Dr» W ^nqg ■* COMPTES KENDUS HEBDOMAD Aines DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ^. Les deux organes sont isolés des parties environnantes par un fascia à » tissu dense, excepté dans les points par où les nerfs et les vaisseaux san- )) guins pénètrent. Les cellules ou mailles formées dans l'organe extérieur » par ses fibres réticulées sont de forme rhomboïdale et très-petites, et il » faut une loupe pour les bien voir. Le tissu qui compose l'organe interne » est en partie floconneux et en partie celluleux. » Les nerfs de l'organe externe sont des branches de la cinquième paire, » qui marche sous la ligne latérale et sur l'enveloppe aponévrotique de » l'organe. Cette aponévrose est percée de plusieurs trous pour le passage » des nerfs qui se perdent dans le tissu cellulaire de l'organe. L'organe » interne reçoit ses nerfs des nerfs intercostaux; leurs branches électriques » sont nombreuses et remarquablement fines. » Les organes des autres poissons électriques connus n'ont point encore » été l'objet des travaux des anatomistes. Si l'on embrasse dans un coup » d'œil général ces intéressants organes, on est frappé d'un certain degré » d'analogie qui existe entre eux, et cependant on ne trouve point cette » ressemblance à laquelle on pouvait s'attendre, et que l'on observe dans la » structure des organes qui accomplissent les mêmes fonctions chez des ani- » maux différents. Ici nous avons des membranes tendineuses diversement » arrangées et cependant disposées toutes de manière à former une série )' de cellules séparées, remplies d'une matière gélatineuse. Mais quelle diffé- C. R,, i85S, ame Semestre. (T. XLVII, N» 1.) 2 ( lo) » rence entre les grandes cellules sous forme de colonnes remplies de cloi- » sons délicates, et les petites cellules rhomboïdales du Silure! Tous ces )' organes cependant reçoivent également des nerfs d'un très-grand volume, » qui sont plus gros que tous les autres nerfs des mêmes animaux, et même, » on peut l'avancer, dépassant sous ce rapport tous les nerfs des autres ani- » maux de grosseur égale. » Les organes électriques varient chez les différents poissons : d'abord » dans leur situation relativement aux autres organes; ainsi ils bornent les » côtés de la tète chez la Torpille, marchent le long de la queue chez le » Gymnote et entourent le corps du Silure : secondement, dans la source à •» laquelle ils puisent leur énergie nerveuse, et troisièmement dans la forme » de leurs cellules. Chez aucun autre poisson, on ne voit des aponévroses » aussi étendues, ni aussi grande accumulation de gélatine et d'albumine « dans un organe cellulaire, quel qu'il soit. Broussonet a remarqué que » tous les poissons électriques actuellement connus, bien qu'appartenant M à des classes différentes, ont cependant certains caractères communs. » Tous, par exemple, ont la peau lisse, privée d'écaillés, épaisse et percée » de petits trous, très-nombreux aux environs de la tête, et qui versent au » dehors un liquide particulier. Leurs nageoires se composent de rayons » mous et flexibles unis par des membranes denses. Ni le Gymnote, ni la n Torpille n'ont de nageoire dorsale; le Silure n'en a qu'une petite sans » rayons, située auprès de la queue. Tous ont les yeux petits. » » MM. Geoffroy-Saint-Hilaire, Rudolphi et Valenciennes ont étudié avec un soin particulier la structure de l'appareil électrique du Silure. Voici, d'une manière succincte, le résumé des opinions de ces observateurs. B D'après M. Geoffroy-Saint-Hilaire, qui a décrit le premier l'appareil dont il s'agit, c'est un tissu fibreux très-serré et entre-croisé, renfermant une substance albumino-gélatineuse. » Il est doublé par une très-forte aponévrose, peu adhérente aux muscles sous-jacents, longée par une branche du nerf de la huitième paire, qui la pénètre pour s'épanouir dans le tissu cellulaire. » La figure donnée à l'appui de la description est défectueuse ; elle ne permet pas de voir la coupe des muscles situés entre l'appareil et le tronc. » Rudolphi a décrit, en outre, la membrane aponévrotique déjà indi- quée, ayant un raphé antérieur et un raphé postérieur s'étendant l'un et l'autre de la peau aux muscles, une tunique propre, peu celluleuse, con- sistant en un tissu floconneux particulier, disposé par paquets, sous lesquels se trouvent tme branche nerveuse et quelques filets de nerfs intercostaux. ( •• ) » La seconde planche de cet anatomiste, dans le Mémoire que j' anal ;y se, montre l'artère naissant de l'aorte, la veine se dégorgeant dans la veine cave, près de l'oreillette. La troisième planche montre l'appareil floconneux ; la quatrième, l'origine des nerfs dans le crâne. » De même que les auteurs précédents, M. Valenciennes a décrit une tunique externe spongieuse, doublée par une aponévrose, sous laquelle marchent les vaisseaux et le nerf de la huitième paire (nerf de la ligne laté- rale des poissons), donnant de chaque côté dix ou douze gros filets. Ce nerf doit être régardé, avec M. Geoffroy, comme l'analogue de celui qui, dans les autres poissons, suit la couche interne de la peau. » Quant à la membrane décrite par Rudoiphi comme une membrane simple, sous le nom d'organe floconneux, elle se compose de six feuillets superposés, semblables, faciles à séparer les uns des autres et des muscles sous-jacents, s'étendant jusqu'à la base des rayons de la caudale, animés par des fdets de la principale branche de la huitième paire et par d'autres extrêmement ténus des intercostaux. Ces feuillets aponévrotiques, quoique minces, sont résistants, et deviennent floconneux par l'imbibition de l'eau. » Mes recherches sur le Silure électrique ne me permettent pas d'adopter d'une manière absolue celles qui ont été faites, et je dois avouer que des hommes d'une habileté reconnue me paraissent avoir commis quelques erreurs qui proviennent sans doute de ce qu'ils ont eu à leur disposition des animaux contenus depuis longtemps dans des liquides conservateurs, ou bien parce qu'ils n'ont établi aucun point de comparaison entre l'appa- reil électrique de ce poisson et celui des autres poissons électriques. » Les auteurs qui ont écrit sur le Malaptérure électrique sont loin, en effet, d'être d'accord sur le siège de l'appareil électrique, car il en est qui admettent qu'il est placé entre la peau et les muscles, et il en est d'autres qui lui donnent un siège plus profond. Des naturalistes vont jusqu'à émettre l'opinion que l'appareil électrique ressemble à des amas de graisse. Rien ne prouve mieux l'inexactitude de ces assertions que les dissections auxquelles je me suis livré. » L'appareil électrique, par sa nature, est entièrement distinct d'une couche de graisse qui recouvre uniformément les muscles de l'animal. » J'ai, sur plusieurs Silures de taille et de grosseur différentes, fait des dissections minutieuses, et sur tous j'ai observé ime grosse tête, un cou volumineux, des muscles puissants, une peau fine et un appareil électrique membraneux, mais étendu à la plus grande partie de la surface du corps et de la tête. 2.. ( ,a ) - » J'en ai disséqué de 4o centimètres, de 5o centimètres de long. La tête ressemble assez bien à un cône tronqué, et, dans son plus grand diamètre en circonférence, elle avait 19 -| centimètres sur un Malaptérure que j'ai soumis dernièrement à une dissection. La tête, dans son ensemble, ressemble assez à celle du Gymnote. Ce Malaptérure avait de circonférence à l'union delà tête et du cou ao centimètres, au milieu du corps 18 centimètres, et au commencement de la queue 17 centimètres. » Je n'ai pas à m'occuper ici des nageoires ventrales, pectorales et cau- dales ; elles m'ont semblé proportionnées aux dimensions de l'animal. n Peau. — Elle est excessivement mince, dépourvue d'écaillés, et son amincissement est surtout remarquable au ventre, où elle a une couleur blanchâtre, tandis qu'au dos elle est d'un gris foncé et parsemée de taches brunes. i> Tissu propre de l'appareil électrique. — Immédiatement au-dessous de la peau, on trouve l'appareil électrique. » Il existe deux appareils électriques dans le Malaptérure, séparés l'un de l'autre par une cloison aponévrotique située tout le long du dos et du ventre de l'animal (deux cloisons aponévrotiques). n Tout l'appareil s'étend de la gorge et du dos de la tête de l'animal jusqu'à la queue. De chaque côté il représente une grande couche sous- cutanée. On distingue dans l'appareil électrique deux faces, deux bords et deux extrémités. » Face sous-cutanée. — Elle est superficielle, légèrement convexe, est unie aux téguments sans tissu cellulaire, et, par conséquent, par le tissu propre de l'organe. Cette face externe est remarquable pa^ les saillies adossées les unes aux autres, lesquelles s'étendent du dos au ventre de de l'animal. » Face profonde. — Celle-ci est légèrement concave et adhère intmiement à une aponévrose qui s'étend dans toute la longueur de l'appareil électrique, et qui semble lui être exclusivement destinée. » Bord dorsal. — Il s'étend dans toute la longueur du raphé médian dor- sal du poisson et est adossé à celui de l'appareil électrique opposé dont il est séparé par une cloison aponévrotique commune. » Bord ventral. — Comme le précédent, il est séparé de son congénère sur la ligne médiane par une cloison aponévrotique qui est incomplète au cou. Les extrémités caudales et de la tête ont pour limites l'aponévrose elle- même. » Le tissu propre est donc renfermé entre une aponévrose et la peau, et ( i3 ) son épaisseur est moindre à la queue que dans le reste du corps de l'ani- mal où elle présente encore quelques particularités. » L'appareil est doux au toucher, d'un blanc grisâtre tomenteux, et pré- sentant exactement les mêmes caractères que celui du Gymnote. » L'appareil électrique est formé de plusieurs couches superposées que l'on peut séparer les unes des autres sans trop de difficulté, et on peut reconnaître que chaque couche est représentée par des lames qui, adossées, forment de véritables reliefs séparés par des sillons. Placées les unes sur les autres, elles semblent se recouvrir sur les côtés à la manière des tuiles d'un toit. Ces lames se dirigent du dos de l'animal vers le ventre ; les plus courtes sont à la tête et à la queue, et les plus longues se trouvent au milieu du corps de l'animal. » Sans perdre son apparence lamellée, l'appareil électrique adhère for- tement à l'aponévrose, si bien qu'on ne peut pas l'isoler d'elle. » Aponévrose de l'appareil électrique. — Elle mérite de porter ce nonj, parce qu'elle lui semble destinée , et elle a en effet pour limite l'appareil lui-même. , » Cette aponévrose est d'un blanc nacré, épaisse et dense à la tête et au dos et très-mince à la queue. Ses extrémités ne dépassent pas celles de l'appareil. » Face externe. — Elle correspond immédiatement à l'appareil avec lequel elle est intimement unie. » Face profonde. — Elle est lâchement unie dans tous les sens au corps de l'animal par différentes lames cellulaires sur lesquelles je reviendrai tout à l'heure. » Les bords ventral et dorsal de cette aponévrose sont remarquables et intéressants à indiquer. Ils constituent les cloisons dont il a été question en parlant de l'appareil électrique. » Cloisons. — Sur la ligne médiane ventrale et sur la ligne médiane dorsale de l'animal, on trouve une cloison qui, au dos et au ventre, sépare les deux appareils. » Elles résultent de l'adossement des deux bords opposés de l'aponévrose qui, ens'accolant de chaque côté, constitue les cloisons ventrale et dorsale. Chaque aponévrose, en devenant superficielle, se réunit pour constituer chacune d'elles, et elles se fixent sur les téguments où elles forment un relief. » Quels sont les usages de ces aponévroses? Servent-elles d'enveloppes ( «4) seulement à l'appareil, ou bien à le séci-éter comme la pie-mère cérébrale semble être destinée à sécréter la substance grise du cerveau? » Tissu cellulaire lamelleux. — Au-dessous de l'aponévrose, on trouve des lames cellulaires superposées de nature dartoïde et qu'on isole les unes des autres avec une grande facilité. Elles s'étendent de la tête de l'ani- mal jusqu'à la queue. » La face externe de ces lames est lâchement unie à l'aponévrose. » La face profonde est également en rapport avec les muscles d'une manière très-lâche. Toutes ces lames constituent au corps de l'animal une véritable atmosphère cellulaire. Elles enveloppent ce corps à la manière d'une gaîne. w A la faveur d'une semblable disposition, on peut enlever tout d'une pièce l'appareil et la peau sans toucher au reste du corps du poisson. » Graisse. — Le Malaptérure est gras, et la quantité de graisse est variable. Toujours est-il qu'on en rencontre une couche abondante déposée à l'exté- rieur des muscles, située par conséquent au dos, sur les côtés de l'animal et sous les couches cellulaires dartoïdes dont il vient d'être question. C'est cette graisse qui se dissout en partie lorsque l'animal est renfermé dans un bocal contenant des liquides conservateurs. o Système nerveux du Malaptérure. — La moelle et le cerveau du Malap- térure ont un volume assez considérable, et cependant je ne veux en au- cune manière insister sur l'anatomie de ces renflements nerveux. Les nerfs qui en partent nous intéressent davantage. )) Nerfs. — On distingue ceux qui se rendent à l'appareil et ceux qui se répandent dans les autres organes. « Les nerfs fournis par la moelle se répandent dans les muscles du tronc, dans les téguments et en petit nombre dans l'appareil électrique. « Nerfs de l'appareil. — Il existe un nerf volumineux qui se rend presque exclusivement à l'appareil et auquel on peut donner le nom de nerf excita- teur de l'appareil électrique. » Il a été regardé comme appartenant à la huitième paire. Il est remar- quable par sa longueur, le nombre de ses filets et la courbe qu'il représente en s'étendant de la tête à la queue. » Ce nerf sort de la tête de l'animal au-dessous de la première nageoire de l'ouïe. Protégé d'abord par des muscles et des pièces du squelette, il devient plus superficiel. » Le nerf dont il s'agit est accompagné par des vaisseaux qui sont r* ( «5 ) au-dessus de lui. Dans tout son trajet, il est fortement collé à l'aponévrose de l'appareil. Il s'étend d'une extrémité de lappareil à l'autre, et ne le dépasse pas. 1) Il fournit à droite et à gauche une multitude de branches qui traver- sent obliquement l'aponévrose pour se diviser en filets très-fins entre les téguments et l'aponévrose, c'est-à-dire qu'il se ramifie dans l'appareil lui- même. » Conclusion. — Je n'hésite pas à placer le siège de l'appareil entre la peau et l'aponévrose. Tout me parait militer en faveur de cette manière de voir. » La couche sous-tégumentaire est certainement de méme^natnre que le tissu propre de l'appareil électrique du Gymnote, et, malgré les dissections les plus minutieuses, je n'ai pu y retrouver les couches celluleuses dont on a parlé. » D'ailleurs cet appareil électrique, comme les appareils des autres poissons électriques, reçoit de nombreux filets nerveux qui se subdivisent dans son épaisseur, et le nerf dont il vient d'être fait mention peut être regardé comme lui étant exclusivement destiné. » Rien de semblable ne se rencontre pour les lamelles cellulaires, qu'on a regardées comme l'appareil électrique et qui reçoivent à peine quelques filets nerveux. » J'ai voulu compléter les rigoureuses dissections que j'avais faites du Malaptérure électrique par l'examen microscopique et chimique des diverses parties qui pouvaient faire confondre l'appareil électrique avec d'autres organes, comme cela a déjà eu lieu. Pour cela, j'en ai appelé au talent de mon savant ami, M. le professeur Payen. M Comme je l'ai déjà dit, les auteurs ont parlé de la ressemblance de l'ap- pareil avec une couche de graisse ; or il existe une couche de graisse épaisse et uniformément répandue à la surface des muscles. Par une analyse ha- bile, M. Payen a démontré qu'elle était formée effectivement de graisse et d'iui canevas cellulaire, le tout adhérent aux muscles du corps de l'animal, reconnaissable par la structure anatomique et par l'analyse chimique qui découvre de la fibrine en masse. Cette couche peut être appelée couche charnue recouverte de tissu adipeux. M. Payen dit : o qu'elle présente plu- » sieurs caractères de la fibre musculaire, notamment le gonflement et la » translucidité par l'acide chlorhydrique très-affaibli ou contenant moins » d'un millième (0,0006) de cet acide, et par l'acide acétique à 8 degrés. » » La seconde couche qui a été regardée comme l'appareil électrique ( i6) du Silure, est formée, ainsi que je l'ai dit, par des couches minces et souples. M. Payen l'a examinée au microscope et en a fait une analyse chimique. » Enfin la troisième couche a été, par ce même savant, soumise au mi- croscope et à l'analyse chimique. Je désirais surtout savoir si les fibres qui composent cette couche contenaient de la fibrine. M. Payen n'a rencontré aucune trace de cette substance, et par conséquent cette couche est formée par un tissu propre, en tout semblable à celui de l'appareil électrique du Gymnote. » M. LE Maréchal Vaillant lit quelques passages d'une Lettre dans laquelle M. de Quatrefages l'entretient de ses recherches sur les maladies des vers à soie. Le cercle de ses observations n'étant pas encore complet, le sa- vant Académicien croit devoir prolonger son séjour dans les Cévennes; il tient d'autant plus à ne pas laisser sa tâche inachevée, que déjà certains résultats obtenus dans des expériences en petit, et qu'il contrôle maintenant par des essais faits sur une plus grande échelle, lui donnent l'espoir d'ap- porter, dans cette branche intéressante de l'économie rurale, quelque amé- lioration au point de vue thérapeutique. M. Elie de Beacmont fait hommage au nom de l'auteur, M. Eudes Des- longchamps, d'un exemplaire de son « Essai sur les plicatules fossiles du terrain du Calvados » . M. le Secrétaire perpétuel présente encore, au nom d'un autre Corres- pondant de l'Académie, M. Hausmann, deux opuscules : l'un, « sur les minéraux déposés par des sources qu'on trouve associés aux basaltes des contrées delà Verra et de Fulda »; l'autre concernant « l'influence qu'exerce sur l'architecture la qualité des pierres ». NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, a la nomination de la Com- mission qui sera chargée de l'examen des pièces adressées au concours pour le prix Bordin de i858 (Sciences mathématiques). MM. Pouillet, Becquerel, Regnault, Duhamel, Despretz, réunissent la majorité des suffrages. (17 ) . MÉMOIRES LUS. HYDKAULIQUE. — Solution du problème des inondations; par M. Dausse. (Cinquième Note.) (Commission des inondations.) « Je viens résumer, dans cette cinquième Note, ce que j'ai à dire de général sur la solution physique du problème des inondations. » On a parlé du dragage des rivières pour abaisser leurs crues et diminuer par conséquent les inondations. J'en ai parlé moi-même dans mes Notes précédentes, mais insuffisamment. Le moment est venu de m'expliquer davantage, car le dragage des rivières est le moyen nécessaire de les rame- ner et de les maintenir au service de l'homme, suivant leur destinée. Le tout est de les réduire à opérer elles-mêmes ce dragage, dans la mesure où elles en sont capables, en vertu des lois auxquelles le Créateur les a soumises. » Faites pour arroser et féconder la terre qui porte et nourrit l'homme, ce n'est qu'à la condition qu'il remplisse sa propre tâche à leur égard, qu'elles sont pour lui ce qu'elles doivent être, et cela est juste et admirable. » Mais les rivières ne se draguent elles- mêmes qu'autant que leur cours est concentré, et la vertu qu'elles acquièrent pour cela a ses bornes : elle est paralysée non-seulement par l'arrivée dans leur lit de trop gros maté- riaux, mais même par une trop grande affluence de matériaux moindres, parce qu'il leur faut du temps pour l'évacuation de ces matériaux. S'il leur manque, le lit s'emplit, elles cessent d'être concentrées, et, au lieu de creuser ou de tenir vide un couloir, elles se mettent à former, par couches succes- sives, un cône de déjections plus ou moins étendu. » Il faut donc tarir le plus possible les sources des matériaux que les torrents apportent aux rivières. C'est la première condition à remplir pour les rendre maniables, c'est-à-dire susceptibles d'être concentrées, et par conséquent de creuser ou draguer elles-mêmes leur lit. » La seconde condition, c'est de diminuer autant qu'on le peut l'éléva- tion des crues au-dessus des basses eaux, par la raison que les digues très- hautes sont très-coùteuses et très-difficiles, sinon impossibles à maintenir toujours (i). (i) Quand la pluie se prolonge beaucoup et détrempe profondément la terre (fût-elle C. R., i858, 2>"<' Semestre. (T. XI.Vll, N» i.) 3 ( .8 ) ^ » Or les lacs, les réservoirs factices et le reboisement procurent ces deux effets, corrigent les rivières sous ces deux rapports. » Il n'est guère besoin, ce me semble, d'expliquer l'efficacité des lacs et des réservoirs pour diminuer les crues des rivières, et moins encore pour arrêter les matériaux qu'elles charrient. » Quant à l'efficacité des forêts aux mêmes fins, elle n'est pas moins facile à comprendre. Rien n'est aussi puissant pour retenir les terrains en pente que la végétation. Le gazon seul est déjà une très bonne armure pour les préserver d'érosion et d'éboulement; mais les arbres, par leurs racines, les consolident bien davantage, en même temps qu'ils divisent et retardent les eaux pluviales qui ruissellent à la surface et qu'ils empêchent ainsi de se réunir et de se précipiter violemment dans les thalwegs. » La réduction qui résulte de là pour l'élévation des crues des rivières est énorme. J'en ai donné une preuve frappante en comparant la Seine du IV® siècle, telle que l'a décrite l'empereur Julien dans le Misopogon, avec la Seine du XIX* siècle. Rarbque jluvius, dit le César auteur, minuitur ac crescit: sed qiialis œstale, talis esse solet hj-eme, etc., etc. Quelle différence avec le fleuve que nous voyons si bas, si faible en été, si haut, si gonflé en hiver et après la pluie (i)! » Je sais bien que quelques-uns ont contesté celte démonstration. Mais comme il n'est rien qu'on ne conteste, et comme je ne sache aucun habitant des pays de montagnes qui appuie ces contradicteurs, je demande la permis- sion de continuer à croire inutile une réplique sur ce point, et je passe outre. même mêlée de gravier et de sable, comme il arrive d'ordinaire pour les digues), elle cesse de se pouvoir tenir sur aucun talus : elle devient un fluide visqueux. Les barbacanes qu'on est obligé de réserver dans les murs de soutènement le prouvent, et cependant on commet, dans l'exécution d'un grand nombre d'ouvrages, la faute de ne guère y prendre garde. Si la pluie du mois de juillet i85i, qui occasionna des crues diluviennes sur plusieurs torrents des Alpes dauphinoises, se fût prolongée davantage, les pentes terreuses de nos mon- tagnes eussent dévalé en masse. Cet effrayant phénomène commençait à se produire en divers lieux, et, non moins que la pluie elle-même et les torrents qu'elle formait dans tous les plis du sol, il faisait déjà crier à la fin du monde. Bref, dans le cas extrême dont il s'agit, il n'y a plus de pente d'équilibre pour la terre, et notre demeure tomberait sous le coup d'une sorte de cataclysme, qui, comme tant d'autres, peut toujours survenir sans qu'on soit seulement fondé à dire que les lois physiques du monde actuel en fussent violées. (i) Voir ma première Note du 3o juin i856, et tm écrit publié dans les annales des Ponts et Chaussées, en 1842 (2" cahier), sous ce titre : De la pluie et de l'influence des forets sur les cours d'eau, écrit tiré d'un travail couronné par l'Académie des Sciences en 18^0. ( '9) » Mais les lacs sont rares, du moins en France. » Quant aux réservoirs un peu vastes, ils ne sont guère possibles qu'en certains lieux pour ainsi dire faits exprès et assez ordinairement que là où il y a eu d'anciens lacs. » Il s'agit, en général, pour former des réservoirs, de trouver dans les vallées des plaines terminées par des défilés, et encore faut-il que ces plaines n'aient pas une très-grande valeur, cas assez peu fréquent. » On peut cependant avoir aussi des réservoirs efficaces dans les plaines non suivies de défilés, lorsqu'elles sont larges et marécageuses ou froides. Mais les crues qu'on y lâche les colmatant peu à peu, elles n'offrent réelle- ment qu'une ressource provisoire, donnant toutefois de longs délais pour reboiser les versants de la vallée. ■ » IjBs barrages qu'on a à construire en travers des défilés dont il vient d'être question, exigent, à proportion qu'ils sont plus élevés, de plus grands soins de construction et de plus grandes dépenses. Leur rupture, quand par malheur elle a lieu, est désastreuse, et il faut dire qu'elle devient à redouter dès que la surveillance et l'entretien les plus assidus font défaut. » Je rappelle ici que la sphère d'action des lacs et des réservoirs peut être étendue en beaucoup de cas au moyen de couloirs rectilignes et pavés, pro- longeant jusqu'à ces lacs et réservoirs les couloirs naturels des torrents affluents. - » Le reboisement exige aussi l'emploi des barrages pour empêcher dans les gorges l'action érosive des torrents; il exige en outre l'emploi des murs de soutènement pour rendre aux talus corrodés la stabilité nécessaire et pour assurer les plantations. Et ici la végétation vient en aide à ces ouvrages. » Le reboisement est le plus général et le principal remède du fléau des inondations; en un mot, le remède naturel, c'est-à-dire le plus simple, le moins coûteux et le plus sûr à tout égard, ne fût-ce que parce qu'il se re- nouvelle et se multiplie de lui-même, quand les bois sont gardés. » Autant on reboise de surfaces inclinées, autant, peut-on dire, on re- tranche au domaine du fléau, et conséquemment on diminue sa violence. Ne plantât-on chaque année que le bassin d'un affluent, c'est une réduction certaine d'autant dans les accès ultérieurs du mal. Il faut ajouter qu'il n'est pas besoin d'un très-long temps pour que les nouveaux bois agissent ainsi : dès l'âge de quatre, cinq, six ans, ils ont déjà une efficacité marquée. » Puis, si ce moyen est humble en apparence, il n'en est pas moins puis- sant, parce qu'il est presque partout applicable. Les plus grandes choses ont de petits éléments, mais sans nombre. 3.. ( 2o) » Ce qu'il faut surtout pour le reboisement, c'est de la persévérance. Rien, malheureusement, n'est plus difficile dans les tetfips où nous vivons, et rien pourtant ne saurait manifester davantage une transition réelle à des temps meilleurs. Il y a, je crois, une sorte d'équation entre la moralité et la viabilité d'un peuple et son respect pour les bois. « Les deux moyens dont il vient d'être question, les réservoirs et le reboi- sement, arrêtent donc sur leur chemin les matériaux charriés par les torrents ou ils en tarissent les sources, et ils diminuent en même temps la hauteur des crues en prolongeant leur durée; ils rendent par cette double action les rivières susceptibles d'être régies, resserrées, et par conséquent suscep- tibles de se draguep elles-mêmes, puisque c'est leur resserrement ou endi- guement qui leur en donne la puissance. )) Cetendiguement des rivières est l'objet de la seconde partie de la grande question qui nous occupe. On ne devrait jamais se mettre à la résoudre sur le terrain qu'après y avoir préalablement résolu la première, et l'on fait malheureusement le contraire. » En général, l'endiguement doit être opéré d'emblée par digues conti- nues, quand la pente de la rivière excède o™,oo5 par mètre, et il faut deux lits, un mineur pour les basses et moyennes eaux, et un majeur pour les grandes eaux, afin que les crues ne montent pas trop haut et que cependant le dragage soit assuré. » Si la pente est moindre que o",oo5 par mètre, en général aussi i! con- vient de commencer par les digues orthogonales; puis, quand le colmatage des cases a eu lieu, on régularise et on rend continus les deux lits des moyennes et grandes eaux. » Sauf le cas des lieux habités qu'il faut préserver à tout prix des inondations, on ne doit pas, suivant ma première Note du 3o juin i856 (i), avoir la prétention de rendre les digues du lit majeur insub- mersibles, parce que cette prétention serait vaine d'abord, et ensuite parce que cela élèverait beaucoup et à tort la dépense, attendu qu'il im- porte que les terres cultivées reçoivent les créments abondants et féconds des grandes crues, qui, avec le temps, les exhaussent. De simples haies transversales, épaisses et répétées, suffisent, du reste, pour empêcher les courants nuisibles sur ces terres cultivées. » Dans la traversée des villes et bourgs, on est forcé d'ordinaire de se (i) La première condamnation du système des dignes insnbmersibies date, je crois, de cette Note. ( 2> ) réduire à un lit unique. Alors il faut combiner l'endiguement à l'aval, en conformité du principe que j'ai cherché à établir dans mes Notes II et III (i), de façon à avoir, dans la traversée même dont il s'agit, un surcroît de creuse- ment qui abaisse le niveau des crues à proportion du surcroît d'élévation que leur cause le resserrement en un lit unique. » Le mode de construction des digues dépend naturellement des maté- riaux à portée. » Quant à la disposition et au profil de ces digues, ils doivent tendre à porter, autant qu'il se peut, la plus grande action érosive du courant au milieu du lit, ce qui importe beaucoup et ne s'est guère fait jusqu'ici. Il faut pour cela des talus faibles, plus faibles que ceux qui sont le plus en usage. ^ » Ensuite, on ne saurait trop employer les branchages saillants comme fondation ; ils amortissent la vitesse du courant au pied des digues et ils durent éternellement quand ils sont toujours sous l'eau. » Je ne reviens pas sur certains détails de construction que j'ai donnés dans la Note IV (2), et je m'abstiens dans ce résumé des développements que comporterait un Traité. » Seulement, je fais remarquer en finissant : M Que les réservoirs et tous les ouvrages accessoires peuvent être exécutés en peu de temps, à force d'argent, de bon vouloir et de puissance, mais que les localités qui se prêtent à leur formation ne sont pas assez com- munes pour qu'ils puissent être une ressource aussi générale que le reboi- sement; » Et que le reboisement, qui requiert plus de temps et d'esprit de suite, est malheureusement par cela même plus difficile à réaliser : à proportion que ce moyen est plus humble et meilleur, il nous oblige, je crois, à un plus réel progrès pour en user. )) Est-ce à dire qu'il faille désespérer de son emploi? » Non sans doute, et aujourd'hui moins que jamais : il suffit de lire, eu effet, la Lettre de l'Empereur du 19 juillet i856, pour s'assurer qu'un sys- tème quelconque, dont l'efficacité viendrait à être reconnue certaine par les juges compétents, serait bientôt mis en pratique. » Ije succès, cependant, serait à une condition : » La consolidation du sol des vallées ou gorges latérales et du lit des (i) Lues à l'Académie les i3 avril 1857 et i5 février i858. {2) Lue à l'Académie le 21 juin i858. cours d'eau qui les sillonnent, par le grand moyen naturel du reboisement et par les autres moyens indiqués, et puis ensuite l'endigueinent des ri- vières, qu'il faut exécuter de façon à obtenir un certain creusement de leur lit et une certaine modération de leurs crues, sont bien évidemment des opérations très-délicates : elles exigent donc, à coup sûr, des ingénieurs qui en seraient chargés, une grande connaissance de la science hydraulique, des localités, des observations faites sans relâche par les intéressés, et de leur opinion non-seulement sur les projets étudiés, mais même sur les pro- jets qu'on étudie (i) » ÉCONOMIE RURALE. — Introduction cfun nouveau ver à soie de Chine qui vit des feuilles du vernis du Japon (Aylanthus glandulosa); par M. Guérin- Méneville. (Commission des vers à soie.) a J'ai l'honneur de mettre sons les yeux de MM. les Membres de l'Aca- démie des Sciences ime nouvelle espèce de ver à soie de Chine, dont la che- nille se nourrit des feuilles du vernis du Japon {Aylanthus glandulosa), arbre qui est aujourd'hui aussi commun en France qu'en Chine. » Déjà il y a un an, j'ai signalé l'introduction de cette espèce en Europe. On la doit à un vénérable missionnaire qui en avait envoyé des cocons vi- vants à Turin, et l'on trouve dans les Annales de la Société entomologique de France une Note sur des tentatives que je fis alors pour la multiplier en France; ce qui n'a pas réussi parce que, n'ayant obtenu que trois cocons, les papillons sont éclos à des époques trop éloignées, le seul mâle sorti de ces cocons étant mort avant l'apparition des femelles. » Heureusement, MM. Griseri et Comba, de Turin, avaient conservé un plus grand nombre de ces cocons, ils ont pu obtenir des œufs fécondés et ils ont fait cette année une deuxième éducation qui a parfaitement réussi. » Ce Bombyx, qui me paraît être le véritable Cynthia des auteurs, est surtout précieux en ce que son cocon passe parfaitement l'hiver sans éclore, ce qui ne nécessite pas des éducations d'hiver, comme il en faut faire pour conserver dans nos climats l'espèce dont la chenille vit des feuilles du ricin et du chardon à foulon. (i) J'ai dit sur ce dernier point toute ma pensée dans une première N'oie sur l'endiguc- ment de l'Isère, publiée en i85o. En un mot, selon moi, le système actuel des enquêtes est beaucoup trop restreint. ( *3) » Dans une prochaine séance, j'aurai l'honneur de lire une Note à l'Aca- démie sur cette intéressante espèce dont j'ai aujourd'hui suffisamment d'œufs fécondés pour espérer d'en opérer l'introduction en France. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics transmet un Mémoire adressé de Bruyères-le-Chatel par M. Doin de Bourges et ayant pour titre : « De la fièvre typhoïde cholériforme et du choléra asia- tique ». Un Mémoire du même auteur, portant le même titre, avait été précédemment adressé par M. le Ministre de l'Instruction publique et se trouve mentionné dans le Compte rendu de la séance du la janvier 1857. Ce Mémoire est renvoyé à l'examen de la Section de Médecine et de Chi- rurgie constituée en Commission spéciale pour le concours du legs Bréant. L'x4.cadémie renvoie à la même Commission une Note de M. Delfrayssé ayant pour titre : « Prophylaxie, thérapeutique et étiologie du choléra- inorbus asiatique ». Et une Lettre de M. Marty, concernant un remède pour la guérison des dartres. M. LE Maréchal Vaillant présente au nom de l'auteur, M. Aug. Durand, médecin principal à l'hôpital militaire de Lyon, un Mémoire ayant pour titre : « Nouvelle étude sur les attractions moléculaire et générale ». Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel et Pouillet. - . , j i .v CHIMIE. — Note sur la préparation du calcium; par M. Lies Bodart. (Commissaires, MM. Dumas, Balard.) « Nous avons essayé, M. Gobin et moi, de produire le calcium en faisant réagir, à une haute température, le sodium sur le chlorure de calcium fondu ; mais toutes nos tentatives ont été vaines. Nous avons alors remplacé le chlorure par l'iodure, et la réaction s'est faite d'une façon très- nette et donnant presque la quantité théorique de calcium. Voici comment il faut opérer : i> On met, dans un creuset de fer, équivalents égaux de sodium et d'io- dure de calchim préparé de la manière suivante; On traite le marbre blanc (24) par l'acide iodhydriqne; on évapore rapidement et on fond à l'abri du con- tact de l'air : l'iodure a l'aspect du chlorure anhydre de magnésium. « Le creuset que nous avons employé est un cylindre de 1 5 centimètres de long sur 3 centimètres de diamètre ; il ferme à vis. » Le creuset a été ensuite mis au feu ; puis on a élevé graduellement la température jusqu'au rouge vif, sans atteindre toutefois le rouge blanc ; après une heure on a retiré le feu et on a laissé refroidir. » A la surface de la substance était un culot de près de trois grammes de calcium; la quantité de sodium employé avait été de 4 grammes. » Le culot était terne, recouvert d'une couche très-mince d'une sub- stance noirâtre, qui est probablement un sous-oxyde de calcium. Cette sub- stance noire s'enlève facilement; le métal est alors jaune pâle, à reflet rou- geâtre. Il décompose l'eau et ne brûle néanmoins à l'air qu'au rouge en lançant des étincelles à la manière du magnésium ; la flamme est jaune. » o^'jioG ont été traités par l'eau; le métal a complètement disparu sans résidu ; on a versé quelques gouttes d'acide acétique pour redissoudre la chaux, puis de l'oxalate d'ammoniaque qui a formé un abondant précipité. Pesé à l'état de sulfate de chaux, il a donné un poids de oS'',353. » Les qS"', io6 de calcium pur auraient donné o^',36o de sulfate de chaux. Le liquide fdtré contenait en effet des traces d'iodure de sodium provenant de la gangue adhérente au métal. » Nous donnerons prochainement de plus amples détails sur les pro- priétés du métal, en rendant compte à l'Académie de nos essais sur la pré- paration du barium et du strontium par le même procédé. » OPTIQUE. — Recherches sur la grandeur apparente des objets; par M. N. LuBiMOFF. (Commissaires, MM. Pouillet, Regnault.) « Lorsqu'on représente l'œil comme un point mathématique et qu'on place devant lui, à différentes distances, un objet, la grandeur de ce der- nier est déterminée par les simples considérations géométriques d'après la valeur de l'angle visuel et doit être inversement proportionnelle à la dis- tance de l'objet. Mais l'œil n'est pas un point mathématique : la multitude d'éléments qui le constituent rend le problème sur la formation des images très-difficile et demande des considérations géométriques complexes. Plu- sieurs savants ont traité cette question théoriquement, principalement les physiciens allemands, qui se basent ordinairement sur les formules diop- ( a5 ) triques de Gauss. On peut, d'après ces formules, déterminer la grandeur de l'image sur la rétine comparativement à la grandeur de l'objet. On trouve que cette grandeur croît plus rapidement que ne diminue la distance de l'objet à l'œil. a Je me suis proposé de déterminer, par des expériences directes, le changement de grandeur apparente que l'objet éprouve avec sa distance à l'œil et de le comparer avec la théorie mathématique. 1) Les objets qui me servaient dans ces recherches étaient des disques opaques et des ouvertures de différentes grandeurs, colorés afin de rendre . les phénomènes plus sensibles ; je les plaçais sur les supports de l'appareil de diffraction, tel qu'il est construit par M. Duboscq. L'œil était placé très- près et au centre d'une ouverture percée dans un écran, et plus grande que la cornée transparente de l'œil. » On place devant l'œil un petit disque, puis un second dont le diamètre est trois fois plus grand. Si la distance de ce dernier est trois fois plus grande que celle du premier, il doit y être, d'après les considérations géo- métriques simples, une superposition complète. D'après la théorie mathé- matique, je peux même diminuer un peu la distance du disque plus grand sans qu'il cesse d'être couvert par le petit. i> L'expérience prouve le contraire. Le grand disque, pour que la super- position ait lieu, doit être éloigné à une distance plus que triple de celle du petit. La différence va jusqu'à 6 centimètres et plus. Si on le place à la Jistance exactement triple, on voit clairement ses bords apparaître^ comme une auréole autour du petit disque, » Si on remplace le petit disque par une ouverture de même grandeur, on ne voit pas, à priori, de raison pour que le phénomène change. Mais 1 expérience prouve une différence fondamentale entre le cas du disque et celui de l'ouverture. » Si on regarde par telle ouverture sur le grand disque que nous sup- posons, pour fixer les idées, vert sur le fond rouge, et si on place cette ouver- ture à la distance à laquelle a eu lieu la superposition complète des disques dans l'expérience précédente, on remarque que l'ouverture laisse voir, non- seulement le disque vert entier, mais encore une portion du fond, qui apparaît comme une large bande ou auréole rouge entourant ses bords. .- » La vision, en un mot, n'est pas bornée par les limites géométriques de l'angle visuel. L'œil voit un peu derrière l'obstacle que lui présentent les bords du disque opaque dans le premier cas, et ceux de l'ouverture dans le second. C. R., i858, 2'^<' Semestre. (T. Xhyil,^" I.) 4 ( ^6 ) • » Le rapport des distances au moment de superposition est, dans le cas de l'ouverture, à peu près celui donné par l'angle visuel. » Quand on regarde sur notre disque vert sur le fond rouge, on voit se présenter en même temps les phénomènes de l'ouverture et du disque. On voit à l'intérieur une bande de la lumière rouge du fond et à l'extérieur une auréole verte provenant du disque. Pour que l'expérience réussisse bien, il faut accommoder l'œil pour la distance à laquelle se trouve l'anneau. » L'ouverture par laquelle les rayons entrent dans l'oeil, c'est-à-dire la grandeur de la pupille, a une grande influence sur les phénomènes qui proviennent des rayons tombant sur les bords de la pupille, dont la gran- deur est un élément important, dont on ne peut pas faire abstraction dans la théorie de l'œil. » Si, dans le cas du disque, nous diminuons l'ouverture de l'œil en re- gardant par un petit trou, un de ceux, par exemple, qui servent pour les expériences de diffraction, on voit disparaître l'auréole verte qui provient du bord du disque plus éloigné. L'image du petit disque couvre celle du grand, et le phénomène se passe comme le demande la théorie. » L'examen attentif des rayons qui pénètrent dans l'œil montre que, dans le cas du disque, le côté droit de l'auréole est produit par les rayons qui tombent sur la moitié droite de la pupille, tandis que, dans le cas de l'ouverture, le côté droit de l'auréole, provenante du fond, donne les rayons qui tombent sur la moitié gauche de la pupille. » En couvrant, en effet, par un morceau de papier noir la moitié droite de la pupille, nous voyons disparaître, dans le cas du disque, le côté droit de l'auréole. C'est le côté gauche qui disparaît dans le cas de l'ouverture. » La diminution de la pupille n'a pas d'influence si sensible sur l'au- réole dans le cas de l'ouverture. Mais il ne faut pas oublier que, dans ce cas, le phénomène provient de deux causes qui se superposent, et dont l'une disparaît avec la diminution de la pupille; mais l'autre, qui trouve son explication dans la théorie mathématique, continue de produire son effet. » Les expériences sont très-nettes. La diffraction et ce qu'on appelle la pénombre ne jouent aucun rôle important dans les phénomènes. » Au reste, les expériences que je viens de relater, et qui montrent que la grandeur de la pupille est un élément plus important qu'on ne le pense peut-être, ne sont que le commencement d'un travail que j'ai entrepris sur ce sujet, et dont je communiquerai les résultats à l'Académie. » Je termine par la description d'une expérience sur la grandeur des ( 27 ) images accidentelles. Après avoir regardé fixement un petit disque vert, par exemple, et en tournant l'œil vers une surface blanche, on voit apparaître une image rose accidentelle. Je ne sais pas si on a remarqué que la gran- deur de cette image change suivant la distance à laquelle se trouve la sur- face blanche, c'est-à-dire suivant la distance à laquelle je crois voir le disque rose formé par les parties de la rétine, ébranlées auparavant par la lumière verte. Cette expérience peut être regardée comme une des confir- mations de la belle théorie qui admet que nous transportons l'impression produite sur un point de la rétine suivant la normale à sa surface. » M. Kœnig soumet au jugement de l'Académie un travail ayantpour titre : De la curabilité de la phtliisie, et portant pour épigraphe cette phrase extraite du texte même du Mémoire : « Un certain nombre de maladies a pour cause, dans l'enfance et la » jeunesse, l'insuffisance des calcaires dans l'économie ; dans l'âge adulte » et la vieillesse, c'est la surabondance des sels de chaux. » Dans la Lettre d'envoi, l'auteur, qui dans une précédente séance (7 juin i, avait adressé, à l'occasion d'une Note de M. Baud sur l'emploi thérapeu- tique des corps gras phosphores, une sorte de réclamation de priorité, ajoute aujourd'hui qu'il s'était fait inscrire depuis deux ans pour la lecture de ce Mémoire et que son tour de lecture n'est jamais venu. Cette dernière assertion n'est pas exacte. L'Académie, sauf des cas tout à fait exceptionnels, ne fixe point de jours pour les lectures des personnes inscrites; lorsque les travaux de l'Académie le permettent, ces personnes sont appelées suivant leur ordre d'inscription ; et ne sont rayées de la liste qu'après avoir manqué de répondre à l'appel. Elles ont toujours le moyen, quand elles se sont tenues éloignées des séances, de savoir si leur nom est' maintenu sur la liste et au besoin de l'y faire rétablir. La date d'inscription pour la lecture d'un Mémoire ne donne du reste aucun titre pour établir une question de priorité. Ce Mémoire est renvoyé, comme l'avait été la Lettre du même auteur, à la Commission chargée d'examiner la Note de M. Baud et celle de M. Chur- chell. Commission qui se compose de MM. Serres, Andral, Cl. Bernard. M. BiLLOD, qui avait précédemment adressé une Note sur le ramollisse- ment de la substance blanche dans une partie de la moelle épinière des aliénés pellagreux, envoie aujourd'hui deux opuscules relatifs à la même question et ayantpour titre, l'un : Endémie de pellagre observée dans les asiles 4.. ( .8 ) d'aliénés des départements d'IUe -et- f^ilaine et de Maine-et-Loire ; V autre : D'une variété de pellagre propre aux aliénés. Ces deux ouvrages sont, ainsi que la précédente Note, destinés aux concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. (Commission des prix Montyon. ) M. E. Broche adresse de Bagnols (Gard) une nouvelle Note sur les ma- ladies qu'il a observées cette année chez les vers à soie, maladies qui se sont montrées, dit-il^ vers la fin des éducations et ont trompé l'espoir qu'avaient donné les commencements delà campagne séricicole. ( Renvoi à la Commission des vers à soie. ) M. H. Landois annonce avoir découvert dans la commune de Chaize-Gi- rault ( Vendée ) un gisement de minerai de chrome et de cobalt ; à sa Note est joint un bocal contenant des échantillons de ce minerai. La Note et les spécimens sont renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. Delafosse et Ch. Sainte-Claire Deville. CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du XXVIII* vo- lume des Brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de i844 et un exemplaire du Catalogue des Brevets pris du i" janvier au 3i décembre 1857. ■ ' M. LE Ministre, par une seconde I^ettre, en date du 3 juillet, invite l'Aca- démie à lui faire connaître le jugement qui aura été porté sur un Mémoire présenté en octobre i856 par M. Duret, concernant l'utilisation des tiges de maïs. La Commission, à l'examen de laquelle ce Mémoire a été soumis. Com- mission qui se compose de MM. Chevreul, Payen et Peligot, est invitée à présenter le plus promptement possible le Rapport demandé par M. le Mi- nistre. M. LE Secrétaire perpétuel appelle l'attention de l'Académie sur un Mémoire imprimé de M. Statkowski, ingénieur à Tiflis, concernant les inondations. Comme ce travail doit reposer principalement sur des obser- ( ^9 ) vations faites dans le Caucase, il sera curieux de comparer ce qui a lieu dans cette chaîne avec ce qui a été constaté pour les Alpes et les Pyrénées. Le Mémoire de M. Statkowski est en conséquence renvoyé à titre de pièce à consulter à la Commission des inondations. M. LE Secrétaire perpétuel signale encore parmi les pièces imprimées de la Correspondance une Monographie des terrains tertiaires marins des en- virons du Parana par M. Bravard. Cet opuscule acquiert un nouveau degré d'intérêt par cette circonstance qu'il existe en ce moment, en dépôt au Muséum d'histoire naturelle, une belle collection de fossiles recueillis par M. Seguin dans des terrains de même nature. Le Mémoire de M. Bravard, qui est écrit en espagnol, est renvoyé à M. Gay avec invitation d'en faire l'objet d'un Rapport verbal. M. LE Secrétaire perpétuel signale enfin un ouvrage de M. Des Ctoizeaux sur la cristallisation et la structure intérieure du quartz. M. LE Président présente à l'Académie un ouvrage en un volume, dont le titre est : Clef de la science. « L'ouvrage est de M. Brewer, professeur à Cambridge ; il a paru d'abord en Angleterre, puis en France, avec une traduction de l'auteur. M l'abbé Moigno a revu et augmenté notablement l'édition de i858. » Ce petit ouvrage renferme surtout un grand nombre de questions sur la mécanique, la physique et la chimie, avec des réponses claires et simples; il n'est pas destiné à former des savants, mais il est propre à instruire ceux qui n'ont pas fait une étude spéciale des trois sciences citées. » M. MiLNE Edwards communique quelques passages d'une Lettre de M. Lacaze Duthiers, relative à l'anatomie desTérébratules. Ce naturaliste s'est occupé principalement de l'appareil musculaire à l'aide duquel ces Mol- lusques ouvrent leur coquille; il donne aussi de nouveaux détails sur leur système nerveux. ASTRONOMIE. — Comète périodique de Brorsen; Lettre de M. Bruhns. « L'Académie des Sciences, dans sa séance publique du 8 février de cette année, m'a décerné ime médaille de la fondation Lalande pour avoir retrouvé, le i8 mars 1857, la comète périodique découverte en 1846 par ( 3o ) M. Brorsen, et c'est pour cette distinction que je viens offrir à rAcadémie mes remercîments les plus respectueux. » Les astronomes attendaient bien cette comète, mais les calculs annon- çaient sa réapparition pour le milieu de l'été, et en la trouvant dès le mois de mars, je ne soupçonnai pas d'abord que c'était la périodique attendue. La détermination de ses éléments et la grande ressemblance avec ceux de la comète III (1846) ont donné la certitude, et depuis ce temps la comète est comptée au nombre des plus intéressantes; elle l'est à plusieurs égards, car son orbite est tellement située, que par les perturbations de Jupiter la comète pourra, avec le temps, devenir invisible pour nous. » L'Académie, en me décernant le prix, n'a pas voulu sans doute seulement me récompenser pour la découverte d'une comète; j'aime à croire qu'elle a voulu surtout m'encourager dans mes travaux d'astronomie cométaire et animer mon zèle pour ces calculs étendus. J'ai cru ne pouvoir mieux me conformer à ses intentions qu'en entreprenant la recherche définitive de l'orbite et principalement la détermination exacte des perturbations, de 1 846 jusqu'à 1857; remontant d'ailleurs en arrière jusqu'à 1842, époque où le cours de la comète a été violemment changé par le voisinage de Jupiter et peut-être en a reçu sa loi présente, et, d'autre part, la suivant jusqu'à l'apparition prochaine. » Le commencement de mon calcul a déjà été publié dans les Astrono- mische Nachrichten; je pense en donner bientôt la continuation, après avoir déterminé avec le cercle méridien, ce que je fais à présent, les positions des étoiles de comparaison dont on s'est servi. » J'ai tardé à offrir mes remercîments à l'Académie, parce que j'avais l'inten- tion delui adresser en même temps mes recherches sur une autre comète, qui est aussi très-intéressante: je veux parler de la comète I {i858) dontla révolution est de i3 — ans, durée qui est intermédiaire entre celles des comètes de 3-7 et de 75 ans. Je transmets ces résultats au célèbre directeur de l'Observa- toire impérial. » ALGÈBRE. — Note sur le double système de valeurs qu'on obtient en résolvant [équation du quatrième degré, et sur l'usage qu'il en faut faire dans les appli' cations; extrait dune Lettre adressée à M. Herniite par M. Vallès. « Les auteurs jusqu'à présent ont commis une erreur au sujet de l'équa- tion du quatrième degré, lorsqu'ils ont dit que les deux systèmes de valeurs ( 3i ) pour les racines, savoir : V/ + V/B + VC, - v/Â- s/B - v/C, - yjl - >JB -h \/C, - v/ + VË + v/C, - VA 4- v/B - VC, + y/ - s/B + VC, + s/ - V'B - v/C, + v/ + v/B - VC, s'appliquent, le premier au cas où q, coefficient de x, est négatif dans la proposée, le second au cas où q est positif. » C'est là une indication inexacte, permettez-moi de vous en convaincre par un exemple. » Si on forme une équation du troisième degré dont les racines sont -4- I , — 4 et — 9, cette équation aura la forme 2' + i2z' + 23z — 36 = o. « Or généralement on sait que la réduite de x* + px^ -hqx -hr= o est )> Si donc on considère l'équation précédente en z comme une réduite d'une équation du quatrième degré, il faudra, pour remonter à celle-ci et connaître ses coefficients, poser les conditions on déduit des deux premières ;j = 24i r=52. Quant à la valeur de q, elle est double et on a ^= dr 48; la réduite ci- dessus est donc celle de deux équations du quatrième degré, qui sont : X* ■+• 24^?' -H 48x + 52 = o, X'* -+- 24a?" -fi8x'-hS2-o; donc, d'après la règle, les valeurs de x seront ar, = I -H 2 V^^ — 3 V--^ = I — y/ — I , Xi= I —2yf^i -J-Sv'— ï = '-*"V'— I» x, = - n- 2 sT^i + 3 V"^ = - I 4- 5 \l~. ^ ( 32 ) et celles de x' devront être x,= — 1+ 2 y/" -i-3v/- ■ I = • — I — V- », X\=z — I — 2 \/' -1+3^- ~1 = - - I + v- I> ^3 = T — 2 y/— . I-3v/-l: = I — bsT; • I, X',=: I -+-2v/ — i + 3v/-i = I-+ ■BsT -i; or, si on effectue les calculs, on trouvera précisément tout le contraire. » Toute cette partie de la discussion est à reprendre dans les éléments, parce qu'on n'a pas fait attention que les trois quantités sJÂ, \JB, yjc, étant compliquées de radicaux , les signes extérieurs ne sont plus suffisants pour faire apprécier ïe signe définitif du produit y/ v'B \JC. Cela n'aurait lieu ainsi que dans le cas où on saurait que les racines de la réduite ne sont pas ima- ginaires ou négatives. » Je n'entrerai pas ici dans de plus longs détails sur ce sujet, que j'ai traité à fond depuis longtemps^ et je passe tout de suite aux conclusions auxquelles je suis parvenu. » J'appelle, pour abréger, (i) et (2) les deux systèmes de valeurs des ra- cines, tels que je les ai indiqués ci-dessus. j> Premier cas. q est positif dans la proposée. » Si alors p est positif, on prendra le système (i). » Si p est négatif, on prendra le système (a) lorsque Ç — r sera plus grand que zéro, et le système (2) lorsque, au contraire, cette quantité sera moindre que zéro. » Deuxième cas . q est négatif dans la proposée. » Si alors p est positif, on doit prendre le système (2). » Si p est négatif, on prendra le système (1) ou le système (2), suivant que la quantité y- — r sera plus grande ou plus petite que zéro. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Recherches sur les bois d'amarante; par M.. J. Arsaudos. ( Extrait. ) « Je me suis proposé, par ces recherches, de trouver quelques carac- tères distinctifs nouveaux propres à réunir plusieurs sortes de bois exotiques employés dans l'ébénisterie dans un même groupe, que l'on pourra dési- gner par le nom usuel de hais d amarante, lequel viendrait se ranger dans ( 33 ) la série des bois de teinture. J'ai eu encore pour but de contribuer à éclairer les phénomènes si complexes et si obscurs de la coloration dans les corps organisés. » On comprend sous le nom de bois violet, de bois cf amarante, etc., dif- férentes sortes de bois d'ébénisterie plus ou moins colorés en rouge pourpre ou violet, originaires pour la plupart de l'Amérique méridionale et des Antilles. » La plus grande incertitude existe non-seulement sur l'espèce, mais encore sur la famille à laquelle ils appartiennent. » Parmi ceux que j'ai eu occasion d'examiner, les suivants m'ont présenté la même matière propre à les caractériser. Le Pao Colorado de M. Weddel, apporté de Bolivie et du Brésil ;'le hois violet de Cayenne, de la collection de M. Ducler; le Purple heart de Schomburgh {Copaifera puhiflora et bracteata, Benth); le Tananeo ou Tanané de M. Fontainier, apporté de la Nouvelle-Grenade; {Tecomasp., selon F. Triana); le Palo morado du Para- guay un bois d'amarante de la Plata, etc. » Ces bois se colorent plus ou moins sous l'influence des agents atmo- sphériques : c'est dans le but de connaître la part d'influence des différents agents extérieurs que je les ai soumis à des expériences analogues à celles déjà citées pour le bois de taigu, et voici les résultats obtenus. Action des agents extérieurs sur le bois d'amarante (x) dont la couleur est le 2' rouge orangé rabattu à ~ de noir, 8" ton. (Mars 1857.) DISPOSITION de l'expérience. RÉSULTATS. Conservé dans l'obscurité après quinze jours. Conservé dans l'obscurité après un mois . Exposé à la lumière après quinze jours. Bois et air raréfié ou vide opéré par la ma- chine pneumatique. . Hydrogène Acide carbonique Vapeur d'eau Airconfinédansun tube scellé à la lampe 1 Air libre , 1 Pas de changement. Pas de changement. Pas de changement. Pas de changement. Pas de changement. Légèrement bruni . Pas de changement. Id. Id. Id. Très-légèrement bruni . Légèrement bruni. Le bois estviolet.Sa cou- leur est 3' violet ra- battu ou à Jj, 5'ton . Comme ci-dessus. Comme ci-dessus. Violet plus intense à causede la mouillure. Violet plus rouge, c'est le rouge rabattu h ^', 8« ton. Le violet a rougi et bru- ni, c'est le 3' rouge rabattu à A, 11» ton. (i) Ces expériences ont porté surtout sur Xe.palo morado et sur le tanane. C. R., i858, a^e Semalre. (T XLVII, N» I.) ( 34 ) » On peut conclure de ces observations que la lumière influe essentiel- lement sur le développement de la couleur du bois d'amarante; que l'eau favorise ce phénomène (probablement, comme je l'ai dit, par une action physique); que l'oxygène de l'air est insuffisant à développer la matière colorante, même avec le concours de l'eau; cependant lorsqu'il agit simul- tanément avec la lumière, il modifie la nuance de la matière colorée, la faisant virer plus vers le rouge que ne le fait la lumière seule. » Chaleur. — Après avoir observé l'action simultanée ou successive de la lumière et des agents atmosphériques, j'ai voulu savoir quelle serait celle de la chaleur. A cet effet, j'ai soumis le bois à des circonstances analogues aux précédentes, mais en remplaçant la lumière par la chaleur. J'ai pu éle- ver graduellement la température jusqu'à 1 3o degrés sans apercevoir de changement sensible; mais une fois arrivé entre i4o et i5o degrés, il se développe une couleur pourpre magnifique; cette coloration est surtout frappante lorsqu'on opère sur la matière extraite du bois, qui est à peu près incolore avant d'avoir subi cette température. » Les observations faites sur le bois me conduisirent à examiner com- ment se comporterait la matière que l'eau avait dissoute. La solution satu- rée à chaud est légèrement colorée en jaune orangé rabattu et laisse dépo- ser par le refroidissement un sédiment d'un gris d'ardoise. Je pris quatre volumes égaux, A, B, C, D de solution parfaitement limpide : le volume A fut gardé dans le vide obscur; le volume B le fut dans l'obscurité et l'air; le volume C exposé à la lumfère fut partage en deux portions, dont l'une était exposée librement à l'air et l'autre en était préservée ; enfin le volume D fut exposé à l'action de la chaleur. Les résultats furent les suivants : » A. Pas de coloration rouge, mais un sédiment gris ardoisé qui passa lentement au brun. « B. Pas de coloration, pas de précipité; la liqueur est encore après deux ans dans le même état de limpidité qu'avant l'expérience. » C. Après quelques minutes, légère coloration en violet à la face expo- sée à la lumière directe ; il n'y a pas de différence sensible dans les deux portions exposées. » La couleur développée par la lumière s'altère après qu'elle a été sous- traite à son action et disparaît promptement par l'ébullition du liquide pour reparaître si on l'expose de nouveau à la lumière. » D. Une ébullition prolongée à loo degrés n'a pas développé la cou- leur, soit à l'air, soit dans le vide. » Conclusions. — L'air modifie la matière dissoute, mais autrement que le (35) fait la lumière, ou la température de i4o°. La lumière développe la cou- leur pourpre dans la matière colorable dissoute dans l'eau, mais bien plus faiblement qu'elle ne le fait sur le bois. Cette faible quantité de matière colo- rée est altérée par l'action de la chaleur et des agents atmosphériques; mais comme la liqueur renferme encore de la matière colorable, il est facile de s'expliquer comment, après s'être décolorée, elle se recolore par son exposi- tion à la lumière. » L'examen de la liqueur par les différents réactifs m'avait démontré que les acides et les sels acides, même très-dilués, agissaient au bout d'un certain temps d'une façon toute particulière pour développer la matière colorante pourpre, tandis que l'action de la lumière seule ne donne lieu qu'à une très-faible quantité de matière colorante dans la liqueur exposée aux rayons solaires ; l'action de la lumière aidée par les acides développe en quelques minutes tine belle coloration rouge de carthame. Ce phénomène ne s'observe qu'au bout de quelques jours lorsqu'on opère dans l'obscurité. » Guidé par l'induction des observations antérieures sur le bois, j'ai cherché d'accélérer la production de la matière colorante au moyen des acides non plus par la lumière, mais par l'action de la chaleur ; en effet, quel- ques instants d'une température à + loo et même à 80 degrés suffirent pour développer dans la liqueur acidulée à peu près incolore une magnifique couleur rouge-cramoisi ( i ) qui laissa déposer par refroidissement un précipité floconneux de même couleur, de la nature duquel, ainsi que de la matière préexistante incolore, je m'occuperai plus loin. » Avant de passer outre, il me paraît à propos d'avancer dès à présent : » 1°. Que les différents bois dont j'ai parlé et que je décris dans la pre- mière partie de mon Mémoire, contiennent tous une même matière incolore susceptible de se transformer en luie autre matière colorée en rouge pourpre sous l'influence de la lumière et de la chaleur avec ou sans le concours des acides qui ne font qu'accélérer le phénomène; » 2°. Quecesbois, ainsiquetousceuxquiprésenterontàl'avenirlesmêmes caractères corroborés par l'examen des propriétés spéciales du principe immé- diat produit, pourrontêtre réunis dans un même groupe, lequel tout en étant (i) M. Decaux nous a fait observer que l'acide sulfiirique concentré développe aussi, et instantanément, la couleur. Dans ce cas, la coloration se produit aux points de contiict des deux liquides. Je l'attribue à l'élévation de température produite. La couleur est plus terne que dans les cas précédents. 5.. ( 36 ) peu naturel au point de vue botanique, ne sera pas sans utilité dans la science, surtout pour la chimie qui étudie l'espèce chimique en elle-même, quelle qu'en soit l'origine; » 3°. Quelamatièrecolorableou susceptiblededevenircolorée passe à l'état de matière colorée eu rouge pourpre par une cause autre que l'oxydation ; que cette cause doit plutôt être cherchée dans une modification moléculaire des éléments préexistants dans le bois, que dans une absorption d'oxygène pris à l'extérieur ; » 4°- Enfin que la matière colorable est en plus forte proportion dans les bois de ce groupe qui sont les moins colorés à l'intérieur. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur l'acide vératrique; par M. AIerck. « Ayant obtenu une petite quantité de cet intéressant acide, comme pro- duit accessoire de la préparation de la vératrine avec les semences de céva- dille, il m'a paru utile de le soumettre à un examen approfondi. » Dans le but de m'assurer si l'acide que j'ai obtenu est bien l'acide véra- trique examiné par M. Schrotter (i), je l'ai soumis à l'analyse et j'ai obtenu les résultats suivants : Expérience. Théorie et formule du M. Schrûtter. c... H... 0... .. 58,74 .. 5,62 ... 35,64 H'».. 0".. ... 59,34 ... 5,49 ... 