D&W1988 COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. £, <8o 4. A. 32. maiÉur'i- -t-T"' r*T'-"'Blir^n1iiiffi""Vi—**™ P4R1S. ÏMPMMFRIK DE BACHELIER, rue du JarHinet , 13. COMPTES RENDUS HEBDOMADAIRES DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES, PUBLIAS CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L'ACADÉMIi. oh uixtti Du *3 cnuH-ei -i835, PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS. TOME TRENTE-DEUXIEME. JANVIE1! - JUIN i8SI. f PARIS, BACHELIER, IMPRIMEUR -LIBRAIRE de l'école polytechnique, du bureau des longitudes, etc., Quai des Augustins, n° 55. 1851 COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 6 JANVIER 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU ET DE LA COMMISSION ADMINISTRATIVE L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Vice- Président qui , cette année, doit être pris parmi les Membres des Sections des Sciences mathématiques. Au premier tour de scrutin , le nombre des votants étant 45 , M. Piobert obtient 36 suffrages. M. Combes. ... 5 M. Binet. . . . M. Cauchy . . . M. Liou ville. . . M. Poncelet. . . M. Piobert, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé Vice-Président pour l'année i85i. M. Rvter, Vice-Président pendant l'année i85o, passe aux fonctions de Président. Communication de M. Duperrey, Président pendant l'année i85o, relativement à l'impression des Mémoires de l'Académie. « Messieurs, » Conformément au règlement, j'ai l'honneur de vous rendre compte de C. R., l65l, Ier Semestre. (T. XXXII, N° 1.) X /ù ce qui s'est fait pendant l'année i85o, relativement à l'impression de vos Mémoires et des Mémoires des Savants étrangers : » Le tome XXII des Mémoires de l'académie a été terminé et distribué aux Membres le 16 septembre dernier. » L'impression du tome XXIII est commencée; huit feuilles sont en épreuves. » Le tome XI des Mémoires des Savants étrangers est terminé et sera distribué à l'Académie dans le cours de la semaine prochaine. » J'ai l'honneur de rappeler à l'Académie que plusieurs Sections ont a faire des propositions pour des places de Membres ; savoir : » La Section d" Anatomie et Zoologie, pour la place laissée vacante par M. de Blaiyville, décédé le Ier mai i85o; » La Section de Physique générale, pour la place laissée vacante par M. Gay-Lussac, décédé le 9 mai; .. » La Section de Géométrie, pour la place devenue vacante par suite d'un décret du Ier septembre i85o, qui exclut M. Libri du nombre des' Membres de l'Institut; » La Section de Minéralogie, pour la place laissée vacante par M . Beldant. décédé le 9 décembre. » Une place d'Académicien libre était vacante, par suite du décès de M. F rancoeur, mort le i5 décembre 1849- M. Bussy a été nommé à cette place le 2 5 février i85o. » Quatre Correspondants de l'Académie sont morts dans le cours de l'année dernière. Ce sont M. Schumacher, à Altona, Section d'Astronomie; M. Link (Henri-Frédéric), à Berlin, Section de Botanique,- M. Ku;wn, à Berlin, Section de Botanique, et M. Raffeneau de Lile, à Montpellier, même Section. » L'Académie a, en ce moment, huit places vacantes de Correspondants, savoir : » Une dans la Section de Mécanique, » Une dans la Section dAstionomie; » Deux dans la Section de Géographie et Navigation ; » Une dans la Section de Physique générale; » Trois dans la Section de Botanique. » L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres appelés à faire partie de la Commission centrale administrative. MM. Chevreul et Poncelet réunissent la majorité absolue des suffrages. (3) MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE M. Cauciiy dépose sur le bureau de l'Académie un exemplaire lithographie de la Lettre qui renferme les observations adressées par lui à M. l'adminis- trateur et à MM. les professeurs du Collège de France, au sujet de sa can- didature. A cette Lettre se trouve jointe une Note dont M. Cauchy donne lecture. Cette Note est relative à l'influence souvent exercée par des circonstances étrangères à la science, sur la solution de questions qui, au premier abord, paraissaient purement scientifiques. physique chimique.— Remarques de M. Biot sur une Note de M. Fremy, insérée au Compte rendu de la séance dernière. « Je viens de lire, dans le Compte rendu, l'extrait que M. Fremy a donné de ses nouvelles recherches, sur les transformations imprimées à l'acide tartrique par la chaleur, en réponse aux objections que MM. A. Laurent et Ch. Gerhardt, avaient élevées contre son premier travail, publié en 1 838 (i). Je n'ai garde de vouloir me mêler à cette querelle, qui exigera sans doute du temps, et des circonstances plus opportunes, pour être vidée. Mais, M. Fremy a dû inévitablement m'y envelopper, en raison des expériences que j'ai faites sur cette classe de phénomènes, avec l'assistance de M. Lau- rent; et toutefois, il semble disposé aussi à m'en écarter, en raison de mon incompétence, comme physicien, à intervenir dans une question de chimie pure. Je suis donc forcé de lui montrer, que, si l'expérience m'a occasion- nellement conduit à énoncer deux faits contraires à sa doctrine, ces faits sont certains. Peu de mots y suffiront ; et je tâcherai de les rendre assez clairs, pour que l'on voie nettement les points en litige. » Lorsque l'acide tartrique cristallisé est maintenu à une température constante, que la Note actuelle place entre 170 et 175 degrés [le Mémoire de i838 disait aoo degrés environ (a)], il perd progressivement les deux équivalents d'eau qu'il tient en combinaison, et qui forment —^ de son (1) Annales de Chimie et de Physique, tome LXVIII, page 353. (a) Ibid. , page 356. (4) poids. Cette déperdition, suivant M. Fremy, offre trois phases intermittentes, qui donnent autant d'acides définis, distincts entre eux. Les intermédiaires ne donnent que des mélanges. La période entière de ces transformations se subdivise, comme il suit. PERTE D'EAU. ACIDE PRODUIT. i '" phase 2e phase . 31" phase. y équivalent. y ou i équivalent. y ou 2 équivalents. Acide tartralique. Acide tartrélique. Acide tartrique anhydre. Soluble dans l'eau. Soluble dans l'eau. Insoluble dans l'eau immédiate- ment. Chacun de ces acides dérivés, étant tenu dans l'eau, se reconstitue de lui-même, à l'état d'acide tartrique primitif, avec le temps. » Telle est la doctrine de M. Fremy. » J'avais bien regretté que la condition prescrite par lui , d'opérer seu- lement sur de très-petites quantités d'acide, n'excédant pas quelques grammes, empêchât d'étudier ces transformations successives, par les ca- ractères rotatoires qui devaient les accompagner. Mais, au commence- ment de 1849, -M- Laurent m'apprit, qu'au moyen d'une manipulation spéciale, qu'une pratique réitérée lui rendait facile et sûre, il pouvait fondre par la chaleur, et solidifier ensuite à l'état amorphe, des masses d'acide tartrique, pesant jusqu'à 200 et 3oo grammes, en les conservant transparentes, et leur faisant, ou ne leur faisant pas perdre d'eau, à sa volonté. Je m'empressai de mettre à profit, son obligeance active et zélée, pour constater ainsi la persistance du pouvoir rotatoire moléculaire des corps, dans l'état solide, ce que je n'avais pu faire jusque-là que dans un seul cas, celui du sucre de cannes partiellement décristallisé. Crâce à lui, je pus multiplier à l'infini ces épreuves, tant sur l'acide tartrique isolé, que combiné, soit avec l'acide borique, soit avec les bases. Ce fut l'objet d'une longue suite d'expériences, que je publiai dans les premiers mois de i85o (1). » Ayant ainsi reconnu la sûreté inespérée, que la singulière adresse de M. Laurent, donnait à ce procédé de manipulation, j'entrepris, toujours avec son assistance, de soumettre à des mesures, les pouvoirs rotatoires (1) Annales de Chimie et de Physique , 3e série, tome XXVIII, page 35 1. (5) des produits ainsi préparés, auxquels M. Fremy d'une part, MM. Lau- rent et Gerhardt de l'autre, s'accordaient à reconnaître des propriétés chimiques différentes de celles de l'acide tartrique cristallisé, quoiqu'ils les interprétassent diversement. Je ne me proposai point ce travail, en vue d'infirmer ou de faire prévaloir telle ou telle doctrine, de combattre ou d'appuyer telle ou telle personne. Ces inspirations me sont étrangères. Le seul désir de connaître la vérité me suffit. Or, comme l'habile ma- nipulation de M. Laurent, me formait toujours ces produits à mon gré, avec les particularités que j'y désirais, soit sans perte d'eau, soit entre les limites de déperdition que je lui indiquais, et dont je constatais soi- gneusement la réalisation par la balance, je pus suivre, par des expériences multipliées, les modifications de l'acide primitif, dans l'étendue presque totale de leurs phases. Je reconnus ainsi, à ma grande surprise, que tous ces produits, si différents les uns des autres par la proportion d'eau, étant redissous dans ce liquide, à dosage égal, n'y montraient aucune diffé- rence de pouvoir rotatoire appréciable, soit entre eux, soit avec l'acide cristallisé primitif. Mais aussitôt que l'on introduisait l'acide borique dans ces solutions, en maintenant toujours l'identité du dosage, la diversité des états moléculaires de leurs éléments tartriques, se manifestait par des différences d'action, par conséquent de combinaison, considérables; quoi- que la totalité des éléments de chaque système y participât toujours, comme j'ai eu soin de l'établir. Les moins actifs des éléments tartriques, étaient ceux qui avaient subi les plus grandes pertes d'eau. Toutefois, en les abandonnant à eux-mêmes, sous l'influence commune de la température ambiante, les dissolutions qui les contenaient étant mises à l'abri de l'air extérieur, dans des tubes fermés, on voyait leur énergie s'accroître de jour en jour, non par saccades brusques, mais par un progrès lent et continu. Enfin, après un temps d'autant plus long, qu'ils avaient été mo- difiés plus profondément, ils se trouvaient tous, avoir repris un degré d'énergie égal à celui de l'acide cristallisé primitif, sans que je pusse saisir de différence certaine, entre eux ou avec lui. J'ai constaté cette complète réintégration, par un grand nombre d'expériences, dont j'ai publié tous les détails physiques et numériques (i). Je n'en rappellerai ici que deux, (i) Les personnes qui ne sont pas familiarisées avpc les conditions suivant lesquelles les pouvoirs rotatoires s'exercent, pourraient voir ici le sujet d'une objection, qui ne serait pas fondée. Puisque les solutions ici comparées, ont été primitivement faites d'égal dosage , avec les éléments d'acide tartrique , soit cristallisé , soit plus ou moins dépouillés d'eau , lorsque ces derniers se sont reconstitués dans leur état primitif, en reprenant de l'eau à leur solution , (6) les seules qui ont trait à la question, en ce moment controversée. Du resteT le mode de préparation, d'où dépend le succès, était le même pour toutes, sauf- que l'acide était maintenu plus ou moins longtemps à l'état de fusion, selon la perte d'eau qu'on voulait lui faire éprouver. » La première, est relative à l'acide, fondu sans perte d'eau. MM. Lau- rent et Gerhardt avaient annoncé que ce produit est déjà un acide distinct, isomère du cristallisé, et qu'ils ont appelé le métatartrique. M. Laurent l'a formé quatre fois sous mes yeux, pour quatre expériences indépendantes entre elles, dont le résultat a été identique. On y employait des cristaux d'a- cide tartrique bien pur, dont les quantités, soigneusement pesées, ont varié, depuis un peu moins de 5g grammes, jusqu'à un peu plus de 65 grammes, hlles étaient contenues dans des fioles de verre sèches, à long col, dont j'a- vais déterminé préalablement le poids. Un des artifices les plus essentiels de la manipulation, consistait en ce que, avant de chauffer l'acide, qui était finement broyé, mais non pas en poudre, M. Laurent faisait passer au fond de la fiole, sous la masse cristalline, trois ou quatre gouttes d'eau, qui, à la première impression de la chaleur, formant, avec les parcelles inférieures de l'acide, une dissolution très-concentrée, permettaient aux supérieures de se fondre à leur tour, sans que les unes ni les autres éprouvassent immédiate- ment la caléfaction par contact avec le verre, ce qui les aurait infaillible- ment brunies, peut-être altérées. Le reste de l'opération se faisait à feu nu, en tenant la fiole par son col dans une situation oblique, et la tournant sans cesse, autour de son axe, pour répartir également l'impression calori- fique sur toute la surface de ses parois, et sur toutes les portions de la masse intérieure. Le chauffage s'effectuait avec toutes sortes de ménagements, leur poids total y devient relativement plus considérable que dans les solutions faites avec l'acide cristallisé ; tandis que la proportion d'eau libre qui reste en leur présence devient rela- tivement moindre de toute la quantité qu'ils ont absorbée: de sorte que l'identité de dosage primitivement établie pour tous les éléments des solutions n'existe plus. Ainsi le pouvoir rotatoire restitué , semblerait ne devoir pas être pareil. Mais les expériences faites directement sur les solutions d'acide tartrique cristallisé dans l'eau, soit pure, soit chargée d'acide bo- rique, montrent que la grandeur des déviations qu'on y observe , résulte du concours de tous leurs éléments, tant actifs qu'inactifs. De sorte que des déviations sensiblement égales peu- vent être opérées par le concours d'éléments dont les proportions pondérales relatives ne sont que très-peu dissemblables. J'ai discuté en détail cette question délicate, dans les Mémoires que j'ai insérés au tome XXIX des Annales de Chimie et de Physique pour i85o ; spécialement pages 45 et suiv. , pages 377 à 38o ; et avec plus d'ensemble dans le dernier de ces Mémoires qui commence page 420. (7 ) pour que Ja fusion s'opérât à la moindre température possible. Quand ell< était complète, on retirait la fiole ; on enlevait, avec des bandes de papier Joseph, la légère rosée qui avait pu se déposer vers l'orifice du col ; on aspi- rait avec un tube de verre, le reste de vapeur aqueuse qui pouvait y être en- core en exhalation ; et, après l'avoir laissée quelques instants refroidir, on la bouchait. Les trois ou quatre gouttes d'eau ajoutées, avaient suppléé à l'éva- poration avec une approximation si juste, et si adroitement ménagée, que les pertes finales, soigneusement appréciées à la balance, se sont trouvées être, dans deux expériences, -nnjôô- 5 dans une troisième, 1 05U3U ,T ;dans la quatrième, la perte s'était changée en un excès de , 03u°0 0 . Je présente ces nombres au jugement des expérimentateurs. C'est sur ces quatre masses, fondues aussi délicatement, aux moindres températures, et avec les moindres modifica- tions possibles de la quantité d'eau primitive, que j'ai fait mes observations optiques. Étant dissoutes en présence de l'acide borique, leur action immé- diate sur lui s'est montrée beaucoup moindre que celle de l'acide cristallisé, dans des solutions de dosage pareil. Le changement survenu dans leur état moléculaire, se manifestait ainsi avec évidence, par l'infériorité de cette action. Mais elle s'est accrue par degrés avec le temps, et a fini par se remet- tre égale. La simple fusion, opérée ainsi, avec des pertes de poids nulles, ou à peine appréciables, avait donc donné d'abord un acide moléculaire- inent distinct du primitif, mais isomère avec lui, comme MM. Laurent et (ierhardt l'avaient annoncé. » M. Fremy oppose à ce résultat deux objections qui, dans l'énoncé gé- néral qu'il leur donne, y ont toutefois une application directe. La première, c'est que l'acide tartrique chauffé, même seulement jusqu'à 170 degrés, ne dégage pas uniquement de l'eau, mais aussi un acide volatil formé aux dé- pens de sa propre substance, ce qu'il suppose n'avoir pas été remarqué par MM. Laurent et Gerhardt. S'il en est ainsi, ces deux expérimentateurs, que l'on dit habiles, auront été bien maladroits, ou bien inattentifs. Car le fait de cette déperdition, sinon sa quantité, se manifeste avec évidence par l'o- deur seule de caramel qui s'exhale très-perceptiblement des masses d'acide tartrique, maintenues pendant quelque temps à l'état de fusion, avec tous les ménagements imaginables. Il est pourtant à croire qu'ils n'ont pas ignoré cefait, car ils en parlent plusieurs foisdans leur travail (1). Moi-même, simple physicien, je me suis méfié de cet indice, et je l'ai mentionné expressément. (i) Comptes rendus des travaux de Chimie, par MM. A. Laurent et Ch. Gerhardt, 5e année, t84o; pages toi et 102. (8) Mais j'ai aussi discuté les limites de son importance pondérale, dans les pro- duits que M. Laurent m'avait préparés; et, en m'appuyant sur la coloration à peine sensible de leurs dissolutions, comme aussi, avec plus de certitude encore, sur la restitution si approximativement complète des déviations finales, même quand la déperdition a été poussée aussi loin qu'il m'a paru prudent de le faire , j'ai pu dire que la perte de substance active a été, même alors, si minime, qu'on pouvait la présumer, plutôt que la constater matériellement (i). Je ne parle ici, que pour les produits qui m'ont servi; car, autant il m'a paru difficile de les préparer avec cette adresse, autant il serait aisé de brunir, et même de torréfier partiellement l'acide, si l'on opé- rait avec moins déménagements. La déperdition de substance propre, n'ayant donc pu être que très-petite, dans les cas extrêmes de mes observations, combien a-t-elle dû être plus petite encore, quand l'acide était seulement amené à l'état de fusion, presque sans changement de poids appréciable, comme dans l'expérience dont je viens de rapporter les détails! Les nom- bres mêmes le montreraient au besoin. Il s'était donc formé bien réellement alors un acide distinct, isomère du primitif , comme MM. Laurent etGerhardt l'avaient dit. Or, ce cas initial de transformation, n'est pas compris dans les intermittences que M. Fremy avait admises. » A la vérité, et c'est là sa deuxième objection, il ne reconnaît pas l'iso- mérie de ce premier produit comme étant moléculaire ; et il l'appelle un phénomène de trempe. Ceci est un terme de physique, inexactement ap- pliqué. Le mot trempe, désigne une modification survenue entre les posi- tions relatives des molécules identiques de deux masses pareilles. Or, ici, indépendamment de toute autre considération, le changement survenu dans les pouvoirs rota toires, montre que la modification s'est opérée dans les mo- lécules mêmes, puisque leur action immédiate sur l'acide borique, est de- venue considérablement moindre que celle qu'exercent, à dosage égal, sili- ce même corps, les molécules de l'acide tartrique cristallisé. » Mon second cas de dissentiment, avec M. Fremy, porte sur l'autre limite extrême de sa série. Parmi les masses fondues que M. Laurent m'a préparées, avec les précautions que j'ai décrites, plusieurs avaient perdu plus que i équivalent d'eau; et, pour l'une d'elles, la perte dépassait i \ équivalent. D'après la doctrine de M. Fremy, ces produits auraient dû être des mélanges de son acide tartrélique soluble, où la perte est i équivalent d'eau, avec son acide tartrique anhydre, immédiatement insoluble. Cepen- (i) Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome XXIX, pages 35o et 35i. (9) dant ils se sont montrés complètement solubles dans l'eau. Et cela ne venait pas de ce qu'ils y auraient été déjà restitués à l'état d'acide cristallisé pri- mitif. Car leur action immédiate sur l'acide borique était beaucoup moindre, et d'autant moindre, qu'on leur avait enlevé plus d'eau par la fusion. Tou- tefois, ils reprenaient une énergie égale à la sienne avec le temps. » Je n'ai pas étudié individuellement les deux acides intermédiaires de M. Fremy. J'ai seulement exprimé les doutes que m'inspirait la supposition qu'ils appartinssent à des intermittences exceptionnellement isolées, sans toutefois embrasser non plus, en ces points, le sentiment de ses adversaires. Ces doutes me restent encore les mêmes, après la lecture de sa Note, parce qu'elle ne détruit pas les motifs sur lesquels je les fondais. L'ensemble des phénomènes observés, me semblerait se prêter mieux à une interprétation différente qui ne supposerait pas la discontinuité. Mais ceci est une pré- somption qui demande à être éprouvée par l'expérience. » Peut-être aurai -je la possibilité de le faire. Pendant que je me livrais à ces recherches, et même bien auparavant, M. Regnault m'avait indiqué un procédé d'expérimentation, par lequel cette question, et une foule d'autres analogues, pourraient se traiter avec infiniment plus de précision et de cer- titude, qu'on n'en a eu jusqu'à ce jour. Mais je n'étais pas en position d'en faire usage. Je m'empresserai d'y recourir, avec la participation de M. Lau- rent, dès que la saison sera devenue moins sévère, si une chance heureuse, qui semble s'offrir, le mettait en possession d'un laboratoire, où il puisse travailler. » Note de M. Biot. J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie, et à chacun de ses Membres, en par- ticulier, un exemplaire d'un article qui vient d'être inséré dans le Journal des Savants sous ce titre : Notice sur Gay-Lussac, lue à la séance anniver- saire de la Société royale de Londres, le 3o novembre i85o. Je demande à l'Académie la permission de lui lire le court exposé, dans lequel j'explique les circonstances qui ont amené cette publication. « Cette Notice n'a pas été écrite de mon propre mouvement, mais pour répondre à une invitation aussi honorable qu'inattendue. C'est un usage de la Société royale de Londres, que, dans la séance anniversaire qui se tient le 3o novembre, le président présente de courtes Notices sur les Membres, tant nationaux qu'étrangers, dont le décès a eu lieu depuis l'anniversaire pré- cédent; et, malheureusement pour la science, Gay-Lussac était un de ceux qui devaient recevoir cette marque de souvenir. Au commencement de C. R. , i85i , i« Semestre. (T. XXXII, N° 1.) 2 ( >o) juillet dernier, le secrétaire de la Société pour la correspondance étrangère, le colonel Sabine, me fit l'honneur de m'écrire que lord Rosse, le président actuel, mettant beaucoup de prix à se procurer des documents exacts sur la vie scientifique d'un homme aussi distingué, désirait cpie je les rassem- blasse pour lui dans une Notice relative à notre compatriote; dont la forme et l'étendue fussent appropriées au cadre qu'il avait à remplir, et qui put lui être remise dans le courant du mois d'octobre. Si je fus sensible, comme je devais l'être, à ce témoignage de confiance, je n'en fus pas non plus mé- diocrement effrayé, comprenant fort bien la double responsabilité que j'allais encourir, envers la mémoire de Gay-Lussac, et envers la personne qui me faisait l'honneur de réclamer mes services. Je trouvais ainsi beau- coup plus prudent, de me récuser comme inhabile, que de m'exposer à mal remplir des intentions si loyales. Mais un ami que je consultai, me remontra que je ferais plus mal encore, en refusant de m'y associer par un motif d'in- suffisance personnelle, puisque, après tout, il fallait bien que quelqu'un se chargeât d'y répondre, et qu'on demandait seulement de moi une étude consciencieuse, pour laquelle on me donnait un temps suffisant. J'acceptai donc; et le secrétaire de la Société royale se trouvant à Paris dans les pre- miers jours d'octobre, je lui remis la Notice terminée, en le priant de la transmettre à lord Rosse, pour en faire tel usage qu'il voudrait. J'appris alors de lui que lord Rosse avait en vue un but beaucoup plus important, j'oserai dire aussi beaucoup plus efficacement utile, que je ne l'avais ima- giné. C'était que ces Notices annuelles, devinssent désormais de véritables Mémoires scientifiques, où le souvenir des individus se trouvât rappelé, non par des détails anecdotiques et par de vains éloges, mais par le résumé fidèle de leurs travaux, et des services qu'ils avaient rendus. La Notice que j'avais rédigée pour lui, d'après son désir, lui a sans doute paru approcher suffisamment de ces conditions, puisqu'il m'a fait l'honneur de l'insérer dans son adresse à la Société royale, en la présentant telle que je l'avais écrite, en français; circonstance à laquelle on m'excusera d'avoir été particulière- ment sensible. Il me reste à souhaiter que le jugement qu'on en portera, ne jette pas de défaveur sur l'épreuve que lord Rosse a voulu faire. Car la pensée qui lui a inspiré cette innovation, si elle était mieux réalisée que je n'ai pu y réussir, me semble conforme à l'intérêt des sciences, honorable pour la mémoire des hommes laborieux qui laissent après eux des titres réels, et conçue dans l'esprit libéral de confraternité qui doit rattacher en- semble les savants de toutes les nations. Voici maintenant cette Notice, qu'il m'a été permis d'extraire du procès- verbal imprimé de la séance. » (Elle a été distribuée aux Membres de l'Académie après cet exposé.) ( H ) chimie ORGANIQUE. — Note sur l'acide bromobenzoïque; par M. Aug. Laurent. « Dans ces derniers temps, M. Muller a envoyé à l'Académie un Mé- moire sur l'acide bromobenzoïque (i), en faisant remarquer que ses expé- riences étaient contraires à certaines idées que j'ai émises sur la chimie organique. » J'ai déjà répondu (2) que les résultats donnés par M. Muller me sem- blaient ne pas devoir être exacts. Mais comme une simple présomption de ma part ne suffisait pas pour décider une question de fait, j'ai prié M. IV- ligot, qui, le premier, avait étudié l'action du brome sur le benzoate d'ar- gent, de vouloir bien reprendre ce sujet afin de dissiper l'obscurité qui y restait encore. Les nouvelles expériences de M. Peligot sont venues confir- mer mes prévisions, comme il a eu la bonté de me l'apprendre lui-même; et, d'après l'autorisation qu'il a bien voulu m'accorder, je présente ici les résultats de ses nouvelles analyses, qui démontrent que l'acide bromoben- zoïque n'est pas bibasique, et qu'il renferme G" II10 Br20*. Bromobenzoate d'argent. Théorie Expérience. 26,5 47, i3 H" 1,2 ,,46 Br'Ag. . 59,4 60 , 00 0« l2>9 100,0 » Il paraîtrait, d'après les anciennes analyses de M. Peligot, qu'il existe un composé intermédiaire entre l'acide précédent et l'acide benzoïque. » M. Roux fait hommage d'un opuscule intitulé : « Faits et remarques pour servir à l'histoire de l'anéviysme artérioso-veineux. M. Payen, secrétaire perpétuel de la Société nationale et centrale d'Agri- culture, présente un exemplaire du Recueil des discours prononcés dans la séance publique de rentrée, tenue le mercredi i3 novembre i85o. (t) Comptes rendus, 18 mars i85o. (2) Comptes rendus, 25 mars i85o. ( l* ) RAPPORTS PALÉONTOLOGIE. — Rapport sur un Mémoire de M. P. Gervais , ayant pour titre : Nouvelles recherches relatives aux Mammifères d'espèces éteintes, qui sont enfouies auprès d'Apt, avec des Palaeothériums identiques à ceux de Paris. (Commissaires, MM. Cordier, Flourens , Duvernoy rapporteur.) « Encouragé par les votes favorables de l'Académie , et toujours animé du même zèle pour les progrès de la paléontologie, M. P. Gervais a fait connaître, dans les Nouvelles recherches, dont nous devons rendre compte, ses récentes découvertes ou déterminations de Mammifères fossiles, qui étaient enfouis dans les terrains lacustres des environs d'Apt, départe- ment de Vaucluse. » C'est à une lieue au nord de cette ville, sur la pente est de la butte de Perréal, à égale distance des villages de Gargas et de Saint-Saturnin, que se trouve ce riche dépôt d'ossements fossiles. » Quoiqu'il n'ait encore été exploité que dans deux ou trois galeries, ouvertes dans une propriété qui porte le nom de la Débruge, M. Gervais observe que ce dépôt a déjà fourni, en bien peu de temps, plus d'espèces que n'ont eu l'occasion d'en décrire, pendant un demi-siècle de recherches assidues, dans les nombreuses carrières des environs de Paris, M. Cuvier principalement, et, après lui, M. de Blainville. » Dans un précédent Mémoire (i), M. Gervais avait signalé l'existence, dans ce même dépôt, des Palœotherium magnum, médium, crassum, cur- tum, minus et de Y Anoplotherium commune, que G. Cuvier a caracté- risés, qu'il a nommés et classés, après en avoir découvert les débris dans le gypse de Montmartre. » Outre ces Pachydermes si caractéristiques des terrains d'eau douce, M. P. Gervais en avait, reconnu plusieurs autres dans la même localité : » Le Paloplotherium année tens, découvert en premier lieu en Angle- terre, dans un terrain analogue, et déterminé par M. Richard Owen, et YHjopotamus crispus, dont l'espèce a été reconnue par M. P. Gervais. » Enfin, cette faune se composait de plusieurs Carnassiers : (i) Lu à l'Académie, le 8 octobre 1849, et Sl,r 'e-, h - ~ ■S CS p. •o -a -a • Efl O 3 — .w * 3 .l- • eu *j *j s, = i 2 -S X. s = t. • S t. S HSfl;'- — — ^^Ci • — eu cy . 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Après m'ètre assuré de l'effet anesthésique général, j'ai voulu étudier l'effet de l'injection dans les artères. » J'ai donc injecté dans l'artère crurale droite de plusieurs chiens, et en poussant du côté du cœur, de 2 grammes à a grammes et demi d'éther chlorhjdrique chloré. » Au moment de l'injection, douleur et cris de l'animal. L'injection ter- minée, paralysie soudaine du train postérieur, avec roideur tétanique des deux jambes (3). » Enfin, le nerf sciatique, mis à nu, conserve encore sa sensibilité, mais il a perdu toute motricité (4). » IV. Uélher chlorhjdrique chloré a donc, soit qu'on le fasse respirer à l'animal, soit qu'on l'injecte dans ses artères, la même action que le chloroforme. » V. Je n'insiste, pour le moment, que sur les effets comparés de nos diverses substances injectées. » VI. Le chloroforme , injecté dans les artères, produit aussitôt la paralysie des muscles avec roideur tétanique. C'est ce que font aussi les essences, par exemple, les essences de térébenthine, de menthe, de romarin, de fenouil, etc. » Au contraire, les éthers ordinaires, Y alcool, Y acide sulfurique, Y am- moniaque, le camphre , etc. , produisent la paralysie des muscles avec relâchement. » VIL Ainsi, de diverses substances injectées dans les artères, les unes séparent, dans le nerf, la sensibilité de la motricité, et les autres séparent, dans le muscle, la force qui roidit, qui tend, de la force qui relâche (5). (1) Voyez, sur la sensibilité perdue avant la motricité dans le cas d'inhalation, mes précé- dentes expériences : Compte rendu, tome XXIV, page 482. (2) Ni aux suites de l'expérience. Ils vivent tous parfaitement à l'heure qu'il est. (3) La roideur est toujours complète dans la jambe de l'artère injectée; elle est plus ou moins incomplète dans l'autre jambe, selon qu'il y est parvenu une plus ou moins grande quan- tité de la substance injectée. [Voyez, sur les effets des injections poussées vers le cœur, mes précédentes expériences: Compte rendu, tome XXIV, page 483.) (4) Voyez, sur la motricité perdue avant la sensibilité dans le cas d'injection dans les artères, mes précédentes expériences : Compte rendu, tome XXIV, page 482. (5) Voyez, sur tout cela, mes précédentes expériences : Compte rendu, t. XXIX, p. 37. ( *7 ) » VIII. Et ce n'est pas tout. Ces mêmes expériences semblent, de plus, séparer l'action musculaire de l'action nerveuse (i); car, d'un côté, la raideur tétanique se montre, alors même que la motricité du nerf est per- due (2); et, de l'autre, le relâchement musculaire se montre, alors même que la motricité du nerf subsiste (3). » IX. Il y a donc une indépendance visible entre l'action du nerj et l'action du muscle. Ces expériences sont un moyen nouveau d'analyse physiologique, et peut-être le plus délicat, le plus profond que nous ayons pu employer encore. » ZOOLOGIE. — Communication de M. C11.-L. Bonaparte, en présentant la figure d'un Oiseau nouvellement découvert sur les rives du Nil-Blanc. « Les découvertes ornithologiques des Anglais se succèdent avec une rapidité qui ne le cède qu'à leur importance. Après le Notornis, retrouvé vivant à la Nouvelle-Zélande, nous leur devrons la connaissance d'un des êtres les plus extraordinaires de la création. Il s'agit d'un Échassier de 4 pieds de haut, dont le corps, les ailes et les pattes ressemblent un peu à ceux d'une Cigogne gigantesque ou du Secrétaire, mais qui, sans la moindre trace de palmure, se rapproche beaucoup des Totipalmes de la famille des Pelecanides. A tout considérer, cependant, on pourrait le prendre pour un très-grand Savacou: et c'est avec empressement que nous consignons ici l'opinion de notre savant confrère M. Valenciennes , qui le regarde comme le représentant africain du genre américain Cancroma. Sa tête énorme, munie d'un bec aussi très-massif et rappelant isolément la tète de la baleine, a été comparée à celle d'un enfant par l'intrépide voyageur Parkyns, qui l'a tué en remontant très-haut le Nil-Blanc. Le naturaliste auquel il vient d'é- choir de dénommer notre Oiseau, frappé par le caractère du bec, lui a imposé l'appellation générique de Balœniceps , et celle spécifique de rex. (1) M. Coze, doyen de la Faculté de Médecine de Strasbourg, dans une Note très-inté- ressante sur le chloroforme injecté dans les artères, a émis quelques vues semblables à celles que j'indique ici. [Compte rendu, tome XXVIII, page 532.) (2) \!éther chlorhydrique chloré, le chloroforme , les essences , etc. , détruisent la motricité du nerf et produisent la roideur du muscle. ( Voyez mes précédentes expériences : Compte rendu , tome XXIX , page 4 < • ) (3) Les poudres de lycopode , de ciguë , de chêne, etc. , Y huile de naphte, respectent la motricité du nerf et produisent le relâchement du muscle. ( Voyez mes précédentes expériences: Compte rendu, tome XXIX , pages 4« et 4 ' , et tome XXIV, page 907 . ) 4- ( *8 ) La figure, de grandeur naturelle, que je soumets à l'Académie, est l'esquisse originale de M. Gould lui-même. » anatomie compabèe. — Sur Vanalomic du Scorpion; par M. Léon Dcfour. « En attendant que je puisse présenter à l'Académie l'histoire anato- mique, accompagnée de figures, de cette Arachnide si intéressante comme organisme de transition, je la prie d'accueillir avec quelque indulgence cette, description sommaire des faits principaux . » Sur les neuf espèces de Scorpions que j'ai disséquées, Yoccitanus, de nos contrées méridionales de l'est, a servi de type pour mes descriptions. » I. Appareil sensitif. — i° Cerveau: Le cerveau, mal vu, mal étudié jusqu'à ce jour, est presque sessilesur la partie antérieure du ganglion thp- racique, auquel il tient par deux piliers larges et courts, constituant le collier œsophagien. Il a un petit volume, vu la taille de l'animal, ce qui dépose déjà pour la faible intelligence et l'industrie bornée de cette bes- tiole. Il est arrondi, lenticulaire, bilobé en avant, à bord entier et libre en arrière; sa pulpe est molle, unie, homogène, recouverte d'une fine mem- brane, d'une arachnoïde qui s'étend sur le vaisseau dorsal. i° Yeux, ocelles : Les uns et les autres simples, lisses, comme ceux des Aranéides et les stemmates des Insectes. Les Scorpions sont myopes, ce qui résulte et de la conformation des globes oculaires et de leur genre de vie. Il n'y a qu'une seule paire d'yeux grands, médians, fort rapprochés. Les nerfs optiques oculaires naissent des prolongements antérieurs du cerveau. Le globe de l'œil est sphéroïdal; j'y ai découvert un muscle pyramidal qui permet de croire, malgré l'immobilité de la cornée tégumentaire, à une direction des axes visuels variée au gré de l'animal; une membrane pigmentale noire, une choroï'le enveloppe le globe d'une calotte jusqu'au cercle gris, calleux, qui précède l'iris, et où la cornée tégumentaire s'enchâsse comme un verre de montre sur sa monture. Les ocelles sont latéraux, fort petits, et parti- culièrement destinés à voir les objets très-rapprochés. Les nerfs optiques ocellaires partent du cerveau, un peu en arrière des nerfs oculaires. Je n'en ai jamais rencontré plus de trois de chaque côté, et les auteurs se sont étrangement trompés en fondant des genres nouveaux sur un nombre plus considérable de ces ocelles. Le scalpel leur donne un démenti formel, car le nerf ocellaire des prétendus genres auxquels ils supposent cinq ocelles, ne se divise qu'en trois branches. Un fait bien piquant m'a été fourni par Yeuropœus. Il n'a que deux paires d'ocelles; le fœtus a trois points noirs à (>9) la place des ocelles, el le nerf ocellaire a trois branches. Après la naissance, l'un des ocelles se confond avec son voisin, et son nerf s'atrophie, disparait. 3° Ganglion thoracique : Au-dessous de la carcasse de cette cavité, dont je parlerai bientôt, se trouve enchatonné ce grand centre nerveux, si difficile à exhiber dans son entier. Placé sur un léger édredon adipeux du plastron, il est snbovalaire, échancré en avanl, où s'implantent les nerfs mandibu- laires et buccaux, comme ondulé sur les côtés par les insertions des cinq grandes paires de nerfs locomoteurs, entre lesquelles la loupe découvre de petits nerfs. Dans les très-jeunes Scorpions, le ganglion thoracique a une ligne médiane, trace fugitive de l'existence embryonnaire de deux moitiés semblables; en arrière, il s'unit au cordon rachidien. 4° Ganglions abdo- minaux : J'ai longtemps cru, avec les zootomistes qui m'ont précédé, qu'il n'existait que trois ganglions à l'abdomen, et, lorsque je voyais ceux-ci émettre pour les trois paires de poumons correspondants des nerfs pulmo- naires, je taxais d'anomalie l'origine supposée, au ganglion thoracique lui- même, de la première paire pulmonaire. J'ai fini par découvrir, au bout postérieur du grand centre nerveux thoracique, ce premier ganglion , inconnu jusque-là, qui fournit la première paire de nerfs pulmonaires. Ce ganglion, ainsi que les trois autres, émet une paire latérale de nerfs en partie pulmo- naires et un nerf inférieur ou impair. Le cordon interganglionnaire est tou- jours double. Il s'accompagne, dans le trajet de l'abdomen, de sachets adi- peux oblongs, étroitement adhérents, en nombre variable, qui en ont imposé à quelques auteurs. Dans Ynfer, ce cordon est entouré d'une gaine adipeuse, qui a fait croire à un anatomiste moderne qu'il était simple, tandis qu'il est positivement double. 5° Ganglions caudaux : Au nombre de quatre seulement, quoique la queue ait six articles, plus arrondis que ceux de l'abdomen, et n'émettant que des nerfs latéraux. En arrière, le cordon se divise en deux grands troncs dont les ramifications pénètrent surtout dans l'ampoule à venin. 6° Système nerveux stomato-gastrique : Vers l'origine de l'œsophage on rencontre un petit ganglion ovale-oblong, indépendant de la chaîne rachidienne, donnant naissance, sur ses côtés et en arrière, à des nerfs assez nombreux. » II. Appareil musculaire. — Je ne signalerai que l'ensemble des mus- cles des cavités splanchniques. i° Muscles du céphalothorax : La nature, si ingénieuse dans ses moyens, a inventé ici, pour le désespoir des anato- mistes, un squelette intérieur pour l'attache des muscles, une carcasse cornéo-cartilagineuse, hérissée dans tous les sens d'apophyses, et percée a son corps ou noyau d'un grand trou pour le passage du cordon nerveux (3o) rachidien. i° Muscles abdominaux : Les peaussiers doublent la face in- i terne du tégument; leurs fibres ont des directions variées : celles d'un ruban médian du dos et du ventre sont longitudinales et parallèles. Les perfo- rants traversent le foie de part en part, au nombre de sept paires symétri- ques, insérés aux deux rubans dont je viens de parler, ils sont cylindri- ques. Les cardiaques, inaperçus ou mal interprétés par mes devanciers, sonl en même nombre que les perforants, mais fusiformes ; fixés d'une part à l'enveloppe péricardienne inférieure, de l'autre au ruban musculaire ven- tral, à côté des perforants. 3° Muscles caudaux : Nombreux et puissants, ils protègent les organes inclus et président aux mouvements de cette queue noueuse, qui exerce une locomobilité beaucoup plus active qu'aucune autre partie du corps. » III. Appareil circulatoire. — Le vaisseau principal se porte du cer- veau au dernier article de la queue; il est fusiforme, à cause de sa plus grande largeur à l'abdomen. i° Portion abdominale : C'est le cœur proprement dit ; il repose sur la gouttière médiane du foie. Dans les sujets vivants, ou ré- cemment morts, il n'a qu'une seule cavité indivisée ; il est lisse et uni à sa paroi dorsale. Dans l'exercice actif de ses fonctions, il se contracte et se dilate alternativement; il a une systole et une diastole : l'impulsion du sang est on- duleuse. Mais par la suspension de ce mouvement, les contractions et les di- latations, au nombre de sept à huit, s'effacent complètement. Par l'effet d'une mutation uniquement cadavérique, dont j'expliquerai le mécanisme, il y a des contractions permanentes, sept ou huit, que j'ai fréquemment consta- tées comme les autres anatomistes ; mais ceux-ci en ont inféré l'existence de loges, de chambres, de ventricules, qui n'existent nullement. Ces coarc- tations sont l'effet d'une contractilité de tissu qui persiste après une mort violente. La pression du tégument finit par être telle, que des empreintes transversales simulent un cœur articulé. Mais ce que n'ont pas vu les ana- tomistes illusionnés, c'est que l'empreinte de la paroi supérieure ne se con- tinue point à l'inférieure. Ces déformations cadavériques ont de nombreux degrés, et j'en ai vu s'opérer sous mes yeux. Des dessins exprimeront toutes ces morphoses. Le cœur est revêtu de deux tuniques, l'une externe, ou péricarde, fibro-musculaire; l'autre interne, membraneuse, élastique, a fi- bres annulaires spiroïdes. Sept paires latérales et symétriques de vaisseaux circulatoires naissent du cœur, et quatre d'entre elles sont en partie pul- monaires. 2° Portion céphalo-thoracique : Grêle, simple, courte, dénuée de tunique péricardienne ; elle va se perdre sous le cerveau : on l'a arbitrai- rement appelée aorte. 3° Portion caudale : Long Vaisseau filiforme, dé- ( 3i ) pourvu «le péricarde, fournissant des branches nutritives symétriques, en nombre peut-être en harmonie avec les nœuds de la queue, se bifurquant en arrière, pour aller se ramifier dans l'appareil vénénifique. » IV. Appareil respiratoire. — Ainsi que la plupart des Arachnides, les Scorpions respirent l'air atmosphérique par de véritables poumons, et, sous ce point de vue, ils se rapprochent des animaux haut placés pour s'éloigner des Articulés à trachées. Mais ces poumons occupent le ventre et non le thorax. Il y en a quatre paires symétriquement disposées aux quatre pre- miers segments tégumentaires ventraux. Ils s'ouvrent à l'extérieur par autant de bouches respiratoires linéaires ou stigmates. Par un étrange abus des dé- nominations comparatives, on a appelé les poumons des poches, des sacs, «les branchies. Ils ne sont, au fait, rien de cela. Situés au-dessous du panni- rule peaussier et parfaitement circonscrits, ils sont ovales-triangulaires, d'un beau blanc satiné, de texture éminemment feuilletée, revêtus d'une enve- loppe propre, d'une plèvre. Chaque feuillet est formé de deux lames eu cor- net falciforme. Ces cornets, connexes entre eux par leurs bases, aboutissent a une membrane subvésiculeuse, fixée au stigmate et destinée à l'inhalation et à l'exhalation directes de l'air. Le blanc satiné des feuillets tient à une couche pigmentale particulière. Entre les rebords cornés du stigmate, existe une fine membrane contractile, avec un hiatus médian fonctionnant dans l'acte respiratoire. Cette structure si curieuse, si ingénieuse des poumons, avait été jusqu'ici incomplètement vue et mal appréciée. » V. Appareil digestif. —Les Scorpions sont insectivores, et ne s'at- taquent qu'à des proies vivantes. Ces chasseurs de nuit, mal organisés, mal construits pour l'agilité, l'adresse, l'habileté, surprennent leur victime dans le sommeil. i° Glandes salivaires: Défectueusement décrites et représentées par le petit nombre d'auteurs qui les ont connues. Il y en a une de chaque côté, logée, ensevelie dans la profondeur de l'anfractuosité postérieure du céphalothorax, où elle est fixée par un gros pédicule musculaire. Ovale, sub- triangulaire, de consistance molle, à filets intérieurs flexueux , elle a deux tuniques: l'une interne, membraneuse, hyaline; l'autre externe, fibreuse, ré- sistante. Le canal excréteur naît d'une tache inférieure centrale ochracée; il est maintenu par des ligaments d'une finesse extrême, et aboutit à la bouche par un filet tubuleux insaisissable. >.° Canal digestif: Filiforme, grêle, déli- cat, submembraneux, allant directement de la bouche au pénultième nœud de la queue, où est l'anus. OEsophage fin, fragile, engagé dans le collier en- céphalique. Ventricule chjlifiqneoccupa.nt l'abdomen, où il reçoit lescanaux hépatiques, distinct de l'intestin parmi léger bourrelet. Intestin parcourant ( 32 ) toute la queue, renfermant une pulpe fécale blanche, d'apparence amidon- née. 3° Foie : Glande conglomérée énorme, remplissant la cavité abdomi- nale dont elle est le moule, s'étendant, par de nombreux lobules digitiformes, dans les anfractuositésdu céphalothorax, pénétrant dans l'origine de la queue par deux appendices allongés. Le foie est revêtu d'une tunique immédiate fibro-membraneuse, se propageant sur tous les lobes, s'enfonçant dans tous les conduits. Le dernier terme de sa composition intime consiste en u triades ovoïdes, sécrétant la bile, se réunissant en groupes, en faisceaux, munis d'imperceptibles conduits successifs, se résumant dans les canaux hépatiques ou cholédoques , qui, au nombre de quatre paires symétriques, courts, versent la bile dans le ventricule chylifique. L'existence d'un foie si parfaitement organisé lie les Arachnides aux Crustacés. » VI. Appareil génital. — Il est double dans les deux sexes. D'après la situation des organes extérieurs, l'union copulative doit s'accomplir par la supination delà femelle. i° Organes mâles : Un seul testicule pour chaque appareil, composé de trois grandes mailles quadrilatères, anastomosées, for- mées d'un vaisseau spermifique tubuleux, grêle, engagées entre les lobules pyramidaux de la région inférieure du foie. Les conduits déférents sont la conlinuation du vaisseau spermifique et naissent à l'angle externe de la pre- mière maille testiculaire. Les vésicules sont au nombre de trois : la première, allongée, cylindroïde ou en massue; la seconde, plus longue encore et adhé- rente au canal éjaculateur; la troisième, plus antérieure, ovoïde, recevant les deux autres pour s'aboucher à ce dernier canal. Les canaux éjaculateurs, couchés sur les flancs de la cavité abdominale, sont les réceptacles des pièces copulatrices et se terminent en arrière par un appendice grêle reployé. Le fourreau de la verge est une tige brune, cornée, munie sur le côté d'un cro- chet en lame, destinée à sortir du corps par une singulière évolution lors de l'union des sexes, et renfermant un pénis charnu et élastique. a° Organes femelles : Les Scorpions sont ovigères et vivipares. La gestation se prolonge au delà d'une année. Les ovaires, organisés sur le plan des testicules, ne sont qu'au nombre de deux, réunis ensemble par un conduit médian, formés cha- cun de quatre grandes mailles quadrilatères. Les gaines ovigères, fort nom- breuses, unilatérales, uniloculaires et monospermes, préexistent à la fécon- dation; sphériques dans Xoccitanus et autres congénères, oblongues ou allongées dans Yafer. Les calices, ou tubes utérins, constituent les mailles destinées à l'incubation des œufs, des embryons, etc. Sous le rapport du mode de gestation, il existe deux différences remarquables. Dans ïocdtanus et congénères, les œufs fécondés tombent dans les tubes utérins, s'y dévelop- ( 33 ) pent prodigieusement pour éclore en embryons ou fœtus, images parfaites des nymphes nues des Insectes. Dans lofer, l'œuf éclùt dans la gaine ovigère elle-même, et l'embryon y prend une énorme croissance avant de s'engager dans le tube utérin pour l'époque du part. Les oviductes sont la continuation du tronc des mailles ovariennes. Ils font aussi l'office de vagins et présen- tent une dilatation constante comparable au réservoir séminal des Insectes. La vulve est unique pour les deux vagins. » VIL Appareil vénénifique. — Les archives de la science sont pau- vres de faits positifs sur l'anatomie de cet appareil. L'ampoule à venin offre à sa convexité une sorte de raphé, indice extérieur de l'existence de deux glandes vénénifiques pour les deux orifices du dard. Il y a, en effet, un vide linéaire entre les deux moitiés de la masse charnue intérieure de l'am- poule. Chacune de ces moitiés représente une capsule subhémisphéroïdale, fibro-cartilagineuse dans ses parois, et fibro-musculaire dans son intérieur. La capsule, comme fermée par un bout, se prolonge par l'autre en un col qui pénètre dans le dard. En déchirant la masse musculaire, on découvre un petit nombre de vaisseaux blancs sécréteurs , quatre ou cinq, simples ou divisés, aboutissant à un tronc central ou excréteur, qui s'atténue pour s'enfoncer dans le col de la capsule. » M. A. Cauciiy dépose sur le bureau un exemplaire lithographie de la Note qu'il avait lue à l'Académie dans la séance précédente. RAPPORTS. zoologie. — Rapport sur plusieurs Mémoires, Notes et Lettres de M. de Quatrefages et de M. Souleyet, relatifs à l'organisation des Mollusques gastéropodes dits Phlébentérés. (Commissaires, MM. Duméril , Serres, Flourens, Milne Edwards, Valenciennes , Is. Geoffroy-Saint-Hilaire rapporteur.) « L'Académie sait avec quelle persévérance le groupe des Mollusques gastéropodes nudibranches a été étudié depuis plusieurs années par deux zoologistes distingués, l'un, M. de Quatrefages, dont le nom est attaché à des recherches nombreuses et importantes, l'autre, M. Souleyet, honorable- ment connu par ses travaux comme médecin et naturaliste dans l'une des récentes expéditions autour du monde. » Dans le sujet, aussi difficile que nouveau, auquel se sont attachés ces C. R. , i85i , i" Semestre. (T. XXXII, N° 2.) 5 ( 34 ) deux observateurs, il était inévitable qu'ils ne se trouvassent pas quelque- fois en contradiction. Mais la divergence des résultats auxquels l'un et l'autre sont arrivés, s'est trouvée beaucoup plus grande qu'il n'y avait lieu de le prévoir : sur un grand nombre de points, dont plusieurs d'une grande im- portance, M. de Quatrefages et M. Souleyet ont vu très-différemment, et sur d'autres, où ils avaient du moins constaté les mêmes faits, ils ont cru devoir recourir pour eux à des interprétations très-diverses. » L'Académie était le juge naturel de ces dissentiments : MM. de Qua- trefages et Souleyet les ont en effet portés devant elle. De là les nombreux Mémoires, Notes et Lettres, que nous ont successivement lus ou adressés les deux auteurs, chacun d'eux invoquant tour à tour, à l'appui de ses vues, et de nouveaux faits et de nouvelles considérations théoriques, et s'efforçant de préciser et de démontrer, tout en les rectifiant sur quelques points, les résultats par lui déduits de ses recherches. » La Commission à laquelle avaient été renvoyés tous ces documents, était malheureusement devenue incomplète par la perte de M. de Blainville. L'Académie, dans sa séance du îojuin i85o, a définitivement chargé de leur examen MM. Serres, Flourens et les Membres de la Section de Zoo- logie. » MM. de Quatrefages et Souleyet se sont mis, avec le plus grand em- pressement, à la disposition soit de la Commission qui les a, à plusieurs re- prises, appelés dans son sein, soit de chacun de ses membres : ils nous ont donné toutes les explications que nous avons pu désirer sur leurs anciens travaux ; ils ont mis sous nos yeux les préparations antérieurement faites par eux; ils ont fait, soit devant nous, soit dans les intervalles des séances delà Commission, toutes celles que nous avions jugées propres à nous éclai- rer, toutes celles du moins qui étaient possibles dans une saison aussi défa- vorable. « La Commission a pu ainsi se former une opinion sur plusieurs des points mis en discussion; si, sur d'autres, elle a dû suspendre son juge- ment, les questions sont du moins nettement posées, et nous sommes fon- dés à espérer que leur solution ne se fera pas longtemps attendre, lorsqu'on pourra se procurer des animaux frais et en nombre suffisant. » Nous n'avons pas seulement dans ce Rapport à constater les progrès ré- cents et l'état actuel de la science; nous devons aussi déterminer ce qu'elle doit à chacun des deux zoologistes qui nous ont soumis leurs travaux. Pour éclairer, autant qu'il est en nous, un débat si longtemps continué, et devenu si complexe, pour en préciser l'objet et les termes, et surtout pour dégager (35) les faits annoncés et les vues émises par MM. de Quatrefages et Souleyet, d'in- terprétations et d'exagérations souvent reproduites, un court historique des travaux, successivement présentés à l'Académie par ces deux savants, nous à paru devoir précéder l'exposé des résultats de l'examen fait par la Commis- sion. Les questions à résoudre vont se trouver énoncées dans cet exposé par les auteurs eux-mêmes , et elles le seront dans l'ordre même où ils les ont abordées, et avec les solutions qu'ils ont admises. » Pour ne négliger aucun des éléments de la question, nous devons re- monter à l'origine même de la série de travaux dont nous avons à rendre compte à l'Académie. Cette origine est dans une Note adressée en octobre 1842, des côtes de la Manche, par M. de Quatrefages : il venait de retrou- ver, et il signale, chez une petite Eolide, une disposition très-remarquable du tube digestif et de ses annexes, déjà connue par des observations faites pres- que simultanément chez d'autres Nudibranches, par M. Milne Edwards à Nice, M. Lowenen Suède, M. DelleChiaieà Naples, et plus anciennement chez un Hétérobranche , par Meckel en Allemagne. En janvier i843, M. de Quatrefages donne, dans une autre Note, le nom d'Éolidine paradoxale à l'Éolide qu'il avait observée, et sur laquelle il revient bientôt après, pour exposer avec détail, dans un Mémoire étendu, tous les résultats de ses re- cherches. Il n'est encore question, dans ces divers travaux, ni des Phlében- térés, ni du phlébentérisme. Mais, dans l'automne de la même année, M. de Quatrefages, ayant repris en Bretagne ses recherches sur les animaux de nos côtes, fixe l'attention sur d'autres Mollusques, les Actéons d'Oken, jusqu'alors considérés comme voisins des Aplysies, ou même comme des Aplysies, dé- montre leurs affinités avec son Éolidine , c'est-à-dire avec les Eolides , et in- dique, comme devant réunir ces divers Mollusques et d'autres encore, un ordre nouveau qu'il établit, en effet, en janvier 1 844? dans un Mémoire ex professo. Cet ordre, que M. de Quatrefages a depuis abaissé au rang d'une simple famille, est celui des Phlébentérés, Phlebenterata. y> Nous avions à rappeler, mais non à discuter ces divers travaux, sur lesquels vin Rapport a déjà été fait à l'Académie, en même temps que sur d'autres recherches de M. de Quatrefages. C'est alors, et sur la proposition d'une Commission dont faisaient partie trois Membres de la Commission actuelle, que l'Académie voulut bien envoyer l'auteur en Sicile, afin qu'il pût y poursuivre, dans des circonstances plus favorables, ses observations sur divers groupes zoologiques, et, en particulier, sur les Mollusques phlébentérés. » Dans le même moment où ces Mollusques étaient étudiés par M. de 5.. ( 36) Quatrefages sur divers points des côtes de la Méditerranée, ils l'étaient sur celles de l'Océan, et à Paris même, par M. Souleyet. Le premier avait à peine fait connaître à l'Académie, en juillet 1 844? les résultats de ses nou- velles recherches, qu'elle recevait du second un Mémoire destiné à les réfuter sur plusieurs points capitaux. » Nous ne pouvons nous dispenser de donner une analyse de ces deux documents importants. » Selon M. de Quatrefages, les Mollusques phléhentérés forment, parmi les Gastéropodes, un ordre distinct des Nudibranches, par la tendance de leurs organes extérieurs à la symétrie binaire. Le caractère dominateur de cet ordre est la fusion de la fonction digestive avec les fonctions respi- ratoire et circulatoire. De là, la disparition des organes de respiration proprement dits, et la simplification progressive de l'appareil circulatoire, l'absence des veines étant constante, celle des artères et du cœur fré- quente. Du tube digestif, dont la terminaison n'a pu toujours être aperçue, naît un appareil dit gastro-vase ulaire, qui affecte deux dispositions très- différentes : tantôt il consiste en deux gros troncs, puis en branches don partent des ccecums qui pénètrent jusque dans les appendices extérieurs du corps; tantôt, et plus simplement, il se présente sous la forme de deux poches latérales qui occupent la plus grande partie de l'abdomen, mais n'envoient aucun prolongement au dehors. Dans le premier cas, la divi- sion de l'appareil digestif entraîne le morcellement du foie; dans l'autre, cet organe forme une portion des parois des poches abdominales; mais jamais il n'existe comme organe aggloméré. » Selon M. Souleyet, l'organisation de ces mêmes Mollusques est bien moins différente de celle des autres Gastéropodes. Ils sont pourvus d'un cœur, d'un système artériel, et même aussi d'un système veineux, qu'il est toutefois beaucoup plus difficile de démontrer : l'auteur cite en particulier, comme constatées par lui, chez l'Éolide de Cuvier, de petites veines se por- tant de la masse viscérale, et surtout de l'ovaire, vers l'enveloppe extérieure. Selon M. Souleyet encore, l'oreillette du cœur, chez le même Mollusque, communique par des vaisseaux, susceptibles d'être injectés, avec les appen- dices extérieurs, ou, comme il les nomme, les appendices branchiaux. Ces appendices sont, en effet, pour lui, les organes essentiels de la respiration, cette fonction ne pouvant s'exercer, comme on l'avait admis, par l'action de l'oxygène dissous dans l'eau, sur les liquides contenus dans les cœcums ou appendices intestinaux : ceux-ci, en effet, dit l'auteur, sont enveloppés, dans les appendices extérieurs où ils pénètrent, par une couche plus ou moins (37) épaisse de substance granuleuse, qui n'est autre qu'une portion du foie dis- séminée. On voit que M. Souleyet adopte ici la détermination que M. de Quatrefages avait donnée du foie ; mais il regarde comme une simple dépen- dance de cet organe, et il nomme appareil gastro-biliaire, et non plus gas- tro-vaseulaire, le système de canaux qui, chez les Éolides et dans les genres voisins, naît du tube digestif, et se porte vers l'extérieur. De même, d'ac- cord avec M. de Quatrefages sur la disposition ramifiée de ce tube, il en décrit différemment la terminaison, et le présente comme beaucoup plus complet qu'on ne l'avait dit. En résumé, pour M. Souleyet, les trois grandes fonctions de la nutrition ne seraient nullement confondues : chacune d'elles aurait ses organes propres, comme chez les Mollusques supérieurs. » Nous devons faire remarquer qu'à l'époque où M. Souleyet écrivait et adressait à l'Académie le Mémoire que nous venons d'analyser, M. de Quatrefages était encore sur les bords de la Méditerranée , continuant ses recherches, et en vérifiant de nouveau les diverses parties. Plus d'un résultat prématurément annoncé, eût été, sans nul doute, rectifié par son auteur, si le mouvement de la science n'eût été si précipité. C'est à bon droit qu'il en a fait la remarque; à bon droit aussi que, dans les deux Mémoires adressés à l'Académie, comme réponse à M. Souleyet, en octobre et no- vembre 1 844 , il insiste sur les doutes qu'il avait exprimés , sur les réserves qu'il avait faites dans divers passages. » Dans les mêmes Mémoires, M. de Quatrefages aborde le fond de la question, s'appuyant à la fois sur de nouvelles observations et sur des con- sidérations théoriques, souvent d'un ordre très-élevé. C'est ainsi qu'il est conduit à discuter, s'il existe une seule série animale, descendant, par des dégradations successives, des premiers Mammifères aux derniers Radiaires, ou plusieurs séries dans lesquelles l'organisation se dégrade parallèlement, sans qu'il y ait corrélation entre les modifications de la forme générale du corps et celles de l'organisation interne, par conséquent sans que les pre- mières puissent être regardées comme l'indice, et, en quelque sorte, comme la traduction extérieure des secondes. C'est la pluralité des séries et la dégra- dation organique de plusieurs d'entre elles qu'admet M. de Quatrefages; et, selon lui, c'est à la fois dans le règne animal considéré dans son ensemble et dans plusieurs des séries partielles, que se retrouve le phlébentérisme , c'est-à-dire, car tel est le sens que l'auteur donne à ce mot, ici employé pour la première fois, la disposition ramifiée du tube digestif. Presque par- tout, dit l'auteur, cette disposition coïncide avec une dégradation manifeste de l'organisme entier, avec la disparition totale ou partielle des organes (38) spéciaux de respiration, avec la simplification ou l'annihilation complète de l'appareil circulatoire. » Si l'attention du monde savant s'est si longtemps fixée sur une discus- sion qui, pour des esprits superficiels, pouvait sembler d'un très-médiocre intérêt, c'est, qu'en effet, toutes ces questions importantes, et d'autres en- core, s'y trouvent implicitement comprises. M. de Quatrefages, que M. Sou- leyet y avait d'ailleurs appelé, a donc dû s'avancer sur ce terrain. Nous ne l'y suivrons pourtant pas. C'est aux faits que nous devons essentiellement nous attacher; une fois d'accord sur eux, on le serait bientôt sur leur ex- plication et sur leurs conséquences. Et nous croyons devoir aussi, tout en signalant l'intérêt des faits que rappelle ou que fait connaître M. de Qua- trefages relativement à divers animaux, soit articulés, soit radiaires, et no- tamment aux Pycnogonides, nous abstenir d'étendre encore le champ d'une discussion, si complexe déjà, et ne point franchir les limites de l'embran- chement des Mollusques. » Au reste, les deux auteurs reviennent bientôt eux-mêmes, et pour n'en plus sortir, au sujet principal de leurs recherches. Une Note et un Mé- moire de M. de Quatrefages en r 845 et 1848, deux Mémoires et une Note de M. Sonleyet en i845, 1846 et i85o, sont presque entièrement relatifs aux Mollusques phlébentérés. » Dans cette dernière phase du débat où chacun apporte de nouveaux faits à l'appui de ses vues, de celles du moins qu'il croit devoir maintenir, les recherches relatives à l'appareil circulatoire sont celles sur lesquelles nous devons surtout fixer l'attention de l'Académie. Les auteurs ne sont plus alors très-loin de s'entendre en ce qui concerne le système artériel dont M. de Quatrefages, dès le commencement de ses travaux, avait aperçu une partie dans deux espèces; la dissidence est moindre encore à l'égard des vaisseaux branchio-cardiaques que M. de Quatrefages, dès sa première ré- ponse à M. Souleyet, se montrait disposé à admettre dans quelques genres; mais, sur le système veineux général, le désaccord est toujours aussi mar- qué. M. de Quatrefages nie toujours son existence, et croit pouvoir dé- montrer que le sang ne peut revenir des organes au cœur qu'à travers les lacunes, et en s'épanchant dans la cavité viscérale. M. Souleyet croit, au contraire, pouvoir établir l'existence d'un système véritablement veineux; et si l'on peut faire passer l'injection de la cavité viscérale dans l'appareil circulatoire, ce n'est, selon lui, qu'accidentellement et par suite de la déchirure des tissus, éminemment délicats, de ces petits animaux. » Dans les nombreux Mémoires et Notes soumis par eux au jugement de (39) l'Académie, MM. de Quatrefages et Souleyet ont traité de plusieurs autres questions que nous avons le regret de ne pouvoir qu'indiquer ici. Tous deux ont fait de l'organisation tout entière de plusieurs des animaux dont ils se sont si longtemps occupés, en particulier du système nerveux et de l'appareil générateur, une étude détaillée et très-fructueuse pour la science. Dans leurs Mémoires encore, la détermination et la caractéristique des genres, la synonymie des espèces, ont été discutées à plusieurs reprises, et sous ce point de vue aussi, la série de travaux dont nous avions à faire l'examen est loin d'avoir été inutile à la Zoologie. Mais là n'était pas l'intérêt princi- pal des recherches de MM. de Quatrefages et Souleyet, et nous avons dû nous restreindre aux questions qui ont été l'objet de tant d'efforts de la part des deux savants zoologistes, et que nous avons voulu, dans le résumé qui précède, faire poser par eux-mêmes devant l'Académie. » Nous allons les reprendre maintenant une à une, et examiner la valeur des arguments produits de part et d'autre, afin de déterminer lesquelles peuvent être considérées comme dès à présent résolues, lesquelles attendent encore une solution. » Entre toutes, celles qui ont été le plus débattues entre les deux auteurs, sont celles qui se rapportent à l'appareil circulatoire et à la circulation. Aussi, plusieurs points capitaux se trouvent-ils ici, comme on va le voir, complètement mis hors de doute. » Existe-t-il chez les Mollusques dits Phlébentérés un appareil circu- latoire? » Examinons cette première question partie par partie. » Le cœur existe-t-il ? M. de Quatrefages l'avait, dès l'origine, aperçu chez l'Eolide paradoxale; il l'a vu aussi en Sicile dans une autre espèce. M. Souleyet l'a retrouvé non-seulement chez les Zéphyrines, les Tergipèdes et les Calliopées, genres voisins des Eolides, mais aussi parmi les Actéoniens, et chez un Mollusque voisin des Chalides et des Pavois, c'est-à-dire dans les trois tribus qui, selon la classification de M. de Quatrefages, formeraient le groupe des Phlébentérés. Dans toutes trois, le cœur se compose d'un ven- tricule et d'une oreillette. Les observations de M. Souleyet sur ce sujet con- cordent généralement avec celles que venait de faire un peu avant lui M. Nordmann chez le Tergipède, ou du moins chez les individus déjà très- avancés en développement ; car chez ces Mollusques, comme chez les Actéons, d'après le remarquable travail de M. Vogt, le cœur paraît ne se former que très-tardivement. Elles concordent de même avec les résultats, postérieure- (4o ) meut acquis à la science, des recherches de divers auteurs, notamment, en France, de M. Blanchard, et en Angleterre, de M. Allman et de MM. Aider et Hancock; celles-ci, particulièrement intéressantes en ce qu'elles portent, en partie, sur un Mollusque appartenant à celle des trois tribus de M. de Quatrefages, qu'avait le moins étudiée M. Souleyet. » A l'égard des artères, nous n'aurions guère qu'à répéter ce que nous venons de dire du cœur. M. de Quatrefages avait vu et décrit le système artériel chez son Éolidine, et depuis, en Sicile, dans une autre espèce. M. Souleyet a montré qu'il existe dans les autres genres, et divers auteurs ont confirmé et complété ses observations. » Il est encore une partie de l'appareil circulatoire, dont l'existence, annoncée par M. Souleyet, ne peut être révoquée en doute; c'est ce qu'on a appelé le système veineux branchial ou branchio-cardiaque. Ce système se compose-t-il de véritables vaisseaux, ayant leurs parois propres, ou de sim- ples canaux plus ou moins lacunaires? On peut conserver des doutes à cet égard ; mais l'existence même de ces vaisseaux ou canaux est certaine, et ce résultat est entièrement dû à M. Souleyet. » Reste la quatrième de l'appareil circulatoire, le système veineux géné- ral ou proprement dit. C'est ici surtout que le défaut de matériaux s'est fait sentir. Les deux auteurs se sont en vain efforcés de produire devant la Com- mission des arguments irrécusables ; contre chacun d'eux, il s'est élevé des objections auxquelles on n'a pu répondre victorieusement. » Selon M. de Quatrefages, le système veineux manque, et les cavités du cœur communiquent avec des lacunes et avec la cavité viscérale elle-même ; donc une injection suffisamment fine devrait passer librement des unes dans les autres. M. de Quatrefages a mis, en effet, sous les yeux de la Com- mission une Éolide chez laquelle l'injection, poussée dans la cavité viscé- rale, était parvenue jusque dans les branchies ; mais n'y avait-il pas eu déchirure? » Selon M. Souleyet, le système veineux est formé soit de véritables veines à parois propres, soit de simples trajets veineux, sans communication avec la cavité viscérale. Une seule expérience, dans laquelle nous eussions vu revenir au cœur, sans épanchement intermédiaire, un liquide pousse dans le système artériel, eût tranché la question en faveur de M. Souleyet ; mais cette démonstration ne nous a pas été fournie. Quant aux injections partielles que ce savant nous a soumises, et dans lesquelles il est bien vrai qu'aucun épanchement ne s'était fait dans la cavité viscérale, on a pu objec- ( 4i ) ter l'état de contraction dans lequel étaient, par suite d'un long séjour dans l'alcool, les Mollusques dont M. Souleyet avait dû se servir, faute de pièces fraîches. <> Au défaut de preuves directes que l'on pût considérer comme, à 1'arwi de toute objection, MM. de Quatrefages et Soideyet ont eu recours à des preuves indirectes et analogiques. Le premier s'est appuyé sur la conformité ' x'- doit être constante, quel que soit x' — x, et il en conclut que les troi* coefficients a a', b b' et o& doivent être nuls à la fois, tandis qu'il suffit que l'on ait « a' cos arc (u — u') -h bb' cos in{v — 49 4- 3,98 4- 5,8o » Une construction graphique accompagnant la Note, représente les nombres précédents et aussi les excès des observations sur le calcul, d'où ces nombres ont été déduits. » Si l'on met en regard les différences trouvées par M. Carrington entre l'observation et l'éphéméride, avec les différences relatives aux observations méridiennes de Paris, que j'ai présentées dans le numéro cité plus haut des Comptes rendus, on reconnaîtra que les discordances entre les observations de M. Carrington et les nôtres n'excèdent pas os,i5 à o",20 en ascension droite, et qu'elles sont au-dessous de 1" en déclinaison. Ces différences peuvent tenir à l'inégale puissance optique des instruments (nous avons eu déjà l'occasion d'indiquer la nature des erreurs que l'on commet dans l'ap- préciation des passages lorsque, l'astre étant très-faible, la puissance de l'in- strument ne permet pas d'éclairer suffisamment les fils). Elles peuvent tenir aussi aux positions des étoiles tirées des catalogues. Quoi qu'il en soit, les observations de M. Carrington n'en méritent pas moins une très-grande confiance. » M. Boreham m'envoie également des observations de Clio qu'il a faites C. R., i85i, Ier Semestre. (T. XXXtl, N« 8.) 7 ( 5o) à son observatoire d'Haverhill, et qu'il a pris le soin de comparer à mou éphéméride. » Le résultat de ces diverses comparaisons montre que les erreurs de l'éphéméride sont faibles et croissent lentement: il n'y aura donc pas lieu de corriger les éléments de l'orbite de Clio avant la disparition de cette planète. » astronomie. — Cinquième Note sur les étoiles doubles, 70 p rf'Ophiuchus; par M. Y von Vii.l arceau. (Extrait.) (Commissaires, MM. Mathieu, Liouville, Mauvais.) « Plusieurs circonstances réunies font de l'étoile p d'Opbiuchus la plus intéressante peut-être des étoiles doubles de notre ciel boréal. La durée de sa révolution, actuellement bien connue, n'excède pas d'un dixième celle d'Lranus. Les grandes dimensions de l'orbite apparente, l'éclat des deux composantes et la rapidité du mouvement propre portent à considérer ce système comme étant probablement l'un des plus voisins de notre système solaire. . . » M. Màdler a publié, en 1842, une détermination de l'orbite de p d'Ophiucbus, plus voisine de la vérité que l'on n'aurait pu s'y attendre. Les éléments de M. Mâdler laissent, en effet, entre les observations et le calcul, des écarts qui s'élèvent jusqu'à 18 degrés pour l'angle de position observé en 1819, ou à o",7 en arc, la distance étant 2", 22 ; en 1820, l'écart est encore de i3 degrés ou de o",6 en arc, la distance étant 2", 56. Ces discordances, qu'il était impossible d'attribuer aux observations, frap- pèrent vivement M. Mâdler, et le conduisirent à exprimer le doute que le mouvement du satellite de p d'Opbiuchus fût réellement soumis aux lois de Kepler. » Je suis heureux de pouvoir montrer aujourd'hui que les anomalies dont s'est préoccupé M. Màdler et, plus tard, M. Houzeau, sont bien moins considérables qu'ils ne les avaient trouvées. En effet, les plus grands écarts qui subsistent actuellement se réduisent à o",2 et o",3 en arc, pour les angles déposition de 1819 et 1821. M. Otto Struve admet très- volontiers que ces erreurs soient entièrement imputables aux observations qui ont été faites avec des instruments d'une force optique très-modique. » Afin de me renfermer dans les limites qui me sont accordées, je m'abs- tiendrai d'exposer les détails des procédés que j'ai suivis dans l'étude du mouvement de p d'Ophiuchus. J'ai obtenu une première approximation des éléments de l'orbite en faisant l'application de la Méthode résumée (Si ) pages 4i à 45 de mes Mémoires et Notes, etc. [Additions à la Connaissance des Temps, pour i85a). Il résulte de ce premier travail, que les données actuelles sont tout juste suffisantes pour la détermination des éléments. Dans la correction des éléments, j'ai fait usage des mesures de distance obtenues par Bessel, après les avoir rendues comparables aux distances obtenues par MM. Struve, au moyen d'une correction réduite en Tables dans les Mensurœ micrometricœ , page CXLI. Voulant épuiser les chances d'atténuer les discordances qui restent encore, j'ai tenté un dernier moyen : au lieu de ramener, comme tout à l'heure, les distances de Bessel à celles de M. Struve, j'ai fait l'inverse. Voici les résultats que j'ai obtenus. ORBITE RELATIVE DE 70 p lMU'Ulll 1IIS. D ,8a6'°| D = + S*l 4° 6t 6C arand Passage au périhélie vrai. . Moyen mouvement annuel Angle (sin = excentricité). Longitude du nœud ascendant (méridien de 1840).. Distance du périhélie au nœud ascendant Inclinaison Demi-grand axe déduit de 19 distances, mesurées ,,», c, I à posteriori par MM. Struve / a priori. PREMIERE approximation. DEUXIÈMES ÉLÉMENTS corrigés en faisant usage des dislances obtenues par Bessel, ramenées à celles de MM. Struve. Durée de la révolution. Excentricité 181 1 ,195 3", 8761 260 42'>9 3o8. 24. G 36. 3i,2 ±117. 49,6 4"- 99' 7 5", oo32 d'où il suit : 92«ns,875 o, 44955 1810,671 30,8987 26. 23',5 ,307. ai , 4 32. 57,9 r 1 18. 7, o 4",9657 92">s,338 o,44449 TROISIÈMES ÉLÉMENTS corrigés en ramenant les distances de MM. Struve à celles de Bessel. 1810,367 3°,9i57 26° 3g',8 3o8 . 12,0 3i. 34, 3 :n8. 4,6 .V',076 91 -",937 0.44873 » (Nous donnons dans la Note la valeur du demi-grand axe qui corres- pond à chaque observateur. ) » Le tableau suivant présente le résultat de la comparaison des Iers et 2es éléments avec les observations. Nous devons prévenir que les distances obser- vées par MM. Struve sont comparées aux distances calculées en employant le même demi-grand axe pour ces deux astronomes. Toutes les comparaisons de distance relatives aux autres observateurs ont été faites en employant le demi-grand axe particulier à chacun d'eux. Enfin, les nombres placés entre crochets indiquent que les observations correspondantes n'ont pas servi au calcul des éléments. 7-- (50 Comparaison avec les observations. OBSERVATIONS. OBSERVATEURS. PREMIÈRE APPROXIMAT. DEUXIÉ ANGLE DE MES ÉLÉMENTS. ASGLE GROS- NOM- BRE ANGLE DE POSITION POSITION DATE. de posi- 1IIS- SISSE- MENT de jours observé — calculé DISTANCE observé — caculé DISTANCE ' d'ob- tion. moy. serv. dièdre. en arc. obs.-calc dièdre. en arc. obs.-calc. '779.77 1700,30 » 1 90. 0 ]) » » W. Horschel. 0 ; 4- 3.17 -t- 0,237 M -f- i.3i -+- o,n3 » » 4" ,492 » » Id. ,> » (-f- o",46} » „ (-t- o",38) 1781 ,74 80.47 » ;, » Id. - 0.54 — 0,060 -2.54 — °,'99 1) iKoa, 34 336. 8 ]> » » Id. -+- 2.5o -f- 0,144 )) -t- 3.5o -t- 0,'92 » 1804,415 3i8.48 2,56 » 2 Id. - 5. 5 — 0,267 (- 0,46) - 3.38 — 0,189 (— 0,38) 1819,64 168.29 4,559 » 5 W. Struve. - 5. 6 - 0,K)4 » — 5. 12 — 0,202 i> 20,77 21, 3o 160. i5 » » 2 Id. - 5. 7 — 0,226 )> — 5.22 — 0,24o M i56. 4 3,682 » 2 J. Herschel - 6.11 — 0,292 (■+- o.46y) — 6.29 — o,3og (■+- 0.448) 21 .74 22, 5i .57.39 Id. » » ( — 0,101) » » (~ 0,187) 3o,36 i38. 9 » M )> Id. -t- o.5i -+- 0,078 » ■+• 0.41 -t- 0,061 )» 3o,5o .35.49 5,474 » » Bessel . - 1..6 — o,n6 (-f- 0,082) — 1.26 — °,I29 -t- 0,09. 2° >57 .37.20 5,53o » » Dawes. -t- 0.21 -f- 0,o32 H- ",042) -+- 0. 11 -H 0,017 (-+- 0,043) 3o-84 135.45 5,3io 600 1 W. Struve. — 0 5o — 0,076 -t- 0,032 -+- o,o}8 - 0.59 — 0,090 -t- 0,069 3i,52 1 36 . 1 0 6,00 » » J. Herschel. •+- 0.35 C- 0,38) -+- 0.25 -t- O,o39 (- 0,37) 3i,68 .34.42 5,4io 600 5 W. Struve. — 0 42 — 0,o66 — 0,010 - 0.49 - 0,077 — 0,057 -+- 0,009 3a, 55 .33.46 s,:' » » Dawes — 0.27 - 0,o44 Ç- 0,16) — 0.35 (— » » J. Herschel. + 1.10 -t- 0,127 a + 1.5 -f- 0, 118 y 37,61 128.25 6,456 » 2 Bessel. -H 0. 2 -t- 0,004 (— o,o3g) — 0,1.3 — 0. 3 — o,oo5 — o,o5o 37,72 38,48 39,52 128. 3 6 , 1 52 » 4 W. Struve. — o.i3 — 0,024 — 0.18 — o,o33 — 0,109 126 55 6,702 il » Gallo. - 0.34 — 0,062 {■+- o,o32) — 0.39 — 0,072 (-t- o,o3o) 1 25 . 1 5 6,785 » » Id. — I. 12 — o,i35 (-+- 0,020) — 1 16 — 0,142 (-t- 0,016) 39,6o » 6,425 » » Madler. » » (-t- o,o85) w » (-t- 0,091) 39,88 .25. 2r 6,443 4>2 4 Otto Struve. - 0.45 — o,o85 — 0,008 - 0.49 — 0,092 — 0,012 4o,35 127.58 6,56. )) » Kaiser. -t- 2.20 -t- 0,264 » -+- 2.l5 -1- o,255 » m 127. 16 6,587 773 7 Otto Struve. -f- 2. O -+- 0,226 -+- 0,077 -+- i.56 -+- 0,220 -f- 0,070 12.5.26 6,38o M Madler. -t- 0.55 ■+- o,io5 (— 0,086; -+- o.5i -+- 0,098 (— 0,090) -+- 0,066 4' ,65 42,70 125.5', 6,6io 855 3 Otto Struve. -t- 1 .3o -t- 0,171 -+- 0,077 -t- 1.26 -t- 0,164 124.34 121. 5 6,610 85S 5 Id. -i-i-9 -t- o,i33 — 0,0O2 -t- 1. 5 -t- 0,123 — 0,017 45.48 6,616 5go 5 Id. -h 0.l3 -+- 0,025 — (.,070 -t- 0. 9 -h 0.55 -+- 0,0l8 — 0,095 47,25 120. .5 6,6. 2 56o 4 Id. -t- r. 0 -t- 0,117 -1- 0,023 — o,o85 -t- 0,108 — 0,1 16 48,79 118. 3 6,785 708 2 Id. -1- 0.12 -t- o,n3 -+- 0. 6 -+- 0,012 -f- 0,076 49,j8 117. 8 6,640 Sti 3 Id. -t- 0.12 -f- 0,023 — 0,008 -t- 0. 6 -+- 0,012 — 0,049 . (53) » La faible réduction des écarts obtenue par la correction des éléments, montre que dès la première approximation, nous avions à peu près atteint toute l'exactitude que comportent les données. » Les discordances relatives aux deuxièmes et troisièmes éléments ne dif- fèrent pas de plus de o",oa5. Il en résulte que l'étoile p d'Ophiucbus n'offre pas actuellement le moyen de prononcer entre les mesures de MM. Struve et celles de Bessel; mais, avant une trentaine d'années, peut-être, les obser- vations de cette étoile continuées à Poulkova, comprendront des distances assez différentes, pour établir l'incompatibilité avec les lois du mouvement elliptique, des distances mesurées, soit par les premiers, soit par le dernier de ces astronomes, si la question n'est pas définitivement tranchée d'ici-là. -> Le peu de divergence des résultats que nous venons de présenter, nous permet de considérer les éléments de p d'Ophiucbus comme étant des mieux connus que l'on possède. Les écarts qui restent encore ont d'ailleurs une bien moindre influence ici que dans les autres systèmes étudiés par nous, à cause des grandes dimensions de l'orbite apparente. On comprendra aisé- ment pourquoi les erreurs absolues dans la théorie de p d'Ophiuchus, excèdent celles que nous avons laissées dans Ç d'Hercule, ïj de la Couronne et § de la grande Ourse, si l'on se rappelle que MM. Struve ont consacré les soirées les plus favorables aux observations des étoiles très-resserrées, et qu'ils n'ont observé les étoiles beaucoup plus écartées, comme p d'Ophiu- chus, que par des circonstances atmosphériques généralement moins favo- rables. » M. Mahistre, professeur au collège de Chartres, soumet au jugement de l'Académie un travail ayant pour titre : Mémoire sur le calcul des éléments d'un escalier dans une cage rectangulaire. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. Gosselin écrit qu'un Mémoire sur les oblitérations des voies sperma- tiques, adressé par lui à la précédente séance {Voir au Bulletin biblio- graphique), était destiné au concours pour les prix de Médecine et de Chi- rurgie, et accompagné, conformément à une des conditions de ce concours, d'une Note manuscrite, indiquant ce qu'il y avait de neuf dans l'ouvrage présenté. (Renvoi à la future Commission des Prix de Médecine et de Chirurgie. ) ( 54) CORRESPONDANCE. •jhimie. — Nouveau procédé pour la détermination de l'oxygène contenu dans F air atmosphérique ; par M. Lieeig. « Dans l'état actuel de l'eudiométrie, l'idée d'ajouter une nouvelle mé- thode d'analyse à celles dont MM. Regnault et Bunsen ont enrichi la science paraît, au premier abord, une tâche stérile et superflue. Mais ces méthodes conviennent surtout à des personnes qui sont exercées aux manipulations délicates de la physique; elles supposent une certaine adresse, et leur exé- cution prend en général trop de temps pour qu'on puisse les appliquer dans une foule de cas où il serait cependant intéressant de connaître la composi- tion de l'air. » C'est ainsi que l'application de ces méthodes sera une chose difficile pour un physiologiste qui, dans une série d'analyses, faites tous les jours pen- dant quelque temps, aura à déterminer les proportions d'acide carbonique et d'oxygène contenues dans l'air; pour un industriel qui voudra analyser les gaz qui se dégagent d'un loyer ; pour un médecin qui voudra connaître la composition de l'air d'une salle d'hôpital ou vérifier l'efficacité d'un moyen de ventilation. Il me semble qu'une méthode vraiment appropriée aux usa- ges dont je viens de parler ne doit exiger ni un appareil compliqué , ni une adresse particulière ; elle doit joindre un certain degré de précision à la sim- plicité et à la rapidité des moyens d'exécution. » Ces conditions sont réalisées par une méthode consistant à employer une solution alcaline d'acide pyrogallique qui absorbe l'oxygène avec une éner- gie bien connue. Si l'on introduit dans un tube rempli de mercure, d'abord de la potasse concentrée, puis une solution d'acide pyrogallique, les deux liquides se mélangent sans donner lieu à aucun changement ; mais à l'instant où l'on introduit une bulle d'oxygène, la liqueur se colore en rouge-noir presque noir, et le gaz oxygène est absorbé aussi rapidement que l'acide carbonique par la potasse. La quantité d'oxygène qui est absorbée dans ces circonstances par i partie d'acide pyrogallique est très-considérable. D'a- près les expériences de Dœbereiner, j gramme de cet acide dissous dans l'ammoniaque en excès absorbe ogr,38 ou a6o centimètres cubes d'oxygène. Cette quantité d'oxygène est plus considérable que celle qui est nécessaire pour déterminer l'oxydation de i gramme de sodium, et qui ne s'élève qu'à 236 centimètres cubes. Dans une expérience faite avec beaucoup de soin, j'ai moi-même fait absorber par i gramme d'acide pyrogallique dissous dans ( 55) la potasse en excès, i8o,cc,8 d'oxygène. Or, i gramme d'hydrate dépo- tasse (KO, HO) absorbe, à o degré, 192 centimètres cubes d'acide car- bonique pour se transformer en carbonate neutre. On voit donc que le pouvoir absorbant de l'acide pyrogallique pour l'oxygène ne le cède en rien à celui de la potasse pour l'acide carbonique, quand cet alcali se transforme en carbonate de potasse. » Les résultats suivants, qui ont été obtenus avec l'air atmosphérique, donnent une idée du degré de précision que l'on peut atteindre à l'aide de cette méthode : Diminution de volume Volume de l'oxygène absorbé, Volume de l'air après après l'introduction de rapporté à 100 parties l'introduction de la potasse. l'acide pyrogallique. d'air. 1. 221,5 46 >5 2°>97 2. 201 42 20>89 3. ig3 4°>6 2i,o3 4- 210 44 2°>95 5. 204,5 42)5 2o>9i 6. ig5 4°?8 2°>9| 7. 200 41 ?S 20>9 8. 200 4!>6 20,8 9. 200 4'»5 2°>7 io. 236 4g 20,8 11. 258 54 20,9 » Parmi ces déterminations, la troisième a été faite par M. le professeur Buff, les trois dernières par M. Strecker, et la sixième par M. -F. M. Faber. (1) Avec l'air expiré par différentes personnes et analysé, soit par l'acide gallique, soit par l'acide pyrogallique, j'ai obtenu les résultats suivants : Diminution de volume Diminution do volume après l'introduction après l'introduction des acides Volume Air. de la potasse. gallique on pyrogallique. de l'azote. I . 220 9 36 175 2. 221 ,5 9 36,2 175,5 3. 200 1 1 3o l58 4 «94 io,5 29 i55 D'après ces analyses, 100 parties de l'air e? ■pire renferment : I. II. m. IV. Acide carbonique . 4,o6 5,5 5,3o 16, 36 i6,34 79>23 i5,o «5'99 79>9° 79>54 79» « Ces analyses ont été faites uniquement pour vérifier la métbode , et n'ont aucune valeur au point de vue physiologique. (56) Toutes, on le voit, se rapprochent beaucoup des meilleures analyses d'air, et je ne doute pas qu'on ne puisse atteindre, à l'aide de la nouvelle méthode, la plus grande exactitude, pourvu que l'on se serve, pour la lecture des divisions, d'un cathétomètre, comme on doit le faire dans les analyses rigou- reuses. Il est vrai qu'en opérant avec cette précision, il faut renoncer au principal avantage de la méthode, celui de pouvoir faire en une heure une demi-douzaine d'analyses suffisamment précises dans la plupart des cas. » Si cette méthode donne des résultats d'une telle exactitude, malgré les causes d'erreur qui lui sont inhérentes, c'est qu'elle est très-simple et que chaque analyse peut être rapidement terminée. Elle a l'avantage de faire disparaître les causes d'erreur qui résultent du changement de température et de pression. L'influence que les causes d'erreur inhérentes à cette mé- thode exercent sur les résultats, n'est pas plus grande, à ce qu'il paraît, que celle qu'exercent les causes d'erreur inhérentes aux méthodes les plus parfaites que nous possédions. » Dans les analyses que nous avons citées plus haut, on a opéré de la ma- nière suivante : L'air dont on devait absorber l'acide carbonique et l'oxy- gène a été mesuré dans des tubes gradués, de la capacité de 3o centimètres cubes; chaque centimètre cube était divisé en 5 parties. Après avoir rempli les tubes aux deux tiers avec de l'air, on y a introduit, à l'aide d'une pipette recourbée, une quantité s'élevant à -fa ou à -g^, d'une solution de potasse de i,4 de densité (i partie d'hydrate de potasse et i parties d'eau). En imprimant rapidement quelques mouvements de bas en haut, dans la cuve à mercure, au tube gradué, on étendait la solution alcaline sur les parois du tube, et, l'absorption terminée, on lisait le volume diminué. » Quand l'air analysé est desséché préalablement à l'aide du chlorure de calcium, le volume du gaz disparu donne exactement la proportion d'acide carbonique. Mais dans le cas où l'on opère sur l'air humide, cette détermi- nation est entachée d'une erreur due à l'absorption des vapeurs aqueuses par la solution concentrée de potasse. » Quand on a ainsi déterminé l'acide carbonique, on introduit dans le même tube, à l'aide d'une seconde pipette, une solution de i partie d'a- cide pyrogallique dans 5 à 6 parties d'eau, et l'on en ajoute assez pour que le volume de la solution acide soit égal à la moitié du volume de la solution de potasse. On étend, par quelques secousses, les liquides mélan- gés sur les parois du tube, et l'on mesure, quand l'absorption est complète, le volume du résidu d'azote. » Lorsqu'on mélange la solution d'acide pyrogallique avec la potasse, ( 57 ) celle-ci devient plus étendue, et la tension des vapeurs aqueuses cpi'elle émet augmente par cela même. La cause d'erreur qui résulte de cette augmen- tation de tension est insignifiante. D'ailleurs elle peut être écartée par un moyen bien simple, qui consiste à introduire dans le tube un morceau d'hydrate de potasse assez grand pour donner à la quantité d'eau introduite avec l'acide pyrogallique une concentration précisément égale à celle de la solution de potasse. » Au lieu d'acide pyrogallique, on peut employer avec le même succès l'acide gallique ordinaire. L'emploi de cet acide présente cependant cet in- convénient, que l'absorption dure beaucoup plus longtemps qu'avec l'acide pyrogallique; elle exige au moins une heure et demie à deux, heures, au lieu de deux minutes. L'acide gallique, peu soluble dans l'eau froide, doit être employé à l'état de gallate neutre de potasse que l'on prend à l'état de solution saturée à froid. Quand cette liqueur est parfaitement neutre ou qu'elle renferme un léger excès d'acide, elle se conserve à l'air sans altéra- tion; elle n'acquiert la propriété d'absorber l'oxygène que lorsqu'on la mé- lange avec un excès d'alcali. Dès que l'acide gallique s'est mélangé avec la potasse dans le tube, la liqueur se colore en rouge foncé au contact du gaz renfermant de l'oxygène. Des couches minces du liquide prennent même une coloration d'un rouge de sang, qui, au bout de quelque temps, passe au brun. On peut facilement suivre la marche de l'absorption, en observant la coloration du liquide qui mouille les parois du tube après l'agitation. L'opé- ration est terminée quand la coloration ne se produit plus. » Quant au pouvoir absorbant de l'acide gallique pour l'oxygène, on sait, d'après les expériences de M. Chevreul, que i gramme d'acide gallique dissous dans la potasse concentrée, absorbe 290 centimètres cubes ou près de ogI',4'7 de gaz oxygène; cet acide ne le cède donc en rien, sous ce rap- port, à l'acide pyrogallique. Les expériences suivantes ont été faites avec l'acide gallique : Volume de l'air mesure Diminution de volume Volume de l'oxygène avant l'introduction après l'introduction rapporté à 100 parties de lu potasse. de l'acide gallique. d'air I . 269,5 55,5 20.6 2. z32 48 20,69 3, 217 45,5 20,89 4- 229 47 20,5 5. •9" . 4o,8 20, 85 6. «94,2 4o ,4 20,80 7- 192,5 40 20,87 H. 244 5., 7 21,1 C. R., t85l, 1" Semestre. M. Chevreul ajoute que, dans le Dictionnaire de Chimie de Y Encyclo- pédie méthodique (dernier volume, publié en 181 5), il a consigné le fait de l'altération de l'acide gallique par l'oxygène gazeux, sous l'influence alcaline. » • géologie. — Note sur les géodes pleines d'eau de Saint-Julien de Valgalgne; par M. d'Hombues Firm\s, Correspondant de l'Académie. (Extrait.) • « ... On trouve à Saint-Julien et aux environs, vers le nord et le nord- nord-est, dans les formations inférieure et moyenne oolitiques, du fer oligiste en assez grande quantité, et plus abondamment du fer hydraté, qu'on ex- ploite depuis quelques années pour les hauts fourneaux d'Alais.... On remarque, dans les tranchées faites en exploitant les minerais, des inter- valles remplis par une terre fine, rougeâtre, ocreuse, que des courants ont charriée et qui datent peut-être de la formation des amas de pyrites; c'est dans cette argile, comme au milieu des masses ferrugineuses, qu'on observe les géodes sous la forme de sphéroïdes ou de rognons de 10 à 1 5 centimètres de diamètre pour la plupart, mais il y en a de beaucoup plus grosses : j'en ai mesuré une de 88 centimètres de tour. Elles ne sont pas tapissées intérieure- ment de brillants cristaux, comme celles d'Alzon que j'ai décrites, mais quelques-unes contiennent de l'eau. On l'entend clapoter en les secouant, et l'on peut la recueillir en les cassant sur une jatte. Les géodes qui se détachent, roulent et demeurent assez longtemps exposées à l'air et au soleil, perdent l'eau qu'elles contenaient, qui transsude à travers leur enve- loppe, ou filtre par d'imperceptibles fissures. Celles, au contraire, qu'on 8.. ( 60 ) prend dans leur gisement, que l'on casse ou que l'on perce avec précaution, sont aux trois quarts pleines d'eau. Trouble d'abord par suite de l'agitation qu'on lui a causée, elle dépose bientôt un peu de terre calcaire, mêlée d'ar- gile, d'ocre et de quelques grains de sable siliceux ; elle devient limpide et paraît pure, mais le goût et les réactifs y décèlent du sulfate de fer. ...» chimie. — Recherches sur le phénol {hydrate de phényle i; par M. Auguste Cahours. « En distillant au rouge sombre, avec un excès de baryte ou de chaux caustiques, de l'acide anisique cristallisé, ce corps se décompose en acide carbonique qui se fixe sur la base, et en un produit ternaire volatil, Yanisol, qui ne diffère du phénol que par C2H2. J'observai plus tard que le salie \- late de méthylène, qui présente avec l'acide anisique l'isomérie la plus par- faite, mais qui possède des propriétés très-différentes, donnait, sous les mêmes influences, de l'anisol entièrement identique à celui qui prend nais- sance par la décomposition de l'acide anisique. » La production de l'anisol au moyen du salicylate de méthylène, com- posé qu'on peut considérer comme de l'acide salicylique ayant échangé un équivalent d'hydrogène contre un équivalent du corps C2H', me con- duisit à admettre, il y a plusieurs années, que l'anisol pourrait bien être du phénol méthylé, c'est-à-dire du phénol ayant échangé H contre C2 H3, sa molécule devant dès lors être représentée par C,2H502 = C,4H802. C2 H* L'éfher salicylique fournit de même, sous l'influence de la chaleur et des bases, un composé ternaire homologue de l'anisol, que j'ai désigné sous le nom de phe'nétol, et qu'on peut représenter par C,2HsO2 = (:,6H10O2. C* H5 Or, on peut se poser la question suivante : L'anisol et le phénétol, qui dif- férent du phénol par C2H2 et 2 G2 H2, sont-ils bien les homologues de ce corps, ou bien ne sont-ils que des cas d'isomérie des véritables homologues de ce dernier? » Quand on fait agir l'acide formique sur les différents alcools connus, on obtient une série de composés désignés sous les noms cYethers jormio- iiiéthjliaue , forméthylique, formio-amylique , dont on peut représenter la composition par les formules suivantes : (6, ) C2Ha04. Acide formique = 4 vol. de vapeur, (,- II04 = C4H404. Éther formiométhylique. = t\ » » 2113 CaH C2H04 = C6H80*. Éther formique : 4. » » C4H« C2H04 = C,2H<204. Éther formio-amylique. = 4 ' » » C,0Hn (les composés ne différent, comme on voit, de l'acide formique que par ÇaH*, aC2n% 5CaH2, et présentent une isomérie parfaite avec les acides acétique, propionique, caproïque. Or, ceux-ci sont seulement les véritables homologues de l'acide formique, car ils remplissent les mêmes fonctions chimiques que ce dernier, ce qui n'a pas lieu pour les composés pré- cédents. » Je pensai qu'il devait en être de même en ce qui concerne l'anisol et lephénétol, qui ne présentent, au point de vue de leurs propriétés, aucune analogie avec le phénol, et que ces corps devaient être à ce dernier, ce que le formiate de méthylène et 1* éther formique sont à l'acide formique. » Dans le but de résoudre cette question, j'ai suivi la méthode récem- ment employée par M. Williamson, j'ai fait agir de l'iodure de méthyle et de l'iodure d'éthyle sur du phénol potassé dans des tubes fermés à la lampe et chauffés à une température de 100 à 120 degrés; la réaction s'accomplit assez promptement, et l'on obtient des composés qui présentent, ainsi que je m'en suis assuré par l'analyse et par l'examen des propriétés, l'identité la plus parfaite avec l'anisol et le phénétol. J'ai obtenu les mêmes résultats en distillant du phénol potassé avec du sulfométhylate et du sulfovinate de potasse. » En remplaçant les iodures de méthyle et d'éthyle par l'iodure d'amyle, j'ai obtenu une combinaison nouvelle analogue aux précédentes. » Ce composé, que je- désignerai sous le nom de phénamjlol, se présente sous la forme d'une huile limpide, incolore, plus légère que l'eau, douée d'une odeur aromatique agréable, et bouillant entre 224 et 225 degrés. L'analyse de ce produit conduit à la formule C22H,a02 = C,2H502. cmoHm I .acide nitrique fumant l'attaque avec une extrême violence et le transforme en une huile pesante, qui, traitée par une dissolution alcoolique de sulfhy- drate d'ammoniaque, donne une base cristallisable et susceptible de former des sels cristallisables. Je désignerai cette dernière, qui est homologue de l'anisidine nitrique, sous le nom de • phénamj lidine nitrique. ( 6, ) » L'acide snlfurique concentré le dissout en prenant une couleur rouge; l'eau ajoutée à la liqueur n'en précipite rien : celle-ci, traitée par du carbo- nate de baryte, fournit par l'évaporation un sel cristallisé. » La formation de l'anisol, du phénétol et du phénamylol, au moyen de l'action réciproque des iodures de méthyle, d'éthyle, d'amyle et du phénol dotasse,' ne peut laisser aucun doute sur la véritable constitution de ces corps. Ces composés sont évidemment à l'égard du phénol ce que sont les différents éthers composés à l'égard des acides qui leur correspondent, quelle que soit d'ailleurs l'hypothèse que l'on adopte relativement à leur constitution. » Les recherches qui précèdent confirment donc l'hypothèse que j'avais émise, il y a quelques années, relativement à la constitution de l'anisol et du phénétol, composés que je considérais comme des éthers phéniques. » En terminant cette. Note, je dirai quelques mots d'une combinaison que j'ai obtenue en faisant agir le chlorure de benzoïle sur le salicylol (hy- drure de salicyle). » Ce composé cristallise en prismes quadrilatères brillants, qui fondent, à une température peu élevée, en un liquide incolore, et se subliment, lors- qu'on chauffe davantage, en aiguilles déliées. Il possède la composition et les propriétés du parasalicyle. » Sa formation peut s'exprimer au moyen de l'équation C'HI5 CIO2 + C,4II90* == C1TI -f- CJ8H,0O6. chimie. — Recherches sur les wniiles cyaniques ; par MM. S. Cloez et CxNNizzAno. « En mettant en présence le chlorure gazeux de cyanogène et le gaz am- moniac, M. Rineau a obtenu un composé solide qu'il a désigné sous le nom de chlorocyanate d'ammoniaque, et dont il a représenté la composition par la formule CyCl, a(AzH»). » En essayant de former avec les nouvelles bases de M. Wurtz et le chlo- rure de cvanogène, les combinaisons correspondantes à celles de l'ammo- niaque, nous avons obtenu des résultats tels, que nous avons dû reprendre l'étude des composés déjà décrits par M. Bineau; or, nous avons bien vite acquis la certitude que le chlorocyanate d'ammoniaque ne doit pas être con- sidéré comme une espèce chimique, mais bien comme un mélange de chlor- hydrate d'ammoniaque et d'une espèce d'amide que nous avons pu isoler, et dont la composition peut être représentée, d'après nos analyses, par une (G3) des formules équivalentes Cy,AzHV Aft'(^, CMl'AzV » Rien de plus facile, d'ailleurs, que de se rendre compte de la formation de ce corps, que nous désignons sous le nom de cyanamide , en effet : Cy Cl + i Az H3 = Az II3, lï Cl + Cy, Az II2. a Le procédé le plus commode pour obtenir la cyanamide consiste à faire passer un courant de chlorure gazeux de cyanogène parfaitement desséché à travers une dissolution de gaz ammoniac dans l'éther anhydre; il se dépose du chlorhydrate d'ammoniaque que l'on sépare par le filtre, et, en distillant l'éther au bain-marie, on obtient pour résidu, au fond delà cornue, de la cyanamide parfaitement pure. » La cyanamide est une substance blanche, cristallisable, fusible à /jo de- grés, mais pouvant rester liquide bien au-dessous de cette température. Nous avons conservé une certaine quantité de cette substance à l'état liquide pendant vingt-quatre heures dans un lieu dont la température ne dépassait pas i a degrés ; mais il a suffi de toucher la matière avec l'extrémité effilée d'unepipette pour quelle se solidifiât instantanément. » Vers 1 5o degrés, la cyanamide présente un phénomène très-remarquable ; elle se solidifie toutàcoxqjen développant une grande quantité de chaleur. La composition de la matière ainsi produite est la même que celle de la cva- naniide, mais ses propriétés sont différentes; elle a tous les caractères de la me/amine, que l'on devrait, d'après ce nouveau mode de génération, consi- dérer comme l'amide de l'acide cyanurique, et désigner sous le nom de cja- nuramide ou cyanuramine, en admettant qu'elle résulte du triplement de la molécule de la cyanamide. » L'air sec n'altère pas la cyanamide, l'eau la dissout facilement; mais si l'on évapore la solution, on obtient un résidu presque insoluble dans l'eau et que nous supposons être de la cyanuramine. » L'alcool et l'éther anhydre dissolvent la cyanamide sans l'altérer, les alcalis la décomposent; elle donne avec quelques acides, entre autres l'acide azotique (i), des composés cristallisés que nous nous proposons d'examiner. » Les bases volatiles de M. Wurtz et un grand nombre d'alcalis organi- ques, se comportent avec le chlorure de cyanogène de la même manière que l'ammoniaque; on obtient, en général, un chlorhydrate de la base et une amide cyanique correspondante. Nous avons obtenu déjà plusieurs de ces composés, mais nous n'avons étudié, d'une manière à peu près complète, (i) L'acide azotique, ajouté en petite quantité à une dissolution éthérée de cyanamide, produit de l'azotate d'urée. (64 ) (jue ceux qui résultent de l'action du chlorure de cyanogène sur la mètbiy- liaque, l'éthyliaqne et l'amyliaqne, c'est-à-dire la cyanomèthylamide , la cyanéthylamide et la cyanamylamide ; tous ces corps continuent la série dont la cyanamide est le premier ternie, comme on peut le voir par le tableau suivant : Cyanamide. .... Cy,AzH2 (^'\ Az = C2 H2 \z2 ; Cyanomèthylamide. Cy,C2H4Az = C2 (™) Az = C \V Az2 ; Cyanéthylamide. . . Cy,C4H6Az = C4 (*H Az = C°TI6Az2; Cyanamylamide.. . Cy,C,0H,2Az = Cl0(Jf") Az == C,2H'2Az2. » Dans certains cas, le chlorure de cyanogène, en agissant sur une hase, peut donner lieu à un alcali nouveau, ainsi que M. Hoffmann l'a observé pour l'aniline. La constitution des. bases ainsi obtenues, peut être repré- sentée par la cyanamide de la base sur laquelle on opère, copulée avec cette hase elle-même. D'après cette manière de voir, la mélaniline de M. Hoff- mann pourrait être représentée par la formule suivante : C,2H7Az, C,2(J?6) Az = C"H"Az» Aniline. Cyannnilidc- Mélaniline. » Le bromure et l'iodure de cyanogène agissent sur l'ammoniaque et les alcalis volatils, en produisant des mélanges de bromhydrate ou d'iodhvdrate de l'alcali sur lequel on les fait réagir, et de l'amide cyanique correspon- dante; on doit donc retrancher du nombre des espèces chimiques définies, les corps décrits par M. Rineau sous les noms de bromocyanate et d'ïodif- cyanate d'ammoniaque. » Quant au chlorure de cyanogène solide, il doit produire avec l'ammo- niaque lin mélange de sel ammoniac et de cyanuramine, autrement dite mélamine. Nous nous occupons de vérifier cette hypothèse par l'expérience, et nous espérons être en mesure de soumettre très-prochainement les résul- tats de notre travail au jugement de l'Académie. » M. Picou présente une Note sur la pesanteur; cette Note n'est pas de nature à être renvoyée à l'examen d'une Commission. L'Académie accepte le dépôt de quatre paquets cachetés, présentés, Deux par M. Benoit ; Un par MM. de la Provostave et Desai\s: Un par M. Tiffereau. La séance est levée à 5 heures. A. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 JANVIER 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMRRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. physique DU GLOBE terrestre. — Appareil pour sonder à de grandes profondeurs ; par M. Faye. « Il a été question, dans une des séances du mois dernier, de la difficulté et des peines que les marins éprouvent à explorer la mer à de très-grandes profondeurs. Quand il s'agit d'envoyer un plomb de sonde à une lieue, par exemple, la dépense de forces devient énorme; car, pour retirer le plomb et la longue corde qui le tient, pour vaincre l'inertie de la masse considérable de l'eau qui adhère à la corde par capillarité, il faut déployer pendant plusieurs heures, comme on l'a dit, les forces réunies d'un équipage nombreux. Je lis, par exemple, dans la Relation du voyage de la Vénus, commandée par M. Du Petit-Thouars, que, dans une sonde de 3 ooo mètres, cent cinq hommes étaient occupés à rentrer la ligne, et que soixante-quinze hommes faisaient force en même temps pour la haler (i). Si la corde casse, la perte peut aller à plusieurs milliers de francs. (i) Voyez tome V, page 1^3, Partie physique, rédigée par le savant ingénieur hydrographe qui accompagna M. Du Petit-Thouars, M. de Tessan. Voyez encore, page 324. ligne tassée, 2760 mètres de corde perdue (c'est-à-dire une valeur de 4°°o francs, à ce que je sup- pose). On trouvera, page 226, un curieux passage sur la possibilité d'avoir la profondeur avec des bombes qui éclateraient en heurtant le fond. C. R , l85l , Ier Semestre. (T. XXXII, N°5.) 9 ( M) » L'importance bien connue de ces opérations, pour les progrès de la physique du globe, m'engage à soumettre, à l'Académie et à nos marins, un procédé extrêmement simple par lequel je pense en avoir fait disparaître les difficultés principales. » Les questions à résoudre sont les suivantes : i° mesurer la profondeur dans le sens vertical ; i° déterminer la température de l'eau au fond de la mer et à diverses profondeurs; 3° déterminer la vitesse et la direction des courants, en supposant ces éléments connus pour la surface ; 4° enfin puiser de l'eau à diverses profondeurs, afin d'en étudier la composition. » La sonde que je me hasarde à proposer permet de résoudre ces ques- tions. Elle n'a pas besoin de corde; il est inutile que l'équipage épuise ses forces pour la faire remonter, car elle remonte d'elle-même, soit après avoir touché le fond, soit après être descendue à une profondeur quelconque, déterminée d'avance. Enfin elle rapporte avec elle les indications néces- saires pour faire connaître l'espace parcouru verticalement, l'espace par- couru horizontalement, et la direction de ce dernier mouvement. Et si cette sonde se perd par accident, la perte ne saurait, en aucun cas, dépasser 4oo ou 5oo francs. » La grande difficulté de toute innovation en pareille matière tient à l'énorme pression à laquelle l'appareil de sondage est soumis par de grandes profondeurs. Cette difficulté disparaît dans la disposition suivante. La sonde consiste en un cylindre de tôle ou de cuivre fermé aux deux bouts et percé seulement d'un petit trou à la partie inférieure. Ce cylindre est rempli d'un liquide spécifiquement plus léger que l'eau. La communication permanente établie entre l'intérieur et l'extérieur, a pour but d'égaliser les pressions et de permettre à l'appareil de descendre à une profondeur quelconque, sans être écrasé ni déformé par des pressions extérieures de 4oo ou de 800 atmo- sphères, par exemple. » Ce trou laissant l'eau de mer pénétrer dans l'intérieur quand le froid des basses régions contracte le liquide, la sonde devient en même temps un thermomètre si l'on a disposé ce trou de manière à ce que l'eau de la mer ne puisse plus sortir, c'est-à-dire de telle sorte que son orifice soit un peu au- dessus du fond du vase. Lorsque la sonde revient dans les régions chaudes de la surface, le liquide se dilate, il en sort une certaine quantité, mais l'eau de mer introduite reste, et son volume détermine le minimum de la température. » Pour faire descendre cette sonde, on y attache deux boulets suspendus par un anneau à de petites cordes doubles, dont les extrémités sont retenues, en haut et en bas, par deux petites chevilles mobiles. Lorsque la sonde touche le fond, une de ces chevilles est repoussée par une tige verticale dont l'extrémité inférieure dépasse un peu les boulets, et cette cheville se dégage des extrémités des petites cordes de suspension; celles-ci laissent retomber les deux boulets, et la sonde remonte aussitôt en vertu de sa légè- reté spécifique. Si l'on veut sonder à une profondeur déterminée, un mou- linet de Woltmann, muni d'un compteur réglé d'avance (une simple roue dentée avec une détente) fera partir la cheville supérieure et dégagera les cordes de leur second point d'attache. Les boulets tomberont encore, et la sonde remontera sans avoir touché le fond. On sait, d'ailleurs, comment l'espace parcouru verticalement peut être apprécié à l'aide de ce moulinet et d'un compteur (i). » Quant au mouvement horizontal et à sa direction, il est évident qu'en laissant, au point où la sonde aura été lancée, un indice flottant quelconque, il suffira de mesurer sa distance au point d'émersion , et de relever la direction de cette ligne. (On devra, dans certains cas, envoyer une embar- cation pour repêcher la sonde. ) S'il y a des courants superposés, on lancera au même point plusieurs sondes destinées à atteindre des profondeurs diffé- rentes. Chacune d'elles fournira des relations particulières entre les incon- nues du problème. » Le seau destiné à puiser de l'eau est maintenu renversé dans la position verticale, par une des cordes des boulets. Ses soupapes, plus lourdes que l'eau, restent ouvertes. Le seau bascule, par son propre poids, au moment où les boulets s'échappent; ses soupapes se ferment aussitôt, et son contenu est ramené intact à la surface. » On peut objecter que le volume de la sonde ne permet point de la considérer comme un vrai thermomètre. Il est facde de lui adjoindre un tube vertical beaucoup plus petit, tout à fait semblable, c'est-à-dire fermé aux deux bouts, sauf un très-petit trou à l'extrémité inférieure. Ce tube étant rempli de mercure à la température de la surface, le volume d'eau de mer qui ira se loger à la partie supérieure donnera le minimum de tempé- rature, sauf de très-légères corrections faciles à déterminer d'avance. Lors- que le thermomètre revient à son point de départ, une certaine quantité de mercure est expulsée et recueillie, si l'on veut, dans un petit seau. Ce ther- momètre suppose que les températures sont constamment décroissantes (i) Ce moulinet doit être libre de se mouvoir un peu dans le sens de l'axe, afin de pou- voir engrener avec deux compteurs différents, un pour la descente, l'autre pour l'ascension. (68) vers le fond. S'il pouvait en être autrement, on serait averti par des son- dages effectués à des profondeurs moindres. » Voici maintenant un aperçu des dimensions proposées et du prix. Cylindre de tôle d'acier, \ millimètre d'épaisseur, a centimètres de rayon, i mètre de hauteur : poids, 6 kilogrammes ; prix, 100 francs. Compteurs et moulinets, appareils de déclic, tige mobile, montures ou châssis : poids, 4 kilogrammes; prix, 160 francs. Appendices divers (i), dorure pour proté- ger le métal, etc. , 4o francs? Le prix ne parait pas devoir dépasser 3oo francs et le poids i r kilogrammes. Or, le poids de l'eau déplacée est de 129 kilo- grammes ; celui de l'appareil et du liquide contenu, en adoptant ici l'huile de pomme de terre, dont il faudrait aussi compter le prix, serait d'environ 1 1 4 kilogrammes; l'excès du poids du volume d'eau déplacée est donc de i5 kilogrammes. Les boulets seraient chacun de i5 kilogrammes au moins, et leur perte serait minime, en taxant la fonte à j-5 francs les 100 kilo- grammes. » Je dois l'indication de la plupart de ces prix et de ces poids à l'obli- geance de l'habile et savant constructeur M . Porro. » Des expériences préalables paraissant nécessaires pour fixer les formes et les dimensions les plus convenables, et pour déterminer les résistances. aucun calcul ne pourrait avoir actuellement d'utilité réelle. Il semble d'ailleurs facile de varier ces données de manière à atteindre ou à dépasser la vitesse du sondage ordinaire (53 centimètres par seconde, en remontant ; moyenne vitesse pour 3 000 mètres de profondeur [Ouvrage cité, page 173). » Il est superflu d'insister, devant l'Académie, sur l'intérêt qui se rattache à ces grandes mesures. Je me bornerai à dire qu'elles peuvent être exécutées presque sans frais, presque sans peine, à l'aide de ce nouvel appareil de sondage, chaque fois que l'état de la mer et de l'atmosphère condamnent les marins à une immobilité forcée ou à une faible vitesse. Elles se trouve- raient ainsi aisément multipliées en dehors de toute mission spécialement destinée aux sciences. » calcul intégral. — Mémoire sur les jonctions irrationnelles; par M. Augustin Cauciiy. « Soient.r, ^ les coordonnées rectangulaires d'un point mobile Z, et posons z = x + ïjr, (1) Par exemple un petit pavillon en fer-blanc placé sur la mire, afin de la faire reconnaître M3v ne reprendra pas toujours la même valeur, quand le point Z reprendra sa position initiale. Cela posé, il semble au premier abord qu'il ne soit pas possible de séparer les unes des autres les diverses valeurs de u considéré comme fonction de z, tant que la valeur de z reste indéterminée. Néanmoins, pour éviter la confusion, et rendre faciles à saisir les calculs qui se rap- portent aux fonctions irrationnelles, il importait d'effectuer cette séparation. J'y parviens de la manière suivante : » Après avoir déterminé les divers points C, C, C", . . . correspondants aux valeurs c, c', c", ... (le la variable z, je trace les prolongements indéfinis CD, (7°) CD', C'Y)",... des rayons vecteurs menés d'un centre fixe O aux points C, C, C",... ; puis, j'assujettis chacune des fonctions «,, u2, u3,... à varier avec z par degrés insensibles, ou, en d'autres termes, à rester fonc- tion continue des, tandis que le point Z se meut lui-même par degrés insen- sibles dans le plan des x, y, sans que jamais il lui soit permis d'atteindre les prolongements CD, CD', CD",..., dont il pourra toutefois s'approcher in- définiment. Comme, dans un tel mouvement, les droites CD, CD', CD",... peuvent être comparées à des obstacles devant lesquels le point mobile s'arrêterait, sans pouvoir jamais les franchir, j'appellerai ces droites lignes d'arrêt, et leurs origines C, C, C",..., points d'arrêt. Le point O lui-même sera ce que je nommerai centre radical. » Les diverses valeurs de u étant ainsi distinguées les unes des antres, les principes établis dans divers Mémoires que j'ai publiés en 1 846, spé- cialement dans les Mémoires des 12, 19 et 26 octobre, s'appliquent avec la plus grande facilité à la recherche des relations qui existent entre les diverses valeurs de l'intégrale rectiligne fudz étendue à tous les points d'une ligne droite, et de l'intégrale curviligne fuY)szds étendue à tous les points d'une courbe PQR, dont l'arc, parcouru dans un certain sens, est désigné par s; et d'abord, en vertu de la formule (1 5) du Mémoire du 26 octobre, si PQR est une courbe qui ne coupe aucune ligne d'arrêt, l'intégrale S = / bD, zds étendue à tous les points de la courbe PQR, sera simplement la différence entre les deux valeurs qu'acquiert l'intégrale rectiligne fudz, quand on l 'étend : i° à tous les points du rayon vecteur OR; 20 à tous les points du rayon vecteur OP. Donc l'intégrale curviligne § ne différera pas de l in- tégrale fudz étendue à tous les points de la corde PR, si cette corde elle- même ne coupe aucune des lignes d'arrêt. » Supposons, maintenant, que la courbe PQR, dont l'origine est au point P, et l'extrémité au point R, coupe successivement les rayons vecteurs OCD', OCD",..., OC^'D""1 indéfiniment prolongés; et soient Q', Q",..., Q™ les points d'intersection. La courbe PQR se trouvera divisée en plusieurs ( V ) parties, et l'intégrale S en parties correspondantes, dont chacune se déter- minera immédiatement à l'aide du théorème que je viens de rappeler. Seu- lement, si, au moment où le point mobile Z part de la position initiale P, la fonction u se confond avec le terme ug de la suite «.,, u ii- ■ et si le point Q' est situé non sur le rayon vecteur OC, mais sur son prolon- gement, c'est-à-dire sur une ligne d'arrêt, la même fonction u, supposée continue, se confondra généralement avec un nouveau terme uh de la suite u, , u2, h3,... , après que le point mobile Z aura franchi la position Q', le nombre h se réduisant toujours au nombre g dans le cas où Q' serait un point du rayon vecteur OC. Cela posé, on pourra généralement énoncer la proposition suivante. » Ier Théorème. Supposons que le point mobile Z, en partant de la po- sition P, décrive une courbe continue quelconque PQR, dont l'arc mesuré dans le sens du mouvement soit représenté par s; et nommons Q', Q",..., Q« les points d'intersection successifs de cette courbe avec les lignes d'arrêt qu'elle rencontre, ou avec les rayons vecteurs dont ces lignes sont les pro- longements. Supposons encoreque, la fonction irrationnelle u venant avarier avec z d'une manière continue, on nomme Ug , uh , . . . , un ceux des termes de la suite ut, u2 , u, , . . '. avec lesquels elle coïncide quand le point mobile Z parcourt successivement les portions de courbe PQ', Q'Q",..., Q«R; l'intégrale curviligne 8 = fuDs zcis, étendue à tous les points de la courbe PQR, sera la somme des valeurs de l'intégrale rectiligne fudz correspondantes aux cordes des portions de courbe dont il s'agit, c'est-à-dire aux droites PQ', Q'Q",..., Q(m,R. » Il est important d'observer que la valeur de s , déterminée par le théo- rème précédent, ne variera pas si l'on fait mouvoir l'extrémité commune ( 7* ) O des deux cordes PQ', Q'Q", en rapprochant indéfiniment cette extrémité du point d'arrêt C, sans lui faire franchir ce dernier point. En effet, suppo- sons le point Q' remplacé par un autre point q' situé sur la droite Q'C, entre Q' et C. La valeur de l'intégrale fudz, correspondante à la droite PQ', sera la somme des valeurs de la même intégrale correspondantes aux droites P'q', q'Q". Pareillement, la valeur correspondante à la droite Q'Q" sera la somme des valeurs correspondantes aux deux droites Q'q', q'Q"; et comme les deux droites q' Q', Q'q' coïncident, mais sont censées parcourues en sens inverses par un point mobile, les deux intégrales correspondantes à ces droites seront égales, au signe près, mais affectées de signes contraires; et, p_ar suite, la somme des valeurs de fudz, correspondantes aux droites PQ', Q'Q", ne différera pas de la somme des valeurs correspondantes aux deux droites Pq', q'Q". On prouvera de même que l'on peut, sans altérer la valeur de S, rapprocher indéfiniment le point Q" du point C",..., le point Q(m) du point C'"". Il y a plus. Si les produits {z-c')u, (z — c")u,..., (z-c<"»)« conservent des valeurs finies, le premier pour z = c', le second pour z =r c ",..., le dernier pour z = c(m), les valeurs de fudz correspondantes aux droites PC, C'C',..., C""R seront toutes finies, et, par suite, on pourra sans inconvénient faire atteindre aux points Q', Q",.--?Q dont ils s'approchent indéfiniment. On peut donc énoncer encore la proposition suivante. » 2e Théorème. Les mêmes choses étant posées que dans le théorème Ier, si les produits (z-c')u, (z-c")u,..., (z-c(m,)« s'évanouissent, le premier pour z = c, le second pour z = c",..., le dernier pourz= c(m), l'intégrale curviligne S sera la somme des valeurs de l'in- tégrale fudz correspondantes aux droites PC, C'C",..., Cm)R. « En vertu de ce théorème, l'intégrale curviligne § relative à une courbe continue OPR se décompose en intégrales rectilignes, dont une seule dépend de l'origine P de la courbe, une seule de l'extrémité R de la même courbe, ( 73) les autres intégrales rectilignes étant indépendantes des positions des deux points extrêmes. » Si le point R coïncide avec le point P, la courbe continue PQR sera une courbe fermée. Si, de plus, on a ug. la somme des valeurs de fudz correspondantes aux deux droites Cf'n,P, PC, sera précisément la valeur correspondante à la droite C(m) C; et l'on obtien- dra la proposition suivante. » 3e Théorème. Les mêmes choses étant posées que dans le 2e théorème, si la courbe PQR est fermée, en sorte que ses extrémités P, R coïncident, et si de plus la fonction u reprend la même valeur quand le point mobile Z reprend sa position initiale P, l'intégrale curviligne S, devenue indépendante de la position du point P, sera la somme des valeurs de l'intégrale rectiligne fudz correspondantes aux droites C'C", C"C'",..., c(m,c. » Il est bon d'observer que dans chaque intégrale rectiligne on peut in- troduire à la place de la variable z une variable réelle 0 dont les limites soient zéro et l'unité. Ainsi, par exemple, l'intégrale rectiligne fudz, étendue à tous les points de la droite C'C", ou, en d'autres termes, l'intégrale définie r de' udz se réduira simplement au produit (c"-c') f'udO, dO si l'on pose z = c' + (c"-c')Q. Par suite, si l'on nomme z0, z, les valeurs de z correspondantes aux extré- mités P, R de la courbe PQR, et z', z",..., z(m) les valeurs de z correspon- dantes aux points intermédiaires Q', Q",..., Q(m), l'intégrale curviligne S = fuT>szds, étendue à tous les points de la courbe, pourra être, en vertu du Ier théorème, déterminée non -seulement par l'équation Ugdz -+- I uh dz -+- . . . + / u„dz, z0 dz Jzi--) C. R., i85i, iïr Semestre. (T. XXXII, JN» 3.) IO (74) mais encore par la formule = Tede, la valeur de 0 étant 0 = (z' - Z0)ug + (z" - Z')uh + ... + (z, - Z(m)) U„, et la variable z devant être remplacée, dans le facteur ug par la somme z0 + Q(z'— z0), dans le facteur uh par la somme z'-+- 0(z" — z'),..., dans le facteur u„ parla somme z(m) 4- 9(z, — z(m)). Si d'ailleurs les produits (z-c')u, (z-c")u,..., (z-c on pourra, dans la détermination de S, effectuée à l'aide du premier théorème, commencer par substituer aux droites PQ', Q' Q", les droites Pq', q'Q", q' étant un point situé sur la droite Q'C, à une distance infiniment petite du point C : puis, afin de réduire à des quantités finies les valeurs des intégrales correspondantes aux droites Pq', q'Q", on ajoutera à la première intégrale, et l'on retranchera de la seconde la valeur de f%dz correspondante à q'r', r' étant un nouveau point que l'on supposera situé sur le prolongement de C'q', et qui pourra coïncider avec le centre radical, ou s'éloigner à une distance infinie de C. » En opérant de la même manière dans tous les cas analogues, on réduira la détermination de S à l'évaluation d'intégrales rectilignes, qui offriront toutes des valeurs finies, et parmi lesquelles deux seulement dépendront des positions des points extrêmes de la courbe donnée PQR. » Les théorèmes énoncés dans cet article supposent évidemment que le rayon vecteur mobile OZ ne peut jamais décrire un angle supérieur à deux droits, tandis que son extrémité Z parcourt, en partie ou en totalité, l'un quelconque des arcs PQ', Q'Q",... Q(m) R. Il pourrait arriver que cette con- dition cessât d'être remplie pour l'un de ces mêmes arcs. Mais il serait facile de le partager en deux autres dont chacun satisferait à la condition dont il s'agit. » Dans un autre article, j'appliquerai les théorèmes ci-dessus énoncés à des cas spéciaux ; je dirai en même temps quels sont les points de contact et les différences qui existent entre mes recherches, soit anciennes soit nou- velles, et un Mémoire très-remarquable dont M. Puiseux m'a parlé. Ce Mé- moire, qu'il se propose de présenter aujourd'hui même à l'Académie, s'ap- puie, d'une part, sur les propriétés des fonctions irrationnelles traitées par lui dans un précédent Mémoire déjà publié en partie (voir le Journal de Mathématiques de M. Liouville, tome XV, page 365, année i85o); d'autre part, sur la notion des intégrales rectilignes et curvilignes des équations différentielles, présentée pour la première fois aux géomètres, dans mes Mémoires de 1 846. » io.. (?6) zoologie. — Note jw/csTangaras, leurs affinités, et descriptions d'espèces nouvelles ; par M.. Ch. Bonaparte. « Pendant le trop court séjour que vient de faire M. Bourcier dans la République de l'Equateur, il n'a rien négligé pour recueillir des objets et des observations de toutes sortes, qu'il fera bientôt connaître lui-même En attendant, je viens soumettre à l'Académie quelques-unes de ses plus précieuses découvertes ornithologiques, dont il a bien voulu me confier la publication. » C'est à l'intrépide cbasseur et habile ornithologiste lui-même, que je crois devoir dédier la plus belle espèce qu'il a rapportée des bois de Bagnos, près du Tonguragua, volcan toujours couvert de neige : Calliste Bour- cieri, Bp. Splendide viridis, abdomine cœrulante, plumis omnibus basi latissime nigerrimis : vertice uropjgioque fulvis : gula nigra, macula magna hinc inde fulvo-castanea. » Une seconde nouvelle espèce portera le nom de Calliste phoeni- cotis, Bp. Splendide viridissima, plumis basi obscure plumbeis ; macula utrinque auriculari parva rubro-castanea : remigibus rectricibusque nigris . rostro exili, compresso. » Ces deux espèces, par leur bec mince et comprimé, par leur couleur verte brillante, etc., peuvent constituer un petit genre à part, que nous nommerons ChlorOCHRYSA. » Une troisième espèce, voisine de G. xanthocephala , mais parfaitement distincte, prendra place dans le système comme Calliste icteroce- phala, Bp. Nigro aureoque varia : pileo, uropygio, corporeque subtus au- reo-flavis : jugulo glauco-pruinoso : remigibus rectricibusque nigris, viridi- limbatis. » Une quatrième espèce ressemble au Tanagra punctata de Linné, de Cayenne; mais elle est plus forte, n'a pas les taches noires du dessous du corps si grandes et si rapprochées : son croupion est jaune au lieu d'être vert, et cette couleur jaune teint aussi fortement la tête. Nous la nommerons Calliste guttulata, Bp. (probablement le punctata du Pérou, des Au- teurs). Viridis, plumis nigro-centratis , capite Jlavicante , uropygio imma- r.ulato: jronte antice orbitisque luteis : gula pectoteque albo-cœrulantibus , plumarum maculis centralibus nigerrimis : abdomine crissoque flavo- virentibus. » Une cinquième espèce nouvelle de Tanagrien, se rapprochant beau- ( 77 ) coup de velia, et appartenant, par conséquent, au genre Tanagrclla, Sw., ou Hypothlypis, Caban., portera le nom caractéristique de T. Rufigula, Bp. Nigra, plumis dorsi alarumque viridi-limbatis ; uropygio glauco : gula rufa; pectore lateribusque albo-glaucis nigro-maculatis : abdomine albido ; crisso rufescente. » Ce sera la quatrième du genre, car aux deux anciennement connues, qui se disputent le nom spécifique velia, de par Linné et Brisson, qui ont l'une et l'autre le dessous de la queue roux, et pour synonymes les noms de T. tenuirostris , Sw., T. iridina, Hartl., T. cy anomelas, W ied. , et T. mullicolor, Sw., M. Cabanis en a déjà ajouté une troisième. C'est son Hypothlypis callophrys, pour nous TanaGrella callophrys, aux sourcils d'or et au dessous de la queue noir; elle est décrite dans le Voyage de Schomburgk, vol. III, page 668, comme venant de la Guyane et du Brésil septentrional. Nous en avons rédigé la phrase suivante, d'après un individu que les Indiens du Napo ( République de l'Equateur) ont donné comme très-rare à M. Bourcier : T. nigra; subtus et in humeris cyanea : uropygio glauco-argenteo : crisso nigro : pileo nigerrimo ; fronte superciliisque aureo- versicoloribus. » Parmi les autres espèces importantes rapportées par notre diplomate naturaliste, je citerai : i. l'élégante Calliste nigro-viridis, Lafr., dont le bec très-court pourrait lui mériter un petit genre à part, mais dont le plumage se rapproche de quelques autres espèces noires et bleues : Cyaneo nigroque varia; dorso, capistro, pecloreque nigerrimis : abdomine albido. » 2. La vraie Calliste, qui est à la fois Procnopis atrocœrulea de Tschudi et Tanagra ruficervix de Florent Prévost. Cœrulea, plumis basi plum- beis; abdomine crissoque pallide rufescentibus ; capistro, loris, et fascia transversa verticis nigris : fronte postice, cerviceque atro-cyaneis : nucha rufo-castanea : macula utrinque auriculari, tectricibus alarum minoribus, plumisque axillaribus albis. » Cet Oiseau est un exemple éclatant de la déplorable négligence avec laquelle notre aimable science a été traitée (je dirai presque à la Gmelin ) dans ces derniers temps ; négligence qui oblige trop souvent le zoologiste à pâlir des nuits entières sur les erreurs des hommes, au lieu d'élever ses pensées à l'étude des œuvres de la nature. Ayant trouvé un tout autre Oi- seau, nos ornithologistes modernes le rapportèrent au Tanagra ruficervix, si bien représenté dans le Voyage de la Vénus, mais dont ils changèrent le nom, par une heureuse inadvertance, en rufivertex. Je dis heureuse inad- vertance, car c'est uniquement à cause d'elle que le nom spécifique de ( 78) ruficervix peut être conservé à cette espèce, rendant inutile celui de Ta- tiagra dubusia, sous lequel je l'ai décrit dans mon Conspectus ; c'est, au reste, un véritable Tanagrien, quoiqu'il ait été rangé par quelques auteurs parmi les Fringillides , et qu'il mérite de constituer un genre à part , que Lesson avait déjà nommé Iridosornis, lorsque Hartlaub lui imposa le nom de Pœcilornis. » La famille des Tanagrides offre tant d'affinités, tant de rapports et des points de contact si nombreux avec celle des Fringillides , que je suis loin d'être satisfait de la place qu'elle occupe loin d'elle dans mon arrangement systématique. Le fait est que, dans ce cas comme en tant d'autres, le seul moyen de représenter convenablement les affinités naturelles est d'établir pour ces Oiseaux une série (i) parallèle à celle des Fringillides. Cette série (i) Puisque j'ai prononcé le mot série, je devrai dire, eu égard à une discussion entamée dans le sein de l'Académie, que j'entends par ce mot une suite de genres appartenant tous à la même famille, au même ordre ou à la même classe, rangés suivant leurs rapports natu- rels, et de manière à représenter, chacun dans leur groupe , les genres analogues d'un ou de plusieurs autres groupes parallèlement distribués, et se dégradant du type primitif au fur et à mesure qu'on descend plus bas dans l'échelle. Le mot embranchement , auquel, pour être conséquent, on devrait substituer celui de province, n'est que la dénomination de la coupe qui suit immédiatement celle de règne dans la hiérarchie zoologique, et qui contient plu- sieurs classes, ordres et familles : et quoique chaque embranchement puisse être disposé en série, l'on voit que les deux mots ne sauraient être synonymes. Tandis que les genres d'une même série sont liés les uns aux autres par ce que l'on est convenu d'appeler affinité, ils ne montrent chacun , avec les genres correspondants des autres séries, qu'une analogie plus ou mois lointaine. Les derniers genres de chaque série étant les plus dégradés, les moins organisés, il s'ensuit que c'est à la lin de chaque série que doit se montrer une affinité quelconque, ne fût-elle que négative. Les deux grands règnes de l'empire organique, l'animal et le végétal, eux-mêmes composés de séries complexes , peuvent se résoudre en deux immenses séries dont l'origine se confond presque dans ces êtres pour lesquels Bory de Saint-Vincent avait voulu instituer un règne à part. Dans plusieurs de mes ouvrages, en traitant des séries et de leur direction (de leur paral- lélisme et divergence), j'ai cherché à démontrer comment elles tendaient à converger pour se réunir à la base ; et comment les différentes séries, comparées par moi aux tuyaux d'un orgue, s'élevaient plus ou moins, suivant que la nature avait pris plaisir à les perfectionner davan- tage. La série des Primates est certainement la plus élevée, grâce à l'homme, ce miracle de la création, dont l'espèce unique pourrait représenter, comme je le soutenais il y a plus de vingt ans, un règne à part, tandis que l'embranchement des Vertébrés auquel elle appartient se dégrade, dans les Poissons, à un tel point, que sa dernière espèce, le Branchiostome , n'est nullement supérieure à un Ver, et beaucoup moins haut dans l'échelle des animaux que les Céphalopodes, les Crustacés ou les Coléoptères. La série des Batraciens, quoique infé- (79) commencerait par les Sjlvicoliens à bec de Fauvette (bien plus grêle encore que celui des Chardonnerets parmi les Fringillides), pour terminer par mes Pyrrhuphoniœ parmi les Euphoniens. Mais la collocation de cette série elle-même est encore pour moi un problème à résoudre; je dis pour moi, qui condamne comme entièrement artificielle la section des Passereaux dentirostres , la considérant aussi peu naturelle que tant d'Ordres et d'au- tres groupes abolis par moi dans diverses Classes, et surtout parmi les Poissons. Car, pour ceux qui l'admettent avec Cuvier, les Tanagrides sont, parmi les Dentirostres, ce que les Fringdlides sont parmi les Coni- rostres. Mais qui ne sait que tous les Pitjliens, quoique la plupart Denti- rostres , sont de véritables Fringillides, comme, au reste, on trouve, des Oiseaux à bec entier ou échancré parmi les Sturnides, les Garrulides, etc. » Quoi qu'il en soit, je profite de cette occasion pour indiquer quelques nouveaux genres de Tanagrides , et pour donner quelques rectifications relatives aux espèces et à la synonymie qui serviront, j'espère, à mettre en ordre cette importante famille, qui est peut-être la plus imparfaitement trai- tée dans mon Conspectus Avium. » Le genre Procnias, 111. (Tersina , Vieill.), jusqu'ici composé d'une seule espèce , en comptera maintenant deux : » i . Ampelis tersa, L., p. a32 de mon Conspectus. Major; rostro latis- simo; plumis jugularibus rotundatis. » i. Procnias heini, Caban. (Aglaia labradorides , Mercatorum, err. ) Cat. Mus. Hein Halberst. ex Columbia. Plaide mirior (specim. haud adult. ) : rieure à celle des vrais Reptiles , montre , dans la Grenouille , un type plus parfait que les Serpents. Les Didelphes, parmi les Mammifères, tout comme les Monodelphes , ont leurs rongeurs, leurs insectivores et leurs carnassiers, et quelques-uns de ces derniers, avec un sys- tème dentaire encore plus carnivore que les bêtes féroces elles-mêmes ( Thylacynus). Et les Oiseaux eux-mêmes, beaucoup mieux subdivisés physiologiquement que par leurs caractères extérieurs, montrent dans leur double série, par le mode de développement de l'embryon et du jeune, des faits analogues à ceux qu'on observe chez les Mammifères, les Reptiles et les Pois- sons. Il est évident, en effet, que les Cultrirostres , comme les Hérons, qui ne sont que de faux Echassiers , les Longipennes et les Totipalmes si différents des Brachyptères et des Lamellirostres , doivent être inclus parmi les Oiseaux de la première série, chacune de ces coupes n'ayant avec l'ordre auquel on les réunit ordinairement, que des rapports du genre de ceux qui ont fait confondre les Pigeons avec les Gallinacés. Il va sans dire que nos séries, en Histoire naturelle, n'ont aucun rapport avec les séries de chiffres des mathématiciens ou celles d'idées des métaphysiciens; et n'ont également rien de commun avec les différentes époques de création inventées ou commentées par des géologues peu bibliques. ( 8o ) aureo-viridis , capite gulaque jusco-versicoloribus : rostro parum dilatato : plumis jugularibus acutis. » Le genre Procnopis, Caban. , sera également composé de deux espèces : » i. Tanagra melanota, Vieill., p. s3a de mon Conspectus. Cœrulea; subtus rufescens : fronte, vittaque utrinque oculari latissima nigerrimis : dorso inedio, alis, caudaque nigricantibus . » 2. Calliste vassori de mon Conspectus, p. 235, dont Aglaia diva, Less., ne diffère pas. Minor : intense cjanea : capistro, loris, alis, caudaque ni gris. * Frem. Fusco-cœrulans , subtus dilutior . » Calliste gyrola et les espèces voisines constituent le genre Gjrola de Reichenbach. » Calliste tatao et ses semblables pourront former le genre Tatao , auquel Reichenbach restreint le nom Aglaia, qui ne peut être conservé. » Callospiza, Bp., est un petit genre que nous fondons pour trois espèces bleues généralement confondues. » i. Callospiza barbadensis, Bp. [Passer americanus? Seba. — Tanagra barbadensis cœrulea, Br. — Tangara bleu de Cayenne , Buff. — Tanagra mexicana, race plus grande, Less., Tr. Orn., p. 461 , sp. i4- — Calliste albiventer, Gr.) Pi. enl. 1 55. 1 . Mus. Paris, ex Brasil. Major : dilute cjanea, ""capistro , occipite, dorso , alis , caudaque nigris : abdomine , tectricibusque alarum inferioribus albis. » 2. Callospiza mexicana, Bp. {Tanagra mexicana , L. — T.Jlaviven- tris , Vieill. — Calliste mexicana , Gr. — Tangara diable enrhumé , Buff.) PI. enl. 290. 2. — Edw. Glean. t. 35o. — Desmar. Tang. t. 5. ex Mexico. Mus. Paris, ex Antill. mer. Media : intense cyanea : capistro, occipite, cer- vice, dorso, alis, caudaque nigerrimis : humeris glauco-cœruleis : abdomine jlavo. » 3. Callospiza boliviana, Bp. ( Tanagra flaviventris , Orbigny nec Vieill.) Mus. Paris, ex Guarajos. Minor: nigric ans , fronte tantum, genis, gula,pec- tore, lateribus, uropjgio, humerisque cjaneis : ventre flavissimo. » C'est au groupe restreint ayant pour types Tanagra cajana, L. et Cal- liste chrysonota, Sclater, que nous conservons le nom de Calliste. » Calliste pulchra , Faun. Per. t. 18, 2, est synonyme de C. arthus, Less. 111. Zool.,t. 9. » Calliste wilsoni, Lafresn., n'est autre que C. thalassina, Strickland . » Calliste fanny , Lafresn., ne diffère pas de C. larvata, Dubus, Esq. Orn. t. g. » Les Tanagra igniventris , lunulala, constantii et erythrotis, qui ne (8i ) forment probablement qu'une seule espèce, nous offrent le type du nouveau genre Anisognathus de Reichenbach. » Tachyphonus, Vieill. Aucun genre peut-être n'a été plus embrouillé que celui-ci. Commençons par en fixer le type qui devra être le Tanagra cristata, L., rangé à tort dans le genre Lanio, et sous lequel on a confondu deux espèces. Après lavoir purgé des nombreux Oiseaux qui ne lui appar- tiennent pas, il faudra lui réunir les Pyrrota de mon Conspectus. Le génie Pjrrota de Vieillot, que cet auteur supprima lui-même, avait été fondé pour le Tangaroux, soit que, sous ce nom, il eût en vue la femelle de Tanagra nigerrima, ou le Volucre, d'une tout autre famille, que l'on a con- fondu avec elle. » Le Tachyphonus tœniatus, Boiss. ( Arremon tœniatus , Gr. ) de Bo- gota, est une espèce de mon genre Dubusia, très-voisine, sinon identique, de ma Duhusia selysia; et le T. lachrymosus, Dubus ( palpehr osus, Lafr. ) , appartient au même genre. » Les prétendus Tachyphonus ruficeps, Strickland, flavipectus , cani- gularis et albitempora, Lafr. (ce dernier ne différant pas de X Arremon ophthalmicus , Dubus), doivent se placer sous mon genre PlPlLOPSis. » Le Tachyphonus penicillatus, Spix., Av. Br., t. 49* i? constitue mon genre Comahophagus avec le Pyranga albicollis, Orb., Voy. Am. m., Ois., t. 26, 9., qui en diffère à peine, et a été à tort placé parmi les Pyrangas. » Tachyphonus chlo rider us , Vieill., appartient au genre Orthogonys. » De sorte qu'il ne doit rester, dans le genre Tachyphonus, que les espèces suivantes : » 1. T. CRISTATUS, Sw. [Tanagra cristata, L., qu'il ne faut pas con- fondre avec Fringilla cristata qui est une Lophospiza. — T. cayanensis nigra cristata, Br. —Lanio cristatus, Vieill. — L. cristatus et L. vieilloti, Lafr. — Tachyphonus marlialis, Schiff., ex Temm. ), PI. enl. 7, 1. Briss., Orn., t. 4, 3. — Jard. et Selby, 111. Orn., t. 3o. — Desmar. Tang., t. 48, sub nomine Houpette jeune âge, ex Brasil. Nigerrimus ; gula, uropygioqueflavo-cinnamoineis : pileo ruhro : tectricibus a/arum injerioribiii albis : maxilla dente instructa. » 1. T. SURINAMENSIS, Lafr. (Turdus surinamensis , L. — Merula suri- namensis, Br. — Tanagra cristata, Temm. — T ochropygos, Licht. — T. desmaresti, Aliq. nec Vieill. — T. brunnea? Spix, jun. — Tachy- phonus cristatus, Schiff. — Tach. ochropygos , Caban.), Pi. enl., 3oi, 2. — Briss., Orn., t. 3, 1. — Desmar. Tang., t. 47> suk nomine Houpette adulte. — Av. Bras., t. 49, 2, jun. ex Brasil. Nigerrimus; pileo, uropy- G. II., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, IN° 3.) Il ( 82 ) gioque latissime, jlavo-cinnamomeis : teclricibus alaium minoribus et btfe- rioribus, lalerumque macula, albis. » 3. Tachyphonus rufiventer, Spix, Av. Bras., 11, t. 5o, i, et Sclater, Contr. Orn., i85o, III cunijïg., ex Bras., Peru. Ajjinis prœced., sed rostro denticulis insign. more Phytotom. Niger : vertice latissime, uropygio, gula et. cnrpore subtus, porte collarem nigrum, Jlavo-aurantiis; pectore, abdomi- neque medio subferrugineis : teclricibus alarum minoribus dorso proximio- ribus , inferioribus , et remigibus interne ad basim, albis. » 4- Tanagra conYPHiEUS, Licht. (Tac hyphonits vigorsi, Sw. — Jgelaius coronatus, Vieil].) Jard etSelb., Orn. 111., t. 36, ■>., ex Brasil. Nigerrimus : pileo rubro : huineris albis. » 5. Oriolus leucopterus et Tanagra nigerrima, Gm. (ruja, Bodd, frein. Oriolus melaleucos , Sparrm. — Pjrrota leucoptera , Vieill. ex Azara, 76. — Tachyphonus cirrhomelas , Vieill . — Tachyphonus nigerrimus, Gr.) PI. enl. , 7 1 1 , 1, mas , et 7 1 j ? fœm. — Mus. Caris. , t. 3 1 . — Desm. Tang. , t. 45, mas; t. 46,faem.; t. 49, var.; snb nomine Houpelte noire. ~ Gai. Ois., t. 82, ex Bras., Parag. Major: nigerrimus ; humeris albis. Fœm. ru fa. » Plusieurs races sont encore confondues sous ce nom. Je propose le nom de Tach. beauperthuyi pour celle rapportée au Muséum par ce voya- geur, et qui se distingue de la commune, dont elle a la taille, par le blanc de l'épaule, beaucoup plus circonscrit, réduit à une simple tache, et par le bec plus effilé. » 6. Tachyphonus luctuosus, Orb., ex Bolivia. Miniums : nigerrimus; humeris latissime albis. » Deux races presque identiques, et tout aussi petites, se retrouvent, l'une en Bolivie, l'autre à la Trinité et dans d'autres Antdles : le blanc, dans ces petits Oiseaux, est plus étendu que dans les grands. » 7. T. buevipes, Lafr., Revuezoolog., 1846, p- 206, ex Columbia. Cum T. luctuosa, fœm. affinis. » 8. T. delatrii, Lafr., Revue zool., 1847, p. 7a, ex Mexico. Niger : vit ta aurantia pi Ici média. » 9. Tanagra loiucata, Licht. (Tachyphonus loricatus, Vieill.), Cat. Dupl. Berl. Mus., 34o mas, 34 1 fœm. ex Brasil., Columb. Tota anthra- cina, plumis holosericeo- ma/ginatis. Long. 8 poil. » 10. T. phoeniceus, Sw. (saucius, Strickl.) Two Cent, and a Quarter, p. 3i 1 , ex Brasil. Nigerrimus; humeris albis, macula rubra. » 1 1 . T. QUAdricolor, Vieill. (suchii, Sw. — Tanagra auricapilla, Spix. — Muscicapa galeata, Licht. — M. melanops? Vieill. ex Azara, 101) Jv. ( 83 ) Bros., t. 5i, ex Bras, mer., Parag. Virescens, subtus jlavo-cinnamomens : fronte, genis, alis, caudaque nigris : pileo flavo. 12. ïachyphonus ruber, Vieill., ex Azara, 85, qui n'est pas du tout un Pyranga! (Tanagra jlammiceps, Temm. — porphyiio, Licht. — Saltator rubicus, Vieill.) PL col, 177, ex Bras., Parag. Testaceo-ruber : vertice cristnto Jlammeo. i3. Saltator! rubicoides, Lafr., Rev. zoolog., 1 844, p- 4<> *P- 4? ex Mexico. Similis prœcedenti, sedminor; rostro longiore, magis compressn : tarsis brevioribus : rubro colore vegetiore. » MÉMOIRES LUS physique. — Note relative aux effets électro-chimiques produits sous l'influence de la lumière; par M. Edmond Becquerel. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi k l'examen de la Section de Physique.) « J'ai déjà eu l'occasion de présenter à l'Académie plusieurs Mémoires dans lesquels sont consignées les observations relatives aux effets électriques dus aux réactions chimiques qui s'opèrent sous l'influence de la lumière. Pour observer ces effets, il est nécessaire de placer les substances impression- nables à la surface de lames métalliques convenablement disposées et en relation avec un multiplicateur suffisamment sensible. » D'un autre côté, ayant été conduit à la préparation d'une couche chi- miquement impressionnable possédant la propriété remarquable de rece- voir les impressions colorées de toutes les parties du rayonnement lumineux, comme cela résulte d'un travail qui a reçu l'approbation de l'Académie, je me suis servi de ce composé pour étudier de nouveau les effets électriques dus au rayonnement , dans l'espoir de parvenir à apprécier l'intensité des rayons actifs. Tel est le but du travail que je soumets aujourd'hui au juge- ment de l'Académie. » Le paragraphe premier contient la description de l'appareil dont j'ai fait usage, et que j'ai nommé actinometre. Cet appareil, dans sa plus grande simplicité, se compose de deux lames d'argent parfaitement pures , rendues impressionnables, et plongeant verticalement dans une petite cuve remplie d'eau acidulée par l'acide sulfurique. » Les deux lames impressionnables sont disposées toutes deux parallèle- ment à la face antérieure de la cuve à eau , de sorte que si les autres faces de cette cuve sont noircies, et que la lumière arrive seulement par la face anté- 11.. (84) rieure, une seule lame est exposée à l'action du rayonnement. Chaque lame communique, en outre, avec une des extrémités du fil conducteur d'un multiplicateur de trois mille tours de fil au moins. » La préparation uniforme des lames est le point essentiel ; aussi doit-on y donner la plus grande attention. Pour l'effectuer, on suit la méthode in- diquée dans un précédent Mémoire (dnnales de Chimie et de Physique, 3esérie , tome XXII, page 45 ' , et tome XXV , page 447 ) » et d'après laquelle chaque lame devient apte à recevoir, de la part de la lumière, une impres- sion colorée de même teinte que les rayons qui la frappent. On doit remar- quer toutefois qu'il est nécessaire de donner plus d'épaisseur à la couche impressionnable qu'on ne l'avait indiqué dans le Mémoire cité plus haut, et que si l'on évalue les épaisseurs comparatives de cette couche par les teintes des lames minces qui se développent dans cette circonstance, on doit s'ar- rêter à l'épaisseur correspondante au vert des anneaux colorés du cinquième ordre. Si les lames reçoivent ensuite un certain recuit, elles sont prêtes à servir aux expériences. » Une fois les lames placées dans la cuve à eau, et en communication avec le multiplicateur, on doit attendre que le courant électrique dû à la polarisation primitive soit détruit , avant de procéder aux expériences. » Lorsque ces diverses conditions sont remplies, l'appareil étant placé dans une chambre obscure, si l'on fait tomber tout à coup un faisceau de rayons solaires sur la surface de la lame antérieure, l'aiguille du multipli- cateur est chassée violemment dans un sens tel, que la lame exposée au rayonnement prend l'électricité négative. En interceptant la lumière, l'ai- guille revient peu à peu au zéro. » La lumière d'une bougie, placée à î décimètre de distance de la cuve à eau, suffit pour faire dévier l'aiguille aimantée du multiplicateur de \i à i5 degrés. » Lorsque la lumière solaire ou artificielle impressionne la lame, on a une déviation plus ou moins forte qui reste constante tant que la lumière con- serve la même intensité et que la surface est suffisamment impressionnable. C'est pour ce motif qu'il est nécessaire de donner une épaisseur assez forte à la couche sensible; en agissant ainsi, on a pu, à l'aide d'une lampe, main- tenir l'aiguille aimantée à peu près à la même déviation pendant plusieurs heures. » Lorsque la couche sensible est plus mince, elle perd rapidement sa sensibilité, et le même faisceau lumineux donne des déviations de plus en plus faibles. ( 85) » Si l'on ne fait agir la lumière que pendant le temps nécessaire pour- ob- server la déviation de l'aiguille du galvanomètre, et que l'on arrête ensuite l'action du rayonnement, on conserve au moins pendant un jour la même sensibilité à l'appareil (entre certaines limites d'intensité bien entendu). Les résultats sont donc comparables pendant tout ce temps; mais, en prolon- geant l'action , la matière finit par perdre son impressionnabilité. » Le deuxième paragraphe de ce travail est relatif à l'action des rayons différemment réfrangibles. Il est nécessaire , dans ces expériences , de n'ex- poser qu'une petite portion de la lame qui doit être impressionnée, à l'ac- tion de rayons d'une réfrangibilité déterminée, afin qu'elle soit effectuée d'une manière uniforme. J'ai trouvé que lorsque les lames sont frappées par les rayons compris entre les limites du rouge et du violet, il se produit un dégagement d'électricité, tandis qu'en dehors de ces limites aucun effet n'a lieu. En outre, le maximum d'action est situé dans la partie la plus lumineuse du spectre entre les lignes noires D et E. D'après ces recherches, ce maxi- mum occupe une position un peu différente, quoique très-voisine de celle du maximum de lumière indiqué parFraûnhofer. Il est possible que l'on trouve que ces deux maxima coïncident, lorsque des expériences photométriques pourront être faites à l'aide d'un procédé permettant de comparer des lumières de nuances différentes. » Ainsi, là où il existe dans le spectre solaire des rayons agissant sur la rétine, on observe une action sur la surface impressionnable, et il se pro- duit une déviation dans le galvanomètre. Le dégagement d'électricité est d'autant plus énergique que la lumière est plus intense; et dans les parties du spectre où il n'existe plus de rayons perceptibles à l'organe de la vision, il ne se manifeste plus aucun effet appréciable à l'appareil. La matière sen- sible employée ici est donc impressionnée entre les mêmes limites de réfran- gibilité que la rétine et. nullement en dehors du violet, comme cela a lieu avec d'autres substances. » Il résulte également des observations , que si l'on place sur le trajet des rayons solaires avant leur réfraction dans le prisme , des écrans colorés interceptant différentes portions lumineuses du spectre, on trouve, comme je l'avais déjà observé il v a plusieurs années avec d'autres composés, que dans les parties du spectre où la lumière est interceptée, il n'existe aucune action donnant lieu à une déviation de l'aiguille du galvanomètre, et que dans les portions éclairées du spectre on observe un développement d'élec- tricité , et. par conséquent une action sur la couche impressionnable. » Dans le troisième paragraphe j'ai examiné de quelle manière le courant ( 86 ) électrique varie, lorsque le faisceau de rayons incidents sur la matière sensible change d'intensité. » J'ai dû abandonner la formation des tables d'intensité comme ne me paraissant pas susceptibles d'assez d'exactitude. J'ai pensé alors à déduire l'intensité des rayons actifs de l'étendue plus ou moins grande que l'on doit faire impressionner sur une lame sensible pour arriver à la même intensité électrique; mais les résultats consignés dans ce Mémoire ne permettent pas . d'adopter cette méthode. On peut cependant arriver à cette comparaison en opérant toujours sur la même étendue de surface impressionnable, et fai- sant varier, suivant des rapports déterminés, l'intensité des rayons actifs jusqu'à ce que l'aiguille du galvanomètre indique toujours la même dévia- tion. L'appareil décrit ici sert donc à constater le moment où chaque faisceau a la même intensité d'action chimique. » Je regrette que la saison ne m'ait pas permis d'achever l'étude des phé- nomènes dont il est question dans ce travail; mais on peut voir, d'après les résultats précédents, que je suis parvenu à construire un appareil indi- quant la puissance électrique due à l'action chimique produite par un fais- ceau de rayons lumineux sur la substance chromatiquement impressionnable que j'ai décrite; en outre, cet appareil joint, à une grande sensibilité, la propriété d'être comparable à lui-même pendant un certain temps. » physique. — Mémoire sur la polarimétrie de la chaleur; par MM. F. de la Phovostaye et P. Desains. (Renvoi à l'examen de la Section de Physique. ) « Nous soumettons à l'Académie les résultats d'un nouveau travail, dans lequel nous nous sommes proposé de déterminer numériquement le degré de polarisation des rayons de chaleur et de lumière émis par le platine incandescent. » Pour résoudre la première question, il fallait une méthode polarimé- trique applicable à la chaleur. Voici celle à laquelle nous nous sommes ar- rêtés. Lorsqu'un faisceau de chaleur, partiellement polarisé dans une pro- portion connue, tombe obliquement sur une pile formée de lames de mica dont l'axe est dans le plan de réfraction, il se transmet en quantités inégales, suivant l'angle que ce plan de réfraction fait avec le plan de polarisation du rayon. La transmission est maxima lorsque cet angle est droit, minima quand il est nul. Pour une pile qui conserve une même inclinaison sur le faisceau incident, le rapport des transmissions, dans ces deux positions, ne varie qu'avec le degré de polarisation et peut servir à le définir. (87 ) » En suivant cette idée, nous avons construit une table à l'aide de laquelle nous avons reconnu que, dans la chaleur émise par le platine incandescent sous les angles 70°, 6o°, 4°°> 3o°> °> il v a des proportions de chaleur polarisée égales à 0,70, o,5i, 0,26, 0,06, o. » En opérant avec une lame de platine platiné, nous avons trouvé seule- ment o, 1 3 de chaleur polarisée dans le faisceau émis sous l'angle 70 degrés. » Pour comparer au phénomène calorifique le phénomène lumineux analogue, nous avons eu recours à la méthode polarimétrique donnée par M. Arago. Elle nous a indiqué o,45, 0,3s, o,?.65 de lumière polarisée dans les faisceaux émis par le platine incandescent sous les angles 700, 6o°, 5o°. » Les différences notables qui se manifestent entre le degré de polarisa- tion de la chaleur émise par le platine et de la lumière qui l'accompagne, tiennent sans doute aux différences des longueurs d'onde moyenne des deux sortes de rayons. On le voit clairement, lorsque l'on admet, avec Fou- rier (1), que la surface extrême des corps chauds agit sur les rayons cpii, venant du dedans, se présentent pour la traverser, absolument comme elle le fait sur ceux qui, venus du dehors, tombent sur elle dans une direction inverse, et que, dans les deux cas, il y a réflexion et pas de réfraction. » En effet, d'après ce principe qui, s'il n'est pas une réalité physique, explique au moins très-bien l'ensemble des lois de la chaleur rayonnante, on peut calculer, à priori et de la manière suivante, l'intensité de la pola- risation par émission. Supposons qu'il s'agisse de la chaleur. Des expé- riences directes nous ont prouvé que lorsque 100 rayons, émis par une lame de platine incandescent, tombent sur un miroir de ce métal sous l'angle 70 degrés, ils se réfléchissent dans la proportion de 94 lorsqu'ils sont pola- risés dans le plan d'incidence, de 66 lorsqu'ils sont polarisés perpendicu- lairement à ce plan. lien résulte que, dans l'hypothèse de Fourier, si 200 rayons de chaleur naturelle se présentaient pour sortir d'une lame de platine chauffée au rouge, il s'en réfléchirait intérieurement 94 polarisés dans le plan d'incidence et 66 polarisés perpendiculairement, et que par suite il (1) Voir Fourier, Annales de Chimie et de Physique , 2e série, tome XXVII, page 237 ; et tome VI , page 273. Poisson, ibid., tome XXVI, page 225. Biot , Physique, tome IV, pages 648 et 64g. (88) émergerait 6 rayons polarisés dans le plan d'incidence et 34 rayons polarisés perpendiculairement: On déduit de ces chiffres que la proportion polarisée, •y S S* * dans le rayon émis, doit être * ~ 6 = 0,70. La proportion déterminée directement est précisément égale. . Pour la lumière, l'accord est aussi satisfaisant. En effet, rappelons i° que lorsqu'on prend dans la lumière solaire, décomposée par un prisme, un rayon homogène, la lumière et la chaleur qui s'accompagnent se réfléchis- sent en même proportion ; 20 que sur le platine les rayons de couleur rouge se réfléchissent dans les proportions suivantes : Nombre des rayons rouges incidents = 100. ANGLES d'incidence. 70° 5o° réflexion (les rayons polarises dans le plan d'incidence. ,8 REFLEXION des rayons polarisés perpendiculairement au plan d'incidence. 43 5i RÉFLEXION des rayons naturels. 60 6l PROPORTION polarisée par réflexion. 78 — 43 35 ^8T43 = 7I7=0'29 7 2 — 5 1 21 f. ■ — 0,170 72+5l 123 Deux cents rayons se présentant pour sortir de la lame donneront donc à l'émergence sous les angles 700, 5o° : 22 , 28 rayons polarisés dans le plan d'incidence ; 57, 49 rayons polarisés perpendiculairement au plan d'incidence. D'où l'on déduit par le calcul, pour la proportion de chaleur polarisée perpendiculairement au plan d'émission, Km 22 35 Sous l'angle' 70". . . / — — = 0,46. 57 + 22 79 '•* a n i r „ 4e) — 28 21 Sous 1 angle 5o°. . . i2 _ = — _ 0 2_ 49 + 28 77 ' L'observation directe donne o,45. 0,26. L'accord est donc absolu. » Les valeurs numériques que nos expériences assignent aux proportions de chaleur ou lumière polarisées qui existent dans les rayons émis par le (89) platine chaud, conduisent, indépendamment de toute hypothèse, à une conséquence qui nous paraît avoir quelque importance théorique, et sur laquelle nous allons insister. » Considérons une enceinte fermée, de platine incandescent, dont tous les points seraient à une même température; le pinceavi qui, dans cette en- ceinte, se dirige d'un élément à un autre, sous une inclinaison déterminée, est formé d'une portion émise et d'une portion réfléchie. » Ces portions sont entre elles comme les pouvoirs réflecteurs et émissifs du platine, c'est-à-dire comme les nombres 80 et 10. Or, d'après nos expé- riences citées plus haut sur la réflexion de la chaleur émise par le platine incandescent, ces 80 rayons réfléchis contiennent 80 x 0,175=14 rayons polarisés dans ce plan. » Le rayon émis d'intensité égale à 20 est polarisé dans la proportion de 0,70, et, par conséquent, contient 20 x 0,70= \l\ rayons polarisés perpen- diculairement au plan d'émission. » Ainsi, la partie émise et la partie réfléchie du rayon que nous considé- rons, contiennent des quantités absolues égales de chaleur polarisée, l'une dans le plan d'émission, l'autre dans un plan perpendiculaire. » Les mêmes conséquences étant immédiatement applicables à la lu- mière, il paraît bien établi que dans une enceinte de platine incandescent, dont tous les points seraient à la même température, la lumière et la cha- leur qui cheminent d'élément à élément dans une direction quelconque, sont à l'état naturel. » Ce fait est indépendant de toute hypothèse; mais si l'on admet l'idée de Fourier que nous avons exposée plus haut, il conduit à quelque chose d'analogue à la loi de M. Arago sur l'égalité des quantités de lumière pola- risée contenues dans les rayons réfléchis et réfractés à la surface d'une lame de verre. » On remarquera encore que ce théorème, s'il est général, indique qu'un corps dénué de pouvoir réflecteur, ne pourra donner de lumière ou de cha- leur polarisées par émission, puisqu'il n'en donne pas de polarisées par réflexion . » Nous avons supposé implicitement, dans tout ce qui précède, que la réflexion sur le platine porté au rouge, est la même que sur le platine froid. » C'est, en effet, ce qui résulte d'une série d'expériences que nous avons entreprises dans le but de traiter ce point délicat de la théorie de la chaleur rayonnante. Ces expériences ne sont pas sans difficulté ; néanmoins nous '.:. R., l85i, 1" Sen-estre. (T. XXXII, IN" 3.) 12 (9°x croyons pouvoir répondre à -^ près de l'exactitude de notre résultat; et cette approximation est bien suffisante pour ne laisser aucun doute sur l'ensemble de nos précédents raisonnements. » Nous terminerons par la remarque suivante. » Si le pouvoir réflecteur du platine ne change pas ou change très-peu lorsque ce corps passe de la température ordinaire à la température rouge, il faut en conclure qu'il en est de même de son pouvoir absorbant. Or, le platine réfléchissant 80 pour 100 de la chaleur émise par le platine rouge, absorbe, et par conséquent émet 20 pour 100 de cette même chaleur. Ainsi le pouvoir émissif de ce métal, double lorsqu'il passe de i5o à 900 degrés environ. Seulement il double, non pas à cause d'un changement dans l'état ou dans la densité de la surface, mais par suite d'un changement dans la nature des rayons émis. » Il est à croire que les choses se passent d'une manière analogue pour les autres corps, quand on s'arrête à une température à laquelle ils ne sont pas altérés. » métallurgie. — Nouvelles recherches sur la composition des gaz des hauts fourneaux et sur la théorie de ces appareils; par M. Eiselmen. (Extrait par l'auteur. ) (Renvoi à l'examen de la Section de Minéralogie.) « Plusieurs travaux ont été publiés, pendant ces dernières années, sur la composition des gaz des hauts fourneaux à fondre les minerais de fer. M. Bunsen est le premier qui ait traité cette question en examinant les gaz du haut fourneau de Veckerhagen. Les recherches analogues que j'ai pré- sentées à l'Académie en 18/p et 1844, ont porté sur quatre hauts fourneaux différents, savoir : ceux de Clerval et d'Audincourt qui marchaient au charbon de bois; ceux de Vienne et de Pont-1'Évêque qui roulaient au coke. Les conclusions théoriques auxquelles j'avais été conduit dans ces quatre séries d'expériences, étaient parfaitement concordantes entre elles et de la plus grande netteté. Elles différaient beaucoup, au contraire, de celles qui avaient été présentées par M. Bunsen. » Depuis la publication de mes Mémoires, M. Bunsen a analysé, de con- cert avec M. Playfair, les gaz du haut fourneau d'Alfreton (Angleterre) qui marche à la houille crue. Il a comparé, à cette occasion, mes résultats avec ceux qu'il avait obtenus auparavant à Veckerhagen et ceux qu'il venait ( 9* ) d'obtenir à Alfreton. Ces derniers confirment quelques-uns des points les plus importants de mon premier travail. » La méthode analytique que j'ai suivie dans mes premiers travaux était basée sur l'emploi de l'oxyde de cuivre, comme agent de combustion. La détermination des divers éléments du mélange gazeux résultait de pesées et non pas de modifications dans les volumes, ainsi que cela se pratique dans la méthode eudiométrique. M. Bunsen attribue les différences essentielles qui existent entre ses résultats et les miens, à la méthode que j'ai suivie, et qu'il considère comme moins exacte que la méthode eudiométrique. » Je discute, dans mon Mémoire, les objections de M. Bunsen, et je signale en même temps les causes d'erreur que présente la méthode eudio- métrique qu'il a employée, et qui me paraissent avoir amené des erreurs notables dans la détermination des éléments combustibles de ses mélanges gazeux. Mais le procédé dont il s'est servi pour puiser les gaz dans le haut fourneau, et que je considère comme très-défectueux, me paraît être la principale cause des différences qui existent entre ses résultats et les miens. » Pour confirmer, autant que cela dépendait de moi, les résultats de mes premières recherches, j'ai entrepris deux nouvelles séries d'expériences, l'une sur les gaz du haut fourneau de Clerval qui roule au charbon de bois, l'autre sur les gaz d'un des hauts fourneaux au coke de l'usine de Seraing (Belgique). Les gaz ont été recueillis dans des ampoules en verre fermées au chalumeau, et ils ont été analysés cette fois dans l'eudiomètre, et par les procédés indiqués par MM. Regnault et Reiset. Les résultats auxquels je suis arrivé concordent de la manière la plus nette avec ceux obtenus anté- rieurement par la méthode des pesées. La seule différence qui ait été obser- vée se rapporte à la présence de quelques millièmes de gaz hydrogène pro- tocarboné dans les gaz de la partie supérieure du haut fourneau au charbon de bois. » Les gaz ont été recueillis, à Clerval, en cinq points différents de la hauteur du fourneau. J'ai reconnu, par leur analyse, que le courant gazeux ascendant qui est essentiellement formé, dans la région inférieure du haut fourneau, par de l'oxyde de carbone et de l'azote, se chargeait successive- ment des produits volatils contenus dans le lit de fusion, en même temps que l'oxyde de carbone se changeait partiellement en acide carbonique par la réduction du minerai de fer. La zone de réduction qui était comprise, en 1841, entre im,6'] et 5m,6r] de profondeur au-dessous du gueulard, était notablement plus rapprochée, cette fois, de la partie supérieure du four- 12.. ( 92 ) neau. Cette circonstance est bien d'accord avec les résultats observés dans l'emploi de l'air chaud dans les hauts fourneaux. En 1841, le vent était chauffé à 200 degrés. A l'époque de mes dernières expériences, au contraire, on employait l'air froid. La température de la cuve du fourneau était nota- blement plus élevée dans le dernier cas que dans la première période de roulement. » A cette différence près, qui est en rapport avec les circonstances du roulement du fourneau et qu'il était intéressant de constater, les résultats des analyses conduisent à des conclusions identiques à celles de mon pré- cédent travail. » Le haut fourneau de Seraing, sur lequel j'ai expérimenté ensuite, est de très-grande dimension. Il a 16 mètres de hauteur, et produisait 1 7 000 ki- logrammes de fonte blanche par jour. Les gaz ont été aspirés en six points différents de sa hauteur. J'ai obtenu, par l'analyse des gaz, des résultats en- tièrement comparables à ceux que m'avaient fournis les hauts fourneaux au coke de Vienne et de Pont-1'Évêque. » Les scories de forges entrent pour moitié dans le lit de fusion du haut fourneau de Seraing. Leur réduction paraît s'opérer beaucoup mieux dans les fourneaux au coke que dans les fourneaux au charbon de bois; résultat qu'il convient d'attribuer à la température élevée que possèdent les premiers dans toute l'étendue de la cuve. » En résumé, le travail que je présente aujourd'hui à l'Académie me paraît confirmer complètement les résultats qui m'avaient été fournis par une méthode d'analyse tout à fait différente, et vérifier les conclusions que j'en avais déduites sur la théorie des hauts fourneaux. » métallurgie. — Sur la composition des gaz produits dans la carbonisation de la houille dans des Jours; par M. Ebelmen. (Extrait par l'auteur.) ( Renvoi à l'examen de la Section de Minéralogie. ) « J'ai eu occasion de suivre, à l'usine de Seraing, la carbonisation de la houille dans des fours. J'ai recueilli les gaz qui s'en dégagent dans les di- verses périodes de l'opération, dans l'espoir que leur analyse pourrait fournir quelques indications de la manière dont la carbonisation s'effectue. On pou- vait se demander, en effet, si l'air introduit en petite quantité dans le four à coke se portait de préférence sur le coke ou sur les produits de la distilla- tion de la houille; si l'oxygène se changeait en acide carbonique ou en oxyde de carbone. ( 93 1 » J'ai reconnu, en comparant la composition des gaz à celle de la houille, 1° que plus des deux tiers de l'hydrogène contenu dans la houille sont brûlés pendant la carbonisation; le reste se retrouve dans les gaz qui en proviennent; -2° que la proportion d'acide carbonique fournie est, en moyenne, trois fois plus considérable que celle de l'oxyde de carbone. » La carbonisation de la houille en fours se fait donc sous des influences toutes différentes de celles qui agissent dans la carbonisation du bois en meules. Dans ce dernier cas, en effet, comme je l'ai montré dans un pré- cédent Mémoire, la carbonisation s'opère surtout par la chaleur que déve- loppe la combustion d'une partie du charbon déjà formé. » Les flammes perdues des fours à coke sont utilisées à Seraing pour chauffer la chaudière à vapeur qui alimente la machine motrice de la souf- flerie des hauts fourneaux. Un massif de dix fours, qui produisent 18000 ki- logrammes de coke par vingt- quatre heures, suffit pour chauffer une chaudière de quatre-vingts chevaux. » HÉMOIRES PRÉSENTÉS. analyse mathématique. — Sur les fonctions algébriques ; par M. Puisebx. (Renvoi à la Commission nommée pour examiner une précédente com- munication de l'auteur sur le même sujet, Commission qui se compose de MM. Cauchy, Sturm, Binet. ) chimie. — Analyse des matières minérales par les gaz. (Extrait d'une Note de M. Ciienot.) (Commissaires, MM. Pelouze, Regnault.) « Depuis longtemps j'emploie les gaz comme moyen d'analyse de diffé- rentes matières métalliques Aujourd'hui ce moyen me paraît susceptible d'une telle extension, que je crois devoir le signaler à l'Académie comme base d'un système complet et général d'analyse.... Étant donné, par exemple, un bisdicate d? fer ou de cuivre, il faudrait, suivant la pratique ordinaire, recourir à une attaque par les alcalis (potasse ou baryte) pour analyser ce composé, et l'on n'aurait la quantité d'oxygène que par induc- tion. Si, au contraire, on réduit préalablement ce silicate par l'hydrogène pur, la quantité d'eau formée par l'oxygène du bioxyde combiné à l'hydro- gène indiquera exactement cette quantité d'oxygène. De plus, si le bisilicate contenait du soufre, du phosphore, de l'arsenic, ces métaux seraient ou ( 9* ) entraînés par l'excès de gaz ou en dissolution dans l'eau, si ce n'est en sus- pension; dans l'un et l'autre cas, il serait facile de les doser. » M. Prangé, en adressant une Notice imprimée sur la castration des femelles mammifères en général, et la stérilisation de la vache en particu- lier (voirie Bulletin bibliographique), demande que cet opuscule soit ren- voyé, comme pièce à consulter, à la Commission chargée de l'examen d'une réclamation de priorité qu'il avait adressée l'année précédente à l'occasion d'une communication de M. Charlier. ( Renvoi à la Commission précédemment nommée. ) Sur la proposition de la Commission chargée d'examiner plusieurs com- munications successives de M. Horlin concernant certains calcaires de la l>asse Bretagne, deux nouveaux Membres, MM. Milne Edwards et Decaisne, sont adjoints à cette Commission. CORRESPONDANCE. M. Vrolir adresse des remercîments à l'Académie, qui, dans ia séance du 1 6 décembre t85o, lui a décerné une récompense pour ses recherches sur les monstruosités que peut présenter le fœtus humain. physiologie. — Déductions expérimentales tirées de la théorie du canal alimentaire; par M. Segond. (Extrait.) L'auteur, dans cette Note, a eu pour but principal de faire voir que, si l'on veut arriver à des notions exactes sur les fonctions digestivés, c'est moins du rôle de l'estomac qu'on doit se préoccuper que de celui de l'intestin gicle; et d'après cette considération, il s'est occupé des moyens de faire parvenir directement dans cette portion du canal alimentaire les substances sur lesquelles il veut expérimenter. En raison de la difficulté qu'on éprouve de conserver les animaux chez lesquels on a pratiqué directement des fistules dans l'intestin grêle, sur- tout dans la partie supérieure, M. Segond propose d'établir préalablement, chez l'animal soumis aux expériences, une fistule stomacale, et de pénétrer dans l'intestin grêle par le pilore, au moyen d'une sonde en gomme élas- tique. Quand on voudra simplement porter des substances dans le duodé- num, il suffira de les injecter par la sonde; quand on voudra recueillir des liquides du commencement de l'intestin grêle, on ajoutera à cette sonde un mandrin muni d'une éponge qui s'imbibera du liquide. (95) ASTRONOMIE. — Éphéméricle de Clio (3e planète de M. Hind), suite (i); par M. Y von Villarceau. Positions géocentriques apparentes de la planète Clio à oh temps moyen de Paris. I.OG. LOG. DATES ASCENSIONS de la dis- DATES, ASCENSIONS de la dis- 1851 droites. DÉCLINAISONS. tance à 18J5 1. droites. DÉCLINAISONS. tance à la Terre. la Terre. h m s ° 1 II h m s 0 1 H Janvier. 1 0. 19 52,9.5 + 5.56.28,0 o,3if> 19 Février. i5 1.29. 4,3o -|-I0.4l.20,3 0,432 44 2 21.15,94 -¥• 6. i.i',i 0 3i8 26 16 3o 43,83 -Mo. 4,8. 33,7 0,434 57 o,/|36 67 3 22.39,48 24. 3,57 + 6. 6. 8,5 0 321 3i '7 32.23,58 -1-10.55.47,6 4 -+■ 6. 11. 7,9 6. 16 i3,4 0 324 34 18 34. 3,57 35.43,78 -Ml. 3. 2,0 o,438 75 0,440 82 0,442 87 5 25.28,2o + 0 327 35 J9 +11.10.16,8 6 26.53,35 + 6.21.24,6 0 33o 3} 20 37.24,22 3g 4,88 -T-I 1.17.31,9 l 28. 19,01 + 6.26.41,5 0 333 3o 21 -MI. 24. 47 ,2 0,444 89 0,446 90 29.45,17 + 6.32. 3,9 0 336 25 22 40.45,77 -MI. 32. 2,6 9 3i. 11,82 + 6.37.3i ,7 0 ,339 17 23 42.26,87 + .I.39.,8,. 0,448 88 10 32.38,9i + 6.43. 4,6 0 342 08 24 44. 8,20 45- 49,74 +11-46.33,6 0,450 85 il 34. 6,5i 35.34,55 37. 3,02 + 6.48.42,6 0 34 i 96 25 +.1.53.48,9 0,452 79 12 -H 6.54.25,4 0 347 82 26 47-3i,49 +12. 1. 4,1 °>^4 7? ■ 3 ■4- 7. 0.12,9 0 35o 65 27 49 i3,45 50.55,62 + 12. 8. 19,0 o,456 63 «4. 38.3[,93 ■+■ 7- 6 4,9 0 353 47 28 + i2.i5.33,5 0,458 52 i5 4o. 1,26 ■+- 7.12. 1,4 0 356 26 Mars. 1 1.52.37,99 54.20,55 + 12.22.47,5 0,460 38 ■G 41 .3i.oi + 7.18. 2,1 0 35g 04 2 + 12. 3o. 1,0 0,462 23 \l 43. i,i5 + 7-24. 7,0 0 36i 79 3 5b. 3,32 + .2.37.13,9 0,464 06 0,465 87 4J.3i,6g ■+■ 7-3o. 15,9 7.36.28,6 0 36', 52 4 57.46,28 +12.44.26,2 '!) 46. -«,62 47.33,93 49. 5,62 + 0 367 23 5 59.29,43 + 12.51.37,6 0,467 C6 0,469 43 20 + 7.42.45,0 0 36g 0.2 372 58 6 2. 1.12,76 + 12.58 48,2 21 + 7.49. 5,2 7.55.28,7 0 7 2.56,27 +|3. 5.57,7 0,471 18 22 5o. 37,68 + 0 375 23 8 439,96 6.23,82 +i3.i3. 6,3 0,472 91 23 5a. 10,11 + 8. i.55,6 0 377 85 38o 46 9 + i3.2o.i3,7 0,474 63 24 53.42,89 + 8. 8 25,8 0 10 8. 7,85 + 13.27. ,9,8 0,476 32 25 55.i6,o4 + 8.1459,0 8.21.35,3 0 383 04 11 9.52,04 +13.34.24,6 + 13.41.28,1 0,478 00 26 56-49,53 58.23,37 + 0 385 60 12 n.36,39 0,479 65 27 + 8.28.14,5 8.3ï.56,6 0 3«8 i5 i3 l3.20,O0 +i3.48.3o, 1 0,481 29 28 59.57,56 + 0 3go 67 ■ 4 i5. 5,57 +i3.55.3o,5 0,482 00 29 1. 1.32,07 + 8.41.41,3 0 f93 .7 i5 i6.5o,3o 18.35,35 +14 • 2-29,3 0,a84 no 3o 3. 6,92 + 8.48.28,6 0 395 64 16 +.< • 9- 26, 4 0,486 08 3i 4.42,09 1. 6.17,53 + 8.55.i8,3 0 3y8 16 17 20.20,46 — i-ii .16.21,8 0487 65 0,489 19 Février. . 1 + 9. 2.10,4 0, ioo 54 4o2 g5 4o5 35 18 22. 5,73 +1/ .23. i5,4 2 7.53.38 + 9- 9- 4,7 9.16. 1,1 0 '9 23.5. ,14 +i; .3o. 7,0 0,490 72 3 9-29,49 + 0 20 25.36,70 -t-11 .36.56,8 0,492 22 4 11. 5,90 + 9.22.59,6 0 407 72 21 27.22,40 +1; .43.44,6 o,4q3 71 .-> I2.42,ri9 + 9. 2i). 59,8 0 410 07 22 29. 8,25 +11 .5o.3o,2 o,495 .8 6 i4.i9.58 + 9.37. .,8 0 412 40 23 3o. 54,24 +11 .57.i3,7 . 3.55,i 0,490 63 7 i5. 56,84 + 9.44 5,5 g.5i. io,o 0 4'4 V 25 32.40,37 +1! 0,498 07 0,499 49 8 17.34,38 + 0 417 00 34.26,64 +15.10.34,2 9 19.12,18 + 9-58.17,4 0 4'9 a7 26 36. i3,o5 + l5.IT.II,0 +1.5.23.45,5 o,5oo 88 10 20.50,25 + 10. 5.25,3 0 421 52 a7 41 .33,09 o,5o2 26 11 22.28,56 + 10.12.34,4 10. 19. 44>3 10.26.55,6 0 423 74 28 +1.5.30.17,5 o,5o3 63 12 24. 7,13 25.45,95 + 0 425 ô5 29 H i5. 36. 47,1 o,5o4 97 o,5ob 3o i3 + 0 428 i3 3o 43.20,03 +i4.43.i4,' .4 27.25,00 + 10.34. 7j6 0 43o 3o 3i 45. 7,10 + i5. 4g.38,6 +I5.56. 0,4 0,507 61 o,5oo 90 i5 29. 4,3o + 10.41.20,3 0 432 44 Avril. 1 2.46.54,29 (1) Voir, pour la première partie de l'éphéméride, le n° 20 des Comptes rendus. tome XXXI, pages 681 et 682. ( 96) M. Teynard, ancien élève breveté de l'École des mineurs de Saint- Étienne, sur le point d'entreprendre un voyage en Orient, dans lequel il visitera d'abord une partie de l'Egypte, de la Palestine et la Syrie, se met à la disposition de l'Académie pour recueillir, relativement à ces pays, les renseignements qu'elle voudrait bien lui indiquer, principalement ceux qui sont du ressort de la physique générale ou de la topographie. MM. Pouillet et Duperrey sont invités à se mettre , à ce sujet, en rap- port avec M. Teynard, qui serait disposé, ainsi qu'il l'annonce, à modifier son itinéraire si cela semblait utile à la science. M. M atiiias transmet un numéro d'un journal anglais intitulé : The Ar- chitect {voir au Bulletin bibliographique), et demande, au nom de l'éditeur, à l'Académie un échange entre le Compte rendu hebdomadaire de ses séances et la publication ci-dessus mentionnée, qui est annoncée comme faisant suite à un ouvrage paraissant à époques plus éloignées, dont la biblio- thèque de l'Institut a reçu plusieurs livraisons. (Renvoi à la Commission administrative.) M. Demonville prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante, dans la Section de Physique, par suite du décès de M. Gaj-Lussac. M. de Laiiaye présente les résultats de quelques-unes des recherches qu'il a faites sur les espèces de bananiers qu'on cultive dans nos serres; il signale, entre autres points, la présence de l'iode et du soufre dans les plantes végé- tant ainsi dans un sol artificiel, principalement pendant les deux premières années. Le nitrate de potasse, qui y existe à toutes les époques en quantité considérable, augmente encore proportionnellement, d'une manière très- notable, dans les années suivantes. L'auteur ajoute, enfin, qu'on obtient du suc extractif de ces végétaux, au moyen d'une évaporation convena- blement ménagée, une substance déflagrante. Les résultats d'autres études qu'a faites M. de Lahaye sur les bananiers sont consignés dans une Note sous pli cacheté, dont il prie l'Académie d'ac- cepter le dépôt. Ce dépôt est accepté. L'Académie accepte également le dépôt d'un paquet cacheté présenté par M. Chatin. (97 ) À 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. COMITE SECRET. M. Duméril, au nom de la Section d'Anatomie et de Zoologie, propose à l'Académie de déclarer qu'il y a lieu de nommer à la place devenue vacante par suite du décès de M. de Blainville. L'Académie va au scrutin sur cette proposition : Sur 4i votants, le scrutin donne 38 oui et 3 non. En conséquence, la Section présentera, dans la séance prochaine, une liste de candidats. I^a séance est levée à 5 heures. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 6 janvier i85i, les ouvrages dont voici les titres : Revue thérapeutique du Midi. —Journal de Médecine , de Chirurgie et de Phar- macie pratiques; par MM. les Drs FUSTER et Alquié; n° 22; 3o décembre i85o;in-8°. L'agriculteur praticien, Revue d' agriculture , de Jardinage et d' Economie rurale et domestique , publié sous la direction de MM. F. Malepeyre , G. TIeuzé et BOSSIN ; 12e année ;n° 1 36; janvier 1 85 1 ; in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; novembre i85o; 4e série; n° 5g; in-8°. Annual Message... Message du Président des Etats-Unis aux deux Chambres du Congrès, au commencement de la première session du trente et unième con- grès; partie III. Washington, 1849; "1-8°. Report of... Rapport du Bureau général de santé sur le choléra épidémique de 1848 et de 1849; SU<1" de deux appendices A et B; par MM. Suther- land et Grainger. Londres, i85o ; 3 vol. in-8°. The architect... Journal des architectes , n° i64- Beweise... Preuves de l'innocuité de l'éther sulfurique et des inconvénients du chloroforme; par M. J. Weiger. Vienne, i85o; in-8°. Gazette médicale de Paris; n° 1; i85i. Gazette des Hôpitaux; n° 1 53; Table de i85o, et n° 1 de i85i. Le Moniteur agricole, publié sous la direction de M. Magne; n° 8; 4e année ; in-8°. C. R. , i85i , ier Semestre. (T XXXU, N» 5. ) • 3 ( 98 ) Bulletin médical el pharmacologique de Montpellier; nos 3 et 4. Réforme agricole; n° 27. L'Académie a reçu, dans la séance du i3 janvier 1 85 1 , les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 1 ; in-4°. Encyclopédie moderne. Dictionnaire abrégé des Sciences, des Lettres et des Arts, de i Industrie, de l'Agriculture et du Commerce ; nouvelle édition, publiée par MM. DlDOT frères, sous la direction de M. L. RENIER; tome XXIV, avec planches. Paris, i85o; in-8°. Recherches analomiques, cliniques et expérimentales sur la nature et les causes de l'emphysème pulmonaire (asthme continu des anciens); par M. le docteur Rossignol; ire partie: Anatomie pathologique. Bruxelles, i84o,;in-80. Du typhon du 11 au 14 septembre i8^g; par M. F.-A.-E. Kellek. Paris. i85o; in-8°. (Extrait des Annales hydrographiques, i85o; ae partie. ) Note sur les courants électriques qui existent dans les végétaux; par M. le professeur Élie Wartmann ; \ feuille in-8°. (Tiré de la Bibliothèque univer- selle de Genève; décembre i8f>o. ) Note sur la polarisation des rayons chimiques qui existent dans lu lumière solaire; par le même; \ de feuille in-S°. (Tiré du même Recueil; novem- bre i85o. ) Soixante treize cartes du voyage d'exploration autour du monde, exécuté par ordre des Etats-Unis, de 1 838 à 1842, sous le (ommandement du capitaine Charles Wilkes. ^Ces cartes sont présentées par M. Wattemare.) Monograpb... Monographie des reptiles fossiles de l'argile de Londres; par M. le professeur Ovven. Londres, i85o; ire partie; in-:j0; publiée par la Société paléontologique. On the communications... Des communications entre la cavité du tympan el le palais des Crocodiles; par le même. (Extrait des Transactions philosophi- ques de Londres. Broch. in-4°. On the developement... Du développement el des hornolo:/ies des dents molaires des Phacochères; par le même. Extrait du même Recueil.) Bro- chure in-4°. New and... Opinion nouvelle sur les bruits du cœur et sur la circulation ; par M. John MoniE. Edimbourg, i85o; in-8°. Proceedings. . . Procès-Verbaux de la Société zoologique; années 1849 et i85o. ( 99) Reports. . . Rapports du conseil et des auditeurs de la Société zoologique de Londres, pour la séance annuelle de i85o; in-8°. The architect. . . Journal des Architectes; n° i6t. Proceedings... Procès- verbaux de V Académie des Sciences naturelles dt Philadelphie ; volume V ; n° 5; in-8°. Mémorial... Mémorial des Ingénieurs; 5' année ; u° 1 1. Gazette médicale de Paris; n° 2. Gazette des Hôpitaux; n°* a à 4- Moniteur agricole; 4 e année ; n° 9. L/ Académie a reçu, dans la séance du 20 janvier i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de C Académie des Sciences; 1er semestre 1 85 1 ; n° 2 ; in- 4°. Tableau de population, de culture, de commerce et de navigation, formant, pour l'année 1 846, la suite des tableaux insérés dans les notices statistiques sur les colonies françaises. Paris, i85o; in-8°. De la castration des femelles mammifères en général, et de la stérilisation de la vache en particulier; par M. L. Prangé. Paris, i85o; broch. in-8°. Maladie de la pomme de terre, de la vigne et de plusieurs autres végétaux, sa cause, mojensde In combattre et d'en tirer un grand profit; par M. A. Robouam. Paris, i85o; broch. in-8°. Annales scientifiques, littéraires et industrielles de V Auvergne , sous la direc- tion de M. LKCOQ; tome XXIII; septembre et octobre i85o; in-8°. Bulletin de la Société de Médecine de Poitiers; n° 17 ; in-8°. Annales de la propagation de la Foi; n° i34; janvier i85i ; in-8°. Annales forestières; 2e série; tome IV; n" 1 i ; novembre i85o; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; tome IV; n° 6; 20 janvier ï 85 1 ; in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales , publié par M. le docteur A. Martin-Lauzer ; n°a; i5 janvier 1 85 1 ; in-8°. Répertoire de Pharmacie, recueil pratique, rédigé par M. le docteur A. Rouchardat; 7e année; tome VII; n° 7; janvier 1 85 1 ; in-8°. Revue médico-chirurgicale de Paris, publiée sous la direction de M. Mal- gaigne; 51" année; tome IX; janvier 1 85 1 ; in-8°. Revue thérapeutique du Midi. — Journal de Médecine, de Chirurgie et de ( ioo ) Pharmacie pratiques; par MM. les D™ Fuster et Alquié; a*" année; n" i ; i5 janvier i85i ; in-8°. Annali... Annales des Sciences mathématiques et physiques; par M. B. Tortolini; décembre i85o; in-8°. Applicazioni.. . Applications des transcendantes elliptiques à la quadrature de quelques courbes sphériques; par le même. Rome, i85o; in-8°. Soluzione... Solution de deux problèmes de géométrie analytique; par le même. Rome, i85o; une feuille in-8°. The architect... L'architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° ^5; 3i août i85o; trois feuilles in-fol. Nachrichten . . . Nouvelles de /' Université et de l'Académie royale des Sciences de Gottingue; nM i et i; a et 1 5 janvier i85i ; in-8°. Bulletin médical et pharmacologique de Montpellier ; tome I; n° 5. Gazette médicale de Paris; n° 3. Gazette des Hôpitaux ; n°* 5 à n . L'Abeille médicale ; n° i . Le Moniteur agricole, publié sous la direction de M. MaGNE; 4e année; n° io. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 JANVIER 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. zoologie. — Note sur des ossements et des œufs trouvés à Madagascar, dans des alluvions modernes, et provenant d'un Oiseau gigantesque; par M. Isidore Geoffroy-Saïnt-Hilaire. « Nous avons reçu avant-hier de M. Malavois, colon de l'île de la Réunion, et fils de l'un des anciens correspondants de l'Institut, des objets d'un trop grand intérêt, pour que nous ne nous fassions pas un devoir de les mettre, dès aujourd'hui, sous les yeux de l'Académie. Ils constatent à Madagascar, l'existence, géologiquement récente, d'un Oiseau d'une taille gigantesque, nouveau pour la science, mais à l'égard duquel il existait, comme on le verra plus loin, quelques indications. » La découverte de ces objets a été faite, en i85o, par M. Abadie, capitaine d'un navire marchand. Durant une relâche à Madagascar (1), M. Abadie aperçut un jour, entre les mains d'un Malgache, un œuf gigantesque que les naturels avaient perforé à l'une de ses extrémités, et qu'ils employaient (i) Sur la côte sud-ouest de l'île, d'après M. Malavois. On verra plus bas qu'un autre oeuf a été aperçu à l'extrémité nord-ouest de l'île. C. K., i85i, 1er Semestre. (T. XXXII, N° 4.) l4 ( i°a ) à divers usages domestiques. Les renseignements pris par M. Abadie auprès des Malgaches, amenèrent bientôt après la découverte d'un second œuf, d'un volume presque égal, qui fut trouvé, parfaitement entier, dans le lit d'un torrent, parmi les débris d'un éboulement qui s'était fait depuis peu. Un peu plus tard encore, on découvrit, dans des alluvions de formation récente, un troisième œuf et quelques ossements, non moins gigantesques, qui furent avec raison considérés comme fossiles, ou plutôt, selon une expression aujourd'hui consacrée, comme subfossiles. Tous ces objets furent aussitôt expédiés, malheureusement sans les précautions nécessaires, de Madagascar à l'île de la Réunion, et de celle-ci à Paris : l'un des œufs est arrivé brisé en une multitude de fragments, mais il pourra être restauré; les deux autres sont en parfait état de conservation. » Les objets que j'ai l'honneur de présentera l'Académie, sont les deux œufs entiers, un morceau de la coquille de l'œuf brisé, et quelques frag- ments osseux, dont l'un surtout est, comme on va le voir, d'un grand intérêt pour la science. » Les deux œufs qui sont sous les yeux de l'Académie, diffèrent peu par le volume, mais beaucoup par la forme. L'un d'eux a les deux bouts très- inégalement renflés; l'autre représente presque exactement un ellipsoïde de révolution . Voici les dimensions : OEuf ovoïde. OEuf ellipsoïde. m. m. Grand diamètre o,34 o,32 Petit diamètre o,2a5 0,23 Grande circonférence o,85 °>84 Petite circonférence 0,71 0,72 Volume .. om-c-, 008887 L'épaisseur de la coquille est d'environ 3 millimètres. » Nous donnerons comparativement les principales mesures, prises ou calculées de la même manière, chez l'Autruche et les autres grands Oiseaux du même groupe, et chez la Poule : Autruche. Nandou. Casoar. Dromée. Poule. m. m. m. m m Grande circonfér. . 0,46 o,35 o,365 o,335 0,16 Petite circonférence 0,4 25 o,3o °>29 0,27 0,1 4 Volume om-c-,ooi527 o,n-c-,ooo735 om-c,ooo532 ora-c-,oo526 om-c-,oooo6o » L'épaisseur de la coquille, plus grande à proportion, est chez l'Autruche de 2 millimètres. Elle est de 1 millimètre chez le Casoar, et moindre chez les autres Oiseaux. ( io3 ) » D'après les mesures qui précèdent, on voit que la capacité de l'œuf du grand Oiseau de Madagascar est d'environ 8 litres f , et que, pour repré- senter son volume, il faudrait près de 6 œufs d'Autruche, 12 de Nandou, i6|de Casoar, 17 de Dromée, et t48 de Poule. Nous pouvons ajouter, pour opposer l'un à l'autre les deux termes extrêmes delà série, que ce même volume égale celui de 5oooo œufs d'Oiseau-Mouche. » Les œufs qui viennent de nous arriver de Madagascar, sont-ils ceux d'un immense Reptile ou d'un Oiseau gigantesque? Telle fut la première question qu'on se posa lors de leur découverte. L'examen de leurs coquilles, dont la structure est analogue à celle qu'on observe chez les grands Oiseaux à ailes rudimentaires, et particulièrement chez le Dromée, eût suffi pour fournir la solution de cette question ; mais elle est donnée bien plus direc- tement et bien plus complètement par les pièces osseuses venues avec les œufs. L'une d'elles est l'extrémité inférieure du grand os métatarsien du côté gauche : les trois apophyses en poulies existent; deux d'entre elles sont même presque intactes. Il suffit de jeter les yeux sur cette pièce éminem- ment caractéristique pour reconnaître qu'elle appartient à un Oiseau. De plus, en l'examinant avec quelque attention, on arrive bientôt aux consé- quences suivantes. Le grand Oiseau de Madagascar diffère beaucoup du Dronte : il manquait de ce pouce, si développé, par lequel le grand Oiseau de l'île Maurice différait des Struthioniens et des Casuariens; c'est ce que nous sommes autorisés à conclure de la non-existence, au bas du grand os métatarsien, de la fossette qui correspond à l'insertion du pouce chez le Dronte et chez les autres Oiseaux où le pied offre la même conformation. Sous ce point de vue, l'Oiseau de Madagascar se rapproche du Dinornis; mais il en diffère, ainsi que des autres genres voisins récemment découverts à la Nouvelle-Zélande, par la forme très-élargie et déprimée de la portion inférieure (et vraisemblablement de la plus grande partie) de l'os métatar- sien (1). Quant à Y Ornithichniles , d'une part, et à l'Autruche et aux genres voisins, personne, assurément, ne sera tenté de les assimiler à l'Oiseau gi- gantesque de Madagascar, qui, dès lors, doit devenir le type d'un genre nouveau dans le groupe des Rudipennes ou Brévipennes. Nous donnerons à (1) Immédiatement au-dessus des apophyses en poulies, cet os a transversalement près de 1 décimètre, et son épaisseur surpasse à peine 3 centimètres. Un décimètre plus haut, on trouve encore o™-,07 pour le diamètre transversal, et seulement 0,0876 pour le diamètre antéro-postérieur. I4- ( >o4 ) ce genre le nom d'Épyornis, /Epyornis (i), et à notre espèce, l'épithete de maximus. » L'étude des autres fragments osseux confirmera, nous pouvons déjà l'affirmer, les inductions auxquelles vient de nous conduire l'examen du i,'i;ni() métatarsien, pièce à laquelle nous avons dû d'abord nous attacher, comme éminemment propre à caractériser non-seulement la classe et l'or- dre, mais même le genre auquel se rapportent les précieux débris transmis par M. Malavois. Cette étude nous permettra sans doute aussi de discuter, ce que nous ne pourrions faire encore utilement, la valeur des affinités qui unissent l'Epyornis avec les divers genres du même groupe, et de déter- miner avec quelque exactitude les dimensions de ce géant ornithologi- que. En attendant, et pour répondre aux questions qui nous ont été de toute part adressées, nous nous bornerons, sur ce dernier point, à quel- ques remarques, destinées surtout à prévenir les exagérations auxquelles on serait tenté de se livrer. » Les giands diamètres, dans les œufs d'Épyornis et d'Autruche que nous avons comparés, sont, pour l'un, de '5i centimètres, et, pour l'autre, de iO; ils sont donc entre eux, : : i \ i . Quant aux volumes, on a vu plus haut que ces œufs sont à peu près \\ 6 : 1. Doit-on supposer que les deux Oiseaux soient entre eux dans les mêmes rapporte que leurs œufs? L'Autruche av;mt 2 mètres de hauteur, la taille de l'Epyornis s'élèverait alors à 4 mètres. Nous pensons qu'on se tromperait en admettant ce nombre. Si nous ne possédions d'autres éléments de détermination que les œufs de l'Epyornis, nous aurions déjà à rappeler que, même entre Oiseaux très-voisins, les dimensions des œufs sont loin d'être exactement proportionnelles à la taille des espèces d'où ils proviennent : l'évaluation que nous venons d'indiquer, serait donc, par cela seul, très-douteuse. Mais nous pouvons aller plus loin : nous nous croyons dès à présent autorisés à réduire cette évaluation (a). D'après la comparaison des parties osseuses, l'Epyornis devait être un Oiseau moins élancé et à jambes proportionnellement plus courtes que l'Autruche. Il se pourrait que son volume fût au volume de ce dernier Oiseau, à peu près dans le rapport de 6 à î ; mais son corps n'était pas porté sur des membres tout à fait doubles en hauteur. (i) Alta ou magna avis. D'«(?rJf, haut, grand, et ïpttç. (2) Et même on la réduirait déjà , d'après la comparaison des œufs , faite , non plus d'après les grands diamètres , mais d'après les petits, ou d'après les circonférences. L'œuf d'Épyornis est proportionnellement un peu plus allongé et moins bombé que celui de l'Autruche. ( io5 ) » L'évaluation de la taille de l'Épyomis, en la fondant sur la comparaison de cet Oiseau avec les Rudipennes autres que l'Autruche, avec le Dromée, par exemple, confirme cette induction. Faite d'après les grands diamètres des œufs, elle donnerait, pour l'Épyomis, non plus 4 mètres, mais environ 3m,8, le Dromée étant haut de im,5o, et son œuf long de om,ia5. De la comparaison de la portion terminale du métatarsien chez le Dromée, et de la partie correspondante chez l'Epyomis, l'une mesurant 5 centimètres, et l'autre 12 centimètres, on déduirait un résultat qui concorde assez bien avec le précédent : la taille de l'Epyomis serait d'environ 3m,6. » Nous arrivons ainsi, par plusieurs voies, à cette conséquence, que la taille de l'Epyomis serait comprise entre 3 et 4 mètres, et, par conséquent, supérieure à celle du Dinornis giganteus lui-même ; car la taille attribuée à ce dernier par M. Owen (i) est d'un peu moins de 3 mètres. Nous devons faire remarquer que la comparaison de l'extrémité du métatarsien de notre Épyornis avec la même partie chez le Dinornis, donne, en effet, une diffé- rence de dimension en faveur du premier; mais cette différence est très- faible, et pourrait s'expliquer aussi bien par des diversités de proportion que par une inégalité de taille. » Une espèce aussi gigantesque, qui a vécu sans doute dans des temps peu éloignés de nous, dont on ne saurait même affirmer qu'elle ait entiè- rement disparu de la surface du globe (a), est-elle parvenue jusqu'à ces derniers temps, sans que rien ait révélé son existence aux naturalistes de l'Europe? Nous ne saurions attendre la publication du Mémoire que nous nous proposons de publier sur l'Épyomis, pour rappeler quelques indica- tions que possédait déjà la science, relativement à cet Oiseau. « Au nombre des auteurs qui ont connu, du moins par ouï-dire, l'Oiseau géant de Madagascar, placerons -nous Flacourt? Est-ce l'Épyomis que ce célèbre voyageur avait indiqué, il y a deux siècles, sous le nom de Vouron-Patra. « C'est, dit-il (3), un grand oiseau qui hante les Ampatres, » et fait des œufs comme l'Autruche; c'est une espèce d'Autruche. Ceux (1) On Dinornis, dans les Transact. 0/ the Zoolog. Society 0/ London. La dernière des planches de ce remarquable Mémoire (PI. 3o) , Scale of Altitude, donne au Dinornis gigan- teus une taille de 9 pieds (anglais) et demi, c'est-à-dire de 2m,9. Cette évaluation est, toutefois, inférieure à celle qu'admettent d'autres auteurs. (2) On sait que le Notornis, d'abord connu par des débris subfossiles, et regardé comme une espèce éteinte, vient d'être retrouvé vivant à la Nouvelle-Zélande. (Forez la récente communication de M. Ch. Bonaparte à l'Académie, Comptes rendus, tome XXXI, page 770.) (3) Histoire de la grande île de Madagascar, édition de T758, page i65. ( io6 ) » desdits lieux ne le peuvent prendre : il cherche les lieux les plus dé- » serts. » Il est à peine besoin d'ajouter qu'un passage aussi vague peut aussi hien et mieux s'appliquer à un Oiseau d'une taille élevée, mais pourtant inférieure à celle de l'Autruche, qu'à une espèce aussi gigantesque que l'Epyornis. » Si Flacourt n'a pas connu l'Epyornis, il est du moins un autre voya- geur français qui en a incontestablement entendu parler, et qui même en a vu un œuf, fort semblable à ceux que nous avons décrits plus haut. Dans l'une des additions que M. Strickland a récemment faites (i) à son remarquable ouvrage sur le Dronte (a), on trouve un document, con- sidéré d'abord comme fabuleux, mais dont l'intérêt scientifique est mis aujourd'hui hors de doute. Sous ce titre : Existence supposée d'un Oiseau gigantesque à Madagascar, M. Strickland a consigné un curieux récit, fait en 1848, par un commerçant français, M. Dumarele, à M. Joliff, chirur- gien du Geyser, et que celui-ci avait transcrit- sur son journal de voyage : au Port-Leven, à l'extrémité nord-ouest de l'île de Madagascar, M. Du- marele disait avoir vu un œuf gigantesque, dont la coquille avait l'épaisseur d'un dollar d'Espagne, et dans lequel on avait pu verser jusqu'à treize bou- teilles de liquide (the almost incredible quantity of thirteen wine quart hottles oj fluid . M. Dumarele avait eu le désir d'acheter l'œuf gigantesque, et de l'envoyer en Europe; mais les naturels dans les mains desquels il était; avaient refusé de le vendre, comme appartenant à leur chef, et en raison de son extrême rareté [very very rarely met with). Ainsi M. Dumarele ne put fournir aucune preuve à l'appui de son récit, et si l'on ne suspecta pas sa véracité, on crut qu'il s'en était laissé imposer par les naturels. « Selon ces mêmes naturels, qui étaient de la tribu des Sakalawas, l'Oi- seau gigantesque de Madagascar existerait encore, mais il serait extrêmement rare. Dans d'autres parties de l'Ile, au contraire, on ne croit pas à son exis- tence actuelle ; mais on retrouve du moins une tradition fort ancienne, rela- tive à un Oiseau, de taille colossale, qui terrassait un bœuf et en faisait sa pâture; c'est à cet Oiseau que les Malgaches attribuent les œufs gigan- tesques que l'on trouve parfois dans leur île. Nous puisons ce renseigne- ment dans une Lettre intéressante, par laquelle M. Lépervanche Mézière, naturaliste instruit de l'île de la Réunion, avait bien voulu informer le (1) The Armais and Magaz. of natter, history, n" î3 (novembre 1849), page 338. (2) The Dodo and ils hindred, Londres, 1848. ( '°7 ) Muséum d'Histoire naturelle de la découverte des œufs d'Épyornis, au moment même où elle venait d'être faite (i). » Il est à peine besoin d'ajouter que la tradition que nous venons de rap- peler, prêterait à l'Épyornis des mœurs qui sont loin d'avoir été les siennes : c'est une fable toute semblable à celle qui existe à la Nouvelle-Zélande, au sujet du Movie, et qui n'a pas un fondement plus sérieux. L'Épyornis, comme le Dinornis, était un Rudipenne, et cette espèce, dont les croyances populaires ont fait un Oiseau de proie gigantesque et terrible, comparable au Roc ou Rue des contes orientaux (2), n'avait ni serres, ni ailes propres au vol, et devait se nourrir paisiblement de substances végétales. » M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire fait hommage à l'Académie de la préface, tirée à part, d'un ouvrage étendu qu'il prépare depuis longtemps, et qui a pour titre : Histoire naturelle générale du règne organique, principalement étudiée chez l'homme et les animaux. [Voir au Rulletin bibliographique.) anthropologie. — Résumé des leçons sur l'embryogénie anthropologique; par M. Serres. « 1 . Je vais essayer de résumer, dans une série de propositions, les faits principaux dont j'ai exposé les préparations et donné les développements dans le Cours de 1 85o. Ces propositions sont uniquement relatives à la partie de l'embryogénie comparée du Cours. » 2. L'homme ne forme ni une espèce ni un genre comparables aux Primates. L'homme à lui seul constitue un règne à part, le règne humain. Son explication est le but définitif de l'école embryologique, de ses faits, de ses lois et de ses doctrines. » 3. Les deux radicaux de la génération sont le zoosperme et l'œuf. (1) Cette nouvelle Lettre nous fait savoir, d'une manière positive, que l'un des œufs au moins vient du même gisement que les fragments osseux. (2) Les fables sur le Roc peuvent bien n'être pas sans rapports avec ces découvertes d'œufs gigantesques , faites sans doute de temps à autre dans l'île de Madagascar, et avec les croyances auxquelles elles ont donné lieu parmi les naturels. Mais ce serait aller trop loin que de faire du Roc, avec M. Strickland , iin oiseau madécasse , que dès lors on pourrait être tenté de rattacher complètement à l'Épyornis. M. Strickland a mal lu Marc Paul , la seule autorité qu'il ait ici invoquée. Marc Paul, dans sa célèbre relation (livre III, chapitre 4o), parle du Roc immédiatement après avoir traité de Madagascar, mais non comme appartenant à cette île. Tout au contraire, il en fait un habitant de quelques autres isles oultre Madagas- car sur la coste du midy (édit. française de i556, p. 1 15); aliarum insularum ultra Madai- gascar (édit. latine de 167 1 , p. i57 ). ( io8)- » 4- De l'unité de composition et de structure du zoosperme dans la série animale et le règne humain. » 5. De l'unité primitive de composition et de structure de l'œuf dans le règne humain et la série animale. > 6. De la diversité de développement des parties de l'œuf dans les deux embranchements du règne animal. » 7. L'embryon se substitue à l'œuf chez l'homme et chez les Verté- brés. Chez les Invertébrés, l'œuf se transforme en embryon. » 8. Les divisions et les subdivisions de l'œuf sont centripètes et symé- triques, soit dans la vésicule prolifère, soit dans la vésicule vitelline. » 9. Dans cette dernière, la masse du jaune se divise d'abord en deux moitiés symétriques; puis, chacune de ces moitiés se divisant à son tour, la sphère vitelline est partagée en quatre segments, puis en huit, puis en seize, puis en trente-deux, etc., jusqu'à ce que la masse vitelline en entier soit transformée en petits jaunes microscopiques entourés chacun par une pellicule membraneuse. Cette transformation s'opère constamment de la circonférence au centre. (Loi centripète.) » 10. De plus, à l'époque où la masse est transformée en petits jaunes, il y en a quelques-uns dont la pellicule externe se couvre de cils. Au bas de l'échelle animale, ces petits jaunes fractionnés se transforment soit en or- ganes, soit en embryons nouveaux, qui deviennent libres. Parmi les Infu- soires, ceux que j'ai nommés f^itellozoaires, sont particulièrement dans ce cas. » 1 1 . Ce mode de reproduction peut éclairer la génération alternante observée chez les Ascidies composées ; mode de reproduction dont on trouve une répétition en organogénie, dans la transformation des corps de Wolff. (Génération alternante.) » 12. Ces derniers corps constituent les organes reproducteurs des Inver- tébrés. Leur évolution symétrique forme les sexes séparés ; leur évolution alterne forme les sexes réunis. (Hermaphroditisme.) » 1 3. Chez les Vertébrés, la formation des organes reproducteurs s'opère par une scissure des corps de Wolff. Leur évolution est toujours symétrique; de là la séparation constante des sexes. » i/\. L'évolution première de l'embryon consiste dans la division mé- diane du disque prolifère. Cette division par scissure donne naissance à la ligne primitive. Par une seconde évolution, chaque moitié du disque se trans- forme en sac germinateur. (Génération par scissure. ) » 1 5. Il y a ainsi deux sacs germinateurs ; l'un droit, l'autre gauche, ren- ( '°9 ) fermant chacun par moitié les éléments des organes. (Loi de dualité ou de symétrie. ) » 16. Ces sacs se détachent par scissure de la portion de la lame séreuse - tébrés. » 34. L'appareil branchial manque chez l'embryon de l'homme, des Mammifères et des Oiseaux. » 35. Cet appareil se trouve chez l'homme dans la cavité de la mem- brane ovo-utérine. (Membrane caduque.) » 36. Vous avez sous les yeux le premier exemple que l'on ait trouvé de l'allantoïde chez l'homme. En la rapprochant de celle des embryons des Mammifères et des Oiseaux qui sont à côté, vous voyez que la similitude esl complète. » 37. Chez l'embryon du Poulet, cette enveloppe est la suite du conduit qui descend des corps de Wolff. » A mesure que l'allantoïde se développe, la vésicule ombilicale s'atro- phie. Le balancement de croissance et de décroissance est le même que celui des branchies et des poumons des Batraciens. (Balancement des appa- reils organiques.) » 38. La lame vasculeuse est l'appareil de la circulation primitive. Elle forme une vésicule érythroïde qui environne l'embryon et constitue pour lui un amnios transitoire. Ce fait sert de base à la Théorie des substitutions organiques dont nous vous avons montré de si nombreuses applications. » 39. Les animaux Invertébrés sont des embryons permanents des Ver- tébrés. Ils se perfectionnent principalement par addition des tissus, tandis que les derniers se perfectionnent de classe en classe par addition d'organes. » [\o. La formation des Invertébrés est soumise aux mêmes règles que celle des Vertébrés. » 4 1 . L'addition et la substitution des parties est le procédé du perfec- tionnement des Vertébrés et des Invertébrés. » l\i. L'association des animaux, en zoologie, est la répétition de l'asso- ciation des Organites en organogénie. » 43. Les Zoonites , ou les animaux élémentaires , peuvent être libres ou associés à peu près comme les Organites ou les organes élémentaires sont associés ou désassociés dans les phénomènes d'organogénie ; d'où il suit qu'en zoogénie, de même qu'en organogénie , les formes diverses dérivent i5.. ( ** ) du mode d'association des éléments. Nous en avons vu des exemples dans la formation des Polypes, des Échiuodermes, dans les larves des Insectes, ainsi que chez les embryons des Crustacés. » 44- La vésicule amniotique est produite par le soulèvement des lames séreuses qui forment l'aire transparente. Elle se détache par scissure, d'une part des sacs germinateurs, et de l'autre dn limbe de l'aire opaque. (Géné- ration par scissure.) » 45. Par ce soulèvement, l'embryon se replie sur lui-même, et le méca- nisme de son enveloppement par l'amnios a pour effet de concentrer les vaisseaux et le pédicule de la vésicule ombilicale sur le milieu de l'ab- domen. Le cordon ombilical est le résultat de cette concentration. (Ompha- logénie.) » 4b- La position de l'ombilic, son degré d'ascension ou d'abaissement, est un des signes physiognomoniques les plus importants pour la classifica- tion du règne humain. (Anthropoclassie.) » 47- L'abaissement ou l'élévation du foie dans les diverses races hu- maines est la cause de cette variation de position de l'ombilic. La cause physique de ce balancement réside dans la direction opposée de la veine et des artères ombilicales de l'embryon. » 48. Telles sont les vues principales d'embryogénie anthropologique qui nous ont dirigé dans la distinction des coupes que nous avons établies dans le règne humain. » MÉMOIRES LUS optique. — Description d'un nouveau polariscope , et recherches sui- des doubles réfractions peu énergiques ; par M. A. Bravais. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à l'examen de la Section de Physique.) « L'instrument que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie a pour but de faire reconnaître la polarisation elliptique de la lumière, et, acciden- tellement, sa polarisation rectiligne ou circulaire, lorsque ces cas parti- culiers se présentent. » Comme analyseur de la lumière à vibrations rectilignes, la sensibilité de cet appareil n'est point supérieure à celle des polariscopes actuellement connus ; mais si la courbe des vibrations lumineuses se change en une ellipse, même fort allongée et différant peu d'une ligne droite, le nouveau pola- ( "3 ) riscope décèle aussitôt cet état des rayons lumineux, et, en lui adaptant un compensateur d'une nature particulière, on peut déterminer avec une grande exactitude l'ellipticité de la vibration, ou, ce qui revient au même, la différence de marche des deux vibrations composantes, parallèlement aux bissectrices des axes de l'ellipse. » A l'une des extrémités d'un tube, noirci à l'intérieur, et d'une lon- gueur de 2 à 3 décimètres, est placé soit un prisme biréfringent, soit un prisme de Nicol; à l'autre extrémité est une lame de mica normale à l'axe du tube, et de l'épaisseur convenable pour donner, dans de la lumière polarisée, l'une des teintes que M. Biota appelées teintes sensibles. On peut employer à cet effet une lame de omm, 1 1 d'épaisseur, si l'on veut obtenir la teinte sensible qui termine le premier ordre des anneaux de Newton, ou une lame de omm, i% , si l'on préfère celle qui termine le second ordre et qui correspond à i\ dix-millionièmes de pouce anglais, dans la table des épais- seurs que Newton a donnée pour les anneaux à centre noir. » Cette lame de mica, avant d'être fixée entre deux lames de verre paral- lèles, a été coupée en deux, suivant une section faisant un angle de l\B degrés avec la section moyenne d'élasticité de la substance, section qui contient les deux axes optiques : ensuite l'une des deux moitiés a été retournée, les faces inférieure et supérieure se substituant l'une à l'autre: enfin, après ce retournement, on l'a rapprochée de l'autre moitié restée immobile, de ma- nière à simuler une lame unique. Le système des deux lames, dont les sections moyennes sont ainsi croisées à angle droit, est recouvert d'un dia- phragme à ouverture carrée, de io millimètres de côté, et la ligne de sépa- ration des deux demi-lames juxtaposées forme l'une des diagonales de ce carré. » Le prisme de Nicol et la lame sensible doivent être disposés, l'un par rapport à l'autre, de telle manière que cette diagonale soit dans le plan de la section principale du prisme, ou lui soit perpendiculaire. » L'axe de l'appareil étant dirigé suivant le rayon que l'on se propose d'analyser, et que je supposerai d'abord polarisé rectilignement, on verra la lame de mica uniformément colorée par la teinte sensible, et cette teinte acquerra son intensité maximum, pendant la rotation du tube autour de son axe, au moment où la section principale de l'appareil coïncidera avec le plan de polarisation initial. Mais alors, pour peu que la polarisation devienne elliptique, la teinte de l'une des deux moitiés s'élèvera dans l'ordre des cou- leurs des anneaux, tandis que la teinte de la moitié voisine s'abaissera d'une quantité équivalente. ( n4 ) » On peut adapter ce polariscope à la partie supérieure de l'appareil de Norremberg, et placer sur le porte-objet la substance dont on veut étudier l'action sur la lumière. » Mes recherches cristallographiques me portaient à penser que peut-être les cristaux du système régulier possédaient un faible pouvoir biréfrin- gent le long des axes que j'ai nommés axes de symétrie ternaire, et qui ne sont autre chose que les grandes diagonales des cubes auxquels ces cristaux donnent naissance. Si cette présomption devait se réaliser, en plaçant le cristal, taillé parallèlement à deux de ses faces octaédriques, sur le porte- objet de l'appareil, je devais observer des changements de teintes dont la restitution se ferait périodiquement à chaque sixième de tour, pendant que le cristal tournerait autour de la normale aux faces d'entrée et de sortie de la lumière. » J'ai opéré sur une lame de sel gemme de 36 millimètres d'épaisseur, sur un alun de 26 millimètres , sur un spath-fluor de 9 millimètres , et sui- des béryls normaux à l'axe, et de 7 à 9 millimètres d'épaisseur. Je n'ai trouvé aucune variation de teintes qui suivît la période indiquée, mais seulement des plages plus ou moins bien circonscrites , dont les teintes s'écartaient en plus ou en moins de la teinte sensible, et avaient, pour période, une demi-rotation du cristal. Ces effets, très-marqués sur le spath-fluor et le béryl, étaient dus à des tensions moléculaires, variables en intensité et en direction d'une molécule à une autre. Telle est même la cause pour laquelle la croix noire des anneaux du béryl est toujours lavée de blanc, comme l'a, depuis longtemps, fait remarquer M. Babinet. » Je conclus de ces expériences que , dans le sel gemme , s'il existe une différence de vitesse entre les rayons normaux aux faces octaédriques , selon que leur plan de polarisation est normal ou parallèle aux arêtes de ces mêmes faces, cette différence ne saurait dépasser la dix-millionième partie de la va- leur absolue de la vitesse ; sans cela, elle eût été sensible à mon appareil. »> Si l'on opère sur un cube de verre de 16 millimètres de côté, et placé sur le porte-objet de l'appareil Norremberg , de façon que ses faces latérales soient dirigées suivant les azimuts + 45 et — 4$ degrés , il suffit de com- primer le cube entre les doigts pour que la variation des teintes dénote le pouvoir biréfringent que prend alors cette substance. » Pour mesurer l'énergie de ce pouvoir, on placera sur le trajet des rayons un appareil compensateur qui permette de ramener les teintes à l'égalité, et qui, en même temps, se prête à une détermination numérique. On peut employer l'un ou l'autre des deux procédés suivants : ( "5 ) » Une lame de mica, de l 'épaisseur convenable pour donner aux rayons moyens du spectre qui la traversent normalement une différence de marche d'un quart d'ondulation, est placée sur le porte-objet de l'appareil. Le disque diaphragmé qui la supporte peut tourner sur lui-même, et sa rotation peut être mesurée sur la circonférence du disque. La lame d'un quart d'onde ayant sa section principale à zéro, avant l'interposition du cube de verre comprimé, la lame sensible reste à l'égalité des teintes; mais dès que la section principale vient à tourner d'un petit angle + e?, il en résulte dans les azimuts 45° + o" et — 45° + â, des différences de marche, croissant avec la rotation, entre deux vibrations rectilignes, d'ailleurs égales en intensité. » Si l'on place le cube comprimé dans les azimuts de ces vibrations, il est clair que les différences de marche pourront se compenser, et les teintes, vues dans l'analyseur, retourneront alors à l'égalité ; l'angle & étant celui qui produit la compensation, - sera la différence de marche des rayons ordi- naire et extraordinaire du cube, exprimée en longueur d'ondulation des rayons moyens du spectre. a Cet appareil fort simple a l'inconvénient de ne pouvoir compenser fies différences de marche supérieures à un quart d'ondulation. » Pour des différences plus grandes, j'ai imaginé un appareil que l'on peut nommer un compensateur à teinte plate, et qui consiste en deux com- pensateurs du genre de ceux qui sont connus sous le nom de compensa- teur optique de M. Babinet; ils doivent être parfaitement égaux, quant à l'épaisseur et à l'angle de leur biseau, et les deux moitiés de chacun d'eux doivent être invariablement fixées l'une à l'autre. On juxtapose alors, soit les deux faces supérieures, soit les deux faces inférieures, de sorte que les plans obliques intérieurs soient parallèles. Un tel système placé dans l'ap- pareil Norremberg, ses axes cristallographiques dans les azimuts ■+■ 45 et — 45 degrés, donne à la lumière polarisée une teinte plate uniforme qui varie en suivant l'échelle de Newton, à mesure que l'on fait glisser le com- pensateur supérieur sur le compensateur inférieur, au moyen d'une vis micrométrique. » On rétablit l'égalité des teintes troublée par la lame de verre compri- mé, et le mouvement de la vis donne facilement la différence de marche que l'on a ainsi compensée. Cet appareil a, comme on le voit, quelques rap- ports avec le compensateur saccharimétrique de M. Duboscq, et j'ai su de- puis que M. Soleil père en avait construit un sur des principes à peu près semblables, il y a déjà quelques années, mais sans en publier la description. ( u6) » Pour mesurer le pouvoir biréfringent du verre sous une pression déter- minée par des poids connus, j'ai dû employer de la lumière horizontale, et renoncer par conséquent à l'emploi de l'appareil de Norremberg. Avec une pression variable de o à 29 kilogrammes, fournie par un poids suspendu à une corde de tension variable par un dynamomètre à ressort et à aiguille, j'ai vu le pouvoir biréfringent croître depuis une pression nulle jusqu'à celle de 1 1 atmosphères ; la différence de marche qui s'établit alors entre les rayons ordinaire et extraordinaire traversant 1 millimètre de verre nor- malement à la ligne de compression, peut être représentée en longueurs (1 ondulation, pour les rayons moyens du spectre, par la formule o,ooo5o n, n étant le nombre d'atmosphères que la lame de verre supporte sur chacune de ses bases. » Toutefois, cette différence de marche, égale à la deux millième partie d'une onde pour chaque atmosphère de pression, m'a paru plus forte dans les faibles pressions, et plus faible vers les pressions de 10 atmosphères, de sorte que l'effet optique de la compression ne marcherait pas aussi rapi- dement que la compression même. » Pour le sel gemme soumis à la pression de 7 atmosphères, je trouve une différence de marche un peu plus grande que celle du verre, et qui peut être de même exprimée par la formule 0,00039/2. » Ces procédés de mesure peuvent s'étendre à toutes les substances transparentes uniréfringentes , et même on peut, avec quelques artifices particuliers, les appliquer à celles qui sont naturellement douées de la double réfraction. » CORRESPONDANCE. M. Laurent prie l'Académie de ne point le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Zoologie et d'Anatomie. M. Dcjardin demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mémoire sur le système nerveux des Insectes, Mémoire qu'il avait lu à la séance du 21 octobre i85o et qui avait été renvoyé à l'examen de la Section de Zoologie et d'Anatomie. ( H7 ) Après la communication de ces deux Lettres, l'Académie, sur la proposi- tion de M. le Secrétaire perpétuel, décide que le dépouillement des autres pièces de la correspondance sera renvoyé à la séance prochaine, et qu'elle entendra immédiatement le Rapport de la Section d'Anatomie sur les titres des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Blainville. COMITÉ SECRET. L'Académie entend le Rapport sur les titres des candidats pour la place- vacante dans la Section d'Anatomie et de Zoologie; la discussion de ces titres, qui n'a pu être terminée dans la présente séance, sera continuée dans la prochaine. La séance est levée à 5 heures trois quarts. A. ERRATA. (Séance du 20 janvier i85i.) Page 68, ligne 4> ou lieu de 2 centimètres de rayon, lisez 2 décimètres de rayon. C. R., i85i, Ier Semestre. (T. XXXII, N« 4.) l6 ( "8) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. r/ Académie a reçu, dans la séance du 27 janvier 1 85 1 , les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 3; in-4°. Institut national de France. — Académie des Beaux- Arts. — Discours pro- noncés aux funérailles de M. Drolling, le samedi 1 1 janvier 1 85 1 ; 1 feuille in-4°. Cours d'anthropologie (anatomie et histoire naturelle de l'homme }. — Résumé des leçons sur l'embryogénie anthropologique; par M. Serres, professeur; autographie in-4°. Histoire naturelle générale du règne organique, principalement étudiée chez l'homme et les animaux; par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire. Paris. i85i ; les deux premières feuilles in-4°. Connaissance des Temps ou des mouvements célestes, à l'usage des astronomes et des navigateurs, pour l'an 1 853; publiée par le Bureau des Longitudes. Paris, i85o; un vol in-8°. Leçons de chimie appliquée à l'agriculture; par M. Isidore Pierre, pro- fesseur de chimie à la Faculté des Sciences de Caen; ire année, cours de l'année 1848-1849; 2e année, 1 849- i85o; 3e année, i85o-i85i; ["leçon; trois brochures in-8°. Recherches sur la dilatation des liquides; thèse de physique présentée à la Faculté des Sciences de Paris, le 1 1 août 1842; par le même; broch. in-8°. Recherches sur quelques seb de zinc, et sur les volumes spécifiques ou ato- miques; thèse de chimie présentée à la Faculté des Sciences de Paris, le 1 1 août r845; par le même; broch. in-8°. Note sur quelques faits relatifs à la théorie des radicaux organiques; par le même; broch. in-8°. (Extrait du Recueil des travaux de la Société d'émulation pour les sciences pharmaceutiques , cahier trimestriel de juillet 1847. ) Recherches sur la dilatation des liquides; parle même; broch. in-8°. (Extrait des Annales de Chimie et de Physique, 3e série; tome XIX.) ( "9 ) Note sur l'équivalent du titane; par le même; broch. in-8°. (Extrait du même Recueil, tome XX.) Recherches sur les propriétés physiques des liquides, et, en particulier, sur leur dilatation; par le même; broch. in-8°. (Extrait du même Recueil.) Sur un nouveau dérivé chloré de la liqueur des Hollandais; par le même; broch. iu-8°. (Extrait du même Recueil, tome XXI.) Recherches sur la dilatation et sur quelques autres propriétés physiques de l'acide sulfureux anhydre et du sulfate d'oxyde d'éthyle; par le même; bro- chure in-8°. (Extrait du même Recueil.) Note sur l'acide sulfureux et sur sa combinaison avec l'eau; par le même; brochure in-8°. (Extrait du même Recueil, tome XXI11.) Recherches sur les combinaisons du silicium; par le même; broch. iu-8u. (Extrait du même Recueil, tome XXIV.) Instruction firalique pour l'élève des abeilles en Bretagne ; par M. Aristide Vincent. Brest, i85o; broch. in-8°. Bulletin de l'Académie nationale de Médecine; tome XVI; n° 7; i5 jan- vier 1 85 1 ; in-8°. Annales médico-psychologiques ; par MM. Baillarger, Brierre de Bois- mont et Cerise; janvier i85i ; in-8°. Vahea Madagascariensis a Bojero, viro clarissimo, ad vivam plantam depicta. Communicavit Alph. de Candolle; cum tabulis III lithographiciis. (Nova acta Acad. cœs. Leop. Carol. nat. cur. ; vol. XXII, p. 1). In-4°. The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 167; a5 janvier 1 85 1 ; 1 feuille in-4°. Astronomische... Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; nos 743 à 745. Uber die grundformen . . . Sur les formes fondamentales des lignes du troi- sième ordre; par M. A. -F. NiOBius. Leipzig, 1849; broch. in-8°. \llgemeine... Solution générale de tout système d'équations linéaires... 1 Uber... Sur le développement de la quantité (1 — ixU + ce2) 2, d'après les puissances de a; par M. P. -A. Harsen. Leipzig, 1849; broch. in-8°. Uber die cyclocentrische... Sur la conchospirale cyclocentrique et sur la ( »»o ) loi de la spirale du Planorbis corneus ; par M. C.-F. Naumanjs. Leipzig, 1 8/jg; broch. in-8°. Uber die querschwingungen... Des oscillations transversales des verges élastiques tendues et non tendues; par M. A. SEEBECK.. Leipzig, 1849; bro- chure in-8°. Elektrodijnamische... Déterminations des mesures électro-dynamiques , etc.; par M. Wilhelm Weber. Ijeipzig, i85o; broch. in-8°. Berichte. . . Comptes rendus des séances de la Société royale des Sciences de Leipzig. (Classe des Sciences mathématiques et physiques, année 1849 et n° 1 de i85o; 4 broch. in-8°. Jahresbericht. . . Rapport annuel de la Société d'Histoire naturelle de Halle; 2e année, juin 1849 à i85o. Berlin, i85o; broch. in-8°. Moniteur agricole; 4e année ; n° n . Gazette médicale de Paris; n° 4- Gazette des Hôpitaux; n°* 8 à 10. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 3 FÉVRIER 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Arago présente, au nom de M. de Humboldt, la première partie du troisième volume du Cosmos, édition allemande. statistique. — Mémoire sur la mortalité dans les cinq premières années de la vie; par M. Charles Dupin. « J'ai souvent fait part à l'Académie de mes recherches sur la population de la France et sur ses progrès remarquables, dont j'ai donné, sous les formes les plus variées, la démonstration mathématique. » Je ne me plains nullement, pour moi, qu'un silence à peu près univer- sel ait accueilli des résultats dont la constatation était pourtant honorable pour notre pays, et favorable à la concorde publique. » Il en est résulté, néanmoins, que des erreurs qui, depuis longtemps, devraient être décréditées, peuvent encore être produites au grand jour avec une incroyable assurance. On en tire la conclusion, charitable en appa- rence, qu'une nation dans laquelle des mortalités épouvantables sont passées à l'état chronique, est, pour ainsi dire, une nation à refaire, à reconstituer sur des débris bons seulement à démolir. C. R., i85i, i" Semestre. (T. XXX11, N«5.) 17 ( I" ) » C'est la conclusion qu'on s'est efforcé de tirer, il n'y a pas plus de quatre jours, en alléguant des résultats erronés sur la mortalité prétendue, parmi les classes laborieuses, que subissent les enfants dans leurs cinq premières années. » Je vais offrir à ce sujet des résultats puisés à des sources dont l'Aca- démie des Sciences a reconnu l'authenticité. » Pour la dernière partie du xvme siècle, Duvillard a constaté que, depuis la naissance jusqu'à la fin de la cinquième année, il survivait 5832 enfants sur 10 ooo, pris sans distinction parmi toutes les classes de la population. » Pour la première moitié du XIXe 'siècle, Deparcieux, ancien Membre de l'Académie, par des relèvements faits avec soin sur des registres de ton- tines, portant des âges constatés, avait présenté des calculs desquels on a pu conclure qu'à cette époque, et pour des tètes choisies, il survivait, au bout des cinq premières années, 6695 enfants sur 10 000. » Pour constater l'état plus récent de notre population, je ne me lasserai jamais de citer le savant et beau travail de M. de Montferrand, couronné par l'Académie d'après un examen approfondi et sur le Rapport de l'illustre Poisson. ^ » M. de Montferrand ne s'est pas contenté d'étudier l'ensemble de la po- pulation française; il a comparé les différences très- sensibles que présentent nos divers départements. Il a reconnu qu'il fallait les subdiviser en trois grandes classes comprenant chacune deux sections, depuis celles qui- nous offrentles moindres mortalités, jusqu'à celles qui présentent les plus grandes. » Afin de montrer, par un seul fait, la nécessité de semblables distinc- tions, je me contenterai de citer la durée moyenne de la vie pour la France entière et pour les deux divisions extrêmes. » M. de Montferrand trouve : Hommes. Femmes. Pour la France entière . . . 38 ans 4 m°is 4° ans lo mois Pour les départements , première classe , première section 43 6 43 6 " Dernière classe, dernière section 34 11 35 10 » Parmi les départements dont les résultats sont les moins favorables à la longévité, se trouve le département du Nord; celui que les amateurs de pessimisme ont présenté, naturellement, comme un modèle sur lequel il faut juger la France entière. » Dans cette catégorie défavorable, on a cité des résultats d'après les- quels les enfants de la principale cité du département périraient avec tant ( "3) d'abondance, qu'au bout de cinq ans il n'en resterait pas un sur qua- rante. » Voici quelle est la réalité des faits généraux pour la catégorie à laquelle appartient le département du Nord. » Sur ioooo enfants, il en parvient à l'âge de cinq ans, non pas 35 à 4o, mais près de cent fois plus! Hommes. Morts avant la sixième année 20.277 Pour naissances • 63 . 274 Proportion pour 10 000 3 . 204 Femmes. Morts avant la sixième année 18. 588 Pour naissances 59.702 Proportion pour 10 000 3. 1 14 Pour les deux sexes réunis. Morts avant la sixième année 38.865 Pour naissances 122.976 Proportion pour 10000 3. 159 » Par conséquent, pour la moyenne des onze départements de la catégo- rie qui comprend le département du Nord, sur 10 000 enfants des deux sexes, 6841 parviennent à l'âge de cinq ans. Telle est la proportion la plus défavorable que présentent les grandes divisions de la France. » Comparons maintenant ce résultat, avec ceux que j'ai cités précédem- ment, pour les deux moitiés du siècle dernier. Comparaison du nombre d'enfants, sur ioooo naissances, qui parviennent à l'âge de cinq ans accomplis. Survivants atteignant l'âge de cinq ans. Dernière partie du xvme siècle : à l'époque étudiée par Duvillard pour toute espèce de population 5 . 832 Première partie du xixe siècle : à l'époque étudiée par Depar- cieux , pour des têtes choisies parmi celles qui présentaient le plus de chances de longévité 6 . 695 xixe siècle (1816 à i832) : à l'époque étudiée par M. de Mont- ferrand , parmi les départements les plus défavorisés , et pour toute espèce de population 6. 84 ■ » Ainsi, par le progrès admirable des conditions d'existence de la popu- 17.. ( i«4 ) lation française, au XIXe siècle, pour les départements qui présentent les plus modestes résultats, sur iooo nouveau-nés pris au hasard, il en arrive à l'âge de cinq ans, 146 de plus que les enfants choisis, cent ans aupara- vant, comme ayant les plus grandes chances de vitalité. » Je sais bien qu'on pourra dire : Mais il ne s'agit pas d'un département entier ni de ses campagnes, c'est d'une ville, et d'une ville exceptionnelle, capitale du département du Nord. C'est là que les §-| des enfants périssent avant de dépasser leur cinquième année. » Heureusement qu'on vient de faire un relevé officiel sur les mortalités de Lille, pendant cinq années, où le résultat devait être un maximum; puis- qu'elles contiennent un an de disette, un de choléra et deux de pertur- bation. » Pendant ces cinq années la totalité des naissances est de 1 1 .819, et le décès des enfants, n'ayant pas vécu plus de cinq ans, est de 4-4!4- Naissances 11 .81g Décès au-dessous de cinq ans 4-4'4 Survivants effectifs 7 . 4o5 Survivants pour 1000 naissances au bout de cinq ans. 6.a65 » Proclamons bien haut ce résultat: même en comprenant les disettes et. le choléra, il meurt encore à Lille 467 enfants de moins par 1000 naissances, que dans la dernière moitié du siècle dernier, sans disette et sans choléra. » Si maintenant l'on compare ce résultat avec celui que j'ai conclu des tables de M. de Montferrand pour le département du Nord, on trouve : Survivants au bout des cinq premières années. Montferrand , époques ordinaires. 6.84i Cinq ans, y compris disette et choléra 6 . 265 Différence attribuable aux deux fléaux 576 » Une pareille différence n'a rien qui doive surprendre. » Si l'on réfléchit que le département de la Seine a présenté, pour pertes dues au dernier choléra, près de vingt mille décès extraordinaires en sus des trente-six mille décès ordinaires, on reconnaîtra qu'il est impossible d'accuser les tables de M. Montferrand de porter trop bas les mortalités pour les cinq premières années de la vie. » Ce qu'il y a, je ne dirai pas de plus singulier, toutes les fois qu'il s'agit de la vie des hommes le langage doit rester grave; ce qu'il y a de plus déplorable, c'est que des mortalités prétendues appartenir à Lille, appartiendraient à Manchester, et, qui pis est, ces mortalités attribuées à ( ia5 ) Manchester seraient changées de telle manière, que le nombre des survivants semblait exagéré dans le rapport de i à 17.... » A Manchester, il meurt de 5 1 00 à 5 700 enfants sur 1 o 000 dans les cinq premières années; et le nombre des survivants varie de 4900 à 43oo au lieu d'être de 25o. » Concluons des faits réduits à leur juste valeur : quoique la cité de Lille contienne 100000 habitants resserrés par des fortifications dans un espace peu favorable à la santé publique ; quoiqu'elle renferme une population qui vive, en beaucoup trop grand nombre, dans des logements placés au-dessous d'un sol humide, comme l'est toute la Flandre; quoiqu'elle persiste dans un travail individuel de filature et de tissus, qui ne peut soutenir la concurrence avec le travail collectif des manufactures secondées par la mécanique, néan- moins la mortalité se trouve, même dans les années de disette et du choléra, beaucoup moindre que dans les temps ordinaires à Manchester, la cité la plus opulente dans le pays le plus riche de l'univers. » Lorsque nous énonçons ainsi les résultats de l'observation et des cal- culs, nous prions de nouveau, nous prions toujours qu'on ne voie pas dans renonciation consolante de nos résultats comparatifs, la pensée coupable, à coup sûr, qu'il nous suffit d'être mieux que nos pères ne l'ont été, d'être mieux même que ne le sont les populations contemporaines des contrées les plus opulentes, qu'il nous suffit, je le répète, que notre population ait de meilleures conditions de vitalité qu'elle n'en a jamais eu : non, cela ne nous suffit pas. » Ce que nous demandons aux arts éclairés par les sciences, c'est de con- tinuer leur marche bienfaisante et progressive; c'est d'économiser pour l'a- venir, ainsi qu'elles l'ont fait dans le passé, ainsi qu'elles le font aujourd'hui , c'est d'économiser les forces et la santé des hommes, en multipliant, en améliorant les produits de la terre et de l'industrie ; c'est de fournir de plus en plus, de mieux en mieux, aux besoins du peuple, en ménageant ef son existence et ses forces, en les appliquant avec plus d'habileté, avec plus de fécondité. » Si, pour avoir l'air d'être sensible aux maux de la société, il fallait la calomnier; s'il fallait dénaturer les faits, et même les chiffres, notre amour de l'humanité ne pourrait aller jusque-là, ni suivre cette triste voie. Mais, tout ce qu'il sera possible d'entreprendre et d'accomplir pour améliorer le sort de nos semblables, nous serons prêts à le faire ; et, pour bienfait sup- plémentaire, au lieu de consterner leurs âmes, au lieu de les irriter contre la société, nous emploierons tous nos efforts pour faire apprécier aux hommes ( i«6 ) les avantages qu'ils retirent d'une civilisation secondée par les sciences, et dirigée par le vrai génie de l'humanité. » Je m'estimerai très-heureux, si les résultats que je présente, et qui de- vraient, selon moi, porter la conviction dans tous les esprits impartiaux, et l'espérance au lieu du désespoir dans les cœurs les plus généreux ; si ces résultats, comme tous ceux que j'ai déjà présentés à l'Académie, ne semblent pas aux défenseurs de la société mériter autre chose que l'oubli. » « M. Augustin Cauchy présente à l'Académie la suite de ses recherches sur les fonctions rationnelles et sur leurs intégrales définies. Dans ce nou- veau Mémoire, M. Cauchy applique les principes établis dans la séance du 26 octobre 1846, à la détermination des intégrales curvilignes dans les- quelles la fonction sous le signe / est une racine d'une équation algébrique quelconque, et détermine dans le cas le plus général le nombre des indices de périodicité, ou, en d'autres termes, des périodes distinctes qui peuvent être ajoutées à une telle intégrale. Il est ainsi conduit à un théorème qu'on peut énoncer comme il suit. » u étant une fonction donnée de z déterminée par une équation algé- brique du degré ni, si l'on désigne par u, l'une des valeurs de u, par u2, m,,..., Up celles dans lesquelles u, peut se transformer en variant avec z par degrés insensibles, par n le nombre total des points d'arrêt, enfin par v le nombre total des substitutions circulaires correspondantes à ces points, et formées avec les termes uA, u2,..., u^ [quelques-unes de ces sub- stitutions pouvant être censées renfermer chacune un seul terme, et se ré- duire, par suite, à l'unité], le nombre des périodes distinctes qui pourront être ajoutées à l'intégrale fu, dz prise entre deux limites données [abstrac- tion faite des périodes exprimées par des résidus de la fonction u], sera généralement ( n — i)[x — (v — 1). » M. Ch. Bonaparte présente le modèle en plâtre de l'Hippopotame nou- veau qui est actuellement vivant en Angleterre. Il offre à l'Académie un Mémoire sur le genre Eos , nouveau groupe de Perroquets intermédiaire entre les Trichoglossinœ et les Loriinœ. Ce travail est accompagné de trois belles figures coloriées. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie , poursuit-il , la seconde par- tie de mon Conspectus Avium. Ce petit volume contient plus de 400 genres nouveaux et de a,5oo espèces. Les Turdi, les Orioli, les Icteri, les Es- treldœ, les Plocéins, etc. , y sont traités avec un soin tout particulier : leurs ( I27 ) différents articles peuvent être considérés comme autant de Mémoires spé- ciaux. Toutes les espèces ont été caractérisées et comparées scrupuleuse- ment; leurs différents rapports constatés et toutes les coupes analysées. Je prie l'Académie de vouloir bien reconnaître dans ce travail un des efforts que je n'ai cessé de faire, depuis mon élection, comme correspondant, pour chercher à justifier le choix qu'elle a fait de moi. Je la prie aussi de n'attri- buer qu'à ma profonde reconnaissance le vif désir que j'ai de ne pas sortir de son sein, maintenant que, rendu enfin à ma patrie, je me suis fixé dans sa capitale. » PIÈCES DONT IL N'AVAIT PU ÊTRE DONNÉ COMMUNICATION A LA SÉANCE DU 27 JANVIER 1851. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE. — Études de photométrie électrique. Sur la lumière produite par les courants voltaïques dans l'air et dans les liquides (cinquième Mémoire); par M. A. Masson. (Renvoyées, comme l'ont été les précédentes parties de ce travail, à l'examen de la Section de Physique. ) « Les recherches que j'ai publiées sur la lumière électrique produite par les décharges des batteries, m'ont conduit aux lois et à la cause de ce phénomène, qui a été l'objet des investigations d'un grand nombre de physiciens. » Persuadé de la généralité des vues que j'ai exposées dans ma dernière communication, je me suis empressé de constater que la lumière électrique, quelle qu'en soit la source, présente toujours les mêmes caractères. La lumière produite dans l'air par les piles ayant été déjà étudiée avec soin, il me restait à examiner les propriétés de la lumière obtenue dans les liquides par les courants voltaïques. » La difficulté de conserver, dans l'état actuel de nos appareils, une intensité constante à la lumière produite dans l'air par les courants des piles, n'a pas encore permis de mesurer exactement les rapports entre l'intensité de cette lumière et celle du courant. » Je me suis principalement occupé, dans ce nouveau travail, de la con- stitution, et par conséquent du spectre de la lumière électrique produite par les courants des piles dans les solides, l'air et quelques liquides. » Spectre du platine incandescent. — M. Draper a publié des recherches ( "8 ) intéressantes (Philosophical Magazine, tome XXX) sur l'analyse du spectre du platine rendu incandescent à l'aide d'une pile ; il a comparé les inten- sités calorifiques et lumineuses d'un fil de platine progressivement échauffé par un courant. » M. Draper n'ayant indiqué aucun caractère particulier du spectre qu'il a observé, j'étais convaincu, d'avance, que ce spectre ne possédait aucune raie brillante. L'expérience a répondu à mon attente. » J'ai pris un fil de platine très-fin, ayant environ 3 centimètres de lon- gueur; je l'ai progressivement échauffé jusqu'à la fusion, par un courant produit par des éléments de Bunsen, et, en l'observant, pendant toutes les périodes de son échauffement, à travers un prisme de flint, doué d'un pouvoir très-dispersif, je n'ai aperçu aucune raie brillante dans le spectre. Dans toutes ces expériences je me suis servi, comme dans mes précédents travaux, d'un goniomètre de M. Babinet, muni d'une lunette. » Le fil était observé directement, ou placé devant la fente du collimateur. » Spectre de la lumière des piles dans l'air. — Pour produire la lumière dans l'air, je me suis servi de l'appareil à lumière constante de M. Dubosq, qui a bien voulu mettre à ma disposition sa puissante pile de 5o éléments de Bunsen. Le spectre produit par la vive lumière qui éclate entre les pôles de graphite, ne présente aucune raie brillante quand ceux-fl sont assez rapprochés pour que la fente du collimateur soit principalement éclairée par les charbons incandescents ; mais lorsque l'arc lumineux devient assez étendu pour éclairer entièrement l'appareil, il contribue seul à la produc- tion du spectre, qui est alors sillonné, comme on le sait, de magnifiques raies brillantes. » Il m'a été impossible, dans ces premiers essais, de mesurer la dévia- tion de ces raies, et de comparer leurs positions avec celles des mêmes raies produites par l'étincelle d'un condensateur. Tout me porte à croire que l'identité des deux systèmes de raies est complète. » Il sera cependant utile d'étudier l'influence de la combustion du char- bon sur ce phénomène. » Spectre de la lumière électrique produite dans les liquides par les cou- rants voltaïques. Eau. — J'ai d'abord employé de l'eau acidulée par de l'acide sulfurique; la conductibilité de ce liquide étant trop grande, j'ob- tenais une décomposition abondante sans aucune lumière. A ce premier liquide, j'ai substitué de l'eau pure, et j'ai pu alors produire l'étincelle en même temps que la séparation des éléments de l'eau. Malgré le peu de fixité de la lumière qui se déplace à chaque instant, et la variation de son ( la9 ) intensité, il m'a été facile de constater que le spectre ne contient aucune raie brillante, quand l'étincelle est assez longue pour bien éclairer la fente du collimateur. .-) Essence de térébenthine. — Ce liquide m'a présenté de nouveau les dif- ficultés que j'ai rencontrées en le soumettant à l'action de l'étincelle ordi- naire. Il se décompose avec dégagement de gaz et production abondante d'une matière charbonneuse qui le rend complètement opaque. Un dépôt de charbon se forme au pôle négatif, et diminue rapidement la longueur de l'arc lumineux. » L'étincelle est cependant très- vive, très-condensée, et son spectre ne présente aucune raie brillante. » Alcool. — Ce liquide a de grands avantages sur les deux autres; la lu- mière est très-vive et très-condensée, et, malgré sa décomposition, l'alcool reste parfaitement limpide. Les produits de la décomposition de l'alcool sont, d'après M. Arthur Connell (Becquerel, Électricité, tome IV), de l'hydro- gène, et un produit qui reste en dissolution dans l'alcool. Comme j'ai cru reconnaître à l'odeur la présence de l'aldéhyde, il est probable que l'oxygène à l'état naissant oxyde l'alcool, et que le seul gaz qu'on puisse recueillir est de l'hydrogène pur, ainsi que l'a constaté le physicien anglais. La distance des charbons, et, par conséquent, la grandeur de l'arc lumineux, paraissent constantes dans l'alcool, car on peut, sans rien changer à l'appareil, main- tenir pendant longtemps la même intensité lumineuse. Le spectre que j'ai pu observer avec beaucoup de facilité, dont j'ai pu étudier tous les détails, ne présente aucune raie brillante. Il est très-continu et très-intense. » La constance de l'étincelle clans l'alcool est un indice presque certain que, dans les liquides, la matière des pôles n'éprouve aucun transport par les courants électriques, au moins dans les conditions de mes expériences ; je me propose cependant d'examiner plus attentivement et par plusieurs pro- cédés, ce point important de mes études, que j'ai admis sans preuve cer- taine dans les exp ications que j'ai données des raies brillantes des spectres électriques. J'essayerai en outre de produire dans les liquides, en augmen- tant la puissance de mes appareils, un transport de la matière des pôles, et si, dans ce cas, je produis des raies dans les spectres, j'aurai fait disparaître toute incertitude sur la cause réelle d'un phénomène resté jusqu'ici sans explication. Les conclusions des expériences précédentes sont : » i°. La lumière électrique possède toujours les mêmes propriétés, quels que soient les moyens employés pour la produire. » a°. La lumière électrique produite dans l'air par les courants donne C. B., i»5i, i« Semestre. [T. XXXII, N< S.) '8 ( i3o ) un spectre sillonné par des raies brillantes, qui n'existent pins dans les spectres de cette lumière produite dans les liquides. » 3°. La lumière produite par les courants voltaïques paraît due, comme celle de l'étincelle électrique ordinaire, à l'incandescence des corps qui pro- pagent l'électricité et suit probablement les lois que nous avons trouvées pour cette lumière. » M. Claudet adresse, de Londres, un Mémoire ayant pour titre : Des- cription du dynnctinomètre , instrument pour mesurer V intensité des rayons photogéniques , et pour comparer la puissance des objectifs. — Diverses re- cherches sur la différence entre les foyers visuels et photogéniques , et sur leur constante variation. — Hypothèse sur les causes de cette variation. Ce Mémoire a été lu, par l'auteur, le 7 août i85o, à l'Association bri- tannique, réunie à Edimbourg. Dans un précédent Mémoire, présenté à l'A- cadémie des Sciences, séance du 20 mai 1 844 {Comptes rendus, tome XVIU, page 954), M. Claudet avait établi que le foyer photogénique ne coïncide pas, en général, avec le foyer visuel, et que l'éloignement de ces deux foyers varie, d'une part, suivant les distances des objets, de l'autre, suivant l'intensité de la lumière. Dans deux autres Mémoires, également présentés à l'Académie les 18 octobre et 20 décembre 1847, l'auteur considérait les actions que les diverses radiations solaires exercent sur les couches sensibles des plaques daguerriennes. Ses nouvelles recherches, qui sont, comme on le voit, la suite d'un travail dont les premières parties ont été soumises au jugement de l'Académie, travail ayant pour but de donner aux opérations photographiques toute la précision désirable, sont renvoyées à l'examen de la Commission nommée à l'occasion de la présentation du 18 octobre 1847. M. Tiieode adresse une Note relative à de précédentes communications concernant la théorie des sons musicaux. (Renvoi à la Commission nommée.) M. Pellabiim présente un supplément à ses précédentes Notes sur le mal de mer. Le but que s'est proposé M. Pellarin, dans cette nouvelle communica- tion, est de faire voir que, quelle que soit la position du corps de la per- sonne embarquée, les oscillations imprimées au sang par le balancement du navire contribuent, tant en déterminant des efforts latéraux insolites sur les parois des artères qu'en augmentant le frottement, à rendre plus ( '3. ) difficile l'abord du sang au cerveau, et à déterminer dans cet organe l'état hypohémique, duquel dépendent, suivant l'auteur, les vertiges et les vomis- sements. (Commission précédemment nommée.) M. Cessac annonce la découverte qu'il a faite, dans l'arrondissement de Gourdon (Lot), de divers gisements de marbres propres à être employés par les architectes. A cet envoi est jointe une caisse contenant des échantillons de ces différents marbres, et d'une pierre lithographique également décou- verte par M. Cessac, dans le même arrondissement. Lai Note et les échantillons sont renvoyés à l'examen d'une Commission déjà chargée d'examiner l'importance d'un gisement de marbre découvert par M. Norj-Dupar, Commission qui se compose de MM. Élie de Beaumont et Constant Prévost. CORRESPONDANCE. M. le Mimstue de la Guerre adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, les cinq premiers volumes d'un Recueil de Mémoires de Médecine, de Chi- rurgie et de Pharmacie militaire, publié sous la direction du Conseil de santé des armées. M. le Ministre ajoute qu'il enverra les volumes suivants au fur et à mesure de leur publication. M. Isidore Pierre prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place de correspondant de la Section de Physique actuellement vacante. A cette demande est jointe l'indication des principaux travaux sur lequels l'auteur fonde sa candidature. (Renvoi à la Section de Physique.) M. Leconte, qui avait fait au mois d'octobre dernier une communication relative à un système de signaux applicables aux besoins des armées, adresse une Note additionnelle sur l'emploi de la lumière électrique dans le même but. