-i i*^'",77, au lieu de -i-i3'^°',3; dans deux essais faits sur les produits successifs séparés par distillation d'un même échantillon. Il ré- sulte de ces chiffres que la première vapeur renfermait 3 centièmes de son poids d'alcool en excès, sur les proportions de l'alcoolate; la seconde, II centièmes. En fait, le point d'ébullition de l'alcoolate n'est pas d'ail- leurs très fixe: il varie de 11 5° à 117° et au delà. Cependant, il est facile (') Essai de Mécanique chimique, t. I, p. 283. (') Même Ouvrage, t. I, p. 489. ( 83i ) de tenir compte de ce petit excès d'alcool dans le calcul de la chaleur de vaporisation, en retranchant du chiffre observé la chaleur abandonnée par cet excès d'alcool, depuis iiS" jusqu'à i6°, dissolution comprise, et en rapportant la chaleur qui reste au poids moléculaire (i93k'',5) de l'al- coolate. J'ai trouvé ainsi, par deux expériences directes, la chaleur totale abandonnée réellement par une molécule d'alcoolate de chloral gazeux, depuis II 5° jusqu'à 16°, le système final étant dissous, soit -4-36'"",o ('). » Or, l'alcool et le chioral séparés, depuis l'état gazeux à ii5° jusqu'à l'état dissous et mélangea 16°, abandonnent + 37''"', 57 ("). La différence, soit +i'^'",6, représente la chaleur dégagée par l'union de la vapeur d'alcool et de la vapeur de chloral, formant l'alcoolate gazeux, à 11 5°. » Il y a donc un dégagement de chaleur dans cette réunion, aussi bien que dans la réunion de la vapeur d'eau et de la vapeur de chloral; mais ce dégagement ne répond qu'à une combinaison incomplète, la vapeur résul- tante formant un système partiellement dissocié, d'après les observations précédentes. » 11. Le Tableau suivant résume les chaleurs de formation de l'alcoolate et de l'hydrate de chloral, à diverses températures et sous différents états. Composé solide à 14° Composé liquide vers 5o°, près du point de fusion. Composé liquide près du point d'ébullition Composé et composants gazeux (pression o^t^B). Alcoolate Hydrate de chloral. de chloral + .4,4 -f-I2,I + 9,8 -+- 7?3 + 8,5 -1- 6,2 + 1 ,6 -f- 2,0 (') "Lu chaleur de vaporisation de l'alcoolate serait -4-22,5; celle del'hydrate : -+- 21 ,9. (■-) L'alcool (46s'') abandonne entre ii5° et 16°, depuis l'état gazeux et d'après les don- nées directes de Regnault ( i i4°-2i°) : -h i2*^'''',42, sa dissolution dans l'eau à 16° (d'après mes mesures à 1 3") : -f- 2, 42; en tout, -t- i4'^"'>84. Le chloral (147^^, 5) abandonne entre qg" et 16'', depuis Tétat gazeux jusqu'à l'état dis- sous à 16° (d'après mes mesures directes h iS^S) : -1-22,25; il faut y joindre la chaleur cédée par le chloral gazeux de ii5° à 99°, quantité que l'on peut évaluer à -l-o'^''',48) en admettant la chaleur spécifique du gaz égale à la somme de celle de l'oxyde de carbone et du chloroforme; cette quantité n'est d'ailleurs qu'une petite fraction de la somme totale : -H 22'^"', 73. L'alcool et le chloral gazeux, pris-à 1 15" et dissous séparément dans l'eau, puis mélangés dans cet état (ce qui ne dégage rien), développent en tout : -h 1 4, 84 4- 22, 73 = -1-37'^"', 57. C. R. 1881, I" Semestre. (T. XCll, N° !4.) I lO ( 832 ) ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — SuT tes éclntrs Sans tonnerre; par M. d'Abbadie. « Le grand intérêt qui s'attache à l'observation des phénomènes lumineuv cités par M. Trécnl m'engage à rappeler que dans ma Notice sur le ton- nerre en Ethiopie, publiée en i858 par notre Académie (' ), il se trouve une observation d'éclair très rapproché qui ne fut suivi d'aucun bruit. » C'était le i" décembre i845, vers 8'' du matin. Je descendais lentement une colline qui dominait de loo" environ le vallon voisin, couvert d'un brouillard presque diaphane. Au-dessus, à une distance de près de S""", on voyait clairement une sommité boisée. J'étais tout près de ce brouillard, certainement pas à plus de 2'"" de son extrémité opposée, lorsque tout à coup son centre s'illumina par un éclair sous forme de nappe, diffus vers ses bords et n'embrassant pas toute l'étendue du brouillard. Comme je souffrais alors souvent de l'ophtalmie endémique, et que je craignais une illusion de ma vue, je demandai à l'indigène qui m'accompagnait s'il avait aperçu quelque chose. Il me répondit que c'était un éclair dans le corps du brouillard, et, pas plus que moi, il n'entendit aucun tonnerre. » Les éclairs diffus non suivis de tonnerre sont appelés vulgairement des éclairs de chaleur. On suppose qu'ils proviennent d'un orage assez éloigné pour que l'observateur ne puisse en percevoir le bruit; mais quand ils se montrent pour ainsi dire à portée de la main, comme dans le cas qui vient d'être cité, l'éloignement ne peut plus être invoqué pour expliquer le manque de tonnerre. Désirant étudier cette question, nous avions projeté, l'astro- nome Petit et n)oi, de calculer les azimuts respectifs de nos observatoires, près Toulouse et Hendaye, et de noter aux mêmes instants les éclairs de chaleur voisins de la trajectoire qui nous unissait. Nous voulions aussi pro- voquer des observations simultanées sur le parcours intermédiaire de cette trajectoire. Il est évident que, si de Toulouse on notait des éclairs de cha- leur sur l'azimut de Hendaye et si au même instant on voyait de ce der- nier lieu des éclairs silencieux dans la direction de Toulouse, tandis que les observations intermédiaires constateraient l'absence de tout orage, il faudrait abandonner l'explication vulgaire des éclairs de chaleur. La mort de mon ami Petit ayant empêché l'exécution de ce projet, nous le recom- mandons au zèle des observateurs à venir, tout en les engageant à ajouter ( ' ) Mémoires présentés par divers savants, t. XVI. ( 833 ) des faits nouveaiix pour agrandir l'histoire des phénomènes si curieux signalés par M. Trécnl. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les combinaisons de l'anhydride plilalique avec les hydrocarbures de la série de la benzine; par MM. C. Friedel et J.-M. Crafts. « La réaction de l'anhydride phtalique sur les carbures de la série de la benzine s'effectue très facilement lorsqu'on mélange parties à peu près égales du carbure, de l'anhydride et de chlorure d'aluminium, et que l'on chaufle au bain-marie pendant deux ou trois heures. Quand l'hydrocarbure sur lequel on opère peut être obtenu facilement à l'état de pureté, comme c'est le cas pour la benzine et pour le toluène, il est avantageux d'en em- ployer un excès considérable, environ 5 parties pour i d'anhydride phta- lique et I de chlorure d'aluminium. » Le produit de la réaction est versé dans l'eau par petites portions et porté à l'ébullition avec un grand excès d'eau. Tout le chlorure d'alu- minium et une partie de l'acide phtalique en excès sont ainsi enlevés. M L'acide obtenu est dissous dans l'ammoniaque et précipité en solution bouillante étendue par l'acide chlorhydrique. L'acide phtalique reste dissous. L'acide obtenu dans la réaction et ses sels sont facilement purifiés par cristallisation dans des dissolvants convenables. » Avec la benzine et avec le toluène, on obtient ainsi tout près de la quantité théorique de produit, et, comme l'excès d'hydrocarbure peut être retrouvé en grande partie à l'état de pureté, un hydrocarbure quelconque peut ainsi être transformé en combinaison phtalique avec très peu de perte. » Nous avons fait connaître déjà la réaction de l'anhydride phtalique sur la benzine, qui fournit en abondance l'acide orthobenzoylbenzoïque ('), obtenu pour la première fois par M. Zincke. C6 H6 ^ Q6 H*=(CO)= O = C« H*-CO-C« H*-CO^ H . » Ici la théorie ne permet pas de prévoir la formation d'acides isomé- riques. Il pourrait en être autrement dans le cas du toluène; mais, en fait, (') Comptes rendus, t. LXXXVI, p. l368. ( 83/4 ) nous avons trouvé qu'il se produit un seul acide toluylbenzoïque, et il nous a paru qu'il en était de même en général , et que l'on n'obtenait, dans les réactions entre l'anhydride phtalique et les carbures aromatiques, qu'un seul des isomères possibles. » Nous n'avons pas trouvé d'acide formé par la réaction de deux molé- cules d'anhydride phtalique sur une même molécule d'hydrocarbure. » Les acides benzoyl- et toluylbenzoïques sont facilement et quantita- tivement transformés en acides benzoïque et toluique, par fusion avec la potasse, suivant l'équation CH' C«H^-CO-C''H*-CO^K + RHO = CH»-C°H'-CO=R+ CH'-CO^K. » Il se produit ainsi, aux dépens de l'acide totuylbenzoïque, de l'acide paratoluique, sans mélange de composés isomériques. » Nous avons entrepris l'étude de cette classe de corps, dans l'espoir que la série de réactions que nous venons d'exposer fournirait le meilleur moyen de passer d'un hydrocarbure à l'acide correspondant ; mais nous avons trouvé que la fusion avec la potasse ou la soude donne des résul- tats bien moins avantageux avec les produits dérivés des hydrocarbures supérieurs. » L'acide duroylbenzoïque, par exemple, se décompose presque entiè- rement en durol, acide carbonique et acide benzoïque. » Lorsqu'il se produit un acide homologue de l'acide benzoïque, en même temps que ce dernier, la réaction en question fournit un excellent moyen de déterminer la place qu'occupait dans l'hydrocarbure l'atome d'hydrogène remplacé par le groupe phtalique. Comme, d'autre part, les composés dont il s'agit peuvent facilement être obtenus à l'état de pureté, il nous paraît probable que l'on pourra user de ce moyen pour étudier l'in- fluence de la position du groupe méthyle sur les propriétés physiques des corps de la série aromatique et en particulier sur leur forme cristalline. » M. F. Meier a entrepris, à notre demande, l'étude de celte question et il a déjà préparé les acides qui prennent naissance dans l'action de l'anhy- dride phtalique sur les ortho, meta et paraxylènes, sur le pseudocuméne et sur le mésitylène, ainsi que les sels et les élhers de ces acides. Les résul- tats qu'il a obtenus seront bientôt publiés. » Nous avons fait porter nos recherches sur les acides toluyl- et duroyl- benzoïques et nous donnons ici l'indication de quelques-unes de leurs propriétés. ( 835 ) » Acide paratotii/l-orthobenzoïque C' = H' = 0' = C»H*(CH»)^-CO-C''H*(CO*H)„. On mélange aooS'' de toluène et loo^'' d'anhydride phtalique. On y ajoute par petites portions i5o«'' de chlorure d'aluminium. Il se produit une assez forte élévation de température et un dégagement d'acide chlorhydrique. La réaction dure d'une heure à deux heures et doit être aidée, surtout à la fin, en chauffant assez pour maintenir la masse liquide. Elle est terminée quand le dégagement d'acide chlorhydrique reste très faible, même après addition d'une nouvelle proportion de chlorure d'aluminium. On a re- cueilli 22S' d'acide chlorhydrique, au lieu de 24*''',4 qu'exige l'équation APCl''-hC«H^=(CO)=0 + C'H' = CMr-CO-C«H*-CO^APCl' + HCI. Quand on traite le produit de la réaction par l'eau, on doit le verser par petites portions et en agitant, dans une grande quantité d'eau, le dégage- ment de chaleur étant considérable. » Le produit hypothétique C'H^-CO-C<'H*-CO=Al='Cl* se décompose en HOAPCI% qui reste dissous dans l'eau, et en un nouvel acide CH'-CO-CH^-CO-H, qui reste d'abord dissous dans le toluène, mais qui se dépose, en grande partie, par le refroidissement en cristaux durs et jaunâtres. On peut purifier l'acide par des cristallisations dans une très grande quantité d'eau bouillante; mais, l'acide étant très peu soluble, il vaut mieux le dissoudre dans le toluène bouillant et le faire cristalliser par refroidisse- ment. » On obtient ainsi à peu près looS"' d'acide pur et une trentaine de grammes d'un produit jaune, qui ne cristallise plus dans le toluène, mais dont on peut encore retirer une certaine quantité d'acide en le faisant bouillir avec de l'eau de baryte. » Le point de fusion de l'acide, préalablement séché à une température montant lentement jusqu'à 110°, a été trouvé de i46°. » L'acide fond sous l'eau bouillante; il en est de même de la plupart de ses sels insolubles. Il ne distille pas sans décomposition. Il est très peu soluble dans l'eau bouillante et la plus grande partie de ce qui s'est dis- sous se sépare par le refroidissement sous la forme d'un précipité laiteux qui se convertit en petits cristaux groupés en feuilles. Il est très soluble dans l'alcool, surtout à chaud, dans l'acétone, dans l'éther. Il se dissout très bien dans la benzine, et mieux encore dans le toluène bouillant, et il se ( 8% ) sépare en grande partie à froid. Les cristaux se déposent de leur solution dans un mélange d'alcool et de toluène en petits prismes transparents du type anorthique, très brillants, mais à faces extrêmement ondulées, ce qui rend les mesures très incertaines, lis retiennent une molécule d'eau de cristallisation, et fondent un peu au-dessus de loo", en perdant leur eau; en même temps le point de fusion s'élève peu à peu. » L'acide anhydre peut être facilement obtenu cristallisé en courtes ai- guilles d'une certaine épaisseur, par dissolution dans le toluène bouillant et refroidissement. » La plupart des sels cristallisent facilement, mais en cristaux microsco- piques. Ceux de potassium, de sodium et de calcium sont très solubles; celui de baryum, difficilement soluble, renferme (CM!" 0')-î5a 4- 4H-0; celui de cadmium forme des prismes aciculaires renfermant \\\-0, celui de cuivre renferme 4H^O; il cristallise dans l'alcool en longues lames; le sel d'argent ne fond pas sous l'eau; il forme de fines aiguilles. » Ijéllier mélhylique fond à 53° et forme des prismes courts. L'éther éthy- lique fond à 68°-69''; ils distillent avec décomposition partielle. Ils sont tous deux soluiiles dans l'alcool. M Le sel de sodium fondu avec 5 ou 6 parties de potasse à une température un peu supérieure à 3oo°est entièrement transformé en acides benzoïque et paratoluique. Ces deux acides peuvent être séparés par des sublimations ménagées et par des cristallisations dans l'eau. On lésa isolés ainsi chacun avec son point de fusion caractéristique. Les parties intermédiaires oxydées soigneusement en solution alcaline par le permanganate de potassium n'ont pas donné autre chose qu'un mélange d'acides benzoïque et téréphtalique; elles ne renfermaient donc aucun acide autre que l'acide benzoïque et l'acide paratoluique. ■a Cette réaction est assez nette pour fournir un des meilleurs moyens de préparer l'acide paratoluique à l'état de pureté. » Acide duroy (benzoïque C"H"0' = C«H(CH')^-CO-C*H*-CO'H. Il s'obtient très facilement par la réaction décrite plus haut; il semble très facile à purifier par des cristallisations fractionnées et est d'un beau blanc. Néanmoins, des traces d'impuretés altèrent notablement son point de fusion, que nous n'avons pu déterminer encore avec une entière certitude ; il est situé au-dessus de a6o°. >• L'acide ne fond pas sous l'eau, mais son sel de baryum et la plupart des ( 837 ) autres sels fondent lorsqu'ils sont chauffés avec une quantité d'eau insuffi- sante pour les dissoudre. » Pour obtenir l'acide cristallisé, le meilleur dissolvant est l'acide acétique cristallisable. L'acide est insoluble dans l'eau, facilement soluble dans l'alcool, l'éther, l'acétone, la benzine, le toluène. » Les sels de potassium et de sodium sont facilement solubles dans l'eau. » Le sel ammonî'aca/ cristallise en aiguilles. » Le sel de baryum (C"H"0')-Ba -4- H*0 est très peu soluble dans l'eau, et s'obtient facilement en précipitant un sel soluble par le chlorure de baryum. Il cristallise dans l'eau en fines aiguilles groupées en faisceaux. » Le sel de calcium est difficilement soluble dans l'eau; il s'en sépare en aiguilles qui renferment i""' d'eau de cristallisation. t) Les sels de plomb, d'argent, de cuivre sont insolubles; ils ne fondent pas sous l'eau. » MINÉRALOGIE. — Note sur la chalcoménite ('), nouvelle espèce minérale {séténite de cuivre); par MM. Des Cloizeacx et Damour. « On sait qu'on a découvert il y a déjà longtemps, dans le cerro de Ca- cheuta, à environ lo lieues au sud-ouest deMendoza (république Argentine), plusieurs petites veines [g uia) de séléniures de plomb de compositions très variables, parmi lesquels on a distingué : un séléniure de plomb, argent et cuivre [cacheutite de Domeyko), gris noirâtre, un peu ductile, à structure grenue ou poreuse; du séléniure de plomb à petites lamelles {clausthalie) ; des séléniures de plomb et cuivre d'un blanc bleuâtre, ressemblant à une galène granulaire à grains fins et se rapportant à la formule générale de la lorgile {^h,Cii^)Se, avec différences considérables dans les densités et les- proportions relatives de plomb et de cuivre; enfin une sorte de Berzélianite plombique, variété presque compacte, d'une couleur violette, à surface irisée, rappelant beaucoup l'aspect de certains cuivres panachés, et dont la composition s'exprime parla formule (Cii-,Pb)'Se% d'après l'analyse de M. Pisani ("). » J'ai eu récemment l'occasion d'examiner un envoi fait par M. Hipp. (') De y'Ar.ii, cuivre, et pv/i, Lune, nom clioisi pour éviter toute confusion avec celui de sélénite ( (rî>.iivi''nîî ) , très anciennement appliqué au gypse. (2) Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. Sgi, année 1879. ( 838 ) Raymond, agent consulaire à Mendoza, et composé en majorité de frag- ments de cette dernière variété. » Mon examen avait pour but la recherche de petits cristaux transpa- rents, d'un vert clair, insolubles dans les acides, et paraissant être un sélé- nite ou un sous-sélénite de fer, que j'avais déjà remarqués dans une géode d'un échantillon exposé au Champ de Mars en 1878, mais dont je n'ai pu encore déterminer tous les caractères, faute d'une quantité suffisante. Mes recherches sous ce rapport ont été vaines, les cristaux verts dont je viens de parler paraissant surtout associés aux séléniures de plomb gris; mais mon attention a été attirée par des croûtes minces, composées de très pe- tits cristaux d'un bleu de cyanose, transparents, qui tapissent la plupart des fentes du séléniure violet et se distinguent facilement de l'enduit de malachite et d'azurite dont ce séléniure est souvent recouvert. » Une écaille enlevée parallèlement à une large face plane et soumise au microscope polarisant manifesta, en lumière convergente, des carac- tères optiques si particuliers, que je pensai de suite à une nouvelle espèce minérale. Les premiers essais, faits sur quelques parcelles, firent voir que la substance fondait facilement dans le matras en noircissant et dégageant un peu d'eau, et qu'elle était insoluble dans 1 eau, mais soluble dans les acides étendus. De l'examen de la dissolution, M. Damour conclut qu'on avait affaire à un composé d'acide sélénieux et de cuivre. » Quelques cristaux isolés ou engagés dans la gangue m'ont permis de reconnaître que le nouveau minéral appartenait au type clinorhombique et que ses formes pouvaient être rapportées à un prisme d'environ 108", à très faible obliquité. Ces formes constituent des combinaisons fort simples, telles que : 7?z/>rt'; m A'p a' (fréquentes) ; mh'po^ Je (rare); mh'pa'î^ (rare); B = {cPdht*); e = {dh^g'); ^ := (d'^/Ag*). ^ fait partie de la zone c super. : s infér. » Les faces m, h',a',e, j3, sont généralement brillantes etassez unies; les faces p, o», § sont au contraire plus ou moins arrondies ou inégales; quel- quefois a' et p portent des stries fines, parallèles à leur intersection. » Le tableau suivant offre les dimensions de la forme primitive et la comparaison des angles calculés avec les angles mesurés directement : è :/«:: 1000 : 199,461 0 = 810,692 (/= 585,473. Angle plan des faces latérales = 90°29'5i",5. ( 839 ) Angles calculés. Angles mesurés. / * m/i^ — i44°io' 144° lo'moy. ' w/H avant =: io8°ao' io'j°37'env. ( i/i III vôlù z:=: ~i°^o' 7i"47'nioy. /i'o" = i59"57' i6o<'33'moy. j /l'p sur o" =: go''5i' Qi" lo'eriv. 0^/7 — no'>54' iio"48' pa^ =i6i°6' .. i6i°6' moy. pk^sur «' = 89" g' 89" 1 l'moy. a'/iiadj.= loS'-S' 108° 3' moy. pm antér. = 90°4i' • • 90° 54' moy. pS z^ 125° 9' 125° 34'moy. /Je=i2i°5i' 121° 28' moy. p^ = io8"26' 107° 82' env. /i^S= i4i°2' . i4o°45'moy. /j'e = I I I°20' III" 20' (3 A' ant. =: 102° 35' 102° 47' moy. o'niadj. = i39°36' i39°4. i32). ( 842 ) colorées qui se déplacent en s'élalant sur les parois du tube, par augmen- tation et diminution alternatives de leur volume; les aspects variés de ces gouttes montrent que les stries sont bien jjroduites, comme cela était vraisemblable, par une véritable condensation se faisant successivement en des points différents du tube. » En résume, en colorant l'acide carbonique, on rend le liquide toujours visible, et l'on constate que les stries ondulatoires découvertes par JM. Andrews dissolvent l'buile bleue de galbanum, et par suite qu'elles sont produites par des traînées d'acide carbonique liquéfié. » II. L'un de nous a signalé un phénomène imprévu ('), qu'on observe dans la compression d'un mélange contenant un gaz et une vapeur en partie déjà liquéfiée : ladis|;arition de la surface de séparation du liquide et du gaz quand on augmente au delà d'une certaine limite la pression sup- portée par le mélange. Il est alors bien difficile de décider, par l'emploi d'une détente même ménagée, si la disparition du ménisque formé par le liquide incolore lient à une liquéfaction totale ou à une vaporisation totale. » En colorant l'acide carbonique, on peiU établir que le gaz liquéfié re- prend l'état gazeux, quand on opère dans des tubes qui ne sont pas très ca- pillaires, car un mélange que l'on comprime à température constante aban- donne à la pression qui correspond à la disparition du ménisque la matière colorante dissoute, comme le fait l'acide carbonique pur liquéfié qu'on cliauffe au-dessus de 3i". » Afin de préciser les faits et les interprétations qui en découlent, nous décriions une expérience faite vers iS" sur vtn mélange de 5^°' d'acide car- bonique et de I™' d'air. Au moment où l'on vient d'augmenter la pression dans les limites strictement nécessaires pour produire la disparition d'un ménisque incolore, on voit l'huile bleue qui colore les couches inférieures du liquide condensé dans le tube capillaire former un enduit visqueux et très coloré qui descend lentement sur le mercure, et les stries liquides, qu'on observe quand on porte lentement l'acide carbonique liquéfié à sa température critique, se manifestent sous la forme d'une onde qui part du liquide et monte jusque dans le sommet du tube, en chassant devant elle un anneau coloré en bleu pâle; dès lors, le tube ne contient plus qu'un mélange gazeux homogène, qui donne des signes de liquéfaction par abais- sement de température ou par diminution de pression. » La similitude est donc complète entre les jihénouiènes qui accom- ( ' ) Comptes rendus, t. XC. ( 84:^ ) pagnent la disparition d'un ménisque par la compression et le changement d'état à la température critique. La matière ne passe pas par degrés in- sensibles de l'état liquide à l'état gazeux ni dans l'une ni dans l'autre de ces circonstances. » Dans une prochaine Note, nous donnerons les résultats de nos expr- riences sur le point critique du cyanogène, sur celui de l'acide sulfureux, de l'ammoniaque, de 1 acide chlorhydrique, ainsi que nos observations sur le relard d'ébnllition dans le voisinage du point critique de température. » MINÉRALOGIE. — Anomalie mnguélique du fer météorique de Sainte-CnOierine. Note de M. J. Lawrence Smith. « J'ai pris beaucoup d'intérêt à l'examen de diverses propriétés du fer météorique de Saiute-Callierine (Brésil). Ce fer a déjà été soigneusement examiné par MM. Guignet, Daubrée et Daiuour ('). Mes résultats chimiques, obtenus exclusivement sur la portion métallique, s'accordent exactement avec ceux de mon collègue M. Damour. Je n'ai pu obtenir le sulfure qui lui est associé parfaitement purifié de quelques parcelles de fer, mais je lui ai reconnu exactement les caractères que lui assigne M. Daubrée. » Un fait intéressant à noter est que la composition de ce fer est très voisine de celle des minces paillettes métalliques blanches qui restent après la décomposition de la région externe de plusieurs des masses les mieux connues de fers météoriques, paillettes qui restent en mélange avec les oxydf'S produits par la décomposition. » Les paillettes de Sevier Couuly (Tennessee) m'ont fourni les matériaux dont j'ai fait usage dans mon analyse; leur quantité n'atteignait pas i^''. Le fer non altéré de cette masse ne contient que 6 pour loo de nickel, avec un peu de cobalt. M L'analyse du fer de Sainte-Catherine par M. Damour, comparée à celle que j'ai faite des paillettes de Sevier, donne, pour loo parties : Fer. Nickel. Sainte-Catherine. ... CiG 34 ( Damour) Paillettes de Sevier 'jo 27 (Smith) Le nickel contient un peu de cobalt. )) Mais le f lit important que je désire noter aujourd'hui est la manière dont se comportent les fragments de fer en présence de l'aimant. (') Comptes rendus, 1877, '• l-XXXIV, p. 478, i5()7; t. LXXXV, p. 1255. ( Bà4 ) » L'aimant dont je fais usage pour les séparations, dans l'analyse des météorites, est une barre cylindrique d'acier, longue de o"", i5, et ayant o*", 007 de dianièlre; elle peut soutenir par chacun de ses pôles, dont l'un est terminé en pointe, un fragment d'acier de So^'" à 40^"^- » Si nous approchons cette barre de petits fragments détachés du fer de Sainte-Calherine et ne pesant pas plus de 0^,100 à o^"", 200, tels que j'en joins à cette Note, nous trouvons que l'aimant n'a sur eux qu'une action très faible; mais, si nous aplatissons ces fragments en les frappant sur une surface d'acier, avec un marteau également en acier, elles deviennent très- sensibles à l'aimant. Pour éviter toute adhérence d'acier, j'ai répété l'expé- rience après les avoir aplatis au travers de feuilles de laiton, et le résultat a été le même. » D'un autre côté, en chauffant au rouge le fer primitif, on le rend encore plus facilement attirable que par l'aplatissement. » J'ai tenté des expériences analogues avec des fragments de la mé- téorite d'Octibbeha, qui, on le sait, est caractérisée par sa richesse excep- tionnelle en nickel, «'élevant à 60 pour 100; mais son attraction magnétique ne présente rien qui la distingue des autres fers météoriques. » On n'a jamais observé, je crois, dans aucune substance, les particu- larités magnétiques que je signale dans le fer de Sainte-Catherine. Ce qui les rend plus remarquables encore, c'est que la météorite est plus ou moins polaire et que le sulfure qu'elle contient est fortement magnétique. Je laisse aux physiciens le soin de les expliquer, n PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. —De l' allénualion des effets des inocula lions virulenles par l'emploi de très petites quantités de virus. Note de M. A. Ch.\i:veai . « Contrairement aux idées généralement admises, la réduction du nombre des agents virulents, employés pour pratiquer les inoculations, est capable d'exercer de l'influence sur les résultats de ces inoculations. Quelques indications existent déjà à ce sujet dans mes travaux sur la vac- cine. Mais le fait qui m'a le plus frappé et qui m'a engagé à faire des re- cherches lians cette nouvelle direction, c'est le résultat de mes inoculations charbonneuses, sur les moutons d'Algérie, avec de petites ou de grandes quantités de virus. Celles-ci triomphent parfois de la résistance naturelle des moutons algériens contre le charbon. Celles-là ne sont pas suivies d'accidtnis graves et exercent une action préventive très nette à l'égard ( B45 ) des inoculations ultérieures, faites avec de grandes quantités de virus. C'est ainsi que la non-récidive du sang de rate a été démontrée pour la première fois. » Or, il n'y a pas de raison de penser que ce qui se passe dans l'orga- nisme (le sujets doués d'une très faible réceptivité, poiu'un virus, ne puisse se reproduire sur les sujets dont la réceptivité est grande. Théoriquement, il doit suffire de réduire considérablement le nombre des agents infectieux, en le mettant en rapport inverse avec l'aptitude des sujets, potir obtenir des effets bénins, pour rendre même les agents virulents tout à fait inac- tifs. En pratique, il est peut-être impossible d'y réussir avec la plupart des virus. Il était, en tout cas, intéressant de chercher s'il n'en existerait pas qui se prêteraient à ce résultat. )) J'ai commencé par faire ces essais avec le sang de rate; voici dans quelles conditions : j'ai choisi, pour voie d'introduction du virus, l'injec- tion intraveineuse, dans le but de favoriser l'obtention de résultats bénins. En effet, mes expériences sur la vaccine et la péripneumonie bovine, con- firmées récemment par celles de MM. Arloing et Cornevin, sur le charbon symptomatique, ont montré que certains virus, introduits de cette manière dans l'organisme, n'agissent pas avec autant d'activité qu'en pénétrant d'une autre façon, et souvent même se bornent à communiquer l'immu- nité. D'un autre côté, j'ai eu recours à des dilutions plus ou moins éten- dues de sang charbonneux pour obtenir la matière à inoculation. Je m'ar- rangeais de manière que chaque centimètre cube du liquide conlînt approximativement de 5o à looo bâtonnets charbonneux, et j'injectais cette quantité dans la veine jugulaire, en prenant toutes précautions pour éviter l'inoculation de la gaine périvasculaire. Toutes mes expériences ont été faites sur des moutons indigènes, auxquels on ne manque pas de com- muniquer le sang de rate, quand on injecte dans les veines une goutte de sang charbonneux ou de liquide de culture. » Dans une première expérience, avec du sang frais de cochon d'Inde, quatre moutons reçoivent environ looo bâtonnets dans la veine jugidaire. Tous quatre meurent du sang de rate. )) Une deuxième expérience est faite sur deux moutons seulement, avec 600 bâtonnets environ, fournis par le sang frais d'un des sujets de la pre- mière expérience. L'un des moutons meurt du sang de rate. L'autre résiste et ne présente pas le moindre trouble dans sa santé. M On tente une troisième expérience sur deux autres sujets avec 5o et 100 bâtonnets. Le liquide, dans ce dernier cas, avait été additionné de ^vô ( 846 ) d'acide phénique. Aucun trouble ne se manifesta sur l'animal qui reçut ce dernier liquide. L'autre eut une fièvre extrêmement fugitive et légère. » Ces deux derniers sujets, le survivant de la deuxième expérience et deux autres sujets, en tout cinq moutons, sont consacrés à une quatrième expérience, qui fut faite sept jours après la première injection des animaux de la troisième expérience et dix jours après celle du sujet de la deuxième expérience. Le nombre de bâtonnets introduits dans le sang fut de looo environ. Ils provenaient du sang d'un lapin qui venait de mourir. Les cinq sujets succombèrent tous au sang de rate. Mais, parmi les trois qui avaient survécu à une première inoculation, celui sur lequel on observa des signes de malaise ne mourut que le septième jour, avec une méningo- encéphalite bactéridienne. C'est une terminaison assez commune sur les moutons algériens qu'on fait périr en leur injectant dans les vaisseaux d'énormes quantités de bactéridies, en sorte que je serais porté à croire que ce sujet a été amené par la première injection sur la voie de l'immu- nité. )) Enfin, cinq derniers moutons servirent dans une cinquième et der- nière expérience On emprunta la matière à inoculation aux caillots du cœur et à la rate d'un lapin mort du sang de rate depuis quelques jours, mais dont le cadavre s'était parfaitement conservé à cause de l'abaisse- ment de la température : on était au mois de janvier dernier. Le liquide préparé avec ces substances contenait 5oo bâtonnets environ par centi- mètre cube. On en injecta un demi-centimèlre, soit aSo bâtonnets, sur chaque animal. Tous les sujets survécurent, après avoir présenté quelques signes de fièvre légère et fugitive. Or, sur ces cinq sujets, réinoculés six semaines plus tard dans d'excellentes conditions de réussite, quatre ont parfaitement résisté. Un seul est mort du sang de rate. » Comment interpréter cette dernière expérience? » Si, au lieu de quatre sujets réfractaires, il n'y en avait eu qu'un ou même deux, on aurait pu expliquer la résistance par une immunité naturelle. Le nombre des sujets qui ont offert cette résistance écarte cette explication, car l'immunité naturelle est extrêmement rare sur les moulons français qui approvisionnent mon laboratoire. » Mais ou pourrait peut-être attribuer les résultats observés dans cette expérience à la qualité plutôt qu'au petit nombre des agents. L'inocula- tion n'a pas été faite, en effet, avec du sang frais, comme dans les autres expériences. On aurait pu écarter l'objection, si, en même temps qu'on inoculait les cinq moutons dont il est question, on en avait inoculé cinq ( 847 ) autres avec un grand nombre des mêmes bactéridies et si ces cinq derniers sujets avaient tous succombé. Malheureusement l'expérience n'a pas été faite ainsi et l'objection subsiste. » Mais cette objection ne peut plus être opposée aux expériences que j'ai faites avec le charbon symptomatique, qu'on ferait mieux d'appeler cliarbon baclérien, pour le distinguer du sang de rate, ou charbon bacléri- dieii, et que je désignerai communément sous le nom de maladie de Cha- bert. n Le virus de cette maladie est un des phis actifs que l'on connaisse; et cependant ou peut l'injecter en notable quantité dans les veines, sans tuer les animaux, comme l'ont démontré MM. Arloirig et Cornevin. L'injec- tion dans le tissu conjonctif, en quantité beaucoup moindre, tue, au con- traire, infailliblement les bœufs et les moutons. Or, je suis en mesure de citer plusieurs expériences démontrant que, en diminuant suffisamment la quantité de matière inoculée, partant le nombre des agents infectieux, on rend les inoculations dans le tissu conjonctif constamment bénignes, et néanmoins parfaitement préservatrices à l'égard des inoculations ulté- rieures pratiquées avec de grandes quantités de virus. » Je ne veux citer qu'une seule de ces expériences, faite par hasard, et très instructive à divers points de vue. » Au i5 décembre 1880, j'avais dix moutons algériens ou français, qu'un nombre considérable d'inoculations préventives, pratiquées depuis huit à quinze mois, avaient doués d'une immunité pour ainsi dire absolue contre le sang de rate. Je voulus cependant, avant de les faire servir à l'expérience pour laquelle ils avaient été ainsi préparés, faire une dernière inoculation préventive, avec un liquide extrêmement riche en bâtonnets. Chacun des sujets reçut, sous la peau de la cuisse, i*^*^ de ce liquide. » Malheureusement le liquide avait été filtré à travers un tamis très serré de toile de batiste, qui servait habituellement à la préparation de pulpes mus- culaires contenant le virus de la maladie de Chabert. On ne s'en aperçut qu'après l'injection. Comme le tamis était toujours lavé après avoir servi, j'espérai qu'il n'aurait pas contaminé le liquide charbonneux injecté sur mes dix animaux. Mes espérances furent déçues. Dès le lendemain de l'inoculation, je constatai que tous mes animaux, sans exception, étaient sous le coup de l'invasion de la maladie de Chabert. Chose remarquable et importante, les plus touchés étaient ceux qui avaient été opérés en dernier lieu, et, parmi les moins malades, le volume de la tumeur locale déter- minée par l'inoculation allait en croissant du premier au dernier. Or, le C.R., 1881, i" Semetlre. (T. XCll, N" 14.) 1^2 848 ) liquide injecté avait été puisé dans le même récipient, une petite cuvette étroite, et avait fourni à la seringue d'autant plus de particules solides qu'où se rapprochait plus du fond. » Comme résultat définitif, les six derniers moutons opérés succom- bèrent tous. Les quatre premiers seuls survécurent. » Un mois après, ces quatre sujets présentent encore des traces locales, dont l'importance est exactement en rapport avec l'ordre dans lequel ils furent inoculés. Sur le n° 1, plus de tumeur; simple desquamation épider- mique. Le n° 2, qui fut à peine plus malade que le n° 1, présente un cordon sous-cutané dur, un peu noueux. On constate sur le n" 3 une tumeur dure, qui a succédé à un abcès cicatrisé. Enfin, c'est un abcès, non encore fermé complètement, qui existe sur le n" 4. » On fait alors, à l'autre cuisse, une inoculation d'épreuve, avec une très notable quantité de virus. Les effets locaux et généraux en furent d'une extrême bénignité, mais non pas égale sur tous les sujets. En effet, j'eus la satisfaction de constater que la bénignité fut moindre sur les moutons que la première expérience avait le moins touchés. La constatation de cette in- version a son importance, parce qu'elle prouve que les différences consta- tées dans la première expérience ne tenaient pas à une disposition particu- lière des animaux. » En résumé, cette intéressante expérience donne une nouvelle preuve de la non-identité du charbon bactéridien et de la maladie deChabert. » Elle démontre de plus : » 1° Que le virus de la première maladie ne peut pas jouer le rôle de vaccin, à l'égard du virus de la seconde; » 2° Que les moutons algériens ont la même aptitude que les moutons français à contracter la maladie de Chabert; » 3° Que la quantité de virus employée pour inoculer cette maladie exerce une influence énorme sur les résultats des inoculations : les effets étant toujours mortels, quand la quantité est notable; toujours plus ou moins bénins, quand la quantité est extrêmement minime; » 4° Que, même à leur plus grand degré de bénignité, les effets d'une première inoculation communiquent l'immunité. » ( 849 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section de Géométrie, la place laissée va- cante par le décès de M. Clmsles. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 55, M. Jordan obtient 33 suffrages. M. Mannheim » ar d M. Darboux » i » M. Jordan, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la Répu- blique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Sur l'œuf d' hiver du Phylloxéra. Extrait d'une Lettre de M. LicHTENSTEiN à M. Dumas. ( Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Hier j'ai été à la recherche des œufs d'hiver, pour moi le seul œuf vrai. Je l'ai trouvé, comme l'a déjà dit M. Mayet, en très grande quantité sur le bois de deux ans du Clinton. » Ce bois de deux ans est le petit bout de sarment que laisse la taille chaque année et qui est enlevé l'année suivante sous forme de crossette adhérente au sarment que l'on taille ras de la souche. Eu effet, ce n'est plus sur la souche elle-même, mais bien dans les fagots de sarments taillés et destinés à être brûlés (il y a déjà tant de sarments américains que M. Pa- gezy, après avoir vendu tant qu'il a pu des sarments de Clinton et Taylor à ao*^"" le mille, en a encore à consommer comme bois à brûler) que j'ai trouvé les œufs d'hiver. » C'est dire d'avance que les badigeonnage, décorticage ou tout autre remède appliqué au cep, après la taille, ne ferait absolument rien à l'œuf, puisqu'il est alors, non plus sur la souche, mais dans les fagots de sar- ments taillés. D'où l'on peut conclure que, si la bouture simple porte rare- ment ou peut-être ne porte jamais l'œuf d'hiver, la bouture pourvue de la ( 85o ) crossette, si elle provient de Clintoiis qui ont eu beaucoup de galles phyl- loxériques, en porte presque toujours, et c'est sous cette forme de bouture garnie de crossette, forme réputée par beaucoup de vignerons comme la plus favorable aux plantations, que l'importation du Phylloxéra peut se faire le plus facilement. » Ce matin, j'ai obtenu la première éclosion de l'œuf d'hiver, dont je n'ai pas à décrire le produit, déjà connu depuis plusieurs années. » Je constate que cette éclosion a lieu ici près d'un mois plus tôt que dans la Gironde, où je n'ai obtenu des éclosions de l'œuf d'hiver que vers la fin d'avril (en iS'jô). Du reste, je n'entends nullement établir cette date comme certaine, car il faut tenir compte, je crois, de la douceur exceptionnelle de l'hiver. Les jeunes feuilles du Clinton se développent : rien donc de plus naturel que de voir éclore avec elles un insecte destiné à former des galles et ne pouvant les former que sur les plus jeunes feuilles, au moment où elles offrent encore, dans leur bourgeon à peine entr'ouvert, un abri à la fondatrice, très délicate et sans défense, qui sera déjà enfermée dans sa galle lorsque la feuille s'étalera. » Ce procédé de formation de galles paraît être le même dans tout le groupe des Pemphygiens, auquel les Phylloxériens se rattachent si étroite- ment (je ne vois de différence que dans les pontes d'eVe'^ qui sont ovigemmes chez les Phylloxériens et vivigemmes chez les Pemphigiens). La galle se forme toujours sur la surface opposée à celle qui est piquée par l'insecte : le puce- ron de l'ormeau, par exemple, pique la feuillepar-c/eisous, et la galle s'élève sur la feuille; le Phylloxéra pique la (tmWe par-dessus, et la galle se développe sous la feuille. » ÉCONOMIE RURALE. — Recherches sur les causes qui permettent à la vigne de résister aux attaques du Phylloxéra dans les sols sableux. Note de M. Saint- André. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Les diverses hypothèses faites dans le but d'expliquer les causes delà résistance des vignes dans quelques terrains, et particulièrementdans les sols sableux, n'ont pas été confirmées par les recherches que nous avons entre- prises à la station agronomique de Montpellier. » La mobilité des sables, l'absence de crevasses dans les sols sableux, l'acuité des particules, la finesse de celles-ci, ne sont en aucune façon les (85i ) causes de la résistance des vignes;la pauvreté des terres en chaux, la grande proportion de silice qu'elles renferment, leur richesse colossale en acide phospborique ou en chlorure de sodium, ne sont pas davantage les raisons de l'immunité dont jouissent les vignes dans les terrains sableux. En effet, on rencontre de magnifiques vignobles dans les terres graveleuses, immo- biles, où il n'y a aucun obstacle au cheminement souterrain du Phylloxéra; d'autre part, on trouve des vignes résistantes dans des sables dont aucun grain n'est anguleux, où toutes les particules ont les arêtes arrondies, et, dans l'immense majorité des cas, la petitesse des particules sableuses n'at- teint pas la ténuité des particules argileuses. » L'expérience démontre que la plupart des sols sableux favorables à la culture actuelle delà vigne contiennent plus de 12 pour 100 de chaux, et renferment parfois une moindre quantité de silice que certaines terres dans lesquelles la vigne succombe par le Phylloxéra; l'une de celles-ci contenait 82 pour 100 de silice, tandis que les sables du littoral de la Méditerranée en ont rarement plus de ^S pour 100. Ceux-ci renferment une quantité d'acide phospborique inférieure à celle contenue dans de nombreuses terres où les vignobles ont depuis longtemps disparu. » C'est à tort que l'on fait jouer dans cette question un rôle important au chlorure de sodium; les recherches faites dans notre laboratoire par M. A. Pavlowsky ont montré que les sables dans lesquels la vigne possède au plus haut degré Tmimunité sont fort pauvres en sel marin (au moins jusqu'à i" de profondeur) ; quelques-uns ne renferment que des traces de cette substance, qui est toujours en quantité appréciable dans les terres oc- cupées autrefois parles vignes. » La présence d'un courant d'eau souterrain, noyant constamment le système radiculaire, est également inadmissible; la détermination de la quantité d'eau contenue dans les sols sableux, à différentes profondeurs et à diverses époques, montre que ces terrains sont, pour la plupart, très pauvres en eau; l'humidité qu'ils contiennent est notablement inférieure à celle qui se trouve, à la même époque, dans d'autres sols où la présence du Phylloxéra rend la culture de la vigne impossible. » Toutefois, l'étude des circonstances qui agissent sur la circulation de l'eau dans le sol apprend qu'en présence du Phylloxéra les mouvements de l'eau dans la terre jouent un rôle de premier ordre; on constate qu'il existe un rapport intiuie entre la capacité capillaire d'un sol pour l'eau, c'est-à-dire la quantité d'eau que ce sol peut retenir physiquement quand il est saturé par ce liquide, et la résistance des vignes au Phylloxéra. Dans ( 852 ) les terres qui possèdent la plus faible capacité capillaire, la vigne est abso- lument indemne; dès que cette faculté s'accroît, la végétation est moins luxuriante, la vigne souffre de la présence du terrible puceron; cette plante succombe rapidement sous les atteintes de celui-ci, lorsque la quantité d'eau retenue par le sol dépasse une certaine limite oscillant autour de 4o pour loo. » Nos observations ont porté sur 1 65 terres , dont loo provenant de vignobles détruits des départements de l'Hérault, du Gard et de Vaucluse, et 65 prélevées, les unes dans les remarquables plantations de vignes faites sur les cordons littoraux des environs d'Aigues-mortes et de Palavas- les-Flots, les autres dans les alluvions sablonneuses de la Durance, les plaines du département des Landes et les dunes de l'Océan. La culture de la vigne dans les terrains sableux présente des garanties d'immunité abso- lue, quelques vignobles du littoral méditerranéen sont presque séculaires; l'un des sables de l'Océan est cultivé en vigne depuis soixante ans. Ces plantes n'ont pas été attaquées par le Phylloxéra, dont les ravages se sont exercés sur tous les vignobles voisins; le puceron a complètement disparu des plants de vignes phylloxérés qui ont été transplantés dans les sables d'Aigues-mortes, La capacité capillaire du sol pour l'eau a varié de 23 à 35,8 pour loo pour tous les sols indemnes; elle s'est élevée de 35, 20 à 42,5 pour 100 dans toutes les terres où la végétation de la vigne est languissante; elle a toujours été supérieure à (\o pour 100 dans les ter- rains où les vignobles disparaissent rapidement sous les attaques de l'in- secte. » La vigueur des vignes américaines est étroitement liée à la capacité capillaire du sol; en général, elles réussissent encore dans des terres dont la faculté hygroscopique atteint et même dépasse l\S pour 100; mais, comme pour les vignes indigènes, il est impossible pour l'instant de fixer tuie limite précise, car on constate sous ce rapport une sensible différence suivant les espèces, les variétés et les modes de culture. » Plusieurs faits paraissent confirmer le rapport inverse observé entre la résistance de la vigne et la capacité capillaire du sol. » 1° La vigne est morte dans des terres constituées par 70 à 82 pour 100 de silice et dont la capacité capillaire était supérieure à /jS pour 100. » 2° A l'École d'Agriculture de Montpellier, les vignes ont dispara en premier lieu dans les sols où la capacité capillaire était la plus considé- rable; elles végètent encore dans les terrains de moindre capacité capil- laire; ( 853 ) M 3" En déterminant la capacité capillaire de plusieurs parcelles d'un vignoble, il a été possible de les classer dans un ordre représentant absolu- ment celui dans lequel un même cépage avait successivement disparu de ces différentes parcelles. » En admettant que la faible capacité capillaire d'une terre soit la cause directe ou indirecte delà résistance des vignes, on peut expliquer la prédis- position des terres argileuses ou marneuses à l'envahissement par le Phylloxéra, les bons effets du défoncement dans certains sols, le succès du drainage dans plusieurs circonstances, la végétation remarquable des vignes américaines dans des terres ayant un soussol perméable, la réussite de ces plantes dans des sols riches en fer ou en silice; on comprend l'in- fluence nuisible d'un excès d'humidité ou d'une grande lichesse en ma- tières organiques, le funeste effet de l'apport de limons fertiles dans des terres sableuses, l'insuccès de la culture delà vigne dans quelques parties basses des cordons littoraux; on conçoit la vigueur conservée par la vigne dans des sols très caillouteux, au bord des chemins où de nombreux gra- viers se trouvent mélangés à la terre aralile, auprès des murs de soutène- ment de champs plus élevés que le sol voisin; la reprise des vignes dans quelques pièces où l'on a récemment creusé des puits et de grandes tran- chées serait fort compréhensible. )) Si les recherches que nous poursuivons sur ce sujet confirment le résultat de nos premières expériences, la pratique obtiendra des renseigne- ments importants par la simple détermination de la capacité capillaire d'un terrain. En effet, il existe en France de grandes surfaces sableuses, caillou- teuses, arides, assez bien situées pour permettre la maturité du raisin et où les viticulteurs pourront planter des vignes indigènes, sans craindre les ravages du redoutable parasite. Quelques terrains dont la capacité capil- laire est relativement faible pourront, à l'aide de certaines opérations cul- turales, être suffisamment modifiés pour qu'on puisse y créer des vignobles indemnes de Phylloxéra. Des sols actuellement incultes et sans valeur ne tarderont pas à se couvrir de vignes et à prendre rang parmi les terres les plus productives. » ( 854 ) MINÉRALOGIE. — Sur la bismtitkine produite par les houillères incendiées. Extrait d'une Lettre adressée à M. Boussingault par M. 3Iayençon. (Renvoi à l'examen de M. Damour.) « Ce minéral accompagne assez fréquemmeut la galène sublimée dont j'ai signalé l'existence à Montrembert ('). Je l'ai d'abord confondu avec le sulfure d'antimoine, qui est produit dans les mêmes circonstances. » En février 1880, je l'ai trouvé à peu près pur au puits Rosier, à Cha- vassieux. Il se montrait tapissant les parois d'une bouche formée par deux grosses pierres disjointes. Ses cristaux, en aiguilles brillantes, extrêmement ténues, souvent longues de plusieurs centimètres, étaient entre-croisés dans tous les sens et d'un effet remarquable. » J'en ai recueilli 3s'à4^'', espérant bientôt faire une nouvelle récolte. Huit jours après, je suis retourné au puits Rosier; mais, à mon grand regret, la bouche était fermée par des scories de fourneau qu'un ouvrier avait déposées. Tout était froid; les vapeurs avaient pris une autre direction. » J'ai retrouvé depuis la bismuthine à Montrembert et à Chavassieux. La température à laquelle elle se dépose est assez élevée : un thermomètre placé au voisinage monte rapidement au-dessus de 3oo°; un fil de plomb y fond immédiatement. D'ailleurs, souvent on voit pendant la nuit une flamme livide s'échapper des fissures. M Généralement, les bouches dans lesquelles ou trouve le sulfure de bis- muth présentent à la surface du sol, où la température est beaucoup moins élevée, d'autres corps sublimés dont la couleur varie du jaune pâle au rouge vermillon, couleurs qui perdent de leur vivacité par le refroidisse- ment. Au nombre de ces substances, on trouve abondamment le réalgar et l'orpiment, puis de l'acide arsénieux, du soufre, des chlorures, desiodures et des fluorures de divers métaux. » Je n'ai pas rencontré la bismuthine dans les roches encaissant la houille. Je suis porté à croire qu'il en existe dans les rognons de fer carbonate où j'ai rencontré de la galène. » M. H. Lefèvre adresse un Mémoire manuscrit, intitulé « Métrologie générale et son application à la théorie des monnaies et du change ». (Renvoi à la Commission de Statistique.) (') Comptes rendus , février 1878. ( 855 ) M. LvLiMAX adresse à l'Académie plusieurs bouteilles remplies de sèves de quelques cépages américains. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du Tome XXXVI (3" série) du « Recueil des Mémoires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires ». M. le Ministre de l'Instruction purlique ayant iuvité l'Académie à lui présenter un certain nombre de ses Membres pour prendre part aux tra- vaux du Cougrès des Électriciens, l'Académie, sur la proposition de la Section de Physique, désigne an choix de M. le Ministre les Membres des Sections de Physique, de Chimie et de Mécanique. M. GouLD, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remercîments à l'Académie. MM. Marvaud, Poincaré adressent leurs remercîments à l'Académie, pour les distinctions dont leurs travaux ont été l'objet dans la dernière séance publique. M. Ch. Brame prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place de Correspondant de la Section d'Économie rurale devenue va- cante parle décès de M, Kulilmann. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées delà Cor- respondance : 1° Un Mémoire de M. G. Zuriia, intitulé « Sullo sviluppo délia funzione perturbatrice nella teoria dei pianeti » . 2" « Les colonies animales et la formation des organismes », par M. Edm. Perrier. 3" Un Ouvrage de M. Rood, intitulé k Théorie scientifique des cou- leurs ». C. R., i88i. 1" Jcmfitre. (T. XCILN" S4. ' I •J ( 856 ) [f Un Ouvrage de M. £. ^/ay/er^ portant pour tilre : « Des grandeurs électriques et de leur mesure en unités absolues ». 5° Une Brochure de M. R. TFolf, portant pour titre « Ueber die Abspie- gelung der Sounenfleckenperiocle in den zu Rom beobacliteten magneti- sclien Variationen ». 6" Un Mémoire de M. E. Fillari, intitulé « SuUe scariche interne dei con- densatori eleltrici ». M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. le prince Boncom- pagni, la livraison de mai i88o du .< BuUeltino di bibliografia e di sloria délie Scienze matematiche e fisiclie » . Le numéjo actuel est consacré à la suite de l'étude que M. Boncompagni publie sur le Traité d'Arithmétique du P. Sineraido Borglietti Lucchese. M. le Secrétaire pespétcel donne communication d'une Lettre par laquelle M. P. Godron fait hommage à la Bibliothèque de l'Institut des différents Mémoires publiés par son père. Après avoir remercié M. Godron an nom de l'Académie, M. le Secrétaire perpétuel exprime le vœu que les savants qui appartiennent à l'Académie ou sont en relation avec elle adressent l'ensemble de leurs publications à la Bibliothèque, qui s'enri- chirait ainsi d'une précieuse collection. ANALYSE MATHÉMATIQUE, — Sur des Jonclions qui proviennent de l'équation de Gauss. Note de M. Halphen, présentée par M. Heroaite. « Soient m, n, p trois nombres entiers positifs; posons I I I 2 -H h - =1 — m n p F et envisageons un cas de l'équation de Gauss, savoir (0 -(— Or"+[('-„y(— 0 + (i-,7)-]r'+-;(;.+^)r = o. » M. Schwarz a fait voir {Journal de Borchardt, t. 75) que cette équation s'intègre algébriquement dans les cas, en petit nombre, où p, est négatif. Dans le Mémoire que l'Académie a récemment couronné, j'ai eu l'occasion de réunir la solution de ces cas en une formule unique. Voici comment. Le nombre p. étant négatif, il existe trois polynômes entiers X, Y, Z, dont ( 857 ) les degrés sont — — —?. — -, et qui satisfont à l'identité " m n p ' (2) X"'-l-Y" + 2y = o. Soit vj la variable qui figure dans ces polynômes. En liant vj et x par les relations compatibles X'" Y" (3) -^ = -2^' ^-'=z^' on obtient, pour les intégrales de (1), (4) r.=-^z% j., = iï. » Je me propose d'expliquer ici comment ces résultats s'étendent au cas p. > o. » Soit F(«, [i, y, œ) une série hypergéométrique. Faisant les supposi- tions 1 / I I I \ 0 I / I r I \ I a=-i H~h P=-i ' 7 = 1 ' 2 \ m n p j ' 1 \ m n p j ' m j'écrirai abréviativemenl F(a, (3, 7, a,') = [/A«, n,p, a?]. Je prends le rapport vj de deux intégrales de (t) sous la forme Les deux développements qui figurent ici ne sont valables que pour moda;>i. Il faut leur substituer, par la pensée, les intégrales qui sub- sistent toujours. Une étudefacilefait voir que œ reste toujours une fonction uniforme de vj. Cette fonction ne pouvant être ratioinielle dans l'hypo- thèse p.>o, on en conclut que le point dont vj est l'affixe reste dans une portion hmilée du plan, disons la récjion de vj. Je fais maintenant «" iY(„ = (,-i/[„.,„„„lf, 1 ( 858 ) » Les, Iron fonctions ainsi définies sont syiiectiques dans In région de rj. Elles ont pour uniques zéros, tous simples, les diverses valeurs de yj qui correspondent respectivement à a7 = o, i, co . Elles satisfont (par construction) à l'iden- tité [2) et Journissent les intégrales de (i) suivant les formules (3), (4)- » Ce qu'il importe de savoir, c'est la nature des développements dont ces fonctions sont susceptibles dans toute la région de vî- A cet effet, il faut connaître la nature de cette région. Or, le problème qui se pose ici se résout très aisément grâce aux travaux antérieurs de Riemann, de Kuni- meret de M. Schliifli. » Les valeurs de vj, qui répondent à une valeur de x, dérivent les unes des autres par une série de substitutions linéaires. Je trouve dans le Mé- moire de M. Schliini [Math. Jnnalen, t. 111) tous les éléments nécessaires à la formation de ce groupe. Il y va figurer la fonction gamma pour chacun des huit arguments - |i rt - ± ^ zt -^ ] , et j'écrirai, pour abréger, n ^ ' 2 |_ m n P A » Le groupe dont il s'agit dérive de trois substitutions ■ri'=e'^-n, Ç'==e^Ç, ^'^e^S, où Ç, I sont les fonctions linéaires de vj que voici : Ç = ri_lj(ooo)(o,o)„ + r^^^ ^j(iool(tio)„ + rQ - 000 100 » -I- r r(— -|(oio)(iio).7 + r(-j(oii)(iii) Ces trois substitutions, et par suite toutes celles du groupe, laissent inal- téré, comme on le prouve facilement, le cercle (R) ayant l'origine pour centre et dont le rayon R est donné ainsi : 001 01 I lOI III [oooj [010] (looj (1 10) Ce résultat permet de prouver que la région de r} est limitée par le cercle (R). " -hrtn ■n'" + «3 Yj'" )'' + ^2 ■n'" -hb; ■fl'P p^ + C; .^2p+ + C3 ^3p+. ( 859 ) Donc /c>.s' Joiiriions X, Y, Z io;/( dévetoppables à imlcrieur de ce cercle suivant les puissances croissantes de rj. Ces dcveloppeaients ont les formes suivantes : x(>7)=(-ir+«,vî'- Y(y3)=i +b,-n'' Ils peuvent être calculés, terme par terme, au moyen des formules (5) et (6). Ils sont propres à représenter toutes les valeurs de x. » Dans une prochaine Communication, je dirai quelles sont les pro- priétés et quel usage on peut f;iire de ces nouvelles fonctions, comment on peut encore les généraliser en prenant pour point de départ d'autres équations linéaires du second ordre; je montrerai aussi les liens intimes qui luiissent mes recherches à celles dont M. Poincaré a donné un ré- sumé si remarquable dans des Communications récentes (i4 et ai fé- vrier). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une nouvelle application et quelques propriétés importantes des fonctions fiiclisiennes. Note de M. H. Poixcaré. « Considérons un groupe fuchsien G quelconque et les différentes fonc- tions fuchsiennes qui correspondent à ce groupe. Je suppose que G soit tel que toutes ces fonctions fuchsiennes n'existent qu'à l'intérieur du cercle fondamental. Toutes ces fonctions fuchsiennes seront liées par des équations algébriques et seront fonctions rationnelles de deux d'entre elles, que j'appellerai x et y, et entre lesquelles il y aura une relation algébrique (') /(^,7) = o- « Si l'on pose (2 étant l'argument des fonctions fuchsiennes), t^ et ^„ seront les intégrales d'une équation linéaire (2) ^s = L'année 1880 est la trente-quatrième de mes observations solaires, la cent-trente-deuxième de ma série des nombres relatifs mensuels et la deux- cent-soixante-dixième de la période pour laquelle j'ai établi les époques de maximum et de minimum et le cycle de 1 1 1^. Elle est caractérisée par le Tableau suivant, dans lequel n désigne le nombre de jours où le Soleil a été vu sans tacbes par une lunette de 5 pieds, avec un grossissement de 64, rie nombre relatif moyen déduit de la fréquence et de la grandeur des taches, et Av l'augmentation de la variation magnétique en déclinaison depuis l'an- née précédente : 1880. n. r. Ar. Janvier 7 24,0 o,o3 Février 6 27,5 o,83 Mars 5 19,3 0,61 Avril 2 'QjS 2>i9 Mai 4 23,5 o, i5 Juin o 34, 1 °i^9 Juillet 5 21, g 0)79 Août o 4^>i o,56 Septembre o 66,0 1,76 Octobre o 4^)0 2,19 Novembre 3 3o,7 1,70 Décembre i 29,6 0,49 Année 33 32,3 o,qg ( 862 > )) Les valeurs de n et de rse déduisent, en première ligne, des observa- lions de Zurich, que j'ai complétées par les séries reçues d'Athènes, de Leipzig, Madrid, Moncaheri, Palerme, Peckeloh, Rome et Washington. Les valeurs de Ai» sont des moyennes tirées des observations de Christiania, Milan, Moncalieri, Munich, Paris (Montsouris), Prague et Vienne, ') En joignant la valeur de /obtenue pour l'année 1880 à la série des valeurs obtenues pour les années précédentes, j'ai formé le Tableau sui- vant : Année. r. Année. /■. Année. r. 1866 j6,3 1871 111,2 1876 n ,3 1867 7,3 1872 101,7 1877 12,3 1868. . . 37,3 1873 66,3 1878 3,4 1869 73,9 1874 44,6 1879 6,0 1870. ... 139,1 1875 17,1 1880 39,3 » On voit du premier coup d'œil que la courbe solaire remonte rapide- ment et que l'on peut présumer un maximum de 1882 à i883. » Les formules établies par moi depuis de longues années, pour déduire les variations magnétiques des nombres relatifs solaires, donnent, pour 1879 à 1880, Af = 0,045 (32,3 — 6,0) = i', 18, et les observations de sept stations ont donné (yo/rle premier Tableau) en moyenne ^^ = o', 99. » L'accord remarquable entre ces deux valeurs fait ressortir de nouveau la justesse de mes formules; le détail de ces recherches prouve clairement que la première valeur est plus sûre que la seconde. » PHYSIQUE. — Sur la viscosité des gaz. Note de M. Wilu.\m Crookes. (Extrait.) n La viscosité d'un gaz est la résistance qu'il présente au glissement de ses molécules les unes sur les autres. M. Maxwell a été conduit, théori- quement, à établir que le coefficient de frottement ou la viscosité devait être indépendante de la densité du gaz. Des expériences instituées à cet effet, en opérant sur l'air, démontraient qu'entre o'",762 et o™,oi3 de pres- sion le calcul et l'expérience s'accordaient. » A la vérité, la loi signalée par M. Maxwell suppose qu'on agit sur un gaz dont les molécules jouissent d'un libre parcours moyen très faible, coin- ( 863 ) paré aux dimensions de l'appareil qui le contient. Tel est le cas pour des expériences effectuées dans les limites de pression énoncées plus haut. Mais il est facile, au moyen des procédés actuellement connus, d'atteindre des exhaustions bien plus élevées, et il était à croire que, dans ces conditions de libre parcours moyen plus étendu, les coefficients de frottement des molécules des gaz, déterminés pour des pressions ou densités plus fortes, ne seraient plus applicables. » Avec la pompe de Sprengel, on obtient facilement un vide dans lequel la distance moyenne de libre parcours des molécules gazeuses peut être appréciée en centimètres ou même en mètres. » Supposons, par exemple, que la course moyenne des molécules d'air ^O'^ ^^ luôoo ^^ millimètre à la pression ordinaire, elle deviendra de o™,ooi sous la pression de Yôhfô d'atmosphère; elle atteindra o™, lo au ToTocrô"o ^' "'™ '''" TïmToIi'o u o o o d'atmosphère, vide que les appareils actuels nous donnent la facilité d'atteindre. En négligeant quelques corrections de détail, ce vide correspond à luie hauteur de 144""" au-dessus de la sur- face de la Terre. Plus loin, la course de libre parcours prendrait des pro- portions comparables aux distances planétaires : à Sao"*™, elle atteindrait déjà 16000000'*™, et à 45o''™ environ cette longueur égalerait la distance qui nous sépare de Sirius. » Pour apprécier lu viscosité d'un gaz comparé à l'air, l'auteur se sert d'une plaque de mica suspendue par un fil fin de verre dans le ballon ren- fermant le gaz objet de l'étude. Le fil ayant été soumis à une torsion, on observe les oscillations de la plaque de mica et on en déduit le coefficient de viscosité relativement à l'air, par des expériences comparatives. On ne s'est pas arrêté aux exhaustions exprimées en millimètres; on a poursuivi les expériences jusqu'aux millionièmes d'atmosphère, qu'on représente par M. Le vide le plus parfait qu'on ait obtenu étant égal à o,02M, la pres- sion du gaz se trouvait, par rapporta la pression ordinaire, comme une seconde de temps à douze mois ou o",ooi à i3ooo™. » En comparant les résultats de ses propres expériences avec ceux de ses prédécesseurs, l'auteur trouve les rapports suivants, à l'égard de la viscosité de quelques gaz : Graham. Kundt et Warburg. Maxwell. Crookes. Air 1,0000 1,0000 1,0000 1,0000 Oxygène 1 , 1099 .. .. I , 1 185 Azote o>97ï " >> 0,9715 Acide carbonique 0,807 0,806 0,859 0,9208 Oxyde de carbone. . . 0,971 » ,," 0,9715 Hydrogène o,4855 0,488 o,5i56 0,4439 C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, N" 14.) I l4 ( 864 ) » Les résultats de M. Grahani sont déduits théoriquement de ses expé- riences sur la transpiration des gaz. » Le rapport entre l'air, l'oxygène, l'azote et l'oxyde de carbone, se maintient sans grande altération sous des pressions différentes et tel qu'on le trouve à 0,760. Il n'en est pas ainsi pour l'acide carbonique. Le rapport entre ce gaz et l'air se maintient de 760°"" à 65o™". Il diminue ensuite à mesure que la pression devient moindre, jusqu'à 5o™'" ou 55™™; à ce terme, ce rapport redevient constant. » Quant à l'hydrogène, il se distingue absolument de tous les autres gaz. Sa viscosité reste la même depuis 0,760 jusqu'au millième d'atmosphère. » Il était probable que, en augmentant la pression, lui gaz facilement Hquéfiable deviendrait plus promptement visqueux qu'un gaz éloigné du point de liquéfaction. L'hydrogène, le plus résistant des gaz au changement d'état, est aussi le moins propre, en effet, à devenir visqueux par la pression. Le gaz oxygène et l'azote, un peu moins difficiles à condenser que l'hy- drogène, montrent dans les mêmes circonstances une augmentation appré- ciable de viscosité. L'acide carbonique, qui devient liquide à i5° sous la pression de 56'*'™, éprouve un accroissement si rapide de viscosité, qu'en prolongeant jusqu'à ce terme la courbe qui représente les résultats ob- tenus, on obtient un nombre tel que la résistance qu'il exprime ne peut convenir à un gaz. » La loi de Maxwell a été découverte comme conséquence d'une théorie mathématique. Elle suppose l'existence d'un gaz à l'état parfait. Cet état, nous ne le connaissons pas, quoique l'hydrogène semble très près de le réaliser. On peut dire d'un gaz ordinaire qu'il se lie, quant à son état phy- sique, d'un côté à la condition subgazeuse ou liquide, de l'autre à la con- dition ultra-gazeuse. La première devient prépondérante, quand il estcon- den.sé par la pression ou le froid; la seconde l'emporte, quand il est raréfié. Avant de passer à l'un de ces états, les gaz éprouvent quelque perte de leur gazéité. Quand ils s'approchent du point de liquéfaction, l'attraction qui se manifeste entre leurs molécules augmente rapidement, et les effets de la pression cessent d'être seulement réglés par les lois propres aux gaz parfaits. L'accroissement de densité peut être obtenu alors par un plus faible ac- croissement de pression. Inversement, quand le gaz tend à prendre la forme ultra-gazeuse, c'est la diminution de densité qui précède à son tour la diminution de pression. » Quand un gaz passe à l'état ultra-gazeux, il perd graduellement ses caractères et ne présente plus quelques-uns des attributs essentiels à cette classe de corps. ( 865 ) » Ainsi, la loi de Maxwell, qui suppose que la viscosité des gaz est indé- pendante de leur densité ou de la pression, reste vraie jusqu'à un certain moment; ensuite elle n'est plus applicable. Tous les gaz entre certaines limites obéissent à cette loi; en dehors de ces limites, ils ne lui sont plus soumis. Pour l'hydrogène, la loi de Maxwell est vraie entre 0,760 et 0,001; pour l'acide carbonique, l'oxyde de carbone, l'oxygène, l'azote et l'air, elle ne l'est plus que dans des limites étroites de 0,01 5 à o,o35. Dans ces limites, ces derniers gaz sont parfaits à l'égal de l'hydrogène considéré entre o, 760 et o, 00 1 . » Le passage à l'état ultra-gazeux commence à se manifester à la pres- sion de o,ooo5. Avec l'hydrogène, il est lent; avec les gaz moins parfaits, il est plus rapide. » Dans les gaz ordinaires, les différences de pression sur les parois d'un tube fermé s'égalisentpromptement. Dans l'état ultra-gazeux, ces différences peuvent coexister pendant vingt minutes. » Dans les gaz, les corps électrisés ne gardent pas leur électricité. Dans un milieu ultra-gazeux, deux feuilles d'or électrisées ont conservé pendant treize mois le même angle de répulsion. » La rapidité avec laquelle un corps chaud se refroidit dans un gaz ne changeguère quand on passe de la pression ordinaire à la pression représentée par un vide obtenu au moyen des machines pneumatiques anciennes. Le nombre des molécules contenues dans un espace donné de gaz est diminué, mais la dislance moyenne de leur libre parcours s'est accrue. La différence de vitesse avant et après le choc peut compenser la diminution du nombre des molécules. La vitesse du refroidissement se trouve ainsi peu modifiée. » Il n'en est plus ainsi quand on a réalisé l'état ultra-gazeux. La vitesse du refroidissement est singulièrement diminuée. C'est ainsi que le pas- sage de 20M à 2M produit un effet plus grand que celui de 0,760 à 20M. » Un espace donné, plein d'air à la pression ordinaire, contient des millions de millions de molécules, se remuant rapidement dans toutes les directions, chaque molécule se heurtant contre des millions d'autres molé- cules par seconde. La distance moyenne de libre parcours est très petite, comparée aux dimensions de l'appareil qui les renferme. L'état gazeux de la matière est donc défini par les collisions fréquentes des molécules qui la constituent. Cet état gazeux se maintient tant que le nombre des colli- sions peut être considéré comme presque infini. L'état gazeux cesse quand les chocs moléculaires dans un temps donné sont devenus assez rares pour être négligeables, la distance moyenne de leur libre parcours étant ( 866 ) devenue comparable aux dimensions des tubes ou sont enfermés les gaz parvenus à l'état ultra-gazeux. » PHYSIQUIC. — Intensités lumineuses des radiations émises par le platine incandescent. Note de M. J. Violle. K J'ai mesuré à différentes températures, et pour diverses radiations, les intensités lumineuses du platine incandescent ('). « Coiiuiie températures, j'ai choisi quelques-uns des points de fusion que j'ai précédemment déterminés en degrés du thermomètre à air (*) et que je rappelle ici (en rétablissant le point de fusion de l'or, inscrit par erreur à loSS") : o Point de fusion de l'argent c)54 Point de fusion de l'or io45 Point de fusion du |)alladiuni i5oo Point de fusion du ])Iatine '"75 » Pour avoir, par exemple, du platine à 1045", on mettait un culot de platine d'environ 200^"^ dans un creuset de biscuit de porcelaine; ce creuset était à son tour introduit dans un second creuset en lerre réfrac- taire, contenant déjà à sa partie inférieure 5oos' d'or. Le tout était placé dans un gros four Perrot vertical, traversé, suivant l'axe, d'un long tube en terre réfiactaire par lequel on pouvait voir la surfitce du platine. On chauffait jusqu'à fondre l'or; puis on fermait un peu le robinet d'arrivée du gaz, de manière à provoquer lui commencement de solidification; on touchait de nouveau au robinet et, en modifiant ainsi l'arrivée du gaz, on arrivait sans trop de peine à se tenir juste au point de fusion. La grande masse du four assure un champ calorifique constant d'une assez grande étendue, et permet de maintenir aisément la constance. » On opérait exactement de même pour amener et maintenir le platine à 954°, le creuset extérieur contenant de l'argent au lieu d'or. » Il est un peu plus difficile d'opérer dans le bain de palladium; on y arrive cependant en alimenlaut le four avec un chalumeau Schiœ.sing, et protégeant ses creusets par des enveloppes de plombagine. On peut aussi, plus simplement, utiliser le palladium, même à son point de fusion. On ( ' ) Voir, sur ce sujet, une première Note insérée aux Comptes rendus, t. LXXXI, p. 171; 1879. (-) Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 702; 1879. ( «67 ) dispose alors les choses comme avec le platine à sa température de fusion, en employant le four et le chalumeau de MM. Deville et Debray. » Pour les mesures photométriques, j'ai successivement employé les deux méthodes par lesquelles on mesure habituellement les intensités lumi- neuses : comparaison de deux champs lumineux voisins; annulation des lignes isochromatiques provoquées par un polariscope sensible. Je me suis servi à cet effet du spectrophotomèlre Gouy et d'un spectrophotomèlre Trannin, convenablement modifiés pour l'usage actuel ; et, bien que chacun de ces appareils convienne mieux que l'autre dans certains cas, j'ai obtenu ainsi un contrôle précieux des résultats. La source prise comme terme de comparaison a été, d;ins toutes les expériences, la lampe Carcel type, brû- lant 42^'' d'huile à l'heure. » Le Tableau suivant renferme les résultats ainsi obtenus, plus ceux d'une série faite à 775" (température mesurée par la méthode calorimé- trique). Intensités A = 656, ;. = 589,2, A = 535, ^ = .'182, Températures. C D. (E = 527). (F = 4S6). rn5 o,oo3oo o , oooGo o,ooo3o " g54 o, 01544 2,oiio5 0,00715 (?) » 1045 o,o5o5 0,040?. 0,0265 0,0162 i5oo 2,371 2,417 2,198 11894 1775 7,829 8,932 9,759 12,16 » Si donc on prend successivement pour unité l'intensité lumineuse du platine incandescent à 954°, 1045" et i5oo", dans les diverses radiations simples, on a, pour les intensités relatives : 775°... 0,19 o,o5 0,04 > 954... I « • 1045... 3,27 I 3,64 I 3,71 1 » , i5oo... i54 47 ' 219 60 I 807 83 I » 117 I in75... 507 i55 3,3o 809 222 3,70 i36j 368 4)44 ■' 752 6,42 » De ces nombres résultent diverses conséquences, tant pour la loi du rayonnement à haute température que relativement aux mesures de ces hautes températures par la méthode photométrique. Je reviendrai pro- chainement sur ces deux questions importantes, me bornant aujourd'hui à indiquer la formule ( 868 ) comme représentant bien les résultats : I est l'intensité d'une radiation simple; T la température absolue; ?«, s et a des constantes qu'il faudra déterminer. » PHYSIQUE. — Sur le changement de volume qui accompagne le dépôt galva- nique d'un métal. Note de M. E. Boutt, présentée par M. Jamin. « Dans des Notes antérieures, j'ai établi ; \° que les dépôts galvaniques éprouvent une variation de volume, d'où résulte une pression exercée sur le moule qui les reçoit ('); 2° que le phénomène de Peltier se produit à la surface de contact d'une électrode et d'un électrolyte (^). De nouvelles observations m'ont amené à reconnaître que les deux phénomènes sont connexes et que le premier est une conséquence du second. » On constate nettement le phénomène de Peltier quand l'électrolyse n'est pas troublée par des actions secondaires énergiques, et particuliè- rement avec le sulfate et l'azotate de cuivre, le sulfate et le chlorure de zinc, le sulfate et le chlorure de cadmium. Pour l'un quelconque de ces sels, on peut déterminer une valeur I de l'intensité du courant qui produit le dépôt métallique telle, que pour toutes les intensités supérieures l'électrode s'échauffe, et qu'elle se refroidisse pour les intensités moindres. Je dési- gnerai celte intensité I sous le nom de point neutre des températures. » Le fait nouveau que j'ai observé, c'est que, dans l'électrolyse des mêmes sels, il est toujours possible d'abaisser l'intensité du courant au-des- sous d'une limite I' telle, que la compression produite par le dépôt se change eu une traction, c'est-à-dire que, au lieu de se contracter, le métal se dilate en se solidifiant. Cette inversion, quoique non douteuse, est assez difficile à constater avec le sulfate de cuivre : il faut employer comme élec- trode négative un thermomètre sensible au yoô ^^ degré et prendre des pré- cautions assez minutieuses pour éviter les déformations accidentelles du dépôt ; mais on l'observe très aisément avec l'azotate de cuivre, le sulfate de zinc et le chlorure de cadmium. Il y a donc un point neutre de la compression dans les mêmes cas où il y a un point neutre des tempéralures. Avec les sels de fer, de nickel, etc., pour lesquels on ne peut constater de point neutre des températures, il n'y a pas non plus de point neutre de la compression ; (•) Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 714. (2) Ibld., t. LXXXIX, p. 146, et XC, p. 987. ( 869 ) alors l'électrode négative s'échauffe toujours et le dépôt obtenu est toujours un dépôt comprimant. » J'ai déterminé, à l'aide d'observations faites de dix en dix minutes pour chacune des intensités de courant employées, les constantes de la for- mule que j'ai démontrée ailleurs ('), et qui donne l'excès apparent y du thermomètre électrode comprimé par le dépôt métallique en fonction du temps t depuis lequel le métal se dépose : » La constante A est proportionnelle à la variation de volume de l'unité de volume du métal. Les valeurs de A, sans offrir une régularité absolue, sont assez bien représentées, dans des limites pratiques, par la formule (2) A = — a!i + è'r, de même forme que l'expression E, (3) E = — rt/ + bi^, de réchauffement du thermomètre électrode. De plus, toute cause qui fait varier les coefficients a on h affecte dans le même sens d et h' : ainsi le plus ou moins de dilution de la liqueur, la nature de l'acide du sel, etc. Il est donc impossible de n'être point frappé de la relation étroite des phéno- mènes thermiques et mécaniques dont l'électrode négative est le siège. Voici l'explication que je propose: » Le thermomètre indique la température moyenne du liquide dans une petite étendue autour de son réservoir ; cette température n'est pas néces- sairement celle du métal qui se dépose. Le courant, propagé à peu près exclusivement par les molécules du sel décomposé, n'agit pas directement pour faire varier la température des molécules du dissolvant ; celles-ci font échange de chaleur avec les molécules de l'électroly te, qui doitétre en général plus chaud qu'elles quand on constate un échauffèment, plus froid quand on observe un refroidissement. Supposons qu'on se trouve dans le premier cas : le métal, à l'instant où il se dépose, est plus chaud que le liquide et par conséquent que le thermomètre ; il se refroidit aussitôt après son dépôt et par suite se contracte ; le dépôt est comprimant. C'est l'inverse qui se produit quand le métal est plus froid que le liquide, le dépôt est alors di- latant. (') Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 7141 et Journal de Physique, t. VIII, p. 289. ( 870) » Si cette manière de voir est exacte, l'excès T de la température du métal sur le liquide qui baigne le thermomètre doit être proportionnel à la contraction A, représentée par la formule (2), et le point neutre I' de la contraction correspond au cas où la température du métal est précisément égale à celle du liquide. » On s'attendrait peut-être, d'après ce qui précède, à ce que l'on eîit 1'=! : c'est ce qui aurait lieu si l'excès de température du métal, mesuré par la contraction, était rigoureusement proportionnel à réchauffement du liquide, car alors les deux quantités seraient nulles en même temps. L'ex- périence établit de la manière la plus nette qu'il n'en est pas ainsi. Le sul- fate de cuivre donne des dépôts comprimants sur un thermomètre qui se refroidit d'une manière non douteuse ; le chlorure de zinc de densité 2,00 peut donner des dépôts dilatants sur un thermomètre qui s'échauffe beau- coup. Il n'y a donc pas proportionnalité; mais on remarquera que la tem- pérature du métal qui se dépose ne dépend que des quantités de chaleur dégagées dans un intervalle d'épaisseur moléculaire qui est infiniment pe- tite par rapport à l'épaisseur de la couche dont les variations de tempéra- ture sont accusées par le thermomètre. Il n'y a donc rien de surprenant à ce que les deux variations de température, tout en présentant une marche analogue, ne suivent pas identiquement les mêmes lois ('). » PHYSIQUE. — Sur la conductibilité voltaïque des gaz échaujfés. Note de M. R. Blondlot, présentée par M. J«imin. « On considère généralement les gaz comme incapables de transmettre le courant fourni par une pile de quelques éléments. Un seul cas d'excep- tion a été indiqué par M. E. Becquerel (-) : c'est celui des gaz portés à la chaleur rouge. M. Becquerel a reconnu qu'à cette température élevée, dif- férents gaz, l'air entre autres, laissent passer le courant d'une pile, même celui d'un seul élément Bunsen. Toutefois, la résistance des gaz suivrait des lois très différentes de celles qui ont été établies pour les solides et les li- quides : elle dépendrait de l'intensité du courant, du nombre des éléments de pile et, entre deux électrodes à surfaces inégales, du sens du courant. La singularité de ces lois a été cause que, non seulement elles ont été ( ' ) Ce travail a été exécuté au laboratoire des recherches physiques de la Sorbonne. (*) Annales de Chimie et de Physique, 3« série, t. XXXIX, p, 355; i853. ( «7- ) mises tni doute, mais que l'existence même du pouvoir conducteur des gaz a été contestée. M. G. Wiedemann (') suppose que, dans les expériences de M. Becquerel, le courant a pu être transmis, non à travers le gaz, mais par les mastics servant à sceller les électrodes et devenus conducteurs par suite de l'élévation de température; à l'appui de son opinion, il cite une expé- rience négative de M. Grove (^). » En présence de ces divergences, j'ai pensé qu'il serait utile de mettre hoi s de contestation l'existence de la conductibilité des gaz au moyen d'une expérience dans laquelle toutes les parties de l'appareil seraient constam- ment accessibles aux regards. » A cet effet, j'ai eu recours à la disposition suivante : sur lui circuit sont installés un élément à sulfate de cuivre et un électromètre capillaire ; le cir- cuit est interrompu en un point, et chacune des extrémités du fil est reliée à une plaque de platine d'environ o™, o3 de diamètre ; les deux plaques sont maintenues verticales, en regard et parallèles au moyen de longs tuyaux de pipes isolés à la partie inférieure. La distance des plaques étant réglée à o", 002 ou o™, oo3, il est clair que le circuit est interrompu par la couche d'air interposée et que l'électromètre reste immobile. » Voici maintenant l'expérience. On commence par fermer l'électromètre sur lui-même, au moyen du pont qui lui est annexé; puis, à l'aide d'un cha- lumeau de lampe d'émailleur, on porte au rouge les deux plaques de platine (pendant cette opération l'électromètre reste toujours au zéro, puisqu'il est fermé par le pont). On enlève alors la flamme, puis, un instant après, le pont : aussitôt le mercure de l'électromètre sort du champ du microscope. Par conséquent, la continuité du circuit, qui était interrompue par l'air froid, est rétablie par l'air chaud : il ne peut rester aucun doute sur l'exis- tence de la conductibilité voltaïque des gaz chauds. » M. Becquerel avait constaté l'apparition du pouvoir conducteur des gaz à la chaleur rouge seulement; j'ai pu observer ce pouvoir à des tempé- ratures beaucoup moins élevées. L'appareil qui m'a servi est le même que le précédent, sauf que la pile est composée de 5 bunsens; il suffit de placer au-dessous des plaques de platine, à une distance de o™, 40, un bec de gaz d'éclairage, pour constater le passage de l'électricité. La température moyenne du gaz est dans ce cas assez peu élevée pour qu'on puisse y main- tenir la main; un thermomètre y accuse une température moyenne finale (') Wiedemann, Galv. u. Elektr., t. I, p. 33c). {^) Athenceum, i8j3, p. ii34.; Inst., i854, p. 35*. G. R., itiS), I" Semestre. (T. XCll, N° 14.) ' • •^ ( «72 ) de ôo" à 70°. L'interposition d'un écran, on l'agitalion de l'air empêche le phénomène. La lampe peut être remplacée par un corps incandescent, tel qu'une grosse baguette de verre portée au rouge; par conséquent, l'air atmosphérique lui-même est susceptible de devenir conducteur. M J'ai observé que, si les deux plaques de platine sont inégalement échauf- fées, il se produit des forces électroraotrices considérables : la plaque la plus chaude constitue un pôle négatif par rapport à l'autre. Le sens de ce phéno- mène est le même que celui qui a été observé par M. A. Becquerel dans la flamme elle-même. » PHYSIQUE. — Sur les décharges internes des condensateurs électriques. Note de M. E. ViixAui ('), présentée par M. Jamiu. (Extrait par l'auteur.) « Lorsqu'on décharge une batterie fortement chargée, il se produit dans sou intérieur un bruit sourd caractéristique. Le verre des bouteilles aux bords des armatures s'éclaire vivement, et il s'y développe de la chaleur, comme je l'ai constaté en introduisant une des bouteilles dans un ther- momètre à air convenablement disposé. » Donc, en dehors de la décharge ordinaire externe delà bouteille, il y eu a une autre dans son intérieur, que j'appellerai interne pour la distinguer de la première. Elle a lieu le long des parois du condensateur dépourvues des armatures, et elle est appréciable par la lumière et la chaleur qui l'ac- compagnent. Eu mesurant la décharge interne par les dilatations thermo- métriques qu'elle engendre, on arrive aux conclusions suivantes : » 1° La chaleur développée par la décharge interne peut se négliger avec de faii)les décharges; cependant, au delà de certaines limites, elle se manifeste et augmente très rapidement avec les décharges mêmes; ainsi un premier moyen pour augmenter cette chaleur interne, c'est de se servir de bouteilles chargées à un potentiel très élevé. » 2° La décharge interne augmente sensiblement si l'on produit l'étin- celle extérieure entre deux petites boules de 20""" à So'"" de diamètre; elle diminue au contraire presque de la moitié, si l'on provoque l'étincelle entre une pointe et une des boules. C'est l'inverse pour la chaleur produite par l'étincelle excitatrice externe. » 3" La décharge interneaugmente pour unecharge donnée si l'on diminue [^] Atti deW Ace. dclla Suc. rii Bolognn [i i nov. 1880), série IV, t. II, 188t. (873 ) l'arniRture interne de la bouteille, elle diminue si l'on augmente l'armature jusqu'à ce qu'elle rejoigne l'armure externe; à partir de là elle reste à peu |)rès indépendante de l'étendue de l'armature dans les limites où j'ai opéré. La raison de ces phénomènes est complexe : ils dépendent en partie de la variation que subit le potentiel de la décharge avec l'extension de l'ar- mature, en partie de l'influence qu'exercent les différentes étendues des deux armatures sur le nombre et la grandeur des étincelles. B 4° La décharge interne est la même avec une bouteille ordinaire ou avec une bouteille étincelante. » 5° La décharge interne diminue jusqu'à zéro, lorsqu'on augmente beaucoup la résistance du circuit extérieur. » 6° La décharge interne, toutes choses égales d'ailleurs, paraît un peu plus forte avec une armature interne de mercure. A part cela, la bouteille se comporte comme une bouteille ordinaire avec armature d'étain. » Les conclusions précédentes, déduites des dilatations ihermométriques, sont complètement confirmées par les phénomènes lumineux qui se mani- festent dans les bouteilles, puisque l'éclat et la grandeur des étincelles internes correspondent presque exactement et toujours à l'étendue des dilatations ihermométriques. » 7° Les décharges internes dépendent, selon moi, de ce que chaque ar- mature induit on excite dans la lame isolante une zone chargée d'électricité opposée à la sienne, les zones induites parles deux armatures étant séparées par une autre zone de verre à l'état naturel. Au moment de la décharge, unepartie del'électricité de l'armature et de la zone électrisée se neutralisent avec production d'étincelles et de chaleur : de là la décharge interne. » 8" On peut démontrer l'existence de ces zones électrisées par les figures électriques que l'on obtient en projetant sur un carreau de Franklin en verre verni, ou mieux en ébonite, ou sur une bouteille de Leyde chargée, le mélange bien connu de soufre et de minium. Après la décharge des con- densateurs on ne distingue plus ces figures, car les zones électrisées se détruisent plus ou moins complètement, à l'instant même. » 9° Lorscjue le carreau de Franklin a des armatures inégales, la zone neutre du côté de la petite armature, ainsi que la zone électrisée, augmente d'étendue au moment de la décharge, du moins dans certains cas. » io° En étudiant par cette méthode des carreaux de verre d'armatures inégales, ou mieux des carreaux d'ébonite d'armatures inégales ou égales, j'ai observé qu'après avoir déchargé ces tableaux, comme à l'ordinaire, les ( 874 ) armatures se présentaient chargées d'électricité opposée à celle qu'elles avaient originairement. » Peut-être cette méthode de recherches modifiée et plus étendue pour ra nous offrir à l'avenir d'utiles indications sur l'inversion des décharges, sur l'influence des isolants et des vernis dont ou fait usage dans les conden- sateurs, ainsi que sur la différente manière des deux électricités de se ré- pandre sur les isolants; toutes questions sur lesquelles j'espère pouvoir revenir un jour. » OPTIQUE. — Sur les miroirs magiques. Note de M. L. Laurent, présentée par M. Cornu. K J'ai montré que le verre est assez flexible pour produire de bons mi- roirs magiques au moyen d'effets mécaniques ('); il est aussi très sensible aux effets calorifiques ; ces deux propriétés sont même assez gênantes pour les opticiens, lorsqu'ils cherchent à faire de bonnes surfaces optiques. Dans le cas actuel, le verre se prête à des expériences intéressantes et que l'on ne pourrait reproduire avec les miroirs métalliques. On peut en effet rendre très magique un miroir argenté du commerce, que ce soit une glace plane, ou un miroir concave ou convexe, sans creusures ni saillies, et d'une épaisseur quelconque. » Les expériences sont faciles à répéter. Pour les réduire à leur plus simple expression, je prends un bout de tube de laiton tout à fait quel- conque, je le ch.iuffe de façon à pouvoir encore le toucher et je l'appuie sur la face argentée du miroir. Si elle est opposée à l'écran, la section du tube est reproduite en blanc. Si elle est tournée du côté de l'écran (on ne verra l'image qu'après avoir retiré le tube), l'image est noire. En faisant les mêmes expériences sur la face non argentée, on a les mêmes résultats, mais beaucoup moins beaux. » Au bout de quelques instants, la glace s'est échauffée ; on peut ré- chauffer le tube plus fortement et l'image reparaît plus intense. Si l'on dé- place le tube, une nouvelle image apparaît et la première s'efface. Si alors on remplace le tube chaud par un tube /ro(W_, l'image est »o/;e,si l'on remet le tube chaud, on revoit une image blanche; si l'on met les deux tubes à (') Voir lesNotcsdu 21 février et du 21 mars 1881. ( 875 ) côti' l'un de l'aiilrp, on a les tieux images, blanche et noire. L'expérience réussit snr n'imjion'e quel miroir en verre argenté; on lui donne plus d'at- Irait en employant un cliché en cuivre rouge fait exprès dans ce but. » Quand on applique hi partie métallique, si elle est chaude il y a dila- tation du verre à l'endroit louché, si elle est froide il y a contraction, et dans les deux cas formation de surfaces courbes; suivant que la cour- bure sera tournée vers l'écran ou lui sera opposée, on aura une image blanche ou noire. C'est la même théorie que pour les miroirs à creusures et comprimés. » On peut faire des expériences très variées et obtenir à volonté les images blanches ou noires et de bien des façons différentes. Dans la plupart des cas, l'explication du renversemenl de i éclairement paraît toute naturelle; mais si l'on chauffe un miroir concave, le faisceau réfléchi renferme eu lui-même les deux espèces d'images : blanche avant le croisement des rayons et noire après, ou l'inverse. » Pour se rendre compte de cette anomalie apparente, il suffit de remar- quer que la portion déformée n'est pas un miroir sphérique, mais bien une surface à courbure progressivement croissante jusqu'au milieu de la défor- mation. Les rayons qui sont les plus près de l'axe du faisceau réfléchi avant leurs croisements et qui donnent du blanc sont les plus dispersés après par l'effet de la caustique: ils doivent donc donner du noir. » J'avais déjà remarqué cette particularité (sans en connaître alors l'ex- plication) avec les miroirs à creusures et comprimés, lorsque j'interposais une lentille convergente entre le miroir et l'écran. Quand la lentille est près du miroir, le faisceau réfracté donne les deux images sur son trajet; mais si elle est assez loin, il n'en donne plus qu'une. La lentille a pour effet d'augmenter ou de diminuer la dispei'sion totale du faisceau réfléchi ou ré- fracté suivant sa position par rapport à la caustique, réelle ou virtuelle. Si le faisceau est moins dispersé, on peut avoir du blanc sur l'écran; s'il l'est davantage, on peut avoir du noir: cela se réduit à une question de foyers conjugués, et l'on peut varier beaucoup les cas. » CHIMIE. — Sur l'Iiydrosiilfite de soude. Note de M. P. Schutzenberger. « M. A. Bernihsen a publié récemment, dans les Bulletins de la Société chimique de Berlin, deux Notes sur la composition de l'hydrosulfile de soude. Elles tendent à établir que la formule assignée par moi à ce sel, ( 876 ) formule que je pensais avoir appuyée sur des preuves suffisantes, n'est pas exacte, et à égarer l'opinion sur la véritable composition de ce corps. J'ai l'honneur de prier l'Académie de vouloir bien me permettre de lui présenter une courte réponse à mon contradicteur, en m'appuyant sur de nouvelles déterminations qui confirment celles que j'ai publiées il y a douze ans. Pas plus que moi, M. Bernlhsen n'a pu résoudre la question par une ana- lyse directe; le sel est trop altérable, soit au contact de l'air, soit sponta- nément, pour se prêter à une purification complète. » En opérant sur un produit séché dans le vide et isolé des sulfites de soude et de zinc par précipitation fractionnée au moyen de l'alcool, produit composé d'un feutrage homogène de fines aiguilles, j'ai constaté avec cer- titude que le sel renferme de l'hydrogène et des proportions de soufre et de métal (sodium) très voisines de celles du bisulfite SO'NaHO. Les aro-u- ments indirects sur lesquels j'appuie ma formule, et qui ne laissent guère de place à une autre interprétation, sont les suivants : )) i" L'hydrosulfite se forme par la réduction du bisulfite sous l'in- fluence de l'hydrogène naissant. )) 2" L'hydrosulfite absorbe, à froid, directement l'oxygène libre et redevient bisulfite. » 3" En prenant comme mesure du pouvoir réducteur le nombre des atomes d'oxygène que les acides inférieurs du soufre absorbent sous l'in- fluence d'un oxydant puissant, tel que le permajiiganate de potasse, pour se convertir en acide sulfurique, on trouve : » a. Qu'une solution d'acide sulfureux dont le pouvoir réducteur est 2 acquiert au bout de quinze minutes de contact avec des copeaux de zinc, à l'abri de l'air, un pouvoir réducteur égal à 3; )) b. Qu'une solution de bisulfite dont le pouvoir réducteur initial est 3 prend dans les mêmes conditions un pouvoir réducteur égal à 4. » Une solution d'acide sulfureux fraîchement préparée est divisée en deux parties égales; l'une d'elles est exactement saturée par du carbonate de soude, puis on ajoute l'autre portion. I o" de cette solution réduisent (jQ<^<: 8 d'une solution de permanganate additionnée d'acide sulfurique. Après quinze à vingt minutes de contat-t avec le zinc, le pouvoir rédacteur a acquis un maximum; il équivaut à : permanganate 86'^'', 5 2 1''", 7- r.fr- ■ 1 - *34,8 Uitlerence égale a — ^^ — ( 877 ) » Ce résultat capital et contrôlé à nouveau avec soin ne peut laisser aucun doute sur l'équation de réaction. Avec l'acide supérieur on a aSO^ + Zn + Il-O = SO=ZnO + SOîI-0 ; avec le bisulfite on a 3(SO=NaHO)+Zn = SO=Na=0 + SO=ZuO + SONaHO,Il-0 ou SO'N;tHO,H-. » Si, comme le veut M. Bernthsen dans sa seconde Note, l'hydrosulfite étaitS'0'Na=0('), on aurait 4(S0-NaH0)+ Zii =SO^Na^O + SO=ZuO + S-O'Na-0 pour le bisulfite, et pour l'acide sulfureux on aurait 3(S0-)+ Zn + H=0 =SO=ZiiO -h S-0»H.= 0; le pouvoir réducteur augmenterait du quart dans le cas du bisulfite et du tiers dans le cas de l'acide sulfureux, et non du tiers et de la moitié comme je l'ai trouvé nettement et toujours. » Mes résultats ne peuvent être attribués à l'influence de l'hyposulfite qui se formerait en même temps d'après le savant allemand. Que M. Bernthsen ait trouvé de l'hyposulfite dans ses préjiarations, c'est possible; j'ai indiqué il y a longtemps ce sel comme étant l'un des produits de l'altération spontanée de l'hydrosulfite. Le pouvoir réducteur de l'hyposulfite vis-à-vis du permanganate est égal à celui de mon hydrosnlfite, et la présence du premier sel en proportions nécessairement restreintes ne pourrait porter l'augmentation dupouvoirréducteur duquartau tiers. Les résultats, dans ce cas, seraient intermédiaires et plus près du quart que du tiers. La sensibilité delà méthode de titrage parle permanganate ne permet pas d'erreurs de ce genre, qui, dans mes expériences, équivaudraient à plusieurs centimètres cubes. » D'après tout cela, je maintiens formellement les bases expérimentales sur lesquelles j'ai appuyé mes raisonnements et je rejette toutes les conclu- sions qui ne sont pas d'accord avec elles. Il est possible qu'à la suite de ses manipulations l'auteur ait eu entre les mains un sel réducteur composé comme il l'indique: S-O' Na-OAq.Cesel serait intermédiaire entre l'hydro- sulfite S'0=Na=OAq = 2(S0^NaH) et le bisulfite S-0*Na'OAq. (') Dans sa première Note, l'aïUtur donne la formule S^ONa'O. ( 87» ) » Cette manière de voir trouve un appui dans l'observation faite par M. Berihelot, que le dégagement de chaleur pendant l'oxydation del'hydro- sulfile se fait en deux phases très distinctes, qui correspondraient ainsi à la transformation de S*O^Na*OAq en S^O'Na- O Aq et de ce dernier en S^O^Na^OAq. » CHIMIE. — Sur quelques procédés nouveaux de désulfuration des dissolutions alcalines. Note de M. Scueituer-Kestneii, présentée par M. Wurtz. « Les dissolutions qui proviennent de la lixiviation de la soude brute préparée par le procédé Le Blanc renferment du sulfure de sodium, source de grandes difficultés pour le fabricant, car cette substance colore les pro- duits fournis par la lessive et les rend impropres à certains usages. Aussi s'est-on toujours préoccupé des moyens de se débarrasser de cette substance ou d'en dnninuer la quantité existante dans les liquides destinés à la fabri- cation du sel de soude. On s'est servi à cet effet de sels ou d'oxydes métal- liques qui précipitaient le soufre du sulfure de sodium, à l'état de sulfure métallique, de sels alcalins neutres dont la propriété est de débarrasser le liquide d'une certaine quantité de sulfure de fer et, enfin, de méthodes d'oxydation. » L'industrie de la soude, fabriquée par le procédé Le Blanc, a, du reste, subi des perfectionnements importants depuis quelques années. On est parvenu à diminuer la quantité de sulfure de sodium qui se forme pen- dant la lixiviation et à éviter presque complètement la présence des ferro et sulfocyanures dans la soude brute. Les liquides provenant de ce produit ont été ou désulfurés complètement lorsqu'ils sont destinés à remplacer le sel de soude purifié par calcination, ou désidfurés partiellement, lorsqu'ils doivent être évaporés pour la fabrication du sel de soude calciné. La désul- furation partielle, suffisante pour donner un produit calciné de bonne qualité, et que les fabricants obtenaient autrefois en préparant une soude brute très chargée de chlorure de sodium et de sulfate non décomposé, a été pratiquée pour la première fois en 1869, dans l'usine de Thann, où la fabrication de la soude brute salée a été remplacée par celle de la soude brute riche, par l'addition ultérieure de sels neutres dans la lessive qu'elle avait fournie. )) Le sulfate de sodium, dont l'emploi est préférable à celui du chlorure, parce qu'il est moins fusible que celui-ci, précipite la majeure partie du (^79 ) sulfure de fer qui est en dissolution, e! sa présence empcclio ou amoindrit l'attjique idiérieure des vaisseaux et ustensiles en fer qui servent à l'évapo- ratiou des liquides. » Quant à la désulfuration totale, nécessaire chaque fois qu'il s'agit d'avoir des dissolutions capables de remplacer, pour certains emplois, le sel de soude calciné, elle est obtenue généralement, aujourd'hui, par l'oxydation, provoquée au sein du liquide par l'insufflation de l'air sous une pression de i",5o à 2™ d'eau. Les appareils d'insufflation sont des pompes à air ou des trompes à vapeur. L'emploi de ces dernières n'est avantageux que lorsqu'on dispose de vapeur à haute pression; aussi les pompes foulantes sont-elles d'un usage plus fréquent. » C'est M. Ilargreaves qui a, dès 1866, appelé l'attention sur l'oxydation des lessives au moyen d'une trompe à vapeur. Ce procédé a été récemment perfectionné par M. Pauli, qui a proposé d'adlitionner les liquides à oxyder d'une petite quantité de peroxyde de manganèse, la présence de cette substance, qui se renouvelle constamment, favorisant l'oxydation. Les expériences suivantes démontrent l'influence considérable du composé manganique dans l'opération de l'oxydation et en déterminent la cause. » Dans un réservoir cylindrique en tôle renfermant une quantité de lessive de soude correspondant à laoo''^ de sel de soude, on a fait arriver les gaz insufflés par un appareil de MM. Koerling frères. L'opération était continuée jusqu'à ce que le liquide ne noircît plus les sels de plomb. On notait le temps nécessaire à l'oxydation. La même opération a été faite dans les mêmes conditions, mais avec addition de ao'^s tle bioxyde de manga- nèse à l'état de pâte. » Neuf opérations, achevées sans addition de manganèse, ont eu une durée moyenne de sept heures six minutes par opération. » Neuf opérations, avec addition de bioxyde de manganèse, ont eu une durée moyenne de quatre heures six minutes. Ainsi la présence du manga- nèse a accéléré l'oxydation des liquides dans la proportion de i: «,7. » La consommation de houille provoquée par l'emploi de la trompe a été dans le premier cas de 3o^'^ pour 100'" de sel de soude et, dans le second cas, seulement de ly''^'. » Celte accélération s'explique f;icilement. On sait que l'hydrate do manganèse s'oxyde dans les mêmes conditions que le sulfiu'e de sodium. C'est la base du procédé de régénération de M. Weldon. D'un autre côté, des expériences faites par M. Fremy à l'usine de Cliaimy ont démontré que le bioxyde de manganèse oxyde le sulfure de sodium qui se trouve dans les G. R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, N" i4.) ' '6 ( 8So ) lessives. Ces deux faits ne pouvaient laisser aucun doute sur la possibilité d'oblenir en même temps l'oxydation des deux substances. Mais, comme le coiii|)osé luanganique s'oxyde beaucoup plus promptemeut que le sulfure de sodium, il en résulte que l'oxygène de l'air insufflé doit se porter de préférence sur le manganèse; comme l'action du bioxyde de manganèse sur le sulfure de sodium est immédiate, l'oxydation doit être beaucoup plus prompte lorsqu'il y a du manganèse dans la liqueur. » Les expériences que j'ai faites sur la différence qui existe entre la ra- pidité d'oxydation de l'hydrate de manganèse et celle du sulfure de sodium prouvant que cette supposition répond à la réalité des faits. D'après un certain nombre d'observations, faites dans des conditions identiques, c'est- à-dire avec de la vapeur alimentant la lronq:)e à la même pression, ioo''S d'oxygène transportés de l'air atmosphérique sur le manganèse ont exigé une quantité de vapeur représentant Saoi'"' d'eau, tandis que looi^s d'oxy- gène transportés sur le sulfure de sodium ont exigé une quantité de vapeur représentant 32 Sis''' d'eau; c'est-à-dire que l'oxydation du manganèse, pour la même quantité d'oxygène, a été six fois aussi prompte que celle du sulfure de sodium. On n'est pas arrivé à une accélération pareille en ajou- tant du manganèse aux lessives, mais il n'en est pas moins vrai que celle qui a été observée est due à la plus grande facilité d'oxydation du manga. nèse. » Dans les oxydations provoquées par l'insufflation de l'air, l'élévation de la température du liquide jusque vers yS" est très favorable. » Il esta remarquer que l'oxydation s'arrête à la formation de l'hypo- sulfite. Lorsqu'on opère avec addition de manganèse, une partie de l'hypo- sulfite est transformée en sulfate, mais jamais la totalité. » Lorsqu'on veut obtenir des liquides exempts de composés oxygénés inférieurs du soufre, il faut recourir à l'oxydation par l'électrolyse, qui a été brevetée par MM. Merle et C'* en iS^S. Des expériences auxquelles je me suis livré sur l'emploi de ce procédé, il résulte que l'électrolyse pro- voque une oxydation complète, que le sulfure de sodium est transformé immédiatement en sulfate, sans passer par des produits d'oxydation inter- médiaires, que l'application de la chaleur au liquide favorise l'oxydation et qu'elle peut être achevée en très peu d'heures. » J'ai trouvé que l'oxydation de oS'',oi4o de soufre à l'état de sulfure de sodium, provoquée par l'application de 2 éléments de Bunsen, corres- pond à un dépôt d'argent de o^'',8865 sur une électrode en platine qui plongeait dans une solution de cyanure double. ( ««I ) » Avec une machine Gramme le résull.it a été moins avantageux, parce qu'il ne m'a pas été possible d'éviter une perte d'oxygène. La machine dont j'ai fait usage accomplissait neuf cents tours par minute et avait des élec- trodes de 4"''; 'liais la dépense de combustible était plus considérable que celle provoquée par l'emploi de la trompe. Je n'ai pas pu continuer ces expériences. Il ne m'est pas possible de dire si les perles d'oxygène peu- vent être complètement évitées ; mais il est probable que, lorsqu'il est inu- tile de pousser l'oxydation plus loin que l'hyposulfite, l'emploi de la trompe à vapeur, alimentée avec de la vapeur à haute pression, est plus avantageux que celui de l'électrolyse. » CHIMIE. — Sur l'applicalion des crisUaix de cludiihns de plomb. Noie de M. Sulliot, présentée par M. Wurtz. « Appliquant les procédés de MM. Ch. Girard et Pabst pour la désinfec- tion des gaz odorants s'échappant des fosses d'aisances, par l'emploi des cristaux de chambres de plomb en dissolution dans l'acide sulfurique, j'ai dû chercher en même temps le meilleur moyen d'atteindre ces odeurs aussi bien que les germes et ferments dans de grands espaces. » On sait que l'acide azoteux, ainsi que l'ozone, a la propriété d'oxyder et de détruire les matières organiques et les germes, et que c'est à sa pré- sence et à celle de l'ozone que l'air doit de se purifier sans cesse. » MM. Ch. Girard et Pabst ont indiqué dans ce but l'acide sulfurique nilreux, qui purifie, en brûlant les matières délétères, les gaz que l'on met en contact avec lui. » J'ai essayé d'appliquer ce système à la ventilation d'espaces clos, chambres, etc. Le moyen le plus simple est l'addition d'eau à l'acide sul- furique nilreux, produisant ainsi nn développement immédiat considérable d'oxyde nilreux, mais dont l'action instantanée a besoin d'être modérée en bien des cas. )) Pour arriver à ce résultat, j'ai placé dans les chambres à désinfecter des vases poreux remplis d'acide sulfurique nitreux. L'acide suinte le long des parois, et l'air, toujours humide, forme assez de vapeurs nitreuses pour détruire toute infection de l'air et atteindre les germes de toutes sortes. )) Cependant ce procédé donne encore quelquefois trop de vapeurs ni- treuses irritantes pour être supportées dans les chambres de malades, et j'ai (lu lechercher le moyen de les atténuer. J'y suis arrivé en entourant le ( 882 ) vase poreux cyliucliique d'un second vnse contenanl de l'alcool élhylique. J'ai constaté la formation d'élhcr azoïetix masquant une certaine quantité de gaz niiroiix, mais pouvant être facilement supportés par les personnes les plus délicates. Ce moyen, d'une rare facilité d'application, est fort peu coûteux. Il me semble devoir appeler l'attention des hygiénistes et a été confirmé par les recherches de M. Peyrusson, publiées dans les Comptes rendus le 28 février dernier. » Les gaz nitn ux, comme leur élher, sont donc, comme MM. Girard et Pabst l'ont déclaré l'aïuiée dernière à l'Académie, non seulement destruc- tturs des germes, mais destructeurs des gaz odorants produits par les fer- mentations diverses, comme je l'ai prouvé pratiquetiient en installant à l'hôpital de la Pitié, par exemple, deux appareils sur d'énormes fosses no- toirement infectes auparavant, Les gaz produits, ainsi que l'air saturé d'o- deurs, sont appelés dans une colonne haute de 1" environ, remplie de coke mouillé d'acide sidfurique nitreux. » Lorsque l'air humide et les gaz s'écbappant de la fosse viennent ren- contrer le coke, il se forme des vapeurs nitreuses qui décomposent les produits odorants avec une dépense très minime de ce réactif, ce qu'on ne pourrait faire avec l'éther nitreux, en raison du prix de l'alcool. » J'ai pensé que ces divers procédés d'application des cristaux de chambres de plomb à la désinfection pourraient intéresser l'Académie. » CHlMin: ORGANIQUE. — Sur les amylamines secondaires cllertiaires dérivant de f alcool amylique actif de fermentation. Note de M. R.-T. Pm.mpton, pré- sentée par M. Wurtz. « J'ai décrit récemment une amylamine qui possède le pouvoir rota- toire et dont les propriétés diffèrent de celles de l'amylamine obtenue avec le chlorure d'amyle inactif. On a préparé les bases secondaires et tertiaires correspondantes, et l'on a pu constater qu'il existe entre elles et les bases inactives des différences encore plus marquées. » Les points d'ébullition des corps actifs semblent être un peu plus bas que ceux des corps inactifs correspondants, et leurs chlorhydrates sont sirupeux et très déliquescents, tandis que ceux des corps inactifs cristal- lisent avec une facilité remarquable et ne sont pas altérables à l'air. Les solubilités sont différentes d'ailleurs. » Il est remarquable que la diamylamine et la triamylamine et leurs ( 883 ) clilorhydrales sont dextrogyres (la triainylamiiie, notamment, l'est à un très fort degré), tandis que l'amylamine primaire tourne à gaucho. » On a obtenu ces aminés en cli;uiffant le bromure d'amyie actif (3°5' pour o"", lo) avec l'ammoniaque alcoolique. A ioo",il se forme prin- cipalement de l'amylamine; à iSo", on a obtenu surtout de la diamyia- mine. » Après plusieurs rectifications, la diamylamine passant à i8o"-i84" a été transformée en chlorhydrate. L'analyse a donné pour ]oo : Calculé» Cl i8,3 i8,35 » La diamylamine obtenue de ce chlorhydrate bouillait à i82''-i84°, tandis que l'aminé inactive, distillée dans le même vase, avec le même thermomètre, bouillait à i86°-i87°. A.[o", la densité des deux diamyl- amines a été trouvée de o, '7878 [(M. Silva, 0,7825). La diamylamine active a donné une déviation à droite de 5°i 5' pour une longueur de o™, 10. « Le chlorhydrate actif est une masse vitrée très soluble dans l'eau, l'al- cool et l'éther, tandis que le chlorhydrate inactif déjà décrit cristallise très bien, est moins soluble dans l'eau froide et absolument insoluble dans l'éther. Une solution aqueuse contenant oS'',07836 par gramme de solution a tourné de 1° pour une longueur de o™,io : [x] = 12,7. » Le chloroplalinale est soluble dans l'alcool, peu soluble dans l'eau. Une solution alcoolique diluée donne, par l'évaporation, de grands cris- taux mal définis sur la surface du liquide; au-dessous il se forme des octaèdres. » Le chloraurale est soluble dans l'alcool, insoluble dans l'eau. » La triamylamine a été séparée de la diamylamine par la distillation fractionnée. Elle a distillé de 23o° à 237°. Sa densité à i3° a été trouvée de 0,7964. Cette triamylamine possédait un pouvoir rotatoire très grand. Elle a tourné de 44°' 5' à droite pour une longueur de o™, 10. » Le chlorhydrate, évaporé sur le bain-marie, forme un sirop, mais il cris- tallise sur l'acide sulfurique ; sa solution aqueuse tourne à droite. Le chloroplalinale est soluble dans l'alcool, insoluble dans l'eau; l'analyse a donné pour 100 : Calculé. Pt 23.00 22, 'j8 » Le chloraurale cristallise en aiguilles très solubles dans l'alcool, inso* lubies dans l'eau. » ( 884 CHIMIE OUGANIQUE. — Action du peiclitoriire de phosphore sur V aldéhyde isobuiylique. Note de M. S. OEcoximiDÈs, présentée par M. A. Wuriz. « L'aldéhyde isobuiylique que j'ai employée pour mes expériences a été préparée en partant de l'alcool isohutylique, suivant le procédé ordi- naire. » J'ai laissé tomber goutte à goutte l'aldéhyde isobutylique sur un excès de perchlorure de phosphore contenu dans un flacon bien refroidi. Les premières gouttes produisent une très vive réaction. Quand le mélange des deux corps est effectué, on l'abandonne à lui-même, à la température ordi- naire, pendant quelques heures. On laisse tomber le mélange devenu liquide dans de l'eau glacée. Il se forme deux couches, dont l'une est huileuse, et que l'on sépare au moyen d'un entonnoir à robinet. On lave à l'eau et on traite par le bisulfite de sodium très concentré, poiu- enlever la plus grande partie de l'aldéhyde isobutylique non attaquée. En effet, soit qu'on ait recours à ce procédé, soit qu'on emploie la distillation fractionnée, il reste toujours une faible proportion (i à i,5 pour loo) d'aldéhyde mé- langée avec l'isobutylène chloré (CH' j^=C=CHCl qui prend naissance dans la réaction. Le point d'ébullition de ce dernier composé n'est pas très éloi- gné de celui de l'aldéhyde isobutylique. L'huile séparée de la solution du bisulfite a été agitée avec du carbonate de potassium, desséchée sur lechlo- rure de calcium et fractionnée. » Les premières portions qui passent jusqu'à 65° contiennent beau- coup d'aldéhyde isobutylique. Cette aldéhyde, par l'action de l'acide chlor- liydrique qui se dégage abondamment au commencement de la distilla- tion, se transforme en paraldéhyde. » La seconde partie, qui bout à 66°- 70", est l'isobutylène chloré ^y3/C = CHCl, mélangé avec une petite quantité d'aldéhyde isobutylique, ainsi que l'in- diquent les dosages de Cl, C et H : C. H. Cl. Trouve. 1 béui'ic. 53,174 53,o38 ''^.079 7^:38 38,5oo 39,226 ( 88:-; ) » La ilensité de vapeur a été déterminée au moyen de l'appareil Meyer : Trouvé. Calculé. Densité de vapeur 89,7 go,5o >> Le poids s|)écifique égale 0,9785 à 12". M C'est un liquide liiupide, d'une odeur éthérée agréable. » Nous avons essayé d'obtenir le même corps en traitant l'isobutylène bichloré par une dissolution alcoolique de potasse : la réaction commence à la température ordinaire, mais elle n'est terminée que si l'on chauffe longtemps à 100". )) Le rendement est très faible. La portion qui bout entre 65''-70° con- tient un liquide possédant une odeur très agréable, analogue à celle de l'essence de fenouil, un peu différente de celle de l'isobutylène chloré. Deux dosages de chlore nous ont donné les résultats suivants : Trouvé. I. II. C'H'CI. Cl 37,53 37,20 39,27. » Il est très probable que la substance était mélangée avec une petite quantité de chloréthyline isobutylique. Le faible rendement ne nous a pas permis de faire le dosage de C et H et de fixer les propriétés de ce corps, que nous nous proposons d'étudier plus tard. » Chlorure d'isobulylène. — Le produit principal de la réaction du per- chlorure de phosphore sur l'aldéhyde isobutylique est le chlorure d'iso- butylène. C'est un liquide incolore, doué d'une odeur agréable; il bout à loS^-ioS". Sa densité est de 1,01 1 1 à i 2°. a Lorsqu'on le distille, même avec les plus grandes précautions, il subit toujours un commencement de décomposition. Aussi les analyses ont-elles donné des résultats trop faibles (de i à i,5 pour 100 de chlore). «^Voiciles nombres obtenus dans plusieurs dosages de carbone, d'hydro- gène et de chlore : Trouvé. C'H'CP. C 38,02 37 , 795 H 6,4o 6,299 Ci 54,60 55,906 » La densité de vapeur, prise dans l'appareil d'Hofmann, a été trouvée égale à 120, 4 (théorie, 127). » Le chlorure d'isobutylène, chauffé avec de l'ammoniaque aqueuse ou ( 886 ) alcoolique, donne des bases dont nous poursuivons en ce moment l'étude. Nous ne pouvons, jusqu'à présent, citer qu'un résultat. Dans cette opéra- lion, en chauffant le chlorure d'isobutylène avec deux fois son poids d'am- moniaque en solution aqueuse à i8o°, nous avons obtenu, entre autres corps, dans les fractions qui bouillent entre 5o°-90°, l'isobutylène chloré tout à fait piu'. Ce corps bout entre 65°-68°. Le dosage du chlore nous a fourni les résultats suivants : TioiiTé. nc'irci. Cl ... . 39, 34 3g, 22 » La densité de vapeur, prise dans l'appareil de Meyer, a été trouvée égale à 89, gS (théorie, 90, 5). » Le corps possède l'odeur agréable de l'essence de fenouil. En pré- sence de l'air humide, il donne un corps blanc cristallin dont nous avons obtenu de trop faibles quantités pour que nous ayons pu en déterminer la constitution. Nous espérons pouvoir le faire sous peu. » Les portions qui bouillent au-dessus du chlorure d'isobutylène con- tiennent moins de chlore. Ainsi, par exemple, la portion qui bout entre 109"-! i4° contient 45,22 pour 100 de chlore. La portion qui bout entre ii4''-i2o'' contient seulement 82,39 po'"" 100 de chlore, quantité plus faible que celle exigée par la formule de l'isobutylène chloré. >< CHIMIE ORGANIQUE. — Préparation de l'acélal isobniyliqne. Note de M. S. OEcoNOMiDÈs, présentée par M. A. Wurtz. « Dans un mélange bien refroidi, contenant poids égaux d'aldéhyde isobutylique et d'alcool absolu, on a dirigé un courant d'acide chlorhy- drique jusqu'à saturation. Il se sépare bientôt deux couches. La couche supérieure, bien lavée et séchée sur le carbonate de potassium, constitue un produit dans lequel la proportion de chlore varie de 7 à 10 pour 100. La chloréthyline isobutylique (CH')- = CH -CH, , que nous espé- rions obtenir, contient 26 pour 100 de chlore. Il est donc évident que le corps ainsi obtenu était un mélange d'acétal isobutylique et de chloréthy- line. Le produit, mélangé avec de l'éthylate de sodium, est chauffé pendant plusieurs heures à 100°, jusqu'à ce que la quantité de chlorure de sodium ( 8Sn ) n'augmente plus. Le produit séparé par l'eau est l'acétal isobulylicpie, qui bout à i34°-i36''. Les analyses ont l'ourni les résultats suivants : Trovivé. Théorie. c 65,617 65,753 H l3,9.o4 l3,Ol3 » L'acétal isobutylique constitue un liquide incolore, possédant une odeur très agréable, qui rappelle l'odeur de l'essence de fenouil. Sa densité est de 0,9957 à 12°, 4. )) La densité de vapeur, prise avec l'appareil d'Hofmann, a été trouvée égale à i43, 5 (théorie, 146) ('). » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits de la distillation de la colophane. Note de M. A. Renard, présentée par M. Wurtz. « Dans un précédent travail sur les produits de la distillation de la co- lophane, j'ai signalé la présence d'un carbure C'H'-,rheptène(-).En conti- nuant cette étude, j'ai obtenu, après de nombreuses distillations fractionnées, deux nouveaux produits, l'un bouillant vers 154°, q'ii paraît être un mélange d'un térébenihène C'"H"' et d'un carbure C'^H'*, sur lesquels je me propose de revenir plus lard, et l'autre bouillant à 170°- 173°, qui fait l'objet de la présente Note. )) Ce dernier produit, lavé à la soude, séché sur du chlorure de calcium et rectifié sur du sodium dans une atmosphère d'acide carbonique, a donné à l'analyse les résultats suivants : Théorie. C 87,80 87,98 88,23 H 11,60 11,77 11,79 qui conduisent à la formule C'^H'". » Ce carbure dévie à gauche le plan de polarisation de la lumière. Ex- posé sur du mercure dans une éprouvette remplie d'oxygène, il absorbe ce gaz, plus rapidement que le térébenthène. Abandonné plusieurs mois en présence d'un peu d'eau ou avec un mélange d'acide nitrique et d'alcool, il ne donne pas d'hydrate cristallisé. L'acide nitrique fumant l'attaque avec violence, l'acide nitrique ordinaire ne commence à réagir sur lui que vers 80°, [ ' ) Ces recherches ont élé faites au laboratoire de M. Wurtz. I') Comptes rendus, t. XCI, p. 4' 9» C. R., i&Si,i" Semestre. {T. XCII, N" 14.) 'I' ( 888 ) et il se forme un mélange d'acides nitrotoluiqtie, oxalique et d'un acide sirupeux soluble qui n'a pas été éludié. » Traité en solution éthérée par le gaz acide chlorhydrique, il se trans- forme partiellement en chlorhydrate; après l'évaporation de l'éther, on obtient un liquide qui, distillé dans le vide, laisse comme résidu une masse cristalline d'un dichlorhydrate C - H'^aliCl, qui, cristallisé dans l'alcool, se présente en grandes lames nacrées, fusibles à 49°- Quant au produit liquide ayant passé à la distillation, il ne renferme qu'une quantité de chlore de beau- coup inférieure à celle nécessaire pour la formation d'un monochlorhy- drate, et comme en outre ce produit contient encore une notable propor- tion de dichlorhydrale solide, on peut en conclure qu'une partie seulement du carbure est susceptible de se combiner à l'acide chlorhydrique. » Le brome agit sur ce carbure avec énergie en dégageant de l'acide bromhydrique. Le produit obtenu, abandonné plusieurs jours à la lumière en présence d'un excès de brome, puis lavé à l'eau légèrement alcaline, donne un composé tétrabromé C'"H'-Br% sous forme d'tm liquide très épais, de couleur orange. Si, au lieu de laisser réagir le brome sur le car- bure pendant plusieurs jours à la lumière, on traite le produit après un jour d'action à l'ombre, d'abord par de l'eau alcaline pour enlever l'excès de brome, puis par de l'éther, on obtient une petite quantité de cristaux qui, purifiés par une cristallisation dans l'éther, se présentent sons forme d'aiguilles feutrées, fusibles à 233°, et qui paraissent isomériques avec le composé tétrabromé décrit plus haut. » Enfin, si l'on fait tomber goutte à goutte le carbure dissous dans l'éther dans une solution éthérée de brome, jusqu'à décoloration de ce der- nier, on obtient, après l'évaporation de l'éther, un liquide brunâtre mé- langé d'une forte proportion de cristaux. Ceux-ci, purifiés par une cristal- lisation dans l'éther, sont incolores et présentent la composition d'un tétrabromure C'H'^Br'', fusible à 120°. Quant au liquide qui accompagne ces cristaux, il renferme une quantité de brome de beaucoup inférieure à celle nécessaire à la formation d'un bibromure; en outre, comme, par éva- poration spontanée, il laisse encore déposer une forte proportion de tétra- bromure solide, il en résulte que le brome, de même que l'acide chlorhy- drique, n'est susceptible de se combiner qu'avec une portion seulement de ce carbure. » Traité par son volume d'acide sulfurique ordinaire, i partie de ce car- bure se dissout dans l'acide en dégageant de l'acide sulfureux, et l'on obtient un acide sulfocyménique dont le sel de baryum, cristallisé en pail- ( 889 ) lettes et séché à loo", ne renferme qu'une seule molécule d'eau, qu'il perd à 160° et correspond, comme l'indique l'analyse, à la formnle fC"'Ii"SO')-Ba+II=0. Avec l'acide sulfiirique fumant, la totalité du carbure se dissout en don- nant les mêmes résultats que précédemment. » Enfin ce même carbure a été agité avec ^'^ de son volnme d'acide sul- furiqne ordinaire. Après un jour de contact, la partie surnageante a été distillée: il se dégage d'abord un peu d'acide sulfureux et d'eau, puis la moitié environ du produit passe de l'yo" à 180", et le thermomètre monte ensuite rapidement au delà de 3oo°. » La partie recueillie jusqu'à 180° a été soumise successivement à trois traitements à l'acide sulfurique, et le produit obtenu a été lavé à la soude, séché, puis rectifié plusieurs fois sur du sodium. On obtient alors un car- bure bouillant de 171" à 173" et une minime proportion d'un produit dis- tillant de 175° à 180", qui n'a puélre obtenu pur, mais qui paraît être du cymène : en effet, traité par de l'acide sulfurique fumant, il a donné un acide sulfocyménique dont le sel de baryum répond à la formule (C'°H"SO^)'Ba-h H='0. » Le résidu de la distillation passant au delà de Soo", lavé à la soude et rectifié sur du sodium, bout de 3o5"à 3 10°; il est peu altérable à l'air, et son analyse conduit à la formule C^°H'^, qui en fait un polymère du carbure primitif. » Quant au carbure distillant de 171'' à 170", obteiui comme il a été dit plus haut, il est inattaquable par l'acide sulfurique froid; il n'a pas d'action sur la lumière polarisée et, soumis à l'analyse, il a donné les résultats sui- vants : Théorie. C 88,5 88,4 88,3 88,23 H 11,5 11,5 11,6 I ' >77 qui conduisent à la formule C'° H' °, confirmée par sa densité de vapeur, qui a èlé trouvée égale à 4)73 (théorie, 4?7t>)- L'excès de carbone et le manque d'hydrogène dans les analyses doivent être altribués à une petite quantité lie cymène dont on n'a pu le débarrasser. Densité à H- 1 1" = 0,861 1. Abandonné au-dessus du mercure dans une cloche remplie d'oxygène, il absorbe ce gaz environ trois fois moins vite que le térébenthène. { 890) » En solution éthérée, il ne se combine pas au brome. A quelques degrés au-dessous de o", il n'est pas non plus attaqué par ce corps ; mais, si on laisse le mélange revenir à la température ordinaire, la liqueur se décolore aussi- tôt en dégageant de l'acide bromhydrique. Tl se forme alors des produits de substitution identiques à ceux fournis parle carbure priu)itil. » L'acide nitrique ordinaire ne l'attaque pas à froid; vers 100", la réac- tion a lieu avec production d'acides nilrotoluique et oxalique. » L'acide sullurique à 66" n'a pas d'action sur ce carbure à la tempéra- ture ordinaire; mais, vers 100", il se dissout en dégageant de l'acide sulfu- reux, et la liqueur a fourni, par un Iraiiement convenable, un sulfocymé- natedebaiyum(C'"H'^SO^)-Ba-l-H='0. » Avec l'acide sulfurique fumant, la réaction s'effectue à la température ordinaire et les résultats sont les mêmes. » Ce carbure, par ses propriétés, diffère donc très nettement des car- bures térébéniques connus. » MINÉRALOGIE. — Bcprocluclioiï artificielle des diabases, dolériles et météorites à structure opliilique. Note de MM. F. Fouqué et A. Michel Lévy, pré- sentée par M. Daubrée. (c Les roches connues sous le nom d'o/ilutes dans les Pyrénées sont en général caractérisées par une structure et une composition minéralo- gique spéciales; on les a parfois considérées connue des roches métamor- phiques, et lesgéologues qui regardent leur origine éruptive comme démon- trée ne les ont jamais assimilées jusqu'à présent aux roches volcaniques de fusion purement ignée. Nos expériences synthétiques tranchent la question et démontrent que les roches microlithiques des volcans et les roches à structure ophitique ont une seule et même origine. » Les ophites sont caractérisés par le développement de microlithes de feldspath triclinique, moulés et souvent englobés par des plages éten- dues de pyroxène. Les microlithes d'augite des roches trachytoïdes semblent donc avoir eu, dans les ophites, le temps de s'agglomérer après la consolidation du feldspath, pour constituer de grands cristaux. L'ap- parence de ces cristaux d'augite est celle des cristaux de première con- solidation des roches trachytoïdes, bien qu'ils soient seulement les ana- logues des microlithes du second temps de consolidation. » Il s'agissait donc de faire cristalliser le feldspath antérieurement à ( 89' ) l'aiigile, et on outre de donner à ce dernier minéral le temps de se disposer en cristaux de grandes dimensions. » L'expérience est dilficile avec le labrador et l'oligoclase, à cause des limites trop restreintes dans lesquelles on doit maintenir la température pour obtenir la cristallisation du feldspath, l'augite étant encore fluide. » ïMais avec un mélange d'anorthite et d'augile toute difficulté dispa- raît. Un premier recuit après fusion, opéré à la température du rouge blanc, amène la cristallisation de l'anorthite. Un second recuit à la tempé- rature du rouge vif donne à l'augite la structure cherchée. Celte double opération dure environ huit jours. Outre les deux minéraux précités, il s'isole des octaèdres de fer oxydulé et de picotite. )) L'ophite labradorique s'obtient dans les mêmes conditions, mais il présente souvent le passage de la structure ophitique à la structure trachy- foïde. » Jusque dans ces derniers temps, on ne connaissait les ophites que dans des régions éloignées des centres volcaniques, telles que les Pyrénées, la Bretagne, l'Afrique australe, M. Potier a trouvé récemment des niéla- phyres à structure ophitique appartenant à la série permienne de l'Este- rel. Mais l'observation la plus frappante à ce point de vue est due à M. René Bréou : dans la mission qu'il vient de remplir en Islande, il a constaté qu'il existe dans ce pays, essentiellement volcanique, des assises nombreuses et puissantes de dolérites ophitiques, alternant avec des labra- dorites et présentant des structures de passage d'une roche à l'autro; il a même montré que de nos jours (i836) il se produit encore en Islande des coulées de roches à structure ophitique. Il y a donc ici accord entre l'observation et la synthèse. M La même structure et une composition minéralogique analogue à celle des ouhites appartiennent également à la dolérite à fer natif d'Ovifak et aux météorites du type Eiikiite, telles que celle de Juvinas. » GiiOLOGlE. — Sur le lenain dévonien de Diou [Allier) et de GUI/ (Saône- el-Loire). Note de M. A. Julien. (c A Diou, dans l'AUier, existe un lambeau de terrain paléozoïque, signalé jadis par l'ingénieur Boulanger. Ce lambeau, qui forme un îlot très cir- consciit au milieu des terrains tertiaire et quaternaire de la région, se rat- tache à celui qui se développe en face de Dion, le long tie la rive droite de ( 892 ) la Loire, de Bourbon-Lancy à Saint-Aignan. Ce dernier, décrit succinc- tement parRozet, offre une composition identique à celui de Diou. Il ren- ferme, en particulier, au milieu de sciiisles variés absolument azoïques, de puissantes couches de marbre, exploitées pour la fabrication de la chaux connue sous le nom de cliaux de Gilly. Ces marbres ont été considérés suc- cessivement par Rozet, l'abbé Landriot, Jourdan, et plus récemment par des géologues dont il est inutile de citer les noms, comme étant carboni- fères. La découverte de fossiles dans leur sein m'a permis de rectifier cette erreur. Ces marbres renferment une faune dévonieuiie moyenne. Dès le mois d'août 1874, j'avais recueilli, tant à Diou qu'à Gilly, quelques échan- tillons à la surface desquels apparaissaient des traces peu déterminables de fossiles. M. deKoninck, à l'examen duquel je les ai soumis à celte époque, avait pu y reconnaître sept ou huit espèces dévonienncs. Depuis, j'ai fait de nouvelles recherches dans ces localités, et je suis parvenu à y recueillir un nombre considérable d'échantillons, qui m'ont offert les vingt espèces dont les noms suivent, dans un excellent état de conservation : Uclioliles pornsd, Goldi'. StrcpUtsIrœa lon^iracliatii , Sandij. ( lui ccliaiilillon urii(|iic). Çjathophj iliini ccirilitcs, Goldf. » crvspitusinii, Golilf. Fas'osites ccrnirorriis, Blainville. Ah-eoUles subot bicularis , M. ?^(hv. et J. IlaiiDC. AuUipora repcns, SI. Edw. etj. liaiiiK;. StroiJiatopora cuncenlrica, Golilf. AcrociiUa prisca, Goldf. (deux tTluinlillons). Ortliis slrintnla, Schlot. Spirifer undi/erus, Ad. PvœiiKr. Çyrtina lielcroclyta, Defraiicc. Atryi>a iclicularh, Liiin. » (ispera, Scid. Rliriiclioncllii subi\ilsoiii, d'Oi b. » /iiig/iiis, Sow. » dalcide/i.sis, F. Uœuu r. Pentamenis brcvirostris, Pliill. Ciiiiiaroplioria micr-orhj riclui, Si. Chonctcs siirci/iu/tita, Scli. » L'examen de cette faunule prouve que ces marbres sont, non point car- bonifères, mais de l'époque dévonienne moyenne. » Nous ajouterons que ce lambeau de Diou et Gilly est actuellement I ( «93 ) le seul rccoiimi de cet âge dans la moitié septentrionale du plateau central. » RI. V. BiRQ adresse un Mémoire intitulé « Prophylaxie de la phthisie pulmonaire, pulmomètre gymno-inlialateur ». M. P. MicHAELS adresse la description d'un « appareil rotatif à rotation continue ». M. Ch. Bramr adresse une Note sur plusieurs expériences d'intoxication par l'acide cyanhydrique à haute dose et appelle l'attention sur la longue conservation des animaux empoisonnés par cet agent. La séance est levée à 6 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPIIIQDE. il. OnVBAGES HEÇDS DANS LA SÉANCE DD 4 AVRIl l8S3l Recueil de Mémoires de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie militaires; IIP série, t. XXXVI. Paris, V. Rozier, 1880; in-8°. Mémoires de l'académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Ljon. Classe des Lettres, vol. XIX; Classe des Sciences, vol. XXIV. Paris, J.-B. Baillière; Lyon, Ch. Palud, 1879-80; 2 vol. in-8". Paléontologie française, ou description des fossiles de la France; terrain juras- sique. Livr. 45 : Echinodermes réguliers; par M. G. Cotteatt. Texte, feuilles 4 à 6 du t. X. Atlas, planches 275 à 286. Paris, G. Masson, 1881; in-S". (Présenté par M. Hébert.) Las colonies animales et la formation des organismes ; par Ed. Perrier. Paris, G. Masson, 1881; in-8°, avec planches et figures. (Présenté par M. Milne Edwards.) Rapport sur une mission en Allemagne pour étudier les collections d' Anatomie comparée; par ^. Pouchet. Paris, Impr. nationale, 1881; in-8°. Etude géologique des environs de Craiova, parcours Rucovatzu-Cretzesci ; par R.-C. PoRCMBARU. l" Partie. Paris, Gauthier-Villars, 1881 ; in-4°. (Présenté par M. Daubrée.) ( «94 ) Des grandeurs électriques et de leur mesure en unités absolues; par E.-E. Blavier. Paris, Diinocl, 1881 ; in-8°. (Présenté par M. Cornu.) Théorie scientifique des couleurs et leurs ujipticntions à l'art et à l'industrie; pnrO.-^. RooD. Paris, Gernier-Baillière, 1881 ; in-8'' relié. lîésiimé météorologique de l'aimée 1879 pour Genève et le grand Saint-Ber- nard; par E. Plantamour. Genève, impr. ScViuchardt, 1880; in-S". Les troubles intellectuels provoqués par les traumatismes du cerveau; par le D' AzAM. Paris, A. Parent, 1881; in-8°. (Adressé au Concours Montyon, Médecine et Cliirurgie.) L'homme et les temps quaternaires au point de vue des glissements polaires et des influences prccessioimelles; par J. Peroche. Paris, Germer-Baillière, 1881; in-8°. Essai d'une ampélographie universelle ; par M. le comte Joseph de Rova- SENDA. Traduit de l'italien par MM. F. Cazalis et G. Foex. Montpellier, Goulet; Paris, Delahaye et Lecrosnier, 1881 ; grand in-8°. Annuaire de la Société nationale d' /agriculture de France; Année 1881 . Paris, J. Tremblay, t88i; in-i8. L'instruction primaire chez les Chinois, dans l'île de Java. Mémoire de M. J.-E. Albrecht, traduit du hollandais et annoté par A. Marre. Paris, Challamel aîné, 1881; br, in-S". Etudes sur la Lorraine dite allemande, le pays messin et l'ancienne province d'Alsace. — Notice sur les explorations botaniques faites en Loi raine de 1857 à 1875. — Etudes sur les ])rolifications. — Eludes sur les pavots cultivés. —De l'origine des poiriers cultivés. — Notice historique sur les jardins botaniques de Pont-à- Mousson et de Nancy. — Notice historique sur le Musée d'Histoire natu- relle de Nancy. — Des hybtides et des métis de Datura. — Mélanges de Térato- logie végétale. — Etudes ethnologique^ sur l'origine des populations lorraines. — Recherches expérimentales sur l'hybridité dans le règne végétal. — De la végétation du Ksiiser&iuhl. — De l'existence ancienne du castor en Lorraine. — De ta pilorie des Pelargonium. — L'âge de pierre en Lorraine. — De la florai- son des Graminées. — Histoire des JEgilops hybrides, etc., etc.; par M. D.-A. GoDRON, Correspondant de l'Académie. Nancy, 1840- 1878; 108 brochures in-8°. W 14. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 4 Avril 1881.) MEMOIRES ET COMMUN IC.VTIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages . M. DE Qi'ATftEFAGEs prfsoiite à l'Académie, au iiDin du Comité de la médaille de M. Milne Edwards, un exemplaire de celte mé- daille 807 M. V. PirsEUX. .-^ Sur les mesures microraé- triques effectuées pendant le passage de Vénus du 8 décembre 187'! 808 M. MoicnEZ. — Note sur les mesures micro- métriques du passage de Vénus sur le So- leil 8i3 M. YvON YiLLARCEAu. — JNotc SUT les méthodes de ■yVronski 8i5 M. J. Janssen. — Sur la photométrie photo- graphique et son application à l'étude des pouvoirs rayonnants comparés du Soleil et des étoiles 821 M. Berthelot. — Sur l'alcoolate de chlo- ral S26 Pages. 832 M. d'Abbadie. — Sur les éclairs saus tonnerre. MM. C. Friebel et J.-M. Cuafts. — Sur les combinaisons de l'anhydride phtalique avec les hydrocarbures* de la série de la ben- zine 833 MM. Des Cloizeaux et Damour. — Sur la chal- coménite, nouvelle espèce minérale (sélé- nite de cuivre ) 837 MM. L. Cailletet et P. Haa'tefeuille. — Re- cherches sur les changements d'état dans le voisinage du point critique de tempéra- ture 8^0 M. J. Lawrence Smeth. — Anomalie magné- tique du 1er météorique de Sainte-Cathe- rine 8^3 M. A. Chacveau. — De l'atténuation des effets des inoculations virulentes par l'emploi de très petites quantités de virus 844 NOMINATIONS. M. Jordan est élu Membre de la Section de Géométrie, en remplacement de M. Chastes 849 MÉMOIRES PRESENTES. M. L1CHTENSTEIN. — Sur l'œuf d'hiver du Phyl- loxéra 849 M. Saint-André. — Recherches sur les causes qui permettent à la vigne de résister aux attaques du Phylloxéra dans les sols sa- bleux iS5o M. Mayençon. — Sur la bismuthine produite par les houillères incendiées 854 M. H. Lefêvre adresse un Mémoire manu- scrit, intitulé « Métrologie générale et son application à la théorie des naies et du change » M. Laliman adresse à l'Académie plusieurs bouteilles remplies de sèves de quelques cé- pages américains 854 855 CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre adresse, pour la Bibliothèque de l'Insiitut, un exemplaire du Tome XXXVI ( 3° série) du « Recueil des Mémoires de Médecine, de Chirurgie cl de Pharmacie militaires » 855 M. le Ministre de l'Instruction publique invite l'Académie à lui présenter un certain nombre de ses Membres pour prendre part aux travaux du Congrès des Électriciens .. 855 M. GoLLD, nommé Correspondant pour la Section d'Astronomie, adresse ses remercî- menls à l'Académie 855 MM, Marvaud, PoiNCARÉ adresse leurs rcmer- cîmcnts à l'Académie pour les distinctions dont leurs travaux ont été l'obj-t dans lu dernière séance publique 855 M. Cn. Brame prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place de Correspondant de la Section d'Economie rurale devenue vacante par le décès de M. Kuhlmann 855 M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M. G. Zurria, de M. Edni, Perrievy de M. Roody de M. E. Blavicr, de M. R. U'olf, de M. E. î'illari 855 M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. le prince Boncompagniy la livraison de mai i88o du « BuIIeltino di bibliogra- lia e di storia délie Scienzc malematiche e fisiche » 856 M. le Secrétaire perpétuel donne communi- cation d'une Lettre par laquelle M, P. Go- firon fait hommage à la Bibliothèque de l'Institut de la collection des Mémoires l>ubliés par son père 856 M. Halphen. — Sur des fonctions qui pro- viennent de l'équation de Gauss 856 M. H. PoiNCARÉ. — Sur une nouvelle applica- tion et quelques propriétés importantes des fonctions fuchsiennes 859 M. K. Wolf. — Sur les relations entre les N° 14. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. taches solaires et les Tariations magné tiques M. W. Crookes. — Sur la viscosité des gaz M. J. ViOLLE. — Intensités lumineuses des radiations émises par le platine incandes- cent M. E. BocTï. — Sur le changement de vo- lume qui accompagne le dépôt galvanique d'un métal M. R. Blonolot. — Sur la conductibilité vol- taïque des gaz échauffés M. E. VrLLARi. — Sur les décharges internes des condensateurs électriques M. L. Laurent.— Sur les miroirs magiques.. M. P. ScHiTZENBERCEH. — Sur l'hydrosulfite de soude M. ScnECRER-KESTNER. — Sur quelques pro- cédés nouveaux de désulfuration des disso- lutions alcalines M. SiLLioT. — Sur l'application des cristaux de chambres de plomb iW. R.-T. Plimpton. — Sur les amylamines 86i 862 866 868 870 87a 870 878 88 r BULLETm BIBLIOGRAPHIQUE. Pages, secondaires et tertiaires dérivant de l'al- cool amylique de fermentation gg, M. S. OEcoxoMiDÈs. — Action du perchlorure de phosphore sur l'aldéhyde isobutylique.. M. S. OEcoNOMiDÈs. — Préparation de l'acétal isobutylique M. A. Renard. — Sur les produits de la dis- tillation de la colophane MM. F. FotODÉ et A. Michel Lévy. — Repro- duction artificielle des diabases, dolérites et météorites à structure ophitique M. A. Julien. — Sur le terrain dévonien de Diou (Allier) et de Gilly (Saône-et-Loire). M. V. Buro adresse un Mémoire intitulé « Prophylaxie de la phthisie pulmonaire, pulmométre gymno-inhalateur 3^3 M. P. MicuAELs adresse la description d'un ' « appareil rotatif à rotation continue »... M. Ch. Brame adresse une Note sur plusieurs expériences d'intoxication par l'acide cyan- hydrique h haute dose et appelle l'attention sur la longue conservation des animaux empoisonnés par cet agent 8q3 893 00:1 886 88- 89' 893 PARIS. UIPRIMKRIE DE OAUTHIEit-VILLAKS r. j successeur de iViALLET-BACUELIER Oiiai des Auguslins, 55. i>ai:.i,iEn, PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES PAK wn. K.E8 SECRÉTAIRES PERPÉTVEI^S. TOME XCII. I^^M5 (11 Avril 1881)- PARIS, GAUTHIER. VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DBS COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SClBNCBâ SDCCESSEDR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 23 juin 1862 et a4 mai 1876. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent âu plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. L«s extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- gjoires mr l'objet do leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'I demie sont imprimés dans les Comptes rendus, il les Rapports relatifs aux prix décernés ne le ni qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance u- blique ne font pas partie des Comptes rendus. ~ Article 2. — Impression des travaux des Se étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des perse _ qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 a demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d't r^ sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires ob tenus de les réduire au nombre de pages requi L" Membre qui fait la présentation est toujours no ni niais les Secrétaires ont le droit de réduire cetiwi autant qu'ils le jugent convenable, comme ils 1 oB pour les articles ordinaires de la correspondanc JJ" cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être r I l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t. \p jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à np le titre seid du Mémoire est inséré dans le Compl M actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren, ^ vaut, et mis à la fin du cahier. j Article 4. — Planches et tirage à parL Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais (j teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapp les Instructions demandés par le Gouvernemei. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrai un Rapport sur la situation des Comptes rendi l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 AVRIL 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES F.T DES CORRESPONDANTS DE î,' ACADÉMIE. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le peroxyde (l' élliy le. Note de JL Berthelot. « L'aclion de l'ozone sur l'éther a été observée d'abord, je crois, pur M. von Eabo : ce savant a remarqué en passant qu'elle donnait naissance à de l'eau oxygénée ('). J'ai reconnu depuis que cette formation n'est pas immédiate ; car l'éther, même anlijdre, absorbe peu à peu l'ozone, et l'eau oxygénée prend naissance seulement sous l'influence de l'eau, parla des- truction d'un premier composé. Etant revenu sur celte étude, j'ai réussi à isoler le produit primitif. On le prépare en dirigeant à travers l'étber an- hydre un courant lent d'oxygène, absolument sec et fortement ozone. L'absorption de l'ozone a lieu peu à peu, quoique incomplètement. On poursuit pendant plusieurs heures, jusqu'à ce que tont l'éther ait disparu par évaporation. Il reste un liquide dense, sirupeux, misciijle avec l'eau : c'est le peroxyde d'ctiiyle. » Ce corps, refroidi à — 4o°, devient visqueux, sans cristalliser, au moins dans l'espace de quelques Uiinutes. Chauffé dans un tube de verre, il (') Jniialcii dcr Chcmic luid Plutrmacic, Supplément, l. II, p. 265; i863. G. R., i?8i, \" Semenrr. (T. XCIl, ^■' llî.) I îB (896 ) distille en partie; mais l'expérience se termine par une explosion subite et très violente. » Le peroxyde d ethyle se dissout dans l'eau, en y formant des stries, à la façon d'un sirop; il se décompose par là en alcool et eau oxygénée, que l'on peut séparer l'un de l'autre par une distillation ménagée. L'al- cool passe avec les premières parties d'eau, tandis que la presque totalité de l'eau oxygénée demeure dans la cornue. Le peroxyde d'éthyle ne ren- ferme que des traces négligeables d'aldéhyde, d'éther acétique ('), ainsi qu'un peu d'acide acétique (2 à 3 centièmes d'après le dosage), formés si- nuiitanément. Sa solution aqueuse se comporte comme l'eau oxygénée vis- à-vis des réactifs : ainsi le permanganate de potasse se détruit avec effer- vescence, en dégageant son propre oxygène et celui du peroxyde d'éthyle, simultanément; l'acide cliromique forme de l'acide perchromique, etc. » J'ai utilisé ces deux réactions pour évaluer, au moins d'une manière approchée, l'oxygène actif que renferme le peroxyde d'éthyle. Le dosage, exécuté à froid parle permanganate (^) (rendu fortement acide par SO*H étendu), a fourni 11,0 centièmes. » Le dosage par l'acide perchromique a été effectué à l'aide de com- paraisons colorimétriques, effectuées avec des solutions titrées d'eau oxygénée pure, dans des conditions de dilution et de proportions rela- tives identiques. Ce procédé, quelque imparfait qu'il soit, offre cependant l'avantage de contrôler le premier : contrôle d'autant plus nécessaire que l'aldéhyde réduit aussi le permanganate. On a trouvé ainsi 10 centièmes d'oxygène actif : chiffre dont la concordance avec le premier exclut toute dose notable d'un composé susceptible d'agir sur le permanganate, autre que l'eau oxygénée. Enfin, comme dernière épreuve, on a séparé l'alcool en nature, par deux distillations fraclionnées, suivies de l'addition du carbonate de potasse cris- tallisé, conformément à la méthode que j'emploie depuis trente ans. On a dosé l'eau oxygénée par le permanganate, dans l'eau restée dans la cor- nue. Le poids de l'oxygène actif ainsi trouvé était de 9,0; une petite quantité d'eau oxygénée ayant passé à la distillation, ou ayant été détruite. Le poids de l'alcool était plus que décuple de celui de l'oxygène. » D'après ces données et la transformation du composé en alcool (sans (') Ces coips, s'ils se forment, sont éliminés pendant l'évaporation de réther. l{{^] Ce dosage se fait à fioid et rapidement, afin de prévenir la réaction beaucoup plus lente exercée par ralcool. ( «97 ) éther) et eau oxygénée, sons ritifltience de l'eau, le peroxyde d'éthyle serait un sesquioxyde : 2C*IF -i- O^ ou C""'H-''0''', renfermant 9,8 d'oxy- gène disponible. » Sa réaction sur l'eau répond à la formule C.6jj2oo« + 3H=02 = 4C*H«0= -I- R^Q\ » Ce rapport impair, aCH^ 4- 0% qui oblige à doubler la formule, rappelle celui de l'oxygène au radical dans l'acide persulfurique S-0'', acide suroxygéné également dérivé d'un composé dont l'oxygène est pair, S-0*. Le dernier équivalent d'oxygène fixé renferme de même un excès d'énergie, qui se manifeste par les propriétés explosives du composé. » La production directe du peroxyde d'éthyle au moj'en de l'ozone fournit un procédé remarquable pour fornier l'eau oxygénée avec cette substance; ce sont là des réactions types, qui rendent compte de certains faits interprétés autrefois par la théorie de l'antozone. Si l'on ajoute que l'éther, oxydé par l'oxygène ordinaire sous l'influence de la lumière, donne parfois naissance au peroxyde d'éthyle, on sera amené à com- prendre le mécanisme de la formation de l'eau oxygénée, étant admis que cette substance se produise quelquefois dans la nature. On voit en même temps, une fois de plus, comment les réactions singulières de l'ozone et de l'eau oxygénée se ramènent à la production de combinaisons peu stables, mais formées suivant les lois ordinaires de la Chimie. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégrale eulérienne de seconde espèce. Note de M. Gyldéx. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermile.) « Je me suis occupé depuis longtemps de trouver des formules pour T-^dœ. Les méthodes ordinaires ne peuvent pas donner de résultats exacts lorsque les paramètres vj et >^ ac- quièrent de grandes valeurs numériques, mais les difficultés disparaissent par votre décomposition de la fonction ©(j?), donnant naissance à la série ( * j » En raison de l'importance de votre méthode pour l'évaluation d'un grand nombre d'intégrales définies, je me suis proposé d'en faire quelques Journal de Borchardt, t. 90, p. 332. ( 898 ) ;ipplications numériques. Le cas que je veux examiner maintenant est celui de a- =n o; ce cas me paraît mériter une alteniion spéciale, |)arce qu'il ren- ferme une classe de Iranscendanles bien connues dans le Calcul intégral. En effet, si l'on fait usage d'une notation ado|)tée, on a ®(o)=/"'-^=-l"" («-")• Cela élanl, dans le cas où la valeur de a est plus grande que l'unilé, votre foriinile (ia(o! = p(,)R(-,)_P(2)R(-2) + P(3)R(-3}-. . donne, par un calcul bien aisé, la fonction dont il s'agit. Les coefficients P(i), P(2), ... ayant des valeurs luimériques, on peut les évaluer une fois pour toutes. En partant do P(ij = 1 = o,633i2oG, on obtiendrait, au moyen de la formule P(/z + r) = nr(,0-^ tous ce.-^ coefficients de proche en proche. » Cependant, parce que les petites erreurs inév-itables du calcul devien- dront multipliées, et, par conséquent, les résultats très inexacts, le pro- cédé dont il s'agit n'est pas le meilleur cju'on puisse choisir. » Si la fonction P(h), n étant la plus grande valeur de l'indice qu'on veut considérer, est connue, on obtient les fonctions anpartenant aux in- dices plus petits au moyen de la formule P(„ + ,l + ! V{n) = - mais je préfère une autre méthode. » En éliiiiiiiaiit - des équations V{n+i) = nV{n)-\.. on aura V[n + 2) = [n+\) P(/2+ \) , V{n-^2)~[ji-\-i)V{ii-\'\) — nV{n), ( «99 ) d'où il résulto II P ;■ « -I- 1 ) Il I P ( « -I- -î ) P ( « + I ) n H- 9. P(/j) ~~ «"+"?. « H- ■?. P ( n H- I ) P(/;) ~ i P ( « -1- •>. 1 " Il -H 2 P(« + I J En einpioyan! cette formule plusieurs fois, on obtient P[,i) n -h ■ ■}. 11 + 6 I « + 2 I — « -h 3 /? + 4 p i /? -f- il en vertu de laquelle on obtiendra la valeur de . .— aussi exacte qu'on pourra le désirer. M Maintenant il est facile de voir que tous les rapports p, .-— se trouvent de proche en proche et qu'on trouve aussi les valeurs absolues de P(«), celle de P(i) étant donnée. D'après ces formules, j'ai calculé les valeurs suivantes : logP(i) =9,8007999, logP(2) =9,4220008, logP(3) =9,2057544? logP(4) =9,o56635. logP(5) =8,943675, ■ logP(6) =8,835io6, logP(7) =8,777674, logP(8) =8,7i3!24, _ logP(9) =8,656755, logP( 10) = 8,60675, logP(ii) = 8,56i84, logP(i2) = 8, 52108, logP(i3) = 8,48378, logP(i4) = 8,4494f, logP(i5) = 8,4i74, logP(i6) = 8,3877, logP(i7) = 8,3599. ( 900 ) » Je me propose maintenant d'évaluer la constante C = lim(^+i + ^+---+^^-log«); il faut donc qu'on admette rt = i ; mais, dans ce cas, je préfère votre for- mule (3i(o) = ©o+©,+ea,+..., où l'on a maintenant Cette formule conduit évidemment à un calcul bien simple, en supposant que n soit plus grand que i; mais, si n = o, elle devient impraticable ou au moins peu avantageuse pour le calcul numérique; même si n = \, il est à désirer une formule qui donne la valeur de ©„ avec plus de facilité. Dans le cas où n = o, on peut substituer le développement de e~', de sorte qu'on aura '^'=j -^^. * OU, si l'on désigne ■|yj(0). I >» ■"' il- — \Y(h 2' — I r 2'^-' — I r[r—\] i' r \ r — I 1.2 I nous aurons ;log2; ©0= ~ (l0g2 - ^1',»'+ -^ JVn"'-. . .) . On peut encore obtenir les M^"' de proche en proche au moyen de l'équa- tion Ml°'=--M ' 11T(0) r » Voici les valeurs numériques auxquelles je suis parvenu; loghyp2 = M;.'"=o,693i47i8, ]«';'= o,3o685285, M^'"=o,i93i47i8, M';"=o,i4oi86i5, M^;'= 0,10981 39, ( 90' ) i\11.'» = 0,0901861, M';'= 0,0764805, M';'= 0,0663766, M';'=o, 0586234, ]vi;;'= 0,0524877, M^J^o, 0475123. ■ 1) Par un procédé tout à fait semblable on aura, pour ©,, l'expression où l'on a posé ,.,,, 3'-— 2'- r3'-'— 2''-' r{r—j]y-'—2.'-' , . n 3 M = 2 + — 2- — . . .±2'^loe-• '■ r i r — I 1.2 r — -i ° 2, » Je dirai prochainement comment s'effectue le calcul de ces quantités. » PHYSIQUE GÉNÉRALE. — Recherches sur In liquéfaclion des mélanrjes cjazeux ; par MAI. L. Cailletet et P. Hactefeuille. « Les mélanges formés d'un gaz facilement liquéfiable et de l'un des gaz réputés permanents présentent, lorsqu'on les comprime, des phéno- mènes qui n'ont pas tous été décrits. On sait que l'acide carbonique, par exemple, mélangé à une certaine proportion d'air, constitue, à la tempé- rature ordinaire, un mélange gazeux qui fournit, lorsqu'on le comprime, des couches liquides de densités décroissantes, surmontées d'un résidu gazeux. On sait également qu'à des pressions élevées la surface de sépa- ration du liquide et du gaz peut cesser d'être visible. Nous avons étudié, dans une précédente Communication, certains cas où ce phénomène est le signe d'une vaporisation complète. » Il restait à déterminer les conditions dans lesquelles on peut obtenir la liquéfaction totale des gaz mélangés. Cette liquéfaction n'a été réalisée jusqu'ici qu'à la condition de comprimer des mélanges très riches en gaz liquéfiable, parce que la diffusion de couches de densités décroissantes est extrêmement lente dans des tubes capillaires. Il était donc nécessaire de trouver, dans l'impossibililé où l'on est d'opérer dans d'autres vases que des vases cylindriques d'un très petit diamètre, un mode opératoire qui rendît les résultats di's expériences indépendants de cette circonstance. 1) Il suffit, pour atteindre ce but, de ne comprimer le mélange gazeux ( 9^2 ) homogène qu'à une tempéralure assez élevée pour que les pressions les plus fortes restent impuissnntes à faire cesser l'état gazeux, puis d'abaisser la température assez régulièrement pour que tous les points du tube capil- laire qui contient le mélange passent en raêaie temps jiar la tempérilure à laquelle peut se produire un changement d'état. Le système gazeux ho- mogène fournit alors un liquide homogène. Le mélange se conduit comme un gaz unique; il présente un point critique de température au-dessus duquel il conserve l'état gazeux, au-dessous duquel il se condense. » L'emploi de cette méthode nous a permis d'obtenir de l'acide carbo- nique condensé contenant une forte proportion d'oxygène, d'hydrogène ou d'azote. Ces liquides mixtes sont formés d'un corps connu à l'état liquide dans les conditions de température et de pression réalisées dans les exp/ériences et d'un corps qui concourt à formt r im liquide, bien que sa température soit trop élevée pour qu'il puisse exister isolément sous cet éî.Tt. « Avant d'aborder l'étude des liquides mixtes préparés avec une vapeur et un gaz regardé comme permanent, nous allons analyser les résultats de quelques-unes de nos expériences sur les mélanges de deux gaz dont les températures de condensation sont différentes, mais qui sont connus l'un et l'autre à l'état liquide, dabord à des températures auxquelles les deux gaz condensés peuvent exister isolément, puis à des températures aux- quelles ini seul des éléments est susceptible de se condenser : les liquides mixtes contenant de l'oxygène, de l'hydrogène ou de l'azote sont dans ces dernières conditions. » Ces liquides n'ayant été jusqu'ici l'objet d'aucune étude, nous devions chercher si leur formation ne s'accompagne pas d'une dilatation ou d'une contraction mesurable. Ne pouvant multiplier, dans cet extrait, les exemples, nous citerons de préférence nos observations sur le liquide formé par le cyanogène et l'acide carbonique, parce que, à certaines températures et à certaines pressions, il ressemble beaucoup aux disso- lutions des gaz permanents dans un gaz liquéfié. » Nous avoîis constaté une contraction de 7^-^ environ du volume total à 0° pour les mélanges très riches en acide carbonique, et une dila- tation de 77^777 ^ ^^ même température pour les mélanges de cyanogène et d'acide carbonique clans lesquels la proportion de ce dernier corps est faible. Les variations de volume résultant du mélange intime de ces deux liquides ne dépassent pas notablement les incertitudes inhérentes à l'emploi d'un appai'eil de mesure qui, pour pouvoir résister à des pressions de plu- ( 'jo'^ ) sieurs centaines (ralmosphères sans subir de déformation sensible, se réduit à un tube capillaire à paroi épaisse, où le liquide est comprimé par une colonne de mercure. » Comme première approximation, on peut donc négliger cette contrac- tion et calculer la densité de l'un des liquides lorsque l'on connaît la den- sité du mélange et" celle de l'autre liquide. » Nous avons réuni dans le Tableau suivant les densités mesurées direc- tement et les densités de l'acide liquéfié dans les mélanges, afin de mettre en évidence l'écart entre les déterminations des deux séries ; puis les den- sités calculées pour des températures auxquelles l'acide carbonique li- quéfié est trop près de son changement d'état pour qu'on ait pu tenter des déterminations de contrôle : Uciisilù Dt'iisitc Je lit' l'acide cavbonic[iic Uiiuiiiutioii l'acide carbonique liquéfié de densité Prcssiuii. 'rcinpératiire. li((uéMé. diins le mélaiijje. pour r". i —2 3' l,OC)l l,04(i 0,0023 \ <) o,c)84 o,yr)i 3o 1 o,8q3 33 » ..,883 o>°°'^-^ — 3.3 I, I 1 r 1,070 0,0028 1 o i,oi5 1,010 3 - iSo^"'" \ ■ o o 0,0030 00 » o,gio 33 « 0,00-7 °'""3o 0,003 o , oo32 0,907 23 1 , 126 1 ,095 o 1 ,039 1 ,o33 3o » 0,940 33 » 0,93. 0'°"3° 0,0027 o ,oo3i >) Le Tableau contient les densités qu'aurait, sous des pressions variées, l'acide carbonique liquéfié à 33°, température à laquelle ce corps ne peut exister à l'état liquide, d'après les expériences de M. Andrews. Au-dessus de 3i" (température du point ciitique de l'acide carbonique), le mélange liquide de cyanogène et d'acide carbonique ne renire-t-il pas dans la caté- gorie des dissolutions ? L'acide carbonique n'est-il pas dissous dans le cya- nogène liquéfié? )i On sait que, en général, Vassimildlion de la dissolution d'un gaz à sa liquéfaction est fort imparfaite, même dans le cas où la dissolution est détruite complètement par l'action du vide, car la chaleur de vaporisation d'un gaz liquéfié est notablement plus faible que sa chaleur île dissolution [Mécanique cliiinique de M. Berthelot, t. II, p. i/|6). On doit donc toujours C. R., 1881, I" Sen,estre. (T. Xtll, K* IS.) I ' '.) ( 9«4 ) présumer une action chimique lorsqu'un gaz se dissout clans un liquide; mais, si cette action chimique, mesurée par la différence des chaleurs de dissolution et de vaporisation, est égale à la chaleur de contraction du mélange des deux corps pris à l'élat liquide, l'assimilation devient parfai- tement légitime. Tel est probablement le cas pour le liquide mixte que nous étudions, car rien dans les propriétés du mélauge de cyauogène et d'acide carbonique, quand on le chauffe, ne révèle qu'on a dépassé la tem- pérature à laquelle l'acide carbonique pur peut exister à l'état liquide. La densité de l'acide carbonique dans le liquide mixte diminue en effet régu- lièrement lorsque, eu élevant la température, on atteint et même on dé- passe la température critique de cet acide. En l'absence d'un changement brusque de volume à 3i", on est autorisé à admettre que l'acide carbo- nique en présence du cyanogène liquéfié conserve l'état liquide au-dessus de cette température. » Le mélange d'acide carbonique et de cyanogène peut être considéré comme le type des liquides mixtes que nous avons étudiés, et ce mélange conserve ses caractères à des températures notablement supérieures à celle qui correspond au point critique de son élément le moins facile à liquéfier. Si la densité de l'acide carbonique liquéfié était inconnue, il serait pos- sible de la déduire de la densité du liquide mixte formé de cyanogène et d'acide carbonique; nous serons donc également autorisés à déduire la densité que posséderait un liquide moins facile à obtenir que l'acide car- bonique, en nous basant sur la densité d'un liquide mixte convenablement choisi. » Les expériences que nous avons entreprises pour déterminer les den- sités de l'oxygène, de l'azote et de l'hydrogène liquéfiés feront l'objet d'une prochaine Communication. » PHILOSOPHIE CHIMIQUE. — Sur tes raies dujcr dans le Soleil. Lettre de M. N. Lockyer à M. Dumas. 0 Je considère que le moment présent est favorable pour vous donner un aperçu de la direction que nous avons imprimée à nos recherches dans ces derniers temps et des résultats que nous avons obtenus. La prin- cipale raison qui m'engage à ne pas différer cette Communication, c'est une assertion émise par M. Stas, dans une conférence récemment publiée, et reposant sur des observations dépourvues d'originalité faites par ( 9"5 ) M. Fiévez, qui n'a pas pris la peine de s'informer de mes opinions : M. Stas disait que la dissociation des corps élémentaires à la température du Soleil n'avait pas encore été démontrée. » Il y a encore une autre raison. Dans ma lettre de 18^3, que vous avez eu la bonté d'insérer dans les Comptes rendus, je donnais les motifs qui me faisaient supposer une dissociation réleste. Sir Benjamin Brodie, par- tant de toutes autres considérations, était arrivé aux mêmes conclusions et il les avait publiées dés 1867; mais, jusqu'à ces derniers mois, j'avais ignoré ce fait; je ne l'ai même connu que peu de temps avant la mort de sir Benjamin Brodie. Prévenu plus tôt, je vous en aurais naturellement in- formé. Sir Benjamin était arrivé à se figurer mentalement et de la manière la plus exacte ce qui a lieu en réalité, car, dans une conférence à la Che- mical Society, il disait que les constituants des éléments terrestres peuvent, selon toute probabilité, exister, 50».'; des formes indépendantes, dans l'atmo- sphère du Soleil. » Dans mon récent travail, je me suis occupé du spectre du fer, spectre si complexe, et dont cependant on a peut-être d'aussi bonnes cartes que de tout autre. Nous avons pris les raies signalées par Kircbhoff, Ang- strom, Tlialén et Huggins, raies concordant exactement, sous le rapport des longueurs d'onde. J'ai moi-même exécuté la carte d'une petite région du spectre que donne le fer; j'ai varié de toutes les manières possibles les conditions de cette expérience; nous avons, en outre, étudié les raies de Fraunhofer qui coïncident avec celles fournies par le fer. 1) Dans tous les cas, nous avons eu soin de noter les intensités, et nous avons ainsi, pour la région du spectre sur laquelle j'ai spécialement opéré, la région entre F et D du spectre solaire, une série de cartes qui présentent entre elles des différences très frappantes. Le spectre du fer dans l'arc voltaïque ressemble de très près au spectre du Soleil en ce qui concerne le fer. Il y a de sérieuses différences dans les intensités quand nous passons de l'arc à la plus grande bobine d'induction montée en tension ; le nombre des raies est considérablement réduit, et les intensités sont, dans nombre de cas, interverties, quelques lignes ternes devenant très brillantes, tandis que des lignes brillantes pâlissent. » Tel étant l'état actuel de nos connaissances, il faudrait, pour dire que l'existence du fer dans le Soleil a été démontrée par la similitude de longueur d'onde et d'intensité entre les raies de Fraunhofer et les raies du fer, préciser nettement les conditions expérimentales dans les- quelles le spectre du fer a été produit; mais à préciser ainsi, à se livrer à ( 9^>6 ) celte étude miiiulieuse, on reconnaîtrait bientôt que celte assertion n'était exacte dans aucun des nombreux cas invoqués. » Nous n'avons pas borné nos recherches à ce travail de laboratoire ; nous avons consulté toutes les observations, faites pendant les dix der- nières années, des raies du fer qui paraissent affectées dans les taches et protubérances du Soleil; nous avons discuté toutes ces observations, nous avons tracé les caries correspondantes. Ces observations comprenaient une série de cent spectres de taches, observés ici depuis novembre 1879. » Je vais maintenant vous comminiiquer quelques-uns des principaux résultats; je vous rappellerai de nouveau que nous nous occupons uni- quement du spectre du fer, et même d'une portion lunilée de ce spectre. » 1° Les raies élargies dans les taches, petites ou grandes, ne sont pas nombreuses; des raies connues pour se produire quand le fer métallique est volatilisé, il n'y en a pas plus de 10 pour 100 qui soient fortement changées. Ce fait seul est un argument en faveur de la dissociation, car on trouve que l'opinion soutenue jusqu'à présent, et selon laquelle la com- plexité du spectre est d'autant plus grande que la température est plus élevée, ne s'applique pas du loul aux plus hautes températures. » 2° Prenons les observations des prolubérances faites par M. Tacchini depuis 1872, et comparons-les avec une centaine de tacites du Soleil obser- vées ici, en nous bornant à la région comprise entre F et b; nous con- statons que les spectres des taches et des protubérances noni pas une seule raieduferen commun, de sorte que, si nous ne savions rien du spectre du fer et si nous appliquions aux taches et aux protubérances les premiers principes de l'analyse spectrale, nous dirions que les spectres des taches et des protubérances sont dus à deux corps parfaitement différents. » 3° Une longue discussion des raies les plus épaisses dans les spectres des taches indique que les vapeurs par lesquelles elles sont produites pré- sentent une haute complexité, parce que nous ne pouvons disposer ces raies en séries continues, comme nous devrions le faire, s'il ne s'agissait que de dissociations successives de molécules similaires et comme nous pouvons le faire dans le cas de la vapeur du carbone. » 4° Les raies observées par M. Tacchini dans les spectres des protubérances sont, en règle générale, les raies que l'on voit les plus brillantes quand on fait usage de la bobine d'induction la plus puissante, et ces raies se voient dans les spectres d'autres substances que le fer, quand les raies caractéris- tiques du fer aux mêmes températures sont absolument invisibles. >• ')° Un grand nombre des raies que l'on voit élargies dans les spectres { ')f^'7 ) des taches sont des raies observées dans le spectre de la vapeur du fer produite par le chalumeau oxyhydrique. » 6" De ce que j'ai dit de la dissimilitude complète des spectres des taches et protubérances en ce qui concerne les raies du fer, il résulte que le spectre solaire est la résultante des absorptions produites dans les di- verses régions de son atmosphère, région des taches, région des protubé- rances et autres; par contre, il est évident que, si des simplifications sont produites par l'action de la température dans nos laboratoires, le spectre que nous obtenons est un résultat de telles simplifications, vu que nous de\'ons toujours commencer par le métal froid, solide. Nous pouvons re- garder les protubérances et les taches solaires comme d'énormes fourneaux régénérateurs, abrités de telle sorte qu'il n'y puisse entrer aucune trace de métal solide, et alimentés, les uns par les basses régions de l'atmosphère solaire, qui sont les plus chaudes, les autres par les hautes régions, qui sont les plus froides, de telle sorte que la température des protubérances et celle des taches doivent différer énormément. De cette manière, il est facile d'expliquer tous les phénomènes. » Sauf ces réserves, je conviens qu'il n'a pas été définitivement répondu à l'objection de ceux qui veulent douer une molécule de fer de propriétés telles, que cette molécule change complètement de spectre à chaque chan- gement de température; néanmoins, on peut insister sur ce que cette hypo- thèse a des conséquences trop étendues, car il suffit de l'étendre légère- ment pour arriver à conclure que tous les spectres différents sont dus à la même substance primitive dans des conditions différentes. Il y a cependant une autre série d'observations que nous avons faites récemment et qui, je pense, ruinent finalement cette idée. » Cette dernière série d'observations, sur laquelle je désire appeler votre attention, concerne le degré de mouvement des vapeurs dans les taches solaires, considéré comme étant indiqué par le changement de réfrangibilité des raies. Si toutes les raies du fer dans une tache solaire étaient produites par de la vapeur de fer se mouvant avec une vitesse de 40""" par seconde, cette vitesse serait accusée par un changement de réfrangibilité de toutes les raies. Nous trouvons cependant (fu il nen est jias ainsi. Nous ne constatons pas seulement divers mouvements indiqués par diverses raies, mais nous observons dans les degrés de mouvement les mêmes inversions que dans la largeur des raies. Ces faits s'expliquent aisément si nous supposons la dissociation, et je ne connais pas d'autre manière simple de les inter- préter. ( 9o« ) » Dans les belles taches visibles le 24 décembre, le i" et le 6 janvier, un certain nombre de raies du spectre du fer apparaissaient contournées, tandis que d'autres restaient droites. » Le Tableau suivant résume les faits constatés : Raies du fer Raies du fer visibles dans le indiquant même champ de vue. du mouvement. inaltérées. 24 décembre i88o.... 54o3,'2 » » . . . . 5404,8 54 1 0 , 0 » . - . . 5409,0 54.4,5 » . . . . 5408,8 » » . . . . 5396,0 1» » > ■ ■ • 5370,5 » » . . . . 5369,9 5366,5 î) .... 4919,8 • » . . . . 4918,0 4923,0 » .... 5142, 2 5269,8 » . . . . 5i38,5 5268,5 » . . . . 5269,8 5323,5 » . . . . 5268,5 5327,0 (double ï" janvier 1881 5323,5 5269,8 » 5327,0 5268,5 (') 6 janvier iBSi 4919,8 » »i 4918,0 4923,5 » Je joins un diagramme montrant l'espèce de variation, à la fois ter- restre et solaire, à laquelle je fais allusion. Il représente la manière dont se comportent trois raies du fer, dont les longueurs d'onde sont 49 '8, 4919,7 et 4923,2; appelons-les A, B et C. n Dans le spectre solaire, B est la raie la plus large. » Dans l'arc, C est absent. » Dans la bobine montée en quantité avec condensateur, B est la plus large. » Dans la bobine montée en quantité sans condensateur, C est à peine visible. » Dans la bobine montée en intensité avec condensateur, C est de beau- coup la plus large. » Dans la bobine montée en intensité sans condensateur, C est mince. (•) Dans cette tache les deux composantes n)ème de D indiquaient différents degrés de mouvement. ( '.)"9 ) » Sur 100 taches on a vu A et B 73 fois sans C, et l'on n'a jamais vu C augmenter de largeiu". » M.Tacchini a vu Cseul dans 32 pour 100 des protubérances observées par lui; il n'a jamais vu A elB. » Young a vu A et C dans les protubérances sans B au maximum de la période de tache solaire. » Nous avons vu A et B indiquant un mouvement dans les vapeurs de fer, tandis que C indiquait un repos. » Par conséquent, les raies de Fraunhofer, parmi lesquelles se voient A, m 5 492 0 ' i 1 » 1 A > > Spectre solaire. Arc. Bobine de quantilé avec totidensaicur. Bobine de quaiililê santi condensateur. Bobine d'inlonslté aveu condensateur. Bobine d'intensité sans condensateur Taches. Protubéranres. Taccliîni. Protubérances. Young Spectre renverse fourni par la penonilire de la tache. :)aoùt in:a Young B et C, doivent détourner C des régions chaudes des prolubérances el B et A des régions plus froides des taches. 11 ne paraît pas y avoir de place où les vapeurs puissent produire A, B etC ensemble. Donc il n'y a pas de fer dans le noyau du Soleil^ mais seulement ses constituants y et ceux-ci existent à différents niveaux dans son atmosphère et produisent des formes plus complexes par la condensation, » Vous comprendrez facilement que je me sois borné à une seule sub- stance, le fer, et à une petite partie du spectre, en raison de la nature de ces recherches sur l'anatomie détaillée du spectre solaire. Cette minutie est nécessaire, mais elle est un grand désavantage pour le progrès de l'in- vestigation, car elle empêche nombre de personnes, même celles qui ( 9'o ) professent les opinions les plus arrêtées, d'arriver à une étude complète des faits. » M. Warrex de la Rue fait hommage à l'Académie d'une Conférence faite par lui, à l'Inslilut royal de Londres, sur les phénomènes de la dé- charge électrique. Les expériences ont été effectuées avec une pile à chlo- rure d'argent, de i44o élémenls. MEMOIRES I»RESE.\TES. physiologie; GÉNF'IKale. — Sur des juiccrons allaqucs par un clmmpicjnon. Lettre de MM. Max. Cornu et Ch. Broxgniart à M. Dumas. (Renvoi à la Commissit)n du Phylloxéra.) « Nous avons étudié les pucerons couverts d'une production cryptoga- mique que M. Lichtenstein vous avait adressés pour nous être remis. Ces pucerons appartiennent au cycle de développement du Telraneura rubra, espèce décrite l'année dernière par ]\L Lichtenstein et qui détermine les galles rouges de l'orme. Ces insectes, dépourvus de suçoirs, correspondent, chez le Phylloxéra, à la génération sexuée issue de l'individu ailé. JNL Lich- tenstein, qui lésa découverts, fait remarquer, dans la Lettre qui accompngne son envoi, que cet insecte a les plus grands rapports avec les Phylloxé- riens. Il appelle l'attention sur le parasite qui s'est montré sur ces insectes. » Le champignon est d'une couleur foncée; il est fdamenteux, cloisonné et parait pouvoir être rangé avec certitude dans l'ancien genre Cladospo- num. Le mycélium est assez pâle, ramifié ; il occupe l'intérieur du corps de l'insecte. Les filaments sporifères sont extérieurs, très foncés, irréguliè- rement contournés et à membranes très épaisses ; ils sont disposés par bou- quets. Les spores qui subsistent ne sont qu'eu petit nombre; elles sont de tailles assez inégales, simples, biiocidaires ou phu-iloculaires; leur forme est ovalaire, plus ou moins régulière, allongée ; les cloisons sont, en général, toutes parallèles. Sur un œuf de ces insectes, nous avons observé une pycnide écrasée, qui n'est autre chose que la forme décrite autrefois sous le nom de Sphœria mucosa. » Les Cladosporium sont des Ascomycèles dont plusieurs, mais non tous, ont été réunis par Rabenhorst sous le nom générique de Pleospora. Quel- (9") qiies-nns d'entre eux sont parasitrs sur des plantes vivantes, sur des cla- vaires [Pleospora clavnrinrwn) , sur le trèfle et la vigne {Polylnndum tri- folii el Clndosporhini vi(icolum); mais le plus grand nombre vit sur les débris organiques en décomposition. On n'en connaît point qui soient parasites sur des animaux vivants. L'espèce la plus commune est le Pleo- spora herhariim, qui, pendant l'hiver, envahit les feuilles tombées à terre. C'est probablement ce Pleospora qui s'est développé sur les pucerons de M. Lichtenstein. Ils semblent n'avoir été envahis qu'après leur mort. B II n'est pas sans intérêt de rechercher par voie directe si les cadavres des pucerons fourniraient des matières nutritives suffisantes pour le déve- loppement de cette espèce ou d'espèces analogues. S'il en était ainsi, la question spécifique perdrait ici beaucoup de son importance. » Pour le rechercher, nous avons choisi des espèces fort communes, que nous avons semées comparativement dans de l'eau ordinaire et dans de l'eau où avaient été placés des pucerons sacrifiés. Ces espèces étaient les suivantes : Pleospora lierbnnim, Penkilliuin (jlaucum, Polyaclis c'merea, Tri- collteciuin joseum, Mucor bifidus, etc. » Dans tous ces cas, le résultat fut presque identique. Dans l'eau ordi- naire, la germination fut incomplète, très lente ou nulle ; dans l'eau rendue nutritive par la présence des pucerons, le développement fut, en général, rapide et vigoureux, terminé par la production de nombreuses spores. » On sait que ces champignons si répandus ne peuvent se développer sur ces insectes pendant leur vie. » Parmi les germes qui couvrent l'homme et les animaux, il y a, de même, un grand nombre de Bactériens qui attendent pour se développer que l'organisme, frappé de mort, ne leur dispute plus les éléments nutri- tifs de sa propre substance. » Ces Bactéries, quelque semblables qu'elles soient aux espèces infec- tieuses, peuvent en être souvent distinguées par un examen attentif et surtout par l'expérience. » Des faits absolument du même ordre se rencontrent dans le groupe des Pleospora^ dont les uns sont parasites sur des plantes vivantes rigou- reusement déterminées, tandis que d'autres, très semblables en apparence aux premiers, ne peuvent envahir que des végétaux morts. » C'est sur des pucerons morts que le Pleospora de M. Lichtenstein a pu se développer. » On voit donc que le rôle des champignons qui exercent leur destruc- tion sur une immense échelle vis-à-vis des débris végétaux n'est peut-être G. R., iSSi, 1" Semestre. (T. XCU, N° IS.) I 20 ( 9'2 ) pas négligeable vis-à-vis des animaux de petite taille; ce rôle étant dévolu, chez les grands animaux, aux Algues du groupe des Bactériacées. » La conclusion définitive sur le parasite observé par M. Lichfenstein, c'est que ce parasite ne paraît pas devoir exercer une influence notable sur la multiplication du Phylloxéra. » Un champignon fort analogue, sinon identique, avait été rencontré par l'un de nous sur le Phylloxéra lui-même et n'a pas déterminé d'effets appréciables (') sur son extension dans les vignobles. » M. D. CvHRÈRE adresse un nouveau Mémoire sur la résolution de l'é- quation du sixième degré, quand toutes les racines sont imaginaires. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. C. ToRXBORG adresse des échantillons d'ambre jaune, formés de débris agglomérés sans le secours de corps étrangers. (Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Berthelot.) M. L. PiLLEiTx adresse une nouvelle rédaction de sa Note relative à la thermo-électricité. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. G. Zamboxi adresse une Note relative à un remède contre le choléra. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) M. P. Appell, m. Codrox obtiennent l'autorisation de retirer du Secré- tariat divers Mémoires sur lesquels il n'a pas été fait de Rapport. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel dépose sur le Bureau de l'Académie le Rap- port de M. Ch, André sur les opérations de la mission de Nouméa. Ce tirage à part est extrait de la seconde Partie du Tome II des « Docu- ments relatifs au passage de Vénus ». (') Comptes rendus, t. LXXV, p. 728. ( 9'3 ) M. le Secrétaire perpétiel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1"^ Une Notice biographique sur Michel Chades, publiée dans les Comptes rendus de l'Académie des Sciences de l'Institut de Bologne, et contenant une énumération détaillée des divers travaux de notre illustre confrère; 2° Un Rapport de M. Hébert à la Commission pour l'unification de la nomenclature géologique (Congrès géologique international, session de Bologne). M. G. Tempel, m. Birckel adressent leurs remercîments à l'Académie, pour les distinctions dont leurs travaux ont été l'objet. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l' intécj ration des équations linéaires, par le moyen des fondions abéliennes. Note de M. H. Poincaré. « Soient F(^, vj), F, (S,/)) deux fonctions abéliennes quelconques. Posons : Yl z, ; x = F, J = F,, z, = ' /dV ./F, dF, dF j. équation linéaire z z. Zo •^■■3 ch dz, rfj.. dz. 1v dx ~Tn: d.r ■) J-z r/^3, d-z. d'-z. = 0, dx' djc- d.r- d.c- d'z d>z, dH, dH; rZr3 dx' dx' dx^ qui a pour intégrales a pour coefficients des fonctions abéliennes de | et de yj, et par conséquent des fonctions algébriques de x et de 7. » Posons maintenant d'où ^' ~ V f/X dY dX dY' ■ t^ — ^t^, t^ — Xt,, ç = rtLX, ï3 = ^LY, <-/F, 77y ou t., — z,abe"' '% t.^=z,abe '" ( l)'4 ) l'équation linéaire (-) qui a pour intégrales dz 'l'x dt^ dh Tv d.,- Tu dx d'-z du, t.. du. rfTs dx' dx' dx' = o. (,, z = t,, t., a ses coefficients algébriques en x el en j. » Les fonctions abéliennes F et F, permettent donc d'intégrer une infi- nité d'équations différentielles linéaires du troisième ordre à coefficients algébriques, car l'équation (i) contient un paramètre arbitraire j' et l'é- quation (2) en contient trois, rt, b et j. » On pourrait se proposer de former toutes les équations à coefficients rationnels qui peuvent s'intégrer par ce procédé, mais ce problème nous entraînerait bien loin; je me bornerai donc à former les groupes de ces équations. Voici ce que j'entends par là. » Le groupe de l'équation proposée sera le groupe des substitutions linéaires que subissent les intégrales quand x décrit un contour quel- conque, et celles de ces transformations qui correspondent à un contour infiniment petit décrit autour d'un point singulier formeront la base'du groupe. On arrive ainsi aux résultats suivants : )) Premier cas ^ équations {\). — Soient u,, lu, u^ les trois intégrales, et supposons qu'on ait convenablement choisi u^ ; les opérations qui formeront la base du groupe G cherché seront de la forme 7' "3, a,u, + (i'.ii.,- ■/,ih, 7,ihj {il,, U), U3< oiiii, -hfiii/.,- » S'il y a « points singuliers, on donnera à i successivement les valeurs 1, 2, ..., 72. » Le groupe g dérivé des opérations, {unih, ff.iU,-h[i,ii.„ u[u,-h f:i',Un), sera d'ordre fini. Si, en combinant d'une certaine manière les opérations du groupe g, on obtient l'opération dite unité, {u,jU., «,,i(a, h) finie. Alors il suffit quey(o) = \'\mj[x) soit déterminée etj{x) intégrable. Quant au reste des intégrales représentantes, il est probable que chacune a sa théorie particulière. Mais on peut essayer d'établir des conditions collec- tives pour des classes de ces intégrales, qui pourraient même jouir du ca- ractère de conditions nécessaires en ce sens que, si elles ne sont pas rem- plies, il se trouvera dans la classe des individus qui ne représenteront pas la fonction. » 3. L'égalité (B) subsistera toujours et pour toutes les fonctions ^{x,h), vérifiant la condition du n° 1, si les différences def{x) ne changent pas de signe entre x = o et x =^ î, s. étant aussi petit que l'on voudra. Il s'ensuit que (B) aura encore lieu si f{x) =^ ^{^) — ^(■^)> '^^ (') Journal de Borchardl, t. 79, p. [^\ , ( 9'7 ) différences de 9(0?) et de i|^(.r) étant constamment non positives entre a- = o etx=i. Sous l'hypothèse que /(■%•) a une dérivée intégrable /'(x), cette condition équivaut à celle de la convergence de l'intégrale f Hamodf'ia) {'). » 4. Cela posé, en appliquant l'intégration par parties à l'intégrale X'' cfo/(«) *!>(«, A), une subdivision des fonctions <^{x,h) s'accuse, qui nous fait connaître un nouveau genre de conditions pour l'arbitraire _/(x). En effet, jc/(|3)=£rf«mod[^^ -^ j^^^|3/(P)] est convergente. Je vais montrer d'abord que cette nouvelle condition con- tient celle du n° 3, et ensuite j'en tirerai une condition plus spéciale, re- marquable par sa simplicité. 1) 4rt. Supposons les différences de/(x) entrer = o etx = s constam- ment non positives, de sorte que On observera que, dans ;^ ^ / ^^P/(/3) = ^^T' '^ ^^^-^^^ membre est in- tégrable si /(.r) l'est. En outre, / cla'-^^est finie. Alors, puisque l'in- tégrale f (h-Y ^ f ^^fi?) est finie et que sa différentielle ne change p de signe, l'intégrale J est nécessairement convergente. » h-h. Posant J =fda mod[^M _ -i jT'r/p/dS)] < r'^mod[/(a) -/(o)] + f'Jmod f dp[f{p) -/(o)], (') Journal de Borchardt, t. 79, p. 55. as (9'8) on pourra discuter la condition J <^ co sous un double point de vue, seion que l'on considère la première ou la seconde de ces expressions. Nous nous bornerons à examiner la somme des modules. Je suppose l'intégrale ~^mod[y(a) — /{(>)] convergente. Si d'ailleurs, dans f''^mod£c(fi [/(iS) -/(o)]<^'j^>mod[/((3) -/(o)], l'intégrale du second membre est convergente, celle du premier l'est aussi. » On établit la convergence du second membre en l'écrivant limr5f"./i3mod[/((3)-./(o)l . = 0./,, « J„ et en le transformant selon la formule f dau.v = u, f vcU-^ f clau' f cifiu, u^ f dp mod [/(,3) -/(o)], v=\. On obtient ainsi ce théorème : » Soil lim / da'i>[a, li) indépendant de a, Ja liuiiT $(a-, //) = o, \'\mx<^[x, h) finie; soit encore J[x) intégrable et jr"'^mod[ + («)-y(o)] convergente; on aura toujours lim r r/«/(a). 9,5 175 28,0 588 39,3 m5'o 10,1.. ... jS\ 3o,9 696 4^'" '3 '3 n,o 212 32,1 74^^ 44î4 '^'^" I ),n. ?59 3 '.,6 » En consiruisant cette courbe, on voit qu'elle se rapproche beaucoup et coïncide presque à partir de 25", dansune grande étendue, avec celle qui représente les tensions de dissociation du chlorure de calcium ammoniacal CaCl,4ÂzH' ['). » En présence d'un gaz tel que l'hydrogène ou l'azote, les tensions maxima conservent les mêmes valeurs aux mêmes tempéralures, la pression totale étant la somme des pressions du gaz et du sulfliydrate. Il n\i] est plus ainsi en présence de l'acide sulfhydrique ou du gaz ammoniac; la pres- sion totale est alors très notablement inférieine à la somme de la pression des gaz libres et de la tension maximum de vapeur du bisuKhycirate, ainsi que l'établissent les mesures que nous citerons prochainement. » Ces résultats peuvent s'interpréter de deux manières ; ou le bisulfhy- drate d'ammoniaque solide absorbe les gaz composants comme il le fait au-dessous de zéro, d'après les expériences de Bineau et de MM. Deville et (') annales de l'École Normale suiiérieure, t. V, 18G8. C. R., iS8i, \" Semestre. (T. XCU, N» JS.) 121 ( 93'5 ) Troosf, ou bien la présence Je ces gaz diminue la tension de vapeur du snlfhydrate. Cette seconde hypothèse est confirmée par l'expérience pour les températures auxquelles ont été faites mes déterminations. Si, en effet, j'introduis dans une éj)rouvette dont les parois sont recouvertes de bisulf- hydrate solide ioo<="= d'acide sulfiiydrique à 17°, je trouve, après vingt- quatre heures de contact, que le volume ramené à la même pression est de 101", formés de 100" d'acide sidfhydrique et de i'^" de vapeur de snlfhy- drate, sans rien préciser sur l'état de cette vapeur. Avec le gaz ammoniac, j'ai obteiui des résuhatsde même nature. » En diminuant dans le mélange gazeux la tension de l'acide sulfhy- drique ou du gHzammoniac, on arrive aux mêmes conclusions, seulement la tension de vapeur du bisnlfhydrate augmente quand la tension des gaz composants diminue: ainsi 56"" d'acide sulfhydrique et lif^ d'hydrogène, laissés vingt-'juatre heures en contact dans une éproiivetle avec du bisnlf- hydrate solide à iG", ont donné i la™, formés de 56" d'acide snifhydrique, 44'=<' d'hydrogène et !2™ de vapeur de bisulfhydrate ou des produits de sa décotti position. Le résultat reste le mémo si dans le mélange le gaz am- moniac remplace l'acide su'fliydrique. » A cette même température, dans l'hydrogène, l'augmentation de vo- lume eût été de 70''" environ. Ces analyses établissent que la tension maxi- mum du bisulfliydrate d'ammoniaque en présence de ses éléments est infé- rieure à ce qu'elle serait à la même température dans le vide ou dans l'hydrogène. » Pour étiulier cette itifluence à diverses températures et à diverses pressions, je me suis servi de divers tubes barométriques d'assez grand diamètre, que j'ai jaugés, puis purgés d'air et d'humidité par l'ébullition du mercure ; dans ces tubes j'ai d'abord préparé directement du bisulfliydrate, puis introduit un excès connu de l'un des gaz composants; l'un des tubes ne r-. nfermrint pas un excès de giz servait de terme de comparaison. Le volume occupé par les gaz à diverses températures et à diverses pressions permettait de calculer la pression propre à ces gaz dans le mélange. J'ai fait ainsi de nombreuses mesiu-es, dont voici quelques exemples : Pression lension de AzH»H*-S- de AzFlMi^S' baro- 4 379 9 89 I I04,2 179,8 17,3. . 753 3oi 3i2,5 .28,5 36o,3 1 1 1 8 98,5 2.9,5 19,3. . 753 349 3o4 , 1 '59>9 348,9 .48 I 93,4 261,6 22,0. . 751 410 289,0 2l5,0 332,7 201 3 86,0 328,0 23,.. ■ 754 45o 28., 6 247.4 320,6 235 ,4 82,3 368,7 25 jl ■ 75 3 5oi 270,9 292,1 3.0, 0 285 0 77,2 426,8 » En construisant les courbes qui iL:^iiUieiil. les ùonntes de ces deux Tableaux, on reconnaît que l'action des deux gaz acide sulihydrique ou ammoniac est sensiblement la même; en outre, les tensions maxima du bisulfhydrate à une même température diminuent rapidement quand la tension des gaz composants augmente. r> La pression totale due à un mélange de sulfhydr.ite avec l'un de ses éléments est supérieure à la tension de vapeur du sulfhydraîe seul; mais, à une température un peu élevée, une tension de So""" d'acide sulihydrique ou d'ammoniaque donne une tension totale qui surpasse à peine la ten- sion de vapeur du bisulfhydrate seul. Quelle que soit l'interprétation théorique à donner à ces résultats purement expérimeniaux, ils offrent par eux-mêmes un certain intérêt, puisqu'ils établissent que le bisulihycirale d'ammoniaque est moins volatil en présence de ses éléments que dans 1k vide ou dans un gaz inerte tel que l'hydrogène. Ils ne permettent, par eux ( 9^2 ) .seuls, de rien établir an sujet de la constiliition de la vapeur émise par le bisulfhydrate d'ammoniaque, mais ils ne sont pas particuliers à ce corps; le composé formé par l'union de l'acide carbonique et du gaz ammoniac se coiiiiiorle d'iuie manière semblable en présence de ses éléments. » J'espère taire connaître prochainement d'autres expériences permet- t.i;;t de tiiscuter l'importante question de la constitution de la vapeur émise pur cua composés ammouiacaux. » '1 HtiiMOCHlMlii. — Sur Ics cli/oi lires, bromure^ cl iodiucs de soiijre. Note df M. J. OGtiiK, présentée par M. Berthelot. « i. Chlorure de sonfie. — J'ai déterminé la chaleur de formation du chlorure de i-ouf're par l'union directe des deux gaz dans le calorimètre, expé- rience qui pré^cn!e d'ailleurs d'assez grandes difficullés, en raison de la lenteur de la réaclion. Cille synthèse a été effectuée dans un petit appareil de verre coîitenant de i»'' à ^s'' de soufre, sur lequel on faisait arriver un coiiraut de chlore pur déplacé par un gazomètre, l'appareil étant clos : condition indispensable, car, d.uis un courant régulier de chlore, le chlo- rure de sjufie, malgré sa faible tension >Je vapeur, es! entraîné en propor- tion considérable. M La léaclion S- sol. 4- CIga/. = S-CI llq. dogaijo -H 8'^"', 8. « Pour rap|)orler celle réaction à l'état g.izeux, j'ai iuesuré la chaleur spécifique et la chaleur de vaporisation. La chaleur spécifique entre + 70° et + 12° a été trouvée égale à 0,29.0 ('). M La ciialeur de vaporisation ('-), rapportée à S 'Cl- = 4^"'j -i fourni les nombres G,G5 et G,GS ; moyenne, G,G65. On a donc, pour la chaleur de for- iiialion du chlorure de soufre gazeux, a S- sol. 4- Cl- gaz = (S- Cl-' gaz dcgagc -1- Sp,, -5 X 2. (') Regnault a donne 0,204 entre -\- 5" et -j- 20". (*) Ces mesures ont été effeetuées sur le chlorure de soufio ])ur, bouillant à 1 36°, et ana- lysé par la méthode de Carius; j'observerai, à ce ))ropos, que res dosages n ont donné la somme du chlore et du soufre qu'à la condition d'employer l'acide nitrique fumant. Avec l'acide concentré ordinaire, il v a toujours un»' perte très notable sur le poids du soufre, jicrle que j'.iUribiîc à la foroiatiou d'un peu d'aci !c hyposulfurique qui cchai>[ie au dosage. ( 9^3 ) » Toub les corps étant gazeux, ou aurait ■>,S'-4-CI^ = 2(S-cn + i6''»',2. « 11 s(iait intéressant de comparer ce chiffre avec 1;! chaleur de forma- lion d'un autre composé du soufre et du chlore; mais de tels composés semblent n"exi-=ter cpi'à l'état de dissociation très avancée; c'est ce que j'ai d'ailleurs vérifié par les épreuves suivantes. » 2. DUiohaion du chiure dans le chlorure de soufre. — La quantité de chlore qu'on peut dissoudre dans le chlorure de soufre à la température des expériences calorimétriques est peu considérable : je n'ai pas dépassé ^ d'équivalent. J'ai trouvé ainsi en moyenne le chiffre 4- a''-", 9, rapporté à Cl. Ce nombre est très faible et du même ordre que la chaleur de dissolu- tion des gaz dans les liquides. Ces faits et ces mesures tendent à faire penser que le chlorure S" CP n'existe pas à la température ordinaire, sinon dans un état de dissociation presque complet. » 3. Bromure de soufre.— La chaleur de formation du bromure S^Br s'obtient très facilement par synthèse directe. J'ai trouvé S-sol. + Brliq. (légage -H o*^"', 9<), + i^'-=>o et + i'-'",02, Moyenne +i'''^',(') 011, à partir du brome gazeux et du soufre gazeux, S^sol. -t- Bi-ga/. = S^ Br liq + SCo'.o. Ce chiffre, pour être comparé au chlorure gazeux, devrait être diminué de la chaleur de vaporisation du bromure de soufre, quantité qui n'a pu être mesurée : on sait, en effet, que ce corps ne jieut être distillé sans altération. » L'addition d'un deuxième équivalent de brome au broauue de soufre a nettement dégagé une très petite quantité de chaleur, soit +o'''',25 et -+- o'"'',24, tandis que le troisième équivalent n'a produit aucune variation thermique. S'il existe un second bromure, il est donc formé avec un dé- gagement de chaleur très petit à partir du premier, comme pour le chlo- rure. )) 4. Joduie de soufre. — L'iodure de soufre solide S'iest formé à partir des éléments avec nn effet thermique très sensiblement nul, ainsi qu'il résulte des expériences suivantes. D'une part, j'ai mélangé des solutions d'iode et de soufre dans le sulfure de carbone, et je n'ai observé aucun dégagement de chaleur. D'autre part, la dissolution du produit tout formé S^I + , 3o 'ir,S= aljiuil..