35,17 100,00 100,00 'I L'analyse du sel d'argent a donné 37,76, 37,69, 37,81 pour 100 d'ar- gent métallique. La théorie en exige 37,36 pour 100. Ces déterminations s'accordent parfaitement avec la formule de M. Schrotter CH'^O'. Je vais indiquer maintenant les résultats que j'ai obtenus en soumettant l'acide vératrique à l'action de divers réactifs. » Cet acide se dissout dans l'acide nitrique monohydraté; lorsqu'on ajoute de l'eau à la solution, il s'en précipite de Vacide nilrovératrique . Cet acide, peu soluble dans l'eau, se dissout facilement dans l'alcool et cristal- lise en petites paillettes jaunes. Chauffé au-dessus de 100 degrés, il fond et (1) Annalen der Chemie und Pharmacie, t. XXIX. ( 37 ) se décompose. Il renferme : Expériences. Throrie. c 47''4 47'34 47.43 47,57 H 4,68 4,5o 4,42 3,96 Az . . . . » ■> 6,78 6, 16 Ces analyses conduisent à la formule C*«H»AzO'='. » Lorsqu'on fait bouillir l'acide mononitrovalérique avec de l'acide nitri- que concentré, on parvient à remplacer un second équivalent d'hydrogène par de la vapeur nitreuse ; mais l'acide binitrovalérique formé dans cette circonstance est difficile à séparer de l'acide mononitrovalérique. » Le chlore et le brome réagissent très-énergiquement sur l'acide véra- trique; mais les produits de substitution qui se forment dans ces réactions sont incristallisables et d'apparence poisseuse, et ne se prêtent point à un examen ultérieur. » Le perchlorure de phosphore ne paraît pas réagir sur l'acide vératrique. u Lorsqu'on mélange cet acide avec 3 fois son poids de baryte et qu'on chauffe ce mélange à une douce chaleur dans une cornue, on observe une réaction très-vive, et il distille un corps oléagineux et incolore. Ce corps, que je propose de nommer vératrol, possède une odeur agréable et aroma- tique, une densité de 1,086 à 5 degrés, bout entre 202 et 2o5 degrés et se solidifie à i5 degrés. Il est indifférent vis-à-vis des alcalis et des acides fai- bles. Il renferme : Expérience. Théorie. C... • ■ 69,49 69,56 H... .. 7,70 7.24 0... , . . 22,81 23,20 I0O,0O 100,00 Ces nombres s'accordent avec la formule On voit que dans l'opération qui donne lieu à la formation du vératrol, l'acide vératrique perd 2 équivalents d'acide carbonique. » Le vératrol est vivement attaqué par l'acide nitrique concentré. Dans ( 38 ) cette réaction, il se forme d'abord du mononitrovératrol et, par une action prolongée de l'acide, du binitrovératrol. Le premier de ces composés cris- tallise en paillettes jaunes, le second en magnifiques et longues aiguilles jaunes. » Je n'ai atîalysé que le binitrovératrol qui renferme : Expériences. Théorie. c 4'>22 42>3i 4^)22 42>io H 3,46 4i*^2 3,96 3,5i 11,69 12,28 » Le brome réagit énergiquement sur le vératrol ; il se dégage de l'acide bromhydrique et l'on obtient une masse cristalline dont on peut séparer, par voie de cristallisation répétée, la combinaison bibromée. Le bibromovératrol est insoluble dans l'eau et se dissout facilement dans l'alcool etdausl'éther. Ce dernier véhicule le laisse déposer en beaux cristaux prismatiques. Ces cristaux fondent à 9a degrés, et se volatilisent sans altération à une tempéra- ture plus élevée. Il renferme 54,17 pour 100 de brome; la formule C* H* Br* O* en exige 54,o4 pour 100. » L'action prolongée du brome sur le vératrol donne naissance à des pro- duits de substitution plus riches en brome, mais qui ne cristallisent pas. Le chlore réagit de la même manière; d'abord il se forme un produit cristallin, et ensuite une masse poisseuse. o Le perchlorure de phosphore n'agit pas sur le vératrol, non plus que l'acide chlorhydrique. Le potassium s'y entoure d'une masse gélatineuse, sans qu'on puisse observer un dégagement d'hydrogène. Le bisulfite de soude et le nitrate d'argent n'exercent aucune action sur le vératrol. » Ces recherches ont été exécutées au laboratoire de la Faculté de Mé- decine. » La séance est levée à*4 heures trois quarts. É. D. B. î.lNV (39) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 5 juillet i858 les ouvrages dont voici les titres : Essai sur les plicatules fossiles des terrains du Calvados et sur quelques autres genres voisins ou démembrés de ces coquilles; par M. J.-A. Eudes Deslong- CHAMPS. Caen, i858; in-4°. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844» publiée par les ordres de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics; tome XXVIII. Paris, (858; in-4°. Catalogue des brevets d'invention pris du i" janvier au 3i décembre 1867, dressé par ordre du Ministre de l'Agriculture, du Commerce élites Travaux pu- blics. Paris, i858 ; i vol. in-8''. Mémoire sur la cristallisation et la structure intérieure du quartz; par M. Des Cloizeaux. Paris, i858; in-4°. (Extrait du tome XV des Mémoires des Sa- vants étrangers.) Mémoire sur les inondations; par M. BOLESLAS Statkowski. Paris, i858; br. in-8°. (Renvoyé à litre de document à la Commission des inondations.) Harmonies de la nature; par M. J.-A. Agnès, docteur en droit. Notes. Rela- tions locales des différentes formes qu'on observe dans les plantes monocotylé- dones ;hr. in-8°. Réflexions sur la maladie de la pomme de terre, du froment, de la vigne et des vers à soie ; par un campagnard de la Dordogne. Périgueux, i858; br. in-8°. Culture du sorgho sucré comme plante industrielle et comme plante fourragère, suivie d'études chimiques sur cette plante, considérée au point de vue de la pro- duction du sucre et de la fabrication de l'alcool; par M. Hippolyte Leplay. Tou- louse, i858; br. in-8^ Pansophie. Synthèse générale de la philosophie, précédée d'un chapitre de logique ; par M. Auguste Martin Delarivière. Alger, i858 ; br. in-8°. Nouvelles observations sur le métamorphisme normal; ^ de feuille in-S". = Observations sur un terrain d'origine météorique ou de transport aérien qui existe au Mexique, et sur le phénomène des trombes de poussière auquel il doit princi- palement son origine. — Notes sur le reboisement des montagnes; j de feuille in-S". = De la formation des oolilhes et des masses ondulaires en général; f de feuille in-8°. (Ces trois opuscules sont de M. Virlet d'Aoust et extraits du {4o) Bulletin de la Société géologique de France; 2* série, t. XV, séances des 16 no- vembre et 7 décembre 1857.) Sur le nombre de personnes tuées par la foudre dans le royaume de la Grande- Bretagne de iSSa à i856, comparé aux décès par fulguration en France et dans rC autres parties du globe; par M. Andrès POEY ; \ feuille in-4''. Relacion... Relation des travaux physiques et météorologiques de M. Andrès Poe/, tant à la Havane qu'en Europe; par M. Ramon de la Sagra. Paris, i858; br. in-8''. Monografia... Monographie des terrains tertiaires marins des environs du Parana; par M. Aug. Bravard, inspecteur général des mines de la Confédé- ration argentine. Parana, i858; in- 12. (M. Gay est invité à faire de cet opuscule l'objet d'un Rapport verbal.) Annalen... Annales de l'Observatoire impérial de Vienne, publiées par M. Ch. LiTTROW; 3* série, Vil* volume, année 1857. Vienne, 1857; in-8''. Abhandlungen... Mémoires de la Société royale des Sciences de Gôttingue, VIP volume (1 856 et 1857). Gôttingue, 1857; in-i°. IJeber das... Sur les minéraux déposés par des sources qu'on trouve associés aux basaltes des contrées de la Werra et de Fulda ; par M. Hausmann. Gôt- tingue, i858 ; in-4°- (Cet ouvrage, qui est écrit en allemand, est renvoyé aux Commissaires chargés d'examiner les derniers Mémoires de MM. Daubrée et Jutier.) Ueber den... De l'influence de la nature des pierres sur l'architecture ; par le même. Gôttingue, i858; br. in-4°. Astronomische. . . Nouvelles astronomiques de Schumacher ; t. XLV à XLVII ; in-/4°. Sur l' Alimentation des plantes et des animaux ; par M . Jacques Raunowsky . Moscou, i858; in-4°. (Ouvrage publié en langue russe.) De la Couleur des plumes des oiseaux; par M. Anatole BogdanOFF. Moscou, i858; in-8°. (Ouvrage publié en langue russe.) (40 PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l' ACADÉMIE PENDANT LE MOIS DE iUIN 1880. Annales de Chimie et de Physique ; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BoussiNGAULT, Regnault, DE Senarmont, avec une Revue des travaux de Chimie et de Physique publiés à [étranger; par MM. WuRTZ etVERDET, 3* série, t. LUI; mai et juin i858 ; in-S". Annales de l' Agriculture française, ou Recueil encyclopédique d'Agriculture; t. XI, n"» Il et 12; in-8°. Annales forestières et métallurgiques, mai iSoB; in-8°. Annuaire de la Société méléorologigue de France, mai 1 858 ; in-8°. Atti... Actes de l'Académie pontificale des Nuovi Lincei; 1 1* année, 5^ ses- sion; II avril i858; in-4°. Atti. . . Actes de [Institut impérial et rojalvénitien desSciences, Lettres et Arts, de novembre 1867 ^ octobre i858, et 3* série, t. III, 4*-6^ livraisons; in-8". Bibliografia... Bibliographie italienne des Sciences médicales; par M. le professeur G. Brugnol; 1" série, vol. I, i" et 2* livraisons; in-8°. Bibliothèque universelle. Revue suisse et étrangère; nouvelle période; t. II, n" 6; in-8°. Boletin... Bulletin de l'Institut médical de Faïence; avril i858; in-S". Bulletin de [Académie impériale de Médecine; t. XXIII, n°^ 16 et 17; in-8°. Bulletin de [Académie royale de Médecine de Belgique, a* série, t. I, n"' 6 et 7, accompagné de la table alphabétique des matières et des auteurs con- tenus dans les tomes I à XVl ; in-8°. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de. Belgique; 27* année; 2® série, t. IV, n° 5 ; in-B". Bulletin de la Société d'Encouragement pour L'Industrie nationale; mai i858; in-4°. Bulletin de la Société française de Photographie; juin i858; in-B". Bulletin de laSociété Géologique de France ; md\ i858; in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse, n° i43; in-8°. Bulletin de la Société médicale des Hôpitaux de Paris; n° 10; in-S". Comptes rendus hebdomadaires des séances de [Académie des Sciences ; i" se- mestre i858; n°' 22-26; in-4°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et C. R., i858, 2n>« SemeKre. (T. XLVII, îjo I.) 6 ( 4^ ) de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XII, 2 a*- 2 5® livraisons;; in-8°. Journal d'agriculture pratique; nouvelle période, t. I, n"' 11 et 12; in-8". Journal de Chimie médicale, de Pharmacie^ de Toxicologie; juin i858; in-8°. Journal de CÀme; juin i858: in-8°. Journal de la Section de Médecine de là Société académique du départemeni de la Loire-Inférieure ; 176* livraison; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale ({Horticulture; mai i858; in-8°. Journal de Matliématiques pures et appliquées, ou Recueil mensuel de Mé- moires sur les diverses parties des mathématiques , publié par M. Joseph LlOU- ville; février i858; in-4°. Journal de Pharmacie et de C/u'mJe; juin i858; in-S". Journaldes Connaissances médicales et pharmaceutiques ; n*" 25-27 » iii"8°> Journal des Vétérinaires du Midi; mai i858; in-S". La Correspondance littéraire; juin i858; in-8°. La Culture. Echo des Comices et des Associations agricoles de France et de l'étranger, n°* i-4; in-8°. L'Agriculteur praticien; n°' 16 et 18; in-S". La Revue thérapeutique du Midi, Gazette médicale de Montpellier; t. XII, n°* 10-12; in-8°. L'Art médical; Journal de Médecine générale et de Médecine pratique; juin i858; in-8°. Le Moniteur des Comices et des Cultivateurs; t. III, n° ao, et t. IV, n" i; in-8°. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; 36* livraison; in-4°. Le Progrès; Journaldes Sciences et de la profession médicale; n°' 23-26; in-8°. Le Technologisle ; juin i858; in-8°. Magasin pittoresque ; juin 1 858 ; in-8". Monatsbericht... Comptes rendus des séances de l'Académie royale des Sciences de ferlin; avril i858; in-8°. Montpellier médical. Journal mensuel de Médecine ; juin i858, n° i; in-8". Pharmaceutical... Journal pharmaceutique de Londres; vol. XVII, n" 12; in-8<'. Proceedings... Procès-verbaux de laSociété Zoologique de Londres ; n°* 35o- 353 ; in-S". ( 43 ) Répertoire de Pharmacie ; juin i858; in-8". Revista... Revue des travaux publics ; 6* année; n"' i i et 12; in-4". Revue des spécialités et des innovations médicales et chirurgicales; 1" série, t. II, n° 2, mai i858; in-S". Revue de Thérapeutique médico-chirurijiccde; n"' 11 et li; in-8°. Koyal astronomical. .. Société royale Astronomique de Londres; vol. XVIII, n" 7; in-S". Société impériale et centrale d'Agriculture; Rulletin des séances, Compte rendu mensuel rédigé par M. A. Païen ; 1' série, t. XIII, n° 3 ; in-8". Gazette des Hôpitaux civils et militaires ; n°» 63 - 7 5 . Gazette hebdomadaire de Médecine el de Chirurgie; n"' 23-26. Gazette médicale de Paris; n<" 23-26. Gazette médicale d'Orient; juin i858. La Coloration industrielle; n°' 9 et 10. La Lumière. Revue de la Photographie ; n°' 23-26. L Ami des Sciences; n"* 23-26. La Science pour tous; n"' 26-29. Le Gaz ; n°' i3-i5. Le Musée des Sciences; n°' 5-9. COMPTE RENDUE DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 JUILLET 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MEMOIRES ET COaiMUNlCATIONS DES MEMRRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Flourens annonce à l' Académie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Bonpiand, un de ses Correspondants pour la Section de Botanique, décédé à S. Borja à l'âge de quatre-vingt-cinq ans. HISTOIRE NATURELLE. — Études sur les mœurs et sur la génération d'un certain nombre d'animaux marins; par M. Coste. (I Grâce à la généreuse initiative du chef de l'Etat, grâce au bon vouloir de M. le Ministre des Travaux publics, il m'a été permis de mettre le pilote Guillou en mesure d'organiser, sur le quai de Concarneau, dans le hangar qui couvre ses réservoirs à Homards et à Langoustes , un observatoire , qu'on me passe cette expression, pour l'étude des produits vivants delà mer; observatoire où chaque espèce peut être parquée dans une cellule distincte, comme les animaux domestiques nourris dans les box de nos étahtes. » Une pompe élève l'eau delà mer vers la toiture de cet établissement^ l'accumule dans un bassin d'approvisionnement d'où elle tombe en cascade continue dans des ruisseaux artificiels de 5o centimètres de largeur, dispo- sés en gradins sur quatre étages, à l'image en grand des appareils à éclosion C. R., i858, 2>n« Semestre, (t. XLVII, N» S.) 7 f-g^ ( 46 ) du Collège de France, adossés au mur d'enceinle du hangar, soutenus contre ce mur par des charpentes et formant ensemble, au-dessus des vi- viers à Homards, une longueur de 80 mètres environ. » Ces ruisseaux artificiels, construits en fortes planches doublées à l'in - térieur d'une couche de ciment romaiu, sont divisés en 95 cellules par des cloisons garnies de grilles qui laissent un libre passage au courant, sans que les espèces prisonnières puissent communiquer ensemble. La plupart de ces espèces, ainsi séquestrées dans les compartiments d'un pareil méca- nisme, y reçoivent leur nourriture comme les animaux terrestresde nos jar- dins d'acclimatation et prospèrent, sous ce régime, aussi bien qu'en pleine liberté. Elles s'y reproduisent et y manifestent toutes les merveilles de leurs instincts. On y assiste à leur accouplement, à la ponte de leurs œufs, au développement de leurs embryons , à toutes leurs métamorphoses, avec autant de facilité que pour les animaux domestiques. En sorte que, dans un laboratoire de ce genre, la plupart des êtres qui habitent les mers pourront passer tour à tour sous les yeux du naturaliste occupé à étudier les lois de leur organisation et lui en révéler les mystères. » L'histoire naturelle, telle que la comprenaient Réaumur, Huber, Buf- fon, trouvera, dans cette étude faite au milieu de conditions nouvelles, d'inépuisables sujets de tableaux, et l'embryogénie comparée étendra sou domaine à des régions qui lui semblaient interdites. I) En attendant que mon collaborateur, M Gerbe, ait exécuté les nom- breuses planches qui se rapportent à nos premières investigations, et que je présente en son nom le grand travail accompli, sous ma direction, sur les métamorphoses des Crustacés, l'Académie me permettra de lui communi- quer quelques-uns des résultats de nos observations. Je parlerai d'abord des mœurs et de la domestication d'une douzaine d'espèces de poissons marins : étude qui nous a permis de constater l'exactitude des faits rappor- tés par les historiens de l'antiquité. » Parmi ces espèces séquestrées et nourries dans les casiers de l'établis- sement, les unes , telles que la Vieille [Labrus berglyla, Asc. ) , le Gastré {^Gaslerosleus spinochia,\Jinn.) ^ le Gonnelle vulgaire (G««;ïe//w5 vulgaris, Cuv. et Val.), le Muge [Mugilcephalus, Linn.), la Mustèle [Gadm mustela, Linn.), arrivent à la surface de l'eau quand on approche pour leur donner à manger, suivent les mouvements que l'on fait autour d'elles, se laissent conduire vers tous les points où on veut les attirer, sollicitent leur proie comme des oiseaux apprivoisés, vieiuient la chercher dans la main. Les Mustèlessonl même si familières, qu'on peut les prendre, les retirer de l'eau, ( /.7 ^ les y remettre, les reprendre encore sans qu'elles cherchent à se dérober. » IjCS Gobies {Gobius niger, Linn. et Gobius minulus, Penn. ), le Cotte chaboisseau {CoUtis scorpio , Cuv. et Val.), sans être aussi familiers que ceux dont nous venons de parler, sont cependant attentifs à ce qui se passe au- tour d'eux et viennent également prendre la nourriture à la main, quand on la leur présente. » Le Turbot [Rhurnhus maximus, Cuv.), qu'à sa physionomie on croi- rait dépourvu d'expression, s'anime pourtant à la vue de l'appât qu'on lui tend, accourt en agitant ses ailes pour le prendre à la main; et même, lors- qu'il est poussé par la faim, il vient, si on le lui fait attendre, planer à la surface jusqu'à ce qu'on ait satisfait son désir. Il nage avec agilité, change de couleur si on l'irrite. Les taches dont son corps est parsemé pâlissent et brunissent tour à tour sous l'empire de l'impression qu'on lui fait subir. Mais en lui ce qui frappe davantage, c'est de le voir, avec une bouche en apparence étroite, engloutir d'un seul trait des poissons d'une taille pro- portionnellement démesurée. Nous avons vu un jeune individu qui n'avait pas plus de 25 centimètres de long, avaler sans difficulté des sardines de la plus grande dimension. » Les Syngnathes [Syngnathus tjple, Linn.) présentent dans leurs mœurs deux curieuses particularités. Ils se groupent en enlaçant leurs queues de manière à former des bouquets, restent immobiles dans une position ver- ticale, la tête en haut. Quand on leur donne à manger, ils se dirigent vers la proie qui tombe, la suivent dans sa chute et, en l'approchant, exécutent un mouvement de rotation sur leur axe, de manière à tourner le dos en bas et le ventre en haut. Ainsi renversés, ils se précipitent sur cette proie et i;e repren- nent leur attitude normale qu'après l'avoir saisie. Cette étrange manœuvre leur est imposée par la disposition particulière de leur bouche fendue ver- ticalement à l'extrémité d'un bec retroussé. Aussi les jeunes, dont l'ouverture buccale n'a pas encore cette disposition au moment où ils sortent de la poche incubatrice, ne sont-ils pas contraints à une semblable "évolution. Ils saisissent leurs aliments comme les autres espèces. » Les résultats de ces premières observations sont assez signiflcalifs pour prouver la véracité des historiens de l'antiquité relativement à ce qu'ils nous ont transmis de merveilleux sur les spectacles donnés par Us nomen- clateurs dans les piscines marines de Lucullus, de Pollion, de lorateur Hortense. Ils établissent que leurs récits, loin d'être des ftibles, comme on est assez disposé à le croire, ne sont que la simple expression Je la vérité. » Les Crustacés parqués dans les compartiments du vivier nous ont aussi (48) fourni d'intéressantes observations sur leur mode d'accouplement, leur ponte, leurs métamorphoses. Nous avons vu chez tous les Décapodes bra- chyures que nous avons pu observer, tels que le Crabe vulgaire {Cancei rncenas, Linn.), le Xante floride {Xanlojloridm, Leach), le Fortune rondelet [Cancer rondeleti, Risso), le Fortune marbre [Cancer marnioreus, Leach), le Maïa araignée [Maîa squinado , d'Herb.), le Tourteau [Cancer pagurus, J.inn.), la Forcellane à pinces larges [Porcellana plaljcheles, Fenn.), la Forcellane à longues cornes (Porce//ana /onjjuconns, Lat.), etc., etc., nous avons vu, dis-je, le mâle déposer à l'aide de ses stylets copulateurs, et à tra- vers les ouvertures sternales, la semence dans une dilatation de l'oviducte, dilatation située à l'extrémité inférieure de ce canal. » Chez le Crabe, la semence accumulée dans ce lieu de dépôt, s'y soli- difie et s'y moule en prenant la consistance de la cire coagulée. Elle reste en cet état pendant quinze jours environ, après lesquels elle entre en liqué- faction lente, afin que les spermatozoïdes, désagrégés alors et suspendus dans le liquide résultant de cette liquéfaction, puissent monter jusqu'aux ovaires, phénomène qui ne dure pas moins de deux mois. Les œufs ovariens, qui, au moment de l'accouplement, étaient encore à l'état microscopique, gran- dissent à mesure, mais n'arrivent à leur complète maturation que fort longtemps après la disparition complète du fluide séminal. Nous ayons en observation, dans des casiers fermés, des sujets qui se sont accouplés il y a déjà trois mois et dont la ponte n'a pas encore eu lieu. La dissection de quelques-uns d'entre eux nous a démontré que les œufs sont loin d'avoir atteint le degré de développement voulu pour leur expulsion. Ce fait prouve deux choses : i° que, chez ces espèces, la fécondation est ovarienne ; 2° qu'en subissant l'influence de l'élément mâle, les œufs sont bien plus éloignés de l'époque de leur maturité que chez toutes celles que l'on a observées dans les autres classes. » Chez les Décapodes macroures, la semence n'est point introduite dans une poche intérieure, mais elle est versée au dehors, sur le sternum, dans le voisinage des pertuis qui conduisent aux oviductes. Dans les uns, comme les Homards et les Langoustes, elle est répandue par plaques irréguiières sur une surface assez étendue ; dans les autres, comme les Palémons et les Crangons, cette semence est émise sous forme de spermatophores, qui s'atta- chent au plastron ou à la base des pattes des femelles. Il faut donc que, chez ces espèces, les spermatozoïdes se désagrègent à l'extérieur pour gagner les oviductes, sans que les mâles les y introduisent. Mais la fécondation n'y est pas mois ovarienne que chez les précédents, quoiqu'elle soit plus rappro- (49) chée du moment de Ja ponte. Il y a même des espèces chez lesquelles elle * ne précède l'expulsion des œufs que de quelques heures. Ainsi, par exemple, nous avons vu un Palémon à dent de scie [Palemon serratus, Leach) s'ac- coupler la veille et pondre le lendemain. » Tous les Crustacés portant leurs œufs sous la queue ou sur tout autre point de leur corps où se fait leur incubation, et cette incubation étant en général extrêmement lente, puisqu'elle ne dure pas moins de cinq à six mois chez les Homards et les Langoustes, il s'ensuit que les animaux de cette classe, en se dépouillant de leur carapace, auraient été exposés à perdre leur progéniture, si , par une admirable combinaison, les époques des pontes, n'avaient pas été calculées par rapport à celles des mues auxquelles ces espèces sont annuellement soumises, tant qu'elles n'ont pas atteint leur taille définitive. Aussi, pour se ménager tout le temps nécessaire à l'incubation, la nature a-t-elle voulu que la fécondation eût lieu immédia- tement après que les mères ont abandonné leurs vieilles dépouilles, afin que la nouvelle fût une protection assez durable. » Nous avons vu une preuve frappante de ce fait chez le Crabe com- mun et la Crevette bouquet de nos côtes. Le mâle de la première espèce choisit une femelle, la lie étroitement avec la patte droite de la seconde paire, la porte avec lui, soit qu'il marche, soit qu'il nage, la reprend si on l'en sépare. Quelques jours après cette union, la femelle, toujours saisie par le mâle, se dépouille de sa vieille enveloppe, et aussitôt que cette mue s'est accomplie, elle se retourne pour recevoir la semence, opération qui dure un, deux ou trois jours. » Chez la Crevette bouquet [Palemon serratus^ Leach), le mâle ne s'em- pare pas de la femelle avant la mue, comme chez le Crabe commun ; mais aussitôt qu'elle s'est dépouillée, il la poursuit, s'élance sur son dos, s'y cram- ponne et se laisse entraîner sans faire aucune tentative d'accouplement tant qu'elle nage : lorsqu'elle s'arrête, il se glisse sous elle en chavirant par le côté droit, dépose, en quelques secondes, un double spermatophore sur son plastron et reprend ensuite sa première position, pour recommencer la même manœuvre un instant après. 5) Il y a des espèces qui ont deux portées entre chaque mue, et chez les- quelles l'accouplement qui féconde la première génération, paraît féconder également la seconde, comme nous croyons ou avoir la preuve sur douze femelles de Maïa [Maïa squinado, d'Herb.) séquestrées dans un bassin : femelles qui toutes ont pondu de nouveau, sans autre accouplement, au moment même où les derniers œufs de la gestation précédente achevaient d'éclore. • ( 5o ) » Tels sont, parmi les faits nombreux que nous avons observés, ceux que j'ai cru devoir communiquer aujourd'hui à l'Académie. Dans la prochaine ' séance nous aurons l'honneur de lui présenter les résultats généraux de nos observations" sur les premières métamorphoses des Crustacés. De ces obser- vations, il résultera que tous les Zoés connus et décrits par divers auteurs sont des larves de Décapodes brachyures, et qu'il n'est pas démontré que le Zoé type de Bosc soit, comme on le pense, un embryon du Crabe tourteau de nos côtes et moins encore du Homard. » Pour que les études qui nous ont fourni ces faits et tous ceux dont il nous reste encore à parler ne soient point interrompues pendant notre absence, le pilote Guillou tient un registre où, conformément à un pro- gramme tracé d'avance et dont il suit les instructions avec sagacité, il in- scrit au numéro correspondant à chaque casier tout ce qui a trait aux expé- riences qui y sont instituées. Aussitôt qu'un fait intéressant se manifeste, il nous en informe, et si ce fait est de nature à pouvoir être vérifié à Paris, il nous expédie les animaux qui le présentent; dans le cas contraire, l'un de nous se rend à Concarneau pour étudier le phénomène sur place. Ce pilote rend donc ainsi un vrai service à la science, et je m'estimerais heureux si je pouvais un jour appeler sur lui les encouragements de l'Académie. « NOMEVATIONS. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination d'une Com- mission chargée de la révision des comptes pour l'année 1857. Cette Commission se compose de deux Membres qui peuvent être réélus, et qui doivent être pris, l'un dans les Sections de Sciences mathématiques, l'autre dans les Sections de Sciences physiques. Au premier tour de scrutin, M. Mathieu réunit la majorité des suffrages ; les trois noms qui suivent le sien sur la liste étant ceux de Membres qui appartiennent aux Sections de Sciences mathématiques, l'Académie juge convenable de procéder à un second tour de scrutin, dans lequel M. Geof- froy Saint-Hilaire réunit la majorité des suffrages. Ija Commission, en conséquence, se compose de MM. Mathieu et Geofîroy- ^aint-Hilaire. ( 5. ) MÉMOIRES LUS. ZOOLOGIE. — Su7' une nouvelle méthode de l'élude des Cétacés; par M. EscHRicHT, professeur à l'Université de Copenhague (j). (Commissaires, MM. Serres, Flourens, Geoffroy-Saint-Hilaire, Milne Edwards, Yalenciennes.) « Pendant que la zoologie, dans toutes ses autres branches, a fait d'im- menses progrès en ce siècle, la cétologie est restée bien en arrière. Aussi pendant que l'étude de tous les autres animaux est devenue de plus en plus facile, grâce aux perfectionnements des microscopes, des ménageries et der- nièrement des aquariums, les difficultés de l'étude des Cétacés se sont aug- mentées d'une année à l'autre. » La pêche des baleines, qui jadis reculait des côtes de la France et de l'Espagne à la mer ouverte de l'Islande, du Spitzbergen, ensuite au delà de l'équateur, ne se fait guère maintenant par les bâtiments baleiniers que dans la mer Pacifique, ou plutôt aux côtes du Japon et du golfe d'Okhotsk en Sibérie et dans le détroit de Bering, peut-être le dernier refuge d'iuie industrie qui s'est anéantie elle-même par un zèle exagéré. » Voilà pour les grands Cétacés qui font l'objet d'une pêche régulière, les baleines franches ou vraies baleines (^Rightiohales) des marins, ainsi que les cachalots. Pour les autres Cétacés de grandeur colossale, ceux qui ne font pas l'objet d'une pêche régulière, et qui n'ont jamais été acquis pour les musées que par des échouements accidentels, notamment les Balénop- tères ou Rorquals, leur étude a toujours offert des difficultés presque in- vincibles. C'est d'abord parce qu'on ne saurait jamais en déterminer l'es- pèce, tant que le diagnostic des différentes espèces de ce groupe reste encore à faire, et c'est ensuite parce que l'examen anatomique d'un Cétacé de grandeur colossale, échoué sur la plage, ne pourra jamais se faire que très-inconiplétement. C'est beaucoup si l'on parvient de temps en temps à en obtenir un squelette presque complet. )) Quant aux Cétacés de moindre taille, nul doute qu'ils ne soient beau- coup plus faciles à obtenir par les naturalistes. Aussi l'anatomie du marsouin (i) L'Académie, après avoir entendu la lecture de ce Mémoire, a décidé, sur la proposition du Bureau, qu'il serait imprimé en entier dans le Compte rendu, quoique dépassant en éten- due les limites assignées aux communications des étrangers. ( 5. ) est-elle très-bien connue presque sous tous les rapports. Cependant il y res- tera encore beaucoup de questions à résoudre, tant que l'on n'aura à sa dis- position que des échantillons pris accidentellement dans les filets aux pois- sons. C'était aux siècles précédents que l'anatomie de différentes espèces de dauphins ou de marsouins aurait pu se faire avec facilité, quand il y avait encore des pêcheries régulières de ces animaux tout le long des côtes euro- péennes, celles de la Grèce, de la France et de l'Espagne. )) J'ai eu une bonne occasion d'observer les immenses avantages que ces pêcheries régulières offrent à l'étude. Il en reste encore deux, en effet, aux îles danoises entre la Suède et le Jutland : l'une et l'autre ne sont que pour le marsouin commun. Il est évident que ce Cétacé, en poursuivant les harengs, entre très-régulièrement et en grand nombre chaque printemps dans la Baltique pour en sortir aux mois de décembre et de janvier. Mais ce qu'il y a de singulier, c'est qu'il y entre toujours par le Sund entre la Suède et l'île Seeland, sur laquelle est situé Copenhague, et en sort toujours par le Petit- Belt entre la Fionie et le Jutland. J'ai dit que c'est à ces deux pêcheries régulières de marsouins, que j'ai eu l'occasion de voir les immenses avan- tages que présentent de tels établissements sur les côtes pour l'étude de l'anatomie et de la physiologie des Cétacés en général. Ce qu'il nous faut pour asseoir la cétologie sur une base bien assurée, ce ne sont pas, à mon avis, des monographies de certains individus échoués çà et là, mais des mo- nographies de certaines espèces, assez complètes pour nous mettre en état, d'abord d'obtenir une idée nette de sa manière de vivre, ses migrations, sa physiologie en un mot, mais ensuite de parvenir à savoir distinguer l'espèce dans les deux sexes et dans les différentes époques du développement, non- seulement par l'ensemble des caractères extérieurs et par le squelette entier, mais encore en général par chacune de ses parties, et surtout par les par- ties qui ne sont pas attaquées par la macération, puisque bien souvent de telles parties isolées sont tout ce que les zoologistes ont à leur disposition. » Voilà, en effet, ce qui se peut faire et ne serait pas même très-difficile, pour le marsouin commun, moyennant les pêcheries ci-dessus mentionnées qui se font aux îles danoises. D'abord on y peut avoir aux mois de mars et d'avril, et puis en décembre et janvier, autant qu'on veut de marsouins, tout frais, quelquefois même vivants encore. (On m'en a envoyé un individu à Copenhague, qui n'y est mort que douze heures après, par suite d'une injection d'eau tiède dans les veines, faite pour mesurer la quantité du sang.) On peut en avoir des mâles et des femelles, adultes et jeunes, des petits tétant encore leurs mères, ensuite des foetus du mois de décembre ou même ( 53 ) de novembre jusqu'au mois de mai, de sorte qu'il n'y manque probable- ment que des fœtus des deux premiers et du dernier mois. On ne peut trop apprécier l'avantage d'un nombre indéfini d'échantillons, répété tous les six mois. Je ne parlerai pas de l'avantage de pouvoir continuer un examen interrompu par une raison quelconque, d'en répéter im autre dont les résultats sont devenus douteux plus tard. Il y a des questions qu'on ne saurait résoudre sans avoir un très-grand nombre d'échantillons à sa dispo- sition. Par exemple, pour savoir jusqu'où va la différence individuelle dans le nombre des vertèbres ou des côtes, et en général pour distinguer les formes individuelles ou accidentelles des formes appartenant à l'espèce. C'est, en effet, le nombre des épreuves qui donne la mesure de la valeur de l'exa- men. Mais la plus grande valeur des recherches sur des échantillons prove- nant d'une certaine pêcherie, c'est que la preuve de leur exactitude y leste ouverte pour tout le monde. On a beau croire qu'on a vu tout ce qui est à voir, qu'on a trouvé tout ce qu'il y a à trouver chez une certaine espèce, les yeux d'un autre observateur y verront d'autres choses; les questions qui nous ont paru de la plus haute importance, paraîtront à nos successeurs bien au-dessous d'autres questions, qui resteront à résoudre pour eux. Par le développement naturel de la science, toute monographie basée sur un exemplaire isolé sera comme un individu stérile dans l'histoire de la.science, tandis que la vraie monographie d'une espèce sera toujours indéfiniment accessible à des corrections, des augmentations et des modifications. » En prenant comme objet de ces recherches la même espèce qui fait l'objet d'une pêche régulière, on a encore le grand avantage de pouvoir profiter des observations faites par les pêcheurs sur ces animaux vivants. On sait que ces hommes pratiques peuvent avoir la plus grande perspi- cacité en tout ce qui concerne leur métier, pendant qu'ils sont comme aveugles pour tout ce qui ne s'y rapporte pas directement. Le marin baleinier saura distinguer ses vraies baleines de toute autre espèce de baleines par la forme et par la couleur de tout ce qui en paraît au-dessus de la surface de la mer pendant qu'elles nagent, et par leur manière de paraître et de plonger; à une plus grande distance, à la forme de la vapeur de leur haleine, qui à une certaine distance ressemble, à s'y méprendre, à des jets d'eau ; dans l'obscurité de la nuit même, par le bruit de leur souffle, qui se fait entendre quelquefois à la distance de plus d'un kilomètre. Et cependant, pour ce même marin baleinier, si grand observateur dans les limites de son métier, toutes les différentes espèces de Cétacés à dents seront ou des marsouins {porpesses des Anglais) ou des dauphins ou des souffleurs C. R., i858, 2™« Semestre. (T. XLVII, N» 2.) 8 ( 54 ) {grampus des Anglais), et il en racontera peut-être des histoires, qui ne sont évidemment que des fables. Il en est de même pour les pêcheurs des côtes. Leur témoignage n'est absolument d'aucune autorité, excepté pour ce qui regarde l'espèce dont la pêche les occupe; mais pour cette espèce, c'est le savant qui doit se faire l'écolier du pêcheur. » Qu'on juge, d'après cela, combien a dû être riche pour l'étude des Cétacés cette source qui se tarissait quand ces anciennes pêcheries ces- sèrent sur les côtes de la France et de tant d'autres pays. Et d'autant plus que ce n'étaient pas seulement différentes espèces de dauphins qui fai- saient l'objet de ces pêches des côtes européennes, mais aussi plusieurs espèces de baleines et, notamment dans le golfe de Biscaye, même de vraies baleines. Mais enfin , dira-t-on , cette source est tarie, puisqu'il semble qu'il n'y a plus aucnne trace de vraie baleine ou de cachalot sur les côtes de l'Europe. » Cependant, si cette source est jugée si riche pour la science, voyons si elle n'existe pas peut-être sur d'autres côtes, accessibles aux zoologistes. Jetons par exemple un coup d'œil sur les colonies danoises plus éloignées vers le nord. » Nous avons là d'abord les iles Faero. Les habitants y sont parvenus à uneciviUsation incontestable; mais quant à leur nourriture, ils ne sont guère plus avancés que n'étaient au xvii* siècle les habitants de la Normandie. La chair de certains Cétacés est pour eux un délice ; la pêche de ces Cétacés leur est devenue une nécessité, de sorte que son défaut fait le même effet pour eux que le manquç de blé en d'autres pays. C'est encore l'espèce la plus commune sur leurs côtes, dont il est question ici ; mais ce qui est commun sur une côte devient rare sur une autre, et vice versa. L'espèce si abondante sur les côtes des îles Faerô, espèce qui y a été prise par miUiers presque chaque année depuis que ces îles ont été habitées, ce n'est pas le Marsouin commun ni le Dauphin ordinaire, c'est le Grindewall ou le Dauphin à tête ronde, espèce qui n'a été introduite dans le système des savants que par George Cuvier, par suite de l'échouement d'une troupe égarée aux côtes de la France. Son nom systématique est devenu D. ylobiceps. » Il y a une autre espèce de Cétacé, dont l'apparition aux côtes de ces îles n'est pas moins régulière, mais en nombre très-restreint, cinq ou six in- dividus par an à peu près. C'est le fameux Dogling des habitants de ces îles, appelé Baleine à bec d'oie par les Norvégiens. Ces Dogling, ainsi que les Grind, ne font aucun séjour près de ces îles; ils s'y trouvent seulement à leur passage des mers polaires à l'Atlantique, et presque tous les individus qui (55) s'y approchent des côtes sont massacrés jusqu'au dernier. Aucun autre fait ne prouve mieux la régularité des voyages de ces animaux de passage que celui de l'apparition annuelle d'autres individus de la même espèce à ces mêmes côtes. Que cela se soit passé ainsi avec le Dôgling depuis les temps les plus reculés, c'est ce qui est mis hors de doute par un mythe du pays. Un géant païen, vaincu par un chrétien, lui promettait en récompense, pour obtenir grâce, de lui envoyer chaque année un Oiseau et un Cétacé qui ne se trouvaient nulle part ailleurs. L'Oiseau était le Corbeau blanc, assez commun à ces îles; le Cétacé était le Doghng. Linné n'avait aucune notion ni du Globiceps ni du Dôgling. O.-F. Mûller l'a introduit dans le système sous le nom : Balœna rostrata, lequel nom, par une erreur singulière de la part de O. Fabricius, passa à la Baleine naine du Groenland. En France et en Angleterre, cet animal fut connu à la fin du xvill* siècle par des indi- vidus échoués. Son nom systématique, par une idée tout à fait erronée de la partde Lacépède, est devenu Hyperoodan, c'est-à-dire Cétacé à dents au palais. » En outre il se trouve aux mêmes îles très-communément vuie espèce de Dauphin qui n'a été introduite dans la science que par M. Schlegel àLeyde, et M. Rasch à Christiania : c'est le Lagenorhjnchus Eschrichtii, Schlegel, ou leucopleurus, Rasch. » Quittons maintenant les îles Faero et arrêtons-nous quelques instants aux côtes, qui, sans contredit, sont les plus riches en Cétacés. Ce sont les côtes groénlandaises du détroit de Davis. Pour se rendre compte de la ri~ chesse de ces côtes à cet égard, il faut d'abord considérer qu'ici comme partout ailleurs une espèce ne reste jamais pendant toute une année. Ce- pendant toutes les espèces qui s'y trouvent régulièrement y font un séjour plus ou moins long, soit en hiver, soit en été. C'est que les Cétacés les plus boréaux y arrivent au mois de novembre, forcés par la couverture de glace solide qui s'avance jusque-là. Il n'y a que trois espèces appartenant à cette catégorie. i ;5«n; » C'est d'abord leNarwall, le plus polaire de tous les Cétacés, et qui même se plaît à vivre au-dessous de la couverture glaciale des mers polaires. Il y vit en petits troupeaux ne se composant ordinairement que d'un mâle adulte avec ses femelles et leurs petits. Pour respirer, il leur faut percer la croûte de glace qui les sépare de l'air, et c'est au père de famille que ce soin a été laissé par la nature. Voilà à quoi sert cet énorme développement de la canine gauche, pendant que ses deux molaires de chaque côté tombent de bonne heure et que la canine droite reste presque toujours rudimentaire. 8.. (56) » Après le Narwall, vient dans la distribution géographique le Mysti- cetus. Au mois de septembre, il descend dans la baie de Balîin ; ce n'est qu'aux mois de décembre, de janvier et de février qu'il se retire jusque dans le détroit de Davis, c'est-à-dire jusqu'au 66^ ou 65*^ degré de latitude, mais c'est au 67^ degré, notamment à la colonie Holsteinborg, qu'il devient alors l'objet d'une pêche assez régulière de la part des habitants de la côte. Les fœtus sont presque à terme vers la fin de cette époque, ce qui s'accorde avec ce que nous apprennent les marins baleiniers, qu'il met bas au mois de mars. » Le troisième Cétacé, exclusivement boréal, c'est le Béluga. Mais si le Narwall se tient toujours au delà du bord de la glace continue, le Mysti- cetus aussi près que possible de ce même bord , le Béluga se tient au contraire à une certaine distance de la glace, de sorte que la ligne de sa migration annuelle est parallèle à celle de la migration du Mysticetus, mais s'éloigne davantage (de 3 degrés*de latitude à peu près) du pôle. Sa station d'hiver est donc tout à fait dans le détroit de Davis. Cependant sa pêche régulière ne se fait pas ici, mais plus au nord, quand il s'y retire vers le printemps. Il marche, comme le Globiceps, en grands troupeaux de cin- quante, cent, et, quelquefois, de plus de mille individus. Sa pêche se fait de la même manière. Tout le troupeau, entouré par des bateaux, et épouvanté par le claquement que font les bateliers en frappant la surface de la mer avec leurs rames, se dirige vers la seule issue qui lui reste dans le cercle des bateaux, et échoue sur la plage où il est massacré jusqu'au dernier individu. » Avec la retraite des trois espèces boréales du détroit de Davis vers le pôle, commence l'arrivée des espèces qui n'y ont qu'une station d'été, de sorte que cette mer est toujours peuplée par des Cétacés, mais des Cétacés tout à fait autres dans les différentes saisons. » Pendant que le Mysticetus, comme tout le monde sait, ne mange que des Amphipodes et de petits Mollusques, le Narw^all des Céphalopodes, et que le Béluga paraît aussi préférer ceux-ci aux poissons , les espèces de Cétacés qui passent l'été au détroit de Davis et au golfe de BaCfin sont tous des ichthyophages , de sorte que probablement ils n'y arrivent qu'à la poursuite des poissons de passage. » Voici la liste de ces espèces. D'abord c'est la Baleine à bosse ou Hurnp- hack des marins [Keporkak des Groënlandais), le Cétacé le plus commun dans ces mers, et, à ce qu'il paraît, dans toutes les grandes mers en général, bien qu'il n'ait pas été connu des zoologistes avant que Cuvier en décrivît im squelette apporté du Cap par Delalunde, et Rudolphi, à Berlin, un ( 57 ) individa échoué aux côtes du Holstein. Pour les Groënlandais, c'est ranimai qui, après les Phoques, leur est le plus familier. Aussi en péche-t-on un grand nombre, notamment à la colonie Frédérikshaab, au 64® degré de latitude. Au temps de cette pèche, les foetus ne sont arrivés qu'à un quart de leur développement tout au plus. » Ensuite c'est la grande Baleine à ailerons, le Finwall des marins, et la Baleine naine. Ni l'une ni l'autre ne se pêche régulièrement sur ces côtes, parce qu'on n'en peut tirer que très-peu d'huile. » Vient après le Marsouin , qui ne remonte cependant que vers le 68' degré de latitude, de sorte que sa région tombe toute en deçà de celle du grand Finwall. » En outre, il y a d'autres espèces à la suite des poissons passagers. Ainsi une espèce de Lagenorhynchus, différente de celle des Faero, le L. atbirostris, J.-E. Gray, y est très-commune. Les deux autres Cétacés, si familiers aux côtes de ces îles, le Globiceps et le Dogling, dont l'un et l'autre se nourrissent dç Calmars, paraissent de temps en temps dans le détroit de Davis, mais n'y ont pas un séjour régulier. » A part tous ces Cétacés , il faut nommer les Orcas, qui représentent parmi les Mammifères marins le lion ou le tigre des Mammifères terrestres. Ils marchent en petits troupeaux de quatre ou cinq individus, mais qui suffisent parfaitement à déchirer un Mysticetus ou un Humpback vivant pour se rassasier de sa chair. » Ces renseignements sur la distribution géographique des Cétacés et leurs pêcheries aux côtes boréales ont presque tous été connus depuis long- temps, et se trouvent en grande partie même indiqués dans la Fauna Groen- landica de Fabricius. Les naturalistes, évidemment, n'ont pas su profiter de ces pêcheries régulières de différents Cétacés aux côtes boréales et c'est un reproche à leur faire. Il est difficile, j'en conviens, de faire transporter les squelettes et les viscères d'animaux si colossaux des côtes du Groen- land jusqu'aux musées de l'Europe ; maison aurait pu commencer parfaire venir des foetus du Mysticetus, du Keporkak et de tant d'autres Cétacés, dont on n'avait jamais vu ni les viscères ni un squelette bien complet. Voilà ce que je fis d'abord. J'avais, en effet, par mes études sur les Marsouins, été conduit à reconnaître que presque toute l'anatomie d'une espèce de Cétacés peut se faire sur les foetus. Mais bientôt j'allai plus loin, et dans cette nou- velle partie de ma route le sort me fut singulièrement propice. Je gagnai un ami en Groenland : M. Charles Holbôll, de la marine royale du Danemark, gouverneur des colonies danoises au détroit de Davis. M. Holboll fit en ( 58 J ■ faveur de mes recherches, tout ce qu'il lui était possible de faire. Sa com- plaisance était inépuisable : il me suffisait d'exprimer un désir pour être certain de recevoir de lui, l'année suivante, l'objet demandé, et pourtant cet objet semblait quelquefois bien difficile à obtenir. » Après avoir examiné, en effet, le squelette et les viscères de plusieurs espèces dans l'état foetal, il me fallait les examiner chez les adultes. Jamais un grand squelette de Cétacé n'avait été envoyé du Groenland en Europe. Je craignais les frais, mais Holboll sut trouver des moyens pour écarter cette difficulté ; il savait que dans quelques baies du Groenland il y a certains Amphipodes, tellement voraceseten telle quantité, qu'un phoque pris dans les filets des pécheurs n'y est le lendemain qu'un squelette, mais un sque- lette aussi propre et avec les ligaments aussi bien conservés que s'il sortait du laboratoire d'un anatomiste. De ces baies Holboll faisait des laboratoires anatomiques pour son ami de Copenhague. Les frais de transport me furent en grande partie alloués, du moins autant que les objets étaient destinés au Muséum de l'Université. » Grâce à ces soins j'ai vu, dans le courant de sept ou huit années, arriver, par exemple, de cette fameuse Baleine à bosse, presque ignorée jusque-là par les zoologistes, outre plusieurs foetus dans de l'esprit-de-vin, plus de dix squelettes entiers et les principaux viscères parfaitement bien conservés. J'ai dit qu'il me suffisait d'exprimer un désir pour le voir bientôt accompli. Voulais-je savoir comment sont situés les fanons en avant du palais, je n'avais qu'à écrire à mon ami : Coupez à quelques individus la partie antérieure de la muqueuse du palais avec les extrémités antérieures des fanons bien conservés. Un an plus tard, il y avait dans mon musée des préparations qui montraient jusqu'à l'évidence que chez les baleines à bosse et à aileron les fanons des deux côtés s'unissent en avant en forme d'une bande transversale continue. Voulais-je avoir le cerveau d'un individu adulte parfaitement bien conservé : Quand vous aurez pris, lui écrivais-je, une baleine adulte, coupez-lui la tête; ensuite faites-en dépecer les chairs, et enlevez de l'épaisseur du crâne tout ce qui se pourra, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'une boîte osseuse tres-mince autour du cerveau, afin que tout puisse être contenu dans la barrique que je vous envoie remplie d'esprit-de- yin. « On conçoit que bientôt j'eus ainsi recueilli des matériaux pour l'étude des Cétacés des mers polaires plus qu'il n'en a jamais existé dans tous les musées européens pris ensemble. Si j'y ajoute encore qu'en même temps de très-riches matériaux m'ont été envoyés, pour l'étude de la Baleine naine. ( 59 ) de Berghen en Norvège où cette espèce se pêche régulièrement, et poui- celle du Globiceps et du Dôgling, des Faero, il semblera peut-être que ce ne sont pas des éloges auxquels je puis aspirer, mais que je dois plutôt craindre le reproche de n'en avoir mieux profité pour la science. » Je dois observer pourtant que ce que je demande, ce n'est pas l'hon- neur d'avoir éclairci l'anatomie et la physiologie des espèces de Cétacés qui se trouvent dans les mers du Nord, mais d'avoir montré la vraie source pour l'histoire de ces animaux. On trouvera dans mes Mémoires sur les Célacés , publiés dans les Mémoires de la Société royale des Sciences de Copen- hague, quantité d'observations nouvelles. La garantie de tout ce que j'ai avancé, on la trouvera dans le Muséum d'anatomie comparée, à l'Université de Copenhague. Mais ce qu'il y a de mieux dans mes Mémoires sur les Cétacés, c'est l'indication des sources d'où j'ai tiré mes matériaux, et le vrai muséum pour l'étude des Cétacés ne se trouve pas à Copenhague, il ne se trouve qu'à ces sources mêmes. Encore le mérite d'en avoir réuni tant de matériaux ne m'appartient pas; il est dû à mes amis et surtout à mon ami Holboll. Qu'on ne croie pas qu'il ne m'a envoyé que des squelettes et des viscères ! Bien loin de là, c'est à lui , à ses observations, que je dois la plupart de ce que j'ai pu avancer sur les moeurs et sur les migrations de ces animaux. Hélas! le bâtiment qui l'emmenait encore une fois dans le triste séjour où il avait déjà passé plus de trente années, est parti de Co- penhague le 26 mars i856, et jamais on n'en a eu des nouvelles depuis ce temps-là. » Peut-être de plus habiles auraient tiré meilleur parti des ressources qui ont été mises à ma disposition. Cependant je dirai que je crois n'avoir rien négligé de ce qui pouvait jeter quelque lumière sur l'objet de mes études. Mon séjour actuel à Paris en peut servir de preuve. En effet, je n'y suis pas pour le moment comme autrefois, quand j'y faisais mes études sous les George Cuvier, les Blainville^ les Geoffroy-Saint-Hilaire^ j'y suis de passage dans ma route de Copenhague à Pampelune. Qu'il me soit permis encore de dire comment et pourquoi. M Après avoir publié mes recherches sur les Dôglings (Hyperoodon), les Baleines à bosse et les Baleines à aileron, je travaille pour le moment, conjointement avec M. le professeur Reinhardt de Copenhague, à une Monographie des Baleines franches. Des recherches sur les moeurs et les migrations du Mysticetus, et en outre des recherches littéraires dans les anciennes indications, soit imprimées en danois, soit conservées dans les manuscrits islandais, nous ont démontré que toutes les Baleines franches ( Go ) qui ne vivent pas continuellement au bord de la glace continue de la mer Glaciale, paraissent différer du Mysticetus, non-seulement spécifiquement, mais aussi génériquement, de sorte que pour les espèces qui vivent dans les mers tempérées, il faut établir un genre nouveau. Dans les mers tropi- cales, il est prouvé maintenant, surtout par les recherches de M. Maury en Amérique , qu'il n'y en a pas du tout. Or, pour les espèces de ce genre vivant au delà de l'équateur, espèces dont il y a deux squelettes au Musée du Jardin des Plantes, je suis convaincu qu'elles diffèrent des espèces vi- vant au nord de l'équateur dans la mer Pacifique. Il devient donc plus que probable que les Baleines franches qui jadis furent l'objet d'une pêche dans le golfe Biscayen et dans la partie septentrionale de l'Atlantique, ont appartenu à ime espèce différente de toutes les autres'. C'a été pour moi une vive satisfaction de trouver cette assertion indiquée expressément dans des manuscrits islandais du xii* siècle, savoir dans le fameux Kong- skijg-sio ou Miroir royal, le plus beau monument de la civilisation des anciens Islandais. Cependant il était toujours désirable de le prouver par un examen direct, et comment y parvenir, puisque ces Baleines du golfe Biscayen paraissent tout à fait détruites depuis des siècles, et qu'il n'en reste aucuns débris dans les musées? Je désespérais d'en trouver le moyen, lorsque M. le professeur Gelïroy, à Bordeaux, m'annonça qu'en i854 une Baleine franche s'est montrée à Saint-Sébastien, accompagnée par son petit, que celui-ci a été pris et que son squelette a été porté à Pampelune : c'était une nouvelle qui devait bien suffire à un cétologue zélé pour se rendre de Copenhague jusqu'au delà des Pyrénées, et je me suis mis en route ! » Le résultat de cette recherche sera communiqué à l'Académie aussitôt qu'elle sera terminée. En outre, je me flatte de pouvoir, dans le courant d'une ou de deux années, présenter à l'Académie les résultats de mes recherches sur les Cétacés en général dans une édition française, dont M.Victor Masson a bien voulu se charger. Je sais que l'Académie en sera le juge le plus compétent et le plus indulgent en même temps. » M. Baudouin commence la lecture d'un Mémoire « sur les moyens de prévenir les difficultés que présente l'immersion du câble télégraphique sous- marin ». (Commissaires, MM. Pouillet, Combes, Clapeyron.) ( 6i ) " — f MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ministre de l'Instruction pubuque transmet deux Notes de M. Fitelli, de Castellamare (royaume de Naples), l'une sur une salle pla- nétaire, appareil destiné à faciliter aux jeunes gens l'étude de l'astronomie, l'autre sur un mécanisme supposé propre à réaliser le mouvement per- pétuel . La première de ces 'Notes est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Laugier et Delaunay; quant à la seconde, elle ne peut, .d'après une décision déjà ancienne de l'Académie, devenir l'objetd'un Rap- port. , PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Nouvel appareil stéréoscopique ; par M. J.-Gh. d'Almeida. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet.) » Depuisque les expériences de M. Wheatstoue ont indiqué la possibilité d'obtenir, au moyen d'images planes, les sensations que produisent les objets en relief, différents appareils ont été proposés qui permettent de réa- liser les conditions requises. Ce sont les stéréoscopes. Au stéréoscope à réflexion de M. Whealstone a succédé le stéréoscope à lentilles de M. Brewster, construit avec d'heureuses modifications par M. Duboscq. Dans ces derniers temps, M. Faye a fait connaître un appareil très-simple, ou plutôt une disposition qui dispense de tout appareil. Enfin, récemment, M. Claudet a découvert un moyen ingénieux d'agrandir les images et de les rendre visibles à « deux ou trois » observateurs simultanés. » Tous ces appareils ne peuvent offrir les phénomènes qu'à un nombre très-restreint de spectateurs regardant ensemble. Dans un stéréoscope, il faut que chacun observe à son tour. Je me suis proposé d'obtenir une dis- position telle, que les images fussent agrandies jusqu'à devenir visibles à plu- sieurs mètres de distance, et que les illusions du relief pussent être aperçues des divers points de la salle où s'exécute l'expérience. Deux procédés m'ont réussi. » I. Au moyeu de lentilles on projette sur un écran les images de deux épreuves stéréoscopiques telles que les épreuves ordinaires. Les images pro- jetées sont amenées à se superposer, non pas trait pour trait — ce qui est impossible, car elles ne sont pas identiques — mais à peu près dans la posi- tion relative où elles se seraient présentées si les objets qu'elles reprodui- sent avaient été devant les yeux. Ces deux images forment sur l'écran un G. R , i858 2n>e Semestre. (T. XLVII, N» 2.) 9 k - ■■'■♦ ( 62 ) enchevêtrement de lignes qui n'offre que confusion. Il faut que chacun des deux yeux n'en voie qu'une seule : celle de la perspective qui lui con- vient. A cet effet, je place sur le trajet des rayons lumineux deux verres co- lorés de couleurs qui n'aient de commun aucun élément ou presque aucun élément simple du spectre. L'un est le verre rouge bien connu des physi- ciens, l'autre un verre vert que j'ai trouvé dans le commerce. Au moyen de ces verres colorés, l'une des images projetées sur l'écran est rendue verte, l'autre rouge. Si dès lors on place devant les yeux des verres pareils aux précédents, l'image verte se montre seule à l'oeil qui est recouvert du verre vert, l'autre à celui qui pegar'de à travers le verre rouge. Aussitôt le relief apparaît. , » On peut se déplacer devant l'écran, le phénomène subsiste en présen- tant les modifications que les notions les plus simples de la perspective peu- vent faire prévoir. Une de ces modifications très-remarquable est celle que l'on observe en se déplaçant latéralement. Il semble alors que l'on voit tous les changements qu'on apercevrait si l'on était devant des objets réellement en relief. Les objets du premier plan semblent marcher en sens inverse du mouvement du spectateur : ce qui ajoute à l'illusion. » II. Dans le second procédé que j'ai mis en œuvre, les deux images sont maintenues incolores. On arrive à faire percevoir à chacun des deux yeux celle qui lui convient en rendant intermittente la production de chacune d'elles et en interdisant la vue de l'écran, tantôt à l'un, tantôt à l'autre œil, au moment où se produit l'image qu'il ne doit pas voir. Dans ce but, la lu- mière qui va éclairer une épreuve stéréoscopique est préalablement concen- trée en un foyer par une lentille convergente. Il en est de même pour l'autre. Devant les deux foyers on place un carton qui peut tourner autour d'un axe horizontal. Ce carton est percé sur une même circonférence de trous qui, passant devant chaque foyer, permettent à la lumière d'éclairer alternativement les deux épreuves. Tandis que cette roue tourne, les yeux regardent à travers les ouvertures, qui s'ouvrent et se ferment tour à tour. L'œil droit ne peut voir qu'au moment où la perspective de droite apparaît; l'œil gauche, fermé alors, devient libre ensuite au moment où se montre la perspective de gauche. De petits appareils électromagnétiques rempliraient parfaitement le but. La construction de celui que je voulais utiliser éprou- vant quelque retard, j'ai expérimenté en montant sur l'axe du premier carton un autre carton parallèle et percé de trous convenablement dis- tants. Dès qu'on imprime à l'appareil un mouvement de rotation suffisam- ment rapide, les yeux placés derrière le second carton aperçoivent, en re- gardant l'écran, tous les effets du relief. ( 63 ) ~ y^ » En terminant cette Note, je crois devoir faire connaître que je m'oc- cupe en ce moment de réaliser une combinaison simple qui permettra de donner le mouvement aux images et de reproduire en re/j'e/" les effets du phénakisticope. Ce sera un moyen nouveau de démonstration que la décou- verte de Wheatstone apportera aux sciences, spécialement à la mécanique et à l'astronomie. » (i M, DiTMAs, à cette occasion, présente une description imprimée d'un appareil inventé par M. Claudel et désigné sous le nom de stéréomonoscope . Le principe de ce nouvel instrument est fondé sur la découverte de la pro- priété inhérente au verre dépoli de présenter en relief l'image de la chambre * obscure. » « M. Dumas présente, au nom de M. Boutaret, quelques échantillons de teinture sur laine obtenus au moyen de la murexide. Les procédés que cet habile teinturier met à la disposition de l'Académie permettent tout à la fois de teindre en uni et en impression, avec la plus grande régularité. » 31. Cakbonnel adresse une courte Note relative à la formation artificielle des bancs d'huîtres sur les côtes de France, et rappelle que, dès le mois d'aoïit 1845, il avait adressé sur ce sujet à l'Académie un Mémoire qui lut suivi de plusieurs autres communications (tomes XXI, XXV III et XXX des Comptes rendus). « Depuis cette époque, ajoute-t-il, j'ai continué mes études sur l'huître. Aujourd'hui mes nouvelles expériences ont lieu dans l'établisse- ment modèle de Régueville que j'ai fondé et que je dirige depuis trois ans. La création de cet établissement a été décidée par l'Administration de la Marine le 12 décembre i854» sous le ministère de M. Ducos. Je me propose de présenter prochainement à l'Académie les résultats que j'ai obtenus. » (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés: MM. Milne Edwards, Valenciennes.) M. GciMBERTEAU rappelle qu'en décembre 1 854 il a offert à l'Académie de prouver, par des essais faits sous les yeux de la Section de Médecine, l'effi- cacité d'une méthode qu'il avait découverte pour le traitement du choléra ; il ajoute que cette méthode, qu'il ne faisait pas connaître, est précisément celle qu'a proposée M. véyre, de Londres, et que la Commission du legs Bréant a mentionnée dans son dernier Rapport. Cette Lettre et une de M. Duycker qui offre de même de soumettre à l'épreuve de l'expérience un remède contre le choléra, qu'il annonce avoir trouvé, mais qu'il ne fait pas connaître, sont renvoyées à la Commission du prix Bréant. 9-- ( 64 ) CORRESPOIXDAACE . M. LE Ministre de la Marine remercie l'Académie pour l'envoi de dix exemplaires du Rapport fait dans la séance du 28 juin dernier sur un moyen proposé par M. Trêve pour signaler l'instant du midi moyen dans les ports et servir ainsi au règlement des chronomètres. La Société Géologique de Londres remercie l'Académie des Sciences pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus. L'Académie des Sciences, Belles- Lettres et Arts de Lyon adresse deux nouveaux volumes de ses Mémoires (classe des Sciences, tome VTI; classe des Lettres, N. S. tome VI). M. le Secrétaire perpétuel signale à cette occasion parmi les pièces im- primées de la Correspondance un nouveau volume des Mémoires de l'Aca- démie des Sciences de Bordeaux. (Deuxième semestre de 1857.) M. LE Secrétaire perpétuel appelle encore l'attention sur un Mémoire de M. Reina^ de Catane, relatif aux fractures compliquées et aux circon- stances qui exigent qu'on ait recours à lamputation ou qu'on s'en abstienne. M. Velpean est invité à faire de cet ouvrage, qui est écrit en italien, l'ob- jet d'un Rapport verbal. M. Babinet présente au nom de M. Ed. Scheulz un spécimen de Tables calculées, stéréotypées et imprimées au moyen de la machine de MM. Georges et Edouard Scheutz. ASTRONOMIE. — Lellre de M. Ch. Bruhns louchant diverses comètes. (Communiquée par M. Le Verrier.) « Je vois dans le Bulletin de l'Observatoire de Paris du 16 juin, à l'occa- sion de la publication du calcul de la comète HT 1837, par M. ViUarceau, que cette comète a été observée à l'Observatoire impérial de Paris ; je me per- mets donc de vous demander si peut-être aussi les comètes II 1867 (Brorsen) et I i858 ont été observées chez vous. S'il y a des observations, vous m'o- bligerez beaucoup en me les communiquant, en même temps que les étoiles de comparaison dont je déterminerais de nouveau les positions au cercle méridien (*). » Permettez que je vous fasse connaître mes recherches provisoires sur la ( * ) Il a été fait à l'Observatoire impérial dix observations de la IV ^* de 1 867 et autant de la I" H^M de i858. On trouvera les premières à la suite de la commnniration de M. Bruhns. Les autres seront données dès tjue les réductions seront terminées. ■ Cé5 ) comète intéressante 1 i858. La comète qui a été découverte les 4 et 1 1 jan- vier par M. Tuttle à Cambridge et par moi à Berlin, a été observée jus- qu'au milieu du mois de mars; et soit par les Astronom. Nadir. ^ soit par des communications privées, j'ai connaissance, jusqu'à présent, des observa- tions de Berlin, Bonn, Cambridge, Altona, Vienne, Liverpooi, Kônigsberg, Kremsmunster, Olmûlz, Florence et Copenhague. Ces observations, étant faites avec différents instruments et avec différents micromètres, n'auront pas la înême valeur, surtout parce que les observations ne s'accordent pas bien sur le centre de la comète. Ce ne sera que plus tard, après avoir déter- miné les étoiles de comparaison et calculé les perturbations pour le temps de l'apparition, que je poiu'rai entrer dans une critique des observations, pour déterminer les poids qu'il faudra attribuer à chacune. » A l'aide de l'éphéméride, publiée par moi dans les Astronom. Nathr., et me servant des groupes d'observations : Cambridge, janv. 4, 7 et 8; Berlin, janv. 1 1 et i6; Altona, janv. i6; Bonn, janv. i6; Berlin, janv. 3o, févr. 2, 6; Vienne, févr. 2; Copenhague, janv. 3i, févr. 2 ; Berlin, mars 2, 3 et 4; Bonn, mars 5; j'ai formé trois positions normales, dont les temps sont déjà corrigés de l'aberration, savoir : T. m. de Berlin. ■ iR appar. Décl.appar. 