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) ÉLECTRO- physiologie. — Sur la cause de la contraction induite. (Note de M. Ch. Matteucci. ) « Il est aujourd'hui hors de doute que deux phénomènes se produisent par la contraction musculaire en dehors du muscle même, dont l'un est 18.. ( i33 ) celui de la contraction éveillée dans un autre muscle qui touche le pre- mier avec son nerf, et l'autre celui de la diminution du courant organique qui a lieu au même moment. On peut donc se demander quelle est la liaison de ces deux phénomènes, ou plutôt si le second est la cause du premier. M. du Bois-Reymond soutient que la diminution du courant organique qui est indiqué par l'abaissement rapide de l'aiguille du galva- nomètre dans l'acte de la contraction est la cause de la contraction induite. Il faut, pour admettre cette explication, supposer préalablement qu'un courant organique circide toujours dans le nerf de la grenouille rhéosco- pique qui est posé sur le muscle, avant d'obtenir la contraction induite, et que les variations qui peuvent avoir lieu dans le courant et dans les condi- tions où l'on obtient la contraction induite sont suffisantes pour expliquer ce phénomène. Il n'est pas difficile de s'assurer que la contraction induite a lieu indépendamment de ces conditions; en effet, le nerf de la grenouille rhéoscopique peut être posé, d'une manière quelconque, sur le muscle en contraction, sans que pour cela on cesse d'obtenir la contraction induite. Au moment où ce nerf est posé sur la surface et en travers du muscle de la cuisse d'une grenouille, on n'obtient jamais de contraction si la grenouille rhéoscopique est isolée de la main de l'expérimentateur : or, la contraction induite se produisant dans cette grenouille, il est impossible d'admettre qu'elle soit due à la diminution du courant organique, puisque l'expé- rience a démontré que ce courant ne circulait pas avant dans le nerf de la grenouille rhéoscopique. En opérant sur des muscles simples et à formes régulières plutôt que sur des masses musculaires, le phénomène de la con- traction induite a lieu de la même manière : sur les muscles qui ont une extrémité tendineuse très-dévéloppée, tels que le gastrocnémien de la gre- nouille, la contraction induite est plus forte et plus persistante, si le nerf de la grenouille rhéoscopique isolée est posé sur la surface tendineuse, dans lequel cas il n'arrive jamais que le courant organique circule avant dans ce nerf. Enfin j'ai trouvé depuis longtemps qu'en faisant passer un courant électrique bien plus fort que les courants organiques, dans un muscle sur la surface duquel on a posé le nerf de la grenouille rhéoscopique, il n'y a jamais de contraction éveillée, de quelque manière qu'on fasse varier l'in- tensité de ce courant. » On s'explique facilement ce phénomène en se rappelant la grande dif- férence de conductibilité entre une masse musculaire et un filet nerveux : les contractions s'éveillent tout de suite, si, au lieu d'un courant électrique, on emploie les décharges d'une bouteille de Leyde, dont la charge est la plus ( »33 ) faible possible et insuffisante pour agir sur le plus délicat denos électromèlres. C'est un phénomène analogue à cette décharge ou à celle des poissons élec- triques, qui a lieu dans la contraction musculaire, comme je crois l'avoir démontré par les dernières expériences qui font partie de la neuvième série de mes recherches électro-physiologiques, communiquées à la Société royale de Londres. Je ne puis que citer ici deux de ces expériences. » Je pose une demi- grenouille sur un plan isolant, et, avec un arc de coton imbibé d'eau, je touche, d'une part, l'extrémité inférieure de la jambe, de l'autre, l'extrémité supérieure de la jambe, ou la cuisse. Cet arc est inter- rompu au milieu par une longueur de 10 ou i 2 millimètres, et je complète le circuit à l'aide du nerf de la grenouille rhéoscopique. Les extrémités de l'arc de coton peuvent toucher indifféremment des points quelconques du membre de la grenouille. Alors, à chaque contraction éveillée dans cette grenouille, on voit la grenouille galvanoscopique se contracter, et il suffit d'intervertir la position de son nerf pour s'assurer que ces phénomènes sont excités par une décharge électrique qui parcourt le membre de la grenouille, de la cuisse à la jambe, c'est-à-dire en sens contraire du courant organique. Il suffit d'in- terrompre l'arc dans un point quelconque pour voir cesser ce phénomène. Dans une autre expérience, j'emploie la grenouille entière, et je réunis ses deux jambes par les nerfs des deux grenouilles rhéoscopiques, placés en sens inverse. Il n'y a aucun phénomène développé, si les deux membres se con- tractent en même temps ; mais si l'un des membres se contracte pendant que l'autre reste en repos, on voit sur-le-champ se contracter l'une des grenouilles rhéoscopiques, qui est toujours celle qui par les bouts de son nerf touche le membre en contraction. Si la grenouille est posée sur un plan métallique ou sur une couche d'eau, ces phénomènes disparaissent. J'en conclus que, dans l'acte de la contraction, il y a une décharge électrique qui parcourt le membre dans le sens de la ramification des nerfs. » Les phénomènes décrits ne peuvent être expliqués par des variations dans les courants organiques, parce qu'il faudrait admettre, ce qui n'est pas, qu'un courant organique circule toujours avant la contraction dans le filet nerveux de la grenouille rhéoscopique, et parce que ces variations devraient se montrer dans les grenouilles rhéoscopiques, soit au moment dans lequel ces courants diminuent, soit au moment dans lequel ces cou- rants reprennent leur intensité primitive. Cette décharge électrique ayant lieu au moment de la contraction, ce qui est une nouvelle et très-intime analogie avec la fonction des poissons électriques, explique toutes les lois de la contraction induite que j'ai trouvées, et cette diminution du courant ( m) organique flans l'acte de la contraction, que M. du Bois- Rev moud a bien démontrée dans ces derniers temps à l'aide d'un galvanomètre beaucoup plus délicat que ceux dont j'avais fait usage dans mes recherches électro- physiologiques. » La relation intime entre l'électricité et la fonction quelconque des nerfs, est donc aujourd'hui démontrée plus que jamais, puisque nous sa- vons que la décharge électrique dans un muscle développe ces mêmes actes physiologiques, qui, à leur tour, produisent cette décharge, et cela dans des rapporta déterminés d'intensité et de direction. » PIÈCES DE LA SEANCE DU 5 FÉVRIER 1851. MÉMOIRES PRÉSENTÉS analy.sk mathématique. — Mémoire sur la théorie du déterminant d'un système de Jonctions ; par M. J. Rertrand. (Commissaires, MM. Sturm, Liouville, Cauchy.) « Si l'on considère n fonctions de n variables indépendantes Jt (X, , X2,. .., X„ I, J2 { X{ ,.. ., X„j,. .., Jn \X\, JTa,.. ., Xn), à chacune de ces fonctions correspondent n dérivées partielles, ce qui fait en tout n2 dérivées. Le déterminant du système de ces n2 dérivées a été nommé par M. Jacobi déterminant du système des n fonctions. L'illustre géomètre allemand a insisté, dans l'un de ses Mémoires, sur la grande analogie qui existe entre le déterminant d'un système de fonctions et la dé- rivée d'une fonction d'une seide variable. Mais cette analogie résulte jus- qu'ici de la similitude des énoncés et de la forme des résultats bien plus que d'une ressemblance dans les définitions et le mode de démonstration. J'ai cherché, dans ce Mémoire, à rendre cette analogie importante plus sensible encore, et je crois y être parvenu en adoptant la définition suivante pour le déterminant d'un svstème de fonctions. » Si l'on attribue aux n variables n systèmes d'accroissements simultanés et indépendants les uns des autres, il en résultera n systèmes d'accroisse- ments pour les fonctions. Le déterminant du système est la limite du rap- port du déterminant des accroissements des fonctions au déterminant des accroissements des variables lorsque ceux-ci deviennent infiniment petits. Cette limite est indépendante des accroissements que l'on a choisis et de la loi suivant laquelle on les fait décroître. ( i35 ) » Cette définition, ou plutôt ce théorème, conduit à toutes les propriétés du déterminant comme à des corollaires évidents. » physique. — Démonstration physique du mouvement de rotation de la terre au moyen du pendule; par M. L. Foucault. (Commissaires, MM. Arago, Pouillet, Binet.) « Les observations si nombreuses et si importantes dont le pendule a été jusqu'ici l'objet, sont surtout relatives à la durée des oscillations; celles que je me propose de faire connaître à l'Académie ont principalement porté sur la direction du plan d'oscillation qui, se déplaçant graduellement, d'orient en occident, fournit un signe sensible du mouvement diurne du globe terrestre. » Afin d'arriver à justifier cette interprétation d'un résultat constant, je ferai abstraction du mouvement de translation de la terre, qui est sans influence sur le phénomène que je veux mettre en évidence, et je «appo- serai que l'observateur se transporte au pôle pour y établir un pendule ré- duit à sa plus grande simplicité, c'est-à-dire un pendule composé d'une masse pesante homogène et sphérique, suspendue par un fil flexible à un point absolument fixe; je supposerai même, tout d'abord, que ce point de suspension est exactement sur le prolongement de l'axe de rotation du globe, et que les pièces solides qui le supportent ne participent pas au mou- vement diurne. Si, dans ces circonstances, on éloigne de sa position d'équi- libre la masse du pendule, et si on l'abandonne à l'action de la pesanteur sans lui communiquer aucune impulsion latérale, son centre de gravité repassera par la verticale, et, en vertu de la vitesse acquise, il s'élèvera de l'autre côté de la verticale à une hauteur presque égale à celle d'où d est parti. Parvenu en ce point, sa vitesse expire, change de signe, et le ramène, en le faisant passer encore par la verticale, un peu au-dessous de son point de départ. Ainsi l'on provoque un mouvement oscillatoire de la masse, suivant un arc de cercle dont le plan est nettement déterminé, et auquel l'inertie de la matière assure une position invariable dans l'espace. Si donc- ces oscillations se perpétuent pendant un certain temps, le mouvement de la terre, qui ne cesse de tourner d'occident en orient, deviendra sensible par le contraste de l'immobilité du plan d'oscillation dont la trace sur le sol semblera animée d'un mouvement conforme au mouvement apparent de la sphère céleste; et si les oscillations pouvaient se perpétuer pendant vingt- quatre heures, la trace de leur plan exécuterait dans le même temps une révolution entière autour delà projection verticale du point de suspension. ( '36 ) « Telles sont les conditions idéales dans lesquelles le mouvement de rotation du globe deviendrait évidemment accessible à l'observation. Mais en réalité on est matériellement obligé de prendre un point d'appui sur un sol mouvant; les pièces rigides où s'attache l'extrémité supérieure du fil du pendule ne peuvent être soustraites au mouvement diurne, et l'on pourrait craindre, à première vue, que ce mouvement communiqué au fil et à la masse pendulaire n'altérât la direction du plan d'oscillation. Toute- fois la théorie ne montre pas là une difficulté sérieuse, et, de son côté, l'expérience m'a montré que, pourvu que le fil soit rond et homogène, on peut le faire tourner assez rapidement sur lui-même dans un sens ou dans l'autre sans influer sensiblement sur la position du plan d'oscillation, en sorte que l'expérience telle que je viens de la décrire doit réussir au pôle dans toute sa pureté (i). » Mais quand on descend vers nos latitudes, le phénomène se complique d'un élément assez difficile à apprécier et sur lequel je souhaite bien vive- ment d'attirer l'attention des géomètres. » A mesure qued'on approche de l'équateur, le plan de l'horizon prend sur l'axe de la terre une position de plus en plus oblique, et la verticale, au lieu de tourner sur elle-même comme au pôle, décrit un cône de plus en plus ouvert; il en résulte un ralentissement dans le mouvement apparent du plan d'oscillation, mouvement qui s'annule à l'équateur pour changer de sens dans l'autre hémisphère. Pour déterminer la loi suivant laquelle varie ce mouvement sous les diverses latitudes, il faut recourir soit à l'analyse, soit à des considérations mécaniques et géométriques que ne comporte pas l'étendue restreinte de cette Note; je dois donc me borner à énoncer que les deux méthodes s'accordent, en négligeant certains phénomènes secon- daires, à montrer le déplacement angulaire du plan d'oscillation comme de- vant être égal au mouvement angulaire de la terre dans le même temps multiplié par le sinus de la latitude. Je me suis donc mis à l'œuvre avec (i) L'indépendance du plan d'oscillation et du point de suspension peut être rendue évi- dente par une expérience qui m'a mis sur la voie et qui est très- facile à répéter. Après avofr fixé, sur l'arbre d'un tour et dans la direction de l'axe, une verge d'acier ronde et flexible, on la met en vibration en l'écartant de sa position d'équilibre et en l'abandonnant à elle-même. Ainsi l'on détermine un plan d'oscillation qui, par la persistance des impres- sions visuelles, se trouve nettement dessiné dans l'espace: or on remarque qu'en faisant tourner à la main l'arbre qui sert de support à cette verge vibrante, on n'entraîne pas le plan d'oscillation. ( «37 ) confiance, et en opérant de la manière suivante. J'ai constaté dans son sens et dans sa grandeur probable la réalité du phénomène prévu. » Au sommet de la voûte d'une cave on a solidement scellé une forte pièce en fonte qui doit donner un point d'appui au fil de suspension, lequel se dégage du sein d'une petite masse d'acier trempé dont la surface libre est parfaitement horizontale. Ce fil est d'acier fortement écroui par l'action même de la filière; son diamètre varie entre -j% et |^de millimètre; il se développe sur une longueur de i mètres et porte à son extrémité infé- rieure une sphère de laiton rodée et polie qui, de plus, a été martelée de façon à ce que son centre de gravité coïncide avec son centre de figure. Cette sphère pèse 5 kilogrammes et elle porte un prolongement aigu qui semble faire suite au fil suspenseur. » Quand on veut procéder à l'expérience, on commence par annuler la torsion du fil et par faire évanouir les oscillations tournantes de la spbère. Puis, pour l'écarter de sa position d'équilibre, on l'embrasse dans une anse de fil organique dont l'extrémité libre est attachée à un point fixe pris sur la muraille, à une faible hauteur au-dessus du sol. On dispose arbitrairement, par la longueur donnée à ce fil, de l'écart du pendule et de la grandeur des oscillations qu'on veut lui imprimer. Généralement, dans mes expé- riences, ces oscillations comprenaient à l'origine un arc de i5 à 20 degrés. Avant de passer outre, il est nécessaire d'amortir, par un obstacle que l'on retire peu à peu, le mouvement oscillatoire que le pendule exécute encore sous la dépendance des deux fils. Puis, dès qu'on est parvenu à l'amener au repos, on brûle le fil organique en quelque point de sa longueur; sa ténacité venant alors à faire défaut, il se rompt, l'anse qui circonscrivait la sphère tombe à terre, et le pendule, obéissant à la seule force de la gravité, entre en marche et fournit une longue suite d'oscillations dont le plan ne tarde pas à éprouver un déplacement sensible. » Au bout d'une demi-heure, ce déplacement est tel, qu'il saute aux yeux; mais il est plus intéressant de suivre le phénomène de près, afin de s'assurer de la continuité de l'effet. Pour cela on se sert d'une pointe ver- ticale, d'une sorte de style monté sur un support, que l'on place à terre, de manière à ce que dans son mouvement de va-et-vient le prolongement appendiculaire du pendule vienne, à la limite de son excursion, raser la pointe fixe. En moins d'une minute, l'exacte coïncidence des deux pointes cesse de se reproduire, la pointe oscillante se déplaçant constamment vers la gauche de l'observateur; ce qui indique que la déviation du plan d'oscillation a lieu dans le sens même de la composante horizontale du mouvement apparent C. R., i85i, Ier Semestre. (T. XXXII, N» S.) '9 ( '38) de la sphère céleste. La grandeur moyenne de ce mouvement, rapportée au temps qu'il emploie à se produire, montre, conformément aux indica- tions delà théorie, que sous nos latitudes la trace horizontale du plan d'os- cillation ne fait pas un tour entier dans les vingt-quatre heures. » Je dois à l'obligeance de M. Arago et au zèle intelligent de notre ha- bile constructeur, M. Froment, qui m'a si activement secondé dans l'exé- cution de ce travail, d'avoir pu déjà reproduire l'expérience sur une plus grande échelle. Profitant de la hauteur de la salle de la Méridienne, à l'Ob- servatoire, j'ai pu donner au fil du pendule une longueur de«ii mètres. L'oscillation est deveue à la fois plus lente et plus étendue, en sorte qu'entre deux retours consécutifs du pendule au point de repère, on constate mani- festement une déviation sensible vers la gauche. » Je présenterai, en terminant, une dernière remarque : » C'est que les faits observés dans les circonstances où je me suis placé concordent parfaitement avec les résidtats énoncés par Poisson, dans un Mémoire très-remarquable lu devant l'Académie, le lundi i3 novembre 1837. Dans ce Mémoire, Poisson, traitant du mouvement des projectiles dans l'air, en ayant égard au mouvement diurne delà terre, démontra par le calcul que, sous nos latitudes, les projectiles lancés vers un point quelconque de l'horizon éprouvent une déviation qui a lieu constamment vers la droite de l'observateur placé au point de départ et tourné vers la trajectoire. Il m'a semblé que la masse du pendule peut être assimilée à un projectile qui dé- vie vers la droite quand il s'éloigne de l'observateur, et qui nécessairement dévie en sens inverse, en retournant vers son point de départ; ce qui conduit au déplacement progressif du plan moyen d'oscillation et en indique le sens. Toutefois le pendule présente l'avantage d'accumuler les effets et de les faire passer du domaine de la théorie dans celui de l'observation. » physique du globe. —Sur La mesure des plus grandes profondeurs de la mer et sur leur température. Nouvel hydrobaromètre ; par M. H. Walferdin. (Commissaires, MM. Arago, Pouillet, Regnault.) « Des expériences rigoureuses et souvent répétées (1) ont prouvé: » D'une part, que le moyen le plus sûr de garantir des effets de la pres- (1) Notamment, pour mes thermomètres à minima, par MM. Bravais, Martins et Lottin, dans l'expédition du Nord; et, pour mes thermomètres à maxima, par M. Arago et moi, dans les observations que nous avons faites au puits de Grenelle avant le jaillissement de la nappe souterraine. ( ,39 ) sion les instruments thermométriques destinés à indiquer la température à de grandes profondeurs, consistait à les renfermer, ainsi que je l'ai fait, dans des tubes en verre d'épaisseur proportionnée à la pression qu'ils ont à sup- porter, et convenablement scellés à la lampe d'émailleur ; » De l'autre, que mes thermomètres à déversement étaient à l'abri de toute cause d'erreurs autres que celles qui peuvent provenir des effets de la pression; et ils en sont complètement garantis par le procédé que je viens d'indiquer. » Après avoir obtenu ce double résultat, je me suis occupé de la re- cherche de moyens d'une application facile, qui pussent indiquer avec certitude les plus grandes profondeurs de la mer. » C'est en soumettant un de mes appareils à déversoir directement à la pression, au lieu de l'en garantir, que je le rends propre à donner la me- sure de la pression exercée par la colonne d'eau qu'il doit supporter, et, par conséquent, de la profondeur à laquelle il est mis en expérience. » Pour bien faire comprendre l'application de cet appareil au cas dont il s'agit, je crois devoir rappeler une expérience que j'ai signalée depuis longtemps dans un Mémoire où j'ai examiné les causes d'erreur qui peuvent entacher les observations thermométriques faites sous de fortes pressions, suivant la nature des instruments employés (i). » Si l'on prend un thermomètre ordinaire à mercure dont la cuvette, de 5 à 6 millimètres de diamètre, ait été soufflée sur la tige et non rapportée, et si l'on place cette cuvette entre le pouce et l'index, de manière à la cou- vrir, elle ne tarde pas à se mettre en équilibre avec la température qui lui est ainsi communiquée, et le niveau du mercure se maintient dans la tige à une hauteur correspondante à cette température. Mais si on la comprime ensuite en la pressant avec les doigts seulement, le mercure s'élève sensi- blement dans la tige lorsque cette dernière est suffisamment capillaire. » L'ascension du mercure dans la tige ne provient plus, dans ce cas, d'un accroissement de température, mais de la pression qu'on a exercée sur les parois de la cuvette, et l'on fait ainsi descendre ou monter le mercure à volonté, suivant que l'on comprime ou que l'on cesse de presser la cuvette de l'instrument. (l) Sur les effets de la pression et sur les autres causes d'erreur qui peuvent affecter les observations de température faites sous l'eau à de grandes profondeurs. (Bulletin de ta Société géologique de France, tome XI; 183g.) 19.. ( i4o) » Au lieu de se servir d'un thermomètre ordinaire, emploie-t-on, pour la même expérience, vin thermomètre à maxima à déversement rempli de mercure jusqu'à l'extrémité de la pointe, il est évident que le mercure qui, dans le thermomètre ordinaire, montait dans la tige sous l'effet de la pres- sion, va, dans le thermomètre à maxima, se déverser parla pointe, et que le déversement aura lieu dès que la pression commencera et tant qu'elle s'accroîtra : quand elle cessera, au contraire, le mercure descendra dans la tige, ayant de moins ce que le maximum de la pression a fait déverser. C'est exactement ce qui se passe, lorsque, dans une observation sous-ma- rine, l'instrument est librement exposé à la pression de la colonne liquide qu'il doit traverser, et lorsqu'il revient à la surface. » La méthode, pour apprécier le résultat ainsi obtenu, est des plus faciles à appliquer à bord d'un navire. Si, avant l'expérience, l'instrument a été rempli de mercure jusqu'à la pointe, à la température de la surface de la mer, il suffit, après l'expérience, de le replacer à la même température, pour lire sur l'échelle de la tige, par la quantité de mercure manquant, l'indication de la pression exercée. » Il ne faut pas perdre de vue que, dans les observations sous-marines, on n'a généralement à observer que des abaissements de température que le thermomètre à minima a pour but d'indiquer spécialement. Ainsi le ther- momètre à maxima ne fonctionne plus ici comme tel, mais seulement comme instrument barométrique donnant la mesure de la pression qu'il a subie. » On voit que l'effet qui se produit en petit et sous un effort peu con- sidérable, pour le thermomètre ordinaire, dans l'exemple que j'ai cité en premier lieu, se reproduit en grand, pour le thermomètre à maxima à dé- versoir, lorsqu'il est exposé à une forte pression ; on voit également que cet effet est dû à l'élasticité du verre dont la cuvette de l'instrument est formée. » Lorsque cette cuvette est convenablement construite, le verre, en raison de son élasticité, obéit d'autant plus facilement à la compression que, sous l'eau, celle-ci s'exerce successivement et dans tous les sens. La cuvette se comprime, se déforme lentement; sa capacité se trouvant ainsi diminuée, le liquide se déplace, et le déversement a lieu sans que l'instrument se brise, comme on le croit ordinairement : quelque énorme que soit la pression exercée par la colonne liquide, il est à l'abri de toute rupture tant qu'il y a déversement. » Il n'en serait pas de même du thermomètre ordinaire, fermé sans es- ( «4i ) pace vide dans sa partie supérieure ; une fois que le mercure y serait par- venu, la cuvette se romprait infailliblement, quelle que fût l'élasticité du verre. » Il est à remarquer , en outre , que lorsque l'instrument revient à la sur- face, la pression diminuant successivement, la cuvette reprend exactement la forme qu'elle avait d'abord. » Ces faits m'ont été démontrés par une suite d'expériences répétées sous différentes pressions. Je citerai, entre autres, l'observation faite le 18 août 1 84o , à Grenelle , par M. Arago et moi. » Six thermomètres à maxima à déversement, garantis de la pression, » avaient été placés à 5o5 mètres de profondeur, et ils ont indiqué, avec un » accord remarquable, une température moyenne de 2Ô°,43. » {Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, tome XI , page 707 . ) » Mais un septième instrument avait été en même temps mis en expérience sans être à l'abri de la pression, et au lieu de 2Ô°,43, il a indiqué 3c)0,5o. » La pression exercée par 5o,5 atmosphères avait ainsi occasionné un surcroît de déversement égal à la valeur de i3°,07, c'est-à-dire, pour l'échelle arbitraire de l'instrument dont il s'agit, un nombre de divisions correspondant, en moyenne, à la valeur d'un quart de degré par atmosphère. » Il résulte de ce qui précède que, pour les observations sous-marines, le thermomètre à minima à déversement, garanti de la pression, donne ri- goureusement l'indication de la température à toute profondeur, et que le thermomètre à maxima, ou du moins un instrument construit d'après le même principe et disposé de manière que la cuvette soit soumise directement à la pression, rapporte la mesure de la profondeur à laquelle les deux instru- ments ont été mis en expérience, quelle qu'ait pu être la déviation de la ligne de sonde. » J'ajouterai que, lorsque le résultat est constaté, il y a à faire, pour l'in- strument à maxima ainsi employé, une correction en plus, facile à calculer d'après le décroissement de température qu'a indiqué le thermomètre à minima garanti des effets de pression. » J'ai pris le thermomètre à maxima à déversoir comme type de l'instru- ment que je propose d'employer pour déterminer les plus grandes profon- deurs de la mer, parce que la théorie de sa marche et de sa construction étant bien connue maintenant, il m'a paru faire concevoir assez nettement l'application du principe dont je me sers pour la mesure des pressions. » Ramené aune moins grande marche que le thermomètre à maxima qui ( «4* ) peut facilement donner à la lecture directe des centièmes de degré, légère- ment modifié dans sa partie supérieure et établi dans des proportions en rapport avec sa nouvelle destination, cet instrument n'est évidemment plus un thermomètre à maxima; il n'a de commun avec ce dernier que le prin- cipe du déversement, et sa cuvette étant convenablement construite, il peut supporter, sans se briser, plusieurs centaines d'atmosphères. C'est un in- strument entièrement nouveau, un hydrobaromètre qui indique de lui- même, sans rouage et sans mécanisme, les profondeurs dans l'intérieur de la mer, comme le baromètre nous indique les hauteurs dans notre atmosphère. » Je ne me suis point borné là dans mes recherches ; je suis arrivé au même résultat par d'autres procédés d'une grande simplicité, qui dispensent de recourir à l'emploi de la ligne de sonde et permettent d'embrasser l'en- semble des expériences nécessaires pour étudier les phénomènes qui se passent dans les régions sous- marines à leur plus grande profondeur. » De nombreux essais faits dans le laboratoire, ont cependant besoin d'être confirmés par des expériences directes qui seront prochainement ré- pétées à bord ; ils feront alors l'objet d'un second Mémoire. » Mais de récentes communications ayant appelé l'attention de l'Acadé- mie sur ces sortes de recherches, je crois devoir, pour éviter toute supposi- tion de plagiat ou d'imitation, décrire les autres procédés que j'emploie, dans une Note cachetée dont je prie l'Académie de recevoir le dépôt. » M. Carville soumet au jugement de l'Académie trois Mémoires concer- nant i° un nouveau four à coke, i° un four modérateur à cuire le pain, 3° la fabrication en terres réfractaires de cornues à gaz. (Commissaires, MM. Pelouze, Morin, Payen.) MM. Durand et Laporte, boulangers à Toulouse, annoncent être parvenus à panifier le gluten qui se perdait dans les fabriques d'amidon, et adressent des spécimens des produits qu'ils ont obtenus. (Commissaires, MM. Andral, Payen.) M. Viau présente un nouveau supplément à sa communication sur un moteur qu'il suppose propre à remplacer les machines à vapeur. (Commission précédemment nommée. ) ( i43) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Marine transmet le Rapport suivant qui lui a été adressé par M. Bonnet, capitaine au long cours, commandant le navire le Lion. « Le Lion est parti le 1 7 mai de la rivière de Bordeaux avec un charge- ment de vins et autres articles, et quatre-vingt-six passagers pour Buenos- Ayres. Sa navigation n'a rien eu de remarquable jusqu'à l'embouchure de la Plata; mais là nous avons été témoins, durant trois jours, d'un phé- nomène singulier. Tandis que sur le pont et dans les régions inférieures de la mâture régnait un calme profond, il ventait jolie brise dans nos per- roquets, et nous nous voyions obligés de serrer nos cacatois pour ne pas les perdre par la violence du vent. Le ciel, quoique sans nuages, était très- vaporeux, et un mirage extraordinaire se produisait à l'horizon. La mer était unie comme une glace, tandis que nous entendions le sifflement du vent dans les cordages du haut de la mâture ; ce phénomène avait lieu les 10, 1 1 et 12 juillet. Dans la nuit du 12 au 1 3, après avoir pris le pilote à la pointe de YIndio, le vent s'est abaissé graduellement dans les huniers, et lorsqu'il a atteint les basses voiles, il nous a obligés de prendre des ris : le vent était du nord-ouest au nord. » Dix jours après éclatait le coup de vent de sud-sud-est au sud-est cpii a fait gonfler les eaux de la Plata, et a causé une inondation qui a submergé beaucoup d'habitations et noyé beaucoup de bestiaux. Quantité de navires ont été jetés à la côte, et dans le nombre se sont trouvés les navires français la Ville de Rouen, la Zilia, le Lamennais et le Nouveau-Provençal. » Dans le deuxième ouragan qui s'est fait sentir dans la nuit du 16 au 1 7 septembre, la mer, quoique moins haute, a été beaucoup plus mauvaise, le vent plus violent et les navires ont souffert davantage. Indépendamment de nombreux abordages, une quinzaine de navires ont été jetés à la côte, parmi lesquels le Saint-Martin, de Bordeaux, et l'Aukober. » Il esta remarquer que dans les années i835, 1820, 1804, '790, de semblables coups de vent se sont fait sentir, ce qui semble indiquer qu'ils ne se renouvellent qu'à une période d'environ quinze années. » Le Lion est parti le 6 octobre de Buenos- Ayres, et est arrivé, le 4 dé- cembre 1 85o, dans le port du Havre, n'ayant rien à signaler dans sa traversée de retour. » ( i44 ) M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts prie l'Académie de vouloir bien adjoindre deux de ses Membres à une Commission qu'elle a chargée de lui faire un Rapport sur un appareil inventé par M. Jean de Bay , pour le transport des objets d'art. MM. Poncelet et Morin sont désignés à cet effet. M. Wertheim demande l'ouverture d'un paquet cacheté déposé par lui le a3 décembre dernier. Ce paquet est ouvert en séance, et renferme la Note suivante dont il est donné lecture : Sur les effets optiques de la compression du verre. « J'ai modifié l'appareil de Norremberg de manière à pouvoir répéter les expériences de M. Biot sur la dépolarisation de la lumière par l'effet des vibrations longitudinales. J'ai trouvé que cette dépolarisation apparente atteignait son maximum lorsque le plan de polarisation fait un angle de 45 degrés avec le plan des vibrations, et qu'elle était nulle lorsque cet angle est égal à o ou 90 degrés. » En excitant des vibrations très-intenses, j'ai pu voir qu'il n'y avait pas seulement dépolarisation, mais que l'image claire s'assombrissait en même temps que l'image sombre s'éclaircissait. » J'ai en vain cherché à produire le même effet, au moyen des vibrations longitudinales des liquides. » Pour éclaircir cette question, j'ai fait construire un appareil dans lequel je peux comprimer un cube de verre également sur toute sa surface : ce cube est posé entre deux plans d'acier, dont le supérieur porte la caisse à poids munie de vis calantes ; au moment où l'on relève ces vis, le verre se trouve comprimé par toute la charge que la caisse contient. » Cet appareil est établi verticalement entre deux bobines de l'appareil de Rumkorff. Les sections principales du prisme de Nichol et du prisme biréfringent qui sert d'analyseur, sont parallèles et font un angle de 45 de- grés avec la verticale. » En augmentant successivement les charges, on voit les deux images parcourir toute l'échelle chromatique ; j'ai été assez heureux pour trouver des verres assez bien recuits pour qu'en visant à travers le centre du cube, on n'aperçoive que des teintes sensiblement plates. De cette manière on peut C i45 ) déterminer, dans les deux sens perpendiculaires, les différences de densité linéaire, avec lesquelles on obtient chacune des couleurs du spectre; ce qui conduit à une détermination plus exacte des différences de marche et des longueurs d'ondulation. Il est à remarquer que les teintes complémentaires sont presque insensibles, tant que la différence des chemins parcourus ne dépasse pas un quart d'ondidation. Ainsi, sans charge, l'image ordinaire a disparu, on ne voit que l'image extraordinaire. Par l'effet des premières charges, l'image ordinaire s'éclaircit, et l'image extraordinaire s'assombrit. Kn augmentant successivement les charges, on arrive à l'égalité des deux images, qui sont toutes les deux presque blanches. A partir de ce point, on voit paraître les couleurs complémentaires qui deviennent de plus en plus vives à mesure que l'on augmente les charges; ainsi, pour un cube de verre de ss 5 millimètres de côté, les deux images se trouvent interverties avec la charge de 260 kilogrammes, c'est-à-dire que l'image ordinaire est très-vive et blanc-grisâtre, tandis que l'image extraordinaire se trouve sur le passage du rouge au violet. En augmentant les charges, on voit apparaître les cou- leurs complémentaires de plus en plus vives, jusqu'à une nouvelle inver- sion, etc. » Je me propose d'étudier maintenant les changements de teinte que l'on obtient par l'effet des électro-aimants, et de traiter ensuite les questions théoriques qui se rattachent à ces observations; mais je désire, avant tout, m'assurer la propriété de ma méthode d'observation. » électricité.— Sur le développement de V électricité dans les combinaisons chimiques, et sur la théorie des piles formées avec un seul métal et deux liquides différents. (Note de M. Ch. Matteucci.) « Je demande la permission de communiquer à l'Académie les résultats principaux de mes dernières expériences sur ce sujet, qui forment la suite de celles publiées dans les Annales de Chimie et de Physique, tome X, page 68, et tome XVI, page 257, et de celles plus récemment communiquées à l'Aca- démie dans la séance du 3i décembre 1 849. J'ai démontré d'abord que dans la célèbre pile de M. Becquerel, dans laquelle le courant développé a une intensité qui est au moins cinq à six cents fois plus grande que celle obtenue dans toutes les autres combinaisons d'acides et de bases, l'acide nitrique agit en grande partie indépendamment de son affinité pour la potasse et plutôt de la même manière que dans les piles de Grove et de Bunsen. En C. R., i85l, Ier Semestre. (T. XXXII, N» g.) 20 ( «46 ) effet, le courant de la pile de M. Becquerel ne diminue pas d'intensité en in- terposant une couche d'une solution d'acide sulfurique entre l'acide nitrique et la potasse, tandis que cette même pile cesse d'agir, et son courant n'est plus sensible qu'à des galvanomètres très-délicats, si, tout en laissant l'acide nitrique en contact de la potasse, on fait plonger la lame de platine dans la solution d'acide sulfurique. Je ne ferai que citer les autres piles formées avec deux liquides différents, séparés par une couche de porcelaine et mis en communication par un arc de platine, desquelles j'ai obtenu des effets élec- triques plus forts que ceux donnés par la pile à acide nitrique et potasse, et qui démontrent d'une manière évidente la vraie théorie de ces piles. Dans tous les cas que je vais décrire, le courant était développé avec la même in- tensité, soit que les deux liquides fussent directement en contact, soit qu'ils fussent séparés par une couche d'une solution d'acide sulfurique. Une disso- lution concentrée d'acide sulfureux ou de sulfite de potasse forme avec l'a- cide nitrique une pile dont les effets électriques sont plus forts que dans la pile à potasse et acide nitrique. Une dissolution dépotasse bouillie avec un excès de soufre et l'acide nitrique donnent des effets semblables. De même, au lieu de la potasse on peut employer une solution concentrée de proto- sulfatedefer. Dans toutes les combinaisons précédentes, l'acide nitrique peut être remplacé par une solution de bichromate de potasse, de persulfate de fer, ou par du bioxyde de plomb convenablement tassé et mouillé avec une solution d'acide sulfurique. Les effets électriques des piles décrites sont très- forts : ainsi un seul couple d'acide nitrique et d'acide sulfureux ou sulfite de potasse ou potasse bouillie avec le soufre, décompose l'eau du voltaïmètre et donne une étincelle très- visible en interrompant son circuit dans le mer- cure. Avec quatre de ces couples, j'obtiens dans le voltaïmètre i centi- mètres cubes de mélange gazeux par minute, comme on l'obtient avec des piles ordinaires très-fortes. Je répète que ces effets sont les mêmes en ayant une couche d'une solution aqueuse d'acide sulfurique interposée aux deux liquides. En prenant pour unité l'intensité du courant développé parla com- binaison de l'acide sulfurique, oxalique, hydrochlorique, phosphorique, avec la potasse, la chaux, la baryte, l'intensité du courant de la pile à acide nitrique et potasse est 565 et celledes autres piles que j'ai décrites est de 1 700 Lorsque le circuit de ces piles reste fermé pour un certain temps, les chan- gements chimiques qui s'y produisent sont du même genre, et la direction du courant qui se développe est en rapport avec ces changements. Dans une des cavités de la pile on obtient des phénomènes d'oxydation et dans l'autre ( '47 ) des phénomènes de désoxydation : toujours le courant électrique est dirigé dans la pile de la première à la seconde de ses cavités. » Soit donc que les actions chimiques qui fonctionnent dans la pile soient exercées par les deux métaux du couple sur les éléments du liquide conduc- teur interposé, soit que ces actions soient exercées par des liquides diffé- rents en contact des extrémités d'un arc métallique homogène, le courant électrique se développe également et avec la même relation pour le sens et l'intensité, avec ces affinités chimiques. L'eau est le liquide décomposé dans tous ces cas, et ses éléments sont toujours séparés par des affinités chi- miques contraires placées aux extrémités de l'arc métallique. Le développe- ment du courant électrique que j'ai trouvé, il y a longtemps, en tenant un arc de platine en contact d'un côté avec le gaz hydrogène et de l'autre avec l'oxygène à travers de l'eau, rentre sous ces mêmes principes, en substituant à l'action chimique l'action singulière du platine sur ces gaz. » M. Andrews se déclare l'auteur d'un Mémoire présenté le 3i mars 1 845 au concours pour le grand prix des Sciences physiques de 1 849, Mémoire que l'Académie, dans sa séance publique du 16 décembre i85o, a honoré d'une récompense. Le billet cacheté, joint au travail en question, est ouvert par suite de cette annonce et porte en effet le nom de M. Thomas jindrews, professeur de chimie à l'institution royale de Belfast. M. Sandehet, professeur d'hygiène et de médecine légale à l'Ecole de Médecine de Besançon, communique les résultats de l'essai qu'il a fait, avec l'assistance de deux autres médecins, du remède que M. Bochet d'Héricourt a vu employer, avec succès, en Abyssinie contre la rage. Le médicament, dont le voyageur avait envoyé à Besançon une quantité suffisante pour plu- sieurs essais, a été administré conformément aux indications données et n'a pu prévenir la mort du malade. M. L,\ BnossE demande et obtient l'autorisation de retirer des tableaux qu'il avait adressés pour le concours de Statistique de i85o. Un Mémoire sur la balistique, adressé par un auteur qui ne se fait pas connaître, ne peut, d'après l'article du règlement de l'Académie sur les communications anonymes, être pris en considération. Il en est de même, en vertu d'un autre article du règlement, d'une com- munication sur le mouvement perpétuel. ( i48 ) L'Académie accepte le dépôt de quatre paquets cachetés présentés Par M. Chatin ; Par MM. Fohdos et Gélis; Par M. Mène; Et par M. Walferdin. COMITÉ SECRET. A 4 heures, l'Académie se forme en comité secret, et continue la dis- cussion sur les titres des candidats pour la place vacante dans la Section d'Anatomie et de Zoologie. La discussion est close; l'élection aura lieu dans la prochaine séance. MM. les Membres en seront prévenus par lettres à domicile. Les candidats présentés par la Section d'Anatomie et de Zoologie sont, Au premier rang, ex œquo et par ordre alphabétique : MM. Coste et de Quatrefages. Au deuxième rang, ex œquo et par ordre alphabétique : MM. Emile Blanchard et Charles Bonaparte. Au troisième rang : M. Martin-Saint-Ange. Au quatrième rang : M. Alcide d'Orbigny. La séance est levée à 6 heures. A. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 3 février i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 4; in-4°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Arago, Chevkeul, Dumas, Pelouze, Boussingault, Begnault; 3e série, t. XXXI; janvier i85i ; in-8\ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 10 FÉVRIER 4851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. tératologie. — Sur un nouveau genre de monstres doubles parasitaires, de la famille des Polygnathiens,- par M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaibe. « Les monstres n'étaient, pour Aristote, quedes erreursdela création, pour Pline que des jeux de la nature. Tant qu'on s'est tenu à ces points de vue, c'est-à-dire jusque dans le xvnie siècle, on a supposé que chaque monstre avait, je ne dirai pas son type et ses caractères propres, car ces termes scientifiques seraient ici sans application, mais ses formes et ses parti- cularités plus ou moins bizarres. Quand des idées plus saines se sont fait jour sur la nature des êtres anomaux, c'est-à-dire depuis les recherches de plusieurs membres de l'ancienne Académie des Sciences de Paris et bien plus encore de Haller, on a reconnu que les mêmes formes , les mêmes ca- ractères se reproduisent fréquemment parmi les monstres; qu'il est, en un mot, et nous pouvons maintenant employer cette expression, des types com- muns à un plus ou moins grand nombre d'individus. Enfin, quand, par les travaux modernes, par ceux de mon père en particulier, on a complètement reconnu la régularité de ces organisations si longtemps réputées en dehors de toute règle et de toute loi, on a vu, dans la reproduction des mêmes ca- C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, No 6.) 21 ( i5o) ractères chez les monstres, un fait beaucoup plus fréquent encore qu'on ne l'avait pu supposer. Cette multitude de cas particuliers qu'ont fait connaître les auteurs, ou que l'on peut étudier dans les musées et dans les collections tératologiques, se ramène, sauf de très-légères modifications, à un nombre très-limité de types, susceptibles de définitions rigoureuses, et pouvant être distribués d'une manière naturelle. C'est ainsi qu'après avoir réparti tous les monstres, soit unitaires soit doubles, alors connus, en quatre-vingts genres et vingt-trois familles, j'ai pu dire, il y a quinze ans : la découverte d'un nouveau genre sera, contrairement à la croyance commune, un fait beau- coup plus rare en Tératologie qu'en Zoologie. » Cette prévision a-t-elle été démentie ou vérifiée par les faits? Afin qu'on puisse en juger, je rappellerai sommairement les genres nouveaux établis par divers auteurs depuis l'achèvement de mon Histoire générale des anomalies. » Durant les quinze années qui se sont écoulées depuis lors, six genres seulement ont été introduits dans la science, savoir, trois par M. Joly, un par M. Pictet, de Genève, et les deux derniers par M. Eudes Deslongchamps. Tous les six rentrent d'ailleurs dans les familles déjà établies, et la plupart y trouvent même de très-proches alliés. » Les trois genres créés par M. Joly, deux en 1 845, le troisième en 1848, l'ont été d'après diverses monstruosités observées chez des animaux, et ont reçu les noms de Chélonisome , Streptosome et Dracontisome (1). On voit, par ces noms, que tous trois appartiennent à l'ordre des Monstres unitaires autosites, et à la famille des Célosomiens, déjà riche antérieurement de six genres. » C'est aussi à la classe des Monstres unitaires, mais à l'ordre des Om- phalosites, qu'appartient, ainsi que l'auteur l'a fait voir, le genre Hétéroïde, récemment établi par M. Pictet (2). Ce genre, fondé sur l'étude d'un monstre fort singulier de l'espèce bovine, a été rapporté à la famille si remarquable «les Anidiens, composée jusqu'à ce jour du seul genre Anide. (1) Pour les deux, premiers de ces genres , voyez les Comptes rendus des séances de l'Aca- démie des Sciences , tome XX , page 897 ; pour le Dracontisome , tome XXVI, page 507. — Les mêmes Mémoires ont été imprimés in extenso, et avec des planches dessinées par l'auteur, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences de Toulouse, 3e série, tome I, page 25 1, et tome IV, page 57. (2) Description d'un Veau monstrueux, formant un groupe nouveau dans la famille des Monstres anidiens ; m-^0. Genève, i85o. ( 1*1 ) » Les deux genres dus à notre savant confrère M. Deslongchamps, tic- mitropage et Rachipage, sont, an contraire, comme l'expriment leurs noms, des Monstres autositaires, doubles supérieurement et intérieurement -, tous deux sont de la famille des Monomphaliens. Le genre Hémitropage a été établi d'après un Agneau double, le genre Racbipage d'après un double fœtus humain. Le Mémoire de M. Deslongcbamps sur le Rachipage ne tar- dera pas à paraître, et, en attendant qu'il en soit de même de son travail sur l' Hé mitropage, nous en présentons aujourd'hui même, à l'Académie, au nom de l'auteur, un court extrait, qui fera du moins connaître les princi- paux caractères de ce nouveau genre (i). » Un septième genre ne tardera pas à s'ajouter aux précédents. M. le docteur Auzias-Turenne a déterminé et décrira prochainement, sous le nom générique de Mjognaihe , un Veau monstrueux, à tète surnuméraire très- iinparfaite, adhérente à la partie inférieure de la tête principale. On voit qu'il s'agit ici d'un monstre double parasitaire, de la famille des Polygna- tbiens; mais ce monstre est dans des conditions particulières, dont l'indi- cation précédera très- utilement la description de notre nouvelle mons- truosité. Chez tous les Polygnathiens jusqu'alors connus, l'union entre le sujet principal et le parasite se faisait par les os; il y avait, par exemple, soudure de l'un des maxillaires inférieurs avec son correspondant, comme chez les Hypognathes et les Augnathes, ou adhérence par les mâchoires supérieures, comme chez les Épignathes. Chez le Myognathe, et de là le nom donné à ce genre (2), il y a seulement union musculaire et cutanée, et la tète surnuméraire n'est véritablement pas soudée à la tête principale , mais seulement suspendue au-dessous d'elle. » Cette monstruosité étant connue, il est beaucoup plus facile de se rendre compte de celle qui fait le sujet de la présente Note. Dans celle-ci, c'est encore une tête surnuméraire et très-imparfaite, qui est unie au sujet principal par des attaches musculaires et cutanées, et non osseuses; mais ces attaches sont converties en un long pédicule ou cordon, à l'extrémité duquel la tète surnuméraire est suspendue et comme flottante. De plus, ce pédicule s'insère, non sous la tète, mais sous le col ou même sous la 1) Les deux Mémoires de M. Deslongchamps, et plusieurs an tivs travaux tératologiques du même auteur, ont été communiqués par lui à la Société Linnéenne de Normandie, et sont analysés dans l'Histoire de cette Société. Voyez Mémoires de la Société Linnéenne de N»r^ mandic, tome VIII, pages ix et xi. (2) Myognathus , de Mûç , muscle, et r»«9oî, mrichoirc. a 1 . . ( 'S* ) partie antérieure du sternum du sujet principal. Tels sont les caractères d'un genre nouveau de Polygnathiens, qui peut être nommé Desmiognathe fi). » Par une de ces rencontres singulières, dont il y a tant d'exemples en Tératologie (2), cette monstruosité, qui paraît n'avoir pas encore été ren- contrée, s'est produite presque simultanément, il y a quelques mois, sur deux points de la France. Un Veau desmiognathe est né dans les derniers jours de mars i85o, près de Vannes; un autre sujet, c'était encore un Veau (3), dans les premiers jours de septembre, à Neuville (Loiret). Tous deux se trouvaient, bientôt après, réunis à la Ménagerie du Muséum. L'un d'eux, trop tôt séparé de sa mère, a bientôt succombé; mais l'autre, celui de Vannes, est encore vivant. Le Muséum d'Histoire naturelle avait reçu celui-ci, et nous nous faisons un devoir de consigner ici cette circonstance, d'un boucher de Paris, M. Vrillotte, qui, ayant vu le Veau monstrueux dans un marché de bestiaux, et ayant compris l'intérêt qu'il pouvait présenter pour la science, s'est empressé d'en faire l'acquisition, de nous l'amener, et d'en faire don à la Ménagerie. » Les deux Desmiognathes se ressemblent par les conditions générales et essentielles de la monstruosité; mais les différences secondaires sont nombreuses. » Chez tous deux la tête accessoire est une masse, de forme très-irrégu- lière, beaucoup plus petite que la tète principale, en grande partie osseuse et musculaire, recouverte par la peau et velue sur une face, présentant à découvert, sur l'autre, la membrane muqueuse buccale, avec sa structure très-caractéristique, une langue rudimentaire et une ou plusieurs dents. Sur la partie velue de cette tête imparfaite s'insère le pédicule, sorte de cor- (1) Desmiognathus , de Mr/tios , attaché , retenu par un lien , et de rràOos. Il est presque inutile de faire remarquer que la caractéristique de la famille des Polygna- thiens, ainsi que les généralités faites seulement d'après les genres ayant la tète surnumé- raire adhérente par soudure osseuse, doivent être maintenant notablement modifiées. La famille des Polygnathiens se composera maintenant de trois sections : i°. Soudure, par les os, de la masse parasitaire à la tête principale. Genres Épignatltr, Hypognathe, Augnathe (et Paragnathe?). 2°. Adhérence, par les muscles et la peau, à la tête principale. Genre Myognathe. 3". Suspension, par l'intermédiaire d'un pédicule musculaire et cutané, sous le col ou le sternum. Genre Desmiognathe. (2) Voyez, par exemple, Note sur deux monstres doubles parasitaires, du genre Céphaïo- mclc, dans les Comptes rendus, tome XXIX, page 724. (3) Mâle, aussi bien que le premier. ( '53) don musculaire et cutané, de forme cylindrique, dont l'autre extrémité se confond avec le bord inférieur du fanon. Les poils du pédicide et de la tète accessoire sont de même nature et de même couleur que ceux du col et de la région sternale. » Les différences entre les deux sujets sont relatives soit au pédicule, soit à la tète elle-même. » Chez le Desmiognathe de Vannes, le pédicule est inséré sous le milieu du col, et assez long pour que la masse parasitaire touche le sol dès que l'animal baisse un peu la tête. Chez le sujet de Neuville, il est inséré tout à fait à la partie postérieure du fanon, et plus court; la masse parasitaire est suspendue au niveau de la partie supérieure du canon. » Chez le premier, la portion velue de la tête accessoire ou masse parasi- taire est supérieure et antérieure. En examinant cette masse par la face infé- rieure, on reconnaît aussitôt, en avant, l'extrémité de la mâchoire inférieure, avec ses huit incisives et la lèvre inférieure, et, un peu plus en arrière, la langue, placée transversalement de gauche à droite, et presque continuel- lement animée d'une sorte de mouvement vibratoire. En arrière, à l'autre extrémité de la masse, estime fissure médiane qui, très-étroite il y a quatre mois, s'est beaucoup élargie par l'effet du développement de la tête; elle sé- pare deux éminences arrondies qui ne sont autres que les deux moitiés d'une lèvre supérieure et d'un mufle imparfait; un peu en avant, et (à raison de la largeur de la fissure" à grande distance l'une de l'autre, sont deux petites dents, poussées depuis peu, l'une d'elles en remplacement d'une autre, qui était seulement implantée dans la gencive, et qui est tombée presque aussitôt que venue. Ces petites dents sont évidemment les deux incisives supérieures que tout le monde connaît chez les Camélidés, et qui, dans l'état normal, n'existent pas chez les autres Ruminants. On voit déjà, par ce que nous ve- nons de dire , que les parties qui devraient être superposées, la lèvre ef les huit incisives inférieures, les deux demi-lèvres et les deux incisives su- périeures, se trouvent rejetées à distance, aux deux extrémités antérieure et postérieure de la tête, absolument comme si la cavité buccale s'était ou- verte et étalée en table, à la manière d'un livre dont on écarterait les deux moitiés jusqu'à les placer dans un même plan. Cette même disposition se retrouve à l'égard des molaires : sur les parties latérales de la tête existent, en arrière, les molaires inférieures, au nombre de trois de chaque côté; en avant, entre les huit incisives et le pédicule, les molaires supérieures, au nombre de quatre à gauche, au nombre de trois à droite, la quatrième d'un côté et la troisième de l'autre ayant paru depuis quelques jours seulement. ( i54) Nous ajouterons à ces détails que l'existence de glandes salivaires est attestée par l'excrétion d'une salive abondante ; celle de muscles dans la tète, par les mouvements de la langue, et, dans le pédicule, par la rétraction mo- mentanée, très-sensible en quelques circonstances, de la masse suspendue à son extrémité. Quant aux os, le toucher en fait reconnaître plusieurs, tous mal conformés ou même très-imparfaits, à l'exception de la portion terminale des maxillaires inférieurs. » Nous devons dire encore que la masse parasitaire a pris, depuis que l'animal est sous nos yeux, un accroissement très-notable, mais très-inéga- lement réparti entre les diverses parties de cette masse; son diamètre antéro- postérieur et son diamètre transversal étaient l'un et l'autre, il y a quatre mois et demi, d'environ 18 centimètres : le premier a à peine changé; le second mesure aujourd'hui près de a3 centimètres. Cet accroissement trans- versal a porté presque en entier sur le côté gauche; aussi les incisives in- férieures, d'abord médianes, sont-elles aujourd'hui à droite de la ligne médiane. » Nous ne saurions entrer dans autant de détails sur le Desmiognathe de Neuville : la bizarre et informe organisation de sa tète serait absolument inin- telligible sans le secours d'une figure. Nous dirons seulement que la masse surnuméraire, longue de i4 centimètres et large de 1 1, est suspendue par une de ses extrémités, et qu'elle a ses faces principales à droite et à gauche, ('/est la face, droite qui est velue. La gauche se divise en trois portions très- distinctes : l'une, supérieure, formée par une partie de la cavité buccale, ouverte et étalée comme dans le cas précédent, avec un rudiment de langue bifide et une dent bifurquée à la couronne (i); une moyenne, garnie de quelques poils et ne présentant d'ailleurs rien de remarquable; l'inférieure, revêtue d'une membrane muqueuse, aplatie et se terminant en bas par deux lames de forme irrégulière intérieurement cartilagineuse, l'une courte, l'autre très-saillante, celle-ci généralement regardée comme une oreille mal con- formée; détermination que toutefois nous sommes loin d'admettre comme scientifiquement établie. Ici l'examen anatomique le plus minutieux sera nécessaire, et nous avons dû le renvoyer au moment où il pourra être fait avec le plus de fruit, c'est-à-dire lorsque la mort de l'autre sujet fournira un terme de comparaison presque indispensable à l'égard d'anomalies aussi complexes. Il est toutefois deux points qu'il importait de mettre en lumière, (i) Il importe de rappeler ici que l'animal est mort a l'âge de trois mois seulement ; d'au- tres dents auraient sans doute poussé plus tard. .( .55 ) dès à présent, la composition du pédicule et les relations vasculaires exis- tant entre le parasite et l'autosite. Le pédicide est formé par des téguments qui se continuent avec ceux de la région sternale, par un peaussier assez épais, et par un faisceau musculaire, grêle et allongé, dont les fibres, lon- gitudinalement disposées, expliquent parfaitement la rétraction, parfois observée chez ce sujet comme chez l'autre, de la masse parasitaire. Dans l'intérieur du pédicule, sur la ligne médiane, est une artère principale qui, en haut, se porte un peu à gauche, se recourbe derrière le sternum, et va s'insérer sur la thoracique interne. La thoracique interne droite fournit de même une branche qui se porte dans le pédicule, mais qui est fort petite, et disparaît bientôt. Le système veineux présente une disposition analogue. Nous n'avons point, au contraire, trouvé de nerf accompagnant l'artère et la veine principale du pédicule. Il est presque inutile d'ajouter que les ar- tères, veines et nerfs des téguments de cette partie se continuent avec les artères, veines et nerfs de la peau que revêt le sternum, comme ces tégu- ments eux-mêmes avec les téguments de la région sternale dont ils sont le prolongement, et dont ils conservent complètement la structure. » Ces faits anatomiques sont parfaitement en rapport avec les résultats des expériences, plusieurs fois répétées, que nous avons faites tant sur ce sujet que sur le précédent. Une piqûre, une pression, soit sur la peau du pédicide, soit, de même, sur la partie velue de la masse parasitaire, est aussi vivement perçue par le sujet principal que si elle était faite sur ses propres téguments. Au contraire, les piqûres faites sur les parties revêtues seulement de la membrane buccale, ne provoquent aucun signe de sensi- bilité. » En rapprochant ces faits de ceux qui sont connus chez les Hypo- «nathes (i) et dans les genres voisins, on voit que les Desmiognathes, quant à la conformation de la tête accessoire, reproduisent une organisation déjà connue; mais le mode d'insertion de la masse parasitaire les met, parmi les Polygnathiens, dans des conditions toutes spéciales, dont l'étude peut être, à double titre, d'un grand intérêt. » D'une part, cette étude peut, mieux que celle de toutes les autres monstruosités, jeter du jour sur ces masses parasitaires amorphes qui se dé- (i) Voyez Geoffroy-Saint-Hilairf. , Considérations zoologiques et physiologiques sur des- Veaux bicéphales nommés Hypognathes, dans les Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, tome XIII, page g3. ( i56 ) • veloppent parfois dans l'utérus, les ovaires ou les trompes, et que l'on a si longtemps confondues avec les môles-, de celles aussi qui, incluses congé- nialement dans un autre individu, constituent le plus singulier genre de monstruosités doubles parasitiques. Dans ces deux cas, chez les Zoomyliens, dernier terme de la monstruosité unitaire, aussi bien que chez les Endocr- iniens, dernier terme delà monstruosité composée, le parasite continue du- rant des années, mais intérieurement et obscurément, une vie dont les sin- guliers phénomènes, généralement soustraits à l'observation directe, ne peuvent être connus que par induction et à la faveur de circonstances rares et accidentelles. Chez les Polygnathiens, ces phénomènes, ossification, pro- duction, chute et remplacement de dents, production de poils, accroisse- ment général ou partiel de la masse parasitaire, ont pu, au contraire, être étudiés par l'observation, mais toujours, pour les genres jusqu'à pré- sent connus, d'une manière incomplète; car la mort survient bientôt chez les Hypognathes et dans les genres voisins, parce que la préhension des aliments devient de plus en plus difficile ; chez les Myognathes, parce que la déglutition est empêchée. Chez les Desmiognathes, au contraire, le pédi- cule étant inséré très-loin de la bouche et du pharynx, aucun de ces effets n'a lieu, et rien n'empêche que l'animal atteigne l'âge adulte; d'où la pos- sibilité de suivre, dans toutes ses phases, l'évolution de la masse para- sitaire, et de constater successivement tous les phénomènes vitaux qui s y produisent. » Les Desmiognathes sont, en même temps, de tous les monstres doubles, ceux dans lesquels la duplicité monstrueuse se montre le plus clairement le résultat de la greffe d'un individu sur un autre, et non du dédoublement partiel ou de l'hypertrophie locale d'un sujet essentiellement unitaire. L'individualité de chacun des deux sujets qui composent un monstre double, ne peut être démontrée , dans presque tous les autres cas , que par l'étude complexe d'un grand nombre de faits anatomiques et physiologiques; elle se trouve ici mise en évidence par la nature elle-même, qui nous montre l' autosite et le parasite unis seulement par un pédicule et tenus à distance l'un de l'autre. Si , dans une discussion célèbre qui a longtemps occupé l'ancienne Académie des Sciences , Lémery eût pu s'éclairer et s'appuyer d'un seul fait de ce genre, Winslow et ses alliés n'eussent sans doute pas réussi à faire prévaloir cette doctrine de la monstruosité par excès , presque universellement admise dans le xvme siècle, et acceptée jusque dans le nôtre par Meckel et plusieurs autres anatomistes illustres. » . ( i57 ) mécanique. — Note sur le mouvement du pendule simple en ayant égard à T influence de la rotation diurne de la terre; par M. Binet. v. [/Académie a entendu, avec beaucoup d'intérêt, la communication que lui a faite M. Arago d'une belle expérience exécutée par M. Foucault: sou objet est de montrer qu'un pendule simple et libre, mis en oscillation dans un plan déterminé, ne conserve pas l'orientation de ce plan, et que, par l'effet de la rotation diurne du globe terrestre, l'azimut du plan oscillatoire s'accroît continuellement dans le sens du nord vers l'est, ou de l'est vers lie sud, ou du sud vers l'ouest, ou de l'ouest vers le nord, c'est-à-dire en sens contraire de la rotation du globe. » L'expérience de M. Foucault réalise ainsi un vœu que Laplace énonce dans ces termes : « Quoique la rotation de la terre soit maintenant établie » avec toute la certitude que les sciences physiques comportent, cependant » une preuve directe de ce phénomène doit intéresser les géomètres et » les astronomes. » » Ce résultat inattendu, qui confirme en quelque sorte physiquement les théories de Galilée, a été dignement accueilli et apprécié par les éloges que M. Arago et M. Pouillet ont exprimés dans la dernière séance de l'Académie. Depuis quelques jours plusieurs de nos confrères en avaient connaissance; M. Foucault m'avait exposé une partie des inductions dynamiques et des considérations qui avaient formé sa conviction : de premières expériences avaient justifié ses conjectures et ses vues. En me consultant, l'auteur dé- sirait savoir à quel point le résultat mécanique auquel il arrivait s'accordait avec les théories mathématiques et avec les déductions obtenues par les géomètres. Dans le chapitre V du quatrième volume de la Mécanique céleste^ Laplace a considéré l'effet de la rotation diurne de la terre sur le mou- vement des projectiles dans le vide; il a eu égard, en outre, à la résistance de l'air sur la chute des corps qui tombent d'une grande hauteur: toute- fois, il ne s'est pas occupé du pendule à ce point de vue du mouvement du globe terrestre. Poisson a traité ce sujet, en 1837, dans le Journal de V Ecole Polytechnique; cependant ce n'était pas l'objet spécial de ce grand géo- mètre, et il ne s'en occupe qu'incidemment. Il trouve les oscillations indé- pendantes du mouvement diurne dans tous les azimuts, quand le pendule est assujetti à suivre une courbe donnée; à l'égard du pendule qui peut se mouvoir librement dans tous les sens, il dit que la force perpendiculaire au plan des oscillations est trop petite pour écarter sensiblement le pendule de son plan et avoir une influence appréciable sur son mouvement. Cette C. R., «85i, i« Semestre. (T. XXXII, N« 6.) 22 ( i58 ) conclusion paraît contraire aux expériences de M. Foucault; mais le pas- sage que je viens de citer permet un doute : Poisson ne rapporte pas le calcul de la force dont il parle, et d'ailleurs il n'est pas suffisant d'avoir reconnu qu'une force perturbatrice est très-petite pour conclure qu'elle ne produira qu'un effet insensible après un grand nombre d'oscillations. » Cette question méritait d'être approfondie; voici les résulats fournis par une discussion attentive des formules du mouvement relatif, à laquelle je me suis appliqué. J'ai supposé que le pendule ne fait que de très-petites digressions voisines de sa position d'équilibre ; quand elles sont planes, une combinaison fort simple et analogue à celle qui donne les équations des moments, montre que le plan oscillatoire tourne graduellement autour de la verticale du point de suspension, avec une vitesse angulaire constante; l'azimut du plan, mesuré du nord vers l'est, de l'est vers le sud, etc., s'accroît uniformément; la vitesse constante est exprimée par la rotation angulaire de la terre, multipliée par le sinus de la latitude y du lieu de l'ob- servation. Ce mouvement angulaire est donc i 5" sin -y, pour une seconde de temps sidéral, la rotation uniforme de la terre étant de i5 degrés en une heure sidérale. Cette expression de la vitesse azimutale étant obtenue, m'a porté à faire une remarque, fondée sur un théorème d'Euler, que Lagrange a développé dans sa Mécanique, et sur lequel la Théorie des couples, de M. Poinsot, a répandu beaucoup de clarté. Le théorème d'Euler, appliqué au cas actuel, autorise à regarder la vitesse de rotation de la terre comme la résultante de deux vitesses angulaires qui auraient lieu, l'une autour de la verticale du pendule, et l'autre autour de la méridienne dirigée vers le nord, parce que ces deux lignes et une parallèle à l'axe de la terre passant par la suspension, se trouvent dans un même plan. La composante de la vitesse angulaire, relative à l'axe vertical, a pour expression n.siny, selon ce théorème, c'est-à-dire la rotation de la terre multipliée par le cosinus de l'angle que forme son axe avec la verticale. Cette vitesse angulaire composante est donc la mesure de celle que prend le plan azimutal oscilla- toire et en sens contraire. A cette considération, l'on pourrait rattacher quelques inductions et considérations synthétiques pour établir le résultat de M. Foucault; néanmoins il m'a paru qu'une preuve complète et plus satisfaisante résulte des équations du mouvement relatif. Le théorème d' l'Aller pourrait servir à former les équations différentielles du mouvement; mais elles ne fournissent toutes les circonstances calculables du mouvement 6a ) tiel de u à z sera, dans la première hypothèse, T)xv + iDxu>, et, dans la seconde hypothèse, D.v + itt.w y. n A — : — '— = Drw — iDyv. i T x Ajoutons que, si ces deux valeurs particulières du rapport différentiel de u à z sont égales entre elles, ce rapport deviendra indépendant de la direc- tion suivie par le point mobile, et se réduira simplement à une fonction des deux variables x, y. » Dans ce cas particulier, on aura Dxv = D}w, Drf = — D^w; par conséquent, T>x v -+- î)£ v = o, D^ w + Wr w — o, et Di« + D}« = o. Donc alors la fonction u de z sera en même temps une fonction de jc, y qui vérifiera une équation aux dérivées partielles du second ordre, el repré- sentera une intégrale de cette équation. » C'est ce qui arrivera ordinairement, si les variables imaginaires u et z sont liées entre elles par l'équation qu'on obtient eu égalant à zéro une fonction toujours continue de ces deux variables. » Les principes que je viens d'exposer confirment ce que j'ai dit ailleurs sur la nécessité de mentionner la dérivée d'une fonction de z, clans le théorème qui indique les conditions sous lesquelles cette fonction peut être développée en une série ordonnée suivant les puissances ascendantes de z. C'est, au reste, ce que j'expliquerai plus en détail dans un autre article, où je déduirai des principes dont il s'agit les propriétés diverses des fonctions d'une variable imaginaire et de leurs intégrales définies. » CALCUL INTÉGRAL. — addition au Mémoire sur les fonctions irrationnelles , et sur leurs intégrales définies; par M. Augustin Cauchy. « Le théorème énoncé à la page 1 26 s'étend au cas même où u est une fonction de z, déterminée non par une seule équation algébrique, mais par ( i63) un système de N équations simultanées u=o, r=o, rv=o,..., dans lesquelles U, V, W,... représentent des fonctions algébriques ou transcendantes, mais toujours continues, des N variables u, v, w,... et de la variable indépendante z. On peut d'ailleurs supposer que, parmi ces équations, foutes celles qui suivent la première, savoir V=o, FF=o,..., renferment chacune une seide des variables i>, w,..., avec la variable z, et soient en outre semblables entre elles , par conséquent, de la forme f{v,z) = o, f(w, z) — o,.... Mors chacune des variables v, w, ... représentera l'une des racines i>, , v2... de la seule équation f(t>, z) = o, et la variable u, déterminée en fonction de v, w,..., z par la formule U=o, se réduira simplement à une fonction de z et des racines dont il s'agit. Con- cevons, pour fixer les idées, que, chacune des variables v, w,... se rédui- sant à l'une des racines de l'équation f(p, z) — o, la première des équations données se réduise elle-même à la formule « = F(z, v, w,...), F(z, v, w,...) désignant une fonction toujours continue de z, v, w, Mors u sera de la forme ù — F(z, vg, vh,...), plusieurs des indices g, h..., pouvant être égaux entre eux ; et en nommant Z le point mobile dont la variable z désigne la coordonnée imaginaire, on ob- tiendra, pour l'intégrale/ u dz étendue à tout le contour d'une courbe fer- ( i64) mée et décrite parle point Z, une valeur indépendante de la position ini- tiale de ce point, si u reprend sa valeur primitive, au moment où le point Z aura parcouru la courbe entière. Ajoutons que la même intégrale se réduira simplement à zéro, si u est une fonction symétrique de v,, v2, t^,..., on même si la fonction u n'est altérée par aucune des substitutions circulaires correspondantes aux points d'arrêt que renferme la courbe, et relatives aux diverses racines v,, e2, e3,... de l'équation f (i>, a) = o. » physique DU GLOBE terrestre. — addition à une communication antérieure sur un appareil destiné à sonder en mer à de grandes profondeurs ; par M. H. F aie. « J'ai appris par une critique, d'ailleurs très-bienveillante, de ma der- nière communication, que M. Laignel avait proposé depuis longtemps un appareil de sondage très-semblable au mien sous plusieurs rapports. Con- sulté par moi a ce sujet, cet habile ingénieur a bien voulu me montrer son appareil, où j'ai retrouvé effectivement des dispositions qui permettent à la sonde Laignel de revenir d'elle-même à la surface après avoir touché le fond, et un moulinet muni d'une longue vis dont l'écrou mobile indique, par sa position, le chemin parcouru. Ce que ma proposition contenait d'ana- logue à mon insu, appartient donc à M. Laignel, auquel je m'empresse de rendre pleine et entière justice. Mais j'ai dû chercher à me rendre compte du motif qui a forcé de délaisser cette invention. Depuis l'époque où elle a été faite, un voyage de circumnavigation très-important pour la science a été exécuté, comme on sait, sous le commandement de M. DuPetit-Thouars, sans que l'on ait essayé l'ingénieux procédé de M. Laignel. Voici comment je me suis expliqué cet oubli. Les marins savent qu'un morceau de bois qu'on force à descendre à de grandes profondeurs dans la mer, y devient fondrier (i), c'est-à-dire plus lourd que l'eau. Sous l'énorme pression qu'il supporte, l'imbibition est rapide et complète; il coule à fond et ne revient plus. Or le corps de la sonde de M. Laignel était en bois : l'appareil a donc dû être rejeté par les marins à la première inspection, du moins pour les grandes profondeurs dont il s'agit ici. » C'est, au contraire, cette difficulté que j'ai eue principalement en vue, et qui m'a fait abandonner plusieurs combinaisons. L'appareil auquel je (i) Foyagedela Vénus, tome V : partie physique , par M. de Tessan, page i64- ( >65 ) me suis arrêté est semblable, je le répète, sous plusieurs rapports impor- tants, à l'invention de M. Laignel; je ne doute même pas qu'on n'en puisse perfectionner beaucoup l'ensemble et les détails : seulement il restait à éli- miner les effets de la pression qui s'exerce au fond de la mer, et qui écrase, par exemple, comme entre les mâchoires d'un étau puissant, les étuis en cuivre les plus épais des thermométrogra plies de Bunten (i). On me fait espérer qu'un appareil de ce genre pourra être employé à la mer, et soumis à des expériences dont il sera rendu compte à l'Académie. » J'ajoute que M. Martins, dont on connaît la compétence en pareille matière, a bien voulu me prévenir qu'il est inutile de se préoccuper, comme j'avais cru devoir le faire, de la possibilité d'une interversion quelconque dans la marche des températures sous-marines. Il était bon toutefois, je pense, de montrer combien l'appareil en question est propre à lever toutes les difficultés imaginables (2). » M. le Président présente le XIe volume des Mémoires des Savants étrangers, et annonce que ce volume est en distribution au secrétariat. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre qui remplira, dans la Section d'Anatomie et de Zoologie, la place laissée vacante par le décès de M. de Blainville. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 53, M. Coste obtient. ... i'5 suffrages. M. de Quatrefages. . . 14 M. Bernard 12 M. Ch. Bonaparte. . . 2 M. Aie. d'Orbigny. . . 2 M. Martin-Saint- Ange. 1 Vucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, (i) Voyage de la Vénus, tome V, pages 120, i55 et i56. (2) Il s'est glissé une faute d'impression dans les Comptes rendus, page 68, ligne 4; au lieu de 2 centimètres de rayon, lisez 2 décimètres de rayon. Je saisis cette occasion de réparer un oubli. Si l'on veut employer dans la sonde un liquide susceptible de se mélanger avec l'eau, il suffira d'interposer, dans une cavité suffisante, un liquide indifférent aux deux autres, et communiquant librement par de petits trous non capillaires avec l'intérieur et l'ex- térieur de la sonde. C. R., l85l, l" Semestre, (T. XXXII, N< 6.) 2 3 ( «66) l'Académie procède à un second tour de scrutin. Le nombre des votants restant le même, M. Coste obtient. ... 27 suffrages. M. de Quatrefages. . . t5 M. Bernard 1 1 M. Coste, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. MÉMOIRES LUS physique générale. — Sur les systèmes dans lesquels les vibrations dextrogyres et lévogyres ne s'effectuent pas de la même manière; par M. A. Bravais. (Renvoyé à l'examen de la Section de Physique.) « lia rotation si remarquable du plan des vibrations d'un pendule, ré- cemment découverte par M.Foucault, offre, avec le mouvement rotatoire du plan de polarisation d'un rayon de lumière homogène transmis suivant l'axe d'un cristal de quartz, une ressemblance qui me paraît digne de fixer l'atten- tion des physiciens. Le phénomène rotatoire du quartz n'avait pas jusqu'ici son analogue parmi les mouvements naturels actuellement bien déterminés; mais il vient de le rencontrer dans la belle expérience de M. Foucault. » La seule différence consiste en ce que, dans le cas du quartz, suivant la théorie des ondes, chaque molécule d'éther située dans l'axe du rayon transmet son mouvement, successivement modifié de proche en proche, à la molécule qui la suit dans le sens de la propagation, pour rentrer ensuite dans l'état de repos, jusqu'à ce qu'un nouvel ébranlement intervienne pour l'en faire sortir, tandis que, dans le cas du pendule, la masse oscillante, étant isolée, continue à vibrer sur place, sans transmettre son déplacement à des masses voisines. » Je vais maintenant examiner le cas où la vibration devient circulaire. Fresnel a montré qu'une vibration circulaire pouvait être considérée comme équivalente à deux vibrations rectilignes d'égale amplitude et dont les phases différeraient de 90 degrés : partant de là, il a prouvé que, si le plan de chacune des deux vibrations composantes vient à tourner avec une cer- taine vitesse commune, la propagation du mouvement circulaire corres- pondant sera modifiée en plus ou en moins, selon que la vibration sera ( i67) dextrogyre ou lévogyre ; d'où il a conclu que le quartz ne saurait trans- mettre avec la même vitesse ces deux genres de vibration : enfin il a vérifié ce dernier résultat par des expériences directes. » En appliquant le même mode de raisonnement aux vibrations linéaires et très-petites d'un pendule, on voit que, si la vibration devient circulaire, comme cela a lieu dans le pendule conique, sa durée ne doit pas être la même, selon qu'elle a lieu dans le sens de la rotation du pan des vibra- tions rectilignes, c'est-à-dire d'orient en occident, ou dans le sens contraire. La durée est raccourcie dans le premier cas, elle est augmentée dans le second, quelle que soit d'ailleurs la cause à laquelle on doive attribuer le déplacement du plan des vibrations observé par M. Foucault. Il y aura donc lieu d'appliquer aux durées des vibrations du pendule circulaire une correction dont le signe sera variable avec le sens dans lequel elles s'ef- fectuent. » On arriverait au même résultat, en discutant à priori l'effet que doit produire le mouvement de rotation de la terre sur la durée des vibrations du pendule circulaire. » Si l'on représente par t la durée de la vibration rectiligne complète d'un pendule (deux secondes, dans le cas du pendule à secondes), par T la durée du jour sidéral , l'angle de rotation de la terre, dans le temps t , sera 27: - au pôle, et l'angle de sa rotation relative à la latitude X, an - sinX. Si maintenant le même pendule oscille circulairement, sa rotation apparente dans le temps t sera t a n -+- 1 n - sin X , si la rotation s'effectue d'orient en occident, et are — 1 t: - sin X , si elle s'effectue d'occident en orient. » Le changement angulaire, produit par la rotation de la terre, au bout du temps T sera donc ±271 sin X. La différence de phase entre les deux mouvements dextrogyre et lévogyre sera donc égale, après vingt-quatre heures sidérales, au produit de deux oscillations complètes par le sinus de la latitude. Il en résultera que le pendule conique à secondes tournant d'orient en occident avancera, à Paris, d'environ trois secondes par jour sur le même pendule tournant d'occident en orient, quantité qui dépasse de 7.3.. ( «68) beaucoup celles que les astronomes considèrent comme étant négligeables. » Cette différence serait plus sensible encore sur des pendules à longue suspension, et, par exemple, sur le pendule de i i mètres que M. Foucault vient d'établir à l'Observatoire de Paris, elle ne s'élèverait pas à moins de dix secondes par jour. » On conçoit qu'il sera peut-être possible de démontrer directement cette inégalité, si l'on parvient à faire osciller simultanément, mais en sens inverse, deux pendules isochrones, de manière à pouvoir observer leurs coïncidences sur un même diamètre ; car la rotation de ce diamètre doit être la même que celle du plan des vibrations d'un pendule à oscillations rectilignes. » Les oscillations étant toujours supposées très-petites, il est permis d'étendre aux vibrations elliptiques ce qui a été dit ci-dessus des vibrations circulaires, et aussi de négliger l'effet de la résistance de l'air ; mais dans la pratique, il pourra être nécessaire d'y avoir égard, ainsi qu'à l'amplitude angulaire des oscillations. » On peut, d'après les remarques précédentes, espérer de soumettre à une explication plus complète la propriété que possèdent certaines substances, et notamment les corps soumis à l'influence électro-magnétique, de faire tourner les plans de polarisation de la lumière, et de transmettre avec des vitesses inégales les vibrations dextrogyres et lévogyres de l'éther. » physique. — Sur le moulinet à battements démontrant des phénomènes nou- veaux d'acoustique. (Note de M. Cagniard-Latour. ) (Renvoi à la Section de Physique.) « Dans deux Mémoires que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie en 1 83o et i83i, sur l'effet sonore produit par les corps solides qui tournent avec- une grande vitesse, j'avais démontré les faits suivants relativement au son musical que l'axe d'un cylindre ou d'une roue fait entendre par les frotte- ments de ses tourillons contre les collets du support : i° dans ce son le nombre des vibrations sonores est égal à celui des révolutions du corps tournant; 2° la cause principale d'un pareil son consiste en ce que le corps tournant, si bien confectionné qu'on le suppose, est ordinairement, peut- être même toujours, plus pesant d'un côté de son axe que de l'autre, d'une quantité quelconque, différence dont il résulte que cet axe, par l'effet de sa tendance à prendre un mouvement excentrique, éprouve, en tournant, des vibrations transversales qui se communiquent à la monture; 3° enfin, ce son ( i69) que j'appelais son d'axe ou d'excentricité se renforce très-sensiblement, sur- tout dans les tons graves, par l'influence des tables d'harmonie, tandis qu'il n'en est pas de même des sons ordinaires d'une sirène. » L'appareil qui a servi pour l'étude du son d'axe consistait en un moulinet à ailes obliques dont l'axe était établi verticalement dans une monture que soutenait une boîte circulaire servant de base au système; à cette boîte était" adapté le porte-vent accompagné d'un tube latéral que l'on insufflait avec la bouche pour faire tourner le moulinet. Je donnais à ce dernier, qui portait dix ailes, le nom de moulinet sirène par la raison qu'il produisait, pendant l'action du courant d'air, des sons du même genre, mais seulement beaucoup moins intenses que ceux d'une sirène ordinaire. Une petite masse métallique fixée à l'une des ailes du moulinet servait à rendre plus grande sa tendance au mouvement excentrique. » Quand j'insufflais le moulinet de manière à lui faire rendre, parexemple, un son de sirène de six cents vibrations sonores par seconde, si j'appuyais la monture contre une table d'harmonie, le son de sirène était aussitôt éclipsé en grande partie par un son grave répondant à soixante vibrations sonores dans le même temps; ce qui s'accordait avec le nombre synchrone des révo- lutions accomplies par l'axe du moulinet. » Je ne reviendrai pas sur mes anciennes expériences relatives à l'effet so- nore produit par les corps tournants; je ferai seulement remarquer que le son d'axe semble maintenant mériter plus d'intérêt qu'à l'époque où j'en ai fait l'objet de quelques recherches, puisque c'est ce même son qui se produit pendant le mouvement très-rapide du miroir tournant que M. Wheatstone a imaginé pour mesurer la vitesse de propagation de l'électricité; miroir à l'aide duquel, comme on le sait, M. Léon Foucault, d'une part, et de l'autre MM. Bréguet et Fizeau, en s'inspirant des idées émises par M. Arago, ont pu, dans le courant de l'année i85o, mesurer, par deux procédés assez différents l'un de l'autre, les vitesses relatives de la lumière dans l'air et dans l'eau. J'ajouterai qu'ayant eu l'avantage d'assister aux expériences dont M. Foucault rendait si obligeamment témoins ceux qui désiraient voir fonc- tionner son appareil, je n'ai pu m'empêcher de faire une attention particulière à la pureté des sons d'axe que produisait l'espèce de sirène employée comme turbine pour produire, par un courant de vapeur d'eau, la rotation du miroir, et à l'application utile que ces sons avaient pour faire connaître la vitesse rotative de ce miroir. J'ai cru devoir, en conséquence, chercher à compléter ma théorie du son d'axe par quelques nouvelles expériences, et ( 17° ) je viens soumettre au jugement de l'Académie les résultats de celles que j'ai faites récemment. » Il semble naturel de penser que la vibration sonore produite à chaque révolution de l'axe consiste en un effet analogue à celui que l'on désigne sous le nom de battement, et que celui-ci se forme au moyen de certaines variations d'intensité dans le bruit produit par les frottements de l'axe contre les collets. Cependant, si l'on écoute avec attention un pareil axe, lorsqu'il tourne lentement, on ne distingue aucun battement; j'ai conclu que sans doute il ne s'en produisait qu'au moment où la vitesse était assez grande pour occasionner, dans le corps tournant et son support, des trépidations ou vibrations secondaires d'une certaine activité. » Il m'est venu alors à l'idée qu'un solide de révolution, comme, par exemple, un cylindre qui serait disposé de manière à pouvoir tourner ver- ticalement autour de son axe sur deux trous de centre, pourrait, quoique n'ayant qu'une faible vitesse, faire entendre des battements, si, d'une part, il recevait, dans son trou de centre inférieur, les frottements de l'axe tour- nant du moulinet dont il a été précédemment question, et si, de l'autre, ce cylindre tournait en sens contraire du moulinet. » En réfléchissant sur les moyens les plus simples à l'aide desquels cette condition du mouvement inverse du cylindre pourrait être remplie, j'ai été conduit à penser qu'il suffirait : i° de prolonger par en haut l'axe du mou- linet en une tige flexible ; 20 d'appliquer, vers le sommet de cette tige, le poids excentrique au lieu de le laisser sur le moulinet ; et 3° de disposer la monture de façon que la partie inférieure du cylindre, pour venir s'appuyer, par son trou de centre, sur l'extrémité de la tige, passât librement à travers une espèce de lunette dépendante de cette monture, tandis que le trou de centre supérieur du cylindre recevrait une broche conique autour de la- quelle il put tourner comme sur une pointe de tour. » Ce qu'il y a de certain, c'est que dans un appareil construit d'après ces idées, et dans lequel on a seulement remplacé le cylindre par un rouleau en ivoire légèrement conique, il suffit que ce rouleau fasse trois à quatre tours par seconde, pour qu'à chacune de ses révolutions on distingue un batte- ment, et surtout lorsque la monture est mise en communication avec une surface solide douée de quelque résonnance. C'est cet appareil que j'ap- pelle moulinet à battements. Le rouleau, à raison de sa forme conique, permet que l'on puisse ralentir ou accélérer sa rotation en élevant ou abais- sant la traverse contenant la lunette dont on vient de parler. Une tache ( '7' ) noire que porte ce rouleau, donne d'ailleurs beaucoup de facilités pour suivre des yeux sa rotation, et constater la coïncidence de chaque battement avec chaque révolution . » Il est à peine nécessaire de faire remarquer que, si l'on supprime le poids excentrique fixé à la tige flexible, il en résulte alors que le rouleau, ne s'appuyant plus avec une force suffisante contre les parois de la lunette, cesse de tourner en sens contraire du moulinet, et de faire entendre des battements. » Ce qui précède autorise donc à penser que, pendant la rotation très-ra- pide d'un axe de cylindre ou de roue dans des collets, il se forme, à chaque révolution de cet axe, un battement, et que c'est la raison pour laquelle le son produit se compose de vibrations sonores dont le nombre est égal à celui des révolutions. » chirurgie. — De la cure radicale des hernies inguinales et d'un nouveau moyen de l'obtenir; par M. A.-D. Valette. (Extrait.) (Commissaires, MM. Roux, Velpeau, Lallemand.) « ... M. Gerdy, en proposant pour la cure radicale des hernies ingui- nales l'invagination dans le but d'oblitérer le canal, a ouvert une voie nou- velle et ingénieuse; mais son procédé, indépendamment des dangers auxquels il expose , ne permet qu'une invagination incomplète et insuffisante, et, pour emprunter les termes de M. Malgaigne, ne fait que transformer une hernie inguinale externe en hernie interstitielle. L'idée d'ailleurs, je le répète, est des plus heureuses, et il fallait seulement trouver les moyens d'en obtenir la réalisation d'une manière plus complète et plus sûre. C'est à quoi je crois être parvenu. » Le premier temps de l'opération que je propose, consiste à refouler dans toute l'étendue du canal, et même au delà, un bouchon tégumentaire volumineux. Je me suis ensuite appliqué à assurer, pendant un temps plus ou moins long, cette invagination , afin que le bouchon organique pût subir l'action du caustique et eût le temps de contracter des adhérences étendues et résistantes. Voici, du reste, la description de l'appareil instrumental que j'ai imaginé pour remplir toutes ces indications. » i°. Une cheville ou embout en bois d'ébène que j'appellerai Yinvagi- nateur : sa longueur est de ia à i/j centimètres, sa grosseur variable est proportionnée à la dilatation de l'anneau. Cet invaginateur est arrondi à l'une de ses extrémités. A son extrémité opposée est fixée perpendiculaire- ( '7a ) aient une longue tige contournée en pas de vis pour recevoir deux écrous dont je dirai bientôt l'usage. L'invaginateur est creusé d'un canal courbe pour le passage d'une longue aiguille. L'ouverture d'entrée de ce canal est au point correspondant au centre de l'embout de bois. Son ouverture de sortie est sur la face antérieure de l'instrument et à i centimètres environ de l'extrémité arrondie. « J'ai fait construire, d'un autre côté, une ceinture qui présente les dis- positions suivantes : Une large bande d'acier en forme le squelette; elle est convenablement garnie et rembourrée afin de ne pas blesser le malade. Elle peut être fixée à une hauteur convenable au moyen de Courroies et à l'aide de bretelles d'une part, et d'un cuissard de l'autre part. A la partie antérieure, cette ceinture porte une longue lame d'acier, qui n'y est pas fixée invariablement, mais qui joint, quand on veut, d'un mouvement tel, qu'on peut, suivant l'exigence, la rapprocher ou l'éloigner de la ligne médiane du corps; la lame elle-même est articulée à sa partie moyenne de telle sorte que sa moitié antérieure peut être à volonté rapprochée ou éloignée du tronc. Quand on a donné à l'extrémité libre de la lame la position convenable, on l'y fixe au moyen des vis de pression que portent l'extrémité opposée et la partie moyenne. La moitié antérieure de cette lame porte une fenêtre dans laquelle passe la tige en acier de l'obturateur qui peut ainsi non-seulement monter et décendre, mais encore avancer ou reculer ; grâce à cette liberté et et au double mouvement de la lame, rien n'est plus simple que de relier l'invaginateur à la ceinture sur laquelle il doit prendre son point d'appui. Quand tout est en place, on rend le système rigide, la lame par rapport à la ceinture au moyen des vis de pression, et l'invaginateur par rapport à la lame au moyen des deux écrous qui se vissent sur sa tige métallique, et sont amenés contre la lame qu'ils pressent l'un en dessus, l'autre en dessous. » Ceci posé, voici comment se pratique l'opération. Le malade, étant cou- ché sur le dos, la ceinture est fixée à une hauteur convenable. » Premier temps. — La hernie étant réduite, on refoule, àl'aidede l'indi- cateur gauche, un bouchon tégumentaire que l'on pousse aussi haut que possible. Le testicule et le cordon sont laissés en arrière et en bas. Le doigt ainsi introduit s'assure qu'il n'y a pas d'anse intestinale comprise entre le bouchon et la paroi antérieure du canal. » Deuxième temps . — L'invaginateur estsubstitué au doigt du chirurgien. L'aiguille, il n'est pas besoin de le dire, est complètement cachée dans son canal. Une manœuvre qui simplifie ce temps de l'opération et assure l'in- troduction de l'invaginateur, consiste à glisser le long de l'indicateur gau- ( '73) che, qui n'a pas abandonné sa position, un gorgeret qui retient la peau imaginée lorsqu'on retire le doigt. Rien de plus facile ensuite que de glisser l'invaginateur dans la rainure du gorgeret. L'instrument est ensuite poussé aussi haut que possible; il est des cas où je l'ai fait pénétrer à une profon- deur de 7 à 8 centimètres. On le dirige dans la direction du canal. » Troisième temps. — On fixe alors l'invaginateur, et, pour cela, on le con- fie à un aide qui le tient immobile dans la position dans laquelle le chirur- gien l'a placé. L'écrou inférieur n'a pas quitté la tige. La lame étant mise en place et fixée à demeure, l'écrou supérieur est placé à son tour sur la tige, et, en le faisant marcher, la lame se trouve bientôt prise et fortement ser- rée. L'instrument est alors solidement fixé. » Quatrième temps. — On pousse alors l'aiguille dont la pointe parait bientôt en avant, après avoir traversé successivement la peau invaginée et la paroi antérieure du canal. » Jusqu'à présent on voit que l'invagination a été faite très-profondé- ment, et ensuite que le bouchon organique est solidement maintenu en place. » Cinquième temps. — Il consiste à pratiquer la cautérisation. Une traînée de pâte de Vienne est appliquée sur l'abdomen. L'aiguille est un indicateur très-sûr du point sur lequel on doit faire cette application. La traînée a 2 à 3 millimètres de largeur, 4 à 5 centimètres de longueur. L'aiguille se trouve à la réunion des f internes avec le \ externe de cette ligne. Lorsque le caustique a suffisamment agi pour dénuder les téguments, on l'enlève, et l'on applique sur le point noirci une bandelette de sparadrap de chlorure de zinc présentant les mêmes dimensions et qu'il est très-facile de fixer en le faisant traverser par l'aiguille. » Vingt-quatre heures après on enlève le caustique, on coupe avec pré- caution l'escarre, dont il serait trop long d'attendre la chute, mais il est bien entendu que jamais le bistouri ne doit porter sur le vif. On se borne à creu- ser une gouttière dans la partie morte, et l'on répète l'application du chlorure de zinc. Cette application est renouvelée une troisième, une quatrième, une cinquième fois, jusqu'à ce qu'enfin on aperçoive au fond de la plaie la face antérieure de l'invaginateur. Lorsque ce résultat est obtenu, l'opération est complètement achevée. On enlève l'appareil avec précaution , et l'on aban- donne à la nature le soin de l'élimination de l'escarre et de la cicatrisation de la plaie. On se borne à faire des pansements simples. » Il est facile de se rendre compte de ce qui se passe dans cette opération. La peau invaginée et la paroi antérieure du canal sont intéressées dans une ,C. R. , i85i, i« Semestre. (T. XXXU, N° 6.) 24 ( «74 ) étendue que l'on peut déterminer d'avance très-approximativement, d'a- près les dimensions que l'on donne au caustique. J'ai dit plus haut celles que l'on pouvait, sans inconvénient, lui donner. En même temps que les tissus subissent l'action de l'agent destructeur, la réaction s'établit daiiS la partie vivante qui touche celle qui vient de mourir; alors commence le tra- vail qui a pour but l'élimination de l'escarre dont le premier effet est de déterminer, dans le tissu cellulaire interstitiel, l'épanchement de lymphe plastique, et, par suite, d'assurer la formation d'adhérences entre la por- tion invaginée et la paroi antérieure du canal. Ces deux phénomènes sont solidaires l'un de l'autre; il ne peut pas y avoir chute de l'escarre sans' que des adhérences se soient établies, par la raison toute simple que c'est le même phénomène vital, le même travail organique qui doit amener ces deux résultats. A la chute de l'escarre la peau invaginée est déjà fixée par de solides adhérences, mais ce n'est pas tout encore ; en effet, l'invaginateur, qui reste en place plusieurs jours, suffirait à lui seul à excorier le bouchon cutané, si une autre circonstance n'assurait pas ce résultat. Lorsque l'escarre commence à se détacher, la suppuration qui délaye quelques molécules de caustique dont l'escarre est imprégnée a des qualités légèrement irritantes: toujours est -il que, lorsqu'on retire l'invaginateur, on voit ce qui reste du bouchon organique présenter l'aspect de la peau dénudée par un vésica- toire. A mesure que la cicatrisation s'opère, des adhérences nouvelles s'é- lablissent entre tous les tissus compris dans cette plaie, et au bout d'un certain nombre de jours, une cicatrice solide, épaisse, résistante, retient le bouchon organique qui ne saurait être chassé au dehors. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. minéralogie. — Note sur l'antimoine oxydé octaédrique de Mimine [province de Constantine) ; par M. H. de Senarmont. (Renvoyé à la Section de Minéralogie et de Géologie.) « L'antimoine oxydé était naguère une rareté minéralogique. On voyait dans les collections quelques échantillons provenant de Bohème, de Saxe, de Hongrie, des duchés de Bade, de Nassau et du Dauphiné. Mais partout on l'avait rencontré en très-petite quantité , et comme un produit accidentel, associé à du sulfure d'antimoine, à des minéraux antimonifères, à de la ga- lène et de la blende. )■ Depuis quelques années, au contraire, cette espèce minérale arrive en ( '75 ) ibondance sur le marché de Marseille; elle provient de la mine de Sansa, voisine des eaux minérales d'Aïn-Baboiïch (province de Constantine): c'est un minerai d'antimoine très-riche, très-pur et très-facile à traiter. » (les masses d'antimoine oxydé sont composées de cristaux capillaires soudés, parallèles ou un peu divergents, d'un éclat nacré et adamantin; elles ont un aspect carié, à cause des vides que laissent entre elles ces ag- glomérations de cristaux rudimen taises; et les parois des cavités, ainsi que l'extrémité des fibres qui y aboutissent, sont quelquefois d'un jaune vif. » ( )nsait quel'antimoine oxydé cristalliseen prisme rhomboïdal droit, aisé- ment clivable suivant deux directions parallèlesaux faces latérales, sous l'angle de i36° 58', et peut-être dans une troisième direction, parallèle en même temps à la petite diagonale de la base et à la hauteur du prisme. Mohs re- garde la disposition lamelleuse très-prononcée dans ce sens comme résultant seulement d'un accolement latéral de cristaux hémitropes. » Les angles des clivages sont faciles à mesurer; Mohs indique de plus : i° un angle de 700 32' compris entre des modifications eK placées symétrique- ment sur les angles aigus de la base ; 20 un angle de 1 o5° 38' compris entre x les modifications dissymétriqus (b3, h', b')7 qui reposent par couples sur les angles obtus de cette même base. Je n'ai pas retrouvé ces angles sur quelques cristaux de Braunsdorf , où ces modifications paraissaient respec- tivement remplacées : i° par des modifications ek qui se rencontraient sous l'angle d'environ i/ji degrés; 20 par des modifications (:&*■', h12, b'), qui for- maient sur l'angle obtus de la base un biseau d'environ \i\d> degrés, cha- cune des faces de ce biseau faisant un angle voisin de 1 23 degrés sur la face latérale adjacente du prisme. Toutes ces faces sont d'ailleurs courbes, irrégu- lières, et les mesures laissent une grande incertitude. » Quoiqu'il en soit, les cristaux prismatiques d'antimoine oxydé présen- tent des clivages faciles caractéristiques, et l'on ne saurait douter que le minerai de Sansa n'affecte cette forme, car les cristaux aciculaires sont fibreux et lamelleux parallèlement à leur longueur, et leurs clivages se croisent sous l'angle de r36° 58'. » On a ouvert récemment, dans le voisinage de Sansa, une exploitation qui porte le nom de Mimine; et l'on en extrait un oxyde d'antimoine tout différent du premier. » Il est en masses saccharoïdes, grenues ou compactes, dont les cavités sont tapissées de cristaux octaédriques, qui ont quelquefois plus de 1 centi- 24.. ( 176 ) mètre de diamètre, et présentent des indices d'un clivage quadruple octaé- drique. » Cette espèce minérale a les caractères suivants. » Elle est composée d'antimoine oxydé pur contenant : Antimoine 84 , 32 Oxygène i5,68 » Sa forme est l'octaèdre régulier, les faces des cristaux volumineux sont ordinairement très-gauches, mais on a trouvé sur huit cristaux différents, choisis et très-petits, les angles de l'octaèdre régulier, sans que les écarts aient jamais dépassé 1 1 minutes. » Quatre clivages difficiles, égaux, conduisent à l'octaèdre régulier; » La densité varie de 5,22 à 5,3o; elle parait notablement plus faible que celle de l'antimoine oxydé prismatique, égale, selon Mohs, à 5,56. » L'antimoine oxydé octaédrique est fusible et volatil dans un tube fer- mé. On distingue sous le microscope, dans la masse fondue et refroidie, de longues aiguilles lamelleuses et de petits octaèdres. » Le chalumeau le réduit facilement sur le charbon avec dégagement de vapeurs épaisses qui se déposent en auréole blanche; la matière est ainsi complètement volatile sans résidu. Il est insoluble dans l'acide azotique, so- luble dans l'acide chlorhydrique concentré. » Les cristaux sont peu aigres, rayés facilement par la chaux carbonatée, avec raclure blanche; leur cassure est inégale, souvent lamelleuse, leur éclat très-vif, résineux et adamantin. Ils sont incolores, transparents ou translu- cides, fortement réfringents, sans action régulière sur la lumière pola- risée. » Les masses imparfaitement cristallisées ressemblent beaucoup au plomb carbonate; elles ont une cassure saccharoïde, passant à la cassure grenue et compacte; des zones ou des nodxiles d'un blanc pur sont parfaitement compactes, à grains indiscernables sous la plus forte loupe; leur cassure est unie et mate, leur densité égale à 5,23; quelques parties saccharoïdes et presque toutes les parties grenues sont grisâtres. » M. Rivot a analysé, au bureau d'essais de l'École des Mines, l'anti- moine oxydé octaédrique. Il a trouvé les cristaux et la variété blanche par- faitement compacte composés d'oxyde absolument par. Son poids diminue de 1 6 pour 1 00 quand on le réduit par l'hydrogène, et augmente de 5 p. 1 00 quand on le traite par l'acide azotique. Cet oxyde est d'ailleurs exempt d'arsenic, ou n'en renferme que des traces. ( '77 > » Quelques variétés saccharoïdes contenaient moins de i pour 100 de plomb; les parties grisâtres sont souillées de i à 3 pour ioo d'argile grise. » Le gîte de Mimine est imparfaitement connu ; on a trouvé l'antimoine oxydé saccharoïde et les cristaux octaédriques près de la surface du sol, enveloppés d'argile. A une petite profondeur, on rencontre des eaux ther- males toxiques, dont il serait très-intéressant de connaître exactement la composition. Ces circonstances pourraient faire penser que le minerai de Mimine a dû se former par voie humide. » L'antimoine oxydé naturel est donc dimorphe comme le produit arti- ficiel de l'oxydation du régule. Il est bien connu, en effet, que si l'on brûle une quantité un peu considérable de métal dans un moufle à demi fermé, il se recouvre d'un réseau d'aiguilles prismatiques, lamelleuses, suivant deux directions longitudinales, qui se croisent sous l'angle de i36°,58; et si l'on a laissé la masse se refroidir lentement, on trouve presque toujours sur les aiguilles de petits octaèdres réguliers. » L'acide arsénieux, isodimorphe avec l'antimoine oxydé, présente les mêmes propriétés. M. Wôhler a observé, dans les produits du grillage de quelques minerais cobaltifères, des aiguilles d'acide arsénieux, auquel M. Mitscherlich a reconnu une forme identique à celle de l'antimoine oxydé prismatique naturel ou artificiel (1). Il n'est pas douteux que les cristaux aciculaires naturels du même acide, qui se groupent habituellement en houppes ou en étoiles, n'appartiennent à cette variété. Quant aux octaèdres d'acide arsénieux, qu'on forme si facilement par sublimation ou par disso- lution, et qu'on trouve également dans la nature, ils correspondent au minerai de Mimine, et possèdent comme lui un clivage quadruple. » chimie physiologique. — Relation entre le pouvoir toxique et le pouvoir antiputride de la nicotine. (Note de M. Edouard Robin.) « Par mes Notes précédentes, j'ai cherché à faire voir qu'il existe une classe nombreuse de poisons chez lesquels le pouvoir antiputride, c'est-à- dire le pouvoir de s'opposer à la combustion lente des matières organisées, dès lors à la respiration, est parfaitement en rapport avec le pouvoir toxique qu'elles exercent sur les animaux et même sur les végétaux ; l'expérience que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie, tend à montrer que la nicotine appartient à cette classe. (i) Wôhler, Sur le dimorphisme de l'acide arsénieux ( Annales de Poggendorff, t. XXVI, page 177}. ( i7») » Cet alcali, dont le pouvoir toxique ne saurait être comparé qu'à celui de l'acide cyanhydrique , possède aussi un pouvoir antiputride pareil à celui de cet acide : dès l'instant où la vapeur que la nicotine répand aux tempéra- ! tires ordinaires dans un vase fermé, est en contact avec les matières ani- males, l'action de l'oxygène sur elles est complètement paralysée ; elles res- tent indéfiniment à l'état où les a trouvées la vapeur de l'alcali; leur couleur Seulement est un. peu changée : elle acquiert une nuance rouge plus vive. La chair que je mets sous les yeux de l'Académie est en expérience depuis quatre mois. » Cette chair, qui conserve parfaitement sa couleur vermeille, est sus- pendue dans un flacon dont le fond est occupé par une très-mince couche de nicotine. » La Note et le flacon sont renvoyés à la Commission déjà chargée d'exa- miner les précédentes communications de M. E. Robin sur la même question. PHYSIOLOGIE. — De la fibrine dans l'albuminurie, et de ses liaisons avec l'albumine. (Note de M. Corne.) (Extrait.) (Commission précédemment nommée. « Deux nouvelles données ont été ajoutées depuis peu aux lois hémalo- Ingiques connues ; i° l'élévation fie la température élève la proportion de fibrine dans le sang; 2° l'agitation du sang diminue cette proportion. Ces données ont été établies par M. Marchai (de Calvi) dans deux Notes commu- niquées à l'Académie des Sciences, en 1849 et en i85o. » J'ai entrepris, de mon côté, sur la seconde de ces lois, la diminution de la fibrine par l'agitation (Note communiquée en mars i85o), une série d'expériences, toutes confirmatives, à l'exception d'une seule. C'est de cette expérience exceptionnelle que je vais parler,. » Il s'agissait d'un alhiiminurique, à l'état aigu, saigné dans les premiers jours de la maladie et guéri dans l'espace de six semaines. Le sang de la saignée fut reçu dans deux vases, les premier et troisième quarts ensemble, les deuxième et quatrième quarts ensemble : des deux moitiés du sang, 1 une fut laissée au repos, l'autre fut agitée pendant dix minutes. C'est ainsi, du reste, que j'ai procédé et que M. Marchai avait procédé dans tous les cas. lies deux moitiés du sang ont donné également pour chiffre de la fibrine, 1,8 sur 1000. Ainsi, i° la proportion de la fibrine dans les deux sangs était au-dessous de la moyenne; a° au lieu d'une différence dans la proportion ( »79 ) de fibrine, au détriment du sang agité, comme dans toutes les autres expé- riences, la proportion était la même pour les deux sangs. » Il est impossible de conclure sur un seul fait; mais on peut toujours, en attendant, proposer quelques vues propres à guider l'observation ulté- rieurement. » i°. La proportion de fibrine dans les deux sangs était au-dessous de la moyenne. S'il en était ainsi généralement dans l'albuminurie, on pour- rail expliquer la diminution de la fibrine par la diminution de l'albumine. et ce résultat viendrait à l'appui de la présomption formulée par MM. Bec- querel et Rodier, d'après laquelle la fibrine ne serait autre chose qu'une transformation de l'albumine. » a°. Au lieu d'une différence dans la proportion de fibrine au détri- ment du sang agité, comme dans toutes les autres expériences, la propor- tion était la même pour les deux sangs. » Ne pourrait-on pas expliquer cette exception de la manière suivante? » L'agitation diminuerait généralement la fibrine en faisant rentrer dans l'albumine la proportion de fibrine qui s'en est séparée en dernier lieu et qui existe, pour ainsi dire, à l'état intermédiaire : or, dans ce cas* elle ne lui aurait rien fait perdre, attendu que, vu la réduction de l'albumine du sang par suite de l'albuminurie, cette proportion intermédiaire ne se serait point séparée de la masse et conséquemment n'aurait pu y rentrer. » D'après cette vue, l'albumine existerait dans le sang sous trois états : i" à l'état d'albumine proprement dite; i° à l'état intermédiaire ou fibroïde; 3° enfin à l'état de fibrine. » Ne pourrait-on pas encore admettre que, puisque l'agitation n'a rien fait perdre à la fibrine, cela tient à ce que la partie qu'elle fait rentrer dans l'albumine, est aussi la même partie, d'état intermédiaire ou transitoire, qui est susceptible de reprendre l'état d'albumine, comme dans ce cas, sous l'influence d'une réduction de cette dernière. » La réduction de la fibrine, par suite de la réduction de l'albumine, concourrait à expliquer l'atrophie musculaire dans l'albuminurie. » physique. — Sur la courbe décrite par un corps sphérique, doué d'un mou- vement de translation et d'un mouvement de rotation; par M. Fermoyt. (Extrait. ) « La communication que M. L. Foucault vient de faire à l'Académie m'impose l'obligation de ne pas tarder plus longtemps à faire connaître, sur les oscillations du pendule, des expériences qui me sont propres, et que ( i8o) j'ai communiquées, il y a déjà quelques années, à la Société philomathique et à la Société d'émulation. Ces expériences, ainsi que d'autres, ont pour but d'établir que, dans certaines circonstances, tout corps sphérique doué d'un mouvement de rotation dont j'indique le sens, décrit une courbe dont j'indique encore le sens de courbure, et qui peut être très-variable, selon les conditions de rotation et de translation. Comme je désire n'avoir que ce qui m'appartient, je détache d'un manuscrit ayant pour titre : Traité de Mécanique moléculaire, quatre feuilles où je décris les déviations que, dans certaines circonstances, le pendule peut offrir. Les expériences et les phé- nomènes qui y sont décrits font partie d'une série d'expériences ayant pour but d'établir le principe des mouvements circulaires, dont l'étude m'a paru indispensable pour bien comprendre le mode de génération des courbes hélicoïdales que j'ai observées dans les tuyaux produisant un son — » La Note de M. Fermont et les feuilles détachées qui l'accompagnent sont renvoyées à l'examen de la Commission chargée de se prononcer sur le travail de M. Foucault. A cette Note est jointe une Lettre dans laquelle M. Fermont prie l'Aca- démie de vouloir bien le comprendre au nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Physique par suite du décès de M. Gaj-Lussac . physiologie végétale. — Expériences sur l'influence du gaz azote dans la végétation ; par M. Ch. Mène. (Extrait par l'auteur.) ( Renvoi à une Commission composée de MM. Chevreul, Brongniart, Payen ; Commission à laquelle est invitée à s'adjoindre celle qui avait été nommée pour un travail de M. faille sur le même sujet. ) « Depuis les belles expériences de M. Boussingault, on admet générale- ment que le gaz azote entrant dans la composition de l'air est souvent absorbé par les plantes. Tout récemment encore, M. Ville a publié un tra- vail dans lequel il semble indiquer cette absorption de l'azote comme jour- nalière et indispensable à la végétation. » Pour m'assurer si l'azote était absorbé, et dans quelles circonstances cette absortion avait lieu, j'ai fait trois grandes séries d'expériences, qui m'ont conduit aux conclusions suivantes : » Première série. — J'ai cultivé pendant quatre mois, dans un sol stérile formé de verre pilé, des pois et du blé; ces plantes n'avaient, pour toute nourriture, que de l'air et de l'eau distillée. En un mot, j'ai répété les expé- riences de M. Boussingault, et je suis arrivé à ses mêmes résultats. En effet, par l'analyse élémentaire des plantes germées et venues à terme, comparées ( ïti ) aux graines qui les avaient fait naître, j'ai vu que, « pendant les quatre » mois de culture, le blé a augmenté de neuf fois le poids de la graine ; l'eau » entre dans ce nombre pour 7; le carbone, l'hydrogène et l'oxygène ont » un peu plus que doublé, tandis que l'azote ne s'est accru que d'un » quart. Pour les pois, j'ai trouvé que o, 1 1 de pois ont gagné, dans ce » même mode de culture, 3,4o; l'eau entre, dans ce nombre, pour 1,83a. » L'azote a presque triplé ; le carbone, l'hydrogène, l'oxygène, ont décuplé. » » Deuxième série. — J'ai cultivé des lentilles, pois, haricots, fèves, giro- flées, blé, seigle, avoine, dans un sol stérile, et sous une grande cloche, de manière à pouvoir fixer leur atmosphère, et l'analyser chaque jour; l'air que j'introduisais était formé de a5 d'oxygène, a5 d'acide carbonique et 5o d'azote; en outre, j'introduisis une certaine quantité d'azotate d'ammo- niaque dans le sol. J'ai comparé et analysé, après la maturité des plantes dont beaucoup ont fleuri et graine, les principes élémentaires, avec ceux des graines qui avaient donné naissance aux plantes, et j'ai vu que les végétaux avaient fixé de l'azote. L'analyse de l'air ne m'a pas montré de diminution dans l'azote; mais l'azotate d'ammoniaque a disparu en partie. ( Voir tous les nombres du Mémoire.) » Troisième série. — J'ai répété les mêmes expériences que dans la deuxième série; seulement, au lieu d'azote dans l'air que j'introduisais sous la cloche, j'ai mis de l'hydrogène. Les plantes sont venues aussi belles que précédemment, et ont absorbé l'azote de l'azotate d'ammoniaque. » De ces expériences, il m'est permis de conclure que, normalement : i° les plantes absorbent, dans le sol et dans les engrais, tout l'azote qui leur est nécessaire, et que, i° elles n'en prennent pas directement dans l'atmo- sphère. » économie rurale. — De la dernière maladie du froment [rouille des blés, dermatose végétale); par M. Decerfz, de La Châtre (Indre). (Extrait.) (Commissaires, MM. de Jussieu, Payen, Decaisne.) « ... Les blés étaient magnifiques au printemps, et tout faisait espérer une abondante récolte, quand les chaleurs insolites de la dernière quinzaine de juin nuisirent au développement du grain, qui resta à l'état rudimen- taire dans l'épi; à ces influences fâcheuses vinrent bientôt se joindre le brusque abaissement de la température, les pluies froides et les brouillards du commencement de juillet, qui favorisèrent le développement des Cryp- togames parasites, et, en moins de quinze jours, les froments de nos con- C. R. , i85i , i« Semestre. (T. XXXU, N° 6.) ^5 ( '8a ) trées se trouvèrent couverts d'une quantité de ces lignes brunes ou points noirs, qui constituent ce que l'on appelle vulgairement la rouille des blés. Vus à la loupe et au microscope, ces points présentent tous les caractères assignés à YUredn segetum de Persoon, ou réticulaire des blés de Bulliard. » En général, les parasites jouent un grand rôle dans les maladies des plantes : on voit des prairies artificielles entièrement détruites par des Puc- cinies, et des arbres robustes dont la végétation est arrêtée par des Hypoxy- lons. Chaque espèce de plante a ses ennemis particuliers dans les divers parasites qui s'en emparent; les céréales les trouvent dans l'Urédo et ses variétés, dont la multiplication est infinie, alors que certaines conditions atmosphériques en favorisent le développement. C'est ce qui, comme nous l'avons dit, est arrivé, lors de la dernière récolte, à nos froments du Berry qui se sont trouvés, en quelques semaines, couverts de YUredo segetum, par suite de pluies froides ou de brouillards épais. Ces pluies et ces brouillards n'ont pas occasionné la maladie, comme on le croyait géné- ralement avant les recherches de Tillet, de Tissier, de Bénédict-Prevost et de De Candolle, mais en ont favorisé la cause par l'éclosion des sporules des Cryptogames parasites qui seraient restés à l'état d'avortement sans ces circonstances fortuites. » Il serait superflu d'insister plus longtemps sur les causes de la rouille, et ce qui importe surtout, c'est de chercher les moyens d'en prévenir le retour, de soustraire des récoltes entières à ses désastreux ravages; or, j'ai été témoin cette année de faits qui m'en font espérer la possibilité. Consulté par plusieurs agriculteurs sur le chaulage à employer sur du blé destiné à être semé dans des terrains froids et humides et où les récoltes étaient presque toujours détruites par le charbon, la carie ou la rouille, malgré l'emploi du chaulage ordinaire, même pratiqué avec le protosulfate de fer ou le deuto- sulfatede cuivre, j'ai conseillé un nouveau moyen, simple et facile, et dont Je résidtat a dépassé nos espérances. » Voici la composition de ce nouveau chaulage : Hydrochlorate d'ammoniaque. Chaux délitée | de chaque 5oo grammes. Les réduire en poudre et les faire dissoudre dans 9.5 litres d'urine. Saturer le blé de ce mélange avant de le semer. Cette dose suffit pour 5 hectolitres de grain. » Ce nouveau procédé a été pratiqué l'année dernière (1849) sur une certaine quantité de blé, et les récoltes qui en sont provenues ont été abon- ( i83) dantes et complètement préservées de la rouille dont tous les blés des champs voisins étaient atteints sans exception. Le grain ainsi préservé était d'une qualité supérieure et fort recherché pour semence. » La chaux décompose l'hydrochlorate d'ammoniaque et forme de l'hy- drochlorate de chaux, qui, combiné avec l'urine, offre le double avantage d'être tout à la fois un engrais concentré et un préservatif assuré contre le développement des sporules des Cryptogames parasites qui produisent les désastreuses maladies des grains connues sous les noms de charbon, de rouille et de carie. » médecine. — Sur l'emploi des ventouses dans les fièvres d'accès, et sur les avantages qu'on trouverait à faire usage du même moyen dans bien des cas oit l'on recourt d'ordinaire aux émissions sanguines. (Extrait d'une Note de M. L.-F. Gondret.) (Commissaires, M. Duméril, Serres, Andral.) « L'expérience, dit M. Gondret, m'a démontré que le vide ou ventouse dissipe : i° le frisson initial des fièvres intermittentes; i° les légers frissons et la chaleur qvii se remarquent dans les fièvres rémittentes ; 3° le frisson et les autres phénomènes concomitants des affections que l'on rapporte à la pléthore (périémie), à l'inflammation, à l'hémorragie et au rhumatisme aigu. » Dans la plupart des affections, la ventouse sèche, multipliée sur les larges surfaces du tronc et des membres, a une grande part à la guérison. Dans quelques circonstances, la ventouse scarifiée, par la soustraction d'une quantité minime de sang, concourt puissamment à effacer les symptômes les plus intenses et à accélérer la guérison — » J'invoque l'examen et le jugement de l'Académie des Sciences sur le présent Mémoire, dans lequel je développe et j'établis les propositions qui viennent d'être énoncées. Je la supplie de me croire dévoué à en faire le démonstration partout où besoin sera dans l'intérêt de la science et de l'humanité. Pour le traitement des fièvres intermittentes et rémittentes, Paris n'est pas le siège le plus opportun en raison de sa position heureu- sement salubre; mais bien les pays marécageux, tels que la Sologne et l'Algérie surtout, à cause de la présence simultanée du choléra et des fièvres de mauvaise nature. Je suis prêt à me rendre aux lieux désignés par l'Aca- démie des Sciences pour acquérir une lumière plus vive sur les questions importantes que j'ai l'honneur de lui soumettre. » *5.. s ( 184 ) M. Deleau, à l'occasion d'une Note adressée en novembre i85o par M. Landouzj , rappelle un Mémoire qu'il avait lu à l'Académie en 1837, et dans lequel il avait déjà signalé la coexistence singulière d'une exaltation de la sensibilité de l'ouïe et d'une diminution de la sensibilité des nerfs faciaux. M. Deleau se représentait aussi les deux phénomènes comme liés par la relation de cause et d'effet; mais, pour lui, la paralysie du nerf facial était une conséquence de l'affection de l'organe de l'ouïe, tandis que pour M. Landouzy ce serait exactement l'inverse qui aurait lieu. La Note dans laquelle M. Deleau développe les raisons qui le font per- sister dans sa première opinion est renvoyée à l'examen de la Commission chargée de se prononcer sur la communication de M. Landouzy. médecine. — De la gastro-entérite varioleuse avant et depuis la découverte de la vaccine ; par M. Bayabd. (Commission précédemment nommée.) L'auteur, dans cette nouvelle Note, présente une série de propositions se rattachant toutes plus ou moins directement à cette idée déjà soutenue par lui dans ses précédentes communications, que la maladie désignée sou le nom de fièvre typhoïde n'est qu'une variole interne attaquant les indi- vidus que la vaccine a préservés, dans leur jeune âge, de la variole avec éruption externe. De ces douze nouvelles propositions, nous nous conten- terons de reproduire les deux suivantes : 1 « XL La variole confluente et la fièvre typhoïde ne sont, très-probable- ment, qu'une seule et même maladie, externe dans un cas, interne dans l'autre, produite par la combinaison du typhus et de la variole. » XII. L'inoculation du virus varioleux dans l'enfance préserve le sujet inoculé des complications, souvent mortelles, dues à la combinaison de la variole avec les causes morbides intercurrentes. » M. Girault envoie le duplicata d'un Mémoire qu'il avait adressé en mars 1848, mais qui n'est jamais parvenu au secrétariat de l'Académie. Ce Mémoire est intitulé : Théorie nouvelle des phénomènes électriques, et application à différents phénomènes non expliqués jusqu'à ce jour. (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet.) M. Van Honsebrouck adresse, d'Anvers, un Mémoire ayant pour titre : Des causes probables qui ont amené le déluge, et de l'origine des habitants qui se sont succédé sur la terre. (Commissaires, MM. Cordier, Élie de Beaumont, Milne-Edwards.) ( >85 ) M. Gros soumet au jugement de l'Académie les résultats de ses nou- velles recherches concernant Vorigine et les transformations des Infusoires. Cette Note est renvoyée à la Commission qui avait été chargée d'exami- ner des communications précédentes de l'auteur sur le même sujet. M. Oppert prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commis- sion qui avait été chargée de se prononcer sur une Note, présentée par lui, concernant une chaîne métrique d 'arpentage de son invention. (Commission précédemment nommée. ) M. Chevreul est remplacé, sur sa demande, dans la Commission chargée de faire un Rapport sur les communications de M. Grange, concernant les rapports entre certaines constitutions géologiques du sol et l'existence du goitre chez les habitants de ce pays. M. Boussingault occupera , dans cette Commission , la plafce laissée vacante par M. Chevreul. MM. Elie de Beaumont et Cordier sont désignés pour faire partie de la Commission chargée d'examiner un travail de M. de la Fosse, Commission devenue incomplète par le décès de M. Beudant. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, un exemplaire d'un Rapport fait au Président de la République sur le gouver- nement et l'administration des tribus arabes de l'Algérie. {Voir au Bulletin bibliographique. ) Deux autres exemplaires sont destinés à MM. les Secrétaires perpétuels. tératologie. — Sur un monstre double monomphalien de provenance ovine, formant un nouveau genre nommé Hémitropage; par M. Eudes Deslongchamps. (Extrait par l'auteur. ) « Les deux Agneaux, situés parallèlement et regardant du même côté, sont soudés, par leurs côtés correspondants, depuis la base du col jusqu'au bassin inclusivement; les deux têtes sont libres, égales et bien conformées. Il n'y a que deux membres pour le train de devant, un pour chaque frère, ( >86) le droit pour le frère de droite, et réciproquement. Mais il y a quatre mem- bres égaux et bien conformés pour le train de derrière ; il y a aussi deux queues. » Les colonnes vertébrales des deux frères sont situées parallèlement et distantes l'une de l'autre de 3 à 4 centimètres; mais chacune d'elles, dans sa moitié postérieure seulement, ayant fait sur son axe un quart de révo- lution, l'une de gauche à droite, l'autre de droite à gauche, la soudure des deux troncs n'est plus en arrière ce qu'elle est en avant. Dans leur moitié antérieure, ces troncs sont soudés par leurs côtés, tandis qu'ils sont réunis par leurs faces abdominales dans leur moitié postérieure. Il est résulté de ce singulier mode de coalescence que les quatre membres postérieurs ont pu se développer, puisque leurs points d'insertion au bassin étaient libres; mais il en a été autrement pour les membres antérieurs : deux seulement (un pour chaque frère) ont pu se développer, les deux autres ayant été rendus impossibles par la confluence des régions où ils eussent dû s'attacher. » Ce genre de monstruosité a beaucoup de rapport avec celui que M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire a nommé Ectopage; mais, dans ce dernier genre, les deux jumeaux, soudés parallèlement et dans la direction de leurs axes longitudinaux, sont situés de telle sorte que la soudure est beaucoup plus étendue vers la région inférieure que vers la supérieure, que les co- lonnes vertébrales sont notablement écartées, et que la région des épaules est restée libre. D'où résulte, pour les Ectopages, la possibilité du développe- ment des quatre membres du train de devant ; seulement, les deux mem- bres les plus voisins sont rejetés vers le dos, et souvent soudés entre eux d'une manière plus ou moins complète. » zoologie. - Note sur onze espèces nouvelles de Trochilidées ; par M. Jules Bourcier. « Ces onze espèces ont été recueillies, par l'auteur, dans la République de l'Equateur, durant le séjour qu'il y a fait, en 1849 et i85o, comme Consul général. » Trochilus Bougueri. Crâne déprimé. Bec noir, robuste et droit, roux à sa base. Corps vert bronzé, le dessous bleu brillant; ailes brunes; queue noire et blanche; pattes noires, dénudées. » Habite les grands bois (régions chaudes) de Nanégan. » Tr. Godini. Crâne arrondi. Bec noir et droit. Corps vert doré très- ( i87) brillant, tache gutturale bleue; ailes brunes; queue fourchue, noire, sous- caudales bleues ; pattes noires, avec duvet blanc. » Habite les ravins de la vallée de Guayabamba. » Tr. Condamini. Crâne très-déprimé. Bec noir, fortement arqué. Corps bronzé et flammé de fauve dessous; ailes brunes; queue terminée en pointe, verte et jaune-nankin ; pattes blanches, dénudées. » Habite les environs d'Archidona (région tempérée), versant oriental des Cordillères de l'Equateur. » Tr. Yaruqui. Crâne plat. Bec long; mandibule supérieure noire, l'in- férieure rouge. Corps vert sombre; ailes brunes; queue ovale, noir-bleue, sous-caudales blanches; pattes blanches et dénudées. » Habite les bois très-chauds des environs d'Yaruqui. » Tr. Pichincha. Crâne plat. Bec noir, arqué; tête d'un beau violet bril- lant. Corps vert glauque, dessous blanc, noir au milieu ; ailes brunes ; queue égale, verte et blanche; pattes empluméeset noires. » Habite (près des neiges) sur le volcan du Pichincha. Vit sur le Chuqui- riaga. » Tr. Stanleyi. Crâne arrondi. Bec noir, très-court. Corps noir-fuligineux; dos bleu; gorge verte, terminée par des pi urnes lancéolées lilas; pattes noires ; queue fourchue, noir- vert, duvets blancs à la région anale. » Habite les régions froides du Pichincha et Cotopoxi. » Tr. Benjamini. Crâne arrondi. Bec noir, droit. Corps vert; gorge verte brillante ; hausse-col violet ; ailes violacées ; queue cordiforme, bronzée et blanche au milieu; pattes noires. » Habite les régions chaudes des environs de Gualea. » Tr. Jardini. Crâne plat. Bec noir; tête violette; nuque noire. Corps vert resplendissant, dessous violet; ailes brunes, rousses en dessous; queue égale, blanche; pattes noires, emplumées. » Habite (les régions chaudes des grands bois) aux environs de Nanégan. » Tr. Villaviscensio. Crâne arrondi. Bec noir, droit. Corps vert brillant ( plus éclatant sur la tête), dessous gris-cendré; ailes brunes; queue arron- die, verte et bleue ; pattes (dénudées) blanches. » Habite les bois des environs du Napo. » Tr. Jamersoni. Crâne déprimé. Bec noir, droit; front vert brillant. Corps vert, parties inférieures plus brillantes; plaque gutturale bleue; ailes brunes; gueue fourchue, noir -bleue; pattes noires, dénudées. » Habite la vallée chaude de Calacoli. » Tr. Duchassaini. Crâne arrondi. Bec droit, noir, dessous blanc. Corps ( '88) vert; gorge bleue; ailes brunes; queue noire, bronzée au centre; pattes noires, dénudées. » Habite les bois entre la Gorgone et Panama. » « M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, en présentant cette Note, met sous les yeux de l'Académie les trois premières espèces, dédiées par l'auteur à i;i mémoire des trois astronomes envoyés par l'Académie des Sciences, il y a un siècle, dans l'Amérique équatoriale, Bouguer, La Condamine et Godin . » Outre ces onze espèces, M. Bourcier en a rapporté quarante-trois autres, déjà décrites, mais pour la plupart fort rares. » Trois de ces espèces vivent dans les régions neigeuses, et ne sont pas moins remarquables que les autres par l'éclat de leur plumage. » Tous ces Trochilidés doivent être décrits avec détail et figurés dans l'ouvrage étendu que M. Bourcier prépare depuis longtemps sur les Oiseaux- Mouches et les genres voisins. » zoologie. — Sur la viviparité de deux Sauriens , le Gongyle ocellé et le Seps chalcide. (Extrait d'une Lettre de M. Guyon à M. le Président de l'académie.) « M. Dugès a fait part, depuis plusieurs mois, à la Société de Biologie, de quelques observations qui établissent la presque viviparité de certaines Couleuvres, notamment de la Couleuvre lisse de Fontainebleau, Coluher austriacus. C'est ce que je lis aujourd'hui seulement (i5 janvier), dans le compte rendu des séances de la Société de Biologie, pour le mois d'août dernier. Les observations de M. Dugès m'engagent, Monsieur le Président, à vous prier de faire connaître à l'Académie que, depuis trois ans et plus, j'ai constaté la viviparité d'un petit Saurien, le Gongyle ocellé. Je n'ai pas cru devoir, à cette époque, porter mon observation à la connaissance de l'Aca- démie; je me suis borné à la faire connaître à notre savant erpétologiste, M. le professeur Duméril, en lui soumettant les pièces anatomiques qui la démontraient. Depuis, MM. Duméril père et fils ont été témoins, eux- mêmes, de la viviparité du petit Saurien ci-dessus désigné. » La viviparité du Gongyle ocellé s'étend probablement à d'autres es- pèces du même genre, et peut-être aussi à des genres voisins. Toujours est-il qu'elle existe également chez le Seps chalcide (Ch. Bonaparte), ainsi que je l'ai constaté depuis mon observation sur le Gongyle ocellé. J'ai sous la main, dans ce moment, plusieurs individus de cette espèce, avec des petits dans les oviductes, et je vais prendre des dispositions pour que l'un ( i89 ) d'eux suive de près, s'il ne l'accompagne pas, la communication que j'ai l'honneur de vous faire aujourd'hui. » \jk Seps chalcide, annoncé par M. Guyon, est en effet arrivé, et a été mis sous les yeux de l'Académie. astronomie. — Observations des petites planètes, jaites au cercle méridien de l'Observatoire de Markree; par M. Graham (Communiquées par M. Le Verrier). Victoria . Observation — Calcul. N« )mbre A S de fils. M. 3 >85o. Sept. 17 ,620081 h m s 23.4l-24,62 0 1 11 -+- i3.3i . 1 1 ,0 5 — 0,l5 + 1,9 21 ,506906 23.38. 9,3g 12.52.21 ,3 3 - 0,48 H- a, 2 23,5oo352 23.36.34,70 12. 3i -47>8 5 — 0,46 - ',7 24,497087 23.35.48,4i 1 2 . 2 1 . 20 , 1 5 0,32 — 1,2 Oct. i,4745i3 23.3o.48,6o 11. 5.14,7 3 — o,56 — 0,9 Dec 7,304379 23.49.17,79 4.39. 2,7 5 -+- °>29 -+- 6,0 13,292639 23 . 56 . 0,01 4.49.39,6 5 4- o,4i ■+■ 7,5 21 ,277517 0. 5.42,5i 5. 12. 32,0 5 -+- o,5i + 5,9 » Ces observations sont corrigées de la parallaxe : elles sont comparées avec l'éphéméride donnée par M. Villarceau dans les Comptes rendus, tome XXXI, page 68 1 . Flore. h m s o 1 a * . n i85o. Oct. 9,4794«i o- 9. 25, 36 — 11. 5i. 55,4 5 — 2,94 —16,4 » Observation corrigée de la parallaxe et comparée avec le Nautical Almanack. Égérie. hmi ° 1 0 s n i85i. Janv. 13,281945 1.42.46,91 + i3.47- 3'9 5 ~ ' '°5 ~" °'2 » Observation corrigée de la parallaxe et comparée avec l'éphéméride de Rùmker. (Ast. soc. not., n° 2, page 34.) Métis. h m • o 1 n I " g i85o. Dec. 11,706193 9.58.22,72 + i8.55. i5,o 5 — o,o3 0,0 i85i . Janv. 8,64o8i5 10. i.i5,34 20.43.24,1 5 + 0,06 0,0 17,613244 g.56.3i ,85 21.42.44,6 1 + 0,18 ■+■ 2,4 24,590220 9.5110,86 22.32.10,6 4 4- 0,06 -t- 3,i C. H., i85i, i«r Stmeitre. (T. XXXII, M" C.) 20 ( l9° ) » Ces observations sont corrigées de la parallaxe et comparées avec les derniers éléments donnés par M. Graham, éléments que nous reprodui- sons ici et qui sont rapportés à l'époque et à l'équinoxe moyen de 1848, Mai 0,0 : m = i44- •9-41 *25 n — Q = 2.33.24,33 Q = 68.27.46,76 i= 5.35.48,o3 tf> = 7. 3.27,32 P" = 962,6884 » M. Ch. Littrow, que les circonstances avaient privé de son observa- toire (Vienne), en est heureusement de nouveau en possession. Il y a fait, dès le mois de Novembre dernier, les observations suivantes d'Égérie : Temps moyen Nombre de de Vienne. * S Comp. h m s fa m s i85o. Nov 21 8.42.0,3 1.43.29,62 6 » Lunetteéquat. 21 9. 21. o,5 "... + 8°4o'53",8 3 \ *B.A.C537 a3 9.32.9,2 1.41.56,92 -t- 8. 4722, 7 Cercle méridien. épidémie. — Sur la prétendue apparition du choléra à Bogota. (Extrait d'une Lettre de AI. Levi adressée à M. Boussingault.) « Je suis arrivé récemment de la campagne, où j'étais resté pendant quel- que temps afin de rétablir un peu ma santé, et je viens de lire dans les Comp- tes rendus des séances de l'Académie des Sciences , n° 3 ( 1 5 juillet i85o), le passage d'une Lettre que M. Wisse vous avait adressée de Quito sur les ravages exercés par le choléra dans la ville de Bogota. Je crois de mon de- voir de rectifier la Lettre de M. Wisse, qui, probablement, aura été induit en erreur par quelques journaux de Quito. » Pour rétablir la vérité dans toute sa simplicité, je crois devoir vous don- ner une petite relation du passage du choléra dans la Nouvelle-Grenade depuis qu'on a eu le malheur d'apprendre son apparition dans le pays. » Le choléra fit son apparition à Panama, au mois de février 1849; de là il passa àChagres, à Cartagena, à Santa Marta, à Baranquilla, à Monpox, à Ocaiia, à Naré, à Honda, et enfin à Ambalema, où il s'est arrêté. Ainsi le choléra s'est introduit dans la Nouvelle-Grenade en suivant le cours de la Magdalena ; cela n'a rien de particulier et l'on devrait s'y attendre d'après ce ( '9' ) que l'on connaît déjà relativement à la marche de cette épidémie. Il n'a pas été à Rio-Hacha; ainsi, de Cartagena et de Santa Marta, il a suivi les deux rives de la Magdalena et il s'est arrêté à Ambalema; il est positif qu'il n'a point été à Neyva, ni à Popayan, ni à Mariquita, ni à Bogota, ni dans au- cune partie de l'intérieur de la Nouvelle-Grenade, à l'exception des villes et villages situés sur la rivière de la Magdalena, depuis son embouchure jusqu'à Ambalema. Telle est la marche qu'a suivie le choléra dans ce pays ; c'est principalement les pauvres, les hommes de couleur et les noirs, qui ont été attaqués par l'épidémie. On ne connaît en tout que deux ou trois blancs de la classe aisée qui sont morts du choléra. » Dans une de mes lettres antérieures je vous exprimais mes espérances, relativement à la capitale de la Nouvelle-Grenade. Bien qu'à Bogota on eût une peur terrible, et que tout le monde pensât que la ville n'échapperait point à cette affreuse maladie : beaucoup de personnes, aux mois de mars, avril et mai de cette année, croyaient fixement que le choléra était réelle- ment dans la capitale. J'étais seul, avec le docteur Cheyne, à soutenir le contraire. A cette époque, c'était presque de la témérité de parler contre l'opinion générale; mais aujourd'hui tout le monde est revenu à mon opi- nion. On sait maintenant, d'une manière positive, que pendant les trois semaines où l'on disait surtout que le choléra régnait à Bogota, il n'est mort en tout que treize individus (tous de la classe pauvre, et presque tous des hommes de couleur), mais ces individus ne sont point morts du cho- léra : deux sont morts empoisonnés, l'un par le plomb et l'autre par le cui- vre; les autres sont morts par dyssenteries et par la raison qu'il était presque impossible qu'il en fût autrement. Figurez-vous que pendant les premiers jours de la fureur du choléra, on cherchait partout des cas cholériques, et, ne trouvant pas ce que l'on cherchait, on prenait pour des cholériques ceux qui ne l'étaient point; on les transportait par la force à l'hôpital de San Juan deDios; on faisait des publications partout, que tel jour il était entré tant de malades et tel autre jour un nombre encore plus considérable. » L'espérance que javais et que j'ai encore que le choléra ne viendrait point à Bogota, est fondée en partie sur la hauteur à laquelle nous sommes, mais principalement sur la constance de la température qui, comme vous le savez, ne varie que fort peu pendant toute l'année. » M. Philippo Zabatti écrit de Castel-Novo ne' Monti (duché de Modène), que, dans les environs de cette ville, il existe une colline remarquable par- le nombre, la variété et la conservation des coquilles fossiles que l'on y 26.. ( i92 ) trouve. Feu M. L. Pilla, qui avait visité cette localité, la représentait comme le plus curieux gisement de fossiles qu'il connût. M. Zabatti pense qu'il pourrait être intéressant d'avoir, dans un grand centre d'enseignement comme Paris^ une collection complète de ces fossiles, et offre de se charger d'en former une. Cette Lettre sera renvoyée à l'Administration du Muséum d'Histoire natu- relle, qui, si elle juge utile d'augmenter ses collections de celle que pro- pose de former M. Zabatti, se mettra aisément en correspondance avec lui. M. Baylet, médecin, près d'entreprendre un voyage dans les anciennes colonies espagnoles de l'Amérique tropicale, se met à la disposition de l'Académie et lui demande des instructions. Cette Lettre est renvoyée à une Commission composée de MM. Serres, Élie de Beaumont et Andral, qui feront savoir à l'Académie s'il leur semble convenable de recommander à M. Baylet quelques recherches spéciales, outre celles déjà indiquées dans les diverses instructions rédigées par l'Aca- démie pour des voyages dans les régions tropicales du nouveau Monde. M. Cessac écrit relativement à deux Notes qu'il avait précédemment adressées concernant la découverte faite par lui de plusieurs nouveaux gise- ments de marbres propres à être employés à la décoration des édifices. L'Académie accepte le dépôt de deux paquets cachetés présentés Par M. Grange ; Par MM. Mène et Pernot. La séance est levée à 5 heures un quart. F. ( 193) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 3 février 1 85 r , les ouvrages dont voici les titres : Recueil de Mémoires de médecine, de chirurgie et de pharmacie militaires, rédigé sous la surveillance du conseil de santé; par MM. Jacob, Marchai, (de Calvi) et Boudin ; publié par ordre du Ministre de la Guerre; ie série; tomes I à Y ; in-8°. Notice sur M. Gay-Lussac, lue à la Société d'agriculture, commerce, sciences et arts du département de la Marne, dans la séance du 1 6 juin et dans la séance publique du 4 septembre i85o; parM. Ant. Gardeur LEBRUN.Chalons, i85o; brochure in-8°. Essai sur la nature et l'origine des différentes espèces de brouillards secs; par M. Ch. Martins. (Extrait de X Annuaire météorologique de la France, année i85o.) Broch. in-8°. Notice sur l'épidémie de choléra-morbus qui a ravagé le département du Puy- de-Dôme en i83g, adressée à M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce , par MM. V. Nivet et H. AguilhON. Paris, i85i ; brochure in-8°. Histoire statistique du choléra-morbus dans le XIe arrondissement de Paris pendant l'épidémie de 1849; Par ^- E.-A. DUCHESNE. Paris, i85i; auto- graphie in-8°. Courte réfutation du long Rapport de la Commission des brevets belges. Fleurus, i85i ; broch. in-8°. Sur la théorie de la combinaison des observations; par M. W.-J. Donkin, professeur d'astronomie à l'université d'Oxford. (Extrait du Journal de Ma- thématiques pures et appliquées ; tome XV, i85o.) Broch. in-4°- Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Ecoles Po- lytechnique et Normale; rédigé par MM. TERQUEM et GeroNO; janvier i85i ; in -8°. Journal des Connaissances médico- chirurgicales , publié par M. le docteur A. Martin-LaOZER; n° 3; Ier février i85 1 ; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie , de Toxicologie; n° a; fé- vrier i85i; in-8°. ( '94) Bulletin de l'Académie nationale de Médecine; tome XVI; n° 8; 3i jan- vier i85i ; in-8°. Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique; année i85o-i85i ; nos i et 2 ; in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; décembre i85o; 4e série; n° 6o ; in-8°. Conspectus generum avium. Auctore Carolo-Luciano Bonaparte; sectio secunda; in- 8°. On the trichoglossine... Sur le genre Eos , genre trichoglosse de Perroquets, avec la description d'une nouvelle espèce; par M. Charles-Lucien, prince Bonaparte, Membre des principales Académies d'Europe et d'Amérique. (Extrait des Comptes rendus de la Société zoologique de Londres.) Broch. in-8°. The planetary... Le Système planétaire, son ordre et sa structure physique; par M. J.-P. Nichol. Londres, i85o; i vol. in-8°. Royal astronomical... Société royale astronomique de Londres; vol. XI; n° 2; i3 décembre i85o; in-8°. Pharmaceutical . . . Journal pharmaceutique ; vol. X; n° 7. Kosmos. . . Cosmos, essai d'une description physique du monde; par M. AL. de Humroldt ; tome III, ire partie. Stuttgart, i85o; in-8°. Monatsbericht... Comptes rendus mensuels des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse; août et septembre i85o; in-8°. The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 168; Ier février i85i ; in-4°. Le Magasin pittoresque, 19e année; janvier i85i ; in-8°. Gazette médicale de Paris; n° 5. Gazette des Hôpitaux; n°* 1 1 à i3. Le Moniteur agricole ; 4e année ; n° 12. L'Abeille médicale; n° 2. Béforme agricole; n° 28; décembre i85o. L'Académie a reçu, dans la séance du 10 février i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de C Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 5; in-4°. ( 195 ) Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Sciences de l'Institut national; tome XI; in-4°. Rapport adressé à M. le Président de la République par le Ministre de la Guerre, sur le gouvernement et l'administration des tribus arabes de l'Algérie. Paris, i85 1 ; brochure in-8°. Histoire des progrès de la géologie de i834 à 1849; par M. A. d'Archiac ; publiée par la Société géologique de France, sous les auspices de M. le Ministre de l'Instruction publique; tome III. Paris, i85o; i vol. in- 8°. Mémoires pour servir à l'histoire anatomique et physiologique de la phona- tion; parM. L.-A. SiïGOND. Paris, 1849; t»rocn- "1-8°. (Extraits des Archives générales de Médecine.) Etudes sur la trigonométrie sphérique, suivies de nouvelles tables trigonomé- triques; par M. Alphonse Heegmann. Lille, i85i; 1 vol. in-8°. Détermination de la figure connue sous le nom of Ascia, que l'on voit sculptée sur des tombeaux anciens ; exameji de la cause pour laquelle on l'y trouve repré- sentée quelquefois ; par M. H. Ripault. Dijon, 1 85 1 ; broch. in-8°. Fragment clinique sur l'emploi de iiodure de potassium dans le traitement du rhumatisme chronique; par M. le Dr A. Massart. Gand, 1849. (Extrait des Annales de la Société de Médecine de Gand.) Cet opuscule est adressé pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie de l'année 1 85 1 . Solution du problème de la quadrature du cercle; par MM. Michel Mila- dowski et Antoine Izbigki, son collaborateur; broch. in-4°. Annales de la Société centrale d'Horticulture de France; volume XLH; janvier 1 85 1 ; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; 18e année ; tome IV ; n° 7 ; 5 février i85i ; in-8°. L' Agriculteur praticien, sous la direction de MM. F. Malepeyre, Gustave Heuzé et Bossin; n° i3t; février i85i; in-8°. Revue thérapeutique, journal de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie pratiques; par MM. les D" Fuster et Alquié; 2e année; n° 2 ; 3o jan- vier i85i ; in-8°. Natural history... Histoire naturelle de New- York; partie 5e: Agriculture; par M. E. Emmons. — Partie 6e : Paléontologie; vol. Ier; par M. James Hall; 2 vol. in-4°. (Ces deux volumes sont transmis par M. Vatemare. ) Reflections... Réflexions sur l'organisation ou suggestion pour l'établissement ( '96 ) d'une théorie atomique organique; par M. Heniu Freke. Dublin, 1 848 ; in-8°. (Cet ouvrage, auquel est jointe une analyse manuscrite faite par l'auteur, est renvoyé à l'examen de M. Magendie, qui est invité à en faire l'objet d'un Rapport verbal.) The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 169. Die Fortschritte . . Progrès de la physique, publication de la Société de Phy- sique de Berlin; 3e année; volume rédigé par M. G. Karsten ; 2e partie, con- tenant l'électricité et la météorologie. Berlin, i85o; 1 vol. in-8°. Monatsbericht... Comptes rendus mensuels des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse; novembre et décembre i85o; in-8°. Nachrichten... Nouvelles de i Université et de l'Académie royale des Sciences de Gôttingue; n° 3 ; 27 janvier i85i ; in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques; n°9 7 46 et 747- Intorno... Recherches sur quelques questions de physiologie générale; par M. C. Studiati, chef des travaux zootomiques de l'Université de Pise. Pise, i85o; broch. in-4°. (M. Flourens est invité à faire un Rapport verbal sur cet ouvrage. ) Bulletin médical et pharmacologique de Montpellier ; 1 " année ; nos 6 et 7 . Gazette médicale de Paris; n° 6. Gazette des Hôpitaux ; n°* i4 à 16. Le Moniteur agricole; 4e année; n° i3. L'Abeille médicale; n° 3. v COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 FÉVRIER 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet l'ampliation d'un décret da Président de la République, qui approuve la nomination de M. Coste à la place devenue vacante dans la Section d'Anatomie et de Zoologie, par le décès de M. de Blainville. Sur l'invitation de M. le Président, M. Coste prend place parmi ses confrères. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. mécanique. — Suite de la Note sur le mouvement du pendule simple en ayant égard à la révolution diurne de la terre; par M. Binet. « 1. Les équations différentielles du mouvement relatif d'un pendule simple d'une longueur r, en ayant égard à la rotation diurne de la terre, résultent soit des formules de Laplace, établies dans le quatrième volume de la Mécanique céleste, soit de celles que Poisson a données dans le Journal de l'Ecole Polytechnique, 26e cahier; je vais rapporter ces for- mules en me servant, à peu près, de la notation de Poisson : n sera la vitesse angulaire de la terre de l'occident vers l'orient; -y la latitude géographique du point de suspension du pendule ; g la pesanteur terrestre combinée avec C. R., iP5i , 1" Semestre. ^ T. XXX11 , N° 7.) »7 d'x Nx 1F+ T~ dy dz m sin y . -*- -4- m cos 7 — ' dt ' dt d'y Njr _ dt' r a/isiny.jg, d'z Nz dx - m cos 7. — • ( 198) la force centrifuge locale provenant de la rotation de la terre ; les coordon- nées rectangulaires x, y, z auront leur origine au point de suspension ; l'axe positif des x est dirigé vers l'est, l'axe desj- vers le nord, et les z posi- tifs sont dirigés de haut en bas, dans le sens vertical de la chute des graves; N est la tension du fil du pendule simple, ou la pression normale que supporte la surface sphérique : cette force est dirigée vers l'origine des coordonnées, et elle forme avec les axes des angles qui ont -, —, - pour cosinus. En négligeant la résistance de l'air, les trois équations différentielles du mouvement du pendule seront (a) » Entre les coordonnées x, y, z, on a x2 + y2 + z2 = r2, d'où l'on tire les relations xdx+ydy -f-zcfe = o, xd2x -+- yd2 y + zd2z-i-(dx2-\-dyi + dz2) = o. En multipliant par dx, dy, dz les équations (a) et en les ajoutant, tous les termes affectés de N et de » se détruisent, et il reste simplement dxd'x -4- dyd'y -4- dzd'z , ^— - — sdz, dt' ° ' dont l'intégrale est dx' -4- dy1 ■+- dz1 -, -Jy, =*g(z-6-). On aura la pression N en multipliant par x, y, z les mêmes équa- tions différentielles et en les ajoutant; on remplacera dans la somme xd2 x -4- y d2 y -4- zd2z par — dx2 — dy2 — dz2, et il viendra dx' -4- dy' ■+- dz' . xdy — r dx xdz — zdx Nr = gzH £ hansmy -~— -+- 2«cos7 - On substitue la valeur ig(z — c), au carré de la vitesse, et il vient _.,. 0 . xdy — y dx xdz — zdx Nr = 5gz — igc + m sin-y . 1- mcosy ( '99 ) La vitesse angulaire de la terre, représentée par le coefficient n dans ces formules, est une très-petite fraction, savoir n = ôgT— ' si 1 on prend la se- conde sidérale pour unité de temps, et alors n — 1 5" de degré ; et quand on prend la seconde de temps moyen solaire n = gg-gô = -5 — 3 = ' 5", 3g, ce qui surpasse un peu la première valeur, rapportée à une autre unité de temps. Tous les termes multipliés par n peuvent être assimilés à des forces pertur- batrices du mouvement déterminé par les mêmes équations où l'on aurait posé n = o : ce seraient alors les équations du pendule conique dont on a les intégrales générales qui renferment quatre paramètres arbitraires; pour avoir égard aux termes multipliés par n, selon la méthode connue de la va- riation des constantes arbitraires, on rendra variables les quatre para- mètres; et leurs différentielles étant obtenues pourront être intégrées par approximation. » Notre objet actuel permet de simplifier cette recherche, parce que nous pouvons nous borner à considérer les petites digressions ou oscilla- tions d'un pendide autour de sa position d'équilibre, ou autour de la verti- cale; sa distance p = \/x2 -h y2 à l'axe des z doit demeurer une petite quantité, ainsi que les vitesses ---■> -jp ■—': elles seront traitées comme des quantités du premier ordre. » On a z = y/^-x>-jr> = Vr1 - p2 = r-fr-£- etc.; ainsi, voulant négliger les p* dans z, on aura dz p dp dt r dt En remplaçant z par cette valeur dans la dernière des formules (a), on aura r d(pdp) dx-\ ( p' \ où 1 + -£- remplace le facteur - ; dans la première approximation, on peut négliger le terme a n cos Y • -r 1 ainsi que les termes en p et ■£ qui demeurent du second ordre : on y aura égard si on le veut dans une approximation ultérieure. La valeur N sera ainsi réduite à N = g- Pour abréger, nous po- a7ï. ( aoo ) N a serons - = - = h2, et les deux premières équations (a) deviendront d'x ,, dy dz — — \- h2 x = ansin7.T + 2ncos7-ri dt* ' at 'ai d'y ; , dx -f- -+- h2 y = — îKsmy.-r- dt> J- ' dt le terme aracosy.-^ = — zncosy.t— doit être rejeté dans l'approxima- tion suivante, étant de l'ordre déjà négligé dans le premier membre où N est remplacé par rh2. Les équations deviennent donc, en posant n sin y = k, » On satisfait à ces équations linéaires par les valeurs x = p cos [fLt -ht), j = p sin (pt + i), y? et £ étant deux constantes arbitraires, et p une quantité constante qui va être déterminée. La substitution dans l'une ou l'autre des équations (a) donne la même formule, savoir p(h2 — p2) sin (pt + s) = 2 kppsin(pt + e); après avoir divisé par psin(pt -+- e), cela se réduit à A2 — p2 = *kp. On obtiendra fi en résolvant l'équation f*2 + ikp — h2 = o; ses racines jn et pt sont de signes contraires, savoir, p. = — À + \Jh*-hk2, p, = -k- yjh2 + k2. On remarquera que k2 = ra2 sin2 7 est une quantité négligeable relativement à h2 = ^, parce que n = -= — 5 ; et nous prendrons p = h — k, |U, = — h — k. On satisfait évidemment aux mêmes équations [a') par les valeurs j: = pK cos(p,t~h =,), j=/>, sin (|M+ O; ( 2G1 ) or, les équations différentielles étant linéaires, l'on sait que les expressions générales des variables x ety se composent de la somme des valeurs parti- culières, ainsi l'on a X=pcos(pt ■+- s)-t- picos(p,i < + ê,), y=psin(p.t •+- s) -+- ptsin(pt t -4-e,). L'instant à partir duquel on compte le temps étant arbitraire, on pourra rendre égales les constantes arbitraires e = é, ; la constante ainsi supprimée sera comprise dans la variable t : les deux autres constantes p, p, , quoique arbitraires, doivent cependant être telles que x et y demeurent de petites quantités, selon l'hypothèse. » Ajoutons les carrés des coordonnées X = p COS (pt + £)+/), COS (p, t -t- s), y = p sin (p.t ■+■ s) -f- pK sin (p., t -+- s); cela donne, pour pa= x2 -h y2, p2 = p2 -+- p\ -+- ipp, cos (2 ht), parce que cos(pt — p., t) = cos(aht). Cette valeur revient à P2 = (P + P* Y cos*(ht) H- (p - Pi)* sin2 (ht) ; et, en posant P + Pi=P<, P-P<=P*, on aura p2 = p? cos2 (^) + ^ sin2 (A<). Ainsi la valeur de p2 est nécessairement comprise entre p2 et p2, et en sup- posant que p, soit supérieur à p2, on aura constamment P<> P >rV Par conséquent, il suffit que la constante — soit une petite quantité pour que ces résultats soient conformes à l'hypothèse des petites oscillations. 2. On voit qu'après chaque durée n It la distance p reprend périodiquement sa valeur, mais il n'en est pas tout à fait ainsi de x et y : ces coordonnées éprouvent de petites altérations dont nous allons reconnaître les effets. Substituons dans x et y pour p et ju, ( aoa ) les quantités A — h , — A — A; elles deviennent x = pcos(ht -f- e — Ai) + p, cos (Ai — z -+- Ai), _/ = p%m (ht -h £ — Ai) — p, sin (Ai — £ + Ai); on bien x = cos ht [/>-+- />, cos (e — Ai)] — sin Ai [p — pt sin(£ — Ai)] , y = sin Ai \ p — p{ cos (g — kt)] -f- cos Ai \ p + p, sin (g — Ai)] ; or p -+- /»! = p,, /> — />, = jS2; on a donc .r = p, cos Ai cos (e — kt) — pa sin Ai sin (e — Ai), j^ = p2sin Ai cos (e — Ai) -H p, cos Ai sin (e — /fi), d'où l'on tire p, cos Ai = .rcos(£ — Ai) + j-sin (e — Ai), p2sin Ai = — .r sin (s — Ai) -+-j-cos(e — Ai). » Pour interpréter plus clairement ces expressions, nous concevrons le pendule simple (ou l'extrémité du rayon sphérique) comme projeté sur le plan tangent horizontal, inférieur à la sphère décrite avec le rayon r; nous nommerons P cette projection mobile à l'égard de deux axes des x et y parallèles à ceux qui passaient par le point de suspension; le point mobile ne s'écartant du plan tangent inférieur que d'une quantité du second ordre, est dans toutes ses situations extrêmement voisin de sa nouvelle projection : suivre des yeux cette projection est presque suivre le pendule lui-même. » Soit v l'azimut de la projection horizontale P mesurée de Y est vers le nord, c'est-à-dire dans le sens de circulation des x positifs aux y positifs ; en sorte que x = p . cos v, y = p . sin v ; par les valeurs précédentes, on aura p2sin (ht) = p[sin vcos (e — Ai) — cos v sin (e — kt)], ou bien p2 sin (Ai) = p sin (v — i -f- kt), et semblablement p(cos(ht) = p cos(v — e -+- Ai). ( ao3 ) Soit encore | = |3COs(i> — s-f- kt), y = psin(f — î + kt); on voit que £ est la projection du point P sur une droite qui comprendra l'angle e — kt avec l'axe des x, car elle forme alors l'angle v — s -+- kt avec p ; y sera la perpendiculaire abaissée de P sur cette même droite; et £ et y sont deux coordonnées rectangulaires rapportées à des axes qui forment avec les x positifs les angles s — kt, — h s — kt ; l'axe des £ est donc une droite mobile. Cela posé, on a 2 et en ajoutant les carrés de ces valeurs, sin ( ht) = -■> cos(ht) ■=■ - •> 1 = ^ + ^; P» P. ainsi les coordonnées u et S, appartiennent à une ellipse dont les axes i p , et ap2 sont constants; mais le grand axe de cette ellipse est uniformément mobile autour de son centre. La valeur de l'angle azimuthal x% = £ — kt prouve que le sens du mouvement est rétrograde du nord vers l'est, la vi- tesse angulaire constante -ri étant Ar=«sin-y, où y est la latitude. Cette vitesse est nulle quand la station est à l'équateur où y = o; elle serait n = -, pour une station polaire. Quand on pose n = o, selon l'hypothèse ordinaire où l'on néglige la rotation de la terre, la projection devient l'ellipse invariable indiquée par M. Pouillet, dans le cas des petites oscillations du pendule simple. . » La durée d'une oscillation étant n\ /-» la déviation de l'axe de l'el- V s _ lipse est, pendant ce temps, de »siny.7ri/-; quantité extrêmement pe- tite, mais qui, se reproduisant dans le même sens à chaque oscillation, devient promptement sensible et appréciable. » La vitesse angulaire du plan oscillatoire autour de la verticale est k = n sin y ; il convient de remarquer qu'elle est précisément égale en gran- deur, et de direction contraire à une composante de la vitesse de rota- tion de la terre n décomposée en deux vitesses angulaires : l'une aurait pour axe de rotation la verticale, et l'autre, la méridienne dirigée vers le ( 304 ) nord. Ces deux droites et une parallèle à l'axe de la terre passant par le point de suspension du pendule sont dans un même plan ; la parallèle à l'axe de la terre fait avec la méridienne, l'angle 7, et l'angle 900 — 7 avec la ver- ticale; d'après le théorème d'Euler sur les vitesses angulaires de rotation, la composante de n autour de la verticale est n sin 7, et la seconde compo- sante de n autour de la méridienne estncosy. Ainsi l'angle azimuthal s'ac- croît comme si la terre était entraînée autour de la verticale par la composante horizontale de sa vitesse angulaire, et que le plan oscillatoire fût entière- ment fixe, sans avoir égard à la seconde composante rc cos 7. Au pôle, cette dernière composante est nulle; la proposition est alors évidente et c'est le point de départ des considérations ingénieuses qui ont amené M. Foucault à son expérience. » On construit facilement les valeurs des coordonnées £ = p, cos (ht), v — p2 sin (ht), qui assignent la position du point P sur l'ellipse. » Soit O son centre, et OG la direction de l'axe 2/s(, formant avec l'axe des x l'angle 1 — kt; sur le grand axe ip, comme diamètre, on décrit un cercle, et l'on trace un rayon OP', formant avec OG l'angle GOP' = ht ; du point P' de la circonférence on abaisse une ordonnée P'G sur le grand axe; elle rencontre en P l'ellipse, et l'on a OG= pt cos(ht) = '£, GP = pt sin (ht) = v. Ainsi, p sera OP = VS' + v2; l'angle GOP = v - e 4- kt; et l'on a '% = tang (v — e -h kt) = & tang (ht). » Cette construction est semblable à celle qui détermine la position de l'axe de la terre à l'égard de sa positiqn moyenne, dans la théorie de la nutation. » 5. Je rapporterai ici le procédé qui me conduisit d'abord au résultat principal, avant d'avoir développé une partie des calculs précédents. Les deux premières équations (a) sont d'x Nx dy dz — — | = 1 n sin 7 -~ -+- 2 n cos 7 — > dO r ' dt ' de d7y Nr dx — - H — ~ s= — %n sin 7 3- ; dt' r ' dt^ ( ao5 ï; on élimine N, et il vient : — . = — a h sin y [x dx + ydy) — incosy y dz. On peut effectuer l'intégration sur deux parties de cette formule, et l'on aura y— -y + yj.^» + ^.2^ _ . q _ zncosy fyd^ où G est une constante arbitraire. Mais taner i> = - donne dv = y~y x ', ° a: xJ -)- _r ' et l'équation précédente, divisée par pa = a-8 -+- y2, devient dv . G n cos 7 r , jt + k=?-—rfrdz- Cette équation admet des oscillations coniques ou planes, et d'amplitude quelconque. Au pôle, le dernier terme disparaît, à cause de cos y, et alors k = n; à une latitude y, le dernier terme contient l'intégrale Jydz, qui, étant multipliée par n, autorise à remplacer y et dz par les valeurs qui conviennent au pendule non troublé. Dans les petites oscillations, et d'après les valeurs précédentes (n° 2), on aura ydz — [p\ — pl)sin(zht)[pt sin ht cos g -+- j32 cos ht sine], dont l'intégrale sera périodique : après l'avoir divisée par p2, le terme res- tera périodique; il sera, d'ailleurs, d'un ordre inférieur aux autres termes de la même formule, et négligeable dans la première approximation ; la formule, ainsi réduite à dy , G lt + — p] cos5 ( ht) -4-p; sin2(Ar)' n'est que la différentielle de l'équation tang(i> — £ + kt) = - tang(fa), que d'autres combinaisons nous ont donnée depuis. Quand les oscillations sont planes, l'axe ip2 de l'ellipse mobile est nul, mais p, subsiste toujours, et l'on a v = s — kt, v étant l'azimut du plan d'oscillation. La formule montre ainsi que le plan a un mouvement rétrograde dont la vitesse con- stante est k = n sin y, c'est-à-dire que le plan tourne uniformément autour de la verticale du nord vers l'est, ou du sud vers l'ouest, conformément à la théorie de M. Foucault, que l'expérience a confirmée. » C. 11., l85l, l" Semestre. (T. XXXII, IN° 7.) *8 ( ao6 ) Remarques de M. Poinsot sur l'ingénieuse expérience imaginée par M. Léon Foucault pour rendre sensible le mouvement de rotation de la terre. « Je remarque d'abord que le phénomène dont il s'agit dans cette expé- rience ne dépend au fond, ni de la gravité, ni d'aucune autre force. Le mouvement qu'on observe dans le plan d'oscillation d'un pendule simple, et par lequel ce plan parait tourner autour de la verticale dans le même sens que les étoiles, et qui ferait ainsi un tour entier en vingt-quatre heures si l'on était au pôle, et ne fait de ce tour qu'une fraction marquée parle sinus de la latitude du lieu où l'on fait l'expérience ; ce mouvement, dis-je, est un phé- nomène purement géométrique, et dont l'explication doit être donnée par la simple géométrie, comme l'a fait M. Foucault, et non point par des prin- cipes de dynamique qui n'y entrent pour rien. » Le problème est de trouver sur la terre quelque objet ou quelque plan dont on puisse assurer qu'il demeure fixe dans l'espace absolu, ou du moins qu'il ne participe pas au mouvement de rotation que la terre pourrait avoir autour de la verticale du lieu de l'observateur. Car si l'on a un tel plan, et qu'on le voie tourner autour de la verticale dans un certain sens, il est manifeste que ce sera la terre elle-même qui tourne en sens contraire. » Toute la difficulté de la question est donc de se procurer, sur la terre, quelque plan qui jouisse de la propriété qu'on vient de dire. » M. Foucault prend dans cette vue le plan d'oscillation d'un pendule libre suspendu par un fil flexible; et en effet, il est assez clair que ce pendule, étant écarté de sa position d'équilibre, doit se mouvoir dans un plan vertical qui ne participe point à la rotation de la terre estimée autour de la verticale. Ce plan, par la rotation de la terre estimée autour de l'horizontale, peut bien changer de place, mais il ne change point d'orientation sur le globe. Ainsi le plan que M. Foucault a choisi remplit bien son objet, et, par les soins délicats qu'il a mis à la construction de son appareil, l'expérience a parfai- tement réussi. » Mais j'ai songé que ce plan d'oscillation d'un pendule pourrait être remplacé par un autre plus persistant, et qu'on pourrait observer aussi longtemps qu'on le voudrait sans toucher à l'appareil. Ce serait, par exemple, de considérer un ressort coudé dont les deux branches égales auraient été, plus ou moins, rapprochées l'une de l'autre, et liées ensemble, aux deux bouts, par un fil qui les maintiendrait dans cet état. ( a<>7 ) » Ce ressort ainsi plié serait, au sommet de l'angle, suspendu suivant la verticale, et on lui donnerait la plus grande liberté possible pour tourner sur cette verticale. Le corps étant dans cet état et en repos, je suppose qu'on vienne couper le fil qui retenait ensemble les deux branches; l'angle du ressort s'ouvre, et détermine un plan, qui ne peut tourner autour de la verticale qu'avec une vitesse angulaire v', plus petite que la vitesse v qu'il avait autour de la même ligne, quand les deux branches n'en formaient pour ainsi dire qu'une seule. » Et, en effet, par notre opération, la masse du corps n'est pas changée, mais son moment d'inertie a, relatif à la verticale, est augmenté et de- venu A ; et, comme le couple a . v qui l'animait dans l'état primitif, reste égal au couple k.v' qui l'anime actuellement, on a l'équation av = kv', d'où l'on tire v ' = % • v. Si donc la terre tourne sur la verticale avec la vi- A tesse v, notre plan nous paraîtra tourner en sens contraire avec une vitesse m — v — v' = v — ^ — De cette vitesse observée 2 , . . . , u, -+- «a -+-...+ w„ les valeurs correspondantes du résidu intégral w„ étant la somme des résidus relatifs à des points situés entre les contours des aires S„_,, S„; et si, pour des valeurs croissantes de n, l'intégrale cur- viligne S„) converge vers une limite fixe, alors, en nommant Q. le rapport de cette limite au produit ini, on verra les quantités u,, wa,..., u„ se réduire aux divers termes d'une série convergente dont û représentera la somme, en sorte qu'on aura (5) w, -+- ua H- Wg -i- ... = Q. » On déduit des équations (i), (3) et (5) une multitude de résultats im- portants, en assignant des formes déterminées soit à la fonctiony (z), soit au contour PQR. » Parmi les formes qu'on peut assigner au contour PQR, on doit remar- quer celle qu'on obtient quand on réduit ce contour à un polygone dont les côtés sont des droites ou des arcs de cercle. Dans plusieurs Mémoires, j'ai spécialement examiné ce qui arrive quand l'aire S se réduit soit à Un rectangle, soit a un cercle décrit de l'origine avec le rayon P. Dans cette dernière hypothèse, l'équation (3) donne (R) W (6) l (/(r)) = ait(P), (o) (-*) P étant une fonction de l'argument p déterminée par le système des for- mules (7) P = zf{z), (8) z = Re"', et 3\l (P) étant la moyenne isotropique de P déterminée par la formule (9) ^ {P) - £ H PdP » Si, pqur des valeurs croissantes de R, cette moyenne isotropique con- ( 2IO ) verge vers une limite fixe 0, l'équation (6) donnera (08) (*) (io) L (/(*)) = Û. (0) (-*) » Si l'on réduisait la surface S non plus au cercle décrit de l'origine avec le rayon R, mais à l'un des demi-cercles dans lesquels ce cercle est divisé par l'axe des x ou par l'axe des y, alors en désignant par p—p" M (P) p = p' la valeur moyenne de la fonction P de p, entre les limites p = pf, p = p", c'est-à-dire la valeur du rapport ÇP PdP «V on obtiendrait à la place de l'équation (6) les quatre formules <) («) =/ l (/(z))==i/'M>)-f-^ f* f(x)dx, ) (°) p = ° J-R , _\ p = — 7T J—R (I>) IO) (o) (*) (°) (0) (-*) (H) (=j («) ^ 3* » H) » Si, pour des valeurs croissantes de ff , les quatre valeurs moyennes de la fonction p correspondantes aux demi-circonférences qui s'appuient sur l'axe des x, ou sur l'axe des y, convergent vers des limites fixes; alors, en désignant par Qr, Q_r, Qx, û_x ces mêmes limites, on tirera des for- (an ) mules (i 1) \{m) (o) \(o) (-*) J-oo et des formules (12) c«> (I) L (/(.)) =£ûx -XÎ f{ij)djr, t/ — 30 (>4) « (-1) ... ('f ) / \ 1/— 00 <"> (1) » Au reste, on peut déduire les formules (12) des formules (11), et les formules (1 4) des formules (1 3), en remplaçant/^ z) par/'(iz). » Les formules (i3), appliquées à la détermination de l'intégrale X f(x)dx, fournissent les valeurs de plusieurs intégrales données par Euler, Laplace, etc., et d'une multitude d'autres. » Si l'on supposait la surface S comprise entre deux courbes, et ter- minée, i° par un contour extérieur PQR, 20 par un contour intérieur pqr, alors, en nommant S, la surface enveloppée par le contour extérieur PQR, et S0 la surface enveloppée par le contour intérieur pqr, on aurait évidem- ment S = S, — S0, et la somme des résidus de/(z), relatifs à des valeurs de z qui correspondraient à des points renfermés dans l'aire S, serait, eu égard à la (S ) (S ) formule (3), la différence entre les rapports i-^, i-^. Donc, en désignant cette somme de résidus par C, (/ (z) ) , on aurait (.5) lU{z)) = (lih^l 2irl ( 2I2 ) » Supposons, pour fixer les idées, la surface S comprise entre les circon- férences décrites de l'origine comme centre avec les rayons R et r0 > R, et posons (16) H^r0eP\ v = Re'>i, P0=uf(u), P = vf{v). Alors, à la place de la formule (6), on obtiendra la suivante : (,7) l {/(z)) = 3ÏL(P)-3ÏL(P0). ('•„; c-ij » Concevons maintenant que J'on attribue à la fonction f{z) des formes particulières, et supposons d'abord M = ^ t étant la coordonnée réelle ou imaginaire d'un certain point T. On aura, si le point T est extérieur à la surface S, (■8) twï=l%£' et, si le point T est intérieur à la surface S, (i9) £[/(*)) = £^M(0- Dans cette hypothèse, l'équation (17), jointe aux formules (16), donnera (R) <*J t Z V — t t — u (»o) 9(0= i ^+**HS+^- D'ailleurs, le module de t étant, par hypothèse, supérieur au module de u et inférieur au module de v, les deux rapports — — , — — - seront dévelop- pables, le premier suivant les puissances ascendantes nulle et positives de la variable t, le second suivant les puissances descendantes et négatives de la même variable. Donc, si

. fit) T, — T •(M) ^l=e n, T, T0 étant les sommes de deux séries convergentes ordonnées, la première suivant les puissances ascendantes et positives, la seconde suivant les puis- sances descendantes et négatives de t, et II .étant nn produit déterminé par- la formule wj ' »=(:-)" (S:r (S:)"'- r^r^r-- dans laquelle z,, z2,... d'une part, et z', z",... de l'autre, désignent les valeurs de z qui vérifient comme racines, d'une part la première, d'autre C. R., 18S1 ,1er Semestre. (T. XXXU, !N° 7.) ' 29 ' ( «i4 ) part la seconde des équations et qui, d'ailleurs, offrent des modules compris entre les limites r0, R, tandis que mi représente le nombre des radines égales à z, ; mu le nombre des racines égales àzr/;..., m' le nombre de racines égales àz';... et m la différence entre les deux nombres qui expriment, pour les deux équations dont il s'agit, combien il existe de racines égales ou inégales qui offrent des modules inférieurs à r0. Ajoutons que les valeurs de T et T0 peuvent être facilement déterminées à l'aide des formules (a5) ' TWat kw]^L r0=ai U^llUï • La formule (22) est féconde en résultats qui paraissent dignes d'attention, surtout lorsqu'on l'applique aux fonctions à double période et, en parti- culier, aux fonctions elliptiques. O11 doit remarquer le cas où l'on sup- pose r0 = o, iî=oo . Alors, en effet, comme je l'expliquerai plus en détail dans un prochain article, on déduit immédiatement de cette formule, non- seulement une décomposition des fonctions elliptiques en facteurs simples que l'on peut combiner entre eux par voie de multiplication de manière à reproduire les beaux théorèmes de M. Jacobi, mais encore un grand nombre de résultats du même genre et qui semblaient plus difficiles a obtenir. » J'examinerai aussi ce qui arrive, quand on suppose >6) /(Z) = X(z) £><'-">?(,<*)<*>, °" (a7) y(z) = x(z)jre'(<-^(^^, t étant une variable réelle comprise entre les limites a, h. On verra, dans cette hypothèse, les formules ci-dessus établies reproduire et même étendre les théorèmes énoncés dans le second volume des Exercices de Mathéma- tiques (pages 344 et suivantes), relativement au développement des fonc- tions en séries dont les divers termes dépendent des diverses racines d'une équation transcendante ; et l'on remaYquera que, pour démontrer facilement . ( 2.5) ces théorèmes, il est utile d'appliquer à la détermination du produit zj'(z) une intégration par parties, attendu cpie l'on a, par exemple, (a8) z f'e'C-^fi^dn^e ' ?(a)-r M. Rochet a déterminé directement, par l'observation des hauteurs mé- ridiennes du soleil, les latitudes d'un assez grand nombre de points géogra- phiques en Egypte, dans l'Arabie Pétrée, le long des côtes de la mer Rouge et dans le nord de l'Abyssinie. Dans quelques-unes de ses stations et notam- ment à Suez, au mont Sinaï et à Dévratabor, chef-lieu des États du roi Ras- Ali, M. Rochet a répété les mêmes observations pendant plusieurs jours. Chaque observation a été calculée isolément, avec soin, par M. Goujon, dont l'Académie connaît l'habileté et l'exactitude; les résultats ont pu ainsi être comparés les uns aux autres , et nous devons dire que leur accord nous a paru extrêmement satisfaisant. » Lorsqu'un voyageur peut prolonger son séjour dans les stations où il a occasion de faire quelques observations intéressantes , il pourrait donner une grande autorité à ces observations s'il les répétait un certain nombre de fois, à des jours différents. On n'éprouve jamais plus de confiance dans les résultats obtenus , que quand ils sont nombreux , quand on peut se rendre compte de tout le détail des observations, les comparer entre elles, apprécier leur concordance et les limites d'erreurs qu'elles comportent , tandis qu'on accueille toujours avec quelque défiance une observation isolée. Nous ne saurions donc trop recommander aux voyageurs de ne pas négliger de donner tous ces moyens de contrôle lorsque le temps le leur permet. ( ai8 ) Tableau des latitudes observées. NOMS DES STATIONS. Couvent du Sinaï . . Montagne de Moïse Suez Tineh Korata Deck Daga Ouanz-Agué Gouramba . . Dévratabor . Hasen-Agué. Gondar .... La Malmont. Djianamora . LATITUDES OBSERVEES. 28.33.l6 28.33. ig 29.57.88 3*i. 3.36 n.45.54 n.57. 4 n.54. 38 1 1 . 59 . 54 11. 4*3. 6 1 1 .5i . 12 12. 19.26 1 2 . 36 . 1 13.17/8 12.59.46 MÉTÉOROLOGIE. « Pendant toute la durée de son voyage, M. Rochet a observé la tem- pérature de l'air et la hauteur du baromètre, soit dans le but de fournir des données sur la constitution atmosphérique des lieux qu'il a traversés, soit pour mesurer la hauteur au-dessus du niveau de la mer des stations les plus intéressantes, et pour apprécier toutes les variations du relief des terrains. » Les observations faites sur la montagne de Sainte-Catherine, le pic le plus élevé du massif du mont Tloreb, dans l'Arabie Pétrée, ont donné 2477 mètres au-dessus de la mer; le sommet de la montagne Dieu, sur la pierre où Moïse a écrit les Tables de la Loi, 1 174 mètres; le sommet du Si- naï, 1 978 mètres. » En Abyssinie, M. Rochet a trouvé que le niveau du grand lac de Trana, au sud de Gondar, est élevé de 1 750 mètres au-dessus delà mer. Il a exécuté sur ce lac soixante-quatre sondages, dont l'ensemble lui a montré que le fond avait une forme conique. La plus grande profondeur est au nord, non loin de l'île de Matraha; dans cet endroit, il n'a pu trouver le fond en jetant sa sonde à J97 mètres de profondeur. » Plusieurs des montagnes que M. Rochet a franchies dans ce pays, et dont il a mesuré les hauteurs, atteignent la région voisine des neiges per- pétuelles. Ras-Gouna, sommet le plus élevé de la chaîne du Beguemder, est ( 2'9 ) à 3948 mètres; Ras-Levan, 3oi4 mètres; Ras-Bouâhite, sommet le plus élevé du Samen et de toute- 1' Abyssin ie, 4 33o mètres; Koualakande, autre montagne du Samen, 4324 mètres. » M. Rochet d'Héricourt parcourait ces hautes montagnes vers le milieu du mois de février 1849- A cette époque, aucun de leurs sommets si élevés n'était entièrement couvert de neige; on en remarquait seulement des amas au pied des rochers, dans des anfractuosités à l'abri des rayons du soleil. » La Commission de l'Académie, dans les instructions qu'elle remit à M. Rochet, avant son départ (le 1 août 1847), avait appelé son attention sur ce point. Il paraît maintenant, d'après les observations barométriques de M. Rochet, qu'à cette latitude boréale d'enviçon \-i degrés, la limite des neiges perpétuelles n'est pas atteinte par les sommets des phis hautes mon- tagnes du Samen, qui cependant s'élèvent jusqu'à 4 33o mètres au-dessus du niveau de la mer. » En rapprochant. les observations faites dans des lieux très- voisins, oli peut mesurer des déchirures de terrains, des escarpements d'une profon- deur vraiment effrayante. Ainsi, à Intiet-Cap, dans le Samen, M. Rochet a fait, sur les bords et dans le fond d'un ravin, des observations barométriques d!où résulterait un escarpement vertical de 83o, mètres de profondeur. Un autre escarpement, mesuré sur les bords du Takassé, donnerait au fleuve, en cet endroit, un encaissement de 617 mètres. » M. Rochet a aussi mesuré la température d'un assez grand nombre de sources d'eaux thermales; les plus remarquables se trouvent à l'extrémité du golfe de Zoula, à peu de distance à l'ouest de Massouah. Ainsi, celles de Guel vont jusqu'à près de 70 degrés centigrades au-dessus de zéro; celles de Heylate donnent 65 degrés; enfin, à Hatefète, les sources jaillissantes qui, en se réunissant, forment un assez fort ruisseau, sont à une température de 44 degrés. Or M. Rochet a remarqué cette particularité, que des poissons, de grandeur variable entre 1 et 1 centimètres de longueur, vivent dans cette eau, à 44 degrés centigrades au-dessus, de zéro, MAGNÉTISME. » M. Rochet s'est empressé de mettre à profit les instructions si détaillées et si précises que notre savant confrère, M. Duperrey, lui avait remises avant son départ, pour le diriger dans tous les détails des observations de 1'inclinais.on magnétique. » Nous donnons, dans le tableau ci-joint, le résumé des résultats qu'il a, obtenus. 220 NOM de la station. Paris, à l'Observa- toire Alexandrie, au con- sulat de France. Sinak là Id 1847. 17 juill. 17 ju'll- i5 sept. i5 sept >4 nov. 16 nov. 17 nov. 1848. Suez, cimetière des|3janv. Musulmans (18 janv. Tineh , près d'une py- ramide (23 août. Gondar, palais deii4 août. l'Empereur 25 août. 25 août. Adoua Massouah, au con- sulat de France. . , Paris, à l'Observa toire 1849 18 mars 5 juin 1831. to janv. 10 janv POSITION de la station. NUMERO de l'ai- Latitude Longit. guille*. 0 ■ 0 / 48.5oN. 0. 0 1 48. 5o 0. 0 2 3i,i3 27.33 E. 1 3i.i3 27.33 2 28. 33 ir.5o 1 28.33 3i.5o 1 28.33 3i.5o 2 29.58 3o. 1 1 1 29.58 3o. 11 2 3i. 4 3o. 12 1 12.36 ».it 2 12 36 35 m 1 12.36 35 11 1 12.36 35.li 2 4 10 36 40 9 i5.36 37 12 2 48. 5o 0 0 1 48. 5o 0. 0 2 INCLINAISONS OBSERVEES avant le ren- versement des pôles. 66.18,2 6(S . 5o , 2 45-I9,9 44.23,5 35.20,0 38. o,8 37.13,4 40. 8,5 42 10,6 4. .3î,8 8.11,8 8. 3,7 3.31.5 3 . 5o , o 9 StM n.28,5 67 29,3 66 44,4 »[>rès le ren- versement des pôles. fi7-34A 67. 8,5 42.12,8 43.11,6 38. 1,0 35.20,8 36. 9,9 43. 2,3 4'- 7,4 45. 5.o 3 23,o 3.26,0 8. 0,8 7-44,° 8.12,4 i3. 10,3 66. 9,6 66 59,7 INCLINAISONS conclues. INCLINAISON moyenne des deux aiguilles. 66"56',5 66.59,4 43.46,4 43.47,6 36.4o,5 36.4o,8 36.41,7 " 1 66. .".8,0 4i.35,4 41.39,0 43 .8,9 5.47,4 5.45,3 5 46,2 5,47,0 9 i,3 12.19,4 66 49,4 66.52,o \ V- '17.0 36-4' .ci 41.37,3 43.18,9 5.. 46; 4 9 ',3 12.19,4 66.5o,7 » Les observations faites à Gondar, Adoua et Massouah pourront être avantageusement combinées avec les résidtats déjà obtenus par M. Rochet, pendant son précédent voyage dans d'autres parties de l'Abyssinie, pour déterminer avec plus d'exactitude la position actuelle et les déplacements successifs de l'équateur magnétique. » PARTIE GÉOLOGIQUE. (M. Dufréivoy rapporteur.) ■ « M. Rochet d'Héricourt, dans ses deux précédents voyages en Abys- sinie, avait spécialement étudié, sous le rapport géologique, le royaume de ( 2al ) Choa. Il avait montré que les plaines qui prennent naissance au golfe d'Aden et se prolongent, à travers le pays d'Adels, jusqu'aux frontières de ce royaume, appartiennent à un terrain tertiaire sablonneux, que, d'après les fossiles qu'il contient, nous avons assimilé au calcaire grossier de Grignon; que le sol de Choa, montagneux sur toute son étendue, s'élève presque subitement du milieu de ces plaines, et forme un massif assez analogue au plateau central de la France, qui domine de toutes parts la zone de terrains secondaires qui l'enveloppe. La nature des roches augmente cette analogie; le granit et le gneiss forment en effet la charpente générale des montagnes de Choa , et l'on y voit, de distance en distance, des cônes de trachy te et de basalte qui s'élèvent sur leur surface, à la manière de la chaîne des puys en Auvergne ; ces cônes atteignent parfois une assez grande hauteur et em- brassent une vaste étendue, comme à Angobar et aux environs d'Angolola. » Dans son second voyage, de 1842 à 1844, M. Rochet d'Héricourt n'avait pas eu l'occasion d'étendre ses explorations au delà des limites nord du royaume de Choa; dans celui qu'il a exécuté dans les années i8/j8 et 1 849, il s'est proposé d'explorer les provinces nord de l'Abyssinie, et il s'est rendu directement des bords de la mer Rouge dans le groupe des montagnes du Takassé et de Gondar. Il a dressé avec beaucoup de soin une carte de son itinéraire, depuis Massouah, situé sur les bords de la mer Rouge, jus- qu'à l'extrémité du lac de Gondar. Dans ce trajet, qui comprend a4° lieues de l'est-nord-est à l'ouest-sud-ouest, et qui embrasse environ 3 degrés de latitude, il a indiqué la position de plus de deux cents villages ou lieux de repos pour les caravanes; la plupart de ces points ont été déterminés par de simples reconnaissances faites à la boussole. Pour quelques-uns, M. Ro- chet d'Héricourt en a relevé la longitude et la latitude ; il a tracé avec dé- tails la direction du Takassé, ainsi que des différents cours d'eau qui ali- mentent le lac de Gondar; il a en outre calculé, parle moyen de mesures barométriques, un assez grand nombre d'altitudes. Il résulte de ces mesures que la hauteur moyenne des montagnes du nord de l'Abyssinie est com- prise entre 1700 et 1800 mètres. Quelques sommets atteignent une altitude beaucoup plus grande; nous citerons particulièrement le Ras-Gouna, qui domine Dévratabor, situé un peu à l'ouest du lac de Gondar, dont la hauteur est de 3 948 mètres; la montagne dite Rou-la-Kande et celle nom- mée Ras-Bouàhite, appartenant l'une et l'autre au groupe du Samen qui surmonte le Takassé. L'altitude de la première est de 43^4 mètres; celle de la seconde est de 4 33o. Ce massif est le plus considérable et le plus élevé des montagnes de l'Abyssinie. C. R., i85i, •« Semestre. (T. XXXU, N» 7.) 3o ( 222 ) » Les documents que M. Rochet d'Héricourt nous a communiqués con- sistent en notes de voyage, sur lesquelles sont rapportées ses observations; quelques croquis figurant la disposition des principaux groupes de l'Abys- sinie, et une collection de roches, composée d'une cinquantaine d'échan- tillons. » Ceux-ci portent des étiquettes où sont rappelées les positions exactes des lieux où ils ont été recueillis. En comparant ces localités avec la carie dressée par M. Rochet, on reconnaît que les montagnes de l'Abyssinie, dans tout l'espace que nous avons indiqué, offrent une grande analogie de con- stitution; elles sont, sous certains rapports, assez différentes des montagnes du royaume de Choa, dont nous avons rappelé la composition il y a peu de lignes. » Le granit et la syénite forment encore, dans le nord de l'Abyssinie, la charpente intérieure des montagnes; on voit ces roches ressortir dans le fond de beaucoup de ravins, soit dans le Tigré, soit dans les montagnes du Samen et d'Amara. La ville de Gondar, capitale de cette partie de l'Ain s- sinie, repose sur le granit surmonté de basalte; toutefois ces roches cristal- lines ne s'élèvent jamais à de grandes hauteurs, et c'est seulement par exception qu'on les voit atteindre une certaine altitude, comme à Ras- Gouna, où elles s'élèvent de 1200 à i3oo mètres, au tiers environ de la hauteur de cette montagne. » Les roches qui forment la couverture générale du pays appartiennent à deux formations très-éloignées , et constituent deux groupes de mon- tagnes distincts : l'un embrasse le Tigré et le Samen, qui, bien que séparés par la vallée de Takassé, ont tous leurs caractères communs; l'autre com- prend plus spécialement les montagnes de Dévratabor ou de Gondar. » Dans le Tigré et le Samen, les roches sont des schistes argilo-quart- zeux, qui donnent naissance à des crêtes souvent assez aiguës et abruptes, analogues à celles des Alpes ou des Pyrénées, mais d'un aspect moins majestueux. » Dans les montagnes de Gondar, les roches feldspathiques sont partout recouvertes ou même cachées par des roches amygdaloïdes «'étendant en larges nappes peu inclinées, sur lesquelles nous donnerons bientôt quel- ques détails. Dans l'un et l'autre groupe des montagnes du nord de l'Ain s- sinie, il existe des cônes formés par l'épanchement de véritables laves ; on y voit également des trachytes et des basaltes. » D'après les caractères extérieurs des schistes, il serait naturel de les associer aux terrains de transition ; peut-être, cependant, sont-ils une dé- ( 2d3 ) . pendance des terrains cristallisés, à la manière de certains schistes micacés et de schistes talquenx, si fréquents sur la lisière des groupes de montagnes anciennes : ce terrain n'est représenté, dans la collection de M. Rochet d'Héri- cottrt, que par un seid échantillon recuedli près de Hamamot, village situé à une dizaine de lieues à l'ouest des rives de la mer Rouge; mais il résulte de ses notes, que ce terrain existe sur tout l'espace que nous avons signalé. Le voyage entrepris en iS/ja Par MM. Galinier et Ferret, dans le Tigré et le Samen, conduit à la même conclusion; nous avons, en effet, retrouvé dans l.i collection que ces voyageurs ont rapportée, et qu'ils ont déposée au Muséum d'Histoire naturelle, plusieurs échantillons analogues provenant des environs de Takassé : il existe même, dans cette collection, des échan- tillons de grauwacke schistoïde, recueillis à Matchriarra et à Haddadit, situés à trois heures environ de Takassé, et distants de plus de 80 lieues de Ha- mamot; ce rapprochement nous permet d'assurer que ce terrain schisteux constitue plus de la moitié du pays figuré dans la carte de M. Rochet. » L'échantillon qu'il a rapporté est analogue, par ses caractères exté- rieurs, aux schistes ampéliteux de la Bretagne; il est noir, un peu luisant par places, et offre quelques stries argentées par la présence de petites écailles de talc. » Ce terrain de schiste renferme des veines quelquefois assez considé- rables de quartz, tantôt hyalin, tantôt d'un blanc laiteux. M. Rochet en a observé dans l'Amasen , qui lui avaient offert une grande puissance. Le quartz blanc laiteux est fréquemment associé avec du fer hydraté; nous citerons, comme exemple de cette association, un échantillon provenant de Hadonfeto, près de Takassé. » IVous avons annoncé que le terrain schisteux cesse au delà des mon- tagnes du Samen, et que le granit est presque partout recouvert par des roches amygdaloïdes ; celles-ci forment des masses plates, des espèces de nappes très-étendues, qui constituent par leur ensemble des plateaux élevés comme on en observe dans les contrées où les volcans anciens présentent un grand développement; M. Lefebvre (1), dans l'ouvrage important qu'il a publié sur l'Abyssinie, a remarqué cette disposition particulière, et la caractérise par l'expression de montagnes en tables; il annonce « qu'au- » dessus du premier plateau, s'en élève un second, puis un troisième, Ci) Voyage en Abyssinie , exécuté pendant les années 1839, 1840, i84i, 1842 et 1843, par une Commission composée de MM. Théophile Lefebvre, lieutenant de vaisseau ; A. Petit et Quastine Dilcoc , docteurs-médecins, et Vignaud , dessinateur ; tome Ier, page 117. 3o.. ( ^4) » lesquels sont séparés par des entailles inégales de profondeur comme de » direction ; » quelquefois on observe, en outre, sur ces plateaux, des cônes qui les surmontent. » La disposition caverneuse des roches amygdaloïdes, les fait tout d'a- bord prendre pour des laves, et conduit à les associer aux produits volca- niques. Sans nier cette association d'une manière absolue, il est nécessaire de les distinguer des volcans à cratères ou du terrain lavique proprement dit; celui-ci, qui existe sur presque tout le littoral de la mer Rouge, recouvre encore des étendues considérables à Guel, Hatefète et Ras-Levan ; mais, à mesure que l'on s'avance vers le Takassé, les cônes volcaniques proprement dits disparaissent : toutefois, nous devons dire que des échan- tillons des îles de Deck et de Daga, dans le lac de Tsana ou de Gondar, appartiennent encore à des volcans modernes. » Quant aux amygdaloïdes, elles sont identiques, par tous leurs carac- tères, aux roches de même nature qui existent en Islande et particulière- ment à l'île de Féroë; là elles sont associées avec des roches d'un noir foncé, d'un noir -verdâtre que l'on désigne sous le nom de trapp ; d'après les obser- vations de M. Descloiseaux, les amygdaloïdes d'Islande forment des assises intercalées et ne sont pas, comme on le suppose assez ordinairement, la partie supérieure des roches trappéennes; nous ajouterons que l'ensemble de ces roches constitue un terrain distinct, auquel nous conserverons le nom de trapp, malgré qu'il ait été souvent critiqué; il nous paraît, en effet, très-essentiel de ne pas le confondre avec certains terrains volcaniques, et notamment avec les basaltes; le trapp, il est vrai, présente une grande ana- logie de caractères extérieurs avec cette dernière roche, mais il en diffère essentiellement par la nature des zéolithes qui y sont disséminées sous forme d'amandes, ainsi que par les rognons d'agate qui y existent très- fré- quemment. » L'âge des terrains de trapp, malgré qu'il ne soit pas parfaitement connu, nous paraît en faire également un groupe particulier; en Islande, on constate seulement que le trapp est antérieur aux coulées de laves anciennes, mais les amygdaloïdes du Vicentin, analogues, par leurs caractères et par les minéraux qu'elles contiennent, à celles d'Islande, sont contemporaines du calcaire à Nummulites ; et si les amygdaloïdes du Vicentin forment , dans quelques cas, des filons dans ce calcaire, le plus ordinairement elles y sont intercalées d'une manière tellement intime, qu'elles paraissent avoir été produites à l'époque où ce terrain neptunien se déposait. » Dans la collection que M. Rochet d'Héricourt à remise à votre Com- ( 225 ) mission, il existe quelques échantillons de trapp bien caractérisés; les deux espèces de roches qui constituent en grande partie ce terrain y sont donc représentées. M. Rochet n'a pas constaté leur position relative, et les échan- tillons qu'il a rapportés ont été, pour la plupart, recueillis en des points différents. Nous regrettons cette lacune d'observations, mais elle ne sur- prendra aucun des géologues qui se sont occupés de l'étude des terrains ismés; ils savent qu'ils se présentent sur de grandes étendues, avec une uni- formité de caractère presque complète, et qu'il est rare de trouver des coupes où l'on puisse constater les positions relatives des roches; nous ajouterons que dans des contrées où les communications sont si difficiles, on ne peut recueillir d'échantillons que de distance en distance, et on ne conserve que ceux qui paraissent absolument nécessaires pour faire connaître la consti- tution du pays. » Les trapps de l'Abyssinie, identiques avec ceux de l'Islande, sont d'un noir foncé, d'un noir-verdâtre, à cassure grenue; les grains sont très-fins, mais cependant on aperçoit des miroitements sur beaucoup de points; lors- qu'on réduit ce trapp en une poussière grossière, on reconnaît qu'il se com- pose pour les § de petits cristaux de labrador; les autres grains sont noirs, informes; on ne saurait en distinguer la nature: ces trapps fondent en noir au chalumeau. » La pâte des amygdaloïdes est quelquefois noire, plus souvent brunâtre; elle fond également en émail noir et avec une grande facilité ; sa cassure est grenue, un peu cristalline, on y distingue à la loupe de petits cristaux blancs, allongés ; sa poussière, vue au microscope, est composée, comme pour le trapp, d'une grande proportion de labrador et de grains noirs informes; on y remarque, en outre, des lamelles blanches très-éclatantes qui nous paraissent appartenir aux mêmes zéolithes qui tapissent les vaccuoles. Ces cavités, toujours arrondies, ne correspondent pas aux cavités irrégulières des laves; nulle part, du reste, on n'y observe la disposition fibreuse ou, plus exactement, tiraillée des laves, qui rappelle le mouvement progressif d'une masse pâteuse; les vaccuoles sont presque toutes tapissées de minéraux cristallins; assez fréquemment ces minéraux les remplissent complètement et constituent de véritables amandes; le plus ordinairement, ils ne forment qu'une croûte cristalline qui recouvre toute la surface des vaccuoles : les petits cristaux qui la composent tournent leurs sommets vers l'intérieur de la cavité, ainsi que cela a lieu toutes les fois qu'une cristallisation s'opère. >- Dans les échantillons rapportés par M. Rochet d'Héricourt, l'heulan- dite est presque la seule zéolithe qui forme ces amandes ; la facilité de son ( 226 ) clivage, son éclat vif et nacré, la font facilement reconnaître; lorsque les vaccuoles sont assez grandes, les cristaux d'heulandite ont pu se déve- lopper, il offrent alors des facettes très-nettes. Nous citerons particulière- ment un échantillon provenant de Intiet-Cap, dans lequel il existe des cris- taux parfaitement déterminés, de la forme (P, M, h' et a'). » Un échantillon recueilli sur la montagne, au nord de Gondar, nous a offert des cristaux de chabasie (i). Il est remarquable par la présence de quartz agate calcédoine ; la chabasie offre donc, dans cette localité, la même association que dans les amygdaloïdes d'Oberstein. » Dans la plupart des échantillons, la surface extérieure des amandes est recouverte d'une petite couche d'un vert assez clair; cet enduit verdàtre, que l'on attribue généralement à de la chlorite, donne aux amygdaloïdes de l'Abyssinie une identité presque absolue avec celles de l'île de Féroë : on la retrouve également dans les roches du Vicentin. » La présence presque seule de l'heulandite dans les roches de l'Abys- sinie offre toutefois une différence notable entre celles-ci et les trapps amyg- dalaires de l'Islande. Dans cette contrée, la chabasie est la zéolithe la plus fréquente, et l'heulandite y est presque rare. M. Descloizeaux, qui a fait une étude spéciale, encore inédite, des roches de l'Islande, range, en effet, suivant leur degré d'abondance, les zéolithes qu'elles renferment dans l'ordre suivant : la chabasie, la lévyne, la mésolyte, la sphérostilbite, la stilbite , l'apophyllite, l'heulandite et la christianite. » Les amandes de quelques amygdaloïdes recueillies par M. Rochet sur le sommet du Ras-Bouâhlite, sont composées entièrement de la matière verte ; leur cassure est compacte, unie ; elles sont peu dures, et ont de l'analogie soit avec la stilpnomélane, soit avec le chloropale, qui sont des silicates de fer. » Pour compléter l'histoire des amygdaloïdes de l'Abyssinie, je dois citer des échantillons recueillis par MM. Galinier et Ferret à Lamalmo, qui con- tiennent des noyaux de quartz; dans quelques-uns (a), les noyaux de la grosseur d'un pois, complètement pleins, sont d'une agate d'un gris ver- dàtre; dans plusieurs, les noyaux ont jusqu'à 5 centimètres de diamètre ( 3) ; (i) Dans le Tigré, la chabasie paraît exister avec quelque abondance. Dans un échantillon rapporté d'Adda-Bahzo, par MM. Galinier et Ferret, les amandes sont presque toutes de cha- basie ou de lévyne; nous avons également vu, dans leur collection, sous le n° i83, un échantillon contenant des cristaux d'apophyllite et des aiguilles de mésolyte. (2) N° 176 de la collection dt MM. Galinier et Ferret. (3) Nos 164 et i65 recueillis à Bahzo. ( 227 ) ils sont alors en partie creux. Le centre offre une réunion confuse de cris- taux de quartz hyalin, tandis que leur croûte extérieure est d'une agate cal- cédoine zonaire. Ces noyaux d'agate sont en tout semblables à ceux qui proviennent d'Oberstein. » M. Rochet a également rapporté des amygdaloïdes à noyau de quartz; mais, dans ses échantillons, le quartz est à l'état de jaspe vert; quelquefois ce jaspe s'étend même dans la pâte de la roche, et y forme des veinules irré- gulières, de petits amas qui se ramifient dans toutes les directions. La cou- leur de ce jaspe est la même que celle de l'enduit qui recouvre les amandes d'heulandite. » Nous ne saurions, sans dépasser les bornes d'un Rapport, donner des détails plus circonstanciés sur les explorations géologiques que M. Rochet a faites dans son dernier voyage en Abyssinie. Nous espérons cependant en avoir fait ressortir tout l'intérêt. On l'appréciera peut-être mieux en- core, en annonçant que les observations nombreuses faites par M. Rochet dans ses trois voyages, réunies à celles de MM. Galinier et Ferret, ainsi qu'aux recherches de M. Lefebvre, nous ont fait connaître l'ensemble de la constitution géologique de l'Abyssinie sur la plus grande partie de son étendue. » PARTIE BOTANIQUE. (M. deJussieu rapporteur.) « L'herbier remis au Muséum d'Histoire naturelle par M. Rochet, se com- pose de 1 5o espèces. Une collection aussi peu considérable, si elle venaitd'un pays qui n'eût pas encore été exploré, pourrait, en donnant une idée géné- rale de sa végétation, avoir un véritable prix pour la science. Mais l'Abys- sinie, depuis un certain nombre d'années, a été visitée et soigneusement étu- diée par plusieurs naturalistes habiles, par MM. Dillon et Petit, voyageurs du Muséum, tous deux morts victimes de leur zèle, par M. G. Schimper qui, fixé dans ce pays, continue à en répandre les produits naturels dans les mu- sées de l'Europe. Les collections botaniques venant de cette double source s'élèvent, l'une comme l'autre, à 1 5 ou i 600 espèces, et en défalquant celles qui sont communes aux deux, on peut évaluer à 2000 à peu près le nombre de celles que possèdent aujourd'hui nos herbiers et que fait connaître le Tenta men florce Jbjssiniœ de notre confrère M. Achille Richard, ouvrage dont la première moitié a déjà paru, et dont il faut espérer que la seconde ne tardera pas à voir le jour. » Le nouveau contingent réuni par M. Rochet ne pouvait donc apporter ( 228 ) sur cette flore des lumières nouvelles, et prouve que les contrées où il a her- borisé offrent la même végétation que celles qu'avaient explorées ses devan- ciers. En effet, il se compose, à très-peu d'exceptions près, de plantes déjà connues. Elles sont fort variées, car on peut les rapporter à 56 familles diffé- rentes, savoir: Fougères (3 espèces), Graminées (i), Cypéracées (a), Li- liacées (2), Commélinées(i), I ridées (1), Orchidées (ij, Conifères (1), Ar- tocarpées (3), Euphorbiacées (a), Cucurbitacées (2), Santalacées (2), Loranthacées (2), Proteacées{i),Atriplicées (1), Polygonacées (i),Amaran- thacées (1), Crucifères (1), Capparidécs (3), Résédacées (a), MalvacéesÇi), Domheyacées (1), Balsaminées (1), Polygalées (1), Onagrariées (1), Combré- tacées(/i), Lythrariées (r), Myrtacées (1), Rosacées (1), Légumineuses (i4)> Térébintacées (1), Burséracées (1), OmbeLlifères (2), Pittosporées (1), Célas- trinées (4)., Ericricées (2), Myrsinacées (r), Sélaginées (2), Boraginées (2), Bignoniacées (2), Acanihacées (5), Verbenacées (1), Labiées (12), Scro- fularinêes(']),SolaTiées (1), Convolvulacées(\), Gentianées (1), Apocinées(a), Asclépiadées (4), Rubiacées (1), Dipsacées (3), Campanulacées (1), Lobé- /iacées(i), Composées (20) : plus, quelques échantillons trop incomplets pour qu'on puisse les déterminer avec quelque certitude. Il est à regretter que parmi ces derniers s'en trouve un auquel se rapporte un tronçon de liane d'une forme extrêmement remarquable. » Parmi les espèces qui méritent plus de fixer l'attention, nous signa- lerons un magnifique Lobelia presque arborescent, qui présente un fait remarquable pour la géographie botanique, son habitation jusqu'au som- met des montagnes les plus élevées, c'est-à-dire à une hauteur qui, si elle a été bien évaluée par M. Rochet, semblerait exclure une aussi riche végé- tation. » Nous citerons encore cette Cucurbitacée, sur laquelle l'attention pu- blique a été appelée par la vertu jusqu'ici inouïe de sa racine employée avec succès contre la rage. C'est le Cucumis ficifolius , A. Rich., dont les graines rapportées par M. Rochet ont parfaitement réussi au Jardin des Plantes, où cette Cucurbitacée a abondamment fleuri et fructifié. » M. Achille Richard, bien plus familiarisé que nous avec la flore abys- sinienne, et qui a bien voulu revoir cette petite collection, y a découvert trois espèces nouvelles qui pourront prendre place dans son ouvrage, et dont il nous a tracé les caractères que nous joignons ici d'après lui, ainsi que les observations qu'elles lui ont suggérées. Il a dédié à l'intrépide voyageur deux de ces espèces. » La plus intéressante est une Protéacée, famille dont on ne connaissait ( 229 ) encore qu'une espèce unique en Abyssinie. Ce sera le Leucospermum Ro- chetianum, A. Rich. L. arboreum, foliis alternis, ellipticis, acutis, basi sensim angustatis et breviter petiolatis , coriaceis, integris, utrinque glabris , 5-6 uncias longis, vix i latis; capitula elongato, denso, tereti, 3-4 uncias longo, i crasso; involucro caciuco?; Jloribus sessilibiis , confertis; caljce tubuloso e quatuor sepalis apice introrswn antJierifero liberis, cœtcrum tribun inter se connatis, quarto tantwn libero, externe sericeis; antheris oblongis, apice mucronato-apiculatis ; loculis introrsis, parallelis, angustis; ovario sessili, globoso. depresso, sericeo et pilis longis sericeis persistentibus cinc- to, stylo suhulato. — Crescit prope Debbevar ad radie es montis Lamalmon. (".'est, selon M. Rochet d'Héricourr, un arbre de taille moyenne, ayant la forme d'un vaste cône. Le capitule qui termine les rameaux est, dans l'é- chantillon unique que nous avons été à même d'examiner, dépourvu d'in- volucre, qui, probablement, est très-caduc. Par ses grandes feuilles ellip- tiques, entières, par son capitide allongé et cylindrique, par ses ovaires soyeux et environnés d'un grand nombre de poils également soyeux, cette espèce se distingue facilement des autres du même genre. » Les deux autres espèces nouvelles appartiennent au genre Combretwn . » Combretum Rochetianum, A. Rich. C. raiiiulis dense ferrugineo-to- menfosis; foliis oppositis, petiolatis, ovalibus aut ellipticis, apice basique acutis aut obtusis, supra subsericeis , subtusferrugineo-tomenlosis, margine integris ; racemis brevibus, ramosis, in axilla jolioritm anni prœterlapsi plu- ribus , pedunculis pedicellisqueferrugineo-tomentosis; fructibus compressis , angustis, sesqwunciam longis, sericeis, quadrialatis , alis parwn prominuHs integris apice acutis. — Crescit versus septentrionemjuxtaZarema-ouanze. C'est un arbre de taille moyenne, à écorce un peu rugueuse. Cette espèce, différente de toutes celles qui ont été observées jusqu'à présent en Abys- sinie, est voisine du C. jerrugineum, mais s'en distingue par ses feuilles el- liptiques, simplement aiguës ou obtuses au sommet et non acuminées, velues et non pointillées à la face supérieure, et par ses fruits plus étroits, plus longs et aigus au sommet. » Combretum? lepidotum. A. Rich. C. ramulis subquadrangularibus , griseo-tomentosis ; foliis oppositis, breviter petiolatis, ovalibus, apice acumi- tuttis rarius obtusis, basi obtusis, margine integris, supra adpresse puben- tibus, subtus albido-lepidotis ,• spicis axillaribus , pluribus pedunculatis , folio inulto brevioribus; cal) cis tubo oblongo, o,btuse quadrangulari ,ferru- gineo-tomentoso , limbo deciduo — Crescit prope Debbevar ad radiées montis Lamalmon, L'échantillon unique n'offre que des fleurs très-incom- '.. K., l85l, I" Semestre (T. XXXII. IV' 7.) 3' ( 23o ) plètes. Elles ne se composent plus que du tube calicinal, du sommet du- quel le limbe s'est détaché. C'est donc par le port plutôt que par les carac- tères que je fais de cette plante une espèce du genre Combretum plutôt que du genre Terminalia. Les feuilles ovales-acuminées, blanches à leur surface inférieure toute couverte de très-fines écailles, la distinguent aisément des autres espèces de ce genre. » [partie zoologique. (Si. Duvernoy rapporteur.) « La zoologie a dû au second voyage de M. Rochet, dans la partie méri- dionale de l'Empire Abyssin, des renseignements précieux sur l'Hippopo- tame de cette contrée. » Une tète d'Hippopotame mâle adulte, remise généreusement par ce voyageur, aussi intelligent qu'intrépide, à votre Rapporteur actuel pour la zoologie, lui a donné l'occasion de comparer, dans deux Mémoires parti- culiers, l'Hippopotame d'Abyssinie avec celui du Sénégal et du sud de l'A- frique, et d'en conclure que les Hippopotames des deux premières origines paraissent appartenir au même type spécifique ; et que les Hippopotames du sud de l'Afrique en diffèrent comme espèce, ou tout au moins comme variété (1). » Quoique la zoologie n'ait obtenu qu'une part très-secondaire dans le but du troisième voyage de M. Rochet d'Héricourt, comme dans celui des deux précédents, on peut dire qu'il a eu la main heureuse dans le choix du petit nombre d'animaux qu'il a rapportés. Ils offrent chacun quelque inté- rêt pour la science ou pour les applications utiles à l'agriculture ou à l'in- dustrie que l'on peut en espérer. » i°. Mouton d'Abyssinie. —Il existe dans la province d'Ouello, située au centre de l'Abyssinie, entre Gondar et le Choa, une race de Moutons remar- quable par les longs poils de sa toison. M. Rochet d'Héricourt a essayé de transporter en France un mâle et une femelle de cette race. La femelle est morte en route. Le Rélier est arrivé heureusement à Paris, après avoir éprouvé une maladie qui lui avait fait perdre les couvertures de sa peau. M. Rochet a fait don de cet animal au Muséum d'Histoire naturelle, où il (i) Voir les Comptes rendus des Séances de l'Académie, t. XXIII, p. 64 1 ; t. XXVIII, p. 681 , et t. XXIX, p. 276; séances du 5 octobre 1846, du 4 juin et du 10 septembre ,849. ( «3f ) est devenu un des ornements les plus intéressants de la ménagerie de cet établissement. » La province d'Ouello est un plateau montueux très-élevé. M. Rochet estime à 25oo mètres sa hauteur moyenne au-dessus du niveau de la mer. \tissi, malgré sa position méridionale, c'est une contrée plutôt fraîche que chaude (ce sont les expressions de notre voyageur), où il ne neige pas, et dont la température moyenne peut être estimée à ia degrés centigrades. » M. Rochet était à Dévratabor, à 60 lieues au nord d'Ouello, lorsqu'il reçut cette paire précieuse de Moutons. » Le mâle, qui vit et prospère dans la ménagerie du Muséum d'His- toire naturelle , peut devenir un sujet d'études intéressantes sous le double rapport de l'histoire naturelle de cette variété , comme plus ou moins rap- prochée de l'état sauvage , et sous celui des modifications que sa toison pré- sente et des usages qu'on pourra en faire dans l'industrie des tissus de laine. » Caractères du Bélier d Aby s sinie. — Cet animal avait environ six mois quand M. Rochet se l'est procuré. Il est donc en ce moment âgé de vingt- six mois ; il a conséquemment toute sa taille. Sa hauteur au garrot est de om,66; à la croupe de om,6o ; de l'épaule à la hanche il y a om,54. » En général, ce Rélier est de taille moyenne, au-dessous de celle des Mérinos; mais ses proportions sont très-belles : sa poitrine est développée, son chanfrein arqué, sa tète médiocre, ses cornes fortes, ses extrémités de même ; sa queue ronde, petite et courte, est pourvue d'un coussin de graisse. » La couleur blanche ou noire de cette race, est une marque certaine de sa domesticité ; le Mouflon de Corse, considéré généralement comme la souche d u Mouton domestique , au moins des races d'Europe ; le Mouflon d'Afrique, l'Argali d'Asie , le Mouflon d'Amérique , qui vivent à l'état sauvage , ayant le pelage roussâtre, brun-marron, ou brun-grisâtre. » Ce qui caractérise encore plus essentiellement peut-être l'influence de la domesticité, jointe à celle des climats où l'homme a transporté et multiplié cet utile animal , c'est la nature de sa fourrure. » Celle-ci se compose, chez les Mammifères en général , de deux sortes de poils; les uns plus gros, plus longs, droits, nullement ou faiblement on- dulés, qu'on appelle soyeux, quoiqu'ils soient quelquefois très -grossiers ; les autres plus fins, plus courts, ondulés ou repliés plus ou moins sur eux- mêmes : ce sont les poils laineux. » L'effet des climats froids, ou de la saison d'hiver dans ces climats, est d'augmenter le nombre, la finesse et les ondulations des poils laineux et de diminuer les poils soyeux. 3i.. ( 23, ) » Le Mouflon de Corse a de la laine de très-belle qualité que nous appré- cierons plus loin comparativement. Mais cette lai ne est en très-petite quantité et enfouie sous les poils grossiers et courts qui constituent essentiellement, le pelage roux-fauve de ce Mouton sauvage. » Nos Moutons domestiques n'ont plus que quelques poils épais longs el grossiers, connus sous le nom de jarres, qui altèrent la perfection de leur toison, composée d'une laine d'autant plus précieuse qu'elle est plus fine, plus abondante et plus ondulée. » Ce que nous venons de dire nous mettra à même d'apprécier la toison du Mouton d'Abyssinie, comme s' éloignant plus ou moins de l'état sauvage. » Si la couleur du pelage n'est plus celle des espèces sauvages, la petite quantité des poils laineux comparée aux poils soyeux, qui sont restés prédo- minants dans cette race, la rapproche sans contredit de l'état sauvage. Mais ces poils soyeux parviennent, dans quelque partie du corps, à atteindre la longueur extraordinaire de om,6oo et plus, ainsi qu'il est facile de s'en as- surer sur la toison de la femelle rapportée par M. Rochet d'IIéricourt. » Les Gallas, chez lesquels ce Mouton est domestique, sont des peuples encore peu civilisés, qui montrent, une fois de plus, que l'action del'homme sur les animaux domestiques a été d'autant plus faible que sa civilisation était moins avancée. » Fci, le climat sous lequel cette race de Moutons a été retenue par les Gallas, semble avoir tout fait pour la modifier au degré où nous avons l'oc- casion précieuse de l'étudier, grâce au zèle de M. Rochet. » Etudes comparatives de la toison du Bélier d'Abyssinie, ?ons le point de vue de son emploi dans /' 'industrie des tissus. — Les fabricants distinguent deux espèces de laines pour la confection des étoffes de cette nature : » Les laines courtes ou frisées et les laines longues. » Les premières sont propres à être cardées et se prêtent aux opérations du foulage et du feutrage. Leur longueur moyenne ne dépasse pas om, 1 1. » Les laines longues, qui atteignent jusqu'à om,3oo, sont, au contraire , propres à être peignées et non cardées. Elles servent à la fabrication des étoffes peignées, pour meubles, tapis, etc. » \ Turcoing, à Amiens, etc. , on fait venir d'Angleterre les laines longues pour la fabrication des étoffes. » ]jG degré de finesse du brin , le nombre et le développement des écailles dentelées dont sa surface est hérissée , les ondulations plus nom- breuses dont il est comme frisé, dans une longueur déterminée, caractérisent les laines courtes ou les laines frisées les plus parfaites, c'est-à-dire les plus ( 233 ) propres a être cardées et à fournir le fil le plus fin et le plus résistant, etc. » Nous joignons à ce Rapport un tableau comparatif de ces différentes cir- constances observées et mesurées dans les Moutons d'Abyssinie, dans le Mouflon de Corse, du Jardin des Plantes, dans sept des races principales de Moutons élevés en France et en Angleterre , dont M. le professeur Las- sa igné a bien voulu nous fournir des échantillons pris sur des individus de l'école d'Alfort. » Nous y avons ajouté l'étude des toisons du Lama brun et du Lama blanc , qui vivent, ainsi que le Mouflon, dans la ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle (1). Tableau comparatif des différentes mesures des laines et de leurs caractères. KSPECES OU RACES. ! laine poil.... Hamb juillel. Mérinos Rambouillet. Mauchamps.. . Mauchamps de Reims Newkent. Mérinos. Anglo-Mérinos , South-Down Dishley , . , I laine Lama blanc J | poil soyeux. . r \ laine I.:'ma hmn. I ( poil „.,. .,.. . . llainedes Bélier d Abyssime. ' (flancs.. . A la base des cornes et des oreilles, laine mélangée de poils soyeux Poils des flancs Poils du cou Poil soyeux blanc du cou.. . DIAMETRE d'un brin. mm. 0,014 0,lSo 0,035 o,o38 0,026 o,o3o 0,046 o,o36 0,028 o,o32 0,068 o ,026 0,100 o,o3o 0,020 o,o3o 0,100 0,090 0,090 0,100 NOMBRE des courbures dans un centimètr. LONCBEua moyenne. 12 à i3 5 8 I 10 5 à 6 3 à 4 9 à 10 9 à 11 8 à 10 3 5 à G o 3 7 a 8 o,oi5 0,027 à o,o3o 0,080 o,o;3 O.IO.') 0,070 o,o75 0,080 0,221 o,io5 0,145 o, 104 à o , 1 o5 0,1 i5 o , o3î o, 17.5 0,180 a 0,210 0,210 0,210 Des écailles très-sensibles. Do très petites écailles. Des écailles nombreuses, divisées. Idem. Des écailles plus grandes que dans les deux races précédentes. De grandes écailles. De nombreuses petites écailles. De grandes écailles. De larges écailles. Quelques traces d'écaillés. Ecailles sensibles. Cette laine forme à peine le tiers du pelage. La couleur noire empêche de distinguer s'il y a des écailles. Des écailles et un canal central. En jetant un coup d'œil sur ce tableau, on sera frappé de l'extrême finesse de la laine ( 234 ) » Le Mouton d'Abyssinie a sa toison composée principalement de poils soyeux, et d'une moindre proportion de poils laineux, formant à peine la quatrième partie de cette toison, et moins longs que les premiers. » Les poils laineux des flancs ont o,nm,o3o en diamètre, trois ondulations par centimètre , de petites écailles et environ om, 1 1 5 de long. » Les poils soyeux ont en diamètre omm, i oo, ils ne montrent ni ondulations, ni écailles. Leur longueur actuelle varie de om,i75 à om,?.io. Mais la toison de la femelle démontre que cette longueur peut être singulièremenl dépassée. » Dans un poil soyeux du cou qui était blanc , nous avons constaté que le diamètre était de omm,090 à omm, 100. Il y avait trois ondulations par "centi- mètre, des écailles et un canal central évident. Ce poil mesurait en lon- gueur Om,2IO. » Les études minutieuses auxquelles nous nous sommes livré, mettront à même de juger jusqu'à quel point la race de Moutons d'Abyssinie pourra être utile à notre industrie agricole et manufacturière. » Sa laine longue, très-propre aux étoffes peignées, remplacerait peut-être avantageusement, dans cet emploi, les longues laines d'Angleterre. Mais il faudrait, par des croisements bien entendus, la rendre de plus en plus abon- i du Mouflon, dont le diamètre n'a que oml",oi4, tandis que son poil a omm,i8o de cette me- sure. Cette même laine a douze à treize ondulations par centimètre, il n'y en a que cinq très-peu marquées dans le poil soyeux. Cette laine a des écailles très-sensibles. Il y en a de très-petites à la surface des poils. La longueur moyenne des fils de laine est de om,oi5, celle des poils de o'",o27 à om,o3o. Ajoutons que les poils laineux sont en quantité insigni- fiante comparativement aux poils soyeux. Cette étude montre les changements que la toison du Mouton sauvage a dû subir pour prendre toutes les bonnes qualités de celle du mérinos. Le fil de laine du mérinos de Rambouillet a omm,o25 de diamètre et huit à dix courbures par centimètre; des écailles nombreuses et divisées hérissent sa surface, et sa longueur est de om,o8o. La finesse de la laine du Mouton Disliley est remarquable puisqu'elle n'a que o,nm,028 de diamètre. Ses ondulations sont rares (trois par centimètre) ; ses écailles larges ; elle se distingue par sa longueur qui est de om,22i. Les deux variétés de Lamas, la brune et la blanche , ont de la laine et des poils soyeux. Dans le Lama blanc, nous avons trouvé que la laine avait omm,o32 de diamètre, et omu,,026 seulement dans le brun. L'une et l'autre nous ont offert cinq à six ondulations par centimètre. Nous avons pu apercevoir quelques traces d'écaillés dans la laine du Lama blanc. Les poils soyeux du premier ont omm,o68 de diamètre., et ceux du second o^ioo. On n'y voit pas d'écaillés ni d'ondulations. ( 235 ) dante, proportionnément aux poils soyeux , et parvenir enfin à remplacer ceux-ci par une toison composée uniquement de poils laineux. Il est à regretter que ce soit la femelle plutôt que le mâle qui ait péri dans ce long voyage. Croisée avec un Bélier à longue et fine toison, on en aurait obtenu assez promptement cette amélioration, et celle-ci aurait été plus complète et plus utile si M. Rochet eût choisi la variété blanche au lieu de lui préférer la variété noire. » Déjà deux Agneaux sont nés à la ménagerie du Muséum d'Histoire naturelle, dans le courant du mois dernier, à huit jours d'intervalle l'un de l'autre, de deux Brebis blanches, de race berrichonne, qui avaient été cou- vertes par le Bélier d'Abyssinie. Ils ont reproduit la toison noire de ce Bélier. Mais comme l'un des deux est une femelle, et qu'elle pourra être croisée avec un Bélier de nos races les plus parfaites ; il sera peut-être possible d'obtenir promptement, sous le rapport de la plus grande proportion de la laine et de sa finesse, les améliorations désirables, sans rien perdre de la longueur de la toison qui caractérise cette race. » Il n'est pas douteux que les expériences de croisements qui seront con- tinuées sous la direction de notre confrère, M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, auront beaucoup d'intérêt et donneront des résultats que l'on peut prévoir, niais que l'expérience seule mettra à même de préciser. » 2°. Le Cyprinodon de Zoula, Cyprinodon Zulœ, Nob. — Le genre Cypri- nodon, ainsi nommé par Lacépède, est un de ces genres très-naturels, en quelque sorte cosmopolites, dont on rencontre du moins les espèces dans des parties du globe éloignées les unes des autres, mais avec des caractères telle- ment analogues, qu'on a de la peine à les distinguer par quelques traits faciles à saisir. » Les Cyprinodons sont de petits Poissons, très- rapprochés des Cyprins, ainsi que l'indique leur dénomination générique, qui ont des dents aux mâ- choires comme les Pœcilies et les Fondules. » M. Valenciennes en a distingué huit espèces dans le dix-huitième volume de Y Histoire naturelle des Poissons, publié en 1846. » La plus anciennement connue est le Cyprinodon variegatus, Lac, qui vient d'Amérique, et la plus nouvelle le C. Iberus, Val., découvert en Espagne. » Deux autres espèces d'Europe ont été pêchées dans un même lac, le Va- rano, dans le royaume de Naples, et dans celui du cap Cagliari, en Sar- daigne; ce sont les C.fasciatus et calaritanus . ( a36 ) » De même M. Ehremberg en a distingué deux espèces, les Cjpr. lunatus, Val., et C. ha mmnrtis, Y dl.,c\âm les sourcederoasisd'Ammon.EnfinM.nové a rapporté la première de ces deux espèces et le C. moseas, des sources d'eau chaude du mont Sinaï, qui ont 3i à 3a degrés centigrades. » La vitalité de ces petits poissons se montre surtout dans leur faculté de vivre dans les eaux douces non thermales, dans les eaux thermales et même dans l'eau de la mer. C'est du moins le résultat des observations de M. Eh- remberg pour le Cyprinodon lunatns. » Toutes ces circonstances feront pressentir l'intérêt qu'il v avait à en dé- couvrir une nouvelle espèce, à donner de nouveaux détails sur son genre de vie et à en rapporter assez d'exemplaires pour permettre des recherches qui puissent servir à avancer nos connaissances sur leur organisation. » ('/est à quoi M. Rochet d'Héricourt est parvenu. » Il a découvert cette espèce nouvelle de Cyprinodon, dans les eaux thermales d'Hatefète, au fond du golfe de Zoula, dont nous lui avons donné le nom. Ces eaux chaudes ont une température de 44 degrés centigrades, suivant M. Rochet d'Héricourt. Elles sont limpides et fortement chargées de stdfate de soude et de magnésie. Ces petits poissons s'y rassemblent en bancs de plusieurs milliers d'individus; ils s'y tiennent près des bords, à om, 10 en- viron du niveau de l'eau, au-dessus d'un fond argileux; tandis que le centre du réservoir est garni seulement de gravier et composé en partie d'une roche basaltique, d'où jaillissent les sources. » Les Cjprinodons de Zoula n'ont que om,oao à o,u,oa3 de longueur, depuis le bout du museau jusqu'à l'extrémité de la nageoire caudale. Leur couleur est argentée sur les flancs et sur le ventre, roussâtre dans les écailles du dos, qui sont bordées de brun dans leurs trois rangées supérieures de chaque côté. » Les femelles, qui sont un peu plus grandes que les mâles, ont dix à douze bandes brunes verticales, qui commencent sous la rangée inférieure des écailles bordées de la même couleur, et descendent à peu près parallèle- ment sur les flancs argentés du poisson. » Les mâles en ont deux ou trois de plus sur la nageoire caudale, de nuance bleuâtre. » Elles sont assez distantes l'une de l'autre, pour pouvoir en comprendre deux et même trois dans leurs intervalles; tandis que dans le Cypr.jascia- tas, les bandes brunes sont plus larges que leurs intervalles également ar- gentés, comme dans notre espèce. ( *to ) » Le nombre des rayons des diverses nageoires ne s'accorde avec aucune des espèces déjà connues et sert à caractériser cette espèce (i). » Il a sur le dos, près de la tète, quelques écailles qui ont dans tout leur pourtour les mêmes stries d'accroissement, et manquent de la partie à la fois ondulée et rayonnée qui caractérise les écailles des Cyprins, etc. » Celles du Cyprinodon Hammonis montrent les mêmes différences; peut-être sont-elles communes à toutes les espèces, quoiqu'elles n'aient pas été indiquées, que je sache, malgré leur importance. » Enfin, les nageoires sont toutes incolores dans les femelles, tandis que dans les mâles la caudale peut avoir jusqu'à trois bandes verticales colorées, ainsi que nous venons de le dire. » Nous avons reconnu, dans ces derniers, les deux glandes spermagènes, et dans les femelles, la seule glande ovigène, déjà indiquée dans les autres espèces par M. Yalenciennes. » Les dents maxillaires sont au nombre de quatorze à chaque mâchoire. Leur forme est trifide plutôt que tricuspide; c'est-à-dire que leur partie moyenne est beaucoup plus large que les deux latérales, qui restent poin- tues , tandis que la partie principale ne tarde pas à s'user et à présenter un tranchant d'incisive. Elles diminuent d'ailleurs beaucoup de la première de chaque côté à la dernière. » Outre ces dents maxillaires, il y en a au palais à peu près quarante, op- posées à celles qui garnissent les os pharyngiens, et qui sont en même nombre. Leur forme est conique, un peu courbée en crochet, en arrière, dans leur partie libre et saillante, qui peut être considérée comme la cou- ronne; au delà la plupart de ces dents s'enflent et présentent une bosselure, surtout en arrière; puis se rétrécissent pour figurer une sorte de racine. Celle-ci est divisée en deux parties, qui s'écartent d'autant plus l'une de l'autre qu'elles sont plus longues. Nous avions déjà indiqué une partie ana- logue dans les dents singulières des plaques palatines des Pœcilies. L'en- semble a donc la figure d'un crochet, emmanché sur une massue à poignée plus étroite. » Les intestins sont très-longs. Nous les avons trouvés farcis, comme des boudins, de débris de conferves. On sait que certaines espèces de conferves végètent très-bien dans les eaux thermales. (i) Il y en a huit à la dorsale, neuf à l'anale, vingt-quatre à la caudale, douze aux pectorales et sept aux ventrales. La dorsale commence un peu avant l'anale, à peu près d'une différence égale à la distance d'une bande brune verticale à l'autre. C K.. ■S5i. i«* Semestre'. I T XXXII, N° 7. ) 3a ( a38 ) » 3°. Périophtalme de Kœlreuter. — Je ne fais mention de cette espèce de Poisson, de la famille si naturelle et si remarquable des Gobioïdes, que pour confirmer, par les observations de M. Rochet d'Héricourt, celles de plu- sieurs autres voyageurs, sur la faculté exceptionnelle que possèdent les Périophtalmes de vivre longtemps hors de l'eau. » M. Rochet en a rapporté un seul exemplaire, qu'il avait pris au fond du golfe de Zoula, à 1 7 lieues de Massouah, sur les mêmes côtes où il avait re- cueilli les Cyprinodons. » M. Rochet a vu un grand nombre de ces Périophtalmes ramper avec- vivacité sur les herbes marines de ces rivages, de telle sorte qu'on a de la peine à s'en emparer. » Les collections du Muséum en possèdent déjà un exemplaire de la mer Rouge, rapporté par M. Ruppel. Il parait que cette espèce peut vivre, comme d'autres de ses congénères, dans les eaux douces et dans les eaux salées. » 4°- -Araignée à soie, espèce nouvelle d'Epéire. — Le genre Epéire (Epeira), établi par M. Walcknaer, comprend de nombreuses espèces répan- dues dans toutes les parties du monde. Elles vivent sédentaires, et se filent, le plus souvent, une toile verticale ou inclinée, au centre ou dans le voisi- nage de laquelle elles se tiennent pour y attendre leur proie. » Mais ces Aranéides ne filent pas seulement dans le but de pourvoir à leur nourriture; les femelles filent encore un cocon, le plus souvent globu- leux, dans lequel elles renferment leurs œufs. » L' Araignée diadème, l'un des représentants les plus connus de ce genre en France et en Italie, produit, dans ce dernier pays, selon Raymondo-Maria de Tremeyer, cinq à six cocons par an, qui renferment chacun de quatre cents à six cents œitfs. » Six de ces cocons et même quatre, lorsqu'on les prend au moment où ils viennent d'être terminés, répondent à un cocon de ver à soie. » Ces cocons ne se dévident pas; mais en lés cardant, de Tremeyer était parvenu à en faire tricoter une paire de bas et des bourses. » Ceux qui connaissent les essais qu'on a tentés à différentes reprises pour faire des tissus avec des toiles ou des cocons d'araignées, ne s'étonneront pas que M. Rochet ait conçu l'espoir de rendre un service à l'industrie, à la vue de la soie dont l'espèce d'Epéire qu'il a rapportée compose sa toile. Cette soie est, en effet, très-douce au toucher, très-fine, assez longue et de cou- leur jaunâtre. » M. Rochet a recueilli cette araignée à soie à Korata, petite ville très- agréablement située sur les bords du lac de Trana, sous le n°45'54" de ( *39 ) latitude nord, et le 35° i i' de longitude, à l'ouest du méridien de Paris, d'après les propres observations astronomiques de notre voyageur. Il rapporte que ces araignées vivent sur de grands arbres, sur des arbrisseaux et dans les baies qui entourent les habitations, et sur lesquelles elles tendent leurs toiles qui ont presque toutes un mètre de diamètre. Il y en a une quan- tité prodigieuse. Le soir au coucher du soleil, et le matin avant son lever, ces araignées se tiennent au centre de leurs filets, et quelques-unes même y restent une partie de la journée. La soie fdée par ces Aranéides est éminem- ment remarquable, ajoute M. Rochet, par sa ténacité, par sa ductilité et par sa belle couleur jaune. Il n'est pas douteux, dans son opinion, qu'on donnerait à l'industrie une nouvelle branche de travail en introduisant ces araignées en Europe. M. Rochet d'Héricourt, comme tous ceux qui ont tenté de faire des tissus avec les toiles ou les cocons d'araignées, n'a pas assez tenu compte des difficultés qu'on éprouverait pour les rendre domestiques, comme le ver à soie, pour les multiplier en assez grand nombre, et pour parvenir à procurer une nourriture suffisante à ces animaux de proie. » M. Rochet avait remis quelques exemplaires de cette araignée à M. Gué- ri n-Méneville, qui en a fait une étude particulière et le sujet d'une mono- graphie. Ce savant entomologiste a dédié cette nouvelle espèce à M. Ro- chet. Elle entrera dans les catalogues méthodiques sous le nom d'Epeira Rochetii , Guérin. C'est, d'ailleurs, de YEpeira senegalensis qu'elle se rapproche davantage. » 5°. DiphjlLidia lobata, Nob. — M. Rochet a trouvé cette nouvelle espèce de Diphjllide au bord de la mer, non loin de Ras-Mohammed, dans le golfe de Suez. » Cette découverte n'est pas seulement une acquisition pour la science, comme ajoutant une nouvelle espèce au petit nombre d'espèces connues de ce genre de Mollusques, de la classe des Gastéropodes et de l'ordre des Inf embranches , établi par G . Cuvier, dans la première édition de son Règne animal, qui est de 1817. » Elle nous a présenté un intérêt tout particulier, en nous donnant un nouvel exemple de ces genres naturels, reconnus d'abord d'après une seule espèce par le génie classificateur qui saisit, au premier coup d'œil, les véri- tables caractères distinctifs d'un groupe générique; auquel viennent se joindre naturellement les nouvelles espèces que les investigations incessantes des naturalistes ou des voyageurs signalent successivement. » Ces espèces d'un genre naturel ont souvent une certaine uniformité 3a.. i ( *4o ) dans la distribution des couleurs, qui décèle, au premier coup d'oeil, leurs véritables rapports. » Nous avons sous les yeux des exemplaires de trois espèces de ce genre, dont le manteau a des raies jaunes longitudinales à peu près parallèles, sur un fond de couleur différente, brune ou grise. Ces raies jaunes alternent régulièrement en largeur, depuis celle qui règne le long de la ligne médiane dorsale, qui est la plus large, jusqu'à celle qui est la plus rapprochée du bord du manteau, de chaque côté. Ce bord est teint de la même couleur. » La première de ces trois espèces a été signalée dans la Méditerranée, par feu Otto, et distinguée par le nom spécifique de lineata, à cause des l'aies jaunes de son manteau. » Depuis Otto, J.-F. Meckel et M. Délie Chiaie en ont fait connaître en détail l'organisation. » La collection du Muséum possède deux exemplaires d'une autre espèce, recueillie, par feu P. Roux, dans les mers de l'Inde. Son manteau présente de semblables raies jaunes; mais elle se distingue de la première par un autre fond de couleurs, une forme générale plus étroite et plus pointue en arrière; des branchies en longs feuillets longitudinaux, au lieu d'être courts et obliquement transverses, et surtout par de nombreuses lamelles papil- leuses qui couvrent le dessus de sa tête. » Enfin, la nouvelle espèce rapportée par M. Rochet, dont il n'a recueilli malheureusement qu'un seul exemplaire , a son manteau orné de semblables raies longitudinales d'un beau jaune, répondant à autant de cannelures de la peau. » Le bord du manteau, celui du pied, le voile très-ondulé de la tète, sont de même de cette belle couleur jaune que fait ressortir davantage le fond brun-chocolat du manteau et de tout le reste du corps; même du dessous du pied et de l'intervalle du manteau et du pied où se trouvent les branchies, qui sont de la même nuance brune. Elles ont, dans cette espèce, un déve- loppement considérable, et se composent de nombreux feuillets, dirigés de même que dans l'espèce précédente, obliquement en travers, mais non continus, très- festonnés, du moins, ou profondément divisés, ou séparés en lobes dans ce court trajet. C'est ce caractère particulier des branchies qui m'a déterminé à désigner cette espèce nouvelle par l'épithète de lobata. » On y distingue d'ailleurs, comme dans les précédentes, en avant de la papille génitale du coté droit, et au même niveau du côté gauche, un paquet de lames plus minces et plus nombreuses, longitudinales, même lorsque les lames branchiales postérieures sont obliques, dans lequel celles-ci viennent aboutir. ( *fc ) » Ce paquet de lamelles antérieures me paraît caractéristique du genre. » \je dessus de la tète n'est pas lisse, comme dans la linenta. On n'y voit pas de papilles, comme dans l'espèce originaire de bombay, que nous pro- posons de désigner par le nom spécifique de papillosa, mais il est très- rugueux. » M. Cuvier s'était décidé à constituer le genre Diphjllidia, parce qu'il n'avait trouvé que deux tentacules dans l'individu qu'il avait eu l'occasion d'observer à Leyde, au lieu de quatre qui servent à caractériser ce dernier genre ; de plus, la position de l'anus sur le même côté droit que le tubercule circonscrivant les orifices génitaux, au lieu d'être percé en arrière sur le manteau, comme dans les Phyllidies, lui avaient paru, à bon droit, deux caractères suffisants pour l'établissement de ce genre. » En ce moment, la plus belle des espèces bien connues qui le composent, soit par la taille, soit par la vivacité, le contraste et la distribution de ses couleurs, est, sans contredit, celle dont M. Rocbet d'Héricourt vient d'en- richir la science. Conclusions » La Commission propose à l'Académie de témoigner à M. Rocbet d'Héricourt sa satisfaction pour les résultats scientifiques de ce nouveau \<>\age et l'intérêt avec lequel elle verrait sa prochaine publication. » Elle émet de plus le vœu qu'on laisse à M. Rocbet d'Héricourt, pour ses recherches ultérieures, les instruments qui avaient été mis à sa disposition dans les voyages déjà exécutés. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. optique. — Sur l'intensité, des images formées au foyer des lentilles et des miroirs; par M. E. Vekdft. (Renvoi à la Section de Physique. « On admet, en général, que l'intensité lumineuse d'une image formée au foyer d'une lentille est, à grossissement égal, proportionnelle à l'étendue superficielle de l'ouverture de la lentille. Cette relation paraît, au premier ahord, assez évidente; elle est conforme, d'ailleurs, au principe des forces vives, et les applications qu'on en fait à la théorie des instruments d'optique se trouvant confirmées par l'expérience, on n'en saurait révoquer en doute l'exactitude. é ( *& ) » Néanmoins, on a élevé une objection, ou plutôt proposé une difficulté théorique assez sérieuse. D'après le système des ondulations, le foyer d'une lentille est le point où tous les rayons, partis en même temps du point lumi- neux et réfractés par la lentille, arrivent à la même époque. Ces rayons apportent tous au foyer des vitesses de vibrations égales et constamment de même phase; la vitesse de vibration de l'éther est donc, en ce point, pro- portionnelle au nombre des rayons réfractés, c'est-à-dire à l'ouverture de la lentille, et comme l'intensité de la lumière est proportionnelle au carré de la vitesse de vibration , il semble qu'elle soit proportionnelle au carré de l'ouverture de la lentille. » Cette difficulté vient uniquement de ce qu'on ne distingue pas les effets d'un point lumineux de ceux d'un objet lumineux d'étendue sensible. » Un 'point lumineux dont les rayons viennent tomber sur une lentille convergente, donne lieu à la formation d'un point brillant en son foyer con- jugué, où l'intensité est réellement proportionnelle au carré de l'aire de la portion efficace de la lentille. Mais autour de ce point brillant, la lumière est sensible jusqu'à une certaine distance, et forme un système de franges alternativement obscures et brillantes, dont la grandeur et la figure dépen- dent de la grandeur et de la figure du diaphragme. C'est ainsi que dans les lunettes astronomiques, les images des étoiles brillantes s'entourent, tantôt 4' une série d'anneaux circulaires, tantôt de rayons divergents suivant la forme du diaphragme. (Observations de M. Arago et des deux Herschel.) » Si, au lieu d'un point lumineux, c'est un objet d'étendue angulaire sen- sible qui envoie ses rayons sur la lentille, à chaque point de cette surface correspond, comme il vient d'être dit, un système de franges autour de son foyer conjugué. Si les dimensions de ce qu'on peut appeler l'image géomé- trique de l'objet sont très-grandes par rapport à celles d'un de ces systèmes (et cette condition peut être satisfaite par une image de dimensions absolues fort petites), en chaque point de cette image, excepté au voisinage de ses limites, il y aura une intensité lumineuse constante, résultant de la super- position d'un grand nombre de franges obscures et brillantes appartenant ;i divers systèmes. On conçoit que cette superposition puisse produire une intensité lumineuse simplement proportionnelle à l'aire du diaphragme. » Pour démontrer qu'il en est réellement ainsi, je considère d'abord le cas où la lentille est limitée par un diaphragme rectangulaire. Je remarque que, pour superposer des franges appartenant à des systèmes différents, il suffit d'ajouter arithmétiquement leurs intensités, d'après le principe connu de la non- interférence des rayons d'origine diverse. J'exprime ainsi ( *43 ) aisément l'intensité des points de l'image qui ne sont pas très-voisins des bords, an moyen d'intégrales définies connues, et je fais voir que cette expres- sion est simplement proportionnelle à l'étendue du diaphragme. » Je considère ensuite un diaphragme percé d'un nombre quelconque d'ouvertures rectangulaires de grandeurs quelconques, séparées par des intervalles quelconques et assujetties à la seule condition d'avoir leurs bords parallèles à deux droites rectangulaires fixes. Je fais voir que l'expression définitive de l'intensité est encore proportionnelle à la somme des surfaces des ouvertures. » Or, quelle que soit la forme de l'ouverture d'un diaphragme, on pourra toujours la regarder comme l'assemblage d'une infinité d'ouvertures rectan- gulaires infiniment étroites, et les raisonnements précédents deviendront applicables. Il sera ainsi démontré que l'intensité de l'image est toujours proportionnelle à la grandeur de l'ouverture. » Les mêmes considérations s'appliquent aux images données par les mi- roirs sphériques, sans y changer un seul mot. » Enfin, il résulte des calculs développés dans le Mémoire, que la quan- tité totale de lumière contenue dans le système des franges produites par un point lumineux unique est simplement proportionnelle à l'étendue de l'ouverture. Ce résultat a déjà été obtenu par M. Kelland, dans le cas particulier d'un nombre quelconque d'ouvertures égales et équidistantes . » CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce envoie, pour la biblio- thèque de l'Institut, plusieurs exemplaires du Rapport adressé à l'un de ses prédécesseurs, par M. Payen, sur les résultats de sa mission en Angleterre. [T'oir au Bulletin bibliographique.) M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de l'un de ses Correspondants pour la Section d'Astronomie, M. Svanberg, autrefois Secrétaire de l'Académie des Sciences de Stockholm et Directeur de l'observatoire. M. Svanberg est décédé à Upsal, le i5 janvier i85i; il était alors, ainsi qu'on l'apprend par une Lettre de deux de ses fils, adressée à M. Arago, âgé de soixante-dix-neuf ans et demi. M. de Gaspaius adresse ses remercîments à l'Académie, qui lui a décerné, dans la séance solennelle du 16 décembre i85o, deux des médailles de la ( *kk ) fondation Lalande, pour la découverte des planètes Hygie, Parthénope et Egérie. M. de Gasparis annonce. qu'il a choisi, pour symbole de cette der- nière planète, la figure d'un bouclier. * M. d'ïIombuks-Fium as adresse une Note ayant pour titre : Récapitulation des Observations georgico-métëorologUjues faites à Saint-Hippoljte-de-Ca- . toh, pendant Cannée i85o. Ces observations ont été faites par MM. d'Hombres père et fils. M. Terquem, à l'occasion de la communication de M. L. Foucault, rap- pelle aux géomètres qu'il existe un Mémoire de M. Dubuat fils sur le mou- vement du pendule, en tant qu'il est modifié par le mouvement de translation et de rotation de la terre. Ce Mémoire a été publié en r8ai . M. Terquem reconnaît, d'ailleurs, que les vues mentionnées dans le Mé- moire de M. Dubuat n'ont dans leur but rien de commun avec l'ingénieuse expérience de M. Foucault. histoire DES SCIENCES. — Note sur d'anciens appareils de sondage ayant divers points de ressemblance avec celui de M.Faye; par M. Léon Lalanne « En 1 567, .Jacques Besson, dans son Cosmolabe, décrit un appareil « pour » mesurer le profond de la mer sans chorde en tout lieu en icelle donné, en » temps calme, aussi justement qu'on pourrait faire par la sonde, si elle » avait si grande estendue qu'elle peult atteindre jusqu'au fond d'icelle. » » Plus d'un siècle après, dans le n° 9 des Transactions philosophiques, le célèbre Hooke propose un appareil qui n'est que la reproduction de celui de Jacques Besson . Cet appareil , avec le récit de quelques expériences faites à Sheerness, est décrit par Varénius, dans le tome I de sa Géographie générale » Un appareil analogue est décrit par Molinelli , dans le tome V, part. I , page 290, des Acta Inst. Bonon. » En 1 726 , dans les Philos. Exper. and Observ., publiées à Londres par W. Derham , on retrouve l'appareil du docteur Hooke, muni cette fois d'un rouage qui fait connaître l'espace parcouru verticalement. Cet appareil est annoncé sous le titre d' Explorator profunditatis. » En 1734 Désaguliers donne, dans son Course of expérimental philoso- phj, un procédé de sondage qu'il avait imaginé en commun avec Haies, et qui est fondé à la fois sur le principe du manomètre et sur la séparation d'un poids, à l'aide d'un déclic, dès que ce poids a touché le fond, par un système analogue à celui de Jacques Besson. ( a45 ) » En 1795, le Repertorj of arts and manufactures, publié à Londres, volume XI, page 180, publia sous le nom de John Charnock, Esq., un instrument de sondage perfectionné par celui-ci , mais qui avait été imaginé sept ans auparavant par un artiste nommé Greenstreet. Dans cet instrument un déclic rend séparable le poids qui détermine renfoncement , et le chemin parcouru est indiqué par un moulinet à ailettes hélicoïdales. Il y a analogie complète avec l'appareil de Hooke perfectionné. » En 1 8o5 , Van Stiprian Luisçius , médecin et lecteur en chimie à Delft, publia à la Haye une brochure in-4° fort curieuse , sous le titre de Descrip- tion d'une sonde de mer ou brtthomètre , qui pourra servir à sonder toutes les profondeurs des mers. C'est à cette brochure que j'emprunte toutes les cita- tions précédentes , sauf celle du Cosmolnbe qui paraît avoir été complète- ment inconnu à M. Van Stiprian Luisçius. Cet auteur décrit un appareil de sondage auquel il donne le nom debathomètre (du grec bathos , pro- fondeur), et qui est conçu dans le système de Hooke perfectionné. On y voit : une bouée qui remonte à la surface lorsque le déclic a lâché le poids qui touche le fond ; un moulinet avec compteur donnant le chemin parcouru verticalement ; une tige flottante qui indique le point d'immersion , et un guidon avec flamme qui sert à découvrir plus facilement le point d'émersion, la distance entre les deux points faisant connaître la résultante des courants sous-marins et de superficie ; un mouvement d'horlogerie qui fait lâcher le déclic, après un certain temps, dans le cas où le repoussoir attaché au poids n'aurait pas convenablement fonctionné en touchant le fond. » On trouve dans les Annales maritimes et coloniales de «844» une in- struction pour l'emploi d'un nouveau sondeur imaginé par M. Le Coè'ntre. Ce sondeur, décrit dans le tome XV de Y Illustration, suppose l'emploi d'une corde ; mais on y voit le moulinet à hélice et le compteur. » M. Faye n'avait certainement aucune connaissance de cette longue série de travaux lorsqu'il a imaginé et décrit l'appareil qui, malgré sa ressem- blance avec celui de M. Van Stiprian Luisçius , présente quelques dispo- sitions si neuves et si ingénieuses. Dans une addition à sa première commu- nication (Couptes rendus, page 164), il attribue à M. Laignel l'honneur davoir inventé toute la partie du mécanisme que Hooke, Greenstreet, Charnock, Van Stiprian Luisçius, Le Coè'ntre, et bien d'autres encore, peut- être, avaient imaginée et décrite depuis un siècle et plus. Ce qui précède montre que M. Laignel n'a rien à revendiquer comme titre de priorité en cette matière, et que M. Faye n'est pas fondé à lui accorder ce qu'il se refuse à lui-même. » C. R. , i85i, i«r Semestre. (T. XXXII, N° 7.) 33 ( 246 ) GÉOLOGIE. — Réclamation adressée, à l'occasion de communications faites à l'académie, par M. C. Prévost et M. L. Collomb, concernant V époque à laquelle les glaciers ont commencé à jouer un rôle dans les formations géologiques. (Extrait d'une Lettre de M. Lecoq.) « ...M. C. Prévost dit, Comptes rendus de l Académie, tome XXXI, page 5o3, « On peut supposer que les glaces polaires et les glaciers des « montagnes constituent un phénomène nouveau qui n'a commencé à se » manifester qu'à un certain degré de refroidissement de la terre, etc. » » M. E. Collomb considère l'apparition du phénomène glaciaire comme étant intervenu à l'époque des terrains tertiaires récents, au moins pour l'Europe centrale, et il conclut de ses observations que les glaciers et les glaces flottantes n'ont pas existé à toutes les époques géologiques. « Ils ont » eu leur commencement, puis leur maximum de développement, ensuite » ils ont rétrogradé dans les limites que nous leur connaissons aujour- » d'hui » (tome XXXI, page 709). » Plus loin, toujours tome XXXI, page6ç)0, M. C. Prévost revient sur la question glaciaire, et il pense que l'on a eu tort, pour expliquer l'ancienne extension, de recourir à une période glaciaire, et, selon lui, un glacier, n'est que la somme des restes annuels entre la neige tombée et la neige fondue. M. Prévost détermine ensuite comment les glaciers ont apparu à une époque où le refroidissement du globe et le climat permettaient une abondante chute de neige, etc. >y Ces idées, que je suis heureux de voir entrer comme doctrines nou- velles dans le domaine de la géologie, je les ai exposéesen 1 845 dans un vo- lumineux Mémoire sur les glaciers et les climats, qui a été présenté à l'Aca- démie des Sciences au commencement de 1 846, et sur lequel il n'a pas été fait deRapport. Ce travail, retiréen 1847, aété publié la même année d'après les conseils bienveillants de MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, et les idées dont je réclame la priorité y sont entièrement consignées et développées. On les y trouvera surtout sous les titres : De t influence d'une température plus élevée que la température actuelle sur l'ancienne extension des glaciers et la dispersion des blocs erratiques; De l'âge des terrains diluviens et erratiques; De Fancienne élévation des montagnes et de leur abaissement par dénuda- tion, etc. Quant aux considérations relatives aux oscillations du sol comme causes de variations dans les conditions de climat et d'humidité également exposées dans le Mémoire de M. C. Prévost, elles appartiennent à M. Lyell et à M. Grange. (*47 ) » Je m'estime, du reste, très-heureux de m être rencontré sur des points de scienceaussi importants avec un savant aussi distingué que M. G. Prévost, et il me pardonnera d'autant mieux ma réclamation, que son approbation, ac- quise après trois ans de publication de mon travail, lui donne à mes yeux une valeur que j'avais presque oubliée. » Réponse de M. Constant Prévost à la réclamation de M. Lecoq. « La réclamation de priorité de M. Lecoq porte uniquement, si je ne me trompe, sur ce que ce savant croit avoir imprimé avant moi : i° qu'il n'y a pas toujours eu de glaciers à la surface de la terre; a° qu'un glacier est formé par l'accumulation des résidus annuels de l'eau atmosphérique qui, tombée et congelée pendant la saison froide, n'a pu être entièrement fondue pendant la saison chaude. Je ne conteste en aucune manière le droit que M. Lecoq peut avoir à ce sujet, mais je dois en même temps déclarer qu'en énonçant récemment ces idées (i) j'ai cru rappeler les conséquences natu- relles et incontestées de faits généralement admis et que je n'ai cessé d'ex- poser dans mes cours depuis qu'il est question, en géologie, des glaciers et de leurs effets. L'objet de ma dernière Note était donc tout autre que de pro- duire comme nouvelles les deux propositions qui donnent lieu à la récla- mation de M. Lecoq. » Considérant comme démontré: i° que les phénomènes glaciers n'ont commencé à se manifester qu'à une période récente; i° que les glaciers ac- tuels ont eu dans les dernières périodes géologiques une plus grande exten- sion que celle qu'ils ont actuellement; et 3° enfin qu'il a existé de vasteset puis- sants glaciers dans un grand nombre de vallées des Alpes, des Pyrénées, des Vosges, de l'Ecosse, etc., où l'on ne retrouve plus que leurs traces évi- dentes, mon intention a été de chercher dans les causes actuelles l'explica- tion de phénomènes qui ont déjà donné naissance à des hypothèses plus ou moins ingénieuses et plus ou moins contraires à l'ordre naturel des choses. En effet, pour expliquer la plus grande extension des anciens glaciers et leur diminution ou disparition successives, les uns ont eu recours à la diminu- tion supposée de l'action calorifique du soleil par suite de l'extension passa- gère des taches de cet astre, etc. ; d'autres ont cru trouver dans le déplace- ment de l'axe de rotation du globe la cause de changements dans les condi- tions locales favorables à l'existence des anciens glaciers, etc. Je n'ai pas ou- (i) Comptes rendus, tome XXXI, pages 5o3, 68g, 709. 33.. ( *48 ) blié qu'en 1846 M. Lecoq est entré lui-même dans cette lice, et que dans un Mémoire écrit avec autant d'art que de savoir, ce savant a communiqué à la Société Géologique de France les idées séduisantes mais spécieuses qui lui avaient été inspirées par sa brillante et féconde imagination sur un sujet alors vivement controversé. » M. Lecoq, partant de l'hypothèse par lui admise et peut-être fondée, d'une manière générale, que, comme tous les corps sidéraux, le soleil se re- froidit, a été conduit d'une part à attribuer l'existence des anciens glaciers à ce que le soleil était plus chaud qu'il ne l'est actuellement, et, d'une autre part, à expliquer ta diminution et la disparition de ces mêmes anciens gla- ciers (c'est-à-dire leur fusion ) par le refroidissement incessant du soleil; je ne puis me dispenser d'avouer que, malgré tout l'esprit que M. Lecoq a mis à développer et à soutenir son hypothèse, j'ai cru, à mon point de vue, devoir la classer parmi les excentricités que je me suis proposé de combattre en essayant de faire rentrer l'explication des phénomènes glaciers dans le domaine de la doctrine des causes actuelles, doctrine que je n'ai cessé de soutenir et de professer depuis bientôt trente ans. » A cette occasion, je dois encore répondre à M. Lecoq qui, en termi- nant sa Lettre à l'Académie, croit devoir réclamer, non plus pour lui, mais pour M. Lyell, l'idée de ta modification locale des climats sous une même latitude par des changements dans la configuration du relief du sol, et pour M. J. Grange, l'application de cette même idée à ta distribution géogra- phique et à la limite inférieure des glaciers et des neiges sur une même parallèle » Je dirai à M. Lecoq que, s'il avait jeté les yeux sur ta préface de la qua- trième édition des P rinciples of Geology de M. Lyell, il aurait lu que ce savant géologue déclare qu'avant ses premières publications, c'est-à-dire de 1824 à 1825, il avait fait, tant en France qu'en Angleterre, in Company dit-il, with professor C. Prévost of Paris, a writer well known to hâve laboured successfully in the saine jieldof investigation. Il est vrai que cette déclaration n'a pas été reproduite dans la traduction française de l'ouvrage de mon illustre ami ; j'attache cependant tant de prix à l'honorable part qu'il a bien voulu me faire dans l'établissement de la doctrine des causes ac- tuelles, que je ne puis passer sous silence le reproche qui m'est adressé par M. Lecoq. Quant à M. J. Grange, je ne crois pas désobliger ce jeune et sa- vant observateur en répétant ce qu'il a dit lui-même, que mes leçons à ta Sorbonne l'ont déterminé dans le choix de la question qu'il a prise pour su- jet de sa thèse de docteur es sciences. Il m'a consulté, je l'ai fortement encou- ( »49 ) ragé, et, comme son juge, je n'ai eu qu'à le féliciter de la manière ingénieuse el sagace avec laquelle il a su déduire des aperçus neufs et importants de f';iits laborieusement réunis et comparés. » chimie appliquée. — Note sur la saccharimétrie; par M. Dubruivfaijt. •(Extrait.) « La première méthode que nous ayons pratiquée, est la fermentation alcoolique (i). » Pour effectuer le départ des deux espèces de sucre, nous utilisons la propriété que possèdent les alcalis de détruire les sucres autres que le sucre cristallisable. Nous employons de préférence, pour ce traitement, une dis- solution de soude caustique. » Nous faisons subir au sucre deux fermentations; l'une sur le sucre in- tègre, et l'autre sur le sucre qui a subi un traitement alcalin. L'alcool fourni par cette dernière fermentation donne, à l'aide d'un coefficient alcoolique convenablement établi, la proportion de sucre cristallisable. La différence des produits alcooliques des deux fermentations donne le sucre incristalli- sable ; et, comme les diverses espèces de ce sucre, qu'on rencontre dans les produits commerciaux, ont la même formule C,aH,20'2, nous prenons pour coefficient alcoolique du sucre incristallisable celui qui est fourni expéri- mentalement par l'une quelconque de ces espèces de sucre. » La seconde méthode que nous avons mise en œuvre est fondée sur deux propriétés chimiques des sucres qui ont déjà été utilisés par MM. Peligot et Bareswill, dans deux procédés saccharimétriques que ces savants ont fait connaître. » Nous utilisons, en effet, i° la propriété que possèdent tous les sucres autres que le sucre cristallisable d'être altérés par les alcalis ; a° la propriété que possèdent les acides d'intervertir le sucre cristallisable. » Nous dosons le sucre incristallisable, après l'avoir détruit dans des con- ditions régulières avec une liqueur sodique, en déterminant, à l'aide de l'al- calimètre, la proportion de soude caustique qui est annulée dans cette réaction. (i) Cette méthode, pratiquée depuis dix ans dans mon laboratoire, a servi presque exclusivement depuis ce temps aux besoins du commerce et de l'administration , pour faire le départ du sucre cristallisable et des sucres incristallisables des produits saccbarifères du commerce. Cette méthode a été réglée et pratiquée avec une grande précision dans mon la- boratoire , sous la direction -habile et intelligente d'un de mes élèves , aujourd'hui mon collaborateur, M. H. Leplay. ( a5o ) » D'une autre part, nous transformons le sucre cristallisable en sucre in- terverti à l'aide d'une réaction acide, et le dosage de ce sucre est ramené ainsi au dosage du sucre incristallisable, qui s'effectue, comme pour le sucre normal, à l'aide de la réaction sodique et de l'alcalimètre. » Deux expériences faites séparément sur le mélange des sucres, l'une avant l'inversion et l'autre après l'inversion, font connaître les proportions dans lesquelles les deux espèces de sucre sont alliées » Les sucres incristallisables sont dosés ici collectivement, ainsi que cela a lieu à l'aide de la fermentation, et deux coefficients, obtenus synthétique- ment sur du sucre pur et sur l'une des espèces de sucre C,2H,2Ol2, font connaître les quantités d'alcali qui, dans les conditions expérimentâtes don- nées, sont les équivalents des sucres disparus. » Nous publierons ultérieurement, avec détails, cette méthode sacchari- tnétrique, qui exige des soins particuliers pour fournir des résultats constants et bien comparables. » Une troisième méthode saccliarimétrique, que nous pratiquons depuis quelque temps, prendrait, à plus juste titre, te nom de méthode mélassi- métrique; car elle constate directement la quantité de mélasse que peut donner, dans les travaux habituels des fabriques et du raffinage, une ma- tière première saccharifère ; et ce n'est qu'indirectement qu'on arrive par cette voie au titre saccharimétrique. » Cette méthode est fondée sur la propriété que possèdent les mélasses d'une même origine et d'un même système de fabrication, de fournir par incinération des produits qui ont sensiblement le même titre alcalimétr-ique. » Ainsi, les mélasses brutes, de fabrication de sucre indigène, donnent des cendres ou des charbons qui, pour 100 grammes mélasse brûlée, satu- rent, terme moyen, 7 grammes, S03HO. Les cendres de 100 grammes de mélasses de raffinage de sucre de betteraves saturent, terme moyen, 6 grammes, S03HO; celles de 100 grammes de mélasses de raffinerie de cannes saturent, terme moyen, 1 gramme, SO3 HO. » Si l'on considère que dans le raffinage, par exemple, l'alcali titrant que fournit la cendre de la mélasse, préexiste intégralement dans le sucre qui a fourni cette mélasse, on comprendra que la seule incinération d'un poids donné de sucre, et te titre alcalimétrique de cette cendre, peuvent fournir tes bases du titre mélassimétrique du sucre. » ïl en est de même de l'appréciation des jus de cannes et de betteraves, pour lesquels on peut, à l'aide du titre alcalimétrique de leurs cendres, rap- proché du titre alcalimétrique des cendres de mélasses de ces deux origines, ( a5i ) prévoir fort approximativement le rendement en mélasses «le ces produits. » On comprend encore, qu'à l'aide de cette méthode seule, ou en s'ai- dant d'autres méthodes saccharimétriques, on peut déterminer le rendement industriel des sucres en sucre pur et en mélasses, de même qu'on peut dé- terminer d'avance combien une betterave ou une canne contiennent de mé- lasses, et, par suite, combien elles contiennent de sucre susceptible d'être extrait par les méthodes ordinaires. » La pratique de cette méthode se réduit, comme on le voit, à des mani- pulations simples et faciles, et elle laisse entrevoir la possibilité prochaine d'apprécier le rendement, industriel des matières saccharines, et, par suite, leur valeur vénale, soit pour les besoins du commerce, soit pour les exigences du fisc. • » La quatrième méthode dont nous faisons usage est fondée sur l'emploi des appareils de polarisation connus, et surtout sur l'emploi du sacchari- mètre de M. Soleil, qui a fourni dans cet instrument un précieux appareil d'investigation et de mesurage. » Pour doser le sucre cristallisable à l'aide du saccharimètre, nous n'a- vons point recours à l'inversion admise par M. Clerget, comme base de dosage du sucre cristallisable, parce que cette méthode nous a paru ne pou- voir être généralisée sans chances d'erreurs graves. » Nous nous bornons à prendre la rotation directe du corps sucré, d'où nous concluons le sucre cristallisable, en admettant que i6gr, 30,5 de sucre bien pur C'2 H" O" dissous dans l'eau de manière à former i litre de volume pur observé dans un tube de o, 2, font équilibre à 1 millimètre de cristal de rocbe, c'est-à-dire à 100 degrés du saccharimètre de M. Soleil. » lorsque les réactifs indiquent la présence de sucres incristallisables, nous écartons les chances d'erreurs que pourraient introduire ces sucres dans les observations optiques, en lès détruisant préalablement par une réaction alcaline. » Cette pratique nous permet de doser en même temps le sucre incristal- lisable à l'aide de notre seconde méthode. » Les sirops ainsi traités sont saturés par les acides azotique ou chlorhy- drique, puis suffisamment décolorés, pour l'observation, à l'aide des agents décolorants connus, acétate et sous-acétate plombique, charbon animal en grain ou en poudre épure, etc. » Cette méthode, plus rapide que l'inversion, est d'ailleurs peu utile, ainsi que l'inversion elle-même, dans le plus grand nombre des cas qui se présentent. Ainsi, elle est inutile pour les sucres de betteraves et leurs mé- ( *5a .) lasses, qui, ainsi que nous l'avons établi dès longtemps, ne contiennent pas de sucre incristallisable qui puisse troubler les résultats des observations optiques. Les sucres et les mélasses de cannes peuvent seuls en réclamer l'emploi, encore arrive-t-il souvent que ces sortes de produits ne renferment en sucre cristallisable que du sucre optiquement neutre (sucre caramélique, ou sucre neutre provenant des réactions alcalines faibles sur le sucre in- terverti). » Pour les cas où l'on a à faire à du sucre cristallisable, mélangé de sucre interverti, la réaction alcaline est indispensable. Dans ce cas, si l'on em- ployait l'inversion, il faudrait faire les observations optiques à la même température, avant et après l'inversion, à 1 4 degrés centigrades, par exemple, pour obtenir des résultats exacts; ce qui est facile à pratiquer, en ayant soin de refroidir dans de l'eau de puits les sirops à observer. Cette méthode écarte radicalement les chances d'erreurs que l'on peut commettre avec l'emploi de la table de M. Clerget. » Nous dosons le glucose lévogyre que nous avons découvert dans le sucre interverti et dans les sirops de fruits, à l'aide de la propriété que nous avons découverte dans ce sucre d'offrir une rotation variable avec la tempé- rature. Ainsi, nous avons reconnu que le sucre observé et mesuré à -+- 14 et à -t- 5ï degrés centigrades donne deux rotations qui sont entre elles comme 4 '. 3 (i). L'expérience n'ayant jusque-là fait connaître cette propriété que dans le glucose lévogyre, autorise à utiliser cette propriété comme moyen de dosage de ce glucose engagé dans des mélanges. Il suffit pour cela de prendre la différence de rotation d'un mélange à + i4 degrés centi- grades et à + 5a degrés centigrades et de multiplier cette différence par 4 pour avoir la rotation propre du glucose lévogyre qui est engagé dans le mélange et pour en conclure, à l'aide d'un coefficient préalablement établi, la proportion de ce glucose. » Nous avons constaté que roo grammes de glucose lévogyre C'2 H12 O'2, • lissons dans l'eau de manière à former i litre de volume, puis observé au saccharimètre, dans un tube de om,2 de longueur, donne à + i4 degrés centigrades une rotation de 86°'^; cette rotation, à -+- 5a degrés centi- grades, n'est plus que de 5o,°, 5 ^. » Jje dosage du sucre interverti pourrait s'effectuer de la même manière, (i) Pour observer ces rotations, nous nous servons d'une cuve à eau munie de lunettes et qui se place sur le saccharimètre; le tube d'observation est placé dans cette cuve, dont on règle la température avec une lampe à alcool. ( 253 ) attendu que ce sucre, suivant nos observations, est formé d'équivalents égaux de glucose dextrogyre et de glucose lévogyre. Seidement alors la différence de rotation à + «4 et + 5a degrés centigrades doit être multipliée par a pour conclure la rotation propre du sucre interverti qui, en passant de -f- 14 à + 5a degrés centigrades, perd la moitié de sa rotation. » PHYSIOLOGIE comparée. — Note sur les fonctions du larynx supérieur chez les Oiseaux; par M. L.-A. Segond. « Les travaux d'anatomie et de physiologie relatifs à l'appareil vocal des Oiseaux , malgré leur grande perfection , sont encore insuffisants pour faire l'histoire de la voix chez ces animaux. Les intéressantes recherches de Hérissant, Vicq-d'Azyr, Savart, Cuvier, Muller, etc., ont malheureusement conduit à une opinion trop absolue, d'après laquelle le larynx supérieur se trouverait entièrement mis de côté, par suite de l'hypothèse trop exclusive instituée à l'égard du larynx inférieur. A toutes les expériences tentées jus- qu'à ce jour, j'en opposerai une bien simple. » i°. Quand on ouvre largement le bec d'un Coq ou d'une Poule, on apprécie très-nettement, à chaque cri de l'animal, un frémissement très- marqué dans les replis qui bordent en haut l'ouverture de la trachée-artère. Il est bon de rappeler que chez les Gallinacés le larynx inférieur est sans muscles propres et sans dilatations latérales. » 2°. Dans la même expérience il est facile d'observer que l'articulation du son qui , chez la Perdrix , par exemple , est ordinairement représentée par les lettres suivantes : cac , cac , cac , est manifestement exécutée par le mode de séparation des lèvres de cette véritable glotte supérieure ; et que , sans contredit , cette articulation , combinée avec divers degrés d'ouverture de la bouche et du pharynx, constitue les conditions essentielles de l'imitation de notre langage chez les Oiseaux parleurs. » En attendant qu'un nouveau travail place l'ensemble de la théorie de la voix sur son vrai terrain , cette remarque pourra , dès à présent, modifier la manière absolue de raisonner relativement à la phonation chez les Oiseaux. » histoire naturelle. — Note sur la composition des Mille pores et de quelques Corallinées ; par Si, A. Damour. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie le résultat de recherches que j'avais commencées dans le courant de l'année dernière sur la composition de certains corps organisés marins, désignés sous le nom de Millépore.s. Ces C H. iS5i. i*' Semestre (T. XXXII. V 7 ) M ( a54 ) productions marines, classées aujourd'hui parmi les Algues, ressemblent, au premier aspect, à des concrétions minérales. Ils affectent des formes variées; tantôt celle de rameaux coralloïdes, de choux-fleurs, de lames entre-croisées, de Lichen, etc. Ils ont à peu près la couleur, la dureté et la ténacité du cal- caire. Ils se laissent aisément pulvériser. Lorsqu'on le plonge dans un acide faible, toute la partie terreuse qu'ils renferment se dissout avec effervescence; il reste un squelette de matière organique végétale, conservant exactement la forme de l'échantillon primitif, et présentant le tissu cellulaire et particu- lier aux Algues marines. Cette matière organique exhale l'odeur alliacée toute particulière qui caractérise les végétaux marins. Elle est spongieuse, presque transparente, et se réduit à un très-petit volume par la dessiccation. Traitée par une lessive dépotasse ou de soude caustique, elle ne se dissout ni à froid ni à chaud; mais elle devient plus transparente, et se comporte ainsi comme la plupart des tissus végétaux. Elle brûle avec flamme, et laisse ordinairement très-peu de cendres. » Je dois à l'obligeance de MM. Deshayes et Michelin les premiers échan- tillons qui m'ont servi à cet examen. M. Decaisne, plus récemment, a bien voulu m'en confier de nouveaux, provenant de la collection du Muséum d'Histoire naturelle, et appartenant à des espèces bien connues. » Le tableau suivant expose les résultats de l'analyse de ces diverses espèces : 1 Millepora ccrvicornis de Bréhat (Manche). 2 Lithophyl- lum (Méditer- ranée). 8 Melobesia. Espèce nouvelle '.' (d'Alger). 4 Amphiroa Tribulus (des Antilles). Halymeâa Opuntia mer Rouge. G • Galaxaura fragilis (des Antilles). 0,8732 o,o85i o,oo45 o,oo34 o,oo55 0 ,0089 0 ,oo23 Indéterm. 0 ,oo35 0 ,0064 » o,oo63 0,7736 i), 1 i3'j o,oo55 0,0027 0,0008 0 ,'oog5 o,oo3q 0,0060 ti 0 ,0470 0,0146 n 0,01 36 0,7278 0,1232 0,0175 o,oo65 0,0020 0,012.5 o,oo38 o,oo34 11 0,0395 0,0140 H 0,0428 0 , 7083 0,1699 0 ,0089 ",0039 a 0,0093 0,002.7 o,oo53 0,0020 0,064° o,oi38 m 0,8617 o,oo56 o,ou3 o,oo54 n Indéterm. Indéterm. 0,0084 o,oo55 0 ,o83o 0,0090 n n 0,7256 0 , 0086 0,0073 0,0102 Indéterm . Indéterm. 0,0117 0,0180 0, 1750 0,0095 0,0220 11 Acide phosphorique Sulfate de chaux °.999' 0,9897 0,9930 0,9881 0,9889 o,9S;9 ( a55 ) » Len° i , recueilli sur la côte de Bréhat (Manche), forme des bancs assez considérables qui sont exploités pour la fabrication de la chaux hydraulique. L'échantillon employé à l'analyse était un peu désagrégé à la surface et comme f< >ssilisé. C'est à cette circonstance que j'attribue la faible proportion de matière organique qu'il renferme. Le n° 3 a été recueilli par M. Deshayes sur la côte d'Alger. Cette espèce se développe en grande abondance sur une vaste étendue de cette côte, et précisément aux endroits où le choc des vagues se fait le plus fortement sentir. Les nos 4, 5 et G proviennent de la collection du Muséum, et m'ont été remis par M. Decaisne. On remarquera que les deux derniers ne renferment que des traces de carbonate de magnésie, tandis que les quatre premiers contiennent depuis 8 ■£ jusqu'à i 7 pour 100 de ce carbo- nate. Les nos 5 et 6 appartiennent, en effet, à des familles bien distinctes des précédentes. La matière terreuse qui les recouvre ne pénètre pas à l'intérieur de la plante. Les nos 1, 2, 3 et 4 sont intimement pénétrés de matière cal- caire et magnésienne. » Les analyses qui précèdent semblent toutefois indiquer, dès ce moment, cpie les groupes des Corallinées jouent, dans le règne végétal, un rôle ana- logue à celui des Polypiers et de la plupart des Mollusques dans le règne animal. Par leur organisation, ces plantes ont la faculté de décomposer les eaux de la mer, d'en extraire, de sécréter et de s'incorporer principalement la chaux et la magnésie transformées en carbonate. » Le développement que prennent ces végétaux sur certaines côtes et dans les bas-fonds, et, par suite, les dépôts de calcaire magnésien auxquels ils doivent donner lieu, semblent mériter aussi d'être pris en considération dans l'étude des formations géologiques. » chimie appliquée. — Observations sur l'acide azoteux et la solution azotosulfurique ; par M. Gui non , de Lyon. « En cherchant à me rendre compte des causes d'un accident arrivé à une teinture de soie rose, faite à la cochenille ammoniacale, et qui s'était trouvée subitement décolorée, j'ai été conduit à reconnaître que cette déco- loration était due à la présence d'acide hypo- azotique dans l'acide sulfurique employé. J'étais certain que si l'acide sulfurique eût été pur, il n'aurait pas altéré la cochenille ammoniacale, lors même que son contact eût été prolongé pendant plusieurs jours. J'en avais fait plusieurs fois l'expérience. L'acide azotique lui-même se serait borné à faire tourner cette couleur au rouge- orangé sans la détruire, ainsi que je l'ai vérifié. Je ne pouvais donc attri- 3/,.. ( 256 ) buer la réaction observée qu'à l'acide bypo-azotique qu'on rencontre quel- quefois dans les acides sulfuriques du commerce, et j'ai dû, pour le vérifier, procéder synthétiquement. » J'ai fait absorber directement des vapeurs nitreuses dans de l'acide sul- fnrique pur, et j'ai produit ainsi un réactif [acide azotosulfurique (i)], qui a eu sur la teinture de cochenille l'action décolorante immédiate que j'avais accidentellement remarquée. » Il est évident que, dans cette réaction, c'est par l'acide azoteux qui se forme qu'agit le mélange azotosulfurique. Le peu de stabilité de cet acide, sa tendance à abandonner de l'oxygène comparable à celle de l'eau oxy- génée, le rendent éminemment propre à altérer et à brûler les matières or- ganiques. » J'ai voulu, indépendamment de ce que j'avais observé sur la cochenille, étendre mes expériences à l'action des acides sulfurique, azotique, et de la solution azotosulfurique sur divers sels et diverses matières colorantes. J'ai obtenu les résultats consignés dans le tableau suivant : Tableau des réactions de quelques acides sur les solutions de divers sels et de diverses matières colorantes. SOLUTIONS ETENDUES de matières colorantes et de sels. Cochenille ammoniacale ...... Carthame Bois rouges virés par le chlorure stannique Campèche viré par le chlorure stannique Indigo Curcuma , Rooou Sulfate ferreux Sans action, Chlorure stanneux Cyanure jaune (ferrosopotas- sique) t Cyanure de fer , Bichromate potassique . ACIDE sulfurique. ACIDE azotique. Sans action SOLUTION AZOTOSULFURIQUE. Décoloration. Formation de sulfate Ctfrriqup, absorption de bioxyde d'azote qui colore en brun. Formation de chlorure stannique. Production de cyanure rouge, dégagement instantané de bioxyde d'azote. Forte augmentation d'intensité de la cou- leur Coloration verdàtre, formation de sulfate potassique et d'azotate chromique. [y) Voit MM. Pelou/.f. et Frémit, volume I, page i32. ( «7 ) » J'ai reconnu dans ces expériences que la solution d'acide hypo-azo- tique dans l'acide sulfurique pouvait être très-fortement étendue d'eau, sans perdre ses propriétés. L'eau, en suffisante quantité, est même nécessaire pour éviter la production du bioxyde d'azote, ou pour la restreindre à des pro. portions presque nulles , en permettant de maintenir le liquide à une tem- pérature basse au moment du mélange des deux acides. » Le mélange azotosulfurique jouit au plus haut degré de la faculté déco- lorante, par l'action de l'acide azoteux auquel il donne naissance, et qu'il contient, pour ainsi dire, à l'état latent. Il présente, sous un petit volume, un réactif décolorant des plus énergiques. J'ai reconnu qu'il blanchit la soie presque instantanément, à froid et en solution très-étendue, ce qui permettra de l'appliquer d'autant plus avantageusement à cet emploi, que l'acide azo- teux se reproduit successivement au contact de l'air. » Je ferai remarquer qu'on peut se procurer très-économiquement cette solution , en recueillant , dans de l'acide sulfurique concentré , les vapeurs nitreusesqui se dégagent lors de l'attaque de divers métaux (cuivre, étain, mercure, sulfate ferrique, etc.), par l'acide azotique, ou, plus simplement encore, celles qui résultent de l'acide oxalique. » Puisque j'appelle l'attention sur les propriétés de cet acide, et sur le parti qu'on en peut tirer, j'indiquerai qu'il peut servir non-seulement comme décolorant, mais encore comme sur-oxydant de divers métaux, notamment du fer. Enfin, un corps aussi énergique aurait certainement son emploi comme rongeant dans l'impression sur étoffes. » La cochenille ammoniacale peut servir à reconnaître la présence de moins de Y~h~o d'acide azoteux dans une dissolution par sa décoloration im- médiate. C'est un réactif plus spécial et plus sûr que le sulfate ferreux, qui ne décèle que les produits nitreux en général. » M. l'abbé Fauquet, dans une Ixttre adressée à M. Arago, fait connaître les résultats auxquels il est arrivé dans des recherches sur les carrés magiques et sur quelques autres questions concernant les nombres: il annonce aussi avoir inventé une romaine qui offre certains avantages sur celles qu'on emploie communément. M. Daras annonce qu'il a découvert, dans les environs de Soissons, des ossements fossiles du Lophodion anthracoïdien . I^es fragments convenable- ment rapprochés fournissent, sur l'organisation de l'animal, des données ( a58 ) qui ne permettent pins, dit l'auteur de la Lettre, de le Laisser connue simple espèce d'un genre connu, mais obligent à en former le type d'un genre nouveau. La Lettre de M. Daras mentionne aussi la découverte, faite également dans les environs de Soissons, de ruines romaines avec inscriptions HI. Merlateau prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Com- mission à l'examen de laquelle avait été renvoyée une Note concernant une modification qu'il proposait pour les chemins de fer. (Renvoi à la Commission nommée.) L'Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés présentés Par M. Boutigny; ParM.CH. Dien; Par MM. A. Glenisson et Aug. Terreil. La séance est levée à 5 heures. A. ERRATA. (Séance du lo février i85i.) Page 1 65, ligne 22, dans quelques exemplaires, on lit: M. Coste obtient 23 suffrages, lisez 22 suffrages. ( ^9 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 février 1 85 1 , les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus liebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier" semestre 1 85 1 ; n°6; in-4°- Institut national de France, Annuaire pour i85i; in- 12. Rapports à M. le Ministre de l' Agriculture et du Commerce sur le rouissage du lin, le drainage, la nouvelle exportation de la tourbe, la fabrication et l'em- ploi des engrais artificiels et des engrais commerciaux. Mission de M. Payen en Angleterre. Paris, i85o; brochure in-8°. Société centrale des Architectes. Rapport sur la proposition de M. IIaron- Romain, relative à l'assainissement des habitations insalubres. Paris, j85o; bro- chure in-8°. Annales forestières ; tome IX; ie série; tome IV; n" n; décembre i85o; in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Ecoles Po- lytechnique et Normale; rédigé par MM. TerQUEM et GEHONO; février i85i ; in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales , publié par M. le docteur A. Martjn-Lauzer ; n°4; i5 février i85i ; in-8°. Répertoire de Pharmacie , recueil pratique, rédigé par M. le docteur I5ouchap.dat; 7e année; tome VII; n° 8; février i85i ; in-8°. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts' de Belgique; nos 11 et 12 du tome XVII, et n° 1 du tome XVIII; in-8°. Astronomical and magnetical... Observations astronomiques, magnétiques et météorologiques faites à l'observatoire royal de Greenwich en 18/19; S0lls ^a direction de M. G. BiDDEL AlRY, astronome royal. Londres», i85o; in-4°. Astronomical observations... Observations astronomiques faites à l'obser- vatoire de Cambridge; par le Rév. J. ChalliS; vol. XVI, années 1 844 et i845. Cambridge, i85o; in-4°- Transactions of. . . Transactions de la Société philosophique de Cambridge; vol. IX; partie ire. Cambridge, i85i ; in-4°. The quarterly . . . Journal trimestriel de la Société chimique; vol. III ; n° 4 ; ier janvier 1 85 1 . Londres, i85i ; in-8°. ( 2Ô0 ) Reports. . . Rapports faits au Sénat des Étals- Unis par le Ministre des Finances sur les investigations scientifiques de M. Mac-Culloh relatives au sucre et aux hydromètres. Wasinghton, 1848; in-8°. Report... Rapport fait au gouverneur de l'Etat de Massachusetts, par M. S. -G. Howe, sur l'éducation physique et morale des idiots; imprimé par ordre du Sénat des Etats-Unis ; brochure in-8°. Report... Rapport du comité de salubrité de Roston sur le choléra asiatique, avec te rapport du médecin de la ville sur l'hôpital des cholériques. Boston, 1849; in_8°. (Ces deux ouvrages sont transmis par M. Vatemare.) The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 170. Uber... Coup d'œil sur les ossements fossiles des Mammifères qui se trouvent dans le Wurtemberg ; par M. G. Jager. Breslau et Bonn, i85o; in-4°. i°. Berichtigung. . . Rectification d'un passage de Cuvier, concernant un crâne de Narwal du cabinet d'histoire naturelle de Stuttgart. — i°. Verglei- chende... Exposé comparatif des défauts de conformation dans la pince de CE- crevisse commune et celle d'un Crabe de Surinam, Cancer uca (Linn.); par le même; broch. in-8°. Gazette médicale de Paris; n° 7. Gazette des Hôpitaux ; n°* 17 à 19. Le Moniteur agricole; 4e année; n° 14. Rulletin médical et pharmacologique de Montpellier; ire année ; n° 8. L'abeille médicale; n° l\. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. »-6hS>-®-« ê SÉANCE DU MARDI 25 FÉVRIER 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Arago annonce, d'après une Lettre de M. Pentland, la perte qu'a faite l'Académie dans la personne d'un de ses Correspondants pour la Section d'Astronomie, M. Dunlop, directeur de l'observatoire de Sydney, décédé il y a environ trois ans. Une autre perte infiniment regrettable est, si l'on doit ajouter foi à un article inséré dans le Moniteur de ce jour, celle de l'illustre Jacobi, l'un des huit Associés étrangers de l'Académie des Sciences, décédé, dit-on, à Berlin, le 19 de ce mois. chimie. — Sur l' extraction du gaz oxygène de l'air atmosphérique; par M. BoussiNGAULT. (Extrait par l'auteur.) « Je demande à l'Académie la permission de lui exposer les résultats d'une recherche dont je m'occupe depuis assez longtemps: » Je m'étais proposé ce problème : retirer, à l'état de pureté, et en quan- tité considérable, le gaz oxygène mêlé à l'azote dans l'air atmosphérique? C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXU, No 8.) 35 . ( 262 ) » Il est. en effet, assez singulier qu'on n'ait pas encore essayé d'extraire ce gaz de l'atmosphère où il entre pour un cinquième, et, la première fois, peut-être la seule fois, où l'on vit une substance prendre, concréter l'oxygène pour le restituer ensuite pur et à l'état gazeux, ce fut dans la mé- morable expérience par laquelle Lavoisier sépara les éléments de l'atmo- sphère eu chauffant un bain de mercure dans un volume très-limité d'air ; encore fallut-il entretenir, pendant douze jours, le métal presque au point d'ébullition, pour obtenir de rares particules de précipité rouge dont on re- tira, par la calcination en vase clos, quelques centimètres cubes d'oxygène. On le voit, ce moyen n'est aucunement pratique, non-seulement à cause de l'exiguïté du produit, mais aussi par la nécessité où l'on est de dégager l'oxygène dans un appareil autre que celui dans lequel on oxyde le métal, condition inadmissible dans le programme que je m'étais tracé. » Dans le nombre, d'ailleurs fort restreint, des corps dont on pouvait dis- poser pour essayer de résoudre la question telle qu'elle était posée, j'ai donné la préférence à la baryte, en me fondant sur sa propriété bien connue . de fixer l'oxygèneà une température très-peu élevée et de l'abandonner sons l'influence d'une chaleur suffisamment intense. » On sait que si l'on fait passer un courant d'oxygène sur des fragments de baryte placés dans un tube chauffé au rouge très-obscur, le gaz est com- plètement absorbé; si complètement, que son apparition à l'extrémité du tube n'a lieu qu'alors que la baryte est entièrement suroxydée. C'est le procédé imaginé par notre illustre confrère, M. Thenard, pour préparer le bioxyde de barium. Si, lorsque le bioxyde est formé, on élève la tempéra- ture du tube au-dessus du rouge-cerise, on le décompose pour ainsi dire instantanément, et quand on opère sur un kilogramme de matière, on re- cueille ^3 litres'de gaz oxygène. A.près la rapide décomposition du bioxyde, la baryte reprend son aspect, ses propriétés initiales, on peut l'oxyder de nouveau, puis en dégager l'oxygène pour la réoxyder encore, et ainsi indé- finiment par des applications successives et variées de la chaleur. » C'est cette propriété qu'a la baryte de s'oxyder et de se désoxyder dans des limites assez étroites de température que j'ai mise à profit pour isoler d'abord et recueillir ensuite l'oxygène de l'atmosphère, après avoir constaté que l'on peut suroxyder la baryte par un courant d'air sec, privé d'acide carbonique. » L'appareil dont j'ai fait usage consiste en un tube de porcelaine ou de grès vernis^ traversant un fourneau à dôme. La baryte est introduite en ( a63 ) Iragments dans ce tube, dont l'extrémité antérieure porte un robinet qiu\ à volonté, permet ou intercepte l'accès de l'air. » A l'orifice de sortie du tube est adapté un embranchement auquel s'ajustent deux autres robinets : l'un communiquant avec un aspirateur, l'autre avec un gazomètre. » L'écoulement de l'eau contenue dans l'aspirateur détermine l'arrivée de l'air dans le tube dont on entretient la température au rouge sombre. L'oxy- dation de la baryte a lieu. Après un certain temps, quand on juge cette oxydation suffisamment avancée, car il n'est pas indispensable qu'elle soit complète, on ferme le robinet d'introduction, le robinet de l'aspirateur, et l'on établit la communication entre le tube et le gazomètre. On élève la tem- pérature; pour cela il suffit d'ouvrir le cendrier du fourneau, et bientôt l'oxygène que la baryte avait retenu fait irruption dans le gazomètre. » Le dégagement terminé, et il est très-prompt, on ferme le gazomètre, on modère le feu, et, faisant fonctionner l'aspirateur, on oxyde de nouveau pour désoxyder ensuite ; les deux opérations se succèdent ainsi d'une ma- nière continue. On voit qu'au rouge sombre la baryte fait, en quelque sorte, l'office d'un filtre qui retiendrait l'oxygène de l'air, en laissant passer l'azote. » L'appareil dont je viens d'indiquer les dispositions principales a fonc- tionné dans mon laboratoire, au Conservatoire des Arts et Métiers, pen- dant le mois de mai de 1849, et si j'ai différé à le faire connaître, c'est que, dans la pratique, il est survenu une difficulté fort grave, dont je n'ai trouvé la cause qu'après des recherches multipliées. » Lorsque la baryte servait pour la première fois, l'expérience réussis- sait de la manière la plus satisfaisante; mais, après quelques opérations, souvent même dès la seconde oxydation, il arrivait que, pour un même vo- lume d'air traversant le tube avec la même vitesse, la quantité d'oxygène fifcëé dans la baryte diminuait très-rapidement. On jugera de la rapidité de cette diminution par des nombres que je prends au hasard dans mon journal. Ces nombres se rapportent à a5o grammes de baryte. On a retiré : litres. mil!. Après la première oxydation ... . i5.5 d'oxygène temp. i4 à '8U bar. 76» la deuxième oxydation. .. . 11.8 » « » » » la troisième oxydation. .. . 8.5 • » » » » la quatrième oxydation . . . 5 . 9 ■ » »., • » » » » Dans une autre expérience, dans laquelle l'oxydation de la baryte n'a 35.. »'T?> ( a64 ) pas été poussée aussi loin, on a eu litres. mill. Après la première oxydation II«7 d'oxygène temp. 14 à 190 bar. ^5o la deuxième oxydation ,I-7 * " " » » la troisième oxydation . . . . 1 1 . 7 » ». » » » la quatrième oxydation ... . 10. 5 » » » » » la cinquième oxydation ...8.6 » » » » » la sixième oxydation 6.8 » » » » » la septième oxydation ....3.8 » » » » » » En présence de résultats aussi persistants, car les expériences furent continuées pendant plus de deux mois, et après s'être assuré qu'on ne pou- vait pas les attribuer à l'imperfection des appareils montés avec un très- grand soin et avec l'attention la plus soutenue que mon . préparateur, M. Houzeau, surveillait, on dut soupçonner que l'air, en raison de la vitesse avec laquelle il traversait le système purificateur, n'abandonnait pas la totalité de l'eau et de l'acide carbonique, et que de faibles traces de ces substances, en s'unissant à la baryte, affaiblissaient son aptitude à retenir l'oxygène. Cependant, des tubes témoins attestèrent, par l'invariabilité de leur poids, que l'air introduit ne renfermait ni humidité, ni acide car- bonique. » On crut alors qu'il y avait dans l'air certains principes que ne lui en- levaient pas les dessiccants, mais cette opinion ne put se soutenir, lorsqu'on eut constaté, par des expériences réitérées, que la diminution de la faculté absorbante de la baryte continuait à se manifester alors même qu'on oxydait cette base alcaline par de l'oxygène pur qu'on lui faisait prendre et rendre alternativement ; ou bien encore lorsqu'on opérait l'oxydation dans un vo- lume d'air confiné assez restreint, pour qu'il fût impossible d'y supposer une quantité appréciable d'un principe étranger quelconque. Les expé- riences dans l'oxygène ou dans l'air confiné ont été faites sur quelques grammes de baryte placés dans une nacelle de platine qu'on introduisait dans un tube de porcelaine; le gazomètre était remplacé par une ou deux cloches de verre posées sur le mercure, et dont la capacité était divisée en centimètres cubes. » Dès le commencement de ces recherches on avait observé que la baryte, après avoir été chauffée pendant longtemps, finissait par éprouver un retrait sensible, quelquefois même elle semblait frittée, et, dans une occasion où l'expulsion de l'oxygène eut lieu à une forte chaleur blanche, elle ( 265 ) subit une fusion pâteuse. D'un autre côté, en dissolvant dans l'acide nitri- que de la baryte dont on avait fait usage dans les expériences, on recueillit pour résidu une assez forte proportion de silice. C'est que la baryte telle qu'on l'obtient ordinairement, est unie à de notables proportions de silice et d'alumine; M. Thenard en a fait le premier la remarque, et il attribue la présence de ces deux terres aux creusets ou aux cornuçs de porcelaines dans lesquels on fait subir au nitrate une calcination prolongée. En opérant la calcination dans un vase de platine ou, comme j'ai des raisons pour le croire, dans un vase de fer, on se procure une baryte exempte de silice et d'alumine, ne se frittant plus par l'action de la chaleur si on la protège contre le contact de matières terreuses, et qui paraît devoir servir indéfiniment à extraire l'oxygène de l'air atmosphérique. » Voici, par exemple, une série d'oxydations opérées par un courant d'air agissant sur de la baryte pure; les nombres se rapportent à 25 grammes de matière. On a retiré Après la première oxydation ... . oxygène la deuxième oxydation. ... » la troisième oxydation .... » la quatrième oxydation ... » la cinquième oxydation ... » la sixième oxydation .... >> la neuvième oxydation ... • » ' la dixième oxydation » la onzième oxydation ... . » » Bien qu'il fût établi que l'affaiblissement de la faculté absorbante de la baryte pour l'oxygène ne provenait pas de l'intervention de la vapeur aqueuse ou du gaz acide carbonique que l'air aurait pu retenir, je me suis préoccupé néanmoins de l'effet qu'exerceraient cette vapeur et ce gaz dans le cas où de l'air non purifié pénétrerait accidentellement dans l'appareil. Les expériences faites à ce sujet sont rassurantes, elles ont donné d'ailleurs des résultats inattendus. » On a fait passer sur 2gr,5o,5 de baryte mis dans une nacelle de platine, un courant d'air non dépouillé de son acide carbonique et non desséché; l'air passait lentement, le tube était chauffé au rouge sombre, et l'on rece- vait l'oxygène, lors de la désoxydation, dans une cloche graduée posée sur du mercure. Chaque oxydation durait d'un quart d'heure à une demi- litres. ■Bill. 1 .70 tempèr. i5° harom. 7^9 '•79 » '7 ■ » 1.82 u 4 » » 1.74 » !7 » » '•74 » '9 » M 1.64 » '9 » » i.58 B '7 » » 1 .72 » '9 » » 1 :7^ » '9 » » ( i66 ) heure ; on a retiré : cent, cubes. mill. Après la première oxydation . . . • ,59 d'oxygène teiApér.- •4- barom . 760 la deuxième oxydation . . . i58 »> » i5 » :> la neuvième oxydation. . 162 » » 18 » » la dixième oxydation . . . . .57 » » 18 » » » Dans cette expérience, le poids de la baryte est seulement augmenté de 0^.087. Cependant on avait fait passer dans le tube 5o litres d'air pris dans le laboratoire, à la température de 12 à i3 degrés. Cet air devait renfermer osr,o4o d'acide carbonique, et, s'il eût été saturé de vapeur, il aurait dû apporter à peu près osr, 5 d'eau. Il est donc vraisemblable que la baryte n'a pas pris, dans cette circonstance, tout ce qu'elle aurait dû prendre, soit en eau, soit en acide carbonique. Cependant, cet alcali a, pour l'une et l'autre de ces substances, une affinité des plus fortes ; j'ai vu, par exemple, qu'au rouge obscur, il absorbe le gaz acide carbonique. Son affinité pour l'eau 11 est pas moins prononcée; l'hydrate fond au rouge-blanc sans être dé- composé. Néanmoins, l'expérience montre que du carbonate de baryte maintenu au rouge-cerise dans une nacelle de platine placée dans un tube de porcelaine traversé par un rapide courant d'air sec, abandonne, lente- ment à la vérité, mais abandonne certainement de l'acide carbonique ; au rouge-blanc, la décomposition marche moins lentement, mais il faudrait encore un temps assez considérable pour la réaliser. » Dans les mêmes conditions, l'hydrate est promptement décomposé, et si l'on termine, en chauffant au-dessus du rouge-cerise, pour détruire le bioxyde formé, on obtient de la baryte caustique ; toute l'eau de l'hydrate est éliminée par le courant d'air sec. Ces faits expliquent pourquoi l'air non desséché, lorsqu'il ne renferme d'ailleurs que quelques dix-millièmes d'a- cide carbonique, n'affaiblit pas immédiatement le pouvoir absorbant de la baryte. » Le procédé que je viens de faire connaître permet de séparer, sans trop de difficultés, l'oxygène de l'azote, avec lequel il est mêlé dans l'air atmo*- sphérique ; et, tout en me bornant à le présenter comme une simple expé- rience de laboratoire, je ne puis m'empêcher de rapporter quelques nom- bres qui lui donneront probablement un intérêt d'un autre ordre. Ainsi, je rappellerai que 1 o kilogrammes de baryte, en s'oxydant complètement, peuvent prendre, et rendre ensuite, 'j'io litres de. gaz oxygène; c'est le chiffre indiqué par la théorie : mais, pour la célérité de l'opération, autant ( «67 ) du inoins que j'en puis juger jusqu'à présent, il ne faudrait compter que sur 600 litres. Dans cette limite, et en agissant sur 1 00 kilogrammes de ma- tière répartis dans huit à dix cylindres établis dans un fourneau unique, on dégagerait, à chaque désoxydation, 6000 litres de gaz oxygène, et, comme vraisemblablement on exécuterait quatre à cinq opérations en vingt-quatre heures, un tel système de chauffe, qui prendrait peu de place, fournirait, dans ces vingt-quatre heures, de -xl\ 000 à 3o 000 litres de gaz oxygène. , . . » L'emploi de la baryte ne saurait présenter aujourd'hui d'obstacles sé- rieux; c'est par milliers de kilogrammes qu'on prépare cet alcali, depuis que M. Dubrunfaut a doté l'industrie sucrière d'un procédé plein d'avenir; mais il y aurait, au point de vue pratique, toute une série de recherches à entreprendre. Il faudrait, par exemple, examiner quelle est l'influence de la vitesse du courant d'air sur l'oxydation, et s'il ne conviendrait pas, pour augmenter cette vitesse, d'oxyder la baryte avec de l'air chaud. A cet égard, je ne pourrais présenter que des conjectures déduites d'essais faits sur une trop petite échelle, et, si je.suis entré dans les détails que l'on vient d'en- tendre, c'est parce que j'ai cru qu'en exposant des résultats d'expériences exécutées avec soin, il était permis d'en faire pressentir les applications. » analyse. — Mémoire sur Inapplication du calcul des résidus à la décomposition des jonctions transcendantes en facteurs simples ; par M. Augustin Cauchy. § I. — Formules générales. « Soient x, y, les coordonnées rectangulaires ; r, p,_ les coordonnées polaires, et z = x-\-jr\ = repi la coordonnée imaginaire d'un point mobile Z. Supposons que ce point soit renfermé entre les deux circonférences décrites de l'origine comme centre avec les rayons r0 , R, ou, en d'autres termes; que le module r de z reste compris entre les limites r0, R. Soit y (z) une fonction de z, qui, pour un module de s inférieur à R, soit toujours continue quand elle ne devient pas infinie; et admettons encore que le rapport différentiel de la fonction f(z) à la variable imaginaire 2 dépende uniquement des variables réelle* x, y, puis, en supposant les équations (l) ?(z) = o„ (a) ?(2 ( a68 ) résolues par rapport à z, nommons z,, zu,' zm,... celles dés racines.de l'équation (i), et z', z", z'",... celles des racines de l'équation (2) qui offrent des modules compris entre les limites /•„, R. Soient d'ailleurs m , mv, mm,... ou m', m", m'",... les nombres entiers qui expriment combien l'équation (1) ou (2) offre de racines égales au premier, au deuxième, au troisième,... terme de la suite z,, ztt, zw, ... ou de la suite z', z", z'", ... ; et nommons m la différence entre les deux nombres qui indiquent, pour les équations (1) et (2), combien il existe de racines égales ou inégales qui offrent des mo- dules inférieurs à r0. Enfin, en nommant Ç une valeur particulière de z, posons, pour abréger, (3) u=r0e?\ . (4) v = Re'i, fer]} (6) ^-*[f m v~M"4ë^A\ m r—i^S1 1 • p '(") ., ç L'équation (22) de la page 2i3 donnera /» — «Nm, (z_-zJ\mll » Si l'on suppose en particulier r0 = o, on aura £7= o, et la for- mule (7) deviendra ^°^ ït^M — ?m * /ç_ '_ rj_ v* // / . \ — z'\rn'fz —z"\m" m étant le nombre des racines nulles de l'équation (1); puis, en réduisant Ç à zéro, on trouvera / _±\m' ( _±\'"'< 9) 9{%) = J!=M.A •> , ' '» „"V>-. 17 ' T\/ 1.2... m I Z \™ ■ I z \m la valeur de /^ étant (■») ^=M#H} ■ Dans les formules (8) et (9), ( *69 ) représentent celles des racines des équations (i) et (2) qui offrent des mo- dules inférieurs à la quantité R supposée constante, ou, en d'autres termes, les racines qui correspondent à des points renfermés dans le cercle décrit de l'origine comme centre avec le rayon R. Si à ce cercle on substituait le contour d'une certaine aire S, et si en conséquence on faisait coïncider z, zu, zm,..., z', z", z"',... avec les racines de l'équation (1) ou (2) corres- pondantes à des points renfermés dans l'aire S, alors on devrait supposer, dans la formule (4), R fonction de p, et dans la formule (8), /-^ déterminé en fonction de z, non plus par l'équation (6), mais par la suivante : (") -=_L_ fît 27tiJ ) . \ ») » Il est bon d'observer qu'on tire de l'équation (10), en développant 1 f 1 J suivant les puissances ascendantes de z, (i3) ""m ?'^ r= 3TL- >(") Si cp (z) est ou une fonction paire, on une fonction impaire de z, c'est-à-dire si l'une des fonctions (j>(z), z4) 2 vf(v) 4 "M") Pareillement, si 6 étant une racine primitive de l'équation binôme le rapport ?-y-y se réduit à 0, ou à une autre racine primitive de la même C. R., i85i, ier Semestre. (T. XXXII, I\° 8.) 36 ( 27° ) équation, la fonction -y-y ne variera pas, quand on remplacera z par 9z, et le développement de V renfermera seulement les puissances de z dont les exposants sont des multiples de n, en sorte qu'on aura (i5) ^= ait v A ;m. /' ;, , — .... 7 n <<"-'cp(e) 2/j v'"-' ç(w) Enfin, si le rayon vecteur R, mené à un point quelconque du contour de l'aire S, varie dans un certain rapport k, indépendant de p, ce contour se dilatera en demeurant semblable à lui-même ; et si, pour des valeurs infini- ment grandes de A:, /'"devient infiniment petit, l'équation (z \m, / z \m„ v ' TV/ I.2...W / z\m / z\m y-7) ('-?) ■■•■ transformera la fonction {) >{":>?, R)R) ' M / z\ r?) K-)-- ' z\ ( -z\ 1 — 1 — ... . »,/ v »j (l8) ?(z) = ±^2l K ' T w J.2. . m / z\ z Si d'ailleurs la fonction r jrï re r< on désigne par p. un nombre quelconque fractionnaire ou même irration- nel, et par rs l'angle qui, étant renfermé entre les limites , -f- -•> vérifie la formule tangsr = tangp, l'une des valeurs de la fonction irrationnelle qu'on obtiendra en élevant la variable z à la puissance du degré (j. sera toujours représentée par l'un des trois produits fj. ijltsi /* 7T i fji. /jtcï i — y. 7T i // p. u i r e , e r ë r e savoir, par le premier, si la partie réelle x de z est positive; par le second, si l'on a x < o, y > o; par le troisième, si l'on a x < o, j < o. Cela posé, soit s une fonction assujettie, i° avarier avec z par degrés insensi- bles; i° à représenter toujours une des puissances de z du degré fi; et sup- posons que, pour une certaine valeur de z, s se réduise à celle des puissances de z du degré p., qui se trouve représentée par le produit o»o /J. /J.UI 6r e hfj.Tz i 9 étant une valeur de l'exponentielle e r correspondante à une certaine va- leur entière, positive nulle ou négative, de h. Alors, z venant à varier par degrés insensibles avec x et y, il suffira évidemment, pour obtenir s. de multiplier le produit (ai) par le facteur e , toutes les fois que, x venant à .changer de signe, le rapport - = tangp passera de -+- oo à — oc , et par 36.. ( 272 ) le facteur e ' toutes les fois que, x venant à changer de signe, le rap- port - passera de -usa +00. » Si l'on suppose, par exemple, fx = -> s sera une racine de l'équation 2 .2 6 sera l'une des quantités I, — 1, i, — i; et si, pour une certaine valeur de z, on a alors, z venant à varier par degrés insensibles, on devra, pour obtenir une valeur de s qui varie elle-même par degrés insensibles, multiplier le pro- duit 0r2e2 , par i, toutes les fois que le rapport - passera de -4- 00 à — , et par — i, toutes les fois que ce rapport passera de — 00 à -f- ce . § II. — Applications. » Pour montrer une application fort simple des formules ci-dessus éta- blies, supposons d'abord (p (z) = SÙ17TZ. Les diverses racines de l'équation