- — 2'^"', 8. ( 9^4 ) Or ce nombre est précisément égal à la somme des chaleurs de dissolution de l'iode et du soufre dans le sulfure de carbone, i*^'' d'iode absorbant, d'après mes propres essais (' ), — 2'^"', 4, et 2*^^ de soufre absorbant, d'après M. Berthelot ('■'), — o'''',4- I-e composé employé avait d'.iilleurs les carac- tères d'un corps défini; il serait donc formé avec un dégagement de cha- leur très voisin de zéro, les éléments étant solides, mais qui s'élèverait à + 5'"'', 4 îi partir de l'iode gazeux et à + S'^'^S à partir de l'iode et du soufre gazeux. Ces nombres ne sont d'ailleurs pas directement compa- rables avec les chiffres relatifs au bromure et au chlorure, ces deux corps étant liquides, tandis que l'iodure est solide. » Le Tableau suivant résume tous ces résultats, rapportés au soufre solide : Composé Composé Composé solide. liquide. gazeux. Cal Cil Ci\ S=+Clgaz . +8,8 -H 5,5 S- + Bigaz » 4- 5,0 « + Brliq » -+- i ,0 » -i- Br sol » -1-0,9 » S- -t- I gaz +5,4 " " -hIsoI +0,0 » '(')•' ZOOLOGIE. — .Sur A; développement du Tricuspidaria nodnlosa ou Triœno- phorns nodiilo^us de Ftudolphi, et sur son Cyslicet^que. Note de M. P. Mégxix, présentée par m. Alph.-Mdne Edwards. « Une véritable épidémie parasitaire qui règne en ce moment sur les Perches de la Seine [PercafluviatilisL.) m'a fourni l'occasion d'étudier dans toutes ses phases de développement un curieux Cestoïde qu'on n'avait pas encore vu en France, mais qui paraît être très commun de l'autre côté du Rhin, dans les Pays-Bas et en Angleterre. » Ce parasite lœnioïde est le Tricuspidaria nodulosa ou Triœnoplwrus no- dulosus de Rudolphi, ainbi nommé parce que, au lieu des quatre ventouses que présentent les Taenias, il porte à la même place quatre griffes tricus- pidesou tridenlées, à pointes dirigées en arrière, qui remplissent le même M) Coiiipics icndui, t. XCII, p. 8^. (-) Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. XXVI, p. 4Ô2. (') Ce travail a été fait au laboratoire cl." M. Berlhelot, iv\ Colley. Je Fraii. ( 9^5 ) but. Ce Voi- plat n'est pns distinctement segmenté, mais irrégulièrement plissé et étranglé dans sa longueur, d'où son nom de nocluloia. » Les entomologistes allemands ont rencontré très fréquemment ce Ver dans l'intestin du Brochet, de la Truite, de l'Ombre, de la Perche, du Cha- bot, etc., et aussi dans des kystes du foie ou du péritoine des mêmes Pois- sons. » Toutes les Perches de Seine que je me procure depuis quelque temps ont le foie percé de ces kystes, qui varient de volume depuis celui d'une tète d'épingle à celui d'un pois. L'incision des plus volumineux de ces kystes les montre bourrés de petits Vers plats et étroits, pelotonnés, très vivants, dont les plus grands portent l'armature caractéristique des Tria?- nophores. En examinant au microscope la face interne du kyste, on se rend compte que chacun de ces kystes est un Cysticerque d'un type parti- culier et nouveau, et l'on voit alors suivant quel mode les Tiiœnophores se développent; la face interne de ce Cysticerque est couverte de bour- geons, soit isolés, soit bi, tri ou quadrigéminés; ces bourgeons ont de 7^^ à ToTT ji'squ'à jtI'û ^' Tiïu ^^ millimètre de diamètre; d'abord sessiles et hémi- sphériques, ils deviennent de plus en plus saillants et sphériques, se pédi- culisent comme les Échinocoques, puis s'allongent en longs boudins plis- sés dans leur longueur et ne présentant à leur extrémité nulle trace de scolex invagirié. Ces corps cylindriques se détachent de la paroi du Cysti- cerque par la rupture du pédoncule et continuent à s'allonger par l'étire- menl de la partie antérieure, à l'extrémité de laquelle se montre enfin l'armature du Triœnophore, c'est-à-dire les quatre griffes tricuspides. )) Les Triœnophores que l'on trouve ainsi dans les kystes du foie ou du péritoine, quoique ayant quelquefois o'",o5 à o™,oG de longueur et à peine jium ^]g large, ne sont pas sexués, ce qu'avait déjà constaté Diésing; mais on les trouve souvent aduittis et ovigères dans les intestins des mêmes Pois- sons porteurs de ces kystes sous-péritonéaux; par quelle voie retournent- ils dans l'intestin du Poisson qui les a nourris à l'état larvaire? Dans certaines des Perches que j'ai ouvertes, et dont le foie ne présentait pas de kystes, mais des sortes d'indurations blanchâtres, traces sans doute de kystes en voie de résorption, j'ai trouvé des Tri.nenophores cheminant à travers le parenchyme de l'organe, ou dans les can lux biliaires dilatés et se dirigeant vers le canal cholédoque. (Dans les nombreux foies que j'ai conservés dans l'alcool, portant ou non des kystes, sur quelques-uns de ces derniers on voit distinctement, sous la capsule d'enveloppe, des Triœnophores libres suivant la direction indiquée.) Il se passe ici le même phénomène que celui ( 9^6 ) qu'on observe en étudiant le tlévelopppijif nt des Spiroptèies chez, les H<''- rissons, les Taupes, les Lézards, etc., ei les Sclérostonies chez le Cheval : on sait que, chez ces animaux, les Helminthes en question passent la période larvaire dans des kystes sous-muqueux ou sous-péritonéaux et qu'ils ren- trent dans l'inlérieur du tube digestif lorsque le moment de se sexuer ap- proche. » Je ne doute pas un instant que, si de grands Poissons carnassiers viennent à dévorer des Chabots ou des Perches porteurs de kystes à Tria^- no])hores larvaires, leur intesiin devienne, pour ce parasite, un milieu très favorable à l'achèvement de leur dernière métamorphose, mais cette émigra- tion n'est pas indispensable pour arriver à cette fin, pas plus pour les Tna;- nophores que pour d'autres Tœnias que j'ai déjà observés, comme par exemple le Tœnia peclinala du Lapin, dérivant du propre Cysticerque de ce Piongeur, le Cysticerque pisiforme, évolution qui vient d'être de nouveau constatée par M. le D' Laborde. » ZOOLOGIE. — Etudes sur (picl(jXH'S points de idnnloniie du .Sîernaspis scutala. Note de M. !îF.\x. Rietsch, présentée par M. Alph.-Milne Edwards ('). « Le Sleriiasjjis scutala (Ranzani) est une Anuélide chéto|)ode dont la description zoologique a été donnée, il y a longtemps déjà, par M. Max. Mueller [Dissertatio iiinugurniis; Berlin, i852); mais l'étude anatomique n'a été qu'ébauchée et laissait beaucoup de lacunes que j'espère pouvoir combler, grâce aux nombreux exemplaires provenant soit du cap Breton (golfe de Gascogne), soit du golfe de Marseille, et mis très obligeamment à ma disposition par M. le profe.sseur Marion. » Le 5.4 5o.25 //' ^' au-dessus de /(' (i 1 1 ) (Ti I ) . 120.23 59,37 Sg.So e' 6' adjacent (i 1 1 ) (201 ) i44-55 35. 5 35. 1 » Bissectrice aiguë positive, normale à ^' . — Plan des axes optiques paral- lèle à g' . Dispersion, p <^^. Angle des axes optiques dans la lumière jaune vus dans l'air, dq" l\o'. Double réfraction faible. » On reproduit très facilement ce silicate, en mettant en suspension de la silice calcinée dans de l'eau de baryte. Au bout de quelques jours, les pa- rois du flacon se recouvrent de petits cristaux microscopiques, présentant les mêmes caractères cristallographiques que les cristaux produits naturel- lement. Ces cristaux se déposent d'ailleurs sur toute la hauteur du flacon, ce qui exige une dissolution préalable de la silice dans l'eau de baryte. » Ce silicate n'existe pas dans la nature; les seuls minéraux qui pour- raient s'en rapprocher sont les silicates de chaux hydratés, l'okénite et la pektolite, qui contiennent beaucoup moins d'eau. Il se rapprocherait da- vantage du silicate de chaux artificiel, qui se produit pendant le durcis- sement des chaux hydrauliques non alumineu'^es, silicate anqtiel Privât attribue la fornude 2CaO, 3SiO^, 12HO. >• (933 ) MINÉRALOGIE. — Sur la production d'un phospliure de fer crislattisé et du feldspath anorlliite, dans les incendies des houillères de Commentry. Note de M. E. Mallard, présentée par M. Daubrée. « Les incendies spontanés qui se déclarent malheureusement d'une ma- nière si fréquente dans les couches de houille puissantes ont déjà enrichi la Science d'un certain nombre de produits intéressants. Le savant direc- teur des houillères de Commentry, M. Fayol, a eu récemment l'obligeance d'envoyer à l'École des Mines de nombreux échantdlons de roches calcinées ou fondues par les incendies de la grande couche du bassin. » L'attention de M. Fayol avait été surtout éveillée par une matière mé- tallique qui se trouve disséminée au milieu d'une masse fondue provenant de la fusion des schistes qui servent de toit à la couche. » Cette matière, gris d'acier, aigre, magnétique, a une densité de 6,71 et une dureté presque égale à celle de l'acier. M. Carnot a bien voulu en faire l'analyse et lui a trouvé la composition suivante : Fer 84,28 Phosphore 12,10 Arsenic 1 , 65 Soufre I )75 Carbone traces Total 99,78 » L'action d'un acide dégage immédiatement de l'hydrogène sulfuré; le phosphure de fer ne se décompose qu'ensuite et plus difficilement. En négligeant l'arsenic et supposant que le soufre existe à l'état de protosul- fure de fer, la composition correspond à peu près à la formule Fe^Ph. » Cette substance se trouve disséminée dans la roche fondue en petits grains arrondis; on l'y trouve aussi en masses plus ou moins cristallines qui peuvent atteindre la grosseur du poing. Quelques échantillons pré- sentent des cristaux très nets, formés par un prisme carré m que modifient les faces peu développées du prisme tangent h* et que surmonte une pyra- mide carrée a' assez surbaissée. On a trouvé : Calculé. ma^ 108° 4' " «'a' adj i43°42' i43°52' ( 934 ) d'où l'on déduit ^ = 2,049. » G. Rose avait jadis signalé dans la météorite de Braunau un phosphure de fer cristallisant en prismes carrés. Il n'avait pu déterminer ni la compo- sition exacte ni la forme cristalline précise de la substance, à laquelle il a donné le nom de rhabdite. » M. Sidot a préparé un phosphure de fer qui se rapproche beaucoup de celui de Commentry par sa composition, puisqu'il tient environ 12 pour 100 de phosphore. Ce corps était cristallisé en petites aiguilles à sec- tion carrée, sans terminaisons nettes. » Il est bien vraisemblable que tous ces phosphures de fer sont iden- tiques entre eux, et rien n'empêche de leur conserver le nom de rhabdile proposé par l'illustre minéralogiste allemand. » La roche fondue qui sert de gangue au phosphure est très remar- quable. Elle est gris brun, très compacte, avec cassure grenue et subcris- talline; elle renferme quelques géodes, dont quelques-unes sont tapissées d'une matière cristalline ; elle tient englobés des fragments de coke, souvent volumineux; quelques-uns de ces fragments, très purs, ont une cassure con- choïdale éclatante et rayent facilement le verre, mais non le quartz. » En lames minces, la roche paraît formée d'un entre-croisement de pe- tites aiguilles cristallines, maclées suivant leur longueur et présentant entre deux niçois croisés les propriétés optiques caractéristiques du feld- spath anorlhile. La facilité avec laquelle ces aiguilles se laissent attaquer par les acides, auxquels elles cèdent de la chaux, achève de caractériser cette espèce minérale. » L'anorthile se présente aussi sous la forme de petites lamelles hyalines très minces, à contours cristallins très nets, qui tapissent les géodes et s'engagent aussi dans la masse de la roche. Ces lamelles sont aplaties paral- lèlement à g^', et limitées par les arélesg'/), g' a' g'A'- On a trouvé des cristaux d'anorthite ayant la même forme dans la météorite de Juvénas. » Entre les aiguilles microlithiques d'anorthite, on observe, outre une matière fondue amorphe et des grains de phosphure, des grains bruns irré- guliers, sans contours cristallins, se colorant vivement entre les niçois croisés, divisés quelquefois en deux parties par un plan d'hémitropie, et que je rapporte au pjroxène. » On voit, en résumé, que la roche fondue de Commentry a pris, sous l'influence de la fusion et d'un refroidissement lent, une structure cristal- ( 9^5 ) Une qui la rapproche de certaines roches volcaniques et de certaines mé- téoriles. C'est d'ailleurs par un procédé tout semblable et réalisé en petit, que MM. Fouqué et Michel Lévy, dans leurs belles expériences, ont pu imiter un grand nombre de roches volcaniques. Je dois rappeler aussi que M. Vélain avait signalé, dans la matière vitrifiée produite par l'incendie de gerbes de blé, de l'anorthite, du pyroxène et d'autres substances miné- rales. » On connaît depuis longtemps de beaux échantillons de vivianile (phos- phate de fer hydraté), provenant des incendies des houillères de Com- mentry. Je me suis assuré que la roche qui sert de gangue à cette vivianite est exactement de la même nature et présente la même cristallinité, avec les mêmes éléments cristallins, que celle qui sert de gangue à la rhabdite. Il est donc très vraisemblable que la vivianite n'est qu'un résultat de l'alté- ration de la rhabdite. » On peut expliquer la présence du phosphure de fer dans la roche pro- venant de la fusion des schistes houillers de Commentry, car ceux-ci con- tiennent des nodules de fer carbonate qui ont été naturellement réduits par le charbon encore englobé dans la masse fondue. La présence du phos- phore n'a, il est vrai, pas été signalée dans les schistes, mais on sait que le fer carbonate des houillères contient souvent des quantités de phosphore considérables. » HYDROLOGIE. — Sw les crues de la Seine pendant l'hiver de 1881 . Note de M. G. Lemoine, présentée par M. L. Lalanne. « La Seine, à Paris, s'est maintenue assez haute depuis le milieu de janvier jusqu'au milieu de mars 1881. Les crues qui ont déterminé celte élévation presque continue méritent d'être signalées, à cause des circonstances parti- culières dans lesquelles leur maximum s'est produit. M M. Belgrand a montré que le maximum des crues de la Seine, à Paris, est dû en général aux eaux des petites rivières torrentielles situées la plu- part dans la partie supérieure du bassin et issues de terrains imperméables. Il a établi sur cette base scientifique une règle empirique qui permet de cal- culer à l'avance la montée de la Seine d'après les montées constatées sur l'Yonne, le Cousin, l'Armançon, la Marne, la Saulx, l'Aire et l'Aisne, et au besoin le Grand-Morin. » Dans l'hiver qui vient de s'écouler, ce sont les rivières les plus proches de Paris, celles de la Brie, qui par leurs crues tout à fait inusitées ont eu C. R., 1881, i" Semestre. (T. XCll, N" IS.) 1 23 ( 9^(3) la plus grande part dans la production du maximum. Il en est résulté une très grande rapidité dans la crue de la Seine; on a même constaté à Paris, à six jours d'intervalle, deux maxima successifs sensiblement égaux, le premier qui a suivi de quarante-huit heures environ le dégel dans la Brie, le second dû aux eaux delà partie supérieure des bassins de la Marne et de la haute Seine. » Les argiles à meulières de la Brie forment au point de vue hydrologique une classe particulière de terrains imperméables. La couche de marnes vertes qui arrête les eaux est située à une certaine profondeur au-dessous du sol, et, avant d'arriver à cette nappe, la pluie qui tombe doit commencer par saturer une épaisseur souvent assez grande d'amas de meulières. Les plateaux qui forment la plus grande partie du ])ays sont presque plats; le drainage est très général. Il résulte de ces circonstances que la satu- ration est plus longue à se produire que dans les terrains qui sont imper- méables à la surface même du sol; mais, quand une fois cette espèce d'épongé, qui forme le sous-sol de la Brie, se trouve gorgée d'eau, la moindre pluie y détermine des crues très importantes. Aussi, après 1 été, jamais le Grand-Morin, près de Coulommiers, ne participe à la première crue des autres petites rivières du bassin, quoique les premières pluies sérieuses de la saison froide s'étendent en général à tout le bassin de la Seine. Ce n'est qu'après une série de pluies prolongées que le Grand-Morin entre en crue, et à partir de ce moment il reste jusqu'à la fin de l'hiver d'une extrême sensibilité. » En janvier 1881, ces caractères sont devenus encore plus marqués par suite de la gelée et de la neige qui l'avait suivie. Le 27 janvier, le réchauf- fement de l'atmosphère a fait fondre presque instantanément une épaisseur de neige d'environ o'",3o, tombée les jours précédents; k ce moment, la terre, non encore dégelée, était incapable d'absorber uneseule goutte d'eau : quoique la pluie tombée dans la nuit du 27 au 28 janvier ait été de i4""° seulement, elle a suffi pour produire sur le Grand-Morin la plus grande crue que l'on ait constatée depuis i853. M. l'ingénieur Thanneur estime qu'à Coidommiers le débit de celte petite rivière a été de 400""^ par seconde : en i853, il n'avait été que de S/jo""' environ. Il en est résulté des submersions importantes. Dans la vallée de l'Orge, des phénomènes analogues ont été observés. » L'Yonne supérieure entrait en crue au même moment que les rivières de la Brie : elle atteignait son maximum à Clamecy le 29 janvier, le même jour que le Grand-Morin à Coulommiers. f 9^7 ) » A Paris, le maximum de la Seine a lieu ordinairement trois jours après celui de l'Yonne à Clamecy; en effet, les eaux du Grand-Morin, quoique Comparaison des^ niveait.i ohseiv('s et préius pour la Seine et ses principaux rijj/uculs en Janvier, février cl mars i S8l . Le liacc eii traits forts représente les hauteurs observées chaque jour, le tracé en traits fins les hauteurs anuonoées, rapportées au jour où l'annonce en a été faite. On voit que la rivière commence à monter le jour même, mais elle n'atteint le maximum, en général, que plusieurs jours après. Les lignes horizontales SS indiquent les cotes où commencent les submersions; il Paris, c'est le niveau à partir diuiue! le quai do Bercy est recouvert par lesennx. le â Paris ni d'Awsler ni 1 1 Hlli 1 ■ arrivant rapidement à cause de leur proximité, n*oi)t qu'un petit volume par rapport à celles de l'Yonne et ne fout ainsi que commencer la crue. Cette fois, la proportion tJu débit du Gi'and-Morin à celui de l'Yonne étant beaucoup plus grande que d'habitude, le maximum s'est produit à Paris (938 ) d'une manière beaucoup plus hâtive : il a eu lieu dès le 3o janvier» vers S*" du soir, soit trente-deux heures environ après le maximum du Grand-Morin à Coulommiers. Les eaux de l'Yonne n'ont fait que soutenir la crue. » Après ce premier maximum, les eaux ne sont redescendues que d'une manière momentanée. Le flot de la Marne supérieure restait à arriver : il s'est trouvé cette t'ois coïncider à Paris avec un flot plus considérable que de coutume, fourni par la haute Seine, où la perméabilité du bassin produit toujoursdes crues plus tardives. Le 5 février, la Seine remontait ainsi, à Paris, à un niveau égal à celui du 3o janvier. A Mantes, le second maximum a surpassé notablement le premier, tant à cause de l'influence de l'Oise qu'en raison de l'affaissement rapide du débit des eaux du Grand-Morin à mesure qu'on s'éloigne de l'origine de cet affluent torrentiel. » Au mois de mars, des phénomènes analogues se sont produits, mais par le seul effet des pluies. La représentation graphique les rapproche des précédents. » Malgré ces particularités très rares, notre système d'avertissements a fonctionné d'une manière satisfaisante, ainsi qu'on peut s'en rendre compte par la comparaison graphique des hauteurs observées et annoncées. Seule- ment le temps écoulé entre l'avertissement et sa réalisation a été très court, ainsi qu'il avait été prévu. Pour Paris, l'erreur la plus grave a consisté en ce que la cote observée le 3o janvier a dépassé de o^jSo celle qui avait été annoncée le 29 avec la mention : Montée très rapide. Cette différence est venue surtout de ce que, le 29, la Marne à Saint-Dizier était encore à i"", 10 au-dessous de son maximum, de sorte que sa montée n'a pas pu être com- prise entièrement dans le calcul d'annonce. » On est à même de juger une fois de plus de la sûreté des indications qui peuvent être données aux intéressés au moyen des règles empiriques formulées pour Paris par M. Belgrand, quand elles sont convenablement interprétées. Elles s'appliquent quelles que soient les causes perturbatrices qui viennent à se produire en dehors des lois générales du phénomène. » M. J. VisoT met sous les yeux de l'Académie un modèle de pied de lunette, pouvant remplacer à peu de frais un pied parallaclique. La séance est levée à 4 heures un quart. D On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de M ALLET- BACHELIER Quai des Augustins, n° 55. Wes COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabetiqua l'e noms lient chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. Le prix de Vabonnement est fixé ainsi qu'il suit • Pour Paris 20 fr. Pour les Départements 30 fr. Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaires en sus. précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs, i quelques collections complètes. n Bousorit, dans les Départements, ihex Messieurs : Uichel et Médan . I Gavault St-Lager. Il Orlando. Hecquet-Decobert. Debreuil. , rmain et Grassin. thèse, BelleuvredtC. ôoie. ■ion joittevin. aumas ithu. uvat. Tid. fournier. jost-Clérisp». . rrin. )as8eau. iraorche. . «,onnard-Obeï. I Crépin. Drevet. Hairitau . che Messieurs: Camoin frères. , Goulet. in. * (Qaarré. . Charles . iBeaud. Georg. Palud. Harseill'' '^ 'Seguin. Moulins Martial Place. i Douillard frères. '^''"'" ) M™» Veloppé. , André. Nancy Sidot frères. ( Grosjean. ; Barma. Visconti. JHimes Thiband. Orléans .... Vaudecraine. PoUiirs Druineaud. , Morel et Berthelot. ' Verdier. i Brizard. «"'■">'■'•■•! Valet. , Métérie. I llerpin. Chevalier. ^ Rumèbe. ' Clavel. I Gimet. ■ ( Privai. L Giard. Nice. . . . Rennes . Rouen S'-Étienne. Toulon. . . . On soQscrIt, a TEtranger, A Amsterdam . Barcelone . . Berlin. Toulouse, t'alenciennes. Lemaître Bologne . . . Boston . . . . Bruxelles. . Cambnage. Florence. . . Gand Gên^s Genève . La Haye. . Lausanne, Leipzig. Liège ... . Londres . . . Luxembour. Milan. ... chez Messieurs: L. Van Bakkenes etC'". Verdaguer. f \sher et C". Calvary et G'». j Friedlander et fils. I Majer et Mûller. Zanichelli et C". Severet Francis. 1 Decq et Duhent. ! Merzbach et Falk. Deighton, Bell et C'«. Giani. Engaickc. Beuf. \ Cherbuliez. \ Georg. Belinfante Irères. Imer-Cuno. Brockhaus Twictmejor. Voss. Bouiiameaux. Gnnsé. Dulau. Nuit. V. Bûcli. i Dumolard frères. ' Hœpli. A Moscou. . Madrid. rïaples New-york. 9xford Palerme. . . Porto RiO'Janeiro . Rome Rotterdam . . Stockholm. . S'-PéUrsh . Turin . Varsovie. Venise . . Vérone . . Vienne . . Zurich. chei Messieurs : Gautier. I Bailly-Bailllère. < V'Poupart et fils. ( F. Fé Pellerano. Christern. Parker et C'V Pédone-Laurlel. 1 Magalhâès et Moniz. ( Cbardron. Gatnier. i Bocca frères. ( Loescber et C"° Kcamers. .'Samson et Wall Issakoff. Mellier. Wolfl. Bocca frère- Loescber et C". Brero. Gebethner et Wolff. Ongania. Drucker et Tedeschl. Gorold et C". i Franz Hanke. Schmidt. Meyor et Z.ller. i SENiiRALES DES COBÏPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4°; i853. Prix. 15 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-^ ; 1870. Prix 15 fr- MENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : . ,. , lémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. DsasÈs et A.-J.-J. Solier. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu éprouvent les M. Ha»se.. -Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la d.gest.on des matières i. CLàODK Bernard. Volume in-'|°, avec 33 planches ' " ' ' ' ' ' ",' . ' '," " „ . Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. V.. Be.eoe.. - Essai d'une réponse à la question de Pri. proposée en .85o par 1 Académie des Sciences .", d ,8 3 et puis remise pour celui de ,856, savoir : . Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sedi- slit 1 ordre d'e leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - RecherCa.r la nature. U qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, >. par M. le Professeur Brokm. In-4», avec î? planches, .8bi 15 fr. également à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoires présentés par divers Savants à . l'Acadamie wlus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé franco, sur demande aBranchie. N° 15. TABLE DES ARTICLES. (Séance du il Avril issi.) \ MÉMOIRES ET COMMUIVIGATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L^cfoÉMIE. Paprgg _ M. Berthelot. — Sur le peroxyde d ethyle. . SgS M. G\LDiix. — Sur l'intégrale eulérieniie de seconde espèce MM. L. C.ULLETET et P. Hadtefeuille. — Re- cherches sur la liquéfaction des mélanges gazeux 897 901 M. N. LocKYER. _ Sur les raies du fer dans le Soleil M. Warren de la Eue fait hommage à "l'Aca- démie d'une Conférence faite par lui à Ilnslitut royal de Londres, sur les phéno- mènes de la décharge électrique... Pages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. 904 910 MM. Max. Cohnd et Ch. Brosgmabt. — Sur des pucerons attaqués par un champi- gnon M. D. Carrêre adresse un Mémoire sur la ré- solution de l'équation du sixième degré, quand toutes les racines sont imagi- naires M. C. ToRNBORG adresse des échantillons d'ambre jaune, formés de débris agglomé- rés sans le secours de corps étrangers 910 910 91a M. L. PiLLEix adresse une nouvelle rédac- tion de sa Note relative à la thermo-élec- tricité M. G. Zamdoni adresse une Note relative "à un remède contre le choléra M. P. APPELL, M. CoDRON obtiennent l'autori- sation de retirer du Secrétariat divers Mé- moires sur lesquels il n'a pas été fait de Rapport 912 912 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel dépose sur le Bu- reau de l'Académie le Rapport de M. C/i. André sur les opérations de la mission de Nouméa M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Notice biographique sur Michel Chasles, et un Rapport de M. Hébert à la Commis- sion pour l'unification de la nomenclature géologique M. G. Tempel, m. Birckel adressent leurs remerctments à l'Académie, pour les dis- tinctions dont leurs travaux ont été l'objet. M. H. PoiNCARÉ. — Sur l'intégration des équations linéaires, par le moyen des fonc- tions abéliennes M. P. DU Bois-Reymond. — Sur les formules de représentation des fonctions M. IsAMBERT. — Élude de la vapeur de' bi- sulfhydrate d'am -oniaque M. J. Ogier. — Sur les chlorures,' bromures et iodures de soufre 912 913 9i3 9i3 915 9 'S 922 silicate 912 M. P. Mégmn. - Sur le développement du Tricmpidaria nodulosa ou Triœnophorus nodulosus de Rudolphi, et sur son Cysti- cerque M. Max. Rietsch. - Études" siir 'qùèiqués points de l'anatomie du Sternasph scutata M H. F.moL. -Sur les différentes espèces d Ours dont les débris sont ensevelis dans la caverne de Lherm (Ariège) M. Le Chatelier. — Production d'un de baryte hydraté en cristaux M. E. Mallard. - Sur la production' 'd'un phosphure de fer cristallisé et du feldspath anorthite, dans les incendies des houil- lères de Commentry M. G. Lemoine. - Sur les crues dé' là' Seine pendant l'hiver de 1881 M. J. ViNOT met sous les yeux de l'Académie un modèle de pied de lunette, pouvant remplacer à peu de frais un pied parallac- tique 924 926 929 93 1 933 935 938 PARIS. _ IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VI> F ARS =„ " Qna, des ÎTug^ust'insTir"" " «^''''«'^-«ACHELIER. i88L PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAS irun. liES 8ECBÉTAIBES PERPilTlJEIiS. TOaiE X€II. ^^ 16 (18 Ayrîl 1881)- PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DBS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SG1BNCB9 SUCCESSEUR OE MALLET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et 24 mai 1876. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ABTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre 00 par un Associé étranger de l'Académie comprennent *u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- ▼ernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Note? ou Mé- atoires sur l'objet di; leur discussion. Les Programmes des prix proposés par ï{ demie sont imprimés dans les Comptes rendus, 1 les Rapports relatifs aux prix décernés ne le( qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance j blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savi étrangers à l'Académie, Les Mémoires lus ou présentés par des perse qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1 . demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'i; sumé qui ne dépasse pas 3- pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires 3 tenus de les réduire au nombre de pages requi Membre qui fait la présentation est toujours non mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E n autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le ) pour les articles ordinaires de la correspondanct f cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei 1 l'imprimerie la mercredi au soir, ou, au plus tar jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à te p le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte 1 11 actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendun vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais desi teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rappor tes Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fl un Rapport sur la situation des Comptes rendus ai l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du i sent Règlement. I, COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 AVRIL 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUXICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE. — Inscription microscopique des mouvements qui s'observent en Physiologie; par M. Maret. « Il y a environ vingt ans que j'ai proposé d'inscrire les différents mouvements qui se produisent chez les êtres vivants, au moyen d'un levier d'une légèreté aussi grande que possible, mis à l'abri de toute cause de vibration ('). Depuis cette époque, un nombre considérable de travaux ont été faits à l'aide d'instruments basés sur l'emploi du levier léger : les phénomènes de la circulation du sang, ceux de la respiration, des actions musculaires et nerveuses ont trouvé dans l'emploi de cette méthode des solutions précises. Les auteurs qui l'ont employée se sont le plus souvent chargés eux-mêmes de démontrer la précision des appareils dont ils se sont servis. » Et pourtant, une objection qui se reproduit de temps en temps est celle-ci : dans les tracés, parfois si compliqués, de certains actes physio- (') Voir, pour les précautions employées dans la construction de ces instruments, La met/iode graphique, passim. C. R., 1881, i" Semestre. (T.XCll, N» 16.) 1^4 ( 94o ) logiques, ne doit-on pas admettre que des vibrations propres du levier se soient ajoutées à la courbe réelle du mouvement? » Il m'a paru utile de lever cette objection par une nouvelle expérience et de prouver la fidélité des instruments que j'emploie, en montrant que d'autres instruments, entièrement à l'abri des vibrations du levier, donnent des tracés identiques. » Il s'agit d'inscrire un mouvement en donnant au tracé des dimensions tellement réduites, qu'on puisse considérer comme négligeable la vitesse du style inscripteur. » Prenons pour exemple un sphygmogramine ou un cardiogramme. Les dimensions ordinaires que j'adopte pour que ces courbes soient faci- lement lisibles sur le papier sont d'environ o™,oo5 de hauteur verticale. Admettons que le levier, pour parcourir o^'jOoS en un temps très court, prenne une vitesse excessive, en vertu de laquelle il sera projeté trop loin, sans que les frottements du style éteignent sa vitesse acquise. On accordera facilement que, si l'on réduit au dixième, c'est-à-dire à o*"™, 5, l'amplitude du tracé, les effets de la vitesse acquise du levier devront être singulièrement atténués. Ils seront, en effet, cent fois moindres que pour les instruments ordinaires, puisque la force vive des masses en mouvement croît comme le carré des vitesses. » Mais ces tracés, pour garder les mêmes proportions que dans les ex- périences ordinaires, devront être recueillis sur des surfaces animées d'une vitesse très faible : o'",ooi par seconde. Les détails de la courbe obtenue ne seront donc pas visibles à l'œil nu. En recueillant ces courbes sur une glace légèrement enfumée, qu'on place sous l'objectif d'un microscope, il suffit d'un grossissement de 20 diamètres pour rendre aux tracés des dimensions telles, qu'on en puisse complètement analyser la forme. Un dessin à la chambre claire, un décalque, ou mieux une photo- graphie obtenue par projection ramèneront ces courbes à des dimensions aussi grandes qu'il sera nécessaire. Or, dans ces conditions, où la rédaction de la vitesse du levier exclut la possibilité de toute altération du mouve- ment, les tracés sont identiques à ceux que donnent le sphygmographe et le cardiographe ordinaires; ceux-ci peuvent donc être considérés comme exempts de déformation par la vitesse acquise. A plus forte raison devra- t-on avoir une confiance absolue dans les tracés de mouvements plus lents que ceux du cœur et du pouls, dans les tracés de la respiration par exemple. » Mais noire savant confrère Donders (d'Utrecht) ajustement fait ob- (94' ) server qu'un appareil inscripteur n'est fidèle que pour des mouvements d'une certaine vitesse, ceux pour lesquels il a été construit. On ne peut exiger qu'il inscrive des actes plus rapides. Ainsi le cardiographe, qui trace fidèlement i5o pulsations du cœur par seconde, ne saurait, sans les dé- former, tracer des mouvements deux ou trois fois plus rapides. » L'inscription microscopique permet d'étendre presque indéfiniment le champ des phénomènes susceptibles d'être enregistrés. Tout se réduit à employer une pointe d'acier assez fine et une couche de noir assez mince pour que le Irait obtenu soit bien pur, malgré ses petites dimensions. Grâce à l'emploi du microscope, des tracés dont l'amplitude n'excède pas y^ de millimètre prennent de grandes dimensions. » Pour de si petites excursions, l'inertie du levier est négligeable. Déjà, avec les appareils ordinaires, j'avais réussi à transmettre à distance et à inscrire les vibrations d'un diapason de 200^" par seconde : avec l'in- scription microscopique, j'ai obtenu le tracé des vibrations de la voix en chantant au devant de l'orifice du tube transmetteur. » Les vibrations du sang dans les vaisseaux, qui donnent naissance à un son, connu en Médecine sous le nom de bruit de souffle, semblent devoir rentrer dans le domaine des mouvements inscriptibles. En effet, sur des tubes élastiques et sur des anévrismes artificiels traversés par un cou- rant d'eau, j'ai déjà obtenu l'inscription très nette des vibrations du liquide, vibrations que l'oreille me faisait percevoir en même temps sous forme de bruit de souffle. » J'aurai l'honneur d'exposer devant l'Académie ces expériences, qui me semblent utile, pour éclairer la nature d'un phénomène important de sémiologie. » Les inscripteurs microscopiques ont encore un avantage qui, bien que secondaire, n'en mérite pas moins d'être signalé : ils sont extrêmement portatifs. On peut loger dans sa poche tout ce qui est nécessaire pour in- scrire les mouvements du cœur, du pouls, de la respiration, et, contrai- rement à ce qui existait autrefois, les appareils explorateurs, bien que très réduits déjà, sont plus volumineux, dans leur ensemble, que l'instrument qui reçoit les tracés. » Cette extrême petitesse des appareils inscripteurs, en facilitant les applications cliniques de la méthode graphique, me fait espérer le concours des médecins, indispensable pour accumuler les éléments d'une sémiologie précise des maladies du cœur, des vaisseaux et de l'appareil respiratoire. » ( 942 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégrale eulérienne de seconde espèce ('). Note de M. Gyldén. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Herinite.) « Entre deux valeurs consécutives de M^" il y a l'équalion ]W'.."=--2M' qui sert pour le calcul de proche en proche des coefficients dont il s'agit. Mais, si Ton veut pousser l'exactitude très loin, il convient de commencer par le calcul de M^", appartenant à une grande valeur de r. Pour ce but, on fera usage de la formule M^'^=-(- L_l + _i_l V '■ 3\r-|-i r-f-23 r+3 2.^ ) Cela étant, on obtiendra les autres M)" au moyen de l'expression M'.", = — -iM^". » Par de tels procédés, j'obtiens les valeurs suivantes : lognat| = My' = o,4o5465ii, M-; =0,1 8906978, m;,"= 0,12 186044, m;,"= 0,08961245, M',"=o, 0707751, M';'=o, 0584498, M:," = o,o497671, M'," = 0,043323, M'; =o,o38354, M';' = o,o344o, M',',; = o,o3ii9. » Maintenant il est facile d'obtenir les valeurs des divers Qli„; voici les (') Voir Comptes rendus , même Volume, p. 897. ( 943 ) résultats : ©0 = 0,1704835, ©i = o,o35852i, 5112=0,0092692, ) En posant V[x) = [x — a^)[x — a^ ...[se — a„), Q[x) = k[œ — a„^, ) [x — a»^.) ...[x- a^,,^,) et R(a;) = P(a7)Q(a7), cp[x) = [x ~Xt)[x -x^) . . . [x — x„), enfin /,„ = P(«,„) pour w>72, /,„ = — Q(rt„) pour m=n, on doit considérer, d'après M. Weierstrass, 2/2 + 1 fonctions algébriques irrationnelles à indice simple, s/'-^. el «(2«-t-i) fonctions à indice double, _ _ Y V/R(.r,l (M Voir aussi Transformation der hypereltiptischen Functionen p^-x und ihre Bedeu- tung fur die Kummer'sche Flàche, von K. Rohn [Mathematische Annalen, Band 15). ( 945 ) M Soit 11 = 1. En considérant les six fonctions Pi-,p^\ y^,,, /'i, ; /Jo,, /j..,, ou déduit des propriétés rappelées ci-dessus les relations suivante;;, [ (,2)Np^ = (i4)(25)tv= + (24)(3:.).x--(:24)(i5)/-(i4)(35).\ (A) (i2)Np^ = (23)(45)a'= + (.3)(25)x=-(i3)(45)j^-(23)(i5)z% ( (i2)/;3/?, = u'.r-j2, en posant H'=(i3)v'(i5)/j,3. a;=:(i4)v'(i5)p,,, 7-=(23V(^5)/j,3, s = ;24)v/(2 5)/J2,, et N = (i3)(45) + (24)(i5) = (i3)(25) + (24)(35) = (.4)(25) + (23)(45)-(i4)(35) + (23)(i5). Des relations (A) on obtient une équation biquadratique analogue à celle de Gôpel, équation qui, si l'on pose (i5) + (25) .(35) + (45) „_(.3)(a4) + (i4)(^3) (2.) '_''- (43) ' ""- (.^-)(43) et par conséquent (•iS) , (45) (>4)(23) (2l) (43) ('2)(43) (i5) , (35) (■3)(24) ..)' '^ '-"(43)' '-'^(.2)(43) Q ('^)n34r' peut s'exprimer de la manière suivante, tous les termes étant divisibles par p, o = («+i)(è + i)(c + i)vv'-j-(rt-Hi)(/; — i)(c— i)a;* + (rt-*i)(Z>-t-i)(c-i)/* + (rt-i)(Z'-i)(c + i)z^ -4-2(rt — ^c)[(a-M)w^r-+(a — i)7^z'] -t-2(é - ca)[(^ 4- i)tv^7=' -+- (i - I )s=6t-] + 2(c — aè)[(c + i)w-z- +(c ~ i)a;-j-^] — 4^'fV'^/2, équation de la surface de Rummer sous la forme considérée par Borchardt. Si l'on désigne par Wq, a?„,j'o,Zo les coordonnées d'un des points singu- liers de la surface, on démouti-e facilement que leurs valeurs sont propor- (946 ) lionnelles aux expressions V(a-i;(^'-i)(c-i), V(a-i)(^'-hi)(c + i), CHIMIE ORGANIQUE. — i)e V action de la chaleur sur les bases ammoniées. Note de M. A.-W. Hofman\. « 11 ressort des belles recherches de M. Cahours sur la pipéridine [Annales de Chimie et de Physique, 3* série, t. XXXVIII, p. 76) que cette base est une monamiiie secondaire, dont la composition est représentée par la formule C=H"Az= (C^H"')"HAz. On était en droit d'espérer qu'en traitant cette base par l'acide chlorhy- drique à une température élevée on arriverait à déterminer la constitution du groupement C'H'", dont la nature nous est encore inconnue. Ce groupe- ment pourrait renfermer différents carbures, savoir : C^H"' = CH= 4-C/H' = C-H%C^H5= » Il était assez probable, en se basant sur la manière d'être des mona- mines d'autres séries, que l'acide clilorhydrique opérerait le dédouble- ment de la pipéridine en ammoniaque et en hydrocarbures qui y sont con- tenus. Des recherches entreprises dans cette direction ne m'ont donné aucun résultat. Il en est de même de la distillation du chlorhydrate de pipéridine, ce sel étant volatil sans décomposition. » J'ai repris ces recherches dans ces derniers temps, et, par l'application d'une nouvelle méthode dont je viens de développer les différentes phases dans les Comptes rendus de l'Académie de Berlin, je me suis rapproché du but que je m'étais proposé. » Les expériences dont je vais avoir l'honneur de faire connaître les ré- sultats à l'Académie se rattachent à des observations que j'ai faites il y a plus de trente ans. » En étudiant les bases ammoniées, j'avais été amené à examiner les transformations qu'éprouvent ces corps sous l'influence de la chaleur. Qu'il me soit permis de rappeler que, chauffé, l'hydroxyde de tétraméthyl- ammonium se scinde en triméthylamine et en alcool méthylique, ainsi que ( 947 ) l'exprime l'équatioti (CH'j^AzOH = (CH')'Az + CH%OH, tandis que la décomposition des bases tétréthylique et tétramylique fournit, à côté des bases éthylique et amylique, non pas les alcools corres- pondants, mais bien de l'éthylène ou de l'amylène, dont la production est accompagnée de celle d'une molécule d'eau; c'est ainsi qu'on a (CH^ )''AzOH = (C^H= )'Az + H-0 + C^H', (C=H")'AzOH = (C=H")'Az + H=0 + C^H"'. » De ces recherches, déjà fort anciennes, ressortit un fait assez remar- quable. En chauffant l'hydroxyde d'une base ammoniée à radicaux diffé- rents, on observe que les groupes méthyliques qui y sont renfermés se sé- parent avec prédilection à l'état de bases tertiaires, quel que soit l'ordre de succession dans le système, tandis qu'un autre groupe (éthylique, amy- lique, etc.) sort du système sous la forme de carbure. C'est ainsi que l'hydroxyde de niélhyldiétbylamylammonium, obtenu par l'action de l'iodure méthylique sur la diéthylamylamine, puis en traitant l'iodure formé par l'oxyde d'argent, se transforme en méthyléthylamylamine et en éthy- lène. » L'hydroxyde de méthylélhylamylphénylammonium, formé d'une ma- nière analogue en partant de l'éthylamylphénylamine, se dédouble pareil- lement en méthylamylphénylamine et en éthylène. C'est ce qu'expriment les deux équations suivantes : CH'(C^H^)%C«H"AzOH = (CH%C^H%C=H")Az+H-0 + C=H'', CH%C2H%C5H",C''H*AzOH = (CH%C^H",C''H^)Az-t-H20 + C-H'. » Dans les deux réactions, le groupe méthylique a déplacé le groupe éthylique, soit dans la diéthylamine, soit dans l'éthylamylphénylamine. » En me rappelant ces transformations, je nie suis demandé de quelle façon se comporterait, sous l'influence de la chaleur, l'hydroxyde de dimé- thylpipéryiammonium (la base méthylammoniée correspondant à la pi- péridine). Si, dans cette réaction, les groupes méthyliques se séparaient à l'état de monamine tertiaire, il n'était pas douteux qu'au moins une partie du groupe C^II'° se séparerait de la molécule sous forme d'un hydrocar- bure. L'expérience a complètement vérifié cette prévision. En elfot, traitée par un excès d'iodure de méthyle, la pipéridine se dédouble en trimélhyl- C. K., iis8i, 1" Semestre. (T. XCII, ^° IG.) Ï^S ( 948 ) aminé et en un hydrocarbure C^H*, auquel on peut donner le nom depipé- r)'lène. » La conine se dédouble d'une manière analogue en triméthylamine et en un hydrocarbure C'H'" que nous désignerons sous le nom de cony- lène. » Les transformations de la pipéridine et de la conine que je viens de signaler à l'Académie seront de ma part l'objet de recherches ulté- rieures. » RAPPORTS. Rapport sur un Mémoire de M. S. Périsse, inlilulé : « Des causes qui lendenl à gauchir les poutres des ponts enfer, et des moyens de calculer ces pouli-es pour résister aux efforts gauchissants ( ' ) ». (Commissaires : MM. Yvon Vdlarceau, Phillips, Resal, Lalanne, Bresse rapporteur.) B Dans un Mémoire soumis au jugement de l'Académie, M. Périsse a signalé deux causes principales qui tendent à gauchir les poutres longitu- dinales des ponts en fer, en les faisant sortir du plan vertical où elles sont primitivement établies. Ces poutres ont le plus ordinairement une section transversale en forme de double T, composée de trois rectangles de petite épaisseur dans un sens et figurant en quelque sorte trois lignes, savoir : une horizontale supérieure, une horizontale inférieure et une verticale menée entre leurs milieux; quelquefois le rectangle vertical est supprimé, parce que la partie correspondante de la poutre (à laquelle on donne le nom d'd/)je) est remplacée par un treillis. Les observations et calculs de M. Périsse s'appliquent exclusivement aux poutres en double T, avec âme pleine ou en treillis. » La première cause de gauchissement est le mode ordinaire d'assem- blage des petites poutres transversales nommées pièces de pont, sur lesquelles agit la charge, par l'intermédiaire d'un plancher continu ou autre dispo- sition analogue. Les pièces de pont reportent cette charge sur les poutres, en des points situés sur leur plate-bande inférieure, à lUie certaine distance de leur plan vertical moyen, circonstance qui donne lieu à un moment gauchissant, réparti d'une manière à peu près uniforme sur la longueur de ('j Comjitcs rendus, t. XC, p. i4i3. ( 949 ) la poutre. On peut annuler ou tout au moins atténuer les effets de tous ces moments, soit par un contreventement supérieur, en joignant les deux poutres par des entretoises parallèles aux pièces de pont, soit par des mon- tants verticaux encastrés sur ces dernières et faisant obstacle au déversement latéral des poutres, auxquelles ils sont également rivés. M, Périsse indique le moyen de calculer approximativement les forces mutuelles qui s'exercent entre une poutre et ses entretoises ou montants, pour en déduire ensuite les sections de ces pièces, ainsi que les sections horizontales de l'âme (ou du treillis qui la remplace), de manière à obtenir partout une résistance suffisante. Cette partie des calculs de l'auteur ne semble pas donner prise à des objections ou critiques bien graves. » La seconde cause est la compression de la plate-bande supérieure du doubleT, par suite de la flexion des poutres dans le sens vertical. M. Périsse assimile cette plate-bande à une pièce chargée debout ou comprimée suivant son axe, et voici alors comment il raisonne. Considérons une poutre posée sur deux appuis; L étant sa longueur, h la hauteur de sa section, p le poids de sa charge par unité linéaire, le moment fléchissant dans les deux sections, prises de part et d'autre du milieu, à la distance x de ce point, sera 4 .p\-^-x- d'où résulte pour la compression totale de la plate-bande supérieure, dans ces mêmes sections, la valeur Or assimilons cette plate-bande, entre les sections dont il s'agit, à une poutre de longueur 2X, pouvant fléchir horizontalement sous l'action des compressions longitudinales que nous venons de calculer; soit El le mo- ment d'inflexibilité relatif à cette flexion horizontale. On sait qu'elle ne pourra pas exister si l'on a ou bien et l'on doit s'imposer l'accomplissement de cette condition, parce que, sans cela, il pourrait se produire dans la plate-bande une grande flexion hori- (9^0 ) zonfalr, qui entraînerait le déversement de la poutre. Le second membre de la ('einière inégalité doit donc toujours rester supérieur au premier quand ( n f lil varier x entre o et -> d'où l'on déduit sans peine L < P On obtient par là une limite supérieure que ne doit pas atteindre la qua- trième puissance de la longueur L. Dans la pratique, il ne faut pas trop s'approcher de la limite, afin d'avoir une certaine sécurité. M. Périsse estime qu'on ne devrait pas dépasser la moitié de cette limite, adoptant ainsi (par une simple appréciation arbitraire) un coefficient de sécurité égal à 2, On arrive de cette manière à la condition (.) - i^UsIn^^ » Le point de vue auquel s'est placé M. Périsse pour démontrer ce ré- sultat semble bien difficile à justifier. Dans la théorie connue des pièces chargées debout, on suppose un prisme soumis à des compressions égales, agissant aux deux extrémités suivant son axe primitif, aucune autre force n'étant appliquée dans l'intervalle; la pièce est d'ailleurs parfaitement libre, à part l'obligation, pour les deux points extrêmes de l'axe, de rester sur la droite suivant laquelle agissent les forces de compression. Or, la partie ci-dessus considérée de la plate-bande supérieure ne remplit pas ces conditions, puisqu'elle fait corps avec le reste de la poutre et supporte en conséquence des réactions sur toute sa longueur. La formule qu'on a prise pour point de départ ne saurait donc s'appliquer rigoureusement, et ses conséquences n'offrent pas un degré complet de certitude. » Sans méconnaître la portée de cette objection, M. Périsse nous a fait sa- voir qu'il avait appliqué la formtde(i) à un certain nombre de poutres con- struites, et, depuis la présentation de son Mémoire, il a fourni sur ce point particulier des renseignements complémentaires. Suivant lui, quand la lon- gueur réellement adoptée dépasse la limite indiquée par le second membre de l'inégalité (i), les poutres se déversent latéralement, à moins cependant que cet effet ne soit empêché par le contreventement supérieur on par les montants verticaux. L'inégalité en question aurait donc tout au moins la valeur d'une formule empirique; mais les faits à l'appui de cette conclusion sont trop peu nombreux pour qu'on puisse la regarder comme bien établie. ( 95i ) » En résumé, M. Périsse a étudié un problème qui s'impose à l'attention des constructeurs et dont la solution théorique n'existe pas encore. S'il n'a pas donné cette solution, il a cependant fourni des éléments pour y arriver et il a ainsi réalisé un certain progrès. Nous proposons à l'Académie de l'encourager à poursuivre ses recherches et de lui adresser des remercîments pour son intéressante Communication. » L'Académie approuve les conclusions de ce Rapport. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ÉLECTRICITÉ. — Sur la pile secondaire de M. C. Fauve. Note de M. E. Reynier, présentée par M. Dumas. (Commissaires . MM. Dumas, Fizeau, Edm. Becquerel.) « Les belles recherches de M. Gaston Planté, sur la polarisation des voltamètres, ont conduit ce savant physicien à l'invention des couples se- condaires à lames de plomb, devenus classiques; ces couples accumulent et emmagasinent, pour ainsi dire, l'électricité produite par un électromo- teur quelconque. On sait que M. Planté est parvenu à donner à ses couples une capacité d'emmagasinement assez grande, au moyen de charges et de décharges successives opérées méthodiquement, ce travail déformation ayant pour effet « de développer à la surface du plomb, et jusqu'à une » certaine profondeur dans l'épaisseur des lames, des couches d'oxyde et » de métal réduit, dont l'état de division est favorable au développement » du courant secondaire ( ' ) ». )) Un couple Planté deo™'', 5o de surface, convenablement formé, peut emmagasiner une quantité d'énergie électrochimique capable de rougir, pendant dix minutes, un fil de platine de o™,ooi de diamètre siu- o",o8 de longueur. M Ces résultats importants ont reçu diverses applications pratiques: mais c'est surtout pour les recherches scientifiques que M. Planté s'est appliqué à en tirer parti. Par la décharge en tension d'un grand nombre de couples secondaires, préalablement chargés en quantité, \\ est parvenu à obtenir des tensions électriques très élevées, qu'il a encore accrues à l'aide de sa ma- chine rhéostatique. (') G. Planté, Recherches sur l'électricité. Paris, 1879. ( 95^ ) » Pendant que la pile Planté prenait ainsi dans les laboratoires une place de plus en plus importante, quelques ingénieurs voyaient en elle la solution générale du transport et de la distribution de l'électricité, et par conséquent de l'énergie sous toutes ses formes : force, chaleur, lumière, énergie chimique, etc. Mais, pour obtenir ces résultats, il fallait donner à l'appareil une plus grande capacité d'emmagasinement, avec un poids et un volume moindres. » Les essais infructueux tentés dans ce but par divers électriciens avaient mis en relief les difficultés du problème. La solution semblait donc renvoyée à ime date lointaine, quand M. Faure est venu apporter d'im- portants perfectionnements, qui permettent d'obtenir l'accumulation in- dustrielle de l'électricité. » La pile secondaire de M. Faure dérive directement de la pile Planté; ses électrodes sont en plomb et plongent dans l'eau acidulée par l'acide sulfurique; mais su formation est plus profonde et plus rapide. Dans la pile de M. Planté, la formation est limitée par l'épaisseur des lames de plomb. M. Faure donne rapidement à ses couples un pouvoir d'accumulation presque illimité, en recouvrant les électrodes d'une couche de plomb spongieux, formée et retenue de la manière suivante. » Les deux lames de plomb du couple sont individuellement recouvertes de minium ou d'un autre oxyde de plomb insoluble, puis entourées d'un cloisonnement en feutre, solidement retenu par des rivets de plomb; ces deux électrodes sont ensuite placées, l'une près de l'autre, dans un récipient contenant de l'eau acidulée. Si elles sont d'une grande longueur, on les roule en spirale, comme l'a fait M. Planté. Le couple étant ainsi monté, il suffit, pour le former, de le faire traverser par un courant électrique, qui amène le minium à l'élat de peroxyde sur l'électrode positive et à l'état de plomb réduit sur l'électrode négative. Dès que toute la masse a été élec- trolysée, le couple est formé et chargé. » Quand on le décharge, le plomb réduit s'oxyde et le plomb peroxyde se réduit, jusqu'à ce que le couple soit redevenu inerte. Il est alors prêt à recevoir une nouvelle charge d'électricité. )) Pratiquement, on peut emmagasiner ainsi une quantité d'énergie ca- pable de fournir un travail extérieur de i cheval-vapeur pendant une heure, dans une pile Faure de ^S''^. Des calculs, basés sur les données de la Thermo- chimie^ nous démontrent que ce poids pourra être beaucoup diminué, » Le Tendemenl de la pile secondaire de M. Faure peut, dans certaines conditions, atteindre 80 pour 100 du travail dépensé pour la charger. Dans ( 9^3 ) une prochaine Note, je montrerai que ce rendement élevé, d'ailleurs con- staté par des expériences précises, est en parfait accord avec la théorie. >> Quant aux résultats industriels considérables que nous promet, à bref délai, l'accumulateur d'électricité de M. Camille Faure, nous n'en parle- rons ici que pour en rapporter en grande partie le mérite aux travaux persévérants et désintéressés de M. Planté, qui ont été le point de départ de l'invention soumise aujourd'hui à l'Académie. » M. D. C.vRRÈRE adresse un complément à ses Communications sur la résolution de l'équation du sixième degré. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. L. PiLLEux adresse une nouvelle Note sur la thermo-électricité. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Ch. Brame adresse, par l'entremise de M. E. Blanchard, une Note intitulée « Élat naturel des cyclides et des encyclides; cyclides multiples dans les trois règnes «. (Renvoi à la Section d'Économie rurale.) M. Bresse est désigné pour remplacer feu le général Morin dans la Commission nommée pour examiner un Mémoire de M. Graeffsuv les ex- périences du réservoir du Furens. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture de la Lettre suivante, adressée à Lacroix par Ampère, à l'époque où il était professeur au Lycée de Lyon. Cette Lettre fait partie des papiers manuscrits qui avaient été légués par Lacroix à son élève, M. Louis Debauge, et que M. Debauge a légués lui- même, en 1870, à M. Ch. Levesque, notre confrère de l'Académie des Sciences morales et politiques. M. Ch. Levesque a fait don de ces manuscrits à la bibliothèque de l'Iu- ( 954 j stitut en 1879. Ils ont été classés et catalogués par M. Ludovic Lalanne, avec le soin et l'habileté qu'on lui connaît. « Lyon, le 20 germinal an XII. » Monsieur, » C'est avec la plus vive reconnaissance que j'ai reçu la réponse que vous avez eu la bonté de nie faire au sujet de la démonstration relative à l'égalité des prismes inverses, que je vous avais envoyée avec une seconde démonstration sur l'égalité de deux tétraèdres inverses. Cette dernière était celle que j'avais eu le plus de plaisir à trouver, parce qu'elle s'étend à tous les polyèdres inverses lorsqu'on les décompose en tétraèdres, et parce qu'elle est fondée sur cette considération assez remarquable, dont je ne sache pas que personne ait encore eu l'idée : Si l'on divise de deux mnnièrcs différentes un paridlélipipède en deux prismes triangulaires égaux, deux de ceux-ci, lésidlant de deux coupes différentes, laisseront, lorsqu'on en retranchera la partie commune, deux tétraèdres inverses, qui seront ainsi démontrés égaux. » La complaisance que vous avez eue. Monsieur, de donner à l'examen de celte démonstra- tion quelques-uns de vos momenis, malgré les recherches importantes et les Ouvrages utiles qui semblent devoir les réclamer exclusivement, me fait espérer que vous daignerez aussi jeter les yeux sur le Mémoire relatif aux contacts des courbes, et spécialement des para- boles osculairices, que j'ai présenté à l'Insiitut nalional par l'entremise de M. Delandjre, il y a près de huit mois, et sur lequel j'espérais un Rapport, dont je crois que vous aviez encore eu la bonté de vous charger. » Je voustiemande pardon. Monsieur, de tant de demandes indiscrètes; mais, si vous con- naissiez ma position, vous me pardonneriez les efforts que je cherche à faire pour me faire connaître de ces grands hommes qui ont changé la face des Mathématiques, et entre lesquels vous tenez, Monsieur, un rang si distingué. Peu de temps après ma nomination au Lycée de Lyon, j'ai vu s'éteindre pour moi toute espérance de bonheur; la perle de tout ce qui m'attachait à la vie m'a rendu le séjour de cette ville insupportable; je n'y suis resté que dans l'espérance que quelque occasion se présenterait de changer la place que j'y occupe contre un emploi quelconque relatif aux Mathématiques, et qui me donnât les moyens de perfectionner mes connaissances et d'ajouter peut-être à la Science quelques idées nou- velles. Avec quel empressement je quitterais la place que j'occupe actuellement si je trouvais l'occasion de me placer à Paris, d'une manière même infiniment moins avantageuse ! Il me semble que la vue des malhéaiaticiens que je n'ai pu jusqu'à présent admirer que de loin m'exciterait à mériter leur suffrage et me donnerait des forces nouvelles. Ici je n'en trouve pas même assez en moi pour achever un Mémoire commencé depuis longtemps, sur une nouvelle branche de Calcul intégral que je crois avoir découverte. Vous sentez, Monsieur, que ces projets, vaines rêveries d'un homme qui s'agite sous le poids d'une existence empoi- sonnée par les plus grandes pertes, me font désirer bien vivement qu'il n'en arrive pas ii mon Mémoire sur les contacts des courbes comme à celui que j'avais présenté il y a un an .\ l'Institut national sur l'application des formules du Calcul des variations à la Mécanique. M. Biot avait été charg'é d'examiner ce dernier, et je n'en ai plus entendu parler. Pardon encore une fois, Monsieur, de vous entretenir si longuement de détails qui ne regardent que moi. Daignez recevoir avec bonté, Monsieur, l'honimage de la reconnaissance et de la ( 955 ) profonde estime avec lesquelles j'ai l'honneur de vous prier d'ayrétr nus rtspecls et mon dévouement. » A. Ampère. » M. le Sechétaike peupéthel ajoute que le vœu exprimé par cette Lettre d'Ampère n'a pas tardé à être entendu, comme le montrent les conclusions d'un Rapport lu à l'Académie, le lundi 2G germinal an XII,parBiot, au nota d'une Commission qui se composait de Lagrange et de Biot. Ce Rapport, après avoir analysé le Mémoire d'An. père « Sur l'application générale des formules du calcul des variations aux problèmes de la Mécanique », se termine par la phrase suivante : « Tels sont les théorèmes démontrés par le citoyen Ampère; ils prouvent autant Je sagacité que les réflexions précédentes annoncent de justesse, et les géomètres savent que, s'il est aisé d'apprendre le mécanisme du calcul, il est beaucoup plus difficile et plus rare d'en approfondir la métaphysique et d'en bien saisir la philosophie. Nous pensons que ce Mémoire est très digne de l'approbation de la Classe et mérite d'être imprimé dans le Recueil des Savants étrangers. » Signé à la minute : Lagrange et Biot. » La Classe approuve le Rapport et en adopte les conclusions. » M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Lettre de M. Hermite à M. Mittag-Leffler, imprimée dans les Actes de la Société des Sciences de Finlande et intitulée « Sur quelques points de la théorie des fonctions ». M. Hermite expose, après M. Weierstrass et en se plaçant à un autre point de vue, une nouvelle démonstration d'un beau et important théo- rème de M. Mittag-Leffler, qui donne l'expression analytique générale des fonctions uniformes lorsqu'elles n'ont que des discontinuités polaires. Les formules que Cauchy a tirées du calcul des résidus ne représentent de telles fonctions qu'autant que la série infinie des fractions simples ou les produits infinis auxquels elles conduisent sont convergents, et l'on sait que pour les fonctions trigonométriques et elliptiques ces séries et ces produits sont semi-convergents, c'est-à-dire que l'ordre des termes a une influence sur leur valeur. La belle découverte du jeune géomètre suédois fait disparaître ces difficultés et conduit par une voie nouvelle à la con- ception analytique profonde des facteurs primaires que M. Weierstrass a exposée dans son célèbre Mémoire sur les fonctions uniformes d'une va- riable. C. R. 1881, I" Semestre. (T. XCll, N" JC.) ' 26 ( 9^G ) M. le Secrétaike perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un « Voyage dans la Patagonie australe (1876-1877) », publié en langue espagnole par M. Fr.-P. Moreno {1^ édition). (Cet Ouvrage sera renvoyé à l'examen de M. Boussingault.) GÉOLOGIE. — Sur le trembleinenl de terre de Cliio. Extrait d'une Lettre de M. DE Pellissier à M. Dumas. « M. DE Pelussieu, consul général à Sniyrne, en rappelant que les jour- naux ont déjà fait corniaître les malheurs éprouvés par la population de l'île de Chio, à l'occasion du tremblement de terre qui vient de sévir sur elle, ajoute qu'on ne saura jamais à quel chiffre s'élève le nombre des victimes, soit dans la capitale, comptant dix-huit mille habitants, soit dans la campagne : on les compte par milliers. 11 ne reste pas une maison dans la ville turque, et dans la ville grecque fort peu sont restées debout. A peu d'exceptions près, tout est à abattre et à reconstruire. Les villages de l'île ont été plus maltraités encore que la ville elle-même. M A Smyrne, on a éprouvé de fortes secousses, mais on n'a pas eu de nouveaux malheurs à déplorer. Ainsi épargnée, Smyrne, placée à six heures de Chio, a pu devenir un refuge pour les blessés, et le consulat lui-même s'est transformé en un vaste atelier où l'on prépare tous les moyens de traite- ment ou de pansement réclamés par les médecins et par les chirurgiens. Deux officiers du consulat ont été envoyés à Chio. Voici le Rapport adressé par l'un d'eux, M. Lacan, au consul général : .1 Monsieur le consul général, ). Après l'exposé que j'ai eu l'honneur de vous faire dans mon Rapport n° 1, daté du 6 avril, des résultats si concluants dus à votre énergique direction et au dévouement de M""* de Pellissier, j'ai pensé, Monsieur le consul général, que vous seriez désireux d'avoir quelques renseignemenis sur le phénomène qui assiège l'Archipel depuis un an déjà et dont les effets viennent d'éprouver si cruellement l'île entière de Chio. » C'est le dimanche 3 avril que la première secousse s'est produite, à i''4o"' de relevée; sa durée a été de dix secondes au maximum. C'est à la suite de cette première secousse que QQ pour loo de la ville ont été détruits. L'amplitude de cette première oscillation a été calculée entre o"', i5 et o™,?.o par M. Henriet, ingénieur français, mis par le Gouvernement français à la disposition du Gouvernement ottoman pour la construction des quais de Chio. Vingt minutes après, une seconde oscillation presque aussi violente, puis une troisième égale en intensité, se produisant à 3'' après midi, venaient achever l'œuvre de destruction à peu près accomplie par la première. Jusqu'au 5 avril on a compté deux cent cinquante secousses, dont (957) trente ou quarante jugées susceptibles de renverser iin inur solidement établi. Toutes les oscillations se sont produites dans le sens de l'est à l'ouest. Les lézardes, comme j'ai pu le constater dans toutes les parties de la ville praticables aux piétons, commencent toutes direction est, partie inférieure, pour finir à la partie supérieure en courant vers l'ouest. Il est à remarquer que le palais du gouverneur, situé non loin du rivage, se signalant par la légèreté de sa construction, mais chaîné sur tout son pourtour à la hauteur de chaque étage, a tenu contre toutes les secousses, tandis que son mur de clôture, dont l'épaisseur était de o'", "jo, a été entièrement renversé. » De même, le seul minaret de la ville bâti en pierres de taille a résisté, sauf le bobéchon, qui a culbuté, tandis que tous les autres minarets construits en maçonnerie sont détruits de fond en comble. « Les indices précurseurs du tremblement de terre (la même observation a du reste été faite à Smyrne l'année dernière) sont les suivants : la mer unie comme une glace, le ciel couvert, l'atmosphère pesant lourdement sur la ferre, et le vent soufflant du sud. 1) Il est à remarquer encore que Chio se trouve sur le parcours de la lit^ne volcanique qui comprend également Ischia, où le phénomène destructeur s'est produit il y a trois semaines environ. Le désastre qui vient de surprendre Chio est donc la suite du travail souterrain dont Ischia subissait l'atteinte il y a trois semaines. » Veuillez agréer, etc. >> Signé : Mary Lacab, » drogman, chancelier du consulat de France h Smyrne. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sip- les fondions fuclisiennes. Note de M. H. Poincaré. « J'ai étudié en particulier les fonctions fiichsiennes /(z) telles que, si 'on pose __ -=/(=). /.=\/i- r==vï. dz j-, et jo satisfassent à une équation de la forme d- ly, étant rationnel en x. » 3'ai reconnu : i° que les points singuliers de l'équation (i) qui sont les infinis de o{x) sont tous réels; 2° que l'on peut choisir /(s) de telle façon que ces infinis de o{x) soient aussi nombreux que l'on veut, et aient telles valeurs réelles que l'on veut. » En introduisant les fonctions zétafuchsiennes qui correspondent à ces fonctionsy (z), on intégre toutes les équations linéaires à coefficients rationnels dont tous tes points singuliers sont réels. » ( 958) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les Jonctions abéliennes. Note de M. ïï^ Poixcaré. « Première remarque. — Les p équations 0(jr', +).,_o, Ji'o+Xo,,, ..., Xp).p2) = o, j 1 ont I X 2 X 3 X ... X /> solutions communes, outre celles qu'on en déduit par l'addition des périodes. Elles ne sont jamais impossibles. De plus, en général, on ne peut choisir les 1 de telle façon qu'elles cessent d'être dis- tinctes. En supposant que la fonction 6 considérée doit son origine à un système d'intégrales abéliennes, je montre à quelle condition on pourra choisir les ). de telle façon que les équations (i) cessent d'être distinctes. » Deuxième remarque. — M. Picard, dans deux Notes du ai février et du 7 mars, a montré que les fonctions abéliennes se ramènent, dans cer- tains cas, aux fonctions elliptiques; de même les fonctions abéliennes peuvent, dans certains cas, se ramener à des fonctions abéliennes d'un moins grand nombre de variables. C'est ce qui donne l'explication d'une anomalie que j'avais remarquée. M Une fonction 0 de ^ variables dépend de — paramètres qui sont les périodes a,A. Or une relation de genre/?, peut être supposée de degré p -+- i (Clebsch et Gordaiï, Théorie der Abel- sclien Functionen). Elle dépend alors seulement de 4/^ + 2 paramètres. » Supposons donc que, choisissant arbitrairement les ^-^ '- para- mètres Uiit, on forme une fonction 0, que j'appelle 0,, et avec elle p fonc- tions abéliennes à 2p périodes FF F » Les équations F, = it, F. = F;, = . . . = F,, = o ( 9^9 ) définissent a-, en fonction de u; on aura x-, = ff{n,v)du, 9 étant rationnel en u el v, cl i> étant lié à ii par une relation algébrique (2) f{u,v) = o. » Cette relation ne sera pas, en général, du genre p, puisqu'une relation algébrique du genre p dépend de moins de ^-^ paramètres. Si donc on forme, par les procédés connus, le système d'intégrales abéliennes de pre- mière espèce qui correspondent à la relation (2), puis la fonction 0 corres- pondante, cette fonction 0 aura plus de p variables, et pourtant elle devra se ramener à la fonction 0,, qui n'en a que p. On voit donc là un des exemples de ces réductions, qui ont été étudiées par M. Picard. » Troisième remarque, — Soit F(z<,, lu, ..., Up) luie fonction abélienne à p variables et ip périodes. M. Appell substitue à la place de m, l'intégrale abélienne ^^'''(x, y), et il arrive à ramener la fonc- tion F à une fonction d'une seule variable. Cette fonction se décompose alors en éléments simples de la forme » Bonions-nous au cas de deux variables; le résultat de M. Appell est susceptible d'être présenté sous une autre forme et en même temps d'être généralisé. Envisageons la fonction abélienne F(«,,i<2), et supposons que u^ et ti., soient liés par la relation B[Ui ■+■ X|, «2 + X2) = o. F se décompose alors en éléments simples, qui sont de la forme a4-L0(z/, + G,, î/o+ G.) ou A'^— L0(;^, -i-G',, ?^, + G',), en supposant qu'il n'y ait pas d'infini midtiple. » Ce résultat n'est pas susceptible de généralisation dans le cas où il y a plus de deux variables. » (9^0 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe de fondions dont les logarithmes sont des sommes d'intégrales abéliennes de première et de troisième espèce. Mémoire de M. P. Appell. (Extrait par l'auteur.) « Soient x el j deux variables liées par une équation algébrique 'F[x,y) = o, représentant une courbe d'ordre m et de genre p. Les fonc- tions que je considère dans ce Mémoire comme analogues des fonctions doublement périodiques de seconde espèce sont des fonctions du point analytique (x, j-) qui n'ont, sur toute la sphère, d'autres points singuliers que des pôles et des points critiques algébriques, à savoir les points cri- tiques de la fonction j- de x; de plus, ces fonctions se reproduisent mul- tipliées par un facteur constant quand le point {oc,j) décrit un cycle quel- conque. » Comme je l'ai montré précédemment [Comptes rendus, t. XCI, p. 972), ces fonctions servent à intégrer une classe d'équations différentielles linéaires dont les coefficients sont des fonctions rationnelles de x et j^, telles que l'intégrale générale n'ait d'autres points singuliers que des pôles et des points critiques algébriques (les points critiques de la fonction / de x), et que la variation de l'intégrale quand le point {x, /) décrit diffé- rents cycles soit indépendante de Tordre de succession des cycles. » Désignons par ^^t"(a;, 7-), lé'^ix, r), ..., «'^'(^,J) les intégrales abéliennes normales de première espèce relatives à la courbe F = o, et par < = o, '^.,-, = 27rN/-i, ■■■, <;-. = o, les 2p périodes normales de l'intégrale u^'^{x,j). Lorsque le point (a:,j) décrit le cycle correspondant à la période wj,", l'une des fonctions <^{x, /) que nous considérons se reproduit multipliée par un facteur ou multipli- cateur p.^. Il existe 2p multiplicateurs p.^ correspondant respectivement aux ap cycles qui donnent les périodes normales. )) Soit 0(m,) la fonction 0 de p variables formée avec les périodes nor- males (Briot, Théorie des fondions abéliennes, p. ii4). On a déjà une pre- ( 1)6' ) mière expression de la fonction (I)(.r, 7) en prenant R(x,/) désignant une fonction rationnelle de x et 7, X,, g,- et ki des con- stantes. Les p constantes li^ sont arbitraires ; les ip constantes X, et g, sont déterminées par les équations suivantes, qui expriment que la fonction 4> admet ip multiplicateurs donnés ^i, : (2) ! -"-='-'= '''"^'^'' i (,-=1, 2, ...,p). ^ '' ( p,,. _g2(X,c<„+>^a,,+...+X/,a^,)+^?. ) ^ Ces équations donnent toujours un système de valeurs pour ces con- stantes; les )., sont déterminés à des entiers près et les g, à des multiples près de périodes conjuguées. » Cela posé, j'indique pour les fonctions telles que $(ir, y) une formule de décomposition en éléments simples analogue à celle que M. Hermite a donnée pour les fonctions doublement périodiques de seconde espèce. )) J'écarte d'abord le cas exceptionnel où les constantes g, seraient nulles à des multiples près de périodes conjuguées, c'est-à-dire où les ap multi- plicateurs jxa seraient de la forme (3) K''"'_li;iX........„..,., 1 (^ = i.^-mP). Ce cas exceptionnel est analogue à celui qui se présente déjà pour les fonctions doublement périodiques de seconde espèce et qui a été signalé d'abord par M. Fuchs [Journal de Mathématiques pures et appliquées, 3^ série, t. IV, p. i32), puis étudié d'une fnçon plus approfondie par M. Mittag- Leffler [Comptes rendus, t. XC, p. 177). » Lorsque les multiplicateurs n'ont pas cette forme exceptionnelle (3), l'élément de la décomposition est la fonction (4) .f(^,r;£,-i) = Ae 0[«( Jr, h) des conditions s'accordant mieux avec les faits que les conditions générales. Peut-être aussi n'est-ce pas une entreprise bien raisonnable que de vouloir passer au tamis d'une seule fonction $(x, k) la multitude illimitée d'es- pèces de fonctions possibles. Guidé par des réflexions pareilles, je suis fina- lement entré dans une nouvelle voie. J'ai cherché les conditions pour la représentation d'une forme spéciale de fonctions y (.r), généralisable ensuite. C. R., )88i, i" Semestre. [T. XCIl, ti" IC.) 12^ (964 ) J'ai choisi la forme '' , ? p(-îf ) étant le degré de continuité pour x = o et '^{jc) devenant infinie pour j: = o, d'abord sans maxima, puis avec maxima. Ces recherches ont jeté en effet un nouveau jour sur la question de la représentabilité, et leurs nombreux résultats pourront servir à esti- mer la portée des conditions générales qui se présenteront à mesure qu'on avancera dans la théorie ('). » M. Hermite m'a fait l'honneur de communiquer dans les Comptes rendus ce résultat, que pour certaines fonctions <^{jc) pourvues de maxima les fonctions f{oc) ne sont plus représentables par les formules de Fourier. J'ajoute que le degré de continuité des fonctions non représeiitables peut ,1 , , • ■ .. Xl.v) au moins monter jusqu'à — ~, d'où il suit que J{^)=^J{o)-i — ^-— ne log- log- saurait être représentable pour une fonction l[x) quelconque, mais que X(ir) doit satisfaire à certaines conditions, ce qui s'accorde avec le n" 6. Quand, au contraire, '^{x) n'a pas de maxima, "^-4 est représentable pour tous les degrés de continuité p{jc). » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la Photographie stellaire. 'motedeM.H.ÎiRXPER. (Extrait d'une Lettre adresséeà M. A. Cornu.) « Je m'empresse de communiquer à l'Académie les progrès récents que j'ai accomplis dans la photographie de la nébuleuse d'Orion. )) Par une durée d'exposition de cent quarante minutes dans le téles- cope, j'ai réussi à photographier, dans la nébuleuse, des étoiles de gran- deur i4.i> i4>2 e' '4)7 suivant l'échelle de Poyson. M. le professeur Pickering, de l'Observatoire du Harvard Collège, a fait pour moi une déter- mination spéciale de la grandeur de ces étoiles : la plus faible est de la 16'' grandeur dans l'échelle d'Herschel. » Vous voyez donc que la Photographie a reproduit des étoiles presque au minimum de visibilité dans mon télescope de 9 pouces, employé pour cette recherche, et que nous pouvons raisonnablement espérer photogra- p'aier, avant peu, des étoiles trop faibles pour être vues par l'œil dans cet instrument. (') Untersuchungen ûber die Convergenz und Divergenz der Fouricrschen Darstellungs- formeln. [Abluindl. d. bayer. Akad. d. !F., II Cl., XII Bd, II Abth.). ( 965 ) » La nébuleuse s'étend sur une surface d'environ 1 5' en diamètre, la limite précise étant difficile à établir, car l'éclat est plus faible dans les parties extérieures. Les étoiles du Trapèze sont nettement séparées, et la dé- finition est beaucoup meilleure que dans l'épreuve que je vous ai précé- demment envoyée. » J'ai l'intention d'obtenir quelques reproductions photographiques d'après les meilleurs clichés et d'en envoyer un exemplaire, aussitôt que possible, pour mettre sous les yeux de l'Académie. » CHIMIE ORGANIQUE. — action de l'électwtjse sur le toluène. Note de M. Ad. Renard, présentée par M. A. Wurtz. « Dans un précédent travail ( ' ), j'ai fait connaître les résultats auxquels je suis arrivé par l'action de l'électrolyse sur la benzine; j'ai répété ces mêmes expériences avec le toluène : ce sont les nouveaux résultats de cette étude que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. » Après avoir réuni une quantité suffisante de liquide électrolysé, on y ajoute environ deux à trois fois son volume d'eau : on voit aussitôt re- monter une abondante couche huileuse, qui, séparée du liquide inférieur, lavée à la soude et séchée, a été soumise à la distillation. On obtient d'abord une forte proportion de toluène ayant échappé à la réaction, puis le ther- momètre monte rapidement jusqu'à igo°. Cette dernière portion de la dis- tillation, agitée avec du bisulfite de sodium, donne un abondant magma cristallin qui, exprimé et distillé avec une solution concentrée de carbonate de sodium, fournit de i'hydrure de benzoyle. » Le liquide aqueux séparé du toluène, après avoir été saturé par de la craie, est filtré et évaporé pour chasser l'alcool; on le décolore sur du noir animal, puis on y ajoute une solution d'acétate de plomb. La liqueur filtrée, additionnée d'ammoniaque et d'une nouvelle quantité d'acétate de plomb, donne un abondant précipité, qui, reçu sur un filtre et lavé, est ensuite décomposé, en suspension dans l'eau, par un courant d'hydrogène sulfuré. )) On filtre pour éliminer le sulfure de plomb, et la liqueur, évaporée au bain-marie, abandonne un résidu sirupeux qui, repris par l'alcool fort pour éliminer les sels de chaux qu'il renferme, est évaporé dans le vide, après avoir été filtré à plusieurs reprises sur du noir animal. On obtient (^) Comptes rendus, t. XCI, p. 17 5. ( 966 ) alors une masse amorphe, solide, déliquescente, assez fortement colorée en brun, possédant toutes les propriétés de la phénose, et qui, à l'analyse, a fourni les résultats suivants : C'H'(OH)^ c 4')4o 4''3i H 6,53 6,53 » Si, au lieu de faire usage de toluène pur, on soumet à l'électrolyse un toluène renfermant un peu de benzine, on obtient, outre la phénose, une petite quantité du benzoglycol C°H''(OH)^, dont j'ai signalé la formation dans l'électrolyse de la benzine; mais avec le toluène pur il ne se produit que de la phénose. » ANATOMIE ANIMALE. — Structure et texture comparée de la poche du noir, chez les Céphalopodes des côtes de France. Note de M. P. Girod, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Dans une précédente Communication, j'ai fait connaître la structure et la texture de la poche du noir de la Sepia officinalis ; dans le travail que je présente aujourd'hui à l'Académie, je désire compléter ces données premières par l'étude comparée de l'organe chez les autres Céphalopodes qui le possèdent ('). Les espèces observées se groupent autour de quatre types : Sepia officinalis, Loligo vulgaris, Sepiola Rondeleti, Octopus vulgaris. Le premier est connu; nous allons lui comparer les trois autres. » Loligo vulgaris. — La poche est beaucoup moins développée que chez la Seiche, mais présente la même structure générale. L'incision sur la ligne médiane antérieure permet de reconnaître, après lavage, une glande appli- quée sur la paroi postérieure du réservoir. Ce réservoir est^d'une capacité bien moins considérable et la glande présente une indépendance plus com- plète; toute sa partie supérieure est libre, en sorte qu'on pourrait comparer sa forme générale à celle d'un bonnet phrygien, dont le bord limitant l'ou- verture serait adhérent à la paroi postérieuredela vésicule. C'est sur le point culminant de cette portion libre que se trouve l'orifice qui fait communi- quer la glande et le réservoir. Des trabécules constituent la masse de la (') Nos études ont porté sur les nombreuses espèces qui vivent sur les côtes de France et que nous avons pu recueillir, grâce à la bienveillante protection de notre maître, M. de Lacaze-Uuthiers, pendant notre séjour au Laboratoire de Roscoff et pendant un hiver passé dans la station méditerranéenne des Pyrénées-Orientales. ( 967 ) glande, présentant une disposition analogue à celle qui a été observée dans le premier type. Mais, tandis que chez la Seiche la partie formatrice de la glande a la forme d'un cône aigu à sommet supérieur, ici, au contraire, le sommet est inférieur et le cône est largement évasé. Il vient s'enfoncer dans l'angle inférieur formé par l'union de la paroi et de la membrane Hmite de la glande. Ce cône est formé, comme chez la Seiche, de bourgeons pressés, limitant des espaces aréolaires et passant insensiblement à des trabécules limités par un liséré brunâtre et enfin aux trabécules noirs de la zone périphérique. )) Sepiola Rondeleli. — La poche de la Sépiole peut présenter deux formes distinctes : elle peut être simple ou trilobée. Dans ce dernier cas, on trouve, de chaque côté de la poche proprement dite, deux corps allongés, adhé- rant à la masse centrale par un étranglement. Ce dernier état a surtout frappé les observateurs. La figure deDelle Chiaje {Descriz., Tav. II, ficj. 4, 0 montre fort bien les deux lobes latéraux dont il est question, et Grant {Trans.of. thezool. Soc.,t.l,p. 82) ne semble avoir connu que cet état par- ticulier. Cette dernière erreur s'explique facilement. C'est en effet au mo- ment de la reproduction que la poche delà Sépiole prend, dans les deux sexes, ce développement extraordinaire; or, c'est à cette époque que la Sé- piole quitte la haute mer pour gagner les plages de sable échauffées par le Soleil (août, septembre, Roscoff; février, mars, Port-Vendres, Collioure). C'est à ce moment seulement que le naturaliste qui ne possède pas les moyens de porter au large ses engins de pèche peut prendre au filet ce pe- tit Céphalopode. Aussitôt que la fécondation est faite, les Sépioles gagnent de nouveau la haute mer, d'où la drague ou le filet peuvent les ramener; dans ces circonstances, la poche est simple, piriforme. Les recherches de Peters(Mu//er's Archiv, 1842, p. Sag» PL XFI^fig. i, bb, etfig. 8-10) l'ont amené à voii*, dans les masses annexées à la poche, des corps noirs formés d'un tissu glanduleux continu avec celui de la bourse et entourés d'une couche musculaire. Nos recherches, faites sur des animaux frais, nous amènent à des résultats différents, qui sont les suivants : » La poche à encre de la Sépiole est constituée par une masse centrale, piriforme; elle envoie, de chaque côté, deux prolongements en forme de lames aplaties : l'un, antérieur, qui est arrondi et a la même hauteur que la poche; l'autre, postérieur, allongé et formant au-dessus et au-dessous de la poche un petit cul-de-sac saillant. L'angle dièdre situé entre ces deux pro- longements est tapissé par une membrane argentée, élastique et contient une glande allongée, ovoïde, jaunâtre. Cette glande est constituée par une (968 ) série de tractus conjonctifs saillants dans l'espace et recouverts par une seule couche de cellules. Celles-ci présentent deux aspects différents : les unes sont petites, cylindriques, à noyau central, à protoplasma granu- leux; les autres ont nn volume quatre fois plus considérable; elles sont sphériques, à noyau appliqué contre la paroi, à contenu hyalin et transpa- rent. Ces derniers éléments dérivent des premiers, ainsi que le démontrent tous les intermédiaires qui rattachent ces deux formes. Les prolongements latéraux de la poche et la glande plongent dans une masse transparente, limitée en dehors par une membrane très fine, qui s'insère, d'une part sur le bord libre du prolongement postérieur, et d'autre part sur le bord adhé- rent du prolongement antérieur. Cette membranelimite un véritable réser- voir, dont le contenu est la sécrétion de la glande. L'examen le plus atten- tif ne nous a pas permis de saisir un pore pouvant permettre le passage de la sécrétion, soit à l'extérieur, soit dans l'intérieur de la poche. Quant à la partie médiane piriforme, elle se compose d'un réservoir et d'une glande hémisphérique, rejetée à la partie tout à fait inférieure de la saillie. » Octopus viilgaris.— Ce qui caractérise la poche du Poulpe, c'est l'adhé- rence très étendue de la partie antérieure de la glande avec la paroi de la vésicule; de cette façon, la partie libre de la glande est réduite à un simple diaphragme circulaire qui traverse la vésicule. Au centre de ce diaphragme, se trouve l'oritice qui donne passage à l'encre sécrétée dans la glande. La zone formatrice confond son axe avec celui de la glande et présente une forme hémisphérique; ses bourgeons sont plus lâches; la disposition con- centrique des trabécules est très régulière. On n'observe pas, dans la paroi de la vésicule, de couche élastique argentée. » Nous nous bornons à l'étude de ces types, devant montrer, dans un Mémoire plus détaillé et accompagné de Planches, les différences secon- daires que présentent les autres espèces recueillies. Nos recherches sur la circulation de la poche feront l'objet d'une prochaine Communication. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur les grandes dunes de sable du Sahara. Note de M. G. Rolland, présentée par M. Daubrée. « Si les montagnes des Vosges, a dit M. E. Jourdy ('), constituées » comme elles le sont par une formation de grès et de sables épais de » plusieurs centaines de mètres, se trouvaient sous le ciel inclément du {'] E. JocRDY, La mer saharienne [La P liilosop lue positive ; Revue, 1875-1876). ( 969) » continent africain, elles seraient bientôt rabotées et réduites en pous- » sière; » il y aurait là tin grand massif de dunes. De même, en Lor- raine, les calcaires du muschelkalk formeraient des plateaux nus et suis terre végétale comme les liamada; les marnes irisées, gypseuses et salées, des lignes d'escarpement identiques à celles du désert; enfin, les dépressions de la surface, où se concentreraient les eaux, de véritables sebklia. Nous aurions en France un Sahara en miniature. M La question des dunes a beaucoup divisé les voyageurs au Sahara. Nos observations, au cours de la mission transsahariénne d'El Goleah, confirment l'opinion de Vatonne('), que les dunes sont de formation contemporaine et que leurs éléments proviennent de la désagrégation des roches sous les influences atmosphériques; elles démontrent que l'amon- cellement des sables est an, dans les déserts de l'Afrique comme sur cer- tains rivages de l'Europe, entièrement au vent, dont le rôle, signalé par M. Mares (^) et M. Duveyrier (''), était contesté par la plupart des géologues s'étant occupés du Sahara; elles mettent en lumière la relation qui existe entre les chaînes "de dunes et le relief du sol ; enfin elles per- mettent d'affirmer que les grandes dunes sont sensiblement fixes en plan et invariables dans leur topographie générale, conclusion intéressante au point de vue pratique. » On sait que les dunes de sable forment, dans le Sahara septentrional, des accumulations considérables. Ce sont des massifs composés de chaînes distinctes. Dans le Sahara algérien, on a le groupe d'Erg {erg, sable, pi. areg), se divisant en Erg oriental et Erg occidental, situés respectivement dans les bassins quaternaires du chott Meirir à l'est et de l'oued Guir à l'ouest. Nous avons reconnu que la zone intermédiaire offre seulement quelques chaînes isolées et correspond à l'interposition d'une bande sail- lante de terrain crétacé, allant du nord au sud, depuis le Mzab jusqu'au Tidikelt. Le quaternaire est le vrai gisement des dunes. M. Pomel ( ') a dit quel développement énorme présente au Sahara l'atterrissement ancien, en grès argilo-calcaire, et de quelles érosions profondes il a été l'objet : d'où une série complexe d'alluvions en sables et graviers plus ou moins (') h. Vatonne, Mission de Ghadamès, i863. (") P. Mares, Noie sur le Sahara ou sud de la province d'Oran [Bulletin de ta Société géologique de France, i85'j). (^) H. Duveyrier, Les Touareg du Nord, 1864. (') A. Pomel, Le Sahara, 1872. ( 970 ) agglutinés par un ciment gypso-calcaire, d'une cohésion faible et parfois presque nulle. Ce sont ces alluvions sableuses, déposées en amont des bas- fonds argileux et salins, qui ont fourni la majeure partie des matériaux des dunes, tantà l'Erg oriental, situé en amont du Melrir, qu'à l'Erg occi- dental, en amont du Gourara. » La désagrégation des roches , bien qu'incomparablement moindre, toutes choses égales d'ailleurs, sous un climat sec, est loin d'être nulle au Sahara, et j'en ai vu, le long de l'oued Mya et de l'oued Rir, ainsi que Va- touue auprès de Ghadamès, des exemples frappants. Elle tient ici aux écarts brusques de température, aux ravinemeuts par les pluies, torrentielles quand elles tombent, aux alternatives de dissolution et de cristallisation des sels, etc. De plus, le sable sec transporté par le vent est un agent puissant de dénudation : tel plateau calcaire est poli comme une glace; le flanc de tel monticule est buriné, fouillé et réduit par places à une véritable den- telle de pierre; les escarpements de grès offrent des sillons larges et pro- fonds, dus à de véritables érosions par le sable. » L'immense surface des terrains d'alluvions, incessamment rongée et remise à nu, se réduit en poudre. C'est ici que le climat saharien joue un rôle décisif dans la formation des dunes. Pas d'humidité, pas de végétation. Rien qui fixe les matières meubles, lesquelles deviennent le jouet des vents. Les vents opèrent un triage, en dispersant les particules ténues, telles que l'argile, et un classement, parmi les grains de quartz résultants, en laissant les gros en place et charriant les fins. » Pour apprécier l'importance du transport par le vent, il faut aller là où les roches, d'après leur composition, ne peuvent, en se désagrégeant, donner lieu à des sables siliceux, et où ces sables, quand il y en a, sont dus forcément à un apport. Tel est le cas de la bande crétacée qui sépare les deux bassins quaternaires et comprend exclusivement des calcaires et des marnes. Or j'y ai rencontré des dunes de sable d'une centaine de mètres de hauteur : entre autres, à ao""" et 4o''™ à l'est d'El Goleah, deux chaînes de 8o'^™de long et 4'"" de large. Elles recouvrent un plateau calcaire; il ne saurait être question ici de désagrégation sur place de couches supérieures, qui formeraient noyau central : l'étage superposé est lui-même calcaire et marneux. Ces dunes, depuis le premier grain jusqu'au dernier, sont incon- testablement dues au vent, et leur hauteur est comparable à celle des plus grands massifs, où l'on cite des chiffres de i 5o™ à 200"" au maximum. » Ces chaînes de dunes côtoient des escarpements abrupts, de direction nord-sud. D'autres chaînes, dans la même région, suiveut des vallées de ( 971 ) fracture, dirigées vers le sud-est. Quant aux jilaleaux iuleiinédiaires, le sable roule à leur surface sans s'arrêter. Ainsi les (!unes que l'on rencontre sur le crétacé sont nettement limitées aux accidents topographiques. Il semble que le relief du sol intervienne également dans la répartition des sables à la surface du quaternaire : on remarquera, en effet, que les chaînes suivent les thalwegs, sensibles ou non à l'oeil, mais tels qu'ils doivent ré- sulter des érosions. Les dunes de la rive droite de l'oued Mya paraissent jalonner d'anciens affluents de cette vallée. Celles qui flanquent le large gassi de Mokhanza [ga^si, bande recliligne entre deux chaînes de dunes) et encaissent les gassi latéraux, sont plus on moins parallèles au lit de l'oued Igharghar. Celles du Souf ont des directions jieu différentes de la pente générale vers le choit Melrir. » Les sables fins que lèvent amoncelle soit au désert, soit sur noi côtes, ont ici et là les mêmes formes extérieures, les mêmes modes d'orienlalion et de groupement, etc., et les dunes de Gascogne donnent une image, pâle et réduite il est vrai, des grandes dunes du Sahara. Mais celles-ci semblent relativement fixes. Des vents variés se succèdent, sous l'action desquels il y a, d'une dune à l'autre et d'une chaîne à la suivante, un va-et-vient de pulvérulin sableux, qui balaye sans cesse le désert. En fin de comjîte, ces échanges ne s'équivalent pas, et il y a transport vers l'f st et îe sud, ainsi que le démontrent les positions de l'Erg oriental et de l'Erg occidental par rapport aux centres de désagrégation. Les grandes dunes marchent, mais très lentement, vers le sud-est ; de plus, la désagrégation suivant son cours, la somme des sables augmente : marche et augmentation presque insen- sibles dans la ilurée d'une génération. La permanence des routes et des points d'eau au milieu des grands massifs de dunes, les noms attribuas aux chaînes de sable et à leurs intervalles, à tel sommet et à tel col, témoignent que l'emplacement et l'orographie de ces massifs et de ces chaînes ne varient guère. La configuration superficielle .subit des oscillations pério- diques, mais la masse est à peu près immobile. L'ouragan le plus violent ne remue les sables que sur une bien faible épaisseur, et le vent ne renverse pas d'un souffle les moninnents qu'il a mis tant de siècles à édifier grain ^ par grain. » C. h., 1881, \" Semestre. (T. XCII, N» iC) I ^8 ( 972 ) CHIMIE. — Sur te silicate de baijte cristallisé ohtenupar M. Pisani. Note de M. H. Le Chateuek. « Quand j'ai signalé, à la dernière séance, l'existence d'un silicate de baryse cristallisé, j'ignorais que M. Pisani avait déjà oublié la même obser- vation [Comptes rendus, séance du 21 novembre 1876). Je l'ai appris trop tard pour pouvoir retirer ma Note de l'impression. Les analyses chimiques, les déterminations cristallographiques sont identiques de part et d'autre; il n'y a de différence que dans la formule attribuée à ce silicate. Cette différence provient, comme il est aisé de s'en rendre compte, d'une simple erreur de virgule dans l'un des calculs. » ]M. E.-J. Macmexé adresse deux Notes « Sur la production du cyano- gène » et « Sur l'action de l'acide azotique et des métaux ». M. L. Descroix adresse des représentations graphiques de diverses données météorologiques se rapportant aux études d'Hygiène. M. F. Arnodin adresse un Mémoire relatif à l'influence de la nature des peintures sur les câbles des ponts suspendus. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. I BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdVRAGES reçus dans la séance ne 4 AVRIL 1881. (Suite.) Catalogue of the librar/ of llie geolorjical Societj of London. London, 1 88i ; I vol. in-8° relié. TJeber die Abspiegclung der Sonnenfleckenperiode in den zn Rom beobaclileten magnetischen Variationen. Note von R. Wolf, Neapel, Mailand. Pisa, U. Hoepli, 1881 ; opuscule in-8°. (Présenté par M. Janssen.) Memoiie délia Societa degli Spettroscopisti italiani; disp. l'', vol. X, gennaio 1881. Roma, Paolini, 1881 ; in-4''. (973 ) Jtti délia R. Jccademia (/eiJLmcej; anno CCLXXVIII,! 880-81 ; série terza, Transunti, vol. V, fasc. 8°, seduta del 20 raarzo 1881. Roma, Salviucci, i88i;in-4°. Sullo sviluppo delln Junzione perturbatrice nella teoria dei pianetti. Memoria di G. ZuRRiA. Cataniii, C. Galatola, 1881 ; in-8°. Bullettino di bibtiogrnjia e di itoria délie Scienze matemaliclie e fisiche; t. XIII, maggio 1880. Roma, 1880; in-/i°. Sulle scariche interne dei condensalori elettrici. Ricerche del Prof. E. Vil- L.vRi (IV Memoria). Bologna, Gamberini e Parmeggiaui, 1881 ; in-4°. (Pré- senté par M. Jamin.) Ouvrages reçus dans la séance dd i i avril 1881 . L'évolution du règne végétal. Les Cryptogames; par G. de Saporta et A. -F. MARioi>r. Paris, Germer-Baillière, 1881; iii-8° relié. Etude botanique^ chimique et physiologique sur le Thalictrum macro- carpum; par E. Doassaws. Paris, "V^* Fr. Henry, i88r ; 10-8°. (Renvoyé au Concours Birbier 1881 .) annales de l'Université de Bruxelles. Faculté de Médecine; t. I, 1880. Bruxelles, H. Manceaux, 1880; in-8°. Revue géologique pour l'année 1880; par Ern. Favre. XI. Genève-Bâle- Lyon, H. Georg, 1881 ; in-8°. Le monde physique; par A. Guillemin. 6'' série, livr. 51 à 56. Paris, Hachette et C*% 1881 ; in-8°. P. RiccARDi. Commemor azione di Michèle Chastes. Bologna, lipi Gambe- rini e Parmeggiani. (Estratto dal Rendiconto deW Accademia délie Scienze deir Istiluto di Bologna.) Bullettino di bibliocp-afta e di storia délie Scienze matemaliche e fisiche ; t. XIII, apriie, maggio. Roma, 1880; 2 livr. in-4". Memorie délia reale Accademia délie Scienze di Torino ; série seconda, t. XXXII. Torino, E. Loescher, 1880; in-4°. Anales del Instituto y Observatorio de marina de San-Fernando. Seccion 2" : Observaciones meleorologicas 1877-1878. San-Fernando, tipogr. don J.-M. Gay y Brii, 1879; 2 vol. in-4°. Ouvrages reçus dans la séance du i8 avril 1881. Nomenclature et classification géologiques ; par M. E. Hébert. Paris, G . Masson, 1881 ; br. in-8°. (Extrait des Amiales des Sciences géologiques .) Traité clinique des maladies des Européens aux Antilles [Marluiiqiie); par ( 974 ) L.-J.-B. Bérenger-Feraud. Paris, O. Doin, 1881 ; 2 vol. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey pour le Concours Moutyon, Médecine et Chirurgie, de i88r.) Etudes médicales sur Barècjes; par le D' Armieux. Paris, G. Masson, 1880; in-8''. (Pré?enlé par M. le baron Larrey.) Ecole d'applicalion de l'Arlillerie et du Génie. Conférences d'hygiène mili- taire; par M. WiDAL. Lithogr. de l'École d'application, mars 1881 ; i vol. petit in-4°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Conseil d'hy'ijiène jniblicjue et de salubrité du département de la Seine. Rapport sur l'épidémie de variole à laquelle ont succombé les Esquimaux arrivés te 3i décembre 1880 au Jardin d' acclimatation de Paris. Paris, A. Chaix, 1881; in-4''. (Présenté par M. le baron Larrey.) Sierra-Leone; par A. Borius. Sans lieu ni dale; br. in-8''. (Extrait du Dictionnaire encyclopédicjue des Sciences médicales.) (Présenté par M. le baron Larrey.) Compte rendu de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon pendant l'année 1880; par leW^ A. Bouch.\court. Lyon, assoc. typogr. Th. Giraud, 188 1; in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques; 2* série, t. IV, septembre, octobre et novembre 1880. Paris, Ganthier-Villars, (880; 3 iivr. in-8°. EHIiJTA. (Séance du 28 février 1881.) Page 448. ligne '6, au lieu de M. J. Franklin, lisez M. F. Feanklim. On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de M A LLET- BACHELIER Quai des Augustins, n" 55. S35, les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. ont à la fin de l'anniio, deux volumes in-i°. Deux Tables, l'une par onlre alphabétique Cq matières, l'autre par ordre alphabétique Je no;n terminent chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. Le prix de Vnbonriement est fixé ainsi ijiiil suit Pour Paris •• 20 fr. Pour les Départements 30 fr. Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaires en sus. les qui précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs, oncore quelques collections complètes. On sonsorit, dans les Départements, ehei Messieurs : che Messieurs: ,, Michel et Médan . À Marseille . . Camoin frères. ... ( G.ivatilt St-Lager. j Orlando. Montpellier ( Goulet. i Seguin. ... Hecquet-Decobert. Moulins .... Martial Place. llw.. Debreuil. Nantes .... ^ Douillard frères. l Germain et Graisin. ) M"»» Veloppé. ••• 1 Lachèse.BelleuTreetC". / André. < Sidot frères. ( Grosjean. • • • Jérôme. Nancy ,... Marion 'g- Lepoittevin. / Chaumas Nice ( Barma. ( Visconti. c. . - 1 Duthu. Nîmes Thibaod. 1 SauTat. Orléans .... Vaudecraine. . ... DaTid. Poitiers Oruineaud. Lefournier. Rennes .... Morel et Berthelol . . . . Legost-Clérisee- Verdier. Perrin. Ronsseau. Roche/or t . . l Brizard. i Valet. ... Lamarche. Bonnard-Obez. Rouen. . . . . i Métérie. ' ( Herpin. Crépin. S'-Étienne. Chevalier. ■Ile Drevet. Hairitau. Toulon. . . . ( Rumèbe. ( Clavel. l Beghin. 1 Qaarré. Toulouse.. . Gimet. Privât. 1 . . Charles. [ Beaud. .■• . iGiard. Valenctennes.l ^ ' Lemaftre ! Georg. Pnlud. Gn soosorît, à TStranger, chez Messieurs : A Amsterdam . L. Van Bakkenes et C'". Barcelone . . Verdaguer. IAsher et C". Calvary et C". Jl'riedlander et lus. Mayer et Mùller. Bologne .... Zanichelli et C'S Boston Sever et Francis. ( Decq et Duhent. Bruxelles. . . î ., , , r. ,■ I Merzbach et Falk. Cambriage. . Dsighton, Bell et C". Florence. . . . Giani. Gand Engelcke. Gênes Beuf . ^ , ( Cherbuliez. Genève { „ ( Georg. La Haye.. ,. Belinfanle Itères. Lausanne... Imer-Cuno. ÎBrockhaus. Twietmeyer. Voss. Bounameaux. Lieee -, ^ Gnose. , Dulau. '"'"*•"••• (Nutt. Luxembourg. V. Bûch. „, ( Dumolard frères. Milan ! I Hœpu. chex Messieurs : Moscou Gautier. ÎBailly-BalIliàre. V'Poupartet fils. F.Fé. Naples Pellerano. New-York.. Christern. Hxford Parker et C*. Palerme. . , . Pédone-Lauriel. l Magalhâès et Moniz. t Cbardron. RiO'Janeiro. Garnier. i Bocca frères. Rome 1 -. . „,, ( Loescber et C Rotterdam.. Kcamers. Stochkolm. . Samson et Wah ilssakoff. Mellier. Wolfl. ! Bocca frère<< Loescber et C". Brero. J^arsovie. , . Gebetbner et Wolft. Venise Ongania. Vérone Drucker et Tedescfal. Vienne Gerold et C". I Franz Banke. Ziirieh I Schmidt. ( Meyer et Zcller. !ES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'AGADËMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre iS5o.) Volumes in-4''; i853. Prix . 15 fr. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 16 fr. ■:.£HENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : ; Mémoire sur quelques points de la Physiologie des Algues, par MM. A. Derbès et A.-J.-J. Solier. — Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les .1 M. HiLNSEM. — Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières • M. Claude Beb;«ajid. Volume in-4°, avec jia planches 15 fr. (: Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Beneden. — Essai d'une réponse à la question de Prix proposée en i85o par l'Académie des Sciences cours de i853, et puis remise pour celui de i856, savoir : « Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents terrains sédi- , suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. — Rechercher la nature, ■rts qui existent entre l'étal, actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Brohn. In-4°, avec 37 planches, 1861 15 fr . /e également à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoire» présentés par divers Savants à g tenus de les réduire au nombre de pages requis L Membre qui fait la présentation est toujours non lé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Ej '«i autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le m pour les articles ordinaires de la correspondance f6 cielle de l'Académie. Article 3. ' Le bon à tirer de chaque Membre doit être rei t l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tar li jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à te ps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte i vk actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu ui vant, et mis à la fin du cahier. Article 4-. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des lo leurs ; il n'y a d'exception que pour les Rappoi 1 e les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. I Tous les six mois, la Commission administrativ fai un Rapport sur la situation des Comptes rendus iti l'impression de chaque volume. | Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du iré sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 AVRIL 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instruction publique adresse l'ampliation du Décret par lequel le Président de la République approuve l'élection que l'Académie a faite de M. Jordan^ pour remplir, dans la Section de Géométrie, la place laissée vacante par le décès de M. Chastes. Il est donné lecture de ce Décret. Sur l'invitation de M. le Président, M. Jordan prend place parmi ses confrères. ASTRONOMIE. — Sur une qaeslioii de Métrologie ancienne; origine du mile anglais; par M. F.vye. « On sait que le mile de 1609"" a passé longtemps, parmi les géographes et les marins anglais, pour être la longueur de l'arc terrestre de i'; en d'autres termes, on faisait le degré de 60 de ces milles. En réalité, il en comprend 69,5 : c'est donc une erreiu' d'un sixième environ. Cette erreur, si elle a duré longtemps chez nos voisins, ce que j'ignore, a dû causer plus d'un sinistre en mer. Elle a eu luie antre conséquence bien remarquable : elle a failli étouffer dans son germe la découverte de l'attraction universelle. C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCll, N" 17.) I 20 ( 976 ) On trouve, en effet, dans tous les Traités d'Astronomie et de Mécanique, le calcul mémorable par lequel Newton a montré que l'attraction de la Terre, qui retient la Lune dans son orbite, est absolument la même cbose que la pesanteur, l^a première fois que cette idée maîtresse se présenta à l'esprit de ce grand homme, la vérification échoua, parce que Newton se servit alors du mile pour calculer le rayon de la Terre ('). Il crut devoir renoncer à son idée; il oublia même, pendant de longues années, un essai qui lui avait si mal réussi, et n'y revint, beaucoup plus tard, qu'à l'époque où il eut connaissance de la mesure d'un degré exécutée par Picard, en France. » Personne, que je sacbe, ne s'est enquis de l'origine de ce mille anglais, cause d'un pareil échec. D'où vient celle évaluation si défectueuse, si im- propre même aux besoins de la navigation? Certes, elle ne provient pas d'une mesure effective, caries plus mauvaises mesures de degré, je parle de celles qui ont été réellement faites et non de mesures fictives, comme celle de Posidonius, sont bien loin de présenter des erreurs de cetle taille. Il faut donc que les géographes anglais aient commis quelque méprise en tirant leur mile d'anciens documents. )) Et, en effet, il n'est pas permis de penser que des géographes aient pris le premier mille venu comme mesure de la minute terrestre. Tant que la navigation s'est bornée au parcours de la Méditerranée et au cabotage sur les côtes occidentales de l'Europe, il n'y avait guère à se préoccuper de la valeur de cet élément; mais, à partir de l'époque où les découvertes des Espagnols et des Portugais leur eurent ouvert un plus vaste champ, les marins furent bien forcés de s'en enquérir. Je suppose que les navigateurs anglais s'adressèrent à leurs géographes, et que ceux-ci ne trouvèrent rien de mieux que de consulter Ptolémée, la grande, l'unique autorité en ces matières. (') Voici, à ce sujet, le récit de Pemberton, conlemporain et ami de Newton, dans ses Eléments delà Philosophie iieivtonienne : « Il faisait ses calculs (1666) dans un tcmjis où il n'avait pas sous la main les livres qui lui auraient été nécessaires; et il supposait, suivant l'estime commune dis géographes iwanl la mesure de la Terre faite par Norwood (i635), que 60 milles anglais faisaient un degré de latitude sur la Terre. Mais, comme cette suppo- sition était très défectueuse (puisque chaque degré fait 69 y miles), le calcul ne répondit ])oint à son attente; il crut alors qu'il y avait au moins quelque autre cause, jointe à la pe- santeur, qui agit sur la Lune, et il abandonna ses recherches sur cette matière. " (Ce fut la mesure de la Terre ]>ar Picard et non celle de Norwood, restée alors ignorée de Newton, qui fit revenir celui-ci à ses anciens calculs.) ( 977 ^ » Or Ptolémée lui-même s'en réfère à Ératoslhènes; il dit qu'il a vérifié ses mesures et trouvé la même chose, à savoir 5oo stades pour le degré ter- restre. J'ai été conduit ainsi à examiner la mesure d'Ératosthènes. D'après les documents que les historiens ont conservés, Ératoslhènes aurait mesuré le grand arc de méridien qui sépare les parallèles de Syène et d'Alexandrie, et trouvé finalement 700 stades au degré. Ératoslhènes était un astronome grec, établi à Alexandrie deux cent cinquante ans avant J.-C. Appelé en Egypte et patronné par le Philadelphe, il disposait des ressources d'un roi ami des sciences et des arts; il avait lui-même érigé à Alexandrie des in- struments astronomiques fort bien conçus. Voici comment il a opéré. » 11 a observé à Alexandrie, bien certainement à l'aide d'un gnomon, la distance zénithale du Soleil, à midi, le jour du solstice d'été, et trouvé ainsi 7°! a'. On ajoute qu'à Syène le fond des puits était éclairé en plein par le Soleil ce jour-là, en sorte qu'Ératosthènes en aurait conclu zéro pour la distance zénithale de cet astre. Je crois plutôt que le savant grec avait fait observer à Syène avec un gnomon, instrument fort répandu alors en Egypte, et que cette distance nulle résultait d'une observation effective tout aussi bien que celle d'Alexandrie. On va voir que cette conjecture est parfaitement fondée. On sait que les obser- vations faites sur l'ombre noire du gnomon comportent une erreur constante égale au demi-diamètre du Soleil, ou, pour mieux dire, qu'elles donnent la distance zénithale du bord supérieur de cet astre. Les anciens ne semblent pas en avoir fait la remarque, et de fait, comme ils ne tiraient de leurs observations que l'obliquité de l'écliptique ou l'époque du solstice, il n'y avait pas à s'en préoccuper, car, en combinant l'observation du solstice d'été avec celle du solstice d'hiver, l'erreur en question disparaît de la différence. Or, il en est justement de même ici, puisqu'il ne s'agit pas de latitude absolue, mais de la différence des lati- tudes de deux lieux où le centre du Soleil se trouvait à midi du même côté de la verticale. Ainsi l'amplitude 7" 12' conclue par Érastosthènes est correcte; elle a, de plus, l'avantage de ne pas être affectée sensiblement pjtr la réfraction. » Une première vérification se présente. En ouvrant la Connaissance des Temps, on trouve Pour la latitude d'Alexandrie 3 1 . 1 2 Pour celle de Syène 24 . 5 Différence 7 . 7 au lieu de 7° 12'. La différence, quelle qu'en soit la cause, est bien faible ( 97« ) » Voici une seconde vérification plus délicate. La latitude du point d'Alexandrie où observait Eratosthènes ne pouvait différer beaucoup de celle que nous venons de donner. En adoptant celle-ci, et '7'*i2'pour la distance zénitliale du bord supérieur du Soleil au solstice d'été, on trouve Si^ia' — (7"i2'+ 16') = 23"44' pour l'obliquité de l'écliptique. Syène donne 24°5'— 16' = 23" 49- Est-il possible qu'en l'an — 25o l'obli- quité de l'écliptique fût de 23"44' à 23"49'? Voici la réponse : de 1750 à — aSo il y a 2000 ans. A raison de 4<^' de diminution par siècle, l'obli- quité devait être 23"28'i8" + 4«"X'ao= 23"44'- » L'observation d'Ératosthènes à Alexandrie est donc authentique et de plus très précise. Celle de Syène ne présente qu'un écart de 5'. » Reste l'opération géodésique. I^'Égypte était le seul pays de l'anti- quité jouissant d'un cadastre. La vallée du Nil était largement peuplée à cette époque jusqu'à Syène. Nul doute que le cadastre ne s'étendit jusque-là. Ératoslhènes a dû avoir toute facilité pour se procurer les do- cuments nécessaires. Un peuple qui savait si bien orienter ses monuments a dû, par ses inniienses opérations d'arpentage, répétées et poursuivies du temps même d'Ératosthènes, connaître non seidement les distances, mais aussi l'orientation. Eratosthènes a dû tenir compte de la différence de longitude 2° 69' qui existe entre les deux villes, sans avoir eu besoin de la déterminer directement. Je regarde donc la distance de 5ooo stades, en nombres ronds, comme tout aussi sérieuse que les auiies parties de son opération, et comme ^'appliquant à l'arc de méridien compris entre les parallèles des deux villes. » On en conclut finalement 694,4 stades pour le degré. L'astronome grec donne en nombres ronds 700 stades. Quel était ce stade? » Pour répondre à cettequestion,jecalcule l'arcde méridien, d'Alexandrie au parallèle de Syène, avec les éléments actuels de l'ellipsoïde terrestre. Il est de 797 760"". A raison de 5ooo stades, on trouve 1 Sg™, 55 pour le stade. A raison de 600 pieds par stade, le pied adopté par Eratosthènes devaitétre de o'",266. C'était donc l'ancien pied égyptien qu'on évalue aujourd'hui à o'",27, et de fait c'était avec ce pied-là que le cadastre de l'Egypte a dû être fait. A ce compte, les 5ooo stades donnent 5ooo X 600 X o, 27 = 810000""; diflerence, 12^40'", en partie imputable à celle des points de départ, en ( 1)79 ) partie à l'erreur que nous commettons peut-être sur la longueur du pied égyptien en le portant à o", 27. Ainsi la mesure exécutée en Egypte, il y a plus de vingt et un siècles, par un habile astronome grec, est aussi bonne qu'authentique. Toutes les causes d'incertitude actuelles ne l'altèrent pas àe -^■, ce n'est certes pas de ce côté que peut venir l'erreur de ^ dont nous cherchons la cause. » Ce n'est pas non plus dans la mesure de Ptolémée, car celui-ci dit avoir repris les mêmes opérations et obtenu le même résultat. Seulement, il doiuie 5oo stades au degré au lieu de 700 ('). Cette différence tient évi- demment à ce que Ptolémée, qui vivait quatre cents ans après Érato- sthènes, sous une autre domination, ne se servait pas du même pied. De fait, il employait le stade de 600 pieds philétériens, et, comme ce pied est de près de o^.Sô, tandis que l'ancien pied d'Egypte n'était que de o™,27, il a dû réduire les 700 stades de son prédécesseur à 700 x H = 52Ô, ou 5oo en nombres ronds. M Ces appréciations sont confirmées enfin par les astronomes arabes qui mesurèrent, en 827, un arc de 1" dans les plaines de la Mésopotamie. Ils trouvèrent 56 milles et en conclurent qu'ils avaient vérifié ainsi le nombre de Ptolémée. I.e mille arabe étant de 2100", l'arc mesuré se trouvait de 117600"', ce qui répond à un stade de 2'j5'". C'est bien à peu prés le stade philétérien de 216°', sauf l'erreur des mesures sept fois plus sensible sur un si petit axe, et l'incertitude de notre évaluation actuelle du mille arabe au temps du calife Almamoun. » Eu résumé, l'évaluation de Ptolémée n'est qu'une sorte de conversion de l'excellente mesure d'Ératosthèues en unités d'une autre époque et de longueur différente. Elle aura perdu ainsi quelque peu de sa précision première ; mais, telle qu'elle est présentée par Ptolémée, les géographes an- glais avaient pleinement raison de la prendre pour base d'une évaluation de l'arc de 1' et de l'offrir aux 'marins de leur pays. Seulement, et c'est là que (') 11 importe ici d'ecurter toute confusion provenant d'une prétendue mesure de Posi- donius, laquelle donne aussi 5oo stades au degré. Mais ce sont des stades d'Ératosthènos et non des stades philétériens. C'est en efîet Ératosthénes ([ui, au témoiynaye de Pline et de Strabon, a fourni l'évaluation délicate de la dislance des parallèles de Rhodes et d'Alexandrie. Son évaluation de S'jSo stades est même la seule chose juste de la prétendue mesure dont il s'agit ici. Tout le reste est faux et comme imaginé à plaisir. Finalement, Posidouius porte à '3°3o' l'amplitude de l'arc de méridien conipiis entre les parallèles de Rhodes et d'Alexandrie; or cette amplitude n'est que de 5°i5'. L'erreur, on le voit, est de plus de -*„, c'est-à-dire de près de moitié et non pas de ^; il n'est donc pas étonnant cpi'il n'ait trouve ) d'un sifflement comparable à celui d'un boulet de canon et du choc d'une masse sur le sol. » Le lendemain, un habitant s'étant rendu sur le point qui lui avait été signalé, il trouva un trou de o™,/!© à o",5o, rempli de l'eau tombée pen- dant la nuit, et en retira une pierre noire et très dure et pouvant peser 3^^. n Le principal échantillon, du poids de i''^, r33, que je présente à l'Aca- démie a, comme d'ordinaire, la forme d'un polyèdre dont les arêtes sont émoussées ; sa forme rappelle grossièrement celle d'un prisme pentago- nal. L'une de ses faces est couverte de piézoglyptes, l'autre en présente quelques-unes. Les trois principales dimensions sont approximativement de o™, 1 1 sur o'^joS et o^jOy. » La météorite est une sporadosidère, appartenant au groupe le plus commun; elle se rapproche tout à fait du type globulaire de Montré- jeau. ') CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la pipéridine. Noie de M. A.-W. Hofmann. « Dans son beau travail sur la pipéridine, M. Cahours (') a étudié l'ac- fion des iodures méthylique, éthylique et amylique sur cette base. Dans le cours de mes recherches, dont les résultats ont été présentés à l'Académie de Berlin, j'ai eu l'occasion de répéter ses expériences, et, ainsi qu'il fallait s'y atlendte, j'ai pu confirmer pleinement les résultats de mon ami. Seu- lement j'ai trouvé le point d'ébullition de la mélhjlpipéridine un peu plus bas; ainsi M. Cahours l'indique à 118°, tandis que, selon mon observa- tion, la mélhylpipéridine bout à 107°. » Par l'action de l'iodure méthylique sur la méthylpipéridine il se forme, avec réaction énergique, Viodure de dlméthylpipérylammonium. Ce beau dérivé s'obtient d'une manière plus simple en traitant directement la pipé- ridine par l'iodure méthylique; les cristaux formés sont recristallisés de l'alcool absolu, dans lequel l'iodure est assez peu soluble, même à l'ébnl- lition, tandis que les iodhydrates de pipéridine et de méthylpipéridine formés en même temps que l'iodure restent dissous dans l'alcool. » Li réaction est exprimée par l'équation 3(C^H'»)"HAz + 3CH'I = fC'H'°)"(CH')-AzT + (C'H"'y'CH'AzHI + (C^H'^)"AzH,HL (') ./finales rtc Chimie et de F/n sit/iie, 3'' série, t. XXXVIll, [). 'jG. ( 98'"> ) • B I.a composition de l'iodiire de diméthylpipôi ylammoniiim a été déter- minée par M. (Jahoiirs; l'analyse de mon produit confirme la formule établie par ce chimiste : (C>H"'/'(CH=')='AzI = C'H'°Azl. » Dimétliylpipcridine. — Eu soumettant à la distillation l'iiydroxyde du diméthylpipérylaminonium, je m'attendais à voir se former, dans le sens de la réaction indiquée dans ma Note précédente, une base tertiaire renfer- mant deux groupes méthyliques et un fragment du groupe bivalent C H"*, tandis que le complément de ce fragment se scinderait sous forme d'un carbure ou même d'un alcool. Mon attente ne fut nullement réalisée; il ne se forma que de l'eau et une base volatile présentant la composition C'H'^Az = C»IP(CH') = Az. » La même base s'obtient également en distillant l'iodure avec un alcali. Elle forme un liquide incolore, transparent, d'une forte odeur ammonia- cale, bouillant à ii8°. Sa composition a été établie par l'analyse du chlor- hydrate et d'un beau sel d'or: le premier est représenté par la formule C'H'^AzHCI; le second renferme C'H'^Az,HCl,AuCi^ » J'ai vainement essayé de transformer le chlorhydrate en sel platinique. » De quelle manière doit-on envisager la constitution de cette nouvelle base, que j'appellerai provisoirement diméthjlpipéridme? D'abord j'ai été disposé à y voir une base tertiaire de la formule C»H''(CIF)Uz, c'est-à-dire inie diméthylangélylamine. On |)ouvait penser que, sous l'in- fluence de la chaleur sur l'hydroxyde du diméthylpipérylammonium, le groupe hydroxyle se transformerait en eau aux dépens du groupe bivalent CH'", lequel, perdant r" d'hydrogène, deviendrait groupe univalent C^H*. Mais cette manière de voir ne peut être soutenue en présence des faits exposés plus bas, ces faits montrant qu'il y a en dans cette réaction une simple migration atomique, telleque je l'ai établi, il y a quelques années ('), ( ' ) HOFMANN et Martius, Berichte cler tteiitscheri c/ie/nisc/ir/i Ccsci/sc/ri/t, t. IV, p. 74^. — HoFMANN, ibid., p. 704. ( 9«7 ^ pour les bases aromatiques dérivant de l'aniline, où, sous l'iunuence d'une haute température, le groupe méthylique sortant du fragment ammotiique entre dans le noyau de la benzine. » Il faudra donc attribuer à la diméthylpipéridine la formule (C'H%CH')"CH'Az, et ce corps se serait formé d'après l'équation suivante : (C'H'°)"(CH»)''Az01I=H-0 + (C^H»,CH')"CH'Az. » lodure de irimélhylpipéiylammonium. — J'étais curieux de connaîlre la manière d'être de cette nouvelle monamine sous l'influence de l'iodure mé- thylique. Pourrait-on faire entrer dans le radical CH'" un deuxième, un troisième groupe méthyle, de même qu'on est parvenu à rem|)lacer dans le groupe phénylique l'hydrogène, atome pour atome, par du méihyle? » L'iodure méthylique attaque avec énergie la diméthylpipéridine; le mélange se prend en masse cristalline blanche, qui se distingue de l'iodure précédent par sa solubilité plus grande dans l'alcool absolu et par sa fusi- bilité. L'analyse montre que le nouvel iodure est formé par la juxtaposition d'une molécule de diméthylpipéridine et d'une molécule de l'iodure méthylique : C'H'^'Az + CHI = C»H"*AzI = fC'H%CH' )"(CH»)'' AzL 0 II présente les propriétés des iodures des bases d'ammonium; il est précipité par la soude de sa solution aqueuse, sous forme d'une huile qui bientôt se prend en une masse cristalline. Par l'action de l'oxyde d'ar- gent, ou obtient un liquide fortement alcalin, renfermant l'hydrox^^de correspondant : (C'H%CH')"(CH')2AzH0. 0 Ce liquide peut être évaporé à feu nu sans se décomposer. Soiunis à la distillation, il se volatilise complètement, ne laissant qu'une petite quan- tité d'oxyde d'argent qui avait été dissous. Le produit de la distillation forme un liquide aqueux incolore, transparent, d'une odeur fortement ammoniacale, que surnage en quantité notable une couche huileuse, très volatile et très réfringente. » Le liquide alcalin renferme en petite quantité de la diméthylpipéridine et de l'alcool méihvliqueà cùté d'une forte proportion de triméthylamine. ( 988 ) L'huile surnageante est formée d'un carbure l)Ouillant à 42°, qu'on pourrait nommer pipérylène. Il forme avec le brome un beau produit d'addition de la formule C^H'Br". » Il ressort de ces observations que l'action de la chaleur sur l'hy- droxyde de triméthylpipérylammonium donne lieu à deux réactions paral- lèles. En première ligne, mais en petite quantité, la base ammoniée se scinde en diméthylpipéridine et en alcool méthylique : (C*H'CH')"(CH')-AzOH = (C^H''CH»)"CH'Az + CH'OH. » En seconde ligne, et en majeure partie, l'hydroxyde ammonié fournit de la triméthylamine, du pipérylène et de l'eau : (C»H''CH')"(CH')2AzOH = (CH')»Az + C»H"+H*0. » Dans l'espoir d'obtenir l'alcool correspondant au pipérylène sous forme de son éther acétique, j'ai distillé l'hydroxyde de triméthylpipéryl- ammonium avec un excès d'acide acétique glacial. Il aurait ])u se former de l'acétate de triméthylamine et de l'acétate angélylique, mais la scission se fait dans un autre sens; il distille de l'acétate de diméthylpipéridine et de l'acétate méthylique : (G=H»CH')"(CH')2AzOH i- sC^H'OOCH» = (C^H»CH')"CH'Az,C^H»OOH + C-H'OOCH' + H*0. » L'expérience fut faite sur une assez grande échelle pour pouvoir iden-^ tifier les produits de la réaction par leurs points d'ébullition. » Qu'd me soit permis de revenir ici siu- la constitution de la diméthyl- pipéridine. J'ai déjà fait allusion à des expériences qui, entre les deux for- mules C'H«(CH')2Az et (C^ H»CH')"CH'Az, m'avaient fait pencher vers la seconde. » En faisant arriver dans la base diméthylique (point d'ébullition, 118°) un courant d'acide chlorhydrique sec, il se forme le chlorhydrate constituant une masse cristalline, qui fond déjà à tine basse température. En chauffant plus fortement, il se dégage abondamment du chlorure mé- ( 989 ) thylique, et le sel fondu, malgré l'élévation de température, se solidifie de nouveau. Les alcalis décomposent ce chlorhydrate en mettant en liberté une base bouillant à 107" et possédant la composition de la mélhylpipé- ridine : CH-'Az. » Mais cette formule représente à la fois une base tertiaire et une base secondaire, savoir (C*H"')"CfFAz ou (C^H»CH')"HAz. » Pour décider entre les deux, on a traité la base par de l'iodiire mé- thylique. La monamine tertiaire, possédant la première de ces forinules, devait fournir l'iodure d'une base ammoniée, dont voici la composition : (C^H'»j"(CIP)-AzI, tandis que la monamine secondaire de la seconde formule devait se trans- former en iodure d'un ammonium plus riche en méthyle (C^H»ClP)"(CH^)-AzL » L'expérience a démontré que c'est le premier de ces deux corps qui se forme; on le reconnaît de suite par son point de fusion, mais il a été iden- tifié aussi par l'analyse. » Le résultat de l'action de l'acide chlorliydrique sur la diméthylpipéri- dine dévoile évidemment la nature de ce corps; s'il était une monamine tertiaire renfermant trois groupes univalents et exprimée par la formule la perte d'un groupe mélhylique devait engendrer une monamine secon- daire à deux groupes univalents ou composé C^H'CH'HAz. » Par contre, si la base était une monamine tertiaire à un groupe biva- lent et un autre univalent, c'est-à-dire le corps (C^H»CH3)"CH^Az, il pouvait se former par la perte d'un groupe méthyle ou bien une base secondaire ou une base tertiaire C-'H'''CH^)'MlAz ou (Gnr%"i:fFAz. ( 990 ) M L'ensemble de ces expériences démontre que dans la formation de la , diméthylpipéridine un groupe méihyle entre dans le complexe bivalent C'H"', d'où il est facilement éliminé par l'action d? l'acide chlorhy- drique. » En continuant ces recherches, je me propose d'étudier d'une manière spéciale le carbure obtenu de la pipéridine. Plusieurs carbures de la for- mule C'H* sont connus. Le carbure désigné sous le nom de pipdrylène se dislingue du propylacélylène ^') et de l'isopropylacétylène (^) CÏP CH'-CH^-CIP-C = CH et H-C-C = CH CH' par la manière dont il se comporte vis-à-vis de l'oxyde d'argent et de l'oxyde cuivreux en solution ammoniacale. Tandis que les deux c irbures cités ci- dessus se transforment facilement en dérivés métalliques, le pipérylène n'a aucune action sur ces sels. Par contre, le pipérylène pourrait bien être iden- tique avec le valérylène découvert par M. Reboul ('). Les deux corps présentent le même |)oint d'ébullition et sont sans action sur l'oxyde d'argent et l'oxyde cuivreux ammoniacal. Un seul fait cependant paraît contredire l'admission d'une telle identité, c'est que M, Reboul n'a pu obtenir, du valérylène, le télrabro- mure cristallisé, qui se forme si fitcilement avec le |iipéiylène. Pour éclair- cir ce point, j'ai préparé une assez grande quantité de ce dernier corps. L'examen approfondi de ses dérivés ne tardera pas à décider cette question d'une manière définitive. » En terminant, qu'il me soit permis de remercier M. C. Scholten du concours intelligent qu'il a bien voulu prêter à mes ret herches. » (') FniEDEL, Comptes rendus, t. LXXII, p. 192. — Bruylants, Berichte der deutschen chemischen Geseltscltaft, l. Vllf, p. "j'o. (') Bruylants, ibid., t. VIII, p. ^06. C) Reboil, Annulcn dtr l'iicmic uiid Pliarmavic, t. CXXXI, p. 2j8, et t. CXXXÎI. p. 117. ( 991 ) MINÉRALOGIE. — Nodule de chromile dans l'intérieur du fer météorique de Colialmila {Mexique) [météorite deButcher). Note de M. Lawrence Smith. « Les niasses de fer de Cohahuila, que j'ai désignées sous le nom de météorites de Batelier (') pour les distinguer d'autres fers météoriques de la même région, m'ont déjà fourni plusieurs résultats nouveaux et très intéressants. De ce nombre est la concrétion, sur quelques parties externes, d'aragonite, produite sans doute après la chute, ainsi que le prouvent les concrétions parricuiières de la localité. n ]Mais le point le plus intéressant est la découverte d'un minéral nou- veau et remarquable, la daubréelite [-), qui se trouve au contact même des nodules de troïlite contenus dans le fer. Un grand nombre de coupes pratiquées dans le fer ont toujours mis à jour la daubréelite, avec des caractères parfaitement définis. » Récemment j'ai fait deux nouvelles sections ne montrant que de rares nodules, mais dont l'une offrit un rognon ovale bien dessiné, de o",oi2 sur o'",oi2 et à o'",o6 environ de la surface du fer, dont il était séparé par du métal compacte et solide. Je m'assurai qu'd différait de tous les autres nodules observés jusque-là dans l'intérieur de la météorite; il ne contenait pas de troïlite, et, quoique noir, il n'était pas composé de gra- phite. Je supposai d'abord qu'il était entièrement constitué par de la dau- bréelite, quoique son éclat fût plus résineux que celui de ce dernier minéral. En l'examinant soigneusement à la loupe, je trouvai dans la sub- stance noire quelques particules d'un minéral translucide, et celles-ci, observées au microscope, se montrèrent incolores, sauf deux ou trois, qui étaient verdâtres; il y avait aussi quelques lamelles de fer attirables au barreau aimanté. » Le nodule est une masse noire granulaire, ainsi que je l'ai déjà dit en le comparant à la daubréelite. Sa poudre fine, fondue avec du borax, donne un émail d'un vert de chrome très intense. Mais, à ma grande sur- prise, cette poudre, chauffée au bain-marie avec l'acide nitrique, n'éprouve pas la moindre action, alors que la daubréelite est, comme on sait, aisé- ment dissoute, avec dépôt d'un résidu vert de chrome foncé. (') American Journal nf Science, t. II, novembre 1871. (2) Comptes lendus, t. LXXXVII, p. 33S; 1878. C. K., iSSi, I" Semestre. (T. XCIl, N" 17.) I ■J ' ( 992 ) » Après l'avoir fondu avec le carbonate de soude, jusqu'à ce qu'aucune action ne se produisît plus, et après avoir lavé le résidu, l'acide nitrique ne fut pas plus actif qu'avant la fusion. » Ces réactions rae firent supposer que j'avais affaire à la chromite. o^'', i5o, en poudre très fine, furent fondus avec dix fois leur poids de bi- sulfate de soude; lorsque le minéral fut fortement attaqué, mais non dis- sous, le résidu insoluble fut fondu avec un mélange de carbonate de soude et de nitre, et je procédai comme pour une analyse ordinaire de la chro- mite. J'obtins les résultats suivants, en ayant soin d'extraire le fer du bi- sulfate fondu : €r Fe. Oxyde de chrome 62,61 Oxyde ferreux 33,8:1 avec un peu de magnésie, de cobalt et de silice. La silice et la magnésie proviennent sans doute du silicate signalé plus haut, et qui consiste soit en enstatite, soit en péridot. En considérant la petite quantité de matière employée et la présence de faibles proportions d'autres éléments, cette analyse établit clairement que le minéral est de la chromite. » Le résultat de mes observations est donc d'établir l'existence d'un nouveau minéral, en nodules, dans l'intérieur du fer météorique, car, si la chromite est depuis longtemps connue en association avec les pierres mé- téoriques, c'est la première fois qu'on la trouve sous la forme que je si- gnale, et ce fait ajoute à l'intérêt de la météorite de Butcher, qui ren- ferme des nodules distincts de deux minéraux chromiféres. » J'ajouterai que divers points des particules de chromite, au microscope, se sont montrés transparents sur les bords et d'une couleur violet rouge foncé. La transparence de la chromite a déjà été notée par M. Thoulet. Une tranche microscopique, qui accompagne celte Note, montre cette transparence. J'envoie aussi le fer avec le nodule, échantillon jusqu'ici unique, comme pouvant intéresser quelques Membres de l'Académie. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Commis- sions de prix, chargées déjuger les Concours de l'année 1881. Le dépouillement donne les résultats suivants : Prix extraordinaire de six riiilte francs, destiné k récompenser tout progrès (993 ) de nature à accroître l'efficacité de nos forces navales : MM. Diipuy de Lônie, l'amiral Paris, l'amiral Mouchez, l'amiral Jurien de la Gravière et Rolland réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Phillips et Perrier. Prix Ponce let : MM. Hermite, Bertrand, Puiseux, Bouquet et Phillips réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. G. Jordan et O. Bonnet. Prix Plume/ : MM. l'amiral Paris, Dupuy de Lôme, Tresca, Rolland et Phillips réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. l'amiral Jurien de la Gravière et l'amiral Mouchez. Prix Montyon [Mécanique) : MM. Phillips, Rolland, Resal , Bresse et Tresca réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. de Saint-Venïnt et Breguet. Prix Fourneyron (Construction d'une machine propre au service de la traction sur les tramways) : MM. Rolland, Phillips, Resal, de la Gournerie et Tresca réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Lalanne et Bresse. Prix Laiande : MM. Tisserand, Faye, Lœwy, l'amiral Mouchez et Janssen réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Liouville et d'Abbadie. MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Observations relatives aux phénomènes de l'ab- sorption chez les organismes végétaux inférieurs. Note de M. Sirodot. « Jusqu'ici personne n'a mis en doute que, chez les organismes végé- taux inférieurs constitués par des cellules, soit isolées, soit disposées en séries linéaires ou planes, l'absorption ne se fasse directement à travers les parois membraneuses de toutes les cellules. Le plus souvent c'est bien ainsi que les choses se passent, et alors l'observalion constate une dispo- sition anatomique correspondante; les parois des cellules restent très minces ou ne s'épaississent que dans une faible mesure. D'autres fois, et notamment dans l'intervalle de repos qui sépare deux périodes d'acti- vité de la végétation (comme chez les Chlamjdococcus, les Schizocidamys), ( 994 ) on bien encore chez les corpuscnles reproductenrs nés de la conjugaison de deux cellules (Desmidiées) dont la germination ne se fera qu'après un temps plus ou moins long, il se produit ini épaississement considérable des parois enveloppantes, et la rupture de ces parois épaissies est le pre- mier phénomène par lequel débute une nouvelle période d'activité. » Il est permis d'en conclure que, dans ces circonstances, l'épaississe- ment des parois cellulaires est l'obstacle que la nature oppose à l'action des forces physiques mises en jeu dans les phénomènes osmotiques, et qu'en général l'absorption se trouve sous la dépendance de ces parois, activée ou ralentie suivant leur épaisseur. « Dans le groupe des Batrachospermées, l'épaississement des parois cellulaires est accompagné de dispositions anatomiques intéressantes au point de vue de la Physiologie générale. Sur les premiers axes des séries linéaires de cellules, les cloisons transversales ne s'épaississent pas égale- ment dans toute leur étendue; au point médian la membrane reste à l'état primitif, ou même disparaît. Le fait est mis eu évidence par la coagulation de la substance protoplasmique, dont les masses, occupant deux cellules consécutives, restent reliées l'une à l'autre par un prolongement filiforme qui s'étend à travers la paroi transversale. Ainsi s'établit, de cellule à cellule, une communication bien connue chez des végétaux d'un ordre plus élevé. I) En même temps que s'établissent ces communications, on voit appa- raître des organes spéciaux d'absorption, des filaments radicellaires qui naissent delà base des cellules épaissies. Le rôle d'organes d'absorption ne sera que temporaire chez ces radicelles; les parois cellulaires s'y épais- siront à leur tour et amèneront leur transformation en organes de fixation et même de multiplication, en même temps que de nouvelles radicelles se montreront sur des points plus élevés. M Ces faits, d'une observation facile sur la forme asexuée [Chnntransia), présentent un plus haut degré de complication dans la forme sexuée, chez le Batrachosperme. Dans les circonstances normales, les entre-nœuds sont partiellement ou en totalité recouverts par des filaments articulés des- cendants, dont le nombre s'accroît progressivement et qui naissent d'abord de la cellule basilaire des rameaux fascicules qui constituent les noeuds ou les verticilles, plus tard de la base des ramifications fasciculées, et très souvent de la base des rameaux où la nutrition se fait remarquer par un degré plus grand d'activité, particulièrement de ceux qui portent les glomérules fructifères. ( 99'> ) « Le rôle physiologique de ces filaments articulés se modifie et varie suivant l'âgp, la structure et la position dans les régions basilaires ou moyennes des axes de la végétation. Jeunes, ils sont surtout et avant tout des organes d'absorption; ce rôle physiologique, assez nettement indiqué par les points d'émergence, est encore justifié par ce fait que, toutes les fois qu'une jeune plante se trouve immergée dans des mucosités qui entravent les phénomènes de l'absorption, ces filaments s'écartent de l'axe pour aller chercher im milieu plus favorable. Plus âgés et déjà épaissis dans leurs parois, ils deviennent à la base des organes de fixa- tion, plus haut de nouveaux éléments qui, s'accolant à la tige, en augmen- teront l'épaisseur, la consistance et la durée. Une section transversale faite sur un axe enveloppé dans cette cortication résistante montre, au centre, la cellule axiale primitive entourée parles sections des filaments corticants, dont la lumière est très régulièrement rétrécie de la circonférence vers le centre. De plus, par la solidification d'un gélin interstitiel, le tout est réuni en un ensemble continu. Ces filaments, devenus corticants ou radicellaires, émettent des ramuscules articulés qui, sur la tige, diminuent ou font dis- paraître les intervalles compris entre les verticilles et, à la base, figurent un prothalle qui peut devenir persistant. I) Ainsi donc, les organes d'absorption, chez les organismes végétaux inférieurs, présentent des phases parallèles à celles qui sont mieux con- nues dans les groupes plus élevés. » Les sommités des ramuscules verticilles donnent lieu à une observa- tion toute particulière. En générai, lorsqu'une cellule végétale à parois minces meurt, elle ne tarde pas à se gonfler en ballon ; le ballon crève et la cellule disparaît. Sur les sommités détachées, les cellules mortes subissent une rétraction qui peut aller jusqu'au cinquième de leurs dimensions. » Le fait s'explique : i° par la suppression d'une tension intra-cellulaire résultant de l'absorption par les filaments radicellaires; 2" par une certaine élasticité d'une paroi cellulaire qui se transforme en un gélin muqueux sur sa surface externe. » M. SiaE présente à l'Académie un instrument destiné à mettre en évi- dence la loi de Foucault relative à la déviation apparente du plan d'oscil- lation du pendule. On sait que Foucault a formulé celte loi en disant que le (léiilacement angulaire du plan d'oscillalion est égal au mouvement angulaire de la Terre dajis le même temps, multiplié par le sinus de la latitude. L'instrument permet de vérifier la loi en question, que l'expérience ( 996) soit réalisée au pôle, à l'équateur ou à telle latitude que l'on vent. On constate également que ce déplacement angulaire du plan d'oscillation du pendule se fait vers la gauche de l'observateur qui regarde le pendule dans notre hémisphère et qu'il a lieu vers la droite dans l'hémisphère austral. M. Jaubert donne lecture d'un Mémoire relatif à diverses modifications qu'il a apportées à plusieurs instruments d'Optique. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Théorie générale des transmissions par câbles métalliques, règles pratiques. Mémoire deM. H. Léauté. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires: MM. Bertrand, Phillips, Resal, Rolland, Bresse.) « Les transmissions par câbles métalliques ont acquis aujourd'hui une importance industrielle de premier ordre, et leur étude rationnelle, qui n'a pas été faite d'une façon complète jusqu'ici, constitue l'un des problèmes les plus intéressants de la Mécanique pratique. » Les règles que l'on admet pour l'établissement de ces transmissions sont insuffisantes; elles ne permettent pas toujours d'obtenir un fonction- nement convenable et régulier; elles donnent lieu souvent, dans les appli- cations, à des insuccès regrettables. Il ne saurait d'ailleurs en être autre- ment, et l'énoncé seul des hypothèses sur lesquelles ces règles s'appuient suffira à le faire comprendre. » [.a théorie actuelle considère le câble à l'état statique; elle ne tient aucun compte de la vitesse parfois considérable qui l'anime et de la force centrifuge qui en résulte. » Elle admet que le câble ne change pas de longueur et laisse de côté, d'une part, les allongements qu'il subit à l'emploi, de l'autre, les effets très sensibles des modifications de longueur qu'il éprouve sous l'action de la température et de Thumidité. » Elle néglige enfin les variations du travail résistant, traite ainsi la question des câbles comme s'il s'agissait d'un lien en quelque sorte rigide, réunissant d'une façon invariable les poulies qu'il embrasse, et ne se préoc- cupe point de la flexibilité particulière de ce genre de transmission. M Cette flexibilité constitue cependant l'élément principal du mode de (997 ) fonctionnement; c'est d'elle que dépend la manière dont le mouvement se transmet de la poulie motrice à la poulie commandée, c'est-à-dire la ma- nière dont se comporte le câble sous l'influence des variations de résis- tance qui se produisent dans toutes les machines, et cette considération acquiert une importance capitale depuis que, l'emploi des câbles s'étant généralisé, on leur a fait commander directement des appareils isolés. » Les hypothèses que nous venons d'éniimérer et sur lesquelles re- posent les règles actuellement admises constituent une approximation trop grossière, s'écartent trop de la réalité des faits, pour que l'on puisse compter en toute circonstance sur les résultats auxquels elles conduisent, et, de fait, tous les ingénieurs qui ont eu à installer des transmissions télodynamiques savent quelles difficultés l'on rencontre et à quels mé- comptes on est exposé. » L'insuffisance des règles dont il s'agit, l'importance pratique considé- rable de la question , les difficultés mathématiques qu'elle présente, montrent l'intérêt d'une théorie rationelle et complète des transmissions par câbles métalliques. Cette théorie est exposée dans l'Ouvrage manuscrit que nous soumettons à l'Académie. Nous avons pris pour base de ce tra- vail les belles recherches de M. Resal sur le mouvement d'un fil ('). La solution mathématique une fois obtenue, nous nous sommes appuyé sur les résultats de l'expérience pour en déduire les conséquences pratiques qu'elle comporte, et nous sommes ainsi parvenu à des règles précises dans lesquelles il a été tenu compte à la fois de tous les éléments du problème, c'est-à-dire de la résistance du câble, de son adhérence sur les poulies, du mouvement propre qui l'anime, des changements de longueur qu'il subit sous l'influence des variations atmosphériques, des allongements permanents qu'il éprouve à l'emploi, des variations du travail résistant et des exigences pratiques d'exécution des épissures. » Le point capital de cette étude est la détermination du coefficient de fonctionnement dans les transmissions télodynamiques, coefficient qui fixe la manière dont se comporte un câble sous l'influence d'une variation dans les efforts exercés. » Nous arrivons ainsi à la notion de V équivalence de deux transmissions au point de vue du fonctionnement, et nous indiquons la règle simple per- mettant d'installer désormais, dans tous les cas, une transmission fonc- tionnant de la même manière qu'une transmission donnée, quelles que Resal, Traité de Mécanique générale, t. I, p. 821 et suiv.; t. III, p. 2ti et suiv. (998 ) soient d'ailleurs la portée, la force à transmettre et les irrégularités du tra- vail résistant. » Nous examinons également les effets des variations de longueur que subissent les câbles et nous établissons les règles qu'il convient d'adopter pour en éviter les inconvénients. » Cet ordre d'idées nous conduit à la notion des câbles limites, câbles qui transmettent la plus grande force qu'il soit pratiquement possible de leur demander, et que l'on peut du reste employer lorsque la résistance à vaincre est sensiblement constante. » Nous donnons ensuite, afin de sortir des généralités, les éléments des câbles correspondant à ce que l'on peut considérer comme un coefficient de fonctionnement moyen, câbles qui conviennent aux cas ordinaires de la pratique où l'effort à transmettre n'est pas parfaitement régulier. M Ces diverses théories sont accompagnées de Tableaux numériques propres à en faciliter l'emploi. Nous terminons enfin en étudiant les trans- missions par câbles successifs et les câbles avec galets de support. » Ce travail est divisé en trois Parties : la première contient la théorie générale; la seconde, les conséquences pratiques qui en découlent; la troi- sième, les règles d'établissement des transmissions télodynamiques. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l' essence de licari kanali, ou esseme de bois de 7-ose femelle. Note de M. H. Monix. (Commissaires : MM. Berthelot, Debray, Friedel.) « Sous la dénomination commerciale d'essence de linaloès, donnée à un produit similaire d'origine mexicaine el provenant du bois de citron, on a importé récemment de la Guyane française une huile essentielle dont est imprégné le licari kanali, ou bois de rose femelle, cèdre blanc de Cayenne. Un échantillon de ce bois de la Guyane, qui accompagnait l'envoi de l'es- sence, a été comparé avec un bois type des collections des colonies : il résulte de cet examen qu'il y a lieu de le spécifier sous le nom d'Jcrodicli- dium {sp.), du sous-ordre des Laurinées. M L'essence de licari, telle qu'elle est livrée au commerce de la parfu- merie, constitue un liquide limpide, peu coloré, plus léger que l'eau, pos- sédant une odeur aromatique agréable, rappelant à la fois le parfiun de la rose et celui du citron. Au contact des corps en ignition elle brûle avec ime flamme fuligineuse. Elle contient une petite quantité d'eau en dissolu- ( 999 ) tion. Exposée à la température de —20°, elle ne se concrète pas; elle se trouble seulement par suite de la congélation de l'eau sous forme d'aiguilles microscopiques. » Pour obtenir à l'état de pureté l'essence de licari, il est nécessaire de la débarrasser d'abord de toutes traces d'humidité par un contact prolongé avec du chlorure de calcium desséché et de la distiller ensuite sur le même sel fondu. Elle passe à la distillation presque en totalité à une température constante, et, au moyen d'une rectification convenable, on recueille un liquide incolore qui bout régulièrement à + 198° à la pression de ^Sd"". Sa densité est de o, 868 à -t- 1 5°. Son pouvoir rotatoire, déterminé au moyen du polariiiiètre Laurent avec la lumière du gaz salé et à la température de + iS", est lévogyre et égal à — 19". » L'essence de licari est soluble dans l'alcool, l'éther et la glycérine. La potasse ne l'altère pas. » Le brome agit vivement sur elle, avec dégagement d'acide bromhy- drique si ce métalloïde a été employé en excès. L'iode se comporte d'une fnçon analogue. » L'action de l'acide nitrique avec le concours de la chaleur est très énergique; il se forme des produits complexes avec dégagement d'abon- dantes vapeurs rutilantes. » L'acide chlorhydrique est absorbé par cette essence suivant certaines conditions, de manière à produire un liquide plus dense que l'eau et à odeur camphrée; la chaleur détruit cette combinaison, dont je poursuis l'étude. » Au contact de l'acide sulfurique concentré, l'essence s'échauffe très fortement et prend une coloration brune; le produit ainsi obtenu et privé par des lavages à l'eau de toutes traces d'acide devient visqueux sous l'ac- tion de la chaleur. » L'analyse élémentaire assigne à l'essence de licari une composition identique à celle du camphre de Bornéo. » La moyenne de six analyses concordantes, effectuées sur les produits de deux rectifications distinctes et à point d'ébuUition constant à H- 198", donne le résultat suivant : ('..ilciil ijom- C'"H"0'. Carbone 77,77 77 '9^ Hydrogène 11 ,90 1 1 ,69 Oxygène » 10,09 100,00 G. R., 1S81, 1" Semfsire. (T. XCU, ^° 17.) ; 1^2 { TOOO ) » Traitée par le chlorure de zinc fondu, l'essence se dédouble en eau et en un hydrocarbure de consistance visqueuse dont l'odeur rappelle celle de la térébendiine. La décomposition a lieu avec une brusque élévation de températiu-e. Cet hydrocarbure est optiquement neutre; son analyse cor- respond à la formule C-°H'". » L'essence de licari hanali parait donc, comme les essences de cajeput et cV Osmitopsis astericoides, être un isomère du camphre de Bornéo et sus- ceptible de former de même, par déshydratation, un carbure d'hydrogène dont la composition répond à la formule C^'H". » VITICULTURE. — Sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra. Lettre de M. V. Mayet à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Voici le résumé de mes études dans la première quinzaine d'avril : « J'ai rayonné autour de Montpellier, et j'ai été jusqu'à Béziers et Nar- bonne, dans le but de réunir le plus possible de documents concernant la permanence des galles de Phylloxéra sur les feuilles, dans les mêmes quartiers. » Plus de cent œufs d'hiver ont été observés par moi dans la localité où je les ai découverts à Montpellier. J'y suis allé avec M. Lichtenslein, qui vous a écrit pour vous rendre compte de ses propres recherches. » De nombreuses éclosions de ces œufs ont été observées, et voici, par ordre de dates, le nombre de celles que j'ai obtenues dans mon laboratoire: le 5 avril, une; le 6, trois; le 7, une ; le 8, quatre ; le 9, six ; le 10, trois; le II, deux; le i3, trois ; le i/|, cinq ; le i5, deux ; le 16 enfin, quatre ; total, trente-quatre. Une vingtaine de ces œufs non éclos restent en obser- vation; le reste s'est desséché ou a été préparé pour le microscope. De plus, tout porte à croire que j'ai encore de nombreux spécimens non éclos dans les deux ou trois cents bouts de sarments que j'ai coupés au vignoble sans avoir eu le temps de les examiner. Ces recherches à la loupe sont longues et minutieuses. » Je puis donc dire que l'éclosion de l'œuf fécondé se fait ici pendant tout le mois d'avril, et même dès la fin de mars, comme je le prouverai plus loin. » Plusieurs de mes Phylloxéras issus de l'œuf d'hiver ont été mis sur des feuilles de clinton dès le 10 avril, et, à l'heure qu'il est, ils sont enfermés ( I oo r ) dans une petite galle. J'ai fait une observation plus importante : j'ai trouvé, le 1 3 de ce mois, dans le domaine de Verchant, près Montpellier, appar- tenant à M. Leenhardt, un groupe d'une dizaine de riparias ( type sau- vage) déjà couverts d'une multitude de galles, et dans ces galles des aptères adultes en train de pondre. Comme il faut au moins quinze jours avant qu'un Phylloxéra puisse pondre, ceux-ci sont donc nés de l'œuf d'hiver vers le 25 mars. » J'ai recueilli sur ces riparias de M. Leenhardt plusieurs morceaux de bois de deux ans et j'ai eu la satisfaction de trouver sous l'écorce de l'un d'eux une dépouille de femelle sexuée. Là encore les galles proviennent donc bien d'œufs d'hiver déposés sous les écorces l'automne dernier. Plus je vais, plus je vois que je suis dans la bonne voie pour mes recherches. » Ma conviction est à peu près faite pour ce pays-ci ; mais il faut que j'arrive à déterminer dans l'Ouest le lieu de ponte des sexués et que je voie par moi-même si parfois les œufs d'hiver se trouvent sur des plants français qui n'ont pas en de galles^ connue on l'a affirmé à M. Lichtenstein dans le Médoc. C'est donc là que j'opérerai, ainsi qu'à Libourne et à Cognac. Je compte faire de nombreux voyages cette année dans ces parages, car, les endroits de ponte étant bien déterminés, la destruction de l'œuf d'hiver serait assurée. » Un traitement insecticide imposé aux propriétaires contribuerait con- sidérablement à enrayer le fléau. » VITICULTURE. — Résultais obtenus, dans les uUjnes phylloxérées., par un trai- tement mixte au sulfure de cartonne et au suljocarbonate de potasse. Lettre de M. L.iugier à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « J'ai le plaisir de vous annoncer que les excellents résultats obtenus par le traitement mixte au sulfure de carbone et au surfocarbonate de potasse, que j'avais institué en juillet-août i88o, et constatés par M. le Dé- légué régional, ont été confirmés par les recherches effectuées en mars i88i, sous ma direction. » A Gilette, notamment dans la propriété phylloxérée de M. Bruiiy, juge de paix (unique tache phylloxérique de l'arrondissement de Puget- Théniers), il n'a pas été possible de retrouver un seul phylloxéra sur les racines. D'autre part, le fermier de M. Bruny, qui, comme tous les fermiers voisins, était fort sceptique en juillet dernier, a dû constater, à son grand ( I002 ) étoniiement, la présence de très nombreuses et très vigoureuses radicelles nouvelles, mesurant en moyenne plus de o",3o de longueur. Je dois ajouter que ces radicelles étaient complètement exemptes de nodosités. » Par mesure de précaution, un traitementde deuxièmeannée,par lesul- fure de carbone et lesullocarbonate, a été exécuté. Comme l'an dernier, j'ai fait appliquer le sulfocarbonale dilué dans 3'" d'eau, pour réduire au mini- mum les frais de transport de l'eau au pied du cep. On arrosait la partie aé- rienne du cep, les jeunes bois de un et deux ans exceptés, pour ménager les bourgeons; on atteint ainsi, autant que possible, les œufs d'hiver, s'il s'en trouve, et les liibernants logés entre l'épaisseur des écorces, dans la partie sou- terraine du cep. Voilà, suivant moi, un des moyens les plus efficaces de neu- traliser une réinvasion, et je pense que vous approuverez celte opinion. Vous savez, par les expériences de M. Mares et de M. Mouillefert, combien il est difficile, même en liiver et avec de grandes quantités d'eau dont le transport est très coûteux, d'atteindre de grandes profondeurs avec le sulfocarbonate seul, et d'obtenir un résultat insecticide satisfaisant, tandis que les vapeurs du sulfure de carbone, injectées dans le sol à la dose de Sa^"^ à 40''' par mètre carré, arrivent aisément en quantité suffisante à plus de 2" de pro- fondeur, ainsi que j'ai pu le constater. En été, 2''' à 3'" d'eau (avec lo^' à iS^'' de KS,CS') par cep, assurent le résultat du traitement par le CS-, en obturant les crevasses du sol autour du cep et en maintenant les vapeurs de sulfure, qui tendraient, sans cela, à s'échapper irop rapidement pour agir sur les insectes protégés par les écorces. » Je dois ajouter que, d'après ce que j'ai pu voir à Gilette, le sulfure de potassium paraît agir dans un sens favorable sur le mycélium du blanc de la vigneron pourvidié). Ce mycélium est assez fréquent dans le département et se rencontre souvent sur les vignes phylloxérées, dont il paraît accé- lérer la décrépitude. » Dans les quelques essais que j'ai pu faire, près de Nice, avec le traite- ment mixte au sulfure et au sulfocarbonate, en employant, pour diluer ce dernier, du sewage, la formation du nouveau chevelu a été encore plus marquée. Les phosphates et les sels ammoniacaux, dont ce sewage, liquide résidu de la fabrication du sulfate d'ammoniaque avec les eaux de vidange de l'usine de Nice, contient une proportion notable, paraissent avoir secondé énergiquement l'action fertilisante de la potasse du sulfocarbonate. Ce sewage est â très bon marché (2'' le mètre cube) et revient, en général, moins cher que l'eau, car la plupart des fermiers consentent à le trans- porter eux-mêmes à titre d'engrais supplémentaire. » Ainsi que je vous l'avais écrit, je développe le plus possible, cette ( ioo3 ) année, ce mode de Iraitenient mixte, coiiforméuient au programoie ap- prouvé par M. le Ministre. » M. E. Mall adresse un Mémoire inlitulé « Description d'un nouveau genre de machine soufflante applicable à la direction des aérostats ». (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Seckétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un (c Rapport sur les travaux de M. Pasteur, par M. H. Bouley, membre de l'Institut, au sujet de la médaille d'honneur offerte à M. Louis Pasteur dans la séance d'ouverture de la Société des Agriculteurs de France, le 21 février 1881 »; 2° Une Rrochure de M. /. Gay, intitulée « Les fermentations par fer- ments figurés et leurs applications médicales »; 3° L' « Annuaire du Cosmos-les Mondes pour 1881 », par M. l'abbé Moigno. Le Co.MiTÉ constitué par l'Université de Dorpat, pour élever une statue à M. E. de Baer, adresse à l'Académie un exemplaire de la circulaire invitant les sculpteurs de tous les pays à envoyer des projets. M. Faye, en présentant le premier Volume des Annales de C Obsei'vatoire de Toulouse, s'exprime ainsi : « L'Académie accueillera certainement avec intérêt ce Volume, que M. Baillaud, le directeur actuel, vient de publier. En succédant à M. Tis- serand, M. Baillaud a jugé qu'il avait à remplir un premier devoir, celui de liquider, en quelque sorte, l'héritage qui lui avait été légué. La ville de Toulouse, avec une libéralité qui l'honore, a bien voulu faire les frais de la publication. L'Ouvrage a été imprimé par M. Gauthier- Villai s : c'est assez dire que la beauté et l'exactitude de l'impression répondent au mérite de l'Ouvrage. » Ce premier Volume marque, en effet, une ère nouvelle dans l'histoire de nos observatoires de province, si longtemps négligés, aujourd'hui sou- tenus avec tant de sollicitude par l'État et par nos plus grandes cités. Il est intéressant de parcourir cet Ouvrage et de voir comment le jeune directeur ( lon/4 ) d'un de ces observatoires appelés, depuis si peu d'années, à une période d'activité féconde, a compris son rôle dans le grand mouvement scienti- fique de notre époque. » En dehors des travaux réguliers qui reviennent de droit à notre Obser- vatoire national, l'Astronomie offre aux autres établissements un champ très vaste. M. Tisserand y a choisi l'étude de deux systèmes secondaires de notre monde, celui de Jupiter et celui surtout de Saturne. 11 y a là, comme Cas- sini et Laplace l'ont montré, une ample moisson de découvertes à faire. Ces petits mondes présentent en effet des relations, des lois d'une délicatesse extrême, dont l'explication, jusque dans les moindres détails, est au- jourd'hui le plus beau triomphe de la théorie, et, on peut le dire, sa véri- table pierre de touche. Celui de Salurne était bien oublié chez nous. M. Tisserand s'est attaché à en observer les satellites; il a entrepris une re- cherche approfondie des inégalités séculaires du plus important d'entre eux, le dernier, Japliet, dont l'inclinaison de l'orbite sur l'équateur de Saturne est si remarquable. Les astronomes connaissent déjà les curieux résultats auxquels l'auteur est parvenu; ils seront satisfaits de retrouver dans ce premier Volume : une théorie complète du huitième satellite; l'étude des mouvements progressifs des axes des orbites, qui, dans ce curieux système, prennent des proportions étonnantes ; la détermination de la masse de l'anneau, masse énorme par rapport à celle des satellites et même par rap- port à la masse de notre Lune, qui n'en est que la treizième ou quatorzième partie; enfin l'étude de certaines conditions d'équilibre de ce merveilleux appendice, qui paraît ne pouvoir subsister qu'à la condition de se subdi- viser en une quantité d'anneaux distincts, séparés par des intervalles à peine perceptibles, si ce n'est pour la puissante lunette de M. Bond. » Je profile de l'absence momentanée de notre corjfrère pour ajouter les réflexions suivantes. M. Tisserand ne s'est pas borné à faire lui-même des recherches importantes : il a eu le talent et le mérite d'imprimer à ses auxiliaires la même ardeur et le même zèle. On peut dire qu'il a fait école et époque à Toulouse. C'est ainsi que M. Perrotin, dont nous voyons le nom joint aux observations les plus variées, a donné dans ce Volume une théorie de la planète Vesta poussée jusqu'aux inégalités importantes qui dépendent du carré des masses. Ce travail, favorablement accueilli par les meilleurs juges, a mis le sceau à la réputation que M. Perrotin s'est faite sous la direction de son jeune maître, et lui a valu l'honneur, le bonheur d'être choisi par M. Bischoffsheim pour la direction du grand observatoire que ce célèbre ami des sciences fait ériger à Nice. » Il en a été de même, à divers degrés, bien entendu, de tous les colla- ( !Oo5 ) borateurs de notre confrère. Tous ont contribué à ce Volume par des ob- servations et des calculs. Ce sont, rapidement : une étude intéressante de RI. Gruev sur la lumière zodiacale; une belle et importante série d'éclipsés des satellites de Jupiter, observées par MxM. Perrotin, Bigonrdan et Jean ; un grand travail sur les taches du Soleil; des observations délicates sur l'anneau de Saturne et les passages des satellites par des tangentes extrêmes de l'anneau, observations qui ont donné une valeur très précise de ses di- mensions; enfin des dessins des taches du Soleil, admirablement exécutés par M. Jean; ce spécimen fait désirer que l'ensemble de ces dessins ne reste pas dans les cartons de l'Obsrrvatoire de Toulouse. » Permettez-moi, en terminant ce trop rapide compte rendu, de faire remarquer que le directeur actuel, M. Baillaud, n'a pas eu le seul mérite de publier une œuvre achevée : il a pris part bii-méme aux réductions, aux calculs, et, bien qu'il ait soin de s'effacer, je ne puis m'empêcher d'ex- primer l'espoir que son zèle et son incontestable savoir maintiendront l'Ob- servatoire de Toulouse au rang élevé où M. Tisserand l'a porté. » Je prie l'Académie de vouloir bien lui témoigner l'intérêt qu'elle at- tache à la publication qu'il vient de faire, et à l'avenir de l'Observatoire de Toulouse, dont la direction lui est désormais confiée. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe d'équations différentielles linéaires à coefficients doublement périodiques. Note de M. Appell, présentée par M. Bouquet. « I. Soit une équation différentielle dont les coefficients/?,, p^, .. .,p„sont des fonctions uniformes double- ment |)ériodiques de jc n'ayant d'autre point singulier essentiel que le point 00 . Je suppose ces coefficients tels que l'intégrale générale n'ait elle-même d'autre point singulier essentiel que le point oo ; de plus, en dé- signant par rt un point quelconque où certains des coefficients /j,- deviennent infinis, je suppose que les racines de l'équation fondamentale déterminante relative à ce point soient des nombres commensurnbles ayant des différences entières, mais que les éléments d'un système fondamental ne contiennent pas de logarithmes dans le voisinage dex = a; ainsi, - étant la plus petite ( ioo6 ) des racines de l'équation fondamentale relative an point a, les autres sont + Â-,, — I- A-j, . . . , — h k„_, , — désignant nne fraction irréductible et /•,, ^.,, ... ^•„_, des entiers positifs. » Si ces condilions sont remplies pour tous les points singuliers de l'é- quation différentielle (r), l'intégrale générale de cette équation peut s'obte- nir parla méthode suivante. Soit N le plus petit commun midliple des dé- nominateurs de toutes les fractions telles que — relatives aux différents points singuliers; si l'on considère la fonction -■J\ cette fonction satisfait à une équation différentielle linéaire d'ordre («-+-il...(« + N-i) m ■ à coefficients doublement périodiques. Cette équation peut être formée par la méthode que j'ai indiquée [Comptes rendus, t. XCI, p. 211); elle admet, pour intégrale générale, une fonction homogène de degré N, à coefficients arbitraires, des éléments d'un système fondamental d'intégrales de l'équation (i). Par conséquent, d'après les hypothèses faites sur les points singuliers de l'équation (i), l'intégrale générale de l'équation en z est une fonction uniforme de x dans toute l'étendue du plan; elle pourra donc s'obtenir au moyen des fonctions 0, H de Jacobi, par la méthode indiquée par M. Picard [Comptes rendus, t. XC, p. 128). Une fois que l'on a obtenu un système fondamental d'intégrales de l'équation en z, il ne reste plus qu'à déterminer des constantes X,, X,, . . ., X„ de façon que l'expression 1 J = ( )., z, + )., z, 4- . . . + A,„Z,„ f soit une intégrale de l'équation (i) ; ce que l'on pourra faire par substitu- tion directe dans l'équation (i). Il sera possible d'éviter cette substitution si l'on possède n intégrales Ç,, Ço, . .., Ç„ de l'équation en z telles que l'in- tégrale générale de celte équation soit luie fonction homogène de degré N, ( ino'7 ) à coefficients ;irbitraires, des ti fondions 1 ' i bi > Si ' • • •' S" » I alors ces n fonctions Çf forment un système fondamental d'intégrales de l'éqnation (i). )) II. Prenons, par exemple, l'équation de Lamé (3) tL^=[n{n+\)F-sixKv-\-h]Y, qui a été intégrée par M. Hermite dans le cas de n entier, et supposons que n soit de la forme , n' étant entier. Alors les deux racines de l'équation fondamentale déterminante, relative au point singulier .r = jK', 2«' -4- I 2«'-+- 3 , , i-rr. sont ■. > nombres commensurables dont la di terence est 2 1 entière. Si donc les éléments de l'intégrale générale ne contiennent pas de logarithmes, on pourra appliquer la méthode précédente. Il faudra former l'équation du troisième ordre - ^, =[(2«'-f-i)(2«'+3)A^sn^r + 47.]^ ( -K ( 2 «' + 1 ) ( 2 ra' -I- 3 ) ^-'^ sn .r en ,r d n r . z-, à laquelle satisfait la fonction 3=:j-'; cette équation (4) étant intégrée, on formera, comme il a élé indiqué, l'intégrale générale de l'équation (3). » Ainsi, par exemple, si l'on suppose (5) «=-, 7i=0, «= ; , ^ ' ,2 4 l'équation (4) admet pour intégrales les trois fonctions cnx, sn.r, dn.r. Pour conclure de là l'intégrale générale de l'équation (3) dans ce cas par- ticulier, on remarque que, si l'on fait Ç , — A en a; + P) sn r + C dn .r, Ço = A' en a- + B' sn x + C d n ,r , l'expression v'ÇtÇa est une fonction de la même forme, à condition que ( AU-'= + B^ -C=>i'=' = o, ^ ' \ A'^k'^ + B'- - Cr-k'^ = o, c. R., i88i, i" Semesfre.iT. XCU, N" 17.) l33 ( ioo8 ) comme l'a montré M. Hermile [Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 423). Par suite, sous ces conditions (6), les deux expressions \/Ç,, \/Ço sont des inté- grales de l'équation (3) dans le cas particulier (5). Ainsi les deux fonc- tions \/cna; + dnj;, y'A"'sna;+ dnj; sont des intégrales de cette équation. » OPTIQUE. — Production normale des trois systèmes de franges des rayons rectilicjnes. Note de M. Croullebois. « J'ai montré, dans deuxCommunications précédentes, comment il était possible de produire simultanément trois systèmes normaux Ae franges des rayons elliptiques et des rayons circulaires. Je me suis proposé d'obtenir le même résultat pour les trois systèmes de franges des rayons reclilignes, ce qui na pas encore été réalisé. » Un trait lumineux, polarisé à 45°, illumine les demi-lentilles de Billet; les deux images conjuguées S, et Sj tombent sur la face antérieure d'un biprisme de quartz, du genre Wollaston ou Babinet, dont la section prin- cipale est horizontale; l'angle léfringent de cliaque moitié est de 8" environ ; S, et Sj se dédoublent sépurément en O, etE,, Oj et E.2; à la suite sont alignés une loupe et un analyseur. En orientant convenablement ce der- nier, on obtient sans peine trois systèmes de franges : deux latéraux, de même largeur, symétriques par rapport à la ligne axiale, et lui troisième système central, formé de franges beaucoup plus fines, occupant rigou- reusement l'intervalle qui sépare les premiers quand les images S, et SjSont placées à égale distance de la ligne de symétrie du biprisme. ; » Explication. — Les rayons rectilignes O, et O,, à vibration verticale, sortent du biprisme parallèles deux à deux et assemblés en faisceaux co- niques. Ils sont rejetés en dehors de l'axe, vers la droite par exemple, et, comme ils ont subi des retards inégaux tant dans le quartz que dans l'air, ils entrent nécessairement en conflit et donnent des franges (ayant la lar- geur de celles uniques qu'on obtenait avant l'interposition du biprisme). Les faisceaux E, et Ej interfèrent de la même manière et de l'autre côté de l'axe. Pareillement les cônes O, et Eo se rencontrent dans le champ, sous l'angle de déviation, et donnent des franges (plus étroites que les pre- mières), quand le polariscope est orienté dans les azimuts ±7" ( 'O09 ) » Si la lumière est iialttrelle, le système central fait défaut, même avec le nicol oculaire, comme on peut le prévoir a priori; *les systèmes latéraux redoublent d'intensité ou disparaissent pour deux orientations du polari- scope parallèles aux azimuts principaux du biprisme. » Si la lumière est polarisée, on peut tenter de nombreuses vérifications. Si le plan de la polarisation primitive est parallèle aux azimuts principaux du biprisme, deux systèmes s'éteignent à la fois, le central et un latéral. Si le plan de polarisation est incliné de l'angle w sur ces azimuts, les franges centrales acquièrent leur maximum de beauté pour les deux orientations symétriques ± w du polariscope. » Si Von a recours à la méthode spectroscopiqne, on reconnaît trois faisceaux de franges courbes, longitudinales, plus rapprochées dans le violet que dans le rouge, et sur lesquelles on trouve les caractères polariscopiques qu'indique la théorie. » ÉLECTRICITI?:. — (youses perturbatrices des transmissions téléphoniques. Note de M. Gaiffe. « Deux iMgueltes d'égale longueur ayant été coupées dans la même tringle d'un acier susceptible de se polariser fortement sans être trempé, une des baguettes a été aimantée autant que possible, puis on les a placées dans un circuit téléphonique, ainsi que cela a été expliqué dans la Note du 28 mars. » En les frappant tour à tour de la même manière, j'ai pu constater que la barre aimantée donnait des courants énergiques, tandis que l'autre ne donnait relativement que fort peu de chose. » Ce fait me parait pouvoir trouver dans la théorie d'A.mpère une explication satisfaisante : il doit se produire, dans un aimant en vibration, des courants analogues aux extra-courants qui naîtraient dans un solé- noïde dont on modifierait la position respective des spires en le faisant vibrer. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ioiicjlne rénale de la néfrozymase. Note de MM. J. Béchamp et Baltus, « En i865, M. A. Béchamp a nettement démontré que, dans l'état norma/ et d'une manière constante, l'urine contient une matière de nature albumi- ( lOlO j noïde qui possède les propriétés générales des ferments solubles, la néfro- zpnaie, capable de fluidifier et de saccharifier directement l'empois de fécule, tout en étant sans action sur le sucre de canne ('). De plus, la proportion de cette substance inconnue jusqu'alors et faisant partie de ce qu'on appelle V exlraciif de l'urine est relativement considérable, puisque sa quantité peut aller jusqu'à près de o^^S par litre. Ainsi que nous l'avons démontré dans des recherches antérieures, l'urine de miction présente normalement chez; le chien une quantité de néfrozymase qui varie entre o^^SS et oS'',75 par litre ("). )) Diverses considérations avaient amené M. A. Béchamp à placer le lieu de formation du ferment de l'urine dans le rein lui-même, et non dans la vessie. L'objet de cette Note est la démonstration expérimentale de cette hypothèse, démonstration basée sur l'analyse chimique du produit de fis- tules urelérales. » Expérience I ^17 janvier 1881). — Chien de berger très vigoureux. P = 18*". » g''. — Une heure après un repas copieux de viande et de pommes de terre, on intro- duit une canule dans l'uretère droit, au moyen d'une boutonnière pratiquée le long du droit abdominal. La sécrétion ne s'établit qu'a[)rès un arrêt momentané de quatre heures en- viron. » 4''- — 'o" '^*^ l'urine de fistule, mélangés à 4°*' d'empois créosote, sont placés à l'étuve à 40°; dix minutes après, fluidification complète. Le lendemain malin, réduction abondante du réactif cupro-potassique avant ébullition. Une partie du produit a été placée dans un tube à fermentation de Cl. Bernard; le tube était vide deux heures après : la for- mation du glucose était donc indiscutable. » Parallèlement, on mélange à l^O'' d'empois créosote 10" d'urine de fistule, préalable- ment bouillie de façon à annihiler l'action de la néfrozymase : quarante-huit heures apiès, on ne trouvait aucune trace de fluidification. i> Le chien fournit dans la journée de l'opération environ 3oo" d'urine. » Dosiige de la iii^Jrozyimue. — La quantité de néfrozymase, rapportée à 1000"'^ d'urine, est égale à i»'', 08. » La néfrozymase isolée fluidifie rapidement l'empois de fécule et le saccharifie en quelques heures. » Expérience 21 [5 avril]. — Chienne griffon. P = 5''=. » Une heure après un repas copieux de soupe aux pommes de terre, on introduit une canule dans chaque uretère, au moyen d'une incision faite sur la ligne blanche, immédiatement au-dessus du pubis. On recueille ainsi en vingt-quutre heures 175" d'urine acide, ne coa- gulant pas par la chaleur. (') A. Béchamp, Comptes rendus, t. LX, p. 455, et t. LXI, p. 25 1 ; Mémoire mr la né- fiozymase, etc. [Montpellier médical, l865). (') J. BÉCHAMP et E. Balïus, Comptes rendus, t. LXXXVI, p. 1 i48. ( 'OI! ) • 2" d'urine sont niélunjjés à 5"' d'empois de fécide : deux heures après, fluidification complète et saccliarification au bout de douze iieures. » 7.5" sont employés à doser la néfro/-yraase. Le [loids de cette substance, rapporté à 1000", est de o^"', 8. » 100" sont employés à isoler la néfrozymase. Le produit, pur, fluidifie l'empois de fé- cule en deux heures. Quelques heures après, réduction du réactif cupro-potassicjue et fer- mentation par la levure de bière. » Conclusions. — Il résulte des expériences précédentes : » 1° Que la matière albuininoide feriiieiit, la néfrozymase, existe dans l'urine obtenue par fistules uretérales; » 2° Qti'elle est directement sécrétée par le rein; » 3° Qu'elle existe en plus grande quantité avant son arrivée dans la vessie qu'après sou séjour dans cet ori;aiie. » On remarque que sa quantité est duutnuée par une alimentation pure- ment végétale. » PHYSIOLOGIE. — Sur l' absorption des eaux niinciales par la surface cutanée. Note de M. Champouillon, présentée par M. Chat in. « On a souvent mis en doute et l'on conteste encore aujourd'hui l'ab- sorption, par la surface cutanée, des principes minéraux en solution dans l'eau des bains. Depuis dix-huit ans, je poursuis l'étude de cette question, eu prenant pour base de mes recherches la loi de l'endosmose; ces re- cherches ont porté exclusivement sur l'eau ferrugineuse manganésienne de Luxeuil. J'ai l'honneur d'en communiquer aujourd'hui les pinncipaux ré- sultats à l'Acadénne. » Les conditions qui favorisent ou qui contrarient le phénomène de l'ab- sorption par la peau sont relatives aux qualités physiologiques du sujet mis en expérience, à la composition, a la température et à la durée du bain. » Les conditions individuelles favoral)les à l'absorption cutanée sont : le jeune âge, le tempérament lymphatiqtie, la débilité générale de l'orga- nisme consécutive à l'anémie, aux grandes héaiorrhagies, à la leucorrhée, aux maladies chroniques, à la cachexie paludéenne, a l'abstinence, à la réclusion prolongée; une peaufine, délicate, débarrassée, par des lotions savoiuieuses, de la crasse sudorale, les bains répétés ayant pour effet de ramollir et de rendre perméable l'épiderme invasculaire. » Les conditions individuelles contraires sont : la vieillesse, une peau eche, écadlfuse ou recouverte des sédiments fixus de la trauspiratio" ( I0I2 ) une conslitution robuste, un tempérament pléthorique, et l'habitude d'un régime ahmentaire excitant. » L'eau alcaline ferrugineuse manganésienne de Luxeuil émerge du sol à une température de 26" C. Elle contient, par litre, iS'',45de matières solides, représentées par des sels à base de soude, de chaux, de magnésie et de potasse, de l'acide silicique en abondance, des bicarbonates de fer et de manganèse, de l'azote et de l'acide carbonique libres. » Sa densité est de i,o52, c'est-à-dire notablement moindre que celle du sang humain. La différence de densité entre ces deux liquides suffit seule à assurer le travail d'absorption cutanée par endosmose. Cette absorption est en outre activement secondée par la percussion de la douche et par le poids de la masse de liquide qui compose le bain. » Abstraction faite de sa température, l'eau ferrugineuse manganésienne exerce une action légèrement astringente sur les peaux vasculaires, ce qui diminue leur faculté absorbante, et sur les peaux anémiques, indolentes, une action tonique qui produit l'effet contraire. » L'absorption de l'eau ferrugineuse est à peu près nulle dans un bain pris à 35" et au-dessus; elle ne devient sensible qu'entre 1^° à 26"; elle acquiert son maximum d'activité entre 16" et 20". M Chacun ayant, pour le chaud comme pour le froid, une impression- nabilité personnelle, variable, il est dès lors assez difficile de déterminer d'une manière fixe le degré thermométrique du bain le plus favorable à l'absorption cutanée. » La quantité de fer et de manganèse absorbée varie avec la durée du bain ; sous ce rapport, le bain de piscine est préférable au bain de bai- gnoire. » J'ai recherché le fer et le manganèse uniquement dans les urines émises dans l'intervalle d'un bain à l'autre; j'ai eu le soin de réduire celles- ci, par évaporation, au tiers de leur volume, afin de faciliter l'action des réactifs em|)loyés à la recherche des sels métalliques. » Pendant une période de dix-huit ans, j'ai soumis quarante et un ma- lades au régime exclusif des bains ferrugineux : chez quatorze d'entre eux, j'ai trouvé de o^', oo3 à 0^^007, par jour, de fer et de manganèse; chez les vingt-sept autres, des traces seulement de ces métaux. » L'analyse chimique ne donne des résultats visibles que pendant les derniers jours de la cure, laquelle diu'e vingt et un jours seulement, aux Thermes de Luxeuil; c'est surtout chez les sujets profondément anémiés que les urines restent à peu près muettes, parce que la majeure partie du ( loi-^^ ) fer et du manganèse absorbés par la peau est accaparée par l'hémoglobine et y reste fixée. Ce n'est qu'après la période de saturation minérale que le fer et le manganèse se retrouvent dans l'urine. » L'absorption de l'eau minérale par la surface cutanée constitue une pré- cieuse ressource pour les malades incapables de digérer l'eau ferrugi- neuse manganésienne. J'ai constaté que les résultats thérapeutiques sont absolument les mêmes, que l'eau soit prise en boisson ou en bains. Il esta noter, en outre, que dans le bain la peau reçoit l'impression tonique du fer et que cette stimulation relève les forces de l'organisme tout entier par l'intermédiaire des centres nerveux. » Conclusion. — L'absorption de l'eau minérale par la peau ne peut être contestée. D'après la loi de l'endosmose et dans certaines conditions déterminées, le régime de la balnéation, employé seul, possède le même degré d'efficacité curative que l'eau minérale prise en boisson. » ZOOLOGIK. — Remarques sur l'anatomie du Pyrosome. Note de M. L. Jouet. « Accroissemenl de la colonie. — Tous les observateurs qui se sont occu- pés du Pyrosome ont remarqué que l'extrémité fermée de la colonie est occupée par quatre Ascidiozoïdes. D'après Savigny et Lesueur, ce sont les quatre individus primitifs développés dans l'œuf même. En ce qui concerne le Pyrosoma elegans, chez qui, au dire de Keferstein et Ehlers, l'endo- slyle se trouve du côté de l'orifice commun, je ne saurais dire ce qui en est; mais chez le Pyrosomn giganleum les choses se passent différemment. Panceri a déjà remarqué que les Ascidiozoïdes terminaux manquent de ces cordons musculeux qui vont se terminer sur le pourtour de l'orifice cloacal commun et que possèdent les Ascidiozoïdes primitifs. En outre, dans le P. giganleum comme dans le P. allanticum, l'endostyle et par conséquent le point germinatif sont tournés du côté de l'extrémité close. Il s'ensuit qu'un animal placé à un moment donné dans le voisinage immédiat de cette extrémité s'en trouve forcément séparé quelque temps après par les trois ou quatre bourgeons qu'il a produits directement, et plus tard encore non seulement par ceux-ci, mais par leurs dérivés. » Quand on examine les extrémités closes de plusieurs colonies bien adultes, ayant quelques cenlimètres de long, on voit que les quatre indivi- dus formant le verticille terminal sont dans un échantillon tout à fait ( î"i4 ) adultes et commençant à bourgeonner, dans un autre jeunes et encore pourvus d'un éléoblaste, ailleurs enfin à l'état de simples bourgeons fai- sant partie d'un stolon et non encore détachés du pnrent. En un mot, le verticille terminal d'une colonie ne ressemble pas à celui d'une autre colo- nie de même âge, ce qui n'aurait pas lieu si ce verticille était le verticille primitif. On voit par ces faits que. si l'on veut retrouver les quatre indivi- dus primitifs, ce n'est pas à l'extrémité close qu'il faut les chercher, mais à l'extrémité ouverte. Ils sont, en effet, sans cesse repoussés loin de la pre- mière par toute leur progéniture. » S/stème neweux. — Il existe sur la ligne médiane postérieure un nerf qui la parcourt dans presque toute son étendue. 11 ne naît pas directe- ment du ganglion, mais d'une traînée de cellules qui semblent le prolonger en arrière, court au-dessus de la base des languettes et paraît animer un faisceau de fibres musculaires qui, passant en arrière de l'œsophage, tra- verse le cloaque en bordant la lame péritonéale sous-intestinale. » Dans les quatre Ascidiozoïdes primitifs, les deux gros nerfs latéraux postérieurs aboutissent aux deux cordons musculaires qui parlent des deux côtés de l'œsophage pour se rendre an cloaque commun. » Dans les individus ordinaires, il n'existe qu'un seul de ces cordons musculaires ; il est médian et représente morphologiquement les deux cor- dons des individus primitifs, car il reçoit les deux nerfs à la fois. » Système musculaire colonial. — Outre les cordons musculaires dont il vient d'être parlé, il existe dans la substance transparente commune des bandes musculaires beaucoup moins bien limitées qui relient les individus entre eux dans le sens longitudinal. Panceri a décrit leur trajet avec assez d'exactitude, mais sans en connaître l'origine. Ces faisceaux musculaires prennent naissance dans la substance transparente même, dans laquelle on les voit en certains points s'irradier, et semblent se constituer aux dépens des cellules mêmes de cette substance, modifiées d'une manière spéciale. Les cellules normales constitutives de la substance transparente commune sont étoilées. » Sur i éléoblaste. — Salenskva cherché à voir dans l'éléoblaste des Salpes le représentant déformé de la queue des appendiculaires et des têtards d'Ascidies. En ce qui concerne le Pyrosome, cette hypothèse est inadmis- sible. L'éléoblaste y prend en effet la forme d'un anneau entourant l'extré- mité germinative de l'endostyle. Ce n'est donc plus un organe simple comme dans les Salpes. Par sa forme comme par ses rapports, il ne peut correspondre à la queue des appendicidaires. ( ioi5 ) » Son rôle paraît être plutôt physiologique. Il grandit tant que le bour- geon reste attaché au parent, il diminue à partir du moment où la sépara- tion s'opère jusqu'à celui où le jeune Ascidiozoïde,s'étant mis encommiuii- cation avec l'extérieur, peut vivre pour son propre compte; il disparaît alors tout à fait. Je ne pense pas non plus qu'il ait aucun rôle, même adjuvant, dans le bourgeonnement. Il est en effet coinplétemrnt disparu à l'époque où le bourgeonnement ne fait que commencer. Il sert, selon toute vraisem- blance, de réserve au jeune à l'époque où sa nutrition est encore nulle ou insuffisante. )) Sur i alternance des générations. — Si l'on veut rapprocher autant que possible ce qui se passe chez les Salpes de ce qui se passe chez les Pyrosomes, il faut prendre pour termes équivalents d'une part le Salpe agame et de l'autre le Cyathozoïde. On a alors, dans les deux cas, deux individus asexués produisant par bourgeonnement toute une série d'indi- vidus qui en différent par la forme, sont semblables entre eux et sexués. Toute la différence gît alors dans ce fait que, tandis cjue les Salpes sexués ne peuvent bourgeonner, les Pyrosomes sexués sont capables de produire par bourgeonnement d'autres individus, mais semblables à eux-mêmes. » M. D. Carrère adresse une Note portant pour titre « Description d'un procédé pour résoudre l'équation du troisième degré à coefficients ima- ginaires ». MM. J. MoRiN et Gloker adressent une Note sur « un indicateur galva- nométrique des courants alternatifs ou continus ». La séance est levée à 5 heures. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du i8 avril 1881. (Suite.) Bulletin de (a Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen ; 16" année, 1880, 2^ semestre. Rouen, L. Deshays, 1881; in-8°. La dégénérescence de la vigne cultivée, ses causes et ses effets. Solution de la C. B., 1881, I" Semestre. (T. XCll, N« 17.) ' -^4 ( io:G ) question phylloxérique ; par C. Oberlin. Colmar, E. Barth, 1881; in-8°. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Insltdlation Jngorifique de la Morgue. Troisième Lettre à M. le Préfet de In Seine; par Ch. Tellier. Paris, Chaix, 1881; br. in-8°. Essai sur le classement des animaux qui vivent sur la plage de Dunkerque ; par M. O. ÏERQUEM. Sans lieu ni date; br. in-8". Finje a la Pataqonia austral, etnprendido bajo los auspicios del Gobiemo na Sur le Rapport fort bien fait de M. le député Escanyé, membre du Conseil général. Rapport empreint d'un grand esprit de libéralité et où règne une ardeur véritable pour le progrès, le Conseil général a voté à l'u- nanimilé une subvention de 20000'' à inscrire au budget de 1882, pour aider à la construction des laboratoires dans ime localité qui sera ulté- rieurement désignée et qui, du reste, est laissée à mou choix. » Il est utile de citer ici l'un des passages du Ripport de i\I. le conseiller et député Escanyé, qui, après avoir rapjielé l'origine des démarches faites, et le voyage du Ministre en 1879 à Port-Vendres, continue ainsi : « Cette idée a mûri depuis ; les corps savants sont informés du projet et font des vœux pour sa réalisalion. » M. le préfet, s'inspirant de l'intéiét de la Science et de l'intérêt du départeinent, nous demande de voler une allocation qui serait le point de di-parf. et la raison déterminante de la création projetée. » Le Conseil général aurait ainsi l'initiative des mesures d'exécution, et son intervention imprimerait à cette œuvre une impulsion ilécisive. ( >"'-7 ) » Votre Commission dos Affaires diverses a pesé les considérations qui ont été déve- loppées par M. de Lacaze-DiUhiers dans l'exposé qu'il vous a soumis, ainsi que par M. le préfet dans l'appréciation qu'il a faite personnellement du projet. » Votre Commission pense que la réalisation de ce projet, dont l'utilité pour la Science ne saurait éire contestée, non seulement ferait honneur au département des Pvrénées-Orieii- tales, mais ajouterait encore à l'importance de nos ports maritimes de Port-Vendres et de Banyuls. » Elle estime que nous ne pouvons rester indifférents devant la perspective d'aider au déseloppemcnt intellectuel de notre pays sous sa forme et dans ses conditions les plus élevées, et de fournir aux savants français ou étrangers un centre d'études et de travaux qui sera sans doute une occasion et une cause de créations et d'améliorations utiles à notre littoral et à notre département tout entier; que, par conséquent, il convient de répondre à l'appel qui nous est adressé. . . !■ L'emplacement de la station n'est pas encore déterminé d'une manière précise. » Sans qu'il y ait lieu de se prononcer sur cette question, qui ne peut être immédiatement tranchée et qui échappe d'ailleurs à notre compétence, votre Commission vous propose, conformément à l'avis de M. le Préfet ; i" d'émettre le vœu qu'une station zoologique soit créée sous le patronage de l'Académie des Sciences, sur un emplacement à déterminer ulté- rieurement, dans la ville de Port-Vendres, ou de Banyuls ; 2° de prendre l'engagement de ])articiper à la création projetée pour une somme de 20 oco'"', destinée, suivant le cas, soit aux frais de première installation et d'aménagement, soit à la construction d'un bâti- ment nouveau. >. » Ces conclusions ont été votées à l'unanimitc, dans la séance du jeudi 28 avril. » Bientôt après, M. Roineu, le président du Conseil, ainsi que M. Rivaud, le préfet, venaient m'informer de ce résultat, heureux qu'ils étaient de l'unanimité qui avait accueilli les conclusions du rapporteur. « Dites bien à Paris, ajoutait l'honorable président du Conseil général, que, si notre dé- partement a été maïqué d'une tache noire sur la Carte de France qui représente les degrés du développement de l'instruction des populations, dans les Pyrénées-Orientales, nous faisons tous les efforts et tous les sacrifices possibles pour arriver au progrès, et c'est parce que nous sommes tous profondément convaincus de la nécessité du développement de l'instruc- tion publique que nous avons accueilli avec la plus vive gratitude votre proposition et que nous vous remercions du choix que vous avez porté sur notre département, si éloigné, si peu connu et quelquefois si mal jugé. » En vous parlant ainsi, je suis l'interprète de tout le Conseil général et du département. >• » L'Académie comprendia qu'après avoir obtenu de tels succès je de- vais avoir liâte de les lui communiquer, et surtout de venir adresser publi- quement des l'emercîmentsau Conseil général, au préfet et aux municipalités riveraines qui en ce moment rivalisent de zèle pour concourir à l'accoiii- C. K., iKRi, i" Semestre. (T. XCII, N" I».) l3G f 1028 ) plissement de l'œuvre; j'espère que ces remercîments, portés à notre séance publique, auront le retentissement bien justifié qu'ils doivent avoir. )) Le voyage que je viens de faire sera donc fructueux pour la Zoologie française; grâce à l'appui et au patronnge de l'Académie, j'ai senti bientôt que mes espérances se réaliseraient, car je puisais dans les encouragements qui m'étaient donnés une nouvelle force qui, s'ajoutant à celle de la conviction profondequi m'avaitfait poursuivre sans découragement mes démarches pen- dant deux années, devait me conduire à vaincre fous les obstacles. Je sentais enfin combien était puissante la sanction morale que m'avait donnée l'Aca- démie, qui reste et restera bien longtemps encore le centre d'action du mouvement et des progrès scientifiques, ainsi qu'elle vient d'en donner encore la preuve. )) Et si, bien loin de Paris à l'autre bout de la France, 'j'ai reçu un accueil que je me plais à faire connaître et que les résultats que j'apporte suffisent à caractériser, il faut aussi en rapporter une grande part à cette vieille ré- putation qui s'attache au titre de Membre de l'Académie des Sciences, dans ce paysoù naquit l'une de nos plus grandes et célèbres illustrations. Les sou- venirs, si vivants encore dans toutes les Pyrénées-Orientales, qu'a laissés François Arago et dont j'ai retrouvé la preuve éclatante dans la présence de son busie ou de son portrait dans toutes les salles des mairies où je suis entré, à Banyuls, à Port-Vendres, quoique loin d'Estagel, ont été pour beaucoup, j'en suis assuré, dans l'accueil si empressé et si favorable qu'ont reçu mes demandes et mes projets. >> Je me résume donc : » 32 000*^', » 750'' de rente, 11 Un emplacement, «Un bateau « Et le produit d'une souscription. » Voilà qui est aujourd'hui acquis, et qui assure la fondation de l'ob- servatoire zoologique dans les Pyrénées-Orientales; en attendant mieux sans doute, car d n'est pas possible que l'Administration et l'État laissent ainsi livrés à leiu's propres forces un département, des communes et des particuliers qui font de tels sacrifices en vue des progrès de l'instruction publique et de l'enseignement supérieur. 