2.5o.2o,9 +33.42.34,6 25.32. 8,2 -f- 10.28.58,9 49.38.23,8 — 15.17.25,8 » D'après la méthode donnée par Gauss, dans la Theoria motm corp., et modifiée par Encke dans le Berliner Jahrbuch pour i854, qui permet de calcider une orbite elliptique avec trois observations complètes, je trouve les éléments suivants : Époque i858, mars 0,0; temps moyen de Berlin. Anomalie moyenne M Longitude du périhélie nr Longitude du nœud ascendant Q Inclinaison / L'angle de l'exentricité ^ Mouvement diurne moyen f* Log. demi grand axe log« = 0,756 8740 » La durée de la révolution est de i3 années 289,55 jours. » Avec ces éléments, j'ai calculé une éphéméride exacte à laquelle j'ai comparé toutes les observations, ce qui m'a donné les écarts suivants : Janvier 11,0 Février 2,0 Mars 4,0 = 0. '9' Il,; 20 = ii5. 52. 39: ,3o = 269. 3. : 42 .70 = 54. 23. 39, ,3o z 55. 8. 259, 70 .8338 V (66) CÀLCl'L— OMER» . CALCUL — OBSERV . CALCUL— OBSERT . Berlin Cambridge. Altona. Konn. tienne. en cAo // Janv. II -4-0,8 i6 — 4,1 17 -+- 8,0 21 -^ 2,7 22 -f- 4,1 24 — 7,1 36 -f- 3,8 27 -i- 4,6 28 -H 1,5 29 -t- ■.- 30 — 2,5 Féï. 2-1-7,7 6 — 3,1 9 - 6,3 10 - 7,8 12 — 3,5 17 — 0,6 18 -m4,5 19 -t- 6,8 22 ■+■ 6,2 24 ■+■ 4,7 25 -t- 1,0 Mars, 2 — 4,7 3 - 1,4 4 ■+■ 0,4 11 -1-16,2 12 -t- 0,6 Janv. 4 — 6,0 7 — 7 8 - 9,5 Janv. 16 -H 8,1 2> — 9,7 Janv 16 — 4,3 Févr . 6 -1-12,7 7 —'3,1 7 — 8,6 8 — 3o 8 -H 2,5^ 9 —12,3 10 — 10,4 19 ■+■ 0, •Mars. 5 -1-0,5 Févr. 2 — 5,0 4 -18,6 10 — II ,5 en (D n -)- 4,7 Vienne H- 0,4 -I- 6,0 -1-16,1 + 9,2 -*-ii,5 -H 8,2 -l- 8,0 -t- 6,9 + 9,5 -I- 6,3 - 2,3 - 3,2 - 3,1 + 5,4 -H 0,1 -t- 2,8 Févr . I 2 16 en Jlo 9:3 5;4 Liverpool ... . Févr . -t- 3,6 - 2,7 -H 4,7 4- 1,3 -H 2,3 ■+■ 1,3 - 2,6 -H 0,3 + 8,6 - 4.6 - 6,1 - >,2 - 7.2 -19, < - 4.7 - 6,8 - 4,0 -12,2 - ',8 -7,6 - 8,3 - 8,9 - 1,8 - 4,5 - 1.9 2.7 3,3 4,0 Kœnigsberg . 6 — 0,9 6 -t- 1,6 6 -4- 3,9 8 +-4,4 8 -f- 3,8 8-1- 5,9 i5 -+- 6,8 i5 -H 6,4 i5 -h 9,3 16 — 6,0 16 — 1,1 16 — 3,8 Janv. 3o-4-(24,i) Févr . 4 "*" 4 j 3 6 + 7,8 7 + 1.5 8 -4- 6,2 8 + 3,7 9 — 2,9 9 — '.9 10 -t- 2,9 10 — 8,9 11 — 1 ,6 11 — 1,0 12 t4- 8,0 Kremsmunster. Janv. 3o Févr . 2 3 4 7 10 II 12 i3 '4 1.8 "9 20 23 24 î5 26 27 28 -27,3 - 0,2 -16,9 -'5,7 -7,5 -■1,9 -22.5 - 9,1 - 3,0 - 6,2 - 9.7 - 0,6 -i3,9 -2.9 - 4,4 - 6,8 - 3,4 -5,2 -6,1 en (0 en Jlo - 4,6 Kremsmunster Mars 4 - 3,6 + 0,6 10 i3 + 4,> +19,3 + 14,6 -1-25,2 OlmûU Janv 17 —18,3 -t-32,3 Févr . 2 — 7,7 +",9 • 4 -16,6 +i3,6 4 -14,7 +16,3 7 — 4.9 -4-12,8 7 - 4,3 + 1,6 10 -16,3 +14,2 II - 3,7 + 7,2 Mars 3 -■4,6 + 6,6 4 -■4,3 -1-10,5 4 -11,7 — 8,6 Florence Févr 2 -4.9 +16,8 3 — ■1.9 -28,1 6 — 5,6 -11,6 8 — 11,3 -6,2 13 - 3,1 -10,0 i3 -4-l5,0 + 2,9 i5 — 1,2 — 0,5 17 -6,3 +12,6 22 -i3,5 + 9,3 Mars 3 — 11,8 + 7.7 6 -2,4 +10,6 10 -H 1,5 -3,5 u i3 i5 -24,8 +10,4 — 1',9 +3o,9 16 —16,6 + 7.4 17 -35,8 -4-l3,2 18 —22,1 -H 8,0 + 8,2 + 1,9 Copenhague. . . Janv. '7 + 13,5 + 4,5 23 —70,0 + 1.4 24 +72,9 + 3,0 29 -t-J7,6 + 8,4 3i + 0,6 + 3,4 Févr. u - 2,9 + 0,8 7 - 1,1 +i3"-o 9 - 7.0 + 7,7 10 —10,8 +11,7 12 -+- 1,2 +14,9 16 +i3,o + 6,4 «7 -18,6 + 1,6 i\ -'4.3 22 — 5,8 en© u — 0,6 + ..4 — 6,8 + 6,5 +28,9 +10,3 + 0,8 + 5,3 + 3,9 +•4.3 +3o,i 10,1 4.8 7,4 — 9,2 — 7,' — 9.1 +i3,5 -h 6,8 —39)7 + i ,2 — 5,8 + 4,3 +10,9 -i3,9 — 7,5 +10,0 — 5i,7 ■9,9 ■,9 19.8 —18(8 28,9 +38,9 — 26,0 +113,8 1,9 8,4 6.7 —10,6 -77.3 -5,4 30,3 ■ 2,9 0,2 14.1 Observ. Calcul - - Observ. S(Q. S A,. 3(Q. -f- 1,0 Février i3,o + o",8 ■+■ 1,1 -+- 7'2 Mars 1 ,0 + ^",4 -+- 0,9 ( 67 ) » Ces écarts sont plus considérables qu'on ne l'aurait cru d'après la quantité des observations , ce que j'explique parce que la comète n'avait pas un noyau bien distinct, et qu'elle était souvent très-faible à cause de la lune. Pourtant, comme en J9l les signes —, et en décl. les signes + pa- raissent prévaloir, j'ai tâché de former avec les observations de Berlin et de Cambridge quatre positions normales, et j'ai trouvé : Calcul Sx. Janvier 12,0 — 2", 2 • 28,0 -f- i",7 » Pour ces temps, j'ai aussi calculé les coefficients différentiels; et la résolution des équations par la méthode des moindres carrés montre qu'en supposant les corrections des éléments égales à <îM = — i",7o SÇl= - 29",66 S^ = + i39",74 3m = — 64",25 Si = -h 3i",i7 d> = — o",8762 on peut réduire les écarts à ' Sa. SŒ). Janvier 12 + o",5 — i",4 28 + o",6 + 2",0 » Aussitôt que les étoiles de comparaison auront été observées, je cal- culerai les perturbations pour le temps de l'apparition, et je résoudrai de nouveau les équations de condition. De cette manière, j'obtiendrai l'orbite la plus probable pour i858, avec laquelle je calculerai les perturbations en remontant jusqu'à l'an 1790, et je changerai les éléments de sorte qu'ils s'accordent avec les éléments déterminés de nouveau pour la comète II 1790 découverte parMéchain. » On sait que ces comètes II 1790 et I i858 sont identiques, et il suit des éléments que je viens de donner que la comète a fait dans l'espace de 68 années cinq révolutions; mais quatre fois, c'est-à-dire en i8o3, 1817, 1 83o et 1 844i 6^6 n'a pas été remarquée. A présent qu'on peut calculer assez exactement le temps où elle devra revenir, on peut espérer qu'on ne perdra plus aucune apparition. » Je pense calculer les perturbations d'après la méthode de la variation des constantes, et, comme la comète ne s'approche pas considérablement d'aucune des grandes planètes (le plus grand rapprochement de Jupiter est aune distance plus grande que 2,5), on pourra adopter un intervalle Sa. i(S). Février 1 3 6",o - 2",6 Mars I + i",i + l",2 (68) de 60 ou 80 jours. Plus tard peut-être on pourra calculer pour celte comète les perl l'turbations générales et des Tables. » ASTRONOMIE. — Observai tons de la co mete de Brorsen , faites a l Observatoire impérial de Paris par M. Yvos Villarceau. (Communiquées par M. Le Verrier. ) I8S7. T. m. Nomb. Étoiles de Ascension des de Paris. droite. Parallaxe. Déclinaison. Parallaxe, compar. compar Mars 26,33331 h m 8 2.3i .29,70 -t-(9,595).â -h i646.'25"6 -4-(o,78i):A 3 A 27,3î368 2.35. 4,90 -t-(9,595):à 4- 17.53. 8,5 -+-(o,77i):A 4 K Avril 2,34071 2.57.30,51 -i-(9.6i9):A -1-24.55.45,85 -H (0,764): A ;. c 9,34764 3.26. 3,35 -h(9,656):A -1-33.35.18,0 -t-(o,736):A 5 a 3.26. 3,i5 4. 5.48,11 -1-33.35.17,9 -(-43^42.54,0 ï b 17,36957 + (9,7'4):a -t-(o,7i3):A 6 c 17,38278 4. 5.52,62 -(-(9,7o8):A -1-43.43.52,1 -f-(o,738):A 3 d 18,41201 4 • 1 1 • 53 , 67 + (9,693):^ 4-45. 0.51,6 . -h (0,783): A 6 <.' 18,41896 4.11.56,09 -»-(9,685):a -h 45. I. 5,5 + (o,794):a 4 ./ 19,37/(37 4.17.47,10 -t- (9.731 ):a -f-46.12.12,8 -i-(o,702):A 5 i> 2i,365j4 4.30.49,88 -t-(9,755):û H- 48. 37. 4', 7 -(-(o,664):A 3 h Positions des étoiles de comparaison en i 857,0. JN'uméro Ascension Distance polaire Etoile. du Catalogue Grandeur. droite. nord. A 5o33-34 Lai 8 h m s 0 1 ,t 2.35.41 ,22 73. 3.41 ,1 B 4935 Lai 8-9 2.32.33,7 0 72. 1.10,3 C 5777 Lai. 7-8 3. 0.27,1 9 65.10.46,9 a 6690 Lai. 8 3.3i. 4,94 56.21. 8,5 b- n32 B.A. C 7 3.33. 19, I 4 56.29.49,9 c Anonyme 8 4. 0.36,37 46.16.49,7 d .7727 Lai. 7-8 4. 2.56,73 46.12.48,3 e 8oi5 Lai. 8 4.10.39,56 44.52.53,6 J 7911 Lai. 7-8 4. 7.48,10 44.45.18,8 i323 B.A. C 6 4.ii-i3,i 8 43.5o.5o,5 fi •477 BA C 7 4 40 24,98 4'-3o.38,2 ASTRONOMIE. — Note sur. le mouvement propre de Sirius en distance polaire; par M. J. Cala.ndrelli, directeur de l'Observatoire de l'Université . romaine. (Communiquée par M. Le Verrier.) « Comme j'étais occupé depuis i856 à la recherche des mouvements propres des étoiles fixes, dans un Mémoire publié en 1867 parmi les Actes de l'Académie des Nuovi Lincei, je présentai les remarques suivantes : » Les petites oscillations que l'on observe dans le mouvement propre de Sirius en ascension droite, se trouvent encore dans la distance polaire : eu (69) sorte qu'en voulant réduire la position moyenne de Sirius observée à une certaine époque, à une autre époque distante de la première, dans l'hypo- thèse des mouvements propres invariables, on trouvait une différence no- table entre la position calculée et celle qui avait été observée. Quant à la distance polaire, je faisais remarquer que, relativement à la variation des mouvements propres tels qu'ils se trouvent consignés dans les catalogues les p4us estimés, c'est-à-dire de ■+- i",i4; i"»^^; i",3o, la distance polaire de Sirius observée par Bradley en 17S5, par rapport à l'année i855 pouvait être ainsi représentée : ^ S + loop + i\^" 3 + ioop+ 17.6" S + loop + ï3o". » La différence est donc de 12" et 16", selon que l'on prend l'un ou l'autre des mouvements propres annuels. B Dans un autre Mémoire qui se publie maintenant dans les Actes de l'Aca- démie des Nuovi Lincei pour l'année i858, discutant en particulier la ques- tion du mouvement propre de Sirius, j'ai remarqué qu'avec le mouvement propre annuel -J-i",23i3 en distance polaire (mouvement que j'avais trouvé en comparant la distance polaire observée par Bradley en 1755 avec celle de Greenwich) on pouvait représenter les observations de tous les plus grands astronomes. )) Pour avoir un terme de comparaison, en réduisant toutes les observa- tions faites à l'Observatoire de l'Université romaine dans les années i854, i855, i856, et 1857 j'obtiens la distance polaire de Sirius, dans l'hypothèse du mouvement cité ci-dessus, pour le i" janvier 1857 : c? = 106° 3i' 24'',75. « Et premièrement, j'ai réuni dans les Tables suivantes les observations et les données nécessaires pour les réduire à l'époque fixée : poques. Observateurs, Dist. polaire moyenne. Époque moy. Valeur de n. ■Jl de Sirius. 1750 La Caille. _o f // 106.23.35,07 i8o3,5 2o,o5643 0 / ;/ 99. 7.10,50 1755 Bradley. 23.53,80 1806,0 o56a I 8,57,30 1800 Piazzi. 27. 6,20 1828,5 05426 23.10,80 i8i5 Bessel . 28.14,68 i836,o o536i 28.48,00 1822 Pond. 28.45,79 1839,5 o533i 3i. 8,40 1825 Struve. 28.59,33 i84i,o o53i6 32. 6,5o i83o Argelander. 29.21 ,70 1843,5 05296 33.45,60 i833 Henderson. 29.35,15 1845,0 05288 34.47,40 i835 • Taylor. 29.44,34 1846,0 05275 35.28,80 1839 Greenwich. 3o. 2,06 1848,0 05757 36.46,5o 1843 Kœnigsberg. 3o.i8,85 I 85o , 0 o524o 38. 5,90 1845 Greenwicli. 30.29,62 i85i,o o523i 38.45,50 G. R., i858, 2'«« Semestre. (T. XLVII, N» 2.) 1 1> M. ( 7o) Précess, ann. totale Précession totale D>.st. pol. moy. poul- Écart récefs. ann. {11= i",23i3). en années. ie i"' janv. i85-;. de la moyenn Z", I 7885 4,4ioi5 107 7.51,89 0 / ;/ 106. 3i .26,96 ff -+- 2,26 3,18907 4,42037 102 7.30,88 24,68 — 0,02 3,27066 4,50196 57 4 16,60 22,80 — 1,90 3,30290 4,53420 42 3. 1.0,44 25, 12 -+- 0,42 3,3i63i 4,5476. . 35 2.39,17 24,96 + 0,26 3,32186 4,553i6 32 2.25,70 25, o3 + 0,33 3,33i33 4,56763 27 2. 3,19 24,89 + 0,19 3,33724 4,56854 24 I 49,64 24,79 ■+ 0,09 3, 34118 4,57248. 22 I 40,59 24,93 -1- 0,23 3,34860 4,57990 18 1.22,44 24,50 — 0,20 3,35619 4,58749 ■4 I. 4,22 23,07 — 1,63 3,35996 4,59126 12 0 .55, 10 24,72 -H 0,02 )> La moyenne estd* = io6°3i'a4",7o. Le plus grand écart de la moyenne se trouve dans les observations de I>a Caille et de Piazzi. Mais on doit re- marquer que les observations de ces deux astronomes ne pouvaient pas être réduites avec le système d'éléments de calcul dont s'est servi Ressel pour réduire les observations de Bradley, et dont les astronomes modernes se ser- vent encore pour réduire leurs propres observations. Je suis convaincu qu'on trouvera toujours quelques petites variations en déterminant les très- petits mouvements propres des fixes, tant que les astronomes ne convien- dront point d'un même système d'éléments pour le calcul des observations. En négligeant les observations de La Caille et de Piazzi, la moyenne sera » Ce que j'ai dit jusqu'à présent prouve suffisamment que le mouvement propre annuel + i",à:3i3, invariable dans la distance polaire de Sirius, satisfait aux récentes observations faites depuis 1800 jusqu'à nos jours, et à l'ancienne observation faite par Bradley et calculée par Bessel ; néan- ,moins, j'ai voulu, suivant la marcbe de M. Laugier (i), former les équations de condition en introduisant le facteur j qui multiplie le temps écoulé entre l'époque de l'observation et l'année iSSy, et le facteur z qui multiplie le carré du même intervalle. A raison des motifs ci-dessus énoncés, j'ai né- gligé les distances polaires de La Caille et de Piazzi. (i) Comptes rendus des séances de l'Mcadémie des Sciences, (7' ) Distances polaires Epoquea. l'récessions. pour le i'"^jaiiv. 1867. Equations de condition. 1755 5.25,28 106.29.19,08 X — 102/ — io4o4z +125,67 = o )Si5 2.18,72 3o. 33,40 X — 42 jr — i764z + 5i,35 = o 1822 1.56,07 3o.4i,86 X — 35 >' — i225z + 4^,89 = o 1825 1.46,80 30.45,63 X — 'il y — 102.^ z + 39,12 = o i83d 1.29,95 3o.5i,65 x — 277 — 7292 + 33, 10 = o i833 1.20,09 30.55,^4 ^ — 24.r — 5763 + 29,51 = o i835 i.i3,5i 30.57,85 x — 27. y — 4^4^ + 26,90 = o 1839 I. 0,27 3i. 2,33 X — 18 j — 324^ + 2»,42 = o 1843 0.46,99 3i . 5,84 X — i4j — '962 -t- 18, gi = o 1845 0.40,32 , • 3i. 9,94 X — 12 j — i44z -f- i4)8i = o 1857 o. 0,00 31.24,75 X — or — oz -t- 0,00 = o » Conservant à part la première équation, par les dix autres j'ai formé deux équations, et j'en ai déduit le système X — 102J Io4o4 Z + 125,67 = O, 3x — logj — 4o'3z -I- ^33,36 = o, '} X — 117J — 2453 z + 145,65 = o, Par les méthodes ordinaires, on trouve la valeur de z très-petite, et quelle que soit la combinaison des onze équations, il en réscdte toujours z très- petit de l'ordre des dix-millièmes de 1". J'ai donc le droit de supprimer le facteur z, et les mêmes équations, résolues par la méthode des moindres carrés, donnent les deux équations fondamentales I I J" -r- 3287 4o3,83=:0, 328 X -f- 16870 r — 20767 , 79 ^ o, où X représente la correction de la distance polaire de Sirius observée en 1857, et j le mouvement propre. On tire de ces équations x=: + o", 01, V = + i", 23o855. )) Il est inutile de rapporter ici les différences entre le calcul et les ob- servations. Ces différences s'obtiennent facilement en substituant les valeurs de X et de ^ dans nos équations; elles sont très-petites. » Mais il y a plus : en iSS^ j'ai déterminé par observation les positions moyennes des étoiles |3, v', v",..., du Grand Chien. J'ai donc pu avoir le mouvement propre de Sirius pendant l'intervalle de 102 années par rapport à p en comparant les distances polaires de Sirius et de ces étoiles que j'ai 10.. \ • (7^ ) observées en 1857, avec celles qu'a trouvées Bradley en i^SS. J'ai obtenu ainsi 1755, i" janvier. Distance polaire de p = 107.51.10,40 » de Sirius = 106. 23. 53, 80 Différence .... i . 27 . 16,60 1857, '" janvier. Distance polaire de ^ 1= 107 .53. 16, 53 » de Sirius = 106. 3 1.24, 75 Différence.... 1,21.51,78 Précession en distance polaire de 1755 à 1857 de Sirius. = 5.25,28 » de p = 2. 6,27 Différence.. 3.ig,oi o r If Différence pour le 1" janvier 1857 = i .21 .5i ,78 Différence des précessions = 3.19,01 Somme 1.25.10,79 Différence observée par Bradley i . 27 . 1 6 ,60 Mouv. pr. de Sirius en 102 années 3. 5, 81 » Ce mouvement propre de Sirius pendant 102 années en distance polaire est celui qui s'obtient eu comparant directement les distances polaires ob- servées en 1755 et en iSSy. Il en est de même pour les autres étoiles; ainsi pour v' on trouve.2'5",63; pour v", 2' 5", 72.... )> Enfin il faut observer : 1° que la position normale pour le i" jan- vier i852, déduite de l'observation la plus voisine faite en i845 et dans l'hypothèse la plus défavorable d'un mouvement propre annuel de i",o687, est io6°3i'o", 55; » 2°. Que la valeur calculée pour i855 est respectivement inférieure de 3", 65, de 3", 77, de 3", 29 à celle que j'ai observée en i855, à celles de la Connaissance des Temps, à celle du Naulical Almanac. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur quelques causes particulières qui peuvent influen- cer la température des eaux à la surface de la mer. (Extrait d'une Lettre de M. Mavry, directeur de l'observatoire de Washington, à M. Ch. Sainte- Claire Deville.) « Les flaques (pools) d'eaux chaudes et d'eaux froides que vous avez signalées dans votre Carie de In température des eaux à la surface de la merdes (73) Antilles et du golfe du Mexique (i) me paraissent des choses bien curieuses. J'Ùuagine que l'emploi d'hydromètres appropriés jetterait quelque lumière sur ce sujet et donnerait peut-être la clef du phénomène. » Votre pôle de chaleur, entre la Floride, Cuba et les Bahama, me sem- ble dû à une autre cause que ceux du golfe du Mexique et de la baie de Guatemala. Ce dernier ne peut-il pas être attribué aux pluies de l'été et de l'autQmne, ou plutôt aux eaux douces qu'amènent ces pluies, comme le pôle du golfe du Mexique aux eaux douces du Mississipi? 1) Je pose la question, parce que l'existence de ces flaques par elle-même suggère l'importance d'une série soignée d'observations qui auraient pour but de déterminer le poids spécifique des eaux à la surface des mers. La chute annuelle des pluies dans la baie de Guatemala n'est sans doute pas moindre que 5 ou 6 pieds, et elle a lieu dans l'espace de quelques mois. S'il existe un remous dans cette baie, ce qui est probable à cause du grand cou- rant équatorial, ne se déterminerait-t-il pas, dans son centre, une flaque d'eau moins salée et par conséquent jjIus légère? » J'appelle votre attention sur ce sujet, parce que je viens d'établir tout récemment une série d'expériences sur la dilatation thermique de l'eau de mer et les variations de sa densité, depuis le parallèle du 71* degré nord (détroit de Behring) jusqu'au cap Horn, en traversant tout le Pacifique, et e là jusqu'à New-York. Il se trouve que l'action des vents alizés pour dé- terminer l'évaporation et, par suite, l'accroissement de densité dans les eaux de l'Océan est presque exactement compensée par l'action de la chaleur solaire qui les dilate et les rend plus légères. En d'autres termes, en passant de l'équateur au parallèle de 34 degrés nord dans l'Atlantique, la variation dans la température est de ao degrés (Farh.), et la variation dans le poids spécifique o : ce qui indique que la quantité de sel laissée par l'évaporation due aux, vents alizés est justement suffisante pour contre-balancer l'effet de la température sur la densité. Arrivé à 34 degrés nord, dans sa route sur New-York, le navire explorateur dépassa le bord intérieur du Gulf-Stream, et immédiatement l'eau devint plus légère, quoique plus froide. » Quant à la flaque d'eau chaude dans le golfe du Mexique, votre opi- nion est que le courant de la mer des Antilles se bifurque après avoir atteint le détroit de Yucatan, et que la branche occidentale se contourne et est (i) Il est de mon devoir de rappeler qu'une très-grande partie des nombres utilisés pour la construction de cette Carte était elle-même empruntée aux magnifiques Caries des vents et courants dues à M le lieutenant Maury. (Ch. S.-C. D.) , ( 74 ) repoussée sur les côtes du Texas, à la rencontre du drift-wood du Mississipi et aussi du drift-wood de l'Amazone et de l'Orénoque. En effet, il y a quel- ques années, une bouteille jetée en mer, aux bouches de l'Amazone, fut recueillie sur les côtes du Texas : et un correspondant d'Aranzas (Texas) m'annonce qu'il trouve là le rivage couvert de bois d'acajou, de palmiers et d'autres bois intertropicaux, mêlés aux débris d'avirons, aux planches, aux débris de canots du Mississipi, ainsi qu'aux objets transportés par le drift du Missouri. » Les observateurs pour les vents et les courants rapportent quelquefois qu'ils peuvent reconnaître les eaux du Mississipi, formant des taches ou des flaques, à plus de loo milles de Balize. Ne serait-il donc pas intéressant de rechercher si l'eau, dans le voisinage de votre pôle du Mexique, est plus ou moins salée que sur,les autres points? Les expériences seraient faites par des observateurs exacts et avec des instruments qui demanderaient une grande délicatesse; car la différence, si elle existe, ne peut être que légère. » PHYSIQUE. — Note sur l emploi des courants thermo-électriques pour la mesure des températures; par M. A. Boctan. (Présentée par M. Despretz.) « M. Becquerel a communiqué à l'Académie, dans la séance du 21 juin dernier, une méthode qu'il paraît considérer comme nouvelle pour mesurer les températures à l'aide des courants thermo-électriques. Ce qui caracté- rise surtout le procédé décrit par le savant physicien, ce qui le distingue du mode expérimental suivi par lui en i8'35 , dans des recherches sur la tem- pérature des êtres vivants, et par M. Dutrocheten i84o, c'est l'élimination des causes d'erreurs tenant à l'emploi du galvanomètre. Dans ses nouvelles expériences, M. Becquerel utilise ce dernier appareil, non plus comme un mesureur^ mais simplement comme un indicateur. , » J'ai l'honneur de rappeler que j'ai employé il y a dix ans une méthode tout à fait semblable pour évaluer la température des liquides projetés sur les surfaces métalliques fortement chauffées, des liquides caléfiés, comme on les a quelquefois nommés. Cette méthode a été décrite et publiée dans le Précis des travaux de l'Académie de Rouen (année 1848, p. 46). Je demande la permission de citer textuellement quelques passages de mon travail, non pas tant pour établir un droit de priorité, que pour montrer que le procédé récemment mis en œuvre par M. Becquerel, dans le but de mesurer les températures peu élevées de l'air et des couches superficielles du sol, avait pu servir à peu près tel quel, à l'estimation exacte de températures ( 75 ) plus hautes, celles des liquides caléfiés. Voici les passages en question : »... Il fallait, %vant tout, un instrument d'iui petit volume, et éviter en même temps la graduation toujours incertaine du galvanomètre multipli- cateur. » Voici la méthode à laquelle je me suis arrêté, après plusieurs essais et d'assez longs tâtonnements. Je prends trois fils métalliques d'un petit dia- mètre, l'un en platine, les deux autres en fer ; l'une des extrémités de chaque fil de fer est soudée à un bout de celui de platine; cette soudure est effec- tuée, par juxtaposition, à la température à laquelle le fer se soude, sans intervention d'aucun métal étranger plus fusible. En outre, la soudure n'existe que sur une petite longueur, i millimètre environ, si bien que mon thermomètre a un volume plus petit que la tête d'une épingle. 0« cherche à rendre les deux soudures aussi égales que possible en étendue. D'autre part, je me sers du galvanomètre si sensible de l'appareil de M. Melloiii ; son fil de cuivre est mis en contact à l'aide de vis de pression avec les extré- mités libres de mes deux fils de fer. Enfin, dans une petite capsule pleine de mercure, je plonge la boule d'un très-petit thermomètre, construit avec les plus grandes précautions, et capable de donner des fractions assez petites de degré centigrade. Contre la boule du thermomètre est attachée l'une de mes soudures, de telle sorte qu'à cause de sa petite masse et de son con- tact immédiat, elle participe à toutes les variations de température du ther- momètre lui-même, quelque brusques que soient d'ailleurs ces variations. L'autre soudure est dirigée avec la main qui soutient les deux fils, et c'est elle qui, plongée dans les diverses Qouches du liquide, doit se mettre, avec elles, en équilibre de chaleur, et nous permettre, par suite, d'en estimer la température. » La description que je viens de donner fait déjà pressentir le mode d'emploi de linstrument. Ou sait, d'après la connaissance des lois qui régis- sent les courants thermo-électriques, que lorsque les deux soudures sont exactement à la même température, les courants qui en émanent sortt égaux, de sens contraire, et neutralisent complètement leurs effets; l'aiguille du galvanomètre doit alors rester stationnaire. » Lorsqu'au contraire les deux soudures sont inégalement chaudes, l'aiguillé est déviée, et, d'après son écart maximum, on peut estimer, par la graduation préalable du rhéomètre, la différence des températures. Or, comme l'une d'elles est indiquée exactement par le thermomètre à mer- cure, il est facile d'en déduire la valeur de l'autre, c'est-à-dire la tempéra- ture réelle de la couche de liquide où plonge la soudure. Mais, je l'ai déjà ( 76 ) dit, il fallait à tout prix éviter la graduation toujours douteuse du galvano- mètre. Voici comment je suis parvenu à m'en affranchir u « Au moment où je veux ftiire une détermination de température dans un liquide caléfié, j'échauffe avec une lampe à alcool le bain de mercure où plongent à la fois le thermomètre et l'une des soudures. Lorsque je sup- pose que la température du bain n'est pas très-éloignée de celle de mon liquide, j'immerge dans celui-ci la deuxième soudure, et je fais aussitôt passer le courant, en établissant le contact du fil de fer avec celui du galva- nomètre. Le sens de la déviation de l'aiguille aimantée m'indique si le bain est plus chaud ou plus froid que le liquide; s'il est plus froid, je continue a échauffer le bain. Au bout de quelques instants, je fais une nouvelle observation, et je finis par arriver à une température du bain plus élevée que celle du liquide. Il est évident qu'à ce moment, la température cherchée est comprise entre deux limites assez voisines, et qui me sont connues par luie série de tâtonnements Je parviens à resserrer ces limites de plus en plus, de façon à ce qu'elles ne soient distantes que d'un degré centi- grade, et même d'une fraction de degré; alors j'ai la certitude d'avoir, à moins d'un degré près, la vraie température de la goutte liquide. » Ce procédé ne suppose aucune constance dans l'état du galvanomètre. La soudure est tellement petite, qu'elle ne peut recevoir la chaleur d'aucune source étrangère; elle ne reçoit que celle qui lui est fournie par le contact même du liquide. » Il pourrait y avoir encore une autre cause perturbatrice dans l'instabilité des états moléculaires des deux soudures. Pour l'éviter, j'ai pris le soin de les plonger alternativement dans le même liquide, à la même température, de telle sorte que chacune d'elles se trouvait successivement en contact avec le thermomètre à mercure, pendant que l'autre plongeait dans la goutte caléfiée. » CHIMfE ORGANIQUE. — Note sur un acide obtenu par l'oxjdation de l'acide malique; par M. Dessaiunes. « J'ai fait connaître sous le nom d'acide tartronique un acide dérivé par oxydation de l'acide tartrique, conformément à l'équation suivante : C» 11*^0'^ = C^n'O'" 4- C=H*0*. » L'acide malique, par une oxydation semblable, donnerait un acide C H' 0% d'après l'équation C'H'^O'" = C'H'O» + C*H'0'. ( 77 ) » Cel acide, identique ou isomère à l'acide nicotique de M. Barrai, se- rait le terme qui manque, dans la série oxalique, entre l'acide oxalique et l'acide succinique; de plus, il présenterait avec l'acide tartronique les mêmes rapports de composition que l'acide succinique avec l'acide malique. C'est cet acide que je propose de nommer provisoirement acide malunique , jusqu'à ce que son identité avec l'acide nicotique soit prouvée. » il est le produit de l'action oxydante du bichromate de potasse sur l'acide malique libre, mais ce n'est qu'im produit secondaire et dont la quantité est très-petite relativement à l'acide malique mis en expérience. Dans une solution peu concentrée d'acide malique, je mets un morceau de bichromate que je remplace quand son action est épuisée, et j'évite eu outre réchauffement du mélange en plaçant sur l'eau froide la capsule qui le contient. La liqueur dégage de l'acide carbonique, exhale l'odeur de l'acide forniique et devient successivement verte, bleue et enfin brune. Celte der- nière coloration est atteinte quand on a employé en bichromate un poids presque égal à celui de l'acide malique supposé sec. J'ajoute de l'eau, je chauffe modérément et je précipite presque tout l'oxyde de chrome par un grand excès de lait de chaux. Je retire de la masse précipitée, par pression et par fikration, un liquide verdâtre qui est précipité par l'acétate de plomb. Le précipité contient une notable quantité de chromate de plomb que je sépare par l'acide nitrique, qui, s'il n'est pas mis en excès, ne dissout que le sel organique. La liqueur est filtrée et saturée aux trois quarts par l'ammo- niaque. Le sel de plomb se reproduit en flocons blancs qui, en quelques heures, se resserrent beaucoup. Ce sel, lavé, est décomposé par l'hydrogène sulfuré, et la liqueur, filtrée et concentrée à une très-douce chaleur, donne des lames cristallines surmontant un sirop verdâtre ou bleuâtre qui cristal- lise difficilement et confusément. Ce sirop est de l'acide malique retenant un peu d'oxyde de chrome, et dans les préparations les mieux conduites, il est au moins égal en poids aux cristaux. Ces derniers, égouttés sur du pa- pier, sont purifiés par cristallisation. *• Le bimalate de chaux est oxydé lentement par le bichromate de po- tasse, mais dans cette réaction je n'ai pu saisir la formation de l'acide malo- nique. Il s'y produit au contraire une forte quantité d'oxalate de chaux. Le peroxyde de plomb attaque aussi à froid l'acide malique libre; mais je n'ai pas trouvé l'acide nouveau dans les produits de la réaction. » L'acide malonique se présente sous la forme de grands cristaux rhom- boédriques qui ont une structure lamelleuse. Il est très-soluble dans l'eau et dans l'alcool; il a une saveur fortement acide. Chauffé à loo degrés, il. C. R., i858, 2">= Semestre. (T. XI.VII, N» 2.) II ( 78 ) perd environ | pour loo d'eau interposée, en devenant opaque; à i4o de- grès il fond ; à i5o degrés il bouillonne et dégage de l'acide carbonique. Il distille sans laisser de résidu, et le produit condensé est un mélange d'acide acétique et d'acide inalonique inaltéré, qu'il est facile de séparer par une seconde distillation. J'ai reconnu l'acide acétique à ses propriétés physiques et au sel qu'il forme avec l'oxyde de plomb. Sa formation s'explique par l'équation suivante : Dans la distillation sèche du bimalonate d'ammoniaque, j'ai obtenu de même de l'acétate d'ammoniaque, de l'acide carbonique et du bicarbonate d'ammoniaque. » Chauffé avec de l'acide sulfurique concentré, le nouvel acide se décom- pose en se colorant. Sa solution étendue forme avec l'acétate de plomb un précipité pulvérulent; avec le nitrate mercureux, un précipité qui noircit si l'on chauffe : elle réduit aussi le chlorure d'or à l'ébullition. Sa solution concentrée ne précipite pas l'acétate de potasse ; elle précipite l'acétate de chaux et de baryte et le nitrate d'argent. Les précipités se dissolvent si on ajoute de l'eau. Le sel d'argent ne noircit pas par l'ébullition. Le malonate neutre d'ammoniaque précipite les sels de chaux, de baryte, d'argent et de mercure. Il décolore presque entièrement le chlorure ferrique et n'empêche pas la précipitation de l'oxyde de fer par l'ammoniaque ajoutée au mélange des deux sels. Les sels neutres de potasse et d'ammoniaque sont déliques- cents, mais ils cristallisent dans l'air sec. Les sels acides de ces mêmes bases cristallisent facilement en gros cristaux bien déterminés. Le sel neutre d'ar- gent forme une poudre cristalline, le sel de baryte des houppes soyeuses, le sel de chaux de petites aiguilles transparentes. » L'analyse a donné les nombres suivants : I. II. Calcul. C...... 34, 3o 24, 5i 34,61 B* 3,89 3,93 3,85 O' 61,54 IOO,00 » J'ai trouvé dans le sel d'argent obtenu par le malonate acide d'ammo- niaque et le nitrate d'argent, 67, 65 et 67,97 po**'" 1 00 d'argent. La formule C'H* Ag' O* demande 67,92. » Les analogies de l'acide malonique avec l'acide oxalique sont évi- dentes : de même que celui-ci se décompose en acide carbonique et en acide (79) formique, le nouvel acide se dédouble en acides carbonique et acétique, mais il ne montre pas avec l'acide succinique, qui le suit dans la série, cette gradation des fonctions chimiques qui signale la vraie homologie. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recfieivlies sur ta strychnine; par M. P. SCHCTZENBERGER. « Lorsqu'on porte à l'ébuUition un mélange de sulfate de strychnine et d'azotite de potasse (nitre calciné) en solution aqueuse, il se manifeste une vive effervescence due au dégagement de gaz azote. Après la réaction, la liqueur jaunâtre traitée par l'ammoniaque a fourni un précipité floconneux jaune clair. » Le précipité lavé fut dissous dans l'alcool bouillant. Après le refroidis- sement, la solution a laissé déposer des cristaux transparents, très-nets et assez volumineux, d'un beau jaune orangé, paraissant être des prismes droits à base rectangulaire, avec troncatures sur les angles solides. L'alcool surna- geant a fourni, après concentration, un nouveau dépôt de prismes séparés, d'un rouge orangé plus foncé que les précédents. » Ces deux corps constituent deux nouveaux alcaloïdes et représentent deux degrés d'oxydation de la strychnine. » La base rouge est plus oxydée que la base orangée. Elles sont toutes les deux insolubles dans l'eau, solubles dans l'alcool (la base rouge l'est plus que l'autre) insolubles dans l'éther. Elles ne renferment pas d'eau de cris- tallisation, se décomposent vers 3oo degrés, fondent sur la lame de platine et brûlent avec une flamme brillante. Leur saveur est amère, mais moins que celle de la strychnine. » La base orangée séchée à aSo degrés, et ne perdant rien au-dessus, a donné, pour ol^', igSS de matière. correspondant à Acide carboné. o,4435 Eau o, 123 Carbone 62 , 5 Hydrogène 7 ,06 » 100 de matière ont donné 7,06 d'azote, ce qui conduit à la formule C" H'" Az» O' ^ = C" H" Az» O* (strychnine) + 6 HO -4- O^ ''' zz. ( 8o ) théorie : C... : 62,3^ H 6,93 Az 6>93 » 100 parties de chloroplatinate ont donné Platine 16, 10 Théorie pour C"H"Az*0'''GlHCl*Pt : Platine 16,3 On peut appeler cette base oxystrychnine. » La base rouge a donné, pour o8'',2oi de matière, CO' o,44o5 Eau o , I a4 correspondant à C 59,^6 H..... 6,85 » 100 parties de matière ont donné Azote 6,52 ce qui conduit à la formule C"H"Az»0'*= C"H" AzH)' 4- 6HO -+- 0^ » 100 parties de chloroplatinate ont donné Platine i5,65 Théorie pour la base : C 60,0. H 6,6 Az 6,6 pour le chloroplatinate : Platine i5,8 Cet alcaloïde renfermant 2 équivalents d'oxygène de plus que l'oxystrych* nine peut prendre le nom de bioxystiychnine. S) Je crois pouvoir conclure d'un assez grand nombre d'analyses de strych* (8. ) nine que j'ai faites et par leur comparaison avec celles d'autres chimistes, . que ce corps n'est pas constant dans sa composition. » Les analyses de M. Regnaultet les miennes, faites avec de la strychnine octaédrique, s'accordent avec la formule C*''H"Az='0*. » La strychnine la plus ordinaire a, d'après de nombreuses analyses, la formule adoptée C"H"Az'0*. » Enfin M. Gerhardt a publié plusieurs analyses de chloroplatinate de strychnine où le carbone est de i pour loo trop fort, et l'azote de o,5 pour loo trop faible pour la formule admise, mais qui concordent parfaite- ment avec C**H"Az»OV » Ce fait devient très-probable si l'on considère que la même chose a lieu, comme je l'ai démontré, pour d'autres bases. » Je compte le prouver prochainement d'une manière irrévocable par un ensemble complet de recherches analytiques. » CHIMIE ORGANIQUE. —•'Recherches sur la quinine; par M. P. Schutzenbehger. « Le sulfate de quinine bouilli avec une solution d'azotite de potasse donne lieu à un dégagement d'azote assez vif. Après la réaction, la liqueur refroidie traitée par l'ammoniaque a donné un précipité grenu cristallin ^ blanc. Ce précipité, étant redissous dans l'alcool et la solution évaporée à sec au bain-marie, a laissé un résidu transparent résineux, se changeant, en présence de l'eau, assez rapidement en petits grains cristallisés renfermant beaucoup d'eau de cristallisation. Ils fondent à loo degrés dans leur eau et la perdent à 1 3o degrés en se changeant en une masse résineuse incolore et transparente encore solide à i4o degrés. » o^'',2478 de matière séchée à i5o degrés, ont donné CO' 0,639 HO o,i65 correspondant à Carbone. 70,32 Hydrogène 7,4 ( 8^ ) I oo parties ont donné azote 6,36, ce qui conduit à la formule C*» H»* Az 0« = C*" H" Az O* + 3 O Quinine. Cl'est donc l'oxyquinine. » loo parties de chloroplatinale ont donné Platine 25,90. Théorie pour la formule C" H" Az» O" a (Cl H, Cl* Pi) : Platine 25,95. » Cette base a donc la même capacité de saturation que la quinine : ce que j'ai du reste observé pour tous les alcaloïdes oxygénés que j'ai étudiés. Elle est peu soluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther, beaucoup moins amère'que la quinine. Ses propriétés la rapprochent de l'hydrate stable de quinine dont il a été question dans un précédent Mémoire, seulement elle est cristallisable. • L'igasurine (C"H"'Az*0* ■+■ 6 Aq) traitée par l'acide azoteux a égale- lement fourni un produit d'oxydation qui, d'après mes analyses, se repré- sente par la formule C"H"Az»0'»=:C"H"'Az»0'+ loO. ». Cette base se présente en aiguilles incolores, renferme 8 équivalents d'eau de cristallisation et fond à 100 degrés dans son eau; elle se colore en rouge par l'acide nitrique. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur la phtalamine, nouvel alcali dérivé de la naphtaline ; par MM, P. Schittzenbebgeb et E. Willm. ti M. Béchamp a récemment démontré que l'on pouvait obtenir la naphT tilamine par la réduction de la nitronaphtaline au moyen de l'acétate fer^ reux ou d'un mélange de limaille de fer et d'acide acétique. » Nous avons eu l'occasion de préparer par ce procédé de grandes quantités de cet alcali et d'en reconnaître l'extrême simplicité. » En étudiant quelques dérivés de la naphtilamine préparée ainsi, nous avons obtenu des résultats analytiques si peu conformes à la théorie, que nous avons été conduits à penser que le produit de cette réaction était un mélange de naphtilamine et d'une autre base. En effet, en traitant le proi • ( 83 ) duit brut obtenu après une première distillation par l'acide sulfurique, nous avons pu séparer deux sulfates différents par leur solubilité dans l'eau, tous les deux cristallisés en paillettes nacrée's. » Le sulfate le moins soluble a donné Eau de cristallisation 8,65 Carbone 62 , 3 Hydrogène 5,3 Acide sulfurique(SO') 20,8 r Ces nombres conduisent à la formule C*° H» Az (SO', HO) -I- a Aq du sulfate de naphtilamine. » Le sulfate le plus soluble a fourni Eau de cristallisation éliminable à i4o degrés. . . 8,06 — 8, i5. I) o«'',2575 de matière séchéeà i4o degrés ont donné co» 0,455 Eau 0,121 correspondant à Carbone.. 4S>'9 Eau 5,22 » o6%3a5 de matière séchée ont donné Platine du chloroplatinate d'ammoniaque o, 162 correspondant à Aiote pour 100 . 7,o5. » 100 parties ont fourni 19,8 d'acide sulfurique. » Ces analyses conduisent à la formule C'H'AzOS SO*, HO 4- 2 Aq pour le sulfate. Théorie : Carbone 4^) '^^ Hydrogène 5 , 00 Asote 7 ,00 Acide sulfurique (SC) ao ,00 Eau de cristallisation 8,2 ' . ii),f.(. i La base se précipite sous forme de gouttelettes oléagineuses, un petï ( 84 ) plus denses que l'eau lorsqu'on ajoute de l'ammoniaque à la solution du sulfate. Sa saveur est celle de la naphtilamine ; ses sels ne rougissent pas anssi facilement à l'air. Nous proposons de l'appeler pthalamme. » Ces analyses sont contrôlées par celles du dérivé éthylique qu'on obtient en chauffant une dissolution de phtalamine dans l'iodure d'éthyle à loo degrés. Au bout de quelques minutes la liqueur se prend en une masse de cristaux feuilletés d'iodure d'éthylphtalamine qu'on purifie aisément par cristallisation dans l'eau ou l'alcool. Ce sel verdit à l'air, à l'état humide ; il ne renferme pas d'eau. » Il a donné à l'analyse Carbone . 3g, 42 Hydrogène 4>5 Iode 4° > 8 Théorie pour la formule C««H» (C* H' ) AzOM : Carbone 3o,o Hydrogène , 4 > 5 Iode 4 ' > ' » La base éthylée, séparée par l'ammoniaque est liquide, oléagineuse, volatile vers 3oo degrés, comme la phtalamine; altérable à l'air, et d'une saveur brûlante. » ÉCONOMIE RURALE. — Fignes préservées de la gelée par ta fumée; extrait d'une Lettre de M. Mabille. « Le la mai i855, par un temps calme et sec, je voyageais vers le soir sur la route de Bar-le-Duc à Paris , dans le département de la Meuse, je sentis le froid me pénétrer : on pouvait prévoir pour le lendemain la cata- strophe qui a frappé le vigneron dans ses espérances. Dans une longue pièce de terre, située au bas des vignes, on avait allumé plusieurs tas de gazons dans le but d'écobuer la terre ; cette combustion produisait une épaisse fu- mée qui enveloppait les coteaux de la base au sommet. Connaissant la théo- rie de la formation de la rosée et la propriété des diathermanes et ather- manes, il me fut facile de prédire l'immunité dont a joui cette contrée par son immersion dans ces noires vapeurs. Je pus m'assurer tiltérieuremenl que le hasard avait pleinement confirmé les théories des physiciens. On fit une bonne vendange dans la contrée, les vignes voisines ne donnèrent que peu ou point de raisins. V - ^3 m * ( 85 ) » Ce fait nous amène à une application d'un haut intérêt : on sait com* bien d'herbes, de mousses, de ronces, de racines et de feuilles le cultiva- teur rejette chaque année de ses vignes ; ces émondes remplissent les fossés et of)struent les sentiers. En disposant convenablement en tas ces débris de végétaux, à l'aspect nord-est relativement à l'héritage ou à la contrée, ils pourraient être groupés de telle sorte qu'on puisse en allumer facilement une série chaque soir où la gelée sera à craindre pour la nuit, et que leur combustion se fasse lentement avec une épaisse fumée. Pour arriver à ce but il faudrait placer sur des lignes déterminées et alterner entre eux ces tas qui seraient organisés comme le fourneau du charbonnier. Il suffirait, pour assurer leur lent*i combustion, de déposer à leur centre quelques copeaux et un peu de sarment sec , enfin de recouvrir le tout de gazons on de terre. Les tas ainsi préparés, il serait facile et peu dispendieux, à un signal donné, d'enfumer toute une contrée de vignes ou d'arbres fruitiers. Il suf- firait de peu de personnes pour allumer et moinsencore pour surveiller l'o- pération . » Ce n'est guère que du 25 avril au i5mai que nos vignes ont à redouter l'influence des gelées tardives; il suffirait donc d'exercer quelque peu de surveillance pendant vingt jours. Il est rare qu'à cette époque il y ait plus de deux ou trois nuits qui nous fassent- craindre le sinistre ; on peut juger par là combien faible serait la peine qu'on aurait à prendre pour assurer la récolte et régulariser une des plus belles sources de la fortune de notre pays. » M. Lenhossek adresse une Lettre concernant ses travaux sur le système nerveux central, travaux compris dans le nombre des pièces de concours pour les prix de Médecine et Chirurgie et sur lesquels l'auteur désire con- naître le jugement porté par la Commission. Quoique ces pièces aient été déposées avant la séance publique du 8 février dernier, elles étaient arrivées après le terme fixé pour le concours de 1.857; filles se trouvent donc comprises dans le concours de i858 qui n'est pas encore jugé. On le fera savoir à l'auteur. M. Lefort demande et obtient l'autorisation de reprendre un Mémoire qu'il avait présenté au mois de novembre dernier. Le travail, que l'auteur va rendre public par la voie de l'impression, a pour titre : « Mémoire sur la C. R., i858, 2™« Semestre. (T. XLVII, N» 2.) 1 S (86) théorie des logarithmes, la construction et l'usage des Tables de logarith- mes ». M. DiTCROs prie l'Académie de vouloir bien hâter le travail de la Com- mission à l'examen de laquelle a été soumis son système pour la direction des aérostats. Cette Lettre et un nouveau plan qui y est joint sont renvoyés aux Commissaires précédemment nommés : MM. Piobert, Morin, Séguier. La séance est levée à 5 heures. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 1 1 juillet les ouvrages dont voici les titres : La Clef de la Science, ou les Phénomènes de tous les jours expliqués par le D' E.-C. Brewer; 3* édition, revue et corrigée par M. l'abbé Moigno. Paris, i858; I vol. in-ia. Spécimen de Tables calculées, stéréotypées et imprimées au moyen dune ma- chine; par M. Edouard Scheutz. Paris, i858; in-8°. De 4a Résistance de Pair dans le mouvement oscillatoire du pendule; par M. Ch. GiKAULT. Caen, i858; br. in-8°. Note sur la coloration rouge du sang veineux ; par les professeurs Gluge et Thiernesse; br. in-8°. (Extrait des Bulletins de l'Académie rojale de Belgique, 2* série, t, V, n° 6.) Mémoires de l^ Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon, Classe des Lettres. Nouvelle série, t. VL Paris-Lyon, 1 857-58; in-8°. Classe des Sciences, t. VIL Lyon-Paris, 185^; in-H". Recueil des actes de l'Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux; ig* année, 3* et 4* trimestre, 1857; in-S". Le Stéréomonoscope, nouvel instrument dont te principe est fondé sur la décou- verte de la propriété inhérente au verre dépoli de présenter en relief C image de la ( 87 ) chambre obscure ; par M. A. Claudet, membre de la Société royale de Lon- dres. Paris, i858; br. in-S". L'Omni-science ; par M. ALEXANDRE, (>6 tableaux imprimés et lithogra- phies.) Sulle. . . Observations et réflexions sur les fractures compliquées ,• par M. E. Rein A. Catane, i856; in- 8°. Zoologisch... Recherches zoologiques, anatomiques et physiologiques sur les * baleines des mers du Nord ; par M. D.-F. Escbricht; I" voUime avec i5 plan- ches. Leipzig, i849;in-4*'. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'AGADÉMIË DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 19 JUILLET 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Ph. Le Bas, en qualité de Président de l'Institut, rappelle que la séance publique annuelle doit avoir Heu le i5 août prochain, et invite rAcadémie à faire choix du lecteur qui devra la représenter dans cette séance. GiiOLOGlE. — Sur l'action des chlorures et des sulfates alcalins et terreux dans le inélamorphisme des roches sédimenlaires ; par M. Ch. Sainte-Claire De VILLE. « A l'exemple d'une foule d'autres vérités, le métamorphisme des roches sédimentaires, c'est-à-dire la transformation de ces roches, postérieure- ment à leur dépôt, sous l'influence d'agents physiques et chimiques, éma- nant de l'intérieur du globe, a eu quelque peine à se faire sa place dans la science. Aujourd'hui les géologues sont presque unanimes à reconnaître la réalité de ces singulières transformations, et il s'agit bien moins de les prouver que de les expliquer; or les expliquer expérimentalement, c'est les reproduire. )) Mais le fait même de leur fréquence implique qu'elles ont dû se faire par des procédés d'une certaine simplicité, par des réactions dont les élé- C. R,, i858, 2"'« Semestre. (T. XLVII, IN'o 5.) - . l3 (90) ments sont abondants dans la nature. Dans celte explication, le temps seul n'est point à ménager : une succession prolongée d'efforts relativement fai- bles, mais amenant chacun un progrès vers l'état final, pouvait être consi- déré comme la marche la plus probable des phénomènes naturels et comme celle qu'il fallait s'efforcer d'imiter. C'est cette double pensée qui m'a guidé dans les recherches dont je soumets aujourd'hui à l'Académie les premiers résultats. » Quels que soient le nombre et la variété de ces réactions, les émanations qui les ont déterminées peuvent, comme celles qui se produisent encore au- jourd'hui, se distinguer, d'une manière générale, par les quatre corps élec- tronégatifs : fluor, chlore, soufre, carbone, qui dominent dans chacune d'elles. De cette lutte intiniment variée entre ces corps essentiellement ac- tifs et les roches déjà consolidées, il est résulté : » 1°. Des substances insolubles, des minéraux, qu'on trouve dans les roches métamorphiques et qui, soit dans leur composition même, soit par les circonstances qui les accompagnent, offrent encore des traces du genre de réactions auquel ils ont dû naissance. Ces substances insolubles ont fixé la plus grande partie du carbone sous forme de carbonates, une proportion considérable du soufre sous forme de sulfates ou de sulfures, quelques traces seulement du chlore et la presque totalité du fluor à l'état de fluo- rures simples ou de fluosels. î^n réalité, il n'y a, pour ainsi dire, qu'un seul minéral abondant auquel le fluor semble nécessaire, le fluorure de calcium. Presque partout ailleurs, il se trouve en proportions variables, et comme un élément de transition qui devait être remplacé par l'oxygène. Le Mémoire présenté récemment à l'Académie par MM. H. Sainte-Claire Deville et Caron a fait ressortir bien remarquablement ce rôle des fluorures dans l'écono- mie des forces chimiques naturelles. » 1°. Des sels solubles. Là se trouve à peu près tout le chlore employé à ces réactions, une bonne partie du soufre et une faible proportion du carbone. C'est ce qui résulte de l'examen des selsdissous dans la mer. L'eau de la mer peut , en effet, être assimilée à une eau de lavage, qui aurait fil- tré à travers tous les terrains et qui s'en serait approprié les sels solubles. » C'étaient, en définitive et surtout, ces sels dont il fallait étudier l'action sur les trois grandes catégories de roches sédimentaires, savoir : les cal- caires, les argiles, les grès et autres roches siliceuses, et, pour se rapprocher autant que possible des conditions naturelles, il fallait prendre les roches en fragments intacts, et ne les mettre en contact qu'avec des proportions relativement faibles des substances actives. (9t ) M Calcaires. — Une des applications les plus importantes du métamor- phisme consiste dans la transformation du calcaire en dolomie. On peut, à cet effet, employer le sulfate de magnésie ou le chlorure de magnésium. On connaît lesingénieuses expériences dans lesquelles, d'un côté MM. Hai- dinger et de Morlot, de l'autre M. de Marignac, en chauffant en vase clos, vers 200 degrés et sous une pression de i5 atmosphères, le carbo- nate de chaux avec des proportions déterminées de sulfate de magnésie ou de chlorure de magnésium, ont obtenu, par double décomposition, un mé- lange de carbonate de chaux et de magnésie dans les rapports qui consti- tuent la dolomie (i). Ces expériences ont résolu expérimentalement la pos- sibilité de cette transformation ; de sorte que, pour appuyer et pour rendre pratique la conception si originale du génie pénétrant de Léopold de Buch, on n'a plus aujourd'hui qu'un seul embarras, celui du choix dans les moyens. » Mais il fallait savoir si cette transformation, qui a dû embrasser des régions extrêmement étendues, n'a pas pu s'exécuter par les mêmes agents, mais avec des procédés, pour ainsi dire, moins dispendieux, sous la pression de l'atmosphère et à une assez faible chaleur. 5) J'ai pris un fragment de craie et l'ai imprégné, sans le déformer, d'une dissolution de chlorure de magnésium ; puis je l'ai soumis, dans un creu- set de platine, à la chaleur prolongée du bain de sable. Je me suis assuré qu'un peu au-dessus de 100 degrés il y a réaction, qui se trahit par la pro- duction d'une certaine quantité de chlorure de calcium. Il se passe là quel- que chose d'analogue à ce que Dulong a décrit dans son Mémoire sur les réactions entre les sels solubles et les sels insolubles. I^a double décomposi- tion a lieu, mais elle s'arrête à un certain point. Par une seule opération de ce genre, je n'ai jamais pu remplacer que 6 à 7 pour 100 de chaux par son équivalent de magnésie. Mais si on lave le fragment et qu'on enlève ainsi la plus grande partie du sel de calcium formé, une seconde imprégnation, sui- vie de l'action delà chaleur, amène une nouvelle décomposition, et la répéti- tion des mêmes procédés amènerait peut-être la substitution complète de la magnésie à la chaux. Dans le fragment de craie que je mets sous les yeux de l'Académie, je me suis arrêté après la huitième opération, afin de ne pas déformer le fragment, qui se fissure extrêmement sous cette influence et finirait par se désagréger. Le rapport de la magnésie à la chaux y est, (i) M. Durocher a aussi, de son côté, reproduit la dolomie par des "moyens analogues. i3.. (9- ) en poids, de i : 2, au lieu d'être de 1 : i,5, comme dans les dolomies normales. » Des fragments de madrépores ont été soumis au même traitement, et ont subi une modification analogue, sans perdre leur forme extérieure et sans que leurs caractères organiques en aient été altérés. » Mais il faut remarquer que, dans ces réactions singulières, une partie de l'acide carbonique se dégage, et, en outre, il se forme desoxychlorures(i), de sorte que l'analyse du fragment dont il s'agit a donné moins d'acide carbonique qu'il n'en faudrait pour un carbonate neutre et, de plus, une certaine quantité de chlore. » L'irrégularité, l'indécision dans les réactions ne me paraissent pasdevoir arrêter dans ce genre de recherches; je suis convaincu, au contraire, que, dans la plupart des cas, la nature, dans ses longues opérations, a procédé ainsi par une série de termes transitoires, souvent mal définis, avant d'ar- river au résultat final et bien déterminé. » Le problème se trouve alors ramené à celui-ci : la magnésie, sous une forme ou sous une autre, ayant remplacé moitié ou moins de moitié de la chaux (une bonne partie des dolomies métamorphiques ne sont que des calcaires magnésiens), les ramener toutes deux à l'état de carbonate neutre, et, s'il se peut faire, à l'état de carbonate double de chaux et de magnésie. » L'acide carbonique se présente naturellement à l'esprit pour ce rôle, et l'on peut dire qu'avec le bénéfice d'une haute pression et d'une tempé- rature élevée, la question est à peu près résolue par l'expérience de M. de Marignac. » Mais il y avait évidemment intérêt à éliminer cette circonstance par- ticulière. )) Je rends compte, dans mon Mémoire, des divers essais que j'ai faits dans ce but. Je fais voir qu'un fragment de craie transformé au même de- gré que celui dont il vient d'être question, soumis dans l'eau à un courant froid d'acide carbonique, non-seulement n'arrive pas au résultat désiré, mais qu'il y détermine la formation d'un carbonate de magnésie hy- draté, qui cristallise en prismes hexagonaux basés, qui ont la plus grande ressemblance avec l'arragonite; et que, si on l'expose dans l'eau pure, à l'action de l'air atmosphérique, il se précipite sur les parois du vase, de pe- tits rhomboèdres de chaux carbonatée, absolument exempts de magnésie : (1) On peut, par un lavage prolongé des fragments en voie de transformation, obtenir un oxychlorure de magnésium en petites lamelles nacrées. ■ ( 93 ) cette dernière base se concentre dans le fragment solide, qui perd tout le chlore qu'il contenait, et tend à devenir un carbonate neutre, riche à la fois en chaux et en magnésie; de sorte que cette dernière expérience, la plus simple de toutes, suffisamment prolongée, amènera peut-être au résultat définitif. » Dans tous les cas, c'est un fait curieux et bien inattendu que, au moins sous la pression ordinaire, l'eau seule, aidée de l'acide carbonique de l'atmosphère, agisse dans le sens de la dolomitisation, tandis que l'eau saturée d'acide carbonique, déterminant la formation d'un bicarbonate de magnésie plus soluble, tend, au contraire, à isoler les deux bases. u II reste à savoir si, employé en courant sec, ou dans une très-petite quantité d'eau, ou sous une faible pression, ce gaz agirait autrement. C'est ce que je me propose de constater dans des expériences qui exigeront un certain temps, et pour lesquelles j'ai fait construire un appareil, qui me permettra de régler et de mesurer la pression à laquelle les corps se- ront soumis. Il se peut, enfin, que le procédé soit plus simple encore et que l'action seule du temps suffise pour amener la roche ainsi modifiée à l'état de carbonate neutre et cristallin. » J'ai fait avec la craie et le sulfate de magnésie des essais qui m'ont conduit à des résultats analogues, mais sur lesquels je n'insisterai pas ici pour ne pas allonger démesurément cette communication. » Je terminerai ce qui a rapport à la dolomitisation par la remarque suivante. Si les prévisions de M. L. de Buch sont exactes , si la dolomie s'est formée, en certain cas, par la substitution à un équivalent de chaux d'un équivalent de magnésie , apporté, sous une forme ou sous une autre, par les émanations de l'intérieur, on devra y trouver, comme témoins de ces réactions, les traces des substances qui ont servi à les produire. Or c'est ce qui se vérifie d'une manière remarquable. En effet, un grand nombre de dolomies sont associées, comme on sait, à des anhydrites ou à des gypses, qui y sont même quelquefois entièrement amalgamés, comme dans celles de l'Ariége : et les sulfates de baryte et de strontiane, que M. Hu- gard a cités récemment dans son intéressant Mémoire sur la dolomie de la vallée de Binn, ne sont, comme il le remarque avec raison, que des traces qu'y ont laissées les agents sulfurés qui ont concouru à sa formation. » Quant aux chlorures, si leur grande solubilité doit les rendre dans les . roches plus rares que les sulfates, ils n'en sont pas absolument bannis. Je me suis assuré qu'un grand nombre de dolomies métamorphiques contient une quantité de chlorures qui dépasse plusieurs millièmes et peut être dosée. ( 94 ) Tel est le cas des dolomies de la vallée de Fassa, en particulier, de celles du Rosengarten, qui existent dans la collection du Collège de France, et qui y ont été déposées par M. Élie de Beaumont, à la suite d'un voyage entrepris en commun avec M. L. de Buch, dans ces contrées qu'ils ont contribué tous deux à rendre classiques pour le métamorphisme. J'en dirai autant des dolomies de Seefeld, en Tyrol ; de celles des marnes irisées de Fribourg ; des dolomies du terrain carbonifère de la province de Liège. La dolomie tertiaire de Beyne, elle-même, n'en est pas non plus exempte. » Ce qu'il y a de curieux et de bien significatif, c'est que ce chlorure est, au moins en partie, soluble dans l'eau, et que l'eau distillée bouillie avec quelques-uns de ces échantillons en extrait du chlore, du calcium et du magnésium, probablement à l'état d'oxychlorures. » D'autres dolomies, au contraire (et je citerai la dolomie sarcharoïde du Saint-Gothard), ne m'ont donné traces ni desulfates, ni de chlorures; et ce contraste n'est peut-être pas le fait le moins instructif; car il semble indi- quer que la nature a employé, pour la fabrication de la dolomie, plusieurs voies différentes. » Argiles. — Tout le monde connaît la belle expérience par laquelle Gay-Lussac etThenard, en faisant passer sur delà silice chauffée au rouge et mélangée de sel marin un courant de vapeur d'eau, ont obtenu un silicate de soude et de l'acide chlorhydrique. Cette expérience m'a servi de point de départ dans les recherches que j'ai entreprises sur la transformation des roches argileuses et siliceuses. » Si l'on prend de l'argile pure, du kaolin lavé par exemple, que, sans le pulvériser, en le conservant, au contraire, le plus possible en fragments, on l'humecte d'une dissolution de chlorure de sodium, et, qu'après l'avoir des- séché lentement, on le chauffe à un bon rouge, dans un creuset de platine, on ne tarde pas à apercevoir des vapeurs d'acide chlorhydrique. Lorsque ce dégagement aura cessé, la matière ne donnera plus au lavage trace de chlore ; si on l'imprègne de nouveau de sel marin et qu'on chauffe de la même manière, dès la troisième ou la quatrième opération, elle aura pris une cer- taine dureté (que n'acquiert pas lekaolin seul soumis à la même température), et en continuant ainsi, toute la masse, bien qu'elle n'ait été chauffée que bien au-dessous de son point de fusion, est finement grenue ou lamelleuse ; sa densité indique aussi l'état cristallin : elle raye fortement le verre et devient fusible. » La réaction offre quelque chose de curieux; car le dégagement d'acide chlorhydrique a lieu très-lentement et ne cesse entièrement qu'après une ( 95 ) longue incandescence ; ce qui provient de ce que l'argile conserve encore de l'humidité aune température élevée; à un certain moment, le chlore se mêle à l'acide chlorhydrique : l'atmosphère intervient sans doute alors par son oxygène qui, en face d'un acide énergique, la silice au rouge , déplace le chlore du sel marin. a Si l'on répète exactement la même opération, en substituant le chlo- rure de calcium au chlorure de sodium, le même phénomène a lieu, seule- ment avec bien plus de facilité, à une température beaucoup moins élevée, et le dégagement d'acide chlorhydrique n'est jamais accompagné de chlore. Un kaolin parfaitement blanc et terreux, du Cornwall, traité de cette manière jusqu'à ce que, le dégagement d'acide chlorhydrique n'ayant plus lieu sensiblement, la matière eût paru avoir cessé d'absorber la chaux, a donné une substance blanche, compacte, n'ayant point l'aspect cristallin, très-dure, rayant facilement le verre et soluble dans l'acide nitrique. Elle se compose de : Oxygène. Silice 47>6 24,73 4»93 Alumine 32,2 i5,o4 3, 00 Chaux i5,i 4)24 ) Magnésie traces. I 5, 10 i ,01 Potasse et soude 5, i 0,86 ) » Dans cette analyse on a supposé que tous les éléments étaient oxydés ; mais, en réalité, la substance contenait encore 5 pour 100 de chlore, qui auraient sans doute disparu si on l'avait chauffée jusqu'à son point de fusion. » On remarquera que le rapport de l'oxygène des protoxydes à celui de l'alumine est i : 3, c'est-à-dire que ces deux éléments présentent le rapport atomique qu'ils ont dans tous les feldspaths. » Le même kaolin a été traité de la même manière au moyen d'un mé- lange des deux chlorures de calcium et de sodium, et on s'est arrêté lorsque la matière a paru cesser d'absorber la soude ; elle était devenue grenue, avait une densité de 2,52, rayait fortement le verre, et contenait 6 pour 100 de chaux et plus de 1 2 pour 100 de soude. Le rapport de l'oxygène des pro- toxydes à celui de l'alumine est un peu moindre que celui de 1 : 3 ; mais il faut remarquer que, si la substance semblait refuser d'absorber la soude, elle a continué, dans des essais ultérieurs, d'absorber la chaux. » D'autres argiles, en particulier celle de Montereau, présentent des phénomènes analogues. » Le kaolin, imprégné d'une dissolution de chlorure de magnésium, fait (96) immédiatement nue pâte solide, et se transforme avec une telle facilité, qu'il suffit de le chauffer au-dessous du rouge pour qu'il y ait un dégage- ment presque immédiat d'acide chlorhydrique, et, dès la première cuisson, la substance raye le verre. Cette expérience semble venir à l'appui des opi- nions de M. Vicat sur l'influence des sels magnésiens dans la prise des mor- tiers à la mer, opinions appuyées aussi par les observations récentes de M. Kuhlmann. » Enfin le protochlorure de fer agit avec la même rapidité ; mais la facilité avec laquelle il se peroxyde à la chaleur exigera, pour que l'expérience soit concluante, qu'elle soit répétée à l'abri du contact de l'air. » Par une exception remarquable, une dissolution de chlorure de potas- sium, dans les mêmes circonstances de température, n'a donné absolument aucun résultat, bien qu'on ait répété l'opération un grand nombre de fois. Cette circonstance est probablement en rapport avec le fait qui a été mis en évidence par les travaux de M. Delesse, que les feldspaths auxquels on peut supposer une origine métamorphique ne sont jamais des feldspaths à base de potasse. M Le bisulfate de potasse agit, au contraire, énergiquement sur les argiles elles transforme bien au-dessous du point de fusion. » Ces expériences, bien qu'encore incomplètes, indiquent la possibilité d'arriver, par la réaction des chlorures alcalins et terreux sur les argiles, à des minéraux analogues aux feldspaths, et d'expliquer ainsi ces roches sin- gulières, si fréquentes dans les formations anciennes, qui contiennent à la fois de nombreux minéraux feldspathiques (albite, oligoclase, labradorj et des preuves certaines d'une origine sédimentaire , par exemple, des débris d'êtres organisés. Elles se rapprochent vraisemblablement aussi des actions remarquables, signalées par M. Daubrée, dans ses intéressantes communications sur le développement des zéolithes dans les briques ro- maines soumises, pendant plusieurs siècles, à l'imbibition des eaux miné- rales de Plombières. » Enfin la réaction des chlorures de magnésium et de fer sur l'argile, dans les conditions précitées, lorsqu'elle aura été mieux étudiée, pourrait bien conduire à l'explication de tout ce groupe de roches à minéraux talqueux et chloritiques, qui commence au schiste ardoisier et finit à la pro- togine. « Roches siliceuses. — Mes expériences sur les roches siliceuses sont encore peu nombreuses, mais elles sont trè.s-concluantes. Je n'en citerai qu'une qui donnera la mesure de leur transformation sous les influences dont il s'agit. ( 97 ) » J'ai pris un grès, tout composé de grains quartzeux (le grès d'Orsay, qui fournit les meilleurs matériaux pour le pavage de Paris) et qui ne con- tenait que des traces de calcaire. Je l'ai alternativement imprégné, sans le briser, d'une dissolution mixte de chlorure de calcium et de magnésium, et soumis à l'action d'une bonne chaleur rouge. Après un grand nombre de ces opérations successives, la matière était devenue spongieuse, absorbait sans peine une assez forte proportion du liquide, et chacun des grains qui la composait, pénétré et transformé jusqu'à son centre, s'écrasait aisément sous le pilon d'agate. Pulvérisée et chauffée au blanc, elle a fondu et donné une masse d'un blanc laiteux, toute composée de fibres cristallines entrela- cées, et présentant même quelques facettes. Elle a une densité de 3,o, est inattaquable par les acides, ne présente plus de traces sensibles de chlore, et contient Oxygène. Silice 2 1 3 11,07 Chaux. 