S> Si, d'ailleurs, n', n" étant deux nombres entiers, on désigne à l'aide de la notation (5) n /(n), n = — n' le produit des diverses valeurs dej(n) correspondantes aux valeurs en- tières, positives, nulle et négatives de n, comprises entre les limites n ==j— n', n = n", et si l'on réduit la factorielle (6) n f{n) à sa valeur principale , c'est-à-dire àcelle qu'acquiert l'expression (5 ) quand, après avoir posé n" = n', on fait converger n' vers la limite oc , on pourra présenter l'équation (4) sous la forme (7) COS7IZ= n Ajoutons que l'on peut déduire immédiatement de l'équation (i) ou (3)r non-seulement la formule (7), mais encore la suivante : 7t(û Z) (8) sm ■ n = » / n = — x> \ —bV la factorielle qui renferme le second membre étant supposée réduite à sa ( *74 > valeur principale. Il y a plus, en partant on de la formule (8) on des for- mules générales établies dans le § Ier, on pourra représenter une fonction entière ou même rationnelle quelconque de sin z et de cos z, par une fac- torielle qui sera le produit d'une infinité de facteurs simples, ou par le rap- port de deux produits de cette espèce. » Observons encore que, si l'on pose S = sin z, t = cos z, s et t, considérés comme fonctions de z, seront simplement deux variables assujetties, i° à varier avec z par degrés insensibles ; 20 à vérifier, quel que soit z, les deux équations (9) ds — tdz, (10) s2 -4- t2 = 1 ; 3° à prendre, pour z == o, les valeurs particulières (11) s =5 o, *= 1; et que, pour obtenir la décomposition des fonctions s, t en facteurs simples, il suffira de leur appliquer les formules établies dans le § Ier, après avoir déduit la périodicité de ces fonctions, les racines des équations sin z = o, cos z = o , et l'indice de périodicité 1 n de la variable z, des principes expo- sés dans les Comptes rendus de 1846, relativement à l'intégration curviligne des équations différentielles. » Appliquons maintenant nos formules à quelques-unes des transcen- dantes nouvelles qui représentent les fonctions inverses des intégrales curvilignes des équations différentielles, par exemple aux fonctions ellip- tiques; et pour fixer les idées, supposons que y (z) se réduise à ce qu'on nomme le sinus de l'amplitude de la variable z, en sorte qu'on ait tp (z) = sin am s. Comme je l'ai remarqué dans le Mémoire du ia octobre 1846, ce sinus sera non pas la valeur de s que détermine la formule f» z=fS r ds , dans laquelle on suppose k renfermé entre les limites o, 1, mais la valeur de s que fournira l'intégration de l'équation différentielle (i3) ds = tdz, ( »75 ) si l'on assujettit s et t, i° à varier avec z par degrés insensibles, a° à vérifier généralement l'équation finie (i4) «* = (i -*s)(i -k*s*), 3° à prendre, pour z = o, les valeurs particulières (i5) s = o, t = i . Cela posé, faisons tf „ /•' dx ,,, Ch dx Il suffira d'appliquer à la détermination de s les principes établis dans les Comptes rendus de 1 846, comme je l'avais fait dans les Mémoires dont ces Comptes rendus offrent des extraits, pour reconnaître, i° que .s reprend la même valeur quand on remplace z par ±. nK ±: n' K'i -h z, n, n' étant deux nombres entiers dont le premier est pair, ou par ± nK ± n' K' i — z, n étant impair ; 2° que t se réduit à -f- i dans le premier cas, à — i dans le second. Il en résulte que l'équation (16) s = o a pour racines les valeurs de z comprises dans la formule ± nK±n'K'i, n, n' étant deux nombres entiers quelconques. On prouvera de même que l'équation - = o s a pour racines les valeurs de z de la forme -±nK ±(n' + \)K'i; et l'on conclura aisément de l'équation (i3) que chacune des racines trouvées est une racine simple de l'équation (1) ou (a). Cela posé, la for- mule (ao) du § Ier donnera ni (.8) sui am z = z nK + n'K'i "L1 «#+(/.' + i)A'iJ . ( «76 ) chacune des factorielles indiquées par la lettre II étant le produit de tous les facteurs finis semblables à celui qui est mis en évidence, et qui corres- pondent à des valeurs entières de n, «', positives nulles ou négatives, et chaque factorielle étant d'ailleurs réduite à sa valeur principale. On transformerait de la même manière en factorielles ou en rapports de factorielles, les autres fonctions elliptiques, et même des fonctions ration- nelles de ces fonctions. C'est, au reste, ce que j'expliquerai dans un nouvel article, où je donnerai d'autres applications des formules établies dans le § Ier. » RAPPORTS. analyse mathématique. — Rapport sur un Mémoire présenté à l'académie par M. Puiseux et intitulé : Recherches sur les fonctions algébriques. (Commissaires, MM. SturmjBinet, Cauchy rapporteur.) « Parmi les fonctions implicites d'une variable réelle ou imaginaire, celles qui représentent les racines réelles d'équations algébriques, et que l'on peut désigner, pour ce motif, sous le nom de Jonctions algébriques, méritent d'être particulièrement étudiées. Les propriétés de ces fonctions et de leurs intégrales définies sont l'objet spécial des recherches de M. Puiseux. D'ail- leurs, comme le reconnaît l'auteur lui-même, ces recherches se trouvent, sur plusieurs points, intimement liées à celles que l'un de nous a publiées à diverses époques et qui ont été l'objet de divers Mémoires. Nous serons donc obligés de rappeler quelques-uns des résultats obtenus dans ces Mé- moires. On pourra ainsi mieux apprécier le caractère et l'importance des résultats nouveaux auxquels M. Puiseux est parvenu. » Concevons que, la lettre i désignant une racine carrée de — i , l'on fasse correspondre à chaque valeur imaginaire d'une variable z = x -t- \y, un point Z dont x et y représentent les coordonnées rectangulaires. Si l'on nomme/onc//o« continue de z celle qui, obtenant, pour chaque valeur de z, une valeur unique et finie, varie par degrés insensibles avec la variable z, ou, ce qui revient au même, avec la position du point mobile Z, une fonc- tion de z, qui restera continue, tandis que le point Z décrira une courbe continue PQR, ne pourra, pendant le mouvement du point Z, ni devenir infinie, ni changer brusquement de valeur ; et l'on pourra en dire autant de toute fonction u qui restera continue, tandis que le point Z se mou- ( *77 ) vra d'une manière continue, sans sortir d'une aire S comprise dans un con- tour donné. D'ailleurs, en s'appuyant sur les principes exposés par l'un de nous dans divers Mémoires (*), on peut démontrer que, si l'on résout une équation algébrique /(«, z) = o dont le premier membre soit une fonction entière de u et de z, par rapport à «, l'une quelconque ug des racines obtenues u, , u2, «8,..., sera fonction continue de z, dans le voisinage de toute valeur de z qui ne rendra pas la racine ug infinie ou équivalente à une autre racine uh de l'équation algé- brique donnée. » Cela posé, concevons que l'on ait déterminé, dans le plan des xy, les di- verses positions C, C, C",... du point Z correspondantes aux diverses valeurs de z pour lesquelles l'équation algébrique donnée acquiert ou des racines infinies ou des racines égales; et traçons dans le même plan un contour fermé PQR qui serve de limite à une aire S dont les deux dimensions soient infiniment petites. Enfin, admettons que le point mobile Z décrive ce con- tour en partant de la position P, et tournant autour de l'aire S avec un mouvement de rotation direct, et que, pendant ce mouvement, la fonction u varie d'une manière continue, sans cesser de satisfaire à l'équation algé- brique /(«, z) = o. \ I instant où le point mobile Z, après avoir décrit le contour entier, re- prendra sa position initiale P, la fonction u reprendra évidemment sa va- leur primitive, siles points isolés C, G, C",... sont tous extérieurs àl'aireS. Si, au contraire, l'un des points isolés C, C, C",... le point C, par exemple, est intérieur au contour qui limite l'aire S, alors, au moment où le point mo- bile Z reprendra sa position initiale P, la fonction u acquerra généralement une valeur nouvelle. Donc alors, si la valeur initiale de u est une certaine racine ug de l'équation algébrique, la valeur finale deu sera une autre racine uh delà même équation. En d'autres termes, une révolution du point mo- bile Z autour du point'isolé C sur une aire S, dont les deux dimensions se- ront infiniment petites, aura pour effet de substituer à la racine w„une autre racine uk; et, comme ug peut être une racine quelconque de l'équation (*) Voir les Exercices d'Analyse et de Physique mathématique, tome II, pages 109 et suivantes, et les Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, tome XVIII, page 1 ?. 1 . C. K., i85i, ^'Semestre. (T. XXXII, N« 8.) 37 ( *78 ) algébrique, il est clair qu'en vertu de la révolution dont il s'agit les di- verses racines se trouveront substituées les unes aux autres, et, par conséquent, échangées entre elles suivant le mode indiqué par une certaine substitution. D'ailleurs une substitution quelconque peut toujours être décomposée en facteurs ou substitutions circulaires dont elle est le produit (voir les Comptes rendus, année i845, tome XXI, page 600). Donc les racines ut, u2J u,,...,eu égard aux échanges opérés entre elles pendant la révolution du point mobile Z autour d'un point isolé C, peuvent être distribuées, comme le dit M. Puiseux, en un certain nombre de systèmes circulaires . » Au reste, M. Puiseux ne s'est pas borné à déduire des principes établis par l'un de nous les diverses conséquences que nous venons d'énoncer; il a encore, et c'est là surtout ce qui constitue la nouveauté et l'impor- tance de son travaU, déterminé les substitutions qui expriment les échanges opérés entre les diverses valeurs de u, pendant la révolution du point mobile Z autour d'un point isolé C, correspondant à des racines égales de l'équation algébrique donnée. Le mode de détermination employé par M. Puiseux s appuie sur une proposition qui peut être énoncée dans les termes suivants: Les valeurs de u qui deviennent égales entre elles quand le point Z coïncide avec le point C, acquièrent généralement, dans le voisinage de ce point, des accroissements infiniment petits ; et, dans la recherche de celles qui se trouvent échangées entre elles, (juanà le point Z tourne autour du point C, on peut, sans inconvénient, réduire les accroissements dont il s'agit à des valeurs approchées, en négligeant les infiniment petits d'ordre su- périeur vis-à-vis les infiniment petits d'ordre moindre. Ajoutons que, si plu- sieurs valeurs de u deviennent infinies quand le point Z coïncide avec le point C, on pourra, dans le voisinage du même point, déduire la substitution qui indiquera les échanges à opérer, de la considération des valeurs appro- chées de u, dans lesquelles on négligera les quantités infiniment grandes d'un ordre moindre vis-à-vis des quantités infiniment grandes d'ordre supérieur. D'ailleurs, au lieu de recourir à cette seconde proposition, on peut, quand plusieurs valeurs de u deviennent infinies pour une valeur donnée c de z, décomposer, comme l'a fait M. Puiseux, la fonctiorî u en deux, dont l'une soit une fonction entière de z, et l'autre une fonction nouvelle v qui ac- quière des valeurs égales, mais finies, pour z = c. » M. Puiseux ne s'est pas borné à rechercher les propriétés des fonctions algébriques d'une variable imaginaire; il s'est encore proposé de déter- miner les diverses valeurs de leurs intégrales définies, et d'appliquer à cette ( *79 ) détermination les principes généraux établis par l'un de nous dans les Mémoires déjà cités. Entrons à ce sujet dans quelques détails. » Le Mémoire publié en août 1 8a5, sur les intégrales définies prises entre des limites imaginaires, détermine leur nature et met en évidence leurs principales propriétés. D'après ce qui est dit dans ce Mémoire, si Ton fait varier, par degrés insensibles, une fonction donnée /'(z) de la variable ima- ginaire z = x + \j, entre deux valeurs extrêmes z0, zt, la valeur de l'intégrale définie fj[ à) dz, prise entre ces limites, pourra dépendre en général, non-seulement de ces valeurs extrêmes, mais encore de la série des valeurs intermédiaires, suc- cessivement attribuées à la variable z, par conséquent de la série des posi- tions successivement occupées par le point mobile Z dont les coordonnées sont x et j, ou, ce qui revient au même, de la ligne droite ou courbe tracée par ce dernier point. Chaque forme particulière assignée à cette ligne déterminera une valeur correspondante de l'intégrale définie (page 31). Mais, sous certaines conditions, deux valeurs de l'intégrale, correspon- dantes à deux lignes distinctes, pourront être égales entre elles, et il suffira pour cela que la fonction /7z) reste continue, tandis que la première ligne se modifiera par degrés insensibles, de manière à se transformer finalement en la seconde (page 5). A la vérité, dans le Mémoire de 1825, les deux lignes dont il s'agit sont censées renfermées dans l'intérieur du rectangle dont une diagonale a pour extrémités les points correspondants aux valeurs extrêmes de z. Mais la démonstration du théorème énoncé est indépendante de cette circonstance particulière, qui n'est plus mentionnée dans les Mémoires publiés en 1846. Ainsi, par exemple, dans le Mémoire du 3 août 1846 [ Comptes rendus, tome KX1II, page a53], il est dit expressément que, si une intégrale définie étant étendue à tous les points du contour qui enve- loppe une certaine aire S, ce contour vient à varier, la valeur de l intégrale ne se: a point altérée, quand la jonction sous le signe f restera finie et continue en chacun des points successivement occupés par le contour va- riable. Comme on est libre de faire varier seulement une portion du con- tour donné, il est clair que le théorème ici énoncé subsiste pour un contour quelconque fermé ou non fermé. On peut ajouter, avec M. Pui- seux, qu'il ne cessera pas de subsister, si le contour donné se transforme eu une ligne courbe du genre de celles qui sont mentionnées dans les Comptes rendus de 1846 (séance du là octobre, page 703 ) et qui se coupent elles-mêmes en un ou plusieurs points. 37- ( 280 ) » Lorsque la fonction sous le signe / reste continue dans le voisinage d'un point quelconque situé à l'intérieur de l'aire S, on est libre de faire varier cette aire de manière à la rendre infiniment petite avec le contour qui l'enveloppe et avec l'intégrale f f(z) dz étendue à tous les points de ce contour. Donc, alors, cette intégrale, étendue à tous les points du contour donné, offre une valeur nulle. » Concevons maintenant que l'aire S étant décomposée en plusieurs par- ties, A, B, C, ..., on nomme (S) la valeur"qu'acquiert l'intégrale ff(z)dz, lorsque le point mobile Z, après avoir parcouru le contour de l'aire S avec un mouvement de rotation direct autour de cette aire , revient à sa position primitive, et (A), (B), (C), ..., ce que devient (S) quand, au contour de l'aire (S), on substitue le contour de l'aire A, ou B, ou C, ..., on aura (S) = (A) + (B) + (C) + ..., pouivu que la fonction J \z) reste finie en chaque point de chaque contour, [hoiries Comptes rendus de 1846, séance du 21 septembre, page 563.] » D'autre part, comme il est dit dans le Mémoire du 2 1 septembre 1 846, la Jonction J (z) peut devenir discontinue dans le voisinage de certaines va- leurs de z correspondantes à certains points Q, B, . . . de l'aire S, soit en deve- nant infinie, soit en changeant brusquement de valeur. Dans le premier cas, les points Q, B,... sont nécessairement des points isolés P',P",.- Dans le se- cond cas, ils sont contigus les uns aux autres, et situés sur une ou plusieurs lignes droites ou courbes O'O"..., dont les longueurs peuvent être finies... Cela posé, on pourra généralement partager l'aire S en éléments A , B, C, . . . et A,b,c,...,les uns finis, les autres infiniment petits, les éléments finis A, B, C, . . étant choisis de manière que la fonction f (z) reste finie en chaque point de chacun d'entre eux, et les éléments infiniment petits a, b, c,... étant ou des surfaces qui s'étendront infiniment peu dans tous les sens autour des points isolés, ou des surfaces infiniment étroites, dont chacune renfermera dans son intérieur une des courbes O' ()". . . ou une portion de l'une de ces courbes. Ce partage étant opéré, la formule ci-dessus rappelée donnera (S) = (a)-h(b) + (c) + ... puisque les intégrales correspondantes à des éléments finis Y, B, C,... de l'aire S s'évanouiront; et la détermination de l'intégrale [S) se trouvera réduite à la détermination des intégrales singulières (a), (b ), (c), . . . , dont les valeurs, quand elles seront finies, sans être nulles, se déduiront du calcul des résidus, s'il s'agit d'éléments qui renferment les points isolés P', P ", . . . , ou, dans le cas ( a8i ) contraire, d'équations analogues aux formules établies ci-dessus (voir le Mémoire du a4 septembre, pages 56o, 56 1 et 56a). Dans le Mémoire dont ce passage est extrait , et dont une partie seulement a été insérée dans les Comptes rendus, les intégrales singidières étaient dites du premier ou du second ordre, suivant que l'aire dont le contour était décrit par le point mobile Z offrait une dimension ou deux dimensions infiniment petites. Les intégrales que M. Puiseux nomme élémentaires ne sont autre chose que des intégrales singulières du premier ordre. » F ..es principes que nous venons de rappeler permettent de fixer aisément la valeur de l'intégrale ff(z) dz étendue au contour d'une aire quelconque S, ou même à une ligne de forme quelconque. Ainsi, en particidier, la méthode déduite de ce principe, dans le Mémoire du 26 octobre 1846, permet de réduire la détermination des intégrales curvilignes à la détermination d'inté- grales rectilignes, non-seulement dans le cas où f (z) serait une fonction explicite de z, mais encore, comme il est aisé de le voir, dans le cas même où y (z) deviendrait une fonction implicite de z. H y a plus, cette méthode permet de réduire à Y intégration rectiligne la détermination des intégrales curvilignes d'un système quelconque d'équations différentielles. » Quand on se borne à l'évaluation des intégrales définies delà forme fudz, étendues aux divers points d'une courbe continue, on doit surtout remar- quer le cas où u est une fonction algébrique assujettie à vérifier une cer- taine équation /(*, z) = o, et à varier avec z par degrés insensibles; alors, comme il est dit dans le Mémoire du 11 octobre 1846, si le point mobile Z, après avoir effectué une, deux, trois révolutions dans une courbe fermée, revient à sa position primitive P, l'intégrale fudz étendue à la courbe entière, et déterminée après la première, après ta deuxième, après la troisième révolution, offrira des valeurs qui ne seront pas généralement égales entre elles. Néanmoins, si, après un certain nombre de révolutions du point mobile la fonction u re- prend la valeur qu'elle avait d'abord, à partir de cet instant les valeurs déjà obtenues de l'intégrale t == fu dz se reproduiront dans le même ordre, quelle que soit d'ailleurs la position initiale P du point mobile Z. Donc alors z sera une fonction périodique de t. Quant aux indices de péiiodicité, ils seront généralement représentés par des intégrales définies qui pourront se déduire d'un théorème précédemment énoncé, savoir, que, si la courbe en- veloppe d'une certaine aire S vient à varier sans cesser de passer par le ( Q82 ) point P, l'intégrale judz} étendue à tous les points de la courbe ne variera pas, pourvu que la jonction u reste finie et continue en chacun des points successivement occupés par la couibe variable. » Le théorème ici rappelé permet effectivement de réduire la détermina- tion des indices de périodicité à l'évaluation de certaines intégrales singu- lières du premier ou du second ordre, et cette évaluation même à celle d'intégrales définies rectilignes. Ajoutons que, dans le cas où l'inté- grale fu //s acquiert pour certaines positions du point mobile Z des valeurs infinies, les intégrales rectilignes introduites dans le calcul sont géné- ralement du nombre de celles que l'un de nous a nommées intégrales p.r traordina ires . » Après avoir montré comment on peut décomposer l'intégrale /««fe étendue à une courbe quelconque en intégrales élémentaires ou singu- lières, M. Puiseux s'est proposé de déterminer, pour diverses formes de la fonction u supposée algébrique, les diverses valeurs de l'intégrale avec les divers indices de périodicité. Le cas où la fonction u devient rationnelle a\ait été déjà complètement traité par l'un de nous dans les Mémoires de 1846. Se réservant d'ailleurs de revenir plus tard sur ces questions (Comptes rendus de 1846, page 787), il s'était borné, dans les autres cas, à indiquer la marche à suivre par des applications (*) îles théorèmes géné- raux, dont quelques-unes seulement ont été insérées dans les Comptes rendus. » M. Puiseux a repris la question au point où les publications déjà faites l'avaient laissée. Après avoir rappelé, en les appliquant aux fonctions al- gébriques, des théorèmes déjà établis dans les Comptes rendus de 1846, il y a joint des propositions nouvelles dignes de remarque. Ainsi, par exemple, en supposant une fonction « de z réduite, par une valeur donnée de -. à une racine déterminée d'une équation algébrique du degré ni. et cette même fonction assujettie avarier avec z par degrés insensibles, M. Puiseux prouve que les diverses valeurs de l'intégrale curviligne et définie fudz prise à partir de z = c, peuvent se déduire ou de l'une d'entre elles, ou de celles qu'on en tire quand à la racine donnée on substitue les autres racines, par l'addition d'intégrales curvilignes et définies du même genre, mais relatives à fies contours fermés. Ainsi, encore, en supposant que la fonction u re- prenne sa valeur initiale après une révolution du point mobile Z sur une (*') L'une de ces applications, relative aux fonctions elliptiques, et mentionnée à la paye a74i sera reproduite par l'auteur, dans un prochain article. ( a83 ) cdurbe fermée qui renferme dans son intérieur tous les points isolés, M. Puiseux démontre que l'intégrale fudz étendue à cette courbe entière pourra être exprimée à l'aide du résidu de la fonction u relatif à une valeur nulle de z. » tarés avoir ainsi développé et perfectionné la théorie générale des intégrales curvilignes des fonctions algébriques et de leur décomposition en intégrales élémentaires, M. Puiseux a consacré la dernière partie de son Mémoire à la détermination du nombre des diverses valeurs que peuvent acquérir ces intégrales, et du nombre des indices de périodicité, ou, autre- ment dit, des périodes distinctes qui peuvent s'ajouter à ces valeurs. Il observe avec raison qu'ici se présentent plusieurs questions, et en particulier les suivantes : » i°. Trouver toutes les périodes distinctes qui appartiennent à une va- leur de l'intégrale fudz; » i°. Reconnaître si chaque période appartient à toutes les valeurs de l'intégrale, ou seulement à une partie d'entre elles; » 3°. Déterminer les valeurs de l'intégrale qui restent distinctes lorsqu'on l'ait abstraction des multiples entiers des périodes. » M. Puiseux est parvenu à résoudre ces questions dans le cas déjà très-étendu où l'on suppose une fonction entière de u équivalente à une fonction rationnelle de z. » Il trouve que, dans ce cas, ut étant une des valeurs de la fonction u déterminée par une équation algébrique du degré rn, l'intégrale prise à partir d'une origine donnée, offre m valeurs distinctes auxquelles peuvent s'ajouter des multiples entiers quelconques, positifs ou négatifs, de périodes dont le nombre est généralement égal au produit de m — î par n — i , //désignant le nombre des points isolés ou principaux. De plus, en s'ap- puyant sur l'un des deux théorèmes que nous avons ci-dessus rappelés, il prouve que le second facteur n — i peut être réduit à n — i, dans le cas où, h étant développable pour de grands modides de z suivant les puis- sances ascendantes de -■> le terme proportionnel à la première de ces puis- sances s'évanouit. » En appliquant ces propositions, ou plutôt les méthodes desquelles on les tire, au cas spécial où l'on a m — a, M. Puiseux retrouve non-seulement les périodes et diverses propriétés connues des fonctions elliptiques, ces propriétés étaient rendues manifestes par des formules analogues à celles ( 284 ) que l'un de nous avait établies dans les Mémoires de 1846, mais encore les périodes connues des fonctions abéliennes. » En résumé, M. Puiseux a non-seulement ajouté de nouveaux déve- loppements et des perfectionnements nouveaux à la théorie des intégrales curvilignes des fonctions algébriques : mais, de plus, il a mis en évidence, avec beaucoup de sagacité, les lois suivant lesquelles les diverses valeurs d'une fonction algébrique se trouvent échangées entre elles quand la courbe qui dirige l'intégration tourne autour de l'un des points qu'il nomme points principaux; enfin il est parvenu à déterminer généralement le nombre des va- leurs distinctes et le nombre des périodes de certaines intégrales curvilignes, qui sont relatives à une classe très-étendue de fonctions algébriques, et qui comprennent comme cas particulier les intégrales elliptiques et abéliennes. » Pour tous ces motifs, vos Commissaires pensent que le Mémoire de M. Puiseux est très-digne d'être approuvé par l'Académie et inséré dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. physique. — Rapport sur un Mémoire présenté parM. Bravais, et intitulé : Etudes sur la cristallographie. (Commissaires, MM. Dufrénoy, Regnault, Lamé, Cauchy rapporteur.) « Dans un précédent Mémoire que l'Académie, adoptant les conclusions du Rapport présenté par six deses Membres, a jugé très-digne de son appro- bation, M. Bravais avait considéré le système des points matériels avec les- quels coïncident, dans un cristal quelconque, les centres de gravité des diverses molécules. Partant de la remarque faite par divers auteurs, spécia- lement par M. Delafosse, que ces centres forment un système réticulaire, c'est-à-dire qu'ils se réduisent aux points suivant lesquels des plans équi- distants et parallèles se trouvent coupés par deux autres séries de plans équidistants et parallèles, il avait compris la nécessité d'étudier avec beau- coup de soin la nature et les propriétés d'un système réticulaire quelconque, et des réseaux dont chacun a pour nœuds les points du système renfermés dans l'un des plans réticulaires . Il avait facilement reconnu que les trois sé- ries de plans réticulaires partagent l'espace en parallélipipedes élémentaires tous égaux entre eux, et que les nœuds d'un réseau donné sont en même temps les nœuds d'un nombre infini d'autres réseaux dont les fils se coupent suivant des angles divers, mais dont les mailles sont toujours équivalentes en surface aux mailles du premier; puis, en nommant axe de symétrie d'un ( 285 ) système réticulaire une droite tellement choisie, qu'il suffise d'imprimer au système autour de cet axe une rotation mesurée par un certain angle pour substituer les divers nœuds les uns aux autres, il avait démontré que l'angle <)iii sert de mesure à la rotation doit être nécessairement égal, soit à un ou à deux droits, soit au tiers ou aux deux tiers d'un angle droit. Par suite, le rapport delà circonférence entière à l'arc qui mesure la rotation, ne pou- vait être que l'un des nombres i, 3, 4, 6; et la symétrie d'un système réticu- laire devait être, suivant le langage adopté par M. Bravais, binaire, ou ter- naire, ou quaternaire, ou sénaire . Enfin, après avoir établi ces principes, 1 auteur avait observé qu'ils pouvaient être utilement appliqués à la classi- fication des cristaux ; et en classant les divers systèmes réticulaires, ou plu- tôt les systèmes de nœuds qu'ils peuvent offrir, d'après le nombre et la na- ture de leurs axes de symétrie, M. Bravaisavait compté septsystèmes distincts, caractérisés par les axes de symétrie que nous avons mentionnés dans notre premier Bapport, savoir, les systèmes terquaternaire, sénaire, quaternaire, ternaire, terbinaire et binaire, et le système asymétrique, c'est-à-dire, celui qui n'offre aucun axe de symétrie. . » Dans le nouveau Mémoire dont nous avons à rendre compte, M. Bra- vais ne se borne plus à la recherche des propriétés du système réticulaire formé par les centres de gravité des molécules d'un cristal. Pénétrant plus avant dans les profondeurs de la science, il s'occupe aussi des diverses formes que peuvent offrir les molécules cristallines, et de l'influence que ces formes doivent exercer sur la cristallisation. Déjà, dans un Mémoire présenté à l'A- cadémie le 3i août i8/jo, M. Delafosse avait signalé cette influence, et ob- servé qu'elle suffit pour expliquer de prétendues exceptions à la loi de sy- métrie, regardées comme des anomalies constantes dans certaines espèces minérales , telles que la pyrite, la boracite, la tourmaline, le quartz, etc. Déjà, il avait insisté sur cette considération, que deux parties d'un cristal géométriquement semblables peuvent avoir des structures ou constitutions moléculaires différentes , et que, dans ce cas, on ne peut plus dire quelles sont en tout point identiques. Déjà le savant professeur, attribuant la formation des cristaux dits hémiédriques aux particularités qui caractérisent leur con- stitution moléculaire, avait cherché, par exemple, l'explication de l'hémié- drie de la boracite dans la forme tétraédriquede la molécule, etdel'hémiédrie du quartz dans une sorte de distorsion d'une molécule rhomboédrique. Mais en confirmant ce principe, que la forme de la molécule exerce une influence notable sur la cristallisation, M. Bravais arrive, en outre, à cette conclusion C. R., i85i, ier Semestre. (T. XXXII , N°8.) 38 ( 286 ) remarquable que, pour expliquer tous les phénomènes de l'hémiédrie, il suffit d'avoir égard à cette influence, et aux effets qu'elle peut produire. Pour établir cette proposition, M. Bravais commence par examiner les divers genres de symétrie que peut offrir une molécule cristalline, considérée comme un système d'atomes, et représentée par un polyèdre dont ces atomes oc- cupent les sommets ; puis il recherche les lois suivant lesquelles la symétrie de la molécule se transmet en partie au système réticulaire, formé par les cen- tres de gravité des diverses molécules dont un cristal se compose. Entrons, sur ces deux points, dans quelques détails. » M. Bravais observe d'abord qu'un polyèdre peut offrir trois éléments de symétrie, savoir : l'élément point ou centre de symétrie, l'élément ligne ou axe. de symétrie, et l'élément plan ou plan de symétrie. » Le centre de symétrie d'un polyèdre est un point autour duquel les sommets, pris deux à deux, sont rangés sur des diagonales dont ce point est le milieu. » Une droite est un axe de symétrie d'un polyèdre, lorsqu'il suffit d'im- primer à celui-ci, autour de cette droite, une rotation mesurée par un cer- tain angle pour substituer les divers sommets les uns aux autres. Le rapport, de la circonférence au plus petit des arcs propres à mesurer la rotation est toujours un nombre entier qui détermine l'ordre de symétrie de l'axe. .Mais ce rapport peut être l'un quelconque des nombres entiers supérieurs à l'unité; par suite, un polyèdre peut admettre, non-seulement comme les systèmes réticulaires, des axes de symétrie binaire, ternaire, quaternaire el sénaire , mais encore des axes de symétrie qidnaire, septénaire, etc. Un même polyèdre peut d'ailleurs offrir des axes de symétrie de divers ordres. Deux axes de même ordre sont de même espèce, lorsqu'en les substituant l'un a l'autre on ne fait qu'échanger les sommets entre eux; ils sont A' espèces différentes dans le cas contraire. Dans un polyèdre donné, le nombre «les diverses espèces d'axes de symétrie ne peut surpasser trois, mais il peut être égal à trois. Ainsi, par exemple, dans le cube, un axe de symétrie peut être ou l'axe binaire qui joint les milieux de deux arêtes opposées, ou l'axe ternaire qui représente une diagonale et qui joint deux sommets opposés, ou enfin l'axe quaternaire qui joint les centres de deux faces opposées el parallèles. » Enfin, un plan de symétrie, dans un polyèdre donné, sera un plan qui divisera le polyèdre en deux parties symétriques, les sommets étant situés deux à deux à égales distances du plan sur des droites qui lui seront per- ( *87 ) pendiculaires. D'ailleurs les plans de symétrie, comme les axes de symétrie, pourront être de même espèce ou d'espèces différentes; et, dans un polyèdre donné, le nombre des diverses espèces de plans de symétrie ne pourra sur- passer trois, mais il pourra être égal à trois. Ainsi, par exemple, dans le polyèdre qui aurait pour sommets les sommets d'un hexagone régulier, et deux points situés à égales distances du plan de cet hexagone sur une per- pendiculaire élevée par le centre, un plan de symétrie pourrait être on un plan passant par cette perpendiculaire et par un sommet ou par le milieu d'un des côtés de l'hexagone, ou le plan même de l'hexagone dont il s'agit. » Cela posé, M. Bravais démontre les deux propositions suivantes : » S'il existe clans un polyèdre deux plans de symétrie, leur intersection sera nécessairement un axe de symétrie. » Un centre de symétrie, un plan de symétrie, et un axe de symétrie d on Ire pair, sont trois éléments tellement liés entre eux, que la présence de deux de ces éléments entraîne toujours la présence du troisième. » D'ailleurs, M. Bravais appelle axe principal, celui qui, dans un po- , lyèdre donné, est parallèle ou perpendiculaire à tous les axes ou plans de symétrie, et désigne, sous le nom de sphéroédriques, les polyèdres qui offrent plusieurs axes de symétrie, dont aucun n'est un axe principal. » Cela posé, M. Bravais fait voir que les polyèdres, considérés au point de vue de la symétrie, peuvent être divisés en vingt-trois classes, réparties entre six groupes distincts. » Le premier groupe comprend tous les polyèdres asymétriques , c'est- à-dire ceux qui ne possèdent ni axes, ni plans, ni centre de symétrie j » Le deuxième groupe comprend tous les polyèdres symétriques, mais dépourvus d'axes de symétrie; » Le troisième groupe, les polyèdres symétriques pourvus d'un axe prin- cipal d'ordre pair ; » Le quatrième groupe, les polyèdres symétriques pourvus d'un axe principal d'ordre impair; » Le cinquième groupe, des polyèdres sphéroédriques à quatre axes ternaires ; * Et le sixième groupe, les polyèdres sphéroédriques à dix axes ternaires. » Après avoir étudié les divers genres de symétrie que peuvent offrir, d'une part, les systèmes réticulaires, d'autre part, les polyèdres qui repré- sentent les molécules des corps, et classé les uns et les autres d'après le 38.. ( a88 ) nombre et la nature de leurs éléments de symétrie, il restait à examiner comment et jusqu'à quel degré la symétrie d'nne molécule peut être trans- mise par la cristallisation au système réticulaire formé par les centres de gravité des diverses molécules dont se compose un cristal. En d'autres termes, il s'agissait de résoudre le problème suivant : » Les éléments de symétrie d'une molécule étant donnés, déterminer le système cristallin que la réunion de cette molécule à d'autres de même espèce produira au moment de la cristallisation. » M. Bravais observe, à ce sujet, que la cristallisation a pour effet d'a- mener les diverses molécules à des positions telles, qu'il y ait équilibre, et même un équilibre stable, entre les actions exercées par les unes sur les an- tres. Cela posé, il fait voir que l'équilibre s'établira plus facilement dans un cristal en voie de formation, si les centres de gravité des molécules se disposent de manière que les axes et plans de symétrie de ces molécules, indéfiniment prolongés, deviennent des axes et plans de symétrie du sys- tème réticulaire formé par les centres de gravité. Il se trouve ainsi autorisé à poser la règle suivante : » Parmi les sept systèmes cristallins , les molécules d'une substance donnée adopteront celui dont la symétrie offre le plus grand nombre d'élé- ments communs avec la symétrie propre au polyèdre moléculaire. » Si plusieurs systèmes cristallins peuvent, en vertu de la règle énoncée, correspondre à une même molécule, ceux qui offriront un plus grand nombre d'éléments de symétrie seront en général compris parmi les autres comme cas particuliers ; ils seront donc en nombre moindre, et indiqués avec une probabilité incomparablement plus faible. M. Bravais se trouve ainsi amené à énoncer encore la règle suivante : » Dans le cas où plusieurs systèmes cristallins auraient les mêmes élé- ments de symétrie communs avec un même polyèdre moléculaire, la cris- tallisation s'opérera suivant le système de moindre symétrie, c'est-à-dire, suivant le système qui laissera le plus grand nombres de termes indéter- minés parmi les six éléments constitutifs de son parallélipipède élémentaire. » L'emploi des deux règles générales que nous venons de rappeler permet à M. Bravais, non-seulement d'expliquer les divers phénomènes d'hémiédrie observés par les cristallographes, mais encore de déterminer les lois de ces phénomènes et les circonstances dans lesquelles ils doivent se présenter ; et ces lois et ces circonstances sont précisément celles que fournit l'observation elle-même. C'est encore avec le même bonheur, qu'après ( *89 ) avoir déduit de ses recherches antérieures sur les systèmes réticulaires, la détermination de ce qu'on appelle la forme cristalline (i), c'est-à-dire, (\u système des faces similaires que présente un cristal, M. Bravais applique son analyse à la réduction du nombre de ces faces, produite par l'hémié- drie. Il fait voir aussi qu'on peut expliquer, par sa théorie, un assez grand nombre de cas de dimorphisme , sans être obligé d'altérer la structure interne des molécules. » En résumé, les Commissaires sont d'avis que le travail soumis à leur examen offre de nouvelles preuves de la sagacité que M. Bravais avait montrée dans ses précédentes recherches, et que ce travail contribue nota- blement aux progrès de la cristallographie. Ils pensent, en conséquence, que le nouveau Mémoire de M. Bravais est très-digne d'être approuvé par l'Académie, et inséré dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. physique. — Mémoire sur la polarisation chromatique produite par le verre comprimé; par M. G. Wertheim. (Extrait.) (Renvoyé à l'examen delà Section de Physique.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Aca- démie contient les détails et les résultats des recherches que j'ai faites à l'aide de l'appareil décrit dans le paquet cacheté que M. le Président a bien voulu ouvrir dans la séance du 3 février. » La question principale que j'ai cherché à résoudre est celle-ci : Les cris- taux sont doués de pouvoirs biréfringents absolus très-divers, et qui va- rient, pour des épaisseurs égales, dans le rapport de i à 1 8 et au delà ; mais ces pouvoirs si différents sont-ils réellement inhérents à la substance même de ces cristaux, ou ne proviennent-ils que de ce que les tensions molécu- (i) Parmi les théorèmes établis à ce sujet par M. Bravais, nous nous bornerons à rappeler le suivant : « Quand une face de la forme cristalline n'est ni parallèle, ni perpendiculaire à un axe de » symétrie , le nombre des faces qui composent la forme est double de la somme I4-NJ-H2N3 + 3N4 4-5N6, » N2) N3, N4, N6 étant les nombres d'axes binaires, ternaires, quaternaires et sénaires que » possède le système. » ( 290 ) laires seraient plus grandes dans les uns que dans les autres? En d'autres termes : si, dans différents corps homogènes et dans les mêmes directions, on pouvait produire des compressions et des dilatations égales, ces corps acquerraient-ils le même pouvoir biréfringent ou auraient-ils des pouvoirs divers? » Pour résoudre cette question au moyen de la compression, il faut pou- voir déterminer, pour chaque substance soumise à l'expérience, la conden- sation qui a lieu dans le sens de la compression, la dilatation dans la direc- tion perpendiculaire à celle-ci, et la double réfraction qui en résulte. » Fresnel et M. Brewster ont comprimé des cubes de verre au moyen de presses, et ce dernier physicien paraît même avoir obtenu des teintes sensi- blement plates; mais la pression n'étant pas toujours également répartie sur toute la section du cube, et, en outre, l'effort exercé ainsi et la compression qui en résulte n'étant pas mesurés, ces expériences n'ont pu servir qu'à dé- montrer que l'on peut produire artificiellement la double réfraction. » Avec mon appareil, au contraire, et en n'opérant que sur des corps dont les coefficients d'élasticité ont été déterminés d'avance, on trouve les valeurs numériques de tous les éléments du problème : la charge agissant sur toute la section horizontale du corps, on peut calculer à chaque in- stant la compression verticale; on en déduit immédiatement la dilatation horizontale d'après la loi des changements de volume que je crois avoir suffi- samment établie dans un précédent Mémoire ; il ne reste donc plus qu'à me- surer la double réfraction ou la différence de marche entre les deux rayons, ordinaire et extraordinaire. » Ces effets optiques sont entièrement conformes à la théorie : à la lu- mière homogène jaune, on observe dans chaque image, alternativement le maximum d'intensité et l'extinction presque complète en passant par tous les degrés intermédiaires; j'ai poussé l'expérience jusqu'à des charges de 600 kilogrammes, et jusqu'à des différences de marche de cinq demi-oscil- lations. » A la lumière blanche, et en n'employant que des verres bien choisis, on voit apparaître dans les deux images les couleurs complémentaires des différents ordres, bien uniformes dans toute l'étendue du champ de vision, de plus en plus vives et. descendant dans la série des couleurs prismatiques à mesure que l'on augmente la charge ; elles sont d'une pureté telle, qu'une augmentation de 1 kilogrammes sur 5oo se traduit encore en un changement de couleur, surtout lorsqu'on se trouve dans le voisinage de là teinte sen- sible. La différence des chemins parcourus étant connue, on détermine, ( »9' d'après la règle de Newton, les teintes colorées qui correspondent à chaque charge. » Dans lfes limites de mes expériences, les différences de marche sont pro- portionnelles aux charges. » Voici maintenant les moyennes des résultats d'un grand nombre d'ex- périences faites à la lumière homogène jaune et avec plusieurs échantillons de différentes dimensions pour chaque espèce de verre. RAPPORT FSPÉCE 'le verre. POIDS spécifique. COEFFICIENT d'élasticité '/ p COHl'KESSION veiticale P 1 — = 0 9 DILATATION horizontale t i des deux densités linéaires 0 , + 3 1 — 1 Crown 2,44: JOOO 12, 1 0,00173 0 ,000577 I ,0023 1 Verre à glaces. . = ,453 6100 10,7 0,00175 o,ooo583 1 ,00134 Flint 3,585 M 0 ,000577 1 ,00231 Verre pesant de Guinand 4,o54 » •i»9 » >i >] » Dans ce tableau, p est la charge qui produirait une différence de marche de - = ii5 millionièmes de millimètres, si elle était appliquée à un cube de 1 millimètre de côté; pour trouver la valeur de p, nous n'avons eu qu'à diviser chaque charge absolue par la largeur de la pièce soumise à l'expé- rience, car elle est évidemment indépendante de la hauteur de cette pièce, et elle est, en outre, indépendante de sa longueur, puisque les condensations sont réciproquement proportionnelles à cette longueur, tandis que les dif- férences de marche lui sont directement proportionnelles. » Il résulte de ces expériences que la double réfraction spécifique est la même pour le crown, pour le verre à glaces et pour le flint, malgré les diffé- rences de leur composition et de leurs poids spécifiques ; il faut donc faire subir à ces verres In même compression linéaire pour au'ils soient doues du même pouvoir biréfringent absolu. » Quant au verre pesant, son coefficient d'élasticité est encore inconnu, il ne peut donc pas servir à la vérification de cette loi ; à charge égale, son pouvoir biréfringent absolu n'est que o,638 de celui du flint : mais son pouvoir biréfringent spécifique étant très-probablement égal à celui des ( *9a ) autres espèces de verre, son coefficient d'élasticité doit être de 8620, et, par conséquent, supérieur à ceux de tous les autres verres. » Si cette loi se confirme généralement, on pourra se servir de la double réfraction pour déterminer, sur de très-petites quantités de matière, le coef- ficient d'élasticité des substances transparentes non cristallisées ou des cris- taux qui appartiennent au système tesséral. En combinant cette recherche avec la mesure directe du coefficient d'élasticité, on arrivera également à déterminer les condensations et les dilatations qui existent dans les cristaux doués de la double réfraction; j'espère être bientôt en mesure d'entre- prendre ce travail. » Il me reste à parler de l'action simultanée de la compression et de l'ai- mantation, action dont M. Matteucci s'est déjà occupé avant moi. Pour ces expériences, j'ai remplacé la plaque mobile en acier et ses guides en fer par une plaque de bronze de mêmes dimensions, munie de deux tiges en laiton; de cette manière, on s'affranchit de l'attraction que l'électro-aimant exerce sur la plaque en acier et dont la composante verticale est au moins égale à 3o kilogrammes, à en juger par le changement de teinte qu'elle suffit à produire dans le verre interposé. » Cet effet secondaire étant ainsi éliminé, on voit que la rotation magné- tique disparaît à mesure que la pression augmente. Dans les flints, qui donnent 10 degrés de rotation double avec une pile de \(\ grands éléments, équivalant chacun à 1 éléments de Bunsen, la rotation disparaît dès que la différence de marche devient un peu sensible, et longtemps avant qu'elle ne soit égale à un quart d'oscillation. On peut faire l'expérience d'une ma- nière bien décisive en opérant à la lumière homogène, et en donnant aux deux rayons une différence de marche d'une demi-oscillation; on a alors une image complètement obscure dans laquelle on observerait la moindre trace de rotation si elle existait; on obtient le même résultat au moyen de la teinte sensible, lorsqu'on emploie la lumière blanche. » Ce résultat négatif ne me paraît pas sans importance, car il semble indi- quer que la rotation, nulle dans le spath, très-faible dans le quartz et assez prononcée dans le béryl, doit être attribuée à des différences de tension de inoins en moins grandes dans ces cristaux. En outre, il me parait démontré (pie cette rotation, qui peut être détruite par une force purement méca- nique, ne pourra plus être attribuée à une action directe de l'aimant sur l'éther, mais bien à une action mécanique inconnue qu'il exerce sur les sub- stances. » ( 293 > physique. — Expériences sur la vitesse du son dans le fer; par MM. Wertheim et Bheglet. (Extrait.) (Renvoyé à l'examen de la Section de Physique.) « Tout le monde connaît les expériences directes au moyen desquelles M. Biot a déterminé la vitesse de propagation du son dans la fonte. M. Biot, en opérant sur une longueur de <>5 1 mètres, a trouvé la vitesse dans la fonte égale à io,5, celle dans l'air étant prise pour unité; tandis que la vitesse théorique est égale à i 2,2, en admettant pour la fonte un coefficient d'élas- ticité moyen de 12000. » Il nous a paru utile de reprendre cette question, en nous servant des grandes longueurs de fil de fer employé pour les télégraphes électriques. Nous avons vu, dès nos premières expériences, qui ont été faites dans le courant de l'été, que des sons, même faibles, peuvent s'y propager à de grandes distances; mais il a fallu faire un grand nombre d'essais pour choisir la ligne télégraphique, la distance des deux observateurs et le mode d'ébranlement qui se prêtent le mieux à ces expériences, et pour nous af- franchir de toutes les causes d'erreurs qui pouvaient influer sur les résultats. Nos expériences définitives ont été faites sur la ligne de Versailles (rive droite); sur cette ligne, les fils sont fortement tendus et placés sur des po- teaux peu élevés, ce qui offre le double avantage de les rapprocher de l'o- reille de l'observateur et de les mettre presque à l'abri du vent; aussi n'y est-on pas gêné par le bruissement continuel que le vent produit sur d'autres lignes. » Comme signal, un coup de marteau frappé sur l'un des poteaux ten- deurs est préférable à tous les autres modes d'ébranlement, car il produit un choc instantané et se propageant uniquement à travers le fil sans se ré- pandre dans l'air, ce qui n'a lieu, ni pour les coups de pistolet, ni pour les sons d'un tam-tam ou d'un diapason, quelque fortement qu'ils fussent reliés avec le fil. » Nous n'avons pu opérer qu'à la distance de 4o5o mètres, quoique les chocs, à en juger par leur intensité aux deux extrémités de cet in- tervalle, eussent pu se propager à une distance plus grande encore, si les tunnels n'y avaient pas mis un obstacle insurmontable; mais le son n'a jamais pu être observé au delà du premier tunnel, lors même que nous y C. R., i85i, i«' Semestre. (T. XXXII, N» 8.) 3o, ( 2g4 > avions placé un gros fil de fer qui n'est nulle part en contact direct avec la muraille. » En tenant compte de trois corrections qui proviennent de la courbure du fil, de l'inégale hauteur des poteaux et de l'épaisseur de bois que le choc est obligé de traverser, la vraie longueur de fil entre les deux extrémités était de i\ 067™, 2. » Placés auxdeux extrémités de la ligne, nous étions chacun accompagnés d'un aide; nous avions en main des chronomètres à pointage, construits par l'un de nous, qui permettent d'évaluer avec certitude les dixièmes de se- conde, et nos aides avaient des chronomètres à marche continue, bien ré- glés et battant cinq coups en deux secondes. » Supposons que l'expérience commence à la station d'Asnières. Le pre- mier aide y frappe un coup de marteau à une seconde convenue d'avance; l'observateur qui est placé près de lui, lui tourne le dos, de manière à ne pointer le coup qu'au moment où il l'entend réellement; l'autre observa- teur, qui se trouve à l'entrée du tunnel de Puteaux, marque l'instant de l'arrivée, et il laisse passer une demi-minute avant de renvoyer le choc dont l'arrivée est pointée par le premier observateur. » De cette manière, on double la longueur du parcours, on s'affranchit de l'erreur individuelle, et l'on élimine ensuite l'erreur qui provient de la différence de marche des deux chronomètres, en prenant la moyenne de deux expériences, dans l'une desquellesle choc est parti d'Asnières, pour y revenir, tandis que, dans l'autre, il est parti de Puteaux. Nous avons opéré de la même manière avec deux ou trois doubles parcours. » Ces expériences ont donné en moyenne une vitesse de 3485 mètres par seconde, tandis que 2 mètres du même fil de fer tendus sur le sonomètre longitudinal rendent un son de 2317 vibrations, d'où l'on déduit une vi- tesse de 4 634 mètres. » La vitesse linéaire, d'après l'expérience directe dans le fer, est donc de beaucoup inférieure, et à la vitesse théorique, et à celle que l'on déduit du procédé de Chladni ; la différence est dans le même sens et plus grande en- core que celle qui résulte de l'expérience de M. Biot sur la fonte. Nous nous contentons, pour le moment, de signaler ce résultat, en nous réservant d'y revenir lorsque nous aurons pu opérer sur de plus grandes longueurs ou sur d'autres métaux que le fer. » (a95 ) physique. — Étude des effets que l'action de la chaleur peut produire sur les bois, suivant leur espèce, leur âge et leur état hygrométrique, lorsque ces corps sont contenus dans des tubes de verre fermés des deux bouts ; par M. CUgniard-Latour. (Section de Physique.) « On sait que sir James Hall, en faisant agir la chaleur sur de la sciure de sapin et de la corne dans un canon de fusil fermé hermétiquement, a pu fondre ce mélange et le convertir en une sorte de houille artificielle. » Quoique, au premier aperçu, il semble douteux que l'on puisse obtenir de pareils résultats en employant, au lieu de canons métalliques, de simples tubes en verre ordinaire, dont le ramollissement par l'action de la chaleur est si facile, comme on le sait, j'ai cru devoir cependant faire à cet égard quelques essais, et j'ai été conduit à reconnaître que si les tubes employés avaient, eu égard à leur diamètre intérieur, des parois d'une épaisseur suffi- sante, ils pouvaient résister à l'action de la chaleur nécessaire pour fondre, sans l'intervention de la corne ou d'autre fondant analogue, non-seule- ment le bois de sapin, mais encore beaucoup d'autres, tels que le bouleau, le peuplier, le sycomore, le charme, le chêne, le buis, le gayac, et enfin du bois & Astrocaryum murmuru que M. de Jussieu avait eu l'obligeance de me procurer; et ce qui est assez digne de remarque, c'est qu'en général la chaleur n'a pas eu besoin d'être supérieure ni même tout à fait égale à celle du mercure bouillant. » Pour les essais précédents, les bois, avant leur emprisonnement dans les tubes, avaient été séchés à ioo degrés. Ces tubes, dont la longueur au maximum n'excédait pas en général \l\ centimètres, avaient à peu près 3 millimètres de diamètre intérieur et des parois de a à 3 millimètres d'é- paisseur. Pour les chauffer, je les exposais tout simplement au-dessus d'un brasier de charbon de bois, après les avoir enchâssés dans un fil de fer roulé en spirale cylindrique que supportait une baguette d'une certaine longueur, et je cessais d'appliquer l'action de la chaleur dès que les ma- tières contenues dans les tubes paraissaient fondues. Dans le cas où la fusion se faisait trop attendre, je chauffais alors le tube dans un bain de mercure bouillant. » Quoique les houilles artificielles ainsi obtenues ne fussent qu'en faible quantité, c'est-à-dire de i à 2 décigrammes pour chaque tube, j'ai pu ce- pendant constater que si je les faisais brûler sur une petite grille en fil de 39- ( «96 ) platine, au feu d'une lampe à alcool, elles donnaient toutes momentané- ment un peu de flamme; mais que les unes éprouvaient, pendant cette combustion, un certain boursouflement, et que les autres ne présentaient rien de, semblable : au nombre des premières se sont trouvées principale- ment celles de sapin et de gayac. Mais d'autres essais m'ont conduit à recon- naître qu'en général les très-jeunes bois, quoique séchés à 100 degrés avant leur introduction dans les tubes, donnaient cependant un charbon collant, et que les vieux bois, c'est-à-dire d'environ trente ans, qui étant secs don- naient des charbons maigres, pouvaient, lorsqu'avant d'être traités dans les tubes on les avait imbibés d'eau, produire des charbons collants et même une espèce de résine brune, facilement dissoluble en partie dans l'éther sulfurique, et assez analogue à l'asphalte dont on couvre à présent nos trottoirs. » J'ai remarqué aussi que dans un tronçon de sycomore d'environ trente ans, le cœur du bois séché à i oo degrés donnait, par le traitement dans les tubes, du charbon maigre, et que l'aubier, quoique également séché, produisait du charbon collant. » D'un autre côté, j'ai vu que dans X Astrocaryum murmuru déjà cité, le centre et la périphérie, séchés aussi à 100 degrés, donnaient tous deux du charbon maigre. » Ne doit-on pas espérer que des expériences de ce genre, étant conve- nablement multipliées et variées, conduiront à quelques résultats dont la géologie puisse faire quelques applications utiles. » géométrie. — Analyse géométrique des surfaces du second ordre, pour servir d'introduction à L'étude de la géométrie supérieure ; par M. P. H. Blanchet. (Renvoyé à la Section de Mathématiques.) <> Il existe des traités synthétiques des sections coniques : Apollonius, chez les anciens, Simson, Desargues, Pascal, de Lahire, Mauduit, chez les modernes, et, plus récemment, M. Chasles, ont démontré géométriquement les propriétés de ces courbes. » Je ne connais pas de traités géométriques pour les surfaces du second ordre.- Cependant elles ont attiré l'attention d'un grand nombre de géomètres et ont donné lieu à de beaux travaux : tout le monde connaît les recherches de M. Chasles. ( 297 ) » Je me propose ici de déduire géométriquement, d'une définition unique , équivalente à l'équation , les propriétés fondamentales de ces sur- faces: celles qui servent de bases à toutes les autres, et que l'on démontre ordinairement par le calcul. » Déjà, à l'École Normale, dans le but d'exposer ensuite, par une mé- thode géométrique, les théories optiques de Fresnel, j'avais indiqué aux élèves les moyens de reconnaître, par la géométrie, les principales pro- priétés de l'ellipsoïde; plus tard, M. Bertrand s'est livré à une digression semblable dans ses Leçons d'analyse appliquée. » L'ellipsoïde , fermé de toutes parts, ne donnant que des ellipses pour sections planes, se prête assez facilement à ce genre de considérations. On peut les étendre, sans trop de peine, au paraboloïde elliptique. » Mais le paraboloïde hyperbolique et les hyperboloïdes présentent plus de difficulté, à cause surtout des diamètres imaginaires des sections hyperboliques. D'ailleurs, il fallait tirer d'une définition commune la clas- sification et la génération des diverses surfaces. La recherche géométrique des axes est aussi un point délicat de la question : on ne l'a pas, je crois, tentée encore. » Cette première partie a pour objet les propriétés obliques; une seconde partie doit contenir les axes et les propriétés orthogonales. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS analyse mathématique. — Mémoire sur la résolution des équations numérales; par M. Dupré. (Commissaires, MM. Cauchy, Liouville, Sturm. ) La lettre suivante, jointe à ce Mémoire, fera suffisamment connaître le but que s'est proposé l'auteur. « J'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie un premier Mé- moire sur la résolution des équations numériques que je suppose dépourvues de racines égales. J'y expose plusieurs théorèmes nouveaux et j'en fais l'ap- plication à la méthode de M. Budan, modifiée avantageusement sous le rapport de la promptitude des calculs et rendue rigoureuse. » Après la séparation des racines, une approximation beaucoup plus ra- pide est possible par plusieurs méthodes ; je traiterai très-prochainement cette question dans un second Mémoire qui est presque achevé et qui comprendra ( *98) le cas des racines égales, celui des racines commensurables, ainsi que la recherche des divisions commensurables de tout degré. » physiologie végétale. — Delà respiration chez les plantes; parM. Gahreau. (Extrait par l'auteur.) ■ (Commissaires, MM. de Jussieu, Gaudichaud, Boussingault.) « Théodore de Saussure, qui l'un des premiers étudia avec quelque pré- cision l'action qu'exercent les parties vertes des plantes sur l'air atmosphé- rique, plaçait d'abord celles qu'il soumettait à ses recherches dans une obscurité complète, puis il les exposait ensuite à l'action directe des rayons solaires. Il ne chercha pas à les étudier dans des conditions intermédiaires et de suivre sous des expositions plus variées les gradations du phénomène si remarquable de l'inspiration et de l'expiration des végétaux. Cette omis- sion, peu importante en apparence, lui déroba cependant la connaissance de l'action que les feuilles exercent sur l'oxygène atmosphérique pendant le jour; car ces organes pris dans leur période d'accroissement, pendant les jours sombres et à l'ombre, diminuent leur atmosphère en inspirant du gaz. oxygène qu'ils transforment plus ou moins promptement, et en partie seu- lement, en gaz acide carbonique. » Pour constater l'inspiration diurne exercée par les parties vertes des plantes, je me sers d'une allonge en cristal de iooo à aooo centimètres cubes de capacité, suivant le volume des organes à confiner dans l'appareil. Cette allonge reçoit un bouchon cannelé destiné à donner passage et à fixer le jeune rameau feuille. Une capsule très-évasée, contenant une solution de potasse hydratée destinée à la fixation de l'acide carbonique expiré, est placée à la naissance du col qui est gradué et plonge dans un flacon conte- nant de l'eau distillée. L'appareil est ensuite luté au lut résineux au point où le rameau et le bouchon s'engagent dans l'allonge. Le bouquet de feuilles se trouvant, dès lors, dans une atmosphère entièrement close, l'oxygène inspiré et exhalé, en partie, sous forme d'acide carbonique que la potasse fixe bientôt, détermine l'ascension de l'eau dans le col gradué qui donne, après les corrections de niveau, de température et de pression atmosphérique, la mesure du gaz absorbé. Cette méthode ne peut donner, il est vrai, la quantité absolue de l'oxygène inspiré, puisque l'acide expiré sauf les variations apportées par une augmen- tation notable de température et la décroissance marquée de la lumière ordinaire du jour, et qui, dans ce cas, augmentent la proportion relative d'acide expiré. Les feuilles séparées de la plante donnent des résultats semblables à ceux qu'elles fournissent quand elles y restent fixées. J'ai pu, dès lors, les soumettre à des lumières décroissantes, depuis celle du jour sans nuages, jusqu'à l'obscurité de la nuit, et les quantités d'acide expirées se sont montrées d'autant plus grandes que la lumière était plus faible. En terminant la première partie de mes recherches, j'avais obtenu des résul- tats négatifs, mais les faits, en apparence contradictoires qui m'arrêtèrent, me valurent la constatation de cet autre fait : que l'abaissement de la tem- pérature, en paralysant les mouvements du fluide vital, diminue ou arrête l'expiration de l'acide carbonique. Dans le Mémoire dont je donne ici une analyse succincte, j'ai eu l'occasion de citer les belles recherches de M. Du- trochet sur la chaleur des êtres vivants à basse température, et je me suis appliqué à démontrer que la respiration des plantes a pour résultat final appréciable de déterminer la rotation et le transport de leur carbone en élevant leur température. Cette rotation est sous la dépendance de la vie, car elle cesse avec cette dernière. Les recherches de de Saussure ,t de M. Frèmy, et celles qui me sont propres, donnent en effet, ce me semble, à ma manière de voir, une grande apparence de vérité. » hydraulique. —Mémoire sur V écoulement des liquides ; par M. Dejean. (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Regnault.) « Je me propose, dit l'auteur de ce Mémoire, de démontrer: i° que le mouvement du liquide dans l'intérieur du vase se fait par filets d'un trèsr ' 3oo ) petit diamètre convergeant de tontes les parties du vase vers l'orifice ; i° que la force d'écoulement, égale au poids d'une colonne de liquide ayant pour base l'orifice, et pour hauteur celle du niveau, se divise en deux parties, dont l'une, agissant intérieurement, produit seule la dépense, et l'autre, agissant à l'orifice, donne au liquide un accroissement de vitesse qui fait contracter la veine ; 3° je calcule le rapport de ces deux forces ; 4° je détermine exacte- ment le coefficient de la dépense rapportée au théorème de Toricelli, tel que l'expérience le donne; 5° j'essaye d'expliquer l'augmentation de la dépense au moyen d'ajutages coniques et cylindriques. » PHYSIQUE. — Remarques sur une Note de M. Person ayant pour titre : De la force qui soutient les liquides à distance au-dessus des surfaces échauffées. (Extrait d'une Lettre de M. Boutigny.) (Renvoyé à l'examen de la Commission qui a déjà eu à s'occuper des recherches de M. Boutigny sur cette question.) « Je n'étais pas en France lorsque la Note de M. Person, sur la force qui maintient les corps à l'état sphéroïdal à distance au-dessus des surfaces échauffées, a paru dans les Comptes rendus des séances de l'Académie, tome XXXI, page 899, et c'est pour cela que je n'y ai pas répondu plus tôt. J'ai répété les expériences de M. Person en suivant ses indications avec exactitude, et j'en ai imaginé d'autres qui ne m'ont pas paru plus con- cluantes que celles du savant professeur de Besançon. C'est que, en effet, le manomètre de M. Person, plongé dans l'eau à l'état liquide, se comporte comme dans de l'eau à l'état sphéroïdal, et ce n'est, dans l'un et l'autre cas, qu'un fait de pression exercée sur la colonne d'air du manomètre qui réagit ensuite sur la colonne manométrique, pression d'autant plus grande, que l'on enfonce plus profondément dans l'eau la branche descendante du manomètre ou tube en c« . Je persiste donc plus que jamais dans l'opinion que j'ai si souvent soutenue, à savoir, que le rôle de, la vapeur, comme cause de suspension des corps à l'état sphéroïdal, est purement imaginaire, et que la seule cause apparente de ce phénomène réside dans la force répulsive que le calorique met en jeu dans le corps sphéroïdolisant. ?> acoustique. — Principe des mouvements curvilignes et circulaires; par M. Ch. Fermond. (Extrait par l'auteur.) « Après m'ètre bien convaincu, par l'expérience, que dans les tuyaux produisant des sons, on pouvait toujours constater la présence d'un mou- ( 3oi ) veinent hélicoïdal, j'ai dû penser que si ce mouvement hélicoïdal était vrai- ment la cause de la formation des sons, non-seulement je devais en obtenir toutes les fois que je forcerais l'air à se mouvoir suivant cette courbe, comme dans l'hélicophone, mais encore il fallait que je pusse découvrir un mouve- ment analogue dans la production des sons par les cordes. De plus, il me semblait indispensable de rechercher, par l'analyse et l'expérience, l'expli- cation de la formation constante de cette courbe hélicoïdale pour arriver sûrement à donner au phénomène du son toute la généralité que doit com- porter un pareil sujet. Aujourd'hui, si je ne m'abuse, je crois être en mesure de démontrer : » i°. Comment sont engendrés les mouvements hélicoïdaux; » i°. Comment les cordes tendues communiquent un mouvement héli- coïdal aux molécules du milieu dans lequel elles se meuvent; » 3°. Quel rapport il existe entre ces mouvements hélicoïdaux et les ondes sonores ; » 4°- A quoi sont dus quelques timbres bien connus, etc. » Toutes ces questions sont traitées dans une série de Mémoires que je me propose de soumettre au jugement de l'Académie. » médecine. — Nouvelles observations concernant l'application avantageuse que Ion peut faire des armatures métalliques au traitement de divers accidents contre lesquels échouent souvent les moyens ordinaires de la thérapeutique; par M. Burq. (Extrait.) (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Andral.) « Depuis l'époque de ma dernière communication concernant l'emploi thérapeutique des armatures métalliques, de nouveaux faits sont venus s'ajouter à tous ceux que j'avais déjà recueillis en preuve des avantages que peut tirer la médecine de ces armatures, et je crois maintenant pouvoir résumer, dans les propositions suivantes, tous les points pratiques de la question : » i°. Le plus grand nombre des affections qualifiées du titre de névroses (hystérie, hypochondrie , gastralgie, certaines névralgies, etc.), offrent presque toujours, sinon toujours, un état négatif plus ou moins prononcé, suivant leur gravité, de la sensibilité ou de la motilité (anesthésie, amyo- sthénie), et le plus souvent des deux. C. K., i85i, I" Semestre ( T XXXII , N" 8. ) 4° •( 3oa ) » i°. Chez presque tous les malades affectés d'anesthésie ou d'amyosthé- uie, la sensibilité et la motilité redeviennent normales par l'application, sur les parties où l'une ou l'autre sont en défaut, d'une plaque de métal qui. suivant certaines conditions encore et inconnues, est tantôt du cuivre, tantôt de l'acier, de l'argent, de l'or, etc., quelquefois même un mélange défini 'le métaux, et, dans ce cas, presque toujours un alliage. » 3°. Une névrose avec anesthésieou amyosthénie étant donnée, toute la difficulté du traitement consiste donc à déterminer le métal, ou le mélange de métaux capable de ramener la sensibilité et la motilité à l'état normal. » mécanique appliquée. — Note .sur un nouveau système de chemin de fer atmosphérique ; par M. Descuamps. (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Regnault.) mécanique appliquée. — Sur un appareil destiné à utiliser, pour les besoins de rindustrie, la pression atmosphérique, soit seule, soit combinée avec la pression hydraulique ; par M. l'abbé Vogien. (La Note de M. l'abbé Vogien est renvoyée à l'examen de M. Morin, qui est invité à faire savoir à l'Académie s'il y a lieu à en faire, l'objet d'un Rapport.) MÉDECINE. — Sur certaines affections des organes génitaux; par M. Sislach. (Commissaires, MM. Roux, Velpeau.) M. Guynemer adresse une nouvelle rédaction d'un Mémoire qu'il avail précédemment communiqué à l'Académie, et demande que cette nouvelle rédaction soit substituée à la première. Le Mémoire est intitulé : Nouvelles considérations sur les phénomènes de notre monde solaire. (Commission déjà nommée.) M. Viaij adresse une quatrième addition à son Mémoire sur un nouveau Moteur mécanique destiné à remplacer la machine à vapeur. (Commission précédemment nommée.) ( 3o3 ) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre adresse, pour la bibliothèque de l'institut, un exemplaire du tome VI de la deuxième série du Recueil des Mémoires de Médecine, Chirurgie et Pharmacie militaires. ASTROISOM1E. — Obse. valions de la comète de Faye, faites à rohservntoirc de Poulkova; par M. Otto Struve. (Communiquées par M. Le Verrier.) « Poulkova, 10 Février i85i. » Le clair de Lune m'empêche, pour le moment, de continuer les obser- vations de la comète de Faye : je ne pourrai les reprendre que dans huit jours environ. En attendant, je vous envoie ce que j'ai obtenu jusqu'ici. Le nombre de mes observations ne s'élève qu'à quatre, mais elles sont bonnes — A l'époque actuelle, la comète est aussi bien visible qu'elle l'était au mois de • Mars i^44 j Par cette raison, je suis convaincu que je la reverrai dès que la Lune se sera éloignée, et que je pourrai continuer les observations encore au moins un mois. » Voici les relations observées de la comète par rapport aux étoiles de comparaison, et corrigées déjà de l'effet de la réfraction : i85i Ces relations sont déjà scrupuleusement réduites; mais elles demandent encore les corrections pour l'aberration et la parallaxe. » Les étoiles a et y se trouvent dans les zones de Bessel. Elles sont : Weisse XXIII, 47 >', et XXIII, 1002. Les deux autres |3 et â sont très-faibles, et doivent encore être rapportées à des étoiles qu'on pourra déterminer aux instruments méridiens. » En partant des quantités données dans le Catalogue de Weisse, nous trouvons les positions apparentes suivantes de a et -y : Temps sidéral de Poulkova. R. *^ Dec!. »♦ Janv. 24 h m s 2.54.34 1 11 Ma — 5.27 ,08 Décl. / // a + 0. 3,28 Fév. 1 3. 11. 35 B (3 — 1 .24,09 Décl P — 0 22,46 4 3.47 21 My +2. 1,97 Décl. 7 ■+- 1 33,78 l 4->9 4 mS ■+- 1 16, g3 Déci. S — 4. 1,86 11 V Janv. 24 m a = 23 23.21,66 Décl. a =. — 1. 25. 10,1 Fév. 4 *7 — 23 48 53,24 Décl. 7 = -+- o î5. 4.4 » Nous en concluons, sans avoir égard à l'aberration et à la parallaxe, 4o. ( 3 04 ) es positions suivantes de la comète : Temps sidéral de Poulkova. M *^ Décl *• i 85 i » Janv . 24 Fév. 4 h m s 2.54.34 3-47-21 h m » 23.22.59,85 23.49 '>37 — 1.25. 6,8 -1- 0 . 26 38 , 2 qui nous prouvent que l'éphéméride est encore fort exacte. Il est entendu que les positions données doivent être regardées comme approximatives, et que toutes les étoiles de comparaison seront déterminées de nouveau à l'aide des instruments méridiens, en automne prochain. » J'ai la plus grande confiance dans la deuxième et la troisième obser- vation. La première observation est moins exacte parce que l'étoile de com- paraison était trop éloignée de la comète, de sorte que je ne pouvais employer que le grossissement le plus faible de notre lunette. La dernière observation a souffert également du manque d'une étoile favorablement située pour la comparaison; elle a, en outre, été faite à une époque où la Lune se trouvait à la distance seulement de 20 degrés de la comète, ce qui la rendait très-faible. » astronomie. — Observations de la comète de Faye, faites à l'observatoire de Cambridge [Etats-Unis d'Amérique) ; par M. W.-C Bond. (Com- muniquées par M. Le Verrier.) « Cambridge, 6 Janvier i85i. » La comète périodique de Faye (i843) a été vue à cet observatoire le premier et le quatre de ce mois. Le premier, nous n'avons pu comparer la comète à une étoile connue, en sorte que nous ne pouvons donner que les éléments de l'observation : i85i . Janv. 1 à 8h3m53* temps moyen de Cambridge : La comète suit l'étoile de huitième grandeur om i25,^o 6 observ. au sud de la même étoile 1' 16", 2 6 observ. B. approchée de l'étoile de comparaison 22h 32m43* Déclinaison — 4° %l' » Voici maintenant la position observée le 4 janvier : fa m s Temps moyen de Cambridge 7 . 9-54 A de la comète 22.3g. i4>!2 ) Equin. moy. du Déclinaison de la comète — 40,5' i">7 ) ier janv. i85i. ( 4 comparaisons en M. et en décl. avec -£ Weisse, H. XXII, n° 870 ). ( 3o5 ) » La comète est très-faible dans notre grand équatorial. Lorsqu'on la voit le plus distinctement, elle paraît légèrement allongée dans la direction du Soleil. » optique appliquée. — Remarques sur la Note adressée à l'académie dans la séance du 17 février dernier, par M. Dubrunfaut. (Lettre de M. Clerget, présentée par M. Pelouze.) (Renvoi à la Commission qui avait fait le Rapport sur les précédentes comm'unications de M. Clerget, relatives à la saccharimétrie.) « M. Dubrunfaut propose quatre méthodes saccharimétriques. L'une a pour base la fermentation alcoolique dont l'usage, au point de vue aussi du dosage du sucre, a été indiqué par M. Pelouze en i83i, dans un important Mémoire sur des analyses de betteraves. Une seconde méthode est présentée dans la Note de M. Dubrunfaut, comme ayant rapport à deux procédés également saccharimétriques que l'on doit à MM. Peligot et Barreswil. M. Dubrunfaut fait dépendre l'exactitude de l'une et l'autre de ces méthodes de pratiques particulières qu'il se réserve de décrire ulté- rieurement. On doit donc nécessairement attendre cette communication pour les apprécier. M. Dubrunfaut indique une troisième méthode comme étant propre à faire évaluer le rendement en sucre pur des substances sac- charifères, jus de canne, jus de betterave et sucres bruts. Il s'agirait d'uti- liser un rapprochement entre les quantités d'alcalis fixes que contiennent ces substances et celles dont on reconnaît la présence dans les mélasses provenant du traitement en fabrique de ces mêmes substances par les pro- cédés que l'on y pratique en général. » M. Dubrunfaut me paraît se faire illusion sur l'importance qu'il attache à la détermination de ces principes alcalins quant à l'évaluation du rendement. N'est-il pas évident que ce n'est pas seulement à la présence de ces mêmes principes, mais à celle de la totalité des substances solubles autres que le sucre qui existent dans les jus de canne et de betterave ou dans lès sucres bruts, que l'on doit attribuer la difficulté de l'extraction du sucre pur. » Prenons un exemple cité par M. Dubrunfaut lui-même, de la teneur en alcali d'une mélasse de raffinage de sucre de betterave dont les cendres provenant de l'incinération de 100 grammes de cette mélasse, satureraient, ainsi qu'il l'assure, 6 grammes d'acide sulfurique monohydraté. Quels que soient les alcalis actifs de ces cendres, les 6 grammes acide sulfurique (• 3o6 ) (SO3 HO) ne représentent environ, terme moyen, que 1 1 pour 100 du poids de la mélasse en sels de ces bases réunies à des acides divers. Or, comme ces mêmes" mélasses contiennent en moyenne, Sucre cristallisable .... ^8 Eau environ ; i5 Et sels minéraux (ainsi qu'il vient d'être dit). 12 Il faut encore, pour compléter leur composition en matières diverses autres que le sucre et les sels minéraux , ajouter . 25 100 » Cette composition met, sans aucun doute, en évidence le rôle que jouent dans la production de la mélasse, non pas seulement les alcalis, mais l'en- semble des substances solubles autres que le sucre. C'est ce que je me suis attaché à faire ressortir dans la méthode d'appréciation de rendement qui m est propre, et que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie en 1849. Si la communication de M. Dubrunfaut devait être l'objet de l'examen d'une Commission, je témoignerais le désir que cet examen s'étendît en même temps à celle que j'ai produite. » La quatrième méthode que M. Dubrunfaut annonce pratiquer, se rap- porte à l'emploi des appareils de polarisation, particulièrement du saceha- rimètre de M. Soleil. » (Jn développement plus précis de la pratique à suivre pour l'applica- tion de cette méthode, permettrait seul de la discuter dans ses détails, après des expériences concluantes; mais, sans attendre ce développement, je dois vivement réclamer contre une observation de M. Dubrunfaut, qui s'applique h la régularisation du procédé de l'inversion proposée dans le travail que j'ai présenté à l'Académie et qu'elle a bien voulu honorer de son suffrage en ordonnant, le 21 février 1848, son insertion dans le Recueil des Savants étrangers. » M. Dubrunfaut, sans citer aucun fait, parle d'erreurs que l'on peut commettre en employant ce procédé et en faisant usage de la Table que j'ai dressée pour tenir compte de l'influence de la température sur le pouvoir rotatoire du sucre interverti. » Si M. Dubrunfaut, en faisant sa communication, avait eu l'intention de soumettre à l'Académie un procédé plus exact et plus pratique que le mien, je ne pourrais que réclamer un nouvel examen fondé sur des expériences comparatives. J'ajouterai seulement dès aujourd'hui que les nombres qu'il produit en ce qui concerne l'influence de la température sur le sucre in- terverti ne sont autres que ceux qui ressortent de ma Table. » ( 3o7 ) PHYSIQUE. — Projet (lui) appareil destiné à rendre sensible aux jeu:» le mouvement votatoire de la terre. (Note de M. Baudhimont.) « L'expérience de M. Foucault, relative à la démonstration du mouve- ment rotatoire de la terre, et les raisonnements sur lesquels il s'appuie, sem- blent démontrer que le pendule dont il se sert peut être réduit à un simple til à plomb; c'est-à-dire que les oscillations de cet instrument ne paraissent point indispensables à la démonstration en question. En effet , si un fd à plomb pouvait être suspendu à l'un des pôles de la terre à un point qui en fût indépendant, il est évident que celle-ci tournant sans pouvoir entraîner la masse de l'instrument dans son mouvement, il suffirait que ce dernier portât un index pour donner la preuve que la terre tourne pendant qu'il de- meure en repos. Cette expérience , reproduite à différentes latitudes, et en suspendant le fil à un point fixe adhérent au globe, aurait sans doute lieu dans les conditions indiquées par M. Foucault, et développées par M. Binet; c'est-à-dire que l'angle de torsion du fil serait représenté par le mouvement angulaire de la terre dans le même temps, multiplié par le sinus de la lati- tude du lieu où se fait l'expérience. D'où il résulte que la torsion du fil serait nulle à l'équateur, où la latitude égale o degré. » L'analyse logique du phénomène, suffisamment approfondie, démontre encore que la pesanteur lui est étrangère, ou, pour le moins, peut n'être point prise en considération pouren donner l'explication, et que l'annulation de la torsion du fil à l'équateur ne peut dépendre que du mode de suspen- sion de la masse pendulaire. Cela étant bien compris, on est conduit à la création d'un nouvel instrument qui, non-seulement servirait à démorftrer le mouvement diurne de la terre, mais pourrait aussi être employé pour ob- tenir la division exacte du temps. En effet, si l'on suppose une masse maté- rielle soutenue sur un axe autour duquel elle puisse se mouvoir librement ; si l'on admet, en outre, que cet axe soit maintenu parallèlement à celui de la terre, quel que soit d'ailleurs le lieu de l'observation, on trouve que la masse, disposée comme il vient d'être dit , n'étant soumise qu'aux seules forces qui peuvent l'entraîner dans un mouvement circulaire autour de l'axe de la terre, devrait, en vertu de l'inertie de la matière, se comporter de telle manière que l'un de ses plans méridiens demeurerait parallèle à un plan fixe supposé dans l'espace, et que, par un mouvement apparent, elle paraîtrait exécuter une révolution autour de son axe, tandis qu'en réalité ce serait la terre qui tournerait. ( 3o8 ) » Ainsi que je l'ai fait pressentir, cette masse matérielle, en même temps qu'elle démontrerait la réalité du mouvement rotatoire de la terre par son mouvement apparent, serait aussi une véritable horloge reproduisant exac- tement le mouvement du globe à toutes les latitudes, et pouvant servir à di- viser le temps, soit par un simple index fixé à son support, soit par une qua- drature analogue à celle des horloges ordinaires, soit par une vis sans fin et un compteur à plusieurs cadrans. » Sans trop préjuger d'un fait qui n'est pas démontré expérimentalement, je l'ai cru de nature à intéresser l'Académie, et je pense qu'il serait conve- nable d'observer le pendule de M. Foucault pour voir si, dans l'état de repos, il n'éprouverait pas un mouvement apparent de rotation. Cette ob- servation devra être faite dans les premiers moments après la suspension dii pendule, car le fil, réagissant par la torsion, finirait par en entraînerla masse, et l'assujettirait à la condition de tous les corps qui gisent à la surface du globe. Si cette observation confirme ma prévision, je ferai construire un in- strument sur les principes développés dans cette Note, et je m'empresserai de faire connaître à l'Académie les résultats qu'il me donnera. » M. le Directeur de l'observatoire physique central de Saint-Pétersbourg accuse réception des derniers numéros du tome XXXI et des premiers du tome XXXII des Comptes rendus hebdomadaires de l'Académie des Sciences. M . Dudouit prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place aujourd'hui vacante dans la Section de Mathé- matiques. L'Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés présentés Par M. Deleau ; Par M. Le Gray; Par MM. Leblanc et IMatalis Guillot, comité secret. La Section de Physique générale, par l'organe de son doyen M. Becquerel, propose de déclarer qu'il y a lieu d'élire pour la place devenue vacante par suite du décès de M. Gay-Lussac, (3°9 ) L'Académie va au scrutin sur cette proposition. Sur 38 votants il y a 36 oui, et 2 non. En conséquence la Commission est invitée à présenter dans la prochaine séance une liste de candidats. La séance est levée à 5 heures un quart. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du ^5 février i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 7 ; in-4°- Annales des Sciences naturelles; rédigées par MM. Milne-Edwards, Ad. Brongniart et J. Decaisne; 3e série, 7e année; tome XIV; n° 1 ; in-8°. Société nationale et centrale d Agriculture. — Bulletin des séances, Compte rendu mensuel, rédigé par M. Payen, secrétaire perpétuel; ie série; t. VI; n°5;.in-8°. Recherches sur les maladies des organes génitaux de la femme; pai-M. P.-C. HUGUIER; 1 vol. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie. ) Statistique des établissements de bienfaisance. Rapport à M. te Ministre de l'Intérieur sur l'administration des monts- de-piété; par M. Ad. de Watte- ville, inspecteur général des établissements de bienfaisance; broch. in-4°- (Cet ouvrage .est adressé pour le concours du prix de Statistique.) Recueil de Mémoires de médecine, de chirurgie et de pharmacie militaires, rédigé sous la surveillance du conseil de santé; par MM. Jacob, Marchal ( de Calvi) et Boudin ; publié par ordre du Ministre de la Guerre; i* série; tome VI ; in- 8°. Recherches sur le porphyre rouge, antique et sur la syénite rose d'Egypte; C. R., l85i, \" Semestre. (T XXXII, N" 8. ) 41 (3,0) par M. DELESSE; broch. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France; i" série ; tome VII.) Mémoire sur la constitution miner alogique et chimique des roches des Vosges; parle même; broch. in-8°. (Extrait du tome XVIII des Annales des Mines.) Exposé succinct des circonstances médico-légales d 'une affaire d'empoisonne- ment par l'arsenic, jugée en août i85o, par la Cour d'assises de Riom (Puy-de- Dôme); avec des réflexions ; par M. J.-J.-Hippolyte Aguilhon. Paris, i85 1 ; broch. in-8°. Annales de la Société entomologique de France; ae série; tome VIII; 4e trimestre i85o; in-8°. Bulletin de l'Académie nationale de Médecine; tome XVI; n° 9; 1 5 fé- vrier i85i ; in-8°. Bulletin des travaux de la Société départementale d'agriculture de la Drôme ; n° ao; octobre i85o; in-8°. Lettre à M. le Dr Amédée Latour, rédacteur en chef de Y Union médicale, sur les effets des eaux minérales de Vichy; par M. Ch. Petit; une feuille in-8°. (Extrait de l'Union médicale, 6 février i85i.) Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; ae série; tome IV; 20 février i85i ; in-8°. Revue médico-chirurgicale de Paris, publiée sous la direction, de M. Mal- gaigne; 5e année; tome IX; février 1 85 1 ; in-8°. Revue thérapeutique du Midi, Journal de Médecine, de Chirurgie et de Phar- macie pratiques; par MM. les Drs FuSTER et Alquié; ie année; n° 3; i5 février i85i ; in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; janvier i85i ; in-8°. Oinamica... Dynamique chimique, du professeur B. BiziO ; tome Ier; ire partie. Venise, i85o. (Cet ouvrage est transmis par M. le Ministre des affaires étrangères. M. Regnault est invité à en faire l'objet d'un Rapport verbal . ) Délia... De l'ophthalmie catarrhate épidémique dans les troupes autrichiennes en garnison à Florence, récit et considérations du Dr Pascal Landi. Florence, t85o; in-8°. . Annali. . . Annales des Sciences mathématiques et physiques; par M. Bar- nabe TORTOLINI ; janvier i85i; in-8°. Mémorial de los... Mémorial des Ingénieurs; 5e année; n° 12 ; décembre i85o; in-8°. ( 3it ) On dinornis... Sur le Dinornis, partie 4, contenant ta restitution du pied de ce genre et du Pallaptéryx, avec une description du sternum du Pallaptéryx et de celui de lAptornis; par M. Richard Owen; broch. in-4°. (Extrait des Transactions de la Société zoologique ; vol. IV, partie ire.) Astronomische... Nouvelles astronomiques; titre et table de i85o. Gazette médicale de Paris; n° 8. Gazette des Hôpitaux; n°* ao à 2 3. Le Moniteur agricole; 4e année ; n° i5. ERRATA. (Séance du 17 février i85i.) Dans le tableau de la page 220 : Dernière colonne,' observations faites à Gondar, au lieu de 5°46',4, '"« 5°46',5. Troisième colonne, à Adopa, au lieu de 4° 10', lisez i4° 4'- Page 259, lignes 11 et 12, au lieu de M. Haron-Romain , lisez M. Haroo-Romaiw. ( 3l2 «2 a ww q m q6 d ddd «2 O ryjiyj aidai aJcGOyaicfltfitfi wc/icwaiOWcnaJOMc/JcocoWlMaJc/jaiaiaîcAcnOOKaîdc/ivJdd £ o Os S o o B « CO a V? PO « S. i* s O V S O H ... a> S s s S 3 « es 3 O 4) ti O usnu *^ 2 :3 •« 3 S 4, v O > tC > — rt — . O =.2 « K u ai 3 V - -u tO . 2 x IT 0). 3- bc > « 3 3 O h a u •9 lu - > _■ O O 9) > 3 3 3 3 > « et a o 3 D - "- - - O S. -01 .. - - a .2 .3 tc'a 'S 2 o o - ~ - J J if J j li - - 3 i- '_ 3 _ 3 y D ^ U y t0> > ZQ tO « 3 3 (S !t Q .3 O O = 3 fflHOHBBayuZHKuugyuZZ O O - - « po 3 3 3 3 3 3 -o -o -o ooo o. o Vf O 5 3 — 2 a >. o 3fS o oko os « t£> « vf -x> 'sOvo o t>otovtt>- «m o os o « os o es ctj1^- - m so po -w^-fi « ovr - vf po «opo--vf-o oro o s o n o o'kudio +' + + + + + + + + + + + + + + + +1+ + + IIIM+ + + O 00 + f + O vf 00 O - 00 « va- OKO c^ r^ in O OS00 O00 O Os O olO 0',0 lO OOO 00 O OS « 000 G0 V*- O O 00 »0 - O)00 + + + + + + + + + + + + + ++ + + + + + + + + +■ + + + + + + + vfpo 00 o<£> + + + + c*2 S O _2 O =S O ■sa 6- ae o sa CQ O C5 vf 00 va- OOO 00 00 O po vf po M « po o o "O <£5 « vf - -00 vj-sO po vf PO vf vf o |vt«i0 ospo >o vf vf po ooo cs»oc£>»n «noaia « - vf oo po o' o" o o" - «■> ô/sO vf m vf po + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + I + + + + +I+ + + + « O O Qi opo o',0 'sO « 10 00 - «iflronm - Osro « po « Os» m vf to Os CJ200 00 « r~-X 'O Oî « — m J:va- r) OMtoco o»o O va- r^oo CTico O c->m r- « m >n va-. r^. c^- c^ c~»r-»r"*r-*r'*t~.c»r'*r"-c»r-»r"»r>-r"*ir-»r-* va-»o o r- r- r- es = C^ - 00 fO t^ « - C^CO va-OO «(£100 «00 OiOOO «ro «CO I^«00 O CTiOO r^ c^ c^ Oî r^<0 c^VO vr r^X> r~ O CTj - « 00 r^vf O - OMW O Olc^ + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + « «O 00 | 00 oo \o >n- ! to + + + ! + co O 00 tO c^ r^ OiO « - r^« r^r^y. - va- c^«oo o «oo «iovj- aitn enoo mm - t> r^oo in - v> C75 o « >o va-oo va-'o « ; (O CTîOO GO va- (JYJD !£> O Us — en CT:va-'.0 0»0vr- — r^ Oi O r~»0 Gî?n CT> c-«^û - « vj-vo (O VJ ■un m m *o vj-vrva-m m co ^o m o va-va-m o va--^ vo^Oinominmiova- w m m' ho r>-r>-r-'r>-c--c>.r--r--c^c>-c^r^C"*r-.r^c^r^r^t^*r-»r>.r--r>»c^.r--t^.ir^c^-c^ir>.c^.| r-»r^>ir^l r-» S •= •GO CT>-(£) Oco c^CT: 0MO GO >0 ir^-X> fO CTMO ti OW OX^N oo fi O i>fl(Û iOva-O! o^ os o o 000 (o c-go to- o o otûva-- a~-~o +++++++++++++++++++++++ I + +++++ oio va- + + + + « o o ova-w po o po ça vo r^ « va-m « va-oo va-va-vt-oo >c - o va- - va- oio po o va- o - ovt-po o oo oiro oopova-«io o«i os rvx> - « - o po « | o*.«"> os OîGO OS'O O c^c^O c>--va-om00POCûva-O « r^oOiO- osm OO r» r- « PO | va-îO vo m m (0»o»n>o(£>^DV)mioiom'Ova- mmio ta os 1 — <■ i *" v 1 " F o [ ™ O 1 ^ -C3 « va-po to o>vo po o oo io po r^ o -.o r^po »o « io tû « - oo po o va-io va- -po va- oo po - o Oava- « va-w «posova-«iopopo ovr -to»o o»n «co «ointovi va- oiooo-o-cooo po r^ - c^po po po po <£> po m o~.oo - Oi^o va-o «pogoopoio ooo^ooo - osoo OSGO O o o o r-- 0~."0 « va- o VO - - opO CTipo 00 O oGO po otû ooo«po la 10 (O «o m va-va-va-m to ^a ^o »o >o va-io io>o*v)ioiotûîûtoviin'nmwMf cri ■:%\ ? va-tû o >o m m o o o (O in « po va-io «o ooo os o - « po va-m o ogo os o - « po va-o o ogo os o - ________ — -««««««««« «roeo !® COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 3 MARS 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Akago, qui, dans la précédente séance, avait exprimé le vif désir plutôt que l'espoir de voir démentie la nouvelle tout à fait inattendue de la mort de M. Jacobi, annonce qu'une Lettre de Berlin ne lui a bientôt plus permis de conserver le moindre doute à cet égard. « Les Sciences mathématiques, dit l'auteur de la Lettre, ont fait une grande et rapide perte. Jacobi n'est pas mort de la maladie du diabète dont il avait longtemps souffert, mais cette maladie paraît, au dire de quelques médecins, avoir contribué à accélérer sa perte. La maladie à laquelle le grand géomètre a succombé est une éruption gangreneuse (petite vérole noire) ; il laisse sept enfants et aucune fortune. » M. Bfxqlerel annonce, en qualité de doyen de la Section de Physique, que le Rapport sur les candidats pour la place vacante dans cette Section ne pourra être fait à la fin de cette séance, à cause d'une indisposition du Rapporteur M. Despretz. C. R., i85i, i" Semestre. (T. XXXII, IN» 9.) 4^ ( 3i4 ) GÉOLOGIE. — Note additionnelle relative à la réclamation de M. Lecoq, sur la cause de l'extension des anciens glaciers ; par M. Constant Prévost (i). « Pris presque à l'improviste dans lavant-dernière séance, je n'ai pu ré- pondre que par quelques mots aux réclamations de priorité adressées par M. Lecoq directement à M. le Secrétaire de l'Académie; dans la Note rédi- gée pour le Compte rendu j'ai dû ne pas m'écarter de ce que j'avais réelle- ment improvisé. » En relisant cette Note ainsi que la Lettre et les diverses publications de M. Lecoq, je crains de paraître n'avoir pas pris suffisamment' au sérieux les idées théoriques d'un savant que je connais depuis longtemps et dont j'estime la personne autant que les travaux; je veux donc aller au-devant du reproche qui pourrait m'être fait, qu'en ne donnant qu'un extrait in- complet d'une hypothèse contraire à mes opinions, j'ai défiguré cette hypo- thèse en la transformant en une sorte de paradoxe incompréhensible. En effet, en disant que M. Lecoq attribue l'extension des anciens glaciers à la chaleur plus forte du soleil, et la fusion de ces mêmes glaciers au refroi- dissement de cet astre, il est indispensable de rapporter l'explication donnée par l'auteur à l'appui d'une idée qui paraît d'abord étrange. » Avant tout, voici les faits sur lesquels M. Lecoq paraît fonder sa récla- mation de priorité : » Le 9 mars 1846, M. Lecoq adressa à l'Académie un Mémoire sur les climats solaires et sur les causes atmosphériques en Géologie ( Comptes rendus, tome XXII, page Zpa). » Le 4 mai suivant, il adressa un second Mémoire sur le même sujet et sur les jorces diluviennes indépendantes de la chaleur centrale, et sur les phénomènes glaciaire et erratique. » Les Comptes rendus ne contiennent absolument que les titres de ces deux Mémoires sur lesquels il n'a pas été fait de Rapports, probablement parce que, dès le 16 mars de la même année, M. Lecoq en avait commu- niqué les résultats à la Société géologique de France, qui les a fait connaître dans son Bulletin; étant alors malade, je n'assistai pas à la séance et je ne pus prendre part aux intéressantes discussions auxquelles donnèrent lieu les idées hypothétiques de M. Lecoq. (j) Comptes rendus, ij février i85i, lome XXXII, pages 246 à 249. ( 3i5 ) » Enfin, en 1847, ce géologue a publié un volume in-8° sous le titre : Des Glaciers et des Climats, ou des causes atmosphériques en Géologie. » Ce dernier ouvrage, qui présente l'ensemble des faits et des opinions récemment introduits dans la science par les recherches et les travaux d'un grand nombre d'observateurs, a pour but principal de proposer une nou- velle hypothèse pour expliquer les phénomènes glaciaires, et d'établir que ceux-ci n'ont pas été produits pendant une période de refroidissement, mais, au contraire, lorsque l'influence de la chaleur solaire était plus grande. » On peut: extraire de l'ouvrage de M. Lecoq les propositions suivantes, comme exprimant plus particulièrement les idées de l'auteur : » i°. Le soleil, comme la terre et les autres corps du système solaire, doit se refroidir. » i°. Lorsque le refroidissement de la terre a donné lieu à la consolida- tion de sa surface, l'action solaire, beaucoup plus intense qu'elle ne l'est actuellement, était cependant masquée par l'incandescence extérieure de notre planète. » 3°. Dès le commencement du dépôt des terrains fossilifères, les climats solaires se sont manifestés sur le globe terrestre, mais faiblement, dominés qu'ils étaient par la température propre de la terre. » 4°- L'influence solaire est devenue de plus en plus sensible, et dès l'époque houillère elle influençait les êtres vivants, suivant les latitudes. » 5°. A la période jurassique, ou tout au moins crayeuse, les climats solaires ont acquis leur indépendance presque complète, et l'action de la chaleur propre de la terre a cessé d'être sensible à l'extérieur. » 6°. Depuis la craie, ou peut-être depuis les terrains oolitiques, l'action solaire a produit tous les phénomènes géologiques. » 70. Le soleil, alors plus chaud qu'il ne l'est aujourd'hui, agissait sur la terre en formant d'abord à chacune des extrémités de celle-ci une zone pé- riodiquement tropicale et refroidie que séparait une zone ultra-tropicale. » 8°. Une évaporation très-active étaitla conséquence d'une température élevée, et chaque pôle jouait alternativement le rôle d'un vaste condensateur sur lequel tombaient et ruisselaient des eaux pluviales abondantes. » 90. Arriva une époque où la température hivernale des pôles, Rabais- sant au-dessous de zéro, il s'y accumula de grandes quantités de neige, puis bientôt des glaciers, que la chaleur encore presque tropicale de l'été transfor- mait en immenses torrents, donnant lieu à des débâcles périodiques qui, au moyen des débris des montagnes qu'ils entraînaient et charriaient, polis- saient et sillonnaient de profondes sulcatures les roches les plus dures. 4... ( 3i6 ) » C'est là, selon M. Lecoq, l'origine de ce que l'on a appelé le Diluvium du nord. » io°. Des effets analogues se sont produits dans les chaînes de montagnes élevées ; la chaleur solaire, plus grande à la fin de l'époque crétacée qu'elle ne l'est maintenant, donnait lieu à une évaporation plus abondante, ii tom- bait plus de neige sur les montagnes, toutes choses égales d'ailleurs, et un glacier étant l'excès de la glace consolidée pendant l'hiver sur celle fondue pendant l'été, les anciens glaciers ont dû acquérir une extension qu'ils ont perdue par suite du refroidissement du soleil, qni a eu pour effet de dimi- nuer l'évaporation. Telle est l'analyse, qui me paraît exacte, de la série d'idées de M. Lecoq. Après un nouvel examen de son hypothèse princi- pale, je crois avoir de nouveau le droit de dire avec franchise, que si toutes les suppositions auxquelles s'est livrée l'imagination féconde de ce géologue ne sont pas gratuites, elles sont, selon moi, au moins inutiles pour expli- quer les faits géologiques, et, en particulier, pour rendre compte des phé- nomènes glaciaires. » J'ajouterai que plusieurs sont, en principe, tout à fait inadmissibles, car elles sont en opposition avec certains faits bien constatés. » Il me suffira, dans le moment, de faire la remarque que si l'extension des anciens glaciers était réellement due à -une plus grande évaporation, qui elle-même aurait eu pour cause la plus grande action calorifique du soleil, cette dernière cause aurait aussi eu pour effet d'augmenter d'au- tant le pouvoir dissolvant de l'air pour l'eau vaporisée, et, d'une autre part, de faire fondre plus rapidement les glaciers à leur surface et à leur extrémité. » M. Lecoq suppose que, par l'action solaire seule, la température esti- vale était aux pôles, vers la fin de l'époque crétacée, comparable à celle actuelle des tropiques ; a-t-il calculé approximativement, en tenant compte du volume relatif du soleil et de la terre, ainsi que de la distance qui sépare ces deux astres , combien de milliers de siècles eussent été nécessaires pour que l'action calorifique solaire fût arrivée graduellement au point où elle est maintenant aux pôles ? » Dans mon hypothèse, qui n'a rien de commun avec celle de M. Lecoq et qui a pour objet de ramener l'explication des phénomènes glaciaires à la doctrine des causes actuelles, je n'ai besoin, pour expliquer les faits, que d'invoquer les lois du refroidissement, presque démontré, de la masse terrestre, et de rappeler, ce que tout le monde admet, que des change- ments notables dans les conditions climatériques d'un même lieu, sontjla ( 3i7) conséquence inévitable de mouvements du sol qui émergent ou submergent certaines parties de celui-ci et déplacent les courants marins. » Il me serait facile de faire voir, comme au surplus j'ai fréquemment essayé de le démontrer dans mes cours, qu'un seul fait tel qu'un tremble- ment de terre qui produirait la rupture de l'isthme de Panama, par exemple, pourrait modifier de beaucoup le climat de l'Europe : en effet, dans ce cas le Gulj-Stream, cet immense fleuve ou courant marin qui vient sans cesse mêler ses eaux échauffées sous l'équateur et dans le golfe du Mexique, à celles de notre Océan, trouvant une issue dans la mer Pacifique, serait rem- placé instantanément par des courants d'eau froide descendant du pôle nord, et si ce fait coïncidait avec une submersion partielle du sol européen dont le climat deviendrait alors plus humide, les glaciers prendraient de nouveau un plus grand développement dans nos montagnes, et ils s'avanceraient promptement dans nos plaines. » Dans l'hypothèse de M. Lecoq, la retraite des anciens glaciers n'aurait pu être que continue; on voit, au contraire, aux traces laissées dans les vallées et par les moraines abandonnées à certains intervalles, que cette retraite a été irrégulière et parfois interrompue; et ce fait coïncide avec celui des dépôts de formation marine ou fluviatile, émergés successivement et disposés en étages dans nos vallées et sur nos rivages, et avec les terrasses parallèles qui indiquent des niveaux divers et prolongés des eaux. » Cette coïncidence entre la marche rétrograde des glaciers dans les mon- tagnes de l'Europe et les témoignages de l'émersion successive de ce grand continent, est un sujet d'un grand intérêt sur lequel j'ai recueilli déjà beau- coup de documents et que je me propose de traiter prochainement. » Pour le moment, je crois non-seulement avoir suffisamment démontré qu'aucune des réclamations de M. Lecoq n'est fondée, quant aux faits qui ont été toujours, par tout le monde et dans toutes les suppositions théo- riques, admis et incontestés, mais encore qu'un examen sérieux de l'hypo- thèse que personne ne songe à disputer à ce géologue, conduit à la faire rejeter comme inutile et comme contraire à plusieurs des faits particuliers qu'il s'agissait d'expliquer. » Observation. A la fin de ma Note du 17 février, j'ai cité une phrase de la préface de la quatrième édition des Principlcs o/Geology de M. Lyell_, et j'ai ajouté que la déclaration que contient cette phrase n'a pas été repro- duite dans la traduction française de l'ouvrage anglais; on m'a fait observer que la traduction a été faite sur la sixième édition, à laquelle il n'a été rien retrauché : l'omission n'est donc nullement du fait du traducteur, et je me plais à le reconnaître. » ( 3i8 ) physkque DU GLOBE. — Histoire du Citronnier; par M. Ditheac de la Malle. (Extrait par l'auteur.) Dernière preuve rie la constance du climat de l'Europe depuis le m" siècle jusqu'au xixe. « Enfin, après de longues et patientes recherches, j'ai trouvé un thermo- mètre naturel, sensible à un degré centigrade de froid. C'est le Citronnier de Médie, Citrus medica. Je précise l'espèce; car c'est la seule qui ait été connue des Anciens, et qui, dans la famille des Orangers et leurs nom- breuses variétés, jouisse de cette propriété si rare et si importante pour décider la question tant controversée de la constance ou du changement du climat de l'Europe pendant vingt siècles Sensibilité thermometrique du Citrus medica. » Ce Citronnier, par sa végétation incessante, par la succession inin- terrompue de ses feuilles, de ses fleurs, de ses fruits, qui se renouvellent pendant tout le cours de l'année, par les flots de sève qui coulent, sans interruption, dans son système vasculaire, comme le sang dans nos veines, est un véritable thermomètre, et le seul, à ma connaissance, vraiment exact et précis que l'antiquité nous ait laissé. » Il était donc important de bien étudier, de bien préciser l'espèce du Citrus de Médie, ce type de la famille des Citronniers, le seul connu des \nciens, et qui devient très-rare aujourd'hui. » En effet, dans les trois voyages que j'ai faits en Italie, depuis 181 i jus- (|iieu i83o, je l'ai vu diminuer rapidement; sa culture décroît de jour en jour, et sera bientôt abandonnée. » Le Citron actuel du commerce, qu'on devrait nommer Citrus acida, n est plus le Citrus medica, le zirpiz de Dioscoride, qui est le plus parfumé dans sa fleur et dans son écorce, qui est moins riche en pulpe et en jus, mais une variété intermédiaire, plus acide, plus juteuse, dont l'écorce produit plus d'huile essentielle, et qui, de même que Jupiter a détrôné Saturne, a privé du rang suprême le vieux Citronnier de Médie. » Comment s'est formée cette belle variété qui joue actuellement un rôle si important dans l'assaisonnement de nos viandes, de nos poissons, dans nos entremets, dans nos boissons, dans nos tisanes rafraîchissantes, en médecine et même en chimie? Est-ce par les semis de graines, par la culture attentive dans un sol plus ou moins riche, une exposition, un climat plus ou moins chaud, un arrosage plus ou moins fréquent, et la conservation, par la greffe, de la meilleure variété obtenue, qu'on a créé ( 3<9 ) le Citron actuel du commerce? Est-ce par le croisement, le rapprochement du Citrus medica et du Citrus Limon, importé en Europe au Xe siècle (comme je l'ai prouvé ailleurs, qu'on a formé cette variété si agréable au goût, si utile à nos arts et à notre diététique? Alors notre Citron, ce qui est encore douteux, serait le produit de l'union de deux espèces voi- sines. Avouons que nous ignorons la cause de sa production, de même que celle qui a présidé à la création des cinquante-six variétés et des innombra- bles sous-variétés issues des quatre espèces , Citronnier, Limon , Bigaradier et Oranger, mais véritables protées presque insaisissables que Gallesio a vues et n'a pu décrire, pas même indiquer toutes, dans les quatre cents pages de son curieux Traité du Citrus. De ces quatre types, un pourtant, le Limon, peut être douteux; car j'ai reproduit plusieurs fois le Citrus de Médie, en semant la graine des Citrons du commerce : alors le Limonier ne serait plus type ou espèce, et cette belle variété, qu'on croyait issue du mariage floral du Citrus de Médie et du Citrus Limon, serait le produit de la culture variée, pendant vingt-trois siècles, du Citrus medica. Mais, je le répète, tout cela est fort douteux, et, en fait de causes premières ou secondaires , notre science ne va pas loin . » Revenons aux faits que nous pouvons observer, constater et inscrire dans les annales de la science. » Dans la famille naturelle des Orangers, le groupe acide, Citronnier ou Limon, est plus sensible au froid que le groupe amer, issu du Bigaradier, et surtout que le groupe sucré, issu de l'Oranger doux. Nous avons vu à Lisbonne, à Tarente, à Reges (i), la variété qui fournit le Citron du com- merce, quoique bien plus dure à la gelée que son père , le Citronnier de Médie; nous l'avons vue, dis-je, exposée au midi , mise en espalier, ap- puyée contre des rocs ou des murs, et même, à Valence, à Cordoue, abritée tout entière l'hiver, tiges, rameaux, feuilles et fleurs, par des paillassons, et même, pour les racines, par de la balle ou de la cendre. Le Citrus de Médie est bien plus sensible. » Sur trois points de l'Europe seulement il peut vivre et durer sans abri, sans appui, en pleine terre, en plein air, depuis le Ier janvier jusqu'au 3i décembre. Ces trois points sont Païenne (lat. N. 38°6' 44" > long- ! l° ■')' en Sicile, où M. Tenore a vu croître ainsi en pleine terre le Citrus medica à côté des Cacalias, du Papyrus, de la Canne à sucre, du Bananier et des- (i) Reggio, vis-à-vis Messine, dans la Calabre ultérieure (long. E. i3",48, lat. N. 38%6). ( 3ao ) Cactus (i). Les deux autres points où le Citrus de Médie croît et végète vigoureusement au bord de la mer, sans abri, sans appui, en plein air et en pleine terre, sont Motril et Malaga, qui, abrités des vents de l'ouest et du nord par les chaînes abruptes et hautes des Vlpuxaras (a), ont une tem- pérature presque tropicale et un climat excessif par sa chaleur relativement à sa latitude. » Voici comment M. Edmond Boissier, savant distingué , auteur d'un voyage botanique dans le sud de l'Espagne (3), confirme l'assertion de Columelle sur le climat de l'Andalousie , et cette phrase remarquable de l'agronome gaditain : « Que le solstice d'hiver étant passé, la saison » s'attiédit déjà. » M. Boissier s'exprime ainsi : « La région chaude, c'est- » à-dire tout le littoral et le penchant méridional des montagnes, jusqu'à » une hauteur de 2000 pieds environ (667 mètres), est météorologiquement » caractérisée par l'absence de la neige, qui ne tombe jamais, ou presque » jamais, dans sa partie inférieure, et qui, lorsqu'elle tombe quelquefois » dans la partie supérieure, ne tient que quelques heures, ou tout au plus » un jour ou deux sur le terrain. J'en citerai pour exemple les bains de » Cascatraca, dans la province de Malaga; Lanjaron, dans celle de Gre- » nade; Canillas, sur le revers sud de la Sierra-Tejeda , lieux situés tous » vers les limites supérieures de cette région. Au bord de la mer, à Ma- » laga, à Motril, c'est un fait très-rare et qui ne se reproduit pas deux fois » par siècle, que de voir la terre couverte de neige pendant une demi- » journée. L'eau, il est vrai, gèle quelquefois légèrement en hiver, à la » pointe du jour, mais dégèle dès que le soleil s'est élevé (/J). » » Columelle (5) dit que du i5 au 3i décembre on peut, même dans cette époque, greffer avantageusement les Cerisiers, les Brugnons, les Abri- cotiers, les Amandiers et les autres arbres qui fleurissent les premiers. Cette prescription de greffe du i5 au 3i décembre, donnée dans les années 35 à 4o de 1ère chrétienne, pour le territoire de Cadix, implique le (1) Climat de la Sicile, dans le Catalogo dalle piantc (tel giardino botanico del principe di Bisignano, par Michel Tenore; Napoli, 1809, p. 1 1 1 . (2) Leur hauteur atteint près de 3 800 mètres. Voyez Boissier et sa Carte physique des plantes de l'Alpuxaras , selon les altitudes. (3 ) Publié en 1837, en 2 vol. in-4", ornés de planches superbes et d'un tableau synoptique des hauteurs et limites des végétaux dans le royaume de Grenade. (4) Tome I, page 187. (5) Voyez ma Climatologie, page 64- ( 3a i ) mouvement de la sève, à cette époque, dans les vaisseaux des Amandiers, des Brugnons et même des Cerisiers. » A Cordoue, dit Harib (i), qui écrit entre 961 et 975, on couvre en no- vembre les arbres verts, le Citrus, le Musa et le Sambac (Limonier), pour <|iie la gelée ne leur nuise pas. Or ce territoire est classé par Columelle dans les régions tempérées, locis temperatis, de cette contrée de l'Espagne. »• Al-Scharki, en i55i, dit aussi qu'en novembre, sous le même climat, on couvre les Citronniers et les Jasmins pour les garantir de la gelée, tandis que, selon M. Boissier, à Motril, à Malaga, le Citrus medica feuille, fleurit, fructifie toute l'année, en pleine terre, sans nul abri, et que le Café réussit dans les jardins de ces deux villes. » On voit que la différence des soins pris pour la culture et l'hygiène, si on peut s'exprimer ainsi, du Citrus medica, d'un côté, à Cordoue, même à Cadix, et de l'autre à Motril et à Malaga, accusent dans le Citronnier de Médie une sensibilité thermométrique qu'on peut évaluer, sans exagération, à moins 1 et même à moins \ de degré centigrade. » Ajoutez que ce thermomètre végétal se maintient dans ces limites depuis l'an 4o jusqu'à l'an i835 où il a été observé par M. Boissier, preuve irréfra- gable que le climat de l'Andalousie, et par conséquent celui de l'Europe, n'a pas varié d'un demi-degré en dix-huit cents ans. » M. Edouard Biot (2) indique aussi, mais en s'appuyant sur des observa- tionsmoinsprécisesque celles quej'ai recueillies pour l'Italie et l'Andalousie, « qu'en Chine, le climat de la vallée inférieure du fleuve Jaune (Hoang-ho) » n'a pas changé sensiblement depuis deux mille cinq cents ans. » Conclusions. » Je ne m'attendais pas, en commençant ces recherches, que la grande question posée par M. Arago, « Le climat de F Europe en général, et en par- » ticulier celui de V Italie, de V Espagne et de la France, a-t-il changé de- » puis vingt siècles ? » put être résolue avec une approximation aussi satis- faisante, surtout que l'Andalousie pût me la fournir. » i°. Il fallait ramener au climat de Cadix le calendrier en vingt-huit pages in-8°, des phénomènes périodiques annuels, dressé, entre 35 et 4o de l'ère vulgaire, par Columelle, pour le régisseur de son domaine de (1) Voyez ma Climatologie, page 83 et note 2. (a) Recherches sur la température ancienne de la Chine, pages 43 et 23 du tirage à part du Journal asiatique, 3e série, tome X, page 53o-570, avec deux cartes. C. H. . |85l l" Semestre T. XXX11 , N° 8.) . 4 3 (3a, ) Gariès. Or, ce calendrier, qu'on avait cru fait, pour l'Italie, et qui ne pouvait s'accorder avec celui de Varron, écrit pour son régisseur de Reate (Riéti), ce calendrier gaditain que l'habile Schneider n'avait su, il l'avoue, appli- quer à aucune contrée de l'empire romain, a été, je crois en avoir donné la preuve, composé pour le territoire et le climat de Cadix. » a°. Il fallait, en outre, traduire sur le manuscrit de fat 'Bibliothèque natio- nale, le calendrier latin de l'évèque astronome Harib, écrit entre les années 961 à 975, riche de tant de faits sur les phénomènes périodiques annuels, pour les climats de Cordoue, de Valence, de Cadix et de Malaga. La copie, faite par un homme peu habitué à la lecture des manuscrits, fourmille d'erreurs, de fautes trop grossières, pour qu'on puisse croire que M. Libri ait pris la peine de la relire avant de l'imprimer (1). » 3°. Il fallait retrouver à la Bibliothèque nationale le calendrier d'Al- Scharki, écrit pour l'Andalousie, et daté de 1 55 1 ; il fallait le traduire de l'arabe, ce que mon savant et ancien ami, M. Quatremère, dont on connaît la puissance philologique et l'immense érudition, a eu la bonté de faire pour un confrère qui est bien reconnaissant d'une telle obligeance. » Ce n'était rien encore : trois jalons étaient plantés sur la route: Colu- melle, de l'an 35 à /jo; Harib, de 961 à 975; Scharki, en i55i, pour me conduire au but si longtemps cherché : La constance ou le changement du climat de l'Italie et de V Andalousie. » Le thermomètre végétal du Citrus médiat étant trouvé et observé pen- dant quinze cents ans, il fallait que deux savants modernes, botanistes ha- biles, météorologistes exercés, MM. Tenore et Boissier, pussent vérifier, constater, le premier àPalerme, le second à Motril et à Malaga, la sensibilité exquise du Citrus medica et reconnaître l'espèce, le type primitif au milieu des nombreuses variétés et sous-variétés auxquelles sa culture pendant vingt- trois siècles au moins a donné naissance. Cette coïncidence, aussi heureuse qu'inespérée, a eu lieu. Elle me fait un devoir de leur en témoigner ma re- connaissance, et de leur attribuer une part du mérite d'avoir contribué à la solution du problème posé par M. Arago : Le climat de V Europe en général, et en particulier celui de V Italie, de l Espagne et de la France, a-t-il changé pendant vingt siècles? Je crois donc pouvoir affirmer, en finissant, que le climat de l'Europe est resté constant, ou du moins n'a pas varié sensible- ment depuis deux mille ans. » (1) ftisloire des Mathématiques, tome I, pages 3g3-458. ( 3a3 ) mkcamque moléculaire. — Note sur l'équilibre et les mouvements vibratoires des corps solides; par M. Augustin Cauchy. « Si l'on considère un corps homogène comme un système de molécules, et chaque molécule comme un système d'atomes, les coefficients renfermés dans les équations des mouvements vibratoires de ce corps -cesseront d'être des quantités constantes. Concevons, pour fixer les idées, que le corps soit un cristal. Les centres de gravité des diverses molécules seront les nœuds d'un système réticulaire, c'est-à-dire les points d'intersection Ide trois systèmes de plans parallèles à trois plans fixes; et, si l'on nomme a, b, c les longueurs des trois arêtes d'un parallélipipède élémentaire, si d'ailleurs on prend les intersections communes des plans fixes pour axes coordonnés des x, y, z, les coefficients contenus dans les équations d'é- qnilibre ou dans les équations des mouvements vibratoires seront des fonc- tions périodiques de x, y, z, qui demeureront invariables quand on fera croître ou décroître x d'un multiple de a, y d'un multiple de è, z d'un multiple de c. Par suite, si l'on pose, pour abréger, 27T 0 2 7T 2 7T a = — ' g = ta 7 = — ' a b ' c on pourra développer chaque coefficient en une série ordonnée suivant les puissances ascendantes et descendantes des exponentielles trigonométriques «■*', e6r\ e"'\ i étant une racine carrée d J — i . Enfin, si l'on suppose les déplacements atomiques, et par suite les deux membres de chaque équation d'équilibre ou de mouvement, développés en séries du même genre, il suffira d'égaler entre eux, dans ces deux membres, les coefficients des puissances sembla- bles des exponentielles trigonométriques, pour obtenir des équations nou- velles qui seront toutes linéaires et à coefficients constants. Ajoutons que de ces équations nouvelles, on pourra déduire, par élimination, celles qui déter- mineront les valeurs moyennes des déplacements atomiques. » Il importe d'observer que les trois paramètres a, b, c étant très-petits, les trois coefficients a, S, 7 offriront des valeurs très-considérables, et que, par suite, la dérivée relative à x d'un produit de la forme „±i»an m étant un nombre entier quelconque, se réduira au produit de « par la déri- 43- ( 3a4 ) vée relative à x de l'exponentielle e±m"ri, et par le facteur i =n — 2i?, «y r ma 8 * sera, en général, très-peu différent de l'unité. En remplaçant ce dernier facteur par l'unité, on n'aura généralement à craindre que des erreurs insen- sibles, et l'on simplifiera notablement les calculs. » En partant de ces principes, on trouvera, pour exprimer l'équilibre et les mouvements vibratoires des corps solides, des équations qui ne pour- ront devenir homogènes et isotropes, sans acquérir précisément la forme de celles que j'ai obtenues dans la théorie de la lumière. Par suite, si l'on nomme les valeurs moyennes des déplacements infiniment petits d'un atome me- surés au bout du temps t, parallèlement à trois axes rectangulaires des ce, j, z, les mouvements vibratoires d'un cristal isotrope seront représentés, dans le cas le plus général, par trois équations de la forme (D??=£? + FDxv + G(T>Z „ - Dr Ç ), (0 p(11,=£y, + JFD/U+G(DxÇ-Dî?), ( DJÇ = :EÇ + Fbt v '+ G(py Ç - D«i»), v étant la dilatation du volume, déterminée par l'équation et E, F, G, étant des fonctions entières de la somme Di + d; + Bl . Pour que les formules (i) se réduisent à des équations homogènes et du second ordre, il est nécessaire que G s'évanouisse, et qu'en outre les fonc- tions E, F soient de la forme E = h(Bl + D'r + Bi), F =ff, h, //étant des quantités constantes. Alors, à la place des formules (i), on obtient les suivantes : (3) DÎÇ = = *(Di + d; + Dj)Ç + HDxv, IX n = ■h{jy, + d; + DÎ)»j + HT>rv, D,'Ç = :h(Bl + d; + Dl)Ç-hHD2v, (3*5 ) entièrement semblables à celles auxquelles j'étais parvenu dans les Exercices de Mathématiques. » En terminant cette Note, j'indiquerai un moyen simple d'obtenir, quand elles peuvent être réduites à des fonctions différentielles de %, r\, Ç, les composantes §, ilb, ÛD, C, ©, G, des pressions supportées, en un point donné P d'un corps isotrope, et du côté des coordonnées positives, par trois faces parallèles aux plans des j-z, des zx et des xy, supposés perpendiculaires l'un à l'autre. En effet, soit p la pression supportée au point P par un élément j de surface, per- pendiculaire à la droite qui forme avec les demi-axes des x, jr, z positives les angles dont les cosinus sont î + DzÇ = u, aDx + 6D, ■+■ j - Dy Ç) -l- S(D,Ç - Dz Ç) + c(Dr | - D, >,), ( 3*6 ) qui sera linéaire par rapport à g, ïj,.Ç, et du second degré par rapport à «, (î, c. Par suite, il faudra que l'on ait (5) ^cos e? = Ar(aDx+6Dr4- cD,)(«g + 6„ + eÇ)-r-(tt* -+- fi3 ■+- ca) (JSTu + /), +J(aDJt+6Dr+eDx)[«(D,»j-DrÇ)+B(D:tÇ-D,§)+e(Dr§-Dx»j)], / étant une quantité constante, et k, K, /étant des fonctions entières de Di + D;+Dj. » Cela posé, comme les valeurs de pcosà, fournies par les équations (4) et ( 5), devront être égales entre elles, quelles que soient les valeurs des rap- ports , -î elles devront encore être égales pour des valeurs quelconques attribuées à et, 6, c. On aura donc, par suite, (6) x = kT>x$ + Kv + I +■ JDX(D2*> -DrÇ), ..., et f7) (0 = l*(D,>, + DrÇ) + iJ[Dr(Dr| _D,»j) + D,(DxÇ— Dx §)],.... Si, dans une première approximation, on néglige les termes qui renferment des dérivées de |, yj, Ç d'un ordre supérieur au premier, les formules (6) et ( 7 ) se réduiront aux suivantes : (8) * = ADX ? h- Kv + /, Db = ADr»j -+- «Tu -+- /, e = A:DZ Ç + £u -+- /, (9) © = iX-(D,-/5 + DrÇ), C = ±*(D,Ç-+-D,§), .? = **(Dr§4- Dx»j), À, A", / étant des coefficients constants, et deviendront ainsi semblables à celles que j'ai obtenues dans les Exercices de Mathématiques [tome TU, page 327]. » RAPPORTS. physique. — Rapport sur divers Mémoires de M. Wertheim. (Commissaires, MM. Regnault, Duhamel, Despretz, Cauchy rapporteur.) « V Académie a soumis à notre examen divers Mémoires de M. Wer- theim, qui ont pour objet l'équilibre des corps solides homogènes, la propagation du mouvement dans ces corps, la torsion des verges homo- gènes, les vibrations des plaques circulaires, et la vitesse du son dans les liquides. La pensée dominante qui a dirigé l'auteur, dans les expériences (3a7 ) dont ces Mémoires offrent le tableau, et dans les calculs qu'il y exécute, a été de déterminer les coefficients que doivent renfermer les formules géné- rales de l'équilibre et du mouvement des corps solides homogènes et iso- tropes, ou plutôt le rapport entre les deux coefficients contenus dans ces formules. Entrons à ce sujet dans quelques détails. » Si l'on considère un corps solide et homogène comme un système de points matériels sollicités par des forces d'attraction ou de répulsion mu- tuelle, on trouvera, pour représenter l'équilibre ou le mouvement de ce corps, trois équations distinctes. Ces trois équations, que Navieret d'autres auteurs avaient obtenues sous des formes restreintes par certaines conditions qu'ils s'étaient imposées, ont été plus tard données par l'un de nous, dans toute leur généralité. On a pu voir alors qu'elles renferment un grand nombre de coefficients, qui se trouvent aussi contenus dans les valeurs gé- nérales des composantes des pressions supportées par trois plans rectan- gulaires, et relatives soit à l'état d'équilibre, soit à l'état de mouvement. Toutefois ces divers coefficients se réduisent à deux, lorsqu'en supposant le système isotrope, on réduit les équations d'équilibre ou de mouvement à des équations aux dérivées partielles, homogènes et du second ordre, en développant les différences finies des déplacements atomiques en séries, et en négligeant, dans les développements obtenus, les termes qui renferment des dérivées d'un ordre supérieur au second. » C'est à déterminer, à l'aide de l'observation, le rapport G des deux coef- ficients que contiennent les équations de l'équilibre ou du mouvement, devenues homogènes et isotropes, que s'est appliqué M. Wertheim dans son Mémoire sur l'équilibre des corps solides homogènes. Dans les équations de Navier, le rapport 0 se réduisait au nombre i. D'après les expériences faites par M. Wertheim sur des parallélipipèdes de caoutchouc, ce rapport est plus voisin de l'unité que du nombre 2, 'quand la dilatation est faible. On pouvait donc croire que le nombre 1 devait être remplacé par le nom- bre 1 . Mais il convenait de vérifier cette induction à l'aide d'expériences plus précises que celles auxquelles le caoutchouc peut être soumis. M. Wertheim y est parvenu, en suivant une méthode indiquée par M. Re- gnault, et qui consiste dans l'emploi de cylindres creux, dont la cavité in- térieure communique avec un tube capillaire de verre. On remplit l'appareil d'eau privée d'air, et l'on mesure les allongements que des charges succes- sivement croissantes font subir au cylindre, ainsi que l'abaissement de l'eau dans le tube capillaire. On connaît de cette manière le changement de volume de la cavité intérieure du cylindre, et l'on en déduit aisément, à (328 ; l'aide d'une formule donnée dans les Exercices de Mathématiques, le rapport cherché. » Le rapport 0 une fois déterminé, on déduit de cette détermination di- verses conséquences importantes relatives à la propagation du mouvement dans les corps solides, aux vibrations des plaques circulaires, aux vibrations longitudinales et aux vibrations tournantes des verges cylindriques, etc. On reconnaît, par exemple, que le rapport entre le nombre n des vibrations longitudinales et le rapport n' des vibrations tournantes, dans les verges cylindriques, doit être i/ ■= = i,633..., tandis qu'il devrait être i,58i... si l'on supposait 9 = 2. Or l'expérience a donné à Savart, pour valeur de—, le nombre 1,666... qui diffère très-peu de i,633... et confirme ainsi les conclusions auxquelles est arrivé M. Wertheim. Ajoutons que M. Wertheim ayant lui-même exécuté de nouvelles expériences sur des verges de fer, de laiton et d'acier fondu, a obtenu pour valeurs de — ,, les nombres i ,635; 1,621; r,636, qui tous trois coïncident sensiblement avec le nombre W^ = 1 ,fi33 » Il suit encore de la théorie des corps élastiques qu'une masse illimitée peut propager deux espèces de vibrations, les unes longitudinales, les autres transversales, auxquelles correspondent deux espèces d'ondes dont les vitesses seront entre elles dans le rapport de y' 3" à l'unité, si l'on suppose 0 = 2, et dans le rapport de 2 à 1, si l'on suppose 0 = r . Or, en faisant vibrer fortement une verge de verre ou de métal de forme quelconque, on obtient, outre le son longitudinal et fondamental, un autre son qui est l'octave grave du premier, et qui est produit par des vibrations transver- sales. Ce phénomène paraît encore venir à l'appui des conclusions de M. Wertheim. » La seule objection grave que l'on ait opposée à ces conclusions est la suivante. » Si le rapport 0 se réduit effectivement à l'unité, cette réduction doit subsister, quand la pression extérieure, dont ce rapport est supposé indé- pendant, s'évanouit. Or, les formules générales qui ont été données, comme propres à représenter les composantes des pressions supportées dans l'état d'équilibre par un plan quelconque, ne fournissent des pressions nulles que dans le cas où l'on suppose 0 = 2. ( 329 ) » La difficulté que cette objection présente, semble insoluble au premier abord. Mais il importe d'observer que les formules qui expriment les con- ditions d'équilibre, ou les mouvements vibratoires d'un corps solide, et celles qui fournissent les composantes des pressions intérieures, supposent chaque molécule réduite à un seul point. Si l'on suppose, au contraire, chaque molécule composée de plusieurs atomes, alors, suivant la remarque faite par l'un de nous, dès l'année 1 83g, les coefficients compris dans les équations des mouvements vibratoires cesseront d'être des quantités con- stantes, et deviendront, par exemple, si le corps est un cristal, des fonc- tions périodiques des coordonnées. Or, en développant ces fonctions et les inconnues elles-mêmes, suivant les puissances ascendantes et descendantes des fonctions les plus simples de cette espèce, représentées par des expo- nentielles trigonométriques convenablement choisies, on obtiendra des équations nouvelles desquelles on déduira, par élimination, celles qui déter- mineront les valeurs moyennes des inconnues. D'ailleurs les équations dé- finitives, trouvées de cette manière, seront encore des équations linéaires et à coefficients constants, qui ne pourront devenir isotropes et homogènes, sans reprendre la forme obtenue dans la première hypothèse. Mais le rap- port entre les deux coefficients que renfermeront alors les équations dont il s'agit ne deviendra pas nécessairement égal à 2, quand les pressions inté- rieures s'évanouiront ; et l'on verra par suite disparaître l'objection proposée. » Une des conséquences qu'entraîne la réduction du rapport 0 à l'unité, c'est que la vitesse du son propagé dans une masse solide illimitée et la vi- tesse du son propagé linéairement dans un. filet ou dans une verge de même matière sont entre elles dans le rapport de y - à l'unité. M. Wertheim a trouvé que ce rapport subsistait quand on remplace les solides par des liquides; et, après avoir déterminé expérimentalement la vitesse linéaire du son dans une masse d'eau limitée, il lui a suffi de multiplier cette vitesse par i/-> pour obtenir la vitesse du son dans une masse d'eau illimitée, et reproduire à très-peu près le résultat auquel MM. Colladon et Sturm étaient parvenus par une voie toute différente. » En résumé, les Commissaires pensent que, dans les nouveaux Mémoires soumis à leur examen, M. Wertheim, après avoir donné une solution expé- rimentale d'une question importante qui intéresse à la fois les physiciens et les géomètres, a discuté cette question avec la sagacité qu'il avait déjà mon- trée dans de précédentes recherches. En conséquence, la Commission est C. R., i85l, l'r Semestre (T. XXXII, N°9.) 44 ( 33o ) d'avis que ces Mémoires sont dignes d'être approuvés par l'Académie, et insérés dans le Recueil des Savants étrangers. » T>es conclusions de ce Rapport sont adoptées. MEMOIRES LUS. minékalogik. — Recherches sur une nouvelle méthode de cristallisation par la voie sèche, et sur ses applications à la reproduction des espèces minérales; pareil. Ebelmen. (Renvoi à l'examen de la Section de Minéralogie et de Géologie.) « Le travail que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie est une suite de mes recherches sur les applications de la nouvelle méthode de cristallisation que je lui ai soumise il y a trois ans environ. J'avais pu repro- duire par cette méthode, à l'état de cristaux parfaits, un certain nombre d'espèces minérales dont plusieurs sont des pierres rares et précieuses, [.es cristaux obtenus étaient très- nets et présentaient tous les caractères des cristaux naturels; mais le peu de durée de l'évaporation du dissolvant, limitée à celle de la cuisson delà porcelaine dans les fours que j'employais, ne m'avait pas permis d'obtenir ces cristaux dans des dimensions notables. » M. Bapterosses, fabricant de boutons e:i pâte céramique, et l'un de nos industriels les plus distingués, a bien voulu mettre à ma disposition les moufles dont il se sert pour la cuisson de ses produits dans des fours qui restent au feu pendant plusieurs mois. La température y est uii peu moins élevée que dans les fours à porcelaine, mais j'ai pu néanmoins y obtenir la plupart des combinaisons que j'avais préparées dans ceux-ci. J'ai pu vérifier ainsi l'exactitude des prévisions que j'avais énoncées à la fin démon premier Mémoire. En opérant sur des quantités plus considérables d'alumine, de magnésie et d'acide borique, et en laissant les capsules de platine qui con- tenaient le mélange exposées pendant plusieurs jours consécutifs à cette température constante, j'ai pu obtenir des octaèdres de spinelle parfaitement reconnaissables à l'œil nu et dont j'ai pu facilement mesurer les angles. Us présentent tous la forme de l'octaèdre 'tronqué sur ses 12 arêtes, l'octaèdre émarginé deHaûy. Ils sont parfaitement transparents. Quelques-uns de ces octaèdres réguliers, que je mets sous les yeux de l'Académie, ont jusqu'à 3 et 4 millimètres de côté. » J'ai préparé dans les mêmes conditions une autre, espèce de spinelle qui n'avait pas été obtenue dans mon premier travail, le spinelle zincifère ou gahnite. Gette espèce n'a pas encore été rencontrée dans la nature à l'état f 33i ) de pureté. Les cristaux naturels renferment toujours de l'oxyde de fer et sont bruns ou verts; ceux que j'ai préparés sont transparents et incolores. L'ad- dition de l'oxyde de chrome a produit des octaèdres réguliers bien trans- parents, d'une belle couleur rouge de rubis, et de a à 3 millimètres de côté. On y distingue aussi les faces du dodécaèdre rhomboïdal. » La densité du spmelle zincifère pur a été trouvée de 4,58, taudis que celle des cristaux naturels varie entre 4>23 et 477°- La dureté de l'alumi- nate de zinc artificiel est la même que celle des cristaux naturels; il raye facilement le quartz. » En comparant les densités et les poids atomiques des aluminates de zinc et de magnésie, on trouve qu'ils ont identiquement le même volume atomique, savoir: 25, a pour le spinelle magnésien, aâ,i pour la gahnite pure. » Je donne ensuite dans mon Mémoire la description et l'analyse des cliromites de manganèse et de zinc, combinaisons qui cristallisent en octaè- dres réguliers et dont la formule (a 79>5 32,5 3o,o 27,5 25,0 I , io3 1,09e I ,08g I ,082 i,i5g 1,148 «,,39 1,128 20,3 20, l '9,9 .9,8 79>7 79,9 80,1 80,2 22,5 I .075 1 ,1 16 19,3 80,7 20 ,o 1,068 !,I°4 18,8 81,2 17,5 i5,o I ,060 I ,052 i ,og2 1 ,080 18,7 • i8,5 8i,3 8. ,5 12,5 10,0 1,044 i ,o36 1,067 1 ,o53 i8,3 .8,. 8,, 7 8. >9 7,5 . 5,o 1,027 1 ,018 1,040 1 ,026 lt>,9 i5,3 83,i 84,7 2,5 1 ,00g 1 ,014 i3,8 86,2 » En jetant les yeux sur les nombres contenus dans ce tableau, on voit que le fait annoncé par M. Soubeiran est inexact; la formation constante d'un composé aC,a H" O", 3 CaO, résultant de l'action d'une dissolution sucrée sur la chaux en excès, ne saurait être admise. On obtient, à la vérité, une substance dans laquelle le sucre et la chaux se trouvent dans les rap- ports observés par ce chimiste, en mettant cet alcali en présence d'un liquide sucré contenant environ le cinquième de son poids de sucre. Mais c'est là un fait accidentel, qui n'implique en aucune façon la production d'un composé défini; car ce produit, qui est incristallisable, ne diffère en rien, par son mode de formation et par ses propriétés, de ceux qui prennent naissance dans les mêmes conditions avec des dissolutions moins denses ou plus chargées de sucre : chaque degré que la dissolution marque au densi- mètre amène, pour la substance produite, une composition différente. Ces faits m'obligeront à modifier le procédé saccharimétrique que j'avais basé.. ( 336 ) en partie, sur la formation d'un saccharate, qui devait présenter, d'après M. Soubeiran, une composition constante. » En définitive, l'existence de plusieurs composés définis de sucre et de chaux ne saurait être révoquée en doute. On peut admettre que le composé C,îH"0",CaO est le seul saccharate soluble dans l'eau qui prenne directe- ment naissance au moment du contact de l'eau sucrée avec la chaux : une fois produit, ce corps dissout à son tour une nouvelle quantité de base, quantité d'autant plus grande que le liquide sucré est plus concentré. Il y a là une action de masse qui conduit à ce résultat, que lorsque l'eau se trouve dans une certaine proportion par rapport au sucre, la force de. dis- solution qui unit ces deux corps se trouve en présence de la force de cohé- sion qui retient la chaux à l'état solide ; le sucre n'agissant que comme un acide très-faible, il y a lutte entre ces deux forces. A mesure que le dissol- vant se trouve en moindre quantité par rapport au corps dissous, la force de cohésion est vaincue par l'affinité qui tend à combiner le sucre avec une plus grande quantité de base : de telle sorte que la chaux dissoute augmente en même temps que la densité du liquide sucré. On peut admettre, je crois, que le composé qui tend à se produire dans cette circonstance a pour for- mule G'2 H" O", iCaO, et qu'il correspond, par conséquent, au saccharate de plomb; il contiendrait a4,6 pour loode chaux: mais l'existence de ce corps n'est que vraisemblable, car quand on essaye de saturer par la chaux un liquide sucré contenant au delà de 3o pour 100 de sucre environ, la dis- solution calcaire devient très- visqueuse d'abord, puis se prend en masse au bout d'un certain temps. On obtient aussi la précipitation immédiate du sucre, sous forme d'un composé calcaire solide, peu soluble ou insoluble, en ajoutant de la chaux à du sirop marquant 35 degrés Beaumé; dans l'un el dans l'autre cas, le produit qui se forme est mélangé avec un excès de chaux qu'il m'a paru impossible d'en séparer. » Les observations qui précèdent m'ont conduit à extraire, au moyen de la chaux, le sucre qui se trouve encore en grande quantité dans les inélasses. le suis arrivé à retirer des inélasses brutes indigènes, a5 pour 100 de sucre cristallisé, eu employant, comme seuls agents, la chaux, l'acide carbonique ou l'acide sulfurique. dette quantité, qui peut d'ailleurs être augmentée, est inférieure, à la vérité, à celle que M. Dubrunfaut extrait des mêmes résidus en précipitant le sucre sous la forme du saccharate de baryte que j'ai fait connaître il y a douze ans; mais le bas prix de la chaux, son inno- cuité incontestée et plusieurs autres. circonstances, donneront, je l'espère, ( m ) quelque intérêt aux expériences que j'ai faites pour arrivera ce résultat, et que je me propose de soumettre prochainement à l'Académie. » M. Aixiot lit un Mémoire ayant pour titre : appareil auto-hjdro-dyna- mique retatij à l'ascension de l'eau. (Commissaires, MM. Poncelet, Morin, Combes.) M. Zalewski lit un Mémoire sur une nouvelle théorie du rôle que /.élec- tricité' est appelée à jouer dans la nature. Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel, Pouillet, Despretz. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. ÉCONOMIE rurale. — Nouveaux essais relatifs à l influence des sulfates sur le rendement des prairies artificielles à base de Légumineuses ; par M. Isid. Pierre. (Extrait.) (Commissaires, MM. Dumas, Boussingault, Decaisne.) « Dans la séance du 19 octobre dernier, j'eus l'honneur d'exposer à l'Académie les résultats d'une première série d'essais commencés en 1849, continués en i85o, et dont l'objet était l'étude de substances plus ou moins propres à exercer une heureuse influence sur les récoltes du Sainfoin. Parmi ces substances se trouvaient plusieurs sulfates qui se firent remarquer par leurs bons effets ; mais, comme les résultats de pareils essais doivent être influencés par une foule de circonstances , telles que l'état plus ou moins humide de l'atmosphère, l'âge des plantes, etc., j'ai pensé qu'il ne serait pas sans intérêt de faire de nouveaux essais avec quelques-unes des mêmes substances , sur la même prairie artificielle dans laquelle avaient été faits les essais de 1849. Toute cette prairie n'avait pas été employée pour les expé- riences de l'année précédente, et M. Lu cet, outre qu'il me prêta son utile concours, voulut bien encore mettre à ma disposition la partie de son champ qui n'avait rien reçu en 1849- Ainsi, dans ces nouvelles expériences, il n'y avait de changé que les circonstances atmosphériques et l'âge du Sainfoin, qui avait une année de plus; il était à sa troisième année* de coupe. » Les substances employées dans ces nouveaux essais ont été les f sui- vantes : C. R., i85i, 1" Semestre. (T. XXXII, N°9.) 4$ ( 338 ) » i°. Plâtre cuit; » a°. Plâtre cuit et sel à diverses doses; » 3°. Plâtre cru ; » 4°. Plâtre cru additionné de sel à diverses doses; » 5°. Sulfate de soude en diverses proportions; » 6°. Sulfate d'ammoniaque en diverses proportions. » Ces diverses matières, mélangées d'un peu de terre prise dans le champ même, ont été répandues le 23 avril i85o, par un temps sec et beau; les expériences n'ont porté que sur une seule coupe de fourrage, parce que di- verses circonstances ont empêché de peser la seconde coupe, après laquelle le Sainfoin a été rompu. » En comparant le rendement des parcelles dans lesquelles le champ était divisé, nous sommes arrivés, comme dans les expériences dont le compte rendu fait l'objet du Mémoire précédent, à cette conclusion, que le plâtre cru a produit, à dose égale, un effet supérieur à celui qu'on a obtenu sous linfluence du plâtre cuit. En 1849, J ava's employé comparativement ces deux espèces de plâtre à la dose de 267 kilogrammes par hectare; nous avons porté la dose à 4oo kilogrammes dans les nouvelles expériences de i85o, dans des circonstances atmosphériques qui ont dû être différentes, sur une plante plus vieille d'une année ; le résultat général est encore dans le même sens. » Comme rendement absolu, c'est encore le plâtre cru qui vient se placer en première ligne. » Lorsqu'au lieu d'employer le plâtre seul nous l'avons additionné de sel, nous avons cru remarquer que les mélanges de sel et de plâtre cru sont, au contraire, sensiblement moins avantageux que les mélanges à doses cor- respondantes de sel et de plâtre cuit. Nous n'aurions pas eu l'idée de men- tionner cette remarque, si le même fait ne s'était pas déjà produit dans les expériences commencées en 1849 sur une autre partie de la même pièce de Sainfoin. » De même que dans les essais qui faisaient l'objet du Mémoire précé- dent, le sulfate de sonde a produit de très-bons résultats ; l'effet a constam- ment augmenté à mesure que la dose de sulfate est devenue plus considé- rable, du moins depuis 5o jusqu'à afk) kilogrammes, ce qui me porte à croire qu'on n'avait pas encore dépassé la dose la plus avantageuse, scienti- fiquement parlant, c'est-à-dire abstraction faite du prix de revient. »" Le sulfate d'ammoniaque nous a donné également d'excellents résul- tats, et, comme pour le sulfate de soude, les excédants de récolte croissaient ( 339 ) en même temps que la dose de sulfate, du moins depuis aiki,,4 jusqu'à 100 kilogrammes par hectare. » En comparant les résultats obtenus sous l'influence de ces deux sul- fates, on voit que, pour des doses correspondantes contenant des quantités (■gaies de soufre ou d'acide sulfurique, le sulfate d' ammoniaque paraît avoir un avantage marqué sur le sulfate de soude. » Nous avons eu l'occasion de signaler le même fait sur le trèfle, dans une série d'expériences faites en commun avec M. de Meiflet à la ferme-école de Quesnay (Calvados). » La confirmation d'un pareil résultat semblerait devoir conduire à ces deux conséquences : » i °. Que les bases de ces deux sulfates jouent ici un rôle actif; » 20. Que l'ammoniaque, dans nos expériences, a dû agir plus énergique- ment qu'une quantité équivalente ( 1 ) de soude. » En comparant les effets produits par des quantités correspondantes de plâtre et de sulfate d'ammoniaque, on est porté à admettre de même, que V ammoniaque a dû également exercer une action supérieure à celle d'une quantité équivalente de chaux agissant dans le plâtre, cru ou cuit, sous l'in- fluence du sel marin. » balistique. — Sur les fusées de guerre : recherche de la loi de variation de la force impulsive; par M. Ami. Quillet. (Commissaires, MM. Dupin, Piobert, Morin.) « Depuis longtemps, dit l'auteur, l'artillerie s'occupe de l;étude des fusées satisfaisant le mieux possible à certains besoins de la guerre de campagne et de siège, auxquels l'artillerie nécessaire ne suffit pas. . . Les expériences entre- prises à Metz depuis quatre ans ont eu surtout pour but de juger des qualités dynamiques que donnent à la fusée les divers éléments de sa construction. Pour porter ce jugement, il a fallu connaître la valeur de la force impulsive de la fusée aux différents ^moments de sa combustion, ou, pour s'exprimer d'une autre manière, connaître une relation entre le temps et les intensités de la force impulsive. Cette relation, on n'a pas cherché à en avoir l'expres- sion analytique et générale; on s'est contenté d'en reproduire la représenta- (i) J'entends ici, p*r quantités équivalentes de ces deux bases, des quantités respective- ment capables de neutraliser une même quantité du même acide. Dans ce sens, 212 par- ties 7 d'ammoniaque , 387 parties de soude et 35o parties de chaux s'équivalent. 45.. (34o) tion graphique dans chaque cas particulier de la fabrication, en tirant des séries de fusées du même modèle au dynamomètre. « La recherche de l'expression analytique des courbes dynamométriques généralisant les résultats, permettrait de poursuivre, sans perte de temps et sans dépenses, les investigations des officiers d'artillerie ; l'expérience ser- virait seulement à vérifier les résultats donnés par l'analyse. » M. l'abbé Carrié adresse un Mémoire sur la direction des aérostats. Ce Mémoire est accompagné d'une figure. (Renvoi à la Commission précédemment nommée pour diverses communi- cations relatives à la même question . ) CORRESPONDANCE. mécanique appliquée. — Trains articules pour les voitures de chemins de fer; nouveau système d'articulation permettant le recul sans déplacement préalable d'aucune des pièces de l'appareil. (Communication de M. Arnocx.) « Le i5 janvier i838, j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie des Sciences un projet de trains articulés, pour chemins de fer, destinés à par- courir, sans résistance et sans danger, les courbes de tout rayon. » Frappée des économies importantes qu'une plus grande liberté dans le tracé des chemins de fer devrait nécessairement procurer, l'Académie char- gea une Commission d'examiner ce projet, et le a avril 1 838, cette Com- mission, par l'organe de M. Poncelet, fit un Rapport dans lequel, tout en donnant son approbation à l'idée nouvelle au point de vue théorique, elle manifestait le désir de voir des expériences à l'échelle d'exécution avant de se prononcer d'une manière plus formelle sur le mérite de cette disposi- tion. Ces essais eurent lieu à Saint-Mandé ; dès le la mars i83g, un train de cinq wagons, conduit par une locomotive,- parcourait un périmètre de i ?.oo mètres, fermé sur lui-même et présentant des parties droites et des courbes variables de 18 à i5o mètres de rayon. » Sur un rapport de M. Coriolis, fait à la séance du i3 juillet 1840, l'Académie me décerna le prix de Mécanique. » Cet honorable encouragement m'imposait l'obligation de tout faire pour le justifier. Les expériences poussées aussi loin que possible, il en fallait une, disait-on, plus sérieuse, plus décisive, il fallait un service ( 34. ) public, avec toute son activité, toutes ses exigences; ce fut, dès lors, l'objet P-l-8H, Chalkolite Ca Ù! P + 8 H. » Pour le système hexagonal, plusieurs cristallographes ont adopté la double pyramide à six faces comme forme fondamentale dans laquelle il existe deux angles sommets et six angles latéraux : pour la chabasie et l'alu- nite, dont la composition est ÀÏCaSi8 + 6H; Al3 K S» + 6 H, le centre est occupé par le sel anhydre, et les 6 atomes d'eau représentent les angles latéraux : la molécule n'a pas de sommets réels. ( 349) » Dans les espèces suivantes, au contraire, les molécules sont dépour- vues de centre et offrent des sommets : ■* ' Argent rouge ou argyry throse 2 Sb + 6 Àg Proustite 2 As + 6 Ag , Chaux phosphatée 2 Ca Cl + 6 Cas P, Plomb phosphaté 2 Pb Cl -4- 6 Pb3 P'. » Nous avons choisi de préférence, dans les exemples que nous venons de citer, les minéraux hydratés, afin de faire ressortir plus fortement une analogie remarquable que M. Delafosse a signalée entre l'eau et la silice ; cette analogie a engagé l'auteur a représenter la silice par le symbole Si O, que M. Dumas a proposé, au lieu deSiO8 : il fait jouer, par conséquent, à ce corps un rôle différent que celui que M. Berzelius lui avait assigné. » M. Delafosse a consacré une seconde partie ou plutôt un second Mé- moire spécial à l'examen de ces propriétés de la silice; il en résulte que, dans la construction géométrique des silicates, les atomes de silice, sem- blables aux atomes d'eau, dessineraient l'enveloppe extérieure des polyè- dres moléculaires, tandis que les combinaisons alumineuses en occuperaient le centre. Pour faire connaître l'ensemble du travail de M. Delafosse, il nous reste à donner quelques détails sur cette seconde partie. » Nous rappellerons d'abord qu'il n'existe aucune règle certaine pour fixer la capacité de saturation de l'acide silicique ; M. Berzelius admet, en effet, des silicates dans lesquels l'acide renferme 1, 2, 3, 4> 6, 9? et même 12 fois autant d'oxygène que la base; souvent, lorsqu'un minéral présente des bases de plusieurs ordres, on y admet des silicates à différents degrés de saturation ; M. Delafosse a reconnu que cette circonstance apporte une difficulté presque absolue pour représenter, par des polyèdres molécu- laires symétriques, les formules adoptées pour la plupart des silicates. Il a commencé par revenir à des formules rappelant seulement le nombre d'atomes des éléments, telles que ÀlmrnSip, pour les silicates anhydres, et Alm rn Sip Hq, pour les silicates hydratés. Il a d'abord constaté qu'il y avait un rapport très-simple entre les quantités d'oxygène, de l'alumine ou de ses isomorphes avec les bases monoxydes. L'exposant de l'alumine étant sou- vent i," celui de r étant presque toujours 1 ou 3, l'exposant de la silice éprouvait, au contraire, de grandes variations; souvent il était fraction- naire, et, le plus ordinairement, le dénominateur de la fraction était 3 : il disparaissait donc, et les formules devenaient beaucoup plus simples lors- ( 35o ) que l'on substituait au signe Si O* de l'acide silicique, le signe SiO. A l'appui de ce fait, M. Delafosse donne un tableau de a5 silicates, dans lequel les formules calculées d'après ce principe sont effectivement très- simples; nous ne pourrions les transcrire ici sans allonger beaucoup ce Rapport, nous indiquerons seulement quelques-unes de ces formules pour montrer leur analogie avec les hydrates, et la facilité avec laquelle elles se construisent. » Les principales espèces de silicates alumineux qui appartiennent au système cubique sont l'amphigène, l'analcime et les grenats; leurs formules atomiques deviennent ÂÏK-t-Si; ÀINaH' + Si8; AI rs -(-Si8. » Les deux premières peuvent se construire au moyen de cubes dans chacun desquels l'aluminate occuperait le centre et les 8 atomes de silice les huit angles de ce solide ; la troisième représenterait l'octaèdre régulier qui possède six angles égaux et également placés. » Dans le système du prisme à base carrée, nous citerons l'idocrase représentée par la formule 4Àïr-f-8rSi,; la géhlénite et la wernérite dont les formules atomiques sont ÀlCa3-MSi; ÂlCa-f-4Si. » La construction géométrique de la première donnerait pour polyèdre moléculaire un prisme à base carrée ayant au centre la combinaison alu- mineuse et dont les huit angles seraient occupés par celle rSis. » Pour la géhlénite et la wernérite, on obtiendrait une molécule centrée octaédrique dont les quatre angles de la base seraient représentés par un atome de silice. » L'émeraude, la néphéline, -les mica à un axe et la chlorite, qui appar- tiennent au groupe des substances qui cristallisent en prisme hexagonal sans présenter de modifications rhomboédriques, se construisent avec une égale facilité au moyen de formules modifiées par la substitution de Si O à Si O' ; ces formules sont, en effet, pour L'émeraude Al Be! -f- 1 2 Si , La néphéline 3 AlNa -f- 12 Si, Le mica à un axe. ....... AlMg3 -4- 6 Si - La chlorite AlMg" -f- 2MgH +6Si. (35i ) » Le dernier minéral, plus complexe que les autres, représente la dpuble pyramide à 6 faces ayant au centre la combinaison ÂlMg*, à ses deux sommets l'hydrate magnésien MgH2, et dont les six angles de la base sont occupés par un atome de silice. » Les relations simples que nous venons d'indiquer, la facilité de con- struction de certains silicates , quand on considère la silice comme formant l'enveloppe des polyèdres moléculaires, ont conduit M. Delafosse à conclure que l'on n'a pas envisagé la composition de ces minéraux sous leur véritable point de vue. Selon l'auteur, « ces combinaisons, formées pour la plupart » à de hautes températures, ressemblent parfaitement à celles que produi- » sent aux températures ordinaires, l'eau, les acides et les bases. » L'alu^ mine et ses isomorphes devraient être considérés comme remplissant les fonctions d'acide relativement aux bases à un atome d'oxygène, et la silice se comporterait dans .ses composés comme l'eau dans les sels ordinaires. Pour nous servir de l'expression de l'auteur, « ce seraient des sels hydratés » par la silice. » » L'eau et la silice joueraient donc des rôles chimiques analogues; seule- ment, dans cette comparaison, il faut prendre les deux corps à des tempéra- tures très-différentes. La silice aurait alors rempli, dans les formations ignées, la fonction de véhicule ou de dissolvant par rapport aux acides et aux bases. Ce corps, en effet, loin de se comporter à l'égard de presque tous les oxydes comme un acide très-énergique , n'a montré, le plus souvent, qu'un caractère d'indifférence marquée. » L'extrait que nous venons de donner du travail de M. Delafosse aura sans doute montré à l'Académie qu'il offre un grand intérêt à la fois sous le rapport cristallographique et chimique; l'auteur est en effet parvenu, en respectant dans leur entier les lois qui président à la symétrie des cristaux ainsi qu'aux combinaisons chimiques , à construire géométriquement les formules représentatives d'un certain nombre de minéraux ; les polyèdres moléculaires qu'il a obtenus sont toujours une des formes sous lesquelles la nature nous présente les mêmes minéraux. Pour les minéraux hydratés, les atomes d'eau représentent constamment les sommets des polyèdres, tandis que le sel anhydre en occupe le plus généralement le centre. Pour les sili- cates, M. Delafosse est également conduit à considérer les atomes de silice comme dessinant l'enveloppe extérieure des polyèdres moléculaires. Toute- fois, pour arriver à ce résultat remarquable, il est obligé d'admettre avec plusieurs chimistes que la silice ne contient qu'un atome d'oxygène; il change donc en même temps la combinaison de ce corps et le rôle qui lui N ( 35a ) appartient dans la constitution des minéraux : ajoutons que ces considéra- tions donneraient le moyen de contrôler la composition des minéraux, puis- que le nombre d'atomes qui la rappelleraient devrait être en rapport avec le nombre des éléments de leur forme cristalline. Si les principes énoncés dans le Mémoire de M. Delafosse venaient à se généraliser, ils devraient être classés au même rang que les belles découvertes de l'isomorphisme et du dimor- phisme. Les exemples qu'il en a donnés, et que confirme l'expérience, ont déjà un grand intérêt scientifique. » La Commission propose , en conséquence , à l'Académie de vouloir bien accorder son approbation au travail de M. Delafosse et d'en ordonner l'impression dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. Après la lecture de ce Rapport, l'Académie décide que le dépouillement des pièces de la correspondance sera, en raison de la longueur présumée du comité secret qui doit terminer cette séance, renvoyé à la séance pro- chaine. COMITE SECRET. A 3 heures un quart, l'Académie se forme en comité secret pour entendre le Rapport de la Section de Physique sur les travaux des candidats à la place vacante par suite du décès de M. Gaj-Lussac' La liste présentée par la Section est la suivante : En première ligne, ex œquo et par ordre alphabétique : MM. Bravais, Cagniard-Latour. En deuxième ligne, ex œquo et par ordre alphabétique : MM. Edmond Becquerel, Fizeau, Léon Foucault, de la Provostaye. En troisième ligne, ex œquo et par ordre alphabétique : MM. Jamin, Wertheim. En quatrième ligne, ex œquo et par ordre alphabétique : MM. Masson, Verdet. lies titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. MM. les Membres en seront prévenus par lettres à domicile. La séance est levée à 6 heures. F. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 17 MARS 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. xM. Floukens annonce, d'après une Lettre de M. Duschène de Bellecourt , transmise par M. le Dr Thierry, la nouvelle perte que vient de faire l'Aca- démie dans la personne d'un de ses Associés étrangers, M. OErsted, décédé à Copenhague le 9 mars 1 85 1 , dans sa soixante-quatorzième année. Un article nécrologique détaché du Fœdrelandet (n° du 10 mars), avec la traduction française et une Notice biographique sur le même savant, traduite du Moniteur datiois, font partie de l'envoi de M. de Bellecourt et sont déposés svir le bureau. Deux des huit places d'Associés étrangers se trouvant ainsi vacantes à la fois, et la première l'étant déjà depuis près d'un mois, l'Académie devra, d'après ses règlements, s'occuper très-prochainement de pourvoir au rem- placement de M. Jacobi. Sur la proposition de M. Arago, l'Académie décide qu'il sera procédé, dans la séance du 3i mars, à l'élection de la Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place en question. C. II., i85i, Ier Semestre. (T. XXXU, K° U.) 47 ( 354 ) analyse. — Application du calcul des résidus à la décomposition des fonctions transcendantes en facteurs simples (suite); par M, Aitgitsti.v Cauchy. « Soient, comme à la page 267, x,y\es coordonnées rectangulaires, /-, p les coordonnées polaires, et z = x -\-jri = repi la coordonnée imaginaire d'un point mobile Z. Supposons. que ce point soit renfermé, avec l'origine 0 des coordonnées, dans une certaine aire S, terminée par un certain contour PQR. Soit, d'ailleurs,

) \ V) dans laquelle l'intégrale relative à v s'étend à tous les points du contour PQR qu'un point mobile est censé parcourir avec un mouvement de rotation ( 355 ) direct autour de l'aire S. Il y a plus ; pour étendre la formule (3) au cas on les équations (i) ou (a) offrent des racines multiples, il suffira d'admettre que, dans cette formule, plusieurs des racines z , zu, zm,..., ou z', z", z",... peuvent devenir égales entre elles. » Si le modide de v, c'est-à-dire le rayon vecteur mené de l'origine O des coordonnées à un point quelconque du contour PQR surpasse constam- ment le modide de z, alors '(-') ■ sera développable suivant les puissances ascendantes de z, et, en posant, pour abréger, (5) *»-L tÛà±i on trouvera (6) r= — htz -haz* -h3z3- .... » Concevons à présent que le contour PQR soit remplacé par un contour semblable mais plus étendu <£^&. , et que dans le passage du premier contour au second, le rayon vecteur correspondant à un angle polaire donné, varie dans le rapport de i à k. Alors, à la place de la formule (5), on obtiendra la suivante, 1 (f'(Av) de (7) h" = ^TiI^'f 1 ; et, en nommant h la valeur de h, tirée de la même formule, c'est-à-dire, en posant dv 1 > (8) ^JL/Yi*)* on trouvera pour k = oc , (9) F=-hz, 47- ( 356 ) par conséquent la formule (3) donnera (10) f(j) =»*•■)— K)K)- » Si la fonction Les Ziphius, ajoute l'auteur dans le résumé de la septième partie de ses Recherches (i), ne sont ni tout à fait des Baleines, ni tout à fait des Ca- chalots, ni tout à fait des Hyperoodons. Ils tiennent, dans l'ordre des Céta- cés, une place analogue à celle qu'occupe, dans l'ordre des Pachydermes, nos Mastodontes, nos Pahrothériums, nos Anoplothériums et nos Lophio- dons. Ce sont probablement les restes d'une nature détruite, et dont nous chercherions en vain les originaux à l'état de vie. » ('/est ce genre remarquable de Cétacé qui fait le sujet du Mémoire que M. P. Gervais a lu, à l'Académie, le 28 octobre dernier. » Il a été conduit à faire ce travail à l'occasion d'un Cétacé de la Médi- terranée échoué au mois de mai i85o sur la plage des Âresquiers, non loin de Frontignan, département de l'Hérault. » Averti trop tard, M. Gervais n'a pu recueillir le squelette complet de cet animal; mais il en a réuni la plupart des parties les plus importantes. Transportées à Paris par ses soins, il a été à même de les comparer aux autres squelettes de Cétacés que renferme notre Musée, où ils ont été déposés. » Le Mémoire de M. Gervais se compose, en premier lieu, d'une des- cription comparative très-détaillée de ces os, particulièrement de ceux de la tète. « Il en conclut en dernier lieu (a) que l'espèce à laquelle ils ont appartenu se rapprocherait beaucoup du genre Hjperoodon, si même elle ne doit pas en faire partie. » Cependant, disons-le tout d'abord, dans cette description comparative, l'auteur du Mémoire a vu trop exclusivement les ressemblances de son Cétacé avec le Ziphius cavirostris ; il a été ainsi entraîné à se dissimuler les différences qui existent réellement et qui doivent en faire, à notre avis, non- seulement une espèce distincte, mais qui constituent les caractères d'un autre genre; ainsi que la dernière manière de voir de M. Gervais, que nous venons d'énoncer, le fait pressentir. » Comme cette conclusion est importante, nous avons cru devoir expo- ser en détail, sinon dans le texte de ce Rapport, du moins dans une Note, ( 1 ) Tome V, partie I, page 399. (2) « Le Ziphius cavirostris est au contraire (des planirostris et longirostris) plus voisin, par » des caractères importants, de VHyperoodon Butzkopf, ainsi que G. Cuvier l'a déjà dit, et ^ l'on pourrait, à la rigueur, le regarder comme un animal du même genre. » (Page der- nière du Mémoire de M. Gervais.) ( 36o ) les observations sur lesquelles elle se fonde; observations difficiles, sans doute, à cause des mutilations de l'un et de l'autre exemplaires. » Elles se rapportent à des différences de forme de certains os et de cer- taines régions, que la comparaison des tètes permettrait de saisir au premier coup d'œil, mais qu'une description écrite ne fera comprendre que diffici- lement sans le secours des figures (i). fi) Pour faciliter l'énoncé de ces différences, nous avons désigné provisoirement le Cétacé dont les os ont été recueillis par M. Gervais, sous la dénomination de YHyperoodon de Gervais. Vues par la face supérieure, les deux têtes osseuses du Ziphius cavirôstris , Cuv., et de l' Hrpcroodon de Gcivais présentent de grands rapports de dimensions et de forme générale, ainsi que l'a exprimé l'auteur du Mémoire ; mais en même temps de frappantes dissemblances. Celles-ci sont surtout très-prononcées dans la forme et dans les dimensions des intermaxil- laires et dans les narines osseuses. Dans leur partie rostrale, les intermaxillaires sont écartés par leur base supérieure dans l'un et l'autre crâne. Ils interceptent, dans le Cétacé de M. Gervais, un canal assez largement ouvert en dessus, au fond duquel on voit le vomer. Cet os y forme, en avant, une faibli- cannelure, et va en s'épaississant et en s'elargissant jusqu'au niveau du trou osseux de l'intermaxillaire. En avant du vomer, le canal du rostre est profond et formé surtout par les inter- maxillaires Dans le Ziphius cavirostris, le vomer, entièrement incrusté de calcaire, forme un bourrelet épais à surface unie, qui s'étend en arrière depuis l'extrémité du rostre jusqu'à om,35o de cette extrémité, et dans la profondeur jusqu'à om,38o; parce qu'il est comme coupé obli- quement de haut en bas , pour borner en avant la grande cavité creusée à la base du rostre. Les intermaxillaires sont convexes en dessus et en dehors, et concaves en dedans dans la partie moyenne du museau ou du rostre de l'une et l'autre espèce ; tandis que dans sa partie antérieure ils en occupent le côté supérieur, où ils présentent une surface aplatie. En arriére de cette partie convexe, l'intermaxillaire gauche, dans le Cétacé Gervais, est dévié de la ligne médiane, jusqu'au niveau du grand trou maxillaire et au-dessus, comme pour faire place à l'os intermaxillaire droit; puis il s'élève en formant un épais bourrelet, qui limite en dehors la cavité maxillo-frontale. En dedans de ce même bourrelet , on voit une rainure qui commence au trou osseux de cet os, et s'élève vers la narine gauche. Du côté droit, l'intermaxillaire , à partir du trou osseux , s'élargit en une surface plate , qui est limitée en dehors et séparée du maxillaire par une crête peu saillante; elle s'étend en de- dans, du côté gauche, au delà de la ligne médiane, puis s'élève pour former en avant le bord supérieur de la narine de ce côté. Cette forme des intermaxillaires distingue essentiellement le Cétacé Gervais du Ziphius cavirostris. Dans ce dernier, ils s'écartent considérablement l'un de l'autre, à partir de l'extrémité du vomer et conséquemment à partir de o^SSo de l'extrémité du museau. Leur bord supé- ( 36i ) » En résumé, la forme plate et élargie des intermaxillaires du Cétacé de Gervais et leur grande asymétrie, dans leur partie voisine des narines externes, la position élevée et reculée de celles-ci, rapprochent singulière- ment ce Cétacé de YHjperoodon de Baussard. » Au contraire, dans le Ziphius cavirostris, la terminaison des narines osseuses, un peu au-dessus du fond de la grande cavité du museau, l'éten- due de cette cavité, sa limite en avant, derrière le vomer, montrent un cer- tain rapport avec les narines des Cachalots. » On pourrait même conclure de cette disposition que, selon toute appa- rence, les évents du Ziphius cavirostris étaient placés au milieu de la longueur du museau, à l'endroit où cesse le vomer, tandis que dans les Cachalots, c'est à l'extrémité du museau que lèvent est situé, et, dans les autres Cétacés, il est reculé jusqu'à sa base, où il se trouve, conséquem- ment, à peu près sur le front. » Le Ziphius montrerait donc, dans la position de ses évents, un carac- tère intermédiaire entre les Dauphins, les Hyperoodons et les Baleines d'un côté, et les Cachalots de l'autre. » On le voit, le Ziphius cavirostris a des caractères tellement propres, que, malgré les ressemblances fort bien saisies par M. Gervais avec son Cétacé, les différences que nous avons énoncées doivent empêcher de les réunir, non-seulement comme espèce, mais même comme appartenant au même genre. » Ces différences nous dispensent de discuter l'opinion de M. Gervais. qui pense que le Ziphius cavirostris n'était pas fossile, c'est-à-dire qu'il rieur s'élève et se porte en dehors, puis se fléchit en dedans, en dessinant un S et remonte vers les os du nez ; en même temps leur face externe s'élargit considérablement et s'infléchit vers , le haut , pour former les parois latérales de cette grande cavité fronto-nasale qui a valu à cette espèce de Cétacé l'épithète de cavirostris que M. Cuvier lui a donnée. Cette cavité, si caractéristique, a son plancher formé en avant par les maxillaires, plus en arrière par les palatins et plus en arrière encore par le sphénoïde antérieur et par l'éthmoïde , qui s'élève un peu le long de sa paroi postérieure. Les ouvertures supérieures des narines osseuses se voient dans son fond ; et les os du nez forment comme un demi-dôme au-dessus d'elles, à une assez remarquable hauteur. Ces os réunis forment en avant une saillie arrondie , et sanj comme encadrés entre la partie la plus élevée des intermaxillaires, au devant du frontal. Dans le Cétacé de Gervais, les narines osseuses s'élèvent beaucoup plus, et se continuent jusqu'au sommet du front avec leur cloison mitoyenne et les intermaxillaires qui en forment la paroi antérieure. C. K., i85i, Ie' Semestre. (T. XXXII, NM1.) 4$ ( 36, ) n'appartenait pas à une faune plus ancienne que celle qui vit actuellement dans la Méditerranée. » Sans doute, cette tète n'est pétrifiée qu'en partie, ainsi que l'a très- bien reconnu M. Gervais, et la nature spongieuse de ses os est encore très- apparente dans leur plus grande étendue; le reste est plutôt incrusté que pénétré d'un dépôt calcaire : mais on ne peut pas conclure de ces circon- stances qu'elle soit ou qu'elle ne soit pas fossile. » Il aurait fallu avoir des renseignements précis et détaillés sur le terrain où elle a été découverte et sur son gisement dans. ce terrain, pour décider cette question importante ; qui semble pourtant l'avoir été dans l'opinion de M. Cuvier, à en juger par le texte que nous avons cité en commençant. » Si le Cétacé de M. Gervais n'est pas un Ziphius, et encore moins le Ziphius cavirostris , est-ce un Hjperoodon ? » Son système dentaire nous fait pencher pour cette opinion. Il se com- posait, dans l'individu échoué, comme dans Y Hyperoodon type, de deux dents implantées à l'extrémité de la mâchoire inférieure, longues de om,o47, un peu usées en biseau, quoique recouvertes d'une gencive très-épaisse. » Il en existait aussi deux petites, de om,oo9 de long, à l'extrémité de la mâchoire supérieure, et huit à dix plus petites sur le côté le mieux conservé des gencives. Celles-ci n'avaient pas d'alvéoles et n'étaient retenues que par la peau. Sans doute, la présence de ces dents à la mâchoire supérieure est un caractère différentiel qui séparerait, du moins comme espèce, le Cétacé de M. Gervais de l'Hyperoodon de Baussard; si des dents rudimentaires analogues n'avaient été trouvées par M. Eschricht dans un Hyperoodon des mers d'Islande. » Leur présence, dans une espèce de ce genre, justifierait du moins la dénomination adoptée par de Lacépède, d'après un caractère illusoire, de l'existence de dents supérieures dans l'Hyperoodou, décrit par Baussard. » Il me reste à examiner si les autres caractères de la tète de l'Hyperoodon de Baussard et du Cétacé de Gervais peuvent justifier leur réunion dans un même genre. •» Les branches de la mâchoire inférieure se ressemblent beaucoup; elles ont les mêmes courbures dans l'une et l'autre espèce. .» Plus hautes, à proportion, dans la partie où se trouve le condyle, elles conservent plus longtemps cette dimension dans Y Hjperoodon Gervais que dans Y Hyperoodon type. Leur bord inférieur forme une saillie anguleuse dans son quart antérieur chez le Cétacé àz M. Gervais; il présente une saille arrondie dans Y Hyperoodon type. ( 363 ) » Il est remarquable que l'asymétrie, si commune dans la composition de la tête des Cétacés, surtout pour leurs narines, si marquée d'ailleurs chez les Cachalots, ainsi que dans le Ziphius cavirostris, s'étend ici à la forme des deux condyles, qui n'est pas la même (i). » Les crêtes maxillaires, si prononcées dans Y Hjperoodon de Baussard ', et qui lui donnent une physionomie si particulière, étaient à peine sensibles dans Y Hjperoodon de Gervais; autant qu'on peut en juger après les muti- lations de ces parties. » Mais ces crêtes sont déjà considérablement réduites dans une nouvelle espèce des mers de la Nouvelle-Zélande, recueillie par M. Arnoux, chirur- gien-major de la marine, sur la corvette le Rhin, commandée par le capi- taine Bérard, correspondant de l'Académie, promu depuis lors au grade de contre-amiral (2). » Dans le Cétacé de M. Gervais, et dans Y Hyperoodon de Baussard , l'intermaxillaire du côté droit l'emporte de beaucoup sur le gauche, dans sa partie élargie qui empiète sur la ligne médiane, et recouvre en partie la rainure où le vomer paraît dans sa continuation, mais plus près de l'extrémité du rostre. » Il y a de même une sensible déviation de gauche à droite dans les na- rines et dans leur cloison . » Dans le Cétacé de M. Gervais, la rainure produite par l'écartement des intermaxillaires laisse voir le vomer dans toute la longueur du museau. La partie moyenne de cette région montre cette rainure à peu près fermée dans Y Hjperoodon de Baussard, où elle n'est ouverte que dans son tiers anté- rieur. » Cette comparaison, tout en présentant quelques différences peu impor- tantes, doit convaincre de l'identité générique des deux espèces (3). (1) Ce qu'on peut voir facilement, malgré la mutilation du condyle gauche, dont la partie inférieure qui subsiste, est beaucoup plus large que celle du condyle opposé, qui est étroite dans toute son étendue comme un condyle de Rongeur. Remarquons ici, que dans VOstéologie des Crustacés, par P. Camper, ouvrage posthume publié par son fils, PI. XIII, la mâchoire inférieure de l'Hyperoodon de Baussard est posée sens dessus dessous. (2) Votre rapporteur se fera un devoir d'en communiquer incessamment la description à l'Académie. (3) Nous aurons d'ailleurs l'occasion d'en traiter plus en détail en caractérisant la nou- velle espèce (l'Hyperoodon des mers de la Nouvelle-Zélande. A cette occasion, nous 48.. ( 364 ) » M. de Blainville avait réuni, sans doute provisoirement, au genre Zj- phius de Cuvier, une espèce vivante, provenant de la mer des Indes, dont le Musée de Paris possède un crâne bien conservé, envoyé des Séchelles, en 1839, par M. le Duc. » L'épithète de densirostris, que cette espèce a reçue, tient à l'épaisseur de son museau osseux, à celle, plus particulièrement, des intermaxillaires, qui occupent la plus grande partie des parois latérales du rostre, et sont soudés au vomer, qui paraît dans toute la longueur de la face supérieure, de cette région. » Ils s'élèvent sur les côtés et au-dessus des narines, jusqu'à la rencontre des os du nez qu'ils encadrent, et forment avec le maxillaire une crête sail- lante, dans cette partie élevée de la face, qui limite, en avant, la fosse con- choïde maxillo-frontale. Dans cette espèce, les intermaxillaires, les os du nez et les fosses nasales sont symétriques. » Mais son caractère peut-être le plus frappant est dans la mâchoire inférieure, qui est très-haute vers le condyle, et s'élève encore jusqu'à la réunion de son tiers moyen au tiers antérieur, puis s'abaisse rapidement et devient très-grêle dans son tiers antérieur. » Dans l'endroit le plus élevé du bord supérieur de cette mâchoire, qui forme une saillie angulaire , il y a de chaque côté une grande alvéole dans laquelle était implantée une forte dent qui n'a pas été conservée dans notre exemplaire. » VfJeterodon Sowerbyi, Desm., le Diodon bidens, Bell., le Ziphius Sowerbji, Gray, dont notre Musée a reçu récemment d'Oxford un moule en plâtre , par suite de l'amitié que porte à notre confrère M. Milne Edwards rappellerons les travaux récents de MM. Eudes -Deslongchamps, Vrolick et Esçhricht sur toute l'anatomie de X Hyperoodon de Baussard. Il resterait à voir si le Cétacé de M. Gervais a déjà été observé et décrit par d'autres natu- ralistes ; quels rapports il a avec l'Hyperoodon échoué sur les côtes de la Corse en 1 842, dont M. Doumet [Revue zoologiquc, juillet 1842, page 207 et1 PI. I) a donné une description abrégée; ou bien avec celui échoué sur les côtes de Nice, et que M. Risso a dédié à feu Des- marest? Il avait, comme celui de M. Doumet, deux fortes dents à l'extrémité de la mâchoire inférieure; tandis qu'un troisième, le Delphinus Philippii, Cocco, échoué dans le détroit de Messine, en 1841, n'avait aucune dent. Tous trois étaient à peu près de même taille; ils étaient de même sexe (c'étaient des femelles) . Mais leurs descriptions ne permettent de constater que l'identité de genre, sans pouvoir décider celle de l'espèce avec Y Hyperoodon de Gervais. Des observations ultérieures plus détaillées et plus caractéristiques sont nécessaires pour décider cette question. ( 365 ) le curateur du Musée anatomique du collège de Christ, M. W. Acland; ce Cétacé (i), disons-nous, a beaucoup de ressemblance avec le Ziphius densirostris . Cette ressemblance existe en premier lieu dans la forme des os qui composent le rostre, sauf que le vomer ne remplit pas la rainure de celui-ci dans sa moitié antérieure. Cette ressemblance se voit encore dans la partie élevée des intermaxillaires qui encadrent de même les ouvertures supérieures des narines, et les os du nez, qui ont dans l'une et l'autre es- pèce la même position et la même forme. » La mâchoire inférieure est plus régulière dans cette seconde espèce; elle diminue peu à peu de hauteur, depuis le condyle, et porte de même une forte dent de chaque côté, à l'endroit de la réunion du tiers moyen au tiers antérieur. » M. Gervais propose de faire un genre de ces deux espèces, dont il a étudié la première dans notre Musée, sans avoir eu l'avantage de comparer le moule même de l'Heterodon de Sowerby avec notre Ziphius densirostris; ce genre porterait le nom de Dioplodon, qui n'aurait pas les inconvénients des dénominations proposées par d'autres savants pour la dernière espèce. » M. Gervais nous paraît avoir saisi très-judicieusement le rapport avec les deux espèces précédentes, du Ziphius longirostris de Cuvier, dont notre Musée possède un rostre fossile, qui a servi à cette détermination de l'au- teur des Recherches, et à la dernière comparaison de M. Gervais. » Dans ce fragment, le vomer est soudé partout aux intermaxillaires et montre une épaisseur extraordinaire, qui ne diminue pas à la partie anté- rieure du rostre. Mais ce seul rostre, sans le reste delà tête, sans la mâchoire inférieure, ne peut servir qu'à des présomptions sur les déterminations du genre et de l'espèce, et non à des conclusions irrévocables. •> A la vérité M. Van-Beneden a fait connaître en i8/j6, dans le Bulle- tin de l'Académie des Sciences de Belgique (a), un fragment plus complet, qu'il rapporte au Ziphius longirostris de Cuvier. » Le museau, qui n'a pas été tronqué, est très-effilé à son extrémité. » Ce fossile a été découvert en creusant le bassin d'Anvers en 1809, (1) L'individu qui a donné lieu à cette dénomination fut recueilli par M.-Brody, en 1806, sur les côtes de l'Elquishire en Angleterre. Sowerby, qui en reçut la tête , le nomma Physeter bidens. Ce caractère si prononcé du système de dentition, et plusieurs autres que je ferai connaître dans un prochain Mémoire, doivent empêcher de confondre cette espèce avec. le Delphinorhinque microptère, qui appartient au même genre, (2) Tome XIII, partie I, pages 25g et 260. ( 366 ) comme les deux pièces qui ont donné l'occasion à M. Cuvier d'établir son espèce de Ziphius sous le nom de planirostris . » Ces deux pièces montrent à la base de la partie supérieure du rostre, au devant des narines, qui subsistent dans l'un des exemplaires, deux fosses triangulaires de grandeur très-inégale, d'un caractère tout à fait extraordi- naire par leur forme, leur position et leur asymétrie. » Nous pensons, avec M. Van-Beneden, qui en a de même étudié un mor- ceau provenant aussi d'Anvers, que ces caractères annoncent une forme générique particulière. » En résumé, le Mémoire de M. Gervais fait connaître : » i°. Une nouvelle espèce de Cétacé de la Méditerranée, qui pourra être réunie au genre Hyperoodon; » 2°. Cette espèce est bien distincte du Ziphius cavirostris de G. Cuvier, qui doit en rester séparé avec ses noms générique et spécifique ; » 3°. Le Ziphius densirostris, Blainville , et Y Heterodon Sowerbjri , Desm., doivent composer un genre à part, pour lequel M. Gervais propose la dénomination de Dioplodon ; » 4°- Quant au Ziphius planirostris, M. Gervais pense, avec raison, que n'ayant pas sa mâchoire inférieure, on manque de données suffisantes pour établir ses véritables rapports ; » 5°. Il en est de même du Ziphius longirostris , malgré la grande res- semblance du rostre avec celui des Dioplodon; » 6°. Après avoir revu et discuté les caractères de ces trois genres Ziphius, Hyperoodon et Dioplodon, M. Gervais propose de les réunir dans une même famille, sous le nom de Ziphioïdes. Conclusions. » Vos Commissaires pensent que ce dernier travail que M. Gervais a soumis au jugement de l'Académie, est une nouvelle preuve des efforts in- cessants de l'auteur, qui saisit toutes les occasions d'avancer quelque partie de la Zoologie ou de la Paléontologie. Ils ont l'honneur de proposer à l'Académie de lui accorder ses encouragements. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 367) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un nou- veau Membre qui occupera, dans la Section de Physique générale, la place devenue vacante par suite du décès de M. Gaj-Lussac. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant Si, M. Cagniard-Latour obtient. . . 12 suffrages. M. Edmond Becquerel 11 M. Léon Foucault 11 M. Bravais 8 M. Fizeau . 8 M. de la Provostaye. 1 M. Wertheim 1 Aucun des candidats n'ayant réuni la majorité absolue des suffrages, on doit procéder à un deuxième tour de scrutin; mais, dans la prévision où ce deuxième scrutin assignerait, comme le premier, le second rang à deux candidats réunissant un nombre égal de suffrages, l'Académie décide, sur la proposition du Bureau, que, ce cas venant à se présenter, on ne passerait pas immédiatement à un scrutin de ballottage, et que le troisième tour serait encore un scrutin libre. Deuxième scrutin : nombre des votants, 54, M. Cagniard-Latour obtient. . . 18 suffrages. M. Edmond Becquerel 11 M. Léon Foucault 1 1 M. Bravais 10 M. Fizeau. 4 Le candidat qui a obtenu le plus de suffrages n'ayant point réuni la ma- jorité absolue, et les deux candidats qui en ont obtenu le plus après lui en ayant un nombre égal, l'Académie, conformément à la décision qu'elle vient de prendre, passe à un troisième tour de scrutin libre. Troisième scrutin: nombre des votants, 54, M. Cagniard-Latour obtient. . . 19 suffrages. M. Léon Foucault. ...... 14 M. Bravais 12 M. Edmond Becquerel 9 ( 368 ) Quatrième scrutin (scrutin de ballottage) : nombre des votants, 54, M. Gagniard-Latour obtient. .. . 34 suffrages. M. Léon Foucault 19 Il y a un billet blanc. M. Gagniakd-Latovr, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé Membre de l'Académie des Sciences. Sa nomination sera soumise à l'appro- bation du Président de la République. MÉMOIRES LUS. météorologie. — Observations météorologiques faites pendant l'été de 1 85o sur les montagnes de Vaucluse; par M. Rozet. (Extrait par l'auteur. ) (Commission précédemment nommée.) « J'ai déjà eu l'honneur de communiquer à l'Académie les résultats des observations météorologiques que j'avais faites dans les Pyrénées, pendant les étés de 1848 et 1849 [Comptes rendus des séances de l'académie, tome XXVII, page 646; tome XXVIII, page 3oi, et tome XXX, page 197)- » Durant l'été de i85o, j'ai continué d'observer sur les montagnes de Vaucluse, et je viens aujourd'hui lui présenter les nouveaux résultats obte- nus ; j'attendrai pour rédiger un travail complet sur la formation des orages et de la pluie, d'être revenu des hautes cimes des Alpes françaises, où je dois stationner pendant les étés de i85i et 1 85 2. » Plusieurs phénomènes météorologiques, et surtout l'existence de la surface terminale de l'océan de vapeurs aqueuses, m'ayant fait penser que le passage de la vapeur d'eau, de l'état invisible à l'état visible, était simple- ment dû à une différence de température, je mis un thermomètre dans un vase d'eau chauffé graduellement et un autre à l'air libre. Quand je com- mençai à voir, à l'œil nu, la vapeur au-dessus du vase, la température de l'eau surpassait de 20 à 21 degrés celle de l'air ambiant. Je vois la vapeur qui sort de ma bouche aussitôt que la température est descendue à + 10 degrés, et en mettant la boule du thermomètre sous ma langue, je le fais monter à -l- 3o degrés. Une différence de 20 degrés serait donc né- cessaire pour déterminer le passage de l'état invisible à l'état visible de la vapeur d'eau; mais voici des faits annonçant que cette différence est moins grande. » Le vent du nord, mistral, qui souffle avec violence en été le long du ( 369 ) Rhône, dans le département de Vaucluse, transporte une quantité de brume du lever au coucher du soleil. Cette brume s'élève jusqu'à ] 100 mètres dans l'atmosphère. Persuadé qu'elle devait être le résultat de la différence de température du sol échauffé par les rayons du soleil, et de celle de l'air refroidi par le vent du nord, j'ai placé dans le sol un ther- momètre recouvert de olu,oa de terre seulement, et un autre à l'air libre et à l'ombre. J'ai ainsi constaté que, par un vent du nord ordinaire et un temps clair, à a heures du soir, la température du sol dépassait de 8 degrés celle de l'air, et de i4 degrés par un vent du nord très-fort, et que la dif- férence entre la température du sol et celle de l'air varie comme, la hau- teur du soleil. Au coucher de cet astre, la différence n'étant pas assez grande pour que les vapeurs aqueuses qui s'échappent du sol passent à l'état vi- sible, la brume disparait. » A Orange, j'avais le mont Ventoux en face de ma fenêtre; le sommet de cette montagne est un point de notre triangulation primordiale, et j'ai déterminé les trois coordonnées des principaux sommets des montagnes qui sont au nord et au sud, en sorte qu'il m'était facile de faire des observa- tions météorologiques rigoureuses. » Le long du flanc occidental du mont Ventoux refroidi par le vent du nord, il se formait à la pointe du jour une longue bande de nuages que les rayons du soleil dissipaient vers les dix heures du matin. » Le a4 mai, j'eus un très-bel exemple de la formation de nuages par le refroidissement d'une région et de leur destruction par le réchauffement de cette même région. Dans la nuit du a'3 au u4> il plut beaucoup; au lever du soleil, le Ventoux, élevé de i 916 mètres, était couvert de neige ainsi que tous les sommets dont l'altitude dépassait 900 mètres. Vers huit heures du matin, le thermomètre marquant -f- 17 degrés, des nuages se formèrent autour de tous les sommets, qu'ils couvrirent d'un chapeau d'une étendue en rapport avec les dimensions de la montagne, et d'une élévation en rap- port aussi avec son altitude. Vers 2 heures du soir, le thermomètre marquant -4- 2 1 degrés, par un beau temps calme, tous les chapeaux dis- parurent successivement, et la neige des sommets était entièrement fondue. » J'ai pu mesurer, avec mon théodolite, l'élévation et l'épaisseur d'un grand nombre de couches de cumulus, dont la surface inférieure venait toucher le sommet du Ventoux. Dans les beaux temps, l'élévation et la hauteur de ces couches suivent le mouvement du soleil ; elles sont au mi- nimum à son lever, au maximum entre midi et 1 heures, puis elles di- C. R., i85i, I" Semestre. (T. XXXU, N» 11.) 49 ( ^7°) minuent jusqu'au lendemain matin. En juillet, j'ai trouvé, pour" maximum d'élévation de la surface inférieure, 2 100 et îîoo mètres. J'ai souvent vu l'épaisseur de ces couches augmenter d'un dixième entre 10 heures du matin et 2 heures du soir. Au mois de juillet, j'ai trouvé, pour le maximum d'épaisseur, A 10 heures du matin. ........ 1 180 mètres. A 2 heures du soir 1 290 Différence 110 mètres 1 290 mètres est la plus grande épaisseur que j'aie trouvée; j'ai mesuré plu- sieurs couches dont l'épaisseur variait entre 3oo et 4oo mètres, et quelques- unes qui n'avaient pas 5o mètres d'épaisseur : cette épaisseur est en rap- port avec le degré d'humidité de l'air. Les couches de cumulus, de même que les cumulus isolés, s'aplatissent le soir; on les nomme alors stratus,, parce que, vus d'en bas, ils paraissent placés les uns au-dessus des autres, comme les strates d'une masse minérale, quoiqu'ils soient réellement tous disposés sur la même surface de niveau. J'ai trouvé 3 5oo mètres pour le maximum d'altitude de la surface supérieure des couches de cumulus. » Dans les mois de juin et de juillet, j'ai observé toutes les phases de la formation des orages sur le mont Ventoux, et j'ai constaté, comme dans les Pyrénées, qu'ils résultent de la réunion des cumulus avec les cirrus qui sont au-dessus. Cette réunion se fait souvent par de grandes colonnes qui s'élèvent de la couche de cumulus pour aller ensuite s'étaler en cham- pignons, à une hauteur presque uniforme, et constituer ainsi une seconde couche au-dessus de la première, et qui finit par se mélanger avec les cirrus pour former des nimbus, ce qui arrive souvent au milieu des éclairs et des éclats du tonnerre. J'ai mesuré plusieurs de ces colonnes, fréquemment leur longueur dépassait 1000 mètres; j'en ai trouvé une de 2000 mètres qui n'atteignait pas encore les cirYus placés au-dessus. I_,a couche de cumulus qui touchait le sommet du Ventoux, à 1 gi6 mètres, avait une épaisseur de 1 000 la colonne élevée de sa surface supérieure avait 2000 donc 4 9 • 6 mètres étaient un minimum pour l'altitude de la surface inférieure des cirrus ; c'est la seule fois que j'aie pu mesurer approximativement la hauteur de ces nuages. (37i ) » J'ai eu plusieurs fois occasion de constater, dans le courant de cet été, que c'est seulement sur les points dé la couche de cumulus, où arrivent des cirrus, qu'il se forme des nimbus et par suite des orages et de la pluie; on a ainsi l'explication de ces violents orages et de ces pluies torrentielles qui éclatent sur certaines contrées, tandis qu'il fait beau à une petite dis- tance, et de l'inégalité de la quantité d'eau tombée sur les différents points qui est en rapport avec l'épaisseur des nuages qui se sont mélangés. » Quand il pleut sur une grande étendue de pays, c'est qu'il existe une couche continue de cirrus au-dessus de celle de cumulus qui la cache, et lorsqu'il1 pleut par intervalles, ce sont des masses isolées de cirrus qui viennent rencontrer les cumulus. Jamais une couche de cumulus seule, ni une couche de cirrus seule, non plus qu'un nuage isolé, de l'une ou de l'autre espèce, ne donne de la pluie ou de l'orage ; il faut absolument pour cela la réunion de deux nuages d'espèces différentes, et il y a toujours alors formation de nimbus. Aussitôt qu'un nimbus se forme, il descend rapide- ment, et aussitôt que la pluie a cessé il remonte lentement en se cumulant ; ma position en face du mont Ventoux m'a permis de vérifier ce fait un grand nombre de fois. » J'ai aussi vu que les cumulus arrêtés par Jes sommets élevés, s'accu- mulent en plus grande quantité au-dessus des montagnes qu'au-dessus des plaines; c'est aussi là que les cirrus se montrent de préférence, et voilà précisément pourquoi il pleut davantage dans les pays montueux qu'ailleurs. » Il pleut plus souvent l'hiver que l'été, et la quantité d'eau tombée à chaque fois est moins considérable, parce que les cirrus étant alors très- bas, à cause du peu d'élévation de la température, la vapeur vésiculaire les rencontre presque aussitôt qu'elle est formée. Dans les mois de décembre et janvier de cet hiver, il arrivait souvent que le temps étant clair pendant la uuit et jusque peu après le lever du soleil, par un vent de la région nord, les cirrus qui se montraient dès la pointe du jour paraissaient très- bas; vers les huit heures le vent tournait au sud-ouest, des nimbus se for- maient aussitôt, le thermomètre montait de 3 à 4 degrés, et il pleuvait tout de suite ou quelque temps après. Ainsi s'expliquent la douce température et la continuité des pluies de ces deux mois. » Enfin, toutes mes observations annoncent qu'il n'existe réellement que deux espèces de nuages : des cumulus , formés de vapeur vésiculaire, et des cirrus, formés de vapeur glacée; les autres espèces de nuages, distinguées par les météorologistes, ne sont que des modifications de celles-ci. » 49- (3?2) économie r urale. — Note sur un procédé de conservation pour les substances alimentaires végétales; par M. Masson, jardinier en chef de la Société centrale d'Horticulture de France. (Commissaires, MM. Richard, Payen, Morin, Babinet.) « Après de longues recherches, dont les premières remontent à dix ans environ, l'auteur est parvenu à un procédé simple et tout à fait industriel de dessécher les substances végétales, et en particulier les légumes, sans en altérer la constitution, et à les réduire à un très-petit volume sans qu'elles perdent leur saveur et leurs qualités nutritives. » Ce procédé consiste en une dessiccation à basse température dans des étuves chauffées à 35 degrés environ et dans une compression très-énergique donnée à la presse hydraulique. » La première opération prive les substances de l'eau surabondante qui n'est pas indispensable à leur constitution et qui, pour certains végétaux, tels que les choux et les racines, s'élève à plus de 80 à 85 pour 100 de leur poids à l'état frais. La seconde réduit leur volume, augmente leur densité, la porte à celle du bois de sapin et facilite ainsi la conservation, l'arrimage et le trans- port de ces substances. Pour employer les légumes ainsi préparés, il suffit de les faire tremper de trente à quarante-cinq minutes dans un. bain d'eau tiède, ils reprennent ainsi presque toute l'eau qui leur a été enlevée; on les cuit pendant une ou deux heures, selon leur nature, on les assaisonne ensuite à la manière ordinaire. » Des expériences nombreuses, faites par la marine et relatées dans des Rapports dont l'auteur donne copie à l'Académie, constatent la qualité et la parfaite conservation des produits après quatre années d'embarquement. » Ainsi, une caisse de choux, embarquée le ug janvier 1 847, sur la corvette V astrolabe, et ouverte dans les premiers jours de janvier 1 85 1 , contenant des choux seulement desséchés, mais non pressés, ayant été mise en consomma- tion, 200 grammes de choux, « après avoir trempé pendant une heure seule- » ment dans l'eau tiède, ont absorbé d'abord 85o grammes d'eau, puis, » ayant été cuits pendant deux heures, leur poids s'est élevé à i3oo gram.; » préparés ensuite au beurre et au lard, ils ont offert un plat d'excellent » goût. » ( Rapport de la Commission des vivres de la Marine, 6 mars 1 85 1 .) » D'après une autre Commission, une tablette comprimée à la presse hydraulique, et de om, 10 de côté, sur om,02 d'épaisseur, enveloppée d'une feuille mince d'étain, pèse, brute, 1 45 grammes et contient i3o grammes de (373 ) choux secs sous un volume de 20 centimètres cubes, ce qui correspond a une densité de 65o kilogrammes au mètre cube. » Ces choux ont absorbé six fois et demie leur poids d'eau, tant en trem- pant dans l'eau tiède pendant une heure, que par la cuisson. La saveur a été jugée excellente. » Un troisième Rapport constate que des juliennes, des épinards, etc., préparés par les mêmes procédés, ont donné des mets que les rapporteurs ont déclarés parfaits. » Le procédé s'applique à tous les légumes verts, aux racines, aux tuber- cules et même aux fruits. » Les légumes desséchés et comprimés sont habituellement livrés en tablettes de o,n,20 de côté environ, enveloppés d'une feuille mince d'étain. Ces tablettes pèsent chacune 5oo grammes et peuvent fournir 20 rations de 25 grammes qui, par la cuisson, reviennent au poids de 1 5o à 180 grammes, selon leur espèce. On en met dix dans une caisse de fer-blanc de om,225 de côté sur om, 160 de hauteur, cubant omc,oo8, et sous ce faible volume on a 5 kilogrammes de légumes secs, à la densité moyenne de 600 à 625 kilo- grammes et formant 200 rations. Dans 1 mètre cube on peut ainsi embar- quer 25 000 rations. » De pareils résultats, constatés par des Rapports authentiques émanés de la Marine, suffiront sans doute pour appeler l'attention de l'Académie sur une découverte qui, en permettant l'approvisionnement des bâtiments en légumes frais, supprime naturellement, ou diminue au moins de beau- coup, les ravages que le scorbut fait parmi les marins. » PIÈCES DONT IL N'A PU ÊTRE DONNÉ COMMUNICATION A LÀ SÉANCE DU 10 MARS 1851. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. L'auteur d'un Mémoire présenté au concours pour le grand prix des Sciences mathématiques de i85o et inscrit sous le n° 1, adresse un supplé- ment à ce premier Mémoire, et demande que son travail, ainsi complété, soit admis de nouveau à concourir, la question proposée pour i85o ayant été proposée de nouveau pour 1 853. ( Renvoi à la future Commission, ) ( 374 ) physiologie. — Expériences sur la sécrétion pancréatique chez les grands Ruminants domestiques; par M. G. Colin, chef du service d'Anatomie à l'École d'Alfort. (Extrait.) (Commissaires, MM. Magendie, Flourens, Boussingault.) « Les belles expériences qui ont conduit M. Bernard à la découverte d'une des plus remarquables propriétés du suc pancréatique présentaient assez d'intérêt pour qu'on fût tenté d'en faire de semblables sur des animaux qui, par leur régime et leur mode de digestion, diffèrent autant que possible des Carnivores , afin de voir si chez tous indistinctement ce fluide offre des caractères et des propriétés identiques. » Il paraissait difficile d'admettre à priori que chez les Herbivores, dont les aliments contiennent une si faible proportion de matières grasses, le fluide sécrété par le pancréas dût néanmoins jouir de propriétés émulsives pareilles à celles qu'il possède chez les Carnassiers sur lesquels M. Bernard a fait ses expériences. Cependant cette identité d'action est incontestable, et sa dé- monstration positive suffirait seule pour légitimer de nouvelles recherches. Mais il restait encore à jeter quelque jour sur les phénomènes si obscurs et si peu accessibles de cette sécrétion, à tenter la détermination quantitative du produit sécrété dans un temps donné, à voir si la sécrétion est continue ou intermittente, si elle est plus abondante à telle période de la digestion qu'a telle autre, et si l'écoulement de son produit au dehors trouble plus ou moins profondément les actes de la digestion intestinale. C'est dans le but de ras- sembler les éléments nécessaires pour conduire à la solution de ces différentes questions que j'ai entrepris les expériences que je soumets aujourd'hui au jugement de l'Académie et dont les résultats principaux me semblent pou- voir être formulés dans les propositions suivantes : » i°. La quantité de liquide sécrété chez une vache de taille moyenne est très-considérable, puisqu'elle s'élève dans une heure jusqu'à 2^3 grammes. Ce chiffre n'a rien qui doive étonner, puisque dans les 1 a 5oo grammes de fourrage qui forment la ration journalière d'un animal de l'espèce bovine, il existe, d'après les analyses de M. Boussingault, 5oo grammes de matières grasses qui, pour être émulsionnées, ont besoin d'être soumises à l'action de i 5oo grammes de suc pancréatique. » 2°. La sécrétion, au lieu d'être continue et régulière, éprouve des varia- tions qui lui donnent un type intermittent. Si, à un moment donné, elle est très-abondante, on la voit bientôt diminuer, devenir très-peu considérable, ( 375 ) ou cesser complètement pour reprendre une progression croissante qui, après avoir atteint son terme, est suivie d'un nouvel affaiblissement. » 3°. Le degré le plus élevé de la sécrétion coïncide le plus souvent avec- la fin de la rumination et les moments qui la suivent. Il correspond aussi quelquefois aux heures pendant lesquelles l'animal mange. » 4°- Le fluide sécrété ne présente ses propriétés émulsives complètes que dans les premiers temps. Alors il est épais, visqueux, contient une forte pro- portion de principe albuminoïde et forme, par son agitation avec i partie d'huile d'olives pour 3 parties de suc, une émulsion parfaite qui reste constamment homogène. » 5°. Celui qu'on obtient seulement une heure et demie après rétablisse- ment de la fistule pancréatique est déjà moins albumineux et ne peut pro- duire une émulsion homogène, même lorsque sa proportion dans le mélange devient double ou triple de ce qu'elle était précédemment. Du reste, ces propriétés s'affaiblissent à mesure qu'il devient plus aqueux, mais il ne les perd jamais, à aucune époque de l'expérimentation. » 6". Par suite de son contact avec l'huile, le fluide pancréatique, qui est toujours alcalin, devient acide ainsi que le reste du mélange. Il jouit de cette propriété à toutes les époques de l'expérimentation et aussi bien à la tempé- rature ordinaire qu'à celle du corps des animaux. Seulement, l'acidité de l'émulsion se produit d'autant plus vite et plus complètement que le suc est lui-même plus albumineux et que la température est plus élevée. » Au Mémoire de M- Colin est joint un flacon contenant du suc pancréatique d'un taureau, obtenu le jour «même où le Mémoire a été présenté (io mars), et un échantillon des sels du même fluide, recueilli sur une vache. M. Fermond soumet au jugement de l'Académie un nouveau Mémoire ayant pour titre : application du principe des mouvements circulaires à la formation des ondes sonores : Théorie des mouvements hélicoïdaux . Cette Note est renvoyée, ainsi qu'une autre Note présentée par l'auteur dans la séance du iS février sous le titre de Principes des mouvements curvilignes et circulaires } à l'examen d'une Commission composée de MM. Pouillet, Duhamel, Despretz. M. Sire présente quelques observations concernant l'eau à l'état de gouttelettes et principalement dans le cas où la petite sphère liquide repose sur la surface d'un liquide de même nature. C'est un phénomène qui se produit dans diverses circonstances, mais qu'on peut faire naître à volonté ( 376 ) en frappant avec une baguette la surface de l'eau d'une rivière ou d'un étang. M. Sire croit, d'ailleurs, avoir remarqué que dans ce cas, pour que les gouttelettes persistent, il faut que la température de l'eau et celle de l'air ne soient pas très-élevées. M. Regnault est prié de prendre connaissance de cette Note et de faire savoir à l'académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. CORRESPONDANCE. 31. le 3Iinistre de la Guerre invite l'Académie à lui faire connaître, le plus promptement possible, le jugement qui aura été porté sur des commu- nications de M. Lcconte, concernant un nouveau système de télégraphie de jour et de nuit à V usage de l'armée. (Renvoi à la Commission nommée.) chimie appliquée. — Recherches sur la composition de la source ferru- gineuse de Kirouars (Seine-Iriférieure); par 3131. Adolphe Rorierrk et E. Moride. (Extrait.) « La source ferrugineuse, dite de Presailles, est située au bord de la mer, dans la commune de la Plaine et presque en regard du village de Kirouars L'eau s'échappe par des fissures du rocher, coule sur un petit canal de 1 centimètre de profondeur, creusé dans une pierre longue de 3 dé- cimètres, et tombe dans un bassin naturel de 5o centimètres de diamètre environ; de ce bassin elle se déverse enfin dans la mer, marquant son passage par un dépôt abondant d'oxyde de fer. Le volume d'eau donné par la source à l'époque de notre visite était environ de 5 litres par minute. » Le i5 octobre, la température de l'air étant de 17 degrés, celle de la mer de i5 degrés, la température de la source a été trouvée aussi de i5 de- grés; la densité de l'eau a été trouvée égale à 1,009, ^a pression baromé- trique était à ce moment om, 764. » L'eau, recueillie avec toutes les précautions convenables, et soustraite avec soin au contact de l'air, est extrêmement limpide ; elle possède une saveur légèrement ferrugineuse qui augmente sous l'influence du contact prolongé de l'air, elle donne promptement lieu, sous cette même influence, à un dépôt d'oxyde de fer. » Un litre de cette eau a fourni 46cc, 34 de gaz composé de la manière ( 377 ) suivante, pour 100 volumes : Acide carbonique 55,4» Azote 34 , 00 Oxygène 10,60 100,00 » Le résidu salin s'est élevé à o,4oi par litre; il nous a offert la compo- sition suivante, pour 100 parties : Matière organique ' 7 , 20 Silice 7 ,60 Acide sulfurique 8,00 Chlore 38o Magnésium 2 , 90 Alumine traces Sodium : . 18,00 Calcium 3,72 Protoxyde de fer 3, 09 Acide carbonique et oxygène en combinaison ... 4^ j 69 100,00 » Le protoxyde de fer dissous dans cette eau à la faveur de l'acide car- bonique s'élève donc à la dose de ogr,o 1 1 par litre, et, si, comme l'admet M. Soubeiran, les eaux de Contréxeville et de Bussang ne contiennent que 0^,007 et ogr,oi5, on voit que l'eau de Kirouars peut être placée entre ces deux types dont l'expérience a démontré l'efficacité. » Nous ajouterons que les traces d'arsenic contenues dans l'eau de Kirouars et dans le dépôt ferrugineux auquel elle donne naissance sont extrêmement sensibles et faciles à déceler. » M. Theode annonce l'envoi d'un nouveau Mémoire sur les propriétés harmoniques des sons musicaux. Ce Mémoire n'est pas encore parvenu à l'Académie. M. Lepei.y écrit à l'occasion de recherches de géométrie dont il s'est occupé et qu'il désirerait soumettre à l'Académie dans le cas où la question n'aurait pas été jusqu'à présent traitée d'une manière complète. M. Lepely sera invité à envoyer son Mémoire; une Commission sera chargée alors d'examiner si les recherches en question contiennent, en effet , quelque chose de neuf et d'important. C. R., i»5l , l" Semestre. ( T. XXX11 , N° H.) 5o (378) PIECES. DE LA SÉANCE DU 17 MARS 1851. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. physiologie. — Mémoire sur les causes de la Jibrination et défibrination du sang dans les divers états pathologiques. Première partie : Expériences sur le sang hors de la veine; par M. Abeille, médecin en chef de l'hôpital militaire d'Ajaccio. (Extrait.) (Commissaires, MM. Magendie, Dumas, Andral.) Quoique l'auteur, dans cette première partie de son travail, ne se soit pas borné exclusivement à l'examen des circonstances qui, agissant sur du sang déjà sorti de la veine, y peuvent faire varier les proportions de la fibrine ; c'est seulement de ces expériences que nous nous occuperons aujourd'hui. Quant aux considérations à l'aide desquelles M. Abeille cherche à lier les phénomènes qui se produisent dans le sang hors des vaisseaux, sous des influences toutes physiques, à ceux que présente le même liquide dans l'in- térieur du système vasculaire sous des influences purement physiologiques ou pathologiques, nous attendrons, pour nous en occuper, que l'auteur ail adressé la deuxième partie de son travail qui doit avoir pour objet spécial cette question. Les résultats auxquels ces expériences, décrites dans le présent Mémoire, ont conduit M. Abeille sont formulés par lui dans les propositions sui- vantes : « i°. Que de deux parties du même sang tiré de la veine, celle qui est soumise au battage à l'air libre présente une augmentation de fibrine sur celle qu'on laisse se coaguler : cette augmentation de fibrine est en rapport avec le changement de couleur que subit le sang qui devient rouge-vermeil par l'action du battage ; » i°. Que de deux parties du même sang soumises au battage, celle dont on élève la température à 6o degrés ou au-dessus, présente une augmentation de fibrine, preuve évidente que cette élévation de tempéra- ture a une action directe sur un sang hors de circulation, et que probable- ment une portion de son albumine coagulée se joint à la fibrine amassée pour en augmenter la somme; » 3°. Que le battage a une influence plus grande sur l'augmentation de (379) la fibrine que l'élévation de la température, puisque de deux parties d'une même saignée, celle qui est battue, étant entourée de glace, présente une somme de fibrine plus grande que celle qu'on laisse se coaguler à la tempé- rature de 60 à 65 degrés : ici encore la couleur rouge- vermeil du sang battu est en rapport direct avec la différence de fibrine ; » 4°: Que si le battage est une cause puissante d'augmentation de fibrine, en mettant successivement en contact avec l'air toutes les molécules du sang qui prend une couleur uniformément rouge artériel ; par une raison contraire l'abaissement de la température du sang au niveau de la glace et au repos, est une cause de non-fibrination, et l'on pourrait presque dire de défibrination, en favorisant la coagulation spontanée du liquide, à mesure que le jet coule dans la capsule, et en empêchant ses molécules d'être mises en contact un peu prolongé avec l'air ; » 5°. Que cet effet de la réfrigération du sang, par rapport à la diffé- rence de la fibrine, devient encore plus frappant sur deux portions de la même saignée, dont l'une se coagule à la température de l'air ambiant et l'autre se coagule à la température de la glace; le sang coagulé à glace pré- sente une diminution considérable de la fibrine; il conserve sa couleur noire veineuse d'une manière prononcée; » 6°. Que la vaporisation d'une partie de l'eau du sang est une cause d'augmentation relative de la fibrine pour le sang tiré de la veine, puisque de deux parties de la même saignée lavées immédiatement après coagulation, celle qui se coagule à la température de l'air ambiant présentant un excès de fibrine sur celle coagulée à la température de glace, cet excès a lieu en faveur du sang coagulé à glace, si on lave celui-ci dix, douze et vingt-quatre heures après coagulation, le sang coagulé à la température de l'air ambiant étant lavé immédiatement. Cette différence ne saurait être que le résultat de la perte plus grande que le sang à glace a éprouvée dans sa portion aqueuse par une vaporisation de dix, douze et vingt-quatre heures. » M. Dumoulin présente une Note sur deux produits qu'il annonce obtenir par un nouveau procédé de la résine du palmier: l'acide picrique et une cire analogue à la cire d'abeille. M. Dumoulin ne fait point connaître le procédé auquel il a recours, et quant aux deux produits il les considère plutôt au point de vue industriel qu'au point de vue chimique. Cependant il signale certaines propriétés ou certaines réactions qu'il a observées dans divers picrates ; mais ces observa- 5o.. ( 38o ) tions n'ont pas, ainsi que le font remarquer plusieurs Membres de l'aca- démie, la nouveauté qu'il leur suppose. L'acide picrique lui paraît destiné à rendre à l'art du teinturier des ser- vices importants, et il pense qu'on pourrait l'obtenir à peu de frais, dans un état de pureté parfaite, de la résine de palmier. Quant à la cire qu'il a extraite de la même résine, il pense qu'elle remplacera avec avantage la cire jaune commune pour divers usages domestiques, donnant un lustre plus durable aux parquets, meubles de chêne, etc. La Note de M. Dumoulin est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Chevreul, Pelouze, Balard. M. Hartmann soumet au jugement de l'Académie une sorte de sphère armillaire qui est destinée à faciliter l'intelligence des mouvements des corps célestes. M. Mauvais est invité à examiner cet appareil, qui n'est accompagné d'au- cune description, et à faire savoir s'il est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. CORRESPONDANCE. chimie. — Note sur le sulfure d'azote de M. Grégory, et sur la variété de soufre insoluble dans le sulfure de carbone; par MM. J. Fordos et A. Géms. « On indique dans plusieurs Traités de Chimie, et particulièrement dans celui de M. Graham, sous le nom de sulfure d'azote de Grégory, un com- posé décrit par ce chimiste [Journal de Pharmacie, i835, tome XXI, et i836, tome XXII, page 3oi), et qui serait formé de douze proportions de soufre et d'une seule d'azote. » Nous avons cherché à reproduire ce singulier corps que M. Grégory lui-même, lorsqu'il publia son analyse, ne regardait pas comme définitive- ment acquis à la science, puisqu'il promit alors un travail de vérification qu'il ne paraît pas avoir exécuté depuis, et les résidtats par nous obtenus nous ont conduits à ne pas admettre l'existence de ce corps. » Nous nous sommes cependant attachés à suivre toutes les indications de M. Grégory. Nous avons traité le chlorure de soufre par l'ammoniaque (38i ) liquide, et, après avoir observé toutes les particularités qui accompagnent la réaction, particularités décrites avec le plus grand soin par M. Soubeiran, nous avons obtenu un corps jaune possédant tous les caractères attribués au sulfure d'azote de M. Grégory, et surtout celui de donner une liqueur colorée en rouge améthyste lorsqu'on le traite par l'alcool légèrement po- tassé : du reste, cette coloration disparaît promptement. » dette propriété appartenant aussi au sulfure d'azote mêlé de soufre, il nous a paru probable qu'elle était due à ces deux corps ; et, pour constater leur présence dans la masse que nous examinions, nous avons eu recours au sulfure de carbone. » Ce liquide a dissous la plus grande partie de la masse. » En s'évaporant, la dissolution a laissé pour résidu de nombreux oc- taèdres de soufre salis par une petite quantité de sulfure d'azote ordinaire, et, dans quelques cas, par des traces d'un corps jaune doré très-peu soluble dans le sulfure de carbone, et que nous avons reconnu pour un composé de chlorure de soufre et de sulfure d'azote que nous décrirons ailleurs. » Toutes les fois que ce cas s'est présenté, l'épuisement du résidu par le sulfure de carbone a exigé de nombreux traitements, et la propriété de se colorer en rouge améthyste par la dissolution alcoolique de potasse a long- temps persisté ; car la combinaison dont nous parlons possède cette pro- priété aussi bien que le mélange de soufre et de sulfure d'azote. » Le résidu insoluble dans le sulfure de carbone a été séché, puis pulvérisé et lavé à l'eau distillée chaude pour enlever une petite quantité de chlorhydrate d'ammoniaque qu'il contenait encore. Après cette purification indispensable, nous avons cherché par l'analyse quelle pouvait être sa composition. » Nous avons vu d'abord qu'il ne contenait pas d'azote. » Nous avons constaté ensuite qu'il ne contenait ni eau, ni hydrogène, ni chlore. » Dès lors se présentait l'hypothèse d'un oxyde de soufre, et, pour en vérifier l'exactitude, nous avons traité une certaine quantité de cette matière par l'acide azotique fumant, afin de doser le soufre; mais le poids du sulfate de baryte obtenu nous a fait voir que cette matière était entièrement formée de soufre. » Mais nous avons dit qu'elle était insoluble dans le sulfure de carbone; ce n'était donc pas du soufre ordinaire, c'était un soufre modifié, analogue au phosphore modifié étudié par M. Schraetter. . » M. Ch. Deville a publié [Comptes rendus de l'académie des Sciences, ( 382 ) i848), à la suite de plusieurs observations importantes sur le soufre, ce fait remarquable : que les soufres qui ont subi un refroidissement brusque, ou une trempe, comme les soufres en fleurs et les soufres mous, laissent, quand on les traite par le sulfure de carbone, un résidu très-notable, et qui varie de o, 1 1 à o,35 du poids primitif. » Il était évident que le soufre insoluble dans le sulfure de carbone qui s'était présenté à nous en cherchant à reproduire le sulfure d'azote de M. Grégory, n'était autre que le soufre trouvé par M. Deville dans la fleur de soufre et le soufre mou. » Cependant M. Deville attribue cette modification du soufre à un refroi- dissement brusque, ou à un phénomène de trempe; et cette explication, très-convenable pour les circonstances particulières de production obser- vées par ce savant, ne saurait être acceptée pour le cas où ce soufre insoluble s'est présenté à nous, la chaleur n'intervenant ici en aucune manière. » Cette production par la voie humide d'un soufre modifié, insoluble dans le sulfure de carbone, nous a fait penser qu'il serait possible d'en ob- tenir dans d'autres circonstances, et nous n'avons pas tardé à reconnaître qu'il s'en trouve une très-grande quantité dans le dépôt que produit le iraitement des chlorures de soufre par l'eau. Ce résultat démontre clairement que, dans l'expérience de M. Grégory, l'ammoniaque n'intervient que pour donner naissance à divers composés qui se mêlent au soufre et en changent les propriétés. » Nous avons encore rencontré le soufre modifié dans le dépôt résultant de l'action de l'acide chlorhydrique sur les hyposulfites en dissolution. » On en trouve également , et en quantité notable, dans le précipité pro- duit par l'action de l'acide sulfureux sur l'acide sulfhydrique en présence de l'eau. » Le soufre que donnent les polysulfures lorsqu'on les traite par des acides n'en contient que des traces. » Le soufre naturel cristallisé, celui qui se dépose auprès des sources sul- fureuses et des fosses d'aisances, et celui qui provient de l'oxydation lente de l'hydrogène sulfuré en dissolution, sont, au contraire, solubles sans résidu dans le sulfure de carbone. » Toutes les fois que les chimistes ont eu à constater la production des dif- férents états isomériques du soufre, c'était toujours par l'action de la cha- leur qu'ils avaient été obtenus, et personne avant nous n'avait indiqué la possibilité de la formation de l'un de ces soufres au sein de l'eau. Nous pensons que l'on ne s'arrêtera pas dans cette voie, et nous-mêmes, dans le ( 383 ) cours de nos recherches antérieures, et en nous occupant de la préparation du sel de M. Langlois, nous avons obtenu, à diverses reprises, et dans l'eau bouillante, des dépôts de soufre rouge que nous examinerons de nouveau, et qui pourraient bien être semblables à la modification rouge du soufre que l'on obtient par la chaleur. » Le soufre insoluble dans le sulfure de carbone l'est également dans l'eau, l'alcool et l'éther. » Il peut bouillir pendant longtemps dans l'eau distillée sans perdre son insolubilité. » Lorsqu'on le chauffe au bain d'huile, vers 1 10 degrés, dans un tube de verre où l'on a placé, comme témoin, un morceau de soufre ordinaire, il reste quelque temps solide après que le soufre ordinaire est fondu ; mais si l'on maintient la température entre 1 10 et 120 degrés, peu à peu il se mo- difie, fond , et n'est plus alors que du soufre ordinaire, soluble sans résidu diins le sulfure de carbone. » Nous nous proposons de faire une étude comparative des deux soufres à l'état libre; nous examinerons également s'il ne serait pas possible de suivre ce nouvel état du soufre dans les combinaisons qu'il peut former, et quelle influence il peut exercer sur la constitution des acides de la série thionique. » physique du globe. — Sondages en mer à de grandes profondeurs. Ré- clamation de priorité adressée à l'occasion, des communications de M. Faye, sur un appareil destiné à cet usage. (Extrait d'une Lettre de M. Ferdinand, capitaine au ie étranger, à Philippeville.) « Dans le mois de décembre 1847, j'ai eu l'honneur d'adresser à M. Arago, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, la description d'un nouvel instrument scientifique de mon invention, appelé hjdrostat7 et résultant de la théorie de l'aérostat appliquée à l'Océan. » Deux corps dont les pesanteurs spécifiques diffèrent, en sens inverse, de celle de l'eau de la mer, descendent ensemble au fond de l'Océan, le corps le plus pesant entraînant le plus léger jusqu'au fond où le premier s'échappe. Le corps dont la pesanteur est plus faible que celle de l'eau prend aussitôt un mouvement ascensionnel pour remonter à la surface de l'Océan. » Dans mon Mémoire , je développe les raisons pour lesquelles le corps léger, ou le flotteur, devra être un liquide ayant peu d'affinité pour l'eau, . ( 384 ) tel que le naphte, etc. Ce liquide sera enfermé dans une capsule métal- lique. Ce Mémoire, écrit dans les moments de calme que me laissaient les accès d'une fièvre très-grave, était sans doute peu digne, par sa forme, d'être mis sous les yeux de l'Académie. Il est donc probable qu'il n'a pas été jugé digne d'un Rapport, et qu'il est resté ignoré dans quelque carton. » Quelques mois plus tard, en avril 1848, j'ai fait imprimer à Paris une petite brochure expliquant, aussi clairement et aussi systématiquement qu'il m'a été possible, le mécanisme de l'hydrostat ( 1 ) , et traitant en même temps quelques autres questions maritimes. Plusieurs exemplaires de ce Mémoire imprimé ont été adressés à des Membres de l'Académie. » Plusieurs journaux, du reste, ont fait mention de la découverte de l'hy- drostat, tels que le Sémaphore de Marseille, la Patrie, Y Estafette, etc. » Dans le mois de mars 1849, J a* adressé au Président de la République un nouveau Mémoire traitant le même sujet. Le flotteur de l'instrument, décrit dans le Mémoire, est un cylindre creux rempli de naphte ou d'huile légère, et, afin de pouvoir placer la baguette d'échappement dans l'axe du cylindre, le lest se compose de deux boulets, un de chaque côté, se faisant équilibre, et s'échappant en même temps , aussitôt que le bout inférieur de la baguette touche le fond de l'Océan. — M. le Président de la République m'a informé que mon Mémoire a été soumis à l'examen de l'Académie des Sciences. » D'après tout ce qui précède, vous pensez facilement, Monsieur le Pré- sident, quelle a dû être ma surprise en lisant dans les journaux arrivés ici par le dernier courrier, que M. Faye propose à l'Académie de remplacer la sonde ordinaire par un instrument de son invention, instrument qui est absolument le même que mon hydrostat inventé et mis en essai, avec un plein succès, dans la rade de Bône, le 12 décembre. » Afin que vous puissiez mieux juger quelle est la valeur de ma récla- mation, j'ai l'honneur de vous adresser ci-jointes, avec quelques notes, une feuille de ma brochure de 18/18 et la planche lithographiée qui s'y rapporte. » (1) Avant l'impression de cette Note, et dès que ma santé avait été à peu près rétablie, j'avais adressé à M. le Président des États-Unis un Mémoire peut-être un peu moins impar- fait de forme que le premier, et j'ai eu la satisfaction d'apprendre, par une Lettre ministé- rielle datée de Washington, que mon invention était considérée comme ayant une valeur réelle. ( 385 ) M. Fave, à qui la lettre de M. Ferdinand avait été communiquée, l'a remise sur le bureau en l'accompagnant de la Note suivante : « Je n'ai rien à dire sur l'invention de M. Ferdinand, si ce n'est qu'elle m'était absolument inconnue. » On>a parlé, dans le sein de l'Académie, de la difficulté extrême que les marins éprouvent pour sonder à de grandes profondeurs. J'ai voulu lever cette difficulté. » Rien n'est plus éloigné de ma pensée et de mes intentions que d'en- gager, avec qui que ce soit, une discussion de priorité à ce sujet, et je m'empresse de reconnaître les titres de M. Ferdinand, comme je l'ai déjà fait d'ailleurs pour ceux de M. Laignel. » M. Grevin annonce avoir adressé à l'Académie, par l'intermédiaire de M. le Préfet du département de la Drôme, un Mémoire manuscrit sur l'art des accouchements et sur un nouveau céphalotome dont il est l'inventeur. Ce Mémoire n'est pas encore parvenu au secrétariat de l'Académie. L'Académie accepte le dépôt de divers paquets cachetés présentés : séance du 17 mars, par M. Brachet; séance du to mars, par M. Ch. Mène, M. E.-F. Hamaxx, M. Ad. C^atix, M. J.-C. Hoitzeau, et, séance du 27 janvier, par M. Doyere et M. Gaudix. La séance est levée à 5 heures. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 3 mars 1 85 1 , les ouvrages dont voici les titres : Bulletin de l'Académie nationale de Médecine; tome XVI; n° 10; 28 fé- vrier 1 85 1 ; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; n° 3; mars i85i; in-8°. Journal des Connaissances médico- chirurgicales , publié par M. le docteur A. Martin -Lauzer ; n° 5; Ier mars i85i ; in-8°. Annales de l'observatoire de Vienne; tome XII, nouvelle série, formant le tome IX et dernier de l'Histoire céleste de l'observatoire de Palerme ; par PiAZZl; observations de 181 1 à i8i3. Vienne, 1849; in-/i°- C. R., i85i, Ier Semestre. (T. XXXII, N° II.) 5l ( 386 ) The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 172. Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n° 748. Le Magasin pittoresque, février 1 85 1 ; in-8°. Gnzette médicale de Paris; n° 9. Gazette des Hôpitaux; nos 24 et 25. Le Moniteur agricole; 4e année ; n° 16. L'Abeille médicale; n° 5. L'Académie a reçu, dans la séance du 10 mars i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; 1er semestre i85i ; n° 9; in-4°. Bulletin de ta Société industrielle de Mulhouse; n° 1 1 1 ; in-8°. Annales de ta Société centrale d'Horticulture de France; volume XL1I; février 1 85 1 ; in-8°. L'Agriculteur praticien, revue d'agriculture, de jardinage et d'économie ru- rale et domestique, sous la direction de MM. F. Malepeyrî: , Gustave HEUZÉ et BossiN ; 12e année; n° 1 38 ; mars 1 85 1 ; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; n" 9; tome IV; 5 mars 1 85 1 ; in-8°. Revue thérapeutique du Midi, Journal de Médecine, de Chirurgie et de Phar- macie pratiques; par MM. les Drs FuSTER et AxQuiÉ; 2e année; n° !\; ier mars i85i ; in-8°. Gazette médicale de Paris ; n° 10. Gazette des Hôpitaux ; n°" 26 à 28. Le Moniteur agricole ; 4e année ; n° 1 7 . Flora batava; 1 65e livraison. The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 173. Astronomische... Nouvelles astronomique*; a° 749- Bulletin médical et pharmacologique de Montpellier ; n°5 9 et 10. La Lumière; n09 1 à 5. Réforme agricole; n° 29. | 387 ) L'Académie a reçu, clans la séance du 17 mars i85r, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de t 'Académie des Sciences; ier semestre i85i ; n° 10; in-4°- De l'influence de l'expérience sur le progrès des sciences et des arts, discours lu à la Section des Sciences naturelles, Physiques et Mathématiques du congrès; par M. le Dr DE Haldat. Nancy, i'85o; broch. in-8°. Inauguration de la statue de Mathieu de Dombasle. Discours de M. DE Haldat, Secrétaire perpétuel de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Nancy; broch. in-8°. Dictionnaire des analyses chimiques, ou Répertoire alphabétique des analyses de tous les corps naturels et artificiels depuis l'origine de la chimie jusqu'à nos jours, avec l indication du nom des auteurs et des recueils oh elles ont été in- sérées; par MM. J.-H.-M. Violette et P.-.T. Archambault. Paris, 1 85 1 ; a vol. in-8°. Essni sur l'emploi médical de l air comprimé ; par M. le Dr Ch.-G. Pravaz. Lyon-Paris, i85o; 1 vol. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie.) Essai sur les terrains superficiels de la vallée du Pô aux environs de Turin, comparés à ceux du bassin helvétique ; par MM. Ch. Mabtins et B. Gastaldi; broch. in-4°. Mémoire sur les anévrysmes des membres; par M. le Dr Chassaignac. Paris, 1 85 1 ; broch. in-8°. (Extrait des Archives générales de Médecine, numéro de janvier i85i.) Affections de l'oreille. Mémoires présentés à l'Académie des Sciences , par M. Maurice Mène; broch. in-8°. Deuxième Note sur les fécondations hybrides dans tes végétaux , et particu- lièrement sur l'hybridation primitive des fruits; par M. le Dr Mérat; {- de feuille in-8°. Mémoires sur la digitaline; par MM. HOMOLLE et Quevenne. Rapports faits à l'Académie nationale de Médecine, le S janvier i85o et le 4 février 1 85 1 : Commissaires, MM. Rayeb, Soubeiban et Bouillaud rapporteur. Paris, 1 85i ; broch. in-8°. Société centrale l'Horticulture de France. — Rapport sur les moyens de pro- pager dans les campagnes les notions les plus utiles de i horticulture , et notam- ment les bons arbres fruitiers; par une Commission composée de MM. Poi- teau, Payen, Boussièbe, Rousselon, Mébat, Michaud, Jacquin, L. Leclebc, ( 388 ) Jamin, Masson, C. Bailly de Meklieux, Secrétaire général de la Société. rapporteur; broch. in-8°. Précis statistique sur le canton de Betz, airondissement de Sentis {Oise ; broch. in-8°. (Extrait de Y Annuaire de l'Oise de i85i. ) Précis statistique sur le canton de Nojon, anondissement de Cojnpiègne (Oise); broch. in-8°. (Extrait du même Annuaire.) Bulletin de V Académie nationale de Médecine; tome XVI; u° i i ; i5 Oiars iS5i; in-8°. Société philomatique de Paris, extraits des procès-verbaux des séances pen- dant l'année i85o; Paris, r85o; broch. in-8°. Mémoires de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Nancy, 1 849- Nancy, i85o; i vol. in-8°. Mémoires de la Société d'Aqricullure, des Sciences , Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube; tome XV, 2e série; tome ÏI , année 1849 et ier se- mestre i«S5o; 1 broch. in-8°. Annales de la propagation de la Foi; mars 1 85 î ; n° 1 35. Annales forestières ; nouvelle série; tome Ier; n° 1 ; janvier i85 1 ; in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Ecoles Po- lytechnique et Normale; rédigé par MM. TERQUEM et GEKONO; mars l85i ; in-8°. Le Cultivateur de la Somme, ou Bulletin central des comices agricoles, d' A- miens , de Montdidier et Doullens; année 1 85 1 ; n° 1. Journal des Connaissances médico-chirurgicales , publié par M. le docteur A. Martin-Lauzer ; n°6; i5 mars r85i ; in-8°. Bépertoire de Pharmacie , recueil pratique, rédigé par M. le docteur Bouchabdat; tome VII; n° 9; mars i85i. Bibliothèque universelle de Genève; février i85i ; 4e série; n° 62; in-8°. Novorum actorum Academiœ cœsareœ Leopoldino-Carolinœ naturœ curioso- rum; voluminis XXII pars II. Breslau, i85o; t vol. in-4°- CiOrrispondenza. . . Correspondance scientifique de Rome; ie année; n° 24. Atti dell' Axcademia. . . Actes de i Académie pontificale de' Nuovi Lincei; 4e année; ire session du 17 novembre i85o. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. , MSK5>-©-< SEANCE DU LUNDI 24 MARS 1851. PRÉSIDENCE DE M. RATER. A MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. analyse. — Mémoire sur la sommation des termes de rang très-élevé dans une série simple ou multiple; par M. Augustin Caitchy. § Ier. — Formules générales. « Quelques propositions établies dans le tome II des Exercices de Mathématiques (voir les pages 222, 224, etc.), permettent de calculer approximativement, dans certains cas, une somme de termes consécutifs de rang très-élevé dans une série simple, et transforment la valeur appro- chée d'une telle somme en une intégrale définie. D'ailleurs, pour opérer de semblables transformations, il suffit de décomposer le terme général d'une série simple en deux facteurs dont l'un converge vers une limite finie, l'autre étant une puissance d'un nombre très-considérable. Entrons à ce sujet dans quelques détails. » Soit/^ar) une fonction de la variable réelle x. Supposons d'ailleurs qu'il soit possible d'attribuer au nombre l une valeur telle, que le produit x'f(x), C. R. , i85i , Ier Semestre. (T. XXXII, N» 12.) 52 ( 39o ) acquière une valeur finie, distincte de zéro, pour des valeurs réelles et infiniment grandes de x. Alors, N étant un nombre très-considérable, le produit N'/(N.r) se réduira sensiblement à une certaine fonction 9 (a:) de la variable oc. Cela posé, concevons que v, , v„ étant deux quantités réelles de même signe, on nomme n l'un quelconque des nombres entiers compris entre les limites .. n = v,N, « = v„N, et n, n + 1, n, + ?.,..., nf ces mêmes nombres. Enfin nommons S la somme des termes correspon- dants à ces nombres dans la série qui a pour terme général f{n), en sorte qu'on ait (1) '■ s = ns"7(n); • et posons encore n = vN, et - = a. On aura sensiblement, pour de très-grandes valeurs de N, N'/(») = ç(v), par conséquent (a) s = N'-'S[a?(v)], la fonction qu'indique le signe S s'étendant à toutes les valeurs de v com- prises dans la suite (3) n t n -'+«, ^ +««*;..;, jf* D'ailleurs, dans l'hypothèse admise, N venant à croître indéfiniment, le pre- mier et le dernier terme de la suite (3) s'approcheront indéfiniment des limites v, , v„, et la somme de la limite j ' f\v)dv. Ou peut donc énoncer la proposition suivante : (39i ) » Ier Théorème. Soient N un nombre infiniment grand, et v(, vw deux quantités finies, affectées du même signe. Supposons d'ailleurs qu'il soit possible de choisir le nombre l de manière que, pour des valeurs réelles et intiment grandes de x, le produit x'f(x) acquière une valeur lime distincte de zéro, et nommons 9 (x) ce que devient le produit N'/(N.r) quand N devient infini. Enfin nommons nt , nt/, ceux des entiers compris entre les limites v,N, vwN qui sont les plus rapprochés de ces limites. Le rapport de la somme n = n„ S fin) n= n, à la quantité N1-' se réduira sensiblement, pour de très-grandes valeurs de N, à l'intégrale définie X ,(p(v)r) = ax + br + e> a, b, c étant trois constantes et le rapport y étant imaginaire, on trouvera a{x,jr) = ^-j-, ' v J ' ax ■+■ by et la formule (6) donnera (9) ■«= !/' (7 ,(„ + |P)-i(v+°p) (10) S = » Enfin, si l'on suppose on aura et la formule (7) donnera (II) . . .= ce ** l'intégrale double étant étendue à tous les points de l'aire A. Si l'ajre A est comprise entre deux contours pqr, PQR, et si l'on transforme les coor- ( 394 ) données p., v, supposées rectangulaires, en coordonnées polaires, à l'aide d'équations de la forme [x = r cos p, v = r sin p, alors, en nommant v, , vw les valeurs de y correspondantes aux deux con- tours pqr, PQR , on obtiendra pour v, , vv deux fonctions déterminées de l'angle polaire p, et l'on tirera de la formule (i i), avec M. Cayley, (■•) *= r f ]m-\m ^p. • J_ n (a cos p -h b sin py On aura donc fii) § = o, si le rapport — est constant, c'est-à-dire, si les deux courbes sont semblables l'une à l'autre. » Soient d'ailleurs S, , s„ les valeurs de § que fournirait la formule (i i), si l'on prenait successivement pour A l'aire renfermée dans le contour pqr, puis l'aire renfermée dans le contour PQR. La valeur de chacune des intégrales S, , Sff dépendra généralement de l'ordre dans lequel seront effec- tuées les deux intégrations relatives aux variables p., v. Mais si l'on sup- pose que cet ordre reste le même dans la détermination de S, et de bu , alors à la formule (i i) ou ( 1 1) on pourra substituer la suivante : (.4) § = §„-§,. dette dernière formule sera d'un usage très-commode ; elle fournira , par exemple, avec une grande facilité, la valeur de S, si, le contour pqr étant réduit à une circonférence du cercle, le contour PQR est un rectangle dont les côtés soient parallèles aux axes des x et des y. § II. — Application des formules obtenues dans le premier paragraphe. » Soit z = x +ji la coordonnée imaginaire d'un point mobile Z; soit encore