2() ) l'attention sur les richesses naturelles de notic pays, et saisissons-nous avec empressement et bonheur toutes les occasions favorables qui se présentent. » » On ne saurait trop louer de tels sentiments; en aidant l'entreprise nou- velle, l'Académie est allée au-devant des désirs qu'expriinent ces paroles, et elle continue la tradition si vivace encore q^u'a laissée dans le Roussillon le nom vénéré d'Arago. » Maintenant est-il besoin de rappeler ce que j'avais riionneiu- d'an- noncer à l'Académie le i4 février dernier : La station zoologique des Pyrénées-Orientales est fondée? Aujourd'hui, je dois ajouter : elle ouvrira ses portes aux savants français et étrangers dès l'hiver prochain. » M. le Président se fait l'interprète de la satisfaction de l'Académie; elle porte l'intérêt le plus vif à la création d'nn Laboratoire d'études biologiques sur te littoral français de la Méditerranée; elle en altend les meilleurs ré- snltats, soit pour les progrès de l'Histoire naturelle, soit pour l'édtication et les travaux personnels de nos jeunes professeurs. Rien ne remplace l'observation directe des êtres dans leur milieu et dans la marche de leiu" développement. Il est heureux de penser que l'accueil fait par l'Acadé- mie au projet de notre confrère et l'empressement qu'elle a mis à s'y associer ont contribué à lui ménager un accueil sympathique dans le département des Pyrénées-Orientales. Coiument, d'ailleurs, douter de cet accueil dans la patrie d'Arago, lorsqu'on s'y présentait au notn de la Science, qu'il a si glo- rieusement servie, et au nom de l'Académie, qu'il a tant aimée? MÉDECINE. — Les dérangements de la progression, de La station et de T équili- bration, survenant dans les expériences sur les canaux semi-circulaires ou dans les maladies de ces cai^aux, n'en sont pas les effets, mais ceux de l'influence qu elles exercent sur le cervelet. Note de M. Bouillacd. « I. A l'occasion de mes précédentes Communications à l'Académie, concernant le rôle que remplit le cervelet, non pas sur tous les mouve- ments dits coordonnés de la locomotion et de la préhension en général, comme l'enseignait Flourens, mais bien, selon nous, sur ceux nécessaires à la marche, à la station et à l'équilibration, M. Chevreul, ce grand maître, rajipela que, pins tard, le même physiologiste publia des expériences siu" les canaux semi-circulaires de l'oreille interne. Or, de ces expériences, il concluait que les lésions de ces canaux (.t des nerfs c[u'ils conlienneiii dé- { 1 () JO ) leniiinaient, à l'inslar de celles faites sur le cervelet, des troubles de la marche, de la station et de l'équilibration. M. Chevreul ajoutait que, si Flourens avait pratiqué ses expériences sur les canaux semi-circulaires avant celles qu'il avait pratiquées sur le cervelet, il en aurait dû conclure que ces canaux et leurs nerfs présidaient aux mouvements coordonnés, dont il avait doté le cervelet. Ici donc, se présentait un de ces cas dans lesquels, poin- bien juger, il convient de recourir à cette méthode qu'il appelle méthode expéiimenlale n posteriori, ce que Flourens n'avait point fait. » IT. Mais, quoi qu'il en soit, il existe entre le cervelet et les canaux semi-circulaires (y compris les nerfs qui les traversent) des différences ana- tomiques on constituantes si énormes, que l'identité de leur physiologie ne serait rien moins qu'une sorte d' identité des contraires. » Non, je n'ai jamais pu comprendre, je l'avoue, comment un physiolo- giste, tel que Flourens, n'a pas reculé devant l'idée, vraiment effrayante, d'attribuer des fonctions semblables à des parties si dissemblables. Cepen- dant, dira-t-on, que répondez-vous aux faits ou phénomènes observés par cet auteur dans ses expériences sur les canaux semi-circulaires? Voici ma réponse : » 1° Je ne nie pointées phénomènes, mais bien l'interprétation ou l'ex- plication que Flourens en a donnée. Je la nie d'abord, a priori, par voie de raisonnement. Il est, en effet, logiquement, rationnellement impossible (inadmissible si l'on aime mieux), que les canaux semi-circulaires, y compris leurs nerfs, lesquels n'ont aucune relation anatomique directe avec les membres inférieurs, agents essentiels de la marche, de la station et de l'é- quilibration, coordonnent les actes mécaniques nécessaires à ces dernières. Or, une conséquence nécessaire' de celle prémisse, c'est que les altérations des canaux semi-circulaires (toujours y compris les nerfs) ne peuvent causer des lésions dans des mouvements auxquels, à l'état normal, ces canaux ne prennent aucune part directe. M 2° Je nie également, a posteriori, et par droit de démonstration expcrimen- /fl/e^ l'explication de Flourens, parce que les observations cliniques, qui sont aussi, à leur manière, des expériences, démontrent, on effet, que dans l'immense majorité des cas d'affection ou d'altération de l'oreille interne, dont les canaux serai-circulaires font partie, il n'existe aucune lésion no- table de la marche, la station et l'équilibration. Il est vrai que, néanmoins, dans un assez bon nombre de cas, il se rencontre une lésion de cette espèce chez les individus atteints d'une grave maladie de l'oreille interne, et no- lamni lit des canaux semi-circulaires. Seulcnii. lU, dnns ces cas eux-mêmes. ( io3i ) ce n'est pas directement, imiiiédintement et par soi que celte maladie engendre certains désordres de la marche, la station et l'équilibration. En le démontrant, comme je vais m'efforcer de le faire, j'aurai trouvé une troisième et dernière réfutation de l'explication deFlourens. » 3° Ce n'est donc pas, je le répète, par une influence directe sur les membres inférieurs et autres agents auxiliaires de la marche, de la station et de l'équilibration, que les maladies ou altérations des canaux semi-cir- culaires produisent dans celles-ci des désordres ou dérangements plus ou moins graves, mais bien par une influence exercée sur le cervelet lui- même, avec lequel, comme avec une certaine portion du cerveau, les canaux semi-circulaires et l'oreille interne tout entière entretiennent des liens très étroits de voisinage ou de proximité. Or, si cette influence est bien réelle, comme elle l'est en effet, on ne sera pas étonné que les maladies de cette oreille interne se communiquent, se propagent de proche en proche aux parties du cervelet les pins voisines. Or, puisque celte propagation s'établit ainsi, on ne sera pas étonné non plus qu'elle soit accom|)agnée de désordr s dans la progression, la station, l'équilibration, puisqu'elle a précisément son siège dans le véritable organe on centre nerveux, sans le concours duquel ces actions mécaniques ne sauraient s'exécuter. » Ainsi, en définitive, qu il s'agisse des expériences de Flourens sur les canaux semi-circulaires ou des maladies du cervelet, c'est toujours dans les lésions de celui-ci que gît la cause des désordres de la progression, de la station et de l'équilibration, avec celte différence que, dans le pre- mier cas, les lésions du cervelet sont jyrtmitives et comme d'emblée, tandis que, dans le second, elles sont consécutives aux lésions de l'oreille interne. M III. C'est la certainement une conclusion que Flourens n'avait pas pré- vue, mais qu'il aurait peut-être trouvée lui-même, s'il eût été aussi fami- lier avec les faits fournis par l'observation clinique qu'avec ceux fournis par les vivisections. On nous demandera sans doule, et avec juste raison, de présenter enfin ces faits cliniques sur lesquels repose aujourd'hui tout entière notre réfutation de la doctrine de Flourens en ce qui concerne l'in- fluence des canaux semi-circulaires sur la progression, la station et l'équi- libration. Avant de satisfaire à cette demande, qu'd nous soit néanmoins permis d'oser faire la prédiction suivante à ceux qui voudront se donner la peine, très honorable d'ailleurs, de répéter les vivisections de Flourens (sans porter la moindre atteinte au cervelet, si voisin des canaux semi-cir- cidaire) : ils n'observeront pns, dans ces dernieis cas, des troubles de la j>)0- ( loSa ) gression, de la slalioti el de C équilibration, et ils les observeront, au contraire, dans les cas oii cette atteinte aurait lieu. » IV. 11 ne nie reste plus maintenant qu'à citer (car il serait trop long de les rapporter) les observations cliniques sur lesquelles se fonde la démon- stration directe de la proposition qui est le sujet de cette Note. Elles sont au nombre de huit. Sept ont été publiées par Lallemand, dans ses Lettres analomo-palliologiques sur le cerveau et ses dépendances ; la huitième a été insérée dans VUnion médicale (numéro du 25 avril i865). » Cette dernière a pour titre Abcès du cervelet à la suite de [arrachement d'un polype de l'oreille gauche. Le sujet de celle-ci était un garçon de dix- neuf ans. A la suite de cette opération, il avait éprouvé une hésitation dans la marche. L'abcès du cervelet occupait le centre de cet organe et conte- nait 8^'' de pus. » Dans les sept observations r;qiportées par Lallemand, il n'a malheu- reusement été fait aucune mention de l'élat de la progression, de la station el de l'équilibration. Aussi les citons-nous uniquement pour prouver l'ex- tension ou la propagation des maladies de l'oreille interne, dont font partie les canaux semi-circulaires, au cervelet, et pour prouver ensuite que, dans les cas où se rencontre cette conséquence, c'est par la maladie du cervelet, et non par celle de l'oreille interne, que surviennent alors certains dé- rangements de la progression, de la station et de l'équilibration. » D'ailleurs, il est un autre observateur, M. le D'^ Bonnafont, très com- pétent sur la matitre en question, qui naguère, dans un travail intéressant, communiqué par lui à cette Académie, a raconté plusieurs cas de sa pra- tique, où des maladies de l'oreille interne avaient occasionné les déran- gements ci-dessus indiqués. » A ce qui a été dit tout à l'heure des recherches cliniques de Lalle- manù stu" certaines affections du cerveau et du cervelet, consécutives à cer- taines alfections de l'oreille interne, nous ajouterons le passage suivant, qui nous fait comprendre comment c'est bien elfectivement par voie et en quelque sorte par loi de voisinage, qu'a lieu h conséquence ou suite dont il s'agit en ce moment. « Dans l'otite suppurative, la carie consécutive de l'apophyse uinstoïde » et de la portion du rocher qui loge les canaux demi-circulaires est plus » fréquente que celle des autres parties de l'os temporal. Le canal demi- » circulaire supérieur n'est séparé de la cavité du crâne que par une lame » très mince de tissu compacte, et c'est dans Li portion du cerveau qm ( io33 ) « repose sur ce canal que les abcès cérébraux ont toujours leur siège. Mais » la carie suit quelquefois l'aqueduc du limaçon, et alors c'est le cervelet » (dont il est voisin) qui est affecté. » » V. Nous terminerons cette Note par la conclusion suivante : » Les vivisections pratiquées sur le cervelet et les affections morbides de ce centre nerveux camenl constamment des lésions plus ou moins graves de la progression, de la station et de l'équilibration, considérées sous toutes leurs formes, tandis que ces mêmes vivisections et ces mêmes affections morbides n'ont pas pour effets ces dernières lésions fonctionnelles, lors- qu'elles portent sur les autres centres nerveux encéphaliques. » Donc, d'une part, il y a un rapport de causalité, une loi de cause à effet, entre les affections du cervelet et les désordres de la progression qui les accompagnent ou coïncident avec elles; doncaussi, d'autre part, les actes de Mécanique animale connus sous les noms indiqués plus haut, à leur état normal, reconnaissent le cervelet pour celui des centres nerveux encépha- liques, sans le concours duquel ces actes ne pourraient s'exécuter .(quel que soit d'ailleurs, en lui-même, le mécanisme de ce concours). » Cette Note, qui vraisemblablement mettra un terme à ce que nous avons déjà communiqué à l'Académie sur une grave question, n'en mettra point un aux diverses attaques dirigées contre elle. Une telle question doit, sans doute, subir encore l'épreuve laborieuse réservée aux choses nou- velles. On sait, depuis bien longtemps déjà, la puissance de la loi des con- traires, car ce n'est pas d'hier que le monde a été livré, comme il est écrit, aux disputes humaines, en ce qui concerne le vrai et le faux, le mal et le bien , et autres contraires, sans nombre. « MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur les inégalités à longues périodes dans les mouve- ments des corps célestes. (Extrait d'une Lettre de M. Gyldén à M. Her- mite.) « On sait, par les travaux prodigieux qu'exigeait la théorie de la Lune, quelles difficultés présente encore la solution du problème des trois corps, même dans le cas où le développement de la fonction perturbatrice s'effectue très aisément. Ce sont, en première ligne, la détermination des variations séculaires et celle des grandes inégalités à longues périodes qui offrent à l'Analyse mathématique l'occasion de manifester son pouvoir de nous faire comprendre les secrets de la nature. Permettez-moi de vous communiquer, ( loM ) sur le problème dont je vous ai parlé, quelques détails qui se rapportent à la détermination des grandes inégalités à longues périodes. » Après avoir effectué diverses transformations, je suis parvenu à l'équa- tion suivante, (i) -7-T + «" sinVcosV = X, dont l'intégration donne une partie de l'angle compris entre le rayon vec- teur et l'axe fixé dans le plan mobile de l'orbite. Dans cette équation, j'ai désigné par u une fonction du temps, choisie de manière que le dévelop- pement de la fonction perturbatrice devienne aussi aisé que possible. Puis, par a" est désigné un coefficient constant dont la valeur numérique peut être considérée comme une quantité de premier ordre; ainsi X signifie une somme des termes périodiques à divers arguments dont les coefficients restent toujours petits. Soient enfin & une inégalité à longue période et X un coefficient constant; l'expression de Vest celle-ci : iFme faut ajouter que S doit être considéré comme une fonction pure- ment périodique, au moins si l'on ne tient compte que des deux premières puissances des forces perturbatrices. » Passons maintenant à l'intégration de l'équation (i). Il est facile de s'apercevoir qu'on ne peut en tirer le résultat demandé qu'au moyen des approximations successives; mais on peut disposer les opérations néces- saires pour y arriver de fnçon à rendre la convergence des diverses approxi- mations très rapide. Eu effet, on peut déjà, dans la première approxima- tion, obtenir un résultat dont l'erreur est du troisième ordre, c'est k-dire de l'ordre «-X-. » En déterminant une fonction Vq au moyen de l'équation (2) -^-^ -H «° sinV„ cosV„ = o, on a immédiatement Vo = am(7«-f-£,) (mo(U-= " où l'on désigne par y et £, deux constantes d'intégration ; si l'on représente la différence V — Vo par V,, on aura ^ + «^ sinV, cos(2V„ -t-V.) =X. ( io35 ) En négligeant maintenant les termes de l'ordre «^V'f, l'équation précé- dente prend la forme plus simple (3) ^_^^(2sinV,^-.)V, = X. )) Avant d'introduire dans cette équation la valeur précédente de \„, je vais distinguer les formes différentes que prend cette valeur, selon que le rapport - est ou plus petit ou plus grand que l'unité. En supposant premièrement -■<'? la valeur donnée ci-dessus reste inaltérée; or, en posant -/u-{-î,^^^, nous avons Vo = am^ Mno(lA="]- Dans le second cas, je suppose ;>i et j'obtiens, au moyen d'une formule connue de la théorie des fonctions elliptiques, Vo = arcsinfAsn-/;) (mod/(; = -), où l'on a désigné par v^ l'argument au+ So, s., étant une nouvelle constante dont la dépendance au moyen de £, est facile à reconnaître. )) Je vais considérer encore un troisième cas, à savoir la forme par laquelle on peut représenter convenablement Vo si « est à peu près égal à ■;. Pour l'obtenir, je pose, £3 étant une troisième constante, Z =^ iyn-hK -h iK'-he^, r d'où résulte \ 0 = arcsui -y-' A' » Maintenant, si l'on introduit successivement dans l'équation (3) les diverses valeurs de Vp, on trouve les trois équations suivantes : '^_(^Fsnç--A- )V,= -1X, (4) {^-(2A-sn-,^-i )V.= ^4X, ^_(,A-snr-.-A-)V.= i,X. r:. R., iKSi, 1" Sfmeurf. (T. XCII, K» 18.) 137 ( io36 ) M Vous voyez qu'ainsi la détermination de V, est ramenée à la solution de la célèbre équation de Lamé dont la théorie complète est attachée à votre nom. Mais, chose curieuse, on ne peut pas éviter de fixer l'attention sur la correspondance singulière entre la possibilité d'obtenir les solutions de l'équation de Lamé au moyen des fonctions doublement périodiques de la première espèce et la manière de l'esprit humain de former les idées sur les mouvements célestes. » En supposant les quantités à droite, clans les équations (4), égales à zéro, on a les résultats suivants : V, = Cd„| + C',l„5[|i|i-t^E], V, = Cc„,-HC'c,„[Ï^W-i^,], v, = cs„ç + cs„ç[51|i-iç]. En partant de ces relations, je suis parvenu aux expressions ci-après, don- nant les intégrales complètes des équations (4), (5; (S) (7) » Au moyen d'intégrations par parties, on peut faire disparaître les termes contenant ^, vj ou Ç, hors des sinus et cosinus, sous les signes /; au lieu de l'équation (5) nous aurons, par exemple, mais cette transformation ne serait pas avantageuse pour les autres équa- tions, puisque les nouvelles formules renfermeraient cnvj ou snÇ dans les dénominateurs. La détermination des grandes inégalités, ainsi que celle de ( io37 ) leur influence sur les autres termes, est donc ramenée au développement des formules (5), (6) et (7). » Qu'il me soit permis d'ajouter quelques mots concernant la portée des résultats obtenus ci-dessus. On ne peut pas douter qu'il sera possible d'obtenir, dans la détermination des inégalités de Jupiter et de Saturne, ainsi que de celles de plusieurs petites planètes, un plus liant degré d'ap- proximation au moyen de la formule (5) qu'on n'ait atteint par les calculs d'après les méthodes utilisées jusqu'ici. De même, il parait bien évident que la formule (7) rendra de grands services dans la théorie des mouve- ments dans le système des satellites de Jupiter. Mais la formule (6), ce me semble, deviendra d'une grande importance plus souvent qu'on n'avait occasion de le soupçonner auparavant. On se convaincra facilement qu'il y a, dans le mouvement de plusieurs corps célestes, des inégalités dont les périodes sont excessivement longues, correspondant aux valeurs très minimes de la constante y. En conséquence, les mouvements moyens n'étant pas connus exactement, on ne peut pas juger d'avance, un cas par- ticulier étant proposé, si l'on doit faire usage de l'équation (5) ou de l'équa- tion (7). Mais, quoi qu'il en soit, le développement suivant les puissances des forces perturbatrices, en partant d'un système d'éléments elliptiques képlériens, devient très peu convergent ou même divergent. On peut, il est vrai, pendant des intervalles de temps plus ou moins longs, repré- senter les observations astronomiques au moyen d'éléments osculateurs, les exponentielles que renferme la formule (6) étant développées suivant les puissances de temps et donnant lieu à une valeur un peu modifiée du mouvement moyen. Mais alors la détermination des masses troublantes, ainsi que celle des distances moyennes, devient illusoire. » Dans la correspondance entre Gauss et Bessel, récemment publiée par les soins de l'Académie de Berlin, on trouve le passage suivant, adressé par Gaussa son illustre confrère : « Die mittleren Bewegungen von Jupiter » und Pallas stehen in dem rationalen Verhàltniss von 7*. 18, was sicli » d'urch die Einwirkung von Jupiter immer genau wieder herstellt, wie » die Rotationszeit unseres Mondes. » La théorie de Pallas doit être traitée en faisant usage de la formule (6) ou de la formule (7). Un fait analogue paraît avoir lieu dans le mouvement de la comète d'Encke, le rapport des mouvements moyens de Jupiter et de la comète étant à peu prés égal à -j^. Pour la comète périodique découverte par M. Faye, ce rapport est à peu près égal à |; pour la planète Thémis, à peu près égal à ^b- ^^ ^^^ donc nécessaire d'examiner avec soin les théories de ces corps avant qu'on ( io38 ) soit autorisé à faire des conclusions définitives, de leurs mouvements ob- servés, sur la masse de Jupiter. Mais, avant de pouvoir attribuer les singu- larités dans le mouvement de la comète d'Encke, lesquelles ne sont pas encore expliquées par la pesanteur universelle, à l'influence d'un milieu résistant, il me semble que la question doit être encore regardée comme pafaitement posée. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les Concours de l'année 1881. Le dépouillement donne les résultats suivants: Prix Valz : MM. Faye, Tisserand, Lœwy, Mouchez et Janssen réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Puiseux et Liouville. Prix L. Lacaze {Physique) : MM. du Moncel, Breguet et Boussingault réunissent la majorité absolue des suffrages et seront adjoints à la Section de Physique pour constituer la Commission. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Sainte-Claire Deville et Tresca. Prix Monlyon [Statistique) : MM. de la Gournerie, Boussingault, Cosson, H. Mangon et Bouley réunissent la majorité absolue des suffages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Lalanne et Favé. Prix Lacaze [Chimie) : MM. Dumas, Pasteur et Sainte-Claire Deville réunissent la majorité absolue des suffrages et seront adjoints à la Section de Chimie pour constituer la Commission. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Berthelot et Boussingault. Grand prix des Sciences physiques (Étude géologique approfondie d'une région de la France) : MM. Hébert, Daubrée, Des Cloizeaux, Damour et H. Milne Edwards réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Sainte-Claire Deville et A. Milne Edwards. I ( 'o39 ) MEMOIRES LUS. GÉOLOGIE. — Sur la srrie slraligrapliiqiie des roches qui consliluent le sol de la haute Auvergne. Note de M. F. Fouqué. « Après avoir présenté à l'Académie la Carte géologique de la haute Auvergne et la légende stratigra|)hique de cette contrée, je crois devoir résumer dans les termes suivants les principaux résultats de mes observa- tions. » La série des dépôts volcaniques de la hante Auvergne a été établie dans ses principaux traits par les travaux d'Élie de Beaumont, de Poulett- Scrope, de Lecoqet Douillet, de Bandin, et surtout de M. Tournaire et de M. Rames. Les données plus complètes que j'ai acquises résultent de cinq années consécutives d'observations dont j'ai été chargé par le Service de la Carte géologique détaillée de la France. » Les massifs volcaniques de la haute Auvergne reposent sur un sou- bassement de roches cristallines anciennes (gneiss, granité, granulile, mi- crogranulite) présenlant un faible plongeaient vers le nord-ouest. » Dans les dépressions de ces terrains cristallins, des bassins houillers limités se sont formés; puis, à une époque beaucoup plus récente, des Lies tertiaires ont déposé des conglomérats, des grès et des argiles éocènes, puis des marnes et des calcaires miocènes, dont la partie supérieure correspond à la fin du dépôt du calcaire de Beauce. Tous ces dépôts tertiaires se sont formés pendant une longue période de repos. » La période éruptive qui leur succède a été précédée de dislocations qui se traduisent surtout par de nombreuses failles. » 1° Le basalte miocène, en coulées peu développées, commence la série des produits volcaniques; il paraît surmonté par le dépôt miocène supé- rieur, contenant la faune du puy Courny, près Aurillac. » 2° Les grandes éruptions de l'Auvergne (mont Dore, Cantal et Céza- lier) débutent par de puissantes projections trachy tiques et andésitiques alternant avec des amas de roches massives de même nature. Toutes ces premières roches sont éminemment acides; la sanidine y est abondante, et la Iridyniitp, à l'état d'élément secondaire, en imprègne toute la masse. » 3° Viennent ensuite des brèches et des coulées d'andésites plus ba- siques, souvent augitiques. ( io4o ) » 4" On observe sur le précédent étage des coulées épaisses et compactes de labradoritps augitiques et de basalte porph3'roïde. » 5° De puissantes explosions se produisent ensuite, des cendres andési- tiqnes couvrent la contrée, ensevelissent la végétation et forment par places, sous l'action des eaux, des dépôts dans lesquels on trouve de nombreuses empreintes végétales, que M. de Saporta rapporte au pliocène inférieur. » 6° L'assise suivante est formée par une brèche andésitique très puis- sante, que surmontent des coulées de même nature, mais souvent plus acides et passant au trachyte, surtout dans la région du mont Dore. M 7° Les crêtes principales du centre du Cantal sont couronnées par des bancs compactes d'andésite à hornblende, qui, au mont Dore, sont super- posés au trachyte à grands cristaux de sanidine. » 8° Les phouolithes ont fait ensuite leur apparition sous forme de filons et de niasses. » 9° Puis les plateaux de l'Auvergne ont été recouverts par de vastes coulées de basalte, dont on retrouve les débris dans le pliocène supérieur (faune inférieure de Perrier). )) io°Ije creusement des vallées, déjà ébauché, s'est accentué; de nou- velles coulées de basalte se sont épanchées dans les vallées incomplètement approfondies et apparaissent aujourd'+iui sur leurs flancs. » 1 1° Enfin des épanchements de basalte se sont produits dans le fond même des vallées actuelles, et c'est à la même époque qu'il faut rapporter la formation des puys de la basse Auvergne. » En résumé, si l'on fait abstraction des coulées peu importantes de ba- salte miocène, on voit que la série des roches volcaniques de la haute Au- vergne comprend deux grandes périodes distinctes, commençant l'une et l'autre par de puissantes projections et des éruptions de roches trachytiques et andésitiques acides, pour se terminer par des éruptions très basiques, basalte porphyroïde et basalte des plateaux. » MINÉRALOGIE. — Examcn de quelques produits artificiels de James Hall. Note de MM. F. Fouqué et Michel Léyv. « M. Daubrée a bien voulu nous confier l'examen de quelques produits artificiels obtenus par l'illustre James Hall, à la fin du siècle dernier, et qui sont en sa possession. M Parmi ces produits, il en est un dont on connaît la matière première et dont le mode de formation a été décrit en détail par James Hall dans ( io4i ) l'un de ses Mémoires. C'est une roche artificielle obtenue par fusion et re- froidissement très lent d'une roche éruptive basique des environs d'Edim- bourg, connue jadis des géologues écossais sous le nom de whmstone. » James Hall n'avait pas hésité à admettre la cristallinité de la matière employée pour l'expérience, ainsi que celle du produit résultant de l'opé- ration. De plus, il avait pensé que les cristaux étaient de nature identique dans les deux produits. L'imperfection des moyens d'étude alors connus rendit à cette époque tout contrôle impossible, et les résultats annoncés par Hall furent considérés comme incertains. » L'application des méthodes pétrographiques nouvelles à l'examen du whinslone naturel et à celui du produit artificiel résultant de son recuit justifie aujourd'hui pleinement les assertions de Hall. Ce savant a réellement fondu une roche cristalline et l'a régénérée ensuite avec sa composition minéralogique initiale. » La roche naturelle qui a servi à l'expérience se compose de grands cristaux de péridot, de quelques rares grands cristaux de labrador avec de nombreux microlithes de labrador et de fer oxydulé. Il y existe en outre quelques microlithes très petits d'augite. » Le produit artificiel présente des cristaux de péridot et d'innombrables microlithes de labrador et de fer oxydulé. Tous ces cristaux se sont évi- demment formés dans un magma fondu et tranquille. Les formes naissantes et incomplètes qu'ils affectent souvent les distinguent des cristaux primi- tifs de la roche, qui sont d'ailleurs de plus grandes dimensions et ont pris naissance dans un liquide en mouvement. » Le péridot, notamment, ne constitue pas en généra! des cristaux pleins, mais de simples squelettes cristallitiques envahis par les microlithes de la- brador. Cette particularité tient à ce que, dans l'expérience de Hall, la tem- pérature élevée à laquelle s'opère la cristallisation du péridot n'a pas été maintenue pendant un temps suffisamment long, et, par suite, ce minéral n'a pris que des formes imparfaites. » En somme, James Hall est bien le premier qui ait obtenu la reproduc- tion artificielle d'iuie roche éruptive cristalline. Il ne lui a manqué, pour interpréter avec sécurité ses expériences, que la connaissance des méthodes pétrographiques mises en œuvre de nos jours. » ( I042 ) .^ÏEMOIRES PRESEIVTES. CHIMJE ORGANIQUE. — Sur l'acide salicylique el ses applications. Note de M. Schi.cmberger. (Commissaires : MM. Boussingault, Fremy, Pasteur.) « La principale qualité de l'acide salicylique, celle qui est la base de toutes ses appiications, c'est d'être un ;nitiseptique d'une grande puis- sance. Employé à des doses infiniment petites, il empêche l'actiou des fer- ments azotés, avec lesquels il forme des combinaisons stables. Les sels formés par l'acide salicylique ne jouissent pas de la même propriété : le salicylale de soude, par exemple, n'est pas considéré comme antiseptique. » Depuis que Kolbea fait de l'acide salicylique un produit commercial, de nombreuses applications en ont été faites. >' Eu Hygiène, il est employé comme agent de désinfection et d'assainis- sement. Il suffit de laver le sol et les murs des écuries, des étables, des ber- geries, etc., avec de l'eau salicylée à a^'' par litre pour tuer instantané- ment tous les germes morbides qui y sont fixés et faire disparaître à la fois l'odeur et le danger de contagion. » Depuis quelque temps, les Compagnies de chemins de fer l'emploient pour ladésiiifection, par voie de simple lavage, des wagons ayant servi au transport des bestiaux. Ce procédé a l'avantage de ne laisser aucune odeur et de ne présenter aucun danger d'intoxication. » A l'étranger, on est plus avancé qu'en France dans la voie des appli- cations vétérinaires : ainsi, l'acide salicylique est employé comme moyen curatif contre certaines affections des animaux, telles que le couvain des abeilles, la diphtérie des poules, le mal de rate, la maladie aphteuse. » L'acide salicylique n'est pas seulement employé comme moyen curatif contrecertainesaffectionsdéclarées, mais encore on en afait un emploi comme moyen prophylactique contre l'invasion des maladies contagieuses. M. Otto Ludloff, grand éleveur des environs de Gotha, rapporte que, depuis plus de quatre ans, il n'a pas cessé chaque jour d'eu faire absorber à tous les ani- maux de ses exploitations agricoles, et, grâce à cette mesure préventive, il a pu se préserver d'une façon complètede toute invasion contagieuse, alors que, tout autour de lui, ses voisins étaient éprouvés par les épidémies. La dé- pense en acide salicylique, quoique assez forte, a été bien moindre que celle ( >o43 ) qu'aurait occasionnée le paiement de primes d'assurance contre la morta- lité des animaux. » Si grands que puissent être les services rendus à la conservation du bétail par l'acide salicylique, leur importance est dépassée par ceux rendus à l'alimentation publique. » C'est, en effet, chaque année, par centaines de millions de francs que l'on peut compter la valeur des denrées et des boissons préservées contre l'action des ferments au moyen de doses très fiubles d'acide salicylique. B II faut évidemment, pour assurer la conservation d'un liquide, pro- portionner la dose d'antiseptique à celle du ferment à détruire; mais cette dose est toujours infiniment petite, car elle ne dépasse guère Yj-3-7^) soit o^', I par litre de liquide, vin, bière ou cidre. » Les jus de fruits, les sirops, les conserves sont préservés de toute fer- mentation par l'addition de moins de i pour 1000 (iS'' par kilogramme) d'acide salicylique. » Pendant les fortes chaleurs de l'été, les viandes, les volailles, les poissons peuvent, par cet agent, être conservés frais plusieurs jours. » L'acide salicylique paraît agir sur les ferments lactiques et acé- tiques de préférence aux ferments alcooliques, ce qui a permis de l'employer avec avantage pour la conservation des boissons alcooliques, qu'il pré- serve contre les fermentations secondaires. » L'observation de ces faits a permis de régler d'une façon judicieuse le mode d'emploi de l'acide salicylique pour la conservation des bières. On y introduit l'acide salicylique en deux fois. La première dose est assez faible pour n'agir que sur les ferments lactiques, et elle ne s'oppose pas à l'action de la levure qui transforme la matière saccharine en alcool. Puis, la fermentation alcoolique opérée, on ajoute une deuxième dose d'acide sali- cylique, pour empêcher la fermentation alcoolique de dégénérer en fermentation acétique. Les deux doses réunies ne représentent pas plus de .T^j-^pj-j, soit o^'',o5 environ par litre. Un excès d'antiseptique empêcherait la bière d'être mousseuse et la rendrait plate, sans bouquet. » Les bières fortes n'ont pas besoin d'acide salicylique, et l'on peut éga- lement, en les conservant à basse température avec de la glace, les préserver de la décomposition. Mais ces frais ne sont possibles que pour les bières de luxe, tandis que les populations du Nord et de l'Est ne consomment que des bières à bon marché. Avant que l'acide salicylique en eût assuré la conservation, ces petites bières tournaient souvent dès que les fûts étaient en vidange. C. R., iS8i, \"Semestre. (T. XCM, N" 18.) I 38 ( io44 ) » Quand le vin provient de ceps vigoureux plantés sur un bon sol, que l'année a été chaude et que le raisin a été cueilli nuir, le vin riche en al- cool et en tannin peut se conserver longtemps en bon état. » Quand l'année est froide, pluvieuse, quand le Soleil n'a pas agi suffe- samment, les vins sont plus légers, moins riches en tannin, en matières sucrées et en alcool et en même temps plus chargés de ferments et moins aptes à se défendre. L'addition de l'acide salicylique à la dose de ^ouTn ^" moyenne (o^', t par litre) après la fermentation alcoolique suffit pour le jirotéger contre les diverses causes d'altération. 0 Depuis que le Phylloxéra a détruit une grande partie des vignobles de la France, les petits vins légers qui n'ont qu'un faible degré alcoolique con- stituent une partie très importante delà production vinicole de notre pays; aussi l'emploi de l'acide salicylique s'est-il promptement répandu. On n'estime pas à moins de 5 millions d'hectolitres la quantité de vin salicylé en France au cours de l'année 1880. » Depuis peu, quelques membres du corps médical ont exprimé la crainte qu'à la longue l'usage quotidien d'aliments salicylés ne fût capable d'exercer sur l'économie une action nuisible. Depuis six ans, dans tous les pays, on fait usage d'aliments salicylés : il n'a pas été cité un seul cas d'accident, si léger qu'il fût, qui puisse leur être attribuée. » D'autres personnes se sont demandé si l'usage de l'acide salicylique ne pourrait pas dégénérer en abus, par suite d'emploi de doses excessives tout à fait inutiles et pouvant à la rigueur devenir nuisibles. On a pensé que l'acide salicylique n'exerçait sur ces ferments qu'une action tem- poraire, une sorte d'anesthésie, ce qui est contraire à la réalité des faits, telle qu'elle résulte de l'étude chimique et de l'observation mi- croscopique. » L'avis de l'Académie, exprimé en dehors de toutes les considé- rations relatives aux intérêts engagés, ferait faire à la question un pas décisif et hâterait assurément la solution des difficultés qui se sont pro- duites depuis peu à l'occasion de l'emploi de l'acide salicylique pour la conservation des aliments, » M. Chabassu adresse, pour le Concours du prix Bréant, deux Brochures imprimées et un Mémoire manuscrit. (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) ( Fo45 ) M. ViAL adresse un Uavail intitulé « Mémoire sur le monde réel ». (Commissaires : MM. Faye, Desains.) M. E. Marchand adresse un Mémoire intitulé « Dosage volumélrique de la potasse ». (Renvoi à l'examen de M. Bussy.) 31. A. GuiLLouD, M. Ch. Qaitard adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre des Affaires étrangères transmet une Lettre dans la- quelle l'amhassadeur d'Angleterre exprime, au nom de son gouvernement, le désir de savoir avec quelles autorités françaises la Société royale de Londres pourrait entrer en relations pour arriver à un échange de vues relativement à l'observation du prochain passage de Vénus. Cette Communication est renvoyée à l'examen de la Commission du pas- sage de Vénus. M™^ Delesse informe l'Académie que, conformément au désir exprimé par M. Delesse, elle offre à la Bibliothèque de l'Institut les Livres de travail et d'étude de notre regretté confrère. ASTRONOMIE. — Obseiudlions de la comèlef 1880 [Peclmle], faites à l'Obser- vatoire de Paris [cqualorial de la lourde l'OuesL), par M. G. Bigourdan. Communiquées par M. Tisserand. « On s'est attaché à suivre cette comète aussi longtemps que possible, à cause de l'analogie de ses éléments avec ceux de la grande comète de 1807, calculée à plusieurs reprises par Bessel. » Les dernières observations donnent pour l'éphéméride déduite de mes éléments (p. 172 du présent Voliune) les corrections suivantes : En ascension droite. ... * O — Cj coscD ==+ 2%o En doclinaison 0 — C ^= — 20" ( io46 ) Étoiles lie compa- raison. Gian- deui'S. Ascension droite. Déclinaison. Dates. 1881. ^*-*. Log. Tact. par. m* — *- Log. fact. par. Janv. 2. . a 9>5 + m s 0. 2,28 -H î,6i4 +- 1.57,0 4- 0,768 10. . b 9 -+- o.i3,97 -f- ï,6i3 - 5.55,9 4- 0,732 ig.. c 8 — ,. 7,64 + ï,646 - 4- 6,1 4- 0,775 20.. il 7 — 4.55,47 + T,644 - 3. 3,9 4- 0,732 21. . c 9 — 0.41,79 + T,647 -1- 1.24,6 4- 0,754 22. . f 7 — 2 .24,52 + ï,643 -!- 2.32,2 4- 0,734 24.. g 8,5 — i.26,'Î9 4- T,652 — 2. 0,3 -1- 0,761 3o.. h 8,5 4- 2.42,8i -+- ï,652 +- 0. 0,9 4- o>7'9 Fcvr. I . . i 8 -f- 2.45,34 + î,659 -i- 0. 5,6 4- 0,735 3. . J 9 + 3.16,67 + î,664 - 6.18,0 4- 0,761 16.. k i.,5 -t- 0. 4,93 + 1,677 - o.5i,7 4- 0,746 17.. l 8,5 + 0. 10, 96 + 1,677 + 3. 3,2 + 0,750 19.. m 6,5 + 0.45,30 4- 1,678 - o.58,6 4- 0,771 23.. n 8 + 2. 4,24 -^ ï,674 - 3.36,5 4- o>777 Mars I . . 0 9 -H 3. 1 ,22 4- T,68o -1- 0.21,8 4- 0,784 2. . P 10 -h 0. 9,83 — 1,690 - 4-29>7 4- 0.759 17.. ^9 0 / 4-20. i4- 0 +5:4 10. b 4456 » + 23° 20. 43. 1,5 —0 34 4-23.59. 2 4-6,2 '9- c 4'';6 1-3 Lalande ... 21 . 22. 16,66 — 0 26 4-37.21 . 27,8 4-7,0 20. d Ggg Weisse H XXI. 21 . 3o. 1,93 —0 34 4-27 .40. 11,0 + 7>3 21 . e 4 '06 Arg.-Zone -f -27 ' 21. 29.48,3 — 0 25 4-27.55. 4 -^7,0 22. / 85 1 Weisse H XXI. 21 . 35.26,31 —0 23 4-28. 12. 53,7 + 7.2 24. • S 4«9i Arg.-Zone -f -28 ' 21 . 42.25,1 —0 22 4-28.54, 7 + 7.3 3o. h 1 5 1 5 Weisse i [.XXI 22. 0.54,04 —0 '9 4-3o.'53. 16,8 + 7.4 Févr. I . i i68 Weisse H . XXII 22. 8.i2,i8 -0 ■7 4-3i. 3. 2,9 +7.4 3. J 3io .) 23. 14.55,83 -0 •7 4-31.38. 4o,i + 7.4 iG. / Anonyme . . . 23. 1.37 —0 04 4-34.13 4-7,6 '7- / 42 y\ eisse H. XXIII 23. 4.39,96 —0 02 4-34.20. 6,0 + 7,6 •9- m i8i » 23. 10. 18, i4 — 0 01 4-34.45. 12,5 + 7,5 23. . /i 407 » . 23 21. 0 , 59 4-0 ,02 4-35.26.55,3 +7.4 ftlars I . • " 793 » . 23. 37.17,15 -rO ,06 4-36. i6. 37,5 + 7.1 I I ( ««47 ) Étoiles Ascension droite Réduction Déclinaison Kédiict. Dates. de moyenne ai l moyenne. au 1S8 comparaison. 1881,0. jonr. 1881,0 joui IVfil'c n n Anonvme 23 1 m s .42.53,4 4-0 .21.39,25 +0 '07 21 + 3 0 t II - 3i 3 H + 7 +6 3 '7- . 7 5i2 Weisse H. 0 0 + 38.17.50,3 3 21 . . r 776 » • . . . ■ 0 .3i.3o,6o H-o 24 +38.41.38, 6 +6 0 25. • •s '79Arg. -Zone -+■ 39°. 0 41.11,7 +0 28 + 38.58.26 ■+-5, 8 3o. . t 1642 Lai cinde 0 .52. 5,o3 -t-o 32 + 39.45.33,5 + 'J, 3 3i. , Il 229 Arg. -Zone -f- 39», 0 .53,47>2 +0 ,35 + 39.48,5 +5 0 Positions apparentes de la comète, corrigées de la p arallaxe. Temps Nombre Dates. moyen Ascension ( le 1881. de Paris. droite. Déclinaison. comparaisons. Autorité h m s b m s 0 , „ Janv. 2. . 6.3i . n 20. 7.56,6 +20. i6. 6 5 5 Arg., zones lO. . 6. 1 1 .26 20.43. i5,4 23.53.25 5- 5 Id. 19.. 7.25. 10 21.21. 8,99 27. .7.3. ,8 3o 3o 4 obs. mér. Paris , 20. . 7. 2.24 21.25. 6,45 27.37. 17,3 21 ■ 28 Weisse. 21 . . 7. 3.45 21 .29. 6,5 27.56.55 3o : 20 Arg., zones. 22. . 6.46.48 21 .33. 1 ,78 28. i5.35,9 21 :28 Weisse. 24.. 7.17. 7 21.40.58,6 28.52.52 22 i5 Arg., zones 3o.. 6.42.24 22. 3.36,90 30.32.27,6 '7 24 Weisse. Févr. I . . 6.58.13 22. 10.57,56 3i. 3.18,4 21 : 28 Id. 3.. 7.24.47 22. l8. 12,54 3l .32.32,2 21 : 28 Id. 16.. 7.17. 7 23. 1.42 34. 12 5: 10 » 17.. 7.19. 3 23. 4-5i,io 34.23. 19, I 12 9 Weisse. 19.. 7.37.24 23.11. 3,62 34.44.23,8 26 20 Id. 23.. 7.42.40 23.23. 5,04 35.23.28,5 26 : 3o Id. Mars I . . 7.46.23 23.40 . 19,01 36.17. 8,7 26 : 18 Id. 2. . 7. 28. 46 23.43. 3,5 37.26.58 8 10 B 17 ■ 7.55.25 0.22. 2,87 38.18.46,4 16 i5 AVeisse. 21 . . 8.15.18 0 . 3 I . 3g , 36 38.45.34,9 3o : 20 Id. 25.. 8. 7.38 0.40.55,5 39.11.29 12 5 Arg., zones 3o.. 8. 4. .8 s 39.42. 2,8 0 : 5 Lalande. 3i.. 8.27. II 0.54.20,9 39.47.59 10 5 Arg., zones » Remarques. — Les différences ©•* — -jV sont corrigées de la réfraction. » Dans les observations de janvier 10, i3, février iG, 17, mars 2, 17, la comète était très faible, par suite de la présence de la Lune ou à cause du brouillard. » Le 3o et le 3 1 mars, la comète était d'une extrême faiblesse, quoique le ciel parût très pur. » ( io4i' ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété des formes Irilinéaires. Note de M. C. Le Paige. « Soit /" = «, n ^tj'i 2. + «I 1237, y, Zj H- rt,2, JC-, Xa^i + «3, , x.r^ Z, + (t,..,X, /oï. ~7~ f ^ 2 ( 2 ^ 2 / \ '^'2 "^ ^221 ^ 2 / 2 ^' ( "t" ^222 ^ 2/ 2 *" 2 une forme frilinéaire. >' Dans l'étude de cette forme, on rencontre les trois covariants sui- vants, du second ordre et du second degré : I \"i(i^222 — ' ^21 i ** ( 2 2 """ ^121 212 221 t l 2 J 1 *^ 2 "• \21 1 ^222 ^2 12^22 1 j *> 5 -2= ('7,,1«2.2— «Il2<-Î2nb'ï + («m «222+ «,2,«2,2— <^M2«22. " <•« 1 22 «2 11 ) ^ . ^2 + ('^121^222— ^22l'^l22)72' -3= («,n«22, — «12I«2h)Si + («ni '■'222 + "l (2^^2 21 ^21 1^122 «121^212) ^1 ^2 + ('ï 112 ^222 ^•'j 12 ^122)22 • » Nous représenterons par ;/,, it... c,, v.,, x\\, ti^ les facteurs linéaires de ces trois covariants. » Nous avons fait voir que, si l'on substitue dans/=o, aux i-apports —5 — » les valeurs tirées des équations (^, = o, n', = o ou v.j = o, n'.^= o, le rapport — est indéterminé. La même chose a lieu, à l'égard de — » — i pour des combinaisons convenables. » Ces formes linéaires ii,, ii.,, v^, v.,, ... jouissent d'une autre propriété assez remarquable. » On trouve y ==: A-U, V, U', + /C'U.,V...ÏV._,. C'est, comme on s'en aperçoit sans peine, la généralisation d'une propriété connue des formes binaires cubiques. » En effet, si l'on suppose ( i"^i9 ) puis que l'on pose fl — 21i — ri .T. "■ j, ~ ;,' la forme f devient Les trois covariants ^,, 1^, I3 deviennent identiques entre eux et ne sont autre chose que le hessien de o. » Alors ?i| — <',=: ir, = ^, ^^^ = C2= îv^ = /î, £ et vî étant les facteurs linéaires du hessien de y, et l'on retrouve la relation » La propriété des formes trilinéairesque nous venons de signaler con- duit à des conséquences géométriques assez importantes. » PHYSIQUE. — Sur le principe de la conservation de l'électricité, on second principe de la théorie des phénomènes électriques. Mémoire de M. G. Lippmann, présenté par M. Jamin. (Extrait par l'auteur. ) « La quantité de matière et la quantité d'énergie ne sont pas les seules grandeurs qui demeurent invariables; la quantité d'électricité jouit de la même propriété. Si l'on considère un phénomène quelconque dans son en- semble, on observe que la distribution de l'électricité peut changer, mais que la somme des quantités d'électricité libre ne varie jamais. Si la charge électrique éprouve une variation positive en certains points, elle éprouve, en d'autres points, une variation négative, et la somme algébrique de toutes les variations de charge simultanées est toujours nulle. La somme des quantités d'électricité libre est donc invariable, puisque sa variation totale est tou- jours égale à zéro. Cette loi, que j'appelle le principe de la conservation de l'électricité, s'étend à tous les phénomènes étudiés jusqu'à présent; elle résulte d'expériences anciennes et très connues qu'il suffit de rappeler. Ainsi, dans le cas du partage d'une charge entre deux corps, on sait que la charge totale demeure lamémeavant etaprès le partage. Il en estde mèmedansle cas du frottement : on sait que les charges acquises parles corps frottés ont une somme algébrique nulle. Il en est de même encore dans le cas de l'électrisation par influence et de l'action des piles. J'admettrai comme un principe ce fait, qui a été vérifié pour toutes les actions électriques con- ( io5o ) nues ('). Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumetire à l'Académie, je me suis proposé de le traduire en langage analytique, afin d'en tirer des conséquences nouvelles. » Désignons par x ^\. y deux variables indépendantes, desquelles dé- pende la quantité d'électricité que reçoit un corps; x peut être, par exemple, le potentiel qu'acquiert ce corps, etjsa capacité ou bien une longueur, une pression, une température, etc., dont cette capacité soit une fonction. Soit dm la quantité d'électricité reçue parle corps lorsque x aug- mente de dx et y de dy; on peut, sans rien préjuger, poser dm = Pffx + Q dy P et Q étant deux fonctions de x et de_^. » Je dis que le principe de la conservation de l'électricité s'exprime par la condition que dm soit une différentielle exacte. En effet, partageons par la pensée un système quelconque, dans lequel il se produit un phé- nomène électrique, en deux portions A et B. Soient a e\ b les variations de charge éprouvées simultanément par ces deux portions; on doit avoir, en vertu de notre principe, a + b = o. Dans le cas où A parcourt un cycle fermé, c'est-à-dire où son état final est identique à son état initial, on a rt = o, et par suite è = o. Cette dernière équation peufs'écrire fdm = o. Or on sait que, pour qu'une intégrale fdm soit nulle pour tout cycle fermé, il faut et il suffit que dm soit une différentielle exacte, ce qui se traduit par la condition connue d'intégrabilité 'a) ^ = ^. ^ ' df àx » Telle est donc l'expression analytique générale du principe de la con- servation de l'électricité. » Le principe de la conservation de l'énergie s'exprime également par une condition d'intégrabilité. On obtient ainsi deux équations dktinctes, dont l'application simultanée à divers phénomènes connus fait prévoir (' ) On peut encore l'énoncer sous la forme suivante : Quels que soient les phénomènes qui se produisent entre les parties d'un système, l'attraction électrique totale exercée sur ce système par un point électrique infiniment éloigné demeure im'ariable. Si l'on se servait de l'attraction exercée par un point éleclriquc infiniment éloigné pour mesurer les quantités d'électricité, cette mesure se ferait par des pesées électriques pareilles aux pesées des chimistes, et la conservation des quantités d'éltctricité se vérifierait de la même manière que la con- servation des quantités de matière. ( io5i ) l'existence et la grandeur de pliènomènes nouveaux. J'aurai l'honneur de soumettre à l'Académie quelques exemples de cette application. » CHIMIE. — Sur le prolobromure et le protoiodure de chrome el sur Voxalale de proloxyde de chrome. Note de M. H. Moissax. « Prolobromure de chrome. — J'ai préparé ce composé anhydre : » 1° En réduisant par l'hydrogène le sesquibromure de chrome ('); « 2° Par l'action de l'acide bromhydrique sec à haute température sur la Tonte de chrome; » 3° Eu faisant passer des vapeurs de brome entraînées par un courant d'azote sur un excès de fonte de chrome chauffée au rouge. » C'est un corps blanc, dont la couleur devient d'un jaune ambré lors- qu'il est fondu. Sa saveur est styptique et analogue à celle des conij)osés ferreux. Sa solution aqueuse est d'rui beau bleu. » Si, dans un tube contenant descrislaux de protobromure de chrome anhydre, on fait passer un courant d'air parfaitement desséché, le proto- bromure ne change pas d'aspect; mais, pour peu que le gaz contienne d'humidité, le protobromure s'hydrate, et cette solution absorbe alors l'oxygène avec la plus grande énergie. Le protobromure anhydre se com- bine avec l'eau en dégageant beaucoup de chaleur. )) On sait, depuis les travaux de M. Peligot sur ce sujet, que le sesqui- chlorure de chrome, qui est insoluble dans l'eau à ioo°, se dissout avec la plus grande facilité dans une solution aqueuse très étendue de protochlorure de chrome. La solution bleue que fournit le protobromure de chrome au contact de l'eau dissout avec la plus grande facilité non seulement le ses- quibromure, mais aussi le sesquiiodure et le sesquichlorure de chrome. Le protoiodure de chrome agit du reste de la même façon sur un quel- conque des persels fournis par le chlore, le brome et l'iode avec le chrome. Comme la quantité de protosel haloïde nécessaire pour amener la dissolu- tion du persel est très faible, M. Peligot d'abord, M. Lœvel ensuite, o;!t donné de ce phénomène des explications différentes. Sans vouloir entrer ici dans la discussion de ces théories, je ferai remarquer seulement que l'on (') Le ses(iuibronuire de chrome dont je me suis servi a été préparé en faisant agir, dans un courant d'azote au rouge, un excès de vapeurs de brome sur du chrome métallique. On obtient ainsi des lames micacées, très brillantes, de couleur foncée. C. R., ib8i, i" Semestre. (^T. XCU, N» 10.) ' 3() ( loSa ) peut obtenir la dissolution du Eesquichloruro de chrome en le chniil'fanl en tube scellé à la température de i8o°. » Proloiodure de chrome. — On peut obtenir ce sel par les mêmes pro- cédés qui m'ont servi à préparer le proîobromure : réduction du sesqni- iodure par l'hydrogène, action de la vapeur d'iode sur un excès de fonte de chrome maintenue au rouge et décomposition de l'acide iodhydrique par le chrome métallique à haute température. » Le protoiodure de chrome anhydre est de couleur grise. Il se dissout dans l'eau en donnant une solution bleue présentant des propriétés iden- tiques à celles du protobromure et du protochlorure. M Lorsque l'on veut obtenir simplement des solutions de protobromure ou de protoiodure de chrome, on peut traiter à l'ébullition une solution étendue d'acide chromique par un excès d'acide bromhydrique ou iodhy- drique. La solution verte ainsi obtenue est réduite par le zinc. » Oxalate de proloxyde de chrome. — Pour obtenir ce composé, je fais réagir l'acide oxalique sur l'acétate de pi'otoxyde de chrome. Dans un ballon traversé constamment par un courant d'acide carbonique bien privé d'oxy- gène, je place de l'acétate de protoxyde de chrome et une quantité d'acide oxalique suffisante pour que l'acétate entre en solution. Un excès d'acide doit être évité. Le liquide prend une couleur foncée. On le porte à l'ébul- blion pendant dix à quinze minutes; l'acide acétique distille en même temps que de la vapeur d'eau, et une poudre verdâtre, grenue, bien cristal- lisée, se réunit au fond du ballon. On laisse refroidir, on décante et on lave par décantation ou filtration, d'abord avec de l'eau, ensuite avec de l'alcool, les deux liquides étant saturés d'acide carbonique. On sèche ensuite la masse pâteuse ainsi obtenue dans des vases poreux traversés par un courant d'acide carbonique sec. » Si l'on ne portait pas à l'ébullition la solution d'acide oxalique et d'acétate de chrome, il ne se formerait pas d'oxalale de proloxyde de chrome. J'ai laissé pendant des semaines de semblables solutions à la tem- pérature du laboratoire sans obtenir aucun précipité. En même temps que l'oxalate de protoxyde se forme, une partie du chrome est peroxydée et fournit des sels verts sohibles dont on se débarrasse par des lavages. » L'oxalate de proloxyde de chrome est une poudre jaune parfaitement cristallisée, dont la couleur se rapproche beaucoup de celle de l'oxalate ferreux. C'est le plus stable des sels de protoxyde de chrome obtenus jusqu'ici. On peut facilement, lorsque la température n'est pas supérieure à 6° ou 8°, laver et sécher ce sel en présence de l'air. Lorsqu'il est sec, il se ( io53 ) conserve très bien, même dans des vases ouverts abandonnés dans le labo- ratoire. Il présente donc sons ce rapport une grande aunlogieavec l'oxalale tle protoxyde de fer. » Chauffé dans un courant d'hydrogène sulfuré, il donne une poudre noire de sulfure de chrome. Dans un courant de chlore sec au rouge sombre, il se transforme en sesquichlorure de chrome. Dans un courant d'hydrogène à 44o°> d se décompose en laissant cette variété de sesquioxyde de chrome, facilement attaquable par le chlore et l'hydrogène sulfuré, que j'ai étudiée précédemment ('). Il en est de même si on le chauffe dans un tube ferijié. 11 existe donc ici une différence notable entre l'oxalate chro- meux et l'oxalate ferreux. Ce dernier en effet peut, ainsi que le protoxalate d'uranium , fournir par sa calcination un protoxyde py rophorique. Le même fait ne se présente pas pour l'oxalate de protoxyde de chrome. Cela n'a rien qui doive nous surprendre, puisque l'on sait, d'après M. Debray, qu'un mélange à volumes égaux d'acide carbonique et d'oxyde de carbone agit de façon très différente sur les divers métaux. Dans un semblable milieu, vers 1000°, le fer fournira un protoxyde, le molybdène et le tungstène des bioxydeSj^et le chrome un sesquioxyde. » CHIMIE ORGANIQUE, — Sur les dérivés acélyliques de la cellulose. Note de M. Fraxchimoxt, présentée par M. Wurtz. « En traitant la cellulose (papier à filtrer suédois) avec de l'anhydride acétique mêlé d'un peu d'acide sulfurique, j'ai obtenu, outre le corps cris- tallisé décrit il y a quelque temps, deux autres corps. Le premier forme une poudre très blanche, qui ne se dissout que très peu dans l'alcool ordi- naire bouillant, mais qui se dissout assez bien dans l'alcool amylique bouillant, d'où il se dépose par le refroidissement. Il se dissout facilement dans l'acide acétique et est précipité, par addition d'eau, sous forme de poudre. Il se dissout très facilement dans la nitrobenzine; si la solution est préparée à chaud et assez concentrée, il se dépose en partie par le refroi- dissement. » L'analyse élémentaire a fourni : C,/|9,i2; H, 5,4^, et C,49>2i; H, 5, 57 ; le dosage de l'acide acétique, 62, 2 et 62, 5. Je m'abstiens pour le moment de traduire ces chiffres en une formule empirique. (') Sur les oxydes mctalliqucs de la famille du fer [Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. XXI, p. 199). ( io5'4 ) » Le corps fond à environ 23a°, à ce qu'il me semble, en se décompo- snnt. Traité avec l'eau de baryte chaude, il a donné des flocons blancs in- solubles dans les alcalis et les acides dilués, solubles dans une solution am- moniacale d'oxyde de cuivre, de laquelle il peut être recouvré par les acides dilués sous forme de flocons blancs. » Le second corps que je veux mentionner ici n'est pas soluble dans l'alcool amylique. Il se dissout dans l'acide acétique bouillant, en donnant ime solution très épaisse, gélatineuse, qui se laisse difficilement filtrer, et en est précipité par l'addition d'eau comme une gelée, d'abord transpa- rente, i)uis blanche. Il se dissout dans la nitrobenzine bouillante et donne, même, avec une très grande quantité de ce liquide, par le refroidissement^ luie gelée transparente. Il ne présente pas un point de fusion net, mais noircit à une température assez élevée. » J'ai retrouvé ces propriétés chez la cellulose acétique préparée au moyen de l'anhydride acétique et du chlorure de zinc, qui m'a fourni, à l'analyse : C, 5o,i3 ; H, 5,69, et 60,39 pour 100 d'acide acétique, ^t chez celle préparée selon la méthode de M. Schiitzenberger. Je continue l'étude de ces corps. » CtllMlE ORGANIQUE. — action de l'acide sulfiirique sur l'anhydride acétique. Note de M. Franchimo\t, présentée par M. Wuriz. « En préparant une grande quantité du dérivé acétyliquede la cellulose que j'ai décrit il y a quelque temps, pour en étudier le produit de dédou- blement, j'ai voulu en même temps déterminer les produits accessoires. C'est pourquoi j'ai évaporé le liquide acide, obtenu par la précipitation de la so- lution de la cellulose dans l'anhydride acétique, mêlé d'un peu d'acide sul- furique, avec de l'eau. L'ayant réduit à un petit volume, je me proposais d'éliminer l'acide sulfurique en y ajoutant une solution d'acétate de ba- ryum. A mon grand étonnement, je n'ai pas obtenu de précipité de sulfate de baryum, mais, ayant évaporé encore un peu plus, j'ai vu se séparer un sel cristallisé en petites écailles, qui, une fois formées, ne se dissolvent que très difficilement dans l'eau, de sorte qu'on peut les laver à l'eau bouillante. » Ce sel m'a donné, aptes dessiccation à 23o°, en dosant le baryum et le soufre, les chiffres suivants : 63,49,74 pour 100; S, 1 1,56 pour 100, corres- pondant exactement avec ceux qu'exige le sulfacétate de baryum : Ba, 49,81; S,ii,63. » Une autre fois, j'ai préparé, au moyen du sel de plomb, l'acide libre, ( io55 ; qui avnit les caractères qii'imliqiie M. Melsens, et j'ai transformé cet acide en sel d'ari^cnt, au moyen du carlionate. Ce sel, qui forme d'assez grands cristaux très durs, m'a fourni à l'analyse : C, 6,80 pour 100; H, 0,39 pour 100; Ag, 6t,26 pour 100, tandis que la théorie exige : 0,6,77; Tf,o,56; Ag, 61,01. » Cette observation m'a amené à étudier un peu plus attentivement la réaction de l'acide sulfurique sur l'anhydride acétique. Lorsqu'on mêle les deux corps en quantités moléculaires, le mélange s'échauffe fortement, et l'on obtient après le refroidissement un liquide très épais, qui ne pré- sente plus trace de l'odeur piquante et irritante de l'anhydride acétique (qui se traduit facilement par l'action sur les muqueuses du nez et des yeux), mais une odeur franche, d'acide acétique. Quand on refroidit les deux corps, en les mélangeant très lentement, et qu'on porte le mélange épais tout de suite dans de l'eau, on y retrouve tout l'acide sulfurique employé en li- berté, mais quand le mélange a été abandonné pendant quelques jours on quand il s'est échauffé on ne retrouve, en le dissolvant dans l'eau, qu'une partie de l'acide sulfurique comme tel; on en trouve encore moins quand on a chauffé jusqu'à i3o"; mais, même quand on a porté la température à 160", il renferme encore de l'acide sulfurique. )) Quand, au contraire, on mélange 2""' d'anhydride acétique et 1™"' d'acide sulfurique, le mélange s'échauffe jusqu'à l'ébullition, se colore, et tout l'acide sulfurique est transformé soudainement en acide sulfacétique, qui reste combiné, à ce qu'il semble, à une partie de l'acide acétique formé en même temps, car un chauffage à 160" ne suffit même pas à en sépa- rer autant d'acide acétique qu'on pourrait présumer. Dans le vide sec, je n'en ai pas pu obtenir de cristaux, même après deux mois, tandis que l'acide obtenu au moyen du sel de plomb cristallisait après quelques jours. » Cette formation de l'acide sulfacétique me paraît offrir quelque intérêt en la comparant à celle décrite par MM. Hofmann et Buckton, au moyen de l'acétonitrile et de l'acide sulfin-ique. Il résidte de mes expériences que la formation commence assez vite et atteint une limite dépendant du temps et de la température; tandis que pour la transformation complète de l'acide sulfurique il faut qu'il y ait 2™°' d'anhydride acétique et un échauffement jusqu'à iao°oui3o". » Il me semble que la formation de l'acide sulfacétique est précédée par celle d'un acide acétylsulfurique très facilement décomposable par l'eau et que c'est ce dernier corps qui détermine la formation rapide et facile des ( io56 ) éthers acétyliques, au moyen de l'anhydride acétique mêlé d'un peu d'acide sulfurique, quoique l'acide sulfacétique soit aussi apte à cela, coaime je m'en suis assuré, mais beaucoup plus difficilement. » Comme l'acide acétylsulfurique est encore très incomplètemenl connu, je me propose d'en faire l'étude, et je veux le préparer par d'autres méthodes, surtout pour voir s'il existe sous deux modifications isomériques, comme cela semble découler de travaux de Rùmmener et Carius. » CHIMIE ORGANIQUK. — 5«r un réactif propre à distinguer tes ptomatnes des alcaloïdes végétaux. Note de MM. P. Brouardel etE. Boutmy, présentée par M. Wurtz. « Les ptomaïnes (alcalis cadavériques), présentant en général les plus importants des caractères chimiques et des propriétés physiologiques des alcaloïdes végétaux, peuvent, pour cette raison, être confondues avec ces derniers. Une erreur judiciaire a été commise dans ces derniers temps en Italie, où des experts ont conclu à l'empoisonnement du général X*** par la delphinine lorsqu'ils étaient seulement en présence d'une ptomaïne. » La méthode rationnelle à suivre pour distinguer une ptomaïne d'un alcaloïde végétal ingéré est évidemment de déterminer la totalité des pro- priétés chimiques et physiologiques du toxique isolé. S'il manque un ou plusieurs des caractères connus de l'alcaloïde végétal dont la présence parait signalée par l'ensemble des expériences, c'est qu'on est en présence, non de cet alcaloïde, mais d'une ptomafne qui lui ressemble. » Cette méthode, qui est évidemment la plus sûre, a l'inconvénient d'èlre longue et délicate et de ne pouvoir être employée que dans le cas où la quantité de poison isolée est assez considérable pour se prêter à une étude complète. » Nous avons cherché un réactif qui permît d'y suppléer au besoin et de la contrôler dans tous les cas, en décelant immédiatement si l'on est eu présence d'une ptomaïne ou d'un alcaloïde végétal. » Ce réactif existe : c'est le cyanoferride de potassium. Ce sel, mis en présence des bases organiques pures prises au laboratoire ou extraites du cadavre «près un empoisonnement avéré, ne subit aucune modification. Il est, au contraire, ramené instantanément à l'état de cyanoferrure par l'action des ptomaïnes et devient alors capable de former du bleu de Prusse avec les sels de fer. ( io57 ) » Lors donc que la méthode de Slas aura permis d'isoler une substance se comportant vis-à-vis do l'iodomerciiraîe de potasse comme le font les alcaloïdes végétaux, si celte substance reste sans action sur le cyanoferride de potassium, on pourra admettre qu'on est en présence d'un alcaloïde végétal et qu'il y a eu empoisonnemeut. Si, au contraire, le cyanoferride de potassium se trouve réduit, en même temps que la base est précipitée par J'iodomercuralG de potasse, on est eu présence d'une ptomaïiie. » Enfin, suivant que le précipité obtenu, tant avec l'iodomercurale qu'avec le cyanoferride, sera en quantité considérable ou faible, on conclut qu'on est en présence soit d'une ptomaïne abondante et non mélangée, soit d'un mélange de la ptomaïne avec un alcaloïde végétal. » Pour opérer la réaction avec le cyanoferride, on convertit eu sulfate la base extraite du cadavre, puis on dépose quelques gouttes de la solution de ce sel dans un verre de montre, qui contient à l'avance une petite quan- tité de cyanoferride dissous. Une goutte de chlorure de fer neutre versée sur ce mélange détermine la formation du bleu de Prusse, si la base isolée est une ptomaïne. Dans les mêmes conditions, les alcaloïdes végétaux ne donnent pas de bleu de Prusse. » Jusqu'à ce jour, il n'existe d'exception à cette règle générale que pour la morphine, q\ii réduit abondamment le cyanoferride, et pour la vératrine, qui donne des traces de réduction. Encore est-il possible que ce dernier fait ait pour cause la présence de traces d'impuretés que nous n'avons pu séparer complètement de la vératrine par nous employée. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une combinaison d'iodoforme et de stiyclinine. Note de M. Lextrait, présentée par M. Chatin. '( Lorsqu'on sature de strychnine une solution concentrée et chaude d'iodoforme dans l'alcool, la liqueur se décolore par le refroidissement et laisse déposer peu à peu de longues aiguilles prismatiques. )) Ces cristaux sont une combinaison d'iodoforme et de strychnine. Le procédé le plus commode pour les obtenir consiste à prendre 5^^^ d'iodo- forme cristallisé et 128' de strychnine; on les fait dissoudre dans environ 5oo'=*' d'alcool à 85°, à une température un peu inférieure à son point d'ébuUition. La dissolution effectuée, on laisse refroidir dans un vase fermé ; au bout de vingt-quatre heures, on recueille les cristaux qui se sont déposés, on les lave avec une petite quantité d'alcool, on les essore { io58 ) rnpidement entre des feuilles de papier buvard, enfin on les dessèche à l'abri de l'air et de la lumière. » Le produit ainsi préparé résulte de la combinaison de i^'' de strych- nine avec 3^'' d'iodoforme et correspond kla formule (C^'îl--Az'07' C^HP. » Il prend naissance également lorsqu'on met en présence la strychnine avec des quantités variables d'iodoforme. » Sa composition est établie par les analyses suivantes : >> I. i*^, décomposé par la chaux au rouge, a donné 0''',4996 de Agi, soit 27 pour 100 d'iode. » II. 1^, décomposé par la chaux au rouge, a donné o'^SoSS de Agi, soit 37,82 pour 100 d'iode. i> III. i*'', distillé avec un excès d'acide sulfuriquc dilué, fournit de l'iodoforme qui, re- cueilli et décomposé au moyen de la potasse alcoolique, a donné o!^'',5i i de Agi, soit 27 ,62 pour 100 d'iode. • IV. i*'', soumis au traitement précédent, a donné o-'',5io de Agi, soit 27,68 pour 100 d'iode. • V. os%4o ont donné par combustion o8'',8o4 C'O' et os%i88 H'O-, soit 64,87 pour 100 de carbone et 6,22 pour 100 d'hydrogène. • VI. is'', 3g6, transformés par un excès d'acide sulfurique en sulfate de strychnine, puis précipités par l'ammoniaque, ont donné o^^gS de strychnine, soit 68, i5 pour 100. » Ces chiffres sont conformes à la formule (C"H*-Az-0'j'C-Hl'. Théorie. I. II. III. IV. V. VI. p, 100 p I03. p. 100. p. lUO. p. 100, p, 100. p. 100. I 27,29 27,00 27,32 27,60 27,58 " » c 55,14 " " » » 64,87 H 4 1 79 »»»»*)>» Strychnine.. 71,06 » • » » » 68, i5 » La combinaison de strychnine et d'iodoforme est très altérable; la lumière la décompose à la longue en mettant de l'iodoforme en liberté. » L'eau ne la dissout ni à chaud ni à froid. L'alcool à 98° centésimaux en dissout 3^', 4° par htre à i5°; cette solubilité croit avec la température. L'éther et le chloroforme la dissolvent facilement; mais les solutions ne tardent pas à être colorées par de l'iode devenu libre. » La chaleur commence à la détruire vers 90"; la masse prend une teinte jaune de plus en plus foncée; à i3o° elle noircit; il y a en même temps une élévation brusque de température. » L'eau bouillante détruit la combinaison; de l'iodoforme distille, et il reste un résidu de strychnine. L'alcool la dissocie partiellement, de telle ( io59 ) manière qu'il n'est pas possible de la purifier par des cristallisations ré- pétées sans en détruire une certaine proportion. Les acides étendus mettent de 1 iodoforme en liberté et forment des sels de strychnine. » Avec la quinine, il paraît se former un composé analogue : une solu- tion alcoolique de quinine et d'iodoforme, contenant un excès d'alcaloïde, se partage, lorsqu'on la concentre convenablement, en deux couches : l'une, qui surnage, est incolore et ne renferme que de la quinine; l'autre, plus dense, est colorée en jaune et devient gélatineuse, sans qu'à aucun moment il s'en sépare de l'iodoforme; à la longue, elle finit par se solidi- fier tout en restant amorphe. Cette matière semble être une combinaison de quinine et d'iodoforme; mais il ne m'a été possible de l'obtenir que mélangée d'un excès de quinine (*). » MINÉRALOGIE. — Sur quelques feldspnlhs de In vallée de Bagnères-de-Luclion [Haule-Garonne).'^o\e de M. E. Filhol. « Dans un Chapitre de l'Ouvrage relatif aux sources minérales des Py- rénées que j'ai [)ublié en i853, j'ai fait observer que les roclies granitiques au sein desquelles émergent les eaux thermales étaient généralement consi- dérées comme contenant du feldspath à base de potasse, tandis que les sels contenus dans ces derniers sont, pour la majeure partie, à base de soude. J'en ai conclu que ces sels n'ont pas été empruntés aux roches que les sources rencontrent sur leur passage, au moins si ces dernières sont con- stituées dans les couches profondes comme elles le sont dans les parties accessibles à nos observations. » Aucune analyse des feldspaths pris au point d'émergence des sources thermales n'a été faite, au moins à ma connaissance, et j'ai pensé qu'il serait utile d'entreprendre ce travail. » Mes recherches ont porté sur quatre échantillons choisis comme il suit : » N" 1 . Pris dans la galerie François, au voisinage des sources. » N° 2. Recueilli dans la galerie du Bosquet, au voisinage des sources. » N° 3. Pris dans une carrière exploilée par M. Fourcade, à peu de distance de l'établis- sement des bains et sur la même montagne. » N" 4. Recueilli à Saint-Mamet, de l'autre côté de la vallée. (' ) Ces recherches ont été faites à l'École supérieure de Pharmacie, dans le laboratoire de M. JungUeisch. C. R., i88i, 1" Semestre. (T. XCII, N» 10.) I 4o ( io6o ) » La composition de ces divers feldspaths peut être représentée comme il snit : N" 1. IS« ■>. ÎS" o. N° -i. Silice 67,831 67,800 70,000 67,721 Alumine '7>32i i7>95o 171122 t7,5o3 Potasse g,o3o 9,000 7,820 8,978 Soude 5,771 5,aoo S.oai 5, 760 Chaux 0,027 o,o3o o,023 0,082 Magnésie 0,020 0,020 o>o'4 0,021 Oxvde de fer . . . ) . ; . > traces traces traces traces Lithine ) 100,000 100,000 100,000 100,000 » Comme on le voit, la composition de ces teldspatlis ne correspond ni à de l'orthose pure ni à de l'albite; elle pourrait conduire à admettre un mélange d'orthose et d'albite, ou bien encore à une orthose très riche en soude. Pour lever tous les doutes, j'ai eu recours à l'obligeance de M. Fou- qué, qui a bien voulu les examiner à l'aide du microscope polarisant et a reconnu que tous sont des feldspaths microcliues avec petits filons d'albite, et contenant, comme éléments accessoires, du mica, du quartz, de la cal- cédoine et du talc. » Le feldspath microcline est essentiellement potassique, et son exis- tence rend compte de la prédominance de la potasse dans l'ensemble du mélange. » THÉRAPEUTIQUE. — Sur les effets physiologiques et pharmacothérapiques des inhalations d'oxygène. Note de M. G. Hayem, présentée par M. Yulpian. « 1° Effets physiologiques. — L'oxygène, administré sous la forme d'inha- lations, à la dose de 4^''' à 90'" par joiu", prise en deux fois et mélangée avec une quantité indéterminée d'air ordinaire, produit une stimulation assez énergique des fonctions dites de nutrition. » Il augmente l'appétit, élève très légèrement la température, accélère la circulation et accroît le poids du corps. M Lorsqu'on se soumet à un régime d'entretien identique avant, pen- dant et après la période des inhalations, ainsi que l'a fait M. le D' Aune, à l'occasion de sa Thèse inaugurale [Effets physiologiques des inhalations d'oxygène, Thèse de Paris, n'' 109; 1880), la composition des urines n'est pas modifiée, et, dans ces conditions, le poiils du corps reste invariable. ( io6i ) » Sur le sang, l'oxygène exerce une action très nette : il excite la for- mation des hématobiastes et des globules rouges, et élève de 5 à j o pour i oo le contenu de ces derniers en hémoglobine. Mais ces effets sont très pas- sagers : dès que les inhalations sout suspendues, le sang reprend rapide- ment sa constitution anatomique primitive. M Je signalerai encore, parmi les effets physiologiques, les sensations que M. le D' Aune a éprouvées parfois pendant qu'il était sous l'influence de l'oxygène, et qui ont consisté en une légère ivresse et en fourmillements dans les extrémités. » 2° Ejfets pharinacotliérapiques. — a. Chlorose. — L'oxygène rend des services incontestables aux chlorotiques atteintes de troubles digestifs. H ranime l'appétit, fait cesser les vomissements quand il en existe, réveille le mouvement d'assimilation, fait augmenter le poids du corps. » Les malades satisfaisant leur appétit, devenu souvent considérable, les analyses d'urine indiquent alors un accroissement dans la quantité d'urée éliminée. Olle-ci s'est élevée chez quelques malades de lo^' à 35«', et même l\o^', dans les vingt-quatre heures. » Cette stinudation du mouvement nutritif porte également ses effets sur le sang : le nombre des globules rouges devient notablement plus grand; mais la valeur qualitative de ces éléments n'est pas influencée. Les hématies, quoique produites en plus grand nombre, restent tout aussi altérées; parfois même elles contiennent d'autant moins d'hémoglobine qu'elles sont plus abondantes. Au bout de plusieurs mois (deux à trois), malgré l'amé- lioration de l'état général, l'altération globulaire est encore aussi pro- noncée qu'au début du traitement, et, lorsqu'on cesse les inhalations, les malades ne tardent pas à perdre tout le bénéfice qu'ils paraissaient en avoir tiré. » Les inhalations d'oxygène constituent néanmoins un auxiliaire utile du traitement de la chlorose par les ferrugineux. Elles sont particulière- ment indiquées quand les troubles gastriques, si prononcés dans certains cas, empêchent les ferrugineux d'être convenablement supportés. » Leur action sur la nutrition générale est analogue à celle de l'hydro- thérapie, qui stimule également le mouvement nutritif et la formation des globules rouges, sans modifier d'une manière sensible les altérations indi- viduelles de ces éléments. Ce dernier moyen doit être aussi considéré comme un ;idjuvant du Irailement par le fer. » il. Vomissements. — Les inhalations d'oxygène se caractérisent surtout, ( io62 ) au point de vue pharmacothérapique, par leurs effets sur le phénomène vomissement. » Quelle que soit sa cause, le vomissement est souvent suspendu après une ou deux séances d'inhalations, et, lorsqu'il n'est pas entretenu par une lésion organique de l'estomac, la continuation de ces inhalations par- vient, en général, aie supprimer d'une manière définitive. » Voici la liste des états morbides dans lesquels la di-^parition des vomis- sements a été obtenue : dyspepsie douloureuse, sans lésion appréciable de l'estomac; dyspepsie avec dilatation stomacale, sans affection organique ; vomissements incoercibles de la grossesse (cas publié par M. le D"^ Pinard) ; urémie. » Les cas dans lesquels les inbalations d'oxygène ont rendu les vomis- sements simplement moins fréquents, sans les supprimer, se rapportent au cancer de l'estomac, à la gastrite chronique avec ddalalion stomacale et à la tuberculose pulmonaire. « ZOOLOGIE. — Sur un prochain voyage scientifique à la pêcherie de Baleines de Vadsô, Note de M. Poctchet, présentée par M. Alph.-Milne Edwards. « L'année dernière, M. Sven Foyn, propriétaire de la grande pêcherie de Vadso, sur la côte orientale du Finmark, avait adressé au Mtiséum d'His- toire naturelle trois embryons de Baleine, un cœur et divers organes mous de ces grands Cétacés, toutes pièces d'une extrême rareté dans les collec- tions d'Europe. Cette année, M. le Président du Conseil, Ministre de l'In- struction publique, m'a chargé d'une mission pour aller à Vadso recueillir des objets d'Hisloire naturelle, et deux licenciés es sciences delà Faculté de Lille, MM. de Guerii<- et Barrois, se sont offerts à m'accompagner. » C'est alors que M. l'amiral Cloué, Ministre delà Marine, dont le zèle éclairé pour tous les ordres de recherches scientifiques n'est jamais en dé- faut, a bien voulu mettre à la disposition de son collègue de l'Instruction publique, pour me seconder dans celte mission, l'aviso à vapetir le Coligny, commandant Martial. En même temps, S. Exe. le Ministre de Suède et de Norvège m'informait que des instructions avaient été données aux autorités civiles et maritimes de la province de Finmaik dans le but de faciliter l'accomplissement de la mission scientifique dont j'étais chargé, et qu'en outre M. Guldberg, conservateur de la Collection zootomique de Christia- ( io63 ) nia, était désigné pour se rendre à Vadso en même temps que nous, avec un préparateur. » Cette hienveillance, ces puissants moyens mis au service de la mission lui traçaient dès lors un devoir plus large; non seulement nous comptons recueillir de nombreux spécimens de la faime, de la flore et des roches des deux rives du Varanger Fjord, mais nous avons pensé qu'il y aurait intérêt à étudier dans tous ses détails la faune maritime de ce fjord, situé à la limite des influences de l'Atlantique et de la mer Glaciale. La faune des eaux douces ne sera pas négligée non plus. u Certaines questions de Biologie générale s'imposent d'avance à notre attention : l'époque de la maturation des œufs et de la ponte chez les espèces marines, et particidièrement chez les Poissons qu'on retrouve sur nos côtes; l'influence d'un jour permanent de deux mois sur l'activité périodique diurne de certaines espèces animales ou végétales, etc. » Si cette campagne scientifique sur un point de la côte septentrionale de l'Europe parfaitement connu ne promet aucune conquête brillante, on peut du moins espérer qu'iui séjour prolongé au n)ème lieu permettra d'y recueillir des matériaux qui manquent dans nos collections et des observa- tions qui pourront être avantageusement utilisées comme point de compa- raison. » J'espère que le plan de ces recherches, tout modeste qu'il soit, ne sera pas désapprouvé de l'Académie, et je serais heureux qu'elle voulût bien y joindre les instructions complémentaires qu'elle pourrait avoir à me donner. » 11 me reste à exprimer le regret que la compétence exclusivement bio- logique du préparateur qu'ont bien voulu m'adjoindre mes collègues du Muséum et des deux jeunes naturalistes qui m'accompagnent comme volon- taires de la Science ne me mettent pas malheureusement en mesure de rap- porter des observations surlaPhysiquedu globe, qu'on pourrait sans doute recueillir pendant un établissement de deux mois au delà du 70^ parallèle. » ZOOLOGIE. — Migration du Puceron du peuplier. (Pemphigus bursarius Lin.). Note de M. J. Lichtenstein. (c Au mois d'août de l'année passée, j'eus l'honneur d'annoncer à l'Aca- démie que le Puceron des galles ligneuses du peuplier noir [Pemphigus bursarius {parlim) Linné, sub ^plùs], mis sous cloche, à sa sortie des galles, sur une plante de Filago gennanicu, y avait déposé^des petits qui, ayant pris ( io64 ) des ailes à leur tour, avaient donné des sexués, en pondant en masse dans des morceaux d'écorce de peuplier mis à leur disposition dans mon cabinet. » Ces sexués, privés de rostre, s'étaient accouplés et m'avaient fourni de nombreux œufs fécondés. Je dis nombreux, parce que les femelles elles- uiémes étaient très nombreuses, car chacune d'elles n'a, comme tous les Pemphigiens dont je connais les sexués, qu'un œuf unique dans son corps. » L'accouplement est précédé de plusieurs mues, qui me paraissent être au nombre de quatre. Quoique n'ayant point de bouche et ne pouvant pas par conséquent se nourrir, ces petits animaux grossissent, comme une graine mise à tremper. Le mâle meurt le premier, après avoir fécondé plusieurs femelles. Quand cette dernière arrive au moment de pondre, on voit sortir des deux côtés de son corps des filaments blancs fort nombreux qui entourent l'œuf, ainsi englobé dans une enveloppe moelleuse de sécré- tion ressemblant à des fils d'araignée. Les organes sécréteurs consistent en deux couronnes de filières placées sur les côtés de l'abdomen, au point occupé par les coruicules chez les Aphidiens vrais. » Ces œufs, gardés tout l'hiver, ont commencé à éclore dès les premiers jours d'avril; j'ai porté alors les morceaux d'écorce, garnis de ces petits animaux, sur un jeune peuplier planté ad hoc dans mon jardin et sur lequel j'avais constaté l'absence de toute galle l'automne passé. » y ai fait cette opération dans les premiers jours du mois d'avril, avant mon départ pour le Congrès de l'Association française à Alger. » A mon retour, je me suis empressé d'aller voir mon petit arbre, et je l'ai trouvé garni de petites galles du Pempliicjus Imrsarius (faciles à recon- naître par leur position à la base des jeunes bourgeons), ayant déjà la grosseur d'un petit pois. M L'épreuve et la contre-épreuve m'ayant ainsi réussi, je crois pouvoir affirmer que le Pempliigiis filacjinis n'est que la forme bourgeonnante et pupi- fère, c'est-à-dire les troisieaie et quatrième formes du Pemphicjus bursarius. » On pourra peut-être ni'objecter que, le peuplier étant en plein air et ne pouvant pas être recouvert d'une cloche de verre, une erreur pourrait être encore possible; cela me parait difficile. Cependant je prépare déjà des plantes de Filago que je tiendrai enfermées et sous cloche jusqu'au mois de juillet, pour faire un élevage en chambre, à l'abri de toute influence extérieure. » De plus, j'ai envoyé à M. Riley, à Washington, et à M. Monell, au Jardin des plantes de Saint-Louis (Missouri), les mêmes œufs qui m'ont servi ici à ( jo65 ) taire l'expérience ci-dessus; j'attends des renseignements, et, si je puis provo- quer les mêmes galles du peuplier en Amérique, ce sera un argument sans réplique. » Les théories que j'ai si souvent exposées sur les métamorphoses et les migrations des Pucerons reçoivent ici une nouvelle confirmation, et les observations récentes de MM. Kessler, à Cassel, sur les Pucerons des ormeaux, Low, à tienne, sur le Puceron lanigère, Biickton, à Londres, sur les Aphidiens en général, m'encouragent à persévérer dans mes études, car ils reconnaissent tous la justesse de mes indications sur la biologie géné- rale des Pemphigiens. » ZOOLOGIE. — Trichines enkystées dans tes parois inleslinales du porc. Note de M. J. Chatin, présentée par M. Milne Edwards. « Dans une précédente Communication ('), j'ai signalé la présence de la trichine dans le tissu adipeux (-), où, depuis lors, plusieurs micrographes (MM. Fourmont, Delavaux, etc.) ont pu la constater également ; la con- cordance de ces résultats permet d'apprécier à leur exacte valeur les descrip- tions qui nous représentent la trichine comme spéciale au système mus- culaire. » Il semble même que, loin d'obéir à une localisation aussi rigoureuse, cet Helminthe puisse se disséminer dans des parties fort différentes de l'or- ganisme, car j'ai eu récemment l'occasion d'observer une nouvelle station de la trichine agame dans les circonstances suivantes. » Parmi les viandes, de provenance américaine, soumises à l'examen du laboratoire institué au Havre par M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, se trouvait un lot considérable de bocaux de porc, dont l'exper- tise fut pratiquée selon la technique habituelle. Des échantillons ayant été prélevés sur tous les morceaux contenus dans les caisses, l'élude microsco- pique révéla une particularité que les notions classiques ne permettaient aucunement de prévoir : dans l'épaisseur des parois intestinales se mon- (') Comptes rendus, séance du 2i mars 1881. (^) Les animaux nourris avec ces lards iricliinés, sans aucune trace de parties muscu- laires, ont préscnlé de graves troubles intestinaux, qui n'ont cessé que par la suspension du régime; en rétaldissant et suspendant alternativement celui-ci, on a provoqué, à plusieurs reprises, l'apparition de ces accidents, caractérisés par la présence de jeunes trichines dans les déjections. ( io66 ) traient de nombreuses trichines aux divers stades du développement. Quelques-unes présentaient encore l'état embryonnaire ou, du moins, ne semblaient l'avoir que légèrement dépassé, car, si elles offraient déjà l'ébauche manifeste de la bouche et du tube digestif (ce dernier apparais- sant sous l'aspect d'une bandelette axile et granuleuse), elles conservaient néanmoins, dans la configuration générale du corps, la forme lancéolée qui caractérise celte période de l'évolution ; d'autres étaient mieux développées, plus grandes, enroulées, non enkystées. Mais, détail dont l'importance ne saurait être méconnue, la plupart des trichines se trou- vaient protégées par des kystes normalement constitués et nettement en- châssés dans les tuniques intestinales (' ). » Le fait n'est pas seulement nouveau pour l'histoire naturelle de l'Hel- minthe ; il paraît, en outre, mériter une certaine attention au point de vue prophylactique. En effet, les boyaux étaient importés pour servir d'en- veloppes à des saucissons préparés avec des viandes indigènes; celles-ci eussent donc pu élre parfaitement saines, elles eussent même pu être four- nies par diverses espèces animales rarement trichinosées : il eût suffi cepen- dant de l'ingestion d'un fragment de l'enveloppe pour déterminer une contamination d'autant plus probable que certaines de ces préparations ne subissent aucune cuisson préalable. » ZOOLOGIE. — Eludes sur quelques points de l'nimtomie du Sternaspis scutata. Note de M. Max. Rietsch, présentée par M. Alph.-Milne Edwards (-). « Le système vasculaire du Sternaspis est très complexe et très intéres- sant; on peut le résumer en disant qu'il comprend un vaisseau dorsal et un système ventral. » Le vaisseau dorsal suit dans tous ses contours l'estomac, sur lequel il est appliqué; il est beaucoup plus étroit en aval de l'anastomose bran- chiale qu'en amont; cette dernière portion, d'abord large, s'amincit gra- duellement jusqu'à l'origine de l'estomac; à partir de ce point elle flotte (') On comurend que l'état de ces intestins ne permette pas une spécification liistolo- gique des plus précises; cependant je dois mentionner que les trichines s'observaient dans les diverses zones de la paroi intestinale, sans que la couche contractile parût posséder au- cune immunité particulière. (^) Ce travail a été fait au Laboratoire de Zoologie marine de Marseille, dirigé par M. Marion. Une première Note a été présentée dans la séance du 1 1 avril. ( 1067 ) dans la cavité générale, mais reste parallèle à l'œsophage, aiu|iiel elle est rattachée par quelques rameaux; elle se fixe finalement sur le pharynx où elle se divise en nombreuses branches, dont deux principales disposées en fourchette. » Le vaisseau ventral a de nombreuses racines à la face ventrale du pharynx et aux soies antérieures; il chemine parallèlement au cordon ner- veux, auquel il envoie plusieurs ramifications, émet de nombreuses branches aux organes segmentaires dont il va être question ; puis, vers le milieu du corps, il donne naissance : 1° à un vaisseau qui suit en avant l'in- testin postérieur; 2° à deux autres troncs dont le plus volumineux ne tarde pas à se diviser eu trois. Ainsi se forment les quatre vaisseaux sexuels sur lesquels naissent les organes génitaux. Trois d'entre eux courent le long des différentes portions de l'estomac, le quatrième le long de l'intestin récurrent; ils donnent tous naissance à des rameaux très nombreux qui se divisent d'une façon répétée, et en général dicholomiquement, et qui dé- bouchent finalement dans un sinus logé sous la couche musculaire de l'intestin et contre la gouttière vibratile. Celle-ci, dans la région stomacale, est diamétralement opposée au vaisseau dorsal, qui communique avec ce sinus longitudinal par un système très com|)lexe de canaux capillaires dépourvus de membrane propre et placés entre la couche musculaire et l'épithélium. Tout l'intestin se trouve ainsi muni d'un système très riche de sinus sanguins communiquant et avec le vaisseau dorsal et avec le vais- seau ventral le long du pharynx, de l'œsophage et de l'estomac, mais n'ayant de relations directes qu'avec le seul vaisseau ventral pour tout le reste de l'intestin; il existe, du reste, des anastomoses vasculaires entre les différentes régions intestinales. » Plus en arrière, le vaisseau ventral émet de nombreux rameaux sy- métriques qui se rendent aux téguments, aux soies postérieures et à l'intestin terminal ; quelques-uns aboutissent en arrière à de véritables grappes d'ampoules ou de poires sanguines à parois minces, placées entre l'écusson et le rectum, et constituant évidemment un réservoir pour le sang quand ce fluide se trouve refoulé en arrière par l'invagination et la contraction de la région antérieure du corps; je n'ai pu découvrir aucune communication entre ces grappes et les branchies. La circulation me semble due principalement aux mouvements généraux du corps. » Les organes génitaux ont la même forme dans les deux sexes. Aux ap- pendices externes font suite deux oviductes ou deux spermiductes qui se dirigent en arrière vers la ligne médiane, où ils se réunissent et où ils s'ac- C. R.. ltï8l, I" Semeure. (T.XCU, N" 18.) l4' ( fo68 ) colent en même temps au vaisseau ventral; ils sont accompagnés chacun d'un rameau sanguin qui émane de ce même vaisseau ventral et qui ne les quille qu'à la peau; de leur point de convergence partent les quatre lobes de l'ovaire ou du testicule. Ces lobes se forment tardivement le long des quatre vaisseaux sexuels déjà mentionnés; ils possèdent chacun une paroi propre qui se continue directement avec celle des oviductes et dans laquelle le vaisseau sexuel correspondant se trouve enchâssé. Les œufs prennent naissance sur la paroi de ce vaisseau regardant l'intérieur de l'ovaire et aux dépens des cellules épithéliales composant cette paroi, à la- quelle ils restent d'abord fixés par un pédoncule; ils se détachent ensuite, descendent le long du lobe, puis arrivent dans les oviductes; ils ne tom- bent donc à aucun moment dans la cavité générale. Les lobes sexuels sont de longueur très inégale chez le même animal et inégalement développés chez les différents individus, suivant leur âge; chez les Sternaspis de grande taille ils présentent, surtout pour les mâles, de courts lobes secondaires le long des principaux rameaux du vaisseau sexuel. » En avant des oviductes, et enroulés dans les replis de l'œsophage, existent deux organes segmentaires volumineux (organe à quatre cornes de Mueller), bruns, à parois délicates, irrégulièrement lobés et munis chacun d'un canal excréteur qui s'amincit beaucoup près des tégiunents et qui débouche au dehors par un pore extrêmement petit. Les deux pores symétriques sont placés en avant des appendices génitaux. Je n'ai pas en- core réussi à découvrir à ces organes des entonnoirs vibratiles; ils présen- tent un épithélium interne, une couche péritonéale externe et entre les deux un riche réseau de sinus sanguins souvent capillaires. » Je n'ai encore pu observer que les premières phases de l'embryogénie à la suite de fécondations artificielles. Les œufs ont à peu près o'^^^iS de diamètre; ils présentent sous leur chorion, qui conserve ordinairement la trace du pédoncule, une masse vitelline granuleuse avec un noyau excen- trique et un nucléole; ce noyau disparaît dans les œufs mûrs. Les sperma- tozoïdes ont o'°'",o85 à o""",io de longueur; la tête est allongée et occupe à peu près ^ de la longueur entière. La segmentation est totale; elle com- mence environ cinq heures après la fécondation. Les deux premières balles sont déjà inégales; la différence va s'accentuant rapidement entre les petites cellules évolutives hyalines et les grosses cellules nutritives, granu- leuses et sombres; les premières ne tardent pas à envelopper les secondes et il se forme ainsi une planula par épibolie. Au bout de vingt-quatre heures je trouve dans les cristallisoirs des larves pélagiques composées d'un ecto- ( 1069 ) derme à petits éléments et d'un endoderme formé de quelques grosses balles brunâtres; elles semblent dépourvues de bouche et d'anus. Ces larves sont couvertes de cils vibratiles, sauf dans leur région postérieure; elles portent à leur pôle céphalique un panache de cils plus longs. Mais la vie pélagique ne dure guère que trente-six à quarante heures; les larves tombent au fond de l'eau, perdent leurs cils, s'allongent, pren- nent une apparence et des mouvements vermiformes. L'évolution est en- suite très lente dans les cristallisoirs; au bout d'un mois les larves, notable- ment plus allongées, présentent un tube digestif formé de grandes cellules et dépourvu de bouche et d'anus; sa cavité est remplie d'un liquide qui charrie de nombreuses granulations et que les mouvements du corps font cheminer d'avant en arrière ou réciproquement ; dans la région postérieure et sur la face dorsale (?) on distingue un petit appendice ectodermique recourbé en crochet et qui pourrait être la première ébauche des bran- chies. 1) Je continue ces observations et j'espère qu'elles seront bientôt assez complètes pour me permettre d'entreprendre une monographie du Sler- naspis. « M. J. Baudoin communique l'observation qu'il a faite de deux météores, le mercredi 27 avril 1881, à l'^So™ du matin, près le Nouvion-en-Thié- rache. « Le premier bolide, d'un diamètre apparent de o", 20 à o", 22, présen- tait un noyau central d'un bleu éblouissant, autour duquel on croyait voir de la fonte coulante; le centre du noyau semblait noir. » Parti du sud par un angle de 45° environ avec l'horizon, dans une di- rection ONO-ENE, le bolide a disparu sans traînée ni explosion, après avoir brillé pendant deux secondes, à peu près autant que la pleine Lune. « Cinq minutes plus tard environ, à peu près au zénith et à une très grande hauteur, dans une direction diamétralement opposée (ESE-ONO), M. Baudoin a observé une étoile filante qui s'est réduite en gouttes de feu paraissant descendre sans bruit, sur un parcours apparent de i"", 75, en xnie chaîne craquelée de grosseur inégale. » M. A. M.vKQUÈs transmet à l'Académie une Lettre renfermant des détails sur le puits artésien qu'il a fait creuser à l'île Oahu de l'archipel Hawaïen. ( 1070 ) 'A 5 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. J. B. BULLETIN BIBI.IOGRAPHIQCE. Ouvrages reçus dans la séance du 2 mai 1881. Société des agriculteurs de France ; séance cjénérale de 1 88 r . Médaille d'iion- neur offerte à M. Louis Pasteur, dans la séance d'ouverture, le 2 1 février 1 88 1 . Rapport sur les travaux de M. Pasteur; par M. H. Boulet. Paris, typogr. V" Renou, Mauldeet Cock, i88i ; br. iii-8°. Anmiles de ta Société d' agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de la Loire; t. XXIV, année 1880. Saint-Etienne, impr. Théolier, 1880; in-8°. Paléontologie française ou description des fossiles de la France. Livr. 46 : Echinodeimes réguliers ; parM. G. Cotteau. Texte, feuilles 7 à 9 du TomeX; Atlas, pi. 287à298. Paris, G. Masson, 1881; in-8°. (Présenté par M. Hébert.) De la fièvre jaune à la Martinique [Antilles françaises). Etude faite dans les hôpitaux militaires de la colonie; par M. Bérenger-Féraud. Paris, Ad. Delahaye et G'", 1879; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey pour le Con- cours Montyon, Médecine et Chirurgie, de 1881.) Des tubercules de la mamelle; par L.-E. Dlbar. Paris. J.-B. Baillière, 1881 ; in-8°. (Présenté par M. Gosselin pour le concours Godard de 1881.) Les travaux d' assainissement de Dantzig, Berlin, Breslau; par M. A. Duranu- Claye. Paris, G. Masson, 1881; br. in-S" et Atlas in-4°. (Extrait delà Revue d' Hygiène.) (Présenté par M. Bouley.) - W 18. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 2 Mai 1881.) ftlÊMOlRES ET GOMM€i\IGATIOI\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. Paye. — Sur une propriété de l'indica- trice, relative à la courbure moyenne des surfaces conTexes loig M. J. Jamin. — Sur la force électromotrice inverse de l'arc électrique 1021 M. H. DE Lacaze-Duthiers. — Création d'une station zoologique marine dans les Pyré- nées-Orientales 1023 M. le Président. — Observations relatives à la Communication précédente 1 029 Pages . M. BouiLLAiD. — Les dérangements de la pro- gression, de la station et de l'équilibre, survenant dans les expériences sur les ca- naux senii-circulaires ou dans les maladies de ces canaux, n'en sont pas les effets, mais ceux de l'inûuence qu'elles exercent sur le cervelet 1029 M. Gyldés. — Sur les inégalités à longues périodes dans les mouvements des corps célestes io33 NOMINATIOIVS. Commission chargée de juger le Concours du prix Valz de l'année i88t : MM. Faye, Tisserand, Lœwy, Mouchez, Jatissen io3îS Commission chargée déjuger le Concours du prix L. Lacaze (Physique) de l'année 1S81 : MM. du Moncel, Breguet, Boitssingault . . , . lo38 Commission chargée de juger le Concours du prix Montyon (Statistique) de l'année 1881 : MM. de la Gournerie, Boussingauh, Cosson, H. Mangon, Bouley io38 io38 Commission chargée déjuger le Concours du prix Lacaze (Chimie) de l'année 1881 : MM. Dumas, Pasteur, Sainte-Claire De- fille Commission chargée de juger le Concours du grand prix des Sciences physiques (Étude géologique approfondie d'une région de la France) de l'année ï88j : MM. Hébert, Dau~ ire'e. Des Cloizeaux, Damour, H. Milne Edwards lo38 MÉMOIRES LUS. M. F. FoiTQtÉ. — Sur la série stratigraphique des roches qui constituent le sol de la haute Auvergne 1089 MM. F. FouocÉ et Michel Lévy. — Examen de quelques produits artificiels de James Hall o4o aiÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Schlcmberger. — Sur l'acide salicyliquc et ses applications 1 o^ 2 M. CuADASSu adresse, pour le Concours du prix Bréant, deux Brochures imprimées et un Mémoire manuscrit io44 M. ViAL adresse un travail intitulé « Mé- moire sur le monde réel » lo.'p M. E. Marchand adresse un Mémoire intitulé « Dosage voluraétrique de la potasse io45 M. A. GuiLLOUD, M. Cb. Qautard adressent di- verses Communications relatives au Phyl- loxéra 1 045 CORRESPONDANCE. M. le Ministre des Affaires étrangères trans- met une Lettre de l'ambassadeur d'Angle- terre, relative à l'observation du prochain passage de Vénus io45 M™" Delesse informe l'Académie qu'elle offre à la Bibliothèque de l'Institut les livres de travail de M. Delesse io45 M. G. BiGOBRD.vN. — Observations de la co- mète / 1880 (Pechûle), faites à l'Observa- toire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) 1045 M. C. Le Paice. — Sur une propriété des formes trilinéaires 1048 M. G. Lippmann. — Sur le principe do la con- servation de l'électricité, ou second principe de la théorie des phénomènes électri- ques ""iO M. H. MoissAN. — Sur le protobromure et le protoiodure de chrome, et sur l'oxalate de protoxyde de chrome io5i M. Francuimont. — Sur les dérivés acétyli- ques de la cellulose io53 M. FRiNcniMONT. — Sur l'action de l'acide sulfurique sur l'anhydride acétique io54 MM. P. Brouardel et E. Boctmy. — Sur un réactif propre à distinguer les ptomaïnee des alcaloïdes végétaux io56 M. Lextrait. — Sur une combinaison d'iodo- forme et de strychnine io57 M. E. FiLUOL. — Sur quelques feldspaths de la vallée de Bagnères-de-Luchon (Haute- Garonne) M. C. Hayem. — Sur les ell'els physiologiques et pharmacothérapiques des inhalations 1009 N° 18. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages, d'oxygène 1 060 M. PoccHET. — Sur un prochain voyage scien- tifique h la pêcherie de baleines de Vadbô 1062 M. J. LicuTENSTEiN. — Migration du Puceron du peuplier ( Pemphigus bursarius L.). . . . io63 M. J. Chatin. — Trichines enkystées dans les parois intestinales du porc io65 M. Max. Rietscii. — Éludes sur quelques ■ BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE points de l'anatomie du Sternaspis scutata. 1066 M. J. BALDOrN communique l'observation qu'il a faite de deux météores, le mercredi 37 avril 1881, près le Nouvion-en-Thié- rache io6g M. A. Marqués transmet à l'Académie une Lettre renfermant des détails sur le puits artésien qu'il a fait creuser à l'ile Oahu de l'archipel' Hawaïen 1069 1070 PARIS. IHPRiMERlE DE GAU I HIEK-VILLARS, successkob os MALLET-BACHELIEK , Quai dés Augustins, jS. ^881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS BEBDOMADAIFŒS DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES, PAB 9191. MiK.» SECRÉTAIRES JPERPÉTVEI.S. TOaiE XCII. N- 19 (9 Mai 1881)- ^ OOO^^fc PARIS. GAUTHIER-VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SUCCESSEUR DE HALLET-BâCHELIER, Quai des Âugustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des ^3 juin i86a et a4 mai 1875. Les Comj;tes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. ^ Les extraits des Mémoires présentés par un Membre , ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent ^ au plus 6 pages par numéro. i Un Membre de l'Académie ne peut donner aux j Comptes rendus plus de 5o pages par année. | Les communications verbales ne sont mentionnées i dans les Comptesrendm, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Notef ou Me- «aoire» sur l'objet do leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aca- démie sont imprimés dans les Comptes rendus, maii les Rapports relatifs aux prix décernés ne le «ont qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un te sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires son tenus de les réduire au nombre de pages requis. L- Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrai autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foD pour les articles ordinaires de la correspondance ott cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, ; jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rem actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vaut, et mis à la 6n du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapporte les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. i Tous les six mois, la Commission administrative f; un Rapport sur la situation des Comptes rendus api l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pi sent Règlement. ii COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 MAI 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Réponse à quelques critiques relatives à la Note du 21 février sur la parallaxe du Soleil; par M. Faye. « Dans une des dernières séances, j'ai annoncé à l'Académie que la pa- rallaxe du Soleil pouvait être dès aujourd'hui déterminée à yJ^ de seconde près ; j'ai donné 8", 82 comme moyenne de dix déterminations indé- pendantes, en déclarant que j'adopterai, pour ma part, 8",8i3, donné par les deux mélhodes physiques de M. Fizeau et de M. Foucault, combinées avec Ih constante de l'aberration de Struve. » Ce fait considérable et fort inattendu parait n'avoir pas été bien compris en Angleterre, si j'en crois du moins le compte rendu de la dernière séance de la Société royale astronomique de Londres, dans le cours de laquelle certaines critiques m'ont été adressées par des astronomes éininents. Je demande à l'Académie la permission de leur répondre, fort étoiuié d'ail- leurs d'avoir à revenir sur une question si simple et si nettement tranchée par les documents existants. » On a été tellement surpris de l'annonce que j'ai faite de la véritable C. R. 1881, I" S«m«»r«. (T. XCll, N» 19.) f ^^ ( '«72 ) parallaxe du Soleil, avec preuves à l'appui, que mes honorables contradic- teurs, dont les idées n'avaient pas pris cette direction, ont paru croire que j'avais choisi exprès les plus faibles nombres. Si j'avais agi ainsi, j'aurais perdu tout le bénéfice du puissant procédé que jai employé, et je n'aurais abouti qu'à me faire, à moi-mêine, une grossière illusion. la règle que jai suivie, lorsque je me trouvais en présence de plusieurs valeurs pro- venant d'une même méthode, c'était de prendre la dernière en date, parce qu'il y avait à présumer que le dernier venu aurait profité de l'expérience de ses devanciers ou bien aurait mis en œuvre des observations nouvelles. » C'est ainsi que, pour la parallaxe déduite des observations de Mars, j'ai pris le nombre 8", 85 de M. Newcomb, et non le nombre antérieur 8", 94 de M. Slone. Si j'avais adopté ce dernier, ma parallaxe n'en aurait pas tant changé pour cela qu'on semble le croire en Angleterre : il m'aurait fallu l'augmenter de o",oo9. M. Stone me permettra-t-il de lui faire remar- quer que, dans la même séance, IVI. Christie adonné lecture d'un Mémoire par lequel M. Gill présente 8",78 comme un résultat certain des obser- vations de Mars en 1877. Si l'on veut adopter ce dernier nombre, je devrai diminuer ma parallaxe de o",oo7, et, si l'on m'autorise à prendre la moyenne, je retombe sur mon nombre, à — ^ — de seconde près. » De même, M. Neison me reproche d'avoir pris la moyenne des valeurs assignées par M. Airy et par M. Newcomb à la constanle d'une inégalité lunaire. Je sais qu'il a fait sur ce point des recherches très approfondies ; mais il y a eu aussi quelques contradictions qui m'ont fait hésiter. J'ai finalement cru devoir m'en tenir aux nombres connus. Je suis loin |3onrtant de contester la réalité des corrections d'irradiation que M. Neison propose; mais, s'il fait varier d'une seconde la constante en question, ce qui nest pas impossible, il en résultera un changement de jy^^ de seconde dans ma parallaxe. » On m'a reproché aussi de n'avoir pas tenu compte d'une inégalité sécu- laire de 2" dans le moyen mouvement de Mars, laquelle aurait échappé à Le Verrier. J'ai prié M. Tisserand, qui revoit en ce moment cette partie des travaux de notre illustre confrère, de me renseigner à ce sujet. J'en tiendrai compte avec plaisir, mais on peut être certain que l'effet sur ma parallaxe sera de l'ordre des autres corrections qu'on a en vue. » J'invite même mes savants critiques à reprendre mon calcul, qui n'a pas le mérite d'être bien compliqué, mais qui a celui de trancher une question qu'on semble, chez nos voisins, désespérer de résoudre à moins de nouvelles lumières. J'ose annoncer d'avance qu'ils trouveront la même chose ( >o73 ) que moi, dans les limites que j'ai assignées, même avec d'antres données, ponrvu qne ces données résultent de recherches indépendantes et impar- tialessur l'objet que nous avons en vue. C'est qu'en effet, par la marche que j'ai suivie, la seule qui soit conforme à l'esprit scientifique et à la richesse inouïe de nos informations actuelles, la question ne |iorte plus sur le chiffre des dixièmes de seconde, mais sur celui des centièmes, et même, à mon avis, avis venu après coup, lorsque je contemplais avec quelque surprise le résultat de mon travail, ce n'est pas autour de 8", 82 que les résultats futurs oscilleront, mais autour de 8",8i3. » Je désire bien vivement de n'étonner personne par cette confiance, qui n'a rien d'excessif. Jetons en effet un coup d'œil rapide sur le passé. » Les Français, les premiers, ont mesuré cette parallaxe par Mars, il y a plus de deux siècles, et trouvé 9", 5. Plus tard, les Anglais ont préconisé la méthode des passages de Vénus. On a trouvé 8", 58 (Encke) par ceux de l'^ôi et 1769. On aurait dû prendre la moyenne, ce qui aurait donné 9",o4, résultat incontestablement meilleur. Plus tard, les Anglais ont repris l'observation de Mars et trouvé 9" environ. Il aurait fallu abandonner le premier résultat et prendre la moyenne de 9" et de 8", 58, ce qui aurait donné 8", 79. » Plus tard, Hansen appliqua une troisième méthode, celle de l'iné- galité parallaclique : il trouva 8", 96. On aurait dû combiner ces trois mé- thodes, parfaitement indépendantes l'une de l'autre: on aurait trouvé 8", 84. » Plus tard Le Verrier adopta une parallaxe déduite de l'équation mensuelle de la Terre. Il aurait dû combiner les quatre méthodes et obtenir ainsi une moyenne plus piobablement exacte qu'aucun résultat isolé. » Je ne vois que M. André qui ait suivi cette marche si simple et essayé de combiner par voie de moyenne les cinq méthodes connues de son temps. Il a trouvé 8", 847- Mais depuis celte époque, c'est-à-dire dans le cours des dix dernières années, cinq méthodes nouvelles ont été appliquées. Il y en a dix aujourd'hui, et parmi elles de très inattendues et de très remar- quables. Chacun de ces dix résultats est le fruit de centaines ou de milliers d'observations soignées, de dix natures différentes, faites à différentes époques par des centaines d'observateuis. De plus, ces dix méthodes sont absolument indépendantes les unes des autres. Les dix nombres auxquels ont abouti tant d'efforts, d'habileté, de science profonde sont entachés d'erreurs; mais ces erreurs ne dépassent pas certaines limites, j^ ou -j^ de seconde environ; en outre, il est bien probable que ces dix erreurs ne sont pas toutes de même signe, tout le monde en conviendra : les unes sont ( I074 ) positives, les autres négatives. Qu'en résulte-t-il? Si vous faites la somme de ces dix résultats, les erreurs en plus et les erreurs < n moins se compenseront en partie et, en divisant par lo le résidu quel qu'il soit, on réduira encore l'erreur dans une forte proportion. Tout le monde sait cela; il n'y a pas d'observateur qui ne le pratique chaque jour dans des conditions bien moins favorables. » Jamais on n'a vu dans aucune science, que je sache, une même con- stante déterminée par tiuit de méthodes différentes. Il n'y a donc pas à s'étonner qu'aujourd'hui la distance du Soleil à la Terre soit déterminée à 1^ de sa valeur, tandis qu'il y a vingt ans elle n'était pas connue à -^', ce dont il faut ^'étonner, c'est qu'on ait tant tardé à s'en apercevoir. » En terminant, je réitère mon invitation à mes critiques anglais. Qu'ils veuillent bien reprendre mon c.ilcul à leur façon, qu'ds corrigent mes dix nombres d'après de meilleurs ren>eignemenls, qu'ils prennent une moyenne brute ou qu'ils tiennent compte des poids : je me réjouis d'avance de leur surpris'- loisqu'ds retrouveront au bout de leur phnne mon résultat, amé- lioré de quelques millièmes de seconde, mais enlin mou résultat, si l'on veut bien me permettre d'appeler mien, tant qu'il sera contesté, le résultat final des travaux de tant d'hommes illustres et de tant d'habiles obser- vateurs. 1» THERM0CHI.M1E. — Sur le nitrate de diazobenzol; par MM. Bertuelot et A'^IEILLE ('). « 1. Le nitrate de diazobenzol est une matière explosive, solide, cristal- lisée, répondant à la formule C'='H*Az»,AzO»H; le diazobenzol lui-même est un composé diazoïque, un nitrile dérivé de i'audine et de l'acide nitreux : C'='H' Az 4- AzO^H - 2H'0^ C'est un corps type parmi les substances explosives, attendu qu'il repré- sente le résidu de deux générateurs azotés, qui ont perdu, l'un son oxygène, ( ' ) Ce travail, exécuté pour la Commission des Substances explosives, est publié avec l'au- torisation du Ministre de la Guerre. ( lo?^ ) l'autre une partie de son hydrogène, dans l'acte de la combinaison; mais une portion notable de l'énergie elle-même des éléments perdus par ces grnérateurs subsiste dans le résidu diazoïque : elle rend compte de son caractère explosif. » Le nitrate de diazobenzol a été proposé comme amorce. Il est fort employé aujourd'hui, dans l'industrie, pour la fabrication des matières colo- rantes. Nous en avons étudié la chaleur de formation, la chaleur de déto- nation et la chaleur de combustion, la densité, ainsi que les pressions développées en vases clos; le tout conformément au programme général, adopté pour l'étude des matières explosives, et dont nous avons fait l'ap- plication précédemment au fulminate de mercure ('). » L'aniline qui a servi à nos préparations nous a été fournie fort obli- geamment par M. Coupler, dans un grand état de pureté : nous le prions de vouloir bien accepter ici nos remercîments. » 2. Stabilité. — Le nitrate de diazobenzol, dans l'air sec et à l'abri de la lumière, a pu être conservé pendant deux mois et au delà, sans altération. Exposé à la lumière du jour, il devient rosé, puis s'altère de plus en plus, quoique lentement. Cette altération est bien plus marquée sous l'influence de l'hiunidité : le composé prend d'abord luie odeur de phénol, avec une nuance spéciale, puis il se bouraoufle, en devenant noir et en dégageant des gaz, » Au contact de l'eau, il se détruit immédiatement, comme on sait, en dégageant de l'azote, du phénol, C''H*Az%AzO'H -h H»0^ = C"H»0'+ Az» 4- AzO'H, et divers autres produits. M Le nitrate de diazobenzol est aussi sensible au choc que le fidminate de mercure : il détone sous le choc du marteau, ou par un frottement un peu énergique. Mais il est bien plus altérable que le fulminate sous l'in- fluence de l'humidité et de la lumière. » Par échaulfement, il détone avec une violence extrême, à partir de 90°. Au-dessous, il se décompose peu à peu et sans détonation, lorsqu'il est chauffé par petites portions. Le nitr.ite de diazobenzol est bien plus sen- sible à l'échaulfement que le fulminate de mercure, dont le point de défliigration, dans les mêmes conditions, est situé vers 193". » 3. Demité. — La densité {\h nitrate de diazobenzol a été trouvée égale (') Annales de Chimie et de Pli\sique, 5° série, t. XXI, p. 564. ( 1076 ) à 1,37, au moyen du voluménomètre; soit un tiers de celle du fulminate. Une compression énergique et lentement exercée amène ce corps à une densité apparente voisine de l'unité. » 4. Composition. — o^^Soo, brûlés par détonation dans une atmosphère d'oxygène pur, ont fourni la dose théorique d'acide carbonique, à ~^ près (en moins). Il n'y avait ni oxyde de carbone, ni gaz combustible quelconque dans le résidu. » 5. Clin leur de combustion totale. — Cette combustion av.iit été provo- quée par l'igniiion galvanique d'un fil fin de platine. Elle a dégngé, pour 167^"^ (i'"') : -I- 783''''', 9 à volume constant (deux expériences); ce qui fait -t- 782*^°', 9 à pression constante : C'^H^Az^AzO-'H + 230 = 12CO' + 5H0 + 3Az. » 6. Chaleur de formation depuis les éléments. D'après le chiffre pré- cédent : C" (diamant) -H 3= -H Az' -H 0«= C"H' Az', AzO'H, absorbe — ^']'^''\^. La formation de l'acide azotique, Az -+- 0° -h H = AzO' H liquide, déga- geant d'ailleurs -+- 41*^°', 6; on a C"--t-H'-t- Az' + AzOHI (liquide) =C"H'Az',AzO«Hcnst., absorbe.. — 89*=",o; chiffre qui donne une notion plus exacte de la chaleur de formation du diazobenzol lui-même : encore faudrait-il le diminuer de la chaleur dé- gagée par la combinaison du diazobenzol avec l'acide nitrique. » Mais le diazobenzol libre lui-même est un corps liquide, trop mal défini pour que nous ayons cru pouvoir l'étudier. » Quoi qu'il en soit, de tels chiffres négatifs répondent aux propriétés explosives si caractérisées du composé. » 7. Chaleur de détonation. — Nousdésignons par làlachaleur dégagée par l'explosion pure et simple du nitrate de diazobenzol, explosion qui donne lieu à des produits complexes. Ou a opéré celte explosion au sein d'une atmosphère d'azote, dans la bombe d'acier précédemment décrite : le feu étant communiqué par l'ignition galvanique d'un fil fin de platine. On a trouvé (deux expériences concordantes), pour 167^'": -t-ii4*^",8; soit -t- 6^7*^°', 7 par kilogramme. » 8. Le volume des gaz produits (volume réduit) était 817''*, 8 par ki- logramme, ou 1 36'", 6 par équivalent. ( '077 ) •* Ces gaz ont offert la composition snivanfe, dans les conditions de nos expériences, qui sont celles d'une faible densilé de chargement : C'AzH. CO C'H'. . H Az 3,2, soit P' Dur i36''',6 48,65 )) a, '5 i> 27.7 » i8,3 >• 100,0 4.  66 4 2, '9 37 '9 23, .0 i36,6 » On peut remarqner que dans cette décomposition explosive : » i" li se forme une dose considérable d'acide cyanhydrique. M 2° La tolalité de l'oxygène, à un centième près, se retrouve sous forme d'oxyde de carbone; c'est-à-dire que le carbone prend tout l'oxygène et qu'il ne se forme pas d'eau dans la détonation. » 3° Les trois quarts de l'azole seulement se dégagent à l'état libre, un quinzième à l'état d'acide cyanhydrique. Le surpins demeure confiné dans les produits charbonneux de l'explosion : une petite partie sous forme d'ammoniaque, comme il sera dit pins loin; mais la majeure partie (un demi-équivalent environ) sous la forme d'un composé azoté fixe et spécial. » 4° L'hydrogène libre atteint presque trois équivalents et demi; un demi-équivalent forme du gaz des marais; un demi-équivalent, de l'ammoniaque et de l'acide cyanhydrique; et un demi-équivalent demeure uni au charbon. » 5° La moitié du carbone exactement forme de l'oxyde de carbone. Un neuvième du surplus concourt à former l'acide cyanhydrique et le formène. » 6° Le résidu solide renferme près de la moitié du poids du car- bone. La composition brute de ce résidu n'est pas fort éloignée des rapports C'^HAz : c'est donc un charbon riche en azote et en hydrogène, ces éléments étant probablement unis entre eux sous forme de corps con- densés et polymérisés. M 7° Les gaz produits contiennent, d'après le calcul de l'analyse, 70,9 pour 100 du poids de la matière. L'expérience directe, faite par diffé- rence, c'est-à-dire d'après la perte de poids de l'appareil, a donné 75,6. » 8" Le résidu solide se présente sous l'aspect d'un charbon réduit en poussière impalpable, très volumineux, à odeur ammonincale. )) L'amnK)niaque, dosée à froid dans ce résidu par le procédé Schlœsing, représentait 0^,01 1 par gramme d'explosif; dans les gaz eux-mêmes, on a trouvé : o^"", ooo4 • ( 1078 ) » 9. Le Tableau suivant résume ces résultats, rapportés à 1000 parties en poids : [ libre '89,7 \ \ sous forme de Cy H if3,7 f Azote / /^,, ' ', 25i,a » Azil' 9i2 combiné dans le charbon . . 35,6 Oxygène sous forme de CO 287 ,6 / libre 20, 5 \ I sous forme de C'H' 3,2 1 Hydrogène... < » CyH 1,2 / 29,9 i " AzH'- 2,0 l i combiné dans le charbon. . . 3,o / S sous forme de CO 21 5, 8 \ • ^y" '^'M 43,, 3 \ Charbon '9' >7 ' 1000,0 » 10. Équation de décomposition. — La réaction principale se réduit à C"H*Az%AzO«H = 6C0 + 6C-f-H' + Az'. Mais un dixième environ du carbone non combiné avec l'oxygène demeure uni à l'hydrogène et à l'azole sous la forme gazeuse, en constituant du formène et de l'acide cyanhydrique; un tiers de l'hydrogène concourt à former ces gaz, ainsi que l'ammoniaque et les composés fixes; enfin un quart de l'azote concourt à former de l'ammoniaque, de l'acide cyanhy- drique et un charbon azoté. M 11. La décomposition pure et simple en oxyde de carbone et élé- ments libres aurait dû dégager -+- 20i'^'',6, d'après la chaleur de com- bustion totale, au lieu de + i i4i8 trouvés effectivement ; cela prouve que la formation des produits secondaires a absorbé — 86*^", 8. Une telle absorpiion de chaleur résulte principalement de la formation du charbon azoté; la formation exotliermiqne de l'ammoniaque et du formène com- pensant à peu près la formation endothermique de l'acide cyanhy- drique, » Ce fait est conforme au résultat général, d'après lequel les carbures peu hydrogénés et les matières charbonneuses retiennent une portion notable de l'énergie de leurs générateurs complexes; ils surpassent dès lors plus ou moins celle des éléments eux-mêmes. Celte remarque, faite d'abord par l'un de nous sur l'acétylène, est d'une application très étendue ( ro'79 '^ dans les décomposilions pyrogénées, et elle explique les conditions singu- lières dans lesquelles certains composés endoiliennifiues prennent nais- sance, au moment même où réchauffement détruit les composés orga- niques. » 12. Tensions en vase clos. — Pour achever de définir l'explosion du nitrate de diazobenzol, il reste à mesurer les pressions développées par cette explosion. » Nous avons exécuté cette mesure au moyen de cnisfier et confor- mément aux méthodes décrites à l'occasion du fulminate de mercure [loco cilatOj p. 569). Les résultats ont été les suivants : Pression Densité Poids en kilogrammes Pression de de par avec cliarjemont. la charge. centimètre carré. le fulminate. ?r Iv; kg 0,1 2,37 990 480 0,2 4>74 ' ^317 1780 0,3 7 ) • ' 45^' 2700 » Dans la dernière expérience faite avec le nitrate de diazobenzol, ce nitrate remplissait tout l'espace vide, et le tube d'acier a été fêlé. » Ces pressionssont très supérieures à celles que développe l'explosion du fidmiuate, pour une même densité de chargement. Au contraire, le ful- minate détonant dans son propre volume développerait une pression bien plus grande (44ooo'^s au lieu de i5 000'^^, par centimètre carré), en raison de sa grande densité. Les effets de destruction devront donc différer avec les deux explosifs, suivant les densités de chargement. La grande vivacité du nitrate de tlinzobenzol le rend en tous cas plus dangereux; elle peut lui assurer certains avantages dans la pratique; mais la conservation de ce corps sous l'influence de la lumière ou de l'humidité est plus difficile. » Nous poursuivrons cette comparaison méthodique des principaux agents explosifs. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur un nouveau dérivé de la nicotine, obtenu pir l'action du sélénium sur celte substance; par MM. A. Cahoi'rs et A. Etard. « L Lorsqu'on traite la nicotine par du sélénium à 240°, il ne paraît, tout d'abord se produire aucune action, bien qu'une certaine quantité du métalloïde se dissolve manifestement dans le liquide et se précipite par le C. K., iHXi. 1" Semestre. (T. XCII, N» 19.) l43 ( io8o ) refroidissement sous la forme d'une poudre noire qui apparaît au micro- scope comme formée de petites sphères vitreuses laissant passer une lumière rouge. » Si l'on prolonge l'action et qu'on maintienne en une vive ébullition un mélange de loos"^ de nicotine et de 20^"^ de sélénium, on ne tarde pas à voir le large tube à dégagement qui surmonte le ballon se remplir de cristaux blancs lamellaires, renfermantdu sélénium et de l'ammoniaque. Ces cristaux peuvent être déplacés par sublimation ; à une température voisine du rouge, leur vapeur se décompose en laissant un enduit de sélénium, tandis que de l'ammoniaque se dégage. Nous n'avons pas examiné pins complètement ces cristaux, à cause de leur odeur fétide et des maux de tête prolongés que provoque l'acide sélénhydrique. » Dès que les cristaux dont nous venons de parler cessent de se pro- duire avec quelque abondance, ou qu'on juge que l'action du sélénium est épuisée, on arrête l'opération, on décante à chaud pour séparer le sé- lénium qui pourrait rester, puis on distille. Il passe ainsi des huiles bouil- lant de i5o° à 3oo° et au delà ; il reste finalement dans la cornue des ma- tières de nature goudronneuse. Les produits distillés contiennent encore du sélénium; pour les en débarrasser, on les additionne d'une solution de soude concentrée, puis on les soumet à la distillation dans la vapeur d'eau, en ayant soin de faire un premier changement de récipient dès que les eaux de condensation, au lieu d'être simplement troublées par des gouttes d'huiles légères tenues en suspension, deviennent franchement laiteuses. On continue la distillation tant que la vapeur entraine des alcaloïdes. » Les eaux distillées sont séparément épuisées par l'éther, après addition de soude; les solutions éthérées sont ensuite évaporées, puis le résidu soumis à une distillation fractionnée. Les produits de la première distil- lation aqueuse passent presque immédiatement à 2o5°. » L'analyse nous a montré que le corps ainsi obtenu était une hjclro- collidmeC'^H'^ Az, ainsi que l'établit l'analyse suivante : Expérience. Théorie. 78,0 10,5 ..,4 » L'iiydrocollidine est un liquide ambré, limpide, bouillant avec une grande régidarité à 20 5°. Il est plus léger que Vvnu, qui ne le dissout pas ; ( io8. ) son odeur aromatique est très pénétrante, sa saveur est brûlante. Il se dis- sout dans l'alcool et l'éther, qui l'enlève à ses autres dissolutions. » L'hydrocollidine est soluble dans les acides étendus, d'où la potasse la précipite. » Le chlorure de mercure forme dans la dissolution de cette base un précipité blanc qui se redissout à chaud. » Cliloraurale d' hydrocoUidine C'H"' Az, H CI, Au Cl'. — Précipité jaune, fusible dans l'eau chaude, soluble à loo", et se déposant par refroidissement en lames cristallines. Ce chloraurate laisse à la calcination l\i,\ pour loo d'or : la théorie donne 4^,6. » Cliloroplalinale d'h/drocollidine (G"H" AzHCl)»PtCl\ - Précipité cristallin jaune orangé, soluble dans l'eau chaude, d'où il se dépose sous la forme de belles lamelles brillantes. Après une dessiccation prolongée à l'étuve à loo", il laisse à la calcination 29,5 pour 100 de platine: la théorie donne 29,9. » L'iode précipite les solutions d'hydrocoUidine en rouge brun; le sul- fate de cuivre, le ferroet leferricyanure de potassium ne produisent aucun trouble. Le bichromate de potasse n'a pas d'action. » L'alcaloïde retiré des eaux laiteuses dont il a été question plus haut a été trouvé identique avec l'isodipyridine, dont nous avons fait connaître les propriétés dans une Note précédente. M Dans cette action du sélénium sur la nicotine, il se forme donc deux corps principaux, de l'hydrocollidine et de l'isodipyridine, accompagnés de matières résineuses non déterminées, en même temps qu'd se dégage de l'ammoniaque à l'état de combinaison sélénhydrique. C'est là un fait sin- gulier et, à notre connaissance, nouveau, que nous signalons à l'attention des chimistes : le sélénium peut enlever de l'azote à une substance orga- nique. » Plusieurs interprétations peuvent s'appliquer à ce fait; voici celle qui nous paraît la plus vraisemblable. Le sélénium, agissant sur la nicotine comme le soufre, tend à lui enlever de l'hydrogène par voie de substi- tution et sous la forme d'acide sélénhydrique; il se produit ainsi de l'iso- dipyridine : C-°H' ■• Az- H- Se' = 2Se^ H- + C-" H'» Az-. » L'acide sélénhydrique prenant naissance dans cette réaction peut se fixer sur la nicotine non attaquée pour donner, sur un des azotes de cette molécule diacide, un sélénhydrate qui emporte un atome d'azote, le ( io82 ) groupement d'un séléniure ammoniqtie pouvant présenter une stabilité plus grande que les affinités qui relient cet azote au reste de la molécule. Eu même temps, l'hydrogène sélénié devient une source d'hydrogène pour les transformations qui peuvent se faire ultérieurement. » Du sélénhydrate de nicotine, que nous avons préparé en vue de vé- rifier ces idées, a été soumis à la distillation sèche et nous a donné les mêmes produits que le sélénium. L'hydrogène sélénié s'étant décomposé pendant cette distillation, avec mise en liberté de sélénium, on ne peut tirer de cette expérience aucune conclusion. )) Pour vérifier la stabilité de la nicotine et prouver que le départ de l'ammoniaque est bien dû à l'action du sélénium, nous avons maintenu pendant deux jours au réfrigérant ascendant, en pleine ébullilion, une assez forte quantité de nicotine, sans constater aucune perte d'ammoniaque due à un commencement de décomposition. M II. Nous avons fait voir dans de précédentes Communications que, lorsqu'on dirigeait des vapeurs de nicotine à travers un tube chauffé au rouge sombre, on recueillait dans un récipient annexé à ce tube une grande quantité de nicotine inaltérée, tandis qu'une autre partie s'était transformée en un mélange d'alcaloïdes pyridiques, parmi lesquels la collidine prédominait. » Cette expérience, répétée dans un tube chauffé au rouge cerise, nous a encore donné une asstz forte quantité de collidine, mais en même temps il se forme des goudrons épais qui diminuent les rendements d'une façon notable. Dans ces conditions, on ne recueille presque pas d'homologues in- férieurs de la collidine. » LacoUiduie obtenue dans ces réactions bout à 170° et présente une telle tendance à la polymérisation, qu'à chaque nouvelle distillation, lorsqu'on la fractionne pour l'obtenir pure, on en perd une quantité notable, qui reste dans l'appareil distillatoire sous la forme d'une résine molle et peu colorée. u Sur une vingtaine de collidines isomères que la théorie permet de |)révoir, il n'y en a que trois jusqu'à présent qui soient connues avec cer- titude. La première en date est celle d'Anderson, passant à 179°; la deuxième estcelled'Ador et Baeyer, probablement identique avec celle de M. Wurtz, en raison du point d'ébullition, qui est de i']S°-i']'j°; la troisième, celle d'OEchsner, se différencie nettement des précédentes par son point d'é- bullition élevé (i95°-i96°). Ou la trouve dans les produits de la distil- lation sèche d'un mélange de cinchonine et de soude. Jusqu'à présent la ( io83 ) consfiliition delà collidine bouillant à }']5°-i']']° a seule été déterminée par Wisuegradhky, qui l'a trouvée identique à une Irimélliylpyridine, se basant sur le fait que, par oxydation, elle fournit un acide mélhyldicar- bopyridique C'»H'Az(C'H')(C*0'H)». » Le point d'ébullition de notre alcaloïde ne s'accordant pas avec les précédents, nous avons essiyé de déterminer sa constilulion en l'oxydant. » 16^'' de collidine ont été introduits dans 4'" 4 pour loo d'argent (théorie, 46, 9). » L'acétate de plomb n'est pas précipité, à moins qu'il ne soit additionné d'ammoniaque, auquel cas on obtient un précipité cristallin. >' L'acétate de cuivre donne un précipité vert, insoluble. » Le chlorure de platine ne forme de sel que par évaporation. Ce dernier se sépare sous la forme de cristaux parfaitement définis. » Cet acide rougit le tournesol et possède une saveur aigre très mani- feste; il est soluble dans l'eau chaude et peu solublé dans l'eau froide. » Ces expériences établissent nettement que la collidine que nous avons obtenue est une des propylpyridines correspondant à la position isomé- rique encore inconnue de l'acide nicolianique. M La théorie prévoit six collidines de cette espèce, trois normalpropyl- pyridines et trois isopropylpyridines. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les diviseurs des fonctions des périodes des racines primitives de l'unité. Note de M. Sylvester. n Soitp un nombre premier égal à e/ + i ; la fonction du e""""^ degré, dont les racines sont les e périodes entre lesquelles on peut distribuer les ef p'*"™" racines primitives de l'unité, est ce que je désigne comme la fonction à e périodes par rapport à p. » Ou connaît bien que p et un e"""^ résidu quelconque par rapport à p sont toujours diviseurs de cette fonction. Tout autre diviseur se nomme diviseur exceptionnel de la fonction. On sait que tout diviseur exceptionnel d'une fonction de périodes doit être contenu comme facteur dans le dis- criminant de cette fonction et, déplus, que pour les cas où/ = i, ouy^=2, ou e=2,il n'y a pas de facteurs exceptionnels. Si l'on en connaît davantage au sujet de ces facteurs exceptionnels, je n'en suis pas instruit. On ne trouve rien de plus dans le Livre classique de Bachmann [Kreistlteilung, 1872) ('). (') Dans cet excellent Onvrage, M. Bachmann démontre que, si il est la fonction à e pé- riodes par rapport Àp et (/ nombre premier fini est une e"'"' puissance résidu dey;, la con- gruenceil^o ( mod.fy ) aura e racines réelles, mais, chose extraordinaire, omet de démon- trer ou même de dire que la même chose a lieu pour la congruence H ^ o (mod. ç'), / étant un nombre entier positif quelconque. En effet, cette propriété de e calcul suppose que les deux éléments gardent leur voiiune respectif, qu'ils s'associent, comme le font l'acide car- bonique et le cyanogène liquéfiés, sans se dilater et sans se contracter d'une façon .sensible. L'indifférence chimique des corps sur lesquels nous avons opéré, la nécessité d'une pression énorme pour les maintenir en présence semblent autoriser ce mode de calcul. De plus, l'accord entre les déter- minations faites en opérant sur des mélanges d'oxygène avec des cor()S différents, tels que l'acide carbonique et le protoxyde d'azote, montre que l'on obtient ainsi une première approximation au moins piobable de la densité de l'oxygène liquide dans cet étal particulier que lui comnuuiiqne un autre liquide en retardant sa vaporisation. » Nos déterminations ont porté d'abord sur un liquide mixte, acide car- bonique et oxyj^ène, stable à o° et sous une pre>sion de 200"""; il conte- nait I partie en poitls d'oxygène pour 10 parties d'acide carbonique (1™' d'oxygène gazeux pour 7^"' d'acide carbonique environ); il avait été obtenu par le procédé que nous avons décrit dans une Note précédente. » Ce liqmde, envisagé comme une dissolution d'oxygène dans l'acide car- bonique liquéfié, serait sursaturé d'oxygène à un degré inconnu jusqu'ici. Il est plus compressible et plus dilatable que l'acide carbonique pur liqué- fié à la même température et sons la même pression; l'oxygène qui con- court à le former est donc très compressible et très dilatable : les densités (') T'oir le Mémoire de M. Picict [Auntiles de Cliimie et de Pin sique, 5* séiie, t. XIII, p. 145) et la Nolesuila densité de l'oxyyène li<[iiide de M. Offiet [Annales de Chimie et de ¥h)sique, 5* série, t. XIX, p. î-i. ( io87 ) de l'oxygène dans le liquide varieront beaucoup non seulement avec la température, mais encore avecla pression, ainsi qu'on peut le constater en comparant les nombres de la cinquième colonne du Tableau suivant : Observation. Les densités du liquide mixte et de l'acide carbonique liquéfié sont déduites des volumes appa- rents occupés par ces liquides dans un tube en cristal à paroi très épaisse ( ' ) . Densité Densité Densité de l'acide de Toxygène fempc- (lu liquide carbonique dans rature. Pression. H 1 m mixte. liquéfié. le liquide. / 200. . . . • 0,972 1 , 039 0,58 0". I ,01 I r ,067 o,65 { 3oo. . . . . 1,028 1,074 0,70 >.oo. . . . 1 ,080 I , 120 0,84 — î3". . 275.... 1,117 i,i46 0,88 3oo. . . . I ,123 .,.5. 0,89 » En opérant sur un mélange de protoxyde d'azote et d'oxygène à une pression de Soo""", nous avons trouvé, pour les densités calculées de l'oxy- gène liquéfié en présence du protoxyde d'azote, o,65 à 0° et o, 94 à — 23'\ L'écart entre ces densités et celles indiquées dans le Tableau ne dépasse pas sensiblement celui que nous avons constaté entre les valeurs numé- riques de séries différentes d'un même liquide mixte (^). ))I1. Le liquide mixie contenant de l'acide carbonique et de l'azote jouit des propriétés physiques signalées pour l'acide carbonique et l'oxygène liquéfiés. La compressibilité et la dilatabilité sont du même ordre de gran- deur pour ces deux liquides complexes. Les densités de l'azote dans ce li- quide sont beaucoup plus petites en valeur absolue que celles trouvées pour l'oxygène; en effet, on a les nombres suivants: Température. Preesion. atDi 275... 3oo. . . — 23° 200. 25o. 275. 3oo. Densité de l'azote dans le liquide mixte. 0,37 0,38 0,41 0,42 0,43 0,44 Observation. Ces déterminations ont été faites sur un mélange con te- nant i^"' d'azote pour i i^"',3(i d'acide carbonique. ( ' ) Les poids d'acide carbonique et d'oxygène liquéfiés s'obtiennent facilement, le réser- voir et le tube capillaire ayant été jaugés et remplis successivement d'acide carbonique et d'oxygène sous des pressions déterminées et à une même température. Le réservoir était pour cela mastiqué au tube capillaire d'un robinet à trois voies, qui permettait, grâce à une disposition facile à imaginer, de faire le vide ou d'introduire les gaz. (-) L'attaque du mercure au contact de ces liquides mixtes est assez rapide pour fausser les résultats, si les mesures ne sont pas faites rapidement. C. R., 188!, i" Se.nsstre. (T. XCII, N» 19.) 1^4 ( io88 ) » III. Le liquide mixte d'acide carbonique et d'hydrogène s'obtient par les mêmes procédés que les deux précédents. M Les déterminations qui ont permis de calculer les densités de l'hydro- gène dans ce liquide ont été faites sur le système liquide homogène obtenu en ;ibaissant de + 3i° à o° la température d'un mélange gazeux, formé de I™' d'hydrogène et de 8™' d'acide carbonique, pendant qu'il est soumis à une pression de ayS"'™. Densité de l'hydrogène liquétié en présence Température. Pression. de l'acide carbonique. atal 1 3.75 0,025 O" . ' f 3oo 0,026 „ ( in5 o,o32 2_3 ' ( 3oo o,o33 » Il est possible de se procurer un liquide notablement plus chargé d'hydrogène que celui employé pour fixer ces densités : il suffit pour cela d'opérer la condensation à une température inférieure à 0°; mais alors une partie de l'hydrogène reprend très facilement l'état gazeux, et il est difficile de fixer le volume occupé par le liquide homogène à deux tem- pératures aussi fixes que celles de la glace fondante et de l'ébuUition du chlorure de méihyle ( — 23°). o L'acide carbonique liquéfié augmente beaucoup de volume ({ envi- ron) lorsqu'on lui fait absorber un poids d'hydrogène qui représente une faible fraction du poids de l'acide carbonique (777VÏ environ), et cette pro- portion si minime en poids suffit pour modifier la dilatabilité, la com- pressibilité et le point critique de cet acide, tandis qu'elle est insuffisante pour lui faire acquérir une conductibilité électrique même faible. » IV. Les densités de l'oxygène, de l'azote et de l'hydrogène liquéfiés, prises à deux températures sous une même pression, permettent de con- stater que les coefficients de ddatatiou de ces corps sont assez peu diffé- rents pour que ces densités soient sensiblement dans les mêmes rapports à 0° et à — 23". Les densités ont donc été prises à des tem|)pratures et à des pressions pour lesquelles ces liquides sont comparables entre eux ; elles permettent de calculer les rapports des volumes atomiques de ces trois corps. )) Ces volumes atomiques sont 17 pour l'oxygène, 3o, 3 pour l'hydro- gène et 3 1,8 pour l'azote, si l'on divise chacun des poids atomiques de ces corps (O = iG, H = I, Az = i4) par sa densité à — 23° (0,8g, o,o33 eto,44)- ( io89 ) » L'oxygène, l'hydrogène et l'azote gazeux s'écartent très inégalement de la loi de Mariolte aux pressions employées dans nos expériences ( 275''"", 3oo-'"'"), et il n'y a plus, dans ces conditions, de rapports simples entre les poids atomiques de ces gaz et leurs densités. Mais il suffit, ainsi que nous l'avons fait, de déterminer le changement d'état par abaissement de tempé- rature en présence d'un gaz facilement liquéfiable, pour que l'on constate une fois de plus que ce que M. Dumas a appelé le volume atomique d'un corps est une donnée qui peut servir à mettre en évidence une relation posi- tive entre sa densité et son poids équivalent. Si, comme le pense M. Stas(' ), on ns peut se fonder sur une loi de condition pour la détermination du vrai rapport des poids atomiques, les volumes atomiques perdent de leur importance; la loi de Dulong et Petit même ne conserve la sienne que pour les gaz parfaits. Cependant les volumes atomiques, que nous avons calculés, méritent, même à ce point de vue, de fixer l'attention, car ils four- nissent des nombres qui sont sensiblement égaux quand ils ne sont pas doubles des volumes atomiques assignés à leurs isomorphes. )) Le volume atomique de l'azote à — 23°(-) est à peu près le double de celui du phosphore; ces volumes seraient à peu près égaux si l'on pre- nait pour poids atomique du phosphore 62,8, c'est-à-dire la densité de sa vapeur rapportée à l'hydrogène. » De même le volume atomique de l'hydrogène à — 23" est un peu su- périeur au double du volume atomique du magnésium, auquel M. Dumas a déjà comparé l'hydrogène. Si l'expérience apprend que le magnésium à l'état de vapeur possède une densité quarante-huit fois plus grande que celle de l'hydrogène, l'anomalie observée dans la famille de l'azote tant à l'état gazeux qu'à l'état liquide et attribuée au dédoublement de la mo- lécule de l'azote se reproduirait avec les mêmes caractères dans la famille dont l'hydrogène est le premier terme. » Les volumes atomiques de l'oxygène, de l'azote et de l'hydrogène li- quéfiés diffèrent beaucoup, ainsi qu'on devait s'y attendre, de ceux qu'on a déduits des volumes moléculaires des combinaisons dans lesquelles ces corps simples sont engagés. On sait que M. Kopp a donné plusieurs vo- lumes atomiques pour les corps qui nous occupent. Les déterminations nu- (') Bulletins tle rAcadéinie royale de Belgique, 1' série, t. L, n° 12; i88o. (-) Cette température n'est pas assez basse pour que les volumes atomiques de l'oxygène et du soufre soient égaux : nous avons trouvé pour le volume atomique de l'oxygène 1^; on admet pour celui du soufre 16. ( 'ogo ) mériques, que nous venons d'effectuer dans le laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure, combinées avec celles de ce savant, permettront de se rendre compte des contractions corrélatives des principales com- binaisons de ces corps entre eux ou avec ceux des autres éléments qui sont connus à l'état liquide ou à l'état solide. » NOanNATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. Kulilinann. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant /|8, M. de Gasparin obtient ^\ suffrages. M. de Monget » 3 » M. Grandeau » 3 » Il y a un bulletin blanc. M. DE Gasparin, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les Concours de l'année 1881. Le dépouillement donne les résultats suivants: Prix Barbier : MM. Gosselin, Bussy, Vulpian, baron Larrey et Chatin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Bouillaud etCloquet. Prix Alhumbert (Physiologie des Champignons) : MM. Ducharire, Decaisne, Van Tieghem, Trécul et Chatin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Cossonet Pasteur. Prix Desinazières:MM. Duchartre, Trécul, Van Tieghem, Decaisne et Chatin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Cosson. Prix Thore : MM. Blanchard, Duchartre, de Quatrefages, Decaisne et Cosson réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Van Tieghem et Trécul. ( ""J' ) Prix Bordin [Faire connaître, par des observations directes et des expé- riences, l'influence qu'exerce le milieu sur la structure des organes végétatifs (racines, tiges, feuilles), etc., etc.] : MM. Decaisne, Van Tieghem, Chatin, Duchartre et Cossou réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Trécul et Boussingault. Prix Bordin (Étude comparative de la structure et du développement du liège, et en général du système tégumentaire, dans la racine) : MM. Van Tieghem, Duchartre, Chatin, Trécul, Decaisne réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Cosson et Naudin. MEMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOMÉTRIE. — Du déplacement d'une figure de forme invariable dans son plan. Mémoire de M. Dewulf, présenté par M. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Bonnet, Bouquet, Jordan.) « Sur une droite issue du centre instantané de rotation o, les points décrivants a et les centres de courbure a. de leurs trajectoires forment deux divisions pro- jectives dont les points doubles se confondent au centre instantané de rotation. » De ce théorème on déduit immédiatement les conséquences sui- vantes : » Le centre instantané de rotation est le seul point réel du plan dont la trajectoire a un rayon de courbure nul (théorème connu). » Le lieu géométrique des points dont les trajectoires ont leurs centres de courbure à l'infini et le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires des points de la droite de l'infini sont deux circonférences égales et symétriques par rapport au centre instantané (théorème connu). » La trajectoire d'un point quelconque de la tangente commune au cercle des inflexions et au cercle des centres a son centre de courbure au centre instantané. » Le lieu géométrique des points du plan dont les trajectoires ont un rayon de courbure nid se compose des deux droites isotropes issues du centre instantané (théorème connu). » Le lieu géométrique des points du plan dont les trajectoires ont un rayon de courbure minimum est le cercle de roulement. ( '«'9^ ) » Le lieu géométrique des centres de courbure des points du cercle de roulement est un cercle égal et symétrique par rapport au centre in- stantané. » Le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires des points d'une droite ah est une cubique qui se décompose en la perpendi- culaire abaissée sur ab du centre instantané et une conique osculée, au centre instantané, par la circonférence des centres (théorème en partie connu). » La droite ab est toujours ime sécante idéale de la conique, et les extrémités de la corde idéale sont les droites isotropes issues du centre instantané. » Si d'un point quelconque s de la circonférence décrite du point l comme centre (Z est le pied de la perpendiculaire abaissée de o sur ab), avec lo comme rayon, dans un plan perpendiculaire au plan aob, on pro- jette la conique correspondante à ab sur un plan parallèle à .fflè mené par le point o, on obtient toujours une circonférence égale à la circonférence des centres. » Le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires des points d'une droite ab est une conique homologique du cercle des centres, le centre d'homologie étant le centre instantané de rotation et l'axe d'homo- logie la parallèle à ab menée par ce centre. M Les lieux géométriques des centres de courbure des trajectoires des points de toutes les droites du plan forment un réseau de coniques toutes osculées par le cercle des centres au centre instantané. » Les lieux géométriques des points décrivants tels que les centres de courbure de leurs trajectoires soient en ligne droite forment un réseau de coniques toutes osculées, au centre instantané, par le cercle des inflexions. » Le lieu géométrique des points tels que les centres de courbure de leurs trajectoires se trouvent sur une droite a/3 est une conique homo- logique du cercle des inflexions, le centre d'homologie étant au centre instantané et l'axe d'homologie étant la parallèle à ap menée par ce centre. Cette conique est osculée par le cercle des inflexions. » Si une courbe de l'ordre n qui ne passe pas par le centre instantané de rotation se déplace dans son plan, le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires de ses points est une courbe unicursale de l'ordre 211, ayant, au centre instantané, un nœud d'osculation à n branches, où le cercle des centres est n fois osculateur. » Le lieu géométrique des points tels que les centres de courbure de ( 1089 ) » L'oxygène, l'hydrogène et l'azote g.izeux s'écartent très inégalement de la loi de Mariette aux pressions employées dans nos expériences (275='"", 3oo"'"'), et il n'y a plus, dans ces conditions, de rapports simples entre les poids atomiques de ces gaz et leurs densités. Mais il suffit, ainsi que nous l'avons fait, de déterminer lechangement d'état par abaissement de tempé- rature en présence d'un gaz facilement liquéfiable, pour que l'on constate une fois de plus que ce que M. Dumas a appelé le volume atomique d'un corps est une donnée qui peut servir à mettre en évidence une relation posi- tive entre sa densité et son poids équivalent. Si, comme le pense M. Stas ( ' ), on ne peut se fonder sur une loi de condition pour la détermination du vrai rapport des poids atomiques, les volumes atomiques perdent de leur importance; la loi de Dulong et Petit même ne conserve la sienne que pour les gaz parfaits. Cependant les volumes atomiques, que nous avons calculés, méritent, même à ce point de vue, de fixer l'attention, car ils four- nissent des nombres qui sont sensiblement égaux quand ils ne sont pas doubles des volumes atomiques assignés à leurs isomorphes. w Le volume atomique de l'azote à — q3° ( ^) est à peu près le double de celui du phosphore; ces volumes seraient à peu près égaux si l'on pre- nait pour poids atomique du phosphore 62,8, c'est-à-dire la densité de sa vapeur rapportée à l'hydrogène. » De même le volume atomique de l'hydrogène à — 23° est un peu su- périeur au double du volume atomique du magnésium, auquel M. Dumas a déjà comparé l'hydrogène. Si l'expérience apprend que le magnésium à l'état de vapeur possède une densité quarante-huit fois plus grande que celle de l'hydrogène, l'anomalie observée dans la famille de l'azote tant à l'état gazeux qu'à l'état liquide et attribuée au dédoublement de la mo- lécule de l'azote se reproduirait avec les mêmes caractères dans la famille dont l'hydrogène est le premier terme. » Les volumes atomiques de l'oxygène, de l'azote et de l'hydrogène li- quéfiés diffèrent beaucoup, ainsi qu'on devait s'y attendre, de ceux qu'on a déduits des volumes moléculaires des combinaisons dans lesquelles ces corps simples sont engagés. On sait que M. Kopp a donné plusieurs vo- lumes atomiques pour les corps qui nous occupent. Les déterminations nu- f') Bulletins de l'Acndéinie royale de Belgique, 2° série, t. L, n" 12; 1880. (') Celte tempéialiu-e n'est pas assez basse pour que les volumes atomiques de l'oxygène et du soufre soient égaux : nous avons trouvé pour le volume atomique de l'oxygène 17 • on admet pour celui du soufre 16. C. K., ihSi, l" Semestre. {1. XCll, ^'• »0.) l44* ( logo ) mériqiies, que nous venons d'effectuer dans le laboratoire de Chimie de l'École Normale supérieure, combinées avec celles de ce savant, permettront de se rendre compte des contractions corrélatives des principales com- binaisons de ces corps entre eux ou avec ceux des autres éléments qui sont connus à l'état liquide ou à l'état solide. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Economie rurale, en remplacement de feu iVI. Ruhlmann. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 48, M. de Gaspariu obtient 4' suffrages. M. Demonizey » 3 » M. Grandeau .'> 3 » Il y a un bulletin blanc. M. DE Gasparin, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées déjuger les Concours de l'année i88i. Le dépouillement donne les résultats suivants : Prix Barbier : MM. Gosselin, Bussy, Vulpian, baron Larrey et Chatin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Bouillaud et Cloquet. Prix Alhumbert (Physiologie des Champignons) : MM. Duchartre, Decaisne, Van Tieghem, Trécul et Chatin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Cosson et Pasteur. Prix Desmazières : MM, Duchartre, Trécul, Van Tieghem, Decaisne et Chatin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Pasteur et Cosson. Prix Tliore : MM. Blanchard, Duchartre, de Quatrefages, Decaisne et Cosson réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Van Tieghem et Trécul. ( iogi ) Prix Bordin [Faire connaître, par des observations directes et des expé- riences, l'influence qu'exerce le milieu sur la structure des organes végéta- tifs (racines, liges, feuilles), etc., etc.] : MM. Decaisne, Van Tieghem, Chatin, Duchartre et Cosson réunissent la majorilé absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Trécul et Boussingault. Prix Bordin (Étude comparative de la structure et du développement du liège, et en général du système tégumentaire, dans la racine) : MM. Van Tieghem, Ducharlre, Chatin, Trécul, Decaisne réunissent la majorité abso- lue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Cosson et Naudin. MEMOIRES PRESEÎVTES. GÉOMÉTRlli). — Du dpplacemenl d'une figure déforme invariable dans son plan. Mémoire de M. Dewitlf, présenté par M. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Bonnet, Bouquet, Jordan.) « Sur une droite issue du centre instantané de rotation o, les points décrivants a et les centres de courbure a de leurs trajectoires forment deux divisions projec- tives dont les points doubles se confondent au centre instantané de rotation. » De ce théorème on déduit immédiatement les conséquences sui- vantes : » Le centre instantané de rotation est le seul point réel du plan dont la trajectoire a un rayon de courbure nul (théorème connu). » Le lieu géométrique des points dont les trajectoires ont leurs centres de courbure à l'infini et le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires des points de la droite de l'infini sont deux circonférences égales et symétriques par rapport au centre instantané (théorème connu). » La trajectoire d'un point quelconque de la tangente commune au cercle des inflexions et au cercle des centres a son centre de courbure au centre instantané. » Le lieu géométrique des points du plan dont les trajectoires ont un rayon de courbure nul se compose des deux droites isotropes issues du centre instantané (théorème connu). » Le lieu géométrique des poinis du plan dont les trajectoires ont un rayon de courbure minimum est le cercle de roulement. ( 1092 ) » Le lieu géométrique des centres de courbure des points du cercle de roulement est un cercle égal et symétrique par rapport au centre in- stantané. » Le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires des points d'une droite ab est une cubique qui se décompose en la perpendi- culaire abaissée sur ab du centre instantané et luie conique osculée, au centre instantané, par la circonférence des centres (théorème en partie connu). » La droite ab est toujours une sécante idéale de la conique, et les extrémités de la corde idéale sont les droites isotropes issues du centre instantané. » Si d'un point quelconque s de la circonférence décrite du point / comme centre (/est le pied de la perpendiculaire abaissée de o sur ab), avec lo comme rayon, dans un plan perpendiculaire au plan aob, on pro- jette la conique correspondante à ab sur un plan parallèle à sab mené par le point o, on obtient toujours une circonférence égale à la circonféi'ence des centres. » Le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires des points d'une droite ah est une conique homoiogique du cercle des centres, le centre d'homologie étant le centre instantané de rotation et l'axe d'ho- mologie la parallèle à ab menée par ce centre. » Les lieux géométriques des centres de courbure des trajectoires des points de toutes les droites du plan forment un réseau de coniques toutes osculées par le cercle des centres au centre instantané. )i Les lieux géométriques des points décrivants tels que les centres de courbure de leurs trajectoires soient en ligne droite forment un réseau de coniques toutes osculées, au centre instantané, par le cercle des inflexions. » Le lieu géométrique des points tels que les centres de courbure de leurs trajectoires se trouvent sur une droite a|3 est une conique homoio- gique du cercle des inflexions, le centre d'homologie étant au centre instantané et l'axe d'homologie étant la parallèle à a/3 menée par ce centre. Cette conique est osculée par le cercle des inflexions. » Si une courbe de l'ordre n qui ne passe pas par le centre instantané de rotation se déplace dans son plan, le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires de ses points est une courbe unicursale de l'ordre 2«, ayant, au centre instantané, un nœud d'osculation à Ji bran- ches, où le cercle des centres est n fois osculateur. M Le lieu géométrique des points tels que les centres de courbure de ( ï"93 ) leurs trajectoires se trouvent sur une courbe de l'ordre n qui ne passe pas par le centre instantané est une courbe unicursale de l'ordre 211, ayant, au centre instantané, un nœud d'osculation à n branches, où le cercle des inflexions est n fois osculateur. » Une droite ab, mobile dans son plan, enveloppe une courbe E; la longueur de cette droite est définie par les courbes sur lesquelles doivent se trouver a et b. Les normales aux trajectoires des différents points de ab, ces points divisant chacun dans un rapport constant le segment déter- miné sur ab par les courbes (a) et (é), enveloppent une parabole (P), et les tangentes aux mêmes trajectoires enveloppent une parabole (P'). Les paraboles (P) et (P') ont le même foyer, sont tangentes à ab, etc. » Le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires des points à l'infini des tangentes à (P) est le lieu géométrique des sommets des angles droits circonscrits à la parabole (P) et à une autre parabole dont l'axe est perpendiculaire à celui de (P). » Le lieu géométrique des centres de courbure des trajectoires des points de la droite ab se compose d'une cubique unicursale, de la droite ab et de la normale à l'enveloppe de celte droite en son point de contact avec elle. « PHYSIQUE. — Sur le rendement des piles secondaires. Note de M. E. Reynier. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Le travail par piles secondaires comprend deux phases : la charge de l'accumulateur par l'action d'une source électrique extérieure, et sa dé- charge dans le circuit exploité. Chacune de ces opérations comporte une perte. Nous allons chercher l'expression du rendement. » Supposons d'abord que le travail à obtenir consiste en une produc- tion de chaleur dans une résistance fixe, une lampe à incandescence par exemple. » Nous avons à considérer : Ej), la force électromolrice initiale de la source; R„, sa résistance; E, la force électromotrice de la pile secondaire; R, sa résistance; E,, la différence de potentiel aux deux extrémités du comluclcur exploité; R,, la résistance de ce conducteur; t, le temps de la charge ; f,, le temps de la décharge. ( ï09^i ) » Le travail Ta dépensé pour charger sera (en supposant constant le régime de charge), Le travail T utilisé dans la résistance exploitée sera (-) T=^^. » Pour trouver le rapport de ces deux travaux, il faut exprimer /, en fonction de t. On y parvient en considérant que la quantité d'électricité Q est la même dans les circuits de charge et de décharge ('), et que cette quantité est proportionnelle aux produits des intensités des courants par les temps, d'où l'équation Ro+R^-^' R + R, " d'où R,. 3) ^ = -1 ^Eo-E R4-R, » En substituant à t^ sa valeur dans l'expression (2), cette expression devient E? E„— E ■ t /,x rr, R + RiRo+R Eo— E (4) T = e; = E.R-pR^ R + R, d'où le rendement (5) ? = Z. — Ëi » Le rendement est donc exprimé par le rapport entre la différence de potentiel aux deux bouts de la résistance exploitée et la force électro- motrice initiale de la source d'électricité; il est indépendant des résistances et des valeurs des temps de charge et de décharge. » J'ai supposé que le travail à produire était réchauffement d'une ré- sistance; si le courant de décharge travaillait dans un circuit qui fût le siège d'une force électromotrice, dans un moteur électrique par exemple, (') Au point de vue pratique, ce fait réclame une vérification expérimentale. ( 109^ ) l'expression du rendement ne serait pas altérée. Mais il ne faudrait pas prendre pour valeur de E, la différence de potentiel aux deux bornes du moteur, car E, doit exprimer la force électromotrice inverse du moteur à l'origine de l'induction. M On aurait pu arriver directement à l'expression du rendement en posant d'emblée T„=.QEo et T = QE,, d'où (5j ^ = Y = i- Mais les développements précédents font voir comment les résistances s'éliminent de l'expression finale; ils nous donnent les valeurs respectives et relatives des temps de charge et de décharge, et nous montrent que, si les résistances n'agissent pas sur le rendement final, elles influent sur les temps et, par conséquent, sur les valeurs des travaux dépensés et récupérés dans l'unité de temps. » Dans la pratique, les résistances des circuits doivent donc être prises en considération. C'est à cause de sa très faible résistance intérieure que la pile secondaire de M. Faure (' ) permet d'obtenir un rendement de 80 pour 100, avec des régimes de charge et de décharge avantageux. En effet, les con- stantes de la pile Faure sont, pour le petit modèle de 7'^^, 5oo, E = 2^^'>'%i5, K = o"'"",oo6; faisons E„ =E.i,i = 2™"s3G, E, =E. 0,9^1 -'S 9-3, R„ =: R = o'^'"", 006, R, = R.9 = o''''-",o54. » Le travail dépensé pendant la charge sera ^(Ro + R) ^ ' par seconde et par couple, régime qui permettrait de saturer la pile dans un temps de charge beaucoup plus court que celui dont on disposera habi- tuellement. (') Voir Comptes rendus, séance du i8 avril 1881. C. R., i«8i, 1" 5emfj(r<-. (T. XCIl, N' ^i).) '45 ( 1096 ) » Le travail j'écupéré \psir seconde et par couple pendant la décharge sera égal à » Quant au rendement, il est, dans ces conditions, égal à E| 0,9 soit 8s pour 100. ) E„ 1,1 M. Mascart informe l'Académie que, pour prendre part à une entre- prise internationale d'observations simultanées sur le magnétisme terrestre et la physique du globe, M. l'amiral Cloué, ministre delà Marine, organisera probablement une expédition dans les îles voisines du cap Horn. Il exprime le vœu que les Missions chargées d'observer le Passage de Vénus, et dont le départ aura lieu à la même époque, fassent également des observations magnétiques. (Renvoi à la Commission du Passage de Vénus.) M. Fréd. Romanet dc Caillacd transmet à l'Académie des graines de deux espèces de vignes chinoises découvertes en 1872 par M. l'abbé Armand David dans la province de Chen-si. (Extrait.) « D'accord avec M, Armand David, j'ai nommé l'une Spinovilis Davidi R. et l'autre Fitis Romaneti R. Ces deux vignes croissent dans des terrains granitiques. » A la différence de ce qui a lieu au Tche-Iy pour la Vitis Amurensis, elles ne sont, de la part des Chinois, l'objet d'aucune culture. Cependant, quoique à l'état sauvage, elles produisent des fruits transformables en vin. Ce vin a une saveur aromatique, analogue à celle de la framboise. » La Spinovilis Davidi est une vigne épineuse. Elle se trouve dans la vallée de Lao-Yu, par environ 34° lat. N. et 106" long. E. La vallée est ouverte du côté du nord. M La Vitis Romaneti a été découverte près du village de Ho-chen-miao, par environ 34° 4o' lat. N. et io5° long. E., à une altitude de près de 1400™. Elle croît dans un sol exclusivement granitique, peuplé de nombreux fraisiers sauvages, au milieu de forêts où domine l'essence chêne, mais ou se rencontrent encore les cerisiers et les châtaigniers sauvages, les ormes, les charmes, les bouleaux..,. Le versant des montagnes de son habitat est exposé au midi. ( 1097 ) » Au moment où M. David visita les parties du Chen-si dont ces vignes sont indigènes, le sol était couvert de neige. Dans la région de la Spmovilis Davidi, la neige a commencé à paraître vers la mi-novembre; dans celle de la Fitis Romaneli, elle n'était pas entièrement fondue le 8 mars. » J'ai déjà semé ou fait semer des graines de ces vignes en différents départements. J'espère qu'elles germeront et que ces vignes pourront être acclimatées en France. Si l'on y réussit et qu'elles puissent résister au Phylloxéra, leur culture pourra, je crois, être précieuse, surtout pour les terrains granitiques. » (Renvoi à l'examen de M. Decaisne.) M. J. Vingt soumet au jugement de l'Académie une lunette qu'il a construite en appliquant une idée que lui a suggérée M. Caussin. « L'invention de M. Caussin, écrit M. Vinot, consiste à regarder l'image fournie par une lunette avec une autre lunette de même puissance ou de puissance différente. Je présente une lunette achromatique de i5o dia- mètres, définissant très bien les cirques lunaires et ne coûtant que 3*^''. » (Commissaires : MM. Fizeau, Villarceau, Cornu.) M. G. McLLER adresse, de Sion, une Communication relative au Phyl- loxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) M. J. Brunet adresse une Lettre destinée au Concours du prix Bréant. (Renvoi à la Commission du prix Bréant.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Un Volume des «Annales de l'Observatoire de Paris», contenant les Observations de 1878. (Présenté par M. Mouchez). 2° Une Brochure de M. G.-A. Hirn, intitulée « Explication d'un para- doxe d'Hydrodynamique ». 3" La seconde édition de l'Ouvrage de M. Cli. de Freycinet, portant pour ( 1098 ) titre : « De l'Analyse infinitésimale. Étude sur la métaphysique du haut calcid. » f\° Un Ouvrage intitulé : « Conférences de l'Association scientifique de France à la Sorbonne pendant les années 1878, 1879, 1880. Comptes rendus, par M. //. Grignct, » (Présenté par M. Milne Edwards. ) M. Bertrand fait hommage à l'Académie, au nom de M. le prince Bon- compagiii, de la Livraison de juin 1880 du Bulleltino di bihliografia e di storia delte Scienze matemaliclie efisiclie. Ce numéro contient : 1° la fin de l'étude que M. Boncompagni publie sur le Traité d'Arithmétique du P. Smeraldo Borghelli Lucchese; 2° une Notice de M. Narducci sur les livres mathématiques possédés par la Bibliothèque d'Alexandrie et que n'a pas cités le comte Giovanni Maria Mazzuchelli dans son Ouvrage intitulé « Gli scrittori d'Italia ». Cette Livraison con- tient une Table étendue des publications récentes en toutes langues. ASTRONOMIE. — Observations des satellites de Saturne, faites à Toulouse en 1879 et 1880. Communiquées par M. B. Baiu,aud. « Les observations des satellites de Saturne ont été presque impossibles en 1879, par suite de la position défavorable de l'anneau; en 1880, des observations nombreuses ont été faites dans un intervalle de temps assez court. Nous avons obtenu, en particulier, quatorze observations de Mimas et treize d'Encelade. Conformément au vœu exprimé par M. Marth dans les Aslronomische NachriclUen , nous nous sommes efforcé d'observer Mimas à l'une des tangentes à l'anneau. Nous y avons réussi trois fois; mais nous considérons l'observation comme trop difficile pour que l'on puisse affir- mer qu'elle soit beaucoup plus précise que celle d'une élongation ; nous ne pourrons, du moins, nous prononcer qu'après avoir répété cette observa- tion un certain nombre de fois. L'incertitude indiquée par l'observateur est d'environ 4™ à 5™. Dans le Tableau suivant, les deux premières colonnes renferment les dates des observations; la troisième, l'indication de la nature du phénomène observé, E et W désignant des élongations est et ouest, NE, NW, SE, SW les passages aux tangentes à l'anneau; la qua- trième renferme les heures des observations en temps moyen de Toulouse; la dernière, l'initiale du nom de l'observateur (P, Perrotin; F, Fabre; J, Jean; S-B, Saint-Blancat; B, Baillaud). ( A . . W Il m S i3.55. I B 1880. Oct. 3i.. . W h m 9 8.17. 9 B 26. . . W M.I2.I5 B Nov. I . . W 6.59.40 B 07. . . W 9.42.54 B i3.. . w 12.58.17 F 28. .. w 8.27.32 B 23.. . E io.33.i3 F 28. . . SW II. 0.33 B 25.. NE io.23.5o F 29. . . SW 9.5r.il B Dec. 18.. . W 10. I . 7 F Oct. 1 . .. F, i5.4o.58 h m s B ENCELADE. 19.. . W 8 42.33 h m s S-B 1879. Oct. i3. . . SW 12. 1.6 P 1880. Oct. 2. . SW 10.37. 4 B 1880. Sept. I . . NE 14.45.23 B 3. . NW 9. 49. II S-B 27. . . NE i5. 16.26 B Nov. i3.. . NW II .52. 18 F 28. . . SW 7.45.32 B 22. . SE g. 28.30 F 28. . . SE 14.40. 4 B Dec. i5.. SW 10. 18.52 F 3o. .. NE 9. 8.48 F 18.. SE 10.23. 7 F Oct. I . . SE 8.24.26 h m s B TÉTHYS. 20. . NE 5.26.30 h m S F 1879. Oct. 5. . , NW 13.57.16 P 1880. Sept 28.. NW 8. 6.32 B 6. . . SE 12.34. i5 P Oct. 3.. NE 16.40. I I S-B 7- . . NW 1 1 . 1 1 . i4 P 3o.. NW 10. 6.5i J 8. . . SE 9.52 . 12 P 3i.. . SE 8.35. 9 B '9- . . SW 10.27. ' P Nov. I . . NW 7. 16.40 B 1880. Juin. 29. . NE i5.i8.ii J i3.. . SW 6.41. 4 B 3i. .. NE 12.25. 5 F i3.. . SE 13.43.16 F Août 4- . NW i4-33. 0 J Dec. i5.. SW 8.46. Il B Sept. 3. . NE I 1.50.40 B 16.. NE 7.14.27 B 24. . . NW l3.21 . I B 17.. SW 5.52.27 F 26. . . NW 10.46.45 B 19.. . SE 10.25. 3 S-B 27. . SE 9.37.24 h m S B DIONE. h m 3 1880. Sept. 2.3. . SE 8. 5.5o B 1880. Sept. 28... SW II .i5. 3 B 24. . NE 9. 2. 0 B Oct. 1 . . . SE i3'. 3.58 B 27. . NW I 0 . 3 I . 24 h m s B RHÉA. Dec. i5... SE 10.42.52 h m s F 1880. Juin. 3i. . NE 16.54. 7 J 1880. Oct. 16... NE 10.53. 5 F Sept. 3. . SW 13.41.45 B 21 . . NW 8.34.56 B 28. . . NE 9.18.32 B 3o . NW 9. 18.41 J 3o. . SW 15.54.49 B Nov. I . . . SW 6. 4.40 B Oct. 16. . . NE io.5i ,5o B 26... NW I I .21 . 14 J ( l lOO ) » L'observation de Rhéa, NE, faite par M. Fabre, l'a été au petit téles- cope de u"\?>3. » L'observation d'Encelade, NE, le 27 septembre, et celle d'Encelade, SE, le 28, ont été très difficiles, les images étant mauvaises. Cette remarque ne s'applique pas aux autres observations faites les mêmes jours. » La comparaison de nos observations à l'éphéméride de M. Marth montre que la correction de la position de Mimas a varié, en trois mois, d'environ 45 minutes. » ASTRONOMIE. — Observations, éléments et éphéméride de In comète a 1881 (découverte par M. Leivis Swift le 3i avril)', par M. Bigocrdan. Présentés par M. Mouchez. Étoiles Dates. de compa 1881. raison. Gran- -— ~^ Ascension droite. t. par. 1 Déclinaison. ^* — -k. Log. deur. ^« — )t. Log. l'ac fact. par. Mai 5. . . . 7.... a b m 9 H- 2. 9 -t- S 3,88 - î, .41,63 - î. 663 ,647 —2.7,6 + - 4.8,6 + 0,787 0,808 Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Réduction Déclinaison Réduct. Dates. 1881. Étoiles. moyenne. 1881,0. au jour. moyenne. 1881,0. au jour. Mai 5. . . . 7.... a b 4o3 Weisse H. 0. 498-9 Positions h m S 0.17.15,29 0.21 . 7 ,87 apparentes de la + 1 ,06 + 1,07 comète. 0 ' „ + 32.21 .1,3 + 3o. 14.3,1 + 1,4 Dates. 1881. Mai 5... ■^ .. . Temps moyen de Paris, h m s .. 14.48.32 i4-33. 17 Ascension droite, b m s 0.19.20,23 0.26.50,57 Nombre de Déclinaison. comparaisons. +32°. 18. 52", 8 4 : 6 +3o. 9.55,9 18 : 2,4 B De ces deux observations et de celle du 2 mai, de M. Lohse, j'ai dé- duit les éléments suivants : T = 1881, mai 21,061 3, t. in. de Paris. tT = 297°54'43" Q = 119-24' 5" i= 8i''4o'56" . logg = 1,75568 Mouvement direct. Équinoxe moyen, i88i,o. ( "Ol ) Représentation de l'observation moyenne. En longitude (0 — C) cosfi + i',o En latitude 0 — C — i', i Èphéméride pour i?.'', t. m. de Paris. Date Temps I8S1. Ascension droite. Déclinaison. d'abeiTatiou . Éclat, h m s Or m s Mai 12 0.48. 7 +24. 5,0 8. 2,1 2,01 16 1. 8.49 -t-i8.ig,6 7.28,1 ^î^g 20 i.Sa.So -f-12. 0,4 7.13,5 2,65 3u... 2.45. o + 3, 7 a 2,33 Juin 9 /{. o — >4>8 !> i,3i 19 5. 2 — 20, 4 " o,65 29 5.5o — 22, 9 /' on trouve, pour système transformé, d[i'i ■+■ P.) _ d{v,-^,',] _ ^^".+ "1 ( I I02 ) » Grâce à la connaissance de cette propriété, il suffira d'une intégrale p'articulière pour obtenir l'intégrale complète. C'est par les fonctions ellip- tiques qu'on y parvient. Si l'on prend a^logq, on a une solution en choisissant, pour u,, u.^, u^, les dérivées logarithmiques, par rapport à a, des trois fonctions 0"(R), 6^(0), H'(K). » Je vais tout d'abord vérifier cette solution. Pour ce but, je désigne par 5,(x), Ô2(.r) deux quelconques des trois fonctions @{x), 6(^-+-K), H(jr-f-R) et par Çi(x'), 'Çji^) leurs dérivées logarithmiques par rapport à X. Je prends pour point de départ l'égalité suivante, aisée à démontrer: (•) ç";(o)+ç':(o) + 2[ç',(o)-r.(o)]^=o. » Pour chacune de ces fonctions ont lieu les relations et il en résulte r'ie.\ --!!l '^'°g^(°) r'(n\ - ^ \'I!}2S^) _ , r^/iog9(o)Tl '^\'^)— K' dio(i<] ^ ^ '~ K'\{U\ozq)^ l d\osq J )■ Si je pose donc dlogq dlogq 'égalité (1) devient d{u,.-+- u,) diogq C'est ce qu'il fallait démontrer. En employant les développements connus, j'ai ainsi, pour solution particulière, les trois fonctions '^ ' 14- aC^- 2e'''+2e"'-l-2e"''' + . . . ' ^ ^ ' I — 2e"+ 2e'*"— 26'*"+ 2c''"— . . . ' UJ«) = _ I +9e^''+25e«''+49e'''"+8if^"«4-. » L'intégrale générale du s)'stème proposé est donc a' ab' — ba' II, = — a' a. 4- b' ab' — ba' I aci-{- b\ , „. ( iio3 ) » Ici se place une observation. La symétrie exige qu'il existe une sub- stitution linéaire qui, effectuée sur a, échange entre elles U, et Uj en con- servantUjjetune autre qui écliangeUjCt Ujen conservantU, . De là l'origine d'un groupe de substitutions qui est ici bien connu : c'est celui qui se rap- porte aux deux fonctions ç(p) et 4'(p)> introduites par M. Herniite [Comptes rendus de i858) pour la théorie des équations modulaires et liées d'ail- leurs aux fonctions actuelles par les relations U.(«)-U.(«) = 8^-^log^(-^ U3(a)-U,(a) = 8^Jog| L'échange des fonctions se fait comme il suit : U,(a + /7T) = U2(a), Ui(a4-/7i) — U,(a), U3(a + /n) — U3(a) U.(« j = - -TT^ - (--73^ U3 (^^^^^ j , iir — a [17: — a. i fn — a /7r — a » Par là, on le voit, l'étude actuelle se rattache directement à celle des groupes discontinus de substitutions linéaires, si heureusement imaginée par M. Poincaré. Le système d'équations différentielles non linéaires dont j'ai parlé ici n'est pas le seul qui conduise à de tels groupes. C'est un cas particulier d'un autre système, presque aussi simple, dont j'aurai à parler ultérieurement, et qui s'intègre au moyen des fonctions hypergéométriques X, Y, Z, définies dans ma Communication du 4 avril dernier. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. - Sur les formes trilinéaires. Note de M. C. Le Paige. « Considérons la forme Irilinéaire ou, plus exphcitt ment, 1 J'= l[ax,-\- a'x.,){by,-\- b'j-..){cz, -hc'z,) c. K., 1881, 1" Semtslrt. (T. XCll, N" 19.) '46 («) ( iio4 ) a' a' de sorte que > ■> ••■ sont les racines des équations 2, = o, l:, — o, 23 = 0. Il résulte d'abord immédiatement de l'identité (i) que les deux ternes de points représentés [)ar ll^ -- o, v, — o, «', = o et «3 = o, t'a = o, iVj = o sont en involution avec les points triples de l'homographie J = o, et, de plus, que les ternes ?«,,(>, jiv^, «(iv,»'., UnV,n\, u,\uw.2, u.;^v,u'.,^ u^\)^v>\ appartiennent à cette même homographie. » Ces deux théorèmes constituent une généralisation d'une propriété connue de la forme bilinéaire \ rt,7,x,/A- 1,/, = 1,2 » Si maintenant on calcule, pour la forme canonique (i), les trois cova- lianis 2,, 22, ^3, on trouve 2, = (i/3'— f}''i){c'/ — c'y){ax, + a'x.,){oix, -h a! x^), 3.-(c7'-7c')(««'- «a')(&7, + è'jr,)(|3j, +13%), 23 = [aa!- (ica'){bfy- ^b')[cz, + c'z, ){yz, + y'z, ). » Si l'on désigne par A,, A^, A3 les discriminants de ces formes quadra- tiques, on vérifie aisément que A, = Aa=A3= {aa'- ua'f^b^' - ^jbj{ci - -^cj. » On peut d'ailleurs démontrer cette égalité en partant de l'expression de 2,, 22, 23, tirée de la forme 2fl,t/X,//,z^. » Mais de la forme même des A résulte ^ue la forme^ se décompose en une forme linéaire et une forme bilinéaire si A, ^ o. 1' Dans ce cas, deux des covariants 2 s'annulent identiquement. » Dans l'élude du système des covariants àef^ on rencontre également trois formes linéaires^,, y,,, y^. » On a, par exemple, 0 Si l'on se sert de la forme canonique (i), on trouve X, = l{b'c - c'b){nx^ 4- a' x.,) + p.(/3'7 — 7'/3)(ax, + a'x^), et de même pour les auties ^(3, ^(3. » Comme on peut le remarquer, les formes 2 et les /, ainsi que y, ne ( iio5 ) contiennent que les formes linéaires ii,, c,, (k^,, n.,, v.,, w., et leurs inva- riants. » Ainsi l'on peut écrire symboliquement on aura, par suite, un système de représentation de toutes les formes inva- riantes de la forme trilinéaire / en se servant des six covariants linéaires PHYSIQUE. — Sur ciuelques mesures aciinométriqttes faites dans les Alpes en 1 880. Note de M. P. Puiseux, présentée par M. Mouchez. M Grâce au bienveillant concours de M. Marié-Davy, j'ai pu transporter sur plusieurs sommets des Alpes un actinomètre semblable à ceux qui sont l'objet d'observations régulières à Montsouris. Cet instrument, composé de deux thermomètres conjugués dans le vide, est destiné, comme l'on sait, à mesurer la radiation totale, celle qui est diffusée par le sol et le ciel aussi bien que celle qui nous vient directement du Soleil. M Parmi ces observations, plusieurs ont été faites sur un sol gazonné, par un ciel parfaitement pur, et se prêtent mieux, en conséquence, à une com- paraison directe. Voici un Tableau de quelques nombres obtenus dans ces conditions. Les degrés actinométriques ont été calculés conformément aux règles indiquées dans V Annuaire de l'Observatoire de Montsouris pour 1880. Degré Station. Altitude. Date. calculé. observé. Rapport. Montagne au sud d'Orsièies (Valais) Saint-Gervais (Savoie) . . . Aiguille de Tricod (Savoie) Col de Tricod (Savoie). . . » J'ai fait, d'autre part, le relevé des observations actinométriques faites à Paris pendant les étés de 1872 et 1873. Si l'on se borne aux jours notés comme sereins ou légèrement brumeux, on trouve que le rapport du degré actinométrique observé au degré calculé oscille, dans le milieu du jour, entre 0,94 et 0,99. Il n'atteint le chiffre 1,00 qu'une seule fois, le aS juil- let 1873. Encore le Bulletin de l'Observatoire signale-t-il pour ce jour la 2II0 28 juillet, ii''i5™ 85,8 102,5 •.«9 83o 2 septembre, midi 84,5 9''9 ')09 2828 3 septembre, i'' 84,0 98,6 i''7 2.33 3 septembre, 3'' 79'7 91,2 .,.4 D( îgro Date. caloul(i. observé. Rapport, 5 août, midi 85,8 i52,i9 1,78 I 3 août, lo'' 83,9 i47,4o 1,76 ( II06 ) présence de cirrhiis légers, circonstance favorable à l'élévation du degré actinoinéirique. » On peut donc admettre, comme conséquence des chiffres cités, que la radiation totale s'est accrue de 0,10 à l'altitude de 800™ et de 0,21 à l'al- titude de 2100™. » Des observations faites à des hauteurs plus grandes ont donné des chiffres beaucoup plus forts, mais d'une interprétation moins facile. Les circonstances atmosphériques ne m'ont permis d'obtenir que deux obser- vations de cette nature, contenues dans le Tableau suivant : Station. Altitude. Col (lu Chardonnet (Savoie). . . 338o'" Sommet des Diablerels ( Suisse) . 325 1 "^ » Quelques remarques sont à faire au sujet de ces noiubres. L'un et l'autre ont été obtenus avec un instrument installé sur la neige, dont la ra- diation est évidemment loin d'être négligeable. De plus, au moment de la seconde mesure, d'épais cumulus étaient à proximité, sans toutefois voiler le Soleil. » En l'absence d'une mesure exacte de la nébidosité, il semble difficile d'éliminer la seconde influence. La première se laisse mieux apprécier. Il ré- sulte des observations faites à Montsouris dans la journée du 22 janvier 1 881 que la présence de la neige sur le sol élève le degré actinomélrique dans la proportion de 1,^2 à i. Les nombres trouvés se rt'^duiraient, par l'appli- cation de celte règle, à i,25 et 1,24, ce qui s'accorde bien avec les obser- vations citées en premier lieu. » Les éludes faites à Montsouris ont prouvé que l'activité de la végéta- tion est en rapport avec le degré actinométrique ainsi mesuré. L'élévation de ce degré dans la région dite des neiges élerneiles n'est donc pas sans im- portance. Tous ceux qui parcourent les Alpes ont été frappés de la promp- titude avec laquelle la végétation se développe eu été sur les terrains que la neige vient à peine d'abandonner. On a trouvé des plantes phanérogames jusqu'à 3900™ d'altitude, des renoncules au Schreckhorn, des saxifrages sur la Grivola.Ces plantes doivent accomplir toutes les phases de leur dévelop- pement dans l'espace de trois mois d'été, sous l'influence d'une température moyenne bien inférieure à celle de l'été des régions polaires : c'est du moins ce qui résulte de toutes les lois proposées jusqu'ici pour représenter la décroissance de la température avec l'altitude. La même conclusion se ( "o? ) tire des observations régulièrement poursuivies dans les stations italiennes d'Ivrée, d'Aoste, du petit et du grand Saint-Bernard. Nul doule que ces plantes ne trouvent une compensation à ces conditions thermiques défa- vorables dans l'intensité de la radiation solaire aux grandes altitudes, in- tensité encore accrue par la réflexion produite sur la neige. » PHYSIQUE. — Aclion de la lumière sur les corps phosphorescents. Lettre de M. Clémaxdot à M. Dumas. « Dans l'entretien que j'ai eu l'honneur d'avoir avec vous à l'occasion de mes expériences sur les corps phosphorescents, je vous ai dit que ces corps absorbent la lumière, vibrent, c'est-à-dire deviennent lumineux, et que, aucun changement chimique, aucune altération de la matière ne survenant, le phénomène en action ne peut être qu'un phénomène ph/sique. Ayant soumis ces corps aux influences des différents rayons colorés, j'avais re- marqué de grandes différences dans les résultats. Le rayon bleu était le rayon i'i6ra^eiu\, tandis queles rayons rouges, verts, /flunes particulièrement, n'Uluminaient pas les corps, ne les faisaient pas vibrer. Enfin, il devait, à mon sens, y avoir une certaine analogie entre l'action delà lumière sur les corps phosphorescents et sur les corps organisés. Des expériences à ce sujet étaient nécessaires. » Ces expériences ont été faites par M. Yung, de Genève ('). Il a constaté l'influence vibratrice la plus considérable dans le rayon bleu et la moins vibratrice dans les rayons rouges, verts et jaunes, ce qui confirme les expériences du général Pleasonton, de Philadelphie, sur l'engraissement plus rapide des porcs placés sous l'influence du rayon bleu. Je ne m'étais donc pas trompé dans mes prévisions : en rattachant les phénomènes de vibration sur les corps phosphorescents à ceux qu'exerce la lumière sur les corps organisés, sur les animaux, j'étais dans le vrai. » M. Dumas ajoute que les expériences curieuses dont M. Clémandot l'a rendu témoin étaient effectuées au moyen du verre rendu phosphorescent par le sulfure de calcium ; cette remarque lui paraît nécessaire. M. Edm. Becquerel fait observer que l'action des rayons différemment réfrangibles sur les corps phosnliorescents sous l'iiifltience de la lumière a (', Revue scicntijiijiic, 3 avril 1881. ( iio8 ) été de sa part, depuis plus de trente ans, l'objet de nombreuses recherches aujourd'hui classiques, dont M. Ciémandot ne semble pas avoir eu connais- sance; il s'en réfère à cet égard à ses diverses publications, notamment au Tome I" de son Ouvrage La lumière, ses causes et ses effets (Paris, 1867), ainsi qu'au Tome LXIX des Comptes tendus, p. 994 (1869). Il fait remarquer en outre qu'il a démontré depuis longtemps que le phé- nomène de phosphorescence par la Kiraière est d'un ordre purement phy- sique et que la réfrangibilité des rayons actifs dépend de la nature des substances impressionnables : ainsi, par exemple, l'alumine, qui donne dans le phosphoroscope une émission de lumière rouge, et le spath d'Islande une émission de lumière orangée^ sont rendus actifs principalement parles rayons compris entre les raies D et F du spectre solaire, c'est-à-dire pur le vert prismatique, tandis que la blende hexagonale ainsi que la plupart des sulfures de calcium, de strontium et de baryum, soit dans le phospho- roscope, soit simplement exposés à l'action du spectre solaire, sont excités, quoique inégalement, par les rayons plus réfrangibles que F, c'est-à-dire principalement par les rayons bleus et violets. PHYSIQUE. — Action de la lumière sur le bromure d'argent. Note de M. G. Noei,. « On peut distinguer deux degrés dans l'action des rayons chimiques du spectre sur le bromure d'argent : 1° une longue exposition aux rayons so- laires détermine une modification physiquement appréciable par un chan- gement de teinte qui traduit une altér;ition permaiiente dans sa constitu- tion ; 2° une exposition de très courte durée donne lieu à des phénomènes d'une tout autre nature, qui restent latents jusqu'à ce qu'un agent réducteur, sel ferreux ou pyrogallate alcalin, vienne rendre palpable, par la coloration qui se développe alors, la modification apportée par les rayons lumineux. » Or, en recherchant quelle pouvait être la durée de cette deuxième modification, en la considérant comme fugace, j'ai été conduit à vme série d'expériences dont voici le résumé succinct : » Trente plaques de verre, recouvertes d'une pellicule de bromure d'argent préparé dans des conditions déterminées et réparties en trois groupes, ont été exposées à la lumière dans une chambre noire photogra- phique et impressionnées exactement au même degré pour chaque série, le ciel étant resté très pur pendant toute la durée de l'opération. ( II09 ) » Ces plaques, conservi^es à l'obscurité, furent examinées à intervalles réguliers, jusqu'à disparition complète de toute image sous l'influence des réducteurs : la modification moléculaire imprimée par le spectre chi- mique était donc passagère. » Restait à savoir si ce bromure d'argent, qui après plusieurs mois se trouvait ne pins présenter aucune réaction aux réducteurs, absolument comme avant son exposition, était encore capable de subir l'action de la Inmière. n Pour arriver à des résultats concluants touchant ce deuxième point, j'ai fait usage de la méthode comparative, et de nouvelles plaques, déjà impressionnées, furent placées dans la chambre noire photographiqne, mais de façon que la nouvelle impression ne se fit que sur la moitié de la pellicule sensible. Or, en opérant ainsi, l'image produite présentait à peu près exactement la luême intensité que l'image obtenue sur une sur- face encore indemne. )> Ces différents essais m'ont donné les résultats savants : .) a. Après une période de deux mois, toute trace de l'impression initiale avait disparu sur les plaques recouvertes de bromure d'argent émulsionné dans du coUodion et soumises jusqu'à épuisement à l'action des réduc- teurs : elles se comportaient ainsi comme des plaques récemment préparées et fournissaient, après une nouvelle exposition à la lumière, de bonnes épreuves pour le même temps de pose. » b. Le bromure d'argent produit par double décomposition dans une pellicule de collodion bromure plongée dans une dissolution d'azotate d'argent a conservé pendant un peu plus de cinq mois la propriété de fournir une image avec les réducteurs. » c. Enfin, le bromure d'argent en émulsion dans la gélatine donnait encore après sept mois une image très faible, il est vrai, mais dont les prin- cipaux détails étaient encore visibles. » Comparant les résultats fournis par ces expériences aux chiffres qui représentent la sensibilité croissante de ces différentes pellicules de bro- mure, et qui peuvent être respectivement évaluées à i, 3, 6 pour les variétés fl, b, c, nous voyons que, toutes choses égales d'ailleurs, le bro- mure d'argent conserve d'autant plus longtemps la modification molé- culaire qui lui a été imprimée par le spectre chimique que sa sensibilité est plus grande, et en second lieu que, cette première modification disparue, il paraît avoir recouvré sa sensibilité initiale. » ( iiio ) CHIMIE. — action de iacide carbonique sur la baryte et la strontiane. Note de M, F. -M. Raoplt. « Dans une récente Communication (Comp/es renf/us, 24 janvier 1 88 1), j'ai annoncé que la chaux, portée vers la température de 55o" dans de l'acide carbonique à la pression atmosphérique, absorbe ce gaz avec une rapidité extraordinaire et devient rouge de feu par suite de la chaleur dégagée. » J'ai constaté récemment que la baryte et la strontiane caustiques, pla- cées dans les mêmes conditions, absorbent également l'acide carbonique avec beaucoup d'avidité et deviennent rapidement incandescentes. Le phé- nomène est particulièrement brillant avec la baryte, dont plusieurs points s'échauffent jusqu'au rouge blanc. L'expérience, faite simultanément sur ces trois bases, placées dans trois ballons de verre de 200'='= de capacité et por- tées préalablement à la température convenable par de bonnes lampes à alcool, montre d'ailleurs d'une manière bien évidente que la baryte devient plus lumineuse que la strontiane et celle-ci plus que la chaux. Les tempé- ratures, déterminées au moyen du pyromètre platine-palladium de M. Ed. Becquerel, ont été 1 900° avec la chaux, io5o° avec la strontiane, 1200" avec la baryte. Il est probable qu'en opérant sur de plus grandes masses on obtiendrait des températures plus élevées. » Pas plus que la chaux, la baryte et la strontiane ne peuvent repro- duire le carbonate neutre par synthèse directe. » Le bioxyde de baryum, chauffé au rouge naissant dans un petit ballon de verre au moyen d'une lampe à alcool, est décomposé par l'acide carbo- nique avec dégagement rapide d'oxygène. Cette réaction s'accompagne d'un grand dégagement de chaleur. Toutefois, la chaleur produite est in- suffisante pour entretenir longtemps la masse à la température où le phé- nomène se produit. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits de l'action du perchlorure de phosphore sur Vucroléine, Note de M. P.VanRomburgh, présentée par M.Wurtz. « 1 . En traitant l'acroléine par le perchlorure de phosphore, MM. Hubner et Geuther obtinrent, outre le chlorure d'allylidène, deux autres produits chlorés, dont M. Geuther fit plus tard une étude spéciale et qu'il regarda comme identiques avec le glycide dichlorhydrique de M. Reboul et avec la ( II" ) trichlorhydrine ordinaire. En m'occupant, il y a quelque temps, de la préparation du chlorure d'allylidène, je recueillis une assez grande quan- tité de ces produits accessoires, et, comme M. Krestowndjoft avait donné une nouvelle opinion au sujet de leur structure, je les soumis à un examen plus approfondi. » 2. D'abord, j'examinai les produits bouillant au-dessus de i2o"C.,et, après une série de distillations, je recueillis une très grande quantité d'un liquide bouillant de 109° à 1 10'^ C. (corr.), qui a la même composition que le chlorure d'allylidène et qui semble être identique avec le chlorure d'allyle P-chloré, bouillant à 107", obtenu par MM. Friedel etSilva. M. Hartenstein a préparé un liquide de la même composition auquel il attribue la formule CH=-C1 C-CH- Cl. Ce corps bout à 109" C. » Pour trouver la structure du produit bouillant de 109" à i 10°, je me suis appuyé sur les considérations suivantes. Si la formule est telle que l'ad- mettent MM. Friedel et Silva, CH=C1-CH = CHC1, l'action du chlore doit donner naissance à un propane tétrachloré, CH-Cl-CHCl-CHCP, tandis que, si l'interprétation de M. Hartenstein, improbable n priori, pouvait être juste, CH^Cl-C-CH^Cl devrait produire un propane tétrachloré CH^ Cl-CCPCH-CI. Le premier de ces tétrachlorures doit être identique avec celui qui pourrait vraisemblablement se former par l'action du chlore sur le chlorure d'allylidène, le second à celui qui dérive du chlorure d'allyle a-chloré (glycide dichlorhydrique). » Suivant M. Geuther, l'action du chlore sur le chlorure d'allylidène donne naissance à des cristaux blancs, peut-être C-Cl", ajoute- t-il. Dans les circonstances où j'ai opéré, ce résultat ne s'est pas confirmé, car j'ob- tins un liquide incolore qui présente la composition d'un propane tétra- chloré. Ce corps bout de 1 79" à 1 80° C, (corr.) ; la densité à 1 5° C. est égale à 1,521. » Le produit accessoire bouillant de 109" à i 10° absorbe énergiquement le chlore et fournit un propane tétrachloré qui bout de i 79" à 1 80". Densité à i5"C., 1,522. » De l'accord parfait que présentent ces deux cor[)s sous le rapport du point d'ébullition et de la densité, je crois pouvoir conclure à leur identité, identité qui conduit à admettre que le produit bouillant de 109° à i 10" est réellement le chlorin-e d'allyle |S-chloré. Néanmoins il m'a paru nécessaire de comparer ces tétrachlorures avec celui obtenu par M. Hartenstein, dont le point d'ébullition est indiqué à lyi^C. Le résultat de ces expériences a été un liquide bouillant à ]8o°C. (corr.), d'une densité de i,522, identique G P.., 1B81, I" Semestre. (T. XCII, N" 19.) ^47 ( 1^12 ) avec le propane tétrachloré dérivé du chlorure d'allylidène et du chlorure d'allyle j3-chloré. L'opinion de M. Hartenstein, qui attribue à ce tétra- chlorure la formule CH^C1-CC1*-CH" Cl, doit, par conséquent, être re- jetée. Pour nie convaincre, toutefois, de l'absence du glycide dichlorhydrique (chlorure d'allyle a-chloré) dans les chlorures formés par l'action du per- chlorure de phosphore sur l'acroléine, j'ai fait l'expérience suivante. Dans les fractions qui bouillaient entre 90" et 102"^, dont le poids était de 11^'' (c'est-à-dire i pour 100 du poids des chlorures formés), je fis passer un courant de chlore. Le produit obtenu bouillait à i8o"C., tandis qu'il ne s'était formé aucune trace du tétrachlorure bouillant à i65°C., ce qui aurait pourtant dû être le cas si le liquide primitif avait contenu du chlorure d'allyle a-chloré. » 3. Les chlorures à point d'ébullition plus élevé que j'avais purifiés en les distillant avec la vapetu' d'eau furent soumis à une distillation frac- tionnée longue et minutieuse, et de cette manière j'obtins un liquide bouil- lant entre i46° et 148*^0., mais dont le dosage du chlore donna encore un nombre un peu trop faible pour C H* Cl'. D'après M. Geuther, le produit en question est de la trichlorhydrine normale, mêlée à une petite quantité de glycide dichlorhydrique. » Pour débarrasser le liquide du corps bouillant à une température plus basse, je le soumis à l'action d'un courant de chlore. Après cela, presque tout le liquide bouillait de nouveau entre 1 45" et 1 5o° C. , et après quelques distillations j'obtins un liquide bouillant de 146° à 148" C, dont l'analyse fournit des nombres exacts poinC' H'CP. La densité à iS^G. est de 1,362, celle de la trichlorhydrine bouillant à i58° C. de ijSg. Des valeurs obtenues pour la densité et le point d'ébullition je crus pouvoir conclure que j'avais affaire à un isomère de la trichlorhydrine, peut-être CH=C1-CH='-CHC1-. 