100 2,81 ) - _ Magnésie 67 2,5o ) ' 38o c'est-à-dire qu'elle a exactement la densité et la composition du pyroxéne ou de l'amphibole. Une expérience faite plus en grand me permettra sans doute d'avoir des cristaux déterminables et de décider laquelle de ces deux espèces minérales a pris naissance. » Je ferai une dernière réflexion qui s'applique à toutes les expériences précédentes. J'ai dit dans quel but j'avais constamment pris les roches à transformer en fragments plus ou moins volumineux. Mais, loin de me créer, comme je m'y attendais, une difficulté, cette précaution m'a servi dans la plupart des cas. Ainsi je me suis assuré que dans ces circonstances, un frag- ment de craie se transforme bien plus rapidement que la même substance pulvérisée. U y a là, sans aucun doute, une action des corps poreux qui, dans les phénomènes naturels, a dû faciliter singulièrement ces transfor- mations. » En résumé, ma communication a pour but principal d'indiquer un mode, à la fois très-simple et très-général, d'influences sous lesquelles les roches sédimentaires de toute nature ontpu se modifier, postérieurement à leur con- solidation, et acquérir les caractères que l'on observe dans les roches méta- morphiques. Si je ne me trompe, l'étude de ces procèdes, qui ont le double avantage de prendre les roches dans leur état normal et avec leurs allures t' r ./! ij.,, ij );j.i(; i!i, .•.■ il 1; "tl Mi . ■■' C. R., 1808, a""» Semej/re. (T. XLVII, N" â.) '4 (98) habituelles, et de ne faire agir sur elles, dans les circonstances les plus faciles à réaliser, que les substances les plus répandues dans la nature, peut être féconde pour la théorie du métamorphisme, et je me propose de poursuivre plus loin ces recherches dont je soumets aujourd'hui à l'Académie les pre- miers résultats. » M. Despbetz dépose un paquet cacheté. RAPPORTS. ÉCONOMIE BURALE. — Rapport sur deux Mémoires de M. Coinze. (Commissaires, MM. Boussingault, Decaisne, Payen rapporteur.) o En 1847, ^- tloinze a présenté un Mémoire intitulé: « Des moyens d'accélérer les progrès en agriculture », renvoyé à MM. Boussingault et de Gasparin. » Un nouveau Mémoire sur le même sujet et du même auteur est par- venu à l'Académie le 17 mai i858. Il a été renvoyé à MM. Boussingault, Payen, Decaisne. » Ces Mémoires ne renferment, comme moyen pratique, que l'indication d'un défoncement intelligent du sol, ce qui est connu et pratiqué depuis très-longtemps ; comme théorie, que des idées peu faciles à comprendre remontant à l'état de la science lorsqu'on en était aux quatre éléments. Nous nous bornerons à en citer deux passages : « 11 n'y a pas deux eaux. S'il n'y en a qu'une,... elle est simple, elle est » un élément, m — o Les physiciens n'ont pas cherché à décomposer le » soleil, ils ignorent ce qu'est le feu... « » J>es Commissaires pensent que les Mémoires de l'auteur ne peuvent mériter l'approbation de l'Académie. « Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. M. Bertrand, chargé avec M. Delaunay d'examiner un travail de M. Passot, fait, au nom de la Commission, la déclaration suivante : « L'Académie a soumis à notre examen une Note de M. Passot relative à la o Théorie des forces centrales ». Nous pensons que cette Note, dont les conclusions inexactes reposent sur des fautes de calcul évidentes, n'est pas de nature à devenir l'objet d'un Rapport. » y- (99) MEMOIRES LUS. GÉOLOGIE. — Note sur les F erlébrés fossiles des terrains sédimentaires de l'ouest de la France; par M. Marie Rouaclt. (Commissaires, MM. Serres, Milne Edwards, d'Archiac.) « L'inslallation du Musée géologique de Rennes, dont la fondation m'a, été confiée, ne saurait se faire attendre longtemps désormais. Établi en vue d'être utile à la science comme à l'industrie et de faire connaître en particu- lier, sous ces rapports, les ressources du pays, ce Musée m'a fait sortir dans ce but du cercle de mes études ordinaires. En dehors des terrains sédimen- taires constituant le bassin silurien de l'Ouest, objet unique de mes études jusqu'à ces dernières années, j'ai dû, par suite de celte mission nouvelle, étendre mes recherches à tous les terrains de la contrée. n Les terrains sédimentaires, autres que les terrains paléozoiques, qui concourent à former notre sol, sont peu variés, et ceux qui s'y rencontrent n'y sont guère représentés que par quelques lambeaux d'une puissance toujours faible. Je n'entretiendrai point aujourd'hui l'Académie du parallèle que j'établis entre la faune de cette région et celles des autres bassins avec lesquels j'ai pu la mettre en rapport. Seulement j'aurai l'honneur d'appeler son attention sur les restes de Vertébrés qui en dépendent. A cette série, j'ai ajouté d'autres débris d'animaux de la même classe, mais provenant des autres terrains de la contrée et dont la découverte ne laissera pas que d'intéresser le monde savant. Cette série se rapporte donc à trois terrains différents : au terrain quaternaire, au terrain tertiaire et au terrain paléo- zoique. » La question des animaux vertébrés appliquée à l'étude des terrains anciens est aujourd'hui, comme on le sait, une de celles qui fixent le plus l'attention des géologues; mais la rareté des débris d'animaux de cette classe dans ces terrains est telle, que plusieurs des bassins siluriens connus pour leur richesse paléontologique n'en ont point encore pu fournir, et jusqu'au- jourd'hui le bassin silurien de l'ouest de la France était du nombre de ces derniers. Je suis heureux de pouvoir dire que son silence sur cette question importante vient d'avoir un terme. 14.. ( lOO ) Terrain quaternaire. » Carnassiers. — Meks taxas, Scheh., d'après une tête entière trouvée dans l'argile rouge qui repose sur le calcaire tertiaire de Le Quiou, près S.-Juvat. » Proboscîdiens. — Elephas prirnigenius, Blum, d'après une portion du côté gauche du bassin, argile rouge sur le calcaire à S.-Juvat, près Dinan. » Pachydermes. — Equus caballus fossilis, d'après un calcaneum qui, avec de très-grandes dimensions, se fait remarquer : i" par une largeur relative considérable; 2° par la facette cuboïdienne qui est nettement divisée en deux facettes établies sur deux plans différents. Argile rouge de S.-Juvat. Terrain tertiaire moyen. » Carnassiers amphibies. — Phoca Gervnisi, sp. nov., dent canine infé- rieure gauche, que j'ai trouvée dans les sablons calcaires de S.-Juvat, présente absolument le même caractère que celle figurée par M. Gervais dans sa Zoologie et Paléontologie françaises, PL FIIl,fig. 8. » Phoca Larreji, sp. nov., d'après une canine inférieure gauche qui, adulte, est moitié plus petite que la précédente, plus arquée. Le Quiou. » Proboscidiens. — /1/a.ytoc^on aM^us<î(/em, Cuv., constaté par deux mo- laires dont une montre les deux dernières collines avec le talon de la dernière molaire droite inférieure. S.-Juvat, la Chaussairie près Rennes. » Dinotlierium Cuvieri, Raup, d'après une troisième molaire droite su- périeure de la Chaussairie près Rennes. « SiRENOÏDES. — Halitherium médium., Cuv., sp., d'après des portions de crânes, des vertèbres, des dents, etc. La Chaussairie, S.-Juvat, Dingé, etc. » Reptiles — Crocodilus fossilis, deux dents coniques creuses. S.-Juvat. » Poissons ctenoïdes. — Sargus Sioni, sp. nov. "Voisin de S. armatus, s'en distingue par ses incisives plus larges, plus arquées, convexes. La face interne profonde est marquée de plis qui partent de la base. S.-Juval, S. -Grégoire. » Poissons ganoïdes. — Pycnodus Dutemplei, sp. nov. Dents qui se dis- tinguent de celles de P. ovalis par une forme très-irrégulière. S.-Juvat. )) Sphœrodtts lens, Ag. Le Quiou. Sph. tvuncalus, Ag. Spli. angulatm, Munst. Sph. Lejeanianus, sp. nov. Grandes dents forme sphérique, élevées, plus ou moins comprimées, cernées à la base par un collet saillant. Sph. kergomardius, sp. nov. Dents parfaitement sphériques, non élevées, sans collet à la base. La Chaussairie, S.-Juvat, S. -Grégoire. ( loi ) » Crysophris /rfgfassiz»^ Eug. Sismonda. S.-Juvat, Chaussairie. Capidolm? S.-Juvat. » Poissons placoïdes. — Glyphys Desolgnei, sp. nov. Voisine par les dents de G. hastalis, en diffère par un peu plus d'épaisseur; les expansions latérales bien déterminées sont peu développées. S.-Juvat. » Carcharodonmegalodon, Ag. C. angustidem, Ag. Chaussairie, S.-Juvat, etc. » Gateocerdo aduncus, Ag. G. lalidem, Ag. Hemipristis seira, Ag. M Fotidamus primigenius, Ag. J_,a Chaussairie, S.-Juvat, S.-Grégoire. » Sphyrna Rameti, sp. nov. Dents larges à la base, très-acérées au som- met, renflées au côté dorsal, dentelées sur les bords. S.-Juvat. )) Oxyrhina xipliodon, Ag. O. hastalis, Ag. O. trigonodoti, Ag. La Chaus- sairie, S.-Juvat, S.-Grégoire. O. Fnnieri, sp. nov. Dents qui rappellent celles de O. Mantetti, plus élancées, plus étroites. S.-Juvat. O. Taroti^sp. nov. Dents robustes, épaisses, larges. S -Grégoire, S.-Juvat. Lamna elegans, Ag. L. com- pressa, Ag. L. contortidens, Gibbes. L. crassidens, Ag. L. ijracHis, Gibb. L. dubia, Ag. Chaussairie, S.-Grégoire, S.-Juvat. Odontaspis Hopei, Ag. S.-Ju\at. Myliobates crassus, P. Gervais. I.e Quiou, Gahard. Myliobales Guyoli, sp nov. Les plaques palatines dans cette espèce sont remarquables par l'absence du cordon qui sépare la couronne de la racine, faiblement arquées. S.-Gré- goire, S.-Zxi\At. Mtobates arcuntus, Ag. A. Tardiveli, sp. nov. Plaques très- arquées, structure formée d'éléments très-gros et do dimension très-inégale. S.-Juvat. )) NuMMOPAr.ATUS, genre nouveau. J'établis ce genre à l'aide de deux petites plaques dentaires composées de nombreuses séries de dents pala- tines. Ces dents sont placées côte à côte et sei-rées de manière à ne laisser entre elles aucun espace libre. Cette surface uniquement formée de dents de forme circulaire, convexes en dessus et concaves en dessous, repose sur une deuxième surface également composée de dents identiques, disposées de la même manière et destinées à remplacer les premières lorsque par usure celles-ci auront disparu. Cette seconde surface repose à son tour sur une troisième, celle-ci sur une quatrième, au-dessous de laquelle se trouvent les restes d'une cinquième qui pourrait ne pas avoir été la der- nière. >' Ces dents, qui ne présentent que quelques millimètres de diamètre, se réduisent de l'un des bords de la plaque à mesure qu'on s'avance vers le côté opposé, si bien que là on arrive à ne plus leur trouver en largeur qu'une fraction de millimètre. ^ ( I02 ) » Nummopalatns Edwardsius, sp. nov., présente tous les caractères consi- gnés dans la description qui précède. S.-Juvat, S. -Grégoire près Rennes. Terrain paléozoîque. » MacHjERIUS, genre nouveau. Ichthyodorulites ayant la forme d'une lame à deux tranchants. Le milieu, très en saillie, est parfaitement rond. Cette partie, qui est saillante des deux côtés, est placée au centre ou à peu près de la largeur totale du fossile; elle est accompagnée de chaque côté d'une expansion plus ou moins mince et dont la minceur augmente en allant vers le bord. Ce corps, qui ressemble à un tube muni de deux expan- sions latérales opposées, est traversé dans le sens de la longueur par une cavité pulpaire de forme circulaire ou lobée plus ou moins irrégulièrement, mais à contour arrondi. Cette cavité, dont le diamètre peut égaler la moi- tié de l'épaisseur du fossile, est remplie par une tige formée d'une substance très-compacte. Cette tige n'emplit pas partout la cavité pulpaire par suite de la réduction très-rapide de son diamètre, et dans ce cas la cavité est rem- plie d'une substance très-poreuse que semble refouler la tige médiane à mesure qu'elle se développe, et cette substance poreuse ainsi refoulée finit par constituer autour de la tige une couche présentant une certaine densité. La substance qui compose ces Ichthyodorulites paraît homogène et ne semble varier que par la densité de son tissu, plus poreux autour de la cavité pulpaire et plus compacte vers l'extérieur. La couche ex- terne ne paraît en différer que par son tissu plus serré. » Machœrius Larteti, sp. nov. Le tronçon qui rappelle cette espèce accuse pour elle des dimensions très-grandes. La forme est très-symétrique : c'est un corps cylindrique garni de deux lames opposées qui le suivent dans toute sa longueur; ces deux lames sont déterminées par des sillons profonds qui donnent à la partie médiane une forme très-arrondie. Cette partie mé- diane est traversée dans le sens de la longueru' par une cavité pulpaire cir- culaire remplie en tout ou partie, suivant le point plus ou moins rapproché de l'extrémité, par une tige ronde dont le diamètre se réduit rapidement. Tjà où cette cavité n'est pas complètement remplie par cette tige, elle l'est par une substance très-poreuse qui tient de la nature du corps de l'Ichthyo- dorulite. La tige médiane, d'une texture très-compacte, semble d'une nature très-différente. La structure du corps du fossile, qui paraît homogène, est tres-poreuse à l'intérieur, devient plus dense vers l'extérieur, et forme à la surface une couche très-compacte. ( io3 ) » Je ne puis indiquer la dimension en longueur de cette pièce qui parait avoir été considérable. Voici celles qu'elle présente dans les autres sens : diamètre ou épaisseur du corps cylindrique, 20 millimètres, la cavité pul- paire qui en occupe le centre présente 10 millimètres; largeur des expan- sions latérales, to millimètres, leur épaisseur la plus grande étant de 5 mil- limètres; la largeur totale, 40 millimètres, double de l'épaisseur. Provient du terrain dévonien inférieur de l'ouest de la France. » Macliœrius Àrchiaci, sp. nov. Voisine de la précédente par les carac- tères généraux, cette espèce s'en distingue, par des différences profondes, à l'étude des détails spécifiques. Cet Ichthyodorulite, dont la forme est sen- siblement arquée, présente les caractères suivants : à l'un de ses côtés, sa forme étant aplatie, la partie centrale très en relief, de forme arrondie, est séparée des deux expansions latérales qui l'accompagnent par des sillons profonds. L'expansion externe a une largeur moindre que celle qui est en regard de l'intérieur. L'autre face présente un tout autre aspect. Ici on iie retrouve qu'un seul sillon, et c'est celui du côté externe qui manque, d'où il suit que cette face n'est divisée qu'en deux parties. Le tube ou cavité pulpaire est bilobé. A la coupe, l'un des lobes répond à la partie médiane de la première face, et le deuxième à la partie très-enflée de la seconde. Lar- geur, 16 millimètres; épaisseur la plus grande, 10 millimètres. Même gise- ment que l'espèce précédente. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CHIMIE MÉDICALE. — Eaux minérales siilfiireuses d'Âmélie-les-Baim [bains d'Arles); par M. Poggiale. (Extrait.) (Commissaires, MM. Dumas, Rayer.) « Le Maréchal Ministre de la Guerre, informé, en 1857, par les Rap- ports d'inspection de MM. Dubois et Michel Lévy, que l'eau qui ali- mente l'hôpital militaire thermal d'Amélie-les-Bains perdait dans son parcours une quantité considérable de ses principes sulfureux, a chargé MM. François et Poggiale d'étudier les causes des altérations de cette eau et les moyens d'assurer sa conservation. » Examinée à la source du Griffon, l'eau est onctueuse au toucher, répand une odeur d'œufs pourris et a une saveur hépatique prononcée. Elle donne avec l'azotate d'argent, l'acétate de plomb, l'acide arsénieux et le tartrate ( io4 ) d'antimoine et de potasse les précipités caractéristiques fournis par les eaux sulfureuses. Elle contient pour i,ooo grammes o^^oii^ de sulfure de sodiiun. .. M. Poggiale a fait un grand nombre d'expériences pour déterminer la quantité de principes sulfureux que l'eau perdait dans son parcours, avant les travaux qu'on vient d'exécuter; il a étudié avec soin les altérations qu'elle éprouvait dans les réservoirs, dans les piscines et dans les bai- gnoires, et il a trouvé que dans l'intérieur des thermes la quantité de sul- fure de sodium ne s'élevait qu'à o^^ooao au lieu de o^^oi 17. L'eau miné- rale ne présentait plus ni l'odeur, ni la saveur qu'elle possède à la source, et les réactifs donnaient lieu à des réactions d'autant moins prononcées que l'eau était prise à une plus grande distance du point d'émergence. i> Pour indiquer avec certitude la cause du mal et le moyen d'y remé- dier, M. Poggiale a étudié d'abord le système de conduite des eaux. Ainsi, il a observé que l'eau minérale n'était garantie, au Griffon, du contact de l'air extérieur que par une porte servant de regard, et qu'après avoir éprouvé deux chutes, elle s'engageait dans une conduite en bois en partie remplie d'air et ayant un développement de 58o mètres. Il a reconnu que l'air jouait le plus grand rôle dans les altérations qu'il avait constatées. 1) Pour assurer la conservation de l'eau sulfureuse, M. Poggiale a établi par les propositions suivantes les bases du nouveau système de captage et d'aménagement : » i" Les eaux sulfureuses qui ne contiennent pas d'oxygène ne s'altè- rent pas dans leur parcours eu tuyaux pleins. 1° Lorsqu'elles renferment de l'oxygène, la décomposition du sulfure de sodium est proportionnelle à la quantité de ce gaz. 3° L'eau sulfureuse doit être complètement à l'abri de l'air au point d'émergence. 4° ïl faut empêcher d'une manière absolue la pénétration de l'air dans les conduits. 5" Il faut enfin prendre les me- sures nécessaires pour fonctionner constamment en tuyanx pleins dans tout le dévelbppement de la conduite. » M. François proposa, d'après ces indications, un projet qui fut ap- prouvé par le Ministre de la Guerre, et les travaux furent immédiatement exécutés » On a constaté, après les travaux, que la conservation des principes sulfureux est presque complète. En effet, on a trouvé à l'hôpital o^^oiiZj de sulfure de sodium au lieu de o^',oi 17 qui existent au Griffon. » Il résulte des analyses rapportées dans le Mémoire de M. Poggiale que le magnifique établissement thermal militaire d'Amélie-les-Bains, qui était ( I03 ) alimenté, il y a quelque mois, par des eaux désulfurées, reçoit, par suite des travaux que le Génie vient d'accomplir, de l'eau minérale avec ses propriétés naturelles. Ces thermes fournissent ainsi la preuve expérimentale que l'eau sulfureuse, à 61°, i5, peut parcourir une conduite de plus de 65o mètres, sans que la proportion de sulfure de sodium diminue sensiblement. C'est une glande expérience dont la science et la pratique profiteront j)our la réfrigéralion et la conservation des eaux sulfureuses. » M. Poggiale a fait l'analyse de toutes les sources d'Amélie. Les résultats de ses recherches sont consignés dans le Mémoire qu'il soumet au jugement de l'Académie. » PHYSIQUE. — Note sur tes effets lumineux qui résultent de l action de la lumière sur tes corps; par M. £d.mo.\d Becquerel. (Commissaires précédemment nommés : MM. Pouillet, Babinet.) a Dans les Mémoires dont j'ai eu l'honneur de lire des extraits à l'Aca- démie le 1 6 novembre 1 867 et le 24 mai 1 858, j'ai étudié les effets lumineux qui résultent d'une persistance dans l'impression que la lumière exerce sur les corps et qui sont compris en général sous la dénomination d'effets de phosplïorescence . )) J'ai montré particulièrement dans le premier travail, que ces divers effets lumineux dépendaient autant de l'état physique du corps que de sa composition chimique, et qu'il était possible de préparer certaines sub- stances telles que les sulfures de calcium et de strontium, de façon à ce qu'elles possèdent d'une manière permanente la propriété d'émettre des rayons lumineux de telle ou telle réfrangibilité, après avoir reçu l'impres- sion du rayonnement lumineux; ainsi les sulfures de strontium et de cal- cium peuvent donner, suivant leur préparation, une quelconque des nuances prismatiques, à l'exception du rouge de la partie la plus réfrangible du spectre lumineux. » J'ai pu démontrer, en continuant ces recherches, qne l'action de la cha- leur pouvait modifier d'une manière temporaire les effets dont il s'agit, et qu'en soumettant à une température constante et plus ou moins élevée, une substance phosphorescente, elle présentait des effets différents, mais qu'elle retrouvait son action primitive en revenant à la température ambiante. » Tous les corps ne se comportent pas de la même manière et sont plus ou moins modifiés temporairement parla chaleur; le corps qui a présenté C. R., i858, a""" Semestre. (T. XLVII, N" 3.) 1 5 ( .o6 ) jusqu'ici les modifications les plus grandes est le sulfurede strontium obtenu par la réaction du soufre et de la strontiane caustique à 700 ou 800 degrés, et lumineux avec une nuance violette à la température ordinaire; il change de nuances pour de faibles différences de température et revient à son état primitif quand il se trouve de nouveau à la température ambiante. Pour observer ces effets, il suffit de placer plusieurs fragments de ce corps dans un tube fermé que l'on place dans un bain d'eau, d'huile, ou dans un mélange réfrigérant, et de comparer l'effet lumineux avec celui que donnent des fragments de la même substance à la température ordinaire, après les avoir exposés les uns et les autres à l'action du rayonnement solaire. » On a trouvé de cette manière les résultats suivants : Température du si ilfure Couleur de la lumière cmisn après l'insolation à li de stronlium. dilTuso ou solaire. — 20" Violet foncé, phosphorescence très-vive, -+■ 20" Violet plus bleu. 40° Bleu clair. 700 Légèrement verdâtre. 90" Jaune verdâtre. 100° Jaune. 200° Orangé. » Ainsi avec cette substance dans un intervalle de 200 degrés, on peut avoir d'une manière temporaire, mais constante, quand la température ne varie pas, tous les effets que l'on obtient d'une manière permanente à la température ordinaire avec les préparations diverses de sulfure de strontium que j'ai fait connaître dans les précédents Mémoires; ce résultat vient con- firmer la conclusion à laquelle j'avais déjà été conduit, et d'après laquelle les effets divers de phosphorescence dans un même corps tiennent à des modifications purement physiques et non pas à des compositions chimique.s différentes. I) D'autres corps que le précédent présentent des actions analogues, mais moins tranchées; ainsi le sulfiu'e de barium lumineux vert présente, de même que le sulfure de strontium dont on vient de parler, une émission de rayons moins réfrangibles à mesure que la température s'élève, tandis que les sulfures de strontium et de calcium, lumineux verts, doiuient au con- traire des rayons plus réfrangibles que ceux qui sont émis à la température ordinaire; ces effets différents dépendent de l'état moléculaire particulier de chaque substance. » ^ ( '07 ) GÉOLOGIE. — Notice sur les soulèvements du imissif de Milianali; par M. A. PoMEL. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Elle de Beaumont.) (Commissaires, MM. Élie de Beaumont, Ch. Sainte-Claire Deville. ) ' Les soulèvements du Tatra et du Mermoucha, confondus avec celui des grandes Alpes, exagéraient l'importance de ce dernier dans la Barbarie, où il n'a pas joué un grand rôle. Cependant les Zaccar lui doivent leur dernier relief. On doit lui attribuer la sortie de porphyres blancs et les éma- nations qui ont injecté de minerais de fer, de plomb, de cuivre et de zinc toute la masse métamorphisée de cette montagne, et à la suite de ces phé- nomènes les sources minérales qui ont déposé de puissants travertins, ou j'ai découvert quelques fossiles probablement contemporains de VElephas meridionalis. » TÉRATOLOGIE. — N Ole sur un cas d'ecttvmélie hémimélique complète; par M. FONSSAGRIVES. (Commissaires, MM. Serres, Geoffroy-Saint-Hilaire.) » Les cas d'hémimélie complète peuvent être considérés comme fort rares. On rencontre assez souvent des hémimélies bi-thoraciques ou bi-fémorales, mais nous ne connaissons pour notre compte qu'une seule observation écrite d'une hémimélie se répétant d'une manière uniforme aux quatre membres. C'est celle d'Albrecht, rapportée par Geoffroy-Saint-Hilaire, dans son Traité des anomalies de l'organisation (i836, t. Il, p. ii/j)- Elle pré- sente, avec celle que nous venons de recueillir, une similitude presque com- plète. Le monstre ectromélien hémimèle que nous venons d'observer est né aux environs de Cherbourg, à \ iraiidevillc. Il est maintenant âgé de douze jours; à part sa monstruosité, il est dans des conditions ordinaires; sa constitution paraît vigoureuse et tout fait supposer qu'il vivra. Sa mère ( ÏII ) est robuste; elle a eu il y a six ans un premier enfant d'une conformation parfaitement régulière. Sa grossesse n'a été signalée par aucun accident; elle n*a pas fait de chute, n'a pas reçu de coup sur l'abdomen et n'a res- senti aucune impression à laquelle elle puisse attribuer la monstruosité de son enfant. Le père est d'une constitution plus débile, mais ne présente au- cune difformité. La grossesse à été conduite jusqu'à son terme normal ; le fœtus s'est présenté par le sommet, et le travail a duré à peine une demi- heure. Ce monstre appartient au genre hémimèle, de la classe des Ectromé- liens de Geoffroy -Saint- Hilaire; il offre un cas d'hémimélie complète. Les membres thoraciques sont réduits aux bras, et encore ceux-ci sem- blent-ils inachevés; l'humérus se termine en fuseau au milieu des chairs et son extrémité inférieure n'accuse aucune saillie qui représente les con- dyles; le jeu de l'articulation scapulo-humérale est libre } l'épaule et la cla- vicule ont leur conformation et leur développement normaux. Les bras ont de l'aisselle à l'extrémité du moignon 48 millimètres, et de celle-ci au sillon du cou 1 3 centimètres environ ; la circonférence du bras est de 10 centi- mètres dans sa partie la plus charnue. A l'extrémité de chacun des deux moignons se voit une fossette déprimée. Les membres inférieurs sont ré- duits à la cuisse, mais celle-ci est complète et on sent parfaitement à tra- vers les chairs les deux condyles du fémur. La longueur des cuisses est de 9 centimètres. L'extrémité du moignon crural est creusée d'une fossette et surmontée d'un appendice tuberculiforme, simplement cutané, aplati, ridé à la surface et qui représente , à l'état rudimentaire, les segments qui font dé- faut; le tubercule du côté gauche est plus en arrière et plus gros; son vo- lume est à peu près celui d'un haricot ordinaire. Il n'existe pas d'hypo- spadias. Les testicules sont descendus dans le scrotum ; une hernie inguinale «"xiste du côté gauche. » Ce cas diffère de celui d'Albrecht par ces particularités : 1" que les bras sont incomplets ; 1° que les tubercules représentatifs des segments qui manquent ne me paraissent pas appelés, si l'enfant vit, à avoir la mobilité qu'Albrecht a constatée chez le monstre qu'il a décrit; 3° qu'aucune in- fluence de l'imagination n'a paru contribuer à produire cette monstruosité. Nous noterons enfin la coexistence d'une hernie congéniale. Voilà deux cas d'hémimélie complète et tous deux chez des enfants mâles. L'ectro- mélie hémimélique se soustrairait-elle à cette règle que les monstruosités en 'général se montrent de préférence chez les sujets du sexe féminin? Deux faits sont insuffisants pour juger cette question, mais peut-être ce genre de monstruosité présente-t-il quelque chose de particulier sous ce rapport. » (nu) PHYSIOLOGIE. — .S'(/) l'existence du (jlycose dans l'organisme animal; Note de i\IM. PoisEuiLLE et Lefort ch réponse à des assertions qui les concernent dans un Mémoire présenté par M. Colin le a8 juin dernier. (Renvoyé, comme les précédentes communications des deux auteurs sur la question de la glycogénie, à la Commission des prix de Médecine.) « Il V a environ trois niois nous avons présenté à l'Académie un travail sur la glycogénie; il avait pour objet de constater si l'organisme animal peut produire du glycose, indépendamment de la nature des substances alimen- taires. Nous avons reconnu, en effet, en nous appuyant sur des expériences nombreuses faites sur les carnivores et les herbivores, que, dans le casd'im Carnivore à jeun, le foie ne recevant pas de glycose de ses vaisseaux affé- rents (artère hépatique et veine porte), les veines sus-hépatiques en conte- naient une quantité considérable; et lorsqu'il s'agissait d'un herbivore ou d'un Carnivore en digestion, les vaisseaux afférents hépatiques n'offrant que quelques traces de sucre, les mêmes veines afférentes hépatiques en pré- sentaient des masses très-considérables. » Nous avons donc été conduits à admettre une glycogénie animale, c'est- à-dire la propriété que possèdent les animaux carnivores et herbivores d'eny gendrer un principe spécial hvdrocarboné, quoique l'alimentation soit exclusivement animale, comme chez nos carnivores. En même temps nous avons recherché si d'autres organes que le foie avaient comme lui le pri- vilège de former du glycose; nous avons alors passé en revue la plupart des organes de l'économie, non-seulement chez les mammifères, mais aussi chez les oiseaux, les reptiles (i) et les poissons; et ces organes, y compris le tube intestinal, traités comme le foie, nous ayant tous donné uti résultat négatif, il nous a été impossible d'étendre à d'autres points de l'organisme que le foie la propriété de donner du sucre animal. » M. Colin s'étant appuyé , pour soutenir sa doctrine de glycogénie intestinale, sur la présence du glycose dans le chyle, nous avons dû étudier ce point d'une manière toute spéciale , et nous avons constaté par les moyens que la physiologie emprunte à la chimie, que, chez un animal en pleine digestion, le système artériel recevant alors du glycose, on en trouvait, non-seulement dans les chylifères, mais aussi dans les vaisseaux lympha- (i) Depuis la lecture de notre travail , le 22 mars dernier, nous avons eu l'occasion d'agir »urun grand nombre de reptiles. I ( "3) tiques, et en plus grande proportion dans ces derniers; de là la conclusion que nous formulâmes alors, à savoir, que la glycogénie intestinale n'avait aucune raison d'être; ainsi que nous l'avaient du reste démontré nos précé- dentes investigations, faites sur le canal digestif des animaux vertébrés: -^ » Ce résumé des principaux points de notre travail était absolument' indispensable pour comprendre aussitôt ce que nous allons dire : nous serons d'ailleurs aussi brefs que possible. » M. Colin, dans son premier alinéa, rappelle les travaux de M. Bous- singault au sujet du sucre que produit l'alimentation chez les herbivores, il signale le passage de cette substance dans la veine porte et les vaisseaux lactés, et ajoute : K Doit-on s'étonner alors que les chylifères renferment du sucre, et dou- >t ter que ce principe provienne réellement du contenu de l'intestin ? Poiu- 1) tant MM. Poiseuille et Lefort ont fait plus que douter, ils sont allés jus- » qu'à affirmer que ce sucre du chyle des herbivores devait dériver du foie 1) par l'intermédiaire des lymphatiques et des artères; mais ils n'ont donné » aucune preuve à l'appui de cette assertion singulière. » » L'auteur confond entre elles les expériences que nous avons faites et , sur les carnivores et sur les herbivores ; ce qu'il vient de dire de nous se rapporte aux carnivores k jeun, expérience A, page 566 des Comptes rendus, séance du 22 mars t858. Ainsi, dans ces conditions physiologiques, nous avons dit en effet, ligne 3o, que le sucre trouvé dans les chylifères provenait des lymphatiques du foie; mais il ne s'agissait nullement des herbivores en pleine digestion. Quant à ces derniers animaux, expérience D, page 566, nous avons reconnu du glycose non-seulement dans le chyle, mais dans le sang des veines caves supérieure et inférieure, dans le mucus contenu dans la cavité de l'intestin grêle, dans les parois de cet intestin, dans le sang de la veine porte, etc., etc. Et nous terminons en disant, page 567, ligne 92, que le sucre offert par les parois intestinales peut aussi provenir des matières alimentaires parcourant le tube digestif. » Ainsi, chez les herbivores en digestion, nous avons constaté que le mucus intestinal contenait du sucre, qu'il y en avait aussi dans les parois de l'intestin ; pourquoi supposer et nous faire dire qu'alors du sucre des chyli- fères ne peutvenir de l'intestin? L'opinion qu'on nous prête est donc, comme on .le voit, tout à fait erronée. » Mais faire remarquer, à l'occasion des herbivores en digestion, que « les chylifères renferment du sucre, et que ce principe provient réellement G. R., i858, 2™» Semestre. (T. XLVII, N» 5.) l6 ("4) » du contenu de l'intestin, » c'est aider à faire crouler son édifice, puisque ce sucre n'est pas formé par les radicules des vaisseaux lymphatiques. » Dans le 7* alinéa, page 1266, ligne 1 4, qui s'adresse aussi particulière- ment à nous, on lit: «Enfin, il est inexact de dire que le chyle contienne » moins et beaucoup moins de glycose que la lymphe. Si on n'eût pas, » comme on l'a fait par une inexplicable bizarrerie, comparé l'un de ces » liquides pris sur un carnassier avec l'autre retiré d'un herbivore, le chyle » d'une vache mutilée et mourante à la lymphe d'un chien ou à celle d'un « cheval, on n'eût certainement pas trouvé la proportion de matière sucrée )) plus faible dans le contenu des chylifères que dans celui des lymphati- » ques. Depuis quelques mois j'ai fait, pour recueillir simultanément ces » deux fluides, des fistules à plus de trente animaux, vaches, taureaux, bé- » liers, porcs et chiens, dans des conditions physiologiques diverses et parfai- » tement déterminées. Les deux liquides, soumis comparativement à la fer- » mentation et essayés par les liqueurs cuivriques, contenaient tantôt la » même proportion de matière sucrée, et tantôt en présentaient des quantités M inégales. Dans ce cas, la différence était toujours au profit du chyle ; » jamais celui-ci n'en a offert moins que la lymphe. Ainsi l'objection capi- » taie opposée à la glycogénie intestinale reste sans valeur, puisqu'elle » repose sur une erreur d'observation des plus manifestes. » » Que M. Colin ait constaté par une analyse quantitative, que du reste.il n'avait pas faite jusqu'à présent, des proportions plus grandes de matière sucrée dans le chyle que dans la lymphe, ou des quantités égales, lorsque nous en avons toujours trouvé une moindre quantité dans la lymphe ; cette différence dans les résultats de ses analyses et des nôtres ne doit pas nous occuper, puisque la Commission nommée par l'Académie aura à se pronon- cer sur ce point, et à déterminer le rôle de la glycogénie intestinale lorsque la lymphe et le chyle contiennent une même proportion de sucre. Mais qu'il ajoute qu'en constatant les quantités respectives de sucre contenu dans le chyle et la lymphe, nous avons, par utie inexplicable bizarrerie, comparé les résultats donnés par la lymphe d'un animal à ceux du chyle d'un autre ani- mal, c'est commettre une erreur tout à fait matérielle, c'est attribuer à l'institution de nos expériences une marche entièrement opposée à celle que nous avons suivie. Il suffira, pour démontrer ce que nous avançons, de se reporter aux Comptes rendus des séances des 22 mars et 5 avril der- niers, qui offrent un résumé de notre travail. » Un tableau, page 678, présente les quantités de glycose contenu dans le chyle et la lymphe recueillis simultanément sur divers animaux, tels que • ( 1,5) chiens, cheval, vaches et taureau; il est suivi des conclusions suivantes: « Ainsi la lymphe, chez les animaux en digestion, offre du sucre en » quantité plus ou moins considérable, nous en avons indiqué précédera - M ment l'origine, et le glycose qu'elle contient (expériences a, b, c) est tou- » jours en quantité supérieure à celle que présente le chyle du même ani- » mal; c'est précisément le contraire qui semblerait devoir arriver, si, en u effet, les parois intestinales étaient une source de glycose. Nous vovons » en outre que les quantités de sucre contenu dans ce liquide (expé- » riences a, b) sont loin d'être beaucoup moindres que celles offertes par » le chyle d'un vaisseau mésentérique provenant directement de l'intestin » (expériences d, e), et c'est ce qui devrait avoir lieu si les parois de l'in- » testin donnaient du sucre. Mais l'expérience (e) faite sur le même animal » vient confirmer pleinernent notre manière de voir, puisque le sucre de M la lymphe, au lieu d'être en plus petite quantité que celui constaté dans f> le chyle émané ctireelement de l'intestin, est au contraire en quantité plus » considérable. » » Ainsi la marche que nous avons suivie dans nos investigations, est exactement celle que M. Colin nous reproche de ne pas avoir adoptée. Il est difficile de comprendre comment l'auteur de la glycogénie intestinale a pu ainsi altérer les faits. » ÉCONOMIî; rurale. — Maladie des feuilles de mûrier et de ses rapports avec la maladie des vers à soie; extrait d'une Note de M. Guérin-Méneville. (Commission des vers à soie.) « J'ai déjà, à plusieurs reprises, signalé la maladie des mûriers comme l'une des principales causes de l'épidémie des vers à soie. Je l'ai étudiée chaque année dans le midi de la France et en Italie, et j'ai vu qu'elle se mon- trait toujours, et sons des formes diverses, dans les localités où la maladie des vers à soie sévit. Dès l'année dernière j'en ai remarqué de faibles traces sur les rares mûriers cultivés autour 4e Paris, et j'ai constaté, encore cette année, que l'épidémie de la gattine avait atteint des vers à soie élevés au .Tardin des Plantes à la demande de la Société impériale d'Acclimatation. Ce fait, coïncidant avec l'affection des miiriers, vient démontrer encore l'étroite liaison qui existe entre la maladie du végétal et celle de l'animal qui s'en nourrit. Aujourd'hui je mets sous les yeux de l'Académie des feuilles de mûrier que je viens de cueillir à Fleury-sous-Meudon, et qui portent des traces nombreuses de la maladie. J'ajouterai que les vers à soie élevés i6.. ( ..6) au Jardin des Plantes n'ont offert des traces de gattine qu'à leur dernier âge, c'est-à-dire à l'état de papillon, ce qui semble indiquer un état peu intense du mal. » THÉORIE DES NOMBRES. — Théorème sur les puissances des nombres; par M. Paulet. L'auteur énonce ce théorème dans les termes suivants : « Il est toujours possible de trouver une puissance qui soit la somme ou la différence d'un nombre quelconque , mais plus grand que deux des puissances du même degré. » M. Paulet envoie en même temps que cette Note une rectification à la dernière partie de son Mémoire du 21 juin. ( Commissaires précédemment nommés : MM. Liouville, Bertrand.) PHYSIQUE. — Description dune balance rhéométrique de son invention; par M. E. Reynard. (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet.) « Cet appareil, dit l'auteur, me paraît pouvoir être employé avec avantage pour mesurer des courants d'une certaine énergie comme ceux qvi'on emploie dans l'industrie et les arts. » M. Saintard soumet au jugement de l'Académie la description et la figure d'un frein de sûreté pour les véhicules marchant sur chemins de fer. » (Commission des chemins de fer.) M. RossiGNOL-DuPARC présente des vues qui lui sont propres sur certaines questions relatives à la physique du globe et à la physique des êtres orga- nisés. Attaché pendant de longues années à la pharmacie militaire , il a parcouru avec nos armées une grande partie de l'Europe, recueillant, dit-il, chemin faisant les observations sur lesquelles reposent les théories qui font l'objet de son Mémoire. (Commissaires, MM. Becquerel, Babinet, Bussy.) M. Beckett adresse de Londres une Note sur sa méthode de traitement du choléra-morbus, méthode qui, dit-il, lui a si bien réussi, qu'en ayant ( '17 ) fait en 1849 l'application sur plus de 700 cholériques, il n'en a perdu que 8. (Renvoi à la Section de Médecine constituée en Commission spéciale pour le concours du legs Bréant.) M. Landois envoie une Note sur la découverte qu'il dit avoir faite dans le département de la Vendée, d'un gisement de minerai d'antimoine. . (Commissaires précédemment nommés : MM. Delafosse, Deville.) CORRESPONDANCE. PHYSIOLOGIE. — M. Elie de Reacmont présente, au nom de M. Zante- deschi, un opuscule intitulé : « De la mesure des limites de la sensibilité nervo-musculaire de l'homme étudiée comparativement à sa force mécanique », et ea lit l'extrait suivant, rédigé par l'auteur : « Dans ce Mémoire, je me suis proposé, témérairement peut-être, de scruter l'essence ou la base de la vie des organismes humains; mais de mes études hardies je n'ai pu déduire la mesure précise des corrélations qui lient entre elles les forces qui constituent la vitalité. Seulement les formes des phénomènes se montrèrent avec évidence. La sensibilité nervo-mus- culaire de l'homme pour l'électricité, qui ne suit ni la raison directe ni la raison inverse de l'âge et de la force mécanique des individus; la force électrique qui se consomme dans l'exercice de la force mécanique, qui se développe ou disparaît dans la consommation ou dans la disparition de la force mécanique ; la force électrique qui reparaît ou se révèle de nouveau quand la force mécanique vient à réapparaître ou à se révéler : telles sont les trois manifestations ou équivalents de la vie qui se sont présentées à mes recherches pendant mes études. Quelle est la base {substrato) de cette pile vivante? La science physico-chimique a révélé l'hétérogénéité de la fibre jnusculaire elle-même. Un pas gigantesque et profond a été fait dans la voie des relations de l'électricité avec les propriétés qui se lient intime- ment aux phénomènes de la chaleur et de la lumière. On ne tardera pas longtemps à pénétrer plus avant dans ces mouvements spéciaux. En atten- dant, j'ose l'espérer, les physiologistes ne trouveront pas complètement superflus ces essais qui m'ont fait faire inutilement des expériences nom- breuses et de diverses espèces, non décrites dans cette étude, lesquelles m'ont conduit aux conclusions mêmes que j'ai publiées dans mon Mémoire (ii8) sur l'électricité des végétaiix. Il n'y a pas d'exercice de la vie sans exercice de l'électricité. Le dualisme l'accompagne toujours et le dualisme se repro- duit ou se renouvelle toujours le même. J'ai trouvé en attendant, dans ces recherches soigneuses, le fondement d'un nouveau chronomètre pour la mesure des fractions les plus minimes du temps, ainsi que je l'ai démontré dans mes Mémoires d'acoustique. Dieu est grand dans les grandes choses et plus grand encore dans les petites. » L'ouvrage est renvoyé à M. Cl. Bernard, avec invitation d'en faire l'ob- jet d'un Rapport verbal. , GÉOLOGIE. — Sur C Orographie et ta constilulion géologique de quelques parties de l' Asie Mineure; Lettre de M. P. de Tchihatchef à M. Élie de Beaumont. « Kerasun, le 20 juin i838. » Comme je viens d'atteindre un point du littoral visité par le bateau à vapeur de Trébizonde et de Constantinople, je me hâte d'autant plus de profiter de cette occasion pour vous donner de mes nouvelles, que les con- trées que je me propose d'explorer sont presque toutes placées en dehors des communications régulières avec la capitale ottomane, et que jusqu'à mon arrivée à Erzerum je n'aurai plus la possibilité de me mettre en rap- port avec l'Europe. Je viens d'effectuer très-heureusement l'exploration de la partie du Pont que je tenais à étudier avant de m'enfoncer dans l'intérieur de l'Arménie, parce que je ne voulais pas laisser derrière moi certaines loca- lités encore inconnues et qui, sous le rapport de leur constitution phy- sique, pourraient se rattacher aux régions arméniennes; or, entre l'Armé- nie proprement dite et le Pont s'étend la vaste contrée désignée par les Anciens sous le nom de Polemoniacus, contrée qui figure en blanc sur toutes nos cartes de l'Asie Mineure ( la mienne ne comprend qu'une très-faible portion de cette contrée). Vous pourrez vous en convaincre en jetant les yeux sur la carte de M. Kiepert, qui résume parfaitement et très-conscien- cieusement l'état actuel de nos connaissances géographiques de ces réglions; vous y verrez figurer en blanc d'abord tout l'espace compris entre une ligne tirée de Samsun à travers Ladizi et Amasia d'un côté, et le fleuve Iris de l'autre; et puis tout l'espace (n'embrassant pas moins d'un degré de latitude, savoir entre le 4o* et le 4'* degré) entre la ville de Chab- hana-Karahissar et le littoral boréal, espace où l'on voit figurer une chaîne tracée au hasard et destinée à représenter sous le nom antique (complète- ment inconnu aujourd'hui) de Paryadrès, un rempart élevé que les An- (119) ciens plaçaient effectivement dans cette partie du Pont et qui, par consé- quent, ne figure sur nos cartes qu'à titre de souvenir ou de tradition classique. C'est toute cette terra incognita, qui peut avoir environ 200 ki- lomètres du nord au sud et environ 5oo kilomètres de l'ouest à l'est, que j'ai été occupé à explorer depuis bientôt deux mois, et sur laquelle j'ai re- cueilli de nombreux matériaux lopograpbiques, géologiques et botaniques ; je n'ai pas besoin de vous dire que, n'ayant pas encore calculé mes me- sures hypsométriques ni suffisamment étudié mes échantillons de roches, ni enfin déterminé la majorité des plantes, dont le nombre se monte déjà à plus de quatre cents espèces, je ne puis vous indiquer qu'en traits extrê- mement généraux les résultats de mes explorations, et par conséquent je me bornerai pour le moment aux notions suivantes : » En me dirigeant de Samsun du nord-nord-ouest au sud-sud-est sur la petite ville Sunisa, et en suivant le Lycus (Germeilitchaï) depuis Sunisa jus- qu'à Chabhana-Karahissar, j'ai pu me convaincre que toute cette partie du Pont est fort montagneuse et admirablement boisée; elle est en majeure partie composée du même trachyte à pâte pyroxénique foncée et à cristaux de feldspath blanc, qui est la roche la plus répandue dans le vaste domaine trachytique de l'Asie Mineure. Ces éruptions trachytiques, qui, sur plusieurs points de la contrée dont il s'agit, atteignent une altitude très-considérable, alternent avec des massifs calcaires dont je désespérais déjà de pouvoir dé- terminer l'âge, lorsqu'en me trouvant à deux journées à l'ouest de Chab- hana-Karahissar, j'eus le bonheur d'y découvrir de nombreuses nummu- lites accompagnées de plusieurs espèces de térébratules ; je fus d'autant plus charmé de découvrir ces dernières, que les brachyopodes sont presque in- cofmus dans les dépôts nummulitiques de l'Asie Mineure. Les alternances entre les trachytes et les calcaires nummulitiques (tous à strates très-forte- ment redressés plongeant généralement au nord-ouest et au nord-est) sont tellement fréquentes, qu'on ne pourrait les rendre toutes que sur une carte à très-grande échelle; la carte géologique de l'Asie Mineure que je me propose de publier n'indiquera que quelques-uns de ces curieux en- chevêtrements, et je me bornerai à consigner dans le texte tous les détails, sans oublier les intéressantes observations que j'ai été à même de faire sur les phénomènes de contact entre les trachytes et les calcaires. Au milieu de cette agglomération en apparence chaotique de trachytes et de dépôts nummulitiques, les premiers jouent le rôle dominant et occupent l'espace le plus considérable. Ce sont les roches trachytiques qui composent exclusive- ment l'intéressante contrée où se trouve la ville de Chabhana-Karahissar, et ( I20 ) c'est sans doute en s'appuyant sur des renseignements inexacts et dont j'i- gnore la source, que, dans leurs cartes géologiques de l'Europe, pour les- quelles j'avais fourni les données relatives à la partie de l'Asie Mineure si- tuée à l'ouest de Chabhana-Rarahissar, MM. Murchison et Dumont ont représenté cette contrée comme appartenant à la formation crétacée. Le fait est qu'il n'y en existe aucune trace, tandis qu'au contraire la roche trachy- tique qui seule la constitue y offre des particularités extrêmement curieuses dont je serai heureux de vous entretenir dans ma prochaine Lettre que je me propose de vous adresser de Tireboli, où je serai dans peu de temps, à mon passage vers Trébizonde. » GÉOLOGIE. — Sur une ascension à la Maladetta et sur les granités des Pyrénées de la Haute-Garonne ; Lettre de M. A. Leymerie à M. Cordier. « Me trouvant, ces vacances, à Luchon pour des explorations relatives à la carte géologique de la Haute-Garonne, je profitai d'une occasion qui me fut offerte par M. Lézat, l'actif et intelligent auteur du plan en relief des Pyrénées delà Haute-Garonne, pour faire l'ascension de la Maladetta (Né- thou). Autrefois, vous le savez mieux que personne , cette ascension était considérée comme impossible. Aujourd'hui on peut la faire sans difficultés sérieuses par le chemin direct indiqué en 1842 par M. de Franqueville, et cette excursion se trouve cotée à l'établissement thermal en tête de celles que les touristes peuvent faire pendant la saison des eaux. L'ascension du pic de Néthou exige au moins deux jours. Le premier jour on franchit la crête, au port de Vénasque, et l'on va coucher dans une espèce de réduit (la Rencluse), sous des couches redressées de calcaire silurien , sur le flanc même de la montagne. La journée du lendemain suffit pour faire l'ascension, redescendre à la Rencluse et effectuer le retour à Luchon. La Rencluse est à peu près à la jonction du granité qui constitue la masse de la Maladetta et du calcaire silurien qui en forme le flanc jusqu'à une certaine hauteur. L'ascension proprement dite se fait donc entièrement sur le granité. On commence par gravir les premières pentes de l'arête qui sépare le glacier de la Maladetta de celui de Néthou, on côtoie ensuite la base occidentale de cette crête au bord du glacier de la Maladetta jusqu'à une certaine échancrure par laquelle on descend au glacier de Néthou. Alors on a devant soi une im- mense nappe de neige, ouverte par de dangereuses crevasses, et sur la- quelle il faut s'aventurer en ^ dirigeant vers le pied du pic lui-même. Ar- rivé à la base de ce pic, on est encore obligé de gravir la masse de neige (■,ar ) bombée qui le recouvre presque entièrement au nord; après quoi on n*a plus, pour arriver au sommet du Néthou, qu'un pas à faire, mais ce pas est difficile et dangereux, on l'appelle le pas ou pont de Mahomet. C'est ime arête inclinée, d'une vingtaine de mètres de long sur moins d'un mètre de large qui se compose de rochers de granité superposés. On ne peut che- miner sur ce mur à pierres sèches qu'en rampant, avec les plus grandes pré- cautions, de bloc en bloc, entre des précipices épouvantables. » Le sommet du pic de Néthou, qui paraît si aigu du port de Vénasque, consiste réellement en une petite plate-forme composée de blocs et de frag- ments accumulés. Cet état fragmentaire est du reste, comme vous le savez, l'état habituel de presque toutes les cimes composées de roches massives : c'est ainsi que les choses se passent également au Mont-Perdu (i). » La roche fondamentale du massif de la Maladetta est bien ce granité à grains assez petits, à feldspath blanc, à mica presque noir, vif, homogène, que vous avez si bien décrit; mais le sommet du Néthou offre une roche différente. C'est une espèce d'intermédiaire entre le granité et Velvan ou por- phyre quartzifère. Sur une pâte grossière quartzo-feldspathique d'un gris sale, l'œil distingue à la surface de cette rochte des grumeaux de quartz gris, des lamelles de mica assez clair-semées, quelques grains ou mouches d'am- phibole, et des cristaux rectangulaires d'orthose de couleur rose de chair. Ces cristaux sont simples, étroits et n'ont guère plus d'un centimètre de long; leur couleur donne un aspect rougeâtre à la roche vue d'un peu loin . » Cette sorte toute particulière de granité paraît dominer dans la partie culramante de la montagne ; je suppo.se qu'elle a surgi au milieu du granité normal. Vers le milieu de l'arête de séparation des deux glaciers, j'ai vu dans ce dernier granité, sous forme de veines et de filonsi, une eurite d'un blanc .sale, mate et très-siliceuse, amphibolifère, passant au porphyre qui semble n'être qu'une dépendance de l'elvan du sommet et qui doit être la même que vous avez rencontrée dans votre ascension, et que vous repré- sentez comme formant des plans verticaux qui coupent le granité général. » Quant à ce granité lui-même, qui est très-répandu dans les Pyrénées, il n'a aucun caractère éruptif, et l'on voit, à la Rencluse même, les calcaires, dolomies et grauwackes schisteuses qui constituent le flanc nord de la mon- (i) Parvenu à la cime du Mont-Perdu, le 12 août 1849, je trouvai que la calotte arron- die qui la constitue n'offrait aucune roche en masse, mais bien une accumulation de petit» blocs et de fragments d'un calcaire compacte noirâtre dépourvu de fossiles (épicrétacé). C. R., i858, 2"" Semeslre. (T. XLVll, N» 3.) J 7 ! { 122 ) tagne, au-dessus du plan des étangs, s'accoler simplement à cette roche d'une manière pour ainsi dire indifférente, et c'est, je crois, par une espèce d'habitude que la plupart des géologues qui ont parlé de ces terrains, ont attribué à l'influence du granité de la Maladetta les caractères cristallins que montrent plusieurs parties des calcaires et dolomies du plan des étangs, caractères qui sont réellement moins marqués ici que dans la penna-bianca, qui se trouve cependant placée beaucoup plus loin du massif granitique. » On sait que ce massif, qui au plan des étangs paraît s'enfoncer pro- fondément sous le terrain de transition, s'épanouit à la surface du sol dans la région des bains de Vénasque pour constituer le fond de la vallée de l'Es- sera, d'où il remonte jusqu'à la crête, et qu'il se montre même dans la partie la plus haute du versant français à l'ouest du Port-Vieux. Là le granité gé- néral, dont nous avons signalé l'indifférence à l'égard des strates du terrain de transition de la Maladetta, conserve les mêmes caractères et les mêmes allures. Nulle part on ne le voit par exemple pénétrer en filon ou en veines, dans le terrain schisteux avec lequel il est en contact : il lui est juxtaposé, je ne dis pas superposé, voilà tout. » Telle n'est pas la manière d'être du granité porphyroïde à grands cris- taux maclés d'orthose qui forme la crête à partir de Maupas jusqu'à Cla- rabide et qui est si caractérisé à la partie supérieure du val d'Oo. Celui-ci offre, au contraire, des caractères éruptifs très-prononcés que j'ai eu l'oc- casion d'étudier dans une course que j'ai faite postérieurement à celle de la Maladetta dans ces régions abruptes du versant français. » Les relations de ce granité avec les schistes cristallins (gneiss, schiste maclifère, schiste euritique) sont réellement remarquables, aussi n'avaient- elles pas échappé à l'œil observateur de Charpentier. On voit partout ce granité pénétrer dans la masse du terrain stratifié, sous forme de veines, de filons, et en empâter des morceaux de toutes dimensions et jusqu'à des por- tions d'assises grandes comme des maisons. Rien n'est si curieux, sous ce rapport, que la constitution des pics qui enserrent la fosse où se trouvent les lacs étages d'Oo. Je joins ici un croquis que j'ai pris étant sur la crête dominée par le pic Quairat, d'une dent située au nord de ce pic, que j'ap- pelle le Dé à cause de sa forme. » Un autre fait non moins extraordinaire, et qui est général pour toute la partie granitique de la crête entre le Port-Vieux et Ciarabide, consiste dans le prolongement du terrain schisteux cristallin sous la crête granitique. Cette sorte d'anomalie est d'autant plus sensible que les couches voisines de la crête ont des inclinaisons qui paraissent rester, dans la plupart des cas, C 123 ) entre 5o et 70 degrés, position, comme on le voit, assez éloignée de la sta- tion verticale. » Il paraîtrait, d'après ces observations, que le granité à grains assez petits, homogène, qui est si répandu dans les Pyrénées, qui constitue la plus grande partie du massif de la Maladetta et qui se montre un peu au- dessous de la crête des Pyrénées, entre le Port-Vieux et le Port d'Oo, a été soulevé à l'état solide avec le terrain de transition qu'il supportait, et qu'il a joué, par conséquent, un rôle passif dans la formation de ces hautes mon- tagnes, tandis que le granité porphyroide gris, vif, à grands cristaux maclés, qui forme la crête elle-même entre Maupas et Clarabide et une grande partie de la fosse des lacs d'Oo, a réellement agi comme roche d'éruption, qu'il est arrivé au jour en fusion ou ay moins à l'état pâteux, que c'est à lui seul qu'il pourrait être permis d'attribuer les phénomènes de métamorphisme qui ont pu donner aux schistes soulevés leurs caractères cristallins, et que c'est lui enfin qui, en poussant violemment le granité ordinaire vers le nord, a déterminé, dans ces schistes, le renversement qui les fait paraître plonger 'd'une manière si marquée sous le granité de la crête. » Puisque j'ai soulevé, à l'occasion de la Maladetta, l'importante question de la distinction entre les granités passifs et les granités éruptifs, vous vou- drez bien me permettre de vous rappeler que les roches granitoides qui affleurent à Luchon, et notamment à l'entrée de la vallée de Burbe, ont des caractères éruptifs très-prononcés. En effet, on voit ces roches s'élever en typhons au milieu des gneiss schisteux et des schistes satinés, et s'y intro- duire sous forme de filons, s'y incorporer même d'une manière souvent très-intime et enfin en empâter des portions. Je pense toutefois que ces roches doivent être distinguées des granités porphyroïdes d'Oo. Elles ont, au moins, des caractères minéralogiques essentiellement différents. On peut les regarder, en masse, comme des roches granitoides très-riches en feldspath, passant ça et là à la pegmatite et à la leptynite. Le quartz n'est pas très-développé dans ces roches, dont il semble s'être séparé pour aller former les filons qui accidentent si fréquemment, au-dessous de Luchon, le terrain silurien et le terrain dévonien qui forment le sol de la vallée de la Pique (i). » J'attribue à la même formation les massifs ou typhons granitiques qui forment comme des îles dans la partie inférieure de la chaîne d'une part au (i) C'est vers le contact de la roche granitique dont je viens de parler et du schiste gneis- sique que sourdent les eaux sulfureuses de Luchon. 17.. ( 124 ) nord, de Cierp et de Saint-Béat vers le confluent de la Pique et de la Garonne, et, d'autre part, à Milhas au sud d'Aspet dans la vallée de Ger. Ces typhons offrent des granités, des pegmatites et de véritables magmas résultant du mélange de ces roches avec celles du terrain schisteux ancien. Au reste, l'analogie de ces roches granitoïdes mixtes avec celles de Saint-Mamet près Ludion, ne vous avait pas échappé, puisque vous la signalez d'une manière particulière dans le récit, qui date de loin, de votre voyage à la Mâladetta. Les roches granitoïdes de Cierp et de Milhas offrent toutefois cette circon- stance curieuse qu'ayant surgi dans la région des Pyrénées que la nature avait affectée au terrain jurassique, elles ont l'air de porter sur leur dos ces puissantes assises du lias et du terrain corallien qui constituent les grès de Gar et de Cagire. • » En résumé, il y a trois sortes principales de roches granitoïdes dans les Pyrénées de la Haute-Garonne : » 1°. Le granité vif à petits grains normaux qu'on pourrait appeler pyré- néen, tant il est répandu dans les Pyrénées et qui doit être regardé comme passif; » a°. Le granité porphyroïde de la crête ; » 3°. Les roches granitoïdes variables feldspathiques de Luchon et du bas de la vallée. » Ces deux derniers ont joué un rôle éruptif et produit des phénomènes d'intrusion et des modifications très-énergiques. » On pourrait encore citer comme roche éruptive accessoire l'elvan gra- nitoïde qui ne se montré que dans les parties supérieures de la Mâladetta. » BOTANIQUE. — Nouvelles expériences sur l' JEgWops triticoïdes ; par M. Godro.v. ( Présenté par M. Brongniart.) « Les observations faites à Montpellier sur les formes barbue et non bar- bue de VMçjilops triticoïdes, qu'on y rencontre à l'état sauvage, m'avaient conduit à considérer cette plante comme une hybride de Y JEgilops ovriltt fécondé par le pollen du blé (i). Désirant confirmerou infirmer cette appré- ciation par l'expérimentation directe, j'ai tenté, en i853, de reproduire cette forme végétale par la fécondation artificielle, et, en i854, j ai obtenu des pieds A'Mgilops triticoïdes {i). Ces faits ont été confirmés, en i856 et en (i) Quelques notes sur la Jlore de Montpellier. Besançon, in-S". (2) De la fécondation des Mgilops par les Triticum, dans les Annales des Sciences naturelles, série 4, t. II, p. 218 et 219. ( '^5 ) i857, par les expériences de MM. Regel en Allemagne, Vilmorin et Grœn- land à Paris, Planchon à Montpellier. VJEgilops triticoïdes' est donc une plante hybride; il nous semble qu'il ne peut plus rester à cet égard aucun doute. i.':h'\.