, (2) •^7) = 0' . résolues par rapport à z, désignons par Z le nombre des racines nulles de l'équation (i);.puis nommons zt, zn, zm,..., celles des autres racines de I ,v ( 3çp ) l'équation (i), et z', z", z'",..., celles des racines de l'équation (a), qui re- présentent les coordonnées imaginaires de points situés dans l'intérieur d'une certaine aire S terminée par un certain contour PQR. Si ce contour peut être choisi de manière que, tous ses points étant situés à de très- grandes distances de l'origine des coordonnées, le rapport -j-4 conserve en chacun d'eux une valeur finie, on aura (page 356), la valeur de H étant (4) ffi-E^feb, v 1.2.../ et. la valeur de h étant déterminée approximativement par la formule (5) ' hz=_i_rm, 27T1 J V»' rfy> V, quatre quantités finies, les deux premières négatives, les deux dernières positives; et • m, n deux quantités entières positives, nulles ou négatives. Enfin, supposons que, N étant un nombre infiniment grand, on désigne par mi et mu ou par nt et nu celles des valeurs de m ou de n, qui, étant renfermées entre les limites jx N, ft„ N ou entre les limites v(N, v(/N se rapprochent le plus de ces mêmes li- mites. On pourra, en désignant par p et ç deux quantités finies, comprises (V') entre les limites o, i , choisir ces quantités de manière que pour une valeur de z de la forme (6) z = a(m + 9)+b{n + ç), le rapport ^-L2 conserve une valeur finie, et en nommant z, , z/t les valeurs de z que fournira l'équation (6) quand on y posera successivement n = n, , n = nu, on trouvera w' f ■ J,, ?(z) z Ji, ?(*) 2> étant une fonction de z déterminée par la formule n = n„ — n, — i (8) &=:{.. s n = o z -+■ nb Comme on aura d'ailleurs pour z = zt n = n„ — i i ^ = S —7 r r-ï 1 } ,= », a(« + p) + *(* + «) la formule (io) du § Ier donnera sensiblement, pour de grandes valeurs de N, quand on supposera z = zt, ou même z = zt-\- $b, Q étant compris entre les limites o, i , ,(,+f,)-.(.,+;f) %= 1 En conséquence la formule (18) donnera sensiblement, pour de grandes valeurs de N, ^d. J,t AzJ02- » Pour la préparer, il suffit d'évaporer des solutions de sulfate de méthyla- mine et de cyanate de potasse et de reprendre le résidu par l'alcool. Le cyanate de méthylamine, qui se forme par double décomposition, subit, par l'action de la chaleur, une métamorphose analogue à celle qu'éprouve le cyanate d'ammoniaque. Il se transforme en une véritable urée, qui ne diffère de l'urée ordinaire que par les éléments deC2H2. » Rien ne serait plus facile que de substituer à la méthylamine une autre ammoniaque, et de préparer, par cette méthode, une série de corps ana- logues à l'urée par leur constitution et par leurs propriétés. Il est plus com- mode cependant de se servir, pour obtenir ces corps, d'un autre procédé que j'ai déjà indiqué, il y a quelques années, et qui consiste à substituer à l'acide cyanique les éthers cyaniques que l'on traite directement par l'am- moniaque. Non-seulement l'ammoniaque ordinaire, mais même les ammo- niaques composées et certains alcalis volatils naturels réagissent avec énergie sur les éthers cyaniques. Les composés nombreux que l'on peut obtenir ainsi possèdent, tous, ces caractères communs que, neutres au papier de tournesol, ils se combinent plus ou moins facilement à l'acide nitrique, et que, sous l'influence de la potasse, ils se dédoublent en acide carbonique et en ammoniaques. » Leur composition se représente par la formule générale CmHnAz202. .le les appelle des urées composées, par la raison qu'ils doivent être envi- sagés comme de l'urée ordinaire dans laquelle un ou plusieurs équivalents d'hydrogène peuvent être remplacés par un ou plusieurs groupes molécu- laires composés. » Je vais indiquer brièvement les propriétés et la composition des urées composées que j'ai déjà obtenues. (i) Annales de Chimie et de Physique, 3e série , tome XXX , page 46o. 55.. ( 4i6 ) » Méthjlurée, C" H6 Az2 O2 = Ca j ^ \ Az2 O3. Elle cristallise en longs (Matines à quatre pans parfaitement transparents. Ces cristaux sont déliquescents. Leur solution aqueuse, parfaitement neutre, précipite, par l'acide nitrique, lorsqu'elle est un peu concentrée, comme la solution d'urée ordinaire. » Le nitrate de méthjlurée , C4H6Az202, AzHO6 est beaucoup moins soluble dans l'eau que la méthylurée elle-même. » Biméthylurée. Cette substance cristallise facilement, fond vers 97 de-* grés, se conserve sans altération à l'air, peut être volatilisée sans décompo- sition, et se dissout facilement dans l'eau et dans l'alcool. Par sa composi- tion comme par ses propriétés physiques et chimiques, elle est complètement identique au corps que j*ai obtenu en traitant l'éther méthylcyanique par l'eau. L'une et l'autre substance se combinent à l'acide nitrique et doivent être envisagées comme de l'urée dans laquelle 1 équivalents d'hydrogène ont été remplacés par 2 équivalents de méthyle. La composition de la bimé- thylurée se représente, d'après mes analyses, par la formule CaH8Az202. Isomérique avec l'éthylurée, elle possède cependant des propriétés complè- tement différentes, comme on doit d'ailleurs s'y attendre, en raison de sa constitution qui s'exprime parla formule ((C2H3)' ( Az' 0' La potasse dédouble la biméthylurée en acide carbonique et méthylamine. comme le fait voir la formule suivante : C6 H" AzJ O' -f- 2KO + 2HO = 2 (C0% KO) -I- 2-C' Hs Az. biméthylurée méthylamine » Le mode de formation de la biméthylurée est exprimé par les formuler suivantes: (1) ?. C'H3 Az 0' + 2 HO = 2 CO' -4- C6 H'Az3 0% éth. métbylcyaniq. biméthylurée (2) C4 H3 Az 0J -H C1 Hs Az = CG H8 Az' O2. éth. méthylcyan. méthylamine biméthylurée » J'ai combiné à l'acide nitrique la biméthylurée formée dans ces deuv circonstances, et j'ai obtenu dans lesdeux cas un nitrate C6 H8 Az202, AzHO6. » Êthylurée, C6 H8 Az2 O1 = C2 { c^ 1 Az2 O2. L'éthylurée est très- (4'7 ) soluble dans l'eau et dans l'alcool, et se dépose de la solution alcoolique en prismes volumineux un peu striés. Ces cristaux se décomposent vers 200 degrés, en dégageant de l'ammoniaque et en donnant lieu à la forma- tion de différents produits solides que j'ai séparés les uns des autres, et que je décrirai en détail dans mon Mémoire. La solution aqueuse d'éthylurée est décomposée par le chlore; il se forme un liquide chloré très-lourd, qui, quelquefois, se prend en une masse cristalline du jour au lendemain. L'a- cide nitrique ne précipite pas cette solution aqueuse, mais on obtient facile- ment une combinaison cristallisée d'éthylurée avec cet acide, en évaporant le mélange acide sous la machine pneumatique. » Biéthjlurée. C'est le corps que j'ai obtenu dans le temps par l'action de l'eau sur l'éther cyanique et qui est identique à celui qu'on peut pré- parer en traitant l'éther cyanique par l'éthylamine. Ces deux réactions fort nettes se représentent par les formules (1) 2C6HsAzOî+ H202 = C204 + C'»H,2Az20!, (2) CsH5Az02 + C'H'Az= >- C"Hl2Az202. élher cyanique éthylamine biéthylurée » Lorsqu'on mélange la solution aqueuse de biéthylurée obtenue par l'un ou par l'autre procédé, avec de l'acide nitrique et qu'on évapore la liqueur au bain-marie, on obtient le nitrate de biéthylurée parfaitement cristallisé, en prismes rhomboïdaux très-aplatis. Ces cristaux, très-acides et très-déliquescents, renferment C,0H,2Az2O2, AzHO6. » En traitant l'éther cyanique par la méthylamine, on obtient une urée ( H' ) très-déliquescente renfermant C8H,0Azs02 = C2 < C2H3 \ Az202. C'est la ( C< Hs ) méthjléthjlurée . » Vamjlurée, C<2H'*Az202 = C2 [ <,*„ J Az202, se forme par l'action de l'ammoniaque sur l'éther amylcyanique. Je n'ai obtenu cette urée qu'en petite quantité. Elle se combine à l'acide nitrique pour former un composé cristallisable et inaltérable à l'air. » On obtient l'éthylamyluréeen traitant l'éther cyanique par l'amylamine, C6HiAz02-r-C"lH"Az = C2 J C'H5 \ Az2 02. éther cyanique amylamine \ C'°H" ) éthylamylurée » L'aniline se dissout immédiatement dans l'éther cyanique en produisant ( 4i8) un dégagement considérable de chaleur. Par le refroidissement, la liqueur se prend en une masse cristalline formée parla phényléthylurée, C,RH'S Az202. La potasse la décompose lentement en acide carbonique, aniline et éthv- lamine, comme le fait voir l'équation suivante : ^C'sH'2Azï0I-t-2K0 4- 2H0 = 2(C0», KO) + C'2H' Az -+- C'H'Az. phényléthylurée aniline étbylamine » La conine se dissout également dans l'éther cyaniqne avec dégagement de chaleur et en produisant immédiatement une urée composée qui se prend en masse par le refroidissement. Nul doute qu'il n'en soit de même pour la picoline, la toluidine et les autres alcaloïdes volatils renfermant i équivalent d'azoté. » La nicotine elle-même, dont l'équivalent n'est pas encore bien fixé, réagit, quoique plus lentement, sur l'éther cyanique, en produisant un composé cristallisable en belles lames dont l'analyse pourra servir à déter- miner la véritable constitution de la nicotine. » Les urées dont je viens de décrire le mode de formation appartiennent évidemment à deux séries différentes. » Dans l'une on doit ranger les composés dérivant de l'urée ordinaire par la substitution d'un équivalent d'hydrogène par un groupe moléculaire composé; dans l'autre, ceux qui dérivent de l'urée ordinaire par la substi- tution de 2 équivalents d'hydrogène par deux groupes moléculaires com- posés. Ces deux séries comprennent les corps suivants : Méthyluree . ... C' ] 3 > Az'O' Biméthylurée C' EthyHiree C! l | Az'O2 Biéthylurée. C Vmvlurée C \ W lAz!0J Méthvléthvlurée . . . C { O VAz'C Éthylamylurée. . . Phényléthylurée. . Conyléthylurée . . . Etc. ( 4i9 ) » La facilité avec laquelle les ammoniaques de la série Az j C.H«| forment des urées composées, m'a engagé à étudier l'action que les ammoniaques de M. Hofmann, appartenant aux séries Az | ,c,H,,x, | et Az(C"'H',)s, exercent sur l'éther cyanique. J'ai donc traité cet éther par la biéthylamine et la triéthylamine, dans l'espoir d'obtenir la triéthylurée et la quadriéthy- lurée, comme le font voir les formules suivantes : ( H ) (A (.) C6H5 AzO' -t- AzJ C'H'I îs C { Ci „,} Az'0: éther cyaniq. . . biéthylaminp V W f = éther cyaniq. triéthylamine quadriéthylurée » La biéthylamine et la triéthylamine réagissent, en effet, très-énergi- quement sur l'éther cyanique. Cependant, il m'a semblé que ces réactions n'étaient plus aussi nettes que les précédentes. Les produits qui se forment sont plus déliquescents, plus volatils, et cristallisent plus difficilement que les urées de la formule C2 )/r>,HM, { Az202. Les analyses que j'ai faites jusqu'à présent, et dont quelques-unes se rapprochent beaucoup des résul- tats qui sont indiqués dans les formules précédentes, ne permettent pas cependant de me prononcer définitivement sur ces réactions. Je dois dire, d'ailleurs, en .terminant, que M. Hofmann vient de m'annoncer qu'il a obtenu directement les urées dont il s'agit, en combinant à l'acide cyanique la triéthylamine et l'oxyde de quadriéthylammonium. » météorologie. — Observations faites à bord du vaisseau le Jupiter, com- mande' parM. Acbry-Bailleul, capitaine de vaisseau, du i" mars 1849 au \ h février 1 85 1 . , (Commissaires, MM. Arago, Babinet, Duperrey.) « Aux tableaux contenant les observations diurnes sont jointes quelques remarques sur des phénomènes qui ont été observés dans le cours de ces deux années, et qui ont paru plus particulièrement dignes de fixer l'atten- ( '4so ) t ion. Nous nous contenterons de reproduire ici un passage concernant les températures anormales éprouvées dans le golfe de Smyrne, en janvier 1 85o, par l'escadre d'évolution. » L'escadre se trouvant mouillée entre les îles d'Ourlac et le château, on observa les faits suivants : Température de l'eau de la mer à la surface. 9.1. Thermomètre centigrade (maximum de la journée) . -f- 10 » 22. » » ( minimum de la journée). — 3 » 23. > » » — 8 -+- i4 24. » » » — 11+12 25. •• » ( maximum de la journée ) . +2 » » Le 24, plus encore que le a3, tout le golfe semblait une immense bas- sine posée sur un foyer ardent; de toute la superficie de cette vaste plaine d'eau, s'élevait une vapeur opaque, que le vent de nord-nord-est, assez frais, poussait vers la côte de la molle Ionie. » Telles étaient la densité et l'élévation de la couche de vapeurs, qu'à la distance de deux encablures, elles dérobaient complètement à la vue la coque entière du vaisseau de ligne; la mâture seule était apparente. » Cette transition excessivement brusque fut vivement ressentie par les marins de l'escadre. Dans une embarcation que je fus obligé d'envoyer à bord du vaisseau amiral, mouillé à environ 1 \ mille du Jupiter (vers 8 heures du matin), trois des canotiers furent saisis par le froid, avec une telle violence, qu'ils perdirent momentanémentl'usage de leurs membres. On les fit coucher à bord du vaisseau amiral, des soins leur furent donnés par les chirurgiens ; cependant ils ne purent revenir à bord du Jupiter que vers 2 heures de l'après-midi. » Quelques-uns des gabiers, que l'on avait été dans la nécessité d'envoyer en haut pour déparer les mâts de perroquet, en redescendirent pénible- ment; leurs mains enflèrent, puis il s'y forma d'énormes cloches, à peu près comme si ces membres avaient été trempés dans de l'eau bouillante ; la guérison de ces plaies fut longue à obtenir. » L'on a vu que, dès le a5, la température s'était élevée à ■+- 2 ; elle con- tinua à monter les jours suivants. » ( 4*i ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Réclamation de priorité pour la découverte relative aux combinaisons du sucre et de la chaux, et l'application de ce fait à un procédé industriel pour extraire des mélasses le sucre restant. (Extrait d'une Lettre de M. Rousseau.) (Renvoi à la Commission nommée pour le Mémoire lu par M. Peligot, le 3 mars i85o, Commission qui se compose de MM. Chevreul, Boussin- gault, Payen.) « Dans la séance du 3 de ce mois, M. Peligot a lu un Mémoire sur la com- binaison du sucre avec la chaux, dans lequel, après avoir décrit une com- binaison insoluble de ces deux corps, il ajoute : « On obtient aussi la » précipitation immédiate du sucre, sous forme d'un composé calcaire so- » lide, peu soluble ou insoluble, en ajoutant de la chaux à du sirop marquant » 35 degrés Baume... Les observations qui précèdent m'ont conduit à » extraire, au moyen de la chaux, le sucre qui se trouve encore en grande » quantité dans les mélasses. Le bas prix de la chaux, son innocuité incon- » testée et plusieurs autres circonstances donneront, je l'espère, quelque » intérêt aux expériences que j'ai faites pour arriver à ce résultat, et que je » me propose de soumettre prochainement à l'Académie.,» » Je n'aurais pas réclamé la priorité pour la découverte de ce fait et de ses résultats, si la publicité donnée au Mémoire de M. Peligot n'eût pu en- traîner, dans des circonstances fâcheuses, des personnes de bonne foi. Je ne mets pas en doute, assurément, la sincérité de M. Peligot; mais la nature de la question me force à venir déclarer ici que, le 3 septembre dernier, j'ai pris un brevet spécialement pour l'extraction du sucre contenu dans les si- rops ou les mélasses, par la précipitation de ce sucre en combinaison inso- luble ou peu soluble, avec la chaux, en ajoutant de la chaux, à l'état pulvé- rulent, à du sirop marquant 35 degrés Baume, ce qui est le point que j'ai indiqué comme le plus convenable pour la pratique. La composition de ce corps est aussi celle qu'indique M. Peligot; cardans l'évaluation industrielle de la quantité de chaux qu'il contient, je l'ai portée à 33 pour ioo, et M. Pe- ligot indique 3a, 9. » ■ CHIMIE. — Sur la composition des sucres bruts; par M. Eug. Peligot. (Commission nommée pour le précédent Mémoire sur les combinaisons du sucre avec la chaux.) « Le sucre que l'on extrait de la canne ou de la betterave retient une certaine quantité des principes qui existent avec lui dans la plante ou qui C. R., I85i, I" Semestre. 'T. XXXII, I* 18.) 56 ( 4?* )• sont ajoutés aux jus sucrés pour faciliter sa séparation sous forme de cris- taux. La valeur commerciale des sucres bruts étant établie d'après la pro- portion et la nature de ces matières étrangères, et l'impôt qui frappe cette denrée devant être, autant que possible, proportionnel à cette valeur, il importe de déterminer par des expériences précises la composition des su- cres bruts qui affluent habituellement sur le marché français. Des circon- stances favorables m'ont permis d'entreprendre cette tâche : ayant fait par- tie d'une Commission instituée, il y a six mois, par M. Dumas, alors ministre de l'agriculture et du commerce, dans le butde constater la richesse absolue des sucres de premier type, j'ai eu à ma disposition des échantillons nom- breux et authentiques de sucres exotiques et indigènes prélevés par l'ad- ministration avec des soins particuliers dans les divers entrepôts de sucre, à Paris, à Bordeaux, à Nantes, au Havre, à Lille et à Valenciennes; de plus, j'ai analysé, depuis un an, un grand nombre d'échantillons de sucres des- tinés aux raffineries de Paris. » Les matières étrangères qui existent dans les sucres bruts sont nom- breuses. L'eau, les matières colorantes, les substances albuminoïdes et gom- meuses, les débris organiques, le sable ou la terre, les sels minéraux solu- bles empruntés au sol par la plante, l'acide acétique ou d'autres acides résultant d'une fermentation partielle qu'éprouve le sucre exotique qui est ordinairement acide; le saccharate de chaux ou de potasse que l'on ren- contre dans le sucre indigène lequel a presque toujours une réaction alcaline; enfin le sucre incristallisable qui n'existe, d'ailleurs, qu'en très-petite quan- tité: telles sont les différentes substances qui existent dans ces produits et qui doivent disparaître par le travail du raffineur. Parmi ces matières, les unes nuisent peu à ce travail; l'eau, les débris organiques, le sable dimi- nuent seulement par leur présence la quantité du sucre préexistant, tandis que les matières étrangères solubles, notamment les sels minéraux, abaissent le rendement en sucre raffiné en transformant en mélasse une portion de sucre cristallisable que l'on obtiendrait si elles n'existaient pas, et qui varie, par conséquent, en raison de la proportion même dans laquelle elles se trouvent dans les sucres bruts. » L'analyse d'un sucre brut, entreprise dans le but d'établir sa valeur commerciale, n'est donc point une opération aussi simple qu'elle paraît être au premier abord. Son rendement en sucre raffiné n'étant pas rigou- reusement proportionnel à la quantité de sucre réel qu'il contient, la déter- mination de cette quantité, faite à l'exclusion de toute autre appréciation, ne suffit pas pour établir cette valeur; sans nier l'importance de cette ( 4*3 ) opération, je pense que l'appréciation rapide du rendement par le mode d'essai que l'on doit à M. Payen, ainsi que les caractères physiques tels que la nuance, le grain plus ou moins sec, la saveur sucrée plus ou moins franche, qui ont servi jusqu'à présent, soit aux transactions commerciales, soit à la fixation de l'impôt, donnent des indices au moins aussi utiles à connaître que ceux que l'on peut tirer de la seule détermination du sucre pur. » Le procédé que j'ai suivi pour établir la composition des sucres bruts est simple et pratique. La dessiccation de 10 grammes de sucre dans une étuve, chauffée à i 10 degrés, donne la quantité d'eau qu'il contient : les ma- tières insolubles, telles que le sable, la terre, les débris de bagasse, sont dosés en recevant sur un fdtre taré la dissolution sucrée qui tient ces ma- tières en suspension. Ces matières n'existent ordinairement en quantités notables que dans les sucres exotiques : cependant j'ai rencontré quelques échantillons de sucre indigène qui donnent avec l'eau une dissolution ren- due trouble par l'existence du carbonate de chaux. Ce sel provient, sans doute, de la décomposition que le saccharate de chaux éprouve de la part de l'acide carbonique emprunté à l'air atmosphérique. » Les matières colorantes, albuminoïdes et gommeuses sont précipitées par le sous-acétate de plomb, qu'il faut avoir soin de ne pas employer en excès ; le dépôt qu'elles" fournissent est recueilli sur un filtre taré : après qu'il a été pesé, on en brûle une partie pour établir la proportion de matières organiques qu'il représente. » Le dosage des sels minéraux, qui est fort important, s'exécute en brû- lant 5 ou lo grammes de sucre dans la moufle d'un fourneau d'essai. L'incinération doit être faite d'abord à une température aussi basse que possible, afin d'éviter la fusion des cendres; lorsqu'elle est presque ter- minée, il faut chauffer davantage, au moins pour les cendres fournies par le sucre indigène, qui sont très-alcalines et très- fusibles, et qu'il est difficile d'obtenir blanches, quand elles n'ont pas été maintenues en, fusion pendant un certain temps. » Enfin le sucre peut être dosé au moyen du saccharimètre de M. Clerget; mais les indications que fournit cet instrument ne m'ont pas paru, en gé- néral, plus précises que celles qu'on déduit de la simple estimation du sucre par différence, les matières dont je viens de parler ayant été dosées direc- tement. » Dans les analyses qui suivent, lesquelles se rapportent aux qualités de sucre qu'on traite journellement dans les raffineries de Paris, l'eau et les sels minéraux ont été dosés pour chaque échantillon ; les matières in- 56.. ( 4*4) solubles pour les sucres exotiques, ainsi que les matières colorantes, gom- meuses, etc., qui sont toujours en minime proportion, ont été déterminées en opérant sur un certain nombre d'échantillons, et la moyenne de ces do- sages a été appliquée uniformément à chacun des sucres analysés ; de sorte qu'en définitive le procédé que j'ai suivi, et qui permet de déterminer rapidement la valeur réelle d'un sucre brut, consiste à doser seulement l'eau et les sels minéraux, et à déduire les autres éléments d'après des estima- tions basées sur des expériences antérieures. L'exécution de ce procédé n'exige que trois pesées, l'incinération étant faite sur le sucre dont le poids a été pris après sa dessiccation. » Voici la composition d'un certain nombre d'échantillons de sucres : Eau , Sels minéraux , Mat. colorantes, gom ifîeuses , etc. (précipi tables par le sous-acé- tatc de plomb) Mat. insolubles (sable, débris organiq., etc.). Sucre SUCRES INDIGÈNES. Porto- Rfcco. 5,3 3,3 4,o '.7 2,4 4.5 4,5 t,8 '.4 .,8 0,8 1,0 •.7 3,0 < ,o I 0 I ,0 ■ ,0 1,0 1,0 1,0 » » V H 11 U u 9'.9 94. 3 93,2 96,5 95,6 92.8 9a,5 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 4.7 0,8 1,0 93,5 100,0 SUCRES EÏOTIQCES. 4,4 0,6 1,5 1 ,0 92.5 100,0 Ile de la Réun. 3,o 0,9 1,5 !,0 94,6 100,0 An- tilles. 6,4 ,,5 1,0 9°.' An- tilles. 5,5 1,3 i,5 i ,0 90.7 » Ces analyses se rapportent à des échantillons de sucre classés dans le commerce sous des noms différents d'après leur qualité. » Le sucre brut, le plus abondant sur le marché parisien, celui qui sert de base à la plupart des transactions commerciales, qui appartient à la catégorie qu'on désigne sous le nom de bonne quatrième, aurait, d'après mes analyses, la composition moyenne suivante : Sucre Sucre indigène. exotique. Eau ' 3,5 4>5 Sels minéraux • 1 ,5 1,0 Matières organiques colorantes, gommeuses ( précipitables par le sous-acétate de plomb ). 1,0 1 ,5 Matières insolubles (sable, etc.) » 1 »o Sucre.. 94>° 92>° 100,0 100,0 (4*5 ) » Dans le but de fixer les limites dans lesquelles se trouvent comprises les quantités d'eau contenues dans les sucres bruts, j'ai déterminé la propor- tion d'eau qui existe dans chacun des échantillons de sucre prélevés dans les entrepôts pour le travail de la Commission dont j'ai parlé. Ces sucres avaient été soigneusement enfermés dans des bocaux, afin d'éviter tout chan- gement ultérieur dans leur état hygroscopique. En jetant les yeux sur les nombres que j'ai obtenus en opérant sur soixante-douze échantillons de sucre exotique et sur quarante de sucre indigène, on voit que la quantité d'eau retenue par les premiers varie entre 0,8 et 6,4 ; elle est, en moyenne, de 3,87 pour 100; pour les sucres indigènes, elle est comprise entre 0,9 et 5,5; la moyenne est de 2,6 pour 100. L'état de siccité d'un sucre donne d'ailleurs une idée assez exacte de sa qualité : les sucres les plus humides sont ordi- nairement les plus colorés ou les plus altérés. » On a vu que le sucre de betterave contient, à valeur commerciale égale, 1 pour 100 de sucre réel de plus que le sucre exotique. La plus-value des bas produits et des mélasses qui proviennent du raffinage de ce dernier sucre, explique cette égalité de prix pour deux produits qui ont une richesse saccharine inégale. » Les sels minéraux qui existent dans les sucres bruts exercent, sans nul doute, une influence marquée sur leur rendement en sucre raffiné : on peut admettre que chaque millième de ces sels s'oppose à la cristallisation de 4 à 5 millièmes, soit \ pour 100 environ de sucre qu'il transforme, par consé- quent, en mélasse. Il y a donc, pour le raffineur, un grandintérêt à connaître la quantité de sels minéraux contenue dans les sucres qu'il doit traiter, et à en tenir compte dans leur prix d'achat. En effet, un sucre qui contient, par exemple, 1 pour 100 de sels solubles et 94 pour 100 de sucre réel, est plus avantageux à traiter qu'un autre sucre plus riche en apparence qui ren- ferme 97 pour 100 de sucre et 2 pour 100 de sels. » Ces considérations s'appliquent surtout au sucre indigène, qui retient des quantités de sels minéraux qui varient du simple au double. Méconnues par le projet de loi sur le tarif des sucres amendé par la Commission de l'Assemblée nationale, elles soulèvent, contre ce projet, des objections sé- rieuses. En effet, les sucres, les sirops, les mélasses, seraient imposés en pro- portion de la quantité de sucre pur qu'ils seraient reconnus contenir, sans tenir compte, ainsi que le proposait le projet du Gouvernement, de leur vé- ritable valeur commerciale, ou, ce qui est la même chose, de leur rendement en sucre raffiné. En admettant même que la saccharimétrie soit suffisamment avancée pour donner à la perception de l'impôt, faite d'après ces principes, ( 4*6 ) une base solide et équitable (ce qui est très-contestable, à mon sens, car les moyens d'essai proposés ne donnent pas, à plus de 3 pour 100 près, la ri- chesse saccharine des sucres bruts), il resterait à démontrer que i kilo- gramme de mélasse, qui contient 5o pour 100 de sucre qu'on ne peut ni extraire ni manger, a, pour le consommateur comme pour le fisc, une valeur égale à celle de 5oo grammes de sucre blanc. » acoustique. — Propriétés harmoniques des sons musicaux; par M.Tiikode. (Commissaires, MM. Duhamel, Despretz.) M. Rambot adresse un Mémoire sur les eaux de Sextius, de Barret et de Greoulx. Ces recherches ont été déjà présentés à l'Académie des Sciences et Belles- Lettres d'Aix, sous forme de Rapport sur un travail présenté à cette Acadé- mie par M. Gendarme, ingénieur des Ponts et Chaussées, et concernant les relations observées entre l'écoulement des eaux de Sextius et des eaux de Barret. (Commissaires, MM. Arago, Babinet, Duperréy.) • 31. Pbavaz, en présentant au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon, l'ouvrage qu'il vient de publier sur l'emploi médical de Pair comprimé, donne dans la Lettre d'envoi, conformé- ment à une des conditions établies pour ce concours, l'indication des points de son travail sur lesquels il désire appeler plus particulièrement l'attention de la Commission. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. Zantedeschi fait connaître les résultats auxquels il est arrivé dans des recherches concernant Y électricité des végétaux. Ces résultats sont exposés en partie dans les « Comptes rendus des séances de l'Institut vénitien des Sciences, Lettres et Beaux-Arts (26 mai i85o), en partie dans une Note manuscrite qui se rapporte principalement aux observations ultérieures de l'auteur. (Commissaires, MM. Becquerel, de Jussieu, Pouillet.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse pour la biblio- thèque de l'Institut un exemplaire du LXXIIe volume des Brevets d'invention expirés. {Voir au Bulletin bibliographique.) . ( 4^7 ) M. Gaudin, à l'occasion de quelques passages d'un Rapport lu récem- ment à l'Académie, passages dans lesquels il est fait mention de sa Théorie du groupement des atomes, demande que l'ensemble de ses travaux sur la cristallographie et sur la formation' artificielle des cristaux devienne l'objet d'un rapport. M. Gaudin demande, en outre, à être compris dans le nombre des candidats pour la place aujourd'hui vacante dans la Section de Minéra- logie et de Géologie. (Cette double demande est renvoyée à l'examen de la Section de Minéralogie et de Géologie. ) botanique. — Note sur l'appareil reproducteur dans les Lichens et les Champignons (première partie) -, par M. L.-R. Tulasxe, aide-naturaliste au Muséum d'histoire naturelle. « Parmi les productions variées qui prennent naissance sur le thalle des Lichens, les points noirs que M. Itzigsohna signalésen ces derniers temps à l'attention des botanistes ne sont pas les moins dignes d'un sérieux examen. Connus depuis longtemps des lichénographes, ces points ont été pris par eux, tantôt pour des Champignons parasites, de l'ordre des Pyrënomy- cetes, tantôt pour des fructifications anomales, ou même des espèces parti- culières de Lichens. Quant à leur organisation, M. de Flotow, le dernier peut-être qui en ait parlé, semble les considérer domine de petits utricules remplis d'un mucilage dans lequel nagent des corpuscules cylindriques d'une grande ténuité, et animés d'un mouvement moléculaire. A ses veux ces corpuscules sont des spores dans un état rudimentaire, mais destinées à devenirplus tard des organes reproducteurs parfaits. M. Itzigsohn s'est plu, au contraire, à voir dans les points en question des anthéridies analogues à celles des Mousses ou des Hépatiques, et dans les corpuscules qu'ils con- tiennent des animalcules doués d'un mouvement de translation. Il affirme que ces corpuscules se développent, comme les Spermatozoïdes déjà connus, au sein de cellules lenticulaires plongées vraisemblablement dans le tissu vert du Lichen. De même que MM. Kùtzing et de Flotow, je n'ai pu me rendre témoin du mouvement vital attribué à ces corpuscules, même en employant les moyens recommandés pour y parvenir ; et loin de les voir naître dans des cellules spéciales comme les spermatozoïdes des Muscinées, je me suis assuré qu'ils se développent à la surface d'un liymenium basidi- gère, et doivent leur origine à une végétation acrogene. » Quelque ressemblance qu'il y ait, au premier abord, entre les points noirs ou bruns dont il s'agit et les anthéridies des Jtmgermannes acaules.. ( 4^8 ) . par exemple, bien qu'une sorte de mucilage, de pulpe blanche, grise ou brunâtre, s'épanche tant des uns que des autres, les éléments de cette ma- •tièreet la structure de l'organe où elle s'est élaborée nesontpoint semblables dans les deux cas. Chez les Lichens, la pulpe rejetée hors du thalle ne se , compose que de corps linéaires qui sont très-courts et faiblement arqués, ou plus allongés, et alors, soit fortement courbés en arc, soit plus ou moins flexueux; mais jamais ces corpuscules ne semblent offrir de cils ou d'appendices quelconques, et leur mouvement confus ne diffère point de la trépidation brownienne; en un mot, ils n'ont point les caractères qui distinguent les êtres singuliers qu'engendrent les anthéridies proprement dites. » Ils n'en diffèrent pas moins, comme je l'ai dit, par leur mode de déve- loppement. Le globule ou conceptacle qui les produit est plongé dans le thalle du Lichen, habituellement au-dessous d'un point obscur ou d'une proéminence qui décèle sa présence. Tantôt il a des parois propres et peut être arraché, dans son intégrité, du tissu où il semble s'être accru comme un corps étranger et parasite (ex. gr. apud Parmeliam physodem); plus souvent il fait intimement partie du parenchyme du Lichen, et sa forme y est seulement accusée par sa coloration particulière. Fréquemment la cavité de ce globule est simple, et ses parois sont tapissées par des sortes de fila- ments simples ou rameux,- irréguliers et inégaux. Chez d'autres Lichens, il est partagé en une multitudede logettes, de retraites sinueuses, par des pro- cessus variés ou des cloisons plus ou moins complètes. Quelle que soit son organisation intérieure, i\ est ouvert à la surface du thalle par un pore ar- rondi, de petites fentes convergentes ou des crevasses irrégulières. » Les corpuscules auxquels ces pertuis donnent issue, naissent comme des spores acrogènes, isolées ou géminées, sur les cellules qui constituent les parois internes du globule, ou bien latéralement des filaments monili- formes ou processus divers qui revêtent sa cavité. A la place d'un de ces corpuscules, il se développe aussi quelquefois un long fil qui se fractionne en un nombre variable de corpuscules 'simples. Cette genèse n'a donc réelle- ment rien de. commun avec celle des spermatozoïdes qui prennent tous naissance à l'intérieur de cellules spéciales, dont ils se débarrassent peu après leur sortie de l'anthéridie. Ce qui rapproche cependant les corpus-, cules dont il s'agit des véritables spermatozoïdes, c'est leur égale ténuité, car, sous une épaisseur qui semble à peine égaler un millième de millimè- tre, la plupart ne mesurent guère que omm,oo3 en longueur; quelques-uns sonthuit ou dix fois plus longs, mais sans être plus larges. (4^9 ) » En considérant l'ensemble des caractères offerts par les conceptables ponctiformes en question que j'appellerai, si l'on veut, des spermogonies ( de <7ntp[j.oyovoç), on serait porté à les regarder comme étrangers au Lichen, comme des parasites sur son thalle, analogues aux Septoria, aux Phjllosticta et autres petits Champignons qui vivent sur les feuilles languissantes, sachant d'ailleurs que ceux-ci possèdent une organisation presque identique à celle qui vient d'être décrite. On hésitera cependant à s'arrêter à cette pensée, si l'on songe à la fréquence de ces spermogonies sur le thalle de presque tous les Lichens, fréquence qui est telle parfois qu'elle exclut tout organe normal de' fructification {y. gr. apud Endocarpon Jluviatile et E. kepaticum), si tant est que les apothécies ascigères méritent seules ce nom . Les exemples fournis par les Kerrucaria et genres analogues ont aussi beaucoup de poids dans la question. On peut constater pour le V. atomaria que ses apothécies, obser- vées à un certain âge , renferment à la fois , et en très-grand nombre , des corpuscules en tout semblables à ceux contenus dans les spermogonies des autres Lichens , et des sporanges fertiles avec la structure qu'on leur con- naît. On s'assure en outre que le développement de ces corpuscules (qui pourraient être appelés des spermaties , de anîpp.ariov) précède celui des cellules sporigènes , puisque les plus jeunes apothécies sont farcies des premiers, avant que les secondes y aient encore pris une forme reconnais- sable. Sur le thalle dissocié du V. epidermidis sont épars, confondus, des périthèces séminifères et d'autres- conceptacles plus petits qui ne contien- nent que des corpuscules linéaires ou spermaties, et il est impossible de ne pas considérer ces deux sortes de périthèces comme appartenant à une seule et même espèce végétale. » L'examen tant des autres Lichens crustacés [v. gr. Urceolaria scruposa, cinerea , Lecanora atra, circinata, Placodium murorum, radiosum, Squam- maria lentigera, etc.,) que des Lichens foliacés {ex. c. Parmelia tiliacea, aipolia, Àcetabulum, Gyrophora hirsuta, pustulata, Lnboria pulmonacea, Sticta glomulijera, herbacea, etc., etc.,) montrera de la même manière que les corps itzigsohniens ou spermogonies qui s'y trouvent ne sauraient ne point leur appartenir; et l'on ne pourra douter aussi qu'ils n'en soient des organes singuliers, négligés à tort jusqu'à présent par les lichen ographes. Cette opinion peut s'émettre avec d'autant plus d'assurance qu'il s'en faut de beaucoup que ces organes ne se rencontrent, comme le veut M. de Flotow, que sur quelques Lichens, car ils se trouvent au contraire sur un si grand nombre, que celui des espèces qui semblent en être privées est peut-être très-restreint. C. U., i85i, 1" Semestre. IT. XXXII, N° 42. ) $7 ( 43o ) >i I) un autre côté, l'extrême dissemblance de forme et de volume qui existe entre les spermaties et les véritables spores , la constance de ces diffé- ' rences , et , par-dessus tout , le mode de génération propre à chacun de ces organes, rendent tout à fait invraisemblable le sentiment que les corpus- ciùes-spermaties seraient des spores imparfaites ou en voie d'accrois- sement. S'il en est ainsi, leur extrême ténuité ne donne peut-être pas da- vantage à penser que ce soient des organes de reproduction tomipare ou gongylaire, les Lichens étant d'ailleurs, comme on sait, très-abondamment pourvus d'organes de cette nature dans leurs gonidies et les gemmes de forme variée dont elles sont l'élément principal. De sorte que ces réflexions I end raient à accroître la vraisemblance de l'opinion qui verrait, avec M. itzigsohn, dans les points bruns observés par lui, les organes du sexe masculin chez les Lichens. Mais on ne saurait se dissimuler que leur peu d'analogie, quant à la structure, avec les anthéridies des Algues ou des Muscinées, n'est pas favorable à leur assimilation avec ces organes. Aussi, de même que la nature et le rôle véritables de ceux-ci semblent devoir cire longtemps plus ou moins problématiques et discutables, tel sera sans doute le sort des spermognnies dans l'histoire des Lichens. Toutefois il est douteux (pie, pour nier le rôle qui leur est attribué, on eût un motif suffisant dans leur dissemblance avec les anthéridies déjà connues; car, si, parmi celles- ci , il en est qui se ressemblent , comme les anthéridies des Muscinées el celles des Fougères, d'autres, telles que les anthéridies des Algues et celles des Salviniacées , n'ont entre elles et avec les premières presque aucune parité de structure. » Peut-être l'étude seule des Lichens ne saurait-elle procurer des don- nées suffisantes pour résoudre la question de la nature et des fonctions physiologiques des spermaties ; c'est un doute qui m'a conduit à faire dans la classe des Champignons quelques recherches dont les résultats, joints à ceux précédemment obtenus d'observations exclusivement consacrées aux Lichens (i), indiqueraient, si je ne me trompe, que ces derniers, malgré le nom cY Algues aériennes qu'ils ont reçu , sont unis aux Champignons par nue affinité encore plus étroite qu'on ne l'a cru généralement. » M. Wolf, directeur de l'Observatoire de Berne, adresse un résumé des observations qu'il a faites sur les taches du soleil pendant les années 1849 et i85o. 1) Voyez le Journal Y Institut, XVIIIe année, page 1 16, ou le Bulletin de la Société phi - Inmalhiquc pour l'année i85o, page 26. ( 43i ) Une révision qu'il vient de faire des coordonnées de l'Observatoire de lîerne, en confirmant les nombres correspondants à la longitude et à la lati- tude, indiquent pour l'altitude une légère correction à faire: la hauteur au- dessus du niveau de la mer n'est pas de 58 1 mètres, comme on l'admettait jusqu'ici, mais de 572°*, 5a. M. Neveu-Derotrie envoie pour le concours de Statistique un travail considérable intitulé : Statistique agricole du département de la Loire- Inférieure. L'auteur demande que son manuscrit, après avoir été jugé par U Commission, lui soit rendu pour être déposé à la bibliothèque publique de Nantes, où il serait plus à portée des personnes qui ont à faire usage des données recueillies' par l'auteur. Le règlement ne permet pas d'accéder à cette demande. L'auteur pourra reprendre son travail pour le faire copier avant de le présenter au concours de l'année prochaine, ou, s'il tient à le présenter au concours de 1 85 1 , en faire prendre une copie au secrétariat de l'Institut, après que la Commission en aura terminé l'examen . M. Tardy prie l'Académie de vouloir bien lui fixer un jour pour entendre une communication qu'il se propose de lui faire, mais dont il ne désigne point l'objet. M. Tardy peut se faire inscrire sur la liste des lectures et sera appelé le jour où viendra son tour. L'Académie ne peut fixer ce jour d'avance. 3IM. Dauriac et Sahuqué adressent des remercunents à l'Académie qui, dans sa séance publique du 16 décembre i85o, lésa honorés d'une récom- pense de 5oo fr., pour un Mémoire qu'ils avaient présenté au concours des Sciences physiques de i85o. M. Braciiet, communique des remarques sur les causes d'ailleurs bien connues qui diminuent la netteté de certaines parties de l'image formée dans la chambre obscure. I ,' Académie accepte le dépôt de deux paquets cachetés, présentés l'un Par M. Brachet, I ,';uitre par M. Niepce de Saixt-Vi<:tor. 57, ( 43a ) COMITE SECRET. M. Biot, au nom de la Section de Géométrie, propose de déclarer qu'il y a lieu d'élire pour la place vacante dans cette Section. L'Académie va au scrutin sur cette proposition . Sur 36 votants, Il y a 36 oui. En conséquence, la Section est invitée à présenter une liste de candidats. Sur une observation faite par la Section, l'Académie décide que cette présentation n'aura lieu que dans la séance du 7 avril. La séance est levée à 5 heures un quart. A . BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 17 mars i85i, les ouvrages dont voici les titres : Mémorial de Ingenieros... Mémorial des Ingénieurs; 5' année; n°* 1, 2, 3, 4 et 7; in-8°. Philosophical transactions... Transactions de la Société royale de Londres; i85o; partie 2; in-4°. Observations on days... Observations sur les jours de perturbations magné- tiques insolites , faites aux observatoires magnétiques des colonies de la Grande- Bretagne; publiées sous la direction du lieutenant-colonel Edouard Sabine. Londres, i85i ; vol. I; partie 2; in-4°. On the... De la stabilité dynamique et des oscillations des corps flottants; par M. Henri Moseley. Londres, i85o; broch. in-4°. (Extrait des Transactions de ta Société philosophique de Londres.) Royal astronomical... Société royale astronomique; vol. XI; n° 3; 10 jan- vier i85i ; in-8°. The quarterly... Journal trimestriel de la Société géologique; vol. VII; n° a5; février 1 85 1 . Letter... Lettre du Secrétaire de la trésorerie contenant communication du Rapport du directeur rfu-COAST SURVEY (3e congrès des États-Unis; ae session 1849); Drocn- in-8°- (433 ) Report... Rapport du professeur Alexandre D. Bâche, directeur du Coast SURVEY, sur les progrès de cette entreprise pendant les années 1 848 et 1849; a broch. in-8°. (Publications officielles du congrès d'Amérique.) Pathologische histologie... Histologie pathologique; par M. G. Gluge. léna, i85o; petit in-fol. (Extrait de*l' Allas d'anatomie pathologique du même.) (Présenté au nom de l'auteur par M. Andral. ) Verhandelingen... Transactions de la Société des Arts ei des Sciences de Batavia; tome XXII. Batavia, 1849; 1 vol. in-4°. Uebersicht... Projet de collège annexe à propos du projet d'érection d'une Académie sur le plan de l'Académie impériale Léopoldine ; broch. in-4°. Nachrichten... Nouvelles de la Société royale et de l' Université de Gôtlingue; n° 4; 24 février i85i ; in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques; n° 750. Gazette médicale de Paris; n° 1 1 . Gazette des Hôpitaux ; nos 29 à 3 1 . Le Moniteur agricole; 4e année; n° 18. Bulletin médical et pharmacologique de Montpellier; n° 1 1 . L'Abeille médicale: n° 6. L'Académie a reçu, dans la séance du 24 mars i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 11; in-4°- Annales des Sciences naturelles; rédigées par MM. Milne-Edwards, Ad. Brongniart et J. Decaisne; 3e série, 7e année; tome XIV; n° 1. Rapport sur le congrès scientifique de Nancy, présenté à i Académie de Nîmes et à la Société d'Agriculture de Montpellier, par leur délégué, M. L.-A.-B. d'Hombres-Firmas ; broch. in-8°. Description des machines et procédés consignés dans les brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation dont la durée est expirée, et dans ceux dont la déchéance a été prononcée; publiée par les ordres de M. le Ministre du Commerce; tome LXXII. Paris, i85o; 1 vol. in-4°- Commentaire sur les lois rurales françaises expliquées par la jurisprudence et la doctrine des auteurs, suivi d'un essai sur les usages locaux; par M. E.-J.-A. Neveu-Derotrie. Paris, i845; 1 vol. in-8°. ( 434 ) Problèmes d agriculture et d'économie rurale à l'usage des écoles primaires rurales; par le même. Paris, i85o; i vol. in- 12. Du choléra-morbus épidémique ; par M. Auguste Millet. Paris, 1 85 1 ; 1 vol. in-8°. Conseils aux nouveaux éducateurs de vers à soie, résumé des méthodes et des pratiques à suivre pour planter des mûriers, construire des magnaneries, élever les vers à soie et filer les cocons ; par M. Frédéric de Boullenois ; ae édition. Paris, i85i; 1 vol. in-8°. Le mal de mer, sa nature et ses causes, moyens de le prévenir et de le sou- lager, emplois thérapeutiques qu'il peut recevoir dans le traitement de certaines maladies; par M. le Dr Charles Pellarin. Paris, 1 85 1 ; broch. in-8°. Recherches sur te groupement des atomes dans les molécules et sur les cause* les plus intimes des formes cristallines; par M. A. Oaudisn. Paris, 1847; broch. in- 8°. Liste des travaux de M. A. Gaudin. Paris, 1848; broch. in-8°. Notice sur tes travaux scientifiques de M. P. -H. Blanchet; i feuille in-4°. Les vers cestoides ou acolyles, considérés sous le rapport de leur classification. de leur anatomie et de leur développement; par M. P.-J. Van Benedek. Bruxelles, i85o; broch. in-4°. (Extrait du tome XXV des Mémoires de l'Académie royale de Belgique. ) Etudes embryogéniques ; par le même. Bruxelles, 1 84 • ; broch. in»40- Notice sur un nouveau Némerlien de la côte d'Ostende; par le même ; bro- chure in-8°. (Extrait du tome XVIII des Bulletins de i Académie royale de Belgique. ) Sur deux larves d'Echinodermes de la cote d'Ostende ; parle même; 1 feuille in-8°. (Extrait du tome XV11 des mêmes Bulletins.) (Les quatre ouvrages de M. Van Beneden sont adressés au concours pour le prix de Physiologie expérimentale.) Mémoire sur les médicaments ferrugineux , suivi de considérations sur l'emploi du manganèse en médecine; par M. Martins. Bruxelles, i85o; broch. in-4". (Extrait des Mémoires de l' Académie royale de Médecine de Belgique. ) De la théorie électro-chimique dans ses rapports avec la loi des substitutions . parle même; broch. in-8°. (Extrait du tome XVJI des Bulletins de l'Aca- démie royale de Belgique.) De l'analyse des sols dans ses rapports avec l'agriculture ; par le même, broch. in-8" ( 435 ) Bulletin de t' Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n° 2 ; tome XVIII; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; n° 10; tome IV; 20 mars i85i ; in-8°. Revue médico-chirurgicale de Paris, sous la direction de M. Malgaigne; 5* année; tome IX; mars i85i ; in-8°. Revue thérapeutique du Midi; par MM. les Drs FuSTER et Alquié; ■>? année; n° 5; i5 mars i85i ; in-8°. Pharraaceutical... Journal pharmaceutique ; vol. X; nos 5, 6, 8 et 9; in-8°. .The astronomical... Journal astronomique de Cambridge; nps 19 à 22. \slronomische... Nouvelles astronomiques ; n° ^5 1 . Gazette médicale de Paris; n° 12. Gazette des Hôpitaux ; n°8 32 à 34- Le Moniteur agricole; 4e année; n° 19. La Lumière; nos 6 et 7. (436 ) «6 °.". . . 6 « 6 M 9 se U ; k ~ - s rt en a. v •n to ? 3 s u u v • rs r; s .3 5 3 0> - -o o "" a. 's « se 2 -- SHh!i5HS5H|i5J!âBBJôsB^BHHHl5HBfl 3 • : 3 . B _ l eu P*- « „ eU eu 3 > S > « 3 O 4) O OBU <30 <£) 00 es •- e C.»0 r» t>.io •- C7*0 va-co M va-o vt r— "O (£5 CO CO - - io va- - o m *o ~ v^- o vj-v^-v^j. ofltiflon«Nooo»»fli<)Mt--o" ++++ I ++++++ + I + I I + + + + + I ! >n »n c w ifl «5 CTiOO va-sO n t>Oir> r^c© m va-;û m >o 00 « »n va-vo Oico va- r» CTiOO c^CO r^ ~ c^ c^va- MiflWifl va-<£5 00 01 CTiCO CTî O (S ^t-vj-v^-Vvï- + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + sa ©f o Sr- ■isJ r*l % s» sa sa o va-co va- r^io «îvJ-NiO O 00 c~^X ro M r-00 ro CT.»cr M C1CC va-00 es r- o vj-ln W « va-CO lOtaOtO O O ro ro O O «- ro va- CS «^j-s-j-u^ r^CO M Cl O + + + + + + + + + + + I + + + + + ++ + ++ + + + + + c^io lO O OflO r^va-00 ro in va-vt- c^»o « »n m es o o m o co va-ro ro o Vf o <£> ^t-^à-^t r» Noimtoa OVsO ro r^ro - co sto^^fi OS o vo ci dm « ro 0»n »n va- - o ^^-v^- « « ro oo -w^om « va-ro ro va- va-va-va-in iO-vD^OiO->Oç£HO«5VOtO'~O^D«X5t£!iomiOtn> iA ^> O O O + c B o 00 CTîva- « O - + I + O PO o x vj-vd-vd- -owomn-OOO « tr- Oi'^O r^ r^ r^ o 'O r^vj- « »rt lo vd-vrj-x CO O CT> c^ CTî O -> vj-vd-vr^-a- + + 1- + + + + + t + + + + + + + + + + + + + + + + + + + - oo oionio o noa^- - - o nb s o c^vo - o co - o « ro CT:W vo '-* r^ r^- r^ X ta s C et ■« w r 00 -COro - -mecromm -n^--mifl -ro esoorotn r^M - ro a: ro to eo 00 c^co r-- o r--sO ro O vj-»o ro es m r> CT.00 r^» r« O". - vd-ro - ++++++++++++++++++++++++++++ «OOvs-O -yoyovj- c^cO «0 vd-X> vj-m 00 ro - cr^c \o '-0 « o CO ow - e£> - vsf o es o vs- o ~ «tO fi O « rX CT;ro Oi>r>fi es es ur> O '-C '•£) *0 CO r-m c^vd-^j vj-ro O ro vj-ro esro Oro eS'^jrocoro O vi-vs- vi-^trvi-io Wini3iotûîût0iû^<£n£n£not0(ûv)inv5ioinm!û!û'-v es G-.X^ + ++ + te O - t> t>OfO m o m I M va- oo vo ; — - 35 00 r^vi- o %0 C~- CTi^O CO 00 CO ro es vo CT.ir. r^-O « OOCOrocOCOvf- es « estO -lO esO0!£>vi-O fS ~ M O O oro^ororocorow vs-vj- O O + + + + + + + + + + +I I + + + + + + + + + + + + + I + Cl esvl-o O>000tû ri ci vj-io ro ro »o vrro in - CO co vi-vD \0 ir> r- c^ o ÔSO CO ro 'O CO 0".«£) CXiro ciio esvd-O OO - -COrococoro ~rO r^vi- «W'Ocfl cT.m m o to a o « o es »o va- es va- es va- es p»ro va-ro c.va-v- va-va-vj-io w m a o a ts 'O <û a a o » to c o >o m «i w io m w to o - « co va-O O c^CO C7~. O — cl ro va-»r> te c^co C7: O - cl ro va-«rt ^O r^CO h-w--,«>-M««-^tN«eiiv]f;cSfl« va- - ro o co + + + + I co «1 m o w Un i r-. [>■ r^» ' r- r® COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. Aw riMif^lQ-^SS^Sm — SÉANCE DU LUNDI 31 MARS 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. M. le Ministre de l'Instruction purlique transmet l'ampliation du décret du Président de la République; qui approuve la nomination de M. Cagniard-Latour à la place vacante dans la Section de Physique, par suite du décès de M. Gay-Lussac. Sur l'invitation de M. le Président, M. Cagniard-Latour prend place parmi ses confrères. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. astronomie. — Réclamation de M. Faye au sujet d'une critique de M. Mâdler. « Je crois devoir réclamer, sans plus tarder, devant l'Académie, contre une assertion que M. Mâdler, directeur de l'observatoire de Dorpat, a fait imprimer dans un des derniers numéros des Nouvelles astronomiques de feu M. Schumacher (n° 75o). » M. Mâdler affirme que la remarque suivante a été lue devant l'Institut : Si Bessel avait eu sous les yeux la nouvelle réduction que M. Dœllen a faite des observations de Kœnigsberg, de 1820 et 1821, Bessel n'aurait pas conclu à C. R., i85i, 1" Semestre. (T. XXXII, N° 15.) 58 (438 ) la variabilité du mouvement propre de Procyon. M. Madler démontre en- suite aisément que la formule de correction de M. Dœllen ne peut avoir aucun rapport avec les anomalies remarquées par Ressel. » L'Académie publie des comptes rendus très-détaillés de ses séances; M. Madler, qui cite ce qui se dit à l'Académie, n'a pas lu, sans doute, ce qui s'imprime par son ordre. S'il avait pris la peine de parcourir mes trois Mémoires (v), avant de me citer indirectement, il aurait vu : » i°. Que ces Mémoires ne contiennent pas un mot qui ressemble, de près ou de loin, à la remarque qu'il me prête ; » a°. Que j'avais précisément pour but, dans la première partie de l'un de ces Mémoires, de démontrer une proposition contraire à l'idée dont il s'agit (a). » «Je me propose de donner quelques détails sur cette question dans une prochaine séance; car je veux profiter du moins de cette occasion pour exposer avec franchise mon opinion, en la dégageant, bien entendu, de l'erreur singulière qui m'est attribuée, sans doute par ouï-dire. » ÉCONOMIE RURALE. — Serres chaudes des anciens; invention, emploi, usage de ces abris; par M. Dureac de la Malle. « Un savant, dont l'univers entier admire le noble caractère, le dévoue- ment à la science, l'instruction multiple et les vastes connaissances, M. de iliunboldt, qui, depuis cinquante ans, m'honore de son amitié, a, dans son dernier ouvrage, le Cosmos (3), émis l'opinion que les Anciens n'avaient pas connu les serres ■ chaudes . » Je m'effraye d'avoir à combattre un ami et un tel adversaire. Ce n'est donc qu'en tremblant que j'essayerai de réunir les textes, les faits, et de lui soumettre les doutes qui me semblent pouvoir infirmer une assertion peut- être un peu trop positive. Je cite en entier le passage du Cosmos (4) : « Bien que les Anciens, comme le montrent quelques découvertes faites » dans les fouilles de Pompeï, connussent les vitres de verre, rien ne » prouve, jusqu'à ce jour, que les serres chaudes et les maisons de verre » fussent en usage dans l'ancienne horticulture. La distribution de la cha- (i) Voyez les nos 12, ig et 23 du tome XXXI des Comptes tendus. (2) Voyez le tome XXXI des Comptes rendus, page i\o\, i ignés ;5-20. (3) Tome II, page 471, note 24 , traduction française par Galusky. (4) Tome II, page 47 >, traduction française. ( 439) » leur dans les bains par les caldaria aurait pu leur en donner l'idée, mais » la brièveté de l'hiver en Grèce et en Italie empêcha qu'on y songeât. » » Je ne suis pas surpris qu'un vrai savant comme M. de Humboldt n'ait pas admis l'usage et l'emploi des serres chaudes chez les Anciens; car les preuves directes du fait ne se trouvent, à peu près, que dans deux dialogues métaphysiques et dans la Vie d'un Charlatan : or, ce n'est pas ordinairement à de telles sources qu'on puise la lumière et la vérité. » Te rencontre la plus ancienne mention dès châssis ou serres chauffés artificiellement dans le Phœdrus de Platon (i); on les appelait jardins d'Adonis. Une graine, ou une branche d'arbre introduite dans ces jardins d'Adonis, parvenait, en huit jours, à un développement et à une matura- tion qu'on n'obtenait qu'en huit mois à l'air libre. La précision de ce pas- sage est telle, et l'opposition de huit jours à huit mois entre les jardins d'Adonis et la pleine terre est si tranchée, si frappante, qu'il me semble impossible de se refuser à y voir l'horticulture en serre chaude comparée à l'agriculture en pleine terre. » L'empereur Julien n'est pas moins formel (2) : « Qu'appelle- t-on, dit-il, jardins d'Adonis? Ceux dans lesquels on met » en pots, dans une terre de couche, des végétaux qui fleurissent en peu » de temps, et se flétrissent très-vite. » » Philostrate (3) parle aussi du palais et des jardins d'Adonis, dans les- quels les Assyriens plaçaient, pour les porter aux fêtes solennelles de ce demi-dieu, des plantes en pots qu'ils arrangeaient de manière à les ren- fermer toutes sous le même toit o{j.iïpoyiovç. » Théophraste (4), botaniste et horticulteur éminent, indique, par un seul mot, les jardins d'Adonis, ces châssis ou serres chaudes chauffés arti- ficiellement. Il dit, en parlant de X Abrotonum (Artemisia œthiopica, L.) : « On le propage plutôt de graine que d'éclats de racines et de drageons. » 11 est même difficile de l'obtenir de graine lorsqu'il est mis en pots, comme » on le fait pour les jardins d'Adonis. On l'y sème en été, car il est extrê- » mement frileux et maladif à l'air libre, même quand le soleil brillé dans » toute sa force. Là, il reprend de la vie, s'enracine, croît, devient grand, » robuste, et atteint la taille et la grosseur d'un arbrisseau. » (i) Tome ITI, page 276, B. e'dit. Serrani, in-fol. (2) Csesares, page 3ag , C. D. édit. Ezechiel. Spanheim, in-fol, 1696. (3) Vita Apollonii Tyanensis, VII, 32. (4) H. PI. VI, i3, édit. Schneider. 58.. ( 44o ) » Ces textes, que j'ai traduits fidèlement, me semblent décisifs. » Domitien avait, je crois, une serre semblable dans une partie de son palais du mont Palatin. Bellori a trouvé, dans ces ruines, une inscription portant le nom d'ADONEA, qu'on voit encore gravée sur le plan en marbre de l'ancienne Rome ( i ). » Je pense donc, non sans quelque raison, que dans ce lieu était la serre chaude où l'empereur faisait cultiver des plantes exotiques. » Il semblerait déjà très- vraisemblable, quand même on ne serait appuyé par aucun texte précis, que les Grecs et les Romains, ayant l'usage journa- lier des bains chauds et un grand amour pour les fleurs et les parfums, ont dû adjoindre des serres chaudes à leurs thermes publics et privés, car il ne s'agissait que d'établir une bouche ouvrant et fermant à volonté qui, du caldarium, rendit de l'air chaud dans le châssis ou la serre adjacente. Ce- pendant jusqu'ici on n'était point encore arrivé à constater positivement ce fait. » Je donnerai maintenant d'autres preuves indirectes qui me semblent néanmoins aussi concluantes. » Un passage formel de Columelle (2) qui, de même que celui de Théo- phraste, n'a jamais été cité dans cette question, me porte à croire que les Romains, du temps de cet agriculteur, c'est-à-dire du premier siècle, avaient déjà des serres chaudes, ce qui leur était facile en usant de la va- peur des étuves de leurs bains ; car, après avoir dit que la Judée, l'Arabie surtout sont renommées pour l'excellence de leurs parfums, il ajoute : « Rome possède dans l'enceinte de ses murs les arbres aux odeurs, aux » parfums précieux qui croissent en plein air dans la Judée et dans l'Ara- » bie; il cite entre autres le Baumier de Judée, les arbres qui produisent >- l'encens et la myrrhe; il affirme, en témoin oculaire, qu'on voit les jar- » dins de cette capitale du monde ornés de Myrrhe et de Crocus en fleurs, » et que, dans plusieurs lieux de Rome, il a vu la Cassie ou Cannelle cou- » verte de feuilles en même temps que l'arbre de l'encens, Thurea planta, » et la Myrrhe fleurissant dans les jardins. Ces exemples nous apprennent, » dit-il en finissant, que l'Italie se complaît à obéir aux soins de ses habi- » tants, et que, grâce à l'habileté de ses cultivateurs, elle a appris à porter » les végétaux de presque tout l'univers. » » Peut-on désigner d'une façon plus précise, après avoir nommé le Bau- (1) Au Musée du Vatican, et Tab. XI, édition de Bellori. (2) t. m, vin, p. 4. (44« ) mier, le Cannellier, le Crocus, les arbres de l'encens et de la myrrhe, tons issus des régions brûlantes de l'Arabie, peut-on mieux désigner enfin les ha- biles jardiniers qui, dans l'Italie, cultivaient en serres chaudes ces plantes exotiques? Il faut bien que ces végétaux aient été abrités ainsi pendant la moitié au moins de l'année, qu'on les ait retirés l'hiver dans les serres voi- sines des caldaria, et qu'on n'ait exposé en plein air ces plantes frileuses que dans les trois mois de l'été où la température moyenne se maintient à Rome entre s5 et 35 degrés au-dessus de zéro, sans quoi elles n'eussent pas vécu une année entière. Il existe, en outre, un passage décisif de Théo- phraste (i) sur la contrée qu'habitent ces arbres, l'Encens, la Myrrhe, la Cassia, le Cinnamome ou Cannelle, deux espèces de la tribu des Cinnamomeœ que M. d'Esenbeck a décrites dans son Systema Laurinarum. Le botaniste grec les place autour de Saba, d'Adramytta, de Citibana et de Mali; or ces villes célèbres, qui portent encore les mêmes noms, étaient situées dans la chaude contrée de l'Arabie que l'antiquité a nommée Heureuse, à cause de l'abondance et de la suavité de ses parfums. » Cette discussion sur les serres chaudes, qui semble, au premier aperçu, une digression étrangère au sujet et au but de mon ouvrage sur le climat ancien et moderne de l'Europe, s'y rattache pourtant par un lien serré, car la culture en serres chaudes et en caisses des arbres exotiques tirés des con- trées tropicales les plus brûlantes, le nombre de mois où ils pouvaient vivre en plein air sous le climat d'Athènes et de Rome, fournissent un élément météorologique important dans cette question. Conclusions. » i°. Je crois avoir prouvé que les Grecs et les Romains, pour hâter la croissance des graines et des végétaux dans leurs jardins d'Adonis, em- ployaient la chaleur artificielle ; » i°: Je regarde comme très-probable, puisque l'usage des vitraux et du verre en fiole existait en Orient dès la plus haute antiquité, et par le com- merce se transportait à Athènes et à Rome, que les Anciens ont dû avoir des serres adjacentes à leurs bains, et que ces châssis ou ces serres étaient chauffés par l'introduction de la vapeur de leurs étuves. » M. de Haldat, dans une Lettre adressée à M. Flourens, relève l'inexac- titude commise par le rédacteur d'un journal scientifique, qui, rendant (i) H. PI. IV, 6; VI, VH, 3. ( 44* ) compte de l'avant-dernière séance de l'Académie des Sciences, suppose que le Mémoire de M. de Haldat dont il a été question dans cette séance, est le même qui avait été publié, eu i84g, dans les Mémoires de l'académie de Nancy. L'honorable Correspondant de l'Académie fait remarquer que les deux Mémoires, quoique relatifs à une même question, n'ont pas du tout le même but. M. Milxe Edwarps présente à l'Académie la première partie d'un ouvrage qu'il vient de publier sous le titre de « Introduction à la zoologie générale, ou Considérations sur les tendances de la nature dans la constitution du règne animal » . M. Constant Prévost présente un exemplaire du tirage à part des com- munications qu'il a faites à l'Académie sur certaines questions géologi- ques, dans différentes séances comprises entre le 9 septembre i85o et le 3 mars 1 85 1 . RAPPORTS. as ai.ysk. — Rapport sur un Mémoire présenté à l'Académie par M. ili.it mite, et relatif aux fonctions à double période. (Commissaires, MM. Sturm, Cauchy rapporteur.) « Le Mémoire dont nous allons rendre compte a pour objet principal la détermination générale de celles des fonctions à double période, qui ne cessent jamais d'être continues tant qu'elles restent finies. Pour faire mieux saisir la pensée de l'auteur, il convient de jeter d'abord un coup d'œil rapide sur la nature et les propriétés caractéristiques des fonctions à double période. » Supposons que, x, y étant les coordonnées rectangulaires ou obli- ques d'un point mobile Z, on trace dans le plan des x, y un parallélo- gramme ABCD, dont les côtés a, b soient parallèles, le premier à l'axe des x, le second à l'axe des y. Divisons d'ailleurs le plan des x, y par deux systèmes de droites équidistantes et parallèles aux axes en une infi- nité d'éléments tous pareils au parallélogramme ABCD. Enfin soit v une fonction de x, y, qui offre une valeur déterminée pour chacun des sys- tèmes de valeurs de x, y propres à représenter les coordonnées de points situés dans l'intérieur de ce parallélogramme. Une autre fonction u, qui, pour chacun des systèmes dont il s'a'git, coïnciderait avec la fonction v, ( 443 ) sera ce qu'on doit naturellement appeler une fonction à double période, si elle ne varie pas, quand on fait croître ou décroître l'abscisse x d'un mul- tiple de a, ou l'ordonnée y d'un multiple de b\ et il est clair que, dans ce cas, u reprendra la même valeur quand on substituera aux coordonnées d'un point situé dans le parallélogramme ABGD, les coordonnées d'un point homologue situé de la même manière dans l'un des autres parallélogrammes élémentaires. Si d'ailleurs on veut que la fonction u satisfasse à la condition de rester toujours continue, tant qu'elle ne deviendra pas infinie, il ne suf- fira pas que cette condition se trouve remplie, quand le point Z sera inté- rieur au parallélogramme; il sera encore nécessaire que u reprenne la même valeur quand, après avoir placé le point Z sur l'un des côtés du parallélo- gramme, on le transportera sur le côté opposé, en lui faisant décrire une droite parallèle à l'un des axes coordonnés. » Ajoutons que si la fonction u, supposée doublement périodique, est assujettie à la seule condition de rester finie et continue tant que le point Z est renfermé dans l'intérieur du parallélogramme ABCD, on pourra généra- lement la développer en une série double ordonnée suivant les puissances ascendantes et descendantes des exponentielles eaxi, e6-"', les valeurs de a, ê étant a ~~ b ■» Supposons maintenant que, les coordonnées x, y étant rectangulaires, on nomme z une variable imaginaire liée aux variables x, y, par la formule z = x -+- y'\. La position du point mobile Z sera complètement déterminée par la coor- donnée imaginaire z, et pour que u soit fonction de x, y, il suffira que u soit fonction de z. D'ailleurs, pour que la fonction de z, désignée par u, soit doublement périodique, il suffira qu'elle reprenne la même "valeur quand le point Z, supposé d'abord intérieur au rectangle ABCD, ira prendre la place de l'un quelconque des points homologues situés dans les autres rectangles élémentaires; en d'autres termes, il suffira que u re- prenne la même valeur quand on fera croître ou décroître u d'un multiple de a, ou d'un multiple de bi; et cette condition pourra toujours être rem- plie, quelle que soit la forme de la fonction n pour les points intérieurs au rectangle ABCD. • ( 444 ) » Ce n'est pas tout; on pourra, aux deux périodes a et Z>i, supposées l'une réelle, l'autre imaginaire, substituer deux périodes imaginaires assu- jetties à la seide condition que leur rapport ne soit pas réel. Cela posé, concevons que l'on désigne par a, b non plus deux quantités réelles, mais deux expressions imaginaires, dont le rapport ne soit pas réel. Pour que u soit une fonction de z doublement périodique, il suffira que u ne varie pas, quand on fera croître ou décroître z d'un multiple de a ou d'un multiple de b. Alors aussi, a, h pourront être censés représenter en grandeur et en direction les côtés d'un parallélogramme élémentaire ABCD, et la fonc- tion u sera entièrement connue, quand on la connaîtra pour chacune des valeurs de z correspondantes aux points situés dans l'intérieur de ce paral- lélogramme. » D'après ce qu'on vient de dire, il est clair que, si a et b représentent les deux périodes de la variable z dans une fonction doublement pério- dique m, la valeur de u correspondante au cas où le point mobile Z reste compris dans l'intérieur d'un parallélogramme élémentaire ABCD pourra être choisie arbitrairement. Si d'ailleurs cette valeur, arbitrairement attri- buée à u, est toujours finie et continue dans l'intérieur du parallélogramme, on pourra, de formules déjà connues, déduire l'expression analytique géné- rale, propre à représenter la valeur de la fonction u supposée doublement périodique, quelle que soit la valeur attribuée à la variable z. » La fonction u, supposée doublement périodique, ne pourra plus être choisie arbitrairement pour les valeurs de z correspondantes aux divers points d'un parallélogramme élémentaire, si elle est assujettie à la condition de rester continue avec sa dérivée, pour des valeurs quelconques de 2, tant qu'elle ne devient pas infinie. ( Voir la Note sur les fonctions de variables imaginaires, page 160.) Cette condition sera remplie, par exemple, si u est l'une des fonctions elliptiques, ou même une fonction rationnelle de ces fonctions. Mais il importait de savoir quelle est la forme la plus générale que puisse prendre une fonction doublement périodique, quand on l'as- sujettit «à la condition énoncée. Telle est l'importante question que M. Her- mite s'est proposé de résoudre. La solution qu'il en a donnée s'appuie sur des propositions remarquables, déduites en grande partie des principes éta- blis par l'un de nous dans divers Mémoires, et spécialement dans le tome II des Exercices de Mathématiques. Entrons à ce sujet dans quelques détails. » La variable imaginaire z étant censée représenter les coordonnées ima- ginaires d'un point mobile Z, désignons par F (z) une fonction doublement périodique de z, qui reste continue avec sa dérivée, tant qu'elle ne devient pas ( 445 ) infinie; et soient a, b les deux périodes de z assujetties à la seule condition que leur rapport v ne soit pas réel. Les quatre points A, B, C, D dont les coordonnées imaginaires seront z, z -h a, z -h b, z -+- a -+- b, coïncideront avec les quatre sommets d'un parallélogramme élémentaire ABCD, dont les côtés seront représentés non-seulement en grandeur, mais encore en direction, par les deux constantes a, b; et, si l'on pose Ç = z-h at -f- bt', t, t' étant deux variables réelles, les valeurs de Ç correspondantes à des valeurs de t, t' comprises entre les limites o, i , représenteront les coor- données imaginaires de points renfermés dans le parallélogramme élémen- taire ABCD. Le binôme z -f- at en particulier représentera les coordon- nées imaginaires d'un point situé sur la droite AB; et si, pour tous les points de cette droite, la fonction de z et de t, représentée par F (z -f- at), conserve une valeur finie, cette fonction, qui ne varie pas quand on y fait croître ou décroître t d'un nombre entier quelconque, pourra être dévelop- pée suivant les puissances ascendantes et descendantes de l'exponentielle a***-1. • Soit AOT le coefficient de la mlème puissance de cette exponentielle dans le développement de F (z -f- at), m étant positif ou négatif, mais entier. On aura jf e F (z-f- at) at, ou, ce qui revient au même, À,„ = f n{z + at)dt, Jo la valeur de II (Ç) étant "t(j-;) . n(Ç) = e F(Ç), C. R., i85i, i" Semestre. (T. XXXII, N« K.) 5g e : ( 446) et m — zo F(z-hat) = ^ A>" m = — x par conséquent, m = co (a) F(*) = 2 V D'ailleurs, la nouvelle fonction, désignée ici par II (Ç), ne variera pas quand on y fera croître Ç de a, et vérifiera évidemment la condition (3) n(ç + *)-<7-2mn(ç), la valeur de q étant — i a q = e . Enfin, si l'on suppose que la sommation indiquée par le signe ^ s'étende seulement aux diverses valeurs positives ou négatives de zn, la valeur m = o étant exclue, alors à la place de la formule (a), on obtiendra la suivante : (4) F(s) = A0+ 2 A"" lit — 30 la valeur de A0 étant (5) K0= £ ¥{z + at)dt. » D'autre part, si l'on désigne par j (s) une fonction de z qui demeure continue avec sa dérivée, tant qu'elle reste finie; par (P, Q) la valeur de l'intégrale rectiligne étendue à tous les points de la droite qui a pour origine le po'int P, et. pour extrémité le point Q; par S l'aire du parallélogramme élémentaire ABCD; enfin, par (S) l'intégrale,//' (Ç) dÇ, étendue à tous les points situés sur le contour de ce parallélogramme, on aura non-seulement (Q,P) = -(P, Q), ( 44?) et, par suite, (6) (S) = (A, B) + (B, D) - (C, D) - ( A, C), mais encore (7) (s)-=»*t£(/<ç)), le signe O étant relatif aux seules valeurs de Ç qui représenteront les coordon- nées de points renfermés dans le parallélogramme élémentaire ABCD. Cela posé, comme, en réduisant f(z) à la fonction doublement périodique V (z), on aura évidemment (B,D) = (A,C), et, par suite, (S) = o, la formule ( 7 ) donnera (8) . £(F(Ç)) = o. Si, au contraire, on remplace /'(z) par II (z), alors, en ayant égard à \d formule (3), on trouvera (B,D) = (A,C), (C,D) = «?-2'"(A,B), et, comme on aura (A, B) = ^"n(Ç)rfÇ = flABI, on tirera des formules (6) et (7 ) (S) = a (1 - q-*m)Am p ftffi £ll (£); par conséquent, Il résulte immédiatement de cette formule, jointe à l'équation (4), que, si en attribuant à z une valeur de la forme at-+- bt' , et à é, t' des valeurs réelles dont la seconde reste comprise entre les limites o, 1 , on pose m = oo ; i \ (*?) *(*) = 2 !i— -- m = — oo 59.. (448) on aura (il) T(z) = A0 + î£lQ(z+b-Ç){F(Ç)), le signe o étant relatif aux seules valeurs Ç,, Ç»,..., Ç^ de la variable Ç qui vérifieronf l'équation et représenteront les coordonnées de points renfermés dans l'intérieur du parallélogramme élémentaire ABCD. D'ailleurs, on tirera de l'équation (10), en y remplaçant m par — m , (i3) 6{z) = -${b- z). » Supposons maintenant que les valeurs de Ç = z -+- at -h ht , désignées par Ç4, Çs,..., Ç^, se trouvent rangées d'après l'ordre de grandeur des valeurs correspondantes de t'. Soient, d'ailleurs, LK , Z<2, ... , Z/^, les points dont Ç,, Ça,..., Çy» représentent les coordonnées imaginaires. Si, dans le second membre de la formule (i i), on attribue à z un accroisse- ment Az tellement choisi, que le point A' correspondant à la coordonnée imaginaire z + Az soit renfermé dans l'intérieur de la bande comprise entre la droite AB et la parallèle menée à cette droite par le point Z, , le terme i0 — f lF (z + at)dt Jo ne variera pas ; mais si le point A' vient à franchir cette parallèle, le terme A, prendra un accroissement qui se déduira sans peine des formules (6), (7), et dont la valeur sera le signe o se rapportant à la seule valeur Ç, de la variable Ç. Dans la même hypothèse, l'expression ^ serait relatif aux valeurs de Ç qui représenteraient les coordonnées de points renfermés, non plus dans le parallélogramme élémentaire ABCD, mais dans le parallélo- gramme semblable A' B'' C D' avec lequel on peut faire coïncider le pre- mier en transportant les côtés parallèlement à eux-mêmes, et substituant au sommet A le sommet A'. Par suite aussi, on pourra, en supposant le terme A0 réduit à une constante dans la formule (i i), admettre que, dans cette formule, le signe o se rapporte aux seules valeurs de Ç qui vérifient l'équation (12), et sont de la forme (i5) Ç = at + bt', t, t' étant des variables réelles comprises entre les limites 0,1. » En vertu de la formule (11), considérée sous ce point de vue, toute fonction de z, qui, étant doublement périodique, reste continue avec sa dérivée, tant qu'elle ne devient pas infinie, se réduit à la somme d'un certain nombre de termes, dont chacun est proportionnel à une fonction de la forme 6{z-zt), z, étant une valeur particulière de z, ou bien encore à l'une des dérivées de cette même fonction différentiée par rapport à z. Tel est le théorème fonda- mental obtenu par M. Hermite. Ajoutons que la fonction désignée ici par 6 (z) a évidemment pour dérivée une fonction doublement périodique de z. Si l'on désigne par à propos d'un Mémoire de M. Chasles sur la construction géométrique des amplitudes des fonctions elliptiques, une vue très-nette qu'on retrouve au tome XIX des Comptes rendus (page 1261, séance du (*) Déjà en i844> M. Liouville avait obtenu, par une méthode très -différente de celle qu'a suivie M. Hermite, et avait énoncé, en présence de ce dernier, la réduction ici indiquée. (**) M. Hermite, après avoir fixé l'intervalle dans lequel le développement de la transcen- dante 9(z) demeure convergent, prouve que, dans le cas où cet intervalle atteint sa valeur maximum , le rapport entre cet intervalle et le plus petit côté d'un parallélogramme élémen- /3 taire ne peut s'abaisser au-dessous de t / y M. Jacobi , dans une Lettre adressée à M. Her- mite, avait énoncé une proposition qui coïncide avec ce théorème, et qui s'appliquait à la transcendante 6 (z). ( 45i ) 9 décembre 1 844 )• « La méthode que j'ai suivie, dit M. Liouville, est si » simple dans ses détails, qu'elle pourra, je crois, sans inconvénient, venir » après d'autres, même analogues, mais qui n'ont pas, ce me semble, le » caractère tout intuitif et élémentaire que j'ai donné à la mienne en m'at- » tachant à aller pas à pas du simple au composé, par la considération » continuelle et toujours directe d'un seul principe. J'ai toutefois, on » le comprend, un certain intérêt à établir, non pas que mon travail est » ancien, cela résulte des Comptes rendus, mais que les détails princi- » paux en ont été arrêtés depuis plusieurs années, et ont été communiqués » très-explicitement à divers géomètres français ou étrangers. Or j'ai chez » moi, et je pourrai déposer sur le bureau, avant la fin de la séance, » une pièce manuscrite qui paraîtra concluante à cet égard. Deux géo- » mètres allemands distingués, MM. Borchardt et Joachimsthal, pendant » leur voyage à Paris en 1847, ont bien voulu sacrifier quelques heures » pour entendre l'exposition de ma doctrine, et M. Borchardt a rédigé » les leçons que j'étais ainsi conduit à faire. J'avais permis à M. Borchardt » de montrer cette rédaction à qui il voudrait, et j'ai su de lui qu'elle a été » mise sous les yeux dé M. Jacobi. Pressé par le temps, je n'avais pu parler » des intégrales elliptiques de seconde et de troisième espèce. Mais cela » importe peu. J^a classification des fonctions bien déterminées double- » ment périodiques, d'après le nombre des valeurs irréductibles par les » périodes, mais d'ailleurs égales ou inégales, qui les rendent infinies; la » démonstration de ce théorème capital, que toute fonction de ce genre » qui a moins de deux infinis doit se réduire à une simple constante; la » proposition importante aussi, que le nombre des racines qui annulent » la fonction est toujours précisément égal au nombre des infinis d^ cette » fonction, et que, de plus, les sommes des valeurs de la variable, relatives » à ces deux circonstances d'une fonction nulle ou infinie, sont toujours y égales entre elles aux multiples près des périodes ; l'expression des fonc- » fions à n infinis par des sommes ou par des produits de fonctions à deux » infinis; la théorie détaillée des fonctions à deux infinis et leur réduction » aux fonctions elliptiques, qui sont dès lors l'élément unique des fonc- » fions doublement périodiques à un nombre d'infinis limité ; les théorèmes » sur l'addition et sur la transformation directe ou inverse, rendus pour » ainsi dire aussi simples que le problème d'algèbre de former une frac- » tion rationnelle dont le numérateur et le dénominateur s'évanouissent » pour des valeurs données: tout cela, c'est-à-dire la partie essentielle de ■ ( 45* ) » mon travail, est dans le manuscrit de M. Borchardt, que je communi- » querai dans quelques instants à l'Académie. » » M. Liouville a, en effet, avant la fin de la séance, déposé sur le bureau le manuscrit de M. Borchardt. Nous transcrivons la table des matières que M. Borchardt a placée en tête. Première partie. — Théorie générale. » 1 . Une fonction doublement périodique qui ne devient jamais infinie est impossible. » 2. Une fonction doublement périodique et à un seul infini est impos- sible. » 3. Fonctions doublement périodiques- et à deux infinis. Leurs pro- priétés fondamentales. » 4. Fonctions doublement périodiques et à plusieurs infinis. Leur développement en sommes et en produits de fonctions doublement pério- diques et à deux infinis. » 5. Leur développement en produits de fonctions périodiques et à trois infinis, lorsque le nombre des infinis est pair. » 6. Leur développement en fractions de la forme — - — >

9. Transformation inverse du sin amz. Formule d'Abel. Formule de M. Jacobi. » Note de M. Augustin Cauchy relative aux observations présentées à l'Académie par M. Liouville. « Comme je l'ai fait voir dans les Comptes rendus de i843, les formules générales que donne le calcul des résidus pour la transformation et le développement des fonctions, peuvent être utilement appliquées à la re- ( 453 ) cherche dés propriétés des fonctions elliptiques. Il y a plus ; comme je l*ai remarqué en 1 844 (tome XIX des Comptes rendus } page 1378), l'une de ces formules fournit le principe fondamental invoqué par M. Liouville pour les fonctions doublement périodiques, et le généralise même, en montrant que toute fonction F(z) de z, qui, offrant une dérivée unique pour toute valeur de z, varie avec z par degrés insensibles, et ne devient jamais infinie, se réduit nécessairement à une constante. Enfin, les formules dont il s'agit, fournissent directement les diverses conséquences que notre confrère annonce avoir déduites du principe ici mentionné. * » Ainsi, en particulier, des formules que j'ai établies dans le Mémoire lithographie du 27 novembre i83i, comme propres à déterminer non- seulement la somme des fonctions semblables de celles des racines d'une équation transcendante, qui peuvent représenter les coordonnées imagi- naires de points renfermés dans un contour donné, mais encore le nombre de ces racines, on conclut immédiatement que, si, la fonction F (z) étant doublement périodique, on attribue successivement à z les diverses valeurs qui expriment les coordonnées imaginaires de points renfermés dans le parallélogramme élémentaire dont les côtés sont représentés en grandeur et en direction par les deux périodes, celles de ces valeurs qui rendront la fonction F (z) nulle seront en même nombre que celles qui la rendront infinie. » Quant à la méthode d'exhaustion qu'a employée M. Liouville, et qui consiste à retrancher successivement d'une fonction donnée y (z), d'autres fonctions qui deviennent infinies en même temps qu'elle, pour certains sys- tèmes de valeurs attribuées à la variable z, de manière à obtenir, pour reste définitif, une fonction zs(z) qui offre une valeur toujours finie ou même constante, pour des valeurs finies de z; c'est précisément la méthode dont j'ai fait usage pour établir, dans le premier volume des Exercices de Ma- thématiques, les principes fondamentaux du calcul des résidus. La méthode d'exhaustion est encore celle à laquelle j'ai eu recours, dans les Annales de M. Gergonne, pour la détermination d'un très-grand nombre d'intégrales définies, spécialement des intégrales dont les limites sont — oo et + 00 . » Je joindrai ici la démonstration très-simple du théorème relatif aux valeurs d'une variable qui rendent nulle ou infinie une fonction à double période. » Soit F (z) une fonction, doublement périodique, qui reste continue avec sa dérivée, tant qu'elle ne devient pas infinie. Soient encore a, b les deux périodes de la variable z; nommons S l'aire du parallélograme élé- C. R., i85i, ier Semestre. (T. XXXII, N° lô.) 60 ( 454 ) mentaire ABCD, dont les côtés sont représentés en grandeur et en direction par les périodes a, b; enfin, soit (S) la valeur de l'intégrale F'(z) I F(«) dz, étendue à tous les points du contour ABCD. Il est clair que (S) sera la somme de quatre intégrales rectilignes, qui, prises deux à deux, seront égales, au signe près, mais affectées de signes contraires. On aura donc (S) = o. Mais, d'autre part, si, parmi les valeurs de z qui représentent les coordonnées imaginaires de points situés dans l'intérieur du parallélo- gramme élémentaire, celles qui rendent la fonction F (z) nulle sont en nombre égal à «, et celles qui la rendent infinie, en nombre égal à n'; on aura [S) = ^iL{^) = ^i{n-n'). Donc l'équation (S) = o donnera n = n' (*). » chimie appliquée. — Rapport sur un Mémoire de M. Peligot relatif aux procédés saccharimétriques . (Commissaires, MM. Chevreul, Boussingault, Payen rapporteur.) « Dans la dernière séance, M. Peligot a appelé l'attention de l'Académie sur la question importante de l'essai des sucres bruts du commerce. » La méthode à laquelle il donne la préférence consiste dans la déter- mination directe de la composition immédiate, en tenant compte surtout : » i°. De l'eau hygroscopique ; » a°. Des sels minéraux; » 3°. Des matières organiques précipitables par l'acétate de plomb tri- basique ; » 4°- Des substances insolubles. » Le sucre pur se déduit par différence, ou se détermine au moyen de la saccharimétrie optique. » M. Peligot démontre que, dans plusieurs circonstances, cette dernière (*) M. Hermite, auquel je faisais part de cette démonstration , tirée du calcul des résidus, m'a dit l'avoir déjà remarquée, et donnée au Collège de France dans une leçon. f 455 ) méthode, telle qu'elle est pratiquée maintenant, peut occasionner des er- reurs s'élevant jusqu'à 3 centièmes. » Votre rapporteur avait eu précédemment l'occasion de constater l'exac- titude dès résultats annoncés par M. Peligot, car il était arrivé de son côté à des conclusions identiques en opérant sur les mêmes échantillons séparés en plusieurs parties. » M. Peligot a trouvé dans les sucres bruts, dits bonne quatrième du commerce, 92 centièmes en moyenne de sucre pur, lorsque le sucre brut vient des colonies (Porto-Ricco, Réunion, Antilles), et 94 centièmes lorsque cette sorte commerciale est tirée de nos sucreries indigènes ; il fait observer que la différence de rendement est compensée par la valeur plus grande des mélasses et des bas produits qui proviennent des sucres de canne. » Enfin il signale l'influence des sels contenus dans les sucres bruts sur le rendement en sucre raffiné, influence telle, qu'une partie en poids de sels solubles, du sel marin, par exemple, ferait perdre au raffinage quatre à cinq parties de sucre blanc qui passerait dans les mélasses. L'analyse chi- mique peut seule, en effet, faire apprécier ces matières salines ainsi que les matières organiques étrangères au sucre, et très-préjudiciables aussi à son extraction; les procédés saccharimétriques qui n'en tiennent pas compte exposent à des erreurs très-graves parfois, et nuisibles aux grands intérêts agricoles, industriels et commerciaux engagés dans la question. Il semble donc que tant que le raffinage usuel ne pourra séparer le sucre, l'impôt qui le frapperait ne serait pas équitable. » C'est ce que le Mémoire rend plus évident encore en montrant que la mélasse provenant des sucres bruts de betterave, et qui contiendrait moitié de son poids'de sucre pur, se trouverait frappée d'un droit égal à la moitié de l'impôt sur le sucre, bien que cette mélasse incristallisable directement ne dût donner aucune quantité de sucre solide par le raffinage usuel, ni être consommée comme substance sucrante. » A la vérité, le préjudice causé relativement au raffinage des sucres de canne serait moins grand , car les mélasses provenant de ces sucres entrent dans la consommation pour leur qualité sucrante due tant au sucre cristal- lisable qu'aux sucres liquides qu'elle renferme. » Le nouveau travail de l'auteur offre, par l'exactitude des procédés dé- crits et par ses déductions pratiques, un intérêt d'autant plus grand qu'il jette une véritable lumière sur une question d'une haute importance, sou- mise en ce moment aux délibérations de l'Assemblée législative. 60.. ( 456 ) » Votre Commission est d'avis que le Mémoire de M. Peligot mérite l'ap- probation de l'Académie. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. « Après la lecture de ce Rapport, M. Balard demande la parole pour dire à l'Académie qu'ayant eu, dans une autre circonstance, à examiner le procédé saccharimétrique optique et à faire l'analyse de nombreux mélanges obtenus de toute pièce avec des matières organiques diverses, et dans les- quels entraient des quantités connues de sucre pur, il n'a jamais observé des différences aussi grandes que celles que signale le Rapport; les erreurs de la méthode employée dans ces conditions n'étaient pas supérieures à i centième. » « M. Payen présente les observations ci-après en réponse à son confrère. » La Commission de l'Académie a reconnu qu'en effet le polarimètre en question permet d'apprécier les quantités de sucre à i centième près lorsque ce sucre est pur, et simplement dissous dans l'eau ou mêlé avec certaines substances bien déterminées. )> C'est précisément ce qui arrive dans le cas d'un mélange de glucose, qui d'ailleurs ne se rencontre pas généralement dans les sucres de betterave. » Il en est tout autrement dans des circonstances où d'autres matières organiques indéterminées encore, sont unies au sucre, -et l'on peut en dé- montrer, dans les sucres bruts et les mélasses de betterave, trois de .ce genre, que M. Payen s'occupe d'examiner. . » Une ou plusieurs de ces substances peuvent agir dans le même sens que le sucre lui-même ou dans un sens contraire, et contribuer à faire varier les résultats entre des limites plus ou moins étendues. » C'est sans doute à des causes de cette nature, peut-être à la présence d'un principe immédiat analogue à la dextrine ou identique avec elle, qu'il faut attribuer le fait suivant parfaitement certain : parmi les résultats ob- tenus au polarimètre et communiqués à une Commission dont M. Peligot faisait partie, on remarquait plusieurs échantillons dosant 99 centièmes de sucre pur. » Les mêmes échantillons donnèrent, sur 100 parties, d'après les ana- lyses chimiques qu'en firent séparément MM. Peligot et Payen 1 ,5 à a, 5 d'eau, 0,4 à 1 de substances organiques 110:1 sucrées, enfin 0,8 à i,5 de matières minérales; or il était évident que l'eau, ni les matières organiques, ni les sels ( Wy ) minéraux ne pouvaient être considérés comme du sucre: aucune objection ne fut présentée contre ces conclusions exactes par les Membres de la Commission qui n'avaient pas eux-mêmes pris part aux essais. » Il paraissait donc bien démontré que les essais des sucres bruts au po- larimètre pouvaient offrir des chances d'erreur de 2 à 3,5 pour 100. » Quant aux précautions relatives à l'inversion dans cette méthode, elles pouvaient être inutiles en cette circonstance, mais on devait, d'ailleurs, s'en rapporter à la personne très-exercée aux essais de saccharimétrie optique, chargée de ces expériences comparatives. » Quoi qu'il en soit, les plus graves objections restent contre' le moyen optique exclusivement employé, indépendamment des chances d'erreur qu'on vient d'indiquer; ce sont : » i°. L'introduction de substances connues déjà et de plusieurs autres qu'on découvrira sans doute, et qui augmenteront ou diminueront les pro- portions apparentes indiquées par l'appareil, nécessitera des complica- tions dans la méthode qui ne pourront garantir les intérêts du trésor ni ceux des manufacturiers; » 20. L'essai optique évidemment encore ne tient aucun compte des sels minéraux et autres substances étrangères qui, cependant, enlèvent au raf- finage quatre à six fois leur poids de sucre pur qui passe dans les mé- lasses. » Ainsi donc, dans l'intérêt d'une appréciation exacte, on doit faire in- tervenir un autre essai manufacturier, sorte de clairçage, ou mieux l'analyse chimique, et surtout la détermination, facile d'ailleurs, de l'eau, des sub- stances organiques et des matières minérales ; à ces conditions, le polari- mètre pourra fournir un moyen de contrôle utile. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de sept Membres chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Jacobi, Commission qui doit se composer de trois Membres pris dans les Sections des Sciences mathématiques, de trois pris dans les Sections des Sciences Physiques et du Président de l'Académie. MM. Arago, Liouville, Pouillet, d'une part, MM. Flourens, Élie de Beau- mont, Chevreul, de l'autre, réunissent la majorité des suffrages et compose- ront, avec M. Rayer, Président de l'Académie, la Commission chargée de proposer des candidats pour la place vacante. ( 458 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. analyse mathématique.— Sur les jonctions algébriques; par M. Hehmite. (Renvoi à l'examen de la Section de Géométrie.) « 1. Les propositions données par M. Puiseux, sur les racines des équa- tions algébriques considérées comme fonctions d'une variable z, qui entre rationnellement dans leur premier membre, me semblent ouvrir un vaste champ de recherches destinées à jeter un grand jour sur la nature analy- tique de ce genre de quantités. Je me propose de donner ici le principe de ces recherches, et de faire voir comment elles conduisent à reconnaître si une équation quelconque F (m, z) = o est résoluble algébriquement, c'est-à-dire si l'inconnue u peut être expri- mée par une fonction de la variable z , ne contenant cette variable que sous les signes d'extraction de racines de degré entier. Les théorèmes auxquels nous serons ainsi amenés donneront, et sous un point de vue entièrement nouveau, le beau résultat obtenu par Abel sur la possibilité d'exprimer al- gébriquement sin am ( - ) par sin am ( x) . Je me borne ici à la question de la résolution par radicaux; plus tard je ferai, au même point de vue, l'é- tude des équations modulaires, et je montrerai comment les théorèmes de M. Puiseux conduisent à effectuer l'abaissement de ces équations dans les cas annoncés par Galois, dont les principes serviront d'ailleurs de base a tout ce que nous allons dire. » 2. Soit (z) = o l'équation dont les racines , mises pour z dans l'équation proposée F(u, z) — o, lui font acquérir des racines multiples; désignons ces diverses valeurs de z par Z0, Z,,. .., Z^_ i , et, après avoir tracé dans un plan deux axes rectangulaires représentons- les par autant de points que nous nommerons respectivement ^0> ^il-'-l ^/» — l« ( 45g) » Soient enfin , pour un point quelconque P du plan , toutes les racines de l'équation proposée; M. Puiseux, et c'est là une partie essentielle de ses recherches, a donné le moyen de trouver la substitution qui s'opère entre les valeurs initiales u0, «,,..., um_, des racines de la proposée, quand la variable z décrit un contour fermé partant du point P, et em- brassant l'un des points Z0, Z,,..., Z^- ,, pour revenir au même point P. Représentons symboliquement par S,- la substitution relative à un contour élémentaire comprenant le seul point Z,-, on aura le théorème suivant : » Théorème i. Toute fonction des racines u, invariable par les sub- stitutions pourra être exprimée rationnellement par la variable z ; et aussi la propo- sition réciproque : » Théorème 2. Toute fonction des racines u, déterminable rationnelle- ment, en z , est invariable par les mêmes substitutions ^o) S( , . . . , a^ _ ! . » Le groupe des substitutions en question jouera donc précisément le même rôle que le groupe de l'équation irréductible en V de Galois. » Démonstration du théorème i . Soit U la fonction des racines u0, «,,..., um_{, qui vérifie les conditions du théorème i; il est évident qu'on pourra toujours établir entre cette fonction et la variable z une équa- tion rationnelle. En second lieu, si l'on fait décrire au point P un contour fermé quelconque, la fonction reprendra toujours la même valeur initiale; donc,, d'après une remarque qui appartient encore à M. Puiseux, U est une fonction entièrement rationnelle de z. » Démonstration du théorème i. Toutes les valeurs que pourrait acquérir la fonction U, en appliquant aux racines u0, u{,..., «m_4, les substitutions S0, S,,..., S^ — , , sont autant de valeurs initiales qu'on obtiendrait lorsque le point P, ayant décrit un contour quelconque, serait revenu à sa position primitive; si donc la fonction U remplit les conditions du théorème a, c'est-à-dire si elle est rationnelle, ces valeurs seront toutes les mêmes; donc, etc. » 3. Je vais maintenant faire voir, par un exemple très-simple, une première application de ce qui précède. (46o ) » Le degré de l'équation proposée F(m,z) = o étant un nombre quelconque m , supposons que les divers systèmes circulaires de M. Pui- seux soient tous identiques en embrassant toutes les racines, ou bien qu'ils soient réductibles tous aux puissances d'une même substitution cir- culaire d'ordre m, suivant l'expression employée par M. Cauchy, l'équation proposée sera résoluble par radicaux relativement à z. » En effet, si l'on désigne par a une racine quelconque de l'équation binôme am = i , la fonction suivante ; {u0 + a ut + a2 m, -+- . . . + a"1-' «m_, )'", reprendra toujours la même valeur initiale, quel que soit le contour fermé qu'ait décrit le point mobile P en revenant à sa première position ; donc cette fonction sera déterminable rationnellement en z; donc, etc. » 4. Actuellement supposons que le degré m soit un nombre premier, la condition nécessaire et suffisante de solubilité par radicaux, consiste en ce que toute fonction des racines invariables par les substitutions de cette forme spéciale, savoir : ltak+bt ) a et b étant tous les entiers pris suivant le module m, ainsi que l'indice variable /c, soit rationnellement connue. » Donc, d'après le théorème 2, la condition nécessaire et suffisante de solubilité , revient à ce que : » Les substitutions S,, S2,..., S^_ ,, données parles principes de M. Pui- seux, soient toutes de la forme ci-dessous : "a, \ uak + t- ) » Pour établir, de la manière la plus simple, la possibilité de la 'résolu- tion par radicaux, je raisonnerai ainsi : » Posons

C'est ainsi que j'ai été amené à mettre en présence du carbonate de chaux, soit tout fait, soit à l'état naissant, les diverses substances dont l'existence a été signalée par les chimistes qui ont analysé les mélasses. Ces expériences m'ont conduit à trouver que le carbonate de chaux est soluble C R., i85i, i« Semestre. 11. XXXII, N« 15.) 6ï ( 47o) dans le saccharate de chaux, ce que j'ai pu prouver d'ailleurs de différentes manières. » i°. Ainsi, une dissolution de saccharate de chaux, dans laquelle on fait passer de l'acide carbonique, ne se trouble pas dans les premiers instants du passage du gaz. » a°. Un mélange de chlorure de calcium et de carbonate de soude ne forme aucun précipité dans le saccharate de chaux. » 3°. Enfin, une dissolution d'hydrochlorate d'ammoniaque, ajoutée à une dissolution de carbonate de chaux dans le saccharate, en précipite aussitôt du carbonate de chaux pur. Le sel ammoniac est ici employé pour saturer la chaux libre du saccharate. Il est inutile de dire que ce réactif doit être employé avec précaution, attendu qu'il est lui-même un dissolvant du car- bonate de chaux. Le fait de la dissolution du carbonate de chaux dans le saccharate, supposait la formation d'un sel double. J'ai acquis la preuve que ce sel double existe et qu'il peut être isolé ; mais je n'ai pu l'obtenir jusqu'ici que mêlé d'un excès de saccharate de chaux. Je poursuis cette étude considérant la formation de ces sels doubles que les saccharates ter- reux paraissent former facilement, comme étant d'une grande importance dans le problème de l'extraction du sucre. » Quoi qu'il en soit, le fait de la dissolution du carbonate de chaux dans le saccharate a déjà son intérêt au point de vue de l'analyse des sucres. Peut-être les physiologistes s'en préoccuperont- ils et voudront-ils voir, dans des réactions analogues, la théorie de la formation de certains produits de l'organisme. » liOTANiQUE. — Note sur l 'appareil reproducteur dans les Lichens et les Champignons (seconde partie); par M. L.-R. Tulasne. « La grande ressemblance des spermogonies des Lichens avec les Pyréno- mycètes du genre Septoria, ou leurs alliés, porte à soupçonner que ces petits Champignons ne sont pas, comme on le croit généralement, des productions autonomes, qu'ils ne représentent point, à eux seuls, une espèce végétale entière; et, si plusieurs d'entre eux sont décrits tantôt comme des SpJueria, tantôt comme des Septoria, c'est vraisemblablement qu'ils ont été observés à des époques différentes de leur développement, et qu'à chacun de ces Septoria ambigus, correspond une Sphérie particulière ou autre Pyréno- mycète thécasporé qui lui succède, et ne forme avec lui qu'une même espèce fongine. Ce qui serait vrai des Septoria, devrait s'étendre à un grand nombre ( 47' ) d'autres genres de Pyrénomycètes ou de Coniomycètes, qui, de même, ne comprennent que les membres dissociés d'espèces composées de plusieurs termes. Dès à présent, en effet, cette assertion s'étaye de quelques preuves. » Les Cytispora, qui ont avec les Septoria tant d'analogie, étaient pour Tode des Sphœriœ cirrhiferœ, et sont encore, dans les classifications les plus récentes, placés près des Sphéries ou même confondus avec elles. La raison ne saurait en être cherchée dans leur organisation, qui diffère extrêmement de celle des Sphœria, mais bien plutôt dans cette corres- pondance remarquable que M. Fries a signalée entre quelques espèces de ces deux genres de Champignons. De patientes recherches apprendront que cette correspondance est un fait bien plus général qu'on ne l'a supposé, et qu'il autorise suffisamment à croire que, loin d'être l'expression entière d'une espèce fongine, chaque Cytispore ne représente qu'un état particu- lier d'un Champignon qui se montrera sous une forme plus parfaite dans un Sphœria vrai, ou au moins dans une Sphénacée thécasporée. On trou- vera qu'il n'en est pas autrement des Nemaspora, Micropera, Polystigma, Ascochyta, et de beaucoup d'autres genres compris dans les Cytisporacés ou les Phyllostictés. Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, le Nemaspora Ribis appartient au Sphœria Ehrenbergii N., le Poljstigma rubrum au Poljstigma julvum, champignon thécigère, le Micropera Drupacearum au Sphœria Leveilleil^,, etc. » Quiconque suivra avec attention cette succession constante des mêmes productions fongines sur le même mycélium, supposera naturellement une loi qui la détermine, et l'existence d'un rapport nécessaire entre ces formes végétales; mais il admettra difficilement que ce soient autant d'êtres diffé- rents, parasites les uns des autres, et supposera plus volontiers qu'un autre lien les unit. Une preuve que ce lien est celui qui existe entre les membresd'un même corps ou les individus d'une même espèce, est fournie par les Tym- panis et les Cenangium, qui sont des sortes de Pézizes cespiteuses ou coa- lescentes. Le stroma de ces Champignons, avant de donner naissance aux cupules ou disques thécigères, produit abondamment à sa surface, portés sur des basides de formes variées , non-seulement des spores- nues, mais encore des corpuscules cylindriques extrêmement ténus, et en tout sembla- bles à ceux qui sortent des spermogonies des Lichens, des Septoria, de beaucoup de Cytispora et des autres Champignons analogues. Ces mêmes corpuscules s'observent encore au bord de la cupule de divers Cenangium. » Dans un genre thécasporé, de l'ordre des Discomycètes, le Bhytisma, chaque espèce, pour ainsi dire, possède une sorte de précurseur dans un 62.. (470 Melasmia, ou champignon à spores acrogènes, qui joue, vis-à-vis d'elle, le même rôle que les Cytispora et leurs analogues par rapport aux Sphé- ries. L' ' Asteroma Ulmi, d'après ce qu'en dit M. Berkeley, serait pour le Dolhidea Ulmi. une sorte de Melasmia. Plusieurs Hjsteriwn et Phacidium sont aussi joints à un Leptostroma, qui leur appartient évidemment. » Pour ce qui est de plusieurs genres de Coniomycètes, il y a déjà long- temps que l'on a soupçonné les Melanconium et leurs alliés de n'être cpie des Sphéries dans un certain état d'altération (Sphœriœ corruptœ). M. Fries, après Link, a élevé des doutes sur leur autonomie, mais personne n'a encore montré, par une étude suffisante de leur mode d'accroissement, ce qu'ils sont réellement, c'est-à-dire (comme les Stegonosporium, Didymosporium, Stilbospora et genres analogues), les conidies de divers Sphœria [ex. gr. S.stilbostoma, javacea, etc.). J-a plupart des vrais Tubercularia représen- tent aussi le stroina de plusieurs Sphéries [y. gr. S. cinnabarina, S. cocci- nea, etc.), et leurs spores doivent également être prises pour les conidies de celles-ci. Aux spores des tuberculaires, se peuvent très-exactement com- parer les éléments dissociés des filaments articulés qui, par leur réunion, constituent les pulvinules appelés du nom de Dacrymyces Urlicœ, ou la marge de la Peziza fusarioides, laquelle n'est que l'état parfait du même champignon. Le Tubercularia persicina Dittm. (/Ecidiolum exanthematum Ung. ) et autres productions analogues vivent mêlés aux Uredo et Mcidium quand les soresde ces entophytes sont épars [ex. gr. Uredo Euphorbiœ, sua- veolcns, /Ecidium Cichoracearum, Euphorbiœ), ou bien ils occupent le centre de l'aire que ces sores limitent lorsqu'ils sont circulants (ex. c. Uredo com- piansor, Mcrcurialis ,concentrica, /Ecidium Grossulariœ,crassum, Conval- lariœ, Paridis, etc.); de même à la face opposée de la tache qui porte les Rœstelia dancellata, Centridium Sorbi, Cydoniœ, etc., se développent con- stamment des productions ponctiformes qui, comme X /Ecidiolum exanthe- matum, pourraient bien représenter les spermogonies des Urédinées. » Au nombre des Champignons les plus probants pour la thèse dont il s'agit sont surtout les Sphœria. Une espèce très-complète est le S. Laburni Pers. ; ses périthèces ascophores naissent, comme ceux d'un grand nombre de Sphéries, autour d'un cytispore à cirrhe blanchâtre, et mêlés en outre, sur le même stroma, à des conceptacles tapissés d'un hymenium basidigère. el qui devraient être rapportés au genre Sporocadus ou à l'un de ses analo- gues. Ainsi le Sphœria Laburni se trouve posséder trois sortes d'organes reproducteurs, des spores normales endothèques, des spores acrogènes for( semblables aux premières, ce sont celles du Sporocadus, et enfin d'autres ( 473 ) spores également acrogènes, mais très-différentes et fort ténues, c'est-à-dire celle du Cytispora. Dans le Sphœria hypoxylon et les autres Xylaria, je n'ai encore vu que deux espèces de spores, à savoir les spores noires endo- gènes qu'on leur connaît, et, en second lieu, les séminules blanches qui re- couvrent d'une fine poussière les jeunes branches du stroma. Ces séminules naissent isolément sur un hymenium nu, tapissé de basides courtes et étroites. Le Dothidea ribesia est plus complet; à la face supérieure de son stroma pulviniforme, il engendre des séminules blanches pareilles à celles des Xy- laria, et dans la profondeur de son parenchyme, il se creuse cà et là de pe- tites cavités dont les parois produisent des corpuscules acrogènes semblables aux séminules des Septoria. Enfin, l'on sait qu'il possède en outre une in- nombrable quantité de conceptacles superficiels et remplis de thèques oc- tospores. » La multiplicité des organes reproducteurs, dans tous ces Champi- gnons, oblige à imaginer quelques mots nouveaux pour distinguer ces organes les uns des autres. Le nom de spores demeurant affecté aux plus parfaits, à ceux qui s'engendrent dans des tftèques, sans rapports de conti- nuité avec la plante mère; on pourrait appeler stylospores ceux qui nais- sent nus, c'est-à-dire de cellules linéaires stipitiformes, analogues aux ba- sides des Agaricinées. Puis les séminules plus ténues, dont la génération est également acrogène, recevraient, comme les corpuscules itzigsohniens auxquels elles ressemblent tout à fait, le nom de spermaties , qui n'emporte d'autre idée que celle d'un corps destiné, en quelque manière que ce soit, à un rôle de reproduction. » M. Fries appelle du nom de conidies tous les corps reproducteurs qui ne sont point, pense-t-il, des spores normales, en sorte qu'eu égard à tout ce qui précède, cette désignation embrasserait des organes très-dissemblables. Je proposerais de restreindre son application aux gemmes proprement dites, si l'on veut tenir pour telles les cellules reproductrices qui naissent du my- célium directement (comme chez les Erysiphe, les Ascophora, et autres Mucédinées), et semblent surtout correspondre aux gongyles des Muscinées et des Hépatiques. En lui laissant son acception générale, le terme conidies serait employé toutes les fois qu'il est impossible de préciser la nature du corps reproducteur à décrire. La difficulté de ce problème apparaîtra quand le Champignon étudié ne présentera pas réunies diverses sortes d'organes reproducteurs; mais alors l'analogie sera utilement invoquée. Si, par exemple, l'on compare les Melasmia, précurseurs des Rhytisma, au pre- mier état des Tympanis , on sera disposé à voir, dans les séminules de ces ( 474 ) Melasmia, les spermaties plutôt que les stylospores des Rhytisma à venir. Le Sphœria Laburni Pers., fournira l'interprétation de toutes les Sphéries construites sur le même plan que lui ; son cytispore, comme celui de ses congénères, représentera le réceptacle des spermaties s et son sporocadus les périthèces à stylospores. » Une autre difficulté consistera à réunir les éléments d'une même es- pèce fongine, lorsqu'ils ne se rencontreront pas associés dans la nature. Si les Champignons cités précédemment prouvent que ces éléments sont souvent assemblés, de façon qu'on ne puisse pas mettre en doute leurs rap- ports naturels; il en est d'autres qui montreraient à des degrés divers la dissociation des différents termes constitutifs de l'espèce. On trouve, par exemple, le stroina jaune du Sphœria stitbostoma tantôt fertile à la fois en .périthèces ascophores et en Mclanconium (conidies), tantôt, au contraire, privé de l'une ou de l'autre de ces productions. Il en est de même du stroma du Sphœria favacea, quoique, le plus souvent, il engendre isolément les Sphéries et leurs conidies. Dans le Sphœria nivea , on voit sur la même aire que circonscrit la marge noire du mycélium , des tuhercu\es-cytispores et des tubercules à sphéries ; on y trouve aussi, mais beaucoup plus rarement, des tubercules qui ne sont cytispores qu'en partie, et dont l'une des moitiés engendre des périthèces thécigères. Le stroma du Sphœria castanea TN. offre plus fréquemment réunis les périthèces et le cytispore; cependant il produit habituellement ce dernier à l'exclusion des premiers ou récipro- quement, et il ne rentre pas dans la classe des Sphéries chez lesquelles le cytispore accompagne toujours les conceptacles ascophores [ex. gr. Sphœria leucostoma, ambiens, corticis, pulchella, Leveillei, profusa, etc.). » On peut soupçonner que plusieurs Sphéries n'existent pas, ou ne se rencontrent pas habituellement à la fois sous les trois formes princi- pales qu'elles peuvent revêtir. Déjà dans le Sphœria Laburni, la forme stylosporée (Sphœmpsis, Sporocadus) est aussi fréquente, sinon même plus commune que l'état parfait thécigère. Le S. sapinea ne paraît être connu qu'avec des spores acrogènes ; cependant il est quelquefois joint à son cytispore. Les S. oreades, atrovirens, Hederœ et une foule d'autres, ne se montrent aussi habituellement qu'avec un appareil reproducteur gon- gylaire. De là on pourrait conclure avec beaucoup de vraisemblance que le groupe des Siihœropsidei et celui des Cytisporacei ( qui revendique un grand nombre de Phyllostictei) renferment une multitude de Pyrénomycètes dont il faut chercher l'état parfait parmi les Sphériacées proprement dites, et qui, conséquemment, devront un jour leur être réunis, lorsque des études (475 ) persévérantes auront bien fait connaître les éléments constitutifs de chaque espèce. » Enfin il est un fait constant qu'il convient encore de noter, c'est l'ordre dans lequel naissent les différents termes dont nous supposons que l'espèce fongine se compose. Il est tel, que les spermaties, qui peuvent être contem- poraines des stjlospores, précédent toujours l'apparition de la forme par- faite ou thécigère. Cette précession peut même être de plusieurs mois, comme on le voit pour les Rhjtisma qui ne mûrissent leurs spores qu'au printemps, tandis que leurs spermaties {Melasmiœ) , se sont développées à la fin de l'été précédent. Sans vouloir en aucune façon préjuger la nature et le rôle de ces spermaties > on ne peut s'empêcher de remarquer qu'elles précèdent les spores endothèques de la même manière que les anthéridies des fougères ou des Equisetum, devancent la naissance des capsules sémi- nifères de ces végétaux. » médecine. — Emploi du suc pancréatique pour Jaciliter l'absorption de l'huile de foie de morue. (Extrait d'une Note de M. Loze.) « Dès l'année 1 843 je m'assurai , par des essais directs , que l'action , sou- vent douteuse, de l'huile de foie de morue contre la phthisie pulmonaire , ne devait être attribuée qu'à sa non-absorption ; aussi je l'administrai depuis à l'état de globules très-divisés par une longue trituration avec l'albumine, c'est-à-dire à l'état d'émulsion. J'obtins ainsi des succès qui furent con- statés, en i8/|5 et 1846, à l'hôpital de Beaujon, par une Commission de l'Académie de Médecine. » Postérieurement, profitant du beau travail de M. Bernard sur la fonction du suc pancréatique dans la digestion des corps gras, j'ai obtenu de nouveaux résultats plus décisifs, et des succès assez réguliers et assez multipliés, pour me déterminer à les communiquer à l'Académie des Sciences. Lorsqu'on mêle 1 partie de mucilage de légumine, additionné d'un vingtième ou un vingt-quatrième de suc pancréatique , à 6 parties d'huile de foie de morue, celle-ci se solidifie , se conserve , peut se dessécher et se délayer ensuite à volonté en une espèce de chyle artificiel. Ainsi traitée, cette huile s'absorbe entièrement, et acquiert par là une énergie d'action assez grande pour combattre, avec un succès certain, dans bien des cas, la phthisie pulmonaire. » Il est inutile d'ajouter que, sous cette forme, l'huile de foie de morue peut être également appliquée, avec le plus grand succès, chez les enfants lymphatiques, scrophuleux, etc. » ( 476 ) M. Brown-Sequard prie l'Académie de vouloir bien admettre au con- cours, pour le prix de Physiologie expérimentale, son Mémoire sur la trans- mission des impressions sensitives dans la moelle épinière, Mémoire lu à la séance du 1 8 novembre 1 85o. (Renvoi à la future Commission. ) M. Serres, d'Alais, demande que ses diverses communications sur les phosphènes soient admises au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon. (Renvoi à la future Commission.) 31. Sandras adresse une semblable demande relativement à son Traité pratique des maladies nerveuses -, et joint à cette demande, conformément à une décision de l'Académie, relative à ce concours, l'indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. M. Brachet présente une Note concernant un moyen d'éclairage pour les microscopes solaires. IV Académie accepte le dépôt de deux paquets cachetés présentés, l'un Par M. Brachet, l'autre Par M. Doyère. COMITÉ SECRET. M. de Jussieu, au nom de la Section de Botanique, présente la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant, vacante par suite du décès de M. Kunth. En première ligne, et hors de rang : M. Blume, professeur à Leyde. En seconde ligne, et sur le même rang, par ordre alphabétique : M. Alphonse Dec andolle, ex-professeur à l'Académie et ex-directeur du Jardin botanique de Genève. M. Asa Gray, professeur à Cambridge (Etats-Unis). Sir William Jackson Hooker, directeur du Jardin de Kew. M. John Lindley, professeur à l'Université de Uondres. M. Chket. Godefr. Nées von ësenreck, professeur à Breslau, ci-devant à Bonn, président de l'Académie des Curieux de la Nature. M. John Torrey, professeur à New- York. Les titres de ces candidats sont discutés; l'élection aura lieu dans la pro- chaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. I . «^ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 7 AVRIL 1851 . PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. zoologie et paléontologie. — Mémoire sur les caractères ostéologiques des genres nouveaux ou des espèces nouvelles de Cétacés, vivants ou fossiles, dont les squelettes entiers, ou les têtes seulement, sont conservés dans les galeries d'anatomie comparée du Muséum d'Histoire naturelle; par M. Duvernoy. Introduction. « En prenant possession, il y a à peu près six mois, de la place de professeur d'anatomie comparée, au Muséum d'Histoire naturelle, j'ai compris que l'un de mes devoirs serait de faire connaître les objets nou- veaux, ou les faits nouveaux concernant l'organisation des animaux, que renferment les riches collections qui sont clans la dépendance et dans les attributions de cette chaire. » Si je commence ma nouvelle tâche avec l'ordre des Cétacés, c est par suite de la nécessité où j'ai été de m'occuper de cet ordre de Mammifères, pour le Rapport que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie, le lundi 1 7 mars dernier, sur les Cétacés du genre Ziphius, etc. ; je m'y suis surtout dé- terminé pour remplir, autant du moins qu'il sera en mon pouvoir, la C. R., i85i, t" Semestre. (T. XXXU, N° i4.) 63 ( 47» ) lacune importante qu'a laissée, dans cette partie de YOstéologie,\a mort inopinée et très-regrettable de M. de Blainville, et pour faire connaître avec ordre et systématiquement les espèces nouvelles que notre établisse- ment doit à de généreux et zélés navigateurs, auxquels je serai heureux de rendre un témoignage public de reconnaissance. » Dans un Catalogue raisonné des collections d'anatomie comparée que M. Cuvier nous avait engagé, son frère et moi, à dresser, dès la fin de i8o3, et que nous avons continué jusqu'en i8o5, j'avais eu, entre autres, pom- ma part, les squelettes des Cétacés (i). Je trouve, dans le manuscrit de ce Catalogue, que j'ai conservé, qu'il existait alors, dans les galeries d'ana- tomie, deux seuls squelettes montés par M. Rousseau, l'un de Dauphin, et l'autre de Marsouin. » Il y avait, de plus, trois squelettes incomplets, non montés, d'Epau- lard, de Cachalot et de Baleinoptère Rorqual, et quatre tètes séparées, l'une de Dauphin vulgaire, une autre de Marsouin, la troisième d' Epaulard, et la quatrième de Narwhal. » Dans le simple Catalogue nominal, dressé immédiatement après la mort de M. Cuvier, par les soins de M. Laurillard, conservateur des collections d'anatomie comparée, aidé de MM. Valenciennes et Pentland, on lit « que le nombre de squelettes, montés ou non montés, appartenant à l'ordre des Cétacés proprement dits, s'élevait, en i83a, à vingt-sept, appartenant à quinze espèces différentes; et que celui des têtes était de quarante-neuf, provenant de vingt-deux espèces; sans parler des têtes démontées, des pré- parations destinées à démontrer le système de dentition, et d'autres os séparés, pour l'étude de l'ostéogénie, etc. » » En ce moment, le nombre des squelettes montés ou non montés est de quarante-huit, appartenant à vingt-quatre espèces; c'est une augmenta- tion, depuis i83a, de vingt-et-un squelettes, appartenant à neuf espèces, qui manquaient à ces collections. (i) Voici les titres des chapitres de ma part de ce Catalogue, dont j'ai conservé le manuscrit : i°. Généralités sur l'Ostéologic des Mammifères; 2° Squelettes humains; 3° id. de Qua- drumanes; 4° id. de Galéopithèques; 5° id. de Roussettes; 6° id. de Chauves-Souris; 70 id. d'Éléphants; 8° id. de Pachydermes; 90 id. de Ruminants et de Solipèdes; 10° id. de Tar- digrades; ti° id. de Cétacés; 120 id de Monotrèmes. Je m'étais aussi chargé des Reptiles et des Poissons. M. F. Cuvier avait les autres ordres de Mammifères et les Oiseaux. C'est à cette occasion qu'il a compris combien la science était peu avancée, pour caractériser nettement les groupes génériques des Carnassiers et des Ron- geurs, et qu'il a conçu le plan de son ouvrage classique sur les dents des Mammifères. ( 479 ) » Le nombre des tètes osseuses s'est accru dans une plus grande pro- portion; il y en a soixante-seize de plus qu'en i83a, c'est-à-dire cent vingt- cinq en tout : mais ces soixante-seize têtes n'ont de même augmenté que de neuf, le nombre des espèces dont nous avons seulement cette partie la plus importante du squelette. » Cette supputation fera comprendre la richesse des matériaux que j'ai à ma disposition, pour la tâche que je commence aujourd'hui, et dont le titre de ce Mémoire fait connaître le sujet. Il se compose de quatre parties, dont la première comprend la communication actuelle. Je l'ai divisée en quatre chapitres. Dans le premier, je jette un coup iïœil sur l'ordre des Cétacés, et sur leur organisation, en général. Je traite dans le second des principaux caractères ostéologiques de cet ordre. J'expose dans le troisième les principales divisions de ce même ordre, dans la méthode que j'ai adoptée. Enfin, le quatrième chapitre comprend une description particulière, sous le rapport ostéologique seulement, des genres et des espèces de la famille des Cétacés hétérodontes , dont le Muséum d'Histoire naturelle possède des squelettes entiers ou des têtes seulement. » Le résumé suivant donnera une idée de ces deux derniers chapitres. RÉSUMÉ DU MÉMOIRE. NOUVELLE CLASSIFICATION DE L'ORDRE DES CÉTACÉS. Première sous-classe. — Mammifères Monodelphes . « Ordre XV. — Cétacés (i). — Les extrémités postérieures manquent; laqueue est fortement développée en un cône allongé, à l'extrémité duquel se trouve une large nageoire horizontale, de nature fibro-cartilagineûse. Les extrémités antérieures sont plates, triangulaires, recouvertes par la peau, qui en forme une rame inflexible dans ses parties, que l'on ne distingue plus à l'extérieur. Les téguments manquent de poils libres ; ils sont doublés par une couche épaisse de substance huileuse. La respiration de l'air se fait, indépendamment de la déglutition, au moyen du larynx élevé en pyramide (i) C'est le dernier de la sous-classe des Monodelphes, dans ma méthode de classification des Mammifères. L'ordre XIII comprend les Amphibies Quadrirèmes , qui conservent quatre extrémités modifiées en quatre rames : ce sont les Phoques et les Morses; l'ordre XIV, les Amphibies Trirèmes, qui n'ont plus d'extrémité paire postérieure, comme les Cétacés, dont la queue est développée et porte une nageoire horizontale , qui ont des mamelles sur la poitrine et se nourrissent exclusivement de végétaux. Ils manquent d'évent. 63.. ■ ( 48o ) vers les orifices internes des narines ; celles-ci communiquent dans un double sac musculeux nommé évent, à cause de son orifice extérieur, percé dans le front ou sur le museau, par lequel l'animal rejette l'eau avalée, mêlée à l'air expiré. Les mamelles sont placées de chaque côté de la vulve. Il y a de trois à cinq estomacs. L'oreille externe est réduite à un petit orifice percé à quelque distance en arrière de l'œil. » L'ordre des Cétacés se divise en cinq familles. » i°. Les Dauphins, qui ont les deux mâchoires armées, dans toute ou dans la plus grande partie de leur longueur, de dents coniques à sommet aigu ou obtus. » 20. Les Monodontes, qui n'ont qu'une seule dent alvéolaire, déve- loppée d'un côté en forme de défense, à la mâchoire supérieure. » 3°. Les HÉTÉRODOKTES, qui n'ont qu'un petit nombre de dents déve- loppées et alvéolaires (une ou deux paires au plus) à la mâchoire inférieure seulement. Il peut exister, en outre, quelques dents rudimentaires, adhé- rentes aux gencives de l'une ou de l'autre mâchoire, ou de toutes les deux. » 4°- Les Cachalots, qui manquent de dents à la mâchoire supérieure et dont les branches de la mâchoire inférieure, très-rapprochées dans la plus grande partie de leur longueur, sont armées chacune d'une rangée de fortes dents coniques, à peu près égales. » 5°. Les Baleines , qui n'ont dans la bouche que des fanons ou des rangées de lames cornées, à bord libre et frangé, toutes attachées au palais. » Famille des Hétérodontes. — Elle se composerait, dans l'état actuel de la science, de cinq genres vivants ou fossiles. » ier Genre. Hyperoodon, Lacépède. Chœnodelphinus et Chcenocetus , Eschricht. — Duo dentés conici, proclives in apice maxilice inferioris. Duo dentés minores post primores , etiain in alveolâ infixi, sed membranâ gengivœ tecti. Ossibus nariumet intermaxillaribus in basi rostri et infront e imparibus . » Deux dents coniques développées à la dernière extrémité de la mâ- choire inférieure, implantées dans les alvéoles, dirigées en avant. Immédia- tement derrière elles, on en trouve quelquefois deux autres beaucoup plus petites, également implantées dans les alvéoles, mais recouvertes par les gencives. Une rainure alvéolaire commence derrière ces dents et se prolonge dans l'étendue du premier tiers ou de la moitié du bord alvéolaire des bran- ches mandibulaires. Il y a une rainure correspondante à la face inférieure et latérale des os maxillaires. Des dents rudimentaires aux deux mâchoires, fixées dans cette rainure à la peau des gencives. Les narines et les os inter- maxillaires très-asymétriques. C48i ) » ire Espèce. H. Baussardi. H. de Baussard, Fr. Cuvier. — H. Butzkopf, Lacép. H. Hunteri, Gray. Delphinus edentulus, Schreb. Butzkopf, Haus- sard. » Ossa maxillaria in facie et fronte longitudinaliter maxime promi- nentia. , . » Deux saillies considérables verticales et longitudinales des os maxillaires, à bord libre très-rugueux, s'inclinent rapidement en arrière et interceptent un espace étroit et profond dont les intermaxillaires forment le plancher Ces proéminences, en élevant considérablement le front et en raccourcissant le rostre, donnent à cette espèce une physionomie particulière qui la fait reconnaître facilement. » 2e Espèce. H. Gervaisii, Nob. H. de Gervais. — Ziphius cavirostris, Gervais [Zool. et Paléontologie franc., PI. XXXIX, fig. 237). » Duo dentés conici, acuti, in angulo maxiilœ injèrioris. Ossium inler- maxillarium superficie plana, non excavatâ, multo latiore in dextro latere. » Deux dents développées à l'extrémité de la mâchoire inférieure, à pointe très- aiguë, inclinées en avant, comme leurs alvéoles; des dents rudimentaires en arrière de celles-ci, et dans la rainure correspondante de la mâchoire su- périeure, sans alvéoles et adhérentes seulement aux gencives. Les tubercules maxillaires de l'espèce précédente n'existent pas. » L'Hyperoodon de Corse décrit par M. Doumet (Bev. zoologique, 1842. PI. I, fig- 2, page 207, et le Delphinus Philippii, Cocco (Erichson, Arch., 1846, page 204 et PI. IV, fig. C) paraissent appartenir au même genre ; et celui-ci, du moins d'après la figure citée, à la première espèce. » 2e Genre. Berardius, Nob. — Quatuor dentés prominentes, in extre- mitate maxiilœ inferioris, erecti, compressi, triangulares . Ossibus inter- maxillarihus et narium paribus. » Deux fortes dents, de forme triangulaire, comprimées, implantées verti- calement à l'extrémité de la mâchoire inférieure. Deux dents de même forme, moins grandes, un peu plus en arrière. Une rainure dentaire se prolonge de celles-ci, le long d'une partie du bord supérieur de chaque branche mandibulaire. Elle répond à une rainure avec une cannelure qui se voit au côté externe et inférieur des maxillaires. Ces os, les intermaxil- laires, les nasaux et les narines sont symétriques. Les maxillaires ont un commencement des grandes saillies verticales qui distinguent l'Hyperoodon de Baussard, chez lequel cependant tous les os que nous venons de nommer, présentent une grande asymétrie et d'autres formes. » Espèce type. B. Amuxii. Berardien d'Arnoux, Nob. f m ) » La tête qui a servi à caractériser ce genre provient d'un individu échoué sur la côte, dans le port d'Akaroa, presqu'île de Banks (Nouvelle- Zélande ) . Elle a été recueillie par M. Arnoux , chirurgien-major de la marine française, embarqué sur la corvette le Rhin, commandée par le capitaine Bérard. Ce fait explique les noms spécifique et générique donnés à ce Cétacé nouveau. » 3e Genre. MESODISSODON, Nob. — Duo dentés conici , prominentes, in principio secundi teitiarii mandibulœ. Ossibus narium, maxillaribus et intermaxillaribus fere paribus. » Deux fortes dents , une de chaque côté , implantées verticalement au commencement du second tiers de chaque branche mandibulaire. Aucune dent à leur extrémité ni à la mâchoire supérieure, sauf celles qui pourraient exister à l'état rudimentaire et seulement attachées aux gencives. Les os du nez, les maxillaires et les intermaxillaires à peu près symétriques. » ire Espèce. M. Sowerbyi, Nob. Dioplodon Sowerbyi, Gervais. Physeter bidens, Sowerby. Delphinus et Heterodon Sowerbji, Desmarest. Diodon Sowerbyi, Jardine et Bell. Ziphius Sowerby i, Gray. » Duo dénies prominentes , compressi, apice proclives, in maxillâ inferiore. » Dents mandibulaires implantées profondément dans leurs alvéoles; leur couronne est large, comprimée, arquée en avant et terminée en pointe. Une rainure dentaire, sans alvéole, dans la partie antérieure des mandibules qui précède ces dents; une autre rainure moins prononcée en arrière ne tarde pas à se perdre. » La couronne oblique en avant vient se mettre au niveau du bord su- périeur de la mandibule correspondante, sensiblement moins élevée qu'en arrière de chaque dent. » Les mandibules sont rapprochées et se touchent dans toute la partie antérieure aux dents et ne commencent à s'écarter qu'à leur niveau. » 2e Espèce. M. micropterum , Nob. Delphynorhynque microptère, G. Cuv. et Fr. Cuv. Dauphin de Dale, Blainville {Nouveau Bulletin des Sciences de la Société Philomaihique , septembre i8a5.) » Duo dentés prominentes in maxillâ inferiore, acuti, multo minores auam in M. Soiverbyi, relrorsum subarcuati. » Une dent conique arquée en arrière, très-pointue et très-petite relati- vement à l'autre espèce, implantée à a3 centimètres de l'extrémité de chaque mandibule. Une profonde rainure dentaire sillonne, en avant de cette dent, le bord supérieur de chaque mandibule et se prolonge en arrière ; on voit du côté droit quelques dents rudimentaires dans cette partie. (483 ) » Cette espèce est très-distincte de la précédente, avec laquelle on la con- fond généralement. » 3e Espèce. M. densirostre, Nob. Ziphius densirostris, Blainville. » Maxilla infèrior maxime lata sub alveolâ dentis grandis, unici, in utroque latere et post eosdem dénies, ante quos, subito coarctata, minuit w. » Une très-forte alvéole an commencement du second tiers de chaque branche de la mâchoire inférieure. Celle-ci est extrêmement haute depuis le commencement de cette alvéole jusqu'au condyle. Son bord" s'abaisse rapi- dement en avant de l'alvéole, et cette partie antérieure est grêle comparati- vement à la suivante (i). » La senle tète connue de cette espèce a été envoyée au Muséum en 1 83g, de la mer des Séchelles, par M. Leduc. M. de Blainville l'avait provisoire- ment nommée densirostris, à cause de l'épaisseur de son rostre; mais il ne faudrait pas la confondre avec le Delphinus densirostris du même auteur, dont parle Desmarest, Mammal., page 522. » 4e Espèce. M. longirostre, Nob. Ziphius longirostris, Cuv. ( Ossements fossiles, tome V, ire partie, PL XVIl,fig. g et io). Van Beneden (Bulletin de l'académie royale de Belgique, 1846, tome XIII, ire partie, page 260). — Roslrum longum; vomere ubique late apparente in f acte superiori: inter- maxillaribus basi rostri subexcavatis ut et in cœteris speciebus hujus generis. » Le vomer visible dans toute la longueur du rostre, comme dans l'espèce précédente, mais plus épais. Les intermaxillaires, élargis à la base du rostre, ont le trou en entonnoir, qui distingue les espèces de ce genre. Dans le tiers antérieur du museau, ils n'en occupent guère que les côtés, et se voient à peine en dessus, tant le vomer est large et le museau comprimé. » 4e Genre. Chojseziphius, Nob. Infundibulaire. (Xûjvïj, Infundibulum.) — Intermaxillare dextrum, in basi rostri, sinistro multo maj'ori. Vtrumque excavatur in infundibulum ante parietem naris ejusdem lateris, multo majus dextrorsum quam sinistrorsum. » Les intermaxillaires, très-inégaux à la base du rostre, le droit étant beaucoup plus large que le gauche, y sont creusés d'une cavité en forme d'entonnoir, qui va en se rétrécissant d'arrière en avant. Ces mêmes os deviennent symétriques dans les premiers quatre cinquièmes du museau, se relèvent, se joignent et forment une large cannelure arrondie et cambrée, . (1) Les dents manquent dans notre exemplaire; mais leur alvéole donne la mesure de leur volume, et jusqu'à un certain point de leur forme. ( 484 ) très-saillante, qui occupe en dessus presque toute l'extrémité du rostre. » Espèce unique. C. planirostris, Nob. Ziphius planirostris , Cuv. ( Osse- ments fossiles , tome V, ire partie, PI. XXVII, fig. 4, 5, 6; etfig. 7 et 8). » 5e Genre. Ziphius, Cuv. — Basi rostri late et profonde excavatâ. In- termaxillari dextro multo majore sinistro; utroque concavo. Naribus et os- sibus nasi ad sinistrwn latus dejectis. » La cavité considérable de la base du rostre, au fond de laquelle les narines communiquent en arrière, et que le vomer borde en avant, forme le caractère de ce genre, le plus facile à saisir. Les intermaxillaires sont très-asymétriques à partir de la base du rostre jusqu'aux os du nez ; le droit étant beaucoup plus grand que le gauche. Leur bord externe est courbé en S dans ce trajet. Les narines et les os du nez sont également asy- métriques et déjetés de droite à gauche. » Espèce unique. Z. cavirostris, Cuv. [Ossements fossiles, tome V, ire partie, page 35o, PL XXVII,fig. 3). » Il est probable que l'évent était placé sur le milieu de la longueur du museau. » La suite de ce travail sur Y Ordre entier des Cétacés, paraîtra dans trois autres Parties qui comprendront les genres et les espèces des autre* familles dont le Muséum possède des squelettes, ou des têtes seulement, au sujet desquels j'aurai à présenter des observations nouvelles, propres à éclairer la science. » analyse mathématique. — Sur les fonctions monotypiques et monogènes; par M. Augustin Cauchy. « Nommons £ une variable imaginaire qui sera censée représenter l'or- donnée imaginaire d'un point mobile Z. Une fonction u de cette variable pourra offrir, pour chaque valeur de z, une ou plusieurs valeurs distinctes. J'appellerai type une expression analytique/(z) propre à représenter, pour chaque position du point mobile Z , une seule des valeurs de u , et choisie de manière qu'étant données deux valeurs différentes/"^), /(zj du même type on puisse passer par degrés insensibles de l'une à l'autre en faisant varier, z par degrés insensibles. Une fonction monotypique , ou à un seul type, restera évidemment continue, tant qu'elle ne deviendra pas infinie. Si d'ailleurs une fonction monotypique offre, pour chaque position du point Z, une dérivée unique (page 160), elle sera ce que je nommerai une fonction monogène. Ces définitions étant admises, on déduira sans peine du calcul ( 485 ) îles résidus, diverses propriétés remarquables des fonctions monotypiques et monogènes ; je me bornerai ici à en indiquer quelques-unes. » Soient, comme ci-dessus, z l'ordonnée imaginaire d'un point mobile Z, et j (z) une fonction monotypique et monogène de z. » Soient de plus S, l'aire comprise dans un contour fermé pqr, S4 l'aire comprise dans un contour plus étendu PQR qui enve- loppe le premier de toutes parts, S = S,; — S, l'aire comprise entre les deux contours, Z, , Zv , . . . les points situés entre les deux contours, et correspondants à des ordonnées imaginaires qui vérifient l'équation (0 z, , z,,,... ces mêmes ordonnées. Enfin, représentons par (S,), (S„), les valeurs de l'intégrale étendue à tous les points des contours pqr, PQR, et par i4 kl- les valeurs de la même intégrale étendue à des contours infiniment petits et fermés, dont chacun enveloppe et renferme dans son intérieur un seul des points Z,, Z//V... En posant, pour abréger, (S) = (SJ — (Sj, on aura (tome XXIII, page a53) (a) (S) = (S,,)-(S,) = [z,] + [2//]+.... » Supposons, pour fixer les idées, que les contours pqr, PQR, se ré- duisent à des cercles dont les rayons soient /•„, R, et les contours qui enve- loppent les points Z,, Zv,... à des cercles décrits du rayon p. Alors, en posant, pour abréger, u = r0eP% v = Re'1, Ç=pe',i, C. R., l85l, l" Semestre. (T. XXXU, M» 14.) 64 (486 ) On tirera de la formule ( 2 ) (3) to[vf(i>)i = ^[«/(")] + 2>K/'(Z,+ ?)]> le signe V indiquant une somme de termes pareils à celui qui est mis en évidence et correspondants aux diverses racines «,, z ,... de l'équation (1). » Si dans la formule (3) on remplace /Y u) par ^M- elle donnera (4) /(z) = oii^ + ^^ + 2^^^4 v^' . J \ J „ z z — „ 4W z — zr — Ç En vertu de la formule (4), la fonction f\z), supposée monotypique et monogène, pour des modules de z compris entre les limites- r0, R, sera la somme de plusieurs termes, dont les deux premiers seront développables en deux séries convergentes ordonnées, l'une suivant les puissances entières et positives, Vautre suivant les puissances entières et négatives de z. De plus, si z ne coïncide avec aucune des racines zt, zu,... de V équation (1), il suf- fira de supposer le module p de Ç inférieur aux modules des différences z — zt, z — z„v pour réduire le troisième, le quatrième,... des termes qui composent la fonction f (z) à des expressions immédiatement développables en séries convergentes ordonnées suivant les puissances entières et négatives de ces mêmes différences. » Supposons, maintenant, que les modules r0, p de « et de Ç deviennent infiniment petits, et le module R de v infiniment grand : la quantité f (Ç) de- viendra infiniment grande, tandis que chacune des quantités f {u), f {v) pourra ou demeurer finie, ou devenir infiniment grande ou infiniment pe- tite. D'ailleurs, comme je l'ai remarqué dans mon Calcul différentiel, l'ordre d'une quantité infiniment petite peut être un nombre quelconque rationnel ou irrationnel, et il est clair que la même remarque peut être appliquée à l'ordre d'une quantité infiniment grande. D'autre part, si, en considé- rant r0, p et — comme des quantités infiniment petites du premier ordre, on développe les rapports ' — z z, — u z — z, — Ç en progressions géométriques, chacun d'eux pourra être décomposé en deux parties, dont la première sera une fonction entière ou du moins ra- ( 487 ) tionnelle de z, équivalente à la somme des n oun-i premiers termes de la progression, tandis que la seconde partie, représentée par l'un des rapports t C\ g » * 1 ' v— '(e — z)' Z"-' (z— a)' (z — z,)"-' (z — z, — Ç) ' sera une quantité infiniment petite de l'ordre n. Enfin, si l'on nomme P l'un des produits qu'on obtient en multipliant respectivement ces trois rapports par les facteurs (6) y», y», m on aura toujours (7) 3IL(/>) = o, quand la fonction P restera finie, pour des valeurs infiniment petites de-^> ou de r0 , ou de p. Cela posé, il suit de l'équation (4), que la Jonction j (z) , supposée monotypique et monogène, sera certainement rationnelle, si, en attribuant à la variable z, ou à un accroissement A z de cette variable, des valeurs infiniment petites ou infiniment grandes du premier ordre, on voit toujours les ordres des valeurs infiniment grandes que J (z) peut acquérir, se réduire à des nombres finis . Alors en effet on pourra, dans chacune des expressions (5), attribuer au nombre entier n une valeur assez considérable, pour que chacun des trois produits, représentés par P dans la formule (7), acquière une valeur finie, ou même infiniment petite. » La fonction f{z) pourrait cesser d'être rationnelle, sans cesser d'être monotypique et monogène. C'est ce qui arriverait, par exemple, si l'on supposait 1 f(z) = e* ou f{z) = e°- Dans des cas semblables, on pourra encore, à l'aide du premier des théo- rèmes ci-dessus énoncés, remplacer/ (z) par la somme d'une ou de plu- sieurs séries convergentes. Mais les modules des valeurs infiniment grandes de la fonction seront des quantités infiniment grandes d'un ordre infini. Ainsi, en particulier, si l'on considère z comme un infiniment petit du pre- 1 mier ordre, le module de e* sera une quantité infiniment grande d'un ordre infini. » 64- ( 488 ) mécanique céleste. — Recherches analytiques pour la trajectoire et la parallaxe des bolides ; par M. Petit. a J'ai donné, au mois d'octobre 1 844? dans le tome XIX des Comptes rendus , parmi plusieurs résultats relatifs à la théorie des bolides, quelques déterminations concernant la vitesse, le diamètre et les distances successives du singulier météore qui brilla d'un éclat si vif dans la nuit du 4 au 5 jan- vier 1837. Je viens compléter aujourd'hui la Note très-courte qui renferme ces déterminations, par l'indication de nouvelles recherches, dont les résul- tats, rapprochés de ceux auxquels je suis arrivé pour d'autres bolides, me paraissent dignes d'un véritable intérêt. » Le bolide du 5 janvier 1837 est, en effet, de tous les bolides que j'ai pu étudier, celui pour lequel les observations présentent le plus remarquable accord dans tous leurs détails. On peut s'en convaincre par les nombres consignés dans ma Note du mois d'octobre 1 844? nombres sur la discussion desquels je ne crois pas devoir revenir ici. Je me bornerai, par conséquent, à rappeler que ce météore fut aperçu, vers une heure du matin, à Vesoul, par M. Sallot; à Cusset, près Vichy, par M. Guiraudet, et à Niederbronn, par M. Ruhn. Seulement, je ferai remarquer que les trois observations se contrôlent l'une par l'autre, pour ce qui concerne la direction de la trajec- toire, ainsi que les distances du bolide soit à la terre, soit aux observateurs ; mais que, par suite de certaines lacunes dans chacune d'elles, l'estimation de la vitesse du bolide ne peut pas être contrôlée. » Ce sont précisément ces lacunes qui m'avaient arrêté dans mes recher- ches; car, malgré l'accord des observations dans toutes leurs parties, accord qui semble permettre, par conséquent, d'ajouter une grande confiance à chacune de ces observations en particulier, il me paraissait impossible d'ad- mettre, comme l'exigerait une théorie rigoureusement conforme à l'évalua- tion faite, par M. Ruhn seulement, au sujet de la durée du phénomène, et à celle faite, seulement aussi par M. Sallot, au sujet de l'arc parcouru, il me paraissait, dis-je, impossible d'admettre qu'un corps d'un diamètre de plus de deux mille mètres eût pu être lancé par un volcan terrestre, de manière a s'élever jusqu'à une hauteur de 27a kilomètres, en conservant à cette énorme hauteur une vitesse de cinq mille mètres, environ, par seconde. Cependant, bien qu'au premier abord les observations ne paraissent pré- senter, sous ce rapport, aucun moyen de contrôle, une considération tout a fait indirecte, et, en apparence, insignifiante, m'a montré que l'évaluation de la vitesse au moment de l'apparition était évidemment trop faible. En ( 489 ) effet, tous les observateurs s'accordent à dire que le bolide a marché du nord au sud; ce qui semblerait indiquer qu'il est passe du nord au sud de chacun d'eux, et que, par conséquent, le chemin qu'il a parcouru doit sur- passer la distance comprise, dans le sens du nord au sud, entre Nieder- bronn et Cusset. Cela oblige à faire un peu plus grand l'arc évalué à 55 de- grés par M. Sallot; d'où résulte déjà une augmentation sensible de lavitesse. Ajoutons qu'il est très-possible que M. Kuhn se soit, à son tour, trompe de quelques secondes sur l'évaluation (une minute) de la durée, et que ce soit là un nouveau motif d'augmenter la rapidité du mouvement. Enfin une er- reur de 2 ou 3 degrés sur les hauteurs angulaires observées à Vesoul et à Cusset augmenterait encore cette rapidité. Dès lors l'orbite calculée dans l'hypothèse de l'exactitude rigoureuse des observations ne doit plus être considérée que comme une orbite limite; mais la conclusion qu'il est per- mis d'en tirer, c'est que le bolide du 5 janvier 1 837 n>étàit autre chose qu'un de ces satellites de la terre à l'existence desquels les bolides du 21 mars 1846 et du a3 juillet r 846 semblent avoir déjà apporté une assez grande probabilité. » Quoi qu'il en soit, voici, d'après les observations, les données auxquelles ont été appliquées les formules et la méthode que j'ai publiées dans le tome V , 3e série, des Mémoires de V Académie des Sciences de Toulouse. Observation do M. Sallot, à Vesoul positions géographiques des observateurs. Observation de M. Guiraudct, à Cusset. .... Observation de M. Kuhn, à INicdcrbronn .. Lalit. =47.38.ooN. Longit.= 3.52 00 E Util. =46. 7.00 N. Longit.= 1. 7.00 E Latit. =48.00.00 N. Longit. = 5.3o.ooE POINTS de départ du bolide. ixj.oo - 73. ao 2o3.oo - 5 1.20 POINTS d'arrivée du bolide. i34. '7- jR= «55. D= O. Marche lente, dirigéedu riord- nord-est au sud-sud-est; dia- mètre égal d'abord à la moitié e'. puis au tiers de celui de la lune. — Traînée triangulaire de parcelles d'un rouge peu éclatant. Marche lente et dirigée du nord au sud; instant de l'appa- rition, à minuit 5o minutes, temps moyen de Paris. Marche presque exactement dans la direction du nord au sud; 1 déviation légère vers l'ouest. Durée i minute. — Diamètre égal à celui de la lune. Éclat aussi vif que celui du soleil. Longue queue. ( 4go ) » Ces données ont fourni les- résultats suivants : Éléments de l'orbite elliptique décrite autour de la terre par le bolide. Excentricité o ,64984 10 Inclinaison sur l'équateur 86° 1 3' 36" Ascension droite du nœud ascendant sur l'équateur 3o5.5o.33 Distance périgée 0,30246 ) Le rayon de la terre Demi-grand axe 0,67189 > étant l'unité. Sens du mouvement géocentrique en ascension droite ... Direct. Durée de la révolution (J mcy,o3223683 » Quant aux nombres représentant les distances, la vitesse et le diamètre, une nouvelle approximation les a donnés un tant soit peu différents de ceux trouvés en i844? comme on pourra le voir par le tableau suivant : Première approximation Nouvelle en 1844. approximation. Distance minima du bolide à la terre 272oogm 27o4m Vitesse du bolide par rapport à la terre. ... , 4835 5aoi „. . , . ... j d'après M. Kuhn 2434 2704 Diamètre du bolide < ' , ■ 77 ' -r ( d'après M. Sallot • idk4 17^ Valeurs moyennes '999m 2220"' Distance du bolide à la terre, au moment de l'apparition . » 27iooom Distance du bolide à la terre, au moment de l'extinction.. » 284000 » Il suit de là, ainsi que je l'ai dit plus haut, que le bolide du 5 janvier 1837 serait un satellite de la terre; et comme la valeur de la distance périgée montrerait que ce bolide aurait été lancé de l'intérieur même de notre pla- nète dans une direction oblique à la surface terrestre, ce qui n'est guère admissible eu égard à l'énorme volume du mobile, on doit nécessairement supposer que l'évaluation de la vitesse a été trop faible. Mais le résultat dé- duit des observations fournit, par cela même, une preuve plus puissante en faveur de l'opinion que la lune ne serait pas le seul corps céleste assujetti à notre planète. On peut remarquer d'ailleurs que, pour assigner au bolide du 5 janvier i83y une orbite possible autour de la terre, sans avoir besoin de recourir à l'impulsion primitive d'un volcan, il ne serait pas nécessaire de faire subir à la vitesse des modifications hors de proportion avec les causes d'erreur. Il suffit de supposer, en effet, cette vitesse égale non plus à 5 201 mè- tres, mais à 7 670 mètres pour que le bolide ait dû se trouver à l'apogée, au moment de l'apparition, tandis qu'il aurait rasé la surface de la terre, mais sans la toucher, au périgée ; 1 inclinaison et les nœuds de l'orbite restant d'ailleurs les mêmes, et le demi-grand axe, l'excentricité, le temps de la révolution devenant respectivement égaux à 1,021268, à 0,02082626, à oJ moy, 0602877 1 . Si au lieu de 7670 mètres on adoptait 7762 mètres pour (49i ) la vitesse au moment de l'apparition, l'orbite serait circulaire et le temps de la révolution deviendrait égal à oimoy,o62 18074. Enfin, si l'on suppo- sait la vitesse donnée par l'observation égale à 10 917 mètres, le bolide se serait trouvé au périgée lorsqu'il fut aperçu, tandis que sa distance apogée le placerait à 800 82 1 700 mètres ; la durée de la révolution serait, dans ce dernier cas, de io> moy, 56067. Or la différence, entre les valeurs assignées à la vitesse par nos diverses hypothèses, et la valeur trouvée 52or mètres, n'est pas tellement considérable, eu égard à l'incertitude des observations faites sur les bolides, qu'on ne puisse ou même qu'on ne doive pas regar- der comme infiniment probable, d'après les motifs exposés plus haut, une vitesse beaucoup plus rapprochée de 7 752 mètres, par exemple, que de 5 201 mètres. Quoi qu'il en soit, la comparaison des éléments qui pré- cèdent, surtout des éléments résultant de la vitesse modifiée, avec ceux des bolides du 21 mars et du 23 juillet 1846, fait apercevoir plusieurs analogies qui ne sont pas saiis importance, et dont les différences s'expliqueraient peut-être par l'effet de la résistance de l'air, combinée avec un mouvement de rotation du bolide, ou avec les perturbations provenant de l'action du soleil, de celle de la lune, de ia forme sphéroïdale du globe terrestre, des marées, etc., si, au lieu d'orbites limites, on parvenait à obtenir enfin, par de bonnes observations, des orbites suffisamment exactes pour permettre d'étudier, avec quelque probabilité de succès, les influences perturbatrices. Dans tous les cas, soit que les apparitions du 5 janvier 1837, du 21 mars 1846 et du 23 juillet 1846, se rapportent au même bolide, ou qu'elles aient été produites par trois bolides distincts, les recherches qui précèdent don- nent un nouveau degré de probabilité à l'existence, aujourd'hui de plus en plus certaine, d'un ou de plusieurs satellites tournant très-rapidement 'au- tour de notre planète, comme le premier satellite de Jupiter, par exemple, et les trois premiers satellites de Saturne, qui n'emploient également, l'un que ^,769; les trois autres que oJ, 743; 1^,370; H, 888 pour effectuer leurs révolutions. Je ferai remarquer d'ailleurs qu'il serait fort possible, comme je l'ai déjà dit dans une autre circonstance, que les diverses actions pertur- batrices, très-nombreuses dans le cas actuel, dussent avoir pour résultat de neutraliser l'influence de l'air, et empêcher la chute de ceux des satellites eux-mêmes qui passeraient dans notre atmosphère; ce qui, dès lors, ajou- terait beaucoup à leur importance astronomique, et ce qui doit faire désirer, de plus en plus, de bonnes observations. Quant à l'objection que l'on pour- rait tirer du peu de probabilité que de tels satellites, s'il en existait, n'eus- sent pas été reconnus déjà depuis longtemps, l'espèce d'indifférence que l'on avait, jusqu'à ce jour, apportée dans cette étude, les nombreux motifs M* ( 492 ) de découragement qu'elle présente malgré la fécondité des résultats qu'il est cependant permis d'entrevoir comme conséquence de recherches opiniâtres et persévérantes, la rapidité du mouvement, la grandeur de ladistance apo- gée, le rapport assez compliqué qui existerait entre la durée de la rotation de la terre et les durées des révolutions des satellites, le changement conti- nuel despointsdu globed'où l'on pourrait apercevoir ces derniers, etc., etc., auraient été autant d'obstacles à la découverte. (Suit dans le Mémoire une série d'observations de bolides, se mouvant à peu près dans des cercles horaires. Le règlement nous force de supprimer les citations.) » Afin d'épuiser l'étude de ce corps et de fournir en même temps quel- ques éléments utiles aux recherches qui pourront être effectuées plus tard sur les étoiles filantes assujetties à se mouvoir autour du soleil, j'ai déter- miné l'orbite que le bolide du 5 janvier 1837 aurait dû décrire, dans l'hy- pothèse où il n'aurait fait que traverser la sphère d'activité de notre planète. L'orbite la plus probable serait, dans ce cas, donnée par la vitesse 10 91 7 mètres, déterminée de manière à conduire le mobile vers les limites sensibles de l'attraction terrestre ; et, en admettant la valeur de cette vitesse au moment de l'observation, on obtient les éléments suivants pour l'orbite que le bolide aurait décrite autour du soleil avant d'être troublé par la terre : Excentricité 0,01291 5| 1 Inclinaison sur l'équateur G6°4o'ao" Asc. dr. du nœud ascendant sur lVquateur. . . o°2i' 17" Distance périhélie 0,9778834 I La distance moyenne de la terre au soleil Demi-grand axe 0,990(1782 I étant l'unité. Instant du passage au périhélie le 26 nov. i83C, à2ib39m i5s, t. m. de Paris, compté de midi. .Sens du mouvement héliocentrique en as. dr. Direct. Durée de la révolution £70' ""'• ,3ioo » Ces éléments diffèrent considérablement de ceux qu'on aurait trouvés en faisant abstraction de l'influence de notre planète. On en jugera par les nombres suivants, qui s'appliquent à l'orbite troublée du moment de l'ap- parition : Différences avec les cléments primitifs. Excentricité 0,466(6080 -+- 0,45354569 Inclinaison sur lVquateur 63°49'i>7" — 2°5o'23" Asc. dr. du nœud ascendant sur l'équateur. . 3j6°5i' 5" — 33.3o.ia Distance périhélie 0,974(1907 — 0,0031937 Demi-grand axe 1,8268400 -H o,836i6i8 1 . . \ .^.- ( lei4déc. i836à i3l'4ini 52*,e. 1. ) j oK Instant du passage au périhélie < V, ,. . *. .'. } -t- 27' i8h a"' i-^.n | m. de Paris, compte de midi. . . ) ' *" Sens du mouvement héliocentrique en asc. dr. Direct. Durée de la révolution 90!' "'"J ,0788 -t- 330^,7688 ( t$ ) » Il eut pu être intéressant de rechercher encore les éléments de la nou- velle orbite qu'a dû décrire le bolide autour du soleil, si réellement la vi- tesse, au moment de l'apparition, a été assez grande pour le faire échapper à l'action de notre globe; mais je n'ai pas pensé que cette recherche fût de nature à amener par la suite la 'découverte de quelque résultat général, comme celle qui est relative à l'orbite primitive, et j'ai borné mon travail aux différents points que je viens d'indiquer. Je crois devoir néanmoins si- gnaler encore, en terminant, un résultat assez curieux auquel m'ont conduit les recherches qui précèdent. Ce résidtat peut s'énoncer delà manière sui- vante : le moyen mouvement de la lune est égal à celui que posséderait un corps lancé, tangentiellement à la surface terrestre, avec une vitesse ca- pable de le faire arriver tout près du point que Laplace, dans la Méca- nique céleste, désigne comme marquant, comparativement à l'action du soleil, la limite sensible de l'attraction exercée par la terre. » M. Arago présente le deuxième volume des Tableaux de la Nature, de M. de lli mboidt, traduction française par M. Galusky. {Voir au Bulletin bibliographique. ) M. Duvernoy fait hommage à l'Académie d'un exemplaire des troisième et quatrième fascicules des leçons qu'il fait au Collège de France sur V Histoire générale îles corps organisés. (Voir au Bulletin bibliogi aphique.) RAPPORTS. analyse mathématique. — Rapport sur un Mémoire présenté à l'Académie par M. Puiseux, et intitulé : Nouvelles recherches sur les fonctions algébriques. (Commissaires, MM. Sturm, Binet, Cauchy rapporteur.) « Dans un précédent Mémoire, sur lequel s'est portée à juste titre l'atten- tion des géomètres, M. Puiseux avait résolu d'importantes questions d'ana- lyse, relatives à la détermination des fonctions algébriques et des intégrales définies qui renferment ces fonctions sous le signe f. Ainsi, par exemple, il était parvenu à reconnaître de quelle manière les diverses valeurs d'une fonction algébrique se trouvent échangées entre elles dans le voisinage d'une valeur de la variable pour laquelle cette fonction devient disconti- nue. Ainsi encore, en supposant que u représente une fonction algébrique C. K., i85i, i" Semestre. (T XXXU, N* 14.) 65 ( 494 ) de z, il avait montré comment les diverses valeurs de l'intégrale curviligne t — f u dz peuvent se déduire de l'une d'entre elles, ou de celles qu'on en tire quand, à une valeur donnée de la fonction m, l'on substitue l'une quel- conque des autres valeurs que cette fonction peut acquérir. Ainsi, enfin, il avait déterminé, pour une classe très-étendue de fonctions algébriques, le nombre des périodes distinctes qui peuvent être ajoutées à l'intégrale curvi- ligne t, sans que la variable z, considérée comme fonction de t, change de valeur. » Dans le nouveau Mémoire dont nous avons à rendre compte, M. Pui- seux généralise encore les résultats qu'il avait précédemment obtenus, et, en considérant une fonction algébrique u de forme quelconque, il parvient à reconnaître si chaque période de l'intégrale curviligne t = fudz appartient à toutes les valeurs de l'intégrale, ou seulement à une partie d'entre elles. L'analyse à l'aide de laquelle il résout cette question est fondée sur un théorème très-remarquable, dont M. Puiseux donne une dé- monstration rigoureuse et dont voici l'énoncé : » Une Jonction algébrique de z, qui reste toujours continue, tant quelle ne devient pas infinie, est nécessairement une fonction rationnelle. » Ce théorème, duquel se déduisent des conséquences nombreuses et importantes, comme on peut le voir, non-seulement dans le Mémoire soumis à notre examen, mais encore dans les belles recherches que M. Her- mite a présentées, à la dernière séance, sur les équations résolubles par radicaux, permet à M. Puiseux de prouver que chacune des constantes, auxquelles on peut donner le nom de périodes, appartient effectivement à toutes les valeurs de l'intégrale curviligne t =fudz, lorsque l'équation qui détermine la fonction algébrique u est irréductible. De plus, en s' appuyant sur le théorème dont il s'agit, et sur les principes exposés dans son pré- cédent Mémoire, M. Puiseux établit diverses propositions dignes de re- marque, à l'aide desquelles on peut reconnaître si une équation entre deux variables est irréductible, ou déterminer le degré des équations irréduc- tibles dans lesquelles elle se partage, et même trouver chacune de ces der- nières équations. » En résumé, les Commissaires sont d'avis que les nouvelles recherches de M. Puiseux sur les fonctions algébriques constituent, ainsi que les pré- (4g5 ) cédentes, un véritable progrès dans l'analyse mathématique. Ils pensent, en conséquence, que le Mémoire soumis à leur examen est très-digne d'être approuvé par l'Académie, et inséré dans le Recueil des Mémoires des sa- vants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. L Vcadémie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la place vacante dans la Section de Botanique. Vu premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 3g, M. Blume obtient 38 suffrages. Il y a un billet blanc. M. Blume, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré Correspondant de l'Académie. MÉMOIRES LUS. géologie. — Mémoire géologique sur la partie inférieure du bassin du Rhône; par M. Rozet. (Extrait par l'auteur. ) (Renvoi à l'examen de la Section de Minéralogie et de Géologie.) « Les travaux géodésiques de la carte de France m'ayant conduit, l'été •dernier, dans la partie méridionale du bassin du Rhône que j'avais déjà visitée plusieurs fois antérieurement, et sur laquelle j'ai publié un Mémoire et deux Notes géologiques, j'ai pu étendre mes observations, rassembler un plus grand nombre de faits, et en déduire de nouvelles conséquences relativement aux grands phénomènes géologiques dont cette contrée a été le théâtre. Je demande à l'Académie la permission de lui exposer les prin- cipaux résultats auxquels ces observations m'ont conduit : » Le sol de la partie inférieure du bassin du Rhône présente des terrains de trois époques, secondaire, tertiaire et diluvienne. » i°. Les terrains néocomien et crétacé de la première, caractérisés par les fossiles qui leur sont propres, servent de base à tous les autres. Les deux étages calcaires sont séparés par une puissante masse arénacée, grès vert, contenant des bancs de lignite exploités. » i°. Les formations de l'époque tertiaire, qui ont pris un très-grand dé* 65.. veloppement, constituent quatre étages ainsi superposés, en allant de bas en haut : » a. Un puissant dépôt lacustre, recouvrant tantôt le terrain néocomien, tantôt le terrain crétacé : une masse calcaréo-marneuse avec bancs de li- gnite. Au sud de la vallée de l'Arc, et au nord de cette vallée, le terrain lacustre à lignite est constitué par une masse arénacée très-semblable à celle du grès vert, qui lui est inférieure, mais dont elle diffère complètement par les caractères paléontologiques. » b. Une puissante masse composée de calcaire compacte blanc, de cal- caire marneux, de calcaire siliceux, etc., avec coquilles d'eau douce, em- preintes de poissons, débris de palmier, etc., renferme trois bancs de gypse exploités depuis longtemps. Le terrain gypseux est développé à Aix, à Mar- seille et à Apt. A Aix, ce terrain recouvre, à stratification concordante, les marnes rouges supérieures au terrain à lignite de la rive droite de l'Arc. » c. Une formation marine composée de marnes grises ou bleuâtres, de calcaire grossier, de macignos plus ou moins solides, avec une immense quantité de coquilles, dont quelques espèces vivent encore dans la Médi- terranée, recouvre transgressivement les dernières couches de la formation gypseuse à Aix, aux environs d'Apt, etc., et le terrain arénacé à lignite de Vaucluse, à Piolène près Orange. C'est la molasse marine des géologues du midi de la France. » d. Dans plusieurs localités, principalement aux environs d'Apt, cette molasse est recouverte par un calcaire lacustre, qui parait constituer le der- nier terme de la série tertiaire. » 3°. Enfin, un immense dépôt de cailloux roulés, présentant surtout des débris des roches des Alpes, couvre le fond des vallées et s'élève jusqu'à 4oo mètres au-dessus de la mer, sur certains plateaux et le long des flancs des montagnes. » Je ne veux point ici m' occuper de la question, depuis si longtemps pendante, de l'identité du terrain tertiaire du Midi avec celui des environs de Paris. L'ensemble des phénomènes géologiques et paléontologiques que présente le premier, me paraissant pouvoir jeter quelque lumière sur les dernières dislocations de la croûte terrestre, j'ai dû les exposer, pour en déduire quelques-unes des belles conséquences auxquelles ils conduisent naturellement. » Un fait des plus remarquables, est certainement l'identité de composi- tion géologique des rives de la Méditerranée en Europe, en Asie et en Afrique : le terrain crétacé, contenant partout les mêmes fossiles, forme la (497^ hase sur laquelle reposent les dépôts plus récents; dans le midi de la France, il est immédiatement recouvert par des formations lacustres qui ont pris une grande puissance, mais qui ne s'étendent pas vers le nord au delà du Pont-Saint-Esprit, c'est-à-dire au-dessus d'une altitude de 80 mètres du fond de la vallée du Rhône. Ce même terrain se trouve dans la province de Constantine. » Au moment du dépôt des premières couches lacustres, les strates du terrain crétacé avaient déjà été fortement disloqués, certainement par le sou- lèvement de la chaîne des Pyrénées, dont il existe de nombreuses traces dans tout le midi de la France, dans l'Italie, la Grèce, l'Asie Mineure et le nord de l'Afrique. M. de Beaumont a montré que c'est dans l'intervalle qui s'écoula entre l'élévation des Pyrénées et celle des Alpes occidentales, que s'est déposée la plus grande partie des couches tertiaires; à cette époque, la partie inférieure du bassin du Rhône était complètement émergée, puisqu'il ne s'y forma que des dépôts d'eau douce. » Après le soulèvement des Pyrénées vient, dans la série établie par M. de Beaumont, celui des îles de Corse et de Sardaigne, qui a produit, dans le midi de la France, de nombreux accidents orographiques dirigés du sud au nord. A ce moment, cette contrée a de nouveau été envahie par la mer, puisque le terrain lacustre est recouvert par la molasse marine; cette nier s'étendait jusque sur les rives de l'Isère, au delà desquelles on ne trouve plus la molasse en marchant vers le nord. La distribution de ce terrain, en Europe, en Asie et en Afrique, montre que la mer couvrait alors tout le midi de l'Europe, une partie de l'Asie et presque tout le continent africain. J^e séjour de cette mer est encore annoncé, dans tout le midi de la France et jusque dans les vallées des Alpes dauphinoises, par des sillons profonds creusés par le flot sur les roches crétacées, avec de nombreuses perforations de lithophages marins ; dans quelques localités, on trouve même encore de grandes huîtres laissées sur les rochers où elles ont vécu. » La dislocation de l'écorce du globe qui a émergé de nouveau le sol du midi de la France et tout le littoral de la Méditerranée, avec le con- tinent africain et une partie notable de l'Asie, est celle qui a soulevé la chaîne principale des Alpes. C'est, suivant M. de Beaumont, la plus grande dislocation que la croûte terrestre ait jusqu'alors éprouvée. Les principaux accidents orographiques du midi de la France, du nord-ouest de l'Espagne et du nord de l'Afrique, datent de cette époque. La direction des grandes Alpes est indiquée en Algérie, non-seulement par un grand nombre de chaînes, mais aussi par une suite de lacs salés fort remarquables, tous éle- ( W ) vés rie plusieurs centaines de mètres au-dessus de la mer. Ce soulèvement affecte partout le terrain de molasse, terrain pliocène, et même le terrain lacustre qui le recouvre. » La mer Caspienne, la mer Noire, le golfe Adriatique, la portion de la Méditerranée comprise entre l'Italie et le détroit de Gibraltar, constituent une série de lacs occupant une zone de 60 degrés de long sur g degrés seu- lement de large, dont la ligne médiane est sensiblement parallèle à la direc- tion de la chaîne principale des Alpes. Il est donc probable, d'après les principes établis par M. E. de Reaumont, que cette suite de lacs, de même que celle de l'Algérie, doit son existence à la dislocation qui a fait surgir la chaîne des Alpes; elle représente un immense enfoncement d'une portion de la croûte terrestre qui a dû déterminer, à droite et à gauche, des sou- lèvements considérables, représentés par les chaînes dirigées comme elle, et qui la suivent à une distance variable, depuis les rives de la Caspienne jusqu'au détroit de Gibraltar : c'est alors que la Méditerranée s'est retirée dans ses limites actuelles et que le continent africain a été émergé. » On peut croire que c'est à la suite de cette grande catastrophe que s'est formé le dépôt de cailloux roulés de la vallée du Rhône, qui a ensuite été disloqué; probablement à l'époque où se sont ouverts les cratères de l'Italie et de l'Auvergne et où s'est soulevée, en Amérique, la grande chaîne des \ndes : « La même que celle de l'inondation subite et passagère, dit M. de » Reaumont, dont on retrouve l'indication à une date presque uniforme, » dans les archives de tous les peuples. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. chimie appliquée. — Note sur les sucrâtes insolubles et sur leur application à la fabrication du sucre cristallisable ; par M. Dubrinfaitt. (Extruif par l'auteur. ) (Commission nommée pour les Mémoires de M. Peligot relatifs aux procédé> saccharimétriques. ) « Les faits suivants résultent de cette Note : » Le sucrate de plomb peut se produire en faisant réagir la litharge ou le massicot sur les dissolutions de sucre à froid. Sous l'influence du leinps, ces oxydes enlèvent tout le sucre à sa dissolution. I>e sucrate est tout à fait insoluble à froid ; il est cristallisé en aiguilles et décomposable par l'acide carbonique; il a la constitution du sucrate de plomb connu aPbO(C,2HO»). ( 499 ) » Le sucrate de baryte se produit avec l'oxyde de barium, que l'on prépare en calcinant le carbonate de baryte avec le cbarbon, soit en vase clos, soit dans un four à réverbère. On le prépare encore avec le sulfure de barium, qui donne, avec le sucre, la réaction suivante : 2BaS + (C,2H,,0,,) -+- HO = BaO(C,aHMOn) + BaS.HS. . » On peut encore le préparer avec le sulfure de barium et la soude, <|iii agissent conformément à la formule : aBaS + NaO.HO + a(C'2 H" O" ) = 2 (BaO .C'2 HH O" ) -+- NaS.SH. » Le sucrate de chaux utilisé pour la fabrication du sucre, est un sucrate dont la production a été observée en i838 par M. Peligot. » Les propriétés principales de ce sucrate, sa composition, et les condi- tions de sa production économique, ont été décrites par MM. Dubrunfaut et Leplay, dans des spécifications de brevets, qui datent de juillet 1849 à juillet i85o, et qui priment ainsi les observations analogues qui ont pu être faites depuis par M. Peligot d'une part, et par M. Rousseau de l'autre. » Le sucrate en dissolution dans l'eau prend des quantités de chaux qui varient avec la densité et avec la température. Les sucrâtes de chaux qui se forment ainsi contiennent depuis \ jusqu'à 1 équivalents de chaux pour 1 équivalent de sucre. Le sucrate à \ d'équivalent de base se pro- duit à 100 degrés; le sucrate à 1 équivalents se produit à o ou au-dessous. Ce dernier sucrate exige, en outre, pour se produire, que la solution contienne au moins i5o à r6o6 de sucre par litre. » Ces sucrâtes solubles, chauffés, se scindent de manière à donner nais- sance à un sucrate fort basique, qui se précipite en laissant dans la solu- tion le reste du sucre combiné avec peu de chaux. Cette précipitation se produit à des températures qui varient avec la densité des sucrâtes. Les sucrâtes dilués commencent à se troubler vers 80 degrés; les sucrâtes plus concentrés ne se troublent que vers 100 degrés. Lorsque la concentration est trop grande, il n'y a plus de précipité. » Les sucrâtes basiques qui se forment dans ces conditions, contiennent, en général, 3 équivalents de base pour 1 équivalent de sucre. Dans les tra- vaux industriels, il se produit de ces sucrâtes qui contiennent depuis 1 \ équivalents de base jusqu'à 4 \. » Ces sucrâtes, séparés de l'eau dans laquelle ils se sont formés, sont peu, solubles dans l'eau, à froid et à chaud. ( 5oo ) » La constitution fort basique de ces sucrâtes donne un grand intérêt pour leur production économique, à la réalisation des conditions ci-dessus énoncées, et qui fournissent les moyens d'introduire, dans les dissolutions -, de sucre, le maximum de chaux. La proportion de sucre qui se précipite des sucrâtes de chaux solubles varie, en effet, avec le rapport du sucre à la chaux qui se trouve dans la dissolution. » La faible solubilité de la chaux dans les dissolutions de sucre chauffées de 70 à 80 degrés, justifie les dosages habituels de chaux des fabriques de sucre de betterave qui sont bien dirigées. Elle réfute, en outre, la théorie à l'aide de laquelle on a prétendu expliquer un dosage exagéré de chaux dans la défécation des jus de betteraves, en même temps qu'elle démontre la parfaite inutilité de ce dosage. » La chaux, ainsi que l'a fait pressentir M. Kuhlmann, au lieu d'altérer le sucre dans les travaux des fabriques, lui donne de la stabilité. » Une dissolution de sucre, bouillie pendant quarante-huit heures avec ^ équivalent de chaux, n'a pas subi la moindre altération, tandis qu'une pareille dissolution, bouillie sans chaux dans les mêmes conditions, avait perdu tout son sucre après douze heures d'ébullition. » Cette expérience justifie à l'évidence la supériorité du travail alcalin sur le travail neutre, qui a été recommandé comme un perfectionnement, dans ces derniers temps. Cette expérience donne, en outre, une grande va- leur au principe qui a dirigé M. Kuhlmann, quand il a proposé, en i838, une méthode de travail des sucres fondée sur la stabilité des sucrâtes calciques. » M. Dubrunfaut possède un sucrate de chaux conservé depuis vingt- cinq ans, et dans lequel le sucre n'a pas subi la moindre altération. » Les dissolutions de sucre perdent, en dissolvant la chaux, une partie de leurs propriétés ro ta toires, qui varient comme la proportion de chaux dissoute. » Dans le sucrate monobasique, la rotation est affaiblie de o, i3 ; dans le sucrate bibasique, l'affaiblissement est double, c'est-à-dire de 0,26. » Le sucre dissous dans l'eau avec un équivalent de potasse ou de soude, perd o, i3 de sa rotation. Une proportion d'alcali plus grande ne modifie plus la rotation. L'auteur conclut de ces faits qu'il existe un sucrate de potasse et de soude monobasique correspondant au sucrate de chaux de même composition, et qu'il n'existe pas d'autres combinaisons de sucre avec la potasse et la soude. » La strontiane et la baryte ne modifient pas la rotation du sucre. ( 5o9) mais professé l'opinion que l'extension des anciens glaciers devait être attri- buée à la plus grande chaleur du climat, seule idée que M. Lecoq parait réclamer aujourd'hui ; contrairement à cette même idée, j'ai supposé que, les relations et influences réciproques de la terre et du soleil restant les mêmes, il suffisait qu'une grande partie de l'Europe ait été sous les eaux à la fin de l'époque tertiaire (ce qui est prouvé par l'observation), pour que cette con- trée se soit trouvée dans des conditions d'humidité et de température favo- rables à l'établissement et à l'extension des glaciers, lesquels ont dû dimi- nuer et disparaître à mesure que le sol étant mis à découvert, le climat des mêmes lieux devenait plus sec en hiver, et plus chaud en été. » Ce que j'ai avancé n'est pas une hypothèse, mais la conséquence lo- gique et incontestée de vérités depuis longtemps reconnues : » i°. Sous les mêmes latitudes, le climat diffère en raison de la propor- tion relative des parties du sol submergées ou émergées, de la hauteur ab- solue des terres, de la profondeur des mers, de la direction des courants et de la température de leurs eaux, etc. » 2°. Les ondulations, les plis, les rides et les fractures que déterminent et ont déterminés dans le sol ses contractions incessantes, produites elles- mêmes par le refroidissement de la masse planétaire, ont modifié un grand nombre de fois le relief de la surface terrestre^ déplacé les continents et les mers, et changé par suite les conditions climatériques d'un même point. » 3°. Les observations géologiques ne laissent aucun doute sur l'immer- sion, puis surl'émersion successive et saccadée du sol qui constitue aujour- d'hui l'Europe. » chimie. — Recherches sur le cobalt; par M. E. Fremy. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie quelques faits nouveaux con- cernant le cobalt. » Tous les chimistes savent que certains oxydes métalliques peuvent s'unir à l'ammoniaque pour former des bases nouvelles dans lesquelles les propriétés des oxydes et de l'ammoniaque se trouvent entièrement dissi- mulées. Les bases qui résultent de l'action de l'ammoniaque sur le proto- chlorure de platine, offrent un exemple intéressant de ces combinaisons ammoniacales. » Le travail, dont je fais connaître aujourd'hui les principaux résultats, a pour but de démontrer que les oxydes de cobalt, plus oxygénés que le prot- oxyde , peuvent s'unir à l'ammoniaque et former de nouvelles séries de sels ayant pour base l'ammoniaque, l'oxygène et le cobalt. C K., l85l, 1" Semestre T. XXXII , N° 14.) 6j ( 5io ) » Le mode de production de ces composés est facile à comprendre. Lorsqu'on fait réagir de l'ammoniaque sur un sel de cobalt, la liqueur ne se colore pas si l'on a le soin de la préserver du contact de l'air; mais, dès qu'on l'expose à l'influence de l'oxygène, elle prend immédiate- ment une coloration brune, absorbe ce gaz avec rapidité, et laisse souvent déposer des cristaux qui sont remarquables par leur régularité. Les sels qui se produisent dans cette réaction ont pour base l'ammoniaque, combinée aux oxydes de cobalt. Comme le cobalt s'unit à l'oxygène en plusieurs pro- portions, le même sel, soumis à l'action de l'ammoniaque et de l'oxygène, peut produire plusieurs combinaisons salines contenant de l'ammoniaque combinée à des oxydes de cobalt différemment oxydés; c'est ainsi que l'a- zotate de cobalt, rendu ammoniacal, puis exposé à l'influence de l'air atmo- sphérique, laisse cristalliser successivement trois sels, qui diffèrent entre eux par leurs propriétés, et dans lesquels la proportion d'oxygène va eu augmentant. » Ces nouveaux sels présentent souvent des propriétés fort remarquables; c'est ainsi que le premier composé, qui cristallise lorsque l'azotate de cobalt ammoniacal s'oxyde à l'air, se décompose avec effervescence dans l'eau froide, et dégage un gaz qui n'est autre chose que de l'oxygène. » L'étude des produits qui résultent de la décomposition des sels de cobalt, dont je viens d'indiquer le mode de formation, présente un grand intérêt; car, en soumettant les sels qui contiennent le plus d'oxygène, soit à l'action de l'eau bouillante, soit à l'influence des acides étendus, on leur fait perdre une partie de l'oxygène qu'ils ont absorbé en présence de l'am- moniaque, et l'on produit ainsi des sels parfaitement cristallisés, ayant pour base les oxydes de cobalt intermédiaires. » On sait que la composition de ces oxydes de cobalt n'est pas encore définitivement fixée ; en les faisant entrer dans des combinaisons définies et cristallisées, il me sera facile de faire disparaître les incertitudes que pré- sente encore leur histoire. » Tels sont les faits nouveaux qui seront développés dans le travail que j'ai entrepris sur le cobalt. » CHIMIE organique. — Note sur le Ce'dron; par M. Lewy. (Extrait d'une Lettre à M. Dumas.) « Dans les parties les plus cbaudes de la Nouvelle-Grenade, dans les Tierras-Calientes, on trouve un arbre qui atteint de grandes dimensions, et ( 5.i ) que, dans le pays, on nomme Cédron (Simaba Cedron, Planchon). Le fruit de cet arbre est une espèce de graine qui rappelle, jusqu'à un certain point, par son aspect, la fève de Saint-Ignace. Comme cette substance, elle se distingue par une amertume extraordinaire. Les naturels lui attribuent une grande efficacité contre les morsures des serpents, et dans le traitement de la rage et des fièvres intermittentes. Ils l'administrent à la dose de 5 cen- tigrammes, et sous forme de poudre délayée dans l'eau-de-vie. A une dose plus élevée, cette graine agit comme un poison violent. » J'ai voulu m'assurer si les propriétés thérapeutiques si actives du fruit <\u Cédron ne devaient pas être attribuées à une substance bien définie que l'on pût isoler et substituer à la graine elle-même pour l'usage médical. J'ai réussi, en effet, à en retirer deux corps qui me paraissent bien définis, et qu'il est facile de se procurer en soumettant le fruit pulvérisé à des traite- ments successifs par l'éther et par l'alcool. » L'éther en extrait une matière grasse, neutre, cristalline, presque inso- luble dans l'alcool froid. » Le résidu, épuisé par l'éther, cède à l'alcool une substance que j'ai ob- tenue à l'état cristallisé, et que je regarde comme le principe actif du Cé- dron. Peu soluble dans l'eau froide, cette matière, que je nomme cédrine, se dissout assez bien dans l'eau bouillante et dans l'alcool, et cristallise de ses dissolutions en aiguilles soyeuses. Elle est neutre au papier de tournesol. Sa saveitr est d'une amertume comparable à celle de la strychnine et plus persistante encore. Jusqu'à présent je n'ai pas essayé de combiner la cé- drine avec les acides, de sorte que j'ignore si elle possède des propriétés alcalines bien définies. » M. Dumas ajoute qu'un voyageur récemment arrivé en France, M. Sail- lard jeune, de Besançon, a rapporté une quantité assez considérable de Cédron , qui pourra servir à des expériences chimiques ou thérapeutiques, si l'Académie juge à propos d'en ordonner l'exécution. physique. — Sur la propagation du courant électrique. Recherches expérimentales; par M. Ch. Matteucci. (Extrait par l'auteur. « Après avoir, dans mon Mémoire, fait connaître avec tous les détails nécessaires les appareils et la méthode au moyen desquels j'ai obtenu l'isolement parfait des circuits métalliques et la mesure des courants, j'ai montré que je pouvais facilement et sans erreur découvrir une variation dans la résistance d'une couche terrestre de plusieurs kilomètres, qui fût 67.: ( 5.2 ) égale à celle de 3o à ^o mètres d'un fil de fer de 3 millimètres de diamètre. J'ai insisté sur un procédé qui rend indépendante la mesure des courants dans des couches liquides, et qui consiste à lire convenablement les dévia- tions totales au lieu des déviations fixes. J'ai déterminé le rapport des pou- voirs conducteurs du fer et du cuivre sur des longueurs qui ont été de t55 kilomètres pour le fer et de 8 kilomètres pour le cuivre.: le rapport trouvé a été i : 5,i 5a, nombre peu différent de celui déterminé par M. Pouillet. J'ai trouvé que le coefficient de l'augmentation de la résistance par la cha- leur varie, pour le fer, entre 0,00^67 et 0,00^7 pour 1 degré, comme l'a trouvé M. Ed. Becquerel, dans des conditions très -différentes. J'ai encore déterminé la conductibilité de l'eau de la mer : ce liquide, qui est meilleur conducteur que la dissolution saturée de sulfate de cuivre, a, à + 1 i,5o degrés centigrades, une conductibilité qui est 21 34 172 plus petite que celle du fer, et 100 à 120 fois plus grande que celle de l'eau de source ou de rivière. J'ai rapporté ensuite plusieurs expériences tentées pour déterminer avec une certaine approximation les rapports des pouvoirs conducteurs des argiles, des sables, des grès, des marbres avec l'eau. La conséquence, quoique facile à prévoir, mais qu'il fallait démontrer, est que la conductibilité des matières de la croûte terrestre est due à l'eau tenant en dissolution des traces de sels et répandue sur des particules solides, séparées entre elles par des intervalles plus ou moins grands, de manière à former, en contact des électrodes, des couches d'une conductibilité discontinue. — J'ai exposé ensuite les nombreuses expériences faites pour découvrir l'influence sur la conductibilité des couches terrestres, i° de l'étendue et de la forme des couches mêmes; 20 de la surface des électrodes et du pouvoir conducteur de la matière qui forme une couche très-mince en contact des électrodes ; 3" et de la longueur de la couche terrestre prise dans des conditions diffé- rentes. Voici les conclusions générales que j'ai la confiance d'avoir démon- trées avec toute l'exactitude dont le sujet était susceptible et qui résument la première partie de mon Mémoire. » i°. La conductibilité d'une couche de terre est d'autant plus grande relativement à celle qu'on trouve avec les mêmes électrodes, dans la même couche isolée, que sa longueur est plus grande et son pouvoir conducteur plus mauvais; » i°. En augmentant la surface des électrodes, ou en l'entourant d'une couche très-limitée d'un corps bon conducteur, on diminue considérable- ment la résistance d'une couche terrestre, en la réduisant, suivant les cas, de la moitié jusqu'à un trentième ; ( 5.3 ) » 3°. La résistance d'une couche terrestre, dont l'augmentation diminue généralement avec l'épaisseur, suivant une loi qui est plus ou moins rapide, en raison de l'étendue des électrodes et de la conductibilité de la couche, reste constante depuis 10 à ioo, à aoo mètres jusqu'à environ 8 kilo- mètres : de ce nombre jusqu'à 77 kilomètres, la résistance diminue d'une quantité qui, quoique petite, est parfaitement distincte et en rapport avec l'allongement de la couche; cette diminution est d'autant plus grande que la conductibilité de la couche est plus mauvaise, et, dans quelques cas excep- tionnels, tels que le contact d'une couche d'un très-bon conducteur, cette diminution commence à des distances comparativement beaucoup plus petites ; » 4°. La résistance d'une couche de terre de 77 kilomètres, interposée entre de grands électrodes, n'est pas plus grande que celle d'une couche de om,5o de la même eau contenue dans un récipient isolé et ayant la sec- tion de ces électrodes. Je n'ai pas besoin de faire remarquer que la plus grande longueur de couche terrestre sur laquelle j'ai pu opérer a été 77 ki- lomètres. Parmi toutes les expériences desquelles j'ai déduit la première de ces conclusions, je me borne à indiquer ici celles qui prouvent que les couches terrestres qui recouvrent les plateaux des montagnes ont, toutes circonstances égales d'ailleurs, une conductibilité qui est beaucoup plus petite (de la moitié au huitième) que celle de ces couches sur les plaines, et qu'avec l'allongement la résistance y augmente en se rapprochant ainsi du cas des couches isolées. Il est aussi prouvé par mes expériences que la conductibilité d'une couche terrestre qui est la base d'une montagne est plus grande que celle d'une couche semblable horizontale. Quant à la deuxième conclusion, je ferai remarquer comment, en augmentant l'étendue des électrodes qui plongent dans le sol, on arrive à une limite au delà de laquelle l'intensité du courant reste constante ; ce qui explique comment, dans les expériences tentées sur des circuits métalliques très-longs et très- résistants, tels que celui de Paris à Rouen, sur lequel M.Breguet fit ses expé- riences, l'influence de l'étendue des électrodes reste nulle ou est à peine sensible. J'ai insisté beaucoup pour étudier la grande diminution dans la résistance d'une couche terrestre qu'on obtient en entourant les électrodes, qui sont éloignés de 8 à 77 kilomètres, d'une couche de quelques centi- mètres de sable imbibé d'eau salée ou d'une dissolution de sulfate de cuivre. De cette manière, la résistance de la couche superficielle de la terre est notablement diminuée et réduite quelquefois à 3^. » Les expériences les plus nombreuses et les plus minutieuses sont rela- ( 5.4 ) rives à l'influence de la longueur de la couche sur sa conductibilité, et elles ont été tentées sur la nier, sur des rivières, sur des bancs de sable des côtes maritimes, et sur des terrains entre Pise et Florence , et Pise et Lucques. Une couche d'eau de mer, de quelques mètres à 8 kilomètres de longueur, ne varie pas de résistance; et, en employant des électrodes ou des lames de cuivre, qui ont depuis om, i/jo jusqu'à om,5o8, il a été impossible de décou- vrir, à mon galvanomètre, la résistance d'une couche de ce liquide ayant lesdites longueurs. Dans les rivières, l'augmentation de la résistance avec l'épaisseur diminue rapidement, et depuis 5 à 10 mètres jusqu'à 5o mètres ou ioo mètres, suivant l'étendue des électrodes, la résistance de la couche ne varie plus, et je l'ai trouvée la même à 8 kilomètres comme à ioo mètres. La résistance de cette couche d'eau est la même que celle qu'on trouve pour une couche de terre de la même longueur entre deux puits où plongent les électrodes. J'ai déjà dit que cette résistance n'est pas plus grande que celle d'une couche isolée d'eau de om,5o d'épaisseur et d'une section de omc,4ao : elle est égale à celle de 1900 à 2000 mètres d'un fil de fer de 3 millimètres de diamètre. C'est à des longueurs plus grandes que 8 kilomètres que l'on commence à avoir une diminution dans cette résistance. Pour les couches superficielles et moins bonnes conductrices, cette diminution, toutes les au- tres circonstances étant égales, a été trouvée plus grande et à des distances moindres. J'ai vérifié cette diminution sur des terrains différents : dans les couches superficielles du banc de sable des côtes, ce phénomène est déjà manifeste au premier kilomètre. Des expériences exécutées sur des lignes plus longues que celles sur lesquelles j'ai opéré, et dans des terrains d'une nature et d'une configuration différentes, peuvent seulement donner les lois générales de ce phénomène. < J'ai intitulé la deuxième partie de mon Mémoire : Explication expéri- mentale et vues théoriques sur la conductibilité rie la terre. Je n'ai pas in- sisté pour démontrer qu'il est impossible d'expliquer cette conductibilité et ses lois, en supposant que les deux électricités de la pile s'écoulent dans le réservoir, comme ferait l'électricité du conducteur de la machine. Je suis forcé d'en dire autant de l'autre explication, qui se fonde sur la loi de la con- ductibilité proportionnelle à la section. J'ai décrit les expériences qui prou- vent que, dans le cas de la propagation du courant électrique dans une niasse d'eau ou de terre avec des électrodes dont la grandeur est infiniment petite relativement aux dimensions de cette masse, la conductibilité qu'on trouve n'est ni celle qui , suivant ladite loi , appartiendrait à la section des électrodes, ni celle qui serait due à la section de la couche liquide. A cette ( ôi5 j occasion, j'ai rapporté les expériences qui démontrent un cas de conducti- bilité, important sous le rapport de la théorie : c'est que ries sphères homo- gènes, et d'un même liquide, ont la même conductibilité ', quel que .soit leur diamètre, et que, si elles sont de liquides différents, leur conductibi- lité ne dépend que du pouvoir conducteur de ces liquides. En opérant sur de grandes couches d'eau ou d'argile isolées, ou dans des sphères liquides les plus grandes que j'aie pu me procurer, on trouve, en variant la distance des électrodes, les mêmes lois de conductibilité que pour la terre. Enfin, les courants dérivés que j'obtiens des couches d'eau qui font partie du sol, sui- vent les mêmes lois que celles que MM. Kirchhoff et Smaasen, en Allemagne, et MM. Louis Rudolf! et Felici, en Italie, ont déduites de l'analyse, et trou- vées expérimentalement sur des lames métalliques très-minces et très-éten- dues, touchées par le fil métallique de la pile. En parcourant, avec les extré- mités du galvanomètre, les différents points de ces couches d'eau qui font partie du circuit voltaïque, on trouve, comme sur les lames métalliques , des lignes ou des surfaces d'égale tension, dont, en quelque cas déterminé, les centres sont sur la droite qui joint les électrodes, et qui sont coupés par des filets d'électricité d'une intensité très -différente dans les différents points des couches d'eau ou de la lame. Il n'y a pas de courant dérivé, si l'on touche avec l'extrémité du galvanomètre deux points différents d'une même ligne, et le courant dérivé est constant si l'on touche les points de deux lignes différentes. Les lois des courants dérivés, ainsi obtenues, ne peuvent se dé- duire des lois trouvées par M. Pouillet dans ses belles recherches sur les cou- rants dérivés, des fils métalliques. Tout en admettant que la manière sui- vant laquelle on se représente un courant électrique dans les recherches analytiques citées, me semble plus propre à expliquer le mouvement de l'électricité dans un fil métallique communiquant d'un côté avec un con- ducteur électrisé, et de l'autre avec la terre, que celui qui doit exister dans un conducteur voltaïque, quoique nous ignorions en physique la valeur de cette variable qu'on a appelée en Allemagne force électroscopique , et qui n'est autre chose que la température dans la théorie de la chaleur, il n'est pas moins vrai qu'en appliquant pour l'électricité, au cas de la sphère et d'un plan indéfini , les équations différentielles trouvées par Fourier pour le mouvement de la chaleur, et en supprimant l'équation de la perte du fluide par la surface, les auteurs cités, et principalement M. Felici (i), ont trouvé à priori les lois de la propagation du courant dans les sphères et dans (i) Annali délie Scienze matematiche di Tortolini. Roraa , Luglio , i85o. (5.6) la terre, et celles des courants dérivés sur les lames métalliques ou sur les couches d'eau. » M. Neveu Derotrie adresse, comme pièce à l'appui du travail qu'il a pré- senté au concours pour le prix de Statistique, un compte rendu des séances de la Commission départementale d'agriculture de la Loire-Inférieure. M. Tardy envoie un Mémoire dans lequel il traite des questions qui ne sont point du nombre de celles dont s'occupe l'Académie. M. Nigaud Miot annonce avoir trouvé un moyen de détruire les insectes nuisibles aux grains, et offre de le communiquer soit à l'Académie des Sciences, soit à la Société centrale d'Agriculture. M. Brachet adresse une lettre relative à l'emploi qu'aurait fait de la chambre obscure un peintre bien connu. L'Académie accepte le dépôt de deux paquets cachetés présentés, l'un Par MM. Larocque et James Odier, l'autre Par M. Lereroullet. COMITÉ SECRET. M. Biot, au nom de la Section de Géométrie, présente la liste suivante de candidats pour la place vacante dans cette Section. Au premier rang, M. Chasles. Au deuxième rang [ex œquo, par ordre alphabétique), MM. Bertrand, Blanchet. Au troisième rang {ex œquo, par ordre alphabétique), MM. Hermite, Ossian Bonnet, Puiseux, Serret. Les titres de ces candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 5 heures trois quarts. A. ERRATA. (Séance du 17 mars i85i.) Page 363 , ligne 4 de la note 1 , au lieu de Ostéologie das Crustacés, lisez Ostéologie des Cétacés (Soi ) » L'auteur rapproche ces observations des observations analogues qui ont été faites par M. Pasteur, et qui ont conduit ce savant à faire pressentir qu'il existe quelque relation intime entre les propriétés rotatoires et l'iso- morphisme. » M. Dubrunfaut avait observé et dosé, dans le courant de l'année der- nière, la solubilité du carbonate de chaux dans le sucrate de même base, fait que M. Barreswil a fait connaître le premier, il y a peu de jours. » Il fait remarquer à cette occasion, i° que M. Rose avait fait connaître une propriété dissolvante fort remarquable des sucrâtes alcalins; a° que M. Peligot avait mis en évidence la propriété dissolvante du sucrate de chaux pour les oxydes métalliques; 3° que M. Kuhlmann avait observé et publié, dès 1 83d, le mode d'être différent que présentent à l'air les sucrâtes de chaux dilués ou concentrés, en faisant observer que ces derniers ne se troublent pas, quand les autres se troublent fortement. » M. Dubrunfaut a observé qu'un sucrate de chaux monobasique traité par l'acide carbonique ne se trouble que lorsque la dissolution renferme j d'équivalent de carbonate de chaux pour i équivalent de sucre. Dans ce cas, le sucre retient encore § d'équivalent de chaux. En continuant la réaction carbonique, la liqueur continue à se troubler, puis, à certaine époque, elle se prend en masse gélatineuse consistante. Examinée dans cet état, elle renferme •§ d'équivalent de carbonate de chaux précipité dans un état de division extrême, et l'équivalent de sucre reste en dissolution avec \ d'équivalent de chaux et en ne retenant en dissolution que des traces de carbonate. » Ces expériences expliquent des phénomènes qui se sont souvent pro- duits, soit dans les laboratoires, soit dans les ateliers, sans qu'on en ait reconnu la véritable cause. » M. Dubrunfaut a observé encore que le sucrate de chaux favorise d'une manière remarquable la production et la dissolution du monosulfure et du sulfhydrate de sulfure de calcium dans l'eau. En introduisant dans l'eau une petite quantité de sucre ou de mélasse avec de l'hydrate de chaux que l'on ajoute successivement, on peut dissoudre dans cette eau de grandes quan- tités d'acide sulfhydrique. L'auteur pense qu'on pourra faire plusieurs applications utiles de ces faits, et notamment dans l'épuration du gaz de l'éclairage. » C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, N» 14.) 66 ( 5oa ) physique appliquée. — Remarques à V occasion d'un passage du Rapport fait, dans V avant-dernière séance, sur un Mémoire de M. Peligot, con cernant les procédés saccharimétriques . (Lettre de M. Clerget.) (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Pelouze, Babinet, Regnault, Balard.) « Un Mémoire sur les procédés saccharimétriques, soumis à l'Académie par M. Peligot, dans la séance du il\ mars, a été l'objet d'un Rapport que M. Payen lui a présenté le lundi suivant au nom de la Commission chargée de l'examiner. » Suivant une observation consignée dans ce Mémoire, la saccharimétrie optique, telle, dit l'auteur, qu'elle est pratiquée maintenant, peut occasionner des erreurs s'élevant jusqu'à 3 pour ioo. » A la suite de la lecture du Rapport, M. Balard a demandé la parole pour faire connaître, qu'ayant eu lieu d'examiner la méthode de la saccha- rimétrie optique et l'ayant vérifiée synthétiquement, il n'a jamais remarqué de différence s'élevant à plus de i centième. » En réponse à cette observation, M. Payen a exposé que des analyses chimiques, pratiquées par lui et par M. Peligot, ont fait ressortir que plu- sieurs échantillons de sucre brut dosant au pôlarimètre 99 centièmes de sucre pur, contenaient une quantité d'eau, de substances organiques non sucrées et de matières minérales dont le poids, réuni à celui du sucre, don- nait un total d'après lequel il était évident que Je dosage du sucre se trou- vait trop élevé de 2 à 3{ pour 100. M. Payen a ajouté que ces résidtats avant été communiqués à une Commission dont M. Peligot et lui faisaient partie, les autres Membres de cette Commission qui n'avaient pas pris part aux essais n'ont présenté aucune objection, et que d'ailleurs on a dû, quant aux précautions relatives à l'inversion, s'en rapporter à la personne très- exercée aux essais de saccharimétrie optique qui s'était chargée des expé- riences. » Je regrette d'avoir à entretenir l'Académie de ce qui s'est passé au sein d'une Commission dont les travaux n'ont pas été publiés; mais les détails dans lesquels M. le rapporteur a cru devoir entrer m'obligent à m'expli- quer. » Oui, sans doute, ceux des Membres de cette Commission restés étran- gers aux essais dont M. Payen, M. Peligot et moi nous nous étions chargés, n'ont eu aucune observation à produire contre leurs résultats, mais il n'en ( 5o3 ) a pas été ainsi de ma part. J'ai, au contraire, représenté que les différences signalées devaient tenir à des inexactitudes dans les préparations de MM. Payen et Peligot, et je me trouve aujourd'hui complètement à portée de produire la preuve que je ne m'étais pas trompé dans cette supposition. Je viens de procéder aux essais chimiques des échantillons qui font l'objet des observations de M. le rapporteur, et ces essais, faits en présence de deux témoins certainement très-aptes à les contrôler, ont complètement dé- montré que l'eau et les matières minérales ont été inexactement dosées par MM. Payen et Peligot, et que les erreurs imputées à la méthode de saccha- rimétrie optique telle que je l'ai réglée n'existent pas. » Du reste, les doubles cachetés de tous les échantillons examinés par MM. Payen et Peligot et par moi, se trouvent déposés au ministère de l'Agriculture et du Commerce. Il sera donc très-facile de renouveler les ex- périences dans des conditions rigoureuses, et je viens prier l'Académie de désigner ceux de MM. les Membres des Sections de Chimie et de Physique qu'elle voudrait bien inviter à s'en occuper. » Je me réserve d'ailleurs de soumettre à l'Académie très-incessamment des observations relatives aux procédés chimiques dont M. Peligot propose l'emploi pour apprécier la valeur et le rendement des sucres bruts. » Voici les chiffres des analyses auxquelles j'ai soumis les échantillons de sucre brut qui sont l'objet de la contestation : NUMÉRO des échantillons. TITRE CONSTATÉ au polarimètre. EAU. CENDRES. MATIÈRES ORGANIQUES autres que le sucre. I 2 3 98,5 98,5 99.° I ,20 1,04 o,38 0,52 °»77 o,35 Traces seulement, c'est- à-dire quantités impondé- rables. » On voit par ces nombres que le poids de l'eau et des cendres réuni à celui du sucre donne un chiffre total inférieur au chiffre 100 pour le der- nier échantillon, et qui excède seulement ce chiffre de 1 à 3 millièmes pour les deux premiers. » Observations de M. Payen sur la réclamation de M. Clerget. « M. Payen fait remarquer que la possibilité de déterminer, par la pola- rimétrie, le sucre pur à 1 centième près, n'est pas en question ; mais le fait 66.. ( 5o4 ) qui a été constaté par M. Peligot et M. Payen au sein d'une Commission et admis d'un assentiment unanime, sauf un Membre qui est resté seul de son avis, ne prouve pas moins qu'en certaines circonstances le polarimètre, entre les mains même d'une personne exercée, peut indiquer % à 3 centièmes de sucre de plus qu'il ne s'y en trouve réellement. » D'ailleurs, l'objection la plus forte présentée par M. Peligot subsiste : le polarimètre ne tient nul compte des sels et matières étrangères qni peuvent cependant diminuer de quatre à six fois leur poids la quantité de sucre réalisable; cette détermination est indispensable dans l'intérêt de la fixation du rendement vrai. » PHYSIQUE. — Sur une des manières dont on pourrait varier l'expérience par laquelle M. Foucault rend sensible aux jeux le mouvement de rotation de la terre. (Note de M. de Tessan.) « Dans la séance de l'Académie du 17 février i85i, M. Poinsot a proposé une variété de la belle expérience de M. Foucault, variété dans laquelle la vitesse apparente de rotation, la vitesse mesurable, serait nécessairement moindre que celle qu'on mesure dans l'expérience de M. Foucault. » Voici une nouvelle variété de cette même expérience dans laquelle la vitesse du mouvement apparent, la vitesse mesurable, sera toujours plus grande et pourra être très-sensiblement double de celle qu'on mesure dans l'expérience de M. Foucault. » Supposons une barre rigide suspendue horizontalement par son centre de gravité à un fil sans torsion; supposons-la en repos relativement à l'ho- rizon : elle aura alors, en réalité, comme l'horizon, un mouvement de rota- tion direct autour de la verticale, c'est-à-dire autour du fil de suspension. Supposons qu'alors la barre, sans sortir du plan vertical qui la contient, vienne à effectuer un mouvement qui la change bout pour bout. La grandeur et la direction absolues de la vitesse réelle de chacun des points de la barre autour de la verticale ne seront pas changées : mais, comme chaque point aura changé de côté par rapport à la verticale, il en résultera que le mouve- ment réel autour de la verticale s'effectuera en sens inverse de ce qu'il était d'abord; c'est-à-dire qu'il sera rétrograde et aura la même vitesse absolue qu'auparavant. La vitesse du mouvement relatif, à l'égard de l'horizon, c'est-à-dire la vitesse mesurable, sera donc double de celle du mouvement réel de cet horizon et égale à la vitesse de l'aiguille des heures d'une montre multipliée par le sinus de la latitude. ( 5o5 ) » Deux barres justaposées l'une à côté de l'autre et reliées entre elles à leur milieu par un ressort en spirale vertical suffiraient pour l'expérience. Car le ressort, en se débandant à un instant voulu, pourrait faire exécuter à chacune des barres la demi-révolution nécessaire à l'inversion complète de son mouvement de rotation autour delà verticale. La torsion du fil pouvant avoir une influence sensible sur la vitesse du mouvement de rotation, sur- tout si l'expérience se prolongeait longtemps, il faudrait aviser au moyen de la rendre nulle à chaque instant en détordant le fil. » M. Franchot adresse également une Note sur un mécanisme destiné à prolonger indéfiniment, à l'aide d'un mouvement d'horlogerie, les oscillations du pendule de M. Foucault. Nous ne pouvons donner ici la description de ce mécanisme, qui serait difficile à comprendre sans le secours d'une figure; il nous suffira de dire qu'un mouvement d'horlogerie à échappement est renfermé dans l'intérieur de la sphère qui termine le pendule, et que l'appareil, tout en ayant ainsi, à certains égards, de la ressemblance avec la pendule branlante de Breguet, en diffère en ce point essentiel qu'il reçoit une impulsion absolument indé- pendante de la direction d'une première oscillation. M. Faye déclare que l'idée émise par M. Franchot de mettre un mou- vement d'horlogerie dans l'intérieur de la boule du pendule filaire, afin d'en prolonger les oscillations par un déplacement périodique du centre de gravité, lui a été communiquée' par M. Foucault dès les premières expé- riences qui ont été faites à l'Observatoire. M. Faye ne suppose pas d'ail- leurs que M. Foucault soit dans l'intention de donner suite à cette idée. Les Notes de MM. de Tessan et Franchot sont renvoyées à l'examen d'une Commission composée de MM. Pouillet, Babinet, Despretz. M. Boudin envoie au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie des Recherches pratiques sur le traitement des fièvres paludéennes. (Renvoi à la future Commission.) M. Blatin dépose un paquet cacheté portant pour suscription : Divers appareils applicables à la médecine et à la chirurgie, et demande que la Note renfermée sous ce pli soit admise à concourir pour les prix de Méde- cine et d» Chirurgie de la fondation Montyon. (Renvoi à la future Commission. ) ( 5o6 ) M. Duchesne, de Boulogne, présente pour le même concours un recueil de Mémoires, les uns manuscrits et les autres imprimés, qu'il désigne collec- tivement sous le titre de Recherches électro-physiologiques, pathologiques et thérapeutiques. (Renvoi à la future Commission.) M. Bricquet, en présentant pour le concours de Médecine et de Chi- rurgie un ouvrage sur le choléra-morbus de 1 849, joint à cet envoi une Note manuscrite contenant l'indication des parties qu'il considère comme neuves dans ce travail, qui lui est commun avec M. Mignot. (Renvoi à la future Commission.) M. Carrete soumet au jugement de l'Académie un Mémoire concernant des moteurs qu'il croit pouvoir établir sur les rivières navigables dans les parties de leur cours où elles se divisent en deux bras. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. Viau adresse une rectification à sa cinquième Note sur un moteur destiné à remplacer la machine à vapeur. (Commission précédemment nommée.) CORRESPOIVDANCE. météorologie. — Chute de pluie observée à Toulouse par un temps serein. (Extrait d'une Lettre de M. Petit à M. Arago. ) « J'ai eu occasion d'observer, il y a quelques mois, une chute de pluie par un temps magnifique. Voici la Note que je retrouve à ce sujet dans mes papiers. » Le 18 octobre i85o, à 10 heures du matin, par un ciel superbe et un beau soleil, à la campagne, quatre lieues au sud de Toulouse, il pleut pen- dant dix minutes; gouttes peu abondantes, mais bien constatées; pas de vent. Légères brises; feuilles des arbres très-faiblement agitées, sans qu'il soit possible de déterminer sur le mouvement de ces feuilles aucune direc- tion de vent. Je n'ai pas de thermomètre, mais la température doit bien être de 12 à i5 degrés à l'ombre, et au moins de 3o à 35 degrés au soleil (1). (1) Les registres de l'observatoire de Toulouse donnent, en effet , i5",9 et i8u, 1 pour les ( 5o7 ) » Les gouttes de pluie mouillent les cailloux et tombent presque comme des flocons de neige, c'est-à-dire avec lenteur ; elles sont poussées par la brise vers le sud-est. La brise est donc nord-ouest, succédant au vent de sud-est assez fort qui avait soufflé la veille, et qui régnait peut-être encore vers le haut du ciel, à en juger par un très-faible cirrus situé à 20 ou i5 de- grés du zénith vers le sud (les cirrus sont les nuages caractéristiques du vent de sud-est dans la plaine de Toulouse). Celui-ci, le seul qui reste dans le ciel, est insignifiant et immobile; il nesous-tend pas un angle de plus de 5o à 60 minutes. Le vent de sud-est supérieur, s'il règne, doit donc être exces- sivement faible, comme le vent de nord-ouest inférieur. » Il avait plu légèrement pendant la nuit, a ASTRONOMIE. — M. le capitaine de vaisseau Bonnard , commissaire de la République à l'île de Taïti, a eu l'heureuse pensée d'envoyer un de ses subordonnés, Monsieur le conducteur des ponts et chaussées Kutcyscki, à Honolulu (île Sandwich), pour y observer l'éclipsé totale de soleil du 4 août i85o. 31. Arago, à qui la relation de toutes les observations faites à cette oc- casion vient d'être adressée, l'a mise aujourd'hui sous les yeux del'Académie. Cette relation très-intéressante est beaucoup trop longue pour être insérée dans le Compte rendu. M. Arago a annoncé qu'il la comparerait de point en point avec celle de l'éclipsé totale de 1842, et qu'il s'empresserait de signaler au public les conséquences claires et précises qui pourront se déduire de cette comparaison. % Géologie. — Théorie des glaciers [suite (1)]. M. Constant Prévost donne les explications suivantes à l'occasion de deux nouvelles Lettres qui lui ont été adressées par M. Lecoq, de Clermont, avec prière de donner communication à l'Académie des principaux passages : «• Au contenu de la première de ces Lettres, il me fut facile de voir que l'auteur n'avait pas encore eu connaissance de mes réponses insérées à la suite de sa réclamation dans les Comptes rendus des 1 7 février et 8 mars derniers; pour ménager les instants de l'Académie, j'envoyai ces réponses à M. Lecoq, avec quelques nouvelles observations. Ce géologue, après avoir indications du thermomètre à 9 heures du matin et à midi. L'hygromètre marquait , aux mêmes heures , 91,0 et 75,5. Le ciel était également très-beau à Toulouse. (1) Voir séances des 18 novembre i85o, 17 février et 3 mars i85i. ( 5o8 ) reconnu qu'en effet les deux points sur lesquels il avait cru avoir un droit de priorité sont depuis longtemps entrés dans le domaine de la science, et que sa réclamation a été le résultat d'un malentendu, me prie de nouveau de solliciter l'insertion dans les Comptes rendus d'un article de l'une de ses Lettres, qui contient l'énoncé d'une opinion dont il désire conserver la propriété . » Voici cet article : « La priorité que je demande à constater consiste » donc dans l'opinion que j'ai émise et que j'ai développée avec détails » dans mes Considérations sur les glaciers et les climats: que l'ancienne exten- » s ion des glaciers est un phénomène qui a dû arriver forcément , à une certaine » époque du refroidissement de la terre, mais à une époque où le climat était » encore beaucoup plus chaud qu'aujourd'hui. » Si ces opinions ont été professées par M. Constant Prévost, dans ses » cours, avant la publication de mon Mémoire, mon éloignement de Paris » pourrait me servir d'excu.se de les avoir ignorés, malgré tout le prix que » j'attache aux remarquables et consciencieux travaux de ce savant pro- » fesseur . » Qu'il me permette encore une observation : s'il arrivait, par la suite, » que l'on vînt à reconnaître que le glacier est formé par de la neige accu- » mulée, celle-ci par de la vapeur d'eau, et que la quantité de vapeur qui » monte dans l'atmosphère est proportionnelle à l'élévation de la tempéra- » ture, en un mot, que le glacier tout entier a été enlevé dans l'atmosphère » par une force dépendante nécessairement de la température, et ramené par » la condensation, c'est-à-dire par la soustraction démette chaleur, il faudrait » bien, dès qu'on admet l'ancienne extension, accueillir aussi logiquement la » force capable de les produire. Or, cette force, je ne pense pas qu'on » puisse la trouver dans les cames actuelles, sans augmenter leur intensité, » sans recourir à une élévation de chaleur du climat. Tous les phénomènes » géologiques nous conduisent à l'admission de climats d'autant plus chauds » qu'ils sont plus éloignés de notre époque. C'est un fait généralement ac- » cepté ; on le considère comme incontestable ; c'est donc la cause de cette » ancienne élévation de température. Cette cause générale, en abandonnant » les exceptions, ne peut être due qu'au refroidissement de la terre elle- » même, ou au refroidissement du soleil. » Réponse de M. Constant Prévost. « Les déclarations de M. Lecoq me dispensent de revenir sur la question primitivement débattue ; je me bornerai à faire remarquer ici que je n'ai ja- ( 5i7 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 3i mars i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre 1 85i •; n° 12; in-4°. Introduction à la zooloijie générale, ou Considérations sur les tendances de la nature dans la constitution du règne animal; par M. H. MiLNE Edwards; ire partie. Paris, 1 85 1 ; 1 vol. in- 12. Remarques à l'occasion d'un Mémoire de M. Élie de Beaumont, sur la corrélation des différents systèmes de montagnes; par M. Constant Prévost; broch. in-4°. (Extraitdes Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, tome XXXI, séance du 23 septembre i85o.) Essai d'une climatologie médicale de Monte-Video et de la République orien- tale de [Uruguay [Amérique du Sud); par M. Louis-Jules Saurel. Mont- pellier, i85i ; brocb. in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours des prix de Médecine et de Chirurgie.) Monographie des Silène de l'Algérie; par MM. Soyer-Willemet et U.-A. Godron. Nancy, 1 85 1 ; broch. in-8°. Bulletin de l'Académie nationale de Médecine; tome XVI; n° 12; 3 1 mars i85i;in-8°. Bulletin trimestriel de la Société des Sciences , Belles-Lettres et Arts du dépar- tement du Far, séant à Toulon; 18e année; nos 3 et 4- Toulon, i85o; bro- chure in-8°. Annales des maladies de la peau et de la syphilis; publiées par M. AlphÉE Cazenave et M. Chausit; 2e série; 3e volume; octobre à décembre i85o et janvier à mars 1 85 1 ; in-8°. Annali. . . Annales des Sciences mathématiques et physiques : par M. Bar- nabe Tortolini ; février 1 85 1 ; in-8°. Sul valore. . . Sur la valeur de la courbure totale d'une surface et sur l'u- sage de cette valeur dans les déterminations de quelques intégrales doubles définies; par le même. Rome, 1 85 1 ; broch. in-4°. Studi. . . Etudes chimico-pathologiques sur l'albuminurie; trois Mémoires; par M. Mariano Semmola. Naples, i85o; broch. in-4°. Del cloro-antimonato. . . Du chloro-antimoniate de quinine; par le même; broch. in-4°. Ricerche . . . Recherches géognostiques sur les terrains du district de Messine ; par M. G. de Natale. Messine, i85i ; broch. in-8°. C. R. , i85i , i« Semestre. (T. XXXII , N° 14.) 68 ( 5i8 ) The geological . . . L'observateur géologue; par M. DE LA Bêche. Lon- dres, 1 85 1 ; i vol. in-8°. The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 176. Abhandlungen . . . Mémoires de l'Académie royale des Sciences de Gôtlingue; 4e vol. (année 1848 à i85o). Gottingue, i85o; in-4°. Gelehrte... Nouvelles scientifiques , publiées par les Membres de l'Académie royale des Sciences de Bavière; vol. XXX et XXXI. Munich, i85o; a vol. in-4°. Abhandlungen . . Mémoires de la Classe d'histoire de l'Académie royale des Sciences de Bavière; 6e vol., ire partie. Munich, i85o; in-4°. Abhandlungen. . . Mémoires de la Classe de philosophie et de philologie de l'Académie royale des Sciences de Bavière; 6e vol., ire partie. Munich, i85o; in-4°. Beitrâge... Recherches de cristallographie métallurgique ; par M. J.-F-L. Hausmann. Gottingue, i85o; broch. in-4°. Annalen . . . Annales de l'observatoire royal de Munich ; publiées par M. le Dr J. Lamont; 4e volume (19e de la collection complète). Munich, i85o; in-8°. Ueber die . . . Sur les mouvements de réforme politique en Allemagne au XVe siècle, et sur la part que la Bavière y a prise; par M. Const. Hofler. Munich, i85o; broch. in-4°. Ubhandlung. . , Sur les écoles musulmanes du moyen-âge; par M. D. Ha- iNEBERG. Munich, i85o; broch. in-4°. Ueber die. . . Sur le côté pratique de l'activité scientifique ; par M. F.-V. Thiersch. Munich, 1849; broch. in-4°. Einige. . . Sur la culpabilité de Wallenstein; par M. RUDHART; Munich, i85o; broch. in-4°. Beitrâge. . . Sur l'anatomie microscopique des dents humaines; par M. le D' J. Czermak; i85o; broch. in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques; n° 752. Bijdrage. . . Matériaux pour servir à la connaissance des poissons gymno- gnathes de l'Archipel des Moluques et de la Sonde ; par M. P. BLEEKER. Ba- tavia, i85o; broch. in-4°. Bijdrage... Matériaux pour servir à la connaissance des poissons de la famille des Esoces de l'Archipel des Moluques et de la Sonde; par le même; broch. in-40. Gazette médicale de Paris; n° i3. ( 5.9) Gazette des Hôpitaux; n°* 35 à 37. Le Moniteur agricole; 4e année ; n° 20. La Lumière; n° 8. Le Magasin pittoresque, mars 1 85 1 ; in-8°. L'Académie a reçu, dans la séance du 7 avril i85r, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences; ier semestre i85i ; n° i3; in-4°. Leçons sur L'histoire naturelle des corps organisés, professées au Collège de France; par M. Duvernoy; 3e et 4e fascicules; in-8°. (Extrait de la Revue et Magasin de Zoologie; années 1847 à 1 85 1 . ) Tableau de la nature, édition nouvelle avec changements et additions impor- tantes et accompagnée de caries; par M. A. DE Humboldt; traduite par M. Ch. Galusky; tome II. Paris, 1 85 1 ; 1 vol. in-8°. Annales de Chimie et de Physique, par MM. Akago, Chevreul, Dumas, . Pelouze, Boussingault et Regnault ; 3e série, t. XXXI ; mars 1 85 1 ; in-8°. Société nationale et centrale d'Agriculture. — Bulletin des séances, Compte rendu mensuel, rédigé par M. Payen, secrétaire perpétuel; 2e série; t: VI; n° 6 ; in-8°. Traité pratique et analytique du choléra-morbus (épidémie de 1849); Par MM. P. Briquet et A. Mignot. Paris, i85o; 1 vol. in-8°. (Présenté, au nom des auteurs, par M. Andral.) Nouveau dictionnaire lexicographique et descriptif des Sciences médicales et xwtêrinaires ; par MM. Raige-Delorme, H. Bouley, Ch. Darembep.g, J. Mi- gnon et Ch. Laury; ire livraison. Paris, i85i ; in-8°. Hygiène militaire comparée, et statistique médicale des armées de terre et de mer; par M. J.-Ch.-M. Boudjn. Paris, 1848; broch. in-8°. Etudes sur le recrutement des armées; par le même. Paris, 1849; broch. in-8°. Statistique de l'état sanitaire et de la mortalité du cheval de cavalerie; par le même. Paris, i85o; broch. in-8°. Lettres sur l'Algérie; par le même; 2 broch. in-8°. (Extrait de la Gazette médicale de Paris.) Statistique médicale des armées; par le même; broch. in-8°. (Extrait du même Recueil. ) ( 5ao ) De la production et de la consommation de la viande au point de vue de l'hygiène publique; par le même; broch. in-8°. (Extrait des Annales d'hy- ijiène, octobre i85o.) (Ces six opuscules sont' destinés par l'auteur au concours pour le prix de Statistique.) Mémoire sur le siège de l'odorat dans les Articulés; par M. Edouard PerriS; broch. in-8°. Dorure et argenture électro-chimiques; par M. Sainte-Preuve ; broch. in-8°. Procès-verbaux de la Commission départementale d'Agriculture de la Loire- Inférieure; broch. in-12. Annales de la Société centrale d'Horticulture de France; volume XLII; mars 1 85 1 ; in-8°. Société nationale de Médecine de Marseille. Procès-verbal de la séance pu- blique tenue en décembre i85o, et Rapport sur les travaux de l'année; par M. le Dr Adrien Sicard, secrétaire général. Marseille, i85o; broch. in-8°. Compte rendu des travaux de la Société médicale de Chambéry, pendant les années 1848, 1849 el '85o. Chambéry, 1 85 1 ; broch. in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; n° 4; avril i85i; in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales , publié par M. le docteur A. Martin-Lauzer; n° 7; Ier avril 1 85 1 ; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de -Pharmacologie ; n° 1 1 ; tome IV ; in-8°. L'Agriculteur praticien, revue d'agriculture, de jardinage et d'économie ru- rale et domestique, sous la direction de MM. F. Malepeyre, Gustave Heuzé et BOSSIN ; 12e année; n° 1 3g; avril 1 85 1 ; in-8°. Revue thérapeutique du Midi; par MM. les Drs FuSTER et AlQuié; •2e année; n° 6; 3o mars 1 85 1 ; in-8°. Nuovi soccorsi... Nouvelle machine hydraulique offrant une grande utilité pour l'économie rurale, etc.; inventée par M. F. TURATTI. Padoue, 1 85 1 ; broch. in-8°. Consiglio agricolo... Conseils agronomiques aux petits propriétaires de l'île d Ariano ; par le même; \ de feuille in- 16. Gorrispondenza. . . Correspondance scientifique de Rome; 2e année; n° 25. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. . Ann,--' SÉANCE DU LUNDI 14 AVRIL 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. météorologie. — Sur les rapports de la température avec le développement des plantes ; par M. Babinet. « Cette belle loi de la nature que le développement des plantes est d'au- tant plus rapide que la température est plus élevée, mais qu'elles arrivent tôt ou tard à un développement complet, permet la culture des plantes utiles à l'homme dans des climats forts divers, et d'après Réaumur, Adanson et MM. dellumboldt, deCandolle, Roussingault , de Gasparin et Quételet, on peut l'énoncer ainsi : toute plante, à partir d'une certaine température^ exige la même quantité de chaleur pour se développer également. Mais d'abord comment fixer la température de départ, et ensuite comment éva- luer cette quantité de chaleur qui doit faire passer la plante de la première germination à la floraison ou à la fructification ? » M. de Gasparin multiplie la température moyenne, comptée à partir d'une certaine température initiale (ou, si l'on veut, la température effi- cace*^, par le nombre de jours nécessaires au développement de la plante; en sorte, par exemple, que cent cinquante jours d'une température moyenne C. R. , i85i , ier Semestre. (T. XXXII, N° 18. ) 69 ( 522 ) efficace de 10 degrés produisent le même développement que cent jours d'une température efficace de i5 degrés. » Soit y le nombre de jours de végétation sous une température de t de- grés, la température de départ étant de i degrés; la formule de M. Gas- parin pour la quantité de chaleur est j(t-i). » Si l'on prend une même plante se développant de la même quantité, d'abord sous une température t pendant un nombre j de jours, et ensuite sous une température t' pendant un nombre f de jours, on a j(t-i) = j>(t'-i). Cette équation permet de déterminer la température initiale de départ i, qui est une constante importante pour chaque plante; elle donne jt-j't' j-r » M. Quételet propose de mesurer la quantité de chaleur par le nombre de jours multiplié par le carré de la température efficace. Sa formule, pour la quantité de chaleur, est et pour deux développements égaux de la même plante à des températures t et t' opérés pendant des nombres de jours/ et /', on a d'où l'on tire la température i du point de départ par la formule . 'sjj-t's/f i = vT7 » Si l'on réfléchit qu'en général l'effet produit par une cause constante agissant pendant un certain temps est proportionnel à l'intensité de la cause et au carré du temps (*), on verra que dans la question météorolo- (*) Par exemple, l'effet de la pesanteur qui fait parcourir aux graves un espace e propor- tionnel à l'intensité g de la pesanteur et au carré du temps T de la chute, car l'on a e=l-gT\ ( 523 ) gique qui nous occupe, c'est la température efficace (t — i) qui est la cause du développement de la plante, tandis que j est le temps pendant lequel elle agit. L'effet qu'elle produit doit donc être mesuré par étant ainsi proportionnel d'une part à la température efficace t — i-, et de l'autre au carré du temps/, pendant lequel cette cause t — t'a été en action pour produire son effet. Alors deux développements égaux de la même plante à des températures t et t', et pendant des nombres de jours / et/', donneraient l'équation d'où pt-pt' J7-/'1 » Si nous imaginons qu'on ait déposé à l'automne plusieurs pots de la même plante (*) dans une glacière, et qu'on les en retire à diverses époques de l'année pour les faire végéter sous des températures moyennes diverses t, t', t", etc., jusqu'à ce qu'il se soit produit des développements égaux pendant des nombres de jours /, /', /", etc., on pourra i° vérifier la con- stance de la température i du point de départ, et établir quelle est cette température pour cette plante, et i° déterminer par laquelle des trois for- mules ci-dessus les observations sont le mieux représentées (*'*). ■ (*) Par exemple le Muguet {Convallaria maialis) qui se développe hors de l'influence directe des rayons solaires, influence signalée par M. de Gasparin et qui complique beau- coup la loi thermique de la végétation. (** ) M. de Gasparin , qui a fait un si utile emploi des quantités de chaleur dans son admi- rable Traité d'Agriculture, se propose de faire des expériences pour résoudre cette question si importante. Il ne paraît pas avoir actuellement dans l'immense collection de faits qu'il a recueillis des déterminations suffisantes pour se prononcer entre les trois hypothèses pré- cédentes. Si nous supposons que pas une d'elles ne satisfasse aux expériences subséquentes, on posera la quantité de chaleur Q égale à une fonction quelconque de la température (t — i) et du nombre de jours y, et développant ensuite l'expression comme une fonction de deux variables (t — i) et y, on déterminera un nombre suffisant de coefficients numériques, lesquels, substitués dans le développement algébrique, donneront l'expression cherchée de la quantité de chaleur. 66.. ( 52/+ ) » Ije manque de dispositions préparatoires convenables m'empêche, pour cette année, de tenter cette détermination. Voici, du reste, le tableau des températures moyennes qu'exigerait le Convallaria maialis, pour entrer en floraison en vingt-cinq jours au lieu de trente-six jours, en admettant que sous une température moyenne de to degrés centigrades, il employât trente- six jours à arriver à la floraison, et en fixant sa germination à une tempé- rature i = 5°, ce qui paraît convenir à une plante aussi printanière. Ainsi t= io° centigrades, i = 5°, y = 36 jours, et, d'après ces données, on obtient pour la même végétation en vingt-cinq jours : D'après le calcul D'après le calcul D'après le calcul de M. de Gasparin. de M. Quételet. de M. Babinet. <'=i2°,2, t'=n°,o, *'=i5°,37; si l'on prenait £= io°, i = 6°, y = 36, on aurait t'= i4°,84, <'=i3°,20, *'=i8°,44: donc pour réduire le temps de la végétation de trente-six jours à vingt-cinq jours, il suffirait, suivant la formule de M. de Gasparin, d'une augmentation de température d'environ 2°, 5; d'après celle de M. Quételet, un excès de température de i°,5 serait plus que suffisant, tandis que d'après la mienne il serait nécessaire d'avoir un excès de température d'environ 6 degrés. En attendant que l'expérience prononce, ce dernier nombre paraîtra, je pense, le plus vraisemblable des trois. » mécanique appliquée. —Note sur la machine locomotive de Cugnot, déposée au Conservatoire des Arts et Métiers; par M . Morin. « En m'occupant de la rédaction du catalogue des collections du Conser- vatoire des Arts et Métiers, qui sera prochainement livré à l'impression, j'ai été conduit à faire quelques recherches sur la machine locomotive qui est déposée, depuis le commencement de l'année 1801, dans cet établissement. On savait que cette machine, destinée à marcher sur les routes ordinaires, avait été construite, vers 1770, par ordre du duc deChoiseul, alors ministre de la Guerre, Sous la direction d'un ingénieur français nommé Cugnot ; et l'on disait qu'elle avait fonctionné à l'Arsenal de Paris, où elle avait acquis une telle vitesse, qu'ayant été mal dirigée, elle avait renversé un mur. Tels étaient à peu près les seuls renseignements que l'on possédât, lorsque l'in- dication qu'elle avaitété déposée et essayée à l'Arsenal de Paris me conduisit ( 525 ) à faire des recherches aux archivesdel'artillerie, où j'ai trouvé des documents authentiques et curieux, que je vais successivement faire connaître à l'Académie. » Mais, avant de parler des documents historiques, il ne sera pas inutile dedonnerune description succincte delà machine à laquelle ilsse rapportent. » La voiture à vapeur de Cugnot est du genre de celles qu'on nomme tricycles ou à trois roues : celle de devant est la roue motrice, et sa bande de fer est crénelée; probablement pour augmenter son action sur le sol. Cette roue, ainsi que tout l'appareil à vapeur, y compris la chaudière, est. mobile autour d'un axe vertical, et le mouvement peut être produit, par le conducteur, au moyen d'une manivelle à deux poignées et d'un engrenage qui le transmet à une sassoire circulaire dentée. Cette disposition permettait au conducteur de la machine de faire tourner la voiture sous des angles de i5 à ao degrés. » L'appareil moteur se compose d'une chaudière placée à l'avant et sou- tenue, ainsi que son foyer, par une forte ferrure. Le foyer, en deux pièces, a la forme tronconique à la partie inférieure, et celle d'une calotte sphé- rique à la partie supérieure; il est en cuivre rouge. La chaudière, en forme de sphéroïde aplati, est comprise entre le couvercle et le fond du foyer, de telle sorte que, le feu étant allumé au-dessous, la flamme et les gaz cir- culent librement dans l'intervalle qui les sépare, et s'échappent par deux petites cheminées rectangulaires; un tuyau courbe, qui part de la chaudière, conduit la vapeur à un appareil de distribution dont la pièce principale est un robinet à deux passages. » La machine à vapeur est à deux cylindres en bronze, verticaux, rece- vant la vapeur, et la laissant échapper à la partie supérieure par la même lumière et par le même conduit qui se trouve alternativement en communi- cation avec la chaudière et avec l'air atmosphérique. Il résulte de là que , dans cette machine, la vapeur devait agir à haute pression et à simple effet. » La vapeur, en agissant de haut en bas sur les pistons, les force à des- cendre; la tige de ces pistons esta section carrée et liée par une. chaîne ordi- naire avec l'extrémité supérieure d'un secteur circulaire, mobile, à frotte- ment doux autour de l'essieu de la roue motrice. Entre les deux bras de ce secteur est une roue à rochet calée sur l'essieu, et un cliquet, que porte le secteur et qui est appuyé par un ressort contre la surface du rochet , agit sur les dents de celui-ci, et force ainsi la roue à tourner d'une quantité pro- portionnelle à la course du piston. » Le rochet est disposé de manière à pouvoir être conduit en sens ton- ( 5a6 ) traire, pour faire reculer la voiture, au moyen d'une modification dans la disposition du ressort qui presse le cliquet. » La machine étant à simple effet et sans condenseur , le piston ne re- monterait pas par l'effet de la pression atmosphérique, mais les deux bras des secteurs sont liés par l'intermédiaire d'un balancier ; de telle sorte que, quand l'un s'abaisse, l'autre est relevé et ramène son piston à la partie supé- rieure du cylindre. » Quant à la distribution de la vapeur, elle est produite, comme on l'a vu plus haut, par le mouvement alternatif d'un robinet à deux issues, mû de la manière suivante. Sur chaque tige du piston est fixé, par une vis de pression, un toc en forme de marteau qui, dans sa descente avec la tige, agit sur un petit balancier terminé par des galets ; ce balancier reçoit ainsi un mouvement alternatif qui, par une espèce de petit parallélogramme et une chaîne de Vaucanson, est communiqué à un double toc circulaire dont l'action s'exerce sur des saillies ménagées au robinet. » Les deux ouvertures par lesquelles ce robinet établit alternativement la communication de l'intérieur des cylindres avec le tuyau à vapeur et l'air extérieur sont ainsi ouvertes et fermées successivement. » On remarquera de plus que, les marteaux pouvant être placés à diffé- rentes hauteurs sur la tige des pistons, il est possible de faire varier le mo- ment de l'ouverture des robinets pour l'admission ou l'échappement. » Telle est la machine qui existe au Conservatoire et qui fut construite en 1770 à l'Arsenal de Paris, après un premier essai d'une machine ana- logue présentée, en 1 769, par M. Cugnot, et essayée devant le duc de Choi- seul, le général Gribeauval et d'autres personnages marquants de l'époque. » Parmi les documents qui constatent l'origine de cette machine, je n'en choisirai que deux, pour ne pas abuser des moments de l'Académie. » Le premier est un Rapport de M. L.-N. Rolland, commissaire général de l'Artillerie et ordonnateur des Guerres, en date du 4 pluviôse an vin Signé L.-N. ROLLAND. » ( 5a9) » Tous les faits relatifs aux premiers essais de la machine de Cugnot, rapportés par M. Rolland, qui en avait été témoin oculaire, sont complè- tement d'accord avec les renseignements que contiennent les deux pièces suivantes : Ordre donné par M. de Gribeauval à M. de Chateaufer, directeur de l'artillerie de Strasbourg, le 23 avril 1770. « Il est nécessaire, Monsieur, qu'aussitôt que ma lettre vous sera parve- » nue, vous fassiez exécuter à la fonderie de Strasbourg deux pompes de » 1 4' pouces de longueur intérieure, et de 12 pouces de diamètre aussi » intérieur, avec deux tètes de pistons de 12 pouces de diamètre et de » 4 lignes d'épaisseur, le tout conformément au dessin que vous trouverez » ci-joint. Lorsque ces pompes et ces pistons seront prêts, vous les re- » mettrez au commissionnaire du sieur Biétrix pour les faire passer, sans » perte de temps, au sieur Mazurier, garde-magasin d'artillerie à l'Arsenal » de Paris. » Je suis, etc. » » Je ferai remarquer que les dimensions prescrites dans cette dépèche sont exactement celles des cylindres de la machine déposée au Conservatoire. » Conformément à ces ordres, la deuxième machine fut exécutée et montée à l'Arsenal de Paris, et le 2 juillet 1 771, M. de Gribeauval, par la lettre suivante, en rendait compte au ministre de la Guerre, qui était alors le marquis de Monteynard :. « Paris, le 2 juillet 1771. » Monsieur le Marquis, » J'ai l'honneur de vous adresser un Mémoire pour vous rendre compte » de l'état de la voiture à feu de M. Cugnot dont j'ai eu celui de vous par- « 1er. Cette voiture est à l'Arsenal de Paris; il suffira d'avertir l'inventeur » huit jours d'avance quand il vous plaira d'en ordonner l'épreuve. » Je suis, avec respect, etc. » Signé GRIBEAUVAL. » » Avec cette lettre, le général de Gribeauval adressait au ministre le Rap- port suivantqui justifie complètement l'exactitude durapportde M. Rolland : . Mémoire du général de Gribeauval sur la machine à Jeu de M. Cugnot. . , Voiture mue par le feu. « M. de Planta, Suisse, est venu il y a environ deux ans proposer à M. le » duc de Choiseul diverses inventions qui, dans le cas de réussite, promet- C. K., i85i, i« Semestre. (T. XXXH, No 1{$.) 70 ( 53o ) » taient beaucoup d'utilités. Parmi ces inventions, il s'agissait d'une raa- » chine mue par le feu. Ayant été appelé pour en examiner le projet, j'ai » produit M. de Cugnot, ancien ingénieur de l'empereur, qui, avant la » dernière guerre, avait eu les mêmes idées et qu'il avait commencé à exé- » cuter. M. de Planta, le trouvant plus avancé que lui, s'est retiré, et » M. Cugnot a eu ordre, de M. le duc de Choiseul, d'exécuter en petit sa » machine, et aux frais du roi. Cette voiture a marché l'année dernière en » présence de M. de Choiseul. Elle portait quatre personnes et marchait à » raison de i 800 à 2 000 toises par heure ; mais la grandeur de la chau- » dière n'étant point proportionnée à celle des pompes, elle ne marchait » que pendant douze à quinze minutes, et il fallait la laisser reposer au- » tant de temps pour que la vapeur de l'eau reprît sa première force; le » foyer était mal fait et laissait dissiper la chaleur; la chaudière paraissait » aussi trop faible pour soutenir dans tous les cas l'effort de la vapeur. » Cette épreuve fit juger que la voiture, exécutée en grand et mieux » proportionnée, pourrait réussir. M. Cugnot eut ordre d'en faire con- » struire une nouvelle qui fût proportionnée, autant que faire se pourrait, » pour porter une charge de huit à dix milliers, et dont le mouvement pût » être continu à raison d'environ 1 800 toises par heure. Elle est exécutée » et payée ; on attend les ordres du ministre pour en faire l'essai et pour » continuer ou abandonner les recherches sur cette nouvelle invention : il » s'agirait, pour cela, d'ordonner les petits fonds nécessaires pour le trans- » port de cette machine, pour l'achat du bois et les journées de deux » ouvriers. » On avait projeté de faire cet essai dans le parc de Meudon près de » l'avenue de Versailles, parce qu'il faut un chemin fait et des rampes » douces pour monter et descendre, et pour former le conducteur avant de « se hasarder dans les grands chemins ordinaires. Au surplus, cette porte » du parc étant fermée, on serait débarrassé de la foule des spectateurs. » » Les mêmes faits sont en partie répétés dans une délibération du Con- servatoire des Arts et Métiers (cinquième pièce) en date du 8 thermidor an vu (27 juillet 1799), dans laquelle M. Molard proposait à ses collègues de réclamer du Couvernement le dépôt de cette machine au Conservatoire. » Les ordres du ministre de la Guerre, pour satisfaire à cette demande, sont aussi joints à cette Note, ainsi qu'un Rapport du général Andréossi, en date du 25 pluviôse an vm (14 février 1800), neuvième pièce, au ministre de la Guerre, par lequel on demande, conformément à la proposition de M. Rolland, que la machine soit essayée avant d'être envoyée de l'Arsenal ( 53i ) au Conservatoire. Ce Rapport porte l'approbation du Ministre, mais il ne m'a pas été possible jusqu'ici de savoir, d'une manière positive, si l'essai de cette seconde machine a réellement été fait. J'avoue que l'état où elle est, quoique peu satisfaisant, ne me porte pas à ajouter une foi complète à l'as- sertion qu'elle aurait renversé un mur. Il me semble qu'un pareil accident aurait dû laisser des traces plus visibles de dégradation. » Quoi qu'il en soit, il résulte des documents dont je donne ici copie et dont je mets les originaux sous les yeux de Monsieur le Président : » i°. Que les premiers essais connus de locomotion par la vapeur ont été faits en 1769 par M. Cugnot, ingénieur français, né à Void, en Lorraine, le 26 février 1725, et mort à Paris le 10 octobre i8o4; qu'ils ont été exé- cutés sur une machine qui portait quatre personnes, et marchait à raison de 1 800 à 2 000 toises par heure sur une route ordinaire ; » 20. Que ces essais faits en présence du duc de Choiseul alors ministre de la Guerre, du général Gribeauval, premier inspecteur général de l'artil- lerie, et d'un grand nombre d'autres personnes, ont paru assez satisfaisants pour engager le Gouvernement à faire exécuter aux frais de l'Etat, à la fon- derie de Strasbourg et à l'Arsenal d'artillerie de Paris, une nouvelle ma- chine capable de porter huit à dix milliers ; » 3°. Que cette machine fut effectivement exécutée et terminée vers le milieu de l'année 1771, et que c'est celle qui est déposée au Conserva- toire. » Si l'on se rappelle que c'est en 1 769 seulement que Watt obtint sa pre- mière patente de perfectionnement des machines fixes dans laquelle il n'est pas question de l'application de la vapeur à la locomotion des voitures , que les premières locomotives de Blenkinsop ne datent que de 1 8 1 1 , on re- connaîtra sans doute comme bien établis les droits de l'ingénieur Cugnot à la priorité de l'application de la vapeur à la locomotion. » Mais en vain le duc de Choiseul, premier ministre, après avoir assisté aux premières expériences, aura ordonné l'exécution d'une nouvelle ma- chine aux frais de l'État, l'illustre général Gribeauval l'aura fait construire dans les établissements de l'artillerie; un homme de cœur et d'intelligence, M. L.-N. Rolland, l'aura sauvée des mains des démolisseurs de g'5; le vainqueur de l'Italie se sera intéressé à cette invention, et suira appelé sur elle l'attention de l'Institut; rien, au milieu de nos agitations intestines, n'aura pu la préserver de l'abandon et presque de l'oubli, et la seule con- solation que l'auteur ait pu obtenir s'est réduite à une modique pension de 1 000 francs, qui lui fut accordée par le premier Consul, sur la recomman- 70.. ( 53a ) dation de l'Institut, formulée dans un Rapport de MM. Lalande, Messier et de Prony, pour l'empêcher de mourir dans la misère (dixième pièce). » Plus heureuse, et, il faut le dire, plus sage que la France, moins préoc- cupée des révolutions politiques, l'Angleterre a poursuivi en paix et avec- persévérance des essais postérieurs à ceux de Cugnot, et elle a pu s'enri- chir et doter le monde des fruits d'une invention qui déjà commence à changer au profit de la civilisation toutes les relations commerciales et poli- tiques des peuples. » Observations de M. Pouili-et sur la Note précédente . • « La principale conclusion delà Note que l'Académie vient d'entendre est, si je ne me trompe, que la grande machine de Cugnot, qui existe au Conser- vatoire, n'a été soumise à aucune épreuve. J'ai autrefois examiné cette ma- chine avec heaucoup de soin, j'ai même fait construire un petit modèle qui me sert, depuis longtemps, à en expliquer le mécanisme dans les leçons que je fais, au Conservatoire, sur les machines à vapeur et sur les locomotives; et, jusqu'à présent, j'avais émis une opinion contraire à celle qui vient d'être exprimée. En 1 834 ? dansle Portefeuille du Conservatoire , quand j'ai donné, de la machine locomotive de Stephenson, une description qui est, je crois, la première qui ait été publiée, j'ai rappelé l'historique des essais antérieurs en caractérisant la machine de Cugnot et en lui attribuant une incontes- table priorité. Notre confrère, M. Morin, dans ce qu'il vient délire, paraît avoir ignoré cet article qui ne se trouve cependant en dissidence avec lui que sur un seul point, c'est-à-dire, sur les épreuves que l'on aurait faites de cette machine; à cet égard, je m'exprime en effet dans les termes suivants : « On dit que, lors des épreuves auxquelles elle fut soumise, elle acquit une » telle vitesse, qu'elle renversa un pan de mur qui se trouvait sur son pas- » sage. » Je parlais évidemment d'après une tradition, et je regarde comme certain que je tenais ces faits de M. Molard, qui fut, comme on sait, l'un des plus zélés fondateurs du Conservatoire, et qui avait une parfaite con- naissance de ses collections. Lorsque je fus appelé à la direction de cet éta- blissement, M. Molard avait bien voulu y venir un grand nombre de fois pour m'expliquer, sur les machines elles-mêmes, tous les faits historiques qui pouvaient s'y rattacher. Il est aussi resté dans mes souvenirs, par suite de ces conversations, que Cugnot avait d'abord exécuté un petit modèle qu'il avait fait fonctionner à Bruxelles avant de venir à Paris. Si je présente ces observations à l'Académie, ce n'est pas que je suppose que l'on doive mettre ( 533 ) la plus petite importance, scientifique ou nationale, à la question de sa voir si la machine dont il s'agit a été ou n'a pas été soumise à l'épreuve, mais c'est seulement pour indiquer les sources d'après lesquelles j'ai, depuis vingt ans, mis en lumière le génie inventif de Cugnot et professé, devant mes auditeurs du Conservatoire, une opinion qui ne s'accorde pas avec celle que présente aujourd'hui le nouvel administrateur de cet établissement (i). » analyse appliquée. — Sur la théorie générale des surfaces; par M. Liouville. « Les leçons que j'ai faites au Collège de France dans le semestre qui vient de s'écouler, ont eu pour objet la théorie des formules différentielles entières et homogènes, et en particulier la théorie des formules quadrati- ques à deux variables, Edu2 ■+- 2 F du dv -+- G dv2. C'est par une telle for- mule que s'exprime le carré ds2 de l'élément d'une ligne quelconque tracée sur une surface; et M. Gauss a fait voir que le produit RR, des rayons de courbure principaux de la surface en chaque point, ne dépend que des coefficients E, F, G et de leurs dérivées premières et secondes, en sorte qu'il est le même pour deux surfaces composées des mêrnes éléments linéaires ds. L'égalité des valeurs correspondantes du produit RR, pour deux surfaces ainsi liées entre elles, a, du reste, été établie ou plutôt vérifiée depuis par des méthodes plus faciles, et j'ai moi-même, dans ces leçons récentes, donné pour cet objet un procédé nouveau, qui me paraît le plus simple de ( 1 ) Observation additionnelle. Il y a , au reste , deux documents qui confirment les faits que je tiens de M. Molard : l'un est l'article nécrologique, publié sur Cugnot dans le Moniteur du 18 vendémiaire an xm, huit jours après sa mort; l'autre est l'article de Cugnot, dans la Biographie universelle (tome X , i8i3 ). Dans le Moniteur, il est dit, en parlant de la grande machine de Cugnot , • qu'elle fut exécutée à l'Arsenal et mise à l'épreuve. » Dans la Biogra- phie, on ajoute: « La trop grande violence de ses mouvements ne permettait pas de la di- » riger, et , dès la première épreuve, un. pan de mur qui se trouva dans sa direction en fut » renversé ; c'est ce qui empêcha d'en faire usage. » L'auteur de ce dernier article, M. Jacob- Kolb, ne s'est pas borné à copier l'auteur anonyme du Moniteur : non seulement il fait l'ad- dition que je viens de citer, mais il corrige un passage qu'il aurait certainement admis s'il n'avait pas voulu se renseigner à fond et par lui-même sur la vie et les œuvres de Cugnot, comme il pouvait encore très-facilement le faire à cette époque. En effet, l'article du Moni- teur dit que « M. Messier de l'Institut fit#en sa faveur (de Cugnot) un Mémoire qui fut remis, » au mois de floréal an vm , sous les yeux du premier consul ; sa pension de 600 livres » fut rétablie, et l'on y ajouta 4°o livres de plus. » M. Jacob-Kolb attribue ce Mémoire et cette démarche non pas à M. Messier, l'astronome, mais à M. Mercier, l'auteur du Tableau de Paris, aussi Membre de l'Institut , l'un des hommes de lettres de la société de madame de Heauliarnais. ( Voyez l'article Mercier de la Biographie universelle, page 35o. ) ( 53/, ) tous. Mais les méthodes dont je parle ne donnent pas la valeur générale de RR, , et ce n'est pas sur le point de détail auquel elles conviennent que je désire appeler l'attention de l'Académie. La question vraiment importante que l'on devait ici se proposer, était d'arriver, avec beaucoup moins de calcul, à la formule que M. Gauss a trouvée pour exprimer le produit RR,, quelles que soient les variables u, v ; on devait aussi chercher à écrire le résultat sous une forme nette et concise ; enfin , on avait à rattacher l'ex- pression obtenue à d'autres quantités géométriques. » Je crois avoir atteint le but proposé. A l'aide d'un calcul assez facile, et qui fournit d'ailleurs d'autres résultats importants, je trouve qu'en po- sant D = ^EG-F2, on a fdG F dG _ rfF\ j_ d_ t_ /dE F dG\ \ du + G dv ~ ' 2 dp ) 2D ' ~dv D \d» ~~G~dû)' i I d t_ fdG F dG rfF\ i d i (dE F ^G' RR^ ~ ÏD'ÂD » Dès à présent, et sans avoir besoin de connaître ma méthode, les géomètres peuvent vérifier cette formule. Ils n'ont qu'à développer les dif- férentiations indiquées, et ils retrouveront la longue formule de M. Gauss, dont je donne ainsi l'ex.pression concise. » Maintenant, soit p„le rayon de courbure géodésique de la ligne (u) , je veux dire de la ligne tracée sur la surface, en vertu de cette condition u = constante ; soit de même pv le rayon de courbure géodésique de la ligne (p); enfin, soit w l'angle sous lequel les deux lignes (u) et (t> ) se coupent. Je démontre que l'équation ci-dessus revient à celle-ci : D d2o> d ( v/Ë\ d RR | du dv ' dv \ p, / du » On a encore D _ d /VeY d pa désignant le rayon de courbure géodésique d'une ligne qui d'abord tan- gente à la ligne (v) s'en écarterait ensuite, du moins si l'angle u est variable, pour couper toutes les courbes ( u) sous un même angle. Cela rappelle une formule du même genre que j'ai donnée dans les Notes de la cinquième édi- tion de X Analyse appliquée de Monge; mais je supposais alors l'angle w droit, tandis qu'à présent il est quelconque. » Peut-être est-il bon de rappeler le sens que j'attache à ces mots rayon de courbure géodésique, et en même temps de fixer le signe que les rayons Put pv, ?