1) L'étude des produits de l'action de la potasse caustique pouvait jeter du jour sur la question, car, si la formule est celle que j'ai signalée ci-dessus, il devrait donc se former du chlorure d'allylidène et du chlorure d'allyle /3-chloré, el, comme les atomes de chlore, quand il y en a deux ou trois unis à un même atome de carbone, offrent une grande résistance à diffé- rents agents, il était à présumer que le chlorure d'allylidène serait le produit essentiel de la réaction. » L'expérience a confirmé cette attente, car j'obtins un liquide qui bouillait à 85" C. et qui avait la composition C'H^Ci-, et en outre un peu ( 1 1 1 3 ) du chlorure d'allyle |3-chloré. Traités par le chlore, ils se transformèrent en propane tétrachloré bouillant à i8o°C. » La réaction avec la potasse fut donc telle qu'on pouvait lattendre d'un propane trichloré de la composition CH^Cl-CH--CH-Cl^ (chlorure de propylidène jS-chloré). Néanmoins j'ai pensé qu'il y aurait de l'iiiférèt à préparer synthétiquement, comme terme de comparaison, le chlorure de propylidène |3-chioré obtenu par moi. Le chlorure d'allylidène ne se com- bine pas au gaz chlorhydrique sec, et, quand on le chauffe pendant quelques lieures à 100° avec une solution aqueuse saturée d'acide chlor- hydrique, on obtient le chlorure d'allyle |3-chloré. On pouvait croire qu'un déplacement intra-moléculaire remarquable s'était produit parmi les atomes. » En traitant le chlorhydrate d'acroléine, qui, suivant M. Rrestownikoff, est l'aldéhyde |S-chloropropionique, par le perchlorure de phosphore, j'obtins un propane trichloré, identique avec celui que je décris ci-dessus. M. Geuther ci'oit avoir obtenu dans cette réaction de la trichlorhydrine normale. Traité par la potasse, ce corps me fournit du chlorure d'allyli- dène. Ces expériences établissent en effet avec une certitude suffisante que le propane trichloré bouillant à 148" a la formule CH- Cl-CH^-CH-CP et d nnent une nouvelle preuve à l'opinion de M. Rrestownikoff, qui regarde le chlorhydrate de l'acroléine comme l'aldéhyde /3-chloropropio- nique ('). » PHYSIOLOGIE. — Sur la nature des troubles produits par les lésions corticales du cerveau. Note de M. L. Coutv, présentée par M. Vulpian. « J'ai réuni dans plusieurs Communications précédentes des faits desti- nés à établir que l'électrisation des circonvolutions détermine dans les muscles opposés des contractions, produites, comme les véritables mouve- ments réflexes, par la mise en fonctionnement de la substance grise médul- laire, mais sans aucun rapport de siège avec le siège de l'excitation pri- mitive. » Abordant aujourd'hui l'étude plus complexe des lésions cérébrales, je dois commencer par indiquer les diverses séries d'observations qui m'ont amené à rejeter la doctrine classique des localisations corticales. Considé- (' ) Ces recherches ont été faites au laboratoire de Chimie organique de M. le profes- seur Franchimont, à Leyde. ( i'i4 ) rée au point de vue physiologique, celte doctrine suppose un rapport entre i 'état de lésion du cerveau et l'état de fonctionnement de divers appareils périphériques. J'ai fait, sur des chiens on sur des singes, plus de quatre- vingts expériences de lésions corticales : au lien de me borner à des con- statations objectives, j'ai étudié avec soin, à toutes les périodes, l'état d'excitabilité de l'organe lésé; j'ai examiné toutes les fonctions en cher- chant à dissocier chaque trouble, et, dans ces conditions, je n'ai jamais constaté de relations constantes ou simplement habituelles. » Ainsi, les troubles moteurs existent souvent sur le singe après une simple mise à nu, taudis qu'ils peuvent manquer ou être presqne nuls après une lésion profonde et assez étendue. De mèn)e, sur le chien, les paralysies guérissent et disparaissent en quelques jours a[)rès la destruction complète de toute la zone motrice ; et, contrairement à ce que l'on a pré- tendu, je n'ai jamais vn, dans ces cas-là, de nouvelles zones excitables se reformer antourde la lésion. » Si l'on analyse avec plus de précision l'état du cerveau, on voit qu'une augmentation de l'excitabilité corticale peut coïncider avec de la paralysie ou avec des contractures; et dans les cas habituels où le cerveau lésé perd, souvent très rapidement, toute trace d'excitabilité, on observe aussi les troubles moteurs les plus divers. Il est, du reste, difficile de définir la forme de ces troubles corticaux, qui, presque toujours, présentent un mé- lange ou une succession de signes de contracture et de paralysie. » Ce défaut de relations simples que nous fait constater l'étude du cer- veau va se retrouver aussi dans l'analyse de la nature du trouble moteur. Contrairement à ce que l'on a cru voir, la paralysie produite pur les lésions corticales porte sur tous les mouvements, volontaires, coordinateurs ou réflexes. Sur le singe, par exemple, j'ai observé souvent des hémiplégies complètes et totales. Sur le singe et sur le chien, dans les cas où les trou- bles sont moins marqués, on trouve les mouvements bilatéraux associés de respiration, de clignement, de marche, etc., à peu près intacts; mais, parmi les mouvements unilatéraux, ceux que l'on peut qualifier de volon- taires sont les moins atteints. J'ai vu maintes fois un animal, complètement paralysé pour les mouvements automatiques de défense, de relèvement, de préhension, ne remuer le membre immobile que quand il y avait effort intentionnel adapté à un but défini. J'ai vu aussi que les signes de para- lysie légère se constataient le plus f.icilement sur des animaux laissés debout et immobiles. Enfin, je n'ai jamais pu observer de véritable mono- ptégie, et la paralysie des deux membres sur le chien, du membre anté- ( M. 5 ) rieur sur le singe, a été seulement prédominante dans la plupart de mes expériences. » Cette complexité symptomatologique, déjà réelle si l'on n'analyse que le trouble moteur, devient bien autre si l'on tient compte de tous les phénomènes. » Dans toutes mes ex|)ériences, j'ai constaté conjointement des modifi- cations des divers appareils périphériques moteurs sensitifs ou même calo- rifiques. La forme des troubles pouvait varier : l'œil sur un animal, la peau sur un autre, étaient paralysés en même temps que les membres, mais ja- mais un trouble moteur appréciable n'a existé isolément; il n'y a donc pas de rapport direct entre l'état du cerveau et l'état de fonctionnement de l'un ou l'autre des appareils périphériques. » Ce défaut de rapport, établi par l'analyse physiologique, est aussi facile à constater à l'aide de l'analyse anatomique. » Si l'on étudie chacun des cas dans son ensemble, il est impossible de découvrir aucune relation eiure la natiue du syndrome sensitif, calorifique et moteur et le siège de la lésion. Ce syndrome est tellement variable, que je n'ai pas deux observations entièrement semblables; mais, si je choisis les plus analogues, j'en trouve où la lésion est frontale, d'autres où elle est pariétale, d'autres encore où elle est plus postérieure. » Au lieu de considérer l'ensemble des troubles, si l'on analyse seule- ment les phénomènes mieux connus de paralysie, on voit que ces paraly- sies existent après les lésions occipitales comme après les lésions fronto- pariétales. Elles affectent si peu de rapport avec le siège de la lésion, que la destruction d'un point donné, sur un singe par exemple, détermine souvent des troubles dans des muscles très différents de ceux qu'avait fait mouvoir son excitation; et, considérée sur différents singes, cette même lésion aura pu produire des contractures ou des paralysies de formes très différentes. « La théorie des localisations n'est donc pas plus acceptable au point de vue anatomique qu'au point de vue physiologique, et il faut chercher une autre explication des effets des lésions cérébrales. » ( i'i(3 ) PHYSIOLOGIE. — Siii l'action toxique du suc de manioc. Note de M. DE Lacebda ('), présentée par M. Vulpian. « On a considéré le suc de manioc comme un agent toxique très actif, toujours semblable à lui-même, et presque toujours on a assimilé ses effets à ceux de l'acide cyanbydrique. » Les expériences que j'ai faites, seul ou avec M. Araujo Goës, m'ont permis de reviser ces diverses affirmations. Elles ont porté sur le suc de racines de manioc cultivé de la variété jnnj, très toxique. Ces racines, âgées d'un an, râpées, puis pressées, donnaient un liquide blanc jaunâtre, louche, ayant une légère odeur d'amandes amères et toujours très acide; ce liquide, je l'ai injecté sur des chiens, sous la peau, ou dans l'estomac, ou dans une veine. n 11 faut des doses assez considérables de suc pour déterminer des troubles. Si l'on n'injecte sous la peau que iS"^*^ à ao*^*^, on observe, après quelques minutes, des phénomènes assez analogues à ceux 'de l'ébriété: l'animal est inquiet et s'agite; il se couche, se relève, se lance en avant, il a des efforts répétés de vomissements, et plus rarement des mictions et des défécations; puis il marche sans régularité, il trébuche, tombe et a de la difficulté à se relever. Les troubles des mouvements sont plus marqués dans les membres postérieurs, qui, quelquefois, paraissent presque paralysés. » Si l'on introduit alors une nouvelle dose, ou si l'on a injecté d'emblée une quantité suffisante, après ces premiers phénomènes plus ou moins durables, il se produit de véritables accès convulsifs, très irréguliers de forme et de durée; ils seront quelquefois toniques, plus souvent cloniques, et alors les secousses, assez amples, portent surtout sur les membres et la tète. Dans les nombreux intervalles des accès, l'animal, d'ordinaire, ne reste pas complètement immobile, et il peut présenter des tremblements fibril- laires des peauciers du tronc et du cou , ou plus rarement de petites secousses des membres ou seulement des antérieurs. » Ces phénomènes sont quelquefois très durables, et beaucoup de nos animaux sont restés en convulsion pendant plusieurs heures; puis nous les avons vus peu à peu s'affaiblir et se paralyser. Des chiens qui restaient capables de soulever la tête, d'entendre, devoir, de remuer intentionnel- (') Travail du laboratoire de Physiologie expérimentale du Muséum de Rio-Janeiro. ( i'J7 ) lement leur train antérieur, déjà ne réagissaient plus par le train posté- rieur, et peu à peu, la paralysie progressive devenant complète, l'animal mourait d'arrêt respiratoire. » Nous avons étudié, à ces diverses périodes, l'état des nerfs, des muscles et de la circulation. Aux premières périodes, nous n'avons pas observé de modification bien nette de l'excitabilité centripète : à un moment variable de la seconde phase (convulsive), les nerfs sensitifs ont paru moins sensibles, mais ce n'est que tout à fait à la phase ultime que nous avons vu disparaître leur excitabilité. L'électrisation des nerfs moteurs n'a montré aucune modification nette et constante; cependant, dans quelques cas, leur excitabilité a paru notablement diminuée, pendant la période paralytique. Au contraire, la contractilité musculaire n'a pas été modifiée. » Les variations des mouvements cardiaques ont été assez irrégulières et peu importantes, et, dans tous les cas où les doses ont été assez fortes et les accidents durables, la tension artérielle s'est abaissée considérablement et quelquefois elle a pu devenir presque nulle ; nous n'avons jamais noté d'augmentation de la pression du sang. » A l'autopsie, nous avons trouvé des congestions et quelquefois des hémorrhagies des viscères abdominaux et des organes nerveux centraux. Les tissus, au niveau de l'injection, sont toujours restés sains. » Les troubles toxiques ont du reste présenté de grandes différences avec le mode d'introduction de la substance ou avec l'espèce animale uti- lisée. » Si l'on injecte le suc de manioc dans l'estomac, les troubles convulsifs sont plusrapides, plus intenses et moins durables, et la mort peut se produire par arrêt respiratoire dès la première phase. Si l'on injecte directement dans une veine dusuc préalablement filtré, l'animal tombe presque immédia- tement contracture en opisthotonos, le cœur ralenti, la pupille dilatée, et il présente une série d'attaques successives plus ou moins régulières. Cepen- dant, même avec ces doses et pour ces accidents, il n'y a pas d'augmeu' tation de la tension, et le premier trouble est toujours un abaissement considérable, qui souvent coïncide avec des phénomènes convulhifs in- tenses. » Au lieu d'injecter le suc sur des chiens, nous l'avons injecté sur des grenouilles. Quoique les quantités introduites sous la peau de la patte aient été assez variables, nous n'avons jamais observé de troubles d'excitation, et { M. 8 ) sur cet animal les accidents de paralysie progressive, souvent complets et /mortels, se sont produits d'emblée. » Enfin nous devons noter une excessive irrégularité dans la forme et l'intensité des phénomènes produits. Pour des conditions en apparence identiques du côté des animaux et du côté de la substance, nous avons pu observer une simple agitation ébrieuse ou des convulsions véritables sui- vies de paralysies; et des doses mortelles pour certains chiens, injectées le même jour sur d'autres, n'ont produit que des accidents légers et de forme variable. » En présence de ces faits, il nous semble impossible de poser des con- clusions précises et d'assimiler, comme on l'a fait, le principe toxique du n)anioc à un poison toujours identique dans sa composition chimique et dans ses effets. Nous pouvons simplement conclure que le suc de manioc est relativement peu toxique, même pourles variétés lesplus nuisibles, et nous devons aussi admettre que les accidents, lorsqu'ils existent, paraissent être produits par une action sur le système nerveux central, qui, suivant les cas, pourra avoir une forme ou un siège prédominant assez irréguliers. Il reste à chercher le mécanisme et la nature de cette action, comme aussi les raisons de ses variations. Il nous semble probable que le suc de manioc se transforme dans l'organisme en des produits divers, qui seuls auraient une action toxique; mais cette induction nécessite de nouvelles expériences pour être vérifiée. » ZOOLOGIE. — Du râle des courants marins dans la distribution géographique des Mammijères amphibies, et particulièrement des Otaries. Note de M. E.-L. Trouessart, présentée par M. Alph.-Milne Edwards. « Dans un récent travail présenté, à l'Académie (3i janvier 1881), M. le professeur A,-Milne Edwards a montré l'influence des courants antarc- tiques sur la distribution géographique des Manchots et des Sphénisques. En faisant l'application des mêmes lois à la classe des Mammifères, et jdus particulièrement au groupe des Olaiies (ou Phoques à oreilles externes), qui ont un genre de vie analogue à celui des Manchots, je suis arrivé à des résultats très importants et qui viennent confirmer, de l;i façon la plus complète, les vues professées par M. Milne E Iwards. » Les Otaries, à l'époque géologique actuelle, semblent, comme les Man- ( l'ig ) chois, originaires des ferres antarctiques, d'où elles ont rayonné vers le nord. Portés par les blocs de glace que les courants réguliers détachent chaque année du grand glacier austral, ces animaux sont venus coloniser les ri- vages du cap Horn, des îles Falkland, du cap de Bonne-Espérance, de l'île de Rerguelen, de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie, en un mot toutes les terres situées au sud du nouveau et de l'ancien continent. Le courant de Huniboldt, à l'ouest, les a portés, comme les Manchots, jusqu'aux îles Gallapagos, sous l'équateur; mais, tandis que cette limite extrêiue n'a pas été franchie par ces derniers, les Otaries, au contraire, ont pénétré dans l'hémisphère septentrional. On les retrouve sur les cotes de la Californie et dans le nord de l'océan Pacifique. Mais elles n'y sont certainement pas arrivées par la route directe, car ces animaux manquent absolument sur la côte ouest de l'Amérique comprise entre le Pérou et le nord du Mexique, sur une étendue de plus de 20°, et d'ailleurs les Otaries des îles Gallapagos et celles de la Californie appartiennent non seulement à des espèces, mais et des genres difféients. » Cette particularité semble d'abord inexplicable ; mais, si l'on note, sut une bonne Carte des courants marins et suivant la méthode introduite dans la Science par M. Milne Edwards, toutes les stations où l'on a observé les Otaries, on se rend facilement compte de la route suivie par ces ani- maux avant d'atteindre le nord du Pacifique. » Ce n'est pas la température trop élevée des régions tropicales, comme on pourrait le croire, mais bien la présence de courants contraires, qui les a éloignées de ces régions. » Le courant équatorial de l'océan Pacifique au nord des îles Galla- pagos, celui de l'Atlantique au nord des îles Falkland, sont dirigés préci- sément dans le sens contraire aux migrations des Otaries. Ceux de ces • animaux qui, arrivés à l'île de Tristan d'Acimha, ont essayé de gagner la côte occidentale d'Afrique, ont été pris par ce même courant et rejetés à l'ouest, sur les côtes de la Patagonie. Ceux qui se sont établis au cap de Bonne-Espérance n'ont jamais pu remonter le long de la côte orientale de ce continent, à cause du courant du Mozambique qui les repoussait sans cesse vers le sud. C'est ce qui explique pourquoi les Otaries manquent dans tout l'océan Atlantique, au nord des Falkland, ainsi que dans toute la région occidentale de l'océan Indien. Il ne reste donc plus que la région orientale de ce dernier océan, et c'est évidemment par cette voie que s'est accomplie la migration qui nous occupe. C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, N° 19.) ; ' l48 ( I I 20 ) » Parvenues, comme nous l'avons dit, sur les côtes méridionales de l'Australie, les Otaries ont remonté de proche en proche sur la côte^occi- dentale de ce continent qu'elles peuplent encore de nos jours. Elles sont, arrivées au nord, jusqu'à l'Ile Melville, dans les parages de Port Essington, où l'on trouve au moins deux espèces de cette famille. » On sait qu'un courant secondaire, dont le sens est déterminé par celui de la jnoi/sson, fait communiquer l'océan Indien avec la mer de la Chine, D'avril en octobre, précisément à l'époque où les Otaries reinontent vers le nord, ce courant est dirigé vers le nord-est et se déverse dans le grand bassin du Pacifique. Ce courant a dû singulièrement faciliter les migrations des Otaries, qui se sont opérées à travers les passes de la mer des Moluques ou par la voie beaucoup plus large et plus profonde du détroit de Macassar. Une fois dans la mer de la Chine, ces animaux ont gagné les côtes du Japon; de là, grâce au grand courant de Tessan (le Kuro-Sivo ou fleuve noir des Japonais), ou les voit faire le tour de l'océan Pacifique du Nord en suivant les côtes du Kamtchatka, des îles Aléoutiennes et de l'Amé- rique septentrionale, pour arriver jusqu'au sud de la Californie, qui est l'extrême limite de ce vaste circuit. » La preuve de cette migration nous est fournie par le genre Zatophus, qui se montre encore de nos jours des deux côtés de l'équateur, à l'île Melville, sur les côtes du Japon, sur celles de la Californie et dans tout le nord de l'océan Pacifique. » Des considérations du même genre peuvent s'appliquer à la disper- sion des Phoques proprement dits, qui sont presque exclusivement can- tonnés dans l'hémisphère boréal. )) Ainsi une espèce du genre Pelagiiis (ou Monaclms) a été signalée récem- ment dans la mer des Antilles. Or on considérait jusqu'ici ce genre comme propre à la Méditerranée; mais on sait que le Phoque moine [Pelagiiis- monacliiis)^ seule espèce anciennement connue, a franchi le détroit de Gibraltar; on le retrouve sur la côte nord-ouest d'Afrique, et jusqu'à Madère et aux Canaries. 11 est probable que des individus de cette espèce, surpris dans ces parages par le courant équatorial qui complète le circuit du Gulf-stream, ont été entraînés à l'ouest jusque dans la mer des Antilles, où ils ont constitué une forme nouvelle [Pelngiiis tropicatis de Gill). )> La distribution géographique du Macrorhine (éléphant marin) est plus difficile à comprendre. C'est le seul véritable Phoque (comparable sous ce rapport au Zalophus) qui se trouve à ta fois des deux côtés de l'équateur. ( H2I ) Contrairement à l'opinion de ]M. Allen ('), je ne pense pas que le point de départ de ce type (considéré du moins à l'époque actuelle) puisse être placé dans l'hémisphère nord, car on ne l'y trouve plus que sur un seul point des côtes de la Californie, tandis que ces animaux abondent sur tous les rivages de l'hémisphère austral. Il est bien plus probable que c'est de l'île de Juan Fernandez, une de leurs principales stations dans la mer du Sud, que ces Phoques ont envoyé des colonies jusqu'en Californie, en faisant un long détour par l'ouest de l'océan Pacifique. C'est le courant de Hura- boldt, puis le courant éqiialorial, qui les ont portésjusqu'atix îles Mariannes en longeant tous les archipels de la Polynésie. Des îles Mariannes, ce même courant les a ramenés à l'est jusqu'aux îles Sandwich, aux îles de Revillagigedo et aux côtes de la Californie, où ils ont constitué une race distincte {Macrorhinus angiistiiostris), aujourd'hui presque entièrement détruite par la chasse acharnée qu'on lui a faite. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Des mouvements des sucs et des divers organes des plantes rapportés à une couse unique : les variations de la tension hydrosta- tique. Note de M. A. Barthélémy. (Extrait.) « a. De la jormation des bourrelets dans les ligaluies et les décorlications annu- laires. — Si l'on pratique des ligatures sur une branche jeune, on voit se former du côté de la ligature un bourrelet qui augmente peu à peu, tandis qu'au-dessous de la ligature se produit un bourrelet beaucoup plus petit; dans les décorlications on voit se produire sous l'écorce de la partie supé- rieure une formation nouvelle qui déborde l'incision, tandis que le bord inférieur se dessèche. On avait cru pouvoir conchn'S de ces faits à l'exis- tence d'une sève descendante entre l'écorce et le bois. » J'ai repris ces expériences; j'ai reconnu que le bourrelet se forme tou- jours du côté du bourgeon terminal. Pour le système radiculaire les bour- relets se forment plus lentement, mais il y a prédominance pour le bourre- let inférieur tourné du côté des extrémités radicellaires. » Cependant l'examen anatomique de la section du bourrelet ne m'a pas paru confirmer l'existence d'une sève descendante. On ne voit point, en ef- fet, d'espace déterminé accusant une accumulation locale de liquide ni les dépôts que n'aurait pas manqué de produire la sève descendante; on n'a- Cj History of north american Pinnipeds, 1880, p. ^Si. ( I I 22 ) perçoit qu'une déformation graduelle du centre à la circonférence des fais- ceaux ligneux, un peiotonuement qui trahit l'existence d'un effort latéral. Aussi j'ai pensé à attribuer ce phénomène à la réaction du système foliacé. M La force de succion des racines détermine une ascension de liquide, un courant qu'entretient l'évaporation par les extrémités foliacées. Mais, si la température s'abaisse avec la disparition du Soleil, l'évaporation s'ar- rêtant rapidement, il se produit une réaction, un coup de bélier, des feuilles vers le tronc, qui, souvent répétée, déterminera la formation du bourrelet supérieur. » Ou pourra considérer la sève ascendante comme un courant déter- miné par la force de succion des racines et par l'évaporation ou la fixa- tion de l'eau par les surfaces foliaires, qui maintiennent, pour ainsi dire, le courant ouvert. Les mouvements en sens inverse sont dus à la cessation de l'évaporation et à la réaction qui en résulte. En même temps cette réac- tion détermine un effort sur les parois, qui est l'origine de la tension dans les organes jeunes des végétaux. » b. Des mouvements, dans les organes flexibles des plantes, déterminés par les variations de la tension générale. — lia tension générale peut se modifier de deux manières, soit eu agissant sur la force endosmotique des racines, soit en variant l'évaporation des feuilles. Si ces modifications se produisent inégalement dans divers sens, les organes flexibles donneront lieu à des mouvements faciles à expliquer. » Quand on arrose avec de l'eau froide le sol échauffé par les rayons du Soleil, ou diminue la force de succion des racines et on voit les plantes se faner. De même, quand on fait le vide autour du système foliacé, on diminue la tension, et la force de succion des racines augmente. » L'inégale distribution de la tension et les mouvements qui en résultent peuvent être déterminés soit par des causes extérieures, soit par la struc- ture anatomique des organes et l'inégale distribution des faisceaux fibro- vasculaires. Que l'on brise, par exemple, un pied de Dipsacusferox de ma- nière que le fragment supérieur pende le long de la tige, à laquelle il reste relié par quelques faisceaux fibro-vasculaires, et, dès le lendemain, on verra l'extrémité du rameau pendant se relever, fleurir et grainer plus tard. Ce redressement se fait toujours du côté de la section où la tension est devenue moindre et où les tissus se sont resserrés. En enlevant au scalpel un lambeau de la tige de la même plante, on voit le sommet se recourber du côlé de la section. L'enroulement des plantes volubiles peut ( U23 ) aussi s'expliquer par l'inégale distribution des faisceaux tibro-vasculaires, ces piailles étant toujours à feuilles alternes. » Ij'héliolropisme, dont on paraît faire une faculté des plantes, s'explique aisément par une variation dans la tension, due à l'action du Soleil. » J'ai observé ce phénomène sur l'énorme bourgeon floral des Jucca, dont le sommet décrit un cercle entier en vingt-quatre heures pendant plus de huit jours. I/héliotropisme n'existe que tant que l'air est calme ; mais le vent d'ouest, au matin, peut produire des effets opposés. Une section de la tige un peu profonde l'interrompt tout à fait et détermine une courbure définitive de l'axe floral du coté de la plaie. » Mon attention s'est portée sur les mouvements des feuilles de laSen- sitive. Ces mouvements sont de deux ordres. Les uns, non provoqués, con- sistent en un mouvement lent, suivant l'heure, l'état du ciel, de l'atmo- sphère, etc. Je ne vois là que le résultat des variations de la tension générale, et je compare la feuille à l'aiguille d'un manomètre métallique qui permet de lire les variations de la pression. » Quant aux mouvements provoqués, je ne puis les rapporter à une irii- tabilité vilalcj telle qu'on l'enlend pour les animaux supérieurs. Si l'on saisit une branche de Sensitive par la base, et qu'on lui imprime une vive secousse, on voit les folioles se rabattre successivement à partir du sommet, comme sous l'influence d'une onde réfléchie qui se transmettra aux branches latérales, mais de bas en haut. Tout ce qui diminue la tension tend à dimi- nuer ou à détruire la sensibilité du ressort : eau froide sur les racines, vide autour des feuilles, etc. )i En résumé, les recherches dont je viens de donner un aperçu ont pour but de rapporter à une cause unique les mouvements des liquides et des organes flexibles des plantes. Cette cause unique réside dans les variations de la tension hydrostatique sous l'influence de la succion des racines et de la réaction des extrémités foliacées. » M. L. Pkrrissoud adresse la description et K- dessin d'un moteur. M. E. Maumené adresse la description et le dessin d'un « appareil de gazolyse ». La séance est levée à 4 heures et demie. D. ( Ii24 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du a mai i88i. (Suite.) La vaccine. Discours prononcé à l'Académie royale de Médecine de Belgique, le 26 mars 1881; par Hubert Boens. Bruxelles, H. Manceaux, 1881 ; br. in-8°. (Deux exemplaires. ) De l'urémie expérimentale i par MM. V.FELTzetE. Ritter. Paris, Berger- Levrault, 1881 ; in-8°. Texte explicatif du levé géologique de la Planchette de Lubbeck ; par M. le baron O. van Ertborn, avec la collaboration deM. P. Cogels. Rapport de M. Ch. de Lavallée-Poussin. Bruxelles, F. Hayez, 1881 ; in-S", avec une Carte. Abhandlungen der kônig lichen Gesellschaft der FFissenschaJten zu Gôttingen. Sechsundzwanzigster Band, vom Jahre 1880. Gôttingen, 1880; in-/(°. Beobachtungen der TVdrme in der Blitthenscheide einer Colocosia odora (Arum cordifoliiun); von O. Hoppe. Halle, E. Blochmann urid Sohn, 1879-80; 10-4°. /nuoui .(^ccac/emJc7y/7e/Padre R. CoLANTUONi. Napoli, tipogr. dell'Acora, 1880; in-8°. Den norske Nordhars-expedition 1876- 1878. Zoologi fiske ved Robert. Collett; Chemi n/ Hercules Tornoe. Christiania, 1880; 2 vol. in-4°. Memoirs ofthe Boston Society oj natural History, \o\. m, parti, number III, Boston, 1879; in-4". Proceedinijs of tlie Boston Society cf natural History; vol. XX, pai t II, III. Boston, 1878-1880; 2 liv. in-8°. Beporl on tlie total solar éclipse oj 1878, p/j 29; byD. P. Todd. Washing- ton, Government printing Office, 1880; in-4°. W 19. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 9 Mai 1881.) MÊMOmES ET C03IMUrVIC\TI0IVS DES MEMBRES ET DES CORRESPOND A.NTS DE L'ACADÉMIE. Pages . M. Faïb. — Réponse à qu.elquos critiques relatives à la Note du 21 février sur la pa- rallaxe du Soleil 107 1 MM. Bertoelot et Vieille. — Sur le nitrate de diazobenzol.. 107/4 MM . A. CvHotRS et A. Étard. — Sur un nou- veau dérivé de la nicotine, obtenu par lactiou du sélénium sur cette substance 1079 M. SvLVESTER. — Sur les diviseurs des fonc- tions des périodes des racines primitives de l'unité loSf^ MM. L. Cailletet et P. ÏIautefecille. — Sur les densités de l'oxygène, de l'hydrogène et de l'azote liquéfiés en présence d'un liquide sans action chimique sur ces corps simples 1086 NOMINATIONS. M. DE Gasparin est nommé Correspondant pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. Kuhïmann logo Commission chargée déjuger le Concours du prix Barbier de Tannée 1881 : MM. Gos- selln, Bussy, VnJpian, Larrej'y Chatin... Commission chargée de juger le Concours du prix Alhumbert(Physiologic des Cham- pignons ) de l'année 1881 : MM. Duchartre, Decaîsne^ Van Tieghem, Tréculy Cha- tin Commission chargée do juger le Concours dxi prix Desmazières de l'année 1881 : MM. Duckartre, Trécul, J'aii Tieghem, Decaisne, Chatin '090 Commission chargée de juger le Concours 1090 1090 1090 du prix Thore de l'année 1881 : MM. Blau' chard, Duchartre, de QuatrefageSy De- caisrie, Cosson Commission chargée de juger le Concours du prix Bordin (Faire connaître, par des observations directes et des expériences, l'influence qu'exerce le milieu sur la struc- ture des organes végétatifs) de l'année 1881 : MM. Decaisncy Van Tieghem, Cha- tin, Duchartre, Cosson '090 Commission chargée de juger le Concours du prix Bordin (Étude comparative de la struc- ture et du développement du liège, etc.) de Tannée i88i : MM. Van Tieghem, Ducharlrey Chatin, Trécul, Decaisne , 1090 ftlÉMOmES PRÉSENTÉS. M. Dewulf. — Du déplacement d'une ligure de forme invariable dans son plan 1091 M. E. Reynier. — Sur le rendement des piles secondaires 109.5 M. Mascart. — Sur l'observation des varia- tions magnétiques dans les régions po- laires australes Ï096 M. Fréd. Romanet du Caillaud transmet à l'Académie des graines de deux espèces de vignes chiuoises découvertes en lU^a par M. Tabbé Armand David dans la pro- vince de Cben-si iO^iS M. J. ViNOT soumet au ju{/oment de l'Aca- démie une îuiieitfc qu'il a construite en appliquant une idée que lui a suggérée M. Caussin 109-; M. G. MuLLER adresse une Communication relative au Phylloxéra 1097 M. J. Brunet adresse une Lettre destinée au Concours du prix Bréant 1097 CORRESPONDANCE . M. le Secrétaise perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume des « Annales de l'Observa- toire de Paris n, contenant les observa- tions de 1878, et divers Ouvrages de M. G.- A. Hirn, de M. Ch. île Freycinet, de M. H. Grt^nel 1097 M. Bertrand fait hommage à l'Académie, au nom de M. le prince Boncompagni^ de la Livraison de juin 1880 du « Bullettino di bibliografia e di storia délie Scienze ma- temaliche e fisiche n Ï098 M. B. Baillaud. — Observations des satel- lites de Saturne, faites à Toulouse en 1879 et 1 880 1 098 M. BiGOVRDAN. — Observations, élémenls et éphéméride de la comète a 1881 1 loo M. Halphen. — Sur un système d'équations différentielles 1 ici M. C. Le Paige. — Sur les formes trili- néaîres 1 10.^ M. P. PuiSEVX. — Sur quelques mesures acti- nométriques faites dans les Alpes en 1880. i io5 M. Clémandot. — Action de la lumière sur les corps phosphorescents 1 107 M. DiMAs. — Observation relative à la Com- munication précédente 107 M. Becolerel. — Remarques sur la même Communication 1 107 M. G. Noël. — Action de la lumière sur le bromure d'argent 1108 M. F.-M. Raoi'lt. — Action de l'acide car- N° 19. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. bonique sur la baryte et la strontiane.. . iiio M. Vas Romburch. — Sur les produits de l'action du perchlorure de phosphore sur l'acroléine 1 1 lo M. L. CouTY. — Sur la nature des troubles produits par les lésions corticales du cer- veau 1 1 1 3 M. DE Lacerda. — Sur l'action toxique du suc de manioc i il6 M. E.-L. Trodessart. — Du rôle des courants marins dans la distribution géographique BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Pages, des Mammifères amphibies, et particu- lièrement des Otaries iii8 M. A. Barthélémy. — Des mouvements des sucs et des divers organes des plantes rapportés à une cause unique : les va- riations de la tension hydrostatique iiai M. L. Perrissoid adresse la description et le dessin d'un moteur v ii23 M. E. Maumené adresse la description et le dessin d'un « appareil de gazolyse • iisS II 24 \ PARIS. — IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VILLARS, soccessbbr db MALLET-BACHELIER, ■ - Quai di*s Augustins, ^S. 1881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS BEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES, PAB mira. liRg SBCHÉTAJLKES PERPi:TVEIiS. TOME XCII. I\" 20 (16 Mai 1881) PARIS. GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DBS GOMPTBS RBNDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES SDCCESSEOR DE HALLET-BACHELIER, Quai des Àugustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et a4 mai 1875. Les Comf^tes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Ncies présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a a volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre on par un Associé étranger de l'Académie comprennent au plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et lustructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions vo.'V^'ii"'' qui s'élèvent dans le sein de jt, 3; les Membres qui y ont 'il en soit fait mention, ils doi- tenante, des Notes sommaires, ure à l'Académie avant de les L'impression de ces Notes ne I droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- •aoxre* sur l'objet do leur discussion. Les Programmes des prix proposés par 1 ( demie sont imprimés dans les Comptes rendus, j les Rapports relatifs aux prix décernés ne le» qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séancp blique ne font pas partie des Comptes rendus Article 2. — Impression des travaux des Sa\t étrangers à l' Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des pers 1 qui ne sont pas Membres ou Correspondants de 1! demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d' 1 sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoire* tenus de les réduire au nombre de pages reqt . Membre qui fait la présentation est toujours ne il mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet autant qu'ils le jugent convenable, comme ils I i pour les articles ordinaires de la correspondant « cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être 1 a l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus t d jeudi à 10 heures du matin; faute d'être remis à n le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compi 1 actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte ren vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part I>es Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais ( teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rappt les Instructions demandés par le Gouvernemei Article 5. Tous les six mois, la Commission administra f( un Rapport sur la situation des Comptes rendult l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution 1 sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ►«^svs-« SÉANCE DU LUNDI 16 MAI 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET C0MMUN1CAT10I\S DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observaliolts méridiennes des petites planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenwich [transmises par l' Astronome royal, M. G.-B.Airy) et à i Observatoire de Paris pendant le premier trimestre de l'aitnée 1881. Communiquées par M. Mouchez. Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1881. de Paris. droite. l'cphémër. polaire. l'éphénu-r. l'observation. @ Hertha ( ' j . limsIiDjs s 0 t tf n Jaiiv. il 12. 6.41 8. 12. 3), 89 — 1 ,So 67 .35.-.>4) 1 — 4>' Paris. (s) Flore. Févr. 13 11.36.21 8.59.34,45 +10,67 ^^- ^■^9<'/ -i-2i,o Greenwicli. i5 11.12.18 8.56.38,17 +'o,8i 67.45. 2,8 -+-21,7 Paris. 17 II. 2.35 8.54.46,17 -t-10,78 67.33.56,0 4-20,1 Paris. 19 10.52.57 8. 52. 5g, 58 -l-io,84 67.23.35,9 +20,4 Paris. ( ' ) On n'a pu s'assurer si l'astre observé était Lieu la planète. t;. R., 1881, i" Semestre. {X. XCU, N« 20.) '49 ( 1126 ) Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension (le Distance de de 1881. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. l'observation (S) POMONE. Fcvr. i5 Il ni s 12. 18. JO Il m s 10. 3 . 0 , 96 s — 0,17 87° 18. 57", 5 + 6"5 Paris. '9 I I .59. 16 9.59.30,41 — 0,29 86. 56. "il, 5 + 2,0 Paris. 23 1 1 .40. 5 9.58. 1,48 — 0,24 86.33. i5, 9 + 0,4 Paris. RIars. 8 10.48. G 9.45.48,40 — 0,10 (40) Palès. 85.12. 1,7 -1- 1,3 Greenwich Févr. 19 11.39.24 9.39.34,94 ■4- 0,66 78. 44. 49, 2( ')+33,6 Paris. 23 Il .20.33 g. 36. 26,94 + 0,70 78.30.32,7 +24,3 Paris. @ VlCTOEIA. Févr. 2,3 11.j5.29 10. I 1 .28,45 — 6,00 92.39.52,2 — 27,6 Paris. 28 I I . jo . 2 1 10. 6.40,06 — 6,07 92. 9.22,4 — 3o,6 Greenwich. Mars. 8 II. 1 . 39 9.59.23,42 - 5,72 91.16. 1,5 -25,7 Greenwich. i5 10.19.12 9.53.zj6,o8 )) 90.27. 1,4 ■• Paris. 16 10. 14.32 9.53. 2,11 » 90.20. 0,3 » Paris. '•J 10. 9-54 9.52.19,94 » 90.13. I;4 h Paris. 18 10. 5. 17 9.51.38,43 •> 90. 6. 1 ,2 ■■ Paris. "9 I u . 0.41 9.50. 58, 25 u 89.59. 6,9 u Paris. (19) FORTUNA. Mars. i5 11.57. 3 Il .3i .53,99 +i5,44 88.34.38,1 +95,7 Paris. 16 1 I . 52 . I 4 11 .3i . 0,24 + 15,54 88.28.19,3 +94,0 Paris. >7 11.47.24 ii.3o. 6.56 + i5,44 88.22. 2,7 +93,6 Paris. ■9 11.87.47 11 .28.20,41 + i5,45 88. 9.35,8 +9+^9 Paris. 25 11. 9. 5 Il .23. 13,76 + i5,i6 87.33.10,4 +91,3 Paris. 28 10.54.55 II .2o.5o,i3 -)-i5,i8 (u) ÉCÉRIE 87.15.53,1 +93,2 Paris. Mars. 16 12.43.13 12.22. 8,20 + 2,47 70. 1 1 .56,1 +29,8 Paris. 17 13.38. i3 12.21. 3,55 + 2,5o 70. 10.36,3 + 3o,9 Paris. 22 12. i3. 7 12. i5. 36, 45 + 2,35 70. 7.22,2 -4-29,5 Paris. 25 11.58. 4 12. 12.20,55 + 2,5() 70. 8.24,7 -+-28,7 Paris. 01 11.37.27 12. 5.58,o5 + 2,42 Q ISMÈNE ( 70. 17.39,2 -4-29,3 Greenwich. Mars. 19 10.30.24 10.20.47 ,04 » 82. 8.14,1 « Paris. 25 10. 1 . 1 (j 10. 18. i3, 33 M 81.42.56,8 M Paris. 28 g.5i .23 10. 17. 8,47 » 81.31.29,8 1^ Paris. Planète très faible. Observations douteuses en distance polaire. Cette observation de distance polaire est très doulciisc. ( "27 ) Correction Correction Lieu DatPS. Temps moyen Asrension de Disl.ince de de 1881. de P.iris. droite. l'éphcmér. @) ThÉmiS polaire. l'épliémér. l'observation h m s Il u) s s 0 , V a Mars. 17 11 .34.27 12 . I 7 . 16,67 — 0,28 91 . 7.10,2 — 1,1 Paris. 23 n . I I . 2 12. i3.3o,8o — 0.40 90.43.56, 1 — 2,0 Paris. 28 Il . 42 . 56 12. 8.59,47 — 0,32 (™) JUEWA. 90 . 1 6 . I I , 2 - 4,' Paris. Mars. 21 I t . 16.32 11.14.54,94 n 81.42. 9,9 (1 Paris. 22 I I . 1 I .41 1 I . 14. 0,08 .. 81 .43.22,7 ■■ Paris. 0,5 10.57 . '^ I 1 . I I .21 ,09 » 81.47.40,8 y Paris. 28 10.42. 59 II. 8.52,18 81.53. 6,1 » Paris. Mars. 22 11.44.28 11.46.52,58 » 84.45.25,9 » Paris. 25 11.29.44 II. 43. 55, 46 » 84.33.10,7 » Paris. 28 1 1 . i5. 5 11.41 . 4. '4 0 U 84.21.51,4 » Paris. Mais. 25 11.34. 8 Il .48.20,44 1) q4.5i .3o,4 » Paris. 28 Il .20. 8 11.46. 8,24 u 94.35.43,3 » Paris. @ LCTETIA, Mars. 25 12. 3. 0 12.17.17,50 - 4,25 86.43. 3,0 —24,7 Paris. 2S 11.48.28 12. 14.32,20 - 4,24 86.26. 9,7 -23,8 Paris. 3i 11.43. 16 12 . 11 .48,37 — 3,80 (9) MÉTIS. 86. 9.53,9 -2', 9 Greenwich, Mars. 3[ .3.24.47 i3. 53. 35, 63 — 1,10 94.35.25,3 — 2,9 jGreenwich. » Les observations ont été faites à Paris par M, H. Renan. )) Toutes les comparaisons se rapportent aux éphémérides Jalirbuch. » du Beitiner ( Ii28 ) ASTRONOMIE. — S èbuleuses décomierles el observées à l'Obsewaloire de Marseille; par M. E. Stkphan. Positions moyennes pour iS8o,o. ^'' Ascension Distance polaire d'ordre. droite. nord. Description sommaire. Il m s o , „ ^ 1,.. 1.35. 46, '17 78. o.ir),2 Assez faible; assez petite; irregulière; plus bril- lante au milieu. 2... 1.39.52,73 54. 8.23,8 Assez faible; assez petite; ronde; condensation j^radiieile vers le centre. 3... 2. 3r. 30,67 88.32,45,7 Excess. petite; modér. brillante; ronde; forte condens. centrale; presque stellaire; 2* avant se trouve une y^ lo"-! i". !i-... 9..32.ir),o3 88.3(1.45,9 Très faible; modér. étendue; irrégul. ovoïde; fort peu de condens., mais un point e,\cen- tricjue un peu plus brillant. 3, . . 2.3"). 7,38 97.26.59,5 Excess. excess. faible; ovoïde; un peu vapor.; allonge'e de NE à SO; touche une rh 12* au NE. r... 2.5i.i6,oo 90.47.39,2 Excess. faible et petite; ronde; condens. cen- trale; 2' avant se trouve une petite )♦•. 7... 2. 58. -.'3,01 ^S.S']. 0,6 Noyau de 1 1"" grandeur, légèrement nébuleux. 8... 3. 0.45,91 91.15.34,3 Assez brillante; excess. petite; ronde; forte condens. centrale; a l'aspect d'une y^ nébu- leuse de 9'- 10" grandeur. 9.,. I0.4'. l,3o 99.i8.3r>,3 Assez faible; petite; ronde; grad. cond. vers le centre; un petit point brill. presque central. 10... 10.56.25,98 71.21.47)3 Pelit fuseau très faible, irèsdélié; grad. condens. vers le centre; longueur 3' environ; incliné N. 30° E. ; qq. 1res jielits points brillants. ll('). 11.32.47,01 62.58.24,1 Excess. faible; très letite: ronde; cond. centr. 12... ii.33.i3,/j4 ^3. 1.38,9 Excess. faible et petite; grad. cond. vers le centre: ronde; un petit point brill. central. 13... 11.33.15,82 63. 2. 4)1 Excess. faible; exe. excess. jietite; ronde; pelit noyau central. 14... 11.35.12,09 64.^1.51,5 Très petite )«- enveloppée par une très faible et très petite nébulosité; comprise entre 25oo et 25o2 J.-F.-W. Herschel. 1.0... 11.57.57,54 87.29. 9,9 Exe. faible et petite; un petit point brillant dis- tinct de 2696 et 2700 J.-F.-W. Herschel. 1') Groupe des nébuleuses 11, 12 et 13. Éclat: 12 < 13 < 11. Grosseur : 13 <11< 12. ( " 29 ) Position moyoïini' pour iSSo.o. il'ordr'd. Kî. . 17. . Ascension droite. Il m s 12. 3. 4,86 12. 3.i3,75 18. . . I s. 9.32 ,6c) 19... t3. 18.40,91 20... I 3, 38. 20, 37 Distance polaii'e nord. Deseriplion sommaire. 45.19.37,3 Très faible; assez petite; arrondte; etiveloppe deux petites étoiles. 4'J.i4-2q,2 Très faible; assez petite; arrondie; un peu plus faible que la précédente; pas de ])oiiit bril- lant. (u . q.i4,2 Très faible; très très petite; ronde; condens. centrale avec noyau; distinct des nébuleuses voisines des Catal. de J.-F.-W. Herschel et de Dreyer, 93.27. 20, G Très faible; très petite; irrég. arrondie; un peu condensée vers le centre; très vaporeuse sur le pourtour; près du centre, deux très petits points brillants très voisins. 87.17.10,5 Excess. excess. faible; très petite; ronde; faible condensation graduelle centrale. Positions moyennes des étoiles de eomparaison pour 1880,0. N» Ascension Distance polaire 'ordre Noms (les étoiles. droite. nord. Autorité. 1.. «49 Runiker h m s 1.36. 38, 80 78. 2.18", 2 Cat. R. 2.. 3'99 Lalande I . 39. 0,90 54.15.43,2 Cat. L. 3.. 469 Weisse(^. C), H. II. 2.29.26,71 88.9.7.52,5 Cat. AV. k. Id. 0. . 678 Weisse [A. C), H. 11. 2.40.47,92 97-29-52,7 Cat. W. G.. 852 Weisse(^. C), H. 11. 2 . 5o . I j 99 90.41. 7,7 Cat. W. 7.. 606 Arg. Z. -(-4i° 2.57 .5o, 2g 48.36.42,9 Cat. Arg. 8.. 433 Laniont 2.57.37,58 91.17.24,3 Cat. Laiii. 9.. 754 Weisse(^. C), H.X. 10.43. 16,64 99.17. 0,1 Cat. W. 10.. 1039 Weisse (iV.C), H. X. 10.53.14,41 71 .20.5o,4 Cat. W. 11.. 633 Weisse(iV. C.),H.XI. 11.33.55,38 63 . I 0 . 54 , 2 Cat, W. 12. . Id. 13.. Id. H.. 6% Weisse(ZV.C.),H.XI. 11.34.58,11 64.31.47,4 Cat. W. 13.. 920 Weisse(^. C.),U.XI. 1 1 . 54 . 5 1 , 3 1 87.27.43,6 Cat. AV. 16.. 12489 Arg. OEllzen 12. 8.53,43 45.22. 2,6 Cat. Arg. OFJt 17.. Id. 18.. 252 W.(iV. C), \\. XII. 12 . i3 . 29,46 61 . 10. i5, 1 Cat. AV. 19.. 225 W. [A. C), H. XIII. i3.i5. 18,00 93.28.22,7 Cat. AV. 20.. 633 W. (A. C), H. XIII. 13.37.53,64 87.14.37,7 Cat. AV. ( ii3o ) BOTANIQUK FOSSILE. — Sur la présence suj)posée des Protéacées (V Australie dans ta flore de l'Europe ancienne. Note de M. G. de Saporta. (c Les Protéacées, presque entièrement confinées de nos jours dans l'hé- misphère austral, se partagent fort naturellement en deux catégories prin- cipales, l'une sud-africaine, l'autre australienne. Ces deux associations régionales s'excluent mutuellement, les genres australiens, comme les Petro- phila, Grevillea, Lomatia, Banksia, Drjandra, etc., manquant à l'Afrique, tandis que les genres africains, Protea, Leucadendron, Leucospermiim, etc., ne se retrouvent pas dans la Nouvelle-Hollande. Cette exclusion réciproque semble répondre à une loi générale, et elle avait contribué à accroître la surprise qu'éprouvèrent les botanistes lorsque Fr. Unger, et après lui Ettingshausen, Debey et Oswald Heer, signalèrent des types australiens de Protéacées, rencontrés à l'état fossile dans plusieurs étages de la série géo- logique d'Europe, à partir de la craie récente d'Aix-la-Chapelle. Les espèces décrites par ces auteurs et par moi-même à leur exemple se rattachaient aux genres Grevillea, Lomalia, Banksia et Dijandra, pour ne parler que des moins incertaines. n A. Brongniart, sans cesser d'exprimer des doutes et de formuler des réserves, avait fini par signaler un Stenocarpites parmi les espèces rap- portées de Koumi par M. A. Gaudry. )) Le Dryandra Schrankii de Heer ( Comptonia dryandrœjolia Brongn. ) sem- blait venir à l'appui de la nouvelle opinion. Le Lomalites aquensis Sap., des gypses d'Aix, ressemblait trait pour trait aux Lomalia linearis et longi- folia R. Br. Le Mémoire d'Unger intitulé Neiv-Holland in Europa fut considéré comme une sanction définitive de ces données. Pourtant, il semble dès maintenant que les réserves maintenues par A. Brongniart se trouvent justifiées, et, parmi les attributions de la première heure, un certain nombre ont àvi s'effacer devant des appréciations plus légitimes. Le Stenocarpites anisolobus Brongn., que j'avais nommé ensuite Grevillea anisoloba^ a été re- connu par Unger comme représentant les folioles détachées d'une grande feuille d'Araliacées, Ciissonia polydr/sUng. ■» Presque toutes les feuilles fossiles décorées du nom générique de Gre- villea offrent une nervation qui se retrouve chez les Thymélées. ■» Les Dryandroides d'Unger et la plupart des Banksites ont été reportés avec raison parmi les Myricées. J'ai restitué depuis des années au Dryandra Sclttankii la dénomination primitive de Comptonia dryandrœfolia, et lui ( ii3. ) exemplaire d'Armisson, appartenant au Muséum, montre encore, attenant au rameau de cette espèce, des organes fructificaleurs de Myricées que j'avais observés épars au milieu des feuilles. » Après un long examen, les Dryandra Contzeniana et priinœva Deb., espèces de la craie sénonienne d'Aix-la-Chapelle, m'ont paru plutôt congé- nères des Complonin que des Dryandra. Il resterait, il est vrai, le Dryandra Michcloli Wad. de l'éocène parisien et des arkoses de Erives, qui pré- sente réellement la physionomie caractéristique des Dryandra; mais on voit d'ici à quel point les preuves ou, pour mieux dire, les indices ten- dant à faire croire à la présence dans l'ancienne Europe des Protéacées d'Australie tendent à s'atténuer et à perdre de leur valeur. » Il faut ajouter que jusqu'à présent aucun fruit, aucune semence authen- tiques, recueillis à l'état fossile, ne sont venus forcer la conviction eu dissipant tous les doutes, 1) C'est en invoquant ces motifs que, dans un Supplément aux Etudes iur la végétation du sud-est de la France à l'époque tertiaire ('), j'ai insisté sur l'incertitude qui s'attache à la détermination des Protéacées de la flore des gypses d'Aix. Il restait pourtant un dernier argument à invoquer en faveur de cette présence : il était tiré de l'extrême ressemblance des Lomatites, particulièrement du L. aquensis Sap., avec les Lomalia linearis et loncjifolia de la Nouvelle-Hollande. Mais cet argument perd beaucoup de sa force depuis que j'ai eu connaissance d'une Composée intertropicale qui m'a été envoyée du Brésil par M. Gorceix. » Les feuilles de celte plante, qui, d'après une détermination due à l'obligeance de M. Decaisne, se rattache sûrement au Bacchaiis semiserrata D. C, var. glabrn, ont un tel rapport avec celles du Loniatites aquensis Sap., que la pensée d'une affinité générique du type fossile avec celui qui vit actuellement dans la province de Minas-Geraës ressort invinciblement de leur comparaison. » Le Lornatites aquensis est l'espèce caractéristique de la flore des gypses d'Aix, la plus fréquente de beaucoup parmi les Dicotylées de cette flore. Il en existe des centaines d'exemplaires, et de plus elle reparaît dans plusieurs autres localités tertiaires de Provence; elle est donc parfaitement connue. Malgré leur étroite ressemblance avec le Baccharis semiserrata, ressemblance qui s'étend du reste à plusieurs autres Conizées, les feuilles du Lornatites aquensis affectent des caractères de nature à faire croire à :') Annales des Sciences naturelles, 5" strie; Bolaniiiue, t. XVIII, p. 4^ et \ç)- ( 113^) l'existence d'une section ou sous-genre qui aurait été propre à la Provence tertiaire. Leur texture a dû être des plus coriaces; les dents marginales sont spinescentes et les nervures le plus souvent cachées dans l'épaisseur du parenchyme. Cesdétails, que l'on retroiivechez les /,o»irt/iV/, autorisaient, aussi bien que la fotnie générale, l'attribution adoptée en premier lieu, et pourtant, tout compensé, il semble encore plus naturel de reconnaître une Baccharidée qu'une Protéacée dans le Lomatites aquensis et de remplacer cette dénomination par celle de Bacchariles aquensis. Une autre circonstance vient encore à l'appui de cette manière de voir : je veux parler de la fréquence relative des akaines^ ou fruits de Composées, dans les mêmes lits où abondent les feuilles de l'ancien Lomatites. » Ces organes, connus sous le nom de Cypseliles, et que leur délicatesse, jointe à leur faible dimen.sion, a dû soustraire dans presque tous les cas au phénomène de la fossilisation, com|irennent, à Aix,au moins quatre espèces, dont trois seulement ont été décrites : ce sont les Cypselites cjypsoniin, stenocarpus , Philiherti et socius. Les deux derniers proviennent des schistes marneux feuilletés et présentent une entière conformité de caractères avec les akaines des Coniza et des Baccliaris, c'est-à-dire que le corps de la graine, plus ou moins atténué en fuseau vers la base, aminci, puis tronqué au sommet, se trouve surmonté d'une aigrette sessile dont les poils simples et soyeux paraissent disposés sur un seul rang. ♦ » Si les données dont je viens de formuler les éléments étaient acceptées comme définitives et entraînaient la disparition corrélative des Protéacées européennes congénères des types australiens, cette élimination, on ne peut le cacher, mettrait fin en même temps à l'une des anomalies les plus singulières dont la flore fossile européenne ait paru nous offrir l'exemple. En effet, la présence constatée sur notre continent, au temps passé, de types végétaux maintenant exotiques se trouve généralement en rapport avec la distribution géographique actuelle de ces mêmes types. Eliminés de notre sol, ils ont continué à vivre dans des régions voisines de la nôtre, avec laquelle ces régions ont pu autrefois contracter des connexions matérielles, plus tard détruites ou modifiées. C'est ainsi que des genres nombreux et très nettement caractérisés, les uns particulièrement africains, les autres confinés dans diverses parties de l'Asie ou propres à l'Amérique du Nord, ont certainement habité jadis en Europe. Les révolutions successives com- binées avec l'abaissement graduel du climat de notre zone expliquent les éliminations survenues; mais l'iaiplantation directe au cœur de l'ancienne Europe de toute une colonie de plantes, cantonnées de nos jours sur im ( 1.33 ) point de l'hémisphère austral, sans aucun jalon dans l'espace intermédiaire, comme le sont les Banksia, Dryandra, Grevillea, Lomaù'a^ etc., auxquels il convient de joindre les Eucalyptus, constituerait un phénomène tellement à part, que nous avons le droit d'exiger, avant d'en admettre la réalité, des preuves décisives de nature à entraîner la conviction, et non pas seulement des indices. » M. Berthei.ot, en présentant la seconde édition de son Traité élémeii' taire île Chimie organique, ajoute ce qui suit : (( J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie la seconde édition de mon Traité élémentaire de Chimie organique, édition publiée avec la collahoratiou de mon successeur dans la chaire de l'École supérieure de Pharmacie, M. Jungfleisch, savant bien connu de l'Académie. » Cet Ouvrage repose sur la méthode de classification des substances organiques, fondée sur leur fonction chimique et sur leur synthèse pro- gressive, méthode que j'ai proposée en 1860 dans ma Chimie organique fondée sur la synthèse. A cette époque, elle était nouvelle et tout à fait distincte, soit de la vieille classification fondée sur les conditions d'origine naturelle et les procédés d'extraction des principes immédiats; soit de la classification, par séries homologues, proposée par Gerhardt, soit de la classification étiiblie d'après l'étude séparée de chaque série, dérivée d'un même corps fondamental, et qui règne encore dans la plupart des Livres les plus récents. » La classification par fonctions permet de formuler les lois générales de composition, les lois de formation et de réaction, avec plus de clarté, à mon avis, qu'aucune division fondée sur des principes différents. Vingt-deux ans d'enseignement m'en ont montré toute l'utilité, et elle commence à être adoptée par un grand nombre d'autres savants; c'est ce qui excusera, je l'espère, les détails dans lesquels je viens d'entrer à cet égard. » La nouvelle édition a été mise au courant de la Science par des addi- tions et développements qui en ont doublé l'étendue. Nous avons cru utile de l'enrichir de nombreuses figures, conformément à l'usage aujourd'hui reçu ; nous avons présenté, en outre, avec détail les notions pratiques et les préparations usuelles; enfin, nous avons indiqué sommairement fhisto- rique des principales découvertes et les noms de leurs auteurs ('). (') On trouvera des ilétuils plus éteiuliis à cet égard dans mon Ouvrage sur la Synthèse chimique (Geriner-Baillière, 4° édition, 1880). C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, 1N° 20.) i5o ( ii34 ) » Des Tables analytiques et des Index très étendus, occupant près d'une centaine de pages, rendent les recherches faciles, et augmentent l'utilité de notre œuvre. Puisse-t-eile être accueillie par le public avec une bienveil- lance qui réponde au travail qu'elle nous a coiilé ! » M. BoussiNGAULT présente un Mémoire « Sur la dissociation de l'acide des nitrates pendant la végétation accomplie dans l'obscurité ». NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de Com- missions de prix chargées de juger les Concours de l'année 1881. Le dépouillement donne les résultats suivants: Grand prix des Sciences physiques (Étude comparative de l'organisation intérieure des divers Crustacés édriophthahnes qui habitent les mers d'Eu- rope) : MM. H. Milne Edwards, de Lacaze-Duthiers, Alph. Milne Edwards, Blanchard et de Quatrefages réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Ch. Robin et Yulpian. Prix Savicjny : MM. de Quatrefages, Blanchard, Milne Edwards, Ch. Robin et Alph. Milne Edwards réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. de Lacaze-Duthiers et d'Abbadie. Prix Monlj on [Médecine et Chirurgie) : MM. Gosselin, Vulpian, Bouillaud, Marey, Bouley, Ch. Robin, H. Mdne Edwards, le baron Larrey, le baron Cloquet réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. Sedillot et Cosson. Prix Godard: MM. Vulpian, Gosselin, Bouillaud, Ch. Robinet le baron Larrey réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. le baron Cloquet et Blanchard. Prix Serres : MM. Gosselin, Milne Edwards, Vulpian, de Lacaze- Duthiers et Ch. Robin réunissent la majorité absolue des suffrages. Les Membres qui après eux ont obtenu le plus de voix sont MM. de Qua- trefages et Alph. Milne Edwards. I IDD j RAPPORTS. HYDRAULIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Graefi, relatif à une série d'expériences faites au réseivoir du Furens sur l'écoulement des eaux. (Commissaires : MM. Phillips, Bresse, Tresca rapporteur.) « Le Mémoire que M. Graeff a présenlé à l'Académie le ao novembre 1876 aurait été depuis longtemps l'objet d'un Rapport si certains points de détail n'avaient engagé 1 auteur à compléter ses premiers résultats par une nouvelle série d'expériences, dont l'utilité lui avait été signalée par vos commissaires. » C'est pour la quatrième fois que la Science est redevable à M. Graeff de données précises dans des questions pour lesquelles aucune installa- lion n'aurait pu suppléer aux ressources offertes par le réservoir qu'il a construit sur le Furens et qui, en lui-même, constitue un des ouvrages d'art les plus remarquables. » Déjà M. le général Morin, dans trois Rapports présentés à l'Académie dans les séances des i4 décembre 1868, 12 août 1872 et 3o novembre 1873, vous a fait connaître les principales données scientifiques relatives au fonctionnement de ce réservoir. Nous sommes heureux d'avoir aujourd'hui à vous entretenir des recherches d'Hydraulique auxquelles a pu se livrer M. Graeff en utilisant les grandes charges d'eau qui y sont retenues. Ces recherches forment deux séries entièrement distinctes, consacrées l'une au débit des conduites forcées de distribution d'eau, l'autre à l'étude des dé- versoirs de barrage. » I. Le Chapitre le plus nouveau du Mémoire de M. Graeff est celui dans lequel il rend compte de ses expériences sur des orifices avec charges sur le sommet, surtout en ce que ces charges ont dépassé, dans une si grande mesure, toutes celles des expériences antérieures, jusqu'à 4o™, S?^. » Il est vrai que les orifices étaient alimentés, sous ces charges, par l'intermédiaire d'un tuyau de distribution de o™, 4o de diamètre et de 182"" de longueur, en amont de la vanne de distribution, et que cette circonstance, si elle n'exerce pas une influence notable sur le débit, ne saurait cependant être sans action sur la forme de la veine à la sortie de l'orifice. L'écoulement ne se faisait pas d'ailleurs à l'air libre, mais dans un prolongement du tuyau d'amenée, dont l'extrémité venait déboucher ( ii36 ) ensuite en contre-bas du niveau de l'eau maintenue dans le bassin de jauge. » L'orifice lui-même était toujours très petit, puisque, pour la plus grande ouverture, sa section n'atteignait pas o™'', 0120; elle est même des- cendue quelquefois jusqu'à 0™'i,0020. » La forme de l'orifice était aussi très particulière; son contour était formé de deux arcs de cercle, l'un, à la partie inférieure, de o™, 20 de rayon, et l'autre, à la partie supérieure, de o™,24. La hauteur de ce crois- sant n'a pas dépassé o™, o385. La vanne elle-même avait une épaisseur minimum de o"", i5. » Cet orifice se trouvait encore compliqué par la rainure, de o™, 12 de profondeur, ménagée dans son plan pour la fermeture étanche de la vanne, de sorte qu'à proprement parler les résultats de l'expérience ne se tronvent établis que pour les vannages de cette sorte, à l'exclusion de toute autre disposition. » Dans les limites que nous venons d'indiquer, non seulement les expé- riences ont été assez variées pour que l'auteur ait mis hors de doute la va- leur o, 79 à o, 80 du coefficient de la dépense ; mais, en comparant ses divers résultats numériques et en mettant en évidence l'influence du rapport H ;e de la charge totale H à la hauteur c de l'orifice, mesurée suivant son axe, il a pu établir avec certitude la loi qu'il énonce de la manière suivante : » La valeur du rapport K'.e de la charge à la hauteur d'orifice, à partir de laquelle le coefficient reste constant, va en diminuant à mesure que la hauteur d'orifice augmente, et la valeur, constante à partir de celte limite, du coejfiicient lui-même suit une loi décroissante à mesure qu'augmente la hauteur d'orifice. » Ce point établi, M. Graeff a eu la curiosité de rechercher si les expé- riences de ses devanciers ne satisferaient pas au même énoncé, et il a fait à nouveau l'examen de toutes les données fournies par les principales obser- vations que possède la Science, celles de Poncelet et Lesbros en 1829, celles de Lesbros seul en i833 et i834. Cet examen l'a conduit à de nou- velles Tables, classées d'après la valeur du rapport H ; e, et à faire certains rapprochements avec quelques-uns des chiffres de Lesbros, relatifs à des orifices de fond dont la contraction avait été supprimée sur trois côtés. » On sait que toutes les expériences que nous venons de citer se rap- portent à des orifices rectangulaires ayant une largeur constante de o™,20 et une hauteur qui a varié depuis o"',025 jusqu'à cette même dimension. » En soumettant les résultats de ces expériences au mode de représen- tation graphique qu'il avait employé pour les siennes propres, M. Graeff ( i':^7 ) s'est trouvé autorisé à conclure que la permanence limite du coefficient est vraie pour toutes les hauteurs d'orifice et qu'elle se produit à une limite de charge d'autant plus grande que la hauteur de charge est plus petite. » Pour mettre cette conclusion en parfaite évidence, il consacre toute une partie de son travail au calcul d'une nouvelle Table des coefficients pour ces orifices rectangtilaires, avec charge sur leur sommet. » Cette Table, indiquée sous le n" 2 dans le Mémoire que nous ana- lysons, présente les valeurs de tous les coefficients de réduction, classés par ra[>port aux valeurs croissantes de H :e. » Pour les sept types d'orifice qui sont compris dans cette Table, on re- connaît que la constance du coefficient apparaît, dans chaque cas, d'autant plus tard que l'orifice a une hauteur plus petite. » Ed ce qui concerne plus particulièrement les orifices des expériences de Lesbros, prolongés par des canaux de même largeur, la même loi est parfaitement vérifiée et les coefficients eux-mêmes se rapprochent beau- coup de ceux qui correspondent aux orifices en forme de croissant des ex- périences de M. Graeff sur le Furens. Il y a sans doute quelque analogie entre ces différents résultats, mais nous n'irons pas jusqu'à suivre l'auteur dans la continuité qu'il voudrait établir, dès à présent et sans intermé- diaires, entre les expériences de Lesbros et les siennes, sous le rapport de l'influence minime que lui paraît exercer la forme de la section; l'expéri- mentation directe peut seule prononcer à cet égard. » Les articles 10 et 11 du Mémoire de M. Graeff sont consacrés à l'étude du mouvement de l'eau à l'aval de la vanne, dans la portion de conduite qui va rejoindre le puisard dans lequel cette eau se déverse et où le niveau d'aval a été observé. » Nul doute que l'orifice ne dût être considéré comme noyé dans cette conduite complémentaire et que cette circonstance n'ait eu pour effet de compliquer encore les phénomènes; la perte de charge qui en résulte, et celle qui est'due au frottement à l'aval ont été, dans tous les cas, et ainsi que l'admet l'auteur, de même ordre que le frottement à l'amont de l'orifice, et il aurait été préférable qu'il en fût tenu compte dès les premières expé- riences. L'orifice était trop exceptionnel d'ailleurs pour qu'il y ait lieu d'insister sur la dépression qui doit nécessairement se produire, par suite de l'élargissement brusque de section, immédiatement à la suite de l'ori- fice, et dont l'existence seule, indépendamment de tout mesurage précis, a été constatée par la succion qui s'est manifestée par divers orifices per«és dans la paroi du tuyau. ( ir38 ) » II. Les nouvelles expériences de M. Graeff sur l'écoulement en déver- soir ne comprennent pas un champ aussi étendu, mais nous devons le féli- citer d'avoir su profiter des dispositions prises au réservoir du Furens, quant aux moyens de jaugeage, pour étudier ce mode d'écoulement, sur lequel de nouvelles données sont toujours utiles. » Le déversoir présentait, entre les murs qui le comprenaient à l'amont et à l'aval, une largeur de i'", 5o; mais les quantités d'eau dont on a pu dis- poser étaient relativement restreintes, puisque le débit par seconde n'a varié qu'entre 21'" et 1 08'" par mètre de largeur, les charges correspondantes sur le seuil s'élevant, entre ces limites, de o™,o5i à o"',i46. Ce déversoir, avec contraction seulement sur le seuil, répondait exactement aux condi- tions d'établissement de celui de M. Boileau, et il résulte des nouvelles expériences de M. Graeff que le coefficient de réduction à appliquer au débit théorique varie régulièrement de o,/4o52 pour le plus faible débit jusqu'à 0,4337 pour le plus grand. Les déterminations, au nombre de vingt-huit, étaient assez rapprochées pour qu'on pût utilement, et pour plus de précision, les corriger, au moyen d'un tracé continu, des petites erreurs inévitables dans les meilleures observations, et les chiffres définitifs donnent ainsi, pour chaque cas particulier, la valeur du coefficient de ré- duction avec la plus grande exactitude. » La moyenne générale des coefficients calculés s'élève à 0,429, et leurs valeurs individuelles croissent dans le même sens que la hauteur de charge, depuis o,4oi jusqu'à o,445. En réalité, cependant, ils ne coi respondent aux données directes de l'expérience que depuis o,4o6 jusqu'à o,434, l'auteur ayant pensé que, eu égard à la forme très favorable de la courbe représenta- tive de ces coefficients, il lui était permis de la continuer, par extrapola- tion, en deçà de la charge de o", o5 et au delà de celle de o,i465. L'ori- gine des coordonnées donnait effectivement un point de repère pour la continuation de la courbe jusqu'au-dessous de la plus petite charge de l'ex- périence; mais on ne saurait justifier aussi bien son prolongement jusqu'à la charge de o™,2o, sur laquelle cependant M. Graeff n'a pas craint de s'appuyer dans une de ses conclusions. » En comparant ses coefficients avec ceux, devenus classiques, de M. Boileau, pour un dispositif analogue et ne différant que par la largeur du déversoir, qui est certainement sans influence notable, le coefficient de la dépense augmente avec la charge, à l'inverse de ce qui s'est produit dans les expériences de Poucelet et Lesbros, avec contraction sur le seuil et sur les deux côtés, et même dans les expériences spéciales de Lesbros, où il ( "-^9) n'y avait non plus de contraction que sur le seuil. Cette divergence ne tiendrait d'ailleurs qu'au mode d'appréciation de la hauteur d'eau, lue très exactement dans les nouvelles expériences. » Ces résultats sont parfaitement établis ; mais nous serons moins affir- matifs en ce qui concerne la coustance du coefficient maximum lorsque le niveau dépasse une certaine chnrge, bien que celte tendance soit déjà mar- quée dans les derniers chiffres de M. Graeff, comme dans ceux de M. Boi- leau. D'autres déterminations sont encore nécessaires pour mettre cette conclusion, si plausible qu'elle soit, au nombre des faits constatés définili- vemenl par l'expérience. » En résumé, le Mémoire de M. Graeff fait connaître les résultats d'ex- périences bien discutées sur l'écoulement de l'eau par des orifices de fond, sous des hauteurs de charge qui laissent bien loin toutes celles qui avaient été étudiées jusqu'ici, mais seulement pour les orifices, en forme de crois- sants, des vannes de conduites d'eau, lorsque ces vannes sont très peu ouvertes. » Il contient un examen très intéressant de la valeur du coefficient de dépense dans ce cas, et il met en évidence la loi de la constance de ce coef- ficient lorsque le rapport de la hauteur de charge à celle de l'orifice dépasse une certaine limite. » La Table n° 2 de ce Mémoire permettra désormais de déterminer avec plus de sécurité la valeur du coefficient à employer dans chaque cas parti- culier, et sous ce rapport elle mérite d'être signalée à l'attention des ingé- nieurs. » D'un autre côté, les expériences sur le débit des déversoirs de barrage, avec murs continués au delà et en deçà, fournissent des coefficients qui méritent toute confiance^et qui pourront être employés toutes les fois que la hauteur d'eau sur le seuil ne dépassera pas o'",i5. )) Les résultats obteiuis par M. Graeff dans ce travail forment la suite naturelle de ses précédents Mémoires sur la construction et l'étude du bassin de retenue du Furens ; à ce titre, et en raison des nouveaux résul- tats obtenus par l'auteur, nous proposons à l'Académie d'en ordonner, comme elle l'a déjà décidé pour les trois autres, Tinsertion dans le Recueil des Savants étrangers. « Les conclusions de ce Rapport sont mises aux voix et adoptées. ( ii4o ) MEMOIRES LUS. CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la Iransformalion de (a morphine en codéine et en bases homologues. Note de M. E. Grimaux. o La formule (le la morphine, C'H'* AzO',et de la codéine, C"H-' AzO', montre que ces deux bases diffèrent entre elles par CH-, et que la co- déine peut être considérée comme dérivant de la morphine par substitution d'un groupe CH' à i" d'hydrogène. » Un chimiste anglais, M. How, essaya, en i853, l'action de l'iodure de méthyle sur la morphine; mais il obtint un isomère de l'iodhydrate de codéine, ne présentant aucun des caractères d'un sel d'alcaloïde, ne pré- cipitant ni par l'ammoniaque ni par la potasse, se comportant comme un iodure d'ammonium quaternaire. » Plus récemment, MM. Matthiessen et Wright ont précisé la relation de la morphine et de la codéine; en chauffant la morphine avec l'acide chlor- hydrique, ils lui ont enlevé les éléments de l'eau et l'ont convertie en apo- niorphine; la codéine, soumise au même traitement, fournit également de l'apomorphine et en outre du chlorure de méthyle. Ils ont donc admis dans la morphine l'existence d'un groupement alcoolique OH et dans la codéine celle d'un groupement OCH'; mais rien n'indiquait la possibilité du pas- sage de l'une des bases à l'autre. M En considérant les diverses réactions de la morphine, ses propriétés réductrices, sa solubilité dans la potasse, l'eau de chaux, l'eau de baryte, la coloration qu'elle prend avec les sels ferriques, j'ai pensé qu'elle se rap- prochait des phénols par ces caractères. La morphine serait un corps de fonction complexe, renfermant au moins un oxyhydrile phénolique, et la codéine serait alors^l'éther méthylique de la morphine, considérée comme phénol. » Pour tenter cette transformation, il ne restait donc qu'à appliquer le procédé connu, c'est-à-dire à chauffer la morphine avec de la potasse ou de la soude alcoolique et de l'iodure de méthyle. » En employant i™°'de morphine dissoute dans de l'alcool renfermant i""' de soude, ajoutant 2™°' d'iodure de méthyle et chauffant doucement le mélange, on constate une vive réaction, qui se termine au bout de quel- ques instants. Le phénomène a bien lieu dans le sens prévu, mais il se com- ( "41 ) plique d'une réaction secondaire. Au lieu de codéine libre, on obtient l'iodoinéthylate de codéine CH'I,C"H'«AzO-(OCïP), dont le rendement est de 85 pour loo du rendement théorique. En même temps qu'il y a double décomposition entre l'iodure de méthyleet la morphine sodée, une autre portion de l'iodure de méthyle se Hxe directement sur la molécule. » Le corps ainsi obtenu est absolument identique avec le produit d'ad- dition de la codéine et de l'iodure de méthyle, auquel on l'a attentivement comparé. Il est, en effet, facile à caractériser; presque insoluble dans l'al- cool, soluble dans l'eau bouillante, il s'en sépare sous deux formes diffé- rentes, suivant les conditions de la cristallisation; par refroidissement lent, il est en cristaux, durs, transparents, anhydres, assez volumineux; par re- froidissement rapide, en fines aiguilles soyeuses, renfermant de l'eau de cris- tallisation. » Pour obtenir de la codéine libre, il faut donc employer une quantité moitié moindre d'iodure de méthyle ; effectivement, en épuisant par l'éther le produit de la réaction, on retire de la codéine, mais le rendement est très faible : 208'' de morphine ont donné seulement a?"^ de chlorhydrate de codéine. C'est que, en raison de la grande tendance de l'iodure de méthyle à se fixer sur les alcaloïdes, une majeure partie s'est unie à la morphine pour former de l'iodomélhylate de morphine sodée, tandis qu'une faible quantité seulement a réagi par double décomposition. Il est facile de prouver que le'phénomène se passe ainsi, car, après avoir enlevé la codéine par l'éther, on peut extraire du résidu de l'iodométhylate de morphine ou, en le traitant par une nouvelle quantité d'iodure de méthyle, le convertir en iodométhylate de codéine. » La codéine a été purifiée par les moyens ordinaires : transformation en chlorhydrate, décomposition de ce sel par la potasse, cristallisation dans l'éther anhydre ou dans l'alcool faible. » Elle présente alors tous les caractères de la codéine extraite de l'opium : la composition centésimale; le point de fusion fixé à i53°; la solubilité dans l'eau, l'alcool et l'éther; la nature des sels qui sont pré- cipités par la potasse, mais non par l'ammoniaque ou les carbonates alca- lins; enfin la forme cristalline, que M. Friedel a eu l'obligeance de déter- miner. o Les cristaux de codéine artificielle sont, comme ceux de codéine naturelle, des prismes orthorhombiques m modifies seulement par des faces e' et de petites facettes e'. » Les faces sont brillantes, mais inégales : cela est vrai aussi de la codéine naturelle, ains» qu'on le voit par les divergences des mesures publiées par Miller, Kopp, Senarmont, et par C.R., ibSi, i"Jem«rre. (T. XCII, «"20.) l5l Codéine Codéine aililicielle. naturelle, 8:. a 87.45 78.55 79- 9 63.40 63.4- 16. 3o ':• 3 f 11^2 ) M. Des Cloizeaiix. On a mesuré comparativement les rrislaux de codéine artificielle et ceux de codéine naturelle et l'on a trouvé (angle des normales) : ( Miller 87.40 ( Des Cloizeaux. 87.48 e'e' 78.55 79-9 Kopp 78.30 c'w 63.40 63.4; Miller 63. 4^. , , ,■ o -i I Calculé I „ e^e- ib.So 17. 3 ,,.,, . 17. b ' ( Miller ) ' • Les deux espèces de cristaux offrent un clivage très facile, parallèle à la base />. » ( Fkikdel.j » La difficulté d'obtenir des rendeiiienls notables en codéine provient, avons-nous dit, de la rapidité avec laquelle l'iodure de méihyle s'unit par addition à la morphine et à la codéine. En essayant sur ces bases l'action de l'iodure d'élhyle, j'ai constaté que celui-ci ne s'y unit directement qu'avec une grande lenteur; il a donc semblé probable qu'en faisant réa- gir l'iodure d'élhyle sur la morphine sodée on obtiendrait une morphine éthylée, fiomologue de la codéine, dont le rendement serait beaucoup plus avantageux : c'est ce qui a lieu en effet. » En opérant avec l'iodure d'éthyle comme on l'avait fait avec l'iodure de méthyle, on extrait, suivant le même procédé, une base nouvelle, C"H"'AzO% homologue de la codéine, et qui représente l'éther éthylique de la morphine, considérée comme phénol; le rendement est de 4o à 45 pour 100 du poids de la morphine. La nouvelle base s'obtient cristallisée avec 1™°' d'eau; elle est en belles lames dures, brillantes, un peu moins solubles dans l'eau bouillante que la codéine (elle exige trente-cinq à qua- rante fois son poids d'eau), très solubles dans l'éther et dans l'alcool; elle fond, à 83°, en un liquide limpide qui ne cristallise pas par solidifica- tion, mais se prend en une masse vitreuse, transparente et incolore; main- tenue à 100°, elle s'altère en brunissant. Elle est précipitée de ses sels par la potasse et les carbonates alcalins, mais n'est pas précipitée par l'ammo- niaque. Le chlorhydrate est en fines aiguilles groupées en mamelons. » La codéine est donc un éther méthyiique de la morphine, et l'on peut obtenir avec cette dernière une série de bases nouvelles dont la codéine est le type et la morphine le subslratum, série aussi nombreuse que la série des éthers d'un alcool. )) Ces bases étant des analogues de la codéine, je proposerai de leur ( ti4;^ ) donner le nom générique de codéines; les codéines seraient les éthers de la morphine. L'éther méihyliqiie est la coilométh^line ou, plus simplement, la codéine; l'homologue que je viens de décrire est l'élher de la série élhy- lique, la codélhyline. » J'ai l'intention de préparer quelques autres corps de cette série, qui me paraissent devoir fournir un sujet d'étude intéressant aux physiologistes, et peut-être des ressources nouvelles à la Thérapeutique. Déjà M. Boche- fontaine a expérimenté la codothyline et a constaté qu'elle est toxique à doses peu élevées; elle agit comme convulsivante. Il est à remarquer que cette base, C"H"AzO', diffère, par 2^' d'hydrogène en plus, de la thé- baïne, dont Claude Bernard a établi le pouvoir conviilsivant, » Je m'empresserai de faire connaître à l'Académie les nouveaux résul- tats que j'obtiendrai dans l'étude de la morphine et de ses dérivés. » PALÉONTOLOGIE. — Sur les plus anciens Kepliles trouvés en France. Note de M. A. Galdry. « Jusqu'à ces dernières années, nous ne savions pas sous quelle forme les quadrupèdes ont fait leur apparition dans notre pays. J'ai tâché de l'apprendre en étudiant les fossiles des schistes permiens des environs d'Autuu. Plusieurs géologues ont bien voulu m'aider en me communiquant les échantillons qu'ils ont découverts; ce sont M. le pasteur Frossard, MM. Loustau, François Delille, l'abbé Duchène, Pellat, Vélain, Renault, Durand, Tarragonet et surtout MM. Roche; ces jours-ci encore, M. Jutier, ingénieur en chef des Mines, m'a donné pour le Muséum des pièces très précieuses. J'ai fait connaître en 1867 l'xiclinodon, eu iSyS le Protriton, en 1878 le Pleuronoura et l'Euchirosaurus, en 1880 le Stereorachis. » J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie un bloc du per- mien d'Igornay rempli d'os du Stereorachis dominans. Il m'a été envoyé par MM. Roche. Ce bloc, d'une dureté extrême, a été sculpté avec talent par un artiste du Muséum, M. Slahl. C'est, je pense, le plus beau morceaude qua- drupède qui ail encore été trouvé dans un terrain primaire. On y voit réunis la mâchoire supérieure et inférieure, de nombreuses vertèbres, des côtes, un entosternum, une clavicule, une omoplate, un coracoïde, un humérus et même un coproUte. Mais, eu général, les ossements du permien ont été recueillis isolément, et, comme ils proviennent d'animaux très différents des genres actuels, leurs agencements sont difficiles à déterminer. Peu à peu, cependant, quelques-uns des traits des créatures étranges qui ont ha- ( 1144 ) bité notre pays dans les âges primaires commencent à apparaître. Je de- mande à l'Académie la permission de lui soumettre le résumé des principales remarques que j'ai pu faire. » 11 y avait déjà, à la fin des temps primaires, de grands quadrupèdes; le Siereorachis et l'Euchirosaurus devaient avoir près de 2" de long; leurs fortes dents pointues et leurs coprolites, remplis de débris d'animaux, in- diquent que c'étaient des carnivores. » La grandeur de nos échantillons permet de bien étudier les curieuses écailles en forme d'épines qui couvraient le ventre de l'Euchirosaurus, de l'Actinodon et du Stereorachis. Lorsque ces animaux se renversaient sur le dos et présentaient leur face ventrale soutenue par de larges côtes, un ento- sternum et des épisternums très forts, et protégée par des écailles épineuses, ils devaient être inattaquables. » Les Reptiles permiens révèlent de notables progrès accomplis depuis l'époque dévonienne, où la plupart des Vertébrés étaient encore notocor- daux. Dans l'Euchirosaurus et l'Actinodon, les éléments des corps des ver- tèbres étaient déjà développés, mais non soudés ensemble; dans leStereo- rachis, leur ossification était achevée. » Les neurépines des vertèbres de l'Euchirosaurus avaient une confor- mation qui n'a été signalée jusqu'à présent sur aucun autre animal vivant ou fossile : elles avaient d'énormes dilatations latérales, de telle sorte que leur largeur égalait la hauteur totale des vertèbres. » Lorsque j'ai pour la première fois décrit l'Actinodon, je n'avais pu savoir s'il avait une vertèbre occipitale; aujourd'hui le Muséum de Paris possède quatre crânes qui, à force de travail, ont été assez bien dégagés de leur gangue pour y constater la présence de condyles occipitaux. » La ceinture thoracique était compliquée. Les échantillons d'Actinodon et d'Euchirosaurus reçus dernièrement me font supposer que l'os en forme de rame qui s'articulait par glissement avec l'épisternum ou clavicule était un sus-claviculaire, que le grand os plat décrit d'abord comme un cora- coïde était l'omoplate; nous avons des morceaux où, à côté de l'omoplate, on voit le coracoïde. L'examen de ces pièces, ainsi que de celles du Stereo- rachis et du Protriton, me paraît jeter quelque lumière sur les homologies des os des membresantérieurs des Poissons, qui ont été l'objet de beaucoup de débats parmi les naturalistes. » Par leurs côtes élargies, par la disposition de leur ceinture thoracique, par leurs écailles en forme de piquants et surtout par les caractères de l'humérus, les Reptiles permiens de France, comme quelques-uns des fossiles ( ii45 ) signalés par M. Owen dans l'Afrique australe, semblent avoir diminué quelque peu le vaste intervalle qui existe aujourd'hui entre les Reptiles et les Mammifères monotrèmes. » La forme et le développement des os de la tête, des côtes, de l'ento- sternum et des pièces des membres montrent que les Reptiles primaires ne réalisent point l'idée de l'archétype vertébral qui a tant occupé plusieurs éminents naturalistes; la Paléontologie ne permet pas de concevoir les sque- lettes des Vertébrés ayant pour point de départ une série de vertèbres pla- cées bout à bout. » Nos Reptiles ont des traits de ressemblance avec ceux du trias, soit de l'Europe, soit de l'Afrique australe. Il semble donc que la séparation entre l'époque primaire et l'époque secondaire est une séparation artificielle, et qu'il y a eu continuité de vie entre ces deux grandes époques. » Je suis frappé aussi des ressemblances qui apparaissent entre nos Rep- tiles du permien de France et ceux du permien des États-Unis découverts par M. Cope. Cela paraît indiquer des liens anciens entre l'Europe et l'Amérique. » Si l'on ajoute aux Reptiles dont je viens d'entretenir l'Académie les Pois- sons étudiés autrefois par M^'' Landriot, MM. de Blaiuville et Agassiz, le Pleuracanthus et le Megapleuron que j'ai signalés récemment, le Crustacé décrit par M. Brocchisous le nom de Neciolelson et les végétaux sur lesquels M. Adolphe Brongiiiart, au moment de sa mort, faisait les admirables recherches que M. Renault continue en ce moment, on peut commencer à se faire quelque idée de la physionomie du monde organique dans notre pays à la fin des temps primaires. » CORRESPONDANCE. M. DE Gaspariv, élu Correspondant dans la Section d'Économie rurale, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, une Brochure de M. Pli. Gilbert^ intitulée « Michel Chasies ». (Présentée par M. d'Abbadie.) { M/46 ASTRONOMIE. — Coiiiète découverte par M. Swift, le 3o avril 1881. Obser- vations faites à i Obsematoire de Marseille, par M. Borrelly. Commu- niquées par M. Stephan. Date. 1881. Mai 3.. 4.. 5.. 6.. 7-- 9- II.. Heure Lof», fuct. p.ir. do l'observation (temps moyen Ascension Distance en ascension de Marseille), droite de *^p. polaire de 4-^^. droite. en distance polaire. Étoiles de compa- raisons. l4. l3.'20 14.28.95 14.47 --'^ i4.49-3o i5.i8. 5 Il m V O. !-> . 5,37 0.15.36, 80 o. ig. 18, 19 0.23. a, 28 0.26.55, 12 i5.22.37 0.34.52,71 14.54.49 0.43. 5,80 » La comète est brillante, à viron; pas de noyau (Note du 55.39. 6,3 —1,7157 —0,6422 56.37.54,5 — 1,7040 — 0,6283 57.40.38.7 — T,7o6o —0,6641 58.44-36,5 —1,7019 —0,6744 59.51.39.8 — T,7oi3 — 0,7173 62. 9.51,0 —1,6917 — 0,73-25 64.34. 0,9 —1,6793 —0,7134 g peu près ronde; sot» diamètre est de 2' eii- 3 mai). (i h r d e Pnsitiuns moyennes des Étoiles. Noms des étoiles. «... 23o Weisse [n. c), H. 0. b... 428 AVeisse [n. c.) , H. O. (■ . . . 4^3 Weisse [n, c], II. 0. d. .. 58i Weisse («. c), H. 0. e. .. 81 Arg.-Z. -1- 3o"> /. . . 98 Arg.-Z. + 27° g. . . io3i Weisse [n. c), H. O. êtnilcx de comparaison pour 1881,0. Ascension droite. Distance polaire. b m s ^ I m Autorité. o.io. 0,11 55.29.18,9 Cat. de W. 0.18.14,79 56 46.56,5 • 0.17.15,21 57.38.58,7 » 0.2^.22,40 58. 31.17, 5 » o.3o. 3,67 59.44 '6,9 Cat. Arg. 8,8 0.32.39,08 62.17.0.3,7 • 7,8 o.4i.i3,o3 64.21.33,8 Cît. de W. 9 9 9 9 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la séparation des racines des équations numériques. Note de M. Laguerre, présentée par M. Hermite. >( 1. On peut trouver aisément un grand nombre de théorèmes qui fournissent une limite du nombre des racines d'une équation qui sont comprises entre deux nombres donnés. H semble même que cette mulli- plicité de propositions obscurcisse la question plutôt qu'elle ne l'éclair- cit; c'est, en effet, un problème difficile à résoudre que de déterminer, une équation étant donnée, quelle est celle des règles dont l'emploi est le plus avantageux. Je crois néanmoins que leur étude est de la plus grande importance; dans la pratique, les équations se présenlent en effet sous { '147 ) des formes bien différentes, el chaque forme d'équation donne lieu à des théorèmes spéciaux dont chacun présente des avantages particuliers. » J'en ai déjà donné un exemple en montrant comment la règle des signes de Descaries s'étend au cas où le premier membre de l'équation est exprimé au moyen des polynômes de Legendre ou, plus généralement, au moyen de polynômes satisfaisant à une équation linéaire du second ordre. Voici, dans le même ordre d'idées, quelques propositions très simples et qui peuvent être de quelque utilité. » 2. Soit, en désignant par w une quantité positive quelconque et par Oto, = a dx ■+- bdp, a étant un coef- ficient sur lequel nous ne faisons aucune hypothèse, v une fonction de p et peut-être àex. On a, par conséquent, la relation , s da db En substituant à dv sa valeur dans l'expression de dE, il vient dE = [ap — ex) dx + [bp — hx)dp. » Pour que dE soit une différentielle exacte, il faut que l'on ait d [ap — c.r ) 0[ bp — Itx ] dp djc ( ii5i ) on, en développant et en tenant compte de l'équation (i), » Cette équation (|3) expriuie le principe de la conservation de l'énergie. En tenant compte de l'équation (a), l'éqtiation (]3) se réduit à (^') a = -h. » Tel est donc le résultat tie l'analj'se. Les deux principes de la con- servation de l'électricité et de la conservation de l'énergie s'expriment par |p système des équations («') et (p'). h étant, d'après l'expérience, une quantité positive, a est, d'après l'équation (P'), toujours différent de zéro et négatif; or a est la dérivée partielle de v par rapport au potentiel x, d'où le phénomène suivant : si, à pression constante, on électrise de plus en plus le plateau A, le gaz qui l'entoure se contracte sous l'influence de cette électrisation. L'application de l'équation [a] fait donc prévoir une pro- priété électrique nouvelle des gaz. Je dis l'équation (a), car l'équation (/3), prise toute seule, ne permet nullement de conclure que a est différent de zéro. La contraction électrique des gaz a été aperçue récemment par un habile expérimentateur allemand, M. Quincke, dans une expérience faite sur l'acide carbonique. » M. Boltzmann a vérifié, par l'expérience, que l'on a D= r -H y/j = H-, y étant une constante spécifique du gaz et n son indice de réfraction. En introduisant ce résultat dans les équations précédentes, on en conclut sans peine que l'on a Af étant la contraction électrique du gaz et c^ la capacité du condensa- leiu- dans le vide. Puisque l'on a I '/P- il s'ensuit que y = — — '» ou, en d'autres termes, que ce que l'on peut appeler le coejficient de contraction électrique d'un gaz est égal à sa puissance réfractive pour la lumière. » Dans le IMémoire ci-joint, j'applique encore la même analyse à plu- sieurs phénomènes électriques ; dilatation du verre d'une bouteille de ( 1.52 ) Leyrle pendant la charge; électrisation par compression des cristaux hémièdres; pyro-f'Hectricité des cristaux. On trouve, entre autres résultats, l'existence et la grandeur des phénomènes suivants, que l'expérience n'a pas encore vérifiés : i° le pouvoir diélectrique du verre augmente sous l'action d'une traction mécanique; 2" les cristaux à hémiédrie non super- posable changent déforme lorsqu'on les soiunet à l'influence électrique, et cette déformation est parfois de sens contraire à celle que tendent à produire les attractions électriques; 3° un cristal pyro-électrique s'échauffe ou bien se refroidit à l'approche d'iui corps électrisé, suivant que ce corps est électrisé positivement ou négativement. » Les phénomènes ainsi prévus sont inverses des phénomènes desquels on les déduit. Poiu* établir leur existence, l'équation (a) est chaque fois nécessaire; le principe de la conservation de l'énergie pris tout seul ne suffirait pas. Enfin l'on remarque que le sens du phénomène inverse peut chaque fois être défini p;ir la règle suivante, qui est une extension de la loi donnée par Lenz pour l'induction : Le phénomène inverse est toujours d'un sens tel qu'il tende à s opposer à In production du pliéiioniène piimilif. » Le procédé de calcid que j'ai employé dans ce Mémoire, et qui con- siste à traduire une loi physique par luie condition d'intégrabilité, a été introduit dans la Science par sir W. Thomson et par M. Rirchhof. En se reportant à l'œuvre de ces émineuls physiciens, on se convaincra, je pense, que le principe de la conservation de l'électricité est pour l'électricité ce que le principe de Carnot est pour la chaleur. « PHYSIQUE. — Sur un mode de représentation graphique des phénomènes niis enjeu dans les machines dynamo-electriques. Noie de M. M. Depiœz. « La théorie des machines magnéto-électriques est aujourd'hui parfaite- ment connue; mais on ne sauiait en dire auiaiit de crlle des machines dynamo-électriques, dans lesquelles le courant engendré par la machine réagit à son tour sur l'intensité du champ magnétique excitateur. C'est là une lacune d'autant plus regrettable que les applications de ces sortes de machines soit à la production de la lumière, soit à la transmission du tra- vail, deviennent de plus eu plus nombreuses. » C'est eu étudiant une question de ce geiu'e que j'ai été amené à trouver un procédé graphique d'une grande sicnpiicilé et qui permet de calculer immédiatement la valeur du courant engendré par une machine dynamo- électrique dans toutes les conditions possibles de vitesse de l'anneau et de ( ii53 ) résistance du circuit extérieur. Ce procédé repose sur la construction d'une courbe expérimentale qui varie d'une machine à l'autre et que j'appelle la cnractcristique de la machine. » Pour la construire, on supprime toute espèce de communication entre l'anneau et les électro-aimants excitateurs et on lance dans ces derniers un courant connu, emprunté à une source étrangère, puis on imprime à l'an- neau une vitesse de rotation aihitraire, mais qui doit être la même dans toutes les expériences. On mesure alors par un des procédés connus la dif- férence de potentiel qui existe entre les deux extrémités du circuit induit, qui est d'aU leurs rompu. » Si l'on lait varier l'intensité du courant auxiliaire lancé autour des éleclro-ainiants excitateurs, la dilférence de potentiel des extrémités du circuit induit éprouvera des variations correspondantes, et, en prenant les iiiiensiiés du contant auxiliaire comme abscisses d'une courbe et les différences de potentiel des extrémités de l'induit comme ordonnées, on obtiendra la coinbe que j'appelle ca/Yrc/e'r/s^iV/îie. » Avant de f.iire coiniaitie l'usage de celte courbe, je rappellerai que dans la machine Gramme, ainsi que dans les machines similaires, la (Idï'é- rence de potentiel des extrémités de l'induit est proportionnelle à la vitesse de rotation. )i Si l'on rétablit la liaison qui avait été rompue entre l'anneau et les élec- tro-aimants excitateurs et si l'on ferme le circuit par un fil de résistance quelconque, en ayant soin de supprimer, bien entendu, le courant auxi- liaire, la courbe va permettre de déterminer immédiatement l'intensité du courant engendré si l'on connaît la résistance totale du circuit. En effet, si l'on désigne par I l'intensité du courant, par E la différence de potentiel entre les deux extrémités de l'induit à circuit ouvert lorsque la vitesse angu- laire est égale à l'unité, par R la résistance totale du circuit comprenant l'anneau, les électro-aimants inducteurs et le circuit extérieur, par w la vi- tesse angulaire de l'anneau, on a 1 = — , dou p. =^. Or - n'est autre que le coefficient d'inclinaison d'une droite passant par l'origine et par le point dont les coordonnées sont I et E, et, comme ce coefficient doit être égal à '-, on en conclut la construction suivante : » La caractéristique a^aiit été déterminée ainsi que cela a été indiqué, ( ii54 ) il suffit, pour connaître l'intensité du courant engendré dans des circon- stances quelconques, de mener par l'origine une droite dont le coefficient d'inclinaison soit proportionnel à-; l'intersection de cette droite avec la courbe caractéristique aura pour abscisse l'intensité du courant cherché et pour ordonnée la force électromotrice génératrice de ce courant. Si l'on veut savoir à quelle dépense d'énergie correspond ce courant, il suffit de remarquer qu'elle a pour expression El. On peut, pour la déterminer immédiatement, construire une seconde courbe ayant pour abscisse I et pour ordonj)ée El. » Cette méthode si simple permet de résoudre immédiatement toutes les questions relatives aux machines dynamo-électriques. I>orsque les électro- aimants excitateurs, au lieu d être traversés par la totalité du courant engen- dré, n'en reçoivent qu'une partie, ainsi que cela a lieu dans les machines où le circuit des inducteurs est placé en dérivation sur le circuit total, elle s'applique encore parfaitement, moyennant une mo lification très simple. Si l'on vient à changer le fil enroulé sur l'anneau et le fil enroulé sur les inducteurs, elle s'applique encore, sans qu'il soit nécessaire de recourir à de nouvelles expériences pour établir la nouvelle courbe caractéristique. Enfin, dans le cas où l'on place dans le même circuit deux machines, ser- vant l'une de générateur et l'autre de récepteur, elle fait connaître immédia- tement le travail transmis, étant donnés la vitesse de'la machine génératrice, la résistance du circuit extérieur et le couple résistant de la machine réceptrice, et cela à la seule condition que l'on ait tracé les courbes carac- téristiques des deux machines. » Parmi les conséquences théoriques intéressantes que l'on peut déduire de ce tracé graphique, je citerai l'exemple suivant : Si I inlensité du champ magiiéliqiie des électro-aimants excitateurs était proportiomielle à I intensité du courant qui les traverse et s'ils ne gardaient aucune trace d'aimantation permanente^ la caractéristique serait une droite passant par l'origine. H est facile de voir que, dans ce cas, l'intensité du courant engendré serait indéterminée ou infinie, parce que, parmi toutes les droites ayant pour inclinaison -^ une seule se confondrait avec la caractéristique et la cou- perait, par suite, en une infinité de points. Une pareille hypothèse est donc incomp.itible avec la réalité. Si l'on suppose maintenant qu'il y ait une aimantation permanente, mais que la pro|)ortionnalité entre les accroissements d'intensité du courant excitateur et ceux du champ ftiagné- ( ii55 ) liqiie exisle réellement, on trouve qu'à chaque valeur de - plus grande que l'inclinaison de la caractéristique correspontl une valeur déterminée du courant, mais que ce dernier devient infini lorsque la valeur de — devient égile à l'inclinaison de la caractéristique. Cela étant impossible, il faut en conclure que la caractéristique n'est jamais une droite C'est, en réalité, une ligne qui ne passe pas par l'origine, dont les premières por- tions ont un très grand rayon de courbure et dont la tangente finit par se rapprocher beaucoup d'une parallèle à l'axe des x, parce que le fer des électro-aimants excitateurs tend vers l'étal de saturation magnétique. » CRISTALLOGRAPHIE PHYSIQUE. — Sur la théorie de la polarisation rotatoire. Mémoire de IVI. Er. Mallard, présenté par M. Daubrée. (Extrait par l'auteur. ) « Si l'on superpose d'une façon quelconques lames cristallines très minces, une vibration, recliligne à l'incidence, se transforme, après avoir traversé p — I lames, en une vibration elliptique. Je désigne le grand axe de cette ellipse pHrcosMp_,, le petit axe par |sin«p_,, le relard de la vibration par (pp-i, l'angle que le grand axe de l'ellipse fait avec la vibration incidente par w^_,, l'épaisseur de la p'^™'^ lame par s^; les retards que la traversée de celte lame imprime aux vibrations principales par o^ et e^. Je pose e^ — o„ — Cp', j'appelle fip l'angle que lait, avec la vibration incidente, la direction de la vibration principale, dont le retard est o^; je désigne enfin par dup, d'fp, dup les variations éprouvées par u, 9, œ après la traversée de Japieme lame. » En négligeant les termes en t\ on obtient les relations dup — — ^ tp 8p sin 2 (/3p — w^), dcùp = — JipBpldng2Up_^ COS2(/3/, — (,>p) 1' COS2«„_, p f ^ M /< l'' » J'ai montré ailleurs comment on pouvait déduire de ces équations des formules susceptibles de donner les propriétés optiques d'un cristal formé par le mélange de plusieurs substances isomorphes, en fonction des pro- { ir56 ) priétés optiques de ces substances. Ces équations fournissent aussi une théorie de la polarisation rotatoire. » Quelcjue complexe que soit la structure d'une molécule cristalline, on peut la considérer comme formée par la juxtaposition d'un nombre plus ou moins grand de milieux biréfringents homogènes. Les équations précé- dentes peuvent donc s'appliquer à un pareil assemblage, chaque milieu homogène pouvant èlre considéré comme une lame cristalline. Si l'on fait tomber sur la molécide une vibration rectiligne, on démontre que le grand axe de la vibration elli|)lique émergente a touiné, par rapporta la vibra- tion incidente, d'un angle co, qui est : i° en raison inverse du carré de la longueur d'onde si l'on néglige rinduence de la dispersion cristalline propre à chaque milieu ; 2" proportionnelle à l'épaisseur de la molécule et à une certaine quantité qui est du même ordre de grandeur que l'épais- seur de l'un des milieux homogènes. Celte dernière quaniité est inférieure à la dimension de la molécule, et la grandeur du pouvoir rotatoire de la molécule est, par conséquent, excessivement faible. » Une partie de la rotation w change de sens avec l'azimut de la vibra- tion, mais une autre partie ne dé|)end, quant à la grandeur et au sens, que de la niatiière dont les milieux biréfringents homogènes qui composent la molécule sont juxtaposés. Cette dernière partie est nulle lors(jue la structure de la n)olécu!e est telle qu'on ne peut pas y distinguer un côté droit et un côté gauche. » Si l'on suppose disséminées dans un liquide et orientées dans tous les sens des molécules idenliciues entre elles, une vibration rectiligne qui tra- verse le liquide reste rectiligne, car les phénomènes de double réfraction s'annulent par compensation; la partie de la rotation qui dépend de l'azi- mut de la vibration s'annule par la même cause, et il ne reste plus que la partie de la vibration qui dé|;end de la structure de la molicnle et qui n'est pas nulle tontes les fois que celle-ci a une droite et une g;iuche. Cette rotation, lorsqu'elle n'est pas ntdle, est proportionnelle au nombre des molécules traversées et à peu près en raison inverse du carré de la lon- gueur d'onde; elle est de sens contraire pour deux molécules, d'ailleurs identiques entre elles, mais symétriques l'une de l'autre par rapport à un plan. Ou retrouve donc toutes les lois de la polarisation rotatoire molé- culaire. M Si l'on oriente les molécules et si on les groupe régulièrement, de manière à en former un cristal, celui-ci manifestera la double réfraction ordinaire, mais ne liiontrera pas de polarisation rotatoire sensible, le pou- voir rotatoire de chaque molécule étant tellement faible, que le nombre ( "57 ) relativement petit de molécules compris dans l'épaisseur d'uno plaque <:ristalli!ie ordinaire ne suffit pas à le mettre en évidence. » Pour que les cristaux soient doués d'un pouvoir rotatoire observable, il faut qu'ils soient formés par des groupements de molécules crislallines qui peuvent être elles-mêmes sans pouvoir rotatoire, mais qui doivent être formées de telle sorte qu'on puisse y distinguer un côté droit et un côté gauche. Dans ce cas, en effet, le pouvoir rotatoire est proportionnel à une quantité qui est de l'ordre de grandeur de la molécule elle-même, et non plus, comme précédemment, de celui des atomes qui la cotnposent. » J'ai donné, dans un aulre travail, les lois auxquelles sont assujettis les groupements moléculaires susceptibles d'entrer dans la structure d'un cristal. J'ai montré que ces groupements, qui ne peuvent se produire que dans les substances à forme limite, ont pour résultat de donner au cristal un axe de symétrie. Si l'axe qui apparaît ainsi est simplement binaire, il ne se produit pas de pouvoir rotatoire. Celui-ci ne peut donc exister que dans les cristaux uniaxes ou uniréfringents : c'est, en effet, ce que constate l'observation. » Ijorsque le groupement est ternaire ou senaire, comme dans les grou- pements de lames micacées de M. Reusch, on démontre aisément que la rotation de la vibration, pour une direction de propagation suivant l'axe, est indépendante de l'azimut de la vibration, proportionnelle à l'épais- seur du cristal et en raison inverse du carré de la longueur d'onde si l'on néglige la dispersion cristalline de la molécule composante. » Pour des directions de propagation peu inclinées sur l'axe, et en se restreignant au cas où la rotation w et la quantité sin u (qui est le petit axe de l'ellipse vibratoire) sont de petites quantités dont on peut négliger le cube, on démontre que, pour une vibration incidente dirigée suivant l'une des sections principales du cristal, on a sin-iEA sinEi u„ étant la rotation suivant l'axe, E l'épaisseur du cristal et A la différence des retards des deux vibrations parallèles aux sections principales du cristal. » Cette expression de iù se ramène à celle au moyen de laquelle Cauchy a représenté le pouvoir rotatoire du quartz suivant des directions obliques et qui a été vérifiée expérimentalement par M. Jamin. » Il est aisé de voir que w change périodiquement de signe pour des va- C. R., 1881, I" Semestre. (T. XC.II, K-SO.) 1 53 ( ri58 ) leurs de A graduellement croissantes et que sa valeur absolue s'annule pratiquement d'une manière assez rapide. Le signe de a reste le même pour une même vibration; il est opposé pour les deux vibrations princi- pales, lesquelles ont le même w ; u s'annule d'ailleurs aussi très rapide- ment lorsque A croît. » Pour les cristaux cubiques doués du pouvoir rotatoire, on a A = o, et par conséquent u = a^, pour toutes les directions de propagation, ce qui est conforme à l'observation. » CHIMIE. — Sur les hjdrates formés par le chlorure de calcium. Note de M. H. Lescœir. (Extrait.) « 1. Le cblorure de calciimi forme certainement avec l'ean plusieurs composés. L'hydrate CaCl,6HO est clairement établi, mais les autres combinaisons n'ont pas le même degré decertitude.il y avait donc lieu de chercher le nombre et la composition de ces hydrates par l'étude de leurs tensions de dissociation, suivant une méthode et avec des appareils souvent utilisés par MM. Uebray, Troost et Isambert. » J'ai été conduit à examiner d'une manière générale la tension maxima d'un système formé, en proportions variables, de chlorure de calcium et d'eau. Je résume les résultats numériques dans le Tableau suivant. 2. [CaC\-\- nHO). Tension mai imn à loo H-/, I n. 8 1,38 A. 740 16, i3 p 0,81 II.... i3,73 58o >^7,4 I , 16 m.. . IV... V... . 9.9-' 9»4o 1,9.5 433 364,1 2o4 307,6 317,3 1 , 10 I , i3 VI... 4,38 i33 i> VII... 4,04 l32 » VIII. . IX... 3,95 3,12 .34 " X... . 2.09 l32 u XI. . . XII... ■'99 I ,o3 60 59 » XIII. . XIV.. 0,87 0,46 26(?) «4(?) 0 Observations. Tensions de vapeur émises par une dissolution. Tensions émises par un système solide. Les tensions ne s'établissent qu'avec lenteur. Les déterminations sont, par suite, incertaines. ( "59) )i Dans ce Tableau n désigne le nombre d'équivalents d'eau (HO =9) ajoutés à un équivalent de chlorure de calcium (CaCl = 55,5); /«exprime, en millimèlres de mercure, la tension maxima du système; H est la pres- sion atmosphérique au moment de l'expérience; p est le poids de chlorure de calcium hydraté (CaCl, 6 HO), ajouté à 100 d'eau. Cette colonne et la . H - // ■ . ^ ,. suivante, > ont ete calculées pour comparer mes résultats avec ceux de Wiillner (') sur le même sujet. » 3. Un premier coup d'œil jeté sur le Tableau qui précède montre que : » n prenant des valeurs décroissantes jusqu'à 4) les tensions h dimi- nuent d'une façon continue jusqu'à 132"™ environ; » 71 continuant à décroître et prenant toutes les valeurs intermédiaires entre 4 et 2, A demeure constant à iSa""". )) Au moment précis où n devient égal à 2, A diminue brusquement de moitié environ et demeure Hxe à 60""" pour toutes les valeurs de n com- prises entre 2 et i. » Enfin, lorsque « devient voisin de i, A décroît de nouveau brusque- ment, mais il n'a pas été possible de déterminer avec exactitude sa nouvelle valeur. » L'existence des deux hydrates CaCl, 4 HO et CaCl, 2 HO comme com- posés définis à la température de 100° se trouve ainsi clairement établie. Ils sont caractérisés d'une façon certaine par leur tension de dissociation propre. L'existence de l'hydrate CaCl, HO est extrêmement probable, mais manque pourtant de ce caractère positif. Il n'existerait pas, à 100°, d'autres combinaisons définies de chlorure de calcium et d'eau. » 4. WùUner a démontré : » i" Que dans les dissolutions de sels anhydres, comme le sel de cuisine, la diminution de la tension de la vapeur d'eau était proportionnelle à la quantité de substance dissoute; » 2" Que, pour un certain nombre de sels hydratés, cette proportionna- lité ne subsiste qu'à la condition de supposer dans la dissolution l'existence d'hydrates définis. Il a montré en particulier que, pour la dissolution de chlorure de calcium, la diminution de la tension était proportionnelle à la quantité de l'hydrate CaCl, 6H0, dissoute. » Nos résultats (colonnes pet ■ 1 s'accordent suffisamment avec ceux de Wiillner; nous conclurons donc avec cet auteur que l'hydrate (' ) WuLLNER, Annulen der Phv.\ik itnd Chemie, Bd CX, p. 5']^. ( iiGo ) CaCl, 6H0 existe dans la dissolution à la tempérciture de loo". Mais la condition même de son existence est la présence d'un excès d'eau. Quand on cherche à l'isoler à celte température, il se décompose en eau et CaCl,4H0. » 5. Les déterminations qui précèdent ont été effectuées à loo", mais on peut opérer à d'autres températures. On reconnaît ainsi qu'à 129" le système CaCI,4H0 ne se comporte plus comme un composé défini. La première combinaison qui se présente avec une tension de dissociation bien nette est l'hydrate CaCl, 2 HO. » A 78" et à 65", le système se comporte comme à 100". Tension de c/issociatio/i des hydiiites de chlorure de calcium pour da températures comprises entre j6° et i 29°. Températuies. CaCl, 2 110. CaCl, ^ 110. 36° 5 4 8,5 65 i3 32 :8 24 57 100 60 l32 129 1^3 » )) On voit, en résumé, que nous sommes autorisés à admettre l'existence (les composés suivants : CaCl, 110 Probable. CaCl, 2IIO CaCl, 4 HO Au-dessous de 129° seulement. CaCl, 6 HO. Au-dessous de 65". » Thomsen, en mesurant la chaleur dégagée par la dissolution de chlo- rure de calcium à divers degrés de déshydratation, avait donné la formule thermique suivante de l'hydratation de ce sel (' ) : (Ca='C;% Aq) = 4 x 385o + 2 x 3175 - 4540'^'". » La combinaison de chacune des quaire premières molécules d'eau dé- gage sensiblement la même quantité de chaleur, 385o'^'''; la cinquième et la sixième molécule dég.igent chacune 317,')'^''', ce qui conduit seulement aux hydrates IV et VL » Existerait-il un désaccord réel entre les deux méthodes? Je ne le pense pas. Mais, tandis que la méthode de M. Debray caractérise d'une manière (') J. THOMSL^i, Journ(d fur prahtisclie Çhemic, 2"^ série, Bd XVIII, p. i. ( •!<'' } absolue les hydrates par leurs tensions de dissociation, l;i mélhode ther- niochimique conduit à l'existence de ces composés d'après les dégage- ments de chaleur qu'entraîne la dissolution de sels partiellement déshy- dratés. Or, il est souvent très difficile, notamment pour le chlorure de calcium, d'obtenir de tels mélanges bien homogènes. Telle est vraisembla- blement l'origine de la divergence qui existe avec les résultats de Thom- sfn. » CHIMIE. — Sur la solubilité du chlorure inercureux dans l'acide chlorltjdrique. Note de MM. F. Rkyssex et Eug. Vaiîenxe, présentée par M. Chalin. « Nous avons récemment communiqué à l'Académie une Note concer- nant la solubilité, dans l'acide chlorhydrique, du chlorure d'argent, soit seul, soit en présence de divers métaux. Ce travail nous a accessoirement conduit à étudier la solubilité, dans le même acide, du chlorure mercureux, soit seul, soit en présence du chlorure d'argent. » Une différence essentielle distingue les solubilités respectives de ces deux corps : elle consiste en ce que le coefficient de solubilité du chlorure d'argent est indépendant du temps, tandis qu'il existe, entre la solubilité exlemporanée du chlorure mercureux et cette solubilité aidée du temps, un écart très considérable; cet écart a été de a/^ooo à lo dans nos expé- riences. » Le Tableau ci-après résume les rapports de solubilité applicables à la solubilité extemporanée : Rapport de solubilité Ceiilimèti-cs cubes entre le poids Centimètres cubes Poids de d'acide employés Poids d'acide de protochlorure dissous de la solution Hg'CF ii cffectuei- anhydre et le poids d'azotale mercureux. représenté. la dissolution. représenté. d'acide dissolvant. ce t'i' ^'c sr I o,oi3à -iGi ii5,og3i 8,462 1 0,0272 712 312,1764 11,845 3 o,o4o8 1146 5o2,4637 12, 3 16 4 o,o544 '25o 548,0625 10,075 8 0,1088 6000 2630,7000 24,179 » On le voit, la solubilité décroit à mesure que le mercure s'accumule. Lor.-que ce dernier augmente dans la proportion de i à 2, la solubilité diminue des^; quand cette proportion devient triple, la solubilité diminue de I; elle n'est plus que de ^ de sa valein- primitive pour une quantité de mercure octuple. ( Il62 ) » Quand on admet le concours du temps, non seulement la solubilité s'accroît dans des proportions considérables, mais elle se complique de faits particuliers. Une quantité relativement minime d'acide, aS*^" par exemple, suffira à dissoudre, en deux, trois, quatre jours (suivant la tem- pérature et la concentration du protosel), la même quantité de protochlo- rure qui avait exigé pour se dissoudre extemporanément zBo'^'^ du même acide. Elle en dissoudra encore successivement quelques centimèlres cubes avec une extrême lenteur, puis il arrivera un moment où le sel mercureux se dissoudra au contraire avec une grande rapidité ('). Nous avons vu, par exemple, une quantité de 5o"^ d'acide chlorhydrique, après avoir dissous à grand' peine en sept jours 6"" de solution mercureuse, en dissoudre 46"*^ dans la dernière heure de la septième journée. » Ce phénomène est le même, quelles que soient les quantités d'acide employées. La seule différence consiste dans la célérité plus ou moins grande avec laquelle s'ouvre ce qu'on pourrait appeler la période de la solubilité accélérée. L'apparition du phénomène est généralement d'aulant plus rapide que la quantité d'acide mise en œuvre est plus faible. Nous avons vu cette période s'ouvrir à une température de 12° : HCl. 1 . ' ce Le fa" jour pour 2'» Le 7' » 5o Le 10° » n5 Le 3o° » 100 » Quant à la limite des solubilités, voici les résultats moyens de plu- sieurs expériences : r>ap)iorls HCl à 37 pour 100. Hfï^Cl. de solubiliU'. ce Br 20 onl dissous o,c)8| 10 7 5o » iî9,90 18,7 :5 0,947 46,0 100 " 2,437 l3,2 375 » 5,259 3o,8 » On voit que l'orientation générale du phénomène est la même que dans la solubilité extemporanée. Ici aussi on constate des points de re- broussement. Le coefficient de solubilité diminue à mesure que, non plus l'élément mercureux, mais le dissolvant s'accumule. Ce momonl coïncide peut-être avec la translonnation du caloiiiel en sublime. ( ii63 ) » Qiinnrl on ajoute une solution argentiqueà lu solution mercureuse, la formation du chlorure d'argent favorise la solubilité du chlorure mercu- rcux. Vuici les résultats que nous avons observés : >> 1° D'une part, sur des liqueurs chlorhydriques ne contenant que le sel mercureux ; » 2" D'autre part, dans des liqueurs de même volume et de même acide, mais dans lesquelles la première dose de sel mercureux était accompagnée d'une dose de sel argentique (proportions respectives des poids atomiques). Quantités de Hg'Cl- Rapports dissoutes. de solubilité. Acide IVIercnre Mercure Mercure Mercure clilorhydriqiie. seul. et argent. seul. et argent. rc gr er ?.5 0>984 ' )048 '0)7 10,2 5o 1 , 990 3 , 846 18,7 5 , ?. 75 0^947 3,007 46'0 'o>7 100 2,437 3,965 i3,2 11,0 3^5 'jj^Sg 10,436 3o,8 '5,4 » Tels sont les faits principaux qui ressortent de l'étude de la solubilité du calomel dans l'acide chlorhydrique. » Ajoutons que, lorsqu'on soumet à l'action de l'hydrogène sulfuré un mélange de deux solutions chlorhydriques saturées à froid, l'une de chlo- rure d'argent, l'autre de chlorure mercureux, on obtient, non un sulfure noir comme chacune de ces solutions isolées le donne, mais un précipité d'un très beau jaune, variant, suivant les proportions, du jaune très clair an jaune orangé, facile à confondre avec l'orpiment et le sulfure de cadmium, et dont nous espérons pouvoir indiquer prochainement la composition et les propriétés (' ). » CHIMIE ORGANIQUE. — Peptones et alcaloïdes. Note de M. Ch. Tanret, présentée par M. Berthelot. Il t . Quand on traite par les réactifs ordinaires des alcaloïdes la solution acidifiée d'une peptone obtenue soit avec la pancréatine, soit avec la pep- sine, il se forme des précipités qui ne diffèrent de ceux produits par les alcaloïdes qu'e?t ce qu'ils sont solubles dans un excès de peptone, tandis que les (') Ce travail a été fait au laboratoire d'analyse de l'École supérieure de Pharmacie, sons la direction de IM. le professeur J. Prunier. { Ilf,/, ) précipités alcaloïdiqiies ne le sont pas en présence d'nn excès de sels d'al- caloïdes. De même, le blanc d'œuf coagulé, étant dissous dans de la soude caustique, donne, après neutralisation de la base et fiitration, unç,liqueur qui présente les mêmes réactions que les peptoiies, même par la liqueur de Fehiing la coloration violet rouge qui sert plus particulièrement à ca- ractériser ces dernières. Or, comme cette albumine modifiée n'est pas pré- cipitée par la cbaux pas plus que la peptone qui, de plus, est notablement soluble dans l'alcool ordinaire, et qu'il est ainsi présumable que d'autres albuminoïdes jouissent des mêmes propriétés, on voit que, parce qu'une liqueur précipite simplement par l'iodure double de mercure et de potas- sium en solution acide, le réactif de Bouchardat, l'eau bromée et le tannin, on n'a pas le droit de conclure à la présence d'un alcaloïde, bien que cette liqueur ait été préalablement traitée par la chaux ou l'alcool, dans le but d'en éliminer les matières albuminoïdes. Il est ainsi de toute nécessité, pour affirmer la présence d'un alcaloïde, de l'obtenir en nature et de ne pas se contenter des précipités produits par les réactifs ordinaires, qui pourraient quelquefois induire en erreur. » 2. Malgré la constatation de la différence, signalée plus haut, que présentent les précipités alcaloïdiques et les précipités pepfoniques, il m'a paru intéressant de rechercher s'il ne se produit pas d'alcaloïdes dans l'acte de la digestion. Or, si l'on traite de la peptone par du carbonate neutre de potasse ou, à plus forte raison, par de la potasse caustique et qu'on agite avec de l'éther, celui-ci dissout une petite quantité d'un liquide volatil, à réaction alcaline, et qui présente tous les caractères des alcaloïdes. Laisse-t-on la peptone se putréfier (sans que la réaction devienne alcaline), il se forme de plus une quantité notable d'un alcaloïde solide non volatil. J'ai pu obtenir cristallisés les chlorhydrates de ces alcaloïdes. Mais si, au lieu de traiter la peptone putréfiée ou non par un alcali caustique, on em- ploie un bicarbonate alcalin, l'éther n'en enlève pas d'alcaloïde. La consé- quence de ce fait est assez intéressante. On sait, en effet, que, parmi les al- caloïdes, les uns forment des sels décomposables par les bicarbonates alcalins, les autres des sels décomposables par les carbonates neutres ou les alcalis caustiques. Comme j'ai remarqué que les bicarbonates mettent en liberté les bases des sels des alcaloïdes retirés des peptones, et que d'autre part le traitement direct des peptones par les bicarbonates ne donne pas d'alcaloïdes, il en résulte que les alcaloïdes qu'on extrait des peptones ne s'y trouvent pas tout formés, mais s'y produisent par l'action des alcalis. » Je ferai remarquer que, lorsqu'on traite les albuminoïdes par les fer- ( ii65 ) inents digestifs, on n'obtient pas d'alcaloïde par le traitement par la po- tasse tant que les liqueurs précipitent encore par l'acide nitrique. » 3. J'ai répété sur les alcaloïdes des peptones la réaction qui a été donnée récemment par MM. Brouardel et Boutmy pour distinguer les alca- loïdes animaux des alcaloïdes végétaux. La réduction du cyanoferride s'obtient, mais elle n'est pas instantanée, comme l'indiquent ces auteurs pour les ptomaïnes qu'ils ont expérimentées ; ce n'est qu'au bout de quel- ques secondes que le précipité bleu apparaît peu à peu. Cette réduction s'obtient à peu près de la même manière avec l'ergotinine cristallisée, l'a- coniline cristallisée et la digitaline amorphe ou cristallisée ('); mais elle est instantanée, comme pour la morphine (exception signalée par MM. Brouardel et Boutmy), avec l'ésérine, l'hyosciamine liquide, l'aco- nitine et l'ergotinine amorphes. Comme on le voit, cette réaction du cyanoferride ne devra être employée qu'avec les plus sérieuses ré.serves, d'autant plus que la liste des alcaloïdes végétaux est loin d'être close. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De Lt non-existence du Microzyma cretœ. Note de MM. Chamberland et Roux, présentée par M. Pasteur. K An mois de mai 1880, à la demande de M. Pasteur, nous nous sommes rendus dans les carrières de Meudon, où nous avons prélevé deux blocs de craie venant d'être extraits d'une galerie profonde, pesant environ 5i'exprune ainsi {Annales de Chimie et de Physique^ 3*^ série, t.XLlX): « Un travail très actif a lieu sur la partie brisée, et, au bout d'un certain temps, le cristal satisfait non seulement à la régularité du travail gém'ral sur toutes les parties, mais ( ii67 ) encore an rétablissement de la iiarlie nnitiléc. Beaucoup de personnes, ajoute-t-il plus loin, aimeront à rapprt)cher cfs faits curieux de ceux que présentent les êtres vivants lorsqu'on leur fait une blessure plus ou moins profonde. » » Dés l'iiniiée i86'3 [Annales de la Société d'^lgricultiire de Lyon, procès- verbaux des séances, i6 mars i864), j'avais institué des expériences pour mettre mes élèves au courant de ces constatations surprenantes, qui exigent une observation suivie pour bien les apprécier. En étendant depuis lors mes essais, j'ai été conduit à des résultats définitifs qui me semblent dignes d'intérêt. Ils démontrent que le travail réparateur devance, dans son action, celui d'accroissement des cristaux, et de plus que, pour certains sels du moins, les diverses faces d'un cristal ne possèdent pas la même puissance d'attraction vis-à-vis de la dissolution de la substance employée pour le nourrir (' ). » Le procédé que j'emploie consiste à faire usage de corps isomorphes possédant des couleurs différentes. L'alun ordinaire et l'alun de chrome se prêtent aisément à ces expériences. » 1° On prend un cristal octaédrique d'alun ordinaire, de n'importe quelles dimensions; on brise, plus ou moins profondément, un ou plusieurs de ses six sommets, ou bien on lime une ou plusieurs de ses douze arêtes. )) On le place alors dans une dissolution saturée d'alun de chrome. Au bout de quelques jours, on observe que la régularité primitive du cristal s'est rétablie par l'adjonction, remplaçant les parties brisées, d'un dépôt d'alun de chrome coloré en violet. Les sominets et les faces pré- sentent alors des arêtes vives. Si les déformations pratiquées ne sont pas trop profondes, on constate que la reformation de l'échantillon a précédé son accroissement. On obtient, en effet, des cristaux réguliers, incolores sur leurs faces, avec des parties, bien déterminées, fortement colorées en violet. Ils ont un aspect tout à fait singulier. » Si on prolonge l'expérience, le dépôt d'alun de chrome se produit sur toutes les faces. On trouvera que, en opérant sur deux cristaux octaédriques d'alun ordinaire, de même poids, dont l'un a été mutilé, placés dans la même liqueur d'alun ordinaire ou d'alun de chroiue, le cristal préa- lablement brisé possède un poids plus considérable que l'autre. Cette aug- mentation de poids est en rapport avec la profondeur de la mutilation. » 2° On sait que la dissolution d'alun ordinaire, qui donne des crislarx (') On doit à M. Lecoq de Boisbaudran des expériences remarquables qui mettent ce dernier fait hors de doute. C. F. ( ii68 ) octaédriqiies, étant ailditionnée d'une quantité suffisante de carbonate de [jotasbc, ou mieux de carbonate de soude, laisse déposer, par évapora- tion, des cristaux cubiques très réguHers et transparents, et que les cubes obtenus se nourrissent dans une dissolution d'alun ordinaire en produi- sant des cristaux présentant des faces du cube et de l'octaèdre. Ces cubo- octaèdres s'obtiennent aussi en nourrissant des octaèdres dans une disso- lution donnant des cristaux cubiques. )' 3° Dans une même dissolution saturée, fournissant des cristaux octaé- driques, plaçons deux cristaux, l'un cubique, l'autre octaédrique, d'alun ordinaire ou d'alun de chrome, qu'arrivera-t-il? On doit le prévoir si nous nous reportons à ce que nous venons de dire. Le cube, en effet, peut être cor.- sidéré comme provenant d'un octaèdre régulier fortement tronqué sur ses six sommets ; alors, par l'effet du travail réparateur signalé ci-dessus, qui le ramène à l'octaèdre, il devra en résulter qu'au bout d'un certain temps le poids du cristal cubique se sera augmenté bien plus que le poids du cristal octaédrique, en tenant compte toutefois des dimensions primitives. C'est toujours ce que l'on obtient Je ne citerai à l'appui que deux exemples : » [a] Un cristal cubique pesait of'',i5; le cristal octaédrique pesait i*'',4- Relirésau bout du même temps de la solution d'alun octaédrique, le cube modifie pesait oS'',46; son poids était devenu trois fois |)lus fort. L'octaèdre accru jiesait l'^^8; son poids ne s'était augmenté que du tiers environ de son poids primitif. • [b] Un cristal cubique pesait Ss'', i, un cristal octaédrique o*'', aS. Au bout de six se- maines, le premier pesait lo^'', 2 et le second o*'', 3i . » » 4" On constate des résultats semblables en plaçant dans une dissolu- tion donnant des crislaux cubiques deux cristaux, l'un cubicjue, l'autre octaédrique. Après le même temps, on trouve alors que c'est le cristal octaédrique qui a une plus forte augmentation de poids. Elle a pu atteindre trois fois le poids primitif, tandis que le cristal cubique ne s'est accru que d'une fraction de son poids. » Dans ces deux sortes d'expériences, les augmentations de poids des échantillons dépendent des grosseurs relatives des deux cristaux, de la durée des expériences et des conditions extérieures. >) 5° Si l'on reproduit ces diverses expériences avec deux cristaux octaé- driques dont l'im soit tronqué, ou bien avec lui cristal cubique et l'autre octaédrique, mais en les mettant séparément dans deux volumes égaux d'une même dissolution mère contenus dans des vases de sections pa- reilles, on trouve toujours que le cristal de forme différente de celle que (i'69) fournit la dissolution où il est plongé devient, au bout du même temps, d'un poids relatif plus f^'r.ind que le second cristal de comparaison. » 6" Plaçons un cristal cubo-octaédrique d'alun ordinaire dans une dis- solution d'alun de chrome. En observant de temps en temps ce cristal, on voit, non sans étonnement, que, sur toutes les faces cubiques, il y a un dépôt violet d'alun de chrome, pouvant avoir une épaisseur de plusieurs dixièmes de millimètre, tandis que les faces hexagonales, répondant aux faces de l'octaèdre primitif, sont complètement incolores. Ce fait se repro- duit sans cesse, n'importe les dimensions relatives des faces carrées et des faces hexagonales. » En prolongeant l'immersion du cristal, toutes les faces, au bout d'un certain temps, finissent par être recouvertes d'une couche d'alun de chrome. Ces couches sont bien plus épaisses sur les faces carrées. On a ainsi un cubo-octaèdre d'alun de chrome à noyau central d'alun ordinaire. La durée de l'expérience est-elle assez grande, on finira par obtenir un octaèdre régulier d'alun de chrome. » Ces expériences, vérifiées sur un grand nombre de cubo-octaèdres de dimensions très variées, ainsi que sur les cristaux aplatis non réguliers d'alun ordinaire, que l'on rencontre souvent et qui présentent des facettes octaédriques et cubiques à la fois, nous démontrent que les diverses faces d'un cristal n'ont pas nécessairement toutes la même puissance d'attraction vis-à-vis du corps contenu dans la dissolution employée pour nourrir ce cristal. » BOTANIQUE. — La phyllotaxie. Note de M. R, Bauox, présentée par M. Decaisne. « Voici un court résumé des résultats que j'ai obtenus en me livrant à l'étude des lois mathématiques qui président à l'arrangement des feuilles : » 1° Le problème de la phyllotaxie peut se réduire à celui de la dispo- sition de losanges sur une sinface de révolution ; » 2" On peut, pour simplifier, supposer les losanges égaux et le corps rond un cylindre droit à base circulaire; » 3° On doit examiner en premier lieu les dispositions qui sont possibles dans le bourgeon; » 4° Oïl déroulera ensuite, ou plutôt on étirera le bourgeon pour ob- tenir le rameau, en notant les modifications nécessaires que les dispositions primitives subissent. ( 1170 ) » Ces quatre postulata arrêtés, nous examinons successivement : )) i" Les feuilles verticillées ou rectisériées ; » 2° Les feuilles en distique; » 3" Les feuilles éparses, ou alternes, ou curvisériées, ou eu spirale. » Point de dilficultés au sujet des verticilles. Les losanges se touchent à plein bord de tous les côtés, et révolution du bourgeon ne change rien essentiellement à la disposition du début. Les feuilles opposées ou décussées sont un cas particulier des verticilles alternants. » Les feuilles en distique ont ceci de remarquable qu'on peut également les considérer comme le cas le plus réduit des verticilles et comme la plus élémentaire des spirales. L'inspection d'une Bgure très élémentaire ne laisse aucun doute à cet égard. » Passons aux feuilles en spirales proprement dites. )) Pour plus de facilité, nous développerons la surface cylindrique sup- posée en une bande indéfinie comprise entre deux parallèles. Si nous plaçons des losanges (debout sur leur petit axe) en les faisant se che- de leur côté, il est évident que la moitié de la [n + ly™" feuille arrivera juste au niveau convenable pour que l'autre moitié aborde complètement le côté de la première feuille. Si donc nous prenons comme unité le demi-grand axe du losange, la circonférence du cylindre ou la largeur de la bande est égale à 2n + i, moins la somme des chevauchements, c'est-à-dire moins une demi-feuille, c'est-à-dire l'unité : d'où cire. = 2". » Mais la distance de deux centres de losanges consécutifs, rapportés sur les génératrices parallèles du cylindre, égale évidemment deux demi-grands axes diminués de -, ou I •?./! 2 =: n n Or nous savons que l'on exprime le type phyllotaxique par une fraction yi signifiant qu'après y tours de spire et ij; feuilles on a une superposition (ou à très peu près). De plus, ou trouve que y représente le rapport de distance angulaire horizontale de deux feuilles consécutives à la circonfé- rence. Donc m in — I in — I -f = :2« OU -— • •J/ /Z 2 « Il est géométriquement impossible que les feuilles affectent, dans le bour- ( i'7' ) geon, un autre type de dispositions. Si mnintenant nous développons en donnant à « les v;dcurs i, 2, 3, 4- ■ (c^r c'est une question de nombres entiers exclusivement), nous aurons I 3 5 7 9 II 13 28 18 32 5o 72 98 Or l'observation directe nous donne les deux séries ci-dessous 1 2 /3\ 5 8 i3 21 34 55 3' 5' \8'' i3' 21' 34' 55' 89' 744' et ' ' r ^ (^\ ^ '} il M. 3' 4 7' ''' V'î^/ 29 4? 7*3 123' 3 Nous pouvons en tirer une première conclusion, a savoir que -> jr et -5 sont les seules dispositions boitrgeonnales aptes à se développer sans altéra- tion. Donc elles sont les seules stables, et il en résulte que les autres évoluent plus ou moins profondément, de façon à se rapprocher des con- ditions de stabilité qu'elles offrent. Ces conditions de stabilité soiit : i" que le nombre des feuilles d'une circonférence ne dépasse pas 3 -; 2° que le chevauchement soit contenu dans les limites extrêmes - et -• 2 3 » On voit, d'ailleurs, que la croissance des feuilles doit tendre à pro- voqner l'avènement de ces conditions. » En effet, les feuilles se développant plus vite que la circonférence, dans les bourgeons qui en contiennent un grand nombre de très petites, les feuilles augmenteront la longueur du chevauchement : - deviendra -•> -, •• , — ■ La distance de deux centres de feuilles aura donc pour expres- , , , in — m in — 1 ..-m t • c sion générale 1 et non comme tout a 1 heure. La circonie- ° n II rence du cylindre-tige égale dès lors aussi in -^\ — m. Finalement j a pour expression générale (2/z — m\. [in^ -\- n — }nri). Mais là ne se borne pas l'altération occasionnée par l'évolution bourgeonnale. Pour que la cir- conférence ne contienne plus que 1-1 2 - ou 3 - feuilles, il faut que les spires s'enroulent de n — 3, « ~ 2 on n— 1 feuilles, de façon que - devienne -H — ' -, ' -, — ■r'' • • •h — w -^ — 2ç> Y — oy in — m [lii'^ -\- 71 — in'X. ") — ( 2 " — m ) l''-3) 1/1 — III (2«'+ n ~ m'X.n) — (2« — m) [u-2) 2n — m 2n - — m 1"- - im in - — m 5n- - .2 m 2/1 - - m ( i'72 ) » Cet enroulement des spires est absolument évident pour quiconque compare les deux séries -î „5 pj r,» • • t't t, > 7; 5 • • ■ Nous aurons, en ^ 235b 34711 ' dernière analyse, les trois formules ci-ilessons : (A) (B) (C) _ ( 2 n' -I- « — h; X " ) — ( 2 /? — m)\ri — i ) 3 n — m Ces formules sont simples, et encore il est bon de remarquer que m esi une fonction très élémentaire de n, puisqu'on doit toujours avoir « 3' » En appliquant les valeurs numériques, on obtient non seulement les deux séries complètes recueillies "par les observateurs, mais de plus des valeurs voisines qui confirment les approximations et les transitions signa- lées depuis longtemps. On retombe fréquemment dans les mêmes chiffres, et cela explique la fréquence même de telles dispositions dans la nature. La disposition quinconciale se présente en particulier comme la limite (le toutes les dispositions • Lnnn les dispositions ; , qui re- ' on — lin ' j « — m ^ présentent l'enroulement maximum des spires, nous explique les hétéro- dromies sans difficulté, car aux deux séries signalées plus hnnt il f.iut 1 2 3 j 8 1 3 , , I I 2 3 , ; <-; o^ -T > - - ■ • •■, ayant pour complemeits -, .,, joindre celle-ci, -i ^■. a-u^ %> --• -i ayant pour complemeits -, ^i ^n 5 8 , , , j —^, — heterodromes. l3 21 » Ce résultat est intéressant, car il démontre que l'anomalie rentre dans la règle, exagère même la règle pour ainsi dire, » GÉOLOGIE. — Etudes sur le letrain houiller de Commenlry. Note de M. H. Fayol, présentée par M. Daubrée. « Le terrain houiller deCommentry présente, dans son ensemble comme dans ses détails, de nombreuses particularités qui ne peuvent s'expliquer d'une manière plausible par la théorie généralement admise de « l'hori- » zontalité primitive des dépôts avec affaissements successifs du sol ». ( "73) » La description de ces particularités aura peut-être quelque intérêt pour les géologues. » Isolé au milieu de roches granitiques, le bassin de Commentry a la forme d'un long ovale irrégulier ; sa surface est de 26''""i. » Des grès, des poudingues et des conglomérats, à blocs parfois énormes, forment la majeure partie du terrain houiller ; les schistes n'y entrent que pour un dixième environ, et la houille à peine pour un centième. » Les bancs, généralement disposés en demi-cuvette, ont des directions et des inclinaisons très variables. Leur épaisseur totale s'élève jusqu'à 800™ en quelques points du bassin. » Les fossiles végétaux sont très abondants; il y a beaucoup de troncs d'arbres couchés, quelques-uns inclinés ou perpendiculaires sur le plan de stratification. Il y a aussi plusieurs espèces de poissons et une grande variété d'insectes. » La partie supérieure du terrain houiller est stérile ; elle se compose presque uniquement de grès et de poudingues sur plusieurs centaines de mètres d'épaisseur. » A la base du terrain houiller, le long de la lisière septentrionale, on trouve presque partout les traces d'un gisement d'anthracite très irrégulier, qui, sur quelques points, repose directement sur le terrain primitif. Il existe à l'ouest, à peu de distance au-dessus de l'anthracite, un amas de houille ligniteuse. » C'est dans la partie médiane du bassin que se trouve la plus grande accumulation de houille (houille demi-grasse, à longue flamme). A l'est, on rencontre une couche, d'abord très mince, qui se renfle peu à peu, et de laquelle se détachent successivement un grand nombre de raniific.itions, dont huit constituent à l'ouest des couches exploitables. Ces ramifications vont en s'écartant les unes des autres (au point où elles cessent d'être exploitables, il y a 700™ de distance entre les affleurements extrêmes) ; puis elles disparaissent, soit en s'amincissant, soit en passant graduellement au schiste. » Les couches de houille de Commentry sont très irrégulières. La couche principale, désignée sous le nom de grande couche, a une épaisseur variant de o à So™ ; dans leurs renflements, les autres couches dépassent rarement 5" d'épaisseur. » L'une des ramificalinns, dite rouc/ie (/es grèsnoirs^ se compose d'innom- brables lentilles de houille pure, de toutes dimensions, depuis jL de mil- limètre jusqu'à plusieurs mètres d'épaisseur ; ces lentilles, aux formes C. R., 188 Semestrf. (T. XCII, N- 20.) I 55 ( 1174 ) bizarres, sont disséminées dans toute la masse d'une formation de grès, à grains moyens, dont la puissance varie de lo" à 3o™. » En général, la houille est d'autant plus pure que l'amas est plus puissant. » La réunion de huit couches en une seule implique la disparition de tous les bancs intercalés. Cette disparition est graduelle et ordinairement accompagnée d'un changement dans la nature des bancs. Cela peut faci- lement se constater dans les tranchées creusées aux affleurements de la grande couche, qui ont a**" de longueur et une profondeur de 20™ à 60". En certains points on voit, au toit de la grande couche, des grès et des schistes formant un faisceau de 3o à 40'° d'épaisseur, qui, sur une longueur de 3oo™ à 400™, s'amincissent en convergeant vers la couche et finissent par disparaître entièrement. En général, chacun des bancs du faisceau se comporte comme le faisceau lui-même : il se rap[)roche de la couche; en même temps, son grain devient de plus en plus fin, et sa puissance din)i- nue; enfin il se perd au milieu des minces feuillets de schiste et de houille qui constituent ordinairement la partie supérieure de la grande couche. » Sur d'autres points des tranchées, les grès et schistes du toit paraissent parallèles à la couche ; leur section est lenticulaire, le grain va en diminuant de grosseur du centre aux extrémités. Dans ce cas, le parallélisme n'est qu'apparent; en profondeur, ces bancs se rapprochent de la grande couche. » Le changement de nature des bancs est un fait général à Commentry. J'en citerai un exemple remarquable : vers le puits Forêt, la grande couche est divisée en deux parties par un banc dit banc des Chavais, qui a pu être étudié minutieusement. Ce banc s'étend sur environ 800™ en direc- tion et 600™ suivant l'inclinaison; en son milieu, aux affleurements, il a 6" d'épaisseur et renferme des galets de o™,5o de diamètre. A mesure que l'on s'écarte de ce point, on voit les galets diminuer de grosseur; en même temps le banc s'amincit et devient de plus en plus charbonneux; en profondeur, il finit par se transformer en une veine de houille pure de o", 5o de puissance, qui se confond avec la houille de la grande couche. » Il existe d'autres bancs stériles au milieu de la grande couche ; presque tous subissent une transformation analogue à celle du banc des Chavais. » En général, les bancs de grès intercalés dans la grande couche n'ont pas exactement la direction de cette couche; quelques-uns la traversent même entièrement et vont obliquement du mur au toit, sans que l'allure générale soit aucunement troublée. Parfois les intercalations ont peu I ( i'75 ) d'étendue, et, qu'elles viennent du toit ou qu'elles viennent du mur, elles s'enfoncent dans la couche comme un coin. » Le toit de la grande couche est formé par l'extrémité amincie des bancs supérieurs; ce n'est pas un plan net, uni, mais un horizon vague, mal déterminé, constitué ordinairement par des schistes charhonneux ou bitimiineux, quelquefois par des grès et même par des poudingues. » La base du terrain houiller est un autre horizon sur lequel les bancs sont de nature très variable; en contact avec le terrain granitique, on voit des poudingues, des grès, des schistes et même de l'anthracite. Les pou- dingues de la base du terrain houiller ne sont pas partout constitués avec les mêmes éléments; ils sont exclusivement granitiques au nord-ouest, porphyriques à l'est. » On peut voir dans les tranchées, près de la grande couche, un grand nombre d'accidents, dont les bancs supérieurs ne portent nulle trace. Ce sont des plissements, des brouillages et même des failles dont le rejet va jusqu'à 4™ ou 5™. Ces failles commencent au toit de la grande couche, produisent leur effet dans les bancs immédiatement superposés et s'arrêtent plus haut sous des bancs non dérangés. » Ces divers faits, qui paraissent singuliers et que l'on ne peut expliquer d'une manière plausible parla théorie régnante de « l'horizontalité priiui- » tive des dépôts avec affaissements successifs du sol », paraissent naturels, au contraire, et s'expliquent facilement si l'on admet que tous tes matériaux qui coi^slilueiit le terrain houiller de Commenlry ont été charriés par les eaux et déposés dans un lac pi ofonil pendant une période géologicpte tiancjuille. » On peut d'ailleurs reproduire tous ces faits, au moyen d'expériences très simples qui confirment cette dernière hypothèse. » ZOOTECHNIE. — Sur la brebis laitière. Note de M. T.\yox. « A la suite d'expériences dans le laboratoire de Zootechnie à l'École d'Agriculture de Montpellier sur la brebis laitière et de nombreuses ob- servations sur les troupeaux laitiers, je tire les conclusions suivantes : » 1° Il existe une corrélation inverse entre la production de la laine et la production du lait. Les bêtes les plus laitières, pourvues de quatre ou de six mamelles, appartenant à un groupe quelconque des familles ovines ex- ploitées pour leur lait, sont presque entièrement délaiuées. La laine n'occupe plus chez elles qu'une surface du corps très restreinte. Elle disparaît sur ( ..76 ) toute la tête, sous le cou, sous le thorax et sous l'abdomen. Les régions du pli de l'aine, du pli de l'aisselle el du flanc, les membres antérieurs jusqu'au bras, les membres postérieurs jusqu'à la cuisse en sont aussi dépourvus. Toutes ces parties ne sont recouvertes que par des poils très courts. » 2" Il y a chez les brebis laitières, sur la peau des mamelles et des parties voisines, sur une surface très variable, des poils dirigés de bas en haut, en rapport avec l'activité des glandes lactées et comparables aux poils remon- tants signalés, il y a une trentaine d'années, par Guenon sur la vache. » HYGIÈNE. — Sur les alléralions du luit duns les biberons, constatées en même temps que la présence d'une végétation ctjptogamique dans l'appareil en caoutchouc qui s'adapte au récipient en verre. Noie de M. H. Fauvel, pi'ésentée par M. Wurtz. « Le Laboi-atoire municipal ayant été consulté, il y a deux .nois, par M. le D" Du Mesnil, au sujet de l'odeur fétide qui se dégage des biberons employés pour l'allaitement artificiel et sur les altérations que pouvait avoir subies le lait dans ces biberons, je fus chargé de cette étude. » Plusieurs biberons en service dans une crèche, remis au Laboratoire par M. Du Mesnil, donnèrent lieu, par mon examen, aux constatations suivantes : » Dans tous les biberons, le lait avait contracté une odeur nauséabonde, sans qu'on ait pu y déceler la présence de l'hydrogène sulfuré. Le lait était aciile, à demi coagulé; à l'examen microscopique, les globules grais- seux étaient déformés, ils avaient une apparence piriforme; de nom- breuses bactéries très vivaces et quelques rares vibrions se montraient dans le liquide. )) La quantité de lait restant dans chaque biberon était insuffisante pour une analyse chimique complète. » Le tube en caoutchouc qui sert à l'aspii-ation, incisé dans toute sa longueur, renfermait du lait coagulé et les mêmes microbes que ceux ren- contrés dans le lait du biberon; mais, en outi-e, et c'est le fait important de cette Communication, l'examen révéla dans l'ampoule qui constitue la tétine du biberon et termine le tube en caoutchouc la présence d'amas plus ou moins abondants d' une végétation ciyplogamiqae. » Ces végétations, ensemencées dans du petit-lait, ont donné en quelques ( H77 ) jours, dans des proportions considérables, des cellules ovoïdes se dévelop- pant en mycéliums, dont je n'ai pu encore observer les fructifications. » En présence de ces faits, M. le Secrétaire général de la Préfecture de police a réuni les médecins inspecteurs du Service des enfants du premier âge et a prescrit une visite de toutes les crèches, faite concurremment avec les chimistes du Laboratoire municipal. » Le résultat de ces visites a été le suivant : » Sur trente et un biberons examinés dans dix crèches, vingt-huit con- tenaient dans la tétine, dans le tube en caoutchouc et même, pour quelques- uns, dans le récipient en verre, des végétations analogues à celles qui viennent d'èlre indiquées et des microbes de l'espèce de ceux mentionnés plus haut. Plusieurs de ces appareils, lavés avec soin et par conséquent prêts à élre mis en service, contenaient encore une grande quantité de ces cryptogames. » Je ferai remarquer que, dans deux cas, on a retrouvé dans les tubes de biberons en très mauvais état du pus et des globules sanguins, et que les médecins ont constaté que les enfants auxquels appartenaient ces bibe- rons présentaient des érosions dans la cavité buccale. On peut donc en conclure que la salive pénètre dans les biberons et vient ajouter ses propres ferments à ceux du lait. Il est vraisemblable que l'acidité constatée dans le lait est déterminée par les bactéries qui s'y trouvent, et dont les germes existent dans les biberons même lavés. C'est à la faveur de celte acidité que les mycéliums dont nous avons parlé se développent. » Quelle influence la présence de ces végétations cryptogamiques et de ces microbes, qui coïncide avec une altération profonde du lait contenu dans les biberons, exerce-t-elle sur le développement des affections intes- tinales qui font de si nombreuses victimes parmi les enfants du |)remier âge soumis à l'allaitement artificiel? C'est ce qu'il est encore impossible de dire, et c'est ce que des expériences en cours d'exécution permettront pro- bablement de déterminer. » M. E.M. Delaurier adresse un Mémoire intitulé « Preuves de l'unité de la matière et observations sur les éléments chimiques, etc. ». M. L. RiNGEissEN adresse la description et le dessin d'un « système avertisseur pour la sécurité des voyageurs dans les chemins de fer ». M. J. Muret adresse un Mémoire portant pour litre : « Nouvelle mé- ( II78 ) thode pour reconnaître la quantité de liquide restant dans les vaisseaux en vidange. » M"* Delacodr adresse une Note « Sur un remède contre les dartres et les affections de la peau », (Renvoi au Concours Bréant.) M. DuMET adresse une Note relative au traitement du choléra. (Renvoi au Concours Bréant.) La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BCM.ETIN BIBUOURAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du 9 mai 1881. Annales de l' Observatoire de Paris, publiées sous la direction de M. le contre-amiral Mouchez : Observations 1878. Paris, Gaulhier-Villars, 1881; in-4°. Explication d'un paradoxe d Hydrodynamique j par G. -A. Hirn. Paris, Gauthier-Villars, 1881; br. in-8". De l'Analyse infinitésimale. Etude sur la métaphysique du haut Calcul; par M. Ch. de Freycinet. Seconde édition, Paris, Gauthier-Villars, 1881; in-8°. Recherches sur la transmission du son dans l'oreille humaine; par J.-L. Rou is. Paris, Gauthier-Villars, 1877; in-4°. (Adressé au Concours Montyon, Phy- siologie expérimentale, 1881.) Conférences de [l'Association scientifique de France à la Sorbonne pendant les années 1878, 1879, 1880. Comptes-rendus analytiques et critiques; par H. Grignet, Paris, A. Ghio, 1881 ; in-12. Valeur antipyrétique de [acide phénique dans le traitement de la fièvre ty- phoïde. Acide phénique ou bains froids? par le D' Fr. Glénard. Paris, A. Delahaye et E. Lecrosnier, 1881; in-8". Archives néerlandaises des Sciences exactes et naturelles, publiées par la So- ciété hollandaise des Sciences, à Harlem. T. XV, livr, 3, 4 et 5. Harlem, les héritiers Loosjes, 1880; 3 livr, in-8°. ( II 79 ) Verhandelingen rakende den nalmirlijl,en en geopenbaarden godsdienst, iiit- gegeven door Teylers godgeleerd genootschnp. Nieiiwe série, negende deel, t. 2 Stuk. Haarlein, de Erveii, F. Rohn, 1880; 2 vol. in-8°. Nederlandsch meteorotogiscli jnarboek voor 1876, intgegeven door liel ko- ninklijk nederlandsch meleorologiscli Institinit. Vijf en twintigste jaargang, tvveede deel. Utrecht, Keinink et Zoon, 1880; in-4° oblong. JUi délia R. y^ccademia délie Srienze di Torino. Vol. XVI, disp. 1% 2% S'' (novembre 1880-febbraio 1881). Torino, E. Loescber, 1881; 3 livr. in-8". Bullettino dibibliografia e di sloria délie Scienze malematiclie efisiche, pubbli- cato da B. Boncompagni. T. XIII, giugno 1880. Roina, 1880; in-4°. Paolo GoRiNi. Jiitobiografia. Romn, Dossi, PereHi e Levi, 1881; in-8". Niiovo studio comjiarutivo sulle pile elettriclie ton nnovi sistemi di A. Mauri. Milano, Bernardoni, 1881 ; in-F8. The zoological record fnr 1 87g; being Volume sixteenlh oflhe record of zoo- logical literature, edited by En. Caldwell Rte. London, John van Voorst, 1881; in-8° relié. Department oj tlie Jnterior. Second Report of tlie United Slales entomological Commission for iheyears 1878 and 187g, relaling to tlie rocky mounlain locust and ihe western cricket, etc. Washington, Government prinling office, 1880 ; in-8° relié. Proceedings of tlie american Academy of Arts and Sciences; new séries, vol. VIII; whole séries, Vol. XVI, Part I. Boston, Wilson and Son, 1881 ; in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 16 mai 1881. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844» publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce; t. XXI {l" et IP Parties), nouvelle série. Paris, Impr. nationale, 1 881 ; 2 vol. in-4''. Traité élémentaire de Chimie organique; pctrMM . Berthelot et Jungfleisch Seconde édition. Paris, Dunod, 1 881 ; 2 vol. in-S". Michel Chasles; parM. Ph. Gilbert. Bruxelles, A Vromant, 1881; in-8'> (Extrait de la Revue des questions scientifiques). (Présenté par M. d'Abbadie.) Etude des aberrations des priâmes et de leur influence sur les observations spec- troscopiques ; par M. A. Crova. Paris, impr. Gaulhier-Villars, 1881; opus- cule in-8°. (Extrait des Annales de Chimie et de Physique.) Quelquesjaits de Chirurgie ; par le professeur E. Simonin. Nancy, Berger- Levrault, 1881; br. in-8°. ( îi8o ) Recherches sur le mode (T action des eaux minérales; par le D"^ G. Eustache. Montpellier et Cette, typogr. Boelim, 1874; opuscule in-8°. Traité élémentaire d Ophthahnoscopie, d'Optomélrie et de réfraction oculaire; par H. Armaignac. Paris, A. Delahaye, 1878; in-ia. (Adressé aux C011- cotirs Montyon et Lacaze, Physiologie, 1881.) Essai sur lanatomie comparée des organes l'érjétalifs et des téguments séminaux des Cucurbilacé(S;par H. -A. Lotar. Lille, iinpr. Danel, 1881 ; in-8°. (Adressé au Concours Barbier 1881.) Nouvelles recherches chimiques et physiologiques sur le m'houndou [poison dépreuve des Gabonais) ; par les professeurs E. Heckel et F. Schlagden- HAUFFEN. Saint-Denis, impr. Lambert, 1881 ; in-8°. (Extrait du Journal de lAnatomie et de ta Phrsiolo(jie.) (Adressé au Concours Barbier 1881 .) Galilée, J'orricelli, Cavalicri, Castelli. Documents nouveaux tii'és des biblio- thèques de Paris; par M. Cu. Henry. Roma, Salviucci, 1880; in-4°. (Reale Accademia dei Liiicei.) Sur le calcul des dérangements. — Remarque sur un article des Nouvelles Annales. — Généralisation d'un théorcme\d' Arithmétique; par^l. Ch. Henry. Paris, impr. Gauthier-Viilars; 2 opuscules in-S". ERRATA. (Séance du 9 mai 1881.) Page ioc)o, ligne 12 (Nominations), au lieu de M. de Monget, lisez M. Demontzey. W 20. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 16 Mai 1881.) MEMOIRES ET COI\IMUrVlG\TIOI\S DES RIEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages . M. MopcnEz. — Observations méridiennes des petites plaiiélos, faites à l'Observa- toire de Greenwich (transmises par l'As- tronome royal, M. G.-B. --tiry) et à l'Obser- vatoire de Paris pondant Je premier trimestre de l'année 1881 1 125 M. Stephan. — Nébuleuses découvertes et observées à l'Observatoire de Marseille.. . 1128 M. G. DE Saporta. — Sur la présence siip- Pages . posée des Protéaeées d'Australie dans la llore de l'Europe ancienne ii3o M. Bertuelot présente la seconde édition de son o l'raité élémentaire de Chimie organique » ii33 M. BoussisGAULT présente un IMémoire «Sur la dissociation de l'acide des nitrates pen- dant la végétation accomplie dans l'obscu- rité » 1 134 NOMINATIOIVS. Commission chargée de juger |le Concours du grand prix des Sciences pliysiques de l'année 1881 : MM. //. Milne Edwards^ de Lacaze-DuthierSj Alph. Milne Edivards, Blanchard, de Quatrefages i iS^ Commission chargée de juger le Concours du prix Savigny de l'année 1881 : MM. de QuatrefageSj Blanchard, Milne Edwards, Ch. Robinj Alph. Milne Edwards 1 134 Commission chargée de juger le Concours du prix Montyou (Médecine et Chirurgie) de l'année i88i : MM. Gosselin, J'ulpian^ Bouillaiid, 3Iarey, Bouley^ Ch. Robin, H. Milne Edwards, Larrey, Cloqiiet 11 34 Commission chargée de juger le Concours du prix Godard de l'année 1S81 : MM. VuU pian, Gosselin, Bouillaiid, Ch, Robin, Larrey ii34 Commission chargée de juger le Concours du prix Serres de l'année 18S1 : MM. Gos- selin, Milne Edwards, VuJpian, de Lacaze- Diithiers, Ch . Robin 1 1 3/| RAPPORTS, M. Tresca. — Rapport sur un Mémoire de M. Graeff, relatif il une série d'expériences faites au réservoir du Furons sur l'écoule- ment des eaux.. , 1 135 MEMOIRES LUS. .'M. E. Grimaox. — Sur la transformation de la morphine en codéine et en bases homo- logues , 1 1 4» M. A. Gaudry. — Sur les plus anciens Rep- tiles trouvés en France ii/|3 CORRESPONDANCE. M. DE Gasparin, élu Correspondant dans la Section d'Économie rurale, adresse ses remeicîraents à l'Académie \\l\h M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Brochure de M. Ph. Gilbert intitulée « Michel Chasles » 1 i/J J M. BoRUELLY. — Comète découverte par M, Swift le 3o avril 1881. Observations faites à l'Observatoire de Marseille 1 1^^ M. Laguerre. — Sur la séparation des ra- cines des équations numériques 11:^6 M. G. LippMANN. — Sur le principe de la conservation de l'électricité 11 49 M. M. Deprez, — Sur un mode de représen- tation graphique des phénomènes mis en jeu dans les machines dynamo-électri- ques 1102 M. E. Mallard. — Sur la théorie de la pola- risation rotatoire 1 155 M. H. Lescoel'r. — Sur les hydrates formés par le chlorure de calcium ii58 MM. F. Rlyssen et Eue. Varenne. — Sur la solubilité du chlorure mercureux dans l'acide chlorhydrique 1 161 M. Ch. Tanret. — Peptones et alcaloïdes,. ii63 MM. Chamberland et Roux. — De la non- existence du Microzyma cretœ i i(j5 M. A, Loir. — Sur la cristallisation des aluns i 166 M. L. Baron. — La phyllotaxie 1169 M. H. Fayol. — Études sur le terrain houiller de Commentry 1 172 M. Tayon. — Sur la brebis laitière i i-jS M. H. Fauvel. — Sur les altérations du lait dans les biberons, constatées en même temps que la présence d'une végétation cryptogamique dans l'appareil en caout- N° 20. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. chouc qui s'adapte au récipient en verre. M. E. Delabrier adresse un Mémoire inti- tulé u Preuves de l'unité de la matière et observations sur les éléments chimi- ques, etc. » M. L. RiNOEissEN adresse la description et le dessin d'un « système avertisseur pour la sécurité des voyagenrs dans les chemins de fer » BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE ERRATA Pages . II 76 1177 Pages. M. J. Muret adresse un Mémoire portant pour titre : a Nouvelle méthode pour re- connaître la quantité de liquide restant dans les vaisseaux en vidange » 1177 M"* Delacour adresse une Note « Sur un re- mède contre les dartres et les affections de la peau » 1 1 78 M. DuMET adresse une Note relative au trai- tement du choléra 1 178 1178 1180 I I PARIS. IMPRIMRRIB DE GAUTHIBR-VM.LARS, succKsstOB oi MALLBT-BACUBLIBfl , Quai des Augustina, Si. J881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAS ran. liES SKCRÉTAIRES PERPÉTlJEIiS. TOME XCII. W 21 (23 Mai 1881)- PARIS, GAUTHIER- VILLARS, IMPRIMEUR- LIBRAIRE DBS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIB DBS SCIENCES SUCCESSEUR DE MALI ET-BACHELIER, Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté djlns les séances des aS juin 1862 et 24 mai 1876. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de C Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a a volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennen t *u plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Note? ou Mé- «ïoires sur l'objet du leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Ac demie sont imprimés dans les Comptes rendus, mi les Rapports relatifs aux prix décernés ne le «0 qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance p blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savant étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personi qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'A demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires s< tenus de les réduire au nombre de pages requis. Membre qui fait la présentation est toujours nomn mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet EitB autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le f* pour les articles ordinaires de la correspondance a» cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être rem l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis à tem le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte re actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu « vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part. Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des I teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapport:" les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative un Rapport sur la situation des Comptes rendus a[| l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du j sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 MAI 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Su7' l'ancien Observatoire du Caire. Note de M. de Lesseps. « Notre confrère M. Faye, Président du Bureau des Longitudes, m'avait demandé depuis longtemps de faire faire des recherches au Caire pour savoir si l'Observatoire de cette ville possédait encore les volumes de la Connaissance des Temps antérieurs aux quarante dernières années, qui n'existent plus à Paris. Après des investigations sans résultat, j'ai pu enfin savoir, lors de mon récent séjour en Egypte, que l'Institut égyptien du Caire, où je venais d'être reçu comme Président d'honneur en remplacement de Mariette, avait recueilli cette collection complète de iQjÇ) à 1866. » L'ancien Observatoire du Caire, fondé par Méhémet-Ali, n'existant plus et ses beaux instruments ayant été dispersés dans divers établissements, j'ai recommandé de les faire réunir autant que possible et j'ai adressé au khédive d'Egypte un Rapport dont je vais donner lecture. Rapport h Son Altesse Tewfick 1" , hliédhe d'Egypte. « Permettez-moi, comme Membre de l'Ac-adémie des Sciences de Paris, d'exprimer a Votre Altesse combien le monde savant serait reconnaissant de l'impulsion que vous daigne- nez donner à l'Astronomie eu Egypte. C.K., 1881, i"5e"im/-<;. (T, XCII, IN» 21.) I 56 ( ll82 ) « La pureté et la sérénité du ciel font de l'Égyple le pays le plus favoiable à des obser- vations astronomiques; aussi a-t-il été justement appelé l'antique berceau de l'Astroiioime. » Les pyramides, dont les faces ont des relations bien exactes avec les points cardinaux et dont les bases uni un rapport remarquable avec les dimensions du globe, les zodiaques d'Esneh et de Danderah, indiquant la marche de la ligne des équinoxes, le cercle d'or de 365 coudées de circonférence qui servait dans le lcni])le d'Osyniandas à observer le mou- vement du Soleil en déclinaison, attestent combien les anciens monarques égyptiens proté- geaient l'Astronomie et avec quel amour leurs sujets la cultivaient. » Aristille etZimocharis furent les premiers observateurs de l'École d'Alexandrie, où ils se sont distingués par leurs études sur les étoiles, Aristarque par ses observations du Soleil, Ératosthènes par la détermination de l'arc céleste compris entre Alexandrie et Syène. Hipparque catalogua les étoiles visibles et leur assigna leurs positions respectives; il inventa la parallaxe et l'équation du temps; enfin Ptolémée réunit et compléta les connaissances d'Hipparque dans l'Ouvrage qui parut à Alexandrie vers l'an laS avant Jésus-Christ, résu- mant tontes les richesses astronomiques des anciens. » La grande Table hakémite dont on se sert encore aujourd'hui en Europe et en Amé- rique est le plus beau monument astronomique qui nous soit resté de l'Ecole du Caire, dont l'éclat était si vif au moyen âge. » Quoique l'Europe soit arrivée aujourd'hui aux plus grandes découvertes théoriepies, il lui reste néanmoins beaucoup à accomplir. Elle aurait besoin d'un système continu d'ob- servations, aQn de perfectionner la théorie de la Lune, si utile aux marins, de connaître avec exactitude les perturbations produites par Mars et Jupiter sur les petites planètes, les périodes des satellites, afin d'en déduire les masses des grandes planètes, etc. » Comme celle continuité d'observations ne peut être nulle jiart mieux établie qu'en Egypte, j'ai l'honneur de proposer la fondation d'un Observatoire qui, sous la haute jiro tection de Votre Altesse, deviendra l'un des premiers Observatoires du monde.... Cet éta- blissement pourrait être utilement dirigé par M. Ibrahim Esinatt, jeune érudit égyptien, qu s'est distingué par ses études et ses travaux à l'Observatoire de Washington. Il coûterait très peu de frais d'installation dans un local du domaine de Votre Altesse, muni des beaux instruments qui existent au Caire. • F. DE Lesseps. » Caire, le 25 avril 1881 (Cliam el Kessim). » » J'espère que l'approbation de l'Académie encouragera le jeune prince qui gouverne rÉgy[)te dans la pensée de reconslituer l'Observatoire du Caire, dont les études pourront rendre de grands services à la Science astro- nomique. A "83 ) ASTRONOMIE. — Nébuleuses découvertes et observées à l' Observatoire de Marseille; par M. E. Stephan. Positions moyennes pour 1880, o. N* Ascension Distance polaire d'oi'di'«. droite, nord. Description sommaire. h m 8 ^ ' " ^ 1... 13.48.56,00 49- 7-54>5 Excessivementpelite; faible; ronde; enveloppe deux très petits points brillants. Elle est dis- tincte de 3688-93-94-95 J.-F.-W. Elerschel. 2... i3. 56. 26, 66 55.35.35,4 Faible; arrondie; irrégiiliére; enveloppe deux petites étoiles. 3... i4' 6.31,6?, 73.35.38,5 Excess. faible; modérément étendue; irrégu- lièrement arrondie; très peu de condensa- tion; pas de point brillant. 4('), i4-24. 1,19 60, 38. 25, 5 Passablement brillante; assez petite; un peu ovale de SO à NE; noyan brillant; semble résoluble. 5... 14.24.34,3'? 54. 0.11,3 Excess. excess. faible; allongée de 0 3o°S à E 3o°N; longueur, 45" environ ; très peu de condensation; distincte de Sgiy Herschel. G... i4.34-37,68 77.32.25,0 Assez brillante; assez petite; ronde; bien con- densée graduellement vers le centre. 7... 14.24.48,13 77.35.24,5 Faible; petite; ronde; faiblement condensée vers le centre. 8... 14.25.29,34 60.17. 8,3 Faible; petite; irrégulière; enveloppe plu- sieurs petits points brillants; semble réso- luble. 9... i4.4''32)84 76. 2.21,6 Excess. excess. faible; petite; ronde; à peine un j)eu de condensation. 10... 14.56.40,89 63.33.4i)< Modérément étendue; assez brillante; arron- die; un peu de condensation centrale. 11... i5. 8.38,40 88.23.53,8 Assez faible; assez petite; ronde; graduelle- ment condensée vers le centre. 12... 15.14.17,71 86. 2.46,2 Très faible; très petite; enveloppe deux petits points brillants. 13... i5.a4. 2,3i ^6. 3g. 8,9 Faible; ])etite; irrégulière; un peu allongée de S .\ N; enveloppe deux petits points bril- lants. (') Une première description de la nébuleuse n" 4 (du i5 mai 1877) portait • excessive- ment petite et faible >. ; cependant, le 4 juin 1880, jour où la même nébuleuse est décrite comme passablement brillante, l'état du ciel était très médiocre. { II 84 Positions nioyeniips pour 1880, o. d'ordre. 14... 15 .. Ascension droite. h m s 1^.-4. 6,i3 15.25.35,34 1G... l'i. 80.3.4 ,89. 17... 15.33.25,71 18... .5.35. 5,3i 19... 15.47.40,70 20... 16. 9.58,66 Distance polaire nord. Description sommaire. 46. 38. 17,3 Étoile i3'-i4'' paraissant légèrement nc'lmleuse. 46.39.55,9 Modérément faible et étendue; arrondie; un peu de condensation anloiird'iin petit point central; une antre petite étoile projetée au NO. 58.44- 7'*^ Modérément faible: petite; effilée de OSO à ENE (petit fuseau). 72. 34. 5?., 9 Faible; très petite; irrégulièrement arrondie. 79.. 2g. o,q Excess. excess. faible; petite; ronde; un peu plus brillante au centre. 68.32.?.7,9 Très faible; ronde; assez, étendue; un point plus brillant au milieu. 54.35.16,6 Étoile nébuleuse de i3'' grandeur. rofitions moyenne'' ries étoiles de compmnisnn pour' 1880,0. N- Ascension Distance polaire d'ordre. Noms des étoiles. droite. nord. Antorilé. 1... ioi3-i4W.(.V.C.1,H.XIII. h m s ,3.47-4'-,88 û r 1, 49. 6.27,7 Cat. W. 2... a484 Arg. Z. -h 34° i3. 58. 21, 26 55.3o.52,5 Cat, Arg 3... ii4 W. [N.C.),H. XIV. 14. 7 . l5,22 73.33. 26,9 Cat. W. 4... a 544 Arg. Z. -+- 29" 14.26.26,56 6o.36.3i , . Cat. Arg 5... 5i8 W. (iV. C.),H.XIV. 14.25.21 ,23 53.56.41,4 Cat. W. 6... 38o W. {A.C.),H. XIV. 14.22. o,5o 77.2. ..6,7 Cat. V\r. 7... Id. 8... 577 W. (iV. Cl, H. XIV. 14.28.31,45 60 . 3 I . 9,2 Cat. W. 9... 844 W. [^.C], H. XIV. .4.45.5. ,.3 76. ..2'. ,8 Cat. W. 10... i?5i W. (N.C.),li. XIV. .4.58.36,8. ()3. 29.25,9 Cat. W. 11... i5i W. (^. C.),H. XV. i5. 10. .5,83 88.24.27,0 Cat. VV. 12... 278 W. (^. C.),H. XV. .5.17. 4,63 85.57.25,9 Cat. AV. 13... 5oi W. (A'. Ci, H. XV. .5.23.29,86 46,4. .24,. Cat. W. 14... Id. 15... Id. 16.. . 883-84 W. (A^. C),H.XV. i5.36.58,2. 58.42.48,4 Cat. W. 17... 947 W. (iV. C), H. XV. .5.39.24,73 72.34.36,1 Cat. W. 18... Id. 19... 1116 W. [N. C), H. XV. .5.45.59,89 68.39.38,8 Cat. W. 20... 223 W. (iV. C),H. XVI. .6. 8. .,94 54.37.50,3 Cat. W. f n8' BOTANIQUE FOSSILK. — Sur les c/cnres Williamsonia Carriitli. el Goniolina d'Orb. Note de ÎMM. G. de Saporta et A. -F. Mario\. « 1. JVillinmsonia. — Ij'éliule qne nous pourstiivons en commun sur Vêvoltdion des Phanérogames notis a conduits à l'examen des genres JViUiamsonia et Goniolina, qui représentent les végétaux les plus anciens dont les parties fructifères nous aient été conservées parmi ceux qui ont inauguré le stade angiospermique. T.eurs restes fossiles se rapportent à l'horizon de l'oolilhe moyenne, c'est-à-dire aux couches bathonieinies, oxfordiennes ou coralliennes, el leur nature réelle ne nous semble pas avoir été encore nettement définie. » Le genre n'illiamsonia doit son nom à T\I. Carruihers, qui décrivit en 1868, de concert avec M. Williamson, divers échantillons recueillis, il va près de cinquante ans, par James Yales, dans les grès bathoniens du Yorkshire. Trompé par des connexions forluites, dues à un accident de fossilisation, entre les organes du nouveau genre et les tiges feuillées du Zamites gigas contenus dans les mêmes lits, le botaniste anglais fut entraîné à consitlérer le JFillinmsonia comme répondant à l'appareil re()ro(lucteur d'iuie Cycadée jurassique. M. Brongniart, qui avait acquis pour le 3Iuséum de Paris une partie de la collection réiuiie par J. Yates, admettait lui-même les rapports supposés entre les deux types, sans se prononcer d'ailleurs sur la signification qu'il fallait y attacher. L'étude de cette curieuse collection avait déjà démontré à l'un de nous, dès 1870, que les débris du TFiUiam- sonia n'avaient qu'une relation apparente avec le Zamites gigas, et qu'ils dénotaient plutôt l'existence d'un type angiospermique éteint, comparable à celui de nos Spadiciflores ('). » L'année dernière, M. le D" A. Nathorst, de Stockholm, ayant examiné les échantillons de Tï'illinmsonia du musée d'York, fut frappé par les ana- logies qu'il remarqua entre les organes coniuis de la plante jurassique et ceux des Balanophorées. » En admettant même que le rapprochement proposé par ^L Nathorst fût basé seulement sur luie apparence extérieure et non pas sur des carac- tères intimes, ce que nous serions portés à croire, il n'en était pas moins de nature à attirer l'attention. M. Nathorst venait de découvrir de nouveaux (') Voir Comte de Saporta, Paléontologie françnisc, 2° sôrie : PUinle>: jurassiques , II, Crcadées, p. 55 et 36. ( II 86 ) vestiges de TVilliamsonia clans l'île de Bornholm, sur un niveau géologique correspondant à celui du Yorkshire, et nous eu possédions nous-mêmes provenant de l'oxfordien de Poitiers. Il s'agissait donc bien d'iui type ayant possédé autrefois ime extension géographique considérable au sein de l'Europe oolithique et la revision des échantillons de ;\I. Yates, déposés au Muséum, s'imposait naturellement à nous. M. B. Renault a bien voidu faciliter nos recherches avec sa complaisance ordinaire. » Les fossiles en question sont des moules en creux, dont l'interprétation exige l'emploi d'une substance plastique, susceptible de restituer le relief des anciens organes. Ils dénotent l'existence d'une plante rigide dont les appendices auraient été formés par un tissu dense et corné, rappelant par exemple celui des feuilles de Pandanées. Les feuilles de fVilliamsonia étaient courtes, setni-amplexicaules, ensiformes, mais creusées en gouttière comme celles des Broméliacées et des Aloïnées, et à bords inermes. Elles se termi- naient en une pointe obtuse et calleuse. Elles étaient parcourues par des nervures longitudinales, entremêlées de nervilles ramifiées en un réseau, difficilement reconnaisable sous l'épiderme qui le recouvrait. » La tige portait à son extrémité les appareils reproducteurs dans lesquels ou peut distinguer deux modes différents de structure, indiquant, selon toute vraisemblance, un végétal dioique. On observe dans tous les cas iHi iiivolucrepolyphylle que la courbure des bractées dont il est formé tait paraître globuleux. Il enveloppe un appareil central solide dont la destruction a donné lieu, dans les sédiments, à une cavité. Cet organe devait être lui-même caduc, au moins dans certains cas, puisque l'on rencontre assez souvent des involucres vides, montrant à leur centre la cicatrice de son insertion. » Les pièces de l'involncre mâle paraissent disposées sur un seul rang ; elles sont couniventes, allongées et atténuées au sommet. Les appareils mâles sont des plus singidiers et n'ont été que très imparfaitement compris par Carruthers, qui ne s'est pas servi autant que nous de nioulages. L'organe représente un axe conique dont la base est cernée par une zone circulaire marquée de stries rayonnantes. Le bord externe de cette zone, lorsqu'on le met à nu, est occupé par un assemblage de très petits compartiments, î» contours irrégulièrement hexagones, qui semblent correspondre à autant de loges à pollen. Celle zone basilaire, dans notre esprit, répondrait à une portion stérile et persistante de Vandrnjihore, qui dnns son intégrité aurait recouvert l'ensemble du réceptacle conique d'une couche feutrée d'appendices staminanx, rappelant par leur disposition et leur rôle l'appareil ( ii87 ) mâle des Typha. L'axe était enfin surmonté d'une expansion infundibn- liforme des |)lus curieuses, que l'on rencontre dans lessédiments tantôt en place, taiiiôi détachée, et dont les bords évasés paraissent avoir été frangés ou déchiquetés, tandis que les parois de reiitoniioir étaient formées d'un tissu fibreux des plus denses. Cet ajipendice terminal ne saurait être com- paré à rien, saut peut-être à la pelotte spongieuse qui couronne le spadice des Ainorpliopliallit&. » L'appareil femelle des WiUiamsonia est pourvu du même involucre globideux c|ue l'appareil mâle; ses bractées sont seulement un peu plus courtes. L'organe contenu dans cet involucre, certainement caduc à la ma- turité, consistait en un réceptacle ou spa « représentant le coefficient de dilatation du gaz et t sa température. w En égalant ces deux valeurs de V, on exprimera que la pression et la chaleur, successivement appliquées au gaz, l'amènent au même état de volume, ce qui donne (3) V„|=V„(. + «0, d'où ^ = ^- Telle est la relation d'équivalence cherchée. » Pour simplifier, faisons Vo = i et appliquons les formules (i) et (3) aux cas particuliers des conditions atmosphériques, c'est-à-dire aux près- ( "92 ) sions variant de yio™'" à 790""" et aux lempéralures de — 2'i" à H- /|0", limites entre lesquelles on peut regarder la loi de Mariotte comme rigou- reusement exacte et le coefficient de dilatation a comme constant et égal à 0,00367. Posons, en outre, Hp = 1"'™== 760""", et nous aurons finale- ment, après substitution de V dans (3), H a 0,00367 » Avant d'appliquer ces formules, il est nécessaire de décrire l'instru- ment employé. Il se compose simplement d'un thermomètre ordinaire à alcool ou à mercure et d'un thermomètre à air, destiné à faire connaître les volumes du gaz correspondant aux températures observées. Je ne puis entrer ici dans les détails de construction et de graduation du thermomètre à air; ces explications sont données dans le Mémoire. » Après avoir déterminé expérimentalement le volume ¥„, pris pour unité, et l'avoir ramené à la pression normale, on calcule avec cette donnée les volumes V du gaz aux diverses pressions H et les températures t équi- valentes au moyen des formules précédentes. On obtient ait)si \\n Tableau numérique que l'on peut traduire graphiquement par une courbe Co, à l'aide des groupes de valeurs de H et de t. » Si la température restait à 0°, la pression seule influant sur le volume du gaz, il suffirait, pour trouver la pression, de lire ce volume sur le ther- momètre à air et de suivre sur l'épure l'horizontale qui porte le chiffre du volume observé : le point de rencontre de cette horizontale avec la courbe €„ appartiendrait à la verticale correspondant à la pression cherchée. » Mais, la température étant d'ordinaire un nombre quelconque, les volumes V correspondant aux pressions diverses s'obtiennent par la for- mule V'= V(i -^ a.t')\, si t' = 10° par exemple, Y' = V X 1,0367. » Cela signifie qu'il faudra multiplier chaque valeur de V du premier Tableau, relatif à 0°, par le nombre constant 1,0367. ^^^ températures équivalentes aux pressions seront calculées par la formule t = . » Le Tableau résultant de ces calculs permettra de construire la courbe 0,0. Les autres courbes s'obtiendront d'une manière analogue. » Mode d'obserualivii. — Pour trouver la pression atmosphérique, il suffira de lire sur le thermomètre ordinaire la température et sur le ther- momolre à air le volume du gaz dans les conditions actuelles. ( 1193 ) » Prônant alors l'épure, on suit la courbe qui correspond à la tempéra- lure observée jusqu'à sa rencontre avec l'horizontale portant le chiffre du volume lu sur le thermomètre; la pression cherchée se trouvera sur la ver- ticale passant par ce point et à sa rencontre avec l'échelle des pressions. Exemple : si ^ = lo" et V = i,o6, on trouve H = 743'"'", 7. » Les courbes d'équivalences ne sont tracées que de 5° en 5°; on peut les tracer de ■>-" en 2". Pour les degrés et fractions de degré intermédiaires, on estimera facilement, à simple vue, la position des lignes correspon- dantes (en s'aidant, au besoin, d'un compas ou d'un décimètre), et la détermination de la pression se fera sans peine et sans erreur sensible, c'est-à-dire à -^ de millimètre près. Exemple : bï t — 12", G et V = 1,07, ou trouve 11 = 742'°'", 5. » Quant à la correction relative à Vallhude (c'est-à-dire la mise au point du variable), on l'obtiendra très simplement en faisant passer l'axe des températures par le point qui correspond à la pression moyenne du lieu, pression doiuiée par la connaissance de l'altitude. » Ainsi l'instrument qui vient d'être décrit pourrait être nommé, comme celui de MM. Hans et Heraiary, baiomèlre absolu {'), puisqu'il donne la pression réelle n'ayant plus de correction à subir. Mais le thermomètre que je propose est fondé sur un principe différent et plus simple; l'appareil est moins embarrassant et devient un instrument de précision si l'on trace les courbes, de a" en 2°, sur une échelle convenable. » BOTANIQUE. — Sur un Cryplogame insecUcide. Note de M. J. Lichthxstkin. (Renvoi à l'examen de M. Decaisne.) « M. Planchon a signalé à mon attention un castrés curieux de parasi- tisme : c'est la présence, dans les serres chaudes du Jardin des plantes de Montpellier, d'un Cryptogame insecticide (un Bolrjlis, même genre que celui des vers à soie) qui sur une cinéraire a tué tous les pucerons de la plante. J'envoie avec cette Note une feuille qui montrera la manière dont les in- sectes sont tués en restant couverts du mycélium du champignon. » L'Aphidien victime de ce parasite est une espèce du genre Siphono- phora, qui n'est pas décrite à ma connaissance. » L'action du parasite, foudroyante en serre chaude, paraît s'arrêter à la I') Coiiijilc.i rendus, juillet 18^3, ]>. 121. ( "94 ) température de l'air ambiant; au moins n'ai-je pu réussir à l'inoculer ni au Phylloxéra, nia d'autres pucevons [Chaitophorus aceris). Peut-être, du reste, l'inoculation directe n'est-elle pas possible, et il y aurait un stage intermé- diaire sur d'autres animaux, comme il y en a dans les Enlomoplithora et autres Cryptogames, ainsi que l'ont déjà avancé et prouvé MM. Cornu, Giard, Bùl, Lebert, etc., etc. Ce ne serait pas la forme de spore actuelle, mais bien celle du Cryptogame intermédiaire inconnu, qui tuerait les pu- cerons. » Il y a donc une espèce de muscardine qui, dans des circonstances don- nées, peut tout d'un coup tuer tous les pucerons sur une plante. Ce fait est mis hors de doute par la découverte de M. Planchon, corroborée par mon examen personnel. » M. O. Cadi.vt adresse, pour le Concours du prix Serres, plusieurs Mémoires manuscrits d'Embryogénie et de Tératologie et un Traité d'Anatomie géné- rale appliquée à la Médecine. Ces travaux sont accompagnés d'une analyse manuscrite. (Renvoi à la Commission du prix Serres.) M. P. DcFFAUD soumet au jugement de l'Académie un Mémoire portant pour titre : « Etude sur les formes rationnelles à donner aux grands sup- ports isolés en maçonnerie, pleins ou évidés, et soumis à l'action de leur propre poids, d'une charge sur le sommet et de forces tendant à les ren- verser. Solides d'égale résistance. » (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. Gerbeatt adresse, pour le Concours de Mécanique, un Mémoire portant pour titre : « Propulseur Gerbeaut. » (Renvoi à la Commission.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Rapport de M. Ducharlre «sur l'hiver de 1879-1880 et sur les dégâts qu'il a causés à l'horticulture ». (Extrait du Journal de la Société nationale d HorticuUure de France). 2" Une Brochure de M. Desboves, intitulée « Delambreet Ampère ». ( ngS ) GÉOMÉTRIE. — Sur la géométrie des sphères. Noie de M. C. Stephanos. « 1. Dans une importante Communication faite à l'Académie des Sciences [Comptes rendus, p. 71-73), M. Laguerre a introduit la notion in- génieuse des semi-plans, semi-sphères, etc., et fourni ainsi le point de départ pour la formation d'une Géométrie particulière, dans laquelle on consi- dérerait comme élément de l'espace le semi-plan, ou plus généralement la semi-sphère. » En examinant quels seraient les matériaux de cette Géométrie, j'ai re- connu qu'elle devait être identique avec la géométrie des sphères de M. Lie (' ), en ce sens qu'elle s'occuperait des propriétés des figures de l'es- pace, inaltérables par les transformations entre sphères étudiées par l'é- minent géomètre de Christiania. Dans cette Note je vais indiquer, si l'Aca- démie veut bien le permettre, comment on peut établir la communauté de fond entre ces deux théories. » 2. Pour cela je commencerai par présenter, pour les notions intro- duites par M. Laguerre, des définitions qui conviennent à mon but. Un semi-plan est constitué par un plan auquel on a attaché l'un des points sui- vant lesquels il coupe le cercle C^ à l'infini. JJne semi-sphère est constituée par une sphère considérée comme lieu de l'un de ses systèmes de droites. Il est aisé de voir, d après cela, que l'on nç peut détacher d'une surface deux semi-surfaces distinctes que si les lignes géodésiques de longueur nulle de cette surface se séparent en deux systèmes distincts, de manière que par tout point ordinaire de la surface ne passe qu'une seule courbe de chacun de ces systèmes; les cônes de révolution sont dans ce cas. » 3. Je passe aux transformations entre sphères de M. Lie. Ces trans- formations résultent des transformations linéaires de l'espace des droites lorsqu'on fait correspondre, d'après Lie, à ces droites des sphères, de sorte que, S étant la correspondance entre droites et sphères et T une transfor- mation linéaire de l'espace des droites, R=:S"''TS sera la correspondance entre sphères qui en résulte. » Maintenant, l'introduction de la notion des semi-sphères dans les cor- (') Lie, Ueber Complexe, iiisbesoiulere Linien-und Kugel-Coinple.re [Math. Annalen, t. V, p. 164-188; 1872). — Voir aussi : Klein, yergleichende Betrachtungeii uherneuere geometiische Forsclnmgcn ; Erlangen, 1872, §7. — Il est juste de noter que la présente Note est conçue dans l'esprit des principes développés par RI. Klein dans ce travail. { II96 ) respoiulances R ^S~'TS est autorisée, on peut dire imposée, par la nature de S. En effet, pour élablir la correspondance S, M. Lie part de la re- présentation des droites C^ , qui rencontrent C^ par les points P de l'es- pace à trois dimensions. Les points P d'une droite^ représentent alors des droites C^, qui sont sur une sphère, qui engendrent par conséquent une semi-splière. » S constitue donc une correspondance entre droites et semi-sphères. Deux semi-sphères opposées, c'est-à-dire détachées d'une même sphère, corres- pondent à deux droites qui sont polaires réciproques par rapport à un complexe linéaire L. Aux droites de L correspondent en particulier les points, c'est-à-dire les semi-sphères infiniment petites qui coïncident avec leurs opposées. » Parmi les droites de L, il y en a une (Z) qui joue un rôle particulier; aux droites p qui la rencontrent, correspondent des semi-plans n. Si p tourne autour d'un point de /, les semi-plans tt correspondants passent par un même point de C^ ; c'est le point attaché à tous ces semi-plans (n° 2). Aux droites du complexe L qui rencontrent la droite l correspondent des semi-phins tangents de C^ , lesquels se confondent avec leurs opposés. » Puisque maintenant S et S ' font correspondre à chaque droite une semi-sphère, ou vice versa, il résulte que R = S~'TS, de même que R~' :=S~'T~'S, fait correspondre à chaque semi-sphère une semi-sphère, tout en échangeant, en cjcnétal, les points et tes semi-plans par des semi-sphères. L'introduction de la considération des semi-sphères dans les correspon- dances R apporte donc ce précieux avantage de restituer le caractère de birationnalité à ces correspondances, et d'ôter ainsi toute ambiguïté au ré- sultat de leur composition mutuelle. » Les transformations linéaires T de l'espace des droites sont, d'après M. Klein, les unes homographiques, les autres corrélatives. Parmi ces dernières, on a à remarquer la corrélation focale L déterminée par le complexe L; toute autre peut être composée de L et d'une homographie. La correspondance R = S~'JjS échange chaque semi-sphère en son opposée. i> Le rôle des transformations R dans la géométrie des semi-sphères est établi par ce fait connu, qu'il n'y a pas d'autre correspondance entre sphères pour lesquelles le contact soit une propriété invariante. » 4. Dans le groupe tles transformations Rest contenu, comme on sait, le groupe déterminé par les transformations par rayons vecteurs réci- proques. Les transformations U de ce sous-groupe correspondent aux trans- formations T qui laissent le complexe L invariable. ( "97 ) )> Par contre, au groupe des transformations T qui ne déplacent pas la droite l correspond un (jroiijieY de tiansfonna lions R jjar lesquelles à chaque semi-plan correspond un semi-plan, de même qu'à chaque semi-cône de ré- volution un semi-cône pareil ('). Toute correspondance entre semi-plans par laquelle à des semi-plans passant par une droite c„ correspondent des semi-plans passant encore par une droite ,, ^2» • •) ^«-hi ^st une partie ali- quote de 27r et que (l) >.,+ 2 7.2+ 2'X3 + . . .+ 2A„-+ >>„t-i<27T(72 — l). Grâce à l'inégalité (i), il est toujours possible de tracer la figure que nous venons de définir. )i Cela posé, définissons 7i~i-i fonctions de :;, z,, z.,, ..., z„+,, par les équations suivantes : 2 Z, Î2— Pi Vz — h/ r^Lti ^:^' — e'>„+, 2«+l — pll-hl \2 Prt^ )i D'après la théorie générale des fonctions fuchsiennes, exposée dans un Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie dans la séance du i4 février 1 881, il existera une infinité de fondions F(z), uniformes en i;, n'existant qu'à l'intérieur du cercle fondamental, méromorphes à l'inté- rieur de ce cercle et jouissant de la propriété suivante : F(z) = F(z,j = F(z,)=... = r(z„) = F(^„^0- ( "99 ) » Entre deux quelconques de ces fonctions, diles fonctions Juclisiennes, il y a une relation algébrique. Si, de plus, on pose ^ = F( = ), J = \/§, on aura do-. (p étant algébrique en œ, de sorte que la fonction F(3) permettra d'intégrer l'équation (2). " Quel sera le genre de la relation algébrique qui existe entre deux fonctions fuchsiennes quelconque^? » Soient u et u deux de ces fonctions et (3) y(«,'0=o la relation qui les unit; soit enfin JQ{u,v) du = G{z) une intégrale abélienne de première espèce dérivée de la relation (z). G (s) n'existera qu'à l'intérieur du cercle fondamental et sera holomorphe à l'intérieur de ce cercle, On démontre que toutes les périodes doivent être nulles; la relation (s) est donc du genre o et toutes les fonctions fuch- siennes peuvent s'exprimer rationnellement par l'une d'entre elles. Nous achèverons de détinir F(s) par les conditions suivantes : » 1° F(s) sera l'une des fonctions fuchsiennes à l'aide desquelles toutes les autres s'expriment rationnellement. » 2" On aura F(«,)r=o, F(a2) = i, F(«3) = îc. Il en résultera que, dans l'équation (2), (55 sera rationnel en x et que les points singuliers de l'équation (2) seront F(«,), F(a,), ..., F(a„), F(a„,,)- De plus, la fonction F(s) reste réelle tout le long des cercles C,, G., .. . , G„, et, par conséquent, les points singuliers de l'équation (2) sont tous réels. Enfin on peut profiter des éléments qui restent indéterminés de telle sorte que F(a,), F(a2), •••, F(a„H,) deviennent respectivement égaux à « -f- 1 nombres réels quelconques donnés. » Dans le cas particulier où «= 2, l'équation (2) se réduit à l'équa- ( I200 ) tion hypergéométrique de Gauss et F(2) se réduit à cette fonction par- ticulière sur laquelle j'ai appelé spécialement l'attention dans ma Note du i4 février et dont M. Halphen a fait ressortir les propriétés les plus impor- tantes dans une Note insérée aux Comptes rendus le 4 avril i88r, » Si, de plus, on suppose À| z — Ag ^^ A-j ^=^ O, la fonction se réduit à la fonction modulaire. » Ne supposons plus «=2, mais supposons ^1 = 'Xj = )^3 =:... = ).„ ^ ^«+1 = o; les points a,, «o, .., «„+, seront rejetés sur le cercle fomlamental. La (onction F(z) ne pourra prendre, à l'intérieur de ce cercle, aucune des va- leurs F{a,], F{oc,), ..., F(«„^,i. » Supposons donc une équation différentielle linéaire à coefficients rationnels en x et dont les points singuliers soient x=¥{oc,), x = F{(X2)-, ..., a7 = F(a„+,), on y fera x = F{z). Les intégrales de l'équation proposée seront des fonctions zétafuchsiennes de 2, qui n'existeront qu'à l'intérieur du cercle fondamental et seront holomorphes à l'intérieur de ce cercle. » Cette méthode permet d'intégrer toutes les équations différentielles linéaires à coefficients rationnels toutes les fois que tous les points singu- liers sont réels. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'intégration de l'équation aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépendantes. Mémoire de M. L.-V. TuRQUAN. (Extrait par l'auteur.) « L'intégration de l'équation ( I20I ) dépend de l'intégration du système d'équations simultanées aux différen- tielles ordinaires suivant, entre les huit variables x, /, z, p, f/, r, s^ t : df df \ , df , dj , Hz — pdx — qdj- := o, dp — rdx — sdy ^= o, dq ~ s dx — t dy = o. » Le système intégral de ces équations ne renferme que six constantes arbitraires distinctes, et, si entre les sept équations de ce système on éli- mine une des constantes et les cinq dérivées p, q, i\ s, t, on trouve une valeur de z fonction de x, y et de cinq constantes ari^itraires, qui est une intégrale complète de l'équation proposée. » Ce procédé peut être en défaut lorsque quelques dérivées manquent dans l'équation proposée; mais un changement de variables, au moyen des formules z = ax' + by' + ct! ^ j = a'x'-\- h' y' + c'z', jr=aV+ (^"j-'4-c"z', ramène l'équation à la forme générale, c'est-à-dire à une forme où elle contient toutes les variables. M Cette méthode, appliquée aux équations n — s^ ^ o, Ar -h Bs -\- Ct = o, q- r — 2pqs + p'^t -= o, X^r + 2XJS -hj^t = o, 2p — [r — t)x — o, a toujours réussi et donné les intégrales obtenues par d'autres procédés. » ( I202 ) GÉODÉSIE. — Les étalons de poids el mesures de l'Observatoire de Paris et (es appareils qui ont servi à les construire ; leur origine, leur histoire el leur état actuel. Note de M. C. Wolf, présentée par M. Mouchez. « Prés de quatre-vingts ans se sont écoulés depuis qu'un arrêté du pre- mier Consul, en date du i*"' vendémiaire an XII, a ordonné le dépôt à l'Observatoire de Paris de deux étalons du mètre et du kilogramme copiés snr ceux des Archives nationales, et des appareils qui ont servi à l'établis- sement du système métrique. La garde de ces instruments était confiée au Bureau des Longitudes; elle a passé, depuis i854, au Directeur de l'Obser- vatoire. » Pendant plus de cinquante ans, il n'a existé aucun catalogue régulier de ces instruments : on ne peut donc s'étonner si actuellement il régne à l'Observatoire quelques incertitudes dans les traditions relatives aux appa- reils employés par les deux Commissions du mètre, si parfois même ces traditions ont été complètement perdues. » A l'étranger, des doutes ont été élevés récemment sur l'authenticité de l'un de nos étalons historiques, la toise du Pérou. Dans le préambule de ses observations faites en 1870 avec l'appareil du pendule de Bessel, M. C. F. W. Peters écrit, en parlant de la toise de Bessel : «Comme, depuis » l'époque des expériences de Bessel, l'original de la toise du Pérou a été » perdu, cette copie exacte (qui en a été faite en iSaS par Fortin et qui » est connue sous le nom de toise de Bessel) a acquis un haut accroissement » d'importance. » M L'attention de M. l'amiral Mouchez, Directeur de l'Observatoire, ayant été appelée par le Standard Office de Londressur cette assertion de M. Peters, il m'a chargé des recherches nécessaires pour vérifier l'authenticité et l'état de conservation de la règle de fer que l'Observatoire possède sous le nom de toise du Pérou. Ces recherches, celles auxquelles je m'étais livré depuis mon entrée à l'Observatoire, les renseignements que j'avais eu la bonne fortune d'obtenir autrefois de MM. Mathieu et Laugier, m'ont permis de reconstituer d'une manière complète l'histoire, non seulement de cette toise, mais aussi de nos autres étalons et des appareils qui ont servi à leur construction, et de démontrer que, à l'exception de quatre pièces d'impor- tance secondaire qui ont disparu à des époques que l'on peut préciser, tous les étalons et instruments déposés à l'Observatoire en exécution de ( I203 ) l'arrêté du i'"'' vendémiaire an XII y existent encore aujourd'hui, en bon état de conservation et avec des caractères indéniables d'authenticité. » Je diviserai mon travail en trois parties; la première a pour objet les deux toises du Pérou et du Nord : c'est celle que j'ai l'honneur de pré- senter aujourd'hui à l'Académie; la deuxième est relative au mètre et aux appareils qui ont servi à le construire; la troisième renferme l'histoire des étalons de poids. L'ensemble sera publié dans les Annales de l'Observatoire. » J'ai reconstitué l'histoire des toises du Pérou et du Nord à l'aide de documents empruntés aux publications et aux manuscrits de La Couda- mine, Bouguer, l'abbé Outhier, de Mairan, La Caille, Le Monnier, Legentil, et surtout à l'Astronomie de Lalande. L'exemplaire de la troisième édi- tion de cet Ouvrage que possède l'Observatoire a été enrichi, par Lalande, d'une foule de Notes écrites en vue de la préparation d'une quatrième édi- tion. Ces Notes donnent à notre exemplaire la valeur d'un manuscrit, et elles m'ont permis de rectifier quelques points mal interprétés de l'histoire de nos toises. » Les Archives du Bureau des Longitudes et celles de l'Observatoire m'ont fourni de précieux documents pour les temps les plus rapprochés de nous, depuis le commencement du xix'' siècle. » J'ai joint à l'histoire des deux toises du Pérou et du Nord celles des toises de Cassini, de Lacaille et de Mairan, qui semblent aujourd'hui per- dues, mais dont les comparaisons fréquentes avec les deux règles étalons servent à définir la précision que l'on obtenait au dernier siècle dans ces comparaisons. » L'examen détaillé des règles dans leur état actuel, la comparaison de leurs longueurs et l'étude de la forme de leurs extrémités, que j'ai faites sur la grande règle de Borda, à l'aide du comparateur de Lenoir et de Prony, m'ont amené aux conclusions suivantes : » I** L'histoire des deux toises du Pérou et du Nord peut être suivie sans interruption, depuis leur origine jusqu'à l'époque actuelle. Les deux règles que l'Observatoire possède sous ces noms sont bien réellement les toises de Godiu et de I^a Condamine. » 2° La différence de ces deux toises, comparées comme l'ont fait les académiciens de 1756, est la même aujourd'hui que celle qui a été trouvée à cette époque. » 3° La forme générale des faces terminales des deux toises est la même que celle qui résulte de l'ensemble des comparaisons anciennes. La petite différence de longueur des deux toises aux bords de leurs entailles, appré- ( I204 ) ciable sur un comparateur à levier, a dû échapper aux procédés anciens de comparaison. « l\° Il suit de là que le nettoyage subi par les deux toises en i854 n'a pas altéré d'une manière appréciable la forme ni la distance de leurs faces terminales; que, par conséquent, les bruits répandus à cette époque sur l'altération de la toise du Pérou ne reposent sur aucun fondement sérieux. )) 5° 11 résulte encore de cet examen qu'il n'est nullement prouvé que la toise du Nord ait jamais été égale à celle du Pérou à moins de j^ de ligne, ni par conséquent qu'elle ait été altérée à son retour de Laponie. Ma conviction est que nous possédons les deux toises dans l'état même, quant aux surfaces terminales, où elles sont sorties des mains de Laiiglois en 1735 ('). » PHYSIQUE. — Sur la toi du rajonnemenL. Note de M. J. Violle. (I L'intensité d'une radiation simple émise par le platine incandescent (^) est représentée très exactement par la formule \ :r^ inT^ [i ~\- zur^ j^\ comme je l'ai indiqué précédemment et comme le prouve le Tableau suivant, qui contient les valeurs calculées au moyen de celte formule pour une partie des mesures rappelées plus haut : ; = 65G j £ = O.o'j 1/195 « = 1 ,000,15 Diflerences ; = 539,2 t = o,o!l295 a= I ,oooi4 Difl'uicuces J = 535 £ = 0,0^467 K= i,ooo'|3 Dill'érences Intensilés avec Intensités avec Intensités avec t. calculées. l'observation. calculées. l'observation. calculées. l'observation 0 775.. . . 0,n5 0 u > 954.. I 0 l 0 I 0 1045. . 3,1 — 0,?. 3,4 — 0,2 3,6 — 0,' i5oo. . . i53 0 218 — I 324 + 17 1775.. . 5oi -6 812 -f-3 i365 0 V Mais si l'on essaye de représenter par la même formule les nombres de Dulong et Petit relatifs au rayonnement de leur thermomètre entre 80" et a/jo", on n'obtient pas de bons résultats. De même, la formule célèbre de ces deux physiciens, I = ina\ ne convient pas aux mesures obtenues avec le platine incandescent, et l'expression I — mT'', proposée récemment par ( ' ) Le Mémoire in extenso de M. Wolf sera publié dans le prochain 'Volume des Mé- moires de l'Observatoire. (^) Comptes rendus, séance du 4 -ivril 1881. 