\ i ■■ ' •■>'.! » L'JEfjitops trilicdides est le plus souvent stérilé-^'ti^àls'll' fournit quelque- fois, quoique rarement, des graines fertiles, et ce sont ces graines qui, entre les mains de M. Fabre d'^gde, ont donné VMgilops spettœformis. Ne pou- vant dquter de l'exactitude des faits que rapporte cet habile et consciencieux observateur, et bien convaincu dès lors que VJEgilops spellœformis provient de VJEgilops triticoïdes, j'avais d'abord cherché à expliquer cette transfor- mation, en me fondant sur une loi admise par presque tous les auteurs qui se sont occupés du phénomène physiologique de l'hybridité, savoir : que les hybrides fertiles reviennent à l'un de leurs deux types originaires, après un certain nombre de générations. X^'jEgilops triticoïdes semblait présenter une nouvelle confirmation en faveur de cette loi ; V Mgilops speltœformis est, en effet, déjà plus rapproché du blé que VJEgilops triticoïdes, et si la loi dont nous parlons est vraie, la conséquence naturelle à en déduire était que rJ5'<;fi/oy9Sspe/to/ormw reviendrait insensiblement au Triticumvulg are . Je doute beaucoup aujourd'hui que cette loi soit solidement établie. D'une part, ce retour de VjEgilops triticoïdes à son type mâle, en passant par VjEgilops spel- tœformis se fait si longtemps attendre, qu'il est permis d'en désespérer. D'une autre part, les expériences que j'ai entreprises sur les hybrides en général, et notamment sur le hybrides de Verbascum et de Digitalis, m'ont conduit à penser que les hybrides fertiles ne le sont ordinairement que dans le cas où elles sont fécondées de nouveau par l'un des deux types spécifiques qui leur ont donné naissance. Toutes les plantes hybrides que j'ai obtenues jus- qu'ici par la fécondation artificielle ont été stériles, à l'exception des fleurs qui ont été fécondées par moi avec le pollen, soit de leur père, soit de leur mère; j'ai obtenu alors, le plus souvent, des graines fertiles, et le produit de cette nouvelle fécondation se rapproche alors davantage du type mâle. '^ » N'en serait-il pas de même de VJEgilop's triticoïdes lorsqu^ il est fertile? J'ai voulu m'en assurer par voie d'expérimentation et, pour cela, j'ai dû, à Nancy, reproduire de nouteau cet /Eqilops, comme je l'avais fait autrefois à MontpeUier. J'en ai obtenu plusieurs pieds dont quelques-uns ont été fécondés parle blé, pendant l'été de 1867. Cette nouvelle fécondation par le type mâle m'a donné neuf graines, qui ont parfaitement germé. Elles ont été semées à l'automne et préservées des grands froids dans une bâche. Ces plantes ont fleuri et m'ont présenté de VMgilops speltœformis semblable à ( 1^6 ) celui que je cultive depuis quatre années et qui provient de graines du jardin de Paris. Je viens de comparer les deux plantes fraîches; elles ont été semées en même temps, mais séparément; elles ont fleuri dans la même semaine, et je ne puis saisir entre elles de différences. J'ajouterai enfin que les ovaires de cet jEgilops speltœformis, obtenu artificiellement, ont acquis déjà (29 juin) leur grosseur normale et paraissent bien conformées; j'ai lieu de penser qu'ils fourniront des graines fertiles, comme VMgilops speltœformis cultivé par M. Fabre. » h'jEgilops speltœformis est donc une nouvelle plante hybride, qui résulte delà fécondation de VMgilops trilicoides par le Triticum vulgare; c'est un véritable quarteron, s'il m'est permis d'appliquer ici une dénomination par laquelle on désigne l'un des degrés de croisements entre le nègre et l'homme de race caucasienne. » J'engage instamment les botanistes qui s'intéressent à cette question, à répéter mes nouvelles expériences et ils seront convaincus. Du reste, cette année même, des expériences semblables aux miennes et dont j'ignore encore le résultat, viendront leur servir de contrôle ; elles ont été faites par MM. Vil- morin et Groenland. Enfin, M. J. Gay a rapporté de Béziers, l'année der- nière, une graine d'jEgilops trilicoides sauvage, qui a germé; ce savant bota- niste indiquera, sans aucun doute, le résultai qui se produira. » CHIMIE APPLIQUÉE. — De la présence de l'arsenic dans divers échantillons de laiton [cuivre jaune) du commerce; par M. A. Loir. (Présenté par M. Bussy.) « La présence de l'arsenic dans divers laitons est un fait que je n'ai trouvé consigné nulle part ; il m'a paru assez intéressant pour être communiqué à l'Académie. » la connaissance de ce résultat est très-importante pour la solution de certaines questions de toxicologie relatives aux exhumations juridiques. En effet, dans quelques pays on a la coutume de placer dans les cercueils des médailles isolées ou attachées à des chapelets. Ces objets, très-souvent en laiton, peuvent, au bout d'un temps plus ou moins long, être attaqués par suite des réactions produites par la putréfaction, et alors se mêlent aux résidus cadavériqvies sur lesquels les chimistes sont appelés quelquefois à expérimenter. » J'ai constaté la présence de l'arsenic dans dix espèces de laiton. Les proportions très-notables d'arsenic contenues dans de faibles poids de ( >a7 ) cuivre jaune feront comprendre pourquoi j'ai voulu appeler immédiatement l'attention sur ce fait. NATURE DES OBJETS. POIDS EH?L01ËS. LOMGDECR DÉ l'aMNEAU ARSENICAL. Une médaille. I ,i5 1,73 2,65 2,70 3,00 0,45 2,5o 3,00 5,00 5,00 3 centimètres. 5 4 4s 5 4 Anneau très-sensible. 3 centimètres. 3 Nulle trace. Nulle trace. Autre médaille. Autre médaille Fils Huit épingles (petites) Laiton pour tourneur Laiton pour ornementation . . Autre pour ornementation. . . Clinquant M. MoNTAGXE fait hommage à l'Académie, au nom de l'auteur, M'"" Et. Fia- rini-Mazzanti, d'un opuscule intitulé : « Observation sur l'identité du Nostoc et du Collema ». M. Bernard présente au nom de l'auteur, M. Francis Devay, un ouvrage intitulé : «Traité spécial d'hygiène des familles, particulièrement dans ses rapports avec le mariage, au physique et au moral, et les maladies hérédi- taires ». Sur la demande de M. Dcmas, cet ouvrage est renvoyé, à titre de docu- ment à consulter, à la Commission mixte chargée de l'examen de divers tra- vaux concernant l'éducation des sourds-muets, travaux sur lesquels M. le Ministre de l'Instruction publique a demandé un Rapport. {F^oir le Compte rendu de la séance du 2 1 juillet 1 856.) M. Vattemare transmet, au nom de M. Th. Ànliselt, le VIP volume de l'Exploration scientifique entreprise par ordre du congrès des États-Unis, dans le but de rechercher le moyen d'unir par une ligne de chemin de fer le Mississipi à l'océan Pacifique à travers le continent de l'Amérique du Nord. « Ce volume, dit M. Antisell, dans la Lettre d'envoi, contient un Rapport sur la structure géologique de la Californie méridionale ainsi que du dis- trict situé entre la Sierra-Nevada et l'est des montagnes Rocheuses, district ( '^8 ) coonu actuellement sous le nom d'Arizona : on y trouvera des renseigne- ments intéressants sur la partie méridionale des États-Unis, non comprise dans le Rapport présenté par M. Marcou sur la structure géologique de ce pays. » M. de Verneuil est invité à prendre connaissance de ce volume et à le l'aire connaître à l'Académie par un Rapport verbal. M. Deorand, en qualité d'ingénieur attaché au service central des phares, demande, à l'occasion de quelques faits contestés relatifs à l'histoire de l'éclairage, l'autorisation de consulter un Mémoire de Lavoisier couronné par l'ancienne Académie « sur la meilleure manière d'éclairer les grandes villes ». On fera les recherches nécessaires pour s'assurer si ce Mémoire, qui paraît n'avoir pas été imprimé, a fait partie des pièces manuscrites remises à l'Institut à l'époque de sa fondation et provenant des archives de l'an- cienne Académie. Si tel est le cas, M. Degrand sera admis à prendre con- naissance du manuscrit au Secrétariat. M. DE Paravey adresse une Note ayant pour titre : « Sur le nom très-par- fait de la Torpille, donnant torpeur électrique ». i>I. Jules Théry demande et obtient l'autorisation de retirer un Mémoire manuscrit sur les comètes et sur la fin du monde, qui a été présenté par lui à l'Académie dans le séance du i3 avril 1857 ^' ^^^ lequel il n'a pas été fait de Rapport. M. Alciati annonce avoir employé avec un plein succès, en i858, pour le traitement des vignes malades ou la préservation des vignes non encore attaquées de l'oïdium, le procédé qu'il a fait connaître dans un opuscule adressé en novembre 1 BSy à l'Académie des Sciences. (Renvoi à la Commission des maladies des végétaux.) M. G. Seguier adresse un Mémoire sur la quadrature du cercle. M Marchand une Note sur le mouvement perpétuel. Ces deux Notes, d'après une décision déjà ancienne de l'Académie, ne peuvent être renvoyées à l'examen d'une Commission. On le fera savoir aux auteurs. JL,a séance est levée à 4 heures et demie. E. D. B. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'AGADÉmE DES SCIENCES. »»»»< SÉANCE DU LUNDI 26 JUILI^T 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce que le volume XLV des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat. PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur les températures des liquides en mouvement ; par M. Duhamel (*). (( Première question. — Une veine liquide coule d'un mouvement uni- forme dans un cylindre creux très-peu épais, et formé d'une substance très-conductrice de la chaleur. Ce cylindre est exactement rempli par l'eau, et sa surface extérieure est en contact avec un milieu dont la température est donnée. La veine s'étend indéfiniment dans les deux sens, et ses tem- pératures initiales sont données : « On demande les températures de la veine et du cylindre à une époque quelconque, en supposant que par le mélange des parties voisiues la tem- pérature soit la même en tous les points d'une même section. » Soient : a, la vitesse de tous les points de la veine; (*) Voir le Compte rendu de la séance du 5 juillet. C. R., i858, î"»»» Semestre. (T. XLVII, N» 4.) ' 8 , ( >3o J C, la chaleur spécifique du liquide, D sa densité, K. sa conductibilité, H sa conductibilité extérieure au contact du solide ; X, la distance d'une section quelconque à une origine fixe A ; V, l'excès de température du liquide dans cette section sur celle du milieu environnant, qui sera prise ainsi pour le zéro de l'échelle ; R, le rayon intérieur du tube ; £, l'épaisseur de ce tube ; R', la conductibilité de la matière qui le compose, C sa chaleur spéci- fique, D' sa densité. H' sa conductibilité extérieure ; r, la distance d'un point quelconque, pris dans l'épaisseur du tube, à l'axe ; u, l'excès de la température de ce point sur celle du milieu ; t, le temps. « Les fonctions v, u dépendront, la première de .r et <; la seconde, de X, r, t; et dans l'état initial on devra avoir < = o, t»=:çi(j:) et M = (jj, (j:, /•). w La question est de trouver les fonctions v, u d'après toutes ces condi- tions. » Nous allons d'abord calculer l'accroissement de température que reçoit une même tranche mobile quelconque ayant une épaisseur infiniment pe- tite a, dans un temps infiniment petit dt. » Il entre par la première base une quantité de chaleur représentée par — ■nW^^dt, et il en sort par l'autre la quantité — nR' K r/i ( — -f — a j » ce qui donne une augmentation de 7rR^Ra les équations auxquelles il V faudra satisfaire seront, en posant v, — fji^ , dr dz cd' (^) . j.= f^^'-«;s + RCD'"<-'')' . / \ du H . (7) 5; +îë('' — "') = ° P°"'" '' = °' /Q\ du H' 1,0) ---\-^^,U—0 pour 2 = £, dz R » (9) M = a-H êz. » Les équations (6), (7), (8) deviennent d'après l'équation (9) , \ du ,d'v dv 2\A , , (M) C^) 6-^5:(a+g£) = o. Les deux dernières détermineront a et ê en fonction de p ; la précédente ne renfermant plus que v en fera connaître la valeur en j: et <; et il ne s'agira plus que de satisfaire à l'état initial. Les équations (11), (12) don- dv di = f^" d'v dv -^dx -t- 2H RCD S + H k7 \y- -a) = 0, ( >33 ) lient , o^ H(K' + H's)p ._ HH'o l'-^) "— (H + H')K'4- HH't' (H + H')K'-l-HH'e et l'équation (9) devient B[K'-^W{s — z)] (H-HH')K' + HH'e' ( 1 3 bis) u = ;,: . ..»„,' r V, qu'il faut joindre aux équations (5), (6). » L'équation (6) devient du de ,d'v aHH'K ■V- dt~^^ dx~~^ dx^ RCD ' (H-(-H')K'-HHH' 9. HH'K' , OU, en posant p;^^p—g;^-r^:g^^=:^ , , . \ dv „ d'v dv . » Si l'on fait vz=we \ 4/*/ »/*, il vient dw 2 *''"' 'dt ~^'dP^' et la valeur la plus générale de w sera, en désignant par y^ une fonction ar- bitraire, d'où résulte 1 r"' - Vît »/_» Pour déterminer la fonction _/j on a la condition que v = y (x) pour ^ = o. On en conclura facilement ax ' f{x) = e~^'^{x), et, toute réduction faite. ( '34 ) Cette valeur devient, en faisant passer sons le signe / le facteur e 4m'' Or si l'on pose I/TT »/ — 03 W H r= S, 2p d'où d(^=:d6, et x + 2 |nu V^ = -a^ -t- 2 |j,9 V^ — û<, on aura, en réunissant les deux parties de v, (i5) V = -^e~'" f e'~^'(p{jc -h2[j.6\Jt — at) de. » La valeur de v étant ainsi déterminée, l'équation (i3 bis) donnera la valeur de u et la question sera résolue. ») Lorsque la fonction cp est finie pour toutes les valeurs de la variable, qui entre dans v est finie ; et lorsque le temps croît indéfini- ment, v tend vers la limite Ç ; ê tend alors vers o, a vers o et u vers o. Ainsi les températures de la veine et du tube tendront indéfiniment vers celle du milieu extérieur, comme il était facile de le prévoir. )) Si l'on regardait comme insensible la conductibilité du liquide, i/. serait une quantité excessivement petite, et en la faisant nulle, l'équation (i5) deviendrait, en remarquant que / e~^'dQ = Jn J — .00 (i6) V ■=■ e [ç(x — a<)]. » Le cas de la veine mobile se ramènerait facilement à celui où elle est immobile, en admettant les circonstances dans lesquelles les calculs précé- dents ont été effectués. » En effet, les équations (7), (8), (9), auxquelles ces simplifications ont conduit, sont celles qui détermineraient la valeur finale de m, en supposant que le liquide en contact avec la surface intérieure eût constamment la tem- pérature V. C'est donc comme si on faisait la supposition qu'en chaque sec- tion orthogonale les températures dans l'épaisseur du tube s'établissent ( '^5 ) instantanément telles qu'elles seraient finalement si le liquide en contact conservait la même température indéfiniment. Dans cette supposition, une tranche mobile quelconque du liquide se trouve dans les mêmes conditions que si elle était immobile, en contact avec le tube dont la surface extérieure est en contact avec le milieu Ç, Donc pour avoir la température d'une tran- che quelconque composée constamment des mêmes molécules, on peut sup- poser que la veine entière soit immobile, calculer dans cette hypothèse les températures au bout d'un temps quelconque f , en tenant compte de la con- ductibilité du liquide; puis supposer que la veine entière soit déplacée d'une quantité égale à celle que chaque tranche parcourt pendant le temps f, c'est-à-dire de at. » Le problème que l'on a à résoudre, en supposant le liquide immobile, conduit aux équations déjà posées, dans lesquelles on fait a = o. La simplification produite par cette condition n'a pas d'importance, puis- qu'on se débarrasse du terme a — » en même temps que du dernier terme dans l'équation (i4)j P^r la transformation très-simple qui lui a donné la forme » Il est facile, d'après cela, de connaître la température d'une même molécule quelconque, correspondante à une abscisse x^ dans l'état initiaL En effet, désignant par x l'abscisse de sa position après le temps <, on a et par suite, d'après la formule (i5), e-it /•» _û« , _. v — -^\ e F(xy+'iiJ.&\lt)d$. \TZ J — 00 » Deuxième question. — Trouver les températures initiales qu'il faut sup-» poser à la veine indéfinie dans les deux sens, pour que la variation de tem- pérature de chaque molécule, combinée avec son mouvement luiiforme, détermine une température invariable dans chaque section du tube immo- bile, de sorte que la veine offre toujours un état identique dans l'espace fixe. » D'après une remarque faite précédemment, les températures initiale."» ne devront pas être finies dans toute l'étendue de l'axe des x; il faudra qu'elles croissent indéfiniment du côté des x négatifs, sans quoi les tempe- ■ /• ( .36 ) ratures de la veine tendraient en tous les points vers celle du milieu envi- ronnant. La fonction qui représente ces températures initiales est l'inconnue de la question, puisque c'est celle qui est représentée par f dans la for- mule (i5), qui représente la solution générale. Et il s'agit de savoir ce que doit être la fonction cp pour que le second membre de l'équation (i5) soit indépendant de t, de sorte que v ne dépende plus que de Jc. Mais il sera plus simple de traiter directement ce cas particulier au lieu de le déduire de l'équation (i5). Il suffira pour cela de supposer ^ = o dans l'équation (6), en conservant les suivantes : v sera seulement fonction de x, et u le sera de X et 2. » Les valeurs de a et ê seront encore données par les formules ()3), et l'équation (i4) deviendra en posant d'v a dv b ax' p' a.T fi' a-h Ja' + ibu.' a — y/a'-h/^bti' , * ^ "^ = /n, . - — /» 2fi' ' 2fl} on aura, en désignant par M, M' deux constantes arbitraires, (I») u — [Me -+- m e i (h -h H')K'+ HH'j En prenant donc ces valeurs initiales pour v et «, elles resteront invariables dans le mouvement et le refroidissement. » On peut se donner à volonté les valeurs de v correspondantes à deux valeurs données de x, que l'on supposera o et /(sans cela le problème serait indéterminé). Désignant ces valeurs de p par v,, fj, on aura, pour déte?- miner M, M', les équations M + M' = V,, Me^'-t- M'e'"''= l'j; on tire de là et, par suite, (19) " = ?:rzr^, '—^ ( '37) ou encore ■ ' ,' 11 est bon de remarquer que, lorsque l devient très-grand, les valeurs de i» et u pour un x quelconque ne dépendent sensiblement que de v, et nullement dec,. La température de l'extrémité qui s'éloigne indéfiniment n'influe par sur v, pourvu qu'elle reste finie. Elle peut donc être prise égale à zéro. M On arriverait à la formule (17) en partant de l'équation générale (i5), qui renferme tous les cas; il suffirait de représenter y (jr) p^^ une série d'exponentielles VMe'"^. En substituant dans l'équation (i 5) et intégrant, l'- on aurait pour résultat t- = 2 M e"-^ e^~ * ~ ""■ "^ "' ''' ^ ', et pour que cette expression fût indépendante de t, x restant indéterminé, il faudrait que l'on eiît pour chaque terme ^i? m' — am — A = o, ce qui donnerait pour m seulement les deux valeurs précédentes m et m', et l'on obtiendrait encore l'équation (17). p Si l'on voulait déterminer la température d'une même molécule, corres- pondant à une abscisse x, à une époque désignée, on aurait à une époque quelconque distante de 6 de la première car x-i-a9 sera l'abscisse de cette molécule après l'intervalle 6, et c'est cette valeur qu'on devra mettre pour x dans l'équation (17). Eu supposant donc que l'on considère une molécule quelconque à l'époque prise pour origine du temps, d sera ce que nous désignons par t, et la température de la molécule qui avait pour abscisse x à l'origine du temps, sera donnée à une époque quelconque par la formule (20) P = Me'"'*+'")-l- M'e'"''^-*"'"'. » Remarque, — La question que nous venons de traiter donne évidem- jnent la solution de la suivante : n Une veine d'une longueur finie / étant animée d'une vitesse constante, C. R., i858, 2"" Semestre. (T. XLVII, N» 4.) '9 5?- ( '38 ) » et la température de l'eau affluente étant maintenue constante, ainsi que » celle de l'eau sortante, trouver le système des températures invariables • en chaque point du tube. » » Remarque. — Les températures variables que nous venons de calculer sont les températures limites , en partant d'un état initial quelconque, puisque ces températures limites sont invariables en chaque point, et que cette condition conduit aux calculs précédents. » Troisième question. — Une veine coulant dans un tube d'une longueur finie a des températures maintenues fixes aux deux extrémités du tube ; son état initial est donné dans toute l'étendue de ce tube : on demande la tempé- rature d'une tranche quelconque à une époque quelconque. » Cette question ne diffère de la première qu'en ce que l'état initial n'est donné que dans la longueur / de la veine, et que les températures des deux extrémités ont des valeurs données fixes v,, v^. Il faudra donc, à l'équa- tion {i4)> qui est de , (Pv dit , joindre les deux conditions V = v^ pour j: = o, f = ('2 pour .a: = /. » Nous commencerons par ramener la question au cas où les extrémités seraient maintenues à la température o. Pour cela, nous chercherons les températures invariables en supposant les extrémités maintenues aux tem- pératures fixes v^^ ^2- Elles seront données par la formule (19); nous les représenterons par V. Nous poserons ensuite V = y -Jr \j. M L'équation (i4) deviendra -— = u,* —- —a- ou, dt "^ rfx' dx ' et l'on devra avoir v =z o pour j: := o et pour jc = /, u = (j)(ar) — V pour f = o. » Si l'on pose ( «39 ) la ptemière équation deviendra , dai , d'il! et l'on devra avoir (aa) w = o pour x = o et pour x = l, et we^'^ = (p{x)~\ pour t = o, ou ax (a3) w = e "'' [^(-îc) — V] pour t = o. » On satisfera aux équations (21), (22), en prenant w = \Me ' sm—j-, n désignant un nombre entier positif quelconque et M une fonction incon- nue de n. • » Il reste à satisfaire à l'équation (aS), qui devient ax 2Msin^= ^^'[^{a:) - V], et il suffit pour cela de prendre M = j f\~^'[f{a)-Y..]dasm~ ^) La valeur de w étant ainsi connue, on en déduira la valeur de V étant *. (vj — v, t''"'')c"'+(<',e"'— f,)e™'' La valeur de u s'ensuit, puisqu'on a _ H[K'+H^(z — s)] "~ (H + H'JK'-hHH'e* '9- ( i4o ) Il est presque inutile de faire remarquer que lorsque t croît indéfiniment, V tend vers la limite V. » Si l'on veut savoir quelle est, après le temps t, la température de la tranche qui avait pour abscisse x dans l'état initial, il suffira d« remarquer que son abscisse sera x + at après le temps t; on devra donc substituer X -\- at k X dans la formule (24), et la valeur qu'elle donnera pour v sera celle de la température à une époque quelconque pour la tranche quelconque déterminée par l'abscisse x dans l'état initial. On trouvera ainsi V+îeT7^l47-V'2e ^sin^^^(^±^Je"ï7-sin^[ç(a)-V„]t^a. ZOOLOGIE APPLIQUÉE. — Maladies des vers à soie; communication verbale par M. DE QUATREFAGES. « MM. Decaisne, Peligot et de Quàtrefages, chargés par l'Académie d'examiner toutes les questions relatives aux maladies qui désolent les con- trées séricicoles, ont quitté Paris le mardi 27 avril. Ils ont visité Lyon, . Orange, Avignon, Nîmes et les environs de ces villes, commençant ensemble une enquête qu'ils ont ensuite poursuivie isolément. Ils feront connaître avec détail les résultats de leurs recherches dans un Rapport qui sera pré- senté à l'Académie aussitôt qu'ils auront reçu tous les documents qui leur ont été promis, mais sur l'invitation formelle de leurs collègues de la Commission des vers à soie, ils viennent dès aujourd'hui indiquer quelques résultats généraux. » Les trois Commissaires, mais plus particulièrement MM. Decaisne et Peligot, ont examiné avec le plus grand soin des feuilles cueillies sur des points très-éloignés et à diverses époques de leur développement. Partout la feuille du mûrier s'est trouvée dans un état entièrement normal; partout elle a été jugée remarquablement belle par les trois Commissaires, et cette appréciation a été confirmée par celle dfi tous les éducateurs du pays. En présence de ces faits, la Commission ne pouvait qu'être luianime. Elle n'a pu voir entre l'état de la feuille et les maladies des vers à soie aucune relation directe, bien que cette opinion soit encore celle de quelques éducateurs et de quelques hommes distingués par leurs connaissances spéciales. » Pendant que MM. Decaisne et Peligot se rendaient à Alais, à Gre- noble, etc., M. de Quàtrefages, à qui incombait d'une manière plus spé- ciale l'étude pathologique des vers à soie, remontait la vallée de l'Hérault, visitait Ganges, Saint-Hippolyte, etc., et se fixait dans les hautes Cévennes, ( 'Al ) auVigand'abord,piùs àValleraugue. Là il étudiait les insectes malades sous leurs trois états de chenille, de chrysalide et de papillon. » Un premier fait général ressort de ces investigations, c'est que les dé- sastres qui désolent ces contrées sont le résultat non pas d'une seule maladie, mais bien de plusieurs maladies. M. de Quatrefages a pu en effet reconnaître 'l'une après l'autre sur les vers qu'il observait presque toutes les affections décrites par Cornalia. Les renseignements qu'il a recueillis prouvent d'ail- leurs que chacune de ces affections semble avoir prédominé tour à tour dans les mêmes localités. » Mais, au milieu de ces maladies si variées, il en est une qui apparaissait avec une constance remarquable, soit isolée, soit coexistant avec quel- que autre. Cette affection est celle que l'on a désignée dans le pays sous le nom de pattes noires, de poivrés, et que l'on pourrait appeler maladie de la tache, d'après son symptôme le plus apparent. » Cette maladie n'est pas nouvelle, mais elle a été confondue avec d'au- tres. Dandolo en particulier l'a bien certainement observée; mais, égaré par ses théories, il l'a regardée comme un cas particulier de la muscardine. Quelques personnes ont également reconnu ses effets antérieurement aux désastres actuels. M™* Pelet avait observé depuis longtemps des vers tachés parmi ceux qui refusaient de monter, et M. Coulvier Gravier a fait une ob- servation pareille il y a près de quarante ans. » Ijes premières observations faites par les éducateurs du pays ne remon- tent pas au delà de i853. Mais ce n'est qu'en 1 856 et surtout en 1867 que le symptôme de la tache devint si évident et si général, qu'il frappa tout le monde. Cette année la plupart des éducateurs ne soupçonnaient même pas son existence, surtout dans les premiers temps de l'éducation. Les taches très-petites et rares étaient invisibles à l'œil nu, mais on les retrouvait aisé- ment à la loupe, et on pouvait ainsi s'assurer qu'elles existaient partout et jusque chez les vers de la plus belle apparence. » Dans diverses chambrées fort lielles à l'œil et qui ont donné d'excellents résultats, il était impossible de trouver un seul ver qui ne fût plus ou moins taché, lorsque l'observation était faite cinq à six .jours après la quatrième mue. Ce fait résulte d'observations faites à diverses reprises, soit par M. de Quatrefages lui-même, soit par diverses personnes à qui il avait indiqué le moyen de reconnaître la maladie. » Pour juger de l'intensité du mal, il ne faut jamais étudier le ver au sortir de la mue, car à ce moment la tache semble avoir complètement disparu. Elle ne se montre jamais dans les tissus récemment formés ; elle se multiplie. ( i4a ) au contcaire, avec une rapidité très-grande dans les tissus déjà anciens et où elle a commencé à se montrer. )) La tache se retrouve avec des caractères presque rigoureusement iden- tiques dans tous les tissus, dans tous les organes. Les dessins mis par M. de Quafrefages sous les yeux de la Commission et de l'Académie la représen- tent dans les divers temps de son développement, chez le ver, la chrysalide et le papillon. )) Chez ce dernier, elle agit parfois en rongeant pour ainsi dire certains organes extérieurs. Les pattes, les antennes, les ailes peuvent être en tout ou en partie détruites ou déformées sous son influence. La tache se déve- loppe souvent avec une intensité extrême autour des orifices de l'oviducte et du rectum. Ces orifices comprimés ne permettent plus la sortie du con- tenu des organes. Ainsi se forme dans le tube digestif par la distension du cœcum cette vessie noire signalée d'abord par M. leD'Coste. La même cause empêche la ponte et occasionne parfois la rupture des ovaires. M A l'origine, la tache apparaît comme une matière très-légèrement jau- nâtre répandue entre les éléments de l'organisme. Cette matière se fonce de plus en plus, devient d'un brun noir très-foncé et forme des taches ou des espèces de tubercules au milieu desquels disparaît toute trace d'organisa- tion. Plusieurs Membres de la Commission ont été frappés de l'analogie que cette tache présente sous le rapport de son développement et de son aspect avec la maladie des pommes de terré, des betteraves et même avec certaines mélanoses observées chez l'homme. )) On a vu plus haut que le ver atteint de la tache peut fort bien faire un cocon, quand la maladie n'est pas trop avancée; mais souvent alors il périt à des phases diverses de ses métamorphoses. A quelque époque que la mort arrive, l'insecte taché se dessèche sans se corrompre. De là la légèreté des co- cons dont les éducateurs se sont plaints cette année. » En voyant une affection de cette nature envahir tous les organes d'un insecte, on comprend sans peine que les facultés génératrices puissent être altérées. La mauvaise qualité des œufs des vers à soie tachés rentre donc dans la catégorie de ces faits d'hérédité trop bien constatés chez l'homme lui-même, pour qu'on puisse en nier l'existence, bien qu'on n'ait pu les expliquer. » Mais jusqu'à quel point la présence d'un petit nombre de taches peut- elle annoncer que les œufs ne vaudront rien? L'avenir seul peut répondre à cette question. M. de Quatrefages a visité plusieurs localités qui cette année encore ont fourni des graines excellentes. Il a trouvé la tache dans les vers ( «43 ) de ces localités. Elle y était, il est vrai, faible et peu prononcée. Déjà pourtant les chrysalides qui en proviennent se montrent tachées et faibles. Reste à voir ce que seront les papillons et les graines. Dans le cas où ces dernières ne vaudraient rien ou vaudraient moins que les années précédentes, il est évident que les graineurs auraient dans l'inspection des vers un moyen fa- cile et sûr de se guider. » M. de Quatrefages a trouvé dans les vers atteints de diverses maladies, et en particulier de négrone^ les corpuscules regardés par M. I^bert comme un champignon monocellulaire, et appelés par lui pnnhistophyton. Le peu qu'il a vu à ce sujet s'accorde généralement avec les détails donnés par l'ha- bile professeur de Zurich. » M. de Quatrefages a essayé de lutter contre le mal en employant des procédés de diverse nature. L'influence des petites éducations, faites poiu- ainsi dire en plein air, sous des hangars ouverts à tous les vents, l'usage des feuilles de sauvageon données en branches lui paraît être incontestable et vraiment efficace. Il a fortement insisté auprès des éducateurs pour qu'ils tentent l'année prochaine d'élever ainsi de très-petites chambrées destinées exclusivement au grainage. >» A ces moyens tirés de l'hygiène, M. de Quatrefages a tenté d'en ajouter d'autres empruntés à la thérapeutique. Il a fait nourrir des vers avec des feuilles saupoudrées de poudres de quinquina, de gentiane, de valériane, de moutarde, etc. Les vers ont fort bien mangé les feuilles ainsi préparées. La valériane et la moutarde ont même paru produire d'abord un effet utile très-marqué. Malheureusement ces expériences^ instituées à Valleraugue par M. de Quatrefages, aux frais et avec l'aide de quelques éducateurs, n'ont pu être suivies par lui. Des éducations plus avancées l'appelaient alors au Vigan. Par suite, les notes ont été prises d'une manière trop incomplète pour autoriser des conclusions positives. Toutefois, il résulte de ces essais qu'on peut médicamenter les vers à soie avec autant de facilité que nos grands ani* maux domestiques. » Pendant que se poursuivaient les expériences précédentes, M. de Qua- trefages étudiait personnellement l'action du sucre râpé; il s'assurait que les vers mangent avec avidité la feuille sucrée, et que celle-ci exerçait sur eux une action salutaire évidente. Ces essais, tentés d'abord sur quelques douzaines de vers, ont pu être répétés sur une échelle un peu plus considé* rable, grâce à M. Angliviel, membre du conseil général du Gard. -^ (»•■»•! i » Une chambrée, élevée aux Angliviels, près de Valleraugue, avait été at- teinte de telle sorte, qu'elle se trouvait réduite à moins de quatre tables au ( r4/» ) lieu de vingt-sept qu'elle aurait dû présenter. Les vers furent transportés dans un autre local et répartis en quatre lots : le premier fut soumis au régime ordinaire; le second reçut de la feuille mouillée; le troisième de la feuille sucrée; le quatrième fut soumis d'abord à une diète absolue pen- dant soixante-quinze heures et fut ensuite nourri avec de la feuille sucrée principalement. )) Au bout de vingt-quatre heures, plusieurs vers mis à la diète commen- cèrent à filer. Ils firent dans la litière un assez grand nombre de cocons petits et imparfaits. Les vers restants se plissèrent et s'amoindrirent. Relevés plus tard par l'usage de la feuille sucrée, un assez grand nombre monta à la bruyère. » IjCS vers nourris de feuille mouillée allèrent de mal en pis, un très- petit nombre parvint à faire le cocon. » Les vers nourris de feuille ordinaire se comportèrent à peu près comme par le passé. Ils donnèrent un certain nombre de cocons. » Les vers nourris de feuille sucrée gagnèrent assez rapidement et mon- tèrent à la bruyère plus vite que les précédents. » Au décoconnage, qui a eu lieu depuis le départ de M. de Quatrefages, les quatre essais ont donné les résultats suivants : Vers nourris de feuille mouillée o gramme. Vers mis à la diète i Sa • Vers nourris de feuille ordinaire 210 » Vers nourris de feuille sucrée Sga » » M. Angliviel écrit en outre que les cocons provenant de ces derniers paraissent avoir plus d'éclat. Il va d'ailleurs faire filer les cocons obtenus, après avoir réservé les meilleurs pour les essais de grainage. )) Tous ces cocons sont fort petits et l'immense majorité est extrêmement faible; on ne pouvait attendre d'autres résultats d'un fond de chambrée comme celui sur lequel portait l'expérience. » Mais l'action salutaire exercée par le sucre n'en est peut-être que plus frappante. Puisque cette substance a pu produire .ici une différence en plus des j environ dans le rendement, il parait hors de doute qu'employée dans des cas moins désespérés, elle exercerait une action plus utile* encore. M. de Quatrefages est d'ailleurs le premier à reconnaître que des expé- riences répétées sur des chambrées plus nombreuses sont encore nécessaires pour déterminer le parti qu'on pourra définitivement tirer du sucre dans la pratique en grand. » r.45 ) M. MiLNE Edwards présente à l'Académie la 2* partie du IIP volume de ses Leçons sur la Ph/siologie et l' Ânatomie comparée de l'homme et dès ani- maux. Ce fascicule contient la description anatomique des organes de la circulation chez les animaux vertébrés. MÉMOIRES LLS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Note sur la marche des valeurs d'une fonction implicite définie par une équation algébrique ; par M. Marie. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Liouville, Lamé, Hermite.) « Lorsqu'une fonction peut prendre plusieurs valeurs pour une même valeur de la variable dont elle dépend, mais que cependant il ne corres- pond à chaque couple de valeurs de la variable et de la fonction qu'une seule valeur de la dérivée de la fonction , les deux variables partant de va- leui'S initiales déterminées, si elles sont d'ailleurs assujetties à varier d'une manière continue, deviennent des fonctions bien déterminées l'une de l'autre ; en sorte que, si la marche de la variable a été fixée, on peut se proposer de rechercher ce que sera devenue la fonction, lorsque la va- riable aura passé de sa valeur initiale à une autre valeur quelconque en suivant le chemin convenu. » Cette question, qui a été d'abord posée et traitée par M. Cauchy, n'a jamais, depuis, été soumise à une autre méthode que celle qu'avait propo- sée l'illustre maître. » Cette méthode, cependant, ne paraît pas pouvoir s'adapter à l'étude des fonctions de plusieurs variables , elle ne conduit qu'à une solution très-imparfaite de la question lorsque le chemin décrit par la variable indépendante n'est pas fermé; enfin elle nous a paru attribuer une importance trop considérable aux points qui ont pour affixes les valeurs de la variable pour lesquelles la dérivée de la fonction devient infinie. Ces points se distinguent des autres par un caractère analytique saillant, mais actuel et subjectif, ils n'ont de remarquable que d'appartenir, en raison de la position du point où l'on s'est placé pour voir, au contour apparent du phénomène dont l'équation qu'on étudie traduit la loi. » Nous nous sommes proposé d'étudier la question par une méthode plus directe, afin d'obtenir non pas seulement la démonstration, mais l'explication des faits. » Nous avons traité d'abord le cas où l'équation proposée ne serait C. R., i858, 2"" Semestre. (T. XLVII, N» 4.) 20 ( i46 ) que du second degré par rapport à la fonction, parce que ce cas se ren- contre le plus fréquemment dans la pratique, qu'il ne présente aucune difficulté d'aucun genre et que la solution qu'il comporte permet de préju- ger celle qui convient aux autres cas. » Soit la fonction j' définie par l'équation 7 = P zh y-Q, P et Q étant des fonctions rationnelles de x: il est évident que les deux valeurs de jr ne pourront se permuter que lorsque les deux parties réelle et imaginaire de j — P auront successivement changé de signe en pas- sant par zéro, puisqu'on ne donne pas à x de valeur qui annulerait Q ou le rendrait infini. Or la partie réelle de j — P ne peut s'annuler que lorsque X prend luie valeur réelle qui rende Q négatif, sa partie imaginaire ne peut s'annuler que lorsque x prend une valeur réelle qui rende Q positif ou une valeur imaginaire qui rende y — P réel ; on ne peut donc avoir à se préoccuper que des passages de x par ces trois genres de valeurs. » On discute ainsi très-aisément et très-rapidement, sans recourir à au- ciui développement de la fonction en série, toutes les équations qui ne la contiennent qu'au second degré. » La même méthode pourrait être étendue aux équations de degré supe- rioiu-, car deux valeurs conjuguées de y (j'appelle ainsi deux fonctions de x satisfaisant à l'équalion proposée, qui, pour des valeurs réelles de x, se- raient en même temps réelles ou imaginaires conjuguées) ne pourront se permuter l'une dans l'autre qu'autant que les padiies réelle et imaginaire de leur demi-différence auront successivement changé de signe en pas- sant par zéro, c'est-à-dire, en désignant par z cette demi-différence, qu'au- tant que le point [xz] aura successivement, d'une part traversé la conju- guée C = oo de la courbe dont l'ordonnée serait z, et de l'.autre, soit passé sur cette courbe en la rasant, soit traversé sa conjuguée C = o. )' Les passages des deux premiers genres correspondent à des passages du point [xj-] sur la conjuguée C = oo de la courbe proposée ou sur cette courbe elle-même, mais les passages du point [xz] sur la conjuguée C = o de la courbe dont l'ordonnée serait z, ne pourraient être observés qu'au- tant qu'on connaîtrait l'équation en z, et il serait illusoire, dans la plupart des cas, de proposer de rechercher cette éqilation . » Pour lever les dernières difficultés que comporte la question, on sui- vra de proche en proche la marche de chacun des points [xy] sur les con- juguées de la courbe représentée par l'équation proposée. i) liCS conjuguées qui touchent la courbe en ses points singuliers sont ( '47 ) habituelleinent les li miles de portions du plan occupées par des catégories différentes de conjuguées; les passages du point mobile [xj'] sur ces con- juguées devront donc être relevés avec soin, pour qu'on sache toujours à quelle catégorie appartiennent les conjuguées sur lesquelles le point [xj ] j'est transporté. » Les points de contact des diverses conjuguées avec leurs deux enve- loppes réelle et imaginaire (la seconde est fournie par les solutions d'^ l'é- quation proposée pour lesquelles y^ est réel) les séparent en branches' différentes; les passages du point mobile [xy] sur l'une ou l'autre enve- loppe devront donc aussi être observés avec attention, pour qu'on saciie toujours sur quelle branche de la conjuguée à laquelle il appartient se trouve le point mobile. Nous montrons qu'il sera toujours facile à chaque passage de savoir s'il a changé ou non de branche. » Nous avons discuté de cette manière l'équation y' — a^Y + a^ X = o, qui a été étudiée par plusieurs géomètres d'après la méthode de M. Cauchy. » BOTANIQUE. — Elude générale du groupe des Euphorbiacées ; par M. H. Bâillon. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Brongniart, Payer, Gay.) e< Le gpand nombre de faits que présentait l'étude de quinze cents espèces de plantes environ, cultivées à Paris, ou conservées dans les collections, m'ont forcé de partager en deux séries mon Étude générale du groupe des Euphorbiacées. Dans le présent travail, j'ai réuni ce qui est relatif à la re- cherche des types, aux affinités naturelles, à la classification, à la descrip- tion des genres, à l'organographie, appuyée, toutes les fois que cela a été possible, sur les études organogéniques. » Ce n'est qu'à l'état adulte qu'on peut regarder comme une exception l'existence de feuilles composées dans cet ordre. Très-fréquemment elles le sont au premier âge, mais le lobe terminal seul se développe, les latéraux avortant. Ils deviennent alors des lamelles de forme variable, et très-souvent de véritables glandes qui occupent la base du limbe. C'est seulement par un semblable arrêt de développement qu'un Cremopliytlum diffère d'un Da- lechampia, mais les deux genres ne sauraient être autrement séparés. Ce sont souvent aussi des lobes de feuilles avortés^ privés de parenchyme et réduits 20.. ( '48 ) à leurs nervures que termine un renflement glanduleux, qu'on a considérés comme des poils ramifiés. » La structure de la fleur mâle présente toutes les modifications possibles, depuis le type diplostémone de l'androcée jusqu'à la disposition indéter- minée d'un nombre inconstant d'étamines nues. Il n'y a donc point de ca- ractère fixe à invoquer dans l'ordre des Euphorbiacées, en dehors de la fleur femelle, et dans celle-ci, du gynécée. » De là l'étendue des recherches relatives à cet organe. Son développe- ment a été suivi dans toutes les plantes cultivées dans nos jardins et nos serres, depuis l'apparition des feuilles carpellaires sur un axe commun cen- tral, isolé, jusqu'au moment où les ovules développés plus haut sur ce même axe se sont revêtus de leur double enveloppe. )) C'est la plus extérieure de celles-ci qui forme par l'épaisissement de son exostôme la caroncule des Euphorbiacées, et cela d'une manière constante. On ne peut plus lui donner pour origine le chapeau celhileux qui naît du placenta pour se porter à la rencontre de l'ovule. Il y a toujours une époque où les deux organes sont complètement indépendants l'un de l'autre, et leur contact parfait correspond à l'anthèse. Si alors ce chapeau ne se met point en communication directe avec le nucelle, à l'aide d'un prolongement qui se glisse dans l'exostôme, le nucelle lui-même prend un développement momentané excessif et envoie jusqu'au chapeau une longue languette de forme très-variable dans les différents genres. » La direction, la structure de l'ovule et de la graine constituant seules quelque chose d'immuable parmi les Euphorbiacées, la délimitation de cet ordre a dû être modifiée, soit par l'adjonction de nouveaux genres jusque-là considérés comme distincts, soit par la disjonction de quelques autres. )) Les Buis et, avec eux, les Tricera, Sntcococca, Pachysandra se trouvent dans ce dernier cas. Leur évolution placentaire est centripète, leurs ovules sont anatropes en sens inverse de ceux des Euphorbes, avec le raphé eu dehors, le micropyle en haut et en dedans ; la production charnue qui sur- monte leurs graines n'est point une caroncule micropylaire, mais elle pro- cède de l'ombilic. Aux mêmes titres, les Stylocérées, écartées des Euphorbes, forment un petit groupe à part au voisinage des Buxées. » Les Antidesmées, au contraire, et les Scépacées réduites au genre Aporosa^ ne peuvent être détachées des Euphorbiacées, parce qu'elles en ont toutes le gynécée à une certaine époque. Ce ne sont que des avorte- raents consécutifs qui rendent leur fruit uniloculaire et monosperme. Le ( '49) nombre des loges, celui des graines, la direction et la structure de celles-ci n'offrent aucune dissemblance au début. • » L'étude organogénique m'a démontré le même fait pour les Callitriche^ dont l'ovaire est biloculaire et dont les loges sont biovulées au premier âge. Cette disposition n'est masquée que tardivement par l'apparition d'une fausse cloison, contparable à celle des Lins, ce qui produit un ovaire à quatre demi-loges monospermes. u I/ordre des Euphorbiacées, tel que je l'ai étudié, s'enrichit donc des Scépacées, des Antidesmées et des Callitrichinées, tout en perdant les Buxa- cées proprement dites. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. La Commission chargée d'examiner le Mémoire et VÉcorché, présentés par M. Lami, Commission qui se compose de MM. Eayer, Bernard et de Quatrefages, demande l'adjonction d'un Membre de l'Académie des Beaux- Arts. Une invitation sera adressée à cet effet à M. le Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts. . ÉLECTROCHIMIE. — Sur Caction dépolarisante de [eau oxygénée; par MM. de Fonvielle et Dehérain. (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet.) « L'eau oxygénée étant susceptible de se mêler aux acides, nous avons pu l'employer dans un appareil disposé pour recevoir un seul liquide. » Pile à un seul liquide. — Quatre éléments zinc, charbon, contenant chacun 1 5o centimètres cubes d'eau distillée aiguisée de -~ d'acide chlor- hydrique, donnent au voltamètre un dégagement de 2 centimètres cubes d'hydrogène en quinze minutes. En remplaçant le liquide précédent par de l'eau oxygénée faible contenant encore un excès d'acide chlorhydrique et du chlorure de barium, on a obtenu dans le même temps 16 centimètres cubes d'hydrogène. » Le chlorure de barium n'avait aucune part à ce rehaussement du cou- rant ; on s'en est assuré par une expérience directe. » Après vingt minutes d'action, la pile chargée d'acide chlorhydrique ne donnait plus qu'un dégagement insignifiant. Deux heures après sa mise en marche, la pile renfermant de l'eau oxygénée donnait encore 9 centimètres cubes d'hydrogène en quinze minutes. ( i5o ) >» Pile à deux liquides. — Pour consommer une moins grande quantité d'eau oxygénée, nous l'avons placée dans des vases poreux et pris de l'a- cide sulfurique à ys pour dissoudre le zinc ; nous avons obtenu les réstiltats suivants : NUMÉROS des VOLUMES d'oxygène SOJIBRES de centimètres RAPPORT «ATIÈRES MÉLANGÉES contenus dans cubes d'hy- d'intensité à l'eau chargée d'oxygène conlciiu riences. le vase poreux. drogène obte- nus en 5 min. des courants. dans le vase poreux. I O ce o,66 1,0 Acide chlorhydrique et chlo- rure de barium. 2 • 7 5,3o 8,0 Id. 3 '7 I2,00 i8,i Id. 4 37 I2,00 .8,. Acide chlorhydrique, beau- coup de chlorure debarium . 5 44 i8,5o 28,0 Acide sulfurique. 6 47 19.70 29,8 Acide chlorhydrique et chlo- rure de barium. 7 Acide azotique étendu de moitié son volume d'eau. I 35,00 53,0 Acide azotique. 8 Acide azotique concentré. 40,00 60,0 Id. » Bien que l'eau oxygénée renforce considérablement le courant, on voit qu'elle est par rapport à l'acide nitrique dans un état d'infériorité dont nou^ avons dû chercher les causes. » i". Conductibilité. — La conductibilité du liquide chargé d'oxygène, que nous avons placé dans les vases poreux, est inférieure à celle de l'acide azotique, ainsi que le montrent les résultats suivants, obtenus à l'aide d'un appareil qui donne l'ordre des conductibilités, sans permettre toutefois d'établir leurs rapports numériques. Déviation produite par 4 éléments de Bunsen h la boussole des tangentes. Pas d'électrolyte 44 degrés. Acide nitrique concentré 29 » Acide nitrique étendu de 60 parties d'eau 23 Acide nitrique étendu de 80 parties d'eau 22 Liquide renfermant de l'eau oxygénée, du chlorure de barium et de l'acide chlorhydrique 16 » ( l5. ) » 2°. Mode de décomposition de [eau oxycjénée. — Le liquide du vase poreux étant décomposé par le courant qui traverse chacun des éléments, les avantages ou les inconvénients qui résultent de son emploi proviennent de la manière dont a lieu cette décomposition. Pour étudier celle-ci, il est naturel d'éliminer les circonstances secondaires et de placer la solution dans un vase diaphane muni seulement de fils de platine; on peut ainsi re- cueillir les gaz, examiner les dépôts et voir les colorations qui naissent sous l'influence du courant. « Nous avons donc placé dans un voltamètre les liquides dont nous avons voulu étudier le pouvoir dépolarisant et nous avons obtenu los résultats suivants : MOMIIRES d'éléments. NATURH DE l'ÉLECTROLYTE. NOMBRES de cent, cubes d'oxygène. NOMBRES de centimètres cubes d'hydrogène. IIAI'1'OHT de l'hydrogène à l'oxygène. 4 4 2 4 r ■y 4 4 4 Vaux acidulée de -pj acide siil- fiiriflue . . . .... 20,00 0,25 0,27 22, 5o 22, 5o 22, 5o 22, 5o 3o,oo 40,00 6,25 1,87 45,00 5,5o 4,5o 1,75 Pas de gas; l'éprouvette où devrait apparaître l'hydrogène se colore par la dissolution de AzO', 0 35 *5.9 2 0,24 0,2 0,007 n Kau chargée de chlorure de Eau chargée d'acide chlorhy- driciue. Eau oxygénée à 12 volumes; chlorure de barium , très ■ Eau oxygénée à 1 2 volumes; chlorure de barium , acide Eau oxygénée à 49 volumes; chlorure de barium , acide Eau oxygénée à 49 volumes , purifiée par le sulfate d'ar- gent; acide chlorhydrique. Acide nitrique concentré . . . ( i50 « On voit que l'acide nitrique, qui est un des meilleurs dépolarisants con- nus, donne un abondant dégagement d'oxygène et aucun gaz à l'autre pôle, le bioxyde d'azote que produisent des actions plus ou moins compliquées se dissolvant dans le liquide. » Nous avons pensé que, toutes choses égales d'ailleurs, un liquide dé- polariserait d'autant mieux qu'il s'approcherait davantage des conditions précédentes. Or le tableau ci-dessus démontre que l'eau oxygénée donnant lieu, par sa décomposition dans la pile, à un abondant dégagement d'oxy- gène, doit renforcer considérablement l'intensité du courant, en brûlant l'hydrogène naissant. A mesure que l'électrolyte renferme plus d'eau oxygé- née et moins de chlorure de barium, sa décomposition s'approche de se faire nettement en oxygène et en eau. Nous avons cru pouvoir en conclure que tels seraient les résultats de l'électrolyse du bioxyde d'hydrogène pur, car l'hydrogène, dont la présence est constatée dans les expériences précé- dentes, semble provenir d'une décomposition de l'acide chlorhydrique à travers lequel passe toujours une partie plus ou moins grande de courant, comme il était facile de le prévoir en se rappelant les expériences récentes de M. d'Almeida. » 3°. Richesse en oxygène. — Pour obtenir un liquide aussi riche en oxygène utilisable que l'acide nitrique, il faudrait se procurer une eau oxy- génée contenant plus de 200 fois son volume de gaz; les difficultés bien connues de la préparation et de la conservation de ce liquide renfermant plus de 5o volumes, nous ont engagé à ne point dépasser la limite qu'avait indiquée Thenard. .\u reste, si l'effet de la concentration sur l'intensité du courant est évident, il est assez faible pour qu'il soit peu intéressant de savoir quelle est l'intensité maximum qu'on pourrait obtenir. La richesse en oxygène nous a paru accroître beaucoup plus la constance des piles que leur énergie. » 4°. État de l'oxygène. — M. de la Rive indique que l'oxygène pur produit moins d'effet dans la pile à gaz que l'oxygène dégagé de l'acide nitrique; mais il est probable que l'oxygène provenant de la décomposition de l'eau oxygénée est au moins aussi actif que celui de l'électrolyte de l'a- cide nitrique; par conséquent son état particulier ne peut pas être rangé parmi les causes d'infériorité de la pile à eau oxygénée. » En résumé, on peut tirer de ces expériences les conclusions suivantes : » 1°. L'eau oxygénée se décompose sous l'influence de l'électricité en oxygène et en eau, et par conséquent renforce considérablement l'intensité des courants voltaïques. ( .53 ) ' » 2°. La valeur d'un liquide dépolarisaut paraît dépendre de diverses conditions, parmi lesquelles les plus importantes sont : » Sa conductibilité ; » Sa richesse en principes comburants; » Sa facilité de décomposition ; n Sa faculté de dissoudre les gaz ou les solides qui, produits par sa dé- composition, peuvent former une couche non conductrice sur les élec- trodes. M II nous semble qu'on peut se servir utilement du voltamètre pour dé- montrer dans les cours le rôle dépolarisant de l'acide nitrique. Son électro- Jyse ne dégage que de l'oxygène; à l'autre pôle l'acide se colore en vert par la dissolution du bioxyde d'azote, comme lorsqu'il a séjourné dans une pile en activité. C'est certainement à cause de cette propriété dissolvante que l'acide nitrique donne aux piles une constance si remarquable. » On montrerait de la même façon l'influence de l'eau oxygénée, par la grande quantité d'oxygène et la faible quantité d'hydrogène que produit le courant qui la traverse. Le phénomène est déjà visible quand on fait dis- soudre quelques grammes de bioxyde de barium dans l'eau du voltamètre aiguisée d'acide chlorhydrique. » CHIMJE APPUQUÉE. — Note sur une matière colorante extraite du Rhammus frangula [la Bourdaine) ; par M. T.-L. Phipsoiv. (Extrait par l'auteur. 1 (Commissaires, MM. Chevreul, Fremy.) « Après avoir extrait du bois des petits paniers qui servent pour trans- porter le beurre de Bretagne, une matière colorante que je regardais comme nouvelle, j'ai trouvé que ces paniers étaient construits avec les rameaux du Rhamnus frangula, et ensuite que M. Buchner de Munich, en i853, avait extrait de la racine de cette plante une matière colorante jaune qu'il a appe- lée rhamnoxantine et qui est identique avec celle que j'ai extraite des rameaux . Mes observations sur ce principe colorant confirmeront celles du chimiste que je viens de nommer, tout en les complétant parles nouvelles expériences que j'ai tentées avec la rhamnoxantine. » J'ai reconnu d'abord que cette matière ne se montre que dans les cou- ches du liber et dans les vaisseaux de l'étui médullaire du Rhamnus frangula. Je l'ai observée aussi dans le R. catharticus. Elle existe dans la plante à l'état de dissolution. M. Buchner l'a extraite de la racine de la bourdaine au moyen de l'éther; elle contient alors une graisse. Pour l'avoir à l'état de pureté, je C. R. i858, 2"= Semestre. (T. XLVll, N" 4.) 3 1 ( i54 ) plonge les rameaux dans du sulfure de carbone où je les laisse séjourner trois à quatre jours. Le liquide, qui au bout de ce temps est jaune d'or, est évaporé à la température ordinaire, et le résidu traité par l'alcool froid qui dissout la matière colorante et laisse une graisse brune particulière. En évaporant l'alcool et dissolvant le résidu dans l'éther, on obtient la matière colorante sous forme de petits cristaux brillants d'un jaune d'or, par l'éva- poration spontanée de l'éther. » La rhamnoxantine est un corps ternaire de la nature des résines, ou des baumes. Elle est volatile (ainsi que M. Buchner l'a d'abord constaté), aussi l'obtiendra-t-on en sublimant avec précaution l'extrait obtenu des rameaux au moyen de l'alcool, de l'éther ou du CS^. Elle se convertit alors en une vapeur blanche ou jaunâtre, d'une odeur agréable, et qui se condense comme l'acide benzoïque ou l'alizarine. Elle est insoluble dans l'eau, la plu- part des acides et des sels; soluble dans les alcalis, l'éther, l'alcool et le CS^ L'eau la précipite de ces trois dernières dissolutions. » L'ammoniaque dissout la rhamnoxantine en donnant une dissolution rouge-pourpre magniBque ; la potasse et la soude se comportent à peu près de même; avec les carbonates alcalins la couleur est moins belle. Ces com- binaisons de la rhamnoxantine avec les alcalis sont solubles dans l'eau, l'al- cool et l'éther, mais insolubles dans le CS*. Les acides les détruisent en régénérant la couleur jaune primitive. « Quand on verse sur la rhamnoxantine de l'acide sulfurique concentré, ce principe colorant, de jaune d'or qu'il était, passe immédiatement à une couleur vert-éméraude des plus belles. Cet état ne dure qu'un instant, et pour conserver la nouvelle couleur produite, il faut décanter l'acide tout de suite. Si le contact de l'acide se prolonge, la belle couleur verte passe au pourpre et se dissout finalement dans l'acide en rouge. En ajoutant de l'eau à cette dissolution, on régénère la couleur jaune d'or primitive. Cette couleur verte paraît très-stable, les alcalis et les acides étendus ne l'altèrent pas, elle diffère essentiellement de la chlorophylle et pourrait n'être autre chose que le fameux vert de Chine. » Sous différentes influences désoxydantes, la rhamnoxantine se trans- forme en une nouvelle couleur brune. Avec les oxydes, elle forme des laques dont on peut modifier les nuances par une foule d'artifices. C'est ainsi qu'en dissolvant ce principe dans l'ammoniaque étendue d'eau, sursaturant par l'acide citrique, et ajoutant de la magnésie, j'ai obtenu une laque violette très-belle. Avec une combinaison d'étain, j'ai obtenu une espèce de laque couleur de chocolat. Avec les oxydes, en général, la rhamnoxantine peut former des laques rouges, brunes ou jaunes, selon les circonstances. ( i55 ) » Cette matière colorante a beaucoup plus d'affinité pour la soie et la laine que pour le coton. En teignant dans un bain préparé avec les rameaux de la bourdaine et une eau ammoniacale qu'on acidifie ensuite par l'acide citrique, on obtient sur soie une belle nuance jaune d'or. Sur laine, on teint également bien en rouge brun et en jaune sans employer des mordants. » PHYSIOLOGIK. — De la détermination expérimentale de la force du cœur; par M. G. Colin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Milne Edwards, Rayer, Delaunay, déjà nommés pour un Mémoire de M. Marey sur la circulation du sang.) « Des faits expo.sés dans ce Mémoire me paraissent, dit l'auteur, découler les conclusions suivantes : » 1°. La pression du sang artériel se mesure par la hauteur à laquelle s'élève ce fluide dans un tube vertical adapté à une artère. « 2°. Cette pression, s'exerçant sur le ventricule gauche et proportion- nellement à sa surface, dès que les valvules sigmoïdes sont soulevées, fait supporter au cœur un poids considérable. » Z°. Pour le déterminer dans chaque espèce et dans chaque individu , il suffit de trouver, d'une part la hauteur que le sang atteint dans un tube fixé à une artère quelconque, et, d'autre part, l'étendue de la surface in- terne du ventricule gauche. » 4°' Comme chez le cheval la colonne sanguine qui presse sur le cœur aortique a une élévation moyenne de 2 mètres et une base de 565 centi- mètres carrés représentant la surface interne du ventricule gauche, celui-ci supporte, dès le début de la systole, un poids de 118 kilogrammes. » 5°. La contraction du même ventricule doit nécessairement déployer, chez cet animal, une force capable de soulever un poids de i ( 8 kilogrammes et sans laquelle le sang ne pourrait être lancé dans l'aorte. » 6°. La force du cœur gauche, toujours en rapport avec la pression du sang artériel, varie suivant l'âge, la taille et la vigueur des animaux. » 7°. Les circonstances qui en modifient le plus l'intensité sont les mou- vements respiratoires, les grands efforts musculaires et surtout les divers degrés de plénitude des vaisseaux. » 8°. Les émissions sanguines la font diminuer de beaucoup et dans une relation directe avec leur abondance. » 9°. La mort arrive dès qu'elle est réduite à peu près au cinquième de son chiffre normal. » 21., ( i56 ) MÉDECINE. — De la nature et du traitement du croup; par M. Jodin. (Commissaires, MM. Andral, Velpeau, Tulasne.) n Cette étude de la maladie par une méthode nouvelle conduit, dit l'auteur, à démontrer : » 1°. Que le croup et les angines couenneuses ou croupales ne sont que des affections parasitaires ou moisissures; n 1°. Que le traitement de ces affections n'exige ni moyens généraux, ni cautérisations incendiaires ; de simples applications parasiticides suffisent pour les faire disparaître et amener ainsi la guérison. » Relativement à l'agent thérapeutique à employer, l'auteur, après avoir passé en revue plusieurs de ceux dont on a fait usage dans cette affection ou dans des affections analogues, annonce « qu'à tous ces agents infidèles, effrayants ou dangereux, il a préféré le perchlorure de fer; ce médicament, pénétrant complètement le champignon et bornant son action à la surface, peut être absorbé sans danger. Non-seulement il tue le parasite, mais encore il modifie l'état hémorragique qui existe constamment dans les points en- vahis et dans leur contour. Enfin il provoque immédiatement le besoin de cracher et par suite amène l'expulsion des fausses membranes. » M. CouERBE, qui avait adressé en i854 une première partie de ses recher- ches sur la maladie de la vigne, envoie aujourd'hui, comme une continua- tion de ce travail, un Mémoire ayant pour titre : Constitution des eaux du sol et du sous-sol. a Ce nouveau travail, dit l'auteur, renferme l'analyse des matières orga- niques contenues dans l'eau du sol, telles que l'hydruline, l'acide azocréni- que, l'hydramide, substances nouvelles qui ont été jusqu'à présent confon- dues avec l'alumine, laquelle n'existe pas dans l'eau. » Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Chevreul, Dumas, Pelouze. M. Durand (de TjUnel), qui avait soumis au jugement de l'Académie un Mémoire intitulé : « Nouvelle étude sur les attractions moléculaires et géné- rales », présenté à la séance du 5 juillet par M. le Maréchal Vaillant, adresse aujourd'hui une seconde rédaction de son travail en demandant qu'elle soit substituée à la première. (Renvoi aux Commissaires déjà nommés : MM. Becquerel, Pouillet.) ( i57) M. Ch. Lombard, en adressant au concours pour les prix du legs Mon- tyon (Médecine et Chirurgie) un exemplaire de la deuxième édition de son ouvrage « Sur le climat des montagnes considéré au point de vue médical », y joint, pour se conformer à une des conditions imposées aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) M. Pimenta soumet au jugement de l'Académie une Note intitulée : H Démonstration du théorème de Fermât ». (Commissaires, MM. Liouville, Bertrand.) M. DucRocQ adresse une Note concernant un nouveau système de /jara- tonnerres. M. Pouillet est invité à prendre connaissance de cette Nqte et à faire savoir à l'Académie si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. M. Cloquet présente, au nom de l'auteur M. BouchiU, des Recherches sur un nouveau symptôme du croup, servant d'indication à la trachéotomie. « 1°. La troisième période du croup est accompagnée d'une anesthésie générale de la peau. » 2". Cette anesthésie augmente par degrés à mesure que s'épaississent ou que s'étendent les concrétions fibrineuses du larynx. 0 3°. Elle n'est complète que lorsque l'obstacle à l'entrée de l'air dans les poumons est considérable et date de quelques heures. » 4°- C'est la conséquence d'une hématose imparfaite et d'une asphyxie prochaine. )) 5°. On l'observe, dans les cas d'asphyxie latente sans cyanose, comme dans les cas d'asphyxie la plus apparente avec cyanose et suffocation. » 6°. Elle n'existe pas dans la diphtérite assez grave pour occasionner la mort par elle seule, sans extension au larynx. B 7°. Sa présence est d'un très-fâcheux pronostic. » 8°. C'est une indication formelle de recourir à la trachéotomie. » 9°. -Cette anesthésie cesse lorsque, après l'ouverture de la trachée, les fonctions de l'hématose se sont rétablies. » (Commissaires, MM. Andral, Cloquet.) M. GciMBERTEAU, qui avait dans une précédente séance adressé une Note destinée au concours pour le prix du legs Bréant, en envoie une seconde ( i58 ) dans laquelle il insiste sur l'efficacité du mercure dans le traitement de cette affection. Ayant eu occasion, dans la première épidémie cholérique, de remarquer que, parmi les hommes qui peuplaient les hôpitaux et les am- bulances, ceux qui avaient fait usage du mercure échappaient au choléra, il lui sembla évident que pour ces individus le mercure était un préser- vatif, et il en fut conduit à soupçonner qu'employé comme remède, une fois la maladie déclarée, il n'aurait pas moins d'efficacité. Des essais qu'il a faits pour vérifier ce soupçon lui ont prouvé, dit-il, qu'il était bien fondé. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) L'Académie renvoie à la même Commission d'autres communications également relatives au choléra, adressées par MM. Ch. Reade, R. Morley- Ed>vards, W.-A. Schmitt, Lewis, un Mémoire adressé par un auteur dont le nom est compris sous pli cacheté, une Note de M'"" Eyssartter, enfin une nouvelle Lettre de M. Marly sur un remède pour la guérison des dartres. M. Cuit soumet au jugement de l'Académie la description et le modèle d'un nouveau frein de chemin de fer. (Commissaires, MM. Morin, Combes, Delaunay, Clapeyron.) M. Laionel met sous les yeux de l'Académie le modèle d'un dispositif de son invention destiné à prévenir le déraillement des véhicules marchant sur chemin de fer. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE . PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Question à examiner au sujet du passage d'une ligne de télégraphie électrique dans le voisinage d'un magasin à poudre; Lettre de M. LE Ministre de la Guerre à M. le Président de l'Académie des Sciences. a Monsieur le Président, » fe'Administration des lignes télégraphiques fait établir une ligne dont Jes fils viennent passer à lo mètres environ et à hauteur de 1% toiture d'un magasin à poudre, à Lille, et le Directeur d'Artillerie me demande s'il doit s'opposer à ce passage, dans la limite de la première zone de aS mètres des servitudes créées autour du magasin à poudre par la loi du aa juin 1 854- » Ce cas n'a pas été prévu dans les prohibitions édictées par la loi, et ( '59) comme il peut se représenter, j'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien soumettre la question à l'examen de l'Académie des Sciences. Je désire sa- voir si le passage à peu près continuel d'un courant électrique dans le voi- sinage des magasins à poudre, présente des dangers en raison de l'influence qu'il pourrait peut-être exercer sur l'action des paratonnerres de ces magasins. » L'Administration des Lignes télégraphiques ayant été invitée, dans ce cas particulier, à surseoir à l'exécution des travaux jusqu'à ce qu'il ait été pris une décision, je vous prie de vouloir bien me faire connaître le plus tôt possible l'opinion de l'Académie. » La Commission des Paratonnerres, composée de MM. Becquerel, Pouillet, Regnault, Despretz et de Senarmont, auxquels est invité à s'adjoindre M. le Maréchal Vaillant , est chargée de préparer un Rapport en réponse à la question posée par l'Administration de la Guerre. M. Flocrens communique un extrait d'une I^ettre de M. C. Palmstedt, concernant l'inauguration de la statue de Berzeliiis, qui a eu lieu à Stock- holm le i6 de ce mois, à 3 heures du matin. La statue est élevée au mi- lieu d'un parc, qui portera désormais le nom de l'illustre chimiste. M. Flocrens signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, quatre nouveaux volumes d'un journal d'histoire naturelle publié à Prague par MM. Purkyne et Krejci. « M. DuMERii. communique l'extrait d'une Lettre que lui a adressée de Dijon M. Jobard (de Bruxelles), qui annonce « avoir reçu le i6 juillet au soir, en arrivant au château de Venton, une averse de petits crapauds. » )> M. Jobard ajoute « qu'il en tombe souvent à la même place, c'est-à-dire entre un massif de Robinia, de hauts tilleuls et de frênes, tandis qu'il n'en tombe pas à cinquante pas plus loin, dans les mêmes conditions du sol, de prairie et d'humidité. >> » M. Duméril, à la suite de cette communication, met sous les yeux de l'Académie quelques-uns de ces animaux vivants de l'envoi de M. Jobard, et dit qu'il les a reconnus pour être de jeunes Alytes ou Crapauds accou- cheurs nouvellement métamorphosés. Il ajoute qu'en i834 il a eu occasion de faire plusieuris Rapports sur ces prétendues pluies de crapauds dont les relations avaient été adressées à l'Académie; mais à cette époque les Comp- tes rendus des séances n'étaient pas publiés. Ces Rapports et l'analyse des ( i6o j -Lettres qui y ont donné lieu sont reproduits dans un chapitre du Vlll" volume de son Erpétologie générale^ P^ge 223. Voici les deux passages abré- gés et traduits des opinions des deux principaux auteurs sur ces prétendues pluies de crapauds. » L'un est de Théophraste (322 ans avant Jésus-Christ) : « Ces petites gre- nouilles ne tombent pas avec la pluie, comme beaucoup le pensent, mais elles paraissent seulement alors, parce qu'étant précédemment enfouies dans la terre, il a fallu que l'eau se fît un chemin pour arriver dans leur trou. « jy autre est extrait de Roésel [Historia rananim, page i3). Ces faits sont conformes et rapportés avec les plus grands détails. » Voici à peu près les conclusions de l'un des Rapports sur un grand nombre de Lettres qui avaient donné lieu à des discussions sur ce sujet : « Il est singulier de trouver de nos jours un pareil préjugé établi parmi les hommes, d'ailleurs fort instruits, qui affirment avoir vu. Nous avons nous- même essayé, mais en vain, de le combattre et de l'infirmer par des notions acquises et des faits exacts, résultats d'un grand nombre d'observations par les naturalistes les plus habiles et les plus consciencieux; nous n'avons jamais pu y réussir. Comment, en effet, convaincre par des négations et des raisonnements des personnes qui affirment avoir vu ? » ZOOLOGIE. — Note sur une Truite d'Algérie (Salar macrostigma, À. Dum.); par M. XvG. Duméril. « Les poissons, comme on le sait, ne sont pas abondants dans les eaux douces de l'Algérie, et quelques-uns de ceux qui s'y rencontrent ne four- nissent qu'une ressource alimentaire tout à fait insuffisante et peu estimée, à cause de l'infériorité des qualités de leur chair. Aussi, M. le Maréchal Vaillant a-t-il témoigné le désir de voir transporter de bonnes espèces dans les cours d'eau de notre colonie, et la Société impériale zoologique d'Ac- chmatation , s'efforçant de seconder les intentions généreuses de M. le Ministre, a proposé un prix pour l'introduction de poissons alimentaires dans les eaux douces ou saumâtres du territoire algérien. Déjà des tenta- tives" heureuses ont été faites, et il y a lieu d'espérer qu'elles obtiendront un plein succès. » Avant que les ressources promises par ces louables efforts puissent être considérées comme véritablement acquises à nos colons, il importe de ne négliger aucune occasion d'explorer avec soin tous les cours d'eau, qui renferment peut-être plus d'espèces qu'on ne l'a cru jusqu'à ce jour. C'est ( ,6. ) ainsi que M. le docteur Guyon a péché, datis les oasis du cercle de Biscara, et plus au sud, jusqu'à Tuggurfh, puis sur le versant nord de l'Atlas, à plus de 4oo mètres au-dessus du niveau de la mer, des poissons intéressants qui, étudiés d'abord par M. P. Gervais, viennent d'être récemment l'objet d'un nouvel examen de la part de M. Valenciennes. {Comptes rendus, tome XLVl, page 711.) » C'est ainsi encore qu'une espèce du genre Truite, dont on ignorait la présence dans nos possessions de l'Algérie, a été trouvée en abondance par M. le colonel Lapasset, commandant supérieur du cercle de Philippeville. Elle vit dans, les eaux torrentueuses et limpides de l'Oued-el-Abaich, en Rabylie, à 4o kilomètres ouest de la ville de Collo. M. Lucy, receveur géné- ral du département des Boiiches-du-Rhône, en a rapporté deux exemplaires, qui sont placés sous les yeux de l'Académie. » Ce Salmonoïde appartient au genre Truite proprement dit, qui est carac- térisé surtout par la présence d'une double rangée de dents implantées sur l'os vomer, et que M. Valenciennes a désigné sous le nom de Salar, em- prunté au poète Ausone, mais dont il a fait une dénomination générique. » Comparée aux espèces que comprend le genre dont il s'agit, cette Truite ne peut pas leur être assimilée. Elle forme une division nouvelle, et comme de volumineuses maculatures noires et arrondies, régulièrement disposées sur les flancs, en constituent l'un des caractères extérieurs les plus faciles à saisir, il est convenable de la nommer TiiUiTE a gbandes taches [Salar macrostigma, A. Dum.). » Sans donner ici une description complète de ce poisson, il est facile de signaler les différences qui le distinguent de toutes les Truites. Il n'en est aucune qui soit aussi trapue : ses formes, en effet, sont ramassées; les na- geoires paires latérales et l'anale ou hypoptère sont plus rapprochées les unes des autres qu'elles ne le sont chez ses congénères. Tia dorsale ou épi- ptère, un peu plus haute qu'elle n'est longue, est située plus en arrière que chez les autres espèces, car ses premiers rayons dépassent à peine l'origine des catopes ou ventrales. La caudale ou uroptère, beaucoup plus fourchue que chez aucune Truite, se termine par des lobes effilés, dont la longueur est presque double de celle de la portion centrale de cette nageoire. » On compte aux nageoires le nombre de rayons indiqué par cette for- mule : n »_A 2_v' P * — CA- » La tète est comprise un peu plus de quatre fois dans la longueur C. R. , i858, 2 Semestre. {T. XLVII, N0 4.) 22 ( .62 ) totale. Le tronc présente, au niveau de la région céphaliqiie, une inflexion assez prononcée, d'où résulte une légère incurvation de la région dorsale. M La teinte générale offre une assez grande analogie avec celle des autres Truites ; elle a cependant, vers le dos, une nuance un peu plus foncée. Comme toutes s«s congénères, cette espèce porte sur les flancs des taches rondes qui sont le centre de petits espaces plus clairs, rouges sans doute pendant la vie; elles constituent de chaque côté du corps trente-cinq à qua- rante taches ocellées, nettement séparées les unes des autres, et dont une seule est bien apparente sur l'opercule. L'épiptère, bordée de noir en avant, e.st semée de points noirs avec une certaine régularité; il s'en trouve un à à la base de la nageoire adipeuse, et le bord antérieur de l'hypoptère est noir. Les autres nageoires sont d'une couleur pâle uniforme. » Sur chaque flanc, le long du trajet de la ligne latérale, on voit une série régulière de grosses maculatures noires et arrondies. Elles deviennent parfaitement distinctes an niveau de l'origine de l'épiptère, et à partir de ce point jusqu'au commencement dés rayons de la caudale on en compte huit, dont le diamètre diminue à peine depuis la première jusqu'à la dernière. » A.STUONOMIE. — Note sur la comète découverte par M. Donati le 3 juin i858; par M. YVON VlLLARCEAU. « Les premiers calculs entrepris pouV déterminer l'orbite de la nouvelle comète ont donné des résultats fort divergents : cela tenait au trop faible intervalle de temps que comprenaient les obsevations, et aussi, à des dis- cordances très-prononcées entre les observations elles-mêmes, discordances causées sans doute par la difficullé d'observer une aussi faible nébulosité. » Il semblait donc qu'on dût attendre de nouvelles positions pour pour- suivre les calculs; or, on ne possède actuellement que les observations faites du 7 au 19 juin, et le mois de juillet va s'écouler sans qu'on en ait proba- blement recueilli une seule. Dans cette situation, il convient de tirer des données que l'on possède le meilleur parti possible, afin de faciliter la re- cherche de la comète vers le mois de septembre, si l'on ne peut parvenir à la voir pendant le mois d'août. » Dans ce but, j'ai fait usage de l'ensemble des observations, au nombre de 19, pour calculer l'orbite de la comète. J'ai pu constater la grande indétermination des résultats : ainsi, par exemple, les 7 observations de Florence, faites du 7 au i3 juin, peuvent être représentées, dans les limites de leurs erreurs, par une parabole à mouvement direct, tandis que l'en- ( iG3 ) semble des observations conduit à une trajectoire dont le sens est rétro- grade. Actuellement encore, il est possible de satisfaire à l'ensemble des observations, aussi bien avec une parabole, qu'avec une ellipse de près de quinze . années de révolution ; on en jugera par les comparaisons qije nous donnerons ci-dessous. Voici les résultats que nous avons obtenus : Éléments elliptiques. Éléments paraboliques. Passagtau périhélie, T. M. de Paris: i858,Sept. 23)08a27 i858, Octobre la.SgSjjo Uislauce périhélie. ('oc = 9)6795989) 0,4781882 (log = 9, 858iii6) 0,7212928 Longitude du nœud ascendant 167.31 l\,'i Longitude du périhélie 3o4.5o.6,7 Inclinaison ' i<7-i7 0,7 Excentricité " n-in'.'mn l^\.l\b'. 9,9 ^ Kqulnoxe moyen 287. /|9. 58,1 » du 1" janv. 18BS. 120. !3.i4,o o,92o4')7o r ,0000000 Comparaison de ces éléments avec les observations. LIEU DE L OBSËRVATIO:^. Florence . Florence Florence, Florence Florence. Padotie . Florence Padoiie . Florence Berlin . . Berlin . . Vienne . . Florence Vienne. . Berlin . . Berlin . , Florence Florence Padoue . DATE 1888. Juin 7 8 9 JO 1 1 12 12 j3 i3 i3 •4 •4 i5 i5 i5 16 '7 •9 '9 ELLIPSE. Observation — Calcul. 25,4 5,3 8,3 5,4 5,0 4,8 18,8 4,' 25,0 2,3 6,8 8,4 34,, 12,9 9»9 6,9 3i,. 23,5 10,3 22, I 10,3 4,0 7,3 12,8 5,4 '74 i4,o 29,5 .1,8 8,3 4,6 32,7 M 1,2 Il ,5 21 ,0 i3,9 17,0 PARABOLE. Observation — Calcul. + 3,8 9,6 0,8 0,3 7,3 4,« 18,2 4,2 25,1 2,4 6,7 8,5 35,5 4,2 8,3 3,0 37,8 38,4 5,7 -+- 16,5 l5,2 6,8 5,9 4,3 5,4 17,5 i3,8 29,8 II ,6 8,1 44 32,9 -4 12,5 22,9 9>' 12,2 » f.es éléments paraboliques sont plus probablement approchés des 22.. ( i64 ) véritables que les éléments elliptiques; aussi sera-t-il préférable de s'er» servir pour rechercher la comète. Dans le cas où elle ne se trouverait pas dans le voisinage du lieu assigné sur la parabole, on aurait la ressource de poursuivre les recherches dans la région comprise entre ce dernier et le lieu elliptique. » D'après ces éléments, on peut être certain que le passage au périhélie aura lieu vers la fin de septembre ou dans la première quinzaine d'octobre. La forte latitude héliocentrique de la comète et la diminution de la distance tant au soleil qu'à la terre la rendront alors facile à observer et peut-être même permettront de la voir à l'œil nu. » BOTANIQUE. —Sur le parasitisme de l'Osyrisalba; par M. J.-E. Planchow « En 1847, "" botaniste anglais, M. Mitten, reconnut que les racines des Thesium adhèrent au moyen de suçoirs aux racines de diverses plantes. Un pareil fait surprit beaucoup chez des végétaux à feuilles vertes, car M. De- caisne n'avait pas encore signalé le parasitisme tout semblable des Rhinan- thacées. Les Thesium appartenant, comme on sait, à la famille des Santa- lacées, l'analogie pouvait faire supposer une vie également parasitique chez VOsjris atha, qui représente, dans le sud de l'Europe, le type le plus déve- loppé de ce groupe. Excité par les conseils de M. Decaisne, je cherchais donc à vérifier cette présomption ; mais depuis deux ans mes tentatives étaient restées vaines. Les racines fragiles de VOsyris laissaient attachés aux racines nourricières les organes de succion qui pouvaient seuls dévoiler leur caractère parasitique. Plus heureux , cette année, j'ai pu faire sur ce sujet de nombreuses observations dont j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les résultats les plus saillants. » VOs/ris alba vit en parasite sur de nombreux végétaux herbacés ou ligneux (tous vivaces) appartenant à des familles différentes de la classe des dicotylédones. Il implante ses suçoirs sur les racines ou les rhizomes qu'il rencontre à sa portée, sans épargner même sa propre espèce. Ailanthus, R/nts coriaria, Ulmus campeslris, Jasminumfruticaru, Pinus halepensis, Rosa canina. Silène italica, Lychnis dioica, Rubia peregrina, tout ce qui peuple les haies ou les taillis est sujet à ses attaques. » Les racines de VOs/ris naissent éparses sur de longs rhizomes qui ram- pent sous terre à une faible profondeur. Elles consistent en fibres peu ra- mifiées et dont le diamètre extrême ne dépasse pas o'°,ooi. Leurs organes de succion sont des espèces de ventouses hémisphériques ou coniques dont les ( «65 ) dimensions varient entre celle d'une tête d'épingle et celle d'une capsule de gland. Une même fibre radicale fournit une, deux, trois ou même toute une série de ventouses. Celles-ci embrassent étroitement par leur pourtour la racine nourricière. Elles s'y implantent, du reste, au moyen d'un processus ou mamelon charnu, cylindrique ou discoïde, qui pénètre dans la racine étrangère, tantôt s'arrètant dans l'épaisseur même du paranchyme cortical, tantôt s'insinuant entre l'écorce et le bois, tantôt, mais plus rarement, per- rant même jusqu'au tissu ligneux. » Le mamelon de succion est formé, dans tous les cas, par un tissu cellulaire que sépare en deux zones un étui de vaisseaux moniliformes ponctués. La zone intérieure est un cylindre médullaire, l'extérieur est un parenchyme cortical. Le contact du mamelon avec le tissu de la racine nourricière s'établit par une simple couche de cellules formant la surface inférieure du, mamelon. » L'Osyris présente dans ses rhizomes adultes comme dans ses tiges une moelle, des rayons médullaires et des faisceaux de fibres du liber qui man- quent dans les racines. Il n'y a pas, du reste, entre les rhizomes et les tiges aériennes ces différences que M. Chatin a cru y voir, sans doute parce qu'il n'a eu sous les yeux que des rhizomes de l'année, au début de leur évolu- tion. Je n'ai pu découvrir dans ces organes de véritables trachées. Toutes les cellules ligneuses, comme celles du parenchyme médullaire, sont criblées de ponctuations. » L'affinité intime qui lie entre elles toutes les Santalacées fait supposer que la plupart, sinon tous les types de ce groupe, sont des parasites. J'en dirai autant des Olacinées véritables [Olax, Ximenia, Heisteria, Liriosma, Opilia, etc. ), qui se confondent presque avec les Santalacées. I^a couleur noire que prennent la plupart de ces plantes en se desséchant et leur ab- sence dans les jardins plaident en faveur de cette idée. » Je regrette de n'avoir pu suivre encore les phénomènes de la germina- tion ni chez VOsyris ni chez le Thesium. Cette étude, que je me propose de faire en temps utile, permettra sans doute de constater dans quelle mesure ces plantes sont parasites. Prennent-elles une partie de leur nourriture dans le sol? Toutes leurs fibres radicales produisent-elles des ventouses? Quelle est la durée des ventouses? Toutes ces questions ne peuvent être résolues que par une étude prolongée. Constatons, en attendant, que les sujets attaqués par YOs/ris ne paraissent pas souffrir beaucoup de sa présence et remplissent, comme à l'ordinaire, leurs fonctions végétatives et reproduc- trices, j» ( i66 ) M. Vattemare transmet l'image photographique d'un morceau de cristal d«î roche trouvé en 1826 dans une mine d'argent, à 5oo milles de la ville de Mexico, et qui se trouve aujourd'hui dans un Musée de Nevsr-York. Ce morceau, qui pèse 87 kilogrammes, a 893 millimètres de circonférence et 596 millimètres de hauteur. La séance est levée à 4 heures trois quarts. F. BULLETIN' BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 19 juillet i858 les ouvrages dont voici les titres : L'Education domestique de l'enfant et de l'adulte, oui'Jrl de corriger les dé- fauts et les vices et d'exciter les qualités et les vertus; par M. L.-L. Vallée. Paris, i8.58; i vol. in-8°. Traité spécial d' hygiène des familles, paiticulièrement dans ses rapports avec le mariage au physique et au moral et les maladies héréditaires ; par le D' Fran- cis Devay 5 2* édition. Paris, j858; i vol. in-8°. (Renvoyé à titre de rensei- gnements à la Commission des sourds-muels.) Examen de quelques points de l'histoire géographique du Brésil, etc.; par M. F.-A. DE Varnhagen. Paris, i858 ; br. in-8°. Vespuce et son premier voyage, ou Notice d'une découverte et exploration pri- mitive du golfe du Mexique et des côtes des Etats-Unis en i497 ^' ^498; par le même. Paris, i858; br. in-8". Académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Mémoires de la Section des Sciences. T. IV, i" fascicule. Année i858; in-4°. Dictionnaire français illustré et encyclopédie unirjerselle ; Sg* livraison ; in-4". Sulle... Observation sur l'identité du Nostoc et du Collema ; par Mme Elisa- beth Fiorini-Mazzanti. Rome, 1857; br. in-4''. (Présenté au nom de l'au- teur par M. Montagne.) Saggio.. Essai de calcul original (quadrature des courbes); par M. O. GiANOTTi ; br. in-S". Cenno storico. Essai historique... (Brochure du même auteur sur ses écrits relatifs à la quadrature du cercle.) Casale, i858; in-ia. m. ( '67 ) Reports... Comptes rendus des explorations faites en 1 853-56, par ordre dii congrès, pour déterminer le tracé le plus économique dun chemin de fer entre le Mississipi et l'océan Pacifique; t. VII. Washington, 1857; in-4". (Transmis par M. Vatteinare.) Untersuchungen. . . Recherches sur l'Histoire naturelle de l'homme et des ani- maux; par M. J. MOLESCHOTT, de Zurich; 4* volume, 2* livraison. Francfort. i858; in-8°. L'Académie a reçu dans la séance du 26 juillet les ouvrages dont vo'ci les titres : Comptes rendus hebdomadaires des séances de i Académie des Sciences publiés conformément à une décision de l'Académie en date du i3 juillet f835; par MM. les SECRÉTAinES perpétuels, t. XLV; in-4". Leçons sur In physiologie et ianatomie comparée de l'homme et des animaux, faites à la Faculté des Sciences de Paris; par M. H. MiLNE Edwards. T. III, 2" partie. De la circulation du sang. Paris, i858; in-8°. Le jardin fruitier du Muséum ; par M. '3. Decaisne ; i 7* livraison in-4". Leçons cliniques sur les maladies chroniques de l'appareil locomoteur ^ profes- sées à l'Hôpital des Enfants malades pendant tes armées 1 855, 1 856, 1 807 ; par M. le D''H. Bouvier. Paris, i858, avec un atlas in-folio de 20 planches intitulé : Déviation de la colonne vertébrale. Ouvrages adressés pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie. Considérations médico-chirurgicales sur la tumeur blanche. Examen patholo- gique, clinique et critique de la tumeur blanche envisagée particulièrement au point de vue de la pathologie et de la thérapeutique médicales; par M. leD' Schevjng. Lorient, i8ô8-, in-8". Les climats de montagnes considérés au point de vue médical; par H^. le D''H,-C. Lombard; a^ édition. Genève-Paris, i858; in-12 Recherches sur les fièvres paludéennes, suivies d'études physiologiques et médicales sur la Sologne; par le D"^ Edouard BURDEL. Paris, 1 858 ; in- 1 2. I Flore de la Champagne, description succincte de toutes les plantes cryptogames et phanérogames des déparlements de la Marne, des Ardennes, de l'Aube et de la ( '68) Hnule-Marne, leurs propriétés médicales, usages économiques, industriels, et in- térêt agricole. Manuel d' herborisation ; par M. le I)'' Remy père. Reims, 1 858 ; in-i2. L'Aluminium et les métaux alcalins. Recherches historiques et techniques sur leurs propriétés, leurs procédés d'extraction et leurs usages; par MM. Charles et Alexandre TisSlER. Paris-Rouen, i858; in-12. Note scientifique sur i homœopatlne ; par le D'T. Gallard. Paris, i858; br. in-8''. Notice sur les instruments de précision construits par J. Sallerok. i'^ par- tie, Météorologie. Paris, i858; br. in-S*". Faits pour servir à l'analyse des sucres; par M. Louis Cazac, {- feuille in-S". Le stéréomonoscope. Nouvel instrument dont le principe est fondé sur la dé- couverte de la propriété inhérente au verre dépoli de présenter en relief l'image delà chambre obscure; par M. A. Claudet. Paris, i858; br. in-8°. Note relative aux périodes d'une intégrale d'ordre quelconque ; parM. Marie. i feuille in-4°. Note sur la distribution des pressions dam les sj'stèmes élastiques; par M. Alexandre Dorna. -à- feuille in-4''. Menioria... Mémoire sur les pressions supportées parles points d'appui d'un système équilibré et sur te point de se mouvoir; par le même. Turin, 1857; br. in-4°. The nor(h-west... Sur le passage nord-ouest et les plans pour la recherche de sir John Franklin; par M. J. Brown. Londres, i858; i vol. in-8". Almanach... Almanach de l'Académie impériale des Sciences de Vierme, a* apnée, 1862; in-12. Ziva. .. Ziva, Journal de Sciences naturelles rédigé par M. PuRKYNE et Krejci (en langue Bohème) 2* à 5* années. Prague, i854-57; in-8°. (La première année avait été reçue précédemment.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 AOUT 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. Extrait d'une Lettre de M. de Humboldt à M. F. Delessert. < Berlin, 14 juillet i'85â. » Mon respectable ami et confrère, » La bienveillance affectueuse dont vous m'avez honoré (j'aime à dire héréditairement) depuis tant d'années, à l'époque de mon heureux séjour en France, s'est étendue sur mon excellent ami et compagnon de voyage M. Bonpland. Il vous doit, comme moi, une vive et immuable reconnais- sance. Votre amitié, les rapports que j'ai pu entretenir avec tous les membres de votre famille, dotée moralement et intellectuellement d'une manière si riche, offrent un point lumineux dans ma longue existence. Je vis dans une triste incertitude sur celui qui m'est cher. J'ai pensé que vous liriez avec intérêt le dernier récit que je dois aux soins du docteur Lallemant, qui par amitié pour moi est allé voir M. Bonpland dans sa solitude de l'Uruguay. Vous voudrez peut-être bien communiquer cet extrait aux personnes qui au Jardin des Plantes et au sein de l'Institut ont conservé un souvenir affec- tueux de M. Bonpland et de moi, qui dois tant à son imperturbable activité, à la grande amabilité et sérénité de son caractère, à la courageuse fidélité de son dévouement. Ce qui pourrait me donner encore un peu d'espé- rance, c'est que déjà à San-Borja on disait mort M. Bonpland, à si peu de G. R., i858, a"»» Semc'j/re. (T. XLVIl, NO».) ^3 , ( '70) distance de Sauta-Anna, lorsque M. I>allemant y passait; c'est que notre consul général et ministre résident M. de Gùlich, attaché personnellement à mon ami, ne m'a donné jusqu'ici aucune nouvelle. Je n'ai pas besoin de vous supplier, mon cher confrère, de me comnuniiquer ce que vous savez de plus particulier à ce sujet. Comme je tiens singulièrement à l'idée de voir sauvées les collections botaniques et géologiques de M. Bonpland, de même que les manuscrits; de les voir déposées au Jardin des Plantes, auquel, sous l'adresse de MM. les professeurs, j'ai envoyé, à la mort de M. Runth, les six volumes de descriptions des plantes (trois volumes in-folio et trois in- quarto), le nombre des descriptions faites sur les lieux est de 45^8 espèces généralement de la main de M. Bonpland, i est de ma main avec quelques dessins. 0 Notre excellent ami n'ayant pas l'esprit d'ordre, à côté de tant d'autres qualités très-louables, je crois qu'il serait bien à désirer que MM. les pro- fesseurs du Jardin des Plantes veuillent bien par des Lettres officielles exciter l'activité de M. le consul de France à Montevideo ou à Buenos-Ayres, poui hâter les démarches nécessaires pour l'envoi des collections à Paris. Je crains un peu le musée qui s'est formé sous les auspices de M. Bonpland à Corientès, et auquel celui-ci avait promis tous ses doubles. Nous ignorons s'il y a un testament : comme mon ami avait une singulière confiance en sa longévité, il est à craindre que ses papiers soient en grand désordre. Les pertes seraient d'autant plus à déplorer, que M. Bonpland, malgré mes pressantes prières, a pris, avec lui, l'herbier de notre expédition, qui était sans doute sa propriété, mais que je voyais, avec douleur, exposé à de nouveaux dangers. M. Kunlh s'est rendu alors au Havre pour obtenir du moins les six volumes de manuscrits botaniques de notre expédition, qui ont été si utiles pour la rédaction des six volumes in-folio des Nova gênera et species plantarum Ameiicœ septentrionalis. » La dernière Lettre que j'ai eue de M. Bonpland est des Corientès du 7 juin jSSy. » Je joins ici l'extrait de l'article mentionné plus haut. Dernières nouvelles de M. Aimé Boxpland. X Connaissant le vif intérêt que tant de personnes ont pris à la profonde douleur que j'ai ressentie à la nouvelle de la mort de mon précieux et noble ami, et compagnon de voyage, Bonpland, je regarde comme un devoir de publier une Notice à ce sujet. Je la dois à l'aimable et active obligeance de M. le D' Lallemant, auteur d'un ouvrage important sur les maladies des Européens dans les pays tropicaux. ( '7' ) » Cet homme, si richement doué, voulant me préparer une joie, a entre- pris un voyage à Rio-Grandc, après s'être séparé, à Rio- Janeiro, en février dernier, de l'expédition impériale autrichienne de la frégate Novarra. De Rio-Grande, il s'est dirigé, au delà de Porto-Âllegre, à travers l'ancienne Mission des Jésuites, versSan-Borja, où il pensait, par erreur, que Bonpland s'était établi, comme il l'avait fait autrefois,(depuis i83i). » Je possède deux Lettres du D"^ J^allemant : l'une datée de San-Borja, sur l'Uraguay (du lo avril); l'autre, du 19 avril i858, delà Villa de Uru- guaiana, après qu'il eut parlé à Bonpland à Sanla-Anna. J'ai envoyé un extrait détaillé de ces Lettres à la rédaction du journal Bonptandia, à Hano- vre, journal botanique intéressant et fort répandu. Ici je me contenterai des courtes notes suivantes. « J'habitais à San-Borja (écrit Lallemant), chez un ami intime de Bon- » pland, le vicaire Gay. J'ai visité avec lui le jardin du botaniste, jardin » maintenant désert et dévasté, mais alors bien soigné. La dernière Lettre » que le vicaire Gay avait reçue, était de la fin de l'année 1 857. Depuis lors, » il apprit que Bonpland était tombé gravement malade. Plusieurs Lettres » écrites pour demander des nouvelles de sa santé, restèrent sans réponse, » et, malgré la proximité des lieux, l'on était même incertain, à San-Borja, » si je trouverais encore en vie votre compagnon de voyage. )> C'était en i853 que Bonpland avait quitté San-Borja; il avait préféré » séjourner dans une propriété plus grande qu'il possède à Santa-Anna, où, » depuis longtemps, il s'occupait de la culture d'orangers qu'il avait plan- » tés lui-même. L'habitation du vieux savant (dans l'estancia de Santa- » Anna) consiste en deux grandes huttes, dont les murs de terre argileuse » sont joints par des bâtons de bambou et par quelques poutres sous un toit » de paille. Ces deux huttes ont des portes, mais pas de fenêtres, parce que » la lumière pénètre par des ouvertures pratiquées entre les bâtons de » bambou. » Je fus reçu cordialement et amicalement. Quoique l'âge et une vie agi- >) tée aient profondément sillonné son visage, il y avait de la vie et de la » sérénité dans ses regards. Les conversations animées qu'il provoquait, » semblaient le fatiguer extrêmement. Il souffrait beaucoup d'un catarrhe » chronique de la vessie. Les privations surprenantes qu'il s'est imposées, » n'ont nullement pour cause la nécessité de borner ses dépenses : elles » sont l'effet d'une longue habitude, d'un grand empire sur lui-même e » d'une individualité caractéristique. » Le Gouvernement de Corrientes lui a fait présent d'une terre de la va- » le*n' de 10,000 piastres d'Espagne : il jouit d'une pension annuelle (fran- a3.. ( '7^ ) » çaise) de 3ooo francs. Il a exercé la médecine de la manière la plusdésin- » téressée. Il jouit de l'estime générale : mais il aime la solitude, et évite )' ceux qui voudraient lui offrir des conseils et des secours. » Son zèle pour la science ne s'est pas encore relâché. Ses collections et ') ses manuscrits sont à Corrientes, où il a fondé un Musée national. » Le lendemain, je l'ai trouvé plus faible et beaucoup plus malade. La » nuit avait été mauvaise. Je l'ai prié instamment de me dire si je ne pou- » vais pas lui être utile en quelque chose, de quelque manière que ce fût; » mais il a agi avec moi, comme avec ses autres amis : il n'avait besoin » d'aucun service. » Je pris congé de lui, le cœur ému. Combien j'aurais aimé le persuader Il de rentrer au milieu du monde civilisé. Il appartient à la première moitié » du xix' siècle et non à la seconde. Votre ami me sembla être touché, lors- » que je lui fis mes adieux en serrant dans mes mains ses deux mains dé- » charnées. Les personnes qui l'entourent, trouvent que depuis trois mois » ses forces dimir.uent. Peut-être ce vieillard a-t-il eu, au moment de notre 1) séparation, la même pensée que moi : il s'est dit peut-être que je pour- ') rais bien être un des derniers messagers de race européenne, arrivé de " loin, dans ce désert, pour lui témoigner, au nom de la science qu'il a » agrandie, respect, amour et reconnaissance. Je montai à cheval et je me » dirigeai du côté du nord dans les plaines toujours vertes. Sans chemin » tracé devant moi, sans guide à mes côtés pour me distraire, j'avais une « seule pensée, pensée mélancolique, douloureuse, celle de Bonpland dont » l'existence est comme terminée. » » Comme Bonpland jouissait encore de la plénitude de la vie, lorsqu'il m'écrivait de Corrientes, le 7 juin 1857 : « J'irai (disait- il) porter mes col- w lections et mes manuscrits moi-même à Paris, pour les déposer au Mu- » séum. Mon voyage en France ne sera que très-court; je retournerai à mon )) Santa-Anna, ou je passe une vie tranquille et heureuse. C'est là que je » veux mourir, et où mon tombeau se trouvera à l'ombre des arbres nom- » breux que j'ai plantés. Que je serais heureux, cher Humboldt, de te revoir « encore une fois et de renouveler nos souvenirs communs. Le mois d'août >) prochain, le 28, je compléterai ma quatre-vingt-quatrième année, et j'ai » trois ans de moins que toi. Il vient de mourir dans cette province lui » homme de cent sept ans. Quelle perspective pour deux voyageurs qui ont » passé leur quatre- vingtième année! » )) Cette Lettre, si sereine, où Bonpland semblait avoir soif de vie, pour ainsi dire, contraste singulièrement avec la description triste et sombre de la visite du D' Lallemant. («73) » Le aq mai i858, on croyait à Montevideo (d'après M deTschndi)que Bonpiand était mort à San-Borja, sans désigner le jour de son décès. Le i8 avril, Lallemant s'entretenait avec lui à Sanfa-Anna. Le 19 mai, sa mort était démentie à Porto-Alegre. Il y a encore espoir que le plus jeune des deux ne soit pas appelé le premier. Malheureusement, à de telles distances, l'incertitude est souvent de longue durée. Ainsi en est-il pour Edouard Vogel dans l'intérieur de l'Afrique, et pour Adolphe Schlagintweit dans l'in- térieur de l'Asie. 1) A Berlin, le 12 juin i858. » Alexandre de Humboldt. « Comme l'on peut ajouter à cette communication les quelques lignes que l'on trouve dans un journal du %l\ juillet i858 : « M. Bonpiand, le » grand voyageur naturaliste, s'est chargé lui-même de rassurer les siens y> (ses amis) sur l'état de sa santé. L'illustre vieillard, plus qu'octogénaire, » herborise encore; et il s'est heureusement conservé pour la science qu'il w honore et qu'il ne cesse d'agrandir par ses travaux w : on doit conserver eucoie quelques doutes sur l'exactitude des nouvelles données sur la perte de M. Bonpiand. PHYSiQUK. — Emploi (les courants électriques pour la mesure des températures : Remarques de M. Becquerel à [occasion d'une Note récente de M. Boutan. « M. Boutan a adressé à l'Académie une Note sur l'emploi des cou- rants électriques pour la mesure des températures [Comptes rendus des^ séances de [Académie, i a juillet 1 858), dans laquelle il semble revendiquer en sa faveur la méthode que j'ai fait connaître à l'Académie dans la séance du 5 courant, pour trouver, avec une grande exactitude, la température de l'air et de la terre; s'il se fût bien rendu compte des faits, il aurait vu que je me suis approprié ce qui m'appartenait. En effet : en iSaS [Annales de Chimie et de Physique, tome XXXII),^ j'ai imaginé, pour déterminer la con- ductibilité électrique des métaux, le galvanomètre différentiel, ou à deux fils, à l'aide duquel j'ai employé la méthode dite des compensations; en i8a6 [Annales de Chimie et de Physique, tome XXXI), j'ai commencé à éva^ hier les hautes températures avec les courants thermo-électriques; en i836 et 1837 [Annales de Chimie et de Physique, tome LIX), je me suis servi éga- lement, pour trouver la température des parties intérieures de l'homme et des animaux, des courants thermo-électriques produits dans un circuit com- posé de deux fils, l'un de cuivre et l'autre de fer, soudés bout à bout et en ( 174 ) faisiint usage de la méthode des compensations. L'une des soudiu-es était placée dans la partie explorée, l'autre dans un milieu à température con- stante, ne différant que de i degré a i°,5o de celle de la source inconnue. On chauffait ou on refroidissait le milieu pour atteindre ce but. Rien n'était plus facile ensuite que de trouver la température de la source avec exacti- tude. » Mon fils Edmond, en 1846 [Annales de Chimie et de Phpique , tome XVII), a employé aussi la méthode des compensations pour détermi- ner le pouvoir conducteur des métaux. Notre confrère, M. Regnault, qui a traité la question de la détermination des hautes températures au moyen du courant thermo-électrique, a fait usage aussi de la méthode des compen- sations [Mémoires de l' Académie des Sciences, tome XXI). » On voit donc que la méthode des compensations avec le galvano- mètre est dans le domaine de la science depuis i8a5. J'arrive à M. Boutan : En 1848 [Précis des Travaux de l'Académie de Rouen), M. Boutan a voulu se servir des courants thermo-électriques pour trouver la température des li- quides projetés sur des surfaces métalliques fortement échauffées, à l'aide d'un circuit fer et platine et du galvanomètre. Voici comment il a opéré : il échauffait avec une lampe à alcool un bain de mercure où plongent un thermomètre et l'une des soudures; quand la température du bain est peu éloignée de celle du liquide, il introduit la deuxième soudure dans ce der- nier, puis il ferme le circuit. Le sens de la déviation de l'aiguille aimantée indique si ce bain a une température plus basse ou plus élevée que celle du liquide. S'il est plus froid, on continue à le chauffer. « Au bout de quel- » ques instants, dit M. Boutan, je fais une nouvelle observation, et je finis » par arriver à une température plus .élevée que celle du liquide. Il est évi- n dent qu'à ce moment la température est comprise entre deux limites assez » voisines et qui me sont connues. Par une suite de tâtonnements, je par- )) viens à resserrer ces limites de plus en plus, de façon qu'elles ne soient » distantes que de \ degré centigrade, et même d'une fraction de degré; » alors j'ai la certitude d'avoir à moins d'un degré près la température de » la goutte liquide. » » M. Boutan a donc employé une méthode de compensation qui rentre dans celle dont j'ai fait usage en i836, mais qui est moins exacte puisqu'elle ne lui a donné que des résultats à moins d'un degré près; elle ne peut donc servir que dans les observations qui n'exigent pas une grande précision. Il n'^n est pas de même de la méthode que j'ai décrite dans mon Mémoire du ,') juillet dernier. L'une des soudures du couple thermo-électrique étant engagée dans une source de chaleur inconnue, on chauffe ou l'on refroidit ( >75 ) graduellement l'autre soudure, avec des appareils spéciaux, de manière à ramener l'aiguille aimantée à zéro, et on l'y maintient pendant quelques minutes. La température du milieu où est la dernière soudure donne celle de la source inconnue à un dixième et même à un vingtième de degré près. Cette méthode de compensation, qui est extrêmement exacte, ne diffère de celle que j'ai employée en i836, qu'en ce qu'au lieu d'avoir une différence de I à i'',5o de température entre les deux soudures, la différence est nulle; le principe, comme on le voit, est le même et n'a pas été emprunté à M. Boutan. » PHYSIQUE MATHÉMATIQUE. — Sur les températures des liquides en mouvement; par M. Duhamel (suite). « Quatrième question . — Une veine coulant dans un tube indéfini dans xm seul sens, a une température fixe à l'origine du tube; ses températures initiales sont données: on demande ce qu'elles seront à une époque quel- conque. » On aura la solution de cette question en faisant croître /indéfiniment dans la formule (24) et prenant la limite du second membre. » Or, dans la série ^ les arcs — — croissent de jx d'un terme à l'autre; et si l'on pose — = ê, on aura A5 = -, A— r— = a:A5, et -j^ pourra être remplacé dans la formule (24) par o a ^2«"'''^''sinêa:AS P e~^^singa[(p(a) - V„]f/a. Si maintenant on fait croître / indéfiniment, Aê tendra vers zéro, et cette dernière expression tendra vers la limite aa. - 1 e &in§a:dS j e ^'^ sinêa[(p (a) — V»] t/a, et la valeur de v qui résout la question sera, en observant que V tend vers — — (b —\t v = u, e'"'^ 4- - e' ■"' \ ^ 1 /'V ' r e-,-= 6' ' sin S x dS (aS) I '' -^o ' n a. r e~^'singa[y(a)- v,e"'''']dff.. i;, e'"^, ( ,76 ) » En changeant x en x -h at, on aurait les températures successives de la tranche correspondante à l'abscisse x dans l'état initial. » On peut parvenir directement à cette formide sans passer f)ar l'inter- médiaire de l'équation (24)- On cherchera d'abord quel serait l'état inva- riable de la veine, en supposant la température égale à v, pour x = o, et finie dans toute son étendue. On trouvera ainsi jn X V, e » En faisant les mêmes transformations que dans la troisième question, c'est-à-dire posant ax _ f a' \ v = y -h wé" , on obtiendra de même div j d'tv «t l'on devra avoir tv := o pour JC = o et ax w = e '^'^ [(p{x) — v^e'"'"'] pour t = o, la fonction f étant donnée de o à 00 . On prendra pour w la valeur particu- lière H' = Me-'''^''sinê^, S et M désignant des quantités quelconques indépendantes de t et x. » On peut faire la somme d'un nombre quelconque de solutions de ce genre, et on satisfera toujours à l'équation en iv et à la condition tv = o pour X = 0. Si l'on prend M = F {î)dê, F désignant une fonction arbitraire et que l'on intègre entre deux limites quelconques de ê, on satisfera encore aux mêmes conditions, puisque ce n'est qu'ajouter des solutions. Nous choisirons les limites o et 00 , et nous aurons l'expression r e-'*'^''sinêa:F(g)^6, Si l'on y fait < = o, on devra trouver la valeur initiale donnée, ce qui conduit à l'équation ax ( '77 ) Or on sait que l'on a en général '" Jo Jo et que par conséquent, en prenant F(ê)=^ r ,j>(a)sinêa^a, on trouverait Ç singa-ûfSF(g) = <)>(a:). t/O Il est donc clair qu'en prenant ax pour la fonction <^ [x), on satisfera à la condition relative à < = o. La valeur de w satisfaisant à toutes les conditions sera donc w = lf e-'''«''singx^g r"e~^'[,p(a) -t^,e"''«]singarfa. ce qui redonne pour v l'expression (a5). » Cinquième question. — Deux solides homogènes, d'égale épaisseur, sont terminés par des plans parallèles indéfinis; ils sont placés à une distance donnée l'un de l'autre : et l'intervalle, de hauteur constante, qui les sépare, est rempli par un liquide dont tous les points ont des vitesses égales dans une même direction parallèle à ces plans. Dans un plan donné, perpendiculaire à la direction de cette vitesse, les températures sont con- stantes, et données tant dans le liquide que dans les solides, ou elles sont les mêmes à égale distance du liquide : on demande les températures finales de tous les points du système. » Désignons par x les distances au plan donné perpendiculaire à la vitesse donnée n; Y'^v j,j\ les distances au plan équidistant des deux solides; par*' la température des points du liquide; par ?/, «' celles des points dans les deux solides. » On suppose que la hauteur du liquide soit telle, que l'on puisse admet- tre que par le mélange produit par le mouvement, les températures y soient les mêmes sur une même perpendiculaire aux bases. Alors \,< sera une fonc- C. R , i858, 2""= Senwsire. (T. XLVII, N» S.) ^A ( 178) tion de x seulement; u sera fonction de x et j"; u', de o^ et y ; et l'on déduirait m' de «en y changeant j en — j'; de sorte qu'il suffit de déter- miner u et i>. Pour a: = o on devra avoir i' = ri, M = 9 (jr). » On aura en outre les équations générales / \ dv 'R\ , ^ » Les équations aux limites seront, en prenant la température du milieu environnant pour le zéro de l'échelle, (3) ,-^+hu=zo pour jr=/, (4) -^ + h^{v — u,) = o pour jr = £. \3j { , s) pour X z= o. » On posera d'abord u = e-"'^ U, v = e-'"' V. » L'équation (i) donnera — +m»U = o, d'où U = a sin m/ + S cos wy. » L'équation (3) donnera tang /rai = — ^ — j— , ou - = -^—y. '-' m 6 — « a a OT tang ml — A » Les équations (a) et (4) deviennent {3 bis) H,U, =(H, — 7ra£rtCD)V, ^+A,(V-U,) = 0 pour jr = £. ( '79 ) et d'après la valeur de U (H, — m £aCD) V = H, (a sin /«s 4- êcos/« g), h,\ = {ah, -+- S m) sin mt -h {è h, —ma) cosm s. g Ces deux dernières équations donnent - et V en m. » On trouve ainsi ë sA, aCD tange4-(H, — //2 6flCD) « (H, — m s a CD) tang/» s — e /;, «CD (6) ^' ""' (Hi — m sa CD) sin m $ — ca CD A: cosm s et la valeur de U deviendra , > ,- r . s/i, aCDtangms + (H, — W6 oCD)l ( 7 ) L = a Sin wr + cos m r r=z ^=r-, ^ ; — — ■ • g Egalant les valeurs de - entre elles, on a, pour déterminer m, l'équation m -h fi tang ml s A, a CD tang Trat+H, — m e a CD m tang ml — h (H, — w e n CD) tang /me — s A, « CD ' qui se réduit à ,o\ . , H,/i — caCD(/i +//,)m ^ -^ " H,/n + £01 CD (/)/<, — m') en posant On aura une solution plus générale des équations (1), (2), (3), (4) en pre- nant la somme se rapportant à toutes les racines de l'équation (8), et a désignant une constante arbitraire, variant d'une valeur de m à une autre. Il ne reste plus qu'à satisfaire aux conditions (5), ou à (9) 2aU = y(^),, l.aS — n. Pour cela nous démontrerons d'abord une propriété des fonctions U. » Désignant par m, m! deux racines différentes de l'équation (8), a4.. ( i8o) .y> * on aura (,o) — + m'U = o, JH,U, = (H,- m£«GD)V, ^ ' ]— -+ A,(V— U,) = o pour j — £, (H,U', = (H,-/n'£aCD)V', ■ (T^ + ^.CV -Uj = o pour j=£. » Les équations (10), (i i) donnent, par un procédé connu, (,„.-„..)jrTO',/^+(u'^-uf):=o. ^ JTT Remplaçant -^ en V, U,, et U, en V, d'après les équations (12), (i3), on obtient i'^) C UU'rty = A, (VU, -VU',) = ^eaCB {m' - m) VV, ou ( m — rn Donc, si l'on n'a pas m = m', on devra avoir (i4) }\,(m-hm') f UU'rfj + /'/,£aCDVV'=o. Cette équation n'est plus nécessaire si m = m' \ elle est même alors impos- sible, puisque nous ne considérons que des valeurs positives de m, m' . » Maintenant déterminons, s'il est possible, les coefficients a. On doit avoir aU + a'U' 4- a" U" + . . . = y ( jl, aV-f-a'V' + a'V"4-... = rt. » En différentiant par rapport à x l'équation u = ae-"* U + a'e-'"'-' U' + ...^ ( r8. ) on trouve — ^ = u me-"" \] -ha'm' e-""' U'. dx La précédente multipliée par m donne mu = a me-""' U + a' me-"' ^ U' ; ajoutant les deux dernières, on obtient WM - ^ = 2 ame-""" U + a'(w + w')e-'"'^U' + a" {m + 7M")e-'«"-U". Faisant x = o, d'où résuite « = 9 ( j), et désignant par ^ [j) ce que devient alors — ou le flux sortant du plan perpendiculaire à l'axe des x, à l'ori- gine, on aura m(f{j) — ^{y) = iam\} + ci:{m + /n')U' + a"(m 4- m") U"+.... En multipliant les deux membres par V dy et intégrant entre e et /, il vient r [/n(p(j)-i|;(j)]Ufl^ = 2am r l]'dj.+ a' {m + m') f UU' «'/+... X'tt, 1 '■'■'h, ^T^^T-ir, a" /j,£aCD ^-,.,, UVj— ^eflCDVV g W"... - u a mf'u'dj - ^'^^ V (a' V + a" V" +. . •) /^,sflCDV« .5) a==^^ 'X'^^ /i.eaCD rfr -(- — V^ H, et par suite U et V. » Le problème serait donc résolu si l'on connaissait ij; [y") ou le flux pa- rallèle aux j:, à l'origine. Si l'on ne peut se le donner à volonté, il est tou- jours certain que, quand l'état permanent est établi, la fonction ^|^(jr) est déterminée, et l'équation (i5) indique toujours la manière dont les coeffi- cients a dépendent de U, y ( r)et «j'C/). Il resterait à satisfaire à la condition ( .8a ) que l'expression —, déduite de la valeur obtenue pour u, se réduit à Les équations de cette nouvelle question seraient d^u cfu du rf? + ^ = ° P^"'' "' ^ "' ^ = '' P^'' ^"'*^ ^ ^ °' (J + /<« = o, ^ ^(« = . mâles, i f(!melle, 2 jeunes. . 5 Comice agricole de Barcelon nette, i mâle, i femelle i M. le comte de Morny, 2 jeunes 2 la • De ces douze individus, un seul a péri, c'est celui dout vouà avez les calculs. Reste n Kt il est né au Muséum g individus Dans les divers dépôts de la Société (sans comp- ter un jeime qui n'a pas vécu) 5 » A Barcelonnette i • Nombre actuel . . 26 » Le troupeau est donc plus que doublé depuis l'année i854. » II est à remarquer que parmi les douze individus amenés par M. de Montigny, se trouvait une femelle manifestement hybride : elle vient d'une vache yak saillie en Chine par un taureau ou un zèbre. Cette femelle hybride, contrairement au prétendu principe de l'infé- condité des mulets, s'est trouvée la plus féconde de toutes. Elle a donné chaque année un produit (i 855, i856, 1857, i858). » Il est à remarquer aussi que sur les neuf individus nés au Muséum, deux sont nés d'vne mère elle-même née à la ménagerie. » Voici la répartition des vingt-six individus. Au Muséum. Race pure 5 Femelle hybride et ses quatre produits 5 iDans le Jura, chez M. .Tober. . . 2 Dans le Cantal, chez M. Richard (c'est là qu'est mort à son arri- vée le taureau calcnleux). . . 2 Ces derniers confiés à la So- 1 „ ,,, , , „ ,, _ ., , ,, ,. . , f Dans liseré, a Grenoble 6 ciete d Acclimatation des J ^ ,,-. , , ,,„ t Dans 1 Isère, dans 1 Oysans ... 2 Alpes. / A Barcelonnette 3 Chez M. de Morny (en supposant qu'aucune naissance n'ait eu lieu). a En Wurtemberg ( don fait au roi par le Gouvernement, deux indi- vidus nés au Muséum ) 2 C. R., i858, 2"'« Semestre. (T. XLVIl, N» «.) 26 a5 ( 'Se ) » Avant l'arrivée du médecin-vétérinaire l'animal avait succombé ; M. Mlssonier apprit de l'un de ses confrères que ce jeune taureau avant de mourir n'avait pas uriné depuis deux jours; que cette rétention avait été précédée de vives douleurs et d'efforts violents pour expulser seulement quelques gouttes d'urine ; que l'appétit avait disparu ; que les selles étaient dures, et enfin que l'animal était mort après de violentes convulsions. Le médecin-vétérinaire qui avait d'abord été appelé s'était contenté d'admi- nistrer des breuvages et des lavements adoucissants, et d'appliquer un bandage compressif sur une tumeur herniaire située sur le côté droit de la partie moyenne du pénis. Avant de procéder à l'autopsie, M. Missonier fit l'inspection du cadavre. Il constata l'existence d'un engorgement considé- rable s'étendant depuis le plat des cuisses jusqu'à la moitié inférieure du sternum ; de plus, la membrane muqueuse du rectum était fortement ren- versée, la bouche écumeuse et les yeux très-injectés. >' Autopsie. I^a peau étant enlevée, on constata que l'engorgement situé sous l'abdomen était dû à l'infdtration d'un liquide séreux ayant effacé le relief du pénis et de la hernie. Les testicules étaient également engorgés par l'infiltration; les muscles du train postérieur étaient pâles, infiltrés et ^ comme lavés. La verge étant dégagée des tissus voisins engorgés, on sentit à travers ses parois, à lo centimètres environ de l'extrémité de l'urètre, des corps résistants, comme pierreux. Le canal étant ouvert, on trouve cinq calculs, adossés les uns à la suite des autres, et retenus par une sorte de poche de la membrane muqueuse entraînée par ces corps étrangers lors des efforts pour l'expulsion de l'urine. La membrane muqueuse, ainsi repliée et épaissie, était fortement injectée, et dans cet endroit le canal était complètement obstrué sur une longueur de 5 à 6 centimètres. Le repli de la membrane muqueuse étreignait fortement les calculs, comme j'ai pu m'en assurer sur les pièces qui m'ont été adressées, et ce n'est pas sans difficulté que je suis parvenu à les dégager. » En examinant la prostate, on reconnut qu'elle renfermait également un calcul développé dans un cul-de-sac de la membrane muqueuse, épaissie et fortement injectée. Dans cette région cependant le canal n'était pas com- plètement obstrué et permettait le passage d'un petit filet d'urine. » La vessie était contractée, plissée, plongée au milieu du liquide séreux contenu dans l'abdomen, et renfermait aussi un calcul, le plus volu- mineux de tous. Ce dernier calcul semblait avoir déterminé une ulcération de la vessie, de la largeur d'ime pièce de deux francs, à bords calleux, très-ecchymo.sés. — Les reins étaient sains : la plèvre contenait de trois à ( '87 ) quatre litres de sérosités, et le péritoine un peu davantage. — Les poumons étaient congestionnés et gorgés d'un sang noir et poisseux. Des caillots abondants remplissaient le ventricule droit du cœur et les gros troncs vei- neux qui aboutissent à l'oreillette correspondante. — Les vaisseaux du cerveau et des méninges étaient distendus d'un sang noir. — L'ouverture de la hernie, d'une forme arrondie, pouvait avoir 5 centimètres de diamètre, et ne présentait aucun signe d'inflammation. » Les calculs qui m'ont été envoyés, de forme et de volume différents, présentent tous la même apparence à leur surface. Le plus volumineux, trouvé dans la vessie, est arrondi, et légèrement aplati. Les autres sont plus ou moins anguleux. La surface de ces calculs est formée par l'agglomération de petites granulations sphériques qui lui donnent une apparence chagrinée, et présentent un reflet métallique qui a, jusqu'à im certain point, la couleur et le brillant de l'or, ou plutôt du deutosulfure d'étain connu sous le nom d'or mussif. J'ai déjà observé cette couleur bril- lante métallique sur des calculs urinaires d'autres espèces de bœufs, de mou- tons et sur des calculs de la prostate chez l'homme. Le brillant qu'ils pré- sentent n'est point altéré par leur séjour prolongé dans l'alcool ou dans l'éther. Ces calculs sont formés de couches concentriques minces, forte- ment adhérentes entre elles. Leur odeur est fétide. M. le docteur Lecomte, agrégé de la Faculté de Médecine, que j'ai prié de vouloir bien analyser ces concrétions, à trouvé au centre de l'une d'elles, et lui servant de noyau, des débris organiques présentant l'aspect de poils, mais ayant sous le micro- scope l'apparence de granulations et de cellules épithéliales. » Lorsque l'on traite ces calculs par l'acide chlorhydrique, il se produit une effervescence très-vive due au dégagement d'acide carbonique, et il reste une quantité assez notable de matière organique non dissoute. Cette matière, examinée au microscope, présente très-nettement des cellules épi- théliales. » La solution chlorhydrique, additionnée de chlorhydrate d'ammoniaque, donne, par un excès d'oxalate de la même base, un abondant précipité d'oxalate de chaux. La liqueur, séparée de l'oxalate de chaux, donna, avec le phosphate d'ammoniaque, un précipité très-notable de phosphate ammoniaco-magnésien, reconnaissable à ses caractères, chimiques et à la forme que ses cristaux offrent au microscope. » Un fragment de calcul, chauffé avec une solution de potasse caustique, a produit un léger dégagement d'ammoniaque. Une partie de la liqueur chlorhydrique, neutralisée par l'ammoniaque, puis acidulée par l'acide 25.. ^«^ ( i88 ) acétique, a {ourui avec l'acétate d'uranium un précipité notable de phos- phate d'uranium, facile à reconnaître à son peu de solubilité dans l'acide et à son insolubilité absolue dans l'eau. » En résumé, ces calculs urinaires sont formés de matières organiques insolubles ayant l'apparence de cellules épithéliales, et de matières miné- rales représentées par le carbonate de chaux et le phosphate ammoniaco- niagnésien, ce dernier en moindre quantité que le carbonate de chaux. , » L'observation de M. Missonier est intéressante à plusieurs points de vue. Elle nous montre dans l'espèce bovine le chatonnement de calculs urinaires par une dilatation de l'urètre et la duplicature de sa membrane nîuqueuse : cas pathologique que l'on rencontre quelquefois chez l'homme et qui rend l'opération de la taille délicate et grave, surtout lorsque la poche muqueuse est intimement adhérente à la surface du calcul, et qu'on ne peut faire l'extraction de ce dernier sans tiraillement et dilacération des parties voisines. En [816 j'ai été témoin d'un fait de ce genre à l'hôpital de per- fectionnement de la Faculté de Médecine. » Un jeune paysan fut reçu dans la salle de cet hôpital pour y être traité ' d'un calcul urinaire qui s'était arrêté ou développé au niveau de la portion bidbeuse de l'urètre, et dont il était atteint depuis plusieurs années. Ce calcul était volumineux et laisaitau dehors une saillie remarquable entre le périnée et les bourses. Il laissait passer, quoique difficilement, l'urine qui avait creusé un léger sillon sur l'un des points de sa surface, comme on le reconnut après son extraction. I/opération, pratiquée par le célèbre chirurgien (1) qui dirigeait alors un établissement dans lequel il a laissé de précieux souvenirs, fut longue et douloureuse, et l'opérateur eut beaucoup de jw^ine à dégager le calcul de la poche muqueuse qui le coiffait, et adhérait très-fortement à la ;J||à iii^plus grande partie de sa surface. Ees tiraillements, les déchirements qu'on avait été obligé d'opérer furent suivis d'une réaction inflammatoire des plus violentes, d'infiltration urineuse, de gangrène, et le malade succomba quelques jours après avoir subi cette opération. » Le jeune taureau yak, dont j'ai relaté l'observation, a manifeste- ment péri à 1:1 suite des accidents auxquels a donné lieu la rétention de l'urine par cause mécanique, comme l'ont démontré l'exposition des symptômes et l'autopsie cadavérique (a). (i) Le professeur Antoine Dubois, dont les leçons et les conseils m'ont été si souvent utiles et à la mémoire duquel j'aime à payer ici un tribut de reconnaissance. (2) L'infiltration du tissu cellulaire sous-cutané n'était point due à un épanchemenî >•% ( «89 ) » Il est à regretter que le vétérinaire qui fut appelé en premier lieu n'ait pas reconnu la nature précise de la maladie par la palpation attentive du pénis, à travers les parois duquel il aurait pu sentir probablement les con- crétions qui l'obstruaient, et par l'introduction d'un cathéter. Peut-être alors, malgré sa gravité, l'opération aurait-elle pu sauver la vie de l'animal. » OPTIQUE MÉTÉOROLOGIQUE. — ISote Sur certaines colorations de la lune et du soleil; par M. J. Fournet. « Les excellentes leçons de M. Chevreul que j'ai suivies avec un intérêt tout particulier à Paris en t833, et en i84'Ji-"843 à Lyon, m'ayant fait con- naître la portée des effets du contraste simultané des couleurs, j'ai pu en faire l'application à divers phénomènes d'optique météorologique. Dans le nombre, je choisis, en ce moment, ceux qui concernent certaines colora- tions de la lune et du soleil, et à titre de point de départ, je dois rappeler l'arc rouge crépusculaire dont résultent l'aurore matinale ainsi que les ef- fets correspondants des soirées. Il se manifeste, dans tout son éclat, au dé- but et à la fin des belles join-nées. A ces heures, on le voit poindre à l'ho- rizon, gagner le zénith, puis s'effacer graduellement à l'opposite. Si d'ailleurs la coupole céleste est parsemée de flocons nuageux, ceux-ci se trouvant éclairés par cette lumière transitoire, sont momenlanément teintés d'un rouge beaucoup plus ardent que ne peut l'être celui du fond diaphane de l'atmosphère. C'est le quas lumine vestit jmrpureo porté à sa plus haute expression ; c'est la rougiie de nos cultivateurs, illumination qui, survenant le matin ou le soir, devient pour eux l'indice d'une pluie prochaine. En effet celle-ci manque alors rarement, d'après mes observations. )) Supposons actuellement la lune placée ejUre des nuées colorées de la ^-^ ' façon susdite, et l'on comprendra aussitôt qu'en vertu des effets du contraste, elle devra se revêtir de la couleur complémentaire du rouge, qui est le vert. J'ai pu remarquer entre autres cet accident le 27 juin 1 842, à Privas (Ardèche). Je prenais ma route à 4 heures du matin pour me livrer à quelques études géologiques. Le nord-est régnait en bas, tandis que la voûte céleste était d'urine, car il y aurait eu de la gangrène, et M. Missonier l'aurait noté dans son obser- vation. Nous devons observer ici la coïncidence qui existait entre la rétention d'urine d'une part, et de l'autre l'infiltration séreuse du tissu cellulaire et l'épanchement considérable de sérosité dans la cavité des plèvres et du péritoine. »4U t:** ( '90 ) fapissée de longues bandes cirrheuses balayées par le sud-ouest, et celles- ci se trouvant bientôt rubéfiées près du zénith, la lune environnée de ces flammèches rutilantes acquit une teinte verte d'une remarquable intensité. Au surplus ces cirrhus se condensèrent rapidement en cumulo-stratus; puis à 8 heures la pluie survenait comme à dessein de confirmer le pronostic de la rougie du matin. Heureusement pour moi le nord acquit, à son tour, une violence telle, que je fus bientôt débarrassé de cette contrariante in- tempérie. » Je passe sous silence d'autres apparitions du même ordre, en me bor- nant à déclarer qu'elles sont assez fréquentes dans nos climats, et, sans plus tarder, j'indique un type différent qu'il m'a été donné de remarquer en plusieurs circonstances. Il se distingue du précédent par l'absence com- plète des nuelles. )) Le 17 janvier 1 858, à la fin d'une journée, purifiée par une violente tempête nord, on ne voyait à Lyon aucun nuage. Cependant au passage de l'arc rouge, la lune, qui n'était encore qu'à l'état d'un mince filet, prit mo- mentanément une teinte verte bien caractérisée. Quelques minutes plus tard apparut le second arc rouge, et alors l'astre, de nouveau soumis à l'effet du contraste , reprit la couleur verte qu'il avait perdue dans l'inter- valle. » Le 1 1 novembre i856, me trouvant dans le Baranco-de-Seca , près d'Almazarron, aux environs de Carthagène, pendant une des plus pures soirées de la Murcie, le ciel fut teinté par la belle lumière rose. La lune, peu après son lever, étant noyée dans cette coloration, devint sensiblement aussi verte que dans les cas précédents. » Le lendemain, je revenais d'Almazarron à Carthagène. L'atmosphère était pareillement pure, et par suite l'arc anticrépusculaire se dessina en- core une fois très-nettement. Cependant notre satelUte, étant déjà en retard, surgit dans la partie bleuâtre sous-jacente , en affectant cette dimension colossale qui provient de l'illusion occasionnée par l'interposition d'objets terrestres disposés de façon à faire croire à un grand éloignement. Mais sa couleur différait de celle de la veille. Il se montrait paré d'un jaune de bronze éclatant, teinte complémentaire du bleu environnant, et au bout de quelques minutes, l'éclairage crépusculaire ayant cessé, il acquit la blan- cheur argentine qui est son attribut durant les nuits sereines. Ainsi donc, encore une fois, la couleur de l'astre était en rapport avec celle du ciel. )j Au surplus, voici d'autres observations relatives au même phénomène. (' 19' ) \,e ag novembre iSSy , à Lyon, vers 4 heures et demie du soir, la lune se trouvant passablement élevée sur un fond d'un bleu encore assez pur, de- meurait d'abord fortement orangée, puis elle blanchit à mesure que le gris crépusculaire remplaçait le bleu. » I-« 28 décembre suivant, les conditions étant identiques, les contrastes reproduisirent les mêmes résultats. » Si, au contraire, j'examine l'astre placé à des hauteurs angulaires sen- siblement égales aux précédentes, mais ayant pour fond un ciel complète- ment gris, alors, au lieu de le trouver jauni, je le vois d'un blanc parfait. C'est ce qui arriva spécialement, entre les deux observations sus-mentionnées, à la date du 2 décembre, vers 7 heures du soir. » On peut d'ailleurs concevoir d'autres combinaisons en vertu desquelles l'astre sera affecté de nuances orangées plus prononcées, ou bien encore d^ teintes décidément roses. Dans ce dernier cas, il sera placé dans des parties du ciel passant par degrés au vert, parfois intense, que l'on remarque à l'horizon dans certaines soirées, ou durant les matinées. Alors l'effet du contraste devient l'inverse de celui qui résulte de la rougie du matin. 