<* doivent prendre dans nos formules. Soient i l'angle sous lequel une courbe donnée coupe les courbes [u] ; î + di ce que cet angle devient ( 535 ) quand on passe d'un élément ds de cette courbe à l'élément suivant ; i-+-ài ce qu'il deviendrait pour une ligne géodésique tangente. La différence c? i — di est ce que j'appelle Y angle de contingence géodésique ; et l'équation , _ §i — di p ds définit, quant à la grandeur et quant au signe, le rayon de courbure géo- désique p. » Je transcris ici la valeur développée de p à laquelle cette définition conduit : i di v'G /F dG dE^ P V'E IdG IF dG dF 2D' \ du ' G dv 2 do ) sin (w — i). » De nombreuses conséquences des formules précédentes ont été indi- quées dans mes leçons. » • NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Membre pour remplir la place vacante dans la Section de Géométrie. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 55, M. Chasles obtient 46" suffrages. M. Blanchet. ... 6 M. Puiseux. ... i M. Hermite. ... i M. Chasles, ayant réuni 'la majorité absolue des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation de M. le Président de la République. MÉMOIRES LUS. minéralogie. — Sur le plésiomorphisme des espèces minérales , c'est-à-dire sur les espèces dont les formes offrent entre elles le degré de ressem- blance qu'on observe dans les cas d'isomorphisme ordinaire, sans que leurs compositions atomiques puissent se ramener à une même formule ; par M.. Delafosse. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à l'examen de la Section de Minéralogie et de Géologie.) « Les chimistes et les minéralogistes connaissent l'importance de la loi ( 536 ) que M. Mitscherlich a désignée par le nom d'isomorphisme; ils savent qu'elle consiste dans une double analogie que l'on observe, d'une part, entre les formes cristallines, et, d'une autre part, entre les compositions atomiques de deux substances cristallisées. Pour que deux corps soient isomor- phes, dans l'acception ordinaire du mot, il ne suffit donc pas que leurs formes soient semblables, il faut encore que leurs compositions chimiques puissent se ramener à une même formule; et, dans ce cas, l'analogie des formes n'est qu'une conséquence de celle qui préexiste dans les types mo- léculaires Selon M. Mitscherlich, les formes des corps isomorphes reste- raient toutes comprises entre les limites d'un système cristallin ; selon M. Aug. Laurent , la série des corps isomorphes, franchissant les limites ordinaires des systèmes, peut s'étendre de l'un à l'autre, et parcourir tous les degrés de l'échelle cristallomorphique. Quelque étrange que puisse paraître une telle proposition , je ne fais pas difficulté de l'admettre, car elle est d'accord avec les conséquences qu'on peut tirer des faits dont je vais avoir l'honneur d'entretenir l'Académie. Deux cas d'isomorphisme sont donc possibles : le premier, avec conservation du système cristallin, c'est l'isomorphisme ordinaire , ou de Mitscherlich ; le second , avec passage d'un système à un autre, c'est l'isomorphisme de M. Laurent Mais, en dehors de l'isomorphisme proprement dit , et par conséquent sans la con- dition fondamentale de l'identité des formules atomiques, ne peut-il pas se faire, que dis-je , n'arrive-t-il pas même fort souvent que deux minéraux offrent entre eux une analogie de formes en tout point comparable à celle des substances isomorphes? Tous les minéralogistes répondront affirmati- vement. C'est un fait constant que des corps de la nature la plus opposée semblent, en beaucoup de cas, se rapprocher-par leurs formes, qui sont à fort peu près les mêmes, les différences dans les angles n'allant générale- ment qu'à i ou a degrés, rarement au delà. Le règne minéral abonde en ? approchements de ce genre. Pour en citer des exemples , il me suffira de rappeler ici le calcaire spathique, le nitrate de soude et l'argent ronge; l'arragonite, le salpêtre et la bournonite ; le soufre et le bisulfate de potasse ; le quartz et la chabasie; l'augite et leljorax; les amphiboles et pyroxènes des mêmes bases; enfin toutes les espèces du groupe feldspathique. » Si cette ressemblance de forme, offerte par des minéraux de nature aussi différente, n'était qu'une analogie de rencontre, qu'un simple effet du hasard, elle ne mériterait aucune attention sérieuse; niais, outre qu'elle a été observée déjà un grand nombre de fois, je montre dans mon Mémoire qu'elle est infiniment plus commune qu'on se l'imagine, et ce ne sera peut- • (537 ) être pas sans quelque surprise qu'on verra ce genre d'observation acquérir l'importance d'un fait général. Je fais voir en même temps qu'il est impos- sible d'attribuer toutes ces ressemblances de forme à des cas d'isomor- phisme, qui seraient demeurés inaperçus; ce dernier cas, s'il existe, n'est assurément qu'exceptionnel, et le phénomène, envisagé dans sa généralité, doit tenir à une cause particulière. Il y a donc là un fait, non-seulement bien réel, mais en outre parfaitement distinct de ceux qu'on a reconnus jusqu'ici. Je le désigne, avec le docteur Johnston, par le nom de plésiomor- phisme — J'établis ensuite les preuves de ce fait, et surtout de sa grande géné- ralité, circonstance sur laquelle je crois devoir appeler l'attention des minéra- logistes et des physiciens, parce qu'elle lui donne une valeur toute particulière. Je passe successivement en revue toutes les espèces des différents systèmes cristallins, à l'exception de celles qui appartiennent au système régulier; et, pour donner plus de poids aux résultats de mes observations, je ne me suis pas borné à établir des rapprochements entre les espèces minérales proprement dites, j'ai cru devoir étendre le champ de mes recherches, en y comprenant tous les produits des laboratoires, dont les formes nous sont connues avec une suffisante exactitude. » En comparant les espèces de chaque système, d'abord par leurs formes fondamentales, et en rapprochant celles dont les formes sont à très-peu près les mêmes, j'obtiens immédiatement un certain nombre de groupes dans chacun desquels les espèces sont plésiomorphes entre elles, et où se voient les unes auprès des autres les substances les plus opposées par leur nature chimique. J'ai recours ensuite à un autre moyen de comparaison entre les espèces , qui consiste à substituer à la forme primitive une des formes secondaires, prise parmi les dérivées les plus simples. Par cet échange de formes, je vois les différents groupes d'espèces rentrer les uns dans les autres, et le plésiomorphisme apparaît alors dans toute sa généra- lité. Il est bien entendu que, dans ces substitutions de formes, je me ren- ferme constamment dans les limites des modifications les plus ordinaires : c'est cette condition seule qui donne de la valeur au fait que j'établis dans ce Mémoire. On sent bien, en effet, que, si l'on admettait des lois de déri- vation très-compliquées, il serait toujours possible d'obtenir des formes secondaires, qui approchassent, autant qu'on le voudrait, d'une autre forme donnée dans le même système. Dans le système rhomboédrique, par exemple, je n'ai besoin le plus souvent que de calculer les premiers termes des séries ascendante et descendante des rhomboèdres tangents qui sont donnés par les modifications simples b* , e',a2; la loi la plus compliquée C- B., i85i, !«r Semeure. (T. XXXIX, N» 18.) 71 ( 538 ) que j'aie employée est é», qui dans l'espèce du calcaire mène à la variété qu'Haùy a nommée cuboïde, parce qu'elle donne un rhomboèdre légèrement aigu et très-voisin du cube. Mais ce n'est pas tout, et il résulte de mes recherches que, dans le système rhoraboédrique, la plupart des espèces ont, comme le calcaire, leur variété cuboïde. Celle du nitrate de soude est im rhomboèdre de 890 18'; celle de la proustite, un rhomboèdre de p,o025'; celle de l'argyrythrose, un rhomboèdre de g 1 degrés, etc. Par des substitu- tions convenables de formes, je puis donc les amener à faire partie du pre- mier groupe d'espèces que caractérisent des formes extrêmement rappro- chées du cube. Il suit de là qu'il existe une sorte de passage entre ces espèces et celles du système cubique ; et, par conséquent, il en est du plésiomor- phisme comme de l'isomorph'isme de M. Laurent : il ne se renferme pas dans les limites d'un même système, mais il s'étend de l'un à l'autre, et peut même les envahir tous, comme je le montre dans mon Mémoire. Il suffit de se rappeler le groupe des mésotypes et celui des feldspaths pour avoir des exemples bien connus de plésiomorphisme, avec enjambement d'un système à un autre. » Dans les systèmes prismatiques à axes rectangulaires on peut arriver, par un moyen très-simple, à se convaincre que la plupart des espèces de chaque système sont non-seulement plésiomorphes entre elles, mais encore avec les espèces des systèmes précédents, et principalement avec celles du système régulier. Il suffit de comparer les longueurs des axes des différentes formes fondamentales. On sait que les modifications ordinaires reviennent à multi- plier ces axes par des facteurs simples et rationnels; d'où [il suit 'que, si le rapport approché que nous signalons entre ces formes et l'octaèdre ré- gulier, par exemple, existe réellement, on le reconnaîtra à ce signe, que les axes des différents octaèdres pourront être ramenés à une égalité approxi- mative, lorsqu'on viendra à les multiplier par des facteurs simples, compa- rables aux coefficients paramétriques des formides ordinaires de la cristal- lographie. Celui de tous les systèmes dans lequel le plésiomorphisme des espèces, soit entre elles, soit avec celles des systèmes précédents, est le plus manifeste, c'est le système des prismes droits à base rhombe. Sur cent qua- rante espèces qui lui appartiennent, cinquante au moins (c'est-à-dire plus du tiers) ont, pour formes primitives, des prismes dont les angles varient de 1 1 8 à 1 22 degrés, en oscillant autour de l'angle limite 1 20 degrés. Ces espèces offrent donc un passage au prisme hexagonal régulier, c'est-à-dire au système rhomboédrique. D'un autre côté, un grand nombre d'autres espèces (près (539) de trente) ont pour formes primitives des prismes dont l'angle varie de 88 à 92 degrés, en oscillant autour de l'angle limite go degrés ; celles-ci offrent donc une transition bien marquée vers le système du prisme à base carrée. » Après avoir établi les preuves de l'existence et de la grande généralité du fait, objet de ce Mémoire, j'essaye d'en préciser le caractère, d'en recher- cher les causes, et d'en déduire des conséquences que, peut-être, on ne jugera pas sans intérêt; car elles nous permettent déjà d'éclaircir plusieurs autres faits cristallographiques, jusqu'à présent mal compris, en même temps qu'elles semblent nous révéler une des conditions générales de l'équilibre moléculaire » Je cite plusieurs faits que nous devons à Haùy, ainsi qu'à MM. Weiss, Mohs, Breithaupt, Nauraann et Wallmark, faits que le plésiomorphisme ex- plique aisément, en montrant qu'il ne faut point y voir des vérités absolues, mais seulement des lois approximatives. » MÉMOIRES PRÉSENTES. mécanique appliquée. — Expériences sur des lames d'acier posées sur deux appuis, et soumises à des pressions transversales ; par M. Phillips. (Extrait par l'auteur.) (Commission précédemment nommée.) « Ces expériences, qui sont le complément de mon premier travaU sur la théorie et les règles de construction des ressorts composés de lames d'acier, ont été exécutées, dans les ateliers de la compagnie du chemin de fer du Nord, au moyen de l'appareil qui sert à essayer les ressorts des voitures, et avec le concours de M. Lasalle, ingénieur dirigeant les ateliers de M. Berges, fabricant de ressorts. » Voici les conséquences principales qui ressortent de mes expériences. » L'acier fondu, trempé et recuit au-dessous du rouge lumineux dans l'obscurité, commence à éprouver des allongements permanents sensibles, à une limite d'allongement proportionnel élastique, qui varie de 0,004 à o,oo5. Pour des allongements de 0,006, 0,007 et °>°°8, l'allongement permanent augmente, mais n'est jamais considérable. Pour des allonge- ments qui ne dépassent pas o,oo5 à 0,006, la répétition d'un même allon- gement élastique n'influe plus sensiblement sur l'allongement permanent, et, au delà de 0,006, cette influence est toujours très-faible. » L'acier non trempé éprouve beaucoup plus tôt des allongements pet- ( 54o ) manents, et ceux-ci sont bien plus grands. Le martelage parait aussi avoir pour effet d'abaisser la limite à laquelle les allongements permanents com- mencent à se manifester. » Pour l'acier cémenté, non corroyé, cette limite est comprise entre o,oo3 et o,oo4 d'allongement élastique; de plus, les allongements permanents sont plus considérables. » Pour l'acier corroyé, cette limite est, en général, inférieure; cepen- dant une des feuilles soumises aux expériences n'a commencé à se défor- mer d'une manière permanente, qu'après un allongement, sous charge, de o,oo4. » Le coefficient d'élasticité n'a pas toujours été le même; cependant, en adoptant le chiffre de aoooo kilogrammes par millimètre carré, l'erreur ne sera jamais considérable. » J'ai commencé une série d'expériences propres à constater l'influence du temps et de la permanence des charges. » La disposition employée consiste en une traverse en bois, dont la surface est parfaitement dressée; elle porte deux supports en forme d'é- querres, sur lesquels est placée la feuille d'acier, qui est pressée en son milieu par un étrier en fer retenu par une pièce transversale et par deux écrous. La distance des supports est de om,66 a om,76. » Neuf de ces appareils et neuf feuilles mises ainsi en expérience pen- dant quinze jours, ont donné les résultats suivants : Allongement Flèche persistante, de la feuille après l'enlèvement mise en place. de la bride. Acier fondu. N" i o,oo25 o Idem. N° 3 0,00^5 o Idem. N° 12 o,oo25 o Idem. N° io o,oo3 o Idem. N° 16 o,oo3 o Idem . Ne 2 o ,oo4 o Idem. N° 4 o,oo5 o°', 00066 Idem . N° i5 o ,oo5 - o , 00025 Acier cémenté. N° 5 o , oo4 o , ooo5 » Ces feuilles doivent rester ainsi pendant fort longtemps, et seront exa- minées de temps en temps. » ( 54i ) physiologie expérimentale. — Recherches expérimentales sur les modifi- cations imprimées à la température animale par Vintroduction , dans l 'économie, de différents agents thérapeutiques; par MM. Aug. Dumérh., Demarquay et Lecointe. — Deuxième Mémoire : Sur les Évacuants (vomitifs et purgatifs). (Renvoi à la Commission précédemment nommée, Commission qui se compose de MM. Magendie, Andral et Pouillet.) « Nous avons établi dans un premier Mémoire que les médicaments excitants déterminent toujours une augmentation de la température ani- male. L'action des agents thérapeutiques que nous faisons connaître aujour- d'hui, est très-évidente et fournit des résidtats tout aussi intéressants, mais qui n'ont plus la même uniformité. » i°. Vomitifs : Sulfate de cuivre.— Il nous a offert ce résultat vraiment curieux, qu'il abaisse constamment la température animale, comme l'ont prouvé six expériences. Ce médicament a été administré par l'estomac deux fois à la dose de ogr,a5, deux fois à la dose de i gramme et une fois à celle de 10 grammes, et dissous chaque fois dans 25 à 3o grammes d'eau, chauffée à 35 degrés. L'abaissement de la température est prompte- ment survenu : il a varié de 2 degrés à 3°,6. Nous voyons par le tableau de nos expériences qu'au bout d'une heure, dans un cas, avec ogr,25, le ther- momètre a baissé de 1 degrés, et dans un autre que 1 gramme, dans le même temps, a déprimé la température de 3°, 3. Il importe de remarquer que l'ac- tion de cette substance n'est pas fugitive, car dans une expérimentation avec ogr,25, l'animal, au bout de douze heures, avait encore sa températvire abaissée de plusieurs degrés. Dans ces expériences et dans toutes celles où le médicament a été injecté dans l'estomac, l'œsophage a été lié. » Uémétique, qui joue un si grand rôle dans la thérapeutique, et parti- culièrement au point de vue des théories de l'école italienne, a été expéri- menté par nous avec grand soin. Sept expériences ont été faites : quatre fois, il a été introduit dans les veines et trois fois dans l'estomac. Nous savions, par le beau travail de M. Flourens sur la rumination, combien est prompte et énergique l'action de ce médicament sur la caillette, quand il est injecté dans les veines. Or, dans nos expériences, conformes à celles que nous venons de citer, nous avons constaté la' rapidité des effets spéciaux de l'émétique versé dans le torrent de la circulation veineuse, et, par cette voie, comme par celle de l'estomac, nous avons obtenu des effets identiques,. ( m \ relativement aux modifications de la température. A petite dose, c'est-à-dire de 0^,05, o^io injectés avec 5o grammes d'eau à 35 degrés, il a constam- ment déterminé une élévation qui a varié de quelques dixièmes de degré à i°,3. Introduit dans l'estomac, à la dose de ogr,3o, il amène encore de l'élévation; mais tymrae si son action était alors moins prononcée que dans le précédent mode d'expérimentation, le thermomètre n'est monté que de o°,6. Si cependant, on porte la dose à ogr,5o, la scène change, car la tempé- rature baisse rapidement et tombe, dans un cas, de 2 degrés en deux heures. Cette influence déprimante de l'émétique à haute dose avait déjà été signalée par l'un de nous (M. Demarquay) dans sa thèse inaugurale. » Avec Yipécacuanha, les modifications de la température n'ont pas été identiques à celles qu'a produites le tartre stibié. Nos essais avec de faibles doses n'ont pas été assez nombreux pour que nous puissions en déduire des conclusions bien décisives; ogr,5o ont cependant amené un abaissement de o°,6. Nous avons toujours observé, au contraire, une élévation de la tem- pérature quand l'ipécacuanha a été employé à des doses plus considérables. Ainsi 2 grammes ont déterminé une augmentation très-légère dans un cas et s'élevant, dans une autre expérience, à 2°, i. Avec 4 grammes, le thermo- mètre est monté une fois de o°,9, pour revenir à son point de départ douze heures après le début de l'expérimentation, et de i°,3 une autre fois. 6 grammes, enfin, ont graduellement élevé la température en quatre heures et demie, de i°,6; et dix heures plus tard, cette élévation persistait encore. » Introduite en petite quantité dans l'économie, cette substance semble donc déprimer un peu la température, tandis que des doses plus considé- rables l'élèvent d'une façon évidente. Au point de vue de la thérapeutique, comme nous chercherons à le montrer plus tard, cette opposition entre les effets produits sur la calorification soit par le tartre stibié, soit par l'ipé- cacuanha est très-digne de remarque. » 2°. Purgatifs. Nous avons expérimenté l'huile de Croton tiglium, la gomme-gutte et la coloquinte. Tant que nous n'avons pas dépassé cer- taines doses permettant à l'animal de vivre, nous avons obtenu, dans les deux ou trois premières heures qui. suivent l'ingestion du médicament, un abaissement auquel succède une élévation qui peut aller à i degrés environ. Si, au contraire, ces médicaments sont administrés à dose toxique, l'abaisse- ment est permanent et graduel.. » Huile de Croton tiglium . — Ellea été donnée trois fois à la dose de deux, de six et de douze gouttes, émulsionnée dans un jaune d'œuf, comme nous l'avons fait toutes les fois que le médicament n'était pas miscible à l'eau. ( 543 ) Deux et six gouttes dépriment la calorification pendant la première heure. Ainsi, un chien chez lequel on note, au début, 40<\7> prend à dix heures deux gouttes de cette huile purgative. Une heure après, le thermomètre ne marque plus que ^o°,\; mais à deux heures, la température se relevant, il est à 4i0j3, à six heures à [\i°,\, et à onze heures du soir, l'action du médicament a complètement cessé. Les phénomènes sont aussi tranchés, et très-analogues avec six gouttes; mais avec douze gouttes, la température va diminuant. Un chien dont le chiffre initial est de 4o degrés, reçoit cette dose; au bout d'une heure, le thermomètre indique un abaissement de i degré, et deux heures plus tard, de 5°, 3; aussi succombe-t-il en quelques heures. » Gomme- gutte. —Les phénomènes qu'elle produit sont sensiblement les mêmes que les précédents. Trois expériences ont été faites avec oBr,5o, i et a grammes. Dans les deux premières, la température baisse tout d'abord de o°,3 dans l'une, et de o°,5 dans l'autre, puis elle s'élève graduellement et finit par dépasser son point de départ de o°,7 dans le premier cas, et de i°,7 dans le second. A la dose beaucoup plus considérable de 2 grammes l'abaissement est, en quarante minutes, de i°,8 ; mais la réaction com- mençant bientôt après, le thermomètre remonte peu à peu, et au bout de six heures, il n'est plus qu'à o°,5 au-dessous de son point de départ. » Coloquinte. — Elle a agi à peu près de la même façon que les autres sub- stances purgatives, seulement les résultats sont peut-être moins tranchés. Nous avons donné trois fois cette substance à la dose de 1 , 2 et 4 grammes. 1 et 2 grammes ne déterminent d'abord qu'un abaissement presque insi- gnifiant de o°,3 à o°,4 suivi d'une légère élévation qui, au bout de cinq à six heures, ne dépasse le chiffre initial que de o°,o, ou o°,3. » Voilà donc une série de substances (les vomitifs et les purgatifs) dont les résultats sur la température animale sont tellement nets et précis, qu'ils doivent, suivant nous, fixer l'attention du médecin physiologiste qui cherche à déterminer l'action du médicament qu'il administre. » physiologie expérimentale. — Note pour servir aux recherches sur la respiration et la nutrition ; par M. Clément. (Commission nommée pour un précédent travail de l'auteur, MM. Magendie, Velpeau, Lallemand.) « Les chevaux qui ont servi aux recherches sur la composition du sang veineux et du sang artériel, recherches faites dans le but d'étudier les fonc- ( 544 ) fions de la respiration et de la nutrition , étaient des animaux destinés aux cabinets de dissection de l'École d'Alfort. De taille moyenne, ils étaient tous, outre cela, vieux, maigres, épuisés par une longue vie de travail, mais néanmoins en état de santé. Rien, chez eux, dans les signes extérieurs, n'annonçait l'existence d'une maladie soit externe, soit interne. La mai- greur de ces animaux devait coïncider nécessairement avec un travail de décomposition plus grand que celui de composition, et se prêter, par là, très-facilement à des recherches dont les résultats ordinaires, dans les condi- tions physiques normales, ne peuvent être représentés que par des chiffres très-minimes. Tous les chevaux présentaient d'ailleurs le même état phy- siologique. » Le sang de ces animaux a été recueilli et analysé de la manière sui- vante : Chaque cheval a été couché sur une table à dissection, et maintenu par des élèves; la jugulaire et la carotide ont été alors disséquées et isolées avec le plus grand soin. La jugulaire était ouverte la première et donnait du sang qu'on recueillait dans deux flacons bouchés à l'émeri ; la carotide était ensuite ouverte, et donnait du sang, en même quantité à peu près, dans deux autres flacons semblables. Une fois recueilli, le sang était aban- donné à lui-même, jusqu'à coagulation complète et séparation du sérum, dans le laboratoire dé l'École, à une température de + 1 1 à 1 5 degrés centi- grades. Au bout de vingt-quatre heures on commençait l'analyse en prenant l'un des flacons (sang veineux, par exemple), et séparant le sérum du caillot, qui servaient, l'un et l'autre, à obtenir l'eau, l'albumine et les sels. L'autre flacon servait à déterminer le rapport de la fibrine. La quantité de globules colorés était connue par différence. On opérait de la même manière sur le sang artériel. » Dans ces essais, le sang se refroidissait à une température constante, et la fibrine qui s'était coagulée spontanément à la même température, était séparée, par lavage, du caillot renfermé dans un nouet de toile de coton. Ce moyen ne pouvait être la cause d'aucune perte. En agissant ainsi, non- seulement on ne perdait rien de la fibrine, mais encore on ne pouvait pas en exagérer la proportion, comme cela eût pu avoir lieu, si la séparation en eut été faite, tantôt à une température, tantôt à une autre, tantôt par le battage du sang (le fouettage), tantôt par le moyen qu'on a employé. j> La dessiccation des produits sanguins à examiner a toujours eu lieu à une température de -I- 100 à +110 degrés centrigrades au thermomètre à mercure. Tous les produits d'essais étaient desséchés simultanément. Le moment des pesées avait lieu aussitôt que les capsules ne perdaient plus ( 545 ) rien à la balance de Fortin. Alors les pesées se succédaient sans inter- ruption, afin qu'un produit ne lut pas plus chauffé que l'autre. » Enfin les quantités de sang veineux et artériel, sur lesquels on a opéré, ont été à peu de chose près les mêmes. Chaque flacon contenait, en moyenne, de 20 à a5 grammes de sang. » Dans le but de vérifier le fait admis en physiologie, que la circulation, chez le cheval, s'effectue en i5 secondes, au minimum, et en 3o secondes, au maximum, j'ai mesuré le cœur, abstraction des oreillettes, de dix che- vaux, et j'ai constaté qu'ils avaient la capacité suivante : Ventricule droit. Ventricule gauche. Poids de 6 cœurs. Ut. Ut. N° I 0,I0O N° I o,o5o N° 2 0,080 N° 2 o,o55 . . N° 3. o,46o N° 3 0,110 ... N° 4 0,700 N° 4 o,3io N° 5 0,170 N° 5 0,100 = 1S700 N° 6 o,5oo N° 6 o,ini = 3,3oo • N° 7 0,700 N° 7 0,170 = 2,65o N° 8 0,320 N° 8 0,200 = 3,55o N° g o,43o N° 9 0,080. =2,200 N° 10 0,340 N° 10 o,o5o = 1,760 Moyenne.. 0,370 Moyenne. o,i25 » Il résulte de là que le ventricule droit est au gauche sous le rapport de la capacité : : 3 : i . » Feu M. le professeur Rigot, qUi enseignait l'anatomie à Alfort, l'avait trouvé, à l'aide de trois essais, comme 3:i,/|.Ily a une erreur de calcul dans son ouvrage. » Si la capacité que j'ai trouvée se rapproche de la vérité, le cœur ne pourrait chasser, dans' chaque contraction, qxie i ■£ décilitre de sang ou 1 5o à 1 55 grammes environ, en admettant, toutefois, que sous l'influence de la dilatation du cœur gauche, sa capacité augmente de moitié et qu'elle devienne égale à oHt,i5o. » La quantité moyenne de sang qui circule dans les organes d'un cheval, d après les auteurs, est de ig kilogrammes environ, ou un peu moins de 19 litres. Mais on admet qu'elle est plus grande chez un cheval maigre. » En prenant pour moyenne 19 kilogrammes, on trouve que la masse totale du sang ne peut circuler que dans un espace de deux minutes qua- rante-quatre secondes ou trois minutes environ. C. R., l85i, l" Semestre. (T. XXXII, M' 18.) 7a ( 546 ) » C'est là ce que le calcul a démontré devoir exister aussi chez l'homme, qui a 25 livres de sang, et dont le cœur ne peut chasser que trois onces environ de ce liquide dans chaque contraction. » physique appliquée. — Réponse de M. Clerget aux dernières observations de M. Payen sur les différents procédés saccharimétriques . (Commission précédemment nommée.) « Après la lecture que M. le Secrétaire perpétuel a bien voulu donner de ma Lettre, M. Payen a exposé que la possibilité de déterminer, par la polarisation , le sucre pur à i centième près, n'est pas en question ; mais que le fait constaté par lui et par M. Peligot, et qu'il regarde comme ayant reçu l'assentiment d'une Commission au sein de laquelle il a eu lieu de le mentionner, ne prouve pas moins que, même entre les mains d'une per- sonne exercée, le saccharimètre peut indiquer un excédant de i à 3 cen- tièmes de sucre. M. Payen a ajouté que, d'ailleurs, il subsiste toujours cette objection principale produite par M. Peligot, à savoir, que le saccharimètre ne tient nul compte des sels et matières étrangères, qui peuvent cependant diminuer de quatre à six fois leur poids la quantité du sucre réalisable, et que cette détermination est indispensable dans l'intérêt de la fixation du rendement vrai. » Je dois faire remarquer, en premier lieu, que du moment où M. Payen admet que l'on peut , au moyen du polarimètre, déterminer le sucre pur à ! centième près, la contestation la plus importante cesse d'exister. » Quant aux expériences que M. Payen considère comme ayant dé- montré la possibilité d'erreurs de i à 3 centièmes, ce sera sur cette possi- bilité que se prononcera la Commission à laquelle l'Académie a bien voulu renvoyer ma communication ; mais, provisoirement, je représenterai que ces expériences n'ont pu être, et n'ont été en effet l'objet d'aucun avis de la part de la Commission instituée près le Ministère de l'Agriculture et du Commerce (Commission dont je fais partie), puisqu'elles avaient eu lieu entièrement hors de sa présence. » Enfin, en ce qui ^concerne l'observation produite par M. Payen sur l'influence qu'exerce, sur le rendement, la présence dans les sucres bruts de matières autres que le sucre pur, j'ajouterai qu'il est bien évident que c'est le sucre, et non ces substances, que l'on dose directement par l'ob- servation optique; mais que, relativement au rendement, qui sans doute a une corrélation étroite avec le rapport du poids du sucre à celui des sub- ( 547 ) stances diverses qui l'accompagnent, j'ai soumis un Mémoire sur cette question à l'Académie, au mois de février 1849- Ce Mémoire ayant été ren- voyé par elle à l'examen d'une Commission, il ne me reste qu'à témoigner le désir qu'il soit l'objet d'une prompte solution. » Observations de M. Payen. « A l'occasion de la communication précédente, M. Payen fait remar- quer que c'est surtout dans les conditions où le sucre pur est en solution aqueuse que l'ustensile, dit polarimètre, indique, à un centième près, la proportion de sucre réel. » M. Payen ajoute que les vérifications demandées par M. Clerget ne peuvent qu'être utiles dans l'intérêt de la science et des applications; mais qu'il serait sans doute convenable de tenir compte, dans ces vérifications, des indications fournies par M. Dubrunfaut sur les influences des glucoses lévo-syres et dexlro-gyres dans les essais de saccharimétrie optique. » Ces influences sembleraient expliquer les inexactitudes du procédé d'inversion par les acides; elles ont décidé l'un de nos plus habiles manu- facturiers, M. Cuillon, à faire usage de la destruction des glucoses par les alcalis, au lieu de l'inversion qui lui avait occasionné des erreurs s'élevant parfois jusqu'à cinq centièmes pour certains sucres bruts. » M. Guillon admet aussi qu'il est indispensable de faire intervenir dans l'appréciation du rendement au raffinage les quantités de sels et de sub- stances organiques étrangères au sucre cristallisable. » économie rurale. — Monographie des tresseaux ou verreaux ; par M. Bouchard at. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à l'examen de la Commission nommée à l'époque de la présentation d'une précédente communication de l'auteur. ) « Les différentes variétés de cépages dont je vais tracer l'histoire dans ce Mémoire, et que je réunis dans les groupes des tresseaux, sont à peine men- tionnées par les ampelographes les plus habiles, ou sont confondues avec les groupes voisins, et cependant leur culture a une grande importance pour plusieurs départements du centre de la France. » Les tresseaux ne fournissent pas de vins d'ordre ; mais ce sont des cé- pages que le vigneron affectionne, parce qu'ils sont généralement fertiles. Leur bonne culture intéresse doublement le peuple, carie plus grand.nombre des vignes qui en sont plantées sont possédées par des vignerons petits pro- 72.. ( 548 ) priétaires, et le produit qu'ils fournissent est généralement destiné à servir de boisson aux plus pauvres des consommateurs. Ce n'est pas à dire pour cela que tous les tresseaux donnent du vin de mauvaise ou de médiocre qua- lité; il en est des variétés qui, bien cultivées, récoltées à propos, fournissent des vins d'une très-bonne qualité ordinaire qui peuvent acquérir de la dis- tinction, mais qui, en Bourgogne au moins, et toutes choses égales, le cèdent toujours aux vins des bonnes variétés des pineaux qui leur sont souvent associés dans nos vignes du centre de la France. » Les aptitudes des différentes variétés contenues dans le groupe des tres- seaux sont très-importantes à connaître ; car, comme je viens de le dire, sui- vant qu'on adopte telle ou telle variété, on aura du vin d'une bonne qua- lité ou très-médiocre. Il est des conditions spéciales que j'énumère dans mon Mémoire, qui recommandent certaines variétés qu'au premier abord on se- rait porté à condamner définitivement. » Le groupe des tresseaux se rapproche de ceux des gamais, des côts, des serines. Voici les caractères qui le distinguent : » Le bois est faible, d'une couleur blanc-rougeâtre ; les feuilles sont moins étoffées que celles des pineaux. Dans la plupart des espèces, elles sont à trois ou à cinq lobes distincts; elles tombent aux premières gelées. Les tresseaux mûrissent huit jours après les pineaux. Les grappes sont belles et allongées, à pédoncule grêle, fragile; grains espacés, arrondis (très-légèrement allongés dans une variété); suc abondant, blanc. Il y a des tresseaux blancs, il y en a de couleur bleu foncé, il y en a de bigarrés. Les tresseaux donnent des vins meilleurs ou plus mauvais que ceux des gamais, suivant les variétés. » Je décris cinq variétés principales et des sous-variétés assez nombreuses. Voici le résumé des caractères distinctifs : » i . Bon tresseau. Bois faible, blanc, rosé, marqué de proéminences peu développées, mûrissant difficilement ; feuilles glabres, très-légèrement coton- neuses à la surface inférieure ; grappes belles ; grains bien espacés, d'une couleur bleue noire à maturité ; vin d'une belle robe et d'une saveur agréable. » a. Variété type ou bon tresseau. Produisant, en moyenne, 60 hecto- litres, à l'hectare, dans les bonnes vignes, d'un vin contenant, en moyenne, 16 pour 100 d'alcool. » b. Mauvais tresseau. Bois plus fort, couleur rougeâtre; feuilles plus échancrées; duvet plus épais à la face inférieure; grappes rares. » c. Trop bon tresseau (verreau gris). Bois très-faible, gris, sans mé- lange de rouge; quatre raisins au brin, mais qui, très-souvent, ne se déve- loppent pas. ( 549 ) » d. Tresseau à petits grains. Bois rougeâtre, fort; feuilles profondé- ment découpées ; fruit dont les grains ont la grosseur d'un grain de chè- nevis ou d'un petit pois. » e. Tresseau Leclerc. Se distingue du bon tresseau par une maturité plus hâtive et par des grains d'une coloration plus intense. » i. Tresseau blanc. Semblable au bon tresseau, il s'en distingue par ses raisins blancs à la maturité. » 3. Tresseau bigarré. Raisins ayant des grains moitié noirs, moitié blancs. » 4- Tresseau bigot. Grains légèrement allongés; raisins mûrissant difficilement. » 5. Grand tresseau. Bois gris-rougeâtre avec des points noirs; feuilles faiblement découpées, quelquefois simplement échancrées; fruits à pédon- cules courts; grains noirs, serrés; vin abondant, mais très-plat. » a. Grand tresseau fertile. Variété type; feuilles inférieures peu décou- pées; grappes volumineuses, allongées, ayant deux grappillons latéraux; produit 90 hectolitres à l'hectare dans les bonnes vignes bien tenues ; vin contenant 8 pour 100 d'alcool. » b. Grand tresseau à grappes arrondies. Feuilles très-découpées ; grappes arrondies sans grappillons latéraux; sous-variété à détruire. » M. Guérin-Méxeville soumet au jugement de l'Académie deux Mémoires, ayant pour titre : l'un, Résultats scientifiques et pratiques obtenus de 1847 ^ '85o, relative- ment à V étude des maladies des vers à soie, et des meilleurs moyens de perfec- tionner leurs races ou d'arrêter leur dégénérescence ; L'autre, Note sur un procédé proposé par M. Rozetti, de Gènes, pour empêcher que nos récoltes d'huile d'olive ne soient anéanties tous les deux ou trois ans par le ver rongeur des olives. « Le premier de ces Mémoires, dit l'auteur, présente les résultats de mes travaux scientifiques et pratiques sur l'éducation, l'amélioration des races et les maladies des vers à soie. Je montre que mes études intéressent en même temps la zoologie et la physiologie générales, au point de vue purement scientifique, et la sériciculture comme l'une de nos principales industries agricoles. Je donne un exposé rapide des progrès que ces travaux ont fait faire à ces questions, depuis quatre ans d'études et d'expériences, et j'établis que ces résultats, qui ne peuvent encore être définitifs, seraient totalement ( 55o ) . perdus si des expérimentations, préparées et continuées d'année en année, venaient à être interrompues. » Le second Mémoire a été fait à l'occasion d'un travail de M. Rozetti adressé à M. le Président de la République, qui l'a transmis au Ministre de l'Agriculture et du Commerce, par lequel j'ai été invité à en faire l'objet d'un Rapport. » Dans mon Mémoire sur cette question, je présente l'état actuel de nos connaissances relativement à la mouche qui est cause de si grands désastres et qui menace de détruire nos récoltes et celles de 1 Italie, cette année sur- tout. Je discute les idées de M. Rozetti, et je termine en montrant qu'Userait d'un grand intérêt de s'assurer de l'exactitude des observations de M. Rozetti, de bien étudier, avec les puissants moyens que la science met aujourd'hui à la disposition de l'Agriculture, l'histoire naturelle de cette mouche des marcs d'olives, qui se développe dans les lavoirs et serait, suivant cet agri- culteur, la source de l'infection des plantations d'oliviers, au moins dans les localités très-méridionales où cet arbre' est à l'état de grande culture. » I^es deux Mémoires de M. Guérin-Méneville sont renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. Duméril, Serres, Geoffroy-St-Hilaire et Payen. hygiène publique. — Considérations sur l'application des lois de l'hygiène à la disposition des villes, et Notice sur le plan d'une ville modèle expose' au salon de i85o, sous le n° 368g; par M. Pierre Landry, architecte. (Extrait.) « A l'exception de quelques villes construites en Amérique, les villes telles qu'elles existent ne sont pas la conséquence d'un plan primitivement adopté. Cependant, si les villes ne se font pas, en général, sur un plan conçu dès leur formation, néanmoins elles ne transforment afin d'être toujours en harmonie avec la civilisation ; ainsi le Paris de 1 85o ne ressemble pas au Paris de Philippe- Auguste, etc. » Considérant l'état actuel des villes, nous voyons que, par suite de leur disposition architectonique, au centre, les maisons sont, en raison de la plus grande valeur des terrains, plus agglomérées, plus élevées ; les cours sont étroites, les escaliers sombres; elles ont peu de jardins; conséquemment moins d'air et de soleil là où il en faudrait plus; aux extrémités, dans les faubourgs, les terrains ayant moins de valeur, les maisons sont, en général, si mal disposées et si mal entretenues, qu'il y a là, comme au centre, un (55. ) milieu délétère qui place encore les habitants dans de mauvaises conditions hygiéniques. » Étudiant les lois de l'hygiène et les besoins de notre civilisation, nous avons formulé le programme d'une ville qui y corresponde, et alors, con- naissant ce qu'il faudrait pour qu'une ville fût absolument convenable, si l'on formule architectoniquement cet absolu, on aura esquissé le but vers lequel on marche. » Nous avons pris pour type de nos études une ville sur une route, ré- servant les considérations d'une ville sur un fleuve pour le sujet d'un autre travail. » Après avoir formulé les lois de l'hygiène qui s'appliquent aux villes, nous avons cherché une disposition architectonique qui y satisfasse. » Voici le résultat de nos recherches : i° la grande route qui traverse ordinairement les villes est combinée de manière à former trois grandes rues principales renfermant entre elles la ville; i° les édifices publics nécessaires à toute la ville sont groupés au centre, et réalisent ainsi un vaste réservoir d'air et de soleil ; 3° les rues formant la ville se dessinent autour des édifices publics, en évitant l'exposition du nord ; 4° au\ angles de la ville, sont les maisons de campagne, et à la suite les constructions agricoles ; 5° en avant de la ville, sont les grands établissements publics, tels que muséum d'his- toire naturelle, hospices, casernes, etc. » Par la disposition de notre plan, tout le monde a le soleil, un air pur, une vue pittoresque et des conditions hygiéniques maximum. Nous avons donc fait disparaître des villes les causes des maladies que leur construction vicieuse détermine. » (Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Flourens, Geoffroy-Saint-Hilaire, Poncelet et Andral, Commission à laquelle l'Académie des Beaux-Arts sera invitée à adjoindre quelques-uns de ses Membres.) M. Duprè envoie la suite de son travail sur les équations numériques. (Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. navigation. — Plomb de sonde de M. Le Coëntre. « M. Pouillet présente à l'Académie le plomb de sonde, imaginé par M. Le Coëntre, officier du commissariat de la marine. Cet instrument rem- ( 55a ) place le plomb de sonde ordinaire avec des avantages considérables : i° en ce que le sondage peut se faire pendant la marche du bâtiment ; a° en ce que le brassiage est indiqué par un index dont il suffit de vérifier la posi- tion quand l'instrument a été ramené à bord. » Les premières expériences ont été faites par M. Le Coëntre lui-même, en 1841, à bord de la frégate V Africaine ; les résultats en ont été si re- marquables, que l'Administration de la marine s'est empressée de multiplier les épreuves relatives à ce nouvel instrument. Il a été expérimenté sur la Reine- Blanche; sur les corvettes la Bonite et la Recherche ; sur les cutters le Cuvier, l'Eperlan et le Favori; sur les vapeurs V Asmodée, le Crocodile et le Caraïbe, et tous les Rapports s'accordent à constater sa supériorité et ses avantages. » physique appliquée. — Note sur un procédé nouveau de photographie sur papier; par M. H. Bayard. « On admire généralement les magnifiques résultats que la photographie vient d'atteindre dans ces derniers temps, grâce aux perfectionnements ap- portés dans les divers procédés employés. Les épreuves que l'on obtient sur papier sont arrivées à une vigueur et à une harmonie de tons qui, jointes à l'exactitude incontestable du dessin, leur donnent une supériorité marquée sur les productions de la gravure et de la lithographie. Mais l 'héliographie sur papier ne luttera, avec avantage, contre ces deux derniers arts, que lorsque, par des moyens faciles de reproduction, elle parviendra à former par elle-même une branche de production véritablement industrielle et commerciale. » On ne doit donc pas être surpris de voir en ce moment tous les efforts des artistes héliographes se diriger vers ce côté; mais un grand obstacle était à surmonter, c'est celui qui tenait à l'impossibilité où l'on avait été jusqu'ici d'obtenir à volonté, par tous les temps et promptement, la repro- duction positive des clichés négatifs sur verre ou sur papier. » Le problème à résoudre, à ce point de vue, m'a paru être celui-ci : rendre le papier positif très -impressionnable sous l'action d'une lumière relativement très-faible. Et c'est ce but que je crois avoir atteint par le pro- cédé dont je donne ci-après la description. • » La préparation que je fais subir au papier positif est d'une sensibilité telle, que la reproduction des clichés peut s'opérer maintenant en une seconde au soleil, et en moins d'-une heure à la lumière d'une lampe ( 553 ) Carcel. Entre ces deux termes extrêmes il y a un espace tel, qu'il sera, comme on le voit, facile d'opérer dans toutes les saisons, par tous les temps, à toutes les heures du jour, soit au dehors, soit dans l'intérieur d'un appartement, et même, au besoin, en ayant recours aux lumières artificielles. » Mais, indépendamment de cette application, il en est encore une autre qu'il importe de faire connaître; c'est que les papiers préparés pour ob- tenir des dessins positifs servent également pour produire des dessins néga- tifs dans la chambre obscure, et, comme ils doivent être employés à sec , les héliographes se trouveront affranchis des inconvénients qui résultent de l'emploi des papiers humides. » Voici en quoi consiste ce procédé : » Première préparation. On fait dissoudre, dans un litre d'eau distillée : » i°. Sept grammes d'iodure de potassium; » i°. Deux grammes de bromure de potassium; » 3°. Deux grammes de sel ammoniac; » 4°- Un gramme de cyanure de potassium. » On immerge le papier dans cette solution, feuille à feuille, et en évitant de renfermer des bulles d'air; on le laisse tremper pendant un quart d'heure au moins, puis on le suspend pour le faire sécher. Il est préférable de faire cette préparation à chaud, lorsqu'on fait usage de papier fabriqué à la mécanique; il s'imprègne bien plus également et plus profondément, et l'on réussit encore mieux, à froid, et avec toute espèce de papier, en faisant emploi de la machine pneumatique, comme l'a conseillé M. Regnault. te papier étant bien sec, on le renferme en portefeuille pour s'en servir au besoin . » On peut varier beaucoup les proportions de sels et employer d'autres sels, pourvu que la quantité d'iodure de potassium soit toujours domi- nante. On peut même, surtout si l'on se sert de papier anglais Watmann, se dispenser de faire cette préparation et exposer immédiatement le papier aux vapeurs de l'acide chlorhydrique, comme nous allons le dire; mais dans ce cas, la préparation est vin peu moins sensible à l'action de la lumière. » Deuxième préparation. — On ajoute io à 12 grammes d'iode à 200 grammes d'acide chlorhydrique pur, et douze heures après, lorsqu'on a eu le soin d'agiter fréquemment le flacon pour aider à la saturation de l'acide par l'iode, on ajoute "]5 grammes d'eau distillée. Lorsque le liquide est refroidi, on en verse une quantité suffisante pour couvrir le fond d'une cuvette en verre ou en porcelaine, à bords élevés de 5 à 6 centimètres et C. R., i85i, Ie' Semestre. (T. XXXII, No'ig.) fi ( 554) rodés; on la recouvre avec une glace dépolie, plus grande que la cuvette, afin d'empêcher les vapeurs de se répandre au dehors, puis, prenant un feuillet du papier ioduré, qui doit être aussi plus grand que la cuvette pour reposer facilement sur les bords, on le fait glisser sous la glace en la sou- levant d'un côté et la remettant de suite en place. Le papier reste exposé aux vapeurs acides pendant quatre à cinq minutes, suivant son épaisseur et l'élévation plus ou moins grande de la température; puis, soulevant la glace, on le retire ; on l'agite un peu à l'air pour dissiper l'excès de vapeurs, et on le pose sur un bain d'une solution de nitrate d'argent (i partie de nitrate pour 12 parties d'eau distillée). Cinq à six minutes'après l'exposition sur le bain, et aussitôt que la coloration qui s'est manifestée sur le papier est totalement disparue, on le relève et on le fait sécher en le suspendant par un coin. » Il faut que le papier soit parfaitement sec pour être exposé à l'action de la lumière. Il conserve sa sensibilité pendant plusieurs jours. Exposé au foyer de l'objectif normal de Daguerre, il donne une image négative en quatre à cinq minutes au soleil. Par application on obtient, comme nous l'avons dit, des images positives en une seconde au soleil, et à la lumière d'une lampe Carcel en une heure d'exposition, lorsque les clichés sont dans de bonnes conditions. » On rend visibles les images par l'acide gallique, suivant la méthode ordinaire, et l'on fixe par l'hyposulfite de soude après avoir fait un lavage à plusieurs eaux. » A l'appui de ma communication je joins quelques épreuves qui n'ont pas toutes les qualités que comporte le procédé ; une circonstance imprévue m'empèchant de présenter celles que j'avais disposées à cet effet. Mais pro- chainement j'aurai l'honneur d'en envoyer quelques autres qui témoigne- ront de la perfection de l'héliographie et du parti qu'on en peut tirer à la reproduction d'objets d'histoire naturelle, soit pour les préparations anato- miques, soit pour les études au microscope, enfin pour tout ce qui peut venir en aide aux travaux scientifiques. Parmi les épreuves que je présente, il en est trois qui ont été obtenues en une heure d'exposition à la lumière d'une lampe Carcel. Elles ont été faites en présence de plusieurs Membres de la Société héliographique. » Dans la séance du 1 4 décembre, l'Académie a bien voulu accepter le dépôt d'un paquet cacheté contenant la description du procédé exposé ci- dessus, je la prie d'en vouloir bien ordonner l'ouverture. » ( 555 ) Ce paquet ouvert en séance, conformément à la demande de l'auteur, renferme la Note suivante : « Un paquet cacheté, déposé par moi en septembre 1 846, contient la » description d'un procédé photographique sur papier à la préparation » duquel j'ai fait, depuis, une modification dans le but de le rendre beau- » coup plus sensible. Cette modification consiste dans l'application sur le » papier, avant toute autre préparation, d'une solution d'iodure de potasse : >■ 1 partie de ce sel dans 1 a 5 parties d'eavi distillée. » physique appliquée. — Photographie sur papier. Impression photogra- phique ; par M. Blanquart-Evkard, de Lille. « Jusqu'à présent la photographie a été bannie du domaine de l'indus- trie ; ses produits sont trop chers , et les procédés qui servent à les obtenir, trop longs et trop compliqués pour qu'on ait pu établir des fabriques d'épreuves , comme on établit des imprimeries en taille-douce ou des ate- liers de lithographie. » Dans les circonstances présentes, on ne peut pas obtenir plus de trois à quatre épreuves positives par jour, avec le même cliché, et encore chaque épreuve positive exige-t-elle un traitement de plusieurs jours. Aussi chaque épreuve se vend- elle de 5 à 6 francs. » Par le procédé que nous allons décrire, chaque épreuve négative peut facilement fournir deux à trois cents épreuves par jour, qui peuvent être terminées le même jour, et dont le prix de revient n'est pas de plus de 5 à i5 centimes. » Ainsi, dans une usine où trente à quarante clichés fonctionneraient journellement, on pourrait facilement produire quatre à cinq mille épreuves par jour, à un prix assez modéré pour que la librairie pût y avoir recours pour illustrer ses publications. » Voici en quoi consiste le nouveau procédé : » On choisit, par économie, un papier mince; il absorbe moins de sel d'argent. Ce papier doit être préparé au sérum, ou à l'albumine, suivant les indications de notre communication du 27 mai i85o (Comptes rendus rie V Académie des Sciences, n° ai, tome XXX ). Il est mieux de préparer ce papier un peu à l'avance, il s'empreint plus facilement; du reste, il est encore parfaitement bon après une année de préparation . » On imbibe le papier dans le nitrate d'argent, ne lui en fournissant que 73.. ( 556 ) Ja quantité absolument nécessaire pour le rendre transparent. Cet effet étant produit, on le plonge dans un bain d'acide gallique additionné de 5 à 10 pour ioo d'acide acétique. Ainsi trempé, on le dépose sur une glace faisant le fond d'un châssis, et l'on place sur ce papier le cliché à reproduire. Sur le cliché on dépose une seconde glace pour faire pression, et l'on pré- sente à la lumière du jour, de dix à vingt secondes, à l'ombre, même dans l'intérieur des appartements. Rentré dans l'atelier, le papier est remplacé par un autre sans discontinuité. » Les images recueillies de l'exposition sont toutes formées ; elles s'a- chèvent d'elles-mêmes sous les yeux de l'opérateur et sans autre moyen. Leur parfait développement exige de deux à cinq minutes ; assez générale- ment on l'arrête à volonté en plongeant le papier dans un bain saturé de sel marin. » Ainsi recueillie, l'épreuve est d'une nuance sépia plus ou moins foncée; on la fait virer au noir en la traitant par un bain d'hyposulfite acidulé par quelques gouttes d'acide acétique. » Il suffit ensuite de la laver à grande eau pour la purger des sels qui ont concouru à sa formation. » Nous avons donné antérieurement les moyens de renforcer les épreuves trop faibles ou de décolorer celles qui seraient trop foncées. » On préserve parfaitement les clichés sur verre de l'action des sels d'argent, en les couvrant d'une forte couche de vernis à tableau. » Pour employer les clichés sur papier et faire sécher le papier après son imbibition à l'acétonitrate d'argent, si l'on devait retarder l'emploi du papier, il serait bon d'augmenter la proportion d'acide acétique dans l'acétonitrate. On ne ferait alors usage de l'acide gallique qu'après l'expo- sition. Au point de vue de l'industrie, les clichés sur papier devraient être transportés sur verre; leur usage serait fort embarrassant. Plus facile- ment altérables, demandant une exposition plus prolongée et trois fois plus de manutention que ceux sur verre, les clichés en papier donneraient à la fois des épreuves moins belles, en moins grand nombre dans un temps donné, et d'un prix de revient beaucoup plus élevé. » Les spécimens que nous joignons à cette Note montrent à quelle variété de nuances le procédé décrit peut se prêter ; variété qui n'exclut pas la régularité des produits au besoin. » M. Rivière prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Géologie. ( 557) M. Rivière adresse, à l'appui de cette demande, une indication de ses travaux. (Renvoi à la Section de Minéralogie et de Géologie.) M. Sorel prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commis- sion qui a été chargée de faire un Rapport sur l'installation de sa fabrique d'oxyde de zinc, considérée au point de vue hygiénique. M. Sorel ajoute que, dans cette fabrication, il est parvenu à utiliser la chaleur provenant de la combustion du zinc de manière à pouvoir se passer de combustible. (Renvoi à la Commission nommée. ) M. Wattemare, en adressant un certain nombre de livres et cartes hydrographiques qu'il a rapportés d'Amérique, annonce que beaucoup d'autres ouvrages scientifiques lui ont été remis aux États-Unis pour la bibliothèque de l'Institut, et seront prochainement présentés par lui. M. de Natale prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte d'un ouvrage écrit en italien qu'il lui a adressé récemment et qui est relatif à la géologie des environs de Messine. M. Élie de Beaumont est invité à faire de cet ouvrage l'objet d'un Rapport verbal. physique. — Note sur quelques phénomènes de répulsion électrique; par M. R. Charault. « Lorsqu'on vient à électriser un liquide dans lequel est plongé un aréomètre, on voit celui-ci s'élever immédiatement et paraître indiquer une densité moindre dans le liquide : si l'on enlève l'électricité, il retombe au point où il s'était d'abord arrêté. Cette ascension, qui est d'autant plus con- sidérable que la charge est plus forte, résulte d'une répulsion électrique qui se manifeste entre le liquide et l'aréomètre. » En faisant communiquer le liquide où est plongé l'aréomètre avec l'ar- mure interne d'une bouteille de Leyde, l'ascension a également lieu et cor- respond à celle qui serait déterminée par une charge électrique directe dont la tension serait égale à la tension de l'électricité libre qui est répandue sur l'armure interne du condensateur. En faisant l'expérience avec un liquide mauvais conducteur, dans lequel on met un peu de sciure de bois, on ( 558 ) observe des courants analogues à ceux qui se produisent quand on chauffe un liquide par la partie inférieure. » Si l'on emploie, au lieu de la machine, une pile galvanique, aucun des phénomènes précédents ne s'observe. Il en est de même pour une décharge de bouteille de Leyde ou de batterie électrique. » M. Pacot envoie, d'Annonay, une Note sur la navigation aérienne. M. Piobert est invité à prendre connaissance de cette Note et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. M. Desdouit adresse une nouvelle Note sur la détermination des longi- tudes en mer et l'emploi des Tables de logarithmes pour ces opérations. L' Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés présentés Par M. Crcsell , Par M. de Pkon de la Maisonfort, Et par M. G. Ville. COMITÉ SECRET. M. Flocrens, au nom de la Commission chargée de présenter des candidats pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Jacohi, présente la liste suivante. En première ligne et hors de rang : M. Tiedemann, à Francfort (sur le Mein). En seconde ligne, ex œquo et par ordre alphabétique : MM. Airy, à Greenwich, Buckland, à Londres, Ehrenberg, à Berlin, Dirichlet, à Berlin, • Herschell, à Londres, Liebig, à Giessen, Melloni, à Naples, Mitscherlich, à Berlin, Struve, à Pulkowa (près Saint-Pétersbourg). Les titres de ces candidats sont discutés ; l'élection aura lieu dans la séance prochaine. ( 559 ) M. de tlrssii.x, au nom de la Section de Botanique, présente la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant, vacante par suite du décès de M. Rafjeneau Delile. Au premier rang : M. Alphonse de Candolle, ex- professeur à l'Académie et ex-directPur du Jardin botanique de Genève. Au second rang, ex œquo par ordre alphabétique : M. Asa Gray, professeur à Cambridge (États-Unis); Sir William Jackson Hooker, directeur du Jardin de Kew ; M. John Lindley, professeur à l'Université de Londres ; M. Nées d'Esenbeck, président de l'Académie des Curieux de la nature, à Breslau ; M. Torrey, professeur à New- York. Les titres de ces candidats sont discutés ; l'élection aura lieu dans la pro- chaine séance. La séance est levée à 6 heures un quart. F. ERRATA. (Séance du 17 mars i85i.) Page 876, ligne i4, au lieu de Seine-Inférieure, lisez Loire-Inférieure. (Séance du 3i mars i85i.) Page 476 , ligne 17, au lieu de M. Brachft, lisez M. Gaudin. (Séance du 7 avril i85i.) Page 5o6, ligne 1 1 , au lieu de M. Carrete, lisez M. Carret. >-&&* ( 56o ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 7 avril 1 85 1 , les ouvrages dont voici les titres : General index... Table générale des XXXIII premiers volumes des Tran- sactions médico-chirurgicales , publiées par la Société royale de Médecine et de Chirurgie de Londres. Londres, i85i-, 1 vol. in-8°. The Cambridge... Journal mathématique de Cambridge et de Dublin ; publié par M. W. Thomson ; n° 25 ; in-8°. Report... Rapport du professeur A.-D. Bâche, directeur du relevé hydro- graphique des côtes des Etats-Unis, indiquant les parties exécutées pendant l'année finissant au mois d'octobre i85o; brocli. in-8°. Nachrichten... Nouvelles de l'Académie et de l'Université de Gôttingue; n° 6; 3i mars i85i ; in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques; n° 7 53. Gazette médicale de Paris; n° i4- Gazette des Hôpitaux; nos 38 à 4o. Le Moniteur agricole; 4e année ; n° 21 . L'Abeille médicale; n° 7. Im Lumière; n° 9. L'Académie a reçu, dans la séance du 14 avril i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° i4; in-4°- Annales des Sciences naturelles; rédigées par MM. Milne Edwards, Ad. Brongniart et J. Decaisne; 3e série, f année; tome XIV; n° 3; in-8°. Manuel du conducteur des machines à vapeurs combinées, ou machines bi- naires; par M. P.-V. DU Tremrley, auteur du système. Lyon, i85o-i85i; 1 vol. in-8°. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Pouillet.) Mémoire sur le terrain gneissique ou primitif de la Vendée {partie des terrains primitifs des anciens auteurs et des terrains cambriensou cumbriens des géologues anglais) ; par M. A. Rivière; broch. in-4°. Notice relative à certains gîtes métallifères de la partie des Alpes, etc.; par le même; broch. in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ~&w« SÉANCE DU LUNDI 21 AVRIL 1851. PRÉSIDENCE DE M. RATER. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Abago annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Maurice, Académicien libre, décédé à Genève le 16 avril i85i. physique du globe. — Remarques à l'occasion de la dernière communication de M. Petit sur les bolides; par M. Le Verrier. « A plusieurs reprises, l'Académie des Sciences a reçu de M. Petit, di- recteur de l'observatoire de Toulouse, et Membre correspondant pour l'as- tronomie, des communications ayant pour objet d'établir qu'outre la Lune, la Terre posséderait vin ou plusieurs autres satellites. Suivant l'auteur, il faudrait chercher ces satellites parmi les bolides plus ou moins éclatants qui apparaissent assez fréquemment dans le ciel, n'y brillent ordinairement que fort peu d'instants, puis disparaissent en laissant souvent après eux une traî- née lumineuse qui subsiste pendant plusieurs secondes ou même plusieurs minutes. » Les premières communications de M. Petit n'ont pas été discutées de- C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, Is° 16.) 74 ( 562 ) vaut l'Académie. Ce n'est pas assurément que le fait annoncé ne fût propre à piquer la curiosité; ce n'est pas non plus qu'on fût disposé à admettre fa- cilement, et sans preuves sérieuses, l'existence du nouveau phénomène, ou à la rejeter sans examen ; mais il avait paru que les raisons apportées par M. Petit à l'appui de son opinion sur les deux bolides de 1846 étaient pré- sentées* d'une manière .trop incomplète pour qu'il y eût utilité à engager à cet égard une discussion immédiate. Le nouveau Mémoire, présenté par notre honorable correspondant, relativement au bolide du 5 janvier 1837, ne permet plus aux Membres de la Section d'astronomie de rester dans cette réserve. M. Petit insiste d'une manière très-formeh'e et affirme, sans restric- tion, qu il est permis de conclure de ses recherches, que le bolide du 5 jan- vier 1 837 n était autre chose qu'un de ces satellites de la Terre à l'existence desquels les bolides du 21 mars 1846 et du 23 juillet 1846 semblent avoir déjà apporté une assez grande probabilité. Par la netteté de cette assertion, M. Petit lui-même semble convier les astronomes à se prononcer enfin sur les conclusions auxquelles il est arrivé. Il est donc regrettable que l'en- semble de ces communications n'ait pu être renvoyé à une Commission chargée d'en faire un Rapport; car l'Académie doit tenir à ce que toute question de quelque intérêt, une fois posée devant elle, y soit débattue et jugée définitivement, avant que la contradiction et la lumière viennent d'ailleurs. » Vdinettons qu'un corps passe très-près de la surface de la Terre, et qu'en ce moment sa distance au centre de la Terre soit connue. Si la vitesse de ce corps, relativement au centre de la Terre, est suffisamment petite, il décrira une ellipse autour de la Terre et pourra, sous certaines réserves dé- pendant des dimensions de notre planète et de son atmosphère, être pour nous un satellite. Attribuons maintenant à ce corps, au moment où il vient à passer près de nous, des vitesses arbitraires et successivement de plus en plus grandes. A mesure qu'on supposera une vitesse plus considérable, le grand axe de l'orbite décrite autour de la Terre ira en augmentant et finira par devenir assez grand pour que le corps secondaire, entraîné hors de la sphère d'activité delà Terre, tombe dans celle du Soleil, et ne puisse, par conséquent, être regardé comme un satellite de notre planète. » Considérons d'un autre côté que l'observation des bolides se fait tou- jours d'une manière très-grossière, parce que ces phénomènes apparaissent brusquement, sans qu'on soit préparé à les observer, parce que ceux qui les aperçoivent par hasard sont souvent incapables de donner des rensei- gnements bien précis, parce qu'enfin la durée de l'apparition est toujours te i (563) ires-courte. L'un des bolides de 1846 aurait été vu pendant dix secondes de temps : l'apparition du 5 janvier 1837 aurait duré uhe minute. La durée d'un phénomène analogue, observé le 3 mars 1756, se serait élevée jusqu'à trois minutes. Aussi l'observation des bolides laisse-t'èlle habituellement subsister la plus grande incertitude sur la vitesse, c'est-à-dire sur l'élément qui a le plus d'influence sur l'objet principal qu'on a en vue, la question de savoir si le corps circide ou non autour de la Terre. La vitesse du bolide observé le 21 mars 1846 paraissait complètement différente, suivant qu'on la déduisait de l'une ou de l'autre des observations qui furent faites sur* le mouvement de ce phénomène. » Il paraît donc évident que pour donner quelques chances d'exactitude à cette assertion, que tel bolide observé serait un satellite delà Terre, il n'y aurait qu'une marche possible : il faudrait calculer la route de ce bolide en attribuant à la vitesse, au moment de l'observation, des valeurs succes- sives de plus en plus grandes, jusqu'à la limite supérieure au-dessus' de laquelle on prouverait que les observations, malgré toute leur incertitude, ne pourraient plus être suffisamment représentées. Si l'on arrivait, en sui- vant cette marche, à trouver constamment une orbite située en dedans deda sphère d'activité de la Terre, alors il y aurait lieu, non pas encore à con- clure que le corps est un satellite de la Terre, mais bien à faire un plus ample examen de la question. Si l'on trouvait, au contraire, que les observa- tions ne sont pas incompatibles avec des vitesses permettant au 'Corps de sortir de la sphère d'activité de la TezTe, il n'y aurait plus aucun motif plau- sible d'assimiler ce corps à un satellite. Telle est, je le répète, la seule marche qui puisse offrir quelques garanties. Il ne saurait, ert dehors d'elle, y avoir que des illusions. ... » M. Petit commence par déterminer la marche du bolide du 5 jan- vier 1837, d'une manière absolue, au moyen des observations dont il dispose. Il trouve ainsi que ce bolide fait le tour de la Terre en trois quarts d'heure environ, pénétrant à chaque révolution dans l'intérieur de la Terre jusqu'à 1 100 lieues au-dessous de la surface; ce qui revient à dire, attendu la faible hauteur à laquelle il parvient au-dessus de l'horizon, que la révo- lution de ce satellite s'accomplirait presque en entier dans l'intérieur de la Terre dont il sortirait quelques instants seulement tous les trois quarts d'heure. » Il suit de là, ajoute l'auteur, que le bolide du 5 janvier 1837 serait un » satellite de la Terre , et comme la valeur de la distance périgée montre- » rait que ce bolide aurait été lancé de l'intérieur même de notre planète, 74- ( 564 ) » dans une direction oblique à la surface terrestre, ce qui n'est guère ad- » missible, eu égard à l'énorme volume du mobile, on doit nécessaire- » ment supposer que l'évaluation de la vitesse a été trop faible. Mais le » résultat déduit des observations fournit, par cela même, une preuve plus » puissante en faveur de l'opinion que la Lune ne serait pas le seul corps » céleste assujetti à notre planète . » » Arrêtons-nous à ce passage, et notamment à la dernière phrase. Les observations, interprétées d'une manière absolue, disent que quelques in- stants après que les habitants de Vesoul, Cusset et Niederbronn eurent ob- servé ce bolide, il tomba sur la surface de la Terre; je ne puis comprendre, pour ma part, comment on conclut qu'il suit de là que le bolide du 5 jan- vier 1 83^ serait un satellite de la Terre; il eût fallu, ce me semble, si l'on ajoutait foi aux observations, conclure simplement que le bolide était une pierre météorique qui allait tomber. « Mais, dit M. Petit, on doit nécessairement supposer que l'évaluation de « la vitesse a été trop faible. » Je ne vois pas d'où provient cette nécessité qui ne résulte, certes pas, de ce qu'autrement, suivant l'auteur, le corps aurait été lancéde l'intérieur même de notre planète. Rien absolument n'in- dique que le calcul ait donné une vitesse trop faible, et quand on agrandit arbitrairement cette vitesse, on n'a d'autre raison de le faire, sinon qu'il faut avoir une vitesse plus grande pour que le mobile ne soit plus une ipierre qui va tomber, mais bien un satellite de la Terre. Qui ne voit, dès lors, que l'hypothèse est purement gratuite, qu'elle n'a d'autre motif que les condi- tions du résultat qu'on veut obtenir; et que devient cette assertion que le résultat des observations fournit, par cela même, une preuve plus puis- sante, en faveur de l'opinion que la Lune ne serait pas le seul corps céleste assujetti à notre planète ? » Suivons toutefois l'auteur dans les hypothèses qu'il fait sur la vitesse, en l'agrandissant successivement, tout en la laissant dans les limites que per- met l'incertitude des observations. Si, au lieu de la vitesse 520i mètres, qui donnerait l'orbite souterraine rapportée plus haut, on adopte la vitesse 775a mètres, on trouve que l'orbite serait circulaire et le temps de la révo- lution égal à une heure et demie environ. Enfin, si l'on supposait la vitesse égale à 10917 mètres, le bolide se serait trouvé au périgée quand il fut aperçu, et il aurait mis vingt jours et demi à accomplir sa révolution. (Il y a là quelque erreur de chiffre : car il est facile de voir qu'avec une distance apogée de plus de 800 millions de mètres, ce qui place le corps un peu au delà de la Lune, quant à la distance moyenne, la durée de la révolution ( 565 ) ne pourait être inférieure à 27* -5-, durée de la révolution de la Lune.) Or, dit l'auteur, la différence entre les valeurs assignées à la vitesse par nos diverses hypothèses, et la valeur trouvée 5201 mètres, n'est pas tellement considérable, eu égard à l'incertitude des observations faites sur les bolides, qu'on ne puisse ou même qu'on ne doive pas regarder comme infiniment probable, d'après les motifs exposés plus haut, une vitesse beaucoup plus rapprochée de 77)2 mètres, par exemple, que de 5aoi . Il n'y a, dans cette nouvelle affirmation, qu'une répétition de l'assertion émise plus haut, et qui ne repose, ainsi que nous l'avons dit, que sur une hypo- thèse gratuite. » Enfin, l'auteur reconnaît qu'il est encore possible de satisfaire aux observations, dans les limites des incertitudes qu'elles présentent, en sup- posant que le corps n'ait fait que passer dans les environs de notre planète, et qu'il fût réellement assujetti à se mouvoir autour du Soleil. Il résulte donc bien de cette discussion que toutes les hypothèses sont possibles, de- puis cette hypothèse extrême qui fait du bolide une pierre destinée à tom- ber immédiatement à terre jusqu'à cette autre hypothèse extrême qui as- signe à ce bolide une orb ite planétaire autour du Soleil ; et si parmi les hypothèses intermédiaires il s'en trouve nécessairement une qui ferait du bolide un satellite de la Terre, il n'y a véritablement aucune raison plau- sible de s'arrêter à- celle-là plutôt qu'aux autres. » Admettons cependant qu'on ait, sur la marche d'un bolide, des obser- vations assez précises pour en pouvoir déduire, avec certitude, la nature de l'élément de courbe observé; admettons qu'on prouve ainsi que cet élé- ment appartient à une courbe fermée autour de la Terre, et ne coupant pas sa surface. Dans ces circonstances mêmes, qui sont loin d'avoir été réalisées, faudrait-il conclure que le mobile est un satellite de la Terre, circulant in- définiment autour d'elle, suivant les lois de Rœpler, à la manière de la Lune? La conclusion me paraîtrait encore fort hasardée. » Nous ne savons trop ce que sont les bolides , ni surtout comment ils acquièrent un si grand éclat. Observés pendant la nuit, à une faible hau- teur au-dessus de la surface de la Terre, ils ne peuvent emprunter leur lumière au Soleil ; et, à moins qu'on ne les imagine lumineux par eux- mêmes, ce que je ne sache pas qu'on ait admis , on est conduit à supposer que leur éclat est dû à la haute température qu'ils acquièrent en se préci- pitant, avec une vitesse énorme, à travers les hautes régions de notre atmo- sphère ; hypothèse d'autant plus vraisemblable, que souvent les bolides abandonnent derrière eux des étincelles, et marquent leur route par une ( 566 ) traînée lumineuse qui subsiste quelquefois assez longtemps. Tel était le cas du bolide du 5 janvier 1837. Il laissait une traînée triangulaire de par- celles d'un rouge peu éclatant, suivant l'observateur de Vesoul ; une longue queue, suivant l'observateur de Niederbronn. » Or, comment, sans se tromper du tout au tout dans l'appréciation du mouvement d'un corps, pourrait-on laisser de côté une cause résistante tellement énergique, qu'elle est susceptible d'échauffer le corps au point de l'enflammer, d'en tirer des étincelles, et de le faire quelquefois voler en éclats? En vain auriez-vous prouvé rigoureusement qu'au moment passager de l'apparition la vitesse appartenait à une ellipse entièrement extérieure à la Terre; il n'y aurait encore lieu d'en rien conclure relativement à l'exis- tence de prétendus satellites : car, une minute avant l'observation, la vitesse pouvait être beaucoup plus considérable, appartenir à une ellipse décrite autour du Soleil ; une minute après l'observation , la vitesse peut avoir di- minué par l'effet de la résistance de l'air, et changer le prétendu satellite en une pierre météorique. » Telles sont les réflexions que m'a suggérées une lecture attentive du dernier Mémoire de M. Petit. Les Mémoires sur les deux bolides de 1846 sont loin d'être plus concluants. » En résumé, l'incertitude des observations faites sur la marche des bolides permet toutes les hypothèses. Rien n'autorise, jusqu'ici,và s'arrêter de pré- férence à celle qui ferait de tel ou tel bolide un satellite de la Terre; et c'est, au contraire, la seule que les circonstances physiques du phénomène paraissent exclure. » analyse APPLIQUÉE. — Mémoire sur les variations des coordonnées curvilignes; par M. G. Lamé. « Lorsqu'on cherche à faciliter l'intégration des équations qui expriment l'équilibre et le mouvement de la chaleur ou de l'élasticité, dans les corps solides homogènes de toutes formes, on est conduit à plusieurs questions générales, dont les solutions intéressent à la fois l'analyse des différences partielles, la géométrie des surfaces et la physique mathématique. De là sont venues la théorie des surfaces isothermes, celle des coordonnées curvilignes, et la théorie des surfaces isostatiques. C'est une autre question de même origine que je me propose de traiter aujourd'hui. » On sait que, dans la théorie analytique de la chaleur, l'équation aux différences partielles du premier ordre, appelée équation à la surface, con- ( 567 ) lient généralement deux paramètres ou coordonnées variables. Les cas, très- particuliers, du parallélipipède rectangle, du prisme triangulaire régulier, de la sphère et du cylindre droit, sont les seuls où cette équation puisse se réduire à une relation entre des constantes ; lesquelles constantes sont intro- duites par l'intégration de l'équation aux différences partielles du second ordre, qui régit la température de tous les points du solide. Ce sont aussi les seuls cas que l'on puisse traiter d'une manière complète, si le corps perd ou gagne sa chaleur par le rayonnement. » Deux propriétés du système de coordonnées que l'on emploie expli- quent cette circonstance. D'abord la surface qui limite le corps s'exprime aualytiquement en égalant à une constante l'une des coordonnées, c'est- à-dire que cette surface fait partie d'un système orthogonal. Ensuite, le paramètre différentiel du premier ordre est aussi constant sur cette surface, c'est-à-dire qu'elle est partout également distante de la surface infiniment voisine de la même famille. » On comprendra maintenant le but que je me suis proposé, en essayant de résoudre le problème suivant, dont la solution aiderait au progrès des théories de physique mathématique. » Une surface donnée fait partie d'un système orthogonal, mais dans lequel le paramètre différentiel du premier ordre de cette surface est variable ; il s'agit de trouver tous les systèmes orthogonaux dont cette même surface fait partie, et dans lesquels le paramètre différentiel dont il s'agit est con- stant; ou, en d'autres termes, de trouver tous les systèmes, tels que la sur- face proposée y soit partout également distante de la surface infiniment voisine appartenant à la même famille. » On a de suite un système qui jouit, de cette propriété, en prenant les surfaces parallèles à la surface proposée, et les deux groupes de surfaces développables formées par ses normales. Mais cet unique système est insuf- fisant. Il faut que les formules, qui donneront le système orthogonal cherché, contiennent toutes les fonctions arbitraires que comporte la solution , afin qu'on puisse en disposer pour simplifier d'autres intégrations, dans la ques- tion de physique mathématique qu'on a en vue; ou bien, pour faire en sorte que la famille de surfaces, à laquelle appartiendra la surface proposée, soit une famille de surfaces isothermes, par exemple, oix qu'elle jouisse d'une certaine propriété. » Considéré sous un point de vue aussi étendu, le problème dont il s'agit n'est pas sans difficultés. La solution que j'ai trouvée a toute la généralité désiréej mais je ne suis pas encore parvenu à lui donner une forme coin- ( 568 ) mode pour les applications. Le système orthogonal primitif étant donné par les valeurs de trois coordonnées rectilignes, en fonction des trois anciens paramètres, j'obtiens les valeurs de ces mêmes coordonnées, dans le sys- tème cherché, par des séries développées suivant les puissances ascendantes de celui des trois nouveaux paramètres, dont la valeur zéro donne la sur- face proposée. Les termes successifs de ces séries contiennent des fonctions arbitraires, assujetties à vérifier une certaine équation aux différences par- tielles du second ordre, à deux variables, fournie par la théorie des surfaces orthogonales. Chaque terme introduit une fonction de cette nature, qui entre dans tous les termes suivants, soit directement, soit par ses différen- tielles partielles, soit par d'autres fonctions qui s'en déduisent à l'aide de l'intégration. » On voit combien cette solution est générale ; mais on comprend aussi que, pour l'utiliser, il faudrait sommer les trois séries, ou les présenter sous forme finie. Je ne suis parvenu à effectuer cette sommation que dans le cas où l'on se borne à une seule fonction, à la première introduite. Ce succès me fait espérer que l'on parviendra à sommer le cas général. » En résumé, au premier système orthogonal, où la surface donnée, mais d'ailleurs quelconque, se trouve conjuguée aux deux groupes de surfaces développables formées par ses normales, j'en joins d'autres dans lesquels aucune surface n'est développable , et je fais voir qu'il existe une infinité o^e systèmes semblables, remplissant tous la condition posée, c'est-à-dire tels que la surface fixe, forme, avec celle qui l'avoisine, une couche d'égale épais- seur. Cette couche, infiniment mince, est commune à tous les systèmes trouvés , lesquels sont en quelque sorte tangents entre eux , et c'est un genre de contact qui me semble se présenter ici pour la première fois. » Les résultats que je viens d'énoncer, sont obtenus sans rien spécifier sur la nature de la surface donnée, et à l'aide des formules relatives aux coordonnées curvilignes. Ils donnent un nouvel exemple de l'utilité de ces formules, et des ressources qu'elles peuvent offrir aux géomètres. » On reconnaît aisément, dans beaucoup de travaux mathématiques de notre époque, qui concernent l'analyse appliquée, une tendance à se débar- rasser des coordonnées rectilignes et polaires, à leur substituer des para- mètres, constants sur certains lieux géométriques, lignes courbes ou sur- faces, et variables d'un de ces lieux géométriques à un autre de la même famille. C'est par des substitutions de cette nature qu'on est parvenu à étu- dier de plus près, et avec une simplicité merveilleuse, les propriétés des surfaces courbes, et celles des diverses lignes qu'elles peuvent contenir; à ( 569) voyager, pour ainsi dire, sur toutes ces surfaces, avec la même facilité qu'autrefois sur le plan et sur la sphère. » Le travail que je présente aujourd'hui me'paraît indiquer un nouveau pas à faire dans la même direction : car il ne s'agit plus seulement d'étudier tel système de coordonnées curvilignes, de l'utiliser pour en déduire les propriétés des surfaces et des lignes qui le composent; il s'agit de modifier ce système lui-même, dé le transformer de telle manière, que, conservant certains éléments, il puisse jouir, en outre, de telle propriété qu'il n'avait pas d'abord. Il y a là toute la différence qui existe entre l'état statique et l'état dynamique. C'est, au reste, une application, sous un point de vue nouveau, de l'idée fondamentale des variations, qui justifie le titre que je donne à ce Mémoire. » géométrie. analytique. — Suite des recherches sur les osculations d'ordres supérieurs; par M. Charles Dupin. . § Ier. — Recherche des lignes diamétrales. >< Supposons qu'à partir d'un point P pris sur un arc de courbe quel- conque, je trace toutes les cordes parallèles à sa tangente en ce point. Les milieux de ces cordes formeront une ligne qui ne sera droite que dans cer- tains cas particuliers, comme pour les courbes du second degré. En général, ces milieux formeront une nouvelle courbe. » La tangente de cette courbe, au point primitif P, sera ce que j'appelle la ligne diamétrale de la courbe primitive à partir du point P. » Exprimons par u = 6 S, la droite tangente en P à la courbe qiù passe par le milieu des cordes parallèles, v et£ étant des coordonnées courantes; il s'agit de trouver 0. • » La courbe primitive ayant pour coordonnées x et y, et son équation générale étant y == $(.r), remplaçftns x pari -f- x. Si nous développons la fonction $ par rapport à x $ nous aurons » Nous transporterons au point P de la courbe l'origine des coordonnées, en faisant i = o. Si nous représentons par x + 9''JL+fJL-+9 2.3.4' et y — h = ' . .r ; d'où -r>2 -«3 ■»•* > • 2 * 2.3 ' 2.3.4 Pour le se,cond point , nous aurons et d'où t 2 * 2.3 2.3.4 De là nous tirons une équation de condition entre x et xt, quel que soit h7 T 2 ' 2. «3 ' 2.3.4 ou „ ç'" X2 XX, -f-X* ^,v X* — x' _ ' 3 x — x, 2.3.4 r' — x\ Mais X2 — ;XX,+Xj X2 . ' • == — Xi ^^ A — X i , X ■**p X| X ' X| , ' x2 ' en représentant — ■ par A. Donc // ?'" / 1 \ o" x* — xi . ° = ?-4-T"A. (*) Dans nos recherches sur les propriétés des courbes paraboliques du troisième ordre, nous avons prouvé qu'au moyen du foyer des rayons déviateurs, on ramène, avec une extrême simplicité , la construclion , le tracé de ces courbes du troisième ordre, à la construc- tion de la parabole ordinaire. 75.. ( 57* ) Mais, dans la même, hypothèse, nous avons trouvé [à) A=-^: • donc enfin « Si l'on appelle u et \ les coordonnées courantes de la ligne diamétrale, on aura, lorsqu'on prend le point primitif P pour origine, (3) ' *=■ V » Nous ferons remarquer que la valeur de ^ — a: ne contenant pas Passons à la seconde développée. .1ht dx donc Sa - /.__•?! \' _ _ £1 . i£l - _îl -iK „ 3R;-R,RB/. ... r_?"' 3R;-R,R,_R,R.-3R; T- - 7" r7 - r;r„ •y^--'>'-'i aou ^^^-^b » Rapprochons maintenant les valeurs que nous venons de trouver, des éléments géométriques dont nous avons donné la définition. » Dans nos précédentes recherches, nous avons fait voir que la distance D du foyer des rayons dévialeurs au point P de la courbe primitive, lorsque " 3 y"' „/" ? Cette nouvelle ligne est évidemment perpendiculaire à la ligne diamétrale ( H* ) ayant pour expression (4); v-j=-^{l-x). De là résulte cette propriété générale et très-simple des lignes courbes : » THÉORÈME. Si l'on détermine pour un point P dune courbe quelconque , i° le centre de courbure ; i° le foyer des l'ayons déviateurs ; 3° la ligne dia- métrale : cette ligne sera perpendiculaire à la ligne droite, menée du centre de courbure au foyer des rayons déviateurs. » Par conséquent, de trois éléments qu'offre la forme d'une courbe, à partir d'un point quelconque, il suffira d'en connaître deux pour déterminer, à l'instant, le troisième par le calcul le plus facile ou la construction la plus simple. » En comparant les rayons successifs des co-développées d'une même courbe R(, Rw, R„,,..., nous avons vu premièrement que Donc » De là résulte ce second théorème : En se plaçant au centre C de courbure de la courbe primitive en Pj c'est-à-dire à la distance R, de P, si l'on prolonge le rayon Rv de la développée d'un tiers de sa longueur, on sera sur la ligne diamétrale appartenant au point P. » Donc, dès l'instant que l'on connaîtra les deux centres de courbure R, et Rv de la courbe primitive et de sa première développée, l'on connaîtra la ligne diamétrale; ou, si l'on connaît R(, rayon de courbure et la ligne diamétrale, l'on en conclura sur-le-champ le rayon Rv de la première déve- loppée. . • . » Passons à la détermination du centre de figure, au moyen des rayons R(, Rv, Rw, — Nous avons trouvé, § II, pour l'abscisse de ce centre, ' '■''■• • h"l (5) ■■ , %-x = - %é — ~~ 9 f - R, R„ et 3?'"_. R, ?'". ~1R v-9- Si nous substituons : pour m" sa valeur ^-, pour -—■ sa valeur — 3 ~r et ( 576 ) pour 5L sa valeur- — 3 . '' ' "S nous trouverons en réduisant, r*l £ — 3R"Ry ou ? - * = ET' -R„ a* et ($>' étant supposé nul) rfil 3„"' R? R' R [6] ... u-y=-- *-R„'-R,R„ |R" , R,-R. » Ces valeurs nous conduisent à des conséquences importantes : R R » I. Dans tous les cas, si-flT l~ = o, l'ordonnée v—y est infi- "// nie; la courbe du second degré qui jouit d'un contact du quatrième ordre avec la courbe primitive, ayant son centre à l'infini, est une parabole. » II. . Si -f Rff — C,M est de même signe que R„, la courbe surosculatrice au quatrième ordre est une ellipse; » 3°. Si f R — C,M est de signe contraire à Rw, la courbe surosculatrice est une hyperbole. » La quantité R„ Urk - ^ = |RJ - R,R„,)' si R, et R„ sont de signe contraire, devient nécessairement positive. Donc, dans ce cas, quelle que soit la grandeur des rayons R,, R;/, Rw, la courbe surosculatrice est toujours une ELLIPSE. ( 577 ) » Les propriétés géométriques auxquelles nous sommes parvenu as- signent les caractères distinctifs des éléments des courbes transcendantes elliptiques ou hyperboliques, à partir d'un point quelconque. » Nous ferons voir combien ces propriétés nouvelles des lignes courbes jettent de jour sur la théorie des lignes élastiques; théorie dont nous nous sommes occupé pour reprendre et compléter nos recherches sur la flexion des bois. » astronomie. — Sur l'éclipsé totale de Soleil observée le 8 août i85o à Honolulu [île Sandwich), et recommandations relatives aux observations qu'il sera convenable de faire pendant V éclipse totale du 28 juillet i85i (1); par M. Akago. « Avant l'éclipsé de 1842, je publiai une instruction détaillée dans la- quelle je signalais aux amateurs d'astronomie les points sur lesquels ils devaient porter particulièrement leur attention. Postérieurement, en 1846, je fis paraître, dans Y Annuaire du Bureau des Longitudes, une discussion complète des observations qui m'étaient parvenues. J'ai pensé devoir faire connaître ici les observations précieuses dont la science est redevable à M. Bonnard, commissaire de la République à Taïti, et à M. Kutczycki, qui a si bien exécuté ses ordres. » On trouvera aussi, çà et là, des remarques nouvelles sur des ques- tions que l'éclipsé de 1842 avaient soulevées, et qui pourront être résolues en 1 85 i . Couronne lumineuse. » D'après toutes les relations qui nous sont parvenues d'éclipsés totales du Soleil , la Lune, au moment du phénomène, était entourée d'un anneau bien terminé et formé d'une lumière blanchâtre, se projetant sur un fond moins lumineux, qui s'étendait assez loin. Les observateurs ont attribué à cet anneau , par évaluation et non à la suite d'une mesure, une largeur qui varie entre 2 et 4 minutes. Les uns lui donnent le même centre qu'à la Lune; les autres ont estimé que le centre coïncidait toujours avec celui du Soleil. Ce que les anciennes observations avaient laissé d'incertain, n'a pu être résolu par l'observation du 8 juillet 1842. Voyons ce que nous ap- prend, à ce sujet, l'éclipsé de i85o. Écoutons l'observateur d'Honolulu, M. Kutczycki : (1) Cette dernière éclipse de i85i sera totale à l'extrémité nord de l'Amérique, en Islande, en Norwége, en Russie, etc. C. K.. l85i, i«r Semestre. (T. XXXII, N° 16.) 76 ( 578 ) « La couronne lumineuse était complètement irrégulière ; dans son en- » semble elle présentait l'aspect d'une étoile à plusieurs branches inégale- » ment espacées et de différentes longueurs. Elle était plus lumineuse vers » les bords de la Lune, mais elle ne présentait, ni dans son ensemble, ni » dans aucune de ses parties, la trace d'un limbe, rond ou arrondi, for- » mant anneau autour des deux astres ; sa lumière décroissait très-unifor- » mément sans présenter aucune variation brusque appréciable. Il était » donc hors de question de déterminer sur lequel des deux astres elle était » centrée. Sa lumière était ou me paraissait parfaitement blanche, plus » vive vers les bords de la Lune, comme je l'ai dit, et se dégradant jusqu à » se confondre avec la couleur grise-violacée du ciel. Elle était striée dans » la direction normale au bord de la Lune, par plusieurs lignes ou traits » plus noirs que le reste, qui existaient partout, mais qui étaient plus nom- » breux sur la partie occidentale du bord lunaire. Cela lui donnait, à la » régularité près, l'aspect d'une gloire que les peintres font autour de la » tète des saints; comparaison qui a été souvent, et ajuste titre, employée. » Le tout était parfaitement immobile et ne ressemblait en rien à une pièce » de feu d'artifice tournant sur son centre. Cette immobilité était tellement » parfaite, que, pendant toute la durée de l'éclipsé totale, un des traits » sombres, plus apparent que le reste, n'a jamais cessé de se détacher » du même point sur le bord occidental de la Lune, point qui était » reconnaissable par une petite aspérité, la seule visible avec le gros- » sissement de la lunette. Les deux branches les plus longues de la cou- » ronne, s'étendant dans la direction presque verticale, sous-tendaient à • leurs extrémités un angle de 2°35'; les branches de droite et de gauche » un angle de 2° 5' . La partie gauche était au moins deux fois aussi longue » que celle de droite. La branche supérieure était aussi sensiblement plus » longue que l'inférieure dès le commencement de l'éclipsé totale; le con- » traire aurait eu lieu si l'excentricité de la Lune en eût été la cause. La » différence, d'ailleurs, était beaucoup plus grande que cette excentricité » ne pourrait l'expliquer, fùt-elle dans le sens qu'elle aurait dû avoir dans » ce cas. La couronne s'est-elle formée quelques instants avant ou après » le commencement de l'éclipsé totale? A-t-elle disparu avant ou après sa » fin? Cette question, résolue en sens opposé par Halley et Ulloa, malgré » la difficulté que j'éprouve à en décider pour le commencement, ne me » laisse aucun doute sur la fin de l'éclipsé. Elle disparaît, ou plutôt elle » a disparu, à Honolulu, à l'instant même de l'émersion du premier » rayon du Soleil, et son emplacement a paru parfaitement obscur à ( 579) » partir de cet instant. Je ne doute pas qu'elle ne se trouve toute formée » pendant la durée de l'éclipsé, mais la plus petite portion du disque so- » laire suffît pour l'éteindre complètement, au moins du côté où l'émersion » du Soleil a lieu. Un instant avant cette émersion, sa lumière a augmenté » beaucoup d'intensité dans la partie qui touchait la Lune, au point même » qu'il était difficile de la supporter à l'œil nu. Cette ceinture, considéra- » blement plus lumineuse que le reste, n'avait que très-peu de largeur, et » sa limite n'était pas assez définie pour qu'on pût la déterminer; mais » c'est peut-être là la couronne lumineuse qui, dans d'autres éclipses, a » paru, à quelques observateurs, entourer les deux astres d'un anneau dé- » fini. En admettant cet anneau défini, il serait centré, sans aucun doute, » sur le Soleil, et sa largeur serait bien au-dessous de i' 10", car il était » complètement recouvert par la Lune pendant la plus grande partie de » l'éclipsé totale, puisque le rayon de la Lune excédait celui du Soleil de » cette quantité seulement. Cette ceinture plus vive a persisté jusqu'à l'é- » mersion du premier rayon du Soleil, précédée par l'apparition d'un » cercle rose dentelé; le tout a disparu à l'instant de l'émersion. » » Je ne pense pas que personne trouve dans la relation qu'on vient de lire de M. Rutczycki, aucun argument décisif en faveur de la théorie si sé- duisante de la Hire et de Dellile, suivant laquelle la formation de l'auréole lumineuse dépendrait de la diffraction éprouvée par la lumière solaire rasant les bords de la Lune. » J^e phénomène doit donc être l'objet de nouvelles investigations. Il faudra recommander aux observateurs de la future éclipse du 28 juillet 1 85 1 , de porter particulièrement leur attention sur le nombre des rayons lumi- neux ou obscurs, sur leur direction, sur leur point de départ par rapport au corps de la Lune et sur la manière dont ils se terminent dans l'auréole lumineuse. Protu bérances . » Durant l'éclipsé totale de Soleil de 1842, il a paru sur le bord de la Lune des protubérances colorées qui produisirent dans le monde savant une surprise bien légitime et dont le souvenir ne saurait être effacé. J'ai réuni dans l'Annuaire de 1846 toutes les observations de ce phénomène qui m'a- vaient été transmises, et j'en déduisis les conséquences qui paraissaient en découler. Cette même apparition de protubérances , de flammes débordant considérablement le bord de la Lune , a signalé l'éclipsé totale d'Honolulu. Laissons parlera ce sujet M. Kutczycki lui-même : 76- ( 58o ) « Je vais rendre compte maintenant du phénomène le plus curieux et le » plus frappant de l'éclipsé totale de Soleil. Ce sont les protubérances roses- » violacées observées pour la première fois en 1842. Je ne m'explique pas « comment les anciens observateurs n'en font point mention. Il faut ou » qu'elles n'aient point existé dans aucune des anciennes éclipses, ce qui est » peu probable, puisque les voilà observées pour la seconde fois ; ou qu'on » n'y ait pas fait attention, ce que leur aspect frappant, et la facilité avec » laquelle on les voit avec des lunettes ordinaires, ne me permettent pas » d'admettre non plus. La première chose qui m'a frappé quand j'ai appli- » que l'œil à l'oculaire de la lunette dégagé du verre coloré pour examiner » le contour de la Lune, c'était la singulière netteté avec laquelle on y voyait » les objets. Le bord delà Lune était parfaitement tranchant en noir sans » la moindre ondulation sur la lumière douce de l'auréole ; les traits » sombres de cette auréole étaient d'une netteté admirable, tandis qu'à » d'autres égards la lunette laissait beaucoup à désirer. Sur le champ » blanc de perle de l'auréole se détachait, au point presque exactement Esl » du disque de la Lune, une protubérance d'une couleur et d'une netteté » admirables. Il y en avait une autre plus large parallèlement au bord de la » Lune, près de laquelle se trouvait un trait rose très-délié et considéra- » blement plus long. Une troisième moins saillante , mais plus épanouie , se » trouvait vers la partie Ouest du disque tirant un peu sur le Nord. La par- » tie Sud et le bas du limbe étaient complètement exempts de tout appen- » dice; c'était cependant là que le disque de la Lune dépassait le moins » celui du Soleil. » La protubérance Est, la plus remarquable de toutes, avait la forme » de la moitié d'une ellipse appliquée par son petit axe contre le limbe de » la Lune. Le grand axe normal à ce limbe paraissait être deux fois aussi » long que le petit. » La couleur rose trèsdégèrement violacée de cette protubérance était » plus foncée sur les bords, se dégradait ensuite vers le centre en se per- » dant, de manière à ne former qu'une ceinture de largeur uniforme qui » n'était pas de plus d'un tiers de la base. Le milieu, bleuâtre sur l'axe, se » fondait ensuite en blanc avec l'entourage rose. Le tout imitait parfaite- » ment la flamme d'une bougie, mais paraissait très-fixe et immobile. Au- » cune aspérité n'existait sur le limbe de la Lune à l'endroit où ce singulier » appendice s'en détachait. J'ai tenté de mesurer au micromètre Rochon » la saillie de cette protubérance ; j'ai obtenu la dimension énorme de 3' 58". » Cette mesure est plus que douteuse; et je me fie plus à l'estime du rap- { 58i ) » port de sa longueur avec le champ de la lunette qui me permet de » fixer à i' ou i',5 tout au plus cette dimension. » Une circonstance que j'ai remarquée, pendant que je m'efforçais d'ob- » tenir la mesure micrométrique, c'est que l'une des deux images de la » protubérance changeait très-considérablement d'intensité , sans changer » de couleur ni disparaître Complètement quand on tournait la lunette » prismatique : sa lumière est donc au moins en partie polarisée. La lu- » mière de l'auréole ne me paraissait pas participer à cet effet. J'avoue que. » préoccupé de la mesure avant tout, je ne donnai pas à ce changement » d'intensité toute l'attention qu'elle méritait; l'existence du fait est cepen- » dant parfaitement certaine. » Les deux autres protubérances avaient le même caractère que celle » que je viens de décrire; elles étaient seulement bien moins saillantes et » plus épanouies. Au lieu de se terminer en pointe arrondie, elles étaient » toutes deux bifurquées, ce qui leur donnait une apparence de flammes. » Le trait rose paraissait d'une couleur uniforme sans rien de bleuâtre dans » son centre ; son épaisseur d'ailleurs ne dépassait pas le sixième de la cein- » ture rose des autres appendices : sa longueur était plus grande que celle » de la protubérance Est. » Au second examen , je me suis aperçu incontestablement que la grande » protubérance avait diminué et que les autres avaient augmenté de di- » mension. Je suivais ces changements avec soin , et je crois pouvoir affir- » mer le plus positivement que ces émanations ou appendices proviennent » du Soleil. Plus tard (au troisième examen), quand l'émersion approchait, » les appendices du Nord et de l'Ouest ont grandi très-considérablement, et » le trait délié, qui se trouvait près de celui du Nord, a paru complètement » détaché du bord de la Lune, et s'était lui-même divisé en deux portions » séparées par un petit intervalle. Les extrémités tournées vers cet inter- » valle étaient un peu épanouies, ce qui lui donnait l'aspect de deux petites » flèches se présentant les pointes, celle du dehors étant deux fois aussi » longue que celle du dedans. Un instant avant l'apparition du Soleil , les » deux protubérances Nord et Ouest ayant encore grandi considérablement, » sans cependant atteindre la dimension primitive de celle de l'Est, et le » trait se trouvant comme je l'ai décrit ci-dessus, il a apparu sur le bord » de la Lune, se projetant sur la portion très-lumineuse de la couronne, )> une multitude de petits points très-rapprochés, de la même couleur rose, » et, évidemment, de la même nature que les appendices plus considéra- » blés. Le tout faisait l'effet d'une très-mince ceinture de flammes occu- ( 582 J » pant au moins 60 degrés, dont les sommets roses formaient un cercle » rouge vif sur le bord de la Lune avant l'émersion. » Ce serait peut-être le même cercle rouge vif dont l'apparence a été citée » par Louville dans la relation de l'éclipsé de 171 5. Ce cercle présente, » avec la colonne très-déliée de fumée que Ferrer a vue pendant l'éclipsé » totale de 1806, là seule circonstance citée dans les anciennes observations » qui se rattache probablement au phénomène curieux dont je fais la des- » cription (1). » Pour tenter une explication de ces apparences singulières, il me fau- » drait posséder des notions plus exactes sur celles qui ont été observées » pendant l'éclipsé de 1842. Je n'ai pas pu malheureusement me procurer » l'Annuaire de 1846 dans lequel M. Arago a traité de l'éclipsé de 1842. » Ces appendices sont-ils invariablement fixés sur diverses parties de la » surface du Soleil ? Sont-ils mobiles comme les taches et facules solaires ? » Voilà deux suppositions à choisir. Si la première était vraie, il faudrait, » pour la vérifier et les retrouver à la même place, un concours de circon- » stances qui ne pourraient se présenter que très-rarement, même dans » une multitude d'observations. La seconde supposition me paraît plus » probable, parce que, d'abord, elle est plus d'accord avec la constitution » physique connue de la photosphère solaire ; ensuite je trouve dans l'ob- » servation même de Honolulu, une circonstance qui l'appuie, et peut-être » même pourra la prouver positivement. Cette circonstance, la voici : La » protubérance Est était située de manière que l'emplacement qu'elle oc- » cupait devait être amené sur le disque quelques jours après l'eclipse par » l'effet de la rotation solaire. Je me suis donc attaché à examiner le disque » du Soleil dans la région Est pendant plusieurs joiirs consécutifs après l'é- » clipse. Eh bien, le 9 août dans la matinée, j'ai cru apercevoir dans cette » région Est, et aussi exactement qu'il est possible d'en juger à l'œil, à la ». place correspondante à la protubérance une large facule. L'imperfection » de la lunette, qui ne laisse voir que très-indistinctement les facules, jette » quelques doutes sur cette assertion, mais elle pourra très-probablement » être vérifiée par les observations plus précises qui auront été faites sur » les taches et facules dans les observatoires de l'Europe. J'ai revu la même » facule avançant vers le centre du Soleil, le 10 et le 1 1 août, mais toujours » (1) Pour ôter toute incertitude au lecteur, je crois devoir faire observer que toutes les » apparences, tant pour la couronne que pour les protubérances, se rapportent à la posi- » tion réelle des deux astres, non à la position modifiée par la lunette. ( 583 j » pas assez distinctement pour me donner une conviction positive. Cela » étant, voici non l'explication de ces curieux appendices, mais une sup- » position très-probable qui se rattache à leur théorie. Les grandes protu- » bérances seraient produites par des émanations des grandes facules et » lucides, et varieraient dans leur forme et dimension depuis celle de la » moitié d'une ellipse jusqu'à un trait délié, d'après la forme et la position » de la facule ou lucide. » De plus, toute la surface du Soleil exhalerait une émanation semblable, » produisant une infinité de protubérances excessivement petites, d'où res- » sort cette bordure, de flammes roses que l'on voit un instant avant l'émer- » sion de son limbe. Cette supposition approchera. bien de la certitude, si ». les observations plus exactes que les miennes constatent qu'entre le 7 et » le 1 5 août 1 85o, il a apparu une facule considérable dans la région Est du » Soleil. Quant à la petite bordure, je suis désolé de ne pas pouvoir affirmer » l'avoir vue dans la région Sud-Ouest du Soleil après le commencement » de l'éclipsé totale, mais j'ai l'espoir que son existence continue sera con- » statée dans les éclipses totales à venir. » » Les documents qui précèdent, d'accord en cela avec ceux que nous avons discutés dans l'Annuaire de 1846, ne permettent plus de supposer que les protubérances lumineuses étaient des montagnes du Soleil, et à plus forte raison de la Lune. Les montagnes doivent, eu effet, avoir une base, et l'on a vu dans la partie boréale du Soleil deux traits lumineux et colorés, séparés du bord des deux astres par un intervalle vide. Polarisation. » La polarisation de la lumière des protubérances remarquée par M. K.utczycki, ne peut, dans le vague qui accompagne l'observation, con- duire à un résultat certain. Il est possible, en effet, que cette polarisation n'ait été que fictive et la conséquence de la polarisation réelle ou appa- rente de la lumière de l'auréole sur laquelle les protubérances se projetaient. Une étude systématique des phénomènes de polarisation semble devoir être recommandée expressément aux futurs observateurs de l'éclipsé totale du 28 juillet i85i. » J'ai cru pouvoir attribuer la polarisation observée en 1842 dans la lu- mière de l'auréole et dans celle qui se projetait sur le corps obscur de la Lune, à la polarisation de la lumière atmosphérique ramenée dans la région de notre satellite par des réflexions multiples. Il est vrai que cette explication ne s'accorderait pas avec l'appréciation faite par M. Mauvais, suivant laquelle ( 584 ) la polarisation était à son maximum sur la couronne et semblait moins pro- noncée sur la' Lune même. » En se servant de mon polarimètre on lèvera à cet égard tous les doutes. Il faudra : i° s'assurer si la polarisation existe dans des plans parallèles sur tous les points du contour de la couronne, auquel cas les lunules du pola- rimètre seront colorées des mêmes teintes, quel que soit le point où le tube soit dirigé, pourvu que dans les diverses observations on ne l'ait pas fait tourner sur lui-même; a° il faudra déterminer, en visant successivement sur la lumière de la couronne et sur la lumière interposée entre ia Lune et l'ob- servateur, l'angle sous lequel la pile de plaques du polarimètre fait dispa- raître les couleurs des lunules. Il est clair que si l'inclinaison de la pile (comptée à partir de la perpendiculaire) à l'aide de laquelle on obtient ce résultat (la neutralisation) est plus grande lorsqu'on vise à la lumière de l'auréole que lorsque le tube est dirigé sur la Lune, on pourra en conclure que la lumière de la couronne est polarisée par elle-même, et que sa polari- sation apparente n'est pas la conséquence de son mélange avec la lumière partiellement polarisée de l'atmosphère. Ce résultat serait capital, mais il ne saurait être établi que par le système d'observation que je viens d'indiquer. » Je rappellerai à ce sujet que pendant l'éclipsé totale de Lune du 3i mai 1 844? je vis des traces manifestes de polarisation dans la lumière rougeàtre qui était répandue sur le disque lunaire au moment même de la conjonction. Les observations de polarisation, je le répète, me paraissent occuper le premier rang parmi celles qu'on doit recommander aux obser- vateurs de l'éclipsé totale de 1 85 i . » Peut-être serait-il convenable , lorsque plusieurs astronomes seront réunis sur le même point, qu'ils se partageassent la besogne. En tous cas, ce ne sera pas trop du temps fie courte durée pendant lequel aura lieu l'obscu- rité totale, pour faire, avec exactitude et d'une manière définitive, les observations de polarisation que je viens d'indiquer. Phénomènes de visibilité. » Pendant l'éclipsé de 1842, au moment 011 la moitié du disque solaire était couverte par la Lune, nous vîmes la portion de ce dernier astre qui ne se projetait pas sur le Soleil. J'ai cru pouvoir assimiler ce phénomène à ceux que les opticiens ont rangés sous le nom de vision négative, et qui nous fait voir les montagnes très-éloignées se projetant en noir sur l'atmosphère un peu plus resplendissante. Ici, la régfon du ciel, entourant le corps obscur de la Lune, prédominerait sur la lumière atmosphérique correspondante à cet ( 585 , astre, et sur la lumière cendrée, à raison de la lumière de l'auréole, quoi- qu'elle ne soit pas alors visible séparément. M. Kutczycki, qui n'avait pas sous les yeux la discussion à laquelle nous nous sommes livré des résultats obtenus dans l'éclipsé de 1 84^, n'a pas fait à Honolulu une observation ana- logue à celle qui fut recueillie à Perpignan. Nous recommanderons aux as- tronomes qui auront l'occasion de la répéter, de noter, soit pour justifier, soit pour' infirmer l'explication que j'en ai donnée, si la Lune se projette en noir ou en clair sur l'atmospbère dont le Soleil est entouré. » Les rayons lumineux, partant du dernier segment solaire visible, ceux qui s'élancèrent du Soleil émergent, offrirent, en 1842, des apparences sin- gulières, qui ont été décrites en détail clans l'Annuaire de 1846 , et que j'ai attribuées à des effets d'interférences. Il sera bon de noter, en i85i, l'intervalle qui s'écoulera entre le moment de l'immersion totale ou celui de l'émersion , et le moment où ces apparitions étranges cesseront d'être aperçues. » Je n'insisterai pas sur l'apparition du chapelet, ou des dents de peigne, qui précèdent le moment de l'immersion ou celui de l'émersion , ces phé- nomènes ayant déjà été expliqués d'une manière satisfaisante. » économie rurale. — Supplément au Mémoire sur l 'invention et l'emploi, chez les Anciens, des serres chaudes ou châssis chauffes artificiellement; par M. Bureau de la Malle. « J'avais, dans le Mémoire lu précédemment à l'Académie, pour épar- gner le temps et l'espace, supprimé beaucoup de textes et de preuves. On m'a contesté depuis que les Anciens, même les Romains, eussent connu l'usage des châssis ou des serres échauffés par une chaleur artificielle. » Voici quelques textes qui prouveront, je crois, ce fait jusqu'à 1 évi- dence. » Le premier nous est transmis par Columelle (1). Tibère était dartreux et s'était prescrit pour régime de manger tous les jours des concombres. Les horticulteurs romains avaient inventé de cultiver ces légumes dans des châssis, garnis de fumier chaud, exposés au soleil devant des murs. Ces châssis, en outre, étaient montés sur des roues pour être conduits toujours sous les rayons directs de l'astre, et étaient défendus du gel et du froid de (1) XI, 3, 5i,53. C. ><., lS5l, l" Serntslie. {Y. XXXII, S< 16.) 77 ( 586 ) la nuit par les pierres spéculaires qui- couvraient le châssis et le fermaient exactement. « Grâce à cette invention, dit Columelle, Tibère mangeait des » concombres presque toute l'année, fere toto anno. » » Martial (i), contemporain de Domitien, qui avait dans son palais une serre de plantes exotiques nommée Adonea, décrit une serre chaude vitrée d'un de ses patrons, qui était consacrée à des végétaux semblables. Épigramme à un ami cruel. « Comme tu crains que les pâles arbres à fruits, enfants de la Cilicie, n'aient à redouter l'hiver, et qu'un vent trop froid ne morde tes arbrisseaux délicats, tu as soin que des vitres en pierre spéculaire, opposées aux bises de l'hiver, n'admettent que le soleil et un jour pur; et cependant on ne me donne, à moi, qu'un bouge dont la fenêtre ne ferme pas tout entière, et dans lequel Borée lui-même ne voudrait pas habiter. Est-ce ainsi, cruel, que tu ordonnes de loger un vieil ami! Je serais bien plus confortablement l'hôte de ton arbre. » » L'emploi des calorifères pour chauffer les arbres exotiques est ici assez clairement désigné, mais Sénèque (2) va nous apprendre que les serres des Romains étaient chauffées comme la salle des séances de l'Institut, par la vapeur de l'eau chaude. Il déclame contre le luxe effréné des Ro- mains de son temps. « Ne vivent-ils pas contre nature ceux qui, en hiver, » ont besoin de la rose et qui, par l'excitation de l'eau chaude et une mo- » dification appropriée de la chaleur, arrachent au solstice d'hiver le lis, » fleur du printemps? Non vivunt contra natuvam, qui hieme concupiscunt » rosam ; fomentoque aquarum calentiwn et calorum apta mutatione, » bruina lilium, fiorem vernum, exprirnunt ? » » Il est encore assez singulier que les preuves les plus directes et les plus positives de l'emploi des serres chaudes chez les Romains, ne se trouvent que chez un poète et un philosophe. » (■) vin, 4. (2) Épître 122, p. 608, éd. Elzévir., Amtel., 1672, Comment. J. Lips, Fr. Gronov et var., 3 vol. in-8°. ( 587) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Associé étranger en remplacement de M. Jacobi. An premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 48, M. Tiedemann obtient 4b' suffrages. M. Melloni i M. Eisenstein i M. Tiedemann, ayant réuni la majorité des suffrages, est proclamé élu. Sa nomination sera soumise à l'approbation du Président de la République. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la place vacante dans la Section de Botanique. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 49? M. Alphonse de Candolle obtient 48 suffrages. Il y a un billet blanc. M. Alphonse de Candolle, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. L'Académie enfin, sur l'invitation de M. le Ministre des Travaux publics, désigne, par la voie du scrutin, les trois Membres qui, aux termes du décret du a5 août 1 8o4, sont appelés à faire partie du jury chargé de l'examen des pièces de concours produites par les Élèves de l'École des Ponts et Chaussées. MM. Liouville, Dufrénoy, Poncelet réunissent la majorité absolue des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTES. chimie organique. — Recherches sur une nouvelle classe déthers; par M. Gustave Chancel. (Commissaires, MM. Dumas, Regnault, Balard.) « Dans une communication que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Aca- démie, j'ai fait connaître un procédé à l'aide duquel je suis parvenu à pro- duire plusieurs combinaisons éthérées jusqu'à présent sans analogues en 77- ( 588 ) chimie. Ce procédé repose sur la double décomposition des sulfovinates et des autres sels viniques entre eux, sous l'influence de la chaleur. » Comme les sels viniques sont produits par les acides polybasiques, tels que les acides sulfurique, carbonique, oxalique, succinique, etc. , j'espé- rais obtenir de véritables éthers doubles avec ces derniers acides". Mon espoir n'a pas été déçu. J'ai ainsi obtenu des oxalates, carbonates et sulfocarbo- nates doubles d'éthyle et de méthyle, d'éthyle et d'amyle, de méthyle et d'amyle. » Je vais indiquer très-sommairement les principaux caractères de ces corps et la manière de les préparer. » L'nxalate <îrliylo-»icthyliquc s'obtient en distillant à une douce cha- leur un mélange intime de parties égales d'oxalovinate et de sulfométhylate de potasse anhydres. C'est un liquide incolore qui partage les propriétés des oxalates éthylique et méthylique, entre lesquels il se trouve placé, sous le rapport du point d'ébullition, de la densité, etc. L'eau bouillante le dissout complètement en le décomposant en acide oxalique, alcool et esprit de bois. L'ammoniaque le détruit immédiatement en donnant un précipité d'oxamide. L'analyse de cet éther double conduit à la formule C5 H8 O4 = C2 O* Et Me = i vol. » L'oxalate éthylo-amylique se prépare d'une manière semblable, par la décomposition de l'oxalovinate de potasse avec le sulfamylate de potasse. » Uoxalate méthylo-amylique s'obtient à son tour en distillant un mé- lange d'oxalamylate et de sulfométhylate de potasse. » Le carbonate éthylo-méthylique se produit par une réaction tout à fait semblable, en soumettant aune douce chaleur un mélange de carbovinate et de sulfométhylate de potasse. On obtient ainsi un liquide incolore et lim- pide, doué de presque toutes les propriétés de l'éther carbonique ordinaire dont il diffère cependant par une densité plus grande et un point d'ébullition moins élevé. » J^e même procédé peut s'employer à la production de l'éther carbo- nique lui-même, qui, on le sait, n'a été obtenu jusqu'à ce jour que par l'action du potassium sur l'éther oxalique. Je prépare l'éther carbonique en soumettant à l'action de la chaleur un mélange de carbovinate et de sulfovi- nate de potasse. Ma méthode est donc applicable à l'éthérification directe de l'acide carbonique. » Enfin, j'ai également obtenu les éthers doubles de l'acide sulfocar- bonique. ( 589) » Le suljbcarbonate éthylo-méthylique s'obtient très-facilement en distil- lant un mélange intime de xanthate de potasse et de sulfométhylate de potasse anhydre. C'est un liquide limpide, d'un jaune pâle, d'une saveur sucrée, d'une odeur forte et éthérée, mais qui n'est pas très-désagréable. Il renferme C* H8 OS2 = C OS2 Et Me = 2 vol. » On sait, par l'observation intéressante de M. Cahours, que l'éther carbonique se transforme en uréthane et en alcool sous l'influence de l'am- moniaque. » Dans ces circonstances, le sulfocarbonate éthylo-méthylique se méta- morphose d'une manière tout à fait semblable, et donne, au lieu d'uréthane normale, de l'uréthane sulfurée, et, au lieu d'alcool, du mercaptan mé- thylique. » U uréthane sulfurée ainsi obtenue se présente sous la forme de beaux prismes incolores, fusibles à 36 degrés, solubles dans l'eau et surtout dans l'alcool et l'éther. Sa composition se représente par celle de l'uréthane dans laquelle la moitié de l'oxygène est remplacée par du soufre. Elle possède donc la composition et les propriétés de la xanthogénamide, décrite par M. Debus, et que ce chimiste a obtenue par un procédé tout à fait différent. » Cette action remarquable de l'ammoniaque sur le sulfocarbonate éthy- lo-méthylique fait., ce me semble, parfaitement ressortir le parallélisme qui existe entre les éthers carboniques et sulfocarboniques, ainsi qu'entre "les alcools et les mercaptans. » Voici , pour terminer, un tableau synoptique des différentes combi- naisons relatées dans mes deux communications sur ce sujet : (Me = CH3, Et = C2H5, Ay = C*Hn). Eau. Alcool. Elher neutre. •■ ■2 vol. a vol. a vol. Eau. . OHH. Esprit de bois OHMe, Éther méthylique OMeMe, Alcool OH Et, — éthylo-méthylique.. OMeEt, Huile depommes de terre. OHAy, — éthylique O Et Et , — : amylo-méthylique. . OMeAy, — amylo-éthylique. . . O Et Ay, — amylique OAyAy. » Partant de ce tableau , il suffit d'ajouter à chacune de ces formules, CO2 pour avoir les combinaisons correspondantes de l'acide carbonique ; CS2 pour avoir les combinaisons correspondantes de l'acide sulfocar- bonique ; C203 pour avoir les combinaisons correspondantes de l'acide oxalique.» ( 59o ) chimie organique. — Analyse du souchet comestible; par M. R. Luxa. (Extrait.) (Commissaires, MM. Dumas, Boussingault , Balard.) « On donne le nom de chufa, ou souchet comestible, aux tubercules soudés à la racine du Cyperus esculentus, végétal qui est cultivé dans cer- taines parties de l'Espagne. Le souchet comestible est devenu depuis quel- que temps, à Madrid, l'objet d'une consommation assez importante. On en emploie environ 1 2 000 kilogrammes par an , pour la préparation de l'orgeat. D'après l'analyse de M. Luna, ce tubercule renferme : Huile 28,06 Fécule 29 , 00 Sucre de canne . '4>°7 Albumine o , 87 Cellulose. .'. i4>01 Eau: 7 , 1 o Gomme , matière colorante , sels et perte. . 6 , 89 100,00 » L'huile, qu'il est facile d'en retirer par l'expression, se rapproche beaucoup de l'huile d'amandes douces. » La fécule est formée par des granules d'un très-petit volume, dont les plus gros ne dépassent pas 20 millièmes de millimètre. Le diamètre des plus petits n'est guère que de l\ ou 6 millièmes de millimètre. » Le sucre peut être obtenu facilement à l'état cristallisé. Pour cela, on traite par l'eau la pulpe du souchet préalablement débarrassée d'huile par l'expression entre des plaques chaudes. On passe Ta bouillie obtenue à tra- vers un linge, et on l'exprime. Le liquide exprimé laisse déposer la fécule; après l'avoir décanté, on y ajoute 1 pour 100 de son poids de baryte, pour déféquer et pour empêcher la fermentation : on en retire ensuite le sucre, par la méthode connue de M. Dubrunfaut. » M. Luna pense que le procédé qu'il indique pourrait être appliqué en grand pour l'extraction de l'huile, de la fécule et du sucre que renferme le souchet comestible. » physique appliquée. — Réponse de M. Clerget aux remarques faites dans la précédente séance par M. Payen relativement au degré d'exactitude de la saccharimétrie optique. (Commission précédemment nommée.) « Les observations sur la saccharimétrie optique, faites par M. Payen, dans la dernière séance de l'Académie, tendent à établir que cette méthode (59i ) d'analyse ne tient pas compte de l'influence des glucoses lévo-gyres et dextro-gyres qui accompagnent parfois, dans les sucres bruts, le sucre cristallisable. » M. Payen se méprend sur ce point. Le Mémoire que j'ai soumis à l'Académie et qui a reçu sa sanction établit positivement le contraire de la supposition vers laquelle il incline. » Quant aux renseignements donnés à M. Payen, par M. Guillon, raffi- neur à la Villette, comme il est ici question d'assertions purement indivi- duelles qui n'ont fait l'objet d'aucune communication officielle près l'Aca- démie, je m'abstiendrai de les discuter en ce moment, me réservant de m'ex- pliquer devant la Commission qu'à ma demande elle a bien voulu nommer dans sa séance du 7 avril dernier. » Observations de M. Payen. « M. Payen demande à l'Académie la permission de rappeler qu'il n'a nullement mis en doute que l'on eût cherché à tenir compte des glucoses et autres matières organiques dans les essais de saccharimétrie optique; mais qu'il ne paraissait pas qu'on y fut parvenu en faisant seulement usage du procédé d'inversion par les acides. » Il est facile de comprendre, en effet, que si, parmi les matières orga- niques étrangères au sucre qui se rencontrent dans les sucres bruts, les unes sont lévo-gyres , les autres dexlro-gyres, l'inversion permettra de tenir compte des premières, tandis que les autres donneront lieu à une double erreur : car elles feront compter comme sucre cristallisable, pour une partie de leur poids, des matières qui non-seulement ne peuvent donner une quantité quelconque de ce sucre, mais encore qui font perdre ou passer dans les mélasses une quantité notable de sucre cristallisable. » Les erreurs dans les essais saccharimétriques constatées par MM. Du- brunfaut, Peligot, Guillon et Payen lui-même, sont probablement dues en partie à cette cause dont on pourra, jusqu'à un certain point, vérifier l'in- fluence en contrôlant les résultats déduits de l'inversion, par la réaction des alcalis caustiques que M. Dubrunfaut a proposée. » Des erreurs analogues, ajoute M. Payen, viennent d'être signalées à l'occasion d'essais de saccharimétrie et d'autres expériences fort intéres- santes, effectuées à la Guadeloupe par M. Guyet, ingénieur, ancien élève de l'Ecole centrale. » M. Guyet, de son côté, a été conduit à expliquer les différences qu'il a observées, par la présence, dans le jus des cannes, d'une ou de plusieurs ( 59^ ) matières organiques agissant dans le même sens que le sucre cristallisable. On ne saurait évidemment assurer qu'on ne trouvera pas ultérieurement des matières douées d'influences analogues et capables de troubler bien plus fortement encore, par leur mélange avec les sucres bruts, les résultats de la saccharimétrie optique si l'on se bornait à ce mode d'appréciation de la richesse saccharine ou du rendement en sucre cristallisé. » M. Harkis soumet au jugement de l'Académie une Note sur les moyens de calculer, pour une époque quelconque, la déclinaison et l'inclinaison fie V aiguille aimantée en un lieu donné. (Commissaires, MM. Babinet, Duperrey, Despretz. ) M. Brachet adresse une Note sur une modification qui, suivant lui, faciliterait beaucoup l'usage du microscope solaire, et demande que cette Note soit renvoyée à l'examen d'une Commission. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Despretz.) M. Pons adresse une semblable demande relativement à un Mémoire dans lequel il s'est proposé de faire ressortir une certaine analogie que présenteraient, suivant lui, d'une part, les rapports qu'ont entre eux les divers organes dont se compose le corps humain, et, de l'autre, les rap- ports qui existent entre les différents corps célestes qui font partie de notre système solaire. (Commissaires, MM. Babinet, J allemand.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, le troisième volume des Brevets d'invention. [Voir au Bulletin bibliographique.) physiologie expérimentale. — Note sur les propriétés vénéneuses de l'humeur lactescente que sécrètent les pustules cutanées de la Sa- lamandre terrestre et du Crapaud commun; par MM. Pierre Gratiolkt et S. Cloëz. « C'est une opiriion fort ancienne et généralement répandue dans le vul- gaire, que la Salamandre terrestre (Lacerta salamandra, Linn.) possède un ( 593 ) venin subtil. Cette opinion a été, de nos jours, reléguée parmi les fables. On attribue cependant une grande àcreté à la liqueur visqueuse et lactes- cente que sécrètent lespustnles cutanées de ce hideux animal. » Une observation que le hasard nous fit faire il y a quelques années, nous inspira des doutes sur cette sorte d'innocuité attribuée à la Salamandre terrestre. Plusieurs Grenouilles; placées dans un tonneau avec des Sala- mandres, furent trouvées mortes au bout de huit jours; ce fait, à tort ou à raison, fit naître en nous quelques soupçons que nous nous promîmes d'é- claircir; or, ayant reçu ces jours passés plusieurs Salamandres terrestres très-vives, nous avons aussitôt commencé nos expériences. » Le liquide qu'on retire des pustules cutanées de la Salamandre est d'un beau blanc. Il a une odeur vireuse très-forte. Au moment où on le tire de la pustule qui l'a sécrété, il coule à la manière d'un lait épais; mais il se coagule promptement : l'action de l'alcool amène sa coagulation instantanée. Nous avons constaté qu'il a une réaction acide très- marquée. » Une petite quantité de cette humeur, placée sous la peau de l'aile ou' de la cuisse d'un petit oiseau, ne semble point avoir la causticité qu'on lui attribue, car l'oiseau n'en parait d'abord nullement incommodé. Mais au bout de deux ou trois minutes, un trouble singulier se manifeste^ Les plumes se hérissent, l'animal chancelle. Bientôt surviennent les symptômes d'une extrême angoisse; l'oiseau tient alors son bec ouvert et le fait claquer con- vulsivement; en même temps il se redresse de plus en plus, renverse sa tète en arrière, pousse des cris plaintifs, s'agite, tourne plusieursfois surlui-même, et ne tarde pas à mourir. » Un Bruant, blessé à l'aile, est mort en un accès en moins de trois mi- nutes. Un Pinson, blessé également à l'aile, est mort en vingt-cinq minutes après deux accès épileptiformes. Plusieurs autres oiseaux, soumis aux expé- riences, sont morts en six ou sept minutes; la mort est d'autant plus prompte que l'écoulement du sang au fond de la petite plaie a été moins abondant. Un Bruant, blessé à la cuisse, avait perdu beaucoup de sang; la mort n'est arrivée qu'au bout de vingt-deux heures; pendant les douze der- nières heures, il est resté plongé dans un état de somnolence que troublaient à de courts intervalles de légers accidents convulsifs. Nous devons ajouter que deux heures après l'opération, on lui avait fait respirer de l'ammo- niaque, ce qui avait paru diminuer un peu son angoisse et ralentir singu- lièrement la marche des accidents. » Nous avons cru devoir essayer l'action du poison sur de plus grands oiseaux. Une Tourterelle, blessée légèrement à l'aile, est morte en vingt C. R., i85i, Ier Semestre. (T. XXXII, N° 16.) 78 (594) minutes après des convulsions terribles et des paralysies alternatives qui ont tourmenté l'animal dès la huitième minute. » Tous les Oiseaux soumis a L'action du liquide laiteux de la salamandre ont eu des convulsions épileptiformes. » Nous avons inoculé àdepetits mammifères, tels que des Cochonsd'Inde et des Souris, une parcelle du liquide laiteux sous la peau de la cuisse. Tous ces animaux, au bout de dix minutes, ont manifesté une grande angoisse. La respiration était par moments haletante et pénible; ils s'endormaient à chaque instant, et ce sommeil était interrompu par des convulsions légères pareilles à des secousses électriques. Mais au bout de quelques heures ces accidents se sont dissipés, et les animaux blessés sont revenus à la santé. » Ainsi, une quantité de suc laiteux, sutfisante pour tuer en quelques instants un oiseau tel qu'une Tourterelle, ne donne à une Souris que des convulsions passagères. Or, la masse d'une Tourterelle étant bien plus grande que la masse d'une Souris, on ne peut chercher la raison de cette différence que dans la nature intime et dans le mode d'organisation des animaux blessés. En résumé : » Les Mammifères soumis aux expériences ont eu des convulsions, mais ces convulsions n'ont point été mortelles. » Nous avons cru devoir joindre à ces expériences préliminaires quelques observations sur le liquide lactescent que contiennent les pustules dorsales et parotidiennes du Crapaud commun (Rana bufo). » Ce liquide est épais et visqueux ; sa teinte est jaunâtre; il a une odeur vireuse, et une amertume nauséeuse insupportable. L'un de nous l'ayant goûté malgré lui plus qu'il n'aurait voulu, a pu constater qu'il ne déter- mine, surlamuqueuse orale, aucune impression douloureuse; nous croyons, en conséquence, que l'âcreté qu'on lui attribue tient à son mélange avec d'autres liquides que nous nous proposons d'examiner. Pareil au suc de la Salamandre, il a une réaction fortement acide. » Nous avons inoculé l'humeur lactescente du Crapaud commun à cinq oiseaux (Verdiers ou Pinsons); tous ces oiseaux sont morts en cinq ou six minutes, mais sans convulsions. Ils ouvraient le bec, et chancelaient comme dans l'ivresse ; ils avaient évidemment perdu la faculté de coordonner leurs mouvements. Au bout de quelques instants, ils fermaient les yeux comme pour dormir, et tombaient morts. » Si nous comparons les résultats généraux de ces expériences, nous pourrons les résumer ainsi : l'humeur lactescente de la Salamandre et celle du Crapaud sont, pour les oiseaux, des poisons également énergiques, mais ( 595) le venin de la Salamandre tue après des convulsions terribles, le venin du Crapaud ne détermine point de convulsions. » Nous avons constaté que le liquide des pustules du Crapaud tue les oiseaux, même après avoir été desséché. Deux milligrammes de ce venin desséché ont fait mourir un Verdier en quinze minutes. Ce suc agit égale- ment après qu'on a saturé son acide à l'aide de la potasse. » Nous n'avons point encore apprécié suffisamment les lésions anatomi- ques qui suivent l'action de ces venins; toutefois nous avons constamment rencontré , sur les oiseaux tués ainsi , une apoplexie péricérébelleuse très- considérable. » Quelque informes que puissent paraître ces observations préliminaires, nous avons pensé qu'elles pourraient intéresser les physiologistes. Nous nous .proposons de poursuivre ces recherches avec le plus grand détail, et d'étu- dier comparativement les effets produits par l'humeur lactescente que four- nissent divers Batraciens à peau pustuleuse sur des animaux choisis dans loutes les catégories principales de la série zoologique. Nous pourrons donner ainsi à cet essai plus de précision et de valeur; mais les faits que nous signa- lons, et que M. Chevreul a bien voulu constater lui-même, nous permettent d'affirmer, dès à présent, que la Salamandre et le Crapaud commun pos- sèdent un venin subtil dont l'action légitime, jusqu'à un certain point, les croyances populaires. » chimie ORGANIQUE. — Sur un nouveau mode de formation de l'èther carbonique; par M. Adolphe Wurtz. « On sait que M. Ettling a obtenu l'éther carbonique en faisant réagir le potassium sur l'éther oxalique. Jusqu'à présent on n'a pas signalé, à ma connaissance, un autre mode de formation de l'éther carbonique qu'il est impossible de se procurer par les procédés qui servent, en général, à la pré- paration des éthers composés. » En étudiant, il y a quelques années, l'action que le chlorure de cya- nogène exerce sur l'alcool, j'ai signalé la formation de l'uréthane dans cette réaction qui donne naissance, en même temps, à une quantité notable de sel ammoniac. La formation de l'ammoniaque dans cette circonstance est l'indice d'une décomposition complète des éléments du chlorure de cyano- gène C2AzCl par la molécule d'eau de l'alcool C4H50, HO, ou bien par l'eau qu'on ajoute au mélange pour favoriser la réaction. En même temps 78.. ( 596 ) que l'hydrogène de cette eau se porte sur l'azote et sur le chlore du chlo- rure de cyanogène, son oxygène se portant sur le carbone, doit donner lieu à la formation de deux équivalents d'acide carbonique; on conçoit fort bien que cet acide carbonique, à l'état naissant, se trouvant en présence de la mo- lécule d'oxyde d'éthyle formée par la déshydratation de l'alcool, puisse s'v combiner pour constituer l'éther carbonique. J'ai reconnu, en effet, qu'il se forme une certaine quantité d'éther carbonique dans cette circonstance. Pour l'isoler, il suffit de mélanger avec, de l'eau le liquide provenant de ta réaction du chlorure de cyanogène sur l'alcool étendu. Il se sépare une couche huileuse plus légère que l'eau, qui renferme de l'éther carbonique. En soumettant ce liquide éthéré à la distillation, son point d'ébullition s'élève peu à peu de 80 à 1 25 degrés. Si l'on recueille à part ce qui passe au- dessus de 120 degrés, il est facile de reconnaître que le liquide obtenu est de l'éther carbonique. Par son odeur, par son point d'ébullition, placé à 126 degrés, et par sa composition il se confond, en effet, avec cet éther. Ce résultat est mis hors de doute par les analyses suivantes : I. oBr,363 de matière ont donné osr,675 d'acide carbonique et ogr,272 d'eau. II. osr,4o35 de matière ont donné o8r,75o d'acide carbonique et oer,3i5 d'eau. » (les nombres donnent, en centièmes : Expériences. Théorie. I. II. Carbone 50.70 5o.68 C'° 60 ' 5o.8i Hydrogène.... 8.3i 8.66 H'» 10 8.47 Oxygène » » O6 48 4° • 72 .118 100.00 » D'après ce qui précède la réaction du chlorure de cyanogène sur l'alcool est exprimée par les formules suivantes : (1) C2AzCl + C/H602-r- 2HO=:C6H'AzO*-f- H0. Chlorure de Alcool. Uréthane. cyanogène. » L'acide chlorhydrique peut réagir sur une autre portion d'alcool et donner lieu à la formation d'une certaine quantité d'éther chlorhydrique. (2) C2AzCl + 2C4H6O2-f-2HO = C'°H,0O6 + H4Az(.l. Éther carbonique. ( 597 ) astronomie. — Observations de Métis, faites au cercle méridien de l'observatoire de Markree; par M. Graham. (Communiquées par M. Le Verrier.) TEMPS MOYEN de Greenwich. ai DÉCLINAISON. NOMBRE des fils. OBSERVATION — CALCUL. DÉCLINAIS. i85o. Dec. 11,706193 b m s 9.58.22,72 0 / ;/ + i8.55. i5,o 5 S — o,o3 0,0 i85i. Janv. 8.64o8i5 10. I . I 5 , 34 20.43.24, I 5 4- 0,06 0,0 17 ,613244 9.56.31, 84 21 .42.44,6 . 1 4- 0,17 + 2,4 24,590220 9-5i . 10,86 22.32 10,6 4 -f- 0,06 4- 3,1 3i,566553 9.44.42,31 23.20.53,2 5 — 0,28 4- 2,0 Févr. 7,542498 9.37.34,18 24. 5.22,2 5 — 0,17 + 4,3 20,497877 9.24.23,53 25. 6.34,0 5 — o,34 -t- 2,1 21 ,4g4362 9.23.27,72 25. 9.48,4 3 — 0,06 — J>2 '22,491131 g. 22. 32, 24 25 . L2 . 55 , I 5 — o,54 -1- 0,8 26,477815 9- '9- 4,78 25.23. 1,7 5 — o,33 4- 0,7 Mars i ,467965 9. 16.44, I2 25.28. 17,5 4 O, 12 4- 0,7 3,46i547 9.15.18,17 25.30.43, I 5 — 0, 16 4- 1,8 6,452oi8 9. l3.22, l6 25.32.43,3 5 — 0,29 4-2,6 7,448885 9.12.47,39 25 . 32 . 55 , 1 5 — 0,07 — 0,2 . 10,439613 g . 1 1 . 1 3 , 62 25.32.27,8 5 — 0, 16 + 2>9 12,433542 9.10.20,77 25 . 3 1 . 6,7 5 - 0,18 4- i,5 i8/p5875 9. 8. 2g, 58 25.22.39,4 5 — 0,09 -+- °,9 20,410167 . g. 8. 8,0g 25. 18.28,1 5 — 0,28 -t- 2,0 29,385594 g 8. 8,12 24.5i .5o,8 5 — 0,25 4- i,3 Avril 2,375025 g. 8.57,00 24.36.23,9 2 — 0,14 4- 3,2 8,36o3o7 9.11. 2,g5 24. 9.22,7 5 — o,o5 — 2,4 » Ces positions sont corrigées de la parallaxe et comparées avec celles qui résultent de mes derniers éléments. (P^oir les Comptes rendus, tome XXXII, page 190.) » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur l'action du chlorure de cyanogène sur l'esprit de bois; par M. Echevarria, de Madrid. « Lorsqu'on fait passer un courant de chlorure de cyanogène dans île l'esprit de bois auquel on a ajouté un peu d'eau, il ne manifeste aucune réaction tant que le liquide n'est pas saturé. Mais quand on est arrivé au point de saturation, tout d'un coup il se manifeste une réaction des plus vives, le ( M ) liquide entre en ébullition, se trouble, et donne naissance à un dépôt de chlorhydrate d'ammoniaque. » Après avoir séparé ce sel par la filtration, j'ai distillé le liquide filtré pour séparer la plus grande partie de l'esprit de bois et d'autres produits volatils. Pendant cette distillation, il se dépose une nouvelle quantité de sel ammoniac qu'on sépare par la filtration et l'expression ; on achève ensuite la distillation du liquide exprimé dont le point d'ébullition s'élève de plus en plus. Dès qu'il a atteint i /|o degrés, on change de récipient, et on conti- nue la distillation jusqu'à ce que la température du liquide épais et noir qui reste dans la cornue soit montée à i8o ou 190 degrés. » Au delà de ce point, le liquide qui passe est fortement coloré. » Du jour au lendemain, le liquide qu'on a recueilli dans le récipient laisse déposer une quantité considérable de cristaux parfaitement transpa- rents, et qu'il suffit d'exprimer entre du papier à filtre pour les obtenir par- faitement purs; •> Ces cristaux sont de l'uréthylane; on sait que ce corps a été obtenu. d'abord par M. Dumas, dans la réaction de l'ammoniaque sur l'éther methylo-chloroxy-carbonique. Les cristaux d'uréthylane sont des tables rhomboïdales ; ils ne sont pas déliquescents ; ils fondent de 5a à 55 degrés, et se solidifient à 5a degrés quand ilssont parfaitement secs; la moindre trace d'humidité fait descendre le point de solidification à 5o degrés. Le liquide fondu entre en ébullition et se volatilise, sans décomposition, à la tempéra- ture de 177 degrés. La densité de vapeur de l'uréthylane est de 2,62. nombre qui correspond à 4 volumes. » L'uréthylane est très-sol uble dans l'eau ; elle se dissout moins facilement dans l'alcool, et moins encore dans l'éther. » 100 parties d'eau dissolvent, à 11' degrés, 217 parties d'uréthylane, tandis que 100 parties d'alcool n'en dissolvent, à i5 degrés, que 73 parties. » L'acide sulfurique étendu de son poids d'eau décompose l'uréthylane, lorsqu'on chauffe ce mélange, en acide carbonique, esprit de bois et sulfalc d'ammoniaque, comme le fait voir la formule suivante : C*H5AzO* -+- SHO4 + H202 = AzH'SHO4 + C2ÏI402 + C2 O4. Urélhylane Sulfate d'ammoii Esprit de bois » Lorsque l'acide sulfurique est plus concentré, il réagit sur l'esprit de bois formé, le liquide noircit et il se dégage de l'acide sulfureux et des gaz inflammables. » La potasse dédouble l'uréthylane, en esprit de bois, ammoniaque et acide carbonique qui reste uni à l'alcali. (599) » Il n'est pas difficile de se rendre compte de la formatiou de l'uréthylane dans la réaction du chlorure de cyanogène sur l'esprit de bois. L'équation sujVante explique cette formation d'une manière satisfaisante : C2 Az Cl + C2 H4 O2 + H2 O2 = C4 H5 Az O4 + HCl . Chlorure Esprit de bois Ijréthylane de cyanogène » Quant à l'ammoniaque qui se forme en même temps, elle résulte évi- demment d'une décomposition complète du chlorure de cyanogène par la molécule d'eau de l'esprit de bois C2II30, HO, ou par l'eau qu'on y ajoute pour favoriser la réaction. Je dois ajouter qu'il m'a été impossible de con- stater le dégagement d'éther méthylo-chlorhydrique. Il m'a paru probable que, parmi les produits accessoires auxquels cette réaction donne lieu, on trouverait une petite quantité d'éther méthylo-carbonique. Mais, cet éther, s'il se forme, est noyé dans une telle quantité de liquide volatil de l\o à 200 degrés, qu'il m'a été impossible jusqu'à présent de l'isoler. » M. Saixte-Preuve dépose, pour prendre date, une Note concernant Vm- fluence de L'inertie des aiguilles magnétiques sur la variation diurne de la déclinaison et de l'inclinaison. M. Benoit adresse un Mémoire imprimé sur un projet concernant le moyen à' approvisionner deau potable la ville de Cette, en y conduisant l'eau d'une source d'eau douce qui sort du fond de l'étang saumàtre de Thau, non loin des bains de Balaruc. L'auteur désirerait que ce projet pût être examiné par une Commission de l'Académie : une décision déjà ancienne, concernant les ouvrages impri- més, ne permet pas d'obtempérer à cette demande. Une semblable demande, adressée par M. Crema, relativement à un ouvrage imprimé sur un nouveau genre de moteurs, est également écartée. M. Zamwski demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mémoire qu'il avait présenté dans la séance du 3 mars i85i, et sur lequel il n'a pas été fait de Rapport. M. Atkixsox, qui suppose, d'après de faux renseignements, qu'un Rap- port a été fait à l'Académie sur un Mémoire concernant un moyen de' pré- venir le mal de mer, demande communication de ce Rapport avant de faire connaître un moyen qu'il a imaginé dans le même but et dont la réussite lui semble assurée. M. Maxim, adresse un paquet cacheté. L'Académie en accepte le dépôt. ( 6oo ) , i COMITE SECRET. Présentation de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Dunlop, faite au nom de la Section d'Astronomie, par M. Mathieu. L'astronomie est cultivée maintenant avec beaucoup de succès par un grand nombre de savants. Nous avons pensé que pour faire un choix parmi tant d'hommes distingués, il fallait avoir égard non-seulement au mérite personnel des astronomes, mais encore aux différents pays qu'ils habitent, afin de répartir les Correspondants de la manière la plus utile à la science. C'est d'après cette double considération que la Section d'Astronomie pré- sente à l'unanimité la liste suivante. Au premier rang : M. Argelander, à Bonn, en Prusse. \ti deuxième rang : M. Hind, à Londres. Au troisième rang : M. Bond (William), à Cambridge (jÉtats-Unis). Au quatrième rang, par ordre alphabétique : MM. Adams, à Cambridge, Busch, à Kcenigsberg, Challis, à Cambridge, Cooper, à Markree, en Irlande, Galle, à Berlin, Gasparis, à Naples, Graham, à Markree, Hencke, à Driessen, en Prusse, Johnson, à Oxford, Lamont, à Munich, Lassel, à Liverpool, Mac Lear. au Cap de Bonne-Espérance, Peters, à Kcenigsberg, Plantamour, à Genève, Robinson, à Armagh, Otto Struve, à Pulkowa (près Saint-Pétersbourg). Les titres de ces candidats sont discutés; l'élection aura lieu dans la séance prochaine. La séance est levée à 5 heures et demie. A. (6oi ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 14 avril i85i, les ouvrages dont voici les titres : Supplément au catalogue des plantes qui croissent naturellement aux environs de Marseille; par M. Louis Castagne. Aix, i85i; in-8°. Recherches sur les mouvements du cœur; par M. FOSSION. Bruxelles, i85o; broch. in-4°. (Extrait des Mémoires de l'Académie royale de Médecine de Belgique.) Sur ta cuscute (Cuscuta europœa, Lin.), plante parasite qui attaque le lin, le trèfle et la luzerne, etc. Mémoire auquel la Société nationale et centrale d'Agri- culture a décerné sa médaille d'argent (i85o); traduit de l'italien, de h.. Ben- venuti, avec des notes et additions; par M. le Dr J.-Ch. Herpin (de Metz); broch. in-8°. Destruction économique de l'alucite et du charançon vivant renfermés dans l'intérieur des grains, au moyen du tarare à grande vitesse ou brise-insectes; Mé- moire qui a obtenu la médaille d'or de la Société nationale et centrale d'Agri- culture, dans sa séance générale du 12 mai i85o; parle même; broch. in-8°. Lettre sur l'unité du phénomène erratique, adressée à MM. Ch. Martins et Ed. COLLOMB; par M. E. DESOR; broch. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France; 2e série; tome VIII.) Observation d'un cas de dermatose cancéreuse du sein, offrant une grande ressemblance avec la chéloide ; par M. II. Bipault. Dijon, i85i ; broch. in-8°. Congrès central d'agriculture , session de i85i. Insectes nuisibles aux récoltes. Moyens d'arriver à leur destruction; Rapport de M. GuÉRIN-Méneville ; broch. in-8°. Annales forestières ; nouvelle série; tome Ier; nos 2 et 3 ; février et mars i85i ; tome X de la collection; in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des candidats aux Ecoles Po- lytechnique et Normale; rédigé par MM. Terquem et GeRONO; avril i85i; in-8°. Répertoire de Pharmacie, recueil pratique, rédigé par M. le docteur BOUCHARDAT; 7e année; tome VII; n° 10; avril i85i; in-8°. Transactions... Transactions de l'Institut américain de la ville de New-York; années i845, 1846, 1847 et 1848; 4 vol. in-8°. Patent office... Rapport annuel de la Commission des brevets d'invention, à la chambre des représentants; année 1848 et année 1849; 're partie: 2 vol. 111-80. C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, N° 16.) 79 ( 602 ) Sixty second annual... Soixante-deuxième Rapport annuel fait par les ré- gents de l'Université de l'état de New-York, à la législature, le Ier mars 1849; i vol. in-8°. Annual report... Premier, deuxième et troisième Rapports annuels des régents de l' Université , sur la condition du cabinet d'histoire naturelle de l'état de Neiv- York, Rapports faits au sénat en 1848, 1849 et '85o. Albany, 1848, 1849 t*f i85o; 3broch. in-8°. Report of the sélect. . . Rapport de la Commission nommée dans l'assemblée législative de 1849, pour s'occuper de la question de la publication de l'histoire naturelle de l'état de New- York; l'apport fait à l'Assemblée législative, le 7. janvier i85o. Albany, i85o; 1 vol. in-8°. The annual... Discours prononcé à l'assemblée annuelle de la Société médi- cale de l'état de New-York, etc. ; par M. A. -H. Stevens, Président de la So- ciété. New-York, 1849; broch. in-8°. Reports... Rapports annuels des compagnies de chemins de fer de l'étal de Massachusetts en 1849. Boston, i85o; in-8°. Transactions of the médical... Transactions de la Société médicale de l'état de New-York, pendant sa réunion annuelle tenue à Albany en février 1849. Albany, 1849; in-8°. Movement... Mouvement des échanges internationaux d'ouvrages imprimés, entre la France et l'Amérique du Nord, depuis janvier 1 845 jusqu'en mai 1846, avec des instructions pour recueillir, préparer et envoyer des objets d'histoire naturelle; instructions rédigées par les professeurs du Muséum d'Histoire natu- relle. Paris, 1846; broch. in-8°. Report of the... Rapport d'une Commission nommée par i Assemblée légis- lative de l'état de New-York , pour s'occuper de la question des échanges in- ternationaux d'ouvrages imprimés. New-York, 1 847- Sept autres brochures relatives à la même question ; années 1847, 1848, 1849 et ,85°; in-8°- Report of the progress... Rapport sur les progrès des travaux entrepris pour la carte géologique de l'état de Virginie, année 1840; par M. William B. Ro- GERS. Richemond, 1 84 > ; in-8°. Transactions of the agricultural... Transactions des Sociétés d'agriculture de l'état de Massachusetts , pendant l'année 1848. Boston, 1849; in-8°. Vdditional... Obseivations additionnelles sur une nouvelle espèce vivante d'Hippopotame de l'Afrique occidentale; par M. S. -G. MORTON. (Extrait du Journal de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie; vol. Ier.) Bro- chure in-4°- ( 6o3 ) Monographofthe... Monographie des Squales ; par M. R.-W. GiBBES. Phi- ladelphie, 1848; broch. in-/|°. (Extrait du même Recueil.) New species... Nouvelle espèce de Myliobale, provenant du terrain éocène de la Caroline du Sud; par le même; -| feuille d'impression in-4°- Notice to... Avis aux marins; par M. le lieutenant M. -F. Maury, attaché à l'observatoire national de Washington; seconde édition. Washington, i85o; broch. in-4°. Trois caries hydrographiques se rapportant à la côte du Brésil; par le même. (Tous les ouvrages anglais énoncés ci-dessus sont transmis par M. Vatte- mare, au nom de divers états de l'Union qui l'ont constitué leur agent poul- ies opérations d'échanges littéraires internationaux.) Weekly... Relevé hebdomadaire des naissances et morts dans la ville de Londres; vol. XII; n° i4; 1 feuille in-8°. The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 178. Atti . . . Actes de l 'Académie pontificale des Nuovi Lincei ; rédigé par le Secré- traire de l'Académie; 4e année, 2e session; décembre i85o; in-4°. Vstronomische... Nouvelles astronomiques; n° 7 54- ' Gazette médicale de Paris; n° i5. Gazette des Hôpitaux; n°* 41 à 43. Le Moniteur agricole ; n° 22. Bulletin médical et pharmacologique de Montpellier; n° 1 3. La Lumière; n° 10. L'Académie a reçu, dans la séance du 21 avril i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° i5; in-4°- Description des machines et procédés pour lesquels des Brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844 '■> publiée par les ordres de M. te Ministre de i Agriculture et du Commerce; tome III ; in-4°- Notice sur Henri-Chrétien Schumacher, Associé de l'Académie royale de Belgique; par M. A. Quételet. Bruxelles, i85i ; broch. in-12. Mémoire sur les tourteaux de graines oléagineuses ; par MM. E. Soubeiran et J. Girardin. Rouen, i85i ; broch. in-8°. Précis théorique et pratique des maladies du cœur, des vaisseaux et du sang; par M. C. FORGET. Strasbourg-Paris, i85i ; 1 vol. in-8°. ( 6o4 ) De la Jolie instantanée, considérée au point de vue médico-judiciaire; par M. le Dr Ph. Boileau de Castelnau. Paris, i85i ; broch. in-8°. Mémoire sur la possibilité, pour la ville de Cette, de se procurer un approvi- sionnement d'eau douce aussi considérable quelle le voudra; par M. P.-M.-N. Benoit. Paris-Montpellier, i8.5i ; broch. in-4°. Nouveau genre de moteur hydro-atmosphérique; par M. Joseph de Crema. Turin, i85i ; broch. in~4°. Notice sur les travaux géologiques de M. Amëdée Burat; broch. in-4°. Traité théorique et pratique de la fabrication de la fonte, accompagné d'un exposé des améliorations dont celte industrie est susceptible , principalement en Belgique; par M. B. Valerius; atlas in-fol. Bulletin de i Académie nationale de Médecine ; tome XVI; n° i3; i5 avril i85i; in-8°. Publications de la Société centrale d Agriculture de la Seine-Inférieure , sur les nouveaux engrais concentrés du commerce. Bouen, i85i ; broch. in-8°. Annales médico-psychologiques, journal destiné à recueillir tous les documents relatifs à l'aliénation mentale, aux névroses, et à la médecine légale des aliénés; par MM. les D" Baillarger, Brierre de Boismont et Cerise; avril i85i ; in- 8°. fllustrationes plantarum orientalium ; par MM. Jaubert et SpaCH ; 3?.e li- vraison; in-4°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie ; n° 12; tome IV; 20 avril i85i ; in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales , pubhé par M. lé docteur A. Martin-Lauzer ; n° 8; i5 avril i85i; in-8°. Bévue médico-chirurgicale de Paris, sous la direction de M. Malgaignf. ; 5e année; tome IX; avril i85i ; in-8°. Revue thérapeutique du Midi, journal de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie pratiques; par MM. les D" FuSTER et Alquié; 2e année; n° 7; i5 avril i85i ; in-8°. Bulletin de i Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; n° 3 ; tome XVIII; in-8°. Natuurkundige... Mémoires d'histoire naturelle de la Société hollandaise des Sciences de Harlem; 2e série; tome VII. Leyde, i85t ; 1 vol. in-4°- Bemœrkninger. . . Remarques concernant les Graptholiles ; par M. Chkistian Boeck. Christiania, i85i ; broch. in-4° Gazette médicale de Paris; n° 16. Gazette des Hôpitaux ; nos 44 à 4°^ Moniteur agricole; 4e année ; n° a3. L'Abeille médicale; n° 8. La Lumière; n° 11. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 28 AVRIL 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet l'ampliation du décret du Président de la République qui approuve la nomination de M. Chasles à la place vacante dans la Section de Géométrie. Sur l'invitation de M. le Président, M. Chasles prend place parmi ses- confrères. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. système MÉTRIQUE. — Note sur les dispositions qui ont été prises pour la confection et l'emploi d'étalons de mesures métriques, destinés au duché de Modène; par M. Biot. « Dans le cours de l'année 1 84g, le souverain actuel du duché de Modène prit, la résolution d'introduire, dans sa principauté, le système uniforme de mesures métriques, adopté en France. Un édit rendu public, fixa l'époque de cette mutation au commencement de l'année i85a. La Société italienne des Sciences, qui réside à Modène même, fut chargée de procurer, pour ce but, au gouvernement, des étalons authentiques du mètre et du kilogramme, en réclamant, à cet effet, le concours de quelqu'un de ses membres étran- gers qui habitent Paris. C K., i85i. i«r Srmestre. (T. XXXII, IN" 17.) 80 ( 606 ) » La Société me fit l'honneur de s'adresser à moi ; et je ne reçus pas, sans quelque inquiétude, cette mission de confiance. A la vérité, selon le pro- jet qu'on avait conçu, elle se réduisait à faire confectionner ici, un mètre et un kilogramme en platine, comme cela s'était pratiqué habituellement, jus- qu'alors, dans des cas pareils. Mais il m'avait depuis longtemps paru, que ces deux types, déjà fort coûteux, étaient loin de suffire pour effectuer con- sciencieusement, et avec succès, la transformation désirée-, puisqu'ils n'é- taient réellement que des pièces d'apparat inutiles, s'ils n'étaient accompa- gnés des moyens délicats de mesure, qui sont indispensables pour les em- ployer, comme modèles, à la fabrication des instruments usuels. Dans cette perplexité je consultai M. Regnault, qui avait bien remarqué aussi ces in- convénients trop ordinaires, en joignant à leur perception le complément habituel de son esprit pratique, c'est-à-dire les moyens de lever la difficulté que je n'avais fait que voir. Au lieu de deux types uniques en platine, d'un haut prix, et d'une homogénéité presque toujours douteuse, il pensa que l'on pouvait, avec beaucoup plus d'avantage, se procurer, pour une dépense à peu près égale, des types en laiton plus nombreux, des mètres à bouts, à traits, une machine à diviser la ligne droite, un comparateur, une balance de précision; enfin un ensemble complet d'étalons modèles, et d'instru- ments propres à les reproduire. Ces idées étaient excellentes ; mais elles n'au- raient pas été réalisables pour moi, sans le concours efficace de M. Re- gnault. Il me l'accorda. Je transmis alors ces propositions à Modène, en m'appuyant sur l'autorité^ de leur auteur, et y joignant, avec un aperçu de la dépense présumable, l'exposé des motifs qui me paraissaient devoir les faire adopter. Elles furent consenties avec empressement. On s'en remit complètement à M. Regnault et à moi pour en assurer l'exécution; en nous laissant toute liberté, de combiner, de régler les détails de la fabrication , comme nous le croirions le plus utile. J'ai à peine besoin de dire, que cette direction active fut entièrement l'œuvre de M. Regnault. Il confia la fabri- cation des poids et de la balance à M. Deleuil, en lui indiquant, pour celle-ci, un perfectionnement important, qui assure sa stabilité, et l'invariabilité relative de ses parties essentielles. Il choisit, pour la construction de la ma- chine à diviser, M. Perreau, qui en avait déjà exécuté, pour le cabinet de Physique du Collège de France, une de moindre dimension, très-exacte. Celle qui a été faite pour Modène, est d'une perfection qu'il était encore plus difficile d'espérer. La vis dirigeante n'a pas moins de 1200 millimètres de longueur; de sorte qu'elle peut servir à diviser le mètre entier, sans rac- cord. Le système dont elle fait partie, contient en outre tous les appareils (6o7 ) nécessaires au calibrage des tubes capillaires, à leur division en parties de capacités égales, et à la vérification ultérieure du tracé de ces parties. Les épreuves les plus minutieuses, ont attesté la complète exactitude des ré- sultats. Le même artiste a confectionné les étalons métriques, tant à bouts, qu'à traits; ainsi qu'un grand comparateur, imitation du chef-d'œuvre de Gambey que possède l'Observatoire de Paris. Enfin, pour que rien ne manque à cet ensemble, on y a joint une collection de thermomètres étalons, divisés sur leur tige même, qui ont été faits par M. Fastré, également d'après les instructions de M. Regnault. » Quand tout cela fut achevé, ou sur le point de l'être, au commence- ment de juillet i85o, nous écrivîmes à Modène, pour demander que le gou- vernement voulût bien envoyer à Paris une personne de confiance , exercée à l'usage des instruments de précision, qui se joignît à nous pour en faire les dernières vérifications, les recevoir de nos mains, et qui fût autorisée à nous en donner une décharge. On députa, pour cette mission, le secrétaire même de la Société italienne , M. Joseph Bianchi, directeur de l'observatoire de Modène. Nous avons trouvé en lui tout ce que nous pouvions souhaiter de zèle, de dévouement au travail, et d'aménité personnelle. M. Bianchi se mit aussitôt en rapport immédiat avec nos artistes , passa ses journées dans leurs ateliers, s'exerça constamment à la pratique de leurs opérations, et en acquit ainsi la connaissance intime, qui lui était indispensable pour pouvoir la transmettre complètement à ses compatriotes, après s'en être lui- même pénétré. Tout étant fini, nous procédâmes ensemble aux dernières comparaisons légales, qui furent faites, tant avec le kilogramme étalon ap- partenant au Ministère de l'Intérieur, qu'avec les étalons de poids et de lon- gueur appartenant à l'Observatoire de Paris. Nous obtînmes, sans peine, pour celles-ci, l'autorisation du Bureau des Longitudes, ainsi que l'assen- timent du directeur, M. Arago; et elles furent encore rendues plus faciles, comme plus sûres , par le concours obligeant de M. Laugier, qui est spé- cialement préposé à l'emploi occasionnel de ces objets précieux. Un procès- verbal authentique de nos opérations, rédigé par M. Regnault, fut signé après lui par M. Bianchi et par moi, puis expédié à Modène, où les instru- ments parvinrent peu de temps après, dans un parfait état de conservation. Ils y sont maintenant établis, avec tous les soins désirables pour empêcher qu'ils ne s'altèrent ; et le gouvernement de cette principauté, comme ceux des Etats voisins, peuvent y trouver l'ensemble le plus complet des éléments nécessaires pour la reproduction exacte de notre système métrique. Je pré- sente ici, à l'Académie, la relation que M. J. Bianchi a faite de toutes ces 80.. ( 6o8 ) opérations. d;ms la portion historique du tome XXV des Mémoires de la Société italienne, en y joignant le texte du procès- verbal définitif que M Ke- gnault a rédigé. N'ayant pris d'autre part à la confection de cette pièce, cpie d'y apposer ma signature, il me sera permis de dire qu'elle constitue la partie de la relation qui est la plus importante, et qui pourra être ultérieuremenl la plus utile. Car on n'y voit pas seulement les détails numériques des com- paraisons définitives dont je viens de parler; on y trouve encore la discussion des divers instruments de mesures qui y sont mentionnés ; le récit des épreuves auxquelles on les a soumis, et qui ont constaté leur exactitude ; enfin jus- qu'aux formules de réduction qui sont nécessaires pour ramener rigoureuse- ment les comparaisons des étalons à un état parfait d'identité, selon leur- nature, et les circonstances physiques où elles sont faites. Ce sont, par con- séquent, de véritables instructions pratiques, auxquelles les physiciens ne pourront pas mieux faire que de se référer, quand ils entreprendront des opérations de ce genre. Or je ne sache pas que l'on ait jamais publié sur ce sujet rien de si net, de si complet, et de si précis. » l,a Société italienne, reconnaissante des soins de M. Kegnault, la nommé immédiatement son associé honoraire. Le prince lui a témoigné si satisfaction, en lui envoyant une belle bague enrichie de brillants. Il a même fait remettre une boîte précieuse, ornée de son chiffre, à celui qui n'avait donné qu'on simple conseil. Cette dernière faveur était peu méritée; mais quand il plaît à un prince d'être magnifique, on ne peut que le laisser faite a sa volonté. » M. Duméril , en faisant hommage à l' Académie de la première livraison du Catalogue méthodique de la collection des Reptiles du Muséum d'His- toire naturelle, présente quelques considérations relatives à cet ouvrage, qui est publié sous les auspices et par la munificence du Gouvernement. « Déjà, la grande Histoire naturelle complète des Reptiles, entreprise par M. Duméril, et à laquelle Gabriel Bibron, si prématurément enlevé à la science, apportait son utile et savante collaboration, avait tait connaître les richesses de l'immense collection erpétologique du Muséum. Mais à mesure que les années se sont écoulées, ces richesses ont sans cesse augmenté; aussi un complément à l'Erpétologie générale était-il devenu indispensable, en raison du grand nombre d'espèces nouvelles qui ne sont pas décrites dans cet ouvrage. » Ce catalogue, dont la rédaction a été confiée à M. Aug. Duméril, aide- naturaliste, a donc pour but d'énumérer, dans un ordre méthodique, tons ( 609 ) les genres établis par les naturalistes dans la nombreuse classe des Reptiles, et toutes les espèces que chacun de ces genres contient, avec l'indication précise de l'origine des animaux cpii s'y rapportent. Quand aucun renseignement nouveau ne peut être fourni sur les espèces inscrites dans l'Erpétologie générale, un simple renvoi fait connaître le passage de ce livre où se lit leur description; mais si quelques détails dignes d'intérêt sont consignés dans les ouvrages récemment publiés, le Catalogue les cite. Lorsque dans ces ouvrages on trouve des espèces noti- velles que le Muséum possède, elles sont enregistrées avec les traits carac- léristiques les plus importants, signalés par les auteurs qui, les premiers, les ont fait connaître. Enfin, toutes les espèces encore inédites sont nommées et décrites avec les détails comparatifs nécessaires pour mettre suffisamment en évidence leurs différences et leurs analogies avec les espèces dont elles se rapprochent le plus. » Ainsi, le Catalogue dont la première livraison parait aujourd'hui, n'est pas une simple et sèche énumération des Reptiles renfermés dans la Collec- tion du Muséum. Il représente, en réalité, un livre nouveau par le nombre assez considérable soit des emprunts faits aux publications françaises ou étrangères les plus récentes, soit surtout des descriptions originales dont il est enrichi et qui donnent une notion exacte de l'état actuel de la science. » Cette livraison comprend toutes les Tortues et les cinq premières fa- milles de l'ordre des Sauriens, à savoir : celles des Crocodiles, des Camé- léons, des Geckotiens, des Varans et des Iguaniens. » En laissant de côté les deux genres nouveaux et les trente-cinq espèces nouvelles dont la description appartient à différents naturalistes français ou étrangers, rémunération de ce qui constitue la partie vraiment neuve de ce travail donne les résultats suivants : » Parmi les Tortues de marais : deux Emydes ( E. aréolée, E. de Bérard), deux Cinosternes ou Tortues à plastron mobile en avant et en arrière ( C. ensanglanté et C. à bouche blanche). » Parmi lesCrocodiliens : une nouvelle espèce américaine ( C. de Moi'elet), assez voisine, mais distincte du C. à museau effilé. » Parmi les Caméléoniens : une espèce à casque très-proémi nent ( C. à cape) et une autre à casque plat ( C. à baudrier). » Parmi les Geckotiens : un Platydactyle (P. à ventre rude) décrit en manuscrit par Bibron, un Hémidactyle {H. à taches rousses), deux Gymno- dactyles (G. d Arnoux et G. à scapulaire). (6,o) » Parmi les Iguaniens : deux Anolis (A. à bandes transversales et A. hé- téroderme) ; un Basilic (B. à bonnet); un genre (Ophryessoïde) composé d'une seule espèce (O. à trois crêtes); un Holotxopide (H. tête rude); un Oplure ( O. à quatre taches) décrit en manuscrit par Bibron; un troisième sous-genre (Mécolepide) dans le genre Galéote et réunissant trois espèces {M. tri-épineux, M. hérissé, et M. sillonné); un Lophyre(Z«. spinipède); le genre Arpéphore qui comprend une espèce [A. trois bandes) ; un Agame {A. de Bibron) dédié à ce naturaliste qui l'avait décrit en manuscrit, et enfin deux Stellions (S. du Cap et S. caréné). » Ainsi, en résumé, cette première livraison fait connaître, parmi les Reptiles non inscrits jusqu'à ce jour sur les registres de la science, deux genres, un sous-genre et vingt-cinq espèces. » RAPPORTS. mathématiques. — Rapport sur un travail présenté à l'Académie par M. Koralek , et relatij aux logarithmes des nombres. (Commissaires, MM. Liouville, Binet, Cauchy rapporteur. ) « Dans le travail que nous avons été chargés d'examiner, M. Koralek s'est proposé d'indiquer des moyens faciles d'obtenir, avec sept chiffres, d'une part, le logarithme décimal d'un nombre donné, d'autre part, le nombre correspondant à un logarithme donné. » La méthode suivie par l'auteur est fondée sur un ingénieux emploi de la formule qui sert à développer la différence entre les logarithmes de deux nombres en une série ordonnée suivant les puissances du rapport qu'on obtient quand on divise la différence des deux nombres par leur somme. » L'auteur observe que, dans le cas où la différence des deux nombres est la quatre-vingt-quinzième partie du plus petit, on peut substituer à la différence des logarithmes le produit du module des Tables par le rapport dont il s'agit, puisqu' alors l'erreur commise est inférieure à la moitié d'un dix-millionième, par conséquent à la moitié d'une unité décimale du sep- tième ordre. En s'appuyant sur cette observation, M. Koralek prouve aisé- ment qu'on peut réduire la recherche du logarithme d'un nombre quelcon- que à la recherche des logarithmes des nombres 2, 3, 7, ri, i3; puis il tire de la même observation des valeurs approchées de ces derniers (6u ) logarithmes, et les légères corrections que ces valeurs approchées doivent subir, se déduisent immédiatement de la formule qu'il a prise pour point de départ. » Une méthode inverse de celle qu'il a suivie dans la détermination des logarithmes ramèneM. Koralek de ces logarithmes aux nombres eux-mêmes. » Les Tables de logarithmes sont depuis longtemps fort répandues, et leur usage habituel ne présente pas de difficultés sérieuses ; mais les procédés suivis par M. Koralek peuvent être utilement employés par ceux qui vou- draient s'exercer à trouver les logarithmes de nombres donnés, ou les nombres correspondants à des logarithmes donnés, sans avoir sous les yeux des Tables de logarithmes. D'ailleurs, le travail soumis à notre examen montre que l'au- teur a une grande habitude des calculs numériques, et les Commissaires pensent que l'Académie doit l'encourager à employer son talent au calcul des Tables des diverses transcendantes dont la détermination peut concourir au progrès des sciences mathématiques. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. géographie physique. — Rapport sur les recherches de M. le Dr Grange?, relatives aux causes du crétinisme et du goitre, et aux moyens d'en préserver les populations. (Commissaires, MM. Dumas, Boussingault, Élie de Beaumont rapporteur. ) « L'Académie nous a chargés, MM. Dumas, Boussingault et moi , de lui faire un Rapport sur les travaux que M. le Dr Grange lui a soumis au sujet du goitre et du crétinisme. » On sait que le goitre et le crétinisme, qui marche ordinairement à sa suite, sont des affections endémiques propres à certaines localités, dont les populations en sont affectées à des degrés plus ou moins prononcés. Les étrangers qui viennent habiter des lieux où le goitre est endémique , le prennent souvent au bout de très-peu de temps, et des familles de goitreux qui vont habiter des endroits où le goitre n'est pas endémique, cessent ordinairement d'en être affectées après quelques générations. « M. Grange s'est occupé d'abord de faire pour la France et pour une partie des contrées limitrophes, notamment pour la Suisse, la Savoie et le Piémont, un tableau géographique précis des localités où le goitre et le crétinisme sont endémiques. Il s'est servi, pour cela, de tous les relevés statistiques existants , et il a trouvé surtout des documents précieux par leur nombre et leur certitude, tant pour la France que pour la Savoie et (6,2 ) le Piémont, dans les tableaux du recrutement, qui depuis plus de trente ans fixent avec précision le nombre des goitreux reconnus parmi les con- scrits soumis à l'examen des conseils de recrutement. Au moyen d'une proportion basée sur le nombre des goitreux et des crétins reconnus parmi les conscrits examinés, M. Grange calcule qu'il doit exister en France environ cinq cent mille goitreux et près de trente mille crétins. » D'après ces données statistiques, qu'il a recueillies et contrôlées avec le plus grand soin, M. Grange a pu dresser, pour la France, la Suisse, la Savoie, le Piémont et quelques contrées voisines, des cartes de la distribu- tion géographique du goitre. Il a reconnu que les bords de la mer en sont presque constamment exempts, mais que, sauf cette exception, le goitre est endémique dans des contrées très-diverses par leur configuration topographique. Les localités les plus maltraitées sont situées, assez géné- ralement, dans certaines parties des pays de montagnes; mais certaines régions de collines, et même des plaines dont le sol est très-peu accidenté, sont également sujettes au goitre, et quelquefois à un très-haut degré. En suivant dans ses détails cet aperçu général , M. Grange y a trouvé la dé- monstration de l'innocuité de la plupart des- causes auxquelles un examen superficiel a souvent fait attribuer le goitre et le crétinisme, notamment des causes météorologiques. » Saussure soutenait que le goitre et le crétinisme sont dus à des causes dépendantes de la configuration extérieure du sol , mais il le soutenait pai- ries raisons diamétralement contraires à celles que quelques personnes mettent en avant aujourd'hui, car il disait (§ io35) « qu'en général, dans » les vallées un peu larges, comme celle du Rhône, oii il y a des habita- » tions des deux côtés de la vallée, les villages situés du côté le plus exposé » au soleil, qui reçoivent et ses rayons et ceux réfléchis par les rochers » situés au-dessus d'eux, paraissent y être plus sujets que les villages » exposés au nord — » Il ajoutait (§ io36) « qu'il conseillait, pour s'en » préserver, des plantations d'arbres auprès des maisons, pour rafraîchir et » purifier l'air... (i). » Mais ces conditions topographiques extérieures pa- raissent n'avoir qu'une influence très-secondaire, si même elles en ont une quelconque; car de deux vallées voisines situées à la même hauteur et sem- blablement exposées, semblables aussi sous le rapport de leur largeur et des influences météorologiques auxquelles elles sont exposées, l'une est au nombre des plus maltraitées, tandis que le goitre n'apparaît jamais dans (i) Saussure, Voyages dans les Alpes. (6i3) l'autre. Cependant, daus ces deux vallées, les habitants appartiennent ori* ginairement à la même race, ils ont les mêmes mœurs, les mêmes de- meures et le même genre d ' al imen talion. » Le goitre et le crétinisme ne sont pas dus à la misère; là où ils régnent, l'habitant aisé, bien logé et bien vêtu, y est soumis comme le pauvre habitant des habitations les plus incommodes, ou, s'il y est un peu moins sujet, on peut l'attribuer à ce que son genre de vie et de nour- riture le soustrait un peu plus aux influences locales. » La proposition fondamentale de M. Grange, au sujet de la distribution du goitre et du crétinisme, consiste en ce que la seule différence essentielle (pion puisse assigner entre les localités où le goitre et le crétinisme existent et celles où ils n'existent pas, est une différence dans la constitution géolo- gique du sol, et en ce que la seule ressemblance qu'on puisse signaler entre les pays de montagnes, de collines et de plaines où le goitre est endémique est une certaine ressemblance dans la nature du terrain. » Dans une vallée longitudinale comme celle de Chamouny ou celle de l'Isère, de Conflans à Grenoble, dont les deux côtés ont des constitutions géologiques différentes, le goitre et le crétinisme sont endémiques dans les villages qui se trouvent sur l'un des côtés de la vallée, tandis qu'ils sont inconnus dans les villages situés en face, de l'autre côté, dans des condi- tions en apparence toutes semblables et dans la même atmosphère , mais sur un sol géologiquement différent. Une même vallée transversale qui tra- verse successivement plusieurs terrains est alternativement sujette au goitre sur certains terrains, et exempte de ce fléau sur d'autres. » La-vallée qui descend du col du Bonhomme pour se joindre au-dessous des bains de Saint-Gervais à celle de l'Arve, qui la continue jusqu'à Ge- nève, offre, sous ce rapport, des faits extrêmement remarquables. Exempte du goitre dans la partie supérieure de son cours, où elle est étroite et en- caissée, elle y devient éminemment sujette dans l'espace large, bien aéré, bien exposé, qui s'étend de Saint-Gervais à Sallenche; de Sallenche à Cluse , elle redevient étroite et encaissée, mais le goitre, au lieu d'augmen- ter, disparaît, et le village de Maglan , situé dans la partie la plus étroite, en est exempt. Le goitre reparait à Cluse dans l'espace large et bien cultivé qui s'étend jusqu'à la Bonneville. Les deux tronçons de cette vallée où le goitre est endémique sont les plus larges, les plus aérés, les mieux exposés; mais l'un et l'autre ont leur fond creusé dans les calcaires schisteux du lias contenant des masses de gypse et de roches dolomitiques (cargneules). Leur constitution géologique est la même que celle du flanc unique des C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, M» 17.) 8l ( 6.4) vallées longitudinales de Chamouny et de Grésivaudan où le goitre est endémique. » Des faits du même genre existent dans les autres parties de la Savoie, notamment dans la Maurienne, contrée si tristement célèbre dans les annales du goitre et du crétinisme. Ces faits ont été signalés avec autant de soin que de précision par Monseigneur Alexis Billiet, ancien évêque de Saint-Jean- de-Maurienne, et aujourd'hui archevêque de Chambéry, dans ses Observa- tions sur le recensement des personnes atteintes du goitre et du crétinisme dans les diocèses de Chambéry et de Maurienne. Ces observations, lues à la Société académique de Chambéry, le 3 février 1847, et imprimées dans son recueil, font connaître, commune par commune, la statistique des goitreux et des crétins. Le savant prélat, bien connu déjà de l'Académie par ses re- cherches statistiques et physiques sur ses deux diocèses successifs, se pro- nonce contre l'opinion qui a cru trouver dans les influences sociales ou mé- téorologiques la cause première du goitre et du crétinisme, et il pense que cette cause première réside dans le sol. » Le goitre est bien loin d'être endémique dans toutes les localités des diocèses de Chambéry et de Maurienne indistinctement. Beaucoup plus ré- pandu dans le second que dans le premier, il est cependant presque inconnu dans les hautes vallées qui reçoivent directement les eaux provenant de la fusion des neiges perpétuelles et des glaciers. Très-peu fréquent aussi dans la plupart des vallées dont les flancs sont formés de roches primitives, de grès à anthracites, ou de calcaires compactes, il est surtout endémique" dans les parties de la vallée de l'Arc qui sont creusées dans les calcaires schisteux du lias supérieur et inférieur et dans les. masses gypseuses et dolomitiques (cargneules) qui s'y sont développées en un grand nombre de points. » C'est là précisément la constitution des flancs de la vallée de Chamouny, des flancs de la vallée de l'Isère, et des deux tronçons de la vallée de l'Arve où le goitre et le crétinisme sont particulièrement endémiques. » M. Grange, qui s'est particulièrement attaché à préciser les faits au point de vue géologique, a reconnu le même genre de liaison entre l'exis- tence endémique du goitre et la constitution géologique du terrain dans toutes les parties des Alpes qu'il a été à portée d'étudier. » Le haut Valais, dont le sol est formé presque entièrement par les schistes cristallins anciens, est habité par une population remarquablement belle et complètement exempte du goitre. Il en est de même de plusieurs vallées latérales placées dans les mêmes conditions géologiques. Au con- traire, les vallées latérales creusées dans les schistes du lias plus ou moins ( 6i5 ) métamorphiques et souvent pénétrés de gypses et de masses dolomitiques, et surtout la profonde vallée du Rhône creusée dans ces roches depuis Mérel jusqu'à Martigny, montrent au voyageur l'affection goitreuse et crétinique dans son développement le plus repoussant. Deux villages du bas Valais jouissent à cet égard, dit M. Grange, d'un privilège d'immunité remar- quable : ce sont ceux de Saillon , et de Ley teron bâtis sur le gneiss. » Lorsqu'on passe le Saint- Bernard pour aller de Martigny à Aoste , on marche sur le lias jusqu'à Orcières, et l'on rencontre le. goitre dans tout cet intervalle qui est formé par les schistes du lias souvent à l'état méta- morphique et très-sujets à se recouvrir d'efflorescences salines. D'Orcières a l'hospice du Saint-Bernard , on suit la vallée d'Entremont, dont le fond est creusé dans les schistes cristallins primitifs: le goitre a disparu; mais à l'hospice du Saint- Bernard on rentre dans le lias accompagné çà et là de gypses et des masses dolomitiques (cargneules), et l'on retrouve le goitre dès les premiers villages qu'on traverse en descendant vers l'Italie. » La traversée des Alpes, par la route du Saint-Gothard, présente des faits du même genre, et peut-être plus frappants encore. » L'étude que M. Grange a faite de la distribution du goitre dans les Alpes, présente une, répétition continuelle de circonstances analogues. Chaque fois qu'on passe du domaine des populations saines dans celui des populations affligées du goitre et du crétinisme, on traverse une limite géologique et l'on entre dans la sphère du lias, des gypses et des masses dolomitiques (cargneules), ou dans celle d'autres formations qui jouissent, quoique à, un moindre degré, du même genre d'influence, telles que la mollasse miocène. » Le Jura révèle, d'une manière bien sensible, la nature probable de cette influence. Les plateaux calcaires du Jura et les vallées profondes qui les sillonnent sont généralement exempts du goitre ; mais on le rencontre à sa sortie, au pied des coteaux riants, généralement bien aérés et bien ex- posés, qui portent les vignobles de Lons-le-Saulnier, de Voiteur, de Poligny, d'Arbois, de Salins ; coteaux formés par les marnes schisteuses du lias, si généralement sujettes à se couvrir d'efflorescences salines, et par les couches salifères des marnes irisées avec leurs gypses et leurs dolomies. » D'après M. Grange, le goitre est de même endémique dans les plaines de la Lorraine, sur le lias, les marnes. irisées, le muschelkalk et le grès bigarré. » Parmi les pays de collines et de plaines, M. Grange cite encore, comme remarquablement sujets au goitre, les terrains salifères et magnésiens du 81.. (616 ) trias et du zechstein, dans le Wurtemberg et l'Allemagne centrale, la bande de calcaire magnésien qui traverse le nord de l'Angleterre, de Not- tingham à Tynemouth, et les plaines qui, de la pointe occidentale de l'Ar- denne, s'étendent à l'ouest, dans le nord de la France, à travers le départe- ment de l'Aisne, vers celui de l'Oise. Dans cette dernière contrée, les eaux des sources paraissent sortir de la craie ; celles que M. Grange a analysées contiennent des sels magnésiens. » D'après M. Grange, le goitre paraît ordinairement là où le sol, formé en partie de roches qui paraissent avoir subi sur place diverses transfor- mations, cède encore, aux eaux qui y circulent, des éléments propres à réagir chimiquemeut les uns sur les autres, et à les imprégner de certains sels. C'est, en général, près des masses gypseuses et dolomitiques que M. Grange a vu le goitre atteindre presque partout son maximum d'inten- sité. Monseigneur l'archevêque de Chambéry avait déjà cité en Savoie de nombreux exemples de ce rapprochement singulier qui m'a été signalé à moi-même, dans d'autres parties des Alpes, lorsque j'y ai voyagé. » Ce résumé des faits observés est conforme à l'expérience séculaire des populations de ces contrées, et n'en est, pour ainsi dire, que la traduction e» langage géologique. Dans les contrées qui doivent à leur constitution géologique le triste privilège de donner le goitre à leurs habitants, il existe un .grand nombre de sources qui déposent du carbonate de chaux au con- tact de l'air, et donnent naissance à des masses de tuf qui s'accroissent continuellement. Plusieurs de ces eaux tufeuses sont signalées spécialement comme ayant la propriété de donner le goitre. En Maurienne, en» Wurtem- berg et ailleurs, on en désigne quelques-unes sous le nom de fontaines aux goitreux, et l'on savait s'en servir pour donner le goitre longtemps avant qu'on sût même que l'éponge brûlée offre un moyen de le com- battre. Plus d'un conscrit en a fait usage pour se donner un goitre volu- mineux qui l'exemptât du "service militaire, et M. Grange cite des témoi- gnages authentiques de personnes qui, quelquefois involontairement, ont contracté temporairement le goitre eh faisant usage de ces eaux. » La vallée de Shore, dansl'Hymalaya, a présenté à l'observation d'un chirurgien distingué des armées anglaises, des faits de ce genre qui sont ex- trêmement frappants, par suite del'obligation imposée aux différentes castes indiennes défaire usage d'eaux puisées à des sources différentes. » M. Grange devait naturellement se demander quel était l'ingrédient nuisible contenu dans les eaux qui paraissent avoir sur les populations l'action malfaisante qui nous occupe. Des analyses chimiques nombreuses ( 617 ) et: exactes pouvaient, seules l'éclairer à cet égard. Il a, en effet, analysé les eaux d'un assez grand nombre de localités dont les populations sont affli- gées par le goitre. Il y a trouvé des substances diverses qui, lorsqu'elles sont seules, sont inoffensives, telles que le carbonate de chaux qui, à lui seul, ne donne pas le goitre; mais parmi ces substances, il a rencontré gé- néralement une proportion notable de magnésie à l'état de sulfate ou de chlorure naturellement très-solubles, ou de carbonate dissous à l'aide de l'acide carbonique. » M. Grange est porté à conclure, d'après cela, que la magnésie à l'état de sel soluble est la cause du goitre; et dans beaucoup de cas, au moins, la composition distinctive des terrains sur lesquels le goitre est endémique, semble favoriser cette opinion. » Les objections très-nombreuses qu'elle a soulevées n'empêchent pas qu'on ne puisse conclure avec beaucoup de vraisemblance, des faits obser- vés, que le goitre et le crétinisme doivent leur origine à certains éléments que les eaux empruntent au sol qu'elles traversent, M. Grange cite des localités où toute la population est affligée du goitre; une seule famille pos- sède une citerne et elle en est exempte. Monseigneur l'archevêque de Gham- béry avait déjà cité des faits du même genre. » Le premier moyen et le plus certainement inoffensif de délivrer du goitre les populations qui en sont affligées, semblerait être, d'après cela, de leur fournir d'autres eaux, des eaux qui n'eussent pas traversé de terrains pro- pres à les vicier. Quand ce moyen est impraticable, on peut recourir au re- mède souverain découvert par le Dr Coindet, à l'iode, en mettant les popu- lations à même de faire usage de sel très-légèrement ioduré. Par là on peut espérer les faire jouir du même genre d'immunité que les populations litto- rales qui, absorbant, sans le savoir, une quantité assez notable d'iode dans les produits marins qui entrent dans leur nourriture, sont constamment exemptes du goitre, quels que. soient le sol sur lequel elles vivent et les eaux qu'il leur donne. » Des essais dans les deux genres ont été faits en Savoie , sous la direction de M. Grange. Ils ont eu un commencement de succès qui doit faire dé- sirer qu'ils soient continués et multipliés; et nous rappellerons à cette occa- sion qu'en 1 835 le gouvernement de la Nouvelle-Grenade, dans l'Amérique méridionale, a fait distribuer aux populations goitreuses des sels iodifères, provenant de la province d'Antioquia, dans laquelle le goitre est inconnu, et que cet essai a été suivi d'un succès incontestable. » Nous ne pousserons pas plus loin cette analyse. Malgré les bornes ( 6.8 ) étroites dans lesquelles nous avons cru devoir la renfermer, elle suffira, nous l'espérons, pour faire apprécier à l'Académie le but éminemment utile des recherches de M. Grange, la base large et solide qu'il leur a donnée et le genre de probabilité des inductions qu'il est conduit à en tirer. L'Aca- démie a pu voir que des deux principales opinions qui ont été émises sur la cause du goitre, l'une qui tend à la faire remonter à des conditions géné- rales, sociales et topographiques auxquelles les populations se trouveraient soumises, ne serait pas confirmée par les recherches de M. Grange; l'autre opinion, qui consiste, au contraire, à attribuer l'apparition endémique du goitre à une cause tellurique, trouverait un appui dans les recherches de l'auteur. » M. Grange a été plus loin, et, aprèsavoir circonscrit les régions à goitres dans certaines zones géologiques, il a cru pouvoir signaler la magnésie comme étant l'agent principal de la production de cette maladie. Sans se prononcer sur cette dernière opinion, qui ne paraît pas établie jusqu'ici sui- des bases irrécusables, votre Gommission n'a pu s'empêcher de reconnaître que dans les contrées étudiées jusqu'à présent par M. Grange la magnésie est, en effet, très-répandue dans les terrains sur lesquels le goître est endé- mique, et dans les eaux qui en proviennent; reste à savoir si, indépendam- ment de la magnésie, il n'existe pas dans ces eaux un principe actif, mais en très-faibles doses, et qui jusqu'ici aurait échappé aux analyses. Dans cette supposition, il serait intéressant de diriger les analyses de manière à décou- vrir ce principe, quel qu'il pût être et quelque minime que fût sa proportion dans les eau». Conclusions. » Nous avons l'honneur de proposer à l'Académie de remercier M. Grange de ses intéressantes communications, et de l'engager à continuer ses re- cherches sur les causes du goître et du crétinisme, et sur les moyens d'en préserver les populations. » Nous avons l'honneur de lui proposer, en outre, de décider que le pré- sent Rapport sera adressé à MM. les Ministres de l'Instruction publique et de l'Agriculture et du Gommerce, en témoignage de l'intérêt que l'Académie porte à l'étude approfondie d'un sujet qui touche à la fois à la physiologie, à l'hygiène et même au progrès moral d'une partie de la population du pays. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ( 6. 9 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Dunlop. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 43, M. Argelander obtient. . . f\i suffrages. M. Adams i M. Argelander, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. MÉMOIRES LUS. minéralogie. — Cinquième Mémoire sur les causes les plus intimes des formes cristallines, avec son application à la vérification des formules chimiques et des formes minéralogiques douteuses ; par M. A. Gaidin. (Extrait par l'auteur. ) (Renvoi à la Section de Minéralogie et de Géologie.) « Depuis vingt ans, époque à laquelle j'ai conçu ma théorie sur le grou- pement des atomes, je n'ai cessé d'en poursuivre la vérification , en cher- chant à expliquer les cas qui lui paraissaient contraires au premier abord. Il m'est toujours arrivé de rendre compte, par des dispositions nouvelles très-simples, des faits qui m'avaient semblé inexplicables. Je prendrai pour sujet de ce Mémoire quelques faits qui montreront , je pense, la vérité de ma théorie et son utilité, soit pour la vérification des formules chimiques, soit pour l'indication des formes primitives réelles à adopter pour les cas douteux. » Sulfates. — Je suis forcé, pour ce genre de sels, de supposer que la molécule cristallisable est la molécule chimique doublée. En effet, si je me bornais à prendre la molécule chimique pour la molécule cristallisable, j'aurais un octaèdre à base carrée, et, par suite, des cristaux cubiques ou en prisme carré, tandis que les sulfates anhydres cristallisent généralement en prismes droits rhomboïdaux. Il n'en est plus ainsi quand on double la molécule ; on obtient alors un prisme droit rhomboïdal : en effet, 2 A, 1 B, 8C, molécule chimique doublée, ne peuvent former qu'un prisme droit rhomboïdal, parla raison bien simple que a A, îB, atomes principaux placés dans un même plan, engendrent nécessairement un rhombe; tandis ( 6ao ) que 4C, se plaçant tant au-dessus qu'au-dessous de 2 A, 2 B, ils composent 4 molécules linéaires parallèles inégalement espacées, deux à deux en regard , qui donnent le prisme rhomboïdal droit. » Pyroxènc. —Je montre que la formule du pyroxène peut être assimilée à celle de la dolomie, en mettant le silicium en place du carbone. Cette formule me paraît une preuve évidente de la formule Si G* que j'ai indiquée il y a vingt ans pour la silice. » Tourmaline: — La formule de la tourmaline n'a pu encore être établie. Je parviens à la déterminer à l'aide de ma théorie. » Acide stéarique. — J'ai essayé anciennement de grouper les atomes indiqués par les analyses d'alors qui n'accusaient que 5 atomes d'oxygène sans pouvoir y réussir. Il y a très-peu de jours, j'ai repris cette recherche ; mais cette fois j'ai suivi la formule indiquée dans le Traité de Chimie de M. Regnault, qui est O', C68, H138. Avec ces éléments, j'ai réussi immédia- tement à former un groupe symétrique. Voici comment j'ai procédé : » J'ai remarqué d'abord que le nombre 7 des atomes principaux d'oxy- gène donnait un centre général avec le système hexagonal. Plaçant donc les 7 atomes d'oxygène dans un même plan, 6 autour de 1 , je n'avais plus qu'à disposer, suivant le même ordre, les 68 molécules d'hydrogène bicarboné qui m'indiquaient autant d'axes secondaires, ayant pour centre 1 atome de carbone, et à chaque extrémité 1 atome d'hydrogène. » Les nombres de molécules linéaires que l'on peut placer dans le sys- tème hexagonal sont successivement 7, i3, 19, 81, 37, 55, 61, etc. M'ar- rêtant au nombre 61, j'ai remarqué bientôt qu'en tenant compte des sept axes de premier ordre, ù n'y a place, dans un pareil hexagone, que pour cinquante-quatre axes du second ordre; mais eu plaçant sept axes du second ordre, tant au-dessus qu'au-dessous des atomes d'oxygène, on trouve le placement symétrique des quatorze axes restant pour compléter le nombre 68. Par ce moyen, on obtient un groupe général comprenant 7 molécules d'eau linéaires et 68 molécules, linéaires aussi, d'hydrogène bicarboné, en remarquant qu'il y a, à ce compte, i4 atomes d'hydrogène communs aux 7 molécules d'eau et aux i4 molécules d'hydrogène bicarboné formant les sept axes principaux. » Cet ensemble compose, en définitive, un prisme hexagonal régulier, ayant pour hauteur un axe de second ordre, avec sept axes de dimension triple, qui dessinent en-dessus comme en-dessous les douze faces de pyra- mides hexagones tronquées. » De l'ensemble de mes recherches, je me crois donc aujourd'hui en droit (621 ) de conclure que je suis parvenu à découvrir la véritable forme primitive des corps avec la loi qui préside au groupement des atomes pour engendrer ces molécules, la for me des molécules étant d'accord avec les solides de clivage d'Haùy, l'isoinorphisme, l'hémiédrie, le bimorphisme , et les formules chi- miques, tout en donnant une existence réelle aux atonies spécifiés et nom- bres par ces analyses , pourvu toutefois que l'on prenne SiO2 pour la formule de Ja silice. Cette formule changeant, il est certain que ma théorie serait complètement détruite ; mais je ne redoute rien de ce côté : car c'est précisément la fixation de cette formule qui a fait le sujet de mon premier Mémoire, le seul qui ait été imprimé intégralement il y a dix-huit ans dans les annales de Chimie et de Physique; et rien né m'a tant étonné que l'in- différence des savants sur une question pareille, qui est la clef de la plupart des formules minéralogiques et la base de toutes théories sur le groupement des atomes, par la variété extraordinaire des composés silicifères. » MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Solution de quelques questions relatives au mouvement d'un corps solide pesant posé sur un plan horizontal; par M. V. Puiseux. (Extrait.) « Je suppose le corps et le plan parfaitement polis, de sorte qu'on puisse faire abstraction du frottement; je néglige également la résistance de l'air. Je considère d'abord un ellipsoïde à trois axes inégaux et même hétérogène, mais tel cependant que le centre de figure soit le centre de gravité, et que les axes géométriques coïncident avec les axes principaux d'inertie. On sait qu'un pareil corps est en équilibre, lorsqu'il repose sur un plan hori- zontal par un de ses sommets, et que l'équilibre est instable quand ce sommet n'appartient pas au petit axe. Mais, si, après avoir écarté très-peu l'ellipsoïde d'une position d'équilibre et impriméde très-petites vitesses à ses différents points, on lui donne, en outre, une vitesse de rotation finie autour de l'axe qui était d'abord vertical, il pourra se faire que cet axe s'écarte toujours très-peu de la verticale, lors même que la position d'équilibre était instable. Je détermine les conditions qui doivent être remplies pour qu'il en soit ainsi ; par exemple, je trouve que le grand axe d'un ellipsoïde homogène pourra rester toujours sensiblement vertical , si la vitesse de rotation autour de cet axe surpasse une certaine limite que j'assigne (i). (1) Dans la pratique, où il faut tenir compte du frottement contre le plan et de la résis- tance de l'air, on peut dire seulement que le f;rand axe de l'ellipsoïde restera sensiblement vertical, tant que la vitesse de rotation ne sera pas abaissée, par les deux caises dont on vient de parler, au-dessous de la limite assignée. C. R., itfl, i« Semettre. (T. XXXII, N« |7.) 8a ( 622 ) » Toutes les fois qu'un des axes de l'ellipsoïde fait toujours un petit angle avec la verticale, j'intègre, par approximation, les équations du mouvement, de sorte qu'on peut assigner la position du corps à toute époque donnée. » Je montre ensuite que la même analyse et les mêmes conclusions s'appliquent au mouvement d'un corps de forme quelconque posé sur un plan horizontal, dans le cas où l'un des axes principaux du centre de gra- vité est normal à la surface du corps, et a été écarté de la verticale d'une très-petite quantité. » Enfin, je cherche le mouvement d'un corps absolument quelconque posé sur un plan horizontal, lorsque, après l'avoir un peu écarté d'une position d'équilibre, on n'a imprimé que de très-petites vitesses à tous ses points, et dans le cas où la droite qui, dans la position d'équdibre, joignait le centre de gravité au point de contact, fait toujours un petit angle avec la verticale. J'obtiens les conditions nécessaires pour que cet angle reste, en effet, très-petit, et je retrouve les conditions connues de la stabilité de l'équilibre : lorsqu'elles sont remplies, j'intègre, par approximation, les équations du mouvement, et j'en conclus l'existence de deux plans remar- quables qui se coupent suivant la normale menée du centre de gravité à la surface du corps. Ces plans, qui, en général, ne sont pas rectangulaires, sont fixes dans le corps et jouissent de la propriété que les projections sut- une verticale des points du corps qui s'y trouvent oscillent comme le fait l'extrémité d'un pendule simple : les oscillations sont synchrones pour les points d'un même plan, mais leur durée n'est pas la même pour les deux plans. » Je remarque aussi que lorsqu'un corps pesant posé sur un plan horizontal a été un peu dérangé d'une position d'équilibre stable, il n'est pas exact de dire qu'il s'en écartera toujours très-peu; car, indépendam- ment du mouvement de translation horizontale que le centre de gravité peut prendre, le corps tournera autour de la verticale menée par ce centre d'un angle dont je donne l'expression, et qui, en général, croîtra indéfini- ment avec le* temps (abstraction faite du frottement). » saccharimétrie optique. — Réponse de M. Clerget aux dernières observations de M. Payen. « De nouvelles remarques sur la saccharimétrie optique ont été présen- tées par M. Payen dans la dernière séance de l'Académie; elles serapportent à cette supposition, que si le procédé de l'inversion donne le moyen d'écarter, • (6*3 ) dans l'analyse des sucres bruts, l'influence des substances lévo-gyres qui peuvent se trouver réunies au sucre réel, ce procédé est impuissant pour se garantir des perturbations dues à la présence des substances dextro-gyres; d'où il résulterait une double erreur en ce que ces substances seraient comp- tées comme sucre cristallisable, alors que, d'un autre côte, elles mettraient obstacle à l'extraction d'une partie notable de ce sucre. » Si M. Payen veut bien se reporter à mon Mémoire, il reconnaîtra que l'inversion, telle que je la pratique, élimine entièrement dans l'analyse l'in- fluence des substances dextro-gyres, telles que la dextrine, le sucre de rai- sin, etc., tout aussi bien que celle des substances lévo-gyres. » Du reste, M. Payen se trompe quant aux expériences faites dernière- ment à la Guadeloupe par M. Guyet, ingénieur civil. 11 me suffit, pour le démontrer, de citer textuellement le passage du Rapport de M. Guyet auquel M. Payen fait allusion. « Le résultat après l'inversion (dans l'analyse des mélasses) , comparé à » la notation directe, décèle la présence d'un principe doué de la propriété » de dévier la lumière polarisée dans le même sens que le sucre cristalli- » sable. J'ignore si ce principe préexiste dans la canne ou s'il est le résultat » de la fermentation. Ce point étant douteux, je crois qu'on ne peut avoir » une foi absolue dans les indications du saccharimètre lorsqu'il s'agit de » juger du glucose que contient une mélasse ou un vesou. » » On voit que l'observation de M. Guyet, d'ailleurs conforme aux résul- tats de mes propres recbercbes, est entièrement étrangère à la détermina- tion du sucre cristallisable , et qu'elle ne se rapporte qu'à la difficulté de doser le glucose dans les substances dont il s'agit, lorsqu'on fait uni- quement usage des moyens optiques. Or ceci est entièrement en dehors de la question. » Sur la Note qui précède, M. Payen présente les remarques suivantes : « Bien que l'espèce de polémique hebdomadaire, engagée par l'auteur sur un Rapport dont les conclusions ont été adoptées, offre bien peu d'intérêt et puisse être fatigante pour l'Académie, on ne saurait laisser sans réplique des apparences de réponse : car on donnerait lieu de croire que ces récla- mations sont fondées; cependant la nouvelle Note ne résout rien en ce qui touche les objections principales. » En effet, le passage cité du Rapport de M. Guyef établit d'abord qu'on ne peut avoir une foi absolue dans les indications du saccharimètre , lorsqu'il s'agit de juger du glucose que contient une mélasse ou un vesou. C'est là un 82.. ( 6*4 ) * reproche que je n'avais pas moi-même adressé à l'instrument arrangé par l'auteur, mais qu'on pouvait également déduire des observations de MM. Dubrunfaut, Guillon, etc. ^> En second lieu, M. Guyet, annonçant que le résultat après l'inversion . (dans l'analyse des mélasses), comparé à la notation directe, décèle la pré- sence d'un principe doué de la propriété de dévier la lumière polarisée dans le même sens que le sucre cristallisable, appuie, par ce fait même, les ob- servations précitées, et s'il n'en tire pas immédiatement la conclusion que le procédé d'inversion par les acides est insuffisant pour déterminer, dans tous les cas, la proportion du sucre cristallisable, on peut admettre que cette conclusion deviendra nécessaire dès qu'on aura pu reconnaître que les assertions de MM. Dubrunfaut et Guillon sont exactes, comme on doit s'y attendre de la part d'expérimentateurs aussi habiles et consciencieux ; qu'alors on admettra avec eux aussi, que l'annulation du pouvoir rotatoire des glucoses, par les alcalis caustiques, est préférable à l'inversion par les acides. » A la vérité, ce traitement, qui paraît indispensable, complique encore l'essai saccharimétrique, car il oblige, en général, à effectuer une décolora- tion et une filtration déplus. » L'auteur de la Note assure que l'inversion, telle qu'il la pratique, éli- mine l'influence des substances deoctro-gyres et lévo-gyres; mais, à cet égard, il renvoie à son Mémoire : il aurait mieux fait, au lieu de s'en référer à un Mémoire que je n'ai pas encore eu sous les yeux, d'indiquer son moyen, car chacun l'eût admis s'il eût été exact. Jusque-là, il est prudent de s'en rapporter aux faits connus et aux expériences d'un savant tel que M. Dubrunfaut. . » S'il était possible que l'inversion par les acides devînt, dans tous les cas, plus exacte que l'action des alcalis, il n'en resterait pas moins bien évident que la méthode de saccharimétrie optique ne tient nul compte des sels ni de diverses matières organiques, qui cependant ont une grande influence sur la valeur et le rendement des sucres bruts, qu'ainsi Remploi exclusif de cette méthode donnerait souvent des résultats con- traires à l'équité; c'est le point capital de la question, que le Mémoire de M. Peligot et les conclusions du Rapport ont élucidé et qu'on ne parvien- dra pas à obscurcir maintenant. » ( 6ss5 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. minéralogie. — Expériences sur la production artificielle de Vapntite, de lu topaze, et de quelques autres métaux Jluorif ères ; par M. A. Daubrée. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Berthier, Élie de Beaumont, Dufrénoy.) « Dans un précédent travail, j'ai montré comment on peut obtenir en cristaux l'oxyde d'étain et l'oxyde de titane, en décomposant, par la vapeur d'eau, les chlorures de ces métaux; ainsi la théorie qui fait dériver certains gites stannifères et titanifères de la décomposition de chlorures et de fluo- rures d'étain et de titane se trouve confirmée d'une manière satisfaisante par l'expérience. » L'apatite, fort rare dans les filons de plomb, de cuivre, d'argent et de la plupart des métaux, est au contraire très-habituelle dans les gîtes de mi- nerai d'étain. Guidé par la généralité du fait, j'ajoutais dans un Mémoire antérieur que l'apatite doit probablement aussi son origine à l'arrivée du fluorure ou du chlorure de phosphore. Il était d'autant plus intéressant pour la théorie des gîtes métallifères de vérifier expérimentalement cette seconde assertion, que l'apatite est un composé complexe qui n'a pu être encore obtenu dans les laboratoires, même à l'état amorphe. Or, cette fois encore, si l'on réalise par l'expérience les conditions que l'étude géolo- gique a suggérées, on obtient, avec la plus grande facilité, l'apatite artificielle. »' Il suffit pour cela de faire passer sur de la chaux caustique soumise, dans un tube de porcelaine, à la chaleur rouge sombre, un courant de va- peur, de chlorure de phosphore. A la suite d'une réaction qui est accom- pagnée d'une incandescence des plus vives, il se forme du chlorure de cal- cium et du phosphate de chaux tribasique. Une partie du chlorure de calcium reste libre, une autre partie se combine au phosphate et donne un chlorophosphate, insoluble dans l'eau et dans l'acide acétique, qui a exac- tement la composition de l'apatite naturelle. En examinant au microscope ce chlorophosphate, on reconnaît qu'il a cristallisé sous forme de petits prismes hexagonaux; il a donc, non-seulement la composition, mais aussi la forme cristalline de l'apatite naturelle. Sa densité est de 2,98, c'est-à-dire un peu moindre que celle de l'apatite naturelle; ce qui résulte sans doute de ce que cette dernière renferme toujours, au lieu de chlorure de calcium, du fluorure de calcium en quantité prédominante : or ce dernier a une densité beaucoup plus forte que le chlorure correspondant. ( 6a6 ) » Si, au lieu d'opérer sur de la chaux caustique, on emploie de la chaux éteinte, on obtient aussi de l'apatite. La chaux carbonatée naturelle (craie), chauffée dans les mêmes conditions, fournit également de l'apatite. » La magnésie, traitée de la même manière que la chaux, donne un phos- phate de magnésie anhydre et cristallisé sous une forme qui dérive du prisme rhomboïdal droit. Mais ce phosphate ne retient pas de chlorure à l'état de combinaison. Cette différence entre la magnésie et la chaux peut expliquer pourquoi l'apatite magnésienne manque dans tous les nombreux gisements où l'on a signalé l'apatite ordinaire; la waguérite ou apatite ma- gnésienne n'a été en effet rencontrée jusqu'à présent que dans une seide lo- calité, dans le Saltzbourg. » L'alumine et l'aluminate de soude traités comme la chaux ne donnent pas de composé correspondant à l'apatite. » La silice, chauffée au rouge, en présence d'un courant de chlorure de phosphore, se décompose avec une grande facilité et fournit du chlorure de silicium qui se dégage avec du chlorure de phosphore. La facilité de la dé- composition de la silice par le chlorure de phosphore fournira, sans doute, nu moyen commode pour préparer le chlorure de silicium. » D'après les considérations théoriques que j'ai exposées précédemment sur l'origine de la topaze, j'ai été conduit à essayer de former ce minéral par un procédé analogue à celui qui fournit l'apatite. De l'alumine bien pure et calcinée a été soumise, à la chaleur rouge-blanc, à l'action d'un courant de fluorure de silicium. Après deux attaques de cette espèce, l'alumine avait augmenté en poids de 74» '7 pour ioo. Le produit renferme du fluor, et, de plus, ce fluor y est à un état de combinaison que n'attaque aucune- ment l'acide sulfurique concentré et bouillant. Par ce seul caractère, le composé dont il s'agit présente une grande ressemblance avec la topaze, dont il renferme les quatre éléments. Une première analyse quantitati\e faite de ce produit a indiqué qu'il est très-voisin de la topaze, s'il ne lui est pas identique. Sa densité, qui est 3, 47, est la même que celle de la topaze naturelle. « La topaze prend aussi naissance en présence de l'eau à une tempéra- ture élevée, ainsi qu'il résulted'une expérience faitesur le diaspore, hydrate d'alumine naturel qui ne perd complètement son eau qu'à une température voisine du rouge sombre. » Jusqu'à présent, on n'avait pu imiter ni la topaze, ni aucun des sili- cates fluorifères de la nature. » In aluminate de soude renfermant un équivalent de chacun de ses ( 6*7 ) ' deux éléments se transforme, par l'action du fluorure de silicium, en un si- licate d'alumine et de soude qui renferme du fluor. Dans ce produit, qui est décomposé par l'acide sulfurique concentré, le fluor paraît être combiné dans un état analogue à celui où il se trouve dans les micas; on sait en effet qu'une partie des micas, surtout après qu'ils ont été fondus, sont attaquables par l'acide sulfurique. » De la magnésie anhydre soumise à l'action du fluorure de silicium se change en un silicate fluorifère à structure fibreuse ; le composé a la même densité que le chondrodite avec lequel il paraît avoir une grande analogie chimique. » Le chlorure de tungstène en présence de la chaux donne du chlorure de calcium et du tungstate de chaux, qui est de la schéelite, mais qui est amorphe. » Ainsi, deux des minéraux caractéristiques des amas stannifères, l'apa- tite et la topaze, prennent naissance,' comme l'oxyde d'étain cristallisé lui- . même, dans la décomposition de chlorures et de fluorures, et par un pro- cédé qui diffère de ceux employés, jusqu'à présent, pour l'imitation des minéraux. Toutes ces réactions viennent successivement confirmer la théo- rie de ces gîtes métallifères, telle que je l'ai proposée en 1841, théorie qui consiste à les considérer comme engendrés par l'arrivée de chlorures et de fluorures volatils émanant. des profondeurs. ». Les expériences dont les résultats viennent d'être exposés amènent en- core à reconnaître ce que l'étude des gisements avait fait pressentir, savoir que dans le métamorphisme de certaines roches cristallines, les fluorures et chlorures paraissent aussi avoir joué un rôle important. Telles sont, par exemple, les roches à topaze de la Saxe, celles de Villarica au Brésil, où la topaze est pénétrée de fer oligiste et de rutile ; telles sont aussi les roches métamorphiques de localités plus nombreuses qui sont caractérisées par la présence de l'apatite, comme celles du Zillerthal, du Saint-Gothard, de lTlmen, de diverses localités des États-Unis et de Ceylan. » médecine légale. — De la présence des poisons minéraux dans le système nerveux, à la suite des empoisonnements aigus; par M. Roucher. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Boussingault.) « Dans son ensemble, la question des poisons minéraux dans le système nerveux ne paraît pas avoir été l'objet d'un examen spécial ; elle se trouve ( 628 ) seulement résolue négativement par M. Flandin, dans son Traité des Poisons. » Toutefois, dans ces derniers temps, à la suite d'intoxications plus ou moyis rapides, l'arsenic et le plomb ont été retrouvés dans l'encéphale par plusieurs expérimentateurs ; le cuivre a été signalé une fois dans la moelle épinière seulement; et l'on sait, enfin, d'après les recherches de M. Millou, que l'antimoine s'accumule dans le cerveau, lorsque la mort survient au milieu de symptômes nerveux indiquant le lieu principal de l'action toxique. » Les faits anciens de ce genre ne méritent pas une confiance suffisante, malgré leur nombre, et n'ont point été généralisés. Les expériences que j'ai entreprises sur des chiens, pour m'assurer de leur généralité, ont porté, jusqu'à présent, sur l'arsenic, le plomb, le cuivre et le mercure. » Dans deux essais faits sur l'arsenic, cette substance a été retrouvée chaque fois en quantités appréciables dans le cerveau. » Le mercure y a été retrouvé constamment, à la suite de trois empoi- sonnements par le sublimé. » Le cuivre s'y est rencontré cinq fois sur six , dans des empoisonne- ments par le sulfate de cuivre à diverses doses. La proportion de l'oxyde, évaluée trois fois, a varié entre 3 et 10 dix-millièmes. Le cerveau des chiens non empoisonnés n'en a point fourni en quantité appréciable. » Le plomb a été retiré, dans la proportion de 8 dix-millièmes de métal , du cerveau d'un chien mort en trois jours, à la suite de l'administration de 3 grammes d'acétate de plomb (œsophage lié). Cette proportion est évi- demment extra-normale. » La présence des substances précédentes dans le système nerveux y fait pressentir celle des autres poisons minéraux; elle permet de supposer que ceux-ci, de même que les poisons organiques, exercent une action spéciale sur les centres nerveux, au moins dans quelques-unes des formes d'empoi- sonnement auxquelles ils donnent lieu. » physique appliquée. — Mémoire sur un nouveau procédé pour éteindre les incendies; par M. Phillips, ingénieur anglais. (Extrait.) (Commissaires, MM. Dumas, Pouillet,. Despretz. ) « Avant d'entrer dans les détails de la description de mon procédé, il n'est pas inutile, dit l'auteur, de rappeler, en quelques mots, les conditions d'existence de la flamme, afin de faire mieux comprendre le moyen que j'emploie pour parvenir à l'éteindre et les résultats que j'ai obtenus. » L'existence de la flamme dépend de trois conditions essentielles : le ( 6*9) calorique, le gaz inflammable et l'air ou oxygène. Si une ou plusieurs de ces conditions sont détruites, la flamme ne peut exister; or la vapeur pro- duite par l'appareil que j'ai nommé Fire-Annihilator neutralise à la fois ces trois conditions d'existence de la flamme. En effet, i° le gaz de la ma- chine, lancé sur la flamme, la réduit à une température à laquelle elle ne peut exister; a° cette vapeur, déchargée au milieu des gaz inflammables qui s'échappent des matières en combustion, les annule et les rend incom- bustibles; 3° cette vapeur, se mêlant à l'air, détruit sa faculté d'entretenir la combustion. » C'est la flamme qui propage le feu avec rapidité, et qui, par sa cha- leur intense, entretient les matières combustibles à l'état incandescent. Par conséquent, il est de la plus haute importance d'arrêter, d'anéantir la flamme; c'est là le résultat obtenu par le Fire-Annihilator. » L'eau n'a point d'action' sur l'air ni sur la flamme; elle ne possède qu'une seule propriété contre le feu, celle de refroidir • les corps combus- tibles et d'empêcher la génération des gaz inflammables : d'où il suit que l'air inaltéré par l'eau, se précipite avec fureur vers le feu. La flamme, sur laquelle l'eau est également impuissante, développe par sa chaleur la com- bustibilité de toutes les matières qui l'entourent, les embrase ; l'incendie se propage avec violence jusqu'à ce que l'immersion lui dérobe ses aliments, car l'eau n'agit que sur les points qu'elle a successivement frappés et saturés. » Voici maintenant comme j'opère : » Le principe de mon invention consiste dans la production de gaz ré- sultant de la combustion. Ma machine portative se charge avec une com- position de charbon de bois, de coke, de nitrate de potasse et de sulfate de chaux. Ces matières sont mêlées ensemble avec de l'eau et préparées en forme de brique. Pour mettre cette charge en action, une fiole, contenant un mélange de chlorate de potasse et de sucre, au-dessus duquel est placée une petite bouteille d'acide sulfurique, est introduite dans une cavité mé- nagée au centre de la brique. Cette charge ainsi préparée est placée dans un cylindre percé de plusieurs trous, et ce cylindre dans un second plus grand, également percé de trous pour le passage du gaz. Le tout est placé dans une double.boîte cylindrique, construite de manière à contenir, dans la partie inférieure, un peu d'eau. » L'appareil ainsi préparé est fermé par deux couvercles ayant une ou- verture pour l'échappement des vapeurs. » Une verge de fer pointue, surmontée d'un bouton et destinée à briser la fiole, est introduite par le centre des couvercles. La verge de fer étant C.B., i85i , i« Semestre. (T. XXXII, N° 17. ) 83 ( 63o ) poussée, brise la fiole. L'acide sulfurique se répandant sur le mélange de chlorate de potasse et de sucre, l'ignition se produit, dette flamme se ré- pandant sur la surface supérieure de la brique, une seconde ignition a lien instantanément. Des gaz à une haute température se dégagent, lesquels, passant à travers les trous des cylindres, vont agir sur le réservoir con- tenant l'eau, et produisent la vapeur. Cette vapeur d'eau, se mêlant avec les gaz, s'échappe avec eux par l'orifice de la machine. Ce jet, qui continue jusqu'à ce que la charge soit entièrement brûlée et l'eau épuisée, forme un nuage épais qui se dilate et se répand dans l'atmosphère du feu. » On comprend que la réduction de la flamme, qui a lieu instantané- ment, réduit aussi le courant d'air par lequel la combustion était entre- tenue ; les matières enflammées se trouvant enveloppées par la vapeur sortant de la machine, la combustion cesse, la chaleur est absorbée et le feu éteint. » Nous devons ajouter que la vapeur projetée par la machine n'exhale aucune odeur insupportable, et qu'elle joint à sa puissance de compression et de destruction de la flamme, une innocuité parfaite pour la respiration et la vie de l'homme. » De nombreuses expériences de mon procédé ont été faites sur une grande échelle, en Angleterre, tantôt sur des incendies provoqués artifi- ciellement dans des maisons ou des navires encombrés de matières inflam- mables, telles que poix, résine, goudron, bois, etc., tantôt sur des incen- dies véritables; et toutes ces expériences ont été couronnées de succès. » ÉCONOMIE rurale. — Nouvelle Note sur la gre/Je en rameaux à œil dormant; par M. Loiseau. (Extrait.) (Commission précédemment nommée.) « La greffe en rameau à œil dormant, comme la greffe en rameau à œil poussant d'été, peut se pratiquer, soit avec des rameaux de l'année, soit avec des rameaux de l'année précédente. Elle n'exige pas plus de précau- tion ; il suffit, comme pour la précédente, de couper les feuilles des ra- meaux de l'année, et, si l'on emploie des rameaux des années précédentes, de choisir les yeux sains et non encore développés, qui- se trouvent plus particulièrement à la base de ces rameaux , principalement sur les arbres non soumis à la taille. Le reste de l'opération se pratique absolument comme pour la greffe en rameau en saison ordinaire. » J'ai pratiqué cette greffe en rameau à œil dormant, depuis le mois d'août jusqu'en octobre, et souvent lorsque déjà le sujet avait cessé de ( 63i ) végéter; j'ai toujours obtenu le même succès, soit par la greffe en cou- ronne latérale, soit par la greffe en fente. » D'après des expériences nombreuses et faites dans des conditions peu favorables, je crois pouvoir conclure que, contrairement à ce que disent tous les auteurs, on peut i" greffer en rameau avec chance de succès pendant tout le temps de la végétation, à œil poussant depuis le printemps jusqu'au mois d'août, à œil dormant depuis cette dernière époqvie jusqu'au commencement d'octobre ; 20 que l'on peut toute l'année multiplier une espèce ou variété par la greffe en rameau ; 3° que l'on peut greffer, même avec les pousses du printemps, de juin en octobre; If qu'il n'est pas indis- pensable de les couper à l'avance. » La greffe en rameau à œil dormant me paraît avoir quelques avan- tages sur la greffe en écusson : i° elle est plus prompte et plus facile à pratiquer; i° elle n'exige pas que les sujets soient en pleine sève; 3° elle peut se pratiquer et plus tôt et plus tard : pratiquée trop tôt, il peut arriver, comme pour l'écusson, qu'elle vienne à pousser; mais, dans ce cas, le plus ordinairement un seul œil se développe, les autres restent en bon état : elle peut encore se pratiquer plus tard, car elle reprend beaucoup plus promptement; huit jours suffisent ordinairement; 4° la greffe en rameau offre bien'plus de garantie contre les gelées et les animaux nuisibles ; 5° elle peut avancer la fructification des arbres à pépin d'une année; 6° la poix qui l'entoure lui permet de mieux résister aux grandes chaleurs ; 70 elle n'est pas exposée à être noyée par la sève, ni par l'humidité trop abon- dante; 8° elle peut servir à regreffer les sujets manques plusieurs fois, et dont la tige, endommagée jusqu'au-dessous du sol, exige que la greffe soit en partie enterrée et même posée sur racine : l'écusson serait difficilement praticable dans ce cas ; 90 pratiquée en couronne latérale, elle offre tous les avantages de l'écusson réunis aux avantages de la greffe en rameau. » médecine. — Du siège de l'épilepsie; par M. Pascal, médecin de l'hôpital militaire de Bayonne. (Commissaires, MM. Serres, Flourens, Andral.) M. Viau adresse une nouvelle addition à ses précédentes communica- tions sur un Moteur destiné à remplacer la machine à vapeur. (Commission précédemment nommée.) 83.. ( 63a ) M. Lambron présente au concours pour le prix de Statistique des tableaux des sources thermales sulfureuses de la chaînettes Pyrénées. (Renvoi à la future Commission.) CORRESPOIYDAIVCE. M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts annonce que cette académie, sur l'invitation qui lui avait été faite par l'Académie des Sciences, d'adjoindre quelques-uns de ses Membres à la Commission chargée d'examiner un travail de M. P. Landry, sur l'application des préceptes de l'hygiène à la disposition des villes, a choisi, à cet effet, MM. Le Bas et Blouet, Membres de la Section d'Architecture. M. de Candolle, récemment élu à une place de Correspondant pour la Section de Botanique, adresse ses remercîments à l'Académie. M. Flourexs met sous les yeux de l'Académie le premier volume de la Collection des médecins grecs et latins, publiée, sous les auspices du Mi- nistre de l'Instruction publique, par M. Ch. Daremberg. (Voir au Bulle- tin bibliographique.) Ce volume contient une première partie des OEuvros d'Oribase. « En 1 844) M. Daremberg forma le projet de publier une Collection des médecins grecs et latins. Le Gouvernement, pour encourager cette entre- prise, confia à ce médecin le soin de faire un catalogue raisonné des ma- nuscrits grecs et latins médicaux des bibliothèques de Paris, puis de visiter les principales bibliothèques de l'Europe (Belgique, Allemagne, Angleterre et Italie). Dans le plan de la Collection annexé au premier volume d'Ori- base, M. Daremberg rend compte de toutes ses recherches et des décou- vertes qu'il a faites. Ce n'est pas seulement pour les œuvres d'Oribase et de Rufus, mais pour celles de Galien, d'Aëtius, de Soranus, deCœlius Auré- lianuset de beaucoup d'autres auteurs, qu'il a réuni de nombreux matériaux. » M. Bussemaker, depuis longtemps occupé d'Oribase, s'est chargé delà constitution du texte, à l'exception des livres anatomiques, de quelques livres chirurgicaux et de certains fragments sur lesquels M. Daremberg a fait des études spéciales. La traduction et les notes sont une œuvre commune. M. Bussemaker a copié les quinze premiers volumes de la Coltection médi- cale sur deux manuscrits de Paris ; il les a collationnés sur un manuscrit du Vatican et sur un manuscrit d'Angleterre, signalé pour la première fois par M. Daremberg, qui avait rapporté un spécimen des variantes.- ( 633 ) » On sait qu'un des grands mérites des œuvres d'Oribase est d'être for- mées d'extraits textuels de médecins et de chirurgiens anciens, dont plu- sieurs nous seraient à peu près inconnus, si ces précieux fragments n'avaient été sauvés par le médecin de l'empereur Julien. » Les livres chirurgicaux d'Oribase ont. un intérêt tout particulier ; ce- pendant ils sont peu connus: cela tient à ce que les uns ne sont publiés qu'en grec, et que pour les autres la traduction latine est souvent aussi difficile à entendre que le texte. » Les livres publiés par Cocchi et par le cardinal Aug. Mai ont été revus sur les manuscrits de Florence et du Vatican, par MM. Bussemaker et Daremberg, pendant leur séjour en Italie. » Des fragments retrouvés par M. Bussemaker, trois livres de la Collection médicale, entièrement inconnus et découverts par Dietz et par M. Daremberg, ajoutent un nouveau prix aux œuvres d'Oribase. » Le premier volume contient une partie de l'hygiène ( Aliments, Bois- son et Exercices). Les notes des quatre premiers livres portent particuliè- rement sur l'histoire naturelle, sur un grand nombre de préparations ali- mentaires, sur plusieurs usages domestiques. Celles du cinquième se rap- portent surtout aux moyens de préparation, de conservation et de réfrigéra- tion des eaux, aux eaux merveilleuses, aux diverses espèces de vins. Dans les notes du sixième livre on traite de plusieurs points curieux de l'histoire de la gymnastique. » physiologie. — Recherches expérimentales sur le sjstème nerveux. (Extrait d'une Lettre de M. Marsh ai. Hall à M. Flourens. ) • « Toujours occupé du système nerveux, j'ai cherché dernièrement s'il est possible d'en isoler complètement les trois sous-systèmes, cérébral, spi- nal et ganglionnaire. » Or cela n'est pas possible pour le premier, ou le système cérébral ; car quand même la partie delà moelle épinière placée dans les vertèbres cervi- cales serait divisée ou détruite, dans les expériences ou par une maladie, la sensibilité et les autres fonctions du cerveau seraient compliquées des fonc- tions diastaltiques de la moelle allongée, et des fonctions ganglioniques du sous-système ganglionnaire de la tète. » Mais rien de plus facile que l'isolement des sous-systèmes spinal et ganglionnaire. » Pour l'isolement du premier, on n'a qu'à enlever, chez la grenouille ou chez le très-jeune chat, d'abord le cerveau, ensuite les autres viscères; il 634 ) reste le sous-système spinal : des mouvements respiratoires continuent , la déglutition peut s'effectuer, tous les membres se meuvent dès qu'ils sont irrités; mais plus de sous-système cérébral ou ganglionnaire. » Pour l'isolement du sous-système ganglionnaire, voici les mesures à prendre. Ayant enlevé le cerveau, il faut détruire la moelle épinière, en évitant absolument l'effusion de sang dans le canal vertébral. Voici com- ment j'ai réussi à accomplir cet objet : Je me suis servi d'une aiguille de la grandeur convenable; j'y ai enfilé du coton en assez grande quantité pour • remplir le canal vertébral ; j'enfonce alors, en tâtonnant, cette aiguille avec ce coton dans le canal vertébral; j'y détruis la moelle épinière sans per- mettre l'effusion d'une seule goutte de sang. La circulation , les mouvements péristaltiques des intestins restent, mais plus de mouvements diastal tiques, ou volontaires. » Voilà donc le sous-système spinal ou diastaltique, et le sous-système ganglionnaire ou péristaltique isolés. » En se servant de ces manœuvres, on peut expérimenter même sur un de ces sous- systèmes isolément. » Dans le cas où le sous-système spinal est conservé , la respiration et la déglutition peuvent s'effectuer, comme je l'ai déjà dit , tant que le saut et les autres mouvements excités peuvent se manifester. » Dans le cas du sous-système ganglionnaire isolé, si l'on essaye de faire impression sur la circulation capillaire des pattes ou des poumons de la grenouille , par exemple , en écrasant les autres parties ou viscères , on reconnaît qu'il n'y a pas d'impression produite. » Je ne sais si les agents qui paraissent faire.impression sur le cœur ou le canal intestinal peuvent produire leurs effets sur ces organes ainsi isolés de la moelle épinière. L'expérience est à faire. » Mais voici des conclusions, à ce qu'il me semble, qu'on peut déduire des faits que j'ai présentés : » La moelle épinière est non-seulement le centre essentiel des mouve- ments diastaltiques dits sympathiques, mais aussi des mouvements péristal- tiques sympathiques. » Maintenant, quels objets pleins d'intérêt qu'un animal tout jeune ou de sang froid, dépourvu, l'un de tout système nerveux, excepté le sous- systeme spinal; l'autre de tout système nerveux, excepté le sous-système ganglionnaire ! » C'est vous, Monsieur, qui nous avez mis dans la route de ces isole- ments des diverses parties du système nerveux. » ( 635 ) ASTUONOMiE physique. — Anciennes observations faites par les Membres de l'Académie delCimento sur la marche du pendule. (Lettre de M Antinori, directeur du Musée de Physique et d'Histoire naturelle de Florence, à M. Ara go. ) « Dès que nous avons eu connaissance de l'ingénieuse démonstration matérielle de la rotation de la terre dont M. Foucault a enrichi la science, nous nous sommes hâtés de la répéter, en construisant l'appareil nécessaire, qui nous a paru très-bien placé à côté de la tribune du grand Galilée. A cette occasion, il était bien naturel de rechercher si, dans les nombreuses expé- riences faites sur le mouvement du pendule par les Académiciens del Ci- mento, enregistrées dans la riche collection des manuscrits de la Biblio- thèque de S. A. I. et R. le Grand Duc, on trouverait quelque chose d'ana- logue à l'observation de M. Foucault, d'autant plus que M. Puliti se souvenait d'avoir lu que nos Académiciens avaient noté des faits particu- liers concernant les oscillations de cet instrument. En effet, après avoir consulté les manuscrits en question, nous avons trouvé exposée bien claire- ment, à ce qu'il nous semble, l'»bservation dont M. Foucault a fait une si heureuse application. Vous en jugerez par vous-même. Je vous transcris ci- dessous la Note inédite que l'on trouve dans les manuscrits autographes de Vincent Viviani sur le mouvement du pendule, et deux paragraphes qui ont rapport au sujet en question, et qui sont imprimés, l'un dans les Sag- iii di Naturali Esperienze,edizione del 1841, page 20, et l'autre dans les Notizie degli Aggrandimenti délie Scienze fisiche in Toscana, publiées par Targioni, tome II, ae partie, page 66g. » Dans l'intérêt de l'histoire de la science, dont vous vous montrez tou- jours expositeur si consciencieux, la Notice que je viens de vous commu- niquer m'a paru digne de votre attention , d'autant plus qu'elle n'ôte rien au mérite éminent de votre illustre concitoyen. Note inédite. « Osservammo che tutti i Penduli da un sol filo de- » viano dal primo verticale e sempre per il medesimo » verso, civèsecoiido le linee AB, CD, EF, etc. da destra » verso sinistra délie parti anteriori. » Saggi di Naturali Esperienze, etc. « Ma perché l'ordinario pendolo a un sol filo in » quella sua libertà di vagare (qualunque ne sia la ( 636 ) » cagione) insensibilmente va txaviando dalla prima sua gita, e verso 1 fine, » secondo ch'ei s'avvicina alla quiète, il suo movimento non è più per un » arco verticale, ma par fatto per una spirale ovata in cui più non posson » distinguerai ne noverarsi le vibrazioni, quindi è che, solamente a fine di » fargli tener fin all'ultimo l'istesso cammino, si pensô di appender la palla » a un fil doppio. » Targioni, Àggrandimenti, etc. « A di 28 novembre 1661. Ricevuta la punta d'un dondolo attaccato ad » un filo solo, quando comincia a inlanguidirsi il suo moto, che lasciato » di vibrare va in spire, sopra polvere di marmo vi disegna il suo viaggio, » cheè una spirale ovata, che sempre va restringendosi verso il centre » astronomie. — Effets produits sur les hommes et. les animaux par l'éclipsé totale du 7 août 1 85o, observée aux îles Sandwich; par M. Kutczycki (i). « J'ai peu de données sur les effets produits sur les hommes et les ani- » maux. J'ai déjà parlé de l'émotion que j'ai ressentie moi-même. Quelques » personnes qui m'entouraient gardaient aux approches de l'éclipsé totale » un silence solennel, et même les Indiens qui remplissaient la grande cour » de la Mission ont interrompu leur loquacité naturelle. Le silence a duré » pendant tout le temps de l'éclipsé totale ; mais, à la fin, à la réapparition » du Soleil, une acclamation immense et unanime a retenti dans Honolulu » et la campagne environnante, je puis dire dans l'île tout entière. Il » faut avouer cependant que nul cas de terreur superstitieuse parmi les » indigènes n'est parvenu à ma connaissance; il est vrai qu'ils étaient pré- » venus et bien rassurés sur les effets de l'éclipsé. Ils ont montré, en géné- » rai, une grande curiosité; les rues d'Honolulu; après l'éclipsé, étaient »" littéralement jonchées de fragments de verre enfumé; mais il y a eu des (1) Les règlements de l'Académie concernant l'étendue des communications qui peuvent être insérées dans le Compte rendu, m'avaient imposé le devoir de supprimer de la relation de l'éclipsé totale du 7 août dernier, tout ce qui ne se rattachait pas plus ou moins directe- ment à la constitution physique du Soleil ou de la Lune. Ces suppressions ont conduit quelques personnes à supposer que M. Kutczycki avait négligé de remarquer les effets pro- duits sur les hommes et les animaux par le passage subit du jour à la nuit et de la nuit au jour. C'est pour rectifier cette erreur que nous donnons ici le complément de la relation de M. Kutczycki. M le capitaine de vaisseau Bonnard a eu une pensée dont les astronomes de tous les pays se montreront reconnaissants, et l'ingénieur chargé d'observer l'éclipsé a parfai- tement justifié sa confiance. ( AR.) f 637 ) » cas d'une indifférence complète : on voyait plusieurs cerfs-volants, avec » lesquels les enfants s'amusent presque continuellement, flotter tranquil- » lemient et se projeter en blanc sur le ciel assombri pendant l'éclipsé » totale. D'après une ancienne superstition des indigènes, les éclipses pré- » disent la mort des chefs éminents; plus l'éclipsé est forte, plus est grand » le personnage qui doit mourir. Comme pour accomplir cette prédiction, » le roi Kamehameha est tombé dangereusement malade quelques jours » avant l'éclipsé, et beaucoup de ses sujets croyaient sa mort assurée. Il » faut ajouter que lui-même était au-dessus de ce préjugé, et que cette » prétendue menace du ciel n'a en rien aggravé son état. Peu de temps » après l'éclipsé, cette ancienne superstition a été atteinte dans ses derniers » retranchements par sa guérison. » Quant à l'impression sur les animaux que les anciens observateurs ont » consignée dans leurs relations, elle s'est presque complètement vérifiée. » Tout, en général, l'animal comme l'homme lui-même, à l'approche d'une » éclipse totale, garde l'immobilité et le silence. I-.es poules, les premières, » se sont couchées, non en allant à leurs perchoirs ordinaires, mais en » s'accroupissant où elles se trouvaient. Des quelques pigeons domestiques » qui existent à Honolulu, on n'en a pas vu un seul pendant l'éclipsé. Les » chiens, tristes et tremblants, ne répondaient pas à l'appel du maître. Les » troupeaux, immobiles, ne paissaient pas pendant la durée de l'obscurité; » je n'ai cependant pas entendu dire que les bœufs se fussent mis en rond » comme pour se défendre. Les oiseaux sauvages sont si peu nombreux dans » le pays, qu'il n'y avait pas d'observations à faire de ce côté. Une seule » exception que j'ai remarquée, c'est que les fourmis, dont une traînée « travaillait tranquillement sur le mur à côté de moi, n'ont été nullement » influencées par l'éclipsé; elles continuaient paisiblement leur ouvrage. » C'étaient de toutes petites fourmis remplissant les maisons dans tous les » pays entre-tropicaux, -et qui, généralement habituées à travailler la nuit, » n'ont fait aucune attention au changement survenu pendant l'éclipsé.» méganique, afpliquée. — Note sur des expériences constatant /'augmen- tation de rendement due à l'hydropneumatisation des turbines ; par M. L.-D. Gibahd. « Nous avons indiqué, dans un précédent Mémoire, l'avantage théorique qui pouvait résulter d'une disposition ayant pour but de débarrasser les turbines des eaux extérieures d'aval qui occasionnent une perte notable due C. R. , i85i , i« Semestre. (T. XXXU, N° 17.) 84 ( 638 ) ,hi frottement de ce moteur sur le liquide, et aux tourbillonnements dans les canaux mobiles. La Note présentée aujourd'hui à l'Académie contient le détail d'expériences faites sur une turbine-fontaine d'une force de trente chevaux, placée, depuis cinq ans, dans la papeterie de M. A. Dufay, à Égre- ville, sous une chute de im, 10. » Pour avoir d'abord le chiffre du bénéfice dû à la suppression du frot- tement, nous avons fait marcher la turbine à pleine eau, noyée, puis dénoyée/ Nous avons reconnu qu'avec une vitesse de vingt-huit à vingt- neuf tours par minute, le frottement est de 4 pour ioo, c'est-à-dire que si Ion représente par i le travail de la turbine noyée, le travail de la turbine dénoyée est de i,o4- Le nombre de vingt-huit à vingt-neuf tours étant le minimum de vitesse, 4 pour ioo est le minimum de frottement; en sorte que, pour un nombre de tours plus grand, trente-quatre à trente-cinq tours par exemple, vitesse ordinaire, le frottement croîtra à peu près dans le rapport — r> n étant le minimum de tours. D'où il suit que le frottement o,o4 étant correspondant à une dépense Q', pour une autre dépense Q, on aura comme expression du frottement correspondant (^ étant égal à K]> » Représentant par T le travail de la turbine noyée, par T' le travail de la turbine dénoyée, on aura alors l = ■ + M Il restait à chercher l'influence des tourbillonnements dans les canaux mobiles par suite de la variation de la dépense. » A cet effet, nous avons successivement observé le rendement de la tur- bine avec diverses levées de vanne. Dans plusieurs expériences, nous n'avons pas remarqué une augmentation sensible produite.par notre procédé; mais quand la vanne a été au tiers de sa hauteur (ce qui rend K = 3), nous avons constaté un accroissement d'effet utile dont l'expression est donnée par la formule T" OH '-7X!+/-A T n qui, comme on le sait, est le réactif de la soude, il suffira de précipiter le protosel d'antimoine par la potasse et de redissoudre le précipité dans un excès d'alcali et d'ajouter du permanganate de potasse jusqu'à ce que la liqueur reste colorée; alors, pour se débarrasser de l'excès de permanganate de potasse, on pourra ajouter quelques gouttes d'une dissolution alcaline d'oxyde d'antimoine. » Si l'on employait une matière organique pour détruire le permanga- nate de potasse en excès, une partie du manganèse resterait en dissolution dans la potasse à la faveur de la matière organique, ce qui, du reste, n'au- rait pas un grand inconvénient, puisque le sel qu'on prépare doit être pu- rifié par cristallisation. » Lorsque la liqueur a été ainsi décolorée, on évapore, on laisse re- froidir; il se dépose de petits cristaux d'antimoniate de potasse jusqu'à ce que les eaux de lavages ne contiennent plus de chlorure de potassium ni de potasse. » J'ai remarqué que, quand on veut dissoudre l'oxyde d'antimoine dans la potasse, il faut, pour que la dissolution s'opère bien, verser le sel d'anti- moine dans la potasse; car alors l'oxyde d'antimoine à l'état naissant, se trouvant en présence d'un excès de potasse, se dissout facilement, pendant que, quand on verse la potasse dans le protosel d'antimoine, l'oxyde d'antimoine s'agglomère et ne se dissout plus complètement dans la po- tasse. » Ce procédé de préparation d'antimoniate de potasse a l'avantage de donner en fort peu de temps un réactif dont la préparation était très-longue et si délicate, que fort rarement on l'obtenait. On comprend, du reste, l'im- portance d'un procédé rapide pour la préparation de ce sel, lorsqu'on se C. «., lNSl> I" Sr.mettre 'T. XXXII, N* 17. 1 85 (646 ) rappelle sa facile décomposition. En effet, comme l'a démontré M. Freniv flans son Mémoire sur les acides métalliques, l'antimoniate de potasse grenu en dissolution se transforme, au bout d'un certain temps, en antimoniate gommeux et en biantimoniate de potasse, de manière qu'il reste un mé- lange de biantimoniate, antimoniate grenu et gommeux, mélange qui, pré- cipitant non-seulement les sels de potasse, mais encore tous les sels solubles, pourrait induire en erreur, d'autant plus que cette décomposition peut s'opérer quelquefois du jour au lendemain. Cependant, M. Fremy dit avoir conservé, pendant plusieurs mois, de l'antimoniate grenu en dissolution sans constater de décomposition. » Les protosels d'étain, traités de la même manière que les sels d'anti- moine, produisent du stannate de potasse. >■> Quant au sesquioxyde de fer et au bioxyde de cuivre, à priori on pouvait penser qu'ils ne se transformeraient pas en acides ferrique et cu- prique, car ces acides se détruisent en présence des corps très-divisés, comme de l'oxyde de manganèse par exemple, qui se serait nécessairement formé dans cette réaction. » L'expérience a, du reste, prouvé la vérité de cette supposition. » Le plomb passe à l'état de bioxyde, mais celui-ci ne s'unit pas à la potasse. » Les sels de bismuth ne produisent rien. » physiologie expérimentale. — Ejjets produits sur des Oiseaux et des Mam- mifères vivants par l'inoculation de divers liquides pris sur d'autres Oiseaux morts d'une maladie épidémique aujourd'hui régnante dans le département de Seine-et-Oise , ou sur des Mammifères morts par suite de cette inoculation. (Note de 31. de Lafoxb. ) 4 « La maladie grave des oiseaux de basse-cour, désignée sous les noms de charbon, de choléra, de fièvre pestilentielle et contagieuse, sévit maintenant dans le département de Seine-et-Oise. Dans la commune de Montgeron, presque toutes les volailles sont mortes. M. Petit , agriculteur à la Coiir-de- France , vient de perdre une grande partie de ses poules. » Cette maladie n'est pas nouvelle : Chabert, Guersent, Maillet, et tout récemment M. Benjamin, vétérinaire à Nogent-sur-Seine, l'ont décrite. D'après ce dernier, cette affection apparaîtrait régulièrement deux fois par an sur les poules, les oies, les dindons et les canards dans les départements ( 647 ; de l'A.ubé, de Seine-et-Marne, de ta Marne et de l'Yonne, et ferait périr annuellement trente à quarante mille de ces animaux » Une discussion s'étant élevée au sein de la Société nationale et centrale de Médecine vétérinaire à l'occasion d'un Rapport sur cette maladie , et plu- sieurs membres ayant émis une opinion différente sur la nature du mal, et principalement sur son identité avec les maladies dites charbonneuses des grands animaux domestiques, j'ai résolu de chercher à élucider cette ques- tion par l'expérimentation. Le mardi i5 avril, j'ai fait venir de Montgeron trois poules et un canard morts de la maladie. Le a3, même mois , je reçus de M. Petit, cultivateur à Champagne, dix-huit poules mortes également de la maladie régnante. » Les lésions morbides rencontrées sur les cadavres, ayant laissé quelque incertitude dans mon esprit sur la nature et le siège de la maladie, je me décidai à pratiquer des inoculations dans le but de savoir si le sang des ca- davres, comme aussi quelques liqueurs sécrétées, et les liquides imbibant certains organes malades ou sains, pourraient communiquer la maladie à des volailles et à des quadrupèdes bien portants. » Voici les résultats auxquels je suis arrivé jusqu'à ce jour, et dont je crois devoir donner connaissance à l'Académie : » i°. Le sang de volailles, pris dans le cœur et dans les gros vaisseaux immédiatement ou peu de temps après la mort, inoculé à quatre poules bien portantes, les a tuées en douze à trente heures au plus ; » 2°. Le sang pris dans le cœur de ces poules aussitôt après la mort, ino- culé à deux autres poules, les a fait périr dans l'espace de huit à douze heures ; » 3". Le sang de poules mortes chez M. Petit, cultivateur à Champagne, inoculé à deux lapins adultes à la face interne de la cuisse, les a fait périr en huit à dix heures; » 4°- Le sang du cœur de ces deux lapins, inoculé à quatre pigeons, les a fait mourir en huit à dix heures ; » 5°. De la lymphe extraite d'un vaisseau lymphatique d'un lapin mort des suites de l'inoculation du sang du cadavre d'une poide, inoculée à un pigeon, a déterminé la mort de cet animal après huit à dix heures; » 6°. De la salive mousseuse, recueillie dans la bouche du même Japin, et. inoculée à un pigeon, a provoqué la mort en six à huit heures; » 70 La matière rougeàtre delà rate de deux poules, inoculée à une poule et à un pigeon, les a fait périr en huit à trente heures; 85.. ( 648 ) » 8°. De la lymphe roussàtre extraite d'un ganglion lymphatique malade provenant d'une poule morte des suites de l'inoculation du sang, transmise à une poule bien portante, a déterminé la mort en l'espace de quinze à dix- huit heures ; » 90. Le jaune d'un œuf de la grosseur d'une aveline, pris dans l'ovaire d'une poule morte, inoculé à un pigeon, a occasionné la mort en huit à dix heures; » io°. Une poule alimentée avec les chairs, le sang, le foie, les intestins du cadavre d'une poule, est morte après vingt-quatre heures; » 1 1°. Un petit caillot sanguin retiré du cœur d'une poide morte, dégluti par une poule bien portante, a provoqué la mort après vingt-quatre heures ; » 12°. L'inoculation, i° de la bile extraite delà vésicule biliaire; a° d'un liquide blanchâtre existant dans le jabot ; 3° de matières excrémentitielles prises dans le rectum, à trois pigeons, n'avaient pas produit, au bout; de douze heures, de résultats apparents. Les animaux soumis à ces expériences restent en observation (i). » Les cadavres de tous ces animaux inoculés ont présenté des lésions morbides semblables à celles des animaux ayant fourni les produits de l'ino- culation. Le sang, aussi bien que les autres matières inoculées, n'ont encore offert aucune altération physique bien notable. Le sang charrie, assuré- ment, un principe qui donne la mort; mais quelle est la nature de ce prin- cipe? Est-il semblable à celui des maladies charbonneuses? Je le crois, mais n'ose point encore positivement l'affirmer. J'entreprends une série d'expé- riences et me livre à des recherches anatomico-pathologiques qui, je l'espère, pourront élucider cette intéressante et importante question. » Dans le but de savoir si la maladie peut se transmettre, ou si elle est susceptible de se communiquer, à distance, à des volailles en bonne santé, par des émanations cadavériques ou autres, j'ai commencé , le i 5 avril, des expériences qui seront appelées à lever les doutes qui existent encore à cet égard. » Je me livre maintenant à de nouvelles inoculations avec la fibrine, l'al- bumine, la sérosité du sang, la lymphe, les humeurs de l'œil, la matière cérébrale, le chyle, la graisse, les poumons, les muscles, les reins, l'urine, le sperme, la salive, les excréments, les aliments du jabot, du gésier, etc., des (i) Une Lettre de M. de Lafond , arrivée après la'séance, annonce que tous ces animaux sont morts dans l'espace de quinze à vingt-quatre heures. ( 649 ) animaux malades et des cadavres. J'aurai l'honneur de communiquer a l'Académie les résultats de ces recherches. » PHYSIOLOGIE. — Note sur un nouvel agent anesthésique : l'éther bromhy- drique. (Extrait d'une Note de M. Edocakd Robin.) « La théorie que j'ai développée dans plusieurs de mes Notes rangeait l'éther bromhydrique parmi les agents qui, même en présence de l'oxygène humide, protégeant les matières animales contre la combustion lente, sont antiputrides après la mort, et, suivant la dose, sédatifs, antiphlogistiques et poisons asphyxiants pendant la vie. Ceux des agents modérateurs de la com- bustion lente, qui appartiennent à cette classe, sont nécessairement anesthé- siques quand ils pénètrent à dose suffisante dans la circulation. N'ont-ils pas de saveur acre, ils sont anesthésiques même par inspiration, si le terme d'ébullition, inférieur à 80 degrés, leur permet de répandre beaucoup de vapeur aux températures ordinaires; ils ne sont plus qu'anesthésiques, lo- caux ou par application, si leur terme d'ébullition est trop élevé. » L'éther bromhydrique, qui bout à 40 il faut ajouter -^3 au deuxième membre; ce qui donne, ligne 6, T"_R,(R,-3R,)-3R,' Page 5,6, remplacez fR,\- ^ par |Bj - R'(B-&~ 3R>). Même page, au lieu des deux lignes 18 et 19, lisez : Menons du point P d'une courbe quelconque, jusqu'en M' sur R, une perpendiculaire à la droite qui joint les centres C, et C„ ; 3RJ puis le point M à — — - plus près de C,. K Tous les accents des R,, R„ , R„, doivent être inférieurs. — I Ml' fl 71 I? ^—1 ■ ( 656 ®- -« s 3-3 •2 S > w sw o « 'P m «5 w o © J jj a og aj oj 6 6 c- 6 3 il U H 535 _ x 2 « „ ■" 3 c 5 s- i> ai Ç 3 u *P i, X > s > «S 3 O Z H H O U M U 3 S s a :- c s us 0) QJ >->0>tC>SP>-a)!>t£tfi 33-3 3«3=-3-3 3<"« OO— 0 = 03o_0 = 3 uua,oKuzuc-uH;K Vf X ro X G5vf - Vf W O O O ro •> ro ro vf ro O O i + I + + + + + I r^ es es C5X C5ro «rj O O C 05 CT.'-O es m o o es vf io - s yt o 4>o ^-x 05 O X + + + + + + + + -I- + + + ir^ r^eo un c vf - O'iiyt O O - - «m S 3 3 3 3 -a -a -c o o m on -Kl t> + + + 10 ci x-f r^»o PI C5X 05 r^io O ro ro X - un 'Z> tO O <û r^lO GO - O O O PI v*- 05 pi vfro PI ■J3- pi ro po in pi vf ro ro o +++++++++++++++++++++++++++++++ !0 '~-D 'O O PO + + + + O O un vf o vfro - m X S m axo pOO o ro x to o o «ox vf vf n o m io ^tmtri »o ^i co o - o i-r^ t^x cr. 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MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. KLEGTKOPHYSIOLOGIE. — Mémoire sur les ejfets électriques produits dans les tubercules , les racines et les fruits, fors de l'introduction d'aiguilles galvanométriques en platine. (Extrait lu par M. Becquerfx dansla séance du 5 mai. ) « En recherchant leseffets électriques produits dans les végétaux, à l'aide d'aiguilles de platine galvanométriques introduites dans les divers tissus dont ils se composent, je n'ai pas eu seulement en vvie d'examiner s'il existe ou non des courants électriques, dans les corps organisés, produisant par dérivation les courants observés, mais encore de prouver que ces derniers ont une origine chimique analogue à ceux que l'on obtient, lorsque deux laines de platine galvanométriques (je désigne ainsi les lames en rapport avec un galvanomètre) plongent dans deux liquides pouvant réagir l'un sur l'autre, liquides n'ayant pas la même composition chimique, ou ayant la même composition, mais non la même température ou la même densité. Je me suis proposé, en outre, de montrer comment l'étude de ces phénomènes pouvait servir à celle de plusieurs points de physiologie végétale , à mettre en évidence la différence de composition, ainsi que la nature ou du moins C. H., i85l, 1" Semestre. (T. XXXII , N° 18.) 