775 954 io45 i5oo .775 ( I2o5 ) M. Stéphan, donnant pour les intensités relatives à 954°, io45°, iSoo" et 1775° les nombres i, r,33, 4î36 et 7,76, ne saurait étj'e adoptée. » Oi\ obtient, au contraire, une représentation très satisfaisante de tout l'ensemble des mesures par la formule I = mTh'^-a'^, dans laquelle T représente la température absolue, m un coefficient con- stant, b \e nombre 0,9999938, « = i,o355o — i3X, X étant la longueur d'onde en millimètres. » Si en effet nous appliquons d'abord cette formule au rayonnement du platine, nous avons : / = 63tl. J = 589,1. ;. =535. ; = 4S2. Difierences Dill'ei ences Différences Differciiceî Intensités avec Intensités avec Intensités avec Intensités avec calculées, l'observation. calculées, l'observation. calculées, l'observation. calculées, l'observation. . » o>o4 — 0,01 » •> >i » 10 10 10 1. V 3,0 —0,3 3,2 —0,4 3,4 —0,3 I » 161 -^7 219 o 3ii -+-4 142 I . 507 o 807 — ■2 1371 -f-6 807 5,7 M Les calculs ont été faits avec les valeurs de a qui ont paru le mieux convenir aux observations; ces valeurs, 1,02713, 1,02772, i,o2838, 1,02935, satisfont à la formule a = i,o355o — i3X avec les différences respectives — 0,00016, +0,00012, -4-o,oooi5, — 0,00012. » Les expériences de Dulong et Petit sont également bien représentées parla n)ême formule en prenant rt = 1,01 161, c'est-à-dire en supposant X = i838, ce qui est parfaitement admissible, d'après les mesures de M. Mouton, qui a fixé ties X jusqu'à 2140. On a, en effet ; Vitesses de refroidissement déterminées calculées par Dulong par Excès. et Petit. ma formule. A. o 80 ' >74 ''7' — O7O4 loo 2,3o 2,35 -1-0, o5 120 3,02 3,10 -t-0,08 i4o 3,88 ^)97 +o,og C. R., 1881, i" Semestre. [T. \Cl\, fi" H.) • Sq ( I206 ) Vitesses de refroidissement déterminées calcnlées par Dulong par Excès. et Petit. ma formule. A. 0 i6o 4 '89 4) 96 -1-0,05 180 6,10 6,10 0 200 7.40 7»39 —0,01 220 8,81 8,84 -f-o,o3 240 10,69 10,46 — 0,23 » Les différences ne sont pas, en général, supérieures à celles qui existent entre les nombres calculés par Dulong el Petit d'après leur formule et les nombres observés. » De l'ensemble de ces faits il me paraît résulter que la loi du rayon- nement peut être représentée entre o" et 1775° par la formule PHYSIQUE. — De la production du son par la force de rayonnement. Note de M. A. Graham Bell ( ' ). « Au mois d'août dernier, dans un Mémoire lu à l'Association améri- caine pour l'avanceinent des Sciences, j'ai décrit certaines expériences que j'ai faites avec M. Sumner Tainter, et qui nous ont conduits à construire un pholophone, appareil pour la production du son par la lumière (^); aujourd'hui je me propose d'indiquer les progrès que nous avons faits dans la connaissance des phénomènes photophoniques depuis la publication de notre premier travail. » Dans le Méuioire lu à Boston, nous avons annoncé que des disques minces d"uu très grand nombre de substances émettent des sons lorsqu'on les soumet à l'action d'un rayon de lumière solaire à intermittences ra- pides. Le grand nombre des substances soumises à l'expérience m'a fait penser que le pouvoir d'émettre des sons dans de telles conditions devait être une propriété générale de la matière. (') Mémoire lu à l'Académie nationale des Arts et des Sciences le 21 avril 1881. (*) Voiries Proceedings ofamerican Association for the aiUancemcntof Science, 27 août 1880; V American Journal of Science, vol. XX, p. 3o5; le Journal of the American elec- trical Society, vol. III, p. 3 ; le Journal oftlie Society oftelcgraph Engineers and Eleclricians, vol. IX, p. 4o4> '^* Annales de Chimie et de Physique, vol. XXI. ( I207 ) » Jusqu'alors nous n'avions pu réussir à obtenir des sons perceptibles en opérant sur des masses des substances qui devenaientsonores quand nous les employions à l'état de diaphragmes minces; mais nous nous étions ex- pliqué cet échec en admettant que le mouvement moléculaire déterminé par la lumière était surtout une action exercée à la surface et que, dans les conditions de nos expériences, les vibrations devaient traverser la masse entière pour venir agir sur l'oreille. Nous avons donc supposé que, si nous pouvions amener jusqu'à l'oreille de l'air qui fût directement en contact avec la surface éclairée, nous obtiendrions des sons plus énergiques, qui prouveraient que les niasses un peu considérables sont aussi sonores que les diaphragmes minces. Les premières expériences faites pour vérifier cette hypothèsesemblèrcntnous donner raison. En concentrant un rayon de lu- mière solaire à l'une des extrémités d'un tuhe ouvert et en mettant l'oreille à l'autre extrémité, nous avons pu, lors de l'interruption du rayon lumi- neux, percevoir un son musical, dont la hauteur dépendait de la fréquence des intermittences et dont la force variait avec la nature de la substance du tube. » Forcé de parlir pour l'Europe, je dus alors interrompre ces expé- riences. A Paris, j'eus l'idée de les reprendre sous une forme nouvelle, qui devait me permettre d'étudier les sons produits par les masses matérielles, et aussi de vérifier le principe général de la sonorité de la matière soumise à taction d'un rajon de lumière intermittent. Pour y arriver, il fallait que la substance mise en expérience fût placée dans l'intérieur d'un vase transpa- rent, en verre par exemple, perméable à la hunière, mais arrêtant sensible- ment le son. Ainsi la lumière pourrait pénétrer dans le vase, tandis que le son produit par les vibrations de la substance ne pourrait s'en échapper. Pour le percevoir, on mettrait l'oreille en communication avec l'intérieur du vase au moyen d'un tube acoustique. » Je tls à Paris quelques expériences préliminaires, et j'obtins des résul- tats si encourageants, que je les comminiiquai à l'Académie des Sciences par une Note que M. Antoine Breguet voulut bien se charger de présenter en mon nom, le 1 1 octobre i88o(' ). Bientôt après j'écrivis àM.Tainter pour lui demander de poursuivre ces recherches en Amérique, parce que les cir- constances ne mepermettiiient pas de le faire moi-même en Europe. Comme ces expériences semblent avoir servi de point de départ à toute une série de recherches indépendantes d'une très grande importance, qui ont été Comptes rendus, t. XCI, p. Sq'). { iao8 ) faites simultanément en Amérique par M.Tainler, et en Europe par M. Mer- cadierC), M. Tyndall (5), M. W.-E. Riinlgen (^) et M. W.-H. Preece(*), je me permets de citer le passage de ma Lettre à M. Tainter relatif aux expériences en question : <( Hôtel Métropolitain, rue Cambon, Paris, 2 novembre 1880. » Mon cher monsieur Tainter, » .... J'ai songé à une méthode pour obtenir des sons par l'action d'un rayon de lumière intermittent sur les substances auxquelles il est impossible de donner la forme de dia- phragmes minces nu de tubes; cette méthode est tout particulièrement propre à vérifier la généralité du phénomène que nous avons découvert, car elle peut s'a|)pliquer aux solides, aux liquides et aux gaz. » Mettez dans une éprouvette de verre la substance que vous voulez soumettre à l'expé- rience, et adaptez à l'ouverture de celte éprouvetle un tube de caoutchouc qui portera le sonjusiju'à l'oreille; concentrez alors le ravon intermittent sur la substance placée dans l'éprouvelte. J'ai appliqué cette méthode à un grand nombre de corps, et toujours avec succèsi bien qu'il soit très difficile d'avoir un rayon de Soleil ici, et que, même lorsque le Soleil se montre, l'inlensité de sa lumière ne puisse se comparer à celle que nous avons à Washington. Des cristaux de bichrinnate de ])otasse et de sulfate de cuivre et la fumée de tabac m'ont donné de très beaux effets. Un cigare entier, mis dans l'éprouvelte, a produit un son très marqué. L'eau pure ne m'a pas donné de résultat; mais, en la mélangeant d'un peu d'encre, j'ai obtenu un son faible. Je vous conseille de répéter ces exjjérieuces et de les étendre encore.... » » Lors de mon retour à Washington, le 7 janvier, M. Tainter me commu- niqua le résultat des expériences qu'il avait faites dans mon laboratoire pendant que j'étais en Europe. Il avait d'abord étudié les propriétés d'un grand nombre de corps enfermés dans des éprouvettes, au seul point de vue de l'intensité des sons. Il arriva ainsi à constater que la ouate, la laine, la soie et les substances fibreuses en général donnent des sons bien plus intenses que les corps durs et rigides, comme les cristaux ou les dia- phragmes tels que ceux que nous avions pris d'abord. » Pour mieux éludier les effets obtenus, M. Tainter disposa les corps sur (') Notes sur la radiophonie [Comptes rendus, 6 et i3 déc. i88oj 21 et 28 févr. 1881). Voir aussi le Journal de Physique, t. X, p. 53. (') Action d'un rayon intermittent de chaleur rayonnante sur les gaz [Proc. Royal So- ciety, i3 janv. 1881, t. XXI, p. 307). (') .S'«;' tes sons que détermine l'éclairage intermittent d'un gaz (voir les Annalen der Phys. und Chemie,\M\w. 1881, n° 1, p. i55). (') De la conversion de la force de rayonnement en vibrations sonores [Proc, Royal So- ciety, 10 mars 1881, t. XXXI, p. 5o6). ( '209 ) lesquels il voulait opérer dans une cavité de forme conique, pratiquée dans une niasse de cuivre et fermée par une glnce plane. Un tuhe de cuivre, aboutissant à cette cavité, la faisait communiquer avec le tube acoustique. En opérant sur de la laine ou quelque antre matière fibreuse, il obtenait, avec cette disposition, des sons bien plus intenses qu'avec une éprouvette. » M. Tainler compara ensuite des fd)res de laine et de soie de diffé- rentes couleurs et ne tarda pas à reconnaître que les nuances les plus foncées donnent les résultats les plus marqués. La laine noire surtout lui donna un son très intense. » Comme la onate blanche s'était montrée égale, sinon supérieure, à toutes les autres matières fibreuses blanches qu'il avait essayées jusque-là, il songea naturellement à la comparera la ouate de couleur; mais, n'en ayant pas sous la main, il eut recours au noir de fumée pour teindre la ouate blanche. Le son se trouva tellement renforcé, que M. Tainter voidut opérer sur le noir de fumée seul. Il mit donc dans une éprouvette une petite cuillerée de noir de fumée, qu'il soumit à l'action d'un rayon solaire intermittent; il obtint ainsi un son bien plus intense qu'aucun de ceux qu'il avait obtenus jusqu'alors. Il enfuma une glace et l'exposa au rayon intermittent, de manière que la face noircie fût tournée vers le Soleil : le son produit fut assez intense pour être entendu, lorsqu'on prétait l'oreille, de toutes les parties du laboratoire. Si l'autre face était tournée vers le Soleil, le son devenait notablement plus faible. M. Tainter répéta tontes ces expériences devant moi dès que je fus de retour à Washington, afin de m'en fiire vérifier les résultats. » En enfumant l'nitérieur de la cavité conique et en l'exposant au rayon intermittent, avec fon couvercle de verre remis en place, nous obtînmes des effets tout à fait surprenants. Le son était si intense, qu'il fiisait réel- lement mal à l'oreille quand on appuyait celle-ci contre l'extrémité du cornet acoustique. Mais les sons devenaient sensiblement plus forts lorsque nous mettions une toile métallique enfumée dans l'intérieur du récipient. w Nous lançâmes le rayon intermittent d^ns un résonnateur que nous avions exposé à la fumée d'une lampe, et alors nous pijmes observer de curieuses alternances de son et de silence. Nous faisions d'abord tourner le disque interrupteur avec une très grande vitesse, puis nous le laissions peu à peu revenir au repos. On entendait d'abord un son niusic.il liés faible, dont la hauteur dimuuiait peu à peu à mesure que les interruptions se ralentissaient. Quant à l'intensité du son produit, elle varia d'une ma- nière très remarquable. A chaque instant il se produisait des renforcements { I2IO ) secondaires, qui devinrent de plus en plus marqués à mesure que nous ap- prochionsde la hauteur normale du résonnateur. Lorsqu'eiifin la fréquence des interruptions se trouva égale à celle des vibrations de la note fonda- mentale du résonnateur, le son devint si intense, que plusieurs centaines de personnes auraient pu l'entendre à la fois. » Ces effets du noir de fumée m'ont semblé d'autant plus extraordi- naires, que je me souviens parfaitement d'avoir fait, pendant l'été de i 880, sur des diaphragmes enfumés, des expériences qui n'avaient donné auctm accroissement d'intensité de ce genre. Ainsi l'examen des carnets de nos expériences photophoniques antérieures nous a fait trouver au Tome VII, page 57, la note qui snit : « Expérience V, — Diaphragme de mica recouvert de noir de fumée du côté exposé à la lumière. » Résultats, — Son distinct, ]ieu différent de celui que donne le diaphragme sans noir de fumée. — A. G. B., 18 juillet 1880. » J'ai vérifié celle expérience; mais je trouve le son un peu plus fort avec le noir de fumée que sans. — S. T., 18 juillet 1880. » » En répétant cette ancienne expérience, nous sommes arrivés à un ré- sultat identique à celui que nous venons d'indiquer; la couche de noir de fumée mise siu' le mica ne nous a donné qu'un accroissement d'intensité douteux, ou en tout cas très fail)le. Dans cette expérience, nous avons con- staté l'effet produit, tantôt en mettant le dia()hragme de mica contre l'oreille, tantôt à l'aide d'un cornet acoustique dont une extrémité était fermée par le diaphragme. Le son s'entendait mieux à l'air hbre, eu mettant l'oreille aussi près de la surface noircie qu'il était possible de le faire sans intercepter le rayon lumineux. )> A l'époque oii j'avais lu mon Mémoire à l'Association américaine, il m'avait été impossible de savoir si les corps rendus sonores par l'action directe du rayon solaire intermittent pouvaient reproduire les sons de la parole articulée sous l'action du rayon ondulatoire parti de notre transmet- teur photophonique. On comprendra sans peine la difficulté qui m'avait arrêté, si l'on considère que les sons émis par les di iphragmes minces et les tubes étaient si faibles, que les corps sous cette forme ne pouvaient donner de sons perceptibles à une grande distance du transmetteur; d'un autre côté, à une faible distance, on ne pouvait non plus juger des effets produits par le transmetteur articulé, parce que la voix s'entendait direc- tement à travers l'air. Mais les sons très intenses que donne le noir de ( I2II ) fumée nous ont permis de démontrer que ce corps peut, dans le photophone articulant, être substitué au récepteur électrique dont nous nous étions d'abord servis. M II nous a été impossible d'opérer à de plus grandes'distances sans hé- liostat, à cause de la difficulté de maintenir la lumière dirigée d'une manière constante vers le récepteur. Des mots et des phrases prononcés dans le transmetteur à voix basse ont été reproduits d'une manière intelligible par le récepteur de noir de fumée. » Pour obtenir des effets à dislance sans le secours d'une lentille, nous prenons deux disques perforés de la même façon, et nous faisons tourner rapidement l'un des deux, tandis que l'autre reste stationnaire. Ce genre d'interrupteur est aussi très commode pour opérer avec la lumière artificielle. Le récepteur se compose d'un réflecteur parabolique, au foyer duqnel se trouve un vase de verre contenant du noir de fumée ou quelque autre sub- stance sensible et en communication avec un cornet acoustique. Le rayon de lumière est interrompu en traversant les deux disques perforés et, quand on met cet instrument en action, le récepteur sensible fournit des signaux musicaux comme les points et les traits de l'alphabet Morse, grâce à de légers mouvements que le miroir fait sur son axe. » On peut aussi remplacer le réflecteur parabolique par un réflecteur conique, comme celui qu'a proposé M. Sylvanus Thompson ('). » Quant aux corps sensibles qu'il convient d'employer, nos expériences font voir que pour les solides l'état physique et la couleur sont deux con- ditions, qui ont une influence marquée sur l'intensité des sons obtenus. Le maximum cVintensilé s'obtient avec tes corps de consistance (dclie, poreuse et spongieuse, et avec ceux qui ont les couleurs les plus foncées ou les plus ab- sorbantes. » Les corps qui ont donné les meilleurs résultats jusqu'ici sont la ouate, la laine, les matières fibreuses en général, le liège, 1 éponge, le platine et les autres métaux à l'état spongieux, et le noir de fumée. » Voici comment on peut essayer d'expliquer l'intensité des sons que donnent ces substances. Prenons, par exemple, le noir de fumée, corps qui s'échauffe sous l'action de tous les rayons, quel qu'en soit le degré de ré- frangibilité. Je considère une masse de cette substance comme une sorte d'épongé dont les pores sont remplis d'air au lieu d'élre pleins d'eau. Lorsqu'un rayon solaire tombe sur cette masse, les molécules de noir de (') P/iil. Mag., avril i88f, vol. XI, p. 286. ( I2I2 ) fumée s'échauffent, et fiar conséquent se dilatent, ce qui fait contracter les pores compris entre elles. Cela chasse nécessairement au dehors une ceit.iine quantité d'air, tout comme en pressant une éponge mouillée nous en faisons jaillir l'eau. La force avec laquelle a lieu cette expulsion de l'air doit élre notablement accrue par la dilatation de l'air lui-même par suite de son contact avec les molécules échauffées du noir de fumée. Dès que la lumière cesse d'arriver, l'elfet contraire se produit : les molécules de noir de fumée se refroidissent et se contractent, laissant ainsi de plus grands espaces entre eux, et l'air qui remplit ces espaces se refroidit aussi. Un vide partiel se produit, dans lequel l'air extérieur se précipite, connue l'eau se précipite d^ns une éponge que l'on cesse de comprimer avec la main. » Ainsi se produit dans ratmos|)hère une onde de compression toutes les fois qu'un rayon solaire vient tomber sur le noir de fumée et une onde de raréiacliou toutes les fois «pie la lumière est interceptée. Cela nous pei met (le comprendre comment il se fait (jii'itn corps tel que te tjoir de fumée puisse déterminer dans iair ambiant des vibrations sonores intenses, quoiqu'en même temps il lie communique qu une li'ès faible vibration à la masse solide ou nu diaphragme sur lequel il repose. » ]M. Preece a, de son côté, reconnu le même fait en Angleterre, et il s'est demandé si, dans les expériences faites sur des diaphragmes minces, le son perçu était dû à la vibration du disque, ou, selon l'idée de M. le professeur Hughes, à la dilatation et à la contraction de l'air contenu dans la cavité derrière le diaphragme. Dans un Mémoire lu à la Société royale le lo mars, M. Preece ilécrit plusieurs expériences qui lui semblent [)rou- ver que les effets observés sont dus uniquement aux vibrations de l'air enfermé, tandis que les disques ne vibrent pas du tout. .) Voici les raisons qui me portent à ne pas adopter cette manière de voir : » i" Lorsque l'on concentre un rayon solaire intermittent sur une feuille de caoutchouc durci ou de quelque autre substance, on entend un sou musical non seulement en appliquant l'oreille derrière le point sur lequel tombe le rayon, mais encore eu la mettant contre une partie quel- conque de celte feuille, même à o", 20 ou o",'io du point sur lequel tombe la lumière. » 2" Si l'on fait tomber le rayon intermittent sur le diaphragme d'un transmetteur de Blake, on entend un son musical intense partir d'un téléphone en communication électrique avec le bouton de carbone. On obtient encore de bons résultats lorsque le bouton de carbone et la pile ( 12,3 ) font partie du circuit principal d'une bobine d'induction, tandis que le té- léphone fait partie du circuit secondaire. » Pour ces expériences, il faut enlever la caisse de bois et l'embouchure du transmetteur, afin qu'il ne reste de cavités pleines d'air d'aucun côté du diaphragme. a 11 est donc évident qu'avec les disques minces une vibration du diaphragme est réellement déterminée par l'action du rayon intermittent, indépendamment de la dilatation et de la contraction de l'air enfermé dans la cavité située en arrière lin diaphragme. » Lord Rayleigh a démontré par le calcul qu'une vibration assez éten- due pour produire un son appréciable doit nécessairement résulter de l'action intermittente d'un rayon accompagné de chaleur, et il termine ainsi : « Nous sommes, je crois, en droit de conclure que rien ne s'oppose » jusqu'ici à ce que nous admettions que les sons en question sont dus à » la flexion des plaques inégalement échauffées. » {Nature, t. XXIII, p. 2740 Cependant M. Preece prétend prouver que les sons produits ne peuvent s'expliquer par cette hypothèse; mais l'expérience qu'il invoque n'est pas concluante. D'après M. Preece. si l'explication de lord Rayleigh était juste, la dilatation et la contraction d'une bande mince de substance soumise à l'action d'un rayon intermittent pourrait ouvrir et fermer u!i circuit voltaïque, de manière à déterminer la production d'un son par un téléphone compris dans ce circuit. Mais cette épreuve n'a rien de con- cluant, car lord Rayleigh a démontré {Proc. oj Roy. Soc, 1877) qu'un son appréciable peut être produit par une vibration d'une amplitude inférieure à un dix-millionième de centimètre, et assurément une telle vibration n'au- rait pas suffi pour mettre en mouvement un interrupteur tel que celui em- ployé par M. Preece. Les résultats négatifs qu'il a obtenus ne peuvent donc pas être regardés comme probants. » Voici, au contraire, quelques expériences de M. Tainter, qui semblent bien plus favorables à la théorie de lord Rayleigh qu'à celle de M. Preece : )) 1° Une petite bande fixée solidement au centre d'un diaphragme de fer est ensuite tendue perpendiculairement au plan du diaphragme. Lors- qu'on lance le rayon intermittent sur la bande, on peut entendre un son musical distinct en appliquant l'oreille au tube acoustique. » Cela semble indiquer un mouvement rapide de dilatation et de contraction de la substance soumise à l'expérience. » Mais une vibration du diaphragme se serait également produite si la petite bande avait pris un mouvement d'oscillation, dû soit au choc C. R., 1881, 1" 5emfî d'ébonite i .Qo » de feuille d'étain 1,00 » de téléphone ( fer vernissé ) 2 , 1 5 1» de zinc 2,l5 Soie blanche 3, 10 Laine blanche 4 1 o • Laine jaune ^,06 Soie jaune 4 > ' ^ Ouate blanche 4,38 Soie verte 4 > S'^ Laine bleue 4 j^9 Soie pourpre 4>82 Soie brune 5, 02 Soie noire 5 , 2 1 Soie rouge 5,34 Laine noire 6,5o Noir de fumée. Dans le récipient, la limite de perceptibilité n'a pu être déterminée faute d'espace. Le son est tout à fait perceptible à la distance de 10,00 » Convaincu, d'après ces expériences, que ces recherches devaient don- ner des résultats précieux, M. Tainter a imaginé un appareil pour étudier les intensités relatives des sons. Voici en quoi il consiste : » 1. Un rayon lumineux est reçu par deux lentilles pareilles qui con- centrent la lumière de chaque côté du disque interrupteur. Les deux corps dont on veut comparer les pouvoirs sonores sont mis dans les récipients et disposés de manière à exposer à l'action du rayon des surfaces égales; ces récipients communiquent par des tubes flexibles, de même longueur, avec le tube acoustique commun. Les récipients sont posés sur de petits chariots que l'on peut faire glisser le long de règles graduées. Les rayons lumineux qui traversent le disque interrupteur sont arrêtés tour à tour par les oscil- lations d'un pendule. De cette façon, les corps donnent alternativement un son musical. On maintient un des récipients au même point sur sa règle, tandis qu'on rapproche ou qu'on éloigne l'autre du foyer de son rayon jusqu'à ce que l'oreille juge que les sons donnés par les deux corps ont la ( laao ) même intensité. On note alors les positions respectives des deux récipients. » 2. Une autre méthode est fondée sur la production d'une interférence des sons. L'interrupteur est un diapason qui vibre d'une manière continue sous l'influence d'un électro-aimant. » On concentre entre les deux branches du diapason un rayon de lumière puissant, dont le passage est plus ou moins arrêté par la vibration de deux écrans opaques adaptés aux branches du diapason. » Un système de lentilles est disposé de manière à amener le rayon lumineux à la lentille réceptrice avec aussi peu de perte que possible. Les deux récipients sont adaptés à des coulisses, dont le mouvement se fait de part et d'autre de l'axe du rayon, et les récipients sont munis de tubes flexibles de longueurs inégales, lesquels aboutissent au tube acoustique commun. » La longueur du tube est telle, que les vibrations sonores parties des récipients arrivent au tube acoustique dans les phases opposées de leur mouvement. Dans ces conditions, il se produit un silence lorsque les vibrations dans les récipients ont des intensités égales. Avec des intensités inégales, il reste un son affaibli. L'un des récipients reste immobile, et l'on fait glisser l'autre en l'éloignant ou en le rapprochant du foyer du rayon jusqu'à ce qu'on obtienne le silence complet. On note alors les positions relatives des deux récipients. » 3. Une autre méthode consiste à comparer l'intensité d'une note pro- duite par l'action de la lumière avec l'intensité d'une note de même hau- teur produite par l'action de l'électricité. Un rhéostat mis dans le circuit nous permet de mesurer la résistance nécessaire pour rendre l'intensité du son électrique égale à celle de l'autre son. B 4. Si l'on fait vibrer un diapason en faisant passer un courant ondu- latoire au lieu d'un courant intermittent par l'électro-aimant, il est probable qu'un son musical produit électriquement dans le récepteur par l'action du même courant pourrait annuler l'effet produit dans le récepteur par l'action du rayon lumineux ondulatoire, et dans ce cas on devrait pouvoir établir un équilibre acoustique entre les effets de la lumière et ceux de l'élec- tricité, en introduisant dans le circuit électrique une résistance suffisante. » Nature des rayons qui déterminent des sons dans les différents corps. — Dans le Mémoire que j'ai lu à l'Association américaine en août dernier et dans celui-ci, j'ai donné au mot lumière son sens ordinaire plutôt que le sens scientifique, et je n'ai pas cherché jusqu'ici à distinguer les effets pro- duits par les différents éléments de la lumière ordinaire (rayons ther- ( 1221 ) miques, lumineux et actiniques). Mais l'adoption du mot p/io9° » 4*" "^^ so'w, ciel très couvert, commencement de pluie --,99 » Les proportions d'acide cai-bonique contenues dans l'air normal ne varient donc qu'entre des limites peu éloignées, et nous avons obtenu, dans les environs de Paris et quelle que fijt la direction du vent, des chiffres très voisins de ceux que M. Reiset a trouvés sur le bord de la mer, près de Dieppe. Notre écart maximum a été de trois cent-millièmes, comme celui de M. Reiset. » Les variations, beaucoup plus considérables, signalées récemment par d'autres observateurs, ne concordent donc nullement avec nos expériences. Cette constance de la proportion d'acide carbonique contenu dans l'air, pris à peu de distance du sol, fait penser que ce gaz se diffuse avec une grande rapidité et qu'il doit être répandu uniformément dans l'atmosphère. » Nous avons préparé le matériel nécessaire pour résoudre ce problème, dans le courant de cet été, par le dosage de l'acide carbonique dans l'air des hautes régions de l'atmosphère. » { 123. ) TUEiiMOCHiMlË. — Elude préliminaire de réactions, sans l'intervenlion dun dissolvant. Note de M. Lobin. » 1. Dans une Note précédente (19 mai 1879), j'ai indiqué les résultats d'une étude de l'action des acides sur les sels, sans l'intervention d'un dis- solvant. Ces résultats ont été généralisés par des expériences nouvelles et complémentaires, et rien n'est à modifier sur le temps des réactions, sur l'effet thermique spontané ou lent, très lent même, et tellement qu'il n'est plus perceptible que par les corps obtenus, indice d'une combinaison cer- taine. Quel que soit l'acide, absolu ou non, que les sels soient hydratés, le dégagement de chaleur, très notable dans un grand nombre de cas, signale en général leur réaction et aussi l'existence de bisels ou de sels diacides. » 2. De l'ensemble d'expériences nombreuses et variées se dégage ce fiiit que l'acide formique déplace, plus ou moins, tous les acides. Sa puis- sance à la combinaison est intermédiaire entre celle des acides organiques et celle des acides inorganiques les plus actifs. Il a fallu noter que, dans les cas où l'action physique domine, l'acide formique a quelquefois donné l'abaissement maximum de température : avec le phosphate de soude ordinaire, pendant qu'avec les acides nitriques d=^ — \5, d^^ — 3o, et avec les acides acétiques d = — 29, d =^ — 26, pour les acides formiques d ■— — 4o, r/ = — 36. » 3. La persistance d'action de l'acide sulfurique est remarquable avec le sulfate de soude ordinaire. Si l'acide est absolu, d ^=^ — 6. Le maximum d'abaissement de température, (/ =: — 28, s'obtient avec l'acide à 4H0; l'abaissement atteint encore r/= — 7 avec l'acide à 5oHO, pendant que la même quantité d'eau contenue dans cet acide abaisse seulement de quel- ques degrés la température. L'acide nitrique à 4 HO donne, avec le sulfate de soude, la différence la plus grande, d= — 35. » 4. On a obtenu le même abaissement, d= — 35, avec le formiate d'ammoniaque cristallisé et le sulfate de soude. Également en proportions équivalentes, ce même sel et d'autres hydratés ont donné des abaissements qui s'approchent de ce nombre. )) 5. L'expérience confirme que l'action des acides sur les bases libres est variable avec la nature des bases, et pour une même base avec son degré de dilution. Il est utile de mettre en évidence les différences dues à cette dernière cause : le même poids de potasse dissous dans 5 ou dans 20 ( 1232 ) d'eau a donné pour les acides forniiques d = 80, ci = 67, d = 26, a? = 24 ; pour les acides acétiques d^']i,d=6i,d^ 24, 5, (Y = 23, 5, etc. Ainsi, quand on fait agir les acides absolus, même les plus actifs, sur l'une des bases les plus puissantes, en dissolution un peu étendue, les effets ther- miques sont atténués au point que les dégagements de chaleur deviennent difficilement appréciables. Celte remarque s'étend aux sels et justifie, dans ce genre d'expériences, l'emploi de corps non dissous. » 6. L'action des acides sur les sels suit, en général, celle de ces mêmes acides sur les bases de ces sels. Si l'activité d'un acide à la combinaison avec une base est notable, le dégagement de chaleur de cet acide avec un sel de cette base est notable. ^ priori^ la nature de la base est prépondé- rante. La proportion de la base donne lieu à la même remarque pour les sels mono, bi et Iribasiques d'un même acide, et également pour les sels acides et les sels neutres d'une même base. » 7. Agissant sur les sels d'une même base, un même acide offre un in- térêt spécial pour les sels des acides homologues, comme ceux des acides gras. En général, pour un même sel, l'acide dégage d'autant moins de chaleur qu'il s'élève dans la série ; la cbaleur dégagée par l'acide formique est plus grande que celle que dégage l'acide acétique, etc. Pour les sels des acides gras d'une même base, un même acide donne d'autant plus de chaleur que l'acide du sel est plus élevé dans la série : l'acide formique donne plus de chaleur avec l'acétate qu'avec le formiate, avec le propionate qu'avec l'acétate, etc., de la même base. Enfin, l'action d'un même acide, sur tous les sels d'un même acide, est variable d'une base à l'autre : très marquée lorsque la base est puissante, elle diminue et finit par devenir presque nulle. Les réactions thermiques assignent au thallium sa place parmi les métaux alcalins. » 8. La corrélation d'action des acides sur une base et sur les sels de cette base se trouve en défaut, notamment avec l'oxyde de zinc. Les résultats de l'oxyde de cadmium avec les acides propioniques et avec l'eau difféiencient les sels de zinc et de cadmium ('). L'eau intervient pour activer singulièrement la puissance à la combinaison des oxydes de zinc, de cadmium et de magnésium avec les acides oxaliques. La ba- ryte offre un antre exemple que la progression d'action des acides gras ne se vérifie pas : les acides butyrique et valérianique ont une activité L'acétate de cadmium cristallise facilement. ( 1233 ) spéciale, presque égale à celle de l'acifle formique, pour se combiner avec la baryte. » 9. Les expériences faites avec les acides formique et lactique, à 4HO, ont montré une similitude d'action remarquable. L'expérience suivante, avec le bichromate de potasse, les ditférencie : l'effet de l'acide sulfuriqiie étant presque nul, l'acide formique donne rf= 12, et l'acide lactique d = ÇfO. » 10. Le parallélisme d'activité d'un acide sur une base ou sur un sel de celte base ne saurait être absolu ; il faut, dans la plupart des cas, lui apporter une restriction. Si l'acide du sel est partiellement rendu libre, il subit l'action de l'acide réagissant, et puisque cette action est souvent puis- sante, elle augmente d'autant l'action apparente de l'acide sur la base. Cette cause, qui s'ajoute à tant d'autres dans des phénomènes si complexes, entraîne une correction notable dans l'évaluation des effets thermiques. Les expériences réciproques des acides nitriques sur les formiates et des acides formiques sur les nitrates en offrent un exemple. Les acides nitri- ques brûlent l'acide formique, d = 80, réaction violente; la réaction est faible avec les autres aciiies gras, d=i'5 avec l'acide acétique : cette action des acides nitriques est spéciale aux formiates, à l'exclusion des autres sels des acides organiques. De même, l'acide formique attaque les nitrates; après dissolution, la réaction progresse et devient violente: avec 5, i de nitrate de potasse et 9, 2 d'acide, d = io3 ; l'acide formique est en partie brûlé par l'acide nitrique déplacé. Je reviendraisur ces phénomènes des acides formique et lactique et des sels à acides oxygénants. » 11. Les acides agissent sur les acides gras d'autant moins que l'acide gras est plus élevé dans la série. Il est exact que les acides formique et sul- furique donnent une très notable production de chaleur; mais les autres acides gras en produisent également, et la différence est faible de l'acide formique à l'acide acétique, etc. » 12. Les amides, et en particulier la formamide, se combinent avec les acides: d = 20, d= 11, pour la formamide et les acides formique etacé- tique. L'acide nitrique brûle ce corps : l'action est instantanée et tellement violente qu'elle peut être dangereuse par les projections. » 13. Conséquences de recherches sur les acides oxaliques et les alcools polyatomiques, les expériences qui font l'objet de cette Note ont été en- treprises pour fixer, parmi les acides, la place de l'acide formique ; elles font connaître, par un mode simple d'expérimentation, un ensemble de résultats qui peuvent servir à caractériser les acides, les bases, les ( I2'^4 ) sels, etc. ( ' ). L'activité de l'acide formique, que j'ai signalée le premier et que j'ai appliquée pour préparer les acides formiques et iudiquer des ca- ractéristiques des alcools polyalomiques, cette activité se révèle toute spé- ciale : j'en donnerai d'autres exemples remarquables, notamment avec le térébenllièue, et des applications nouvelles. Ces études préliminaires pré- sentent tant d'intérêt, que j'espère y revenir, pour leur donner tout leur développement. Cette Note renferme le principe d'une méthode d'analyse physique entrevue dès l'origine de ces expériences (^). » CHIMIE. — Sur les silicoinolybdates. Note de M. F. Parmentier, présentée par M. Debray. « On sait que les raolybdates alcalins ('), en solution acide, donnent avec les acides pliospliorique et arsénique des précipités jaunes, qui servent à reconnaître et même à doser les acides phosphorique et arsé- nique contenus dans diverses matières. » L'acide silicique donne également, dans certaines circonstances, avec les molybdates acides, des précipités jaunes, qui diffèrent toutefois, par l'ensemble de leurs propriétés, des phospliomolybdates et arséniomo- lybdates jaunes étudiés autrefois par M. Debray. » Ces silicomolybdales ont, en général, une solubilité plus grande dans les acides, mais elle n'est pas suffisante cependant pour que l'on puisse être sur de ne pas précipiter de la silice en même temps que les acides phosphorique et arsénique par les molybdates alcalins, quand la matière essayée renferme des silicates solubles. Il y a donc un intérêt réel à étu- dier ces nouveaux composés, et c'est l'objet d'un travail étendu que j'es- père soumettre prochainement au jugement de l'Académie. » On obtient le silicomolybdate jaune d'ammoniaque en mélangeant du moly bdate d'ammoniaque etun silicate alcalin, tous deux dissousdansl'acide nitrique. (') Les résultats seront indiqués dans les Annales de Chimie et de Physique. (') Les expériences avec les acides gras ne se font pas sans danger. On a été spécia- lement affecté par les acides butyri(]ue et valérianiqiie. Avec ce dernier, d'une odeur si persistante, constriction temporale et vomissements qui ont duré plusieurs heures (août 1878). C*) Excepté celui de soude. f 1235 ) » Le liquide se colore en jaune, et il se produit une couche cristalline formée de petits cristaux octaédriques. Le siliconiolybdate d'ammoniaque peut d'ailleurs être purifié par simple dissolution dans l'eau pure. Il est précipilé de sa dissolution dans l'eau, par l'addition d'un sel ammoniacal. » Les sels de potasse et de soude peuvent s'obtenir de la mèine façon. Le sel correspondant de thallium, très peu soluble à froid et à chaud, s'ob- tient très facilement par double décomposition, au moyen des sels précé- dents et d'un sel de thallium. Il constitue une poudre cristalline jaune, très dense, qu'il n'a pas été possible d'obtenir en cristaux déterminables, comme ceux de potasse et d'ammoniaque. » Les analyses de ces sels conduisent à la formule 2Ro,SiO^I3MoO' -HnAq. » Le rapport de la base aux acides est de i à 7, rapport fréquent dans les combinaisons de l'acide molybdique. » La petite quantité de silice que renferment ces sels, jointe à la diffi- culté des analyses, ne permet pas encore de donner cette formule comme définitive. Cependant, le rapport indiqué est en concordance avec les analyses de ces divers sels, et rend compte de la production des produits de transformation fort nombreux qu'ils m'ont déjà donnés. » Parmi ces produits de transformation, je signalerai l'existence de plu- sieurs silicomolybdates blancs, parfaitement cristallisés, moins riches en silice que les précédents, et que leur insolubilité relative permet facilement de séparer des premiers. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de L' ammoniaque sur le chlorure d'iso butylène. Note de M. S. Oecoxomidès, présentée par M. A. Wurtz. « Dans une Note précédente ('), nous avons montré qu'en chauffant à 180° le chlorure d'isobutylidene avec une solution aqueuse d'ammoniaque, nous avons obtenu un certain nombre des bases et, comme produit princi- pal, l'isobutylidène chloré en quantité assez grande pour pouvou' étudier ses propriétés. » Comme, dans nos premières expériences, la quantité de bases obtenue (') Comptes rendus, t. XCII, p. 885. ( 1236 ) était très petite, nous avons répété ces expériences avec une quantité de substance plus grande. » 2 10^'' de chlorure d'isobutylidène, provenant du traitement de 200^' d'aldéhyde isobutvlique pure par le percblorure de phosphore, mêlés avec quatre fois et demie leur volume d'ime solution alcoolique d'ammoniaque saturée à 12°, ont été introduits dans un autoclave et chauffes pendant cinq jours à 200°- 220°, et même pendant quelque temps à 2^0°. » Après la séparation du sel ammoniac (dont le poids était d'environ So^""), on a soumis le liquide à la distillation. L'ammoniaque, qui se dé- gage abondamment, entraîne avec elle l'isobutylidèiie chloré. Pour éviter la perte de ce dernier corps, on a mis l'appareil en communication avec une série de petits flacons dont les derniers contenaient de l'eau. L'am- moniaque y était absorbée, en abandonnant l'isobulylidène chloré qui sur- nageait l'eau. Dans cette expérience, nous avons obtenu oo^' d'isobutyli- dène chloré pur. » Nous croyons que l'ammoniaque alcoolique doit remplacer, dans des opérations de ce genre, la solution alcoolique de potasse. Nous avons essayé de préparer i'isobutylidéne chloré, en traitant le chlorure d'isobu- tylidène avec une solution alcoolique de potasse. Quoique le traitement ait été prolongé pendant longtemps, le rendement était très faible, et le produit obtenu tellement chargé de corps éihérés, qu'il nous fut impos- sible d'obtenir le corps pur. M. Rékulé (' ) a rencontré les mêmes difficul- tés eu traitant le chlorure de crotonylène C*H°Cl- avec une solution alcoolique de potasse. Même en opérant sur 5oo^' d'aldéhyde crotonique, il n'a pas réussi à obtenir le corps chloré en état de pureté. Nous avons déjà essayé la solution ammoniacale avec le métliylchloracétol, et nous avons obtenu des résultats très satisfaisants. En chauffant 40^' de méthyl- chloracétol avec une solution alcoolique d'ammoniaque, dans des tubes scellés, à 200° pendant deux jours, nous avons obtemi à peu près 20"' de propylène chloré, bouillant entre 24°-2(3". Le dosage de chlore nous a donné Pour 100. Théorie. 46,24. 46,40. M Nous allons essayer aussi avec d'autres corps, et spécialement avec le chlorure de crotonylène. (') Annalen iler Chemie iind Pharmniie, t. CLXII, p. 99. ( ,.^7 ) » Noire but principal, dans ces expériences, était l'étu'le des bases for- mées par l'action de l'ammoniaque sur le chlorure d'isobiitylidène. Outre l'isobiitylidène chloré, on a obtenu comme résidu les chlorhydrates de plu- sieurs bases mélangés. Ce mélange est décomposé par la potasse et extrait par l'éther. Après avoir distillé l'éther, on a séché sur la potasse et la chaux, et l'on a distillé dans le vide; on a eu trois fractions (54''-6o'', 8o"-i lo", i45"-i65" sous une pression de 120™™), contenant des corps basiques dont nous poursuivons l'étude en ce moment. Nous espérons bientôt communi- quer les résultats de ces recherches. Pour le moment nous nous bornons à indiquer les résultats suivants : » Action de l'acide hypocliloreitx sur l'isobiitylidène chloré. — On mêle peu à peu la solution de l'acide hypochloreux avec l'isobutylidène chloré et on agite. La combinaison s'effectue rapidement. On refroidit en maintenant le flacon dans de l'eau froide. On ajoute de l'acide hypochloreux jusqu'à ce que l'addition d'une nouvelle quantité dans la masse liquide ne déter- mine plus d'échanffement sensible et jusqu'à ce que l'isobutylidène chloré, qui d'abord surnage, tombe au fond du liquide, en formant une couche huileuse, incolore, très lourde. On sépare la couche huileuse. Une partie du produit reste néanmoins dissoute. On agite pour l'extraire la masse liquide avec un volume d'éther assez grand pour être sur d'enlever la totalité du produit. On épuise plusieurs fois par l'éther. On précipite le mercure dissous en faisant passer à travers la masse un courant d'hy- drogène sulfuré, jusqu'à ce que le précipité, d'abord jaune, soit devenu noir. » On filtre, on sèche sur le chlorure de calcium et on distille l'éther; le produit brut, soumis à une première distillation, passe presque entière- ment entre i4o° et 170°. Après quelques rectiBcations, on obtient un pro- duit bouillant d'une manière constante vers 145*^. La réaction est très nette et le rendement fort avantageux. » Le produit ainsi obtenu a la formule suivante (C*H')CI(0H)C1; il constitue un liquide incolore, parfaitement limpide, assez mobile, d'une odeur éthérée. » Sa densité à 0° est égale à i,o335. Elle bout sans décomposition à 143°, 5 (la colonne de mercure plongée dans la vapeur), sous une pression atmosphérique de 764'"'". C. K., 1S81. I" Semestre. (T. XCIl, N° 21.) '"3 ( 1238 ) » L'analyse a donné les résultats suivants : Calculé T . 1 rouve. (C*H')C1(0H)CI .1, M, (pour loo). I. H. III. C> 33,56 33,43 33, 3i » H' 5,59 5,79 5,46 Cl' 49.65 » » 49»5o » La densité de vapeur prise dans l'appareil de Meyer a été trouvée 1. II. Théorie. 143,9 i4'î,5 143 » Nous nous proposons d'étudier la constitution, les propriétés et le mode d'action de ce corps sur les alcalis, l'acide azotique, l'éthylate de sodium, le chlorure d'acétyle, l'amalgame de sodium, etc. Nous étudierons aussi l'action de l'acide hypochloreux sur les corps de constitution ana- logue dans les séries propyliqueset amyliques ('). » ZOOLOGIE. — Sur quelques points relatifs à l'organisation et au développement des Ascidies. Note de M. Ed. van Beneden. « Pendant mon séjour à la station zoologique de Naples, en avril 1881, je me suis occupé de recherches sur l'organisation et le développement des Ascidies. » Pour savoir s'il existe chez les Ascidies une cavité du corps propre- ment dite (entérocèle), j'ai recherché le mode de formation du méso- derme chez la larve et le développement du péricarde d'une part, des organes sexuels de l'autre, dans la larve et dans le bourgeon. Les espèces les plus favorables à l'étude de ces questions sont : Phallusia menlula, Pli. mamillala, Ciona inteslinalis, Perophora Listeri et Clavellina Missoana. » 1 . Le mésoderme de la larve se compose de deux plaques latérales, l'une droite, l'autre gauche. Ces plaques se forment exclusivement dans la partie postérieure de l'embryon aux dépens de l'endoderme primitif. Chaque plaque mésodermique comprend deux parties. La partie postérieure, contenant une seule rangée de cellules, donne naissance aux cellules mus- culaires de la queue. La partie antérieure est composée, chez les Perophora el Clavellina., de deux rangées de cellules délimitant une fente qui s'ouvre (M Ce travail a été fait au laboratoire de M. A. Wurtz. ( 1^39) dans le tube digestif; la voûte de ce dernier est formée par les cellules de la corde dorsale. Cette partie du mésoderme apparaît donc comme un diverticule latéral du tube digestif primitif. D'après le développement de leur mésoderme, les Ascidies sont de vrais Entérocéliens. » 2. Plus tard, les cellules qui constituent la partie antérieure des pla- ques mésodermiques perdent leur caractère épithéiial. Elles s'arrondissent, se séparent, se disséminent entre l'épiblaste d'une part, le système nerveux central et l'hypoblaste de la cavité digestive de l'autre; elles ont alors les caractères des globules du sang de l'adulte. Les cellules endodermiques qui forment le plancher du canal neurentérique subissent la même trans- formation. Ces cellules, répandues dans une cavité formée par l'écartement de l'épiblaste et de l'hypoblaste (blastocèle de Huxley), donnent naissance: 1° aux éléments cellulaires du sang; 2° au tissu conjonctif; 3° aux muscles du tronc de l'Ascidie; l\° au péricarde; 5° aux organes sexuels. w Dans l'évolution du bourgeon de la Peroplwra, les mêmes parties se développent aux dépens des globules de sang qui circulent entre la vési- cule externe (épiblastique) et la vésicule interne (hypoblastique). » 3. Chez la Peropliora adulte, la paroi du cœur comprend une seule couche de cellules. Ces cellules, d'apparence épithéliale, ont la couche profonde de leur protoplasme transformée en fibrilles musculaires. Il n'y a pas d'endothélium endocardique, pas plus qu'il n'existe de paroi endo- théliale aux vaisseaux. La paroi du cœur n'est que le feuillet viscéral du péricarde. Elle se continue aux extrémités du sac péricardique et suivant la ligne d'insertion du cœur avec la couche de cellules épilhéliaks qui constituent le feuillet pariétal du péricarde. Tout le péricarde se développe aux dépens d'un amas plein de cellules mésodermiques. Ces cellules se dis- posent régulièrement en deux couches entre lesquelles apparaît une fente qui devient bientôt une cavité (cavité péricardique). Le feuillet interne s'incurve de façon à circonscrire un» lacune qui se remplit de cellules libres (globules sanguins) et devient la paroi du cœur. » 4. Les organes sexuels et leurs canaux excréteurs se développent aux dépens d'un petit amas plein de cellules mésodermiques (globules san- guins), d'abord mal défini et plus tard bien circonscrit. Il apparaît dans cet amas une cavité excentriquement placée, qui s'étend rapidement et se trans- forme en une vésicule sexuelle. Cet organe est d'abord relié à la paroi du cloaque par un cordon mésodermique formé d'une seule rangée de cel- lules. Puis la vésicule sexuelle se divise en un lobe externe qui devient l'appareil femelle et un lobe interne qui devient l'appareil mâle. Les deux ( I24o ) lobes sont creux et s'ouvrent dans la cavité commune qui s'étend en un long boyau délimité par une couche de cellules plates. Ce boyau, plein d'un liquide homogène, court entre l'inlestin d'un côté, l'estomac et l'œso- phage de l'autre; il se termine en cnl-de-sac à ses deux extrémités. L'extré- niilé antérieure s'approche progressivement du cloaque. En s'allongeant, le boyau se dédouble en deux canaux superposés et adjacents : l'externe devient l'oviducte, l'interne le canal déiéreuf. L'extrémité postérieure leii- flée du canal déférent est le testicule. C'est d'abord un lobe unique; il se dédouble plus tard, puis se subdivise en lobes multiples. L'épithéiium plat qui circonscrit la large cavité de l'oviducte devient, près de son extrémité postérieure, un épithélium germinatif caractérisé par des ovules primor- diaux, qui font d'abord saillie dans la cavité de l'oviducte. En se dévelop- pant, ils s'engagent dans le tissu conjonclif ambiant, entourés par une couche de cellules épiihéliales plates, et forment des follicules appendns extérieurement à l'extrémité de l'oviducte. L'ensemble de ces follicules constitue l'ovaire. Quand l'œuf est mûr, il tombe dans l'oviducte. » Tant que le cul-de-sac antéiieur de l'oviducte n'a pas atteint le cloaque, le canal déférent débouche dans l'oviducte. Plus tard, il s'est mis en rai^port avec l'épithéiium du cloacjue, se sépare complètement de l'ovi- ducte, et les deux.canaux, accolés l'un à l'autre, s'ouvrent dans le cloaque par des orifices distincts Le développement des organes sexuels est le même chez les Peropliora Lisleri, Clavellina Rissonna et Ciona inteslinalis. » Il y a les plus grandes analogies entre le développement du péricarde et celui de la vésicide sexuelle. Si la cavité péiicardique est homologue à celle des Vertébrés, la cavité des organes sexuels est homologue de la cavité abdominale. L'une et l'autre ont le caractère d'un vrai cœlome. » L'entérocèle delà larve disparaît complètement; les cellules épithé- liales qui le circonscrivaient se répandent dans un blastocèle, où elles donnent naissance à un vrai mésenchyme. C'est aux dépens de ce mésen- chyme que se développent l'épithéiium péricardique et l'épithéiium ger- minatif. Le développenjent des Ascidies ne permet donc pas d'accepter la distinction radicale élablie par les frères Hertwig entre un niéso ierme et un mésenchyme. » Ici un mésenchyme se développe par transformation du mésodernie et de véritables épithélinms se développent aux dépens de cellules mésoder- uiiques libres. » Les caractères des muscles de l'Ascidie adulte et le mode de terminai- son des nerts dans ces muscles rapprochent ceux-ci des fibres lisses des ( '24l ) Vertébrés. D'autre part, les éléments musculaires du cœur sont des fibrilles disposées parallèlement les unes aux autres dans la profondeur de cellules épithéliales juxtaposées. Cela montre que le caractère des éléments muscu- laires dépend, comme l'ont montré les frères Hertwig, des rapports de posi- tion des cellules dont ces muscles proviennent (épiihélium ou mésen- chyme).Mais aussi, d'après ce qui précède, le mésenchyme n'a pas toujours la même origine ni la même valeur anatomique; il y a lieu de distinguer un mésenchyme primitif et un mésenchyme secondaire. Le mésenchyme des Cœlentérés est un mésenchyme j^rimilif; il est un produit engendré au con- tact d'un épithélium ; le mésenchyme des Vertébrés est dans le même cas. Le mésenchyme des Ascidies est secondaire; d se forme par dissociation des éléments cellulaires d'un épithélium (mésoderme). Les fibres muscu- laires qui proviennent de cellules mésenchymateuses paraissent être tou- jours des fibres-cellules, que ce mésenchyme soit primitif ou secondaire. » ZOOLOGIE. — Les vaisseaux de la poche du noir des Céphalopodes. Note de M. P. GiROD, adressée par M. de Lacaze-Duthiers. (c Dans cette Note, nous avons l'honneur de présenter à l'x'icadémie, comme complément de nos deux Communications précédentes, les résultats nouveaux que nous avons recueillis sur la distribution des vaisseaux dans la poche du noir des Céphalopodes. » La circulation artérielle de la poche dé()end de Vanrle antérieure; la circidation veineuse a pour base !a grande veine. » Chez la Sepia ofjicinalis, on voit naître de l'aorte antérieure, à o™, ooi environ de son origine, une artère qui se porte immédiatement en bas, s'accole à la face postérieure de la poche et en suit la ligne médiane. A o™, oi du bord inférieur de la poche, cette artère se divise en cinq ou six ramifications qui s'enfoncent dans l'épaisseur de la paroi et disparaissent. Une dissection attentive permet de suivre ces rameaux et de les voir se diviser dans les trabécules de la glande du noir, où nous les retrouverons bientôt. La terminaison de cette artère nous autorise à lui donner le nom d'artère de la alande. Avant de se résoudre en ses branches terminales, l'ar- tère donne un rameau intestinal qui se recourbe sur le rectum et une série de ramuscules superficiels divergents qui couvrent la face postérieure de la poche de leurs ramifications. 1) Après avoir donné cette artère, l'aorte antérieure gagne la face anté- rieure de la poche et fournit, en ce point, une nouvelle nrtère destinée à ( 1242 ) émettre de nombreuses ramifications qui vont s'étendre sur toute la super- ficie de la poche ; nous la nommons artère de In paroi. » Cette artère monte en décrivant une courbe à concavité supérieure, limitant ainsi la partie supérieure de la dilatation vésiculaire, puis vient se placer entre le rectum et le canal pour atteindre l'oiitice commun. » De cette artère partent de nombreux rameaux : les uns se détachent de la convexité; ils sont au nombre de quatre et descendent sur la vésicule, où ils se ramifient à l'infini; les autres partent de la concavité et montent parallèlement sur le canal, donnant des ramifications à ce dernier ainsi qu'au rectum et à son orifice. » La distribution artérielle marque d'une manière fort nette la distinc- tion de la glande du noir et de la vésicule, puisqu'une artère spéciale est destinée à chacune de ces parties. » Le sang est repris par deux ordres de veines : les unes, profondes, sont destinées au sang de la tunique interne de la poche ainsi qu'à celui qui revient de l'intérieur de la glande; elles forment par leur réunion une veine {veine de In glande) qui s'accole à Vartère de la glande, dont elle suit le trajet pour atteindre la grande veine. » Les secondes forment à la superficie de la vésicule et du canal des ar- borisations nombreuses qui se rendent : celles de la dilatation vésiculaire dans une veine située à droite; celles provenant du canal et du rectum dans une veine située à gauche. Ces deux veines de la paroi se rendent aussi dans la grande veina. » Cette disposition se présente à peu près la même chez les autres Cé- phalopodes; nous n'avons à signaler que des réductions dans le développe- ment des rameaux, dues au moindre développement de la poche et des changements de direction dus soit à l'allongement du corps {Loiiginës), soit au mouvement d'incurvation du ventricule [Octopodcs). Mais partout il est facile de constater la présence de deux artères : une nrlèredela glande et une artère de la paroi et deux vaisseaux veineux correspondants. a Comment l'artère et la veine se comportent-elles dans l'intérieur de la glande? L'étude microtomique permet de reconnaître que l'artère peut ou se diviser avant de pénétrer dans la glande [Sepia), ou ne donner des branches de division qu'après sa pénétration [Octopus), ou rester simple et indivise dans tout son trajet [Lotigo). Mais, qu'il s'agisse de l'une ou de l'autre de ces dispositions, l'artère (ou ses branches primaires de division) va traverser successivement les trabécules superposés pour atteindre la mem- brane limite de la glande, sur laquelle elle se termine par quatre ou cinq ( iaA3) branches divergentes ramifiées. Quant aux veiaes, elles occii.penl la péri- phérie de la glande, se ramifiant dans sa membrane hmite et formant un champ vasculaire veineux périphérique opposé au champ artériel, qui est central. L'étude microscopique permet de saisir comment le sang passe des artères dans les veines : c'est par une série de veinules et d'artérioles qui rampent dans les trabécules occupant la zone conjonctive qui sert de sub- stratum aux cellules sécrétantes. ») Si l'on soumet à l'examen un trabécule injecté, on voit que les vei- nules suivent un trajet rectiligne, émettant des faisceaux de ramifications latérales; les artérioles, au contraire, sont tortueuses, se ramifient en dicho- tomie irrégulière et donnent un nombre considérable de ramnscules qui se replient sur eux-mêmes, s'entre-croisent et enveloppent la veine sous leurs ondulations sans nombre. Entre les veinules et les artérioles s'étend un double réseau situé immédiatement au-dessous de l'épithélium du trabé- cule et formé de mailles irrégulières, mais très serrées. Les vaisseaux viennent insensiblement se résoudre dans ces réseaux périphériques. » Tels sont, brièvement esquissés, les grands traits de la distribution des vaisseaux dans la poche du noir; nous remettons à un prochain travail l'exposé de nos recherches sur le développement et la physiologie de la poche. » PHYSIOLOGIE. — Sur les troubles sensitifs produits par les lésions corticales du cerveau. Note de M. L. Coutv, présentée par M. Vulpian. « Les modifications de la sensibilité que j'ai étudiées sur des singes et sur des chiens se rapportent aux appareils de la vision et du sens tactile : il m'a été impossible de constater nettement des troubles du goût ou de l'odorat, et, dans les cas assez rares où une diminution de l'acuité auditive a pu être observée, je n'ai pas pu voir si elle était bilatérale ou unilatérale. Les animaux qui ont fourni ces résultats négatifs avaient subi des lésions considérables du cerveau, et sur quelques-uns les circonvolutions sphénoï- dales, sur d'autres les circonvolutions occipitales étaient entièrement dé- truites. L'examen des sens avait été fait avec des excitants bien appropriés, et je l'avais répété sur vingt chiens et sur presque autant de singes. )> Amené à considérer comme exceptionnels ou inexacts les faits an- noncés par divers auteurs relativement à ces sens, je me décidai, dans la dernière série de mes expériences, à limiter l'examen à des appareils sensitifs plus faciles à étudier, et j'éprouvai encore de réelles difficultés. Ainsi, en ( r2/,/, ) faisant devant les yeux des gestes de caresse ou de menace, ou en pré- sentant de chaque côté de la tète une lumière ou un objet quelconque, je n'obtins aucune constatation précise. Je me convainquis aussi que l'on ne pouvait juger de l'état de la vision par les troubles de la coordination ou de la direction des mouvements ; et j'en arrivai peu à peu à utiliser seule- ment des excitations suivies de réactions nettement définies. Je présentais à lui singe successiven^ent devant chaque œil une banane, sa nourriture la plus habituelle; ou encore je faisais voir aux chiens de la viande, aux chiens ou aux singes un bâton qui avait servi à les corriger, ou des frian- dises dont ils avaient l'habitude. » J'arrivai ainsi à constater deux ordres de phénomènes sensitifs. Les troubles les plus fréquents et les plus faciles à observer semblaient porter sur l'organe de conduction et de première élaboration sensitive, sur la moelle; et les fonctions de perception cérébrale me parurent beaucoup plus rarement et moins profondément atteintes. » Cette disiinclion est facile pour la sensibilité tactile. Un singe ou un chien a une lésion corticale, suivie ou non de paralysie motrice. On pince, on presse, on pique, on gratte la patte opposée à la lésion ; et, dans presque toutes les expériences, l'animal reste immobile, tandis qu'après les mêmes excitations faites sur la patte du côté de la lésion, il relire brusquement le membre correspondant. Le mouvement réflexe médullaire est donc sup- primé pour les excitations opposées à la lésion, et de cette suppression certains observateurs ont conclu à la perte de la sensibilité. Alors, on gratte ou on pince beaucoup plus fort; et quel que soit le côté sur lequel porte l'excitation, on n'observe plus de différence dans les réactions gé- nérales douloureuFes ou dans les mouvements intentionnels de fuite et de défense, qui indiquent sijrement la perception cérébrale; ou cette différence n'existe que dans un petit nombre d'expériences. Les troubles de la réflec- tivité médullaire sont donc beaucoup pins fréquents que ceux de la sensibi- lité cérébrale. » De même pour la vue. Dans presque tous les cas de lésion corti- cale, si l'on présente une lumière ou un corps quelconque devant l'œil opposé, on constate que cet œil reste découvert, tandis que les mêmes objets placés brusquement devant l'œil du côté de la lésion font fermer ses paupières. Cette diminution ou celle suppression des mouvements réflexes palptbraux du côté opposé à la lésion n'indique pas plus une perte de la vision que la suppression des mouvements réflexes des membres ne prou- vait leur anesthésie ; et si, au lieu de présenter à ce chien une lumière, on ( i2/»5 ) simule de lui donner un coup de bâton, ou si 1 on offre à ce singe une banane, on constate alors, dans la plupart des cas, que la vue est restée des deux côtés complètement intacte. » Je voudrais pouvoir insister davantage et étudier à ce point de vue d'autres modifications du sens musculaire ou de la sensibilité des diverses muqueuses; mais il faudrait bien des détails pour distinguer des troubles qui portent sur des fonctions mal connues et mal localisées; et l'important est de savoir que l'on ne peut catégoriser dans un cadre unique des phé- nomènes sensitifs dont la forme et la fréquence sont essentiellement dif- férentes. » Si l'on s'en tient à l'analyse des troubles complets qui portent à la fois sur les manifestations médullaires et sur les manifestations cérébrales de la sensibilité, on peut ainsi résumer leurs caractères. )) L'anebthésie porte sur le côté opposé à la lésion corticale, et, pour le tact comme pour la vision, elle est toujours incomplète. L'œil amblyope, qui ne reconnaît plus la nourriture, suffit encore à diriger l'animal et à lui faire éviter les obstacles; et les sensations douloureuses sont seulement moins vives et plus tardives pour les pattes opposées. » Cette anesthésie est rare; et, sur plus de quatre-vingts expériences, j'ai observé sept fois seulement de l'amblyopie, et douze fois de la diminution de la sensibilité tactile. » Cette anesthésie n'a aucun rapport avec le siège ou l'étendue de la lésion corticale : trois de ces sept cas d'amblyopie ont été produits par une lésion frontale, un par une lésion pariétale; et la plupart des cas d'anes- thésie tactile ont coïncidé aussi avec des lésions fronto-pariétales. » Ces troubles de la sensibilité n'ont aucun rapport nécessaire avec les autres troubles. Ainsi, ils s'accompagnent toujours de phénomènes plus ou moins marqués du côté des mouvements; mais l'anesthésie peut coïncider avec de la paralysie ou avec de la contracture; ou encore un membre com- plètement paralysé de ses mouvements peut rester très sensible. » L'analyse des troubles de la sensibilité, comme celle faite précédem- ment des troubles de la motilifé, nous montre donc qu'il n'y a pas de rela- tion directe constante et précise entre le cerveau et les appareils périphé- riques; et, puisqu'une lésion corticale peut, quel que soit son siège, réagir en même temps sur les fonctions des divers appareils moteurs ou sensitifs, nous sommes forcés de rejeter pour le cerveau toute idée de localisation fonctionnelle. » C. K. 1881, I"5eme«rf. (T. XCII, N»2I.) 1^4 ( 1246 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Mécanisme de l'infection dans tes différents modes d'inoculation du charbon sjniplomatiqae. Application à l'interprétation des faits cliniques et à la métliode des inoculations préventives. Note de MM. Arloing, Cornevin et Thomas, pré.sentée par M. H. Bouley. « Depuis la publication des Notes où nous démontrons la spécificité du charbon syuiptoniatique et la possibilité de donner artificiellement aux animaux une maladie avortée qui les met à l'abri de toute récidive, nous avons varié nos procédés d'inoculation et obtenu des résultats nouveaux. » I. Nos inoculations ont été faites : i° dans le tissu conjonctif (der- mique, sous-cutané et intramusculaire); 2° dans les veines; 3° dans les voies respiratoires ; 4° dans les voies digestives. » Jusqu'à présent nous n'avons pas constaté que les essais d'inoculation par les voies digestives aient réussi; mais les inoculations par les autres voies ont toujours été fructueuses, à l'exception des inoculations intra- dermiques à la lancette, qui n'ont réussi que dans certaines conditions encore indéterminées. » Les effets de ces inoculations sont de deux sortes, dont les types sont offerts par les injections intra-veineuses à dose minime; ces dernières causent des troubles généraux qui disparaissent en deux ou trois jours, après quoi les sujets sont à l'abri des effets d'inoculations ultérieures. » La maladie inoculée par les veines est donc un vrai charbon bacté- rien avorté; car il s'est arrêté avant l'apparition des tumeurs qui le caracté- risent cliniquement. Mais si l'on pousse dans les veines une dose de virus considérable, par la quantité ou par l'activité des agents virulents, on as- siste à l'évolution d'un charbon symptomatique complet, avec apparition de tumeurs dont la terminaison est toujours fatale. » Cette différence se montre également à la suite de l'inoculation de doses variées dans le tissu conjonctif. La dose de virus est-elle infinitésimale (-j^ de goutte de pulpe musculaire liquide), l'inoculation ne produit rien ou produit une maladie avortée, sans accident local. La dose est-elle moyenne, l'accident local est insignifiant, mais des troubles généraux surviennent, puis une ou plusieurs tumeurs symptomatiques, loin du siège de l'inocu- lation. La dose est-elle forte, une tumeur se développe d'emblée au point inoculé, l'état général devient rapidement grave, et, si la survie est assez ( 1247 ) longue, une on plusieurs tumeurs symptomatiques peuvent se développer dans différents points du système musculaire. > L'injection du virus dans la trachée et les bronches n'a produit qu'une maladie avortée. La réduction du nombre des agents virulents employés est donc capable d'exercer de l'influence sur les résultats de ces inocula- tions, comme M. Chauvenu l'a déjà dit dans sa Communication du f\ avril dernier. » IL Quelle est la raison de ces différences dans le mécanisme de l'in- fection ? » Quand l'inoculation intra-veineuse n'entraîne pas la mort, on ne peut admettre que le microbe se détruise dans le sang, puisque cette inocula- tion confère l'immunité. Si l'on compare l'innocuité relative d'une injection intra-veineuse de 2'^'', 3", 4'^", 5", ... de virus aux conséquences de l'in- jection d'une seule goutte dans le tissu conjonctif, on est autorisé à croire ou bien que le microbe s'épuise rapidement dans le milieu sanguin, ou bien qu'il s'y multiplie, mais que l'endothélium vasculaire l'empêche de péné- trer dans le tissu conjonctif, où il trouve les conditions de son évolution complète. » Cette dernière hypothèse nous paraît vraie, car si l'on provoque une légère hémorrhagie sous-cutanée chez un animal fébricilant, à la suite d'une faible inoculation intra-veineuse, on détermine une tumeur charbonneuse au point où le système vasculaire a été rompu, fait qui démontre du même coup la multiplicaiion du microbe dans lesanget l'influence de la barrière endothéliale vasculaire. » En conséquence, chaque fois qu'une tumeur suivra une injection vei- neuse, on devra en conclure que les microbes ont pénétré dans le tissti conjonctif, soit en profitant de la déchirure de quelques faisceaux musculaires ou des trajets ouverts dans les parois des capillaires par les cellules lymphatiques, soit par un processus analogue à celui de l'in- farctus embolique, pour évoluer ensuite in situ. » Il y a donc deux phases dans la maladie complète : l'une de repuUula- tion du microbe, qui s'opère dans le sang; l'autre d'intoxication, qui sur- vient lorsque le microbe passe dans le tissu conjonctif. On s'explique par là les suites des injections dans ce tissu. Quelle que soit la quantité de virus inoculée, elle se partage plus ou moins inégalement entre le tissu con- jonctif et le sang. Cette quantité est-elle infinitésimale? La portion qui évolue sur place détermine des accidents insignifiants et celle qui passe dans le sang se comporte comme dans le cas d'une faible injection intra- ( i2a8 ] veinetise. Quand celle dose est moyenne, les effets varient suivant la ma- nière dont s'opérera le partage des agents virulents : s'il en reste peu dans le tissu conjonctif, les accidents locaux sont presque nuls, mais la repullu- lation dans le sang est grande et l'on peut voir survenir des tumeurs comme après une forte injection veineuse; s'il en reste beaucoup, les effets res- semblent à ceux des doses massives. La portion qui reste dans le tissu con- jonctif est alors assez grande pour produire d'emblée une tumeur dont l'influence masque celle de la repullulation dans le sang; mais cette der- nière marche parallèlement, car, chez les sujets dont la survie est assez longue, il se développe des tumeurs symptomatiques qui n'entretiennent aucune relation avec la tumeur primitive par l'intermédiaire du système lymphatique. Enfin, les inoculations dans les voies respiratoires produisent souvent les mêmes effets que l'injection intra-veineuse, parce que les mi- crobes peuvent pénétrer directement dans le sang, à travers l'endolhélium pulmonaire adossé à l'endothélium des capillaires des infundibula, sans rencontrer de tissu conjonctif. » III. On comprend, d'après ce mécanisme, comment le charbon bacté- rien peut revêtir les formes cliniques qu'on lui a reconnues et pourquoi les tumeurs qui le caractérisent se développent dans les masses musculaires ou les interstices conjonctifs sans lésions correspondantes aux membranes tégumentaires. » Cette étude démontre en outre que les tumeurs, loin d'être critiques, comme on l'admettait autrefois, sont au contraire des complications mor- telles. » IV. En résumé, on peut donner un charbon m;orf^ soit par l'inocula- tion intra-veineuse, soit par l'inoculation à très petites doses dans le tissu conjonctif, soit par l'introduction du virus dans les voies respiratoires. » Nous poursuivons des expériences pour essayer de rendre pratiques les deux derniers procédés. Quant à l'inoculation intra-veineuse, nous en avons réglé le manuel de façon à le rendre absolument sans danger, et, grâce aux ressources mises à notre disposition par M. le Ministre de l'Agriculture, nous l'avons déjà appliquée, dans le Rhône, la Haute-Marne et l'Algérie, sur 295 animaux de l'espèce bovine. Nous ferons connaître les résultats de ces expériences à l'Académie lorsque nos animaux actuellement vaccinés auront passé par l'épreuve des influences épizootiques de la saison qui s'ouvre. « ( 1249 ) M. RicuAKD annonce à l'Académie la découverte d'une caverne renfer- mant un grand nombre de débris préhistoriques. (Extrait.) « Des mineurs, à la recherche d'une mine de plomb dans la montagne de Ayuso (province de Ségovie), au lieu nommé Solnnade Lnncjosturn, ont découvert, il y a trois mois, l'entrée d'une caverne à demi comblée par des éboulenients successifs. Ils y ont trouvé, reposant directement sur le sable argileux ou incrustés dans des stalagmites, un grand nombre de squelettes humains mêlés à des instruments de silex pyromaque, à des haches de quartz et à des poteries grossières dont quelques-unes sont ornées de dessins très primitifs. » Différents spécimens ont été transportés à Madrid, entre autres vingt mâchoires et dix crânes en parfait état de conservation, des fémurs, des tibias, etc., des instruments, des poteries, ainsi qu'un bloc stalagmitique renfermant des omoplates et d'autres fragments de squelettes. » A 4 heures, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. Rrr^ETIN RIBUnGRAPHIQCE. Ouvrages bf.çus dans la séance dc i6 mai i88i. (Suite.) Considérations sur quelques formules intégrales dont les valeurs peuvent être ex- primées, en certains cas, par la quadrature du cercle. Mémoire de Léonard EuLER, publié conformément au manuscrit autographe, par M. Cn. Henry. Paris, Gauthier-Villars, i88i ; in-8°. (Extrait du Bulletin des Sciences mathé- matiques et astronomiques.) Sur diver's points de la théorie des nombres, -par M. Ch. Henry. Reims, Jns- tinarl, i88o; opuscule in-8°. (Association française pour l'avancement des Sciences.) Mines and minerai Statistics. Annual Report of the Department of Mines, New South Wales,Jor theyear 1 878-1 879; Maps to accompany annual Report ofthe Department of Mines, ISew South fFales, for the year i8']<^. Sydney, Th. Ri- chards, 1880; 3 vol. ïn-/\°. ( laSo ) Journal and proceedings of the royal Society qf Netv Soulji TVales, 1879; vol. Xni. Sydney, Th. Richards, 1880; in-8''. Report iipon certain Muséums Jor Technology, Science and Art, etc., by Arch. Liversidge. Sydney, Th. Richards, 1880; in-fol. Om banan af en punkt, sotn ror sig i en sferoids eqvators plan under inverkan af den Newtonska altraktionskraften af Hugo Gtldén. Stockholm, 1880; in-8°. Ouvrages reçus dans la séance du 9.3 mai i88i. Société nationale et centrale d'Agriculture de France. Rapport de la Commis- sion d'enquête sur l'hiver de 1 879-1880 et sur les dégâts qu'il a causés à l'horti- culture ; pur M. P. DucHARTRE. Paris, impr. Donnaud, 1881 ; br. in-8°. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents, i88i, avril. Paris, Dunod, 1881; in-S". Manuel d'Hygiène publique et industrielle; par Ed. Duput. Paris, A. De- lahaye et Lecrosnier, 1881 ; in-12. (Présenté par M. Chatin.) Académie des Sciences, des Lettres et des Arts d'Amiens. Delambre et Ampère. Discours de réception; par M. Desboves. Amiens, Hecqiiet, 1881 ; in-8°. De la nécessité de créer un port maritime à l'embouchure de la Gironde. — Etude sur les fleuves océaniques français. — Notes pour servir à l'histoire de l'Etat en France. — De l'urgence et du moy^en pratique de supprimer la passe du sud de la Gironde; par]. Goudinead. Bordeaux, Féret et fils, 1877-1881 ; 4 br. in-8°. Transactions oj the zoological Society of London ; vol. XI, Part 3, 4. Lon- don, 1881 ; in-/i°. Proceedings of the scientific meetings of the zoological Society of London for theyear 1880; Part IV. London, i88r ; in-8". Royal Institution of GreatBr'itain, 1880. List of the members. London, 1880; in-8". Rapport des discussions et des résolutions de la Conférence polaire internatio- nale tenue à Hambourg du 1" au 5 octobre 1879. Rapport sur les actes et résul- tats de la deuxième Conférence polaire internationale tenue à Berne du 7 au 9 août 1880. Hambourg, 1880-1881; 2 br. in-4°. Bulletin of the Muséum of comparative Zoology at Harvard Collège, vol. VIII, p. 95-23o. Cambridge, i88i;in-8''. Archivos do Museu nacionaldo Rio de Janeiro, vol. II, III. Rio de Janeiro, 1877- 1878; in-4''. ( !25l ) Del processo morboso delcolera asintico, etc. Memoria del D"^ Fi lippo Pacini. Firenze, Lemonnier, 1880; in-8°. Studi siilla disinfezione délie plante dalla Filtosseraj pelD. F. Koenig. Asti, Michelerio, 1881 ; in-8°. Mezzo per sludiare la diffuzione del solfuro di carbonia nel terreno; per il D' F. Koenig. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. (Estiatto dalla Gazzelta clti- mica italiana.) r 21. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 25 Mai 1881. MEMOIRES ET COMMUrVIG VTIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. DE Lp.ssErs. — Shi' l'ancien Observatoire du Caire 1181 M. STErn.iN. — iNébuleuses découvertes et observées à l'Observatoire de I\Iar- Pages. seille ii83 MM. G. DÉ Saporta et A.-F. Marion. — Sur les genres IVilliamsonia Carruth. et Goiiio- liiia d'Orb 1185 NOMEVATIONS. Commission chargée de juger le Concours du prix . Lalleniand de l'année i88i ; MM. f'idpian, Gosselin, Mare)', Ch. Robin, Bouley 1 188 Commission chargée de juger le Concours du prix Montyon (Physiologie expérimen- tale de l'année 1881 : MM. î'ulpian, Ma~ rey, Ch, Robin, Gosselin, H. Milne Ed- wards 1 1 88 Commission chargée do juger le Concours du prix Lacaze (Physiologie) de l'année 1881 : MM. H. Milne Edivards, Ch. Ro- bin, Bouley 11 Commission chargée de juger le Concours du prix Montyon (Arts insalubres ) de l'année i88i : MM. Boussingault, Dumas, Peligot, Chevreul, Pasteur 11 Commission chargée de juger le Concours du prix Trémont de l'année 1881 ; MM. Du- mas, Bertrand, Rolland, Jf'urtz, Bre- gnet 11 MEMOIRES LUS. M. GiLLET DE Grandmont. — Sur wn procédé expérimental pour la détermination de la scnsibililé de la rétine aux impressions lu- mineuses colorées ii8 aiÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. G. Dech.vrme. — Baromètre fondé sur l'équivalence de la chaleur et de la pres- sion sur le volume d'un gaz 1 191 M. J. LiCHTENSTEiN. — • SuT un CryptogaDic insecticide 1 ig3 M, O. C.vDiAT adresse, pour le Concours du prix Serres, plusieurs Mémoires manu- scrits d'Kmbryogénie et de Tératologie et un Traité d'Anatomie générale appliquée à la Médecine 1 1 9/1 M. P. DuFFAUD adresse un Mémoire portant pour titre : « Étude sur les formes ration- nelles à donner aux grands supports isolés en maçonnerie, pleins ou évidés, et soumis à l'action de leur propre poids, d'une charge sur le sommet et de forces tendant à les renverser. Solides d'égale résistance » \ 194 M. Gerceaut adresse, pour le Concours de Mécanique du prix de six mille francs, un Mémoire portant pour titre : « Pro- pulseur Gerbeaut » ii94 CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Rapport de M. Duchartre « sur Thiver de 1879-1S80 et sur les dégâts qu'il a causés à l'horticulture », une Brochure de M. DeshoK'es i ^94 M. C. Stepilvnos. — Sur la géométrie des sphères 1 195 M. H. PoiNCARÉ. — Sur les fonctions fuch- siennes 1198 M. L.-V. Turquan. — Sur l'intégration de l'équation aux dérivées partielles du se- cond ordre à deux variables indépen- dantes 1200 M. C. WoLF, — Les étalons de poids et me- sures de l'Observatoire de Paris et les appareils qui ont servi à les construire; leur origine, leur histoire et leur état actuel 1101 M. J. V10LLE. — Sur la loi du rayonne- ment 1204 M. A. Graham Bell. — De la production du son par la force du rayonnement 1206 M. E. Mercadier. — Sur la radiophonie : thermophone reproduisant la voix 1224 M. F. Mercadier. — Sur la radiophonie : thermophone reproduisant la voix 1226 M. E. DucRETET. — Modification de l'inter- rupteur de Neef pour la bobine de Ruhm- korff 1 22S M. E. Grimaux. — Sur le pouvoir rotatoire de la codéine artificielle 1228 MM, A. MuNTZ et E. Ai;bin. — Sur la propor- tion d'acide carbonique contenu dans N" 21. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages. 1229 l'air M. LoHix. — Étude préliminaire de réac- tions, sans l'intervention d'un dissol- vant. I23l M. F. Pabmentieb. — Sur les silicomolyb- dates 1234 M. S. OEcoNOMiDÈs. — Action de l'ammo- niaque sur le chlorure d'isobutylène i235 M. Ed. van Beseden. — Sur quelques points relatifs à l'organisation et au développe- ment des Ascidies 1238 M. P. GiBOD. r^. Les vaisseaux de la poche du noir des Céphalopodes 1241 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE Pages. M. L. CocTY. — Sur les troubles sensitifs produits par les lésions corticales du cer- veau 12^3 MM. Abloing, CoBNEvis et Thomas. — Méca- nisme de l'infection dans les différents modes d'inoculation du charbon sympto- matique. Application à l'interprétation des faits cliniques et à la méthode des inoculations préventives 1246 M. Richard annonce à l'Académie la décou- verte d'une caverne renfermant un grand nombre de débris préhistoriques 1349 1249 PARIS. IMPRIMERIE DE GAUTHIER-VILLARS, siccESSBoa dk MALLET-BACHEUER, Quai des Augustins, SS. PRE3IIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIKES DES SÉANCES DE L'ACADEflllE DES SCIENCES PAK WiM. I.ES SECRÉTAinES PKKHÉTÇIKM. TOME XCII. 1\^ 22 (50 Mm 1881). PARIS, GA UTHIKH- VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE DBS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES SDCCESSEDR DE MALLET-BACHELIER, Quai des Au^nslins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, ADOPTÉ D^S LES SÉ^CES DES .3 ,UIN l86. ET ^4 M.I iS^S. Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de r Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". - Impression des travaux de l'Acaaémie. \ Les extraits des Mémoires présentés par un Membre | on par un Associé étranger de l'Académie comprennent j âu plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction icrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. L«s extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit lait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes somma.res, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préiudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Me- ^o\res sur l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l A( demie sont imprimés dans les Comptes rendus m les Rapports relatifs aux prix décernés ne le «* qu'autant que l'Académie l'aura décidé, Les Notices ou Discours prononcés en séance I blique ne font pas partie des Comptes rendus, \ ARTICLE 2. - Impression des travaux des Savm ' étrangers à l'Académie. 1 Les Mémoires lus ou présentés par des persor 1 qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l . 1 demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d ur ! sumé qui ne dépasse pas 3 pages. ' Les Membres qui présentent ces Mémoires tenus de les réduire au nombre de pages requis Membre qui fait la présentation est toujours noŒ mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet E* autant qu'ils le jugent convenable, comme ds le pour les articles ordinaires de la correspondance cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être re. l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tai jeudi à I o heures du matin ; faute d'être remis a te le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendx vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. - Planches et tirage à pari Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais d. teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rappc les Instructions demandés par le Gouvernemen Article 5. Tous les six mois, la Commission administrati un Rapport sur la situation des Comptes rendus l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution d sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 50 MAI 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — Mémoire sur la tempéraliire de l'air à la surface du sol et de la terre jusqu'à 36" de profondeur, ainsi que sur la température de deux sols^ l'un dénudé, l'autre couvert de gazon, pendant l'année i88o, et sur la péné- tration de la gelée sous ces deux sols; par MM. Edm. Becquerel et Hejjri Becquerel. (Extrait.) « Nous avons l'honneur de présenter à l'Académie, comme nous le fai- sons chaque année, les Tableaux météorologiques contenant les observa- tions de température faites au Muséum d'Histoire naturelle depuis le i"' décembre 1879 jusqu'au i^'' décembre 1880 ('). » Le Mémoire renferme d'abord les Tableaux relatifs aux observations de température dans l'air, au nord, à 10™, 7 au-dessus du sol du Muséum et au haut d'un mât à 10™ au-dessus du premier. u Les moyennes trimestrielles et annuelles déduites des maxiina et des minima indiquent une température moyenne un peu plus élevée en été ( ' ) Voir Mtmoires de V Académie des Sciences, t. XXXII, XXXVIII, XL et XLI, Comptes rendus, t. LXXXII, p. 687 et 700; t. LXXXVI, p. 1111; t. LXXXIX, p. 307, et t. XC, p. 578. C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCIl, N» 22.) 1 65 ( T254 ) qu'en 1879, et nn printemps et nn automne relativement chauds (i 1°, 71 au printemps et 11°, 4? e" automne); mais l'hiver exceptionnel de décembre 1879, janvier et février 1880, qui a donné vine moyenne de 0°, 5 au-des- sous de 0°, a influé sur la moyenne annuelle, 10°, 37, inférieure à la moyenne générale pour Paris, bien qu'un peu au-dessus de celle de 1879, qui n'avait été que de 9", 96. » Les températures moyennes mensuelles et annuelles, déduites des ob- servations du thermomètre placé au nord et de celles faites au haut du mât ont conduit aux mêmes résultats. On a eu en moyenne annuelle : 1879. 1880. Au haut Au Au haut Au du mât. nord. du mât. nord. 6^ (lu malin . . 7'% 7,66 7'54 7>64 g^ (hi matin . . 9.7' 9.67 9,80 10, o4 3^ (lu soir. . . . 1-1,20 13,48 9'93 i'3,8i i3,8i Moyenne. . 9.87 10, 38 10,49 » Les observations de température à diverses profondeurs dans la terre, par les méthodes thermo-électriques, ont donné des résultats analogues à ceux observés dans les années précédentes; nous ne les rapporterons pas ici. » Le Mémoire renferme ensuite les résultats des observations faites sous des sols dénudés et gazonnés, à des profondeurs variables de o^joS à o™, 60, le matin et le soir, chaque jour de l'année. On donne seulement, dans le Tableau annexé à cet extrait, les moyennes mensuelles des températures sous les deux sols aux diverses profondeurs. » Ces Tableaux, comme ceux des années précédentes, montrent que la marche delà température s'est effectuée, en moyenne, d'une manière sem- blable; mais, pendant les trois mois de l'hiver rigoureux qui a sévi celte année, l'étude des variations de la température dans le sol présente un in- térêt exceptionnel. » Nous avons d'abord recherché comment la distribution de la tempéra- ture s'est effectuée dans l'épaisseur de la couche de o", 25 de neige qui couvrait la terre pendant le mois de décembre 1879; les observations ont été faites plusieurs fois par jour, du i4 an 28 décembre (' ). ( ') Voir Comptes rendus, t. LXXXIX, p. loi i (1879), P°"'' '" première parlie des ob- servations faites au Muséum sur le froid du mois de décembre 1879. f 1255 ) / g h- r-! ■m ^r^ t^ r^ X >f^ r^ >- - -^- - X [^ X - ^ V.— o ,-1 ■*1 „ CO CO CO ;^-x; ^:t - r: •crO -1 Cco ■^T 0 Cl ^ •^cr n 1 n ce ce ri r^o t^ G d 0 i i s LTÏ c x» o - o l-*C fi ce u--; Cl -^ r^ "«^ Cl -■ to - m 00 t^ lo r^ X CO 0 Cl t - c ^ O O o « -. o 1 oidi o co c^ D tr' o O C) c. 0 1 Cl c: 0 r>. r^ 0 - 0 - CO m 0 G 0 0 g O =■ • n rr in X ce - ^ o - -H ^3- CTï lO m c; r-' CO Oî „ C;co ^T CO 00 0 vT-^-r r> - CO X 000 X - r^ g c O U-; ■O -■^-rr 30 .- Cl - Ln yD - r^ cr^ -^i-O in Cl CO m CO CI v^ XI - 0 - O _ o o" o o - o r^ r» o ô cr. o co -^ o CO tr: O Ol C 0 X Cï H. r-i-- 0 1- 0 J^ CO ^ 0 0 0 0 2 « ' ' ' ' - - 1 1 H- h- l — H. 1 - - " «H h- - « 1- 'U 2 m lo m o r^ o iro li^CO » -crin -* Oro ^ o Cl l~* in CO ^ O ^ lo -- c^ CO •- 30 •v^-m 0 M H. r* o OiCTi a m u^ H CD [^ o O O 0 Cl 0 0 ^ t- ' ' - H- M -. 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CD 00 Ci en ri ri 0 1- m CO Cï'-:rr in s un o ■ o r-c QO Cl o o X •- rO c» o !>■ ^ '-S- ClOO 0 CJï r^ d d CO in oï in ex - < if ^o - o 1 - c o o 1 o- o 1 ODOÔ O 1 CI CO 1 m i;o o 1 ce O; 0 I X X 0 ;0 0 0 ^ G 0 co^.n 0^ CïC 0" c: o- - ^— Cl X) Cl - X rs) - U1 Ln o lO ^3- c -^r va- h. r-> c-: V — s c 1^ to co irj Ol ce G-. « oo o "^ ^' d r^ ^■ oco lO X) CO v.:^- 0 0 Cl - y:; 10 C^iO d e - o 1 - C O O 1 O C O o i> o OlCl o Cl fO O 1 lO m o ce 00 0 r^zc 1 0 CO 0 - C 0 '^u-i 0 CïC 0" -^ - - -1 CTj-^ m I..-1 Cl o CI to ■O ^TX ■■o? Oj 1- -jO CO GO 0 d ri r> t- ;:; m o ■-JD - - CN r---: lO ■- X c: c - X i;;; c r^ E o - - c - « o- = o ï;^ o c-x o o C! O Ul LO o CO 00 0 OOX 0 ^ 0 0 Cï - >^yri 0 êx" 0 -K c.i-r ■- ^_ [^ -.- O C; - C.'^ -^ C'vr; l_'^ u-> Cl CO o c „ oco r- cO [^ CO 0 c~. - CO r^ Cj o C^ CN iri r-^TT t^ X ur: Cl - r^ --3- o X r^ Cl m c^ CO CO C. O^cr " Ci 00 CO »n [-- r-- to r^ X *cT- oo r- ::o ïî ûO i- x> 1,:: 2o c CO r X 1^ c oo •-5 .r. X S2 • •> o,o5 8 janvier 6 matin 0,012 i3 janvier 6 matin o,oo55 0,10 9 janvier 3 soir 0,019 ^' janvier 6 matin o,oo58 0,20 i3 janvier 6 matin 0,022 29 janvier 6 malin 0,0080 o,3o 31 janvier G matin 0,018 5 février 6 matin o,oog4 0,60 5 février 6 matin 0,018 5 février 6 tnatin » » Les minima de température, ainsi que les époques oià on les a obser- vés, ont été les suivants : Sol dénudé. Sol gazonné. Minimum Date Heure Minimum Date Heure Profondeur. absolu. de l'observation, de l'observation, absolu. de l'observation, de l'observation, mu ho b 0,00 — 9,9 28 et aq janvier 6 matin » » » o,o5 — 6,82 29 janvier 6 matin — ',87 29 janvier 6 matin 0,10 — 5,42 29 janvier 6 matin — i,o5 29 janvier 3 soir 0,20 — 3,72 29 janvier 6 matin — 0,42 3 février 6 matin o,3o — 'î97 3o janvier 6 matin — 0,12 6 février 6 matin 0,60 — 0,02 6 février 6 matin -t-o,5o 18 février 6 matin » On voit que la propagation de la gelée se fait moins vite sous le sol gazonné que sous le sol dénudé. » Sous le sol dénudé, la vitesse de propagation de la gelée s'accroît très faiblement avec la profondeur, et cette propagation est très régulière; sous le sol gazonné, l'accroissement de cette vitesse est très notable, et à me- sure que l'on s'éloigne de la sinface du sol, c'est-à-dire de l'influence pro- tectrice de la végétation qui le couvre, la vitesse de la propagation de la gelée tend à se rapprocher de celle que l'on observe sous le sol dénudé. w On doit remarquer que la vitesse de propagation du minimum de température diminue beaucoup lorsque la profondeur augmente; entre o", 3o et o™, 60 de |)rofondeur, cette vitesse est environ moitié moindre sous le sol gazonné que sous le sol dénudé. )) Il résulte encore de l'ensemble de ces observations que chaque couche du sol est soumise à l'influence de deux effets caloriBques : l'un, dû aux f 1259 ) variations de température extérieures; l'autre, di'i à l'action des couches profondes qui tendent à donner à celles-ci une température constante, comme on l'observe à partir d'une certaine profondeur. Quant à l'ampli- tude de l'oscillation ihermométrique qui est la conséquence de ces effets complexes, lorsqu'il n'y a aucune influence perturbatrice, telle qu'iuie infdtration d'eau, elle est d'autant moindre que la profondeur de la couche est plus grande. » PATHOLOGIE GÉNÉRALE. — Sur la rage. Note de M. L. Pasteur, avec la collaboration de MM. Chambeuland, Roitx et Thcii.lier. « L'Académie se rappellera peut-être que depuis le mois de décembre dernier, avec l'aide de MM. Chamberland et Roux, auxquels a bien voulu s'adjoindre M. Thuillier, nous avons commencé l'étude de la rage. » En rapprochant les symptômes extérieurs de cette maladie de certaines observations histologiques faites sur le cerveau de personnes ou d'animaux morts de rage, et en considérant qu'on n'a pas, jusqu'à présent, commu- niqué l'affection par l'inoculation du sang des rabiques, on a été porté à penser que le système nerveux central et de préférence le bulbe qui joint la moelle épinière au cerveau et au cervelet sont particulièrement inté- ressés et actifs dans le développement du mal. Cette opinion a été sou- tenue, il y a deux ans, avec distinction, par M. le D"^ Duboué. Cependant les expériences récentes de M. Galtier, professeur à l'École vétérinaire de Lyon, laissent planer une grande incertitude sur le véritable siège d'éla- boration du virus rabique. « Le virus rabique, dit ce savant observateur, existe dans la bave, tout le monde le sait. Mais d'où vient-il? Où est-il élaboré?... >) Jusqu'à présent, je n'ai constaté l'existence du virus rabique chez le chien enragé que dans les glandes linguales et sur la muqueuse bucco-pharyngienne — » J'ai inoculé plus de dix fois, et toujours avec le mcnic insuccès, le produit obtenu en exprimant la substance cérébrale, celle du cervelet, celle de la moelle allongée de chiens enragés. » (Galtier, Bulletin de l'Académie de Médecine, 25 janvier 1881.) » J'ai la satisfaction d'annoncer à l'Académie que nos expériences ont été plus heureuses. A diverses reprises, et souvent avec succès, nous avons inoculé le bulbe rachidien, et même la portion frontale d'un des hémi- sphères et le liquide céphalo-rachidien. Dans ces conditions la rage a eu les durées d'incubation habituelles. ( I 26o ) » Le siège du virus rabique n'est donc pas dans la salive seule. Le cer- veau le contient et on l'y trouve revêtu d'une virulence au moins égale à celle qu'il possède dans la salive des enragés. » Une des plus grandes difficultés des recherches sur la rage consiste, d'une part, dans l'incertitude du développement du mal à la suite des ino- culations ou des morsures, et d'autre part dans la durée de l'incubation, c'est-à-dire dans le temps qui s'écoule entre l'introduction du virus et l'appa- rition des symptômes rabiques. C'est un supplice pour l'expérimentateur d'être condamné à attendre, pendant des mois entiers, le résultat d'une expérience, quand le sujet en comporte de très nombreuses. On apprendra donc, je l'espère, avec un vif intérêt, que nous sommes arrivés à diminuer considérablement la durée d'incubation de la rage et à la communiquer à coup sûr. » On arrive à ce double résultat par l'inoculation directe à la surface du cerveau, en ayant recours à la trépanation et en se servant comme matière inoculante de la substance cérébrale d'un chien enragé, prélevée et inoculée à l'état de pureté. » Chez un chien inoculé dans ces conditions, les premiers symptômes delà rage apparaissent dans l'intervalle d'une semaine ou deux et la mort en moins de trois semaines. J'ajoute qu'aucune des inoculations ainsi faites n'a échoué. Autant de trépanations et d'inoculations sur le cerveau, autant de cas de rage confirmée et rapidement développée. Étant donné le caractère delà méthode, on peut espérer qu'il en sera toujours ainsi. D'ailleurs la rage a été, tantôt la rage mue, tantôt la rage furieuse, c'est-à-dire la rage sous ses deux formes habituelles. » Je me borne à ce court exposé, parce que nous n'avons d'autre but aujourd hui que de prendre date pour la connaissance d'une nouvelle mé- thode de recherches dont la fécondité d'application n'échappera à per- sonne. ASTRONOMIE. — Nébuleuses découverles et observées à l' Observatoii e de Marseille; par M. E. Stephan. Positions moyennes pour 1880,0. N* Ascension Distance polaire d'ordre. droite. nord. Description sommaire. Il m s o t H 1... 16.57.46,53 68.4'--3o,7 Très faible; assez étendue; ovoïde; très peu condensée; pas de point brillant. ( I26l ) Positions moyennes pour 1880, o. ^* Ascension Distance polaire d'ordre. droite. nord. Description sommaire, h m s 0 r w 2. . . 1 5. 58. g, 08 68.46.28,4 A peu près le même aspect que la précédente, mais un peu plus faible. 3... i6.i.!.4i,i8 54.4926,4 Faible; petite; ronde; graduellement et faible- ment condensée vers le centre. 4. . . 16. 12.52, 19 54.48. 8,8 Un peu moins faible, mais un peu plus petite que la précédente. o... 16.12.58,70 54.34. 5,9 Excess. excess. faible; très petite; ronde; un peu de condensation graduelle. 6... i6.i3.i3,43 54.4' -59,3 Faillie; ])etite; ronde; graduellement con- densée vers le centre. 7. . . 16. i3. 16,91 54.37. 0,1 Excess. excess. faible; très petite; ronde; gra- duellement condensée. 8... 16.13.33,82 54.35.41,2 Très faible; excessivement petite; ronde; con- densation centrale. 9... 16. i3. 58, 09 54.31.53,6 Excess. excess. faible; petite; ronde; légère condensation graduelle. 10... 16.14.28,51 54.33.16,1 Excess. faible et jielite; ronde; condensation graduelle vers le centre. 11... 16.45.14,30 66.12.45,5 Assez faible; petite; ronde; graduellement condensée vers le centre. 12... 16.47.24,24 66.28. 1,-2 Excess. faible et petite; irréguliére; vaporeuse; un point un peu plus brillant. 13... i6.5i.44i23 61. 5o. 0,5 Excess. excess. faible et petite; irrégulière; un petit point plus brillant. Elle est bien distincte de celles qui sont cataloguées dans Dreyer de 5834 à 584o. 60.27.39,6 Excess. excess. faible; petite; ronde. 73. 12.56,3 Excess. excess. faible; vaporeuse; irrégulière- ment arrondie. 48.13.33,1:! Excess. excess. faible: très petite; irrégulière- ment arrondie; un peu de condensation cen- trale. 48. 10. 55, 'î Assez faible; assez petite; graduellement con- densée vers le centre. 5i. 8. 6,3 Très petite étoile entourée d'une très faible et très petite nébulosité. La nébulosité est ronde. 60. 9.10,6 Petit point lumineux légèrement nébuleux. 60 . 7 . 59 , o Faible ; petite ; ronde ; graduellement condensé» vers le centre. C. R., i88i, i"Jem«»rf. (T. XCIl, N»a2.) l66 14... 15... 17.11 . 5,43 17.14.33,14 16... 17. 14.33,16 17... 17.14.54,33 18... 17.21. 2,81 19... 20... 17.47.59,10 17.48. 5,i5 ( I 202 ) Positions moyennes des étoiles de compaïuison pour 1880, o. IS- Asccusiou Distance polaire <}'oidie. Noms des étoiles. di-oite. nord. Autorité. 1... i4o4-i4o5W.(7V.C.),H.XV. i5.56!'5i'o8 68"46'.34'ii Cat. VV. 2... 1(1. 3... 298-299AV.(iV.C.), H. XVI. 16.10.45,90 54.59.3,1 Cat. W. 4... Id. 5... 780 W, (A^. C.),H. XVI. j6. 25. 21, 56 54.32.6,5 Cat. W. 6... Id. 7... Id. 8... Id. 9... Id. 10... Id. 11... 1424 W. (iV. C], H. XVI. 16.46.45,48 66.9.34,4 Cat. W. 12... i3oo W. (iV. C), H. XVI. 16.42.21,15 66.34.7,5 Cat. W. 13... 1442 W. (a^C.), H. XVI. 16.47.11,75 62. 2. 3,0 Cat. w. U... 257 w. (iV. C), H. XVir. 17.10.55,70 60.23.37,0 Cat. w. 15... 5751 Rumker. 17.10.58,49 73.12.17,5 Cat. R, 16... 5o2 AV. (iV.C), H. XVII. 17.18.8,70 48.14.23,7 Cat. W. 17... Id. 18... 653W. (iV. C), H. XVII. 17.22.56,34 52.3.17,0 Cat. W. 19... 3i39 Arg. Z. -+- 29° 17.49.31,02 60. 9.4^,0 Cat. Arg 20. . . Id. MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur la tliéofie du mouvement des corps célesles. Note de M. H. Gyldéx. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Heruiite.) « Mes recherches stir la théorie des mouvements célestes m'ont conduit au système suivant de formules, qui servent k calculer la position d'un corps céleste dans le plan de son orbite. Je ne donnerai aujotird'hui que ces formules, réservant pour une autre occasion la démonstration, qui exige plus de développements analytiques qu'on ne peut en donner dans un exposé succinct. » Selon les circonstances, je me servirai alternativement de l'une des trois variables indépendantes t, £„ ou i'„, dont j'appelle la première temps réduit, la deuxième anomalie intermédiaire et la troisième longitude inter- médiaire. La longitude intermédiaire et le lajon vecteur intermédiaire , ap- partenant tous les deux à une même valeur de t ou de £„, sont les coor- données polaires dans ï orbite intermédiaire du corps dont on examine le mouvement. ( 1263 ) » L'orbite intermédiaire est comprise entre deux cercles concentriques dont le centre commun coïncide, si le corps troublant en est perpétuelle- ment plus éloigné que le corps troublé, avec le centre du corps central. Soient t\ et i-, les rayons de ces deux cercles, et /•2>/'); soit, de plus, /'o le rayon vecteur intermédiaire, Tj et r, désignant aussi la plus grande et la plus petite valeur de To. Je pose ensuite 7'2 + r, = 2n, /'o — /', = 2(76; mais il faut remarquer que la signification géométrique de a et de e n'est pas ici la même que dans l'ellipse képlerienne, quoique les valeurs numé- riques de ces deux quantités dans les deux cas puissent être peu diffé- rentes les unes des autres. » Je désigne encore par jXj un coefficient constant renfermant la masse du corps troublant comme facteur, et par a, la somme des masses du corps troublé et du corps central. » Cela étant, j'introduis successivement les désignations suivantes : po = ros/p,2, p, = r, v'p-21 p. =i(p2 + /3,) ^'^V^» ^(P-2— Pi)'-' -V'^ ¥ IL^a'e', ^e\ F-: / -M •'^-P'^.snco u. ) I V — u. — Pi (mod.^). » Maintenant, si l'on admet que le corps troublant est toujours plus éloigné du centre que le corps troublé, les relations entre les quantités t, £g, v„ et To sont celles-ci, lS(T-T9) = Eo+7='og- V."-2 I - £0— M TT - S(, H- M l'n — i' 0 — /" , I «^ py-o- K - So TT '•') où l'on désigne par To et par v^, deux constantes d'intégration. ( 1264 ) » Les mouvements moyens de l'anomalie et des apsides s'obtiennent au moyen des formules ci-après, v^ _ K r6'(M-n-,T — /K') e'(M — /g — 'K')"j N TT Le^M + /(T — iK') 9 w — ta — 'K'jJ' _ .Kr6'((o — /4o -t-3o. 9.53,9 3o : 3o Weisse. 10... 14.42.25 0.38.59,40 -l-ag. 2.40,7 12:6 Bonn, t. VI. » Toutes les différences sont corrigées de la réfraction. Éléments de la comète a 1881. » Ils ont été déduits des trois lieux normaux suivants, calculés pour i2''o™o% temps moyeu de Berlin, corrigés de toute l'aberration, de la pa- rallaxe et rapportés à l'équinoxe de 1 88 1 ,0 : Ascension droite. Déclinaison. Il 01 s •) r w Mai 2 0. 8. o,o5 4-35.26.10,9 d'après les observations de Vienne et de Dun-Echt du 2 mai. 6 0.22.29,15 4- 3 1.24. 0,9 d'après les observations de Vienne, de Dun-Echt et de Paris du 6 mai. :o 0.38.21,94 4-26.49.55,9 d'après les observations de Berlin et de Paris du 10 mai. (*) L'étoile de comparaison du 6 mai a été ainsi déterminée par rapport à 673-674 Lalande : Nombre Ascension de droite. Déclinaison. comparaisons. 58 1 Weisse — 673-4 Lai -Ho"'io»,43 — 2'25",i 10:10 Position moyenne (1881,0) de 673-4 Lalande, déduite de deux observations méridiennes de Paris. o''24'°ii',69 4-3i°3!'i2",7 La position moyenne adoptée pour l'étoile de comparaison du 6 mai résulte de là et de celle de V7eisse, en donnant à cette dernière le poids |. ( '274 ) ï 1881, mai 20,43088, temps moyen de Paris. Ts 3oo. j4. 16,5 ] Çl . 126.80. 5g, 0 / Équinoxe moyen 1881,0. ' 77.52.53,5 ) \ogfj ï, 771822 Mouvement direct. Représentation de l'obsen'ation moyenne. En longitude (0 — C) cosS H- i",8 En latitude (O — C) — o",8 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions fuchsiennes. Note de M. H. Poinc.\ré, présentée par M. Hermile. « Dans la dernière Note que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Aca- démie, j'ai montré comment certaines classes de fonctions fuchsiennes et zétafuchsiennes permettent d'intégrer une équation linéaire à coefficients rationnels, si tous les points singuliers sont réels. Je veux, aujourd'hui, définir une classe plus étendue de fonctions fuchsiennes qui permet l'in- tégration dans des cas beaucoup plus généraux. » Supposons un polygone curviligne dont les côtés soient successi- vement A,, B,, Aj, Bo, ..., A„, B„; je suppose que ces côtés sont des cercles coupant orthogonalement le cercle fondamental; j'appelle a, et /S^ les deux intersections des cercles A, et B,, X, l'angle correspondant du po- lygone curviligne et c la somme de tous les angles de ce polygone; je sup- pose que X, et c— (X, -+- Xo -+-. ..+ X„) sont des parties aliquotes de 27:. » Je définis n fonctions de z par les équations » On verrait, comme dans la Note précédente, qu'il y a une infinité de fonctions uniformes de z satisfaisant aux conditions F(z) = r(z,) = F(2,) = ...= F(z„) et que toutes s'expriment rationnellement en fonction de l'une d'entre elles. » En faisant tendre les X et a vers o, on obtient à la limite des fonctions remarquables sur lesquelles je veux attirer l'attention. Sur le cercle fonda- mental je marque 27/ points «,, ^t, a.^, ^i, ..., ««, /3„, et je suppose qu'on ( 1275 ) les rencontre dans l'ordre que je viens d'indiquer, en suivant le cercle dans le sens positif; ces points devront satisfaire à la condition suivante. Je joins le point /3, k §,, ^3, ..., /3„ par des cercles y,, y,, ..., y„ normaux au cercle fondamental ; je joins de même /3, à [S,, jSj à /3^, . . ., |3„_, à /3„ par des cercles §,, ô,, ...,(?„ normaux au cercle fondamental; par les points a,, «o, ..., a„ je mène des cercles C,, C., ..., C„, coupant ortliogo- nalement le cercle fondamental et normaux respectivement à y,, §3, ô^, ..., ^«> 7«; par l'intersection de C, et C^ je mène un cercle D,, normal au cercle fondamental et à yj ; par l'intersection de C3 et de D3 je mène D^, normal au cercle fondamental et à y^, etc. : D„ devra passer par «„ et se réduire, par conséquent^ à C„. Je définis n fonctions de z par les équations (i= I, 2, ..., n). » Il existera une infinité de fonctions uniformes dez telles que F{z]=F{z,) = F{z,) = ...= F{z„), d'où F(/3,) = F(/3,)=...= F(|3„). » Toutes s'expriment rationnellement par une d'entre elles que j'ap- pelle F(z) et quej'achève de définir par les conditions F(o:,) = o, F(a,,) = i, F(«3) = oo. » Cette fonction sera holomorphe à l'intérieur du cercle fondamental; elle ne pourra, à l'intérieur de ce cercle, devenir égale à aucun des nombres (i) F(a,), F(a,), ..., F(«„), F(|3,). » Si donc, dans une équation linéaire à coefficients rationnels en x n'ayant d'autres points singuliers que les nombres (i), on substitue Y{z) à la place de J7, l'intégrale sera une fonction zétafuchsienne de z. » F(z) dépend de 2n — 3 paramètres, à savoir les rapports anharmo- niques de «4, a-, .. ., a„, (3,, /Bj, . . ., |3„ par rapporta a,, 0.2, «3; à cause de la condition énoncée plus haut, il reste 2« — 4 paramètres indépendants. En exprimant que les parties réelles et imaginaires de F(«,), F(a,), ..., F(aJ, F(|3,) ont des valeurs données, on a 2« — 4 équations qui déterminent ces 2« — 4 paramètres. » Si j'arrive à démontrer que ces équations ont toujours une solution réelle, ( '^76 ) j'aurai montré que toutes les équations linéaires à coefficients algébriques s'in- tègrent par les transcendantes fuchsiennes et zétafuchsiennes. » Je voudrais donner quelques éclaircissements sur ma précédente Com- munication. J'y parle de la fonction F(3) quand tous les X sont nuls: j'entends la limite de F(:;) quand tous les 1 tendent vers o J'ai dit que les quantités F(a,), F{c(i), ..., F(a„4.,} peuvent prendre des valeurs réelles quelconques : cela n'est vrai que quand tous les X sont nuls. » Une dernière remarque : j'ai fait voir que les coordonnées d'un point d'une infinité de courbes algébriques s'expriment par des fonctions fuch- siennes d'un même paramètre (de même que les coordonnées d'un point d'une courbe de genre o s'expriment par des fonctions rationnelles et celles d'un point d'une courbe de genre i par des fonctions elliptiques) : parmi les courbes qui jouissent de cette propriété, il y en a de tous les genres possibles; mais je ne sais pas encore si celte propriété appartient à une courbe algébrique quelconque. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Relations algébriques entre tes sinus supérieurs d'un même ordre. Note de M. Rouyaux, présentée par M. Yvon Villarceau. « Avec M. Yvon Villarceau, je désignerai par «« désignent les racines de r" dz i = o, suivant qu'il s'agit du genre hyperbolique ou ellip- tique. Multiplions la première équation par «•' , la deuxième par «y, la troi- ( ') M. Rouyaiix augmente d'une unité les ordres adoptés par ses pradécesseurs. (Y. V.) ( '277 ) sième par af , etc., et ;ijoutoiis, après avoir divisé |);ir ti\ il vient 9oa, ir:ï),!z;±'^,a; .±?„- rt e" -y v" - < «a)- » En se fondant sur les propriétés bien connues des racines des équa- tions r"± I = o, on reconnaît tacileaient que, dans le second membre, le factetn- entre parenthèses est nul; en remplaçant enfin a'I par ±i, on trouve la relation (0 Po H- 'f I «y -t- 'f , a; + 9, a; -(- . ?«-.^< qui est capitale, et va nous donner facilement toutes les relations algé- briques que nous avons en vue. » Tout d'abord donnons à l'indicey les ii valeurs r, 2, 3, . ., «, et mul- tiplions membre à membre les équations obtenues ainsi; on trouve (A) n^?»"^ 'f,c^^ «;+...+ 9„-. <■ , ce qui fournit - relations algébriques en donnant à «y les valeurs des ra- cines distinctes de /-"dz i = o. » La relation (A) résulterait manifestement, dans ce cas, de la multipli- cation des- relations (B) les unes par les autres. » n non premier et non pnir;n = pqr. . . . — Supposons n décomposé en ses facteurs premiers /;, q, r, que cette fois nous supposons tous impairs. Si /3y désigne luie quelconque des racines de /^ — i = o ou i-p+ i = o, celte quantité est aussi racine de r'"''' — i = o ou /-p*' '+ i = o; par conséquent, on peut lui appliquer la relation (i), qui, en tenant compte des relations ftp ft,2;' — Û3i' . — — , \ P/ —l-'j — Py ' /3p' = |3/''+' =/5f"-' = . . . = /5y (fiy, racine de /•" — i = o), ^r=^r'= =P; |5; =/3/" =/B/" =... = -1 jS/" = p/" = ^f ==... = + I Ufij, racine de /•" + i = o), P;- = p/"- = p;^-' = ... = _/5; ) devient (?o ± ?/> + 92P ± r-»/- + •••) + Py (?. ^ 9p^> -+- 9=/.-< ± • • •) + Pf (92 ± 9/>^-2+ ?2y,+2± ■ ..)-+-••■= e''^ puis, en donnant à j l'indice i, 2, 3, ...,/> et en faisant le produit, /' (C) (C") 1.+ ( '279 ) qui, p étant impair, se met sous la forme do l'uu ou l'autre des détermin.nits ci-dessous : + i„-hUi,+... f, + tV„ + f,/,^,+... f, + f,,+,+ f„,+,-t- f/,-.+ fo/-i + f3/-.-f (,,+ \+ (}l,+ l+--- '■.+ f/.+i +♦'-/-+ 2 fo+ f,,+ f,,,+... -{/-./;,.,+^h) +{/,-./.+,+/v+.) -( ) +(■••) -(/-./;+./„-.... » On obtiendrait évidemment des relations analogues en changeant p en q ou bien en r. Telles sont les trois espèces (A, B, C) de relations algé- briques liant entre eux les sinus supérieurs d'un même ordre; elles ont été établies en partant des expressions des sinus supérieurs au moyen des exponentielles de la variable indépendante jc. Les lelations trouvées sont donc générales. L'espace nous manque pour en développer ici les applica- tions aux sinus des divers ordres. ■> ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les simis d'ordres supérieurs. Note de M. E. West, présentée par M.Yvon Villarceau. « L'objet de la présente Note est de faire connaître quelques nouvelles propriétés des sinus des ordres siqiérieurs; les applications que j'en ai faites seront développées ultérieurement. » Dans un travail présenté à l'Académie le i8 octobre 1880 et inséré dans les Comptes rendus, j'ai indiqué très rapidement comment on pourrait obtenir l'expression de la somme de plusieurs arguments. » Soient x, , j:.>, . . . , jc,, des quantités indépendantes et p une racine de l'équation (•) P' (- 0" n étant un nombre entier pair ou impair, selon que le genre des sinus est hyperbolique ou elliptique; on a Puis, substituant aux exponentielles les sinus d'ordre m — i, d'après l'ex- pression fondamentale donnée par M. Yvou Vdlarceau dans son Mémoire ( i?.8o ) sur les sinus [Comptes lendiis des i3, 20 el 27 uiai 1878, formule (8)], on obtiendrait sans difticullé l'un des sinus de la somme des arguments. » Sans ni'arrêter à celle expression ou à celle d'un multiple d'un argu- ment qui poinrait prendre alors une forme différente, je vais indiquer une autre propriété importante des sinus. Soient p,, pn, . . . , p,„ les m racines de l'équation (i), on a ( 2 ) gr;p,+(>.,+...^ p„) _ ^xp, _ gsp, _ _ ^ f,rç.„ _ La formule de M. Yvon Villarceau déjà citée peut s'écrire fP'' = Ço a: + py , JT + p- '^o .r + . . . + p'"' 'j,„_, .r, ou encore, en faisant varier l'indice p. de o k m — i , (3) p^'^J^p^f^œ; çi„ar est le cosinus et çi,a?, (po^", ■ • • sont les m — i sinus. » En substituant l'expression (3) de l'exponentielle dans l'égalité (a), cii obtient » Poiu' effectuer le produit du second membre, je me servirai de sommes particulières que Waring a employées autrefois dans le Cnicul des fonctions symétriques ; ces sommes ont inie grande im|)ortance; je les noterai par la caractéristique Agr, abrévintion iVacjrégnl, comme je l'ai déjà fait. Donc, en désignant par /fl, A",, ... ,/•,„_, des indices de sinus, le produit en question sera la somme de quantités telles que les indices k varieront ensemble ou séparément de o à m — i, L'égaliié cherchée pourra donc s'écrire (4) 1 = Agr^o,.jr.ç5,,.r. . . o ,,„^,x'^p\' p'- . ..p';;r')- » Il reste à évaluer la fonction symétrique des raciues de l'imité qui figure ici. On sait qu'elle est nulle si la somme des exposants n'est pas un multiple de m; par suite, il faut ajouter à l'expression (4), comme condi- tion relative aux indices A", (5) /oH- A, + .. .-+- A,„= A/H, ( laBi ) h étant un nombre entier positif. Cette fonction symétrique des racines de l'unité revpn;int constamment dans la théorie des sinus, il convient d'en donner la valeur générale, que l'on |)ourrait trouver de diverses manières : (6)^p:v^-ftr = avec les conditions ( X, + X, (7) . . H- k,n = h m, . . -hiiiX„= ni, .4- X,„ = /. » Dans ces relations, q, est le nombre des exposants A' qui sont égaux U l'un d'eux, q^ ^st le nombre de ceux qui sont égaux à un second d'entre eux, et ainsi de suite. N est im coefficient numéi-ique égal au nombre de fois que la quantité in'{— i)'"' se trouve répétée; le nombre N dépend de conditions arithmétiques en vertu desquelles les sommes des puissances semblables des racines de l'unité sont m'{— if" ou o, suivant que cette somme dépend d'un ex]50sant multiple de m ou non. Os conditions exigent que la somme des exposants A' puisse être partagée en groupes de X,, Xo, ... exposants, chacun de ces groupes étant assujetti à ce que la somme des exposants y soit un multiple de m. •) Les expressions (4) et (6), avec les conditions (7), permettent d'ob- tenir les fornuiles suivantes : » Premier ordre, I = '0^ T* - _(- ,)« '?? x; » Deuxième oi-dre. i = (pl.r + {- i)« '■0 i \x- -3(- 'r?o x . ?1 T . » Troisième ordre, ;_,j->^a:; -h2{-iy''o'ix.(flx~ li{-i)-"cf,x.(plx.'f,x-{- l)'"e5^r. >. ANALYSE SPECTRALE. — Sur les spectres phosphorescents discontinus obscn es dans le vide presque parfait. Note de M. W. Crookes. (Extrait.) « M. Crookes étudie les spectres phosphorescents discontinus obtenus dans le vide le plus parfait avec un grand nombre de substances; il constate: » 1° Que l'alumine précipitée de l'alun par l'ammoniaque se comporte ( 1282 ) comme le rubis, donnant une lumière cramoisie et le spectre observé par M. Becquerel. » L'alumine ainsi obtenue et souvent exposée aux actions électriques prend peu à peu une teinte rosée permanente et présente des indices de cristallisation, résultant de mouvements moléculaires souvent répétés. » Dans quelques cas, l'alumine brille d'une lumière verte. Telle est la portion de cette ferre qui, dans sa précipitation par l'ammoniaque de so!i sulfate, se sépare seulement par l'ébullition. Telle est aussi celle qui est précipitée de l'acétate. M. Crookes a même rencontré un cristal de rubis dont la phosphorescence est verte. » L'auteur passe en revue les oxydes métalliques et constate, pour chacun d'eux, la nature des teintes et les accidents variés auxquels leur phosphorescence donne lieu. » La phosphorescence de la glucine est bleue; celle de la zircone, vert bleuâtre pâle très brillante; celle de l'yttiia, verdâtre terne; celle de l'erbine, jaunâtre; celle de l'acide tifanique, brun foncé; celle de la ma- gnésie, rose; celle de la baryte hydratée, jaune orangé vif; celle de la sirontiane hydratée, d'un beau bleu; celle de la chaux, jaune orangé vif; celle de la potasse, bleu faible; celle de la soude, jaune; celle de la lithine, rouge faible. » Les diamants ont une très vive phosphorescence, généralement bleue; mais ceux de la plus belle eau ne sont pas les plus remarquables à cet égard. Les diamants qui, à la lumière solaire, manifestent une légère fluo- rescence disparaissant par l'interposition d'un verre jaune, ont générale- ment une phosphorescence plus vive; elle est d'un vert jaunâtre pâle. » Plusieurs substances semblent dépourvues de phosphorescence ; telles sont l'oxyde de didyme, l'acide stannique, les oxydes de fer, de chrome, de cérium, la baryte anhydre, la thorine. » L'auteur fait reinarquer que la thorine possède un pouvoir d'ab- sorption pour les gaz supérieur à celui de tous les autres corps ab- sorbants. Chauffée dans un tube où l'on fait le vide, elle y crée, en se refroidissant, un vide tel que l'étincelle capable de franchir o™, o5o dans l'air ne peut pas traverser o",ooi dans l'espace ainsi raréfié. Il existe, dans presque toutes les substances essayées, une phosphorescence rémanente qui persiste plus ou moins après que l'électricité a cessé d'agir. Le car- bonate de chaux cristallisé possède au plus haut degré ce pouvoir rémanent. D'ailleurs, le rayon ordinaire et le rayon extraordinaire du spath d'Islande phosphorescent ont des lumières de polarisation contraires. ( 1283 ) » Ën6n, M. Crookes annonce que ses éludes l'ont conduit à découvrir des traces de corps nouveaux qu'il croit pouvoir signaler comme des in- dices certains de l'existence de métaux inconnus qu'il s'occupe à isoler. » M. Edm. Becquekel rappelle, à propos de la Communication de M. Crookes, qu'il a étudié avec détail, au spectroscope, la composition de la lumière émise par les corps phosphorescents placés dans le phospho- roscope, et notamment par l'alumine naturelle on artificielle, ainsi que par beaucoup de minéraux; qu'il a déjà signalé un grand nombre des faits ob- servés par M. Crookes dans des tubes vides, et qu'il a montré le parti que l'on pouvait tirer de l'analyse spectrale de la lumière de phosphores- cence pour la recherche de la nature et de l'état physique des différents corps ('). Il rappelle également qu'il a fait usage le premier, dès iSS^ (^), du mode d'excitation des corps phosphorescents qui consiste à renfermer ces corps dans des tubes vides ou à gaz très raréfié, traversés par des décharges électriques, méthode qui donne une émission de lumière de même com- position que celle observée quand les corps sont excités par des rayons lumineux dans le phosphoroscope ; mais il a reconnu que par ce moyen, dans certains cas, l'élévation de température des substances exposées aux décharges électriques, ainsi que la lumière électrique elle-même quand ces décharges passent à la siu'face des corps, compliquent l'effet observé. En rendant les corps phosphorescents au moyen des rayons solaires d'une réfrangibilité déterminée et en les plaçant pour cela dans un phospho- roscope, il a élimuié toute émission de lumière étrangère à l'action phos- phorescente propre du corps. PHYSIQUE. — Nouvel interrupteur pour les bobines d'induction. Note de M. M. Deprez. « Je lis dans une Note de M. Ducretet, insérée aux Comptes rendus de la séance du 2H mai, la description d'une modification apportée à l'inter- rupteur des bobines d'induction. Or cette modification n'est qu'une forme de celle que j'ai réalisée il y a près d'un an, et qui a été présentée, il y a quelque temps déjà, à la Société de Physique. Je crois devoir, en rap- (') Annales de Chimie et de Physique, 3"= série, t. LVII, p. 40; iSSg. — Ed. Becquerel La lumière, ses causes et ses effets, t. I, p. 334 ^' siiiv. Paris, 1867. (*) Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. LV, p. 92; 18)7. — La lumière, t. I, p. 329 et suiv. ( 1284 ) pelant ce fait, retracer brièvement les considérations qui m'ont conduit à modifier l'interrupteur. » J'ai démontré expérimentalement que, lorsqu'on ferme le courant in- ducteur qui circule dans le gros fîl d'une bobine d'induction, l'aimanta- tion du faisceau de fer doux n'est pas instantanée; cela est dû à ce que l'aimantation, étant croissante, développe dans le circuit de la pile un cou- rant inverse, ou, pour parler plus exactement, une force électromotrice inverse, qui est proportionnelle à la dérivée de l'aimantation. A partir du moment où l'aimantation a atteint sa valeur limite, la période variable dont je viens de parler prend fin, et le courant est régi simplement par la loi de Ohm; par suite, une fermeture plus prolongée du courant n'aurait aucune utilité. On en conclut qu'il faut rompre le courant inducteur dés que l'ai- mantation a atteint sa valeur maxima,et le rétablir immédiatement après, puisque l'intervalle de temps qui s'écoule entre le moment où le courant est rompu et celui où l'étincelle éclate est inappréciable. » J'ai rempli toutes ces conditions en donnant à l'interrupteur dont je parlais plus haut la disposition suivante : une lame de fer doux, de forme rectangulaire et d'une longueur suffisante pour qu'elle puisse se polariser énergiquement, a l'une de ses extrémités tout près du faisceau de la bo- bine; l'autre extrémité est sollicitée par un ressort à boudin dont on peut varier la tension arbitrairement, tandis que le milieu est mobile autour d'un pivot qui sert à amener le courant ; enfin la rupture est produite par une vis platinée, supportée par une pièce rigide, et qui s'appuie contre l'extré- mité de la lame de fer située en face du faisceau. » Si l'on donne au ressort à boudin une tension très voisine de celle qu représente l'attraction exercée par le faisceau sur la lame de fer lorsque le courant a atteint sa valeur définitive, la rupture ne pourra avoir lieu que lorsque l'aimantalion sera arrivée tout près de son intensité maxima. Le courant induit, et par suite l'étincelle qui en est la conséquence, aura donc la plus grande intensité possible. D'autre part, en raison de la rigidité des supports de la lame et de la vis qui amène le courant, la rupture de ce der- nier sera produite par un déplacement infiniment petit de la lame, 'd'où il suit que le nombre des étincelles produites dans l'unité de temps sera le plus grand possible. » L'interrupteur ainsi modifié change complètement l'aspect de l'étin- celle, qui ressemble alors à une véritable veine fluide, sans que sa longueur soit moindre qu'avec l'interrupteur ordinaire. Les bobines qui en sont munies donnent un nombre d'étincelles beaucoup plus grand, et leur ren- dement en est par suite considérablement augmenté. ( 1285 ) » Ces considérations montrent que l'élasticité que l'on donne habituel- lement aux organes de l'interrupteur ordinaire et l'amplitude du mouve- ment qui en est la conséquence sont nuisibles aux effets que l'on se pro- pose d'obtenir. Elles font comprendre comment l'interrupteur décrit dans la Note de M. Ducretet n'est qu'un dérivé de celui dont je viens de dire quelques mots et avec lequel j'ai pu réaliser des expériences nouvelles, que j'aurai bientôt l'honneur de soumettre à l'Académie. » CHALEUR SOLAIRE. — Sur le miroir conique. Réponse à une Comnxunica- tion de M. Pifre ('). Mémoire de M. Modchot. (Extrait par l'auteur.) « Vers lygAi Robert présentait à l'Institut, en vue de fondre les métaux et minerais, un miroir à facettes mobiles, dont les zones, ne superposant qu'en partie leurs foyers respectifs, donnaient un foyer résultant trop long. A ces zones polyédriques, ]M. Pifre a substitué des zones tronconiques, sans essayer de corriger le défaut capital du miroir de Robert. » J'indique un miroir à génératrice brisée supérieur aux précédents, puisqu'il a même foyer que chacune de ses zones; puis, je prouve qu'à égalité de surface d'insolation et de foyer le miroir tronconique normal l'emporte de tous points sur ce dernier; c'est-à-dire qu'il est plus puis- sant, plus léger, plus facile à construire et à gouverner; qu'il chauffe davantage le pied de la chaudière et que seul il se prête à d'importantes combinaisons. » Des observations faites par M. Violle et par moi dans le Sud algérien, M. Pifre croit pouvoir conclure que le rendement du miroir tronconique normal est, non de 75, mais de 5o pour 100. Il oublie que la chaudière so- laire ayant, comme l'aclinomèlre de Pouillet, sa surface de chauffe en con- tact avec l'eau, n'a rien de commun avec l'actinomètre absolu de M. Violle, et que d'ailleurs, au soleil de Laghouat et de Biskra, tout miroir s'échauffe au point de perdre sensiblement de sa force, à moins d'être argenté sur ses deux faces, comme je l'ai reconnu plus tard. Quant à l'utilisation de 12*^"', 12 par minute et par mètre carré que M. Pifre croit avoir obtenue à Montsouris, je me borne à rappeler que, d'après les données les plus cer- taines de la Science, le maximum utilisable à Paris, dans ces conditions, n'atteint pas 1 1*^"'. » Après le récepteur de Tours, je n'ai fait construire à ma guise que (') Comptes rendus, séance du 16 août 1880. C. R., ibSi, i" Semeitre. (T. XCll, «"22.) ^OQ ( 1286 ) celui d'Alger, qui, grâce à sa chaudière, m'a vain l'honneur de résoudre entièrement, en 1879, la question de la force motrice. » Si je rappelle ce fait, c'est que M. Pifre, se bornant à parler de mon premier essai, ne dit pas que la chaudière de son récepteur de Paris, si dif- férente de celles qu'il présentait en 1879 à l'Exposition de Bône, est la re- production de ma chaudière d'Alger. Je crois d'ailleurs qu'il a tort de supprimer dans cette dernière la disposition interne ayant pour effet de favoriser la conductibilité du cuivre; car c'est là, d'après Péclet, un moyen d'activer la production de vapeur, par unité de surface de chauffe et de temps, bien autrement efficace que l'abaissement de la zone de chauffage. » Enfin, j'ai prouvé, dans mon Mémoire du 24 mai 1880, que le mouve- ment parallactique bien compris n'offre aucun des inconvénients qu'on lui prête, et que, parmi de nombreux avantages, il présente celui d'assurer l'orientation automatique des appareils solaires de manière à dispenser de toute surveillance, sinon la machine à vapeur, du moins la machine à air chaud, appelée dans un avenir prochain à jouer le double rôle de moteur silencieux et de ventilateur. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Discussion de ta théoiie des trois sensations colorées fondamentales. Caractères distinctifs de ces couleurs. Note de M. A. Rosen- STIEHL. « La notion des trois sensations colorées fondamentales est née de l'étude des propriétés de l'oeil incomplètement organisé au point de vue de la per- ception des couleurs. B La théorie qui sert de lien aux phénomènes observés conduit à une hypothèse sur la structure de l'œil normal. » Mais depuis les expériences de MaxAvell (') sur le spectre solaire, qui remontent à plus de vingt ans, ce sujet n'a plus été l'objet d'aucune re- cherche, la méthode expérimentale pour étudier les lois de la vision des couleurs sur l'œil normal faisant défaut. En déterminant à l'aide des disques tournants la répartition des couleurs complémentaires dans un cercle chro- matique, je crois avoir comblé cette lacune. La position des trois couleurs correspondant aux sensations fondamentales d'Young a été établie par là avec bien plus de précision qu'on n'a pu le faire jusqu'à présent. La théo- rie d'Young recevant de ce fait un appui qui la fait sortir du domaine de Cl Proceedings of the Moral Society of London, vol. X, p. 4o4-4o9 (1860). ( 1287 ) l'hypothèse, il m'a paru utile d'en discnler les conséquences et de désigner celles qui sont susceptibles d'jine vérification expérimentale exacte. Il ré- sultera de celte discussion, d'une part, que certaines propriétés attribuées aux couleurs primaires ne leur appartiennent pas exclusivement, et, d'autre part, que leur vrai caractère distinctif n'a pas encore été énoncé. » Les couleurs primaires, c'est-à-dire celles qui correspondent aux sen- sations fondamentales, possèdent, par leur définition même, les propriétés suivantes : » 1° Par leur mélange deux à deux elles produisent toutes les couleurs per- ceplibles pour notre œil. » Cette propriété appartient à toutes les couleurs qui ne sont pas com- plémentaires ; mais il se produira en même temps la sensation du blanc, de sorte qu'il faut ajouter la condition suivante, qui est limitative : » Elles produisent en même temps la sensation du blanc ci un degré moindre que les autres couleurs. » Je me suis déjà servi indirectement de ce caractère ( ' ) très important. Mais sa vérification expérimentale présente de grandes difficultés pratiques, parce que la mesure de la quantité de lumière blanche émise par une sur- face colorée ne peut être faite avec précision. Il faudrait exécuter un cercle chromatique dont toutes les couleurs fussent d'égale intensité et émissent à éclairage égal la même quantité de lumière blanche. )) Le cercle avec lequel j'ai opéré ne possède pas ces qualités, et j'ai renoncé à entrer dans cette voie, la difficulté pouvant d'ailleurs être aisé- ment tournée. » 2° La sensation du blanc pur résulte de l'excitation égale des trois sensa- tions jondam en taies . » Chacune de ces couleurs a pour complément le mélange des deux autres à égale intensité. » La construction graphique qui représente l'ensemble des couleurs per- ceptibles reçoit habituellement la forme d'im triangle équilatéral dont les sommets sont occupés par les couleurs primaires. La complémentaire cor- respondante, qui est toujours une couleur binaire, est placée au milieu du côté opposé; toutes les autres couleurs binaires trouvent de même leur place sur les côtés du triangle, de telle sorte que les deux complémentaires sont situées aux deux extrémités d'une droite passant par le point d'inter- section des médianes. (') Comptes rendus, t. XCII, p. 357- ( J288 ) » Les propriétés que je viens d'énoncer et les conséquences que je viens d'énuméreret qui sont admises ne sont pas caractéristiques des couleurs primaires. Elles appartiennent à une infinité tie couleurs, à la condition toutefois de les choisir suivant une certaine règle. » J'appelle triade un ensemble de trois couleurs possédant cette pro- priété. Dans le triangle équilatéral décrit ci-dessus, les triades secondaires seront repiésentées par tous les triangles équilaléraux que l'on pourra j- inscrire. )> Le plus petit de ces triangles est celui formé jjar la triade des com- plémentaires des couleurs primaires. A chaque triade secondaire correspond de même une triade composée des couleurs complémentaires, et, comme on peut les choisir aussi rapprochées que l'on veut, il n'y a réellement pas de limite à leur nombre. » La distribution des couleurs complémentaires dans une triade est susceptible d'une vérification expérimentale et j'aurai l'occasion d'y revenir. M Comme corollaire, il convient d'ajouter que trois couleurs qui ne font pas partie d'une triade peuvent encore par leur mélange produire la sen- sation du blanc, mais cette sensation ne résulte plus de leur mélange en quantités égales. Il s'ensuit que leurs compléments ne sont plus alors, dans la construction gr.'^phique, situés au milieu du côté opposé. » Ce point a été, comme le précédent, vérifié expérimentalement. » J'arrive maintenant à un caractère essentiel. Si dans un triangle éqni- latéral on joint chaque sommet au milieu du côté opposé, il se trouvera divisé en six triangles rectangles égaux. Les couleurs comprises dans deux de ces triangles opposés par le sommet sont réciproquement complé- mentaires. » Étant donnée la distance b d'une coideur binaire au sommet du triangle équilatéral, la position de la couleur complémentaire sera donnée par la distance x qui la sépare du sommet correspondant, laquelle est repré- sentée par sin(3o''+ a) formule dans laquelle c est une constante et a l'angle formé par la droite joignant les deux coideurs complémentaires avec la ligne médiane corres- pondante; a est d'ailleurs tiré de l'équation b = c tanga. La discussion de cette équation montre que, dès que a dépasse 45", h croît bleu plus rapi- dement que ac. Il en résulte que les couleurs placées dans le voisinage d'un sommet occuperont dans la construction un espace plus grand que leurs ( '289 ) complémentaires, qui se trouvent toutes réunies vers le milieu du côté opposé. » C'est-à-dire que les couleurs situées de part et d'autre d'une couleur pri- maire, et qui sont équidislantes à la vue, ont leurs complémentaires tellement rapprochées entre elles, qu'il devient difficile de distinguer celles qui sont consé- cutives. » Ce caractère remarquable est celui qui constitue l.i propriété fonda- mentale de la triade primaire. C'est ce phénomène qui a attiré mon atten- tion quand j'ai étudié la répartition des couleurs complémentaires dans un cercle chromatique. Il n'est donc plus à vérifier expérimentalement; grâce à lui, j'ai pu fixer Li position des couleurs primaires entre des limites très étroites; et il ne me reste plus qu'à prouver que dans ces limites se trouvent trois couleurs qui possèdent les caractères d'une triade ; c'est ce que je ferai prochainement, en montrant qu'elles obéissent à la loi des couleurs com- plémentaires (') que j'ai formulée plus haut. » Le cycle des démonstrations se trouvera dès lors fermé. Toutes les preuves synthétiques et analytiques auront été données et l'accord entre les résultats de l'expérience et celui du calcul sera tel, que la théorie de Young pourra être considérée comme établie sur des bases scientifiques so- lides. » (') Von Bezold [Poggendorff's Annalen, t. CL, p. 71; iS^S) croit avoir donné la loi mathématique des couleurs complémentaires. Il a pris comme point de départ expérimental l'étude de la répartition de ces couleurs complémenlaires dans le spectre, faite par Helm- lioltz. JJalheureusement, il n'a pas su éviter une confusion qui existe d'ailleurs dans tous les Traités spéciaux et que le langage usuel qui se rapporte aux couleurs rend si facile. Il introduit dans son calcul deux données absolument hétérogènes. L'une est le nombre de vibrations qui représente une couleur, valeur d'ordre purement physique et indépen- dante des propriétés de notre œil; l'autre est la loi du mélange des couleurs, l'hypothèse de Young, la notion des couleurs complémentaires essentiellement physiologique, puisqu'elle dépend de la structure de 1 œil et qu'elle varie selon que ce dernier est normalement con- stitué ou non; aussi les résultats obtenus par Von Bezuld présentent-ils avec l'expérience des écarts sensibles; il attribue aux perturbations apportées par la fluorescence des milieux de l'œil le manque d'accord qu'il a dû constater. Le nombre des vibrations dans le cas actuel ne peut avoir de sens que si l'on s'en sert comme d'un moyen de nomenclature des couleurs et non d'une valeur mathématique à in- troduire dans les calculs. Les couleurs choisies par Von Bezold comme primaires sont du reste très loin de posséder les propriétés des sensations fondamentales. ( lago ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'essence de serpolet. Note de M. P. Febve, présentée par M, Berthelot. <(. Cette Note a pour objet de faire connaître les résultats des recherches que j'ai entreprises sur l'essence de serpolet, qui, jusqu'à ce jour, ne paraît avoir été l'objet d^aucune étude suivie. J'ai examiné avec soin un échan- tillon très pur ('). » Une première distillation a séparé le liquide en deux produits : l'un, incolore, bouillant entre i'yO° et 200"; l'autre, fortement coloré, entre aoo° et 2 5o°. » Le pren»ier, soumis à la distillation fractionnée, a passé presque entiè- rement entre i^S" et 180". Rectifié en présence du sodium, il accuse un point d'ébuUition fixe (i'75"-i77°). » C'est iMi liquide incolore, doué d'une odeur de citron, ayant une den- sité 0,873 à o" et un pouvoir rotatoire très faible. Sa densité de vapeur, déterminée à 192°, 5 sous la pression 748"", a été trouvée égale à ^,']8. » La densité théorique d'un carbure C^"H'* est 4,63. Matière. co^ H'O'. 0,55'; i,82o5 0,5355 En centièmes : C" H", C... 89,46 89,5 H '0,72 10,5 » L'acide sulfurique ordinaire n'attaque pas ce corps; l'acide de Nord- hausen le dissout sans élévation de température et sans dégagement d'acide sulfureux; le liquide résultant est de couleur rouge et entièrement soluble dans l'eau. » D'après ce qui précède, ce corps doit être considéré comme un cy- mène C-°H'^ renfermant probablement encore quelques traces d'nn car- bure camphénique ("). » La seconde portion de l'essence renferme un produit oxygéné et des carbures à points d'ébuUilion élevés. » On l'a d'abord traitée par la soude, qui fixe le composé oxygéné, puis C) Cet échantillon avait figuré à l'Exposition universelle de 1878. (*) Ce serait à la présence de ce carbure camphénique qu'il faudrait attribuer la faible rotation observée sur le produit de plus en plus purifié [x]j ^= -+- o°,9. ( i^gi ) reprise par l'élher, qui dissout les carbures. Le liquide aqueux contient le phénol à l'état de combinaison sodique. Pour l'isoler, on le traite par l'acide chlorhydrique étendu, puis on agite avec l'éther, qui abandonne le phénol à la distillation. Ce dernier, après plusieurs rectifications, fournit un coips bouillant régulièrement à 233"-235". » C'est un liquide incolore, huileux, d'une odeur piquante, rappelant celle de l'essence génératrice. Il ne se solidifie pas dans un mélange de sel et de glace. La densité de ce composé oxygéné, prise à o°, est égale à 0,988. Matière. 00'. H'O'. 1 0,480 i,4o8o o,43g5 II 0,435 '1276 o,4o55 En centièmes : I. II. C"H"0'. \ c 80 80 80 H 10 10,33 9,4 0 10 9>7° '°>6 M Ce corps est un thymol. )> Traité par le chlorure acétique, il donne l'éther acétique du thymol. C'est un liquide incolore, huileux, d'une odeur suave. Il bout à 244°-245°. Matière. CO'. H'O'. 0,4995 ' jSyS 0,378 En centièmes C"H"0'. C 74.97 :5,oo H 8,4o 8,33 0 16, 63 16,66 (•) . CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les microzymas géologiques; réponse à une récente Communication de MM. Chamberland et Roux. Note de M. A. Bécbabip. o M. Pasteur a présenté à l'Académie, dans la séance du i6 de ce mois, une Note par laquelle MM. Chamberland et Roux nous apprennent que, sur l'invitation de M. Pasteur, ils ont institué des expériences dont le ré- sultat les a portés à affirmer que les Microzyma cretœ n'existent pas. » A ces expériences j'oppose les miennes : elles m'ont permis de des- (') Ce travail a été erfectiié au laboratoire de Chimie de la Faculté des Sciences de Besançon. ( 1292 ) siner ces Microzymas et d'obtenir avec leur concours de l'alcool, de l'acide acétique, de l'acide lactique et de l'acide butyrique. Je ne veux pas, inci- demment, discuter des résultats négatifs; j'aurai l'occasion de le faire lorsque je publierai l'ensemble des expériences auxquelles j'ai consacré les fonds que l'Académie m'a fiiit l'honneur de mettre à ma disposition pour l'étude des Microzymas géologiques. » MINÉRALOGIE. — Sur un vanadate de plomb et de cuivre du Laurium. Note de M. F. Pisam, présentée par M. Des Cloizeaux « Les vanadates de plomb simples ou multiples sont assez nombreux, et l'on en a fait plusieiu's espèces sous les noms de vanadinile, declieuite, eu- synchite, arœoxèiie, cliilcile, descloizile, psillacinite, moUrainile, trilocliorite. La vanadinite, qui cristallise dans le système hexagonal, est un vana- date de plomb simple, contenant du chlorure de plomb; la dechenite serait également un vanadate de plomb. Les autres vanadates contiennent toujours une certaine quantité de zinc ou de cuivre, quelquefois les deux à la fois. L'arœoxène contient en outre de l'acide arsénique. » Parmi ces vanadates multiples, la descloizite seule cristallise assez nettement dans le système orthorhombique, en prismes surmontés d'un dôme et ayant l'apparence du mispickel; les autres sont en croûtes plus ou moins cristallines dont la forme est peu accusée. » Pour les vanadates cuprifères, c'est la couleur brune ou le vert olive plus ou moins foncé qui domine, et leur poussière est d'un jaune citron ou jaune tirant sur le vert. » Excepté pour la vanadinite, les rapports d'oxygène de tous ces vana- dates ne conduisent jamais à une formule assez rigoureuse, tant à cause du mode de dosage de l'acide vanadique que de la présence de nombreuses impuretés provenant de la gangue dans la matière analysée. Il est donc possible que quelques-unes des espèces décrites dernièrement rentrent dans une de celles antérieurement connues. » Parmi les minéraux du Laurium, localité célèbre par quelques espèces intéressantes qu'on y a rencontrées, je viens de trouver un vanadate de plomb cuprifère qui rentre dans la série énumérée plus haut. Le mi- néral se présente en croûtes plus ou moins cristallines, ou en ^enduits, souvent à structuie mamelonnée, sur un quartz massif dans lequel il y a de la galène parsemée en petite quantité, ainsi que des enduits de mala- chite et quelquefois du calcaire. Lorsque la matière est bien cristalline, la ( 1293 ) couleur est d'un noir verdàtre, et, quand elle est moins cristalline ou en enduits, sa couleur est d'un vert olive plus ou moins clair. Poussière jaune, un peu verdàtre. Les cristaux étant excessivement petits, quoique nets, je n'ai pu en déterminer la forme avec assez de certitude. En regardant à la loupe ou sous un grossissement faible, on distingue nettement des triangles isoscèles assez aigus, parfois des rhombes, et l'ensemble a l'aspect d'un prisme obtus, assez court, surmonté d'un dôme comme dans la descloizite, ou bien rappelle un octaèdre rectangulaire aigu. » Au chalumeau la matière fond en luie scorie noire et se réduit, surtout avec addition de soude. Dans le matras elle donne de l'eau. Avec l'acide chlorhydrique concentré on obtient à froid une liqueur rouge brun, de- venant verte quand on la chauffe, avec dégagement de chlore. En étendant d'eau, on a une liqueur bleue. L'acide azotique la dissout facilement en donnant une liqueur verte. » Comme il est difficile de séparer le minéral de sa gangue, je n'ai pu en prendre la densité. L'analyse a été faite en traitant par de l'acide azotique étendu, afin de séparer le quartz, et ce dernier, étant pesé, a été déduit. Ce qui se dissout est un vanadatede plomb et de cuivre, avecun peu de chaux, dont voici la composition : Oxygène. AciJe vanadique 25,53 1 1 , i Oxyde de plomb 5o,';5 3,64 ) oc^ Oxyde de cuivre i8,4o 3, 'J2 ) Chaux 1,53 ^j^9 Eau ^,i5 3,70 100,46 » Ces nombres conduisent au rapport 5 : 3,3 entre l'oxygène de l'acide vanadique et celui des bases. La formule serait donc (Pb, Cu)' Vd, comme dans Veusrfticliile ou la Irilochonle, si l'on considère le peu de chaux et l'eau comme provenant de la gangue. Ce serait donc une eusynchite cuprifère, mais contenant des équivalents égaux de plomb et de cuivre, comme dans la psittacinite et la mottramite. » GÉOLOGIE. — .Sur l'exislence du leirain cambrien à Saint-Léon et Chcitelperron [Allier). Note de M. A. Julie.v. « Dans le cours des recherches d'ensemble que j'ai entreprises sur les terrains paléozoïques de la France centrale, mon attention s'était portée, C. R., i>58i, i" Semestre. (T. XCll, N» 22.) '7" ( «294 ) depuis longtemps, sur un lambeau de ces terrains, signalé dès i844> dans les environs de Saint-Léon, par Boulanger. En effet, cet ingénieur avait constaté, dans sa Slalistique géologique et minéralurgique du déparlement de l'Allier, l'existence de trois lambeaux de terrain de transition, qu'il regardait comme synchroniques entre eux et déposés à l'époque silu- rienne (p. 96). Ces trois lambeaux sont : 1° celui de la vallée du Si- chon (Forez); 2° celui de Diou, sur la rive gauche de la Loire, près de Dompierre ; 3" celui qui fait l'objet de cette Note. Or, en les considérant comme étant du même âge et coirime formés de parlies d'un même étage, séparées par l'éruplion des granités du Mayet-de -Montagne (p. 107), Boulanger commettait une erreur capitale. Ces trois lambeaux appar- tiennent en réalité à trois étages distincts. Le terrain de transition de la vallée du Siclion est carbonifère marin. Déjà j'ai pu recueillir plus de cent espèces fossiles dans le beau gisement de l'Ardoisière, que j'ai fait con- naître à l'Académie dans sa séance du 5 janvier 1874' Le terrain de Diou est dévonien, comme le démontre la faune que j'y ai découverte et que j'ai signalée à l'Académie le 4 avril dernier. Quant à celui de Saint-Léon, il est incontestablement cambrien. Malgré le peu d'étendue superficielle qu'il offre à l'observation, entouré comme il l'est, à de faibles distances de ce village, par des terrains plus récents, on peut s'assurer qu'il possède une épaisseur considérable. Toutes ses couches, en parfaite concordance entre elles, présentent leurs tranches du côté du nord-ouest et plongent assez fortement vers le sud-est, dans la direction de Liernolles. A la base vers Châtel perron, il offre des schistes très micacés, des schistes amphibo- liques, des quartzites et des marbres extrêmement cristallins. Dans la partie moyenne, à la hauteur de Saint-Léon, ce sont encore de beaux quartzites avec bancs de marbre. Dans la carrière située près du village, au-dessous du cimetière, un magnifique filon de o™,5o d'une serpentine noble avec grenats et pyrite de fer traverse les bancs de marbre et se ramifie dans leur épaisseur. Au-dessus de ces bancs et formant la partie supérieure du sys- tème, sont des schistes graphitiques, des quartzites injectés d'une belle stéalite, tantôt jaune verdâtre ou blanche, éminemment onctueuse au toucher, tantôt jaunâtre et terreuse, mais toujours tendre, puis enfin des phyllades gris bleuâtre ou verdâtre, d'une épaisseur considérable. » Du nord au sud par l'ouest, c'est-à-dire des Gouttes-Pommiers à Sorbier par Vaumas et Châtelperron, ce lambeau est limité par un magni- fique développement de granité amphibolique, et non de granité por- phyroïde comme le dit Boulanger. Ce granité amphibolique passe fré- ( 1290 ) quemment à la syénite. Il renferme parfois des blocs anguleux de diorite emballés, près de Vaumas, et est traversé, à Chàtelperron, de veines d'un pétrosilex amphibolique, identique à celui de Phialeix (Puy-de-Dôme). Ce vaste épanchement nous paraît comparable, dans son ensemble et jusque dans ses moindres détails, à celui que j'ai signalé, dans tua Note du a8 mars dernier, aux environs du lac d'Aydat. Il n'est pas jusqu'à de beaux filons de pegmatite à larges lames de mica blanc palmé qui ne viennent compléter la ressemblance. Nous avons reconnu deux de ces filons, de direction nord-sud, qui traversent le granité amphibolique. L'un d'eux, visible en amont de l'étang de Chàtelperron, se continue nettement dans le schiste et les quartzites de ce terrain. » A dire vrai, la Stratigraphie et la Paléontologie sont impuissantes à résoudre le problème de l'âge de ce curieux lambeau. Il est impossible, en effet, de saisir les contacts inférieur et supérieur de ce terrain avec les étages qui doivent l'encaisser. A l'ouest, une faille, jalonnée par le Gra- veron, le sépare du tertiaire. Au sud et à l'est, une autre faille nord-est, courant dans la direction de Saint-Aignan, le fait butter contre le permien de Liernolles et des Champins qui plonge en sens inverse. Au nord, les couches disparaissent rapidement sous un épais revêtement de diluvium et de ter- tiaire. » Quant aux fossiles, il n'y en a pas la moindre trace. J'ai employé à deux reprises plus de dix longues journées, seul ou accompagné de mon préparateur, M. P. Gautier, à leur recherche, et, malgré notre ténacité à scruter chaque couche, nous n'avons pu en découvrir le moindre indice. Il n'y a donc que la lithologie et les relations avec les roches éruptives du voisinage qui puissent nous éclairer. » Or, d'une part, ce terrain est plus ancien que le vaste épanchement de granité amphibolique qui l'entoure en partie, De tous côtés, nous avons découvert d'énormes lambeaux de schistes, de quartzites et de marbre en- veloppés dans la roche éruptive. Il est plus ancien que les filons de peg- matite qui le traversent. D'autre |)art, ses éléments n'ont aucune ressem- blance avec les roches siluriennes classiques de France, auxquelles nous les avons comparés, encore moins avec les roches dévoniennes si voisines de Diou. En revanche, les schistes micacés, amphiboliques ou graphi- tiques ne sauraient être distingués des schistes similaires du cambrien d'Au- vergne. Les marbres, très dilférents de ceux de Diou, ressemblent à s'y méprendre à ceux de Savenne, contemporains du gneiss. Les quartzites stéatiteux sont également identiques aux quartzites similaires de certaines régions cambriennes. ( 1296 ) » En résumé, en nous fondant sur l'identité absolue des éléments de ce terrain avec les roches canibriennes de l'Auvergne, sur l'antériorité de ce terrain aux éruptions de granité amphibolique, de diorite et de peg- niatite, sur l'étonnante ressemblance des phénomènes géologiques qu'offre cette région avec ceux que l'on peut observer dans la région cambrieniie qui va du lac d'Aydat à Pradas, nous en concluons que le lambeau de terrain de transition visible à Saint-Léon et à Châtelperron n'est ni silurien ni dévonien, mais qu'il date de l'époque carabrienne. » GÉOLOGIE. — Sur te terrain honiller de Commcntry ; expériences faites pour en expliquer la formation. Note de M. H. Fayol, présentée parM. Dau- brée('). « Le terrain houiller de Commentry étant d'origine lacustre, il était naturel de rechercher son mode de formation dans les dépôts lacustres actuels. Mais on n'a que des renseignements fort incomplets sur ces dé- pôts, soit parce qu'il est difficile de les étudier, soit parce qu'ils sont nom- breux et variés : on rencontre, en effet, tous les intermédiaires possibles entre le plus petit bassin alimenté par un simple filet d'eau et les mers qui reçoivent de grands fleuves. » Pour étudier les lois qui président à la formation des dépôts lacustres, j'ai fait les expériences suivantes : » Un bassin à niveau constant reçoit un cours d'eau dans lequel on a jeté les matières qui doivent constituer le dépôt. Ces matières sont des galets, du sable, de l'argile, de la houille, des végétaux, etc. : les végétaux ont subi une immersion préalable assez longue pour qu'ils s'enfoncent immédiatement dans l'eau tranquille. » Mes expériences, très nombreuses, ont été faites dans des bassins dont la contenance varie de 60000""^ à -jt^ de mètre cube; j'ai fait varier aussi la forme des bassins, le volume du cours d'eau, la proportion, la nature et la grosseur des matériaux, la durée de l'opération, etc.; j'ai même cher- ché à imiter les vagues de la mer en imprimant aux bassins un mouvement d'oscillation Quelles que soient les dimensions du bassin dans lequel la sédimentation s'est opérée, les dépôts ont entre etix beaucoup d'analogie lorsqu'ils se sont formés dans des conditions semblables. » Je parlerai surtout ici des dépôts en eau dormante, où j'ai trouvé (•) Voir, pour la constitution du terrain liouiller de Commentry, les Comptes rendus de la séance du 16 mai 1881. ( 1397 ) tous les phénomènes qui caractérisent le terrain houiller de Coinmentry. » Dans l'eau dormante, les sédiments forment un délia qui se compose de deux parties : l'une extérieure, déposée par le cours d'eau sur son lit ou sur ses rives, hors du hassin ; l'autre, immergée. La partie extérieure, qu'on peut appeler Jluviatile, s'épaissit par couches à peu près horizontales et s'étend à mesure que progresse le delta. Quant à la partie immergée, qui est généralement de beaucoup la plus importante, voici comment elle se constitue : » Arrivés au bord du bassin, les éléments denses et grossiers tombent les uns sur les autres en prenant une assez forte inclinaison, qui peut s'élever jusqu'à 40°; les éléments plus ténus ou plus légers vont plus loin avec une pente de plus en plus faible. A mesure qu'on s'éloigne de l'embouchure du cours d'eau, le dépôt est moins incliné et les éléments grossiers font place au sable plus fin, puis à l'argile et aux végétaux. » L'ensemble du dépôt se compose de bancs distincts, nettement stra- tifiés. Cela tient surtout à la mobilité du courant, qui se divise ou se déplace constamment; à chaque déplacement, des particules ténues ou des végé- taux prennent la place d'éléments grossiers, ou réciproquement, et les strates s'accentuent. » Parmi les végétaux, une partie se dissémine dans les bancs multiples de sable et d'argile, où, à part quelques tiges fixées normalement, on les trouve généralement couchés suivant le plan de stratification ; mais la plus grande partie des végétaux s'amoncelle plus loin en une couche unique, dont l'épaisseur s'accroît jusqu'au moment où, par suite des progrès du delta, les argiles viennent la recouvrir. A partir de ce moment, si les con- ditions du charriage ne se modifient pas, la couche de végétaux continue à s'étendre en conservant une épaisseur constante. » Dans ces conditions, les bancs de la partie supérieure du bassin, per- dant peu à peu leur puissance et leur inclinaison, et changeant de nature, se rapprochent de la couche de véc/étaux et disparaissent successivement au con- tact de cette couche. » Un accroissement momentané du cours d'eau peut entraîner sur les vé- gétaux un lit d'argile ou de sable. Lorsque le courant reprend ensuite son régime ordinaire, de nouveaux végétaux recouvrent ce lit, qui constitue une inter calation dans la couche. L'intercalaliou peut être très étendue et traverser entièrement la couche de végétaux; elle peut aussi être restreinte, et, si les changements dans le régime des eaux sont fréquents, on a un en- chevêtrement de couches qui produit l'alternance en coins. ( 1298 ) » Si, après s'être accru, le courant ne revient à son ancien régime que lorsqu'il a déposé sur les végétaux une puissante assise minérale, sur celte assise les végétaux formeront une couche nouvelle, qui tantôt se raccor- dera avec la première et tantôt en restera distincte. Ainsi peuvent se for- mer des couches multiples ou des rnmificalions d'une même couche. » A mesure que le delta s'étend, la partie supérieure du dépôt vient charger les couches inférieures composées d'argile plastique et de végétaux incomplètement tassés. Il en résulte des déformations variées : glissements, élireineuls, omlulutions, brouillages, ruptures de bancs, etc. Le dépôt se conti- nuant toujours, les parties déformées sont ensuite recouvertes de bancs qui ne portent aucune trace d'accident. » Tels sont les principaux caractères des dépôts en eau tranquille. M On peut reproduire ainsi, artificiellement, la série complète des dépôts lacustres que présente la nature, et qui se relient d'un côté aux dépôts flu- uifl/f/es, de l'autre aux formations uiarines. )) Dans un bassin relativement peu profond, où l'eau est animée d'un mouvement de translation sensible, les couches deviennent allongées, dis- continues, irrégulières et presque horizontales, comme dans les dépôts de rivière. Si les eaux du bassin sont agitées par un mouvement de flux et de reflux qui vient remanier les matériaux apportés par le courant, lise forme des couches faiblement inclinées, étendues et régulières, semblables aux couches des dépôts marins. » PHYSIOLOGIE. — Des mouvements de la grenouille, consécutifs à l'excitation électrique. Note de M. Cw. Richet, présentée par M. Vulpian. « J'ai pensé qu'il était possible d'appliquer à l'analyse des mouve- ments de la grenouille intacte, non décapitée, la même méthode qui a été, par beaucoup de |ihysiologistes, appliquée à l'analyse des actions réflexes, nerveuses et musculaires. » Comme excitation, j'ai employé l'électricité (2 éléments Thomson), et j'ai pris comme mesure de la réaction de l'animal l'effort général que fait la grenouille pour s'enfuir: effort qu'on peut juger facilement par la simple inspection. L'excitation portait sur une patte, soit aux pelotes digitales de l'extrémité du membre, soit sur le nerf sciatique. » On peut d'abord noter la très grande résistance des grenouilles aux excitations électriques. Il faut que la bobine soit au moins à o", i4 d'écar- ( 1^99 ) tement pour que des courants d'induction déterminent un mouvement volontaire. Il faut même, en général, un écartement moins grand (de o,io en moyenne : le nerf moteur est excitable à 0,22). Les excitations isolées sont inefficaces, alors que des excitations beaucoup plus faibles, mais fré- quemment répétées, sont efficaces. » La réaction est toujours très lente. Dans aucun cas, je n'ai pu obser- ver que le mouvement de fuite fut séparé de l'excitation par un intervalle moindre que 0,1 5 de seconde. Si divers physiologistes (M. Exner, M. Langen- dorff)ont trouvé chez la grenouille, pour la période latente de l'excitation dans le cerveau, une durée de o,o5 de seconde, c'est qu'il s'agissait, dans leurs expériences, d'une excitation cérébrale directe, et non de la transfor- mation, par les centres nerveux, d'une excitation sensible en un mouve- ment de défense. » En général, la réponse a un retard plus grand que 0,1 5 de seconde. Le retard est, le plus souvent, d'une demi-seconde environ; il va quelque- fois jusqu'à dix secondes. La durée d'une réponse à une excitation isolée semble donc être, chez la grenouille, bien plus lente que chez les animaux à sang chaud. » Si l'on emploie des excitations répétées, la réaction, par suite de l'aug- mentation croissante de l'excitabilité, sera parfois extrêmement lente. Sou- vent il faut prolonger i'électrisation pendant près de deux à trois minutes pour provoquer la grenouille à faire un effort de fuite. » D'une manière générale, la réponse est d'autant plus rapide que l'ex- citation est plus forte. En voici un exemple : Retard de la réponse. Numéro de la bobine. 12 ... . 10 ... . 8.... 6.... 4.... 2.... 0.... » Il faut remarquer la facilité avec laquelle se fatiguent les centres ner- veux, quels qu'ils soient, qui président à ces mouvements. Au bout de trois Une Quatre grenouille grenouilles non un peu fatiguées fatiguée. (moyenne). 18 lOO 3,20 8-2 2,5o 25 I ,25 21 I ,25 12 1 ,00 7 1,25 1 1 { i3oo ) ou quatre séries d'excitations, l'animal répond avec une lenteurcroissante; puis il ne répond plus du tout. En voici quelques exemples : Retard de la réponse. Une grenouille non fatiguée (moyenne Quatre gre- de quatre groupes Une grenouille Une grenouille nouilles fatiguées d'excitations non fatiguée. iatiguee. ( moyenne). successives). o,3o 4 ,'30 s 2,00 s 1 ,00 0,60 5,00 3,00 0,80 0,70 3,00 4,90 ?. , 10 0,80 5,00 4,40 4,10 1,00 5,70 4,60 5,70 " 6,70 5, 10 » i> i3,5o » . Excitations. I " 2' 3= 4' 5' 6' r » Il faut noter aussi qu'il y a très souvent un accroissement d'excitabi- lité qui succède aux premières séries d'excitations. » Ce sont ces deux phénomènes inverses, l'augmentation d'excitabilité et la fatigue, qui, conjointement avec l'intensité de l'excitation, déter- minent la rapidité plus ou'moins grande de la réponse. De là la complexité très grande du phénomène, surtout si l'on fait intervenir, comme il con- vient, la réparation de la fatigue qui s'observe si l'on met un certain inter- valle entre les différentes séries d'excitations. Quoi qu'il en soit, avec une série d'excitations égales, sé[)arées les unes des autres par des intervalles de quelques minutes entre chaque expérience, il y aura d'abord augmenta- tion d'excitabilité; puis fatigue ; puis enfin épuisement complet ; et ces périodes se traduiront par des réponses de plus en plus rapides, puis de plus en plus lentes, puis enfin par l'absence complète de réponses. » Les excitations de la sensibilité arrêtent les mouvements volontaires. Si l'on excite très fortement, par l'électricité, les extrémités terminales de la patte d'une grenouille qui cherche à fuir, on l'arrête dans sa fuite. L'a- nimal ne fait que difficilement des efforts pour se dégager, tant que le cou- rant électrique excite sa sensibilité. Bien plus, si une grenouille se débat vigoureusement sur la planchette, dès que l'on fait passer dans une patte un courant électrique tant soit peu fort, on arrête aussitôt ses mouvements de fuite, et les muscles de l'autre patte se relâchent immédiatement. Tout se passe comme s'il y avait une sorte d'interférence dans la moelle entre ( i3oi ) les excilalions qui viennent de la périphérie et celles qui viennent des centres nerveux. » Les grenouilles épuisées ainsi par ces excitations électriques de la périphérie sont dans un état d'inertie qui dure quelquefois plusieurs heures. Cet état est analogue à l'état soi-disant hypnotique qu'on a étiidit- sur le même animal, à la suite de diverses manipulations (Heubel, Archives de Pfliiger^ t. XIV, p. i58), et qu'on a attribué à l'absence d'excitations, alors qu'il résulte au contraire de fortes excitations. » Si l'on enlève à une grenouille les deux hémisphères cérébraux, en laissant le bulbe intact, on peut encore, par l'excitation des nerfs péri[)hé- riques, obtenir les mêmes mouvements généraux de réponse à l'excitation. Tous les faits que je viens d'indiquer relativement à l'intensité, à la dîirée des excitations, à l'influence de la fatigue, etc., se vérifient aussi bien sur des grenouilles privées de cerveau que sur des grenouilles intactes. Peut- être ces dernières se fatiguent-elles un peu moins vite. » Au contraire, si l'on sectionne la moelle au-dessous du bulbe, les mou- vements de défense et de fuite, prolongés et répétés, analogues à ceux d'une grenouille normale, n'ont plus lieu, ou du moins les mouvements réflexes qu'on observe ont un tout autre caractère et ne ressemblent plus à des mouvements volontaires. » On doit en conclure que les mouvements généraux de fuite, de défense, qu'on observe chez des grenouilles intactes, à la suite d'excitations élec- triques, sont commandés par le bulbe. Mais faut-il les appeler mouvements réflexes ou mouvements volontaires , et y a-t-il une démarcation possible à établir entre ces deux ordres de mouvements (')? » PHYSIOLOGIE. — Sur les actions vaso-motrices symétriques. Note de MM. J. Teissier et Kacfmann, présentée par M. Vulpian. « Cette Note est le résumé d'une série d'expériences entreprises à Lyon dans le laboratoire de M. le professeur Chauveau, dans le but déjuger du degré de constance des lois établies par MM. Brown-Sequard et Tholozan sur les symétries vaso-motrices. » Depuis les recherches de ces expérimentateurs, la plupart des physio- logistes ont admis en effet que, en déterminant un resserrement capillaire d'un côté du corps on provoquait une constriction analogue du côté (') ïravaii du laboratoire de M. Vulpian à la Faculté de Médecine. ce.., ihSi, 1" JcmfSfrc.(T. XCll, M» 22.) I7I ( i3o2 ) opposé; et qu'au contraire une dilatation vasculaire entraînait une dilata- tion symétrique. Tout en confirmant l'ex^ictitude de ces données, dans la grande majorité des cas, les expériences suivantes semblent prouver qu'il existe certaines conditions physiologiques dans lesquelles les phénomènes se passent en sens inverse, à savoir : une dilatation capillaire produite sur le côté gauche, par exemple, entraînera une constriction vasculaire dans le côté droit, ou réciproquement, une constriction capillaire pourra s'accom- pagner, dans le point exactement symétrique du côté opposé, d'une dilata- tion des vaisseaux. » Or voici dans quelles conditions ces faits ont été observés, et quel a été le modus faciendi adopté dans l'exécution des expériences. » On a opéré sur des chiens de forte taille, de façon à saisir les deux fémorales aussi bas que possible, c'est-à-dire loin de la bifurcation, et évi- ter ainsi les modifications circidatoires de propagation. Les artères étant liées à leur bout inférieur, on introduisait dans chaque fémorale l'extré- mité d'une canule correspondant à l'une des branches supérieures d'un tube en Y, dont la troisième branche communiquait avec un seul spliyg- moscope. Grâce à ce dispositif, et en mettant alternativement, à l'aide d'un système de pinces, chacune des deux fémorales en communication avec un même appareil, on pouvait obtenir des tracés parfaitement comparables, et mieux apprécier, en conséquence, les modifications survenues dans la pression et la forme du pouls de chaque artère. Toutefois, dans un certain nombre d'expériences, on s'est servi de deux sphygmosco[)es pour enregis- trer en même temps les deux pressions fémorales et mieux constater les effets simultanés. 1) Les mouvements respiratoires et les secondes étaient aussi enregistrés suivant les procédés ordinaires, et les graphiques obtenus à l'aide du grand appareil enregistreur de M. Chauveau. De la sorte, plus de l\d^ de tracés ont pu être recueillis, et les phénomènes observés suffisamment longtemps pour éviter toute erreur d'interprétation. » Les choses étant ainsi disposées, on appliquait alternativement sur une des pattes de l'animal une vessie remplie d'eau froide, puis une seconde vessie remplie d'eau chaude; on notait exactement sur le tracé le point de l'application, et l'on constatait les modifications circulatoires produites sous cette influence, soit dans le membre siège de l'application, soit dans le mi mbre opposé. » Toujours, au début de l'expérience et sur un animal non épuisé, les phénomènes se sont passés comme dans les faits de MM. Brown-Sequard ( i3o3 ) et Tholozai), L'application froide a déterminé dans la fémorale gauche (côté choisi pour les applications) une augmentation notable de pression (resserrement vasculaire) qui s'est accusée très nettement aussi dans la fémorale droite. Au contraire, l'application d'une vessie d'eau chaude entraînait des deux côtés un abaissement de pression simultané. » Mais, au bout d'un certain temps, temps d'autant plus court que l'ani- mal avait plus souffert ou s'était plus énergiquement débattu, on pouvait noter très manifestement des effets d'un ordre diamétralement opposé. Ainsi, l'application de l'eau froide déterminait bien toujours une augmen- tation (le pression au niveau du membre sur lequel était faite l'application, mais cet effet n'était plus sjmélnque; de l'autre côté, on pouvait voir une diminution très apparente de la pression, ou autrement une augmentation par resserrement capillaire, si c'était de l'eau chaude qu'on avait mise en contact avec la patte explorée. » Plusieurs fois nous avons cherché, à l'aide d'une pile thermo-élec- trique, à apprécier les modifications thermiques pouvant accompagner ces variations circulatoires : les résultats n'ont pas été assez précis pour pou- voir encore être formulés. » Dans une seconde série d'expériences, il a été permis de s'assurer qu'après anesthésie de l'animal par le chloral le sens des phénomènes rapportés plus haut n'était pas modifié. » Enfir», dans une troisième série de recherches, en joignant aux indica- tions fournies par nos premiers tracés l'enregistrement de la pression caro- lidienne, nous avons pu nous convaincre que les phénomènes vasculaires notés dans nos expériences étaient bien des effets locaux, indépendants des modifications apportées par l'excitant dans la circulation générale. Dans plusieurs cas, en effet, nous avons pu constater sur le graphique que la pression carotidienne avait varié en sens inverse de la pression fémorale droite (les applications étaient naturellement toujours faites à gauche). » De tout cela il est permis de conclure qu'il existe certaines conditions physiologiques (l'épuisement du système nerveux entre autres) qui s'op- posent à la réalisation des lois de Brown-Sequard et Tholozan sur les symé- tries vaso-motrices, puisqu'il est des cas dans lesquels, en produisant une constriction vasculaire du côté gauche, on peut entraîner une dilatation du côté droit ou inversement. » Ces faits, qui concordent du reste avec certains résultats expérimen- taux obtenus sur l'homme et signalés par M. Vulpian dans ses Leçons sur les vaso-moteurs, seront probablement susceptibles de plus d'une apph- ( i3o4 ) cation à la Pathologie. Ils nous permettent au moins de nous rendre compte dès à présent, sans les trouver paradoxaux, de certains changements de vascularisation et de température observés en Neiiropalhologie, princi- palement dans l'histoire du transfert de la sensibilité. » M. D. CvRRÈRE adresse une Note intitulée « Transformation pouvant remplacer, pour une équation algébrique à une inconnue et de degré pair, le théorème de Sturm dans quelques cas particuliers >>. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. On souscrit à Paris, chez GAUTIIIER-VILLARS, successeur de MALLET-BACHELIER Quai des Augustins, n" 55. . is 1835 les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le D^'"""'^e r "nt la L de Tannée, deu. volumes ia-4». Deu. Tables, l'une par ordre alphabét.qu^ TTermineat chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du ," janv.er. e ce matières, l'autre par ordre alphabetiqu» l'e nom Le prix de Vabonnement est fixé ainsi qu'il suit Pour Paris Pour les Départements Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaires en sus. mnées qui précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs. I5te encore quelques collections complètes. ^^^_^ 20 fr. 30 fr. On •ousorit, dan» les Départements, mdâne. lers.. .. t 'onne. . t OTiçon.. , ( rbourg. . l 'deaux. . iurges. Marseille . . Montpellier Moulins . . , Nantes . . . . f -enoble . . . I î i Rochelle . hu... che Messieurs: Camoin frères. 1 Coiilet. I Seguin. Marlial Place. l Uouillard Irères. ) M™' Veloppé. ! André. Siiiot frères. G-;osjean. j Barma. ^''■'^ (Visconti. Nîmes Thibaad. Orléans Vaudecraine. Poitiers Druineaud. ^ MoreletCerthelot. i Verdier. Brizard. Valet. I Mélérie. ' Herpin. Chevalier. I Rumèbe- i Clavel. I Gimet. ( Privât. ( Giard. ' Leniaître On souscrit, à l'Etranger, Amsterdam . Barcelone . Berlin Bologne . '". A Moscou. Rennes . . . Roche/or t. . Rouen S>-É tienne. . Toulon Toulouse.. yalenciennes. Genève La Haye Lausanne. . . Leipzig \ Twielmeyer. Voss. Madrid. Palerme. . . . Porto RiO'Janeiro . Rome Rotterdam . . Stockholm . . S>-Pélersb . . chei Messieurs : Michel et Médan. Gavault St-Lager. Orlando. lent Hecquet-Decobert. Debreuil. Germain et Grassin. L»chè»e,BelleuTreetC« JérAme. Marion Lepoittevin. Chaumas Duthu. ! SauTat. David. j .j( Lefournier. ( .„ Legost-Clérisf f>. timbéry... Perrin. ^^m.-Ferr. Ronsseau. ion Lamarche. Il Bonnard-Obez. """■ icrépin. Drevet. Uairitau. ^ Beghin. ( Qaarré. i, rient Charles. i / Beaud. 'on 1 Georg. , ( Palud. - ^ I TABLES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉmE DES SaiENCES : ^^ ^^ Tomes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes m-4 ' '^ ; ^nx ^^ ^^ Tomes 32 à 61.- (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume m-4 , 1870. Prix I SUPPLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DSS SÉANCES DE J'ff ^^^^ ^ff.^ ï^s'^^- Mémoire suHe Calcu ies plr M. C1.AODB Bernard. Volume in-4% avec 33 planches ;,"■":,'" ''■''"' '■' ià'auesiion de Prix proposée en i83o par l'Académie des Sciences .Le II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-3. '^^^-t-J^^:Z'^'^^^::STL,s orgalés'fossi.es dans les di.érents terrains sedr- chez Messieurs: L. Van Bakkenes eiC Verdaguer. I Ashcr et G". Calvary et C'«. j Friediander et fils, f Mayer et MûUer. Zanichelli et G'*. Boston Sever et Francis. ( Decq et Duhent. Bruxelles... | Me^^^bach et Falk. Camhriage. . Deighton, Bell et C" Florence Giani. Gand Engelcke. Ge'nes Beuf. i Cherbuliez. ( Georg. Belinfante Irères. Imer-Cuno. Brockhatis chez Messieurs : liège Londres ... Luxembourg. Milan Bounameaux. Gnnsé. 1 Dulau. i Nutt. V. Bûch. ( Dumolard frères. I Hoppli. Gautier. 1 Bailly-Balllière. I V Poupart et fiU. (f. Fé. Naples Pellerano. New-York.. Christern. !„-/.= fivBc. n olanches, isoi lo ir. .n trouve également à la même Librairie les Hémoires de l'Académie des Sciences, et les s Mémoires présentés par divers Savants à •l'Académie Sciences. n prospectus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections. est envoyé franco, sur demande aSranchie. W 22. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 30 Mai 188i.) MtHOIUES ET COMMUrVIC VTIOrVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MM. Edm. Becoitrel et H. Becquerel. — Mé- moire sur la tempéiatuie de l'air à la surface du soi et de la terre jusqu'à 36° de profondeur, ainsi que sur la tempéra- ture de deux sols, l'un dénudé, l'autre couvert de gazon, pendant l'année 1880. et sur la pénétration de la gelée sous ces deux sols MM. Pasteur. Cuamuerland, Roux et Thuil- LiER. — Sur la rage M. E. Stephan. — Nébuleuses découvertes Pages. Pages . 1253 1209 260 1262 cl observées à l'Observatoire de Mar- seille M. H. GïLDÉx. — Sur la théorie du mouve- ment des corps célestes M. A. DE Calicnï. — Sur un moyen nou- veau d'accélérer le service des écluses de navigation ,^55 MM. G. DE Saporta et A.-F. Marion. — Sur les genres mi/wmso/na Carruth. et Gonio- /ma d'Orb , jgg IVOMEVATIOAS. Commission chargée de juger le Concours du prix Gegner de l'année 1881 : MM. Sc- irand, Dumas, Decalsne, Hermite, Berche- lot Con.mission chargée de juger le Concours du prix J. Reynaud de 1 année 1881 : MM. Duinns, Bertrand, H. Milne Edwards, ll'urtz, Boussingault Commission chargée de juger le Concours du grand prix des Sciences physiques (Question de prix il proposer pour l'année i883 : MM. U. M Hue Edwards, Fheau, Berchelol, Becquerel, de Qualrefages Commission chargée de juger le Concours du prix Bordin (Sciences physiques) de l'année 1881 (Question h proposer pour l'année i8lj3) : MAI. U. Milne Edwards, Ftzeaii, Diiubrèe, Berthelot, Pasteur M. F. Larroçiue adresse un Mémoire inti- tulé : « Doctrine météorologique. La pré- vision du temps » i . . . . Mémoires adressés pour les divers Concours de l'année 1881 1271 CORRESPOIVDANGE. M. le Suus-Secretaire d'État au Ministère DES Beaux-Arts informe l'Académie qu'il » commandé pour l'Institut les bustes en marbre de Le Verrier et d'Élie de Bau- mont M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvrages de M..^. Tlssot, de M./îou- daire M. G. BiGOURDAN. — Observations et élé- ments de la comète a 1881 (L. Svïift)... M. H. PoixcARÉ. — Sur les fonctions fuchl siennes M. RouvAUx. — Relations algébriques entré les sinus supérieurs d'un même ordre. M. E. -West. — Sur les sinus d'ordres supé- rieurs M. W. Crookes. — Sur les spectres phos- phorescents discontinus observés dans le vide presque parfait M. Edm. Becquerel. — Observations rVlàl tives à la Communication précédente... M. M. Dcprez. _ Nouvel interrupteur pour les bobines d'induction M. MoucnoT. — Sur 1 1272 e miroir conique; ré- ponse à une Communication de M. Pifre. •274 1276 1279 1281 1283 1283 I3S5 Sur l'essence de serpo- M. A. RosEXSTiEUL. — Discussion de la théo- rie des trois sensations colorées fonda- mentales; caractères distinctifs de ces couleurs M. P. Febve let M. A. Béchamp. — Sur les microzyraas géo- logiques : réponse à une récenie Commu- nication de MM. ChamberlandetRoux... M. F. PisANi. — Sur un vanadate de plomb et de cuivre du Laurium M. A. Julien. — Sur l'existence du terrain cambrien ii Saint-Léon et Chàtelperron (Allier) M. H. Fayol. — Études sur le terrain houil- 1er de Commentry M. Cn. RicoET. — Des mouvements de là erenouille, consécutifs à l'excitation élec- trique MM. J. Teissier et Kaufmann. — Sur lés actions vaso-motrices symétriques M. D. Carrére adresse une Note intitulée « Transformation pouvant remplacer, pour une équation algébrique à une inconnue et de degré pair, le théorème de Sturra dans quelques cas particuliers I2q0 129I 1292 1293 1296 1298 iSot i3o.'i PARIS. IMPRIMERIE DE GAUTIIlKK-VIi.LAKS QJâ. r .;:^:^nn"""" -^ ^'^LtET-BACHEUEK. ^881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, PAB 3191. liES SECRÉTAIRES PERPÉTlJEIiS. TOME XCII. N- 25 (6 Juin 1881). PARIS. GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR- LIBRAIRE DES COMPTES RENDDS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SDCCESSEUR DE MALLET-BACHEUER, Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et 24 mai 1876. f I Les Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. 26 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". — Impression des travaux de l'Acaaémie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennent âu plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus phis de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au pins 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 33 pages par année. Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- "aolres ?iîr l'objet àa leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aca- démie sont imprimés dans les Comptes rendus, ma: les Rapports relatifs aux prix décernés ne le «00 qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. t Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des parsonn© qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires «01 tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nommé mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance off j cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, 1 jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp: le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte renc actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu su vaut, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des a(> teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports « les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fa un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr« l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés dp, l'exécution du pn sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. mShs^^k SÉANCE DU LUNDI 6 JUIN 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture des deux dépèches suivantes, expédiées le 3i mai et le 2 juin de Rio de Janeiro par Sa Majesté l'Empereur du Brésil : 0 01 mai 1881. » Comète par Cruls, 29 mai; ascension droite, S""!'"; déclinaison sud, Si"! 5'; mouvement nord. » a i juin 18S1. » Éléments approchés de la comète : passage au périhélie, '3o mai; distance périhélie, o,83oi; longitude périhélie, 235,5; longitude nord, 262,02 ; direct. » ASTRONOMIE. — Sur les ascensions droites de la Lune observées à Alcjer par M. Trépied. Note de M. Faye. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les premières observations de la Lune qui aient été faites au nouvel Observatoire d'Alger par son direc- teur, M. Trépied, membre adjoint du Bureau des Longitudes. G. R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, N" 23.) '7^ ( i3o6 ) Ascensions droites apparentes de la Lune, et comparaison à l'éphémêride. Corrections Dates. Temps moyen d. d'Alger. Ascension droite de lYphémér. de M.Newcomb. 1881. Boi observée. calculée. Différ. )i m 5 h m s h m s s s s Janv. 7... I 6. 4.58,4 1.14.41,57 i . i4.42)56 —0,99 -0,74 -1-0,25 8... I 6.52. 2,5 2. 5.49,97 2. 5.5l,02 -,,o5 —0,75 -1-0, 3o TI... I 9.18.23,3 4.44.24,45 4.44.25,42 -0.97 -0,78 +0.19 12... I 10. 7.57,4 5.38. 2,38 5.38. 3,26 —0,88 -0,78 -t-O, 10 17... I I 13.59.33,6 9.50. o,3i 9.50. 0,84 —0,53 —0,69 —0,16 Févr. 7... I 7.13.49,0 4.25.56,67 4.25.57,76 — 1.09 -0,79 M-o,3o 8... I 8. 3.29,8 5. 19.42, II 5.19.42,86 —0,75 -0,79 — o,o4 9... I 8.52.33,9 6. 12.50,89 6. 12. 5i ,70 -0,81 -0,77 -f-o,o4 18... I I 11.39.54,8 13.36.47,72 13.36.48,48 -0,76 —0,76 0 Mars 7.,. I 5 . 56 . 42 , 2 4.59. 0,77 4.59. 1,44 — 0,67 -o>79 — 0, 12 8... I 6.46.24,4 5.52.47,66 5.52.48,31 —0,65 -0,78 — 0, i3 10... I 8.2i.5i,3 7-36.23 ,32 7.36.24,02 —0,70 —0,74 —0,04 II... I 9. 7.18,5 8.25.54,53 8.25.55,26 -0,73 — 0, 71 -)-0,02 i3... I 10.34.55,3 10. 1.38, 81 10. I . 39,48 —0,67 —0,68 — 0,01 14... I 11.18.11,7 10.48.58,95 10.48.59,69 -0,74 -0,68 -1-0, 06 i5... I 12. 2 . 4)6 11.36.55,55 11 . 36 . 56 , 55 — 1 ,00 —0,69 -t-o,3i) i5... 1 I 12, 4 ■ " ) 2 11.39. 2i5i I 1 . 39. 3,25 —0,74 -0,69 -)-o,o5( 16... I [ 12.49.32,0 12.28.27,25 12.28.27,85 ^0,60 —0,71 — 0, II 18... I I 14.27.33,0 14.14.37,48 14. 14. 38, 5i — i,o3 —0,80 -+-0,28 Avril 9... I 8.28.54,3 g. 41.44, 01 9-4» -44,64 — o,63 —0,69 — 0,06 10... ] 9.12. 0,9 10.28.53,31 10.28.54,19 -0,88 -0,68 -)-0,20 11... I 9.55. 35,7 I 1. 16.32,81 11.16.33,65 -0,84 -0,68 -1-0,16 13... ] 10.40.34,0 12. 5.35,o5 12. 5.35,83 -0,78 -0,70 -1-0,08 i3... I I I .27.47 ,6 12.56.52,99 13.56.53,84 -o,85 —0,73 -i-0,I2 14... I 12.18. 2,3 i3.5i. 12,48 i3.5i . 13,29 -o,8i -0,78 -1-0, o3 16... ] I 14. Il . 6,6 15.52.28,43 15.52.29,42 -0.99 —0,88 -ho, 11 » On sa it combien il importe à la Science d'avoir des séries à la fois longues et complètes d'observations de ce genre, qui, en Europe, sont trop souvent interrompues par le mauvais temps. L'intérêt de ces observations est encore accru actuellement par la circonstance bien remarquable que les Tables de Hansen s'écartent aujourd'hui du ciel d'une manière progressive, posant ainsi un nouveau problème des plus intéressants. Un de nos savants Correspondants, M. Simon Newcomb, qui a étudié cette grave ques- tion de la manière la plus approfondie, a cherché à représenter la singulière marche des erreurs des Tables de Hansen eji réduisant de moitié la valeur de l'accélération séculaire admise par le célèbre astronome allemand, en ( -307 ) supprimant une inégalité attribuée à l'action de Vénus dont M. Delaunay avait démontré la non-existence, et en appliquant une forte correction empirique à une autre inégalité à longue période découverte par Hansen et confirmée par Delaunay. Le Bureau des Longitudes a admis la nécessité de ces corrections et en donne aujourd'hui la valeur jour par jour dans la Connaissance des Temps. Je les ai transcrites à côté des excellentes obser- vations de M. Trépied, en sorte qu'on pourra juger de leur importance ac- tuelle, et surtout de leur accord avec les observations. Cet accord est en effet remarquable; il montre combien les Tables d'Hansen, défectueuses pour les inégalités à longue période, sont parfaites au point de vue des iné- galités ordinaires, dont il a tenu un compte si complet. Il paraît seulement que l'importante correction de M. Newcomb, loin d'être trop forte, devrait être augmentée actuellement de i". » Nous espérons que, à l'époque où l'Observatoire d'Alger sera en pleine activité, les observations régulières et continues de la Lune dont M. Tré- pied vient de nous donner un spécimen offriront à la Science, sur une question capitale, de précieux matériaux, et justifieront amplement la création du nouvel établissement astronomique. » THERMOCHIMIE. — Recherches sur le sulfure d'azote; par MM. Berthelot et Vieille. « 1. Le sulfure d'azote est un corps cristallisé, très beau et très bien dé- fini, découvert par MM. Fordos et Gélis, et qui a été l'objet de nouvelles recherches par M. Demarçay dans ces derniers temps. La formule de ce corps, AzSS répond à celle du bioxyde d'azote, AzO= : nous allons montrer qu'il est formé avec absorption de chaleur, de même que tous les composés binaires de l'azote, l'ammoniaque exceptée. Aussi le sulfure d'azote ne peut-il être obtenu que par des méthodes indirectes, et à la condition de tirer de certaines réactions auxiliaires l'énergie consommée dans la réunion du soufre et de l'azote : ces corps doivent être pris à l'état naissant, comme on disait autrefois, c'est-à-dire tirés de combinaisons préexistantes, dont les actions réciproques donnent lieu à de nouveaux composés, dégageant plus de chaleur par leur formation que la production du sulfure d'azote n'en absorbe ('). » On sait en effet que le sulfure d'azote se prépare en faisant agir le gaz [ ' ) Voir Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 28 . ( i3o8 ) ammoniac sur le chlorure de soufre. Le chlore de ce dernier s'unit à l'hy- drogène de l'ammoniaque, pour former de l'acide chlorhydrique et consé- cutivement du chlorhydrate d'ammoniaque; tandis que le sulfure d'azote, mêlé de soufre, prend naissance : 4A.ZIP + 3S-C1 = 3(AzH',HCl) + AzS= ■+- aS». C'est donc la formation de l'acide chlorhydrique, et consécutivement du chlorhydrate d'ammoniaque, qui fournit l'énergie consommée dans la for- mation du sulfure d'azole. Mais cette dernière n'a pas été mesurée jusqu'ici. En vue de l'ohtenir, nous avons d'abord préparé le sulfure d'azote ('). » 2. Le sulfure d'azote ainsi obtenu a fourni à l'analyse : Théorit'. Az 3o,4i 3o,44 S 69)64 69,56 II 0,01 100,06 100,0 » 3. Stabilité. — Le sulfure d'azote se conserve à l'air sec ou humide. Il peut être mouillé et desséché à 5o° à plusieurs reprises, sans altération appréciable. » Il détone avec violence sous le marteau. Cependant sa sensibilité au choc est moindre que celle du fulminate de mercure ou du nitrate de diazobenzol. » Par échauffement, il déflagre vers 207°. Cette déflagration est beau- coup plus lente que celle du fulminate de mercure. » 4. Densité. — Elle a été trouvée égale à 2,22 à i5°. » S. Chaleur de détonation. — On a provoqué l'explosion dans une atmo- sphère d'azole, au moyen d'un fil fin, mis en incandescence galvanique au sein de nos appareils ordinaires. Deux expériences ont porté sur 2S',gc)y et 2^',^'jg de matière. Elles ont fourni pour i^"" : 701"', i et 700"', 4- » En moyenne, 700"', 7; soit Az S' solide =Az + S'' solide -+ Sî*^" , 2 . (') Par le procédé de Fordos et Gélis, c'est-à-dire en opérant sur le chlorure de soufre dissous dans le sidfiire de carbone, et en purifiant le sulfure d'azote par cristallisa- lion, etc. Lorsqu'on emploie la benzine, le toluène ou les carbures comme dissolvant, le sulfure d'azote retient cpielque dose d'hydrogène, qui se retrouve après sa décomposition explo- sive. ( '3o9 ) » 6. Le volume réduit des gaz recueillis a été, pour i^^'' : ^44'^'^ et ■i.[\2'^'^, 2, soit 243™ eu moyenne, ou ii''',i8 pour AzS". Le volume théorique est 242'^'^, I. Ou a vérifié que ces gaz étaient formés par de l'azote pur, à un deux-centième près. » 7. La chaleur de formalion du sulfure d'azole est donc négative : Az + S- solide =; AzS- solide — S'j'"', 1. » Le signe de cette chaleur de formation est le même que pour le bioxyde d'azote : car l'un de nous a tiouvé Az + O- = AzO- gaz — 2l''^',f); ce qui est une nouvelle preuve de l'analogie qui existe entre les chaleurs de formation des composés oxygénés et des composés sulfurés. » 8. Tensions d'explosion en vase clos. — Nous avons trouvé : Pression eu kilogrammes par cenliniètrc carré. Densité , „ , de chargement. Sulfure d'azote. Fulminate. 0,1 8i5 480 0,2 1703 1703 0,3 244' 2700 » Les pressions développées par l'explosion du sulfure d'azote sont, on le voit, très voisines de celles obtenues avec le fulmina le, pour les den- sités 0,2 et 0,3 de chargement. Si le corps explosif détonait dans son propre volume, la pression serait double avec le fulminate. Mais, la vitesse de décomposition étant très différente, il en résulte que les effets produits par les deux substances, envisagées comme déloiialeurs et jouant le rôle d'amorces, doivent être très dissemblables. » GÉOLOGIE. — Sur te Rapport de M. le commandant Roudaire, relatif à sa dernière expédition dans les cholts tunisiens. Note de M. de Lesseps. « M. le commandant Roudaire vient d'adresser à M. le Ministre de l'In- struction publique un Rapport sur sa dernière expédition dans les chotts tunisiens et algériens. Les sondages, dont les résultats sont généralisés dans une coupe géologique, ont démontré qu'on ne rencontrera aucune diffi- culté sérieuse dans l'exécution du chenal destiné à transformer en rner inté- rieure les dépressions marécageuses et insalubres situées au sud de l'Algérie ( .3.0 ) et de la Tunisie. Le seuil de Gabès, loin d'être un massif entièrement com- posé de roches dures, comme l'avaient avancé quelques géologues, n'est au contraire presque exclusivement formé que de sableset de marnes sableuses ou argileuses. On trouve bien, il est vrai, au-dessous de la ligne de faîte, quelques bancs de calcaire séparés par des couches de marnes, mais ces bancs, situés]àla profondeur de trente et quelques mètres, ne forment au- dessus du niveau de la Méditerranée qu'une saillie peu considérable et facile à enlever. » De nombreux nivellements de précision, exécutés sur un parcours d'environ 5oo kilomètres, ont entièrement confirmé les résultats fournis par les nivellements antérieurs. » Non seulement la nouvelle mer modifierait, de la façon la plus heu- reuse, le climat des régions voisines, comme l'a si bien mis en lumière notre savant confrère, le générali Favé, rapporteur de la Commission de l'Académie, non seulement elle offrirait au commerce une voie de transport facile et peu 'coûteuse, mais^elle aurait encore une importance politique qu'il est facile de faire ressortir. Nous posséderions, en effet, une admirable frontière, qui, prolongée parla grande vallée transversale de l'Oued-Djeddi, dans laquelle nous aurions désormais un accès direct, nous permettrait d'asseoir notre autorité sur les confins sud de l'Algérie aussi solidement que sur le littoral méditerranéen. Ce serait en même temps une ligne d'o- pérations et un nouveau point de départ pour pénétrer vers l'intérieur du Sahara, et nous aurions d'autant plus de chances d'y réussir, que l'accom- plissement de ce travail, en apparence gigantesque, aurait jusque dans le centre de l'Afrique un énorme retentissement et y donnerait aux indigènes la plus haute idée de notre puissance et de notre grandeur. » GÉOLOGIE. — Observalions suivies résultats géologiques fournis parles missions de M. le commandant Roudaire dans les cliotts tunisiens; par RI. Hébert. « Des excursions multipliées sur les rives des chotts et de nombreux son- dages ont fourni un ensemble de documents suffisant pour déterminer la structure et l'âge des assises qui constituent le bassin des chotts. M. Dru a été chargé de collationner les échantillons rapportés par la mission, et il a pu ainsi dresser une coupe géologique du golfe de Gabès au chott Korsa, passant par le seuil de Gabès, les chotts Fejej et Djerid, et le seuil de Mouïat-Sullan. { '3ii ) » Dans toute l'étendue de cette coupe, le sol est formé de terrain qua- ternaire, à l'exception du seuil de Gabès constitué par un léger bombe- ment crétacé, qui là s'élève à i3" au-dessus du niveau de la mer. » L'assise supérieure du terrain quaternaire se compose de sables avec Hélix et Cardium edule, souvent très abondants, associés à des argiles et à des marnes gypsifères, fortement imprégnées de sel. » L'assise moyenne, plus marneuse, contient à peu près les mêmes élé- ments. » L'assise inférieure estun ensemble de marnes et argiles vertes ou rouges superposé, au seuil de Gabès, à un poudingue. » La série de ces couches quaternaires ne laisse pas que d'avoir une épaisseur considérable; cependant leur nature indique- des dépôts litto- raux, de lagunes et de marécages, et non des sédiments marins d'un golfe en pleine communication avec la mer. » Pendant la longue période de leur formation, le seuil de Gabès était immergé, mais l'amincissement de ces dépôts au seuil, leur épaississement sur les plans latéraux montrent que déjà il y avait là un relief sous-marin qui servait de limite entre la mer et les lagunes. » Peut-être, mais ce n'est qu'une hypothèse, le bombement du seuil de Gabès s'est accru postérieurement à la période quaternaire, lors de l'exhaussement général qui a mis fin à cet ensemble de lagunes et de marais. » Des nappes d'eaux salifères circulent au milieu des couches quater- naires. En dépassant ce terrain, on trouve des eaux douces dans les assises crétacées, bien que la densité de ces eaux soit plus faible. Les unes et les autres, à l'exception des eaux superficielles, sont des nappes dont le régime a été bien étudié par M. Léon Dru. » Autour de la dépression des chotts, une série de coteaux permet de se rendre compte de la nature des terrains plus anciens. » Le terrain tertiaire ne paraît représenté, dans cette région, que par des marnes vertes et rouges renfermant en abondance YOstrea crassissima : c'est la partie supérieure du miocène moyen. Elle est associée à des grès et à des poudingnes, et contient des amas de gypse et de sel gemme. » Les couches tertiaires reposent en stratification discordante sur le terrain crétacé. » Celui-ci a fonrni à la mission une abondante récolte de fossiles, dont plusieurs espèces nouvelles, qui ont été décrites et figurées par M. Mnnier- Chalmas, et qui ont permis de reconnaître l'existence, dans cette région. ( l3l2 ) d'un certain nombre d'élages ayant les mêmes fossiles caractéristiques qu'en Europe et en Algérie. » Rien n'indique jusqu'ici d'une manière certaine l'existence du groupe inférieur du terrain crétacé. » L'étage cénomanien y est bien représenté par. un ensemble de fossiles dont les principaux sont : Plicalula Fourneli, Oslrea Syphax, O. haliolidea^ O. flabetlatn, 0. liugularisj 0, Mermeli, etc. » L'étage turonieu est attesté [yàv Hemiaslerlalic/runda, OstreacaderensiSjelc. Des couches d'eau douce ou saumâtre à Cassio]>e paraissent appartenir au même étage. » L'élage sénonien est celui qui a fourni le plus d'espèces; il contient Osliea malheioniana, O. plicifera, O. vesicularis, 0. talmonliana, Jnoceramus recjularis, I. Goldfiissii, etc. Parmi les fossiles qui appartiennent certaine- ment à cet étage^ il faut citer un genre nouveau d'Acéphale, le genre Roii- dairia, créé par M. Munier-Chalmas. Deux espèces du même genre se retrouvent dans le groupe supérieur du terrain crétacé de l'Inde. M La Tunisie semble avoir été émergée pendant les longues périodes comprises entre le dépôt de la craie sénouienne et celui du miocène moyen. » Le bassin des chotts, avec les massifs crétacés qui le bordent de chaque côté et dont les strates ont une disposition anticlinale, figure une sorte de boutonnière, analogue à celle du pays de Bray, dont les cholts constituent l'ouverture centrale. » Je n'ni pu rendre, par ce qui précède, qu'un compte bien imparfait des résultats géologiques de la mission de M. le commandant Roudaire. Les géologues liront ce fascicule avec d'autant plus d'intérêt, qu'indépen- damment de la coupe géologique levée par M. Dru, il renferme une Carte géographique du bassin des chotts par M. Roudaire, et cinq Planches de fossiles, dues à M. Munier-Chalmas. » MINÉRALOGIE. — Nouvelles analyses sur lajadéite et sur quelques roches sodifèrcs ; par M. A. Da.mour. « J'ai exposé, il y a plusieurs aiuiées [Comptes rendus, [\ mai i863, et 21 et 2o août i865),Jes caractères et la composition jusqu'alors inconnus d'une espèce minérale à laquelle j'ai donné le nom âe jadéile. Cette ma- tière, emi)loyée, dans l'Inde et dans la Chine, à la confection de vases, d'amulettes, de grains de colliers, etc., est apportée en Europe sous ces ( i3i3 ) formes diverses. J'ai fait voir qu'on la rencontre aussi dans nos contrées, mais non pas à l'état brut, et toujours sous forme de coins, de hachettes et autres objets préhistoriques provenant des dolmens, des cavernes an- ciennement habitées et des terrains quaternaires. » Aucun gîte naturel de cette substance minérale n'étant encore connu sur notre continent, on a présumé que les objets préhistoriques dont elle forme la matière avaient été importés dans nos contrées par les peuplades émigrées de l'extrême Orient. Cette question, qui présente de l'intérêt au point de vue de la science archéologique, m'a déterminé à poursuivre l'étude de la jadéite et à noter les différents points géographiques sur lesquels on rencontre les objets préhistoriques dont elle constitue la matière essen- tielle. J'ai été secondé dans cette recherche par la collaboration du savant professeur à l'Université de Fribourg in Baden, M. le D' Fischer [Revue archéologique, iuiWet 1878). » Je viens présenter aujourd'hui de nouvelles analyses sur des échantil- lons de jadéite et de diverses roches qui m'ont paru se rapprocher de cette espèce par les caractères physiques et par la composition. Ces matières ont été recueillies en Asie, en Amérique et sur quelques points de l'Europe. JADÉITES ET ROCHES S0O1FÈRES DE l'aSIE. A. R. C. D. E. F. G. H. Silice 59,27 Sy,!?. 