1) Passons actuellement aux conditions atmosphériques qui m'ont mis à même d'étudier le bleuissage du soleil, en les mentionnant avec tous leurs détails, afin de laisser le moins de prise possible aux incertitudes. » Dans la nuit du 12 au i3 mars i856, je m'arrêtais au Mont-Cenis. A la suite d'une tempête méridionale, la neige tombait avec abondance ; elle per- sistait encore à 10 heures du matin, les nuages étant jusque-là parfaitement opaques. Les premiers indices de leur dissolution se manifestèrent vers 1 1 heures, au moment de mon départ de la station. A 1 1 heures et demie du matin, au niveau du premier refuge, je distinguais parfaitement les ag- glomérations nuageuses amincies qui couvraient les sommités, tandis que d'autres vapeurs paraissaient remplir les vallées, de sorte qu'évidemment je cheminai au milieu d'une sorte de brume. » A midi, les progrès de la raréfaction étaient tels, qu'il ne tombait plus que de rares granules neigeux, et bientôt, malgré l'augmentation d'épaisseur provenant des masses que je laissais au-dessus de moi, un soleil nébuleux, mais en apparence d'un blanc pur, perçait de temps à autre. Cet éclat in- colore, et nullement jaune ou orangé, tel qu'il apparaît assez habituelle- ment au travers des brouillards lyonnais, fixa mon attention. » Je pus donc voir qu'à midi et demi, sous l'influence de la radiation solaire et du réchauffement vernal , déjà prononcé, des brumes épaisses ( '9'^ ) comme les vapeui.t d'une chaudière s'échappaient du creux des vallées d'Exilés, de Suze et de la Novalaise. Charriées par une faible brise ascen- dante, elles se façonnaient en gros amas ballonnés ou conoïdaux, et s'éten- daient lentement le long des rampes; puis elles allaient masquer, tour à toiu-, les cimes voisuies, se réunir aux débris du stratus, en formant des espèces de nuages morcelés et atténués au point de laisser entre eux de lar- ges éclaircies que traversaient les rayons intermittents du soleil. En un mot jetais en présence des diverses phases du développement d'un de ces phé- nomènes que je désigne sous le nom de Jitmée des montagnes et dont le ré- sultat est de constituer des espèces de parasites qu'il me paraît nécessaire de distinguer de ceux qui ont été définis par M. lîabinet. » A I heure du soir, je pénétrais dans leurs ])arties les plus denses, et à I heure et quart, grâce à une descente accélérée, je me trouvais dans une atmosphère claire et trop chaude pour permettre à la vapeur élastique de passer à l'état vésiculaire. La couche brumeuse était donc alors comme sou- levée en niasse et condensée au-dessus de ma tête à environ 200 mètres plus iiaut que le fond de la vallée. J'estime d'ailleurs qu'abstraction faite des saillies élancées de sa partie supérieure , elle avait une épaisseur d'environ 100 mètres. Ce stratus persista dans la nuit pendant laquelle la lune se mon- trait excessivement trouble, mais sans indice de halo, ni de couronne. » Ces vapeurs ne devaient pas être congelées, car il ne tombait plus de neige depuis midi; j'ajouterai même qu'à partir de 10 heures du matin, celle qui était étalée dans le col du Mont-Cenis commençait à passer à l'état fondant; qu'alors en vertu d'une tiède brise de l'est-sud-esf, combinée avec la radiation du soleil au moment de sa culmination , les particules glacées suspendues dans l'air étaient fondues au point que les habits se couvraient d'humidité, et qu'à I heure du soir, le dégel s effectuant avec une certaine brusquerie, je ne recevais que les fines et rares gouttelettes d'une sorte de bruine. D'ail- leurs l'accroissement des températures sera encore mieux exprimé par la marche du thermomètre. Cet instrument indiquait à 10 heures du matin au Mout-Cenis, — o,(); 1 1*" 3o"du matin, au premier refuge, -)- 0,1 ; la*" 3o™du soir, sur la descente, dans un espace passablement clair entre la brume infé- rieure et les nuelles supérieures, -l- 2,8; i heure du soir, au milieu de la partie la plus dense de la brume, -4- 2,0; i"* 3o™ du soir, à une centaine de mètres sous la bnnne, -f- 6,0: 2 heures du soir, au fond de la vallée de Novalaise, -+- 8,9. ) Si donc l'on se rappelle que, d'après mes observations, 12 à i4 degrés ( '93 ) de froid environ paraissent être nécessaires pour déterminer la congélation de la vapeur vésicuiaire, on comprendra qu'en vertu de toute celte réunion de données, je puis admettre qu'un état glacé quelconque de l'eau suspen- ^ due dans l'air ne peut pas être invoqué à l'occasion des effets que je tiens à décrire. Cependant je sais aussi que pour être en droit de me montrer plus affirmatif, il eût été à propos de porter le thermomètre au sommet des montagnes et non d'en descendre. En effet, la série de mes observations pourrait, au besoin, servir à établir le fait d'un décroissement rapide de la < chaleur en raison de la hauteur, puisque j'ai passé assez vite de — 0,9 à -f- 8,9. Il est vrai qu'il serait permis de répondre que les heures n'étaient plus les mêmes, que, vu la saison, le soleil envoyait des rayons assez peu obliques, qu'enfin le vent méridional devait ajouter sa puissance calorifique ; jnais en dernière analyse, la discussion ne pouvant avoir aucune issue , je dois me contenter d'avoir émis mon opinion, et je vais passer aux détails concernant les colorations solaires. » L'astre, que j'observais toujours attentivement, pendant ma marche descendante, conservait encore habituellement la blancheur qui m'avait frappé, ne faisant que s'éclaircir, que pâlir, ou s'obscurcir tour à tour, selon l'épaisseur des flocons passant devant lui. Mais au milieu de ces vicis- situdes continuelles, vers i heure du soir, et à de certains intervalles, il ap- paraissait avec des teintes variant du bleu pâle, mais pur, au bleu glauque de l'aigue-marine. Dans ces moments, les bords des nuées qui l'encadraient étaient teintés en orangé tournant plus ou moins au rouge, et l'ensemble jouissait d'un éclat suffisamment faible pour ne point fatiguer les yeux. » Cette simultanéité de l'apparition des deux couleurs me porte naturel- lement à conclure que les effets du contraste se produisaient en raison de l'intensité et de la qualité des nuances de l'espèce d'auréole irrégulière et changeante formée par les franges orangées des globosités nuageuses ame- •^> TLft, nées à un état de densité convenable. Ajoutons encore que si durant cer- taines phases du phénomène le soleil reprenait sa blancheur, quand sou entourage devenait lui-même incolore, il se teintait instantanément en bleu glauque avec une partie de son fond au moment où l'ensemble du tableau était comme circonscrit par un cadre doré. Ainsi donc, c'était tantôt le soleil seul, tantôt le soleil avec sa tenture qui bleuissaient. Et dans l'un comme »<* » » dans l'autre cas, les nuées environnantes étant également orangées, les effets &l «rf ^ du contraste s'exerçaient indifféremment sur les deux parties. * ^ y* >• J'ai insisté à dessein sur ces divers détails, d'abord pour laisser à dési- rer le moins possible à l'égard du phénomène, et ensuite par la raison que C. R., i858, 7'"' Semestre. (T. XLVII, >" 3.) l6 . ^ ^^^# ( '94 ) quelques-unes des particularités sus-mentionnées pourront servir dans d'au- tres occasions à discuter la valeurs de certaines observations qui me parais- sent devoir i-entrer dans la même catégorie. Cependant il importe dès à pré- sent de compléter la théorie du phénomène, et dans ce but je rappellerai que, d'après les nombreuses et précises expériences de M. Chevreul, les effets du contraste exigent certaines conditions pour pouvoir se manifester avec quelque éclat. Ainsi d'abord, en mettant du gris à côté d'une couleur, on la rend non-seulement plus vive, mais encore le gris lui-même se revêt de la complémentaire des teintes juxtaposées. Mon digne professeur a insisté de plus sur la nécessité de l'intervention d'une lumière blanche, diffuse quand il s'agit d'exalter les teintes complémentaires sur des fonds lumineux comme le blanc, et sur celle d'une lumière intense lorsqu'il y a des teintes complémentaires qui prendront des fonds bruns ou noirs juxtaposés à des corps colorés. » Eh bien, ces deux principes rationnels et fondamentaux permettent immédiatement de comprendre que du moment où, entre l'encadrement orangé plus ou moins rouge formé par les bords des cumulus, il se pré- sentait des vapeurs denses et grisonnantes, celles-ci devaient se charger des complémentaires bleue ou vert léger et qu'alors la visibilité du phénomène était complétée par la lumière diffuse et blanche émanée des nuées incolores étalées sur les autres parties du ciel. Au surplus, l'effet du contraste devant s'exercer d'une manière générale, la théorie en question explique non-seu- lement la coloration du soleil, mais encore celle du fond translucide au milieu duquel il paraissait appliqué. Et naturellement encore les autres jeux de lumière étaient subordonnés aux évolutions incessantes des nuages ambiants. » Avant de terminer, je dois rappeler que le soleil bleu a déjà été vu antérieurement dans les Alpes. Le 29 juillet 1 703, quelque temps après une série de grands débordements, Scheuchzer, parcourant le canton de Glaris, s'aperçut qu'au milieu d'un ciel nuageux un soleil parfois très-vif acqué- rait une agréable teinte d'un bleu pourpré, durant les instants où divers groupes vaporeux passaient au devant. Une gravure accompagne ces brèves indications, mais étant assez grossière, on ne peut savoir si leurs franges étaient réellement festonnées d'or. » Toutefois ayant vainement cherché dans les ouvrages de Saussure quel- ques indications du même genre, il faut croire que le fait se présente rare- ment, au moins avec un degré d'intensité suffisant pour frapper les observa- teurs. ( 195 ) * i » Sons son ciel italique, Virgile au contraire paraît avoir été assez soiiveht à même de remarquer le phénomène. On en jugera d'après les vers suivants (les Géorgiqiies (lib. I, v. 438 à 4i5) : Hoc etiam , emenso cum jam decedet Olympo, Profilent meminisse magis ; nam saepe videiiius Ipsius in vultu varies crrare colores; Cœruleus pliiviam denuntiat; igneus, Euros. )) Évidemment un pronostic de pluie, basé sur ce bleu, serait parfaite- ment illusoire pour nos contrées, attendu qu'il n'a été donné qu'à très- peu de météorologistes de l'apercevoir, bien que le soleil y soit fréquem- ment environné de colorations orangées, souvent fort vives, ou bien encore de vapeurs réputées blanches, du genre de celles qui déterminèrent mes ob- servations du Mont-Cenis, 'V » Si d'ailleurs je résume l'ensemble de mes nombreuses études faites depuis plusieurs années, je conclus que d'habitude un astre environné de blanc est blanc, et qu'il apparaît alors comme une lampe vue de quelque distance, pendant la nuit, au travers de rideaux incolores. Si les franges bigar- rées de sa couronne sont trop distantes, il reste encore blanc. Son aspect inco- lore se conserve de même au milieu de l'ouate grise de certains brouillards. D'un autre côté, il peut demeurer orangé dans le cas où il est établi au centre d'illuminations de même couleur. Ces circonstances étant les plus ordinaires, je conclus en sus qu'il faut que la constitution des nuages satisfasse à quelques conditions assez complexes pour déterminer la mani- festation des effets du contraste simultané, et l'on en a la preuve dans les détails énumérés précédemment. On se souviendra, en outre, que dans les divers cas de coloration dont il vient d'être fait mention, les rayons orangés eux-mêmes sont de bonne teinte et nullement des résultats provenant de la suraddition des complémentaires. Ils produisent en effet des ombres bleues, absolument comme le feraient ceux qui auraient traversé un verre de même couleur. Au surplus, quand sur son déclin le soleil plonge dans les brumes basses de l'atmosphère, d'orangé qu'il était, il tourne souvent au rouge, et alors il peut produire des ombres grises virant légèrement au vert glauque. Mais pour pouvoir déterminer la manifestation de ces dernières, sa clarté doit être encore passablement intense , sinon les ombres obtenues sont grises, et c'est ce qui arrive du moment où étant réduit à l'état d'un simph- disque empourpré, l'œil peut impunément en soutenir l'aspect. » ,*■ -f it- ■^' 26.. ( '96 ) PHYSIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Note sur quelques expériences de contraste simul- tané des couleurs; par M, Chevreul. « Les nombreuses observations que M. Fournet a faites sur certaines colorations du soleil, de la lune, des nuages et des montagnes, l'explication de ces phénomènes, qu'il rattache à la loi du contraste simultané des cou- leurs que je développai en 1 826 devant cette Académie, et depuis cette époque dans des cours et dans un ouvrage spécial publié en 1889, me déterminent à communiquer à l'Académie une Note additionnelle aux publications que je viens de rappeler, persuadé qu'en le faisant je préviendrai des erreurs que des personnes qui appliquent la loi du contraste simultané des couleurs à l'explication de certains phénomènes atmosphériques, pourraient commettre en acceptant comme vraie l'explication dans laquelle on attribue à la cou- leur bleue du ciel la couleur des ombres que projettent des corps opaques placés à la surface de la terre lorsqu'ils reçoivent sur une de leurs faces la lumière du soleil à l'horizon, soit que l'astre se lève, soit qu'il se couche. On suppose alors que le soleil colorant en orangé les corps qu'il frappe, leur ombre paraît bleue parce qu'elle réfléchit la lumière bleue de la voiife céleste à l'œil du spectateur. Cette explication est inexacte; car j'ai observé que ces ombres peuvent avoir des couleurs comprises entre le bleu, le vert et le jaune ^ la lumière du soleil à l'horizon pouvant être comprise entre l'orangé, le rouge et le violet. La condition nécessaire pour que l'ombre apparaisse avec la couleur complémentaire de celle-ci est qu'elle soit éclairée par de la lumière diffuse incolore. L'ombre, en un mot, est dans la condi- tion d'une surface grise placée sur un fond de la couleur actuelle du soleil à l'horizon, le fond de la surface grise étant vue éclairée par la lumière blanche du jour. » En résumé, l'ombre que projette un corps Jî^appé par une lumière colorée ne paraît teinte de la complémentaire de cette lumière qu'autant que l'ombre est éclairée par une lumière diffuse incolore. )' Les expériences suivantes prouvent cette proposition. » Dans une chambre noire, sur une table couverte d'un papier blanc, on place une capsule dans laquelle on a disposé un amas de filaments d'amiante et de poudre de chlorure de strontium, afin de colorer en violet rouge la flamme de l'alcool qu'on y allumera. » Lorsque la flamme sera d'une couleur bien intense, on placera verti- calement une règle noire sur le papier et on constatera que l'ombre n'a pas de couleur appréciable. Si alors on l'éclairé au moyen de la lumière diffuse ( '97 ) du jour en découvrant une .ouverture qui se trouve en face de la flamme, l'ombre apparaîtra d'une couleur jaune-verdâtre complémentaire de la cou- leur de la flamme. On peut constater encore qu'il existe une position delà règle relativement à la lumière du jour et celle de la flamme où l'œil aper- çoit, avec l'ombre d'un jaune verdâtre, une ombre opposée qui, éclairée par la flamme, paraît d'un violet rouge. » En remplaçant le chlorure de strontium par du bichlorure de cuivre, les résultats sont les mêmes, sauf que l'ombre de la règle est d'un violet rouge et celle de l'ombre opposée d'un jaune verdâtre. » Mêmes résultats encore avec la flamme de couleur orangé-jaune de l'huile ordinaire, sauf que l'ombre éclairée par le jour est d'un bleu violâtre, et la seconde d'un orangé jaune. » On peut démontrer la proposition précédemment énoncée de deux autres manières. » Première manière. La première consiste à placer verticalement une règle noire dans une boîte dont les parois sont noircies, excepté une qui est remplacée par un verre de couleur ou un tissu de soie pareillement coloré ; ce verre ou ce tissu, voyant le jour, on constate, au moyen d'un oculaire pratiqué dans la paroi supérieure, que l'ombre ne parait pas colorée, mais qu'aussitôt que la himière du dehors l'éclairé, elle l'est de la complémentaire de la couleur transmise par le verre ou le tissu. » Deuxième manière, La seconde manière consiste à placer une figure blanche de plâtre dans une chambre où arrivent des rayons colorés transmis par un verre ou tissu transparent. On constate que les ombres de la figure ne sont pas sei>siblement colorées, mais qu'elles paraissent teintes de la com- plémentaire de la couleur des rayons transmis dès que les ombres sont éclairées par de la lumière blanche (i). 1» Je ferai une dernière remarque : c'est qu'en plaçant deux verres d'une même couleur à la distance de 5 centimètres, juxtaposant l'un d'eux avec un verre d'une autre couleur que la sienne, puis mettant à 5 centimètres de celui-ci un verre qui lui soit identique, on pourra constater, en éclairant les quatre verres d'une manière égale par derrière, que les deux verres juxta- posés présenteront tous les effets du contraste simultané des couleurs. » J'ai cru devoir rappeler ces effets à une époque où plusieurs savants qui s'occupent de météorologie pensent à appliquer la loi de ce contraste à des phénomènes du domaine de l'atmosphère, en insistant d'une manière (i) Loi du contraste simultané des couleurs, page 44^. -■v; 11- ■ v > ^•; ( 198 ) toute particulière sur la nécessité, avant de conclure qu'il y a contraste, de regarder les corps qu'on croit le présenter, séparément l'un de l'autre au moyen d'un tube ouvert; par ce moyen chaque corps paraîtra de la couleur qu'il a indépendamment de tout^contraste. Par exemple, si l'on soupçonne qu'une teinte bleue que présente un astre est due à ce qu'il est entouré d'orangé, en le regardant dans un tube à l'exclusion de ce qui l'entoure, la teinte bleue disparaîtra si elle est l'effet du contraste simultané. » OPTIQUE. — Note sur les couleurs accidentelles ; par M. J.-M. Séguin. « 1. La question des couleurs accidentelles ne peut que gagnera ce que le même fait soit reproduit, observé et décrit par des personnes diffé- rentes : chaque expérience fera découvrir des circonstances nouvelles. » Un Mémoire récemment présenté à l'Académie (i) a signalé les varia- tions de grandeur qu'éprouvent les images accidentelles lorsqu'on les pro- jette sur des surfaces plus ou moins éloignées. J'avais dit moi-même, dans une autre occasion : '( L'image (d'un objet coloré) a la même forme que » celui-ci, les mêmes dimensions si on ne l'a projetée que sur le fond » (où l'objet se trouve), des dimensions plus grandes ou plus petites si on » l'a projetée sur des surfaces plus éloignées ou plus voisines de l'observa- » teur » (a). D'autres physiciens ont dû remarquer le même fait. Quant à l'explication, la plus élémentaire me semble pour le moment la meilleure. n Comme les images accidentelles demeurent visibles quand on ferme les yeux, il y a lieu de se demander quelle est la grandeur qu'on leur attribue alors. L'effort de l'organe pour s'adapter aux diverses distances joue cer- tainement un rôle dans cette appréciation. Après avoir considéré un carré de drap rouge placé dans un fond noir, je vois son image accidentelle verte. 3e la projette sur un nuir situé assez près de moi, je ferme les yeux et je recule : il me semble que l'image grandit. Probablement l'organe se dispose comme pour regarder plus loin. Je me place très-près du mur, à quelques centimètres seulement; j'ouvre les yeux et il me semble voir l'image au delà de la surface qui est trop rapprochée pour que ma vue s'y adapte facilement; mais je lais un effort pour regarder le mur, et l'image en s'y projetant se montre plus petite. » La fatigue des yeux ne m'a pas permis de prendre des mesures. Je ferai observer néanmoins que les objets colorés sont préférables aux objets (i) Comptes rendus, 5 juillet i858. (a) Annales de Chimie et de Physique, 3" série, tome XLI, page 423; i854- { '99 ) blancs pour ce genre d'expériences. Les objets blancs donnent naissance a des images accidentelles qui ont à la fois plusieurs couleurs : une couleur centrale, qui s'efface peu à peu à partir du bord, et, tout autour, des cou- leurs irisées qui s'étendent de plus en plus vers le centre. Ces circonstances, que j'ai décrites avec détails dans le Mémoire cité, rendent incertaines les limites de l'image, » 2. Même quand on prend pour sujet d'abrévation un objet coloré, l'action de la lumière blanche mêlée à la couleur dominante est capable de compliquer les apparences. M. Plateau a dit avec raison qu'il serait utile de refaire avec de la lumière homogène des expériences relatives aux cou- leurs accidentelles (i). J'ai décrit des expériences faites de cette manière, et elles m'ont appris que si les couleurs accidentelles naissent sans l'interven- tion de la lumière blanche, elles n'en sont pas moins modifiées par elle. L'observation suivante mène au même résultat (2). » Après avoir regardé un carré de drap rouge placé sur un fond noir et exposé au soleil, je tourne les yeux vers un mur, je vois un carré vert- bleuâtre. Je ferme les yeux et je vois d'abord un carré de couleur claire, faiblement rosée; cette teinte s'efface assez rapidement à partir des bords et elle est remplacée par le vert. La couleur verte persiste quand on ouvre les yeux ; mais en les fermant de nouveau, on retrouve la teinte rosée qui dure un instant avant le rétablissement du vert. Dans ces alternatives, on peut reconnaître les oscillations, selon le temps, dont parle M. Plateau et qui, selon lui, amènent totu' à tour sur la rétine la couleur de l'objet et la couleur complémentaire. Cependant j'ai refait l'expérience en regardant, à travers un verre rouge de nuance sensiblement homogène, un mur blanc éclairé par le soleil, et je n'ai vu alors qu'une image verte, soit en ouvrant, soit en fermant les yeux. Je suis donc porté à attribuer les alternatives à l'action de la lumière blanche réfléchie par le drap rouge. Quand on a regardé un objet blanc fortement éclairé et qu'on ferme les yeux, on voit après l'éblouissement du premier moment, une image accidentelle, qui est dans presque toute son étendue jaune, ou orangée, ou rouge; sur les (1) Note sur la persistance des impressions de la rétine, dans le Supplément au Traité di- la lumière de Hersche! , pages 5i i et 5i4- (2) Les expériences de M. Fechncr prouvent aussi la diversité des couleurs accidentelles produites par la lumière non homogène, Annales de Poggendorff, tome L, i84o. Je ne con- nais que par une analyse très-incomplète des recherches que I\l. Melsons a présentées à l'Aca- démie de Belgique le 7 novembre 1857. ^m ( aoo ) bords, on aperçoit des zones violette, bleue et verte. J'ai déjà rappelé que les couleurs périphériques s'étendent successivement sur l'image. Cette substitution est très-rapide quand on laisse entrer dans les yeux la lumière extérieure : si bien que l'image étant jaune dans les yeux fermés, se montre violette, ou bleue, ou verte quand on les ouvre. Donc l'image verte du drap rouge peut être dissimulée par les premières teintes rosées qui dérivent de la lumière blanche quand les yeux sont fermés, tandis qu'elle est renforcée par les dernières teintes bleue ou verte quand on regarde la surface d'un mur. La même interprétation s'applique aux images accidentelles qu'on décrit comme étant alternativement blanches ou noires, et dans lesquelles j'ai toujours distingué des couleurs déterminées, claires ou sombres, n'ayant pas nécessairement entre elles la relation de couleurs complémentaires. » 3. Dans l'éblouissement qui succède à la contemplation d'un objet fortement lumineux, comme le disque du soleil, il est encore possible de distinguer des couleurs très-brillantes, mais très-fugitives, passant rapide- ment dans les yeux avant la régularisation de l'image persistante. Les cou- leurs que je vois ainsi sont le vert, le bleu et le violet. J'ai refait cette obser- vation avec la lumière des étincelles électriques produites par un puissant appareil d'induction. Chaque étincelle, malgré sa très-courte durée, paraît donc faire dans l'organe de la vision luie impression accidentelle,^ sinon directe, assez durable pour qu'on y reconnaisse successivement trois cou- leurs, et même après ces couleurs déterminées, une teinte vague et jau- nâtre par laquelle se terminent toujours les images accidentelles des objets blancs. » RAPPORTS. CHIMIE PHYSyïOhOG\qvK. ~ Rapport surim Mémoire de M. Fernet, inlilulé : Sur l'absorption et le dégagement des gaz par les dissolutions salines et par le sang. (Commissaires, MM. Dumas, Milne Edwards, CI. Bernard, Balard rapporteur.) (i Le Mémoire de M. Fernet sur l'absorption et le dégagement de quel- ques gaz par les dissolutions salines et par le sang, dont l'Académie nous à chargés de rendre compte, est destiné à éclairer par des déterminations précises quelques-uns des problèmes que présente la respiration. L'absorp- tion et le dégagement de gaz qui accompagnent cette fonction sont-ils ,1e résultat d'une action purement physique, et peuvent-ils être expliqués { 20I ) par le simple phénomène de la solution ? C'est l'opinion qui a été soutenue par quelques expérimentateurs. Les faits connus tendent cependant à faire penser que pour le sang l'absorption des différents gaz, sans être indépen- dante de la pression, s'écarte assez notablement de la loi de Dalton pour faire penser que ces phénomènes dus en très-grande partie à la solution propre- ment dite pourraient bien être modifiés par une action chimique véritable exercée par quelques-uns des matériaux du fluide sanguin. Faire la part de ces deux ordres de phénomènes, savoir ce qu'il faut attribuer à la pénétra- tion dans les intervalles moléculaires des liquides, de groupements gazeux conservés intacts, condensés par un phénomène purement physique, et va- riant dès lors avec la pression ; apprécier pour quelle portion y entre la combinaison ou la préparation à la combinaison elle-même qui donne lieu à des groupements nouveaux, phénomènes sur lesquels influe la nature du liquide, mais qui sont indépendants de la pression, telle est la connaissance plus précise que M. Fernet a voulu ajouter aux observations de ses nom- breux devanciers, » L'idée qui a guidé M. Fernet dans ses recherches est la suivante : Si les gaz sont dissous dans les liquides par un simple phénomène de solu- tion les quantités de gaz dissoutes seront exactement proportionnelles aux pressions. Si, au contraire, une quantité déterminée de gaz est retenue dans le liquide, ou par l'affinité, ou par une adhésion spéciale, espèce d'affinité commençante, ce ne seront pas les quantités absolues de gaz dissous, mais les accroissements au-dessus de cette dernière quantité, restée con- stante, qui seront proportionnels aux accroissements de pression. Détermi- ner les coefficients de solubilité des gaz de la respiration dans les liquides à des pressions variables, mais en maintenant la température uniformp pour que cette cause reste sans influence sur le coefficient d'absorption, est donc le moyen d'obtenir les données numériques dont la discussion permettra de résoudre le problème. » Mais ce problème est complexe, et pour parvenir à l'aborder, il fallait le décomposer en ses divers éléments; aussi M. Fernet a-t-il étudié séparé- ment l'action des gaz qui interviennent dans le phénomène de la respira- tion exercée par les solutions des sels minéraux que contient le sérum, puis par le sérum tout entier, puis enfin par le sang lui-même. » M. Bunsen a publié, il y a quelques années, sur la détermination des coefficients de solubilité des gaz dans quelques liquides un travail très- important, auquel il semblerait que M. Fernet aurait dû emprunter des méthodes d'observation déjà appréciées; mais le procédé mis en pratique C. &., i858, 3"" Semestre. (T. XLVII, IS" S.) 27 ( 202 ) par le savant professeur d'Heidelberg, et dans lequel on détermine directe- ment le volume du gaz qui disparaît par le fait de la dissolution, exige une agitation avec le mercure qui ne permet pas de l'employer pour des mé- langes contenant de l'oxygène, gaz absorbable, comme on sait, en petites quantités par ce métal. Il a fallu dès lors que M. Fernet fît usage d'une méthode différente et employât des appareils spéciaux qui ne laissent le gaz qu'en contact avec le liquide dont on veut apprécier le coefficient d'ab- sorption ; il a dû dès lors, au lieu de mesurer directement le volume absorbé, le conclure de la diminution de pression que cette absorption elle-même avait déterminée. » Le chlorure de sodium est un des sels contenus dans le sang, comment influe-t-il sur la solubilité, dans l'eau, de l'oxygène, de l'azote et de l'acide carbonique? L'expérience a prouvé à M. Fernet que les quantités de ces gaz absorbés par des solutions salines, contenant de 7 centièmes à a mil- lièmes de ce sel, étaient toujours proportionnelles à la pression exercée par ce même gaz à l'extérieur, et que le coefficient de dissolution différait de quelques centièmes en moins de celui que possède l'eau pure, différence surtout marquée pour l'oxygène; enfin que le vide ou un courant de gaz étranger dégagent complètement les gaz absorbés, ce qui montre qu'ils ne l'ont été que par suite d'un phénomène de solution contrariée par la pré- sence du sel dissous. » Le carbonate et le phosphate de soude, au contraire, tout en diminuant d'une part la solubilité de l'acide carbonique en tant que matières solides dissoutes dans l'eau, exercent une action inverse qui augmente notable- ment la quantité de ce gaz dissous par suite de l'alcalinité qui est propre à à ces deux sels. La discussion à laquelle se livre M. Fernet dans son Mé- moire tend à établir que le carbonate de soude, ainsi que le phosphate de soude PhO' (aNaO, HO), retiennent i équivalent d'acide carbonique par équivalent de base alcaline qu'ils contiennent, circonstance qui pourrait expliquer comment les carbonates alcalins peuvent être remplacés dans le sang par des phosphates d'une alcalinité égale, sans qu'il en résulte de per- turbations graves dans les fonctions physiologiques du fluide nourricier. » L'absorption plus grande d'acide carbonique opérée par des liquides tenant en solution des sels à réaction alcaline élait un fait facile à prévoir. Mais ce qui n'aurait pu l'être, c'est l'action qu'exercent ces mêmes sels sur la solubilité de l'oxygène. En discutant les résultats de ses expé- riences, M. Fernet montre que le volume de ce gaz absorbé par une solu- tion de carbonate ou de phosphate de sonde peut être conçue comme com- posé de deux parties : l'inie proportionnelle à la pression, moindre que ( 203 ) celle qu'aurait dissoute l'eau pure en pareilles circonstances et d'aiitanl plus petite que la solution est plus concentrée, ce qui représente la partie de gaz retenue par la solution proprement dite; l'autre indépendante de la pres- sion, et qui augmente avec la concentration de la solution. La somme de ces deux quantités qui varient, comme on le voit, et en sens inverse, avec la richesse de la solution en principes salins, est toujours un peu plus grande que celle qu'aurait dissoute l'eau pure, dans la limite d'expériences exécutées avec des solutions contenant :24, 1 5, ou 3 millièmes de ces sels, résultat sin- gulier, mis hors de doute par les expériences que M. Fernet a exécutées avec d'autant plus de soin que ce fait, dont la formation ou la possibilité de pro- duction de composés plus oxygénés ne peuvent rendre compte, indique aux expérimentateurs qui suivront M. Fernet dans cette voie qu'il y a là quelque chose de singulier à éclaircir. » L'azote ne présente, du reste, rien de semblable et se comporte comme sori indifférence chimique bien connue permettait de le pressentir. » L'action des matériaux inorganiques du sang une fois appréciée, M. Fernet a pu saisir pour quelle part entrait dans ce phénomène complexe celle des matières organiques quand on opère soit avec le sérum du sang, soit avec le sang lui-même chargé de ses globules. Le résultat général de ses expériences faites avec le sérum, c'est que la présence de l'albumine qui le constitue d'une manière presque exclusive, diminue la solubilité de l'azote et de l'acide carbonique, dont les quantités dissoutes par un simple phéno- mène de solution varient proportionnellement à la pression, tandis que la présence de cette albumine détermine une solubilité plus grande de l'oxy- gène, qui semble déjà retenu par une espèce d'affinité. » Mais ce sont surtout les globules sanguin.*; qui contribuent à cette ab- sorption et à cette fixation d'oxygène dans le sang. Ces globules n'influent pas sensiblement sur la solution del'acide carbonique ; mais ils absorbent l'oxy- gène et le condensent, par une activité qui leur est propre, avec beaucoup d'énergie. La quantité d'oxygène fixée par cette cause est cinq fois plus grande que celle dont se chargerait le sérum par un simple phénomène de dissolution et cela en opérant à la pression ordinaire ; or si l'on réfléchit que dans l'air l'oxygène ne supporte que le cinquième de la pression, et que la masse dissoute doit n'être dès lors qu'un cinquième de celle qui serait dissoute si on respirait de l'oxygène pur, il en résulte que dans le phénomène de la respiration le volume d'oxygène condensé par les glo- bules sanguins est vingt-cinq fois plus considérable que celui dont la partie 27.. ( 204 ) liquide du sang se charge par un simple phénomène de dissolution. Si l'on admet que la fibrine telle qu'elle existe dans le plasma ne modifie pas nota- blement l'action que le gaz défibriné exerce sur l'oxygène, c'est dans ces globules qu'on devra voir le véritable régulateur de l'action de l'oxygène; ce sont eux qui rendent le phénomène à peu près indépendant de la pression. » Dans quel état existe cet oxygène? Agit-il d'une manière immédiate sur la matière organique qui l'a condensé? Non, il reste disponible pour pro- duire plus tard les phénomènes de la combustion intérieure, semblable en cela à cet oxygène condensé par l'essence de térébenthine qui avant de la transformer en résine se maintient pendant quelque temps libre et avec des aptitudes à la combinaison exaltées, et qui lui font produire des phénomènes d'oxydation que l'oxygène ordinaire ne réaliserait pas. Cet oxygène con- densé par les globules, on peut l'extraire par l'action du vide presque absolu, aidé d'une température voisine de celle des animaux à sang chaud ; on peut aussi l'éliminer par un courant de gaz étranger, sans qu'il entraîne avec lui de l'acide carbonique, fait important observé par M. Marchand et que M. Fernet a été amené à vérifier dans l'exécution de ses propres re- cherches. » Parmi les communications nombreuses qui obtieinient toutes les semaines la publicité de nos séances et de nos comptes rendus, il en est un grand nombre qui, tout à fait dignes de l'approbation de l'Académie, ne sont pas ordinairement l'objet de Rapports. Pour les unes la vérité ne saurait être démontrée que par une multiplicité d'investigations qui exigent beaucoup de temps et que le public scientifique tout entier peut faire plus vite qu'une Commission académique limitée dans ses efforts. Pour d'autres, des faits saillants facilement observables sont vérifiés par tout le monde presque immédiatement après leur publication, et sont déjà entrés dans le domaine des vérités acquises à la science avant qu'une Commission agis- sant d'une manière collective ait pu les juger. Mais il en est d'autres consistant en résultats numériques, fruits de recherches longues et labo- rieures qui, lorsqu'elles sont exécutées par un observateur jeinie et encore peu connu, ont besoin de trouver auprès de l'Académie une sanction qu'elle ne refuse jamais aux travaux consciencieux. Nous croyons qu'elle peut sans hésiter l'accorder au travail de M. Fernet; nous pensons que par la bonne direction donnée à ses recherches et le soin avec lequel elles ont été exé- cutées, il a fourni pour la solution du grand problème des fonctions de la vie, des données précises que les physiologistes peuvent dans leurs études ■n:i ( 2o5 ) employer avec confiance, et c'est pour que l'Académie elle-même rende ce témoignage, que nous demandons que le travail de M. Fernet soit inséré dans le recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. La Commission chargée de l'examen d'un Mémoire de M. Duret sur l'uti- lisation des tiges de maïs, Commission composée de MM. Chevreul, Payen et Peligot, remet ce Mémoire sur le bureau en déclarant qu'elle ne pense pas qu'il y ait lieu d'espérer qu'on pût obtenir les résultats signalés par l'auteur. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. OPTIQUE. — Télescopes en verre argenté; miroirs à surfaces ellipsoïde et para- boloïde de révolution ; application au ciel; Note de M. Léon Foucault. (Commissaires, MM. Laugier, de Senarmont, Delaunay.) « La substitution du verre argenté aux alliages métalliques dans la con- struction des miroirs de télescope a laissé subsister tout entière la difficulté d'engendrer des surfaces capables de former par réflexion un foyer exact. Si l'on s'en tient à l'emploi des surfaces sphériques, les aberrations qui en résultent obligent à restreindre la surface objective à une étendue qui de- vient relativement plus petite à mesure qu'on augmente la grandeur des instruments. Mais en étudiant les choses de près, on reconnaît que la sur- face sphérique elle-même n'est pas engendrée par le travail de l'opticien avec un degré de perfection capable de supporter le contrôle des épreuves optiques. )) Si, par exemple, on place au centre de courbure d'un miroir concave un point lumineux qui devrait donner au même centre une image sans aberration, on reconnaît que le plus souvent cette image est entourée d'vuie auréole dont l'aspect permet de conclure les défavits de la surface. Par ce genre d'examen on reconnaît, en outre, qu'une surface se modifie d'une manière sensible pendant la durée du polissage. Cette remarque m'a suggéré la pensée de retoucher à la main les surfaces déjà polies et de les modifier par des retouches locales jusqu'à ce que l'image au centre de courbure les montrât irréprochables. » Cette opération m'ayant parfaitement réussi sur une surface déjà grande, j'ai compris qu'on pourrait aussi bien transformer la sphère ( 206 ) • en ellipsoïde, puis en paraboioïde, à la condition d'agir par degrés en sui- vant une méthode que je vais indiquer en peu de mots. » La surface du verre étant rendue rigoureusement sphérique, si un point lumineux placé primitivement au centre de courbure est déplacé d'une manière continue vers le foyer principal, l'image fuyant en sens in- verse gagnera l'infini, et l'aberration, qui d'abord était nulle, ira en aug- mentant avec la distance. » Concevons d'abord que le point lumineux se déplace assez peu pour que l'image formée dans un lieu voisin du centre ne présente à l'examen qu'une aberration commençante, on peut alors se proposer de corriger le miroir au moyen d'un polissoir de forme appropriée, de telle sorte que cette aberration disparaisse, et par suite le miroir, de sphérique qu'il était, devient ellipsoïde par le dédoublement du centre primitif en deux foyers correspondant aux lieux occupés par le point lumineux et par son image. Cette correction effectuée pour une première distance des foyers, on accroît cette distance en rapprochant le point lumineux du miroir, ce qui fait re- paraître de nouvelles aberrations à corriger; en procédant comme dans le premier cas, on les efface encore, et par suite on augmente la longueur de l'ellipsoïde auquel appartient la surface du miroir. Poursuivant ainsi de proche en proche et de station en station, on allonge progressivement l'eUipsoï de jusqu'à le transformer en paraboioïde de révolution, c'est-à-dire jusqu'à rendre le miroir capable de fonctionner sans aberration sensible pour une distance infinie. » Cette méthode mise en pratique sur un miroir de 33 centimètres de diamètre et de 2'°,25 de longueur focale, en a rapidement transformé la surface de telle sorte qu'aujourd'hui ce miroir, devenu parabolique, dé- double en son foyer l'intervalle d'une demi seconde. » Du reste, pour ne garder aucun doute sur la valeur de l'instrument formé d'un pareil miroir, je me suis hâté de le tourner vers le ciel et de le diriger sur l'étoile bien connue y d'Andromède. Dans la nuit du 21 au 11 juillet, cet astre s'est d'abord montré double et tel qu'il apparaît dans les *^ limettes de dimension moyenne; puis 'vers 3 heures du matin, aux pre- miers rayons du jour, l'air étant devenu plus calme, celle des deux étoiles qui présente la teinte bleue s'est partagée à son tour en deux points très- petits, extrêmement voisins l'un de l'autre. Les positions relatives, dessi- nées à vue par trois personnes différentes, se sont trouvées conformes aux indications des catalogues. C'est précisément le résultat que M. W. Struve ( a07 ) n'a obtenu qu'avec la grande lunette de Pulkowa. Il résulte donc de celte expérience que l'étoile bleue de -y d'Andromède a été dédoublée par un télescope parabolique en verre argenté, de 33 centimètres de diamètre et de 2™, 25 de longueur focale. » Je ne voudrais pas terminer cette communication sans rendre publique- ment témoignage au caractère élevé, au désintéressement de l'honorable et savant constructeur M. Secrétan qui, durant deux années consécutives, n'a cessé de mettre à ma disposition toutes les ressources d'un grand établis- sement. M CHIMIE ORGANIQUE. — Observations sui~ certaines différences d'action, entre In potasse et la soude, à V égard de diverses matières organiques^ dans la pro- duction des oxalates et des cyanures; par M. L. Possoz. (Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Balard.) « En cherchant à appliquer économiquement à l'industrie les données scientifiques publiées par Gay-Lussac {annales de Physique et de Chimie, y Sag); sur la production de l'acide oxalique par l'action des hydrates de potasse et de soude sur diverses matières organiques, j'ai observé que dans cette réaction, la soude était loin de se comporter exactement comme la potasse, et ayant souvent remarqué des faits analogues dans d'autres cir- constances, j'ai pensé qu'il serait utile d'attirer l'attention des chimistes sur ce point, car trop souvent on est porté à assimiler l'action de ces deux bases. Ainsi, pour les oxalates, non-seulement l'hydrate de soude produit, dans tous les cas, beaucoup moins d'acide oxalique que l'hydrate de potasse pour un poids donné de matière organique, mais encore avec certaines substances, il n'en produit pas du tout, et avec d'autres n'en donne que des traces; toutefois lorsqu'il est imi à l'hydrate de potasse dans certaines pro- portions, il peut au contraire favoriser une abondante production de cet acide. » Je commencerai par indiquer les quantités d'acide oxalique que j'ai obtenues en traitant par l'hydrate de potasse diverses matières organiques, en faisant remarquer que plusieurs appartenant au genre ligneux, et qu'on pourrait considérer comme ayant entre elles une grande analogie de com- position élémentaire, produisent néanmoins des quantités très-différentes d'acide oxalique. » Après avoir essayé un grand nombre de dosages divers, je me suis arrêté aux suivants, comme s'adaptant également bien au traitement com- ( 208 ) paratif de plusieurs matières différentes. En voici les principaux résultats : Hydrate de potasse Produit = Acide oxalique crist. : 3oo ■+■ loo Fécule séchée à loo" Moyenne de lo opérations = laS 3oo + loo Sciures de bois divers, séchées à 100°. » de 20 . = ^o 3oo -f- 100 Pailles de blés, séchées à ioo° » de 10 » = 100 3oo + 100 Foins diverses provenances, séchés à 1 00" » de 20 » = 1 4o 3oo 4- 100 Trèfle , séché a 1 00" » de 4 » :=iio 3oo -+- 100 Luzerne , séchée à 100° » de 4 » =110 3oo + 100 Tanaisie, séchée à 100" » de 4 " = i3o 3oo -+■ 100 Armoise, séchée à 100° >' de 2 >. r= 1 15 3oo 4- 100 Chicorée sauvage, séchée à 100° » de 2 » =120 3oo ■+- 1 00 Bourrache , séchée à 1 00" • de 2 » =112 3oo -f- 100 Orties , séchées à 100° » de 2 » ;= 100 3oo -1- 100 Côtes de tabac, séchées à 100". ... >. de 4 " = i5o 3oo ■+■ 100 Son de blé, séché à 100° » de 4 " := i5o 3oo -f- 100 Chiffons de laine pure, séchés à 100°. « de 4 >> = lo 3oo -f- 100 Chiffons de soie pure , séchés à lOO". ■> de 2 » =12 3oo -f- 100 Cuir, séché à loo" >. de 2 « =6 3oo -+- 100 Corne, séchée à 100° » de 2 » =20 » Ces expériences ont été conduites de la manière suivante : i> 1°. Pour la fécule, la lessive caustique est d'abord concentrée jusqu'à ce que son point d'ébullition soit amené à 2a5 degrés centigrades, puis on laisse refroidir jusqu'à 180 degrés; alors on ajoute la fécule par petites portions en maintenant la température entre 200 et 225 degrés pendant quatre heures; la masse étant devenue blanche, on la dissout, et on en dose une fraction par un sel de chaux. » 2°. Pour les autres matières, il convient mieux de les introduire dans la lessive concentrée seulement à environ 48 degrés Baume (soit i,5oo pesanteur spécifique) et d'évaporer le tout ensemble; la matière ligneuse se dissout, et lorsque la masse est devenue épaisse et qu'elle est encore brune, elle contient alors beaucoup d'acide ulmique, pas d'acides oxalique, acé- tique, formique, carbonique; on continue à maintenir la masse chaude entre 200 et 225 degrés; elle devient jaune, puis blanchâtre, et après qua- tre à cinq heures de chauffe, elle ne contient plus d'acide ulmique, mais bien tous les autres acides sus-énoncés. « On peut, il est vrai, terminer plus rapidement, en chauffant im peu plus, mais alors on détruit souvent une portion plus ou moins considérable d'acide oxalique. )> Si l'on veut substituer la soude à la potasse, la réaction finale n'est pas ^■■ ( 209 ) la même : lorsque la matière organique vient de se dissoudre, on trouve également beaucoup d'acide ulmiquo ; mais en continuant à chauffer pour transformer celui-ci en acide oxalique, quelques soins que l'on prenne, les acides oxalique, acétique etformique paraissent se détruire à mesure de leur formation, car pendant tout le temps que dure la réaction, on peut consta- ter leur présence; mais à quelque moment qu'on l'arrête et avec quelque proportion de soude qu'on opère, on n'obtient jamais que des quantités très- faibles d'acideoxalique, soit, en moyenne, lofois moins qu'avec la potasse, souvent seulement des traces et avec certaines matières, comme la laine, la soie, le cuir, pas même de traces. » En général, la présence des oxalates paraît très-éphémère dans ces réac- tions par la soude, surtout quand on opère sur plusieiirs kilogrammes de matière organique à la fois. Plus la masse est considérable, plus l'opération est difficile à conduire; avec la potasse on n'éprouve nullement cet incon- vénient. « Il semble qu'on puisse attribuer cette action destructive de l'hydrate de soude à ce qu'il est moins fusible que l'hydrate de potasse et trop éner- gique. En effet, si l'on fait des mélanges des deux hydrates dans des pro- portions telles, que la masse conserve à peu près la même fusibilité que l'hy- drate de potasse seul, alors la production de l'acide oxalique peut non-seu- lement ne pas diminuer, mais même augmenter : certaines proportions de soude accroissent, dans ce cas, l'effet utile de la potasse, permettent d'em- ployer des proportions de matière organique plus fortes, et d'obtenir ainsi une plus grande proportion d'acide oxalique pour une même quantité d'al- calis caustiques employés. » Dans une série d'opérations ayant pour but de connaître quelles seraient les proportions de potasse et de soude capables de produire le plus d'acide oxalique, j'ai observé : » 1°. Qu'un mélange de i partie d'hydrate de soude avec 3 parties d'hydrate de potasse peuvent décomposer -^ fécule de plus que si l'alcali employé était de la potasse pure, et que la quantité d'acide produite est augmentée en proportion de la fécule employée ; ') 2". Qu'un mélange de i partie d'hydrate de soude avec 2 parties (l'hydrate de potasse peuvent décomposer i fécule de plus que si l'alcali employé était de la potasse, et que la quantité d'acide oxalique produite est augmentée en proportion de la fécule employée; » 3°. Qu'un mélange de i partie d'hydrate de soude avec i partie d'hy- drate de potasse agit à peu près comme la potasse pure ; C. R., i858, 2'"= Semestre. (T. XLVII, N» S.) 28 ^t;>i %'"■ ( 2IO ) » 4°. Qu'un mélange de i parties d'hydrate de soude avec i partie d'iiv- drale de potasse produit ^ de moins que la potasse pure ; » 5°. Qu'un mélange de 3 parties d'hydrate de soude avec i partie d'hy- drate de potasse produit | de moins que la potasse pure ; » 6°. Qu'au-dessous de cette proportion de soude (n° 5) la production d'acide oxalique devient très-faible et impossible comme fabrication. )) La soude pure ne peut donc pas remplacer la potasse dans la produc- tion de l'acide oxalique, ainsi que les précédents travaux sur ce sujet pou- vaient le faire supposer, mais elle peut être utilement employée en mélange avec la potasse. » Dans la production des cyanures par les matières animales, si l'on cherche à remplacer la potasse par la soude, on voit que la soude pure, soit caustique ou carbonatée, produit beaucoup moins de cyanure que la po- tasse, et que les additions de sonde dans la potasse n'accroissent nullement la production des cyanures; au contraire, à mesure qu'on augmente la pro- portion de soude, la quantité de cyanure produite diminue. Ainsi, tandis que dans luie moyenne de fabrication courante, j'ai obtenu avec la potasse carbonatée et sulfurée aS de cvanoferrure ])Our loo de corne, la soude dans les mêmes conditions produit à peine 5 de cyanoferrure. » Cette moindre production des cyanures par la soude semble devoir s'expliquer par la raison que la soude est moins facilement réduite que la potasse à l'état métallique, état sous lequel la combinaison entre l'azote et le carbone peut seulement avoir lieu. » En effet, dans la production des cyanures par l'azote libre gazeux, passant à travers du charbon imprégné de carbonate de potasse ou de soude, on remarque qu'avec cette dernière il faut chauffer beaucoup plus forte- ment qu'avec la potasse pour obtenir une égale quantité de cyanin-e. » Mais avec les matières animales, celles-ci sont trop vite décomposées à une température très-élevée, et la majeure partie de leur azote s'échappe avant la réduction de la soude, car même en chauffant très-fortement (soit au-dessus de la fusion de la fonte) le rendement n'est pas sensiblement augmenté et n'approche jamais de celui de la potasse. » 21 I GÉOLOGIE. — Sur les sources minérales de Plombières ; extrait d'une Lettre de M. Jt'TiiiR à M. Élie de Beaumont. (Rei)voi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Cordier, de Senarmont, Charles Sainte-Claire Deville.) « Dans un Rapport fait à l'Administration en i856, j'exprimais l'idée que l'origuie de la plupart des sources minérales des Vosges était liée de la façon la plus intime au fait géologique qui a amené l'ouverture par voie de fracturé des vallées de Plombières, de Bains, de Fougeroiles, etc., dirigées du nord-est au sud-ouest. Une étude plus attentive a confirmé pour moi l'exactitude de cette donnée; elle a fourni la liase des projets de captage des sources miné- rales de Plombières, que j'ai eu l'honneur de soumettre au Conseil impérial (les Mines. Bientôt l'exécution de la galerie souterraine au travers du granité est venue ajouter des preuves directes à la théorie que j'avais présentée, en y ajoutant le fait nouveau de l'existence de filons de spath fluor créés sous la même influence. » Un fait remarquable, c'est le dépôt siliceux qui est venu recouvrir plus ou moins abondamment presque tous les cristaux de spath fluor, et parfois même les encroûter ; par contre, on ne trouve jamais le quartz sous le spath fluor. Cette circonstance montre que si le dépôt de spath fluor a été la pre- mière conséquence de l'émergence des eaux minérales au travers de la fracture qui venait d'être créée, ce dépôt s'est ralenti et a cessé pour être remplacé par un dépôt quartzeux qui a disparu à son tour ; les circonstances qui l'ont produit n'existent plus : on ne saurait y voir l'exagération en quelque sorte pendant une longue série de temps des phénomènes qui ont donné lieu, soit à la formation des cristaux de cuivre sulfuré que j'ai obser- vés dans un robinet d'origine romaine, soit à la solidification ou métamor- phisme du béton disposé par les premiers constructeurs. )' Les cristaux de spath fluor sont cubiques; néanmoins j'ai trouvé quel- ques rares échantillons portant des modifications très-profondes qui parais- sent déterminer un dodécaèdre. » Il semble que l'on peut, en étudiant le filon, suivre en quelque sorte pas à pas les périodes successives du dépôt de spath fluor, et l'influence de ce dépôt sur le granité avoisinant. Eu effet, on trouve au toit des géodes tapissées de cristaux de grande dimension, injectées en quelque sorte au travers du granité non décomposé; puis le dépôt devient de moins en moins cristallin, de plus en plus abondant; bientôt il forme des couches rubaïu'es qui m'ont rappelé, peut-être d'un peu loin, le souvenir des arragonites de 28. ( 2IU ) Vichy, enfin à un sable fluorique passant à la boue argileuse, reposant elle- même sur du granité décomposé et contenant tout un plexus de petils filons très- minces de spath fluor. » Je suis allé récemment visiter les travaux que mon collègue M. Descos exécute sur les sources minérales de Luxeuil. J'ai découvert dans cette lo- cahté un fait géologique qui n'a pas été, je crois, observé encore, et qui rend encore plus intime la relation entre les deux stations thermales. )' Dans une carrière située au voisinage et en alignement des sources minérales de ÏAixeuil, le grès bigarré a été métamorphosé par une injection de quartz, qui s'est répandu en petits filons perpendiculaires à la stratifica- tion. On peut tailler de beaux échantillons de jaspe qui tantôt forme des lits bien nets de 3o à 5o millimètres d'épaisseur et au delà, tantôt s'est répandu dans le grès et en a emporté les fragments. La masse de la carrière a acquis une structure dure, siliceuse, tout à fait différente de la structure ordinaire du grès bigarré; cette structure rappelle bien plutôt certaines variétés du grès vosgien, particulièrement celle que l'on rencontre au bord de la grande falaise vosgieune, qui limite la plaine de l'Alsace entre Colmar et Guebwiller. On me signale auprès de Bains des grès bigarrés d'une structure analogue, dont la présence au voisinage de ces sources minérales étendrait encore la portée de cette observation. » PÊCHES. — Formation artificielle de bancs d'huitres; extrait d'une Note de M. Carbo.nwel. Commissaires, MM. Milne Edwards, Coste.) « Le 12 juillet dernierj en envoyant un pli cacheté, j'ai eu l'honnein- de rappeler à l'Académie mes travaux sur Vhuhve [Ostrea edulis) et particu- lièrement mon Mémoire du 4 août i 845 sur la formation artificielle de bancs d'huîtres sur les côtes de France, afin de bien établir ma priorité sur tous les essais de ce genre que l'on tente sur notre littoral maritime. /) Depuis 1 845, je n'ai cessé de poursuivre auprès du Ministre de la Marine l'application de mon œuvre, mais ce fut seulement le i a décembre i854 (jue l'Administration de la Marine décida la création de l'établissement modèle de Regnéville qui a été fondé sur mes plans et que je dirige depuis lors. » Le i" mai 1857, j'ai pu de nouveau expérimenter mes reproductions artificielles, dans des parcs, même en dehors des eaux de la mer, en pleine (ai3) vitalité, si je puis ainsi dire. A cette même époque, à l(i fin du mois de juin, cet établissement modèle a eu la visite de M. Coste ( j'étais absent). » Le 5 décembre suivant, j'eus la pensée de m'adresser à l'Empereur pour repeupler d'huîtres tout notre littoral : j'adressai à cet effet ma demande dont quelques circonstances retardèrent la présentation, et pendant ce délai l'Empereur confia à M. Coste le soin d'essayer de repeupler la baie de Saint- Rrieuc.' » Aujourd'hui, je suis heureux de pouvoir présenter à l'Académie quel- ques rameaux d'huîtres détachés des cloisons d'adhérence; ils sont le résul- tat des reproductions artificielles que j'ai pratiquées d'une manière ration- nelle dans les parcs de culture de l'établissement de Regnéville (i). » Je prie Monsieur le Secrétaire perpétuel de vouloir bien ouvrir le pli cacheté que j'ai envoyé le ii juillet à l'Académie pour lui en donner lecture ; il contient un acte qui constate la provenance de ces productions et le succès que j'ai obtenu. » Le paquet, ouvert en séance, contient le certificat suivant : « Nous soussignés, habitants de Regnéville, certifions que depuis le i" jan- vier (854 le sieur Carbonnel habite notre commune, où il a depuis con- struit un établissement-modèle d'huîtriculture qui comprend déjà trente-six parcs. Dans neuf, il cultive avec succès l'huître verte, dite de Marennes, que nous avons goûtée et que notre pays consomme. Aujourd'hui, 1 5 juin i858, sur la demande du sieur Carbonnel, nous nous soirunes transportés sur les parcs construits sur les rives du ruisseau Passevin où, en notre présence, il a retiré du parc n° 3 un fagot dit d'adhérence (bois bourrée) sur lequel nous avons compté quatre cent quatre-vingt-trois huîtres couleur blonde, et reproduites artificiellement dans ce parc; elles avaient de a à 5 centimè- tres de diamètre et présentaient une grande vigueur de croissance; toutes étaient adhérentes aux branches. « Nous affirmons aussi que foutes ces huîtres sont de la reproduction de 1857. » M. Bourgeois, curé de Belmont (Jura), adresse une Note sur la multipli- cation excessive, dans l'arrondissement de Dole, d'une espèce de petits Rongeurs qu'il nomme des sotiris, mais qui sont probablement des campa- gnols. Ces animaux ont été déjà pour tout l'arrondissement, mais surtout pour le canton deMontbarrey, dont la commune de Belmont occupe le cen- tre, la cause de donnnages considérables, et comme leur nombre est loin ( 1) Ces ramoaux, charges déjeunes huîlres, sont mis sous les yeux de rAcadêmic. ( 2l4 ) de diminuer, il excite de grandes craintes pour l'avenir parmi les habitants, dont les plus âgés ne se rappellent pas avoir vu rien d'approchant. « Plu- sieurs cultivateurs, dit l'auteur de la I^ettre, et même parmi les plus éclai- rés, hésitent pour ensemencer leurs terres en automne, dans la crainte assez fondée de voir dévorer en quelques jours la totalité de la semence. Les moyens de destruction employés contre les Rongeurs qui infestent nos habitations ne sont pas applicables, même pour les exploitations les plus limitées, à raison du nombre des ennemis que l'on a ici à combattre; il faudrait pouvoir, au moyen de quelque préparation peu coûteuse, mettre à l'abri de leurs dents le blé confié à la terre, sans lui enlever ses propriétés germinatives. Si l'expérience des pays plus souvent exposés à ce fléau a fait découvrir un tel remède, l'Académie, en le faisant connaître à l'arrondis- ment de Dole, lui rendrait un immense service. » La Note de M. l'abbé Bourgeois est renvoyée à l'examen d'une Commis- sion composée de MM. Rayer et Bussy. M. Belhomme adresse de Metz une Note sur une matière colorante qu'il a extraite des capsules du Paulownia imperialis. A cette Note est jointe une bande de soie teinte en jaune sale avec cette substance, et une petite quan- tité d'une substance cristallisée qixe l'auteur désigne sous le nom d'acide Paulownique. (Renvoi à l'examen de MM. Chevreul et Pelouze déjà désignés pour une autre communication de l'auteur également relative à des matières colo- rantes.": .^I. AvE.\iEu Delagrée adresse une Note intitulée : « Méthode pour aug- menter l'intensité lumineuse de l'image formée dans la chambre daguer- rienne )>. {Renvoi à MM. Pouillel et Babinet déjà chargés de l'examen de plusieurs communications de l'auteur sur un moyen destiné à augmenter le pouvoir grossissant des lunettes astronomiques.) M. Dumas présente au nom de MM. Giiinoit, Marnas et Bonnel un Mé- moire sur une matière colorante extraite de l'oseille et désignée sous le nom de pourpre française. fCoinmissaires, MM. Chevreul, Dumas, Ireniy.) ( ^'5 ) M. II. i>E Kericuff adresse de Morlaix (Finistère) une « Note snriine application de l'électricité aux chemins de fer ». Le but quel'auteur s'estproposé, danscette application, est l'établissement d'un moniteur automatique destiné à faire connaître k un train marchant sur chemin de fer qu'un autre train est sur le même tronçon, c'est-à-dire sur la portion de la voie comprise entre les deux gares voisines. (Commissaires, MM. Pouillet, Combes, Séguier.) M. Laignel soumet au jugement de l'Académie une Note ayant pour titre : « Comparaison entre les courbes du système actuel et les courbes à petit rayon du système Laignel ». (Commission précédemment nommée.) M. Landois envoie une Note sur un gisement d'iodhydrates naturels qu'il annonce avoir découvert dans le département de la Vendée. (Commissaires précédemment nommés: MM. Delafosse, Ch. Sainte-Claire Deville. ) M. Paiilet, qui avait précédemment adressé une Note sur un théorème concernant les puissances des nombres, envoie aujourd'hui une nouvelle démonstration de ce théorème, la première ne lui semblant pas suffisam- ment rigoureuse. (Commissaires précédemment nommés : MM. Liouville, Bertrand.) M. Lewis présente au concours pour le prix du legs Bréant un Mémoire sur les causes des dartres. (Renvoi à l'examen de la Section de Médecine et de Chirurgie, constituée en Commission spéciale.) L'Académie renvoie à la mêmeCommission une Note de M. Ch.Willi.4ms, de Londres, sur l'efficacité de l'ammonio-citrate de fer dans le traitement du choléra-morbus. CORRESPONDANCE . M. LE AIiNisTKE DE l''Iisstrucïio\ PUBLIQUE anuouce que la distribution des Prix du concom-s général entre les Lycées et Collèges de Paris et de Ver- sailles aura lieu à la Sorbonue le 9 de ce mois, à midi, et que des places -^r (2.6) particulières y sont réservées à MM. les Membres de rinstitiit qui se pré- senteront en costume. M. L. Da Via adresse, au nom de la Municipalité de Bologne, un exem- plaire de VHistoire de l'Ecole anatomique bolonaise, ouvrage du professeur Michel Medici, impiimé aux frais de la ville, conformément à une décision du Conseil. M. LE Secrétaire perpétuel présente à l'Académie au nom de l'auteur le IX* et dernier volume de l'ouvrage de M. Lecoq , intitulé : « Études sur la Géographie botanique de l'Europe, et en particulier sur la végétation du plateau central de la France ». En indiquant le contenu du volume actuel, M. le Secrétaire perpétuel signale particulièrement les considérations générales sur la végétation rie l'Europe, qui forment les conclusions de ce grand ouvrage, auquel l'auteur a consacré plus de trente années de sa vie. « M. Mathieu présente, sur la maladie de la vigne, un Mémoire imprimé de M. Gonzalez, officier de santé. L'auteur, qui habite une petite commune du Roussillon, à quelques lieues de Perpignan, croit que la maladie ac- tuelle de la vigne est produite non par un végétal du genre oïdium, mais par un insecte dont il a étudié, depuis plus d'un an, la reproduction, les différentes métamorphoses et l'action destructive sur les ceps de vigne. » ASTRONOMIE. — M. Le Verrier Communique les observations de la comète de M. Donati, faites à Washington par M. J. Ferguson. «■ Suivant une Lettre de M. le lieutenant Maury, la comète a été décou- verte en deux observatoires du nouveau continent, savoir : à Nev^'ark, le 29 juin, par M. Parkhurst, et à Nantucket, par Miss Mitchell, le 6 juillet. I) Voici les observations de M. Ferguson : 18S8. Juillet. T. m. de Washington. Ascension dr. Déclinaison, hms hms *»/// 9 9.17.48,8 9-35.50,4 -(- 27.27.52,8 10 8.56.59,9 9.36,27,3 ■+- 27.33.14,3 11 9. 0.21,2 9 37. 