87 ( 658 ) le caractère acide ou alcalin des liquides de l'organisme, lorsqu'ils réagissent les uns sur les autres, et à étudier enfin les changements qu'ils éprouvent au contact de l'air. » Les principes qui régissent le dégagement de l'électricité dans les ac- tions chimiques portaient à croire qu'en opérant sur des corps organisés, fjuels qu'ils fussent, dans lesquels circulent des liquides différents, séparés par des membranes, et dont la nature change, pour ainsi dire, à chaque instant, on devait obtenir un dégagement d'électricité conforme à ces prin- cipes. A l'appui de cette opinion, je citai, dans le Mémoire que je présentai à l'Académie en novembre dernier, les expériences faites, il y a déjà un certain nombre d'années, sur quelques corps organisés. On voit donc cpie ce n'était pas chose nouvelle d'annoncer la production d'effets électriques dans les conditions générales que je viens de rappeler; mais ce qu'il fallait trouver, c'était la relation existant entre les effets électriques observés, la constitution organique des corps et les modifications que ces effets éprouvent lorsque l'air ou d'autres causes intérieures ou extérieures réagissent sur les liquides des tissus et autres parties constituantes, c'est-à-dire qu'il fallait examiner la question sous le point de vue physiologique. » D'un autre côté, je ferai remarquer que quelques physiciens ne se font pas une idée exacte des courants électriques obtenus, dans les corps orga- nisés, à l'aide d'aiguilles de platine; ils considèrent ces courants comme la preuve manifeste de l'existence d'autres courants, dont ceux-ci ne seraient cpie les dérivés, et qui interviendraient dans les phénomènes de la vie. Or. jusqu'ici, rien n'autorise à tirer une semblable induction; les effets élec- triques observés paraissent être dus, au moins dans la plupart des cas, à de simples réactions chimiques. » Il peut se faire cependant que quelquefois ces effets soient dus à une dérivation ; mais alors il faut prouver, comme je l'ai fait dans mon Mémoire de novembre dernier, que les conditions nécessaires pour la production de courants circulant naturellement dans les divers organes sont remplies. » Avant d'exposer les faits consignés dans le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie, et dont je ne lis seulement que l'ex- trait, je traite une question de priorité soulevée par MM. Wartmann et Zantedeschi. » Ces deux physiciens, tout en réclamant la priorité des recherches re- latives à la manifestation des courants électriques dans les végétaux, dé- clarent, le premier, dans une Note insérée dans le cahier de décembre de la Bibliothèque de Genève, postérieurement à la lecture de mon dernier (659) Mémoire; le second, dans une Lettre adressée à l'Académie le a4 mars der- nier et renvoyée à une Commission dont je fais partie, que nous nous sommes occupés simultanément de ce sujet sans avoir eu connaissance des résidtats obtenus séparément par chacun de nous. Je partage entiè- rement leur opinion à cet égard; mais je' me permettrai de leur faire remarquer que,, dans la législation scientifique, il est admis que la date de la publication, dans un Journal ou un Recueil scientifique quelconque, de Notes ou Mémoires renfermant le résultat de recherches nouvelles, est la date précise, officielle de la prise de possession. Je ne prétends pas pour cela que l'on ne puisse faire valoir en sa faveur l'exposé verbal fait anté- rieurement à cette date, dans un Cours public ou dans une Société savante, des résultats que l'on a obtenus ; mais on ne saurait mettre en doute que le ne varietur de la rédaction n'est établi que dans une publication imprimée. Je rapporte au surplus dans mon Mémoire, in extenso, en les discutant cependant, les réclamations de MM. Zantedeschi et Wartmann. » Je décris ensuite, dans mon Mémoire, les appareils qui m'ont servi à observer et à analyser les effets électriques dans les tubercules, les racines et les fruits; effets qui exigent quelquefois, pour être observés, des appareils d'une très-grande sensibilité. Le premier appareil dont je donne la des- cription, est le multiplicateur récemment construit par notre habile artiste Ruhmkorff, sur le modèle de celui avec lequel M. du Bois-Reymond a fait ses expériences sur les contractions, et qui a, je crois, plus de sensibilité encore, quoiqu'il n'ait employé que 20000 tours, au lieu de a5ooo, comme ce dernier. Je fais connaître ensuite un autre appareil entièrement différent de ceux dont on a fait usage jusqu'ici, et dont le principe est le même que celui de ma balance électromagnétique. » Dans les multiplicateurs à système Schweigger, le maximum de dévia- tion de l'aiguille aimantée ne dépasse pas 90 degrés. D'un autre côté, chaque degré, relativement à la longueur des aiguilles, n'étant que d'un demi-millimètre environ, il en résulte que le parcours de l'aiguille, lorsque la déviation de l'aiguille n'est que de 1 à 1 degrés, ne va pas au delà de {ai millimètre. » J'ai cherché s'il n'était pas possible de construire un appareil multi- plicateur dont le circuit fût de 4°°o mètres, dans lequel les degrés des arcs qui mesurent les angles de déviation fussent cinq ou dix fois plus grands, et dont le maximum de déviation ne fût pas limité à 90 degrés et dépendit uniquement de la force d'impulsion. » Voici les. changements que j'ai apportés à la balance électromagnétique 87.. ( 66o ) pour la transformer en multiplicateur d'une très-grande sensibilité. Au lieu de mettre les hélices dans une position verticale, on les place horizon- talement, et l'on substitue aux barreaux deux aiguilles aimantées que l'on fixe, chacune perpendiculairement et dans une direction horizontale, à l'une des extrémités d'une tige très-mince de métal, suspendue sur son milieu à un fil simple de cocon; les pôles des deux aiguilles étant placés inversement, on peut disposer le système de manière à ne lui laisser qu'une force directrice excessivement faible. Les deux aiguilles entrent chacune à moitié dans leur hélice respective, et comme celles-ci sont placées d'un côté différent du bras de levier, il s'ensuit que si le courant est dirigé de manière à chasser chaque aiguille hors de son hélice, le bras de levier recevra une action double. » D'après les dispositions adoptées, l'angle de déviation dépend de l'im- pulsion donnée par le courant à l'aiguille aimantée, attendu que quand celle-ci se trouve à une certaine distance de l'hélice, elle cesse d'être influencée. » A l'une des extrémités du levier ou de la tige horizontale, est fixé un appendice de quelques centimètres de longueur, qui parcourt un arc de cercle divisé. » Les deux hélices dont l'axe est horizontal sont fixées chacune à une tige verticale mobile, dans un cylindre creux de laiton, où elle entre avec frottement. La tige peut être ainsi élevée ou abaissée à volonté; les deux hélices peuvent, en outre, au moyen de charnières, être inclinées dans un sens ou dans un autre. Ces mouvements permettent de centrer les aiguilles aimantées suivant l'axe des hélices. L'appareil dont je viens de donner une idée ne peut être considéré, toutefois, que comme un électroscope auquel on peut donner la plus grande sensibilité, quoique l'on ait à vaincre une plus grande force d'inertie que dans les multiplicateurs ordinaires, en rai- son du poids du bras de levier. » Après avoir rappelé dans mon Mémoire les effets électriques obtenus dans les tiges ligneuses à l'aide d'aiguilles de platine galvanométriques, in- troduites dans les diverses enveloppes dont elles se composent, je passe à l'examen des mêmes effets dans les tubercules, les racines et les fruits ar- rivés à une entière maturité, en commençant par la pomme de terre. » Ce tubercule se compose d'un tissu cellulaire dans l'intérieur duquel se trouve la fécule; le tout est pénétré d'un liquide qui le rend plus ou moins aqueux. Ce liquide est-il partout de même nature, depuis l'épiderme jusqu'au centre? c'est ce que l'on n'a pas cherché à constater jusqu'ici. ( 66i ) » La pomme de terre a une organisation qui a de l'analogie avec celle des tiges ligneuses, puisqu'on y distingue, à l'œil et mieux encore au micro- scope, les parties suivantes : i° un épidémie; i° une zone cellulaire ana- logue à l'écorce; 3° quelques vaisseaux épars, rares, représentant les li- gneux; 4° enfin, une masse cellulaire formant la plus grande partie du tubercule, et que l'on compare à la moelle des tiges. De cette organisation on pouvait conclure, à priori, que chacune des parties dont je viens de parler ne devait pas avoir la même composition chimique, ou du moins ne devait pas être pénétrée d'un liquide de même composition ; de là, là conséquence que ces différentes couches devaient donner lieu à des effets électriques analogues à ceux que l'on observe dans les couches ligneuses. » En opérant effectivement sur une coupe transversale et sur une coupe longitudinale pratiquées dans une pomme de terre de forme oblongue, on trouve que la partie sous l'épiderme est toujours positive à l'égard des couches les plus centrales, ainsi que les parties contiguës relativement à celles qui sont les plus rapprochées du centre, ainsi de suite jusqu'au centre, qui est la partie la plus négative ; la pomme de terre, sous le rap- port des effets électriques, se comporte donc, comme on devait s'y attendre en raison de son organisation, de même que le système cortical d'une tige ligneuse. » Ce fait met bien en évidence l'hétérogénéité successive des diverses parties de la pomme de terre, depuis l'épiderme jusqu'au centre. » Cette hétérogénéité peut être mise encore en évidence, en déposant sur une lame de verre, à la suite les unes des autres, les parties de pulpe enlevée à une pomme de terre, en allant de la périphérie au centre ; en moins d'une demi-heure, on voit la couleur changer, mais inégalement sur toutes les parties. La pulpe provenant de la partie épidermique devient gris-verdâtre, et celle des parties centrales plus ou moins rougeâtre, sui- vant leur éloignement de l'épiderme. Les teintes se rembrunissent peu à peu ; celle de la première portion moins que la teinte des secondes, qui finissent par prendre une couleur noire foncée. L'air n'agit donc pas de la même manière sur toutes les portions de pulpe enlevée. Dans mon Mé- moire se trouvent quelques développements sur les phénomènes chimiques produits dans cette circonstance. » Du reste, l'hétérogénéité des diverses couches du tubercule est facile à expliquer. Pendant la germination de la pomme de terre, qui a lieu pendant une grande partie de l'année, il s'opère des modifications inces- santes, de l'extérieur à l'intérieur, à partir du bourgeon, qui se nourrit ( 662 ) aux dépens des sucs inférieurs, d'où résulte un mouvement continuel de ces sucs, accompagné d'un changement dans leur composition. Pendant ce mouvement, la pomme de terre se vide, et finit par disparaître. Les phé- nomènes précédemment décrits mettent bien en évidence cet état de chose, puisqu'ils démontrent, de la manière la plus évidente, la non-homogénéité des sucs, depuis l'épiderme jusqu'au centre du tubercule. » Les autres tubercules, ainsi que les racines, présentent les effets dont je viens de parler; il y a cependant des exceptions : le Tropeolum tube- rosum et YUllucus tuberosus donnent des effets inverses. La carotte se com- porte comme la pomme de terre, ainsi que les betteraves rouge et blanche. » Je suis entré dans quelques détails sur quelques-unes des causes chi- miques qui interviennent dans la production des effets électriques précé- demment décrits; dans l'impossibilité où je suis de décrire toutes les expé- riences que j'ai faites pour les déterminer, je me bornerai à rapporter les conséquences auxquelles j'ai été conduit. » i°. Les effets électriques observés dans les tubercules et les racines à l'aide d'aiguilles de platine en relation avec un multiplicateur d'une grande sensibilité, mettent bien en évidence l'hétérogénéité des sucs qui se trouvent dans leurs tissus depuis l'épiderme jusqu'au centre, hétérogénéité qui pa- rait être en rapport avec la constitution organique. Ces effets montrent en- core que la pomme de terre et la plupart des autres tubercules se comportent, dans le mode d'expérimentation adopté, comme le système cortical d'une tige ligneuse : c'est-à-dire que la partie sous l'épiderme est positive à l'égard de toutes les autres , et les parties contiguës relativement aux parties inté- rieures, et ainsi de suite jusqu'au centre, qui est éminemment négatif. » Cet état de chose annonce une succession non interrompue de modifi- cations dans le liquide depuis l'épiderme jusqu'au centre. » 20. Quelques tubercules se comportent, au contraire, comme le sys- tème ligneux d'une tige dicotylédonée : c'est-à-dire que la partie centrale est positive par rapport aux parties environnantes jusqu'à l'épiderme. » 3°. Ces effets ont une durée assez courte, non pas peut-être à cause de la polarisation des aiguilles métalliques, mais par suite de réactions chi- miques qui cessent également peu de temps après l'introduction des aiguilles. » 4°- Les effets électriques contraires, obtenus en dérangeant légèrement de place les aiguilles, sans les retirer des tubercules , ni produire de nou- velles perforations, ne peuvent s'expliquer qu'en admettant que le platine soit attaqué pendant son contact avec les sucs, ou bien que les sucs éprou- vent des modifications de la part de l'air transporté par les aiguilles. ( 663 ) » 5°. Les différents sucs dans leur contact avec l'eau rendant celle-ci positive et le suc épidermique plus que les autres, il s'ensuit qu'en plon- geant dans l'eau les deux bouts d'une pomme de terre arquée, dont l'un est privé de son épiderme, et dont l'autre ne conserve plus que la partie centrale du tubercule, la partie périphérique ayant été enlevée, on a un vé- ritable couple voltaïque qui rend positive l'eau en contact avec le bout privé de son épiderme. » 6°. L'effet produit au contact de l'eau et des sucs explique pourquoi les végétaux de tous genres possèdent un excès d'électricité négative, la terre un excès d'électricité positive : fait qui intéresse la question de l'électricité atmosphérique. » 70. L'altération inégale des différents sucs est rendue sensible non-seu- lement au moyen des effets électriques , mais encore en exposant à l'air les pulpes remplies de ces sucs. » 8°. Les effets électriques observés sont tellement complexes, qu'il faut bien se garder d'en tirer des conséquences sur le rôle que peut jouer l'électricité dans les fonctions organiques , c'est-à-dire sur les phénomènes delà vie. Jusqu'ici, dans mes recherches, j'ai considéré l'électricité plutôt comme un effet servant à éclairer l'étude de la physiologie que comme cause première des phénomènes organiques. » 9°. Il est démontré que l'hétérogénéité des différents sucs qui se trou- vent dans les tissus, est la cause première du dégagement de l'électricité, et que l'on doit y joindre encore les altérations qu'ils subissent au contact du platine et de l'air. Il est à regretter que les phénomènes observés ne puissent être mesurés ; mais il y a impossibilité de le faire : essentiellement variables de leur nature, parce qu'ils sont modifiés à chaque instant par des agents extérieurs, et d'autres causes que nous ne pouvons apprécier, leur existence seule peut être constatée. Au surplus, la physiologie parvient rarement à mesurer les effets qu'elle observe, tant ils sont fugitifs. » MÉCANIQUE CÉLKSTE. — Réponse de M. Petit aux remarques faites par M. Le Verrier, à l'occasion de sa dernière communication sur les bolides. [Voir tome XXXII, pages 56 r et suivantes.) « Que M. Le Verrier me permette de le lui dire, sa critique, au sujet de mes travaux sur les bolides, est une critique purement grammaticale, une véritable critique de mots. Ce qu'il aurait dit d'une certaine manière s'il avait eu à rédiger mes Mémoires, moi je l'ai dit tout simplement d'une autre façon. Mais, au fond, mes principes de réserve et de prudence, dans une ( 664 ) ' question aussi délicate, ne le cèdent en rien à ceux que réclame M. Le Ver- rier, et la marche qu'il présente comme la seule bonne est précisément la marche que j'ai constamment suivie. Cela ressort, avec la plus complète évidence, de tout l'ensemble de mes Mémoires, dont il ne faudrait pas juger l'esprit par les quelques phrases qu'en a détachées M. Le Verrier. Aussi, ai-je une certaine difficulté à concevoir qu'à moins de préoccupations véri- tablement surprenantes, M. Le Verrier ne se soit pas aperçu de l'étrange contradiction dans laquelle il tombait lui-même en me critiquant. Il m'en- seigne, en effet, que la seule marche offrant quelques garanties dans la question dont je m'occupe, consiste à faire varier graduellement la vitesse et à discuter les résidtats provenant de cette variation; et, immédiatement après, il trouve qu'il n'y a aucune raison plausible de s'arrêter précisément à celle des hypothèses résidtant de la variation graduelle qui satisfait le mieux en même temps et aux observations et aux exigences d'une discus- sion attentive. » Du reste, je ferai remarquer à l'Académie, et je tiens essentiellement à bien constater ce que je vais dire, je ferai remarquer que, dans mes di- verses communications sur les bolides, je n'ai cessé de déplorer l'incertitude des observations effectuées jusqu'à ce jour; que j'ai constamment donné mes résultats avec une grande réserve, et comme des résultats limites, fournis par de laborieuses, par de délicates discussions, que j'ai fait ressortir avec- soin l'espèce de futilité prétentieuse qu'il y aurait, dans l'état actuel des choses, à entreprendre le calcul des influences perturbatrices et, en parti- culier, celui de la résistance de l'air dont, soit dit en passant, on tient compte, d'ailleurs, implicitement et dans des limites d'exactitude plus que suffisantes pour le seul degré d'approximation auquel on puisse prétendre, lorsqu'on évalue la vitesse par l'observation. Agir donc, dans mes recherches, autre- ment que je ne l'ai fait, déterminer des causes d'erreur, de beaucoup infé- rieures évidemment aux erreurs dont sont entachées les observations elles- mêmes, et considérablement influencées, en outre, par les inexactitudes de ces observations, ce serait, précisément alors, si je ne me trompe, tomber dans les illusions dont parle M. Le Verrier, illusions qu'il est sans doute bien difficile d'éviter dans des recherches aussi délicates, mais contre lesquelles j'avais tâché néanmoins de me prémunir en suivant justement, pour les autres détails de ma discussion, la marche que M. Le Verrier est venu me conseiller, après coup. J'ajouterai toutefois que, pour le bolide du 5 jan- vier 1837, qui fait l'objet plus spécial de la critique de M. Le Verrier, il y avait, moins encore que pour tout autre bolide, à tenir compte de la résis- ( 665 ) tance de l'atmosphère, car l'observation plaçait le météore, au moment de l'apparition, à 270 kilomètres environ au-dessus de la surface de la Terre, c'est-à-dire bien au delà des limites où la densité de l'air est encore sensible. J'ajouterai aussi qu'à cette hauteur de 270 kilomètres, beaucoup trop faible évidemment pour que les influences extérieures à notre globe méri- tassent d'être calculées, l'observation faisait correspondre une vitesse peu considérable et perpendiculaire au rayon vecteur ; circonstances qui ont dû me paraître plus que suffisantes pour me dispenser d'aller me jeter dans de vagues aperçus ou dans des recherches numériques encore plus vagues, sur la route qu'aurait pu suivre un bolide destiné à nous arriver du Soleil ou d'ailleurs, dans des conditions pareilles. Puisque j'avais affaire à un corps entièrement assujetti à notre planète, il m'a semblé bien plus rationnel de déterminer tout d'abord l'orbite autour de la Terre. » Or, dans ce cas, il eût été véritablement illusoire d'étudier l'effet de la résistance atmosphérique pour prouver que le bolide, contrairement aux conclusions fournies par l'orbite souterraine, ne provenait pas d'un volcan. Que M. Le Verrier veuille bien ne pas perdre de vue la grosseur du dia- mètre résultant de l'observation ; et que, conformément aux méthodes de discussion dont j'ai déjà montré, si je ne me trompe, que j'avais su faire usage à mon tour avant d'y être amené par sa critique, il diminue graduellement ce diamètre jusqu'à la dixième, lacentième, la millième, ladix-millième partie même de la valeur que l'observation assigne, et M. Le Verrier m'accordera, je pense, aisément, d'après ce que l'on sait sur les vitesses d'impulsion im- primées par les volcans terrestres, qu'il serait impossible de supposer qu'un de ces volcans eût lancé, obliquement à la surface de la Terre, un corps de •2000 mètres, ou de 200 mètres, ou de 20 mètres, ou de 2 mètres, ou même de 2 décimètres de diamètre, avec assez d'énergie pour qu'à une hauteur de 270 kilomètres la vitesse tangentielle à la trajectoire et perpendiculaire au rayon vecteur pût être encore de 5 201 mètres. Il n'y avait donc pas à hésiter dans la discussion ni dans les calculs. Je devais forcément augmenter la vitesse, à moins, je le répète, de me jeter dans des aperçus ou dans des calculs tout autrement vagues que ceux auxquels M. Le Verrier me reproche de m'être arrêté, et cette augmentation a pu faire varier la vitesse du simple au double sans que l'orbite ait cessé d'être elliptique autour de la Terre. » Voilà certes, M. Le Verrier en conviendra, une amplitude de variation déjà fort raisonnable pour le cas actuel, surtout où il faudrait supposer, dans l'évaluation de la durée du phénomène, l'erreur égale à trente secondes; et cependant je né m'en suis pas trouvé entièrement satisfait, puisque, cédant C. R. , i85i, i« Semestre. (T. XXXU, N" 18.) 88 ( 666 ) à l'espoir de fournir ainsi que je l'ai dit dans le Mémoire critiqué par M. Le Verrier, quelques renseignements utiles aux recherches qui pourront être effectuées plus tard sur les étoiles filantes assujetties à se mouvoir au- tour du Soleil, j'ai jugé convenable de pousser mes calculs jusqu'à la déter- mination de l'orbite que le bolide du 5 janvier 1S37 aurait dû décrire dans l'hypothèse où il n'aurait fiait que traverser la sphère d'activité de notre pla- nète. Comment M. Le Verrier n'a-t-il pas vu, dans cette détermination, la preuve irrécusable que je ne me berce pas tout à fait d'illusions; qu'au fond mes affirmations sont loin d'être aussi/orme H es, aussi exemptes de restriction v qu'il le déclare, comment surtout ne s'est-il pas aperçu qu'en prenant, au sujet de l'assurance prétendue de mes assertions, le ton affirmatif qui devait lui donner le droit de les combattre, il me donnait le droit de penser, à mon tour, que ses affirmations avaient dû être évidemment le fruit d'une véritable préoccupation, d'une préoccupation involontaire sans doute, mais d'une préoccupation néanmoins tout à fait réelle, ne laissant, par conséquent, a ses critiques que l'apparence de cette justice dont il avait cru se faire l'organe. » Afin de ne pas avoir à rentrer, s'il est possible, dans la discussion ou je me trouve engagé, je dois prévenir ici une objection à laquelle M. Le Ver- rier ne paraît pas avoir encore songé, mais qui pourrait cependant se pré- senter plus tard à son esprit. Cette objection, M. Le Verrier la puiserait, d'après la nature de ses idées, dans l'énorme bauteur à laquelle le bolide du 5 janvier 1837 devint lumineux; car il paraît ignorer, si je m'en rapporte aux avant-derniers paragraphes de sa Note, que, déjà depuis longtemps, les recherches des astronomes allemands, celles entre autres d'Olbers, de Brandes, de Benzemberg, pleinement confirmées, du reste, à cet égard, pal- mes propres recherches et par les recherches de M. Quételet, ont mis à peu près hors de doute l'incandescence des bolides fort au-dessus de l'atmo- sphère terrestre. Je rappellerai donc ici ce curieux résultat en ajoutant que l'un des plus illustres géomètres de l'Académie, M. Poisson, dont l'opinion paraîtra bien, j'espère, de quelque poids à M. Le Verrier, a regardé le fait comme assez certain pour en chercher une explication ; et, à cette occasion, je rappellerai également que le grand géomètre, malgré ses habitudes de rigorisme mathématique, ne s'est pas montré si rebelle que M. Le Verrier à admettre comme probable, d'après des indications bien autrement incer- taines cependant que celles fournies par mes travaux, qu'il existe des bolides, non-seulement aixtour des planètes, mais encore autour des grands satel- lites dont plusieurs de ces planètes sont accompagnées. (667 ) » Les explications qui précèdent paraîtront sans doute, j'ose l'espérer, suffisantes à l'Académie. Je me féliciterais qu'elles parussent aussi, en parti- culier, suffisantes à M. Le Verrier dont je suis loin toutefois de regretter la critique, car cette critique et la discussion qu'elle a provoquée contri- bueront peut-être à me faire obtenir ce que je désire depuis si longtemps, je veux dire des observations généralement plus exactes que celles dont jusqu'à présent il m'a été possible de disposer. Je ferai remarquer toutefois que, dans des matières aussi délicates, il ne faut pas être un de ces « lecteurs de mauvaise volonté pour lesquels, d'après un de nos plus spirituels et de nosplus consciencieux critiques, on nedoitjamais écrire.» M. Le Verrier com- prendra, j'espère, qu'il serait injuste de demander, dès le début d'une étude aussi pénible, aussi souvent décourageante que celle à laquelle je me livre, une perfection, une certitude de résultats que les autres brandies des sciences physiques ne sont parvenues à atteindre qu'après d'incessants travaux. Je dois remercier d'ailleurs, à cette occasion, M. Le Verrier de n'avoir vu qu'une erreur de chiffre dans la durée de la révolution correspondant à la vitesse 109 17 mètres et à la distance apogée 800 821 700 mètres. Ce n'est pas, en effet, vingt jours et demi que j'avais écrit dans mon Mémoire, mais bien ■29", 56067, nombre auquel l'imprimeur a substitué celui-ci, 20^,56067, en supprimant tout simplement la queue du 9 et en remplaçant ce chiffre par un zéro. Enfin je ferai observer encore à M. J^e Verrier, en terminant, qu'il a soumis lui-même à l'Académie, dans plusieurs circonstances, et soumis, si ma mémoire est fidèle, avec des éloges, d'ailleurs bien mérités, pour le zèle qu'elles réclament, pour les résultats qu'elles promettent, des observations d'étoiles filantes ou de bolides. Or, puisque les observations, malgré leurs inexactitudes, lui paraissent bonnes à consigner, M. Le Verrier sentira qu'il serait fort peu philosophique de mettre sous le boisseau, d'étouffer, dès sa naissance, sous une trop grande exagération d'incertitude, d'empêcher fie vivre, en un mot, la lumière que mes recherches et mes efforts tendent à faire jaillir de ces observations. » météorologie. — Sur la traînée lumineuse des bolides ; par M. Faye. « Je désire ajouter une remarque à la discussion detM. Le Verrier et soumettre à M. Petit les faits suivants : » J'ai vu plus d'une fois des bolides traverser le ciel en répandant une vive lumière. Chaque fois qu'une lunette a été à ma portée, je me suis atta- ché à examiner la traînée lumineuse que ces bolides laissent après eux. 88.. ( 668 ) » Voici ce que j'ai reconnu : i° la traînée m'a paru droite et immobile ; a" la traînée diminue peu à' peu d'éclat; elle se disloque et se dissipe, comme ferait une colonne de fumée parvenue à sa plus grande hauteur, dans une couche d'air sensiblement calme ; 3° cette traînée, d'abord droite, puis onduleuse, puis divisée en flocons, disparaît, sur place, après avoir duré des minutes entières (je parle de minutes constatées à la pendule). J'ai vu une de ces queues durer plus de trois minutes sans changer sensible- ment de place, et je sais que d'autres observateurs en ont vu durer plus de sept minutes. » Voici, ce me semble, les conséquences que l'on peut déduire de ces remarques : » Si les bolides se mouvaient dans les espaces planétaires, et non dans l'atmosphère terrestre, leurs queues ne resteraient pas immobiles, mais elles participeraient, en général, au mouvement du bolide, absolument comme les queues de comètes participent au mouvement du noyau. Je ne com- prends pas pour quelle raison les molécules matérielles, abandonnées ou émises par le noyau, resteraient immobiles dans l'espace absolu, s'il n'y avait pas là un milieu résistant pour les arrêter. Ce milieu, c'est l'atmo- sphère, et tous les phénomènes de ce genre, dont j'ai été témoin, ont laissé, je l'avoue, dans mon esprit la persuasion qu'ils s'étaient passés non dans l'espace vide où ils auraient pu obéir aux lois de Kepler, mais dans les couches d'air supérieures dont la densité et la résistance restent inconnues. » Si ces considérations sont justes, il en résulte que tout bolide laissant après lui Une traînée lumineuse et persistante a dû se mouvoir dans l'at- mosphère. Or M. Petit a trouvé pour le bolide dont il a calculé l'orbite, une hauteur qui dépasse beaucoup la limite probable de l'atmosphère; cette contradiction doit tenir, si je ne me trompe, aux hypothèses sur lesquelles il a basé son calcul, ou à l'interprétation qu'il a donnée aux faits observés. » NOMINATIONS. L'Académie -procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de M. Schumacher. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 46, M. Hind obtient 4$ suffrages. Il y a un billet illisible. M. Hind, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomination de la Commission qui aura à examiner les pièces admises au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation M ontyon . MM. Velpeau, Flourens, Serres, Roux, Andral, Rayer, Magendie. [..allemand, Duméril réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. physique du globe. — Présence de l'iode dans l'air, et absorption de ce corps dans l'acte de la respiration animale ; par M. Aj>. Chatix. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Magendie, Dumas, Pouillet, Regnault.) « La disparition lente mais constante et spontanée de l'iode naturelle- ment contenu dans la plupart des eaux; sa volatilisation subite quand l'eau est chauffée et sa présence dans les produits de la distillation ; son élimina- tion des eaux dures, si rapide, que c'est rarement qu'on parvient à l'y dé- couvrir, alors même que celles-ci sourdent de terrains très-iodurés ; les ré- sultats, quoique bien imparfaits encore, que j'avais obtenus en opérant sur l'eau de pluie, sont autant de circonstances qui m'ont conduit à penser que l'iode devait exister dans l'atmosphère. Un appareil très-simple, composé d'un grand vase aspirateur et d'un système laveur consistant en une série de tubes à boules de Liebig, me parut propre à vérifier cette conjecture. » En m'entourant de" toutes les précautions, tant pour qu'un iode de source étrangère n'altérât pas les résultats que pour ne pas laisser échapper celui que l'air pourrait contenir, je suis arrivé à reconnaître que 4 ooo litres de ce dernier renferment très-approximativement, à Paris, — ^ de milli- gramme d'iode. Si l'on considère que le volume d'air consommé en un jour par un homme est de 8 mètres cubes ou de 8 ooo litres, on voit que c'est yl-y de milligramme (i) d'iode qui se met en rapport dans ce laps de temps avec la muqueuse pulmonaire -, et il est digne de remarque que cette quantité est à peu près égale à celle que prend un homme buvant, par jour, deux litres d'eau médiocrement iodurée, celle d'Arcueil par exemple. Un habitant du faubourg Saint-Jacques absorbe ainsi autant d'iode par l'air (i) Je ne donne aujourd'hui ce chiffre que comme une approximation minimum. (67o) que par l'eau, et, dans beaucoup de pays, Nanterre, Prés-Saint-Gervais, Saint- Germain, vallée de Montmorency, etc., la proportion fournie par l'air l'emporte de beaucoup sur celle empruntée à l'eau. » Des observations auxquelles nous nous livrons indiqueront sans doute que les résultats peuvent être modifiés parla température et l'état hygromé- trique de l'air, l'heure de la journée, les vents dominants, les saisons, la rareté ou la fréquence des pluies, les orages, l'orientation du pays et peut- être l'ioduration de son sol et de ses eaux, la direction, l'étroitesse et l'en- caissement des vallées, l'altitude, le voisinage des mers ou des grandes niasses d'eau douce, etc. » L'analyse de l'air d'une cave petite, peu aérée, et dans laquelle des personnes et des animaux avaient longtemps séjourné, m'ayant fourni une quantité d'iode sensiblement inférieure à celle contenue dans l'air extérieur, j'ai dû poser cette question, susceptible d'une solution rigoureuse : L'air expiré contient-il moins d'iode que l'air inspiré? Des observations faites sur l'air rejeté de ma poitrine, deux fois pendant douze heures, une autre fois pendant vingt-quatre heures, établissent que l'air respiré perd environ les ^ de son iode, qui se fixent dans l'organe pulmonaire; sans doute que l'alcali du sang joue ici le rôle de la solution de corbonate de potasse que je mets dans les tubes laveurs pour y retenir l'iode de l'air, au moment où celui-ci les traverse. » L'action des végétaux sur l'iode de l'air est bien propre à exciter notre intérêt. Trouverons-nous, comme pour l'oxygène, l'acide carbonique, et même pour l'azote de l'atmosphère, cette opposition entre les deux règnes organiques qui y maintient l'équilibre de composition? ou bien les végétaux et les animaux, à la fois inutiles, pendant leur vie, à la production d'un corps, que suffit à leur fournir le mouvement des composés minéraux, ne font-ils que des restitutions au milieu commun, soit d'abord par les voies excrétoires, soit plus tard par leurs propres débris, les plantes pouvant, dans cette dernière hypothèse, ou puiser, comme les animaux, de l'iode dans l'air, ou rester neutre par rapport à celui-ci? L'expérimentation (déjà commencée) en décidera. » Mais il ne pouvait se faire qu'après avoir trouvé l'iode dans l'eau qui avait servi au lavage artificiel de l'air, je ne le cherchasse pas de nouveau, et avec tous les soins convenables, dans les eaux qui se réunissant peu à peu au sein de l'atmosphère, et la traversant dans une immense étendue, se trouveraient encore dans les conditions les plus favorables pour la dé- pouiller de ce corps, si, ce qui peut ne pas être indifférent, elles ne s'étaient (67i ) déjà élevées avec lui de la surface de la terre. Les résultats ont dépassé toutes prévisions. » Ce n'est plus des traces d'iode dont j'ai constaté la présence dans l'eau de pluie, c'est une quantité qu'on peut dire considérable, énorme, puis- qu'elle s'est plusieurs élevée, à Paris, à \, \, \, et même à \ milligramme pour 10 litres d'eau. Des variations assez nombreuses et assez grandes, dont je n'ai pu encore saisir les lois, se montrent dans un même lieu. A Paris, par exemple, où j'ai fait des observations assez suivies pendant les mois de février, de mars et d'avril, la proportion de l'iode a varié de \ à jz de milligramme par litre d'eau; par conséquent, ; : i ; 6. Entre ces nombres viennent se placer les résultats fournis par des eaux pluviales re- cueillies à Clermont (Meuse), à Saint-Galmier (Loire), à Mormant (Seine- et-Marne), à Péronne,*à Provins, à Puteaux, à Soissons et à Versailles; contrées très-distantes les unes des autres, mais ayant ce caractère commun d'être situées à l'intérieur du continent. » Une différence non moins grande, et qui frappe d'autant plus qu'on devait peu s'y attendre, nous est offerte parla pluie tombée sur les bords de la mer. A Bayonne, et surtout à Biarritz, comme au Havre et à Dun- kerque, la pluie, moins iodurée que dans l'intérieur de la France, ne contient, en _ moyenne, que ^ de milligramme d'iode pour 10 litres d'eau. L'eau tombée et recueillie le même jour à Bayonne et à Biarritz, a donné -^ de milligramme pour Bayonne, et seulement -^ de milligramme pour Biarritz, qui est placé tout à fait au bord de la mer. » A ce résultat, nous opposerons des analyses d'eau de pluie tombée le même jour à Clermont, près Verdun, à Provins et à Paris; analyses qui ont fourni la même fraction, -, J-^ de milligramme. » Malgré les variations observées à Paris, on est porté à conclure, de la comparaison des analyses faites les ier, 8, 25 et 26 février, les 21, 22, 25, 27 et 28 mars, à diverses heures de la journée du 27 avril, et pendant les derniers jours d'avril et le premier jour de mai, que les pluies longtemps prolongées deviennent successivement moins riches en iode. » L'hiver très-doux de cette année ne m'a permis de faire qu'une seule observation sur la neige (le 10 mars), dans laquelle j'ai constaté la présence de l'iode, mais en proportion inférieure d'un dixième à celle contenue dans la pluie tombée l'instant d'après. Un résultat contraire vient de m'être fourni par de la grêle tombée à Versailles le matin du 2 mai. J'ai aussi trouvé de l'iode dans la rosée. » Au point de vue de l'hygiène, il n'est pas indifférent de faire la re- (67, ) marque que les eaux pluviales sont de beaucoup les plus iodurées des eaux douces, mais qu'il est nécessaire, pour les conserver dans toute leur richesse initiale, d'y ajouter environ un millionième de carbonate de potasse. Cette addition, qui ne saurait communiquer à l'eau aucune propriété sen- sible ou fâcheuse, devra surtout être faite dans les citernes aérées par une large surface. » L'iode existe dans l'air, mais par quelle cause? Y est-il porté par des courants atmosphériques qui l'enlèveraient du sol avec des matières solides, minérales ou organiques? Non, car le rapport de quantité qui devrait, en ce cas, exister entre l'iode et ces matières, qu'on les considère sur la terre ou dans l'air, n'existe pas. - » La combustion et certaines décompositions organiques ou minérales, doivent bien jeter dans l'air une certaine quantité d'iode; mais la grande source qui fournit cet élément à l'atmosphère et l'y maintient dans un rap- port qui ne varie qu'en certaines limites, c'est évidemment le départ spon- tané de l'iode des eaux, surtout des eaux douces. Abandonnez de l'eau dans des capsules, l'iode en disparaîtra peu à peu, complètement si c'est de l'eau douce, partiellement si c'est de l'eau de mer. Un double courant d'iode est donc établi dans l'atmosphère où ce corps s'accumulerait sans l'action incessante des animaux qui y respirent, et surtout s'il n'était précipité par la pluie, la neige et la rosée, d'où il disparaîtrait s'il ne s'élevait incessam- ment de la terre. » Peut-on supposer que l'iode, réparti de nos jours à la fois dans la masse solide du globe et dans son atmosphère, provienne seulement de celle-ci, de laquelle il se serait, pour la plus grande partie, déposé? Non, du moins à partir de la formation du noyau solide, car dans cette hypo- thèse on ne pourrait expliquer sa prédominance dans les terrains ignés. » Doit-on, au contraire, admettre qu'il était primitivement confiné dans la masse solide de notre planète, d'où il se serait dispersé partiellement dans l'atmosphère, à la suite du dépôt et de l'action des eaux? Oui, peut-être, parce que la proportion en est plus grande dans les terrains plutoniques, qu'il devient plus rare dans les terrains de sédiment, et qu'on peut consi- dérer celui que les eaux et l'atmosphère renferment, comme la proportion complémentaire de celle qui, originairement contenue dans le sol primitif, existe aujourd'hui dans la partie de la croûte terrestre remaniée par les eaux. » (673 ) GÉOLOGJE. — Mémoire sur les roches volcaniques des Antilles; par M. Ch.-S.-C. Deville. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Section de Minéralogie et de Géologie.) « J'ai commencé ces études par les roches de la Guadeloupe; c'est l'île que j'ai visitée avec le plus de soin, et elle présente d'ailleurs, à peu d'ex- ceptions près, toutes les variétés de roches que l'on rencontre dans les autres îles de l'Archipel. Ce premier Mémoire est consacré à l'examen des roches du système de la Soufrière. » Le cône de la Soufrière est comme le pic de Ténériffe, celui de Fogo, et comme les puys domitiques de l'Auvergne, dont il ne diffère que par la forme échancrée de son sommet, entièrement formé par une masse de roches solides, sortie tout d'une pièce et à pentes très-ahruptes. Aussi, n'est-ce que dans la petite plaine qui entoure son pied qu'on rencontre les débris de ses projections fragmentaires, qui ont à peine pu s'arrêter sur ses flancs. Le cône occupe sensiblement le centre d'une cavité légèrement elliptique, do- minée par des crêtes qui forment autour de lui un cratère de soidèvement d'une médiocre étendue, mais parfaitement dessiné. » Je n'ai pas pour but, dans ce Mémoire, d'entrer dans le développement des questions géologiques qui se rattachent à ce groupe de montagnes. I^a carte de cette portion de l'île, que je mets sous les yeux de l'Académie, et que j'ai dressée d'après une triangulation, exécutée par moi-même en 1842, donnera une idée exacte de la disposition du massif dont il s'agit. « Les roches qui constituent le cône et le cratère de soulèvement sont très- distinctes. La dernière est une dolérite basaltoïde, dont la couleur, à l'état normal, est le gris foncé ou noirâtre, mais qui devient rougeâtre par décom- position superficielle. Sa pesanteur spécifique moyenne est de 2,904. L'exa- men à la loupe, et le triage mécanique, y font reconnaître du feldspath labra- dor, du pyroxène, du péridot et du fer oxydulé. L'analyse de plusieurs échantillons de cette roche, rapportée dans le Mémoire, montre que la silice y varie peu entre 48 et 49 centièmes; l'alumine, entre 19 et 20; la chaux, entre 1 1 et 1 2 ; le fer, entre 8 et 9 : des deux alcalis habituels aux feldspaths, la soude est très-dominante ; cette roche est donc très- bien caractérisée. » Il n'en est pas de même de celle qui constitue le cône central. Quoique parfaitement homogène dans toute sa masse, il serait difficile, dès l'abord, de la caractériser par une dénomination précise. Elle peut, néan- moins, se ranger assez bien parmi les roches que M. Abich a appelées 0. «., i85l. Ier Semestre. (T. XXXII, N° 18.; 89 ( 67/i ) trachy-dolérites : sa pesanteur spécifique, qui est de 2,75, s'y prête bien. Elle tient du trachyte par ses caractères extérieurs : fendillement, aspect lé- gèrement grenu, rudesse au toucher, et cette analogie est confirmée par la présence de pierres ponces, en relation évidente avec elle ; d'un autre côté, si l'on examine à la loupe les nombreux feldspaths incolores, fendillés, qui se détachent sur sa pâte grenue noirâtre , on leur reconnaît le miroitement et le clivage du labrador, et l'analyse chimique donne très-exactement la for- mule de ce feldspath, c'est-à-dire que les proportions d'oxygène entre les trois éléments constitutifs, sont 1 : 3 : 6. La densité des cristaux, qui est de 2,697, concorde avec cette conclusion. » Si l'on vient maintenant à faire l'analyse de la roche prise en masse, on trouve qu'elle contient moyennement 5 7 pour r 00 de silice, c'est-à-dire sen- siblement plus que n'en peut donner le labrador. Et cette circonstance semble d'autant plus singulière, qu'a côté de ce feldspath on distingue des pyroxènes, de très-petits grains de péridot et de fer oxydulé, mélange qui devrait, au contraire, abaisser la teneur en silice. Frappé de cette singula- rité, j'examinai avec le plus grand soin les petits fragments feldspathiques triés pour l'analyse, j'y reconnus en petite quantité des grains parfaitement hyalins, quoique amorphes, et qui se distinguent, par cette circonstance, des fragments feldspathiques polyédriques. Au chalumeau, ces petits grains sont inaltérables, et l'analyse de 2 décigrammes environ que j'ai pu m'en procurer par le triage m'adonne 88 pour 100 de silice ; le reste étant un peu d'alumine et de chaux, provenant sans doute de mélange. » Pour m'assurer de ce fait par un essai plus décisif, je fis l'analyse méca- nique d'une roche provenant d'une autre partie de la même île, et présen- tant les deux mêmes minéraux, mais avec de plus grandes dimensions, et le minéral hyalin, en grains amorphes, ici légèrement violacé, a donné plus de 90 pour 100 de silice, le reste se composant d'alumine et surtout de chaux. » Dans quelques vallées de la Guadeloupe et de la Martinique, on trouve le sol formé d'un détritus rougeâtre, mélange de très-nombreux dodé- caèdres de quartz, dont la présence s'explique ainsi facilement : les roches «voisinantes présentent le quartz en abondance. » Enfin l'analyse d'une ponce recueillie à la base même de la Soufrière a donné près de 70 pour ioo de silice, et celle d'une obsidienne trouvée dans une vallée voisine, plus de 74 pour 100. a Voici donc une roche qui présente une double singularité : elle doit être rangée parmi les trachytes , tant pas ses caractères extérieurs que par son passage visible à la pierre ponce, et elle a cependant pour base le ( 675 ) labrador, qui est le feldspath caractéristique des roches doléritiques ; et en même temps que ce feldspath, le moins silicate de la série, elle contient du quartz en excès. Ce fait vient donc se ranger à côté de celui, signalé d'abord par Berzelius, de la présence de l'oligoclase dans les granits de la Suède. Je dois ajouter que M. Dufrénoy, en traitant par l'acide chlorhydrique les cendres rejetées par la Soufrière, avait reconnu que cette opération frac- tionnait ces cendres en deux parties, dont l'une, soluble, ne différait pas beaucoup de la formule du labrador, mais contenait du fer, et dont l'autre, à très-petits grains hyalins, lui avait paru se rapprocher de la composition d'un feldspath saturé de silice. Cette partie insoluble contenait sans doute les grains quartzeux dont il vient d'être question. » Il est naturel de se demander quelle est l'origine de ce quartz. Quoique parfaitement transparent, il est impossible d'y découvrir aucune forme cristalline; néanmoins, sa densité est sensiblement semblable à celle du quartz hyalin. Chauffé au rouge-blanc, il ne donne pas de perte sensible, et ne change pas d'aspect. On ne peut donc pas le copsidérer comme le résultat de l'altération du feldspath , comme l'hydrophane, signalé par M. Beudant dans les roches de la Hongrie? » Faut-il admettre qu'il ne consiste qu'en fragments de quartz empruntés à une roche sous-jacente, granitique ou porphyrique, par exemple, et qui n'auraient pas été entièrement fondus dans la nouvelle pâte par l'action volcanique? » Je pencherais plutôt à considérer ce quartz amorphe, répandu dans une roche volcanique d'origine récente, comme un résidu laissé après la cristallisation des minéraux qui composent la roche. Ce serait adopter, en la généralisant, l'ingénieuse idée de M. Delafosse, qui assimile la dissolution des minéraux par la silice, à une haute température, à celle des sels ordi- naires par l'eau. Cette théorie s'applique remarquablement aux obsidiennes. Augmentez, en effet, la proportion du dissolvant, et vous passerez de la roche que nous venons de décrire à l'obsidienne avec laquelle elle est en relation , et qu'on peut, à ce point de vue, regarder comme une eau mère qui viendrait à se solidifier rapidement. Ajoutons que dans le même groupe de la Soufrière on trouverait un fait qui viendrait à l'appui de cette sorte de limitation qui aurait fait monter à la surface l'excès du dissolvant. A peu de distance, mais presque au niveau de la mer, il est sorti des laves modernes, d'une densité égale à a, 96, et dont la composition n'offre que Zj5 pour 100 de silice, une proportion notable de magnésie, et pas la moindre trace de potasse. A ïénériffe, les faits se prêtent aussi très-bien à cette explication ; 89.. • ( 676 ) et s'il est des volcans qui, comme je m'en suis assuré pour l'Etna, donnent, à des hauteurs très-diverses, des produits remarquablement semblables, il faut observer que ces volcans ne produisent ni ponce, ni obsidienne, et ces différences dépendent probablement du degré de fluidité que peut acquérir la masse en fusion dans l'intérieur. » Pour ne point trop allonger cet extrait, je résumerai en quelques mots les essais que j'ai faits sur l'obsidienne dont il a été parlé plus haut. Je me suis assuré que celle-là et plusieurs autres, provenant d'autres localités, se transforment en ponces plus ou moins parfaites à la simple chaleur d'une lampe d'émailleur, et au point de ramollissement. Ce phénomène du bour- souflement est brusque et dure seulement quelques secondes. La ponce provenant de l'obsidienne de la Guadeloupe est d'une légèreté telle, qu'elle cède à la moindre pression, et se disperse au moindre souffle. La roche n'a subi qu'une perte de 6 millièmes de son poids. Le verre vu en masse est presque noir ; la ponce est soyeuse et parfaitement blanche ; mais si on la refond de nouveau à un feu de forge, elle reprend sa teinte foncée. » Je donnerai, dans un autre Mémoire, les résultats de recherches sur les relations qui existent entre la composition des obsidiennes , leur état physique , et la rapidité de leur transformation en ponce, ainsi que le degré de porosité qu'elles peuvent ainsi acquérir. Je ferai seulement observer au- jourd'hui que l'accroissement de volume qui en résulte, et que je me propose de mesurer exactement, est tel, qu'il suffirait de concevoir une température, relativement assez faible, appliquée pendant quelques minutes à une masse d'obsidienne solide dans le cratère d'un volcan pour déterminer, par le seul fait de ce changement de volume, et sans l'intervention d'un gaz étran- ger à la roche, une éruption de ponces et de cendres volcaniques. » PHYSIOLOGIE. — Mémoire sur la transmission des ondes sonores à travers les parties solides de la tête, servant à juger les divers degrés de sensi- bilité des nerfs acoustiques; par M. Bonxafo.nt. (Commissaires, MM. Magendie, Despretz, Lallemand.) « Les conclusions qu'on peut déduire de ce travail peuvent , dit l'auteur, se formuler dans les propositions suivantes : » i°. Que les sons articulés ou la parole ne peuvent être perçus qu'au- tant qu'ils pénètrent dans l'oreille interne par les conduits auditifs ; » 2°. Que, dans les cas d'occlusion congéniale de ces conduits, la cophose sera complète, ou peu s'en faut; ( 677 ) » 3°. Que la boite osseuse du crâne, ainsi que les os de la tète, peuvent bien transmettre les ondes sonores d'un corps vibrant appliqué immédia- tement contre eux, jusqu'au nerf acoustique, mais que, dans aucun cas, les sons articulés ne sauraient être transmis par cette voie; » 4°- Qu'un corps vibrant étant appliqué sur la voûte du crâne, les ondes sonores qui en dérivent ne suivent pas toujours la courbe des os pour arriver aux nerfs auditifs; mais traversent la substance osseuse, ainsi que la masse encéphalique, pour être encore transmises à l'organe principal de l'ouïe; » 5°. Que les hémisphères cérébraux, considérés comme conducteurs du son, ne transmettent les ondes sonores qu'à l'oreille qui leur correspond, et nullement à celle du côté opposé ; » 6°. Que l'instrument appelé diapason et le mouvement d'une' montre appliqués sur différentes parties du crâne que nous avons indiquées dans notre Mémoire, constituent les meilleurs moyens de diagnostic pour appré- cier le degré de sensibilité que les nerfs acoustiques ont conservé dans les cophoses nerveuses ; » 70. Que la chute de la membrane du tympan, du marteau et de l'en- clume, n'entraîne pas la cophose, mais seulement une dysécie plus ou moins prononcée, pourvu que les nerfs aient conservé tout ou partie de leur sensibilité, et que l'étrier, ainsi que son muscle, soient demeurés intacts; » 8°. Que la perte de ce dernier osselet entraîne toujours une surdité complète, du moins pour la parole, quelle que soit d'ailleurs la sensibilité des nerfs acoustiques. » optiquk. — Micromètre à fils visibles par réflexion dans un horizon liquide ou dans un miroir, à l'usage de l'astronomie, et rectifie ateur catoptrique pour les instruments à niveler et pour la détermination directe des erreurs des cercles astronomiques verticaux ; par M» J. Porro. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Babinet, Mauvais, Faye.) « Le micromètre dont il s'agit consiste dans la substitution de lames de verre aux lames métalliques porte-fils ; ces lames de verre , travaillées sur leurs tranches, suivant des courbures convenables, permettent d'introduire, normalement à l'axe optique de la lunette, une tranche mince de lumière qui éclaire vivement les fds sans arriver autrement à l'œil de l'observateur ; d'où il suit que les fils paraissent d'un blanc d'argent dans un champ obs- cur, tant directement que par réflexion. (678 ) v La lumière diffuse du jour suffit pour montrer ainsi les fils mêmes, en vertu de la seule portion qu'en réfléchissent, sous l'incidence normale, les surfaces des corps transparents. » Les deux surfaces d'un verre plan , si elles ne sont pas parallèles, mon- trent deux images distinctes du fil par réflexion, ce qui donne le moyen de vérifier, avec une grande rigueur, le parallélisme des surfaces dans les mi- roirs destinés aux cercles de réflexion. » Le rectificateur des niveaux consiste en un verre à surfaces planes, inva- riablement relié à un collimateur vertical se mirant dans un horizon liquide. Cet appareil, placé devant une lunette quelconque, munie du micromètre que nous venons de décrire, permet d'amener à l'horizontalité absolue l'axe optique de la lunette par une simple inversion du petit appareil autour de la verticale, ce qui ne change pas le mode d'action relatif de la gravité sur les pièces de l'instrument. Cette seule inversion nécessaire est évidemment indépendante de tout contact métallique. » Ce même appareil, avec l'addition de quelques prismes d'angles diffé- rents, connus ou inconnus, peut servir à déterminer directement les erreurs des cercles astronomiques verticaux, parce qu'il donne le moyen de pointer l'axe optique de la lunette de l'instrument à vérifier, suivant des distances angulaires rigoureusement égales au nord et au sud du zénith, indépen- damment des erreurs mêmes qu'il s'agit de déterminer. Les distances zéni- thales absolues de 4^ et de 1 35 degrés, tant nord que sud, peuvent être données par cet appareil avec la même rigueur que celles de o, 90, 180 de- grés, indépendamment de toute mesure angulaire faite sur le même ou sur tout autre instrument. » MÉMOIRES PRÉSENTES. physiologie. — Deuxième communication sur la maladie violente des volailles; par M. Delafo.vd. (Extrait.; (Cette communication et celle à laquelle elle fait suite, sont renvoyées à l'examen d'une Commission composée de MM. de Gasparin , Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, Magendie, Rayer.) « J'ai l'honneur de transmettre à l'Académie les nouveaux résultats que j'ai obtenus par l'inoculation de la maladie qui affecte les poules dans les départements de la Seine et de Seine-et-Oise. » Désirant m'assurer d'une manière positive si le sang , la bile, la salive, ( 679 ) la matière splénique, les matières excrémentitielles étaient véritablement virulents, j'ai dû me livrer à l'inoculation du sang, de la bile, etc., recueillis sur des volailles en bonne santé. Voici les résultats des expériences que j'ai faites les 29 avril, 2 et 3 mai : » A. Le sang chaud d'une poule bien portante, retiré de la veine de l'aile, inoculé à un pigeon en bonne santé; le sang recueilli dans le ventricule droit du cœur d'une poule bien portante, inoculé, immédiatement après la mort par strangulation, à un pigeon en bonne santé ; le sang pris dans le ven- tricule droit du cœur de deux poules tuées bien portantes par la strangu- lation, depuis douze et vingt-quatre heures, les cadavres étant entièrement refroidis et le sang coagulé, inoculé à deux pigeons, également bien por- tants, n'a déterminé, jusqu'à présent (5 mai, heure de midi), aucun acci- dent maladif. » B. Des inoculations faites avec des matières prises sur les cadavres de poules en bonne santé, soit immédiatement après la mort, soit après douze ou vingt-quatre heures, savoir : » i°. D'une substance coagulée et blanchâtre, prise dans le bec et le pharynx d'une poule, et inoculée à trois pigeons; » 20. De la boue splénique inoculée à trois pigeons; » 3°. De la bile d'un très-beau vert, retirée de la vésicule biliaire, et ino- culée à deux pigeons; » 4°- Du jaune d'œufs, pris dans les ovaires, et inoculé à trois pigeons; » 5°. De matières excrémentitielles, prises dans le rectum, et inoculées à deux pigeons, n'ont, jusqu'à présent (5 mai, heure de midi), produit aucun accident maladif. » Ces expériences démontrent, jusqu'alors, que le sang, la salive, la boue splénique, le jaune de l'œuf pris dans l'ovaire, la bile, les matières excré- mentitielles, recueillis sur les cadavres de volailles mortes de la maladie, sont virulents. » Ces nouvelles expériences confirment donc les résultats que j'ai an- noncés dans ma première communication. » Dans le but de constater si le simple contact du sang pris sur des ca- davres de poules mortes des suites de l'inoculation pouvait transmettre la maladie; dans le but aussi de m'assurer si quelques autres parties du ca- davre étaient virulentes, j'ai continué mes expériences d'inoculation. Voici les nouveaux résultats que j'ai obtenus : » i°. Le dépôt du sang pris dans le cœur d'une poule morte depuis deux heures des suites de l'inoculation, à la face interne de l'aile de trois pi- ( 68o ) geons, dépôt suivi d'une légère friction prolongée pendant une minute, a occasionné la mort après quinze à vingt heures; » 20. Une matière blanchâtre, visqueuse, trouvée dans le bec d'une poule morte depuis deux heures trente minutes, inoculée à un pigeon, l'a fait périr dans l'espace de quinze à dix-huit heures ; » 3°. Les humeurs parfaitement transparentes de l'œil d'une poule morte depuis trois heures des suites de l'inoculation de la boue de la rate , inocu- lées à un pigeon, l'ont fait mourir dans l'espace de dix-neuf heures ; » 4°- Les débris d'une fausse membrane récente, trouvée dans le péri- carde d'une poule morte depuis trois heures des suites de l'inoculation, inoculée à un pigeon, l'a fait périr après quinze à dix-huit heures; » 5°. La graisse sous-cutanée d'une poule morte depuis trois heures vingt minutes de la maladie, inoculée à un pigeon, a occasionné la morl dans l'espace de vingt heures; » 6°. La chair musculaire des parois pectorales d'une poule morte depuis deux heures trente minutes, inoculée à un pigeon, l'a fait périr dans l'es- pace de quinze à dix-huit heures; » 70. La pulpe cérébrale provenant d'une poule morte des suites de l'inoculation depuis deux heures, inoculée à un pigeon, l'a tué dans l'es- pace de quinze à dix-neuf heures ; » 8°. Le tissu du foie provenant d'une poule morte depuis trois heures des suites de l'inoculation, inoculé à un pigeon, l'a fait mourir après dix à douze heures ; » 90. Une petite portion de poumon, frappée d'engouement sanguin, provenant d'un pigeon mort des suites de l'inoculation depuis six heures, inoculée à un pigeon, l'a fait périr dans l'espace de dix à douze heures; » io°. Une petite quantité de matière blanchâtre, muqueuse, recouvrant des matières excrémentitielles rejetées par une poule expirante de la ma- ladie, inoculée à un pigeon, l'a tué dans l'espace de vingt-sept heures. » Ces nouvelles inoculations, que je me propose de continuer, réunies à celles que j'ai eu l!honneur d'adresser à l'Académie le 28 avril, tendenl donc à démontrer que non-seulement le sang, mais encore les liquides sécrétés, tels que la salive et le mucus buccal, la bile, les humeurs de l'œil, comme aussi certains tissus et les liquides qui les pénètrent , recueillis sur les cadavres de volailles mortes de la maladie régnante, recèlent le virus capable de la transmettre. » Les muscles, la graisse, le poumon, le foie, la rate, la matière céré- brale, ont été examinés au microscope avec le plus grand soin avant d'être ( 68i ) triturés pour être inoculés. Toutes ces parties présentaient des capillaires injectés par du sang, ou bien étaient pénétrés d'une plus ou moins grande quantité de globules de ce fluide. » Il ne paraîtra donc point étonnant "que ces tissus aient transmis la maladie. » Les liquides sécrétés, tels que les mucosités du bec, le jaune des ovules de la grappe ou de l'ovaire, les humeurs de l'œil, les matières ex- crémentitielles du rectum, vues au microscope avant leur inoculation, ont offert une certaine quantité de globules de graisse, mais elles n'ont point laissé apercevoir de globules du sang. Le sang ne serait-il donc point le siège exclusif de la matière virulente de la maladie? Je ne me permettrai aucune réflexion sur ce fait, qui me paraît nouveau et d'un grand intérêt. » J'ai dit, dans ma première communication du 28 avril, que le sang n'avait jusqu'alors offert aucune lésion physique apparente bien notable. Depuis cette époque, j'ai étudié ce liquide avec le plus grand soin. Les caillots renfermés dans le cœur et les gros vaisseaux sont très-noirs, très- fermes chez les poules et moins consistants dans les pigeons. Dans quel- ques cadavres, un coagulum blanchâtre entoure le caillot noir. On a dit que le sang du cœur répandait une odeur infecte immédiatement après la mort; ce fait est inexact. Le sang recueilli dans le cœur de poules, soit immédiatement après la mort, soit après vingt-quatre, trente-six heures, et même trois à quatre jours, ne répand point une odeur infecte. » J'ai recueilli le sang du cœur de deux poules mortes depuis quatre à cinq heures, et l'ai remis à mon honorable collègue M. Lassaigne. L'ana- lyse a démontré que ce sang renfermait une proportion de fibrine de 4? 6 pour 100, tandis que, d'après M. Denis, la proportion de fibrine dans le sang de poules bien portantes, serait de 1,20. Je suis loin d'attacher une grande importance à cette analyse isolée. Je ne fais ici que rapporter ce qui a été constaté. » De concert avec M. Lassaigne, nous allons nous livrer à un grand nombre de recherches et d'analyses comparatives du sang et d'autres li- quides virulents avant, après l'inoculation et pendant l'existence de la ma- ladie. Aussitôt que ce travail sera terminé, nous nous empresserons d'en donner communication à l'Académie. » La Note se termine par une exposition des caractères principaux de la maladie transmise par inoculation, et est accompagnée de plusieurs figures coloriées. C. K., i85l, l" Semestre. (T. XXXII, IN» 18.) 9<> ( 682 ) physique appliquée. — Application de l' électromagnétisme dans la locomotion et dans les transmissions de mouvement ; par MM. Amberger, J. Nicklès et Cassal. (Extrait.) (Commissaires, MM. Morin, Combes, Becquerel.) « L'idée d'augmenter l'adhérence des roues motrices de locomotives sans augmenter le poids de celles-ci préoccupe, depuis nombre d'années, les mé- caniciens. Dans les recherches dont nous avons l'honneur de présenter les résultats à l'Académie, nous avons employé un agent purement physique, l'é- lectroinagnétisme, pour produire de l'adhérence. L'idée de cette application est de M. J. Nicklès; elle a été provoquée par MM. Amberger et Cassal, qui ont consulté ce dernier sur les auxiliaires que les sciences physiques pour- raient fournir à la solution de ce problème de l'adhérence. La première expérience que nous fîmes dans ce but, nous démontra immédiatement la possibilité de cette application (1). Bientôt le concours généreux et désinté- ressé de l'un des hommes les plus compétents en ce qui concerne les che- mins de fer, nous a permis de tenter l'application en grand, et nous avons, dans ces nouvelles expériences, constaté des effets sur lesquels nous deman- dons la permission d'appeler l'attention de l'Académie. Voici les principaux résultats auxquels nous sommes arrivés : » La vitesse de rotation, quelle qu'elle, puisse être, ne nuit pas à l'ai- mantation, et cela se conçoit, quand on considère la vitesse de propaga- tion de l'électricité, et l'instantanéité de son action magnétisante. » Sur un plan de fer horizontal, sec et parfaitement poli, l'effort né- cessaire pour faire glisser un électro-aimant est sensiblement à l'effort qu'il faut employer pour l'arracher verticalement, comme le glissement, sur ce plan, d'une masse de fer non aimantée est au poids de cette masse. » Il n'en est plus de même sur les plans inclinés ; tandis que le coeffi- cient de glissement de la masse de fer diminue au point de devenir nul, le glissement magnétique reste le même ; et cela se conçoit, puisque la résul- tante des actions qu'un aimant produit sur le plan de fer est perpendicu- laire à ce plan, tandis que la masse, qui n'agit que par son poids, exerce son action dans la direction de la pesanteur. » Ainsi, sur les chemins de fer en pente, une partie de la surcharge (i) Le défaut d'espace nous oblige de supprimer tous les détails concernant le dispositif de cette expérience, ainsi que des expériences en grand pour lesquelles les auteurs ont eu besoin de recourir à un nouvel appareil électromagnétique. ( 683 ) destinée à produire de l'adhérence est non-seulement perdue pour celle-ci, mais elle agit même d'une manière défavorable, en ce que, obéissant à l'action de la pesanteur, elle tend à faire descendre le convoi ; au con- traire, l'adhérence magnétique est toujours la même, quelle que soit l'in- clinaison de la pente. Les perturbations atmosphériques, les brouil- lards, etc., qui nuisent si considérablement à l'adhérence produite par les poids, n'influencent pas sensiblement l'adhérence magnétique; cette der- nière est encore la même, que les rails soient mouillés ou secs. Enfin, une locomotive à roues aimantées n'exige pas plus de force de traction qu'une locomotive dont les roues sont à l'état normal. » La batterie galvanique qui nous sert à l'aimantation peut encore être utilisée autrement pendant la marche du convoi. Ainsi, elle peut servir à mettre en activité un frein, électrofrein, véritable électro -aimant, qui offre sur le frein actuellement usité, l'avantage d'agir exclusivement sur les rails, tandis que les freins actuellement employés portent toute leur action sur les roues, en ralentissent la vitesse de rotation, les arrêtent même parfois; d'où résulte pour ces roues une inégalité d'usure, qui a pour conséquence immédiate l'inconvénient de rendre les roues polygonales. » La mise en activité de l'électrofrein ne demande pas plus de temps et de soins que la production de l'adhérence magnétique; l'une et l'autre peuvent être déterminées, au gré du conducteur de la machine, à l'aide d'une poignée qu'il tourne à droite ou à gauche, suivant l'espèce d'effet qu'il veut produire. » Enfin, pendant la nuit, les piles disponibles peuvent servir à produire de la lumière, et à donner des signaux. » La Note se termine par l'indication de l'emploi qu'on peut faire de l'élec- tromagnétisme pour la transmission de mouvement. météorologie. — Note sur un anémoscope et un anémomètre à indications continues; par M. Ainsi \ (de Bordeaux). ( Renvoi à la Commission déjà nommée pour un anémomètre de M. Dumon- cel, Commission qui se compose de MM. Poncelet, Piobert, Morin.) « J'ai fait établir, depuis quelque temps, à la Faculté des Sciences de Bordeaux, un appareil qui permet, si je ne me trompe, de résoudre, avec une exactitude suffisante pour les besoins de la météorologie, les princi- pales questions relatives à la direction et à la vitesse du vent. Je me pro- posais de le faire connaître à l'Académie en lui communiquant les résultats des observations. Le Mémoire présenté par M. Dumoncel dans la séance 90.. ( 684 ) du 3i mars dernier, et l'espoir que les recherches auxquelles je me suis livré présenteront quelque intérêt aux météorologistes, m'engagent à indi- quer dès aujourd'hui le principe sur lequel repose Y anémomètre. » lia direction du vent s'obtient au moyen d'une girouette suffisamment sensible qui, à l'aide d'un mécanisme convenable, fait tourner une roue verticale munie d'un crayon ; ce crayon laisse, sur une bande de papier mue. au devant de lui, par un appareil d'horlogerie, une trace qui fait connaître la direction du vent correspondante à une heure déterminée. » Pour déterminer la vitesse, j'emploie un anémomètre de M. Combes, disposé sur une girouette de manière que l'axe des ailettes ait la direction du vent. On sait que cet instrument porte ordinairement deux roues dont l'une fait connaître le nombre de tours, et l'autre le nombre de centaines de tours effectués par l'axe des ailettes dans un temps déterminé ; de sorte que, pour avoir la vitesse moyenne du vent d'heure en heure par exemple, il suffit de connaître le nombre total de tours effectués dans ce même temps par la seconde roue. Il est facile, en effet, d'en déduire le nombre de tours de l'axe des ailettes par seconde, et la vitesse correspondante s'obtient à l'aide de la formide propre à l'instrument. » La roue-compteur de mon anémomètre porte, perpendiculairement à son plan, une tige métallique qui, à chaque révolution, vient toucher un ressort également métallique. La girouette est en laiton, et est supportée par une tige de même métal ; mais le ressort est isolé de la girouette par une plaque d'ivoire, et porte un prolongement qui plonge constamment dans une cuvette annulaire, pleine de mercure, concentrique à la tige et isolée de celle-ci par un anneau d'ivoire. La tige et la cuvette communiquent avec les deux extrémités d'un élément voltaïque; mais, dans le circuit, se trouve interposé le fil d'un électro-aimant dont le contact, maintenu par un ressort de force convenable, porte un crayon. La bande de papier sur laquelle s'imprime la direction du vent, circule entre les bases de l'électro-aimant et son contact. Il résulte de ces dispositions qu'à chaque révolution de la roue-compteur, le courant électrique s'établit, et le crayon marque un point sur la bande de papier. Il suffit de compter le nombre de points par heure pour en conclure la vitesse moyenne du vent dans le même intervalle. » Ce dernier appareil fonctionne depuis près de deux mois, et n'a éprouvé que quelques dérangements temporaires dus à des causes accidentelles. Il présente l'avantage de pouvoir être placé à des distances considérables du lieu où ses indications s'impriment, et de donner immédiatement des résul- tats d'une exactitude suffisante, quand la formule de l'instrument a été ( 685 ) bien déterminée. Il suffit de noter une ou deux fois par jour la position de l'uu des crayons indicateurs, et de renouveler en temps convenable l'élément voltaïque et la bande de papier, qui, dans mon appareil, peuvent servir pendant dix jours consécutifs. » Je joins à cette Note une copie du registre des observations qui fait con- naître la direction et la vitesse du vent d'beure en heure, pendant le mois de mars dernier. La grande vitesse observée le 22, vitesse qui a été de 5 à 6 mètres par seconde pendant sept heures consécutives (de 8 heures du matin à 3 heures de l'après-midi), a été déduite d'observations directes faites sur l'instrument aux mêmes heures. Il aurait été impossible de distin- guer suffisamment et de compter les points imprimés sur la bande de pa- pier; il n'y en avait pas moins de quarante à cinquante sur une longueur de i4 millimètres. Les anémomètres ordinaires conviennent très-bien dans la plupart des cas; mais, pour les grandes vitesses, il est convenable d'em- ployer un instrument moins sensible. C'est ce que je me propose de faire. » J'aurai, du reste, l'honneur d'adresser à l'Académie un Mémoire plus détaillé sur ce sujet, quand le nombre des observations sera assez considé- rable pour me permettre d'en déduire quelques conséquences générales. » économie rurale. — Suite à de précédentes communications sur les procédés saccharimétriques : nouvelle réponse aux remarques de M. Payen; par M. Clerget. (Renvoi à l'examen de la Commission précédemment nommée.) M. Mazade adresse de Valence un travail ayant pour titre : Mémoire chimique, géognosique et topographique sur les sources minérales de Nérac; découverte de l'acide mellitique , du tantale, du molybdène, du tungstène et de rétain, du cérium, de l'jttria et de la glucine dans les eaux minérales. (Commissaires, MM. Berthier, Balard, Bussy. ) M. llr.MM Robert soumet au jugement de l'Académie la description d'un appareil qu'il a imaginé pour faciliter l'enseignement de la cosmographie. (Commissaires, MM. Mauvais, Laugier.) M. Serres, d'Alais, qui a présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie, plusieurs Notes sur les phosphènes , considérés au point de vue physiologique et au point de vue médical, adresse un complément à ses précédentes communications. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. ) ( 686 ) 31. Gaïetta envoie de Bourges une Note sur un appareil électrique qu'il considère comme devant conduire à la construction d'un condensa- teur d'une grande sensibilité. M. Regnault est prié de prendre connaissance de cette Note, et de faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse à l'Académie des cartes d'admission pour le concours natio7ial d'animaux reproducteurs , d'instruments et de produits agricoles, qui doit avoir lieu à Versailles du 5 au i3 mai courant. M. Léo\ Dufour prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours pour le prix de Physiologie expérimentale, un travail sur l'anatomie et la physiologie des Scorpions, qu'il a précédemment présenté. (Commission de Physiologie expérimentale. ) M. de Quatrefages demande et obtient l'autorisation de reprendre m\ Mémoire sur le système nerveux des Annélides , Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rapport, et qu'il est dans l'intention de publier. chimie. — Nouveau procédé pour réduire l'argent à V état métallique , au moyen du sucre , dans les grands établissements d'affinage des métaux précieux. (Note de M. Casaseca.) « Que l'on réduise à chlorure de l'argent monnayé, tenant compte du poids de l'alliage ; que le chlorure bien lavé et exempt de cuivre soit mis dans un flacon bouché à l'émeri, à collet droit et à large goulot; qu'on y délaye une quantité de sucre raffiné ou de sucre candi, égale au poids de l'alliage; qu'on verse sur le mélange un volume égal au sien d'une dissolu- tion faite avec 6o grammes de bonne potasse caustique à la chaux et 1 5o grammes, par mesure, d'eau distillée, ce qui donnera de la potasse à a5 degrés Baume, à très-peu de>chose près; qu'on agite le mélange après avoir bouché le flacon, puis qu'on l'abandonne vingt-quatre heures à lui- même, agitant de temps à autre pour favoriser la réaction. Quand le terme fixé sera accompli, on lavera, à plusieurs reprises, jusqu'à -ce que les der- nières eaux de lavage, filtrées, ne se troublent plus par le nitrate d'argent, essai qui du reste devra être précédé de l'épreuve au papier rouge de tour- nesol, qui ne devra plus bleuir ni éprouver aucun changement. Cela fait, on versera le contenu du flacon à l'aide d'un p°u d'eau distillée dans une pe- (687 ) ïite capsule en porcelaine, on décantera l'excès de liquide, après l'avoir laissé déposer, puis on desséchera l'argent à l'étuve dans la capsule même. » On obtiendra ainsi ce que j'appelle argent gris. Cet argent offrira quelques paillettes brillantes et prendra plus d'éclat par le frottement. Il ne contiendra d'autres impuretés qu'un peu d'oxyde et quelques atomes de chlorure d'argent. Ce dernier produira un peu de louche dans la liqueur, quand on le dissoudra dans de l'acide nitrique complètement pur et que l'on étendra d'eau bien distillée. Ce louche n'empêchera pas que l'on n'ob- tienne du nitrate d'argent complètement pur; car le chlorure si divisé n'é- tant qu'en suspension dans la liqueur, il suffira de filtrer sur un peu d'amiante bien lavée, pour avoir une liqueur irréprochable. Le nitrate d'argent n'aura aucune trace de métal étranger, parce que pas un n'inter- vient dans la réduction du chlorure d'argent, et que par la précipitation de ce sel haloïde, l'argent se trouve d'ailleurs complètement séparé du fer et du cuivre que pourrait contenir la dissolution; aussi pourrait-on employer sans inconvénient de l'acide nitrique du commerce pour dissoudre l'alliage. » Il argent gris contient presque toujours un peu d'oxyde, ce dont on s'assure par l'ammoniaque, qui, après digestion sur le métal et filtration, donne un louche par l'acide nitrique: c'est l'atome de chlorure argentique dissous qui se sépare; puis un trouble bien marqué par l'addition d'un peu de chlorure de sodium an nitrate d'ammoniaque formé: alors c'est l'oxyde d'argent dissous dans la liqueur à l'état de nitrate ammoniacal, qui se pré- cipite sous forme de chlorure insoluble. » L'oxyde d'argent n'étant pas une impureté pour les usages auxquels se trouve destiné l'argent pur dans les laboratoires, l'on doit regarder l'argent gris, obtenu ainsi qu'il vient d'être dit, comme plus pur que tous ceux pré- parés jusqu'à ce jour par la réduction du cblorure d'argent, et avec moins de perte; et cela sa/is avoir besoin de jondre, opération fort ennuyeuse et qui ojjre des inconvénients dans un laboratoire. » De una peseta (i franc d'Espagne) dont le poids était de 5gr, 759, j'ai retiré 4gr,75o d'argent gris; et en supposant qu'il fût à 900 millièmes, ce qui est un peu douteux, car les monnaies appelées de Séville ont bien souvent un titre inférieur, j'aurais obtenu 91,6 pour 100 de l'argent contenu dans l'al- liage; mais le reste n'est pas perdu, parce que les eaux de lavage acidulées par l'acide nitrique sont versées dans le vase aux précipités d'argent et for- ment du nouveau chlorure. » Lorsqu'on fera le mélange pour l'obtention de l'argent gris , on ob- servera d'abord que la matière de blanche, devient d'un brun rougeâtre ( 688 ) sale, puis gris-violacé, puis d'un brun noirâtre. C'est alors qu'on le laissera en repos, et au bout d'une demi-heure environ, le flacon entier sera recou- vert d'une légère couche d'argent brillant qui formera un véritable miroir cylindrique. Cette couche subsistera tant qu'on ne secouera pas fortement le liquide. » L 'argent blanc, dont je traité dans le Mémoire dont j'extrais cette Note, est obtenu en précipitant l'oxyde d'argent et l'oxyde de cuivre parla potasse, puis réduisant l'oxyde d'argent par le sucre avec de certaines précautions ; mais on ne retire que 46 pour ioo de l'argent de l'alliage. Il est, du reste, blanc comme de la pierre ponce quand il est mat, susceptible d'acquérir beaucoup d'éclat, simplement par frottement avec une baguette en verre. L'argent blanc est exempt d'oxyde et de chlorure, West chimiquement pur. » M. Pelouze fait remarquer, à l'occasion de cette présentation, que ce procédé est déjà en usage à la Monnaie, où il a été introduit par M. Levol, qui a publié une Note à ce sujet. Seulement, on opère à l'aide de l'ébullition. CHIMIE. — Recherches sur l'hydrure de benzoïle nitré; par M. ISi.it ■ ■ v«;\im. ( Note communiquée par M. Balard. ) « M. Bertagnini, préparateur de chimie à l'Université de Pise, vient de trouver que l'essence d'amandes amères (hydrure de benzoïle), traitée par un mélange d'acide nitrique fumant et d'acide sulfurique, donne naissance à une substance cristallisée représentée par la formule C,4H5(AzO*)Oa qui correspond à l'hydrure de benzoïle, dont i équivalent d'hydrogène est remplacé par i équivalent de vapeur nitreuse. » Cette nouvelle substance reproduit les réactions fondamentales du groupement primitif. » Ainsi, pour citer quelques exemples, les réactifs oxydants transforment la substance en question en C,4H5(Az04)04; c'est-à-dire en acide nitrobenzoïque, identique avec l'acide de M. Mùlder. » L'ammoniaque donne naissance à X hy drobenzamide trinitrée, C42H,5(Az04)3Az2; l'acide sulfhydrique donne le corps CMH5(Az04)S2, correspondant à l'hydrure de sulfobenzoïle de M. Laurent. >> (689) GÉODÉSIE. — Résultats d'un nivellement barométrique exécuté, dans le nord de l'empire Persan, par le lieutenant-colonel Lemm, en i838 et i83g, calculés par M. Otto Struve, et communiqués, au nom de M. Platon Tchihatcheff, par M. Faye. (Les hauteurs sont toutes données en pieds de France. ) i. 2. 3. 4- 5. 6, 7- 8. 9- 10. 1 1. 12. i3. 4- i5. 16. «7- 18. «9- 20. 21. 22. 23. 24. 25. 26. 27. 28. 29. 3o. 3i. 32. 33. 34. 35. Rescht Téhéran Pelescht Aiwani Aradan Deh-Nemmuk. Lasgerd Semnan Ahigun Dewletabad. . . Damghan Deh-Mullah. . . Peddescht .... Meiamid Meiandescht. . . Abbasabad. • . . Mesinun Mihr Riwed Sebsewar Husseinabad. . Sengi Nischapur. . . . Kadamga Scherifabad. . . Meschhed .... Dsunabad Seidan Bekneser Kabuschan. . . . Schirwan Budschnurd. . . Firuse Tawar Khoroscho. . . . Pieds. 4< 3589 3170 3309 2684 2337 3819 35oi 59i 3 3595 36 1 4 3569 3993 33g5 3852 2786 2538 3o83 2867 2902 3o52 4009 3772 40Ô2 4482 2874 3453 35o6 3783 3870 325o 3'9° 3go6 4277 3o8o 36. Dorhadscherm .... 37. Riabad 38. Megger 39. Bostam 40. Schahrud 4 1 . Todscher 42. Entre Todscher et Kusliuk . 43. Kusliuk 44- Asterabad 45. Welladschus 46. Tschibonanda 47. Aschraff. 48. Nika 4g. Sari 50. Aliabad 5 1 . Dscholi 52. Abdultalib 53. Arguwanie 54. Kend 55. Sulcimanieh 56. Meskinabad 57 . Scherifabad 58. Tschuinde 59. Kirschki . . 60. Chorumdare 61 . Sultanieh 62. Samghan 63. Nichbech 64. Sartschem 65. Dschemalabad 66. Tauris 67 . Safian 68. Marand 69. Sal 70. Dschulfa Pieds . -t- 2865 3i 17 3753 4284 4t88 69«9 7279 4295 -+- 72 — i58 — 161 — 99 -+- 46 -+• 3a -+- 33 4- 611 1270 4583 46o3 4570 4635 4424 43 12 5i98 5268 5764 5365 4683 47oi 4266 4690 f roi 433o 4644 '499 » La hauteur de Téhéran a été déduite d'une série d'observations C. R. , i85i, i« Semestre. (T. XXXU, M° 18.) 9' ( 69o) continuées pendant cinq mois consécutifs par M. Lemm et le colonel de Blaramberg. » Les hauteurs relatives des lieux 3-52 (par rapport à Téhéran), peuvent prétendre à un haut degré d'exactitude, vu que, pendant toute cette partie du voyage de M. Lemm, des observations correspondantes ont été instituées à Téhéran par M. de Blaramberg. » Les hauteurs des points restants i et 53-^0 sont calculées directement en supposant une pression constante de l'atmosphère pour le niveau de la mer, et, par conséquent, ne surpassent pas en exactitude les déterminations barométriques telles qu'on les fait, en général, pendant des voyages. » Les résultats obtenus, pour les points situés près de la mer Caspienne, témoignent en faveur de la précision des baromètres employés par M. Lemm. » M. Lecouppey prie l'Académie de hâter le travail de la Commission à l'examen de laquelle a été renvoyé son Mémoire sur l'emploi de l'acétate de plomb dans le traitement des scrofules. Il annonce que les résultats qu'il a obtenus depuis la date de sa première communication l'ont confirmé dans les espérances qu'il avait fondées sur cette méthode de traitement. M. Renaud, directeur de l'École vétérinaire d'Alfort, sollicite un pro- chain tour de lecture pour un travail sur la maladie épidémique des oiseaux domestiques. M. Buchon Hilton demande l'intervention de l'Académie près de M. le Ministre de l'Intérieur à l'effet d'obtenir une autorisation dont il a besoin pour des essais aérostatiques. Il ne peut être donné suite à cette demande. Usr Anonyme adresse une Note sur le système du monde. L'Académie ne peut, d'après un article de son règlement, prendre en considération les communications dont les auteurs ne se font pas connaître. M. Benoit adresse un paquet cacheté. L'Académie en accepte le dépôt. ( 69i ) COMITÉ SECRET. M. Adolphe Brongniart, au nom de la Section de Botanique, présente une liste de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Link. La Section avertit qu'ayant présenté dans les deux élections précédentes des candidats étrangers, elle a cru devoir présenter pour l'élection actuelle des candidats nationaux. La liste présentée porte les noms suivants : En première ligne : M. Moquin-ïandon, à Toulouse. En deuxième ligne : . Fée, à Strasbourg , Schimper, à Strasbourg, Seringe, à Lyon, Solier, à- Marseille. En troisième ligne : • , MM. Boreau, à Angers, Brebisson, à Falaise, Godron, à Montpellier, Grenier, à Besançon. Les titres des candidats sont discutés. L'élection aura lieu dans la prochaine séance. (692 ) M. Mathieu, au nom de la Section d'Astronomie, présente la liste sui- vante de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Svanberg. Au premier rang : M. Bond (William), à Cambridge (États-Unis). Au deuxième rang, par ordre alphabétique : MM. Adams, à Cambridge, Busch, à Kœnigsberg, Challis, à Cambridge, Cooper, à Markree, en Irlande, Galle, à Berlin, Gasparis, à Naples, Graham, à Markree, Hencke, à Driessen, en Prusse, Johnson, à Oxford, Lamont, à Munich, Lasse!, à Liverpool, Maclear, au Cap de Bonne-Espérance, Peters, à Kœnigsberg, Plantamour, à Genève. Robinson, à Armagh, Otto Struve, à Pulkowa (près Saint-Pétersbourg). Les titres de ces candidats sont discutés; l'élection aura lieu dans la prochaine séance. La séance est levée à 6 heures. F. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 MAI 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. M. le Ministre de l'Instruction publique transmet l'ampliation du décret ilu Président de la République qui approuve l'élection de M. Tiedemann, pour remplir la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Jacobi. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. physique appliquée. — Exposé d'un moyen de définir et de nommer les couleurs d'après une méthode rationnelle et expérimentale, et application de ce moyen à la définition et à la dénomination des couleurs d'un grand nombre de corps naturels et de produits artificiels ; par M. E. Chevreul. « Je fis connaître , il y a quelques années, un moyen de définir et de nommer les couleurs d'après une méthode rationnelle et expérimentale : en reproduisant ici quelques passages de l'introduction qui précède l'exposé de ce moyen, ce sera à la fois rappeler les circonstances où ce travail a été exécuté, et exposer les causes qui me l'ont fait entreprendre. » Je ne fus pas plutôt engagé dans l'étude de la teinture, telle que je C U., i85i , i« Semestre. (T. XXXII , N° 19.) 9* ( 694; ) l'avais conçue dès mon entrée aux Gobelins, que je sentis la nécessité de définir les couleurs autrement qu'on ne le faisait alors et qu'on ne le fait encore presque généralement aujourd'hui ; mais les difficultés étaient telles, que longtemps, considérant le but de pareilles recherches comme impossible à atteindre, il ne me vint pas à la pensée de les entreprendre. Il a fallu le con- cours de travaux poursuivis pendant vingt ans, et d une circonstance tout à fait imprévue, mes Leçons sur le contraste des couleurs, professées à Lyon , d'après la demande qu'en avaient faite à M. le Ministre du Commerce, M. Cunin-Gridaine, et la Société d'Agriculture et des Arts utiles, et la Chambre de Commerce de cette ville, pour m'engager dans le travail que je publie aujourd'hui. Il me paraît résoudre, sans contestation et d'une manière affirmative, la (juestinn de savoir s'il est possible d'assujettir les couleurs à une nomenclature rationnelle, en les rapportant à des types classés d'une manière simple, accessible à i intelligence de tous ceux qui s'occupent de couleurs, soit à un point de vue purement scientifique, soit à un point de vue d'application. Quelques détails historiques feront comprendre comment j'ai été conduit à ce résultat en poursuivant des recherches qui, dans l'ori- gine, n'avaient point été entreprises pour l'obtenir. » Une matière colorée en rouge, en jaune, en bleu, en orangé, en vert et en violet ne peut être modifiée que de quatre manières par l'emploi qu'on en fait ou en peinture ou en teinture : » i°. Par du blanc qui, en l'éclaircissant, en affaiblit l'intensité; » a°. Par du noir qui, en l'assombrissant, en diminue l'intensité ; » 3°. Par une certaine couleur qui la change sans la ternir ; » 4°- Par une certaine couleur qui la change en la ternissant : de sorte que, si l'effet est porté au maximum, il en résulte, soit du noir, soit du gris normal, ou , en d'autres termes, du noir mêlé de blanc. » C'est afin de définir ces modifications sans ambiguïté, au moyen d'un langage exempt de toute équivoque à l'égard de ceux qui le comprendraient, que j'ai appelé tons d'une couleur les différents degrés d'intensité dont cette couleur est susceptible, suivant que la matière qui la présente est pure ou simplement mélangée de blanc ou de noir; que j'ai appelé gamme l'en- semble des ton» d'une couleur; que j'ai appelé nuances d'une couleur les modifications que celle-ci éprouve de l'addition d'une certaine couleur qui la modifie sans" la ternir; enfin que j'ai imaginé la construction chromatique- hémisphérique, dont j'ai donné dans mon ouvrage, sur la Loi du contraste simultané des Couleurs, une description et une figure en noir. (695 ) » Je vais rappeler verbalement les principes sur lesquels cette construc- tion repose. (Voyez de la Loi du contraste simultané des Couleurs, pages 89 et suiv. l » Après avoir décrit la construction chromatique-hémisphérique dans mes Leçons faites à Lyon, parlé de ses avantages pour se représenter les rapports de toutes les couleurs imaginables les unes avec les autres , jugé les effets jde tous les arrangements principaux de couleurs qui rentrent dans les har- monies, d'analogue ou de contraste, en appliquant sur le cercle chromatique des cercles de carton découpés diversement, de manière à ne laisser aper- cevoir que certains tons des gammes du cercle, la Société d'Agriculture et des Arts utiles, sur la proposition d'un de ses membres, décida à l'una- nimité, le a août 1842, qu'elle écrirait à la Chambre de Commerce pour que celle-ci demandât à M. le Ministre du Commerce, Cunin-Gridaine, qu'il voulût bien faire établir, par la Manufacture royale de Sèvres, une construction chromatique-hémisphérique à l'usage de l'industrie lyonnaise. » M. Cunin-Gridaine ayant transmis cette demande à M. de Montalivet . intendant général de la maison du Roi, je fus dans la nécessité de cher- cher à réunir les types de couleurs dont l'ensemble constitue la construction chromatique-hémisphérique. Eh bien, ce n'est que dans ces derniers temps, après des obstacles de plusieurs sortes, et bien indépendants de ma volonté, que j'ai pu faire exécuter un cercle chromatique renfermant les couleurs simples et binaires des artistes. Il a fallu tout le talent et toute la persé- vérance de M. Lebois, chef de l'atelier de teinture des Gobelins, pour exé- cuter le bel ensemble de couleurs que je présente aujourd'hui à l'Académie. » Maintenant : chaque couleur simple ou binaire donne 20 tons; 72 couleurs x 20 i44o » Chaque couleur simple ou binaire donnantggammes de 20 tons rabattues par du noir; 72 X 9 = 648 gammes, qui x 20. .... 12960 » Maintenant la dégradation du noir donnant, tons 21 » On a pour la somme des tons de la construction chromatique- hémisphérique 14421 » Je mets sous les yeux de l'Académie des essais faits à Sèvres avec suc- cès par M. Salvetat, sous la direction de M. Ébelmen, pour reproduire sur porcelaine les vingt tons donnés par le noir normal mêlé de blanc, et trente-six couleurs reproduisant la moitié des couleurs du cercle chroma- tique déposé sur le bureau. Il faut savoir maintenant que plus de vingt couleurs de ce cercle étant rapportées à des divisions du spectre solaire (696) obtenu au moyen d'un prisme de sulfure de carbone, on peut les consi- dérer comme parfaitement déterminées et susceptibles d'être retrouvées partout. applications . » Les applications de ce moyen de définir les couleurs sont évidentes. » i°. On peut établir une synonymie des couleurs appliquées sur des tissus teints ou des surfaces peintes par des moyens quelconques, et juger" ainsi la palette de toutes les industries qui parlent aux yeux par des couleurs ; , » 2°. On peut définir, en chimie, la couleur des corps colorés d'une manière bien plus satisfaisante qu'on ne le fait aujourd'hui; » 3° On peut définir, en histoire naturelle, les couleurs des êtres vivants, et dès lors distinguer celles qui n'éprouvent pas de changements d'avec celles qui en éprouvent dans le même individu à diverses époques de sa vie, ou dans des individus d'une même espèce. C'est ainsi que j'ai constaté que le Dahlia est susceptible de présenter quarante-deux couleurs, le Zinia vio- lacé vingt-huit. » On peut constater que les couleurs de la plupart, sinon de toutes les feuilles adultes, appartiennent à des tons rabattus. Mais un grand nombre de feuilles naissantes présentent le jaune-vert pur ou presque pur. » Enfin j'ajouterai que toutes les couleurs rabattues des végétaux que j'ai pu analyser m'ont présenté un mélange de couleurs complémen- taires, de sorte que la nature fait des mélanges correspondants à ceux du teinturier et du peintre qui veut ternir ses teintes, ou, comme on dit, les rabattre ou les rompre. » Je mets sous les yeux de l'Académie, comme exemple, le résultat de l'analyse de la Giroflée double des jardins de couleur orangée rabattue, qui présente deux couleurs complémentaires séparées, le violet et le jaune. » économie rurale. —Noie sur les terrains du Delta du Rhône; par M. de Gasparix. « Quand on regarde sur une carte l'étendue du Delta du Rhône, et que sur une surface de 79000 hectares, on voit que l'on n'en cultive que i3ooo, on est tenté d'accuser d'incurie les propriétaires qui laissent in- cultes des terrains situés entre les deux bras d'un grand fleuve qui n'a pas manqué de leur apporter les bienfaisants dépôts de ses alluvions : ce juge- (697) meut serait téméraire. La Camargue, c'est ainsi que cette île est appelée, est entourée de toutes parts de pays à riches cultures; l'habileté ni l'activité agricole n'ont pas manqué à ses voisins, et c'est eux-mêmes qui possèdent ce territoire qu'ils auraient su fertiliser depuis longtemps aussi bien que ceux des contrées environnantes, s'ils n'avaient rencontré des obstacles de plusieurs genres qu'ils ont crus insurmontables pour les individus isolés. Ces obstacles consistent principalement dans le peu d'élévation d'une partie du sol au-dessus du niveau de la mer, qui ne permet pas de faciles écou- lages, et dans la salure excessive des terres, salure qui existe même pour celles qui sont plus élevées et qui sont soumises à la culture. Aussi tous les plans d'amélioration pour ce pays ont-ils toujours consisté dans deux opérations : dessécher et dessaler. » Dessécher est toujours possible en employant, à défaut de niveau, des forces mécaniques suffisantes. On a cru qu'il était facile de dessaler en ame- nant sur ces terrains des eaux douces qui, en dissolvant le sel, l'entraîne- raient à la mer au moyen de fossés d'écoulement ; c'est cette opinion bien répandue dont je vais essayer de démontrer le peu de fondement. » Et d'abord, quelle est la quantité de sel que l'on trouve dans les terres de la Camargue? Il y a des terrains bas dans lesquels la couche superficielle est presque du sel pur; ces terrains paraissent à l'œil comme couverts de neiges brillantes au soleil, et repoussent toute végétation. A un niveau un peu plus élevé se trouvent des pâturages où des graminées végètent à tra- vers les touffes de salicornes; ils contiennent 2,6 pour 100 de chlorure; les terrains cultivés les plus salés présentent des places où la dose de ces sels est de 1,22 pour 100. » Si l'on recherche maintenant la. cause qui a pu occasionner une telle salure, on ne pourra admettre que ce sel soit celui qui avait été déposé ori- ginairement par la mer, lors de sa retraite ; car l'eau de la Méditerranée ne contient que 3, 1 27 pour 100 de chlorure. Or les terres de la Camargue ne retiennent en moyenne que la moitié de leur poids d'eau; elles pèsent ik,1,20 le décimètre cube, et auraient retenu okll,6o d'eau dans laquelle on trouverait 0,18 pour 100 de sel : nous en trouvons 1,2 et 2,6 pour 100. On ne pourrait donc attribuer cette salure aux anciens dépôts de sel faits par la mer lors de sa retraite. Il faut chercher la cause de cette quantité considérable de sel dans l'existence d'une couche d'eau salée inférieure au terrain, et qui, remontant par capillarité, dépose sans cesse de nouvelles doses de sel dans le terrain quand l'eau s'évapore dans le sein de la terre ou à sa surface. (698) » L'existence de cette couche d'eau salée ne peut être mise en doute. On l'attribue à la filtration des eaux de la mer à travers le sable marin qui fait la base des terrains de la Camargue, et se trouve partout au-dessous des couches déposées par les alluvions du fleuve. » Mais on peut faire plusieurs objections à cette opinion.- » i°. S'il n'y arien d'étonnant à ce que l'on trouve des puits d'eau douce dans les fermes situées près du Rhône (le château d'Avignon, Venta- bren, etc.), il est étrange qu'il s'en trouve en plaine Camargue, loin du fleuve, et à un niveau inférieur à celui de la mer. On attribue ce fait au surgissement de sources d'eau douce; mais ne devraient-elles pas se mêler avec les eaux de la couche salée de filtration ? » 20. Le résidu de l'évaporalion des puits saumâtres comme celui des eaux de filtration des terres salées, ne présentent pas la même composition que celui des eaux de la mer. Selon M. Usiglio, près de Cette l'eau de la mer contient, sur o,5io4 de sel, o,3834 de sulfate et 3, 3127 de chlorure, c'est- à-dire que les sulfates sont aux chlorures comme 116: 1,000. Or, les sels recueillis dans les puits et les terres de la Camargue ont des proportions fort diverses de celle-ci. Nous y trouvons le rapport de 1^7 ". 1,000; mais plus loin , celui de a3 : 1 ,000 ; il en résulterait donc que ce ne serait lias à une seule et unique source, mais à plusieurs sources distinctes, que la Camargue devrait sa salure, et, par conséquent, qu'elles ne sont pas alimentées uniquement par les filtrations de la mer (1). » 3°. On conçoit bien les filtrations dans le voisinage de la mer; mais le phénomène de la salure des terrains que l'on trouve à la Camargue se manifeste bien au delà : à Saint-Giles, à 14 kilomètres de la mer dont il est séparé par un bras du Rhône, au quartier de la Paillade de Tarascon qui en est à plus de 25, dans la plaine deTrentèn, entre Avignon et Carpentras, à plus de 49 kilomètres et à 20 à 3o mètres au-dessus de son niveau, etc. \111si, la salure des terres par l'ascension capillaire d'eau du sous-sol n'est pas un fait particulier aux terres du littoral de la Provence et du Lan- guedoc; mais c'est un fait général qui se représente sur une longue série de terrains,, qui remontent la vallée du Rhône à des niveaux assez élevés pour ne pas pouvoir admettre l'hypothèse de la filtration des eaux de la mer. » Quelle est donc la cause à laquelle on pourrait l'attribuer? (j) Les analyses des terres ont été faites par M. Lassaigne. (699) » Remarquons d'abord que les limites topographiques du phénomène sont, à l'est, une série de plâtrières qui d'Aix remontent jusqu'à Gigondas à la latitude d'Orange, et qu'au-dessus de cette latitude, on ne trouve plus de terrains salifères; que dans cette partie orientale du bassin se trouvaient des sources salées, à Vacqueyras, à Courthezen, où elles formaient un lac salé aujourd'hui desséché, mais dont la source persiste toujours; au Lam- pourdier près d'Orange; qu'au nord,. on trouve, tout le long d,es terrains de lias du Languedoc, de nombreuses sources et des boues salées dont la série s'appuie à l'étang de Thau près Cette, par la source de Balaruc. Unsi, sur tous les points de l'enceinte on trouve la manifestation de sources salées à la surface du sol, et probablement les eaux souterraines qui s'é- coulent vers la mer, participent aux mêmes qualités. Ce serait, selon moi, cette cause qui amènerait sous le sol du littoral cette couche d'eau salifère que l'hygroscopicité du terrain et l'évaporation déposeraient à l'intérieur et à la surface du sol. » Il y avait longtemps que j'avais entrevu cette hypothèse; mais, en la trouvant indiquée dans les Leçons de géologie pratique de M. Élie de Beau- mont (tome Ier, page 399), j'y ai pris plus de confiance, et elle m'a semblé justifiée par tous les faits que j'ai pu observer. Comment expliquer, par exemple, dans celle de filtration des eaux de la mer, le phénomène des sansouires? on appelle ainsi une place habituellement humide et imprégnée d'une forte quantité de sel au milieu d'une terre sèche et d'une faible sa- lure. Si la couche d'eau salée filtrant dans le sable marin formait le sous-sol général de la Camargue, pourquoi cette poussée d'eau salée entourée de terrain qui n'y participe pas? Quelle est la cause d'une force ascensionnelle si particidière? Mais si nous supposons des sources nombreuses arrivant de différentes directions, ayant chacune leur canal particulier; ici, la source ayant peu de pente arrive sans éprouver une forte pression supé- rieure, et son canal se termine et se répand paisiblement sous le terrain ; mais quand elle éprouve une forte charge, et qu'un des côtés de son* canal cède à la pression, elle remonte dans le sol avec une force ascensionnelle proportionnée à sa charge, et produit la sansouire. » Pourquoi aussi l'évaporation procure-t-elle des proportions différentes de sels sur les divers points de la surface? Ce fait, inexplicable en supposant que la salure provient seulement des filtrations marines, s'explique facile- ment si l'on considère que chacune des sources affluentes s'est chargée de sels dans des couches d'une composition différente, et a sa salure particulière. » Quoi qu'il en soit, au reste, que l'on admetteque la filtration marine ou ( 7°° ) l'influence des sources salées supérieures est la cause des qualités salifères des terrains, il n'en reste pas moins certain que cette cause étant perma- nente et rendant sans cesse au sol le sel dont on le débarrasserait par le la- vage de la surface, le problème de la dessalaison définitive du delta du Rhône et des autres terres salifères des bords de la Méditerranée est un problème insoluble. » En supposant maintenant cette couche d'eau salifère existant sous le sol de la Camargue, examinons ce qui se passe. » Si l'on remplit de terre desséchée un tube baignant, par son extrémité inférieure, dans l'eau salée, l'eau monte avec plus ou moins de rapidité selon la nature des terres, et d'autant plus vite, qu'elles sont moins argi- leuses. Ainsi, dans un sol contenant 5o pour 100 d'argile, l'ascension du premier jour a été de 12 centimètres; le lendemain, l'eau a monté à 16 cen- timètres, et l'ascension s'est ralentie graduellement de manière que le qua- rante-deuxième jour elle n'avait atteint que la hauteur de 3o, centimètres. Dans une terre qui contient seulement 1 2 pour 1 00 d'argile et 60 de calcaire, l'eau a monté le premier jour à 27 centimètres, et était parvenue, le cin- quième jour, à 48 centimètres d'élévation. » Si, toute la terre du tube étant saturée, on provoque l'évaporation à la surface en maintenant à l'orifice supérieur un corps échauffé, le sel s'y dé- pose; la dessiccation progressant de haut en bas, la salure diminue progres- sivement dans le même sens, et les couches successives de terre se trouvent salées en raison directe de leur élévation dans le tube. » C'est ce qui se passe en été dans les sols naturels. La force ascension- nelle de l'eau par la capillarité est bornée par réchauffement de l'air inter- posé entre les molécules de terre. Après s'être faite à la superficie, l'évapo- ration a lieu en descendant à mesure que la terre se dessèche plus profon- dément, et il se dépose d'autanf plus de sel, qu'elle a été plus rapide. C'est pour combattre cette rapidité de l'évaporation et le dépôt du sel , que l'on couvre les récoltes d'une épaisse couche de roseaux qui empêche la des- siccation absolue du sol, et prévient l'ascension de nouvelle eau qui vien- drait ajouter sa salure à celle de l'eau qui le mouille. » L'irrigation par l'eau douce dissout les sels déposés à la surface, et les entraîne par les fossés d'écoulement. C'est ainsi qu'agissent les arrosages dans les jardins potagers où ils sont répétés assez souvent pour que l'as- cension capillaire n'ait pu produire une accumulation nuisible de sels. C'est ainsi qu'ils agiraient sur des prairies qui seraient soumises à une irrigation régulière et souvent réitérée. ( 7°' ) » Quand les arrosages sont moins fréquents, ils sont, en été, l'agent le plus puissant pour faire remonter le sel. Ainsi, soit une prairie desséchée par le soleil ; vous la couvrez d'eau en juillet ou en août, et vous êtes certain de voir le sel remonter en abondance dans les couches supérieures du sol, si ce n'est à la surface. ». Voici alors ce qui se passe. Le sol est desséché jusqu'à une profon- deur d'autant plus grande, que la source d'où il tire son humidité baisse dans cette saison, et que la chaleur en pénétrant dans l'intérieur provoque une évaporation de plus en plus profonde. Mais si nous abaissons la tempé- rature du terrain, l'eau qui monte toujours par capillarité cesse de s'éva- porer dans les couches inférieures; elle remonte vers la surface, et le sel avec elle. Or, l'effet d'une forte irrigation d'été est précisément d'abaisser rapidement et considérablement la température par l'évaporation. C'est ainsi qu'agissent les arrosages discontinus sur les terres sèches, et c'est cet effet qui a conduit un grand nombre de fermiers à abandonner l'usage d'ar- roser les luzernes qui ne devaient recevoir qu'une seule irrigation par mois. On imite cet effet en maintenant, à une température un peu élevée, un tube rempli de terre et ayant son pied dans l'eau salée. On verra l'ascension capillaire s'arrêter d'autant plus bas, que la chaleur appliquée est plus grande. Si, alors, on mouille avec de l'eau froide la surface supérieure de la terre, on voit l'ascension capillaire s'élever graduellement et finir par atteindre la partie supérieure qui sert de réfrigérant. » L'irrigation n'est pas le seul moyen de dessaler la surface du sol; il suffit, pour y parvenir, de rompre par des labours fréquents la continuité des couches supérieures. Ainsi j'ai trouvé que la terre, travaillée par la jachère, ne contenait plus que lu'uu de sel, tandis que le sous-sol, non sou- levé par la charrue, en contient -j^ç ; les eaux de pluie avaient dépouillé les guérets des -^ de leur sel. » Après ayoir expliqué le mécanisme de la salure des terres du Délia du Rhône, il est temps de nous expliquer sur les effets agricoles que l'on en redoute. » L'existence du sel dans la terre a pour principal inconvénient d'en augmenter la. sécheresse, parce qu'étant beaucoup plus hygroscopique qu'elle, il s'empare de tous les restes d'humidité qui y sont contenus, et ne s'en laisse pas dépouiller par les organes des plantes. Ainsi, les semailles d'automne ne germent pas sur un terrain sec, s'il est trop salé. On dit que le sel y brûle les semences ; il ne fait que les dessécher, et si une pluie ne C. R... i85i, i«r Semestre. (T. XXXII, N° 19.) 9^ ( 7°2 ) survient pas à propos, le succès de la culture est compromis. Si le prin- temps est sec, la surface du terrain se dessèche, et les plantes souffrent visiblement beaucoup. Si l'on cherche alors la quantité d'eau contenue dans le sol, ou la trouve autant et plus considérable que dans les terres non salées; mais c'est le sel qui, plus hygroscopique que les tissus des plantes, leur enlève une partie de leur propre humidité. C'est alors qu'une forte couverture de roseaux devient utile aux récoltes en prévenant une trop forte évaporation de la surface. Mais que le printemps soit médiocre- ment humide, la végétation est remarquable sur ces terrains imprégnés de sel. >? Un autre inconvénient des terres salées consiste dans leur durcisse- ment et la nécessité de réitérer les labours pour les maintenir dans un état d'ameublissement. » Si dans le climat du midi de la France on peut encore espérer des printemps modérément humides, les étés qui reçoivent une quantité suffi- sante de pluie sont extrêmement rares; d'où s'ensuit, nécessairement, l'impossibilité d'obtenir de fécondes récoltes, dites récoltes dérobées,. qui sont si avantageuses dans les terres fraîches de ce pays. » A côté de ces inconvénients, il faut mettre les avantages; et, d'abord, les tiges des céréales acquièrent, dans le terrain salin, une solidité qui les met généralement à l'abri du versement. Cette propriété permettrait de traiter les céréales avec des quantités considérables d'engrais. » Les fourrages naturels et artificiels contiennent une dose de sel assez élevée, qui n'est pas très- favorable à l'engraissement, mais qui donne à la chair des animaux une saveur remarquable, bien reconnue depuis long- temps dans les moutons de pré salé, et qui est très-recherchée des con- sommateurs. » Dès que l'on peut se procurer de l'eau par une irrigation continue qui maintienne les terres dans un état de fraîcheur habituel, on obtient des pro- duits légumiers d'une grande beauté, et des prairies abondantes en excel- lent foin. » Enfin, nous avons constaté une propriété de ces terres qui nous semble leur assigner un rang assez élevé dans l'estime des agriculteurs. On a remarqué depuis longtemps que, sur les terrains infertiles ou épuisés, les premières fumures ne produisent que peu ou point d'effet, et que ce n'était qu'après avoir reçu une certaine dose d'engrais que les' nouvelles doses finissaient par produire tout leur effet théorique. On a observé, de plus, que la quantité d'engrais rendu latent, était d'autant plus considérable, que (?o3) in terre était plus argileuse ou plus ocreuse, et je crois avoir le premier cherché à préciser ces circonstances en donnant les résultats d'un travail dont les détails n'ont pas encore été rendus publics. » Ces résultats nous conduiraient à admettre qu'une terre pesant i aoo ki- logrammes le mètre cube, et contenant 5o pour roo d'argile, n'arriverait à l'état de saturation, qui permettrait d'obtenir leur effet complet de nou- veaux engrais, qu'après avoir absorbé 56^5 quintaux de fumier normal par hectare^ ayant une valeur de 371a francs dans nos contrées du Midi. C'est une somme pareille que de simples cultivateurs y consacrent sur les terres qu'ils achètent, quand ils veulent en tirer tout le produit possible. Ce simple exposé montre l'énorme capital que la France devrait dépenser encore pour faire que l'engrais, qui ne produit que les -§ ou les -f de son effet, produisît son effet tout entier, et que notre territoire fût amené à son maximum de produit, comme certaines parties du territoire de nos voisins et de trop rares parcelles du nôtre. » Or, cette dépense capitale dont le seul chiffre est effrayant, les terres de la Camargue qui, en général, sont argileuses, en sont dispensées par la présence du sel, et l'expérience réitérée que j'en ai faite me prouve que l'en- grais y produit immédiatement son effet théorique, sauf les effets de l'in- tempérie ; il ne manque donc à ces terres que des propriétaires assez riches, assez éclairés sur leurs véritables propriétés, pour profiter' de la haute valeur que l'engrais y acquiert. » Ainsi, le sel neutraliserait la disposition des pores des argiles à absor- ber et conserver la partie active de l'engrais à l'état latent. Est-ce en les maintenant à l'état sec par son hygroscopicité? Est-ce en rendant l'eau qu'il sature moins propre à s'emparer des gaz ammoniacaux? Est-ce en rem- plissant lui-même les cellules de l'argile? 1/ explication théorique ne peut résulter que de l'expérience. » Mettant donc de côté désormais l'espoir chimérique de dessaler les terres du littoral de la Méditerranée, disons qu'on utilisera toutes les terres basses : » i°. Si on les débarrasse de l'humidité excessive en temps de pluie, et si, en leur assurant de l'eau douce, on peut changer les plus élevées en prairies, celles qui le sont le moins en roselière (terre couverte de roseaux, Arundo phragtnites) qui ne leur sont pas inférieures en produits; » 20. Si l'on emploie judicieusement l'eau sur les terrains déjà en cul- ture, soit pour se procurer des foins ou des récoltes fourragères et inter- 93.. ( 7*4 ) calaires au blé: niais il faut alors que l'on soit bien assuré que l'eau ne man- quera jamais pour maintenir les terres dans un état constant de fraicbeur; » 3°. Enfin, que les cultures de toute espèce profitant de la masse d'en- grais que l'on créera moyennant cette abondance de fourrages, et ces en- grais ayant, par la propriété des terres salifères, un effet supérieur à celui qu'ils ont sur les terres douces, y donneront des produits plus élevés qui compenseront les frais plus grands de culture. » Ainsi, dessèchement suffisant; abondance d'eau douce avec écou- lement assuré quand elle s'est chargée des sels de la surface; proportion suffisante de prairies pour pouvoir fumer abondamment les terres: tels sont l«s secrets de la richesse future de ce pays. » M. Augustin Cauchy présente à l'Académie un ]VJémoire dans lequel il établit les conditions sous lesquelles subsistent les principales formules du calcul des résidus, et démontre en particulier la proposition suivante : a Deux contours fermés, dont le second enveloppe le premier de tontes parts, étant tracés dans un plan, soient S0 l'aire terminée par le premier contour; S l'aire terminée par le second ; jc, y les coordonnées rectilignes de l'un quelconque des points ren- fermés entre les deux contours ; f{z) une fonction de la variable z — x -+- jr'\, qui reste monoty pique et monogène pour tous les points dont il s'agit ; zt, z„,.. celles des valeurs de z, correspondantes à ces points, qui vérifient l'équation -^-r-r = o ; . n /(z) (S0) ou (S) la valeu qu'acquiert l'intégrale j f{z) dz, quand on l'étend au contour entier de l'aire S0 ou S, en supposant qu'un point mobile décrive ce contour avec un mouvement de rotation direct. Si, en considérant l'une quelconque des différences . z — z, z —z:i,... comme infiniment petite du premier ordre, ou obtient toujours pour y (z) une quantité infiniment grande d'un ordre fini; non -seulement pour un très-petit module de z — z, ou z — zn, . . . , la fonction /(z) sera développable en une série convergente ordonnée suivant les puissances entières et ascen- dantes de z— z, ou z — z,,,..., les puissances négatives étant en nombre ( 7o5) fini ; mais de plus on aura (S) -(S0)=2iri £(/(*)), ■ . le signe £, indiquant le résidu intégral dej'(z'), relatif aux valeurs z,, z,,,... de la variable z. » M. Geoffroy-Saint-Hilaire présente à l'Académie deux opuscules, l'un sur les monstruosités en général, l'autre sur la série animale et sur la question de Y espèce. Dans ce dernier opuscule, l'auteur résume ses vues sur les séries parallèles , sur les espèces, et sur la définition de celles-ci, qu'il fonde sur trois considérations principales : la possibilité de la distinc- tion ; la transmission naturelle et régulière des caractères ; la stabilité et la permanence des types, égales à celles de l'état actuel du globe. physique. — Nouveaux renseignements relatifs aux expériences de M. le Dr Jules Guyot sur la direction du pendule en repos ; par M. Babixet. « M. Babinet informe l'Académie que M. Guyot, postérieurement à la présentation de son Mémoire , a fait plusieurs observations de plus en plus soignées, et que, suivant lui, toutes s'accordent à indiquer que si par le centre de la boule du pendule en repos on fait passer une verticale déter- minée par la réflexion de la lumière sur un bain de mercure placé au-dessous de cette boule et dans son voisinage, le point de suspension du pendule se trouvera placé au sud de cette verticale. Pour un pendule de 57 mètres, ce point de suspension se trouve situé à plus de 4 millimètres au sud du point de la verticale qui est à la même hauteur. D'après les renseignements détaillés qu'il a obtenus de M. Jules Guyot lui-même, M. Babinet ne voit aucune raison de douter de la découverte de M. Guyot ; il n'admet du reste aucunement les théories qui ont guidé cet expérimentateur. » La Commission qui avait été nommée à l'époque de la première commu- nication de M. Guyotayant. perdu un de ses Membres, M. Savary, l'Académie désigne pour le remplacer, MM. Sturm, Babinet. ( 706 ) NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section de Botanique, en remplacement de M. Link. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 3^, M. Moquin-Tandon obtient 36 suffrages. M. Fée i' M. Moquix-Taxdox , ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomination d'un Correspondant pour la Section d'astronomie, en rempla- cement de M. Svanherg. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 33, M. Boxd obtient l'unanimité des suffrages, et est déclaré élu. MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — Recherches sur les corps étrangers dans les voies aériennes; par M. .loiu.it i, de Lamballe. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Serres, Velpeau, Lallemand.) ■ 3°. Ils traversent l'ouverture supérieure du larynx sans relever l'épi- glotte) qui n'est jamais abaissée sur elle, ainsi qu'on l'a prétendu; » 4°- L'épiglotte est toujours relevée en vertu de l'élasticité qui lui est propre ; ( 7°7 ) » 5°. Ce dernier organe paraît servir principalement à diriger, en for- mant une sorte de gouttière, certains liquides et certains solides pendant l'acte complexe de la déglutition ; » 6°. Les corps étrangers parcourent rapidement les voies aériennes en raison des lois de la pesanteur, de l'impulsion de la colonne d'air et de leur nature; » 70.' Ils ne sont que momentanément arrêtés dans un point de la lon- gueur du conduit aérien, et peuvent, en conséquence) se mobiliser, changer de place, jusqu'à ce qu'ils aient déterminé un travail inflammatoire qui leur permette de se creuser une loge dans laquelle ils séjournent; » 8°. Quand toutes leurs dimensions ne sont pas égales, ils s'arrêtent à une division ou à une subdivision des bronches en se plaçant obliquement, et ils affectent la direction du tube aérien. quand ils remplissent une ouver- ture normale; » 90. Ils gênent plus ou moins la respiration, ils déterminent de la toux, souvent intermittente , quelquefois continue ; ils provoquent de la douleur et une sensation fixe qui indique leur siège ; » io°. Un bruit particulier est déterminé par leur présence; » ii°. La sécrétion bronchique en est toujours augmentée, et devient muqueuse et même sanguinolente ; » 1 2°. Le côté opposé au corps étranger fournit une respiration plus J'orte et un murmure vésiculaire plus étendu que le côté où ce corps séjourne ; » i3°. Les corps étrangers peuvent déterminer une asphyxie lente ou rapide, de la suppuration, de l'emphysème, etc. ; » i4°- Les. corps étrangers qui ont plus de 4 lignes dans tous les sens, ne laissent aucun espoir d'être expulsés par les seuls efforts de la nature, puisqu'ils surpassent alors, par leurs dimensions, le plus petit diamètre de la glotte ; • . » i5°. Ils n'ont été expulsés spontanément de la trachée de l'homme que lorsqu'ils étaient petits ; :> i6°. Pour les chiens, au contraire, chez lesquels la glotte est de niveau avec l'ouverture supérieure du larynx, l'expulsion des corps étrangers est facile, en raison de la dilatabilité de cette ouverture, et de ses dimensions qui sont considérables dans tous les sens ; » 1 70. Sur le cadavre, les corps étrangers ont de la peine à franchir la glotte, lors même qu'on les pousse avec un soufflet qui fournit une co- lonne d'air considérable; ( 7°8 ) » i8°. Sur le vivant, les corps étrangers ont, non-seulement à vaincre cette résistance passive, mais encore celle très- active des muscles constric- teurs de la glotte ; » 190. Il ne faut donc compter sur l'expulsion que de très-petits corps étrangers chez l'homme, et l'on ne peut rien espérer des efforts de la nature, lorsqu'ils ont un certain volume ; » 200. L'opération de la trachéotomie devient donc indispensable à peu près dans tous les cas d'introduction de corps étrangers, et ce n'est qu'ex- ceptionnellement qu'on peut s'en dispenser; » 2i°. L'opération doit être faite le plus tôt possible, afin d'éviter l'in- flammation, tout travail local, et l'asphyxie lente ou rapide; » 220. L'ouverture des voies aériennes est une opération délicate qui doit être faite par une division successive de tous les tissus, et non par une incision qui comprendrait à la fois une grande partie ou la totalité des parties molles de la région : c'est le moyen d'éviter l'hémorragie, Vintro- duction de l'air dans les veines, la lésion du corps thyroïde, etc.; » 2?°. Ce conduit doit être aussi largement ouvert que possible, afin que les coqis étrangers puissent s'échapper facilement; » a4°. L'on n'est certain de la division delà trachée que lorsque l'air 's'en échappe en produisant un bruit particulier, facile à reconnaître pour l'homme habitué à ces sortes d'opérations : nous insistons à dessein sur ce phénomène auquel Dupuytren n'avait pas assez attaché d'importance, puis- que, au rapport de MM. Marx et Brierre de Boismont, cet habile chirurgien n'avait encore pénétré que dans cette espèce de creux situé au-dessus du sternum, et cependant il croyait être parvenu dans le conduit de l'air ; » 25°. Quand le corps étranger ne s'échappe pas par l'ouverture au moment de l'opération, il convient d'attendre et d'exciter la sensibilité trachéale par l'introduction d'un corps, mousse, de manière à provoquer la toux et les efforts d'expulsion ; » 260. La trachée doit être plus largement ouverte lorsqu'un corps susceptible de se gonfler par l'humidité est déjà renfermé dans ce conduit depuis quelque temps ; » 270. La réunion des lèvres de la plaie peut être obtenue par première ou par seconde intention ; » 280. La réunion par seconde intention s'obtient par bourgeonne- ments, ce qui exige un temps toujours assez long pour obtenir une guérison complète; » 290. La réunion par première intention peut être obtenue par la simple ( 7°9 ) compression ou par la suture entrecoupée : ce dernier mode me semble d'autant plus militer en faveur de la réunion immédiate, que les expériences faites sur les animaux m'en ont démontré la possibilité ; » 3o°. La réunion immédiate peut être obtenue par la suture entrecoupée, qui ne comprend que la lame dartoïde dont est entourée la trachée; » 3i°. L'agglutination peut être obtenue par un autre modus faciendi , qui consiste à traverser, en partie ou en totalité, l'épaisseur des parois de la trachée, en laissant pendre les fils à l'extérieur; » 3a°. Les fils tombent du quatrième au treizième jour ; » 33°. Un produit plastique sert de moyen d'union entre les lèvres de la plaie; » 34°- La cicatrisation ne se fait que par un produit intermédiaire, et non par la fusion directe des lèvres de la trachée; » 35". La suture qui comprend Yepaisseur des parois de la trachée, expose à un travail inflammatoire, à l'intérieur et à l'extérieur de ce conduit, à des trajets organisés et à des abcès enkystés ; » 36°. La suture qui ne s'exerce que sur l'enveloppe ou une partie de l'épaisseur de la trachée, ne détermine qu'une inflammation plastique, et est préférable à celle qui serre les parois cartilagineuses du conduit. » » mécanique analytique. — Mémoire sur les théorèmes généraux en mécanique; par M. Joseph Bertrand. (Extrait par l'auteur. (Commissaires, MM. Liouville, Lamé.) « Les théorèmes généraux de la mécanique peuvent se partager en deux classes : les uns, comme le principe des forces vives, sont des propriétés générales dans leur énoncé, mais variables d'une question à l'autre dans leur expression analytique; les autres, comme le principe des aires, exigent seulement, que les forces remplissent certaines conditions et fournissent alors des intégrales indépendantes de leur valeur précise. Il m'a paru intéres- sant de rechercher quel est, entre ces deux cas, celui que l'on doit regarder comme exceptionnel. Pour y parvenir, j'ai résolu le problème suivant : » Étant connue une intégrale d'un problème de mécanique, trouver l'ex- pression des forces qui produisent le mouvement, c'est-à-dire trouver quel est le problème. » Après avoir résolu cette question, en supposant seulement que Jes forces soient indépendantes des vitesses, je conclus de la solution, qu'en général une seule intégrale suffit pour déterminer l'expression des forces et C. R., i85i, i" Semettre. (T. XXXII, N» 19.) Ç>4 ( 7IG ) qu'elle ne peut pas, par conséquent, convenir à deux problèmes différents. Il arrive cependant que la méthode générale est, dans certains cas, en défaut, et conduit pour les forces à des expressions indéterminées. Ces cas sont les seuls dans lesquels l'intégrale puisse être l'expression d'un théorème général et s'appliquer à plusieurs questions distinctes. La méthode fait connaître les conditions qu'uneintégraledoit remplir pour appartenir à cette catégorie. » J'étudie particulièrement dans ce Mémoire le cas où le système se réduit à un point unique. » En supposant d'abord ce point mobile dans un plan, je fais voir que les intégrales communes à plusieurs problèmes sont au nombre de deux qui, l'une et l'autre, comprennent l'intégrale des aires comme cas particu- lier. J'examine ensuite le mouvement d'un point sur une surface, et je prouve qu'une même intégrale ne peut convenir à plusieurs questions que dans le cas où la surface est applicable sur une surface de révolution. Je fais con- naître, lorsque cette condition est remplie, la forme générale des intégrales et l'expression des forces dans les problèmes auxquels elles s'appliquent. En cherchant enfin à résoudre la même question dans le cas d'un point libre dans l'espace, j'ai été conduit au théorème suivant, qui me semble remarquable par sa généralité : » Si l'on a une intégrale d'un problème relatif au mouvement d'un point dans un plan [ dy dx\ a. désignant une constante arbitraire; en remplaçant dans cette équation x y dx dy dz dx dz dy . r x et jr par -, J et -, j-parx--z-: jr -- z-, on formera une équation nouvelle, Ix y dz dx dz dy r \z z dt dt J dt dt qui sera l'intégrale commune d'une infinité de problèmes relatifs au mou- vement dans l'espace. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. cristallographie. — Recherches sur la cristallisation par la voie sèche (troisième Mémoire); par M. Ebfxmen. (Extrait par l'auteur. ) (Section de Minéralogie et de Géologie. ) « J'ai eu l'honneur de communiquer à l'Académie, dans deux Mémoires précédents, l'exposé et plusieurs applications d'une nouvelle méthode de ( 7" ) cristallisation par la voie sèche, qui m'a permis de reproduire, à l'état de cristaux parfaits, plusieurs espèces minérales infusibles à la température de nos fourneaux. J'avais employé, pour en dissoudre les éléments, divers fondants volatils à de hautes températures, tels que l'acide borique, le bo- rax, les phosphates acides, alcalins. J'ai pensé qu'on pourrait obtenir de nouvelles séries de composés en se servant, au lieu de fondants acides, de fondants alcalins, tels que les carbonates de potasse et de soude, qu'on emploie si souvent, dans les analyses minérales, pour dissoudre par la voie sèche les substances inattaquables par les acides. Ces corps présentent, comme l'acide borique, cette double propriété, d'être liquides à des tempé- ratures qu'on obtient aisément dans nos fourneaux, de dissoudre un grand nombre d'oxydes métalliques, et de se volatiliser en entier dans des vases ouverts, à des températures un peu supérieures à la température de leur fu- sion. Les premières expériences que j'ai faites dans cette direction ayant très-bien réussi, je viens aujourd'hui communiquer leurs résultats à l'Académie. » Quand on expose à une haute température, dans une capsule de pla- tine, un mélange de silice et de magnésie dan s les proportions qui consti- tuent le bisilicate avec du carbonate de potasse, on obtient, après quelques jours, une masse vitreuse, parfaitement liquide, au fond de laquelle se dé-, veloppent des cristaux très-diaphanes et incolores. On les isole aisément de la masse fondue, en traitant celle-ci par les acides faibles et la potasse li- quide qui dissolvent le verre sans attaquer les cristaux. On reconnaît aisé- ment ceux-ci pour du péridot. J'ai pu les déterminer et en mesurer les angles. La face g' est très-développée, les autres facettes que j'y ai reconnues sont les faces e2, e* , g3, h* , a* ; les angles mesurés diffèrent à peine de quelques minutes de ceux qui ont été obtenus avec les cristaux naturels. » On voit que dans cette réaction la moitié de la silice se sépare pour former avec la magnésie une combinaison infusible; la matière vitreuse attaquable par les acides renferme encore de la magnésie ; une grande partie de la potasse a été volatilisée. » On peut préparer par des moyens analogues le titanate de chaux TiO. Ca O cristallisé en cubes légèrement tronqués sur les arêtes; la combi- naison se sépare lentement, par l'action des acides faibles, de la matière vitreuse au sein de laquelle elle s'est formée; sa densité = 4>10> eh*e est identique à l'espèce minérale à laquelle M. G. Rose a donné le nom de 94-' ( 712 ) Perowskite, qu'on a trouvée d'abord dans l'Oural, et récemment dans les terrains volcaniques du Kaisersthul. » Le silicate de glucine, fondu avec un excès de carbonate alcalin, donne une masse demi-vitreuse de laquelle on isole des cristaux microscopiques par l'action des acides; les cristaux sont de la glucine tout à fait pure (den- sité 3,02), inattaquable par les acides, sauf par l'acide sulfurique concentré et chaud. » J'ai obtenu également dans ces expériences divers produits accessoires, du platine cristallisé en octaèdres ou en cubo-octaèdres très-brillants. » Les résultats qui viennent d'être décrits diffèrent bien nettement des phénomènes connus de la dévitrification. Celle-ci s'opère, comme on sait, dans une masse de verre un peu ramollie, mais non fondue, et les cristaux mal définis qu'on a obtenus diffèrent peu, par leur composition chimique, de la masse vitreuse qui les enveloppe. Ici, au contraire, les cris- taux se sont formés au sein d'une masse de verre parfaitement liquide, et leurs propriétés, leur composition chimique sont complètement différentes de celles de la partie vitreuse. » Je vais multiplier et varier ces expériences, bien convaincu qu'elles conduiront à des résultats dignes d'intérêt. » Je dois indiquer, en terminant, un autre mode de cristallisation qui a aussi, comme la méthode par évaporation, son analogue dans les opérations de la voie humide. On peut espérer que des oxydes métalliques simples ou combinés les uns avec les autres se sépareront, à l'état cristallin, de masses fondues quand on fera réagir sur celles-ci des bases plus énergiques que celles primitivementdissoutes. C'est ainsi qu'en faisant réagir delà chaux en morceaux sur du borate de magnésie, on obtient de la magnésie sous forme de cristaux diaphanes, dont quelques-uns sont aisément détermi- nablesà la loupe, et qu'on isole de la masse dans laquelle ils sont disséminés par l'action des acides faibles qui ne les dissout pas. Ces cristaux paraissent identiques, par leur forme et leur composition, avec la magnésie native découverte, il y a quelques années, dans les blocs de la Somma, espèce à laquelle M. Scacchi a donné le nom de Périklase. » Je borne là ces premières indications sur ces réactions nouvelles ; j'aurai l'honneur de soumettre bientôt à l'Académie un Mémoire plus détaillé sur ce sujet, et de faire ressortir les conséquences qu'il est permis de tirer de ces expériences pour expliquer la formation d'un grand nombre de minéraux dans les roches alcalifères. » ( 7'3 ) cristallographie. — Sur la cristallisation de la cymophane ; par M. Ébelmen. (Extrait par l'auteur. ) (Section de Minéralogie et de Géologie.) « J'ai présenté à l'Académie, en 18/17, 'a description de la méthode qui m'a permis de préparer la cymophane, ou aluminate de glucine, à l'état de cristaux. Ces cristaux étaient microscopiques. Leur densité, leur com- position chimique s'accordaient avec la forme, telle qu'on pouvait la dé- terminer sous le microscope, pour les identifier avec les cristaux naturels. » Les cristaux non roulés de cymophane sont fort rares dans les col- lections de minéralogie. J'ai pensé qu'il y aurait un véritable intérêt, poul- ies minéralogistes, à préparer cette espèce en cristaux faciles à déterminer et à mesurer. J'y suis aisément arrivé en prolongeant la durée de l'évapo- ration et en modifiant la composition du fondant, de façon à l'obtenir plus liquide. » Les cristaux que j'ai obtenus ont jusqu'à 5 et 6 millimètres de lon- gueur. Tantôt ils sont simples et présentent les faces mm du prisme pri- mitif, la face g' très-developpée, la base P et la modification e* sur l'arête d'intersection de la face g' avec la base. Les angles que j'ai mesurés sont identiques à ceux obtenus par M. Descloizeaux sur les cristaux de la col- lection de M. de Drée. » La densité des cristaux artificiels est de 3,759; celle de la cymophane naturelle est comprise entre 3,70 et 3, 80. » On trouve, parmi les cristaux artificiels de cymophane, un grand nombre de cristaux maclés ; les macles sont identiques, soit à celles des cristaux du Brésil et de Haddam, soit à celles des cristaux de l'Oural. Les cristaux artificiels présentent' donc, non-seulement la même forme primitive et les mêmes angles que les cristaux naturels, mais encore leurs faces ordi- naires et les principaux accidents de la cristallisation de ceux-ci. » I/addition, au fondant, d'un centième de bichromate de potasse, a donné des cymophanes colorées en vert, à la lumière du jour, comme les cristaux de l'Oural. A la lumière d'une lampe, cette couleur passe au violet. » PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur les charbons de bois; par M.Violette, commissaire des Poudres et Salpêtres. (Extrait par l'auteur. ) (Commission précédemment nommée.) « Ce Mémoire, qui fait suite à celui que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences le 19 juin 1848, sur la carbonisation du bois par (7'4) la vapeur d'eau surchauffée, comprend la préparation, l'analyse et l'examen des propriétés physiques des quatre séries suivantes de charbons de bois. Première série : charbons du même bois (le Bourdaine) préparés à des tem- pératures croissantes de 10 en 10 degrés centigrades, depuis i5o jusqu'à 45o degrés, à l'aide de la vapeur d'eau surchauffée, et de 45o à 1 5oo degrés et au delà par l'application du feu le plus violent. Deuxième série : char- bons du même bois (le Bourdaine ) préparés à des températures croissantes, depuis i5o jusqu'à 45o degrés, en vase entièrement clos. Troisième série: charbons de bois différents, provenant de la fabrication courante des pou- dreries de France. Quatrième série : charbons de soixante-quinze espèces- de bois, tant indigènes qu'exotiques, préparés à la température constante de 3oo degrés, dans la vapeur d'eau surchauffée. Les procédés de prépara- tion et d'analyse de ces charbons, au nombre de cent cinquante, sont ex- posés avec détail. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie plusieurs échan- tillons de charbons préparés à diverses températures, à 260 degrés, limite inférieure de la carbonisation ; à 3oo et 35o degrés ; puis à la chaleur la plus élevée, correspondante à la fusion du fer et du platine; puis, enfin, des charbons préparés en vase entièrement clos. A ce dernier sujet, je n'atté- nuerai en rien les recherches analogues de M. Cagniard-Latour, en disant que les miennes, consignées dans ce Mémoire adressé officiellement à M. le Ministre de la Guerre, le 8 février i85i, sont antérieures à la communica- tion, en date du a5 février i85i, de l'honorable Académicien. » Le résumé suivant met en évidence les résultats principaux de tout mon travail : » i°. Le bois carbonisé à des températures différentes produit une quan- tité de charbon qui est d'autant moindre, que la température de la carboni- sation a été plus élevée. Ainsi, à a5o degrés, le rendement en charbon est de 5o pour 100 ; à 3oo degrés, il est de 33 pour 100; à 400 degrés, il est de 20 pour 100 environ, et il se réduit à 1 5 pour 100 au delà de 1 5oo degrés : chaleur la plus élevée qu'il ait été possible de produire, celle correspondante à la fusion du platine. » a0. Le bois exposé à une température constante produit une quantité de charbon qui est proportionnelle à la durée de la carbonisation. Ainsi, dans deux carbonisations successives, faites chacune à 4oo degrés, l'une très-lente, et l'autre très-rapide, le rendement en charbon a été deux fois plus grand dans le premier cas que dans le second. » 3°. Le carbone contenu normalement dans le bois se divise, dans l'acte de la carbonisation, en deux parties, dont l'une reste dans le charbon, et ( 7'5) l'autre s'échappe avec les matières volatiles. Ce partage est variable avec la température de la carbonisation ; à a5o degrés, le carbone qui reste dans le charbon est double de celui qui s'est échappé ; entre 3oo et 35o degrés, les deux parts sont égales; au delà de i 5oo degrés, la quantité de carbone échappée est double de celle restée dans le charbon. » 4°. Le charbon contient du carbone en quantité proportionnelle à la température de la carbonisation : à 25o degrés, il renferme 65 pour i oo de carbone; à 3oo degrés, 73 pour 100; à Zjoo degrés, 80 pour 100; au delà de 1 5oo degrés, 96 pour 100 environ, sans qu'il ait été possible de le transformer en carbone pur, même à la plus haute température qu'il a été possible de produire, celle de la fusion du platine. » 5°. Le charbon contient toujours du gaz, et la plus haute chaleur n'a pu l'en dépouiller entièrement. La quantité de gaz qu'il retient varie avec la température de la carbonisation : à 25o degrés, elle est la moitié du poids du charbon; à 3oo degrés, le tiers; à 35o degrés, le quart; à 4oo degrés, le vingtième, et à 1 5oo degrés, le centième environ. » 6°. Le bois, carbonisé en vase entièrement clos, ne laisse plus se dé- gager au dehors une grande partie de son carbone, comme cela a lieu dans la carbonisation ordinaire ; il le retient presque tout entier à l'état solide dans le charbon produit : aussi le rendement de celui-ci est-il bien plus considérable. Entre i5o et 35o degrés, il est environ de 80 pour 100, c'est- à-dire près du triple du rendement ordinaire. » 70. Dans la carbonisation ordinaire, le bois ne produit du charbon roux, origine du charbon, qu'à 270 degrés environ, et le rendement est de 4o pour 100 au plus. Or, en vase entièrement clos, le bois se change en charbon roux à 180 degrés, et le rendement est de 90 pour 100 environ, c'est-à-dire plus du double. » 8°. Le bois, enfermé dans un vase entièrement clos, et exposé à la chaleur de 3oo à 4oo degrés, éprouve une véritable fusion : il coule, s'ag- glutine et adhère au vase. Après refroidissement, il a perdu toute texture organique, ne présente plus qu'une masse noire, miroitante, caverneuse et fondue. Il ressemble entièrement à de la houille grasse, qui a éprouvé un commencement de fusion. Cette expérience fournit peut-être l'explica- tion la plus simple de la formation des combustibles minéraux. » 90. Les charbons faits en vase entièrement clos contiennent dix fois plus de cendres que les charbons faits par les procédés ordinaires. Il faut donc admettre que dans ce dernier cas les matières volatiles, qui s'échap- pent pendant la distillation ou la carbonisation, entraînent avec elles, soi.!. ( 7.6) à l'état de mélange, soit à l'état de combinaison, une très-grande quantité des substances minérales qui composent les cendres. » i o°. La carbonisation du bois dans les chaudières à ciel ouvert, comme on la pratique dans les poudreries, ne donne pas du charbon homogène ; on y trouve du charbon à 73 pour ioo, et d'autres à 85 pour 100 de car- bone. Le charbon qui occupe le milieu de la chaudière est plus cuit, plus riche en carbone que celui qui occupe le fond et la surface. » ii°. Les charbons faits dans les chaudières n'offrent pas, dans les diverses poudreries, la même composition , ne contiennent pas la même quantité de carbone qui a présenté des différences de 10 pour 100 au moins. Le dosage des poudres n'est donc pas réellement le même, quoi- qu'il soit numériquement semblable dans les divers établissements. A quoi bon rechercher la pureté du salpêtre et du soufre, si le charbon n'a pas le même titre en carbone? Le titre du charbon importe plus que celui du sal- pêtre et du soufre. Les poudres, n'étant pas réellement fabriquées avec le même dosage, ne peuvent être semblables. On doit admettre qu'en moyenne le charbon noir des chaudières contient 8a à 84 pour ioo de carbone. » 1 2°. Les charbons faits par la distillation du bois dans des cylindres en fonte, présentent les mêmes variations dans leur composition : on y trouve des charbons à 70 pour 100, et d'autres à 76 pour 100 de carbone. Même observation que ci-dessus relativement au dosage des poudres de chasse, auxquelles ces charbons sont généralement destinés. On peut admettre que le charbon très-roux, essentiellement convenable aux poudres susdites, doit contenir 70 pour 100 de carbone au plus. » i3°. Les charbons obtenus par l'immersion du bois dans la vapeur d'eau surchauffée, présentent plus de régularité dans leur production;, on peut faire des cuites entières de charbon roux à 70 pour 100, et des cuites de charbon très-noir à 88 pour 100 de carbone, à la volonté de l'opérateur. ( le procédé, qui vient de naître, étant plus étudié et mieux appliqué, pourra produire la série des charbons nécessaires depuis le plus roux jusqu'au plus noir ; il est destiné à remplacer, par l'homogénéité de ses produits, les deux anciens procédés, dont les vices ont été signalés. En résumé, le progrès le plus réel à apporter maintenant dans la fabrication des poudres est l'éta- blissement d'un procédé de carbonisation qui donne, à volonté, dans la même cuite, des charbons homogènes et de qualité ou de titre en carbone constant et déterminé. » i4°- La carbonisation de 72 espèces différentes de bois, à la tempéra- ture constante de 3oo degrés, a montré que le rendement en charbon était ( 7J7 ) loin d'être le même. Il a varié depuis 54 pour 100 jusqu'à 3o pour 100. La nature du bois a donc de l'influence sur la quantité du charbon qu'il produit. » physique. — Théorie de la solidification dune dissolution concentrée de sulfate de soude dans l'eau, au contact direct de l'air. (Extrait d'une Note de M. Goskynski. (Commissaires, MM. Chevreul, Regnault, Balard.) « Partant de ce fait, que le contact de l'air, sans intermédiaire, est indis- pensable à la réalisation du phénomène, nous avons présumé que ce gaz pouvait agir uniquement en dissolvant de la vapeur d'eau, lorsqu'il vient frapper la surface libre de la dissolution saline. » A cet effet nous avons pris des tubes à sulfate de soudé, préparés comme à l'ordinaire, et nous en avons cassé la pointe effilée sous une . éprouvette remplie d'air saturé de vapeur d'eau, de manière à éliminer l'action de l'air incomplètement saturé d'humidité sur la dissolution. Dans ces conditions nous n'avons pas obtenu de cristallisation, même en agitant fortement et en laissant les tubes sous les éprouvettes près de vingt-quatre heures. A l'air ordinaire, au contraire, le sel se mettait à cristalliser graduellement de la surface au fond en très-peu de temps. On hâtait notablement la solidifica- tion successive, quand elle se faisait un peu attendre, en renouvelant l'air de la surface par l'insufflation de l'air frais à l'aide d'un soufflet. » Tant qu'il y a, en effet, de la vapeur, ou de l'air qui en soit saturé, au-dessus de la dissolution saline, pas d'évaporation possible, pas de cristallisation. La masse liquide chargée de sel est homogène et reste, après le refroidissement, dans une sorte d'équilibre forcé, tant que rien ne change dans ses parties ; mais aussitôt que la surface terminale est frappée par de l'air pouvant se charger de vapeur, la première couche supérieure cristallise en perdant de l'eau ; de là autant de petits cristaux, d'aspérités qu'il y a eu de points tou- chés par l'air; de là autant de centres d'attraction, de cristallisation, à partir desquels le liquide cristallise de proche en proche jusqu'au bas du tube. » Ce qui paraît nous prouver que c'est bien un commencement de cris- tallisation superficielle qui entraîne la cristallisation successive du reste de la masse, c'est que si l'on projette un peu de sulfate de soude ordinaire (quelques grains très-petits seulement) à la surface du liquide dont la soli- dification se fait attendre, surtout quand il n'est pas très-concentré, à l'in- stant même la prise en masse successive de haut en bas a lieu comme dans les meilleures conditions. C- R., i85i, Ie"- Semeur». ;T. XXXII, N° 19.) 0,5 ( 7i8 ) » Ces considérations nous ont conduit à simplifier le procédé ordinaire de la solidification du sulfate de soude. Il suffit de placer, sous une éprou- vette plongeant par son extrémité ouverte dans un verre rempli d'eau, de* tubes fermés à un bout, contenant la dissolution chaude ou seulement tiède de sulfate de soude. On n'a qu'à retirer ces tubes de l'atmosphère saturée d'humidité qui empêche la cristallisation, au moment même la cristalli- sation commence » zoologie. — Esquisse sur la marnmalogie du continent africain; par M. le Dr Pucheran. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Duméril, Flourens, Tsid. Geoffroy-Saint-Hilaire. ) « Sous le point de vue de sa marnmalogie, le continent africain n'a point de faune spéciale : la grande majorité de ses genres a des représentants, soit en Asie, soit en Europe, et quelquefois simultanément dans ces deu\ parties de l'ancien monde. » Les genres de Mammifères africains sont principalement caractérisés : » i°. Par la grande extension de la distribution géographique de leurs espèces qu'on retrouve dans les diverses zones de ce continent : sous ce pointdevue, l'Afrique se rapproche de l'Europe. Rien de semblable n'existe, au contraire, ni en Asie, ni en Amérique ; » a0. Par une tendance très-générale à des modifications dans les pro- portions des membres, soit que la paire postérieure se trouve affaissée ^Hyènes, Protèle, Girafe, Bubale), soit que ce soit cette même paire qui l'emporte sur l'antérieure ( Macroscélide, Ilélamys, Dendromys). Ces inéga- lités de développement entraînent à leur suite la diminution ou l'atrophie d'un ou de plusieurs doigts, et, par suite, la prédominance, sur ce conti- nent, d'espèces marcheuses, coureuses, sauteuses ; la rareté, au contraire, d'espèces nageuses; » 3°. Par le grand développement des conques auditives, caractère déjà signalé pour les animaux des régions australes, en général, par M. de Blain- ville, et pour les Mammifères des déserts, par M. Isidore Geoffroy-Saint- Hilaire ; » 4°. Par la teinte isabelle de leur pelage, fait devenu présentement classique en zoologie. » On n'observe point, sur le continent africain, ces dégradations physio- logiques qui, à un type d'organisation assez élevé dans la série, en substi- tuent d'autres moins parfaitement organisés , ainsi que cela s'observe dans ( 7'9 ) l'Amérique australe, par exemple, où les Insectivores, qui ont fait jusqu'ici totalement défaut, sont remplacés par les Édentés. » Sous un point de vue plus spécial, l'Afrique peut se diviser en quatre zones : » i°. La zone méditerranéenne, étendue depuis le rivage marocain de l'Atlantique jusqu'à la frontière égyptienne de l'Abyssinie; » 20. La zone septentrionale du centre de l'Afrique, comprenant le Sénégal, la Nubie, et, pour certains types, l'Abyssinie; » 3°. La zone méridionale du centre de l'Afrique, située au sud du Sé- négal, et dont les limites, dans l'état actuel de la science, ne peuvent encore être nettement déterminées ; » 4°- La zone orientale, occupant toute la côte orientale de l'Afrique, depuis le Cap de Bonne-Espérance jusqu'au rivage abyssinien de la mer Rouge. » Chaque zone du continent africain parait posséder un genre de Ron- geurs qui lui est particulier. Il en est ainsi, pour le Cap , du genre Hélamys ; pour l'ouest, des genres Aulacode, Cricétomys, Anomalure; pour l'est, du genre Acomys; pour le nord, du genre Cténodactyle. Ce fait est particulier à l'Afrique. Nous ne connaissons rien de semblable dans les autres conti- nents. » ZOOLOGIE médicale. — Mémoire sur la conservation et la reproduction des Sangsues officinales et médicinales; par M. Febmon». (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Valenciennes, Milne-Edwards, Bussy.) « En 1 844» l'Administration des hôpitaux ayant fait construire à la Salpê- trière des bassins destinés à la conservation des sangsues dégorgées, je me déterminai à rechercher avec soin les conditions les plus favorables à leur conservation et, autant que possible, à leur reproduction, et j'ai été assez heureux pour voir les résidtats répondre entièrement à mes vues. En effet, au bout de la seconde année, ou mieux dans le courant de la troisième, j'ai pu constater non-seulement la naissance de jeunes sangsues, mais encore leur développement successif jusqu'à l'état où on les livre au commerce, et présentant alors tous les caractères qui constituent ces Annélides à l'état parfait. Ce sont ces conditions de bonne conservation et de parfait dévelop- pement que je me propose de faire connaître dans ce Mémoire. 95- ( 72° ) » Je ne m'occuperai ici que des sangsues comprises dans la section des Endobranches, c'est-à-dire de celles dont les organes respiratoires ne sont pas visibles au dehors : telles sont celles connues dans le commerce sous les noms de sangsue grise [Hirudo medicmalis) et de sangsue verte [Hirudo officinalis). Pareillement, je ne m'occuperai que des conditions indispen- sables à la conservation et au développement des sangsues, laissant de côté tout ce qui tient à leur anatomie, mais faisant connaître toutefois les chan- gements qui surviennent dans l'aspect physique de ces animaux. » Mon Mémoire se divise en quatre parties, comprenant la conserva- tion des sangsues, leur reproduction, leur nourriture et leur âge. n Conservation. — L'exposition des bassins est un des points les pins importants delà conservation et du développement des sangsues; ils doivent être exposés au midi et garantis des vents du nord et du nord-est par un mur ou tout au moins une, forte palissade, et de la chaleur solaire trop vive de l'été par l'ombre de quelques arbres. Les bassins peuvent être doublés en plomb laminé que l'expérience a démontré n'être pas nuisible aux sangsues; il a d'ailleurs l'avantage de s'opposer à la perte des sangsues, qui, véritables vers de terre, s'enfoncent de plus en plus dans la terre humide et ne reviennent souvent plus dans les bassins. D'après mes expériences, l'eau de Seine est préférable, pour la conservation des sangsues, à l'eau du canal de l'Ourcq, et celle-ci préférable à l'eau de puits. Le niveau de l'eau dans les bassins doit être constant, afin d'assurer la conservation des œufs jusqu'à leur entière éclosion. L'eau ne doit point être renouvelée, mais seulement remplacée à mesure que l'évaporation spontanée en abaisse le niveau. En agissant ainsi on a l'avantage de conserver la nourriture des sangsues et les jeunes sangsues elles-mêmes. » Parmi les végétaux qui doivent croître dans les bassins, nous signale- rons particulièrement les massesd'eau [Typha latijblia et augustifolia), l'iris jaune des marais [Iris pseurfo-acorus) les diverses charagnes [Chara vulga- ris, flexilis, hispida, etc.), mais surtout cette dernière espèce, dont la tige chargée d'aiguillons déliés est très-propre à débarrasser les sangsues de la matière muqueuse qui les enveloppe. En général, plus on multiplie dans les bassins le nombre des plantes, plus on est assuré d'y attirer des insectes divers dont les larves sont autant d'éléments de nourriture pour les sangsues, mais aussi plus il y a de chances pour que l'on y introduise des larves qui, à leur tour, pourraient attaquer les sangsues. Voilà pourquoi j'indique par- ticulièrement les végétaux qui paraissent convenir aux bassins à sangsues.. ( 721 ) » Vers les mois de novembre ou décembre, selon l'état de la saison, les bassins doivent être couverts d'une bonne couche de paille que l'on ne retire que dans les premiers jours d'avril. » Reproduction. — Les sangsues se reproduisent, suivant les circonstances, par cocons ou par œufs composés, analogues à ceux des naïdes, des biphores, des pyrosomes, etc. Quand l'exposition est convenable, quarante jours suf- fisent pour l'éclosion des œufs; le soleil active cette éclosion, l'ombre et l'obscurité la retardent ou même l'empêchent tout à fait. >■> L'œuf des sangsues contient plusieurs germes que dés les premiers jours on ne peut apercevoir au microscope. Il est formé par une membrane transparente, d'une couleur variable, selon les circonstances, contenant dans son intérieur un liquide dans lequel on n'aperçoit d'abord aucun globule ; plus tard ce liquide s'organisant, de petits globules transparents flottants s'y montrent et ne tardent pas à grossir tout en restant transparents; puis ils paraissent réunis en séries linéaires contournées en différents sens et ayant l'apparence de petits vers qui prennent bientôt du mouvement, sur- tout sous l'influence du soleil, et ne tardent pas à sortir par l'un des deux trous opèrculaires qui terminent l'œuf dans son plus grand diamètre. La jeune sangsue, au sortir de l'œuf, est si petite, que son mouvement est le plus souvent utile pour la faire reconnaître. Elle est blanche et ne com- mence à se colorer que quelques mois après sa naissance, et cette coloration marche généralement de la ventouse anale à la ventouse buccale. Cette colo- ration présente dans la manière de s'étendre des différences remarquables, et lorsque la sangsue est tout entière colorée, elle a cependant une teinte plus claire qui la fait bien distinguer des sangsues adultes. Enfin cette colo- ration paraît se compléter entre l âge de i à 2 ans, quoiqu'il arrive parfois qu'elle soit en retard pour quelques individus. » Nourriture. — Il me semble impossible de ne pas admettre que les jeunes sangsues se nourrissent tout d'abord des matières muqueuses que l'on trouve à la surface des feuilles en voie de décomposition et de celles qui recouvrent les filaments de certaines conserves très-abondantes dans les eaux stagnantes. Plus tard, quand leurs dents ont pris assez de force, elles attaquent certaines larves aquatiques d'insectes dont elles peuvent alors percer la peau et se nourrir de leurs sucs ; peut-être même ingèrent-elles des animaux entiers , tels que certaines monadaires ou autres infu- soires. » Age adulte. — Par des observations multipliées on arrive à recon- a ges. En viron .8 à 20 mois 1 an y 20 à 22 mois I an -f- 22 à 26 mois 2 ans 3o a 36 mois 3 ans ( 722 ) naître qu'à très-peu de chose près les sangsues du commerce ont Poids. Les filets de o, 38 à o,45 Petites moyennes de 0,62 à 0,75 Grosses moyennes .... de 1 , 12 à 1 ,25 Grosses premier choix, de 2,o5 à 3, 00 physiologie. — Observations concernant les effets produits par la compres- sion de l'aorte à l angle sacro-vertébral dans le cas de pertes utérines qui menacent la vie; par M. Duhamel. (Extrait.) (Commissaires, MM. Serres, Roux, L'allemand.) « Depuis quelque temps, plusieurs observations de transfusion ont été publiées dans les journaux de médecine comme moyen de remédier aux conséquences de l'hémorragie qui survient trop souvent pendant ou après l'accouchement Nous doutons de l'utilité de cette opération, qui peut être remplacée par un moyen bien plus simple et plus efficace, la com- pression de l'aorte à l'angle sacro-vertébral. Quel est, en effet, le premier résultat de cette manœuvre? C'est d'arrêter le passage du sang artériel dans toute la moitié inférieure du corps. Il s'ensuit que, indépendamment de cette circonstance que la perte est arrêtée, presque toute la quantité de sang qui existe encore dans le système circulatoire est, en outre, employée à alimenter seulement et exclusivement la moitié supérieure du corps, qui renferme les organes les plus essentiels à la vie. Pendant cette compression, il est possible de donner à la malade quelques substances nutritives, qui permettront bientôt de la diminuer et même de la cesser. » Dans trois cas de pertes utérines qui se sont présentées à nous dans notre pratique, la compression de l'aorte, en arrêtant la perte, a rendu inu- tile la transfusion, à laquelle sans doute il eût été permis de songer, si l'on n'avait point eu à sa disposition le premier moyen, ou s'il n'avait pas produit tout le résultat qu'on était en droit d'en attendre. » Le premier fait est celui d'une femme de trente ans environ, qui, après un deuxième accouchement terminé rapidement et facilement, fut immédia- tement prise d'une perte de sang tellement abondante, que la vie ne tarda pas à être compromise, malgré l'emploi des moyens ordinaires. Nous pra- tiquâmes immédiatement la compression de l'aorte, qui eut un plein suc- cès; la perte fut arrêtée, et la femme se rétablit assez promptement. » Deux ans après, la même femme fut traitée par le même moyen et avec ( 7*3) un plein succès; cette fois, l'hémorragie utérine était survenue seize jours seulement après l'accouchement, à la suite d'une vive impression morale. » Le troisième l'ait de compression de l'aorte nous paraît plus digne que les deux précédents de fixer l'attention. » Pendant la nuit du Ier au a mars 18/47, nous fûmes appelé auprès d'une dame qui était arrivée au huitième mois et demi de sa seconde gros- sesse; nous ne fûmes nullement surpris de la voir baignée dans son sang, puisque depuis quinze à vingt jours de petites hémorragies s'étaient mani- festées à plusieurs reprises, et l'avaient obligée de garder le lit et le repos le plus absolu. La pensée que nous eûmes que ces pertes étaient entretenues par l'implantation du placenta sur le col, nous engagea à terminer de suite l'accouchement, ce que nous fîmes en allant chercher les pieds de l'enfant : le col du reste était mou, souple, et offrait une dilatation de la grandeur d'une pièce de 5 francs. La délivrance s'effectua spontanément, et quand nous quittâmes l'accouchée, une heure après, l'utérus était déjà en grande partie revenu sur lui-même, et toute perte de sang avait cessé. Mais une heure après notre départ, elle avait reparu, et était de suite devenue si abondante, qu'il y eut plusieurs syncopes et qu'à notre arrivée nous trouvâmes la femme absolument exsangue. Nous crûmes cependant ne devoir mettre en usage aucun autre moyen que la compression de l'aorte qui fut très-facilement pratiquée par suite du relâchement des parois abdominales. L'hémorragie fut immédiatement suspendue ; mais nous avions trouvé la malade dans des conditions telles, que nous crûmes devoir continuer la compression, avec l'aide du mari, pendant neuf heures de suite. En effet, au moment où elle fut commencée, il existait un refroidissement général du corps, et la perte de sang avait été tellement abondante, que ce ne fut que vingt-quatre ou trente heures après la suspension de la perte que nous commençâmes à percevoir les battements des artères radiales. » physiologie. — Effet de i agitation du sang considéré par rapport à la diminution qui en résulte dans les proportions de la fibrine. (Note de M. Alhiet.) « Les expériences que j'ai l'honneur de communiquer à l'Académie, dit l'auteur, viennent à l'appui de la loi formulée par M. Marchai (de Calvi), savoir : que l'agitation du sang hors des veines a pour effet de diminuer la fibrine. Cette loi a été contestée au nom d'expériences récemment adressées à l'Académie; mais ces dernières expériences ne sont pas contradictoires ( 7*4 ) avec celles dont nous admettons les résultats, parce que le sang tiré de la veine a été battu, au lieu d'être agité pendant dix minutes dans un flacon hermétiquement bouché, comme l'avait fait M. Marchai (deCalvi), comme l'a fait ensuite M. le Dr Corne, et comme je l'ai fait moi-même. » Suit un tableau des résultats obtenus dans six expériences ; nous donne- rons ici seulement ceux qui ont rapport à la troisième et à la sixième : ni. Poids du sang agité pendant dix minutes 268,86 Poids du sang au repos 181 ,33 Différence o ,254 Poids de la fibrine du sang agité. 1 ,023 Poids de la fibrine du sang au repos o , 7 36 Pour 1 000 grammes : sang agité 3,8o4 Pour 1 000 grammes : sang au repos. . . . 4>°58 VI. Poids du sang agité pendant dix minutes 25 1 ,76 Poids du sang au repos. . .' 212,22 Différence 0,116 Poids de la fibrine du sang agité .0,930 Poids de la fibrine du sang au repos o ,64o Pour 1 000 grammes : sang agité 2 ,899 Pour 1 000 grammes : sang au repos. ... 3,or5 (Renvoi à l'examen de la Commission nommée pour de précédentes com- munications faites par divers auteurs sur la même question.) MÉCANIQUE appliquée. — Supplément à une précédente communication ayant pour titre : Nouveau moteur hydro-atmosphérique; par M. de Crema. (Commission précédemment nommée.) M. Chappée soumet au jugement de l'Académie Une « méthode pour com- muniquer aux sourds et aux sourds-muets les sons et articulations de la parole, méthode basée sur la prosodie régulière ou musicale des lettres, syllabes et mots. » (Commissaires, MM. Magendie, Pouillet, Despretz.) M. Gaietta envoie, de Bourges, deux nouvelles Notes, l'une destinée à servir de complément à sa précédente communication sur un multiplicateur ( 7a5 ) électrique, l'autre à l'application des forces électriques a l'industrie des chemins de fer. (Renvoi à la Commission nommée.) M. Viact adresse un nouveau supplément à ses précédentes communica- tions sur un moteur destiné à remplacer la machine à vapeur, (Commission précédemment nommée.) L'Académie, sur la proposition de M. Dumas, décide que l'ensemble des travaux de M. Chatin, sur l'iode, sera examiné par une Commission résultant de la réunion de celle qui a été nommée dans la précédente séance et de celle qui l'avait été à l'occasion d'une communication antérieure. CORRESPOjXDANCE. M. le Maire de la ville de Pithiviers annonce que l'inauguration de la statue de Poisson aura lieu prochainement dans cette ville où est né l'illustre géomètre, et exprime, au nom de ses concitoyens, le désir de voir l'Aca- démie des Sciences représentée par une députation dans cette solennité. météorologie. — Parhélie observé à Valence, département de la Drôme; par M. de Lauxay. « Nous venons, aujourd'hui 9 mai, d'assister à Valence à un spectacle météorologique fort remarquable, et qui a frappé d'étonnement toutes les personnes qui ont pu le voir. J'ai pensé qu'il serait utile de le faire con- naître à l'Académie des Sciences, désireuse sans doute de consigner des faits semblables dans les fastes de la science. » Nous avions eu dans la matinée un brouillard assez épais, ce qui esl assez rare à cette époque dans notre contrée. A 6 heures du matin, le vent du nord-ouest soufflait très - légèrement ; vers 7 heures, le brouillard s'était élevé et voilait le disque du soleil que l'on pouvait fixer à l'œil nu. Vers 9 heures, le vent du midi avait pris la place du vent de nord-ouest. \je. soleil était toujours parfaitement visible, mais il émettait une lumière pâle et diffuse. Insensiblement vers ioh 45m on vit apparaître autour du soleil un grand arc-en-ciel richement coloré, dont le diamètre sous- lendait un arc de 25 à. 3o degrés. Il se détachait avec éclat sur un fond obscur et rembruni, au milieu duquel resplendissait le soled, les couleurs C. R., l35l, 1" Semestre 'T. XXXII, N° 19.) 9^ ( 7*6) violettes du prisme étant tournées du côté du soleil. Bientôt apparurent deux autres auréoles d'un blanc éblouissant qui vinrent couper l'arc-en- ciel solaire, comme vous le verrez sur la figure ci-jointe. J'vy/ » Je désigne par S le soleil, par T l'auréole centrale colorée, par A et A' les deux auréoles excentriques, par C le centre de la première, par C celui de la seconde. » Le diamètre de l'auréole A pouvait sous-tendre un angle de 35 degrés ; il était très-manifestement plus grand que celui de l'auréole T. La ligne qui joignait son centre à celui du soleil faisait un angle d'environ 60 degrés avec la ligne de nord-sud. Cette auréole traversait l'auréole T de manière à couper aux deux tiers environ le rayon RS. » Quant à l'auréole A', elle n'était point placée symétriquement à l'au- réole A, et son centre se trouvait en dessous de la ligne qui joignait le centre de la première à celui du soleil. Son diamètre sous-tendait un angle très-sensiblement égal à celui de l'auréole T. Cette seconde auréole, un peu moins brillante que la première, mordait également l'auréole colorée T, mais elle ne coupait son rayon que vers le tiers environ de sa longueur. » A nh i5m le phénomène était dans tout son éclat. La lumière émise par le soleil et par les trois auréoles était vive, mais fortement colorée en jaune. A midi, les deux auréoles excentriques avaient à peu près complè- tement disparu. L'auréole centrale T persistait encore vers 3 heures, mais entièrement décolorée. » La plupart des habitants de Valence étaient sortis de leurs maisons et couraient sur les places pour contempler ce singulier phénomène. Quant ( 727 ) aux personnes instruites, je n'en ai trouvé aucune qui ait pu trouver une explication de ce phénomène et qui ait même osé ouvrir une opinion. » M. Vallot, dans la lettre qui accompagne un exemplaire de son Supplé- mentà t 'Ichthyologie français e {voir au Bulletin bibliographique), commu- nique les résultats auxquels il a été conduit relativement à la détermination d'un arbuste odoriférant importé par l'empereur Adrien dans sa villa favo- rite. M. Vallot s'attache à prouver que ce végétal ne saurait être ni le Smilax aspera, comme lèvent M. d'Hombres-Firmas,nile Styrax officinale, comme l'avait cru Delalande, maisYjémjrris opobalsamum. physique appliquée. — Relation des deux premières ascensions du ballon Montgolfier, en 1783; par un témoin oculaire. M. Desmarais transmet cette pièce, qui est une Lettre écrite de Paris, le aa septembre 1783, par M. Lesueur, peintre, à son fils, alors pension- naire du Gouvernement à Rome. Elle contient sur une de ses pages, outre le récit, la figure dessinée et coloriée du ballon. Nous extrayons de cette relation les paragraphes suivants : « Je t'ai parlé, dans ma dernière Lettre, d'une machine remplie d'air inflammable, ou machine aérostatique. Je t'ai dit son départ du Champ- de-Mars et sa chute, trois quarts d'heure après, à Gonesse; mais je ne t'ai pas dit la réception qu'on lui a faite dans ce pays-là. Deux hommes étaient à labourer leur champ, lorsqu'ils aperçurent, au-dessus de leur tête, un corps d'une grosseur effroyable, et qui leur semblait venir fondre sur eux. La frayeur leur fit croire que c'était un animal d'une gran- deur extraordinaire. Ils prirent la fuite ; et lorsqu'ils furent à une certaine distance, ils tournèrent la tête, et virent l'animal qui bondissait sur la terre, s'élevait, s'abaissait, et roulait, à ce qu'il leur semblait, de leur côté. Ils continuèrent leur fuite jusqu'au village, où ils répandirent l'alarme. Chacun sortit, hommes, enfants, chiens, tous armés de bâtons, fourches, pierres et dents. Arrivés à l'endroit, ils voyaient l'animal continuer toujours ses sauts, ses bonds et ses roulements, et chacun de fuir et de lui jeter les plus grosses pierres que l'on trouvait, et les chiens d'aboyer après. Deux moines, qui étaient de la bande, assurèrent que c'était un monstre des plus hideux. Enfin, un des plus déterminés de la troupe lui allongea un grand coup de fourche, qui fit deux trous, par lesquels sortit un air infect et un bruit Semblable à un long soupir. Un garde-chasse arriva, qui l'acheva 96.. ( 7*8) par une demi-douzaine de coups chargés à trois balles. Alors, on l'attacha à la queue d'un cheval, et on alla le noyer dans une mare. » Le curé du lieu était venu vers la fin de l'opération ; il avait tâché «l'apaiser la frayeur de ses paroissiens, en leur disant que ce n'était pas là un animal, et qu'il fallait examiner ce que c'était; mais on ne l'avait pas écouté. » Pour prévenir le retour de pareilles méprises, on vient de distribuer deux mille papiers dans tout le Royaume, contenant les détails de ces ma- chines et leurs effets. Au reste, on ne s'occupe que de cela ici. On en fait partir plusieurs , mais beaucoup plus petits. On en vend même publique- ment, qui ont 8 pouces de diamètre, et qui coûtent 6 francs. » M. Davat, en adressant un opuscule imprimé sur le traitement de l'hy- drocèle, demande que cet écrit soit renvoyé, comme pièce à consulter, à la Commission chargée d'examiner un Mémoire de M. Baudens sur le traite- ment de la même maladie. (Renvoi à la Commission nommée pour le Mémoire de M. Baudens. ) M. Brachet envoie une nouvelle Note concernant des instruments d'optique. M. Seat prie l'Académie de vouloir bien désigner des Commissaires qu'il rendra témoins des effets produits par un remède qu'il ne fait pas connaître. Les usages de l'Académie ne permettent pas de donner suite à cette demande. L'Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés présentés Par M. Bobierre, Par M. Brachet, Et par M. Dorvault. A 5 heures un quart, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. F. isi i.i.i.iiN mm nH.ini'inoi i . L'Académie a reçu, dans la séance du 28 avril i85ir les ouvrages dont voici les titres : Bulletin de l'Académie royale de Médecine de Belgique; année i85o-i85i ; tomeX, n°* 2 à 4; in- 8°. ( 7*9 ) hitorno... Sur la construction et la vérification faite à Paris des étalons métriques destinés au duché de Modène; par M. Joseph Bianchi, secrétaire de la Société italienne des Sciences de Modène. Modène, 1 85 1 ; in-4°. First report. . . Premier rapport sur les faits qui se rattachent au phénomène des tremblements de terre; par M. Robert Mallet. Londres, i85o; broch. in-8. Apratical... Analyse pratique de soixante-dix cas de maladies du cœur, organiques, fonctionnelles ou inflammatoires; par M. S. Scott Alis'on. Londres, 1 85 1 ; broch. in-8°. The quartely... Journal trimestriel de la Société chimique ; vol. IV; n° i3; ier avril i85i. Londres, i85i;in-8°. Pharmaceutical... Journal pharmaceutique ; vol. X; n° io; in-8°. Phillips' patent fire annihilator... L'É touffeur du feu de M. Phillips; broch. in -8°. The architect... L Architecte , journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 180. Théorie der. . . Théorie des contraires, ou Esquisse du principe normal ; par M. Schultzky. Kœnigsberg, i85i; broch. in-8°. Bemerkungen... Remarques sur l'équivalent mécanique de. la chaleur; par M. J.-M. Mayer. Heilbronn, i85i ; broch. in-8°. Monatsbericht. . . Comptes rendus mensuels des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse; janvier et février i85i ; in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n° 755. Gazette médicale de Paris; n° 17.- Gazette médicale de Montpellier ; 12e année; n° 1. Gazette des Hôpitaux ; nos 47 et 48. Moniteur agricole; 4e année ; n° 24. La Lumière ; n° 12. '» L'Académie a reçu, dans la séance du 5 mai i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 17; in-4°. Essai sur le régime général des eaux; par M. BOURGNON DE Lattre ; brochure in- 8°. Annales de la Société entomologique de France; 2e série; tome IX; Ier tri- mestre ï 85 1 ; in-8°. Annales des maladies de la peau et de ta syphilis, publiées par MM. AlphÉE Cazenave et Maurice Chausit ; 2e série; tome III; avril i85i ; in-8°. ( 73o) Annales forestières ; 10e année; tome X de la collection; nouvelle série. tome 1èr,. n° 4 ; avril i85 1 ; in-8°. Bulletin de l'Académie nationale de Médecine; tome XVI; n° t4; 3o avril 1 85 1 ; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; n° 5; mai i85i; in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales, publié par M. le docteur A. Martin-Lauzer ; n°9; Ier mai i85i ; in-8°. Gaiette des Hôpitaux ; n'" 49 à 5 1 . Gazette médicale de Paris; n° 18. L'Abeille médicale; n° 9. La Lumière; n° i3. Le Magasin pittoresque; avril i85i ; in- 8°. Moniteur agricole; 4e année; n° a5. Réforme agricole; 4e année; n° 3i ; mars i85i. Revue médicale française et étrangère ; n°* 18 et 19 de i85o, et n°* 1 à 8 de i85i;in-8°. Revue thérafxeutique du Midi, journal de Médecine, de Chirurgie et dt Pharmacie pratiques; pnr MM. les D™ FusTER et AlQUIÉ; 2e année; n° 8; 3o avril t85i; in-8°. Bibliothèque universelle de Genève; avril 1 85 1 ; in-8°. Bryologin europœa, seu gênera Muscorum europœorum monographice illus- Irata aucloribus Bruch, W.-P. Schimper et Th. Gumbel; fasciculus XLIV et XLV, cum tabulis XXI. Stuttgartiae, i85o; in-4°. Manuale... Manuel de Chimie organique et de Physique, à l'usage des étu- diants en Médecine; par le professeur Gioacchwo Taddei. Florence, i845- 1849; 1 vol. in-8°. Lezioni. . . Leçons orales de Chimie générale , faites dans un cours particulier, pendant l'année i8/\()-5o, pnrM. G. TADDEf, recueillies et publiés par MM. Ba- locchi,Landi, Minati, T. Taddei etD. Casanti ; volume I. Florence, i85o; in-ia. Il miglior... Sur la meilleure manière de soigner tes vers à soie, de guérir et de prévenir la muscardine ; par M. A. Bassi. Lodi, 1 85 1 ; broch. in-12. Applicazioni... Application des transcendantes elliptiques à la quadrature de quelques courbes sphériques; par M. Barnabe Tortolim. Modène, 1849; broch. in-/|°. Aftnali. . . Annales des Sciences mathématiques et physiques; par le même; mars 1 85i ; in-8°. (?3i ) Dimostrazione... Démonstration des formules données par le célèbre Gauss, pour déterminer en combien de sommes, chacune de deux carrés, peut se diviser un entier; Note du professeur Paolo Volpicelli. Rome, i85i; broch. in-4°. (Extrait des Actes de l'Académie pontificale de Nuovi Lincei.) On the... Sur les menaces de l'apoplexie, de la paralysie, de l'épilepsie inor- gatiique, etc.; par M. Marshall Hall. Londres, i85i ; broch. in-8°. Royal Astronomical. . . Société royale astronomique; vol. XI; n° 4 5 février i85i ; in-8°. The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 1 8 1 . Astronomische... Nouvelles astronomiques ; n° 756. L'Académie a reçu, dans la séance du 12 mai i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 18; in-4°- Cours de zoologie [Mammifères et Oiseaux) fait au Muséum d'Histoire na- turelle, en i85o; par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire; broch. in-8°. (Extrait de la Revue et Magasin de Zoologie; janvier 1 85 1 ; n° 1.) Monstres et monstruosités; par M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire ; bro- chure in-8°. ( Article extrait de Y Encyclopédie du XIXe siècle. ) Journal de Mathématiques pures et appliquées, ou Recueil mensuel de Mé- moires sur les diverses parties des Mathématiques; publié par M. J. Liouville; janvier et février 1 85 1 ; in- If. Documents relatifs aux tremblements de terre dans le nord de l'Europe et de l'Asie; par M. Alexis Perrey. Saint-Pétersbourg, 1849; broch. in-4°. (Extrait de Y Annuaire magnétique et météorologique du corps des mines de Russie pour l'année 1846.) Considérations sur les causes du goitre et du crétinisme endémiques à Rosières- aux-Salines (Meurthe) ; par M. Morel, médecin en chef de l'asile public d'aliénés, à Maréville (Meurthe). Nancy, i85i ; broch. in-8°. Supplémentà i Ichthyologie française , et tableau général des Poissons d'eau douce de la France; par M. le Dr J.-N. Vallot ; broch. in-8°. ( 73a ) «-. oo _ _ u w 6 tC° j g _ «; § >! J J J « 3 s. h Îj'B o •- o s -2 O o il _ ;c > es s JE o 3 .3 « ce — o o o> o) o 3 h v --> te > 2 3 o M *i S 3 ^ Ë te >• ' « 3 .2 3 O £ C. « 4S OC O S ** 1 o O 4! O -S x 3 O) . to O O O s- — UHOU'WZ;UUU'WmHUZUKUHU&<-W0.OUCJHai y, x „ 3 9 fc SJ 0) O) tfi ïjj > « a : 3=0 Z K O 3© •*«) «) ffi- r^vf x a Oi fl m x xai PAO r» o to - On- - oo oo m Oi « C vf - r-«vf « - es - n^-«iO'-ûC0»05 - n«î syj-- CvX 0X0 vf -. v^co~ ++++++++++++++++++++++++++++++ O O O ~ es ro — -C -3 ;►> >> s«-. o o c o + + + + MX'^ « ~. O»O00 Oifliflifl r~ c^OO C.X - r^ro C. -- c^ Ci O C»^t,« - « « C 00 6S O! 0* — O « Vf lO 00 tO CX es tO O Ci O t£> tO CO ro •" iN >- «5 to tO 00 O r>vf + + + + fia O O si -B2 OC s?: O V3 sa o M" 00 OO - M «O 00 00 CO Vf tO f) tC es M ifi ««• r^OC Ci c-«Vf q-î r>-0 C »0 00 « Ci 1 Vf X o Vf c?. + a»XtOO vf Vf Vf r-tO » D - - -anio «(O fl Vf X « 00 g vf vf «o t> O s C. 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MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. astronomie. — Sur l'éclipsé totale du 28 juillet; par M. Faye. « J'ai reçu, il y a quelques jours, grâce à l'obligeance de M. Airy, un remarquable opuscule qu'un comité de l'Association britannique pour V avancement des Sciences a publié, de concert avec les astronomes russes, afin de faire connaître les dispositions qui doivent être prises pour l'obser- vation complète de la prochaine éclipse. Puisque le comité m'a fait l'hon- neur de signaler à l'attention des astronomes un de mes Mémoires sur les erreurs instrumentales, Mémoire dans lequel j'ai traité incidemment des éclipses (1), on ne me saura pas mauvais gré d'insister encore une fois sur les idées que j'ai émises l'an passé, en attendant que mes occupations actuelles me permettent de publier un travail moins incomplet. » D'après ces idées, il serait important de déterminer la température de l'air, et surtout ses variations, à l'aide de thermomètres très-sensibles, et à (1) Comptes rendus, i85o, 4 novembre. C U., i85i, i« Semestre. ( T. XXXII , N° 20.) 97 * (734) différentes hauteurs au-dessus du sol. Si même des aéronautes consentaient à faire, le 28 juillet, un voyage dans l'atmosphère, ils jouiraient, sans doute, pendant la durée de l'éclipsé totale, d'un bien admirable spectacle ; ils se- raient assurés, en tout cas, de donner un grand intérêt scientifique à leur entreprise, en déterminant avec soin les variations de la température à quelques milliers de mètres de hauteur (1). Toujours est-il que M. Otto de Struve a bien voulu me faire savoir que des dispositions seraient prises, au moins en une station, conformément au plan dont j'ai dit quelques mots, et cette bonne nouvelle diminue mes regrets de ne pouvoir apporter mon faible concours à cette noble expédition astronomique. Il me sera permis, du moins, de rappeler aux observateurs un phénomène dont le rapport du comité bri- tannique n'a point parlé, sans doute parce que ce phénomène a paru trop douteux ou tout à fait exceptionnel. Mais comme de nombreuses stations doivent être échelonnées suivant plusieurs lignes perpendiculaires à la marche de l'ombre , comme les observateurs doivent occuper toutes les positions possibles dans l'intérieur du cône d'ombre, il est probable qu'aucun phéno- mène, si rare et si exceptionnel qu'il puisse être, n'échappera à l'attention aussi savamment dirigée. Je veux parler ici des points brillants vus par Ulloa et par M. Valz sur le disque même de la Lune. Par suite d'une ten- dance bien naturelle de notre esprit, qui commence toujours par attribuer un corps et une réalité aux apparences qui le frappent, on a expliqué les points lumineux par des ouvertures matériellement existant dans le corps de la Lune. Mais une seule et même théorie suffirait, à mon gré, pour rendre compte à la fois et des protubérances extérieures et des trous intérieurs; ce seraient deux effets différents du mirage qui se produit passagèrement dans l'atmosphère (2). Ils dépendraient tous deux de la distribution des tempéra- tures dans les couches d'air parallèles aux rayons visuels; seulement, dans le second cas, et par suite de la position de l'observateur, la trajectoire pré- senterait un point d'inflexion qui n'existerait pas dans le cas des protubé- rances extérieures. Je dois présenter ces indications avec une grande ré- serve; quant au fait lui-même, il est basé sur un témoignage dont les (1) Peut-être obtiendrait- on d'utiles renseignements sur la constitution passagère de l'atmosphère pendant l'éclipsé , si l'on mesurait plusieurs distances zénithales très-précises du Soleil ou de la Lune , avant , pendant et après l'obscurité totale. (2) J'ai déjà indiqué la connexion probable de ces phénomènes, si dissemblables en apparence, dans l'excellent journal astronomique que mon savant ami M. Gould publie aux États-Unis. (Gould's Astron. Journal, n° 20, p. 157.) ( 735 ) astronomes connaissent toute la valeur: il faut même que M. Valz en ait été bien vivement frappé, car je l'ai vu ici, pendant une éclipse partielle, recher- cher avec soin le trou brillant qu'il avait remarqué en 18^1. » Comme la hauteur du Soleil sera très-différente pour les diverses sta- tions, depuis la Norwége jusqu'à la mer Noire ou à la mer Caspienne, l'épaisseur des couches atmosphériques qui doivent jouer un rôle dans ce phénomène variera d'une manière très-notable. Or, la hauteur et l'éclat des montagnes' roses dépendent essentiellement de cette épaisseur; il faut donc s'attendre à ce que ces montagnes soient plus grandes et plus mar- quées pour les observateurs placés vers l'extrémité orientale de la bande traversée par l'ombre, à moins qu'un plus fort abaissement de température ne compense, à l'ouest, l'effet d'une épaisseur moindre des couches d'air réfringentes. Ici encore on voit combien la mesure de ces variations peut offrir d'intérêt pour les épreuves auxquelles on ne dédaignera point de soumettre les idées précédentes. L'éclipsé du 28 juillet sera, je l'espère, complètement décisive, grâce à l'admirable entente des astronomes de deux grands pays. » M. de Gasparin fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de l'an- nuaire météorologique de la France. ( Voir au Bulletin bibliographique. ) RAPPORTS. économie rurale. — Rapport sur les procédés de conservation des substances alimentaires végétales de M. Masson, jardinier en chef de la Société centrale d'horticulture de France. (Commissaires, MM. Richard, Payen, Babinet, Morin rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, MM. Richard, Payen, Babinet et moi, d'examiner les procédés de conservation des substances alimentaires végé- tales, imaginés par M. Masson, jardinier en chef de la Société centrale d'horticulture, et exploités dans l'usine de MM. Chollet et Cie, rue Mar- beuf, n° 5. » On sait déjà que ces procédés consistent d'abord en une dessiccation à une température modérée dans une étuve, prolongée pendant un temps suffisant pour enlever l'eau surabondante qui n'est pas indispensable à la constitution des végétaux, puis dans une compression énergique donnée par la presse hydraulique. 97- ( 736 ) » Vos Commissaires se sont transportés à l'usine de MM. Chollet et C,e pour examiner plus en détail la marche des opérations, et faire quelques expériences sur les appareils de chauffage et de ventilation. » Les opérations à exécuter sont simples et peu nombreuses. Les sub- stances à dessécher sont épluchées avec soin, débarrassées des parties dures, comme pour les préparations culinaires usuelles. On les dispose sur des claies, que l'on a d'abord faites en oseraie, mais qui se composent actuelle- ment, avec plus d'économie, d'une toile on canevas très- clair, cloué sur un cadre en lattes ; ces claies sont disposées sur des rayons en lattes, et les ma- tières sont soumises à l'action de l'air chaud, dans une étuve chauffée à une température de 48 degrés environ pour les légumes les plus aqueux. » Le calorifère a été construit par M. Chaussenot, et il alimente d'air chaud alternativement deux étuves au moyen d'un tuyau vertical deom,7o de diamètre, qui communique dans chaque étuve à un tuyau double horizontal de om,4o de diamètre placé sur le sol. Les deux extrémités de ce tuyau horizontal sont fermées, et des ouvertures latérales, disposées sur la surface du tuyau, peuvent être à volonté ouvertes ou fermées par des registres pour régler, selon les besoins, l'introduction de l'air : il y a en ton1 quinze orifices d'admission, présentant ensemble une surface de omq,,]86o, dont la plupart sont parfois ouverts. » Pour l'évacuation de l'air introduit dans l'étuve et de la vapeur dont il s'est chargé, on a ménagé, sur le côté des étuves opposé au tuyau, des orifices d'appel au nombre de onze , ayant environ om,25 sur om, 1 5 d'ouver- lure, et présentant ensemble une surface de omq,3973, ce qui n'est guère que la moitié de celle des orifices d'admission. Ces orifices débouchent dans une espèce de couloir de i,nq,8o de section, communiquant avec quatre cheminées en tôle de om,i5 de diamètre sur 3 à 4 mètres de hauteur. » A l'aide d'un anémomètre qui contient quelques dispositions nouvelles destinées à rendre les observations plus faciles et plus sûres, nous avons cherché à déterminer les quantités d'air fournies par l'appareil de chauffage et celles qui sortaient par les orifices d'appel. Sans entrer dans le détail des expériences que nous avons faites à ce sujet, nous en rapporterons les principaux résultats. » L'anémomètre ayant été placé successivement devant douze orifices ouverts du tuyau de distribution , la quantité d'air totale fournie à la tem- pérature de 92 degrés a été de i6a4T mètres cubes environ par heure. » Mais les observations ont constaté ce fait remarquable, que les orifices placés à droite et à gauche de l'embranchement à angle droit du tuyau (737.) vertical d'arrivée de l'air ne débitaient presque rien, tandis que les deux orifices placés vers les deux extrémités étaient ceux qui donnaient le plus et fournissaient des quantités égales. Il résulte des observations faites sur place, que ces quatre orifices, de mêmes dimensions que les huit autres, fournissaient à eux seuls les deux tiers environ de la quantité totale d'air débité par l'appareil. » L'explication de cette circonstance est facile à trouver : elle tient à ce fait bien connu de la diminution de pression que les fluides éprouvent dans les sections contractées et dans les conduites où ils se meuvent avec une grande vitesse, et en même temps à l'augmentation de pression que produit tout obstacle présenté à leur marche. On voit seulement, par là, de quelle importance il est, quand on veut apprécier les quantités d'air fournies par des appareils de circulation, de faire des observations à chaque orifice, et de ne pas les borner à quelques-uns. » Ces expériences ont aussi paru indiquer que, si les nœuds de vibration qui se forment pendant le mouvement des fluides dans les tuyaux, influent beaucoup sur la nature des sons produits, ils exercent encore une influence notable sur l'écoulement par les orifices ouverts dans ces tuyaux;, car nous avons remarqué qu'entre des orifices égaux en surfaces, et qui se suivaient, il y avait des différences énormes quant aux volumes d'air débité. Sans insister plus qu'il ne convient ici sur ce fait assez remarquable, et pour l'élude duquel nos observations n'ont pu être assez précises, nous pensons qu'il mérite de fixer l'attention des physiciens. » Quanta l'évacuation de l'air par les cheminées d'appel, elle est à peu près nulle, et les proportions des orifices, celles des cheminées, ainsi que le dispositif général de l'appareil d'appel, doivent être complètement modi- fiés pour assurer une plus rapide aspiration. » Ces observations, relatives à l'appareil de chauffage et à la ventilation, sans se rapporter aux produits que nous avons plus spécialement mission d'examiner, nous ont cependant paru devoir trouver place dans notre Rap- port, parce qu'elles peuvent expliquer le faible résultat obtenu dans la va- porisation de l'eau par kilogramme de charbon brûlé. Nous ajouterons que les dispositions prises pour l'évacuation de l'air n'ont pas été dirigées par M. Chaussenot, constructeur des appareils de chauffage, et qu'il ne conviendrait pas de lui en attribuer la responsabilité. » Pendant la rédaction de ce Rapport, les chefs de l'établissement, met- tant à profit les observations que nous venons de signaler, ont cherché à ( 738 ) remédier aux défauts de l'appareil d'évacuation de l'air. Ils ont, à cet effet, mis les orifices d'appel en communication directe et séparée avec les che- minées. Cette simple modification a suffi pour produire un tirage très- sensible et pour réduire la durée de la dessiccation de six heures sur vingt- huit, c'est-à-dire de plus d'un cinquième. Mais nous leur avons indiqué d'autres dispositions qui, probablement, seront encore plus efficaces. » Les légumes frais étant encore rares au moment de nos expériences, deux essais seulement ont pu être faits : l'un sur des choux verts frisés dits brocolis, et l'autre sur des épinards. » Neuf cent vingt kilogrammes de choux ont été épluchés en une jour- née par trente femmes, et ont donné à l'épluchage 725 kilogrammes de matière verte à dessécher; on les a étendus sur sept cent dix claies, ce qui revient à 1 kilogramme par claie d'environ 1 mètre carré. » Après vingt-huit heures de séjour dans l'étuve, à une température de 4o à 48 degrés, ils se sont réduits à 69 kilogrammes de matière sèche ; ayant ainsi perdu 656 kilogrammes d'eau, ou 87 pour 100 de leur poids primitif, soit les sept huitièmes : on a consommé dans ces vingt-huit heures 3oo ki- logrammes de charbon de Charleroi, qui n'ont ainsi vaporisé que a1"1, 18 d'eau par kilogramme de houille. » L'autre expérience a été faite sur des épinards : 820 kilogrammes d'épi- nards bruts ont été épluchés en un jour par trente femmes, et se sont ré- duits à 639 kilogrammes de matière à sécher. Mis à l'étuve sur sept cent dix claies, à raison de okll,90o environ par claie, ils se sont réduits, en vingt- deux heures de chauffage à 4o ou 48 degrés, à 71 kilogrammes de matière sèche; ayant ainsi perdu 568 kilogrammes d'eau, ou 89 pour 100 de leur poids, soit un peu plus des sept huitièmes. La consommation de charbon a été de 25o kilogrammes, qui ont vaporisé 568 kilogrammes d'eau, ou 2k,1,272 d'eau par kilogramme de houille. » Ainsi, dans ces deux expériences, on voit que l'on a enlevé aux légumes verts l'énorme proportion des sept huitièmes de leur poids, ce qui constitue la grande importance du procédé de M. Masson. » Le pressage à la presse hydraulique a ensuite réduit le volume de ma- nière à rendre l'arrimage on ne peut plus facile, et à amener la densité" à 55o ou 600 kilogrammes au mètre cube. » Quant à la qualité des produits et à la conservation presque parfaite de la saveur, l'Académie connaît déjà les Rapports faits par diverses Commis- sions de la Marine, et plusieurs de ses Membres ont pu en juger par eux- ( 739) mêmes. Nous nous contenterons donc de citer quelques passages d'un nouveau document authentique qui nous a été remis : c'est le Rapport d'une Commission formée dans le port de Cherbourg, par ordre du Préfet maritime, pour examiner les produits présentés par MM. Chollet et Cie, et préparés par les procédés de M. Masson. » Les légumes examinés par cette Commission étaient des choux ordi- naires, du cerfeuil, des choux de Bruxelles, du céleri, des épinards, des mélanges formant ce que l'on nomme des juliennes, des carottes et des pommes de terre. » Après avoir constaté, par un examen préalable, le bon état, l'appa- rence et l'odeur satisfaisante des produits présentés, on les a soumis à 1 immersion dans l'eau chaude, on a pris leur poids avant et après l'immersion, et l'on en a conclu la quantité d'eau absorbée. Les résul- tats de ces observations fort bien faites sont consignés dans le tableau suivant : ESPÈCES DE LÉGUMES. POIDS avant l'immersion. TEMPÉRATURE de l'eau DURÉE de l'immersion. POIDS après l'immersion. RAPPORT des poids après et avant l'immersion. Choux ordinaiies 380 73 i3o, i3o 87 142 0 5o 45 So 5o 45 5o 33" 3o 38 4' 3o 40 ,,<8o 324 63o 5io 475 741 5,3o 4,44 4,53 3,93 5,47 5,22 4,8. » Ainsi, après l'immersion, ces légumes ont repris la plus grande partie de l'eau qu'ils contenaient avant la dessiccation. » Le Rapport de la Commission de Cherbourg constate que ces légumes avaient aussi repris leur flexibilité, leur couleur naturelle , et que les formes étaient si bien conservées chez quelques-uns d'entre eux, et notamment dans le cerfeuil et dans les choux de Bruxelles, qu'ils offraient l 'aspect de végé- taux récemment cueillis. La saveur et l'odeur s'étaient aussi considérable- ment développées par l'hydratation. » La cuisson de tous ces légumes a exigé de une heure un quart à MÊ k ( 74o) une lieure trois quarts, et, après les avoir fait assaisonner et déguster, la Commission de Cherbourg déclare à l'unanimité que tout a été trouvé très-bon, mais que les épinards et les choux de Bruxelles ont sur tous les autres légumes une supériorité marquée, et rappellent, à s'j méprendre, les légumes à l'état frais. » En présence de cet accord unanime de toutes les Commissions nom- mées par le Ministère de la Marine, des épreuves que vos Commissaires et que plusieurs Membres de l'Académie ont faites eux-mêmes, il ne saurait rester de doutes sur les succès obtenus par M. Masson dans ses persévé- rants efforts pour la conservation des substances végétales alimentaires. » Si l'on ajoute que, quand la fabrication en grand sera convenable- ment organisée, les légumes ainsi préparés coûteront probablement moins cher que la choucroute, que le transport de ces produits peu encombrants se fera à des prix assez bas pour permettre de tirer les légumes des lieux d'abondante production, on reconnaîtra sans doute avec nous que M. Masson a résolu, d'une manière aussi satisfaisante que simple et économique,* la question importante de l'amélioration de l'alimentation, et par conséquent de la santé de nos marins. A cet avantage capital on doit joindre l'utilité des mêmes procédés pour la formation des approvisionnements des places et des armées; et, comme ils s'appliquent immédiatement et sans aucune mo- dification importante aux plantes médicinales, ils seront aussi d'une grande utilité pour le service médical des hôpitaux civils et surtout des ambulances militaires. » S'il ne se fût agi, Messieurs, que d'une simple entreprise commerciale digne d'intérêt, nous nous serions gardés d'être aussi explicites dans nos éloges : mais en présence du service que les procédés de M. Masson sont appelés à rendre à la marine militaire et marchande et à nos soldats, nous avons pensé que des tentatives aussi louables, longtemps poursuivies avec conscience et couronnées par le succès, méritaient tous les encouragements de l'Académie. » En conséquence, vos Commissaires vous proposent : » i°. D'accorder votre approbation au Mémoire de M. Masson sur la conservation des substances végétales alimentaires ; » i°. D'envoyer un exemplaire de ce Rapport aux Ministères de la Marine et de la Guerre. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. ..*. ( 74 1 ) météorologie. — Rapport sur les observations météorologiques faites à l'Antisana, par M» Carlos Aguirre. (Commissaires, MM. Arago, Boussingault rapporteur.) « L'Académie nous a chargés de lui rendre compte d'une série d'observa- tions météorologiques faites dans la chaînedes Andes par M. Carlos Aguirre, ancien élève de l'Ecole centrale des Arts et Manufactures. » M. Aguirre, dont la résidence est à Quito, a choisi pour observatoire la métairie d'Antisana, située à une courte distance de cette ville et à 4 060 mètres au-dessus du niveau de la mer. C'est certainement un des lieux habités les plus élevés, mais non pas, comme on l'a cru pendant longtemps, l'habitation la plus haute du globe. En effet, la poste d'Angamarca, en Bo- livie, est à l'altitude de 4792 mètres ; à la vérité, on y séjourne seulement quelques mois de l'année. Mais une population de mineurs travaille con- stamment dans la mine de mercure de Chonta, à une hauteur de 4465 mè- tres; le bourg de Pasco, centre des plus importantes exploitations de mine- rais d'argent du Pérou, est à435o mètres. La hauteur absolue de la métairie d'Antisana diffère à peine de celle des villes dePotosi et de Calamarca; ou, en prenant le point de comparaison en Europe, delà cime du Mont-Blanc. Même] sous l'équateur, une région dont l'altitude est aussi considérable, offre bien peu de ressources à ceux qui l'habitent. Aussi, la métairie est-elle le plus triste séjour qu'on puisse imaginer : un climat relativement froid ; peu de jours sans brouillards; des pluies presque continuelles; des neiges fréquentes; et, lorsque par hasard le ciel est pur, des nuits glaciales. Ajoutons qu'en l'absence de toute végétation ligneuse, il devient difficile de se procurer du combustible. » On se formerait une idée inexacte de là situation de la localité que nous décrivons, si l'on se figurait qu'en raison de son élévation elle occupe le sommet d'une montagne ou le col étroit d'une chaîne/, il en est tout autre- ment. L'habitation est dans une dépression du terrain, fond d'un ancien lac, comme l'attestent encore aujourd'hui les eaux de la petite lagune de Mica. » Le massif trachytique de l'Antisana borne, à l'est-sud-est, la vallée de Quito; il est terminé par un grand plateau au centre duquel se montre un de ces soulèvements si fréquents dans les Andes, dont la hauteur dépasse généralement la limite inférieure des neiges perpétuelles. Le sommet de l'Antisana est élevé de 6000 mètres au-dessus de l'océan Pacifique. Les pla- . C. R., i35i, 1" Semestre. fT. XXXII, N" 20. ) 9^ ( 7#0 teaux suffisamment étendus, lorsqu'ils atteignent la hauteur où se forment ordinairement les nuages, sont l'origine de sources abondantes, le com- mencement de nombreux cours d'eau; c'est ainsi qu'on voit paraître, près de la métairie, le Rio Tinajillos qui, par sa jonction avec lePapallacta et le Cosanga, forme le Rio Coca. Un autre affluent du Maragnon, le Rio Napo, sort aussi de l'Antisana. En résumé, l'habitation où ont été recueillies les . intéressantes observations dont nous allons entretenir l'Académie estplacée, sur un terrain recouvert de gazon et bien arrosé, à a5 milles à l'est-sud-est de Quito, et à 1 160 mètres au-dessus de cette ville; à 5 milles au nord-ouest et à io,3o mètres au-dessous du point le plus haut d'un glacier; par o° 3i' de latitude australe, et o° 17' en arc à l'ouest du méridien de Quito. » Après s'être installé à l'Antisana en décembre 1 845 avec deux aides intelligents et dévoués, M. Aguirre a observé sans interruption jusqu'en décembre 1846. Chaque jour, depuis le lever du soleil jusque bien avant dans la nuit, quelquefois pendant toute la nuit, on notait d'heure en heure le baromètre, le thermomètre, l'hygromètre, instruments qu'on avait eu la précaution de comparer à ceux de l'Observatoire de Paris. On mentionnait sur les registres l'état du ciel et les diverses circonstances que présentait l'atmosphère. La pluie a été mesurée avec une grande régularité, et, pour ne rien négliger, on a pris, tontes les vingt- quatre heures, le point d'ébullition de l'eau et la température du ruisseau qui, sans jamais tarir, coule devant la maison. Enfin, M. âguirre avait placé des instruments à Quito, afin d'obtenir un certain nombre d'observations correspondantes. » La température moyenne de la métairie d'Antisaua, d'après une pre- mière supputation, doit approcher de 4°»9- Comme cela arrive dans des régions moins élevées des tropiques, l'instant le plus chaud du jour a eu lieu généralement entre a et 3 heures de l'après-midi. Cependant le maximum de température s'est manifesté : Dix-huit fois à midi, Vingt-huit fois à 1 heure, Trente-sept fois à 4 heures , Quinze fois à 5 heures. » Le 27 juin au matin, le thermomètre est descendu à — 6°, 2; c'est le plus grand froid qu'on ait constaté dans le cours de l'année 1846. Le 1 1 dé- cembre a été le jour le plus chaud ; à 3 heures , on a noté 1 1 degrés. » A l'Antisana, les températures moyennes des mois ont présenté des différences plus prononcées que celles que l'on a reconnues sur les pla- teaux de Bogota et de Quito; différences qu'on ne saurait attribuer aux po- (743) sitions que le soleil occupe dans l'écliptique. C'est ce dont on restera con- vaincu en consultant un tableau où l'on a mis en regard, à côté delà tem- pérature moyenne, la déclinaison du soleil correspondante au 1 5 de chaque mois. Il est à peine nécessaire de rappeler que, par suite de la position géo- graphique de l'observatoire, cette déclinaison exprime, à un demi-degré près, une distance au zénith. TEMPÉRATURE moyenne. Décembre i845 Janvier 1846. . Février Mars Avril. Mai Juin Juillet. ....... Août Septembre. . . . Octobre Novenïbre Décembre 6,44 6,17 5,06 5,55 5,89 5,5i 4,49 2,95 3,oo 4,04 5,oi 5,53 5,i4 DECLINAISON du soleil à midi, le i5(*). 23 Sud. 21 i3 Nord. 2 9 18 23 <4 3 8j Sud. .8| 23 REMARQUES. Vingt jours d'observations. Dix-neuf jours d'observat. (*) On n'a pas fait de correction pour la longitude. » Sous toutes les latitudes, la température des couches d'air décroît avec- la hauteur; à l'équateur, les neiges éternelles que supportent les montagnes dont le sommet dépasse 4800 mètres d'élévation, sont la preuve et en quel- que sorte la mesure de la rapidité du refroidissement de l'atmosphère dans la verticale. Sur les Alpes, en été, Saussure a trouvé qu'il fallait monter de i65 mètres pour voir le thermomètre baisser de 1 degré; les observations faites simultanément à Genève et à l'hospice du Saint-Bernard, donnent, en movenne, inZ mètres; résultat peu différent de ceux qu'on a obtenus, soit dans l'Amérique septentrionale, soit dans la chaîne des Andes comprise entre les tropiques, où, suivant M. de Humboldt, une diminution de 1 degré de température répond à une augmentation de 1 87 mètres dans la hauteur. 98- ( 744 ) » Les observations correspondantes, exécutées à la fois à Quito et à l'An- tisana par les soins de M. Aguirre, permettront de rechercher, pour une différence de niveau de 1 160 mètres, le décroissement de la chaleur dans l'atmosphère. En comparant, pour un seul jour de chaque mois, au lever du soleil et à midi, les thermomètres des deux stations, on a, pour un abais- sement de température de i degré, une altitude de m i33,5, par les observations du matin, 125,2, par les observations de midi, 128,4, en moyenne; c'est ce que le tableau suivant établit. Janvier, le i5. . . Février, le «4- Mars, le 10 Avril, le 1 1 Mai , le 1 2 Juin, le 6 Juillet, le 20. . . . Août, le 20. Septembre, le 3. . Octobre , le 7 ... . Novembre, le 23. Décembre, le .er. Décembre, le 4- • TEMPERATURE 6 heures du matin Antisana — 2,5 -f- 2,2 + 2,5 — 0,7 + ',9 + 0,4 — 2,8 — 1,8 — 4,0 + i,5 — 2,6 -f- 1,0 — 2,6 Quito. ■ 7,7 10,0 7,5 n, 1 1 1 ,2 9,7 8,6 6,9 8,i 10,6 7,4 10,2 3,4 DIFFE- RENCES. 10,2 7,8 5,o u,8 9,3 9>3 n,4 8,7 12, 1 . 9'1 10,0 9,2 6,0 DIFFÉRENCE de niveau pour 1 degré de tempéra ture. Il3,7 ■48,7 232,0 93,3 124,7 •24,7 101,9 ■ 34,5 95,9 127,4 1 16,0 124,6 193,3 TEMPERATCRE midi. Antisana Moyenne i33,5 +• 7>° 6,7 5,5 5,5 6,2 5,6 3,i 3,o 4,9 4,7 7,° 6,3 5,4 Moyenne Quito. 6,8 5,5 4,8 4,5 4,2 6,. 4,6 4,7 6,5 4,2 4,3 4,6 3,2 DIFFE- RENCES . 9,8 8,8 9»3 9>° 8,0 io,5 1 1 .5 ",7 1 1 .6 9,5 7,3 8,3 7,8 DIFFERENCE de niveau pour r degré de tempéra- ture. ..8,4 i3i,8 124,7 128,9 i45,o . io,5 100,9 99,' 100,0 122, I «58,9 «39,7 '48,7 .25, a » Dans les montagnes, quand on suit pendant plusieurs mois la marche de l'hygromètre, on a quelquefois l'occasion de constater une sécheresse considérable. On a vu, dans le cours d'une année, l'hygromètre à cheveu marquer, pendant quelques heures, t\o degrés sur le plateau de Bogota; mais cette grande siccité de l'air dépendait certainement de la réunion de phi- sieurs circonstances accidentelles. Le même instrument, porté sur le Chim- borazo, à près deôooo mètres d'altitude, indiquait 94 degrés; c'est qu'alors ( 745 ) il fonctionnait sur des roches où ruisselait de l'eau provenant de la fonte des neiges. On conçoit, en effet, que de l'air peu agité prendra, partout où il sera en contact avec des surfaces humides, la quantité de vapeur que comportera la température; aussi, à l'Antisana, où le sol est fertilisé par des eaux abondantes, l'hygromètre de Saussure, dont la graduation avait été vérifiée, s'est maintenu le plus souvent très-près de l'humidité extrême ; ce n'est même que bien rarement qu'on l'a vu descendre à 74 degrés. » Un pluviomètre, placé à 1 mètre au-dessus du sol et à une distance con- venable de l'habitation, a permis de mesurer avec exactitude la quantité d'eau tombée à l'Antisana, à l'état de pluie, de neige, de grésil et de grêle. Les observations ont été enregistrées durant toute l'année; mais, bien que M. Aguirre ait eu l'attention d'envoyer à l'Académie, tous les trois mois et par triplicata, une copie de ses registres, le dernier trimestre n'est point parvenu à sa destination. Les neuf mois d'observations que nous possédons suffisent néanmoins pour montrer qu'à l'Antisana il pleut beaucoup .plus qu'on aurait pu le supposer d'après la hauteur et la température de la station. » En effet, quelques résultats obtenus dans les Cordilières intertropicales permettaient de présumer que la pluie annuelle diminuait à mesure que l'élévation augmentait. Ainsi, au niveau de la mer, il est des localités où il tombe, par an, 200 à 3oo centimètres d'eau. A 1426 mètres d'altitude, aux mines d'or de Marmato, on en a recueilli de 1 54 à 1 7 1 centimètres ; à Bogota, à l'altitude de 2640 mètres, Caldas en jaugeait habituellement 100 centi- mètres. A l'Antisana, situé à une bien plus grande hauteur, mais, à la vé- rité, déjà dans une région où les nuages sont presque en permanence, il paraîtrait, d'après les résultats de M. Aguirre, qu'il pleut bien davantage qu'à Bogota, puisqu'en neuf mois seulement, on a mesuré 182 centimètres d'eau répartis ainsi qu'il suit : Mois. Pluie en centimètres. Décembre i845 • . 7,5 vingt jours d'observations. Janvier 1 846 1 4 , 1 Février. * g, 7 Mars 1 2 , 7 Avril 2°»9 Mai 23,2 Juin 27 , 2 Juillet 27>8 Août 3g,2 78273 ( 746 ) » Le'relevé que nous avons fait des registres de M. Aguirre montre que les divers météores ont eu lieu ainsi dans le cours de l'année : Brouillards 119 jours. Pluie 172 Neige 44 Grésil 6 Grêle 11 Tonnerre 26 » C'est un fait bien établi, que dans les régions équhioxiales, les mou- vements diurnes du baromètre sont extrêmement réguliers. La colonne de mercure a généralement son maximum de hauteur entre 8 et 10 heures du matin, elle diminue ensuite graduellement, pour arriver à son minimum entre 3 et 5 heures de l'après-midi ; elle remonte alors jusqu'à vers 1 1 heures du soir, sans atteindre toutefois la hauteur à laquelle elle était à 9 heures ; enfin la colonne redescend jusqu'à 4 heures du matin, sans cependant par- venir aussi bas que le point où elle s'était arrêtée la veille, à 4 heures de l'après-midi. » L'amplitude de la variation barométrique, c'est-à-dire la différence manifestée entre les hauteurs du mercure, aux heures des maxima et aux heures des minima, n'est pas, à beaucoup près, la même partout; et les données encore bien imparfaites que nous avons sur le phénomène qui nous occupe, n'autorisent pas suffisamment à croire que cette amplitude est toujours moindre à une grande élévation qu'au niveau de la mer. » En comparant, par exemple, les nombres rapportés par les voyageurs, on s'aperçoit que, près de l'équateur, la variation horaire, sur des pla- teaux très-élevés, ne diffère pas sensiblement de la variation observée sur certains points des côtes. Ainsi, à Quito, à Bogota, elle est de 2mm,3 ; au bord de la mer, on l'a trouvée de 2mm,35, de amm,44- Un jeune officier anglais plein d'avenir, le lieutenant Foster, qu'un accident déplorable a enlevé à la science, a vu, durant un séjour de trois semaines à San Fernando de No- ronha, par 4 degrés de latitude sud, la variation horaire réduite à imm,o,6. L'amplitude la plus forte qu'on ait encore constatée sur le rivage équato- rial, est celle que M. Wisse a obtenue à Guayaquil, par quatre mois d'ob- servations : 3mm,74- ( 747 ) Variations barométriques diurnes observées dans la proximité de l'équateur. LOCALITÉS. Rivière du Gabon Cumana. Laguayra Ile de la Trinité ! Ile Waigiou Ile Waigiou Guayaquil San-Feroando-Maranhao. . Guayaquil San-Fernando-de-Noronha . Paytà Paytà Paytà Ile de l'Ascension Ile de l'Ascension Ile de Timor Caracas ." Caracas Ibagué Bogota Quito LATITUDE. ALTITUDE au-dessus de la mer. m 0 AMPLITUDE de la variation. « 1 0.24 N mm î,35 10.38 N. 0 2,44 io.36 N. 0 2,57 10.39N. O 2,56 0.0 0 2,70 0.0 0 3,o3 3.44S. 0 3,74 2.3o S. 0 2,44 2.44S. 0 3,70 4. oS. 0 1,9e 5. 7 S. 0 3,o3 5. 7 S. 0 3,67 5. 7 S. 0 3,20 7-55S. 0 2,58 7.55S. 0 2,l3 10. oS. 0 2 >77 io. 3i N. 936 2,85 io.3i N. 936 3,o5 4.28N. i323 3,n 4.36 N. 2648 2,29 0.14S. 2900 2,30 DUREE des observations. Dii-huit jours. Neuf jours. Quatre mois. Quatre mois. Vingt et un jours Vingt et un jours. Cinq jours. Huit jours. Un mois. Sept jours. Treize jours. Treize jours. Seize mois. Neuf mois. OBSERVATEURS. Ribour. Humboldt. Rivero et Roussinganlt. Ch. Deville. Freycinet. Duperrey . Wisse. Foster. Darondcau Foster . Duperrey. Boussingault. Tessan. Duperrey . Foster . Duperrey. Rivero et Boussingault. Humboldt. Boussingault. Rivero et Boussingault. Wisse. » L' Académie comprendra combien il était à désirer qu'on suivît, sous l'équateur, le mouvement du baromètre dans un lieu supérieur à Quito et à Bogota. Cette lacune, car c'en était une fort regrettable, M. Aguirre l'a très-heureusement comblée, en exécutant, là où dans le vide le mercure se soutient à peine à 472 millimètres, une des plus longues et certainement la plus complète des séries d'observations horaires que possèdent encore les régions tropicales. • » Après avoir ramené à la température de o degré les hauteurs maxima et les hauteurs minima prises dans la journée, afin d'obtenir la plus grande variation barométrique diurne, nous avons coordonné les résultats de chaque mois, que résume ensuite un dernier tableau. ( 748 ) 12 i3 >4 i5 16 '7 18 •9 20 21 22 23 25 26 27 28 29 3o 3i Moy. DÉCEMBRE 1845. HAUTEUR moyenne du baromèlre réduit à zéro. 470,87 47 47 47 47 47 47 47 47 47 47 47 47 47 4: 47 \i 47 4: 4: ,18 ,•4 ,39 ,25 ,38 ,53 ,44 ,20 ,44 ,63 ,48 ,47 ,4° ,4' ,36 ,25 ,i5 ,34 ,4' ,38 VARIA- TIONS diurnes mm 1,38 1 , i3 0,76 0,59 0,86 0,39 0,44 o,65 0,61 0,46 o,65 0,60 o,65 0,49 °,4g 0,37 o,5o 0,60 o,35 o,35 o,23 HEURE du maximum 471,37 0,6o h m 1 1 .. o m 9. 3o m 1 . o m 1 1 . 3o m 10. o m 9. om g.3o m 9-3o m g.3o m 9. o m 9.0 m 10. o m HEURE du minimum o m o m o m o m o m 9. om 10. o m 11 . o m 12. o m 9- 9- 12. 12. 10. h m 4. OS. 4- os. 3 . 3o s. 4-3o s. 3 . 3o s. 5. os. 4- os. 4-os. 2. o s. 4- o s. 4. os. 4- o s. 3.3o s. 4.0 s. 4. os. 4. i5 s. 4-os. 4. os. 5. os. 3. os. 5. os. JANVIER 1846. 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 1 1 12 i3 •4 i5 16 '7. 18 '9 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 3o 3i Moy. HAUTEUR moyennedu baromèlre réduit à zéro. 47>>39 47i,35 471,23 47 «,09 471,26 471,27 471,11 471,04 471,10 47i, 3o 471,24 471,28 471,34 470,68 471,07 471, i3 47', 47 471,43 , 47 ',35 47 ',44 47 ',48 471,56 47 ',48 47'. 57 47i,65 47' >% 47',% 47', ^7 47i,58 471,62 47i,56 47 ',35 VARIA- TIONS diurnes. mm 0,27 o,3a o,56 o,33 0,28 0,26 o,3i °,49 o,'4 o,i5 0,18 o,.'9 0,14 0,19 o,4° 0,14 o,25 0,23 o,3i o,35 o,23 0,32 0,52 0,29 0,26 0,27 0,33 o,3o o,4o 0,29 0,22 HEURE du maximum m o m o m o Tn o m om o s. o m o m 0,29 1.2. 1 1 . 1 1 . 9- 10. 10. 10. 12. 9. 3o m 10. 3o m 10. 3o in 9. om 11. o m 1 . os. 12. o m 12. o m 11. o m 1 . o s 17,. I 1 . I I . I I . 8. 10. o m o m o m o m o. m o m g.3o m 8.0 m 11. o m 11 o m 8.0 m 9. om 9 o m HEURE du minimum h m 4- OS. 4- OS. 5. os. 4- o s. 3. os. 4- os. 3. o s. 4- o s. 3. 10 s. 3. os. 5. os. 3. o s. 4- os. 5. os, 3. 3o s. 4- o s. 4- os. 4- os. 3. os. 3. os. 3. o s. 4- os. 4- os. 4-os. 3. os 6. o s. 4- os. 4. o s. 4- o s. 4- os. 5. o s. 749 ) FÉVRIER 1846. MARS 1846. HAUTEUR HAUTEUR moyenne du VARIA- HEURE HEURE moyennedu VARIA- HEURE HEURE DATES. baromètre TIONS du du DATES. baromèire TIONS du du réduit à diurnes. maximum minimum réduit à diurnes. maximum minimum zéro. zéro. mm mm h m h m mm mm h m h m I 47 «.48 °4° 9 . 3o va 4- O s. I 471,88 o,65 IO. 0 m 5. OS. 2 471,32 o,3o 7. 0 m 4. 0 S. 2 47 ',95 0,8o 10. 0 ni 4- os. 3 471,40 0,42 9. om 5. os. 3 472,08 0,8l 9- 0 m 5. 0 s. 4 471,35 0,37 12. 0 m 4- 0 s. 4 472,02 °,79 10. 0 m 4- 0 s. 5 471,43 o,3o 11. 0 m 5. os. 5 471,61 0,58 1 1 . 0 m 4- 0 s. 6 472,00 0,45 9. 0 m 3. 0 s. 6 47i,65 o,5o 1 1 . 0 m 3. os. 7 471,28 0,48 11. 0 ni 4- os. 7 4']i>72 o,49 10. 0 m 4- 0 s. 8 471,26 o,43 9.3o m 3.3o s. 8 47i,83 0,75 10. 0 m 4- 0 s. 9 47'. 38 0,26 9-3o m 4- 0 s. 9 471,78 0,86 1 1 . 0 m 4- os. 10 47'>49 0,89 8. 0 m 3. 0 s. 10 471,67 o,63 10. 0 m 3. os. ii 471.53 o,36 8.0 m 4' os. 1 1 471.84 0,66 9- 0 m 5. 0 s. 12 47', 57 0,24 9. om 5. os. 12 472,33 1,69 12. 0 m 5.3o s. i3 471, 3i o,54 9. om 3. 3o s. i3 47i,77 i,63 IO. 0 m 4. 0 s. •4 471, 3i 0,43 io. 0 m 4- 0 s. 4 471,88 1 ,22 . 9- 0 m 6. 0 s. i5 47-48 0,20 12. 0 m 3.3o s. • 5 47i,5i 1 ,06 10 0 m 4- os. 16 471,92 0,46 1 0 . 3o m 3. os. 16 471,60 o,65 10. 0 m 3. os. ■7 471,89 0,41 9. om 4- 0 s. ■7 47i,8. 1,12 3. 0 s. 4- 3o s. 18 47J.74 0,37 8.0 m 3. os. 18 472,35 o,93 10. 0 m 4- os. '9 47 I .22 0,59 10 . 0 m 5. os. •9 471,49 0,61 9- 0 m 3. os. 20 471,09 0,42 9. qm 3.os. 20 47i,75 o,5g 10. 0 m 4- 0 s. 21 471,27 o,3o 8. 0 m 2.3o s. 21 471,59 o,44 1 1 . 0 m 4- 0 s. 22 471,41 o,36 10. 0 m 5. os. 22 47 i,66 0,55 9- 0 m 4- os. 23 47.43 0,43 9. 0 m 4- os. 23 47i,48 0,61 10. 0 m 6. 0 s. 24 47'.38 o,36 11. 0 m 4- os 24 472,45 0,81 10. 0 m 5 . os. 25 47 '43 0,17 12. 0 m 4- 0 s. 25 47i,53 0,66 9 i5 m 3.3o s. 26 472,04 o,73 10. 0 m 4- os. 26 47' »95 0,91 9- 0 m 3. os. 27 472,12 0,86 10. 0 m 4- os. 27 471,89 0,68 1 1 . 0 m 3. 0 s. 28 471.88 .0,74 9. i5 m 4- 0 s. 28 471,87 471,70 o,83 1 ,16 10. 0 m 4- 3o s. 4- 0 s. 29 10 . 0 m Moy. 47i,5i 0,44 3o 3i Moy. 47i,3o 47i,59 1 ,00 0,60 10. 10. 0 m 0 m 4>3o s. 4. os. 471,78 0,78 C. H., i»5i, 1er Semestre. (T. XXXII, N» 20.) 99 ( 75o) AVRIL 4846. MAI 1846. HAUTEUR HAUTEUR moyenne du VARIA- HEURE HEtRE moyennedu VARIA- HEURE iM.ri.i-, DATES. baromètre TIONS Ju du DATES. baromètre TIONS du du réduit à diurnes. maximum minimum réduit à di urnes. maximum minimum zéro. zéro. mm mm l m h m mm mm h m h m I 47 '.55 0,65 8. 0 m 4.0 s. 1 472,o6 °>49 12. 0 m 4-3o s. 2 471,68 0,61 8. 0 m 2. OS. 2 47 '.g'"5 0,61 12. 0 m 4. os. 3 471,54 0,62 9- 0 m 3.3o s. 3 472,l4 0,42 12. 0 m 5. 0 s. 4 471,62 0,52 9- 0 m 3. 0 s. 4 472,17 0,57 9. om 4. 0 s. 5 47'. 74 0,49 10 0 m 5. os. 5 472,l6 0,38 12. 0 m 3. os. 6 47r»7' 0,45 9- 0 m 4-i5 s. 6 471,93 0,89 11. 0 m 5. os. 7 47., 66 o,58 10. 0 m \ . 0 s. 7 472,07 0,64 11. 0 m 3.3o s. 8 47'-47 0,64 12. 0 m 5. 0 s. 8 472,35 °,47 1 0 . 1 5 m 3. 0 s. 9 47'>49 o,8o 9- 0 m 5. os. 9 472,73 0,61 10. 0 m 4- os. IO 47 '.58 o,54 10. 0 m 4- os. 10 472,82 °47 12. 0 m 4- os. 1 1 47 i,83 0,64 10. 0 m 3.3o s. 1 1 472,82 o,63 9. om 5.os. 12 47 .,88 0,75 10. 0 m 4 i5 s. 12 473,25 °>92 1 . 0 m 4- 0 s. i3 47'. 75 o,63 9- 0 m 4- es. i3 472.94 0,52 10. 0 m 3.i5s. •4 47 ',96 o,5i IO . 0 m 6. os. '4 472,54 1,13 12. 0 m 5. os. i5 471,72 0,5g 11. 0 m 4. 0 s. i5 472,23 I ,IO 1 . os. 4.3o s. 16 47 1 , 29 1 ,24 11 . 0 m 4- 0 s. 16 4-2,21 I ,O0 2. os. 3. os. ■7 471,18 0,61 1 1 . 0 m 5. os. '7 472,26 0,36 10. 0 m 4- os. 18 47'. 38 0,32 11. 0 m 3. os. 18 472,45 0,46 9. om 4- 0 s •9 47., 35 o,35 10. 0 m 5. 0 s. '9 472,43 o,56 g . 3o m 4- 0 s. 20 47i,5o o,36 10 3o m 3. os. 20 472,62 0,69 9. om 6. os. 21 47' -83 0,68 9- 0 m 3. 3o s. 21 472,55 0,52 1 1 . 3o m 4. 0 s. 22 471,74 o,58 9- 0 m 3.os. 22 472,53 0,2.6 10. 0 m 4- 0 s. 23 471,67 0,82 9- 0 m 4. os. 23 472,29 0,61 10. 0 m 5.0 s. 24 4, ,,84 o,4° 10. 0 m 4- os. 24 472-44 0,33 11. 0 m 4- os. 25 47 '.93 0,48 1 1 . 0 m 4- os. 25 472,58 o,3i 1 0 . 3o m 4-3o s. 2.6 472.'9 1,28 2. 0 s. 1 . 0 s. 26 472 .54 0,42 10. 0 m 4- 0 s. 27 472,20 i .62 10. 3o IT) 4.0 s. 27 472,21 o,55 11. 0 m 3. os 28 472,19 0,60 10. 0 m 4-3o s. 28 472. 22 o,3i 1.2 . 0 m 5. 0 s. 29 472,02 o,7r 1 1 . 0 m 4. 0 s. 29 472,28 °,4' 12. 0 m 4- os. 3o 47'. 9' 0,62 12. 0 in 4 . os. 3o 3i 472,4° 472.4° o,35 0,18 10 3o m 10 0 m 4-3o s. 3.3o s. Moy. 47'.7' 0 66 Moy. 472,41 o,55 (7*1 ) JUIN 1846. JUILLET 1846. Il A 1 II 1 1. HAUTEUR • moyenne du VARIA- HEURE HEURE noyenncdu VARIA- HEURE HEURE DATES. baromètre TIONS du du DATES. baromètre TIONS d u du réduit à diurnes. maximum minimum réduit à diurnes. maximum minimum zéro. zéro. mm mm h m h h mm mm h m h m I 472,26 0,61 II. 0 m 4- os. I 472,63 0,71 9- 0 m 4- 0 s. 2 472,29 0,38 to. 0 m 3.3o s. 2 47_2,57 0,60 9- 3o m 5. 0 s. 3 472,24 0,41 1 1 . 1 5 m 4- 0 s. 3' 472,57 0,64 I . 0 s. 4- 0 s. 4 472,28 0,4° 1 1 . 3o m 3. 0 s. 4 472,5g o,5i 1 I . 0 m 3. 0 s. 5 472,30 0,37 12. 0 m 3. os. 5 472,63 0,67 IO. 0 m 4.3o s. 6 472,33 0,21 1 1 . 3o m 3. os. 6 472,76 0,80 10. 0 m 5. os. 7 472,34 0,21 11. 0 m 4. os. 7 472,68 0,62 10. 0 m 4- 0 s. 8 472,46 0, i5 10. 0 m 3. os. 8 472, 58 0,71 1 1 . 0 m 3. 0 s. 9 472,64 0,16 11. 0 m 4. os. 9 472,48 0,46 1 1 . OUI 3. os. 10 472,52 6,33 12. 0 m 4- 0 s. . 10 472,41 o,39 12. 3o in 5. 0 s. 1 1 472,53 0,24 12. 0 m 4. 0 s. 1 1 472,53 0,26 10. 0 m 4- 0 s. 12 472,58 0,29 10. 0 m 4- os. 12 472,32 0,71 9- 0 m 5. 0 s. i3 472,44 .,57 11. 0 m 4 3o s. i3 472,12 o,5o 1 1 . 0 m 3. os. 4 472,67 1 ,o3 8. 0 m 5. 0 s. «4 472,13 0,40 12 . 45 m 4- os. i5 472,39 o,58 8. 0 m 4. os. i5 472,21 0,75 1 1 . 0 m 4- os. 16 472,74 0,41 11. 0 m 4- os. 16 472,26 o,32 1 1 . 0 m 5. os. >7 472,86 o.54 12. 0 m 4. os. '7 472,33 o,3o 9- 0 m 3.3o s. 18 472,70 0,71 io. 3o m 4. os. 18 472,78 o,36 12. 0 m 5. os. '9 472,42 0,68 11. 0 m 4. os. '9 472,59 °>49 12. 0 m 3. os. 20 472,18 o,74 10. 0 m 4- os. 20 472,43 o,4° 10. 0 m 3.3o s. 21 472,00 0,89 3. os. 5.3o s. 21 472,52 0,29 1 1 . 0 m 4. os. 22 472,37 o,36 8.0 m 6. 0 s. 22 472,66 o,35 10. 0 m 6. 0 s. 23 472,5o 0,28 10. 0 m 4- os. 23 472,33 0,62 12. 0 m 5. 0 s. 24 472,49 0,40 1 . 0 m 3. os. 24 472,24 0,75 9- 0 m 4- os. 25 472,18 0,62 11. 0 m 3. 0 s. 25 472,42 °>47 9- 0 m 3. os. 26 472,4o 0,37 1 . os. 5. 0 s. 26 472,39 0,37 8 0 m 3. 0 s. 27 472,71 0,27 11. 0 m 3. 3o s. 27 472,24 o,65 8 0 m 4- os. 28 472,7! 0,44 11. 0 m 3. os. 28 472,09 o,63 12 0 m 4- os. 29 472,76 o,45 10. 0 m 3. os. 29 472,17 0,41 12 0 m 4- os. 3o 472,68 0,46 12. 0 m 3.3o s. 3o 472,15 o,5i 12 0 m 4- 0 s. 3i 472,15 0,80 1 1 0 m 4. 0 s. Moy. 472,5o 0,48 Moy. 472,42 o,52 99- ! 7^ ) AOUT 1846. SEPTEMBRE 1846. ■inm HAUTEUR moyenne du VARIA- ME LUI. HEURE moyennedu VARIA- HEURE HEURE DATES. baromètre TIONS du du DATES. baromètre TIONS du du réduit à diurnes. maximum minimum réduit à diurnes. maximum minimum zéro. zéro. mm mm b m 1 m mm mm 11 m h ni 1 471,76 0,49 1 1 . 3o m 4- O S. 1 471,87 0,52 10. 0 m 4. os. 2 473,42 o,44 9. om 3. 3o 5. 2 471,84 0,38 10. 0 m 3. 0 s. 3 47'>79 0,34 8.0 m 4- • 0 s. 3 471,30 0,74 10. 3o m 4- os. 4 47'>97 0,28 9. om 3. 0 s. 4 47. ,,5 1 ,06 9- 0 m 4- os. 5 472,05 0,44 10. 0 m 4. 0 s. 5 471,46 0,37 9 0 m 2. OS. 6 47' >9' 0,48 10. 0 m 5. 0 s. 6 47', 7' 0,27 12 . 0 m 3. 0 s. 7 47 1,84 0,70 11. 0 m 4. 0 s. 7 471,61 0,46 10. 0 m 4- 0 s. 8 47i,74 0,71 8.0 m 3. 0 s. 8 47', 33 °,74 1 1 . 3o m 4. os. 9 471,98 o,44 90m 5. 0 s. 9 47', '4 0,73 10. 0 m 3.0 s. IO 472,28 0,52 9. om 6. 0 s. 10 471,24 o,38 10. 0 m 3. os. 1 1 472,20 o,38 9. om 3. 0 s. 1 1 47 '.44 0,32 9- 0 m 3. 0 s. 12 472,31 o,36 11 . 0 m 4- 3o s. 12 471,32 o,55 10. 0 m 4- os. i3 472,5i o,53 1 0 . 3o m 4- 0 s. i3 47 -,44 o,54 IO. 0 m 4- os. 4 472,42 o,5i 11 . 0 m 4- 0 s. '4 47', 37 0,54 1 1 . 0 m 3 . os. i5 472,54 o,54 9 om 4- 0 s. i5 471,50 o,63 10. 0 m j . os. 16 472,34 o,33 9. om 4- 0 s. 16 471,57 o,5i 9- 0 m 3.3o s. '7 472>'7 °>49 10. 0 m 4- 0 s. •7 47 ',68 o,52 9- 0 m 6.i5s. j8 472,20 o,56 1 0 . 3o m 4- 0 s. 18 471,69 o,38 10. 0 m 2. os. ■9 472,18 o,55 9. 0 m 4- 0 s. '9 47 '-53 °,49 10. 0 m 4. 0 s. 20 471,96 o,65 1 a. 0 m 3. 0 s. 20 47 ',46 0,49 10. 0 m 4- 0 s. 21 472,14 o,3i 1 0. 0 m 3. 0 s. 21 47', 37 0,57 9- 0 m 4- 0 s. 22 472,25 o,33 i . 0 m 5. 0 s. 22 471,52 o,5i 8. 0 m 4- 0 s. 23 472,27 0,26 1 0. 0 m 4- 0 s. 23 47', 79 0,44 1 1 . 0 m 4- os. 24 472,i5 0,42 1 0. 0 m 4- 0 s. 24 471,78 0,29 1 . 0 s. 5.0 s. 25 472,15 0,39 11 0 m 3. 0 s. 25 472.04 o,47 10. 0 m 4. os. 26 47 ',99 0,49 10. 0 m 4- 0 s. 26 47 ',85 0,70 9- 0 m 3 57 s. 27 472, 1 1 o,53 12. 0 m 4- 0 s. 27 47'. 81 0,46 9- 0 m 5. os. 28 47», 79 o,93 10. 0 m 4- 0 s. 28 472,15 0,64 10. 0 m 5. os. 39 471,72 0,78 10 0 m 2. 0 s. 29 472,03 0,32 10. 0 m 5. os. 3o 47», 69 o,63 10. 3o m 3. 3o s. 3o 47', 89 0,57 9- 3o m 4- 0 s. 3i 47 .,83 o,65 10. 0 m 4- 0 s. Moy. 471,60 0,52 Moy. 472,11 o,5o ( 7 53) OCTOBRE 1846. NOVEMBRE 1846. HAUTEUR HAUTEUR moyenne du VARIA- HEURE HEURE moyenne du VARIA- HEURE HEURE DATES. baromètre TIONS lu lu DATES. baromètre TIONS du du réduit à diurnes. maximum minimum réduit à diurne. maximum minimum zéro. zéro. mm mm fa m h m mm mm h m h m I 47' ^77 0,63 1 I . 0 m 4- 0 S. ' 471,26 0,73 IO. 0 m 4- os. 2 47' ,88 0,57 9- 0 m 4- 0 s. 2 47I,I2 0,62 9 3o m 4- O s. 3 471,82 o,3o 9- 3o m 5. 0 s. 3 47I,2I 0,46 9- 0 m 4,. 0 s. 4 47i ,83 o,36 10. 0 m 4. 0 s. 4 471,34 o,3o 12. 0 m 4. 0 s. 5 471,67 0,70 10. 0 m 4. 0 s. 5 471,45 0,28 10. 0 m 5. 0 s. 6 47i,59 0,76 10. 0 m 3. 3o s. 6 47I,5o °*29 I . 0 s. 5. os. 7 47i,5i o,52 10. 0 m 3. 0 s. 7 471,43 0,46 IO. 0 m 5. 0 s. 8 47i,48 0,45 10. 0 m 4- 0 s. 8 47', 36 0,44 9- 0 m 4- 0 s. 9 471. 4' o,38 10. 0 m 5. 0 s. 9 471,08 0,80 10. 0 m 5. 0 s. IO 47 '43 0,29 10. 0 m 3. 0 s. 10 471 .06 0,61 10. 0 m 4- OS. 1 1 47 «,46 0,28 II . 0 m 4- 0 s. 1 1 471,29 o,33 12. 0 m 4- os. 12 471,51 0,20 M. 0 m 5. 0 s. 12 471,23 o,36 10. 0 m 5. os. i3 471,52 0,29 IO. 0 m 3. 3o s. i3 471,25 0,28 8. 0 m 5. 0 s. •4 471,43 o,3o I . 0 s. 3. 0 s. '4 47i,34 0,23 1 1 . 0 m 4- 0 s. i5 471.43 o,3o 9- 0 m 4- 0 s. i5 471,40 0,24 11 . 3o m 3. 0 s. 16 471,57 0,32 1 1 . 0 m 4- 0 s. 16 47', 47 o,3o 10. 0 m 5. 0 s. >7 47 ',55 0,27 12. 0 m 4- 0 s. '7 47', 47 o,36 u, i5m 4- 0 S. 18 47i,46 o,45 12. 0 m 4- 0 s. 18 471,18 0,73 12. 0 m 5. os. •9 47.-44 0,37 1 1 . 0 m 6. 0 s. •9 47', 35 0,20 12. 0 m 5. 0 s. 20 47i,45 o,32 IO. 3o m 3. 0 s. 20 471,52 0,20 10. 0 ro 5.3o s. 21 471,48 0,27 10. 0 m 3. 0 s. 21 471,69 0,20 12. 0 m 2.45 s. 22 47i,44 o,25 10. 0 m 4- 0 s. 22 471.64 0,37 9- 0 m 5. 0 s. 23 471,42 0, 10 1 . 0 s. 5. 0 s. 23 47i,46 0,71 10. 0 m 4. 0 s. 24 47i,43 0,16 1 1 . 0 m 2. 0 s. 24 471,22 °,9' 9- 0 m 4- 0 s. 25 47 ',97 1,29 9- 0 m 3. 0 s. 25 471,40 o,3o 1 1 . 0 m 3. 0 s. 2.6 471.99 0,92 1 1 . 0 m 6. 0 s. 26 471,62 o,33 10. 0 m 6. 0 s. 27 47 '.81 0,82 1 1 . 0 m 5. 0 s. 27 47«,54 o,45 10. 0 m 3. os. 28 471,89 o,54 10. 0 m 3. 0 s. 28 47i,5o o,39 10 0 m 4. 0 s. 29 47», 9e °.47 8. 0 m 3. 3o s. 29 471,5a 0,42 12. 0 m 5. 0 s. 3o 3i 471,76 47i,33 0,68 10. 0 m 4- 3. 0 s. 3o 47 ',39 °,47 10. 0 m 3.3o s. 0,90 9- 0 m 0 s. Moy. 47i, 38 o,43 Moy. 471,60 o,5o ( 754 ) DÉCEMBRE 1846. DÉCEMBRE 1846. HAUTEUR HAUTEUR moyen ne du VARIA- HEURE HEURE moyenne du VARIA- HEURE HEURE DATES. baromètre TIONS du du DATES baromètre TIONS du du réduit à diurnes. maximum minimum réduit à liurnes maximum minimum zéro. zéro. mm mm h m h m mm mm h m h m I 47'. 38 0,32 9. om 5. os. I 1 471,28 o,58 10. 0 m 5. OS. 2 471,34 0,25 9. om 6. os. 12 47I,2I 0,82 10. 0 m 5.0S. 3 47i,4o o,36 9. om 4. 0 s. i3 471,28 0,78 11. 0 m 4. OS. 4 47''37 0,3g 11. 0 m 6. 0 s. '4 471.57 o,43 1 1 . 3o m 4. 0 S. 5 471,22 o,5g 10. 0 m 4- os. i5 47'>44 o,5o 10. 0 m 4. 0 S. 6 471,33 o,3i 10. 0 m 5. os. 16 471,23 0,88 9. om 4. i5 s. 7 47i >29 0,42 10. 0 m 4- 0 s. »? 47'»°9 0,98 9 om 4- 0 s. 8 471,16 0,73 11. 0 m 5. os. 18 47I»I9 o,54 8.0 m 4- 0 s. 9 47'. '7 o,56 9. 0 m 4. os. '9 471,43 o,5i 8. 0 m 5. 0 s. 10 471 ,47 0,29 11. 0 m 4. 0 s. 471,31 o,54 HAUTEUR MOYENNE DU MERCURE A L'ANTISANA. Baromètre corrigé des 5o centièmes de millimètre qu'il donnait en plus, lors de la comparaison avec le baromètre de l'Observatoire de Paris. DATES. HAUTEUR. VARIATION. mm mm 47'. 37 47i,35 47i,5i 471,78 47I»7I 472,41 472,50 472,42 472,11 471,60 47i,6o . 471, 38 47i,3i 21 jours d'obs ervations. 0,29 0,44 0,78 0 66 o,55 0,48 0,52 o,5o 0,43 0,54 Décem 19 jours d'obs ervations . Moyenne innuelle 47">77 0,52 ( 755 ) » Obligés de nous renfermer dans les limites d'un Rapport, nous nous bornerons à faire ressortir de ce résumé un résultat extrêmement remar- cpiable, c'est que la variation diurne barométrique qui est, comme nous l'avons vu, de •2ram,3 à Bogota et à Quito, descend subitement à omm,52 à l'Ântisana, c'est-à-dire sur un point plus élevé seulement de 1 160 mètres. Continuerait-elle à décroître aussi brusquement à une altitude plus grande encore? C'est là une question fort intéressante que M. Aguirre ne peut man- quer de résoudre, puisqu'il lui suffira d'entreprendre chaque mois plu- sieurs séries d'observations, à quelques milles de Quito, sur le volcan de Pichincha, où l'on rencontre facilement des stations élevées de f\ 800 mètres, limite inférieure des neiges permanentes. Conclusions. » Par un dévouement, un zèle, une persévérance qu'on ne saurait trop apprécier, M. Carlos Aguirre a enrichi la science d'observations d'autant plus précieuses, qu'elles ont été faites avec d'excellents instruments, à une hauteur considérable et sous l'équateur même. Aussi, prenant en considé- ration l'importance de ces observations, l'intérêt qu'elles sont de nature à inspirer aux météorologistes, nous avons l'honneur de proposer à l'Acadé- mie d'en ordonner l'insertion dans le Recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. NOMINATIONS. La Commission procède, par la voie du scrutin, à la nomination de deux Membres qui seront chargés de la révision des comptes pour l'année i85o. Au premier tour de scrutin MM. Mathieu et Berthier réunissent la majo- rité absolue des suffrages. MÉMOIRES LUS. cristallographie. — Mémoire sur les causes les plus intimes des formes cristallines , traitant des silicates alumineux et rattachant à une même cause l'obliquité des prismes, Vhémiédrie, les macles et le bimorphisme; par M. A. Gaudi\. (Extrait par l'auteur. ) (Renvoi à la Section de Minéralogie et deCéologie.) « La meilleure preuve que je puisse donner de la justesse du poids ato- mique que j'ai adopté pour le silicium est, je crois, de montrer avec quelle simplicité la formule SiO2 explique la génération des silicates alumineux. ( 756 } tout en mettant en évidence la série naturelle qu'ils suivent : mais auparavant il faut convenir de certains principes qui nous serviront ensuite de règle. » Premier principe. — Les i atomes d'aluminium de l'alumine ne se séparent jamais; c'est-à-dire qu'ils entrent constamment clans la composi- tion d'une même molécule linéaire, qu'ils soient seuls ou accompagnés d'oxygène ou d'un monoxyde, donnant ainsi lieu à quatre axes différents, savoir : un axe biatomique, chaque atome d'aluminium occupant une place au-dessus comme au-dessous de la table, dans un plan vertical ; un axe tri- atomique, quand 1 atome de métal est placé entre i atomes d'alumi- nium, dans le plan de la table; un axe pentatomique, quand i atome d'oxygène se place à la fois entre i atomes d'aluminium, et au-dessus comme au-dessous, de façon à ce que chaque atome d'aluminium soit com- pris entre a atomes d'oxygène, l'atome central étant commun : c'est alors la molécule linéaire d'alumine; enfin un axe composé de 7 atomes, quand 1 atome de métal central et 2 atomes d'aluminium sont chacun placés entre 1 atomes d'oxygène, formant une molécule linéaire d'alu- minate de monoxyde, ou axe de premier ordre. » Deuxième principe. — Pour qu'une molécule existe, il lui faut un axe ou plusieurs axes ; mais dans le cas de la pluralité des axes, le nombre 2 est exclu ; car ce nombre ne peut engendrer un plan : pour qu'une molécule renfermant de l'alumine ou ses isomorphes existe, il faudra donc qu'elle comprenne soit t, 3, 4? 5, 6, 7, 8 ou 9 molécules de cette sorte. » Troisième principe. — Ces axes en nombre 1, 3, /j, 5, 6, 7, 8 ou 9 de- vront être accompagnés de molécules linéaires de silice ou d'eau, en nombre tel. que l'espace puisse être rempli symétriquement et sans lacune, c'est-à- dire suivant le système carré ou le système hexagonal, y compris le centre, pour les nombres 3 et 6 dans le système hexagonal, et le nombre 4 dans le système carré. » Quatrième principe. — Pour le choix du nombre des axes principaux, il se présentera souvent plusieurs cas, autres que l'unité, et, pour arrivera la vérité, il faudra consulter la forme cristalline ; donnée aussi essentielle pour déterminer la molécule réelle dans ces circonstances, que la densité à l'état gazeux pour les corps susceptibles de se vaporiser. » Cela posé, nous compterons 1 molécule linéaire de silice pour 2 atomes d'oxygène appartenant à la silice trouvée; nous compterons 1 molécule d'alumine pour 3 atomes d'oxygène appartenant à l'alumine trouvée, et 1 molécule d'eau pour chaque atome d'oxygène contenu dans l'eau accu- sée par les analyses. ( 757 ) » Par ce moyen, nous trouverons que la famille des silicates alumineux renferme des types très-variés et toujours symétriques, composés presque constamment de molécules linéaires parallèles entre elles, qui renferment un ou plusieurs grands axes d'aluminate de monoxyde ou d'hydrate de monoxyde entourés symétriquement de molécules linéaires de silice et d'eau ; et la relation de ces groupes atomiques avec leurs formes cristallines prouvera la vérité de ces principes. » On reconnaîtra, par exemple, queles groupes atomiques les plus simples de silicates alumineux sont formés par un axe d'aluminate de monoxyde entouré de 3, de 4 et de 6 molécules linéaires de silice ; on trouvera aussi ces mêmes groupes augmentés respectivement de 3, de 4 et de 6 molécules linéaires d'eau. . » Le premier groupe appartenant au labrador est un hexaèdre à triangles isocèles, élément du système cristallin prismatique oblique non' symétrique; or il arrivera, en appliquant ces principes, qu'on sera forcé de reconnaître le même hexaèdre dans le groupe atomique de l'anorthite, de l'oligoclase et même dans l'albite. » La molécule de l'oligoclase offre la réunion de quatre axesd'aluminate de monoxyde, trois autour d'un , chaque axe placé au centre d'un prisme hexagone régulier, formé par 6 molécules linéaires de silice ; mais comme le prisme hexagone du centre est formé de molécules de silice empruntées aux trois hexagones extérieurs, il s'ensuit que quatre axes principaux exi- gent seulement trois fois autant de silice qu'il s'en trouve dans i molécule de feldspath ou d'albite théorique, soit 18 molécules linéaires; si donc on imagine i molécule d'eau linéaire occupant le centre de l'hexagone cen- tral, je dis qu'on aura la véritable molécule de l'albite, différant alors tota- lement de la molécule simple du feldspath, mais en même temps presque identique au groupe atomique de l'oligoclase qui cristallise dans le même système que l'albite. » La chabasie est représentée par le groupe de l'oligoclase, entouré de 24 molécules d'eau linéaires ; de sorte que la chabasie peut être nommée oligoclase hydratée, ou l'oligoclase nommée chabasie anhydre. Comme on le voit, il y a constamment des groupes hydratés qui correspondent à des groupes anhydres, ce qui autorise déjà la présence de l'eau de combinaison dans l'albite, qui serait alors un feldspath à base de soude hydraté au mi- nimum, c'est-à-dire contenant 1 1 parties d'eau sur 1 000, ce que M. DeJesse a déjà prouvé être conforme à l'expérience dans un Mémoire imprimé il y a deux ans. C. H.,'i85i; icr Semestre. (T. XXXU, N»20.) I OO ( 758 ) » Avec ces principes, on arrive à construire les molécules à cinq axes principaux de l'analcime, de la philipsite. La wermérite contient neuf axes principaux comme l'apophillite, qui a de plus 16 molécules d'eau linéaires à la périphérie. » La chlorite hexagonale contient trente axes principaux d'égale lon- gueur, formant un hexagone régulier avec treize axes secondaires de silice linéaire, dont douze à la périphérie et un au centre. Enfin l'hydrolite est représentée par soixante-sept axes, dont six principaux d'aluminate de mo- noxvde, vingt-quatre de silice linéaire et trente-sept d'eau linéaire aussi, dont trente-six à la périphérie et un au centre, comprenant en tout 225 ato- mes, et formant une magnifique étoile hexagonale régulière, avec doubles pyramides hexagones tronquées. » Enfin je puis rendre compte de l'obliquité des prismes, des macles, de l'hémiédrie et du bimorphisme, sans porter atteinte au principe, selon moi invariable, du parallélisme des axes moléculaires et à l'orientation ré- ciproque et symétrique de leurs faces homologues. En un mot, dans" les cristaux obliques, maclés, hémièdres et bimorphes, ce n'est pas la rota- tion d'une molécule sur son axe, d'un angle déterminé, qui cause ces ano- malies, mais bien les relations de position des molécules d'un réseau avec les molécules d'un réseau contigu. » méukcine. — Sur l'action thérapeutique des sels de cadmium; par M. (iiiiM ai ». (Commissaires, MM. Serres, Andral, Lallemand.) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. Sur la remarque d'un des Membres du Bureau, que plusieurs communi- cations relatives à une même question, Y influence de l'agitation sur les pro- portions de la Jibrine dans le sang, ont été renvoyées à diverses Commis- sions, il est décidé que les différents Membres désignés pour l'examen de ces Mémoires se réuniront en une Commission unique qui sera ainsi com- posée de MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, Payen, Andral et Rayer. physique du globe. — Note sur les ladières du lac de Genève , sur les seiches et sur les raz-de-marée ; par M. P.-L.-L. Vallée. « i". Des ladières. — On sait que les eauxdu lac de Genève acquièrent quelquefois subitement des mouvements qui entraînent les bateaux, malgré ( 759 ) les efforts des rameurs ; que ces mouvements ont lieu tantôt dans une di- rection et tantôt dans une autre; qu'ils n'ont aucun rapport avec le courant des eaux du Valais à Genève, et que ces phénomènes sont ce qu'on appelle des ladières dans la localité (voir mon ouvrage intitulé : Du Rhône et du lac de Genève, page 10). J'ai fait voir aussi par un jaugeage des affluents du Léman (voirie Compte rendu de la séance du 28 octobre 1 844)? que ce lac reçoit de fond une alimentation égale à peu près au tiers, en été, et à la moitié, en hiver, des volumes d'eau qu'il débite à son extrémité inférieure. Or cette alimentation conduit, comme il suit, à une explication des ladières. » D'abord, il est tout naturel de supposer que les eaux des sources de fond proviennent des pluies et de la fonte des neiges, et que les canaux intérieurs qui conduisent ces eaux, prennent leur origine à d'assez grandes hauteurs dans les vallées des montagnes voisines. Ces canaux intérieurs roulent inévitablement des roches, des graviers, des sables, et il doit se former auprès de leurs orifices, au fond du lac, des dépôts analogues à ceux qu'on voit aux embouchures des fleuves. Les eaux affluentes, quand elles sont fortes, chassent les dépôts pour se faire un plus large passage, et quand elles sont faibles, les encombrements se reforment et viennent ob- struer les embouchures, surtout lorsque ces embouchures sont situées dans les profondeurs où les sables, les graviers, les roches, tendent le plus à s'accumuler. Il doit donc arriver que certaines embouchures soient souvent totalement ou presque totalement fermées. Dans l'un et l'autre cas, une pluie, un orage, une fonte de neige extraordinaire survenant, les canaux qui correspondent à ces embouchures s emplissent d'eau, et s'il arrive que cette eau acquière une hauteur de 5o, 100, aoo mètres au-dessus du ni- veau du lac, elle exerce une pression de plus en plus grande sur les dépôts qui obstruent les embouchures. Cela posé, concevons que, par le moyen de cette pression, les eaux se fassent jour tout à coup au travers d'un dépôt ; elles auront une vitesse qui pourra être fort grande, et qui sera dirigée dans un certain sens, selon la direction de la bouche qui se sera ouverte; donc on aura une ladière comme celles qu'on observe. » Les informations prises sur les lieux m'ont appris que les filets des pé- cheurs sont quelquefois transportés par ce phénomène à d'assez grandes distances; qu'ils sont souvent encombrés d'immondices, ce qui empêche de les relever sans qu'ils se brisent plus ou moins, et que, dans d'autres cir- constances, on ne les retrouve pas. La pèche deslotes, qui se fait du i5 fé- vrier au i5 mai, est particulièrement gênée par les ladières. Elle s'opère 100.. ( 7°o ) dans les parties profondes du lac, où se trouvent les bouches de prise d'eau les plus susceptibles de s'encombrer; elle doit donc, d'après l'explication qui précède, être plus exposée qu'une autre à l'effet des ladières. Aussi, les filets qui servent à la faire sont-ils, après les orages, quand on les retrouve et qu'on peut les arracher du fond, remplis de roches, de morceaux de bois et de poissons meurtris ou tués, qui semblent attester le passage d'une avalanche courant au fond du lac. » 2°. Des seiches. — Le phénomène des seiches {voir mon ouvrage sur le Rhône, page 3ç)), consiste dans des variations fortuites de la hauteur du lac. L'amplitude des oscillations dépasse quelquefois i mètres, et la durée des mouvements est alors de plusieurs heures. L'amplitude du mouvement décroit, en général, après la montée et la descente de chaque oscillation. Les dénivellations sont beaucoup plus sensibles à l'extrémité occidentale du Léman qu'à son extrémité orientale. Elles sont presque insensibles dans la partie moyenne. » Cela posé, revenons à l'écoulement subit que cause une ladière. Nous verrons que cet écoulement peut amener dans le Léman un produit d'eau considérable, lequel cause nécessairement une intumescence à la surface fies eaux. Or cette intumescence est le centre d'une suite d'ondes circu- laires qui se transmettent jusqu'aux rives, et qui, sur tous les points du lac, donnent des alternatives d'élévation et d'abaissement d'eau qui sont la seule propriété observée sûrement des seiches de toutes les sortes. » Maintenant, on remarquera que la figure du Léman est celle d'un crois- sant dirigé de l'est à l'ouest. Supposons que la rive du nord soit une muraille élevée sur une courbe régulière; cette courbe aura sa concavité tournée vers le midi; elle réfléchira les ondes suivant une suite de cercles; deux cercles consécutifs réfléchis se couperont en un point dans l'intérieur du lac, et chaque point de cette espèce sera un nœud où l'amplitude des oscillations sera doublée. De plus, la ligne des nœuds sera rencontrée, premièrement, par les ondes directes, ce qui donnera des nœuds triples; secondement, par les cercles réfléchis de la rive du midi, ce qui pourra donner des nœuds où quatre ondes se rencontreront. Enfin, s'il se produit plusieurs ladières à peu près en même temps, et qu'elles aient des centres d'ondulation diffé- rents, on aura des nœuds d'un ordre encore plus élevé; d'où l'on voit que les dénivellations correspondantes à ces nœuds pourront être fort grandes. Et comme, dans la partie large du lac, les nœuds des ondes réfléchies se- ront à une certaine distance des rives, ce n'est pas auprès des bords, vers ( 7<5i ) Lausanne et Vevai, que les seiches auront beaucoup d'amplitude; c'est seu- lement aux extrémités, où le Léman est étroit, et surtout vers Genève, que le phénomène pourra être bien observé. - » Il est clair d'ailleurs que c'est après de forts orages, comme on l'a re- marqué, que les grandes seiches surviendront. Il faut ajouter qu'une seiche devra toujours commencer, comme on l'a aussi remarqué, par l'exhausse- ment de l'eau. On peut donc penser que les grandes seiches du Léman sont dues à la cause que je viens d'indiquer. Toutefois, il est important de re- marquer que les seiches ainsi expliquées sont tout autres que les seiches attribuées primitivement par Saussure (voir la page 3i de l'ouvrage pré- cité sur le Rhône) à l'exhaussement simultané du lac tout entier. Je crois qu'on ne peut pas admettre cet exhaussement simultané, lequel n'a jamais pu être constaté, parce qu'il exige des observations soignées et coûteuses auxquelles on ne s'est pas livré. Les faibles profondeurs du lac, sur les i5 à 20 kilomètres qui avoisinent Genève, montrent d'ailleurs, comme je l'ai appris des pêcheurs, qu'il n'y a pas de sources de fond sur cette partie, qu'on n'y observe pas de ladières, et que les filets n'y sont pas brisés ou emportés. Si donc les eaux s'élevaient et s'abaissaient, partout en même temps, du côté de Genève, ce ne pourrait être que par un transport lon- gitudinal dirigé alternativement de l'ouest à l'est et de l'est à l'ouest, ce qui n'est pas supposable. Au surplus, ainsi que je l'ai dit, pages 37 et sui- vantes de mon ouvrage sur le Rhône, il y a des seiches de beaucoup d'es- pèces, et l'on en aurait dans un petit lac, solidaire avec des lacs souterrains, alimentés par des fissures descendant de hautes vallées, si de tels lacs ou de telles fissures existaient. » 3°. Des raz-de-marée. — La considération des ondes, employée dans l'explication précédente des seiches, semble s'appliquer aussi à certains raz-de-marée. Imaginons qu'un fort bolide tombe dans la mer, ou que des gonflements volcaniques, comme ceux qui ont produit des îles dans la Médi- terranée, surviennent au fond des mers ; il s'établira des ondes à la surface, et si ces ondes sont transmises dans un golfe de figure convenable, elles y seront réfléchies par les côtes du golfe et par les rives des îles voisines, ce qui produira des nœuds où plusieurs ondes se rencontrent, et ce qui pourra donner des élévations et des abaissements d'eau semblables à ceux qui con- stituent les raz-de-marée. Ce phénomène, non moins que celui des seiches, peut d'ailleurs résulter de beaucoup de sortes de causes. » P. S. Cette Note est faite depuis plusieurs années. Je m'étais proposé ( 76a ) d'y joindre quelques calculs sur les durées et les amplitudes possibles des ondes; le temps me manque pour faire ces calculs. » minéralogie. — Note sur la jormalion artificielle, par voie humide, du corindon et du diaspore; par M. H. de Senarmont. (Section de Minéralogie et de Géologie. ) « J'ai présenté récemment à l'Académie des expériences sur la production artificielle, par voie humide, de plusieurs espèces minérales, sous l'influence de la chaleur combinée avec une forte pression ; et j'ai cherché à expliquer ainsi la formation d'une classe particulière de dépôts métallifères, due prin- cipalement à des agents liquides. » Des minéraux différents appartiennent à une autre classe de gîtes où l'influence des agents gazeux paraît avoir été dominante, où l'eau, qui a joué un grand rôle dans ces phénomènes, a dû intervenir principalement à l'état de vapeur. Il ne faut pas s'attendre toutefois à trouver entre ces deux genres de formations une ligne de démarcation bien tranchée. Les substances qui minéralisent les eaux thermales se sont peut-être élevées souvent, des profondeurs du globe, sous forme de composés volatils,, les agents liquides et gazeux ont pu se trouver en présence dans des proportions' très- variables, et les phénomènes ont dû présenter beaucoup d'états intermédiaires entre leurs deux limites extrêmes. Il est d'ailleurs bien difficile, même au point de vue chimique, de concevoir un mode d'action très-différent à l'eau rem- plissant un même espace à l'état de liquide très- fortement suréchauffé, ou le saturant à l'état de vapeur énormément comprimée. » Plusieurs composés minéraux doivent donc prendre naissance, presque indifféremment, dans l'une ou dans l'autre de ces conditions; et je crois devoir faire connaître les premiers résultats des expériences encore très- incomplètes que j'ai entreprises sur ce point. » Si l'on chauffe fortement une dissolution chlorhv drique étendue d'un oxyde de la formule R203 ou RO2, l'acide, même en excès, devient libre dans la dissolution, et l'oxyde se sépare. La précipitation complète corres- pond d'ailleurs à une température qui paraît dépendre de l'état de dilution et de l'excès d'acide. » J'ai obtenu ainsi, anhydres, les sesqui-oxydes de fer et de chrome, les acides titaniques et stanniques, pulvérulents et amorphes; le dernier présentant seul quelques indices de cristallisation. Lalumine, au contraire, ■ ( 763 ) cristallise, dans des conditions convenables, anhydre à l'état de corindon, et hydratée à l'état de diaspore. » Le corindon obtenu en chauffant une dissolution acide étendue de chlorhydrate d'alumine, à une température qui devait dépasser 35o degrés, est un sable blanc cristallin, qui raye l'émeraude quand on le presse entre deux plaques polies. Il est insoluble dans les acides, inaltérable à la cha- leur, et, sous le microscope, il se montre uniquement composé de petits rhomboèdres très-nets, presque cubiques, ordinairement complets, et plus rarement modifiés par des troncatures tangentes aux angles culminants, parfaitement transparents, et agissant régulièrement sur la lumière polarisée. » Ces cristaux rhomboédriques sont souvent accompagnés d'autres cris- taux en lames minces, allongées, dont le contour latéral est terminé par deux droites parallèles, et vers chaque extrémité par deux lignes en biseau obtus et symétrique. Ils sont, comme le corindon, insolubles dans les acides, mais s'altèrent quand on les chauffe, et laissent alors dissoudre de l'alumine, par l'acide sulfurique : propriété singulière que M. Damour a reconnue au diaspore. Dans leur état normal, ils sont transparents, agissent fortement sur la lumière polarisée, et leurs lignes neutres sont, l'une parallèle, l'autre j>erpendiculaire à leur plus grande longueur. » On peut s'assurer, au moyen de la chambre claire, que l'angle plan obtus des biseaux extrêmes est à peu près égal à 1 15 degrés. Tous ces ca- ractères sont ceux du diaspore, en lames parallèles au plan de clivage, et l'on ne saurait douter que les cristaux prismatiques n'appartiennent à cette espèce minérale. » fl est digne de remarque que le diaspore naturel accompagne presque toujours le corindon dans ses divers gisements, et cette association est même l'une des épreuves géologiques auxquelles doit satisfaire tout moyen de reproduction artificielle qui cherche à imiter les procédés de la nature. » Les oxydes de fer, de chrome, d'étain, de titane se précipitent trop brusquement pour prendre une structure régulière. On peut retarder cette séparation en rendant la liqueur très-acide ; mais alors elle corrode forte- ment le verre. J'ai donc été obligé de différer ces expériences jusqu'à ce que j'aie pu me procurer des tubes plus résistants que ceux fournis habi- tuellement par le commerce. » ( ?64) mécanique. — Mémoire sur le dynamomètre funiculaire ; par M, Benoit, ingénieur civil. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Aca- démie des Sciences, dit l'auteur dans la Lettre jointe à son travail, a pour objet de faire apprécier l'invention déjà ancienne, que j'ai faite, du dyna- momètre funiculaire, appareil destiné à mesurer la quantité de travail mé- canique épuisé par les machines employées dans les manufactures, pour l'exécution des divers travaux de l'industrie. » météorologie. — Note sur la Météorologie de Constantinople ; par M. PlERKE DE TCHIATCHEF. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Duperrey.) k Livré depuis plusieurs années à l'exploration géologique et topogra- phique de l'Asie Mineure, exploration qui m'a permis d'y réunir une masse assez considérable d'observations météorologiques, j'ai l'honneur d'en pré- senter à l'Académie des Sciences quelques-uns des résultats les plus inté- ressants. Ils paraîtront peut-être d'autant moins indignes de son attention et de son indulgence, qu'elle y trouvera un contingent dé plus, destiné à combler la lacune très-sensible qu'offrent les annales de la climatologie générale, par l'absence d'observations météorologiques suffisamment nom- breuses et continues sur les contrées de l'Orient et nommément sur la pénin- sule Anatolique. Les moyennes que je soumets aujourd'hui à l'Académie sont déduites d'une série presque ininterrompue de deux années d'obser- vations faites à Constantinople; et, si l'Académie le permet, j'aurai l'hon- neur d'y ajouter plus tard les résultats d'observations analogues recueillies a Trébisonde et à Kaïsaria (Césarée), ce qui constituera un ensemble de faits beaucoup plus nombreux que ceux que l'on possède aujourd'hui sili- ces trois localités situées dans des conditions très-différentes. » Ces observations ont été faites simultanément sur le baromètre, le thermomètre (centigrade) et le psychromètre (d'August), trois fois par jour, savoir : à 10 heures du matin, à i heures après midi, et à 10 heures du soir. » [jes deux tableaux ci-joints présentent les moyennes journalières, men- suelles et annuelles', pour les années 1 847 et '848. Je dois la déduction des moyennes journalières ainsi que le calcul des observations psychromé- triques à l'obligeance de mon savant ami, M. Kupfer; ces dernières ont ( 7^" ) été calculées d'après des Tables dressées par lui-même, en sorte que la pression des vapeurs répandues dans l'atmosphère y est exprimée en lignes anglaises, et la température en degrés du thermomètre de Réaumur. Quant à la série même de toutes les observations journalières faites à Constanti- nople, à Trébisonde et à Kaïsaria, série qui embrasse un espace d'environ cinq années, elles seront incessamment publiées, soit dans Y Annuaire mé- téorologique de France, soit dans un des Annuaires des sciences physiques de l'Allemagne ou de l'Angleterre. Bien que tous les matériaux météo- rologiques recueillis par moi en Asie Mineure soient destinés à figurer dans un grand ouvrage que je prépare depuis longtemps sur cette contrée encore si peu connue, cependant, comme je ne compte guère le faire paraître avant deux années, je crois utile de livrer, dès à présent, au monde scienti- fique cette partie de mes travaux, afin de pouvoir soumettre immédiate- ment à l'appréciation de l'Académie des Sciences les pièces justificatives qui servent de base aux résultats généraux que j'ai l'honneur de lui présenter aujourd'hui. » C'est à la publication de l'ensemble de ces matériaux que je réserve les considérations sur la climatologie comparée que l'on pourra en déduire; pour le moment, je me bornerai seulement à observer que s'il était permis de tirer une conclusion générale du nombre de faits ( à la vérité encore trop peu restreints) consignés dans les deux tableaux ci-après, il en résul- terait que, parmi toutes les localités de l'Europe, c'est la ville de Florence qui, sous le rapport de sa moyenne annuelle thermométrique, se rapproche- rait le plus de la moyenne de Constantinople, telle que la donnent mes deux années d'observations. En effet, cette moyenne serait, pour la capitale de la Turquie, i5,28, tandis que celle de Florence est 1 5,3. » Au reste, si l'étude de l'isotherme de Constantinople offrait un grand intérêt, la comparaison des conditions climatériques de la capitale ottomane avec celle du littoral opposé de la mer Noire conduirait à des résultats bien plus importants encore. Cela serait nommément le cas à l'égard d'Odessa, qui n'est qu'à environ 5oo kilomètres au nord de Constantinople, et dont les moyennes d'hiver contrastent si fortement avec celles de cette dernière ville, que très-souven|» le port d'Odessa est couvert de glace à une époque où le canal du Bosphore, qui ne gèle presque jamais, revêt tous les carac- tères du printemps. C K. i85i, i«r Semestre. (T. XXXII, N»ÎO.) IOI ( 766 ) CONSTANTINOPLE, Année 1847. MOIS. HEURES. BAROMÈTRE. THERMOMÈTRE. PSVCIIROMÈTRE. Moyennes Moyennes Moyennes Moyennes Moy. mensuelle Moyennes Moyennes journalières. mensuelles. journalières. mensuelles. de minium. journalières. mensuelles. Janvier., 763,i 764,0 763,7 5,4 5,9 4.5 5,2 2,0 0 32 o,t*3 0,67 Février .! .0 2 IO :56,i j 755,i \ 755,5 755,4 , 7,6 8,8 7,6 i • 4,3 o,83 ) 0,81 | 0,82 0,83 J Mars ,„,' 10 .0 759,5 | 7-58,5 758,9 758,9 ) 7,9 Ifr 1 ' 3,7 o,83 ) 0,81 \ 0,82 0,84 ) Avril..., .0 2 to 755,o 1 754.9 1 754.9 755,o ) .4.4 i5,i 12,5 \n 10,7 0,71 0,65 0,7.5 0,70 Mai . ...j 10 10 758,i 1 757.7 | 757,9 /57.9 ) 18,2 20.2 * i5,8 !„ 18,0 0,7' 0,71 °,74 0.72 Juin. . . .1 10 2 10 7.58,2 , 755,o \ 756,1 755,3 j 22,6 24,6 20,2 22,4 20,4 o,65 0,57 0,70 0,64 Juillet. .] 10 2 10 755,3 1 755,2 ] 755,3 755,6 j 26!o 21,6 33,9 22,3 0,63 0,60 0,73 o,65 Août 10 2 10 754,9 } 754,8 754,7 754.6 j 35,7 J 2;l 25,7 25,6 0,70 1 o,58 0,75 ] 0,67 Sept IO 2 10 757,1 \ 757,1 757.3 ) 22,8 ; 23,7 20, r ' 22,2 22,6 0,70 0,67 0,80 0,72 Octob . j 10 2 10 762.4 J 762,6 \ 762,5 762.5 f i5,o 1 ■ 6,5 ■ 3,3 '4,9 14,0 o.77 1 °.77 o,79 1 0,77 ( Novemb.J 10 2 10 764,4 1 763,9 \ 764,1 764 . ' ) 9,4 j ".9 , 9.6 ! to,3 9,3 0,80 0,85 0,86 0,86 Décemb.} Moyen 10 a 10 nés anmi 7^'4 i 760,7 760,8 illes . 7fil,9 4.8 5,2 5,7 4,4 o,o3 0,92 0,92 0,92 758,5 ■4.77 5,7 0,74 ( 767 ) CONSTANTINOPLE, Année 1848. BAROMÈTRE. THERMOMÈTRE PSYCHROMÈTRE. MOIS. HEURES. Moyennes Moyennes Moyennes Moyennes Moy. mensuelle Moyennes Moyennes journalières. mensuelles. journalières. mensuelles. de minima. journalières. mensuelles. Janvier. 10 3 ro 755,6 755,2 755,2 755,3 2,80 4,3o 3,ii ) 3,4° 0,80 0,91 0,90 0,88 0,89 Février. . 1 1 10 7r"7'8 1 , 757,7 \ 757,7 757,6 J 5,8o ! 6,90 ) 7,27 2,95 0,85 0,81 0,82 0,82 Mars.. . . 1 2 10 758.3 i 758,i 758,2 758.4 » 7,75 10,40 7,89 8,68 4,37 o,83 o,Ko 0,82 . o,8< Avril . j ,0 1 2 10 755,8 1 755,6 J 755,6 755,6 J 12,89 i7,38 i3,io ■4,45 9,3i o,7c 0,71 o,77 • °.74 Mai . . . . 10 2 1 '0 756, 2 755,7 755,8 18,26 2o;.7 15,07 ■7,83 ii ,01 0,75 0,71 Juin. . . [ to 1 ' ! 10 754,4 ) 754,1 \ 754,2 754,> ) 2.5,41 29,22 23,82 . 26,i5 '7,44 0,64 o,63 0,66 0,64 Juillet . . [ I0 2 ! 10 7SO 1 754,5 754-6 j 26,16 28,59 23,83 , 26,19 18,06 o,63 0,62 o,63 \ 0,62 Août . . 10 2 10 756,8 1 755,3 755,7 755,2 ) 26,23 $3 , 26,38 18,54 0,62 0,61 0,61 0,61 Sept 10 2 ! 10 755,8 1 755,4 755,6 755,7 ! 20,41 21,17 18,41 ! '9,99 11,93 0,68 0,67 0,67 | °,67 Octol)... i >0 ! 2 1 '0 758,0 l 7.57,9 758,. f •9-58 22,64 ■7,98 20,06 |3,|2 0,71 0,60 0,72 i 0,70 Novemb 1 io 1 2 758,9 1 758,7 758,8 i3,36 '4,33 1 l3,20 7.26 0,76 o,74 ( 0,76 ( 10 758,9 ) 11,92 f 0,78 Décerob. ( 10 \ 2 760,1 760,8 760,6 H 6,oï 2.3l 0,88 0,90 l 0,89 Moyt Moye 1 I0 7(il ,1 5,ii 0,91 i unes annuelles 756,6 i5,8o 9>75 0,88 nnes des c eux années. 