58,28 57,1 4 55,34 53,95 6i,5i 58,24 Alumine 25,33 22,21 23, 11 8,97 8,4o 21,96 22,53 24,47 Oxyde ferrique... 0,71 2,72 0,64 5,49 5, 60 0,76 1,01 Oxyde chromique 0,42 0,66 traces Chaux 0,62 I ,o3 1,62 i4>57 i4,8o 2,42 traces 0,69 Magnésie o,^S 0,99 0'9' 8,62 8,4i 7ii7 4>25 o,45 Soude 13,82 i3,66 i3,g4 5,35 6,38 9j37 11,00 i4)7o Eau et matières vo- latiles 3,70 1,29 1,55 100,23 99,73 98,50 100,56 99,5g 99)33 100, 58 101,11 Densités 3,33 3,27 3,34 3,27 3,3?. 3,07 3, 06 2,97 » Analyse A. — Jadéite blanche, translucide, à structure cristalline très prononcée. D'après Its observations de M. Des Cloizeaux, sa forme primitive serait un prisme rhoraboïdal oblique de 85° environ, pour l'angle antérieur correspondant à celui de 87° des pyroxènes, La matière est très fusible en un verre transparent et incolore. 1 Analyse B. —Jadéite gris verdàtre, marbrée de blanc grisâtre. Structure à fibres entre- croisées, très fusible en verre translucide. C. R., 1881, 1" Semestre. (T. XCll, N» 23.) ' 7^ ( i3i4 ) » Analyse C. — Fragment d'une tasse chinoise. La matière montre une structure à peine cristalline et très serrée qui lui donne l'apparence d'une agate. Elle est translucide et mar- quée de taches chlorileuses vert sombre. i> Analyse D. — Roche d'une belle couleur vert d'herbe uniforme. Elle vient de la Chine. Sa structure est cristalline; elle est très fusible, mais elle diffère notablement des précé- dentes par des quantités moindres d'alumine et de soude et par une proportion plus con- sidérable de chaux et de magnésie. » Analyse E. — Roche très rapprochée de la précédente par ses caractères physiques et par sa composition. Elle ressemble beaucoup à la matière dont on a fabriqué plusieurs petits vases très élégants et montés sur émail, faisant partie de la collection des gemmes et joyaux du Musée du Louvre. » Les analyses F, G, II se rapportent à des roches venues de la Birmanie et qui m'ont été remises par M. le professeur Fischer. La structure de ces roches est cristalline, et, par leurs caractères extérieurs, elles res- semblent à la jadéite. Elles en diffèrent cependant par leur faible densité et par la proportion d'eau qu'elles renferment. Elles fondent en émail bulleux et moins facilement que la jadéite. JADÉITES PROVENANT DU MEXIQUE. )) M. Boban a recueilli dans la vallée de Mexico et aux environs de Oajaca une notable quantité d'objets en pierre travaillée, sous forme d'a- mulettes, de grains de colliers, idoles, hachettes, etc., dont la matière réunit les caractères essentiels à la jadéite. Cette substance minérale est désignée, dans la langue des Indiens Aztèques, sous le nom de chalchiluiill. » Je vais présenter ici l'analyse de trois échantillons de ces provenances mexicaines. I. J. K. Silice 58,20 57,90 58,64 Alumine '9)54 i4>*34 24»94 Oxyde ferrique ' '97 ^>^9 ' i4^ Oxyde chromique o , 34 • . • . • • • • Chaux 5,60 5,16 1,34 Magnésie 3,39 ^>2' Oj^g Oxyde nianganeux 0,07 o,']6 .... Soude '0'9' '°>77 i3,oo Potasse o , 27 traces traces 100,2g 100,33 100,29 Densité 3,26 3,36 3,3o » Analyse l. — Grain de collier trouvé dans la vallée de Mexico. Sa couleur est le vert ( i3i5 ) d'émeraiide, rappelant celle des belles variétés de jadéite de l'Inde et de la Chine. La ma- tière est très fusible; sa slructiire est cristalline. Elle diffère un peu de la jadéite de ces dernières provenances par sa densité, qui est plus faible, et par une teneur plus forte en chaux et en magnésie. » Annlyse J. — Hache en pierre trouvée dans les environs d'Oajaca. Cette matière paraît noire à l'extérieur : elle est vert foncé par transparence et sur des plaques amincies. Elle se rapporte à la variété de jadéite que j'ai désignée autrefois sous le nom de chlornméla- nite. Ses caractères physiques et chimiques sont pareils à ceux que j'ai décrits sur de sem- blables matières trouvées dans les départements de la Dordogne et du Morbihan, sous forme de hachettes dites celtiques. » Analyse K. — Objet d'antiquité mexicaine. 11 pèse i6o5'''. La matière dont il est formé est une jadéite vert olivâtre, à structure cristalline, ayant conservé en partie la forme d'un galet, sur un côté duquel on a sculpté en ronde bosse une figure féminine dont les traits purs et réguliers dénotent l'habileté de l'ouvrier dans le travail d'une matière aussi dure, en même temps qu'un certain savoir artistique. Ce précieux objet fait partie de la collec- tion de M. Malher, qui l'a rapporté du Mexique et a bien voulu me permettre d'en détacher un fragment pour en faire l'analyse. Voici les renseignements qu'il a donnés sur cette décou- verte archéologique : « Tête féminine servant de médaillon, prise sur un Indien Tzotzil, qui la portail sur la » poitrine lorsqu'il fut tué dans l'action du 24 juin i86g, près du village San Miguel Mi- X tontic, lors de la rébellion de los Tzotzilcs contre les créoles espagnols, dans l'État de » Chiapa (Mexique). Cet objet d'antiquité remonte à l'époque de la civilisation Tzendal- » Maya-Quiché. » JADÉITE ET SUBSTANCES MINÉRALES ANALOGDES TRODVÉES EN EUROPE. » J'ai dit précédemment qu'on n'a pas encore constaté l'existence de gisements de jadéite en Europe. Les échantillons dont je vais exposer l'ana- lyse, s'ils ne paraissent pas résoudre la question, autorisent cependant d'assez fortes présomptions que cette matière minérale n'est pas étrangère à notre continent. L. M. N. O. P. R. Silice 58, 5i 56,45 57,99 55,82 56,74 54,53 Alumine... 21,98 17,02 20,61 10,95 10,02 i4,25 Oxyde ferrique i,)0 7,62 2,84 5,68 4>% 3,2g Oxyde chromique. ...... .... .... o,o3 .... Chaux 5,o5 4>76 4-^9 13,42 14.00 12, 4o Magnésie '>70 2,82 3,33 9jo5 9,10 7,5o Soude 11,84 11.46 9.42 6,74 5,40 6,21 Potasse traces traces i ,5o traces traces traces 100,18 99,63 100,58 101,66 99,98 98,18 Densités 3,35 3,17 3, 16 3,22 3,32 3,3i ( i3i6 ) I Analyse L. — Échantillon faisant partie de la collection tle M. Pisani, et sur lequel se trouvait collée une étiquette écrite en caractères allenianils et portant ces mois : Grûner Jaspis von M' Visa in Piémont. Cet échantillon, de couleur vert pâle marbré de quelques taches blanches aux contours quadrangulaires, montre une structure cristalline très serrée et presque compacte. 11 a même dureté, même densité et fusibilité que la jadéite, et l'on peut remarquer que sa composition se rapproche notablement de celle des jadéites de l'Asie, représentées par les précédentes analyses (A, B, C]. L'auteur de l'étiquette, trompé par l'apparence, s'est mépris sur la nature du minéral ; mais il est bien à croire qu'il a été exact et sincère dans l'indication du lieu de provenance, et c'est là le point essentiel, puisqu'on en peut induire que la jadéite se trouve dans la région alpestre du mont Viso. J'appelle sur ce point l'attention des géologues et des nainéralogistes qui pourront visiter le massif du mont Viso et y rechercher la jadéite. » Analyse M. — Cet échantillon, sous forme d'un galet ovale et à peu près du volume d'un œuf de poule, a été recueilli par l'auteur de ce Mémoire à Ouchy, près Lausanne, et sur les bords du lac de Genève. Sa couleur est le vert glaucpie. Sa structure est cristalline et lamellaire. Sa dureté et sa fusibilité se rapprochent notablement de celles de la jadéite; mais il en diffère par une densité plus faible et par une proportion d'oxyde fcrrique qui paraît remplacer ici une partie de l'alumine. » Analyse N. — Fragment d'une hache en pierre qui m'a été donnée par notre savant et regretté confrère M. Roulin. D'après le seul renseignement qu'il avait pu obtenir, cet objet d'antiquité aurait été trouvé en France. Sa couleur est le vert d'herbe un peu veiné de blanc. Sa structure est cristalline; il montre la dureté et la fusibilité de la jadéite, avec laquelle, au premier aspect, on serait tenlé de le réunir; cependant sa faible densité, 3,iG, suffit déjà pour l'en distinguer. On remarque quelques rapports de composition entre celte matière et celle du galet trouvé à Ouchy, On peut en inférer aussi qu'un certain nombre de liaches en pierre ayant toute l'apparence de la jadéite pourraient bien en être distinctes et se rat- tacher, par la composition, à la nature de ces roches sodifères, sans proportions définies, qui se trouvent mentionnées plus haut et ci-après. ■> Analyse O. — Roche vert glauque à structure cristalline. Elle est dure et fusible à peu près au même degré que la jadéite et montre beaucoup de rapports extérieurs avec le galet trouvé à Ouchy. Elle m'a été remise par M. Bertrand de Loin, qui m'a assuré l'avoir recueillie en place, près Saint-Marcel en Piémont, sur la rive gauche dutorrent et à la hauteur de l'Agua Verde qui se trouve sur la rive droite. Elle constitue un mince filon dans un quart- zite blanc. s Analyse P. — Cette matière provient du val d'Aoste : elle m'a été remise par M. le D' Pitorre qui en a recueilli plusieurs échantillons, à l'état de galets, sur les bords de la route d'Aoste au petit Saint-Bernard. Sa couleur est d'un beau veit d'herbe; sa structure est cristalline et un peu fibreuse. Sa dureté, sa densité, sa fusibilité sont très voisines de celles de la jadéite; mais elle renferme trop peu de soude et d'alumine, et une trop forte propor- tion de chaux et de magnésie pour qu'on puisse la rapporter à cette espèce. Il est à remar- quer que sa composition se rai)proche notablement de celle exposée par les analyses D, E sur les roches vertes du continent asiatique. » Analyse R. — Substance verte à structure cristalline qui empâte de nombreux grenats ( '3,7 ) rouges et forme un (ilon dans le terrain de gneiss, au nord de Fay près Nantes (Luire-Infé- rieure). Les géologues ont donné à ce genre de roches le nom à'éclogitc. La partie verte séparée des grenats montre une dureté, une densité et une fusibilité approchant de celles de la Jadéite ; mais sa composition ne permet pas de l'y réunir. On remarquera toutefois qu'elle renferme un peu plus de 6 pour loo de soude. Dans les essais que j'ai laits sur plusieurs va- riétés d'éciogites de diverses provenances, j'ai toujours constaté, dans ces roches, la pré- sence de 5 à 8 pour 100 de cette base alcaline. » Comme complément à ce travail, je dois ajouter que, d'après les ren- seignements communiqués à M. le professeur Fischer, de Fribourg, par un savant voyageur qui a parcouru les parties méridionales du continent asia- tique, la jadéite se trouve à l'état de galets et de blocs plus ou moins volu- mineux transportés, soit par les glaciers, soit par les cours d'eau, sur le versant méridional de la chaîne du Thibet, et noiaminent en Birmanie. M. Halphen, joaillier à Paris, en a fait venir une quantité dont le poids s'élevait à plusieurs centaines de kilogrammes. Parmi ces blocs, un très petit noiubre montre, en certaines places, la belle couleiu- vert d'émeraude, avec des nuances plus ou moins claires. Quelques-uns sont teintés de rose, d'orangé ou de vert olivâtre,.mais la plupart sont blancs ou grisâtres. Tous montrent la structure cristalline, une densité de 3,3o à 3,35 et une grande fusibilité. » La jadéite, à raison de son abondance et du volume de ses blocs dans les terrains erratiques du Thibet, pourrait prendre place dans la clas- sification des roches simples. Il y a lieu de présumer que, s'associant encore à d'autres espèces minérales, elle doit former aussi des roches com- posées , comme on le voit pour la saussurite dans les euphotides, les feldspaths dans les roches granitiques, etc. » En résumé, il est bien constaté qu'il existe des gisements de jadéite en Asie, et particulièrement dans la région du Thibet. Il n'est pas douteux, à mon avis, qu'il s'en trouve également sur le continent américain, peut- être au Mexique et probablement encore, d'après les observations de La Condamine et de Humboldt, dans les contrées de l'Amérique du Sud avoisinnnt le fleuve des Amazones. » Il serait prématuré sans doute d'affirmer, dès aujourd'hui, que cette matière minérale existe aussi parmi les terrains du continent européen ; mais les analyses et les observations que j'ai présentées ci-dessus per- mettent du moins d'augurer qu'on en trouvera quelque gisement^ soit dans la chaîne des Alpes, soit dans tout autre lieu peu distant de cette ( i3,8 ) région. Si cette prévision se vérifie, la présence des haches en jadéile sur notre continent trouvera son explication naturelle, sans qu'il soit néces- saire de recourir à l'hypothèse de la migration d'anciennes peuplades asiatiques. » M. BocssiNGAULT ajoute, à propos de la Communication précédente, qu'il a examiné, après La Condamine et de Humboldt, les pierres dvi fleuve des Amazones connues sous le nom de pierres des Amazones. On ne les a encore rencontrées qu'en galets, et beaucoup de ceux-ci ont été façonnés par les anciens Indiens. M. Daubrée fait remarquer qu'il est facile de comprendre que certaines substances minérales ne soient encore connues qu'à l'état de cailloux. Sans parler des substances lourdes, telles que le platine, le diamant et d'autres gemmes, qui, en raison de leur forte densité, se sont concentrées dans des lavages naturels, des substances très tenaces, comme la néphrite oti lajadéite, au lieu d'être triturées en parties impalpables, sont restées en fragments volumineux. C'est ainsi qu'elles sô trouvent en bien plus forte proportion dans les alluvions que dans les roclies en place dont elles dérivent. De plus, dans le cas où elles ont une couleur prononcée, elles attirent le regard, après que leur surface a été polie par les frottements naturels; tant que la substance reste engagée dans des roches, elle se dérobe à la vue sous une cassure rugueuse, sous la poussière ou sous la terre végétale. PHYSIQUE. — Elude sur l'éleclricité se manifestant à bord des navires actuels. Remarques incidentes concernant : i° iinjhience du mode d'ajût ou de sou- dure dans les circuits électriques complexes; 2" le principe d'un hjcjromètre électrique et d'un avertisseur d'incendie. Note de M. A. Ledieu. « L'éminent et regretté M. Becquerel s'est livré en 1864, dans le port de Toulon, à des expériences importantes sur les causes d'altération du blin- dage des cuirassés. Le Rapport magistral qui renferme l'exposé et le commen- taire de ces expériences se trouve inséré, entre autres, dans le Mémorial du Génie maritime [2' série, i865). » Depuis lors, des dispositions tout à fait différentes du système analysé (i3i9) par le savant académicien ont été adoptées dans les grandes marines pour prévenir les altérations sus-spécifiées. On les a, en outre, appliquées aux croiseurs extra-rapides à coque en fer, qu'il importe de mettre à l'abri des pertes notables de vitesse, inhérentes aux coques de l'espèce au bout de quelque temps de mer. » Les dispositions dont il s'agit consistent, en principe, à recouvrir d'un soufflage en bois toutes les parties en fer immergées, et à clouer par-dessus un doublage en cuivre suivant le mode habituel. Le soufflage étant fixé au fer par des pièces métalliques, l'agencement donne lieu à une pile com- plexe, dont j'ai étudié la nature et les fonctions. » Ayant été amené à m'occuper dès l'abord de la conductibilité du bois du soufflage, j'ai expérimenté sur des parties de coques émergées et dépouil- lées de leur cuivre. Dans ces expériences, je remarquais bien vite qu'en , mettant les rhéophores en contact avec des clous du soufflage qu'on avait négligé d'enlever, et éloignés entre eux jusqu'à lo™, j'obtenais, pour le courant de la pile d'essai, une intensité incomparablement plus grande qu'en me bornant à toucher seul le bois humide. » Cette circonstance me fit voir que, dans les jonctions des parties de différentes espèces formant les circuits électriques complexes, on ne s'est pas préoccupé jusqu'ici de l'influence du degré d'intimité des ajùts. Pour préciser le phénomène, j'eus recours à un morceau de bois de chêne bien séché, et dans lequel furent enfoncés des clous de cuivre à diverses dis- tances les uns des autres ; puis je fis passer le courant en mettant les rhéo- phores en contact avec les différents clous. » En suivant les variations d'intensité du courant, je m'aperçus encore que, toutes choses égales d'ailleurs, l'état de l'atmosphère se faisait sentir d'une manière sensible sur les observations. » Après divers tâtonnements, je m'arrêtai à la série d'expériences résu- mées dans le Tableau ci-joint, où les résultats d'observation ont été systé- matiquement groupés suivant une échelle croissante des relevés psychro- . métriques. l320 ) PSYCaROSIETKE. Tension en millimètres i3,57 16, 65 T 1,2*) Humidité relatÎTo G.3 6(i 7'> 7*) -S lîOlS DE CUÉNE StCIIÉ PROVENANT D UN BATIMENT EN DÉMOLITION, portant quelques clous de cuivre complètement enfoncés, et dont la surface de pénétration = o""!, ooo5i^ •Nombre dclomeiils Leclanché formant la pile dont les rlipopbores étaient mis en contact avec les clous du Imis Ifistancc dos clous entre eu\ dans te sens des libres du bois. en mètres. 0.08 Dôvialions d'un galvanomètre ordinaire Ducrelcl. introduit dans le courant. et (io résistance — 10 obms- iS hcTiations précédentes converties en déviations dune boussole de sinus, de résistance et de coefficient K - o,r.i8 0.26 0.27 0.28 0.3a 0.32 Intensité du courant en webers : I = KXsina. o,oo3GGo 0,00^1^4 o,oo43o4 o, 0044^3 o,oo5ioi o,oo5ioi 0,005260 i3, 17 .4,34 i4,8i i3,57 16, 65 (ij 76 8 10 10 10 16 o. 0.23 0.2.5 0.26 o.3o o.3o o 3i 0, 003347 o, 003990 0,003990 o,oo4i'44 0,004782 0,004782 o, 004941 .3, ,7 63 » 0 . j5 6 0.17 0,002719 14,34 65 » n n 0.23 0, 003666 i4,8i 66 » 1. 9 0.23 o,oo3666 i3,J7 69 » ,. 9 0.23 o,oo3666 iG,G.5 75 » u 12 0.27 o,oo43o4 >3,77 76 » » 12 0.27 o,oo43o4 14, 20 -S » " 10 O.DO 0,004782 i3,.7 Ci „ 0, .Kt ., 0.09 0,001434 '4.34 65 » M ■> 0.09 0,001434 14.81 66 » l> 2 0.09 0,001434 13,57 69 " » 3 0. II 0,001753 16, 65 - ) ■• » 5 o.i5 0,002391 '3,77 -S' » n .■) 0. i5 o,oo23gi .',.■^5 -s » » 6 0.17 o,oo'57r9 Nota. — U importe do compléter le Tableau suivant par les remarques que voici : 1° les résultats donnés sont des moyennes: 2° la pile n'étant pas à intensité constante, les indications du galvanomètre s'en sont trouvées entachées comme régularité; 3° les ihéophores étaient terminés par deus petites plaques de cuivre, qu'on appuyait sur les têtes des clous: 4° l'application des plaques sur le bois seul, à côté des clous, ne donnait aucun mouvement h l'aiguille du {;al manomètre. » Au lieu de fixer les clous sur une même face du bois pour rendre ( '■>^' ) celui-ci coiidiicUble, on peut les enfoncer dans deux faces opposées corres- pondant à une épaisseur de o'", 3() et au delà, selon l'état d'humidité du bois. Bien plus, on obtient alors le même degré de conductibilité, en sub- stituant aux clous deux plaques de métal d'une étendue suffisante, propre à chaque cas, et appuyées fortement sur le bois. » Nous noterons, par ailleurs, qu'en interrompant le jeu de la pile on constate un courant secondaire. Ce courant, pour un même temps (dix mi- nutes) d'emmagasinement d'électricité, varie comme impulsion et comme durée (une minute et demie à deux minutes et demie) avec le degré d'hu- midité du bois. Nous n'insisterons pas sur cette constatation, en raison de l'infériorité du procédé qui nous occupe pour produire des courants secondaires. » En revanche, le fait topique de l'action de pièces métalliques enfon- cées dans du bois, pour accroître considérablement la conductibilité de celui-ci, mérite d'élre pris en considération pour nombre d'appareils électriques. Ainsi, il arrive souvent que les bornes métalliques destinées à atteler les fils d'une pile sont vissées dans une planchette en bois. Or, d'après nos expériences, si le bois devient légèrement humide par influence atmosphérique, et que la pile soit un peu puissante, il se produit à travers son épaisseur, par l'intermédiaire des bornes, une dérivation assez impor- tante, à laquelle on ne seudile pas avoir pensé jusqu'ici. Il faudrait donc prévenir cet inconvénient par un bon vernissage du bois de la planchette, après dessèchement complet préalable. » Même observation au sujet des languettes et bagues de cuivre pour commutateurs ou collecteurs, montées sur bois, que l'on rencontre parti- culièrement dans les moteurs électriques et les machines dynamo-magné- tiques ou magnéto-électriques. Il y aurait avantage à fixer lesdites lan- guettes et bagues par une simple incrustation dans le bois, en logeant de plus entre elles et celui-ci une couche de matière isolante. » Il reste à dire que, quand on se sert de courants induits, les dérivations qui nous occupent sont encore plus accentuées, puisque la tension électrique y est bien plus grande que sur les courants inducteurs. Ainsi, un courant induit pourrait ne pas passer à la surface du bois et circuler néanmoins par son intérieur, d'ordinaire plus humide, après y avoir pénétré grâce au mode d'ajût. » Il suffit de jeter les yeux sur le Tableau précédent pour en déduire le principe d'un hygromètre électrique, qui sera surtout ntile'pour mesurer la G. R., 1881, I" Semestre, (T. XCII, N» 23.) ' 7^ ( ^322 ) rosée. On voit aussi qii il en ressort la construction d'iiii avertisseur d'in- cendie. » Ce dernier instrument consistera en un morceau de bois, relié aux fils d'une pile à courant conslant (comme les piles à sulfate de cuivre) par l'intermédiaire de fortes vis en cuivre enfoncées jusqu'à la tète. Ce morceau de bois sera maintenu à un très léger degré d'humidité, à l'aide d'une enveloppe en étoffe spongieuse en communication permanente, par une tresse de même substance, avec un réservoir d'eau. Il sera logea l'intérieur du compartiment (soute à poudres, à charbon, etc.), dont ou se proposera de connaître les modifications profondes de température. La pile sera placée en dehors, et l'on interposera un galvanomètre très sensible dans son circuit. Ce galvanomètre indiquera, par les mouvemeuts de son aiguille, les variations de séchage du bois. Il sera mis bien en vue, et, à la rigueur, son aiguille pourra fiiire partir une sonnerie électrique, quand elle se rapprochera du zéro. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur le rôle de l'acide phospliorique'dans les sols volcaniques. Note de M. P. de Gasparin. « Dans un Travail récemment publié, M. le professeur Ricciardi, qui vient de se livrer à une étude sur les terrains dérivés de l'Etna, a signalé la présence dans ces terrains, en proportion variable, d'un minéral, l'anitrite phosphorique. Il faut remarquer que cette présence n'est pas mentionnée dans le Travail spécial de M. Vallershausen, publié à Leipzig en 1880. Enfin, abordant les questions agronomiques, M. Ricciardi attribue la fertilité et la mise en production rapide des terrains éruptifs de l'Etna à la présence de ce minéral. » Sans vouloir diminuer en rien le mérite des recherches de M. le pro- fesseur Ricciardi, je puis dire que l'Académie connaît depuis longtemps la richesse en acide phosphorique des terrains volcaniques modernes et an- ciens, et j'ai moi-même, sans prétendre au titre d'inventeur, signalé cette propriété dans mon petit Traité publié dans les Mémoires de la Société na- tionale d'agriculture en février 1872. J'en ai donné des exemples dans la vigne du professeur Gemellara, sur la route de Catane à l'Etna, dans la cé- lèbre vigne de Lacryma-Christi, et dans les terrains de Pont-du-Château, dans la Limagne d'Auvergne. ( i:î.3 ) » J'ai pensé qu'il serait intéressant pour l'Académie d'avoir de nouveaux exemples, et j'ai soumis à l'annlyse la série suivante de terrains du Vésuve (dosage rapporté au poids de l'échantillon) : Acide phosphorique anhydre en dix-millièmes. 1. Somma, lapilli, tour du cratère 80 2. Entre le pied de la Somma et l'Hermitage |j8 3. Vigne de Lacryma-Cbristi 36 4. Dépôt supérienr de Pompéi . 16 o. Terrains de Capoue, près l'arapliithcâtre . 65 Je rappelle la vigne Gemellara, à l'Etna 62 » La pauvreté relative du dépôt supérieur de Pompéi tient évidemment à ce que ce dépôt a été formé uniquement par voie aérienne et abonde en fragments de pierre ponce très légère. M Je n'insiste pas sur le détail de ces analyses. Je me borne à remarquer que la richesse en potasse attaquable à l'eau régale est énorme, de 45 mil- lièmes du poids dans les lapilli, également de 45 millièmes au n° 2, de 35 millièmes au n° 3, de aS millièmes au n° 4, et est encore de 6 millièmes dans les terrains si célèbres par leur fertilité et si anciennement cultivés si- tués près de Capoue. » Mais je dois faire, en terminant, une dernière remarque sur l'opinion émise par M. Ricciardi, attribuant à l'abondance de l'acide phosphorique la fertilité rapide et exceptionnelle des terrains dérivés de l'Etna. » Sans doute il est très précieux pour les agriculteurs d'avoir dans leurs terrains un réservoir d'acide phosphorique en quelque sorte inépuisable : ils ont une préoccupation de moins. Toutefois, cette surabondance n'entre pour rien dans les phénomènes de végétation. Un jardin exubérant de fer- tilité entre Catane et Nicolosi ne contient que 1 millièmes d'acide phospho- rique ; les terres de la plaine du Vislre à Nîmes, deSainl-Contest à Caen, de Castro Giovanni (Etna) en Sicile n'en contiennent guère plus de i millième. Les terres d'alluvion de l'Ardèche et du Rhône descendent encore au-desssous. » En résumé, malgré toute la valeur d'un approvisionnement considé- rable d'acide phosphorique, la fertilité d'im sol ne dépend pas, à un moment donné, de cet excès. Un dosage au-dessus de 5 dix-millièmes est très suffi- sant, et si les terrains, comme ceux de Caen et de Nîmes, sont entretenus par les apports des villes, ceux des sols d'alluvion par les visites des rivières, ils n'ont rien à envier au point de vue de la production. Enfin, la rapidité ( 1^24 ) de la mise en produit des terrains de l'Etna tient surtout à la concomi- tance de formations boueuses et au climat, qui hâte la décomposition des laves, en sorte que l'approvisionnement en matériaux organiques se pré- sente ou se forme avec une promptitude exceptionnelle. » Ainsi la vigne Gemellara contient 21 pour 100 de matières organiques; une terre blanche, cultivée en oseraies, au sommet de l'Epomeo, 8 pour 100; une terre de la Solfatara, en châtaigniers, 20 pour 100; une terre de Torre di Lipera, de Catane à Nicolosi, plus de 4 pour 100, et la terre en jardin précédemment citée, entre Catane et Nicolosi, 4)5 pour 100. Les formations volcaniques du Vésuve citées dans cetle Noie n'offrent rien de comparable, sauf à Capoue, où une antique succession de cultures a con- stitué un approvisionnement de 4 pour 100 en matériaux organiques. » VITICULTURE. — Les vujiujs du Soudan de feu Th. Lécard. Note de M. J.-Ë. Pl.vxchox. « Plutôt vaguement esquissées que méthodiquement décrites, les vignes soi-disant annuelles de feu le regretté voyageur Th. Lécard sont restées pour les botanistes des énigmes à peu près indéchiffrées. Les efforts lentes pour rapprocher ces espèces d'autres espèces connues ne pouvaient abou- tir qu'à des conjectures incertaines ('). La seule manière de sortir de ces assimilations vagues, c'était d'avoir sous les yeux les échanlillons secs de ces vignes et de les comparer soit avec des exemplaires d'herbier, soit avec des descriptions bien faites des Ampélidées de l'Afrique tropicale. Grâce à l'obligeance de iM"" Victoire Lécard, j'ai pu satisfaire ce désir, en étudiant un tableau formé d'exemplaires secs des vignes rapportées par son frère et qu'elle assure répondre exactement aux noms qui leur ont été assignés par lui dans la brochure qu'il a publiée à Saint-Louis du Sénégal, en 1880 [Notice sur les vignes du Soudan^ découvertes^ études et observations^ in-8°, 16 pages). Ce sont les résultats sommaires de cette étude que je voudrais consigner ici, réservant pour un travail ultérieur les détails auxquels pourra donner lieu la connaissance plus complète des cinq espèces en question. » Et d'abord que faut-il entendre par le tubercule du Fitis Lecardii, assi- (') Consulter ;i ce sujet J.-E. PLA^■cuoN, J;ins le journ;il la Vigne américaine, novembre 1880, p. 346-349 et février 188 1; Alpu. Lwallée, Les vignes du Soudan, Communica- tion faite îi la Société nationale d'Agricultme de France, séance du 19 janviei- 1881, bro- chure in-8°. ( i325 ) mile par Lécard aux tubercules des dahlias et par conséquent supposé ap- partenir, au moins en grande partie, au système de la racine? On pouvait, d'après certaines analogies, soupçonner que ce renflement répondait non à la racine, mais à la base épaissie de la tige principale des Vilis mactoptis Wehvitsel, AVf/nesa J.-D. liork, et autres Ampélidées tubéreuses de l'Afrique tropicale. A quelques détails près, cette assimilation est exacte. Autant que j'ai pu en juger par un échantillon unique, imparfaitement conservé, ce renflement basilaire de la tige du Filis Lecardii est une souche vivace, de forme irrégulièrement ovoïde, portant à sa base plusieurs racines et à son sommet plusieurs liges, peut-être de divers âges et probablement annuelles. La masse de ce renflement étant, à l'état sec, très légère, il y a lieu de penser qu'elle a pu être charnue. Mais il resterait à déterminer dans quelle mesure la souche en question pourra se conserver hors de terre à la manière des dahlias. Je ne veux, à cet égard, hasarder aucune conjecture. Mieux vaut attendre l'expérience que se prononcer d'avance d'après des analogies sou- vent trompeuses. » Le caractère commun des Ampélidées de feu Lécard, c'est de tenir une place à beaucoup d'égards intermédiaire entre les Cissits à quatre pé- tales étalés en croix, les Ampelop&is à cinq pétales ouverts en étoile et les Vilis par excellence, dont la corolle pentamère se détache tout d'une pièce sous forme de capuchon. Le nombre des pétales y est variable (cinq chez les Vilis Diirandii, Chantinii et Hardyi, quatre chez les fleurs du Vilis Lecardii que j'ai pu examiner). Mais ce nombre pourrait bien varier dans la même espèce et la cohérence des pétales s'y présenter çà et là comme caractère accidentel, de même qu'd arrive, en sens inverse, aux vrais Vilis, d'avoir des fleurs qui s'ouvrent en étoile. » Les graines de toutes les vignes en question ont des traits qui les dis- tinguent nettement de celles des vrais Vilis. Elles sont grosses, aplaties, avec une carène saillante portant la partie descendante du raphé; le dos de la graine offre une dépression chalazique allongée en spatule et non arrondie comme celle des vignes. Les bords de ces graines portent des sillons transverses, sinueux, séparés par des tubercules irréguliers. Des caractères semblables sont attribués par M. Lawsou [Hookei's flora of biilisli India) Ail Vilis lalifolia Roxb., c'est-à-dire à l'une des Ampélidées qui semblent se rapprocher le plus des espèces de Lécard. » Si ce n'était chose prématurée de donner à ces vignes du Soudan et à leurs analogues de l'Inde un nom qui les réunisse en sous-genre dans le grand genre Vilis, je proposerais de les appeler Ampelo-Cissus. Avec le ( i3a6 ) faciès et les feuilles des vignes d'Europe elles ont un mode d'inflorescence qui tient à la fois du thyrse et de la cyme; les fleurs y sont comme fasciculées aux extrémités des divisions de l'inflorescence, qui, plusieurs fois bifurquée, passe à la cyme des vrais Cissus. » Des cinq espèces de Lécard, je n'ai pu en identifier qu'une seule avec une Ampélidée déjà décrite. Ainsi que je l'avais conjecturé d'après des lam- beaux de description, son l'itis Durandii, comparé avec un exemplaire du Cissus nifescens de la flore d'Abyssinie [Fitis cœsia Afzel., d'après Baker), s'y montre tout à fait identique. De fins denticules en forme de cils qui se détachent du bord de la feuille sont un des caractères de l'espèce, laquelle varie à feuilles entières ou légèrement lobées. » Le Filis Chantinii Lécard est très voisin du Viiis abyssinka de Hoch- stetter (collection Schimper ou herbier Delile), lequel a été rapproché, non sans raison, par Hochstetter lui-même, du V'Uis latifolia de Roxburgh, espèce de l'Inde que je soupçonne se retrouver à l'île Bourbon et à Madagascar. » Le f^itis Faidlierbii Lécard, remarquable par ses feuilles, arrondies à cinq lobes peu marqués et obtus, semble être très rapproché du Vitis Scinmperiana Hoclist., (d'Abyssinie), plante récoltée dans le Sennaar par Figari et qui porte dans l'herbier Delile le nom manuscrit de Cissus cocolo- bifolius. » A n'en juger que par les feuilles et les fleurs, l'échantillon de Filis Hardyi de l'herbier Lécard serait de la même espèce que l'échantillon de son Filis Faidlierbii. Chez les deux, ce sont les mêmes feuilles arrondies à dents du pourtour très courtes et mucronées. Seulement, chez le Filis Faidlierbii, les lobes des feuilles sont un peu plus accusés; mais on sait combien un tel caractère a peu d'importance chez des plantes aussi natu- rellement hetérophylles que les Ampélidées. )) Du reste, l'exemplaire étiqueté Filis Faidlierbii ne répond pas à la des- cription que Lécard donne de cette dernière espèce, à laquelle il attribue des feuilles laciniées, à teinte d'un violet cuivré^ deux caractères que je re- trouve dans l'échantillon étiqueté Fitis Lecardii, ce qui me fait craindre que, dans la confection du cadre où toutes ces espèces ont été réunies d'a- près son herbier, il n'y ait eu des confusions el des transpositions de noms. » C'est, en tout cas, par une confusion de langage que Lécard a appelé laciniées des feuilles simplement palmatifides. Aucune des vignes ne montre des feuilles profondément découpées : aucune surtout ne peut être com- parée à la vigne vierge, comme il l'a fuit pour sa r>igne à bois blanc des pages 6 et 8 de sa brochure. ( i3'-7 ) » Cfs confusions, qu'explique la mort prématurée de l'infortuné voya- geur, doivent nous rendre très réservés dans l'interprétation de ses Notes au moyen des échantillons d'herbier qu'on a tirés de ses collections et groupés peut-être un peu arbitrairement dans le Tableau qu'il m'a été permis d'étudier. Les choses s'élucideront peut-être lorsque les graines de ces plantes auront donné des sujets fleuris et fructifies. En attendant, il m'a semblé utile de donner une idée de l'ensemble de ces vignes intéressantes. Je le fais au point de vue exclusivement botanique, réservant à l'expérience le soin de prononcer sur la valeur pratique de ces plantes et sur leur supposée acclimatation. Tout ce que je puis dire à cet égard, c'est que la rusticité, sous le climat de Marseille, d'une espèce de Cissiis[Cissus Ro( lieaiui, Planch.), originaire de l'intérieur de Sierra Leone, prouve qu'il ne faut pas trop se hâter déjuger du tempérament des planles d'après des notions générales, mais qu'il faut soumettre chaque espèce à la culture avant de vouloir en préjuger l'échelle de résistance aux conditions du milieu nou- veau dans lequel on les transporte. » Les photographies d'ensemble des vignes Lécard et de la souche du Vitis Lecardii que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie ont été faites par un artiste distingué, M. Isard, attaché au laboratoire de mon ami M. le professeur Foëx, à l'École d'Agriculture de Montpellier. Elles font partie d'un bel ensemble de documents sur les vignes qui fait honneur à cette École et au professeur qui préside à cette précieuse collection. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. J.-L. Krarup-Hansex soumet au jugement de l'Académie un Mé- moire intitulé : « Ventilation modérée, spécialement à l'égard des écoles ». (Renvoi à l'examen de M. Hervé Mangon.) M. Fr^d. Blaxc adresse une Note relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) L'Académie reçoit, pour les différents Concours dont le terme est fixé au i^juin, outre les Ouvrages imprimés mentionnés au Bulletin bibliogra- phique, les pièces suivantes : PRIX BORDIN (sciences PHYSIQUES). Anonyme. — De i influence qu exerce le milieu sur la végétation^ In forme et ( i328 ) la structure des plantes. Mémoire portant pour épigraphe : « Ctir cfpa non fieret, Minerva juclice, lauriis^ » CONCOUnS MONTTON (MÉDECINE ET CHIRURGIE). MM. DiEULAFOY et Krishaber. — De l'inoculation du tubercule sur le singe. M. Real, — Traitement de iéiysipèle, soit spontané, soit traumatique. M. V. BcRQ. — Du cuivre contre le clioléra. Mémoires manuscrits accom- pagnés de pièces imprimées. M. Harzé. — Instrument destiné à faite cormaître le point de cuisson d'une viande soupçonnée de trichinose. CONCOURS MONTYON (aRTS INSALUBRES). M. Th. Bonnotte. — Pioduits destinés à dcbarrasset les générateurs à va- peur des incnislntions et à les préserver des fuites d'eau. CONCOURS liRÉANT. M. L.-E. DcpuY. — Des injections sous-cutanées d'éther sutfurique. De leur application au traitement du choléra dans sa période algide, M. FouLQCiER. — Remède contre l'nwasion du choléra morbus. Anoxtme. — A propos du choléra. Notes de MM. J. Allègre, ftl. Allègre, Gcilleminot. CONCOURS BARBIER. M. H. -A. LoTAR. — Anatomie comparée des organes végétatifs et des tégu- ments séminaux des Cucurbitacées. CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE. — La parallaxe solaire déduite des photographies américaines du passage de J^énus de 1874. Note de M. Todd, présentée par M. Tis- serand. « Dans la première Partie d'un Volume qui vient de paraître, General discussion of results, se trouve la plus grande partie des données néces- saires pour déduire la parallaxe solaire hoit des photographies du passage de Vénus, soit des observations optiques des contacts. Nous nous limite- ( 1^29 ) rons ici aux résultais phofogrnphiqiies. On iroiive dans le Volume men- tionné plus haut, pages lo/j-iiy, les équations de condition déduites des mesures des épreuves pholographiques. Les inconnues qui figurent dans ces équations sont la correction dk de la différence d'ascension droite entre le Soleil et Vénus, la correction ^D de la différence de décli- naison et la correction r/cr de la valeur adoptée pour la parallaxe solaire. Chaque épreuve photographique a donné lieu à deux équations de con- dition, l'une pour la distance, l'autre pour l'angle de position. Les épreuves photographiques ont été au nombre de 2i3, réparties comme il suit entre les diverses stations : Hémisphère nord. Hémisphèie sud. Wladiwoslok i3 Kerguélen 8 Nagasaki 4^ Hobart-Town 87 Pékin 26 Cumpbelltown Sa Queenstovrn 4 J Ile Cliathain ..... 7 » Les équations de condition ne peuvent pas être regardées comme dé- finitives, en ce sens que les longitudes des stations pourront recevoir plus tard certaines corrections. » Les équations de condition répondant aux distances ont donné lieu aux équations normales suivantes : + 23,99<7A+ a4)7'f/D — ^Q^'jidrz — 82,17 = 0, H- 24,71 ^A -t- i84,46f/D — 3, iG(^fe — 439,5 I = o, — 28,72f/Y\.— 3,i6r/D + 484,5i rfc + 21,72 = 0, d' ou dk =+ l", 181 ±0",202, (YD = + 2", 225 ±o",o70, drô = H- o",o397 ± o",o4i8. » On a obtenti de même, en partant des angles de position, les équations normales ci-dessous : -t- 8682 I i7f/A — 1404261 f/D — 138999, 20^/^— 142 109,4 = o, — i [\ol\iGi dk +1 521 370*70 ~ 25093,1 1 ii'sT + 10442,1=0, — 138999, 2orfA— 25093,1 i£/D+ 7 32G,76ffe+ 2G5i,G = o. C. R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, N" 25.) ' 7^ ( i33o ) On en tire dA. = + i", 109 ± o", log, tfD = + o",637 dzo",224, r/w r= + o",0252 ± o",o595. En combinant les deux systèmes de valeurs de dA, dD et [z) dz devienne infinie. ( i33i ) De même, si pour une valeur déterminée z — ù, et en suivant un chemin d'une étendue finie, Ç acquiert une de ces valeurs que je viens de désigner par Y, je suppose aussi qu'au moins une des intégrales fj\z)dz, f (p[z)dz devient infinie pour z = b, » Cela étant, je me propose de trouver les conditions nécessaires et suffisantes pour que les fonctions z,, z^ des variables indépendantes u,, u^, définies par les équations 1 rj{z)dz+rf{z)dz=u„ / / f[z)dz-\-j f[z)dz = u^ \ Js, Js, satisfassent à une équation du second degré dont les coefficients soient uniformes pour toutes les valeurs finies des variables u,, ii... » Les fonctions s,, s, ne pourraient cesser d'être holomorphes que lorsque m,, «2 deviennent égales respectivement aux valeurs i»,, v^ pour lesquelles l'une ou l'autre des quantités s,, [z^ devient infinie ou égale à un des points critiques des fonctions /(s), 9(3), ou bien quand un des quotients Ç, = JA-, ^2 = 77-^ acquiert une valeur 7 indépendante de s, ou Zny ou enfin lorsque les quantités s,, s, sont liées par l'équation (B) f{z;)rf[z,)-f[z,)^{z,)^0. Mais ici l'on doit faire une remarque importante, qui constitue une dis- tinction caractéristique entre les fonctions d'une seule variable et celles de plusieurs variables, et dont il suffit de donner l'explication pour notre exemple. Ou les valeurs de 3,, ^2 qui correspondent aux valeurs ?<, = (»,, i/2 = r2 peuvent être atteintes quels que soient les derniers éléments des chemins par lesquels les variables u^y u^ tendent aux points c,, k\ : alors les points i',, v.^ peuvent être des points de ramification des fonctions 3, + 3o, z^z.^ de i^i, u.,y c'est-à-dire qui ont la propriété que, z^,, «2 tour- nant autour de f,, i'o, les fonctions z^ + z^yZ^z^ changent de valeurs. Ou ces valeurs de r,, z^ ne peuvent être atteintes qu'en supposant une relation entre les derniers éléments des chemins de u^, u^. '■ alors les points t',, i)., ne peuvent être que des points d'indétermination, mais non de rami- fication, parce que l'on suppose que les variables u,^ u^ sont indépendantes l'une de l'autre. » ( i332 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les expressions des coordonnées d'une courbe algébrique par des fonctions fuchsieiines d'un paramètre. Note de M. Ë. Picard, présentée par M. Hermite. « On connaît les intéressantes recherches de M Poincaré sur les fonc- tions uniformes, considérées seulement par M. Fuchs dans quelques cas particuliers, et qui peuvent s'obtenir par l'inversion du quotient de deux intégraies d'une équation linéaire du second ordre. M. Poincaré partage ces fonctions en différentes classes, suivant le groupe fuchsien auquel elles appartiennent, et établit qu'entre deux fonctions fuchsiennes correspondant à un même groupe existe une relation algébrique. Prenant en quelque sorte la question inverse, je voudrais indiquer une marche à suivre pour reconnaître si l'on peut exprimer les coordonnées u et v d'un point quel- conque d'une courbe algébrique donnée (I) Y{u,v) = o par des fonctions fuchsiennes d'un paramètre correspondant à un groupe fuchsien doinié. » Je prendrai pour point de départ une proposition dont j'ai déjà fait usage dans une autre occasion. Si m et ç» sont deux fonctions méromor|)hes d'une variable z dans une certaine région du plan, liées par la relation (I), I expression „, , — r-, / étant tel que I ^^, — ^soit une intégrale de pre- mière espèce, est uniforme et continue dans cette région. Nous écrirons donc ici -, .du et G(z) n'aura de points singuliers que sur le cercle fondamental. Cela , (IZ-'r b pose, , repi donné, on aura posé, représentant une substitution quelconque du groupe fuchsien (II) g(^) = (cz + ^j^G(.). » Or nous allons voir que cette relation sert à définir la fonction G à un nombre déterminé de constantes près. Remarquons tout d'abord qu'à Fin- ( i333 ) térieur de tout polygone curviligne R du réseau correspondant au groupe fuchsien ('), toute fonction G{z) satisfaisant aux conditions (II) aura un nombre n de racines, nécessairement déterminé, quand le groupe est donné. Or, soient maintenant Go(z), G, (s), ..., G„( = ) n + 1 fonctions satisfaisant aux^ équations (II), et entre lesquelles il n'existe pas de relation homogène et linéaire à coefficients constants; G(z) aura nécessairement la forme G(=) = A„G„(^) + A,G,(=)+...-t-A„G„(r.), où les A sont des constantes. Soient, en effet, z,, z.,, ■ ■ -, z„ les racines de G(s)dans un polygone R; on peut choisir les constantes A de manière que l'expression AoGo(z) -4-. . .-t- A„G„(z) s'annule précisément pour z^, z^, ..., z„, et l'on voit de suite que le quotient G(z):AoGo (:;) + ... 4- A„G„( = ), étant une fonction fuchsienne holomorphe, se réduit à une constante. » Ce point étant admis, remarquons en passant que le nombre n devra nécessairement être au moins égal au genre de la relation (I). Supposons d'abord que celle-ci soit du second genre; nous pouvons nous borner alors à considérer l'équation v'^ = {u — a,){u — a^)- ..{u — a^), car on sait que toute courbe du second genre correspond point par point à une courbe hyperelliptique du même genre, convenablement choisie [voir, par exemple, Schwarz, Journal de Liouviile, i88o). Nous avons, dans ce cas, du ^f^ ^=:A„G„(=)+... + A„G„(-), -^=BoG„( = ) -+-... +B„G„(;j), les A et les B étant des constantes, et nous tirons de ces équations la forme de u, ^^^ B„G„(r)-)-... + B„G„(î) AoGJz) -(-...-+-A„G„(z) (1) Je suppose expressément le groupe fuchsien tel qu'aucun point du périmètre d'un polygone R ne soit situé sur le cercle fondamental. ( i334 ) ') Cette forme obtenue, il reste à voir si l'on peut déterminer les con- stantes A et B de manière que le» équations aient toutes leurs racines d'un degré pair de multiplicité : c'est ce à quoi l'on parviendra en formant l'équation linéaire du second ordre donnant u par l'inversion du quotient de deux intégrales, car il suffira alors d'écrire que rt(,^2» ■ •) <^5 sont des points singuliers de cette équation linéaire et d'étudier, d'après les principes connus, la forme du quotient de deux intégrales dans le voisinage de ces points. Il est évident qu'une méthode toute semblable est applicable si la relation (I) est une relation hyperel- liptique quelconque. » Dans le cas général, on pourra procéder delà manière suivante. Nous supposons le genre de la relation (I) au moins égala 3. Prenant alors trois intégrales de première espèce, nous avons n II II KÎ^)Tz-Z^'^'''^' Kî^]'^-!^'^''^'''' n(^)^-Z^'^'^^^' 0 0 0 équations d'où l'on tire (III) f,(u,p) SA,G, /,(«,.') lA,Oj auxquelles j'adjoins F{u, v) = o. )) Désignons par X et ]x les seconds membres des deux premières égalités (III). Si l'on élimine u et m entre les relations (III), on aura une équation entre X et [x. Mais, X et |u étant deux fonctions fuchsiennes, on peut former d'autre part l'équation algébrique qui les lie; on devra pouvoir choisir les constantes A, B, C de manière que ces deux équations coïn- cident. D'ailleurs on pourra, en général, exprimer rationnellement u et i> en fonction de X et ^, et l'équation F(w, «')=:o se trouvera bien alors vérifiée par des fonctions fuchsiennes de z. » On voit que nous laissons ici de côté les cas spéciaux où les équa- tions (III) ne permettraient pas d'obtenir u et i> rationnellement en X et p.. » ( i3:i5 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété des fondions uniformes. Note de M. H. Poincaré. « Si F(z) est une fonction uniforme de z, il pourra se faire ou qu'elle existe dans tout le plan, ou seulement dans une certaine région que j'ap- pellerai la région S; si la fonction existait dans tout le plan, la région S s'étendrait dans tout le plan. A une même valeur de F(z) correspondront une infinité de valeurs de z. Envisageons toutes ces valeurs comme fonc- tions de l'une d'entre elles que nous appellerons 2, et appelons-les ces fonctions forment un groupe, et l'on a évidemment r[/;.(.)] = F(.). La région S va se trouver partagée en une infinité de régions Ro, R|, Ro, . .., R/ telles que, si z parcourt la région Ro, /,(^) parcourra la région R, : c'est dire que l'on ne pourra, en général, disposer de i de telle façon que le module àefi[z) — z soit aussi petit que l'on veut. w Nous dirons alors que le groupe (i) est discontinu. » À fortiori, tout groupe contenu dans le groupe (i) sera discontinu. » Nous dirons que la fonction uniforme F(3) admet le groupe (i); nous dirons aussi qu'elle admet tout groupe contenu dans le groupe (i). » En résumé, un groupe de fonctions f,{z),Mz), ...,Mz) sera discontinu si l'on peut diviser le plan ou une partie du plan en régions Ro, R,, ...,R,, ... telles que/, (s) parcoure R, quand z parcourt R,,, et la fonction uniforme F(z) admettra ce groupe si l'on a identiquement F[/.(Z)]=:F(.). » Cela posé, soit un groupe discontinu quelconque ; envisageons les deux séries i = 0 e, Z ( i336 ) » Dans ces deux séries, m est un entier plus grand que i ; H et H, sont les algorithmes de deux fonctions rationnelles quelconques. » Ces deux séries seront convergentes sans que leur somme soit altérée quand on change l'ordre des termes; elles définiront deux fonctions uni- formes de z, jouissant de la propriété suivante : La fonction 0(z — m 5 0,( = F(z) sera donc uniforme et jouira de la propriété suivante : F[y;.(z)] = F(.), c'est-à-dire qu'elle admettra le groupe proposé. » Il existe donc une infinité de fonctions uniformes admettant nn groupe dis- continu donné. » PHYSIQUE. — Sur l'état liquide etVétal gazeux. Noie de M. J.-B. Hannav. « Dans une Note intitulée Recherches sur les changements d'état dans le voisinage du point critique de température^ communiquée à l'Académie le 4 avril 1881, JMM. L. Caillelet et P. Haiilefeuille expliquent qu'après avoir donné une couleur bleue à de l'acide carbonique en y dissolvant de l'huile de galbanum ils ont pu démontrer que les stries observées par M. Andrews étaient réellement produites par des couches superposées des états liquides et gazeux, et ils sont arrivés à la conclusion que la matière ne passe pas par degrés insensibles de l'état liquide à l'état gazeux. Dans une Note communiquée à la Société royale de Londres, le 24 n^ai 1880, intitulée Sur l'état des fluides à leurs températures critiques,'] ai dit T n II semblerait donc que la ligne d'ébuUition ne s'étend pas au delà du point critique, mais que le point critique se trouve sur une ligne isotherraale qui est la limite de l'état liquide. » J'ai examiné plusieurs liquides et gaz liquéfies, tels que CO-, AzH', S0% Az-0, CS-, CCI*, Ci, CH'O, C-H'^O et C-H'O, et j'ai découvert que la capillarité disparaît au point critique ou près du point critique et que la pression ne la fait point reparaître. ( 1337 ) •' Les résultats ont été constants. Quand la température était au-dessous du point critique, le contenu du tube était liquide, et, quand elle était plus élevée que le point critique, la réaction était toujours gazeuse, quelles que fussent les variations de pression, jusqu'à 180»"». » Je crois que nous avons dans ces expériences la preuve que l'état liquide cesse à la température critique et que la pression ne change pas sensiblement la température à la- quelle se trouve la limite de cohésion. • La différence entre l'état liquide et l'état gazeux ne dépend donc pas entièrement de la longueur de la distance moyenne, mais aussi de la vitesse moyenne des molécules. • ') Il est évident que la méthode de MM. L. Cailietet et P. Haiitefeuille ne s'applique qu'à la pression critique oîi le gaz n'est pas soumis à une grande pression, car, quand il est soumis à une grande pression, l'huile se dissout aussi bien dans l'acide carbonique à l'état liquide ou à l'état gazeux. La méthode expliquée en détail dans ma Note, Observation du ménisque et de la capillarité d'un liquide à différentes températures soumis à une pression variée (cette pression étnnt produite par de l'hydrogène com- primé), nous permet d'examiner l'état du fluide à une pression qui peut s'élever jusqu'à cinq fois la pression critique. Il a été établi que jusqu'à cette pression (à peu près Soo"*") le ménisque d'un liquide disparaît à la même température que quand il est soumis à la pression de sa propre vapeur, ce qui démontre que l'état liquide finit à la température critique, quelle que soit la pression. » J'avais donc, près d'un an plus tôt, prouvé pour toutes les pressions ce que MM. L. Cailietet et P. Hautefeuille viennent tout dernièrement d'éta- blir pour une seule pression; savoir que la continuité des états liquide et gazeux énoncée par M. Andrews n'est qu'apparente. » J'ai fait depuis un an un très grand nombre d'expériences et j'ai com- plètement prouvé que, quel que soit ledegré de pression, l'état liquide cesse à la température critique et que l'état gazeux survieiit alors. » Ce travail a été communiqué à la Société royale de Londres le 22 fé- vrier 1881; un compte rendu en a été publié le 10 mars. La conclusion qu'on en déduit est que « l'état liquide a une limite qui est déterminée par » une ligne isothermale passant par le point critique. » » Les conditions de l'état liquide et de l'état gazeux avaient donc été complètement examinées avant la publication de la Note de MM. L. Cailietet et P. Hautefeuille. On trouvera une description complète de l'appareil que j'ai employé dans les Notes que la Société royale m'a fait l'honneur d« pu- blier depuis trois ans. » 0. R.. 1881, I" Semeslre. (T. XCU, ^' 25.) 1 7^ ( i338 ) THERMOCHfMiE. — Cyanures de. sodium et de baryum. Note de M. Joamsis, présentée par M. Berthelot. « Les recherches qui font l'objet de cette Noie ont eu pour but de com- pléter l'étude thermique des cyanures alcalinset du cyanure de baryum. Je m'occuperai dans une prochaine Note des cyanures de strontium et de cal- cium. 3'ai été conduit pour les cyanures alcalino-terreux à des résultats nouveaux et intéressants, même dans l'ordre purement chimique. Je ferai observer en effet qu'aucun cyanure alcalino-terreux n'a été analysé jusqu'à présent, bien qu'on admette l'existence de ces corps d'après leurs réactions générales. On verra que leur préparation offre des difficultés inattendues, dues à la réaction de l'eau même froide et aux équilibres qui en résultent: aussi les propriétés attribuées au cyanure de calcium, par exemple, sont-elles fort inexactes. » Les chaleurs de formation du cyanure de potassium et du cyanure d'ammonium à l'état solide et à l'état dissous ayant été déterminées par M. Berthelot, j'ai examiné le cyanure de sodium. Ce corps existe à l'état anhydre et à l'état d'hydrates. » Cyamtre de sodium anhydre. — Pour le préparer j'ai fait agir l'acide cyanhydrique sur la soude dissoute dans l'alcool absolu. Le cyanure de sodium se précipite; lavé à l'alcool et séché dans le vide, ce corps se pré- sente sous forme d'une poudre blanche cristalline. En voici l'analyse : Tiouvé. Calculé. Cy 52,89 53,07 Na 46,82 46,9:; 99,71 100,00 )) On a trouvé pour chaleur de dissolution du cyanure anhydre dans 100 H^O*, vers 9°, le nombre — o'^^So. En rapprochant ce nombre de la chaleur de formation du cyanure de sodium solide, depuis le cyanogène gazeux et le sodium Cy gaz-H Na = NaCy solide -r- 60'^''', 6. » Hydrates. — Le cyanure de soiiium forme avec l'eau deux hydrates. L'un a pour formule NaCy, 4HO, l'autre NaCy,HO. J'ai obtenu l'hydrate NaCy, 4HO en dissolvant le cyanure anhydre dans de l'alcool à yS" bouil- ( ii539 ) lant. Par refroidissement, l'hydrate se dépose en lames minces. En voici l'analyse : Trouvé. Calculù. Cy 3o,56 3o,58 Na 26,82 2'j,()6 HO 41,90 42,36 99,28 100,0cl » Ce corps répond aux hydrates connus des chlorure, bromure etiodure de sodium, c'est-à-dire que le parallélisme entre les sels haloïdes et les cyanures se poursuit jusque dans la formation des hydrates. Cet hydrate est d'ailleurs aussi peu stable que ses coni^énères ; en effet, placé dans le vide en présence de l'acide sulfurique, il perd toute son eau. » La chaleur de dissolution de cet hydrate dans looH-O' vers 9" a été — 4'^°'>4i- De là on conclut pour la formation de l'hydrate : Eau liquide. Eau soliJe. NaCy + 4HO = NaCy,4HO.... -4-3'^"',9i -h iC»',o3 » M. Berthelot a trouvé pour les hydrates de bromure et d'iodure de sodiuui correspondants les nombres suivants, voisins des précédenrs ; Eau liquide. Eau solide. NaBr + 4HO = NaBr,4HO.... +4'^>',i) -f-i'^'",27 Nal +4HO = NaI,4HO -f-S^^'','^ -4- 2.c»i,4 chiffres du même ordre de grandeur. » Le second hydrate, NaCy,HO, s'obtient en évaporant une solution alcoolique du premier hydrate en présence de la chaux pour absorber seulement la vapeur d'eau. Il se dépose des cristaux ne contenant pas d'alcool et dont voici l'analyse : Trouvé. Calculé, Cy 44,55 44,8. Na 4o>'4 3g, 65 HO i5,3i i5,53 roo,oo 100,00 » On a trouvé pour chaleur de dissolution — i"'",oi vers 6° dans iooH^O\ » On a donc Eau liquide. Eau solide. NaCy-t-HO =NaCy,HO H-oC^^Sr -o'''",2r » Il est assez singulier que la chaleur de formation de cet hydrate soit ( i3Ao ) moindre que celle de l'hydrate à 4^'' d'eau, contrairement à ce qui arrive en général. » Cyanure de haijitni. — Il existe à l'état ;iiiliyclre et à l'état d'hydrates. En opérant avec la solution de baryte dans l'alcool absolu et l'acide cyan- hydrique anhydre, on obtient des précipités de compositions varial)les, renfermant de l'alcool et souvent aussi de l'alcoolate de baryte. Ces corps n'étant pas cristallisés, je n'en ai pas poursuivi l'étude. » Premier h/drate h^Cy, 2HO. — En faisant agir l'acide cyanhydrique sur la baryte cristallisée, on obtient une solution aqueuse de cyanure de baryum qui, par évaporation dans le vide, donne des cristaux blancs. Ils sont très déliquescents et se recouvrent rapidement, à l'air, d'une couche de carbonate. On a trouvé pour leur composition BaCy, 2 HO : Trouvé. Calculé. Cy 23 , 56 23,11 Ba '^î^' 60, 88 HO 17,87 16,01 99,64 100,00 » Cette formule répond à celle des chlorure et bromure de baryum hydratés. » Second hydrate BaCy, HO. — L'hydrate BaCy, 2 HO perd dans le vide, en présence de l'acide sulfurique, i'"'' d'eau. Le produit analysé a donné les résultats suivants : Trouvé. Calculé. Cy 25,06 25,12 Ba. 65,58 66,18 HO 9>o2 8,70 99 , 66 I 00 , 00 » Cyanure de baiyum anhydre. — Ce composé a été obtenu à l'aide de certains artifices qui seront exposés dans le Mémoire. L'analyse de ce composé a donné : Trouvé. Calculé. Cy 27,21 27,50 Ba 72,04 72,50 99, a5 100,00 » Ayant obtenu ces trois corps, on a mesuré leur chaleur de disso- ( '34i ) lution dans looH'^O" et la chaleur de formation depuis la baryte dissoute et l'acide cyanhydrique dissous, vers 6" : Cal Chaleur de solution du composé BaCy ... + 0,89 Chaleur de solution du composé BaCy, HO -h i ,o5 Chaleur de solution du composé BaCy, 2HO — 2,88 » On en conclut : Eau liquide. Eau solide. BaCy solide -+- HO = BaCy, HO solide + i'^=',94 + i'^'^^t.i Ba Cy solide -f- 2 HO = BaCy, 2 HO solide + 3'''\o-] +iC'i,63 » J'ai encore obtenu : BaO dissous + HCy dissous == BaCy dissous S*^"', 17 » M. Berthelot a trouvé, pour les chlorure et bromure de baryum hydratés, les chaleurs de formation suivantes : Eau liquide. Eau solide. BaCl solide + 2H0 = BaCI, 2HO solide -+- 3'^",/i + 2<:»',o BaBrsolide + 2H0 = BaBr, 2HO solide + 4C'",6 4-3C'",2 » Ce sont des nombres voisins de ceux que j'ai obtenus pour le cyanure de baryum correspondant ('). » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les combinaisons de l'iodure de plomb avec tes iodures alcalins. Note de M. A. Ditte. « Quand on met de l'iodure de plomb en contact avec une dissolution d'iodure de potasium, il s'en dissout d'abord une faible quantité, qui aug- mente avec la proportion d'iodure alcalin ; mais bientôt, lorsque cette der- nière atteint une certaine valeur, le phénomène change : on voit l'iodure de plomb se gonfler, devenir de moins en moins jaune, puis finalement dispa- raîlre, tandis que la liqueur se remplit d'aiguilles blanches à peine teintées d'une légère nuance jaune. Celles-ci constituent bientôt un feutrage qui emprisonne tout le liquide. Si l'on ajoute de l'eau, elle modifie profondé- ment les cristaux sur lesquels elle tombe ; ceux-ci deviennent jaune d'or, et, quand la quantité d'eau est suffisante, les aiguilles blanches, formant un lacis volumineux, sont remplacées par un précipité de cristaux brillants et jaunes d'iodure de plomb pur qui se rassemble au fond de la liqueur. Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France. ( i342 ) Une élévation de température produit le même effet que l'addition d'eau; toutefois, si la dissolution est assez riche en iodure de potassium, elle dé- pose par le refroidissement de belles aiguilles, longues souvent de plusieurs centimètres, blanches, et dont la composition répond à la formule Pbl, KI,/,HO. » La chaleur décompose cet iodure double en lui enlevant son eau : les cristaux deviennent alors jaune d'or foncé sans perdre leur éclat; chauffés davantage, ils fondent, puis il se volatilise de l'iodure de plomb. L'alcool absolu leur enlève l'eau en les jaunissant. L'eau elle-même les décompose en dissolvant de l'iodure de potassium. » L'étude de cette décomposi'tion peut s'effectuer : i° en ajoutant de l'eau à un grand excès d'iodure double, de manière à n'en décomposer qu'une partie, et analysant la liqueur une fois que toute réaction a cessé; 2° en ajoutant peu à peu de l'iodure de potassium à un mélange d'eau et d'iodure de plomb, jusqu'àce qu'on voie se former des aiguilles de sel double, puis faisant l'analyse du liquide en contact avec l'iodure double et avec un excès d'iodure de plomb. On trouve que ces liqueurs renferment des io- dures de potassium et de plomb, et, si l'on admet que ce dernier est tout entier à l'état d'iodure double, c'est-à-dire si l'on néglige la solubilité toujours faible de l'iodure de plomb, on détermine sans difficulté le poids d'iodure alcalin qui, à une température donnée, doit se trouver dans la dissolution surnageant le sel double pour qu'elle ne lui fasse éprouver aucune décomposition. Ces quantités sont, par litre de liqueur : A 5 l4o 10 i6o i4 '75 20 2o4 iS ■. i5i 39 3oo 4i,5 3i6 59 5o3 67 56o 85 738 » L'iodure double de potassium et de plomb est soluble dans les li- queurs qui ne le décomposent pas, et, à une température donnée, la quan- tité qui s'en dissout augmente avec la richesse du dissolvant en iodure de potassium. La solubUilé s'accroît aussi notablement lorsque la tempéra- ( '3/,;^ ) ture s'élève, et le liquide chauffé laisse déposer de belles aiguilles par re- froidissement. Si l'élévation de température dépasse 5o", la dissolution saturée se prend en masse quand on la laisse refroidir. Le Tableau ci- dessous indique la proportion des différents sels que la liqueur renferme à une température déterminée; les nombres exprimés en grammes sont rap- portés tous à la même quantité d'eau, afin d'en rendre la comparaison plus facile : liau. 1. IK total. I>1)I. Phi, Kl. IK restant libre. looo 5 i63 » » i63 » lo 191 » • igi » 14 21^ 3 3,4 2i5,6 » 10 260 g t5,4 253,6 » 28 3^5 25 4^>" 307, e » '^9 449 4'' 77 >3 406,: » 59 645 188 323 5io . 67 751 255 438 568 » 80 1186 73 i r376 641 » Ainsi la décomposition de l'iodure double de plomb et de potassium par l'eau s'effectue suivant les lois habituelles, c'est-à-dire qu'à toute tem- pérature la dissolution qui surnage le sel double sans le décomposer doit renfermer une quantité minimum et bien déterminée d'iodure alcalin. Lors donc qu'à une température quelconque on met en présence l'un de l'autre de l'eau, de l'iodure de plomb en excès et de l'iodure de potas- sium, si la proportion de ce dernier est inférieure à celle qu'indique la der- nière colonne du Tableau précédent, aucune réaction n'aura lieu; une très faible quantité d'iodure de plomb se dissoudra seule. Si elle lui est supé- rieure, les deux iodures se combineront jusqu'à ce qu'il ne reste plus dans la liqueur que le poids d'iodure de potassium indispensable pour empêcher la dissociation du sel double, et ce dernier se dissoudra en partie ou en totalité. » Des phénomènes absolument identiques se produisent quand on rem- place l'iodure de potassium par ceux de sodium ou d'ammonium. Ici encore il peut se former des combinaisons à équivalents égaux des deux sels mis en présence. L'eau détruit ces sels doubles comme celui qui pré- cède et de la même manière, avec cette différence cependant que la com- position des liqueurs qui ne détruisent plus les iodures doubles et la solu- bilité de ces derniers varient avec la nature de l'iodure alcalin considéré. La connaissance des circonstances dans lesquelles ces combinaisons ( i344 ) prennent naissance ou sont décomposées nous permettra d'arriver à l'examen de réactions plus complexes. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Du rôle et de iorigiiie de certains mirrozrnias. Noie de M. A. Béchami». « Depuis que je m'occupe de l'étude des granulations moléculaires, de celles surtout que j'ai nommées microzymas, qui apparaissent dans cer- taines fermentations avant toute autre production organisée, qui existent dans un grand nombre de roches, calcaires et autres, et dans tous les centres d'activité (cellules, etc.) des organismes vivants, animaux et végétaux, j'en ai poursuivi l'existence partout où il était rationnel de la rechercher. Naturellement, j'en suis venu à me demander quel était leur rôle dans la création et quelle était leur origine. J'ai déjà fait allusion aux faits que je vais avoir l'honneur de communiquer à l'Académie, dans quelques publi- cations que j'ai eu l'honneur de lui offrir, mais qui n'ont pas encore été explicitement publiés. » I. Des microzymas et bactéries des marais. — Dans les lieux oii des détritus végétaux et animaux s'accumulent sous l'eau, on trouve des infu- soires nombreux, bactéries, etc., et souvent des microzymas isolés. Il en est ainsi de la vase des marais, des plantes aquatiques du Jardin des Plantes de Montpellier : il s'en dégage, avec de l'azote, de l'acide carbo- nique et de l'hydrure de méihyle. J'ai distillé environ 5o'" de cette vase et j'en ai retiré assez d'alcool et d'acide acétique pour les nettement caracté- riser. » II. Des microzymas de la terre de garrigue. — La terre de garrigue des environs de Montpellier contient des microzymas visibles au microscope. Par lévigation avec de l'eau créosotée, j'ai isolé autant que possible ces microzymas, mais mêlés de terre. Je les ai fait agir sur le sucre de canne et sur la fécule. L'action a duré du 3o novembre 1867 ^" ^^ ™^' 1869. Il y a été employé 10"' de sucre de canne dans loo^^'' d'eau, ou So^"^ de fé- cule dans Soo^"^ d'empois. L'action a été très lente, peu de gaz se sont dégagés, et, tandis que dans l'eau sucrée se développent à l'air si facilement des moisissures, après cette longue action les microzymas d'origine sont restés inaltérés : à peine une bactérie dans l'ensemble des observations microscopiques. Avec le sucre de canne, il y a de l'alcool et de l'acide acétique, sans trace d'acide butyrique. Le résidu de la distillation était acide et contenait sans doute de l'acide tartrique. Avec l'empois : alcool. ( i345 ) en quantité notable; acétate de sonde cristallisa, 6'^''; acide butyrique brut, 3"''; lactafe de chaux cristallisé, ra^"'. » III. Hlio-ozymas et bactéries de la terre de bruyère. — La teire de bruyère cjue l'on emploie au Jardin des Plantes de Montpellier contient une foule de microzymas mêlés de bactéries. iS^"' de cette terre, séparés par lévigalion des parties f;rossières, sont introduits dans Soo^'' d'empois ou fécule créo- sotes. Du 28 novembre 18G7 au i5 février 1868, il s'est dégagé un peu de gaz et fourni : alcool, acétate de soude cristallisé, 5^' ; acide butyrique brut, 8s''; lactate de chaux cristallisé, loS''. » IV, Microzjmas des poussières calcaires des rues de Montpellier. — J'ai déjà publié que ces poussières constiiuent à volonté le plus puissant des ferments lactique ou butyrique. ÎNlais voici une expérience qui a aussi sa signification : M Le 12 mai i 873, j'ai ramassé sur le boulevard Henri IV, à Montpellier, environ i5oo°'' de poussière calcaire (elle ne contenait que des microzymas simples ou accouplés sans trace de bactéries); aussitôt introduite, avec assez d'eau di^tillée poiu' faire une bouillie claire, dans une fiole munie d'un tube abducteur, l'appareil est mis à l'étuve à 3o°-35" C. Bientôt du gaz se dégagera; il a été anaivséà partir du 22 mai. Miii. Juin. 23. Acide carbonique 5n Hydrogène 5o » Le i4 juillet, bien qu'il se dégageât encore du gnz, on jette sur un fibre. La masse était devenue grise; la liqueur filtrée n'a pas d'odeur dés- agréable; elle est jatuie et neutre. La chaux nitréeen solution est eidevée par l'acide oxalique. La nouvelle liqueur distillée, par lui traitement con- venable, a donné : alcool, 3o'^'^, marquant 3° à l'appareil de Salleron, et o^^ia d'acide acétique. Sans trace d'acide butyrique. Le résidu de la dis- tillation, saturé par le carbonate de chaux, formait des cristaux durs dans une eau mère noire. La masse grise restée sur le filtre rappelle l'odeur in- fecte des boues des villes dans les ruisseaux ; outre le calcaire, il n'y a que des microzymas. » V. Dansions les phénomènes de condiustion lente, appelés par Liebig crémacausie , on peut constater la présence de granulations moléculaires analogues aux microzymas. » VI. Sur les mil rozymas de la totale destruction d'un petit chat, — Un petit r.. R., iSSi, I" Srw,-stre. (T. Xt.ll, iN" 'iô.) '77 ■ 3. 31). 1-. 28. ■JO. •2. j. -. I 1 . ^9 33 •54 34 ^4 n 0 33 39 4S 5i «7 fié 66 66 6, 67 61 52 ( i346 ) chat mort a été enteiré dans une masse assez considérable de carbonate de chaux pur, isolée entre deux couches du même carbonate, le tout con- tenu dans un assez grand vase à précipités en verre. L'appareil, protégé contre les poussières, a été abandonné sur une étagère de mou laboratoire, à Montpellier, depuis le mois de juin 1868 jusqu'au i5 septembre 1874- Ce jour l'appareil est ouvert. On isole la région où le petit chat était enfoui : il n'en restait plus que quelques fragments de la colonne vertébrale et de quelques gros os. La portion du carbonate de chaux située au-dessus se dissolvait sans résidu dans l'acide chlorliydrique étendu. La partie où gi- sait le petit animal n'était formée que de microzymas mêlés au carbonate de chaux. Ce mélange fluidifie rapidement l'empois de fécule et le fait fermenter en produisant de l'alcool, de l'acide acétique et de l'acide bu- tyrique; traité par l'acide chlorhydrique étendu, tout ne se dissout pas, les microzymas restent. La grande différence que j'ai constatée entre les microzymas du petit chat détruit et ceux de la craie, c'est que, dans les mêmes circonstances, ceux-là évoluent aisément en bactéries, tandis que ceux de la craie ne changent pas de forme. » La dernière expérience est significative : elle démontre, selon moi, que les microzymas que l'on retrouve dans la craie, dans les roches, dans la terre, dans le terreau, dans la poussière des rues, dans la vase des ma- rais n'ont pas d'autre origine que les microzymas qui font partie intégrante de tout organisme vivant, et dont le rôle physiologique, après la mort, est la totale destruction de cet organisme; et cette nécessaire destruction étant opérée, ils restent, selon les circonstances, enfouis dans le sol ou répandus dans l'air, pour, au besoin, remplir d'autres fonctions, auxquelles j'ai fait allusion ailleurs dans les termes suivants; je disais (') : a Examinez le terreau, la terre de nos garrigues, la terre mélangée de fumier, et vous y découvrirez, sans surprise maintenant, une infinité de ces mêmes microzymas et quelquefois de véritables bactéries; ce sont eux qui sont chargés de transformer la matière organique des engrais en acide carbonique, carbonate d'ammoniaque et dans les matériaux absorbables que les racines des plantes utiliseront au profit de la végétation; c'est grâce à leur influence que l'oxygène apporte son concours à la combustion des dernières portions de la matière organique dans le sol. M. Hervé Mangeon, M. Paul Then:ird font jouer un rôle an peroxyde de fer dans la combustion des engrais. Ils ont admis que le peroxyde de fer cède son oxy- gène à la matière organique, devient protoxyde facilement oxydable, qui, enlevant l'oxy- gène à l'air dont le sol est pénétré, le reporte sur la matière organique par une action inces- sante. Si l'influence du peroxyde de fer est réelle, combien plus elficace est celle des (') De la circulation du carbone. Paris, Asselin, 1865. ( ''^7 ) inicrozymas.... Le peroxyde de fer est un auxiliaire du second ordre : les microiymas et autres organismes cellulaires sont des auxiliaires du premier ('). » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la non-exisleuce du Microzyma crelje. Réponse à ww Note de M. A. Béchamp. Note de MM. Chamberlaivd et Roux, pré- sentée par M. Pasteur. « Dans la séance du 16 mai dernier, nous avons eu l'honneur de communiquer des résultats d'expériences qui avaient pour but de rechercher si la craie naturelle pouvait donner naissance, dans des milieux appropriés, à des fermentations diverses, et en particulier aux fermentations lactique et butyrique. Notre conclusion a été négative, c'est-à-dire que nous n'avons jamais obtenu de fermentation quel- conque ni de production d'organismes microscopiques. M. A. Béchamp oppose à ces expériences celles qu'il a faites autrefois et se borne à ajou- ter qu'il ne veut pas discuter « des résultats négatifs ». Nous pensons que M. Béchamp se trompe, lorsqu'il considère ses expériences comme posi- tives. Il n'aurait le droit de leur accorder ce caractère que dans le cas où il obtiendrait les résultats qu'il a annoncés après avoir pris toutes les pré- cautions capables d'éloigner les causes d'erreur inhérentes à ce genre de recherches. Rien n'est plus facile, et nous l'avonn constaté nous-mêmes, que de rencontrer les résultats décrits par M. Béchamp : il suffit de ne pas prendre plus de précautions que n'en a pris M. Béchamp, car toutes les causes d'erreur provenant des germes d'organismes étrangers à la craie, germes de l'air, germes de l'eau, germes à la surface des vases, sont favorables à la réussite de ses expériences, telles qu'il les a exposées. » Si M. Béchamp veut bien reproduire ses expériences d'autrefois dans des conditions plus exactes d'expérimentation, nous croyons pou- voir affirmer que ses nouveaux résultats seront rigoureusement conformes aux nôtres, c'est-à-dire qu'il n'obtiendra jamais ni fermentation ni pro- duction d'organismes microscopiques. Les microzymas géologiques n'ont aucune réalité. » (') Le fait de l'existence des microzymas dans la terre a été confirmé ])ar M. Pasteur dans les termes suivants : « Dans nos expériences, nous avons rencontré cette circonstance remarquable que toutes les terres naturelles que nous avons eu l'occasion d'examiner ren- fermaient des germes propres à donner une septicémie particulière, >> [BuUclin dcl'Aca- flémie de Médecine, n" 20, p. 617; ir mai i88i.) ( i3a8 ) PiiYSlOLOGilî. — Sur le mécanisme des troubles produits par les lésions corticales. Note de M. Couty, préseiilée par M. Vulpiiin. « Après avoir essayé de montrer, précédemment, que l'on ne peut pas localiser dans diverses parties du cerveau cliacune des fonctions sensi- tives ou motrices, je voudrais pousser plus loin l'analyse de ces obser- vations com|)lexes. » Les singes ou les chiens auxquels on fait d'un côté une lésion corti- cale limitée ne ressemblent nullement aux animaux auxquels on a détruit ou enlevé tout le cerveau; et, en dehors dis heures qui suivent l'opéralion ou de celles qui précèdent la mort, ils ne présentent jamais ces phéno- mènes d'apathie, de somnolence et de perte des mouvements spontanés que l'on a regardés comme caractéristiques 'de la paralysie cérébrale. Généralement, l'animal dont on a lésé une :ou plusieurs circonvolutions redevient bientôt actif et agile, et ses divers actes volitioimels ou instinctifs paraissent complètement intacts; ou, s'ils sont modifiés dans letu' exécu- tion, c'est par suit; d'un trouble unilatéral du b.dbe et de la moelle. » Ce sont ces modifications des fonctions du bulbe et de la moelle qui m'ont paru constituer, dans toutes les expériences, les plus constants et les jjlus importants de tous les phénomènes; et je voudrais aujourd'hui attirer sur elles l'attention. » Étudions d'abord les mouvements réflexes. Un singe ou un chien a une lésion frontale, un autre une lésion occipitale ; celui-ci est paralysé des mouvements ou de la sensibilité du côté opposé, celui-là p;ir;iît très agile et sent parfaitement : mais tous présentent une diminution très nette ou une suppression de l'excito motricité médullaire du côté opposé à la lésion corticale. » Ainsi, tous ces animaux restent immobiles, si l'on gratte ou si l'on pince légèrement les pattes opposées; eu march.uit, ils laissent glisser ou ils appuient sur le dos des orteils les membres opposés. Les mouvements de mastication, oubliés ou mal exécutés de ce côté, permettent aux ali- ments de s'accumuler dans la bouche; et, si l'on présente une lumière ou un corps quelconque successivement devant les deux yeux, les paupières opposées à la lésion restent ouvertes et immobiles, tandis que les autres se ferment brusquement. » Ce trouble unilatéral du fonctionnement médullaire ne reste pas ( l'M[) ) borné à l'excito-motricilé; et la coordination des mouvements est, elle aussi, atteinte. Il y a de l'ataxie, ou des tremblements plus ou moins amples, ou des pliénomènes de rotation. Les tremblements sont spontanés, ou ils peuvent coïncider avec les mouvements volontaires ou respiratoires; et la rotation affecte des formes variables, en cercle, en boule ou en rayon de roue. Mais, dans tous les cas, ces phénomènes paraissent plus ou moins mélangés sur le même animal ; et leur origine médullaire, déjà indiquée par quelques-uns des détails de leur forme, peut être établie par une con- statation plus directe. » Siu- tous les animaux qui présentent des trotibles de la direction ou de la coonlinalion des mouvements, il suffit de fermer les deux yeux pour augmenter considérablement tous ces pliénomènes, et pour rendre paraly- tiques des singes ou des chiens qui auparavant couraient et marchaient parfaitement. L"s animaux auxquels on a fait des lésions corticales sont donc, en certains points, comparables aux malades atteints de labes donalis. » Leur moelle présente aussi d'autres troubles plus complexes. Ainsi, beaucoup de singes ou de chiens ont paru moins agiles du côlé opposé à la lésion corticale; ils se relevaient difficilement, traînaient les pattes de ce côlé, ou s'en servaient mal pour grimper, saisir un objet, ou pour se défendre contre des excitations diverses. » De même, assez souvent, il y a eu un retard notable de la transmission des excitations sensitives, quand elles portaient sur la peau du côlé opposé à la lésion; j'ai vu aussi, mais rarement, des singes gratter ou défendre des points très différents de ceux qui avaient été touchés ou pinces, et faire erreur sur le lieu de l'excitation. » Sur les mêmes animaux, les [fonctions vaso-motrices médullaires ont été constamment modifiées. Les pattes du côté opposé étaient plus chaudes, et assez souvent la conjonctive opposée s'est vascidarisée et en- flammée pendant plusieurs jours. Enfin, presque toutes les autopsies ont fait voir des lésions congestives ou hémorrhagiques, ou de l'infiltration purulente des deux poumons, et surtout du poumon du côté de la lésion. » Cet ensemble d'observations me paraît suffire à établir que les lésions corticales unilatérales et limitées entraînent toujours des modifications profondes des diverses fonctions du bulbe et de la moelle opposés, tandis qu'elles laissent relativement intactes les fonctions du cerveau. Le bulbe et la moelle ne seraient donc pas seulement des lieux de passage, des in- termédiaires obligés entre le cerveau resté intact et la périphérie, et ils interviendraient activement dans la production des phénomènes. ( i35o ) » La destruction d'une circonvolution, sans action p;ir elle-même, agirait à distance, sur les organes nerveux sous-jacents, par un mécanisme probablement analogue à celui que M. Brovvn-Sequard a si bien étudié sous le nom d'inhibition. Elle irait déterminer dans la moelle et le bidbe des lésions ou des troubles essentielleineiit irréguliers de forme et d'in- tensité, quoique plus marqués et plus durables si la destruction corticale est antérieure, fronlo-pariétale ; et les pliénomènes moteurs ou sensitifs qui n'ont aucun rapport habituel ou ordinaire avec la lésion iniliale semblent dépendre uniquement de ces modifications consécutives du bulbe et de la moelle, » J'espère pouvoir bientôt fournir d'autres faits qui permettront de donner plus de précision à cette interprétation provisoire. » ZOOLOGIE, — Sur l' embryocjénie des Ascidies du genre Lithonephria. Note de M. A. Giard. « L'Ascidie qui fait l'objet de cette Note est très commune à Wimereux, à la face inférieure des pierres Très voisine de Lithonephria complannia Aldet et Hancock et de L. decipiens Giard, elle diffère de cette dernière par son têtard, qui ne présente jamais de prolongements analogues à ceux de l'embryon des Molgules. Je la crois identique à L. eugyranda [Ctenicella) Lac.-Diith. L'étude embryogénique est facilitée par ime particularité physiologique assez rare chez les Ascidies simples : les œufs sont incubés dans l'organisme progéniteur, de telle sorte que l'on trouve chez un même individu un grand nombre de stades évolutifs différents. » J'ai repris sur cette espèce l'étude des singulières productions qui sortent de l'œuf avant le fractionnement et ont reçu le nom de cellules de la couche verte ou de la cjrniulosa [gramdosa Zellen). « Ces observations confirment absolument celles que j'ai faites il y a quelques années sur les œufs ovariens de Molgula socialis et de plusieurs autres Ascidies simples (' ). » Les cellules de la granulosa ont sans aucun doute possible une origine extérieure à l'ovule : elles ont émigré du follicule ou même d'une autre partie de l'ovaire et pénétré très tôt dans le vilellus; elles ne dérivent nullement de la vésicule germiuative, qui ne prend aucune part à ce pro- cessus. Les cellules migratrices s'enfoncent profondément dans le vitellus (') Voir Association française : Congrès de Montpellier 1879, |). 768. ( '35- ) et peuvent même s'appliquer contre la vésicule germinalive : on les découvre toujours aisément au moyen de l'acide acétique très dilué. Bientôt ces cellules se gonflent, présentent une paroi bien nette, et leur contenu se divise en deux, quatre, six niasses protoplasmiqiies; puis la paroi disparaît et ces masses sont expulsées |ieu à peu à la surface de l'œuf, au moment où, celui-ci étant mûr, on voit commencer les contractions du vitellus. L'action des acides active l'expulsion des noyaux et la formation de la gramdosa. Je ne puis comparer cette série de phénomènes qu'aux migrations observées par Pfliiger et Lindgren sur les cellules de la granulosa des Vertébrés supérieurs. » La présence d'un vitellus nutritif abondant (de couleur orange) donne lieu, chez notre Liilwnephrin, à une remarquable condensation de l'embryogénie. Je signalerai seulement deux stades particulièrement inté- ressants. » Au stade VIII, l'œuf présente quatre cellules endodermiques colorées et quatre cellules exodermiques incolores, disposées comme dans les cas typiques d'épibolie. » Au stade XXXII, et même antérieurement, l'œuf révèle nettement la symétrie bilatérale de l'adulte : au pôle nutritif ou voit six blastomères endodermiques, deux grosses et quatre plus petites. A la base des deux grosses, six blastomères mésodermiques forment un denii-équateur : trois sphères mésodermiques sont situées à droite du plan de symétrie, trois à gauche; les sphères vont en croissant à partir de ce plan. » Au pôle formateur, vingt cellules constituent un hémispbère exoder- mique : douze sont disposées en deux séries de six de part et d'autre du méri- dien de symétrie; les autres forment deux groupes de quatre cellules chacun, occupant l'espace libre à droite et à gauche entre l'endoderme et l'exoderme. » L'étude de la segmentation montre que les six blastomères mésoder- miques dérivent de deux sphères issues elles-mêmes de l'endoderme et situées symétriquement par rapport au plan médian, au point de jonction de l'endoderme et de l'exoderme. » Les six cellules mésodermiques sont plus tard recouvertes par les cellules exodermiques, par suite des progrès de l'épibolie; elles deviennent aussi plus nombreuses; la demi-couronne se resserre et prend la forme d'un fer à cheval. C'est le rudiment de la chorde, si caractéristique, qu'il a frappé tous les auteurs qui se sont occupés de l'embryogénie des Ascidies; mais, dans les œufs à segmentation égale, ce rudiment apparaît bien plus tardivement. ( i352 ) » J'ai souvent insisté sur ce point que, dans la segmentation inégale à partir (hi stade IV, l'œuf au stade VIII, qui est plipiologiqueincnl une moritla, re- présente morpltologiqitemeiit une (jaslruln. Dans le cas qui nous occupe, l'œuf au stade XXXII est encore jihysiolo.jicjiiemcnt une monda; morpliolo- gicjitement, il possède déjà un feuillet moyeu (mésoderme solide) et repré- sente un stade beaucoup plus avancé des Ascidies à embrjogénie dilatée Lq condensation embryogénique pourrait donc être définie iiiie avance de rétot morphologique sur l'étal physiologique de l'embryon. )> Ici, comme dans tous les cas connus, le mesof/cnne5o/((/e( ') issu de deux ceilulesdérivéesde l'endodermeau pourtourdu proslome (cerclede contact de l'exoderme et de l'endoderme), apparaît avant le mésoderme cavilaire (entérocœles, cœlome, etc.). Le premier donne naissance aux org.ines sque- lettiques et musculaires, tandis que l'autre forme principalement l'appareil hœmatique et les séreuses proprement dites. » Ainsi que je l'ai fait observer ailleurs, la fibre musculaire striée ne peut servira caractériser l'un ou l'autre mésoderme, puisque, chez lesTuniciers, cet élément se rencontre à la fois reux pidjliés sur les deux autres ordres, les Chiroptères et les Insectivores, ne permettent pas d'établir leurs relations exactes avec ces deux types. ( i355 ) » J'ai cherché à combler cette lacune pour le premier, dans des re- cherches poursuivies pendant le cours des deux dernières années au Mu- séum, dans le laboratoire de M. le professeur Alph. Mdne Edwards. Mes observations ont porté sur les espèces suivantes : Fespeiiilio murimis, IViino- loplms einjole, Miniopterus Sclireibersi, Pleropus vetuliis, Eonyrteris spelœn. M De Baer et M. R. Owen avaient depuis longtemps signalé la persistance de la vésicule ombilicale jusqu'à la naissance. M. Ercolani a constaté qu'elle est de bonne heure richement vascularisée et qu'elle s'accole au chorion pendant les premiers temps du développement. Elle y reste tou- jours unie par un Iractiis mésodermique vascidaire, désigné sous le nom àa funicule, par lequel des vaisseaux sanguins se rendraient de la vésicule ombilicale au chorion. M. Ercolani en conclut que les Chiroptères doivent être placés à côté des Rongeurs, parmi ses Mammifères omphaloïdiens, et qu'ils n'ont aucun rapport avec les Primates. Tout en considérant comme parf.iilenient exactes les observations et les figures de ce savant, je ne puis partager son interprétation. » Le chorion, en effet, est entièrement vascularisé par l'allantoïde, dont les vaisseaux se distribuent au placenta et rayonnent autour de cet organe pour se ramifier jusqu'au pôle opposé de l'oeuf. L'allantoïde, dans son en- send)le, formait primitivement un sac conique ayant pour base le |)lacenta. Son revêtement épithélial iiilerne, constitué par le feuillet interne, persiste dans cette forme; la cavité se réduit même considérablement, tout en res- tant très apparente et facile à insuffler; mais le feuillet moyeu vascnlaire s'élend sous l'enveloppe séreuse, à laquelle il s'unit pour former le chorion définitif à mesure que la vésicule ombilicale se ilétache de cette enveloppe; enfin il l'envahit complètement. » La vésicule ombilicale persistante constitue un grand sac très richement vascularisé, à parois assez épaisses et plissées, caché en grande partie derrière le placenta et adhérent par sa base à l'amnios. Son extrémité adhère longtemps au chorion sur un petit espace ; en ce point, le feuillet moyeu de la vésicule ondjilicale fait corps avec le feuillet moyen de l'allantoïde; leurs vaisseaux entrent en contact et leurs dernières ramifications peuvent s'anastomoser, nvAs jamais aucun vaisseau d'origine omplialo-mésentéi ique et de diamètre notable ne pénètre dans le chorion. Vers la fin de la gestation la vésicide ombdicale s'éloigne du chorion, mais y reste rattachée par une bride mésodermique, le funicule, dans laquelle les vaisseaux sont tous manifestement d'origine allanloïdienne, de telle sorte ( i356 ) que le sang est plutôt porté du chorion vers la vésicule ombilicale qu'en sens inverse. » L'amnios, adhérent, vers la partie céplialique de l'embryon, à la vésicule ombilicale et à l'allanloïde, en est plus ou moins largement sé- paré dans tout le reste de son étendue, de sorte qu'il existe un vaste cœlome externe creusé entre les deux lames du feuillet moyen et tapissé par un endothélium analogue à celui qui a été signalé par M. Sidvjansky et décrit par M. Dastre chez le Lapin. » J'ai pu vérifier ces faits sur des fœlus de plusieurs genres de Rous- settes. Dans un cas cependant, chez VEonycteris spelœa, j'ai cru voir des vaisseaux qui partiraient de la vésicule ombilicale pour se rendre dans le chorion et s'y imbriquer avec les vaisseaux allanloïdiens. L'état de l'em- bryon, conservé depuis longtemps dans l'alcool, ne permettant pas de faire pénétrer une injection, il m'est impossible d'affirmer que j'ai réellement eu affaire à des vaisseaux perméables et non à une apparence due peul-éire à la longue macération. Un fait analogue a été observé dans les mêmes conditions, par M. Rolleston, chez le Phyllosloma Itnstatum. M En résumé, l'œuf des Chiroptères est intermédiaire à celui des Pri- mates et à celui des Rongeurs. Il se rattache aux premiers par la vasculari- sation du chorion aux dépens de l'allanloïde, aux seconds par l'existence du cœlome externe. La vésicule ombilicale persistant indépendanmient du chorion est un caractère qui lui est propre. » La richesse de vascularisation de cet organe (l'artère omphalo-méseu- térique le cède à peine en diamètre à l'une des deux artères allantoï- diennes, et le plexus à mailles serrées que forment ses branches rappelle un organe respiratoire) sendjlait indiquer un rôle physiologique im- portant. Je me suis assuré, en pratiquant des coupes histologiques, que la paroi est constituée par une trame conjonctive presque entièreinent formée de vaisseaux, recouverte par deux épithéliumsj l'un interne, formé de cel- lules polyédriques remplies de granulations graisseuscssemblables à celles figurées par Claude Bernard dans les villosités amniotiques des Ruminants; l'autre externe, constitué par de longues cellules prismatiques. Les deux épiihéliums, mais surtout celui de la face interne, brunissent fortement par le réactif iodé. La vésicule ombilicale est donc un organe de gly- cogénie. » J'ai également décelé la matière glycogène dans l'épithélium interne de l'allanloïde, mais je ne l'ai retrouvée nulle part ailleurs dans les annexes ( i357 ) de l'embryon, ni dnns l'amnios, qui est enlièreineiit dépourvu de villosités ou de plaques analogues à celles des Ruminants, ni dans l'endothélium du cœlome externe (' )."» GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Contributions à la Jlore cryplognmiqiie de la presqu'île de Banks [Nouvelle-Zélande). Note de AI. L. Ckié, présentée par M. Chalin. « Les Cryptogames que j'ai pu étudier dans l'herbier du D' Raoul, chi- rurgien de la marine, ont été recuediies, en 1840, sur la côie orientale de la Nouvelle-Zélande (île du sud), dans la presqu'île de Banks, aux envi- rons du lac Ellessuere et de la baie d'Akaroa. D'après mes recherches, la florule bryologique de la presqu'île de Banks emprimte ses représentants à l'Europe, à l'Ainérique australe, à la Nouvelle-Hollande, aux îles Falk- land, aux îles Saint-Paul et Amsterdam, à l'île Campbell et à la Tasmanie. L'examen des nombreuses Cryptogames indéterminées (Muscinées, Li- chens) provenant d'Akaroa m'a permis de distinguer, à côté des Conoste- nniin australe Hook, Orthodontium australe Hook, Macromitrium loncjirostrum Hook, Dawsonia polylricltoïdes Brown, HypojAerygium Novœ Zelnndiœ Miill., bon nombre de Mousses cosmopolites. Parmi les Muscinées de la presqu'île de Banks qui croissent communément en Europe, je citerai les Folytriclmin furmosuni, pilif et um, Juniper uni, le Rhacomitrium lanmjinosum [\Ar.pruinoswn), le Ceralodon purpureus, le Didymodon capillnceus qui existe aussi au cap Horn, le Barbuln muralis et le Funaria hycjrometiica, deux Mousses très répandues dans le monde entier, le IVebera milans, dont on a constaté l'existence aux îlt-s Faikland, à l'île Saint-Paul (Btsclierelle), à la Nouvelle-Calédonie et en Tasmanie, les Hypnunt flnilans, denliculatmn, cu- pressiforme. Les espèces suivantes se retrouvent dans les autres îles de la Polynésie et de la Mélanésie : les Macromitrium longiroslrum Rook, Cono- stemum australe Hook, Andréa mutabtlis Hook vivent à Campbell et à Auck- land; V Orthondium australe Hook existe aux Malouines et le Polylriclumi cornpressum Hook au cap Horn; le Cyrlopus Tattensis Sch. croît à ïaïti et (') Je dois à l'obligeance île M. le professeur C. Vogt la coinnuiaicalion ilu maïuiscrit d'une Note qu'il a présentée au Congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences à Alger. Les résultats auxquels est arrivé ce savant naturaliste diffèrent notable- ment des miens; cependant, après avoir revu mes préparations, je crois devoir maintenir mes conclusions. ( i358 ) en Tasmanie. Dans le groupe dos Hypiiacées, Vhypoplerycjiiim Novce Zelnn- diœ Miill. est une forme australienne, comme le curieux Dowsonia polytii- clioides Brnwn que je signale pour la première fois en Nouvelle-Zélande. Les espèces qui paraissent les plus communes à Akaroa sont V Hjpmnn acicii- lare Hedw., qui a été recneilli à Auckland et à T lïti, et V Hookeria pennata. Au nombre des Hépatiques qui présentent le plus d'intérêt, je citerai le Symphyocjyne hymenojihjlhim Nées., le Matchanlia linearis ïj. et un 3Icir- clianlia nouveau ( Mardiaiitin R louli N.) qui diflère du polymorpha par ses orgnnes sexués réunis en grand nondjre sur les mêmes branches du tlialle, la forme des chapeaux à anthéridies, la disposition des lobes rayonnants du réceplacle femelle et les feuilles très développées du périrhèse. M. Raoul a aussi rap[)orté d'Akaroa plusieurs lichens bien conservés. Je meii lionne- rai \e Slicta eiuloclirysa Del., espèce des îles Malouines et du Chili, le Slicta proliJicans'Nyl. de la Nouvelle-Calédonie, le Slicta Freycinetii Del., forme antarctique abondante aux Malouines, en Australie, en Tasmanie, le Neu- ropogon inelaxanllnts Nyl-, commun sur les rochers du Spitzberg et dos terres magellaniques. J'ajoute enfin qu'il m'a été possible de découvrir, parmi les thalles des Cladonia, quelques louffes du Ceialilla rosulala Hook, Composée qui rivalise de petitesse avec les Oligosporus bryiformes du détroit de Magellan, et, sur des morceaux d'argile, les rosettes du Pliyllo- glossum Drumniondii Kz., type fort instructif qui, comme je l'ai démon- tré, relie intunenienl,daiis la flor.- actuelle, les Oi-liioglossées aux Lycopo- diacées isosporées. Les collt^clions deîMINL Raoul, Jouau, Thiébault, Vieil- lard, Desplanche et de tant d'autres officiers distingués de notre marine prouvent que les richesses botaniques des régions australes sont loin d'être épuisées et réservent encore de curieux enseignements de Géographie bo- tanique. Il serait désirable de voir entreprises, p.ir un cryptogamiste, des explorations spéciales en vue de compléter nos connaissances sur les végétaux inférieurs des terres antarctiques. » M. d'Abbadie présente à l'Académie, de la jiai t de l'auteur, un Cata- logue de douze mille quatre cent quarante et luie étoiles, comprenant 565 pages in -4", et ajoute ce qui suit : Il Ce beau travail est dû à M. E.-J. Stone, directeur de l'Observatoire Radcliffe, à Oxford, d'api es ses observations effectuées au Cap de Bonne- Espérance, dans les années 1871 à 1879. Le but de ce Catalogne a été do déterminer, par des mesures indépendantes, les neuf mille sept cent soixante- ( 1^% ) six étoiles de Lacaille qui ne sont pas visibles dans les principaux observa- toires de riiémisplière boréal. M. Sione y a joint les étoiles de G® et de 7® grandeur contenues dans le Recueil de sept mille trois cent quatre-vingt- cinq astres observés par Brisbane, et qui avaient été négligées par l'abbé Lacaille en i^GS. Comme moyen de contrôle, l'Ouvrage comprend aussi plusieurs étoiles observées au Cap par M. Stone et ayant une déclinaison australe au-dessous de 25°. » Chacun de ces douze mille astres a été observé trois fois au moins, et bien plus souvent quand ils sont gros; quelques étoiles de i"^^ grandeur l'ont été plus de soixante fois. Toutes ont été réduites à l'époque de i88o, et l'on a employé les réfractions de Ressel, diminuées dans le rapport de 0,9988 à I, ou multipliées par i ,003282 quand l'apozénilh dépassait 85". Toutefois, ces dernières réfractions semblent un peu trop fortes. » Comparées au Nautical Almanac, les ascensions droites différent selon les heures sidérales d'une manière trop systématique pour qu'on puisse attribuer ces écarts à de simples erreurs d'observation. Les plus grands sont de o',oi8entre 12'' et 18'' de temps sidéral, c'est-à-dire quand le travail avait lieu forcément pendant la saison humide. » Quarante-quatre étoiles seulement sont signalées par M. Stune comme douées de mouvements propres un peu forts, compris entre -\-o^^'ji à — o%476 en ascension droite et H- 2", 45 à — i", 5o en apopole. Beaucoup d'autres mouvements propres moins considérables sont indiqués d'après les comparaisons faites avec neuf Catalogues différents publiés depuis l'année 1800. Enfin une Carte polaire comprenant les étoiles jusqu'à la 7® grandeur, comprises entre les apopoles 1 10" et 180", montre le grou- l)ement relatif des astres et ajoute à la valeur de ce Catalogue, qui fera époque en Astronomie. » M. Stone rend hommage à l'exactitude de Lacaille, tant pour ses Fun- damenla Aslronomiœ , \ynh\\éi en 1757, que pour sou Cœlmn auslrale slelli- ferwn. Ce dernier travail, fait avec un uiodeste objectif de i3""", 5, c'est-à- dire moins grand qu'une de nos pièces de o*^', 20, un grossissement de huit fois seulement et un miciomètre rhomboïde à éclipses, montre qu'on peut rendre à la Science des services réels quand on s'étudie à compenser la fai- blesse des instruments par la patience, l'exactitude, et surtout par cette pré- cision de visée que tout observateur scrupuleux peut acquérir à force de pratique. Le zèle de Lacadie était si grand, qu'il lui est arrivé de mesurer plus do dtnix cent quarante étoiles dans une seule nuit. » ( i36o ) M. D. Carrèke adresse mie nouvelle Communication ayant pour objet de démontrer que la transformation qu'il a proposée peut remplacer le théorème de Slurm, dans certains cas particuliers, lorsque l'équation algébrique est de degré impair. M. 1\ÎAUMEXÉ adresse une réclamation sur un travail de M. Berthelot qui a paru, en avril 1881, dans les Annales île Chimie et de Physique, sous le titre « Observations sur la densité de vapeur de l'iode ». M. Cil. Brame prie l'Académie de prendre connaissance du pli cacheté qu'd a déposé dans la séance du 3 octobre iHSg. Ce pli, inscrit sous le n° 1868, est ouvert en séance par M. le Secré- taire perpétuel ; il contient une Note portant pour titre « Emploi contre les maladies de la peau du topique Corne et Demeaux, modifié par M. Ch. Brame ». M. Tanguy adresse une Note intitulée « Loi de la projection des corps célestes ». A 4 heures , l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à G heures un quart. D. BVM.ETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance dd 3o mai 1881. Rappoit à M. le Ministre de l'Instruction publique sur la dernière expédition des Cliotls. Complément des éludes relatives au projet de mer intérieure; par le comuiMudant Roudaire. Paris, Itnpr. nationale, 1881 ; in-8°. Actes de la Société Hnnéenne de Bordeaux,- y o\. XXXIV, 4' série, t. IV. Bordeaux, impr. J. Durand, 1880; in-8°. Annales de la Société de Médecine de Saint- Etienne et de la Loire. Comptes rendus de ses travaux; t. VII, 4* Partie, année 1880. Saint-Etienne, impr. J. Pichon, 1881, in-8°. Rapport sur l'Ecole pratique des Hautes Etudes, 1 879-1 880. Paris, impr. Delalain, 1881 ; in-8°. ( .36. ) Mémoire sur la représentation des surfaces et les projections des Cartes géogra- pftiijites ; par M . A. Tissot. Paris, Gauthier-Villars, 1881; in-8°. (Présenté par M. Faye.) Commission des Engrais. Rapport sur la reconstitution des vignes phylloxérées; pnr A. RoMiM 1ER. Paris, impr. agricole de l'Étoile, 1881; iii-8°. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Le Phylloxéra dans la Bourgogne en 1880; /)ar M. A. Rommier. Paris, impr. Donnaud, 1881 ; br. in-S". (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Notizie di libri relativi aile Matematiche posseduti dalla Biblioteca ailessandrina e non citati dal conte Giovanni Maria Mazzuchelli nella parte stampata délia sua Opéra intitolala « Gli scrittori d'Italia », raccolte da Enrico Narducci. Roma, tipogr. dalle Scienze matematiche e fisiche, 1880; in-4°. Report qf tlie fiftietli meeting of ihe Brilish Association for the advancemenl oj Science, lield al Swansea in august and september 1880. London, John Murray, 1880; in-8° relié. Besults of meteorological observations made at the Badcliffe observatory , Ox- ford, in iheyears (876-79, edited by E. James Stone; vol. XXXVII. Oxford, James Parker, 1880; in-S" relié. Proceedings of the royal Society of Edinburgh, session 1878-79, 1879-80. Edinburgh, 1881; 2 vol. 10-8°. Transactions of the royal Society of Edinburgh; \o\. XXIX, Part. 1, 2. Edinburgh, 1881 ; 2 vol. in-4°. The proceedings oj the linnean Society ofNeiv South Wales; vol. IV, Part the fourth; vol. V, Part the first, Part the second. Sydney, 1 879-1 880; 3 livr. in-8°. Roorkee hydraulic experiments; by capt. Allan Cunningham. Roorkee, Thomason, 1880-1881; 3 vol. in-8°, texte et planches. OUVRAGES ADRESSÉS ADX CONCOURS DONT LA CLOTURE EST FIXÉE AU I*''jUIN. GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. Les terrains tertiaires de la région delphino-provençale du bassin du Rhône. Etudes stratigraphiques et paléontologiques pour servir à l'histoire de ta période tertiaire dans le bassin du Rhône; par F. Fontannes. Lyon, II. Georg; Paris, F. Savy, 1875-1881; 8 volumes ou brochures in-8°. PRIX SAVIGNY. Description de la faune de la mollasse, marine et d'eau douce du Lyonnais et du Dauphiné ; par A. Locard. Lyon, impr. Pitrat, 1878; in-Zi". C. R. 1881, I" Jfm«J7-f. (T. XCII, 1N°9.".) I 79 ( i362 ) Malacologie lyonnaise ou description des mollusques terreslres el aquatiques des environs de Lyon. — Catalogue des Mollusques vivants^ terreslres et aqua- tiques ^ du département de l'Ain . Des> riplion de la faune malacologique des terrains quaternaires des environs /le Lyon. — Etudes sur les variations malarologiques d'après la faune vivante et fossile de la partie centrale du bassin du Rhône. — Nouvelles recherches sur les argiles lacustres des terrains quaternaires des envi- rons de Lyon. — Description de la faune des terrains tertiaires moyens de la Coise;par A. Locaud. Lyon, H. Georg; Paris, J.-B. Baillière, 1877-1881; 7 vol. iii-S". PRIX MONTYON MEDECINE ET CHIRURGIE De l'empirisme, ses causes, ses dangers, et moyens de le combattre. — Des dangers de l'ecrémage du lait, etc. — Fille de Lille. Commission des logements insalubres. Rapport général sur les travaux de la Commission pendant l'année 1 8-]^ et pendant t'inméc 1880. — Etude bibliographique et clinique des injec- tions intra-utérines. — Des causes de la mortalité des nouveau-nés, etc. ; par M. T. BÉcouR. Paris et Lille, 1878-1881 ; 6 br. iii-S". Nature parasitaire des accidents de l'impaludisme etc.; par A. Laveran. Paris, J.-B. Baillière, 1881; in-8°. De la dyspepsie gastro-intestinale, de l'entérite chronique, etc.; par le D'' A. Baraduc. Paris, Germer-Baillière, 1881; br. iii-8". Traité clinique et pratique des maladies mentales; par \e ï)'^ 3. Luys. Paris, A. DelahayeetE. Lecrosiiier, 1881; in- 8°. PRIX PO.NCELET. Traité élémentaire el pratique de la résolution générale des équations d'un degré quelconque; par A.-C. Benoit-Duportail, Paris, E. Lacroix, sans date; in-8°. PRIX MOWTYON, PHYSIOLOGIE EXPERIMENTALE. Contributions expérimentales à l'étude de la chromatopsie chez les Batraciens, les Crustacés et les Insectes; par i. Cnkim. Paris, Gaiitbier-Villars, 1881; in-8°. PRIX BARBIER. De l' hémoptysie nerveuse; par M. le D' M. Carre. Paris, P. Asselin, 1877; br. 111-8". Notes sur l'empyème. Nouveau procédé opératoire; par le D' M. Carre. Lyon, Assoc. typographique, 1874; br. iu-8°. ( i363 ) PnlX DESMAZiiRES. Essai d'une ctassificalion des Diatomées. — Catalogue des Diatomées de l'île Campbell el de In Nouvelle-Zélande. — Diatomées récollées stir les huîtres de Ning-Po et de Nimrod-Sound[Chine). — Spirogyra des environs de Paris. — La dessiccation fait-elle périr les Diatomées? par Paul Petit. Paris, 1 877-1881 ; 5 br. in-8°. Florule bryolocjique de la Nouvelle-Calédonie. —Note sur les Mousses du Pa- raguay récollées par M. Balansa de 1874 " i^??- — Florule biyologique de la Béunion, etc. — Florule brjologique des Antilles françaises. — Florule bryolo- gique de l'île de Nossi-Bé. — Note sur les Mousses des îles Saint-Paul et Amster- dam. Paris, 1876-1881 ; par M. E. Bescherelle; 7 br. iii-4° ou in-8°. PRIX \LHUMBERT. Becherches sur la formation du sucre réducteur dans Us sucres bruts de canne el de betterave. — Développement comparatif de l'Aspergillus glaucus et de t Aspevg\\\us n'iger dans un milieu artificiel. — De la fermentation alcoolique avec le Miicor circinelloides. — Du rôle des êtres microscopiques el des moi- sissures dans l'altération des matières organiques. Putréfaction spontanée des œufs. — Sur un jjrocédé nouveau d'extraction du sucre des mélasses. — Influence de l'acide succinique sur la fermentation du sucre du canne. — Sur [inversion el sur la fermentation alcoolique du sucre de canne par les moisissures; parM. U. Gayon. Paris, 1875-1881; 7 br. in-4° ou iH-8°. PRIX F.XTHAORDINAIRF. DE SIX MILLE FRANCS. Cartes de navigation. La direction et i intensité des vents dans les trois Océans; par L. Brault. Au dépôt des Cartes et Plans de la Marine. Paris, sans date ; allas grand aigle. l'RIX SERRES. Contributions à l'histoire de la vésicule germinative, etc. — De la distinction originelle du testicule et de l'ovaire. — Becherches sur les dicyémides, etc. — Be- lalion d'un cas de tuberculose ceslodique. — Le genre Daclycotyle, etc. — De l'exis- tence d'un appareil vasculaire à sang rouge dcms quelques Crustacés. — Delà place que lei Limules doivent occuper dans la class'ification des Arthropodes, etc. — Be- cherches sur l' embryogénie des Crustacés. — Note uir la structure des Grégarines. — Contribution à l'histoire du développement embryonnaire des Téléosléens. — Recherches sur révolution des Grégarines. — Etude zoologique et anatomique du ( i364 ) genre Macrostotnum. — Recherches faites au laboratoire d' Embryogénie et d'Analomie comparée de i Université de Liège. — Rapport sommaire sur les résul- tats d'un voyage au Brésil et à la Plata. — Contribution à la connaissance de l'ovaire des Mammifères. — Observations sur la maturation, la fécondation et la segmentation de l'œuf chez les Chéiroptères. — Recherches sur l' embryologie du Lapin. — Recherches sur la composition et la signification de iœuj, etc.; par M. Edouard van Beneden. Paris et Bruxelles, 1 869-1881; 23 volumes ou brochures in-4'' ou in-B". On souscrit à Paris, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de MALLET-BACHELÏER Quai des Atigustins, n" 55. uis 1833, les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche forment, à la fin de l'année, deux volumes in-4». Deux Tables, l'une par ordre alphabétique ce matières, l'autre par ordre alphabet.au« Ce noi, urs, termment chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. <»ipnaDetiqu« l'e no.ii Le prix de l'abonnement est fixé ainsi i/u'il suit Pour Paris Pour les Départements Pour l'Éiraiiger : les frais de posle extraordinaires en sus. années qui précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs, ste encore quelques collections coraplèles. 20 fr. 30 fr. chez Messieurs : Michel et Médan. ( Gavault St-Lager. ( Orlando. "•» Hecquet-Decobert. iulême.. Uebreuil. I Germain et Grassin. ' " ' ( Lachèse,Bel)euTreetC". 7nne., . Jérôme. nçon... Marion n bourg... Lepoittevin. I / Chaumas iitaux.. . ] Duthu. I SauTat. ■gei.... DaTid. ( Lefournier. Legost-Clérisce. *birr... Perrin. ,-Ferr, Ronsseau. '< Lamarche. i Bonnard-Obez. ( Crépin. lA/e . . . Urevet. uchelle. Hairitau. \ Beghiu. ( Qaarré. nt Charles. l Beaud. ! Georg. ( Palud. A Marseille . . . Montpellier . che Messieurs: Camoin frères. ( Coulet. ' iSfguin. Moulin.': Martial Place. „ . ■ \ Uouillard Irère?. Plantes I M"-" Veloppé. ÎAnJré. Sidot frères. Grosjean. ( Rarma, / Visconti. Nîmes T.hihand. Orléans .... Vamiecraine. Poitiers Uruineaud. I, Worel et Berthelot. ' Verdier. \ Brizard. ( Valet. ( Métérie. ( Herpin. Chevalier. ( Rumèbe. ! Clavel. ) Gimet. I Privât. (Giard. ' Lemaître On sonscrit, à TEtranger, 'Nice. Rennes . . . . Roche/vrt . . . Rouen S*^Étienne . . Toulon Toulouse.. . . Valenciennes Amsterdam . Barcelone . . Berlin chez Messieurs; L. Van Bakkenes etCi*. Verdaguer. / Ashcr et C". j Calvary et C". Botogn Brurelles. r Friedlander et fils. Mayer et Mûller. Zantchelli et G''. Boston Severct l'rancis. I Decq et Duhent. ' Merzbach et Falk. Cambnage, , , ,D.B.ighlon, Bell et C". Florence.. . . Giani. Gand Engaicke. Gènes Beuf. \ Cherbuliez. ( Georg. Bclinfante frères. Imer-Cuno. Brockhaus Leipzig ^ Twielmeypr. Voss. Bounameaux. Gnnsé. Dulau. Nuit. V. Bûch. Uumolard fr-ères. Hopplî . Genève . . La Hare. Lausanne Liège Londres .... Luxembourg. Milan chez Messieurs ^ Moscou Gautier. ( Bailly-Baillière. Madrid. . . . < V' Poupart et fils. 1 F. Fé. .Naples Pellerano. New-York. . Christern. ^x/ord Parker et C*. Palerme. . . . Pédone-Lauriel. Pg^fg j Magalhâès et Moniz. ' " \ Cliardron. Garoier. I Bocca frères, j Loescher et G"" Kramers. .5amson et Wall Issakcff. Mellier. Wolfl. Î Bocca frère- Loescher et C'«. Brero. Varsovie.. . Gehethner et Wolff. \enise Ongania. Vérone Drucker et Tedeschl. Vienne Gorold et G'*. 1 Franz Hanke. Schmidt. Meycr et Zeller. Riomianciro . Rome Rotterdam. StocrJiolm. S'-Pélersb . BLES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. - (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4°; i853. Prix 15 fr. Tomes 32 à 61.— (i" Janvier i85i à 3i Décembre i865.) Volume in-4''; 1870. Prix 15 h. ÉLÉMENT AUX COMPTES RENDUS DSS SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : I : Mémoire sur quelques poiuts de la Physiologie des Algues, par M,M. A. Derbés et A.-J.-J. Soli.r. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu'éprouvent les par M. Hansen. - Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la digestion des matières par M. Cladde Bernard. Volume in-.'(°, avec ii planches II : Mémoire sur les vers intestinaux, par M. P.-J. Van Be.neden. - Essai d'une réponse à la question de Prix' pVoposée en' 'i83o' par rAcàdémi'e' des" Sciencis ^ioncours de i8d3, et pu>s remise pour celui de i856, savoir : <■ Étudier les lois de la distribution des corps organisés fossiles dans les différents ter-ains sédi- res, suivant l'ordre de leur superposition. — Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou simultanée. - RecheroUjr la nature. Dports qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, » par M. le Professeur Brosn. ln-4°, avec 37 planches, i86i 15 (r. 3uve également à la même Librairie les Mémoires de l'Académie des Sciences, et les Mémoire» présentés par divers Savants à il'Académie onces. rospectus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé fianco, sur demande affranchie. W 23. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 6 Juin 1881.) MËHOIUES ET COHWUMC VTIO\S DES MEMBRES ET DES COaRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. lo Secrétaire perpétiel donne lecture de deux dc|)échcs, expédiées le 3i mai et le 2 juin de liio de Janeiro, de Sa Ma- jesté l'Empereur du Brésil, annonçant la découverte d'une comète et en donnant les éléments i3o5 M. Paye. — Sur les ascensions droites de la Lune observées à Alger par M. Tré- pied 1 3o5 MM. Bertuelot et Vieille. — Recherches sur le sulfure d'azote 1807 M. de Lesseps. — Sur le Rapport de M. le commandant Boufîaîrf, relatif ii sa der- nière expédition dans les chotts tuni- siens 1 309 M. Hébert. — Observations sur les résul- tais géologiques fournis par les missions de M. le commandant Routiaire dans les chotts tunisiens 1 3 1 o M. A. Damol'r. — Nouvelles analyses sur la jadéite et sur quelques roches sodi- fères M. BoussiNGAULT. — Observation relative à la Communication précédente M. Daubrée. — Remarques sur la même Communication M. A. Ledieu. — Étude sur l'électricité se manifestant à bord des navires actuels. Remarques incidentes concernant ; i" l'in- fluence du mode d'ajOt ou de soudure dans les circuits éleclriques complexes ; 2° le principe d'un hygromètre électrique et d'un avertisseur d'incendie M. P. DE Gasparin. — Sur le rûle de l'acide phosphorique dans les sols volca- niques M. J.-E. Planchon. — Les vignes du Soudan de feu Th. Lécard l3l2 i3i8 i3i8 MÉMOIRES PRÈSEATÉS. M. J.L. Kr\rup-Ha>-sen adresse un Mémoire intitulé « Ventilation modérée, spéciale- ment à l'éjjard des écoles » 1827 M. Fréd. Blanc adresse une Note relative au Phylloxéra Mémoires adressés pour les divers Concours de l'année 1S81 CORRESPONDANCE. M. ToDD. — La parallaxe solaire déduite des photo[;rapIues américaines du passage de Vénus de 187'! iSaS M. L. Krcus. — Sur les fonctions de deux variables qui naissent de l'inversion des intégrales de doux fonctions données . i33o M. E. Picard. — Sur les exj)ressions des coordonnées d'une courbe algébrique par des fonctions fucli siennes d'un para- mètre i332 M. H. PoiNCARÊ. — Sur une propriété des fonctions uniformes i335 M. J.-H. Hannay. — Sur l'état liquide et l'état gazeux i336 M. JoANMS. — Cyanures de sodium et de baryum i338 M. A. DiTTE. — Sur les combinaisons de l'iodure de plomb avec les iodures alca- lins 1 34 1 M. A. Bêcuamp. — D^x rôle et de l'origine de certains microzymas \Z!\l\ MM. CuAMBERLAND ct Roux. — Sur la non- existence du Microzyma cretœ ; ve^onsQ à une ISole de M. A. Béchamp i3^7 M. CouTY. — Sur le mécanisme des troubles produits par les lésions corticales i348 M. A. GiARD. — Sur rembryo[;énie des As- cidies du genre Lithonephr'ia i35o M. S. Jourdain. — Sur les stomatorhizes de BULLEllN BlIiLIOGKAPHlQUE la SaccuUna Carcîni Thompson M. H. -A. RoniN. — Sur la morphologie des enveloppes foetales des Chiroptères M. L. Crié. — Contributions à la flore cryptngamique de la presqu'île de Banks ( Nouvelle-Zélande) M. d'Abbadie présente, de l;i part de M. E.-J. Stone, un Catalogue de douze mille quatre cent quarante et une étoiles M, D. Carrérk adresse une nouvelle Com- munication ayant pour objet de démon- trer que la transformation qu'il a pro- posée peut remplacer le théorème de Sturm, dans certains cas particuliers, lorsque l'équation algébrique est de degré impair • M. Maumené adresse une réclamation sur un travail de M. Berthelot intitulé a Obser- vations sur la densité de vapeur de l'iode » M. Ch. Brame prie l'Académie de prendre connaissance d'un pli cacheté déposé dans la séance du 3 octobre iSôg et contenant une Note intitulée « Emploi contre les maladies de la peau du topique Corne et Demeaux, modifie par M. Ch. Brame »., M. Tanguy adresse une Note intitulée t Loi de la piojectiou des corps célestes ».... i3i8 l322 l324 i327 1327 i352 i354 1357 i358 i36o i36o i36o !36o i36o PARIS. — IMPRIMERIE DE GAU IMlKK-Vn.LrVKS, successedr ds MALLET-BACHELIEK, Quai des Augustins, S5. I88i. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES PAB ™™. ..E. «ECRÉTAIBES PEBPÉTBEM TOME XCII, ^^ 24 (13 Juin 1881)- PARIS, GAUTHIER- VILLARS , IMPRIMEUR-LIBRAIRE 'BS COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIB DBS SCIENCES SDCCESSEDR DE MALLET-BACHELîER, Quai des Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS, Adopté dans les séances des 28 juin 1862 et ik mai 1876. Les Gomyie^ rendus hebdomadaires des séances de L'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a 2 volumes par année. ARTICLE 1". - Impression des travaux de l'Académie. Les extraits des Méuioires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprenneni AU plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rencius, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. Les extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 33 pages par année. Dans les Comptes rendus, ou ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Me- «aoîres ?ar l'objet de leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aca- démie sont imprimés dans les Comptes rendus, mai» les Rapports relatifs aux prix décernés ne le font qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu- blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. - Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personnes qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Aca- démie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré- sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires 8ont tenus de les réduire au nombre de pages requis. Lt Membre qui fait la présentation est toujours nommé; mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extrait autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le font pour les articles ordinaires de la correspondance ottJ- cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remis à l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, le jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temps, le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte rendu actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu sui- vant, et mis à la 6n du cahier. Article 4. - Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des au- teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports et les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fait un Rapport sur la situation des Comptes rendus apr«» l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés de l'exécution du pré^ , sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 JUIN 1881. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une dépêche expédiée le 9 juin par S. M. l'Empereur du Brésil : « Rio-Janeiro, g juin i88ï. « Éléments plus approchés de la comète : passage au périhélie, 19 juin; distance périhélie, 0,693; longitude du périhélie, 272"; longitude du nœud, 273°; inclinaison, 64°. » M. Faye, chargé par S. M. l'Empereur du Brésil de présenter à l'Aca- démie le premier fascicide du Tome 1 des « Annales de l'Observatoire impérial de Rio-Janeiro », donne une analyse du contenu de cet Ouvrage. PHYSIQUE. — Sur une loi simple relative à la double réfraction circulaire naturelle ou magnétique. Note de M. A. Cornu. « La propriété singulière que possèdent certains corps de faire tourner le plan de polarisation de la lumière, propriété qui paraissait ne devoir être expliquée que par une connaissance approfondie de la constitution molé- C. K., 1881, i" Scmt lire. (T. \Cll, ?■■' S-î.) I 8o ( i366 ) culaire de ces corps, a été, par un trait de génie de Fresnel, ramenée, comme explication, aux phénomènes ordinaires de propagation des ondes. » L'explication de Fresnel est fondée en effet : )) i" Sur une équivalence cinématique : une onde à vibration rectiligne équivaut à la superposition de deux ondes à vibrations circulaires de sens inverses se propageant avec la même vitesse ; » 2° Sur une propriété physique que Fresnel a découverte et vérifiée par expérience : dans les corps doués de pouvoir rotatoire, la vitesse de propa- gation des ondes à vibrations circulaires a deux valeurs différentes suivant le sens de la description de la vibration. » La réalité de l'existence de ces deux ondes (') a été mise hors de doute par la célèbre expérience du triprisme de Fresnel; on peut la démontrer par un dispositif plus simple encore, consistant en un prisme de quartz, dont le plan bissecteur est perpendiculaire à l'axe optique, placé au centre d'un go- niomètre de Babinet; la fente, éclairée avec une lumière monochromatique, donne, au minimum de déviation, deux images polarisées circulairement en sens inverses; elles sont distantes d'environ 27", avec la lumière jaune de la soude pour un angle réfringent de 60°. L'image la moins déviée est polari- sée circulairement vers la droite si le quartz est dextrogyre, vers la gauche s'il est lévogyre. » Ces deux images restent fixes comme déviation et comme polarisation circulaire, sinon comme intensité, quel que soit le mode de polarisation de la lumière incidente. L'une d'elles s'éteint lorsqu'on emploie un faisceau polarisé circulairement, et celle qui reste présente la polarisation circu- laire de même sens que le faisceau incident. La double réfraction circulaire du quartz suivant l'axe est donc établie expérimentalement par le phéno- mène fondamental qui définit la réfraction ordinaire ou la double réfraction à polarisation rectiligne. » Le phénomène des franges d'interférence, qui constitue une méthode si délicate pour la mesure des différences de vitesse dans la propagation des ondes, apporte une démonstratiou équivalente. Si, adoptant le dispo- sitif de la célèbre expérience de Fresnel et Arago, on cherche à faire inter- (') Elle a été contestée récemment par M. Gouy [Comptes rendus, t. XC, p. ^g^ et 1 121) ; on va voir, par les faits exposés, que les conclusions de ce physicien n'ont aucun fondement. Les cquivaleiices cinèmatiques proposées par l'auteur sont incontestables; mais elles ne peuvent, parleur nature même, constituer aucune objection contre les faits qu'elles représentent. ( '367 ) férer les deux moitiés d'un faisceau de lumière blanche naturelle, passant respectivement à travers deux blocs de quariz, de longueurs parfaitement égales, mais de rotations contraires (biquarlzà deux rotations), suivant la direction de l'axe optique, on reconnaît dans le champ de diffraction deux systèmes latéraux de franges, complètement séj)arés lorsque les blocs ont plus de o'",o3o de longueur. Si l'on analyse ces deux systèmes de franges, on reconnaît qu'ils sont polarisés circulairement en sens inverses; le sys- tème polarisé circulairement vers la droite est dévié du côté du bloc lévogyre, et inversement. Les deux systèmes de franges restent fixes comme position et polarisation circulaire, sinon comme intensité, quel que soit le mode de polarisation de la lumière incidente; l'un des systèmes s'évanouit complètement si l'on emploie comme source un faisceau de lumière pola- risée circulairement, et celui qui subsiste est polarisé comme la source. )) Ainsi la méthode du prisme et celle des interférences s'accordent pour démontrer dans le quartz, suivant l'axe, l'existence de deux ondes circu- laires inverses, se propageant avec deux vitesses différentes : la vitesse la plus grande correspondant à la vibration circulaire de même nom que la rotation du quartz. » La théorie de Fresnel a été étendue immédiatement à l'explication du pouvoir rotatoire que le magnétisme développe dans les milieux transpa- rents; l'adaptation était particulièrement naturelle après les beaux travaux d'Ampère sur l'identité des aimants et des solénoïdes. On a matérialisé, en quelque sorte, l'action du magnétisme sur la lumière sous forme de la règle mnémonique suivante : La vitesse de propagation d'une onde circu- laire est accélérée ou relardée suivant que le sens de rotation de la vibration circulaire est en concordance ou en discordance avec le sens de rotation du courant dans l'hélice produisant le champ magnétique. Cette extension a paru si naturelle, que la vérification expérimentale de la théorie de Fresnel appliquée aux phénomènes magnétiques n'a été, sinon faite, du moins publiée que dans ces derniers temps ('). » Les vitesses v', v" des deux ondes circulaires inverses sont liées à l'arc a de rotation du plan de polarisation par la relation qu'on déduit de la théorie de Fresnel, TTC/V V\ (') A.RiGHi, Nuovo Cimento, t. IV, 1878; H. Becquerel, Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 334. ( i368 ) où X est la longueur d'onde dans l'air de la radiation simple employée, V la vitesse de la lumière dans l'air et 71 l'arc d'une demi-circonférence, égal à 3,14159. » J'ai été amené à rechercher une seconde relation entre ces vitesses, de manière à les déterminer toutes deux d'une manière complète; les faits observés peuvent se résumer sous la forme très simple que voici : » 1° Dans le quartz, la moyenne des vitesses de propagation suivant l'axe optique des ondes circulaires de sens inverses est sensiblement égale à la vitesse de l'onde ordinaire perpendiculairement à cet axe. » 2° Dans le jlint lourd de Faraday, la moyenne des vitesses de propagation des ondes circulaires de sens inverses séparées par l action magnétique est sensi- blement égale à ta vitesse commune de ces ondes quand l'action înagnétique est nulle ('). » Expériences faites sur le quartz. — La pi'opriété énoncée a été vérifiée sur toute l'étendue des radiations comprises entre le rouge et la limite des ra- diations ultra-violettes, c'est-à-dire depuis la raie 11" 1 du cadmium (X = 643,7) jusqu'aux raies n° 32 de l'aluminium (X = i85). La méthode du prisme permet, en effet, de mesurer simultanément les trois vitesses en question : il suffit d'employer, fixés l'un au-dessus de l'autre, deux prismes de quartz ayant exactement leurs faces dans le même plan, l'un t;iillé sui- vant la coupe précédemment indiquée, le plan bissecteur de l'angle réfrin- gent normal à l'axe optique, l'autre ayant l'arête parallèle à cet axe. Ce double prisme, placé sur la plate-forme du goniomètre de Babinet, donne quatre images de la fente éclairée avec une lumière monochromatique ; trois d'entre elles sont très voisines et parfaitement équidistantes, si les deux prismes ont exactement le même angle. Celle du milieu est polarisée rectilignement, parallèlement à l'arête commune : c'est l'onde ordinaire. ( ' ) Remarque. — J'emploie à dessein le terme vague de moyenne sans qualification telle que harmonique ou aiitlimétique ; en effet, la différence entre les vitesses v' , v" et la vitesse de l'onde unique U est si petite, eu égard à la précision des mesures, qu'on doit considérer U — c' et U — v" comme de véritables différentielles S'Xi et ^"U : la relation donnée est donc 5'U-f- 5"U=;o. Il en résulte que toute fonction continue de U, F(U), donnerait également o"F-h5"F = o. Ainsi les inverses des vitesses qui représentent les indices rapportés au vide suivraient sensiblement la même loi. Des observations plus précises ou la découverte de f;iits nouveaux permettront sans doute de définir la forme la plus probable de la fonction F (U) : il serait actuellement imprudent d'affirmer que la moyenne liannnnique (bien que donnée directement par la méthode des franges d'interférence) est préférable à la raoyeane arithmétique; à l'ordre d'approximation où nous sommes placés, toutes ces évaluations sont équivalentes. ( '369) Les deux autres sont polarisées circulairement en sens inverses, comme dans l'expérience citée précédemment. La quatrième image représente l'onde extraordinaire. » L'observation micromélrique directe ne comporte qu'une approxima- tion médiocre dans la région des radiations visibles, en raison de la faible distance angulaire des images; mais, dans la région ultra-violette, les me- sures des clichés photographiques acquièrent une précision qui croît très vite avec la réfrangibilité, car la distance des images réfractées croît comme le pouvoir rotaloire, c'est-à-dire plus vite que l'inverse du carré de la lon- gueur d'onde. Déplus, l'influence relative d'une petite inégalité dans l'angle des deux prismes décroît rapidement avec la réfrangibilité : il en résulte que la netteté des vérifications est d'autant plus grande que la longueur d'onde est plus courte, contrairement à ce qui a lieu pour les lois seulement approximatives, comme la loi de Biot, où les divergences s'aggravent avec la réfrangibilité des radiations observées. » L'insuffisance de précision que donne la méthode du double prisme avec les radiations visibles m'a conduit à compléter les mesures par la méthode des interférences. L'expérience consiste à faire interférer deux faisceaux traversant respectivement deux blocs parfaitement égaux de quartz, l'un dans le sens de l'axe optique, l'autre dans le sens perpendiculaire (biquartz à axes croisés). En polarisant la lumière blanche employée pour éclairer la fente lumineuse, de manière à ne laisser passer dans le second bloc que l'onde ordinaire, on observe deux systèmes latéraux de franges polarisées circulairement en sens inverses. A l'aide d'un compensateur spé- cial, on amène successivement la frange similaire de chaque système sous le réticule, et la moyenne des déplacements donne exactement la position de la frange centrale du système qu'on obtient en faisant passer les deux faisceaux simultanément à travers le même bloc. L'apparition de ce nou- veau système de franges s'obtient par une légère translation transversale donnée au biquariz ( ' ). » Expériences faites sur leflint lourd. — La loi relative au pouvoir rota- toire magnétique, en raison de la faible double réfraction développée et de l'opacité du flint lourd pour les radiations réh-angibles, n'a pu être établie que parla méthode des interférences. Les deux faisceaux passaient ') Je tiens à remercier M. J. Duboscq et M. Léon Laurent pour le concours empressé qu'ils m'ont apporté dans ces expériences et l'habileté qu'ils ont déj^loyée dans la taille et le polissage des appareils de quartz dont j'ai eu besoin. ( i37o ) respectivement à travers deux blocs égaux de flint, l'un placé entre les deux armatures du gros éleclro-aimant de l'École Polytechnique, l'autre soustrait à l'action magnétique, soit par un éloignement suffisant, soit par l'insertion dans l'intérieur de l'une des armatures. La fente lumineuse était éclairée avec de la lumière polarisée circulairement vers la gauche dans la moitié supérieure, vers la draite dans la moitié inférieure. On obtient ainsi deux systèmes de franges, exactement sur le prolongement l'un de l'autre, lorsque le courant est interrompu; mais 1er. deux systèmes se sé- parent d'une quantité proportionnelle à l'intensité du champ magnétique lorsque le courant est fermé, et la moyenne de leurs positions reproduit leur position commune primitive. L'inversion du courant échange les dé- viations et double la précision des mesures. Malgré la petitesse des déviations, qui atteignent à peine ± -ji^- de frange, le caractère différentiel des mesures et la précision des pointés, qui dépasse parfois ^jy^ de frange, per- mettent d'affirmer l'égalité des variations de vitesse à moins de -^ de leur valeur, approximation qui paraîtra déjà considérable, eu égard à l'ordre de grandeur du phénomène. » Enoncé plus général. — Bien que les expériences n'aient porté que sur deux substances particulières, comme ces deux substances réunissent, chacune dans leur genre, les conditions les plus favorables à la précision des mesures, je suis convaincu que les résultats obtenus doivent s'étendre à tous les corps similaires sur lesquels il serait plus difficile d'expérimenter. » L'analogie des deux lois obtenues dans des conditions si différentes semblerait même révéler une propriété optique générale de la matière pondérable relativement à la transformation des ondes lumineuses : en effet, ces deux lois sont susceptibles d'un énoncé commun indépendant des cir- constances dans lesquelles elles ont été obtenues : » Le dédoublement d'une onde polarisée rectiligncment en deux ondes pola- risées circulairement en sens inverses s'effectue de minière que la moyenne des vitesses de propagation des ondes dédoublées soit égale à la vitesse de propaga- tion de l'onde unique qui existe dans les conditions oit les causes de ce dé- doublement 71 agissent pas. » La généralité de cette conclusion est trop éloignée des faits observés pour qu'on puisse l'accepter autrement que comme une conjecture; aussi ne me serais-je pas hasardé à l'énoncer si je n'étais en possession de faits analogues, rendant fort probable l'existence de relations de celte forme, et que j'aurai prochainement l'honneur de communiquer à l'Académie. » ( »37i ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur l'alcool dicildanique; i^arM. A. Wuiitz. « J'ai décrit sous le nom de dialdane un produit de condensation de l'aldol, produit qui renferme les éléments de 2™"' d aldol moins i'""' d'eau • 2C'H»0==C«H''0^ + H-0. C'est un corps à fonction mixte, à la fois aldéhyde, alcool secondaire et éther. En s' oxydant, il donne un acide monobasique C*H'''0% qui forme de magnifiques cristaux. Je vais décrire dans celle Note l'alcool cor- respondant C« H' «O'. )) Pour l'obtenir on traite par un grand excès d'amalgame de sodium à I pour 100 une solulion aqueuse étendue et refroidie de dialdane, en ayant soin d'ajouter fréquemment de petites quantités d'acide chlorhydrique étendu de façon à maintenir la liqueur légèrement acide. Elle se colore à peine dans ces conditions. Si l'on opère sur une cinquantaine de grammes de dialdane, l'opération dure environ une semaine. Finalement on neutra- lise exactement la liqueur et on l'évaporé à l'éfuve en consistance sirupeuse. II se sépare du chlorure de sodium qu'on précipite complètement en ajou- tant de l'alcool absolu. Ce dernier ayant été chassé par distillation, on ob- tient un résidu sirupeux qu'on distille dans le vide, à la trompe. Une partie notable du produit passe entre 160° et 175° à la pression de 10""" de mer- cure. C'est un liquide incolore, très épais, qui se prend, dans l'espace de quinze jours, en une masse de cristaux, qu'on sépare par compression de l'eau mère épaisse qui les empâte. » SqS'^ de dialdane bien purifié par cristallisation dans l'alcool ont fourni aS^" de liquide passant entre 160° et 172° à 10"" de pression. Au delà de cette température le thermomètre s'élève rapidement; le résidu, encore assez abondant, commence à mousser et à déborder, de telle sorte que la distillation ne peut pas élre continuée. Il reste une masse brune, amorphe, presque solide. » Le corps solide, purifié par compression, est une masse blanche cristal- line, déliquescente , solublc en toutes proportions dans l'eau et dans l'alcool, très soluble dans l'éther. On peut l'obtenir en cristaux assez définis, en ajoutant à une solution éthérée un excès de la masse blanche cristal- line et en abandonnant le tout pendant longtemps à lui-même. Les cris- taux plongés dans la solution saturée finissent par grossir. Ils se ramol- I. II. III. C'H"0» 59>74 59,84 59.70 60,00 lo, i6 10, 10 10,28 10,00 » » » 3o,oo (-1372 ) lissent à 49° ^t sont complètement fondus à 53", en un liquide incolore qui bout de 162° à lôS", sous la pression de io""° de mercure. » La composition de ce corps répond à la formule CH'^O', ainsi que le prouvent les analyses suivantes : Carbone Hydrogène Oxygène 100,00 » Ce corps résulte donc de la fixation de 2"' d'hydrogène sur t"""' de dialdane. » Sa fonction alcoolique est établie par l'expérience suivante. On l'a chauffé en tube scellé pendant six heures avec six fois son poids d'anhydride acétique, et l'on a distillé dans le vide le liquide légèrement coloré ainsi obtenu, jusqu'à ce que le thermomètre se fût élevé à 80°. Le résidu a été agité avec une solution concentrée de carbonate de soude, et le tout a été agité avec del'élher. La solution éthérée, colorée en brun, a été chauffée au bain-marie, puis distillée dans le vide. Tout a passé, entre i58° et 160° sous la pression de 20™™, sous forme d'un liquide parfaitement incolore, un peu épais, neutre et qui a donné à l'analyse les résultats suivants : Expérience. Théorie. Carbone 58,89 59,01 Hydrogène '. . . 8,19 8,19 Oxygène » 82,80 100,00 Ces nombres répondent à la formule C*H'*(C^H'0)-0% qui est celle d'un diacélate dialdanique. On a déterminé la proportion d'acide acétique en saponifiant le produit par un excèsd'eau de baryte à 100°. loo partiesd'éther ont donné 48,9 parties d'acide acétique : la formule précédente exige 49,1 parties d'acide acétique. » L'acide nitrique attaque l'alcool dialdanique avec une violence ex- trême. Le perchlorure de phosphore l'attaque de même à la température ordinaire, avec dégagement d'acide chlorhydrique et formation d'oxychlo- rure.Si l'on prend soin de modérer la réaction en refroidissant, le liquide demeure parfaitement incolore et fournit, après décomposition de l'oxy- chlorure de phosphore par l'eau, un chlorure épais incolore qui n'a pas encore été analysé. ( >373 ) » La solution aqueuse d'alcool dialdanique ne réduit pas le nitrate d'ar- gent ammoniacal. » L'alcool dialdanique ne fixe pas d'eau lorsqu'on le chauffe à loo^avec de l'eau acidulée d'acide sulfurique. » La constitution de cet alcool est évidemment analogue à celle du dialdane dont il décrive. J'ai déjà indiqué l'hypothèse la plus simple que l'on puisse faire au sujet du dialdane, en le représentant comme du dialdol moins de l'eau, le dialdol lui-même résultant de la soudure de molécules d'aldol, comme celui-ci résulte de la soudure de 2™°' d'aldéhyde. » Le dialdol normal serait (i) CH^-CH.OH-CH^-CH.OH-CH^-CH.OH-CH^-CHO. » En se déshydratant, un des oxhydryles pourrait enlever i^* d'hydrogène à l'un des groupes ou chaînons voisins : il en résulterait que les deux groupes qui ont ainsi réagi l'un sur l'autre avec perte d'eau demeu- reraient unis par une double liaison. Le dialdane serait dans ce cas une combinaison non saturée. Or il n'est pas probable qu'il en soit ainsi, car on sait que de tels corps non saturés fixent très facilement le brome : ce n'est pas le cas pour le dialdane et pour l'alcool dialdanique. Lorsqu'on ajoute du brome à inie solution éthérée d'alcool dialdanique, de façon à maintenir ce dernier en excès, on observe un léser dégagement de chaleur, mais la liqueur demeure colorée en orangé. Ce n'est pas ainsi que se comportent les composés saturés dans lesquels 2"' de carbone échangent une double valence. Il n'est donc pas probable que l'aldéhyde et l'alcool dont il s'agit appartiennent à cette catégorie de composés. Dès lors, on doit admettre que la déshydratation du dialdol a lieu aux dépens de deux oxhydryles et que le dialdane est un vrai éther du dialdol. S'il en est ainsi, les formules suivantes représentent la consti- tution du dialdane et de l'alcool dialdanique (' ) : 1° CH'-CH-CH--CH-CH--CH.OH-CH--CHO, O CH'-CH-CH='.CH-CI1--CH.0H-CFP-CÏP-0H. O (') Le dialdol normal serait formé par la soudure du groupe aldéhydique CHO d'une molécule d';ildol CLl'- CH.OH-CH'-CHO au groupe CH' d'une seconde molécule d'aldol. Un corps isomérique pourrait se former par la soudure du groupe CHO d'une molécule C, R., 1881, I" Semestre. (T. XCII, N° 24.) l8l ( '37^^ ) » L'alcool dialdanique serait à la fois alcool primaire, alcool secondaire et éllier, et cette hypothèse est d'accord avec les faits : en effet, il ne fixe directement ni le brome ni l'hydrogène. » De la fixation directe de l'hydrogène sur l'alcool dont il s'agit résnl- terait l'alcool triatomique saturé C*H"*0', et l'on pourrait s'attendre à voir un tel corps dans la réaction même qui donne naissance à l'alcool dialdanique par l'action d'un excès d'hydrogène sur celui-ci. » Dans la pensée que le liquide sirupeux qui imprègne les cristaux d alcool dialdanique pourrait être cet alcool triatomique saturé, je l'ai extrait des papiers par l'eau, j'ai évaporé la solution dans le vide et j'ai distillé le résidu également dans le vide : le tout a passé entre i6o° et iGS", à lo™" dépression, et le produit distillé présentait exactement la compo- sition de l'alcool dialdanique : Théorie. Carbone 5g >68 60 , oo Hydrogène 10,12 10,00 Il s'est rempli de cristaux au contact d'un cristal d'alcool dialdanique. Il résulte de ce qui précède que ce dernier ne fixe pas l'hydrogène dans'ies conditions indiquées. » MINÉRALOGIE. — Sur la reproduclion par voie aqueuse dujeldspalh orlhose; par MM. C Fiuedel et Edm. Sarasin. « Les inclusions aqueuses qui existent dans le quartz des granités mon- trent que ce minéral, et par conséquent aussi le feldspath qui l'accom- pagne, se sont produits en présence de l'eau. Pour qu'un silicate anhydre se soit formé dans ces conditions, une température élevée était très pro- bablement nécessaire. D'autre part, les intéressantes recherches de M. Daubrée sur la décomposition du feldspath par l'eau, ayant montré que ce minéral perd du silicate de potasse même à la température ordi- naire au contact de l'eau, nous avons été amenés à supposer que, si le feldspath se formait en présence de l'eau, ce ne pouvait être qu'au sein d'aldol avec un groupe CU' de la seconde inolccule d'aldol. Le corps ainsi formé serait CH'-CH.OH-CH-CHO CH.OH-CH'-CH.OH-CH'. Le dialdane pourrait être le dérivé étliéré de ce dialdol dissymétrique. On ne connaît aucun moyen de vérifier celte hypothèse, qui laisse subsister, en tout cas, le caractère mixte des fonctions du dialdane, à la fois aldéhyde, alcool secondaire et éther. ( i375 ) d'une eau mère assez riche en silicate alcalin. Ces considérations nous ont guidés dans des essais que nous poursuivons depuis assez longtemps déjà et qui nous ont conduits à la reproduction du feUhjallt orthosCj et en même temps du quartz et de la tridjmile. » L'appareil qui nous sert à mettre en présence à une température élevée les matières qui doivent réagir consiste en vui tube d'acier ayant au moins o™, oi d'épaisseur et o™,oi5 de vide, doublé intérieurement d'un tube en cuivre assez épais ou d'un tube de platine. Un bouchon, également de cuivre ou de platine, est fortement serré sur le rebord du tube intérieur, qui lui-même s'appuie sur la tête du tube d'acier. Le ser- rage se fait par l'intermédiaire d'un couvercle en acier sur lequel agissent trois ou quatre fortes vis. Par ce moyen, on obtient une fermeture hermé- tique qui résiste souvent, quoique pas toujours, à la pression considérable qui se produit au moment du chauffage. Le tube d'acier est placé dans un bloc de fonte de Wiesnegg, chauffé au gaz; on atteint et on maintient ainsi facilement des températures appro- chant du rouge sombre. » Les mélanges sur lesquels nous avons opéré étaient formés d'abord de sihce gélatineuse, d'alumine et d'une solution de potasse. Mais nous avons obtenu de meilleurs résultats en précipitant du silicate de potasse par le chlorure d'aluminium, lavant et exprimant ce précipité dans un linge, et le délayant ensuite dans du silicate de potasse en dissolution, ad- ditionné de quantités variables de potasse. Le chauffage durait tantôt seize heures environ, tantôt une trentaine d'heures; nous n'avons pas remarqué que cette différence de durée apportât une notable modification aux résultats obtenus, au moins en ce qui concerne le feldspath. » Avec le premier mélange, ce qui s'est produit surtout, c'est le quartz, qui se présente d'ailleurs dans presque toutes les expériences et parfois en cristaux d'une assez grande dimension pour avoir pu être mesurés au goniomètre de Wollaston. 11 présente toutes les particularités des cristaux naturels et ressemble surtout à ceux du Dauphiné, c'est-à-dire au quartz des filons. Les conditions dans lesquelles ce quartz s'est produit sont assez analogues à celles qu'a réalisées M. Daubrée lorsqu'il a attaqué le verre par l'eau surchauffée ('). Dans ces expériences, comme dans les nôtres, l'eau mère restait fortement chargée de silicate alcalin. » Lorsque l'on opère à une température très élevée, le quartz est mélangé (') Annales des Mines, 5^ série, t. XII, p. 298. ( '376 ) de lamelles hexagonales de tridymile, facilement reconnaissables à leurs groupements et à l'absence d'action sur la lumière polarisée. C'est la pre- mière fois que ce minéral, découvert par M. voiu Rath dans les Irachytes et reproduit par G. Rose en fondant de la silice avec du sel de phosphore, a été obtenu en présence de l'eau. » Les cristaux de quartz sont presque toujours accompagnés de petits grains cristallisés, tantôt en losanges, tantôt limités par des arêtes arrondies qui leur donnent l'aspect de grains d'orge; en raison de leur faible dimen- sion, il est fort difficile de mesurer leurs angles; ils agissent sur la lu- mière polarisée, mais assez faiblement, à cause de leur peu d'épaisseur. » En nous servant du mélange de silicate d'alumine et de silicate de po- tasse et en diminuant graduellement la proportion de silice, nous sommes arrivés à réduire de beaucoup le quartz et à obtenir une poudre formée surtout des petits losanges et des grains d'orge. Cette poudre, séparée par lévigation des parties les plus ténues, présente les propriétés suivantes elle fond difficilement au chalumeau en un verre blanc huileux; elle est inattaquable aux acides; elle a sensiblement la densité du feldspath orthose, ainsi qu'on peut s'en assurer en en versant une certaine quantité dans uneso- lution d'iodomercurate de potassium (liqueur de Thoulet) ayant une den- sité telle qu'une lamelle d'orthose y nage et qu'un grain de quartz aille au fond. On voit la poudre du minéral artificiel y nager, et, si l'on ajoute quelques gouttes d'eau à la surface du liquide, de manière à amener la for- mation des couches de densités différentes, on la voit rester au même ni- veau que la lamelle d'orthose. » Nous avons soumis à l'analyse deux échantillons de cette poudre cris talline. Ils nous ont donné : I. n (par Jiflérence). Orthose. Silice 725O 70,03 64,63 Aliiniine '4>9 '5,59 18,49 Potasse 12,2 i4,38 16,87 99»' 100,00 » Nous avions donc bien en mains lUie matière feldspathique dans la- quelle le rapport de l'oxygène de l'alumine à celui de la potasse est de 3 à i . Quant à la silice, l'examen microscopique nous montrait qu'une partie était contenue dans la matière à l'état de quartz. Hélait donc bien probable que nous avions affaire à un mélange d'orthose et de quartz. Néanmoins nos analyses ne nous auraient pas suffi pour pouvoir l'affirmer, car il aurait { «377 ) pu se faire que le quartz fût mélangé non à de l'orthose, mais à un feldspath potassique encore inconnu, ayant une composition analogue à celle de la pétalite, ou au contraire à un feldspath potassique moins riche en silice. L'examen microscopique ne permet pas d'apprécier assez exactement la proportion de quartz pour trancher la question dans un sens ou dans l'autre. » Ce qui nous a permis d'arriver à une conclusion certaine, c'est que dans plusieurs des expériences qui nous ont donné une matière moins pure, c'est-à-dire plus riche en quartz, nous avons trouvé des cristaux d'une phis grande dimension, dont nous n'avons pu mesurer au microscope les angles et déterminer les plans d'extinction avec des résultats très nets. Entre ces cristaux bien définis, les losanges et les grains d'orge dont nous avons parlé plus haut, nous avons d'ailleurs trouvé tous les termes de passage, et il est impossible de ne pas y reconnaître la même substance. » Les cristaux, dans les diverses préparations et souvent dans une même, présentent trois aspects différents qui rappellent trois variétés del'ortljoseC). Le plus souvent ils sont en lamelles hexagonales dissymétriques, ayant la forme des faces g' de certaines orthoses des granités limitées par les faces p, h^ ou pUitôt m, et «' ou a^ , Nousavons-mesuré l'angle/?^' sur plusieurs cristaux et nous l'avons trouvé de 117° en moyenne (orthose, 116°, 7). Nous avons trouvé plusieurs fois des angles de 128" à iSo" s'accordant avec l'angle /Jrt' = i29''4o' de l'orthose. L'extinction a lieu dans des di- rections faisant environ 22° avec l'arête g' A' et 5" environ avec l'arête pg*. Ce sont encore là des nombres caractéristiques pour l'orthose. » D'autres cristaux présentent les faces g-', p et m, et se placent dans le baume sur la face p. Pour ceux-ci, il a été possible de mesurer l'angle plan de la base, qui a été trouvé de ii3"en moyenne (orthose, 1 13" i5''3o"). Pour ces lames, l'extinction a lieu exactement suivant l'arête pg', ainsi que cela doit avoir lieu. » Enfin l'on rencontre des cristaux qui ont l'aspect de l'adulaire, avec les faces m, pa\ Sur un cristal qui s'était placé sur une face ??î,nous avons pu mesurer l'angle plan de cette face, et nous avons trouvé io4'^, c'est- à-dire exactement l'angle de l'orthose, qui est de iol\° o' /^&'. ( ') Pour les mesures, les cristaux ont été noyés dans le baume entre deux lames de verre. Leur indice de réfraction est sensiblement celui du baume, de sorte qu'on les voit très diffi- cilement lorsqu'on ne se sert pas de la lumière polarisée. Il en est de même de l'orthose, ainsi que nous l'avons constaté. ( «378 ) )) Toutes ces mesures, réunies aux analyses que nous avons données plus haut et aux autres caractères physiques et chimiques, nous permettent de conclure d'une manière certaine que nous sommes parvenus à reproduire l'ortliose. » Dans une de nos expériences, dans laquelle l'eau s'était échappée len- tement, nous avons trouvé une matière cristalline en assez grandes lames ressemblant tout à fait au feldspath orthose, s'éteignant à 3" ou l\° environ de la grande dimension des lames, et qui enveloppent de petits quartz bi- pyramidés, sans faces du prisme, rappelant tout à fait celui qui a été distingué par les pétrographes sous le nom de quartz ancien. » Enfin quelques-uns de nos essais nous ont fourni une matière cris- tallisée en beaux prismes orthorhombi(jues (faces g' , Pf m) de o™,oo2 à o'^jOoS de longueur, dans lesquels dominent les faces g* , Ils ne renferment que fort peu d'alumine, et celle-ci paraît y être à l'état de mélange. Ils sont formés d'un silicate hydraté de potasse très riche en silice. Nous re- viendrons sur ce composé. » Notre conclusion est que nous sommes parvenus à reproduire l 'orthose et en même temps le quartz dans des conditions qui nous paraissent plus rapprochées de celles de la nature que celles dans lesquelles s'est placé M. Hautefeuille pour ses belles recherches sur la reproduction des feld- spaths. Néanmoins, les difticultés que nous avons trouvées à réussir, la petite dimension des cristaux, l'incertitude dans laquelle nous sommes encore en ce qui concerne les conditions les plus favorables de tempéra- ture et de composition des mélanges mis en expérience montrent que la solution du problème n'est pas encore complète et que notre procédé, qui s'appliquera sans doute à d'autres silicates que l'orthose, a besoin d'être encore perfectionné. » PATHOLOGIE GÉNÉRALE. — Compte rendu sommaire des expériences faites à Pouilly-le-Forl, près Mehin, sur la vaccination charbonneuse ,- par M. Pas- teur, avec la collaboration de MM. Chamberland et Roux. « Dans une lecture que j'ai faite à l'Académie le 28 février dernier, qui avait pour objet la découverte d'une méthode de préparation des virus atténués du charbon^ je m'exprimais ainsi, en mon nom et au nom de mes jeunes collaborateurs : Les prétendus avantages commerciaux attribués à la création d'une mer intérieure ne me paraissent pas mieux établis. Toutes les caravanes qui se dirigent actuellement sur Tripoli passent par Ghadamès. Elles con- tinueront toujours à faire de cette ville leur entrepôt commercial, car leur ( •:% ) route dans le Sud est déterminée par la présence de l'eau et la nécessité d'éviter la traversée des grandes dunes, qu'elles auraient, au contraire, nécessairement à franchir si elles se dirigeaient sur la partie algérienne de la mer projetée. De Ghadamès, l'entrepôt commercial de la partie orientale du Sahara, les caravanes, pour gagner la mer intérieure, auraient à ef- fectuer dans les dîmes un trajet de dix journées sans eau, tandis que, au contraire, elles trouvent un trajet relativement facile avec des aiguades et des oasis, de Ghadamès à Tripoli. De plus, ainsi que l'établissent les re- cherches géographiques consignées dans la carte récemment publiée par le Ministère des Travaux publics {Carte de l'Afrique occidentale publiée par ordre de M. le Minisire des Travaux publics; échelle rôToTôê)' indépen- damment des difficultés pour atteindre la mer intérieure, les caravanes auraient à effectuer un plus long trajet. On peut dire, sans exagération, que les caravanes auraient à parcourir une route représentant les deux côtés d'un triangle, au lieu d'un seul côté qu'elles ont à suivre pour ga- gner Tripoli. Indépendamment de ce trajet, représentant les deux côtés d'un triangle au lieu d'un seul, elles auraient, arrivées à la mer intérieure, à exécuter un déchargement et un transport à bord des navires pour les marchandises qu'elles auraient apportées. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur un système d'équations différentielles; par M. Brioscui. « Le système d'équations différentielles que je vais considérer ici a une grande analogie avec celui qui a été étudié par M. Halphen dans sa Com- munication à l'Académie des Sciences du g mai. » En posant -— = u'^ , ce système d'équations différentielles est le sui- vant : (i) u\-hii\ = u.,ii.j-\-(p{.T), u'^-i-u\ = r/3U, + (p{x), u\-\-u'„ = n,U2-i- "^=f-r "^ = f+r:r-E' s étant une fonction indéterminée de x. » D'autre part, en substituant ces valeurs de n,, ?/o, H3 dans les équations différentielles données (i), on voit tout de suite qu'elles seront satisfaites si » Considérons maintenant les deux équations différentielles du second ordre l d^Y dr I "■'^ ' d.r ■' (5) < -7^ + P:j- + Rw= o. ^ rt^- dx » On sait depuis longtemps, par les recherches de M. Kummer sur les séries hypergéométriques {Journal de Crclle, t. XV), que de ces équations on déduit l'équation différentielle du troisième ordre (6) .J-3p+(4R-p— 2^)r-(4'--/> dp'^ ( '39, ) or, si l'on pose 4R_p _2-=^,^— -^, /,,_p^_2-i- = cp(^), l'équation de condition (4) se réduit à celle de M. Rummer, et l'on pourra obtenir la valeur de Ç dans les cas connus d'intégration de cette équation différentielle. » Les valeurs de P, R qui donnent, pour ^R — P" — s'y. l'expression ci-dessus sont La seconde des équations différentielles (5) pourra donc s'intégrer au moyen de séries hypergéométriques, ou, en indiquant par w^, îv, deux intégrales particulières, on aura îv, = F(i, 1,1,1-?), F(a, |3, 7, I) étant, selon l'algorithme ordinaire, une série hypergéomé- trique. » Si la première des équations différentielles (5) a la même propriété, on pourra poser ;•, = F(a, [3, a + |3 — 7 + I , I - a?), et l'intégrale générale de l'équation (6) sera donnée par la relation <^ "Jo ■+- l>~l\ a, b, c, d étant des constantes. » Les séries hypergéométriques îv„, t^', peuvent s'exprimer, comme il est connu, par des intégrales définies de la manière suivante ; Ç ) sin' (p Si donc on suppose ? = X', k étant le module des fonctions elliptiques, on aura \\\ = - K, IV, = - R', ( '39^ ) er,en posant «y = e "^,011 pourra écrire lOgfl = T— • fj„H-rfi, Si enfin l'on suppose p = r= o, et en conséquence 9(^) = o (c'est le cas de M. Halphen), on aura ^ = o, et l'on pourra poser x = \ogq; les va- leurs de u,, Un, lij seront donc, dans ce cas, ' eij: - d.r ■" dx » L'équation différentielle du troisième ordre (6) contient trois termes qui sont formés de la même manière. En effet, si l'on pose ,, u^z=v.^ auxquelles correspondent des valeurs :;i, Jïj liées par l'équation (B) ne soient pas des points de ramifi- cation pour les fonctions 3,4- s,, 2,^2» et je trouve, en posant ^y(=)-'^'y(=)=F(.), les conditions que voici : » Tout système z^, z., qui satisfait à l'équation (B) doit aussi satisfaire à l'équation (C) l<{z,)J{z,y + ¥{z,)J{z,Y=^o. Je montre alors que, pour des valeurs finies u,= i>,, u.^ — v.,, aucun des quotients pp\, ^^4 "^ P^"'^ atteindre une des valeurs que j'ai désignées ci-dessus par 7, et aucune des intégrales J'f{:-,) dz,, f(p{z,)dz,, JJ[z^dz2, f'j(z.2)dz2, en supposant les chemins d'intégration finis, ne devient in- finie, sinon il y a une relation entre les derniers éléments des chemins par lesquels u,, u^ tendent aux points f,, Po. ') Voir même Volume, p. i33o. ( l402 ) » La coexistence des équations (B) et (C) entraîne les théorèmes siii- vanls : » En posant et considérant z comme fonction de Ç, :; — n doit avoir au plus deux va- leurs pour une valeur donnée de Ç; donc (E) s = P(0 + Q(Ç)v''R(0, où P(Ç), Q(Ç)^ ï^(Ç) s°"* fonctions uniformes de Ç. » De même, la fonction /"(s)^, comme fonction de Ç, n'a pas plus de deux valeurs pour une valeur donnée de Ç; donc (F) /(z)^ = S(Ç)-4-T(Ç)VR(Çj, S(Ç), T(Ç) étant fonctions uniformes de Ç. » On a de même, pour y (s), (G) /(=)= [q.(ç) R(ç)+ p-(ç) 4m)] s'Û^), en posant J = P.(?) + Q,(Ç)vR(Ç), R,(Ç) étant une fonction uniforme de 'Ç telle que les chemins de la va- riable Ç, qui changent v'R(Ç) en — ^/R(Ç), ne changent pas la fonction » El) posant et (I) 4/(Ç) = R(?)R.(a les équations (A) se transforment en ( i4o3 ) en désignant par s,, s, deux valeurs de Ç correspondantes aux valeurs ::,= §,, z.,= §^ respectivement. » Je montre alors que les fonctions :; e\ f[zY, considérées comme fonc- tions de Ç, ont les mêmes points singuliers essentiels, savoir les valeurs y, pour lesquelles |rW =y pour toute valeur de z. Les deux valeurs de :; qui correspondent à un point Ç = a non essentiellement singulier pour la fonc- tion z àe'Ç sont ou des points non singuliers àef[z) et (f{z) ou des points singuliers :; ^ a de ces fonctions, tels que leurs développements dans le voisinage de z^^a ne contiennent point de logarithmes. Il faut de plus que, dans l'expression ^=:«-l-p,(:; — rt)"4-p2(s — «)" + ..., les coefficients p, et p„ ne s'annulent pas simultanément, et enfin qu'à toute valeur de z qui ne rend pas infinies les intégrales JJ[z)dz, fr{i[z) dz ne correspondent que des valeurs de Ç non essentiellement singu- lières pour la fonction z de Ç. » Je démontre alors les théorèmes que voici : » Soit Ç = /3 une valeur finie non essentiellement singulière pour la fonc- tion z de Ç. Si l'une des deux valeurs de z qui correspondent à Ç = |3 est un point singulier s = « des fonctions y (c), o{z), en représentant par (A- = o ou un entier positif) le plus petit exposant de : — a dans leurs développements, dans le voisinage de z = a, l'une des quantités (Ç — jS)* v'4'(s) ou (b ~ P) " n/^(C) 6st uniforme dans le voisinage de z =p et ne devient ni zéro ni infinie pour z ^^ p. Cela a lieu également pour z = CD , en désignant l'exposant le plus petit de - par Si à la valeur Ç=: (3 correspond une valeur non singulière b des fonctions ^^(s), o[z)y mais qu'on ait i|;(]3) = =o , alors (Ç — |3)2^y/ij<(Ç) reste uniforme dans le voisinage de Ç=/3. I^a fonction '^{'Ç,) ne peut s'annuler pour aucune valeur finie de Ç. Si Ç ^ co n'est pas un point essentiellement singulier pour la fonction z de Ç, les quantités Ç' V'fvÇ)' Ç^ V'K?) "e deviennent ni nulles ni infinies pour s ^ oo et sont uniformes dans le domaine de s = 30 . Au moyen des équations (A), je démontre alors que z^^ Zr. et z^z^ sont des fonctions uniformes de ?(,, 11 2 pour toutes les valeurs finies de ces va- riables. » ( i4o4 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur certains s)'stèmes d'équations différentielles. Note de M. Halphen, présentée par M. Hermite. « Considérons en premier lieu, avec M. Briosehi ('), les trois équations simultanées à trois inconnues u,, ?/,, «3 : (l) rfa ="r". + y(«) ('-,^ = 1,2,3). » Je vais montrer qu'un changement de variables fait disparaître y(a) et ramène ainsi ce système à celui que j'ai intégré dans ma Note du 9 mai dernier. Soit, à cet effet, une solution /(«) de l'équation posons /(«) = [logF(«)]' et prenons de nouvelles variables jS, v,, v^, i>3 : (3) ^=fF{a)dc<, ».=y(«) + .vF(«). » Substituant dans l'équation (i), on trouve, comme je l'ai annoncé, ^P =^r^'s n- » Pareille propriété appartient à une classe d'équations différentielles que je vais définir. M Soient 4'o ^a» •••) +« ^'^^ formes quadratiques à 7i variables 71,, «2, ...,?/„ et dont les coefficients soient choisis de telle sorte que, si l'on y fait U,:=U.^ = . ..=: 11^^ = U, on ait alors d«i Ou, d«3 ()«„ ' (') Voir le présent Co/w/) 5 — -» et que, a ce point de \ue, on forme des covaiiants, on prouve aisément que ces CQvariants s'expriment par les fonctions elles-mêmes. Pour les jacobiens el les hessiens, on trouve notamment t_ ± pXZ- mZ\'=(- i)'"pY" ', mYX'- »X\'= ; - i )">/''-', it ZZ"- ( f^ + , \ Z'^ ==-,-(•-+. \ X"'-= Y''-^ /' \/> I \/' J De ces trois équations je tire la suivante ; Z" / 1 I \ /' Z' 1' z X' X' Y' \ /^ Z = i:. + ,7 ) ["P z Y + '"P z X - '"" X Y ) • En permutant m, n, p et X, Y, Z, on obtient deux équations analogues. » L'identité d'un tel système avec les équations 5) est évidente; mais, comme jj. est lié à m, n, p par la relation III 2 - H H - =1 ; m n i> 'j. l'intégration du système (5) se fait ainsi : X' Y' z » Z)i'si(/»o;is /w/- 4»,, j, $3 les trois fondions '«y' "y' PV '^' p>'e>ions a, -ha, -{-a-, — il r/, -r- a,-i- n, — ?.">. «, -(- «., -|- a, — 2), ni = — = j ti = '■ ? P = ; l'iiiti'gfale gcnérale du sYsli'ine (5) est a' iib'- ba' "r = — r b'\ 2). — i7, — n, — «,i I «'a -1- b' ^'\a'a^b') M Quand les nombres m, n, p sont entiers et positifs, les fonctions '!> sont uniformes à Tintérieur d'un cercle dont j'ai donné le rayon. Obser- vons encore que, si les nombres /«, 71, p sont m, 2, 2, ou 2, 3, 3, ou 2, 3, 4) ou 2, 3, 5, les fonctions $ sont rationnelles. » "4<»7 PHYSIQUE. — Sur iinflucuce de lu lempéraltiie sur les. lécepleurs raJioplionicjues à séléniinn. Note de M. E. 3Ier<:ai)ier. « Celle étude a été faite sur les récepteurs radiophoniques à sélénium dont la construction a été décrite dans les Comptes rendus (t. XCII, p. ■789, 28 mars i88i)etdont les lames métalliques séléniées peuvent être formées avec du laiton, du cuivre rouge, du fer, ou du platine qui donne d'excel- lents résultats. » I. En exposant ces récepteurs à l'action naturelle de la tempéra- ture ambiante pendnnt plusieurs jours consécutifs à partir de celui de leur construction dans des boites fermées, pour les soustraire à l'action de la lumière, les choses se passent comme si la résistance de l'appareil variait. En mesurant cette résistance à l'aide d'un pont de Wheatstone, on trouve que la résistance varie constamment en sens inverse de la température, mais elle augmente graduellement de jour en jour. La résistance a varié très sensiblement, proportionnellement à la température entre 10" et 20". » L'augmentation journalière de résistancetendplusoumoins rapidement vers une limite, de sorte que les récepteurs tendent vers un élal stable vis- à-vis de la température. » IL En exposantlesrécepteurs à des températures artificielles obtenues dans une étuve fermée, de 3" à 37", on obtient les mêmes résultats. Ledia- grainme (A) de la figure ci-dessous représente lavariation derésistance d'un (A). •/i' i-'oa afi. ■/^ 000 x •^<:^ ,V .»? ,'J récepteur à peu |)rès stable quand la température de l'éluve varie de 3° à 3G", puis de 36" à 10" d'une manière continue. (Les abscisses représentent des degrés centigrades, les ordonnées les résistances en ohms. ) ( »4o8 ) » III. Enfin, en maintenant |)endant plusieurs heures un récepteur séléniuni-plaline entre 212" et 208" et le laissant ensuite refroidir dans une étuve très lentement jusqu'à 1 5" (l'expérience a duré seize heures environ), la varialion de résistance a suivi la loi remarquable indiquée par le dia- gramme (B). Dans cette courbe, déterminée par trente-six points, l'exis- tence du maximum et du minimum |)arliels aux environs des tempéra- ^Ml \ iSSo \ \ - \ \ Jw ^'V. "■-•-.. _. ,. ,_ «* af.W J» yô tures de 1 63" et de 1 25" est conforme à certains résultats analogues obtenus en 187G par M. Werner Siemens sur des fils de sélénium et attribués par lui à des variations allotropiques du sélénium. A partir de 3G", la courbe est sensiblement droite. » Je crois pouvoir résumer de la manière suivante les résultats des études faites sur ce sujet, depuis le mois de mars dernier, avec du sélénium ordi- naire du commerce : » 1° Les récepteurs radiophon'uiues à sélénium construits comme je l'ai indiqué tendent plus ou ??io//(s vile avec le temps versun état stable relativement aux effets de la tempéraluie. » 2" Aux températures ordinaires, et même jusquà 1 00"^ la résistance de ces récepteurs varie en sens inverse de la température. Entre 5" ou 6" et 35" ces variations peuvent cire approximativement considérées comme proportionnelles l'une à l'autre. » 1 4o() ÉLECTRICITÉ. — Sur quelques moyens el fornutles de mesure des éléments électriques el des coefficients d'utilisation avec le disposiitj à deux rjalvnno- mètrcs. Note de M. G. Cabaneli.as, présentée par M. du JMoiicel. (Extrait par l'auteur.) « Ainsi que je l'ai dit dans une Note présentée à l'Académie le 7 juin 1 880, je suis préoccupé depuis longtemps de l'intérêt technique qui s'attacherait à un système de bonne mensuration permanente des élémenls caractéris- tiques des circulations en service sur la lumière, les électrolyses, les mo- teurs, etc. Dès le mois de juillet iS-g, j'ai, dans une Revue spéciale, dit quelques mots du dispositif à deux galvanomètres, l'un assez peu résistant pour pouvoir être intercalé dans toute circulation en service, sans altérer pratiquement la circulation, l'autre assez résistant pour ne pas altérer pratiquement la circulation lorsqu'il est branché en dérivation entre deux points du circuit de service. Un tel dispositif fournil en permanence des fonctions distinctes des éléments caractéristiques des circulations en ser- vice, fonctions qui permettent de remonter aux variables et aux fonctions intéressantes (jui en dépendent, sans avoir recours aux procédés par substi- tution, dont l'mconvénient est d'interrompre le service, et qui d'ailleurs sont inapplicables avec les machines dont le circuit inducteur n'est pas indépendant du circuit induit. » Étant donnée une source de résistance r, de force éleclromotrice E, en service sur une résistance extérieure R, siège d'une force contre-électromo- trice e, si les points de jonction des résistances considérées sont reliés par une résistance inerte |3, si /, /'n sont les intensités circul mt dans R sans la dé- rivation et avec la dérivation, si /p est la circulation de p, les lois d'Ohm et de Kirclihoff donnent les relations générales „ .. -s • T> 'K-^'o—i ■ ■ 'il -4- 'f — ' e = p /j, — R /■„, / = /,( + /p 7:^' Appelant j la différence de potentiel entre les extrémités de p, on a dans les conditions du dispositif à deux galvanomètres, ce qui doiuie (a) E = ; H- n\ (jS) e = e-l\i. ( i4io ) M Pour une source constante, («) donne par deux observations E=='-4 formules rigoureuses, même si les deux observations ont été faites avec des résistances extérieiu'es différentes quelconques, par exemple l'une inerte et l'autre animée d'une force éleclromotrice quelconque. » (ex.) et (P) s'appliquent au cas de deux machines électriques conjuguées (source et moteur): le rendement de l'ensemble est » J'ai, dans une Communication antérieure, montré que, pour les ma- chines à courants de même sens, la résistance est fonction de l'allure, et j'ai donné les moyens de la déterminer exactement pour chaque allure. » Pour deux machines pareilles (source et moteur), les nombres de tours par minute étant N et «, on a aussi N _ s — '„ i et si nous répétons successivement l'observation au dispositif dans les con- ditions d'allures respectives Nn', N/i", tïii", nous avons h' e' — r,,ii' n" t" — '■„'"'" "" e'" — '',/"" N ;' -H r.x / IN e" -+- r^ t n e'" + i„t i" Ces quatre équations déterminent les valeurs de /• correspondant aux quatre allures de fi, n' , n" , N tours par minute. » Si Tet/ sont les travaux connus, dépensé et recueilli, exprimés enjoulads (par seconde) avec une machine source ou moteur, une seule observation au dispositif donne comme source E = -i / ■= — ~r- ■> et comme moteur e = -5 / = ^ — 1 formules indépendantes du moteur ou de la source connexe à la machine dont la résistance trouvée convient à l'allure effec- tivement réalisée. » Les résistances intérieures des machines étant déterminées aux diffé- rentes allures, («) et (jS) donnent E et e dans toutes les circonstances. Le rendement approximatif en travail mécanique est aussi p ou — • » Le dispositif permet de déterminer exactement l'ensemble réel du tra- vail résislanl passif de la machine aux diverses allures (par frottement des paliers et par résistance du milieu); le moteur M, par l'action d'une source quelconque, étant arrivé à l'équilibre dynamique aux diverses allures «, sous le seul travail de ses résistances passives, on a, en appelant p^^„^ le travail ( '4«i ) passif du moleiif à l'alliire n,, p^,,^^ =^ /a — '"'„,, de même avec la source S prise comme moleur, on a » Ces résistances passives étant déterminées aux diverses allures, la valeur exncfe du rendement mécanique proprement dit de l'ensemble, source et /£ — r/M„, — /'s« moteur, est — ■ '£ -t- '■'•s» + /•-*« » Si les deux machines sont pareilles, on a 11 est entendu que le travail rR, consommé thermiqucment sur une résis- tance R reliant S et M, accompagne le terme t^/„ ou le terme rr,,, suivant que le galvanomètre k fil fin est entre S et R ou entre R et M. » Au point de vue individuel à S et àiNI, leurs rendements ou coefficients d'utilisation sont ; pour S, 1^ et pour M,-^ — -■> et ce que j'ai appelé le rendement relatif, le rendement en travail mécanique pro- prement dit de l'ensemble des deux machines, est le produit de ces deux coefficients d'utilisation, ie — r /•„_ — p,,^ étant ce que j'ai appelé le rende- ment absolu, c'est-à-dire le travail qu'il est possible de recueillir sur le moteur sous forme mécanique proprement dite. Ces valeurs permettent de prévoir et d'organiser les applications rationnelles. » (|B) donne, par deux observations au dispositif, i' — g si' — s'i R = -, 5 e = — , formules rigoureuses lorsque R et e n'ont pas varié et applicables quels que puissent être les changements intervenus dans les sources. » Pour l'arc voltaïque et lorsque R et e varient d'une observation a l'autre, Q étant le nombre de calories (kilogramme-degré) transmises au calorimètre en t secondes, une seule observation donne ri = ; — jr, --' f — c — 0,00034054 X '"' 0,00024054 X !t avec un dispositif permettant de maintenir constantes les conditions de l'arc (1 égard d'observation, amplification optique, renvoi de mouvement de l'extérieur à l'intérieur pour réglage continu de la progression des char- bons maintenus leur prise de courant à distance constante de l'arc). Ces formules se prêtent commodément à l'élude complète et rigoureuse delà réôistaiicede l'arc vollaiquc et de sa force électromotrice de polarisaiion. » l I4I2 OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Héiuévalopie el torpeur rétinienne, deux formes opposées de daltonisme. Noie de MM. J. M.vcÉ et W. IXicati. « Des observations publiées récemment par Gorecki, Cornillon et Pari- naiicl ont rappelé l'altention sur un symptôme déjà signalé de certaines maladies du foie, l'héméralopie, dont nous avons eu l'occasion d'observer plusieurs faits dans le cours des dernières années. » Dans nos observations, ainsi que dans toutes celles qui ont été re- cueillies, il y a coïncidence régulière avec l'ictère. Ce fait, à lui seul, bat en brèche l'idée, émise par Parinaud, qu'il s'agisse ici d'une torpeur rétinienne selon la théorie classique admise pour l'héméralopie. » Contrairement à celte théorie, nous soutenons que l'héméralopie est d'une manière générale le fait d'un daltonisme pour le hleu. » Les preuves de cette interprétation résident : i" dans la coïncidence même de l'ictère et de l'héméralopie ; le pigment biliaire jaune dissous dans les milieux de l'œil intercepte beaucoup de rayons bleus ; 2° dans les faits par nous constatés de daltonisme bleu accompagnant l'ictère ; 3° dans les faits enfin relatés par d'autres de daltonisme bleu accompagnant l'hé- méralopie dite idiopathique {'). » L'explication naturelle en est un fait signalé par Purkinje, étudié par Helmhollz, par nous-mêmes et par Dobrovvolsky, et qui fconsiste dans la propriété particulière aux éléments percepteurs du bleu d'être relati- vement plus sensibles aux impressions faibles. Les verres rouges, jaunes, verts (les verts ne sont pas favorables, parce qu'ils laissent passer presque tout le bleu), la bile, tous les corps, en un mot, qui, transparents d'ailleurs, interceptent les rayons bleus, rendent momentanément héméralope celui qui les porte. L'expérience est facile à répéter ; elle est frappante. » Nous devons ajouter que l'héméralopie est un symptôme exlraordi- nairement sensible du défaut de transmission du bleu ; il signale le mal, alors q^u'aucune confusion de couleurs ne gène celui qui en est atteint. Que l'on ne s'en étonne pas : l'expérience et le fait même que nous venons de relater (phénomène de Purkinje) enseignent que les proportions du bleu peuvent varier entre de très grandes hmites sans empêcher L'interpré- tation exacte des couleurs. Au grand jour, par exemple, le jaune l'emporte de beaucoup et cela ne nuit certes pas à la différenciation des teintes ; dans (') FoERSTER, Giacfe-Saemisch Handbuch der Jugerilieilkunde, t. V, p. 998. ( i4i3 ) l'éclairage artificiel, le jaune prédomine encore, et, s'il est vrai que les teintes sont altérées, les confusions que l'on commet sont minimes. » La toi-j eiir réliniennej sorte d'anesthésie que l'on a admise jusqu'ici comme la cause de l'héméralopie, est applicable à des faits tout opposés. Les individus dont la rétine est en état de torpeur sont assimilables à ceux qui se meuvent dans un milieu mal éclairé. Ici les rayons autres que les rayons bleus, et par-dessus tout les rayons rouges, sont mal perçus, d'où le soi-disant daltonisme acquis pour le roiuje qui signale l'amblyopie de l'jdcoolisme et de la sclérose, daltonisme qui cède à un éclairage suffisam- ment intense. Un éclairage très vif augmente l'acuité visuelle paresseuse, en même temps qu'il fait percevoir normalement les couleurs : ce fait n'a rien de commun avec le symptôme brusque et frappant de l'obscurité dans le demi-jour qui fait dire à l'héméralope qu'il lit comme à l'état normal dans le livre éclairé par la bougie, alors que la pièce lui paraît noire tout autour. » Iléméralopie, daltonisme pour le bleu et torpeur rétinienne, dalto- nisme acquis pour le rouge, tels sont, en résumé, deux faits qui nous pa- raissent indiscutables et sur lesquels nous aurons l'occasion de revenir plus longuement. HYDRAULIQUE. — Machines élévatoires. Note de M. F. de Uomilly. B Machines élévaloires. — On obtient depuis longtemps l'élévation de l'eau par ties machines rotatives ; toutes consistent en un cylindre immo- bile dans lequel circulent des aubes mobiles; la force employée est la force centrifuge. La hauteur atteinte est d'environ 3o™. j\L Gwynne et plus tard L.-D. Girard ont proposé chacun une machine rotative formée de cylindres analogues, multiples associés. Celle de Girard élevait l'eau à 4o'" : c'est, je crois, la plus grande hauteur atteinte par des machines à force centrifuge. La machine que je propose est très simple de construction, et cette hauteur est dépassée de beaucoup. Un appareil de laboratoire montre la montée de l'eau jusqu'à i5o'" avec une turbine mue à la main. Elle est constituée siu- des principes différents. C'est la partie extérieure qui toin^ne. Elle se compose essentiellement de deux pièces : i^une turbine, simple cylindre à deux bases et sans aubes ; 2° lui tube fixe. Prenons un type pour exemple. » La turbine [fiij. i) est formée par un cylindre A, droit, creux, de petite hauteur, à bases parallèles. Une des bases B est reliée à un axe qui la traverse normalement. L'autre base D laisse passer l'axe C par un large orifice circid.iirc concentrique. c. R., iS8i, \" Semestre. (1 . XCII, ^'' 'l^i.) ' ^6 ( ^^l^ ) » Le tube fixe se compose de deux parties. Il s'élève d'une part, H, jusqu'à la hauteur où l'eau doit être portée, et pénètre d'autre part, E, par l'ouverture de la seconde base, d'abord parallèlement à l'axe, en se re- Fig. I. ^ J\ 4^ W ÉjQv, WP courbant ensuite suivant un rayon jusque tout près de la paroi cylindrique intérieure de la turbine. Cette dernière partie, plongée dans l'eau circulante, prend grosso modo la forme d'im poisson {fig. 2), d'où son nom, qui pré- senterait sa bouche ouverte P au courant affluent. A partir de cet orifice Fig. a. Fig. d'introduction, le tube augmente de section suivant un cône de 5° à 6°, tout en se recourbant pour rejoindre sa partie cylindrique {fig. 3, coupe). » L'appareil fonctionne ainsi : la turbine est mise en rotation. Le li- quide, par la force centrifuge, forme un anneau appliqué à la paroi inté- rieine. Le tube présente normalement au courant sa section d'orifice et l'eau s'échappe ainsi tangentiellement au cercle qu'elle décrit. Le liquide monte par ce tube jusqu'à une hauteur correspondant à sa vitesse et crois- sant comme le carré de celle-ci. Tel est l'appareil pour la montée de l'eau ( t/ti5 ) dans sa forme générale. Il peut monter l'eau à tonte hanteur et n'a de li- mite à sa vitesse qne dans la résistance de la matière à la force centrifuge. Cet appareil suppose que l'eau arrive d'une source par le tube S dans la turbine qui l'élève. Mais deux cas peuvent encore se présenter : » 1" Tia turbine est placée à la bauteur même où l'ou veut élever l'eau ; » 2° Elle est placée à une hauteur intermédiaire. » Premier cas. — La turbine est placée au niveau supérieur {fuj. 4). Ce cas donne lieu à l'emploi d'un procédé nouveau. » Au lieu d'élever l'eau, on la précipite de toute sa vitesse vers le niveau Kig. H '/ i -^'S i^s^ -^- ' - '1 inférieur par le tube H, décrit précédemment. L'eau acquiert la vitesse donnée par la turbine plus celle de sa chute. » Le bout inférieur de ce tube de descente se termine par le cône L,par où l'eau sort en jet. Vis-à-vis de cet orifice se trouve un autre orifice G, de section plus grande d'un tiers, de moitié, du double, etc. Cet orifice plus grand, en forme de cône de 6° environ, sert d'entrée au tube d'as- cension E. Le tube lanceur, dans sa partie inférieure, est compris dans un tube F enveloppant, concentrique, donnant accès à l'eau tout autour de lui; ce tube enveloppant vient, en convergeant, aboutir à l'orifice d'éléva- tion. Cet appareil d'entraînement, relativement petit, est plongé dans la nappe B d'eau inférieure. Dans ce système on ne peut conserver la force ( i4i6 ) vive du jet lancé ('), mais la quantité de mouvement est conservée si l'on met entre les deux orifices une distance d'environ quatre fois le dia- mètre de l'orifice récepteur. C'est, après expérience, la même distance que pour l'entraînement de l'air. Mais ici, à l'opposé de ce qui a lieu avec l'air, le tube enveloppant est nécessaire et donne un résultat que ne donnent pas les orifices placés vis-à-vis librement. Une fois l'eau montée, une partie est déversée au dehors, K; et l'autre, M, rentre dans la turbine et sert à un nouvel entraînement. » Remarque. — Il ne faut pas calculer la quantité d'eau entraînée d'a- près la vitesse du jet s'élançant librement dans l'air. En effet, l'eau infé- rieure au repos n'est au repos que relativement au spectateur. Dans la réalité, les deux eaux doivent éire considérées comme ayant un mouve- ment relatif inverse l'une de l'autre; on aura donc, en eau montée, moins que ne donne le calcul fait sur le jet libre. Ce défaut est comblé par une moindre dépense d'eau lancée par la turbine; celte vérité peut être mise hors de doute par des expériences où l'on emploie, au lieu d'une tiubine, un réservoir supérieur fixe dont la dépense est notée. w Ce nouveau système d'élévation d'eau n'est pas spécial ; il peut être em- ployé avec une pompe quelconque. 