757,5 i5,285 12,73 0,81 1 101 .. ( 7^8) Mécanique. — Pendule à mouvement continu. (Extrait d'une Note de M. Franchot. ) (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Despretz.) « A la date du 19 avril dernier, j'avais rédigé la Note ci-incluse (1) relative à un pendule universel électromagnétique à mouvement continu , avec l'in- tention de la joindre à la première Note que j'ai eu l'honneur de vous trans- mettre le 7 avril ; mais, ayant trouvé simultanément plusieurs solutions du même problème mécanique, j'ai craint d'importuner l'Académie par des projets non réalisés, et j'ai pris le parti d'exécuter moi-même, malgré l'in- suffisance de mes moyens , un des appareils qui me paraissait donner la solution la plus satisfaisante. C'est donc un appareil construit et fonction- nant que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. Sans doute il laisse à dé- sirer sous le rapport de la perfection de l'exécution; mais, comme j'ai dû le faire entièrement par mes mains, je n'ai pu y donner tout le temps et l'ha- bileté que la confection d'un tel instrument réclame. » La solution n° 2 et les suivantes , auxquelles j'ai cru devoir renoncer, étant fondées sur le principe de l'attraction directe de la masse du pendule, ne paraissaient pas à l'abri de toute objection. Ces combinaisons, d'une exé- cution fort délicate, avaient d'ailleurs l'inconvénient d'entraîner la suppres- sion de la pointe inférieure de la boule ou de la lentille ; or cette pointe est une annexe fort utile pour indiquer avec précision, par son rapprochement d'un limbe divisé et fixé au sol, les progrès du mouvement de la terre. » Je me suis donc arrêté à la combinaison suivante, assez simple d'ail- leurs, et qui, dans de bonnes conditions de construction, ne paraît devoir rien laisser à désirer. Elle a encore cet avantage, de donner la perpétuité des oscillations du pendule à volonté, soit par l'électromagnétisme, soit par un mouvement d'horlogerie. » Si l'on met en oscillation un pendule suspendu à l'extrémité d'un res- sort assujetti à se mouvoir dans le sens vertical, on remarquera, indépen- damment de l'oscillation principale ou sensiblement horizontale de la boule du pendule, une oscillation dans le sens vertical ; c'est-à-dire que le ressort qui supporte le pendule fléchira pendant l'oscillation descendante, atteindra son point le plus bas au milieu de l'oscillation du pendule, pour se relever ensuite jusqu'à la fin de l'oscillation ascendante. De là une oscillation ver- (1) La Note ici mentionnée par M. Franchot sera renvoyée avec ses autres communications ù l'examen de la Commission nommée. ( 769 ) ticale double pour une oscillation simple horizontale. C'est un effet qu'il était facile de prévoir, par la composition des forces qui sollicitent successi- vement le point de suspension pendant les diverses phases de l'oscillation. » On voit, au premier aperçu, que la force centrifuge est à son maximum au milieu de l'oscillation, c'est-à-dire au moment où la masse du pendule a sa plus grande vitesse ; ensuite, l'action de la pesanteur agit en ce moment dans toute son intensité, c'est-à-dire d'une manière normale au moment où le pendule passe par la verticale ; tandis que dans les positions extrêmes elle est, au contraire, soumise à une décomposition de force qui réduit cette action de la pesanteur à son minimum par rapport à la traction dans le sens vertical, et ce en raison de l'obliquité du fil de suspension. » Cela posé, puisque le mouvement de tout pendule engendre, dans certaines conditions de suspension, des oscillations verticales, on peut con- clure à priori qu'en maintenant, qu'en amplifiant ou qu'en accélérant les oscillations verticales, on maintiendra ou l'on amplifiera, par réaction, les oscillations du pendule. C'est qu'en effet de telles oscillations verticales, soutenues suivant un rhythme convenable, tendent à accélérer l'oscil- lation descendante de la masse du pendule et à favoriser son oscillation ascendante. » D'après ce principe, il est facile d'imaginer divers mécanismes suscep- tibles de donner des résultats plus ou moins satisfaisants. Par exemple, le point d'attache du fil du pendule peut être fixé à l'extrémité d'un levier ou d'une tringle assujettie à se mouvoir dans la verticale, comme la tige du piston d'une machine à vapeur. Cette tringle sera supportée par un ressort ou par un levier dont le contre-poids, disposé comme celui du peson, est propre à donner des moments variables suivant l'angle de relèvement. Dans tous les cas, une oscillation verticale de quelques millimètres est suffi- sante pour obtenir l'effet qu'on se propose. La partie inférieure de la tringle serait dirigée par deux parallélogrammes dont les leviers, situés dans des plans verticaux et réciproquement perpendiculaires l'un sur l'autre, empêcheraient tout flambement et toute déviation de la verticale. » Dans la limite des moyens et du temps dont je pouvais disposer pour exécuter un spécimen de cet instrument et en rendre le principe sensible aux yeux, je me suis borné à construire une sorte de lanterne en fonte, qui se compose de deux plateaux parallèles réunis par deux segments de cy- lindre. Cette lanterne est traversée, suivant son axe, par une tige en bronze qui glisse, à frottements doux, dans les deux plateaux qu'elle perce d'outre en outre, de telle sorte que ces plateaux étant placés de niveau, la tige ( 77° ) soit assujettie à se mouvoir dans le sens vertical. Entre les segments de cylindre qui forment les parois latérales de la lanterne, on loge un ressort en hélice dont le haut s'attache au plateau supérieur et le bas à la tige mobile qui est concentrique au ressort; la tige mobile est donc sus- pendue sur le ressort. A l'extrémité inférieure de la tige mobile est fixé un bouton par le centre duquel sort le fil de suspension du pendule. De chaque côté de la lanterne, et en face des évidements laissés par les segments, sont fixés deux barreaux en fer doux destinés à former un électro-aimant par un circuit électrique. Ces barreaux s'élèvent un peu au- dessus du niveau du plateau supérieur. Or la tige mobile en bronze porte une platine en fer qui oscille, avec la tige, dans la sphère d'attraction des pôles de l'électro-aimant, et au plus près, lorsqu'on met le pendule en mouvement; cette platine s'éloigne donc et se rapproche successivement des pôles de l'électro-aimant. En même temps elle met en mouvement l'ai- guille d'un commutateur qui interrompt le circuit électrique à la fin de l'oscillation descendante, et le rétablit à la fin de l'oscillation ascendante. Lorsque le rhythme du pendule est bien saisi, un seul élément Bunsen, de petite dimension, est plus que suffisant pour entretenir les oscillations du pendule. Pour obtenir la marche la plus régulière, il faudrait que le ressort fût d'une élasticité telle, qu'il donnât naturellement deux oscillations pour une oscillation simple du pendule, sous la charge de la masse du pendule supposé au repos. De ce côté, notre appareil d'essai est irrégulier ; car le ressort, sous l'influence d'un poids de 5 kilogrammes, équivalent à celui du pendule, donne un nombre d'oscillations presque quadruple de ce dernier, qui donne environ une oscillation par seconde. Le temps nous a manqué pour remédier à cet inconvénient, qui engendre par moment quelques tré- pidations irrégulières et bizarres, résultant de la lutte qui semble s'établir entre la cadence oscillatoire du ressort et celle du pendule. Mais tel qu'il est, cet appared suffit pour démontrer la praticabilité du moyen proposé pour prolonger indéfiniment les oscillations du pendule universel, sans altérer le plan d'oscillations. » L'appareil décrit par M. Franchot a fonctionné, pendant et après la séance, dans la salle qui précède celle où se tient l'Académie. PHYSIQUE DU GLOBE. — Présence de l'ammoniaque dans des gréions recueillis près de Paris, le ô mai i85i. (Extrait d'une Note de M. Mène.) (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet. ) « Le lundi 5 mai, il tomba sur Paris et ses environs une grêle assez forte. ( 77' ) Me trouvant à ce moment dans mon laboratoire, il me vint à l'idée de recueillir une portion de cette grêle, et de la soumettre à l'analyse. A cet effet, je pris une pièce de toile que je posai sur des tréteaux, et j'y recueillis environ 800 grammes de grêle. Je la fis fondre immédiatement dans une cap- sule de porcelaine avec un peu d'acide chlorhydrique, et l'évaporai jusqu'à siccité. Arrivé au moment d'une réduction presque complète, je fus fort étonné de voir une petite cristallisation s'opérer au fond du vase. J'essayai ( 1 ) quelques-uns de ces cristaux, qui pesaient ensemble agr,78, et je fus convaincu d'avoir en main du cblorbydrate d'ammoniaque. » Je dois signaler encore une autre particularité; c'est que, dans les derniers moments de l'évaporation, une matière noire et charbonneuse s'est déposée en cercles sur l'émail de la capsule : cela ressemblait au charbon des matières organiques. Ces taches étaient fort nombreuses, et je crois qu'elles ont été produites par quelques particules en suspension dans l'air, car j'ai mis tout le soin possible à éviter des matières étrangères. » PHYSIQUE. — Nouvelle théorie statique et. dynamique des minimes ou des molécules; par M. Zantedkschi. (Extrait transmis au nom de l'auteur, avec le texte italien et la traduction française, par M. Boutigny. ) (Commission nommée pour un Mémoire de M. Boutigny.) « Les anciennes hypothèses sur la constitution de la matière et des corps, et sur les phénomènes physiques et chimiques, ne répondant pas complète- ment aux besoins de la science actuelle, voici comment il faudrait, ce me semble, envisager la formation des corps et la production des phénomènes pour en avoir une explication claire et évidente. » Un corps est composé de parties contiguës, mais non continues, et ces parties, au lieu d'être rigides et dures, sont éminemment compressibles et élastiques. Ces parties contiguës forment des groupes et des systèmes mo- léculaires qui peuvent s'arranger entre eux de différentes manières, en vertu de la force attractive agissant de molécule à molécule, de système à système. D'après ces vues, les liquides seraient formés par des groupes moléculaires fort comprimés et très-peu adhérents ; les solides, par des groupes moins comprimés, mais plus adhérents entre. eux; les fluides aériformes seraient enfin constitués par des groupes moléculaires encore moins comprimés et bien (1) Par le chlorure de platine, la potasse et le tournesol , la j.otasse et l'acide chlorhy- ilrique. ( 772 ) moins adhérents. Si l'on vient à détruire l'arrangement des systèmes, l'équi- libre entre la force attractive et la force élastique disparaît; le mouvement moléculaire intérieur s'accroît, les vibrations augmentent, la force élastique prend le dessus, et la matière se dilate, se dissipe, s'atténue en prenant l'état élastique, état qui précède tout phénomène chimique. » J'ai cherché à expliquer par ces principes tous les phénomènes de la physique et de la chimie, de même que les lois générales de la mécanique. D'après cette hypothèse, les phénomènes capillaires ne sont qu'une consé- quence nécessaire de l'expansion de la matière sur les arêtes, de l'adhésion de la couche dilatée à la paroi voisine, et de la force de cohésion entre les parties supérieures du prisme liquide et sa base. Les limites de ce phéno- mène sont fixées par l'équilibre de la force adhésive et de cohésion avec l'excès de pression du niveau intérieur sur le niveau extérieur. La force expansive peut être plus ou moins grande et puissante, suivant la nature du liquide; elle peut déterminer la formation de nouveaux prismes, qui cessent de rester suspendus lorsque la pression du niveau extérieur devient moindre cpie la pression du liquide à l'intérieur, pression qui ne correspond pas au poids de tonte la colonne liquide soulevée, vu qu'une partie en est soutenue par l'adhérence du liquide aux parois solides voisines. » Tous les phénomènes électriques, magnétiques, thermiques et lumineux ne sont, en dernière analyse, que des courants, des projections de matière plus divisée, plus ténue, plus élastique, qui, par leurs chocs, engendrent de nouvelles dissolutions, des combinaisons nouvelles, qu'on est convenu d'appeler propriétés physiques, chimiques, organoliptiques. En dehors de l'animal, il n'y a que mouvement de la matière qui se désagrège ou qui se recompose. Les corps appelés jusqu'ici impondérables ,dy numides , forces de la matière, ne sont rien autre chose que la matière elle-même à l'état élas- tique, qui venant à frapper contre les masses, ou pénétrant entre les diffé- rents svstèmes moléculaires, en brise et en altère la disposition primitive, accroît leur mouvement intérieur et vibratoire, et fait naître des nouveaux systèmes et d'autres arrangements. » On a toujours dans la nature du mouvement, qui est cause et effet en même temps, d'autres mouvements, en faisant changer à chaque instant les rapports entre la force élastique et l'attraction des molécules. La nature, contemplée du haut de ces principes, nous apparaît simple dans ses mani- festations, grande et sublime dans ses résultats, toujours conséquente avec elle-même. » Ici se placent dans le Mémoire les applications de ces vues théoriques f 7?3) à I explication : i° de la combustion; a° des dilatations et des resserrements des corps, et de leurs changements d'état; 3° de la capacité des corps pour la chaleur, de la chaleur spécifique, et de la chaleur latente; /|° de l'état sphéroïdal des liquides; 5° des irradiations; 6°, enfin des courants électro- magnétiques. Plus j'étudie, plus je médite profondément sur les phéno- mènes de la nature, et plus je me sens convaincu qu'il n'y a rien d'aussi simple et d'aussi fécond que ce système dynamique. » chimie appliquée. — Pouvoir antiputride et mode d'action physiologique de l'acide picrique, de la nicotine, de l'opium, de la quinine, des composés de strychnine , etc. Application que présentent à la thérapeutique les agents qui préservent de combustion lente malgré la présence de l'oxygène humide; par M. Robin. (Extrait.) (Commission précédemment nommée. ) « Acide picrique. — Considérant que cet acide se combine directement avec la soie, avec la laine, avec la peau, et que, dans ces combinaisons, il entre en assez grande proportion pour communiquer sa couleur, j'ai pensé qu'il se combinerait aussi avec les différentes matières animales. Et comme, ainsi que le montrent d'une manière remarquable les combinaisons de l'a- cide tannique avec les divers tissus, ces sortes de produits, même quand ils résultent de l'union de deux matières organiques, sont habituellement moins attaquables par l'oxygène humide que les tissus libres; j'ai présumé qu'en se combinant avec les matières organisées, l'acide picrique pourrait les mettre à l'abri de la combustion lente, et, par suite, de la putréfaction; c'est en effet ce qui a lieu. » D'après ma règle, l'acide picrique employé chez les animaux pendant la vie sera donc, à dose faible, un sédatif du système nerveux, un antiphlo- gistique d'une grande puissance; à dose suffisamment élevée, un poison faisant mourir par asphyxie. » Alcalis organiques . — Les analogies chimiques, les analogies physio- logiques qu'offrent entre eux les composés hydrocarbonés mont porté à penser que plusieurs alcalis organiques doivent jouer dans la circulation, soit par eux-mêmes, soit par les produits de leur décomposition, le rôle d'agents protecteurs contre la combustion lente; que, par ce mode d'action, ils sont susceptibles de déterminer, à dose suffisante, la mort complète, et à dose convenablement affaiblie, la diminution de la quantité de vie : la. sédation, la stupéfaction et l'anesthésie. C. R., i85i, i«r Semestre. (T. XXXII, IS° 20.) '°2 (774) » Les alcalis organiques forment deux groupes bien distincts : les alcalis oxygénés, les alcalis sans oxygène; j'étudie en particulier chacun de ces groupes. » alcalis végétaux sans oxygène. — J'ai fait peu d'expériences sur ces alcalis; mais déjà, par la Note que j'ai présentée concernant la nicotine [Comptes rendus de l'Académie, tome XXXII, page 177), on a vu que jusqu'ici mes prévisions avaient été parfaitement réalisées. J'ajouterai que la nicotine s'oppose aussi, et avec beaucoup d'intensité, à la fermentation lactique. » Alcalis végétaux oxygénés. — Les alcalis végétaux oxygénés s'écar- tent davantage du type des composés hydrocarbonés volatils; néanmoins le pouvoir dissolvant général et les propriétés physiologiques manifestent en- core une parenté évidente entre tous ces composés: les alcalis de ce groupe semblent être en partie des cires, des résines rendues basiques par la pré- sence de l'ammoniaque dans leur composition. L'analogie m'a paru assez grande pour qu'il fût intéressant d'étudier leur pouvoir antiputride. » Quinine et ses composés. — On savait que le quinquina retarde la putréfaction des matières animales, mais, comme il contient une assez grande quantité d'acide tannique, agent puissant de conservation, on ignorait si la quinine joue quelque rôle dans le phénomène. La connais- sance de ce rôle étant d'une grande importance pour les applications thé- rapeutiques, j'ai expérimenté sur la quinine elle-même et sur les composés salins qu'elle produit. La quinine et ses composés solubles sont antipu- trides ; leur pouvoir augmente avec la solubilité de la substance qui l'exerce : le sulfate basique est le moins soluble, il est le moins actif; la quinine, plus soluble, est aussi plus active; et le sulfate acide, plus soluble encore, est encore beaucoup plus actif. » Strychnine et ses composés. — Aux agents de la classe des alcalis végé- taux oxygénés, dont j'annonçais la propriété antiputride dans mon paquet cacheté du 29 avril i85o, j'ai ajouté, outre la quinine, dont il vient d'être question, la strychnine et ses composés. » Pour se dissoudre, la strychnine exige 6667 parties d'eau froide ; cette solution, qui dès lors ne contient pas 6-ju ^ de son poids de strychnine, n'exerce aucun pouvoir antiputride bien sensible; au contraire, l'azotate de strychnine, sel bien soluble, possède, comme je l'ai reconnu par expérience, un pouvoir antiputride très-prononcé. J'ai expérimenté, mais plus récem- ment, avec le chlorhydrate de strychnine, sel très-soluble. Il est aussi anti- putride, mais peut-être moins actif que l'azotate. ( 775 .) » Opium et composés de morphine. — L'opium de Smyrne, râpé, puis agité dans l'eau ordinaire filtrée et laissé dans la liqueur, au fond du vase, donne une solution qui retarde avec intensité la putréfaction des matières animales qu'on y tient immergées. » Le sulfate et l'acétate de morphine, essayés comparativement, n'onl présenté qu'un pouvoir antiputride très-faible. » Une Note jointe à ce Mémoire concerne des applications thérapeutiques pour lesquelles l'auteur a désiré prendre date. M. Chappée, de Versailles, adresse un complément à la Note qu'il avait présentée dans la séance précédente sur sa méthode pour apprendre aux sourds-muets à parler et à moduler convenablement la voix. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Tissereau soumet au jugement de l'Académie une Note sur un nouveau moteur hydraulique. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. Moureaux adresse la démonstration d'un nouveau théorème de géométrie élémentaire. (Commissaires, MM. Binet, Chasles. ) M. Gaietta envoie un deuxième supplément à sa Note sur des appareils électriques. (Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. Tiedemann, nommé récemment à la place On sait que ce fléau est l'objet constant des plaintes des agriculteurs de la France méridionale, de l'Italie, du Piémont, des Deux-Siciles et de l'Espagne; cependant, malgré le grand intérêt qui s'attache à la découverte ( 796 ) de la vérité, on ne peut se dissimuler qu'il reste encore plusieurs faits à mieux observer, et certainement quelques erreurs importantes ou des pré- jugés à détruire. » Quoique l'on se soit assuré que ces vers, ou que les larves qui attaquent la pulpe des olives, sont produites par de très- petites espèces de Diptères, on a confondu ces insectes à deux ailes avec plusieurs autres mouches, et les cultivateurs sont encore aujourd'hui persuades [que ces petits êtres pro- viennent du marc des olives, après qu'il a été soumis à l'action de la presse et quand ces débris sont restés assez longtemps en tas putrides qui ont subi une véritable fermentation, et ils assurent les en avoir vus sortir. C'est, nous le pehsons, une erreur : les mouches dont il est question sont très- probablement différentes de celles qui se nourrissent dans la pulpe. Cepen- dant cette opinion erronée des cultivateurs a été adoptée par M. Rozetti, qui la relate dans son Mémoire. Il en admet l'identité, sauf, dit-il, la cou- leur et la grosseur; les larves qu'on observe dans le marc étant d'une teinte roussâtre et de moitié plus grosses que celles qui vivent dans la pulpe et qui sont blanches. Il ajoute même que, pour s'assurer de ce fait, il avait pris soin de recueillir des mouches qui sortaient d'un tonneau contenant du marc fermenté; que ces mouches- furent placées par lui dans un bocal renfermant un rameau d'olivier couvert de fruits, qu'il regardait comme intacts, et qu'il avait vu ces insectes venir déposer leurs œufs sur ces olives; qu'après avoir gardé soigneusement ces fruits, il s'est assuré qu'il en était sorti des mouches. )> Cette expérimentation, qui semble avoir été faite de bonne foi, avec de grandes précautions et dont les résultats ont été adoptés par M. Gêné, professeur de zoologie et membre de l'Académie des Sciences de Turin, semble cependant à vos Commissaires avoir besoin d'être répétée et confir- mée par tin entomologiste très-exercé et connaissant bien les espèces. Il est difficile de supposer que des larves, appelées primitivement à se nourrir de la pulpe végétante de l'olive, aient pu survivre et continuer de se développer dans le marc fermenté, surtout après avoir été soumises à la plus violente compression, toujours nécessaire pour l'extraction de l'huile. Cette supposi- tion semble plus invraisemblable encore, lorsqu'on se rappelle aussi que ces larves qui vivent dans le marc sont, de fait, de moitié plus grosses et d'une autre couleur que les vers rongeurs de la pulpe, et enfin que les in- sectes parfaits qui en proviennent sont aussi d'une taille double de celle des mouches qui sortent directement de la pulpe. » Tous les naturalistes savent que la plupart des insectes de l'ordre des ( 797 ) Diptères proviennent de larves semblables entre elles; qu'elles sont ca- ractérisées par l'absence absolue des membres, et par la coarctation de leurs nymphes informes devenues immobiles dans l'enveloppe coriace qui les recouvre. Ils savent aussi que la plupart des Diptères, même les plus différents par leur organisation, sont tellement semblables, en apparence, pour les formes, que le vulgaire considère constamment comme appartenant à nue même espèce, des insectes de genres différents : tels sont, par exemple, la mouche domestique de nos cuisines, dont la bouche est une trompe charnue, et les stomoxes qui ont un suçoir corné, armé de lancettes avec lesquelles ils entament la peau de l'homme et des chevaux pour en pomper le sang dont ils se repaissent. » Les hommes les plus instruits ne sont pas, malheureusement, toujours maîtres des circonstances propres à les éclairer sur les faits qui les inté- ressent le plus ; ils ne trouvent pas des occasions favorables, ni le temps suffisant pour les observer jour par jour, les suivre et les faire représenter avec tous les détails nécessaires. Ainsi, pour les insectes qui font le sujet de ce Mémoire, nous n'avons pas une très-bonne représentation, exécutée d'après le vivant, de ce petit être si nuisible, quoiqu'il ait été décrit et figuré, mais tout à fait desséché et racorni (i), dans les ouvrages de Rossi et d'Antoine Coquebert (a). » Les auteurs systématiques, en l'indiquant par une phrase très-courte, ont rarfgé cette espèce dans des genres différents, sous les noms de Tepfirites, d'Oscine et de Dacus. Réaumur (3) a fait plusieurs observations sur quel- ques espèces du même genre qui se trouvent dans les fruits de certaines cerises, des bigarreaux, des framboises et dans les jeunes citrons d'Es- pagne. Il a parlé de l'instrument, admirablement construit, qui est des- tiné à servir, tout à la fois, de poinçon acéré, de pondoir et de gorgeret dilatateur qui perce, introduit et fait pénétrer l'œuf sous l'épiderme; ces détails, il est vrai, ont été fournis par l'examen de l'organe dans une espèce voisine. Ceux qu'il donne sont très-intéressants, mais il a soin d'ajouter : « Il est difficile de bien voir la composition d'une partie si petite, et d'ailleurs » je n'ai pas eu à ma disposition un assez grand nombre de mouches aux- (i) Fauna etrusca, tome II, page 317, n° i538. (2) lllustratio insectorum, etc., tome II, page n5, tabula XXIV, fig. 16. (3) Mémoires pour servir à l'Histoire des Insectes, tome III, PL XLV et XLVI, fig. 12, i3, 14. C. R., i85i, 1" Semestre. (T. XXXII, N<>81.1 Io5 ( 79») » quelles elle est propre, pour être en état d'examiner cet instrument assez à » mon gré. » » Pour les cultivateurs, il devient très-important de déterminer si réelle- ment les mouches qui éclosent dans le marc fermenté peuvent reproduire l'insecte qui ronge les olives. Une autre erreur parait avoir fait confondre avec l'insecte nuisible des larves différentes qui pénètrent dans le noyau ligneux et en détruisent l'amande. Celles-ci deviennent probablement des Coléoptères, mais leur histoire n'est pas connue. On sait seulement que ces larves ont leur bouche autrement construite, qu'elles portent les rudiments de six pattes et que leur métamorphose est tout à fait différente de celle des Diptères. Enfin, tout porte à croire qu'il se développe dans ces mêmes pulpes de l'olive une autre larve qui est peut-être elle-même une parasite appelée à détruire l'une des deux races que nous venons d'indiquer. » Voilà donc trois sujets de recherches à faire pour l'avancement de la science, de l'agriculture et de l'industrie; mais elles ne peuvent être fruc- tueusement entreprises que par un naturaliste, observateur patient et dessi- nateur habile. Il a paru à la Commission chargée de vous présenter un Rap- port sur le Mémoire précédent que les mêmes conclusions pourraient vous être présentées pour vous demander, comme nous avons l'honneur de le faire, que M. Guérin-Méneville soit chargé de cette importante mission qu'il pourrait remplir en même temps que la première, puisque ces études peuvent avoir lieu dans les mêmes contrées. » • Les conclusions de ces deux Rapports sont adoptées. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'une Commission de cinq Membres qui aura à juger les inventions admises au concours pour le prix fondé par M. de Montyon en faveur des découvertes ayant pour résultat de rendre un art ou un métier moins insalubre. MM. Payen, Dumas, Chevreul, Regnault obtiennent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. optique. — Théorie de L'œil : addition au septième Mémoire; par M. L.-L. Vallée. (Commissaires, MM. Magendie, Pouillet, Faye. ) c On doit à M. de Haldat plusieurs expériences faites en substituant à ( 799 ) des verres lenticulaires des cristallins d'yeux d'animaux. Ces expériences, sous le rapport de la netteté des images et de l'achromatisme, donnent une grande supériorité aux cristallins; mais elles ont paru se trouver en oppo- sition avec les lois de la dioptrique [Comptes rendus, année i845, page 554), et l'on a dit que, en les voyant, on n'y croyait pas {Optique oculaire de M. de Haldat, page 5 1). Cependant MM. les Membres de l'Académie appré- ciaient leur importance. » M. Faye ayant bien voulu appeler mon attention sur cette matière, j'ai vu que mon septième Mémoire, soumis en ce moment à une Commission, levait toutes les difficultés. » Considérons, en effet, un cristallin, non pas composé d'une infinité de lames de plus en plus denses en approchant du centre (celui-là ne laisserait passer aucune lumière rayonnante), mais composé, comme ceux qui ré- solvent la question de l'oeil, d'après mes recherches, de lames de plus en plus denses en s'éloignant du centre : il sera facile de voir qu'un tel cris- tallin constitue une lentille supérieure à toutes les lentilles artificielles. D'a- bord, on comprend immédiatement qu'elle comporte un achromatisme complet. Comparons-la maintenant à un verre lenticulaire ordinaire : ce verre ne pourra donner que quatre quantités, les deux rayons, l'épaisseur et l'indice, pour satisfaire aux conditions d'une certaine perfection. Or, dans le cristallin, on dispose en outre de la nature des surfaces des lames, de la loi qui sert à passer d'une de ces surfaces à la suivante (loi qui donne des épais- seurs différentes aux couches antérieures et aux couches postérieures) , et de la loi suivant laquelle les indices varient. De là, évidemment, d'immenses avantages. » Mes théories justifient donc ce que M. de Haldat a observé, et, réci- proquement, les expériences qu'il a faites appuient mon septième Mémoire. » Je l'ai, en conséquence, augmenté d'un chapitre que j'ai l'honneur de remettre à l'Académie. » MÉMOIRES PRÉSENTES. météorologie. — Note sur la Météorologie de Trébisonde et de Kaïsaria; par M. Pierre de Tcmatchef. (Commission précédemment nommée.) « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences la continuation d'une série d'observations météorologiques dont la partie relative à Con- io5.. ( 800 ) stantinople, a été l'objet d'une communication faite dans la séance précé- dente. Les observations que je soumets aujourd'hui se rapportent à Trébi- sonde et à Raïsaria, et embrassent, pour la première de ces deux villes, treize mois, et, pour la seconde, vingt-six mois. » Située au fond de la Cappadoce, non loin du géant volcanique du mont Argée, dont j'ai effectué l'ascension il y a deux ans, et déterminé la hauteur à 3 84 1 mètres, Raïsaria n'a encore fourni aux annales météorolo- giques que quelques données isolées et incomplètes recueillies sur leur passage par des missionnaires ou voyageurs anglais et américains. Aucune série d'observations suffisamment continues n'y a jamais été faite jusqu'à aujourd'hui , c'est pourquoi j'ose me flatter de l'espoir que l'Académie voudra bien pardonner à quelques lacunes que présente la partie de mes observations relatives à cette contrée encore complètement inconnue sous plus d'un rapport, et où le savant européen a à lutter avec des obstacles souvent insurmontables. Néanmoins, telles qu'elles sont, ces observations ne manquent point d'offrir des résultats fort intéressants. C'est ainsi qu'il ressort des tableaux joints à ma Note, que, placée à peu près sous la latitude de Lisbonne (avec une altitude d'environ 3 5oo pieds au-dessus du niveau de la mer), Raïsaria donne une moyenne thermométrique annuelle de 9,66, c'est-à-dire inférieure à celle de Londres, située à plus de 10 degrés au nord de Raïsaria, tandis que la moyenne annuelle de Lisbonne est de 16, l\. Mais les oscillations que présente en Europe l'isotherme de Raïsaria décri- vent des courbes bien plus considérables encore, lorsqu'on compare les moyennes journalières et mensuelles de cette ville avec celles des localités situées à peu près sous les mêmes parallèles ; c'est ainsi que tandis que les moyennes hivernales de Naples et de Lisbonne sont de 9,8 et de n, 3; celles de Raïsaria (moyennes de novembre, décembre, janvier et lévrier) descendent à environ — 3, 6, c'est-à-dire à la moyenne hivernale de Tilsit (Prusse) située à peu près à 16 degrés au nord de Kaïsaria. De même, la moyenne des mois de décembre et de janvier, qui sont les mois les plus froids de Raïsaria, s'abaisse au-dessous de —5 degrés. Or, pour retrouver en Europe une moyenne correspondante, il faut remonter à des parallèles de 8 à 10 degrés plus septentrionales, comme, par exemple, jusqu'à Cracovie (Pologne), Nicolaef (Russie), etc. Il est vrai que dans tous ces termes de comparaison on doit tenir compte des conditions hypsométriques ; cepen- dant les discordances sus-mentionnées sont beaucoup trop fortes pour pou- voir être expliquées par la différence des altitudes respectives. » Si, d'un autre autre côté, les moyennes hivernales de Raïsaria offrent ( 8oi ) un contraste tellement frappant avec celles des localités placées sous les mimes parallèles en Europe, cette discordance décroît d'une manière pro- digieuse à l'égard des moyennes estivales, puisque la moyenne des trois mois les plus chauds (juin, juillet et août) est à Kaïsaria environ de 22,6, ce qui ne s'éloigne pas beaucoup des moyennes que fournissent à Naples et à Lisbonne .les époques les plus chaudes de l'année. Ainsi, il résulte de ces considérations que le climat de Kaïsaria offre un des types les plus prononcés du climat excessif, puisque la colonne thermométrique y parcourt an- nuellement tout l'espace compris entre — 16 et -+- iL\ degrés. » Les tableaux météorologiques de ïrébisonde donneraient également lieu à des points de comparaison très-intéressants, surtout relativement à Constantinople, placée presque sous la même latitude, et seulement à 5 de- grés environ à l'ouest de Trébisonde; mais le cadre du Compte rendu ne comporte guère de plus amples développements. Je me bornerai seulement à observer que la ligne isotherme de Trébisonde, loin de remonter en Eu- rope, y baisse, au contraire, assez sensiblement. Ainsi, par exemple, sa moyenne thermométrique est plus forte que celle de Rome, et exactement égale à celle de Naples, située à 1 degré plus au sud, tandis que sa moyenne hivernale est non-seulement supérieure à celle de Naples, mais même au niveau de celle d'Alger, dont la latitude est de 5 degrés plus méridionale. » physiologie expérimentale. — Recherches expérimentales sur les modifi- cations imprimées à la température animale par l'introduction, dans V économie, de différents agents thérapeutiques; par MM.. An.. Duméril, Demarquay et Lecoixte. — Troisième Mémoire : Sur les Sédatifs et sur les Altérants. (Extrait.) (Commission précédemment nommée.) « Dans les deux premiers Mémoires que nous avons présentés à l'Aca- démie des Sciences, nous avons fait connaître l'action exercée sur la tem- pérature animale par les médicaments dits Excitants et par les Évacuants, soit vomitifs, soit purgatifs. Nous avons l'honneur de lui soumettre aujour- d'hui les résultats de nos recherches expérimentales relatives aux médica- ments Sédatifs et aux Altérants. » i°. Sédatifs : Digitale et digitaline. — Ces substances, si bien étu- diées dans leur action physiologique par MM. Bouchardat et Sandras, Homolle et Quévenne, Bouley et Reynal, ont été expérimentées par nous avec grand soin. ( 8oa ) » Quatre expériences ont été faites avec la digitaline et cinq avec l'extrait de digitale, qui a été introduit dans l'estomac trois fois à la dose de i gramme, et deux fois à celle de 4 grammes dissous dans ioo ou 5o gram- mes d'eau chauffée à 35 degrés. Les doses de digitaline ont été ogr,oi, o*r,o2, 0^,025, ogr,o », unis à 5o grammes d'eau à 35 degrés, et dans ces expériences, comme dans toutes celles où il fallait empêcher le vomisse- ment, la ligature de l'œsophage a été pratiquée; le résultat général et final a toujours été, si ce n'est une fois où les effets toxiques furent très-prompts, une élévation de la température. » Dans une période de onze à douze heures, avec l'extrait de digitale, elle ne fut qu'une fois de o°,7 seulement; trois fois, elle dépassa un peu 1 degré et atteignit même, dans une expérience, i°,8. » Dans un cas cependant, avec 1 gramme, et, dans un autre, avec 4 grammes, elle avait été précédée d'un abaissement de o°,5 et de i°,4. Au bout de deux heures et demie environ, cette dépression avait cessé et l'on notait une augmentation de la chaleur. » L'identité de ces résultats avec ceux que la digitaline a fournis est frappante. » Tant qu'on ne dépasse pas ogr,025, on voit cette substance, introduite dans l'estomac à cette dose et à celles de ogr,oi et de ogr,02, augmenter la chaleur propre des animaux dès le début, puis, d'une façon graduée, pen- dant dix à douze heures, et sans refroidissement initial. » On a noté 1 degré dans l'expérimentation, avec la quantité la plus faible; i°,9 avec ogr,025, et 2 degrés avec ogr,02. Aucun des chiens n'a succombé. Le quatrième, au contraire, est mort en une heure avec ogr,o5, dose énorme en raison de l'extrême énergie du poison. Dans ce court es- pace de temps, le thermomètre a baissé de i",-]. » 20. Altérants : Iode, iodure de potassium, acide arsénieux, deuto- chlorure et proto-chlorure de mercure. — L'iode et l'iodure de potassium, dont l'usage en médecine est si fréquent et si précieux, ont été soumis par nous à une étude attentive et minutieuse. » Six expériences ont été faites avec l'iode, qu'on a, chaque fois, rendu soluble dans l'eau par l'addition indispensable d'une quantité d'iodure de potassium égale à la quantité d'iode employée; aussi avons-nous dû, plus tard, administrer isolément la première substance, afin de démêler ce qui, dans nos résultats, devait être attribué soit à l'un, soit à l'autre de ces médicaments. » ogr, 5o d'iode, introduits dans l'estomac avec ogr, 5o d'iodure et ( 8o3 ) 5o grammes d'eau à 35 degrés, ont, dans deux expériences successives, amené une élévation de i°,8 et de i°,g. Une dose double a, dans un cas, déterminé d'abord une dépression de o°,4 à laquelle a succédé, au bout dps quatre premières heures, une élévation de a°,2 qui, avec quelques oscillations, était encore, onze heures après, de i°,i. Dans un second cas, l'abaissement a été beaucoup plus considérable, c'est-à-dire de a0, i , et n'a pas été suivi d'une aussi forte réaction ; car treize heures après le début, le thermomètre, qui n'était remonté que lentement, était encore à o°,3 au- dessous de son point de départ. » Cette action déprimante, exercée par l'iode, s'est manifestée d'une façon plus évidente encore à dose toxique, comme l'ont prouvé deux expé- riences où i grammes d'iode ont été donnés avec a grammes d'iodure de potassium. » Dans la première, l'abaissement fut, en une heure, de i°, i, et après un retour momentané du thermomètre au chiffre initial qu'il dépassa même de o°,4, le refroidissement reparut, et il était de i°,4 au bout de neuf heures; il n'avait que faiblement diminué trois heures plus tard, c'est-à-dire après une période de douze heures. La mort d'ailleurs survint dans la nuit. » La seconde expérience a fourni des résultats encore plus tranchés : en six heures il est survenu une diminution graduelle de 3°, 8, qui n'a cessé qu'avec la vie; en effet, neuf heures après l'introduction du mé- dicament, l'animal, presque mourant, avait subi l'énorme abaissement de 70, 8. » lodure de potassium. — Les doses ont été deux fois igr, i5 et deux fois 4gr,6o, quantités exactement correspondantes, pour l'iode qu'elles con- tiennent, à celles dont nous avons fait usage quand l'iode était uni à l'iodure de potassium. » Contrairement aux effets obtenus dans les expériences précédentes, cette substance, employée seule, a toujours élevé la température. Cette élévation a été de o°,6 et de o°,7, avec les doses les plus faibles, et de i°,i, puis de i°,3 avec les plus fortes; mais elle a toujours été précédée, dans les deux ou trois premières heures, d'un faible abaissement de o°,3 ou o°,4, et qui, une fois seulement, a atteint o°,8. La mort n'a été la conséquence d'aucun de ces essais. » Acide arsénieux. — Il a été introduit dans l'économie par deux voies bien différentes, par l'estomac et par le tissu cellulaire. Par la première, il a été administré cinq fois aux doses successivement croissantes de ogr,o5, ogr, io, ogr,i5, ogr,85 et i gramme. Avec les deux doses les plus faibles, ( 8o4 ) une élévation régulière a toujours été obtenue; elle a été, en cinq heures. de i°,9 avec ogr,o5 et avec ogr, 10 de 2°, 2 en sept heures. Avec os% i5, le thermomètre monte beaucoup, de 2°,4, mais il y a comme de l'hésitation dans les premières heures. Avec ogr,85, la scène change : il descend de o°,7 en deux heures et demie, et le refroidissement devient plus considérable encore avec i gramme, car il est de i°,5 en trois heures. La mort a été très- prompte dans ces deux dernières expérimentations, confirmatives de celles dont l'un de nous (M. Demarquay) a fait connaître les résultats dans sa thèse inaugurale. » En introduisant l'acide arsénieux dans le tissu cellulaire sous-cutané, comme l'avait fait M. Orfila, les résultats ont été identiques aux précédents ; car, tandis que le thermomètre avait monté de i°,2 après l'introduction de ogr, 1 5 seulement de cette substance dans le tissu cellulaire de la région dorsale, il descendit de 2°, 4 quand la quantité fut portée à ogr,3o, et il y eut de prompts accidents dont la mort fut la conséquence au bout de douze heures. » Mercuriaux : i°. Calomel. — Deux expériences faites avec ce chlorure de mercure semblent indiquer qu'il a pour effet général de déprimer la température : i gramme introduit dans l'estomac avec 5o grammes de mucilage à 35° a produit, en quarante-cinq minutes, un abaissement de i°,7; mais la réaction vitale prenant le dessus, on trouva au bout de six heures et demie i degré de plus qu'au début. » Avec 2 grammes, les phénomènes sont encore plus marqués : en trente minutes, en effet, le thermomètre baisse de i°,5, et la réaction ne sur- venant qu'avec lenteur et incomplètement, la température est encore, à la quatorzième heure de l'expérience, à o°,8 au-dessous du point de départ. » 2°. Sublimé corrosif. — L'action déprimante du deuto-chlorure est encore bien plus manifeste, comme l'ont prouvé trois expériences faites avec de faibles doses introduites" dans l'estomac et successivement augmentées. Ainsi ogr,io font éprouver à la chaleur animale une diminution de 2°, 9 en une heure trois quarts, puis, cette diminution persistant, elle est de 7°,3 au bout de douze heures, et l'animal, qui est alors mourant, succombe dans la nuit. Avec ogr,3o, quoique les effets toxiques aient été également produits et suivis de la mort en treize heures, l'abaissement a été moins considé- rable; il a atteint, à la deuxième heure de l'expérience, sa limite la plus extrême qui fut de 20, 1 et à partir de ce moment, il y eut une faible réac- tion, mais jusqu'aux derniers moments la température resta au-dessous du chiffre primitif. Le refroidissement enfin fut de i°,4 en deux heures, lors- ( 8o5 ) qu'on porta la dose à ogr,5o, et à la sixième heure, l'animal étant dans un état de prostration extrême, la température initiale était descendue de 5 degrés. » Le sublimé corrosif porté dans l'estomac déprime donc évidemment la calorification, et si cette dépression a été surtout remarquable avec ogr,io, c'est sans doute parce que, la vie s étant prolongée davantage, les effets de cet agent toxique ont eu plus de temps pour se produire, et, par suite, ont été plus complets. » Nous avons voulu comparer les résultats précédents à ceux que pour- rait amener l'introduction du sublimé corrosif dans le tissu cellulaire sous- cutané. Or, avec ogr,3o, quantité trop faible pour produire, dans une pé- riode de douze heures, des effets exactement comparables à ce qui avait été obtenu par l'introduction dans l'estomac, il y eut, dans un cas, une légère augmentation, sans aucun phénomène général, et dans un autre, au contraire, où l'absorption avait certainement eu lieu, puisque l'animal succomba, le résultat final fut une petite diminution de la chaleur. » médecine. — Note complémentaire et rectificative à de précédentes communications sur l'épidémie de choléra de Givet, en 1849; Par ^- 'e Dr C. Pellarin. (Extrait.) ( Commission précédemment nommée. ) « I^a rectification dont il s'agit porte sur le mode d'invasion du choléra dans la garnison, et tend à confirmer l'idée de la transmissibilité du mal indien. Elle résulte de nouvelles informations qu'ont bien voulu prendre, à ma prière, un de mes anciens condisciples, M. Le Coniac, directeur des Postes à Givet, et M. Toupet-Desvignes, représentant du peuple pour le dé- partement des Ardennes. » D'après les renseignements que m'ont transmis ces Messieurs, je suis amené à conclure que, au lieu d'avoir été engendré sur place dans la petite caserne de Givet, par suite d'une infection provenant de la fosse d'aisance, le typhus asiatique ne s'est développé dans les compagnies du 63e de ligne qui occupaient cette caserne qu'à la suite d'un premier cas dû à la transmis- sion ou contagion. En un mot, il y avait eu, contrairement à ce qui m'avait été mainte fois assuré, des communications entre le militaire qui fut le pre- mier atteint du choléra dans la soirée du 3i août, et les deux premiers cho- lériques civils, dont l'un avait été pris des symptômes caractéristiques le 1 7 du même mois, à son arrivée à Bruxelles, et l'autre, le 25, dans la maison où était traité le précédent malade. C. R., i85l, Ier Semestre. (T. XXXII, IN» 21.) Io6 ( 806 ) » Ainsi, au début et comme point de départ de l'épidémie, on trouve, pour la population militaire comme pour la population civile, un fait de transmission. » cristallographie. — Observations sur la théorie atomique de M. Gaudin ; par M. Delà fosse. (Commission précédemment nommée. ) MÉGANIQUE. — Note sur le déplacement du plan d'oscillation du pendule dans l'expérience de M. Foucault; par M. Dejean. (Commissaires, MM. Pouillet, Duhamel, Despretz.) M. Laigxel prie l'Académie de vouloir bien lui désigner des Commis- saires chargés d'apprécier la valeur d'une modification au moyen de laquelle il annonce donner aux locomotives à trois essieux une efficacité qu'elles n'auraient pas sans cela, en augmentant l'adhérence des roues aux rails sans augmenter le poids de la machine. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. Sauteyron annonce avoir expérimenté sur lui-même une des prépa- rations de cadmium, signalées dans un Mémoire lu par M. Grimaud, dans la précédente séance. Un centigramme de nitrate de cadmium en dissolu- tion dans une tasse d'eau tiède a déterminé, au bout d'une heure et demie, d'abondants vomissements et quelques déjections alvines. M. Sauteyron ajoute qu'il a été pris de toux au moment où ont commencé les vomisse- ments, et qu'un enrouement assez fort, qui ne paraît pas non plus pouvoir être attribué à un refroidissement, s'est montré bientôt, et n'était pas com- plètement dissipé au bout de quatre jours. (Renvoi à la Commission chargée d'examiner le Mémoire de M. Grimaud.) M. Masson prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours pour le prix concernant les Arts insalubres, ses communications concernant la conservation des substances végétales alimentaires. (Commission des Arts insalubres.) CORRESPONDANCE. M. Moquin-Tandox, récemment nommé à une place de Correspondant, Section de Botanique, adresse ses remercîments à l'Académie. (8o7) physique appliquée. — Observations sur le jaugeage des courants d'air dans des canaux de diverses sections; par M. Félix Leblanc. « Dans la dernière séance de l'Académie, M. Morin a lu un Rapport sur les procédés de dessiccation des légumes de M. Masson. A l'occasion de l'examen des étuves à courant d'air établies chez MM. Chollet etCie, et des- tinées à opérer la dessiccation, le savant rapporteur de la Commission a fait connaître le résultat de quelques observations anémométriques intéressantes qui ont signalé l'influence des coudes et des changements brusques de direc- tion sur la vitesse des courants d'air, observations qui l'autorisent à expli- quer ces effets par l'existence de nœuds et de ventres dans le faisceau des filets gazeux en mouvement. » A cette occasion, j'aurai l'honneur de rappeler à l'Académie les expé- riences anémométriques exécutées en i844 Par une Sous-Commission char- gée d'étudier les conditions d'une ventilation efficace des cellules de prison. » Cette Sous-Commission avait été désignée .par M. Arago, président de la Commission nommée par M. le Préfet de la Seine, pour examiner des projets de chauffage et de ventilation proposés pour la prison de la nou- velle Force (i). Elle se composait de MM. Dumas, Boussingault, Andral, Péclet, et Félix Leblanc, rapporteur. » Dans les expériences faites par la Commission, on a employé un appa- reil construit d'après les indications de M. Péclet, et qui pouvait produire un appel sensiblement régulier et constant durant plusieurs heures con- sécutives. » On fut d'abord conduit à déterminer la correction qu'il fallait faire subir à la formule de l'anémomètre ordinaire de M. Combes pour rendre cet ingénieux instrument capable de donner des indications exactes dans des conditions autres que celles où il fonctionne habituellement. » L'anémomètre, en effet, ne donne des résultats certains d'après sa for- mule, que lorsqu'il fonctionne à l'air libre ou dans un canal dont la section est considérable par rapport à celle de l'instrument. Dans ce cas, pour ar- river au jaugeage d'un courant, il faut déterminer la vitesse sur plusieurs points d'une même section pour en déduire un résultat moyen approché de la vérité. (i) C'est la prison Mazas aujourd'hui achevée et occupée. Les appareils de chauffage et de ventilation qui y existent ont été l'objet d'un Rapport récent de M. Péclet, au nom d'une Commission de réception et à la suite de nouvelles expériences. 106.. ( 808 ) » Pour employer l'anémomètre dans des tuyaux de faible section, il a fallu quelques expériences préliminaires pour déterminer le coefficient de réduction à introduire dans le calcul de la vitesse. » Or, dans la série des expériences faites dans des tuyaux de petite section et à l'aide de l'appareil d'appel de M. Péclet, la Sous-Commission avait reconnu l'influence du défaut de parallélisme des veines fluides appelées à l'orifice, et qui ne permettait une conclusion exacte pour la vitesse qu'en rapportant celle-ci à la détermination faite à une distance fixe de l'orifice d'admission de l'air. La Sous-Commission attribuait à cette même cause les alternatives de maxima et de minima observées dans la vitesse d'un courant d'air régulier, et se trouvait ainsi conduite à admettre l'existence de nœuds et de ventres dans le faisceau des filets d'air en mouvement. Ces variations, quoique peu prononcées, étaient cependant sensibles et résultent de l'in- spection des tableaux d'expériences joints au Rapport, tableaux qui con- tiennent aussi quelques expériences sur le ralentissement de la vitesse d'un courant donné par l'influence des coudes et des variations brusques de di- rection. Le Rapport de la Sous-Commission a été inséré dans les Comptes rendus des séances du conseil général de la Seine, i844> Page 2°8; ce Rap- port est suivi des tableaux des expériences et de figures explicatives. » Les expériences faites par cette Commission, et qui remontent à près de sept ans, présentent donc une certaine analogie avec quelques faits ob- servés par M. Morin dans ses intéressantes expériences, et c'est dans un but d'utilité pratique qu'on a cru devoir les rappeler. » chjmie. — Recherches sur le cobalt ^suite); par M» E. Fremy. « Mes recherches sur le cobalt prenant une extension assez grande et nécessitant des analyses nombreuses, j'ai pensé que, pour m'assurer la priorité dans un travail qui m'occupe déjà depuis longtemps, il me serait permis de faire connaître d'abord les faits nouveaux que j'ai constatés d'une manière certaine, en me réservant de consigner ensuite, dans un travail complet, mes résultats analytiques. » Dans une des dernières séances de l'Académie, j'ai annoncé l'existence d'une série de sels ammoniaco-cobaltiques ayant pour base l'ammoniaque ou. ses éléments, combinés à du cobalt différemment oxydé. » Je viens faire connaître aujourd'hui le mode de production de nou- veaux sels de cobalt dans lesquels ce métal est uni à la fois à l'oxygène et au chlore; la base de ces sels est donc un oxyde de cobalt chloré. ( 8o9) » Lorsqu'on fait passer un courant de chlore dans une liqueur alcaline qui tient en suspension du protoxyde de cobalt, le composé brun qui se forme, et que l'on prend généralement pour du sesquioxyde de cobalt, re- tient souvent une quantité considérable de chlore, comme je m'en suis assuré par l'analyse. » Certains sels de cobalt peuvent absorber directement le chlore et pro- duire des composés chlorés : j'ai reconnu que l'acétate de cobalt dissout le chlore avec rapidité, se colore en brun, et donne un sel ayant pour base un oxyde de cobalt correspondant au sesquioxyde, mais dans lequel une partie de l'oxygène se trouve remplacée par du chlore. » Il m'a paru intéressant de rechercher si le chlore, qui est absorbé par certains sels de cobalt, pourrait également remplacer l'oxygène dans les sels ayant pour bases les oxydes ammoniaco-cobal tiques, et de con- stater, en un mot, si les sels de cobalt , qui, une fois en dissolution dans l'ammoniaque, absorbent si facilement l'oxygène, pourraient sous la même influence se combiner au chlore. » Mais, dans ces nouvelles expériences, je ne pouvais pas opérer en pré- sence de l'ammoniaque, qui est immédiatement décomposée par le chlore. » J'ai pensé alors à faire réagir de l'acide chlorhydrique sur les sels ammoniaco-cobaltiques formés d'avance : par l'action de cet acide, j'ai vu la base ammoniaco-cobaltique perdre une partie de son oxygène et prendre une quantité équivalente de chlore. » C'est ainsi que j'ai obtenu une nouvelle série de sels ayant pour bases les oxydes ammoniaco-cobaltiques chlorés. » Ces sels sont remarquables par leur belle teinte d'un violet rouge : chauffés dans un courant d'hydrogène, ils donnent du cobalt parfaitement pur. Comme ces nouveaux sels sont presque insolubles dans l'eau, il est toujours facile de les séparer des corps étrangers qui accompagnent ordi- nairement le cobalt : je pense donc que pour des recherches de chimie ou de physique, on pourra les employer à la préparation du cobalt chi- miquement pur. » Le chlore qui existe dans l'oxyde ammoniaco-cobaltique chloré se trouve dans un état particulier, car il n'est pas immédiatement précipité par l'azotate d'argent; cette précipitation ne se détermine que par l'ébul- lition : on retombe alors sur des sels ammoniaco-cobaltiques dans lesquels l'oxygène est venu remplacer le chlore qui se trouvait d'abord dans la base. » On voit donc qu'en employant l'acide chlorhydrique et l'azotate (8io ) d'argent on peut obtenir à volonté des combinaisons animoniaco-cobaltiques chlorées ou oxygénées. » J'ai étendu à d'autres métaux les réactions que je viens de décrire pour le cobalt ; je communiquerai prochainement à l'Académie le résultat des expériences que j'ai entreprises dans cette direction. » MÉTÉOROLOGIK. — Résultats d'observations faites pendant une période de mauvais temps, à partir du i5 avril. (Extrait de deux Lettres adressées de Gap, par M. Rozet, en date du g mai, à M. Becquerel, et en date du i5 du même mois, à M. de Gasparin.) « Le 25 avril a été un jour de mauvais temps général en France ; à Paris, la pluie a commencé à 8 heures du matin et a continué toute la nuit du 25 au 26 jusque bien au delà de Gap. A Grenoble, où il avait beaucoup plu dans la ville, il était tombé de la neige sur les toits delà Bastille, c'est-à-dire à 5oo mètres d'altitude ou à 287 mètres seulement au-dessus du sol de cette ville ; à Gap, dont le sol est à 7/}° mètres au-dessus de la mer, il a neigé dans les rues. Depuis que je suis dans cette dernière ville, il pleut tous les jours et il neige quelquefois; le 3 mai, le thermomètre est descendu à o de- gré, une partie des vignes a été gelée. Logé hors de la ville, de manière à voir les montagnes tout autour de moi, j'ai pu déterminer avec mon théo- dolite la limite entre la neige et la pluie; depuis le 25 avril, il a toujours neigé sur les montagnes lorsqu'il pleuvait dans la ville. La température étant de -+- 8 degrés à mon observatoire situé à 750 mètres au-dessus de la mer, il neigeait tout autour de moi sur un plan sensiblement horizontal, situé à 1200 mètres, ou à 45o mètres au-dessus. Le 2 mai, le thermomètre inarquant + L\ degrés, le plan de la neige s'abaissa à 900 mètres. Le même jour, m'étant élevé jusqu'à i3oo mètres sur la montagne de Moranie dans le nuage orageux, le thermomètre baissa à -f- 2 degrés, il faisait très-froid; les particules de neige , au lieu d'être des flocons , étaient des prismes quadrangulaires obliques de la grosseur d'un petit pois : c'était de la neige et non de la glace comme dans la grêle. En descendant, cette grosseur diminuait, et à 900 mètres il tombait une pluie fine très-serrée. » Monté sur une montagne dans un jour orageux, j'ai encore constaté qu'il ne se forme de nimbus, dans une couche de cumulus, que sur les points où viennent tomber des cirrus. Voilà donc de nouveaux faits à l'ap- pui de mes observations précédentes, par lesquelles j'avais constaté que la pluie résulte du mélange de la vapeur vésiculaire avec la vapeur glacée. ( 8" ) » J'ai fait l'expérience dont je vous avais parlé ; placé sur un rocher, à 1 3oo mètres d'altitude, j'ai fait passer dans un tamis de fer très-serré, de la neige qui tombait sur un nuage de vapeur d'eau qui partait du pied du ro- cher à 5 mètres au-dessous de moi; les aiguilles de neige seulement fon- daient en tombant sur la vapeur d'eau ; mais les particules un peu grosses la traversaient. Ceci s'accorde avec mes observations ; car, dans l'atmosphère, la vapeur glacée est formée de cristaux microscopiques, ainsi que l'ont vu MM. Barrai et Bixio. » Nous ne reproduisons pas ici une addition à cette Note, parce qu'elle ne contient rien qui ne se trouve dans l'extrait suivant d'une Lettre adressée par le même auteur à M. de Gasparin. Lettre de M. Rozet à M. de Gasparin. (Extrait.) • « Gap, i5 mai. » Le mauvais temps que nous avons ici depuis le a 5 avril m'a fourni de nouveaux faits à l'appui de mes premières observations sur la pluie. » A une certaine hauteur, la pluie commence toujours par de la neige ; les montagnes qui m'environnent me donnent les moyens de déterminer exactement cette hauteur. » Il neige dans les rues de Gap, c'est-à-dire à 74° mètres au-dessus de la mer, quand le thermomètre marque + 3 degrés. » A + 5 degrés, la neige descend jusqu'à 900 mètres au-dessus de la mer, le long des flancs des montagnes. » A -f- 7 degrés, la limite de la neige est vers 1 000 mètres; de H- 8 degrés à + 9 degrés, cette limite varie entre 1 000 et 1 200 mètres. » A + 10 degrés, elle descend peu au-dessous de 1 l\oo mètres. » Deux fois je me suis élevé dans le nimbus, pendant la pluie, jusqu'à 1 3oo et 1 400 mètres d'altitude, c'est-à-dire jusqu'à près de 700 mètres au-dessus du sol de Gap. » J'ai aussi reconnu que la pluie fine et froide résulte de petits grains de neige de forme quadrangulaire, dont la grosseur diminue à mesure qu'ils tombent ; » Que la pluie à grosses gouttes provient de gros flocons de neige tom- bant en grande abondance jusque vers 1 100 à 1 200 mètres au-dessus de la mer. » Dans les deux cas, à cette hauteur, le thermomètre marquait 4- a°,5. » ( 8ia ) astronomie. — Observations de la comète de M. Faye, faites à Véquatorial de Cambridge. (Lettre de M. Challis à M. Le Verrier.) « ... Voici les seules observations que nous ayons pu faire de la comète à courte période de i843, malgré tout le soin que nous avons mis à les pro- longer aussi loin que possible. Je crains même que l'extrême faiblesse de cette comète, jointe à des circonstances atmosphériques défavorables, ait nui beaucoup à l'exactitude de ces observations. Observations de la Comète périodique de 1 843, faites à l'équatorial de Cambridge. SOMBRE TEMPS MOYEN JV D.P.N. des compa- raisons en M- des ETOILE de Grecnwich. apparente de la comète. l°Bp apparente de la comète. hf| compa- raisons en D.P.N. de compa- raison. i8S0. h IQ s Nov. a8 84o 3o,i h m s 21 .29.20,40 -i- 8,529 0 / // 97.11.39,8 - 9,9'6> 5 5 (") ag 6.56.22,6 21. 3o. 5o,34 -+- 8,3i2 97- 9 53,9 - 9,9279 a a («') 8. 3.46,3 21.30.54,84 ■*■ 8,477 97- 9 4i,6 — 9,92o6 6 6 («') Dec. 6 6.22.32,7 21.42.30,95 -+- 8,246 96.51.46,7 — 9,9280 4 4 (*) 7 8. 0.46,8 21.44-22,33 4 8,498 96.48.14,9 - 9,9'77 3 3 (c) ■>5 7. 8. 7,5 22.18. 9,35 -+- 8,475 95.23.5o,8 — 9.9'54 1 1 (<0 1851 Janv. 5 6.35.25,0 22.40.52, 19 -+- 8,450 94- 9- '.0 - 9.9116 6 5 (•) 22 6. i5. 9,7 23.i8.3i,y3 -+- 8,467 91.43 48,2 - 9,9027 1 1 (/) 6 . 40 . 5o , 1 a3.i8.35,5G -+- 8,509 91 .43.32,3 — 9>9°'8 3 8 (S) 24 G.5o 55,o 23.23.12,86 -+- 8,528 91.24. 11,8 — 9>9°°4 6 5 (g1) 27 6.58.34,6 23.3o.i3,33 -+- 8,543 90.54.50,4 - 9,8986 8 8 {!>) Février 6 6.5i.i6,i 23.54. 3,45 -+- 8,55a 8g.io.55,3 - 9,8935 6 6 (0 26 7.20.33,4 0.44. 7,24 -+■ 8,599 83.a6. i3,o - 9,8875 2 2 (*) Mars 4 7.35.25,0 0.59.42,09 -+- 8,6.9 " n 3 " (') » P = la parallaxe horizontale équatoriale ; p = correction pour la paral- laxe en ascension droite {en temps); q — correction pour la parallaxe en distance polaire nord. Notes. » Novembre 28. La comète a été trouvée ce soir avec un grossisse m en 1 de cent fois, mais elle a été observée avec un grossissement de cent soixante- six fois. Excessivement faible. » Novembre 29. La comète est un peu plus brillante cette nuit. Ciel clair. ( 8i3 ) » Décembre 6. Cliel l)rumeux et comète extrêmement faible, à peine perceptible. » Décembre 7. Ciel très- vaporeux : comète aussi faible que le soir précédent. » Décembre 25. Mauvaise observation. Un grossissement de deux cent quarante fois a été essayé, tandis qu'on avait constamment employé aupa- ravant le grossissement de cent soixante-six fois. » Janvier 5. Comète extrêmement faible : observations difficiles et incertaines. » Janvier 22. Comète très-faible; elle présente, par instants, une appa- rence de noyau. » Janvier 24. Extrêmement faible, à peine visible. » Janvier 27. Plus brillante que dans toutes les occasions précédentes; aisément observable. La chevelure présente un faible allongement dans le sens sud-suivant. » Février 6. Observations extrêmement difficiles, à cause du clair de lune. Par moments la comète paraît avoir un noyau scintillant. » Février 86. Comète à peine perceptible : trop près de l'horizon pour pouvoir être observée d'une manière satisfaisante. » Mars 4- La comète est du dernier degré de faiblesse, à cause de la lumière zodiacale; elle peut à peine être observée. Positions adoptées pour les étoiles de comparaison. Si APPARENTE. D. P. K. APPARENTE. AUTORITÉS. («J h^ m s 2i.3a.3i.8o o / Il 97.38.54,8 Bessel (Wcisse), XXI, 781. {"') ai. 32. 3i ,79 97.38.54,8 Bessel (Weisse), XXI, 781. (») 21. 39.45,89 96.36.17,9 Bessel (Weisse), XXI, 937. («0 21.48 i5.3i 96.32. 0,6 Histoire céleste, fejl5. (<*) 22.22.40,31 95.34.55,9 Bessel (Weisse), XXII, 478. (0 22.41.16,36 94.10.29,5 Bessel (Weisse), XXII, 870. if) 23. 19.28,04 gi.38.i5,5 Bessel (Weisse), XXIII, 389. (g)-: 21.21. 7,65 91 .39.10,2 Zones de Laraont. (g') a3. ai. 7,63 . 91.39.10,4 Zones de Lainont. (*) 23.37.28,21 go.38. 2,4 Bessel (Weisse), XXIII, 564. (0 23.55. 7,47 88.41.51,4 Bessel (Weisse), XXIII, 1143. (*) 0.43. '7,o5 85.10.16,2 Bessel (Weisse), 0, 751. (»> o.58.58,73 84. 8. 4,2 Bessel (Weisse), 0, io44' » L'ascension droite de (b) est en erreur de im dans le Catalogue de Weisse. L'étoile (g) a été observée quatre fois par M. Lamont , dans les C. R., i85i, 1er Semestre, (T. XXXII, N» 21.) IO7 ( 8i4 ) zones de Munich. On a adopté la moyenne de ces quatre observations. Cette étoile, qui n'a pu être trouvée dans les autres Catalogues, est de 7-8e grandeur, d'après M. Lamont. Telle est, en effet, la grandeur qu'elle paraissait avoir, lorsqu'elle a été comparée à la comète. » J'ajoute, en post-scriptum, les observations que nous avons faites, la nuit dernière, de la nouvelle planète de M. Hind. TKMPS MOYEN de Greenwich. M de la planète. I*g|- D. P. N. de la planète. K*|- NOMBRE des comparaisons en M, en D. P. N. ÉTOILE de comparaison. 1881. Mai 21 h m s 11. 0. 5,2 12. 5.4l,8 12.17.58,3 h m s 16.2. i5, 06 16.2.11,99 16.2.1 1 ,92 — 8,076 ■+■ 7,354 0 / ir 5 .. . [a) ■ 103.26.28,5 103.26.28,6 — 9.9580 - 9-9579 Au méridien. (<) » L'étoile (a) est dans Weisse, XVI, 38, et la position de Weisse a été adoptée. » cristallographie. — Remarque sur le dimorphisme ; par M. V. Raii.in. « Les substances dimorphes présentent, dans leur cristallisation, un fait particulier que j'ai aperçu dans les derniers jours de 1848, lorsque je fis, pour la première fois, le cours de minéralogie à la Faculté de Bordeaux. Ce fait n'est pas énoncé dans les Traités de minéralogie ; il n'a pas été signalé non plus dans les divers Mémoires de MM. Laurent, Pasteur, Daubrée et Chancel. Après l'avoir communiqué tout récemment à M. Delafosse, j'ai pensé qu'il ne serait pas sans intérêt de le faire connaître, puisqu'il pourra appeler l'attention des minéralogistes sur l'une des propriétés les plus re- marquables des substances naturelles ou artificielles, celle de se présenter avec des formes appartenant à des systèmes cristallins différents. Ne m'occupant pas particulièrement de minéralogie, je livre sans commentaires aux hommes spéciaux un fait qui pourra peut-être aider à la découverte des causes du dimorphisme. » Ce fait, qui pourrait bien être la conséquence d'une loi naturelle non encore soupçonnée, puisque aucune des dix substances dimorphes connues ne présente d'exception (1), peut être ainsi formulé: (1 ) MM. Laurent et Chancel citent encore, dans leurs Mémoires, deux exemples de dimoi - ( 8.5 ) » Les substances cristallines dimorphes, naturelles ou artificielles, quelle que soit leur nature, possèdent toujours, pour l'un des deux systèmes cris- tallins, celui du prisme droit rectangulaire. » Si l'on range les systèmes cristallins dans l'ordre adopté par MM. Nau- mann et Dufrénoy, les deux remarques suivantes pourront encore être faites. » i°. Lorsque l'un seulement des deux systèmes cristallins se rencontre dans la nature, c'est toujours celui qui possède le plus haut degré de sy- métrie ; » a°. Le système cristallin autre que le système commun (celui du prisme droit rectangulaire, le 3e) appartient aux systèmes les plus voisins, 2e et 4e» ou à ceux qui viennent immédiatement après, Ier ou 5e; il n'y a jamais un intervalle de deux systèmes, aucune des substances dimorphes ne cristallisant dans le 6e système. » Le fait et les deux remarques peuvent être saisis d'un seul coup d'œil à l'inspection du tableau suivant des substances dimorphes : CLASSES CHIMIQUES. Corps simple. Composé bin. non oxygéné. Composés bin. oxygénés. . . . SUBSTANCES. Soufre . Sulfure de fer.. Ac. arsénieux.. Oxyde d'élain. . Sels. Composés or- ganiques. . . . Ac. titanique. . i Carb. de chaux. Carbon, de fer. Suif, dépotasse. Azot. dépotasse. Chlor. de naph- taline chloré. 1" SYSTÈME- , cobe. Pyrite . . . Ac. arsén. 2" SYSTÈME, prisme droit carré. Cassitérit Anatase . . Rutile. ... 3" SYSTEME, prisne droit rectan- gulaire. Soufre . Spcrkise . Artificiel . Artificiel . Brookite . Aragonile. Junckérite. Aphthalose. Salpêtre.. . Artificiel . ° SYSTÈME, rhom- boèdre. Calcaire , Sidérose, Artificiel , Artificiel, 5e SYSTÈME, prisme oblique rhoroboïdal Artificiel . Artificiel, OBSERVATIONS. Le premier, naturel. Naturels tous deux. Le premier, naturel. Le premier, naturel. Naturels tous trois. Naturels tous deux. Naturels tous deux. Le premier, naturel . Le premier, naturel . Artificiels tous deux. M. Smith, Membre de la Société philosophique de Liverpool, annonce que l'on a répété dans cette ville l'expérience de M. Foucault, et exprime phisme qui constitueraient des exceptions ; mais il est bon de remarquer que, jusqu'à pré- sent, aucun minéralogiste n'a considéré comme des cas de dimorphisme les grenats et l'ido- crase, la mésotype et la seolézite, minéraux qui appartiennent au groupe des silicates dont la constitution chimique est encore si obscure. ( 8.6 ) le désir d'obtenir quelques détails sur le dispositif de l'expérience qui s'est faite au Panthéon. M. Pouillet est invité à prendre connaissance de cette Lettre, et à com- muniquer à l'auteur les renseignements qu'il jugera lui être utiles. M. le Maire de Fontainebleau annonce que l'on vient de découvrir dans la forêt de même nom une grotte toute tapissée de cristaux rhomboé- driques de carbonate de chaux quartzifère. M. le Maire exprime le vœu que l'Académie charge quelques-uns de ses Membres de visiter ce gisement, afin que, s'il est jugé digne d'intérêt, on puisse provoquer de la part de l'Administration quelques mesures qui le préservent de la dévastation dont il est menacé. M. Élie de Beaumont est invité à visiter ce lieu, et à faire, s'il le juge convenable, quelque proposition à ce sujet à l'Académie. M. Gaietta envoie deux nouvelles Notes concernant des applications de l'électricité. M. Viau envoie un Supplément de ses précédentes communications sur un moteur destiné à remplacer la machine à vapeur. M. Bonnet demande à être admis à faire une communication sur le mouvement perpétuel. Une décision, déjà fort ancienne de l'Académie relativement à cette question, ne permet pas de prendre en considération la demande de M. Bonnet. L'Académie accepte le dépôt de deux paquets cachetés présentés Par M. Bkvédk, Et par MM. Armet-Steinhel et' Vivien. A 4 heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. F. ERRATA. (Séance du n mai i85i.) Page 717, ligne 6, au. lieu de M. Gossvnski, lisez M. Gostynsk.i. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 JUIN 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Mage.\oie donne des nouvelles de la santé de M. de Mirbel. M. le Président invite M. Magendie à être, auprès de M. de Mirbel, 1 interprète des vœux de tous ses confrères pour son prompt rétablissement. économie rurale. — Exposé des tentatives faites pour acclimater en France plusieurs poissons des eaux douces de l'Allemagne; par M. A. Valenciesnes. « L'Académie connaît les essais faits avec tant de persévérance, en Alle- magne et en Angleterre, pour accroître le nombre des espèces de poissons qui vivent dans les eaux douces. Ces tentatives, déjà anciennes, ont été répétées en France, dans ces dernières années, avec beaucoup d'activité. Notre collègue, M. Dumas, voulant leur donner une direction plus régu- lière, a institué, auprès du Ministère de l'Agriculture, une Commission chargée de suivre les expériences dans le but de connaître et de rassembler tous les faits qui se rapportent à la multiplication des espèces qui peuvent vivre dans les lacs ou les rivières de notre pays. C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, N° 22.1 Io8 ( 8.8 ) » M. Buffet, Ministre actuel du Commerce, m'a chargé de me rendre en Allemagne et de rapporter en France des individus assez forts, d'espèces variées, afin d'en essayer ensuite la reproduction, soit par les méthodes de fécondation artificielles, connues depuis longtemps, soit par la propagation naturelle du frai. » J'ai d'abord porté mon attention sur le Scinder, nommé encore San- del ou Sandat, sur tout le littoral de la Baltique. Les riverains du Danube, en Autriche, l'appellent Schil. C'est le Perça lucioperca de Bloch et de Linné. Ce poisson, renommé par sa chair blanche, ferme sans être dure, de très-bon goût et sans arêtes, devient presque aussi grand que le Brochet, et il croît aussi vite. J'ai pu en amener huit vivants. Cette espèce n'avait jamais encore passé le Bhin. » Une seconde espèce, qui manque à la France, à l'Angleterre, à l'Italie, est le Silure européen que les Allemands appellent Weh; c'est le Silùrus glanis des ichthyologistes. Un minéralogiste connu, M. Dietrich, avait essayé de multiplier le Wels dans les lacs de la basse Alsace ; mais les in- dividus, abandonnés, en ont disparu. Des pécheurs de Strasbourg en font venir de temps à autre dans leurs viviers ; mais ces poissons y sont toujours en petit nombre, et d'un prix fort élevé. On en servit un qui avait un mètre de long, avec une carpe du Rhin, sur la table dressée par la ville de Stras- bourg pour le repas offert au roi Charles X. Les deux poissons ont été payés 700 francs. Je rapporte ce fait pour donner vine idée de la valeur que les Allemands attachent au Silure. » J'en ai déposé dix-sept dans le grand bassin du Jardin des Plantes : l'un d'eux a im,20 de long, et il pèse jo kilogrammes. J'en ai plusieurs autres qui ont 80 centimètres de long. » Un troisième sujet de mes recherches est la grande I^otte allemande, espèce confondue avec celle de nos rivières occidentales, qui reste toujours petite. J'en ai douze exemplaires de 70 à 80 centimètres de long, et du poids de 3 à 4 kilogrammes. » Un autre poisson, qui manque aussi à nos eaux douces, est le Alandt des lacs et des rivières du Brandebourg et du Hanovre. Ce poisson n'existe pas dans nos fleuves, ou, si l'on croit qu'il se trouve dans les eaux de la Flandre, on ne peut contester que les races du nord-est de l'Europe ne Soient beaucoup plus grandes. J'en ai rapporté onze vivants. » J'ai trouvé les savants et les économistes de l'Allemagne très-empressés à suivre les premières expériences un peu en grand que nous venons de faire. Si elles sont suivies de succès, ils prévoient que la France ou la Suisse ( 8«9) méridionale pourraient leur rendre en échange les espèces qu'ils n'ont pas* \ussi M. Liechtenstein , et notre illustre confrère, M. de Humboldt, m'ont-ils aidé de leurs conseils et de leur crédit pour amener à bonne fin mon entreprise. Le Roi lui-même, qui a eu la bonté de me recevoir à Potsdam, m'a témoigné tout l'intérêt qu'il prenait à l'importation de ces utiles espèces. » Des essais ont été faits par les soins du premier, dans le jardin de l'U- niversité de Berlin, pour connaître combien de temps le Scinder pouvait vivre dans la même eau non renouvelée. Je répétais ces expériences, d'un autre côté, dans le jardin de l'École vétérinaire de Berlin, grâce aux complai- sances du savant directeur de ce superbe établissement. » Quand nous eûmes acquis la preuve que le plus délicat de tons les poissons nommés plus haut pouvait vivre quarante-cinq à cinquante heures dans la même eau, je pris mes dispositions pour nie mettre en route avec le convoi de mes poissons. Je n'aurais jamais pu l'amener, sans l'in- térêt que M. Augustin, directeur des chemins de fer rhéno-belges, a attaché au succès de cette expérience. Les ordres les plus précis ont été donnés, et ils ont été exécutés avec une ponctualité au-dessus de tout éloge. Je n'avais pas moins de dix tonneaux ou baquets pour contenir tous ces poissons. Pour ne citer qu'une seule preuve, je vais rapporter le fait suivant. » Une disposition fâcheuse des couvercles, mais que l'on n'avait pu prévoir, laissait perdre l'eau. A ma grande et pénible surprise, je vois, en arrivant déjà à la station de Potsdam, que les baquets sont à moitié vides. Je croyais, je l'avoue, tout perdu. Il était i i h 3om du soir. On ne pou- vait arrêter le convoi sur un chemin de fer. Il restait encore assez d'eau pour aller jusqu'à Magdebourg. A l'instant, l'avis est écrit par le télé- graphe électrique de faire préparer, à cette station, quarante voies d'eau fraîche, et tout ce qu'il faut pour fermer les baquets. Nous partons par la grande vitesse d'un chemin de fer, nous arrivons à Magdebourg à 2h 30™ de la nuit. Tout y était prêt pour donner de l'eau aux poissons, tout est réparé, et, sans arrêter un instant la marche du convoi, tout étant remis en bon état, j'ai pu en toute sûreté continuer ma route. » Ges poissons, pour la plupart, paraissent aujourd'hui bien remis de la fatigue du voyage. Ils ont été provisoirement déposés dans le grand bassin du Muséum d'Histoire naturelle. Ils vont être établis, par les soins de l'ad- ministration du Ministère de l'Agriculture, dans de grandes pièces d'eau de Seine, constamment renouvelées, et où ils auront une nourriture abon- dante. Dans ces réservoirs, les Membres de la Commission pourront les 108.. ( 8ao ) étudier, et faire sur eux les expériences convenables pour en essayer la propagation. » Cette première expérience, qui a parfaitement réussi, a donc démontré que le Sander (Perça lucioperca, Lin.), le Wels (S i lu rus g lanis, Lin. , le Alandt (Cyprinus jcses , Bloch), la Lotte allemande (Gadus lotta, Bloch) peuvent être amenés vivants depuis la Sprée jusque dans les eaux de la Seine, où ces poissons nagent aujourd'hui. Elle confirme l'observation des pêcheurs de Prusse, sur la difficulté de transporter le Sander qui résiste beaucoup moins que les autres espèces. Après lui, je crois le Alandt assez délicat, et tout autant impressionnable par la nature des eaux dans lesquelles on le placera. Je rangerai ensuite laLotte, et enfin le Silure qui s'est montré le plus robuste, et le moins difficile à transporter. » Le mouvement du chemin de fer a agi sur les poissons d'une manière digne d'être remarquée. Je me suis déjà aperçu, à Brunswick, que plusieurs Alandt rendaient des fragments de tœnias, le mouvement prolongé de la route en a fait rendre, soit par l'anus, soit 'par la bouche, en grande quan- tité, aux Lottes et aux Wels. Ces fragments d'Helminthes sortaient en longs filets par la bouche, autant que par l'anus. Ils ont dû gêner beaucoup les individus tourmentés par ces Helminthes, car le corps de ces vers s'embar- rassait dans les arcs branchiaux, et sortait parla fente des ouïes. I^es Silures surtout en ont beaucoup. » J'ai pu aussi remarquer l'action du changement d'eau sur quelques Lottes, et surtout sur les Alandt. L'eau, du moins je suppose que ce nou- veau liquide est la cause de cette affection, a causé une sécrétion très- abondante de mucosité dispersée par places, sur le corps du poisson; la tète et les flancs furent alors couverts de taches plates, larges de 6 à 8 milli- mètres; le poisson paraît avoir une éruption variolaire. I^es individus ainsi malades ont succombé. I.,es Alandt ont été plus sujets à cette maladie que les Lottes. Les Sandres se décolorent avec une rapidité surprenante; le mucus d'un vert noirâtre très-foncé qui recouvre le corps , et qui forme les bandes transversales dessinées sur les flancs, devient moins abondant, et semble n'être plus sécrété. Quand le poisson devient plus malade, des taches blanchâtres paraissent sur les mastoïdiens et sur les parties voisines de la nuque. » Ainsi que je l'ai dit plus haut, les soins que le Ministère de l'Agricul- ture va prendre de ces poissons, me font espérer que des expériences sur leur propagation vont être tentées ; j'aurai soin d'en informer l'Académie. » (8a. ) Remarques de M. Coste. « A l'occasion de l'intéressante communication de M. Valenciennes, je dirai à l'Académie que les expériences sur l'acclimatation des poissons et sur leur multiplication pourront être faites désormais dans les conditions les plus favorables, par les soins d'une Commission instituée près du Mi- nistère du Commerce. Comme Membre de cette Commission, et en l'absence de MM. Valenciennes et Milne Edwards qui en font aussi partie, j'ai visité les eaux de Versailles, que M. le Ministre des Travaux publics a bien voulu mettre à notre disposition, afin de m'assurer si elles étaient convenablement distribuées pour le but que nous voulons atteindre. J'ai trouvé des bassins nombreux, spacieux, qu'on peut vider à volonté, présentant les conditions les plus variées, où les espèces nouvelles, élevées séparément, pourront être facilement propagées par la fécondation artificielle. C'est là que seront placés les poissons rapportés de Berlin par notre confrère. » Dans ces bassins si favorablement disposés pour nos expériences, nous pourrons facilement introduire les espèces qui vivent alternativement dans les eaux salées et les eaux douces, et les habituer à vivre d'une manière permanente dans les étangs et à s'y propager. Les Saumous, les Aloses, les Lamproies, les Plies, etc., amenés de l'embouchure de nos fleuves, y de- viendront l'objet de nos premiers essais. J'ai aussi l'intention de demander à M. le Ministre du Commerce de donner suite à un projet que j'ai déjà tenté de réaliser, mais qui a échoué par défaut de moyens d'exécution ; je veux parler du transport du Gourami de l'Inde, poisson excellent, très- facile à élever, qui se propage en très-grande abondance et vit à l'état de domesticité dans les bassins les moins spacieux. On peut se le procurer à l'île de France d'où notre marine l'amènera, pour ainsi dire, sans frais. » Si, comme il n'y a pas à en douter, les expériences de la Commission réussissent, les eaux de Versailles deviendront un moyen très-important d'acclimatation des poissons, une sorte de haras, qu'on me permette cette expression, où seront propagées les espèces les plus productives qu'on pourra distribuer ensuite dans toutes les parties de la France. » chimie. — Suite des recherches sur l'extraction de l'oxygène de l'air atmosphérique; par M. Boussingault. « La bienveillance avec laquelle l'Académie a entendu, dans sa séance du a5 février, l'exposé des recherches que j'avais entreprises sur l'extraction ( 822 ) du gaz oxygène de l'air atmosphérique, me porte à lui communiquer au- jourd'hui quelques résultats que je crois dignes de son attention. » L'Académie se rappelle que j'ai été conduit à constater ce fait hien inattendu, que, malgré la puissante affinité qui unit ses éléments, l'hydrate de baryte est complètement décomposé par un courant d'air sec agissant à la température rouge. L'eau est entraînée, et, à la place de l'hydrate, on obtient de la baryte ou du bioxyde de barium, suivant le degré de chaleur auquel on a opéré. En rapprochant ce fait de cet autre, connu depuis longtemps, que l'eau en ébullition change subitement le bioxyde en hydrate en expulsant la totalité de l'oxygène qui constitue ce suroxyde, j'ai pensé qu'on parviendrait peut-être à extraire l'oxygène de l'air à une tempér- ture si peu élevée, qu'indépendamment de l'avantage d'une économie de combustible, on n'aurait plus à redouter l'action destructive de la baryte sur les vases de terre, et la diminution qu'on remarque dans l'aptitude de cet alcali à s'oxyder. En effet, la décomposition de l'hydrate et l'oxyda- tion de la baryte a lieu au rouge-brun; et le dégagement de l'oxygène, on pourrait l'effectuer au-dessous'de cette température, puisqu'on le détermine à i oo degrés quand il y a présence de vapeur aqueuse. » Bien que l'idée de faire agir, successivement, l'air sur l'hydrate et l'eau sur le bioxyde reposât sur des résultats certains, maintes fois obtenus dans le cours de ces recherches, je fus sur le point de l'abandonner par suite des difficultés que je rencontrai dans mes premiers essais, difficultés dues, en grande partie, à l'extrême fusibilité de l'hydrate. L'hydrate devenant liquide à la chaleur rouge, on fut obligé de le placer dans une longue na- celle d'argent qui occupait toute la partie chauffée d'un tube de porce- laine; mais bientôt la couche de bioxyde, formée à la surface du bain, opposait un obstacle à l'action de l'air, de sorte que, lorsqu'on opérait sur ioo grammes de matière, l'oxydation ne se propageait plus qu'avec une excessive lenteur. » On remédie à cet inconvénient en mêlant intimement l'hydrate de baryte avec de l'hydrate de chaux ou avec de la magnésie, dans le double but de l'empêcher de couler, de former un bain, et de faire qu'il présente, par suite de sa division, une très-grande surface à l'action de l'air. » Pour ne pas fatiguer l'attention de l'Académie par des descriptions d'appareils dont on trouvera tous les détails dans mon Mémoire, je me bornerai à dire que le mélange est introduit dans un tube de porcelaine, en prenant la précaution de le maintenir, de part et d'autre, par deux tam- pons d'asbeste. On procède alors à l'oxydation au moyen d'un courant ( 8a3 ) d'air très-rapide, car, on le conçoit, l'hydrate de baryte est décomposé d'autant plus promptement, que l'air arrive avec une plus grande vitesse. La suroxydation étant jugée suffisante, on établit la communication avec un gazomètre; puis, à l'aide d'un petit bouilleur disposé à cet effet, on lance dans le tube un jet de vapeur ; aussitôt l'hydrate est reconstitué et l'oxy- gène se dégage; la baryte de l'hydrate est ensuite oxydée par l'air et désoxydée par l'eau successivement. » On a peut-être encore ici un exemple de l'influence des masses sur l'affinité chimique. Ainsi, dans un cas, une grande quantité d'air enlèverait, par l'oxygène qu'il contient, l'eau à l'hydrate de baryte pour former du bioxyde; dans l'autre, à la même température, ce serait un courant soutenu de vapeur aqueuse qui chasserait l'oxygène du bioxyde pour constituer de l'hydrate de baryte. » La basse température à laquelle ont lieu les deux actions opposées que je viens de décrire, devait faire présumer que la baryte conserverait l'aptitude à l'oxydation; c'est ce qui paraît être, en effet, si l'on en juge par plusieurs résultats obtenus en soumettant, pendant des temps égaux, la même matière à l'action d'un rapide courant d'air. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Commission qui sera appelée à juger les pièces admises au concours pour le prix de Physiologie expérimentale. MM. Flourens, Magendie, Rayer, Serres et Duméril réunissent la majo- rité des suffrages. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. cristallographie. — Production artificielle, par voie sèche, des principaux minéraux contenus dans les gîtes métallifères; par M. Durocher. (Commissaires, MM. Berthier, Élie de Beaumont, Dufrénoy.) « Le travail dont j'indique ici les résultats généraux est la réalisation expérimentale de phénomènes que j'ai eu l'honneur d'exposer à l'Académie des Sciences, il y a deux ans [Comptes rendus, tome XXVIII, page 607). Pour expliquer la formation des dépôts métallifères, je faisais intervenir deux sortes d'émanations : les unes motrices, contenant des métaux gêné- ( 824 ) ralement à l'état de chlorures; les autres fixatrices, renfermant un radical destiné à fixer les métaux : ordinairement c'était le soufre. » Dans ce Mémoire, je disais encore : « Le même véhicule (le chlore) » aura servi soit pour vaporiser les métaux, soit pour les transporter à » l'état de dissolution; ces deux cas se sont sans doute réalisés, peut-être » l'un après l'autre, et dans les mêmes fentes, par suite d'une condensation » de vapeur d'eau. » » Depuis l'époque de cette publication, M. de Senarmont a exposé à l'Académie des expériences remarquables, dans lesquelles il a produit par voie humide beaucoup de minéraux des filons, en mettant en présence, à des températures supérieures à ioo degrés, des dissolutions diverses qui contenaient des métaux sous forme de chlorures ou de carbonates. Ces faits ont vérifié le second mode de formation que j'indiquais dans mon Mémoire de 1849; ma'S pour confirmer l'ensemble de mes prévisions théoriques, il importait de réaliser la production des sulfures métalliques et autres com- posés par des courants de vapeur. » Les recherches que j'ai exécutées à ce sujet ont été couronnées d'un plein succès; en faisant arriver dans des tubes de verre chauffés à des tem- pératures variables, de 100 degrés au rouge sombre, des courants de gaz el de vapeurs métalliques (ordinairement de chlorures, mais quelquefois aussi d'autres composés), j'ai obtenu de très-beaux cristaux des divers minéraux contenus dans les gîtes métallifères. D'ailleurs, il est des cas où des cristal- lisations se produisent par réaction de gaz sur des substances se trouvant, non-seulement à l'état de vapeur, mais aussi sous forme liquide ou solide, et quelquefois on peut obtenir la même espèce minérale sous plusieurs formes secondaires. » Les produits artificiels dont j'ai l'honneur de présenter à l'Académie les principaux types, appartiennent aux mêmes systèmes cristallins que les substances naturelles; ils offrent la même couleur, le même éclat; leurs ca- ractères sont tellement semblables, que souvent on pourrait les confondre : ils adhèrent à la surface du verre ou de fragments de quartz placés à des- sein, de même que les minerais adhèrent aux gangues ou aux roches encais- santes des filons. La ressemblance des substances naturelles avec celles obtenues artificiellement, soit par des vapeurs, comme dans mes expériences, soit par voie humide, comme dans celles de M. de Senarmont, démontre que la nature a pu employer divers procédés pour arriver à des résultats identiques. D'ailleurs, j'ai pu produire sous forme de cristaux plusieurs ( 8a5 ) minéraux que par voie humide on n'a encore pu obtenir qu'à l'état amorphe* ainsi les sulfures de fer, de zinc, de cuivre, etc. » Presque toutes les substances que j'ai produites sont cristallisées; leur formation a heu à des températures généralement peu élevées, dans des conditions très-simples et ordinairement sans nécessité de pression : l'hy- drogène sulfuré, qui ne décompose point les dissolutions de fer, de zinc, etc , change très-facilement en sulfures les chlorures de ces métaux, lorsqu'ils sont à l'état de vapeur. Ainsi, j'ai pu obtenir de la blende et de la pyrite de fer cristallisées, la première en tétraèdres ordinairement modifiés, translu- cides, d'un gris clair et gris jaunâtre, comme la blende pure; la seconde offre des teintes diverses, jaune, brune, bronzée, mais elle contient moins de soufre que le bisulfure naturel, aussi elle est douée du magnétisme, et les cristaux que j'ai obtenus se rapportent à la forme hexaédrique de la pyrite magnétique naturelle. Parmi les autres sulfures que j'ai produits, je citerai la galène en lames cubiques, le sulfure de cuivre eu tables hexago- nales, le sulfure d'argent, le sulfure de bismuth et le sulfure d'antimoine; il y a des cristaux de ce dernier (en prisme rhomboïdal modifié) qui ont plus de \ centimètre de longueur sur \ millimètre de largeur, et qu'il esl presque impossible de distinguer du sulfure naturel (stibine), tant est grande leur similitude. » En faisant intervenir à la fois plusieurs courants de vapeurs, j'ai pu produire des sulfures multiples, contenant de l'antimoine ou de l'arsenic ; ainsi le cuivre gris antimonifère, sous forme tétraédriqûe, et des composés sulfarséniés et sulfantimoniés d'argent. Néanmoins la production artificielle de quelques-uns de ces composés offre des difficultés qui n'ont pas dû exis* ter dans la nature, mais que, par différentes causes, on ne peut pas tou- jours éviter dans nos laboratoires. » En faisant varier la nature des émanations que j'ai déjà wavams.es> fixa- trices^ j'ai pu produire, sous forme de cristaux, d'autres composés que les sulfures, ainsi des métaux natifs, tels que l'antimoine (en prismes hexago- naux), l'arsenic, le plomb, l'argent, etc., ou bien ces corps unis sous forme de combinaisons binaires, ainsi le cobalt arsenical ( en hexaèdres). J'ai formé aussi des oxydes; ainsi le fer oxydulé en beaux octaèdres, le fer oligiste, produit anciennement par Gay-Lussac. » J'ai pu obtenir aussi des sulfates, celui de baryte, par exemple, et des carbonates tels que le fer spathique, en prismes à six faces, demi-transpa- rents, d'un gris clair, et, comme le minéral naturel, ne faisant effervescence qu'à chaud avec les acides. Mais comme les carbonates se décomposent faci- C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXH, JX° 28.) IO9 ( 826 ) lement par la chaleur, surtout dans un courant de gaz, pour les produire je suis obligé d'opérer dans un canon de fusil. D'ailleurs, dans quelques cas, où certains métaux ne forment que des composés très-peu volatils, j'emploie des moyens particuliers pour en déterminer la vaporisation. » On voit que par la réaction de courants de gaz et de vapeurs, on peut produire artificiellement beaucoup de minéraux naturels appartenant aux principales familles. Jusqu'à présent cette méthode n'avait guère été em- ployée que dans un cas particulier, savoir, à la production de certains oxydes ; ainsi Gay-Lussac a formé du fer oligiste en faisant réagir de la va- peur d'eau sur du perchlorure de fer, et récemment M. Daubrée a formé d'une manière analogue des oxydes d'étain et de titane. Les expériences dont je viens d'exposer les résultats montrent que la méthode générale de réaction des vapeurs convient à la production artificielle, et sous forme de cristaux, non-seulement des oxydes, mais aussi des carbonates, sulfates, sulfures, arséniures, sulfarséniures et sulfantimoniures. » Si l'on considère que dans les émanations volcaniques se trouvent com- pris non-seulement de l'hydrogène sulfuré, mais aussi des vapeurs de chlo- rures métalliques, de fer, cuivre, plomb, etc., il est indubitable que des produits naturels ont dû être engendrés par des réactions analogues à celles que je viens d'exposer. Je dois rappeler d'ailleurs que plusieurs chi- mistes, notamment MM. Berthier et Ébelmen ont pu produire divers miné- raux à l'aide d'une fusion ignée, et comme les gisements de minéraux offrent des caractères très-variés, il faut admettre qu'ils n'ont pas tous pris nais- sance de la même manière. » Aujourd'hui, les recherches auxquelles ont été soumis les divers modes de cristallisation ont en grande partie résolu la partie chimique du problème de la formation des minéraux ; c'est en combinant les résultats obtenus en laboratoire avec l'étude géologique des caractères propres aux divers gîtes, que l'on peut apprécier la manière dont les phénomènes se sont passés dans l'intérieur de la terre. Cependant les observations géologiques concordent avec les recherches chimiques pour montrer que très-probablement la ma- jeure partie des gîtes de sulfures métalliques est le résultat de dépôts produits, soit par des courants de vapeurs, soit par des dissolutions ther- mominérales. » (83i ) charge ne provient plus du poids que la locomotive porte avec elle, mais bien plutôt de celui de tout le convoi qu'elle entraîne ; cette charge fait peser sur le ressort de l'essieu d'arrière, soulage celui de l'avant, consé- quemment relève les roues et les fait dérailler. » Il faut donc, de toute nécessité, que la charge causée par le convoi pèse sur l'avant et non sur l'arrière, pour procurer la plus grande adhé- rence sur les rails vers la tête. » physique appliquée. — Aspirateur continu. (Extrait d'une Note de M. Bloch.) (Commissaires, MM. Piobert, Morin, Combes.) « ... L'appareil que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Aca- démie est exempt de l'inconvénient qu'on peut reprocher à la plupart des aspirateurs jusqu'ici employés (la fréquence des interruptions produites par la nécessité de renouveler l'eau dont l'écoulement détermine l'aspira- tion). Il consiste en un tube de om,oi6 de diamètre et de om,4o de longueur, tube qui, par sa partie inférieure, plonge à om,oo5 dans une petite cu- vette, et qui, par sa partie supérieure, est mis en communication avec un réservoir d'eau placé à une hauteur de i mètres ; un robinet permet d'éta- blir ou d'interrompre à volonté la communication. A om,o8 environ au-dessous du robinet, s'embranche un autre tube, perpendiculaire au premier; et ayant om,oo6 de diamètre sur om,o5 de longueur ; ce petit tube est destiné à s'adapter à un tube de caoutchouc. La cuvette dont j'ai parlé ci-dessus est destinée à maintenir toujours plein d'eau le tube principal, et surtout à imprimer un choc au liquide en présentant une légère résistance. » L'appareil étant ainsi disposé, on ouvre le robinet, et l'aspiration com- mence. L'air, en entrant par l'ouverture du tube latéral, est entraîné par le courant de l'eau. Dans les grandes villes, où l'on a l'eau des réservoirs de la ville, on peut obtenir une aspiration pendant toute une journée, et, s'il le faut, pendant toute une année sans interruption ; ce qui est très-important, puisque certaines opérations chimiques manquent par la seule raison que l'arrivée de l'air a été interrompue. Je crois donc avoir rendu un service en publiant cet appareil. » Avec les dimensions que j'ai indiquées, il suffit pour obtenir l'aspira- tion la plus forte dont on ait besoin dans les laboratoires. » ( 83a ) ORGANOGÉNIE VÉGÉTALE. — Organogénie de la fleur des Polygalinée.s [Poljgalées et Trémandrées) ; pareil. Payer. (Commissaires, MM. de Jussieu, Brongniart, Richard.) M. Hector Carnot envoie un nouveau complément à ses communica- tions concernant l'influence de la vaccine sur la mortalité' en France. L'auteur s'est proposé, dans ce nouvel écrit, de montrer qu'avant l'in- troduction de la vaccine le nombre des enfants enlevés en bas âge par la variole était beaucoup plus considérable qu'on ne l'a admis jusqu'ici; la maladie pouvant, suivant lui, se présenter sous deux formes, dont la der- nière, sur la nature de laquelle les médecins se seraient mépris, ne serait accompagnée d'aucune éruption, et se manifesterait principalement par des convulsions communément fatales. (Renvoi à la Commission précédemment nommée. ) M. Gaietta adresse deux nouvelles Notes, l'une faisant suite à ses pré- cédentes communications; l'autre, qui a principalement rapport à un alliage que l'auteur croit être du laiton, et qu'il dit doué d'un pouvoir magnétique très-prononcé. Il adresse un morceau de cet alliage. M. Pouillet est invité à prendre connaissance de cette dernière Note, et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. CORRESPONDANCE. M. le Maire de Pithiviers annonce que l'inauguration de la statue de Poisson aura lieu le 1 5 de ce mois. PHYSIOLOGIE. — Note sur la théorie de l'e'pilepsie et de la convulsion générale. (Lettre de M. Marshai. Hall à M. Flourens.) « Je crois que vous prendrez un bien vif intérêt à la question que je me propose dé discuter succinctement dans cette Lettre, question qui ren- ferme l'application à la médecine d'une haute physiologie. » Esquirol a dit : « Les symptômes de l'épilepsie sont tellement extraor- » dinaires, tellement au-dessus de toute explication physiologique; les » causes de cette maladie sont tellement inconnues, que les anciens ont cru » qu'elle dépendait du courroux des dieux (i). » (i) Des Maladies mentales, tome I, page 2^4- ( 833 ) a Néanmoins je crois avoir réussi, par le moyen du système nerveux diastaltique, à éclaircir, à un certain degré, cette grande question de science médicale. Je crois avoir tracé, dans les cas d'épilepsie d'origine inorgani- que, que les émotions ou les passions, et les irritations gastrique, entérique, utérine, etc., agissent, les premières d'une manière directe, les secondes d'une manière réflexe ou diastaltique sur les muscles du cou, et y pro- duisent, entre autres effets : i° la compression des veines; i" l'occlusion de la glotte; 3° la protrusion et la morsure de la langue, etc. ; état que je désigne par le mot trachélisme (de rpxyji^oçj le cou). » Tous ces effets sont manifestes à l'œil de l'observateur. » Or, avec la compression des veines, s'associent le teint pourpré de la ligure, l'engorgement de l'encéphale, — des symptômes cérébraux, — les vertiges, l'oubli, le petit mal enfin; et, avec l'occlusion plus ou moins par- faite de la glotte, en symptômes spinaux, — les convulsions générales surtout, phénomènes qui constituent le haut mal. » Les contractions spasmodiques des muscles du cou, de la glotte, de la langue et de la mâchoire inférieure, ne diffèrent que par leur siège et par la spécialité et la gravité de leurs effets. Si les contractions sont restreintes au cou, ces effets ne sont, comme je viens de le dire, que des symptômes cérébraux; étendues à la glotte, il y a occlusion de cet organe, et en même temps efforts violents de respiration, efforts d'expiration surtout, et tout de suite des convulsions générales. » Cette occlusion de la glotte est-elle essentielle au développement de la convulsion, de cette convulsion qui ébranle le cerveau, comme nous l'observons dans tous les cas graves de cette maladie? Je le crois. Il se peut qu'il y ait des affections spasmodiques, hystériques, etc., qui aillent même jusqu'au tétanos. Mais si la glotte n'est pas fermée, il n'y a pas de vraie convulsion. Donc, si l'on pratiquait l'opération de la trachéotomie, il ne pourrait y avoir épilepsie, ou autre forme de convulsion générale. Il ne pourrait y avoir que le petit mal. » J'ai attendu bien longtemps l'occasion de mettre cette opinion à l'é- preuve de l'expérience; enfin, cette occasion s'est présentée. Un jeune homme de vingt-quatre ans, qui avait éprouvé des attaques d'épilepsie tous les deux jours pendant bien longtemps, restait, après des accès de ce genre, affecté d'une stupeur si profonde, si stertoreuse, et si apoplectique, qu'il paraissait près d'y succomber. Un de mes amis, M. Cane, d'Uxbridge, auquel j'avais communiqué mes idées sur ce sujet, lui a fait l'opération de la trachéotomie, avec le double but de l'arracher à un danger présent, et C. R., l85i, I" Semestre. (T. XXXII, M» 22.) ' IO ( 834 ) de prévenir à l'avenir des accès d'épilepsie. Le malade a bientôt repris ses facultés intellectuelles, et pendant deux mois il n'a pas éprouvé une seule attaque d'épilepsie. Ma prédiction a été réalisée. » Cette observation, il faut en convenir, est unique, et il en faut bien davantage pour établir une conclusion générale aussi importante que celle-ci : « La trachéotomie préserve des attaques de convulsions générales » épileptiques, puerpérales ou autres ». Il faut du temps et bien des obser- vations pour fournir la preuve d'une vérité si grande. Mais, telle qu'elle est, je crois et j'espère que les physiologistes et les médecins ne manqueront pas d'y attacher un grand prix. » Il paraît sans doute au premier abord qu'il ne peut y avoir entre la trachéotomie et un moyen de prévenir des convulsions générales que des rapports bien éloignés; mais je crois en avoir démontré la liaison, et par la théorie, et par l'observation. Ce n'est cependant encore qu'une sugges- tion. Les autres idées que je viens d'émettre sur la théorie de l'épilepsie reposent sur des observations bien nombreuses. » photographie. — Extrait d'un Mémoire sur une relation existant entre la couleur de certaines flammes colorées , avec les images héliographiques colorées par la lumière; par M. Niepce de Saixt- Victor. « J'ai déposé à l'Académie des Sciences, le a4 mars dernier, un Mémoire très-détaillé sur ce sujet. Je vais aujourd'hui en donner l'analyse le plus succinctement possible. » On sait qu'une plaque d'argent, plongée dans une solution de sulfate de cuivre et de chlorure de sodium, en même temps qu'on la rend électro- positive au moyen de la pile, se chlorure et devient susceptible de se colorer lorsque, l'ayant retirée du bain, elle reçoit l'action de la lumière. » On sait, en outre, que M. Edmond Becquerel, en exposant cette plaque aux rayons colorés du spectre solaire, a obtenu une image de ce spectre de manière que le rayon rouge produisait sur la plaque une image rouge, et le rayon violet une image violette, et ainsi des autres. » Ayant pensé, d'après mes observations, qu'il pouvait y avoir une re- lation entre la couleur que communique un corps à une flamme et la cou- leur que la lumière développe sur une plaque d'argent qui aurait été chlo- rurée avec le corps qui colore cette flamme, j'ai entrepris la série d'expériences que je vais soumettre à l'Académie. » Le bain dans lequel j'ai plongé la plaque d'argent était formé d'eau ( 835 ) saturée de chlore à laquelle j'ajoutais un chlorure doué de la propriété de colorer la flamme en la couleur que je voulais reproduire sur la plaque. » Par exemple, on sait que le chlorure de strontium colore en pourpre les flammes en général, et celle de l'alcool particulièrement. Si l'on prépare une plaque d'argent en la passant dans de l'eau saturée de chlore à laquelle on ajoute du chlorure de strontium, et si, ensuite, appliquant le recto d'un dessin coloré en rouge et autres couleurs contre la plaque, on l'expose à la lumière du soleil, après dix à quinze minutes, on remarque que les cou- leurs de l'image sont reproduites sur la plaque, mais que les rouges sonl beaucoup plus prononcés que les autres couleurs. » Lorsqu'on veut reproduire successivement les six autres rayons du spectre solaire, on opère de la même manière qu'il vient d'être indiqué pour le rayon rouge, en employant pour l'orangé le chlorure de calcium ou celui d'uranium, pour le jaune l'hypochlorite de soude ou les chlorures de sodium ou de potassium, ainsi que le chlore liquide pur; car si l'on plonge une plaque d'argent pur dans du chlore liquide pendant quelque temps, et qu'on l'expose ensuite à la flamme d'une lampe à alcool, il se produira une belle flamme jaune. » Si l'on plonge une plaque d'argent dans du chlore liquide, ou qu'on expose la plaque à sa vapeur (mais, dans ce dernier cas, le fond de la plaque reste toujours sombre, quoique les couleurs se soient reproduites), on ob- tient toutes les couleurs par la lumière, mais le jaune seul a de la vivacité. J'ai obtenu de très-beaux jaunes avec un bain composé d'eau légèrement acidulée d'acide chlorhydrique avec un sel de cuivre. Le rayon vert s'obtient avec l'acide borique ou le chlorure de nickel, ainsi qu'avec tous les sels de cuivre. Le rayon bleu s'obtient avec le chlorure double de cuivre et d'am- moniaque. » Le rayon indigo s'obtient avec la même substance. » Le rayon violet s'obtient avec le chlorure de strontium et le sulfate de cuivre. » Enfin, si l'on brûle de l'alcool aiguisé d'acide chlorhydrique, on obtient une flamme jaune, bleue et verdâtre, et si l'on prépare une plaque d'argent avec de l'eau acididée d'acide chlorhydrique, on obtient, par la lumière, toutes les couleurs ; mais le fond de la plaque est toujours noir, et cette préparation de la plaque ne peut avoir lieu qu'au moyen de la pile. » Voilà donc toutes les substances qui donnent des flammes colorées, qui donnent aussi des images colorées par la lumière! » Si je prends, maintenant, toutes les substances qui ne donnent pas de « iio.. ( 836 ) coloration à la flamme, je n'aurai également pas d'images colorées par la lumière, c'est-à-dire qu'il ne se produira sur la plaque qu'une image néga- tive, et qui ne sera composée que de noir et de blanc, comme dans la pho- tographie ordinaire. » Quelques substances donnent des flammes blanches, telles que le chlo- rure d'antimoine, le chlorate de plomb et le chlorure de zinc. Les deux premiers donnent une flamme blanche azurée, et le dernier une flamme blanche faiblement colorée en vert et en bleu. Ces trois chlorures ne don- nent pas de couleur par la lumière si on les emploie seuls ; mais si on les mélange avec d'autres substances qui produisent des couleurs, on obtiendra, en outre, des fonds blancs : chose très- difficile, parce que, par le fait, il n'existe pas de noir ni de blanc proprement dit dans ces phénomènes de colorations ; et si je suis parvenu à en obtenir, ce n'est qu'au moyen du chlorure de zinc ou du chlorate de plomb que j'ajoute à mes bains, mais en très-faible quantité, parce qu'ils empêchent la reproduction des couleurs. » J'ai reproduit toutes les couleurs du modèle en préparant la plaque avec un bain composé de deutochlorure de cuivre. Ce résultat s'explique bien, ce me semble, par l'observation qu'une flamme d'alcool ou de bois dans laquelle on a projeté du chlorure de cuivre, ne présente pas seulement du vert, mais encore successivement toutes les autres couleurs du spectre, selon l'intensité du feu; il en est de même de presque tous les sels de cuivre mélangés à du chlore. » Je renverrai actuellement au supplément de mon Mémoire que l'on trouvera en entier à la fin de cet extrait, et dans lequel j'ai placé par caté- gories toutes les substances qui, à l'état de chlorures ou de chlorates, ont une action dans ces phénomènes de coloration. J_.es substances qui ne don- nent pas de flammes colorées ne donnent pas non plus d'images colorées par la lumière. » Je donne, dans mon Mémoire, la composition des bains avec lesquels on prépare la plaque d'argent; mais comme il y en a beaucoup, et que, ce- pendant, je n'ai pas signalé toutes les combinaisons que j'ai faites, j'en ai choisi deux ou trois qui m'ont paru préférables, surtout pour préparer la plaque sans faire usage de la pile. » J'ai déjà dit que le chlore liquide impressionnait la plaque d'argent par une simple immersion et donnait toutes les couleurs, mais elles sont faibles (à l'exception du jaune); cela tient à ce que la couche est trop mince, et l'on ne peut la rendre épaisse qu'au moyen de la pile. » Si l'on met un sel de cuivre dans du chlore liquide, on obtiendra une ( 837 ) couche très-épaisse par une simple immersion, mais le mélange du cuivre et du chlore liquide se fait toujours mal ; je préfère prendre du deutochlo- rure de cuivre, auquel j'ajoute trois quarts en poids d'eau. Ce bain donne de très-bons résultats ; cependant il est un mélange que je préfère, c'est de mettre parties égales de chlorure de cuivre et de chlorure de fer avec trois quarts d'eau. Le chlorure de fer a, comme celui de cuivre, la propriété d'impressionner la plaque d'argent et de produire plusieurs couleurs ; mais elles sont infiniment plus faibles, et c'est toujours le jaune qui domine : cela est d'accord avec la couleur jaune de la flamme produite par le chlorure de fer. » Si l'on forme un bain composé de toutes les substances qui, séparé- ment, donnent une couleur dominante, on obtiendra des couleurs très- vives ; mais la grande difficulté est de les mélanger en proportions conve- nables, car il arrive presque toujours que quelques couleurs se trouvent exclues par d'autres : cependant on doit arriver à les reproduire toutes. » Je dois dire qu'il existe de très-grandes difficultés dans l'obtention de ces couleurs, plus encore que dans tous les autres procédés de photogra- phie; car, quoique préparant les plaques de la même manière, on n'est pas toujours sûr d'obtenir les mêmes résultats : cela tient en outre à l'épaisseur delà couche de chlore et à son degré de concentration, qui varie selon les chlorures que l'on a employés. » De Vinfluence de l'eau et de la chaleur dans ces phénomènes de colora- tions par la lumière. — L'influence de l'eau est incontestable, puisque le chlore sec ne produit aucun effet, tandis que si l'on emploie le chlore li- quide par immersion ou en vapeur aqueuse, on obtient la reproduction de toutes les couleurs, telle que nous l'avons signalée. » Dans le rapport que j'ai cru remarquer entre le calorique et ces effets de lumière, j'ai observé ceux-ci : c'est que, lorsque la plaque a été soumise à l'action du chlore, il faut la chauffer au-dessus d'une lampe à alcool, et elle prend alors successivement toutes les teintes produites par la chaleur. Ainsi la plaque qui, au sortir du bain, a une couleur obscure, prend parla chaleur successivement les teintes suivantes : rouge-brun, rouge-cerise, rouge vif, rouge-blanc ou teinte blanche; dans ce dernier état, elle ne pro- duit plus d'effet étant exposée à la lumière; c'est à la couleur rouge-cerise qu'il faut l'exposer. » Observations générales sur ces phénomènes. — Chose remarquable, c'est que, pour obtenir ces effets de colorations, il faut absolument opérer sur de l'argent métallique préparé comme je l'ai dit, car l'azotate, le chlo- ( 838 ) rure, le cyanure et le sulfate d'argent étendus sur papier ou enduit d'amidon, ne donnent que du noir et du blanc ; peut-être, en employant la poudre d'argent mélangée aux substances que j'ai indiquées, obtiendrait-on quel- que résultat en enduisant une feuille de papier: c'est une expérience que je me propose de faire. J'ai déjà essayé le papier argenté, et cela m'a donné d'assez bons résultats, mais inférieurs à la plaque métallique. » Nous avons vu que toutes les substances qui donnaient des flammes colorées, donnaient aussi des images colorées et presque toujours en rapport avec leurs couleurs respectives ; car si je ne suis pas parvenu à isoler com- plètement un rayon, c'est-à-dire à n'obtenir qu'une seule couleur sur la plaque, à l'exclusion de toutes les autres, j'ai toujours obtenu une couleur dominante, selon la substance que j'employais; et si l'on ne peut pas ob- tenir une seule couleur, c'est que le cblore, qui est la substance indispen- sable pour les obtenir, les produit toutes par lui-même, comme nous l'a- vons vu en opérant avec du chlore liquide pur: mais, dans ce cas, les couleurs sont toujours très-faibles, tandis qu'elles prennent séparément beaucoup de vivacité, selon la substance que l'on a employée en mélange avec le chlore liquide. » L'iode et le brome, en cela bien différents du chlore, ne peuvent être employés; ni l'un ni l'autre ne produisent de couleurs, ils ne produisent pas de flammes colorées : même lorsqu'ils sont combinés à du cuivre, ils ne donnent qu'une flamme verte. Le chlore, à l'état de chlorure ou de chlo- rate, est la seule substance qui donne à l'argent métallique la propriété de se colorer par la lumière. » J'ai observé aussi que certaines couleurs étaient plus longues à paraître et que, pendant ce temps-là, d'autres avaient disparu. » Manière d'opérer. — J'ai formé tous mes bains au quart en poids de chlorure et de trois quarts d'eau ; ce sont les proportions qui m'ont paru les plus convenables. Quand on emploie l'acide chlorhydrique avec un sel de cuivre, il faut l'étendre d'un dixième d'eau. Le chlore liquide ne doit pas être trop concentré si l'on veut obtenir de beaux jaunes. » Dans les bains composés de plusieurs substances, il est essentiel de filtrer ou de décanter la liqueur afin de l'avoir tres-claire ; on la renferme ensuite dans un vase pour s'en servir au besoin. » On ne doit prendre de cette liqueur que la quantité nécessaire pour préparer deux plaques au plus, parce que le bain s affaiblit considérable- ment à chaque opération; cependant on peut le renforcer en y mettant quelques gouttes d'acide chlorhydrique. ( 83g) » Ayant opéré sur de l'argent au 1000e, j'ai obtenu des couleurs plus vives que sur une plaque qui contenait un dixième de cuivre. J'ai ensuite opéré sur une plaque d'argent au 718e, et je n'ai obtenu que des couleurs très-obscures; de sorte que l'argent le plus pur sera toujours préférable, pour ces expériences. » La plaque étant parfaitement décapée (et pour cela il faut se servir d'ammoniaque et de tripoli), on la plonge dans le bain d'un seul coup, et on l'y laisse pendant quelques minutes, afin d'avoir une couche assez épaisse. En sortant la plaque du bain, on la rince à grande eau, puis on la sèche avec une lampe à alcool. Elle a pris dans le bain une couleur obscure, presque noire, et, si on l'exposait ainsi à la lumière, les couleurs se pro- duiraient également, mais beaucoup plus lentement, et le fond serait tou- jours noir; il faut, pour avoir un fond clair et pour que l'opération soitplus rapide, que la plaque soit amenée par la chaleur à une teinte rouge-cerise : c'est la chaleur à laquelle, comme je l'ai dit, il faut l'exposer à la lumière. La durée de l'exposition varie beaucoup, selon la préparation de la plaque; mais on peut calculer qu'il faut deux ou trois heures pour obtenir une épreuve dans la chambre obscure. C'est très-long sans doute : mais la question d'accélération étant tout à fait secondaire, je ne m'en suis pas en- core occupé; cependant j'indiquerai déjà le fluorure de sodium comme accélérant beaucoup l'opération ; il en est de même de l'acide chlorique et de tous les chlorates. » Du fixage des épreuves. — Jusqu'à ce jour, je ne suis pas encore par- venu à fixer les couleurs ; elles disparaissent très-promptement, même à la lumière diffuse : rien ne peut les maintenir. J'ai fait plus de cent essais, sans avoir pu obtenir la moindre résultat satisfaisant. J'ai passé en revue tous les acides et tous les alcalis ; les premiers avivent les couleurs, et les seconds les enlèvent, en détruisant le chlore pour ne laisser qu'une image noire. C'est par ce moyen que j'ai obtenu des épreuves identiques à l'image da- guerrienne, et d'autres sans miroitage; il suffit, pour obtenir ces derniers, d'avoir une couche très-épaisse sur la plaque , et de la laisser moins de temps exposée à la lumière. » Le problème de la fixation des couleurs me parait bien difficile à ré- soudre; cependant je n'en continue pas moins mes recherches, et je suis déjà parvenu à les fixer momentanément par une exposition des couleurs à la flamme de l'alcool contenant du chlorure de sodium ou de l'hydro- chlorate d'ammoniaque. ( 84o ) Supplément au Mémoire déposé à l'Académie le 24 mars i85i . » J'ai constaté que ces phénomènes de coloration par la lumière se mani- festaient également dans le vide comme dans l'air; par conséquent, l'oxy- gène ne joue aucun rôle. Il reste donc trois agents : l'eau, la chaleur et la lumière, qui est le principal. » T'ai étudié la propriété de chaque chlorure, soit séparément, soit simul- tanément, avec le chlore liquide ou avec un sel de cuivre; car si l'on ne prépare pas la plaque d'argent par le moyen de la pile, un sel de cuivre est indispensable pour obtenir une couche d'une certaine épaisseur, et, dans ce cas, les couleurs sont beaucoup plus vives. » Je vais donner la nomenclature de tous les chlorures que j'ai employés, en les plaçant par catégorie. » Action et propriété de chaque chlorure. — Première catégorie : Chlorures qui, étant employés seuls, impressionnent la plaque d'argent de manière à lui faire prendre toutes ou plusieurs couleurs du modèle. Ce sont les chlo- rures de cuivre, de fer, de nickel, de potassium, et les hypochlorites de soude et de chaux, ainsi que le chlore liquide par immersion ou en vapeur. » Deuxième catégorie : Chlorures qui, étant employés seuls, impres- sionnent la plaque d'argent, et qui cependant ne donnent pas d'images colo- rées par la lumière. Ce sont les chlorures d'arsenic, d'antimoine, de brome, de bismuth, d'iode, d'or, de platine et de soufre. » Troisième catégorie : Chlorures qui, employés seuls, n'impressionnent pas la plaque d'argent , mais qui l'impressionnent si on les mélange à un sel de cuivre (surtout avec le sulfate ou le nitrate de cuivre), et qui alors donnent des chlorures par la lumière. Ce sont les chlorures d'aluminium, d'argent, de barium, de cadmium, de calcium, de cobalt, d'étain, de man- ganèse, de magnésium, de phosphore, de sodium, de strontium et de zinc. L'acide chlorhydrique étendu d'un dixième d'eau, et mélangé à du nitrate de cuivre, impressionne la plaque et donne toutes les couleurs. » Quatrième catégorie : Chlorures ou chlorates qui, quoique mélangés à un sel de cuivre, et impressionnant la plaque d'argent, ne donnent pas de couleurs par la lumière. Ce sont le chlorure de mercure et le chlorate de plomb. » En résumé, la première catégorie contient les chlorures qui, étant em- ployés seuls, impressionnent la plaque d'argent de manière à lui faire prendre toutes ou plusieurs couleurs; et, chose remarquable, c'est que tous ces chlorures donnent également, par la combustion, des flammes colorées. ( 84 1 ) t> La deuxième catégorie contient des chlorures qui cependant impres- sionnent la plaque d'argent étant employés seuls; mais comme aucun d'eux ne donne de flammes colorées, ils ne donnent également pas d'images colorées par la lumière, lors même qu'on les mélange à un sel de cuivre. » La troisième catégorie contient les chlorures qui, étant seuls, n'im- pressionnent pas la plaque d'argent, et qui ne donnent pas de flammes colo- rées (à l'exception de ceux de barium et de zinc, qui donnent de faibles couleurs); mais, en les mélangeant avec un sel de cuivre, il se forme un chlorure de cuivre : alors ils deviennent, dans ce cas, susceptibles d'impres- sionner la plaque, et de produire des couleurs par la lumière. » La quatrième catégorie contient les chlorures qui, quoique mélangés à un sel de cuivre, et impressionnant, dans ce cas, la plaque d'argent, ne pro- duisent pas de couleur par la lumière ; ils ne donnent également pas de flammes colorées si on les brûle seuls, et combinés à un sel de cuivre ils ne donnent qu'une flamme verte. » Il existe encore un grand nombre de chlorures que je n'ai pas expé- rimentés, parce qu'ils sont d'un prix trop élevé pour que j'aie pu les employer, surtout à former des bains. » Ces chlorures sont ceux de carbone, de cérium, de chrome, de cyano- gène, d'iridium, de molybdène, de palladium, de silicium, de rhodium, de titane, de tungstène et de zirconium. » Conclusion. — Depuis près d'un an que je m'occupe de ces expériences, j'ai observé bien des faits. J'ai répété un grand nombre de fois les mêmes expériences, et ce n'est qu'après cela que j'ai écrit le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. » Maintenant, d'après les faits que j'ai observés, il parait bien que, s'il n'y a pas similitude complète entre les flammes colorées et les images colo- rées obtenues par la lumière sur une plaque d'argent préparée avec les chlo- rures ou chlorates qui colorent les flammes, il y a une grande analogie entre ces couleurs. » Conformément à la demande de l'auteur, le paquet cacheté déposé par lui, en date du 24 mars i85i, est ouvert; le Mémoire qui y était renfermé, reconnu conforme pour tous les faits essentiels avec, le Mémoire présenté dans la présente séance, est paraphé par M. le Secrétaire perpétuel. C- R.:.l85i, i*r Semestre. (T. XXXII, N° 22. ) " l ( 84* ) GÉOLOGIE. — M. Constant Prévost communique à l'Académie l'extrait suivant d'une Lettre, qu'il vient de recevoir de M. E. Lartet : « Seissan (Gers), le i!\ mai i85i . » Vous apprendrez sans doute avec satisfaction que les travaux de » recherches repris à Sansan, depuis quelques semaines, ont déjà produit » d'heureux résultats. On a amené au jour d'abord deux crânes du Rhi- » nocéros sans corne, et plusieurs mâchoires de notre Mastodonte de » Simorre à long bec et armées de leurs incisives inférieures ; ces mâchoires » provenaient d'individus de différents âges, en sorte qu'il a été possible » d'y trouver la confirmation de quelques idées que j'avais éir.ises sur la » marche de la dentition chez ces animaux, et sur le nombre total de leurs » dents successives, que n'avaient pas complètement connu ni M. Kaupt, » ni M. de Blainville a M. Philippe, naturaliste à Bagnères de-Bigorre, à qui vous aviez, lors » de votre passage dans cette ville en 1 845, conseillé d'explorer avec soin » les cavernes de la montagne du Bedat, que vous supposiez renfermer » des restes de la faune si répandue des cavernes, a effectivement trouvé, » dans une grotte ouverte sur la pente du Bedat, qui regarde Y Elysée » Cottin, une grande quantité d'ossements fossiles, parmi lesquels M. Lau- » rillard, qui en a fait l'examen, a reconnu des restes de trente-quatre » espèces de Mammifères, de quelques Oiseaux et d'un petit nombre de » Reptiles; cette découverte, qui a un intérêt géologique réel, à cause de » la localité où cette faune n'avait pas encore été signalée, ne se recom- » mande malheureusement par aucune pièce capitale, de sorte qu'il est à » craindre que le prix offert à M. Philippe pour les objets qu'il a recueillis » ne pouvant l'indemniser de ses dépenses, il lui soit impossible de conti- » nuer ses recherches » Je dois vous informer aussi que la ville d'Auch, déterminée par l'opi- » nion favorable émise par vous en 1 845 , sur le projet de forage artésien, » est en instance devant le Conseil d'État, à l'effet d'être autorisée à con- » tracter un emprunt pour couvrir les frais de cet important travail » « Après cette communication , M. Constant Prévost rappelle les pré- cieuses découvertes paléontologiques faites de 1 835 à 1846, par M. Lartet, dans la colline de Sansan ; découvertes auxquelles ce zélé et savant géo- logue eût été forcé de renoncer en partie, si MM. Guizot et de Salvandy, ministres de l'Instruction publique, et l'Académie elle-même, ne l'avaient encouragé en lui fournissant les moyens de continuer ses recherches. ( 843) » Dans ce moment , l'Administration dn Muséum d'Histoire naturelle fait poursuivre l'exploitation de la partie centrale des bancs fossilifères com- prise dans un espace de 4 hectares dont l'État a fait l'acquisition ; M. Lartel n'avait pu faire fouiller que dans les affleurements de ces mêmes bancs au pourtour de la colline, et l'on peut concevoir combien est fondé l'espoir de nouvelles et importantes découvertes, en voyant que c'est dans moins de 20000 mètres cubes de gangue calcaire, que M. Lartet a recueilli assez d'ossements pour constater l'existence de plus de cent espèces de Mammi- fères, d'Oiseaux, de Reptiles et de Poissons, tandis que ce qui reste à exploiter peut être évalué à 400 ooo mètres cubes environ. » Les résultats obtenus à Sansan avec de la persévérance, montrent com- bien il pourrait être fâcheux, dans l'intérêt de la science, que les recherches commencées par M. Philippe dans les cavernes du Bedat fussent suspen- dues faute d'encouragement; il est présumable que si les ossements re- cueillis, et qui ont permis de constater déjà la présence, sur ce point, de trente-quatre espèces fossiles, ne sont pas dans un état de conservation qui leur donne une grande valeur intrinsèque pour les collections, la décou- verte n'a pas moins d'importance sous le point de vue scientifique, et l'on peut croire que si l'on pénétrait plus avant dans les cavernes et plus profondément dans le sol, on obtiendrait des pièces plus entières et mieux conservées. » Il serait très-intéressant de pouvoir comparer les restes d'animaux en- fouis dans les cavernes du Bedat à plus de 600 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans une vallée des Pyrénées, avec les ossements recueillis dans les plaines de l'Aquitaine et dans celles du Rhône. » Remarques de M. Duvernoy. « Je crois devoir ajouter quelques détails à ceux que notre honorable confrère vient de rappeler à l'Académie sur la colline de Sansan, au sujet des premiers résultats des fouilles toutes nouvelles que l'administration du Mu- séum y fait faire, sous la direction de M. Laurillard. La découverte la plus remarquable, du moins sous le point de vue physiologique, est celle d'une mâchoire inférieure de jeune Mastodonte, avec une dent de remplacement placée sous la troisième de lait. Ce remplacement vertical des dents de lait chez les Mastodontes, opposé au remplacement d'arrière en avant chez les Éléphants, est un fait très-intéressant. » J'attendais des résultats encore plus importants de ces nouvelles fouilles, m.. ( 844 ) dont la dépense a été autorisée par M. le Ministre de l'Instruction publique, pour en faire part à l'Académie. J'espère en avoir incessamment l'occasion. » En attendant, et pour compléter les renseignements indirects de M. Lartet, voici un extrait de la Lettre que M. Laurillard m'a écrite en date du 16 mai dernier, et que j'ai communiquée à l'administration du Muséum dans son avant-dernière séance. « Voilà déjà un mois que, pour exécuter les ordres de MM. les profes- » seurs-administrateurs du Muséum d'Histoire naturelle, j'ai fait commen- « cer les fouilles dans la colline de Sansan, et quoique les ouvriers n'aient » guère travaillé jusqu'ici que dans un terrain exploité superficiellement par » M. Lartet, il y a de cela quelques années, et quoique nous soyons bien » contrariés par le temps, constamment orageux et pluvieux depuis trois » semaines, j'ai déjà recueilli cependant de précieux morceaux, principa- » lement de Mastodontes. J'ai trois mâchoires inférieures d'individus » adultes et deux de jeunes. Ces dernières, surtout, sont instructives en ce » qu'elles nous montrent, du moins l'une d'elles, une dent de remplace- » ment placée sous la troisième de lait. Ainsi la collection paléontologique » du Muséum aura une preuve directe de ce remplacement vertical d'une » dent au moins de Mastodonte; fait qui a longtemps été méconnu, que » M. Cuvier avait soupçonné, que M. Lartet avait déjà annoncé ainsi que » M. Oweu pour le Mastodonte de l'Oliio, mais qui, malgré cela, avait été » nié. De plus jeunes mâchoires montreraient probablement que les deux » premières dents, que nous prenons pour des dents de lait, sont aussi des » dents de remplacement, et il faut espérer qu'un jour ou l'autre, nous » en aurons la preuve affirmative ou négative. Les mâchoires supérieures » sont plus rares que les inférieures; j'en ai cependant déjà quelques por- » tions et les alvéoles d'un fort individu. Il se trouve aussi plusieurs tron- » çons de défenses, tant supérieures qu'inférieures. J'ai, en outre, les deux » humérus d'un individu adulte, un cubitus, un fémur, un tibia, quelques » os du carpe et du tarse, un demi-bassin presque complet et plusieurs os » longs de jeunes individus encore épiphysés. Avec les Mastodontes, j'ai » rencontré plusieurs os de Rhinocéros, et j'ai tout lieu de croire que ce » sont des os de Rhinocéros tétradactyle ; il y a deux tètes passablement » conservées, des humérus, des cubitus, des fémurs, des tibias, quelques » portions d'omoplate et de bassin. J'ai des dents et deux astragales de » Palœotheriumequùiuin, quelques os du Macrotheriuin ainsi que d'Am- » phicj'on; plusieurs mâchoires de petits Ruminants et plusieurs carapaces » à'Émjde, etc. ( 845 ) » Vous connaissez sans doute la mission que l'Assemblée m'a donnée d'al- » 1er voir et estimer la collection des ossements des cavernes des Pyrénées » qu'a formée M. Philippe, marchand naturaliste à Bagnères-de-Bigorre. » M. Philippe est venu à Sansan, et il a apporté avec lui les principaux de » ces os. Je les ai vus, j'en ai fait le catalogue, ou plutôt j'ai revu le sien » qui contenait quelques erreurs, entre autres celle de deux espèces d'Ano- » plothérium représentées par des dents qui ne sont que des dents de jeunes » Chevaux avant la formation du cément. Il était bien évident pour moi » que des ossements d'Anoplothérium ne se trouveraient pas dans une » caverne. » 31. lu Secrétaire de l'Académie des Sciences et Arts de Boston (États- Unis d'Amérique) exprime, au nom de cette Société, le désir de pouvoir compléter la collection des Mémoires de l'Académie des Sciences, dont elle a reçu seulement les volumes XIII, XVII et XVIII. (Renvoi à la Commission administrative.) M. Biaxconi prie l'Académie de vouloir bien hâter le Rapport de la Commission qui a été chargée d'examiner son Mémoire sur une machine hydraulique applicable aux bateaux à vapeur comme moteur hélicoide. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. Fock, d'Utrecht, adresse une semblable demande relativement à son travail sur les proportions du corps de l'homme. (Commission précédemment nommée.) M. Gautier demande que l'on remplace dans la Commission à l'examen de laquelle avait été renvoyé son Mémoire sur le système duodécimal , un Membre qu'a perdu l'Académie par un autre Membre ;. et il désigne l'Académicien qu'il désirerait voir entrer dans la Commission. Il ne sera pas donné suite à cette demande tant que les Commissaires ne demanderont pas l'adjonction d'un nouveau Membre. M. Neveu Derotrie, qui avait adressé un Mémoire au concours pour le~ prix de Statistique, en exprimant le désir de reprendre ce Mémoire après le jugement de la Commission, annonce aujourd'hui l'intention de se con- former à l'article du règlement qui veut que les pièces de concours restent dans les archives de l'Académie. M. Brachet envoie une nouvelle Note concernant, comme les précé- dentes, des questions d'optique. ~4j * ( 846 ) M. Vogel présente une Note sur des oculaires composés. M. Babinet est invité à prendre connaissance de cette Note et de faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. 1/ Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés présentés Par MM. Arrault et Nativelle, Par M. Brachet, et Par M. Li\do. A l\ heures et demie, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 6 heures. F. ERRATA. (Séance du 19 mai i85i.) Page 758, ligne 3 en remontant, au lieu de par M. P.-L.-L. Vallée, lisez par M. L.-L. Vallée. Page 759, ligne 2 en remontant, au lieu de la pêche des lotes, lisez la pèche des fera et des lotes. Page 761, ligne 10 en remontant, au lieu de qu'un fort bolide tombe, lisez que de forts bolides tombent. (Séance du 16 mai i85i.) Page 783, ligne 20, ajoutez après limbe: ou plutôt un petit triangle rectangle dont 'hypoténuse était fournie par le bord du limbe. Remplacer le tableau de la page 7go par celui ci-après : DATES. TEMPS HOIEN de Paris. ASCENSION DKOITE. DISTANCE au pôle nord. 22 mai 24 mai . i85i h m s 1 3 . 5 . 20 , 7 12.38. i5, 8 Il m I l6. I. 9,45 1 5 . 5g . 1 0 , 34 0 ; // 103.28. 9,20 1 o3 . 3 1 . 34 , 36 Page 793, ligne 2.3, au lieu de Société agricole , lisez Société séricole. Page 798, Commission des Arts insalubres, aux noms de MM. Payen, Dumas, Chevreu! , Regnault, joignez celui de M. Pelouze. Dans la table des Matières, séance du 26 mai i85i, au lieu de M. Mauvais annonce que cette planète, etc. , lisez M. Latjgier annonce que cette planète, etc. ( 847 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 26 mai i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l' Académie des Sciences: Ier semestre 1 85 1 ; n° 20; in-4°. Annales île Chimie et de Physique; par MM. Arago. Chevreul, Dumas, Pelouze, Boussingault, Regnault; 3e série; tome XXXII ; mai 1 8 5 1 ; in-8°. Société nationale et centrale d'Agriculture. — Bulletin des séances, Compte rendu mensuel, rédigé par M. Païen, secrétaire perpétuel; ie série; t. VI; n° 7 ; in-8°. Recueil de Mémoires et d'observations sur divers sujets. Suite de Mémoires et observations de Physique, de Météorologie, d'Agriculture et d'Histoire natu- relle; par M. L.-A. d'Homrres-Firmas ; partie 6e. Alais, i844-'85i; 1 vol. in-8°. Cours complémentaire d'analyse et de mécanique rationnelle, professé à l'Ecole Normale; par M. i. Vieille. Paris, 1 85 1 ; 1 vol. in-8°. Observations sur les opérations tonlinières ; clef de ces opérations ; nécessité de réforme et révision des statuts; conseils aux familles; par M. V. Paris, i85i ; broch. in -8°. Notice sur les altitudes du mont Blanc et du mont Rose, déterminées par des mesures barométriques et géodésiques ; par M. le commandant Delgros; bro- chure in-8°. (Extrait de l'Annuaire météorologique de la France, année 1 85 1 .) (3e année.) Considérations tendant à établir l'adage omne vivum eodem alimento nu- tri tur in ovo; suivies d'expériences sur l'alimentation artificielle des Mammi- fères nouveau-nés. Thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue à la Faculté de Médecine de Paris, le 26 février 1 85 1 ; par M. N. JOLY; bro- chure in-4°. De la tératologie végétale et de ses rapports avec la tératologie animale. Thèse présentée à la Faculté de Médecine de Montpellier, pour le concours à la chaire de Botanique et d'Histoire naturelle médicales; par M. Ch. Martjns; broch. in-4°. Annales scientifiques , littéraires et industrielles de l'Auvergne, publiées par t' Académie des Sciences, Belles -Lettres et Arts de Clermont- Ferrand , sous la direction de M. H. Legoq; tome XXIV; janvier et février 1 85 1 ; in-8°. Annales de la propagation de la Foi; n° i36; mai i85i ; in-8°. ( 848 ) Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarlhe; ie série; année i85o; 3 livraisons in-8°. Bulletin de la Société de Géographie, rédigé par M. DE la Roquette, Se- crétaire général de la Commission centrale, avec la collaboration de MM. Alfred Maury, Secrétaire adjoint , Daussy, Sédillot et de Frober- ville; 4e série; t. Ier, nos i à 3; janvier à mars i85i ; 3 livraisons in-8°. Mémoires de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon: année i85o. Dijon-Paris, i85i; i vol. in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques, journal des candidats aux Ecoles Poly- technique et Normale; rédigé par MM. TerQUEM et Gérono ; mai 1 8S i ; H1-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie; n° i4 ; tome IV; ao mai 1 85 1 ; in-8°. Bévue médico-chirurgicale de Paris, sous la direction de M. Malgaigm: ; 5e année ; tome IX ; mai 1 85 1 ; in-8°. Atti... Actes de l'Académie pontificale des Nuovi Lincei, rédigés par le Secrétaire de l'Académie; 4e année; 3e session; 23 février i85i ; in-4°- Memorial de Ingenieros... Mémorial des Ingénieurs. Publication périodique de Mémoires, Articles et Notices intéressant l'art de la guerre en général, et la profession des Ingénieurs en particulier ; 6e année; n° a ; février 1 85 1 ; in-8°. The Philadelphia... La Lancette de Philadelphie , journal bi-mensuel de Médecine; publié par M. THOMAS DuNN; nos i, 3, 4> 5, -6 et 7 ; ier janvier à avril i85r . The astronomical... Journal astronomique de Cambridge; nos 16 à 18, de i85o. The architect... L'Architecte, journal d'architecture, d 'archéologie et d ait du décors; n° i84- . Ùber die... Sur l'éclipsé totale de soleil du 16 (a8) juillet 1 85 1 ; par M. W. Dollen. Pulkowa, i85o. Astronomische... Nouvelles astronomiques; n° 759. Gazette médicale de Paris; 11" ai . Gazette des Hôpitaux ; n°* 58 et 60. Moniteur agricole; 4e année; n° 28. La Lumière; n° 16. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 9 JUIN 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Commission qui sera chargée de décerner le prix d'Astronomie, fondation de Lalande. MM. Liouville, Laugier, Arago, Mathieu et Faye réunissent la majorité des suffrages. L'Académie procède ensuite, également par la voie du scrutin, à la nomination de la Commission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix de Mécanique. MM. Poncelet, Piobert, Combes, Morin, Dupin obtiennent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. gkologie. — Sur la géologie du bassin de Paris; par M. E. Hébert. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Élie de Beaumont, Dufrénoy, Constant Prévost.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie est le résumé des recherches géologiques que j'ai entreprises, depuis plusieurs années, dans le bassin de Paris. Ces recherches avaient pour objet : C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, IN° 25.) 112 ( 85o ) » i°. De déterminer la succession exacte des couches, principalement de celles qui composent la série inférieure et qui étaient l'objet de classifi- cations très-opposées ; » 2°. De faire, autant que possible, la liste exacte des espèces fossiles renfermées dans chacune des assises consécutives : ce travail, dont j'ai les éléments, ne fait cependant pas partie de la présente communication; je n en parle qu'afin de ne point paraître avoir négligé cette source si impor- tante de renseignements ; » 3°. De reconnaître si des études ainsi faites, sans idées théoriques préconçues, mais nécessairement avec la connaissance préalable de toutes celles qui avaient été précédemment émises, il résulterait une doctrine qui rendît un compte satisfaisant de tous les faits connus. » Je n'ai pu faire entrer dans ce travail toutes les observations qui lui ont servi de base, c'eût été en augmenter l'étendue d'une manière dé- mesurée et sans utilité pour la science; je me suis contenté de citer mes exemples, mes preuves, de la manière la plus précise, en donnant ainsi à chacun, vu la proximité des localités, la possibilité d'en faire la vérification. » En considérant l'ensemble des couches qui forment le bassin de Paris, par rapport aux faits, aux événements qui ont dû s'accomplir dans ce bassin depuis le dépôt de la craie blanche, celle de Meudon, jusqu'à son émer- sion complète, on peut reconnaître deux périodes distinctes : l'une qui a suivi le dépôt de la craie et qui s'arrête aux premières assises marines ter- tiaires (les sables de Bracheux et de Chalons-sur-Vesle), l'autre qui com- mence à ces sables et comprend le reste de la série tertiaire parisienne. » A la première période appartiennent le calcaire pisolitique et le cal- caire lacustre de Rilly. L'examen de toutes les circonstances qui touchent à ces couches m'a démontré : » i°. Qu'entre le dépôt de la craie blanche et celui du calcaire pisoli- tique, il y avait eu un mouvement ascensionnel du sol crayeux et des dé- pressions formées à sa surface, dans lesquelles le calcaire pisolitique s'était déposé, empâtant les débris des innombrables Mollusques céphalopodes, gastéropodes et acéphales, qui vivaient dans les eaux de cette époque, le niveau de ces eaux s'élevant d'ailleurs graduellement par suite d'un léger mouvement d'affaissement du sol ; » 2°. Qu'après le dépôt du calcaire pisolitique, un nouveau mouvement ascensionnel, plus considérable que le premier, s'était produit et avait été suivi d'une dénudation telle, qu'il n'était plus resté que quelques lam- beaux de calcaire pisolitique, et que la craie elle-même avait été entamée ( 85. ) à une profondeur qu'on ne peut évaluer à moins de 100 mètres pour le bord oriental du golfe. » Il est toutefois indispensable d'ajouter que nulle part l'observation ne nous montre de terrain de transport que l'on puisse attribuer, d'une ma- nière incontestable, à l'un de ces deux mouvements ascensionnels, en sorte que, dans l'état actuel de nos connaissances, rien ne prouve qu'ils ne soient point dus à une cause lente, dont l'action longtemps prolongée au- rait produit, en partie, le même résultat qu'un cataclysme subit et violent. Il est naturel, d'ailleurs, de croire, et les travaux de M. Élie de Beaumont l'ont prouvé, que pendant cette action prolongée des fractures, des élé- vations ou des affaissements subits ont bouleversé certaines contrées. » 3°. Qu'après les phénomènes précédents, un lac, formé dans une dé- pression située à l'est du bassin, avait été rempli par un dépôt d'eau douce (celui de Rilly ), et la fin de ce dépôt marquée par une invasion subite de la mer. Cette invasion a produit un terrain de transport très-visible à Sézanne, composé d'assises de blocs et de cailloux roulés de la craie, et contenant aussi quelques blocs roulés de calcaire lacustre de Rilly, sans aucun mélange de calcaire pisolitique, alors émergé et hors de l'atteinte des eaux dans cette contrée. Il est probable que les dépôts de transport, inférieurs à l'argile plastique, et que l'on voit plus au sud, aussi bien que celui de Bougival, appartiennent à la même époque; je regarde même comme démontré qu'ils ne sont point d'une époque antérieure : de plus, ce terrain de transport, par sa faible épaisseur, par sa disposition, le peu de profondeur des vallées creusées par les eaux qui l'ont produit, donne plutôt l'idée d'un dépôt littoral, et, par conséquent, l'idée d'un phénomène naturel et ordinaire, que d'un cataclysme violent, d'une révolution. » La seconde période renferme toutes les couches sédimentaires dont le dépôt a eu lieu après l'invasion marine dont il vient d'être question. Pen- dant toute cette période, le calme et la tranquillité ont régné de la manière la plus absolue; les preuves de cette assertion abondent. Toutes les assises consécutives caractérisées par des groupes spéciaux de fossiles, contiennent, en effet, ces fossiles dans un tel état de conservation, même quand une couche mince, remplie de fossiles d'eau douce, succède à une couche ma- rine, qu'il est impossible de supposer non-seulement que ce changement dans la nature des eaux soit dû à une révolution, mais que ces fossiles n'aient pas vécu dans le golfe même où on les recueille aujourd'hui. A l'appui de cette opinion, j'ai cité quelques faits choisis entre beaucoup d'autres qui me paraissent décisifs. Dans cette série de couches si nom- 112. (85.) breuses, à peine trouve-t-on quelques lits de cailloux roulés, dont les plus importants sont loin d'approcher des accumulations qui se font aujourd'hui sur nos côtes. » Parmi ces lits de cailloux roulés, j'en ai cité un remarquable par l'abondance des dents de Lamna qui s'y rencontrent, par une espèce de Ditrupa [Ditrupa stiangulata, Desh. (5p.)], et dont les caractères res- semblent singulièrement à un lit analogue situé à la base du London-clay , décrit récemment par M. Prestwich (1). Dans le bassin parisien, la couche à dents de Lamna est un excellent horizon zoologique, elle supporte le cal- caire grossier inférieur. » L'examen approfondi de la nature des couches au contact de deux formations d'origine contraire, l'une marine, l'autre d'eau douce, offre de nouvelles et fortes preuves de la tranquillité si parfaite de cette période au moment même où de pareils changements avaient lieu. Des deux grands dépôts marins du bassin de Paris, l'un est terminé par une assise sableuse puissante, l'autre est entièrement composé de sables. Dans de pareilles conditions, l'entrée du golfe a dû s'obstruer avec la plus grande facilité ; aussi s'est-il, à deux principales époques, converti en un lac où se sont dé- posées de nombreuses assises remplies de coquilles d'eau douce. Cette fer- meture du golfe ne s'est point faite du premier coup. A la fin de ces dépôts marins, on observe, en effet, plusieurs alternances de lits marins et d'eau douce, et ces lits, qui alternent ainsi, sont ceux où les coquilles sont le mieux conservées, les bivalves y ont quelquefois presque toutes les valves réunies par le ligament. J'ai cité et décrit ces alternances dans plusieurs points du bassin de Paris. En outre, il est arrivé que longtemps après la fermeture du golfe, alors que de nombreuses générations de Lymnées, de Planorbes ou de Paludines, avaient été enfouies dans la vase calcaire ou si- liceuse du lac, la barrière du golfe se trouvant momentanément rompue, la mer reprenait, au moins en partie, possession de son ancien lit où vivaient de nouveau les Mollusques marins qui l'habitaient précédemment, pour se retirer ensuite pour un temps plus considérable. C'est le cas de la couche marine signalée autrefois par M. Constant Prévost entre le gypse et le cal- caire d'eau douce deSaint-Ouen. C'est aussi le cas d'une assise que j'ai récem- ment obseivée aux environs d'Étampes, entre le premier lit d'eau douce rempli de Paludines et la masse de calcaire de Beauce, et qui offre un inté- rêt d'autant plus grand que, par sa position et ses fossiles, elle annonce un (ij Quart. Journ. o/the Geol. Soc. of London, for August, i85o, vol VI. ( 853 ; changement considérable dans Ja forme du golfe parisien, et notamment une communication avec le sud-ouest, beaucoup plus directe qu'aupara- vant. » De l'ensemble des faits que j'ai observés, il résulte donc deux consi- dérations principales, savoir : » i°. Qu'au cataclysme unique, subit et violent, qui était généralement admis dans le bassin de Paris, entre le dépôt du terrain crétacé et celui du terrain tertiaire, il faut substituer une série d'oscillations ascendantes et descendantes, ces dernières beaucoup moins intenses que les premières, qui ont agi pendant une période d'une durée considérable et de manière à ne permettre dans ce bassin que la formation de dépôts interrompus et séparés les uns des autres par des intervalles de temps inégaux : ces oscillations, sauf la dernière, celle qui a permis à la mer de ramener dans le golfe les eaux où les sédiments tertiaires se sont déposés, n'ont rien laissé, à notre connaissance, qui empêche de les considérer comme ayant eu lieu avec la plus grande lenteur; » 20. Qu'à partir de la première assise marine toutes les couches ter- tiaires se sont déposées, de la manière la plus continue, dans un même golfe d'une étendue variable, plusieurs fois transformé en lac, par des cir- constances ordinaires, sans que pendant cette longue période il soit possible d'admettre une seule révolution subite, une seule irruption violente de la mer. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CRISTALLOGRAPHIE. — Observations sur les corps dimorphes ; par M. J. Nicklès. (Commissaires, MM. Cordier, Élie de Beaumont, Dufrénoy. ) « Les métaux dont on a étudié jusqu'à ce jour la forme cristalline sont au nombre de dix-neuf. Dix-huit d'entre eux se partagent entre le système cubique et le système hexagonal. Un seul, l'étain, se présente en prismes à base carrée. » Cinq de ces métaux sont dimorphes. Ce sont le palladium et l'iridium (G. Rose), le zinc et l'arsenic qui cristallisent à la fois dans le système régu- lier et le système hexagonal, et l'étain qui appartient au système du prisme à base carrée (Miller) et au système hexagonal (Breithaupt). (854 ) » On le voit, aucun de ces métaux ne cristallise dans le système rhom- boïdal; ce fait ôte un peu de sa généralité à la proposition que M. Raulin a formulée de la manière suivante dans l'avant-dernière séance : « Les substances cristallines dimorphes, naturelles, quelle que soit leur » origine, possèdent toujours pour l'un des deux systèmes cristallins celui » du prisme droit rectangulaire. » » Cette proposition est vraie pour la généralité des corps composés qui, comme on sait, affectionnent le système du prisme rhomboïdal droit ou oblique à mesure que leur composition se complique d'un plus grand nombre d'éléments. A l'exception d'une seule, le soufre, les substances citées par M. Raulin sont toutes composées, et il existe encore une tren- taine de corps composés qui viennent à l'appui de sa proposition. Mais à mesure que la composition des substances dimorphes se simplifie, les exemples deviennent plus rares, et les cas de dimorphisme viennent prendre place parmi ceux sur lesquels je viens d'appeler l'attention de l'Académie. » A l'ingénieux rapprochement fait par M. Raidin, on peut donc annexer le tableau que voici : QLASSES CHIMIQUES. 1" SKSTÈHB. Cube. 2* SYSTEM. Prisme à base carrée. 3* STSTÉMB. Prisme droit rectangu- laire. 4* SYSTEME. Rhomboèdre. 5* SYSTEMS. Prisme oblique rhom- boïdal. 0' SYSTÈME. Prisme bi-oblique- 0B5EBTA- TJOKS. Artificiel? tout deux. Id Id. Naturels. Id. Id. Id. Le premier artificiel, le second naturel. Palladium. . . . Sesquioxyde de fer Protoxyde deculv. Bisulfate de cuivre Palladium. Fer oligiste Cuivreoxydulé. Culv. sulfuré. » D'où il suit que si, en général, les substances composées qui cristal- lisent sous deux formes, en offrent toujours une qui appartient au système du prisme droit rectangulaire, les métaux dimorphes rentrent toujours, par l'une de leurs formes, dans le système hexagonal. » Les oxydes, les sulfures dimorphes, en général, les substances à com- ( 855 ) position peu complexe, peuvent rentrer dans les deux cas ; ainsi le protoxyde et le bisulfure de cuivre, le sesquioxyde de fer se rangent dans le cas que je viens de signaler, tandis que d'autres composés oxydés H'0% AzOs, Sfe, ZiOa, etc., corroborent l'opinion de M. Raulin. » Mais, je le répète, le mode de dimorphisme des métaux est tellement net, tellement tranché, qu'il n'admet aucune exception, et les cas de dimor- phisme qui restent à constater parmi les métaux seront tous compris dans le système cubique, le système rhomboédrique et le système prismatique à base carrée. » physiologie expérimentale. — Sur la persistance de la vie dans les membres atteints de la rigidité qu'on appelle cadavérique; par M. Brown-Séquard. (Commissaires, MM. Duméril, Magendie, Flourens.) « J'ai trouvé récemment que des membres atteints de la roideur qu'on appelle post-mortem ou cadavérique, peuvent se remontrer parfaitement vivants, c'est-à-dire cesser d'être rigides, réacquérir l'irritabilité musculaire et la sensibilité, et se mouvoir par l'action de la volonté. » On sait que James-Phillips Kay ( Treatise on Asphyxia, in-8°; Lon- dres, i834 ) avait déjà vu que des membres ayant perdu l'irritabilité muscu- laire pouvaient la réacquérir par une injection de sang artériel ou veineux. Il y a quelques années, faisant des recherches sur des animaux tués depuis près d'une heure, pour savoir si l'irritabilité musculaire, après avoir dis- paru complètement dans des membres privés depuis huit ou dix jours de l'action des nerfs cérébro-spinaux, pouvait reparaître sous l'influence d'une injection de sang dans les artères de ces membres; j'ai vu, une fois, les muscles déjà atteints de la roideur qu'on appelle cadavérique , cesser d'être roides, et l'irritabilité musculaire revenir. » J'ai entrepris de nouveau, il y a quelque temps, des recherches de ce genre, et elles m'ont donné, entre autres résultats, ceux qui suivent : sur un cadavre de lapin ou de cochon d'Inde, atteint de rigidité depuis dix à vingt minutes, j'ai coupé l'aorte et la veine cave dans l'abdomen, un peu au- dessus de la bifurcation de ces vaisseaux. Cela fait, à l'aide d'un petit tuyau de plume ou d'un tube en verre, j'ai mis le bout périphérique de ces vais- ( 856 ) seaux en rapport avec l'aorte et la veine cave abdominales d'un animal vivant de même espèce. Le sang de l'animal vivant a circulé alors dans les membres postérieurs du cadavre. Au bout de six à dix minutes, j'ai vu la rigidité disparaître dans ces membres de cadavre, et, deux ou trois minutes après la disparition de la roideur, il y a eu des mouvements quand j'ai excité les muscles ou les nerfs musculaires. » Il ressort, de cette expérience, que des nerfs et des muscles ayant perdu leur excitabilité peuvent la recouvrer sous l'influence du sang, même après que la rigidité post-inortem a existé pendant environ un quart d'heure dans les muscles. » J'ai obtenu le même résultat d'une autre expérience plus facile que la précédente. Je coupe en deux transversalement un lapin ou un cochon d'Indej au niveau du bord inférieur des reins, et je ne laisse plus de com- munication entre la moitié postérieure et la moitié antérieure de cet animal, que par l'aorte et la veine cave. Je lie ensuite l'aorte immédiatement au- dessous de l'origine des rénales. L'irritabilité musculaire diminue peu à peu et fait place à la rigidité, de quinze à quarante minutes après la liga- ture de l'aorte. Après dix, quinze ou vingt minutes de durée de la rigidité, je lâche la ligature, la circulation se rétablit dans le train postérieur, et j'y vois successivement la rigidité disparaître et les muscles et les nerfs moteurs redevenir excitables. » Enfin, dans une autre série d'expériences, j'ai cherché si les mouve- ments volontaires et la sensibilité pouvaient se rencontrer dans des mem- bres ayant eu cette rigidité qui se voit chez les cadavres. Vo"ici comment j'ai opéré : j'ai lié l'aorte immédiatement au-dessous de l'origine des rénales sur des lapins vigoureux. La sensibilité a été perdue en six, huit ou dix minutes dans le train postérieur; deux minutes après, les mouvements vo- lontaires ont cessé; l'irritabilité a duré près d'une heure; la rigidité est survenue de une heure à une heure vingt minutes après la ligature de l'aorte. J'ai laissé durer la rigidité environ un quart d'heure, puis j'ai lâché la ligature de l'aorte. La circulation s'est rétablie dans le train posté- rieur, et avec le sang l'excitabilité des nerfs moteurs, puis les mouvements volontaires et la sensibilité sont revenus. » Je conclus de ces recherches : » i°. Que les muscles atteints de cette rigidité qu'on trouve chez les cadavres, ne sont pas des muscles morts, et que, s'ils n'ont plus la vie en acte, ils ont encore la faculté de vivre ; » a°. Que des nerfs moteurs et sensitifs, dans des membres où le sang ne ( 857 ) circule plus, ayant perdu tout pouvoir de réagir suivant leurs aptitudes spéciales lorsqu'on les excite, sont capables de réacquérir ces aptitudes par l'action du sang; » 3°. Que malgré une durée de dix à vingt minutes de la rigidité post- mortem ou cadavérique dans des membres de Mammifères, ces membres peuvent cesser d'être roides, redevenir irritables, et retrouver, en outre, la sensibilité et les mouvements volontaires. » chimie appliquée. — Seconde Note sur la saccharimétiie ; par M. Dubruxfaut. (Extrait.) (Renvoi à une Commission formée de la réunion de toutes celles qui ont été nommées dans le courant de l'année pour des communications relatives à la saccharimétrie , Commission qui se trouve ainsi composée de MM. Biot, Chevreul, Pelouze, Boussingault, Babinet, Regnault, Balard.) « ... Le contrôle de la saccharimétrie optique, à l'aide de la fermentation alcoolique, nous avait démontré que l'inversion, appliquée aux jus de bette- raves, donnait des résultats inexacts toutes les fois que ces jus offraient un coefficient d'inversion qui s'écartait notablement du coefficient du sucre pur. Ce fait, et quelques autres que nous aurons l'occasion de faire con- naître, avaient justifié pour nous le jugement porté sur l'inversion dans notre Note du 1 7 février. Néanmoins ces éléments de conviction, qui étaient suffisants pour nous, nous ont paru ne pouvoir être produits dans une con- troverse scientifique sérieuse. En d'autres termes, nous avons cru devoir rechercher la cause des anomalies qu'offraient les jus de betteraves soumis à l'inversion, avant de citer ce fait étrange et inexpliqué à l'appui de notre jugement. » E'occasion vient de se présenter de faire quelques travaux sur des ra- cines qui offrent l'anomalie en question à un degré suffisant pour en faire l'objet d'une étude ; cependant elles sont lojn d'offrir le maximum d'ano- malie qu'on rencontre dans les nombres de M. Clerget, car pour ces bette- raves, l'appréciation vraie du sucre cristallisable opérée par la fermentation donne, avec l'appréciation saccharimétrique faite avec l'inversion, une différence de 5 pour 100. » Nous nous bornerons, pour aujourd'hui, à donner sur ce travail, qui est en voie d'exécution, les résultats principaux auxquels nous sommes arrivé. C- R. , i85i , t'r Semestre. { T. XXXH, N° 23. } I I 3 ( 858 ) » Les betteraves contiennent, ainsi que l'a déjà signalé M. Rossignon, des quantités variables d'asparagine, dont le mode de production inconnu est sans doute soumis à l'influence de la végétation dans le sol ou hors du sol, ou peut-être même aux procédés de conservation. » L'asparagine pure possède un pouvoir rotatoire notable, quoique M. Pasteur déclare n'avoir pu la mesurer à la température de a5 degrés. En •effet, 28 grammes d'asparagine cristallisée, dissoute dans l'eau pure, de ma- nière à donner un litre de volume, ont donné, sous une couche de \ mètre, une rotation égale à 5 millièmes de millimètre de cristal de roche. » Cette solution , mise en présence des alcalis, ne nous a point paru subir de modification dans sa rotation. » Soumise à l'influence des acides, sa rotation passe à droite, ainsi que l'a observé. M. Pasteur, et elle devient alors égale à «^,5 millièmes de milli- mètre de cristal de roche. Ces nombres, que nous n'avons observés qu'une fois, et avec des produits dont la pureté ne nous était pas parfaitement garantie, ont besoin d'être revus; mais ces changements exerceront peu d'influence sur les conséquences que nous avons à en tirer. » L'asparagine subit, sous l'influence des acides, la susdite inversion immédiatement au moment du mélange, et il suffit de 1 équivalent d'acide pour la produire entièrement. » Des fractions d'équivalent d'acide ont paru produire des déplacements du plan de polarisation proportionnels aux quantités d'acide ajoutés. » En chauffant le mélange à 100 degrés, l'effet ne change pas, et l'aspa- ragine ne parait nullement modifiée, car la solution saturée par une base reproduit l'asparagine avec ses propriétés caractéristiques. « La modification produite sur la rotation de l'asparagine par les acides est certainement le résultat d'une combinaison chimique en proportions définies dans laquelle l'asparagine, qui cependant rougit le tournesol, joue le rôle de base. Nous croyons avoir obtenu, cristallisée, une combinaison de ce genre avec l'acide sulfurique. » D'après quelques données qui nous sont propres, nous croyons que l'asparagine peut se trouver clans les betteraves jusqu'à la dose énorme de 2 à 3 pour 100. » La rotation à gauche de cette substance, son inversion à droite sous l'influence des acides, actions qui, dans les mêmes conditions, sont exacte- ment inverses de celles du sucre cristallisable, doivent être prises en consi- dération pour le dosage du sucre dans les divers cas où on la rencontre, (859) puisque dans l'inversion elle a pu faire commettre à ceux qui ont employé ce procédé des erreurs très -considérables (i). » La présence de l'asparagine dans les jus de betteraves en proportions plus ou moins considérables, devra également être prise en considération dans la fabrication du sucre, où elle viendra donner une nouvelle valeur et de nouvelles explications au travail alcalin à l'exclusion de certaines théories qu'on a voulu faire prévaloir. Ainsi la production de l'ammoniaque dans le travail des sucreries ne sera pas étrangère à la présence de l'aspara- gine qui se trouve là dans des conditions à pouvoir se transformer en acide aspaYtique et en ammoniaque. » L'asparagine et l'acide aspartique ne pourront-ils pas se rencontrer dans les sucres et les sirops de betteraves et troubler encore les résultats des essais saccharimétriques? C'est une question que nous nous réservons d'étudier ultérieurement. » Nous devons signaler encore l'intérêt qui s'attache à reconnaître avec soin si les betteraves contiennent de l'acide malique ainsi que MM. Payen et Braconnot l'ont annoncé;' car cet acide, ayant un pouvoir rotatoire appré- ciable, pourrait jouer un rôle dans les appréciations de saccharimétrie optique des betteraves » Chimik organique. ~ Sur la solubilité du phosphate de chaux dans le sucrate de chaux. (Note de M. A. Bobierre.) (Commission des sucres.) « Des essais effectués dans le but de rechercher les causes de solubilité des phosphates calcaires, au sein des résidus de raffineries, m'ont permis de constater que le sucrate de chaux favorise cette solubilité d'une manière notable. » Voulant contrôler cette observation, j'ai pris du phosphate de chaux des os précipité par l'ammoniaque PhO5, 3CaO. Je l'ai parfaitement lavé, calciné et pulvérisé, et je l'ai mis en contact avec une dissolution de su- crate d'une concentration moyenne. La même expérience a été effectuée au moyen de phosphate gélatineux. Dans les deux cas et à la température ordinaire, une partie du phosphate est entrée en dissolution au bout d'une (i) L'asparagine est sans doute abondamment répandue dans l'organisation végétale; ainsi nous avons pu récemment en constater la présence dans les tubercules de dahlias et de topi- nambours, et dans le chiendent, où elle se trouve associée à l'inuline. n3.. ( 86o ) heure environ. La solution a été plus considérable dans le flacon on j'avais placé le phosphate hydraté. » En filtrant le sucrate de chaux mis en contact avec le phosphate, éva- porant le liquide et l'incinérant, on obtient une masse blanche, qui, traitée par l'acide azotique, et enfin par l'ammoniaque, abandonne facilement le phosphate de chaux dissous, sous forme de flocons transparents. » J'ai cru devoir signaler ce fait peu important par lui-même, mais qui se rattache à une question ayant un intérêt d'actualité. » M. Werner, directeur de l'Institut orthopédique de Kcenisberg, soumet au jugement de l'Académie une série de propositions sur V orthopédie, pro- positions extraites d'un grand travail qu'il avait eu l'intention de présenter au concours pour le prix proposé en 1 834, mais qui ne put être terminé en temps utile. (Commissaires, MM. Serres, Velpeau, I.allemand.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Instruction purlique transmet, au nom de M. le Mi- nistre des Affaires étrangères, un projet de traité entre la France et le Portugal pour la garantie réciproque de la propriété littéraire et artis- tique; M. le Ministre exprime le désir qu'une Commission formée de Mem- hres des cinq Académies prenne connaissance du projet en question et lui fasse connaître les observations qu'elle pourrait avoir à faire sur ce document. MM. Arago et Thenard sont désignés par l'Académie des Sciences pour faire partie de cette Commission. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce accuse réception d'un exemplaire du Rapport fait à l'Académie dans la séance du a8 avril der- nier, sur les recherches de M. Grange, relatives aux caicses du crétinisme et du goitre, et aux moyens d'en préserver les populations. M. Flourens présente, au nom de l'Académie des Sciences de Madrid, le premier volume des Mémoires de cette Académie, et un Résumé de ses travaux pendant l'année 1 849-1 85o. M. le Maire de Pithiviers demande que l'Académie veuille bien lui faire connaître le nombre des Membres qui seraient dans l'intention d'as- (86i ) sister à l'inauguration de la statue de Poisson, outre ceux qu'elle a elle- même désignés, afin que l'on puisse prendre d'avance les dispositions nécessaires pour leur réception. MM. Thexard et Biot expriment à cette occasion le regret de ne pou- voir, à raison de leur état de santé, assister à cette cérémonie. météorologie. — Halos et parhélies observés à Vendôme les 5 et 6 juin 1 85 r ; par M. E. Renou. (Extrait d'une Lettre à M. Faje.) « J'ai eu l'honneur d'adresser l'an dernier à l'Académie quelques obser- vations de halos et de parhélies, faites à Vendôme au commencement de i85o. Depuis, j'ai observé un certain nombre d'apparitions analogues, mais je n'ai eu que ces jours passés l'occasion de prendre des mesures ; on en possède si peu, que j'ai cru faire une chose utile en consignant dans le tableau ci-dessous les distances angulaires prises au sextant entre le centre du Soleil et le milieu des parhélies, ainsi que quelques mesures relatives au halo circonscrit, dit quelquefois halo elliptique. TEMPS MOYEN de Vendôme. 1831. Juin 5. Matin. IIABTECR du Soleil. DISTANCES des parhélies au Soleil. h ni S. 42 9- 5 9. io Juin 6. Matin. 711 20 3o 21 . 27 22. o 23. 10 26.22 29.45 30.48 4o.5o 4i .3o 44.4o 47 -20 48.3o 28.30 29.40 3o.45 23.18 23.18 23.47 23.45 24. i3 25. io 25.18 28. o 27.56 29.33 3i .26 3i .42 24.40 24.43 24.37 OBSERVATIONS. Le 5 juin , la température a varié de 6°,7 à 20°. 3 ; le vent, du nord-nord-est à l'ouest-sud-ouest. Le cirro- stratus dans lequel se produisaient les parhélies ve nait assez vit? à 7 heures du matin du O. i5° S., et à 7 heures du soir du O. 120 N. La hauteur du haro mètre à g heures du malin, 75 j, 5g (altitude 85m, 7). Le 6, la température a varié de 8° ,8 à 20 degrés , le vent faible ouest-sud-ouest; les cumulus ouest-sud- ouest; les cirrus ouest. La hauteur du baromètre à 9 heures du matin, 736,62. ( 86a ) » Le 5 juin on voyait, en même temps que les parhélies, le halo circon- scrit. Ce phénomène a commencé insensiblement par un simple aplatisse- ment du halo ordinaire à sa partie supérieure; vers 8h i5m, on voyait deux longues branches, deux espèces de quarts de cercle enveloppant les par- hélies, et descendant au niveau de la partie inférieure du halo de 22 degrés; la distance des extrémités de ces arcs au Soleil était, à 8h 53m, de 3o° 35'. Vers 9 heures, le halo circonscrit était complet ; on reconnaissait sans peine que ce n'était point une ellipse. Les points où il s'éloigne le plus du halo de 2a degrés, sont à f\B degrés de part et d'autre du point le plus bas: J'ai trouvé, pour distance de points extrêmes au Soleil, à 911 5om; 260 i5'; et à 9h 53'", 26°32'. A 8b 4om ou 45m le halo passe par les parhélies ; plus tard, les parhélies, qui auparavant étaient intérieurs, deviennent extérieurs à ce halo. Enfin les parhélies disparaissent vers 9h 3om, et le halo circonscrit vers 10 heures. » Le 9 mai j'ai observé, à 9 heures du matin, un halo avec des parhélies munis de queues de 6 ou 7 degrés au moins, et le soir, à 10 heures, deux parasélènes. C'est ce même jour que M. de Launay observait à Valence un halo si remarquable [Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, du 12 mai i85i). » Le 19, depuis 7 heures du matin jusqu'à 10 heures, on voyait un halo de 22 degrés, d'un éclat extraordinaire, avec deux parhélies fort beaux et le cercle parhélique complet; ces apparences sont restées visibles jusque vers ioh i5m, par une hauteur du Soleil de 55 degrés. C'est la plus grande hauteur, que je sache, à laquelle on ait jamais observé des parhélies ; leur distance au bord du halo me paraissait être, à 10 heures, de 10 à 12 degrés. Je regrette vivement d'avoir été éloigné de Vendôme, et de n'avoir pu me- surer cet angle; mais ceux du tableau précédent, malgré des discordances inévitables en pareil cas, me paraissent démontrer suffisamment que l'écart des parhélies avec la hauteur suit la loi que le calcul indique. » photographie. — Note relative à un travail de M. Niepce intitulé: Extrait d'un Mémoire sur une relation existant entre la couleur de certaines flammes colorées avec les images héliographiques colorées par la lumière ; par M. Edmond Becquerel. (Extrait par l'auteur. ) « J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie deux Mémoires relatifs à la préparation d'une surface impressionnable à la lumière et capable de re- produire le spectre solaire avec ses nuances diverses, ainsi que les images ( 863 ) colorées de la chambre obscure. Cette préparation peut être faite, soit par simple immersion dans un liquide contenant un chlorure capable de céder une portion de son chlore, ou même renfermant du chlore libre {Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome XXII, page 45 1, février 1848), soit à l'aide de la pile en faisant arriver, par l'action de l'électricité, le chlore à la surface d'une lame d'argent ou de plaqué [Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome XXV, page 447)- Ces deux Mémoires ont été l'objet d'un Rapport favorable fait par M. Regnault devant l'Académie ( Comptes rendus, tome XXVIII, page aoo). » M. Niepce, dans la dernière séance de l'Académie, ayant présenté un travail dans lequel se trouvent mentionnés quelques-uns des faits déjà pu- bliés avant lui, il me permettra, je l'espère, de compléter ici la citation qu'il fait de mes expériences. » D'après le premier Mémoire déjà cité, j'ai montré, non pas qu'une lame de plaqué plongée dans une solution de bichlorure de cuivre, en même temps quon la rend positive se chlorure et devient susceptible de se colorer, mais qu'elle produit ce résultat, même par simple immersion, sans l'action- de la pile. Bien plus, j'ai fait usage des bichlorures de cuivre, de fer, etc., des hypochlorites de soude, de chaux, etc. Ainsi j'ai varié les dissolutions dans lesquelles on plonge les lames métalliques. Mais ce qui appartient à M. Niepce, c'est d'avoir pensé qu'en modifiant les bains liquides, et en em- ployant des chlorures qui donnent des flammes colorées, la couche im- pressionnable donne parmi les différentes nuances une teinte prédominante de même nuance que celle de la flamme colorée par le chlorure. » Je ferai observer qu'en dehors de toute question théorique, c'est pré- cisément pour éviter la prédominance de telle ou telle nuance sur la sur- face sensible quand on fait varier les circonstances de sa préparation, prédo- minance que j'avais déjà remarquée [Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome XXII, page 4^4)? que j'ai substitué au procédé de l'immer- sion le mode de préparation à la pile; j'ai pu, dès lors, atteindre le but que je me proposais, d'avoir une surface sur laquelle se peignent également bien toutes les nuances lumineuses. » M. Niepce parle aussi de l'action de la chaleur et de l'humidité Si l'on veut se reporter à la page 454 du tome XXV des Annales de Chimie et de Physique, on trouvera exposé en détail le procédé du recuit des lames; du reste, j'en ai rendu témoin M. Niepce, quand il m'a prié de lui faire voir la préparation des lames impressionnables, au laboratoire du Muséum d'his- toire naturelle. En outre, M. Regnault ( Comptes rendus, tome XXVIII, ( 864 ) page ao5), dans son Rapport à l'Académie, a parlé de la modification si sin- gulière que subit la couche photo-chromatiquement impressionnable, lors- qu'on élève sa température. Je pense que le peu de développement que M. Niepce a pu donner dans les Comptes rendus à l'extrait de son Mémoire, ne lui a pas permis d'indiquer ce que j'avais fait à ce sujet. Quant à ce qui concerne l'humidité, on trouvera {Annales de Chimie et de Physique, 3e série, tome XXV, page 448) cette indication que le chlore sec ne donne que de forts mauvais effets. » Enfin, je me bornerai à citer un dernier résultat signalé par M. Niepce, résultat qui est peut-être lié à la manière dont il se rend compte de ces phé- nomènes, mais qui se trouve en désaccord avec les faits observés jusqu'ici. M. Niepce dit que le chlorure d'argent pur, ainsi que d'autres sels d'argent {Comptes rendus, a juin i85i, page 83y ), ne donnent aucune couleur. Pour ce qui est des autres composés d'argent, j'ai déjà montré qu'ils n'ont donné jusqu'ici aucun effet de ce genre; mais, quant à ce qui concerne le chlorure, c'est précisément les couleurs faibles, il est vrai, mais cependant appréciables, que prend ce composé dans des conditions particulières, comme l'ont observé les premiers MM. Seebeck et Herschel, qui m'ont conduit en 1 848 à la reproduction des images colorées de la chambre ob- scure. {Comptes rendus, tome XXVIII, page ao3, et Annales de Chimie et de Physique, tome XXII, page 452.) » astronomie. — Extrait d'une Lettre de M. Annibal de Gasparis. (Communiquée par M. Le Verrier.) « Naples, 26 Mai l85l. » J'ai encore une fois le bonheur de vous écrire pour vous annoncer la découverte que j'ai faite d'une nouvelle planète, dans la soirée du iZ cou- rant. A en juger par son mouvement, elle appartient à la famille déjà très- nombreuse des astéroïdes. Son apparence est celle d'une étoile de 9e gran- deur. Voici les observations que j'en ai faites au cercle méridien : Temps moyen de Naples. M app. t app. h m s h m s it 1 t/ i85i. Mai 24 ti.5i.23,3 15.59. i5, 45 — i3.3i.i6,8 25 11.47-27,1 i5.58.i5,5g — i3.33.27,3 » Les étoiles de comparaison sont 1 1 1 et 218, Piazzi, heure i5. » Nota. La planète dont M. Annibal de Gasparis annonce la découverte, ( 865 ) est celle que M. Hind avait découverte à Londres quelques jours aupara- vant. La nouvelle ne pouvait en être parvenue à M. de Gasparis, au moment où il écrivait. » M. Bougliwal présente une Note sur des ossements de Guanches ap- portés par lui de Ténériffe en 1842 et provenant en grande partie de fouilles qu'il avait dirigées lui-même. (Commissaires, MM. Serres, Geoffroy-Saint-Hilaire, Duvernoy.) M. Faitre adresse, de Fumay (Ardennes), une Note sur un projet pour la dessiccation des bois employés dans l'ébénisterie et la marqueterie, au moyen d'une, machine pneumatique. M. Faure fait remarquer que, pour ces bois, la conservation de la couleur est une circonstance importante, et que les procédés de dessiccation au moyen de la vapeur, convenables peut-être pour d'autres bois, ne sont pas applicables pour ceux-ci : il pense que les frais d'établissement d'un appareil convenable n'augmenteraient pas le prix du produit prêt à être employé, le prix du récipient ne devant pas excéder les frais d'emmagasinage et l'intérêt du capital pendant le temps nécessaire pour la dessiccation naturelle. M. Gaietta adresse deux Notes faisant suite à ses précédentes commu- nications. M. Viau envoie une nouvelle addition à son Mémoire sur un moteur destiné à remplacer la machine à vapeur. M. Brachet présente des réflexions sur les douleurs qui accompagnent dans nos pays le travail de l'accouchement. M. Deryau prie l'Académie de vouloir bien faire examiner une Note qu'il lui adresse concernant certains phénomènes astronomiques. M. Babinet est prié de prendre connaissance de cette Note et de faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. L'Académie accepte le dépôt de deux paquets cachetés présentés, l'un Par M. Brachet, l'autre Par M. Boger. La séance est levée à 4 heures trois quarts. F. C. R., i85i, Ier Semestre. (T. XXXll, N° 85.1 I «4 ( 866 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du i juin 1 85 1 , les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de i Académie des Scion es; Ier semestre i85i ; n° ai ; in-4°. Histoire naturelle des Mollusiju.es terrestres et d'eau douce qui vivent en France; par M. l'abbé D. Dupuy; 4e fascicule; in-4°. Théorie des oscillations du baromètre et recherche de la loi de la variation moyenne de la température avec la latitude; par M. Emmanuel Liais. Paris, 1 85 1 ; broch. in-8°. Bulletin de l'Académie nationale de Médecine; tome XVI; n° 16; 3i mai i 85i ; in-8°. Annales de la Société d' Agriculture , Arts et Commerce du département de la Charente; tome XXXII; nos 4 à 6; ie semestre i85o; in -8°. Recueil des travaux de la Société médicale du département d 'Indre-et-Loire , 2e série; ie semestre i85o; in-8°. Annales forestières; ioe année; tome X de la collection. Nouvelle série, tome Ier, n° 5 ; mai i85i ; in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales , publié par M. le docteur A. Martin-Lauzer; n° m ; ierjuin i85i; in-8°. L'ecclisse solare. . . Observation de l'éclipsé solaire totale du 8 juillet i84'^ ; par M. L. Magrini. Milan, i843; broch. in-8°. Sulla. . . Sur les courants électriques telluriques; ire partie; par le même. Milan, 1 845 ; broch. in-8°. Sulla tromba. . . Sur la trombe qui a ravagé le parc de Monza le i3 mai i 846 ; par le même. Milan, 1847 5 broch. in-8° avec figures. Risposta. . . — Replica. . . Réponses deM. Magrini aux considérations pré- sentées par M. J. Belli, sur les trombes de terre et de mer. Milan, 1847; 1 broch. in-8°. Sopra. . . Sur un mode particulier de polarisation des condensateurs ; par le même. Milan, 1 85 1 ; broch. in-4°. Osservazioni . . . Observations et nouvelles expériences concernant un phé- nomène électrique signalé par M. DU Bois-Reymond; par le même. Milan, i85o; broch. in-4°. Epatitide . . . Hépatite et autres affections inflammatoires de ta cavité abdo- minale; par M. Robert Maunoir. Rome, i85i ; broch. in-8°. ( 867 ) expérimental. . . Recherches expérimentales d'électricité; par M. Michel Faraday. Londres, i85i ; broch. in-/|°. The architect. . . L'Architecte, journal d'architecture, d'archéologie et d'art 4°. Cinq Notices réunies présentées à MM. les Membres des Jurys des Exposi- tions françaises de i834, 1839, i844 ei 1849, ei de l'Exposition universelle de Londres en i85i ; par M. Charrière. Paris, i85i ; broch. in-8°. ( 868 ) Etudes physiologiques sur la théorie de l'inflammation; par M. J.-L. Brachet. Lyon, i 85 i ; broch. in-8°. De l'organisation de la pharmacie en France, considérée dans ses rapports avec la propagation des sciences d'application; parM. Dorvaui.t. Paris, 1 85 1 ; broch. in-8°. (Extrait de l'Union médicale; mai 1 85 1 . ) Observations de M. Antoine d'Abbadie, sur des communications faites par le Secrétaire général de la Commission centrale de la Société de Géographie , à la séance du 7 mars 1 85 1 , et relatives au cours du Nil et aux lacs de V Afrique centrale; broch. in-8°. Notice sur les dépôts situés, dans le bassin de Paris, entre la craie blanche et le calcaire grossier ; par M. Ed. Hébert; broch. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société géologique de France; 2e série; tome V; séance du 5 juin 1848.) Notice sur les fossiles tertiaires du Limbourg et sur ceux de la couche à Ostrea' cyathula, Lam., du bassin de Paris; par le même; broch. in-8°. (Extrait du même Bulletin; tome V; séance du 16 avril 1849.) Note sur des fossiles du crag recueillis au bosc d'Aubigny [Manche); par le même; broch. in-8°. (Extrait du même Bulletin; séance du 18 juin i84g. ) Aperçu géologique sur ta succession et le mode de formation des couches éocènes du bassin de Paris; par le même; broch. in-8°. (Extrait du même Bulletin; séances de la réunion extraordinaire à Épernay, du 23 septembre au 2 octobre 1849.) Sur l'âge des sables marins de Bracheux et des lignites du Soissonnais ; par le même; \ feuille in-8°. (Extrait du même Bulletin; tome "VII; séance du 18 mars ?85o.) Conseils aux cultivateurs de la Loire-Inférieure sur le choix , l'achat et l'em- ploi des engrais , suivis de la législation préfectorale promulguée par M. Gauja, Préfet de la Loire-Inférieure; par M. Adolphe Bobierre. Nantes, i85i; broch. in- 12. Journal d'Agriculture pratique et de jardinage , fondé par M. le Dr Bixio, publié par les rédacteurs de ta Maison rustique, sous la direction de M. BarraL; 3e série; tome II; 20 mai et 5 juin i85i ; nus 10 et 11; in-8°. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; n° 6; juin i85i; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie ; n° i5; tome IV; 5 juin i85i ; in-8°. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 16 JUIN 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Pouillet rend compté à l'Académie de la solennité qui a eu lieu à Pithiviers pour l'inauguration de la statue de Poisson. M. Biot donne lecture du discours qui a été prononcé par la Commission chargée de représenter l'Académie dans cette occasion. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination de la Commission qui sera chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix de Statistique de l'année i85i. MM. Ch. Dupin, Mathieu, Boussingault, de Gasparin et Rayer réunissent la majorité des suffrages. C. K., i85i, i Que l'on compare, en effet, le Polygala speciosa et le Tremandra ver- ticillata; dans tous deux cinq sépales apparaissent successivement et se disposent en préfloraison quinconciale ; cinq pétales alternes se montrent ensuite et simultanément; les étamines sont sur deux verticilles qui naissent n5.. (87s ) l'un après l'autre, l'interne opposé aux sépales d'abord, l'externe opposé aux pétales ensuite : seulement, tandis que les cinq étamines de chaque ver- ticille se développent dans le Tremandra, une étamine de chaque verti- cille avorte dans le Poljgala (l'étamine supérieure dans le verticille opposé aux sépales, l'étamine inférieure dans le verticille opposé aux pétales); mais sa place reste inoccupée et la symétrie n'est nullement dérangée. De même, tandis que tous les pétales se développent également dans le Tre- mandra, le pétale inférieur, au contraire, dans le Poljgala prend un accroissement énorme comparativement aux quatre autres qui restent très- petits, et constitue ce qu'on appelle la carène. Quant au pistil, il est pins facile d'en exposer les évolutions successives que d'en déterminer la nature avec certitude. Dans le Trqpiandra verlicdlat'a, par exemple, on observe d'abord aux extrémités du réceptacle deux petits mamelons qui sont les rudiments des styles ; puis, tandis que ces mamelons s'allongent, on voit se former à la base de chacun d'eux une petite fossette qui, en grandissant, devient une loge de l'ovaire. Ces deux fossettes sont séparées entre elles par une cloison au sommet de laquelle naît de chaque côté un ovule (i). Mais comment s'accroissent ces styles et cette cloison ? Est-ce par le développe- ment simultané de toutes ses parties, ou bien est-ce de haut en bas, comme M. Schleiden prétend que cela se passe dans tous les organes appendicu- laires, ou de bas en haut, comme il prétend que cela a lieu dans tous les organes axilés? Pour l'accroissement de la cloison, la question est facile à résoudre, car on a un point de repaire, l'ovule. Or, comme l'observation montre que l'ovule est d'autant plus éloigné du fond de la loge que l'ovaire est plus âgé, il faut nécessairement en conclure que la cloison s'accroît de haut en bas. Est-ce une raison pour en conclure, d'après la règle de M. Schleiden, que la cloison fait partie d'un système appendiculaire? C'est ce que j'examinerai plus tard dans mes généralités. Pour l'accroissement des styles, la question est insoluble dans le Tremandra verticillata ; mais elle ne l'est point dans le Poljgala speciosa. Le sommet du style, en effet, dans cette plante, a des caractères particuliers, et comme ces caractères se retrou- (i) Il semblerait donc que le pistil se compose de deux parties, une partie axile, l'ovaire , et une partie appendiculaire, le style et le stigmate, la partie appendiculaire formant au- dessus de la partie axile et de ses compartiments une sorte de coupole , comme on voit dans la figue l'involucre former un dôme au-dessus de l'ouverture de la cavité du réceptacle, comme on voit également dans certaines Composées le réceptacle commun se creuser d'un grand nombre de cavités florifères dont le bord produit une écaille. ( 873) vent dès l'origine, on est forcément conduit à admettre que c'est ce sommet qui apparaît d'abord, et que, par conséquent, l'accroissement du style a lieu de haut en bas, comme pour la cloison. » Dans les Polygalées, comme dans les Trémandrées, la primine s'allonge vers l'exostome, de façon à constituer un faux arille que M. Planchon a in- diqué dans les Poljgala. Elle s'allonge , en outre, vers la chalaze dans le Tetratheca hirsuta, en une queue qui s'enroule sur elle-même. Enfin, dans les Poljgala, les papilles stigmatiques, au lieu de recouvrir la face interne du sommet du style, comme cela a lieu dans la plupart des plantes, en tapisse, au contraire, une portion externe. » La famille des Plantaginées est rangée par M. Adolphe Brongniart dans la classe des Verbeninées, avec les Labiées et les Verveines. Mais, comme les évolutions des fleurs de ces deux familles sont très-différentes de celles des Plantaginées, j'ai préféré donner isolément l'organogénie de ces dernières, et renvoyer l'organogénie des Labiées et des Verveines à la partie de ces Mémoires qui comprendra les Aspérifoliées et les Sélagi- noïdées avec lesquelles elles présentent plus d'analogie. » L'inflorescence de toutes les Plantaginées est un épi; seulement, tandis que dans les Plantago toutes les fleurs sont similaires et hermaphrodites, dans les Littorella les fleurs sont hétérogènes. La fleur terminale seule est mâle et offre, comme dans les Plantago, quatre sépales (deux à droite et deux à gauche de la dernière bractée qui est stérile), quatre pétales alternes, quatre étamines opposées aux sépales et un ovaire à deux loges (une à droite et l'autre à gauche de la bractée mère) ; les fleurs latérales sont fe- melles et ne se composent, outre les deux bractées secondaires qui les accom- pagnent, que d'une sorte de sac qui enveloppe le pistil et qui a les plus grands rapports, par sa forme et son mode de développement, avec ce qu'on appelle Yutricule dans les Carex. » Lorsqu'on suit les évolutions de ces fleurs, on observe que l'ordre d'apparition des organes a lieu de l'extérieur vers l'intérieur ; il est, comme disent les physiologistes, centripète : le calice d'abord, puis la corolle, les étamines, et enfin le pistil. A l'origine, les pétales sont libres; phis tard, ils sont réunis. Si ces pétales s'arrêtaient dans leur développement, la corolle, au lieu d'être monopétale, serait polypétale. Que conclure de là? Que les fleurs polypétales sont moins élevées en organisation que les fleurs monopétales, et que M. Adrien de Jussieu a eu raison de mettre en tête de (874) sa classification les monopétales? Que la théorie de M. Geoffroy-Saint- Hilaire sur les inégalités de développements s'applique ici parfaitement, et que les fleurs polypétales sont, pour employer des expressions consacrées, des arrêts de développement des fleurs monopétales? Ce sont là des ques- tions fort importantes que je discuterai ultérieurement ; je me borne au- jourd'hui à constater que ce n'est pas par la soudure des pétales que la corolle devient monopétale. Les parties qui sont libres à l'origine restent toujours libres, et constituent les divisions de la corolle; mais elles sont soulevées par une membrane circulaire qui sort du réceptacle comme cer- taines coulisses sortent des trappes du plancher dans les théâtres : par con- séquent, le développement de cette corolle a lieu de haut en bas. » Les étamines sont indépendantes de la corolle pendant toute la jeu- nesse de la fleur; ce n'est guère qu'à l'apparition des membranes de l'ovule, peu de temps avant l'épanouissement, que le cercle réceptaculaire sur lequel se sont développées la corolle et les étamines s'élève et forme une membrane pétaloïde qui continue la corolle et qui porte les étamines ; les étamines et la corolle ne se soudent donc pas postérieurement à leur appa- rition ; elles naissent soudées dans une portion de leur étendue. » Supposons pour un instant que le développement de la corolle et des étamines s'arrête au moment où va sortir du réceptacle cette membrane commune, nous aurons une corolle monopétale avec des étamines libres; l'ovaire sera incomplet. Or c'est précisément ce qui arrive dans la fleur mâle du Littorella palustris qui n'est, par conséquent, qu'un arrêt de déve- loppement, je me sers de l'expression consacrée, de la fleur des Plantago. Pour être logique, M. Adrien de Jussieu, qui considère les plantes mono- pétales comme d'une organisation plus élevée que les polypétales, doit mettre également les plantes à étamines insérées sur la corolle avant les plantes à étamines indépendantes de la corolle. » Le pistil des Plantaginées diffère peu, à certains égards, du pistil des Polygalées. Dans le Plantago cjnops, par exemple, l'ovaire est à deux loges comme dans* les Potjgala, tandis que la cavité du style est à une seule. Un ovule s'insère également de chaque côté de la cloison et à son sommet, en sorte qu'il est facile d'en conclure, là comme dans les Poljgala, que l'ovaire croît de haut en bas. Dans le Plantago média, il y a quatre ovules dans chaque loge sur deux rangées'; la première paire offre déjà une enveloppe, que la seconde paire commence à peine à paraître. Dans le Plan- tago major, il y a un grand nombre d'ovules, et ils sont d'autant plus jeunes ( 875 ) qu'ils sont plus inférieurs. Ce développement successif des ovules est une nouvelle confirmation que les ovaires se développent de haut en bas. » Dans le Littorella palustris, il n'y a jamais qu'un ovule, l'une des loges restant toujours stérile. De plus, la cloison ne persiste point ; elle se déchire promptement sur les côtés, de façon à laisser, traversant le milieu de l'ovaire, une sorte de ruban qui se subdivise lui-même parfois en deux cordelettes. Dans le Plantago coronopus, les placentas se gonflent comme dans les Ardisiacées autour des ovules, et finissent par former autant de fausses loges qu'il y a d'ovules. » M. Barneoud prétend avoir vu deux enveloppes à l'ovule; malgré tous mes efforts, je ne suis jamais parvenu à en voir qu'une qui est long- temps très-grande proportionnellement au nucelle qu'elle entoure. L'ovule est à moitié anatrope, et c'est ce qui explique pourquoi l'embryon est parallèle au plan de l'ombilic. » chimie. — Mémoire sur les combinaisons des carbonates métalliques avec les carbonates de potasse, de soude et d'ammoniaque ; par M. H. Sainte- Claire Deville. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Thenard, Chevreul, Pelouze.) « En analyse chimique on emploie un grand nombre de réactifs avec lesquels la précipitation des substances métalliques ne s'opère qu'à la condition qu'on se soumettra à quelques prescriptions particulières. Ainsi l'on ne parviendra généralement à précipiter les métaux par les carbonates alcalins qu'autant qu'on ne mettra pas un grand excès de réactif et qu'on fera bouillir longtemps le mélange. Ce fait, qui est encore imparfaitement connu, puisqu'on voit dans tous les Traités de chimie que la plupart des carbonates métalliques sont insolubles dans un excès de carbonates alca- lins, mérite pourtant une attention spéciale à cause de ses applications nombreuses dans la science de l'analyse et des erreurs qu'il peut empêcher de commettre. Très-peu de carbonates métalliques, en effet, résistent à l'action dissolvante des carbonates alcalins, si bien qu'on peut obtenir des combinaisons doubles résultant de la réaction mutuelle de ces deux ordres de sels. Comme on le verra, ces combinaisons, fort bien caractérisées, se présentent avec des formes cristallines très-nettes et souvent avec des couleurs remarquables. » J'ai étudié, sous le point de vue que je viens d'indiquer, les réactions de presque tous les métaux, le fer, le cuivre, le zinc, le cobalt, le nickel, (876) le chrome, etc. Tous leurs carbonates ont la propriété de former en pro- portions variées des combinaisons avec les carbonates de soude et de potasse. Je présente, dans mon Mémoire, la composition de tous ces pro- duits. Je ne ferai, dans cet extrait, qu'indiquer les résultats généraux et la méthode d'après laquelle j'ai procédé. » J^es carbonates neutres, les sesquicarbonates et les bicarbonates de soude et de potasse n'agissent pas de la même manière sur les dissolutions métalliques. En particulier, l'emploi des deux dernières espèces de carbo- nates fournit des sels doubles qui diffèrent entre eux. De plus, les carbo- nates de soude et de potasse, qui ont une analogie si frappante dans presque tous les cas, ne donnent pas toujours avec les mêmes métaux des combinaisons correspondantes. Les sels de cuivre en sont un exemple : si l'on introduit du carbonate de cuivre dans un mélange des deux sels alcalins, la soude se précipitera presque tout entière, peut-être entièrement, sous forme de cristaux très-brillants d'un carbonate double, tandis que toute la potasse restera en dissolution. Jusqu'ici je n'ai pu produire avec la potasse une combinaison cristallisée analogue à ce carbonate de cuivre et de soude. D'autres métaux donnent lieu à des observations du même genre. » La méthode générale qui m'a servi à préparer les échantillons de car- bonate double que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie est fort simple : elle consiste à verser le sel métallique dans le carbonate alcalin en solution concentrée, lentement et en agitant constamment la liqueur. Ordinairement une portion du précipité se redissout; mais l'autre portion se transforme, d'abord par place, puis entièrement en une masse de cris- taux plus ou moins volumineux, et la liqueur laisse déposer peu à peu, en se décolorant, la substance métallique qu'elle contenait. Il semble ainsi que le carbonate double, dès qu'il se forme, devienne insoluble dans le carbo- nate alcalin aux dépens duquel il s'est produit. n Les carbonates d'ammoniaque donnent, avec les carbonates de cer- tains métaux, des combinaisons dont quelques-unes ont été étudiées par M. Favre. J'ai réussi à former avec d'autres métaux, et en particulier avec le nickel et le cobalt et les divers carbonates d'ammoniaque, une série de sels dans lesquels l'ammoniaque paraît jouer le même rôle que la soude et la potasse. Du moins, c'est ce qui m'est démontré par quelques-unes de mes analyses qui ne sont pas encore complètes sur ce point. On réussit très- facilement, et en opérant comme je l'ai dit plus haut, à former un carbo- nate double d'ammoniaque et de cobalt ou de nickel, en mettant des ni- trates de ces métaux en contact avec un excès de bicarbonate d'ammoniaque ( «77 ) en vases clos (i). On obtient alors un sel en laines micacées, qui, par sa composition, correspond au sel obtenu dans les mêmes circonstances avec le bicarbonate de potasse. Pourtant le sel de cobalt me semble différent du carbonate de cobalt ammoniacal que M. Favre a aperçu et auquel il croit très-judicieusement devoir attribuer une constitution exceptionnelle dans la série des sels qu'il a étudiés avec détail. » Plus tard, je compléterai cette communication en décrivant un certain nombre de substances qui se préparent maintenant, mais avec une lenteur telle,. qu'elle constitue presque une difficulté dans l'étude de ces carbonates doubles. » chimie. — Production de la baryte par le carbonate de baryte sous l'influence de la vapeur d'eau surchauffée ; par M. V.-A. Jacquelai.v. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Thenard, Boussingault, Regnault.) « Des expériences précises m'ont permis de démontrer (2) que les car- bonates de potasse ou de soude perdent une quantité notable d'acide car- bonique, lorsque, chauffés au rouge sombre, ils subissent en même temps l'action d'un courant de vapeur d'eau ou d'acide carbonique surchauffés. » Ces faits bien établis, il m'importait d'obtenir la décarbonatation complète de ces deux sels, en présence de la vapeur d'eau surchauffée, car, cette réaction se vérifiant, il devenait très-probable que j'arriverais à réaliser un phénomène du même ordre pour le carbonate de baryte que l'expé- rience m'avait signalé comme étant plus stable, à une température élevée, que le carbonate de chaux, et moins stable que ceux de potasse et de soude. A cet effet, j'entrepris une série d'expériences dont voici les prin- cipaux résultats numériques. » Tous les mélanges dont il va être question ont été additionnés d'eau en quantité suffisante pour obtenir seulement des agglomérations sous forme de petits nodules peu cohérents. On déposait ensuite la matière tantôt sur une nacelle de platine placée dans un gros tube de porcelaine de terre réfractaire pour les nos 1 , 2, 3, t\, 5, 9; tantôt dans des cylindres en fonte pour les nos 6, 7, 8. Chaque mélange était maintenu au rouge pendant six heures, et traversé en même temps par de la vapeur d'eau engendrée (1) Pour éviter la formation des nouveaux sels oxygénés de M. Frémy. (2) Voir le Compte rendu de l 'Académie des Sciences, tome XXX , page 106. C. R., i85i, ier Semeslre. (T. XXXII, N» 24.) Il6 (878 ) sous la pression atmosphérique ordinaire et circulant avec lenteur, afin d'éviter le transport de l'alcali. Expérience n° i . 65gr o CO'NaO / "ctuuipusmuii compieie. î^e mélange reniermait go pour ioo au 25o?r'o CO'C O } car^onate de soude converti en soude monohydratée. Le reste a été ) fixé par les parois du vase. Expérience n° 2. i23er,3 CCTBaO \ ' "'. 628r 5 C02CaO > DegaSement «H et de CO1; demi-fusion du mélange; décomposi- gr r ^ l tion de 10 pour 100 du carbonate de baryte employé. Expérience n° 3. i23Br,3 CO'BaO ) Dégagement d'acide carbonique; demi-fusion du mélange; décom- 628r,5 C02CaO ) position de 3o pour 100 du carbonate de baryte employé. Expérience n° 4- 123^,3 CO'BaO ) X25sr o CO'CaO > Masse légèrement poreuse; décomposition de 5o pour 100 du car- gr g ç \ bonate de baryte employé. Expérience n° 5. i23sr,3 CO!BaO I Masse légèrement poreuse; décomposition de 90 pour 100 du car- i25*r,o CO'CaO | bonate de baryte employé. Expérience n° 6. i20osr,o CO'BaO ) i2oogro CO'CaO ( Après six heures de feu, matière blanche poreuse, contenant très- 200,r 0 r ( Peu ('e Dal7te caustique. Expérience n° 7. i2oogr,o CO'BaO ) , , -r r ) Pas de décomposition. Expérience n° 8. i2oo«r,o CO'BaO ) Matière blanche poreuse; décomposition de 4o pour 100 du car- i2ooBr,o CO'CaO ) bonate employé. Expérience n° 9. i2ooer,o CO'BaO ) Matière blanche poreuse; décomposition de 88 pour 100 du carbo- i20o8r,o CO'Ca O / nate de baryte employé. M. Ed. Piot adresse la première livraison d'un atlas de dessins photo- graphiques représentant les monuments de l'Italie. (Commissaires, MM. Pouillet, Regnault, Despretz.) (879) médecine. — Tableau synoptique présentant la théorie des affections nerveuses qui se montrent sous forme de paroxysmes et plus spécialement de Vépilepsie; par M. Marshall Hall. (Extrait.) (Commissaires, MM. 'Flourens, Serres, Andral.) Siuvant*l'auteur, les causes de ces maladies sont de nature à agir sur la moelle épinière, et, par son intermédiaire, sur les muscles du cou dont elles déterminent la contraction spasmodique. Il en résulte une compression des veines de cette région et un état de congestion de leurs branches capil- laires, congestion qui a pour effet l'engorgement, le ramollissement, la rupture de la substance nerveuse et la production de symptômes de para- lysie, d'apoplexie, d'épilepsie, etc.; selon que les lésions sont plus ou moins profondes, les maladies sont continues ou simplement paroxysmales. Le travail de l'auteur est accompagné d'un tableau synoptique où l'en- chaînement de ces divers phénomènes se trouve méthodiquement exposé. Nous regrettons de ne pouvoir reproduire ici ce tableau. M. Jullien jeune adresse, d'Aix (Bouches- du- Rhône), la description d'un appareil destiné à prévenir l'asphyxie des individus qui pénètrent dans des lieux dont l'air est impropre à la respiration, dans les foyers d'incendie, etc. (Commissaires, MM. Piobert, Combes, Seguier.) ' M. Ed. Moride adresse un tableau qui contient les résultats des recher- ches auxquelles il se livre depuis plusieurs années sur la composition chimique des graines oléagineuses. (Commissaires, MM. Chevreul, Boussingault, Payen.) M. S. Dumoulin présente un échantillon de bière préparée avec l'aci,de picrique au lieu de houblon. * « La préparation de cette bière, dit l'auteur, a été commencée dans les premiers jours d'avril dernier, et le brasseur qui y a concouru a suivi avec beaucoup d'attention toutes les phases de cette opération. Il a ainsi constaté que la marche de la fermentation est parfaitement régulière et qu'il est im- possible de la distinguer de celle qui a lieu avec la bière fabriquée avec le houblon. Le procédé nouveau présente une économie considérable, attendu qu'il suffit de a 5 centigrammes d'acide picrique pour i hectolitre de bière. » 1 16.. ( 88o ) M. Dumoulin pense que cette bière sera préférable à la bière ordinaire pour la marine, l'acide picrique ayant des propriétés antiscorbutiques. (Commissaires, MM. Payen, Balard, Bussy.) M. Ch. Chevallier présente une lorgnette dont les verres ont une dispo- sition nouvelle, qui, suivant l'auteur, offre l'avantage de donner plus de précision et de netteté à l'instrument. Cette disposition consiste dans l'emploi : i°d'un objectif achromatique ordinaire, i° d'un oculaire composé d'un verre achromatique convexe et d'un verre achromatique concave. M. Ch. Chevallier présente aussi un modèle perfectionné de sa longue vue à verres combinés. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet, Despretz.) M. Gros prie l'Académie de vouloir bien désigner des Commissaires aux- quels il puisse soumettre la démonstration des faits qu'il a annoncés dans plusieurs de ses communications relativement à l'origine et aux transformations de diverses espèces d'Infusoires. (Commissaires, MM. Duméril, Valenciennes, Coste.) M. Laig.xel envoie un supplément à ses précédentes communications sur une disposition dont l'effet est de donner aux locomotives des chemins de fer plus d'adhérence aux rails et plus de puissance, sans changer le matériel employé actuellement. Le moyen proposé consiste à attacher, d'une certaine manière, l'avant du tender à l'avant de la locomotive et à faire porter la plus grande charge sur l'essieu de l'avant de la loco- motive. (Commission précédemment nommée.) M. l'abbé Miller adresse un journal et un résumé des observations météorologiques faites par lui en i85o à Gœrsdorff, département du Bas-Bhin. (Commissaires, MM. Arago, Boussingault.) M. Vallot adresse deux Lettres : la première relative aux travaux qui ont été publiés sur les insectes nuisibles à l'olivier; la seconde à une va- riété de Benoncule qui a déjà fait de sa part le sujet d'une précédente communication. ( 88 1 ) La saison avancée n'a pas permis à M. Vallot de retrouver des graines de Ranunculus arvensis inermis et d'en envoyer à l'Académie, suivant le désir exprimé dans le Rapport fait à l'occasion de sa communication. Mais ayant retrouvé, aux environs de Dijon, quelques échantillons de cette variété de Renoncule, il s'empresse de les faire parvenir à l'Académie. « D'après la comparaison de ces échantillons, dit-il, il sera facile de suivre la dégradation de leurs péricarpes, dont les uns sont entièrement lisses et d'autres présentent sur quelques carpelles une ou plusieurs dents ; de sorte qu'il est certain que les échantillons recueillis à Blaisy sont les mêmes que ceux récoltés aux environs de Dijon, d'autant plus que les uns et les autres ont été rencontrés dans des localités humides, circonstance qui, comme on sait, contribue à faire disparaître les poils et les épines de quelques végétaux. » (Commissaires, MM. de Jussieu, Brongniart.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Marine accuse réception du Rapport fait par une Commission de l'Académie sur les procédés de M. Masson pour la conser- vation des matières alimentaires végétales, et fait connaître que des expé- riences récemment exécutées à Brest et à Lorient ont donné également des résultats satisfaisants. M. le Ministre des Affaires étrangères transmet une Lettre de M. le marquis Costa de Beauregard, Président de la Société d'Histoire naturelle de Chambéry, qui demande pour cette Société la collection des Mémoires de V Académie. Cette demande est renvoyée à la Commission administrative. M. Minard prie l'Académie de le porter sur la liste des candidats pour la place vacante d'Académicien libre. Cette demande sera renvoyée à la Commission qui sera chargée de pré- senter des candidats pour cette place. M. Weiss présente deux ouvrages imprimés mais écrits en allemand : l'un est un Traité de trigonométrie, l'autre est intitulé : Recherches sur les ( 88a ) principes mathématiques du galvanisme ^et la théorie du condensateur. [Voir au Bulletin bibliographique. ) M. Poncelet est prié d'examiner ces ouvrages et d'en faire le sujet d'un Rapport verbal à l'Académie. L'Académie des Sciences de Madrid adresse le programme du prix qu'elle propose pour l'année i852, sur la question suivante : Supposant un corps solide quelconque en équilibre dans une masse fluide, établir les conditions et circonstances nécessaires pour que ce corps puisse prendre un mouvement déterminé, soutenu par l'action d'un agent méca- nique de ceux que l'homme peut employer dans ses industries, dans les deux cas suivants : i°. Quand la masse fluide reste en équilibre; i°. Quand cette même masse aurait pris un mouvement différent avec lequel elle puisse enlever et traîner le corps. M. Brachet adresse une nouvelle communication sur les perfectionne- ments apportés au microscope composé. M. Bresson dépose un paquet cacheté portant pour suscription : Des- cription de nouveaux procédés mécaniques pour la fabrication et la cuisson des boutons de porcelaine: L' Académie en "accepte le dépôt. La séance est levée à 4 heures et demie. F. ERRATA. (Séance du 16 juin i85i.) Page 857 > ''8ne *3> ajoutez le nom de M. Payen dans 1» Commission chargée d'examiner la Note de M. Dcbrunfaut relative à la saccharimétrie. ( 883 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 9 juin i85i, les ouvrages dont voici les titres : L Agriculteur-praticien, revue d'agriculture, de jardinage et d'économie ru- rale et domestique, sous la direction de MM. F. Malepeyre, Gustave Heuzé et BOSSIN; 12e année; n° i4»; juin i85i ; in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques, journal des candidats aux Ecoles Poly- technique et Normale; rédigé par MM. TERQUEM et GÉRONO; juin i85i; in-8°. Revue thérapeutique du Midi, journal de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie pratiques ; par MM. les D™ FuSTER et Alquié; 2e année; n° 10; 3o mai i85i ; in-8°. L'Académie a reçu, dans la séance du 16 juin i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 23; in-4°- Annales de Chimie et de Physique; par MM. Arago, Chevreul, Dumas, Pelouze, BoussiNGAULT, BEGNAULT; 3e série; tome XXXII; juin i85i ; in-8°. Recueil des actes de l'Académie des Sciences, Relies-Lettres et Arts de Ror- deaux; 10e année, 1848; 4e trimestre; in-8°. Observations météorologiques faites à Nijné-Taguilsk (monts Ourals), gouver- nement de Perm; années 1848 et 1849; in_8°. Reauté géométrique de la forme humaine, précédée d'un système de propor- tion esthétique applicable à l'architecture et aux autres arts plastiques; par M. Hay, traduit sous les yeux de l'auteur, par M. Guillerez ; in-4°. Sur la détermination de l'orbite des planètes et des comètes; par M. A. Perrey; broch. in-8°. Die galvanischen . . . Recherches sur les principes mathématiques du galva- nisme et la théorie du condensateur; par M. Adam Weiss. Anspach, i85i ; broch. in-40. Handbuch. . . Manuel de trigonométrie; par le même. Fûrth, i85i ; in-8°. ( 884 ) C*3 ss — ; O W w 6 6 © «à x£ oâ h * té w ^o ww^a^w^w £ - tn s « oc a «2 - o 9 "S, - - 1- tn o» tu v > > > 333 o o o u u u V V 4) > SE > S es 3 O S O ■ M U o m •o 'X en CJ o p 3 0" tr s s - 2 es J to O S 3 A Se* zh5 « .a - t. 5 S- O g - E;a £ 3 .2 s o o o .H X « — „ SO SE > 3 S o O O -. & 5 SE te *j 2 « x S 5 3 3 tu e c tu > ' I se 3 .g .g « Oui. 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Vf ( massifs, etc. , 2°. Structure du sol Dépôts { *' ( stratifiés , etc. ignées ou plutoniennes , aqueuses ou neptuniennes. i primaires i , 2, 3, 4°. Age relatif des parties du sol Terrains \ secondaires 4, 5, 6 , ' tertiaires 7, 8, 9. » Chaque terme souligné, employé dans ce tableau, est pris dans un sens propre, défini, distinct, qui s'applique à une idée déterminée; aucun ne peut être employé indifféremment et comme synonyme, ce qui simplifie beaucoup le langage géologique. » La chronologie des terrains, d'une part, et le synchronisme des forma- tions d'une autre, sont deux principes fondamentaux de l'étude métho- dique et philosophique du sol, qui ne permettent pas de confondre ces deux termes terrain et formation, comme on le fait trop souvent. » Lorsque l'on est parvenu, dans l'étude raisonnée du sol, à ne pas confondre les ressemblances et les différences qui sont dues aux époques 118.. 3°. Origine du sol Formations ? f 896 > semblables ou diverses, avec celles qui sont l'œuvre de la constance ou de la variété de certaines causes, il devient facile de trouver l'explication de la plupart des phénomènes géologiques de tous les temps, en les compa- rant à ceux produits par les agents qui sont encore en action autour de nous, et l'on est naturellement conduit à ne plus voir dans la période actuelle de l'existence de la terre que la continuité nécessaire et logique des périodes qui se sont succédé sans interruption depuis la formation du sol primitif. » M. le Secrétaire perpétuel dépose sur le bureau un exemplaire du dis- cours prononcé par la députation de l'Académie des Sciences à l'inaugura- tion de la statue de Poisson dans là ville de Pithiviers, le i5 juin i85i (1). Un exemplaire du troisième volume du Cosmos (ire partie) est présenté au nom de l'auteur, M. de Hcmroldt, et du traducteur, M. Faye. RAPPORTS. géologie. — Rapport sur deux Notes présentées à l'académie par M. Nory-Dupar au sujet de la découverte d'une carrière de marbre dans le département de l'Orne. (Commissaires, MM. Constant Prévost, Élie de Beaumont rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, M. Constant Prévost et moi, de lui faire un Rapport sur deux Notes qui lui ont été présentées par M. Nory-Dupar au sujet d'une carrière de marbre découverte par lui dans le département de l'Orne. » La première de ces Notes est accompagnée d'un plan et d'une vue per- spective qui font connaître avec précision la position du nouveau gisement de marbre. La seconde renferme une analyse chimique, de laquelle il résulte que ce marbre est un calcaire mélangé de i5 à 20 pour 100 de matières siliceuses et de quelques substances ferrugineuses. » Il est d'un gris légèrement bleuâtre; des veines blanches, d'autres noirâtres, et quelques fdets jaunes lui donnent un aspect assez agréable à l'œil. Quelques pyrites, qui se remarquent dans l'échantillon présenté (1) Ce discours a été rédigé par M. Biot, d'après l'invitation des Sections de Physique et de Géométrie réunies. (897 ) à l'Académie, pourraient peut-être, en se décomposant, altérer le poli ; mais il est probable qu'il n'en existera pas dans tous les blocs, et nous pen- sons que ce marbre pourra être employé aux mêmes ouvrages d'ornemen- tation que ceux exploités dans les départements de la Sarthe, de la Mayenne et du Calvados, marbres avec lesquels celui-ci a beaucoup de ressemblance. » L'assise calcaire découverte par M. Nory-Dupar affleure dans la com- mune de Radon, à environ 10 kilomètres au nord d'Alençon, sur le bord d'un étang, au milieu de collines qui forment les contre-forts du massif montagneux de la forêt d'Écouves. Ce massif, y compris les collines de Ra- don, a été colorié, sur la carte géologique de la France, comme appartenant au terrain silurien. Il se compose en partie de quartzites qui forment, dans nos départements de l'Ouest, la base de ce terrain ; on y trouve aussi des schistes qui en dépendent également. Le marbre de Radon est probable- ment voisin des quartzites, et le sable découvert au fond de la carrière pourrait contribuer à confirmer cette conjecture ; on peut présumer que son gisement a de l'analogie avec celui du marbre de Vieux, dans le dépar- tement du Calvados. Peut-être des recherches plus prolongées y feront- elles découvrir des fossiles propres à contrôler ce rapprochement. On peut d'autant plus l'espérer, que la carrière dont il s'agit est peut-être destinée à devenir l'objet d'une exploitation de quelque importance, ayant pour but non-seulement d'en extraire du marbre, mais encore d'en tirer de la pierre à chaux qui pourrait rendre des services à l'agriculture. » Nous engageons M. Nory-Dupar à recueillir avec soin les fossiles que l'exploitation pourrait faire découvrir, et nous avons l'honneur de pro- poser à l'Académie de le remercier de son intéressante communication. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. physiologie expérimentale.— Recherches sur le rétablissement de l'irrita- bilité musculaire chez un supplicié; par M. Ed. Brown-Séquard. (Commission nommée pour une précédente communication de l'auteur sur la même question.) « J'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Académie, il y a quinze jours, que des muscles atteints, depuis dix, quinze ou vingt minutes, de la rigidité qu'on appelle cadavérique, pouvaient redevenir irritables. Ce fait que j'avais trouvé chez des animaux, je viens de le trouver chez l'homme. ( 898 ) » Mercredi dernier, à 8 heures du matin, un assassin a été décapité. A 7 heures du soir le même jour, bien que presque tous les muscles de ce supplicié fussent déjà roides depuis plusieurs heures, quelques-uns conser- vaient encore de l'irritabilité. Sur l'un des membres supérieurs qui devaient me servir pour mon expérience, tous les muscles de l'épaule, du bras et de l'avant-bras étaient rigides, à l'exception de quelques parties du triceps et des sus et sous-épineux qui étaient encore irritables. Des traces d'irritabilité s'étaient encore montrées dans les muscles delà main à 6hiom, mais à 7 heures, je n'y en trouvai plus. A 8 heures les sus et sous-épineux et quel- ques parties du triceps brachial avaient encore des traces d'irritabilité. A 8b 25m ils n'en avaient plus, et ils étaient atteints d'une rigidité très-pro- noncée. A o/1 iom, je commençai à injecter du sang dans une partie d'un des membres supérieurs pour chercher à faire revenir l'irritabilité musculaire disparue. » Voulant faire une injection de sang humain frais, et ne pouvant pas m'en procurer dans les hôpitaux, à l'heure qu'il était, je me fis tirer environ une demi-livre de sang par mes amis, MM. Frédéric Bonnefin et le docteur Deslauriers. Ce sang fut battu et totalement défibriné, puis passé à travers un linge. L'expérience m'ayant appris, contrairement à l'opinion générale, que s'il y a des avantages dans les transfusions à employer du sang maintenu à une température voisine de celle des animaux à sang chaud , il y a aussi à cela des inconvénients notables, j'ai laissé librement à l'air le sang dont j'ai fait usage, pendant tout le temps qu'ont duré les injections. La température de l'air était de 19 degrés centigrades; je regrette de n'avoir pas pris celle du sang au moment où j'ai commencé l'injection, mais cette température devait être alors à peu près la même que celle de l'air. » J'avais eu le désir de faire l'injection par l'artère numérale et d'essayer par là de rappeler l'irritabilité dans les muscles de l'avant-bras et de la main-, mais, craignant de n'avoir pas assez de sang pour arriver à ce résultat et de perdre ainsi le bénéfice de la circonstance exceptionnelle qui me per- mettait d'agir sur l'homme, je me résolus à limiter l'injection de sang aux artères de la main. Le sang fut poussé dans l'artère radiale à quelques centi- mètres au-dessus du poignet. L'injection fut d'abord faite avec une assez grande vitesse; elle a ensuite été faite lentement. La totalité du sang fut injectée dans l'espace de huit à dix minutes, pendant lesquelles l'injection fut interrompue et reprise plusieurs fois. » Tous les vaisseaux ouverts, artériels ou veineux, à l'épaule, au bras et à l'avant-bras, donnaient du sang. Quoique veineux , le sang injecté était, ( 899) comme on le pense bien, devenu d'un ronge vif par l'action de l'air; il reve- nait noir par- les veines. L'artère cubitale ayant été liée à 5 ou 6 centimètres du poignet et une piqûre y ayant été faite au-dessous de la ligature, nous en vîmes sortir un sang d'un rouge brun foncé, mais moins que celui des veines. Après m'être assuré de ce fait, j'ai fait une seconde ligature à la cubi- tale, au-dessous de la piqûre que j'y avais pratiquée. » Dans les premiers instants, ces différences de coloration entre le sang qui sortait et celui qui entrait ont pu dépendre de ce que le sang entrant chassait devant lui du sang noir qui pouvait se trouver dans les vaisseaux de la main; mais les différences de coloration ont persisté pendant tout le temps que les injections se faisaient, de telle sorte qu'incontestablement le sang que j'injectais subissait dans les vaisseaux qu'il traversaitun changement en vertu duquel la couleur se modifiait. A l'égard de ce changement de colo- ration, il y avait dans cette main de cadavre le même phénomène que celui qui a lieu dans une main d'homme vivant. » Ayant recueilli presque tout le sang qui était sorti pendant les injections dont je viens de parler, je jugeai convenable de m'en servir pour l'injecter de nouveau. Il était redevenu rouge à l'air, et, après avoir passé encore une fois par les vaisseaux de la main , il en sortit noir, surtout par les veines, comme précédemment. A plusieurs reprises, j'ai réinjecté le sangqui s'échap- pait des vaisseaux ouverts et qui était recueilli à mesure qu'il s'écoulait. » La première injection fut commencée à o,h iom; la dernière fut terminée à 9h45m. Il s'écoula donc trente-cinq minutes depuis le commencement de la première jusqu'à la fin de la dernière injection. Le temps pendant lequel ont eu lieu les injections, durant ces trente-cinq minutes, a été de dix à quinze minutes. A g'1 55m, c'est-à-dire dix minutes après la fin de la dernière injection, je constatai que l'irritabilité était revenue dans la main sur laquelle j'opérais. A io heures, ayant mis à nu au moins une partie de chacun des muscles delà main, je trouvai qu'ils présentaient les différences suivantes à l'égard de leur irritabilité. » Douze de ces muscles étaient très-irritables. Dans ce nombre, ceux qui l'étaient le plus étaient le palmaire cutané et deux des lombricaux, le pre- mier et le troisième, ensuite venaient les deux autres lombricaux, puis les interosseux. Quatre muscles, bien qu'assez vivement irritables, l'étaient moins que les précédents; c'étaient le court abducteur du pouce et les trois muscles du petit doigt. Il y avait encore un muscle irritable, mais à un très- faible degré : c'était l'opposant du pouce. Sur dix-neuf muscles qui existent à la main, deux seuls n'avaient retrouvé aucune trace d'irritabilité : c'étaient ( 9°° ) le court fléchisseur et l'adducteur du pouce. Comment s'expliquer que certains muscles fussent redevenus irritables, tandis que d'autres ne l'étaient pas redevenus? Peut-être y avait-il du sang coagulé dans les vaisseaux de ces derniers muscles, auquel cas le coagulum s'est opposé au passage du sang injecté. Peut-être aussi, par une anomalie qui se rencontre quel- quefois, une ou plusieurs des artères du pouce naissaient de la radiale, au-dessus de l'endroit par où se faisait l'injection, de telle sorte que le pouce ne pouvait recevoir qu'une très-minime quantité du sang injecté. Après les muscles du pouce, ce sont ceux du petit doigt qui ont repris Je moins d'irritabilité. L'explication de ce fait se trouve probablement en ceci, que l'injection a été faite par l'artère radiale et qu'il n'a pu arriver par cette voie, au bord cubital de la main, qu'une quantité de sang relativement moindre que ce qui arrivait dans le reste de la main. Je regrette de n'avoir pas fait faire l'injection du sang, à la fois par l'artère radiale et par l'artère cubitale. » Nonobstant ces différences, les résultats que j'ai obtenus sont décisifs. Ce que j'avais trouvé chez des animaux je le trouve chez l'homme, savoir, que des muscles atteints de rigidité cadavérique peuvent, sous l'influence du sang, cesser d'être rigides et redevenir irritables. Sur les dix-neuf muscles de la main, douze, c'est-à-dire près des deux tiers, ont réacquis une irrita- bilité très-vive, et trois surtout sont redevenus tellement irritables, que, sous une excitation mécanique, ils se contractaient dans toute leur longueur. » Pour m'assurer que l'irritabilité n'existait plus avant l'injection du sang et qu'elle existait après, j'ai opéré de la manière suivante : A l'aide d'un appareil magnéto-électrique puissant, j'avais constaté, de visu, que tous les muscles de l'avant-bras n'étaient plus irritables à 5 heures de l'après- midi, c'est-à-dire huit heures après le supplice. Ils étaient déjà atteints d'une rigidité cadavérique assez forte. Les muscles de la main, que je n'avais pas mis à nu afin que le sang injecté ne pût pas s'échapper par les vaisseaux qui auraient été coupés, ont montré qu'ils étaient irritables à 6b iom ; ce sont les derniers signes d'irritabilité que j'y ai trouvés avant l'injection. Je dois dire que le procédé que j'ai employé ne décèle l'existence de l'irritabilité qu'autant qu'elle n'est pas extrêmement faible. J'enfonçais deux aiguilles dans les parties charnues de la main, et je mettais ces aiguilles en rapport avec les conducteurs de l'appareil magnéto-électrique. Après l'injection de sang, plus de trois heures après le moment où j'avais trouvé, pour la dernière fois, des traces d'irritabilité dans les muscles de la main, j'ai constaté le retour de l'irritabilité à l'aide du même procédé, c'est-à-dire à l'aide d'aiguilles un- ( 9°' ) plantées dans les muscles à travers la peau. Ainsi la même épreuve, après avoir donné un résultat négatif, en a donné un positif plus de trois heures après, l'injection du sang ayant eu lieu dans l'intervalle. » J'ajouterai qu'à 8b i5m, c'est-à-dire cinquante-cinq minutes avant le commencement de l'injection, ne pouvant résister à mon désir de voir si l'ir- ritabilité avait totalement disparu dans un au moins des muscles de la main , je fis une fente à la face dorsale de cet organe, et je mis à découvert l'un des muscles interosseux. Une excitation magnéto-électrique très-énergique n'\ produisit aucun effet. A 10 heures et quelques minutes, c'est-à-dire envi- ron deux heures après ce résidtat négatif, ce muscle possédait de l'irritabi- lité à un degré très -prononcé, et à i heure du matin, le lendemain, c'est-à-dire plus de trois heures après, l'irritabilité y existait encore; elle ne disparut qu'à ih i5ra du matin. » Il est très-difficile de s'assurer de l'existence de la rigidité cadavérique dans les muscles de la main. Pour les lombricaux, pour le palmaire cutané, cela nous paraît presque impossible. Tant que la peau n'est pas enlevée, ce n'est que dans les muscles du pouce et du petit doigt que la rigidité puisse être reconnue. Pour cela, il faut couper les muscles de l'avant-bras qui envoient des tendons à ces doigts, puis chercher si l'on peut imprimer avec facilité ou non, à ces doigts, tous les mouvements qu'ils peuvent faire sans être arrêtés par les obstacles mécaniques des articulations. C'est ainsi que j'ai fait cette recherche, et j'ai vu que le pouce ne potivait pas être mis en mouvement, et que le petit doigt était aussi arrêté en partie par la roideur de ses muscles propres. Après l'injection du sang, le petit doigt est devenu tout à fait mobile, et le poufce a aussi retrouvé presque toute sa souplesse. » A minuit, excepté l'opposant du pouce, tous les muscles de la main qui avaient réacquis de l'irritabilité musculaire, la possédaient encore à un degré assez considérable. Une heure après, les muscles du petit doigt étaient à peine irritables, ainsi que le court abducteur du pouce; les interosseux, les lombricaux et le palmaire cutané étaient encore irritables très-manifeste- ment. A ih 3om du matin, dix-sept heures après le supplice, il y avait en- core des traces d'irritabilité dans les muscles lombricaux et dans le palmaire cutané; il n'y en avait plus dans les interosseux. » Il me fut absolument impossible de continuer plus longtemps cette recherche, et je ne pus savoir jusqu'à quelle heure les lombricaux et le pal- maire ont été irritables. Il y a lieu de présumer que ce n'a guère été qu'une demi-heure ou trois quarts d'heure après l'interruption de mes observa- tions. C. R., i85i, i" Semestre. (T. XXXII, N» 2S.) "9 ( 9°2 ) » Le lendemain de la décapitation, à 6 heures du matin, je retrouvai de la rigidité dans les muscles du petit doigt et du pouce. » Le même jour, à i ih 3om du matin, j'ai essayé de nouveau l'influence du sang sur un pied du même supplicié. Le sang employé était du sang humain défibriné recueilli par M. Bonnefin à l'hôpital de la Charité, à la consultation de M. Rayer. Le résultat a été complètement nul. » En résumé, j'ai trouvé que des muscles d'un homme mort depuis plus de treize heures, ayant cessé d'être irritables depuis au moins deux heures, atteints de la rigidité cadavérique, ont pu, sous l'influence exercée par du sang défibriné injecté dans leurs vaisseaux, cesser d'être rigides et redevenir irritables pendant plusieurs heures. » En terminant, je demande à l'Académie la permission de remercier publiquement, devant elle, M. Gosselin, chef des travaux anatomiques de la Faculté de Médecine, à qui j'ai dû de pouvoir disposer entièrement du cadavre du supplicié sur lequel j'ai expérimenté. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. le Ministre de la Guerre transmet plusieurs Mémoires de M. le capi- taine d'état-major Ribourt, ancien aide< de camp du gouverneur des éta- blissements français dans l'Océanie, Mémoires concernant la Météorologie, le Magnétisme terrestre, la Géodésie, la Topographie et la Statistique de quelques-unes de ces îles. (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Arago, Élie de Beaumont, Duperrey, Largeteau.) géologie. — Observations sur les dépôts stannifères de la Bretagne et sur s les métaux précieux qu'ils renferment ; par M. J. Dr hocher. (Commissaires, MM. Cordier, Berthier, Élie de Beaumont.) « Depuis quelque temps on a entrepris en Bretagne des travaux d'exploi- tation sur des alluvions stannifères situées dans la Loire -Inférieure et le Morbihan : sur presque toute la zone littorale qui sépare l'embouchure de la Loire de celle de la Vilaine, les dépôts superficiels contiennent de l'oxyde d'étain, qui est assez abondant pour pouvoir être exploité en quelques parties. Il en est de même à la surface et sur le pourtour du massif grani- tique qui sépare la vallée de l'Oust de celle de la Claye, un peu au midi de Josselin, dans le Morbihan. ( go3 ) » L'oxyde d'étain renfermé dans ces alluvions est tantôt en petits grains arrondis, tantôt sous forme de cristaux à peine émoussés, atteignant quel- quefois la grosseur d'une noix; il offre des couleurs très-variées, noire, brune, violacée, blanche, et d'un jaune citron : j'ai reconnu par l'analyse que les échantillons translucides et à teinte claire sont presque aussi purs que le bioxyde d'étain préparé artificiellement, tandis que les échantillons colorés en noir ou en brun renferment, comme on le sait, des oxydes de fer et de manganèse. » Le gisement de l'étain d'alluvion présente en Bretagne des caractères constants; il forme, avec des graviers et des cailloux roulés, la partie infé- rieure des dépôts de transport, et presque toujours il repose directement sur le granit ou sur des schistes. L'oxyde d'étain provient tantôt de la dénudation de veines quartzeuses et stannifères, ramifiées dans le granit et les schistes adjacents, tantôt de la désagrégation de ces roches, qui con- tiennent souvent elles-mêmes des grains de minerai disséminés, tantôt enfin du remaniement de dépôts tertiaires, formés par des courants d'eau qui ont détaché l'étain des roches sous-jacentes. Ce dernier cas, qui est le plus re- marquable, offre des caractères très-dignes d'intérêt sur la côte de Pénestin, un peu au midi de l'embouchure de la Vilaine. Là, le terrain de transport de l'étage tertiaire moyen (miocène) forme au bord de la mer une falaise composée de couches de sable, de graviers et de cailloux roulés ; à mesure que le choc des vagues démolit quelque partie de l'escarpement, l'oxyde d'étain est séparé par un lavage nature des parties quartzeuses qui sont beaucoup moins denses, et se concentre au pied de la falaise, ainsi que du fer oxydulé, du fer oligiste et surtout du fer titane non magnétique, avec diverses gemmes que l'on a reconnues récemment être propres à servir d'émeri; elles sont analogues à celles que M. Dufrénoy a observées antérieu- rement sur la côte de Piriac : les grenats y prédominent, mêlés de grains de spinelles et de zircons. » Presque partout l'étain oxydé contenu dans les alluvions de la Bretagne est accompagné de paillettes d'or; c'est ainsi à Piriac, à Pénestin et dans les vallées situées au midi de Josselin, quoique l'on ne connaisse encore dans l'ouest de la France aucun gisement d'or en roche. Un mètre cube de sable stannifère de la côte de Pénestin renferme 10 à i5 kilogrammes d'oxyde d'étain, et environ un demi-gramme d'or ou un peu plus; c'est une teneur un peu plus forte que celle des graviers aurifères que l'on exploite dans le lit du Bhin. » Dans un autre dépôt d'alluvion stannifère, où l'or parait être en plus 119.. (9°4 ) grande quantité qu'à Pénestin, dans la vallée des Haies, entre Sérent et Malestroit, j'ai découvert un métal qui n'a point encore été signalé en Bre- tagne, savoir, le mercure, sous forme de globules liquides, et aussi amal- gamé avec de l'or et de l'argent. » Jusqu'à ce jour on regardait, en Bretagne, les veines stanniféres comme exclusivement propres à la zone de séparation du granit et du terrain schisteux; mais actuellement la présence de l'oxyde d'étain est constatée jusque sur la partie médiane du plateau granitique de Lizio, et d'ailleurs les alluvions stanniféres s'étendent à plus de 4 kilomètres de distance du granit. » physiologie. — Inutilité de la bile dans la digestion proprement dite. Mémoire complémentaire à l'Essai sur les jonctions du foie ; par M. N. Hi.oxih.ot. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM-, Magendie, Serres, Flourens. ) « La bile est-elle un produit entièrement excrémentitiel , ou bien ce fluide a-t-il un rôle essentiel à remplir dans la digestion ? Telle est la ques- tion que je me suis surtout proposé de résoudre dans un Mémoire publié, en 1846, sous le titre de Essai sur les fonctions du foie. » Dans ce travail je pose en principe que, contrairement à l'opinion la plus généralement admise, la bile, véritable détritus dont l'économie se débar- rasse par la voie des intestins, n'exerce aucune action chimique de quelque importance sur les aliments avec lesquels elle se trouve en contact, et qu'en conséquence elle pourrait cesser d'affluer dans le tube gastro-intestinal sans que la digestion cessât de s'accomplir assez régulièrement pour l'entretien de la vie. » Sans parler des autres preuves sur lesquelles j'ai cru pouvoir établir cette opinion, je désire appeler de nouveau aujourd'hui l'attention des physiologistes sur le fait capital de mon Mémoire, savoir, l'établissement, sur des animaux vivants, de fistules permanentes amenant au dehors la totalité de la bile dont le c nduit normal a été oblitéré. » Je rappellerai qu'après un grand nombre de tentatives infructueuses, je suis enfin parvenu à établir des fistules de ce genre sur deux chiens. L'un de ces animaux ayant été mis à mort un mois environ après l'opé- ration , on a pu remarquer que la digestion s'était très-bien accomplie, bien que l'occlusion du canal cholédoque fût déjà complète. Quant à l'autre animal, il a été conservé afin de poursuivre, aussi loin que possible, les ( 9o5 ) résultats de l'expérience. C'était une chienne épagneule bâtardée, qui pou- vait avoir de trois à quatre ans à l'époque où elle a été opérée. Amenée à la campagne, elle y vécut en pleine liberté. Sa santé était tellement bonne, qu'elle chassait avec ardeur une partie du temps, et que, chaque année, elle mettait bas des petits. Son appétit était excellent et ses selles décolorées. Cependant la bile ne discontinua pas de couler par la fistule avec ses carac- tères habituels, mais d'une manière en quelque sorte intermittente, c'est-à- dire que, quand l'animal était à jeun, à peine s'il s'en écoulait quelques gouttes, tandis que, quelques minutes après l'ingestion des aliments, ce fluide sortait en abondance, et continuait ainsi pendant toute la durée de la digestion. » Cet état de choses dura pendant cinq ans, après quoi l'animal, qui semblait dépérir depuis quelque temps, finit par succomber sans présenter aucun incident remarquable. » Comprenant toute l'importance qu'il y avait à bien constater sur le ca- davre et à mettre à l'abri de toute contestation l'état des parties intéressées dans cette expérience, unique jusqu'ici dans les annales de la science , j'ai fait l'autopsie de l'animal avec le plus grand soin, en présence d'une partie des professeurs et des élèves de l'École préparatoire de médecine. » Les organes de la poitrine et de l'abdomen ont été trouvés sains, à l'ex- ception du foie, qui était ratatiné, dur, parsemé à sa surface de points jaunes, et offrait l'aspect des foies affectés de cirrhose. » Des adhérences solides unissaient le bas-fond de la vésicule aux parois abdominales, à l'endroit de la fistule. Du reste, ce réservoir n'était point réduit à un simple canal; quoique vide, il avait conservé sa cavité piri- forme et ses dimensions, ce qui tenait à ce que ses parois étaient considé- rablement épaissies. Le canal cystique, très-dilaté, semblait faire suite au canal hépatique. A leur point de jonction se voyait très-distinctement l'ori- gine du canal cholédoque, qui se terminait brusquement en cul-de-sac. Ces différents canaux étaient très-dilatés, et leurs parois étaient épaissies. Du côté du duodénum, il n'existait plus le moindre vestige du canal cholédoque, et la dissection la plus minutieuse ne put faire découvrir rien qui ressemblât à un conduit supplémentaire. » En définitive, toutes les personnes qui assistaient à l'autopsie ont acquis la conviction la plus absolue qu'aucun canal, soit naturel, soit acci- dentel, ne déversait la bile dans l'intestin. Au surplus, pour conserver la preuve authentique du fait, la pièce anatomique, préparée avec soin, est déposée dans les collections de l'Ecole de médecine de Nancy. (9o6) » De cette expérience, je conclus que la bile n'a réellement ancun rôle essentiel à remplir dans la digestion ; d'où il résulte que ce fluide doit être considéré, selon moi, comme un détritus qui, avant d'être entièrement expulsé de l'organisme, lui rend encore quelques services d'une impor- tance très-secondaire, soit en contribuant, avec les autres fluides muqueux, à émulsionner les matières grasses , soit en protégeant les intestins contre l'âcreté du chyme, dont il neutralise en partie l'acide, et dont il favo- rise la progression par sa nature onctueuse; ce qui suffit pour expliquer la position constante de son conduit excréteur immédiatement au-dessous de l'estomac. » physiologie. — Nouvelles observations faites à bord de son bateau sous- marin, desquelles il résulte que si un courant d'eau dont la vitesse est proportionnelle au nombre d'hommes composant l'équipage d'un appareil de ce genre, et an volume de l'atmosphère de la chambre de travail, dispense de purifier mécaniquement l'air de cette chambre; l'absence du courant, surtout en mer, rend nécessaire l'usage des procédés de purifi- cation ; par M. le Dr Payeuse. (Commissaires, MM. Magendie, Duperrey, Regnault.) « Depuis le i4 avril i85i, que le bateau sous-marin est utilisé à Cher- bourg pour approfondir dans le quart/ presque pur la passe du port Chante- reyne, quatre ouvriers composant l'équipage sont occupés à battre la mine sous l'eau et à en extraire les déblais. Pendant un mois, je me suis immergé deux fois par jour avec eux, par 2 à 9 mètres d'eau, dans le double but de former un contre-maître à la manœuvre et de me rendre compte des difficultés du travail. » L'expérience acquise à Brest, par le creusement du chenal faisant suite à l'une des cales du Bocage, nous avait appris à éviter, autant que possible, les immersions en eau étale, tant de haute que de basse mer, afin d'écono- miser le travail manuel de l'épuration de l'air. Mais, à Cherbourg comme ailleurs, il y a des jours pendant lesquels il est impossible de faire coïncider les heures de travail avec l'absence de mer étale, c'est-à-dire avec les heures durant lesquelles le courant est efficacement établi pour opérer, sans autre agent, l'élimination de l'acide carbonique produit par la respiration et la transpiration. On comprend aisément, si l'on ne veut chômer, qu'il faille alors travailler en mer étale, c'est-à-dire en eau dormante. En pareil cas, l'expérience s'accorde avec la théorie pour nous prescrire de recourir à la ( 9°7 ) purification mécanique. C'est, en effet, ce que nous avons l'habitude de faire, et dont nous nous trouvons bien. » Une fois cependant, le 3 mai, il nous est arrivé d'oublier dans le canot de service le mélange alcalin servant à absorber la partie viciée de l'air expiré. Cet oubli nous fit cesser, au bout de trois heures, l'immersion qui est habituellement de quatre et quelquefois plus. Elle fut trop longue encore, puisque nous fûmes tous atteints de céphalalgie sus-orbitaire, et que deux ouvriers eurent des vomissements. » Environ un mois plus tard, le 6 juin, le mélange alcalin fut acciden- tellement répandu dans les six mille litres d'eau servant de lest volant, et ne put servir à sa destination. On voulut néanmoins achever une mine, et l'on revint à la surface après un séjour au fond de deux heures et demie seule- ment. Ce fut encore trop, car l'équipage, avec lequel cette fois je ne me trouvais pas, fut atteint des mêmes symptômes que le 3 mai, moins les vomissements. » Des faits qui viennent d'être exposés, résulte, à mes yeux, la confir- mation qu'un courant dont la vitesse est proportionnelle au nombre d'hommes composant l'équipage d'un appareil sous-marin, et au volume de l'atmosphère de la chambre de travail, dispense de purifier mécanique- ment l'air de cette chambre; mais que l'absence de courant, surtout en mer, rend nécessaire l'usage des procédés de purification. » chimie. — Observations sur la sursaturation des dissolutions salines ; par M. H. Lœwel. ( Deuxième Mémoire.) (Commission nommée pour un précédent travail du même auteur, Commission qui se compose de MM. Chevreul, Pelouze, Regnault.) « Dans une Note, jointe à mon premier Mémoire, j'ai décrit une expé- rience qui me semblait prouver que les cristaux déposés par les dissolu- tions sursaturées de sulfate de soude, renfermées dans des vases clos, contiennent seulement 7 équivalents d'eau de cristallisation, et non 8 équi- valents comme je l'avais d'abord pensé, ainsi que M. Faraday et M. Ziz. Depuis lors, j'ai fait d'autres expériences, qui confirment pleinement l'opi- nion que j'ai émise à ce sujet dans une Note additionnelle. » Les résultats de ces expériences et de celles relatées dans ma Note additionnelle, ne me laissent aucun doute sur le degré d'hydratation de ee sel; il ne cristallise réellement qu'avec 7 équivalents d'eau. L'excédant d'eau qu'il contient ordinairement, lorsqu'il est devenu opaque par l'effet de son contact avec l'air ou d'autres corps, provient de l'eau mère inter- (9<>8 ) posée et adhérente, qu'il absorbe et s'assimile avec avidité, pendant qu'il perd sa transparence. » Le tableau comparatif de la solubilité des sulfates de soude à 7 et à 10 équivalents d'eau de cristallisation, que j'ai donné précédemment, doit en conséquence être rectifié comme suit : LA DISSOLUTION LA DISSOLUTION saturée de sel à 10 équivalents saturée de sel à 7 équivalents d 'eau, renfermée TEMPERATURE. d'eau, a Sel anhydre )ntient : Sel cristallisé dans les vases clos, contient: Sel anhydre Sel cristallisé Sel cristallisé dissous à 10HO dissous à 7 HO à 10 HO par dissous par dissous dissous 100 parties par 100 parties 100 parties par 100 parties par 100 parties d'eau. d'eau. d'eau. d'eau. d'eau . A. B. C. D. E. 0,00 5,02 12,11 19,52 44,84 5g, 23 10,00 9,o3 23,91 3o,49 78,90 1 12,73 i3,oo I 1 ,02 29,06 34,27 92>94 ,37,48 l6,00 i4,o3 39,61 38,73 m,38 172,06 17,00 i5,o6 44,Ol 39>99 117,01 1 84 , 0 1 l8,00 16,08 48,4i 4i, 63 124,59 200,00 )9,0O 18,01 53, 41 43,35 132,97 218,34 2O,00 19, o5 58,74 44,73 i4o,oi 234,04 103,17 42,65 210,67 a » » » Sur les dissolutions sursaturées de carbonate de soude. — Le sulfate et le séléniate de soude ne sont pas, comme on l'a cru jusqu'à présent, les seuls sels, dont les dissolutions ne cristallisent pas, mais restent pendant longtemps à l'état de sursaturation, lorsqu'après avoir été renfermées bouil- lantes dans des vases clos, elles s'y sont refroidies à l'abri du contact de l'air ; le carbonate de soude, l'alun et plusieurs autres sels jouissent de la même propriété. » Les dissolutions sursaturées de carbonate de soude présentent des phé- nomènes beaucoup plus complexes, et plus difficiles à étudier, que ceux que nous avons observés dans les dissolutions de sulfate de soude. Dans de certaines circonstances, elles restent pendant très-longtemps à l'état de sursaturation aux températures ordinaires de l'atmosphère, sans déposer de cristaux d'un sel moins hydraté que le sel ordinaire NaO, CQ2-t-ioHO, et finissent toutes par se prendre en masse de ce sel à 10HO aux basses ( 9°9 ) températures de o degré à — io°. Dans d'autres circonstances elles don- nent naissance à deux sels, différant par leur forme cristalline et leur solu- bilité, mais contenant tous les deux seulement 7 équivalents d'eau de cris- tallisation. L'un est près de quatre fois, l'autre environ deux fois plus soluble que le sel ordinaire à 10 HO, à la température de 10 degrés. Le premier n'a encore été signalé par aucun chimiste ; le second a déjà été décrit par M. Thompson, et se trouve mentionné dans les Traités de chimie comme contenant 8 équivalents d'eau, mais avec une indication peu pré- cise des circonstances où il se produit. » En déterminant le degré de solubilité du sel à 10 HO et des deux sels isomériques à 7 HO, j'ai aussi reconnu que le carbonate de soude jouit, comme le sulfate de soude, de la propriété d'être un peu plus soluble à lu température de 34 à 38 degrés qu'à celle de io4 degrés, point d'ébullition de sa dissolution saturée. » L'étude que j'ai faite des propriétés des dissolutions sursaturées de carbonate de soude, et des sels qui y prennent naissance, fait l'objet de ce second Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » physique. — Réclamation de priorité à l'occasion d'une Note de M. Gos- kynski, sur la solidification d'une dissolution concentrée de sulfate de soude au contact de l'air. (Extrait d'une Lettre de M. Selmi.) « ... Je vois, dans les Comptes rendus des séances de l'académie des Sciences du 12 mai i85i, une Note de M. Goskynski sur la solidification d'une dissolution concentrée de sulfate de soude dans l'eau, au contact direct de l'air. En parcourant l'extrait de cette Note, je vois répétés les faits que j'ai décrits il y a deux ans. C'est, sans doute, avec plaisir que j'ap- prends que d'autres chimistes confirment les résultats de mes observations, mais il est tout naturel que je désire en même temps que ma priorité soit constatée. Je me permets, en conséquence, de vous envoyer un exemplaire de mon travail, en vous priant de vouloir bien avoir l'obligeance de le transmettre à la Commission chargée de faire un Rapport sur le Mémoire de M. Goskynski, afin qu'elle puisse en tenir compte. J'ajoute que mon tra- vail a été aussi inséré dans le journal scientifique, Annali dijisica, chimica, e scienze ajfini, n° 3, tome I, i85o, qui se publiait à Turin. » Cette Lettre, avec le Mémoire imprimé qui l'accompagne, est renvoyée à l'examen des. Commissions nommées pour la Note de M. Goskynski, et pour un précédent Mémoire de M. Lœwel à l'égard de qui M. Selmi croit pouvoir aussi revendiquer la priorité pour certaines observations. C. R., l85i, l"Semestre. (T.XXXII, N° 25. ) I 20 ( 9'° ) hygiène publique. — Nouvelles recherches sur les maladies qui atteignent les ouvriers employés à la préparation du sulfate de quinine; par M. A. Chevallier. (Extrait.) (Commission précédemment nommée.) « Fièvre quinique. — Depuis la communication que j'ai faite en novembre i85o, j'ai fait des recherches pour savoir si la maladie désignée par M. Zimmer de Francfort sous le nom de fièvre quinique avait été observée dans d'autres localités. » Deux observations m'ont été communiquées pour Paris et sa banlieue. La première est de M. le Dr Guérard qui m'a dit avoir reçu dans une de ses salles à l'hôpital Saint-Antoine, il y a environ douze ans, un ouvrier qui travaillait dans une fabrique de sulfate de quinine, et avait été atteint, dans la fabrique même, d'une fièvre tierce contre laquelle le sulfate de quinine échoua complètement. M. Guérard fit alors prendre à ce malade de la salicine; cette médication détermina la guérison du malade.... » Dans la seconde observation, le malade, également employé dans une fabrique de quinine, fut traité par le sulfate de quinine à faible dose, et fut guéri le troisième jour. » De nouvelles recherches ont été faites en Angleterre par les soins de M. Faraday, en Allemagne par les soins de M. le Dr Bieckel. Les résultats de toutes ces investigations ont été négatifs. » M. Faraday me fit connaître, par une lettre en date du 27 décembre 1 85o, qu'après avoir fait des recherches lui-même, il avait chargé d'autres personnes d'en faire de leur côté, mais que toutes ces démarches avaient eu des résultats négatifs. » M. le Dr Bieckel, qui avait vu M. Zimmer, n'a pas obtenu d'autres détails que ceux que nous avons fait connaître précédemment. Il a cepen- dant su que M. le Dr Spiez, médecin de M. Zimmer et de ses ouvriers, se proposait d'examiner avec le plus grand soin les ouvriers malades de la fièvre quinique, et de recueillir des observations sur cette maladie. » M. Schauefele, de Thann, qui avait bien voulu faire pour nous des démarches près des médecins allemands, nous faisait connaître par ses lettres : » i°. Que les ouvriers employés dans l'une des plus considérables fabriques de sulfate de quinine à Stuttgard n'avaient jusqu'ici subi aucune atteinte de la fièvre quinique ; » a0. Que tous les chevaux réformés comme poussifs qui avaient été (9" ) employés à mettre en mouvement les moulins à broyer le quinquina avaient été guéris par suite de ce travail. » Maniement des quinquinas. — Relativement aux accidents qui peuvent être causés par les échardes du quinquina, M. Girard nous a donné les ren- seignements suivants : » Lorsque l'on choisit des quinquinas jaunes et que l'opération dure plusieurs jours, on éprouve presque toujours, surtout par les grandes cha- leurs, des démangeaisons semblables à celles produites par le dolichos pru- riens (le pois à gratter). Ces démangeaisons résultent de l'introduction de débris fins des quinquinas, débris qui ont la forme de petites aiguilles; ces aiguilles pénètrent sous la peau avec la plus grande facilité. « Roséole. — M. Bouchut, médecin à la Pitié, a reconnu que des érup- tions apparaissaient chez des individus atteints de rhumatismes qui étaient traités par le sulfate de quinine. M. Bouchut voulut bien nous communi- quer ces observations qui sont au nombre de cinq, et avaient été recueillies dans son service par M. Daubeuf. » M. Daubeuf nous a fait connaître qu'outre ces faits il avait observé en 1 85o deux autres exemples de roséole chez des hommes à la salle Saint- Paul. Ces malades étaient dans les mêmes conditions que les précédents, affectés de rhumatismes articulaires; ils avaient été traités et guéris par le sulfate de quinine administré à haute dose. Ces hommes eurent pendant leur convalescence des éruptions de roséole apparentes pendant vingt-quatre heures et disparaissant peu après leur début. » M. Rivière, à l'occasion des faits annoncés par M. Zimmer, concernant les affections auxquelles sont sujets les ouvriers employés dans les fabriques de quinine, propose d'essayer si l'inoculation de la matière contenue dans les pustules des individus atteints de la fièvre quinique n'aurait pas pour effet non-seulement de préserver le sujet inoculé de l'atteinte de cette maladie, mais peut-être aussi de le mettre à l'abri des fièvres d'origine paludéenne. (Commission nommée pour la communication précédente.) CORRESPONDANCE. physique appliquée. — Note sur les images photographiques instantanées ; par M. H.-F. Talbot. (Datée de Lacock Abbey, le 16 juin 1 85 1 . ) « La rapidité avec laquelle on obtient les images photographiques sur iao.. ( 912 ) les plaques sensibles est telle, qu'on s'est permis quelquefois de les appeler instantanées, mais cela n'a été qu'une façon de parler; à la rigueur, elles sont loin de l'être : car tous les objets qui se meuvent avec une grande vitesse ont échappé jusqu'ici à la représentation photographique. » J'ai trouvé dernièrement un moyen de rendre les plaques extrême- ment sensibles, ce qui m'a donné l'espérance de pouvoir enfin obtenir une image vraiment instantanée, à laquelle aucun objet ne pourrait échapper, quelle que fût la vitesse de son mouvement. L'expérience a pleinement répondu à mon attente, et voici comment je m'en suis assuré : » J'ai pris un papier couvert de caractères imprimés et je l'ai collé contre un disque capable d'un mouvement rotatoire. J'ai disposé une caméra obscura, contenant une plaque très- sensible, dans une position convenable pour recevoir l'image de ce disque, que j'ai placé tout près d'une grande batterie électrique. Ayant fermé les volets de la chambre, j'ai fait tourner le disque avec une grande vitesse, la plus grande qu'il nous a été possible de lui imprimer; alors j'ai ouvert la caméra obscura et j'ai déchargé la bat- terie électrique : la décharge a répandu un éclair vif et instantané sur le disque; alors j'ai retiré la plaque de la caméra, et, en l'examinant, j'ai eu le plaisir de trouver qu'elle avait reçu l'image des caractères imprimés. » Je n'ai remarqué aucun défaut de netteté dans l'image, elle m'a paru absolument telle qu'on l'aurait obtenue si le disque avait été stationnaire. » J'ai l'intention de soumettre très-prochainement à l'Académie la méthode dont je me suis servi pour rendre les plaques aussi sensibles qu'il le faut pour cette expérience. » M. Faye présente, au nom de M. G. Bond, astronome de l'observatoire de Cambridge (États-Unis d'Amérique), présent à la séance: i° un dessin du nouvel anneau de Saturne, récemment découvert et observé à Cam- bridge ; 20 une admirable image photographique de la I^une , obtenue avec la grande lunette de Cambridge. M. le Directeur de l'Observatoire physique central de Saint-Péters- bourg adresse ses remercîments pour l'envoi d'une série de numéros des Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie. M. le Président de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Valevciexnes annonce qu'une statue va être élevée dans cette ville au célèbre Froissard qui y a pris naissance, et invite, au nom de cette Société, (9«3) MM. les Membres de l'Académie à concourir à l'érection de ce monu- ment. MÉTÉOROLOGIE. — Observations sur les eaux pluviales et les eaux de la neige; par M. Victor Meyrac. (Extrait.) « M. Meyrac, en acidulant 2000 grammes d'eau de pluie ou de neige, tantôt avec l'acide sulfurique, tantôt avec l'acide acétique, et les faisant ensuite évaporer de manière à les réduire à 3o grammes, a observé ce qui suit en mettant le résidu en contact avec de l'hydrate de chaux. » Le résidu provenant de la liqueur à laquelle on avait ajouté de l'acide sulfurique laissait non-seulement dégager de l'ammoniaque, ce qui était bien connu d'après les expériences de M. Liebig, mais encore une odeur d'empyreume. » L'autre résidu, celui qui provenait de la liqueur à laquelle on avait ajouté seulement de l'acide acétique, ne laissait dégager que de l'ammo- niaque. » Il a répété ses expériences un grand nombre de fois, et il a toujours obtenu les mêmes résultats. » L odeur d'empyreume ne peut provenir, selon lui, que de la présence de quelques particules de matière organique décomposée par l'acide sulfu- rique. » Ces particules ne pourraient-elles pas être attribuées à des animal- cules? Il n'a pu le décider. » M. Violette prie l'Académie de vouloir bien comprendre dans le nom- bre des pièces admises à concourir pour le prix concernant les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre , son Mémoire sur la distilla- tion du mercure par la vapeur d'eau surchauffée. ( Renvoi à la Commission des Arts insalubres. ) M. Mayer, qui avait adressé à l'Académie, dans sa séance du 28 avril, un Mémoire dont le titre seul a été imprimé dans le Compte rendu, exprime le désir qu'il soit fait une mention expresse du sujet qu'il a particulièrement traité dans ce Mémoire, Xinfluence de la marée sur la rotation de la Terre. ( 9'4 ) M. Gaietta adresse deux nouvelles Notes, l'une relative à des expé- riences qu'il a faites avec son multiplicateur électrique, l'autre concernant les plumes des oiseaux considérées comme corps idio-électriques. M. Becquerel est prié de prendre connaissance de ces Notes, et de faire savoir à l'Académie si elles sont de nature à devenir l'objet d'un Rapport. M. Deryaux adresse une nouvelle Lettre concernant l'appareil qu'il a imaginé pour représenter les mouvements des corps célestes, et annonce qu'il est disposé à communiquer à l'Académie, si elle en manifeste le désir, tous les renseignements relatifs à cet appareil qu'il considère comme pouvant être fort utile à la science. Il n'est pas dans les usages de l'Académie de provoquer de pareilles communications; si M. Deryaux envoie un Mémoire de nature à devenir l'objet d'un Rapport, on le renverra à l'examen d'une Commission. M. Brachet présente une Note sur une modification qu'il propose pour le mode de transcription des signaux électriques. L'Académie accepte le dépôt de trois paquets cachetés présentés par M. Brachet. La séance est levée à 5 heures. F. BULLETIN' BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 9 juin i85i, les ouvrages dont voici les titres : Meinoriale... Coup a" œil sur les occupations et les travaux des Membres de t Académie royale des Sciences de Naples, lu par le Secrétaire perpétuel de l'Académie, dans la séance du 3o décembre i85o; broch. in-4°. Programma... Programme du prix proposé pour i852, par l'Académie royale des Sciences de Naples. Question de Sciences mathématiques. (Donner la théorie du mouvement elliptique et des perturbations des petites planètes eu égard aux conditions spéciales dans lesquelles elles se trouvent l'une par rapport à l'autre. — Appliquer les formules à la détermination de leurs masses au moyen des perturbations qui sont observées dans leurs orbites respectives.) Les Mémoires, écrits en italien, en latin ou en français, devront (9'5 ) être rendus francs de port avant la fin de mars i852, et adressés au Secrétaire perpétuel, M. V. Flauti. Memorias... Mémoires de l'Académie royale des Sciences de Madrid; 3e sé- rie, Sciences naturelles ; tome Ier; ire partie. Madrid, i85o; in-4°. Resumen... Résumé des actes de l'académie royale des Sciences de Madrid, pendant l'année académique i84g-i85o, lu dans la séance du n octobre; par le Secrétaire perpétuel, M. M. Lobente. Madrid, i85o; broch. in-8°. Pharmaceutical... Journal pharmaceutique; vol. X; nos 1 1 et la ; in-8°. The architect... L Architecte , journal d'architecture, d'archéologie et d'art du décors; n° 1 86. Geological survey... Carte géologique de la Grande-Bretagne; n" 7$; 3 numéros. Reform... Réforme de l'orthopédie exposée en soixante thèses; par M. le Dr Werner, directeur de l'établissement orthopédique de Kœnigsberg. Berlin, i85i; in-8°. Die gewohnliche. . . Sur l'inclinaison latérale habituelle de la colonne verté- brale { scoliosis habitualis) et sur son traitement; par le même ; 1 85o ; 4 bro- chures in -8°. Nachrichten... Nouvelles de l'Université et de la Société royale des Sciences de Gôttingue; n° 9; a juin i85i ; in-8°. Gazette médicale de Paris; n° a3. Gazette des Hôpitaux; nos 63 à 65. Moniteur agricole; 4e année ; n° 3o. L'Abeille médicale; n° 1 1 . La Lumière; n° 18. L'Académie a reçu, dans la séance du 16 juin i85i, les ouvrages dont voici les titres : Photographie. —L'Italie monumentale; par M. EuG. PlOT; ire livraison; in -fol. Annales de la Société centrale d'Horticulture de France; vol. XLII; mai i85i;in-8°. Répertoire de Pharmacie ; juin 1 85 1 ; in-8°. Journal des Connaissances médico-chirurgicales; 17 juin 1 85 1 . Bibliothèque universelle de Genève; mai 1 85 1 ; in-8°. Bryologia Europœa, seu gênera Muscorum Europœorum monographice illus- (9<6) irata auctoribus Bbuch, W-P. Schimper et Th. Gumbel; fasciculus 66 et 67; in -4°. Supplément. . . Supplément à la description dune horloge astrologique appartenant à la Société des antiquaires de Londres; par M. le capitaine W.-H. Smyth. Londres, i85i; in-4°. The Cambridge. . . Journal de Mathématiques de Cambridge et de Dublin , par M. Thomson ; mai i85i ; n° 26; in-8°. Meteorological... Notice météorologique et astronomique; par M. C.-Piazzi Smyth. (Extrait du Nouveau Journal philosophique d' Edimbourg ; avril i85 1 .) In-8°. The quartely... Journal trimestriel de la Société de Géologie de Londres; tome VII; n0a6; mai i85i; in-8°. Astronomische... Nouvelles astronomiques; n° 761 ; in-4°- Mémorial... Mémorial des Ingénieurs militaires; 6e année; n° 5; mars i85i. Madrid; broch. in-8°. Polimetria... Polymétrie chimique , ou méthode, comparative pour déterminer les acides, les alcalis, les sels et les corps simples dans leur solution; par M. V.-J. Sella. Turin, i85i ; in-12. Corrispondenza... Correspondance scientifique de Rome; n° 27 ; juin 1 85 r ; in-4°. Moniteur agricole; n° 3i . Gazette médicale de Paris; n° %l\ . Gazette des Hôpitaux; n°" 66 et 67. La Lumière; n° ig. L'Académie a reçu, dans la séance du a3 juin 1 85 1 , les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° il\; in-4°. Institut national de France. Académie des Sciences. Discours prononcé par la députation de l' Académie des Sciences, à l'inauguration de la statue de POISSON, dans la ville de Pilhiviers, le i5 juin 1 85 1 ; \ feuille in-4°. Ville de Pilhiviers. Procès-verbal constatant l'inauguration de la statue du mathématicien POISSON; exécutée par M . DeligauD; -j- de feuille autogiii- phiée. (Adressé par M. le Maire de la ville de Pithiviers.) *-.->'-*:•. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. *&&»* SÉANCE DU LUNDI 30 JUIN 1851. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Président annonce que le XXXIe volume des Comptes rendus est en distribution au secrétariat. M. le Secrétaire perpétuel fait hommage à l'Académie, au nom de M. Liouville, qui n'a pu assister à la séance, d'un exemplaire de l'appli- cation de l'Analyse à la Géométrie, par G. Moxge, cinquième édition revue, corrigée et annotée par M. Liouville. astronomie. —Éléments de l'orbite elliptique de la planète 1 rené découverte , le 19 mai dernier, par M. Hind; par M. Charles Mathieu. Époque. — Mai 19.547694. Temps moyen de Paris. Anomalie moyenne de l'époque 46° o' 56",3 Longitude du périhélie 177.19. 1,0 ) Équinoxe moyen Longitude du nœud ascendant 86.46. 4 > • ) du 19 raai '85 1 . Inclinaison g. 8.22,5 Excentricité o, 1737575 (

— i) (9 — i) (r — 1)... J'ai voulu rappeler, dans ces premières explications, que la série des entiers hétérogènes à un nombre composé peut être fort compliquée, quoique parfaitement caractérisée, dès que N est assigné ; mais l'objet principal des recherches suivantes est sur- tout de faire voir comment la théorie des fonctions génératrices peut inter- venir dans cette matière. Par deux voies différentes j'ai formé des fonctions qui renferment la totalité des hétérogènes inférieurs à N, et qui sont telle- ment constituées, que leurs développements donnent les sommes des puis- sances d'un même degré de tous les hétérogènes inférieurs au nombre pro- posé N. Je vais rapporter ici l'une de ces fonctions et sa valeur en série : -/}, , rj2, yj3 , . . . , ■*]„ désigneront tous les hétérogènes inférieurs à N = pxqv rv Après quelques transformations tirées d'une série connue des analystes, je trouve l'équation (x + 71,)3 (x + n,Y (tf-t-Ba)2 = [x~ T^-~nJ P~' + [^ ~ (* + N)'J B' P' + U? ~~ (*+N)'J Bï ?3 -+- etc. dans laquelle x est une variable indéterminée assez grande pour rendre convergente la série du second membre; les coefficients P_,, P,, P3, etc., 121.. ( 920 ) dépendent seulement des facteurs p, q, r, etc., et l'on a ainsi "-=(-?) ('-ï)('1^- B,, — B3, B5, — BT, etc., sont les nombres de Bernoulli ~, -3^, ^j, ■£$, etc. » En développant les deux membres de cette équation en puissances négatives de x, et en comparant les coefficients des mêmes puissances, on trouve ces relations n=Zr)°= P_,N, 2lY) =P_,N2, 3ïr)2= P_tN3 + 3B,P,N, ^vî^P-.N' + ^B.P.N2, 3 etc. où 2y]s = ïî5- -H yj» -H vj^ -f- . . . H- ïj^" est la somme des puissances du degré entier g de tous les nombres ïj hétérogènes et inférieurs à N. » La loi de ces formules peut être symboliquement représentée par gln^ =^p[(N + BP)* + ^ - BP)*], sous la condition de remplacer, dans le développement algébrique des binômes, g^N* par P_, N*, et tout autre terme Bih~' P2/'-' par B2/i_, PaA_t. On verra, dans le Mémoire, l'origine de ces formules et les rapports qu'elles présentent avec celles de Bernoulli, pour la sommation des puissances g — 1 de la suite des nombres naturels. La première des équations (H) ne fait que reproduire le nombre d'Euler, ra_N(/?-i)(?-i)(r-i)...; pqr... mais il se présente dans nos formules comme la somme 2 >j0 des puissances du degré zéro des nombres >j, et par des considérations très-différentes de celles qui ont servi à le démontrer. Les autres formules donnent la somme de tous les nombres hétérogènes, ou la somme de leurs carrés, ou, etc. Ces formules paraîtront d'une assez grande simplicité, eu égard à la complica- tion qui règne dans la série des nombres y < N. On prouve facilement que ( 9aI ) les sommes des puissances ly, 2yi*, 2y)s, etc., de degrés impairs, sont nécessairement divisibles par N. » Nos recherches offrent une application nouvelle de la théorie des suites à la science des nombres ; c'est à la même théorie que nous devons le beau chapitre de l'introduction d'Euler sur la partition des nombres, ainsi que des travaux récents qui ont pour objet des matières plus épineuses : tout semble donc manifester la connexion nécessaire de ces deux branches de la science analytique. » chirurgie. — Note sur les effets hémostatiques de l'eau de M. Pagliari, pharmacien à Rome. (Extrait d'une Note de M. C. Sédillot.) « L'année dernière, M. le DrDussourt, médecin adjoint et ancien profes- seur d'hygiène et de médecine légale à l'hôpital militaire d'instruction de Strasbourg, ayant été détaché, pendant quelques mois, à l'armée d'Italie, me rapporta, à son retour, un flacon d'une eau hémostatique préparée par M. Pagliari, pharmacien à Rome, et m'engagea à essayer cette liqueur dont les médecins romains lui avaient vanté l'efficacité. Je mis peu d'em- pressement à expérimenter ce nouveau moyen, et le flacon resta plusieurs mois chez moi sans que je songeasse à m'en servir. Je me décidai pourtant à l'employer dans un cas où j'avais à combattre une hémorragie contre laquelle les moyens ordinaires promettaient peu de succès : il s'agissait d'une blessure d'arme à feu qui avait nécessité l'amputation de plusieurs os du carpe et du métacarpe. » L'opération avait duré plus d'une heure, mais le malade, qui avait été chloroformé, n'en conservait pas, à son réveil, le moindre souvenir. Il fut traité par les irrigations froides et n'éprouva, jusqu'au huitième jour, aucun accident. Ce jour-là nous fûmes appelé à remédier à une hémorragie artérielle qui donnait une grande quantité de sang par l'unique plaie dorsale de la main, pratiquée pour procéder à l'extraction des esquilles et de la balle. On avait inutilement employé le tamponnement et la compression des artères radiale et cubitale ; on avait été obligé de placer un tourniquet sur l'artère numérale. Il me parut téméraire d'aller à la recherche du vaisseau lésé, c'était s'exposer à produire de très-graves désordres et à provoquer de nouvelles hémorragies. Je songeai alors à l'eau hémostatique que j'avais en ma possession, et je crus l'occasion propice pour y avoir recours. J'en imbibai un fragment d'épongé que j'introduisis dans la plaie, et je répétai à trois reprises la même manœuvre. Chaque fois le sang retiré avec ( 922 ) l'éponge était plus noir, plus épais et moins abondant. L'éponge était elle- même plus sèche et moins élastique, et à la troisième application, l'hémor- ragie parut arrêtée.... Je laissai l'éponge dans la plaie pendant deux jours, et à partir de ce moment, la cure se continua sans accidents. » Ce fait, malgré la remarquable cessation de l'hémorragie, me frappa peu. J'avais comprimé heureusement un vaisseau ouvert, et j'accordai une très-faible part dans ce résultat à la vertu hémostatique de l'eau de Pagliari; vingt fois j'avais obtenu de pareils succès, et j'étais beaucoup plus disposé à croire à l'efficacité de la présence de l'éponge qu'à celle de la liqueur dont je l'avais imbibée ; cependant il y avait là une coïncidence que je me promis d'examiner. » Un deuxième et un troisième essai, dont on trouvera les détails dans ce Mémoire, sans me convaincre complètement de l'efficacité de l'eau Pagliari, ébranlèrent mes doutes qui enfin durent cesser devant une démonstration dont l'évidence me parut complète. » Un jeune comte allemand, M. de M..., était venu se faire opérer de la staphyloraphie. Le voile du palais était congénitalement divisé jusqu'aux os palatins, mais ne manquait ni d'ampleur ni d'épaisseur. Le 6 mai, je procédai à l'opération. » Je divisai de part en part les muscles élévateurs et abducteurs du voile pour en annihiler les contractions qui étaient très-énergiques. L'incision gauche donna un écoulement de sang assez abondant qui cessa spontanément au bout de quelques minutes, comme dans mes opérations précédentes; mais l'incision droite amena une véritable hémorragie que le grand air, des gargarismes froids et la compression par un petit morceau d'épongé ne parvinrent pas à suspendre. J'aurais pu, sans doute, tamponner la plaie avec un double fil passé au travers et soutenant en avant et en arrière un bourdonnet de charpie, comme dans le tamponnement des fosses nasales, ou la comprimer entre les mors convenablement garnis d'une pince angulaire; mais je préférai recourir auparavant à l'emploi de l'eau hémo- statique; et, en ayant imbibé un morceau d'épongé, je le portai, au moyen de l'extrémité d'une pince à pansements, sur l'ouverture antérieure de la plaie qui seule donnait du sang. » Je vis alors distinctement ce liquide se concréter au-devant de l'incision . De nouvelles applications de la liqueur achevèrent la formation d'un caillot résistant dont j'enlevai par frottement la partie saillante, de manière à rétablir la régularité de la surface du voile où l'on apercevait les bords longitudinaux et écartés de l'incision remplis par un coagulum noirâtre, (9*3 ) parfaitement sec. Ce fait fut également constaté par MM. le docteur Wiegir, agrégé de la Faculté, Bruch, Lauth, internes de l'hôpital, et M. Elser, qui m'assistaient dans cette opération. » Le malade resta quelques minutes dans cet état, mais ayant eu une quinte de toux assez violente, le caillot se détacha. L'hémorragie fut de nouveau combattue et, cette fois, définitivement arrêtée de la même manière; et, comme l'éponge imbibée d'eau hémostatique adhérait rapidement à la plaie par la coagulation du sang, j'en taillai une petite parcelle, mince et allongée, et je la laissai fixée sur la plaie. » Le lendemain seulement j'enlevai l'éponge dont la présence n'avait nullement incommodé le malade, et la guérison se fit en peu de jours et sans aucun accident. » Aujourd'hui 20 juin i85i, M. de M... parle très-distinctement et exprime avec la plus grande netteté et sans aucun nasonnement les mots français et allemands les plus difficiles que l'on prononce devant lui en l'exerçant à les répéter. » Les effets hémostatiques de l'eau de M. Pagliari ne pouvaient, dans ce cas, me laisser aucun doute. J'avais vu le sang se coagule» et former un caillot dur et adhérent aux bords de la plaie, l'hémorragie se suspendre et s'arrêter au fur et à mesure que le contact de la liqueur amenait de nou- veaux dépôts fibrineux; ma conviction était faite, parce qu'il m'était impossible d'attribuer à aucune autre cause qu'à la liqueur employée ces remarquables résultats. Les parties voisines de la solution de continuité n'avaient pas changé de couleur et n'avaient offert aucune modification appréciable. » L'auteur rapporte encore quatre observations analogues et termine par les réflexions suivantes : " Les observations précédentes présentent huit exemples d'hémorragies arrêtées sûrement et d'une manière définitive par l'eau hémostatique de M. Pagliari. Cette remarquable continuité de succès dans des conditions variées d'hémorragies, primitives et consécutives, artérielles et veineuses, l'attention scrupuleuse avec laquelle ces faits furent constatés par des confrères éclairés et de nombreux spectateurs, nous paraissent être des garanties de certitude propres à lever tous les doutes sur la réalité des résultats. » Les vaisseaux dont nous avons arrêté l'hémorragie étaient d'un assez petit diamètre, et il serait curieux de savoir si les artères de l'avant-bras et de la jambe, du bras ou de la cuisse, pourraient être fermées de la même manière, par un caillot oblitérateur. ( 924 ) » Je crois le fait peu probable pour les principales artères du corps ; niais je suis cependant disposé à en tenter l'expérience avec toutes les pré- cautions recommandées par la sûreté des malades. » Dans les amputations de la jambe les vaisseaux sont profondément rétractés et difficiles à saisir. Souvent même à la cuisse, des veines volumi- neuses donnent du sang : ce serait le cas d'appliquer l'eau hémostatique. Des ligatures seraient préparées et pratiquées en cas d'insuccès. » M. le Dr Lacauchie, chirurgien en chef de l'armée d'Italie, a eu la bonté de me mettre en rapport avec M. Pagliari pour l'expédition d'une certaine quantité de sa liqueur. Malheureusement le vase qui la contenait a été brisé ; mais j'en attends un nouvel envoi. Dès aujourd'hui, toutefois, la question principale, celle de l'efficacité d'une liqueur hémostatique, me paraît tranchée. » Je me propose d'étudier actuellement : » i°. Les propriétés comparatives des nombreux liquides hémostatiques déjà proposés ; » a°. La composition de ces liqueurs; » 3°. Les cas dans lesquels on peut y avoir recours. » Ce sera l'objet d'une seconde Note que j'aurai l'honneur d'adresser à l'Académie. » chirurgie. — Sur quelques progrès de la pathologie chirurgicale, au sujet de mon Traite' des maladies des voies urinaires; par M. le Dr Civiale. « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la troisième et dernière partie de mon Traité pratique sur les maladies des organes ge'nito-urinaires. Ce volume est consacré aux lésions du corps de la vessie, les plus communes et les plus graves de celles que l'homme peut contracter. Ce sont celles cependant qu'on a le moins étudiées, jusque dans ces derniers temps, celles dont l'histoire présente encore le plus d'incertitude et d'obscurité. », Les observateurs qui nous ont précédé manquaient principalement de moyens perfectionnés d'exploration. Avec ceux qu'ils possédaient, il était presque toujours impossible de reconnaître, pendant la vie, les productions pathologiques de la vessie et de ses annexes. Les troubles fonctionnels et les phénomènes morbides qui les caractérisent ne pouvaient être rattachés que très-incomplétement aux altérations de tissus constatées par l'inspection cadavérique. Il y a là une série de rapports qu'on ne saisissait point, et, malgré l'importance des travaux qui ont été entrepris, l'étude de cette partie de l'art restait à l'état d'ébauche. ( 9^5 ) » Tant d'incertitude, quand il s'agit d'une question fondamentale de diagnostic, ne pouvait manquer de fixer mon attention. Les recherches auxquelles je m'étais livré, pour les besoins particuliers de la lithotritie, m'avaient ouvert des voies nouvelles. Pour établir cette méthode, régula- riser son application, déterminer ses limites, il fallait rechercher et distin- guer dans tous leurs détails de situation, de texture, de développement les lésions qui peuvent exister dans l'urètre, au col vésical ou dans la vessie elle- même. Mais c'est surtout par les procédés judicieusement combinés de l'éli- mination et des explorations nouvelles que je suis parvenu à combler, du moins en grande partie, la regrettable lacune qui existait dans la séméïo- logie. L'emploi simultané ou successif de ces divers moyens d'investigation a déjà fait ressortir un grand nombre de faits cliniques, pour ainsi dire perdus pour la science, et qui rentrent aujourd'hui dans la catégorie de ceux dont on s'éclaire avec le plus d'utilité. » Ces explorations, que j'ai exposées dans mon Traité, rendent tous les jours d'immenses services; cependant elles ne sont pas encore assez généralement appréciées. Les difficultés qu'elles présentent dans certains cas et les condi- tions qu'elles exigent ont même détourné quelques praticiens d'y avoir recours. Mais, pour en comprendre îa possibilité pratique, il suffit de se rappeler que dans l'état sain de la vessie sa surface interne est partout lisse et unie. Lorsque ses parois ont été écartées par une injection, l'instrument explorateur peut être successivement porté sur les divers points de sa cavité, sans que rien l'arrête. En outre, les lésions organiques qu'il s'agit de constater ont toutes pour effet de changer la forme et surtout les dispositions normales de la cavité vésicale. C'est sur ces données que repose tout le système des explorations nouvelles. L'instrument à l'aide duquel on y procède est disposé de manière que ses branches écartées s'appliquent sur la surface interne de la vessie, préalablement tendue par une injection, et les mouvements latéraux et d'avant en arrière qu'on imprime à l'appareil, font découvrir sûrement les altérations qui peuvent exister à sa face interne. » Je ne veux pas dissimuler que cette manœuvre est parfois doulou- reuse; mais on est déjà parvenu à atténuer, sinon à faire disparaître, cet inconvénient. Dans la vessie, comme dans l'urètre, ce qu'on nomme l'habi- tude en physiologie, tend à modifier, à émousser la sensibilité de l'organe, et le contact répété des mêmes agents cesse bientôt d'être pénible. A l'aide d'un traitement préliminaire simple et de peu de durée, les recherches les plus minutieuses sont aisément supportées, même par les sujets les plus irritables. Ainsi, non-seulement on a pu saisir, morceler et extraire, parles C. R., i85i, i" Semestre. (T. XXXtl, N° 26.1 I22 ( 9*6) voies naturelles, les calculs urinaires et les corps étrangers accidentellement introduits dans la vessie, mais encore on est parvenu à constater les formes anormales de ce viscère, ses déplacements partiels, les épaississements circonscrits de ses parois, les collections purulentes, les amas de matière médullaire qui s'y forment; on a réussi à reconnaître les diverses espèces (te tumeurs qu'on y rencontre, à les distinguer les unes des autres, à en déter- miner le volume, la forme, la dureté, le mode d'insertion aux parois vési- cales, et même à les soumettre à un traitement méthodique. Ces résultats. dont on n'avait pas entrevu la possibilité avant l'invention de la lithotritie, sont maintenant constatés par la pratique de chaque jour. Leur certitude est d'autant plus grande qu'on peut, sans inconvénient comme sans danger, répéter les épreuves aussi souvent qu'on le juge nécessaire. » Ces faits, dont je n'énumère ici que les principaux, sont exposés avec étendue dans l'ouvrage que je mets sous les yeux de l'Académie. Ils me paraissent tous devoir répandre une grande lumière sur l'une des branches les plus étendues de la pathologie humaine. » « M. Bonafous, Correspondant de l'Institut, en sa qualité de Membre de la Commission supérieure de Statistique des États de terre ferme du roi de Sardaigne, fait hommage à l'Académie des Sciences des trois volumes iji-quarln, rédigés par ladite Commission. » Le premier volume, publié en 1839, contient le recensement de la population continentale des Etats sardes, évaluée, en 1 838 , à 4>'s5,735 habitants. » Le deuxième volume, imprimé en 1 843, renferme les Tables décen- nales du mouvement de la même population, de 1828 à 1837. » Le troisième volume, récemment publié sous la date de 1847, fbrme la première partie de la Statistique médicale des États sardes de terre ferme, dont la dernière partie, encore sous presse, paraîtra dans le cours de l'année actuelle. Cette première partie, précédée d'une docte introduction de M. Bonino, l'un des Membres de la Commission supérieure, contient aussi le résumé des observations météorologiques recueillies à l'observatoire académique de Turin, de 1828 à 1837, constatant dans ces dix années une température moyenne de 4- 9°,3i. » ( 9*7 ) MÉMOIRES LUS. physique appliquée. — Nouveaux développements sur la photographie sur gélatine; par M. A. Poitevin. (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Regiiault.) « Depuis que M. Balard m'a fait l'honneur de communiquer à l'Académie des Sciences, dans la séance du 27 mai i85o, mon procédé de photographie sur gélatine , je me suis appliqué, autant qu'il m'a été possible, à modifier ce procédé, pour rendre la préparation de la plaque gélatinée moins longue, et d'un résultat plus assuré. » i°. Du choix de la gélatine, de sa préparation et de son application en couche mince à la surface des planches de verre. — Toutes les gélatines transparentes que l'on trouve dans le commerce ne sont pas également bonnes pour la photographie : les unes renferment des traces de sel de fer (du chlorure de fer sans doute), elles doivent être rejetées, car elles sont colorées en noir par l'acide gallique ; d'autres ne se prennent pas bien en gelée lorsqu'on les a dissoutes et coulées sur la surface des planches. » Voici les proportions de gélatine, d'iodure de potassium et de nitrate d'argent que j'ai employées depuis le mois de décembre jusqu'au mois d'avril dernier, époques où j'opérais à la température de 12 à i5 degrés environ : » La gélatine étant coupée en petits morceaux, on en prend 1 gramme que l'on met dans une petite capsule de porcelaine avec 3o grammes d'eau distillée ; après une imbibition de dix minutes au moins, on fond à une douce chaleur, puis on écume la dissolution et l'on y ajoute 1 5 gouttes d'une dis- solution saturée d'iodure de potassium (i4gr,3o d'iodure pour 10 grammes d'eau distillée). On mélange parfaitement aveq une spatule en bois blanc, on écume de nouveau, et, si la gélatine est impure, on filtre la dissolution à travers un linge, puis on ajoute de 4 à 5 gouttes de dissolution d'iode dans une dissolution étendue d'iodure de potassium ; mais cela n'est pas absolu- ment nécessaire. Avec une pipette, on prend 1 o à 1 2 centimètres cubes de la dissolution de gélatine, et on la coule sur la surface de la planche de verre, placée horizontalement sur un support à caler, et légèrement chauffée à la lampe pour que la gélatine y conserve assez de fluidité pour être étendue sur toute la surface avec la spatule, puis, en soulevant la plaque par un de ses angles, on fait couler dans la capsule l'excédant de la gélatine dont il ne 122.. ( 9*8 ) doit rester à peu près que 5 centimètres cubes sur une surface, grandeur demi-plaque. On laisse alors la gélatine prendre à la surface, puis on la porte sur unesurface horizontale et froide pour qu'elle prenne plus de consistance; une plaque de marbre sera très-bonne. » En réchauffant un peu la dissolution de gélatine qui reste dans la cap- sule, on peut préparer une nouvelle plaque, et ainsi de suite. » Après dix à quinze minutes au moins de repos sur la table horizontale, la gélatine a pris assez de consistance à la surface du verre; dans les temps plus chauds, quinze minutes ne seraient pas suffisantes, parce que la dissolu- tion de gélatine prend moins vite en gelée : dans ce cas, on peut, au lieu de i gramme de gélatine pour 3o grammes d'eau, en employer igr,5 ou a grammes. » La mince couche de gélatine étant prise en gelée, on place la planche de verre, la surface gélatinée en dessous, sur une boîte à l'iode ordinaire pendant quatre à cinq minutes, lorsque le dégagement d'iode n'est pas très-fort; il vaut mieux ioder pas assez que trop, car alors l'acide gallique tache l'épreuve. » 20. application de la couche impressionnable. — La plaque étant iodée, on l'incline sur un bain de nitrate d'argent placé dans une bassine à fond plat; ce bain est composé de 10 grammes de nitrate d'argent dissous dans ioo grammes d'eau distillée. Lorsque l'on augmente la quantité de gélatine dans la dissolution dont j'ai parlé, on doit diminuer celle du nitrate d'argent de ce bain. Pour i grammes de gélatine, par exemple, dissous dans 3o grammes d'eau, on réussit très-bien avec une dissolution de nitrate d'argent contenant, pour ioo grammes d'eau distillée, 6 grammes de nitrate. Il est bon de tenir cette dissolution dans un endroit frais et à l'abri de la lumière, ou bien de plonger le flacon qui la renferme dans de l'eau fraîche avant de s'en servir. Il doit en être de même pour la dissolu- tion d'acide gallique dont je parlerai plus loin. Pour bien passer la plaque au nitrate d'argent, certaines précautions sont à prendre. La surface géla- tinée étant tournée en dessous, on pose l'une des extrémités de la plaque contre un des côtés de la bassine, puis, en soutenant l'autre extrémité de la plaque avec un petit crochet en verre, on incline régulièrement la plaque sur le bain jusqu'à ce que le liquide en ait mouillé toute la surface; la sur- face de la plaque n'ayant pas touché le fond de la bassine, on la relève et on l'immerge dans le bain, la surface de la gélatine en dessus. Cette immer- sion peut durer dix à douze secondes, après quoi on retire la plaque, on essuie la surface non gélatinée, et on la place dans le châssis de la chambre ( 9*9 ) noire, la couche de gélatine étant tournée vers l'objectif, et le derrière de la plaque préservé de la lumière par une planchette. Il est bon de filtrer la dissolution de nitrate d'argent lorsque l'on s'en est servi. » On peut employer une autre manière d'immersion : pour cela, on met la dissolution de nitrate dans un vase de verre ou de porcelaine peu large et très-profond, de sorte qu'il contienne peu de dissolution, et que l'on puisse y laisser glisser la plaque de verre : ce moyen est même préférable au premier. « La planche de verre étant placée dans le châssis, on doit mettre celui-ci dans une position horizontale, jusqu'à ce qu'on le porte à la chambre noire. » 3°. De l'exposition à la chambre noire; du passage à l'acide gallique et du fixage de l'épreuve. — Pour reproduire un paysage bien éclairé et avec l'objectif simple, on doit mettre une minute ou une minute et demie; pour les portraits, et avec l'objectif double, on met à peu près le même temps. Je dois dire ici que l'on peut employer avec la gélatine toutes les substances accélératrices proposées jusqu'à ce jour, à l'exception toutefois de l'acide acétique, qui ote à la dissolution de gélatine la propriété de prendre en gelée. J'ai reconnu qu'en ajoutant une faible proportion de gomme arabique à la dissolution de gélatine, la couche était rendue plus impressionnable. » L'exposition à la chambre noire étant terminée, on place la planche de verre sur un support, et l'on verse sur la surface une dissolution d'acide gallique renfermant ogr,5 d'acide gallique au plus pour ioo grammes d'eau distillée : on laisse alors venir suffisamment l'épreuve jusqu'à ce que les noirs soient assez intenses. Pour fixer l'épreuve, on lave la plaque à grande eau, puis on la plonge dans une dissolution d'hyposulfite de soude, jusqu'à ce que tout l'iodure d'argent, qui donne à la gélatine un aspect lai- teux, ait disparu entièrement : cette dissolution est quelquefois assez longue. On lave ensuite à bain ordinaire, pour enlever l'hyposulfite, pendant une ou deux heures, et à l'eau distillée, que l'on verse à la surface, puis on laisse sécher la couche de gélatine. » On reporte ces dessins négatifs sur le papier positif ordinaire. Dans toutes ces opérations, l'obscurité n'est indispensable que pour le passage de la plaque à la dissolution de nitrate d'argent, et de celui-ci à l'acide gallique. L'eau distillée n'est employée que pour les dissolutions et pour le lavage final de l'épreuve. » ( 93o) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIRURGIE. — Considération sur la rupture du ligament rotulien et des- cription d'un appareil curatij nouveau; par M. Baiof.ns. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Roux, Velpeau, Lallemand.) « ... On reconnaît la rupture du ligament rotulien aux signes suivants : remontée de deux travers de doigt, la rotule fait une saillie très-prononcée qui tout d'abord attire l'attention; les muscles extenseurs de la jambe sont relâchés; la rotule jouit d'une mobilité tout à fait anormale, au-dessous d'elle existe un vide prononcé au fond duquel le doigt peut sentir le condyle du fémur et l'éminence qui sépare les cavités articulaires du tibia ; couché, le blessé ne peut soulever la jambe; debout, il ne peut faire un pas en avant sans tomber la jambe fléchie sous la cuisse et le pied placé sous le siège; rigoureusement il pourrait marcher, mais à reculons, et sans détacher le pied du sol; la jambe a une tendance continuelle à se fléchir, elle ne peut être redressée sans le secours des mains. » Les indications curatives sont : i° de placer le membre pelvien dans l'extension et sur un plan incliné du talon vers l'ischion, pour relâcher les muscles extenseurs de la jambe; 2° de remettre la rotule en place et de l'y maintenir pour affronter les bouts du ligament rompu. » L'appareil que j'ai imaginé pour remplir ces indications, appareil qui convient, en ajoutant un lac, à la fracture de rotule aussi bien qu'à la solution de continuité du ligament rotulien, se compose i° d'une espèce de boîte ; i° d'un plan incliné; 3° de trois coussins en crin; 4° d'une petite compresse et de liens. » La boite doit être en bois et à ciel ouvert, assez longue pour recevoir le genou et la jambe en totalité, assez large pour les loger facilement. Elle n'a que deux parois. Ces parois sont latérales et percées de trous pour livrer passage aux liens de la coaptation. Les trous sont sur trois rangées superposées pour faire, selon les indications, des tractions plus ou moins déclives. On peut, à l'aide de charnières, fixer au plancher de la boite un plan incliné à crémaillère, à moins qu'on ne préfère tout simplement la soulever avec des oreillers ou des paillassons. C'est moins coûteux, mais aussi moins solide. Le premier coussin, en crin, doit garnir le plancher de Ja boîte; on le fabrique à l'instant, en déposant dans un drap de lit ployé ( 93' ) en plusieurs doubles une couche de crin d'autant plus épaisse qu'on s'éloigne davantage du jarret pour se rapprocher du talon. Un deuxième coussin supplémentaire, de trois travers de doigt d'épaisseur, doit occuper le creux du jarret pour permettre à l'articulation une légère flexion et prévenir les douleurs intolérables et inhérentes à l'extension forcée. On place un troisième coussin, également en crin, à partir de la saillie du calcanéum qui doit rester libre jusqu'à la naissance du mollet. Ce coussin doit rem- plir complètement le vide ou la voûte formée par le tendon d'Achille, de façon que la jambe porte également sur tous les points de sa face postérieure, senl moyen d'éviter les douleurs et les escharres du talon. On assujettit ce dernier coussin en croisant sur la plante, du pied les bouts de drap dépassant le premier coussin, celui du plancher, et en les assujettissant à l'aide de fortes épingles. » Reste la coaptation. On fait la coaptation en poussant la rotule graduel- lement en bas, jusqu'à un ou deux centimètres delà tubérosité tibiale. Alors, on place en travers et au-dessus de la rotule une compresse graduée, large et longue comme le doigt index; cette compresse est maintenue en place par les lacs de la coaptation. Ces lacs sont au nombre de trois, en forte toile, pour éviter qu'ils forment la corde; leur largeur est de 3 centimètres. » Dirigé transversalement de l'un à l'autre côté de la boîte eu passant dans les trous où il se fixe par un nœud, le premier lien appuie sur la com- presse sus-rotulienne pour la maintenir en place et déprimer légèrement le tendon de la rotule. Le deuxième lien s'applique par le milieu, imbriqué sur le premier lien, là où celui-ci agit sur la compresse sus-rotulienne; il prend sur lui un point d'appui fixe, solide, à l'aide de deux fortes épingles. r,e chirurgien choisit les trous de la première, de la deuxième ou de la troisième rangée, suivant qu'il veut plus ou moins circonscrire le genou avec les liens de la coaptation. Il fait effort sur eux, pour faire descendre la rotule, la maintenir invariablement dans cette position, puis il les fixe par un nœud sur le rebord de la boîte. Le troisième lien s'applique imbriqué sur le deuxième lien, de la même façon que celui-ci l'a été au premier; il concourt au même but. » Les trois liens ainsi imbriqués emboîtent la rotule en lui formant une coiffe dont l'action porte à la fois sur son sommet et sur sa face externe; ils la tirent en bas directement, et sans la faire basculer, ainsi que le fait la courroie de la gouttière Boyer. La force exigée pour la coaptation est, par ces trois liens, décomposée en trois puissances réparties sur une plus large surface qu'avec la courroie de l'appareil Boyer. lille n'expose pas, comme ( 9^ ) celui-ci, à des douleurs intolérables, à des escharres sur le sommet de la rotule. Rien n'empêche, d'ailleurs, si on le veut, d'augmenter le nombre des liens de la coaptation. Quand il n'existe pas de complications, la moyenne de durée du traitement doit être de cinquante jours. Pour éviter l'ankylose du genou, je fais exécuter, à partir du troisième septénaire, et cela tous les quatre à cinq jours, des mouvements articulaires, en ayant soin de soutenir la rotule, pour éviter une déchirure nouvelle de son ligament. » physiologie expérimentale. — Recherches expérimentales sur les modifi- cations imprimées à la température animale par l'introduction, dans l'économie, de différents agents thérapeutiques ; p'MUI. Aug. Dimérii., Demarquay et Lecointe. — Quatrième Mémoire : Sur les Stupéfiants. (Extrait.) (Commission précédemment nommée.) « Opiacés. — Parmi les préparations d'opium, nous avons choisi le laudanum de Rousseau, l'acétate de morphine et la codéine. » Neuf expériences ont été faites avec ces substances : nous les avons introduites dans l'estomac ou dans les veines, et le résultat final a toujours été un abaissement de la température, parfois considérable, et, dans cer- taines circonstances, il s'est produit avec une grande rapidité. » U acétate de morphine a été employé quatre fois; deux fois, on l'a mis dans l'estomac et deux fois dans le torrent de la circulation veineuse. Dans le premier mode d'expérimentation, les doses ont été de ogr,20 et oSr,3o dans i 20 grammes d'eau à 35 degrés, et ont déterminé une dimi- nution très-notable de la chaleur propre des animaux; elle est allée jusqu'à 3 degrés dans l'une et dans l'autre expérience. Un des chiens a succombé le lendemain dans la journée, mais l'autre a survécu. Une circonstance remarquable, est la rapidité avec laquelle les effets sur la calorification se sont produits. Ainsi le médicament était porté dans l'estomac depuis une heure à peine, que déjà le thermomètre avait baissé de 2°,o, dans- un cas, et dans l'autre de 2°,3. » Comparativement à ces résultats, deux expériences ont été faites avec ogr,o5 et ogr, 12 qu'on a injectés dans l'une des veines crurales unis à 60 grammes d'eau à 35 degrés. Avec ogr,o5, nous avons noté une diminu- tion de 3 degrés, et de 5 degrés avec ogr, 12. Il est important de mentionner que les animaux ne sont morts que le lendemain dans la journée, vingt- quatre à vingt-huit heures environ après le début de l'expérience. Quant à la durée du temps écoulé entre le moment où l'injection a été pratiquée et ( 933 ) relui où la dépression de la température s'est manifestée, on constate qu'elle .1 été très-courte; car avec ogr, 12, l'animal a perdu 1 degré de chaleur en dix-huit minutes et 3°, a en quarante-deux minutes, sa température étant tombée de 3o,°,7 à 36°, 5. On voit, de plus, que ogr,o5 ont suffi pour faire descendre le thermomètre de \°,-j en vingt-cinq minutes, et en cinquante- cinq minutes de 2°,6. L'abaissement a continué ensuite, mais avec plus de lenteur. » Ces faits apportent donc un élément de plus à l'appui des conclusions tirées par Hun ter et par différents observateurs, et plus particulièrement par M. Magendie, des expériences qu'ils ont instituées pour démontrer la rapidité souvent surprenante de l'absorption. Mais l'observation capitale qui ressort de plusieurs de nos expériences et plus spécialement de ces dernières où l'acétate de morphine a pénétré dans l'économie par la voie de la circula- tion veineuse, est relative à ce fait, que la substance dont il s'agit a exercé sur les forces de la vie une action assez puissante pour que la température animale, cette manifestation palpable, évidente du jeu normal des organes, ait été profondément modifiée dans un temps très-court. » Le cyanure de potassium, au reste, comme nous le verrons plus loin, agit encore plus rapidement. » La codéine, l'un des éléments les moins énergiques de l'opium, a été donnée deux fois : la première, par l'estomac, à la dose de ogr,20. Il y eut d'abord un léger abaissement parfaitement en rapport avec l'action propre des Stupéfiants; mais cette action fut bientôt surmontée par la réaction vitale, et il y eut alors une petite élévation qui, au bout de onze heures, n'avait pas dépassé 1 degré. La seconde fois, o8', 10 furent injectés dans les veines, et l'action de la codéine fut parfaitement semblable, dans ce mode d'expérimentation, à ce qu'elle avait été dans l'expérience précédente, mais les effets furent infiniment plus énergiques. En quarante-cinq minutes, en effet, le thermomètre baissa de 3 degrés, puis la réaction vitale se manifes- tant, bientôt, la température, en onze heures, était presque revenue à son point initial. L'animal, du reste, se remit parfaitement de ce trouble si grave, mais momentané dans sa calorification . » Trois expériences ont été faites avec le laudanum de Rousseau. A deux reprises, on l'a injecté dans l'estomac à la dose de 4 grammes et une fois à celle de 8 grammes. Avec 4 grammes dans un cas et avec 8 grammes, nous avons obtenu a degrés de refroidissement. Dans la seconde expérience, avec 4 grammes, contrairement aux résultats précédents, la température, C. R., i85i, i« Semestre. (T. XXXII, IN° 26.) 123 (934) restée d'abord stationnaire, s'est élevée de o°,4 au bout de deux heures, et, cette élévation persistant, elle était de i degré à la cinquième heure. » Si donc nous laissons de côté ce fait exceptionnel dont l'explication pourrait être attribuée peut-être, soit à la présence dans l'estomac de matières alimentaires qui auraient annulé l'effet du médicament, soit à sa composition complexe, nous voyons le résultat habituel des préparations opiacées consister en un abaissement de la température. Dans aucune de nos expériences précédentes même, il n'avait été aussi considérable, ni surtout aussi prompt. » Parmi les agents thérapeutiques dits Stupéfiants fournis par la famille des Solanées, nous avons choisi la belladone, le tabac, le datura stramonhmi et lajusquiame. » Extrait de belladone. — Trois expériences ont été pratiquées avec ogr,20, 4 et 12 grammes, et ont produit un abaissement delà température. Il a varié depuis o°,a jusqu'à i°,3, et cette dernière limite n'a été atteinte qu'avec 12 grammes, dose énorme si l'on songe aux effets toxiques ordi- naires de cette substance qui, sans avoir déterminé un trouble très-considé- rable dans le jeu des organes, a cependant causé la mort en trente-six à quarante heures. » A ce fait et à quelques autres que nous soumettrons à un examen com- paratif ultérieur se rattache l'importante question de savoir si les perturba- tions apportées à l'exercice normal des fonctions sont toujours liées à des modifications de la température, ou si, au contraire, elles peuvent en être indépendantes. » Atropine. — Ce principe actif de la belladone a été introduit une fois dans l'estomac à la dose de osr,a5 dans 3o grammes d'eau à 35 degrés. Il a amené un abaissement de o°,5 dans la première heure; mais bientôt la température s'est relevée et, au bout de dix heures, elle dépassait de la même quantité son point de départ. » Mais si les effets ont été peu marqués dans ce mode d'expérimentation, ils ont été bien autrement énergiques par le mélange direct de la substance avec le sang. La dose injectée fut deux fois de ogr,20 et une fois de ogr, 19. Dans une des deux expériences, vingt minutes, et dans la seconde, qua- rante minutes étaient à peine écoulées, que déjà une dépression de 2 degrés s'était manifestée. Le troisième chien, quoiqu'il eût reçu, par l'introduction de cet agent toxique, une violente commotion, puisqu'il est mort dans la nuit qui a suivi le jour de l'expérience, n'a pas présenté les mêmes phéno- (935) mènes. Le refroidissement, en effet, n'a commencé qu'à la quatrième heure et seulement après une élévation de o°,6; mais au bout de dix heures, il était de 3 degrés. » Tabac. — 8 et iÔ grammes de feuilles en décoction ont donné lieu à quelques oscillations de la température, dont le résultat, en définitive, a été une augmentation de o°,6 dans un cas et de i°,6, dans l'autre. » Extrait alcoolique île semences de datuva stramonium. — Expérimenté aux doses de i et de 4 grammes, il a déprimé la température de o°,8 en une heure à la dose la plus faible, et c'est à la cinquième heure seulement qu'elle est revenue à son chiffre initial. La dépression, dans le second cas, a été de i°,4, elle s'est maintenue pendant plus de trois heures et n'avait pas encore complètement cessé cinq heures après le début de l'expérience. Dans un troisième cas, i gramme, au contraire, a, dès les premiers moments, produit un peu d'élévation, et on a noté i°,3 au bout de cinq heures. » Extrait de jusquiaine. — Les effets obtenus n'ont pas été fort tranchés. Dans deux expériences avec io et 3o grammes, il y eut d'abord léger abais- sement, puis un peu d'accroissement. Une élévation franche de o°,8, dès le début, s'est montrée avec i grammes; elle n'est survenue, au contraire, qu'au bout de quatre heures avec i5 grammes. » En résumé, si l'on excepte le tabac, avec lequel les expériences n'ont été ni assez nombreuses, ni, par conséquent, assez concluantes, etlajusquiame, dont les effets définitifs paraissent être d'exciter la fonction de la calorifica- tion, les principaux médicaments de la famille des Solanées agissent sur cette fonction à la manière des Opiacés, mais avec un peu moins d'énergie. Le trouble qu'ils apportent dans l'économie et, en particulier, dans les fonc- tions du système nerveux, sont cependant bien manifestes. La différence dans l'intensité de leur action, comme modificateurs de la température ani- male, tiendrait-elle à ce qu'ils exerceraient leur influence sur d'autres points du" système nerveux que l'opium et ses principes? Et si, par hypothèse, la production et la persistance de la chaleur dépendent de certaines parties de ce système plutôt que de certaines autres, ne pourrait-on pas chercher peut-être dans cette supposition une explication de la dissemblance dont il s'agit ? » Cyanure de potassium. — Huit expériences ont été pratiquées : dans cinq d'entre elles, on a donné le médicament à des doses non toxiques pour les animaux, mais cependant assez puissantes pour produire dans l'économie de graves désordres, et spécialement de la stupéfaction. Elles furent trois fois de o6.r,oi et deux fois de ogr,oa5. Avec ogr,oi, nous avons ia3.. (9^) obtenu tout d'abord un faible abaissement qui, dans un cas, a persisté pen- dant plus de deux heures, et bientôt, la réaction vitale l'emportant, le ther- momètre est remonté, puis est revenu à son point de départ ou l'a même dépassé de i°,4 ou de a", 7. » ogr,oa5 ont produit une diminution assez longtemps prolongée qui a été jusqu'à 1 degré dans un cas et jusqu'à i°,8 dans un autre; ce n'est qu'au bout de quatre et de sept heures que la température s'est relevée. » La mort, précédée de mouvements convulsifs, est arrivée très- promptement, quand on porté dans l'estomac 5, a5 et 5o centigrammes de cet énergique médicament ; mais dans ce court espace de temps il est sur- venu un trouble considérable dans la calorification qui, déprimée dès les premiers instants, a subi un abaissement continu. Sous l'influence de os',o5, la vie s'est maintenue pendant trente-trois minutes et la perte du calorique a été de i°,o,; elle a été de 1 degré seulement avec ogr,a5, mais l'animal a résisté pendant quelques minutes de moins , et enfin , sous l'influence de ogr,5o, l'animal a succombé plus vite encore après une diminution de 1 degré. » Ainsi le cyanure de potassium diminue la température. Comme pour toute autre substance, l'action déprimante est vaincue par la réaction vitale avec de petites doses, et la température s'élève. A haute dose, l'action déprimante persiste jusqu'à ce que la mort arrive. On note bien quelque- fois un effort de la nature qui Ta jusqu'à o°,3, mais c'est en vain : l'action dynamique de l'agent toxique l'emporte et l'animal succombe. » okganogénie VÉGÉTALE. — Familles des Nitrariées (Nitraria), des M orées (Morus, Ficus) et des Anacavdiées (Mangifera, RhusJ ; par M.. Payer, (Commission précédemment nommée.) « Ces trois petites familles ont quelque chose de commun dans les évo- lutions de leur pistil ; c'est là le seul motif de leur réunion dans ce Mémoire. » Nituariées. — Le calice du Nitraria Schoberi est formé de cinq sépales qui apparaissent successivement et se disposent en préfloraison quiu- conciale ; la corolle se montre ensuite : ce sont cinq petits pétales alternes avec les sépales; ils naissent en même temps et constituent une corolle polypétale à préfloraison valvaire indupliquée. L'androcée se compose, 1 l'origine, de cinq mamelons alternes avec les pétales; quelquefois, mais c'esl un cas très-rare, chacun de ces mamelons devient une étamine, et la fleur est pentandre. Le plus ordinairement chacun de ces mamelons se subdivise en trois autres, et la fleur a quinze étamines. Enfin,. il arrive souvent que (937 ) deux ou trois de ces cinq mamelons primitifs se subdivisent en trois, Jes .1 utres restant simples, et la fleur a plus de cinq étamines et moins de quinze. Si l'on recherche, en outre, comment cette subdivision s'opère, on observe que chaque mamelon s'élargit à sa base et donne naissance à deux petites bosses, une de chaque côté. Il offre donc alors trois cré- nelures, l'une médiane, très-grosse, et deux latérales beaucoup plus petites. Comme chaque crénelure est le rudiment d'une étamine, il faut en con- clure que les étamines nombreuses des Nitrariées sont réunies par groupe, et que dans chaque groupe elles naissent sur un mamelon, du sommet à la hase. C'est le contraire de ce qu'a admis à tort M. Duchartre, pour les Malvacées, ainsi que je le démontrerai bientôt. Ceci, du reste, n'a rien d'ex- traordinaire, si l'on se rappelle que, dans les feuilles composées des Lupins et des Trèfles, les folioles apparaissent également du sommet à la base, et si l'on considère, comme je crois qu'on doit le faire, chacun de ces groupes d'étamines comme l'analogue d'une feuille composée, et les étamines de chacun de ces groupes comme des divisions d'une étamine composée. Le pistil du Nitraria Schoberi rappelle, à beaucoup d'égards, le pistil des Poljgala. Vax même temps que trois pointes s'élèvent sur le réceptacle pour produire les stigmates, trois excavations se forment à leur base pour pro- duire les loges de l'ovaire; ces excavations deviennent profondes et sont séparées entre elles par trois cloisons qui se réunissent dans l'axe de la fleur. Dans l'angle formé par ces cloisons, et à leur sommet, naît dans chaque loge un ovule qui devient anatrope de dehors en dedans, et est sus- pendu; d'un autre côté, le cercle réceptaculaire, sur lequel se sont déve- loppées les trois pointes stigmatiques, se soulève et forme un tube à une seule cavité, et qui est le style. Cela rappelle, pour employer une compa- raison grossière, ces cheminées portatives que les chimistes placent sur des fourneaux à plusieurs compartiments pour en activer la combustion. » Morées. — Il n'y a d'intéressant à indiquer, dans cette petite famille dont j'ai étudié les deux genres Morus et Ficus, que le développement du pistil, car le fait, que le réceptacle concave de la figue a été à l'origine con-; vexe, est depuis longtemps admis d'après l'analogie, sinon démontré par l'observation directe. » Le pistil du Mûrier est un pistil biloculaire dont une des loges s'est atrophiée tandis que le style correspo?idant s'est développé. Que l'on exa- mine, en effet, les évolutions successives de ce pistil, on verra apparaître sur le réceptacle un premier mamelon au pied duquel se formera une petite fossette, puis un second mamelon, placé en face du premier, et à la base (938 ) duquel se formera également une autre petite fossette. Ces deux petites fossettes sont séparées entre elles par une cloison assez épaisse. Jusque-là c'est le même mode de formation que dans les Tremandra, si ce n'est que les mamelons, qui sont les rudiments des styles, apparaissent successivement et non simultanément. Mais là commence la différence. Dans le Tremandra, en même temps que les deux styles s'allongent, les deux fossettes deviennent plus profondes et l'ovaire formé par ces fossettes est biloculaire. Ici, en même temps que les deux styles s'allongent, une seule fossette devient plus profonde; l'autre, qui est à la base du style qui a apparu en dernier lien, s'atrophie et l'on n'en aperçoit bientôt plus de traces. » Le pistil du Figuier ne diffère du pistil du Mûrier qu'en ce que les deux styles, au lieu d'être libres jusqu'à la base, sont réunis jusqu'à une certaine hauteur. » AnaGardiées. — Deux genres doivent être considérés comme les types de cette petite famille : ce sont les Rhus et les Mangifera; je les ai étudiés complètement tous deux dans plusieurs de leurs espèces, le premier en France, et le second à Madère, et j'ai été assez heureux pour rencontrer dans cette île des monstruosités de Mangifera, qui servent de transition entre ces plantes et les Rhus. » Le calice se développe, dans ces deux genres, de la même façon que dans la plupart des autres plantes, c'est-à-dire que les cinq sépales appa- raissent successivement et se disposent en préfloraison quinconciale. Les pétales, qui sont alternes avec les sépales, se montrent tous les cinq en même temps. Dans les Rhus, ils grandissent tous simultanément, et donnent lieu à une corolle polypétale régulière. Dans les Mangifera, ils grandissent inégalement; deux se développent plus rapidement que les autres : ce sont les deux pétales places à droite et à gauche du sépale extérieur n° i , c'est- à-dire du premier-né ; mais voilà toute la différence, car une fois le déve- loppement de tous les pétales terminé, la corolle est aussi polypétale régulière. Les étamines des Rhus apparaissent toutes à la fois et croissent de même; aussi ne peut-on point observer dans la série des évolutions de la fleur un moment où une étamine soit plus grande que les autres. Il n'en est pas de même dans les Mangifera, elles n'apparaissent point simulta- nément, mais successivement, l'étamine opposée au sépale extérieur n° i d'abord, puis les deux étamines opposées aux sépales nos 3 et 4; enfin, les étamines opposées aux sépales nos a et 5 : en sorte que si l'on considère le côté où est le sépale n° i comme le côté supérieur de la fleur, on peut exprimer ce phénomène en disant que, dans les Mangifera, les étamines ( 939 ) apparaissent de haut en bas. L'irrégularité ne s'arrête pas là; ces cinq éta- inines qui se sont montrées successivement, se développent inégalement. La première seule parcourt toutes ses phases, et porte une anthère fertile; les autres s'atrophient et sont stériles, les deux latérales davantage que les deux intérieures. » Cette prédominance d'un côté de la fleur sur l'autre dans les Mangi- fera, ou plutôt cette tendance à l'irrégularité, qui n'a point d'influence sur le calice, qui en a peu sur la corolle, puisqu'elle n'est sensible que par une inégalité dans la rapidité de croissance des pétales, qui en a davantage sur l'androcée, dont le développement n'est plus simultané, et dont une seule étamine est fertile, les autres restant stériles; cette prédominance, dis-je, a son maximum d'effet dans le gynécée : là, il ne s'agit plus de croissance plus rapide entre les diverses parties d'un même verticille, ni d'apparition successive, ni de développement complet de l'une et d'atro- phie des autres; un seul carpelle se montre sur le réceptacle et grandit, tous les autres avortent. On n'en rencontre, à aucun âge, la moindre trace. C'est le carpelle opposé à l'étamine fertile : l'anthère de cette étamine fer- tile est déjà nettement dessinée, lorsque le réceptacle, qui est très-élevé, se déprime à son sommet, et laisse apercevoir les premières traces du pistil ; c'est d'abord un petit bourrelet en forme de croissant, dont les bords, assez élevés vers la partie moyenne, vont en diminuant graduellement vers les extrémités, quelque chose comme le hausse-col d'un officier placé sur une surface plane; puis ce bourrelet grandit; sa base s'étend davantage, en ce sens qu'elle circonscrit une plus grande partie du réceptacle ; bientôt même les deux extrémités du croissant se touchent, et l'on a alors un bourrelet circulaire dont un des côtés est déjà très-développé, tandis que l'autre se montre à peine. Cette croissance inégale se continuant, le bourrelet devient un sac très-bombé du côté de l'étamine, et ouvert du côté opposé. Ce sac s'étrangle ensuite à son sommet, et l'un des bords de l'ouverture s'allon- geant considérablement en une pointe qui devient le style, l'ouverture devient une fente qui s'étend d'un bout à l'autre de cette pointe (i). (i) Si l'on compare les évolutions (lu sac pistillaire des Mangifcra aux évolutions des écailles engainantes des Carex, on est frappé de la similitude complète, et si l'analogie était une méthode certaine, on en conclurait que ce sac, comme ces écailles, est un organe appen- diculaire. D'un autre côté , dans certaines Composées dont le réceptacle est écailleux , à la base de chaque écaille on voit se former une petite fossette, au fond de laquelle naît une fleur. Il arrive parfois que cette petite fossette ne se développe pas el est stérile , tandis que ( 94o ) » Dans le Mangifera , l'irrégularité commence à se faire sentir sur l'an- drocée, et se manifeste dans la fleur épanouie par le développement com- plet d'une étamine, et l'atrophie (non l'avortement ) des autres. Dans les RI, us, l'irrégularité ne commence à se faire sentir que sur le gynécée, et là, comme dans l'androcée des Mangifera, elle se manifeste par le déve- loppement complet d'un seul carpelle, et par l'atrophie (non l'avortement) des autres. Lorsqu'on suit, en effet, les évolutions du pistil des Rhus, on aperçoit d'abord un petit mamelon, qui est bientôt suivi de deux autres; ces trois petits mamelons, qui sont inégaux, sont les rudiments des styles. A la base du plus gros, qui est le premier-né, il y a une petite fossette; à la base de chacun des deux autres, il y en a une à peine sensible. Au fur et à mesure des développements, ces styles grandissent, le premier plus que les autres. Il n'en est pas de même des fossettes; deux restent station- naires, et sont tellement petites, qu'à l'épanouissement de la fleur on ne les voit plus; la troisième, qui est à la base du style le plus long, est devenue, au contraire, très-profonde, et porte sur sa paroi interne, à l'extrémité d'un assez long funicule, un ovule anatrope. Le pistil des Rhus est donc un pistil triloculaire , dont' deux loges s'atrophient, tandis que tous les styles se développent; ce qui produit alors un pistil uniloculaire surmonté de trois styles. » météorologie. — De la présence de l'ammoniaque dans l'air atmosphérique recueilli au milieu d'un jardin. Moyen simple de la constater; par M. J.-L. Lassaigne. (Commission nommée pour un Mémoire de M. Ville sur l'assimilation de l'azote de l'air dans les plantes. ) « On sait que plusieurs chimistes ont admis des traces d'ammoniaque dans l'air, et que la présence de ce composé a été reconnue déjà dans les eaux pluviales, ainsi que dans la neige et la grêle. l'écaillé qui lui correspond prend le même accroissement que les autres. Si l'on rapproche cette observation de celle que je viens de décrire dans le pistil des Mûriers ou dans celui des Rhus, l'analogie nous induirait à conclure , comme je l'ai déjà indiqué dans mon Mémoire sur les Trémandrées, que le pistil des Mûriers et des Rlius se compose d'une partie axile. l'ovaire, et d'une partie appendiculaire, les styles. Voilà donc déjà deux manières de considérer le pistil, toutes deux basées sur l'analogie. Laquelle est fondée? Le sont-elles routes deux , ou n'y en a-t-il aucune? Ce sont autant de questions que j'essayerai de résoudre ultérieurement, à l'aide d'une méthode plus sûre que cette méthode analogique, ou méthode des transitions, dont on a tant abusé récemment. ( 94i ) » Les expériences entreprises l'année dernière par M. Ville sur de l'air recueilli à 10 mètres au-dessus du sol d'un jardin, semblent démontrer cependant que la proportion d'ammoniaque contenue dans l'atmosphère est tout à fait insensible ou presque nulle. Quoique les résultats annoncés par ce chimiste ne puissent être contestés , on pouvait supposer que l'air qui touche la surface du sol , et se trouve en contact plus immédiat avec les végétaux qui y croissent et s'y développent, offrirait peut-être des différences sous ce rapport. C'est dans le but de vérifier cette assertion que nous avons tenté l'expérience suivante au milieu du jardin botanique de l'École d'Al- fort, à im,5o du sol, et loin de toute habitation. » L'appareil que nous avons employé se composait ainsi qu'il suit : » Dans une allonge en verre, tenue verticalement, bouchée supérieure- ment et inférieurement par des bouchons de liège percés de plusieurs trous, on avait disposé un flacon à large ouverture, débouché et contenant une petite quantité d'une solution concentrée d'acide chlorhydrique pur. Cet appareil, suspendu à l'aide d'un support, a été abandonné au milieu du jardin botanique, sous des cyprès et des thuyas pour l'abriter de la trop grande ardeur des rayons solaires, depuis le Ier juin jusqu'au 7 du même mois. Chaque jour on l'a visité, en examinant avec soin la surface interne et externe de l'allonge en verre. Trois jours après le commencement de l'expérience, on a remarqué, sur la surface externe de l'allonge, vers la partie opposée à la direction du vent qui avait régné pendant le cours de l'expérience (nord-est), un léger dépôt blanchâtre, pulvérulent, se déta- chant par le frottement du doigt, et possédant une saveur piquante. Quatre jours après cette première observation, on a démonté l'appareil, et lavé avec une petite quantité d'eau distillée la partie externe de l'allonge où se trouvait condensé ce dépôt salin. Le liquide de lavage a été partagé en deux parties : l'une, essayée par l'azotate d'argent, a manifesté immédiatement la présence de l'acide chlorhydrique combiné; l'autre partie, additionnée de bichlorure de platine, et soumise à l'évaporation spontanée, a fourni des cristaux jaunes de bichlorure ammoniacal de platine que l'eau froide ne redissolvait pas immédiatement. » La portion restante du liquide de lavage a été placée dans un verre de montre, et abandonnée à l'évaporation spontanée, sous un vaste entonnoir, à l'action directe des rayons solaires. Il est resté au fond de ce verre une cristallisation en aiguilles transparentes, dendritiques de chlorhydrate d'am- moniaque, dont le microscope a démontré la véritable forme. » Dans l'appareil qui a servi à notre expérience, il est facile de se rendre C. B., i85i, 1er Semestre. (T. XXXII, IN* 26.) 1^4 ( 94^ ) compte de la formation de ce sel par suite de l'union du gaz chlorhydrique qui se dégageait lentement par les ouvertures pratiquées aux bouchons de l'allonge, et qui a condensé le gaz ammoniac que les courants continuels d'air ont amené contre les parois de ce vase. La condensation du chlorhy- drate d'ammoniaque s'est montrée plus abondante vers les portions du verre plus rapprochées de l'ouverture inférieure de l'allonge. Dans l'expé- rience précitée, la sécheresse de l'air a sans doute favorisé l'apparition du phénomène chimique qui décèle d'une manière si simple la présence de petites quantités d'ammoniaque dans l'air le plus pur, tel qu'il existe au milieu d'un jardin. » Avant nous, un chimiste allemand, M. Horsford, avait établi la pré- sence de l'ammoniaque dans l'air, et en avait dosé la quantité en faisant passer une grande proportion d'air sur de l'amiante mouillée avec de l'acide chlorhydrique. » Le moyen que nous avons mis en pratique, fondé sur le même principe, décèle l'ammoniaque répandue dans l'air, mais n'en détermine pas la pro- portion. » Cet appareil, placé dans les maisons et les divers lieux habités par les animaux, démontre aussi en peu de temps les émanations ammoniacales qui se dégagent dans une foule de réactions chimiques naturelles et arti- ficielles. » paléontologie. — Mâchoire d'ka thracotherium magnum découverte à Moissac. (Extrait d'une lettre de M. Leymerie.) (Commissaires, MM. Élie de Beaumont, Geoffroy, Duvernoy. ) « Cette mâchoire, qui a été légèrement comprimée et fissurée, sans doute par le poids des couches supérieures du terrain qui la renfermait, offre, d'un côté, les «'.r dernières molaires; la présence delà première, séparée des autres par un intervalle, n'est indiquée que par son alvéole. Il n'existe de l'autre côté qu'une partie qui laisse voir les quatre premières molaires. Le museau très-allongé de cette espèce est très-bien conservé dans notre échantillon, et montre clairement les alvéoles des canines et des incisives. J'ai en outre entre les mains une incisive, la racine d'une autre, une molaire supérieure et une première molaire inférieure appartenant, sans aucun doute, à la demi -mâchoire brisée. » La comparaison de cette pièce avec la belle mâchoire inférieure d'Au- vergne du Muséum, dont nous avons ici un excellent modèle en plâtre, ne ( 943 ) peut laisser aucun doute sur l'identité spécifique des deux individus qui devaient avoir à peu près la même taille. » Cette mâchoire a été trouvée avec des dents isolées d'un grand Rhino- céros, au milieu d'une molasse friable, au pied des coteaux qui s'élèvent derrière les maisons même du quartier Saint-Martin, à Moissac. Nous consi- dérons ce terrain comme identique à celui des collines de Toulouse, et comme devant rester dans l'étage miocène de la formation tertiaire. Moissac est le seul gisement qui ait offert, jusqu'à présent, X Anthracotherium magnum dans le bassin sous-pyrénéen. » chimie. — Recherches sur les sulfites de cuivre; par M. Rogojski. (Commissaires, MM. Chevreul, Pelouze, Balard.) « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie les résultats que j'ai obtenus dans mes recherches sur les sulfites de cuivre, entreprises au laboratoire de M. Gerhardt et sous sa bienveillante direction. Plusieurs chimistes s'étaient occupés de la composition de ces sels sans pouvoir s'accorder : la nature du sulfite de cuivre rouge, décrit par M. Chevreul, a surtout été diverse- ment appréciée, et les analyses que l'on a faites de ce corps présentent, pour le cuivre, des différences qui vont quelquefois jusqu'à 10 pour 100. » Mes expériences expliquent ce désaccord d'une manière satisfaisante, en montrant qu'on a pris pour des sels identiques deux composés rouges, dont la composition et les réactions sont entièrement différentes. » Lorsqu'on fait passer du gaz sulfureux dans de l'eau, tenant en sus- pension de l'oxyde de cuivre, on n'obtient pas, comme l'admet M. Che- vreul, du sulfite cuivreux ; mais le produit, parfaitement défini d'ailleurs et cristallisé, constitue un sulfite cuivroso-cuivrique S03Cucu-+- aq. » Cette composition se vérifie par la réaction de l'acide chlorhydrique, qui le convertit immédiatement en un mélange de chlorure cuivreux blanc et de chlorure cuivrique vert. » Lorsqu'on dissout dans l'ammoniaque ce sulfite cuivroso-cuivrique, et qu'on expose à l'action du gaz sulfureux la solution qui est d'un bleu foncé, elle se décolore et laisse précipiter un beau sel blanc, cristallisé en paillettes, qui est un sulfite nouveau à base de cuprosum et d'ammonium S03CuAm. Celui-ci donne immédiatement, au contact d'une solution de sulfate cui- ia4- ( 944) vrique, le sel rouge.de M. Chevreul, ce qui prouve encore qu'il n'est pas un suinte cuivreux. » Je suis parvenu, par un procédé très-simple, à produire le véritable sulfite cuivreux : il consiste à faire passer un excès de gaz sulfureux dans de l'eau tenant en suspension mon sulfite cuivroso-ammonique; celui-ci se convertit immédiatement en une poudre cristalline rouge minium, conte- nant SO3 Cu2 + aq. Avec l'acide chlorhydrique, ce sel ne donne que du chlorure cuivreux blanc. » Le sulfite de soude, et surtout le sulfite d'ammoniaque, peuvent aussi servir à la préparation du sulfite cuivroso-cuivrique ; mais le sulfite de potasse donne un produit qui renferme toujours de la potasse en quantité constante, d'après les rapports S03R% 3S03Cucu. » MÉDECINE. — Sur la syphilisation. (Extrait d'une deuxième Note de M. AuZIAS-TuRENNE.) (Commissaires, MM. Magendie, Serres, Andral.) « J'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Académie, le 1 1 novembre dernier, que je suis parvenu, par des expériences faites sur les animaux, à trouver un mode de vaccination contre la syphilis. J'ai désigné cette vaccination parti- culière sous le nom de syphilisation, pour indiquer qu'elle s'obtient en satu- rant l'économie de virus syphilitique. J'ai ajouté que des observations faites sur l'espèce humaine démontrent la possibilité de syphiliser l'homme, c'est- à-dire de le garantir de l'action du virus syphilitique par l'inoculation réi- térée de ce virus. » Je sais que dans ce moment des expériences sur la syphilisation sont instituées dans des grands hôpitaux, et ont déjà confirmé plusieurs des faits que j'ai annoncés. Néanmoins, j'attendrai pour en informer l'Académie que les auteurs de ces expériences les jugent eux-mêmes assez complètes pour être dignes de la publicité, et je me borne aujourd'hui à communiquer quelques extraits d'un Mémoire intitulé la Syphilisation chez l'homme, et lu, le 23 mai i85i, à l'Académie royale de Médecine et de Chirurgie de Turin, par le docteur Casimire Sperino, Membre de cette Académie. » Ce médecin, frappé de la conformité qui existait entre les résultats de ( 945 ) ses observations et ceux de mes expériences, entreprit de répéter celles-ci sur les femmes confiées à ses soins dans le Syphilicome ou hôpital des femmes vénériennes de Turin : il a soumis à la syphilisation cinquante-deux prosti- tuées, atteintes de symptômes vénériens primitifs ou constitutionnels plus ou moins graves, et les résultats de cette grande expérience ont été des plus concluants. L'innocuité et les avantages de cette inoculation sont mainte- nant si bien établis aux yeux même des malades elles-mêmes, que souvent, oubliant la répugnance que leur avaient inspirée les premiers essais, elles viennent prier qu'on les soumette à la syphilisation « Les femmes syphilisées qui ont jusqu'à ce jour perdu la faculté de » contracter une nouvelle infection, conserveront-elles toujours cet im- » mense privilège, ou bien cette immunité ne durera-t-elle qu'un temps » donné?... Voilà, dit M. Sperino en terminant son Mémoire, ce que l'ex- » périence seule pourra décider. Ce qui est certain, c'est que de toutes les » femmes entrées il y a cinq mois au Syphilicome avec des accidents pri- » mitifs et que j'ai saturées au plus haut degré de virus syphilitique, non- » seulement pas une seule n'a été jusqu'à présent atteinte de symptômes » constitutionnels, mais encore la santé de chacune d'entre elles s'est gra- » duellement améliorée depuis la période aiguë de la première ulcération » artificielle jusqu'à la fin des expériences dont elle était l'objet. Ce qui -> n'est pas moins certain, c'est que l'inoculation successive du virus syphi- » litique fait promptement disparaître les différents symptômes de syphilis » primitive et secondaire, et il me semble que des faits semblables, quoique » fort étranges, doivent être pris en grande considération et étudiés avec » un soin tout particulier. » physique du globe. — Recherches sur les eaux minérales de la France; par M. P. Ormancey. (Commissaires, MM. Berthier, Pelouze, Bussy.) Ce travail se compose de deux parties, dont l'une porte pour titre : His- toire géologique des eaux minérales, l'autre : Histoire géologique et zoolo- gique des boues des eaux douces, et, en particulier, des boues des eaux minérales. Dans la première partie, l'auteur traite d'abord de la division des eaux minérales qu'il classe non point par régions, comme on le fait communé- ment, mais par systèmes de montagnes et par bassins, établissant autant d'ordres d'eaux minérales qu'il y a de systèmes de montagnes et autant de (946 ) branches que de bassins. Les ordres se divisent en eaux thermales et eaux froides, subdivisées elles-mêmes, d'après leurs principes constituants, d'après les dépôts auxquels elles donnent naissance, les corps organisés qu'elles renferment, etc. Même division pour les bassins. Les rapports des soulèvements avec l'existence des eaux minérales, l'é- tude des divers systèmes de montagnes qui en présentent en France, les bassins, les puits artésiens, les changements que les eaux peuvent éprouver, soit dans leur composition, soit dans leur abondance, forment le sujet d'autant de chapitres distincts; enfin une comparaison des eaux minérales de l'Amérique, de l'Asie et de l'Europe termine cette première partie. Dans la seconde, consacrée spécialement, ainsi qu'il a été dit, à l'étude des boues, M. Ormancey commence par fixer avec précision le sens dans lequel il emploie ce mot. Il traite ensuite de la composition des boues des eaux douces et des causes qui les peuvent modifier, puis de celles des eaux miné- rales proprement dites; il répartit ces boues en différentes classes. Il est ainsi amené à considérer successivement les boues des pseudovolcans, les sédiments palustres, formés au sein d'une eau qui se renouvelle lentement, sédiments très-riches en conferves, les dépôts des eaux stagnantes, les boues fluviales. Mais c'est surtout sur les boues formées au sein des eaux minérales qu'il porte principalement son attention, leur appliquant la classification dont il a fait usage pour les eaux elles-mêmes, c'est-à-dire les répartissant par systèmes de montagnes et par bassins, puis d'après la nature des eaux froides ou thermales, d'après leur composition chimique, d'après les sub- stances organiques ou les êtres organisés qu'elles contiennent, etc. Un tableau placé à la fin du Mémoire résume les faits qui y ont été ex- posés plus en détail. M. Lesbros, d'après l'invitation de la Commission qui a fait le Rapport sur son Mémoire concernant les lois de l'écoulement de l'eau à travers des orifices rectangulaires verticaux à grandes dimensions, adresse un Complé- ment de ce travail. M. Piobert, au nom de la Commission, annonce qu'ayant pris connais- sance de ce Complément, elle croit utUe qu'il soit publié dans le Recueil des Savants étrangers, à la suite du Mémoire dont l'impression a déjà été votée. L'Académie, consultée sur cette demande, vote l'impression du Com- plément aujourd'hui présenté. (947 ) M. de Paravey adresse une Note relative : i° à un passage d'un voyage tu Nord, signalant la présence de deux comètes vues par des Hollandais naufragés sur la côte de Corée, dans l'année i665, année pour laquelle les cométographes n'indiquent qu'un seul de ces astres errants ; a° à la valeur d'un caractère chinois, signifiant à la fois le nord, Veau, un creux où l'eau s'amasse, et plus généralement la soustraction ou l'absence de matière solide en un lieu déterminé. Suivant l'auteur de la Note, ces divers sens donnés à un même signe portent à penser qu'à l'époque très- ancienne où ce signe a été pour la première fois appliqué pour désigner le pôle nord, on avait déjà en Chine la connaissance du fait de l'aplatis- sement de la Terre aux pôles. (Commissaires, MM. Binet, Laugier, Mauvais.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Agriculture et du Cojlmerce adresse, pour la Biblio- thèque de l'Institut, un exemplaire du Catalogue des Brevets d'Invention pris en i85o. M. le Secrétaire de la Société Zoologique de Londres remercie pour l'envoi de plusieurs volumes des Mémoires de l'académie, et du Recueil des Savants étrangers, et pour une nouvelle série des Comptes rendus. astronomie. — Note sur la planète Clio; par M. Yvon Villarceau. « J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie une éphéméride de la troi- sième planète de M. Hind calculée de jour en jour pour un espace de six mois et demi. Cette éphéméride était basée sur quarante-trois jours d'obser- vation seulement. J'ai présenté également la comparaison des observations méridiennes de Paris avec l'éphéméride. Depuis lors, la plupart des astro- nomes qui ont observé Clio ont pris la peine d'y comparer aussi leurs obser- vations. Le résultat des comparaisons s'est trouvé très-satisfaisant : en effet, les écarts moyens n'ont pas dépassé o%66 en ascension droite et 7", 4 en déclinaison pendant un intervalle de six mois, c'est-à-dire jusqu'au moment où il est devenu impossible de continuer à observer la planète. » Néanmoins, il était important, pour faciliter la recherche du nouvel astre lorsqu'il se sera dégagé des rayons du Soleil, de mettre à profit les nombreuses comparaisons qui ont été publiées, et d'en tirer des éléments encore plus précis que ceux qui ont servi de base à l'éphéméride. » Dans ce but, j'ai représenté graphiquement le résultat des compa- raisons publiées par MM. Hartnup, Carrington, Vogel et Graham, en y ( 948 ) joignant celles de Paris, de Cambridge, et la comparaison que j'ai faite des observations de M. Ferguson (observatoire de Washington) pendant les trois premiers mois de la présente année. De cette manière, j'ai construit près de deux cents ordonnées représentant les excès des ascensions droites obser- vées sur les positions tirées de l'éphéméride, et autant d'autres relativement aux déclinaisons. J'ai fait passer à vue par chacune des deux séries de points correspondants une courbe continue, en m' astreignant, pour les quarante premiers jours, à satisfaire le mieux possible aux observations méridiennes de Paris, et pour le reste à celles de M. Hartnup. La raison de ces préfé- rences est, d'une part, dans la grande concordance des observations de Paris, à une ou deux près, et, d'autre part, dans la précaution qu'a prise M. Hartnup de rapporter les positions de Clio exclusivement à des étoiles faisant partie du Catalogue de l'Association Britannique. Les observations de M. Hartnup sont aussi généralement concordantes. Je n'ai pas hésité à faire usage d'un procédé graphique, malgré le caractère d'empirisme qu'il peut revêtir dans l'opinion de quelques personnes ; on jugera bientôt, par les résultats, si j'ai eu tort ou raison. » En prenant pour excès des observations sur l'éphéméride, les ordonnées des deux courbes, et ajoutant ces nombres aux positions tirées de l'éphé- méride elle-même, j'ai obtenu les quatorze positions normales contenues dans le tableau suivant : DATES. Temps moyen de Paris . OBSERV. - ■ ÉPBÉH. POSITIONS NORMALES. en B.. en D. m. D. i85o. Sept. 18,0 0, I I 0,O h m s 23-4' . 1 ,26 4- 13.26.42,6 3o — 0,08 -+- 0,2 23. 3i .48,3i 4- 11.21.41,7 Oct. 12 24 4 o,o5 0,04 -f- 0,8 4- i,5 23.25. 19,75 23.23. 0,18 4- 4- 9- 9-39»2 7 . 1 3 . 26 , 0 Nov. Dec. 5 »7 29 1 1 4- 4- 4- 4- o,25 0,42 o,54 0,61 4- 2,7 + 4,2 4- 5,3 4- 6,4 23.25. 6,70 23. 3i . 19,85 2.3.40 58,47 23. 53. 22, o3 4- 4- 4- 4- 5.46.39,3 4.54.18,2 4.35. 4,6 4-44-51,8 23 ■+■ 0,66 + 7,' 0. 7. 53, go 4- 5. 18. 38, 8 i85i. Janv. 10 4- 0,61 4- 7,3 0.32.39,55 4- 6.43. 11 ,9 25 + o,45 4- 7,0 o,55. 16,49 4- 8. i5. 6,0 Fév. Mars 9 24 1 1 ■+■ 4- 0,28 0,08 0,06 + 6,9 4- 7,0 4- 7,4 1.19.12,46 1.44. 8,27 2. 9.51,98 + 4- 4- 9.58.24,3 11 .46.40,6 13.24.32,0 (949) » Ici se présentait la question du choix à faire entre les méthodes de correction des orbites des planètes. Or, les positions géocentriques ayant été calculées au moyen des coordonnées rectangulaires équatoriales du Soleil et de la planète, il était convenable de mettre à profit ces calculs ; j'y suis parvenu en substituant à trois des éléments ordinaires des orbites trois autres quantités qui remplacent les longitudes du nœud et du périhélie, puis l'in- clinaison. J'ai été conduit à établir des formules différentielles que j'ai lieu de croire nouvelles, et que le manque d'espace m'empêche de consigner ici. Je me bornerai à présenter dans cette Note les vingt-huit équations de condition à six inconnues que j'ai posées à l'aide de mes formules. » Les éléments que je conserve sont : r\ l'angle (sin = excentricité), ' i — zs) l'anomalie moyenne de l'époque (l'époque est le 0,0 octobre i85o, temps moyen de Paris), puis N le moyen mouvement héliocentrique diurne. » Parmi les six cosinus des angles que font avec les trois axes rectangu- laires équatoriaux, le périhélie et le rayon vecteur plus avancé de 90 de- grés dans l'orbite, j'ai cru devoir choisir, dans le cas actuel, les deux cosinus des angles que font ces droites avec le pôle boréal de l'équateur, et le cosinus de l'angle que fait le périhélie avec l'équinoxe vernal. Ces cosinus étant respectivement désignés par Z,' Z' et X, et se rapportant à l'équateur du i3,o novembre; voici la forme algébrique des équations : cos D (m. obs. — M cale.) = cos D — - SX -+- cos D — - » A l'aide de ces formules et des expressions des dérivées partielles qu'elles renferment, j'ai calculé les équations de condition suivantes : C. R., . SOI , l« Semestre. ( T. XX.XII, N° 26. ) ' 2^ g ( 9*0) o ^ — ->ttv CQ O» Q eu ~ eg vl en .+.>. bJ O 00 +++++++++++++ vl Vl fflvj vj vl CS en -tv W - O O O, -^ o te o w *- 4^ w le -o yi ce u o 4S*ÎC W C *J - « M en - O - 4Sn os co « co 00 os w o o - Ç© »0 — vl — © « « wvj Cîvl (0 ++++++++++++++ ooooooooooo a Çs c 91 C c B c o c en os VI vj O o OS o o vi en os -.-^ c 8 CG tW 0 LO s; te ^ï - 00 u; 00 vl c vl X 1 fi 1 1 o o 1 c i o ooooooôo- e>J bJ - ta c o u» C. 10 s: Lw u OJ «£iv -pv ce — o Os -o co eo O vj £ Si — VJ OS en es — -V w en -+.v en -1 0 13 w u - N + + -L + + + + + + o o o O •J œ 2tû p - w w *s y» oi « o) bi COwCCUtWUiMuUWU ce eo £c _«- _ ;£ v> *o h CC4ïsOQ001Uij.no OS 00 «O 00 W O *n vl Oï — (O GO C© vl es coocccooco---- w*\*n en os es vi a» o os (O - vi as W!û -O vj i 00 — OS 00 — *-» io w w +• a U yi 4.. © vl ;o o*^C 00 vi »J v] *> 0;% en © ++++++ +++++I++ 0OO--—-.— — - -■ M (0 W CO^C Ô C C sJ "us Js-. OS vj ÏD "— e*s W VJO Ul~ COQ - -*-- O 00 CO CC WC OS CO i^i h *. t eÛ en — ••- •- 4-^ ui » h C WWw kS Ô (O Ô OO-P-^J vi W IwO + + + + + + + +'* + + M I 0 o O O P o O O O O C G o o « N M *• 1 1 '. 1. A fl *fl C 0 © vivjvi oscji*^io o co C) w o *» ce O W U v] CC W vl e© v] « O -^ ** ™" Os- - u» ce cio vi os i^ ce o w ,oç « P vl » vj en - _ vl OSJ-^CO*^^ Ûp N 1 I I I f II I I I ! I I I ocoooooooooooc -* ~ io k) "cw w *n i^ "ui "en oi ji m u» OltO eo vl w CO kl Cl O 4-»vl CO C M » 4^ w o w J*^ s* *" ++++++++++++++ oooooooooooooo - h (j u w e»^ ■&■* en ce ij es o vi e^eo -Jï^O O M eno os uo g vi en Os co en o ^ en cm ++++++++++++++ •vl vj 00 CD eu ce en --- vl CD W O tu -P- es ce o w O a» w*\vl co eu os vi vi OS 00 y OS-OS'vltOCkiO +++++++++++++ + + + + + + + + + I MU h © C7) W h o O M — >.-J W k) M v] lû v] OS- co co u envi oJ^cp<ô»vi — *>.4Km en w - to & 9 OtO OOJ^WW -SOtOvJ" » -~ w bo ui « o -*-^ »o -*-^ o w -3 - oo ■2 + i i i i + + + + oooooooooo vl « OsOs'tj'ia'tyJ-w'b c 0 + c 1 1 en 5' 1 1 f + + + + + +I l •+ + O-OC--OOOO-OO- vi^o çTi*-' W4.N ce ai h c3senaios"o>' 5" > + 1 1 1 1 + + + + 1 OOOOOOOOOO vi — ososks w w w e«« 0 z + 1 1 19 vl 0 -oo-i-ocoo-oo© O w O W W Wvj en o oo os eo *v co co w 1 n (95' ) » J'ai traité ce système d'équations par la méthode d'interpolation de M. Cauchy (voir additions à la Connaissance des Temps pour i85a, page 1 29), et obtenu les valeurs suivantes des inconnues exprimées chacune en l'espèce d'unités qui convient à sa nature particulière : 4^46 «1 ou Demi-grand axe 2,335.oo32; log = 0,368.2875 Durée de la révolution sidérale 3an5, 568.o582 Excentricité 0,218.1980. » En nous reportant aux écarts que laissent ces éléments avec les posi- tions normales, nous voyons qu'ils sont extrêmement faibles. Ces écarts tiennent à plusieurs causes, entre lesquelles il faut citer l'incertitude de l'in- ia5.. terpolation graphique qui résulte en grande partie des écarts des obser- vations elles-mêmes, les erreurs des Tables du Soleil et l'effet des perturba- tions. Si l'on considère les premières comme négligeables, et que l'on fasse attention à la marche systématique des erreurs restantes, on sera porté à attribuer celles-ci aux perturbations. » météorologie. — Sur un halo observé le i5 juin. (Note de M. A. Bravais.) « Le a5 juin i85i, au soir, on a vu, pendant assez longtemps, un halo solaire dont la moitié supérieure était seule visible, mais bien brillante; plus exactement, l'arc visible était l'arc tangent supérieur du halo de 22 degrés, et l'on voyait le halo ordinaire se séparer de lui un peu au- dessous du point de culmination, et se prolonger, sous forme de fascie blanchâtre, vers le bas. » A Su i6m, un parhélie s'est montré à gauche du Soleil; de ce parhélie partait un fragment étendu d'un arc blanc, paraissant parfaitement horizon- tal, et s'étendant sur une amplitude azimutale d'environ /jo degrés, jusqu'à ia limite du nuage qui donnait naissance au météore. » Malgré la hauteur considérable du Soleil (43° 45'), le parhélie était vivement coloré et comme partagé en bandes de diverses couleurs (rouge, jaune et blanc-verdâtre) faisant, avec le cercle parhélique, un angle d'en- viron 6o degrés, la partie inférieure des bandes allant en se rapprochant du Soleil, et leur partie supérieure se portant à l'opposite. » La distance du centre du Soleil au rouge du parhélie, mesurée avec le sextant du cabinet du Collège de France, a été trouvée égale à 280 3o' ; la même distance, mesurée jusqu'à l'extrémité du parhélie opposée au Soleil, était de 290 4o' : l'heure = 31' i8m,T.M. » L'extrémité inférieure de l'arc tangent au halo, à gauche du Soleil, s'étendait presque jusqu'au cercle parhélique, et venait, étant suffisam- ment prolongée, passer à très-peu près par le milieu du parhélie. » Le parhélie n'a persisté que pendant quelques minutes; il s'est affaibli, est devenu blanchâtre, et n'a pas tardé à disparaître, ainsi que le cercle parhélique. Le halo circonscrit a duré plus longtemps. Les nuages, sur les- quels se peignait le météore, faisaient partie d'un système de grands cirrus qui venaient en divergeant du sud -ouest. Les journées qui ont suivi cette apparition ont été très-belles. » Toutes les circonstances observées et la mesure angulaire sont d'accord avec la théorie dans la limite des erreurs possibles. » Je ne trouve mentionnée, dans aucune des anciennes observations (953) connues, l'obliquité des bandes du parhélie par rapport à l'horizon, obli- quité qui est tout à fait d'accord avec l'explication de Mariotte, et qui était très-évidente dans le parhélie actuel. » Il n'est pas difficile de calculer l'angle formé par ces bandes avec la verticale, et, pour la hauteur du Soleil (43°45')> je trouve que cet angle doit être de 44 degrés ; si je l'ai jugé moindre, cela peut tenir à l'illusion constante qui porte sur l'estimation des directions obliques, illusion dont j'ai cité plusieurs exemples dans mon Mémoire sur les halos, imprimé dans le Journal de l'Ecole Polytechnique. » M. Lapeyre adresse une courte Note sur Y emploi de la vapeur dans la navigation, au moyen d'appareils à réaction. (Renvoyé à l'examen de M. Seguier.) M. Gaïetta adresse une nouvelle Note concernant Y électricité déve- loppée par la chaleur dans certains corps. M. Brachet demande l'ouverture d'un paquet cacheté déposé par lui dans la séance du a3 juin. Le paquet est ouvert en séance, et M. le Secré- taire perpétuel lit le titre de la Note qui y était contenue, Note relative à une question d'optique. L'Académie accepte le dépôt de quatre paquets cachetés déposés : L'un, par M. Brachet; Le second, par M. Ghuard ; Et les deux autres, par M. Plaut. La séance est levée à 5 heures. F. ERRATA. (Séance du 23 juin i85i.) Page 916, ligne 33, au lieu de M. Decigaod, lisez M. Deligawd. ( 95* ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 23 juin 1 85 r , les ouvrages dont voici les titres : Tableau de l étude métltodique de ta terre et du sol; par M. Constant Prévost. Cosmos, Essai d'une description physique dumonde; par M. Alexandre de Humboldt; traduit par M. H. Faye; tome III; ire partie. Paris, i85i ; i vol. in-8°. Pilote français. Instructions nautiques {partie des côtes septentrionales de France comprise entre le phare des Héaux de Brehat et le phare du cap de la Hacjue) ; rédigées par M. Givry , publiées au dépôt général de la marine, sous le ministère de M. de Chasseloup-Laubat. Paris, 1 85 1 ; i.vol. in-4°. (Cet ouvrage a été présenté à l'Académie par M. Beautemps-Beaupré. ) Traité de photographie sur papier; par M. Blanquart-Éverard (de Lille), avec une introduction, par M. George Ville. Paris, 1 85 1 ; i vol. in-8°. Influence du mouvement diurne de la terre sur le projectile dans l'air, à partir de la bombe à grande volée jusqu'à la carabine; nouvelle méthode pra- tique pour obtenir la plus grande précision dans le tir; par M. Prédaval (seconde édition augmentée). Genève, i85i; broch. in-8°. Bulletin de l'Académie nationale de Médecine; tome XVI; n°* 17 et 18; i5 et 3o juin i85i ; in-8°. Bulletin de la Société de géographie; rédigé par M. DE la Roquette, Secrétaire général de la Commission centrale; avec la collaboration de MM. Alfred Maury, secrétaire-adjoint, Daussy, L.-Am. Sédillot et de Froberville; 4e série; tome I, n°4; avril i85i ; in-8°. Mémoires de la Société de physique et d'histoire naturelle de Genève; tome XII; 2e partie. Genève, 1 85 1 ; in-40. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; n° 5 ; tome XVIII; in-8°. Journal d'Agriculture pratique et de jardinage , fondé par M. le Dr Bixio, publié par les rédacteurs de la Maison rustique, sous la direction de M. Barral; 3e série; tome II; 20 juin i85i ; n° 12; in-8°. Journal des Connaissances médicales pratiques et de Pharmacologie , n° 16; tome IV; 20 juin i85i ; in-8°. (955 ) Revue médico-chirurgicale de Paris, sous la direction de M. MalgaiGNE; juin 1 85 1 ; in-8°. Revue thérapeutique du Midi, journal de Médecine, de Chirurgie et de Pharmacie pratiques; par MM. les Drs Fuster et Alquié; a" année; n° 1 1 ; ■ 5 juin 1 85 1 ; in-8°. Monographia... Mémoire sur la cristatlisabilité des solutions de sulfate de soude; par M. le professeur F. Selmi, ier Mémoire; broch. in-4°. (Renvoyé, comme pièce à l'appui d'une réclamation de priorité, à l'examen des Com- missions nommées pour le Mémoire de M. Lœwel et la Note de M. Gos- kynski sur la cristallisation des solutions sursaturées de sulfate de soude.) Antiali. , . Annales des Sciences mathématiques et physiques; par M. Bar- nabe Tortolini; mai i85i; in-8°. Astronomische. . . Nouvelles astronomiques ; n° 762. Gazette médicale de Paris; n° 2 5. Gazette des Hôpitaux; nos 69 à 71. L'Abeille médicale; n° 12. Moniteur agricole; (f année; n° 32. Réforme agricole; 4e année; n° 3a. La Lumière ; n° 20. L'Académie a reçu, dans la séance du 3o juin i85i, les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de i Académie des Sciences; Ier semestre i85i ; n° 25; in-4°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de C Académie des Sciences; 2e semestre i85o; tome XXXI; in- 4°. Institut national de France. Académie des Beaux- Arts. Discours prononcé à l'inauguration de la statue de N. POUSSIN, aux Andelys, le 25 juin i85i ; par M. Raoul-Rochette, Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts ; i feuille in-4°. Application de l'Analyse à la Géométrie; par G. Monge. Cinquième édition, revue, corrigée et annotée par M. J. Liouville, Membre de l'Institut. Paris, i85o, 1 vol in-4° avec planches. (956 ) Journal de Mathématiques pures et appliquées, ou Recueil mensuel de Mé- moires sur les diverses parties des Mathématiques; publié par M. J. LIOUVILLE; mars 1 85 1 ; in-4°. Traité pratique sur les maladies des organes g énito-ur inaires; par M. le doc- teur Civiale; 3e partie : Maladies du corps de la vessie. Deuxième édition, considérablement augmentée. Paris, i85i; i vol. in-8°. Catalogue des Brevets d'invention pris du ier janvier au 3i décembre i85o, dressé par ordre du Ministre de V Agriculture et duCommerce. Paris, 1 85i ; in-8°. Système de politique positive; par M. Auguste Comte, auteur du Système de philosophie positive; tome Ier; in-8°. Calendrier positiviste , ou Système général de commémoration publique, etc. ; composé par le même; 3e édition. Paris, i85i ; broch. in-8°. Rapport à la Société positiviste , par la Commission chargée d'examiner la nature et le plan de l'école positive, destinée surtout à régénérer les médecins; ie édition. Paris, i85o; broch. in-8°. Recherches statistiques sur l'influence du sol, considéré principalement dans sa composition géologique , sur le choléra, en i832 et 18/J9, dans le déparlement de l'Yonne; par M. le Dr Sonjnié-Moret. Auxerre, i85i ; broch. in-8°. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Velpeau.) Annales forestières ; ioe année; tome X de la collection. Nouvelle série, tome Ier, n° 6; juin 1 85 1 ; in-8°. Annales des maladies de la peau et de la syphilis, publiées par MM. Alphëe Cazenave et Maurice Chausit ; 2e série; tome III; juin i85i ; in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques, journal des candidats aux Ecoles Poly- technique et Normale; rédigé par MM. TerQUEM et GÉRONO ; juillet i85i; in-8°.. Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie ; n° 7 ; juil- let i85i; in-8°. Illustrationes plantarum orientalium ; par MM. Jaubert et Spach ; 33e li- vraison; in-4°- Le Magasin pittoresque ; juin t85i ; in-8°. Informazioni... Renseignements statistiques recueillis par la Commission royale supérieure de Statistique pour les Etats de terre ferme de S. M. te roi de Sardaigne. — [Recensement de la population. — Mouvement de la population. — Statistique médicale ; ire partie \ Turin, i83g, 1 843 et 1847; 3 vol. in-4°; offerts, au nom de la Commission, par M. Boisafous , Membre de cette Commission. ( 9^7 ) Report... Rapport de l'astronome royal (M. B. Airy) au comité d'inspec- tion, lu à l'inspection annuelle de l'observatoire royal de Greenwich , le n juin i85o; broch. in-4°. Astronomical... Observations astronomiques faites à l'observatoire Radcliffe d'Oxford; par M. M.-M.-J. JOHNSON; vol. X. Oxford, i85i ; i vol. in-8°. Untersuchungen... Recherches sur le développement des Vertébrés; par M. Robert Remak; ire et 2e livraison. Berlin, r85o et 1 85 1 ; in-fol. (Offert, au nom de l'auteur, par M. Valenciennes.) Monatsbericht. . . Comptes rendus mensuels, des séances de l'Académie royale des Sciences de Prusse ; mars i85i ; in-8°. Handboek... Manuel de Zoologie; par M. Van der Hoeven ; 2e partie; 3e livraison. Amsterdam, i85j ; in-8°. Astronomiscbe... Nouvelles astronomiques ; n° 763. Gazette médicale de Paris; n° 26. Gazette des Hôpitaux; nos 72 à 74. Moniteur agricole; 4e année ; n° 33. La Lumière; n° 21. C. K., i85i , i«« Semeur*. (T. XXXII, N» 26. ) 1 26 (958 -•>.' 3 *J 6 d «2 6 w « w t— PS w "ïs d d o^d^^ dodcft^dwàt» ^6kowkz £ « M -S CT) eO s y h in c + x "S g g se- S s» oc 5 JS ts « s o . ,-S en w 9 h 91 . h. 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Bro- chet ... 865 Acide azotedx. — Observations sur l'action dé- colorante de cet acide et de la solution azotosulfurique ; par M. Guinon î55 Acide oromobenzoïque. — Note de M. A. Lau- rent u Acide picrique. — M. Dumoulin annonce avoir retiré cet acide de la cire de palmier. . . . 37g — Acide picrique substitué au houblon dans la fabrication de la bière; communication de M. S. Dumoulin 879 Acide tartrique. — M. Biot présente, séance du 6 janvier i85i, des Remarques sur une Note lue, le 3o décembre i85o, par M. Fremjr, et relative aux transformations que la chaleur fait éprouver aux acides lartrique et paralartrique . 3 Acides métalliques. — Note sur la préparation de ces acides ; par M. Alvaro Reynoso 6 J4 Acier (Lames d). Voir l'article Élastiques QLames) . Acoustique. — Mémoire sur les vibrations so- nores de l'air ; par M. Wertheim 14 — Description d'un appareil pour la détermi- nation de la vitesse du son dans les gaz; par le même 16 C. R., i85i , i« Semestre. (T. XXXII.) Pages. Acoustique. — Expériences eurla vitesse du son dans le fer; par MM. Wertheim et Bréguet. 20,3 — Vitesse du son dans les liquides; Mémoire de M . Wertheim. ( Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Cauchy. ) 3a6 — Nouvelles communications de M. Thcode concernant la théorie des sons musicaux. i3o, 377 et 42^ — Sur le moulinet à battements démontrant des phénomènes nouveaux d'acoustique; Note de M. Cagniard-Latour 168 — Principe des mouvements curvilignes et circulaires. — Application de ces principes à la formation des ondes sonores. — Théo- rie des mouvements hélicoïdaux; Mé- moires de M. Fermond 3oo et 375 — Mémoire ayant pour titre : « Réfutation du tempérament égal , considéré comme base de l'école de musique» ; par M. Ca- billet 468 — Mémoire sur la transmission des ondes sonores à travers les parties solides de la tête ; par M . Bonnafont 676 Aérostats. — Mémoire de M. l'abbé Carrié sur la direction des aérostats .i.\o — Note sur la navigation aérienne; par M. Pacot 558 — Lettre de M. Buchon-Hilton demandant l'intervention de l'Académie près de M. le Ministre de l'Intérieur à l'effet d'obtenir une autorisation dont il dit avoir besoin pour des essais aérostatiques 690 I27 \ (9&>) Pages. Aérostats. — Relation faite par un témoin oculaire des deux premières ascensions du ballon de Montgolfier; transmise par M. C. Desmarais 727 Air atmosphérique Doutes touchant l'opi- nion généralement admise que dans la respiration il n'y a jamais assimilation d'une portion de l'azote contenu dans l'air inspiré; Note de M. Arnaud 21 — Nouveau procédé pour la détermination de l'oxygène contenu dans l'air atmosphéri- que; Note de M. Liebig 54 — Remarques de M. Chevreul à l'occasion de cette communication 5g — Sur l'extraction du gaz oxygène de l'air at- mosphérique ; Mémoires de M. Boussin- gault a6i et 8at — Présence de l'ammoniaque dans l'air at- mosphérique recueilli au milieu d'un jar- din ; Note de M. Lassaigne g^o Alrumine. — De la fibrine dans l'albuminurie et de ses liaisons avec l'albumine; Note de M. Corne 78 Alimentaires (Substances). — Note sur un pro- cédé de conservation des substances ali- mentaires végétales ; par M. Masson 372 — Rapport surceprocédéjRapporteurM. Mo- rin y35 — M. le Ministre de la Marine accuse récep- tion d'un exemplaire de ce Rapport.... 881 — M. Masson prie l'Académie de vouloir bien comprendre son procédé de conservation parmi les inventions admises à concourir pour le prix concernant les moyens de rendre un art ou un métier moins insa- lubre 806 Amides. — Recherches sur les amides cyani- ques; par MM. Cloè'z et Cannizzaro.. . . . 61 Ammoniaque. — De la présence de l'ammonia- que dans l'air atmosphérique recueilli au milieu d'un jardin ; Note de M. Lassaigne. g^O Analyse chimique (Procédés d'). — Analyse des matières minérales par les gaz; Note de M. Chrnot g3 Analyse mathématique. — Mémoire sur les fonctions irrationnelles; par M. Cauchy. .- 68 et 126 — Sur les fonctions algébriques; Note de M . Puiseux g 3 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Cauchy 276 — Mémoire sur la théorie du déterminant d'un système de fonctions; par M. J. Ber- trand 1 34 — Note sur les fonctions de variables imagi- naires; par M. Cauchy 160 — Addition au Mémoiresur les fonctions ir- rationnelles et sur leurs intégrales défi- PatM. nies ; par M. Cauchy 162 Analyse mathématique. —Mémoire sur l'ap- plication du calcul des résidus à plu- sieurs questions importantes d'analyse; par le même 207 et 267 — Analyse géométrique des surfaces du se- cond ordre pour servir d'introduction à l'étude de la géométrie supérieure; Mé- moire de M. Blanchet 296 — Mémoire sur la résolution des équations numériques ; par M. Dupré 297 et 55i — Application du calcul des résidus à la dé- composition des fonctions transcendantes en facteurs simples; par M. Cauchy 35/j — Mémoire sur la sommation des termes de rang tiès-élevé dans une série simple ou multiple ; par le même 38g — Nouvelles recherches sur les fonctions al- gébriques; par M. Puiseux 4*3 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Cauchy 4g3 et 81G — Rapport sur un Mémoire de M. Hermite, relatif aux fonctions à double période; Rapporteur M. Cauchy 442 — Remarques de M. Liouville à l'occasion de quelques passages de ce Rapport 4*>° — Réponse de M. Cauchy à M. Liouville 4^a — Mémoire sur les fonctions algébriques; par M. Hermite 4^ — Sur les fonctions monotypiques et mono- gènes; Mémoire de M. Cauchy 484 — Sur les variations des coordonnées curvi- lignes ; Mémoire de M. Lamé 566 — Rapport sur un travail de M. Koralek, rela- tif aux logarithmes des nombres; Rappor- teur M. Cauchy 610 — Conditions sous lesquelles subsistent les principales formules du calcul des rési- dus ; Mémoire de M. Cauchy 704 — Sur les valeurs principales et générales curvilignes, dans lesquelles la fonction sous le signe_/*devient infinie en un point de la portion de la courbe donnée; par le même 78g Sur l'application de la théorie des suites à la série des nombres premiers à un nom- bre composé ; Mémoire de M. Binet gi8 Anatomie comparée. — Rapport sur plusieurs communications de M. de Quatre/âges et de M Souleyet, relatives à l'organisation des Mollusques gastéropodes, dits phlé- bentérés ; Rapporteur M. Isidore Geqffroy- Saint-Hilaire 33 — Sur les caractères ostéologiques des genres nouveaux ou des espèces nouvelles de Cé- tacés vivants ou fossiles dont notre Musée possède des squelettes complets, ou seu- lement des têtes ; Mémoire de M. Duvernoy. 477 (96i Page». Asatomiques (Préparations). — Procédé de M. Hori, de Pise , pour préparer les pla- ques noires destinées à maintenir en po- sition les préparations anatomiqucs déli- cates que Ton conserve dans l'alcool ; Note de M. Bruci 829 Anémomètres. — Description de deux anémo- mètres, à indications continues, établis près de Cherbourg ; Mémoire de M. Th. du Moncel 4*55 — Sur un anémoscope et un anémomètre à indications continues; Notede M. Abria. 683 Anesthétiques (Substances). Voir l'article Éthérisation . Annélides. — M. de Quatre/ages demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mé- moire, précédemment présenté par lui, sur le système nerveux des Annélides... 686 Anthropologie. — Résumé des leçons sur l'em- bryogénie anthropologique faites, au Mu- séum d'histoire naturelle, par M. Serres. 107 — Sur des ossements de Guanches provenant des îles Canaries ; Note de M. Bouglinval. 865 Antimoine. — Sur la présence de l'arsenic et de l'antimoine dans les combustibles mi- néraux, dans diverses roches et dans l'eau de la mer; Note de M. Daubrée 8:27 Antiputrides (Substances). — Sur le pouvoir antiputride et l'action physiologique de l'acide picrique, de la nicotine, de l'o- pium, de la quinine, des composés de strychnine; Note de M. E. Robin 773 Appareils divers. — Description d'un appareil pour exécuter des sondages en mer à de grandes profondeurs; Note de M. Faye.. 65 — Sur des appareils de sondage présentés à diverses époques et ayant certains points de ressemblance avec celui de M. Faye ; Note de M . Léon Lalannc 244 — Nouvel hydrobaromètre pour mesurer les plus grandes profondeurs des mers et leur température; Note de M. Walferdin. i38 — Nouveau plomb de sonde inventé par M. Lecoëntre 55 1 — Appareil de forage de M. Kind; communi- cation de M. Becquerel 885 — Appareils pour le transport des objets d'art, soumis par M. Jean de May au ju- gement de l'Académie des Beaux-Arts, qui invite l'Académie des Sciences a ad- joindre deux de ses Membres à la Com- mission qu'elle a déjà désignée pour l'exa- men de cet appareil ijj.j — Appareil destiné à utiliser, pour les be- soins de l'industrie, la pression atmo- sphérique, soit seule, soit combinée avec la pression hydraulique ; Note de M. l'abbé Vogien 3oa ) Pages. Appareils divers. — Appareil pour faire monter l'eau; Mémoires de M. Alliot 337 et 4^9 — Sphère armillaire présentée par M. Hart- mann 38o — Applications médico - chirurgicales du caoutchouc vulcanisé; Mémoire de M. Ga- riel 4^7 — Appareil destiné à faciliter l'enseignement de la cosmographie ; Note de M. Robert. . 685 — Addition à une précédente Note sur un nouveau moteur hydro-atmosphérique; par M . de Crema 724 — Appareil destiné à prévenir l'asphyxie des individus qui pénètrent dans des lieux dont l'air est impropre à la respiration; Note de M. Jullien jeune 879 — Lettre de M. Deryau, relative à un appa- reil cosmographique de son invention. . 914 Argent. — Note de M. Casaseca, sur un pro- cédé pour réduire l'argent à l'état métal- lique, au moyen du sucre 686 — M. l'elouze annonce que le procédé est déjà en usage à la Monnaie, où il a été établi par M. Levol, qui a publié une Note sur ce sujet 688 Armatures métalliques-Voît l'article Médecine. Arsenic. — Sur la présence de l'arsenic et de l'antimoine dans les combustibles miné- raux, dans diverses roches et dans Peau de la mer; Note de M. Daubrée 827 Aspirateur à jeu continu. — Note de M. Bloch. 83 1 Astronomie. — Réclamation contre une cri- tique de M. tladler, relative à des com- munications de M. Faye sur les déclinai- sons absolues des étoiles fondamentales; Note de M. Faye 437 — M. Arago annonce que M. Bonnard, com- missaire de la République a Taïti, lui a transmis une observation de l'éclipsé to- tale du Soleil, du 4 août i85o, faite dans une des îles Sandwich, par M. Kutcyscki, que M. Bonnard y avait envoyé à cet eflet. 507 — M- Faye présente, au nom de M. G. Bond, un dessin du nouvel anneau de Saturne, observé à Cambridge (États-Unis), et une image photographique de la Lune, ob- tenue par le même astronome 912 — Sur le mouvement hélicoïde des astres; nouveau Mémoire de M . Choumara j^ttS Azote. — Nouvelle méthode d'extraction de l'azote; Note de M. Se. Dumoulin 21 — Doutes touchant l'opinion généralement admise que, dans la respiration, il n'y a jamais assimilation d'une partie de l'azote qui pénètre dans les poumons; Note de M. Arnaud 21 — Expériences sur l'influence du gaz azote dans la végétation; Note de M. Mène. . . 180 I27.. ( 9<53 ) Page». Balistique. — Sur les fusées de guerre : Re- cherche de la loi de variation de la force impulsive; Mémoire de M. Quillet 339 Bananiers. — Recherches sur les espèces de ba- naniers qui se cultiveut dans nos serres; par M. de Lahaye 96 Baryte. — Sur la production de la baryte, par le carbonate de baryte , sous l'influence de la vapeur d'eau surchauffée; Note de M. Jacquelain 875 Bateau sous-marin. — Nécessité de purifier l'air de ce bateau quand l'eau, au milieu de laquelle il est immergé, est dans un état d'immobilité ; Note de M. Payerne 906 Benzoïle. — Sur l'hydrure de benzoïle nitré; Note de M. Bertagnini 688 Bière préparée avec l'acide picrique, au lieu de houblon; procédé de M. Dumoulin.. . . 879 Bois. — Effets produits par la chaleur sur les bois contenus dans des tubes de verre fer- més par les deux bouts; Note de M. Ca- gniard-Latour 395 — Sur la dessiccation, dans un appareil pneu- matique, des bois employés dans l'ébé- nisterie; Note de M. Faure 865 Bolides. — Recherches analytiques pour la tra- P»g«. jectoire et la parallaxe des bolides; par M. Petit 488 Bolides. — Remarques de M. Le Verrier à l'occasion de cette communication 56i — Réponse de M. Petit 663 — Sur la traînée lumineuse des bolides ; Note de M. Paye O67 — Lettre de M. Petit, en réponse à des re- marques présentées par M. Paye sur une de ses communications, concernant la trajectoire des bol ides 79° — Remarques de M. Fare à l'occasion de cette réclamation 79' Botanique. — Rapport sur le Rumphia de M. Blume; Rapporteur M. de Jussieu. . . . 3gS — Recherches sur la détermination d'un ar- buste introduit en Italie par l'empereur Julien ; Lettre de M. Vallot 727 — Lettre de M. Vallot, concernant une com- munication qu'il avait faite précédem- ment sur une variété de Renoncule 880 Bulletins RIRI.IOGRAPBIQCES 22, 97, tih', 148, 193, 259, 309, 344, 385, 432, 517, 56o, 601, 654, 728, 777, 847, 866, 883, 914 et 954 Calorique. — Sur la transformation du calo- rique en force vive ; Note de M. Mayer . Canal alimentaire. Voir l'article Physiologie . Canaux déférents. — Sur diverses sortes d'obli- tération de ces canaux; Note de M. Gosse- lin, jointe à un travail imprimé présentéau concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. 21 et Candidats élus par l'Académie pour les places auxquelles elle est appelée à faire une pré- sentation. — L'Académie désigne, par la voie du scrutin , M. Balard comme le can- didat qu'elle présentera au choix de M. le Ministre de l'Instruction publique, pour la chaire de Chimie, vacante au Collège de France Candidats présentés par une des Sections de l'Académie pour une place vacante d'Aca- démicien ou de Correspondant. Voir l'ar- ticle Sections de l'Académie. Candidatures. —M. Demonville prie l'Académie 652 53 46 de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place va- cante, dans la Section de Physique, par suite du décès de M. Gay-Lussac. ...... 96 Candidatures. — M. Laurent prie l'Acadé- mie de ne point le comprendre dans le nombre des candidats pour une place vacante dans la Section d'Anatomie et de Zoologie 116 — M. Isidore Pierre prie l'Académie de vou- loir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place vacante de Correspondant dans la Section de Phy- sique i3i — M. Dudouit demande à être compris dans le nombre des candidats pour une place vacante dans la Section deMathématiques. 3o8 — Lettre de M. Demonville, rappelant une semblable demande qu'il a faite à l'occa- sion d'une vacance dans la Section de Physique 343 (9^3 ) Page». Candidatures. — M. Gaudin prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place va- cante dans la Section de Minéralogie et de Géologie 427 — M. Rivière adresse une semblable demande. 55G — M. Minard prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des can- didats pour la place d'Académicien libre, vacante par suite du décès de M. Maurice. 881 Caoutchouc. — Mémoire ayant pour titre : « Applications médico-chirurgicales du caoutchouc vulcanisé; » par M. Gariel .. 467 Carbonate de chaux quartzifere. — Lettre de M. le maire de Fontainebleau, relative à une caverne tapissée de beaux cristaux de carbonate de chaux quartzifere 816 Carbonates. — Sur la combinaison des carbo- nates métalliques avec les carbonates de potasse, de soude et d'ammoniaque; Mé- moire de M. Sainte-Claire Deville 875 — Production de la baryte par le carbonate de baryte, sous l'influence de la vapeur d'eau surchauffée; Note de M. Jacquelain. 877 Carrés magiques. — LetlredeM. l'abbé Fauquet . 25j Cédron. — M. Jomard communique l'extrait d'une nouvelle Lettre de M. Herran, sur l'emploi des graines de cédron contre la morsure des serpents, et dans les cas d'af- fections vermineuses fôg — Recherches chimiques sur les graines de cédron ; par M. Lewy 5io — M. Dumas annonce qu'un voyageur a ré- cemment apporté en France une quantité de graines de cédron assez grande pour permettre des expériences suivies sur les propriétés thérapeutiques de ces graines. 5l 1 Céréales. — De la dernière maladie du fro- ment dans le Berry (la rouille des blés); Note de M. Decerfz ,8i Cétacés. — Rapport sur un Mémoire de M. P. Gervais ayant pour titre : ■ Recher- ches sur les Cétacés du genre Ziphius, de Cuvier, et plus particulièrement sur le Z. cavirostris ; » Rapporteur M. Duvernoy. 358 — Sur les caractères ostéologiques des Cétacés dont notre Musée possède des squelettes entiers , ou seulement des têtes osseuses ; Mémoire de M. Duvernoy An~ Chaleur — Effets produits par la chaleur sur des bois contenus dans des tubes de verre fermés par les deux bouts; Note do M. Ca- gniard ■ Latour 2q5 Chaleur animale.— Recherches expérimentales sur les modifications imprimées a la tem- pérature animale par l'introduction, dans l'économie , de différents agents thérapeu- tiques ; Mémoires de MM. Aug. Duméril, *•!•»• Demarquay et Lecointe. ire série : Exci- tants ; 2e série : Evacuants (vomitifs, pur- gatifs)^6 série: Sédatifs et altérants; 4e série: Stupéfiants . 4*53, 5.'|i, 801 et 932 Charbons de bois. — Mémoire de M. Violette sur la fabrication de ces charbons, pour les usages de l'artillerie 713 Chaux. — Sur les combinaisons des sucres avec la chaux ; Mémoire de M. Peligot 333 Chemins de fer. — M. Merlateau prie l'Acadé- mie de vouloir bien hâter le travail de la Commission chargée de se prononcer sur une modification qu'il propose pour les chemins de fer 20S — Sur un nouveau système de chemins de fer atmosphériques; Note de M. Deschamps. . 3o2 — Tiains articulés pour les voitures de che- mins de fer, nouveau système d'articula- tion permettant le recul sans déplacement préalable d'aucune des pièces de l'appa- reil ; Lettre de M. Arnoux . . 34o — Application de l'électromagnétisme à la locomotion sur chemins de fer; Mémoire de MM. Amberger, NicUès et Casai 826 — Lettre et iNotes de M. Laignel sur un pro- cédé au moyen duquel on augmente l'ad- hésion des roues aux rails sans augmen- ter le poids de l'appareil. . 806, 83o et 880 Chirurgie. — De la cure radicale des hernies inguinales, et d'un nouveau moyen de l'obtenir; Mémoire de M. A. de Valette. . 171 — Recherches sur les corps étrangers engagés dans les voies aériennes; par M. lobert, de Lamballe 706 — Traitement des pertes utérines graves par la compression de l'aorte à l'angle sacro- vertébral ; Mémoire de M. Duhamel 722 — M. Davat demande qu'un opuscule, qu'il a publié sur le traitement de l'hydrocèle, soit renvoyé, comme pièce à consulter, à la'Commission chargée d'examiner un Mé- moire de M. Bauder.s, sur le même sujet. 728 — Sur les effets de l'eau hémostatique de M. Pagliari; observations de M. C.Sédillot. 921 — M. Civiale, en faisant hommage à l'Acadé- mie du 3e et dernier volume de son Traité des voies urinaires. présente à cette occa- sion quelques remarques sur certains pro- grès récents delà pathologie chirurgicale. . 924 — Considérations sur la fracture du ligament rotulien , et description d'un appareil cu- ratif nouveau ; Mémoire de M. Baudens. . g3o Chlorures. — Action du chlorure de cyano- gène sur l'esprit-de-bois; Note de M.Eche- varria .... f><)7 Choléra. — Sur la prétendue apparition du choléra à Bogota; Lettre de M. Lewy . . 100 — Note complémentaire et rectificative à de précédentes communications sur l'épidé- mie de choléra à Givet, en 1849; par M. Pellarin 8o5 Citronnier considéré comme preuve de la con- stance du climat de l'Europe depuis le IIIe jusqu'au XIXe; Mémoire de M. Bureau de la Malle 3i8 Cobalt. — Recherches sur le cobalt; par M. Fremr. . ■ . • 009 et 808 Combinaisons chimiques. — Sur le développe- ment de l'électricité dans les combinai- sons chimiques; par M. Matleucci. .... . l45 Comètes. — Observations de la comète de M. Faye, faites à l'observatoire de Poul- kova par M. O. Struve (communiquées par M. Le Verrier) 3o3 — Observations de la même comète, faites à l'observatoire de Cambridge (Amérique du Nord) par M. Bond (communiquées par M. Le Verrier) 3o4 — Observations de la comète de M. Faye, faites à l'équatorial de Cambridge; Note de M. Challis 81a Commission administrative. — MM. Chevreul et Poncelet sont élus Membres de la Com- mission centrale administrative pour l'année i85i a Commission des comptes. — MM. Mathieu et Berthier sont nommés Commissaires pour la révision des comptes de l'année i85o.- 7o5 Commissions des prix. — Prix de Médecine et de Chirurgie: Commissaires, MM. Velpeau, Flourens, Serres, Roux, Andral, Rayer, Magendie, Lallemand, Dumcril 6G9 — Prix concernant les arts insalubres : Com- missaires, MM. Payen, Dumas, Chevreul, Regnault, Pelouse 798 — Prix de Physiologie expérimentale : Com - missaires, MM. Flourens, Magendie, Rayer, Serres, Duméril 8j3 Prix d'Astronomie (fondation de Lalande) : Commissaires, MM. Liouville, Laugier, Arago, Mathieu, Faye 849 — Prix de Mécanique: Commissaires, MM. Pon- celet, Piobert, Combes, Marin, Dupin. 849 — Prix de Statistique . Commissaires, MM. Ch. Dupin, Mathieu, Boussingault, deGaspa- rin , Rayer "... 869 Commissions modifiées. — MM. Milne-Edwards et Decaisne sont adjoints à la Commission chargée d'examiner untravail de M. Horlin surcertains calcaires de labasse Bretagne. 94 — M. Chevreul est remplacé par M. Boussin- gault dans la Commission chargée d'exa- miner diverses communications de M. Grange sur les rapports entre la con- stitution géologique d'un pays et la pré- sence du goitre chez les habitants i85 ( 964 ) Page*. Paje,. Commissions modifiées. — MM. Élie de Beau- mont et Cordier sont désignés pour faire partie d'une Commission chargée d'exa- miner un travail de M. Delafosse, Com- mission devenue incomplète par le décès de M. Beudant ,§5 — Réunion en une seule des Commissions nommées pour diverses communications de M. Chatin sur l'iode -q5 — Réunion en une seule des diverses Commis- sions nommées pour des recherches sur les variations de proportion de la fibrine dans le sang ^58 Commissions spéciales — Commission chargée de présenter une liste de candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Jacobi : MM. Arago, Liouville et Pouillet, MM. Flourens, Elie de Beaumont et Chevreul, et M. Rayer, présidentdel'Académie pour l'année i85i. 457 — La Commission présente la liste suivante de candidats : en première ligne, M. Tie- demann; en seconde ligne, ex œquo et par ordre alphabétique, MM. Airy, Buc- kland, Ehremberg, Dirichlet, Herschel, Liebig, Melloni, Mitscherlich, Struve.. 558 — Sur l'invitation de M. le Ministre des Tra- vaux publics , l'Académie élit par la voie du scrutin , trois de ses Membres , MM. Liouville, Dufrénoy et Poncelet, pour faire partie du jury chargé de se prononcer sur les pièces de concours pro- duites par les élèves de l'École des Ponts et Chaussées Compression — Une Note sur les effets opti ques delà compression du verre, déposée sous pli cacheté le 23 décembre i85o par M. Werlheim, est, sur la demande de l'au- teur, lue à l'Académie dans la séance du 3 février i85i 144 Corallinées. — Note sur la composition des Millépores et de quelques Corallinées; par M Damour 253 Corndes à gaz. — Fabrication de ces cornues en terre réfractaire; Notede M. Carville. 142 Couleurs. — Exposé d'un moyen de définir et de nommer les couleurs d'après une mé- thode rationnelle et expérimentale : Ap- plications de ce moyen; Mémoire de M. Chevreul 693 Courants aériens. — Observations sur le jau- geage des courants d'air chaud; Note de M . F. Leblanc . . 807 Crapadds. — Sur les propriétés vénéneuses de l'humeur lactescente que sécrètent les pustules cutanées de la salamandre ter- restre et du crapaud commun; Note de MM. Gratiolet et C/oéi 5ga 587 ( 9<55 ) l'a;». Cr istalline (Forme). Voir l'article Cristallo- graphie . Cristallisations artificielles. — Recherches »ur une nouvelle méthode de cristallisa- tion par la voie sèche, et sur ses applica- tions à la reproduction des espèces miné- rales; Mémoires de M. Ebelmen. 33o et jio — Notesiirlacristallisation delacymophane; par le même 7 ' •* — Sur la production artificielle de l'apatite , de la topaze et de quelques autres miné- raux fluorifères; Note de M. Daubrée 625 — Sur la formation artificielle par voie hu- mide du corindon et du diaspore; Note de M. de Senarmont 76a — Production artificielle, par la voie sèche, des principaux minéraux contenus dans|l es gîtes métallifères; Note de M. Durocher. 823 Cristallographie. — Rapport sur un Mémoire de M. Bravais ayant pour titre : « Études sur la Cristallographie » ; Rapporteur M. Cauchy 284 — Rapport sur un Mémoire de M. Delafosse concernant une relation importante qui se manifeste en certains cas entre la compo- sition atomique et la forme cristalline des minéraux; Rapporteur M. Dufrénoy. 345 — Sur le plcsiomorphisme des espèces miné- rales , c'est-à-dire sur les espèces dont les P«8CS formes offrent entre elles le degré de res- semblance qu'on observe dans le cas d'i- soniorphisme ordinaire, sans que leurs compositions atomiques puissent se rame- ner à une même formule ; Mémoire de M. Delafosse 53.r> Cristallographie. — M. Gaudin demande que l'ensemble de ses travaux sur la cristal- lographie soit renvoyé à l'examen d'une Commission , 4a7 — Sur les causes les plus intimes des formes cristallines, avec application à la vérifi- cation des formules chimiques et des formes minéralogiques douteuses; par M. Gaudin. Cinquième Mémoire 619 — Sixième Mémoire sur le même sujet, trai- tant des silicatesaltimineux, et rattachant à une même cause l'obliquitédes prismes, l'hémiédrie, les macles et le bimorphisme. 7-55 — Observations sur la théorie atomique de M. Gaudin; Note de M. Delafosse 806 — Remarques sur le dimorphisme; Note de M. Raulin 814 — Observations sur les corps dimorphes ; par M.Nicklès 853 Cyanogène. — Action du chlorure de cyano- gène sur l'esprit-de-bois; Note deM. Eche- varria 597 • D Décès de Membres et de Correspondants de l'A- cadémie. — M. Petersen, de l'observatoire d'Altona, annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne d'un de ses Correspondants pour la Sec- tion d'Astronomie, M. Schumacher, dé- cédé le 28 décembre i85o 21 — MM. Svanberg frères annoncent le décès de leur père, autrefois secrétaire, de l'Acadé- mie des Sciences de Stockholm et direc- teur de l'observatoire de cette ville, l'un des Correspondants de l'Académie des Sciences pour la Section d'Astronomie. . 243 — M. Arago annonce, d'après une Lettre de M. Penlland, la mort de M. Dunlop, Cor- respondant de l'Académie , Section d'As- tronomie, et, d'après un article du Mo- niteur, celle de M. Jacobi, l'un des huit Associés étrangers de l'Académie 261 — M. Arago donne, d'après une Lettre de Ber- lin , quelques renseignements sur la nature de l'affection à laquelle a succombé' M. Jacobi 3(3 — M. Flourens annonce à l'Académie, séance du 17 mars, la perte qu'elle vient de faire dans la personne d'un de ses Associés étrangers, M. Œrsledt, décédé à Copen- hague le 9 mars courant 353 Décès. — M. Arago annonce , séance du 21 avril , le décès de M. Maurice, Acadé- micien libre, mort à Genève le 16 du même mois 56i Décrets do Président de la République confir- mant les nominations suivantes faites par l'Académie : — Nominationde M. Coste à la place vacante dans la Section de Zoologie, par suite du décès de M. — Recherches pratiques sur le traitement des fièvres paludéennes; par M. Boudin. . . . 5o5 — Note sur divers appareils applicables à la médecine et à la chirurgie; par M. Bla- tin Ibid. — Recherches électrophysioiogiques, patho- logiques et thérapeutiques ; par M. Du- chesne 5o6 — M. Lecouppey prie l'Académie de hâter le travail de la Commission chargée d'exa- miner sou travail sur l'emploi de l'acétate de plomb dans le traitement des scrofules. 690 — Sur l'emploi utile qu'on peut faire des ar- matures métalliques dans le traitement de divers accidents contre lesquels échouent fréquemment les moyens ordi- naires de la thérapeutique; nouvelle Noto deM. Bura 3oi — Sur certaines névroses des organes géni- taux; Note de M. Sislach 3o2 — Lettre de M. Gi imaud concernant une pré- cédente communication sur les propriétés fébrifuges des sulfates de strychnine etde brucine 65i — Sur l'action thérapeutique des sels de cad- mium ; Note de M. Grimaud ^58 — M. Sauleyron annonce avoir expérimenté sur lui-même une de ces préparations de cadmium 806 — Théorie de l'épilepsie et de la convulsion générale ; Note de M. Marshal Hall 83a — Tableau synoptique représentant la théorie des affections nerveuses qui se montrent sous forme de paroxysmes, et, plus spé- cialement, de l'épilepsie; par leméme. .. 879 — Note sur la syphilisation; par M. Auzias- Turenne g44 Météorologie. — Observations météorologiques faites pendant l'été de i85o sur les mon- tagnes de Vaucluse ; par M. Rozet 368 Météorologie. — Observations météorologi- ques faites à bord du vaisseau le Jupiter, du Ier mars 1849 au 14 février i85i ; par M. Aubry-Bailleul — Note sur la météorologie de Constanli- nople ; par M. P. de Tchihatchef. — Note sur la météorologie de Trébisondeel de Kaïsaria; par le même — Observations géorgico - météorologiques faites à Saint-HIppolytc de Caton pendant l'année i85o; par M. tPHombres-Firmas.. — Rapport sur les observations météorolo- giques faites à PAntisana par M. C. Aguirre ; Rapporteur M. Boussingault — Observations météorologiques faites en i85o à Gœrsdorff (Bas -Rhin); par M. l'abbé Huiler — Résultats d'observations faites pendant une période de mauvais temps, à partir du i5 avril; Noto de M. Rozet — Sur la météorologie de quelques-unes des possessions françaises dans POcéanie; Mémoire de M. Ribourt — Courant aérien au milieu duquel était pla- cée la partie supérieure des mâts d'un na- vire, tandis que la coque du bâtiment était dans un air parfaitement calme. — Rapport de M. Bonnet à M. le Ministre de la Marine sur ce phénomène qu'il a ob- servé pendant une durée de trois jours à l'embouchure delà Plata — Chute de pluie observée à Toulouse par un temps serein ; Lettre de M. Petit à M. Arago — Présence de l'ammoniaque dans des grê- lons recueillis près de Paris, Ie5maii85i: Note de M. Mène — Observations sur les eaux pluviales et les eaux de neige ; par M. Meyrac — Parhéiie observé à Valence (Drôme); Note de M. de Launay ... . — Halos et parhelies observés à Vendôme, les 5 et 6 juin i85i; Note de M. Renou.. — Sur un halo observé le 25 juin i85i ; Note de M. Bravais — Histoire du citronnier , considéré comme preuve de la constance du climat de l'Eu- rope, depuis le 111e siècle jusqu'au xixe; Mémoire de M. Bureau de la Malle Météorologiques (Observations)/^'^ à l'Ob- seivatoire de Paris pour décembre i85o. . . — Janvier i85i — Février — Mars — Avril — Mai — Juin Métriqdes (Mesures). — Sur les dispositions Pages. 4'9 764 799 *44 74' 880 810 90a 143 5o6 77° 913 7a5 «il 95a 3i8 24 3l2 436 656 ,32 884 g58 ( 972 ) Pages. qui ont été prises pour la confection et l'emploi de mesures métriques destinées au duché de Modène ; Note de M. Biot. . 6o5 Millépores — Note sur la composition des Millépores et de quelques Corallinées; par M. Damour 253 Minéralogie. — Note sur l'antimoine oxydé octaédrique deMimine ( province deCon- stantine) ; par M. de Senarmont 174 — Rapport sur un Mémoire de M. Delajosse concernantune relation importante qui se manifeste dans certains cas entre la com- position atomique et la forme cristalline des minéraux ; Rapporteur M. Dufrénoy.. 345 — Sur le plésiomorphisme des espèces miné- rales ; Mémoire de M. Belafosse 535 — Recherches sur une nouvelle méthode de cristallisation par la voie sèche et sur les applications à la reproduction des espèces minérales; Mémoirede M. Ebelmen. 33oet 710 — Expériences sur la formation des minéraux par voie humide dans les gîtes métallifè- res concrétionnés; Mémoire de M. de Se- narmont 4°9 Voir aussi les articles Cristallisations artificielles, Cristallographie. Monuments élevés à la mémoire d'hommes célè- bres.— Lettres de M. le maire de Pithi- viers relatives à l'inauguration de la sta- tue de Poisson dans cette ville où est né l'illustre géomètre 725, 83a et 8G0 — MM. Thenard et Biot expriment le regret de ne pouvoir, à raison de l'état de leur santé, assister à cette cérémonie 861 — M. Pouillet rend compte à l'Académie de la solennité qui a eu lieu à Pithiviers pourl'inauguration de la statue de Poisson. 869 — M. Biot donne lecture du discours qui a été prononcé par la Commission chargée de représenter l'Académie dans cette so- lennité lbid. Paj»! Monuments.— M. XeSecrétaire perpétuel dépose sur le bureau un exemplaire imprimé de ce discours 8cj6 — Lettre de M. le Président de la Société d'A- griculture, Sciences et Arts deValcnciennes, concernant une statue qu'on se propose d'élever à Froissai -d, dans cette ville, patrie du célèbre chroniqueur 912 Mortalité. — Mémoire sur la mortalité dans les cinq premières années de la vie; par M. Ch. Dupin.. 121 — M. Bayard adresse un Mémoire intitulé : « De la gastro-entérite varioleuse, avant et depuis la découverte de la vaccine ». 184 — Nouvelle Note de M. H. Carnot concernant l'influence exercée par la vaccine sur la mortalité en France 832 Moteurs. — M. Viau adresse de nouveaux sup- pléments à son Mémoire sur un moteur mécanique supposé propre à remplacer les machines à vapeur ai, 142. 3o2, 469, 5o6, 63i,725, 816 et 865 — ' Mémoire sur des moteurs à établir sur les rivières navigables aux points où elles se partagent en plusieurs bras; parM. Cvrfoe. 5o6 — Sur un nouveau moteur hydraulique; Note de M. Tissereau 775 — Sur on appareil destiné à utiliser, pour les besoins de l'industrie, la pression atmo- sphérique, soit seule, soit combinée avec la pression hydraulique ; Note de M. l'abbé Vogien. . 3oa — Lettre de M. Bianconi relative à une ma- chine hydraulique de son invention ap- plicable aux bateaux à vapeur comme moteur hélicoïde 845 Voir aussi l'article Hydrauliques ( Appa- reils ) . Mouvements curvilignes.— Mémoire de M. Fer- mond ayant pour titre : « Principes des mouvements curvilignes et circulaires ». 3oo N Navigation. — M. Pouillet met sous les yeux de l'Académie un nouveau plomb de sonde inventé par M. Lecoêntre et fait connaître la disposition et le jeu de cet appareil. . . 55o Nautiques (Instructions). — M. Beautemps- Beaupré, en présentant un nouveau volume des instructions nautiques du Pilote fran- çais, fait ressortir l'importance de ce tra- vail 894 Nerveux (Système). — Delà présence des poi- sons minéraux dans le système nerveux , a la suite des empoisonnements aigus; Note de M. Boucher 627 Nerveux (Système). — Recherches expéri- mentales sur le système nerveux ; par M. Marshal Hall 633 Voir aussi l'article Physiologie . Nicotine. — Relation entre le pouvoir toxique de cette substance et son pouvoir antipu- tride; Note de M. E. Bobin 177 Nivellements exécutés dans le nord de l'empire persan; par M. Lemm ; résultats calculés par M. Otto Struve 688 Nominations. — Voir les articles Commissions et Élections. (973) o Pag». OElfs. — M. Isid.-Geqffroj -Saint-Hilaire pré- sente des ossements et des œufs d'un oiseau gigantesque, trouvés à Madagascar dans des alluvions récentes 101 Oiseaux. — M. Ch. Bonaparte présente la figure d'un oiseau nouvellement découvert sur les rives du Nil-Blanc 37 — Note sur les Tangaras, leurs affinités, et description d'espèces nouvelles ; par M . Ch. Bonaparte 76 — Sur des ossements et des œufs trouvés à Madagascar dans des alluvions modernes et provenant d'un oiseau gigantesque; communication de tl.- Isidore Geojfroy- Saint-Hilaire loi Sur onze nouvelles espèces de Trochiliilés; Note de M. ]. Bourcier 186 — Remarques de M. Isidore Geoffroy- Saint - Hilaire à l'occasion de cette communica- tion 188 Optiqce. — Noie sur les interférences de la lumière polarisée; par M. Verdel 46 — Mémoire sur la polarimétrie de la chaleur; par MM. de la Provostaye et Desains. ... 86 — Description d'un nouveau polariscope et recherches sur des doubles réfractions peu énergiques ; Note de M. Bravais 112 — Etudes de photométric; par M. Masson; 5e Mémoire : lumière électrique produite par les courants voltaïques dans l'air et dans les liquides. . 1 17 — Sur l'intensité des images formées au foyer des lentilles et des miroirs ; Note de M. Verdet 241 — Sur la polarisation chromatique produite par le verre comprimé; Mémoire de M. Wertheim 289 — Sur quelques illusions d'optique; Notes de M. de Haldal 357 et 441 — Recherches nouvelles sur l'adaptation ou accommodation de l'œil aux distances ; par le même 397 P«s« ■ Optique. — Additions au septième Mémoire de M. Vallée, sur la théorie de l'œil 798 — Sur des oculaires composés; Note de M. Vogel 846 — Notes de M. Brochet sur diverses ques- tions concernant l'optique. 21 , 43i, 476 ...5i6,592,652, 728, 776, 845, 88201 g53 Voir aussi l'article Instruments d'astro- nomie. Organiques (Combinaisons). — Recherches sur de nouvelles combinaisons organiques sulfurées; par M. Chancel 642 Organogéme végétale. — Sur l'organogénie de la fleur des Polygalinées; Mémoire de M. Payer 832 — Sur l'organogénie de la famille des Poly- galinées et des Plantaginées; par le même. 871 — Sur l'organogénie des Nitrariées, desMo- réei et des Anacardiées; par le même. ... 936 Orcanograpuie végétale. — Notes sur l'appareil reproducteur dans les lichens et les cham- pignons ; par M. Tulasne 427 ct 47° Ortuopédie. — Propositions sur l'orthopédie; par M. Werner 860 Ouïe. — A l'occasion d'une Note adressée pré- cédemment par M. Landouzy, M. Deleau rappelle qu'en 1837 il avait lui-même si- gnalé la coexistence d'une exaltation delà sensibilité de l'ouïe et d'une diminution de la sensibilité des nerfs faciaux, mais en considérant comme cause celui des deux phénomènes qui , dans la Note en question, est considéré comme effet i8{ Oxygène. — Nouveau procédé pour la détermi- nation de l'oxygène contenu dans l'air atmosphérique ; Note de M. Liebig 54 — Remarques de M. Chevreul à l'occasion de cette communication 59 — Sur l'extraction de l'oxygène de l'air atmo- sphérique; Mémoires de M. Boussingault. 261 et 821 Paléontologie. — Rapport sur un Mémoire de M. P. Gervais, ayant pour titre: « Nou- velles recherches relatives aux Mammi- fères d'espèces éteintes qui sont enfouis auprès d'Apt avec des Palaîotheriums identiques a ceux de Paris; » Rapporteur M. Duvernoy , Paléontologie. — Ossements et œufs d'un oiseau gigantesque trouvé a Madagascar dans desalluvions modernes; communica- tion de M. Isidore Geqjf/i-oy-Saint-Hilaire . lot — Sur un gisement de coquilles fossiles situé près de Castel-Novo ne' Monti , duché de Modènc ; Lettre de M. Zabatti Ibid. ( 974 ) Pages. Paléontologie. — M. Daras annonce qu'il a découvert dans les environs de Soissons des ossements fossiles de Lophiodon an- thracoïdien 257 — M. Constant Prévost communique une Lettre de M. Lartet sur les nouveaux fos- siles découverts dans la colline de Sansan 842 — M. Duvcrnoy donne , d'après une Lettre de M. Laurillard , de nouveaux détails sur les découvertes faites dans le cours de ces fouilles 8j3 — Mâchoire . M . Blanquart- Evrard 555 et 639 Photographie.— Note sur la photographie chro- matique ; par M. Niepee de Saint-Victor, 834 — Remarques de M. Ed. Becquerel à l'occa- sion de cette communication 862 — M. Piet adresse la première livraison d'un allas de dessins photographiques repré- sentant les principaux monuments de l'Italie 878 — Note sur les images photographiques in- stantanées ; par M. Talbot 911 — Nouveaux développements concernant la photographie sur gélatine; Mémoire de M. A. Poitevin . 927 Physiologie. — Considérations sur le méca- nisme de l'accouchement et sur l'action du seigle ergoté; par M. Spitier 18 — Doutes à l'égard de l'opinion générale- ment admise que, dans la respiration, il n'y a jamais assimilation d'une portion de l'azote de l'air qui pénètre dans le pou- mon ; Note de M. Arnaud 21 — Mémoire ayant pour titre : « Déductions expérimentales tirées de la théorie du ca- nal alimentaire; 11 par M. Scgond . 94 — Note de M. Pcllarin, faisant suite à ses précédentes communications sur le mal de mer i33 — Deuxième série : Évacuants ( vomitifs, pur- gatifs) 541 — Troisième série : Sédatifs et altérants. . . . 801 — Quatrième sér;e : Stupéfiants g%2 — Sur la transmission des ondes sonores à travers les parties solides de la tête; Mé- moire de M. Bonne/ont 6;t) — Théorie générale des affections nerveuses qui se montrent sous forme de paroxys- mes, et plus spécialement de Pépilepsie; Notes de M. Marshal Hall . 633, 832 et 879 — Sur la persistance de la vie dans les mem- bres atteints de la rigidité dite cadavé- rique; Note de M. Brown-Séquart 855 — Observations concernant la même question, faites sur le cadavre d'un supplicié; par le même 897 — Sur l'inutilité de la bile pour la digestion proprement dite; Note de M. Blondlot.. 904 Physiologie comparée. - Sur les fonctions du larynx supérieur chez les oiseaux; Note de M. Segond 253 — Expériences sur la sécrétion pancréatique I29 (976) P«ges. chez les grands ruminants domestiques; Note de M. G. Colin 374 Physiologie végétale. — Expériences sur l'in- fluence du gaz azote dans la végétation; Note de M. Mène 180 — De la respiration chez les plantes; Note de M. Garreau 298 — Sur les effets électriques produits dans les tubercules, les racines et les fruits, lors de l'introduction d'aiguilles galvanomé- triques de platine; Mémoire de M. Bec- querel 637 Physique du globe. — Note sur les ladières du lac de Genève, sur les seiches et les raz- de-marée; par M. Vallée j58 Physique générale. — Considérations sur la pe- santeur; par M. Picou 64 Planètes.— Notes sur la planète Clio (3e pla- nète de M. Hind); par M. Yvon Villar- ceau 48 et 9!» — Observations des petites planètes faites au cercle méridien de l'observatoire de Mar- brée; Note de M. Graham, communiquée par M. Le Verrier 180 — . (Dernières observations de la planète Egé- rie; Note de M. Littrow, communiquée par M. Le Verrier 190 — Observation de la planète Métis faite au cercle méridien de l'observatoire de Mar- kree; Note de M. Graham, communiquée par M. Le Verrier 597 — Découverte d'une nouvelle planète; Note do M. Hind 789 — M. Laugier annonce que cette découverte ayant été annoncée à M. Mathieu par M. Hind, la nouvelle planète a été obser- vée deux fois à l'Observatoire de Paris : positions aux 22 et 24 ma> '85i Ibid. — Lettre de M. de Gaspaiis concernant cette planète observée par lui les 24 et 25 mai, époque à laquelle il ne pouvait connaître encore la découverte qui en avait déjà été faite par M. Hind (communiquée par M. Le Verrier) 864 — Éléments de l'orbite elliptique de la pla- nèlelrène, découverte le 19 mai i85t, par M. Hind; Note de M. Ch. Mathieu 917 — Note sur la planète Clio; par M. Yvon Villarceau 947 Pages. Poisons — De la présence des poisons miné- raux dans le système nerveux, à la suite des empoisonnements aigus; Mémoire de M . Rouchcr 627 Poissons. — Tentatives faites pour acclimater en France plusieurs espèces de poissons des eaux douces de l'Allemagne ; Note de M. Valenciennes 819 — Mesures prises par l'Administration pour favoriser le succès de cette entreprise; renseignements donnés à cet égard par M. Coste 821 Population (Mouvement de la). Voir l'article Statistique. Présidence de l'Académie. — M. l'iobert est élu vice -président de l'Académie.— M. Rayer, vice-président pendant Tan- née i85o, passe aux fonctions de Prési- dent ' Prix proposés. — Addition à un Mémoire que l'auteur avait adressé au concours pour le grand prix de Sciences mathéma- tiques de i85o, et qu'il représente avec cette addition pour le concours de i853 où la question proposée reste la même. . 3t3 — Mémoire adressé pour le même concours et portant pour épigraphe : « Tous les problèmes de Mathématiques transcen- dantes ou élémentaires peuvent, etc.».. 468 Propriété littéraire et artistique. — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet, au nom de M. le Ministre des Affaires étrangères, un projet de traité entre la France et le Portugal pour la garantie réciproque de la propriété littéraire et artistique 860 Puits artésiens. Voir l'article Forages. Publications de l'Académie. — M. Duperrey, Président pendant l'année i85o, avant do quitter le bureau, dans la première séance de i85i, rend compte, conformé- ment au règlement, de ce qui s'est fait pendant l'année écoulée, relativement à l'impression des « Mémoires de l'Aca- démie » et des « Mémoires des Savants étrangers» 1 Putréfaction. — Sur les relations entre le pou- voir toxique et le pouvoir antiputride de la nicotine; Note de M. Ed. Robin 177 Races humaines. Voir l'article Anthropologie. Rage. — Expérience faite à Besançon du re- mède employé contre la rage en Abyssinie et rapporté en France par M. Rochet d'Hé- ricourt; Note de M. Sanderet 147 Résines. — Sur deux produits obtenus de la résine du Ceroxylon andicola, l'acide pi- crique et une cire analogue à la cire d'à- ( 977 ) Page». 379 bei lies; Note de M. Dumoulin Rigidité cadavérique. Voir l'article PJysio- logie. Rotation diurne ob la Terre. — Démonstra- tion physique du mouvement de rotation de la Terre , au moyen du pendule ; expé- rience de M. Foucault 1 35 — Sur le mouvement du pendule simple , en ayant égard à l'influence de la rotation diurne de la Terre; Mémoire de M. Binet, ire et 2e partie. . . i5 et Ijjj — Remarques de M. Liouville à l'occasion de la irc partie de cette communication... i5y — Réplique de M. Binet aux remarques de M. Liouville 1 60 — Remarques sur l'ingénieuse expérience imaginée par M. L. Foucault pour rendre sensible le mouvement de rotation de la Terre; communication de M. Poinsot. . . 206 — M. Terquem rappelle, à l'occasion de la communication de M. Foucault, qu'il existe un Mémoire, de Dubuat fils, sur le Pag*-.. mouvement du pendule, en tant qu'il est modifié par le mouvement de translation et de rotation de la Terre 244 Rotation diurne. — Projet d'un appareil des- tiné à rendre sensible aux yeux le mouve- ment rotatoire de la Terre; Note de M. Braudrimont 307 — Sur un moyen de varier l'expérience de M. Foucault; Note de M. de Tessan 504 — Note do M. Franchot sur un mécanisme destiné à prolonger indéfiniment, à l'aide d'un mouvement d'horlogerie, les oscilla- tions du pendule de M. Foucault 5o5 — M. Faye annonce que M. Foucault lui a déjà communiqué l'idée d'un mécanisme ana- logue Ibid. — Pendule à mouvement continu ; Note de M. Franchot 768 — Sur la courbe décrite par un corps sphérique doué d'un mouvement de translation et d'un mouvement de rotation ; Note de M. Fermond 1 79 Saccharates, Saccharimétrie. Voir l'article Sucres. Salamandres. — Sur les propriétés vénéneuses de l'humeur lactescente que sécrètent les pustules cutanées de la salamandre ter- restre et du. crapaud commun; Noie de MM. Gratiolet et Cloëz 5g2 Sang. — De la fibrine dans l'albuminurie et de ses relations avec l'albumine; Note de M. Corne *.. .. 178 — Mémoire sur les causes de la fibrination et défibrination du sang dans les divers états pathologiques; Mémoire de M. Abeille. 3^8 — Analyses du sang artériel et du sang vei- neux , pour servir aux recherches sur la respiration et la nutrition; Mémoire de M. Clément 543 — Effet de l'agitation du sang considéré par rapport à la diminution qui en résulte dans les proportions de la fibrine ; Note de M. Alhiet 7^3 — Réunion en une seule des Commissions nommées pour diverses communications relatives à la composition du sang , et aux causes qui modifient la proportion de ses éléments 758 Sangsues. — Mémoire sur la conservation et la reproduction des sangsues officinales; parM . Fermond 719 Sauvetages.— Mémoire de M. Conseil fô8 Scorpions. —Sur l'anatomie et la physiologie du Scorpion ; par M. Léon Dufour 28 Scorpions. — M. Léon Dufour demande que son Mémoire sur l'anatomie du Scorpion soit admis à concourir pour le prix de Phy- siologie expérimentale 686 Sections de l'Académie. — La Section de Chimie présente une liste de candidats pour la chaire de Chimie vacante au Collège de France 33 — La Section de Zoologie et d'Anatomie pro- pose de déclarer qu'il y a lieu de nommer à la place devenue vacante par le décès de M. de Blainville . - : 97 — Cette Section fait, dans la séance du 27 jan- vier, son Rapport sur les titres des candi- dats qu'elle présente pour la place vacante. 117 — Candidats présentés par la Section : i° M M. Coste et de Quatrefages; a° MM. E. Blanchard etCh. Bonaparte; 3° M.Martin Saint-Ange; 40 M. d'Orbigny 1 48 — La Section de Physique générale propose de déclarer qu'il y a lieu de nommer à la place devenue vacante par le décès de M . Gay-Lussac 3o8 — La Section présente, séance du 1 o mars i85o, laliste suivantede candidats pour la place vacante : i° MM. Bravais et Cagniard-La- tour; 2° MM. Edm. Becquerel, Fizeau, Foucault et de la Provostaye ; 3° MM. Ja- min et Wertheim ; 4° MM. Masson et Verdet 352 — La Section de Géométrie propose de décla- rer qu'il y a lieu d'élire à la place laissée 129.. (978) vacante dans cette Section Sections de l'Académie. — La Section de Géo- métrie propose la liste suivante de candi- dats pour la place vacante :i° M. Chasles; 2° MM. Bertrand, Blanchet ; 3° MM. Her- mite, Ossian Bonnet, Puisent, Serret. .. — La Section de Botanique présente la liste suivante de candidats pour une place va- cante de Correspondant : i° M. Blume; 2° MM. Alph. de Candolle, Asa Gray, W. Jackson Hooker, John Lindley, Nées d'Escnbeck , John Torrey — La Section de Botanique présente la liste suivante de candidats pour une place va- cante de Correspondant: i° M. Alph. de Candolle; 2° MM. Asa Gray, W. Jackson Hooker, J. Lindley, Nées d'Esenbeek, Torrey — La Section d'Astronomie présente la liste suivante de candidats pour la place de cor- respondant vacante par la mort de M. Dun- lop: i° M. Argelander; 2° M. Hind; 3° M. Bond; 4° MM. Adams, Busch, Challis, Cooper, Galle, Gasparis, Gra- ham , Hencke, Johnson , Lamont, Lassel , Mac Lear, Peters, Plantamour, Robinson, Otto Struve — La même Section présente comme candi- dats pour la plice de Correspondant va- cante par le décès do M. Schumacher: i° M. Hind; i° M. Bond; 3° les astro- nomes compris, sur la liste précédente, dans la quatrième, catégorie — La même Section présente comme candi- dats pour une place de Correspondant va- cante par suite du décès de M. Svanberg: i°M. Bond; 2° les astronomes formant la troisième catégorie de la liste précédente. — La Section de Botanique présente la liste suivante de candidats pour une place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Link: i° M. Moquin-Tandon: 2° MM. Fée, Schimper, Seringe, Solier; 3° MM. Boreau, Brebisson, Godron, Grenier Sédatifs ( Médicaments ). — De leur action sur la température du corps. Recherches de MM. Duméril , Dcmarauay et Lccointe. . . Voir aussi l'article Chaleur animale. Serres chaudes. — Mémoire de M. Dureau de la Malle sur les serres chaudes des anciens, sur l'invention , l'emploi , l'usage de ces abris ^38 et — Sur les rapports de la température avec le développement des plantes; Note de M. liabinet à l'occasion de la précédente communication Voir aussi l'article Végétation. Pages. 432 5i6 4:6 55.J 6oo 653 692 691 801 585 521 c o Pas"' aiCNAK. — Sur l'emploi de la lumière élec- trique pour faire des signaux en temps de guerre; Note de M. Lcconte i3i — M. le Ministre de la Guerre demande à con- naître le jugement de l'Académie sur le sys- tème de signaux de M. Lecnnte 37G' — Rapport de M. Seguier sur les communi- cations deM.Leconte 408 Soleil. — Observations des taches du Soleil faites pendant les années 1849 eti85o;par M. Wolf, directeur de l'observatoire de Berne 430 Sondages en meii — Appareil pour sonder à de grandes profondeurs; Note de M. Faye. 65 et 164 — Réclamation de priorité adressée à l'occa- sion de cette communication , par M. Fer- dinand 383 — Remarque de M. Faye à l'occasion do cette réclamation 385 — Sur des appareils de sondage présentés à diverses époques et ayant certains points de ressemblance avec celui de M. Faye ; Note de M. Léon Lalanne ll\\ — Sur la mesure des plus grandes profondeurs de la mer, et sur leur température. — Nou- vel hydrobaromètre servant à ces déter- minations; Mémoire de M. Walferdin... i38 — M. Pouillet met sous les yeui de l'Acadé- mie un nouveau plomb de sonde inventé par M. Lecocntre et fait connaître la dis- position et le jeu de cet appareil 55i Souchet. -—Analyse du souchet comestible; par M. R. Luna 5yo Sourds-Muets. — Méthode pour leurapprendre à parler et à moduler leur voix; Note et Lettre de M. Chappce , de Versailles. 724 et 775 SphérOïdal (Etat). — Remarques de M. Bou- tigny à l'occasion d'une Note de M. Person intitulée : it De la force qui soutient les li- quides à distance au-dessus des surfaces échauffées » 3oo Voir aussi l'article Échauffées (Sur- faces). Sphéroidale (Forme). — Observations concer- nant l'eau à l'état de gouttelettes sphéroï- dales reposant sur une surface liquide; Note de M. Sire 'ty Statistique. — Mémoire sur la mortalité dans les cinq premières années de la vie; par M. Ch. Dupin •'-*' — Statistique agricole du département de la Loire-Inférieure; par M. Neveu Derotrie. 43i, 5i6 et 845 — Sur les changements survenus dans les lois de la mortalité en France depuis l'intro- duction de la vaccine; nouveau Mémoire de M. //. Carnot 468 ( 979 ) Page*. — Sur la statistique de quelques unes des pos- sessions françaises en Océanic; Mémoire de M. Ribourt 902 Stupéfiants (Médicaments).— Leur action sur la température du corps; recherches de MM. Aug. Buméril, Demarquay et Le- cointe gÎ2 Voir aussi l'article Chaleur animale. Substances animales (Décomposition des).— Relations entre le pouvoir toxique et le pouvoir antiputride de la nicotine; Note de M. Ed. Robin 177 Sucrâtes. Voir l'article Sucres. SocRKB. — Sur la solubilité du phosphate de chaux dans le sucrate de chaux ; Note de M Bobicrre 85g — Notes sur les sucrâtes insolubles et sur leur application à la fabrication du sucre cris- tallisable; par M. Dubrunfaut 49°" et 857 — Sur la solubilité du carbonate de chaux dans le saccharate; Note de M. Bar- rcswil 4f»9 — Note sur la saccharimétrie; par M. Du- brunfaut 249 — Remarques sur cette Note ; par M. Clerget. 3o5 — Surlescombinaisons du sucre avec la chaux; Mémoire de M. Peligot 333 — Réclamation de priorité' adressée , à l'occa- sion du précédent Mémoire, par M. Rous- seau 421 — Réponse de M. Peligot à cette réclamation. 4*>2 Sur la composition des sucres bruis; Note de M . Peligot 4a v — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Paren '|54 — Remarques de M. Balard à l'occasion d'un passage de ce Rapport 4->6 — Réponse de M. Payen à M. Balard Ibid. — Réclamation de M. Clerget à l'occasion du même Rapport 5o2 Pages . Sucres. — Remarques de M. Payen sur celte réclamation. . ; 5o3 — Réponse aux dernières observations de M. Payen ; par M. Clerget 546 — Réplique de M. Payen 54- — Nouvelle Lettre de M. Clerget relative à la même discussion 590 — Nouvelle réponse de M. Payen 5gi — Quatrième Lettre de M..CIerget 622 — Remarques de M. Payen sur cette commu- nication 62'i — Cinquième Lettre de M. Clerget 685 Sucre du souchet comestible. — Analyse de la racine du Souchet; par M. Luna 590 Sulfates. — De l'influence exercée par ces sels sur les prairies artificielles à base delégu- mincuses; Mémoire de M. Isidore Pierre. 33? — Théorie de la solidification d'une dissolu- tion concentrée de sulfate de soude au contact de l'air; Note de M. Goskynski... 717 Sulfites de cuivre. — Note de M. RogojsU. . gj3 Sulfures. — Sur le sulfure d'azote de M. Gré- gory, et sur la variété de soufre insoluble dans le sulfure de carbone; Note de MM. Fordos et Gelis 38o Sulfurées (Combinaisons). — Recherches sur de nouvelles combinaisons organiques sulfurées ; par M. G. Chancel 64» Sursaturées (Solutions salines). — Théorie de la solidification d'une solution concen- • tréfr de sulfate de soude, au contact direct de l'air; Note de M. Goskynski 7 1- — Réolamation de priorité adressée à l'occa- sion do cette Note ; par M. Selmi 909 — Observations sur la sursaturation des dis- solutions salines ; par M. Lœwet 907 SïPniLtSATiON. — Note de M. Auzias-Turenne. . 944 Systèmes du monde. — Examen du système de Vtolémée; par M. Tardr 776 Télégraphie.— Sur l'emploi de la lumière élec- trique pour faire des signaux en temps de guerre; Note de M. Leconte i3i — M. le Ministre de la Guerre invite l'Aca- démie à lui faire connaître leplus promp- tement possilde le Rapport qui aura été fait sur des communications de M. Le- conte, concernant un nouveau système de télégraphie de jour et de nuit à l'usage de l'armée 376 — Rapport sur ces communications; Rappor- teur M. Seguier 4°°' — Note nya t pour titre : «Nouveau système de télégraphie lumineuse » ; par M. Du- champ 4^9 Télégraphie. — Sur l'application de la télégra- phie électrique a la ville et à la banlieue de Paris; deuxième Mémoire de M. Humant. 870 — Sur la transcription des signaux télégra- phiques; Note de M. Brachet 914 Température animale. Voir l'article Chaleur animale. Tératologie. — Sur un nouveau genre de monstres doubles parasitaires de la famille des Polygnathiens; Mémoire de M. Isid. Geoffroy- Saint- Hilaire >49 (98o) Tératologie. — Sur un monstre double mono- phalien , d% provenance ovine , formant un nouveau genre nommé Hémitropage; Mémoire de M. Eudes Dcslongchamps.. . . Terrestre (Globe). — Démonstration phy- sique du mouvement de rotation de la Terreau moyen du pendule; par M . Fou- cault — Sur le mouvement du pendule simple, en ayant égard à l'influence de la rotation diurne de la Terre; Mémoire de M. Binet, première et seconde partie i5 et — Remarques de M Liouvilleà. l'occasion delà prem ière partie de cette communication. . — Réplique de M. Binet aux remarques de M. Liouvillc • — Remarques sur l'ingénieuse expérience imaginée par M. L. Foucault pour rendre sensiblo le mouvement de rotation de la Terre; communication de M. Poinsot. . . — M. Terquem rappelle , à l'occasion de la communication de M. Foucault, qu'il Pages. i85 i35 '97 i5g i6o 206 existe un Mémoire, de Dubuat fils, sur le mouvement du pendule, en tant qu'il est modifié par le mouvement de translation et de rotation de la Terre u\\ Terrestre (Globe). — Projet d'un appareil destiné à rendre sensibleauxyeux le mou- vement rotatoire de la Terre; Note de M. Baudrimont Î07 — Sur un moyen de varier l'expérience de M. Foucault; Note de M. de Tesson 5o j — Note de M. Franchot sur un mécanisme destiné à prolonger indéfiniment, à l'aide d'un mouvement d'horlogerie, les oscilla- tions du pendule de M. Foucault 5o5 — M. Faye annonce que M. Foucault lui a déjà communiqué l'idée d'un mécanisme analogue Uni!. Torsion des verges homogènes. — Mémoire de M. Wertheim. (Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Cauchjr.) 3u(j Turbine. Voir l'article Hydrauliques {Appa- reils). u Urées.— - Recherches sur les urées composées ; par M. Ad. Wurtz. 4'4 Vaccine. — M. Bayard présente un Mémoire ayant pour titre : V irrations. — Sur les systèmes dans lesquels les vibrations dextrogyres et lévogyres ne s'exécutent pas de la même manière; Note de M. A. Bravais 166 — Note sur l'équilibre et les mouvements vi- bratoires des corps solides ; par M. Cauchy. 3î3 Voir aussi l'article Acoustique. Viviparité chez certains Beptiles. — Note sur la viviparité du Gongyle ocellé et du Seps chalcide; par M. Guy on 1.^8 Voyages scfENTiriouES. — M. Teynard, près d'entreprendre un voyage en Orient, se met aux ordres de l'Académie pour les observations qu'elle jugerait convenable de faire faire dans les pays qu'il doit par- courir, relativement à la physique géné- rale et a la topographie o/i — M. Baylet, médecin, près d'entreprendre un voyage dans l'Amérique tropicale, se (9»« ) met à la disposition de l'Académie et lui demande des instructions 192 Vot»ges scientifiques. — Rapport sur le troi- sième voyage de M . Rochet d'Héricourt en Abyssinie. — Géographie et météorologie ( Rapporteur M. Mauvais) 217 — Minéralogie et géologie (Rapporteur M . Dufrénoy ) 220 — Botanique ( Rapporteur M. de Jussieu) . . 227 — Zoologie ( Rapporteur M . Duvernoy ) 2Ïo Zinc — M. Soi et annonce que dans sa fa- brique d'oxyde de zinc il est parvenu à utiliser la chaleur provenant de la com- bustion du métal, de manière à pouvoir se passer de tout autre combustible. . . . 557 /.oolocie . — Nouvelles recherches concernant l'origine et les transformations des Infu- soires ; par M . Gros '85 — Rapport sur un Mémoire de M. Gervais , ayant pour titre : a Recherches sur les Cétacés du genre Ziphius, de Cuvier, et plus particulièrement sur le Ziphius cavi- rostrisi Rapporteur M . Duvernoy 358 Zoologie. — Sur les caractères ostéologiques des genres nouveaux ou des espèces nouvelles de Cétacés dont les squelettes ou seule ment les têtes existent au Muséum d'His- toire naturelle; Mémoire de M. Duvernoy. 477 — Esquisse sur la mammalogiedu continent africain ; par M. Pucheran 718 — Lettre de M. Gros concernant ses précé- dentes communications sur la génération spontanée et la transformation de diverses espèces dlnfusoires 880 (98^) TABLE DES AUTEURS. MM. Pages. ABEILLE. — Mémoire sur les causes de la librinalion et délîhrination du sang dans les divers états pathologiques; première partie : Expériences sur le sang hors de la veine 3j8 ABR1A. — Note sur un anémoscope et un anémomètre à indications continues .... 683 ADAMS est présenté par la Section d'Astro- nomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . 600 , 653 et G92 AGUIRRE (Carlos). —Observations météo- rologiques faites à l'Antisana. (Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Boussin- gault.) 741 AIRY est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. lacobi . 558 ALH1ET. — Effet de l'agitation du sang consi- déré par rapport à la diminution qui en résulte dans les proportions de la fibrine . 733 ALLIOT. — Mémoire ayant pour titre : « Appareil auto-hydro-dynamique relatif à l'ascension de l'eau » 337 et 4^9 AMBERGER. — Application de l'élcctro- magnétisme dans la locomotion et dans les transmissions de mouvement ( en commun avec MM. /. Nicklès et Cassai). 682 ANDRAL est nommé Membre de la Commis- sion chargée d'examiner les pièces ad- mises au concours pour les prix de Mé- decine et de Chirurgie de la fondation Montyon 669 ANDREWS se déclare l'auteur d'un Mémoire présenté le3i mars 1845 au concours pour le grand prix des Sciences physiques de 1849, Mémoire que l'Académie, dans sa séance du 16 décembre i85o, a honoré d'une récompense 147 ANGELI. — Dépôt d'un paquet cacheté ( séance du 19 mai) 776 ANONYMES. -Un Mémoire sur la balis- MM ra5e». tique, adressé par un auteur qui n'a pas fait connaître son nom, ne peut, d'après un article du règlement de l'Académie, être renvoyé a l'examen d'une Commis- sion 1 J7 ANONYMES. — Une Note, également ano- nyme, sur le système du Monde, ne peut, pour la même raison, être prise en con- sidération 6g ANTINORI. — Anciennes observations sur le mouvement du pendule , par des Mem- bres de l'Académie del Cimenlo 635 ARAGO annonce que M. le capitaine de vaisseau Bonnard, Commissaire de la République à Pile de Taïti , lui a transmis une observation de l'éclipsé totale du So- leil du 8 août i85o, faite à Honolulu, par M. Kutciychi que M. Bonnard y avait en- voyé à cet effet 507 — Sur l'éclipsé totale de Soleil observée le 8 août i85o, à Honolulu (lies Sandwich), et recommandations relatives aux obser- vations qu'il sera convenable de faire pen- ■ dant l'éclipsé totale du 28 juillet i85i... r>--] — M. Arago communique une Lettre qui lui a été adressée par M. Antinori , de Flo- rence, et qui a rapport à quelques obser- vations faites par des Membres de l'Aca- démie del Cimenlo sur l'apparente varia- tion du pendule, variation dont, d'ail- leurs , ils n'ont pas aperçu la cause 63:"> — M. Arago présente, an nom de M. de Iluni- boldt , la première partie du troisième vo- lume du Cosmos, édition allemande lui — M. Arago présente le deuxième volume des «Tableaux de la Nature, «de M. de Humboldt , traduction française par M. Galusfy 4g| — M. Arago annonce, dans la séance du 17 février, la perte qu'a faite l'Académie dans la personne d'un de ses Correspon- dants pour la Section d'Astronomie. M. Svanberg 243 MM. — M. Arago annonce, d'après une lettre de M. Pentland, la perte qu'a faite l'Aca- démie dans la personne d'un de ses Cor- respondants pour la Section d'Astro- nomie, M. bunlop, directeur de l'obser- vatoire de Sydney, décédé il y a environ trois ans 261 — M. A/ngo annonce, d'après un article inséré dans le Moniteur, le décès de M. Jacobi , l'un des huit Associés étrangers de l'Aca- démie des Sciences, décédé à Berlin, le 19 de ce mois 261 — M. Arago , en rappelant ce qui avait été dit , dans la précédente séance, de la mort de M. Jacobi, donne, d'après une lettre de Berlin, quelques renseignements sur l'af- fection à laquelle a succombé l'illustie géomètre... 3i3 — M. Arago annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Maurice, Académicien libre, décédé à Genève le 16 avril i85i. 56i — M. Arago communique un extrait du Mé- moire de M. Kutczyki, concernant les effets produits sur les hommes et les ani- maux par l'obscurité a laquelle a donné lieu cette éclipse 636 — M. Arago annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de l'un de ses Correspondants pour la Section d'Astronomie, M. Svanberg, autrefois secrétaire de l'Académie des Sciences de Stockholm etdirecteur de l'ob- servatoire 2^3 — M. Arago est nommé membre de la Com- (•983 ) Page». mission chargée de décerner le prix d'As- tronomie, fondation de Lalande ARGELANDER est présenté par la Section d'Astronomie comme l'un des candidats pouruneplace vacante de Correspondant. — M . Argelander est nommé Correspondant de l'Académie pour la Section d'Astronomie. ARMET-STMNHEL. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Vivien), séance du 26 mai ARNAUD. — Doutes relativement a l'opinion généralement admise que dans la respira- tion il n'y a jamais assimilation d'une por- tion de l'azote de l'air qui pénètre dans le poumon ARNOUX. — Trains articulés pour les voi- tures de chemins de fer; nouveau système d'articulation permettant le recul sans dé- placement préalable d'aucune des pièces de l'appareil ,. AURAULT. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Nativelle), séance du 2 juin ATK.INSON. — Lettre relative à un moyen supposé propre à prévenir le mal de mer. AXJI3RÉE.— Nouvelles recherches sur la pho- tographie : action accélératrice de l'acé- tate d'ammoniaque ( en commun avec MM. Humbert et de Molard) AUBRY-BAILLETJL — Observations mé- téorologiques faites à bord du vaisseau le Jupiter, du Ier mars 1849 au 14 lévrier i85i AUZI AS-T OREN NE.— Mémoire sur lasyphi- lisation l'agen. 849 600 619 816 340 846 468 4'9 944 BABINET. — Sur les rapports de la tempé- rature avec le développement des plantes. 521 — M. Babinet donne, de vive-voix, quelques renseignements relatifs aux nouvelles expériences de M. /. Guyot , et demande, au nom de l'auteur, que l'Académie veuille bien compléter la Commission qui avait été chargée d'examiner son Mémoire sur ce sujet no5 BALARD. — Remarques à l'occasion d'un Rapport fait par M. Payen, sur un Mé- moire de M. Peligot concernant les pro- cédés saccharimétriques 4$6 — M. Balard est présenté par la Section de Chimie comme l'un des candidats pour la chaire de Chimie vacante au collège de France, par suite de la démission de M. Pelouze 22 C. R., t85i, i« Semestre. (T. XXXII.) — M. Balard est désigné par la voie du scru- tin comme le candidat qui sera présenté par l'Académie au choix de M. le Ministre de l'Instruction publique 46 BARRESWIL (Ch.). — Sur la solubilité du carbonate de chaux dans le sacebarate. . . 469 BATJDENS. — Considération sur la rupture du ligament rotulien et description d'un appareil curatif nouveau g3o BAUDRIMONT. — Projet d'un appareil des- tiné à rendre sensible aux yeux le mouve- ment rotaloire de la Terre 307 BAYARD — Mémuire ayant pour titre : « De la gastro-entérite varioleuse avant et de- puis la découverte de la vaccine » 184 BAYARD (H.). — Note sur un procédé nou- veau de photographia sur papier 55a BAYLET, médecin, près d'entreprendre un i3o (984) M H . voyage dans les anciennes colonies espa- gnoles de l'Amérique tropicale , se met à la disposition de l'Académie et lui de- mande des instructions BEAUTEMPS-BEAUPRÉ, en présentant un nouveau volume des instructions nau- tiques du Pilote français, fait ressortir l'importance de ce travail BECQUEREL. — Mémoire sur les effets élec- triques produits dans les tubercules, les racines et les fruits, par suite de l'in- troduction d'aiguilles galvanométriques en platine — Sur la facilité qu'offre l'appareil desondage de M. fcïndpour constater la constitution géologique du sol à de grandes profon- deurs — La Section de Physique générale, par l'or- gane de son doyen, M. Becquerel, pro- pose de déclarer qu'il y a lieu d'élire pour la place devenue vacante par suite du décès de M. Gay-Lussac — IV1. Becquerel annonce , en qualité de doyen de la Section de Physique , que le Rapport qui devait être fait sur les candidats pour la place vacante dans celte Section se trouvera retardé par suite d'une indis- position du Rapporteur, M. Despreu. . . . BECQUEKEL ( Edm.). — Note relative aux ef- fets électrochimiques produits sous l'in- fluence de la lumière — Note relative à un travail de M. Niepce intitulé : « Relation entre la couleur de certaines flammes colorées et celle des images héliographiques colorées par la lumière» — M. Becquerel est présenté par la Section de Physique, comme l'un des candidats pour la place vacante dans la Section de Physique par suite du décès de M. Gay- Lussac BENOIT.— Sur un projet concernant le moyen d'approvisionner d'eau potable la ville de Cette, en y conduisant l'eau d'une source d'eau douce qui sort du fond de l'étang saumâlre de Thau BENOIT (J.-B.). —Dépôt d'un paquet ca- cheté (séance du i3 janvier). — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 5 mai ) BENOIT.— Mémoiresur ledynamomètre fu- niculaire BERTAGNINI. — Recherches sur l'hydrure de benzoïle nitré BERTHIER est nommé Membre de la Com- mission qui sera chargée de la révision des comptes pour l'année i85o BERTKAND(J.).-Mémoire sur la théorie du 192 894 657 8S5 3o8 3i3 83 8G2 352 599 64 690 764 688 755 MM. pa8e». déterminant d'un système de fonctions. . . i34 BERTRAND. — Mémoire sur les théorèmes généraux en mécanique 509 — M. Bertrand est présenté, par la Section de Géométrie, comme l'un des candidats pour une place vacante dans cette Section.. . 5ifi BEVÉDE. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du26mai) 816 BIANCON1 prie l'Académie de vouloir bien hâter le Rapport de la Commission qui a été chargée d'examiner son Mémoire sur une machine hydraulique applicable aux bateaux à vapeur, comme moteur héli- coïde 845 BINET. — Note sur le mouvement du pendule simple en ayant égard à l'influence de la rotation diurne de la Terre 167 et 197 — Bépl ique à des remarques l'ai tes par M. Liou- ville'a l'occasion de cette communication. 1C0 — Mémoire sur l'application de la théorie des suites à la série des nombres premiers k un nombre composé 918 BIOT. — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Fremy, insérée au Compte rendu de la dernière séance de décembre 1 85o 3 — Note sur les dispositions qui ont été prises pour la confection et l'emploi d'étalons de mesures métriques destinés au duché de Modène 6o5 — M. Biot fait hommage à l'Académie de sa Notice sur Gay-Lussac, Notice lue à la séance anniversaire de la Société royale de Londres — M. Biot, au nom de la Section de Gcoinc- trie , propose de déclarer qu'il y a lieu d'élire pour la place vacante dans cette Section — M. Biot présente, au nom de la même Sec- tion, une liste de candidats pour la place vacante 516 — M. Biot exprime le regret de ne pouvoir, à raison desa santé, assister à l'inaugura- tion de la statue de Poisson 861 — M. Biot donne lecture du discours qui a été prononcé par la Commission chargée de représenter l'Académie dans cette oc- casion 869 BLANCHARD (Emile) est présenté, parla Section d'Anatomie et de Zoologie, comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Blainville. . . 148 BLANCHET. — Mémoire ayant pour titre : « Analyse géométrique des surfaces du se- cond ordre, pour servir d'introduction à l'étude de la géométrie supérieure » 296 — M. Blanchet est présenté, par la Section de Géométrie, comme l'un des candidats pour la place vacante dans cette Section. 5i6 9 432 (985) MM. P»8"- BLANQUART-ÉVRARD. - Mémoire ayant pour titre : « Photographie sur papier. Impression photographique » . . 555 et 63g BLATIN adresse un paquet cacheté portant pour suscription : « Divers appareils ap- plicables à la médecine et à la chirurgie », et demande quo la Note renfermée sous ce pli soit admise à concourir pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fonda- tion Montyon 5o5 Bl.OCH.— Note sur un aspirateur à jeu continu. 83 1 BLONDLOT (N.). — Mémoire ayant pour titre : « Inutilité de la bile dans la diges- tion proprement dite » 904 BLUME. — Rapport sur la Bumphia de M. Blume; Rapporteur M. de Jussieu 3g8 — M. Blume est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant . . . 4'6 — M. Blume est nommé Correspondant pour la Section de Botanique }g5 BOB1ERRE (Ad ). — Recherches sur la com- position de la source ferrugineuse de Ki- rouars (Seine-Inférieure) (en commun avec M. E. Moride) 376 — Note sur la solubilité du phosphate de chaux dans le sucrate de chaux 85g — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 12 mai) 728 BONAFOUS, en qualité de Membre de la Commission supérieure de statistique des États de terre-ferme du roi de Sardaigne, fait hommage de trois volumes d'un ou- vrage publié par cette Commission 926 BONAPARTE (Charles) présente la figure d'un oiseau nouvellement découvert sur les rives du Nil-Blanc 27 — Note sur les Tangaras, leur affinité et des- cription d'espèces nouvelles 76 — M. Bonaparte met sous les yeux de l'Aca- démie un modèle en plâtre de l'hippopo- tame actuellement vivant en Angleterre , et fait hommage de la seconde partie de son Conspectus Avium 126 — M. Bonaparte est présenté par la Section d'Anatomie et de Zoologie, comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Blainville |/j8 BOND (W.-C.).— Observations de la comète de M. Faye, faites à l'observatoire de Cam- bridge (Etats-Unis d'Amérique) 3o4 — M. Bond est présenté par la Section d'As- tronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 600 , 653 et 692 — M. Bond est nommé Correspondant de l'A- cadémie pour la Section d'Astronomie. . . 706 BONNAFONT.— Mémoire sur latransmis- IfltW. H»gf». sion des ondes sonores à travers les par- ties solides de la tête 676 BONNET demande à être admis à faire une communication sur le mouvement perpé- tuel. Cette demande ne peut, d'après une ancienne décision de l'Académie, être prise en considération 8 16 BONNET (Ossian) est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour la place vacante dans cette Section. 5i6 BOREAU est présenté par la Section de Bo- tanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 691 BOUCHARDAT. — Monographie des ires- seaux ou verreaux ( suite à de précédentes communications sur les vignobles de la France) 547 BOUDIN. — Recherches pratiques sur le trai- tement des fièvres paludéennes 5o5 BOUGLINVAL. — Note sur des ossements de Guanches, apportés de Téuériffe en 1842, et provenant en grande partie de fouilles qu'il avait dirigées lui-même . . 865 BOUILLON. — Dépôt d'un paquet cacheté ( en commun avec MM. Poisat et d'Arcet), séance du 3 mars 343 BOURCIER (Jules). — Note sur onze espèces nouvelles de Trochilidées 186 BOUSS1NGAULT. — Sur l'extraction du gaz oxygène de l'air atmosphérique. . 261 et 821 — Rapport sur les observations météorolo- giques faites à l'Antisana, par M. Carlos Aguirre , 741 — M. Boussingault est nommé Membre de la Commission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix de Sta- tistique de l'année 1 85 ; 869 BOUTIGNY. — Remarques sur une Note de M. Person, ayant pour titre : « De la force qui soutient les liquides à distance, au- dessus des surfaces échauffées » 3oo — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 17 février) 258 BRACHET. — Communications sur diverses questions relatives à l'optique ai, 43i, 476, 592, 65a, 728, 776, 845 et 882 — Lettre relative à l'emploi qu'aurait fait de lachambre obscure un peintre bien connu. 5i6 — Réflexions sur les douleurs qui accompa- gnent, dans nos pays, le travail de l'ac- couchement 865 — Note sur la transcription des signaux élec- triques 941 — Dépôt de paquets cachetés (séancesdu 6 jan- vier, des 3, 17, 24 et 3i mars, du 12 mai, des 2, 9, 23 et 3o juin) 22, 343, 385, 43i, 476, 720, 846, 865, 914 et 953 — M. Brachet demande l'ouverture d'un pa- i3o.. (9»6) MM- Page». quet cacheté déposé par lui g53 BRAVAIS. — Description d'un nouveau po- lnriscopc, et recherches sur des doubles réfractions peu énergiques lia — Note sur les systèmes dans lesquels les vibrations dextrogyres et lévogyres ne s'effectuent pas de la même manière 166 — Etudes sur la cristallographie. (Rapport sur ce Mémoire ; Rapporteur M. Cauchy,). 284 — Note sur un halo observé le 25 j uin g5a — M. Bravais est présenté , par la Section de Physique, comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Gay-Lussac 352 BREBISSON est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 691 BREGUET. — Expériences sur la vitesse du son dans le fer (en commun avec M.Wer- theim ) 293 BRESSON. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 16 juin) 882 BRICQUET, en présentant, pour le concours de Médecine et de Chirurgie, un ouvrage sur le choléra- morbus de 184g, joint à cet envoi une Note manuscrite contenant l'indication des parties qu'il considère comme neuves dans ce travail qui lui est commun avec M. Mignot 5o6 BRONGNIART (Ad.) présente, au nom de la Section de Botanique, la liste de candi MM. Page,. dats pour la place de Correspondant, va- cante par suite du décès de M. Link 691 BROWN-SÉQUARD prie l'Académie de vou- loir bien admettre au concours, pour le prix de Physiologie expérimentale, son Mémoire sur la transmission des impres- sions sensitives dans la moelle épinière, Mémoire lu à la séance du 18 novembre i85o 476 — Sur la persistance de la vie dans les mem- bres atteints de la rigidité qu'on appelle cadavérique 855 — Recherches sur le rétablissement de l'irri- tabilité musculaire chez un supplicié. . . . 897 BRDC1. — Procédé de M. Mort pour préparer les plaques noires destinées à maintenir en position les préparations anatomiques délicates que l'on conserve dans l'alcool. S29 BUCHON -HILTON demande l'intervention de l'Académie près de M. le Ministre de l'Intérieur, à l'effet d'obtenir une autori- sation dont il a besoin, dit-il, pour des essais aéroslatiques 690 BUCKLAND est présenté comme l'un des can- didats pour la place d'Associé étranger, vacante par suile du décès de M. Jacobi.. 558 BURQ. — Nouvelles observations concernant l'application avantageuse que l'on peut faire des armatures métalliques au traite- ment de divers accidents contre lesquels échouent souvent les moyens ordinaires de la thérapeutique 3oi CABILLET. — Mémoire ayant pour titre : n Réfutation du tempérament égal, consi- déré comme base de l'école de musique ». 468 CAGNIARD-LATOUR. — Mémoire ayant pour titre : «Sur le moulinet à balte- ments démontrant des phénomènes nou- veaux d'acoustique 11 168 — Étude des effets que l'action de la chaleur peut produire sur les bois, suivant leur espèce, leur âge et leur état hygromé- trique, lorsque ces corps sont contenus dans des tubes de verre fermés des deux bouts 29 > — M. Cagniard-Latour est présenté, par la Section de Physique, comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M • Gay-Lussac 352 — M. Cagniard-Latour est nommé Membre de l'Académie, Section de Physique, en rem- placement de M. Gay-Lussac 367 — Décret du Président de la République con- firmant cette nomination 4^7 CAHOURS(Acc).— Recherches sur le phénol (hydrate de phényle ) 60 CANDOLLE (At-rn. de) est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Cor- respondant 4/6 et 559 — M. de Candolle est nommé Correspon- dant de l'Académie pour la Section de Botanique 587 — M. de Candolle adresse ses remerciments à l'Académie 632 CANECAUDE. — Dépôt d'un paquet cacheté ( séance du 6 janvier ) 22 CANNIZZARO. — Recherches sur les amidee cyaniques ( en commun avec M. S. Cloè'z). 62 C ARNOT ( H. ) . —Nouvelle Note sur les chan- gements survenus dans les lois de la mor- talité depuis l'introduction de la vaccine. 468 et 832 CARRETE soumet au jugement de l'Acadé- (987 MM. P«S«- mie un Mémoire concernant des moteurs qu'il croit possible d'établir sur les ri- vières navigables, dans les parties de leurs cours où elles se divisent en deux bras. . 5o6 CARRIÉ (l'Abbé). — Mémoire sur la direc- tion des aérostats 34° CARVALLO. — Dépôt d'un paquet cacheté ( séance du 28 avril ) 652 CARV1LLE soumet au jugement de l'Aca- démie trois Mémoires concernant : le premier, un nouveau four à coke; le deuxième, un four modérateur à cuire le pain; le troisième, la fabrication en terres réfraetaires de cornues à g.iz 142 CASASECA. — Nouveau procédé pour ré- duire l'argent à l'état métallique, au moyen du sucre 686 CASSAL. — Application de l'électromagné- tisme dans la locomotion et dans les transmissions de mouvement (en commun avec MM. Amberger et /. Nicklès)..- . ... 68a CADCH'Ï (A.). — Mémoires sur les fonctions irrationnelles et sur leurs intégrales dé- finies 68, 126 cl 162 — Sur les fonctions de variables imagi- naires 160 — Sur l'application du calcul des rési- dus à plusieurs questions importantes d'analyse 207 — Sur l'application du calcul des résidus à la décomposition des fonctions transcen- dantes en facteurs simples 267 et 35.-} — Sur l'équilibre et les mouvements vibra- toires des corps solides 323 — Sur la sommation des termes de rang très-élevé dans une série simple ou mul- tiple 389 — Sur les fonctions monotypiquos et mono- gènes 484 — Conditions sous lesquelles subsistent les principales formules du calcul des ré- sidus 704 — Sur les valeurs principales et générales cur- vilignes dans lesquelles la fonction sous le signe f devient infinie en un point de la portion de courbe donnée 789 — Rapport sur un Mémoire présenté à l'A- cadémie par M. Puiseux, et intitulé : « Recherches sur les fonctions algébri- ques » 276 — Rapport sur un Mémoire présenté par M. Bravais, intitulé : « Etudes sur la cris- tallographie » 284 — Rapport sur divers Mémoires de M. Wer- theim 326 — Rapport sur un Mémoire de M. Hermite , relatif aux fonctions à double période. . . 442 — Réponse à des remarques faites par M Liou- 452 »3 IIJ2 8l2 69a MM. pagei ville à l'occasion d'un passage de ce Rap- port CAUCHY. — Rapport sur un Mémoire pré sente à l'Académie par M. Puiseur, et intitulé : « Nouvelles recherches sur les fonctions algébriques» 4o3 — Rapport sur un travail présente à l'Aca- démie par M. Koraleh , et relatif aux logarithmes des nombres G10 — M. Cauchjr dépose sur le bureau de l'Aca- démie un exemplaire lithographie de la Lettre qui renferme les observations adressées par lui à M. l'Administrateur el à MM. les Professeurs du Collège de France, au sujet de sa candidature... 3 et CESSAC annonce la découverte qu'il a faite, dans l'arrondissement de Gourdon (Lot), de divers gisements de marbres propres à être employés par les architectes. i3i et CHALLIS. — Observations de la comète de M. Faye , faites à l'équatorial de Cam- bridge . — M. Chaltis est présenté par la Section d'Astronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant (ioo , 653 et CHANCEL (Gustave). — Recherches sur une nouvelle classe d'élhers 5S7 — Recherches sur de nouvelles combinaisons organiques sulfurées 642 CHAPPEE. — Méthode pour communiquer aux sourds et aux sourds-muets les sons et la prosodie régulière ou musicale des lettres, syllabes et mots 724 et CHARAULT (R.). — Note sur quelques phénomènes de répulsion électrique 557 CHARGÉ D'AFFAIRES DE BELGIQUE (le ) adresse, au nom de la Chambre des représentants de Belgique, un volume qui vient d'être publié par ordre de la législa- ture , et qui a pour titre : « Actes des" Etats généraux de 1600 » 65 1 CHASLES est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats p.>ur la place vacante dans cette Section 5i6 — M. Chastes est nommé Membre do l'Aca- démie, Section de Géométrie . . 535 — Décret du Président de la République confirmant cette nomination 6o5 CHATIN (Ad.). — Présenco de l'iode dans l'air, et absorption de ce corps dans la respiration animale (Jgg — L'Académie, sur la proposition de M. Du- mas , décide que l'ensemble des travaux de M. Chatin, sur l'iode, sera examiné par une Commission résultant de la réunion de celle qui a été nommée dans la précé-- 775 ( MM. Pages, dente séance et de celle qui l'avait été à l'occasion d'une communication anté- rieure 725 CHATIN. — Dépôt d'un paquet cacheté ( séance du 20 janvier) 96 — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 3 fé- vrier) ... 148 — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 17 mars) 385 CHENOT. — Analyse des matières minérales par les gaz 93 CHEVALLIER (A.).— Nouvelles recherches sur 1-es maladies qui atteignent les ou- vriers employés à la préparation du sul- fate de quinine 910 CHEVALLIER (Ch .) présente une lorgnette dont les verres ont une disposition nou- velle 880 — M. Chevallier présente un modèle perfec- tionné de sa longue-vue à verres combi- nés Ibid. CHEVREUL. — Remarques à l'occasion d'un nouveau procédé de M. Liebig pour la dé- termination de l'oxygène contenu dans l'air atmosphérique 5g — Exposé d'un moyen de définir et de nom- mer les couleurs d'après une méthode ra- tionnelle etexpérimentale, et application de ce moyen à la définition et à la déno- mination des couleurs d'un grand nombre de corps naturels et de produits artificiels. 693 — M. Chevreul est nommé Membre de la Com- mission centrale administrative pour l'année i85i 1 — M. Chevreul est nommé Membre de la Com- mission appelée à juger le concours pour le prix concernant les Arts insalubres. . . 798 — M. Chevreul est remplacé, sur sa demande, dans la Commission chargée de faire un Rapport sur les communications de M. Grange, concernant les rapports entre certaines constitutions géologiques du sol et l'existence du goitre chez les habi- tants de ces pays t85 CHODMARA. — Addition à un précédent tra- vail intitulé : « Traité du mouvement hé- licoïde des astres » 468 CHUARD. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 3o juin) gS3 C1VIALE. — Sur quelques progrès de la pa- thologie chirurgicale, au sujet du «Traité des maladies des voies urinaires » 924 CLATJDET. — Description du dynactino- mètre, instrument pour mesurer l'inten- sité des rayons photogéniques, et pour comparer la puissance des objectifs. — Diverses recherches sur la différence entre les foyers visuels et photogéniques, et sur 988 ) MM. leur constante variation. — Hypothèse sur les causes de cette variation CLEMENT. — Analyses du sang artériel et du sang veineux, pour servir aux recher- ches sur la respiration et la nutrition. . . CLERGET. — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Duhrunfaut concernant les procédés saccharimétriques — Remarques à l'occasion d'un passage du Rapport fait par M. Payen sur un Mémoire de M. Peligot concernant les procédés saccharimétriques — Réponse aux observations de M. Paren sur la question des procédés saccharimé- triques • 545, 5fjo, 622 et CLOEZ (S.). — Recherches sur les amirles cyaniques (eu commun avec M. Canniz- zaro) — Note sur les propriétés vénéneuses de l'hu- meur lactescente que sécrètent les pus- tules cutanées de la salamandre terrestre et du crapaud commun ( en commun avec M. Gratiolet ) COLIN (G. ). — Expériences sur la sécrétion pancréatique chez les grands ruminants domestiques COMBES est nommé Membre de la Commis- sion chargée d'examiner les pièces admi- ses au concours pour le prix de Méca- nique CONSEIL. — Mémoire sur les sauvetages.. . CONSTANT PREVOST. Voir Prévost (Cons- tant ). COOPER est présenté par la Section d'As- tronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . . 600 . 653 et CORDIER est désigné pour faire partie de la Commission chargée d'examiner un tra- vail de M. Delafosse, Commission devenue incomplète par le décès de M. Beudant. . CORNE. — Mémoire ayant pour titre : « De la fibrine dans l'albuminurie, et de ses liai sons avec l'albumine » COSTE est présenté par la Section d'Anato- mie et de Zoologie comme l'un des can- didats pour la place vacante par suite du décès de M. de Blainville — M. Coste est nommé Membrede l'Académie, Section d'Anatomie et de Zoologie — Décret du Président de la République con- firmant cette nomination — M.Cojfedonne, de vive voix, des renseigne- ments sur les mesures prises par l'Admi- nistration pour l'acclimatation de plu- sieurs poissons des eaux douces de l'Alle- magne Pages. i3o 543 3o"> 685 62 59a 374 849 468 692 i85 178 14s i65 '91 821 ( 9»9) MM. V'S" OREMA dcmantlc que l'Académie se fasse rendre compte d'un ouvrage qu'il a fait paraître sur un nouveau genre de moteurs. 599 — Note concernant un appareil que l'auteur MM. Pa|!t, désigne sous le nom de moteur hydro-at- mosphérique . . m%i CRUSELL. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 14 avril) 558 D DAMOUR (A.). - Note sur la composition des Millépores et de quelques Corallinées. 253 DARAS annonce qu'il a découvert, dans les environs cle Soissons , des ossements fos- siles du Lophiodon anthracoïdien 257 D'ARCET. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec MM. Poisat et Bouillon), séance du 3 mars 343 DAUBRÉE ( A. ). — Expériences sur la pro- duction artificielle de l'apatite, do la to- paze et de quelques autres métaux iluori- fères 6i5 — Recherches sur la présence de l'arsenic et de l'antimoine dans les combustibles mi- néraux, dans diverses roches et dans l'eau 'le la mer 827 DAURIAC et Saucqlk adressent des rcmer- cîments à l'Académie qui , dans sa séance publique du 16 décembre i85o,Ies a ho- norés d'une récompense pour un Mé- moire qu'ils avaient présenté au concours des Sciences physiques • • 4^' DAVAT, en adressant un opuscule imprimé sur le traitement de l'hydrocèle, demande que cet écrit soit renvoyé, comme pièce à consulter, à la Commission chargée d'examiner un Mémoire de M. Baudens, sur le traitement de la même maladie. . . 720 DECERFZ. — Note sur la dernière maladie du froment dans le Berry (rouille des blés) • 'Si DEJEAN. — Mémoire sur l'écoulement dos liquides 299 — Note sur le déplacement du plan d'oscilla- tion du pendule, dans l'expérience de M . Foucault 806 DELAFOND. — Effets produits sur des oi- seaux et des mammifères vivauls, par l'inoculation do divers liquides pris sur d'autres oiseaux morts d'une maladie épidémique 646 — Sur une maladie qui affecte les poules dans les départements de la Seine et de Seine- et-Oise (communication faisant suite à la précédente) 678 DEL AFOSSE. — Mémoire sur une relation importante qui se manifeste, en certains cas, entre la composition atomique et la forme cristalline des minéraux. (Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Dufré- noy.) 3j5 DELAFOSSE. — Sur le plésiomorphisme des espèces minérales , c'est-à-dire sur les es- pèces dont les formes offrent entre elles le degré de ressemblance qu'on observe dans les cas d'isomorpbisme ordinaire, sans que leurs compositions atomiques puissent se ramener à une même formule. 535 — Remarques sur la théorie atomique de M. Gaudin 806 DELEAU, ù l'occasion d'une Note adressée, en novembre i85o, par M. Landouiy, rappelle un Mémoire qu'il avait lu à l'A- cadémie en 1837, et dans lequel il avait déjà signalé la coexistence singulière d'une exaltation de la sensibilité de l'ouïe et d'une diminution de la sensibilité des nerfs faciaux 1 84 — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 25 février) 3oS DEMARQUAY. — Recherches expérimentales sur les modifications imprimées à la tem- pérature animale par l'introduction, dans l'économie, de différents agents théra- peutiques (en commun avec MM. Aug. Dumèril et Lecointe) . . 463, 54l , 8ot el 9J2 DEMON VILLE prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre (les candidats pour la place vacante, dans la Section de Physique, par suite du décès de M. Gay-Lussac 96 et 343 DERYAD prie l'Académie de vouloir bien faire examiner une Note qu'il lui adresse concernant certains phénomènes astrono- miques 865 — Nouvelle Lettre concernant l'appareil qu'il a imaginé pour représenter les mouve- ments des corps célestes 914 DESA1NS. — Mémoire sur la polarimétric de la lumière (en commun avec M. F. de la Provostaye ) 86 — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. de la Provostaye), séance du 1 3 janvier 64 D'ESCAYRAC DE LAUTDRE. — Mémoire sur le commerce du Soudan oriental • — Mémoire sur les routes du Nil à la mer. 17 ( 99° MM. Pages. DESCHAMPS. — Note sur un nouveau sys- tème de chemins de fer atmosphériques. 3o2 DESDOUIT écrit par erreur pour Dudouit. DESLONCHAMPS (Eudes). — Sur un monstre double monophalien, de provenance ovine, formant un nouveau genre nommé Hémitropage i85 DESMARA1S (C.) transmet une Note intitu- lée: a Relation inédite des deux premières ascensions du ballon Montgolfîer, en 1783, par un témoin oculaire »a . , 727 DEV1LLE (Ch.-S.-C.).— Mémoire sur les roches volcaniques des Antilles 673 DIEN (Ch ).— Dépôt d'un paquet cacheté ( séance du ij février ) 258 DIRECTEUR DE L'OBSERVATOIRE PHY- SIQUE CENTRAL DESAINT-PÉTERS- BOURG (i.e) accuse réception des der- niers numéros du tome XXXI cl des premiers du tome XXXII des Comptes rendus de l'Académie des Sciences 3o8 — Lettre de remercîments adressée à l'Acadé- mie pour l'envoi d'une série de numéros des Comptes rendus. „ 91a DIRICHLET est présenté conimel'un des can- didats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Jacobi. 558 DORVAULT. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 12 mai) 728 DOYÈRE. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 17 mars) 385 — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 3i mars) 476 DUBRUNFAUT. — Note sur la sacchari- métrie 249 et 85? — Note sur les sucrâtes insolubles et sur leur application à la fabrication du sucre cris- tallisable /nS DUCHAMP. — Note ayant pour titre : « Nou- veau système de télégraphie lumineuse». 469 DL'CHESNE,de Boulogne, présente pour le concours de Médecine et de Chirurgie, un recueil de Mémoires, les uns manuscrits et les autres imprimés, qu'il désigne col- lectivement sous le titre de « Recherches électiopbysiologiquus, pathologiques et thérapeutiques» 5o6 DUDOUIT. — Note sur la détermination des longitudes en mer, et l'emploi des Tables de logarithmes pour ces opérations 558 — M. Dudouit prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des can- didats pour la place aujourd'hui vacante dans la Section de Mathématiques 3o8 DUFOUR (Léon). — Sur l'anatomie du scor- pion q8 .— M. Léon Dufour prie l'Académie de vouloir bien admettre ce travail au concours pour ) MM. pa8es. le prix de Physiologie expérimentale. . . . 686 DUFRÉNOY. — Rapport sur le troisième voyage de M. Rochctd' Iléricourt en Abys- sinie (Minéralogie et Géologie) 220 — Rapport sur un Mémoire de M. Delafasse, ayant pour objet une relation importante qui se manifeste, en certains cas, entre la composition atomique et la forme cristal- line des minéraux 345 — M. Dufrénoy est nommé membre du jury chargé de l'examen des pièces de concours produites par les élèves de l'École des Ponts et Chaussées 58? DUHAMEL. — Observations concernant les effets produits par la compression de l'aorte h l'angle sacro-vertébral , dans le cas de pertes utérines qui menacent la vie 722 DUJARD1N demande et obtient l'autorisa- tion de reprendre un Mémoire sur le système nerveux des Insectes, Mémoire qu'il avait lu à la séance du 21 octobre i85o, et qui avait été renvoyé à l'examen de la Section de Zoologie et d'Anatomie. 1 16 DUMAS, en présentant l'extrait d'une Lettre de M. Lewy, sur le cédron, annonce qu'un voyageur a récemment apporté en France des graines de cédron en quantité suffisante pour permettre des expériences sur leur action thérapeutique 5u — M. Dumas est nommé Membre de la Com- mission appelée à juger le concours pour le prix concernant les Arts insalubres.. . 798 DUMÉR1L (C.). — Rapports sur deux Mé- moires de M. Ouérin-Méneville , concer- nant l'un la muscardine, l'autre les vers rongeurs des olives 79'2 — M. Duméril, au nom de la Section d'A- natomie et de Zoologie, propose de dé- clarer qu'il y a lieu de nommer à la place devenue vacante par suite du décès de M. de Blainville \ft — M. Duméril fait hommage à l'Académie de la première livraison du n Catalogue mé- thodique de la collection des Reptiles du Muséum » 60 — M. Duméril est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon 669 — Membre de la Commission chargée déjuger les pièces admises au concours pour le prix de Physiologie expérimentale 823 DUMERIL ( Auc ). — Recherches expérimen- tales sur les modifications imprimées à la température animale par l'introduction , dans l'économie, de différents agents ( 99i MM. Page», thérapeutiques (en commun avec MM. De- marauay et Lecointe). 463, 54 1, 8oi et g3a DUMONCEL (Th.).— Mémoire sur deux anémomètres a indications continues, établis près de Cherbourg if65 DUMONT (A.). — Note sur l'application de la télégraphie électrique à la ville et à la banlieue de Paris 8-0 DUMOULIN (Scip.). —Nouvelle méthode d'extraction de l'azote ai — M. Dumoulin présente une Note sur deux produits qu'il annonce obtenir, par un nouveau procédé, de la résine du palmier: l'acide picrique et une cire analogue a la cire d'abeille 3^q — M. Dumoulin présente un échantillon de bière préparée avec l'acide picrique au lieu de houblon 879 DUPERREY, avant de quitter le fauteuil de Président, rend compte de ce qui s'est fait pendant l'année i85o, relativement à l'impression des Mémoires de l'Académie et des Mémoires des Savants étrangers, .... 1 DUriN (Ch.). — Mémoire sur la mortalité dans les cinq premières années de la vie. . iai — Suite des Recherches sur les osculations d'ordres supérieurs 56g — M. Dupin est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix de Mé- canique 849 — Etde la Commission chargéed'examinerles pièces admises au concours pour le prix de Statistique de l'année i85i 869 DUPRÉ. — Mémoire sur la résolution des équations numérales 297 — Recherches sur les équations numériques. 55i DURAND-FARDEL, auteur d'un ouvrage sur les eaux de Vichy, présenté pour le con- cours aux prix de Médecine et de Chi- rurgie, adresse une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. . 65a DURAND et Laporte, boulangers à Tou- louse, annoncent être parvenus à panifier le gluten qui se perdait dans les fabriques d'amidon , et adressent des spécimens des produits qu'ils ont obtenus 14a ) MM. p,g„. DUREAU DE LA MALLE. — Histoire du citronnier. Sa sensibilité thermométrique do — o degré centigrade constatée depuis le 111e jusqu'au xixe siècle 3i8 — Serres chaudes des anciens; invention , emploi, usage de ces abris 438 et 585 DUROCHER. — Production artificielle, par voie sèche, des principaux minéraux con- tenus dans les gites métallifères 823 — Observations sur les dépôts stannifèresde la Bretagne et sur les métaux précieux qu'ils renferment 902 — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 28 avril)... 65a DUVERNOY. — Mémoire sur les caractères os- téologiques des genres nouveaux ou des espèces nouvelles de Cétacés , vivants ou fossiles, dont les squelettes entiers, ou les tètes seulement sont conservés dans les galeries d'anatomie comparée du Mu- séum d'Histoire Haturelle 477 — Rapport sur un Mémoire de M. P. Gervais, ayant pour titre : « Nouvelles recherches relatives aux Mammifères d'espèces étein- tes , qui sont enfouis auprès d'Apt , avec des Palseothériums identiques à ceux de Paris » 12 — Rapport sur le troisième voyage de M. Ro- cket d'Hcricourt en Abyssinie (Zoologie). a3o — Rapport sur un Mémoire de M. Gervais, ayant pour litre : « Recherches sur les Cétacés du genre Ziphius, de Cuvier, et plus particulièrement sur le Ziphius cavi- roslris » 358 — M. Duvernoy, à l'occasion d'une Lettre de M. Lartet sur les nouvelles découvertes d'ossements fossiles faites dans la colline de Sansan, donne, d'après une Lettre de M. Laurillard, qui a été envoyé par le Muséum d'Histoire naturelle pour diriger les fouilles, une indication des princi- pales découvertes qu'elles ont amenées. . 843 — M. Duvernoy fait hommage à l'Académie d'un exemplaire des troisième et qua- trième fascicules des leçons qu'il fait au Collège de France sur « l'Histoire géné- rale des corps organisés » 49-* E EBELMEN. — Nouvelles recherches sur la composition des gaz dos hauts fourneaux et sur la théorie de ces appareils — Sur la composition des gaz produits dans la carbonisation de la houille dans des fours C. R., i85i, ier Semestre. (T. XXXII. 90 91 EBELMEN. —Recherches sur une nouvelle méthode de cristallisation par la voie sèche, et sur les applications à la repro- duction des espèces minérales.. 33o et — Sur la cristallisation de la cymophane. . . . ECHEVARRIA.— Note concernant l'action du i3i 7.3 ( 992 ) mai- ph»- chlorure de cyanogènesur l'esprit-de-bois. 597 EDWARDS (Milne) présente à l'Académie la première partie d'un ouvrage qu'il vient de publier sous le titre de : « Introduc- tion à la Zoologie générale, ou Considé- rations sur les tendances de la nature dans la constitution du règne animal ».. 44* EHRENBERG est présenté comme l'un des candidats pour la place d'A9socié étranger, vacante par suite du décès de M. lacobl.. 558 EUE DE BEAUMONT. — Rapport sur les recherches de M. le docteur Grange, re- latives aux causes du crétinismc et du goitre, et aux moyens d'en préserver les MM. P.ige» populations 61 1 ÉL1E DE BE.4UMONT. — Rapport sur deux Notes présentées à l'Académie par M. No- ry-Dupar, ou sujet de la découverte d'une carrière de marbre dans le département de l'Orne 896 — M. Êlie de Beaumont est désigné pour faire partie de la Commission chargée d'un travail de M. Delafosse, Commission deve- nue incomplète par le décès de M. Beudant. 1 85 ESENBECK (Nées von) est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Cor- respondant 476 et 55g FAUQUET (L'abbé).— Lettre concernant les carrés magiques 257 FAURE. — Mémoire sur la modification des kystes et autres productions accidentelles ou dégénérescences limitées par des en- veloppes cellulaires 17 FAURE. — Note sur un projet pour la des- siccation, au moyen d'une machine pneu- matique, des bois employés dans l'ébé- nisterie et la marqueterie 865 FAYE. — Appareil pour sonder à de grandes profondeurs 65 et 164 — Remarques à l'occasion d'une réclamation de priorité de M. Ferdinand, relative à un appareil de soudage en mer 385 — Réclamation au sujet d'une critique de M. Madler, concernant les déclinaisons absolues des étoiles fondamentales 4^7 — A l'occasion d'une Note de M. Franchot, sur un mécanisme destiné à prolonger indéfiniment, à l'aide d'un mouvement d'horlogerie, les oscillations du pendule de M. Foucault, M. Faye annonce que, déjà, M. Foucault lui a communiqué l'idée d'un mécanisme analogue 5o5 — Sur la traînée lumineuse des bolides 667 — Sur l'éclipsé totale du 28 juillet 733 — M. Faye communique une Lettre de M. Pa- rés, relative à l'éclipsé totale de 1842. . .. 781 — Remarques sur cette Note 78 — Réplique à des remarques faites par MM. Laugier et Mauvais à l'occasion do cette communication 788 — Remarques à l'occasion d'une communica- tion de M. Petit 791 — Considérations sur les éclipses totales. . . 886 — M. Faye est nommé Membre de la Com- mission chargée de décerner le prix d'Astronomie (fondation Lalande) 849 — M. Faye présente, au nom de M. G. Bond, de l'observatoire de Cambridge (États- Unis), un dessin du nouvel anneau de Saturne , récemment découvert et observé à Cambridge, et une image photographi- que de la Lune 912 — M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur, M. de Humboldl, et du traducteur, M. Faye, un exemplaire du troisième volume du Cosmos ( ire partie). 896 FÉE est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 691 FERDINAND. — Sondages en mer à de gran- des profondeurs. Réclamation de priorité adressée à l'occasion des communications de M. Faye, sur un appareil à cet usage. 383 FERMOND. — Mémoire sur la conservation et la reproduction des sangsues offici- nales et médicales 7 1 1) FERMONT. — Sur la courbe décrite par un corps sphérique doué d'un mouvement de translation et d'un mouvement de ro- tation 179 — Principe des mouvements curvilignes et circulaires 3oo — Mémoire ayant pour titre : « Application du principe des mouvements circulaires à la formation des ondes sonores : Théo- rie des mouvements hélicoïdaux 375 FIZEAU (H.) — Remarques sur les expé- riences faites , en 1848 et 1849 > aux Etats- Unis, par M. S.-C. Walker et M. O.-M. Mitchel, pour déterminer la vitesse de propagation de l'électricité 4/ — M. FUeau est présenté, par la Section de Physique, comme l'un des candidats pour ( 993 mm. r»g«- la place vacante par suite du décès de M. Gar-Lussac 35a FLOURENS.— Note touchant les effets de l'éther cblorhydrique chloré sur les ani- maux 25 — M. Flourens présente , au nom d'une Com- mission, la liste des candidais pour la place d'Associé étranger, vacante par suite du décès de M. Jacobi 558 — M. Flourens annonce, d'après une Lettre de M. Duchéne du Beltecourt , transmise par M. le Dr Thierry, la nouvelle perte que vient de faire l'Académie, dans la personne d'un de ses Associés étrangers, M. CErsted, décédé à Copenhague, le 9 mars i85i, dans sa soixante-quator- zième année 353 — M. Flourens communique une Note de M. Marshal Hall, concernant des recher- ches expérimentales sur le système ner- veux; l'extrait d'une Lettre, du même physiologiste , sur la théorie de l'épilepsie et de la convulsion en général ; enfin un tableau synoptique offrant la théorie des affections spasmodiques sous forme de paroxysmes 633, 832 et 879 — M. Flourens est nommé Membre de la Commission chargée d'examiner les piè- ces admises au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fonda- tion Montyon 669 — M. Flourens est nommé Membre de la Commission appelée à juger les pièces admises au concours pour le prix de Phy- siologie expérimentale 823 — M. Flourens présente , au nom de l'Aca- démie de Madrid , le premier volume des Mémoires de cette Académie , et un résu- mé de ses travaux pendant Tannée 1849- 1 85o 860 — M. Flourens met sous les yeux de l'Aca- démie le premier volume des « OEuvres ) JIM. PagM. d'Oribase » , publiées en grec et en fran- çais par MM. Daremberg cl Dussemaker.. 632 — M. Flourens présente, au nom de l'auteur, M. de Humboldt, etdutraducteur,M. Faye, la première partie du tome III. du Cosmos. 896 — M. Flourens dépose sur le bureau un exem- plaire du discours prononcé par la dé- putation de l'Académie des Sciences à l'inauguration de la statue de Poisson, dans la ville de Pilhiviers, le i5juin i85t. S96 — M. Flourens fait hommage à l'Académie, au nom de M. Liouville, qui n'a pu assis- ter à la séance, d'un exemplaire de «l'Ap- plication de l'Analyse à la Géométrie », par G. Monge, 5e édition , revue , cor- rigée et annotée par M. Liouvillc 917 FOCK. prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission à l'examen de laquelle a été renvoyé son travail sur les proportions de l'homme .... 84'' FORDOS. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Gclis), séance du 3 fé- vrier 1 48 — Note sur le sulfure d'azote de M. Grégorr, et sur la variété de soufre insoluble dans le sulfure de carbone (en commun avec M. Gélis) 38o FOUCAULT (L.).— Démonstration physique du mouvement de rotation delà Terre au moyen du pendule i35 — M. Foucault est présenté, par la Section de Physique, comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M . Gay-Lussac 35a FRANCHOT adresse une Note sur un méca- nisme destiné à prolonger indéfiniment, à l'aide d'un mouvement d'horlogerie, les oscillations du pendule de M. Foucault, . 5o5 — Note sur le pendule à mouvement continu. 768 FREMY (E.). — Recherches sur le cobalt... 5og et 808 GA1ETTA. — Note sur un appareil électri- que imaginé dans le but d'obtenir un con- densateur d'une grande sensibilité 686, 724 et 775 — Note sur l'application des forces électri- ques à l'industrie des chemins de fer. . . . 724 — Nouvelles Notes concernant des applica- tions de l'électricité 816 — Note sur un alliage annoncé comme jouis- sant d'un pouvoir magnétique très-pro- noncé, et suites aux précédentes commu- nications 832 et 805 GAIETTA. — Notes sur des expériences con- cernant l'électricité gt^ — Note sur le pouvoir magnétique développé par la chaleur dans certains corps g53 GALLE est présenté par la Section d'Astro- nomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . . 600 , 653 et 692 GARIEL. — Mémoire ayant pour titre: «Ap- plications médico-chirurgicales du caout- i3r . . (994) SIM. chouc vulcanisé » GARBEAU. — De la respiration chez les plantes GASPAR1N (de). — Note sur les terrains du Delta du Rhône — M. de Gasparin fait hommage à l'Acadé- mied'un exemplaire de « l'Annuaire mé- téorologique de la France »..'. — M. de Gasparin est nommé Membre de la Commision chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix de Statistique de l'année i85i GASPARIS (de) adresse ses remercîments à l'Académie, qui lui a décerné dans la séance du 16 décembre i85o, deux des médailles de la fondation Lalande (prix d'Astronomie pour les années i84o et i85o) — Lettre concernant une nouvelle planète observée par lui le 24 e' 'e 25 mai , mais qui l'avait été déjà lu 19 du même mois par M . Hind. : • — M . de Gasparis est présenté par la Section d'Astronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 600, 653 et GAUDIN. — A l'occasion d'un Rapport lu récemment à l'Académie, et dans lequel était mentionnée sa théorie du groupe- ment des atomes, M. Gandin demande que l'ensemble de ses travaux sur la cris- tallographie et sur la formation artifi- cielle des cristaux devienne l'objet d'un Rapport. M. Gandin demande, en outre, à ôlre compris dans le nombre des can- didats pour la place vacante dans la Sec- tion de Minéralogie et de Géologie .... — Mémoire sur les causes les plus intimes des formes cristallines, avec son appli- cation à la vérification des formules chi- miques et des formes minéralogiques dou- teuses — Mémoire sur les causes les plus intimes des formes cristallines, traitant des sili- cates alumineux, et rattachant à une même cause l'obliquité des prismes, l'hémiédrie, les macles et le bimorphisme — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 17 mars) GAUTIER demande que l'on complète la Commission chargée de l'examen de son Mémoire sur le système duodécimal GELIS. — Dépôtd'un paquet cacheté (en com- mun avec M. Fordos), séancedu 3février. — Note sur le 6ulfure d'azote de M. Grêgory, et sur la variété de soufre insoluble dans le sulfure de carbone (en commun avec M. Fordos) Pages. 467 696 735 869 243 864 692 427 619 755 385 845 >48 38o MM. pa6e,. GEOFFROY-SAINT-HlLAIRE(Is.).- Rap- port sur plusieurs Mémoires, Notes et Lettres de M. de Quatre/âges et de M. Souleyet, relatifs à l'organisation des Mollusques gastéropodes dits Phlében- térès 33 — Note sur des ossements et des œufs trou- vés à Madagascar, dans des alluvions mo- dernes, et provenant d'un oiseau gigan- tesque 101 — Sur unnouveau genre de monstres doubles parasitaires de la famille des Polygna- thiens 149 — Remarques à l'occasion d'une communica- tion de M. Iules Bourcier, sur onze espèces nouvelles deTrochilidés 188 — M Geqffrojr-Saint-HUaire fait hommage à l'Académie do la préface tirée à part d'un ouvrage étendu qu'il prépare depuis long- temps et qui a pour titre : « Histoire na- turelle générale du règne organique, principalement étudiée chez l'homme et les animaux » 107 — M. hid. Geoffroy-Saint- H ilaire présente à l'Académie deux opuscules qu'il vient de publier, l'un sur les monstruosités en gé- néral, l'autre sur la série animale et sur la question de l'espèce 705 GERVAlS (P.). — Nouvelles recherches rela- tives aux Mammifères d'espèces éteintes, qui sont enfouis auprès d'Apt, avec des Palseolhérimns identiques à ceux de Pa- ris. (Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M . Duvernoy . ) ' 2 .— Recherches sur les Cétacés du genre Zi- phius, de Cuvier, et plus particulièrement sur le Ziphius cavirostris. ( Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Duvernoy.).. . 358 GILLOT.— Note sur un procédé nouveau ayant pour but l'impression des planches lithographiques et des gravures en taille- douce, au moyen de la presse typogra- phique 65o et ioo) GIRARD.— Note sur des expériences consta- tant l'augmentation de rendement due à l'hydropneumatisation des turbines 637 G1RAULT. — Théorie nouvelle des phéno- mènes électriques, et application à diffé- rents phénomènes non expliqués jusqu'à ce jour 184 GLÉNISSON (A.). — Épreuves daguerriennes sur plaques métalliques, exemptes de mi- roitage (en commun avec M. Terreil). . . 343 — Dépôt d'un paquet cacheté ( en commun avec M. Aug. Terreil), séance du 17 février... a58 GODRON est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. ■ . . 691 (995) MM. GONDRET (L.-F.). — Sur l'emploi des ven- touses dans les fièvres d'accès, et sur les avantages qu'on trouverait à faire usage du même moyen dans bien dos cas où l'on recourt d'ordinaire aux émissions san- guines GOSKYNSKI. —Théorie de la solidification d'une dissolution concentrée de sulfate de soude dans l'eau, au contact direct de l'air... •• GOSSEL1N.— Note sur diverses sortes d'obli- tération des canaux déférents 21 et GRAHAM.— Observations des petites planè- tes, faites au cercle méridien de l'obser- vatoire de Markree — Observations de la planète Métis, faites au cercle méridien do l'observatoire de Mar- kree — M. Graham est présenté par la Section d'Astronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant Tioo , 653 et GRANGE. — Recherches relatives aux causes du crétinisme et du goitre , et aux moyens d'en préserver les populations. (Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Élie de Seaumont. ) — Dépôt d'un paquet cacheté (séancedu io fé- vrier) GRATIOLET.— Note sur les propriétés vé- néneuses de l'humeur lactescente que sé- crètent les pustules cutanées de la sala- mandre terrestre et du crapaud commun ( en commun avec M . Chez ) GRAY (Asa) est présenté par la Section d'Astronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 4/6 cl GRENIER est présenté par la Section de Bo- tanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant GREVIN annonce avoir adressé à l'Académie, par l'intermédiaire de M. le Préfet du département de la Drôme, un Mémoire manuscrit sur l'art des accouchements et sur un nouveau céphalotome dont il est Poges. ■ 83 7'7 53 .89 597 69a Gn 192 592 559 691 MM. | l'inventeur GRIMAUD d'Angers prie l'Académie de hâter le travail de la Commission chargée d'examiner son travail sur les propriétés fébrifuges des sulfates de brucyne et de strychnine — Note sur l'action thérapeutique des sels de cadmium .' GROS. — Nouvelles recherches concernant l'origine et les transformations des Infu- soires — M. Gros prie l'Académie de vouloir bien désigner des Commissaires auxquels il puisse soumettre la démonstration des faits qu'il a annoncés dans plusieurs de ses communications relativement à la gé- nération spontanée et à la transformation de diverses espèces d'Infusoires GUÉRIN-MÉNEV1LLE. — Résultats scienti- fiques et pratiques obtenus de 1847 à i85o, relativement à l'étude des maladies des vers à soie, et des meilleurs moyens de perfectionner leurs races ou de prévenir leur dégénérescence. — Note sur un pro- cédé proposé par M. Rosetti, de Gènes, pour empêcher que nos récoltes d'huile d'olive ne soient anéanties tous les deux ou trois ans par le ver rongeur des olives. — Rapports sur ces deux Mémoires ; Rappor- teur M. Duméril GDILLOT (Natalis). —Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Leblanc), séance du 25 février GUINON. — Observations sur l'acide azoteux et la solution azotosulfurique GUYNEMER adresse une nouvelle rédaction d'un Mémoire qu'il avait précédemment communiqué à l'Académie, et demande que cette nouvelle rédaction soit substi- tuée à la première. Le Mémoire est inti- tulé : « Nouvelles considérations sur les phénomènes de notre monde solaire »... GUYON. — Sur la viviparité de deux sau- riens, leGongyle ocellé et le Seps chal- cide «g". 385 65 1 758 i85 ^9 79» 3o8 a55 302 188 H HALDAT (de). — Mémoire sur quelques illusions d'optique et particulièrement sur la modification des images oculaires. 357 — Recherches nouvelles sur l'adaptation ou accommodation de l'œil aux distances... 397 — Rectification d'une inexactitude commise par le rédacteur d'un journal scientifique, à l'occasion du premier de ces Mémoires. HAMANN (E.-F.). — Dépôt d'un paquet ca- cheté (séance du 17 mars) HARRIS soumet au jugement de l'Académie une Note sur les moyens de calculer, pour 44i 385 (996) MM. Pages. une époque quelconque , la déclinaison et l'inclinaison de l'aiguille aimantée en un lieu donné 5ga — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 28 avril ) 65a HARTMANN soumet au jugement de l'Aca- démie une sorte de sphère armillaire qu'il croit propre à faciliter l'intelligence des mouvements des corps célestes 38o — M. Hartmann prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission à l'examen de laquelle a été renvoyé cet appareil 65 1 HATTIER.— Étude sur les eaux de Bourbon- l'Archambault 30 HÉBERT (E.). — Mémoire sur la géologie du bassin de Paris 849 HENCK.E est présenté par la Section d'Astro- nomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . .. 600 , 653 et 69a HENNEQUIN lit une partie d'un Mémoire de M. Alliot, sur l'ascension des eaux; puis, dans une autre séance, dépose un deuxième Mémoire de l'auteur sur le même sujet 337 et 4^9 HERMITE. — Mémoire relatif aux fonctions à double période. (Rapport sur ce Mé- moire; Rapporteur M. Cauchy.) 442 — Mémoire sur les fonctions algébriques. .. 4^8 — M. Hermile est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour la place vacante dans cette Section. 5i6 HERSCHEL est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger MM. Pa?e.. vacante par suite du décès de M. Jacohi. 558 HIND est présenté par la Section d'Astrono- mie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. 600 et 653 — M. Hind est nomme Correspondant de l'A- cadémie pour la Section d'Astronomie. . 66S — M. Hind annonce la découverte qu'il a faite d'une nouvelle planète 789 HOMBRES-FIRMAS (d'). — Note sur les géodes pleines d'eau de Saint-Julien-de- Valgagne 5g — Récapitulation des observations géorgico- météorologiques faites à Saint-Hippolyte- de-Caton pendant l'année i85o 244 HONSEBROUCK. (Van). —Mémoire ayant pour titre : « Des causes probables qui ont amené le déluge, et de l'origine des habitants qui se sont succédé sur la terre » 1 84 HOOK.ER (sir W.-J.) est présenté par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 476 et 55p HOTJZE AD ( J . -C .). — Dépôt d'un paquet ca - cheté (séance du 17 mars) 385 HUMBOLDT (de). —M. Flourens présente la première partie du troisième volume du Cosmos, au nom de l'auteur, M. dr Humboldt, et du traducteur, M. Faye.. 896 HDMBERT. — Nouvelles recherches sur la photographie; action accélératrice de l'a- cétate d'ammoniaque (en commun avec MM. de Molard et Aubrée) 468 INSPECTEUR GÉNÉRAL DE LA NA- VIGATION ET DES PORTS (l') adresse, pour la bibliothèque de l'In- stitut, le tableau des hauteurs de la ri- vière observées jour par jour dans Paris , au pont de la Tournelle , pendant l'année i85o ai JACOBI. — Sa mort, arrivée à Berlin le 19 fé- vrier, est annoncée à l'Académie 261 — M. Arago donne , d'après sa correspondance particulière, quelques renseignements sur l'affection à laquelle a succombé l'illustre géomètre 3i3 JACQUELAIN ( V.-A. ).— Production de la baryte par le carbonate de baryte, sous l'influence de la vapeur d'eau surchauffée. 877 JAMIN est présenté par la Section de Phy- sique comme l'un des candidats pour la place vacante par suite dudécès de M. Gay- Lussac 352 JOBERT, de Lamballe. — Recherches sur les corps étrangers engagés dans les voies aériennes 706 JOHNSON est présenté par la Section d'As- tronomie comme l'un des candidats pour MM Pages. une place vacante de Correspondant 600 , 653 et 692 JOMARD transmet une Lettre de M. Herran, chargé d'affaiies de Costa-Rica, concer- nant la graine de cédron qui , d'après l'au- teur de la Lettre, est employée avec suc- cès, non-seulement contre la morsure des serpents, mais aussi contre les affections vermineuses. Les graines sont jointes à la Lettre. 469 JULLIEN jeuhe. —Description d'un appareil destiné à prévenir l'asphyxie des individus qui pénètrent dans des lieux dont l'air est impropre à la respiration, dans les foyers ( 997 ) »■•»• Page.. d'incendie, etc 879 JUSSIEU (de). — Rapport sur le troisième voyage de M. Rochet-d'Héricourl en Abys- sinie (Botanique) 22- — Rapport sur la Rumphia de M. Blume 3o8 — Au nom do la Section de Botanique , M. de Jussieu présente une listede candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Kunth 476 — Au nom de la même Section , M. de Jussieu présente une liste de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Rqffeneau de Lilc 55g KORALEK. — Sur les logarithmes des nom- bres. (Rapport sur ce travail ; Rapporteur M. Cauckr. ) 610 K.UTCZYCK.I. — M. Arago fait connaître les principales circonstances de l'éclipsé to- tale du 7 aoiït i85o observée à Honolulu par M. Kut.czycM 5^- K.UTCZÏCK.I.— Effets produits sur les hom- mes et les animaux par l'éclipsé totale du 7 août i85o, observée aux îles Sandwich 636 LA BROSSE demande et obtient l'autorisa- tion de retirer des tableaux statistiques qu'il avait adressés pour le concours de i85o i45 LAFOND (de). Voir Delafond. LAHAYE (de). — Recherches sur les espèces de bananiers cultivés dans nos serres.. . 96 — Dépôt d'un paquet cacheté ( séance du 20 janvier) 96 LAIGNEL prie l'Académie de vouloir bien charger une Commission d'apprécier la valeur d'une modification au moyen de laquelle il annonce donner aux locomo- tives à trois essieux une faculté qu'elles n'auraient pas sans cela. . . 806, 83o et 880 LALANNE ( L. ). — Note sur d'anciens appa- reils de sondage ayant divers points de ressemblance avec celui de M. Faye 244 L ALLEMAND est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour les prix de Mé- decine el de Chirurgie de la fondation Montyon 669 LAMBRON. — Tableaux des sources ther- males sulfureuses de la chaîne des Py- rénées 632 LAME (G.). — Mémoire sur les variations des coordonnées curvilignes 566 LAMONÏ est présenté par la Section d'As- tronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 600, 653 et 692 LANDRY (Pierre). — Considérations sur l'application des lois de l'hygiène à la disposition des villes, et Notice sur le plan d'une ville modèle exposé au salon de i85o 550 LAPEYRE. —Note sur l'emploi de la vapeur dans la navigation, au moyen d'appareils à réaction 053 LAPORTE et Durand, boulangers à Toulon , annoncent être parvenus à panifier le glu- ten qui se perdait dans les fabriques d'a- midon , et adressent des spécimens des produits qu'ils ont obtenus 412 LAROCQUE. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. lames Odier), séance du 7 avril 5t6 LASSAIGNE. — De la présence de l'ammo- niaque dans l'air atmosphérique recueilli au milieu d'un jardin g40 LASSEL est présenté par la Section d'Astro- nomie "comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 600, 653, et 6g5 LAUGIER. — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Faye 788 — M. Laugier est nommé Membre de la Com- mission chargée de décerner le prix d'As- tronomie, fondation de Lalande 849 (998) MM. P*S«- LAUNAY (de). — Parhélie observé à Va- lence ( Drôme ) le g mai i85i 725 LAURENT prie l'Académie de ne point le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Zoologie et d'Anatomie 116 LAURENT ( Ace). — Note sur l'acide bro- mobenzoïque 11 M. Laurent est présenté par la Section de Chimie comme l'un des candidats pour la chaire de Chimie vacante au Collège de France, par suite de la démission de M. Pelouze 22 LEBLANC. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Natalis Guillot), séance du i.t février 3o8 LEBLANC ( Félix ). — Observations sur le jaugeage des courants d'air dans des ca- naux de diverses sections 807 LECOINTE.— Recherches expérimentales sur les modifications imprimées à la tempé- rature animale par l'introduction, dans l'économie, de différents agents thérapeu- tiques (en commun avec MM. Aug. Du- méril et Demarauay). . \0>i, 541, 801 et g32 LECONTE. — Sur l'emploi de la lumière élec- trique; Note additionnelle à une précé- dente communication sur divers systèmes de signaux dont on peut faire usage a l'armée 1 3 1 — Rapport sur son système de télégraphie de jour et de nuit; Rapporteur M. Seguier.. 4°8 LECOQ. — Réclamation adressée, à l'occasion de communications faites à l'Académie par MM. C. Prévost et L. Collomb, con- cernant l'époque à laquelle les glaciers ont commencé à jouer un rôle dans les formations géologiques 246 LECOUPPEY prie l'Académie de hâter le tra- vail de la Commission à l'exsmen de la- quelle a été renvoyé son Mémoire sur l'emploi de l'acétate de plomb dans le traitement des scrofides 690 LEGRAY. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 25 février) 3o8 LEPELY adresse une Lettre relative à des recherches de géométrie dont il s'est oc- cupé , et qu'il désirerait soumettre à l'A- cadémie, dans le cas où la question n'au- rait pas été, jusqu'à présent , traitée d'une manière complète ... 377 LEREBOULLET. — Dépôt d'un paquet ca- cheté (séance du 7 avril) 5 16 LESBROS. — D'après l'invitation de la Com- mission qui avait fait le Rapport sur 6on Mémoire concernant les lois de l'écoule- ment de l'eau à travers des orifices rectan- gulaires verticaux à grandes dimensions, rajn- Pag,-». M. Lesbros adresse un complément de ce travail. L'Académie décide que ce supplé- ment paraîtra dans le Recueil des Savants étrangers, à la suite du Mémoire dont elle a déjà ordonné l'impression 946 LE VERRIER. — Remarques à l'occasion d'une communication de M. Petit, sur les bolides 5g, — M. Le Verrier communique, au nom de M. Graham, des observations des petites planètes faites au cercle méridien de Markree |85 — M. Le Verrier communique une Lettre de M. O. Struve, et une Lettre de M. VV. Bond, concernant des observations de la comète de M. Fayc 3o3 et 3o4 — M. teVerr/ercommuniquedes observations de la planète Métis faites au cercle méri- dien de l'observatoire de Markree, par M . Graham 597 LEVY écrit par erreur pour Lewy . LEWY. —Sur la prétendue apparition du choléra à Bogota ino — Recherches sur le cédron 5 10 LEYMERIE. — Note sur une mâchoire d'An- thracotherium magnum , découverte à Moissac 042 LIEBIG. — Nouveau procédé pour la déter- mination de l'oxygène contenu dans l'air atmosphérique 54 — M. Liebig est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Jacobi. 558 LINDLEY (J.) est présenté parla Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . 4"6 et 559 LINDO. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 2 juin) 846 LIOUVILLE. — Remarques à l'occasion d'une communication de M. Binet sur le mouve- ment du pendule simple , en ayant égard à l'influence de la rotation diurne de la terre 1 5g — Réclamation de priorité relativement à quelques parties des travaux mentionnés dans un Rapport fait par M. Cauchy 45o — Mémoire sur la théorie générale des sur- faces 533 — M. Flourens, au nom de M. Liouville, absent, fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de « l'Application de l'Ana- lyse à la Géométrie « , par G. ilonge, 5e édition, revue, corrigée et annotée par M. Liouville 917 — M. Liouville est nommé Membre du jury chargé de l'examen des pièces de concours ( 999 ) >IM. Pages, produites par les élèves de l'Ecole des Ponts et Chaussées 587 — M. Liouville cet nommé Membre de la Commission chargée de décerner le prix d'Astronomie, fondation de Lalande. . . . 849 LITTROW (Cb.)-— Dernières observations de la planète Egérie 190 LOEWEL (H.). — Observations sur la sursa- MM. Pages, turation des dissolutions salines 907 LOISEAD. —Nouvelle Note sur la greffe en rameaux à œil dormant 63o LOZE. — Emploi du suc pancréatique pour faciliter l'absorption de l'huile de foie de morue 47^ LUNA (R). — Analyse du souchet comes- tible 590 M JVIAC-LEAR est présenté parla Section d'As- tronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . . 600 , 653 et 692 MAGENDIE donne des nouvelles de la santé de M. de Mirbel 817 — M. tlagendie est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour les prix de Mé- decine et de Chirurgie de la fondation Montyon , 669 — M. Magendie est nommé Membre de la Commission appelée à juger les pièces admises au Concours pour le prix de Physiologie expérimentale 8a3 MAHISTRE. — Mémoire sur le calcul des éltmenlsd'un escalier dans une cage rec- tangulaire 53 — Mémoire sur le calcul des éléments des escaliers dans les cages polygonales et curvilignes 467 — M. Mahisire demande et obtient l'autori- sation de reprendre ces deux Mémoires qu'il se propose de soumettre sous une forme nouvelle à la Commission qui a été chargée d'en rendre compte 65i MAIRE DE LA VILLE DE P1THIV1ERS (le) annonce que l'inauguration de la statue de Poisson aura lieu prochainement dans cette ville où est né l'illustre géo- mètre , et exprime , au nom de ses conci- toyens, le désir de voir l'Académie des Sciences représentée par une députation dans cette solennité 725 — M. le Maire de la ville de Pilhiviers annonce que l'inauguration de la statue de Poisson aura lieu le i5 de ce mois 83a — M. le Maire de la ville de PithMers de- mande que l'Académie veuille bien lui faire connaître le nombre des Membres qui seraient dans l'intention d'assister à l'inauguration de la statue de Poisson, outre ceux qu'elle a elle-même dési- gnés, afin que l'on puisse prendre d'avance C. R., i85i, i'r Semestre. (T. XXXII.) les dispositions nécessaires pour leur ré- ception 860 MAIRE DE FONTAINEBLEAU ( le) an- nonco que l'on vient de découvrir dans la forêt de même nom une grotte toute tapissée de cristaux rhomboédriques de carbonate de chaux quartzifère 816 MANDL. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 21 avril) 5gg MARSUAL HALL. — Recherches expéri- mentales sur le système nerveux 633 — Note sur la théorie de l'épilepsie et de la convulsion générale 832 — Tableau synoptique présentant la théorie des affections nerveuses qui se montrent sous forme de paroxysmes, et, plus spé- cialement , de l'épilepsie. ..; 879 MARTIN (Feiid.J adresse des remercîments à l'Académie qui, dans la séance publique du 16 décembre, a récompensé par un encouragement ses nouveaux efforts pour perfectionner les membres artificiels et en réduire le prix 21 MARTIN-SAUNT-ANGE est présenté par la Section d'Anatomie et de Zoologie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Blainville. . . 148 MASSON (A.). — Études de photométrie électrique sur la lumière produite par les courants voltaïqucs dans l'air et dans les liquides 127 — M. Masson est présenté par la Section de Physique comme candidat à la place va- cante par suite du décès de M. Gay- Lussac 35s MASSON . — Note sur un procédé de conser- vation pour les substances alimentaires végétales 372 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Morin 735 — M. Masson prie l'Académie de vouloir bien admettre au concours, pour le prix con- cernant les Arts insalubres, ses commu- nications concernant la conservation des l32 ( IOOO ) MM. ^B"- substances végétales alimentaires 806 MATHIAS, en adressant, au nom de l'édi- teur, un journal anglais intitulé The Architect, transmet la demande d'un échange entre le Compte rendu hebdoma- daire des séances de l'Académie et la pu- blication ci-dessus mentionnée 96 MATHIEU présente , au nom de la Section d'Astronomie, une liste de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du dicès de M. Dunlop 600 M. Mathieu présente, au nom de la même Section, une liste de candidats pour la plane de Correspondant vacante par suite du décès de M. Schumacher 653 — M. Mathieu présente, au nom de la même Section , la liste de candidats pour la place de Correspondant vacante par suite du décès de M. Svanberg 692 M. Mathieu est nommé Membre de la Commission chargée de la révision des comptes pour l'année i85o 755 — De la Commission chargée de décerner le piix d'Astronomie, fondation de Lalande. 849 — Et delà Commission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix de Statistique de l'année i85i 869 MATHIEU (Charles). — Elémentsde l'orbite elliptique de la planète Irène découverte, le 19 mai dernier, par M. Hind 917 MATTEUCC1 (Cu.). —Sur la cause de la contraction induite iïl Sur le développement de l'électricité dans les combinaisons chimiques, et sur la théorie des piles formées avec un seul métal et deux liquides différents l45 Recherches cxpéiimentales sur la propa- gation du courant électrique 5l ! MAUVAIS. — Rapport sur le troisième voyage de M . Rochet d'IIéricourt en Abyssinie : Géographie et Météorologie 2i5 — Remarques à l'occasion d'une Note do M. Faye sur les éclipses 788 — M. Mauvais annonce qu'une nouvelle pla- nète, découverte par M. Hind et dont on a connu l'existence à Paris, par une Leltre de cet astronome à M. Mathieu, a été observée déjà deux fois à l'Observatoire : positions de l'astre aux 22 et 24 mai 789 MAYER, en envoyant d'Heilbroon un ouvrage écrit en allemand sur la loi de la transfor- mation du calorique en force vive, y joint une Note manuscrite sur l'ensemble de ses travaux 652 — M. Mayer fait remarquer que son nouveau travail , dont le sujet n'est pas suffisam- ment indiqué dans le litre, est principa- MH. Paget. lement relatif à l'influence de la marée sur la rotation de la Terre 913 MAZADE. — Mémoire sur les sources miné- rales de Ncrac 685 MELLONI est présenté comme l'un des candi- dats pour la place d'Associé étranger va- cante par suite du décès de M. lacobi .... 558 MÈNE (Cn.). — Expériences sur l'influence du gaz azote dans la végétation 180 — Présence de l'ammoniaque dans des grê- lons recueillis près de Paris, Ie5maii85i. 770 — Dépôt de deux paquets cachetés (séances du 3 février et du 27 mars) 148 et 385 — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Pernot ) , séance du 10 février. .. 192 MERLATEAU prio l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission à l'examen de laquelle avait été renvoyée une Note concernant une modification qu'il proposait pour les chemins de fer. . 258 MEYRAC (Victor) — Observations sur les eaux pluviales et les eaux de la neige. . . . 913 MINARD prie l'Académie de vouloir bien le porler sur la liste des candidats pour une place vacante d'Académicien libre 881 MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE (le) envoie, pour la biblio- thèquede l'Institut, plusieurs exemplaires du Rapport adressé à l'un de ses prédé- cesseurs par M. Payen, sur les résultats d'une mission en Angleterre 243 — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du LXXIIe vo- lume des Brevets d'invention expirés. . . . 42^ — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, le troisième volume des Bre- vets d'invention pris sous le régime de la loi du i5 juillet 1844 692 — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce adresse à l'Académie des cartes d'admission pour le concours national d'animaux reproducteurs, d'instruments et de produits agricoles, qui doit avoir lieu à Versailles du 5 au i3 mai 686 — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce accuse réception d'un exemplaire du Rapport fait à l'Académie dans la séance du 28 avril iS5i, sur les recherches de M Grange, relatives aux causes du créti- nisme et du goitre, et aux moyens d'en préserver les populations 860 — M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce adresse, pour la bibliothèque de l'In- stitut, un exemplaire du « Catalogue des Brevets d'invention pris en t85o » 947 IOO MM. P»6e'- MINISTRE DE LA GUERRE (le) adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, les cinq premiers volumes d'un Recueil do i85 3o3 902 Mémoires de Médecine, de Chirurgie et do Pharmacie militaires, public sous la di- rection du Conseil de santé des armées. . — M. le Ministre de la Guerre adresse, pour la bibliothèque de l'Institut, un exemplaire d'un Rapport fait au Président de la Ré- publique sur le gouvernement et l'admi- nistration des tribus arabes de l'Algérie. — M. le Ministre île la Guerre adresse, pour la bibliothèquede l'Institut, un exemplaire du tome VI de la deuxième série du « Re- cueil des Mémoires de Médecine, Chirur- gie et Pharmacie militaires » — M. le Ministre de la Guerre invite l'Acadé- mie à lui faire connaître, le plus promp- tement possible, le jugement qui aura été porté sur des communications de M. Le- conte, concernant un nouveau système de télégraphie de jour et de nuit à l'usage de l'armée 376 — M. le Ministre de la Guerre transmet plu- sieursMémoires dcM. Ribourt concernant la météorologie, le magnétisme terrestre, la géodésie, la topographie et la statis- tique de quelques-unes des lies de l'O- céanie MINISTRE DE LA MARINE (le) trans- met un Rapport que lui a adressé M. Bonnet, capitaine du navire le Lion, sur un phénomène météorologique qu'il a observé les 10, 11 et n juillet à l'em- bouchure de la Plata, où, le corps de son navire étant dans un calme complet, les mâts, à leur sommet, se trouvaient ex- posés à une très-forte brise — M. le Ministre de la Marine accuse récep- tion du Rapport fait à l'Académie sur les procédés de M. Masson pour la conserva- tion des matières alimentaires végétales, et annonce que des expériences récem- ment exécutées à Brest et à Lorient ont donné également des résultats satisfai- sants MINISTRE DE L'INSTRUCTION PU- BLIQUE ( le ) transmet l'ampliation d'un décret du Président de la République, qui approuve la nomination de M. Coste à la place devenue vacante, dans la Section d'Anatomie et de Zoologie, par le décès de M. de Blainville 197 — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet l'ampliation du décret du Pré- sident de la République, qui approuve la nomination de M. Cagniard-Latour à la ■43 881 • ) MM. P»l« place vacante, dans la Section de Physi- que, par suite du décès deM. Gay-Lussac. 437 — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet l'ampliation du décret du Prési- dent de la République qui approuve la no mination de M. Chastes h la place vacante dans la Section de Géométrie 6o5 M. le Ministre de Y Instruction publique transmet l'ampliation du décret du Prési- dent de la République qui approuve l'é- lection de M. Tiedemann, à la place d'As- socié étranger vacante par suite du décès de M. Jacobi 6g3 — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet, au nom de M. le Ministre des Affaires étrangères, un projet de traité entre la France elle Portugal pour la ga- rantie réciproque de la propriété littér raireet artistique 86° MINISTRE DES AFFAIRESÉTRANGÈRES (le) transmet une Lettre de M. le marquis de Costa de Deauregard , président do la Société d"histoire naturelle de Chambéry, qui demande pour cette Société la collec- tion des Mémoires de l'Académie 88 1 MITSCHERLICH est présenté comme l'un des candidats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. Jacobi. . 558 MOLARD (de).— Nouvelles recherches sur la photographie ; action accélératrice de l'acétate d'ammoniaque (en commun avec MM. Bumbert et Aubrée ).. 468 MOQUIN -TANDON est présenté par la Sec- tion de Botanique comme l'un des can- didats pour une place vacante de Corres- pondant 691 — M. Moquin-Tandor. est nommé Correspon- dant de l'Académie pour la Section de Botanique 7°6 M. Moquin-Tandon adresse ses remercîments à l'Académie 806 MOR1DE (E.).— Recherches sur la composi- tion de la source ferrugineuse de Kirouars (Seine-Inférieure) (en commun avec H. Ad. Bobierre) 3;6 M. Moride adresse un tableau contenant les résultats des recherches sur la compo- sition chimique des graines oléagineuses. 879 MOR1N . — Note sur la machine locomotive de Cugnot, déposée au Conservatoire des Arts et Métiers ....... 5a4 — Rapport sur les procédés de conservation des substances alimentaires végétales de M. Masson 735 — M. Morin est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces ad- mises au concours pour le prix de Méca- nique 849 i3a. . ( iooa ) MM. Pages. MOUREAUX. — Démonstration d'un nouveau théorème de géométrie élémentaire 775 MULLER (l'Abbé). — Journal et résumé des MM observations météorologiques faites en i85o, à Gœrsdorff (Bas-Rhin).. Page*. 840 NATALE (de) prie l'Académie de vouloir bien se faire rendre compte d'un ouvrage écrit en italien qu'il lui a adressé récem- ment et qui est relatif à la géologie des environs de Messine 557 NATIVELLE. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Arrault), séance du 2 juin 846 NEPVEU. — Lettre concernant la quadrature du cercle 65a NEVEU-DEROTR1E. — Statistique agricole du département de la Loire-Inférieure. . . 4^> — M. Neveu-Derotrie adresse, comme pièce à l'appui du travail qu'il a présenté au concours pour le prix de Statistique, un compte rendu des séances de la Commis- sion départementale d'Agriculture de la Loire-Inférieure 5 16 — Lettre concernant le même travail 8.(5 NICAUD-MIOT annonce avoir trouvé un moyen de détruire les insectes nuisi- bles aux grains, et offre de le commu- niquer soit à l'Académie des Sciences, 682 853 soit à la Société centrale d'Agriculture. . . 5i6 NICKLÈS (J.). — Application de l'électro- magnétisme dans la locomotion et dans les transmissions de mouvement (en com- mun avec MM. Amberger et Cassai ) — Observations sur les corps dimorphes.. . NIEPCE, auteur d'un ouvrage sur le goitre et le crétinisme, présenté pour le con- cours aux prix de Médecine et de Chirur- gie, adresse, conformément à une déci- sion prise par l'Académie relativement à ces concours, une analyse raisonnée de son ouvrage NIEPCE DE SAINT-VICTOR. — Mémoire sur une relation existant entre la couleur de certaines flammes colorées et les images héliographiques colorées par la lumière. — Dépôt d'un pa.quet cacheté (séance du 24 mars ) 4' ' NORY-DUPAR. — Notes concernant la dé- couverte d'une carrière de marbre dans le département de l'Orne. (Rapport sur ces Notes ; Rapporteur M . Élie de Beaumont ) 896 652 834 ODLER (James) — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Larocque), séance du 7 avril 5i6 OERSTED.— Sa mort, arrivée le 9 mars, est annoncée à l'Académie dans la séance du 17 mars 353 OPPERT prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission qui avait été chargée de se prononcer sur une Note, présentée par lui, concernant une chaîne métrique d'arpentage de son invention.. >85 ORBIGNY ( Alcide d') est présenté par la Sec- tion d'Anatomie et de Zoologie comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Je Blainville. . . 148 ORMANCEY.— Recherches sur les eaux mi- nérales de la France 945 PACOT. — Note sur la navigation aérienne. . 558 PARAVEY(de). — Sur deux comètes de l'an- née i665, année pour laquelle les comé- tographes n'en indiquent qu'une seule; sur la signification d'un caractère chi- nois g47 PARÉS. — Note sur l'éclipsé de Soleil du 8 juillet 1842 782 PASCAL. — Note sur le siège de l'épilcpsie. 63i PAYEN. — Rapport sur un Mémoire de M. Pe- ligot, relatif aux procédés saccharimé- triques 4->4 ( ioo3 ) MM. PAYEN. — Réplique à dos remarques faites par M. Bâtard à l'occasion de son Rap- port sur le Mémoire de M. Peligot relatif aux procédés saccharimétriques — Remarques sur diverses réclamations de M. Clerget à l'occasion du même Rapport. 5o3, 547, .">!)> et — M. Payen, en qualité de secrétaire perpé- tuel de la Société nationale et centrale d'Agriculture, présente un exemplaire du Recueil des discours prononcés dans la séance publique de rentrée, tenue le mer- credi i3 novembre i85o — M. Payen est nommé Membre de la Com- mission appelée à juger le concours pour le prix concernant les Arts insalubres. . . PAYER. — Mémoire sur l'organogénie de la fleur des Polygalinées (Polygalées et Tré- mandrées) — Sur l'organogénie de la famille des Polyga- linées et des Plantaginées — Sur l'organogénie des familles des Nitra- riées, des Morées et des Anacardiées. . . . PAYERNE. — Nouvelles observations faites à bord du bateau sous-marin : nécessité des procédés de purification de l'air, dans les cas où l'eau dans laquelle plonge l'ap- pareil est en repos PELIGOT (Ere). — Sur les combinaisons du sucre avec la chaux — Sur la composition des sucres bruts — Mémoire relatif aux procédés saccharimé- triques. ( Rapport sur ce Mémoire; Rap- porteur M. Payen . ) — Réponse à une réclamation de priorité adressée par M. Rousseau, & l'occasion d'un Mémoire de M. Peligot, sur les com- binaisons du sucre avec la chaux PELLARIN. — Supplément à ses précédentes Noies sur le mal de mer — Note complémentaire et rectificative à de précédentes communications sur l'épidé- mie de choléra à Givet, en 1849 PELOCZE, à l'occasion d'une communication de M. Casaseca, sur un nouveau procédé pour réduire l'argent à l'état métallique, au moyen du sucre, fait remarquer que ce procédé est déjà en usage à la Monnaie, où il a été introduit par M. Levol, qui a publié une Note à ce sujet — M. Pelouze présente une réclamation de M. Cterget concernant les méthodes sac- charimétriques de M. Dubrunfaut PERNOT. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Mène), séance du 10 fé- vrier PERSON. — Deuxième Note sur la force qui soutient les liquides au-dessus des sur- 456 6a3 798 83a 871 936 906 333 454 46a i3o 8o5 688 3o5 192 faces échauffées PETERS est présenté par la Section d'Astro- nomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . 600, 653 et PETERSEN , adjoint à l'observatoire astrono- mique d'Allona, annonce à l'Académie la perte qu'elle vient de faire dans la per- sonne d'un de ses Correspondants pour la Section d'Astronomie, M. le profes- seur Schumacher, décédé le 28 décembre i85o PETIT.— Recherches analytiques pour la tra- jectoire et la parallaxe des bolides — Réponse aux remarques faites par M. Le Verrier, à l'occasion de cette communi- cation — Réponse à des remarques présentées par M. Fare — Chute de pluie observée à Toulouse, par un temps serein , PHILLIPS. — Expériences sur des lames d'acier posées sur deux appuis, et sou- mises à des pressions transversales PHILLIPS. — Mémoire sur un nouveau pro- cédé pour éteindre les incendies PI COU. — Considérations sur la pesanteur. PIERRE (Isidore) prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour une place vacanie de Cor- respondant de la Section de Physique . . — Nouveaux essais relatifs à l'influence des sulfates sur le rendement des prairies ar- tificielles à base de légumineuses PIOBERT est nommé vice-président de l'A- cadémie, pour l'année i85t — M. Piobert est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces ad- mises au concours pour le prix de Méca- nique PIOT (Ed.) adresse la première livraison d'un Atlas de dessins photographiques re- présentant les monuments de l'Italie PLANTAMOUR est présenté par la Section d'Astronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 600, 653 et PLAUT. — Dépôt de deux paquets cachetés (séance du 3o juin) POIS AT. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec MM. d'Arcet et Bouillon), séance du 3 mars POINSOT.— Remarques sur l'ingénieuse expé- rience imaginée par M. Léon Foucault, pour rendre sensible le mouvement de rotation de la Terre POITEVIN (A.)- — Nouveaux développe- ments concernant la photographie sur gé- 46a 663 79° 5o6 539 628 64 337 849 878 692 953 343 206 ( I MM. Pages. latine 927 PONCELET est nommé Membre de la Com- mission centrale administrative pour l'année i85i a — M. Poncelet est nommé Membre du jury chargé de l'examen des pièces de concours produites par les élèves de l'Ecole des Ponts et Chaussées 587 — M. Poncelet est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces ad- mises au concours pour le prix de Méca- nique S jf) PONS. — Mémoire concernant des rapports qui existeraient, suivant l'auteur, entre les différents organes du corps humain et les différents corps célestes appartenant à notre système solaire 592 PORRO (J.). — Micromètre à fils visibles par réflexion dans un horizon liquide ou dans un miroir, à l'usage de l'Astronomie, et rectificateur catoptrique pour les in- struments à niveler et pour la détermi- nation directe des erreurs des cercles as- tronomiques verticaux 677 POUILLET. — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Morin sur la machine locomo- tive de Cugnot 532 — M. Pouillet met sous les yeux de l'Acadé- mie un nouveau plomb de sonde inventé par M. Lecoëntre, et fait connaître la disposition et le jeu de cet appareil. ... 55i — M. Pouillet rend compte à l'Académie de la solennité qui a eu lieu à Pithiviers pour l'inauguration de la statue de Poisson 869 PRANGE adresse une Notice imprimée ayant pour titre : «De la castration des femelles mammifères en général , et de la stérilisa- tion de la vache en particulier » 94 PRAVAZ, en présentant au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie de la fondation Montyon, l'ouvrage qu'il vient de publier sur l'emploi médical de l'air comprimé, donne, dans la Lettre d'envoi, l'indication des points de .son travail sur lesquels il désire appeler plus particuliè- rement l'attention de la Commission.... 426 PRESIDENT ( le ) présente un exemplaire du XIe volume des Mémoires des Savants étrangers, et annonce que ce volume est en distribution au secrétariat i65 — M. le Président annonce que le XXXIe vd- lume des Comptes rendus est en distribu- tion au secrétariat 917 PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ D'AGRI- 004 ) MM. Pages. CULTURE, SCIENCES ET ARTS DE"VALENCIENNES (le). — Lettre concernant une statue qui va être élevée à Froissard dans sa ville natale Ç)I2 PREVOST ( Comstamt } . — Remarques en réponse à une réclamation faite par M. Lecoq concernant l'époque à laquelle les glaciers ont commencé à jouer un rôle dans les formations géologiques.... 247 et 3i4 — Théorie des glaciers (Remarques sur une Lettre de M. Lecoq ) 5o7 — M. Constant Prévost donne, d'après une Lettre de M. Lartet, quelques renseigne- ments sur les nouvelles découvertes d'os- sements fossiles faites dans la colline de Sansan 84'-» — M. Constant Prévost présente un exem- plaire du tirage à part des communica- tions qu'il a faites à l'Académie sur cer- taines questions géologiques, dans les séances du 9 septembre i85o, du 17 février et du 3 mars i85i 44y- — M. Constant Prévost fait hommage à l'Aca- démie d'un tableau lithographie qui ré- sume, au moyen de quelques traits, les principes suivis par lui dans son enseigne- menl de la géologie 8g5 PRON DE LA MA1SONFORT (de). -Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 4 avril). 558 l'ROVOSTAYE (de la ).— Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Desains), séance du i3 janvier 64 — Mémoire sur la polarimétrie de la chaleur (en commun avec M. Desains) 86 — M. de la Provoslaye est présenté par la Section de Physique comme l'un des can- didats pour la place vacante par suite du décès de M. Gay-Lussac 35a POCHERAN. — Esquisse sur la mammalogie du continent africain 718 PUISEUX. —Mémoire sur les fonctions algé- briques 93 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Cauchy 276 — Nouvelles recherches sur les fonctions al- gébriques 4'3 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M . Cauchy 493 — Solutions de quelques questions relatives au mouvement d'un corps solide pesant posé sur un plan horizontal 621 — M. Puiseux est présenté par la Section de Géométrie comme l'un des candidats pour une place vacante dans cette Section. . 5i6 ( ioo5 ) MM. Pages. QUATREFAGES (de). — Divers Mémoires relatifs à l'organisation des Mollusques gastéropodes dits Phlébenlcrés. (Rapport sur ces travaux; Rapporteur M. Geoffroy- Saint-Hilaire . ) 33 — M. de Quatrefages est présenté par la Sec- tion d'Anatomie et de Zoologie, comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. de Blainville.. . i.JS MM. P«ge» ■ — M. de Quatrefages demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mémoire sur le système nerveux des Annélides, Mémoire sur lequel il n'a pas été fait de Rapport, et qu'il est dans l'intention de publier 6S6 QUILLET ( Akm.). — Sur les fusées de guerre. Recherche de la loi de variation de la force impulsive 339 R RAMBOT. — Mémoire sur les eaux de Sex- tius, de Barrct et de Greoulx l\iQ> RAULIN (V.). — Remarques sur le dimor- phisme 814 RAYER, vice-président pendant l'année i85o, passe aux fonctions de Président 1 — M. Rayer est nommé Membre de la Com- mission appelée à juger les pièces admises au concours pour le prix de Physiologie expérimentale 823 — Et de la Commission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour le prix de Statistique de l'année i85i 869 RAYNOT présente l'extrait d'un ouvrage sur la géométrie et la trigonométrie, consi- dérées dans leurs applications aux opéra- tions du cadastre 776 REGNAULT est nommé Membre de la Com- mission appelée à juger le concours pour le prix concernant les Arts insalubres.. 798 RENAUD, directeur do l'École vétérinaire d'Alfort, sollicite un prochain tour de lecture pour un travail sur la maladie épidémique des oiseaux domestiques. . . . 690 RENOU (E.). — Halos et parhélies observés à Vendôme les 5 et 6 juin i85i 861 REYNOSO (Alvaro). — Note sur la prépara- tion des acides métalliques 644 RIVIERE prie l'Académie de vouloir bien le comprendre dans le nombre des candidats pour la place vacante dans la Section de Géologie 556 RIVIÈRE propose d'essayer si l'inoculation de la matière contenue dans les pustules des individus atteints de la fièvre qui- nique, n'aurait pas pour enet non-seu- lement de préserver le sujet inoculé de l'atteinte de cette maladie, mais encore de toute espèce de fièvres 91 1 ROBERT (H.). — Description d'un appareil destiné à faciliter l'enseignement de la cosmographie 685 ROBIN (E.)- — Relation entre le pouvoir toxique et le pouvoir antiputride de la ni- cotine 177 — Note sur un nouvel agent anesthésique, l'élher bromhydrique 649 — Avantages que présente l'huile de houille rectifiée, pour la conservation des matières animales et végétales : application de ce liquide préalablement aromatisé 65o — Pouvoir antiputride et mode d'action phy- siologique de l'acide picrique, de la nico- tine, de l'opium, de la quinine, des com- posés de strychnine, etc 773 — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 6 janvier) 22 ROBINSON est présenté par la Section d'As- tronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 600, 653 et 6j2 ROCHET D'HÉRICOURT. — Troisième voyage en Abyssinie. (Rapports sur ce voyage ; Rapporteurs MM. Mauvais, Ditfré- noy, de Jussieu et Duvernoy.) 2i5, 217, 220, 227 et 23o ROGER. — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 9 juin ) 865 ROGOJSK.I.— Recherches sur les sulfites de cuivre '/i • ROUCHER. — De la présence des poisons mi- néraux dans le système nerveux, à la suite des empoisonnements aigus 627 ROUSSEAU. — Réclamation de priorité pour la découverte relative aux combinaisons du sucre et de la chaux, et l'application de ce fait à un procédé industriel pour extraire des mélasses le sucre restant.. . . 4'-" f ioo6 ) MM. Page». ROUX fait hommage d'un opuscule intitulé : « Faits et remarques pour servir à l'his- toire de l'anévrysme artérioso-veineux ». n — M. Houx est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour les prix de Mé- decine et de Chirurgie ( fondation Mon- tyon) 669 MM. Pages. ROZET. — Observations météorologiques faites pendant l'été de iS5o, sur les mon- tagnes de Vaucluse 368 — Mémoire géologique sur la partie infé- rieure du bassin du Rhône 49^ — Résultats d'observations faites pendant une période de mauvais temps , à partir du 25 avril , 810 SAHUQUÉ et Dauruc adressent des remerci- ments à l'Académie qui, dans sa séance du 16 décembre i85o, les a honorés d'une récompense de 5oo francs pour un Mé- moire qu'ils avaient adressé au concours de Sciences physiques . ^3i SAINTE-CLAIRE DEV1LLE (H.). — Mé- moire sur les combinaisons des carbona- tes métalliques avec les carbonates de po- tasse, de soude et d'ammoniaque 8;5 SAINTE-PREUVE dépose, pour prendre date, une Note concernant l'influence de l'inertie des aiguilles magnétiques sur la variation diurne de la déclinaison et de l'inclinaison 5gg SANDERET, professeur d'hygiène et de mé- decine légale à l'Ecole de Médecine de Besançon, communique les résultats de l'essai qu'il a fait, avec l'assistance de deux autres médecins, du remède que M. Rochet d'Héricourt a vu employer avec snecès, en Abyssinie, contre la rage; le malade traité par ce moyen a succombé. l45 SANDRAS demande que son Traité pratique des maladies nerveuses soit admis au con- cours pour les prix de Médecine et de Chirurgie 4?6 SAUTEVRON annonce avoir expérimenté sur lui-même une des préparations de cad- mium, signalées dans un Mémoire de M. Grimaud 806 SCHIMPER est présente par la Section de Botanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant.... 691 SCHUMACHER. — Sa mort , arrivée le 28 dé- cembre i85o, est annoncée à l'Académie, dans la séance du 6 janvier 18 5 1 21 SEAT prie l'Académie de vouloir bien dési- gner des Commissaires qu'il rendra té- moins des effets produits par un remède qu'il ne fait pas connaître 728 SECRÉTAIRE DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES ET ARTS DE BOSTON, ETATS-UNIS (le) exprime, au nom de cette Société, le désir de pouvoir compléter la collection des Mémoires de l'Académie des Sciences, dont elle a reçu seulement les volumes XIII, XVII et XVIII 845 SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADÉ- MIE DES BEADX-ARTS (le) prie l'A- cadémie de vouloir bien adjoindre deux de ses Membres à une Commission qu'elle a chargée de lui faire un Rapport sur un appareil, inventé par M. Jean de Boy, pour le transport des objets d'art 144 — M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts annonce que cette Acadé- mie a désigné, pour s'adjoindre à la Com-- mission chargée d'examiner un travail de M. P. Landry, sur l'application des pré- ceptes de l'hygiène à la disposition des villes, MM. Lebas et Blouet, Membres de la Section d'Architecture 63a SECRÉTAIRE DE LA SOCIÉTÉ ZOOLO- GIQUE DE LONDRES (le) remercie l'A- cadémie pour l'envoi de plusieurs vo- lumes des Mémoires de l'Académie et du Recueil des Savants étrangers, et pour une nouvelle série des Comptes rendus 0,4? SECRÉTAIRES DE LA SOCIÉTÉ LITTÉ- RAIRE ET SCIENTIFIQUE DE MAN- CHESTER (les) remercient l'Académie d'avoir bien voulu comprendre cette So- ciété dans le nombre des corps savants auxquels elle adresse ses publications. ... 65i SÉDILLOT (C). — Note sur les effets de l'eau hémostatique de M. Pagliari 92 1 SECOND. — Mémoire ayant pour titre : «Dé- ductions expérimentales tirées de la théorie du canal alimentaire » 94 — Note sur les fonctions du larynx supérieur chez les Oiseaux ' 253 SEGUIER. — Rapport au nom d'une Commis- sion chargée d'examiner le système de té- légraphie de jour et de nuit, présenté par M . Lecomte 4°8 SELMI. — Réclamation de priorité à l'occa- sion d'une Note de M. Goshynshi, sur la solidification d'une dissolution concen- { I MM. Pages, trée de sulfate de soude au contact de l'air 909 SENARMONT (H. de). —Note sur l'anti- moine oxydé octaédrique de Miminc (pro- vince de Constantine) 174 — Expériences sur la formation des minéraux par voie humide, dans les gîtes métalli- fères concrétionnés 4°9 — Note sur la formation artificielle, par voie humide, du corindon et du diaspore 76a SERINGE est présenté par la Section de Bo- tanique comme l'un des candidats pour uno place vacante de Correspondant.... 691 SERRES. — Résumé de ses leçons sur l'em- bryogénie anthropologique 107 — M. Serres est nommé Membre de la Com- mission chargée d'examiner les pièces admises au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie ( fondation Mon- tyon ) 669 — ■ Et de la Commission chargée de juger les pièces admises au concours pour le prix de Physiologio expérimentale 8a3 SERRES, d'Alais, demande que ses diverses communications sur les phosphènes soient admises au concours pour les prix de Mé- decine et de Chirurgie 4"6 — Addition à ses précédentes communica- tions sur les phosphènes, considérés au point de vue physiologique et au point de vue médical 685 SERRET est présenté par la Section de Géo- métrie comme l'un des candidats pour la place vacante dans cette Section 5i6 SIRE. — Observations concernant l'eau à l'état de gouttelettes, et principalement dans le cas où la petite sphère liquide repose sur la surface d'un liquide de môme nature. . 375 SISLACH. — Sur certaines affections des or- ganes génitaux 3o ■ SMITH, Membre de la Société philosophique de Liverpool, annonce que l'on a répété dans cette ville l'expérience de M. Fou- OO7 ) MM. Pagru. cault, et exprime le désir d'obtenir quel- ques détails sur le dispositif de l'expé- rience tellequ'elles'est faite au Panthéon. 8i:"> SOLIER est présenté par la Section de Bo- tanique comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant.. . . 69I SOREL prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Commission qui a été chargée de faire un Rapport sur l'instal- lation de sa fabrique d'oxyde de zinc, considérée au point de vue hygiénique, et annonce que dans cette fabrication il est parvenu à profiter de la chaleur résultant de la combustion du zinc, de manière à se passer de tout autre combustible. . . . 557 SOTJLEYET. —Mémoires, Notes et Lettres relatives à l'organisation des Mollusques gastéropodes dits Phlêbentérés. (Rapport sur ces diverses communications ; Rap- porteur, M. Isid.Geqffroy-Saint-Hilaire.). 33 SPITZER. — Considérations sur le méca- nisme de l'accouchement, et sur l'action du seigle ergoté 18 STHAL adresse des remercîments à l'Acadé- mie qui, dans sa séance du 16 décembre i85o, lui a accordé un encouragement pour un travail sur «lu Physiognomonie et l'Anatomie pathologique de l'idiotie endémique » 773 STRUVE est présenté comme l'un des can- didats pour la place d'Associé étranger vacante par suite du décès de M. JacobL. ">ÎS STROVE (Otto).— Observations de la comète de Faye, faites à l'observatoire de Poul- kova... 3o3 — Résultats d'un nivellement barométrique exécuté , dans le nord de l'empire persan, en i838et i83g, par le lieutenant-colonel Lemm 689 — M. Otto Struve est présenté par la Section d'Astronomie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 600, 653 et 692 TALBOT (H.-F.). -- Note sur les images photographiques instantanées 91 1 TARDY prie l'Académie de vouloir bien lui fixer un jour pour entendre uno commu- nication qu'il se propose de lui faire, mais dont il ne désigne point le sujet. . . . 4^' — M. Tardy envoie un Mémoire dans lequel il traite des questions qui ne sont point du nombre de celles dont s'occupe l'Aca- démie 5i6 C. R., ï85i, t« Semestre. (T. XXXII.) TARDY. — Examen du système de Ptolé- mée, eto .• 77G TCHIATCHEF (Pierre de). — Note sur la météorologie de Constantinople 764 — Note sur la météorologie de Trébisonde et de Kaïsaria 70,0, TERQTJEM , à l'occasion de la communica- tion de M. L. Foucault, rappelle aux géomètres qu'il existe un Mémoire, de Dubuat fils , sur le mouvement du pen- i33 ( ioo8 ) M.M . Paj«. — M. Violette prie l'Académie de vouloir bien comprendre dans le nombre des pièces admises à concourir pour le prix concer- nant les moyens de rendre un art on un métier moins insalubre, son Mémoire sur ( ioo9 ) MM. Pages. In distillation du mercure par la vapeur d'eau surchauffée 91 3 VIVIEN. — Dépôt d'un paquet cacheté (en commun avec M. Armet-Steinkel), séance du 36 mai 816 VOGEE. — Note sur des oculaires composés. 846 VOGIEN (l'Abbé).— Sur un appareil destiné à utiliser, pour les besoins de l'industrie, la pression atmosphérique, soit seule, MM Ta^r». soit combinée avec la pression hydrau- lique 3o2 VROL1K adresse des remerclments à l'Aca- démie qui, dans la séance du 16 dé- cembre i85o, lui a décerné une récom- pense pour ses recherches sur les mon- struosités que peut présenter le fœtus humain 94 w WALEERDIN (H.). — Sur la mesure des plus grandes profondeurs de la mer et sur leur température. Nouvel hydrobaro- mètre servant à ces déterminations i38 — Dépôt d'un paquet cacheté (séance du 3 février) 148 WATTEMARE, en adressant un certain nombre de livres et cartes hydrogra- phiques qu'il a rapportés d'Amérique , annonce que beaucoup d'autres ouvrages scientifiques lui ont été remis aux Étals- Unis pour la bibliothèque de l'Institut, et seront prochainement présentés par lui. 55^ WEISS présente à l'Académie deux ouvrages en allemand : un « Traité de Trigonomé- trie » , et des « Recherches sur les prin- cipes mathématiques du galvanisme et la théorie du condensateur » 881 WERNER soumet au jugement de l'Académie une série de propositions sur l'orthopédie. 860 WERTHEIM (G.).— Mémoire sur les vibra- tions sonores de l'air i4 — Description d'un appareil pour la détermi- nation de la vitesse du son dans les gaz. 16 — M. Wertheim demande l'ouverture d'un paquet cacheté déposé par lui le a3 dé- cembre dernier. Ce paquet, ouvert en séance, renferme une Note sur les effets optiques de la compression du verre. ... 1 44 — Mémoire sur la polarisation chromatique produite par le verre comprimé 289 — Expériences sur la vitesse du son dans le fer (en commun avec M. Breguet). . .. 293 — Rapport sur divers Mémoires do M. Wer- theim; Rapporteur M. Cauchy 326 — M. Wertheim est présenté par la Section de Physique comme l'un des candidats pour la place vacante par suite du décès de M. Gay-Lussac 35a WOLF, directeur de l'observatoire de Rerne, adresse un résumé des observations qu'il a faites sur les taches du Soleil pendant les années 1849 et i85o 4^° WDRTZ (Ad.). — Recherches sur les urées composées 4 '4 — Sur un nouveau mode de formation de l'éther carbonique 5(j5 YVON VILLARCEAU. Voir Villarccau. ZABATTi (P.). — Sur un gisement de co- quilles fossiles situe près de Castel-Novo ne' Monti, duché de Modène 191 ZALEWSKI. — Mémoire ayant pour titre: « Nouvelle Théorie du rôle que l'électri- cité est appelée à jouer dans la nature . » . 33? — M. Zalcwski demande et obtient l'autori- sation de reprendre le Mémoire précédent sur lequel il n'a pas été fait de Rapport ■ 699 ZANTEDESCHI fait connaître Us résultats auxquels il est arrivé dans des recherches concernant l'électricité des végétaux ^3t> — Nouvelle théorie statique et dynamique des minimes ou des molécules 771 ( IOIO ) ERRATA. (Tome XXXII.) Payez aux pages 117, 258, 3n, 343, 5i6, 55g, 655, 816, 846, 882 et 953. Page 4^2, ligne 7, au lieu de Mesodissodon , lisez Mesodiodon. Page 65o, après le titre de la Note de M. Gillot sur l'impression des gravures au moyen de la presse typographique, ajoutez (Renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Morin , Regnault et Despretz ). PARIS. -IMPRIMERIE DE BACHELIER.. rue du Jardinet, 12.