11 trouvera surtout son application dans les mines, où il importe d'avoir la machine hors des profondeurs. » Second cas. — Dans le cas où la turbine est placée dans une position intermédiaire, on emploie simultanément les deux moyens. La turbine reçoit toute l'eau montée, la refoule dans le tube déjà décrit qui se bifurque pouren lancer une partie en bas, tandis que l'autre monte au niveau voulu. Dans le cas où la turbine est placée plus près du niveau inférieur que du niveau supérieur, pour ne pas perdre trop de force vive, on peut avoir recours à deux turbines de grandeur différente, montées sur le même axe. » Graissaye. — Il est important d'avoir un graissage d'autant plus assuré et plus actif que la turbine tourne plus rapidement. C'est ce qu'on obtient en plaçant sur l'axe deux petites turbines {fi4.7 ) par sa rotation la lance dans la petite turbine, d'où elle retourne à la vis creuse par une circulation incessante. Le petit tube comprend dans son passage une petite lanterne LL' en verre, qui sert à surveiller la circulation de l'huile. L'huile y est introduite avant la mise en marche; on la ferme ensuite hermétiquement pour conserver la pression due au refoulement. Inutile d'ajouter que ces petites turbines sont tournées en sens inverse l'une de l'autre, quel que soit le plan dans lequel circule la grande turbine. » TiiERMOCHiMlE. — Cyanures de slronlutm, de calcium et de zinc. Note de M. Joannis, présentée par M. Berthelot. « Dans luie Communication récente, j'ai indiqué les résultats aux- quels j'étais arrivé pour le sodium et le baryum. Ces métaux forment avec le cyanogène des cyanures anhydres assez stables et susceptibles de former avec l'eau divers hydrates : NaCy, HO, NaCy, 4^0, BaCy, HO, BaCy,2HO. Le cyanure de strontium est moins stable; je ne l'ai obtenu qu'à l'état d'hydrate. Le cyanure de calcium l'est encore moins ; on peut le préparer en dissolution concentrée, mais on ne peut retirer le cyanure de la liqueur par évaporation. » Cyanure de strontium. — Le cyanure de strontium a été obtenu au moyen (le la strontiane hydratée et de l'acide cyanhydrique. La dissolution, éva- porée dans le vide, a donné des cristaux blancs, mesurables, appartenant au système du prisme orthorhombique; les cristaux portaient les faces m, g', pet a'; angle du prisme mm = ii8°2'V, ma' = i2g°54'. Quelques-uns de ces cristaux étaient maclés et présentaient l'aspect de la staurotide ma clée parallèlement à e^. » L'analyse de ces cristaux a donné la formule SrCy, 4 HO : Trouvé. Calculé. Cy 24,14 24,58 Si- 40, 83 4' '37 HO 35, o3 34,05 100,00 100,00 » Le cyanure de strontium n'a pu être obtenu à l'état anhydre. En effet, son hydrate se décompose en dégageant de l'acide cyanhydrique et de l'eau. Cette décomposition est lente. » On a trouvé pour la chaleur de dissolution de l'hydrate à la tempéra- ture de 8°, dans looH-O", — 2'", 07. ( i4<8 ) » La chaleur de formation du cyanure de strontium dissous depuis la strontiane dissoute et l'acide cyaiihydrique dissous est de 4- 3'^"',i35. On a dès lors : Cy gaz -t- Si- 4- eau = SrCy dissous + ()o''"',8 » Cyanure de calciuin. — Il m'a été impossible d'obtenir le cyanure de calcium à l'état isolé. Ce corps est facile à préparer à l'état de dissolution concentrée par l'action de la chaux sur l'acide cyanhydrique. » On a, à la température de 7" : CaO (lissons r II Cy dissous = CaCy dissous. . . + 3*'"',22 Ca + Cy gazeux = CaCydissous + 5'j'''',67 Mais la dissolution concentrée brunit et s'altère pendant l'évaporation dans le vide en présence de l'acide sulfurique. Le dépôt formé, une fois produit, ne se redissout plus dans l'eau. Il contient de la chaux et des quan- tités de cyanogène qui varient avec le temps. A un certain moment il n'en contient plus. Cette masse renferme des matières ulmiques; abandonnée à elle-même, elle dégage de l'ammoniaque. En évaporant la liquetir dans le vide en présence de l'acide sulfurique et de la soude, pour absorber l'acide cyanhydrique, j'ai réussi à éviter la coloration de la matière et j'ai obtenu un composé blanc, cristallisé, qui se présente en petites aiguilles. Mais ce corps n'est pas un cyanure proprement dit : c'est un oxycyanure ayant pour foranile 3CaO, CaCy + i5H0. En voici l'analyse : 'l'ivmvô. Calfulo. Cy <),7y ;),.Si Ca '')i4" •'"-'' M) HO -H O Gn,8-2 60,00 i 00 ,00 C'est, comme on le voit, le composé correspondant à roxychlorure de cal- cium 3CaO,CiiCl -h i5H0. Ce corps est décomposé par l'eau en chaux qui se précipite et cyanure de calcium qui se dissout. Cet oxycyanure, dissous dans l'acide cblorhvdrique, a donné pour chaleur de formation : Deuuis la chaux dissoute et le cv.murc dissous -+- 5'" , 78 J , . ' ,. f I ■> 1 ^'"' lic|iii(lc. Dejiuis la chaux hydratée solide et le cyanure dissous. . . +1 r"',gj ) vers la températin-e de i5". » La formation de l'oxycyaiuu'e de calcium est une nouvelle preuve des équilibres qui se produisent au sein des dissolutions formées par les acides faibles, et en vertu desquels l'acide libre peut coexister ou avec la base libre ( >4'9 ) et une partie du sel non décomposé, ou avec un sel basique soluble ou in- soluble. » L'action de l'alcool sur les dissolutions de cyanure de calcium et de strontium vient encore confirmer ces résultats. L'alcool précipite de ces dissolutions, non pas du cyanure, mais de l'oxyde hydraté, 'chaux ou stron- tiane, en petite quantité. J'ai retrouvé un certain nombre défaits analogues dans l'étude des cyanures métalliques. » Cyanure de zinc. — Le cyanure de zinc a été préparé en précipitant l'acétate de zinc par l'acide cyanhydrique. Voici l'analyse de ce précipité lavé et séché à l'éluve à ioo° : Ti'onvé. C:iîcult'. C -rOiSo 20, 5i Az 9.4 , o I ^'3 ) 94 Zn 55, 1 ") 55,55 99,46 100,00 » Le cyanure de zinc est insoluble dans l'eau pure, dans l'acide cyan- hydrique, soluble en très petite quantité {l\^'par litre) dans une dissolution concentrée d'acétate de zinc et aussi (2^'' par litre) dans une solution concentrée de sulfate de zinc. Il se dissout aussi dans les dissolutions éten- dues de ces mêmes sels. C'est grâce à cette propriété que j'ai réussi à obtenir le cyanure de zinc cristallisé. En superposant dans un vase, par ordre de densité, une dissolution concentrée d'acétate de zinc, de l'eau, de l'acide cyanhydrique, les divers liquides se mélangent peu à peu par dif- fusion et le cyanure de zinc formé est cristallisé. Les cristaux appartiennent au système du prisme orthorhombique; ils présentent les faces m et b' . Angle du prisme mm =^ 9i"42', mb^ — i45°44'- )i Ce cyanure se dissout facilement dans les acides étendus; on a pu ainsi mesurer sa chaleur de formation. La dissolution de 1"' de cyanure de zinc dans l'acide chlorhydrique étendu dégage, vers 12", + \''"\']o. » On en déduit Zn + Cygaz = ZnCy -1- 28'-»', 5 Zn + C- + Az = ZnC'Az — 8*^»', 8 » On n'a pas pu avoir sa clialeur de formation en précipitant un sel de zinc par l'acide cyanhydrique ou le cyanure de potassium, parce que la pré- cipitation n'est pas complète. ( l42<) ) » Je m'occuperai dans une prochaine îsote de divers autres cyanures métalliques (' ). » CHtMiE ORGANIQUE. — Pn'ijaKilion indusliielle de l'acide foi inique crislallisable. Note de M. Lorisî. « L'action réciproque de l'acide oxalique et d'un alcool polyatomique donne C-H-0%4HC) avec l'acide oxalique ordinaire et C-fl^O' avec l'acide oxalique desséché. » J'ai indiqué le mode de préparation industrielle de l'acide aqueux [Comptes rendus, i865). On peut préparer facilement et en quantité indé- terminée l'acide forniique cristallisable, lequel donne l'acide absolu par une seule opération auxiliaire. M On part de la monoformine, qu'on obtient en cliauifant la glycérine avec une proportion équivalente d'acide oxalique ordinaire ou desséché, ou du produit de la glycérine soumise à l'action d'une quantité quatre ou cinq fois équivalente d'acide oxalique sec, qu'on ajoute successivement lorsqu'il est en partie décomposé, il importe de ne pas laisser un intervalle de temps trop consitlcrable entre deux additions, pour éviter la décomposi- tion des formines et rabaissement du degré de l'acide formique. » On a opéré sur 56o^'' de glycérine et par des ailditions de ôoos"^ d'acide oxalique, toujours faites d'un seul couplet sans interrompre la préparation. » Après la quatrième addition, la saturation de glycérine est très avancée, et l'acide formique atteint une richesse de 89 pour 100. Le titre moyen de cet acide de la première dizciine d'additions est 85, et il est 92 si l'on ne tient pas compte des premiers acides; pour la deuxième dizaine, ce titre est g5,8, pour la troisième 93, i , pour la quatrième g^,2, pour les dernières additions g4, i • Finalement, on a obtenu iS""*^, 5 d'acide contenant i4''^,4 d'acide formique vrai, au titre moyen 92,9, lequel devient 94,5, exception faite des premiers acides. Entre deux additions d'acide oxalique on a eu •jSoS'' d'acide formique à 96,1. Le titre 98,5 a même été atteint, et enfin, en faisant agir i'"^',5 d'acide oxalique, on a [ui avoir, quelques heures après, plus de i'"*'' d'acide formique. » Quoique l'on ait o|)éré à feu nu, comme pour l'acide C^H^O%4HO, le ( ' ^ Ce travail a rlé fait an iaboratiiire de AI. tieillielcit, au Collège de Franre. ( l42I ) bain-marie est préférable si l'opération n'est pas continue. Il faut éviter d'ajouter de l'acide oxalique trop près de rinterniption, la matière pouvant se prendre en masse. » La perte en acide forniique est faible, et elle est due à une produc- tion incessante d'oxyde de carbone depuis l'apparition des premiers acides concentrés, production variable et s'écartant peu de la proporlion de i pour loo du gaz dégagé. Cette décomposition de l'acide formique libre ou latent, jointe à la petite quantité d'eau contenue dans l'acide oxalique, explique que le titre moyen est seulement 96 et assure la continuité des réactions. I/acide cristallisable, comme l'acide à 4 HO, résulte d'un phéno- mène constant d'éthérification, dont les lois ont été indiquées par Péan de Saint-Gilles et M. Berthelot : saturation de la glycérine jusqu'à une limile qu'on ne peut dépasser que par l'action d'im excès d'acide sec, et influence de l'eau pour décomposer partiellement la polyformine et mettre ainsi en réaction l'acide oxalique et la glycérine ou ses formines inférieures. Un premier examen porle à admellre la simplidlé de ces déductions^ mais cette simplicité n'est qu'apparente dans le cas dont il s'agit. Lorsque j'ai di'i mettre fin à cette longue opération, le résidu était une trilormine qui pouvait encore contribuer, quoique moins facilement, à la décomposition de l'acide oxalique sec. » Les divers échantillons d'acide formique sont très limpides et fumants. Ils contiennent des traces de formines et d'acide oxalique, sans alcool ally- lique. D'après ce qui précède, l'acide oxalique, fût-il absolument des- séché, ne saurait donner d'acide formique à 100; il faut avoir recours à des opérations auxiliaires pour atteindre ce titre. Une distdlation préalable n'est pas indispensable. On peut refroidir l'acide brut, l'enrichir à l'aide du déflegmateur Lebel-Henniiiger ou le soumettre à l'action de corps déshydratants : ces trois procédés donnent immédiatement de l'acide for- mique absolu on presque absolu. » Parmi les corps déshydratants, l'acide borique en poudre m'a donné les meilleurs résultats. On l'ajoute partiellement à l'acide formique, dans un flacon que l'on agite. La température s'élève. On laisse reposer; puis on décante l'acide formique dans une cornue, et l'on distille avec ménage- ment, en évitant le contact des matières organiques : on ne recueille que les neuf dixièmes. » C. R., iSSi, I" Semestre. (T. XCU, 1N° 24.) ' 87 ( I'|22 ) CHIMIE ORGANIQUF. — Recherches sur tes nionnmines tertiaires : I. Action de la triclhjlamine sur les propylènes monobromés. Note de M. E. Reboil, présentée par M. Wurtz. « Les monamines tertiaires ne contenant plus d'hydrogène typique doi- vent se prêter et se prêtent en effet à des dédonblements nets lorsqu'on les fait agir sur les dérivés chlorés, bromes ou iodés des hydrocarbures de la série grasse. Les remarquables travaux de INL Hofniann ont montré qu'avec elles leséthers chlorhydriques, bromhydriques ou iodhydriqnesdos alcools monoatomiques primaires s'unissaient simplement pour donner des cldo- rures, bromures ou iodures d'ammoniums quaternaires. Or ces éthers à hydracides d'alcools primaires sont des dérivés d'hydrocarbures, contenant Cl, Br ou I substitués à H dans un chaînon CH\Si cette substitution a lieu dans un chaînon CH- ou CH, les choses se passent-elles de même? Il était plus que permis d'en douter, et lui assez grand nombre de faits nouveaux, dont je me propose d'exposer les plus saillants dans quelques Notes consé- cutives, prouvera que les réactions sont tout autres et permettra d'établir un caractère différentiel facile à constater entre les éthers à hydracides des alcools primaires et ceux des alcools secondaires et tertiaires. » Les réactions se compliquent un peu lorsqu'on s'adresse aux dérivés di ou trichlorés ou bromes des hydrocarbures. Je les examinerai lorsque j'aurai d'abord fait connaître ce que j'ai observé pour les composés mono- substitués. » Les dérivés monobromés du propylène, dont trois sont connus, se sont tout naturellement offerts d'abord à mon examen; le propylène brome (a) CH^ CBr = CH- bouillant à 48", et le propylène brome (|3) CH' CH = CHBr, bouillant à Go", que j'ai isolés et décrits dans des Communications antérieures et dont le mélange constitue le propylène brome ordinaire; enfin le bromure d'allyle CH-Br-CH = CH*. Comme monamine tertiaire, j'ai choisi la triéthylamine, qu'on peut se procurer à l'état de pureté et dont le maniement est facile et nullement gênant, comme celui de la triméthylamine, par exemple. La triéthylamine dont je me suis servi dans ces recherches passait intégralement à la distillation de 91° à 92°. » 1. Du propylène brome (|3) CH' CH = CH Br, bouillant à 60°, est introduit dans un tube en verre épais avec un léger excès de triéthylamine. Les deux liquides se mélangent parfaitement et on scelle à la lampe. En ( '42-î ) cliauffaijt à loo", on conslate une séparation assez lente, mais qui s'accroit instamment, d'aiguilles de bromhydrate de triéthylamine qui, après dessic- cation, ont donné à l'analyse : Br = 43, 7 pour 100 (théorie, Br =: 43,9). En même temps il se produit de l'allylène, qu'on a caractérisé par le pré- cipité jaune qu'il fournit avec le chlorure cuivreux ammoniacal. » La réaction marche plus vite si l'on chauffe le mélange de propylène brome et de triéthylamine en présence d'un excès d'alcool absolu, pen- dant dix-huit heures à i4o°. Les cristaux obtenus de bromhydrate de trié- thylamine ont donné à l'analyse : Br = 4^,9 (théorie, Br = 43,9). Il s'est en même temps formé de l'allylène, caractérisé par l'allylénure cuivreux. » Le propylène monobromé («)CH'-CBr = CH^, bouillant à 48°, four- nit les mêmes résultats. HBr est éliminé à l'état de bromhydrate de triéthylamine, et il est transformé en allylène CH' C^CH. La triéthy- lamine agit donc comme la potasse sur ces deux propvlènes bromes en leur enlevant HBr. » 2. Le bromure d'allyle CH^Br CH = CH^, qui a son brome substi- tué dans un chaînon CH', se comporte tout différemment vis-à-vis de la triéthylamine. Ces deux liquides, qui se mélangent très bien, étant intro- duits dans un tube que l'on scelle immédiatement à la lampe, donnent un louche immédiat qui est bientôt suivi d'une précipitation abondante de cris- taux. Au bout dequatreà cinq minutes, le tube est tellement chaud qu'on ne peut le tenir à la main. Vive ébullition et prise totale en masse parfaite- ment blanche. C'est une expérience de cours à faire. » A l'ouverture du tube refroidi, on ne constate aucune pression, et en dissolvant dans l'eau et évaporant à 100" on obtient le sel cristallisé, blanc, fort déliquescent, qui est le bromure de triéthylallylammonium i, . ' ■ L'oxyde d'argent, en présence de l'eau, le transforme en hydrate d'oxyde, dont les sels n'ont pas été étudiés. » Le chlorure d'allyle ne réagit pas à beaucoup près aussi énergique- ment sur la triéthylamuie que le bromure. L'action est très lente à la tem- pérature ordinaire, car au bout de douze heures de contact il n'y a pas de dé- pôt considérable de cristaux. Mais, àioo°eten tubeclos, tout est pris en masse au bout de quatre à cinq heures. Le sel blanc, séché sur l'acide sulfu- rique, est lamelleux et fort déliquescent. Il donne avec le chlorure plati- nique un abondant précipité jaune foncé, très peu soluble à froid, un peu plus soluble à chaud. Les cristaux obtenus par refroidissement de la solu- tion chaude sont orangé foncé. Écrasés entre les lames de verre du mi- ( 1424 ) croscope, ils se présentent en lamelles striées à base rhombe. Ils constituent le cliloroplatinate Cl, Az | \, . ' , PtCl'. L'analyse a donné en effet : Pt ^= 28,3 pour 100 (théorie, Pi = 28,3 pour 100). » Le bromure d'allyltriéthylamniouiuni soumis à l'action de la cha- leur, soit seul, soit surtout en présence de la potasse aqueuse, se soude d'une manière beaucoup plus compliquée que celle qui est généralement admise pour la destruction des bromures d'ammoniums quaternaires dans les mêmes conditions. Il est très probable, d'après ce que j'ai observé pour ce bromure, qu'il y a lieu d'étudier de |)lus près la décomposition des autres, qui doit être du même ordre et présenter une complexité semblable. J'in- diquerai dans une prochaine Communication les produits nombreux qui sont fournis par la distillation du bromure d'allyltriétliylammonium en présence de la potasse aqueuse. J'établirai en même temps que, de même que les propylènes bromes (a) et (j'5), l'élher iodhydrique de l'alcool isopropylique CH'-CHI-CH', qui contient son iode substitué dans un chaînon CH', ne donne pas avec la triélhylamine d'iodure d'ammonium quaternaire, mais perd IH à l'état d'iodhydrate de triélhylamine, en se transformant en propyièneCH'' CH-CH-'. » ZOOLOGIE. — Sjslème nerveux des Oj)liiwes. Note de M. IV. Apostolidès, présentée par M. de Lacaze-Dulhiers. « J. Mûllei', le premier, considéra la bandelette entourant immédiatement les pièces tlout l'ensemble forme l'armature buccale comme l'anneau cen- tral du système nerveux, et les parties qui vont rayonnant dans les bras de l'animal comme les annexes de ce système. Il est aussi le premier qui con- sidéra que le système nerveux était accompagné dans toutes ses parties par le système vasculaire (radiaire) de ces animaux. M Nous avons indiqué quelle est notre pensée sur ce sujet ('), nous n'y reviendrons plus. Nous avons donné les raisons pour lesquelles nous nions son existence. )> L'anneau nerveux est situé dans un espace que nous avons appelé péritierveux. » Cet espace a la forme d'un canal circulaire dont la coupe serait un triangle à sommet tourné en dedans; il est limité en dehors par la mu- (') Comiminicalion à l'Académie, 21 féviier 1881. ( 14^5 ) raille du second ossicule discoïde, en haut et en bas par deux membranes qui, parties l'une et l'autre du point où l'oesophage s'insère sur l'estomac, se portent en dehors et se fixent sur cet ossicule ('). » Dans cet espace, l'anneau nerveux a la forme d'une bandelette ver- ticale, tandis que ses rayons sont horizontaux. Chaque branche passe au travers du deuxième ossicule discoïde, percé en cet endroit; sa marche est verticale jusqu'à la rencontre de la plaque ventrale; là elle se replie hori- zontalement en continuant son chemin dans la rainure brachiale. L'anneau aquifère est en dehors de l'anneau nerveux, et, par suite, ses branches, pas- sant par le même orifice que les rayons nerveux, dans toute leur longueur se trouvent au dehors et au dedans de ces derniers. Le point où le rayon ner- veux et le vaisseau ambulacraire se réfléchissent pour devenir horizontaux est particulièrement important et mérite de fixer l'attention, car c'est sur- tout en ce point que s'établit la communication de l'espace périnerveux avec les autres espaces du corps. Cela explique comment R. Teuscher, en injectant les Ophiures par l'orifice d'un tentacule enlevé, trouvait du liquide autour du système nerveux. Son injection passait nécessairement, par le point de communication dont nous venons de parler, dans la cavité géné- rale du corps. La description d'un vaisseau nerveux doit être attribuée à cette erreur. » Avant de décrire les ramifications de la bandelette, il est nécessaire de parler de sa structure histologique. » D'abord cette bandelette est-elle tout entière du tissu nerveux? C'est l'avis de ]Mùller, et Simrolh, Teuscher, Ludwig ont admis sa manière de voir. Lange décrivit de véritables cellules nerveuses pareilles à celles des animaux supérieurs; il considéra une partie seulement comme nerveuse et le reste comme une formation tégumentaire. » Cette bandelette est formée de deux tissus bien distincts qui sont dans les bras, l'un du côté dorsal, l'autre du côté ventral. Ce dernier est com- posé d'un amas de cellules, d'une couleur brune, non colorables par le picrocarminate et présentant un gros noyau. Ces cellules ne sont pas sem- blables aux corpuscules que l'on trouve dans la cavité du corps; elles res- semblent aux cellules pigmenlairesde Vertébrés. Si l'on se reporte aux fi- gures données par les différents auteurs sur le système nerveux, on voit que c'est surtout cette partie qui a été représentée dans là" plupart de leurs dessins de cellules nerveuses. L'animal est considéré la bouche en haut. ( 14^6 ) ') La seconde partie de la bandelette est composée de fibriles extrême- ment déliées; il faut un très fort grossissement pour distinguer entre elles des cellules bipolaires pâles, dont les contours sont très mal définis. Nous pensons qu'il faut considérer, comme l'a fait M. Léon Frédéricq chez les Échinides, cette partie comme étant seule nerveuse et ses cellules connue représentant celles des animaux supérieurs. » Cette partie ne constitue qu'une très faible partie de l'ensemble de la bandelette; elle est située dans la petite rainure dorsale de celle-ci. Nulle part on ne distingue une accumulation de ces cellules, et par conséquent des ganglions. Les rayons présentent des renflements, non dans les points où naissent les nerfs, c'est-à-dire en face des ossicules discoïdes, mais «lans les intervalles de ceux-ci. Les renflements sont tlonc placés dans les espaces intermédiaires aux ossicules, espaces occupés par du tissu musculaire. Ils ne sont pas dus à une accumulation de cellules nerveuses, mais sont formés exclusivement aux dépens de la portion non nerveuse du rayon, qui a trouvé dans ces points, où elle est environnée de parties molles, la place nécessaire pour se développer. » L'anneau central ne donne aucune branche; mais les rayons, dès leur naissance, donnent de chaque côté deux branches qui ont une destination différente. La supérieure se dirige vers le premier tentacule; en arrivant près de lui elle se bifurque, et les deux branches de la bifurcation en- tourent le bout du tentacule, puis s'anastomosent du côté opposé, de ma- nière à former un cercle complet. La distribution de ce nerf aux parois du tentacule n'est prouvée que par le fait physiologique de leur contractilité. L'observation ne donne aucun renseignement à cet égard. Les branches inférieures se dirigent vers les muscles qui s'étendent entre les angles de la bouche; aucune autre branche ne paraît exister à cet endroit. Les nerfs tioursaux décrits par Ludwig ne sont probablement que des traclus de tissu conjonctif. » Avant d'arriver au bras, le rayon donne encore deux paires sem- blables, qui se distribuent de la même manière, et dans le bras lui-même, en face de chaque ossicule discoïde, naissent deux nerfs qui ont encore la même distribution. Ces observations ont toutes été faites sur des animaux vivants, dans les Laboratoires dirigés par M. de Lacaze-Duthiers, soit à la Sorbonne, soit à Roscoff, soit dans notre dernier voyage à Port-Vendres. » Dans un Mémoire qui paraîtra prochainement, nous ferons connaître nos recherches siu" l'ensemble de l'organisation des Ophiinos. » ( '427 ) ANATOMIE COMPARÉE. — Du temporal écailleiix, dans la série des Feitébrés. Note de M. Lavocat. « Généralement formé de deux pièces, qui sont le squamosal et Vapo- phrse zygomalique^ le temporal écailleux présente beaucoup de variétés, dans la série des Vertébrés. Ses deux pièces constitutives, ordinairement distinctes, sont réunies chez les Mammifères. L'apophyse zygomatique manque chez les poissons et les serpents. Le squamosal peut être simple ou divisé en plusieurs parties. Enfin, les deux pièces temporales sont tantôt fixes et tantôt mobiles, selon le développement des mâchoires et le rôle plus ou moins énergique qu'elles ont à remplir. » En général, chez les poissons osseux, le squamosal se compose de quatre pièces mobiles, souvent réduites à trois par l'absence de la pièce postérieure. De ces quatre pièces, aplaties d'un côté à l'autre, la supérieure et l'inférieure sont principales; l'antérieure et la postérieure sont acces- soires. Unies entre elles par des lamelles cartilagineuses, elles se soudent chez les animaux âgés. La pièce supérieure joue sur le côté du pariétal; la pièce inférieure s'articule avec le maxillaire inférieur et donne appui à la tige ptérvgoïdienne, qui relie le squamosal à la mâchoire supérieure. » Les quatre pièces du squamosal des poissons ont été chacune l'objet de déterminations très variées, dont les plus accréditées s'accordent pour considérer ces parties osseuses comme pièces tympaniques. » Chez les serpents, le temporal écailleux est construit comme celui des poissons. Il est mobile et dépourvu de tige zygomatique. Le squamosal est formé de deuxpièces allongéeset articuléesbout à bout. La pièce supérieure, nommée à tort mastoïdien , joue sur le côté du pariétal. La pièce inférieure, plus longue et dile os tpnpaniqiie, s'articule, en bas, avec le maxillaire infé- rieur et avec la tige ptérygoïdienne. » Dans les grenouilles et les lézards, le temporal écailleux est constitué par le squamosal et l'apophyse zygomatique. Le squamosal est simple, mobile sur le côté du crâne et articulé, en bas, avec la mâchoire inférieure. Il se relie à la mâchoire supérieure non seulement par la tige ptérygoïdienne, mais aussi par l'apophyse zygomatique, à laquelle on attribue généralement la valeur et le titre d'écaillé temporale, tandis que le squamosal est consi- déré comme os t^'mpanique. » 11 en est à peu près de même chez les oiseaux, dont le squamosal, ( i428 ) nommé 05 caiié ou tympaniquc, est mobile, en avant de l'ouverture audi- tive, et s'articule en bas avec la mâchoire inférieure, en dedans avec la tige ptérygoidienne, et en dehors avec l'apophyse zygomatique qui s'unit en avant au jugal. Cette apophyse a été assimilée à V écaille temporale par R. Owen et au jucjal par Cuvier, qui a donné le nom cVccnille hmporale au frontal postérieur, considéré comme mastoïde par R. Owen. » Dans les tortues et les crocodiles, le temporal écailleux est fixe. Le squamosal, en simple et forte colonne, est, comme d'ordinaire, situé en avant de la cavité lympanique et articulé, en bas, avec la mâchoire infé- rieure. L'apophyse zygomatique est distincte, étroite et allongée entre le squamosal et le jugal. Ici encore, le squamosal est désigné par les zoolo- gistes sous le nom d'05 lympanique, et l'apophyse zygomatique sous celui à^ écaille temporale. » Chez les Mammifères, le temporal écailleux, fixe comme dans les tortues et les crocodiles, se rapproche, par sa construction, de celui des oiseaux •, mais le squamosal et l'apophyse zygomatique sont réunis par soudure primitive. Le squamosal, en lame plus ou moins large, conserve ses connexions caractéristiques. Recouvert par le muscle temporal, il se fixe sur le pariétal et l'aile post-sphénoïdale, en avant du tympanal et du mastoïde; et, en bas, par une saillie transverse, il s'articule avec la mâchoire inférieure. L'apophyse zygomatique, qui n;iît en dehors de cette jointure, se dirige en avant, forme la limite externe de la fosse temporale et se ter- mine sur le jugal. » Cesconnexions significatives démontrent combien sont mal fondés le terme d'os tympaiiique, généralement attribué au squamosal, et celui d'c'- caille temporale, donné à l'apophyse zygomatique, chez les Vertébrés ovi- pares. Daiis ces animaux et surtout chez les poissons, l'os tympanique n'existe pas; et, s'il était représenté, il ne s'articulerait certainement pas avec la mâchoire^ inférieure, ni avec la tige ptérygoidienne, ni avec l'apo- physe zygomatique. » Il en est de même de l'apophyse zygomatique qui, toujours comprise entre le squamosal et le jugal, ne peut pas être confondue avec Vécaille temporale, c'est-à-dire avec le squamosal. » Il y a également erreur relativement aux serpents, chez lesquels la pièce supérieure du squamosal est connue sous le nom de innstoïilien. En effet, le mastoïde est toujours situé au-dessus ou en arrière de la cavité au- ditive et, de même que la caisse tympanique, il n'est jamais mobile. » Chez les oiseaux, il n'est pas admissible que l'écaillé temporale soit ( '429 ) représentée par le frontal postérieur on par l'apophyse zygomatique, en raison de ce que le frontal postérieur est essentiellement orbitaire, tandis que l'écaillé et l'apophyse zygomatique sont des pièces temporales. » Enfin, on ne peut confondre l'apophyse zygomatique avec le jugal, parce que ces deux pièces connexes ont chacune des rapports différents : l'une avec le squamosal, et l'autre avec le maxillaire supérieur. » liOTANlQUE. — Sur le Phylolaque Hidique. Note de M. Ballaxd. « Les auteiu's qui se sont occupés des Phytolaccées donnent peu de dé- tails sur le Phyfolaque dioïque, Phylolacca dioica de Linné, Pircunia dioica de Moquin-Tandon. D'après de Candolle, il serait originaire du Brésil ou du Mexique. Il ne résiste pas à des températures inférieures à zéro ; aussi n'est-il connu à Paris que comme un arbuste de serre. Il se développe parfaitement sur le littoral algérien, et l'on peut voir, notamment sur les places publiques d'Oran, de Cherchell ou de Tenez, des Phytolaques de vingt-cinq à trente ans, qui ont une hauteur de 7™ à 8™ et des troncs de 2™ à 3™ de circonférence. Leur bois, très filandreux et spongieux, n'ac- quiert pas la consistance ligneuse ; il est impropre à la combustion et n'a pas encore été utilisé par l'industrie. On les recherche pour leur feuillage, qui persiste presque toute l'année et fournit beaucoup d'ombre ; de là, sans doute, le nom vulgaire de Bella-ombra [Belombra] qu'on leur donne exclu- sivement en Algérie. Cette dénomination semblerait indiquer qu'ils y ont été apportés par les Espagnols; les Arabes n'ont pas de terme pour les dé- signer. » Les branches du Phytolaque dioïque, ainsi qu'on le remarque d'ail- leurs chez certains végétaux à croissance rapide, sont fréquemment aplaties et offrent parfois de curieux exemples de fasciation (M. Durando). Les fleurs sont dioïques, petites, verdàtres et disposées en grappes. Le fruit est une baie charnue, d'un jaune vert, pesant à peine i^' et renfermant, cha- cune dans une loge spéciale, douze à quinze petites graines comprimées caractérisées par un embryon cylindrique roulé autour de l'endosperme. Les grappes qui le portent se détachent naturellement de l'arbre vers la fin d'octobre et pèsent en moyenne de 3o^'' à 4o^'. Elles sont alors très sucrées et peuvent être mangées sans inconvénient. Elles cèdent à la presse ']!i pour 100 de suc. Ce suc est épais, gluant, et a une odeur légèrement nauséabonde. Il marque au densimètre 1,100. Son acidité est représentée par 0,5 1 pour 100 d'acide sulfurique monohydralé. Abandonné à l'air G. R. 1881, I" .Semf«re. (T. XCII, ^24.) '88 { i43o ) libre, à une température moyenne de 20", il se clarifie très lentement et ne fermente pas spontanément. Sa couleur, après filtration, est brune. Lors- qu'on retend d'eau, il blanchit fortement et l'on remarque sur les parois du vase une fluorescence marquée. Il fournit par évaporatiou 24^',6 pour 100 d'extrait, et par incinération un volumineux charbon qui se réduit fina- lement à i^', 86 de cendres. )) Je lui ai trouvé la composition suivante : Eau 7^,40 Chlorophylle, cire, résine, liuile essentielle el acide volatil . . o,45 Sucre réducteur 3 , 20 Sucre non réducteur 1 1 ,20 Acide organi(jue indéterminé 2,60 Gomme 4 ' 4^ Matières albuminoïdes, substances pecliqucs tt peclose 0,8g Matières salines i ,86 » La résine est très acre et soltible dans l'éther; elle n'existe qu'en mi- nime quantité, de même que l'huile essentielle qui donne au suc son odeur particulière. » Le traitement éthéré et la distillation directe ont permis de constater la présence d'un acide volatil dont l'éther, à odeur très agréable, rappelle l'élher butyrique ; titré volumétriquement à l'aide d'une solution alca- line, il serait représenté en acide sulfurique monohydraté par o^', o5 pour 100. » L'autre acide organique dont l'analyse élémentaire n'a pas été faite se trouve dans l'extrait alcoolique à l'état de sel acide de potasse. Ce sol est insoluble dans l'éther et soluble dans l'eau ; il est incristallisable et ne précipite pas par le nitrate de baryte : il présenterait ainsi quelques-uns des caractères de Vacide phylolaccique relire, par M. Terreil, des baies du Phylolacca decandra [Comptes tendus^ novembre i88o).| » Les matières sucrées ont été dosées par les méthodes volumétriques, après défécation préalable du suc. » Les matières salines sont formées en moyenne partie par de la potasse, par très peu de fer, de la chaux, de la magnésie, de la silice, des phosphates, et des traces seulement de sulfates et de chlorures. » Les recherches faites en vue d'obtenir un alcaloïde ont donné un ré- sultat négiitif. » ( i43i ) GÉOLOGIE. — Sur la faune carbonifère de Rcgny [Loire) et ses relations avec cette de l' Ardoisière [Attiei). Noie de M. A. Jcuen, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Les massifs de granité et de porphyre qui constituent l'axe de la chaîne du Forez et séparent le terrain carbonifère marin de la vallée du Sichon, sur le versant occidental, de celui qui remplit, à l'est, la vallée de la Loire, s'opposent à l'établissement d'une coupe géologique qui montre- rait par une superposition directe les relations des calcaires fossilifères de l'Ardoisière avec ceux de Régny. Ce n'est donc que par l'étude approfondie des faunes de ces deux localités que l'on peut reconnaître leur Synchro- nisme ou leur succession dans le temps. Dans des voyages successifs à Régny, j'ai recueilli moi-même près d'un millier d'échantillons de fossiles. Ils proviennent tous exclusivementdes carrières exploitées ou abandonnées, sur le bord du chemin qui conduit de Régny à Saint-Symphorien, entre la Goyetière et la Marine. Les calcaires sont très fossilifères, mais il ne faudrait pas ajouter une foi trop vive à l'assertion, émise un peu inconsidérément, que les schistes qui les supportent ou les recouvrent sont dépourvus de restes organisés. Ils sont, en réalité, aussi riches que les calcaires, et offrent le principal gisement des Avicutopeclens et des Modiotopsis . On peut en re- cueillir jusqu'au contact des poudingues qui préludent à la formation du grès anthracifère. » A l'époque où je me livrais à ces recherches, la Faculté des Sciences de Clermont-Ferrand ne possédait encore ni le moindre fossile paléo- zoïque dans ses collections exclusivement minéralogiques, ni le plus élé- mentaire Ouvrage de Paléontologie dans sa bibliothèque, à l'élat de projet. » En présence de ce manque absolu de ressources dans un établisse- ment d'enseignement supérieur, créé cependant depuis plus de vingt ans, je pris le parti de me transporter avec mes collections à Liège, auprès de M. de Koninck, et de recevoir directement les précieux enseignements de l'illustre paléontologiste qui a consacré sa vie à l'étude des faunes carbo- nifères. Voici la liste des fossiles qui ont pu être déterminés : « Cyitoceras unguis, Phill. — Euomphalus pileopsidcus, Ph. — Loxoneuia curvilinea, pi,. Patelta Koninckii, ftP Coy. — Buccinwn si'^mUineum, Pli. — Aviculopecten lugu- losus, W Coy. — Aica arguta, Ph. — Arca Lacordairiana, de Verneuil. — Conocaidium iiiincix, Ph, — Bellcroplion Ferussaci, il'Oib. — Terebralula sacculus, Muitin. — Jî/n/i- ( '432 ) chonella nngulata. Lin. — R. pugniis, Mart. — Orthis resupinata, Mart, — Orthotetes cre- nistrid, Ph. — Spirifer glaber, Mart. — S, linealus, Mari. — S. bisulcatus, Sowerby. — S. ocloplicatus, Sowerby. — Productus Cora, d'Orb. — P. giganteus, Mart. — P. semi- reticulatus, Blart. — P. fiinhriatus, Sow. — P. scahriculus, Sow. — P . pustulosus, Ph. — P. undatus, Defrance. — CItoncles comoides, Sow. — C. papilionncea, Ph. — Ç . Dalmo- niana, de Kon. — C. Laguessiana, de K. — Syringupora ramulosa, Ph. — Cladochoniis, nov. sp. » Et un grand nombre d'espèces nouvelles ou indéterminables, à cause de leur mauvais état de conservation, appartenant aux genres Dit lip'ocaris , Nautilus, Etiomplialus, de grande taille, Macrocheilus, Dentalium, Naticopsis, Aviculopeclen, Cardiomorpha, Modiolopsis, Teliuiomya, Crania, eic. » Ou pourrait s'étonner du nombre relativement restreint d'espèces re- connues par M. de Koninck. Cela tient au déplorable élat de conservation de ces fossiles, la plupart à l'état de moules (ceux des schistes), écrasés, aplatis, laminés et souvent empilés dans cet état avec une profusion extrême. » En recueillant patiemment cette faune, j'étais frappé des différences singulières qu'elle offrait avec celle de l'Ardoisière, que je croyais du même âge. A l'Ardoisière, les Trilobites du genre Phillipsin, les Bryozoaires et les Échinides tessellés pullulent, tandis qu'ils se font remarquer par leur ab- sence à Régny. » Les Polypiers des genres Liilioslrotion , DiphypIiyUuin , Amplexus , forment parfois de véritables buissons, aux rameaux entrelacés, tandis qu'ils manquent absolument dans la Loire. Bien d'autres différences m'avaient frappé et m'avaient conduit à penser que le faciès si différemment accusé de ces deux faunes, que je considérais volontiers comme synchroniques, était dû à des circonstances locales de distribution bathymétrique, en un mot, que l'Ardoisière offrait le faciès de rivage et Régny le faciès pélagique. J'avais soumis ces vues à M. de Koninck, mais, sans le rejeter absolument, l'éininent paléontologiste, avec son expérience con- sommée des moindres nuances des faunes carbonifères, avait saisi des va- riations identiques à celles qui distinguent les faunes, qu'il a rendues clas- siques, de Visé it de Namur. Pour lui, l'Ardoisière était l'équivalent de Visé, et Régny l'équivalent de Namur. En effet, Régny possède exclusive- ment l.es grands Évompbales. Le Clionetes comoides y prédomine sur le Cli. pnpdionacea, et le Piodudus Cora sur le Pr. (jicjanleus. Ce sont bien là les caractères que M. de Koninck assigne à la faune de Namur. » Eu résumé, la faune carbonifère de Régny, examinée à l'aide d'un en- ( «433 ) semble suffisant de fossiles, se trouve être d'un degré plus ancienne que celle de l'Ardoisière, et elle offre, dans le centre de la France, l'équivalent parfait de la faune carbonifère de Namur. » MÉDECINE. — De la dissolution des fausses membranes de iancjine couenneuse par les applications locales de papdine. Note de M. E. Bouchut, présentée par M. Wurtz. « J'ai montré, depuis 1877, dans mes Cours de Clinique à l'hôpital et dans mes publications du Paris médical, quelle était l'action dissolvante et peptonisante de la papaïne sur la fibrine humide, à l'étuve ; sur les hel- minthes, taenias, ascarides et trichines; sur les fausses membranes du croup extraites par la trachéotomie. Ces expériences ont été l'objet d'une Com- munication à l'Académie, faite au nom de M. Wurtz et au mien, dans le mois d'août 1879. » Voici le passage relatif à la dissolution des fausses membranes du croup et de la diphthérite : • Une autre application, dans mon service, a été la dij^estion rapide des fausses mem- branes du croup extraites par la trachéotomie et des helminthes, tels (|ue taenias et lombrics, rendus par les malades. » Une fausse membrane de la trachée, épaisse, résistante, élastique, mise dans un tube à expérience avec une solution de suc de papaya au tiers, se dissout à froid en quelques heures, et en quelques minutes si l'on chauffe légèrement le tube sur la lampe à alcool. » En 1877, 1878 et 1879, l'expérience a été faite à ma clinique devant de nombreux assistants. » Depuis lors, ces études ont été poursuivies sur un grand nombre de malades. Elles ont démontré qu'on pouvait espérer d'obtenir par les appli- cations de papaïne la dissolution et la digestion sur place des fausses mem- branes de la diphthérite. » Ce n'est sans doute pas la même chose de badigeonner avec la papaïne cette pellicule de fibrine adhérente sur les amygdales que de la faire tremper dans une solution mise à l'étuve et dans un verre. Mais la papaïne a des propriétés particulières communiquées par M. Wurtz à l'Académie dans la séance du 20 novembre 1880. Il lui a suffi de toucher et d'imprégner un instant la fibrine humide pour que celle-ci, lavée ensuite à grande eau { i434 ) pendant plusieurs heures, conserve la faculté de se dissoudre et de se transformer en peptone. C'est sur celte propriété fort extraordinaire que se base l'application de la papaïne au traitement de l'angine couenneuse et de la diplithérile cutanée. » L'expérience semble défectueuse et elle l'est en réalité, puisque sur les malades on n'imprègne la pellicule membraneuse que par le côté extérieur et non par la face interne; mais même dans ces conditions défavorables elle réussit. » L'application doit être renouvelée à plusieurs reprises, toutes les deux heures environ, et l'on voit les fausses membranes s'amincir lentement, se désagréger et disparaître définitivement au bout de trois, quatre et cinq jours. Les fausses membranes ne fondent pas comme lorsqu'on les met bai- gner dans un verre à l'étuve, mais elles sont manifestement attaquées et se dissolvent graduellement. » Cela m'a paru suffisant pour encourager de nouvelles tentatives, et, comme les cas sont toujours malheureusement très nombreux, j'ai pu sou- mettre indistinctement et sans choix tous ceux qui se sont présentés à moi dans ma pratique et à l'hôpital. » Depuis le commencement de mes études, j'ai ainsi traité trente-deux cas, enfants ou adultes, et n'ai eu que quatre morts. Un des malades guéris avait en même temps une diphthérite cutanée, très épaisse, du conduit auditif externe, et un autre une conjonctivite pseudo-membraneuse. Ces deux cas ont été des plus remarquables par la rapidité de la dissolution des fausses membranes. » Il m'a semblé que, théoriquement et pratiquement, ces faits étaient dignes d'être présentés à l'Académie, qui a déjà reçu nos Communications précédentes sur la papaïne. » HYGIÈNE. — 5m/' un appareil destiné à supprimer les dangers des poêles mobiles. Note de M. Godefucv. « Le chauffage par les calorifères mobiles a pris une grande extension, mais ces appareils ne sont pas sans danger; les ventilateurs et les trappes indicatrices n'ayant pas fait disparaître le péril, j'ai songé à rechercher des procédés plus efficaces. » Afin de suppruner la prise d'air dans l'appartement, j'ai eu la pensée de prendre l'air destiné à la combustion dans la cheminée même, par un second ( i435 ) tuyau, qui la fait. communiquer avec le foyer. La cheminée et le poêle peuvent alors être hermétiquement fermés, ce qui supprime tous les passages de gaz délétères dans la chambre. » Ce résultat a été contrôlé par l'analyse chimique, qui a établi la pureté absolue de l'air chauffé. M. Rabot, chimiste expert, docteur es sciences, a procédé à cette opération; de son Rapport, il résulte que le poêle améri- cain, fonctionnant dans une chambre avec toutes les précautions recom- mandées, laisse échapper quatre fois plus d'acide carbonique que l'air n'en contient et une certaine quantité d'acide sulfhydrique. M Un poêle fermé, avec la cheminée fermée, selon mon système, n'a fait subir aucun changement à la composition de l'air. » M. J. Secre adresse à l'Académie un nouvel échantillon de pain de viande, préparé avec de la viande pulpée et de la dextrine ('). La séance est levée à 5 heures. J. B. BCIXETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance do 6 juin i88i. Commission de ta Carte géologique de la Belgique. Texte explicatif du levé géologique de la Planchette de Kermpt [Bolderberg); par M. le baron O. van Ertborn. Bruxelles, F. Hayez, 1881 ; iu-S", avec une Carte, Saint- Mandrier près Toulon. Contribution à l'histoire de la localité et de l'hô- pital maritime; par L.-J.-B. Bérenger-Féradu. Paris, A. Leroux; i vol. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Guide aux villes d'eaux, bains de mer et stations hivernâtes; par le D"' Macé. Paris, A. Delahaye et Lecrosnier, 1881 ; in-12 relié. (Présenté par M. le ba- ron Larrey.) Lettre à MM. les Députés relativement au projet de toi sur les vaccinations obligatoires. Contre-projet par le D''Ch. Pigeon (de la Nièvre). Fourclinm- bault, chez l'auteur; Paris, Germer-Bailiière, 1881; br. in-8". (Présenté par M. le baron Larrey.) (') Comptes rendus, séance du 6 dccembre 1880. ( i436 ) Revue militaire de Mrdecine cl de Chirurgie, dirigée par le D' E. Delorme ; r^ année, n° 1, avril 1881. Paris, IJerger-Levraiilt, 1881; in-S". (Présenté par M. le baron Larrey.) Observations sur l'anatoinie de l'éléphant d\-i/iique (Loxodon africanus) adulte; par M. F. Plateau et M. V. Lienard. Bruxelles, Y. Hayez, 1881; in-8°. Obseivations of double stars mode at the United States naval Observalory ; 6zAsaphHall. Washington, governmentprinting Office, [881; in-4''. Catalogue of \ 2, [\l\i stars,for the epoch 1880; froni observations mode at the royal Obseruatory Cape of Good Hope, during the years 1871 to 1879, Edwards James Stone. London, G.-E. Eyre and W. Spoltiswoode, 1881 ; in-4° relié. Atli délia R. Accademia dei Lincei 1881; série terza, Transunti, vol. V, fasc. 12°, scdnta del i5 maggio 1881. Roma, Salviucci, 1881 ; in-4°. Reitràge zur geologischcn Karle der Sclnveiz, etc. 14. Lieferung; dritte Ab- theilung : Geologiscbe Reschreibung der Kantone Jppenzclt, St-Gallen, Glarus und Sctiwyz, etc. Bern, J, Dalp, 1881 ; in-4°. W 24. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 13 Juin 1881. > MEMOIRES ET COMMUIVICiVTIOrVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Pages. M. le Secrétaire perpétcel donne lecture d'une dépêche expédiée le f)' juin par S. M. l'Empereur du Brésil et donnant des éléments plus approchés de la nou- velle comète 1 3C5 M. Paye présente à l'Académie, de la part de S. M. l'Empereur du Brésil, le premier fascicule du Tome I des Annales de l'Observatoire impérial de Rio-Janeiro . . . i365 M, A. CoRsu. — Sur une loi simple relative à la double réfraction circulaire naturelle ou magnétique i36j M. Ad. Wi'RTZ. — Sur l'alcool dialda- nique i'i-]i MM. C. Friedel et Edm. Sarasin. — Sur la reproduction par voie aqueuse du feld- spath orthose 1374 MI\1. Pasteur, Cuamblrland et Roux. — Compte rendu sommaire des expériences faites a Pouilly-le-Fort, près Melun, sur la vaccination charbonneuse t'.î'^H M. Mil^e Edwards. — Réflexions au sujet de la Communication précédente.. ...... M. BouLEY. — Observations sur la même Communication M. E. CossoN. — Réponse aux observations présentées par M. de Lesseps a. la der- nière séance, il l'occasion de la présenta- tion d'un nouveau Rapport de M. le com- mandant Roudaire sur sa dernière expé- dition dans les chotts tunisiens M. Brioscui. — Sur un système d'équations difterentielles M. A. DE Caligny. — Sur les moyens d'épar- gner l'eau dans les écluses dites jumelles et d'en accélérer le service M. Alpii. IMilne Edwards présente à l'Acadé- mie sa Brochure « Sur quelques Crustacés macroures des grandes profondeurs de la mer des Antilles » M. CoLLADO.N fait hommage à l'Académie de la reproduction d'une esquisse représen- tant la tète, vue de profd, de Ch. Sturm k là™ de dix-neuf ans Pages. i383 i3y3 i387 i389 1393 1396 1396 IVOMEVATIONS. Liste des candidats présentés par la Section de Minéralogie pour la place vacante dans cette Section par suite du décès de M. De- lesse : 1° M. Fouqué, 2° MM. Gaudry, HauCefeuille^ Mallard 1^96 M. FouQuÊ est nommé Membre de la Sec- tion de Minéralogie, en remplacement de M. Delesse. '397 3IÉM0IRES PRÉSENTÉS. M. G. Floouet. — Sur les équations diffé- rentielles linéaires à coefficients pério- diques 1 397 M. P. B01TEAU. — Sur le traitement des vignes par le sulfure de carbone i3g8 M. Alpu. Beau de Rocuas adresse une Note « sur l'établissement d'un chemin de fer tubulaire sous-marin entre la France et iijoo l'Angleterre, à travers le pas de Ca- lais » M. Al. Castis soumet au jugement de l'Aca- démie un travail portant pour titre « Application de l'air comprimé pour ac- croître la force motrice des navires à va- peur » et un o Projet de perforation mé- canique pour le canal de Panama » i4oo CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'1:(stri'ctios piisliçil-e in- forme l'Académie qu'une place de Membre du Bureau des Longitudes est actuel- lement vacante, par suite du décès de M. de la Roche-Poncié, et la prie de vou- loir bien présenter prochainement deux candidats pour cette place l'ioo M. L. Fucus. — Sur les fonctions de deux variables qui naissent de l'inversion des intégrales de deux fonctions données.... i4oi M. Halphex. — Sur certains systèmes d'équa- tions différentielles i^o'i M. E. Mercadier. — Sur l'influence de la température sur les récepteurs radiopho- niques h sélénium i'|07 M. G. Cabaxellas. — Sur quelques moyens et formules de mesure des éléments élec- triques et des coefUcients d'utilisation avec le dispositif à deux galvanomètres 1409 MM. J. Macé et W. NicATi. — Héméralopie et torpeur rétinienne, deux formes oppo- sées de daltonisme 1412 M. F. DE RoMiLUY. — Machines éléva- toires i4i3 M. JoANMS. — Cyanures de strontium, de calcium et de zinc '4*7 M. LoRiN. — Préparation industrielle de l'acide formiquc cristallisable 1420 M. E. Reboul. — Recherches sur les mona- mines tertiaires : action de la triéthyl- amine sur les propylènes monobromés.. . 1422 M. N. Apostolidês. — Système nerveux des K 24. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. Pages . Ophiures 1^24 M. Lavocat. — Du temporal écailleux, dans la série des Vertébrés 1^27 M. BiLLASD. — Sur le Phytolaque dioïque. . 1^29 M. A. JcLiEs. — Sur la faune carbonifère de Régny (Loire) et ses relations avec celle de l'Ardoisière (Allier) i43i M. E. BoccHi'T. — De la dissolution dos fausses membranes de l'angine couen- BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE 1^35 Pages, neuse par les applications locales de pa- païne ,433 M. GoDEFROY. — Sur un appareil destiné 2i supprimer les dangers des poêles mo- biles 1434 M. J. Seire adresse un nouvel échantillon de pain de viande, préparé avec de la viande pulpée et de la dextrine i435 PARIS. IMPRIMKME nP. GAUIIIIREI-VILLAKS. successbob d5 MALLET-BACHEi.lEh , Quai des Augustlns. i5. ^88J. PUE3IIER SîîMESTilE. COMPTES RENDUS HEBMOMADAIIŒS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES, TOME XCIÏ N' 25 (20 Jiiîii 1881). PARIS, GAUTHIER- VJLLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SDCCESSEDR DE MALLET-BACBEUER, Quai ries Augustins, 55 1881 RÈGLEMENT RELATIF AUX COMPTES RENDUS. Adopté dans les séances des aS jdin 1862 et a4 mai 1875. Les Comytes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie se composent des extraits des travaux de ses Membres et de l'analyse des Mémoires ou Notes présentés par des savants étrangers à l'Académie. Chaque cahier ou numéro des Comptes rendus a 48 pages ou 6 feuilles en moyenne. a6 numéros composent un volume. Il y a 3 volumes par année. article 1". — Impression des travaux de iAcaaémie. Les extraits des Mémoires présentés par un Membre ou par un Associé étranger de l'Académie comprennen t 4U plus 6 pages par numéro. Un Membre de l'Académie ne peut donner aux Comptes rendus plus de 5o pages par année. Les communications verbales ne sont mentionnées dans les Comptes rendus, qu'autant qu'une rédaction écrite par leur auteur a été remise, séance tenante, aux Secrétaires. Les Rapports ordinaires sont soumis à la même limite que les Mémoires; mais ils ne sont pas com- pris dans les 5o pages accordées à chaque Membre. Les Rapports et Instructions demandés par le Gou- vernement sont imprimés en entier. L«s extraits des Mémoires lus ou communiqués par les correspondants de l'Académie comprennent au plus 4 pages par numéro. Un Correspondant de l'Académie ne peut donner plus de 32 pages par année .^ Dans les Comptes rendus, on ne reproduit pas les discussions verbales qui s'élèvent dans le sein de l'Académie; cependant, si les Membres qui y ont pris part désirent qu'il en soit fait mention, ils doi- vent rédiger, séance tenante, des Notes sommaires, dont ils donnent lecture à l'Académie avant de les remettre au Bureau. L'impression de ces Notes ne préjudicie en rien aux droits qu'ont ces Membres de lire, dans les séances suivantes, des Noter ou Mé- •rjovres sur l'objet d(.' leur discussion. Les Programmes des prix proposés par l'Aca- démie sont imprimés dans les Comptes rendus, mair les Rapports relatifs aux prix décernés ne le son qu'autant que l'Académie l'aura décidé Les Notices ou Discours prononcés en séance pu blique ne font pas partie des Comptes rendus. Article 2. — Impression des travaux des Savants étrangers à l'Académie. Les Mémoires lus ou présentés par des personne qui ne sont pas Membres ou Correspondants de l'Ac» demie peuvent être l'objet d'une analyse ou d'un ré sumé qui ne dépasse pas 3 pages. Les Membres qui présentent ces Mémoires soi tenus de les réduire au nombre de pages requis. L Membre qui fait la présentation est toujours nomm^ mais les Secrétaires ont le droit de réduire cet Extra autant qu'ils le jugent convenable, comme ils le foi pour les articles ordinaires de la correspondance offt cielle de l'Académie. Article 3. Le bon à tirer de chaque Membre doit être remi» l'imprimerie le mercredi au soir, ou, au plus tard, jeudi à 10 heures du matin ; faute d'être remis à temp le titre seul du Mémoire est inséré dans le Compte ren> actuel, et l'extrait est renvoyé au Compte rendu si vant, et mis à la fin du cahier. Article 4. — Planches et tirage à part Les Comptes rendus n'ont pas de planches. Le tirage à part des articles est aux frais des m teurs ; il n'y a d'exception que pour les Rapports les Instructions demandés par le Gouvernement. Article 5. Tous les six mois, la Commission administrative fi un Rapport sur la situation des Comptes rendus apy l'impression de chaque volume. Les Secrétaires sont chargés dfi l'exécution du p sent Règlement. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JUIN 1881. PRÉSIDENCE DE M. VVURTZ. MEMOUIES ET GOMMUI^ICAÏIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DF, L'ACADÉMIE. M. le Ministre de l'Instiiuction publique et des Beaux-Arts adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve la nomination de M. Fouqué à la place vacante dans la Section de Minéra- logie, par suite du décès de M. Delesse. Il est donné lecture de ce décret. Sur l'invitation de M. le Président, M Fouqué prend place parmi ses confrères. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Observaiiotis sur ta réduction simullanée de deux formes bitinéains; par M. C. Jordan. « J'ai publié, en 1873, un procédé pour opérer la réduction simultanée de deux formes bilinéaires. M. Rronecker a critiqué ce travail, en faisant observer que j'avais admis implicitement une hypothèse restrictive qui détruisait la généralité de la démonstration. » Cette hypothèse pouvant aisément se justifier au point du Mémoire où elle avait été signalée par notre éminent Correspondant, je ne me suis c. R., itiii, 1" Semestre. (T. XCII, K" 2S.) ^^9 ( i438 ) pas rendu compte, à cette époque, de la portée de son objection; mais, étant revenu récemment sur cette question à l'occasion de mon Cours au Collège de France, j'ai reconnu qu'une hypothèse analogue, et cette fois non motivée, se retrouve dans la suite de la démonstration. Les critiques dont celle-ci a été l'objet sont donc parfaitement fondées. » Une objection toute pareille s'applique, si je ne me trompe, aux con- sidérations par lesquelles M. Kronecker a essayé de déduire la solution du problème de ses anciennes recherches contenues dans les Monalsberichte de 1868. La première solution exacte et complète de la question serait donc celle qu'il a donnée à la fin de 1873. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la préparation de l'aldoL Note de M. WruTz. « La préparation de l'aldol, opération facile en elle-même, exige cer- taines précautions qu'il importe d'indiquer : le rendement et même les qualités du produit varient notablement suivant les proportions du mé- lange et surtout la durée de la réaction. Les proportions sont celles que j'ai déjà indiquées. Si l'on opère sur l'aldéhyde, qu'on se procure aujour- d'hui à très bas prix, on la dissout dans son poids d'eau à 0° et l'on introduit ce mélange par portions dans 2 parties d'acide chlorhydrique ordinaire bien refroidi (')•, on abandonne le tout à lui-même dans lui endroit éclairé. L'action de l'acide chlorhydrique ne tarde pas à s'exercer et tout dépend de la durée de cette action. On va en juger par les résultats suivants. » 2'"^ d'aldéhyde et 2^^ d'eau ayant été introduits dans 2^^ d'acide chlor- hydrique, le mélange a été abandonné pendant trois jours à lui-même à la température de i5°. Au bout de ce temps, la liqueur, colorée en jaune brun, ayant été étendue, neutralisée par le carbonate de sodium et épuisée à plusieurs reprises par l'éther, a fourni loo^'^ de produit passant avant 85° dans le vide, '497^"^ d'aldol passant de 85° à io5°, et loo^'' de produit passant entre io5°et 180°, à 10™™ de pression. L'aldol ainsi obtenu, très liquide d'abord, n'a pas tardé à s'échauffer spontanément et était pris le lendemain en un sirop très épais, parfaitement incolore, entièrement soluble dans l'eau. Pendant la neutralisation il ne s'est séparé qu'une petite quantité de matière résineuse. (') Dans le cas où l'on opère avec la paraldéhyde, on introduit celle-ci dans un mélange refroidi Je 2 parties d'acide chlorhydrique et de i partie d'eau. ( '439 ) » 2""^ de la même aldéhyde ont été traités comme précédemment et le mélange a été abandonné pendant hnit jours à lui-même. La liqueur colorée en brun noir ayant été étendue d'eau et neutralisée, il s'est séparé d'abord une quantité notable d'une résine noire, puis une matière résineuse peu colorée et cristalline. La liqueur filtrée et neutre a fourni, par épuisement à l'éther, Sao^'' d'un aldol passant de 85° à io5°, et 70^"^ d'un produit pas- sant entre io5° et 190°, à 10™" de pression. » Les résines, épuisées méthodiquement par l'eau bouillante, ont fourni 117^^ de dialdane cristallisée. » Dans une troisième opération, faite pareillement avec 2^^ d'aldéhyde et où le mélange a été abandonné pendant douze jours, on n'a ob- tenu que 75^^' d'un aldol passant de 85" à 110°, qui est demeuré rela- tivement fluide et qui exhalait une odeur manifeste d'aldéhyde croto- nique. Il n'était pas entièrement soluble dans l'eau. Un tel aldol se dédouble très facilement en aldéhyde crotonique et en eau. Au bain-marie, il disparaît en grande partie, et une forte odeur d'aldéhyde crotonique se manifeste pendant l'évaporation. Les deux espèces d'aldol obtenues dans les opérations précédentes présentent donc dans leurs propriétés des diffé- rences, qui sont liées sans doute à des pertes inégales de chaleur. » On fera connaître bientôt des différences analogues que semblent pré- senter les paraldols qui correspondent à ces aldols et qui ne se comportent pas de la même façon lorsqu'on les chauffe. Quoi qu'il en soit, la forma- tion de l'aldol, sous l'influence de l'acide chlorhydrique, réalise un mode particulier de synthèse qui paraît digne d'attention. » L'acide chlorhydrique se fixe d'abord sur l'aldéhyde, comme l'a montré récemment M. Hanriot, et, la chlorhydrine ainsi obtenue réagis- sant sur une seconde molécule d'aldéhyde, il se forme de l'aldol en même temps que l'acide chlorhydrique est régénéré. Les deux équations sui- vantes représentent ces réactions : CH^-CHO-hHCl = CH^-CH(°", CH»-CH('^"-+-CH'-CH0 = CIP-CH.0H-CH=-CH0 + HC!. » L'acide chlorhydrique, sans cesse fixé et remis en liberté sans cesse, est donc l'agent qui provoque la formation d'un groupe oxhydryle, aux dépens de a™""' d'aldéhyde, dans cette synthèse par formation d'oxhjdryle. » ( yhUo ) MINÉRALOGIE. — Nouvelle rencontre de soufre natij dam le sol de Paris ('); par M. Daubrée. « En faisant une tranchée dans la rue Meslay, pour l'établissement d'un égout public, on vient d'y rencontrer (^), au milieu d'anciens déblais pier- reux, des matières organiques noires, végétales et animales, à odeur infecte, mélangées de débris de cuirs, d'ossements et de morceaux de plâtre. Le tout paraît provenir de fumiers et immondices, qui ont été autrefois appor- tés dans une décharge publique. Ces matières organiques sont stratifiées obliquement, suivant un angle de 20° à 2 5", correspondant au talus d'ébou- lement. On les a coupées sur plus de So"" de longueur et elles se poursui- vent jusqu'au fond de la tranchée, à 4™>5o de profondeiu-. Tout à côté de ces matières organiques, la nièrae entaille a rencontré une couche d'osse- ments d'animaux, mélangés de cornes de bœnf, qui s'étend de a", 5o jusqu'au fond de l'entaille à 4'", 5o de profondeur, et qu'on a suivie sur une longueur d'environ 4o". » Du soufre natif cristallisé imprègne la jjlupart des plâtras enfouis dans la masse noire. Le fait est donc analogue à celui qui a été signalé il y a six mois, dans le sous-sol de la place de la République, où les plâtras sulfurés étaient plus abondants, mais moins riches en soufre. Je dois con- naissance de cette trouvaille, comme de la précédente, à l'obligeance de M. Bonne, conducteur des Ponts et Chaussées. » Dans les actions chimiques qui se sont produites sous le sol, des osse- ments ont été remplis, dans leur intérieur, par du gypse cristallin et acicu- laire. » Il n'est pas douteux qu'ici encore la formation du soufre natif ne soit tout à fait indépendante de l'action du gaz d'éclairage, dont le tuyau de conduite est situé à un niveau plus élevé de 2™. Comme dans l'exemple précédent, elle résulte de la réaction mutuelle des matières organiques sur les gravois de plâtre qui y étaient mélangés, et elle forme une imitation contemporaine de la production du soufre dans beaucoup de gisements appartenant aux terrains stratifiés. » (') Voir les Comptes rendwi, t. XCII, p. loi. (-) A proximité des maisons portant les n"* 3o à 4o. ( i/t4i ) PHYSIOLOGIE. — Sur un nouveau tliermograplie. Note de M. Marey. « Il y a une quinzaine d'années que je recherche un instrument capable d'inscrire les variations de la températiu'e animale en deux points du corps, afin d'observer les changements que des influences de différents ordres exercent sur la répartition de la température. )) J'ai enfin obtenu des résultats satisfaisants au moyen d'une dispo- sition qui consiste à mettre le liquide d'un thermomètre en rapport avec un petit tube de Bourdon, qui change de courbure suivant le degré de dila- tation du liquide du thermomètre. Le thermomètre est formé d'un réser- voir cylindrique en laiton, de o™,oo6 de diamètre sur o", o3 de longueur ; il est prolongé par un tube capillaire de cuivre rouge qui s'ouvre d'autre part dans le tube de Bourdon. Le tout est rempli d'huile et fermé. Sous l'influence des variations de la température l'huile se dilate ou se resserre en modifiant la courbure du tube de Bourdon ; les changements de cour- bure de ce dernier actionnent un levier inscripteur. C'est M. Tatin qui a construit cet instrument et en a en grande partie réglé la disposition. » Dans les expériences de Physiologie, l'intérêt principal est de déter- miner simultanément l'état de la température dans une partie profonde et dans une partie périphérique ; deux des thermographes qui viennent d'être décrits permettent de recueillir les courbes de ces deux températures pen- dant un temps indéfini. Des tubes flexibles en cuivre rouge réunissent les boules thermométriques aux appareils inscripteurs ; on peut donc placer en une région quelconque du corps chacune des boules des deux appareils. » L'inscription simultanée des températures superficielle et profonde montreque, dans les troubles vaso-moteurs, la température animale éprouve des variations de sens inverses dans les régions centrales et périphériques du corps. Ainsi, sous l'influence d'tm resserrement vasculaire, la circulation se ralentit'et l'on voit les parties périphériques du corps subir les influences du refroidissement sans que la chaleur du sang vienne réparer les pertes. Mais alors la chaleur s'accumule dans les centres, et l'animal présente ce singulier contraste d'un froid extrême à l'extérieur et d'une chaleur exa- gérée au dedans. C'est l'état dont j'avais prévu l'existence dans le choléra algide et que les médecins ont en effet constaté dans cette ma- ladie. Un relâchement vasculaire, en accélérant la circulation générale, jettera la chaleur aux surfaces et, tout en produisant une élévation de la température superficielle, refroidira l'intérieur du corps. ( I/.42 ) » Enfin, outre ces modifications de la température animale par des troubles de la circulation, il en est d'autres qui tiennent à ce que la pro- duction de chaleur est accrue ou diminuée. Dans ces cas il n'y a pas an- tagonisme, mais parallélisme entre les variations superficielles et profondes de la température animale. Ainsi, l'inanition refroidit à la fois le centre et la périphérie, tandis que certaines maladies paraissent accroître la pro- duction de la chaleur, car elles échauffent à la fois le centre et la périphérie du corps. )» PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur le projet de mer intérieure de M. Boudaire; réponse aux observations de M. Cosson ; par M. de Lesseps. « Notre confrère M. Cosson, dans la précédente séance de l'Académie, a fait des observations sur le Rapport du commandant Roudaire, relatif à son projet de mer intérieure africaine au sud delà Tunisie et de l'Algérie. Il a dit : « Le projet de M. Roudaire est, je le répète, fondé sur l'hypo- n thèse que le chott El Djerid doit être considéré comme le grand golfe de M Triton des anciens. » « Or, à la page 83 du Rapport de M. Roudaire se trouve le passage sui- vant : « Quoi qu'il en soit, en l'absence de preuves géologiques, je ne reprendrai pas la thèse de l'identité de la baie de Triton et du bassin des chotts, qui ne manquerait pas de donner naissance à des controverses dont le résultat serait de déplacer la question. Si séduisantes en effet que puissent paraître de semblables discussions, elles n'intéressent, ainsi que je le disais en terminant mon dernier Rapport, que très indirectement le projet de mer intérieure, qui est avant tout un problème de Géographie physique. Li baie de Triton n'eùt-elle jamais existé, il n'en serait pas moins mathématiquement démontré qu'il existe actuelle- ment, au sud de l'Algérie et de la Tunisie, une vaste dépression dont le niveau est inférieur à celui de la Méditerranée, et que cette dépression, occupée par des marais insalubres, serait recouverte par les eaux de la mer si elle était reliée au golfe de Gabès. Il est d'ailleurs un fait qui n'est contesté par personne: c'est que, à l'époque historique, ces dépressions étaient recouvertes par les eaux. Les débris de la galère antique ( ' ] trouvés à Gattan ech Cheurfa, où la tradition place l'ancien port de Nefta, suffiraient à en établir la preuve. Un autre fait incontestable, c'est que les régions voisines, où les Romains avaient fondé un grand nombre d'établissements ('), étaient incomparablement plus fertiles que de nos jours. Ainsi donc, les régions voisines étaient fertiles loj-sque les chotts contenaient de l'eau; elles sont devenues stériles lorsque les chotts se sont desséchés. C'est là surtout le fait historique qui nous inté- resse. (') Rapport de 1877, p. 58. (2) Ibid,, p. 77 et suiv. { 1443 ) » Il iinporti- peu, en eftet, que les chotts fussent alors séparés de la mer ou eu couiuni- nication avec elle. Ils étaient remplis d'eau, et la fertilité était due aux pluies résultant de l'évaporation qui se faisait à leur surface. Cela ne peut faire aucun doute pour ceux qui ont lu sans parti pris le Rapport du général Favé, ainsi que les développements dans lesquels je suis entré à ce sujet. L'expérience historique vient donc à l'appui des considérations théo- riques fondées sur les lois physiques qui régissent la formation et la condensation des vapeurs d'eau. Nous pouvons aujourd'hui, en reliant les chotts à la Jléditerranée, rétablir les anciennes conditions climatériques et créer en même temps, au sud de l'Algérie, au delà de la chaîne de l'Atlas, une voie commerciale et politique de la plus haute importance. » )) M, Cosson a ensuite avancé que a la mer de M. Roudaire causerait un » préjudice à la production des dattes, seule et véritable richesse de la » contrée, et que la plus grande partie des terrains envahis parla mer sont » loin d'être sans valeur ». » Je suis en mesure de rassurer à ce sujet M. Cosson, car sur les côtes de la Tunisie, aux environs de Gabès, et en Egypte, il n'y a d'oasis produi- sant des dattes que sur les terrains qui se trotivent au-dessus du niveau de la mer; par conséquent, aucun sol productif n'aura à souffrir de l'entrée de la mer dans les chotts Rarsa et Melrir, où la mer sera amenée par un chenal creusé à partir du golfe de Gabès. » Le choit Rarsa, qui a son plafond à So™ au-dessous du niveau de la mer, longera la frontière sud de Tunis. Ce bassin aura deux fois la surface du lac de Genève et contiendra /^o milliards de mètres cubes d'eau. » Le chott Melrir, formant partie de notre territoire, au sud de l'Algérie et au pied de l'Aurès, a quatorze fois la superficie du lac de Genève et con- tiendra i6o milliards de mètres cubes d'eau. » Des ports se créeront autour de ces bassins et feront revivre des villes qui, autrefois, étaient florissantes et dont on voit les vestiges, telles que Tauzer, Nefta, Kris, Dyacha, Ceddada, Hamroa, Rbilli et toutes les oasis du Nefzaoua. » Je ne puis d'ailleurs que remercier notre confrère, M. Cosson, d'avoir de nouveau appelé l'attention publique sur les beaux travaux du comman- dant Roudaire, car la discussion ne peut que lui être utile et contribuer à la réalisation d'un projet dont il poursuit les études depuis seize ans, avec une persévérance et une science pratique que je me félicite de pouvoir en- courager au sein de l'Académie. » ( '444 ) CHIRURGIE. — Sur les greffes osseuses. Note de M. Ollier. « Grâce à la méthode antiseptique, et en particulier au pansement de Lister, qui en est jusqu'ici le procédé le plus pratique, la Chirurgie est aujourd'hui en mesure de réaliser certaines opérations, formellement pro- posées depuis longtemps, mais restées à l'état de conceptions théoriques, à cause des dangers qui accompagnaient jusqu'ici la plupart des plaies pra- tiquées sur l'homme, surtout dans les tissus profonds. » La greffe animale est une des opérations qui devront bénéficier le plus de la possibilité que nous avons aujourd'hui de soustraire les plaies aux agents infectieux. Son principal obstacle a été, en effet, jusqu'ici, l'altéra- tion septique du milieu organique dans lequel devait vivre le tissu trans- planté. » La greffe osseuse, en particulier, nous permettra de pratiquer chez l'homme les opérations restauratrices, que nous n'avions pu faire réussir que chez les animaux, plus tolérants pour les traumatismes. On peut même espérer obtenir chez l'homme des résultats plus complets, parce que l'opéré humain gardera le repos et l'immobilité qui sont indispensables au succès de l'adhésion des tissus transplantés. » Il en sera probablement pour les greffes comme pour les résections sous-périostées, qui donnent chez l'homme des résultats plus réguliers, plus satisfaisants que chez la plupart des Mammifères, par la seule raison que l'homme se soumet au traitement consécutif nécessaire à une production osseuse régulière. » M. Mac Ewen, de Glasgow, dans la Note que j'ai eu l'honneur de pré- senter à l'Académie ('), vient de confirmer de la manière la plus éclatante la réalité de la greffe osseuse sur l'homme. » lia réussi à reconstituer o"", ii4 de la diaphyse humérale, au moyen de six fragments osseux cunéiformes retranchés sur des tibias de jeunes en- fants atteints d'incurvations rachitiques. Il a transplanté, selon la règle que nous avions formulée d'après nos expériences, le tissu osseux complet, c'est-à-dire la substance osseuse revêtue de son périoste et garnie de sa moelle ; mais il a eu de plus l'idée de la diviser en petits fragments de o'",oo3 ào™,oo5 de diamètre sur o'",oo5 d'épaisseur, et en dernier lieu de o™,oi3 sur o™, 007. Il a eu pour but d'augmenter les surfaces de contact de la greffe (' ) loir page 1470. ( i445 ) avec les tissus ambiants et de multiplier les centres de prolifération des éléments ostéogèiies. Ce procédé lui a parfaitement réussi. » Jusqu'à ces derniers temps, par crainte de voir la greffe ne pas se souder aux tissus voisins et engendrer au milieu des tissus une source de produits septiques dangereux pour l'économie, j'avais, dans la rliinoplastie en par- ticulier, laissé les lambeaux osseux en rapport avec le reste du corps par un pédicule de parties molles; c'était une sorte de greffe par approche. Mais, aujourd'hui, on devra faire dfs transplantations véritables et emprunter la matière osseuse à une partie quelconque du squelette du sujet, ou mieux encore à un autre individu sain, en mettant à profit la substance osseuse qu'on est si souvent obligé de sacrifier dans certaines opérations. Pcrcy avait essayé, à la fin du siècle dernier, de réparer ainsi par la greffe osseuse le déficit de certains os fracturés, mais il avait eu malheureusement l'idée d'emprunter ses greffes à des os de bœuf. Cette idée, que nous tenons au- jourd'luii pour peu pbysiologique, après l'insuccès de nos greffes entre ani- maux d'espèces différentes, fut d'autant plus fâcheuse quePercy était, à ce moment, abondamment pourvu de matière ostéoplastique par les blessés qu'il amputait chaque jour. » Certaines tribus de l'Ethiopie, d'après M. d'Abbadie, prétendent ré- parer les os de leurs blessés en greffant àrleur place des os de veau; nous avons retrouvé la même tradition en Algérie, avec celte différence seule- ment que l'on empruntait au chien la matière de la greffe. Mais ce sont probablement des erreurs populaires qui ne méritent pas plus de crédit que l'histoire racontée autrefois par Job à Meckreem, relative à la répara- tion d'une perte de substance du crâne par un os de chien. B Ce n'est pas dans cette transplantation entre sujets d'espèces diffé- rentes que la Chirurgie pourra trouver des ressources nouvelles : c'est dans la transplantation d'os humains et surtout d'os de jeunes sujets, transplan- tations qui seront d'autant plus praticables qu'on pourra, à défaut d'un os pris sur un autre sujet, faire subir pour ainsi dire sans danger, à l'aide de la métliode antiseptique, des pertes de substance à certaines parties du squelette du sujet même qui aura besoin de matière ostéoplastique. » Le périoste est le tissu de l'os qui est le plus apte à se greffer. Nous avons plusieurs fois greffé des lambeaux de périoste humain sur des plaies granuleuses, et, malgré l'exposition à l'air d'une des faces du lambeau trans- planté, la greffe s'est effectuée pour la totalité du tissu transplanté. Mais avec le pansement de IJster nous pouvons aller plus loin, comme le prouve le fait de M. Mac Ewen, et comme le prouvent aussi les greffes de frag- C. R., 1881, {"Semestre. (T.XCII, IS" 2i).) J QO ( i446 ) menfs osseux complètement détachés ou tenant à peine par quelques fila- ments périostiques ou médullaires, abandonnés dans un foyer de fracture. Si l'on peut prévenir la suppuration (et l'on obtient souvent ce résultat à l'aide du pansement de Lister), la greffe s'opère ; le fragment osseux sesoude et reprend ses adhérences avec les tissus vasculaires qui l'entourent. M Mais cette greffe sera bien plus facile avec des lambeaux osseux régu- lièrement taillés et placés dans une loge méthodiquement délimitée avec le bistouri, sous les irrigations ou le nuage phéniqués, au milieu de tissus sains et non contusionnés. » Les conditions de persistance et d'accroissement ultérieur de tissu osseux transplanté à distance ont été déjà déterminées par nos expériences antérieures et démontrées par les pièces que nous avons eu l'honneur de soumettre à l'Acadéune de 1839 à 1861. Je rappellerai à cet égard que les transptants devront, lorsqu'on aura le choix, être pris sur des sujets jeunes, c'est-à-dire devront être constitués par des tissus ayant encore un grand accroissement en puissance. C'est dans ces conditions que la prolifé- ration cellulaire, effective au point de vue de l'augmentation de la masse, sera la plus abondante. Ce sont surtout les éléments de la couche ostéo- gène du périoste, organe de l'accroissement de l'os en épaisseur, qui con- tribueront à ce résultat utile; mais il ne faut pas se laisser aller à des illu- sions eu égard à cet accroissement. » Nous déterminerons les limites probables de cet accroissement dans une prochaine Communication. » MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE. — Phénomènes microscopiques de la contraction musculaire. Strialion transversale des fibres lisses. Mémoire de M. Ch. Rouget. (Extrait par l'auteur). « Dans un travail antérieur ( ' ), j'ai indiqué que souvent on aperçoit, sur les muscles lisses de la vie animale des Invertébrés à l'état vivant, des bandes alternativement claires et obscures, présentant de grandes analogies avec de véritables stries transversales; que cette même striation transversale peut s'observer également, dans certains cas, dans les faisceaux de fibres (') /Mémoire sur les tissus contmctilcs et la conlraclilitc' [Journal de la physiologie Je l'Homme et des Animaux, i863 ). ( 1^*47 ) lisses du dartos chez l'Homme et dans ceux du gésier des Gallinacés. J'ai fait déplus représenter [fiq. 5, PL VIII), d'après une photographie d'une de mes préparations, une fibre-cellule du rétracteur du pharynx de V Hélix hortensis^ striée transversalement de bandes alternativement claires et obscures : apparences dont j'attribue la cause aux ondulations de la fibre, qui se produisent au moment de la contraction ultime qui constitue la rigidité. J'ai eu pour but, dans les recherches dont j'expose ici les résultats, de déterminer les conditions dans lesquelles apparaît cette striation des fibres lisses, et le mécanisme de sa production, tant dans les muscles lisses de la vie animale des Invertébrés que dans ceux de la vie organique chez les Vertébrés. » Lorsque les muscles à fibres lisses sont en état de relâchement complet, soit pendant la vie, soit après la mort, les fibres-cellules sont toujours lisses. La striation ne s'observe que sur les muscles vivants et en état de contraction. » Quand un faisceau de fibres lisses pris sur l'animal vivant est dissocié dans un liquide, quel qu'il soit, les fibres se brisent habituellement en frag- ments; un certain nombre présentent des stries claires et obscures, soit dans toute leur longueur, soit par places ; d'autres fragments, devenus plus courts et plus épais, restent lisses. Ces états divers sont le résultat de l'agonie des fibres lisses, qui sont tuées par le contact et l'imbibition des liquides étrangers à leur constitution normale, et présentent, avant de mourir, des contractions partielles, irrégulières et désordonnées, ces ondes de contraction confondues trop souvent avec lacontraction normale et fonctionnelle, dont elles diffèrent absolument. » On peut provoquer une contraction tonique, régulière et normale des muscles lisses de la vie animale, chez les Invertébrés, par une section faite sur l'animal vivant perpendiculairement à la direction des fibres de ces muscles (muscle adducteur des valves des Moules, des Anodontes, partie lisse de ce même muscle chez les Pecten, muscles rétracteurs des tentacules des Holothuries, etc.). Le fragment démuselé sectioimé se contracte d'une manière lente et soutenue, et, s'il est complètement séparé de ses attaches, le raccourcissement atteint la moitié et même les deux tiers de sa longueur primitive. On peut encore provoquer ou accroître cette contraction perma- nente par des excitations mécaniques qui ont une action très énergique sur les muscles lisses tant de la vie animale que de la vie organique, ou par les excitations intermittentes d'un courant d'induction. Si l'on enlève alors un petit fragment ou une couche mince de ces muscles vivants et ( «448 ) contractés, que l'on soumet à l'exnmen microscopique, en évitant toute distension ou comjjression des faisceaux et des fibres, on constate que l'ensemble de toutes les fibres présente une strialion transversnle très nettement accusée. Cette siriation est produite par l'alternance de bandes obscures de o"",oo2 à o™'",oo3 de largeur, séparées par des bandes claires de même dimension. La régularité et la symétrie de ces stries est parfaite, les stries de même ordre étant toutes au même niveau dans les fibres con- tiguës d'une mén)e couche. Les fibres lisses contractées peuvent être fixées dans cet état par l'alcool absolu, ou conservées dans l'eau faiblement al- coolisée (aS pour loo), qui permet d'isoler facilement, au bout de quelques jours, des fibres-cellules striées. » Mais les manœuvres de dissociation des fibres lisses contractées et striées ont toujours pour conséquence une altération, un effacement partiel ou niême total de la striation. Tandis que dans les faisceaux de fibres intacts la siriation conserve toute sa netteté et sa régularité, les fibres-cel- lules isolées ne conservent la striation que dans une partie de leur lon- gueur, le plus souvent dans la partie moyenne, où elles sont redevenues complètement lisses. Aux extrémités des faisceaux rompus, les extrémités des fibres qui ont subi une tension violente sont lisses; les parties de la fibre qui sont encore en place dans le faisceau ont conservé la striation. Toutes les formes de transition que l'on observe dans ces préparations, entre les fibres ou les parties de fibres qui restent striées et celles qu'une distension mécanique a ramenées à l'état lisse, démontrent avec une entière évidence que la striation des fibres lisses à l'état de contraction est due à ce que, dans l'acte de la contraction, la fibre se plisse sur elle-même et présente alors des saillies alternant avec des dépressions qui, vues de face, se traduisent par des stries alternativement claires et obscures, et vues de profil, par des angles alternativement saillants et rentrants en forme de zig- zag on de courbe sinueuse. » Les fibres-cellules, observées dans la lumière polarisée, sont, à l'état lisse, uniformément biréfringentes; à l'état de contraction, au contraire, elles présentent, dans le champ obscur, une alternaiice de bandes bril- lantes et de bandes obscures, ou, si l'on interpose une lame sensible don- nant la teinte pourpre, une alternance de bandes pourpres et de bandes bleues ou jaunes, suivant l'orientation. Lorsqu'une fibre lisse est acci- dentellement et grossièrement plissée, on observe au niveau de ces plis la même alternance de bandes isotropes et anisotropes. » Les fibres lisses du muscle adducteur des valves de Mollusques acé- ( '449 ) phales (Moules) peuvent, sous l'influence de conditions purement artifi- cielles, acquérir tous les caractères des fibres striées. L'animal vivant étant somnisà l'action de la vapeur d'eau bouillante, les muscles sont tués vers 45° à 5o°; leur température propre continuant à s'élever, il arrive un mo- ment où les fibres lisses, se rétractant violemment à une des extrémités du muscle adducteur, se détachent de la coquille. Les fibres lisses de cette exlréniilé, mortes et crispées par l'action de la chaleur, comme un cheveu au voisinage d'une flamme, acquièrent, par suite de cette action purement physique, une striation tellement fine et régulière qu'elle ne le cède en rien au dessin si délicat et si net de la striation des fibrilles de l'aile des Insectes et possède les mêmes apparences dans la lumière ordinaire, les mêmes pro- priétés dans la lumière polarisée. » Une fibre qui a perdu toute contraclilité peut donc encore acquérir toutes les particularités de structure et les caractères optiques des fibres striées, à la seule condition qu'une cause, quelle qu'elle soit, y produise des plissements fins et réguliers. » Si les fibres lisses peuvent devenir striées par suite du plissement qui constitue le mécanisme même de leur contraction physiologique, les fibres striées, comme je le montrerai dans une prochaine Communication, peu- vent devenir complètement lisses dans une extension forcée, soit naturelle, soit artificielle, et les conditions mécaniques de leur contraction se réa- lisent par un plissement semblable à celui qui se manifeste dans les fibres lisses contractées. » CORRESPONDANCE. ÉLECTRICITÉ. — Sur les lois thermiques de l'étincelle excitatrice des condensa- teurs. Note de M. E. Villari, présentée par M. Jamin. « J'appelle étincelle excitatrice d'une décharge d'un condensateur celle qui se produit contre l'excitateur, tandis que j'appelle étincelle conjonctive celle qui se forme dans une interruption. J'ai exposé ailleurs les propriétés de cette dernière. Pour étudier la chaleur de l'étincelle excitatrice, j'ai con- struit un t/jermomè/rs exci'fa/eur^ consistant en un excitateur renfermé dans un ballon de verre. Au moyen de deux tubulures, ce ballon était soutenu par deux bandes d'ébonite, sur lesquelles il pouvait tourner autour d'iin axe horizontal et fermer le circuit d'une batterie, à laquelle il était relié au moment de la décharge; l'étincelle éclatait dans le ballon. La chaleur dé- veloppée était mesurée par le déplacement d'un index de glycérine et d'eau ( i45o ) contenu dans un tube de verre vertical annexé au ballon. En expérimen- tant avec cet appareil pour différentes charges données à une même batte- rie, j'ai obtenu comme résultat moyen et dans les limites de mes re- cherches : » Que la chaleur développée par l'élmcetlc excitatrice unique est à très peu près proportionnelle au carré des charges. » Cette loi n'est pas générale, car les expériences que je viens d'indi- quer sont compliquées par divers phénomènes. » En premier lieu, il faut remarquer que le verre des bouteilles ne re- tient pas toujours bien les charges électriques. J'ai en effet rencontré des bouteilles que je ne pouvais pas charger. Il est nécessaire de choisir les bouteilles et de les enduire d'un bon vernis de laque. » En second lieu, j'ai noté qu'en expérimentant avec des potentiels éle- vés il se produit dans les bouteilles des décharges intérieures énergiques et il y a production de chaleur au détriment de celle qui accompagne l'étin- celle excitatrice extérieure. » Enfin, les parties articulées de l'excitateur renfermé dans le ballon n'étant pas en contact parfait, il se produit des étincelles (comme le dé- montrent les érosions que l'on y rencontre ) qui développent de la chaleur ; cette chaleur, ne pouvant se communiquer immédiatement à l'air du ballon, trouble gravement les indications. Pour cette raison j'ai modifié le thermo- mètre excitateur de la manière suivante. J'ai fixé le ballon et j'ai soudé l'électrode à la tige avec laquelle il était d'abord articulé; je déplaçais celle-ci, dans son bouchon de liège, qui fermait hermétiquement le ballon, avec un petit bàtoii de verre et de manière à apj)rocher ou à éloigner l'une de l'autre les deux électrodes. En faisant usage de ce nouveau thermomètre et en opérant avec toutes les précautions possibles, j'ai répété les expé- riences sur les étincelles excitatrices qui se produisent entre des fils de platine, et j'ai obtenu des résultats concordants, que l'on peut résumer comme il suit : » I" La chaleur de l'étincelle excitatrice augmente plus rapidement que la troisième puissance des charges pour un petit potentiel. » 2" Elle augmente comme les carrés des charges pour un potentiel moyen. » 3" Elle augmente à peu prés comme les charges pour un potentiel très élevé. » Il est probable qu'il y a lieu de tenir compte de l'influence des dé- charges intérieures; comme je l'ai démontréailleurs ('), elles sont très petites (') ViLL\ni, Jccad. cli Bologiia, t. II, p. loi (l88o), et Comptes rendus, t. XCII, p. 872(1881). ( i45i ) pour les petits potentiels et elles augmentent rapidement avec le po- tentiel. » J'ai étudié ensuite comment variait la clialeur produite par l'étineelle avec la quantité d'électricité, le potentiel restant constant; j'ai trouvé que la chaleur de l'étincelle excitatrice unique croit un peu moins vile que In charge quand le potentiel est constant. Plus exactement, quand la charge augmente de i à 2, la chaleur produite par l'étincelle augmente dans le rapport de i à 1,77. » J'ai fait varier ensuite le potentiel d'une charge constante, que j'ai accumulée dans un nombre variable de bouteilles, et j'ai démontré que la chaleur de l'étincelle excitatrice unique : » 1" Augmente plus rapidement que les potentiels quand ils sont petits,- )) 2° Augmente comme les potentiels quand ils soit moyens; » 3° Augmente beaucoup moins, ou même décroît, quand les potentiels croissent si ceux-ci sont très élevés. » Ces différents effets dépendent aussi des décharges intérieures. En me bornant aux petits potentiels j'ai trouvé que, si l'on augmente le potentiel de I à 2 (12 de mes charges électrométriques furent d'abord distribuées à 24 puis à 1 2 bouteilles égales), la chaleur de l'étincelle croît dans le rapport de I à 3,81. » En résumé, pour de petits potentiels on peut dire que, lorsque dans un condensateur on fait croître en même temps et dans les mêmes proportions la charge et le potentiel (comme il arrive lorsqu'on augmente la masse électrique dans la même batterie) dans le rapport de i à 2, la chnleur de l'é- tincelle doit augmenter, d'après les résultats précédents, dans la proportion de I à 1,77 X 3,81, c'est-à-dire de j à 6,74. Cette méthode indirecte permet, quand on connaît la chaleur développée par l'étincelle produite par une charge i, de déterminer celle qui serait produite par une charge 2, accu- mulée dans le même condensateur. » Mes expériences montrent qu'il y a un accord complet entre la quan- tité de chaleur déterminée par des mesures directes et celle que l'on cal- cule d'après la méthode indirecte. » La loi des surfaces des condensateurs est évidemment en relation in- time avec celle des potentiels; aussi nous distinguerons pour les surfaces les trois cas que nous avons indiqués pour les lois des potentiels. » De ce qui précède il résulte que, pour un potentiel déterminé d'une charge doiuiée, la chaleur développée par elle se partage entre l'étincelle intérieure et l'excitatrice externe, de manière que, dans cette dernière, elle ( '4^2 ) augmente proportionnellement aux carrés des charges et en raison inverse de la surface des condens;iteurs. » Ces lois, qu'on pourrait nommer lois liiniles de l'étincelle, sont les mêmes lois qui conviennent aux fils métalliques. Aussi peut-on dire, dans les limites indiquées ci-dessus, que : » La chaleur développée par l'étincelle est proportionnelle à la quantité W é- lectricilé multipliée par l'épaisseur électrique, ou bien encore est proportionnelle à ta quantité d'électricité pour la chute du potentiel. » Une partie de l'étincelle peut être remplacée par un fil métallique et vice versa; il est nécessaire que la somme de tous les autres effets produits par l'étincelle suive les mêmes lois. » Cependant, entre 1 étincelle et les fds il y a, quant aux phénomènes thermiques, une différence essentielle. L'étincelle, à mesure que les charges et les potentiels croissent, augmente aussi en longueur et en section, comme je l'ai autrefois observé; elle peut donc être regardée comme un conducteur variable, dans lequel la chaleur doit être fonction du nombre des molécules gazeuses qui le compos.ent et peut-être de leur température. » Dans les fils métalliques, qui peuvent être regardés connue des con- ducteurs fixes, le pouvoir thermique doit être exclusivement fonction de la température. » THERMOCniMlE. — Sur la chaleur de Jorination de l'oxychloruie de calcium. Note de M. Andbé, présentée par M. Berlhelot. « J'ai préparé l'oxychlorure de calcium cristallisé en faisant bouillir, comme l'a indiqué H. Rose {Annales de Pocjgendoijf, t. XCIIl, p. 612), une dissolution de chlorure de calcium avec de la chaux éteinte. Il se dépose par refroidissement de longues aiguilles que j'ai séchées sur du pa- pier, ne pouvant les purifier ni par l'eau ni par l'alcool, lesquels décom- posent immédiatement l'oxychlorure. H. Rose lui a donné la formule Ca Cl, aCaO, i5TI0. M. Ditte, qui a dernièrement repris l'étude de ce composé [Comptes rendus, t. XCI, p. 57G) au point de vue de sa stabilité au sein d'une solution de chlorure de calcium, lui a donné la formule CaCl, 3CaO, 16HO. C'est celte dernière formule que j'adopte; la facile altérabilité de ce produit sous l'influence de l'acide carbonique et de l'humidité de l'air ne permettant pas d'atteindre une grande précision analytique. » J'ai mesuré la chaleur de formation de cet oxychlorure cristallisé en ( i453 ) le dissolvant dans l'acide chlorhydrique étendu [j d'équivalent par litre). » La réaction est la suivante : 3 IICI + ICiiO dégage + 69'^'' CaCl + //HO . -I- 8c»i,7 De la somme de ces deux nombres, si l'on retranche la chaleur de disso- lution de Cad, 3CaO, 16HO + 3HCI, qui dégage -+- 3i'^°',697 on a pour la clialeur de combinaison, à partir du chlorure de calcium et de la chaux solides : CaCl + SCaO + 16HO dégage -I- 46C"',oo3 (eau liquide) -h 34c»', 563 (eau solide) » J'ai ensuite desséché dans le vide ce composé, qui a perdu 40)9 pour 100 de son poids et dont la formule est alors CaCI, 3CaO, 3H0. » Sa chaleur de formation a été mesurée comme précédemment : Cal 3IIC1 + 3CaO dégage -1-69 CaCl + rtlIO • 4-8,7 CaCI,3CaO, 3H0 + 3HC1 >. +48,87 d'où, pour la chaleur de combinaison, Cad -h 3CaO 4- 3H0 dégage -1- •28C»',83 (eau liquide) 4- 26c«',685 (eau solide) » J'ai ensuite fondu ensemble i^** de chlorure de calcium anhydre et i"^^, puis 2''', puis 3'^'' de chaux vive pure : les corps ainsi obtenus sont extrêmement avides d'eau et très difficiles à pulvériser. Leur chaleur de formation est la suivante : CaCl + CaO dégage + 3'^'",652 CaCI,2CaO-t- 2HCI » 4- 49'^'',763 d'où CaCl -+- aCaO dégage 4- 4*^"', 937 CaCl + 3CaO .. +4c>i, ,o3 » Les nombres qui expriment les chaleurs de combinaison de ces trois derniers composés anhydres sont très voisins les uns des autres, et peut- être identiques dans les limites d'erreur des expériences. » On déduit de là que l'union de l'eau avec l'oxychlorure anhydre dégage Cal CaCl, 3Ca0 4-3IIO (eau solide) 4- 5.3,6 Cad, 3CaO -(- 16IIO (solide) + 3o,46 CaCl, 3CaO, 3HO-M3HO (solide).... -f- 7,88 C. R., ibSi, 1" Semestre. (T. XCII, N° 2t$.) IQI ( •4M ) » Cette dernière quantité surpasse la chaleur d'li}'dratation du chlorure de calcium, ce qui explique la formation de roxychlorure en présence de l'eau. » CHIMIE MINÉRALE. — Aclion du pwtoxyde de plomb sur les iodures alcalins. Note de M. A. Ditte. « L'hydrate de protoxyde de plomb est immédiatement attaqué par une solution d'iodure de potassium, et transformé en un oxyiodure, 2(PbI,PbO) no, que Ion peut obtenir très bien cristallisé. Cette réaction est conforme aux données de la Thermochimie; en effet, si l'on considère : PbOHO sol. + Kl dissous = KOHO dissous + Pbl solide, le système du premier membre correspond à 26*^"', 7 + 74*^"', 7 = 101 "^',4, celui du second à 82''^', 3 4- 21"' = io3"'''',3 {Mccanique chimique, I. 1, p. 37r)-38o); ce dernier prendra donc naissance en vertu du principe du travail maximum, et cela d'autant mieux qu'il se produira non seulement de l'iodure, mais de l'oxyiodurede plomb, dont la formation est certainement exothermique, eu égard à sa grande stabilité. Cependant la réaction n'est jamais complète; toujours il reste de l'iodure alcalin en dissolution, quelle que soit la pro- portion d'oxyde de plomb employée, car la potasse qui se forme est capable de décomposer à son tour l'iodure de plomb en donnant de l'oxy- iodure; il est aisé de le constater directement, et d'autre part le système KOHOdiss. -t- 2 Pbl sol. correspond à Sa"', 3 -t- 42*^»' = 124"', 3, le système Kl dissous + PbI,PbO,HOsol. à 74'==', 7 + y.G'^"',7-h 2r^'= i22'^='',4,aux- qiielles il faut ajouter la chaleur de formation de l'oxyiodure : il suffit que cette dernière soit égale à l'^^Vg pour que le second système de corps doive se produire. Ainsi, dans la même liqueur on peut avoir : 1° décom- position de l'oxyde de plomb par l'iodure de potassium avec formation de potasse et d'oxyiodure toujours en partie dissocié; 2" décomposition de l'iodure de plomb par la potasse avec production d'oxyde de plomb et d'iodure alcalin. Ces deux réactions inverses, possibles entre les divers élé- ments mis en présence, déterminent l'établissement d'un état particulier d'équilibre, et, par des procédés qu'il serait trop long d'exposer ici, on arrive à constater qu'à une température déterminée et constante il existe une infinité de proportions d'iodure de potassium et de potasse -capables de se tenir respectivement en équilibre, vis-à-vis de l'oxyde et de l'iodure de plomb. Ces quantités correspondantes peuvent élre envisagées comme coordonnées d'un point du plan, et alors les différents groupes donnent ( i455 ) des points dont l'ensemble constitue une courbe parfaitement régulière, qui représente entièrement le phénomène à la température de l'expérience. Toute réaction cesse dans la liqueur quand celle-ci renferme des poids de potasse et fi'iodure alcalin correspondant à un des points de cette courbe, et si, une fois l'équilibre établi, on vient à le rompre par l'addition soit de potasse, soit d'iodure, il y a décomposition nouvelle d'iodure de plomb dans le premier cas, d'oxyde dans le second, jusqu'à ce que les quantités d'iodure alcalin et de potasse libres se rapportent à un autre point de la courbe d'équilibre; toute réaction cessera dès lors et le nouvel état d'équi- libre persistera autant que les circonstances dans lesquelles il se sera établi. » Les choses se passeront ainsi tant que les proportions de potasse et d'iodure alcalin mises en présence ne différeront pas énormément de celles qui correspondent à un même point de la courbe; mais, si la potasse est en très grand excès, i'oxyiodure de plomb Pb I, Pb O sera décomposé avec formation d'un nouvel oxyiodure bien cristallisé Pb I, 5PbO, 7HO, dont j'indiquerai ailleurs les circonstances de formation et les propriétés. Dès que ce dernier sera possible, les choses se passeront exactement comme il vient d'être dit, avec cette différence que c'est lui qui prendra naissance et que toujours, à la même température, le poids de potasse capable de con- trebalancer l'action d'un poids donné d'iodure alcalin sera supérieur à celui qui produit le même effet dans les liqueurs plus étendues, où I'oxy- iodure Pbl, Pb O peut seul se former. » Les réactions qui précèdent ont lieu en vase clos; si l'on opère au contact de l'air, c'est tout autre chose : l'oxyde de plomb et la potasse al- tèrent l'acide carbonique de l'atmosphère, et les carbonates qui se forment viennent participer à l'action. Le carbonate de plomb n'est pas attaqué à la température ordinaire par l'iodure de potassium, même en excès; mais si l'on fait intervenir l'acide carbonique libre qui tlissout le carbonate, ce dernier est bientôt transformé en belles aiguilles blanches de l'iodure double Pb I, RI, 4 HO; 011 a, en effet, CO-PbO,HOsoI.+ Rïdiss.+ CO^diss. = aCO-KOHOdiss +Pb Isol. Au premier membre correspondent 245'=='', 2; au second 248*=''',4 {Méca- nique chiiràcfue, t. I, p. 3;?), 377, 384, 390, 536); la formation de l'iodure de plomb est donc nécessaire, et cela d'autant mieux que l'iodure formé ( '456 ) se combine à l'iodure de potassium pour donner du Pbl, Kl, 4 HO, dont il faut ajouter au second membre la chaleur de formation. » Si, au lieu de mettre le bicarbonate de plomb en présence d'iodure de potassium en excès, c'est le sel de plomb qui domine, on voit se former d'abord des cristaux d'iodure de plomb ; mais bientôt la réaction s'arrête, car il se produit du bicarbonate de potasse capable de transformer cet iodure en carbonate avec formation d'iodure alcalin, cela en vertu de la loi du travail maximum. En effet, 2CO- KO, HO dissous + aPb I solide correspond à un dégagement de 269'"', 4, tandis que la formation de a(CO=Pb O, HO) solide + 2KI dissous en dégage SBy'^^'^S. Dans la liqueur renfermant des carbonates de plomb et de potasse, des iodures de plomb et de potassium et de l'acide carbonique, il y a donc encore deux réactions inverses possibles : décomposition de l'iodure de potassium par le carbo- nate de plomb, et destruction de l'iodure de plomb par le bicarbonate de potasse. De là résulte nécessairement entre les substances en présence l'établissement d'un certain état d'équilil)re. On peut étudier les conditions d'équilibre par deux méthodes différentes qui se contrôlent l'une l'autre, et l'on trouve ainsi qu'à une température déterminée il existe une infinité de j)roportions d'iodure de potassium et de bicarbonate de potasse capables de s'équilibrer réciproquement vis-à-vis de l'iodure et du carbonate de plomb. Tout ce que nous avons dit précédemment an sujet de la courbe qui, à une température donnée, représente les phénomènes possibles entre la po- lasse, l'oxyde de plomb et les iodures de ces métaux peut s'appliquer aux réactions qui s'effectuent entre ces mêmes iodures et les carbonates corres- pondants. » On comprend donc que dans les conditions de nos expériences, lors- qu'on met en présence des carbonates de potasse et de plomb et de l'iodure de potassium, il pourra se former de l'iodure de plomb ou ne s'en pas produire suivant les proportions relatives des substances que la liqueur renferme. De plus, quand l'iodure de plomb peut prendre naissance, il peut rester tel ou se transformer en iodure double Pbl, Kl suivant les quantités d'iodure de potassium qu'il rencontrera dans la dissolution. Enfin, si au lieu d'avoir un excès d'iodure de potassium il reste du carbo- nate de plomb inaltéré, on pourra observer la formation d'un sel double PbI,CO=PbO,analogueàlaphosgénitePbICI,CO'PbO.Endéfinilive,selon les proportions relatives d'iodure et de carbonate de plomb qui resteront nondécomposéeset non combinées, on obtiendra des mélanges nonbomo- { 1457 ) gènes, à proportions variables, des divers composés que nous venons de signaler. Dmiis tous les cas, un excès de carbonate de potasse les ramène à l'état de carbonate de plomb, un excès d'iodure de potassium les trans- forme en l'iodure double Pbl, Kl, 4HO. » On voit, sans qu'il y ait lieu d'insister davantage, à quels phénomènes complexes, mais faciles à analyser, peut donner lieu l'action de l'oxyde de plomb sur l'iodure de potassium quand elle a lieu au contact de l'air; avec l'ioilure de sodium tout se passe de même. La connaissance de ces réactions nous conduira à l'analyse de phénomènes encore plus complexes, dont je demanderai prochainement à l'Académie la permission de l'entre- tenir. » CHIMIE. — Sur les carbonates basiques declumx. Note de M. F. -M. Raoult. « J'ai calciné 200»' de spath d'Islande en cristaux bien purs, dans une capsule de platine, au sein du moufle chauffé au rouge vif d'un fourneau à coupelle. Après expulsion de tout l'acide carbonique, j'ai chauffé cette capsule vers le rouge naissant, au moyen d'une lampe à alcool; puis, je l'ai recouverte d'un entonnoir en verre dont la douille longue et recourbée communiquait, par l'intermédiaire d'une série de tubes pleins de craie, de chlorure de calcium et de chaux vive, avec un grand gazomètre à cloche rempli d'acide carbonique. Comme le gaz arrivait en abondance, son absorp- tion par la chaux contenue dans la capsule fut très énergique et la masse devint rapidement incandescente. Au bout d'une demi-heure, bien que la lampe à alcool continuât à brûler, le contenu de la capsule avait cessé d'être rouge et semblait revenu à la température initiale. L'expérience fut alors interrompue et la capsule pesée. La chaux avait repris, à peu près exactement, la moitié de l'acide carbonique qui avait été chassé au rouge vif. Les gros fragments avaient très sensiblement la même composition que les petits. Il ne s'y trouvait aucune trace d'acide chlorhydrique, sulfurique ou silicique, » Le corps ainsi produit, que j'appelle carbonate bibasique de chaux et dont j'ai déjà signalé l'existence, diffère d'un simple mélange de chaux et de carbonate neutre par les propriétés suivantes : )) Abandonné à l'air humide, il ne se délite pas. Placé dans la vapeur d'eau sèche, à 200'^, pendant plusieurs heiu-es, il ne s'hydrate pas. » Réduit en poudre impalpable et gâché avec un peu d'eau, il fait prise en moins d'une heure, comme les ciments hydrauliques, et sans s'échauffer ( i458 ) sensiblement. Le durcissement a lieu dans une atmosphère saturée d'humi- dité et privée d'acide carbonique, tout aussi bien que dans l'air hbre; il a également lieu sous l'eau. Les quelques médailles coulées avec ce produit, que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, ressemblent à des médailles en plâtre, mais elles ont plus de dureté. » Le produit hydraté a [)our for/uule (CaO)^, CO', HO. Réduit en poudre et lavé avec de l'eau, il perd peu à peu toute la chaux qui ne peut être retenue à l'état de carbonate neutre. » Le carbonate bibasique hydraté, chnuffé au rouge naissant pendant une heure, perd loute son eau, fl, à partir de ce moment, il se comporte comme un simple mélange de chaux et de carbonate neutre. En effet, lors- qu'après l'avoir pulvérisé on le gàclie avec de l'eau, il s'échauffe extrê- mement et il forme une pâte qui, à l'abri de l'air, conserve indéfiniment le même état. » J'ai dissous dans 5oo" d'acide azotique demi-normal, au sein d'un calorimètre en platine, 5^' de carbonate bibasique de chaux et 5^'' d'un mélange de chaux et de carbonate neutre de même composition centé- simale. J'ai fait les mêmes expériences sur les mêmes poids des mêmes matières, après les avoir hydratées, et j'ai obienu les résultats suivants, à la température de 21". Ces résultats se rapportent aux quantités de matière qui correspondent aux formules chimiques : Cal lCaOj%CO^ 27,-1 CaO, CU^ + CaO 27,18 (CaO)SCOSIIO 19,56 CaO, CO-, -+-CaO, UO 19,62 » En vertu des principes rigoureusement établis par M. Berihelot, ces chilfres conduisent directement aux conclusions suivantes : » 1° La transformation du carbonate bibasique de chaux en un mélange de chaux et de carbonate neutre n'est accompagnée d'aucun effet thermique. » 2" jyhydratation du carbonate bibasique de chaux et celle d'u!) simple mélange de chaux et de carbonate neutre, à équivalents égaux, dégagent sensiblement la même quantité de chaleur. » La quantité de chaleur qui, dans le Tableau précédent, correspond à la dissolution dans l'acide nzotique du sous-carbonate hydraté n'est atteinte qu'après deux jours d'hydratation. Avant ce temps, lachalem- dégagée est supérieure à ce chiffre, ce qui prouve que l'hydratation du carbonate basique de chaux se fait avec une très grande lenteur. L'hydratation d'un ( '459 ) mclaiige de chaux et de carbonate neutre est au contraire achevée en quelques instants. » Un carbonate basique de chaux, renfermant à très peu près 3'''' de chaux pour ^'"i d'acide carbonique, a été obtenu en chauffant pendant quatre jours, dans un vase de platine, la chaux du spath dans de l'acide carbonique pur, à la pression atmosphérique. Ce composé s'est hydraté en présentant des phénomènes semblables à ceux qui viennent d'être décrits. Après hydratation complète, il correspondait à la formule 3 CaO, 2 C0°, HO. Réduit en poudre im|)alpable et gâché av.c de l'eau, il a fait prise comme le précédent. » La propriété de durcir au contact de l'eau s'observe, d'aillein's, avec tous les carbonates basiques qu'on peut obtenir en chauffant une chaux quelconque, pure ou non, dans de l'acide carbonique, et c'est elle princi- palement qui caractérise ces sortes de composés. » CHIMIE. — Influence de (a concentration de l'aciile clilorhydriqiie sur la disso- lution du chlorure d'argent. Note de MM. F. Ruyssen et Eue. Varenxr, présentée par M. Chat in. « Dans une Noie communiquée le 7 mars dernier à l'Académie, nous établissions que le coelficient de solubilité du chlorure d'argent dans l'acide chlorhydrique, loin de présenter ime valeur constante, variait dans une sensible mesure, suivant que l'on dihiait ou que l'on com entrait successive- ment une solution argentique primitivetnent prise pour type. Nous avons, depuis, reconnu que cette loi est générale, au moins pour les chlorures peu solubles qui ont fait l'objet de nos études. Ainsi, pour le chlorure mercureux, lu^ sel de concentration trois fois |)lus forte nous a donné les résultats suivants (moyenne de plusieurs expériences), que nous mettons en regard de nos premières constatations. (^HtaiitiU'S dissoutes -" ""^ — " ' Kapports de solubilité. Quantités d'acide avec le sel __ — ■ — ,„ ,, ^ mises avec le sel de concentration Sel Sel en expérience. pi-imitif. triple. faible. concentré. ce sr gr 25 o , 984 2,5i5 10,7 4'7 5o i'99o 5,734 18,7 4 75 0)94? 5,355 4^'° 6,7 100 2,437 8,610 i3,2 5,6 » On le voit, la marche de la solubilité, sans devenir constante, présente ( '46o ) une irrégularité beaucoup moins grande. Quant au coefficient moyen, il est passé de 22 à 5,3; c'est une augmentation de 4fo pour 100. » En ce qui concerne le chlorure plombique, nous avons constaté que, pour une concentration dix-huit fois pWis forle du sel mis en expérience, la solubilité augmente des |-^. » Enfin, après avoir avancé que le chlorure de plomb favorisait la solu- bilité du chlorure d'argent, nous avons déterminé dans quelle mesure, et reconnu que la solubilité des précipités communs de plomb et d'argent l'emporte de ^ sur la somme des solubilités des deux chlorures respectifs prises isolement. Dans pliisietns expériences, celte quotité s'est maintenue constante. » Relativement à la solubilité du chlorure d'argent, qui avait été l'ob- jeclif initial de nos recherches, nous avons cru devoir poursuivre nos études plus loin, et, par suite, nous sommes aujourd'hui en mesure de dresser l'échelle des solubilités pour des liqueurs dont le titre varie de o,/|4 à 128 pour 1000. Voici, sons forme de Tableau synoptique, le ré- sultat comj)aratif de nos observations : Pia)ioilion d'eau ajilitionnulle fmirnie par la solution Titre des liqueurs Uappurls aryi'nlique en dehors de l'eau de nitrate d'arpent. de solubilité. de constitution de l'acide. l'our 1000- Pour loo 0,44 ^^4 6?. 0,8 538 55 1 5i3 53 ',33 497 48 3 352 45 4 236 37 8 164 29 12 i36 24 16 126 22 20 129 17 24 1 63 1 5 82 124 12 40 13; II 48 '"SS 9,4 64 126 6,9 128 «44 6,4 ■» On le voit, si, d'une manière générale, la solubilité du chlorure s'accroît avec la concentration du sel qui l'a produit, cela est surtout vrai pour les dilutions extrêmes, et le phénomène est loin de présenter une ( i46i ) marche régulière et de concorder mathématiquement avec la proportion d'eau additionnelle introduite?dans le mélange par la solution argeutique. La courbe est même sujette à de nombreux rebroussements. » Mais la variable n'est pas seulement fonction de la concentration du sel à dissoudre, elle l'est aussi de celle de l'acide dissolvant. Le Tableau ci-aprés représente les facteurs de ce second problème, tels qu'ils nous ont été fournis par l'expérience, pour une liqueur argeutique aux -nnrû • Titres Rnppoi-ts des acides. de solubilité. Pour lou. 4o 9.1G 32 , 290 25 489 9,0 .- ^33 16 1011 10 3286 8 3i35 5 5626 )) La marche décroissante de la solubilité à mesure que l'acide se dilue est à la fois, on le voit, beaucoup plus rapide et beaucoup moins irrégu- lière que dans le cas précédent. L'insolubilité paraît assez approximative- ment tripler quand le titre de l'acide se dédouble. » Au point de vue pratique, il est intéressant de noter que, pour se pré- server des erreurs d'analyse que la solubilité du chlorure d'argent peut occasionner, il importera beaucoup moins de diluer le sel argeutique que de diluer l'acide ('). » CHIMIE. — Jclion des acides arsénique et phosphorique sur les (ungslates de soude. Note de M. J. Lefort. (Extrait.) « On sait que les acides chlorhydrique, nitrique et sulfurique décom- posent en totalité les tungstates alcalins en précipitant de l'hydrate d'acide tungstique, landis que les acides arsénique et phosphorique se comportent, avec ces sels, comme des acides organiques, en formant des combin:iisous diverses qui, sauf celles produites avec l'acide phosphorique, n'ont fait ('] Ce travail a été fait ;ui laboratoire d'analyse de ri<)cole supérieure de Pharmacie, sous la direction de M. L. Prunier. G. R., 1S81, I" Semestre. (T. XCIl, N" 23.) ' 92 ( 1462 ) l'objet d'aucun travail suivi : c'est cette lacune que nous avons voulu combler. » Acide arsénique et tungstates de soude. — Timgslate neutre. — Deux solutions froides très concentrées, contenant l'une i partie d'acide arsé- nique, l'antre 4 parties de tungstate neutre de sonde, abandonnent, après quelques instants, un dépôt blanc, opaque, demi-solide, très soluble dans l'eau et incristallisable, ayant pour composition AsOS 2NaO + 3(TnO»), NaO + 2oHO, c'est-à-dire nn sel double composé d'arséniate et de tritungstate de soude; mais, si l'on cb^uffe le mélange, on produit en outre de l'acide métatung- stiqiie qui reste dans l'eau mère. » Bilimgstale de soude. — A frotd comme à chaud, le bitungstate de soude et l'acide arsénique, dans la proportion de 4 parties de sel pour i partie d'acide, fournissent du tritungstate de soude et de l'acide métalungstique en cristaux octaédriques qui contiennent 9''i d'eau. » Mais, si l'on augmente la proportion d'acide arsénique (i partie d'acide pour 2 parties de sel), et si l'on maintient pendant un certain temps l'ébul- lition du mélange, en renouvelant l'eau à mesure qu'elle s'évapore, on remarque que le liquide acquiert une teinte jaunâtre, sans produire de dépôt. Par la concentration de la liqueur, on obtient une masse de cris- taux lamelleux, très fins, comme micacés, groupés en forme de champi- gnons jaunâtres, et très solubles dans l'eau et l'alcool. » L'acide métatungstique qui se forme dans cette circonstance, purifié par des cristallisations répétées dans l'alcool, représente une modification isomérique de l'acide métatungstique déjà connu. Ainsi sa teinte est tou- jours jaunâtre, et, s'il précipite les alcaloïdes, comme l'acide métatungstique ordinaire, les produits insolubles sont toujours jaunes; enfin il cristallise d'une manière spéciale et ne renferme que 7**' d'eau. » L'analyse de ses sels de quinine et de plomb nous a montré qu'il n'é- tait pas un composé d'acide arsénique et d'acide métatungstique, comme on pourrait le supposer a priori, » L'acide métatungstique jaune est si bien un acide spécial du tungstène et isomère de l'acide métatungstique déjà connu, qu'on le reproduit en- core avec l'acide phosphorique, et nous proposons de lui donner le nom d'acide mélnliitëolungslique. » AcinE phosphorique et tungst.^tes de soude. — Les acides phos- photungstiques décrits par M. Schlieber ont reçu des développements tels. ( i463 ) que nous n'avons pas cru utile de les soumettre à un nouvel examen : nous ne nous occuperons que des fdits qui ont échappé à la sagacité de ce savant. » Timgstale neutre. — Une solution froide de tungstate neutre de soude, saturée exactement par l'acide phosphorique, donne un mélange de phos- phate et de tritungstate de soude, en vertu de cette équation PhO'Aq4-3(TuO% NaO) = PhO% aNaO -f- 3(TuO')NaO + Aq. » Si la réaction a lieu à chaud et avec un léger excès d'acide phospho- rique, on produit le composé phospliotungstique signalé par M. Schlieber. » Biluncjslale. — i partie d'acide phospl)orique et 2 parties de bituiig- state de soude dissous dans de l'eau, et la solution maintenue en ébullition jusqu'à ce qu'elle ait acquis une coloration jaunâtre, donnent l'acide mé- talutéotungstique, ayant toutes les propriétés de celui que l'on obtient avec l'acide arsénique. L'analyse des sels jaunes qu'il forme avec la quinine et l'oxyde de plomb m'a de nouveau indiqué que l'acide phosphorique était absolument étranger à la consliluliou de l'acide métalutéotungstique. » Pour le dosage des tungstates et de l'acide métatungslique sous ses deux formes isomériques, nous avons mis à profit la propriété que pos- sèdent les divers acides tungstiques de précipiter complètement la quinine de ses solutions arides; en un mot, nous avoiis renversé la réaction signa- lée par M. Schlieber pour la recherche qualitative des alcaloïdes, et nous en avons fait un mode d'analyse quantitative. » Pour cela, la solution de tungstate ou d'acide métatungslique a été précipitée par l'acélate acide de quinine. Le dépôt, suffisamment lavé à l'eau froide, dans laquelle il est tiés peu soluble, a été ensuite séché à l'étuve, placé dans un creuset de platine et chaulfé au rouge avec quelques gouttes d'acide nitrique; une fois la quinine détruite, on obtient l'acide tungslique, que l'on pèse. » Ce procédé, indépendamment de sa grande exactitude, a encore l'avantage de faire connaître l'état atomique d'un tungstate, parce que l'acide tungstique, en s'unissant à la quinine, conserve l'atomicité qui lui est propre. Ainsi, le mono, le bi, le tri ou le raétalungstate de soude fournissent des tungstates quiniques absolument correspondants, et leur analyse indique, par le poids du résidu qu'ils laissent après leur décom- position, à quel état atomique ils appartiennent, et même sMs sont des sels purs ou des mélanges entre plusieurs tungstates. » ( '464 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les monamines tertiaires : action de la chaleur sur le bromure d'alijllriélhylammoniwn . Note de M. E. Reboul. « On admet généralement que les bromures d'ammonium quaternaires soumis à l'action de la chaleur, soit seuls, soit en présence de la potasse, se dédoublent en un bromure de l'un des radicaux alcooliques et une am- moniaque tertiaire, qui serecombinent en proportion variable, suivant les cas, dans le récipient, pour reproduire le bromure générateur, » D'après ce que j'ai observé pour le bromure d'allyltriéthylammonium, j'ai lieu de croire que ce dédoublement doit être, dans la plupart des cas, beaucoup plus compliqué. Ce bromure, que j'ai fait connaître dans luie précédente Communication, se scinde en effet en un assez grand nomb de corps lorsqu'on le distille en présence d'un peu d'eau ou avec de la potasse. Voici les faits : » I. Du bromure d'allyltriétliylamuionium humide est introduit dans une cornue tubulée à l'émeri, dont le col s'engage hermétiquement dans un récipient également tubulé, armé d'un tube abducteur pour recueillir les gaz. Le sel fond d'abord sous l'action de la chaleur, puis il se décompose avec eifervescence gazeuse évidente. Avec de l'eau, il passe divers produits qui se condensent dans le récipient refroidi, et l'on recueille un gaz dont le dégagement persiste jusqu'à la fin. Dans le récipient on trouve deux cou- ches : l'une aqueuse, inférieure ; l'autre huileuse, supérieure. Si, quand toute l'eau a disparu, ce qui est facile à constater par l'apparition de fumées blanches dans la cornue et la formation de cristaux dans son col, on change de récipient : on constate que la plus grande partie de ce qui distille se prend presque en entier dans le récipient en une masse cristalline du bro- mure primitif, régénéré par la recomposition du bromure d'allyle et de la triéthylamine produits. C'est le dédoublement connu, dédoublement qui s'opère d'ailleurs dès le début, en présence de l'eau, car, dans la couche aqueuse condensée, il est aisé de constater la présence de ce bromure par le nitrate d'argent fortement acidifié par l'acide nitrique. D'ailleurs, .elle le laisse cristallisé comme résidu par évaporation au bain-marie. » Le gaz recueilli ne contient pas trace d'allylène. Il est totalement ab- sorbé par le brome. Le bromure obtenu se prend au bout de quelques minutes, et en entier, en une masse cristalline solide lorsqu'on le plonge dans la glace. C'est donc du bromure d'éthylène, et le gaz est del'éthylène. » Le liquide condensé dans le récipient refroidi est, comme on l'a dit ( i465 ) plus haut, composé de deux couches: l'une inférieure, aqueuse, alcaline et coiilenant en dissolution du bromure d 'allyltnï'tliylammonium et des ammoniaques; l'autre supérieure, fortement alcaline et contenant en outre des bromures alcooliques. On agite le tout à plusieurs reprises avec de l'acide chlorhydrique étendu, qui donne d'épaisses fumées et prend toutes les bases (a). La couche huileuse, primitivement surnageante, de- vient alors beaucoup plus lourde que la liqueur aqueuse. Elle est séparée et traitée peu à peu, dans de la glace, par le brome qui s'y combine ériergi- quement. Après s'être débarrassé du brome en excès par la potasse et sé- ché, on distille; il passe d'abord un liquide très volatil, qui, après une rectification, fournit du bromure d'éthyle bouillant de !\i" à 44°. Sa pro- portion est comprise entre le tiers et les deux cinquièmes du tout. » Lepaint d'ébullition monte ensuite déplus en pliisrapidement à 210°. De 2i5°à 220° ou recueille du tnbromure d'allyle (tribromhydrine). Il ne reste alors presque plus rien. » Le liquide lourd laissé par le traitement à l'acide chlorhydrique est donc un mélange de bromure d'éthyle et de bromure d'allyle. » (a) La liqueur aqueuse chlorhydrique qui contient les chlorhydrates des bases produites, ainsi que du bromure d'allyltriéihylammoniura régé- néré, est distillée aux deux tiers après addition d'un excès de potasse, et les produits sont soigneusement condensés dans l'eau. On sursature par l'acide chlorhydrique et on évapore en consistance sirupeuse ; puis on ajoute à froid du chlorure platinique à aS pour 100. Par concentration et refroidis- sement, belle cristallisation d'un sel orangé rouge qui, par sa forme cristal- line et sa composition, est du chloroplatinate de diéthylaminc : Trouvé, I. II. Ihéorie. Platine 35,34 35, 40 35, 4o » La liqueur mère concentrée ne donne plus de cristaux par refroidisse- ment. Concenirée davantage (il y a excès de chlorure platinique), elle donne par l'alcool absolu un précipité abondant de paillettes jaune d'or, très solubles dans le chlorure platinique, ainsi que dans l'eau chaude, beaucoup moins dans l'eau froide, presque insolubles dans l'alcool absolu froid, assez peu dans l'alcool absolu bouillant, d'où cependant on peut les faire cristalliser. Les cristaux obtenus par l'eau employée comme dissolvant sont opaques et mamelonnés. Comme ceux de l'alcool, ils fournissent comme platine des nombres voisins de ceux exigés par le chloroplatinate { i466 ) d'allylamine(' ), quoique notablement au-dessous, ce qui s'explique par la présence visible à l'œil nu de cristaux orangé rouge de chloropliitinate de diétliylainine. En tout cas, il n'est pas douteux qu'on n'ait affaire à un chloroplatinate riche en chloroplatinate d'une ammoniaque primaire. » Il résulte des faits que je viens d'exposer que le bromure d'ailyltrié- thylammonium, chauffé en présence d'un peu d'eau, donne : )) i" De la Iriéthylamine, de la diéthylamine et une ammoniaque pri- maire (probablement de l'allylamine) ; 2" du bromure d'élhyle et du bro- mure d'allyle ; 3" de l'éthylène. » Ces productions sont trop faciles à interpréter pour que je m'y arrête. » II. En présence de la potasse, les résultats sont à peu prés les mêmes, quoique un peu plus compliqués. La potasse en solution concentrée ajoutée au bromure de triéthylallylammonium sépare d'abord une couche budeuse qui, enlevée et additionnée de potasse solide en excès, abandonne vui peu d'eau à la potasse et se prend en une masse solide de bromure inaltéré. » Si l'on distille, on obtient les mêmes produits que ceux qui viennent d'être décrits. En outre, le mélange des bromures d'éthyle et d'allyle sépa- rés par l'action de l'acide cbloihydrique semble contenir dans ce cas de l'étherélhylallylique. Il en exhale l'odeur forlecaractérislique, et, lorsqu'on traite par le broaie, au lieu d'avoir comm»? précédemment, qu;uid le bro- mure d'éthyle a passé, du tribromure d'allyle bouillant de 21 5° à 220°, on constate qu'à partir de 2o5" une décomposition très marquée, avec déga- gement delIBr et dépôt volumineux de charbon, a lieu. Cette décomposi- tion tient très jjrohablemeiit à la présence du dibromure d'élher éthylally- lique, que la distillation, comme on sait, détruit en très grande partie. M La formation de l'étlier éthylallylique impliquerait forcément la |)ro- duction d'alcool éthylique ou d'alcool allylique, qui, eu présence de la potasse et du bromure d'allyle pour le premitr ou du bromure d'éthyle pour le second (bromures qui ont été isolés tous deux), fourniraient le composé en question. » Platine. Cristaux de l'alcool 36 , 7 » de l'eau 36, 7 Chloroplatinate d'allylaïuine ^7,4 » de diéthylamine 35,4 ( '467 ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur tes microzjmas de la craie; réponse à la N'oie de MM. Ciiamberland et Roux, du 6 juin. Note de M. A. Béciiamp. « 11 est facile de vérifier, par toutes mes publications sur les micro- zynias, que c'est après avoir évité « les causes d'erreur provenant des » germes d'organismes étrangers à la craie, germes de l'air, germes de » l'eau, germes de la surface des vases », que j'ai conclu à la présence des microzymas dans la craie, non sans les avoir vus au microscope. )) L'existence des microzymas géologiques est certaine, et je suis surpris qu'on me fasse encore des objections de la nature de celles que je suis obligé de relever. Dans la Note de i866 il y a même cette phrase : « Dans les mêmes conditions, le carbonate de cliaux pur est sans » action lorsqu'on a pris toutes les précautions pour empêclier le contact » de l'air; mais il y a des cas où la créosote n'empêche pas ces mélanges de » fermenter, ce qui conduit à penser qu'il existe dans l'air des oiganismes » adultes qui peuvent vivre dans un milieu où la chaux existe. » (Comptes rendus, t. LXIII, p. 453.) » GÉOLOGIE. — Etudes sur le terrain houiller de Commentry ; sa formation attri- buée à un charriage dans un lac profond ('). Note de M, H. Fayol, pré- sentée par M. Daubrée. « Il ressortait déjà de mes précédentes Communications qu'il y a une ressemblance frappante entre le terrain houiller de Commentry et certains dépôts lacustres; je rappellerai le fait de l'accumulation de la houille en couches puissantes et irrégulières, la pureté plus grande de la houille dans les amas puissants que dans les parties amincies, la convergence des bancs supérieurs vers la grande couche, la transformation et la disparition graduelle de ces bancs, les ramifications des couches de houille, les bancs venant du mur ou du toit et pénétrant plus ou moins profondément dans la grande couche, la différence de constitution de bancs situés sur un même horizon, la variation du terrain houiller dans la direction du bassin, les failles limitées et tant d'autres particularités du terrain houiller de Com- mentry, qui sont autant de traits caractéristiques de la sédimentation en eau (') Comptes rem/us, i6 et 3o mai i88r. ( i468 ) tranquille et profonde, dans laquelle les végétaux joueraient le rôle de la houille. » Dès maintenant je crois pouvoir tirer de mes études la conclusion sui- vante : Tous les matériaux qui consliluenl le terrain liouiller de Commenlry oui été chaniés par les eaux et déposés dans un lac profond pendant une j)ériode géologique tranquille. » Suivant ce mode de formation, que l'on pourrait appeler charriage sans affaissements généraux du sol, les couches de houille auraient été formées, comme les autres sédiments du terrain houiller, par voie de trans- port. Ou ne peut guère, d'ailleurs, attribuera ces couches une origine dif- férente, car elles se relient aux schistes et aux grès par des transitions in- sensibles ; il serait difficile, en effet, de dire à quel moment le banc des Chavais, qui passe graduellement des poudingues au grès, au schiste et à la houille, constitue une couche de houille; de même il serait difficile de pré- ciser où Huit la houille et où commence le schiste, en présence d'une série découches dans lesquelles la proportion des cendres irait en augmentant depuis 2 ou 3 pour loo jusqu'à 80 ou go pour 100. » La théorie du charriage sans affaissements est donc conforme aux faits actuels et rend bien compte de la constitution du terrain houiller de Commentry, tandis que la théorie de l'horizontalité primitive des dépôts avec affaissements généraux du sol est en désaccord aussi bien avec les faits actuels qu'avec les formations anciennes. Elle repose d'ailleurs sur deux hypothèses inapplicables aux terrains lacustres. » Examinons ces hypothèses : M Selon la première hypothèse, les couches de sédiment se seraient déposées dans une position horizontale, et toutes celles que l'on trouve inclinées sous des angles un peu prononcés auraient été relevées par une action postérieure. » Pour établir l'horizontalité primitive des dépôts, on s'appuie sur la dis- position des galets qui, dans les grés et poudingues, ont généralement le plan de leurs deux plus grands axes parallèle au plan de stratification; mais cette disposition, les galets la prennent, même dans les couches qui se forment sous une inclinaison de 3o° à 40°. On s'appuie aussi sur l'exis- tence, à divers niveaux du terrain houiller, de troncs d'arbres fossiles per- pendiculaires aux plans de stratification. L'observation attentive de ces fossiles et de nombreuses expériences m'ont prouvé qu'eu général ces arbres ont été charriés comme les sédiments au milieu desquels ils se trouvent. » Dans la seconde hypothèse, on suppose que le sol à l'époque houillère aurait été soumis à de grands mouvements oscillatoires. Ce serait pendant les périodes ( '469 ) de stabilité que les végétaux se seraient accumulés, soit au lieu même de leur croissance j soit dans de basses eaux oii un courant les portail; puis, grâce aux affaissements, les couettes de végétaux auraient été recouvertes de détritus tniné- raux. » Celte hypothèse ne résiste pas non plus à l'examen. En effet, les grands mouvements oscillatoires ne peuvent pas produire des dépressions sem- blables à celle qui a été comblée par le terrain houiller de Commentry ; la dépression existait donc préalablement et a dû se remplir par couches in- clinées, à l'embouchure des cours d'eau, et non par couches horizontales ayant toute l'étendue du bassin, et ce mode de sédimentation n'a pas pu être modifié par de grands affaissements généraux contemporains, mouve- ments dont on n'a d'ailleurs aucune preuve. » On voit que rien n'oblige à admettre la théorie de l'horizontalité primitive des dépôts avec affaissements généraux du sol. Ajoutons que cette théorie, non seidement ne fournit pas d'explication plausible pour la plupart des particularités du terrain houiller de Commentry, mais qu'elle est en opposition absolue avec quelques-unes de ces particularités, comme la convergence des bancs supérieurs vers les couches de houille ou les bancs traversant obliquement la grande couche, du mur au toit.... » En parlant de cette théorie, on a cherché à expliqueras ramifications des couches de houille, en supposant que chaque branche, après sa forma- tion, avait tourné autour de sa ligne de raccordement comme autour d'une charnière; mais c'est faire un véritable abus des cataclysmes que d'invo- quer un tel mouvement pour chacune des huit grandes ramifications et pour les nombreuses petites ramifications de la grande couche. » Il est naturel d'admettre le charriage sans affaissements. » De grands intérêts industriels sont attachés à une connaissance exacte de la théorie de la formation des terrains houiliers. La direction des tra- vaux de recherche en dépend évidemment. Dans l'hypothèse de l'horizon- talité primitive des dépôts avec affaissements du sol, on admet pour les terrains lacustres : i° que toutes les couches ont été parallèles entre elles; 2° que le terrain houiller conserve ses principaux caractères dans toute l'étendue du bassin; 3° que des bancs placés à égale distance d'un horizon sont contemporains; 4° que l'épaisseur totale d'une formation est égale à la somme des épaisseurs de tous les bancs existant dans cette forma- tion, etc. Dans l'hypothèse du charriage sans affaissements, on admet au contraire, pour ces mêmes terrains : i° que la sédimentation n'a pas formé des couches parallèles, mais convergentes; 2° que les diverses parties d'un G. R., i88i, 1" Semestre. (T. XCII, N" 2iî.) '9^ ( i47o ) bassin doivent différer beaucoup entre elles ; 3" que le synchronisme n'existe pas, au moins sur de grands espaces, pour des bancs placés à égale distance d'un horizon, par exemple pour des bancs situés à la même hauteur au-dessus de la base du terrain houiller; 4° qu'il n'y a rien de commun entre la somme des épaisseurs des bancs d'un terrain houiller et la profondeur du bassin, etc. » Si, comme je le crois, cette dernière hypothèse est seule vraie, on comprend que les chercheurs de houille qui s'appuyaient sur l'horizontalité primitive des dépôts avec affaissements du sol aient éprouvé dans le centre de la France de nombreuses déceptions, compensées quelquefois, il est vrai, par des découvertes imprévues. » CtilRURGlE. — De la transplantation des os. Expériences de transplantation osseuse inter-lmmaine . Note de INI. \V. Mac Ewen. « Tout le monde connaît les expériences de transplantation osseuse faites par M. Ollier, spécialement sur des lapins. Bien que ces expériences paraissent concluantes, Wolf et d'autres observateurs ont cependant con- testé les conclusions de M. Ollier, et, conséquemmerit, on peut en inférer que la transplantation de l'os et l'accroissement subséquent de la sub- stance osseuse n'ont pas encore été démontrés d'une façon convaincante, et que les expériences de JM. Ollier ont besoin d'être confirmées. » Trois questions restent donc à résoudre : » i" L'os croît-il après la transplantation, et son volume s'accroît-il d'une addition de particules osseuses ? 2" Les faits observés sur les ani- maux peuvent-ils se produue chez Ihomme? 3° La possibdité de l'ac- croissement de l'os après la transplantation, étant admise comme fait physiologique, peut-elle produire un résultat pratique ? M Au heu de transplanter l'os en bloc, tel qu'il a été enlevé, je l'ai coupé en petits fragments, pour plusieurs raisons : d'abord parce que le sang épanché dans la loge de réception de ces fragments multiples leur per- mettra d'établir des connexions vasculaires et leur fournira des élémenls nutritifs. Que les leucocytes du caillot de sang puissent se transformer en éléments osseux ou non, le caillot de sang lui-même forme une excellente matrice pour la prolifération des élémenls ostéogéniques. De plus, la division de la greffe osseuse en petits fragments non seulement rend plus certaine leur vitalité individuelle, mais encore donne un plus grand nombre de foyers osseux proliférateurs. ( 1^17' ) » Voici un cas de transplantation osseuse opérée avec succès sur riionime pour combler un déficit osseux de o™, ii/J laissé dans la con- tinuité de l'humérus par une nécrose de cet os, à la suite d'une périoslite suppurée de sa diaphyse. » L'humérus nécrosé a été divisé à sa partie moyenne, et chaque moitié a été retirée de ce qu'on supposait être sa gaine périostique ; mais, au moment du retrait, des doutes ont été exprimés, et l'on s'est demandé si le périoste n'avait pas été en grande partie détruit. Comme résultat, à l'extrémité la plus rapprochée du corps, une masse osseuse s'était formée, d'aspect piri- forœe, partant de la tète en s'effilant vers un point situé à un pouce trois quarts (o™, o45) de la pointe acromiale, de sorte que plus des deux tiers de la tige humérale manquaient. Il n'y avait pas d'autre signe de formation d'os. Pour faire le sillon destiné à recevoir la greffe, j'ai eu à me baser sur les rapports anatomiques pour déterminer la position que devait occuper la greffe, car il n'y avait pas de trace de périoste ou de structure fibreuse pour indiquer la situation antérieure de l'os. » Des portions d'os humain ont été transplantées à trois reprises diffé- rentes. Les greffes étaient prises sur des sujets affectés de courbures anté- rieures du tibia, auxquels on avait enlevédes portions cunéiformes d'os pour redresser les membres arqués. Ces coins osseux, avec leur périoste, ont été divisés en plusieurs petits fragments, qui ont été immédiatement placés dans le sillon préparé pour les recevoir dans le bras du sujet. Ces petites portions se sont unies ensemble et ont adhéré au sommet de l'humérus en dessus et aux condyles en dessous, formant finalement une tige solide, d'environ un demi-pouce (o"',oi3) plus courte que l'humérus du côté op- posé. Ainsi, par la transplantation de l'os, un bras inutile a été rendu par- faitement utile. » Quoique le cas ci-dessus ne s'applique qu'à un seul individu, on peut le regarder cependant comme ime série d'expériences, si l'on considère le nombre de transplantations opérées. Quelles sont les conclusions à tirer des données fournies par ces expériences? » Quand, lie six différents membres inférieurs humains, six portions cu- néiformes d'os ont été enlevées avec leur périoste et leur moelle, divisées en petits fragments, placées dans le bras d'un jeune garçon, dans un espace intermusculaire, fraîchement ouvert par le scalpel pour les recevoir, et lorsqu'on voit que les portions greffées sont non seulement restées en to- talité dans les tissus, mais encore se sont unies les unes aux autres, faisant en tout quatre pouces et demi(o",ii4) de transplant osseux, d'où s'est ( 1472 ) formé un humérus nouveau qui se meut et sert comme celui de l'autre bras, on peut en conclure que les os transplantés ont vécu et crû. » Il faut ne pas perdre de vue que la première greffe a été faite il y a un an et sept mois et que l'os formé après cicatrisation de la plaie faite pour la réception de la greffe, non seulement a conservé sa dimension primitive, mais encore a crû. Cela réfute suffisamment la supposition de l'absorption de l'os après transplantation. » L'apparence de l'os transplanté, quand les bords furent rafraîchis, était celle d'un tissu osseux vivant, environné d'une mince membrane vas- culaire fibreuse, adhérant étroitement à l'os, et qui saignait lorsqu'on la grattait, comme le ferait le périoste. Cette membrane ne ressemblait pas à l'épaisse capsule semi-vasculaire que l'on trouve environnaiTt un tissu mort en cours d'absorption. » Le succès qui a couronné l'opération pratiquée a prouvé que la mé- thode de division de la greffe en petits fragments et les raisons a priori d'agir ainsi étaient parfaitement correctes. M Des considérations précédentes on peut tirer les conclusions sui- vantes : » i" L'os transplanté est capable de vivre et de croître. 2° Les trans- plants inter-humains d'os vivent et croissent. '6° La transplantation inter- humaine de l'os peut produire un résultat pratique avantageux à l'Iunna- nité. 4° La totalité des éléments osseux doit être comprise dans le transplant. 5" La méthode de transplantation qui présente le plus de chances de succès est de diviser l'os avec un instrument tranchant en petits fragments. 6° Pour assurer le succès de l'opération, il faut employer le traitement antiseptique. » M, Daubrée fait hommage à l'Académie du premier Volume des Annales de l'Ecole des Mines d'Ouro-Preto ['), que S. M. l'Empereiir dora Pedro lui a transmis, au nom de M. Gorceix. « Cette Revue, destinée à faire connaître les richesses minérales du Brésil et les moyens d'en tirer parti, forme comme le complément de l'organi- sation de l'École des Minesd'Ouro-Preto, qui, en exécution d'iui décret de novembre 1875, a été inaugurée le 12 octobre 1876. La Revue est publiée en langue portugaise à Rio de Janeiro. ( ') Aiinaes da EscuLt de Minas de Ouio-Pre/o. ( '473 ) » Parmi les travaux insérés dans ce premier fascicule figure une étude chi- mique et géologique, failepar M. Gorceix, des roches du centre de la province de Minas-Geraés, et particulièrement des environs d'Ouro-Preto; l'auteur a exécuté une série d'analyses qui montrent que la plupart des roches con- sidérées comme talcschistes sont des schistes micacés où domine souvent la fuchsite, » Un second Mémoire de M. Gorceix concerne l'étude géologique des gites de topazes de ta province de Minas-Geraés. Après avoir décrit en détail les célèbres gîtes de topazes et euclases des environs d'Ouro-Preto, M. Gorceix constate qu'elles occupent une fente au milieu des schistes micacés de la région, feule qui est en rapport avec une des principales dislocations de la province de Minas-Geraés. Quant à leur mode de formation, l'auteur adopte l'idée antérieurement émise que des composés fluorés et bores, aidés de la vapeur d'eau, ont servi d'agents minéralisateurs dansla forn)ation des gîtes de topazes, de même que pour la production des gites d'oxyde d'étain et d'oxyde de titane. » M. Gorceix signale l'existence du platine en pépites dans le cascalho diamantifère du Serro, ville située à Jo'""au sud de Diamantina. » Dans la même région, il a reconnu l'existence de roches serpen- tineuses remarquables, ainsi que des schistes dans lesquels la proportion de chrome atteint 3 pour loo; ce sont des analogies avec les gisements de platine de l'Oural. » ]yjme jj}^ „j. jocFFuOY udresse une Lettre relative aux droits de priorité de Claude de J ou jfroy à l'invention du pyroscaphe. M. Tabourix communique un projet d'éclairage électrique. L'auteur propose de placer dans le socle qui supporte les charbons une petite ma- chine magnéto-électrique mise en mouvement par la force d'impulsion de l'eau dans les conduites ou par l'air comprimé ou même par la descente d'un poids. M. D. Carrère adresse un Mémoire portant pour titre « Relations entre les coefticients A et B de l'équation a;" + A a'' -H B = o, déterminant le maximum ou le minimum du nombre des racines ». M. L. Hugo adresse une Note relative aux propriétés du nombre 2" — i . ( i474 ) M. TaxVguy adresse une nouvelle Note intitulée « Loi générale de pro- jection des corps célestes » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures et demie. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reçus dans la séance du G juin 1881. (Suite. ) Ouvrages adressés aux concours de 1881. PRIX LACAZK, PIIYSIOLOCIK. Les éléments figurés du sang clans la série animale; par Ph.-C. Sappet. Paris, Delahaye et Lecrosiiier, i H81 ; in-4°. Traité d'Jnatomie descriptive; par Ph.-C. Sappey. 3^ édition. Paris, A. De- lahaye et Lecrosnier, 1876- 1879; 4 '^ol. in-8°. Recherches sur l'appareil respiratoire des oiseaux ; pr/r Ph.-C. Sappet. Paris, Germer-Baillière, 1847; in-4°. PRIX MONTYON, MÉDECINE ET CHIRUKGIE. La fumée de tabac. Recherches chimiques et physiologiques; par le D"^ G. Le Bon. 2^ édition. Paris, Asselin, 1880; in-8°. Etude ciitique des travaux récents sur les anesthésiques ; par le D' Dastre. Paris, G. Masson, 1881 ; in-8°. Manuel de dissection des régions et des nerfs; par le D" Ch. Adffret. Paris, Doin, 1881 ; in-18 relié. (Présenté par M. le baron Larrey.) GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES. Contribution à l'élude de l'appareil circulatoire des Crustacés édriophthalmes marins; par leD' Y. Delage. Paris, Hennuyer, 1881 ; in-S". PRIX MONTTON, STATISTIQUE. De Moscou aux monts Tairas. Etude sur la formation actuelle d'une race; par le D''G. Le Bon. Paris, Delagrave, 1881 ; in-8°. ( 1475 ) PRIX DESMAZIÈRES. Hepaticologia Gallica. Flore analytique et descriptive des Hépatiques de France et de Belgique; par T. Husnot. Cahan (Orne), chez l'anleiir; Paris, F. Savy, 1875-1881 ; iii-8°. PRIX B/IRBIER. Des champignons parasites de r oreille humaine; par le D'' Loewenberg. Paris, G. Masson, 1880; br. in-8°. Recherches expérimentales sur le traitement de l'asphyxie des nouveau-nés et de l'asphyxie par submersion; par le D' G. Le Bon. Paris, G. Masson, 1881 ; br. in-8°. PRIX GODARD. Contribution à l'étude des tumeurs de la prostate ; par \t\y L. Jullien. Paris, J.-B. Bailliére, sans date; iri-8°. (Extraitdu Noitveau Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques.) Odvrages reçds dans la séance do i3 juin 1881. Ministère des Affaires étrangères. Conjérence monétaire internationale, avril- mai 1881. Procès-verbaux. Paris, Impr. nationale, 1881; grand in-8°. Annales de l Observatoire impérial de Rio de Janeiro. Emm. Liais, directeur. (Extrait du I"' Volume.) Rio de Janeiro, Typogr. nationale, 1880; in-4". (Présenté par M. Faye.) Guide du vaccinaleur. Les deux vaccins. Paris, au siège de la Société fran- çaise d'Hygiène et chez Delahaye et Lecrosnier, 1881 ; br. in-8°. Nouveaux schémas pour expliquer les réactions chimiques; par le D'' Ch. Brame. Paris, F. Savy, sans date; br. in-8°. Pesage des liquides par des liquides similaires servant de contre-poids. Bascule densi-volumélrique, système T. Sourde. Paris, 84, rue Saint-Maur, sans date; br. in-8°. Analomie comparée. Hom,otypies musculcdres des membres thoraciques et pelviens; par M. Lavocat. Toulouse, impr. Douladoure, i88i; br. in-8". (Extrait des Mémoires de l'Jcadénne des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse.) Nouvecaix sjmboles à l'usage des Mathématiques, ou notation de position géo- métrique; par L. d'Henry. Paris, Delagrave, sans date; br. in-8°. Annali dei régi Islituli tecnico e nautico e délia regia Sciiola di costruzioni na- ( 14:6 ) vali di Livomo. Anno scolastico 1879-80, vol. VIII. Livorno, G. Meucci, i88o-8i; in-8°. Odyraces beçds dans l* séancb du 20 JUIN 1881. annales de la Société académique de Nantes et dit département de (a Loire-In- férieure ; 6' sév'ie , t. I. Nantes, irapr. Mellinet, 1880; in-8°. Mémoires de la Société nationale d' agriculture ^ Sciences et Arts d'Angers; t. XXI, 187g. Angers, impr. Lachèse et Dolbeaii, 1880; in-8''. Quetiiues faits de Chirurgie; par /e prof. E. Simonin. Nancy, impr. Ber- ger-Levrault, )88i; br. in-8°. Aperçu cinématique de différents systèmes de tringles articulées, et en particu- lier du dispositif de 31. le colonel Peaucellicr ; par J.-D.-C. de Roos, traduit par A. Kaptetn. Liège, impr. Desoer, sans date; in-S". (Extrait de la Revue uni- verselle des AJines.) Bulletin de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg ; t. XXVII, n° 1. Saint-Pétersbonrg, 1881 ; in-/}". Mémoires de l'Académie impériale de Saint-Pétersbourg; VII* série, t. XXVIII, n°3. Saint-Pétersbourg, 1880; in-4<'. Ministero di Agricollurn, Indiistria e Commercio. Popolazionc; Movimento dello stalo civile. Anno XVIIJ, 1879. Roma, tipogr. Cenniniana, 1880; 2 vol. in-S". Inlomo aile leggi termiche délia scintilla eccitatrice dei condensatori. V^ Me- moria del socio E. Villari. Roma, Salviucci, 1881; in-4*' (Reale Accadeinia dei Lincei.) Bolletlino dell' Osservatorio délia regia Università di Torino; anno XV ( 1 880). Torino, Stamperia reale, 1881; in-4° oblong, Atti délia R. Accademia délie Scienze di Torino, vol. XVI, disp. 5^ (aprile 1881). Torino, E. Loescher, 1881 ; in-8°. Atti délia R. Accademia dei Lincei, anno CCLXXVÏI, 1879-1880, série terza. Memorie délia Classe di Scienze fisiche, matemalictie e naturali, vol. V, VI, VII, VIII. Roma, Salviucci, 1880; 4 vol. in-Zi°. Jets overde gekoppelde ktukbeweging, door J.-D.-C. -M. de Roos. Sans lieu ni date; br. in-8°. Das K. K. Quecksilberwerk zu hlria in Krnin, etc. Wien, 1881 ; in-4°. Schriflen der Universitdt zu Kiel aus dem Jahre 1879-80, Band XXVI. Riel, C.-F. Mohr, 1880; in-4^ lis 1835, les COMPTES RENDUS hebdomadaires paraissent régulièrement le Dimanche. jrmont à la fin de l'année, deux volumes in-4°. Deux Tables, l'une par ordre alphabétique de matières, l'autre par ordre alphabetiqu» l'e nom irs, terminent chaque volume. L'abonnement est annuel, et part du i" janvier. Le prix de V abonnement est fixé ainsi (juil suit Pour Paris 20 fr. Pour les Départements 30 fr. Pour l'Étranger : les frais de poste extraordinaires en sus. mnées qui précèdent celle en cours de publication se vendent séparément 15 francs. 5te encore quelques collections complètes. On souscrit à Pans, chez GAUTHIER-VILLARS, successeur de M, \LLET- BACHELIER Quai des Augustins, n° 55. chez Messieurs : Michel et Médan . G-ivault St-Lager. Orlando. Hecquet-Decobert. Uebreuil. Germain at Grassin. Lachèse.BelleuvreetC". Jérâme. Marion Lepoittevin. ' Ghaumat [ Duthu. I Sauvât. David. Lefournier. LegoBt-Clérisffl. Herrin. Gousseau. •n Lamnrche. 1 Bonnard-Obez. I Crépin. nohle . . . Drevet. Rochelle. Hairitau. ;ni mléme. ■rt.. .. onne.. rnf on. . , bourg. . ieaux. . rges. . nhiry.. . m,-Ferr À Marseille . . Montpellier Moulins . Hantes . . Nancy Nice aimes Orléans Poitiers. ... Bennes . ( Qaarré. Charles. Beaud. Georg. Palud. Rochejort . . . Rouen S'-Êtienne. . Toulon. Toulouse. Valenciennes. che Messieurs : Camoin frères. Coulet. Seguin. Martial Place. Uouillard frères. Hjme Veloppé. André. Sidot frères. Grosjean. 1 Barma. î Visconti. Thiband. Vaudecraine. Druineaud. Morel et Berthelot. Verdier. l Brizard. i Valet. j Mclérie. ' Herpin. Chevalier. j Rumèlie. / Clavel. I Gimet. i Privât. Giard. Lemaitre On souscrit, à l'Etranger, chez Messieurs: 1 1 chez Messieurs : A Amsterdam . L. Van BakkeneselC»". ' À Moscou . . . . Gautier. Barcelone . . Verdaguer. 1 Bailly-BailUère. 1 Asher et C". Madrid. . . . 1 V' Poupart et Sis. Berlin Calvary et C». ( F. Fé. j Friediander et fils. Naples . Pellerano. f Mayer et MûUer. New-Vork. Christern. Bologne .... Zanichelli et G'-. 9x/ord Parker et C*. Boston Severet Francis. Palerme. . . Pédonetaurlel. i Decq et Cubent. f Magalhâès et Monix. Bruxelles. . . 1 MerzbachetFalk. 1 Cliardron. Cambnaqc, . Deighion, Bell et C'«. RiO'laneiro. Gatnier. Florence.. . . Giani. Rome ( Bocca frères. ( Loescber et C" Gand Engeicke. G^nes Beuf. Rotterdam . K.ramer6. ( Cherbuliez. StoCfJiolm. . Samson et Wall , Genève i Georg. Issakoff. La Haye Belinfante frères. S'-Pétersb . Mellier. Lausanne, . . Imer-Cuno. Wolfl. » Brockhaus / Bocca frèrei Leipzig < Twietmeyer. Turin Loescber et C'«. 1 Voss. Brero. Boiinameaux. Varsovie. . Gebethner et Wolff. Liège Gansé. Yenise. . . . . Ongania. 1 Oulau. Vérone Drucker et Tedescht. Londres ... ( Nutt. Vienne .... . Gorold et G''. Luxembourg V. Bûch. / Franz Hanke. ( Dumolard frères. Zurich . ) Schmidt. Milan < Hœpli. ( Meyer et Zeller. ABLES GENERALES DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES : Tomes 1" à 31. — (3 Août i835 à 3i Décembre i85o.) Volumes in-4°; i853. Prix 1» 'r. Tomes 32 à 61. — (i" Janvier i85i à 3i Décembre 1 865.) Volume in- 4"; 1870. Prix 15 '''• aPPL^MENT AUX COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMiS DES SCIENCES : ..,•., 0 I wloire str queUues points de la Physiologie des Algues, par M.M. A. D..BBS et A.-J.-J. Sou.H. - Mémoire sur le Calcul des Perturbations qu ep-uven s s p^rMmirl Mémoire sur le Pancréas et sur le rôle du suc pancréatique dans les phénomènes digestifs, particulièrement dans la d.gest.on des maUere^s e'^rMi::rrr:;:i::;:^ii^::rM^^!Tt.-B.;e;.;:- . con ours de i853, et puis remise pour celui de ,856, savoir : . Étudier les lois de la distribution des corps organ.ses foss.les dans les >!'"; j^^;- ^^"^ f^^ [a res suTvant l'ordre de leur superposition. - Discuter la question de leur apparition ou de leur disparition successive ou -multanee - ^-harca.r nature, 'appo'rts qui existent entre l'état actuel du règne organique et ses états antérieurs, ,. par M. le Professeur P.ao... In-^', avec ., planches, .86. 15 fr. trouve également à la même Librairie les Mémoires de lAcadémie des Sciences, et les Mémoire, présentés par divers Savants 3 .l'Acadamie "prospectus spécial, renfermant la Table générale de ces deux collections, est envoyé f,anco, sur demande affranchie. W 25. TABLE DES ARTICLES. (Séance du 20 Juin 1881., MEMOIRES ET COMMUiXIG VTIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le MisisTRE DE l'Instructiom publioue et DES Be.vux-Arts adresse l'.implialion du décret par lequel le Président de la Ré- publique approuve la nomination de M. Fnuqué à la place vacante dans la Sec- tion de Minéralogie, par suite du décès de M. Delesse M. C. JOROAx. — Observations sur la réduc- tion simultanée de deux formes bili- néaire» Pages. ■437 .',37 M. "W'iRTZ. — Sur la' préparation de l'al- dol M. Dacdrée. — Nouvelle rencontre de sou- fre natif dans le sol de Paris M. Mahey. — Sur un nouveau thermo- graphe M. DE Lesseps. — Sur le projet de mer inté- rieure de M. Roudaire; réponse aux obser- vations de M. Cossoii M. Ollieb. — Sur les greffes osseuses Pages . /|38 440 '.4i aiEMOIRES LUS. M. Ce. RoicET. — Phénomènes microsco- piques de la contraction musculaire trans- versale des fibres lisses i^4 i'l44 446 CO IIKESPON D ANGE . M. E. ViLLARi. — Sur les lois thermiques de l'étincelle excitatrice des condensa- teurs I '|49 M. André. — Sur la chaleur de formation de roxyclîiorure de calcium i453 M. A. DiTTE. — Action du protoxyde de plomb sur les iodures alcalins i^S^ M. F. -M. Raoilt. — Sur les carbonates ba- siques de chaux 1437 MM. F. RtYssEx et Eic. Varense. — In- fluence de la concentration de Tacide chlorhydrique sur la dissolution du chlo- rure d'argent 1 ') J9 M. J. Lefort. — Action des acides arsé- uique et phosphoriqxic sur les tungstatcs de soude i46i M. E. Reboul. — Recherches sur les mona- mines tertiaires : action de la chaleur sur le bromure d'allyltriéthylammonium. i^fij M. A. Bécuamp. — Sur les raicrozymas de la craie ; réponse à la Note de MM. Cham- berlniid et Roux, du 6 juin 1 467 M. H. Faïol. — Études sur le terrain houiller de Commentry ; sa formation BULLETIN B1BI.I0GRAPHIQUF. i474 attribuée il un charriage dans un lac pro- fond M. \V. Mac Ewen. — De la transplantation des os. Expériences de transplantation osseuse inter-humaine M. Daubrée fait hommage à l'Académie, au nom de M. Gorcei.r, des « Annales de l'École des Mines d'Ouro-Preto b M"" M. de JoiFFROY adresse une Lettre rela- tive aux droits de priorité de Claude de Jouffroy à l'invention du pyroscaphe, . . . M. Tabourin communique un projet d'éclai- rage électrique M. D. Carrëre adresse un Mémoire portant pour titre « Relations entre les coeDS- cients A et B de l'équation jr" -H A jp -(- B = o, déterminant le maximum ou le minimum du nombre des racines » M. L. HiGO adresse une Note relative aux propriétés du nombre 2" — i M. Tan'CUT adresse une Note intitulée « Loi générale de projection des corps célestes ». 1467 ''i7" 1472 1473 .4,3 .473 1473 PARIS. IMPKIMKKIB DK GAU rHÎER-VH.LAKS. suocessboii Quai des Augustins, ^6. 02 MALLE! -BACUKLIER, ^881. PREMIER SEMESTRE. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES PAB nijTI. ftiES SECKÉTAtKES PERPÉTlJBXiS. TOME xcn. N' 26 (27 Jwîn 1881)- PARIS, GAUTHIER-VILLARS, IMPRIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DBS SCIENCES SUCCESSEUR DE UALLET-BÂCHELIER, Quai des Augustins, 55 1881 ( "478 ) quatorze ans, par un uioine italien, le 9 septembre 1807, fui observée par Pons onze jours après à Marseille, le 20 septembre, et resta visible jusqu'au 27 mars 1808; pendant cette longue période il fut possible de réunir un grand nombre d'observations de cette belle comète, à l'aide desquelles Bessel en calcula une première fois les éléments; il trouva que la durée de sa révolution devait être comprise entre i4o4 et 2107 ans et était proba- blement de 1714 ans. Les calculs refaits, en tenant compte de nouvelles perturbations, lui donnèrent une période de 174 ^'^s. Les observations qu'on va recueillir pendant sa seconde apparition permettront sans doute de déterminer les causes des perturbations ou les erreurs de calcul et d'ob- servation qui ont si notablement rapproché son retour. M j\L Tisserand me signale, au dernier moment, une comète non cata- loguée, mais citée dans l'ouvrage de Struyck, Vervolg van de Beschryving (1er Staatslerren (Amsterdam, 1753), qui aurait été vue au Cap de Bonne-Es- pérance en 1733, juste soixante-quatorze ans avant 1807; le manque d'ob- servations piécises n'a sans doute pas permis d'en calculer les élcmeuls; mais l'identité de la période et son apparition dans Ihémisphère sud permettent de supposer que c'est la même comète que nous observons actuellement, et qui, pour une cause d'ailleurs difficile à concevoir, n'aurait pas été ob- servée en Europe après son passage au périhélie, l'eut- être que les Hol- landais, auxquels appartenait alors le Cap de Bonne-Espérance, trouveront dans leurs archives quelques documents qui permettront d'utiliser cette ancienne observation, sur laquelle je viens d'appeler l'attention de M. Ou- demans, le savant et habile astronome d'Utrecht, Observations de M. Bigourdan. » J'ai aperçu cette comète le 22 juin, à i3'' 3o"; le crépuscule, qui avait déjà fait disparaître les étoiles voisines, et l'arrivée de quelques nuages, empêchèrent de faire ce jour-là une observation précise. » Lesélémentssuivantssont déduitsde l'observation de Kiel, du 22 juin, et des deux suivantes de Paris : Temps Ascension Uroite DccliiKiiMiii apparente DatL'S. 1881. moyen de Paris. apparente lie la comète. de la coniëte. Juin "iA , I) m s .... Q.5l . 26, lO ,8 h m s 0.38.21,64 5.4; -^î, 66 -t-49. 5'. Si", 6 -t-56.jo. 2,4 26 . .. 10.46. 5. ( '479 ) Plissage au firrihclie : 1881 juin 16, 5a8o6. O r u CI ==265.22.59 \ ^=3270.57.51 Équin. moy., 1881,0. / = 63 . 26 . 57 ; log y = T , 866099 Représentation de l'obsenation moyenne. En longitude (O — C) cosp = — 7",7 En latitude O— C z=— 4",3 » Les derniers éléments obtenus par Bessel pour la grande comète de 1807 sont les suivants : Passage au périhélie : 1807 septembre 18, 74537) temps moyen de Paris. tj = 270.54.42 \ Q 1=266. 47- it > Équin. moy., 1807. i ^ 63 . 10.28 ) log (^ = î , 8 1 o . 3 1 58 e = 0,995.4878 Elude physique de la comète de 1881, par M. JFolj. » Les observations qui ont été faites jusqu'ici de la grande comète, de- puis le 23 juin, ne permettent pas encore de donner de grands détails sur sa constitution physique; mais elles suffisent pour montrer le haut intérêt qui s'attache à l'élude de cet astre. » Depuis que l'Astronomie est en possession de l'analyse spectrale, la comète de Coggia (1874) a été la seule grande comète visible sur l'horizon de Paris. Nous l'avons suivie, M. Rayet et moi, jusqu'au jour où elle a quitté notre ciel, et nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie les dessins que nous avons faits de ses formes successives, ainsi que les résul- tats de l'analyse de sa lumière. Cette comète, d'abord télescopique, s'est dé- veloppée rapidement; mais elle nous a échappé au moment même où son étude deven;iit le plus intéressante. » La comète actuelle nous arrive déjà très développée après son pas- sage au périhélie. Les transformations du noyau et de ses enveloppes sont extrêmement rapides, comme le montrent les dessins que nous en avons faits, M. Bigourdan, M. Guénaire et moi. Nous aurons l'honneur de pré- senter ces dessins à l'Académie dès qu'ils seront mis en état d'être placés sous ses yeux. Au grand télescope, la segmentation de la tête, que Bond a ( '4So ) trouvée dans la comète île Douati, était nelteuiciit visible le vendredi 2f\ juin ; les instrunieuts |)lus petits ne la luonlraient pas. » La nouvelle comète représente donc la deuxième période du dévelop- pement d'un de ces astres curieux, dont nous avons vu la première seule- ment dans la comète de Coggia. Sun étude va nous permettre de suivre les transformations des enveloppes et de compléter ce que la comèle de i8'74 nous a déjà appris. » Au pouit de vue de l'analyse spectrale, nous pouvons dès maintenant corriger une conclusion prématurée qui pourrait se déduire de nos observa- tions de la comète Coggia en 1874- Elle nous a offert, à partir du 19 mai, le spectre continu et presque linéaire du noyau, traversé par les trois bandes brillantes, caractéristiques de la lumière des comètes (je les ai re- trouvées dans plus d'une dizaine de ces astres). Mais le r3 juillet, veille de la dernière observation possible, les trois bandes avaient presque disparu, tandis que le spectre du novau était devenu beaucoup plus vif. » Faut-il conclure de là que le gaz incandescent, hydrogène carboné ou autre, auquel sont dues ces bandes, disparaît à mesure que la comète se développe, pour faire place à la lumière, propre ou empruntée, du noyau? L'observation de la nouvelle comète nous l'apprend. Elle s'élève ra[)ide- ment, à partir de l'horizon, dans la même région du ciel où la comèle de Coggia s'abaissait pour disparaître trop tôt au-dtssous de l'horizon. Or, le vendredi 2^ juin, sou sjiectre, observé au même instrument qui nous a servi en 1874» se réduisait presque au ruban continu donné par le noyau ; la nébulosité ne donnait qu'une bande large et très pâle, bien terminée du côté le plus réfrangible, diffuse d'autre part; les autres bandes des co- mètes n'existaient pas, ou du moins on ne pouvait qu'en soupçonner l'existence au voisinage du noyau. Mais hier dimanche 26 juin, la comèle est déjà loin de l'hori/.on, et, quand le ciel est pur, les trois bandes bril- lantes ap[)araissent avec une grande netteté. La bande verte surtout est vive, plus longue que les deux autres et nettement limitée du côté le moins réfrangible (longueur d'onde 5iG).De ce côté, elle semble bordée d'un espace obscur, comme dans le spectre de la couiète de Coggia. Comme dans celle-ci, le rouge est la seule nuance bien visible dans le spectre du noyau, et il est un peu dilaté. Les observations ultérieures nous appren- dront si ces bandes continueront à se développer. Nous sommes mis en garde, en tout cas, contre l'effet résultant des diiférences de hauteur de l'astre. » La quantité totale de lumière donnée par la tète de la comète est con- ( '48' } sidérable et beaucoup de personnes sont tentées de la comparer à une étoile de i"" grandeur. En réalité, son éclat intrinsèque e!>t assez faible. J'ai eu occasio;i, hier soir, en déplaçant légèrement le télescope, de voir le spectre d'une éloilede 5'^ à 6*" grandeur : le trait de feu qui le forme était au moins, aussi brillant que le spccire du noyau. Elude speclroscopique de la comète, par M. Thollon. » M. lamiral Mouchez ayant mis à ma disposition l'équalorial de i4 pouces de l'Observatoire, j'ai pu faire, pendant les nuits des 2/^, zS et aG juin, des études spectroscopiques sur la brillante comète nouvellement apparue. Ces observations m'ont conduit aux résultats suivants : » Le noyau de la comète donne un spectre continu assez brillant, sur lequel on ne distingue ni bandes ni raies. » La nébulosité qui entoure le noyau laisse voir trois bandes qui se détachent sur un fond formant spectre continu. L'imc d'elles est très visible. Les autres sont faibles. Leur position a été mesurée avec beaucoup de soin. Les mesures répétées un grand nombre de fois sont plus concor- dantes que je n'aurais osé l'espérer. » Le spectre de bandes fourni par la comète ressemble tellement à celui que donne la flamme bleue de l'alcool, que je les considère comme iden- tiques. Cette identité ne résulte pas seulement de l'aspect des bandes, de leurs rapports d'intensité, mais encore de leur position absolue. Le spectre de la comète est donc le spectre du carbone ou de l'un de ses composés. La seule différence que j'aie constatée, c'est que la bande violette donnée par l'alcool ne se voit pas dans le spectre de la comète; l'absorption de l'at- mosphère suffit à rendre compte de cette différence. » Si le temps est favorable, je répéterai mes mesures tant que la comète sera visible; ensuite j'aurai l'honneur de soumettre à l'Académie le résultat complet de mon travail. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur les prolégomènes d'un nouveau Traité de Météorologie publié en Italie par M. Diuniilla-Muller; par i\L Faye . « En présentant à l'Académiela première Partie de ce grand Traité, qui vient de paraître en Italie, je suis heureux de constater que les théories que j'ai longtemps soutenues devant l'Académie ont fait leur chemin. A l'origine de ces discussions, mes savants adversaires me reprochaient d'être ( i482 ) seul de mon avis. C'était vrai alors; aujourcrhni ce reproche porterait à faux. Chacun sait que l'idée la plus juste a besoin d'un temps plus ou moins long pour se faire accepter, et que ce temps n'est nullement abrégé par la faiblesse, l'erreur, je dirais presque l'absurdité du syslèuie régnant qu'il s'agit de remplacer. Mais enfin il vient un moment où la vérité et l'évidence finissent par avoir raison de la contradiction la plus obstinée. » J'ose croire que ce moment est venu pour ma théorie des grands mou- vements de l'atmosphère, lorsque je la vois prendre pour guide, à l'é- tranger, dans un grand travail comme celui de M. Diamilla-MuUer. Je prie tous les hommes de science de vouloir bien accueillir favorablement cette entreprise qui a poin- but de soustraire enfin la Météorologie dynamique à l'empire d'un vieux préjugé, et de la placer sur ses véritables bases ('). Engagé comme je le suis dans d'autres travaux bien différents, je n'aurais pu moi-même songer à le faire. Heureusement cette œuvre, aujourd'hui nécessaire, est en pleine voie d'accomplissement. Ces prolégomènes portent le titre significalif de : Le Leggi délie tempeste (secondo la theoria di Faye^, per D.-E. Diamilla-MuUer, membro délia Commissione italiana per l'Elisse, délia Societa meteorologica e dell' Associazione scientifica di Francia (Pa- ravia eComp., editore, 1881). » Le savant auteur a bien voulu donner place à une Lettre que je lui ai écrite sur la seule modification que je désirerais apporter aujourd'hui à mes publications antérieures. Que l'Académie me permette de la signaler ici; elle a trait à une des questions de prix qu'elle-même a posées récem- ment aux physiciens. Il s'agit du rôle que le mouvement gyratoire des orages peut jouer dans la production des phénomènes électriques. J'avais pensé que cette électricité provenait en totalité des régions supé- rieures de l'atmosphère dont la tension négative va toujours en croissant à mesure qu'on s'élève dans ces couches, dans lesquelles s'ouvre le vaste orifice de l'entonnoir des mouvements tournants. Cet air, entraîné en bas avec les cirrus glacés dont il est chargé, amène en effet avec lui son électricité. Mais là n'est pas toute la source des énormes quan- tités de fluide qui se dépensent dans le phénomène. M. Fizeau a fait observer que certaines machines électriques du genre de celle de Hollz développent des quantités indéfinies d'électricité au moyen d'une charge (') La nouvelle théorie avait d'ailleurs toute chance d'être appréciée dans le pays des maîtres en fait d'Hydraulifiue, et du j,'rand observateur (Spalianzani) à qui nous devons la belle et presque parfaite description des trombes de l'Adriatique. ( >483 ) première très faible, sous l'influeiKe d'une rotation rapide. Il pourrait bien en être ainsi dans les orages, car on y trouve constamment ces deux facteurs : une première charge venue d'en haut en se renouvelant con- stamment, et le mouvement de gyralion énergique d'une masse gnzeuse au sein des couches basses dont la constitution physique est toute différente. Celle idée me semble être mieux en rapport avec la grandeur et l'intensité des décharges électriques qui se renouvellent à chaque instant sur l'im- mense parcours d'un orage; elle me semble aussi confirmée par les boules de feu qui s'échappent parfois de l'extrémité des trombes quand celles-ci marchent sans toucher terre, ou même lorsque leur pointe reste cachée dans les nuages bas. Mais cette question, que je ne puis ici qu'indiquer, sera traitée, je l'espère, ainsi que bien d'autres de même intérêt, dans le grand Ouvrage dont j'ai Thonneur de présenter aujourd'hui le premier Volume. » M. Janssen présente à l'Académie une |jhotographie de la comète actuellement visible, qui a été obtenue à l'Observatoire de Meudon dans la nuit du 26 au 27 juin. Les détails de cette observation seront donnés dans le prochain numéro des Comptes rendus. M. W. HuGGiNS annonce, par la dépêche suivante, qu'il a réussi à pho- tographier le spectre de la comète : « Photographies obtenues du spectre de la comète. Deux raies brillantes ducaibone dans la partie ultra-violette. Spectre continu avec les raies de Fraunhofer. M. LÉON LiLANNE fait hommage à la bibliothèque de l'Institut d'une bibliographie mathématique de Scheibel et d'une Table des matières ma- nuscrite, rédigée par lui, par ordre alphabétique d'auteurs, de la Bibliotheca maihemalica de Murhard. IVOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, h la form.ition d'une liste de deux candidats qui doit être présentée à M. le Ministre de l'Instruction ( ^m ) publique pour la place ilo membre uu Bureau des Longitudes, actutllemenl vacante par suite du décès de M. de la lîorlie-Poncic. Un premier scrutin, destiné à la désignation du pre/iiler candidat, donne les résultats suivants : M. l'amiral Cloué obtient 4° suffrages. M. Bouquet de la Grye 1 1 » Un autre scrutin, destiné à la désignation du second caiididntj donne les résultats suivants : M. Bouquet de la Grye obtient. ... 4 ' suffrages. M. Gaussin 4 » 11 y a deux bulletins blancs. En conséquence, la liste présentée par l'Académie à M. le Ministre de l'Instruction publique sera composée comme il suit : En première ligne AI. l'amiral Cloié. En seconde ligne M. Bouquet i>e la GavE. MEMOIRES PRESENTES. AN.^LYSli: iMATHÉMATiQUE. — Sur les fondions fnclisiennes. INIémoire de M. H. PoixcARÉ, présenté par M. Hermite. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MINI. Hermite, Piiiseux, Jordan.) « I. Dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, je comiucnce par donner une forme nouvelle à la règle que j'avais exposée dans mon premier travail pour la formation des groupes fuchsiens. » J'appelle X l'axe des quantités réelles. » Soient a, h deux quantités imaginaires, a', b' leurs conjuguées; je pose » Envisageons deux arcs de cercles ub el cet ayant leurs centres sur X; si l'on a (a,b) = {c,d), il y aura une substitution linéaire à coefficients réels qui changera ab ( «485 ) en cd. Je l'appellerai la substilution {a,b', c,d). » J'envisage maintenant un polygone curviligne situé tout entier au- dessus de X et dont les côtés sont de deux sortes : ceux de la première sorte sont des arcs de cercles ayant leurs centres sur X ; ceux de la seconde sont des segments de l'axe X lui-même. » Les côtés de la première sorte sont au nombre de 2« ; deux côtés con- sécutifs de la première sorte sont séparés : » 1° Soit par un sommet situé au-dessus de X et que j'appellerai som- met de la première catégorie; » 2° Soit par un sommet situé sur X et que j'appellerai sommet de la se- conde catégorie^ » 3° Soit par un côté de la seconde sorte que j'appellerai, pour unifor- miser le langage, sommet de la troisième catégorie. » Grâce à cette convention, il est clair que l'on rencontrera, en suivant le périmètre du polygone, alternativement un côté de la première sorte et un sommet de l'une des trois catégories. Le côté qu'on rencontrera après un sommet donné sera le côté suivant; le sommet qu'on rencontrera en- suite sera le sommet suivant, et ainsi de suite. » Je suppose que l'on répartisse d'une façon quelconque les côtés de la première sorte en paires et qu'un côté soit dit conjugué de celui qui ap- partient à la même paire. Je suppose maintenant qu'on répartisse les som- mets en cycles de la manière suivante. On partira d'un sommet quelconque ; on envisagera le côté suivant, puis son conjugué, puis le sommet suivant, puis le côté suivant, puis son conjugué, puis le sommet suivant, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on revienne au sommet primitif. Tous les sommets ren- contrés de la sorte appartiendront à un même cycle. » Je suppose : » 1° Que tous les sommets d'un même cycle sont de la même caté- gorie; » 2° Que, si tous les sommets d'un cycle sont de la première catégorie, la somme des angles correspondants du polvgone curviligne est une partie aliquote de 27r; » 3'^ Que, si fl,è, et a\ b\ sont deux côtés d'une même paire, on a r., W., i88i, 1-' Se^r.estre. (T.XCII, K» 20.) '9^ ( i486 ) A ces conditions, le groupe dérivé des substitutions (rt,, bi ; n\ , b\ ) sera un groupe fuchsien, et l'on obtiendra de la sorte tous les groupes fucbsiens. » II. Je discute ensuite les 2« — 4 équations dont j'ai parlé dans ma Note du 3o mai. Supposant « = 3, je montre qu'elles ont toujours une solution réelle. Je montre que les fonctions fuchsieimes et zétafuchsiennes peuvent servir à intégrer une équation linéaire à coefficients rationnels, pourvu que tous les points singuliers soient sur un certain nombre de cercles se coupant en deux points a et h sous des angles commensurables avec 2:r. » III. Dans une Lettre que M. Klein, de Leipzig, m'a fait l'honneur de m'adresser, je remarque le passage suivant : » Nelimen Sie ein beliebigcs Pofygon, becjrânzl vom irgend welclien sicli berùhrenden (deux à deux) Kreisen; so wird die Vervielfdltigung diircli Sjm- metrie zu einer Groupe disccnlinu Jiïliren. » J'ajoute une condition que M. Klein n'a [las énoncée, mais qui ne lui a sans doute pas échappé : si l'on prolonge deux quelconques des arcs de cercles qui limitent le polygone, ils ne doivent pas se rencontrer. La re- marque de M. Klein est aisée à vérifier, et l'on en déduit immédiatement le théorème suivant : » Soit une équalion Je suppose : » 1° Que 1P,,= 2A,+ lB,ai= 22A,Y?,+ lh,n,=: o, A ^ A o = . . . = A = — '- • » a° Que les B et les a sont réels; » 3" Qu'ils satisfont à certaines inégalités ; » X sera alors fonction uniforme du rapport des intégrales. » J'ai cherché à généraliser le résultat de M. Klein, et voici à quoi je suis arrivé : ). Soient 27i cercles C,, C^, . . . , C„, C',, C, , . . , C'„ qui sont extérieurs l'un à l'autre ou se touchent extérieurement ; tout groupe dérivé de n sub- ( '4t<7 ) slitutions linéaires dont la t"'"^ change la partie du plan extérieure à Q en la partie intérieure à C^ sera discontinu. Cela arrivera en particulier si les 2« cercles se touchent deux à deux de manière à circonscrire un po- lygone curviligne limité par des arcs de cercles a,, u.,, . . .,«„, «', , «'„, ...,«'„, appartenant respectivement aux cercles C,, C., . . . , C„, C, , C', , . . . , C', et si la i'""*^ substitution change a, en a'; . » Il existe des fonctions qui ne sont pas altérées par les substitutions de ce groupe et que je propose d'appeler /b/ic/i'oHs k le i née nu es, puisque c'est à M. Klein qu'on en doit la découverte. 11 y aura aussi des fonctions théta- kleinéennes et zétakleinéennes analogues aux fonctions thétafuchsiennes et zétafuchsieiines. » Grâce à cette généralisation, je montre que le théorème relatif à l'équa- tion ( I ), déduit de la remarque de M. Klein, est encore vrai quand même la se- conde condition n'est pas remplie. Je montre aussi que les fonctions kleinéennes intègrent un grand nombre d'autres équations linéaires à coefficients al- gébriques, et entre autres des équations à intégrales irrégulières. » VITICULTURE. — Sur les accidents de végétation qui se produisent dans le trai- tement des vicjnes phylloxérées. Note de M. J.-D. Catta. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Je crois utile déporter à la connaissance de l'Académie que les graves accidents de végétation qui se sont produits dans les vignobles du syndicat de Béziers n'ont eu leurs analogues dans aucun département de ma région. Il en est cependant, connue l'Aude, qui sont soumis aux mêmes condi- tions climatériquesetculluralesqueleBitlerrois, J'ai enregistré cette immu- nité avec d'autant plus de satisfaction, qu'il me paraît facile de l'expli- quer. » Le personnel administratifqui applique les traitements dans ces dépar- tements est depuis longtemps instruit des effets nuisibles de l'humidité sur les traitements. Dès le 6 juin i 880, j'envoyais, en effet, aux délégués dépar- tementaux, luie circulaire contenant la phrase suivante : lo}'aiit un système de coordonnées dont j'ai souvent fait u-age; je considère les deux tangentes à la conique (K.) passant eu ce point et je défniis le point par les valeurs p, p, du paramétre m relatives à ces deux tangentes. Alors le point de la surface de Kummer correspondant au point {p, p,) du plan sera défini par les formules lx={a- p){a-p,), \r = {b-p){b-p,), Xz ={c —p){c-p,), y f _r\/(«-p)(6-p)(c-p)irf-p.)(e-p.)(/-p.)±:v/(fl-p.)(é-p,)(c-p;)(rf-p|(g-pj(/- X, j, z, t désignant les coordonnées homogènes du point et 1 un facteur de proportionnalité; a, b, c, -J = hb', Iz = ce', . _ ,' sjabcd'e'f ~ \Ju'b'c'de/ ^ ^ ( i495 ) Ce sont les fonnnles de M. Cayley. Les équations telles que la suivante, (« — p) ^a6c'fi?'e'/'zp(a — pi]\Jab'cclef ■ ' — o, où a. est un paramètre variable, représentent les covirbes de contact d'un système de quadriqiies et de la surface. On obtient ainsi quinze systèmes. Les quinze autres sont représentés par des équations un peu plus com- pliquées. » La méthode précédente met en évidence la signification géométrique des variables p, p,. On voit que le lieu des points pour lesquels une des coordonnées |5, p, demeure constante est une section plane de la surface. Cette section passe par un des points singuliers et elle enveloppe le cône des tangentes en ce point. > ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sw les Surfaces pour lesquelles les coordonnées d'un point quelconque s'expriment par des fonctions abéliennes de deux paramètres. Note de M. E. Picard, présentée par M. Hermite. « On sait que Clebsch a étendu aux surfaces algébriques la notion de genre si importante dans la théorie des courbes plaiws {Comptes rendus^, décembre 1868), et cette étude a fait depuis l'objet des travaux de plu- sieurs géomètres, parmi lesquels je dois citer M. Nôther {Malliematische Annalen). Je considérerai seulement ici des surfaces n'ayant d'autre sin- gularité que des courbes doubles, et je supposerai de plus que, en tous les points de la courbe double, les deux plans tangents à la surface sont dis- tincts. Je rappelle que le genre d'une surface d'ordre n est, d'après Clebsch, le nombre des coefficients restant arbitraires dans une surface d'ordre [n — 4) passant par la courbe double. >- Considérons une surface n'ayant d'autre singularité que celles qui ont été indiquées et telle que les coordonnées d'un quelconque de ses points puissent s'exprimer par des fonctions abéliennes de deux paramétres a et j3. Je me propose de montrer dans cette Note que la genre d'une telle surface est au plus égal à l'unité : c'est, on le voit, une proposition toute semblable à un théorème bien connu dans la théorie des courbes planes et sur lequel je m'arrêterai tout d'abord. Soit donc f{x,y)^.o l'équation d'une courbe telle que r et y puissent être considérés comme ( '496 ) lonctions doublement périodiques d'un paramèlre 2. Le genre delà courbe ne pourra êlr'' supérieur à l'unité. Supposons, en effet, qu'il existe deux intégrales de première espèce les fonctions de z. J Jy J Jy sont, conune je l'iii moniré aillctu's, des fonctions uniformes et continues de z pour toute valeur de z; étant, d'autre part, doublement périodiques, elles ne peuvent être que constantes, et, par suite, le quotient ^';^^~! est aussi constant : conclusion inadmissible, car il ne peut exister deux rela- tions distinctes entre .r et j'. » Nous allons suivre une marche toute semblable, quoique dans des circonstances beaucoup moins simples, pour démontrer le théorème précé- demment énoncé. Au lieu d'employer les coordonnées ordinaires ce, y, z |)Our un point de la surface, prenons les coordonnées homogènes x, y, z et t. Soit alors f{x,y,z,t) — o l'équation de la surface, nous pouvons supposer que x, y, z, t sont dos fonctions uniformes et continues des paramètres a, |3, a; = P,(«./3), y^?,[a,[i), z = V,[a,^), f=I>,^«,/3), et se reproduisant, comme les fonctions©, à un facteur exponentiel prés par l'addition à a et [j de périodes correspondantes. Il pourra arriver que P pour des systèmes de valeurs (n, b) un ou plusieurs des rapports -' soient indéterminés, mais ces couples de valeurs [a, b) seront eu nombre limité, abstraction faite, bien entendu, de multiples des périodes. » Soit maintenant Q(a;, v,:;,0 = o une surface d'ordre [n — l\) passant par la courbe double de la surface ( 1^97 ) donnée; j'envisage l'expression .17 y t Q[-^,f,^,t) dy dt da à? dp dt dp » C'est manifeslement une fonction quarlriiplement périodique des va- riables a et |3 ; mais cette fonction, comme l'expression analogue rencon- trée plus haut pour les courbes planes, se réduit à une constante. J'indique succinctement la démonstration de ce point important; on reconnaît d'abord immédiatement que, pour tout système de valeurs (a,]3) non équivalent à un système (rt, h) précéflemment défini, et, de plus, ne don- nant pas un point de la courbe double, l'expression (I) a luie valeur finie parfaitement déterminée. Soit maintenant (^z, |S) un couple de valeurs des paramètres donnant un point de la courbe double; deux cas seulement pourront alors se présenter: l'expression (I) aiu-a pour ce S3Slème ime valeur finie bien déterminée, ou elle sera indéterminée. Mais toute fonc- tion abélienne de deux variables («, /3) doit nécessairement devenir infinie pour une infinité de couples non équivalents de valeurs de ces variables; or on voit que les couples (rt, h) sont les seuls qui pourraient rendre l'expression (I) infinie : celle-ci se réduit par suite à une constante. » Si la surface est d'un genre supérieur au premier, il existera un second polynôme Q,(x, y, z, t) permettant de former une seconde expression ana- logue à (I). Chacune d'elles étant constante, leur quotient >.',---— ^-r sera lui-même constant ; mais cette conclusion est inadmissible, car on aurait alors une relation entre deux des coordonnées d'un point quelconque de la surface. » Diverses conséquences peuvent, ce me semble, être tirées de l'analyse précédente; je me bornerai aujourd'hui à la remarque suivante. Mais écrivons auparavant l'expression (1) en revenant aux coordonnées ordi- naires ûc^j, z; elle devient alors ( i498 ) Cela posé, soit donnée l'équation aux dérivées partielles On peut se proposer de rechercher si celte équation pourra être vérifiée par une fonction abélienne de a et (i. Tout d'abord le genre de la rrlation précédente devra être égal à i. Soit, dans cette hypothèse, Q(.r, j-, s) le polynôme d'ordre (n — 4) correspondant; la fonction x satisfera, d'après ce qui précède, à l'équation aux dérivées partielles \ôl W " dp da Jp j dx dx ^ . . , , rt étant une constante et j, :■ représentant y"' la' ^" ^^' ainsi amené a considértr le système des équations simultanées (i) cl (2), dont l'étude, que je poursuis actuellement, |)ourra présenter peut-être quelque intérêt. » ANALYSE MATHIÎMATIQUE. — Sur un moven général de déterinmer les relnlions entre les constantes contenues da)is une solution pnrticulièie et celles (jue con tiennent les coefficients rationnels de l'équation différentielle correspomlanle. Note de M. G. Dillxer. « D'après ma Note, insérée dans les Comptes rendus du 2 novembre 1880, une solution particulière est généralement représentée par la forme f ' ) où B = (>r — i| ;^'- . . (jc — b^)^' est la 71"""' racine d'un produit algébrique rationnel, et où A,, ..., A„ sont des fonctions rationnelles et C tuie con- stante, solution à laquelle correspond une équation différentielle linéaire d'ordre « à coefficients rationnels /;,, ..., p,,, (2) j(«)+y^, j(«-':'_t-...4_p^^_,j' + ^„j ^o; (') La généralité de celte formule n'est pas climinuée en posant A = i dans la for- mule (9) de la Note citée, puisque l'intégrale jA^dx contient en général une partie loga- rithmique. ( i499 ) et, puisque p,, ...,/>„ sont contenus linéairement dans les n identités ra- tionnelles (3) ^_j ç„-f-,p„= O, ) Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 843. ( l5!2 ) Pour démontrer que ce composé est bien un dérivé du bornéol, on l'a pré- paré en partant de ce dernier. » A cet effet, on a fait agir sur une solution de bornéol dans du toluène le dixième de son poids de sodium, et, la dissolution opérée, on l'a traitée par un courant de cyanogène. On a lavé à l'eau, décanté et chassé par dis- tillation le carbure ainsi que la majeure partie du bornéol en excès. Dans cette dernière opération, il faut éviter de dépasser la température de i4o° à i5o°. Le résidu est traité comme ci-dessus par l'eau bouillante. Les pro- duits obtenus dans les deux cas ont même composition, la même forme cristalline, les mêmes propriétés chimiques et ne diffèrent que par leur pouvoir rolatoire. » Analyse. — Les nombres qui figurent en I et II ont été obtenus avec un produit tiré des résidus de camphre cyané. Ceux de la troisième co- lonne correspondent à un échantillon préparé avec du bornéol 1. II. III. Cak-ilu C"ll"AzO'. C 66,68 67,49 66,66 67,00 H 10,00 10,28 9,94 9>64 .Vz 7,32 7,o5 » 7,10 La formule C"H"AzO^ est celle d'un étber cyanique du bornéol plus 1"°^ d'eau, ou celle d'une combinaison de bornéol et d'acide cyanique. Les cristaux qui se déposent de la solution alcoolique sont blancs, durs et appartiennent au système clinorhombique. Lès mesures effectuées avec le concours de mon ami M. Wohlgemuth ont donné les résultats sui- vants ( * ) : observé. Calcule. 0 p o * III m 82.18 » /n.i,' » i38.5l j's' 90-0 * po 147. 4 " pni 9'^' 7 mo 114.32 » * pe 142.25 11 eg' » j 27 . 35 ee » 75.10 inc 1 1 Q . 4 ' • ein 9-4' ii4.3i '') Les angles marques d'un astérisque ont servi de base pour les calculs. ( i5i3 ) Les dimensions du prisme ont été déterminées avec la facette o. Elles sont b'.hw looo: 517,968. Demi-diagonale lioiizontale 656,754 Demi-diagonale oblique ^54 , io5 Angles plans des bases 82°6'2o" Angles plans des faces latérales q3''34'2o" Inclinaison du prisme , . 4° 44'^^" Les formes observées sont p m, pmo' —•, ping'o' —• » Deux sortes d'hémiédrie ont été remarquées dans ces cristaux. Ainsi la facette e n'a jamais été observée sur les deux angles de gauche. De plus, il y a des cas où il se présente une hémiédrie quant à la modification g'. En général, cette facette se trouve à gauche seulement, et dans quelques cas très rares on l'aperçoit à droite ; elle paraît alors faire défaut à gauche, de sorte qu'on peut encore ajouter aux formes observées ci-dessiis les hémiedres pm—o' —• Le cyanatedebornéolest insoluble dans l'eau froide, un peu soluble dans l'eau bouillante, très soluble dans l'éther, l'alcool, la benzine, le chloroforme. Il fond vers 1 i5° et se sublime déjà en partie à la température du bain-marie. Ses solutions alcooliques dévient la lumière polarisée à droite, mais son pouvoir rotatoire est variable avec la prépara- tion. Ainsi deux échantillons retirés des résidus de camphre cyané ont donné les nombres suivants : tandis que deux au treséchanlillons, provenant l'un d'unbornéol[a]„ = i3°i3' et l'autre d'un camphol à pouvoir rotatoire [a]^ = 9° 4 ? °"'^ accusé au pola- rimètre un pouvoir [«]„ — 32*^55' et [a]i, = oS^Sg'. » Ces faits n'ont rien qui doivent surprendre, depuis que l'on sait, d'après les travaux de M. de Monlgoifirr, que le bornéol obtenu d'après la méthode de M. Baubigny est un mélange de bornéol droit et de bornéol gauche instable. Il est probable que le produit retiré des résidus de cam- phre cyané est un mélange decyanate droit et de cyanate gauche instable. » Propriétés chimiques. — Fondu avec de la potasse, le cyanate de bor- néol se décompose en donnant du camphol, du carbonate de polasse et de l'ammoniaque. Sa solution dans l'alcool absolu, chauffée avec la quantité théorique de potasse caustique, laisse déposer par refroidissement du cya- nate de potasse qu'on a caractérisé, d'une part, en le transformant en cyanure de potassium, et d'autre pari en le faisant passer à l'état d'urée au ( t5i4 ) moyen du sulfate d'ammoniaque. La solution alcoolique retient en disso- lution du bornéol. » Chauffé dans un courant d'acide chlorhydrique sec, il se décompose en chlorhydrate d'ammoniaque et en un composé chloré à odeur de téré- benthine, et qui est sans doute de l'éther chlorhydrique C'^H'^Cl. Chauffé à une température de 2oo°-2io'', il se scinde en bornéol et acide cyanurique. La nature de cet acide a été déterminée par le précipité violet pourpre qu'il donne avec le sulfate de cuivre ammoniacal. De l'ensemble de ces carac- tères on peut conclure que le produit étudié est un éther cyanique du bor- néol ou luie combinaison du bornéol avec l'acide cyanique. » Les conditions de formation de ce composé permettent d'entrevoir un nouveau mode de production des éthcrs cyaniques. Je me propose, eu effet, de faire agir le cyanogène sur les alcoolates et les phénates alcalins, dans le but de préparer cette classe d'élhers. » D'autre part, les propriétés physiques de ce dérivé du camphol droit me font espérer pouvoir produire, dès que je posséderai du bornéol gauche de garance, du camphol cyané gauche à facettes hémiédriques, et un ra- cémique. Je confirmerai par là, une fois de plus, les idées émises par M. Pasteur dans ses reniai quables reclierches sur les acides tartriques. » Enfin, ce caractère cristallographique me permettra aussi, je l'espère, d'élucider la nature des camphres de romarin, de lavande, du bornéol de succin, qui sans aucun doute sont des mélanges de gauche et de droit, ou de droit et d'inactif. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur le rôle de l'acide ptwsptwrique dans les sols volcaniques. Note de M. L. Ricciardi. « Dans une Note présentée à l'Académie dans sa séance du 6 juin dernier, M. P. de Gasparin me fait Ihonneur de s'occuper d'un tra- vail récent que j'ai publié sur le rôle de l'acide phosphorique dans les sols volcaniques. Il résulte de cette analyse que M. de Gasparin n'a connu mon Mémoire que par des comptes rendus incomplets ou inexacts et qu'il n'a pas eu l'original sous les yeux. Je n'attribuais pas à mes recherches une importance telle qu'elles dussent être communiquées à un savant aussi éminent que M. de Gasparin; cette omission e.st aujourd'hui réparée, et j'espère qu'après avoir pris connaissance de mon Mémoire il voudra bien revenir sur l'idée qu'il s'en était faite et qui a dicté sa relation à l'Aca- démie. ( i5i5 ) » M. de Gasparin m'attribue tout d'abord un mérite que je n'ai pas, celui (l'avoir découvert dans les laves de l'Etna un nouveau minéral, r « anitrile phospliorique », tandis que dans mon Mémoire je me range à l'opinion de Waltershausen, qui ne trouve dans ces laves que cinq miné- raux proprement dits : le labradorile, l'augite, la magnétite, l'olivine et l'apatite. Peut-être M. de Gasparin aura-t-il voulu parler de l'anhydride pliosphorique (Ph-O'), nom sous lequel Berzélius désigne l'acide phospho- rique anhydre des chimistes français. Je n'ai donc pu attribuer à ce pré- tendu minéral « la fertilité extraordinaire et la mise en production rapide » des terrains éruptifs de l'Etna ». » L'éminent rapporteur rappelle ensuite à l'Académie que la richesse en acide phos|)horique des terrains volcaniques anciens et modernes est un fait acquis depuis longtemps à la Science, et je ne l'ignorais pas moi- même. Cependant aucun des chimistes qui ont analysé les laves de l'Etna n'en fait menlion : Kennedy, Lowe, Roth, Fouqué et tous les autres cités dans l'Ouvrage de Waltershausen, publié à Leipzig en 1880, sont muets à cet égard. Si je ne me trompe, Fawnes, en i8/i/), fut le premier à étudier, au point de vue de la composition chimique, les roches d'origine ignée et à constater la présence de l'acide phospliorique dans un grand nombre d'échantillons qu'il soumit à l'analyse. Après lui, Sainte-Claire Deville en trouva quelques traces dans les laves de i853, et Elle de Beaumont, en i855, signalait la présence de cet acide dans les laves du Vésuve et de l'Etna, attribuant au phosphate de chaux et aux alcalis l'extrême fertilité des terrains qui en dérivent. En le dosant, j'ai démontré qu'il entre pour 3 pour 100 en moyenne dans la composition de ces laves, et j'ajoute qu'on doit à cotte quantité relativement considérable d'acide phosphorique la transformation de vastes déserts en des champs fertiles gagnés par l'agri- culture. M. de Gasparin n'est pas de cet avis : il prétend qu'un excès d'acide phosphorique n'ajoute rien à la productibilité d'un terrain, laquelle dépend surtout, selon lui, de la concomitance des formations boueuses et du climat. Cependant il existe sur l'Etna des endroits où l'on ne trouverait pas un atome d'argile ou de terre végétale et où l'olivier et le figuier d'Inde se développent parfaitement dans les interstices de la roche nue. » Quand on étudie de près les terrains volcaniques, on voit que les pre- mières traces de végétation qui apparaissent sur les laves les plus récentes sont fournies par des cryptogames, dont les rhizomes commencent le tra- vail de désagrégation de ces roches; or les lichens qui recouvrent certains terrains de l'Etna ne suffiraient pas à leur procurer la quantité de matières ( i5i6 ) organiques nécessaire à la culture de plantes variées, et si, comme je viens de le dire, l'olivier prospère sur les roches les plus dénudées, où piiise-t-il sa vitalité, si ce n'est dans l'acide phosphorique et les alcalis qu'elles lui fournissent en abondance? » Pour démontrer la richesse de ces plantes en acide phosphorique, je ne citerai qu'un exemple résultant d'analyses que j'ai faites d'un citron- nier cultivé sur la lave préhistorique Lannisi de la station de Catane : Aiiliycli'iilc pliosplioriqiie cil centièmes. Tronc ' 4 > 7^ Feuilles 4>59 Péricarpe ^,o4 Mésocarpe . i4 ,88 Suc 9>42 Graines 28,08 » N'est-il pas évident que ces plantes ont tiré leur acide phosphorique du terrain provenant de la désagrégation des roches volcaniques? M. de Gasparin conteste le fait dans sa savante publication intitulée Cours d'Jqriculluie (t. I, p. 224 et suiv.), et c'est à la potasse et à la soude qu'il attribue la fertilité des terrains volcaniques. Quant au petit Traité publié en 1872, j'avoue qu'il n'est pas venu jusqu'à moi. » En terminant, et tout en m'inclinant devant la compétence de M. de Gasparin en matière de Chimie agricole, je me permettrai de ne point partager entièrement son opinion relativement au rôle de l'acide phosphorique dans les phénomènes de la végétation. » Du reste, l'extrême importance de cet agent avait été constatée avant moi par de Saussure, Boussingault, Liebig, le duc de Richmond et beaucoup d'autres. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur le sol volcanique de Catane. Note de M. V. Tedeschi di Kucole. (Extiait.) « Quelque temps après la publication de la Brochure de M. Ricciardi, j'en ai annoncé l'apparition par une correspondance au Journal des Débats. En celle occasion, je me suis borné à dire que M. Ricciardi est le pre- mier naturaliste qui ait signalé la présence en fortes doses de l'anhydride phosphorique dans les laves de l'Etna, et qu'il attribue surtout aux fortes ( •'5>7 ) proportions de cette substance la fertilité très grande des terrains qui pro- viennent de la désagrégation desdites laves. » Il est probable que M. de Gasparin a pris ma correspondance pour un résumé complet de l'Ouvrage de M. Ricciardi. » M. Ricciardi n'a pas négligé, comme l'a écrit M. de Gasparin, le rôle de la potasse. En effet, après avoir tenu un compte rigoureux des différentes proportions d'oxyde de potassium qu'il a trouvées dans les laves, le pro- fesseur Ricciardi ajoute (p. 27) : Personne ne peut douter de l'importance de la potasse dans l'agriculture après tes brillants résultats obtenus par Knop, Noble, etc. Et, quelques lignes plus bas, il ajoute: Ce sont donc ianhydride pltosphorique, les sels ferriques el la potasse qui donnent aux terrains des envi- rons de Calane un degré de productivité si considérable (p. 28). » PHYSIOLOGIE. — Des phénomènes unilatéraux, inliibitoires et d/namogéniques dus à une irritation des nerfs cutanés par le chloroforme. Note de M. Brown- Séquard. « J'ai trouvé, depuis plus d'un an, que le chloroforme, le chloral anhydre et d'autres substances toxiques, placés sur la peau ou injectés sous elle, peuvent produire, par l'irritation des nerfs cutanés ou de leurs troncs, des phénomènes généraux ou locaux caractérisés soit par la perte ou la dimi- nution d'une activité ou d'une propriété, soit par une augmentation notable de ces puissances. Des expériences extrêmement nombreuses el variées sur des chiens, des chats, des cobayes, des lapins et sur deux singes m'ont montré que c'est en grande partie par suite d'une influence exercée sur les nerfs cutanés et leurs troncs que se produisent les phénomènes inliibi- toires et dynamogéniques que j'ai étudiés. Le passage de ces substances dans le sang leur permet sans doute d'agir aussi sur d'autres parties de l'organisme que celles où elles sont appliquées ou injectées. Les preuves abondent qui font voir que l'irritation périphérique de quelques nerfs joue un très grand rôle dans la production des effets dont je me suis prin- cipalement occupé, et que l'action de ces substances après leur absorption ne fait souvent que rendre cette production plus facile. » Parmi les preuves que je puis donner à cet égard, je me bornerai pour aujourd'hui à montrer que le chloroforme, mieux peut-être que les autres substances dont j'ai recherché le mode d'action, est capable, lors- C. R., 1881, i" Semestre. {T. XCU, IS0 26.) '99 ( i5i8 ) qu'on l'applique sur la peau, de produire des phénomènes unilatéraux qui ne peuvent pas dépendre de la présence de cet agent toxique dans le sang et qui s'expliquent au contraire parfaitement en admettant que ces sub- stances produisent une irritation des nerfs cutanés. » Avant de mentionner ces phénomènes, il importe de dire que les ani- mnnx qui ont été soumis à l'influence de ce liquide sur la peau ne pou- vaient alors en inhiiler les vnpeurs. Ils relevaient de l'air leur arrivant d'une chambre très éloignée de celle où l'expérience se faisait. Cet air était poussé vers eux avec force et dans un large tube où plongeaient leurs tètes. Le chloroforme, absorbé par les vaisseaux de leur peau, était exhalé par leurs poumons et chassé du tube par lequel ils recevaient de l'air, grâce à l'impulsion donnée à celui-ci par un appareil d'insufflation. Dans un grand nombre de mes expériences j'ai appliqué le chloroforme goutte à goutte, mais en quantité considérable, sur une portion très étendue de l'épaule et du cou, du thorax ou de l'abdomen, ou enfin de la partie lombo-sacrée, sur l'un des côtés du corps. Des différences considérables ont été observées dans les effets produits, suivant que le chloroforme était appliqué sur l'une ou sur l'autre de ces parties. Dans quelques cas j'ai vu se produire les effets généraux ou unilatéraux qui résultent surtout ou en- tièrement de l'irritation des nerfs cutanés, bien que le chloroforme n'eût été ap|)liqué que sur luie portion peu considérable île la peau, à l'aide d'une large éprouvette pleine de ce liquide et pressée fortement contre le thorax ou l'abdomen d'iui côté, de façon à maintenir le liquide au contact de la peau jusqu'à l'apparition des effets généraux. » Voici maintenant les effets unilatéraux que j'ai observés jusqu'ici. Leur variété de siège et de nature est tout à fait en harmonie avec ce que l'on sait des effets de l'irritation des nerfs périphériques chez l'homme et chez les animaux, soit à la peau, soit dans l'intestin. » 1° Presque toujours on constate, au moment de l'application du chlo- roforme, une contraction réflexe du muscle peaucier, au voisinage de cette application. » 2" Des mouvements involontaires ou de la contracture se montrent dans presque tous les cas, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre: ainsi j'ai constaté du nystagmus du côté correspondant à l'application du chloroforme chez un chien et chez un lapin ; du strabisme dans l'œil gauche chez un cobaye ayant reçu du chloroforme sur l'épaule droite; des déviations d'un œil chez deux cobayes, et des deux yeux, mais en sens inverses l'un de l'autre. chez un troisième, la déviation ayant lieu, chez l'un des deux premiers, du côté correspondant, chez l'autre du côté opposé; de la contracture dans les deux membres du côté opposé chez un chien, et dans ceux du côlé cor- respondant chez deux chiens et chez un cobaye (qui avait eu même temps de i'opislhotonos) et de la oontractiu-e dans le membre postérieur du côlé correspondant chez un chien, et dans le membre antérieur du côté opposé chez un cobaye et chez un chien; du pleurosthotonos du côté correspon- dant chez deux cobayes; des convulsions de la face du côté correspondant chez un chien et chez deux cobayes; des tremblements limités aux deux membres ou à l'un des deux du côté correspondant chez deux cobayes; des tremblements limités au membre postérieur du côté correspondant chez un cobaye, du côté opposé chez un autre (c'est dans ce dernier membre que commencent d'ordinaire les tremblementsqui existent presque toujours après une application suffisamment prolongée de chloroforme sur la peau); du tournoiement ou du roulement sur le côté correspondant chez quatre cobayes, deux chiens et un chat. » 3" Des phénomènes inhibitoires ou paralytiques se montrent tantôt du côté correspondant, tantôt du côlé opposé. Ainsi j'ai constaté : de Ihémi- plégie du côté correspondant chez deux cobayes et un chat, et du côté op- posé chez un cobaye; de l'hémiplégie spinale avec tons ses caractères (paralysie avec hyperesthésie et élévation de température d'un côté et anesthésie de l'autre) chez deux cobayes; de la paralysie d'un des membres du côté correspondant chez lui chien, chez deux chats et chez deux co- bayes; de la paralysie du membre abdominal du côté opposé chez un co- baye; de la paralysie de l'abdomen du côté correspondant chez un grand nombre de cobayes, chez deux chiens et chez trois chats, et du côlé opposé chez un cobaye; de la paralysie de la moitié correspondante du thorax chez deux chiens; de la paralysie des mouvements respiratoires d'une narine du côté correspondant chez un chat et chez trois cobayes, et de celle du côté opposé chez un cobaye; de la paralysie vasomotrice de l'un ou des deux membres du côté correspondant chez cinq cobayes; de l'aneslhésie de l'un ou des deux membres du côté correspondant chez trois cobayes et un chat, et du côté opposé chez un cobaye; une perle plus ou moins complète de la faculté réflexe dans l'un ou dans les deux membres du côlé correspondant chez cinq cobayes. » 4° Des pliénomènes inhibitoires ou dyiiamogéniques pleins d'intérêt montrent que l'un des nerfs phréniques et la moitié du diaphragme qu'il anime peuvent perdre de leur excitabilité à un degré quelquefois considé- ( i5ao ) rable, tandis que l'autre nerf phrénique et l'autre moitié du diaphragme gagnent au contraire en excitabilité, quelquefois à un très haut degré. En même temps des changements ont lieu, qui font que l'excitabilité de ces nerfs et l'irritabilité du diaphragme durent, après la mort par asphyxie, bien moins d'un côté et bien plus de l'autre que chez des animaux tués également par asphyxie et ayant aussi été soumis à l'action du chloroforme, mais par inhalation. Ces remarquables effets se montrent presque con- stamment lorsqu'on a appliqué du chloroforme sur la peau du thorax. En général (au moins quatre fois sur cinq), c'est dans le coté correspondant que l'excitabilité du nerf phrénique et l'irritabilité du diaphragme aug- mentent, quant à leur degré et à leur durée, et c'est dans le côté opposé que les propriétés du nerf phrénique et du diaphragme sont inhibées. Ainsi que je l'ai trouvé, des irritations physiques, chimiques et autres des nerfs de la peau du thorax déterminent des effets analogues à ceux du chloroforme sur les nerfs phréniques et sur le dia[)hriigme. Des changements analogues sont aussi produits par le chloroforme, aj)pliqué sur la peau, dans l'excita- bilité des nerfs des membres et l'irritabilité musculaire dans ces parties. Il y a de l'augmentation de ces propriétés d'un côté alors qu'il y a de la di- minution dans l'autre. » Conclusion. — Ue ces différents faits, il ressort que le chloroforme, appliqué sur la peau, peut produire à distance, dans les centres nerveux et dans les nerfs et les muscles, des effets extrêmement variés, inhibitoires, dynamogéniques et autres, et que ces effets doivent être considérés comme résultant surtout, et souvent entièrement, d'une irritation des nerfs cu- tanés. » PHYSIOLOGJE. — Nouvelle ntélhode d'excitation électrique des nerfs et des muscles. Note de ]M. A. d'Arsoxval. « L'électricité et>t constamment employée en Physiologie pour mettre en jeu l'excitabilité des nerfs et des muscles; il serait, par conséquent, de la plus grande importance de pouvoir graduer les excitations électriques, de façon à rendre comparables entre eux les travaux des différents expéri- mentateurs. On pourrait ainsi répéter les expériences et contrôler certaines affirmations qui échappent à la critique, faute de pouvoir se placer dans des conditions physiques identiques. » Nous sommes malheureusement loin d'un pareil état de choses, et l'on se contente presque toujours, dans le protocole d'une expérience, des ( l52I ) désignations suivantes : le courant excitateur employé était faible, moyen ou fort, ce qui est, comme toute appréciation subjective, le comble de l'ar- bitraire. Le physiologiste n'est même pas sur d'avoir des expériences com- parables en se servant toujours du même appareil. » On emploie généralement las courants induits, et l'on sait que leur énergie dépend d'une infinité de facteurs constamment variables pendant la marche de l'instrument, tels que : potentiel et résistance de la pile, rapi- dité des oscillations de l'interrupteur, fermeture plus ou moins longue du circuit, propreté plus ou moins parHnte des contacts, etc. » Dans l'appareil le plus usité (chariot de du Boys-Reymond), le mode de graduation est parfait; il consiste à éloigner graduellement la bobine induite de la bobine inductrice, de manière que l'énergie du courant induit décroisse sans discontinuité depuis un maximum jusqu'à zéro. Tout serait donc pour le mieux si l'on pouvait donner au courant inducteur une valeur mathématiquement définie, toujours facile à reproduire. Celte condition est réalisée par le dispositif que je décris ci-dessous. » D'autre part, il faut réduire l'excitation électrique à une excitation pwemenl mécanique; et, pour cela, supprimer, dans le courant induit, toute action chimique qui modifierait la constitution du nerf, et, par suite, son excitabilité. Il faut également que le courant induit ait itn sens neutre, qu'on me passe cette expression qui rend bien ma pensée, de façon qu'il n'y ait ni pôle positif ni pôle négatif. » Toutes ces conditions sont réalisées dans l'appareil suivant, qui se compose: i°d'unepile; 2° d'un condensateur; 3° d'un appareil d'induction à chariot ; 4° d'une clef de Morse oscillante servant d'interrupteur. » 1° La pile est composée de 20 couples au bioxyde de manganèse et chlorure de zinc, modèle médical deGaiffe; sa tension polaire peut va- rier de i™",5 à 3o volts; elle sert à charger le condensateur. » 2° Le condensateur se compose d'un //î/cro/araf^ divisé en dixièmes; il est placé dans le socle de l'appareil d'induction. » 3° La bobine d'induction est du modèle du Boys-Reymond, à glis- sière ; elle est seulement mieux isolée. » 4° La clef de Morse oscillante met en rap[)ort le condensateur tantôt avec la pile, tantôt avec le fil inducteur de la bobine fixe. Elle est analogue à celle que j'ai employée pour constater, à l'aide du téléphone, la présence d'un courant continu dans les nerfs et les muscles ('). » J'emploie comme courant inducteur la décharge d'un condensateur de (') Téléphone employé comme galvanoscope [Comptes rendus, avril 1874). ( l522 ) capacité connue, chargé ù un potentiel connu. La quantité d'électricité mise en jeu est donc ainsi mathématiquement dosée. Ce courant inducteur in- stantané, pouvant être assimilé à un courant qui commence et à un cou- rant qui finit, donne naissance dans le second (il à deux courants instan- tanés, de quantité égale, mais de sens inverse, qui, par conséquent, s'annulent au point de vue chimique et au point de vue de la direction. » L'excitation se réduit par conséquent à un effet purement mécanique de l'électricité, effet qui sera toujours le même pour une même distance de la bobine induite et pour une même valeur du courant inducteur. » Depuis que je me sers de cette méthode, j'ai conslalé des phéno- mènes très curieux en comparant les effets du condensateur employé di- rectement à ceux du courant induit; je les ferai connaître dans une pro- chaine Note. » J'ajoute que tous les appareils construits sur ces données par M. Gaiffe peuvent être rendus absolument identiques par des procédés très simples de graduation, que je ferai connaître en parlant de leurs effets ('). » PATHOLOGIE COMPARÉE. — Sur létiotogie et la pathogénie de la variole du pi- geon, et sur le développement des microbes infectieux dans la lymphe. Note de M. JoLYET, présentée par M. "Vulpian. « Nos expériences, faites avec la collaboration de MM. Delàge et La- grolet, ont pour but d'éclairer l'étiologie et la pathogénie de la variole ou picote des pigeons et de faire connaître le mode d'envahissement de l'or- ganisme dans quelques affections virulentes. » Nous ne décrirons pas ici la variole des pigeons, bien connue des éleveurs, et dans laquelle d'ailleurs on distingue les quatre périodes ordi- naires de la variole humaine, et nous arriverons de suite aux faits de notre Communication, à savoir le développement des microbes dans le sang et la lymphe, corrélativement à la marche et à l'évolution de la maladie. » L'examen microscopique du sang des pigeons atteints de variole montre que ce liquide contient un nombre infini de microbes vivants. Cette altération est constante et se retrouve chez tous les pigeons atteints, soit que la maladie se développe spontanément en apparence, soit qu'elle résulte d'une inoculation, comme nous le dirons tout à l'heure. » Quand on étudie le développement des microbes dans le sang, on ob- serve des particularités dignes d'élre notées ici. Le premier point impur- es Ce travail a été fait au laboratoire de Médecine du Collège de France. ( i523 ) tant consiste dans le développement progressif des organismes élémentaires en rapport avec le développement de la maladie. Leur apparition dans le sang précède toujours l'apparition des phénomènes morbides. Ce fait est surtout facile à constater chez le pigeon, à la suite de l'inoculation vario- lique sous la peau, faite avec l'aiguille à vacciner, soit au moyen du sang d'un animal malade, soit au moyen du liquide concret des pustules. » Si l'on examine chaque jour, à partir de l'inoculation, le sang des pi- geons au microscope, voici ce qu'on observe : le premier et le deuxième jour, souvent le troisième jour, le sang ne présente rien d'anomal en apparence; toutefois, vers la fin du troisième jour, un examen attentif dé- note déjà la présence des microbes dans le sang; les jours suivants, le dé- veloppement parasitaire augmente d'une façon excessive, et, lorsque le pi- geon présente les symptômes manifestes de la maladie, la préparation microscopique de sang offre des myriades de microbes en mouvement, » Cette période de la maladie, correspondant au développement silen- cieux du microbe dans le sang, depuis le moment de l'inoculation jusqu'à l'apparition des phénomènes morbides, répond à la période dite d'incuba- tion, période si caractéristique des maladies virulentes et contagieuses. L'invasion se prononce lorsque le microbe s'est multiplié et généralisé dans une certaine mesure. C'est à ce moment ou à Tintant qui suit de près l'éruption que l'on constate, à l'examen microscopique, le summum du développement des microbes. La troisième période ou l'éruption coïncide avec leur décroissance graduelle. )) Le pus concret des pustules renferme en abondance les microbes ca- ractéristiques, doués, comme ceux du sang, de la propriété de faire évoluer la maladie sur les sujets sains auxquels on les inocule. » Il résulte des faits précédents que pour nous la variole, au point de vue du développement parasitaire, est caractérisée par les périodes d'incu- bation et d'invasion ; la pustulation cutanée n'est qu'un des modes d'éli- mination du virus, qui peut manquer, comme nous le verrons tout à l'heure, ou être remplacé par une autre voie d'élimination. » Sur un certain nombre de pigeons, en effet, on constate que cette érup- tion cutanée fait complètement défaut, alors que tous les autres phéno- mènes morbides s'accomplissent comme à l'ordinaire, et que souvent la mort de l'animal en est la conséquence. Or l'autopsie révèle alors une vé- ritable pustulation intestinale. » Les microbes varioliques, soit des pustules, soit du sang, cultivés dans ( i5M ) du bouillon de pigeon, ont fourni des liquides successifs de culture qui, inoculés, ont reproduit l'affeclion qui nous occupe. » Mais c'est le sang [in vitro) et la lymphe qui sont les milieux de cul- ture par excellence des microbes de la variole, soit des animaux, soit de l'homme, ainsi que de beaucoup d'autres microbes infectieux. Et cepen- dant, si l'otî examine le sing des sujets atteints de variole (homme, porc), on trouve qu'il ne contient qu'un nombre relativement faible de microbes, à tel point qu'il parait difficile d'attribuer à ces organismes la cause première de la maladie. De même pour le charbon, chez beaucoup d'ani- maux, on ne trouve dans le sang qu'tm petit nombre de bactéries, même au moment de la mort. Cela tient à ce que, sur l'animal vivant, le milieu dans lequel ^e multiplient ces organismes infectieux et au moyen duquel se généralise l'affectiosi n'est pas le sang, mais le liquide lympathiqiie. Des observations multiples nous permettent de l'affirmer aujourd'hui. » Les faits signalés plus haut chez le pigeon ne sont point contradic- toires et tiennent simplement à l'état rudimentaire du système lymphatique chez les oiseaux. » L'expérience est des plus simples et des plus démonstratives. Nous tuons des animaux à divers moments de l'évolution de la maladie, et en particulier au deuxième ou troisième jour de l'incubation de la variole, à partir de l'inoculation, et nous allons à la recherche du canal thoracique; or, tandis que le sang est presque sain en apparence, la lymphe est remplie de microbes vivants. »Des expériences semblables, exécutées sur des animaux réputés inaptes à prendre la variole (chiens, lapins) parce qu'ils n'ont pas la pustulation cutanée, nous ont donné des résultats identiques : une pullulation des mi- crobes dans la lymphe, microbes caractéristiques, puisqu'ils sont suscep- tibles d'engendrer la variole éruptive et complète chez les animaux qui la possèdent naturellement. Nous ajouterons que le liquide céphalo-rachidien est un milieu dans lequel on constate également la présence abondante des organismes microscopiques. » Enfin, et pour terminer, nous dirons que, si les microbes, dans le cours de la maladie infectieuse, ne se multiplient pas dans le sang en circulation, il y en existe toujours, et ils sont susceptibles de pulluler dans le sang au repos et recueilli directement de l'artère dans les ballons Pasteur stérilisés, en conservant d'ailleurs leurs qualités spécifiques. » Dans une autre Communication, nous ferons connaître à l'Académie ( i525 ) les résultats plus complets de nos expériences d'inoculation de la variole chez le porc et le singe. » PHYSIOLOGIE. — De l'influence de la nature des aliments sur le développement de la grenouille. Note de M. E. Yung. « J'ai continué, ce printemps, les recherches expérimentales sur l'in- fluence qu'exercent sur le développement des animaux les divers éléments qui constituent leur milieu physico-chimique ('), et j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats obtenus en opérant sur des têtards de la Rana esculenta qui, dès leur sortie de l'oeuf, reçurent une nourriture spéciale. » Tous les têtards mis en expérience étaient frères, c'est-à-dire issus d'une même ponte obtenue dans notre laboratoire le 24 mars; ils étaient, par conséquent, parfaitement comparables. » Le 27 du même mois, les premières éclosions eurent lieu, et, le i*^'' avril, les jeunes furent placés, au nombre de cinquante, dans cinq vases de même surface d'aération et renfermant la même quantité d'eau. » Toutes les conditions physico-chimiques (température, lumièi'e, nature du liquide, etc.) furent soigneusement égalisées, à l'exception de la condi- tion nourriture. » Les têtards du premier vase (A) furent soumis à un régime purement végétal (algues d'eau douce soigneusement lavées). Dans le deuxième vase (B), ils ne reçurent d'autre aliment que la substance gélatineuse qui entoure l'œuf de grenouille et qui normalement sert de nourriture pre- mière au jeune têtard; cette substance fut remplacée plus lard, lorsqu'elle fut épuisée et qu'on ne put plus s'en procurer dans les marais d'alentour, par de l'albumine d'œuf de poule liquide. Les têtards du troisième vase (C furent nourris avec de la viande de poisson, et ceux du quatrième (D) avec de la viande de bœuf. Enfin, ceux du cinquième (E) reçurent de l'al- bumine d'œuf de poule coiigulée (-'). » Dans chaque vase, la quantité de nourriture se trouvait en surabon- dance et fréquemment renouvelée. {') Voir E. Yung, Influence des lumières colorées sur le développement [Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 998, et t. XCI, p. 4^0). (') Un accident trexpéiiiiientation m'empêche, pour le moment, de donner les résultats relatifs aux têtards nourris avec des graisses. C. R., ic8i, 1" Stmistre. (T. XCll, K-iiC.) 200 Vase B. Vase C. Vase D. Vase 11. • :,66 .29,00 29,33 25,83 4,08 6,58 6,-5 5,25 ( 1526 ) B Le degré du développement fut mesuré par les dimensions en longueur (de l'extrémité du museau à celle de la queue) et en largeur (à la hauteur des branchies) d'un certain nombre d'individus dans chaque vase. » Des différences dans le développement se firent rapidement sentir et s'accentuèrent dans la suite. » Yoici les moyennes obtenues au 20 avril; elles sont exprimées en mil- limètres : Vase A. Longueur iG,8 Largeur 3,75 )) On voit que déjà à cette époque (vingt jours après le commencement de l'expérience), les têtards nourris avec de la viande avaient acquis des dimensions à peu près doubles de ceux nourris avec des algues. Dans tous les cas, ils avaient accumulé dans leurs tissus une bien plus grande quan- tité de réserve alimentaire, comme le prouve l'expérience suivante : u Trois têtards pris dans les vases extrêmes (vase A, algues; vase D, viande de bœuf) furent soumis à l'inanition à partir de ce 20 avril, dans une même quantité d'eau. Les trois têtards nourris jusque-là avec des plantes périrent les dixième, onzième et treizième jours qui suivirent leur privation de nourriture, tandis que ceux nourris à la viande de bœuf supportèrent l'inanition quarante-sept et cinquante-cinq jours. Le dernier vit encore, quoique extrêmement amaigri et raccourci, au moment où j'écris ces lignes (18 juin). » Le 12 mai, les différences signalées plus haut se montraient toujours dans le même sens, mais celles entre les têtards nourris par les deux es- pèces de viande s'étaient accentuées, comme l'indiquent les chiffres sui- vants : Vase A. Vase B. Vase C. Vase D. Vase E. Longueur 18, 33 23, 16 38, 00 43)5o 33, o Largeur 4>'6 5,33 8,78 9)i6 6,58 » Depuis lors tous les têtards élevés dans le vase B sont morts sans avoir subi aucune métamorphose, ce qui m'a convaincu que la substance gélatineuse qui enveloppe l'œuf de grenouille, ce lait du jeune têtard, est insuffisante pour le conduire à l'état de grenouille. » Quant à ceux du vase A, les résultats ne sont guère plus réjouissants; ils sont actuellement réduits au nombre de quatre, de très petite taille encore. Aucun d'eux n'a pris les pattes postérieures, et il est à peu près ( >527 ) certain que leurs transformations ne s'achèveront pas sous l'influence du régime végétal. » Par contre, les métamorphoses ont été obtenues en grand nombre dans les trois autres vases. Les premières petites grenouilles se sont mon- trées parmi les têtards nourris à la viande de bœuf, puis parmi ceux ali- mentés par la viande de poisson, et enfin parmi ceux qui avaient reçn pour nourriture exclusive le blanc d'oeuf coagulé. » Dans chacun de ces vases, cependant, j'ai noté des différences indivi- duelles sur lesquelles j'aurai à revenir. J'indiquerai prochainement aussi quelques points intéressants de ces recherches, ceux en particulier relatifs à l'influence d'une nourriture spéciale sur la production des sexes et des monstres. Pour le moment je me contente de conclure : » 1° Que les têtards de grenouille issus d'une même ponte se dévelop- pent très différemment selon la nourriture qu'on leur accorde; 2° Que les aliments dont il est question ici avantagent le développement dans l'ordre suivant : viande de bœuf; viande de poisson; albumine d'œuf de poule coagulée; substance albuminoide de l'œuf de grenouille; substances végétales (algues); » 3" Que pour ce qui concerne ces deux dernières substances, elles sont insuffisantes pour transformer le têtard en grenouille; » 4° Q"6, contrairement à une opinion générale, une substance pure- ment albumineuse, telle que le blanc d'œuf, suffit au têtard de grenouille pour ses transformations. » ZOOLOGIE. — Mélamorphose de la PédiceUine. Note de M. J. Barrois, présentée par M. Robin. « La plupart des auteurs ont admis jusqu'ici que la larve de la Pédi- ceUine passait directement à l'adulte par simple allongement de sa partie inférieure (l'extrémité de sa face aborale), qui s'effilait pour former le pé- doncule. En iSyy, j'ai donné des figures montrant que les choses ne se passaient pas d'une manière aussi simple, et que, malgré la grande ressem- blance des deux formes, les larves de Pédicellines étaient, comme toutes les autres, soumises à une période de modifications extrêmement profondes. » Je n'avais pu alors suivre ces modifications; mes nouvelles recherches approfondies sur ce sujet me mettent aujourd'hui à même de donner du passage une description basée sur les faits observés. » I. Fixation. — La fixation a lieu par le pôle oral et non pas, comme d'après les hypothèses émises, par l'extrémité (pôle aboral) du corps. ( i528 ) » II. Le tube digestif, accompagné d'une portion du vestibule, éprouve une rotation d'avant en arrière; à la suite de ce phénomène, l'intestin perd sa position horizontale et à ouvertures dirigées vers le bas qu'il possédait d'abord pour passer graduellement à deux autres positions : i" l'une ver- ticale et à ouvertures dirigées vers la face postérieure de la larve (qui, de même que chez les Escharines, devient la face antérieure de l'adulte) ; 2° l'autre horizontale et à ouvertures dirigées vers le haut. » La première position représente un état tout à fait analogue au Loxo- soma, avec anus en haut et œsophage en bas; la seconde est celle de la Pédicelline. » III. Tandis que le tube digestif subit celte rotation, le vestibule se divise en trois parties distinctes : i° l'inférieure, qui porte la couronne et dont les éléments viennent former la glande du pie-d, visihle aussi à une certaine époque chez la Pédicelline; 2° la supérieure, qui suit le tube di- gestif et s'isole pour former la chambre tentaculaire; c'est celte portion qui donnera naissance aux tentacules; elle se met plus tard en relation avec l'extérieur, à laide d'une invagination en forme de fente de l'exo- derme; 3° la portion moyenne, qui entre en dégénérescence pour donner naissance à la masse de globides, qui remplit au début la cavité du pé- doncule et dont chacun se transforme ensuite en une cellule étoilée et prétendu système nerveux colonial. •) IV. Restent les deux organes énigmatiques de l'exoderme (organes des sens), auxquels un auteur récent, Ilatscheck, fait jouer un si grand rôle. Ce ne sont, suivant moi, que des organes provisoires; tous deux sont rejelés sur la face dorsale, où ils finissent par disparaître peu à peu. Sans doute il faut voir, dans les deux soies décrites par Salensky sur la face dorsale du Loxosoma crassicauda , le reste de l'organe des sens antérieur, qui, d'après mes recherches, vient occuper cette place. » ZOOLOGIE. — Sui ta formation du kyste dans ta trichinose musculaire. Note de M. J. Chatin, présentée par M. Milne Edwards. « L'étude du kyste qui isole la trichine des tissus où doit s'accomplir la période larvaire de son existence a été à peine ébauchée, il y a une vingtaine d'années, à une époque où les recherches d'histogenèse et de dif- férenciation tissulaire étaient trop peu avancées pour qu'on pût apprécier exactement les phénomènes essentiels qui dominent l'ensemble de cette néoformation. » Décrivant le kyste tantôt comme constitué aux dépens du tissu con- ( '5^9 ) tractile et tantôt comme « sécrété » par le nématode, les auteurs se sont simplement attachés à relever quelques dissemblances dans l'épaisseur ou dans l'aspect de ses parois, sans déterminer aucunement sa véritable ori- gine. Pour être assuré de pouvoir interpréter celle-ci avec une rigueur suf- Bsante, il convient de suivre la trichinose dans ses différentes phases et d'en observer les effets, soit sur les animaux qui meurent naturellement au cours de l'affection ou dans ses premières périodes, soit sur des sujets sacrifiés à des époques variables après le début de la maladie. » Parvenu dans les muscles, l'helminthe ne tarde pas à contracter des adhérences avec le tissu interfasciculaire, dans lequel on remarque de rapides modifications : les éléments connectifs perdent toute valeur propre; leurs parties essentielles s'hypertrophient, et, devant l'accroissement du protoplasma, le tissu semble disparaître pour n'élre plus représenté que par une masse amorphe. Toutefois, ce dernier qualificatif ne saurait s'appliquer ici, car on découvre des noyaux disséminés dans la masse, qui se trouble même légèrement par l'existence de vacuoles dont la notion, combinée avec celle des noyaux, oblige à considérer la néoformatiou comme divisée en champs cellulaires dont la parenté histique se trouve nettement indiquée par les phénomènes évolutifs qui viennent d'être résumés. Cette parenté va d'ailleurs s'affirmer par de nouveaux caractères. » Dans la masse qui s'accroît rapidement et comprime les faisceaux pri- mitifs, on reconnaît des produits de différenciation qui ne laissent pas d'être assez bieii sériés : tout d'abord se montrent des granulations très fines, de nature protéique; puis, peu après, on distingue d'autres granulations, non plus albuminoïdes, mais présentant toutes les réactions de la matière glycogène (coloration en brun acajou par l'iode, etc. ). » Leur apparition ne peut surprendre, car on sait qu'elles s'observent dans toutes les formations douées d'une grande activité; cependant il est intéressant de les rencontrer au début de la trichinose musculaire. Elles achèvent, en effet, d'établir la véritable signification du tissu kystique, et semblent permettre un lointain rapprochement entre les phénomènes que les masses contractiles présentent aux premiers stades de leur évolution chez l'embryon et ceux qui s'y manifestent dans la phase initiale de l'hel- minthiasis. » C'est peu après l'époque caractérisée par l'apparition du glycogène-, que l'on commence à constater d'importants changements à la périphérie de la masse granuleuse. Complètement enroulée, la trichine est désormais à l'état de vie latente; le kyste doit lui offrir une protection suffisante pen- dant toute la durée de son stage ; aussi voit-on la néoformation s'indurer ( i53o ) vers sa jiartie extérieure : modifiant leur forme et leur texture, les éléments de cette zone constituent bientôt une couche pariétale qui s'épaissit nota- blement. Qu'elle reste simple, qu'elle se montre lamelleuse, qu'elle se re- vête de plicatures, de réticulations, etc., ce sont là des détails secondaires. La notion fondamentale réside dans l'origine du kyste, telle qu'elle vient d'être exposée; elle suffit à montrer comment l'opinion si longtemps dé- fendue, et suivant laquelle le kyste eût été formé aux dépens du sarco- lemme, s'est trouvée en défiiut dès qu'on a signalé la trichine dans d'autres tissus et particulièrement dans le tissu adipeux. C'est qu'en réalité le sarco- lemme ne prend aucune part à la constitution du kyste ; à peine viendra- t-il parfois renforcer localement ses parois(') ;,il ne pourra lui fournir qu'une tunique purement adventice, analogue à celle que lui forment quelquefois les éléments conjonctifs, à la suite de phénomènes comj)lexes qui seront décrits ultérieurement. Il y a mieux : c'est que, lorsque le nématode con- tracte ses premières adhérences avec lesarcolemme et non avec le tissu in- terfasciculaire, il meurt rapidement sans déterminer de néoformation ou sans que celle-ci se trouve indiquée autrement que par une sorte d'exsu- dat fibrineux. » A la suite de la constitution des parois limitantes, l'ensemble du kyste demeure assez longtemps stationnaire, puis la masse centrale devient le siège de diverses formations généralement régressives. Leur étude fera l'objet d'une prochaine Communication. » M. G. DE Lalagaue fait connaître les expériences qu'il a faites pour mo- difier le récepteur du photophone, en recevant les rayons solaires sur des parcelles de fer microscopiques appliquées contre une mince feuille de laiton et maintenues adhérentes par l'action d'un aimant. M. SiDOT adresse une Note «sur la fabrication d'un gaz éclairant par la distillation des matières fécales. » M. R. Arxocx adresse une Note sur les meilleures dispositions à adopter pour la construction des machines dynamo-électriques. M. A. Manchet adresse la description d'un objet en terre cuite trouvé (') Cette particularité s'observe surtout dans les cas, craiileurs assez rares, de trichines intrafasciculaires. ( .531 ) clans une carrière de sable ouverte au voisinage de la commune de But- teaux, dans le département de l'Yonne. M. Laborde adresse une Note intitulée « Attraction universelle ». M. Appell demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un Mémoire qu'il a présenté dans la séance du 17 novembre 1879. La séance est levée à 5 heures un quart. J. B. BCLLETIN BIBUOGRAPUIQDE. OCVRAGES KEÇUS DANS LA SÉANCE DU 2^ JUIN 1881. Recherches physiologiques et cliniques sur les accouchements; par le D'' P. BuDiN. Paris, aux bureaux du Progrès médical, 1876; br. in-8°. Recherches sur l'hymen et i orifice vaginal; par M. P. Budin . Paris, aux bu- reaux du Progrès médical; br. in-8°. De la tête du fœtus au point de vue de l'obstétrique. Recherches cliniques et expérimentales; par le D' P. Budin, Paris, aux bureaux du Progrès médical, 1876; grand in-S". (Ces trois Ouvrages sont présentés par M. Gosselin pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Formules d'intégration des deux premiers ordres; par 1. Sivering. Luxem- bourg, impr. V. Bûck, sans date; br. in-8". (Présenté par M. C. Jordan.) (Extrait des Publications de l'Institut royal grand-ducal de Luxembourg .) Bulletin de la Société de Médecine du département de la Sarthe; année 1880. Le Mans, typogr. Monnoyer, 1881 ; br. in-S". Note sur l'emploi des peptones de viande dans l' alimentation des aliénés si- tiophobes; parM.. A. Lailler. Guide du boulanger; par E. RrcAUD. Marseille, A. Thomas, 1881 ; in-12. Recherches sur l' évolution du follicule dentaire chez les Mammifères ; par les D'" Legros et Magitot. Paris, Germer-Baillière, 1881 ; in-8°. (Renvoi au Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1882.) Annaes da Escola de Minas de Ouro Preto; n. 1 . Rio de Janeiro, Typogr. nacionai, i88f ; in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Anales del instiiulo y observatorio de Marina de San Fernando; seccion a''. Observacionesmeteorologicas, aùo 1880, San Fernando, 1881 ; in-folio. ( i53'i ) Reale Istituto Lombardo di Scienze e Letlere. Rendiconli. Série II, vol. XII. MiIano,Napoli, Pisa, N. Hœpli, 1879; '"-8"- Le legcji délie lempeste [seconda la leoria di Fayé); per D.-E. Diamilla-Mdl- LER. Torino, Iloma, Milano, Firenze, Paravia e comp., 1881; in-8°. (Pré- senté par M. Faye. ) Ricerclie cliimiche suite lave dei dinlorin di Calania del D'' L. Ricciardi. (Estrallo dalla Gazella citinnca italiana, t. XI, 1881 .); br. in-8°. Atli dclla R. Àccademia dei Lincei, i88o-8i ; série terza, Transinili, vol. V, fasc. i3°, sedula del 5 giiigno 1881. Roma, Salviucci, 1881; in-4°- Meinorie di malemalica e difisica délia Societa italiana délie Scienze; série terza, t. III. Napoli, 1879; in-4°. Alli délia Societa italiana di Scienze naturali; vol. XXII, fasc. 1°, 2", 3°, 4°, fogli 1-25; vol. XXIII, fasc. i", 2°, fogli 1-12. Milano, Bernardoni, 1879- i88o;3livr. in-8°. Àtti dell' Jccademia pontificia de Nuovi Lincei, sessioiie VIP' del 20 giiigno i88o. Konia, 1880; iii-4". Rcndiconto dell' Accademia délie Scienze fisiche e malematiche ; anno XX, fasc. IV, aprilc 1881. Napoli, 1881 ; in-4°. Bullettino di bibliografia edistoria délie Scienze malematiche e fisiche, pub- blicato da B. Boncompagni. ï. XIII, liiglio, agosto 1880. Ronia, 1880; 2 livr. iii-4'' Studio sutle cubiclie gobbe mediante lanotazione simbolica délie forme binarie diE. d'Oviuio Torino, Paravia, iH79;in-4°. (Présenté par M. Hermite.) Estensione di alcuni leoremi sulle foime binarie. — Sui covarianti lineari fon- damentali di due cubiche binarie. — Sopra due covarianti simultanei di due forme binarie biquadraliche. — La relazione Jra gli oito invariantijondamen- tali di due forme binarie biquadraliche. — Il risullanle di due forme binarie biquadraliche, etc. — Nota sutle forme binarie del 5" ordine. — Nota sopra alcuni iperboloidi annessi alla cubica gobba. — Nota suite proprieta fondamen- tati dei complessi lineari; per E. d'Ovidio. Torino, Loescher, Paravia, 1879- 1881 ; 8 br. in-S". (Présenté par M. Ilermite.) Proceedings of tlie scientific meetings ofthe zoologicat Society of London for iheyear 1881. London, 1881; in-8". Transactions ofthe zoologicat Society of London, vol. XI, Part V. London, 1881; in-4°. Catatogus der bibtiodieeli van bel txoninlxtijli zoologiscti genoolschap nalura artis magislra te Amsterdam. Amsterdam, Scheltema et Holkema, 1881; gr. in-8°. FL\ DU TOME QUATRE-VINGT-DOUZIÈME. W 26. - TABLE DES ARTICLES. (Séance du 27 Juin 1881.) MEMOIRES ET COMMUrVIG VTIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDA.NTS DE L'ACADÉMIE. Pnges. '177 M. Mouchez. — Observalion de la comète A 1881 (comète de 1807) à l'Observatoire de Paris, par MM. Bigourdan, IVolf et Tholton " M. Faye. — Sur les prolégomènes d'un nou- veau Traité de Météorologie, publié en Italie par M. Diamilla-Muller 1481 M. Janssen présente à l'Académie une photo- graphie de la comète actuellement vi- sible, obtenue il l'Observatoire de Meudon dans la nuit du 26 au 27 juin M. W. HucGiss annonce qu'il a réussi à photographier le spectre de la comète. . . M. L. Lalanne fait hommage à la Biblio- thèque de l'Institut d'une bibliographie mathématique de Scheibel et d'une Table des matières manuscrite, rédigée par lui, par ordre alphabétique d'auteurs, de la 11 Bibliotheca mathematica « de Mur- hard Pages. i483 i483 NOMINATIONS. Liste de deux candidats présentée à M. le Ministre de l'Instniciion pu\>Uque pour la place de membre du Bureau des Lon- gitudes, actuellement vacante par suite du décès de M. de la Roche-Ponciè : 1" M. l'a- miral Cloué; 3° M. Bouquet de la Cire. . ■ 483 i483 MÉMOIRES Pl\TfceF.NTÉS. M. H. PoiNCARÉ. ^ Sur les fonctions i'uch- siennes 1 '|84 M. J.-D. Catta. — Sur les accidents de végé- tation qui se produisent dans le traite- ment des vignes piijîi-»iorées 1487 M. P. DivAL adresse une Comii.-.,;,.3jjpQ relative au Phylloxéra •/■.«q CORRESPONDANCE . M. le Secrétaire perpétuel signale, iiarnii les pièces imprimées de la Correspondance, divers Ouvraj^es de M. d'Ovidio M. le Secrétaire perpétuel fait hommage à l'Académie, au nom de M. le prince Bon- compagni^ des livraisons de juillet et août 1880 du c( BuUettino M. Saint-Loup. — Iniluence des variations de la pression atinosjihérique sur la durée des oscillations d'un pendule M. Tresca. — Observations relatives ;> la Communication précédente M. C. Flammarion. — Observations sur la comète, et principalement sur l'aspect physique du noyau et de la queue M. G. D\Ri!Oi'X. — Sur la surface à seize points singuliers M. E. Picard. — Sur les surfaces pour les- quelles les coordonnées d'un point quel- conque s'expriment par des fonctions abéliennes de deux paramètres M. G. DiLLNER. — Sur un moyen général d( déterminer les relations entre les con- stantes contenues dans une solution par- ticulière et celles que contiennent les coefficients rationnels de l'équation diffé rentielle correspondante M. C. Decharme. — Sur les formes vibra- toires des surfaces liquides circulaires... M. Cn.-V. Zencer. — Sur l'emploi de prismes à liquide dans le spectroscope à vision directe >'|89 l'igo "Î90 .490 '49' ,4y3 MM. Cii. Gros et J. Carpentiër. — Photo- graphie des couleurs, par teinture de cou- ches d'albumine coagulée i5o4 M. Ed. Becqéerel. — Remarque au sujet de la Communication précédente i5o5 M. F. DE RoMiLLY. — Appareils pneuma- tiques : pnéole, spirelle i5o6 MM. P. ScUUTZE.NliERGER et A. CoLSON. — Sur le silicium i5o8 M. A. Halleb. — Sur un éther cyanique du bornéol i5i i M. L. RicciARDi. — Sur le riile de l'acide phosphorique dans les sols volcaniques.. i.5i^ M. V. Tedeschi di Ercole. — Sur le sol vol- nique de Calane i5i6 M. Brown-Sequard. — Des phénomènes uni- latéraux, inhibitoires et dynaniogéniques dus il une irritation des nerfs cutanés par le chloroforme '5 17 M. A. d'Arsosval. — Nouvelle méthode d'excitation électriaue de» no>>i'o <•• -'"- N° 26. SUITE DE LA TABLE DES ARTICLES. I*;!|;es. dans la trichinose luusculairo i V»S M. G. Dii L\L\CADE fait connaître les exjit*- ricnces qu*il a laites pour modifier ie ré- cepteur du photopitone i53o M. SiDOT adresse une Note sur lu fabrioation d'un gaz éclairant par la distillation des matières fécales i33o M. R. Arsoux adi-esse une IVote sur les meilleures dispositions à adopter pour la construction des machines dynaïuo- électriques i 33u BIJU.KTIN BIBLIOGRAPHIQIÎF, I\I. A. Manchet adresse la description d'un objet en terre cuite trouvé dans une car- rière (le sable ouverte au voisinage de lu commune de Butteaux, dans le départe- tenient de l'Yonne \W.\n M. Laborde adresse une Note intitulée a Attraction universelle » i jii M. Appell obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un Mémoire qu'il a présente dans la séance du I- novenil)re 1879 ô-ii >ii PAUIS. (MPRn;KKlE DP. GAllI»-.^,. „.,, , „"' ■ Onni'^''"^'"^'*^*^^» socciiSMiDH ds MALLET-HACHKLitiK . ^ns AuguBtîns, Si. TABLES COMPTES RENDUS DES SÉANCES L ACADÉMIE DES SCIENCES rRËMiEll SEMESTRE laSl TOMCK xcn. riita If, .' ' -1. <*■ mSk) COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JANVIER — JUIN 1881. TABLE DES HÎATIERES DU TOME XCII. Académie. — État de l'Académie au i" jan- vier i8Si 5 — M. Ecliii. Bcci/iirrr/, Président sortant, rend compte de l'état où se trouve l'im- pression des lieciieils publiés par l'Aca- démie, et fait connaître les cliangemeiils survenus parmi les Membres et les Cor- respondants dans l'année 1881 i.J Acoustique. — Sur un phénomène particu- lier de résonnance; par M. £. Gripun.. ao.j — Sur les formes vibratoires des surfaces liquides circulaires ; par M. C. De- charmc 1 5oo Acnoi.Éi.Mî. — Sur des dérivés de l'acro- léine ; par MiM . E. Grimaux et P. Adam. 3oo — Sur les produits de l'action du perchlo- rure de plios[iliore sur l'acroléine; par M. Van Hoiiibiirgli 1 1 1 o Aérostats. — M. E. Mail adresse un Mé- moire intitulé « Descri|ition d'un nou- veau genre de machine soufflante, applicable à la direction des aérostats >>. loo'î Air atmospiiérioue. — Sur le dosage de l'acidecarboniquedans l'air; par MM. A. Miuitz et E. Aubin 2^7 — Sur la pioportion d'acide carbonique contenu dans l'air; par MM. A. Mïintz et E. Aubin 1 2jg C. K., 1S81, 1" JVmes.-'f. (T. XCII.) Pa;;es. Alcools. — Sur la présence de l'alcool dans le sol, dansleseaux, dans l'atmosplière; par M. A. Miiniz 49g — Sur l'alcool dialdanique; par M. yUt^ U'iirlz 1 3j , Voir aussi Chimie organique et Chimie inilustriitlc. Aldkhydes. — Piéparation de l'aldéhyde crotonique; par M. Ncivbdurs; 19G — Action de l'acido chlurhydriquc .sur l'aldéhyde; par M. Hamint 3o2 — Action du perchlorure de phosphore sur l'aldéhyde isobutylique; Note de M. i'. OEcnnnmidès 884 Aldol. — Sur la préparation de l'aldol ; par M. Ad. fVurIz i438 Aluns. — Sur la cristallisation des aluns; Note de M. A. Loir i iGG A.MiNics. — Sur une amylamine active ; Note de M . li. - r. Plimptnn 53 1 — Sur les amylamines secondaires et ter- tiaires dérivant de l'alcool amylique de fermentation; par M. R.~T. l'iimptnn. 88a — Recherches sur les monamines tertiaires; action de la triéthylamine sur les pro- pylénes monobromés; parM.i;'. Ribnul.- 1422 — Recherches sur les monamines tertiaires; action de la chaleur sur le bromure d'al- 201 ( i5:v, Pages. 1464 lyltriétliyliimmonium; prr ^X.E.Rehnul Ammomées (Bases). — Aclion de la chaleur sur les bases ammoniôes; parM. A.-fV. Hofniiiiiri 946 Analyse siatiikmatique. — Sur une cliisse d'équalions différentielles linéaires dont les coefficients sont des fonctions algé- briques de la variable indépendante; par M. Apprll Gi — M. Daiùd adresse deux Notes relatives à la transformation des équations différen- tielles linéaires 68 — M. G. pUliicr adresse une Note sur les équationsdifférenlielleslincairesàcoelB- cients variables, dont la solution dépend de la quadrature d'un môme produit algébrique irrationnel 117 — Intégration, sous forme finie, d'une nou- velle espèce d'équalions dillérentielles linéaires à coefficients variables; p:ir M. D. Andic 13 1 — Sur les combinaisons complètes; nombre des combinaisons complètes de m lettres n à //; Note de M. A.-G. Mdnn 125 — Sur les diviseurs de certaines fonctions homogènes du troisième ordre à deux variables ; par le P. Pépin 173 — Sur la distinction des intégrales des équa- tions dilîérenliclles linéaires en sous- groupes; par M. Casoniti 176 et a'JS — Sur la séparation des racines des équa- tions dont le premier membre est décomposable en facteurs réels et salis- fait à une éijualion linéaire du second ordre ; [lar i\l. La>^ucrre 1 78 — Sur lo développement des intégrales elliptiques de première et de seconde espère en séries entières récurrentes; par M . /. Fnrhas 181 — Sur un mode de représenlation des fonc- tions; par M. H. Gy/ilen 2i3 — Sur la série de Fourier; Note de M. C. Jordan 228 — Sur une extension de la règle des signes de Descartes; par M. Lngiierre aSo — Sur un système cyclique particulier ; par il. Ribaticour 233 — Sur la quadrature dont dépend la solution d'une classe étendue d'équations difîé- renlielles linéaires à coefficients ration- nels ; par M. G. Dillncr'. 235 — Sur l'invariant du dix-huitième ordredes formes linéaires du cinquième degré; par M. C. Le Paige 241 — Sur les équations différentielles linéaires simultanées, à coefficients ratioimels, dont la solution dépend de la quadrature d'un même produit algébrique irra- Pages. tionnol ; par M. G. Dillnrr 289 Sur une propriété que possède le produit des h intégrales de /• équations différen- tielles linéaires, à coefficients rationnels, dont la solution dépend de la ijuadrature, respectivement, de h fonctions ration- nelles de la variable indépendante et d'une même irrationnalilé algébrique; par M. G. Dillncr 290 — Le problème des restes dans l'Ouvrage chinois Sn-nn-lcing de Sunlsze et dans l'Ouvrage Ta-ren-lri-schu de Yih-hing; Note de M. L. Mullliicsicn agi — Théorèmes relatifs à l'équation de Lamé; par M. Brinsclii 325 — Sur les fonctions fuchsiennes ; Notes de M. H. Poincart- 333 et BgS — Sur une classe d'intégrales abéliennes et sur certaines équations différentielles; par M. E. Picard 3g8 — Sur un intégrateur, instrument servant à l'intégration graphique; par M. Br. Jbdanh-Abakanmvicz l^o-.i et 5l5 — Note do M. /. Franklin, sur le dévelop- pement du produit infini (,_.r)(,_.r')(.-.r»)(i-.r').... 448 — Sur l'intégration algébrique d'une é()ua- tion analogue à l'équation d'Euler; par M. E. Pirnrd 5o6 — La formule d'interpolation de iM. Hermite, exprimée algébriquement; par M. E. Siiwring 5 1 o — Sur le déterminant fonctionnel d'un nom- bre quelconque de formes binaires; par M. C. Le Pnigr 688 — Sur la décomposition en facteurs primai- res des fonctions uniformes ayant une ligne de points singuliers essentiels; par M. E. PicanI 690 — Sur certaines équations ditl'érentielles linéaires simultanées aux dérivées par- tielles; par MM. E. Picard et AppelL. 692 — Sur les polygones générateurs il'une rela- tion entre plusieurs variables imagi- naires; par JI. L. Lccnrnit 6g5 — Solution d'un problème général sur les séries ; par M. Z). André 697 — Sur les équations différentielles linéaires à intégrales algébriques; par M. //. Poincaré 698 — Sur la représentation des nombres par les formes; par M. H. Poincaré 777 — Sur une classe d'équations différentielles linéaires ; par M. H(dphcn 779 — De la réduction des formes quadratiques quaternaires positives; par M. L. Chane 782 — Note sur les mélhodes de Wronski ; par ( • M. Yvnri Villiirceau ■ 8l5 • Sur (les fonctions qui proviennent de l'équation de Gauss; par M. Halpfu'ti.. 856 Sur une nouvelle application et quelques propriétés importantes des fonctions fuchsionnes ; par M. H. l'oincaré SSg Sur l'intégrale eulérienne de seconde espèce ; par M. Gyldc'/i 897 et 942 Sur l'intégration des équations linéaires, par le moyen des fonctions abéliennes; par M. H. Poi/ictiié 9i3 Sur les formules de représentation des fonctions ; par M. P. du Bnis-Reyiiiond. giSet 9G2 M. le Secrctdiic pcriiéiucl signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, une Lettre do M. Hevmite à M. Mittag-Leffler, intitulée « Sur quel- ques points de la théorie des fonctions ». 955 Sur les fonctions fuclisiennes; par M. H. Poincaré gSy, 1198, 1274 et 1484 Sur les fonctions abéliennes; par M. H. Poincaré g58 Sur une classe de fonctions dont les loga- rithmes sont des sommes d'intégrales abéliennes de première et de troisième espèce ; par M . P. ÀppcU 960 Sur une classe d'équations diflërentielles linéaires à coefficients doublement pério- diques ; par M. Appcli. ioo5 Sur une propriété des formes trilinéaires; par M. C. Le Petite 1048 Sur les diviseurs des fonctions des pério- des (les racines primitives de l'unité; par M. Syhestcr 1084 Sur un système d'équations différentielles; par M. Halphen 1 101 Sur les formes trilinéaires; par M. C. Le Pai^e 1 1 o3 Sur la séparation des racines des équa- tions numériques; par M. X«o-Hc/7e. . . 1146 Sur l'intégration de l'équation aux déri- vées partielles du second ordre à deux variables indépendantes; par M. L.-F. Tiaquan 1 200 Sur les fonctions de deux variables qui naissent de l'inversion des intégrales de deux fonctions données ; par M. L. Fiichs 1 33o et 1 40 1 Sur les expressions des coordonnées d'une courbe algébrique par des fonctions fuchsiennes d'un paramètre; par M. E. Picard 1 332 Sur une propriété des fonctions unifor- mes; par M. H. Poincaré i335 Sur un système d'équations différen- tielles ; par M. Briosclii 1889 Sur les équations différentielles linéaires 5H5 ) Paycu.r-Ls ; Note de — Sur les M. Ollur 1444 — Di' la transplantation des os Expériences de transplantation osseuse inter-hu- maine ; par M. H\ Mac Ewen 1 4;o A.NATOMiK VÉGÉTALE. — Ordre do naissance (les premiers vaisseaux dans l'épi des Loliiim (deuxième Partie); par M. J. Trécid io3 — De l'existence de grandes cellules spira- lées, lépandues dans le parenchyme des feuilles de certains t'rinum; par M. A. 'l'récid 3ao — Cellules spiralées de très grande lon- gueur; par M. A. Trècul 49» — Hypertrophiée t multiplication des noyaux, dans les cellules hypertrophiées des plantes; par M. Ed. Pritlicu.c 147 Voir aussi li^ilaninur. AsTÉiiiES. — Sur les Étoiles de mer draguées dans les régions profondes du golfe du Mexique et de la mer des Antilles, par le navire The Blalw, de la marine des Etats-Unis; Note de M. Edm. Perrier. 59 .\sTno.NO.MiE — M. Mouchez fait hommage à l'Académie du Tome XXV des « Anna- les de l'Observatoire (Observations, 1870) 373 — Sur la parallaxe du Soleil ; Note do M. Faye 376 — Réponse à quelques critiques relatives à la Note précédente; par M. Faye 1071 — M. Chase adresse une Note relative à r « Astronomie cinétique » G83 — M. /. yinot met sous les yeux de l'Aca- démie un modèle de pied de lunette, |)ouvant remplacer à peu de frais un pied parallactique 938 — M. /. yinot soumet au jugement de l'Aca- démie une lunette construite d'après une idée que lui a suggérée M. Caussin. 1097 Voii' aussi Comètes, Géiidésir, Mécanique céleste, Lune, Nébuleuses, Observa- toires^ Planètes, Sileil, Venus [passages de), etc. Azote et ses composés. — Sur quelques composés complexes du soufre et de l'azote ; par il. Eug. Demarçay 726 B Baromètres. — Recherches de M. Fournier sur la baisse du baromètre dans les cy- clones ; Nut9 de M. Faye 22 — Baromètre fondé sur l'équivalence de la chaleur et de la iiression sur le volume d'un gaz ; par M. C. Dechamie 1 191 BoTAMQDE. — Sur Ic Theligortum cyno- crainbe, L. ; Note de M. J. Guillaud . . 2o5 — La phyllotaxie; Note de M. L. Baron.. . 1169 — Contributions à la flore cryptogamique de ( ' Pages. la pres(|u'ile de Banks (Nouvelle-Zé- lande) ; par M. L. Crie. i357 — Sur le Phytolaque dioïque; Note de M. Baltaml 1429 Voir aussi Anatomic vrgt'tii/eelP/iysiolugie 2'égétale. Botanique fossile. — Sur la découverte, à Nuirmoutiers (Vendée), de la flore éoi;ène à Sahcitites rinclrgatensis Sch.; Note de M. L. Crié ySg — Sur la préience supposée des Proléacées d'Australie dans la flore de l'Europe an- cienne ; par M. G. {le Suporta 1 1 3o — Surles genres/A7//iV///(,vi9//iV(, Carriith., et Goniolinn d'Orb.; par MM. G. deStiporla et A. -F. Mariim 1 1 85 et 12GS BoDSsoLEs. — M. L. Prigel adressa une Note intitulée « La rose azimutale » 171 — M. E. Dachemiii adresse une Note sur un système de compensateurs magnétiques, circulaires ou annulaires, pour la cor- rection des boussoles et des compas de mer 78Î Bno.ME ET SES COMPOSÉS. — Sur les bromures et iodures de phosphore; parM./. O:,'»'/-. 83 — Nouvelles combinaisons do l'acide brom- 537 ) hydrique et de l'acide iodhydrique avec l'ammoniaque; par M. L. Troost — Action de la lumière sur le bromure d'ar- gent; par M. G. Noël Bulletins bibliographiques, 5o, t5i, 208, 258,428,477,537, 76G, 801, 893, 97a, ioi5, 1070, II24) i'78, 1249, i36o, 1435, 1474, i53i. BuTïLiQUE (SÉniiî). — Action du perchlo- rure de phosphore sur l'aldéhyde isobu- tylique; par M. S. OEcoiutniidès — Préparation de l'acôtal isobutylique; par M. S. OEconnmidès — Action de l'ammoniaque sur le chlorure isobutylique; par M. S. OEconomiilès.. Bureau des Longitides. — M. le Ministre (le C Instruction jmbliquc informe l'Aca- démie ([u'une place de Membre du Bu- reau des Longitudes est actuellement vacante, par suite du décès de M. tle la Roclie-Poncié, et la prie de lui présenter deux candidats pour cette place — Liste de deux candidats présentée à M. le Ministre de l'Instruction publique pour cette place : 1° M. l'amiral Clone; 1" M. Bouquet (le la Grje Pages. 715 108 BB4 886 1235 i4oo i4S3 Candidatures. — M. F. Breton [. j I — Sur les silicomolybdates; par M. F. Pur- rncntier 1234 — Cyanures de sodium et de baryum; par Al . Joannis i33S — Sur les combinaisons de liodure de plomb avec les iodures alcalins; par M. .4. Ditie i34i — Cyanures de strontium, de calcium et de zinc; par M. Jcannls 1417 — Action du protoxyde de plomb sur les iodures alcalins; par M. A. Ditte i454 — Sur les carbonates basiques de chaux; \^&T yi. F.-M. Raoult 1457 — Inlluence de la concentration de l'acide chlorhydrique sur la disfoluticn du chlo- rure d'argent; par MM. F. Riiysscn el Eug. Vaiennc '459 — Action des acides arsénique el phospho- rique sur les tungstules de soude; par M. J . Lffiirt 14C1 — Sur le silicium ; par MM. P. Schutzen- Pa(;fs. berger et A. Co/s'in i5o8 - W. Mtnimcné adresse une réclamation sur un travail de M. Berthelot intitulé a Observations sur la densité de vapeur de l'iode » 1 36o - M. E.-J . Maumené adresse deux Noies Il Sur la production du cyanogène » et « Sur l'action do l'acide azotique el des métaux 972 • M. r//. iS/Y7/«e adresse une Note intitulée « État naturel des cyclides et des ency- clides ; cyclides multiples dans les trois règnes « y53 ■ M. E. DcUiiiricr adresse un Mémoire in- titulé « Preuves de l'unité de la matière et observations sur le.s éléments chimi- ques, etc. » 1177 Chimie AN'Ai.vngiE. — Sur un procédé do destruction totale des matières organi- ques, pour la recherche des substances minérales toxiques; par .M. -/.-G. Pou- rhet 232 — Sur un moyen nouveau d'analyse des huiles ; par .M. E.-J. Maumené 723 — Séparation de l'oxyde de nickel et de l'oxyde de cobalt; par M. G. Dchaux. 723 — M. E. 3Jiirc/uinil AÛreiSti un Mémoire in- titulé Il Dosage volumélrique de la po- tasse » 1 04 5 — .M. E. Maumené adresse la description et le dessin d'un» Appareil degazolyse ». CiiLuiE iNDisTRiELLE. — Sur la baryte em- ployée pour obtenir de l'arsenic avec l'acide arsénieux et les sulfures d'arse- nic; par M. Ch. Brame — Sur les déperditions de composés nilreux, dans la fabrication do l'acide sulfurique, et sur un mo\ en de les atténuer ; par .MM. Lasne et Bcnkcr 191 — Obser\ations de M.M. E. Duvillicr el J. Buisine sur une Note de M. L. Eisen- berg, ayant pour titre « Sur la sépara- tion de la Iriméthylamine d'avec les corps qui l'accompagnent dans le chlor- hydrate de Iriméthylamine du com- merce » aSo — Sur une cause d'altération des toiles; par .M. Balland 462 — Sur un procédé de fabrication industrielle du carbonate de potasse; par M. R. En- I 123 188 "cl . Sur le goudron de liège. Note de M. L. Burclet 728 Sur quelques procédés nou\eaux de dé- sulfuralion des dissolutions alcalines; par M. Sclicurer-Keslncr 878 Sur l'application des cristaux de chambres de plomb ; par M. SuUUot 881 ( '539 — Préparation industrielle de l'acide for mique cristallisrtble; par .M. LnHn — M. C. Tnrnbnr^ adresse des échantillons d'ambre jaune, formés de débris agglo- mérés sans le secours de corps étran- gers — M. Sidni adresse une Note sur la fabrica- tion d'un gaz éclairant par la distillation des matières fécales — M. /. Muret adresse un Mémoire portant |iour titre : « Nouvelle méthode pour reconnaître la quantité de liquide restant dans les vaisseaux en vidange » Chimie oroamiquk. — Sur la préparation di- recte des composés chlorés et bromes de la série méthylique, et particulièrement dn chloroforme et du bromoforme ; par M. AU). Damnisemi — Sur le cholestène (cholestérilène); par M. IV. -E. fVnlitzky — Sur la préparation de l'aldéhyde cro to- nique ; par M. Newburg — Sur des dérivés do l'acroléine ; par MM. E. GrimniLT et P. Adam — Action de l'acide chlorhydrique sur l'al- déhyde; par M. Hdiirint — Sur les bases pyridiques; par M. Oes- cliner fie Coniiick — Sur les produits de dédoublement des matières protéiques; par M. J. Bleu- narcl — Sur un homologue synthétique de la pelle- liérine; par iM. J. Éttird — Sur la transformation de la glucose en dextrine; par MM. F. Muscidus et J. Meyer — Sur uneamylamine active; par M. R.-T. Plimptnn — Sur le propylglycol actif; par MM. /.-./. Le Bel — Des produits de l'action du chlorhydrate d'ammoniaque sur la glycérine; par M. A. Etard — Sur les combinaisons de l'anhydride phtalique avec les hydrocarbures de la série de la benzine; par MiM. C. Friedel et J.-M. Crafts — Sur les amylamines secondaires et ter- tiaires dérivant de l'alcool amylique do fermentation; par M. R.-T. Vlimpton. . — Action du perchlorure de phosphore sur l'aldéhyde isobutyhque; par M. S. OEco. nomidès — Préparation de l'acétal isobutylique ; par M. S. OEconnmUlès — Sur les produits de la distillation de la colophane; par M. A. Renard — De l'action de la chaleur sur les bases io53 loSi 1079 P.Ti^es. Pages, aramoniées; par M A .-W . Hofmcmn . . g^e 145.0 — Action de l'électrolyse sur le toluène; par M. Ad. Renard 965 — Recherches sur la pipéridine; parM.,^. -//-". HiifntKtin g85 912 — Sur l'acide salicylique et ses applications; par M. Scldiimbcrger- 1042 — Sur les dérivés acétyliques de la cellulose ; I J3o par JI. Franeliimont - Sur l'action de l'acide snlfurique sur l 'an- hydrique acétique ; par M. Franrldwnnt . ■ Sur un réactif propre à distinguer les ptoma'i'nes des alcaloïdes végétaux; par MM. P. Brnuardcl et F. . Boitliiiy 1 o56 - Sur une combinaison diodoforme et de strychnine; par Ji. Le.rlrait 1057 — Sur un nouveau dérivé de la nicotine, 42 obtenu par l'action dn sélénium sur cette substance; par MM. A. Cahmirx et A. 1 9'j Etard — Sur les produits de l'action du perchlo- igC) rure de phosphore sur l'acroléine; par M . y lin Romhurgh 1 1 1 o 3oo — Sur la transformation de la morphine en codéine et en bases homologues; par 3o2 M. E. Grimaux 1 140 — Peptones et alcaloïdes ; par M. Ch. Tan- 41 3 'ft ii63 — Sur le pouvoir rotatoire de la codéine ar- tificielle ; par M. E. Grimaux 1228 4j8 — Action de l'ammoniaque sur le chlorure d'isobulylène; par M. S. OEcnnnmidès. i235 4G0 — Recherches sur les monamines tertiaires : action de la triéthylamine sur les pro- pylènes monobromés ; par M. £. Reboul. 1 422 528 — Sur la préparation de l'aldol ; par M. Ad. fVurtz 1438 53i — Recherches sur les monamines tertiaires ". action de la chaleur sur le bromure d'ai- 532 lyltriéthylammonium; parM. 7i. /{cio»/. 1464 — Sur un étlier cyanique du bornéol ; par M. A. Hatler 1 5i i 795 — M. Bertlielnt présente la seconde édition de son « Traité élémentaire do Chimie organique» ii33 Chimie végétale. —Sur un glycoside extrait 833 du lierre commun; par M. Z. Vernet.. M. //. Pellet adresse une nouvelle Note concernant la « relation entre la fécule 882 et les éléments azotés ou minéraux con- tenus dans la pomme de terre, et la fixité de composition des végétaux. ». . 4 —Sur ressei\ce de Henri hnnali, ou essence de bois de rose femelle; par M. H. Mo- 886 rin Sur l'essence de serpolet; par M. P. 887 Febve Voir aussi Economie rurrde . 3Go -65 998 1290 ( i5/,o ) Pages 242 353 Pai-.p'- 7.8 792 i58 Chirirgie.— Résection (le deux mètres d'in testin grêle, suivie de guérison; par M. E. Kœbcrlé 20? — MM. Sdva-Àianjo et /J/owrorco adressent une Note relative à « l'éleclrolyse ap- pliquée au traitement de l'éléphancie (éléphantia.îis des Arabes) » 477 Voir aussi Anaumiie palhologiiiiie. Chlorires. — Action de l'acide chlorhj'dri- que sur les chlorures métalliques; par M. A. Ditte — Combinaisons de l'acide clilorliydrique par le biclilorure de mercure: par M . J. Diiic. — Solubilité du chlorure d'argent dans l'acide chlorhydrique, en présence de l'eau ou des chlorures métalliques peu solubles; par MM. Rnysscn et Eng. f^n- rcnne 52 i — Action do l'acide chlorliydriijue sur le chlorure de plomb; par M. A. Diiir. . . — Préparation et propriétés du protochlo- rure de chrome : par M. H. Moisisan.. . — Sur les hydrates formés par le chlorure de calcium ; par M. H. Lrscœur — Sur la solubilité du chlorure mercureux dans l'acide chlorhydrique; par JIM. /•'. Riiysscn et Eiijj. Varcnnc 1 1 0 1 — Influence de la concentration de l'acide clilorliydrique sur la dissolution du chlo- rure d'argent; Note de MM. Jinysscnel Varcnne i.'iSg Choléra. — M . K.Uiirnivski adresse une Note relative au choléra ijS — Un Anonyme adresse une Note relative au choléra, avec la devise « Non licet omnibus adiré Lulaetiam » 683 — M. G. Ziimboni adresse une Note relative à un remède contre le choléra 912 — M. Chabnsstt adresse, pour le Concours du prix Bréant, deux Brochures impri- mées et un Mémoire manuscrit ioj4 — M. /. liiiinct adresse une Lettre destinée au Concours du prix Bréant 1097 — M. Dumet adresse une Note relative au traitement du choléra 1178 Cholestène. — Sur le cholestène (cholesté- rilène) ; par M. E. ff'atitzky TgS Chrome et ses co.mposés. — Préparation et propriétés du protoclilorure do chrome et du sulfate de prutoxyde de chrome ; par M. H. Moissan -92 — Sur le prolobroniuie et le protoiodurede chrome, et sur l'oxalate de proloxyde de chrome; par M. H. Mnissnn io5i Cobalt. — Séparation de l'oxyde de nickel et de l'oxyde de cobalt; par M. G. Del- vaux 723 Codéine. — Transformation de la morphine en codéine et en bases homologues; par 51 . E. Crii>inii.r 1 1 4" — Sur le pouvoir rota toire de la codéine ar- tificielle; Note de M. /;'. Grimnux 1228 Colophane. — Sur les produits de la distil- lation de la colophane; par M. S. lie- nard 887 Comètes. — Observations de la comète f 1S80 (Pochiile), faites à l'Observatoire de Paris ; par M. G. Bigoiinlnn 117 — Éléments et éphémérides de la comète./ 1888 (Pechiile); par M. G. Bigoun/nn. 172 — Observations de la comète Faye, faites à l'Obserxatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) ; par MM. /'. Tisserand et G. Bignitrdan OOo — Observations de la comète ./ 1880 (Pe- chule), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest); par M. G. Bif;nurd4o9 — M. R. Arnoia: adresse une Note sur les medleures dispositions à adopter pour la construction des machines dynamo- électrit|ues 1 53o Voir aussi Piles électriques. ( i544 ) Pages Pages. E.UBBY0L0GIE. — Formation du blastoderme chez les Aranéides ; par M. A. Sa- batier 200 — Sur l'histolyse des muscles de la larve, durant le développement poslembryon- naire des Diptères; par M. H. Vial- laiies 4 • 6 — Sur l'embryogénie des Ascidies du genre Lithnnt'pliria ; par M. A. Giaril i35o — Sur la morphologie des enveloppes fœtales des Cheroptères; par M. H.- A. Robin 1 354 Voir aussi Zoologie. EiiBATA. — 208, 260, 372, 4^8, 480, 974, 1018, I iSo. Essences. — Sur l'essence de Henri hanali, ou essence de bois de rose femelle ; par M. H. Morin 998 — Sur l'essence de serpolet ; par M. /'. Febve 1 290 Étoiles. — Sur la Photographie stellaire; Note de M. H. Draper 964 — M. d'Abbailif présente, de la part de M. E.-J . Stone, un Catalogue de douze mille quatre cent quarante et une étoiles i358 Voir aussi Xébuleitses . Étoiles filantes. — Observations des Per- séides à l'Observatoire de Toulouse en 1 880 ; par M. Baillnml 284 — M. J. Btiudoin communique l'observation qu'il a faite île deux météores, près le Nouvion-en-Thiérache 10G9 Éther. — Sur un éther cyanique de bor- néol; par M. A. Htiller i5i i Fermentations. — Sur la fermentation de l'urée ; Note de M. C/i . Ric/iei 730 — Sur les parties du pancréas capables d'agir comme ferments; par M. A. Béchanip 142 — De la puissance toxique des microzymas pancréatiques en injections intra-vei- neuses; par MM. /. Béchamp et E. Battus 745 — Sur l'origine rénale de la néfrozymase; par MM. /. Béchamp et Baltiis 1009 — De la non-existence du Microzyma crctœ; Note de MM. Chamberland et Roux. . . i iC5 — Sur les microzymas géologiques; réponse à la Communication précédente ; par M. A. Béchanip 1 29 1 — Sur la non-existencedu Microzyma cretœ; réponse à une Note de M. A. Béchamp ; par MM. Cliambcrland et Raux i347 — Du rôle et de l'origine de certains micro- zymas ; par M. A. Bécluimp 1 344 — Sur les microzymas de la craie; réponse à la Note de MM. Chamberland et Roux ; par M. A. Béchamp 1467 Voir aussi Virulentes (Maladies). Gaz. — Sur l'écoulement des gaz; Note de M. Neyreneiif. , Recherches sur les changements d'état dans le voisinage du point critique de ( i5/,5 Pages. température; par MM. L. Cailletet et P. HaïUcfeuille 840 — Sur la viscosité des gaz; par M. //'. Cnwlips 862 — Recherches sur la liquéfaclion des mé- lani;es gazeux; par MM. L. Cailletet et P. HdiilefeuUle 90 1 — Sur les densités de l'oxygène, de l'hydro- gène et de l'azote liquéfiés, en présence d'un liquide sans action chimique sur ces rorps simples; par MM. L. Cailletet et P. Haulefeiiille 1 08G — Sur l'état liquide et l'état gazeux ; par J.-D. Ha/tnav 1 336 GÉODÉSIE. — Sur un procédé d'observation astronomique à l'usage des voyageurs, les dispensant de la mesure des angles pour la détermination de la latitude et du temps sidéral; par M. Ch. Rouget. 27 — Sur un procédé d'observation astronomi- que à l'usage des voyageurs, les dis- pensant de la mesure des angles pour la déterminaison de la longitude; par M. Cli. Rouget 69 GÉOGRAPHIE. — Découvertes dans l'Afrique équatoriale. Rencontre de MM. de Brazza et Stanley; Note de MM. de Lesseps et (le Quatrefages 1 1 4 — M. A. rPAbbadie fait hommage à l'Aca- démie d'un Opuscule a sur les Oromo, nation africaine désignée sous le nom de Galla » 116 — Carie de la partie centrale des Pyrénées espagnoles; par M. F. Schrader ÎGg — M. f/ifZe.f.ff/w fait hommage à l'Académie do la cinquième série des « Lettres, Journal et Documents pour servir à l'histoire du canal de Suez » 44' — Sur le Rafiport de M. le commandant Roudaire, relatif à sa dernière expédi- tion dans les chotts tunisiens; Note de M . de Lesseps 1 309 — Réponse de M. E. Cosson aux observa- icns présentées par M. de Lesseps. . . . 1387 — Sur le projet de mer intérieure de M. Rou- daire ; réponse aux observations de M. Cosson ; par Jf. , par M. Ch. Grad 398 — M. Dumas présente, au nom de M. Char- pentier, une Lettre adressée par Ampère à la Commission administrative de l'Aca- démie, à propos des dépenses occasion- nées par ses recherches sur l'électricité dynamique 398 — M. h Seirctaire perpétuel donne lecture d'une Lellre, adressée à Lacroix par Ampère, à l'époque OÙ il était professeur au Lycée de Lyon 953 — M. le Secrétaire perpétuel lit, à la suite de celte Lettre, les conclusions d'un Rapport fait à l'Académie, le lundi 29 Lierminal an XII, par Biot gSS — M. Despeyrous annonce à l'Académie qu'une statue doit être élevée à Fermai, à Beaumonl (Tarn-et-Garonne) 5o2 — M. L. Lalanne présente, au nom de M. A. Favaro, un volume portant pour titre « Galileo Galilei, ed il Dialogo de Ceccho di Ronchilli da Bruzene, in per- puosito de la slclla nuova » 765 — M. le Secrétaire perpétuel donne com- munication d'une Lettre par laquelle M. P. Godrori fait hommage à la Biblio- thèque de l'Institut de la collection des Mémoires publiés par son père 856 — M. le Secrétaire perpétuel signale une Notice biographique sur M/c/ic/C/iaifei'. giB — M. \e Secrétaire perpétuel signale un Rap- port de M. H. Bouley sur les travaux de M. Pasteur ioo3 — M. le Secrétaire perpétuel signale une Brochure de M. Pli. Gilbert inlilulée « Michel Chasles > 1 1 45 — M. le Sous-Secrétaire et État auMinistère des Beaux-Arts informe l'Académie qu'il a commandé pour l'Inslitul les bustes en marbre de Le Verrier et d'Élie de Beaumonl 1 27a — M, Collad'in fait hommage à l'Académie de la reproduction d'une esquisse repré- sentant la tète, vue de profil, de Ch. Sturm à l'âge de dix-neuf ans i3y6 — M"° M. de Jouffroy adresse une Lettre relative aux droits de priorité de Claude de Joiiffroyi\ l'invention dupyroscaphe. i473 — M. L. Lidannc fait hommage à la Biblio- thèque de l'Institut d'une bibliographie mathématique de Scheibel el d'une Table des matières manuscrite, rédigée par lui, par ordre alphabétique d'auteurs, de la Cl Bibliolheca matheniatica » de Murliard i483 Huiles. — Sur un nouveau moyen d'analyse des huiles; par M. E.-J. Maumené . . . 723 Hydraulique. — Rapport de M. Tresca sur un Mémoire de M. Graeff, relatif aux expériences faites au réservoir du Furens sur l'écoulement des eaux 1 1 35 — Sur un moyen nouveau d'accélérer le service des écluses de navigation; par M. A. de Caligny 1 265 — Sur les moyens d'épargner l'eau dans les écluses dhei Jumelles , et d'en accélérer le service; par M. A. de Caligny iSgS — Machines élévatoires ; par M. F. de Ro- milly 1 4 1 3 — Appareils pneumatiques : pnéole, spirelle ; par M. F. de Romilly 1 5oG Hydrocarbures. — Combinaisons de l'anhy- drique phtalique avec les hydrocarbures de la série de la benzine ; par MM. C. Fricdel et J.-M. Crafts 833 Hydrologie. — M. \ Inspecteur général de la Navigation adresse les états des crues et des diminutions de la Seine, observées ( >547 Pages. au pont Royal et au pont de la Tour- nelle, pendant l'année 1880 69 — Sur les crues de la Seine pendant l'hiver de 1881 ; par M. G. Lemoine gSS — M. Dausse fait hommage à l'Académie d'une Brochure intitulée « Question de l'Isère à Grenoble » 171 — Sur le grand canal de l'Est et sur les machines établies pour en assurer l'ali- mentation 274 — M. J. Marques transmet à l'Académie une Lettre renfermant des détails sur le puits artésien qu'il a fait creuser à l'île Oahu de l'archipel Hawaïen 1069 Voir aussi Hydraulique. Htgiène publique. — M. E. Haunet adresse une Note sur un moyen d'atténuer les inconvénients ou les dangers que présen- tent les produits de la combustion sortant des cheminées des machines à vapeur 24 — Sur l'action désinfectante et antiputride des vapeurs de l'éther azoteux ; par M. Peyrusson 442 ) Pages M. Bouxsingault présente à l'Académie, au nom de M. Bcznnçon, le « Rapport général sur les travaux du Conseil d'hviîiène publique et de salubrité »... 684 M. Z.. Z)i".vrrr;/.radressedes représentations graphiques de diverses données météo- rologiques, se rapportant aux études d'Hygiène 972 Sur les altérations du lait dans les bibe- rons, constatées en même temps que la présenced'une végéta tioncryptogamique dans l'appareil en caoutchouc qui s'adapte au récipient en verre; par M.//. Fauvel II76 M. J.-L. Krarup-Hansen adresse un Mémoire intitulé « Ventilation modérée, spécialement à l'égard des écoles » 1827 Sur un appareil destiné à supprimer les dangers des poêles mobiles; par M. Go- defrojr 1434 M. /. .Jeare adresse un nouvel échantillon de pain de viande, préparé avec de la viande pulpée et de la dextrine 14 35 I Indices de réfraction. — Application des franges de Talbot à la détermination des indices de réfraction des liquides; par M. H. Huriori 452 Infectieuses (Maladies). — Noir Firulentes [Maladies). Iode et ses composés. — Sur la densité de vapeur de l'iode; par M. J.-M. Crajts. 39 — Sur les bromures et iodures de phos- phore; par M. /. Ogier 83 Nouvelles combinaisons de l'acide brom- hydrique et de l'acide iodhydrique avec l'ammoniaque; par M. L. Troost 715 Combinaisons de l'iodure de plomb avec les iodures alcalins ; par M. A. Bitte . .. i34! Action du protoxyde de plomb sur les iodures alcalins; par M. A. Ditte 1454 Réclamation de M. Maumené, à propos d'une Note sur la densité de vapeur de l'iode i36o Lune. — Note sur la photographie de la lumière cendrée de la Lune; par M. J. I Janssen 496 | Sur les ascensions droites de la Lune observées à Alger par M. Trépied ; Note de M. Fare 1 3o5 M Magnétisme. — Sur la possibilité de faire servir l'aiguille aimantée à mesurer la vitesse avec laquelle le Soleil tourne autour de son axe; Note de M. Quel.. . 336 — Recherches sur le magnétisme spécifique de l'ozone ; par M. H. £ea/uerel 348 — Anomalie magnétique du fer météorique de Sainte-Catherine; Note de M. J. Lawrence Smith 813 Magnétisme terrestre. — Sur les relations entre les taches solaires et les variations magnétiques; Note de M. M. IFolf. ... 861 — Sur l'observation des variations magné- tiques dans les régions polaires aus- trales; Note de M. Mascart 1096 MÉCANIQUE. — M. Resal fait hommage à l'Académie du Tome VI de son « Traité de Mécanique générale » 441 p — M. C. Viry adresse une Note inlitulée « Du choc entre prismes élastiques; durée, intensité, déformations, vitesses finales » — M. Svilokossitcli adresse une Note sur le problème du mouvement d'un système de points matériels qui s'attirent ou se repoussent en fonction de leurs distances respectives — M. Sire présente à l'Académie un instru- ment destiné à mettre en évidence la loi de Foucault relative à la dé\iation apparente du plan d'oscillation du pen- dule MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport de M. Bresse sur un Mémoire do M. S. Périsse, intitulé « Des causes qui tendent à gauchir les poutres des ponts en fer, et des moyens de calculer ces poutres pour résister aux efTorts (gauchissants » — Théorie générale des transmissions par câbles métalliques, règles pratiques; par RI . H. Léaule. — M. P. Micitnels adresse la description d'un « appareil rotatif à rotation conti- nue « — M. E. Arnndin adresse un Mémoire relatif à l'influence de la nature des peintures sur les câbles des ponls sus- pendus — M. Z.. Pcrissoud adresse la description et le dessin d'un moteur — M. i'. Diiffaud adresse une « Étude sur les formes rationnelles à donner aux grands supports isolés en maçonnerie, soumis à l'action de leur propre poids, d'une charge sur le sommet et de forces tendant à les renverser — M. Gcrheatit adresse, pour le Concours du prix de Mécanique de six mille francs, un Mémoire portant pour titre : « Propulseur Gerbeaut » MÉCANIQUE CÉLESTE. — Sur le développement périodique d'une fonction quelconque des rayons vecteurs de deux planètes; par M . F. Tisserand — Sur la détermination des masses de Mer- cure, de Vénus, de la Terre, et de la parallaxe solaire; par M. /'. Tisserand. — Sur les inégalités à longues périodes dans les mouvements des corps célestes; par M. Gykién — Sur la théorie du mouvement des corps célestes ; par M. Grldén — M./'. i>/o««over adresse un « Essai d'une théorie ries forces cosmiques, basée sur les mouvements de la matière pondé- rable seule » 09 ion ( '548 ) âges I Pa[;es. I — M. Tanguy adresse une Note intitulée I « Loi de la projection des corps céles- I tes» i36oeti474 207 — M. Laborde adresse une Note intitulée « .Attraction universelle » iJ3i I MÉc.vNiQUE MOLÉcuLMRE. — Sur Ics surfuces de révolution limitant les li(iuides dénués ! de pesanteur; par M. J. Terqticm.. . . 407 2 J6 MÉDAILLES COM.MÉS10RATIVES. — M. de Qiia- trefages présente à lAcadémie, au nom du Comité de la médaille de M. Milne Edirards, un exemplaire de cette médaille 807 995 j MÉDECINE. — Sur un moyen simple do ramener à la vie les nouveau-nés en état de mort apparente; par M. G«yard . . . — Sur l'absorption des eaux minérales par la surface cutanée; par M. Cliam- pouillon 948 — De la dissolution des fausses menbrancs 1 de l'angine couenneuse par les appli- ! cations locales de papaïne; par M. E. 996 Boiichut 1433 — M. /'. Biirq adresse un Mémoire intitulé « Prophylaxie de la phlhisie pulmonaire, 893 pulinomètre gymno-inhalateur Sgî M. Lurrey présente, de la part de M. le général Bcirnes, le premier volume de r « Index-Calalogue de la Bibliothèque 972 de l'Office du chirurgien général de l'armée des États-Unis d'Amérique, à 1 123 Washington » 49 — M. le Mini sire de la Guerre adresse le tome XXXVI (3" Série) du « Recueil des Mémoires de Médecine, de Chirur- gie et de Pharmacie militaires » 855 — M"' Detacotir adresse une Note « Sur un 1194 remède contre les dartres et les affec- tions de la peau » 1 178 • M. Ch. .fi/v7wc demande l'ouverture d'un pli cacheté contenant une Note intitulée 194 « Emploi contre les maladies de la peau du topique Corne et Demeaux, modifié par M. Ch. Brame » i36o Voir aussi Choléra, Pli^siologie pacliolo- 154 ê^"7"^i Virulentes [Maladies), etc. MÉTÉORITES. — Examen lithologique et géolo- gique de la météorite tombée à Soko- 653 Banja, enSerbie; par M. 5/rt«. i^/e«w>r 33i - Anomalie magnétique du fer météorique de Sainte-Catherine; par M. /. Ltiw- lo33 rence Smith 843 — Météorite tombée à Louans (Indre-el- 1262 Loire) le i5 janvier i845, et dont la chute est restée inédite; Note de M. Daiibrée g84 — Nodule de chromite dans l'intérieur du fer 2j7 méléoriquede Cohahuila (Mexique ) ( mé- ( i549 téorite de Bulcher); par M. Lmvrcncc Smith 99 1 MÉTÉOROLOGIE. — Recherches de M. Faur- nicr sur la baisse du baromètre dans les cyclones; Noie de M. Fnye 22 — Faits pour servira l'éturlc de la formation des brouillards; par M. Cli. André. ... 46 — Sur la formation d'une couche mince de glace à la surface de la mer, observée à Smyrne ; par M. Carpentin 48 — Sur la production du verglas; par M. Minary i49 — Sur une chute de grésil à Genève, le 19 janvier; par M. D. CoUadon 2i3 — M. R. Couton adresse une Note relative à la formation de la grêle 537 — M. le Sccrclaiic jinpétuel signale un Rapport de M. Duchartic « Sur l'hiver de 1879-1880 pl sur les dégâts qu'il a causés à l'horticulture » i ig4 — Mémoire sur la température de l'air à la surface du sol et de la terre jusqu'à 36"' de profondeur, ainsi que sur la tempé- rature de deux sols, l'un dénudé, l'autre couvertde gazon, pendant l'année 1880, et sur la pénétration do la gelée sous ces deux sols; par MM. Ednt. liecr/iicrcl ut H. Becquerel 1 253 — Sur les prolégomènes d'un nouveau Traité de Météorologie, publié en Italie par M. Diamilla-Muller; Note de M. Fnye.. 1481 — M. F. Larroqiie adresse un Mémoire intitulé « Doctrine météorologique. La prévision du temps » 1271 Voir aussi Physiian i65 — Sur un nouveau dérivé de la nicotine, obtenu par l'action du sélénium surcetle substance ; par MM. M. Cahours et A. Etard 1 079 Nitrates. — M. Boussingouli présente un Mémoire sur la dissociation do l'acide des nitrates, pendant la végétation ac- complie dans l'obscurité 11 34 NiTRiFicATio.N. — Quelques faits pour servir à l'histoire de la nilrification ; par MM. P. Hautefeuille et /. Chappuis.. i34 Nominations de Membres et de Correspon- dants DE l'.\c\dé.mie. — M. Gnuld est élu Correspondant, pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Peters 24 — M. Oswa/d Hcer est élu Correspondant, pour la Section de Botanique, en rem- placement de feu M, Schimper 171 — M. Clos est élu Correspondant, pour la Section de Botanique, en remplacement de feu M . Godron 2 1 5 — M. Jordan est élu Membre de la Section de Géométrie , en remplacement de M. Chastes M. de Gasparin est élu Correspondant pour la Section d'Économie rurale, en remplacement de feu M. Kuldmann.. . ( i55i Pa(;es. "49 1090 Pages. — M. Fouque' ftiX élu Membre de la Section de Minéralogie, en remplacement de M. Delesse 1897 o OBSERVATOinES. — M. Mouchez fait hommage à l'Académie du Tome XXV des a An- nales de l'Observatoire de Paris (Obser- vations, 1870) » 373 — Remarques de M. Mouchez, à propos des Observalionscommiiniquées parM. Tré- pied, sur la transformation de l'Obser- vatoire d'Alger en Observatoire astro- nomique 5o6 — M. Fare présente à l'Académie le pre- mier 'Volume des « Annales de l'Obser- vatoire de Toulouse » ioo3 — M. le Secrétaire perpétuel signale un Volume des « Annales de l'Observatoire de Paris », contenant les observations de 1878 1097 — Sur l'ancien Observatoire du Caire ; Note de M. de Lesseps 1 1 8 1 — M. Fnye présente, de la part de S. M. l'Empereur du Brésil, le premier fasci- cule du Tome I des « Annales de l'Ob- servatoire impérial de Rio-Janeiro »... i365 Oiseaux. — Observations sur les Oiseaux de la région antarctique; par M. Alph.- M'dne Edwards 2)1 Optique. — Sur la double réfraction ellipti- que et les trois systèmes de franges ; par M . Croidlebois 297 — Application des franges de Talbot à la détermination des indices de réfraction des liquides ; par M. Hurion 45» - Sur la double réfraction circulaire et la production normale des trois systèmes de franges des rayons circulaires; par M. Croullcbois 5i9 — Sur un appareil synthétique reproduisant le phénomène de la double réfraction circulaire; par M. Gour 703 — Production normale des trois systèmes de franges des rayons rectilignes; par M. CrouUebois 1008 — Sur la théorie de la polarisation rolatoire; par M. E. Mallard ii55 — Sur une loi simple relative à la double réfraction circulaire naturelle ou magné- tique ; par M. M. Cornu t365 — M. IVatteau adresse un Mémoire relatif aux conditions d'émergence des rayons lumineux dans les prismes 445 — M. Jnubert donne lecture d'un Mémoire relatif à diverses modifications qu'il a apportées à plusieurs instruments d'Op- tique 996 Voir aussi Vision et Physique mathéma- tique. Ozone. — Quelques faits pour servir à l'his- toire de la nitrifiralion; par MM. P. Haulefeuide et /. Cliappuis i34 — Recherches sur le magnétisme spécifique de l'ozone ; par M. H. Becquerel 348 Paléontologie. — Ancienneté de X Elephas primigciiius (Blum.) dans le bassin sous- pyrénéen; Note de M. A. Caravcn- Cacliin 47^ — Ossements humains trouvés dans le dilu- vium de Nice ; e.xamen de la question géologique ; par M. Dcsor 746 — Ossements humains trouvés dans le dilu- vium de Nice; description des osse- ments ; par M. Niepce 749 — Ossements trouvés dans le diluvium de Nice; détermination de la race; par M. de QuiUirjages 760 — Sur un nouveau genre de poisson pri- maire ; par M. A. Gaudry 752 — Sur les dilférentes espèces d'Ours dont les débris sont ensevelis dans la caverne de Lherm (Ariège); par M. H. Filhol. . gag Sur les plus anciens Reptiles trouvés en France ; par M. A. Gaudry 1 143 M. Richard annonce à l'Académie la découverte d'une caverne renfermant un grand nombre de débris préhistori- ques 1249 Sur la faune carbonifère de Régny (Loire) et ses relations avec celle de l'Ardoi- sière (Allier); par M. A. Julien i43i M. A. Manchet adresse la description d'un objt't en terre cuite trouvé dans une carrière de sable ouverte au voisi- nage de la commune de Butteaux, dans le déparlement de l'Yonne i53o ( i552 P;H;t'i. Pabatonnerres. — M. Mrhins fait rrssortir l'éronomie que peimetira de réaliser l'emploi des paratonnerres de son sys- tème 536 Pendule. — Influence des variations de la pression atmosphérique sur la durée des oscillations d'un pendule ; Note de M. Sninl-Lniip ' i'jo — Observations de M. Trescn relatives à la (communication précédente 149" — M. iS/rf présente un instrument destinée mettre en évidence la loi de Foucault relati\e à la déviation apparente du plan d'oscillat.ion du pendule 996 Pepto>es. — Pepiones et alcaloïdes; Note de M. Ch. Taiiirt 1 163 Phosphorescence. — Action de la lumière sur les corps phosphorescents; par M. Clémnndiit 1 107 — Observation de M. Dumns relative à la Communication précédente 1 107 — Remarques de M. Btxqiierel snr la même Communication 1107 Photographie. — Présenlalionduneépreuve pliotiigraphiar année 65o Protéiqles (Matières). — Sur les produits de dédoublement des matières protéi- ques; par M. ^. Bleunwd 4^8 Ptomaïnes. — Sur un réactif propre à dis- tinguer les ptomaïnesdes alcalo'ides vé- gétaux; par MM. P. Brouardel et E. Bniilmy io56 PïRiDiQiEs (bases).— Sur les bases pyridi- ques; Note de ^\.ŒschnerdeConiitck. 4'3 R Radiophonie. — Sur la radiophonie; Notes de M. E. Mcrcadicr 409 et 45o — Sur la radiophonie produite à l'aide du sélénium ; par M. E. Mercndier 705 — Sur la construction de récepteurs pholo- phoniques à sélénium; par M. E. Mcr- cadicr 789 — De la production du son par la force du rayonnement ; Note de M. A. Gralinin Bell 1206 — Sur la radiophonie : thermophone repro- duisant la voix; Note de M. E. Mcrca- dicr 1224 el 1226 — Sur l'influence de la température sur les récepteurs radiophoniques à sélénium; Note de M. E. Mcrcadicr 1407 — M. G. de Lalagadc fait connaître les expériences qu'il a faites pour modifier le récepteur du photophone i53o Rayonnante (C-ualeir). — Sur la loi du rayonnement; Note de M. J. Fiollc. . . 1204 — Sur le miroir conique; réponse à une Communication de M. Pifre ; par M. Moiiciiol 1 285 Refroidissement. — Du pouvoir refroidis- sant des gaz et des vapeurs ; Note de M. ff^'itz 4o5 Salicylique (.\cide). — Sur l'acide salicy- liqueetsesapplications; par M. Scldum- berger 1042 Sections de l'Ac.\dé.«ie. — La Section de Géométrie présente la liste suivante de candidats à la place laissée vacante par le décès deM.ChasIes: 1° ^L C. Jordan; 2° M. G. Darbnux; 3" M. Laguerrc; 4° MM. Halphen, Mannheim; S^MM. ^p- pell, E. Picard, Puincaré 801 — Liste des candidats présentés par la Sec- tion de Minéralogie, pour la place laissée vacante par le décès de M. Delesse : 1° M. Foiujué ; 2° MM. Gaudry, Haute- feuille, Mallard 1 896 SiLiciiM. — Sur le silicium ; Note de MM. P. Schiitzcnberger et J. Colson Soleil. — Sur la possibilité de faire servir l'aiguille aimantée à mesurer la vitesse avec laquelle le Soleil tourne autour de son axe ; par M. Quet — Observations des taches, des facules et des protubérances .solaires, faites à l'Observatoire duCollège romain pendant le dernier trimestre 1880; par M. P. Tacchirà 5o2 i5o8 336 ( i555 Pages. — Sur les rfilations entre les taches solaires et les variations macinétiques ; par M. R. U'olf ." S6i — M. Ch.-l'. Zenger adresse une photo- graphie du Soleil, prise à Prague le 19 juillet 1879, pendant une éclipse partielle 53; Voir aussi Spectroscnpie. Spectroscopie. — Étude sur les spertropho- tomètres; par M. yt. Crovit 36 — De la recherche des composés gazeux et de l'étude de quelques-unes de leurs propriétés à l'aide du spectroscope; par MM. P. Haiitefciiillc et /. Chappuis . . 80 — Observations de M. Bcrthclot relatives à la Communication précédente 82 — Minimum du pouvoir de résolution d'un prisme; par M. Tlinllon 128 — Sur l'élargissement des raies de l'hydro- gène ; par M. Ch. FU-vez Sai — Sur la distribution de l'énergie dans le spectre solaire normal; par M. S.-P. Lnrigley 701 — Sur les raies du fer dans le Soleil ; par M. N. Lockyer 904 — Sur les spectres phosphorescents discon- tinus, observés dans le vide presque par- fait; par M. IV. Crookcs 1281 Pages. — Observations de M. Edm. Becquerel re- latives à la Communication précédente. 1283 — Sur l'emploi de prismes à liquides, dans le spectroscope à vision directe; par M. Ch.-r. Zcngcr i5o3 SraÉROÏDAL (État). — M. P. -H. Boiitigny appelle l'attention sur une particularité observée par lui dans l'état »phéioïdal. 100 Statistique. — M. le Ministre de PAgricul- Uire et du Commerce adresse « l'An- nuaire statistique de la France pour 1880 » et le Tome VII de la a Statis- tique générale de la France n 68 Strychnine. — Sur une combinaison d'io- doforme et de strychnine; par M. Lex- trait 1067 Sulfites. — Sur l'hydrosulfite de soude; par M. P. Schûtzenberger 875 Sl'lfurique (Acide). — Sur les déperdi- tions de composés nitreux, dans la fabrication de l'acide s\dfurique, et sur un moyen de les atténuer; par MM. Lasne et Benker 191 — Sur l'action de l'acide sulfurique récem- ment chaulfé à 32o" ; par M. E.-J . Mau- mené 7^ï — Sur l'application des cristaux des cham- bres de plomb; par M. Sulliot 881 Télégraphie. — Sur la production designaux intermitents, à l'aide de la lumière élec- trique; par M. E. Mercndier i3i Téléphones. — M. Seidecq adresse une Note sur les « transmissions téléphoni- ques sans fils conducteurs » 256 — Sur les causes perturbatrices des trans- missions téléphoniques; par M. A. Giiiffe 790 et 1009 Voir aussi Coride/i.sviteurx électriques et Radlitphnnic. Températures. — Thermo-régulateur pour les hautes températures ;parM.c/Vrio/?- val • 76 — Expériences faites dans les usines du Creuzot pour la mesure optique des hautes températures; par W.A. Crova. 707 — Sur un nouveau ihermographe ; par M. Murer i44i Thermochimie. — Sur l'oxyde rie fer magné- tique ; Note de M. Bertltelnt 17 — M. Berihelot fait hommage à l'Académie du Su|iplémenl à son « Essai de Méca- nique chimique » 1 53 — Sur la formation thermique des carbures pyrogénés ; par M. Bertlielot 266 Quelques remarques sur les caractères des gaz et vapeurs organiques chlorés; par .M. Bertlielot 267 Action des hydracides sur les sels halo- gènes renfermant le même élément ; par M. Bertlielot 435 Sur les chaleurs de combustion do quel- ques alcools de la série allylique et des aldéhydes qui leur sont isomères; par M. fV. Louguinine 455 Sur les déplacemenis réciproques des hy- dracides ; par M. Bertlielot 488 Sur les chaleurs dégagées dans la combus- tion de quelques substances de la série grasse saturée; par M. fF . Louguinine. Sib Recherches sur les éthers formiques; par MM. Bertlielot et Ogier 669 Sur les chaleurs de formation du diallyle des corps chlorés et de l'aldéhyde ; par M.M. Bertlielot et Ogier 769 Essai d'application du principe de Carnot aux actions électrochimiques ; par M. C. Chaperon 786 Sur l'alcoolate de chloral ; par M. Ber- tlielot 826 Sur le peroxyde d'éthyle; par M. Ber- ( irô6 ) Pages thelot 895 — Sur les chlorures, bromures etiodure de soufre ; par .M. /. O^icr 992 — Sur le nilralo de diazobenzol ; par 1\I.M. Berllulot et Vifille 1074 — Recherches sur le sulfure d'azole; par MM. Bcrthelot et Vieille iSoy — Sur la chaleur déformation de l'oxychlo- rure de calcium ; par M. André \j,bi Thermodynamiouk. — Sur la théorie de la chaleur; Noie de M. H. Rcsal i 5; Toxicologie. — Expériences montrant i|ue la thiotélrapyritiine et l'isodipj ridine ne sont pas douées du pouvoir toxique que possède la nicotine, dont elles sont des dérivés; Note de M. ftilpinn i65 — Du m'boundou ( poison d'épreuve des Gaponais); par M.\l. Ed. Hcrkcl el Fr. Scidiigdenliaiijfcn 34 1 — Permanence de l'acide cyanhydrique chez les animaux intoxiqués par celte sub- stance; Note de M. Cli. Brame 426 — M. Ch. Brame siirnule la loniiue conser- Pages vation des animaux empoisonnés par l'acide cyanhydrique 893 — Sur l'aclion lMxi(iue du suc de manioc par M. lie Lacerda 1116 Voir aussi PInsiolugie animale. Tourbes. — Étuiles sur les tourbes dos terrains cristallisés du Finistère; par M. de Molon 139 Trichi.nose. — Contribution à l'étude de la trichinose; par M. /. Cltati/t 463 — De la présence des trichines dans les viandes de porc d'importation améri- caine ; Note de M. Bouliy 496 — Sur la présence de la trichine dans le tissu adipeux ; par M. /. Chatiri -Sy — Trichines enkystées dans les parois intes- tinales du porc; par M. /. Clintin .... io65 — Sur la formation du kyste dans la trichi- nose musculaire; par il./. CJiaiin... iSîS Tungstène et si;s co.mposés. — Action des acides phosphorique et arsénique sur les tungstates de soude; Note de M. J. Li'lorl 1 46 1 ■VÉNUS (PASSAGE DE). — M. Ch. Hatt se met à la disposition de l'Académie pour l'ob- servation du passage de Vénus en 1882. aâ — Sur les observations do contact faites pendant le passage de Vénus du 8 décem- bre 1874; Note de M. /'. Pui.'.eux 481 — Sur lesmesuresmicromélri(]uesetTectuées pendant le passage de Vénus du 8 dé- cembre 1874 ; Note de M. A'. Puiseuj: . 808 — Note sur les mesures micrométriques du passage de Vénus sur le Soleil; par M. Mouchez 8 1 3 — M. le Secrétaire perpétuel dé[>Oie sur le Bureau le Rapport de M. Ch. A/idrc sur les opérations de la mission de Nouméa 91 2 — M. le MifiiMtrr des AJfiùrei étrangères transmet une Lettre de l'ambassadeur d'Angleterre, relative à l'ob-servalion du prochain passage de Vénus io45 — La parallaxe solaire déduite des photo- graphies a,méricaines du passage de Vénus en 18-4; Note de M. Todd 1328 Verres. — Sur la résistance à la llexion du verre trempé; par M. de ta Bustie. . . . 194 Virulentes (Maladies). — Sur une maladie nouvelle, provoquée par la salive d'un enfant mort de la rage ; Note de MM. L. Pasteur, ChanihcrlandeX Roux 109 — Sur la longue durée de la vie des germes charbonneux et sur leur conservation dans les terres cultivées; Note de MM. Pasteur, Chamberland et Roux, . aog MM. Décldt et P. André adressent une Note sur les maladies infectieuses elles moyens de les combattre 267 Inoculation de la morve au chien; par M. r. Galtier 3o3 Sur la culture du microbe de la clavelée; par M. H. Toussaint 362 De l'atténuation des virus et de leur retour à la virulence; Note de MM. L. Pasteur, Chamberland et Rou.c 4*9 De la possibilité de rendre les moutons réfractaires au charbon par la méthode des inoculations préventives; par M.M. Pasteur, Chamberland et Roii.c 6C2 Le vaccin du charbon ; par MM. Pasteur, ChamberUind et Roux 666 Observations de M. Bouley relatives aux Communications précédentes de M./'«,t- leur 668 ■ Sur l'état virulent du fœtus, chez la brebis morte du charbon symptonia tique; par JIM. Arlni/ig, Cornevin et Thonuis. 73g - De l'atténuation deseffetsdes inoculations virulentes par l'emploi de trts petites quantités de virus; par M. A. Chameau. 844 - Mécanisme de l'infection dans les diffé- rents modes d'inoculation du charbon sympiomatique. Application à l'inter- prétation des faits cliniques et à la mé- thode des inoculations préventives; par .557 ) Pages MM. Arloing, Cornci'in pt Tlwmas.... 1246 — Sur la rage ; Note de MM. Pasteur, Cliam- herlcind, Roux et Thuillier laSg — Compte rendu sommaire des expériences faites à Pouilly-le-Fort, jiFès Meiun, sur la vaccination charbonneuse; par MM. Pasteur, Chanihcrlaitd et Rnux 13-8 — Réflexions au sujet de la Communication précédente; par M. Milnc Edwards. . . i383 — Observations de M. Bouley sur la même Communication i383 — Sur l'étiologie et la pathogénie de la variole du pigeon, et sur le développe- ment des microbes infectieux dans la lymphe ; Note de M. Jolyrt iSaa Vision. — Sur la grandeur et les variations des images de Purkinje; par M. Crnul- li'bois 73 — Sur la quantité de lumière nécessaire pour percevoir la couleur d'objets de différentes surfaces; par M. -^ug. Char- pentier 92 — M. Trère adresse une Note relative à la vision au travers d'une fente étroite. . . 100 — Détermination des couleurs qui corres- pondent aux sensations fondamentales, à l'aide des disques rotatifs; par M. A. Rnsenslield 244 — Illumination violette de la rétine, sous l'influence d'oscillations lumineuses ; par M. Au g. Charpentier 355 — Détermination des sensations colorées fondamentales, par l'étude de la répar- tition des couleurs complémentaires dans le cercle chromatique; par M. A. Rosenstichl 357 — Sur quelques phénomènes d'Optique et de vision; par M. Trè{>e 522 — Illusion relative à la grandeur et à la dis- tance des objets dont on s'éloigne; par M. Aug. Charpentier 741 — Sur un procédé expérimental pour la détermination de la sensibilité de la rétine aux impressions lumineuses colo- rées; par M. GilLet de Grundinnnt . ... 1 189 — Discussion de la théorie des trois sensa- tions colorées fondamentales; caractères distinctifs de ces couleurs; par M. A, Rosenstiehl 1 2S6 — Héniéralopie et torpeur rétinienne, deux formes opposées de daltonisme; par MM. /. Macé et IF. Nieati i4i2 Viticulture. — Le Phylloxéra en Californie; Note de M. F. de Savignon 66 — Sur le traitement des vignes phylloxé- rées ; Note de M. H. Mares 109 — M. A. Sahey, M. Lcgrand des Iles, M. Pahayre, M. /. Canat, M. G. Saredn- C. R., 1S81, 1" Scircie. "X XCU.} Pages Parodi adressent diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra 117 Les vignes sauvages de Californie; Note de M. F. de Saviguan 2o3 Action du sulfocarbonate de potassium sur les vignes phylloxérées; Note de M. Moiiillcfert a 1 8 M. A . Faaré adresse une Communication relative au Phylloxéra 284 Sur le traitement des vignes phylloxérées, par insufflation de vapeurs de sulfure de de carbone; Note de M. Ch. Bourdon. . 343 M. B. Pages, MM. F. Goubert cl Bou- /o».r adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 346 M. F. Airaldi, M. Nirellep adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 445 Sur les opérations effectuées par l'Asso- ciation syndicale de l'arrondissement de Béziers pour combattre le Phylloxéra; Note de M. L. Jaussan 678 Nouvelles recherches sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra ; sa découverte à Mont- pellier; Note de M. J'alery Mayet 783 Sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra; Note de M. Lichtenstein 849 Recherches sur les causes qui permettent à la vigne de résister aux attaques du Phylloxéra dans les sols sableux ; par M. Saint-André 85o M. Laliman adresse plusieurs bouteilles remplies de sèves de quelques cépages américains 855 Sur des pucerons attaqués par un cham- pignon ; Note de MM. Max. Cornu et Ch. Brongniart 910 Sur l'œuf d hiver du Phylloxéra; Note do M . V . Mayet 1 000 Résultats obtenus, dans les vignes phyl- loxérées, par un traitement mixte au sulfure de carbone et au sulfocarbonate de potasse ; par M. Laugier 1001 M. A. GuHloud, M. Ch. Qautard adres- sent diverses Communications relatives au Phylloxéra io45 M. Fre'd. Ronianct du Caillaud transmet des graines de deux espèces de vignes chinoises découvertes en 1872, par M. l'abbé Armand David, dans la province de Chen-si 1 oy6 M. G. ilitt/Zcr adresse une Communication relative au Phylloxéra 10J7 Sur un Cryptogame insecticide; Note de M. J . Li< litenslein 1 193 Les vignes du Soudan de feu Th. Lécard ; Note de M. J.-E. Planchon i324 M. Fréd. Blane adresse une Note relative 204 au Phylloxéra i327 — Sur le traitement des vignes par le sul- fure de carbone ; Note de M. P. nniteau. 1898 — Sur les accidents de végétation qui so produisent dans le traitement des vignes phylloxérées; Note de M. J .-D. Caiia. 1487 — M. P. Durai adresse une Communication relative au Phylloxéra 1489 Volcaniques (Phénomènes). — Nouvelle irruption du Mauna-Loa (ilesHawaï); Note de M. fF.-L. Grecn 48 — Sur le tremblement de terre qui a été ressenti en Suisse le 28 janvier 1881 ; Note de M. D. Cnltuilim 33o — Sur le tremblement de terre de Chio; Note de M. de Pcllissicr gSG — Sur le rôle de l'acide phospliorique dans les sols volcaniques ; par M. P. de Gas- parin 1 Saa — Sur le rùlo do l'acide phospliorique dans ( i558 ) Pages. Pages les sols volcaniques; par M. L. Ric- ciardi 1 5 1 .4 — Sur le sol volcanique de Calane; par M. }'. Tfdcsciti d'Ercolc i5iG Voyages scientifiqies. — M. le Srcrctairc perpciuvl signale un « Voyage dans la Patau'onie australe (1876-1877) »; par M. i-r.-R. Mnretio 966 — Sur un prochain voyage fcicntifique à la pêcherie de baleines de Vadso; Note de M. Pnucitct 1062 — Les progrès de la station zoologique de RoscoPT; Noie de M. H. de Lacaze- Duthicrs 3 1 3 — Création d'une station zoologique marine dans les Pyrénées-Orientales; Note de M. //. de Ldcaze-Diithicrs 102 3 — Observations de M. le Président relatives à la Communication précédente 1029 Zoologie. — Sur les Étoiles de mer draguées dans les régions profondes du golfe du Mexique et de la mer des Antilles par le navire The Blake, de la marine des États-Unis; Note de M. Edin. Pcrrier. Sg — Sur le Mus Pihrides ou Rat musqué des Antilles, considéré comme le type d'un sous-genre nouveau dans le genre Hes- peromys;'^0\iiA6^\.E.-L. Trouessart. 198 — Observations sur les Oiseaux delà région antarctique; par M. Alph. Milite Edwards 211 — Les Anguilles mâles, comparées aux femelles; Note de M. Ch. Robin 378 — Considérations générales sur la faune carcinologique des grandes profondeurs de la mer des Antilles et du golfe du Mexique; par M. Alph. Milne Edwards. 384 — Sur une nouvelle larve de Cestoïde, appartenant au type du Cysticerque de l'Arion; par M. .1. f'illot 4'8 — Sur le bourgeonnement du Pyro.some; par M. L. Joliet 473 — Sur le développement du Tricusp'ularia nodulosa ou Triœnophorus nodulosus de Rudolphi, et sur son Cysticerque; Note de M. P. Mcgnin 924 - Migration du Puceron du peuplier [Pcm- phigus bursanus L.);Note de M. J. Lichtenstein i oG3 - Du rôle des courants marins dans la dis- tribution géographique des Mammifères amphibies, et particulièrement des Ota- ries ; par M. E.-L. Trouessart 1 1 18 - Sur quelques points relatifs à l'organisa- tion et au développement des Ascidies; par M. Ed. van Bcncden 1238 - Sur les siomatorhizes de la Sarcidina Carcini Thompson ; par M . .S". Jourdain . 1 352 - MéUimorpbose de la Pédicelline ; par M. y. Barrois 1 627 - M. Alph.-Milne Edwards présente à l'Académie sa Brochure u Sur quelques Crustacés macroures des grandes pro- fondeurs de la mer des Antilles » 1396 Voir aussi Anatomie animale, Embryolo- gie, Paléontologie, Physiologie ani- male, etc. TABLE DES AUTEURS. MM. Pa^ps. ABBADIE (d' ).— Sur les éclairs sans tonnerre. 832 — Fail hommage à r.Académie d'un Opuscule qu'il vient de publier « sur lesOromo, grande nation africaine, désignée souvent sous le nom de Galln » ii6 — Présente à l'Académie, de la part de M. Sione, un catalogue de douze mille quatre cent quarante et une étoiles. . . . i358 ABDANK-ABAKANOWICZ (Br.). —Sur un intégrateur, instrument servant à l'inté- gration graphique....' 402 et 5i5 ABRIA, élu Correspondant pour la Section de Physique, adresse ses remerciements à l'Académie 68 ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BELLES- LETTRES (l') adresse à M. le Président une Lettre invitant l'Académie des Sciences à désigner un de ses Membres pour faire partie de la Commission du prix Fould 171 ACADEMIE DES SCIENCES NATURELLES ET ARTS DE BARCELONE ( l') exprime les profonds regrets qu'elle a éprouvés en apprenant la mort A^ Michel Clinsles. . . 284 ADAM (P). — Sur des dérivés de l'acroléine. (En commun avec M. Grimaux) 3oo ADER. — Une récompense de trois mille francs lui est accordée sur le ^T\%riiillnnt de 1880 56o — Adresse ses remerciements à l'Académie. C84 AIRALDI (F) adresse une Communication relative au Phylloxéra 4)5 ANDRÉ. —Sur la chaleur de formation de l'oxychlorure de calcium iqSi ANDRÉ (Cii.). — Faits pour servir à l'étude de la formation des brouillards 46 ANDRÉ (D.). — Intégration, sous forme finie, d'une nouvelle espèce d'équations diffé- rentielleslinéairesàcoefticients variables. lai — Solution d'un problème général sur les séries 697 ANDRÉ (P.) adresse une Note sur les mala- dies infectieuses et les moyens de les combattre. (En commun avec M. Déclat.) 257 ANONYMES. — Communications diverses, MM. adressées par des auteurs anonymes, pour les Concours de prix 68, 554,607,683, t27i, i327 et i328 APOSTOLIDÈS (N). — Recherches sur la cir- culation et la respiration des Ophiures. . 421 — Système nerveux des Ophiures 1424 APPELL. — Sur une classe d'équations diffé- rentielles linéaires dont les coefficients sont des fonctions algébriques de la va- riable indépendante 61 — Demande et obtient l'autorisation de re- tirer du Secrétariat son Mémoire sur les équations différentielles linéaires. . . 117 — Sur certaines équations différentielles linéaires simultanées aux dérivées par- tielles. (En commun avec M, E. Pi- card.) 692 — Est présenté par la Section de Géométrie, comme candidat à la place vacante par le décès de M. Cha.iles 801 — Obtient l'autorisation de retirer du Se- crétariat divers Mémoires sur lesquels il n'a pas été fait de Rapport 912 et i53i — Sur une classe de fonctions dont les loga- rithmes sont des sommes d'intégrales abéliennes de première et de troisième espèce 960 — Sur une classe d'équations différentielles linéaires à coefficients doublement pério- diques 'oo5 AULOING. — Sur l'état virulent du fœtus, chez les brebis mortes du charbon sym- ptomatique. (En commun avec MM. Cor- neviii et Thomas.) 739 — Mécanisme de l'infection dans les diffé- rents modes d'inoculation du charbon symptomatique. Application à l'interpré- tation des faits cliniques et à la méthode des inoculations préventives. (En Com- mun avec JIM. Cornevif! et Thomas).. 1246 — Recherches expérimentales sur la maladie infectieuse appelée cluirboii sMiiptonia- tique. (Pour le Concours Bréant. ) 1272 ARNODIN (F.) adresse un Mémoire relatif à l'influence de la nature des peintures sur MM. Pages. les câbles des ponts suspendus 97a ARNOUX adresse une Note sur les meil- leures dispositions à adopter pour la construction des machines dynamo- ëlectriques '53o ARSOiNV.VL (u').— Tlierrao-régulateiir pour les hautes températures 76 — Nouvelle méthode d'excitation électrique ( i56o ) MM. Pai;es des nerfs et des muscles 1 Sac AUBIN (E.). — Sur le dosage de l'acide carbonique dans l'air. (En commun avec -M. Munlz. ) ■.^47 — Sur la proportion d'aride carboniipio contenue dans lair. (En commun avec M. J. Mùritz.) 1129 BAILLAUD (B.). — Sur les observations des satellites de Jupiter, faites à l'Obser- vatoire de Toulouse en 1879 aâ — Observations des Perséides à l'Observa- toire de Toulouse en 1880 284 — Observations des satellites de Saturne, faites à Toulouse en 1879 et 1880 1098 B.AILLE (J.-B.). — Mesure de la force éleclromotrice des piles Sa BALLAND. — Sur une cause d'altération des toiles 462 — Sur le l'Iiytolaque dio'ique 14^9 BALMY (J.) adresse une Note concernant la maladie des pommes de terre et l'in- dication d'un remède préventif 765 BALTUS (E.). — De la puissance toxique des micnizymas pancréatiques, en in- jections inlra-veineuses. (En commun avec M. Bécliamp. ) 745 — Sur l'origine rénale de la néfrozymase. ( En commun avec M . Béchamp. ) 1 009 BARON (U.). —La phvllotaxie 1169 BARROIS (J.). — Métamorphose de la Pé- dicelline 1 5a7 BARTHELEMY (A.). — Des mouvements des sucs et des divers organes des plantes, rapportés à une cause unique : les variations de la tension hydrosta- tique liai BASTIE (de la). — Sur la résistance et la flexion du verre trempé 194 B.AUDOIN. — Observation de deux mé- téores, le mercredi 27 avril 1881 io6g BEAU DE ROCH.\S (A.) soumet au juge- ment de l'Académie une Note sur rétablissement d'un chemin de fer tabu- laire sous-marin entre la France et r.\nglelerre, à travers le pas de Calais. 1400 BÉCHAMP (A.). — Sur les parties du pan- créas fapables d'agir comme ferments. . i4a — De la puissance toxique des microzymas pancréatiques en injections intra-vei- neuses. (En commun avec M. Bnltiis. ). . 745 — Sur l'origine rénale de la néfrozymase. (En commun avec M. Balius.) 1090 — Sur les microzymas géologiques ; réponse à une Communication de M.M. Clmm- herUuiflel Roux lagi — Du rôle et de l'origine de certains micro- zymas i344 — Sur les microzymas de la craie; réponse à MM. Cluimbcrhtnd et Roux 1 4*)7 BECQL'EUEL(Ed.m.), Président sortant, rend comt>te de l'étal où se trouve l'impression des Recueils publiés par l'Académie et fait connaître les changements survenus parmi les Membres et les Correspon- dants de l'Académie dans le cours de l'année 1880 i4 — Discours à l'ouverture de la séance pu- blique du 14 mars 1881 539 — Observations à l'occasion d'une Note de M. Clcmniidot sur l'action de la lumière sur les corps («hospliorescents, 1 107 — Mémoire sur la température de l'air à la surface du sol et de la terre jusqu'à 36"" de profondeur, ainsi que sur la tem- pérature de deux .sols , l'un dénude, l'autre couvert de gazon, pendant l'an- née 1880, et sur la pénétration do la gelée sous ces deux sols. (En commun avec M. H. Berijuerel. ) 1 253 — Observations à l'occasion d'un Mémoire de M. Ooo/ic.vsur les spectres phospho- rescents 1283 — Remarques sur un Mémoire de MM. Cms et Carpcnlicr, sur la photographie des couleurs 1 5o5 — Est élu membre de la Commission cen- trale administrative pour l'année 1881. . i4 BECQUEREL (IL). — Reclienhes sur le magnétisme spécifique de l'ozone 348 — Mémoire sur la température do l'air à la surface du sol et de la terre jusqu'à 30" de profondeur, ainsi que sur la tempé- rature de deux sols, l'un dénudé, l'autre couvert de gazon, pendant l'année 1880, et sur la pénétration de la gelée sous ces deux sols. (En commun avec M. Ed. Bcc. Grad, 398. — Divers Ouvrages de M.M. H. Lefèvre, L. Lartet et A. Borius, 5o2. — Divers Ouvrages de MM. Ed. Collignon, Genocchi, Limier, V. Fatin, E. Mar- chand et L. Paget, 684. — Divers Ouvrages de MM. Ziirria, E. Perrier, Rood, Blrivier, ff'ollf, E. Fil la ri et Bu/icompagni , 855 — Donne conmiunication d'une Lettre par laquelle M. G. Godrnn fait hommage à laBiblioihèquede l'InstitutdpsdilTércnts Mémoires publiés par son père 856 — Donne lecture d'une Lettre adressée à Lacroix par Ampère, à l'époque où il était professeur au Lycée de Lyon g53 — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, uneLettredeM. Miitag- Lefjler et un voyage dans la Patagonle australe, par M. Mare/io 955 — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un « Éloge de Michel Chastes » par M. Gilbert, 1145. — Un rapport deM. Dueharire sur l'hiver de 1879-1880 et une bro 1090 — El de la Commission du grand prix des Sciences physiques 1 1 34 — Et de la Commission du prix Savigny.. . 11 34 BLANCHARD (R.). — Sur les lésions des os, dans l'ataxie locomotrice 734 BLEUNARD (A.). — Sur les produits du dédoublement des matières protéiques. 458 BLONDLOT (R.). — Sur la conduciibilité voltaïc]ue des gaz échauffés 870 BOCHEFONTAINE.' — Arrêt rapide des con- tractions rythmiques desventricules car- diaque;, sous l'inlluence de l'occlusion des artères coronaires. (En commun avec MM. Sée et Romsr 86 — Sur quelques expériences relatives à l'action physiologique de X Eryihrina cortiUodendron. (En commun avec M. Pli. Rcr.) 733 BODEMER obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rapport 445 BOIS-REYMOND (du). — Sur la formule de représentation des fonctions.. 915 et 96a BOITEAU (P.). — Sur le traitement des vignes par le sulfure de carbone 1S98 BONNIER (G.). — Le prix de Physiologie expérimentale (fondation Montyon) lui est décerné 6i3 BONNOTTE(T.|. — Produitsdeslinésà débar- rasser les générateurs à vapeur des incrustations et à les préserver des fuites d'eau. (Pour le concours Montyon, .\rts insalubres) i3a8 BOR.^WSKI (K. ) adresse une Note relative au choléra 445 BORDET tL. ) — Sur le goudron de liège. . 728 BORRELLY. — Comète découverte par M. Swift, le 3o avril 1881, à l'Observa- toire de Marseille 1146 BOUCHUT (E.). — De la dissolution des fausses membranes de l'angine couen- neuse par les applications locales de papaïne i433 BOUILLAUD. — Nouvelles recherches cli- niques, propres à démontrer que le cervelet est le centre nerveux coordi- nateur des mouvements nécessaires à la MM. Pages. station et à la marche, considérées sous toutes leurs formes et espèces 388 — Les dérangements de la progression, de la station et do l'équilibration, survenant dans les expériences sur les canaux semi-circulaires ou dans les maladies de ces canaux, n'en sont pas les effets, mais ceux de l'influence qu'ellesexercent sur le cervelet 1019 — Est nommé membre de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chi- rurgie) ii34 — Et de la Commission du prix Godard. . . 11 34 BOULEY. — De la présence des trichines dans les viandes de porc d'importation américiiine 496 — Observations relatives à une Note do M. Pasteur sur la méthode des inocu- lations préventives contre le charbon. . . 668 — De la vaccination contro le charbon sym- ptomatique. Observations à la suited'une Communication de M. Pasicur i383 — Est nommé membre de la Commission du prix Vaillant 216 — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) io38 — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie 1 11 34 — Et de la Commission du prix Lallemand. 1 188 — Ht de la Commission du prix Lacaze (Physiologie) 1188 BOUQUET est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences mathéma- tiques 21 5 — Et de la Commission du prix Poncelet... 993 BOUQUET DE LA GRYE. — Étude des actions du Soleil et de la Lune dans quelques phénomènes terrestres a8i — Est présenté comme candidat pour la place de membre du Bureau des Longitudes, vacante par le décès de M. de la Rnche- Poncié 1484 BOURDON (Ch.). — Sur le traitement des vignes phylloxérées, par insufflation de vapeurs de sulfure de carbone 343 BOUSSINESQ (J.). — Suruneraisongénérale propre à justifier synthétiquement l'em- ploi des divers développements de fonctions arbitraires usités en Physique mathématique 5i3 BOUSSINGAUL'T présente à l'Académie, au nom de M. Bczti/içon, le Rapport général sur les travaux du Conseil d'hygiène publique et de salubrité 684 — Présente un Mémoire sur la dissociation de l'acide des nitrates pendant la végé- tation accomplie dans l'obscurité 11 33 — Observations sur un Mémoire de M. Dn- ( MM. Pages. moiir sur la jadéite i3i8 — Est nommé Membre de la Commission du prix Vaillant »i6 — Et de la Commission du prix Lacaze (Physique) io38 — El de la Commission du prix Muniyon (Statistique) io38 — Et de la Commission du prix Monlyon ( .\rts insalubres) 1 188 — Et de la Commission du prix J. Reynaud. 1270 BOUTIGNY (P.-H.) appelle l'attention sur une particularité observée par lui dans l'état sphéroïdai 100 BOUTMY (E.). — Sur un réactif propre à distinguer les ptomaïnes des alcaloïdes végétaux. (Eu commun avec M. Brouar- del io56 BOUTOUX (J.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 346 BOUTY (E.). —'Sur le changement de volume qui accompagne le dépôt galva- nique d'un mêlai 868 BRAME (Cil.). — Sur la baryte employée pour obtenir de l'arsenic avec l'acide arsénieux et les sulfures d'arsenic 188 — Sur la permanence de l'acide cyan- hydrique dans le corpsd'animaux intoxi- qués avec cette substance 4^6 — Prie l'Académie de lo com[)rendre parmi les candidats à la place de t^orrespondant de la Section d'économie rurale, vacante par le décès do M. Kuhlmann 855 — Adresse une Note sur plusieurs expé- riences d'intoxication par l'acide cyan- hydrique à haute dose 893 — Adresse une Note intitulée «État naturel des cyclides et des encyclides; cyclides multiples dans les trois règnes » $53 — Prie l'Académie de prendre connaissance d'un pli cacheté, contenant une Note intitulée « Emploi contre les maladies de ■la peau du topique Corne et Demeaux modifié > 36o BRAULT (L. ). — Nouvelles cartes de navi- gation, donnant à la fois la direction et k force du vent dans l'océan Indien. . . 675 BREGUET est élu membre do la Commission l563 ) MM. Pages. du prix Lacaze (Physique) io38 — Et de la Commission du prix Trémont.. . 1 188 BRESSE.— Rapport sur un Mémoire de M. 5. Périsse^ intitulé : « Des causes qui ten- dent à gauchir les poutres des ponts en fer, et des moyens de calculer ces pou- tres pour résister aux efforts gauchis- sants. » 948 — Est élu membre de la Commission du prix Montvon (Mécanique) 993 BRETON DE CHAMP (F.) prie l'Académie de le comprendre parmi les camlidats à la place vacante, dans la Section de Géométrie, par le décès de M. Chasles. 346 BRIOSCHI. — Théorèmes relatifs à l'équation de Lamé 325 — Sur la surface de Kummer à seize points singuliers — Sur un système d'équations différentielles. BRONGNIART (Cu.). — Sur des pucerons attaqués par un champignon. (En com- mun avec M. Cornu.) 910 BROUARDEL (P.) — Sur un réactif propre à distinguer les ptomaïnes des alcaloïdes végétaux. (En communavecM. Boittmr.) BROWN-SÉQUARD. — Des phénomènes unilatéraux, inhibitoires et dynamogé- niques, dus à une irritation des nerfs cutanés par le chloroforme iSiy BRUNET (J.) adresse une Lettre destinée au concours du prix Bréant 1097 BUISINE ( A. ). — Observations sur une Noie de M. L. Esenberg, ayant pour titre « Sur la séparation de la Iritnéthylamine avec les corps qui l'accompagnent dans le chlorhydrate de triméth) lamine du com- merce. (En commun avec M. Duvillicr.) BURQ (V.) adresse un Mémoire inlitulé « Prophylaxie de la phthisie pulmonaire, pulmomètre gymno-inhalateur » SgS — Du cuivre contre le choléra. Mémoires manuscrits, accompagnésde pièces impri- mées. (Concours Monlyon, Médecine et Chirurgie.) i328 BUSSY est élu membre de la Commission du prix Barbier pour 1881 1090 944 i389 io56 45o CABANELLAS (G.).— Sur quelques moyens et formules de mesure des éléments électriques et descoefficientsd'utilisation avec le dispositif à deux galvanomètres. CADIAT (0.-) adresse, pour lo Concours du prix Serres, plusieurs Mémoires manu- scrits d'embryogénie et de tératologie et 1409 un traité d'Anatomie générale appliquée à la Médecine 1 194 CAHOURS (A.). — Sur un nouveau dérivé de la nicotine, obtenu par l'action du sélénium sur cette substance. (En com- mun avec M. Étard.) 1079 CAILLETET (L.). — Recherches sur les ( <564 ) MM. Pages, chani^emenls d'éiat dans le voisinage du point critique de l('mpériiturc. (En com- mun avec M. Haulefeiiillr) 840 — Rechei'clies sur la liquéfaction des mélan- ges gazeux. (En commun avec M. Hau- Icfruille.) 901 — Sur les densités de l'oxygène, rie l'hydro- gène et de l'azote liquéliés en présence d'un liquide sans action cliimi(iue sur ces corps sim|)les. ( En commun a\ec M. Haitli-feiiille.). 1086 CALIGNY (A. dk).— Sur un moyen nouveau d'accélérer le service des écluses de na- vigation ia65 — Sur les moyerfs d'épargner l'eau dans les écluses diies jumelles et d'en accélérer le service i SgS CÂNAT (J.) adres-^e une Communication re- lative au Phylloxéra 4'7 CANTIN (Al.) adresse un travail portant pour titre « Application de l'air comprimé pour accroître la force motrice des na- vires à vapeur » et un « Projet de per- foration mécanique pour le canal de Panama » i4oo CAUAYEN-CACIIIN lA.). — Ancienneté de VEteiilias primigcniiis (Blum.) dans le bassin sous-pyrénéen 475 CAIIPENTIKU (.I.!! — Photographie des cou- leurs, par teinture de couches d'albu- mine coagulée. ( En commun avec M. Crns.) i5o4 I C.^RPENTIN. — Sur la formation d'une couche mince de glace à la surface de la mer, observée à Smyrne pendant l'hi- ver de 1 879 48 CARIiÈrtE [V).) adresse diverses Notes sur la résolution de l'équation du sixième degré, lorsque toutes les racines sont imaginaires 171, 44 li 0"- et g53 — Adresse une Note relative à un point d'Algèbre élémentaire 3ia — Adresse une Note portant pour titre « Description d'un procédé pour résou- dre l'équation du troisième de.^ré à coefficients imaginaires « 101 5 — Adresse une Note intitulée 0 Transfor- mation pouvant remplacer, par une équation algébrique à une inconnue et de degré pair, le théorème de Sturm dans quelques cas particuliers » 1 3o4 — Adresse une nouvelle Communication sur le théorème de Sturm i36o — Adresse un Mémoire portant pour titre « Relations entre les coefficients A et B de l'équation .>.■" -»- Aa'' -h B = o, déter- minaiit le maximum ou le minimum du nombre des racines » i473 MM. Pages. CASORATI. — Sur la distinction des inté- grales des équations différentielles li- néaires en sous-groupes 175 et 238 CATTA (J.-D.>. — Sur les accidents de végé- tation qui se produisent dans le traite- ment des vignes phylloxérées i ^87 CERTES (A.). — Sur un' procédé de colora- tion des Infusoires et des éléments ana- tomiqucs, pendant la vie 4i4 CHABASSU adresse, pour le Concours du prix Bréant, deux brochures imprimées et un Mémoire manuscrit io44 CHAMBEHLAND. — Sur une maladie nou- velle provoquée par la salive d'un en- fant mort de la ra-e. (En commun avec MM. Pnsliiir et Roux. ) « îg — Sur la longue durée de la vie des germes charbonneux. (En commun avec MM. /'(■«- teiir et Knu.i.) 209 — De l'atténuation des virus et de leur re- tour à la virulence. (En commun avec M.M. Pn.ilciir et liimx.) 4^9 — De la possibilité de rendre les moutons réfractaires au charbon par la méthode des inoculations préventives. (En com- mun a\ ec MM. Pasteur et Roux.) 662 — Le vaccin du charbon. (En commun avec M.M. Piisteiir et Rnii.r.) 666 — Sur la rage. (En commun avec MM. Pti.s- tciir, Roii.r et Thtiillicr.) laâg — Compte rendu d'expériences sur la vac- cination charbonneuse. |En commun avec M.M. Pnslrnr cl Rnitx.] 1378 — Delà non-existence du Mirrnzyma creitv. (En commun avec M. Rmi.r.) 1 165 — Sur la non-existence du Mirrnzyma rretec. Réponse à une Note de M. A. Béchamp. (En commun avec M. Rmix.) i347 CHAMPOUILLON. — Sur l'absorption des caiix minérales par la surface cutanée. . loi i CHANTHE (E.). — Une somme de trois mille francs lui est accordée sur leprixBordin, Concours de 1880 5-7 CHAPERON (G.). — Essai d'application du principe de Carnot aux actions électro- chimiques 786 CHAPPUIS (.1.). —De la recherche des com- posés gazeux et de l'étude de quelques- unes de leurs propriétés à l'aide du spectroscope. (En commun avec M. Hati- tcfctiille.) 80 — Quelques faits pour servir à l'histoire de la nitrificalion. (En commun avec M. Haiitcfeidlle.) i34 CHARCOT. — Un prix de deux mille cinq cents francs lui est accordé sur le% fonds Montyon (Médecine et Chirurgie) 687 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 684 ( i565 MM. Pages. CHARPENTIER (A.). — Sur la quantilc de lumière nécessaire pour percevoir la couleur d'objets de différentes surfaces. . tyj. — Illumination violette de la rétine, sous l'influence d'oscillations lumineuses 355 — Illusion relative à la grandeur et à la dis- tance des objets dont on s'éloigne 74 1 CHARVE (L.|. — De la réduction des formes quadratiques quaternaires positives... 78-2 CHASE adresse une nouvelle Note relative à l'iiypotlièse nébulaire 445 — Adresse une Note relative à « l'Astrono- mie cinétique » 683 CHATIN est élu membre de la Commission du prix Barbier pour 1881 logo — Et de la Commission du prix AIhumbert. logo — Etde laCouimisiiondu prix Desmazières. 1090 — Et de la Commission du prix Bordin. . . . 1090 CHATIN (J.). — Contribution à l'étude de la trichinose 463 — Une mention honorable de quinze cents francs lui est accordée sur les prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) 594 — Sur la présence de la trichine dans le tissu adipeux 737 — Trichines enkystées dans les parois intes- tinales du porc io65 — Sur la formation du kyste dans la tri- chine musculaire 1 528 CHAUVEAU (A.). — De l'atténuation des effets des inoculations virulentes par l'emploi de très petites quantités de vi- rus 844 CHÈVREMONT (A.). - Un encouragement de cinq cents francs lui est accordé sur le prix Gay 607 — Adresse ses remerciements à l'Académie. 684 CHEVREUL est nommé membre de la Com- mission du prix Montyon (Arts insa- lubres ) 1 1 88 CLÉMANDOT. — Action de la lumière sur les corps phosphorescents 1107 CLOQUET est nommé membre de la Commis- sion du prix Montyon (Médecine et Chi- rurgie) ii34 CLOS est élu (Correspondant de l'Académie pour la Section de Botanique ai 5 — Adresse ses remerciements à l'Académie. 284 CLOUE (l'amiral) est présenté comme can- didat pour la place de membre du Bu- reau des Longitudes, vacante par le décès de M. de la Roche-Poncié 1484 CODRON obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat un Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rapport 912 COGLIEVINA (D.) adresse une Note relative à un « photomètre centigrade » 445 C.R., ibSi, i« Semestre. (T. XCll.) 600 786 2l3 33o 1396 577 786 739 ) MM. Page.s COLIN (G.). — Une somme de cinq mille francs lui est accordée sur le legs Bréant. — .^dresse ses remercîments à l'Académie. COLLADON (D.). — Sur une chute de grésil à Genève, le 19 janvier — Sur le tremblement de terre qui a été ressenti en Suisse, le 27 janvier 1881 . . — Offre à rA(;adémie la reproduction d'une esquisse représentantlatête, vuede pro- fil, de C/i. Sliinii à 1 âge de dix-neuf ans. COLLOT (L.) obtient une mention honorable au concours Bordin de l'année 1880. . . — Adresse ses remercîments à l'Académie. COLSON (A.). — Sur le silicium. (En com- mun avec M. Sc/nttzc/iherger.) i5oS CORNEVIN. — Sur l'état virulent du fœtus chez les brebis mortes du charbon sym- ptomatique. (En commun avec MM. ^r Ini/ia et Tlionicis .] — Mécanisme de l'infection dans les diffé- rents modes d'inoculation du charbon symptomatique. Application à l'interpré- tation des faits chni(iues et à la mé- thode des inoculations préventives. (En communavecMM. JrlningeX Thoimis.). 1246 — Recherches expérimentales sur la maladie infectieuse appelée cltarboti symploma- tU/ue. (Pour le Concours Bréant.) i27'-* CORNU (A.). — Sur des conditions de l'ex- pression théorique de la vitesse de la lumière ^3 — Sur une loi simple relative à la double réfraction circulaire naturelle ou magné- tique i365 CORNU (Max. 1. — Sur les pucerons atta- qués par un champignon. (En commun avec M. Ch. Brongiiuirt .] 910 CORNUT (E.). — Le prix Montyon de Méca- nique, pour l'année 1880, lui est ac- cordé 555 COSSON (E.). — Réponse aux observations de M. de Lesseps, à l'occasion de la pré- sentation d'un nouveau Rapport de M. le commandant Roiataire sur sa dernière expédition dans les chotts tunisiens.. . . 1387 — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Statistique) io38 — Et de la Commission du prix Thore 1090 — Et de la Commission du prix Bordin. . . . 1091 COULON (R.) adie;se une Note relative à la formation de la grêle 537 COUTY. — Sur la nature inflammatoire des lésions produites par le venin du ser- pent bothrops. (En commun avec M. de Laccrdii .) 4^8 — Sur la nature des troubles produits par les lésions corticales du cerveau 1 1 1 3 2o5 MM. — Sur les troubles SRnsitifs produits par les lésions corticales du cerveau — Sur le mécanisme des troubles produits par les lésions corticales CRAFTS (J.-M.l — Sur la densité de vapeur de l'iode. (En commun avec M. Mrirr.). — Sur les combinaisons de l'anhydrine phta- lique avec les hydrocarbures de la sé- rie de la benzine. (En commun avec M. Frirdrl.) CREVOST. — De la méthode des occultations au point de vue de la navigation. (Pour le Concours du prix Lalande.) CRIÉ (L.). — Sur une découverte, à Noir- moutiers (Vendée), de la flore éocène à Sahalilcs ytndi'gavcmis Sch — Contributions à la flore cryptoijamique de la presqu'île de Banks (Nouvelle-Zé- lande) CROOKES (W.). — Sur la viscosité des gaz.. — Sur les spectres phosphorescents discon- tinus, observés dans le vide presque par- fait GROS (Ch.i. — Photographie des couleurs, par teinture de couches d'albumine coa- gulée. (En commun avec M. Carpcn- tier.) CROULLEBOIS. — Sur la grandeur et les 19.43 i348 39 833 36 ( l566 ) I MM. Pan*'- I variations des images de Purkinje 73 — Sur la double réfraction elliptique et les trois systèmes de franges ao; — Sur la douille réfraction circulaire et la production normale des trois système.* de franges des rayons circulaires âig — Production normale des trois systèmes de franges des rayons rectilignes 1008 CROY.\ [\.]. — Étude sur les spectrophoto- niètres — Expériences faites dans les usines du Creu- set pour la mesure optique des hautes températures 70 CURIE (J.) — Lois du dégagement de l'élec- tricité par pression dans la tourmaline. (En commun avec M. P. Curie) — Sur les phénomènes électriques de la tourmaline et des cristaux hémicdres à faces inclinées. (En commun avec M. P. Curie.) 35o CURIE I P.). — Lois du dégagement de l'élec- tricité par pression dans la lourmaline. (En commun avec M. /. Curie.) 186 — Sur les [ihénomènes électriques de la tour- maline et des cristaux hémièdres à faces inclinées. (En commun avec M. /. Cu- 1 5o4 rie.] 3 )0 759 1357 8G3 laSi 86 D DAMOISEAU (Alb.). — Sur la préparation directe des composés chlorés et bromes de la série méthylique, et particulière- ment du chloroforme etdu bromoforme. 4^ DAMOUR. — Note sur la chalcoménite, nouvelle espèce minérale isélénite de cuivre. (En commun avec M. Dc.'i Cloizeaux) 837 — Nouvelles analyses sur la jadéite et sur quelques roches sodifères i3i2 — Est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences physiiiues io38 DARBOUX (G.). — Détermination des lignes de courbure de toutes les surfaces de quatrième classe, corrélatives des cy- clides, qui ont le cercle de l'infini pour ligne double 29 — Sur le déplacement d'une figure inva- riable 118 — Sur les modes de transformations qui conservent les lignes de courbure 286 — Sur une nouvelle définition de la surface des ondes 446 — Sur la surface à seize points singuliers et les fonctions 0 à deux variables 685 — Est présenté par la Section de Géométrie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Cha.'^lcs 80 1 — Sur la surface à seize points sin:^uliers. . M'jS DAUBRÉE. — Substances cristallines pro- duites aux dépens de médailles antiques immergées dans les eaux thermales de Baracci, commune d'Olmeto (Corse). . . 37 — Production contemporaine du soufre na- tif dans le sous-sol de Paris 101 — Nouvelle rencontre de soufre natif dans le sol de Paris i44o — Présente, au nom de )A.Doi>icjkn. la troi- sième édition de son a Traité de .Miné- ralogie >i 217 — Examen de matériaux provenant de quel- ques forts vitrifiés de la France; con- clusions qui en résultent 269 — Sur les réseaux de cassures ou diaclases qui coupent la série des terrains strati- fiés; nouveaux exemples fournis par les couches crétacées aux environs d'Elre- tat et de Dieppe 393 — Discours prononcé aux funérailles de M. Delesse 8o3 MM. — Examen de matériaux provenant des foris vitrifiés de CraigPhadrig, près Inver- ness (Ecossel, et de Hartmanns-Willers- kopf (Haute-Alsace) — Météorite tombée à Louans ( Indre-et- Loire) le 25 janvier i845 et dont la chute est restée inédite — Remarques sur un Mémoire de M. Da- ninur relatif à la jadéine — Fait hommage à l'Académie, au nom de M. Gorceix, des « Annales de l'École des Mines » d'Ouro-Preto — Est élu membre de la Commission du grand prix des Sciences physiques. . . . — Et de la Commission chargée de proposer une question pour le prix Bordin DAUSSE fait hommage à l'Académie d'une brochure qu'il vient de publier, sous le titre « Question de l'Isère à Grenoble » D.WID adresse deux Notes relatives à la transformation des équations différen- tielles linéaires DEBRUN (E.) adresse une Note relative à un système de « bougies inextinguibles » pour la production de la lumière élec- trique DECAISNE est élu membre de la Commission centrale administrative pour l'année 1881 — Et de la Commission du prix Alhumbert. — Et de la Commission du prix Des- raazières — Et de la Commission du prix Thore — Et de la Commission du prix Bordin. . . . — Et de la Commission du prix Gegner. . . DECH.\RME (C). — Baromètre fondé sur l'équivalence de la chaleur et de la pres- sion sur le volume d'un gaz — Sur les formes vibratoires des surfaces liquides circulaires DÉCLAT adresse une Note sur les maladies infectieuses et les moyens de les com- battre. (En commun avec M. Andrc.) . DELACOUR (M"") adresse une Note sur un remède contre les dartres et les affec- tions de la peau DEL.4GE (Y). — Sur l'appareil circulatoire des Crustacés isopodes — Sur l'appareil circulatoire des Crustacés éilriophtlialmes DELAUIUER adresse une Noie concernant l'emploi de la lumière électrique, pour l'observation par transparence des corps organisés — .^dresse un Mémoire intitulé « Preuves de l'unité de la mjtière et observations chimiques », etc DELESSE (M"') informe l'Académie que. ( 1567 ) Pages. 980 984 i3i8 1471 io38 1271 68 284 14 1090 1090 logo 1091 1270 1 191 257 178 63 216 427 1177 MM. Pages. conformément au désirexprimé par son mari, elle otire à la Bibliothèque de l'Institut les livres de travail et d'étude de M. Delesse 1045 DELVAUX (G.). - Séparation de l'oxyde de nickel et de l'oxyde de cobalt 723 DEMARÇAY (E.). — Sur quelques composés complexes du soufre et de l'azote 726 — Le prix Jecker pour l'année 1880 lui est décerné 56G — Adresse ses remercîments à l'Académie. 786 DEPREZ ( Mahcel ) . — Sur un mode de repré- sentation graphique des phénomènes mis en jeu dans les machines dynamo-élec- triques I l52 — Nouvel interrupteur pour les bobines d'in- duction 1283 DES CLOIZEAUX. — Note sur la chalcomé- nite, nouvelle espèc^minérale (sélénite de cuivre). (En commun avec M. Da- niour.) 837 — Est nommé membre de la Commis»ion du grand prix des Sciences physiques io38 DESCROIX adresse des représentations gra- phiques de diverses données météorolo- giques se rapportant aux études d'Hy- g'ène 972 DESOR. — Ossements humains trouvés dans le diluvium de Nice ; examen de la ques- tion géologique 746 DESPEYROUS annonce à l'Académie qu'une statue doit être élevée à Fermât, à Beau- mont (Tarn-et-Garonne) 5o2 DEWULF. — Du déplacement d'une figure de forme invariable dans son plan 1091 DIEULAFAIT. — Loi générale de formation des eaux minérales salines; application au cas particulier de Gréoux (Basses- Alpes) 756 DIEULAFOY. — De l'inoculation du tuber- cule sur le singe. (Pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) .... iSaS DILLNER (G.). — Sur les équations différen- tielles linéaires simultanées , à coeffi- cients rationnels, dont la solution dépend de la quadrature d'un même produit algé- brique irrationnel 117, 235 et 289 — Sur une propriété que possède le produit des k intégrales de A- équations différen- tielles linéaires, à coefficients rationnels, dont la solution dépend de la quadra- ture, respectivement, de A fonctions ra- tionnelles de la variable indépendante, et d'une même irrationalité algébrique. 290 — Sur un moyen général de déterminer les relations entre les constantes contenues dans une solution particulière et celles que contiennent les coefficients ration- ( i5G8 ) '454 1/3 loçio I0()o MM. !"!>!;••«■ np|s de réqnation différentielle corres- pondante > 498 DIRECTEUUGf:NfiRALnESDOUANES(M.tE) adresse, pour la Bibiiollièque de l'in- slilut.leTableaupénéraldes mouvements du cabotage en 1879 S.jC DITTE (A.). — Action de l'acide ciilorhy- driqiie sur les cldorures mélnlliques. . . a \2 — Sur la combinaison de l'acide cldorhy- driqiie avec le bichlorurc de mercure.. 353 — Action de l'acide chlorliydrique sur le chlorure de plomb 7 1 S — Sur les combinaisons de l'iodure de plomb avec les iodures alcalins i '5 i 1 — Action du protoxyde de plomb sur les iodures alcalins DRAPER ( H.). — Présentation d'une épreu\e photographique de la nébuleuse d'Orion . — Sur la photographie stellaire <)'"i4 DUCHARTRE est nommé meml)re de la com- mission du prix AUuimbert pour 1881.. . — Et de la Commission du prix Desma/.iéres — Et de la (Commission du prix Thore 1090 — El de la Commission du prix liordin 1091 DUCHEMIN (E.) adresse une Note sur un système de compensateurs magnétiques, circulaires ou annulaires, pour la correc- tion des boussoles et des compas de mer. 783 DUCRETET (E.). — Modifiaition del'iiiter- ru|ileur de Neef pour la bobine de Rulimkorff I Î.28 DUFFAUD (P.) adresse une « Étude sur les formes à donner aux grands supports isolés en maçonnerie n i ig4 DUJARDIX-BEAU.METZ. - Propriétés phy- siologiques et thérapeutiques de la cé- drine et de la valdivine. (En commun avec M. Rrstrrpn.) j3 1 DUMAS. — Observations à l'occasion d'une Note de M. CIc/mim/ot svr l'action de la lumière sur les corps phosphorescents. 1107 — Présente, au nom de M. Charpentier, une lettre adressée [lar jtnipt'rr à la Commis- sion administrative de l'Académie, à propos des dépenses occasionnées par ses recherches sur l'électricité dyna- mique 398 M. le Srrrrtnirr prrprliirl dépose Sur le bureau de l'.Xcadémie le rapport de M. Jnrlré sur les opérations de la mis- sion de Nouméa gH { — Donne lecture de deux dépêches de ' Sa Majesté l'Empereur du Brésil, an- I MM. l'.ices. nonçant la découverte d'une comète et en donnant les éléments 1 3o5 .M. le SecrcKiire perpétnrt signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, divers ouvrages de MM. Itrlfnr- trir, Otto Hnlin, 24- — Une brochure de M. Crrniisrlii, 224- — Divers ouvrages de MAT. Brci\cr et Giiinnnl. 346. — Divers ouvrages de MM. J. Nimlax et L. Fisiuirr, 445. — Une Notice sur M. Chasles et un ouvrage de M. Hé- hrrt, 912. — Divers ouvrages de MM. H. Bnitter, J. GtiY et Moignn, ioo3. — Un volume des « Annales de l'Observatoire de Paris », et divers ouvrages de MM. Hini, tir Frnri/irt et Cri^/i/'r 1097 — .\nnonce le décès de M. Kulihiinrin. . . . 347 — Est nommé membre de la Commission du prix Vaillant 2 iC — Et de la Commission du prix Lacaze (Chimie) io38 — El de 1.1 Commission du prix Montyon (Arts insalubres) 11 88 — Et de la Commission du prix rrémont. . 1 188 — Et de la Commission du prix Gegner . . . 1270 — Et de la Commission du prix J. Reynaud. 1270 DU.MET adresse une Noie relative au trai- tement du choléra 1178 DUN.\ND (A.). — Sur un procédé pour faire reproduire la parole aux condensateurs électriques, et en particulierau conden- sateur chantant 37 DUPUIS (.1.). — Leprix Delalande-Guérineau lui esl décorné Car — Adresse ses remercîmeiils à l'Académie. 684 DUPUY (^L.-K.). — Des injections sous-cu- tanées d'éther sulfurique. De leur appli- cation au traitement du choléra dans sa période algide. ( Pour le Concours Bréant.) iS-jtS DUPUY DE LOME. - Est élu membre de la Commission du grand prix de six mlllr fnincs pour la marine 993 — Et de la Commission du prix Plumev. . . 993 DUVAL (P.). — Adresse une Communication relative au Phylloxéra 1489 DUVILLIER (E.). — Observations sur une Noie de M. L. Eisrnber^ avant pour titre : « Sur la séparation de la trimé- thylamine d'avec les corps qui l'accom- pagnent dans le chlorhydrate de trimé- thylamine du commerce. ( En commun avec M. Jiuisine.) aie I f)69 E MM. r.ig*^s, EDWARDS ( A.-Milvr). — Observation? sur )es Oiseaux de la réirion antarctique. . . 211 — Considérations générales sur la faune car- cinologiqup des grandes profondeurs de la mer des Antilles et du golfe du Mexique 384 — Présente à l'Académie une brochure qu'il vient de publier, « Sur quelques Crus- tacés macroures ries grandes profondeurs de la mer des Antilles i3g6 ED'WARDS (H.-Milne). — Observations sur des expériences faites par M. Pnstrnr sur la vaccination charbonneuse 1 383 — Eslélu membredelaCommissiondu grand prix des Sciences physiques (Géologie). io38 — Et de la Commission du grand prix des Sciences physiques (Crustacés) 1 134 — Et de la Commission du prix Savigny. . . 1 134 — Et de la Commission du prix Monlyon (Médecine et Chirurgie) m 34 — Et de la Commission du prix Serres 1 1 34 — Et de la Commission du prix Montyon ^'M. P.Tf;es. (Physiologie expérimentale) 1 i83 — Et de la Commission du prix Lacaze ( Physiologie ) 1 1 88 — Et de la Commission du prix J. Reynaud. 1270 — Et de la Commission chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences physiques 1271 — Et de la Commission chargée de proposer une question pour le prix Bordin 1271 ELOY DE VICQ. — Le prix de La Fons- Mélicocq de 1880 lui est accordé j8o EXGEL (R.). — Sur un procédé de fabrica- tion industrielleducarbonatede potasse. 723 ETARD (A.). — Sur un homologue synthé- tique de la pelletiérine 460 — Des produits de l'action du chlorhydrate d'ammoniaque sur la glycérine 795 — Sur un nouveau dérivé de la nicotine, obtenu par l'action du sélénium sur cette substance. (En commun avec M. Cn- liniirs.) ' 079 FALSAN (A.). — Une somme de trois mille francs lui est accordée sur le prix Bordin, Concours de 1 880 577 — Adresse ses remerciments à l'Académie.. 38} FANO. — Sur les fonctions du muscle petit oblique de l'œil, chez l'homme 44 FARKAS (J.). — Sur le développement des intégrales elliptiques de première et de seconde espèce en séries entières récur- rentes 181 FAURÈ (A.) adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 284 FAUVEL (H.). — Sur les altérations du lait dans les biberons, constatées en même temps que la présence d'une végétation cryptogamique dans l'appareil en caout- chouc qui s'adapte au récipient en . verre 1176 PAYE. — Recherches do M. Fournier sur la baisse du baromètre dans les cyclones.. 22 — Sur la parallaxe du Soleil 376 — Sur une question de Métrologie ancienne; origine du mUc anglais 975 — Présente le premierVolume des « Annales de l'Observatoire de Toulouse » ioo3 — Note sur une propriété de l'indicatrice, relative à la courbure moyenne des sur- faces convexes 1019 — Répon.se à quelques critiques relatives à la Note du 21 février sur la parallaxe du Soleil .'1071 — Sur les ascensions droites de la Lune, ob- servées à Alger par M. Tre'/iied i3o5 — Présente à l'Académie le premier fasci- cule du Tome I" des « Annales de l'Ob- servatoire de Rio-Janeiro » 1 365 — Sur les prolégomènes d'un nouveau traité de Météorologie publié, en Italie, par M. Dinm'dln-Muller 1481 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande 993 — Et de la Commission du prix Valz 10-S FAYOL (H.). — Études sur le terrain houil- 1er de Commentry 1 172 — Sur le terrain houiller de Commentry ; expériences faites pour en expliquer la formation 1296 — Études sur le terrain houiller de Com- mentry; sa formation, attribuée à un charriage dans un lac profond 1467 FEBVE (P.). — Sur l'essence du serpolet. . 1290 FIEVEZ (Ch). — Sur l'élargissement des raies de l'hydrogène .nx FILHOL (H.). — Sur les différentes espèces d'Ours dont les débris sont ensevelis dans la caverne de l'Herm ( Ariège). . . . 929 — Sur quelques feldspaths de la vallée de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne). loîg ( i5 MM. P.ijjps. FIZEAU est nommé membre df hi Cdinini;;- sion du prixBordin (Stiences raatliéma- tiqiies) ■■*'6 — Et de la Commission churgée de proposer une question pour le grand prix dos Sciences physiques 1271 — El de lu Commission charcée de proposer une question pour le prix Bordin 1271 FLAMMARION (C.)- — Oliservations sur la comète, et principalement sur l'aspect physique du noyau et de la cpioue 1491 FLOQfbn' (G.)- — ^"i" 'c* équations dilié- rcntiolles linéaires à cociricients pério- diques 1 397 FOULtJUlEU. — Ucmède contre l'invasion du choléra-niorbus. (Pour le Concours Bréant.) i3a8 FOUQUÉ (F.). — Reproduction arliliciillo des basaltes. (En commun avec M. J. Mi- chrt Lth'Y. \ 367 — Re[)roduction artificielle des diabases, do- lériles et météorites à structure ophi- tique. (En commun avec M. Michel Livr. ] 890 — Sur la série straligraphique des roches qui constituent le sol de la Haute-Au- vergne loSg — Examen de quelques produits artificiels de James Hall. (En commun avec 70 1 MM. t'8j>es. M . Michel Lévj . ) 1 o4o — Est présenté par la Seciion de Minéralo- gie comme candidat à la place vacante dans son soin par le décès de M. Dete.we. 1396 — Est élu membre de l'Académie, en rem- placement de M. Delcsse 1 3y7 FRANÇAIS (E.) adresse un complément à son Mémoire destiné au Concours relatif aux (lueslions qui intéressent le déve- loppement de la navigation 171 FRANCIUMONT. — Sur les dérivés acéty- luiues de la cellulose lo'iS — Action de l'acide sulfurique sur l'anhy- dride acétique io5j FRANKLIN (J.). — Sur le développement du produit infini (I— x)(i— j»)(.i— x3)(i — X») 448 FRIEDEL (O- — Sur les combinaisons de l'anhydride phlalique avec les hydrocar- bures de la série de la benzine. (En conuuun avec M. Crafts) 833 — Sur la reproduction par voie aqueuse du feldspath orlhose. (En commun avec M . Snmsin ) 13/4 FUCUS (L.). — Sur les fonctions de deux variables qui naissent de l'inversion des intégrales de deux fonctions données. . I 33o et 140' GAIFFE (A.). — Sur les causes perturba- trices de la transmission téléphonique. 790 et 1 009 GALTIER (V.l —Inoculation de la morve au chien 3o3 GASPARIN (dei est élu Correspondant pour la Section d'Économie rurale 1090 — Adresse ses remerciements à r.Académie. 1 1 15 — Sur le rôle de l'acide phosphorique dans les sols volcanique? iSv^, GAUDRY (A.). — Sur un nouveau genre de poisson primaire 75i — Sur les plus anciens Reptiles trouvés en France 1 1 i 3 — Est présenté par la Section de Minéralogie comme candidat à la place vacante dans son sein par le décès de M. Delesse. . . 1396 GAZAGNAIRE (J.) — Rapport du cylindre- axe et des cellules nerveuses périphé- riques avec les organes des sens chez les Insectes. (En commun avecM. AuncAel.i. 47' GEODES (P.). — Sur l'histologie des pédi- cellaires et des muscles de l'Oursin ( Echinus sjihœra, Forbes V (En commun avec M. Bcddard. ) 3o8 GERB.AUT adresse, pour le concours de Mé- canique, un Mémoire portant pour titre : « Propulseur Gerbaut. » 1 194 GIARD (A.). — Sur l'embryogénie des Aci- dies du genre Lithone|)hria iSSo GILLE(E.) adresse une Notesur l'emploi des comestibles végétaux et une Note sur la traction des chemins de fer 100 GILLET DE GRANDMONT. — Sur un pro- cédé expérimental pour la détermma- tion de la sensibilité de la rétine aux impressions lumineuses colorées 1 189 GIROU. — Structure et texture de la poche du noir de la Sépia 364 —Structure et texture comparée de la poche du noir chez les Céphalopodes des côtes de France 966 — Les vaisseaux de la poche du noir des Céphalopodes 124' GLOKER adresse une Note sur un indica- teur i;alvanoraétrique des courants al- ternatifs ou continus. (En commun avuc M . Mniin ] 1 o 1 5 GODEFROY. — Sur un appareil destiné à supprimerles dangersdes poêles mobiles i434 ( >5 MM. t>a{;e3. GOSSELET (J.). — Le prix Bordin pour l'année 1 880 lui est. dér erné 577 GOSSELIN. — Efl olii membre de la Commis- sion du prix Barbier pour 1881 1090 — El, de la Commission du prix Monlyon ( Médecine et Ciiirurgie) 1 1 34 — Et de la Commission du prix Lalle- mand 118? — Et de la Commission du prix iMonlyon (Physiologie expérimentale) 1 188 GOUBERT (E.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 34<) GOULD est élu Correspondant pour la Sec- tion d'Astronomie 24 — Adresse ses remercî^nents à l'Académie. 855 GOURNERIE (de la ) fait hommage à l'Aca- démie d'une Notice nécrologique sur M. Jégou d'Herbeline 24 — Est élu membre de la Commission du prix Fourney ron 993 — Et de la Commission du prix Montyon (Statistique) io38 GOUV. — Sur la vitesse de la lumière; ré- ponse à M. Cornu 34 — Remarques sur une opinion que lui attri- bue une Note de M. Cornu 127 — Sur un appareil synthétique, reprodui- sant le phénomène de la double réfrac- tion circulaire 7o3 GOYARD.— Sur un moyen simple de rame- ner à la vie les nouveau-né.s en état de mort apparente 99 GRAEFF. — Mémoire relatif à une série d'expériences faites au réservoir du Fu- renssur l'écoulement des eaux; Rapport sur ce Mémoire, par M. Tresca 1 135 GRAHAM BELL (A.). — Sur la production du son par la force du rayonnement ... 1 206 71 ) MM. Pages. GRANDIDIER (Al.).— Le prix Savignypour l'annnée 1880 lui est décerné 481 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 684 GR.\NDT (O.-F.). — Sur un nouvel emploi de l'électi'irité 49 GREEN (W.-L.). — Nouvelle éruption du Mauna-Loa (îles Hava'i ) 48 GREANT. — Une mention honorable de quinze cents francs lui est accordée sur les prix Montyon (Médecine et Chi- rurgie) 694 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 863 GRIMAUX (E.). — Sur des dérivés de l'acroléine.l En commun avec M. Adnm.) 3oo — Sur la transformation de la morphine en codéine et en bases homologues 1 140 — Sur le pouvoir rotatoire de la codéine ar- tificielle ' 1228 GRIPON (E.). — Sur un phénomène parti- culier de résonnance 294 GUIBOUT. — Une mention honorable de quinze cents francs lui est accordée sur les prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 594 GU1LLAUD(J.). — Sur le Tlielignnum cr- norrnmhr L 205 GUILLOUD adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 1045 GUZMAN. — Théorie des dynamoteurs. (Pour le Concours du prix Montyon.). 1271 GYLDEN (II.). — Sur un mode de repré- sentation des fonctions 21 3 — Sur l'intégrale eulérienne de seconde espèce 897 et 9 J^ — Sur les inégalités à longues périodes dans les mouvements des corps célestes. io33 — Sur la théorie du mouvement des corps célestes 126» H HALLER (A.). — Sur un éther cyanique du bornéol i5ii HALPHEN (G.-H.) obtient le grand prix des Sciences mathématiques pour l'année 1880 554 — Adresse ses remerciements à l'Aca- démie 684 — Sur une classe d'équations différentielles linéaires 779 — Est présenté par la Section de Géométrie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Chasles Soi — Sur des fonctions qui proviennent de l'équation de Gauss 856 — Sur un système d'équations différen- tielles 1 101 — Sur certains systèmes d'équations diffé- rentielles 1404 HANN.W (G.-B.). — Sur l'état liquide et l'état gazeux i336 HANRIOT. — Action de l'acide chlorhydrique sur l'aldéhyde 302 HARZÉ. — Instrument destiné à faire con- naître le point de cuisson d'une viande soupçonnée de trichinose. (Pour le Con- cours Montyon, Médecine et Chirurgie.) iSaS HAIT (Ch.) se met à la disposition de l'Académie pour l'une des expéditions qui seront chargées de l'observation du passage de Vénus en 1882 25 HAUNET ( E.) adresse une Note sur un moyen d'atiénuer les inconvénients ouïes cian- MM. l'ages. geis que présentent les produits de lii conibustiuii sortant des {.-heminées des marliines à vapeur 24 HAUTEFEUILLK (P.). - De la recherche des composés gazeux et de l'élude de quelques-unes de leurs propriétés à l'aide du spectroscope. (En commun avec M. Cluipimis) 80 — Quelques faits pour servir à l'histoire de la nitrification. (En commun avec M. CImppuis.) 1 34 — Recherches sur les changements d'état dans le voisinage du point critique de température. (En commun avec M. Coil- IcUtt) 840 — Recherches sur la lii|uéfaction dis mé- langes gazeux. (En commun avec M. C(iillclet) 901 — Sur les densités de l'oxygène, de l'hydro- gène et de l'azote liquéfies en [irésence d'un liquide sans action chimi(iue sur ces corps simples. (En commun avec M. Cmllfiet. ) 1086 — Est présenté par la Section de Minéralogie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Delesse 1 396 HAYEM (G.). — Sur l'application de l'exa- men anatomique du sang au diagnostic des maladies 89 — Sur les elfets physiologiques et pliarnia- ceuti(|ues des inhalations d'o.ïygene. . . 1060 HÉBERT (EuM.). — Observations sur les ré- sultats géologiques fournis par les obser- vations de !SJ. le corninandunl lioudairc dans les chotts tunisiens i3io — Est élu membre de la Commission du 1672 ) MM. Paces. grand prix desSciences pliysi()ues io38 HECKEL (Ed.). — Du niboundou (poison d'épreuve des Gabonais); nouvelles re- cherches physiologiques, chimiques, liis- tochimiques et toxicologiques. (En commun avecM. Sclilaj^dcnhmijfen ) . . . 34i HEER (OswALi) ) est élu Correspondant pour la Section de Botanique 171 — Adresse ses lemerciements à r.\cadémie. 284 HENNESSY. — Sur les figures des planètes. 22.S HERMITE est élu membre de la Conmiission du Grand prix des Sciences mathéma- tiques 213 — Et de la Commi.'ision du prix Bordin (Sciences malliématiques) 216 — Et de la Commission du prix Poncelet.. . 993 — Et de la Commission du prix Gegner.. . . 1270 IIERZ (C). — Observations à propos d'une Communication récente de .M. DuikuuI sur un procédé pour faire re()roduire la parole aux condensateurs électriques.. i33 HOFMANN (A.-W.).— De l'action de la cha- leur sur les bases ammoniées 9^6 — Recherches sur la pipéridine 985 HUET. — Nouvelles recherches sur les Crus- tacés isopodes. (Pour le Concours au grand prix des Sciences physiques). . . . 127, HUGGIKS ( W ) annoiK e qu'il a réussi à pho- tograptiier le spectre de la comète i483 HUGO (L.) adresse une Note «sur le triangle planétaire, dans la soirée du i" mars». 537 — Adresse une Note relative aux propriétés du nombre 2^' — 1 1473 HURION. — Application des franges de Tal- bol à la détermination des indices de réfraction des liquides 452 I INSPECTEUR GÉNÉRAL DE LA NAVIGA- TION (M. l') adresse lesétats des crues et des diminutions de la Seine pendant l'année 1 880 69 ISAMBERT. - Étude de la vapeur de bisulf- hydrate d'ammoniaque yiy JACQUELAIN (V.-A.i. - Le prix Gegner lui est décerné 6 1 5 — Adresse ses remercimeuts à l'Académie. 684 JAMIN (.1.) est élu Vice-Président de l'Aca- démie pour l'année 1881 i3 — Sur la force électromotrice inverse de l'arc électrique 1201 — Est nommé membre de la Commission du prix Fould a 1 5 — Et de la Commission du prix Boidin (Science* mathématiques) 216 JANSSEN (J.). — Sur les photographits de nébuleuses ^g 1 — Note sur la photographie de la lumière cendrée de la Lune 4gO — Sur la photométrie photographique et son application à l'étude des pouvoirs rayonnants comparés du Soleil et des étoiles 821 — Présente à l'Académie une photographie de la comète actuellement visible, ob- tenue à l'Observatoire de Aleudon 1483 MM. — Esl élu membre de la Commission du prix Lalamle — Et de la Commission du prix Valz JAUBERT donne lecture d'un Mémoire re- latif à diverses modifications qu'il a ap- portées à plusieurs instruments d'Op- tique JAUSSAN (L.). — Sur les opérations effec- tuées par l'Associalion syndicale de l'arrondissement de Béziers pour com- battre le Phylloxéra JOANNIS. — Cyanures de sodium et de baryum — Cyanure de sirontium, de calcium et de zinc JOLIET (L.). — Sur le bourgeonnement du Pyrosoine — Remarques sur l'anatnmie du Pyrosome. JOLY (E.). — Le prix Thore pour l'année i88o lui est décerné — Adresse ses remerciements à l'Académie. JOLYET. — Sur l'étiologie et la patliogénie de la variole du pigeon, et sur le déve- loppement des microbes infectieux dans la lymphe JORDAN (Camille). — Sur la bérie de Fourier — Est présenté, par la Section de Géométrie, conmie candidat à la place vacante par le décès de M. Chasles — Est élu membre de l'Académie, en rem- placement de M. Chasles — Observations sur la réduction simultanée 99Î io38 99G 678 i338 1417 .73 ioi3 587 G84 l5ï2 801 849 144 r-'4 MM. Pages. de deux formes bilinéaires 1437 JOUFFROY ( M"" M.) adresse une lettre rela- tive aux droits de priorité de Claude (teJoujJ'roy à l'invention du pvroscaphe i473 JOURDAIN (S.). — Sur les stomatorhizes de la SiiccuUna Ctircini Tompson i35a JOURDAN (E.). — Sur les organes du goùl des poissons osseux 743 JOYEUX-LAFFUIE (J.). — Recherches anatomiques sur les appareils dige!ar le décès de M . Chasles 80 1 — Sur la séparation des racines des équa- tions numériques 1 1 41^ L.\L.\GADE (G. de). — Fait connaître les ex- périences qu'il a faites pour modifier le récepteur du photo|)hone i53o LALANNE ( L.). — Sur le grand canal de l'Est et sur les machines établies pour en as- surer l'alimentalion 274 — Présente, au nom de M. .■). Fmnm. un volume portant pour litre t Galileo (j.i- lilei, ed il dialcgo de Ceccho di llonrliilli de Bruzene, in perpuosilo de la Stella nuova » 765 — Fait hommage à la Bibliolhô jue de l'In- stitut d'une bibliogra|iliie maihématiiiuc de Scheibel et d'une Table des in.iliéres manuscrite, rédigée par lui, par ordre alphabétique d'auteurs, de \ABiblioilicia miulieimiticu de Murhard i483 LALI.MAN adresse à l'Académie plusieurs bouteilles remplies de sève de quehpies cépages américains 855 L.\MV ( Ed.)- — Un encouragement de mille francs lui est accordé sur le pri.\ Desma- zières de 1 880 579 — Adresse ses remerciements à l'Académie. 684 LAN. — Une récompense de quinze cents francs lui est accordée sur le prix Bor- din, de Tannée 1880 557 LANGLEY (S.-P.). — Sur la distribution de l'énergie dans le spectre solaire normal.. 701 LARREV présente à l'Académie, de la part de M. le général Barnc.i. le premier vo- lume de r « Index-Catalogue de la biblio- thèque de l'Olfice du chirurgien général de l'armée des États-Unis d'Amérique. 49 — Observation sur une opération de l'intes- tin grêle 202 — Est élu meiTibre de la Commission du prix Barbier pour 1881 1090 — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) ii34 — Et de la Commission du prix Godard. . . 1 134 LARROQUE (F.) adresse un Mémoire inti- tulé : « Doctrine météorologique. La prévision du temps « 1-271 L.\SNE . — Sur. les déperditions de composés nitreux, dans la fabrication de l'acide ïulfurique, et sur un moyen de les atté- MM. Pane». nuer. (En commun avec M. Jifiiker.]. . 191 LAUGIER . — Résultiits obtenus, dans les vignes phylloxéiécs, par un traitement mixte au sulfure de carbone et au sulfo- carbouate do potasse ... looi LAURENT(L.). — Miroirs magiquesen verre argenté 4'2. 7>-"- et 87) LAVOCAT.— Du temporal écailleux, dans la série des Vertébrés 1427 LÉAUTÈ. — Le prix Poncelellui est décerné pour l'ensemble de ses travaux relatifs à la Mécanique 554 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 78(3 — Théorie générale des transmissions par cables métalliques; règles pratiques. . . 996 LE BEL (J. A.). — Sur le propylglycol actif. i5'32 LE BON (G.). — Un encouragement de cinij cents francs lui est accordé sur le prix Dusgate G02 — Adresse ses remercîments à l'Académie. 78G LE CIIATEI.IER. — Production d'un silic.ile de baryte liydi-..lé en cristaux 93 1 — Sur le silicate do baryte cristallisé obtenu par M. Pisani 972 LECOKNU (L.). — Sur les polygones géné- rateurs d'une relation entre plusieurs variables imaginaires CgS LEDIEU (A.). — Étude sur l'électricité se manifestant à bord des navires actuels. Remarques incidentesconcernant:i° l'in- fluence du mod, d'ajilt ou de soudure dans les circuits éleclri(iues complexes; 2° le principe d'un hygromètre élec- trique et d'un avertisseur d'incendie... i3i8 LEFÉBURE (A. ) adresse un Mémoire sur la résolution de l'écpiation .r" -^ r" = z" en nombres entiers, n étant un nombre entier quelconque plus grand que 1... 444 LEFEVRE. — Métrologie générale et son application à la théorie des monnaies et du change 8')4 LEFORT (J.). — Action des acides nr.-é- niqueet phosphoriquesur les tungstales de soude 14G1 LEGRAND DES ILES adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 1J7 LEMOINE (G. ). — Sur les crues de la Seine pendant l'hiver de 1881 935 LE P.VIGE (C.).—Surrinvariant du dix-hui- tième ordre des formes binaires du cin- quième degré 241 — Sur le déterminant fonctionnel d'un nom- bre quelconque de formes binaires. . . . 688 — Sur une propriété des formes trilinéaires. 1048 — Sur les formes trilinéaires. . . 1 io3 LE ROUX iF.-P.). — Sur la force électro- raolr.ce de l'arc voltaTque 709 LESCŒUR (H.). — Sur les hydrates formés ( MM. P.) par le ohloriire de calcium LESSEI'S (de). ^Découvertes clans l'Afrique équiiloriale; rencontre de MM. de Brazza et Stanley — Fait hommage à l'Académie de la cin- quième série des « Lettres, journal et documents pour servir à l'histoire du canal de Suez n — Sur l'ancien Observatoire du Caire — Sur le Rapport de M. le commandant Rniidaire, relatif à sa dernière expédi- tion dans les chotts tunisiens i — Sur le projet de mer intérieure de M. Rou- daire; réponse aux observations de iM . Cosson I LEVKN est cité au Concours des prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) LÉVY (A.-MiciiEL.). — Reproduction artifi- cielle des basaltes. (En commun avec M. Fon(jiic. ) — Reproduction artdicielle des diabascs, do- lérites et météorites à structure ophi- lique. (En commun avec M. Foiiqué). — Examen de quelques produits artificiels de J. Hall . (En commun avec M. Fournie. ) . i LEXTRAIT. — Sur une combinaison d'iodo- forme et de strychnine i LICHTENSTEIN. - Sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra — Migration du Puceron du peuplier {l'cm- pliigiis bnrsniitis, Lin.) i — Sur un Cryptogame insecticide i LIOUVILLE est élu membre de la Com- 1575 ) ces mission du grand prix des Sciences i58 mathématiques 2i5 LIPPM.ANN. — Sur le choix de l'unité de force dans les mesures électi iques abso- lues 1 83 — Sur le principe de la conservation de l'électricité, ou second principe de la théorie des phénomènes électriques. . . . 441 io.i9 et II 49 181 LISTER (J.). — Le prix Boudet lui est dé- cerné (5o5 — Adresse ses remercîments à l'Académie. . 684 309 LOCKYER (N.). — Sur les raies du fer dans le Soleil 904 LCEWY est élu membre de la Commission du 442 prix Lalande ggS — Et de la Commission du prix Valz io38 598 LOIR (A.). — Sur la cristallisation des aluns. uG6 LORIN. — Étude préliminaire de réactions, sans l'intervention d'un dissolvant .... xïii 3G7 — Préparation industrielle de l'acide formi- que cristailisablo 1420 LOTAR (H.-A.). — Anatomie comparée des 890 organes végétatifs et des téguments sé- minaux des Cucurbitacés. (PourleCon- o4i) cours Barbier.) i3-28 LOUGUININE (W.). — Sur les chaleurs de combustion de quelques alcools de la série allylique et des aldéhydes qui leur 819 sont isomères 155 — Sur les chaleurs dégagées dans la com- o63 bustion de quelques substances de la 193 série grasse saturée 'yiô M MACÉ (E.). — Sur une forme nouvelle d or- gane segmentaire chez les Tréniatodes. 420 MACÉ (J.). — Héméralopie et torpeur réti- nienne, deux formes opposées de dalto- nisme. (En commun avec M. l^/^^.i\7c-i7/i). 1412 MAC EWEN. — De la transplantation des os. Expériences de transplantation os- seuse interhumaine 1470 MALL (E.) adresse un Mémoire intitulé : « Description d'un nouveau genre de machine soiiftlante applicable à la direc- tion des aérostats » ioo3 MALLARD (E. ). — Sur la production du pliospluire de fer cristallisé et du feld- spath anorthite, dans les incendies des houillères de Commcntry 933 — Sur la théorie do la polarisation rotatoire. ii55 — Est présenté par la Section de Minéra- logie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Delesse iSgô MANASSEl est cité au Concours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 598 MANCHET (A.) adresse la description d'un objet en terre cuite trouvé dans une carrière de sable i53o .MANDL adresse une Note relative à « l'In- lluence des vapeurs résineuses sur la marche et la terminaison des affections bronchiques 1 5 1 MANGON (H.) est nommé membre du Conseil de perfectionnement de l'École Polylechniciue pour l'année 1880-1881, en remplacement de M. Chdsles 68 — Est élu membre de la Commission du prix Montyon (Statistique) io38 MANNHEIM est présenté par la Section de Géométrie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Chasles 801 MARCHAND adresse un Mémoire intitulé : « Dosage volumétrique de la potasse ». io45 MARES (II.). — Sur le traitement des vignes phylloxérées 109 ( i5 MM. P'^Z^^- I MAREY.— Inscription mirroscopiqnetlpsmou- vementsqui s'obsorvont on Physiologie. gSg — Sur un nouveau lliermogra(ihe ij-U — Est nommé monibre dp la Commission du prix Montyon (Mélecins Pt Chirurgie). ii34 — El de la Commission du prix LalU-maml . 1188 — Et de la Commission du prix Monlyon (Physiologie oxpori mentale) 1 188 MARION ( A.-F.). — Sur le.s genres If'il/inm- snnin Carruth el Cnniolirm d'Orb. (En commun avecM. f/f .SV7/5or/<7.) . ii85et lafis MARQUES. — Sur les puits artésiens qu'il a fait creuser à l'île Oahu de l'archipel Hawaïen 1 069 MARVAUD. — Une mention très honorable lui est arcordée dans le Concours de Sta- tistique de la fondation iMontyon 5C4 MASCAUT. — Sur l'observation des varia- tions magnétiques dans les régions po- laires australes 1096 MASSE est cité au Concours des prix Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) 598 — .Des greffes inennes. Paihogénie des kystes et des tumeurs épithéliales de liris. . . . 797 MATHIEU (E.). — Sur la théorie des pla- ques vibrantes i9.3 MATTlllESSEN (L.). — Le problème des restes dans l'Ouvrage chinois Sa-an- king de Sun-tsze et dans l'Ouvrage Ta- ycn-lei-Schii de Yih-hing 291 MAUMENÉ (E.-J.l. — Sur l'action de l'acide sulfurique récemment chauffé à Sac" et des huiles 721 — Sur un moyen nouveau d'analyse des huiles 77.3 — Adresse deux Notes : a Sur la production du cyanogène » et « l'Action de l'acide azotique el des métaux » 971 — Adresse la description et le dessin d'un « appareil de gazolyse » i ii3 — Adresseune réclamation relative à un tra- vail de M. Berthelnt intitulé : « Observa- tions sur la densité de vapeur de l'iode II. i36o MAYENÇON. — Sur la bismulhine produite dans les houillères incendiées 854 M.'VYET (V.). — Nouvelles recherches sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra, sa décou- verte à Montpellier 783 MAYET (V.). — Sur l'œuf d'hiver du Phyl- loxéra 1 000 MÉGNIN (P.). — Sur le développement du Triciispitlaria rioduhxn ou Trlœno- phoriis nniiulosus de Rudolphi, et sur son Cysticerque 994 MEIER (F.). — Sur la densité de la vapeur de l'iode. (En commun avec M. Cmfts.) Bg MELON (A-G.). — Sur les combinaisons complètes; nombre des combinaisons 76) MM. Pacps. complètes de m lettres n à n ia5 MELSENS fait ressortir l'économie que permettra de réaliser l'emploi des para- tonnerres de son système 536 MER (E.). — De linfluence exercée par le milieu sur la forme, la structure et le mode de reproduction de yi^neirs la- ciistrit 94 — Recherches sur le développement des sporanges stériles dans VJsnctes Ictciis- Iris 3io MERCADIER (E.). — Sur la production des signaux intermittents à l'aide de la lu- mière électrique '3i — Sur la radiophonie 409 et i^o — Sur la radiophonie produite à l'aide du sélénium 7o5 — Sur la construction des récepteurs pho- tophonicpies à sélénium 789 — Sur le radiophone, thermophone repro- duisant la voix 1-/9.1, 1226 — Sur l'influence de la température sur les récepteurs radiophoniques à sélénium. 1407 MEL^'IER (St.). — Examen liihologiquo et géologique de la météorite tombée le i3 octobre 1872 aux environs de Soko- Banja, en Serbie 33 1 MEYER (A.). — Sur la transformation de la glucose en dextrine. ( En commun avec M. Miisculus) 528 MICIIAELS (P.) adresse la description d'un « appareil rotatif à rotation continue ». 893 MTNARY. — Sur la production du verglas. 149 MIMSTHE DE i; AGRICULTURE ET DU COMMERCE l.M. i.k) adresse « l'Annuaire statistique de la France pour 1880 n et le tome Vil de la « Statistique générale de la France » 68 MINISTRE DES BEAU.K-ARTS (M. leI in- forme l'Académie qu'il a commandé pour l'Institut les bustes en marbre de Le Verrier et d'Élie de Beaumont 127a MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) informe l'Académie qu'il a désigné M. Hervé Mangon pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'Ecole Polytech- nique, pendant l'année scolaire 1880- 1881, en remplacement de M. Chasies. 68 — Adresse le Tome XXXVI (3' série) du « Recueil des Mémoires de Médecine, rie Chirurgie et de Pharmacie militaires n. 855 MLMSTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE ( M. le) invite l'Académie à lui présenter lin certain nombre de ses Membres pour prendre part aux travaux du Con- grès des Electriciens 855 — Adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve ( '5 MM. Pages l'élection que l'Académie a faite de M. Jnrilan, dans la Section de Géomé- trie 975 — Informe l'Académie qti'une place de mem- bre du Bureau di's Longitudes est ac- tuellement vacante, par suite du décès rie M. de la Roche-Poncié; il la prie de lui présenter deux candidats pour cette place 1400 — Adresse l'ampliation du décret par lequel le Président de la République approuve la nomination de M. Foiiqué, en rempla- cement M. rie Delesse i437 MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES (M. le) transmet une lettre de l'ambas- sadeur d'Angleterre relative au prochain passage de Vénus io45 MOISSAN (H.). — Sur la préparation et les propriétés du protochlorure de chrome et du sulfate de protoxydede chrome.. 792 — Sur le protobromure et le protoiodure de chrome et sur l'oxalate de protoxyde de chrome i o5 1 MOLON (de). — Étude sur les tourbes des terrains cristallisés du Finistère i36 MONCEL (Th. du). — Remarques à l'occa- sion d'une Note de M. Dunnnd sur les condensateurs chantants Sg — Est élu membre de la Commission du prix Lacaze (Physique) io38 MONCORVO adresse une Note relative à « l'électrolyse appliquée au traitement de l'éléphancie (éléphantiasis des Ara- bes) ». (En commun avec M. Si/ra- y^rn/ljn ) 477 MONNOYÉR (E.) adresse un « Essai d'une théorie des cosmiques basée sur les mouvements de la matière pondérable seule » 257 MORIN (II.). — Sur l'essence de /icari kiwali, ou essence de bois de rose fe- melle.' 998 MORIN (.1.1 adresse une Note sur « un in- dicateur galvannmétrique des courants alternatifs ou continus ». (En commun avec M . Gl'iker) i o 1 5 MOUCHEZ fait hommage à l'Académie du tome XXV des « Annales de l'Observa- toire (Observations, 1870) » 378 — Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- 77 ) MM. Pages. wich (transmises par l'astronome royal M. J.-B. Airy) et à l'Observatoire de Paris pendant le quatrième trimestre de l'année 1880 373 — Remarques à propos des Observations communiquées par M. Trépied sur la transformation de l'Observatoire d'Al- ger en Observatoire astronomique. .. . 5o6 — Notes sur les mesures micrométriques du passage rie Vénus sur le Soleil 8i3 — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Observatoire de Greenwich (transmises par l'astronome royal M. G.-B. Airy) et à l'Observateiro de Paris pendant le premier trimestre de l'année 1881 naS — Observation de la comète i 1881 (comète de 1807) à l'Observatoire de Paris; par MM. Bigniirdnn, ff'nlf et Thnlhn 1477 — Est élu membre de la Commission du grand prix de six mille francs pour la marine ggS — Et de la Commis.sion du prix Lalande. . . ggS — Et de la Commission du prix Walz io38 MOUCHOT. — Sur le miroir conique. Ré- ponse à une Communication de .M. Pipe. 1285 MOUILLEFERT. — Action du sulfocarbonate de potassium sur lesvicnesphylloxérées. 218 MOUTARD-MARTIN (R.). — Contribution à l'action physiologique de l'urée et des sels ammoniacaux. (En commun avec M. Riclwt.) 465 MULLER (G.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 1097 MUNTZ (A.). — Sur la conservation des grains par l'ensilage 97 et '37 — Sur le dosage de l'acide carbonique dans l'air. (En commun avec M. Jiihin.)... 247 — Sur la présence de l'alcool dans le sol , dans les eaux, dans l'atmosphère 49g — Sur la proportion d'acide carbonique con- tenu dans l'air. (En commun avec M. E. Aubin.) 122g MURET (J.) adresse un Mémoire portant pour titre : « Nouvelle méthode pour reconnaître la quantité de liquide res- tant dans les vaisseaux en vidange » . . 1177 MUSCULUS (F.). — Sur la transformation de la glucose en dextrine. (En commun avec M. Meyer '. 528 N NEPVEU est cité au Concours des prix 1 NEWBURY. — Sur la préparation de l'al- Monlyon (Médecine et Chirurgie) âgS I déhyde crotonique 196 MM. NEYRKNEUF. — Sur l'ccoulement des gaz NIAUDET (A.). — Simemcnt de l\irc voitiiï- que 711 NICATI W.). — Héméralopie et torpeur rétinimne, deux formes opfiosi^'es de dal- tonisme. (En commun avec .M. J .M(tcé.) 1412 NIEPCE. — Ossements liumains trouvés dans { 1578 ) Pages. I MM. Payes. 7131 le diluvium de Nice; description des ossements 749 NIRREI.LlIiP adresse une Communication relative au l'iiyljoxera 4 'P .NOËL (G.) — Action de la lumière sur le bromure d'uri;cnt 1108 G OECHSNER DE CONIXCK. — Sur les bases pyridiques 4'3 OECONOMIDÈS(S.). —Action du perchlo- ruie de phosphore sur l'aldéhyde iso- bul\lique 884 Préparation de Facélal isobutylique. ... 8S6 commun avec M. Berthelot .) 669 Sur la chaleur de formation du diallyle des corps chlorés cl de l'aldéhyde. (En commun avec JI. Bcrthcht.) 7G9 Sur les chlorures, bromures et iodures de soufre 9aa Action de l'ammoniaque sur le chlorure j OLLIER. — Sur les greffes os.'îedses 1444 d'isobiitylène 1235 : OMMUS. — Un encouragement de mille OGIER ( J. ). — Sur les bromures et iodures | francs lui est accordé sur le prix Dus- de phosphore 83 gale 602 — Recherches sur les élhersformiques. (En | (' PAGEL (L.) adresse une Note portant pour litre « La rose azimutale » 171 — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vaccanle dans la Section de Géométrie 684 PAGES (B.) adresse une Communication râ- la live au Phylloxéra 346 PAMARD. — Une mention honorable lui est accordée sur le prix deStatisiiquede la fondation Montyon 564 PARAYBE adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 11; PARIS (l'amiral) est élu membre de la Com- mission du grand prix de six mille francs pour la Marine 993 — Et de la Commission du prix Plumey. . . ggS PARMENTIER (F.). — Sur les silicomolyb- dates 1234 PASTEUR (L.). — Sur une maladie nouvelle, provoquée par la salive d'un enfant mort de la rage. (En commun avec MM. Chtimiicrlniul et Hoiix.) 109 — Sur la longue durée de la vie des germes charbonneux et leur conservation dans les tPMos cultivées. (En commun avec MM. Clminhcrland et Rnux. \ 209 — De l'atlénuation des virus et de leur re- tour à la virulence. (En commun avec MM. Chamherland et Roux. ) 4^9 — De la possibilité de rendre les moutons réfractaires au chaibon par la méthode des inoculations prévfnti\es. (En com- mun avec M.M. Cliainbcrland et Rnux). 66li — I.e vaccin du charbon. ( En commun avec MM. Cltambcrlaiid et Rnux. ) CliO — Sur la rage. (En commun avec M.M. 6'/i«/«- lierlnnd. Rnux et Thuitlicr.) . . 1259 — Compte rendu sommaire des expériences faites à Pouilly-le-Forl, près Melun, sur la \a(-cinalion charbonneuse. ( FJn com- mun avec MM. ('luiinl)crliiml et Rnu.r.). 1378 — Est nommé membre de la Commission du prix Vaillant ai6 — Et de la Commission du |)rix Lacaze (Chimie) io38 — Et de la Commission du prix Montyon ( Arts insalubres ) 1 1 88 — Et de la Commission chargée de proposer une (juestion pour le prix Bordin 1271 PELIGOT est nommé membre de la Commis- sion du prix Vadiant 2i5 — Et de la Commission du prix Montyon (Arts insalubres) nSS PELLET (H.) adresse une nou\elle Noie con- cernant la « Relation entre la fécule et les éléments azotés ou minéraux conte- nus dans la pomme de terre, et la fixité de composition des végétaux .) 765 PELLISSIER (de). — Sur le tremblement de terre de Chio gSG PEPIN (le p.). — Sur les diviseurs de cer- taines fonctions homogènes du troisième ordre à deux variables lyS PÉRISSE. — Des causes qui tendent à gau- ( 1^79 ) M M . Pi chir les poutres des ponts en fer, et des moyens de calculer ces poutres pour ré- sister aux efforts gauchissants. Rapport sur ce Mémoire, par M. Bresse PEKRIER (Edm.). — Sur les Étoiles de mer draguées dans les régions profondes du golfe du Mexique et de la mer des An- tilles, par le navire thc Blakc, de la ma- rine des Etats-Unis PERRISSOUD (L.) adresse la description et le dessin d'un moteur PEYRAUD. — Un encouragement de mille francs lui est accordé sur le prix Dus- gate — Adresse ses remercîments à l'Académie. PEYRUSSON. — Sur l'action désinfectante et antiputride des vapeurs de l'éther azoteux PHILLIPS est élu membre de la Commission du prix Poncelet — Et de la Commission du prix Pmmet. . . . — Et de la Commission du prix Montyon (Mécanique.) PICARD (E.). — Sur une classe d'intégrales abéliennes et sur certaines équations différentielles — Sur l'inlégralion algébri(|ue d'ime équa- tion analogue à l'équation d'Euler — Sur certaines équations différentielles li- néaires simultanées aux dérivées par- tielles. (En commun avec M. Jppelt.]. — Est présenté par la Section de Géométrie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Chasies — Sur les expressions des coordonnées d'une courbe algébrique par des fonc- tions fuchsiennes d'un paramètre — Sur les surfaces pour lesquelles les coor- données d'un point quelconque s'ex[)ri- ment par des fonctions abéliennes de deux paramètres PICAUT ( A i.PH.) soumet au jugement de l'Aca- démie quatre Méinoiiessurdivers sujets. — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Géométrie, par le décès de M . Chasies — Adresse une Note sur les intégrales com- munes à un système d'équations difTé- rentielles partielles linéaires, à un nom- bre ipielconque de variables in iéjien- dantes PICAUT. — Sur le traitement du choléra. (Pour le Concours Bréant.) PILLKT (A.). — Note sur le traitement du choléra. (Pour le Concours Bréant.). . . . PILLEUX (L.) adresse une nouvelle rédar- tion de sa Note relative à la thermo- n(;es. 948 1123 60a 684 ^42 993 993 398 5o6 699, 801 i332 1495 346 445 1273 127a MM. Pa(;es. électricité 912 — Adresse une nouvelle Note sur la thermo- électricité 953 PISANI (P.). — Sur un vanadalc de plomb et de cuivre du Laurium 129a PLANCHON (J.-E.). - Les vignes du Sou- dan de feu Th. Le'card 1 3a4 PLANTAMOUR (Pu.). — Sur les mouve- ments périodiques du sol 329 PLLMPTON (R.-T. ). — Sur une amylamine active 53i — Sur les amylamines secondaires et ter- tiaires dérivant de l'alcool amylique ac- tif de fermentation 882 POINCARÉ. — Sur l'envahissement du tissu pulmonaire par un champignon, dans la péripiieumonie 254 — Sur les altérations pulmonaires produites par le séjour [)rolongé dans les chambres d'épuration des usines à gaz 47° POINCARÉ (H.). — Sur les fonctions fuch- siennes 333 et 395 — Obtient l'autorisation de retirer du Secré- tariat un Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rapport 445 — Une mention très honorable lui est ac- cordée dans le Concours du grand prix des Sciences mathématiques 554 — Sur les équations dilVérentieiles linéaires à intégrales algébriques 698 — Sur la représentation des nombres par les formes 777 — Est présenté par la Section de Géomé- trie comme candidat à la place vacante par le décès de M. Chasies Soi — Sur une nouvelle application et quelques propriétés importantes des fonctions fuchsiennes 859 — Sur l'intégration des équations linéaires, par le moyen des fonctions abéliennes. 913 — Sur les fonctions fuchsiennes 957, '198, 1974 et 1484 — Sur les fonctions abéliennes g58 — Sur une propriété des fonctions uniformes. i335 POMEY (E.). — Sur les combinaisons phos- phoplatiniques -94 POUCHET (A.-G.). — Sur un procédé de destruction totale des matières organi- ques, pour la recherche des substances minérales toxiques aSa — Sur un prochain voyage scientifique à la pêcherie de baleines de Vadso loOt PRÉAUBEKT (E.) adresse une nouvelle Note sur <■ l'Aitiaclion newtonienne et l'élec- tricité » '24 PRILLIEUX (Ed.). — Hypertrophie et mul- tiplcation des noyaux, dans les cellules hypertrophiées des plantes 1 47 ( i58o ) MM. Pages. I MM. Paires. PUISEUX(P.).— Surquelquesmesuresacti- | cembre 1874 808 nomélriiiues faites dans les Al|iescn 1880. iioi'— Esl élu membre de la Commission du PUISEUX (V.). — Sur les observalicins de contacl, faites pendant le passai;e de Vénus du 8 décembre 1874 — Sur les mesures micromélriqueselTccluées pendant le passage de Vénus du 8 dé- [ yrand prix des Sciences matliémaliques. nj — Et de la Commission du pri.\ Boruin 481' (Sciences malliémali(iues) ïifi I — El de la Commission du prix Poncelel. . 9y3 QAUT.ARD (Ch.) adresse une Communication relative au Phylloxéra iu45 QUATKEI'AGES (de). — Découvertes dans l'Afrique équatoriale ; rencontre de MM. de Braz/.a et Stanley 1 14 et i i(i — Ossements trouvés dans le diluvium do Nice ; détermination de la race 700 — Présente à IWcadémie, au nom du Comité de la médaille de M. Milne Edwards, nn exemplaire de cette médaille 807 — Est élu membre de la Commission du prix Tliore pour 1881 1090 — El de la Commission du grand prix des Sciences physiques 1 1 34 I — Et do la Commission du prix Savigny. . 1 1 J4 ; — Et de la Commission chargée de proposer une question pour le grand prix des Sciences physiques 1 27 1 QUET. — Sur les lois qui régissent les pé- riodes et les coefficients d'intensité, dans l'un des principaux groupes des forces électromotrices élémentaires ducs à l'in- duction solaire, et sur la possibilité de faire servir l'aiguille aimantée à mesurer la vitesse avec laquelle le Soleil tourne autour de son axe 33G QUINQUAUD. — Le prix Barbier de l'an- née 1880 lui esl décerné 679 R RAMBOSSON esl cité au Concours des prix Montyon 1 Médecine et Chirurgie) 698 RAOULT ('p.-M.). — Action de l'acide carbo- ni(]ue soc sur la chaux vive 189 — Action de l'acide carbonique sur la ba- ryte et la strontiane 1 1 10 — Sur les carbonates basiques de chaux. . . 1457 REAL. — 'Traitement de l'érysipèle, soit spontané, soit traumatique. (Pour le Concours Montyon, Médecine et Chi- rurgie) i3ï8 BEBOUL (E.). — Recherches sur les mona- niines tertiaires; action de la triéthy- lamine sur les propylènes monobromés. i4aa — Recherches sur les monamines tertiaires ; action de la chaleur sur le bromure d'allyliriélhylammonium 1464 RENARD (A.). — Sur les produits de la dis- tilldlion de !a colophane 887 — Action de l'électrolyse sur le toluène... 965 RESAL(H.). — Sur la théorie de la chaleur. 167 — Fait hommage à l'Académie du Tome VI de son n Traité de Mécanii|ue générale ». 44i — Est nommé membre de la Commission du prix Montyon (Mécanique ) 993 RESTREPO (A.). — Propriétés physiologi- ques et thérapeutiques de la cédrine et de la valdivine. (En commun avec M. Diijarctin-Beaumetz.) 731 REY (Pu.). — Sur quelques expériences re- latives à l'action filiysiologique do X Enthriiiit CorallxUiulron. ( En com- mun avec M. Boclifiontaiiie.) 733 REYMER (E.). — Sur la pile secondaire de M. C. Fiiitre 95 1 — Sur le rendement des piles secondaires.. 1093 RIBAUCOUR. — Sur un système cyclique particulier 233 RICCLXRDI (L.). — Sur le rôle de l'acide phosphorique dans les sels volcaniques. i5i4 RICHARD annonce a l'Académie la découverte d'une caverne renfermant un grand nombre de débris préhistorique ia49 RICHET (Cu.). — Contribution à l'action phvsiologique de l'urée et des sels am- moniacaux. (En commun avec M. Mmi- titrd-Miirtin.) 465 — Sur la fermentation de l'urée 730 — Des mouvements de la grenouille, consé- cutifs à l'excitation électrique i'2g8 RICOUX. — Le prix de Statistique de la fon- dation Montyon, pour l'année 1880, lui est décerné 563 — Adresse ses remercîments à l'Académie. RIETSCH (Max.). — Éludes sur quelques points de l'anatoraie du Sternaspis scii- ffifa 92G et RLNGEISSEN (L.) adresse la description et 786 iol>6 ( i58i ) MM. Pages i le dessin d'un « Système avertisseur pour la sécurité des voyageurs dans les chemins de fer » 1 177 ROBIN (Cii.). — Les anguilles mâles, compa- rées aux femelles 878 — Est nommé membre de la Commission du prix Savigny • 1 1 34 — Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 1 134 — Et de la Commission du prix Godard.... 11 34 — Et de la Commission du prix Serres 1 1 34 — Et de la Commission du prix Lallemand. 1188 — Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) 1 188 — Et de la Commission du prix Lacaze (Physiologie) 1188 ROBIN (H.-A.). — Sur la morphologie des enveloppes fœtales des Chéiroptères . . . R0LL.4ND. — Est élu membre de la Com- mission du grand prix de six mille francs pour la marine et l'industrie . . . — Et de la Commission du prix Plumey . . . — Et de la Commission du prix Montyon ( Mécanique ) 998 — Et de la Commission du prix Fourneyron . 998 — Et de la Commission du prix Trémont. . ROLLAND (G.). — Sur l'hiver 1879-1880 au Sahara et sur le climat saharien.. . — Sur les grandes dunes de sable du Sahara. ROMANET DU CAILLAUD. — Transmet à l'Académie des graines de deux espèces de vignes chinoises découvertes en 187-2. RO.MILLY (F. de). —Machines élévatoires. — Appareils pneumatiques : pnéole, spirelle. ROSENSTIEHL (A.). — Détermination des couleurs qui correspondent aux sensa- tions fondamentales, à l'aide des disques rotatifs — Détermination des sensations colorées fondamentales, par l'élude de la répar- tition des couleurs complémentaires dans le cercle chromatique 357 — Discussion de la théorie des trois sen- sations colorées fondamentales. Carac- tères distinctifs de ses couleurs 12SG ROUGET (Cn.). — Sur un procédé d'obser- vation astronomique à l'usage des voya- geurs, les dispensant de la mesure des i35i 903 [188 034 9G8 logG i4i3 i5o6 244 MM. Pages. angles pour la détermination de la lati- tude, du temps sidéral et de la longitude. 27 ROUGET (Cu.). — Phénomènes microsco- piques de la contraction musculaire. Striation transversale des fibres lisses. i446 ROUSSY. — Arrêt rapide des contractions rythmiques des ventricules cardiaques sous l'influence de l'occlusion des ar- tères coronaires. (En commun avec MM. Sée et Bochcfontaine .) 86 ROUX. — Sur une maladie nouvelle, provo- quée par la salive d'un enfant mort de la rage. (En commun avec MM. Pasteur et Chamhcrlaml ) 1 69 — Sur la longue durée de la vie des ger- mes charbonneux. (En commun avec MM. Pasteur et Chainherland.) 209 — De l'atténuation des virus et de leur re- tour à la virulence. (En commun avec MM. Pasteur et C/uttiibcrland) 4^9 — De la possibilité de rendre les moutons réfractaires au charbon, par la méthode des inoculations préventives. (En com- mun avec MM. Pasteur et Chainher- land) 662 — Le vaccin du charbon. (En commun avec MM. Pasteur et Çhamlirrluiul.). 6G6 et 1378 — Sur la rage. (En commun avec M.M. Pas- teur, C/uimberùiiul el T/uiillicr.) laSg — De la non-existcnco du Microzyiuacretœ. (En commun avec M. Chambcrlaiul.). ii65 — Sur la non-existence du. 1/(c/Y);)7;/« cretœ. Réponse à une Note de M. Réchamp. (En commun avec M. Chambcrland .) . i347 ROUYAUX. — Relations algébriques entre les sinus supérieurs d'un même ordre . 1276 RU YSSEN ( Fr. ). - Sur la solubilité du chlo- rure d'argent dans l'acide chlorhydrique en présence de l'eau, ou des chlorures métalliques peu solubles. (En commun avec M. Varenne) 624 -- Sur la solubilité du chlorure mercureux dans l'acide chlorhydrique. (En commun avec M. f'arcnne) i i6i — Influence de la concentration de l'acide chlorhydrique sur la dissolution du chlorure d'argent. (En commun avec M. E. Varennc) 1459 SABATIER (A.). - Formation du blasto- derme chez les Aranéides 200 S.\BEY (A.). — Adresse une Communication relative au Phylloxéra 117 SAINT-.ANDRÉ. — Recherches sur les causes C.R,,i88i, I" demeure. (T. XCIl.) qui permettent à la vigne de résister aux attaques du Phylloxéra dans les sols sableux 85o SAINT-LOUP. — Influence des variations de la pression atmosphérique sur la 207 MM. I durée des oscillations d'un pendule.. . . SAINTE-CLAIRE DEVILLE (il.) est élu mem- bre de la Commission du prix Lacaze (Chimie) SALTEL (L.) adresse une Note « Sur un ca- ractère de décomposition des équations différentielles et sur la courbe catalane d'une surl'acj » — Prie l'Académie de le comprendre parmi les candidats à la place vacante, dans la Section de Géométrie, par le décès de M. Cliasles SAPORTA (de). — Sur la présence supposée des Proléacées d'Australie dans la llore dn l'Europe ancienne — Sur les genres IFilii/ii/iso/iia Carrulli. et Goninlina d'Orb. (En commun avec M. Miirîori.) 1 185. S.\PPEV. — Un prix de deux mille cinq cents francs lui est accordé sur les fonds Mont von (Médecine et Chirurgie) SAR.\SIN (Edm.). — Sur la reproduction par voie aqueuse du feldspath orthose. (En commun avec M. FricclcL] SAREDO-PARODI (G.) adresse une Commu- nication relative au Phvlloxera S.WIGNON (F. DE). - Le Phylloxéra en Ca- lifornie — Les Vignes sauvages de Californie SCUERING (E.). — La formule d'interpola- tion de M. Hermito, exprimée algébri- quement SCUEURER-KESTNER. - Sur quelques pro- cédés nouveaux do désuifuralion des dissolutions alcalines SHL.AGDENllAUFFEN (Fn.).- Du mboun- dou (poison d'épreuve des Gabonais); nouvelles recherches physiologiques, chimiques, hislochimiqucs et toxicolo- giqucs. (En commun avec M. Hcckel.]. SCHLUMBERGER. - Sur l'acide salicylique et ses applications SCHR.\DER (F.). - Carte de la partie cen- trale des Pyrénées espagnoles SCHUTZEN8ERGER (P.). — Sur l'hydro- sulfite de soude — Sur le silicium. ( En commun avec M. CoU son. ) SÉE(G.). — Arrêt rapide des contractions rythmiques des ventricules cardiaques sous l'influence de l'occlusion des ar- tères coronaires. ( En commun avec MM. Buclwjontainc et Ruussy.) ( i582 ) âges. MM. Pajes. 1 4i,)o — Physiologie des dyspepsies 3o6 SECOND (P.). —Le prix Godard lui est décorné au Concours de 1880 Goo io>8 — Adresse ses remercimqnls à l'.Xcadémie. O84 SELLA, nommé Correspondant, adresse ses remercinieuts à l'Académie 117 SENLECQ adiesse une Note sur des « trans- 427 missions téléphoniques sans fds conduc- teurs. « -256 SEURE i.i.) adresse à l'Académie un nou\el échantillon de pain de viande, préparé avec de la viande pulpée et do la dex- trine 1435 SIDOT adresse une Note sur la fabrication d'un gaz éclairant par la distillation des matières fécales i53o SILVA-ARAN.IO adresse une Note relative à i2()8 (I l'éleclricité appliquée au traitement de l'éléphancie (éléphantiasis des Ara- lies) ». ( En commun avec M. Mo/ico/vo.) 477 SIRE jtrésente à l'Académie un instrument destiné à mettre en évidence la loi de Foucault (jgj 1 8r i SIRODOT. — Observatio^s relatives aux phé- nomènes de l'absorption chez les orga- nismes végétaux inférieurs «jgB SMITII (J. Lawke.nce). — Anomalie magné- 0(i tique du fer météorique de Sainte-Ca- ■j.u'i tlierine 843 — Nodule de chromite dans l'intérieur du fer météorique de Cohahuila (Mexique) (météorite de BuLcher) ygi ST£P11AN(E). — Nébuleuses découvertes et observées à l'Observatoire do Mar- 8>-8 seille 1128, ii83 et 1260 STEPIIANOS (C). - Sur la géométrie des sphères 1 195 STONE. — Le prix Lalande pour l'année 1880 lui est décerné 5i)7 ûji — -Adresse ses remercimeuts à l'Aciidéraie. G84 STUDER (B.). — Le contact mécanique du 1042 gneiss et du calcaire, dans l'Oberland bernois, observé par M. J. liidtzcr iCy 3G9 SULLIOT. — Sur l'application des cristaux de chambres de plomb 881 8:5 SVILOKOSSITCU adresse une Note sur le problème du mouvement d'un système iJo8 de points matériels qui s'attirent ou se repoussent en fonction de leurs dis- tances respectives ^56 SYLVESTER. — Sur les diviseurs des fonc- tions des périodes des racines primitives 80 de l'unité 1084 i583 MM. Parrps. TABOURIN communique un projet d'éclai- rage électrique i^jS TACCHINI. — Observations des taches, des facales et des protubérances solaires, faites à l'Observaloire du Collège romain pendant le dernier trimestre de i8So.. . joa TANGUY adresse une Note intitulée « Loi de la projection des corps célestes » i36o — Adresse une nouvelle Note intitulée «Loi générale de projection des corps céles- tes. » i474 TANRET (Ch.). — Peptones et alcaloïdes. . ii63 TARDY (Ch.) adresse une Note intitulée ((Direction générale des montagnes sur la Terre et probabilité sur leur origine. » . 9.07 TAYON. — Sur la brebis laitière 1175 TEDESCIII DI ERCOLE (V.). - Sur le sol volcanique de Catane i5i6 TEISSERENC DE BORT (L.). - Sur les relations qui existent entre la tempéra- ture, la pression et la circulation de l'air, à la surface de la péninsule ibé- rique 339 TEISSIER (J .). — Sur les actions vaso-mo- trices symétriques. (En commun avec M. Kaufmann . ) 1 3o 1 TEMPEL. — Le prix Valz, pour l'année 1880, lui est décerné 5)8 TERMIER (P. -M.). — Le prix de M""" la marquise de la Place lui est décerné. . G21 TERQUEM (A.). — Sur les surfaces de révo- lution limitant les liquides dénués de pesanteur 407 THOLLON. — IMinimum du pouvoir de réso- lution d'un prisme 128 THOM.\S. — Sur l'état virulenldii fœtus chez les brebis mortes du charbon symptoma- tique. (En commun avec MM. Arloing et Cornei'in) . .» -Zg — Mécanisme do l'infection dans les diflé- rents modes d'inoculation du charbon symptomatique. Application à l'interpré- tation des faits cliniques et à la mé- thode des inoculations préventives. (En commun avec MM. JrloinaçiCnrnpriti.). 19,46 Recherches expérimentales sur la maladie infectieuse appelée charbon symptoma- tique. (Pour le Concours Bréant .) .... 127a TIIUILLIER. — Sur la rage. (En commun avec MM. Pasteur, Cliambolaiid et Roux .] 1 9.59 TISSERAND (F.). — Sur le développement périodique d'une fonction quelconque des rayons vecteurs de deux planètes. . 104 — Sur la détermination des masses de Mer- MM. P.T'es. cure, de Vénus, de la Terre et de la pa- rallaxe solaire 653 — Observations de la comète Paye, faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest). (En commun avec M. Bigourdan . ) 660 — Est élu membre de la Commission du prix Lalande 993 — Et de la Commission du prix Valz io38 TODD. — La parallaxe solaire déduite des photographies américaines du passage de Vénus de 1874 i3a8 TOMMASI (D. ). — Sur un nouvel appareil destiné à montrer la dissociation des sels ammoniacaux 299 — Sur le déplacement de la soude de chlo- rure de sodium par l'hydrate de cuivre. 453 TORNBORG (G.) adresse des échantillons d'ambre jaune, formés de débris agglo- méréssansle secours de corps étrangers. 912 TOUSSAINT (H.). - Sur la culture du mi- crobe de la clavelée 36a — De l'immunité pour le charbon, acquise à la suite d'inoculations préventives. (Pour le Concours de Médecine et Chirurgie, fondation Montyon.) 1271 TRÉCUL. — Ordre de naissance des premiers vaisseaux dans l'épi des Lol'nim io3 — De l'existence de grandes cellules spira- lées répandues dans le parenchyme des feuilles de certains Crimim Sao — Cellulesspiralées de très grande longueur. 494 — Cas remarquable de tonnerre en boule ; éclairs diffus, voisins de la surface du sol 775 — Est élu membre de la Commission du prix Alhumbert 1090 — Et delà Commission du prix Desmazières. 1090 — Et de la Commission du prix Bordin .... 1091 TRÉPIED (Ch.) adresse des Observations de la Lune, faites à l'Observatoire d'Al- ger, pendant les mois d'octobre, novem- bre et décembre 1880 5o4 — Observations des phénomènes des satel- lites de Jupiter, faites à l'Oservatoire d'Alger, pendant les mois de novembre et décembre 1S80 5o5 TRESCA. — Rapport sur un Mémoire de M. G/-(7<'/r relatif à unesérie d'expériences faites au réservoir duFurenssur l'écou- lement des eaux 1 135 — Observations relatives à une Communica- tion de M. Saint-Loup sur l'influence de la pression atmosphérique sur la durée des oscillations atmosphériques i49 ( ' MM. Pnces — Est élu membre de la Commission du prix Pkimey '.)',) — Et de la Commission du prix Monlyon ( Mécanique) 9<,i — Et de la Commission du prix Fourneyron. yç) TRÊVE adresse une Note relative à la vision au travers d'une fente étroite lo — Sur quelques phénomènes d'Optique et de vision 5a TROOST ( L.). — Sur de nouvelles combinai- sons de l'acide bromliydrique et de l'a- cide iodhvdrique avec l'ammoniaque. . . 71 TROUESS.VRT" (E.-L.). — Sur le Mu.s Pilo- rides, ou Rat musqué des Antilles, con- 584 ) M M . Pages . sidéré comme le type d'un sous-gcnre nouveau dans le genre Ilcsprrnmys. . . . 198 — Du rùle des roulants marins dans la dis- tribution géographique des Mammifères amphibies, et particulièrement des Ota- ries 1 1 18 FRUMET DE FOMARCE est cité au Con- cours des prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 9')8 TURQUAN^L.-V.). —Sur l'intégration de l'équation aux dérivées partielles du second ordre à deux variables indépen- dantes 1 200 u UNIVERSITÉ DE DORPAT (L'), se propo- sant d'élever une statue à M. do Baër, adresse à l'Académie une circulaire in- vitant les sculpteurs de tous les pays à envoyer des projets ioo3 VAN BENEDEX (En.).— Sur quelques points relatifs à l'organisation et au développe- ment des Ascidies i ^^S VAN ROMBURGH (P.). — Sur les produits de l'action du perchlorurc de phosphore sur l'acroléine 1110 VAN TIEGHEM est élu membre de la Com- mission du prix Alhumbert pour 1881.. 1090 — Et de la Commission du prix Desma- zières 1090 — Et de la Commission du prix Thore 1090 — Et de la Commission du prix Bordin. . . . 1091 VARENNE (EiG.). — Sur la solubilité du chlorure d'argent dans l'acide chlorhy- drique en présence de l'eau, ou des chlo- rures métalliques peu solubles. (En com- mun avec M. Rnyssen) 524 — Sur la solubilité du chlorure mercureux dans l'acide chlorhydrique. (En commun avec M. Ruysscn .) 1 1 G i — Influence de la concentration de l'acide chlorhydrique sur la dissolution du chlo- rure d'argent. ( En commun avec M. E. Riiyssen . ) 1 4 jg V.WSSIÈRE (Al.). — Le prix Thore pour 188a lui est décerné 687 — Adresse ses remerciments à l'Académie. 684 VERNET (L.). — Sur un glycoside extrait du lierre commun 3Co VERSCHAFFEL (A.) adresse une Note rela- tive à la forme sous laquelle on peut présenter le rapport du volume du com- posé à la somme des voUime-s des com- posants, dans les combinaisons gazeuses. 47G VIAL adresse un travail intitulé « Mémoire sur le monde réel » lojS VULLANES (H.). — Sur l'histolysc des muscles de la larve durant le développe- ment postembryonnaire des Diptères.. i'*> VIEILLE. — Sur le nitrate de diazobenzol. (En commun avec M. Bertlielot.) .... 1074 — Recherche sur le sulfure d'azote. (En commun avec M. Bcrihdot.) 1 307 VILLARCEAU (Vvon). - Note sur la mé- thode de Wronski 8 1 5 VILLARI (E.). — Sur les décharges internes des condensateurs électriques 872 — Observations sur les variations de tem- pérature du corps humain pendant le mouvement 7G2 — Sur les lois thermiques de l'étincelle ex- citatrice des condensateurs 1 449 VILLOT (A.). — Sur une nouvelle larve de Cestoïde, appartenant au type du Cys- ticerque de l'Arion 4 '8 VILLOTTE ^11.) fait savoir qu'il est l'auteur du Mémoire qui a été adressé au Con- cours relatif à l'étude de l'élasticité des corps cristallisés 7SG VINGT (J.). — Le prix Trémont lui est dé- cerné 61 5 — Adresse ses remerciments à l'Aca- démie C84 — Met sous les yeux de l'.-Vcadémio un mo- dèle de pied de lunette, pouvant rempla- cer à peu de frais un pied parallac- 3 MM. tique. ( i585 Pages. MM 938 — Soumet au jugement de l'Académie une lunette qu'il a construite en appliquant une idée que lui a suggérée M. Caiis- sin 1097 VIOLLE ( J.). — Intensité lumineuse des ra- diations émises par le [ilatino incandes- cent 866 — Sur la loi du rayonnement laoj VIRY (C.) adresse une Note intitulée « Du choc entre prismes élastiques ; durée, intensité, déformations, vitesses finales» 207 VULPIAN (A.). — Expériences montrant que ) Pages, la thiotétrapyridine et l'isodipyridine ne sont pas douées du pouvoir toxique que ])ossède la nicotine dont elles sont des dérivés iCJ Est élu membre do la Commission du prix Barbier pour 1881 logo Et de la Commission du prix Montyon (Médecine et Chirurgie) 11 34 Et de la Commission du prix Godard... 11 34 Et de la Commission du prix Serres.. . . 11 34 Et de la Commission du prix Lallemand. 1188 Et de la Commission du prix Montyon (Physiologie expérimentale) 1188 w WALITZKY (W.-E.). - Sur le cholestène (cholestérilène) igS WARREN DE LA RUE fait hommage à l'A- cadémie d'une Conférence faite par lui sur les phénomènes de la décharge élec- trique 910 — Nommé Correspondant, adresse ses re- merciments à l'Académie ib WATTEAU adresse un Mémoire relatif aux conditions d'émergence des rayons lu- mineux dans les prismes 44 ' WEST (E. ). — Sur les sinus d'ordres supé- rieurs rj.71) WITZ. — Du pouvoir refroidissant des gaz et des vapeurs ^o') WOLF (R.). — Sur les relations entre les taches solaires et les variations magné- tiques 861 WOLF (C). — Les étalons de poids et me- sures de l'Observatoire de Paris et les appareils qui ont servi à les construire; leur origine, leur histoire et leur état actuel 1 202 WURTZ (A.). — Sur l'alcool dialdanique.. 1371 — Sur la préparation de l'aldol i438 — Est nommé membre de la Commission du prix Trémont 1 1 88 — Et de la Commission du prix J. Reynaud. 1 170 M. le Prcsidciu annonce à l'Académie le décès lie M. Dclcssr 769 — Observations sur la création d'une station zoologique dans les Pyrénées-Orientales. 1029 YUNG(E.). — De l'influence do la nature des aliments sur le développement de la grenouille. . iSaS ZAMBONI (G.) adresse une Note relative à un remède contre le choléra ZENGER (iCn.-W) adresse une photographie du Soleil, prise pendiint une éclipse 912 partielle 537 Sur l'emploi de prismes à liquide, dans le spectroscope à vision directe i5o3 GAUTHIER-VILLARS, iMPniMEUii-LiBii\rnE nns comptes rendus des séances de l'académie des sciences Paris. — Quai des Augustins, 55. • ■, •-,* '■-. . . i-* r. ' ''-■ V-J--' ^ v'. '■ 'rj^- -, •■ . "'^ ^- •: ■^.■'^--. .'■■■'■?''".'■ " ■ ■-■-■-•.--?. ^" ^^v'pÇ:, . - 'V ■""r-tt-VV'- " ' \''"V, :M • .?-.V .-V. -J^.' ■r.-: - • t ■.- . . i*" - « -«-.^'.^ '.- > -.•> , .-.1. ».>■■ ■ ■,- .o-.'-.rrTv : - . ,•■ •.'.-. ,-■■>■*. ^■-' --y ^ >••. 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