5,7 -+- 27.38.47,8 VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Exploration de l'Asie Mineure. (Lettre de M. P. DE TcHiHATCHEFF à M. EUc de Bcauinonl.) « Dans ma précédente Lettre, en date de Kerasun, du 20 juin, j'ai eu l'honneur de vous signaler très-succinctement quelques-uns des résultats de mes explorations de la contrée située entre Samsun et Chabhana-Kara- ( 217 ) hissar ; il me reste à vous rendre compte de celles effectuées dans la vaste région comprise entre cette dernière ville et le littoral, Chabhana-Karahissar doitson épithète de Cliab (en turc, Alun) aux mines d'alun situées dans ses environs, mais dont malheureusement aucune en ce moment n'est en voie d'exploitation, à cause des difficultés aussi arbitraires que vexatoires susci- tées par les autorités locales aux Arméniens qui depuis longues années pra- tiquent ce genre d'industrie iiioyennant une rétribution payée au gouver- nement. Autant qu'il m'a été possible déjuger par les excavations dont le minerai avait été extrait, et en m'appuyant sur les renseignements des ou- vriers mêmes, pour la plupart habitant le petit village Lidja, à côté des mines, le minerai est disposé en nids peu profonds enclavés dans le trachyte et affectant souvent la forme d'un cône renversé dont la base évasée af- fleure à la surface du sol. Les procédés par lesquels on obtient l'alun cris- tallisé (toujours plus ou moins imparfaitement, mais cependant d'une grande pureté) sont d'une barbarie dont il serait difficile de se former ime idée en Europe, et dont je vous épargnerai les détails pour le moment. Quant au gisement du minerai, on en voit les affleurements presque à chaque pas, tel- lement ces dépôts sont abondants sur toutes les montagnes trachytiques limitro]*hes ; toutefois j'ai cru observer que la roche trachy tique où ils sont les plus fréquents diffère un peu du trachyte noir dont j'ai parlé : le trachyte alunifère se distingue surtout de ce dernier par des cristaux de feldspath beaucoup plus vitreux et beaucoup plus grands. Lorsqu'on con- sidère que, malgré l'ignorance la plus barbare qui préside à ces exploita- tions, elles n'en donnent pas moins un bénéfice de 25 à 3o pour loo, on n'aura pas de peine à admettre que si l'exploitation de l'alun de cette con- trée devenait l'objet d'une compagnie européenne (et il ne serait pas difficile dans les circonstances actuelles d'obtenir la concession de la part du gou- vernement turc), cette entreprise donnerait un brillant résultat sous tous les rapports, caries montagnes de Chabhana-Karahissar ont de quoi appro- visionner toute l'Europe d'excellent alun obtenu à peu de frais par des tra- vaux exécutés presque toujours exclusivement à ciel ouvert. En quittant Chabhana-Rarahissar pour me diriger au nord à la découverte du mystérieux Paryadrès des anciens, j'ai eu à lutter avec beaucoup de difficulté pour tra- verser, avec mes chevaux de bât, cette succession ininterrompue de hautes montagnes déchirées par des abîmes profonds sur les bords étroits desquels il fautgrimper péniblement ; il eûtété même impossible de franchir ces âpres régions autrement qu'à pied, sans la vallée rétrécie et profonde que parcourt avec fracas le torrent Aksou et qui coupe ces Alpes du sud au nord pour aller C. R., l858, 2'n« Semestre. (T. XLVII, N° S.) 29 ' *»' ?Mt ( ..8) se diriger vers le littoral, où il débouche à une lieue à l'est de la ville de Kerasun. En suivant les bords escarpés de cette vallée et en s'élevant de temps à autre jusqu'aux cimes neigeuses des montagnes qui l'encaissent, je parvins après quatre jours de marche, toujours pénible et souvent dange- reuse, à franchir le groupe montagneux et à descendre, par une pente qui s'adoucit progressivement, vers le littoral de la mer où est située la ville de Kerasun (à l'ouest de Trébisonde ). u Vous voyez donc que si les anciens plaçaient dans cette partie du Pont la chaîne de Parjadrès, ils entendaient probablement désigner par ce nom très-collectif (et dont certes ils ne se rendaient pas un compte bien clair) un groupe montagneux qui a environ loo kilomètres de largeur du nord au sud; dans tous les cas la partie la plus élevée de ce groupe n'est nullement dans le voisinage du littoral où le place la carte de M. Kiepert, elle est au contraire située près du petit village Kumbet khan, c'est-à-dire dans la partie de la carte laissée en blanc et qui, au contraire, doit porter les teintes les plus foncées; le Paryadrès de la carte n'est donc que le versant septentrional déjà comparativement peu élevé du groupe montagneux dont il s'agit et qui selon les localités porte des noms divers. La majorité de ce groupe est com- posée du même trachyte noir déjà inentionné plus d'une fois, ce «est que vers le littoral que reparaissent des dépôts calcaires appartenant sans doute à deux formations très-distinctes ; mais les roches trachytiques ne tendent point à surgir de nouveau aussitôt que l'on a atteint le littoral de Kerasun où elles forment des montagnes élevées, à contours hardis et revêtues d'une magnifique végétation arborescente. Cette dernière est également fort riche sur tout le revers boréal du massif montagneux situé entre Chabhana-Kara- liissar et le littoral; toutes les montagnes y sont revêtues de superbes forêts où prédomine le Carpinus orienlalis. Il n'en est point de même de la partie centrale la plus élevée de ce massif, il est complètement déboisé, mais il n'en offre pas moins un immense intérêt au botaniste; j'y ai enrichi mon herbier d'tuie foule d'espèces rares et de quelques-unes probablement nou- velles. Sous le rapport de la géographie botanique, le contraste que présen- tent ces Alpes avec celles de l'Europe est des plus frappants ; on y chercherait en vain les Gentianes, Silène acaxdis, Ranunculus ç/lacialis, Dryas octopelala et tant d'autres espèces caractéristiques de nos Alpes, tandis que les espèce.s fort rares ou inconnues en Europe y abondent ; j'y ai vu dans les régions supérieures plusieurs espèces fort intéressantes du genre Jurinea, et dans les vallées j'observai à côté de V Azalea pontica et du Rhododendron ponticum, la belle Morina orienlalis, Dipsacée inconnue non-seulement en Europe, »»-■ *-i-* 'M, ( 219 ) #r mais qui paraît même être bannie de la partie occidentale de l'Asie Mineme, tandis qu'à mesure que l'on s'avance vers l'est, à travers la Cappadoce et la Galatie, on la voit devenir aussi commune qu'en Perse. » L'exploration des régions Pontiques mentionnées dans ma précédente Lettre, ainsi que dans celle-ci, me permet maintenant de pénétrer graduelle- ment dans l'Arménie sans crainte de laisser derrière moi des contrées com- plètement inconnues; mais celles-ci m'attendent plus loin et nommément dans les régions montagneuses que traverse l'Eiiphrateet que je me propose de couper en plusieurs sens au fur et à mesure que je m'avancerai par de grands détours vers Erzerum où je crois être vers la fin de juillet. » GÉOLOGIE. — Sur le métamorphisme des roches; par M. Delesse (i). » « Lorsqu'on étudie le métamorphisme exercé par les roches graniliques, on reconnaît qu'il diffère beaucoup de celui des roches trappéennes. Si l'on considère le granité, par exemple, qui peut être pris pour type, sa struc- ture cristalline est toujours très-développée, et il en est généralement de même pour la roche encaissante. Mais on peut se demander alors si cette roche n'a pas été altérée à la fois par un métamorphisme de contact et par un métamorphisme normal. » En outre, le granité ne forme pas uniquement de simples filons, il se montre souvent en massifs immenses; or le métamorphisme de la roche encaissante croît avec leur puissance. » Voici les caractères que présente habituellement la roche encaissante; suivant qu'elle est calcaire, siliceuse ou argileuse. u Lorsqu'elle est calcaire, il arrive fréquemment qu'elle n'a pas été altérée, lors même qu'elle est traversée ou bien recouverte par des roches graniti- ques. La glauconie qu'elle renferme est quelquefois conservée. '" » Le plus souvent sa structure devient cristalline ; la roche prend une couleur plus pâle et passe au calcaire saccharoïde. « Quand le calcaire est argileux, il peut devenir très-compacte etlithoïde, mais il n'est cependant pas silicifié. » Quelquefois aussi il devient caverneux; il n'a d'ailleurs pas été changé en dolomie ; il peut même renfermer moins de magnésie au contact immé- diat de la roche granitique. » Parmi les minéraux qui se sont développés dans le calcaire, on doit spé- ( I ) Voir Comptes rendus, t. XLV, p. 638, et communications antérieures sur le même sujet. 29 • ( 22SO ) cialemeot signaler les carbonates spathiques, le quartz et les minéraux des gîtes métallifères. Ils serpentent sous forme de veines dans la roche méta- morphique ou bien ils tapissent ses cavités. » Lorsque la roche encaissante est siliceuse, son métamorphisme est encore très-irrégulier. Tantôt il est nul; tantôt, au contraire, la roche tout en^ tière est changée en un agrégat de quartz hyalin. Le quartz doit alors être signalé en première ligne parmi les minéraux qui se sont développés près du contact. Il est fréquemment associé à la baryte sulfatée, à la chaux fluatée et aux minéraux des gîtes métallifères. Ainsi l'arkose, par exemple, est un grès feldspathique qui est en contact avec le granité et qui a éprouvé à la fois une silicification et une métallisation. » Lorsque la roche encaissante est argileuse, sa structure peut devenir schisteuse ou lithoide. Dans certains cas cette structure est aussi jaspée, mais on n'a pas observé qu'elle fût vitreuse. Quand la roche argileuse renferme en même temps du calcaire, sa structure est quelquefois celluleuse ou amygdalaire. » La roche encaissante du granité ne renferme pas de zéolithes qu'on ob- serve si souvent au voisinage des laves et des roches trappéennes ; mais elle contient assez fréquemment de la tourmaline et les minéraux qui l'accom- pagnent habituellement. » De nombreux minéraux se sont d'ailleurs développés dans la roche en- caissante, et ils s'observent surtout quand elle est argileuse. Il suffira de citer, parmi les plus fréquents, les micas, la macle, la staurotide, le dis- thène, le dipyre, le grenat, l'hornblende, le graphite, le spinelle. Leur pré- sence accuse incontestablement un métamorphisme qui s'est opéré dans une certaine zone autour du granité et au moment oîi il a pris lui-même la structure cristalline; mais elle ne paraît pas provenir d'une action qui se serait exercée à son contact même. » Remarquons en effet que les roches métamorphiques associées au gra- nité se retrouvent quelquefois sur de grandes étendues dans lesquelles il n'y a aucune roche éruptive visible; par conséquent elles peuverlt résulter d'un métamorphisme normal et elles sont plutôt associées au granité que directement engendrées par lui. La superposition du métamorphisme nor- mal au métamorphisme de contact est générale au voisinage du granité, en sorte qu'il est difficile de faire la part de chacun de ces métamorphismes ; on peut constater cependant que les effets réellement produits par le gra- nité sont assez limités et qu'ils sont loin d'avoir l'importance qu'on leur a attribuée. » ( 221 ) HYDRODYNAMIQUE. — Note sur les effets du choc de l'eau dans les conduites; par M. L.-F. Ménabréa. « Si l'on intercepte brusquement le mouvement de l'eau dans un tuyau de conduite, il en naît un choc qu'on désigne ordinairement sous le nom de coup de bélier, et qui souvent occasionne la rupture du tube. Plusieurs ingénieurs ont cherché à en évaluer l'effet, ou, pour mieux dire, à déter-- miner la pression qui serait capable de produire la rupture qui a lieu sous l'action du choc. Mais on n'a pas, que je sache, généralement tenu compte de plusieurs éléments essentiels, savoir : l'élasticité et la fragilité du tube, et la compressibilité de l'eau. » La pression que j'appellerai correspondante au choc est bien différente dans un tube de fer, par exemple, de ce qu'elle serait dans un tube de plomb. La compressibilité de l'eau elle-même a une grande influence, et contribue considérablement, ainsi qu'on le verra, à diminuer les effets du choc du liquide sur le tube. Dans le cours de construction que je professe à l'Université de Turin, j'ai, depuis plusieurs années, introduit nne méthode particulière pour résoudre le problème en question. Elle est fondée sur la considération de la résistance vive des corps, idée féconde due à M. le général Poncelet, et qui, dans le cas actuel, conduit à des résultats que l'observa- tion semble confirmer. Je vais en donner un résumé, et je terminerai cette Note par des applications numériques qui offrent quelque intérêt. » Quand le mouvement de l'eau est brusquement arrêté dans une des sections du tube, il se produit dans cette section une compression qui se transmet de proche en proche à toute la masse liquide, de même qu'au tube qui la contient. Cela donne lieu à une série d'ondes qui déterminent des ébranlements et des vibrations dans tout le système. Si l'on tentait d'a- border le problème sous ce point de vue, l'on tomberait sur les plus grandes ^ difficultés de la théorie des vibrations. Mais lorsqu'on a seulement pour but de donner des formules propres à déterminer pratiquement l'épaisseur que doit avoir le tube pour qu'il puisse résister au choc, on aura une exactitude suffisante en considérant le système à l'instant où l'on peut supposer que, tout mouvement ayant cessé, les compressions et les dilatations ont atteint le maximum et se font mutuellement équilibre après avoir absorbé la force vive de l'eau au moment du choc. On obtient de cette manière une équa- tion générale qui est celle des forces vives, et, en outre, un certain nombre d'équations particulières d'équilibre qui, unies à la précédente, fournissent tous les éléments nécessaires pour la solution du problème. Je donnerai les ^' ( 222 ) formules auxquelles on arrive dans le cas d'une conduite à section circu- laire, libre à son extrémité et munie d'un réservoir à air destiné à amortir les effets du choc. On suppose que le mouvement soit interrompu à cette extrémité. " Soient donc les dénominations suivantes : « L, longueur du tube; R, son diamètre intérieur; e, son épaisseur; V, , volume occupé par l'air dans le réservoir à la pression ordinaire; V,, vo- lume que prend l'air sous la pression correspondante au choc; A, hauteur due à la vitesse de l'eau dans le tube; H', , hauteur de la colonne d'eau cor- respondante à la pression ordinaire; H,, id., id., correspondante à la pres- sion due au choc; E, , module d'élasticité du tube dans le sens de la cir- conférence, rapporté au mètre carré; Ej, id., id., dans le sens normal; E,, id., id., dans le sens longitudinal; E4, coefficient de compressibilité de l'eau; X',, X, allongements proportionnels dans le sens de la circonférence du tube, correspondants aux pressions dues aux colonnes d'eau H'^ et H, ; X'j, X2, compressions proportionnelles, id., id., dans le sens normal à la sur- face intérieure du tube; X3, X3, allongements proportionnels, id., id., dans le sens longitudinal du tube; X'^, X,, compressions proportionnelles de l'eau, id., id.; tz exprime le rapport de la circonférence au diamètre. On admet que e est petit par rapport à R. Les mesures sont métriques. » Cela posé, on a les équations suivantes : .R»L.A=:,ooo-(H,-H'O^.R^L(A-f-^-^iA + ii.) + H'.V',log.hyp.|;, looo"^ (H, - H',) = E. î (X, - X; ) = E, (X, - X',) = 2 E, I (X, - X'3) = E^ (X» - X', ). » Si l'on considère un tube qui n'ait point de réservoir à air, et dont les deux extrémités soient fixes, si l'on suppose que la dilatation de la circon- férence du tube soit poussée jusqu'aux limites d'élasticité, en observant que les effets de la compression normale peuvent être négligés relativement à ceux de la dilatation circulaire, on aura H. = — — / 4 / IH 7 5,-v - ' ( 223 ) H', » Dans cette formule, X, correspond à la limite d'élasticité. Comme ~ est H, une fraction, on pourra, dans une première approximation, négliger cette^ quantité dans le second membre de l'équation, ce qui revient à calculer d'abord H, comme si la pression dans le tube avant le choc était nulle. On obtiendra successivement d'autres approximations en substituant dans la H' formule les valeurs de — ' ainsi obtenues. H, « Lorsqu'on néglige la compressibilité de l'eau, on a cette expression Pour a|)pliquer ces formules à un tube de fer fondu, on prendra X, = i4oo » La compressibilité linéaire de l'eau sous la pression atmosphérique étant o, 000048, on aura E, = 214600000'*''. Avec ces données, on a calculé la Table suivante des valeurs de H, exprimées en nombres ronds. VITESSES de l'eau dans VALEURS DE H,. En tenant compte Lorsqu'on ne tient pas compte le tube. de la compressibilité delà de l'eau. compressibilité de l'eau. m o,5o mètres '7 mètres 18 ! ,00 58 7' I ,5o 117 160 2,00 180 280 2,5o 25o 440 3,00 340 640 3,5o 400 860 4,00 45o n3o 6,00 600 1760 10,00 l320 7060 » Ces résultats numériques sont propres à faire juger des effets du choc ( 22/, ) de l'eau, et font connaître l'influence considérable de la compressibilité du liquide. )> CHIMIE ORGANIQUE. — Nouvelles recherches sur la fermentation alcoolique; par M. Pastecr. >< Contrairement à l'opinion généralement admise, je puis affirmer qu'il ne se forme pas la plus petite quantité d'acide lactique dans la fermentation alcoolique; et toutes les lois qu'on y rencontre cet acide, il s'est accompli deux fermentations simultanées très-distinctes. La fermentation alcoolique n'est accompagnée d'acide lactique que dans des circonstances rares et exceptionnelles, et lorsque des conditions particulières, susceptibles d'être reproduites à volonté, ont donné naissance à la levure que j'ai fait con- naître sous le nom de levure lactique. » Cette nouvelle levure étant formée de globules beaucoup plus petits que ceux de la levure de bière, il est facile de savoir, à l'aide du micros- cope, s'il y a mélange des deux levures, et par là même de prévoir la pré- sence ou l'absence de l'acide lactique. » Une question s'offre naturellement : on sait, depuis Lavoisier, que dans la fermentation alcoolique, la liqueur prend toujours une réactioii acide. Si l'acide lactique se forme exceptionnellement par le moyen que je viens d'indiquer, quelle est la cause de l'acidité constante de la liqueur? » Des expériences multipliées me permettent d'assurer que c'est à l'acide succinique seul qu'est due l'acidité de la liqueur dans la fermentation alcoo- lique. La présence de cet acide n'est point accidentelle, mais constante, et si on laisse décote les acides volatils qui se forment en quantités pour ainsi dire infiniment petites, on peut dire que l'acide succinique est le seul acide normal de la fermentation alcoolique. Quelles que soient les conditions dans lesquelles je me suis placé jusqu'à présent, j'ai trouvé l'acide succi- nique et la glycérine aussi constants que l'acide carbonique et l'alcool en ce qui a rapport à leur existence comme produits de la fermentation alcoo- lique. » Tout le monde comprendra les conséquences prochaines de ces résul- tats. Mais je dois être plus réservé que personne dans leur discussion. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur le mélézitose , nouvelle espèce de sucre; par M. Berthelot. « En poursuivant l'étude des matières sucrées, j'ai rencontré, il y a quel- ques années, dans la manne de Briançon, exsudation sucrée produite par ( aaS ) le mélèze et employée autrefois en pharmacie, un sucre nouveau analogue au sucre de canne, mais dont je n'ai pu d'abord poursuivre l'étude, faute de matière. Ayant réussi depuis à me procurer un échantillon suffisant de cette manne, grâce à l'obligeance de M. Meissas, ancien professeur de mathématiques au lycée Napoléon, j'en ai repris l'étude et j'ai réussi à isoler et à caractériser le sucre qu'elle renferme : c'est une substance nou- velle, très-intéressante par son analogie avec le sucre de canne; je la dési- gnerai sous le nom de mélézitose. n Pour l'extraire, on traite la manne de Briançon par l'alcool bouillant, on évapore à consistance d'extrait et on abandonne pendant quelques semaines. Le mélézitose cristallise dans une eau mère sirupeuse; on le com- prime, on le lave avec de l'alcool tiède, et on le fait recristalliser dans l'al- cool bouillant; on obtient ainsi de très-petits cristaux durs et brillants : examinés au microscope, ils paraissent être des prismes rhomboïdaux obli- ques analogues à ceux du sucre de canne. Je n'ai pu les obtenir sous un volume suffisant pour en mesurer les angles. Ces cristaux vus en masse pré- sentent une apparence opaque que n'offrent pas les individus isolés. Leur goût est sucré, analogue à celui du glucose et par conséquent beaucoup plus faible que celui du sucre de canne. Ils sont très-solubles dans l'eau, presque insolubles dans l'alcool froid, peu solublcs dans l'alcool ordinaire bouillant. L'alcool absolu ajouté à une solution aqueuse concentrée de mélézitose, le précipite lentement sous forme cristallisée; sa solution aqueuse abandonnée à l'évaporation spontanée devient sirupeuse et demeure long- temps sans cristalliser. » Le mélézitose séché à iio degrés présente la même composition que le sucre de canne et correspond à la formule C'^ H" O". Au-dessous de i4o degrés, il fond en lui liquide transparent, sans éprouver d'altération sensible. Ses réactions sont semblables à celles du sucre de canne. Une réduit pas sensiblement le tartrate cupropotassique et n'est pas détruit à loo degrés par les alcalis; mais l'acide sulfurique concentré le carbonise à froid; sous l'influence de l'acide chlorhydrique bouillant, il brunit rapidement. L'a- cide sulfurique dilué le métamorphose à loo degrés en un sucre analogue ou identique au glucose, apte à réduire le tartrate cupropotassique, et destruc- tible à loo degrés par les alcalis. L'acide azotique le change en acide oxa- lique, sans acide mucique. L'acétate de plomb ammoniacal le précipite. Le mélézitose, traité par la levure, ne fermente que d'une manière lente et incomplète, parfois même tout à fait nulle; mais s'il a été modifié par l'acide C. R. , i858, 2'"« Senieslre. (T. XLVIl, fi° 3.) 3o ( 2.a6 ) snifurique, il fermente immédiatement et se change presque entièrement en alcool et en acide carbonique. » Son pouvoir rotatoire, à ao degrés, déduit d'une solution au ~ et rap- porté à la teinte de passage, est égal à 4-90°, 3. Une solution renfermant ■jj^ d'acide sulfurique déviait de -h\']°,']; chauffée à 100 degrés pendant dix minutes, +ia°,2; une heure, +9°, 8; deux heures, +9°, 8. » Ainsi le pouvoir rotatoire du mélézitose est supérieur d'un \ à celui du sucre de canne; sous l'influence de l'acide sulfurique, il diminue plus lentement que celui du sucre de canne et ne change pas de signe, tandis que le sucre de canne s'intervertit; cette remarque est essentielle. Le pou- voir rotatoire du mélézitose modifié est presque identique à celui du glucose. » Ces caractères, joints au goût moins sucré et à la fermentation beau- coup plus difficile, distinguent le mélézitose du sucre de canne. » lie tréhalose se distingue du mélézitose par son pouvoir rotatoire égal à -+-208 degrés et par une stabilité notamment plus grande. » Quant au mélitose, il possède un pouvoir rotatoire à peine différent de celui du mélézitose et qui varie de même sous l'influence de l'acide sul- furique. Mais le mélitose fermente plus facilement et avec un caractère spécial, car il ne fermente que par moitié; de plus, il fournit de l'acide mii- cique. » D'après ces faits, on voit que le sucre de canne, longtemps isolé par ses caractères, devient le type d'une catégorie de corps sucrés dont le nom- bre va toujours se multipliant. La même remarque s'applique au sucre de raisin. » En effet, le mot glucose appliqué jadis au sucre de raisin seulement, désigne aujourd'hui toute une série de principes sucrés distincts, tels que le glucose de raisin, le glucose de malt, le glucose de fruits, le glucose de li- gneux., le glucose lactique et peut-être le glucose de gomme, etc.; tous ces ghicoses sont des corps sucrés, directement fermentescibles, altérables par les alcalis, aptes à réduire le tartrate cupropotassique, etc. » De même à côté du sucre de canne sont venus se grouper divers sucres difficilement fermentescibles, non altérables à 100 degrés par les alcalis et par le tartrate cupropotassique, représentés à i3o degrés par la formule C'^ H" O", modifiés par les acides et transformés en des sucres nouveaux appartenant à la catégorie des glucoses. » J'ai trouvé, il y a quelques années, le premier exemple de cette nou- velle série de sucres analogues au sucre de canne, le mélitose; l'an dernier,, ( 23-7 ) j'en ai publié nu second exemple, le tréhalose(i). Le mycose do Mitscherlich, découvert depuis, et le mélézitose viennent augmenter le nombre des sucres de ce groupe. » Il sera désormais essentiel de tenir compte de ces résultats dans les recherches analytiques relatives à l'étude des matières sucrées, et de ne plus confondre avec le sucre de canne les sucres analogues, comme on l'a fait sans doute plus d'une fois, en se fondant luiiquement snr les réactions générales que présentent leurs dissolutions, et sans chercher à isoler les sucres eux-mêmes à l'état pur et isolé. )) Ces résultats ne méritent pas moins d'attention au point de vue syn- thétique; ils prouvent que la formation artificielle du sucre de canne est un problème plus compliqué qu'on ne l'a cru d'abord, tant qu'aucun sucre isomérique n'a été connu. En effet, les procédés par lesquels un tel sucre pourrait être produit, à moins qu'ils ne soient découverts au hasard et par accident, devront reposer sur l'étude comparée de ces divers principes isomériques et fournir la loi générale de leur formation. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la Iransfomialion en sucre de divers prin- cipes immédiats contenus dans les tissus des animaux invertébrés; par M. Bkrthelot. a L'étude des principes immédiats qui remplissent les mêmes fonctions physiologiques dans les diverses classes du règne animal, mérite surtout d'être poursuivie au point de vue de la comparaison des propriétés et de la com- position de ces principes avec le rôle auquel ils sont destinés. Tantôt un principe immédiat paraît essentiel à l'accomplissement d'une fonction phy- siologique déterminée et s'y trouve affecté avec les mêmes propriétés fonda- mentales dans toute la série : tels sont les principes constitutifs du système nerveux. Tantôt, au contraire, une même fonction s'exécute à l'aide d'or- ganes formés par des principes immédiats tout à fait distincts : tel est le caractère des substances organiques dont l'association avec des sels niiué- laux constitue le squelette des diverses classes d'animaux. » La partie organique du squelette des vertébrés est constituée essentiel- lement par des matières azotées insolubles dans l'eau froide, mais solubles dans les alcahs et très-voisines parleurs caractères chimiques de l'albumine et des corps analogues. On sait que la gélatine résulte de l'action prolongée de l'eau bouillante sur ces matières azotées. Compte rendu de la Société, de Binlngie, p. I i4 , août 1857. 3o ( 228 ) « Mais la partie organique du squelette des invertébrés est constituée en grande partie par des principes tout à fait distincts des matières gélati- neuses. ]ja nature de ces principes varie : tantôt ils se rapprochent des sub- stances cornées, tantôt ils présentent une résistance beaucoup plus grande à l'action des réactifs et offrent une analogie remarquable avec les principes immédiats les plus essentiels des tissus végétaux (i). » Tels sont, par exemple, la chitine, l'une des parties constitutives du squelette des crustacés, des arachnides et des insectes, et la matière princi- pale de l'enveloppe de certains mollusques tuniciers. Ces deux principes possèdent en commun les propriétés suivantes : ils sont insolubles dans l'eau froide ou bouillante, dans l'alcool, dans l'acide acétique, etc.; ils ne sont attaqués ni par la potasse concentrée et bouillante, ni par les acides étendus, et ils ne présentent point les réactions caractéristiques des sub- stances analogues à l'albumine. Le principe des tuniciers peut être obtenu exempt d'azote : dans cet état il possède la même composition que la cellu- lose, C* H'" 0'°, comme l'ont prouvé les expériences de M. Schmidt, con- firmées par celles de MM. Lœwig, Kolliker et Paycn. La chitine, au con- traire, renferme un quinzième de son poids d'azote, que les réactifs ne peuvent éliminer, d'après les analyses de MM. Schmidt, Lehmann et Schloss- berger, et mes analyses personnelles. » Les caractères précédents sont pour la plupart négatifs et paraissent s'appliquer, non à deux principes immédiats définis véritables, mais a deux groupes de principes différenciés les uns des autres par une résistance très- inégale à l'action des réactifs, depuis une résistance presque absolue, jusqu'à une attaque relativement facile. Quoi qu'il en soit, on est conduit à rappro- cher ces principes de ceux qui constituent les tissus des végétaux. En effet, le principe des tuniciers est isomérique avec la cellulose, et la chitine offre dans ses propriétés et dans sa composition une analogie évidente avec les deux substances. » Mais de tels rapprochements, fondés sur la composition centésimale, n'établissent aucune analogie fondamentale entre les fonctions chimiques et les réactions des principes immédiats végétaux, et celles des principes con- stitutifs des enveloppes des invertébrés. Bien plus, les expériences tentées jusqu'ici dans cette direction sont demeurées infructueuses. Pour démon- trer l'existence de liens plus réels et plus complets, j'ai cherché à faire (i) Voyez les travaux de MM. Scli.niiilt, Frcmy, Sclilossberger, et do divers autres savants cités plus bas. ( 5-29 ) subir à ces derniers principes la transformation la plus caractéristique de la cellulose végétale, la transformation en vertu de laquelle cette substance fixe les éléments de l'eau et se change en sucre fermentescible. Je décri- rai successivement les expériences que j'ai exécutées siu' le principe des tiuiiciers et sur la chitine. » I. Je dois à l'obligeance de M. Valenciennes les enveloppes d'ascidie* sur lesquelles j'ai opéré [C/nlhia papillata, Sav.). Après les avoir isolées, fait bouillir pendant quelques heures avec de l'acide chlorhydrique con- centré, puis avec une solution de potasse marquant 32 degrés à l'aréomètre, je les ai lavées à l'eau distillée, séchées et soumises à l'analyse. Les nombres obtenus s'accordent exactement avec les analyses antérieures, et par consé- quent avec la composition de la cellulose. » Comme ce principe est tout à fait distinct de la cellulose végétale par ses propriétés physiques et chimiques, je pense qu'il est nécessaire, pour éviter toute confusion, de le désigner par une appellation distincte et uni- voque : je proposerai le nom de tunicine. » La tunicine purifiée a été soumise à une série d'essais très-divers pour la changer en sucre; mais elle a présenté vis-à-vis des réactifs une résistance très-supérieure à celle du ligneux le plus cohérent. C'est ainsi qu'on peut la faire bouillir pendant plusieurs semaines avec les acides chlorhydrique et sulfurique étendus, sans l'altérer sensiblement. Le gaz fluoborique, qui car- bonise ()resque instantanément la cellulose sous toutes ses formes, n'agit pas à froid sur la tunicine sèche. Bref, la résistance de cette matière à l'ac- tion des réactifs est si grande, que pour la vaincre il faut, dans presque tous les cas, employer des agents qui dépassent le but et seraient propres non à j)roduire du sucre, mais à le détruire, s'il préexistai!. » Cependant j'ai réussi à opérer cette transformation à l'aide d'un tour de main particulier emprunté à l'industrie, et dans lequel on a recours à des affinités très-puissantes, mais agissant pendant un temps très-court. On dé- laye la tunicine sèche dans l'acide sulfurique concentré et froid ; peu à peu la matière s'y liquéfie sans se colorer sensiblement. On verse alors le liquide goutte à goutte dans cent fois son poids d'eau bouillante, on fait bouillir pendant une heure, on sature par la craie, on évapore avec précaution la liqueur filtrée, etc., et on obtient enfin un liquide sirupeux, mélange de sucre avec une substance non déterminée. Ce liquide réduit énergiquement le tartrate cupropotassique et est bruni par la potasse bouillante : délayé dans l'eau et mêlé avec la levure de bière, il fermente avec production ( a3o ) d'acide carbonique pur et d'alcool. Ces divers caractères établissent la for. uiation d'un sucre analogue au glucose, aux dépens du principe contenu dans l'enveloppe des ascidies. B J'ai répété les mêmes expériences sur la chitine. J'ai opéré sur la chitine du homard, sur celle de la langouste, et sur celle des cantharides. Quelle qu'en fût l'origine, et après les purifications les plus énergiques, telles qu(; l'emploi de la potasse fondante, la chitine retenait de 5 à 7 centièmes d'azote. Cette présence de l'azote dans la chitine augmente l'intérêt de sa tran.sfor- mation en sucre. En effet, malgré la résistance de la chitine à l'action des réactifs, résistance plus grande encore que celle de la tunicine, j'ai réussi par les mêmes procédés à la changer en un sucre analogue au glucose, ré- duisant fortement le tartrate cupropotassique et fermentant au contact de la levure avec production d'acide carbonique et d'alcool. » Ces résultats établissent un lien nouveau et plus étroit, fondé sur une transformation chimique définie, entre les principes immédiats contenus dans l'enveloppe des invertébrés et ceux qui forment les tissus des vé- gétaux. » CHIMIE ORGANIQUE. — Quelques nouveaux éthers des acides sléarique et margarique ; par M. Hanhart. « L'étude comparée des divers éthers a conduit à étabhr un certain nom- bre de relations générales entre les propriétés physiques de ces corps et leur composition chimique. Pour montrer tout l'intérêt de ce genre de recher- ches, il suffit de rappeler les rapports qui existent entre les densités, les points d'ébullition, les chaleurs spécifiques, les indices de réfraction des éthers composés et les mêmes propriétés envisagés dans leurs générateurs, c'est-à-dire dans les acides et dans les alcools. 0 J'ai pensé qu il pourrait y avoir quelque intérêt à comparer à ce point de vue l'ime des propriétés physiques les plus délicates, le point de fusion dans des composés très-analogues les uns aux autres par leurs propriétés physiques et chimiques les plus essentielles ; je veux parler des éthers formés par l'union des acides gras avec les divers alcools. J'ai employé les acides stéurique et margarique d'un côté, les alcools méthylique ordinaire, amv- Hque et caprylique de lautre. Quelques-uns de ces éthers .sont connus depuis longtemps, d'autres n'ont point encore été préparés jusqu'à ce jour. J^'emploi d'acides gras parfaitement purs était essentiel dans ces pré- sentes recherches, car le moindre mélange aurait détruit tonte la valeur dos ( 23l I résulrats. L'acide sléarique a été extrait du suif" de mouton par la méthode de M. Chevreul : il était fusible à 70 degrés; l'acide margarique a été extrait de la graisse humaine, il fondait à 60 degrés. » Quant aux éthers gras eux-mêmes, je les ai préparés en général par la méthode de M. Berthelot (i), en chauffant pendant une journée à 200 de- grés l'alcool et l'acide dans un tube scellé à la lampe ; le produit est mélangé avec un peu d'éther, et on le fait digérer pendant quelque temps au baiii- marie avec de la chaux éteinte pour isoler l'acide libre du composé neutre. On reprend par l'éther ordinaire. Si l'alcool employé est peu volatil, on en élimine l'excès par l'emploi de l'alcool ordinaire dans lequel les éthers gras sont très-peu solubles. Le composé doit être neutre vis-à-vis la teinture de tournesol dissoute dans l'alcool bouillant. On peut aussi préparer Içs éthers gras par le procédé ordinaire en faisant passer pendant trois heures un cou- rant de gaz chlorhydrique sec, sur le mélange formé par l'alcool respectif et par l'acide. Mais cette méthode fournit des éthers gras moins purs que la précédente. » J'ai étudié les éthers méthylmargarique, éthylmargarique, amylmar- - ^j^ garique, caprylmargarique, méthylstéarique, éthylstéarique, amylstéarique ^-..lé^». et caprylstéarique. Parmi ces corps, les éthers amylmargarique, capryl- margarique et caprylstéarique sont nouveaux. Ces trois éthers sont neu- tres, liquides à la température ordinaire ; ils sont incolores, inodores, insipides et tachent le papier comme les corps gras liquides. La formule de ces trois corps n'est point douteuse. Cependant j'ai cru devoir pour plus de certitude analyser l'éther amylmargarique C**H^*0' = C'^H"0* + C'H'^O^ - 'HO. Le calcul exige : , Carbone 7 7 , t)5 Hydrogène ' 2 , gS Oxygène 9,40 I 00 , 00 L'expérience a donné : 77.43 i3,i3 9>44 lOO.OQ ,#W (i) Annales de Chimie et de Physir/ue, 3^ série, t. XLI, p. 44° (i854). ^^V^* ( 23a ) Voici les points de fusion de ces divers éthers : Elhers ninrgariques. Elh rs stcariques. Différence. Méthylique + 270,5 -1-38° + io°,5 Étliylique 22° 3i° -^ ii" Amylique. 14" se solidifie à 1 1 degrés 2°, 5 +11" Caprylicjue 8", 5 — 4">5 — i3° Acide margarique 60° acide stéarique ■jo -t- 10° » Ces points de fusion peuvent être comparés sous deux rapports dis- tincts : Il 1°. Si l'on compare chaque éther margarique à l'éther stéarique cor- respondant, on remarque que l'éther stéarique fond en général à une tem- pérature plus élevée que l'éther margarique correspondant; la différence estde 10 à 1 1 degrés, c'est-à-dire sensiblement la même que celle qui existe entre les acides gras isolés. Mais les éthers capryliques font exception, peut-être en raison de quelque impureté. Dans les autres cas, on retrouve cette même proportionnalité approximative que l'on observe en général entre la variation de la propriété physique et la variation de l'équivalent chimique des composés analogues. » 2°. Mais la comparaison des points de fusion des éthers formés par un même acide avec les divers alcools, présente une particularité très-singu- lière : à mesure que l'équivalent de l'alcool s'élève, le point de fusion de ces éthers gras s'abaisse, et cet abaissement ne paraît pas suivre ime pro- portion régulière, même approximative. Il ne paraît point d'ailleurs se con- tinuer jusqu'au bout de la série des alcools, car les éthers margarique des alcools éthalique, cérotique et melissique paraissent avoir leurs points de fu- sion situés beaucoup plus haut que tous les précédents, autant du moins que 1 on peut en juger par le blanc de baleine et les cires de Chine et d'abeilles. Si donc on cherchait à représenter par une courbe la marche de ces points de fusion, l'équivalent étant pris pour abscisse et la température de fusion pour ordonnée, cette courbe, après s'être approchée de l'axe des abscisses en descendant continuellement, changerait plus tard de direction et remon- terait en s'en éloignant. M 11 est difficile de se rendre compte des causes réelles de ce phénomène, mais il paraît lié aux points de fusion aujourd'hui inconnus des divers alcools, et à leur état physique de plus en plus éloigné de celui de l'eau, de })lus en plus rapproché des corps gras. » En effet, on ne peut s'empêcher de rapprocher les points de fusion of- ferts par les éthers gras des divers alcools et ceux des acides correspondants à ( a33 ) ces mêmes alcools: l'acide formique et l'acide acétique, fluides à la manière de l'eau, miscibles avec ce liquide, sont fusibles à la température ordinaire, tandis que les acides butyrique et valérique, déjà huileux et peu solubles dans l'eau, ne se solidifient qu'à une température très-inférieure à o degré. Au contraire, les points de fusion des acides gras proprement dits s'élèvent jusqu'à 60, 70 degrés et au-dessus. » Ainsi la marche des points de fusion des acides est analogue à celle des points de fusion des éthers formés par un même acide gras avec les divers alcools correspondants à ces mêmes acides. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note SUT les dérivés benzoïques de la quinine, de la cinchonine et de la strychnine ; par M. Schutzenberger. « La cinchonine sèche, traitée par le chlorure de benzoïle, s'y dissout avec élévation de température. Si l'on chauffe quelques instants le mélange, il se prend très-vite en une masse cristalline de monochlorhydrate de ben- zoïlcinchonine formé d'après l'équation C^''H=*Az*0=' + C'*H»0='C1 = C*<'H^»(C'*H*0*) Az^CClH. Le produit se dissout facilement dans l'eau ; le chlorure de benzoïle en excès reste au fond du liquide. En décantant avant que ce dernier ait pu se décomposer et en saturant la solution avec de l'ammoniaque, il se forme un précipité résineux blanc qui se réunit en une seule masse molle et gluante durcissant après complet refroidissement. Le nouveau corps ainsi obtenu est basique et représente la cinchonine, dont i équivalent d'hydro- gène est remplacé par du benzoïle. La capacité de saturation de la cincho- nine n'a pas été altérée par cette substitution, comme on le verra plus loin. La benzoïlcinchonine est soluble en toutes proportions dans l'alcool et l'éther, insoluble dans l'eau, sans saveur, incristalhsable. Elle fond sur la lame de platine et briile en se volatilisant en partie. Chauffée avec de la chaux sodée, elle dégage de la benzine, o^^iôg de benzoïlcinchonine séchée à i5o degrés ont fourni : Acide carbonique... 0,774 Eau o, 169 correspondant à iki^''fe Carbone 78,47 '#2»> Hydrogène 6,98 » Théorie pour la formule C*" H" ( C* H» O') Az» O» : Carbone 78,64 Hydrogène 6> 79 C. R., i858, a-»' Semestre. (T. XLVII, No 8.) 5l , ^i % ( 234 ) X o^',263 de chloroplatinate de benzoilcinchonine séché à i4o degrés ont donné : Acide carbonique. . . 0,3^55 Eau 0,091 correspondant à Carbone ^^ > 97 Hydrogène 3,84 » 0^^,236 du même chloroplatinate incinéré ont donné o,o565 de platine correspondant à 23,94 pour 100 de platine. .. Théorie pour la formule C*° H" (C'*H*0*) Az^^O^ a(Cl H, Cl» Pt) : Carbone ^7^1 Hydrogène 3 , 6S Platine 24,00 » Les sels de cet alcaloïde sont très-solubles dans l'eau. » La quinine, séchée à i3o degrés, se dissout également avec dévelop- pement de chaleur dans le chlorure de benzoïle. Après le refroidissement, la masse présente l'apparence d'un sirop épais formé d'un mélange de mono- chlorhydrate de benzoïlquiniiie et de chlorure de benzoïle. L'eau dissoiU très-facilement le premier produit. L'ammoniaque précipite la base sous forme d'une masse résineuse incolore qui présente les mêmes caractères que la benzoilcinchonine. Le chlore et l'ammoniaque développent la colo- ration verte de la quinine. 0 Dans son état résineux elle renferme, comme son analogue cincho- nique, beaucoup d'eau éliminable à i4o degrés. » o^'iaBô de benzoilquinine, séchée à i4o degrés, ont donné : Acide carbonique... 0,789 Eau o , 1 62 correspondant à Carbone 75,76 Hydrogène. . , 6,76 » Théorie pour la formule C*" H" (C * H' O*) Az* O* : Carbone 7^,7 Hydrogène 6,5 » 08^269 de chloroplatinate ont fourni, après l'incinération, 0,062.5 de platine, soit 23,2 pour 100 de platine. » Théorie pour la formule C^-'H" (C* H'O^') Az^O», 2 (ClH, Cl^-Pt) : Platine 23,5 » Dans les mêmes circonstances, la strychnine fournit un dérivé neutre^ ( a35 ) de sorte que la moitié seulement de la base est modifiée, l'autre moitié se combinant à l'acide. chlorhydrique produit pendant la réaction. a(C"H"Az^O*)+C'*H'0»Cl=C"H"Az»0*,ClH-f-C"H»'(C*ni'0»)Az='0*. a La benzostrychnide est solide, incolore, très-peu soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool et l'éther, peu amère, insoluble dans les acides. Elle se ramollit au-dessous de loo degrés et fond un peu au-dessus en une masse résineuse, qui cristallise par le refroidissement. » Par l'action du chlorure d'acétyle sur la quinine et la cinchonine, j'ai également obtenu des dérivés acétyliques jouant encore le rôle de base et dont la capacité de saturation n'est pas changée; ils se représentent par C'^H" (C*H'0*) Az'O* ou O' et affectent la forme de résines demi-fluides, d'une saveur brûlante, mais non amère. » Ces réactions s'appliquent à tous les alcaloïdes, et seront généralisées dans im prochain travail. » L'analyse complète d'une quinine, de son chloroplatinate et de son dérivé benzoïque, me font admettre l'existence d'une variété de cette base très-rapprochée par ses propriétés de la quinine ordinaire, mais qui corres- pondrait à la formule C'H^'Az'O», au lieu de C*°H"Az='0*. Cette base, précipitée d'une solution acide par l'ammoniaque, se change, au bout de quelques heures, au sein du liquide où elle a été précipitée, en belles houppes formées par des aiguilles assez longues, tandis que la qui- nine ordinaire ne donne que de très-petites aiguilles. Une autre quinine m'a donné des houppes formées de lames aplaties, mais en trop petite quantité pour l'analyse. Lorsqu'on ajoute de l'ammoniaque à une solution étendue de chlorhydrate de strychnine exempt de brome, le liquide se remplit, au bout d'une demi-minute, de très-longues et fines aiguilles; l'eau séparée laisse déposer, au bout d'un quart d'heure, de petits octaèdres. Les aiguilles sont la strychnine ordinaire G" ; les octaèdres, la strychnine C*". Cette séparation très-nette vient à l'appui de ce que j'ai déjà annoncé sur les différentes variétés de cette base. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur les dérivés sulfuriques des alcaloïdes végétaux; par M. P. SCHCTZENBERGER. a La quinine et la cinchonine se dissolvent dans l'acide sulfurique fu- mant. Si au bout de quelque temps on étend d'eau la liqueur, l'ammoniaque 3i.. ( 236 ) n'y produit plus de précipité. Les autres alcaloïdes végétaux se comportent de même. J'ai plus particulièrement étudié la réaction pour les deux pre- mières bases. » La solution sulfurique très-étendue d'eau a été saturée par de la baryte, la liqueur séparée par filtration du sulfate de baryte et évaporée au bain- marie a fourni dans les deux cas un sirop incolore qui ne tarde pas à se dessécheren une masse vitreuse, transparente, friable, soluble dans l'eau en toutes proportions, mais nullement déliquescente, d'une saveur légèrement amère, plus prononcée dans le cas de la quinine. Ces deux corps consti- tuent les sels de baryte de deux dérivés sulfuriques acides de la quinine et de la cinchonine; on peut les appeler acides sulfoquinique et sulfo- cinchonique. » En effet, lorsqu'on brûle ces deux produits avec du nitre pur et qu'on lave le résidu à l'eau, il reste du sulfate de baryte, l'eau de lavage ne ren- ferme pas d'acide sulfurique. » L'acide sulfurique et la baryte se trouvent dans des proportions équi- valentes. » 08^,814 de sulfoquinate de baryte séché à 100 degrés et ne perdant plus rien au-dessus ont donné, après incinération, o^'jaao de sulfate de baryte correspondant à 27,02 pour 100, ce qui conduit à la formule C'OH^Az^SO'BaO. Théorie, sulfate de baryte, 26,09. » o*'",6i5 de sulfocinchonate de baryte séché à 100 degrés ont fourni 0,172 de sulfate de baryte correspondant à 28,1 3 pour 100, ce qui conduit à la formule C*°H"Az*0, SO'BaO. Théorie, SO'BaO, 28,o3. )) On obtient les deux acides correspondants en précipitant la baryte par une quantité équivalente d'acide sulfurique. Ils sont solides, incristal- lisables, d'une saveur acide, solubles en toutes proportions dans l'eau, solubles dans l'alcool. Ils se représentent par les formules C"H"Az='0'SO%HO, C*"H"Az='OSO', HO, qui ne diffèrent de celles des sulfates basiques de quinine et de cinchonine que par un équivalent d'eau en moins. » La constitution de ces composés est un argument de phis en faveur de la formule C^'H^Uz^O* ou O» admise par la plupart des chimistes. ( ^37 ) B Cette même réaction s'appliquant à d'autres alcaloïdes, à chacun d'eux correspondrait un acide sulfo-conjugué de la forme (ASO'). « CHIMIE ORGANIQUE. — Procédé de dosage de l'urée par thyperchlorite de soude; par M. Leconte. (Extrait par l'auteur.) « Ma méthode consiste à oxyder l'urée à l'aide de l'hypochlorite de soude, réaction d'où résulte de l'acide carbonique, de l'eau, de l'acide car- bonique, de l'azote et du chlorure de sodium, ainsi que le montre la formule suivante : C*H*Az»0=' +6(NaO,C10) = 6MCI 4-2C0* + 4H0 4-aAz. » Cette réaction commence à froid, mais elle devient plus énergique et surtout plus prompte à l'aide d'une douce chaleur; les gaz se dégagent alors avec une régularité parfaite pendant toute la durée de l'expérience, qui dure environ une demi-heure. » J'avais pensé qu'il serait possible de doser l'urée en déterminant par la chlorométrie la quantité de chlore disparu pendant la réaction : l'expérience m'a démontré qu'il était infiniment plus exact de recueillir l'azote dégagé, tout l'acide carbonique produit étant retenu dans la liqueur à l'état de sesquicarbonate de soude indécomposable par la chaleur. » L'azote ainsi obtenu, malgré son odeur de chlore, ne diminue pas de volume par son agitation avec une solution de potasse, ni par la solution alcaline d'acide pyrogalUque, ce qui indique l'absence de l'acide carbonique et de l'oxygène, et démontre que la quantité de chlore à laquelle l'azote doit son odeur est tout à fait insignifiante. » Limité par l'espace, je décrirai rapidement l'appareil et la préparation de l'hypochlorite dont je fais usage : l'appareil se compose d'une fiole ou d'un petit ballon de i5o centimètres cubes, muni d'un tube propre à re- cueillir les gaz, dont l'extrémité s'engage sous un tube gradué rempli d'eau. » La préparation de l'hypochlorite consiste à épuiser méthodiquement par l'eau bouillie et froide loo grammes d'hypochlorite de chaux bien pul- vérulent, à faire dissoudre dans le liquide filtré 200 grammes de carbonate de soude cristallisé réduit en poudre, à filtrer et laver le carbonate de chaux, et à réunir les liqueurs pour en faire deux litres. )) Pour faire une analyse, on place l'urée dans le ballon avec un peu d'eau, on ajoute rapidement l'hypochlorite, de manière à remplir complètement la fiole, de manière à ce qu'en plaçant le bouchon il monte un peu de liquide dans le tube qui doit être d'un petit diamètre; lorsque cette colonne ( 238 ) • liquide est arrivée à l'extrémité du tube à gaz, on engage cette dernière sous le tube gradué ; on place le ballon dans un petit bain-marie ; on chauffe lentement jusqu'à l'ébullition. Quand, malgré cette température, il ne se dégage plus sensiblement de gaz, on chauffe directement avec la. lampe à alcool et on maintient l'ébuUition jusqu'à ce que la vapeur produise un bruit sec en se condensant dans l'eau, ce qui indique qu'elle ne confient plus de gaz. » L'urine doit être préalablement purifiée de la manière suivante : à •20 grammes d'urine on ajoute 3 grammes de sous-acétate de plomb liquide; on porte à l'ébuUition, on filtre, on lave trois fois le filtre; on ajoute alors 3 grammes de carbonate de soude pulvérisé; on porte de nouveau à l'ébul- lition, on filtre encore et on lave trois fois ; on mesure le liquide obtenu qui forme ordinairement 5o centimètres cubes, dont la moitié, représentant lo centimètres cubes d'urine, est traitée comme ci-dessus. » Bien que la théorie indique que i décigramme d'urée doive fournir 37 centimètres cubes d'azote, je n'ai jamais pu en obtenir que 34 centi- mètres cubes; mais ce nombre a été constant, ainsi que le démontre le tableau ci-dessous : en divisant donc par 34 le volume de l'azote, après cor- rections faites, on obtient à quelques millièmes près le poids de l'urée employée. Tableau résumant quelques-unes des expériences faites pour vérifier le procédé précédent. 4' 5«. 6«. r- 10'. 11"=. ■4«- unis employée. 0,060 0,0575 o,o5o o,o5o 0,100 0,100 0,100 o, 100 o,ii5 10" urine. locc même. i2",25 même. 10" autre. io« purifiée. iZOTE obtenu en centimètres. Ï2 22,35 18,4 18,3 38,25 36,2 37 36 42,2 36,2 37,35 44,4 39,8 37,6 TEM- PÉBATORES. 18 24 18 16 18,4 22 17 16 16 16 20,6 20,6 759.75 755,15 755,15 755,15 757.75 763,4 757.2 761 761 757.75 757,75 757,75 764,7 764,7 TEΫ5IO:ï de la vapeur d'eau. i5,35 22, 2t 12,67 12,67 i5,35 i3,53 i5,35 gaz sec. '4,4' i3,53 i3,52 i3,52 ■7.4 '7,4 AZOTS corrigé. 20,44 '9,7' 16,86 •7.09 34,94 34,17 33,38 33,76 39,28 33,49 33,45 41,07 32,38 3o,6i URÉE trouvée. Br 0,0601 0,0679 o,o5o2 o,o5o2 0,102 o, ioo5 0,0982 0,0993 o,ii55 0,0985 0,0984 0,1207 0,0952 0 , 0900 OIFFEREnCE pour 1. 0,0018 0,007 0,004 0,004 0,020 o,oo5 0,018 0,007 0,004 CRÉE pour 1000. 9,85 9.84 9,85 9,55 9,90 B On voit, en comparant les deux dernières expériences, que les autres ( 239 ) matières azotées de l'urine fournissent une quantité d'azote infiniment plus petite que celle de l'urée, et que dans le cas actuel le rapport est ; : 54 ^ i ooo ; on pourrait donc à l'aide de mon procédé non-seulement constater les variations de l'urée, mais encore celles des matières azotées qui l'accom- pagnent. » PATHOLOGIE COMPARÉE. — Découverte de la tache des vers à soie sur diverses chenilles; par M. Armand Angliviel. « M. Armand Angliviel avait vu M. de Quatrefages étudier chez son père la maladie des vers à soie. Depuis longtemps habitué à se servir de la loupe, il avait promptement appris à reconnaître la tache caractéris- tique dont il a été question dans la dernière séance. Il l'a recherchée dans d'autres uisectes et a constaté son existence chez diverses chenilles appartenant à autant d'espèces distinctes. Il a été conduit à regarder l'épi- démie actuelle comme une des causes de la diminution très-sensible cette année du nombre des chenilles qui font tant de mal aux pommiers. » M. de Quatrefages a examiné plusieurs échantillons qui lui ont été adres- sés ,et a reconnu que chez ces larves, vivant en plein air et en toute liberté, la maladie dont il s'agit présentait exactement les mêmes caractères que chez le ver à soie. Toutefois, il est évident qu'elle ne montre pas chez les espèces sauvages une généralité égale à celle que nous rencontrons dans notre espèce domestique, et ce fait confirme tout ce que la Commission de l'Acadé- mie a dit sur l'utilité de l'aération et de l'observation des autres règles de l'hygiène. » M. Gaddinet adresse une Note sur un procédé qu'il a imaginé pour la conservation des épreuves photographiques sur papier. Il a été conduit à ce pro- cédé non parle hasard, mais par un examen attentif de ce qui se produisait dans les épreuves effacées , épreuves dans lesquelles le dessin n'était pas détruit, mais seulement masqué par une couche colorée étendue uniformé- ment et, suivant des cas déterminés, soit à la surface du papier, soit dans les couches sous-jacentes (il compare dans ce dernier cas l'annihilation de l'i- mage à ce qui se produit quand on place sous un dessin tracé sur papier à calque une feuille de couleur obscure). Cherchant comment se produit cette couche colorée dans l'un et l'autre cas, et comprenant dès lors pourquoi les épreuves sur papier s'altèrent tandis que les épreuves sur glace se con- servent, il a senti que s'il parvenait à rendre le papier imperméable, tout en lui conservant sa blancheur et sa demi-transparence, il aurait résolu le ( 24o ) problème. Pour cela il lui a suffi d'employer nu procédé dont il s'était servi dès i855 pour faire des cuvettes en carton destinées à remplacer les cuvettes de porcelaine ou de verre employées en photographie. Sa manière d'opérer est la suivante : « Je fais dissoudre, dit-il, une certaine quantité de gutta-percha du com- merce dans de la benzine Colas ; je décante au bout de quelques jours pour n'avoir que la partie claire. Je plonge dans cette solution mon papier, feuille à feuille, et le retire presque aussitôt; puis, le suspendant par un angle, je le laisse sécher. Je prends ensuite ces feuilles qui contiennent entre leurs fibres comme une poussière de gutta-percha, mais non un vernis, et je les présente une à une devant un bon feu. Tous les grains de gutta se réunissent alors et recouvrent entièrement les fibres du papier formant un vernis intérieur à peu près imperméable. » J'albumine ce papier, qui n'a rien perdu de sa transparence (albu- mine loo, eau de pluie aS, chlorure de sodium 6). Je laisse sécher et je sen- sibilise avec une solution, à i5 pour loo de nitrate d'argent cristallisé. Je laisse égoutter et je sèche à un feu doux ; je fais venir l'épreuve positive sous le cliché comme pour le papier ordinaire et je fixe à l'hyposulfite de soude à lo ou i5 pour loo; mais cette opération est abrégée au point que l'é- preuve est fixée après quelques minutes comme pour les épreuves sur glace, et d'un très-bel aspect desépia. Si on veut la faire virer par le chlorure d'or, on le fait comme à l'ordinaire, rien n'empêchant cette opération. M Les lavages, au lieu de durer de 12 à 24 heures, peuvent se faire dans un quart d'heure, et l'épreuve est d'une transparence admirable, le papier d'ailleurs conservant toute sa blancheur. » M. DE Paravey adresse une nouvelle Note sur les noms donnés à la tor- pille dans les différentes langues, et sur les indications qu'ils fournissent pour prouver que dès une époque très-reculée on avait le sentiment d'une communauté de cause entre les commotions produites par les poissons élec- triques et les destructions opérées par la foudre. La séance est levée à 5 heures. É. D. B. ( ^4» ) BULLETIN BIBLIOtiKAPHIQlTE. L'Académie a reçu dans la séance du a aoiit r858 les ouvrages dont voici les titres : Etudes sur In çjéogmphie botanU/ue de l' Europe et en particulier sur la végé- tation du plateau central de la France; par M. Henri T.ECOQ ; t. IX. Paris, r858;in-8°. Considérations sommaires sur tes sables coquilliers et les tangues, et de leurs effets comparés avec la chaux en agriculture; parM. Besnou; une feuille in-8*'. Considérations sur la fabrication de deux cidres économiques ; par le même; I feuille in-8°. Constatation de la nature d'une parcelle microscopique d'acier dans l'os d'un remplaçant soupçonné d'amputation volontaire de l'index droit ; = Extrait d'un rapport médico-légal suf un cas d'infanticide par combustion dans un four d'un enfant nouveau-né; par le même; br. in-8''. Recherches médico-légales sur une intoxication pliosphori 111-8°. The Atlantis... L'Atlantis; Registre de littérature et science, publié par les membres de l'Université catholique d'Irlande; n° 2; juillet i858; in-8". The Journal. . . Journal de la Société royale de Dublin; vol. II; n"' 9 et 10; in-S". The Quarterly... Journal trimestriel de la Société géologique de Londres; n°54; in-8°. Gazette des Hôpitaux civils et militaires , n"* 76-89. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n"' 27-3 f . Gazette médicale de Paris; n°* 27-3 1 . Gazette médicale d'Orient; juillet i858. La Coloration industrielle; n"' i 1 et 12. Ln Lumière. Revue de la Photoi/raj)hie ; n*" 2'j-ii. L'Ami des Sciences; n"' 27-30. La Science pour tous; n"' 3o-34 . Le Gaz; n"' 16-18. Le Musée des Sciences; n°' 10- 1 3. ''''■ COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LICADÉMIE DES SCM€ES. SÉANCE DU LUNDI 9 AOUT 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. r MEMOIRES ET COMMIMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE. — De l'influence de deux ordres de nerfs qui déterminent les variations de couleur du sang veineux dans les organes glandulaires ; par 31. Claude Berxar». « Dans une communication faite dans la séance du 25 janvier dernier, j'ai montré que le sang veineux glandulaire et le sang veineux musculaire présentent une coloration absolument opposée quand on les considère pen- dant l'état d'activité des organes. » Quand le muscle agit et se contracte, le sang veineux qui en sort est très-noir. Quand la glande fonctionne et expulse le produit de sa sécrétion , le sang veineux qu'elle fournit est au contraire d'une couleur rutilante, par- fois tout à fait identique à celle que présente le sang des artères. D'où il suit que dans les glandes à sécrétion intermittente, il existe une alternative de coloration rouge et noire dans le sang veineux, suivant que l'organe est dans l'une ou l'autre des deux conditions physiologiques que l'on a dénom- mées : état de fonction, état de repos. " Après avoir établi ces premiers faits, j'ai poursuivi mes recherches dans le but de déterminer quelles sont les modifications de composition qui correspondent à ces différences si tranchées de coloration. J'ai réussi, je C. R., i858, 1""^ Scnicslre. (T. XLVII, N» 6.) 33 ( 246 ) crois, à trouver cette explication. Mais, avant d'entrer dans l'exposé des ' expériences qui se rapportent au côté purement chimique du phénomène, je crois indispensable de faire connaître les conditions physiologiques du système nerveux qui règlent ces actions chimico-organiques spéciales. J'in- sisterai même sur ce sujet, parce que l'étude du mécanisme par lequel les nerfs agissent pour effectuer les phénomènes chimiques qui se passent dans l'organisme vivant, m'a toujours paru l'objet capital dont doit se préoccu- per le physiologiste. » I. Je désire montrer aujourd'hui que les conditions chimiques particu- lières qui, dans les glandes, font apparaître le sang veineux, tantôt rouge, tantôt noir, sont déterminées par l'influence de deux nerfs qui ont des ori- gines distinctes et possèdent une action en quelque sorte antagoniste. Ce qui veut dire, en d'autres termes, qu'il existe un nerf glandulaire qui laisse couler le sang veineux rouge et un autre qui fait devenir le sang veineux noir. Je ferai voir ensuite que chacun de ces nerfs, pour agir chimiquement sur le sang, modifie d'une manière opposée les phénomènes mécaniques de la circulation capillaire. De telle sorte qu'il s'établit une corrélation néces- saire et facile à comprendre entre les modifications chimiques que le sang éprouve dans les tissus organiques et les conditions mécaniques de la cir- culation capillaire qui sont sous l'influence immédiate des nerfs. » Afin de mieux préciser les faits qui vont suivre et pour en faciliter l'étude à ceux qui voudront les reproduire, je dois dire que tous les résultats d'expériences dont il va être question ont été obtenus sur la glande sous- maxillaire du chien, qui se prête particulièrement à cette sorte de recherche, à cause de l'intermittence de sa sécrétion, qui rend très-nettes les variations décoloration de son sang veineux. » Le procédé opératoire qu'il convient de suivre pour découvrir les nerfs de la glande sous-maxillaire n'a pas besoin d'être décrit ; car ce n'est qu'une dissection anatomique sur le vivant, que chaque physiologiste pourra faire à sa manière. Seulement je dirai que cette expérience, qui peut être classée au nombre des opérations délicates et laborieuses, sera singulièrement sim- plifiée si, comme je l'ai toujours pratiqué, on enlève préalablement le muscle digastrique en totalité. Après cette ablation, qu'il faut effectuer en rasant exactement le muscle et sans blesser les organes voisins, on obtient une plaie en creux dans laquelle se voient la face profonde de la glande sous-maxillaire ainsi que tous les organes vasculaires et nerveux sur les- quels il devient alors très-facile d'expérimenter. )) II. Le nerf qui fait apparaître le sang veineux rouge dans la veine de ( 2^7 ) la glande sous-maxillaire est un filet qui se détache en arrière du uerf lin- gual de la cinquième paire. Mais il ne fait que s'accoler à la cinquième paire, il provient réellement de la septième et est surtout constitué par la corde du tympan. Quoi qu'il en soit, ce filet nerveux glandulaire peut être facilement atteint au moment où il se détache du lingual pour aller se distribuer dans la glande sous-maxillaire en accompagnant son conduit excréteur. » Maintenant, quand on considère la glande sous-maxillaire pourvue de tous ces nerfs et à l'état de repos, c'est-à-dire quand rien ne sort par son canal excréteur, on constate que son sang veineux possède une couleur noire bien nette. Mais, si à ce moment on vient à faire fonctionner le nerf glandulaire signalé précédemment, on voit le sang veineux, qui auparavant coulait noir, devenir de plus en plus rouge et apparaître bientôt tout à fait rutilant, comme le sang artériel, si l'action nerveuse a été suffisamment in- tense. Ce fait est constant, et il permet d'établir cette proposition physio- logique, que toutes les fois que l'action du nerf tympanico-lingual se mani- feste énergiquement, le sang veineux de la glande sous-maxillaire apparaît rouge, tandis qu'il devient noir chaque fois que ce filet nerveux n'agit pas ou que son action cesse d'être prépondérante. » Rien n'est plus facile que de donner la preuve expérimentale de cette influence spéciale du nerf tympanico-lingual sur la couleur rouge du sang veineux. En effet, lorsque après avoir mis à découvert la veine glandulaire et le filet nerveux en question, on vient à déterminer sur la langue une impression gustative par l'instillation d'un peu de vinaigre dans la bouche, on voit le sang devenir rapidement rutilant dans la veine, parce que l'im- pression gustative produite sur la langue et portée au centre nerveux a été transmise par action réflexe au moyen de la corde du tympan. La preuve de cette interprétation se donne immédiatement, car si l'on coupe le filet tympanico-lingual, au moment où il se sépare du nerf hngual, on voit le sang veineux delà glande rester noir; et, dès ce moment, malgré l'instillation du vinaigre sur la langue, malgré la sensation gustative perçue, la coloration rutilante du sang ne réapparaît plus, parce que la voie nerveuse pai- laquelle arrivait cette influence modificatrice du fluide sanguin a été inter- rompue. Mais alors si, prenant ce nerf glandulaire dans le point où l'on en a opéré la section, en arrière du lingual, on irrite au moyen du galva- nisme son bout périphérique qui tient encore à la glande, on voit aussitôt, sous l'influence de cette cause excitatrice artificielle, le sang devenir rouae dans la veine glandulaire, puis reprendre sa couleur noire quand i'excila- tion a cessé. Cette dernière expérience fournit donc un nouvel argument 33.. ( 248 ) pour prouver que la couleur rouge du sang veineux de la glande sous- maxillaire est bien en rapport avec l'activité du nerf tympanico-linguai. et que sa couleur noire se rapporte au contraire à son état d'inactivité phy- siologique. » Mais il ne faudrait pas croire que dans le cas de repos de la glande, la couleur noire que l'on constate dans le sang veineux ne fût rien autre chose que le résultat passif de la paralysie ou du défaut d'action du nerf tympa- nico-linguai. Cette couleur noire du sang est due elle-même à l'état d'ac- tivité d'uti autre nerf qui agit en rendant le sang noir et dont l'influence permanente se montre antagoniste au nerf tympanico-linguai dont l'ac- tion paraît avoir plus spécialement le caractère intermittent. » III. Le nerf qui rend le sang veineux noir dans la glande sous-maxil- laire provient du grand sympathique et arrive dans la glande en accom- pagnant les branches artérielles de la carotide externe qui s'y rendent; l'une plus petite pénétrant la glande par sa partie postérieure et supérieure, l'autre, artère glandulaire principale, entrant par le hile de la glande à côté de son conduit excréteur. Ces filets nerveux sympathiques glandulaires se détachent pour la plupart du ganglion cervical supérieur; ils s'anasto- mosent d'ailleurs avec des filets provenant d'autres sources, et particulière- ment avec le mylo-hyoïdien, dans le point où ce nerf croise la direction de l'artère faciale. » Lorsque l'on considère la glande sous-maxillaire à l'état physiologique, avec tous ses nerfs et au repos, son sang veineux est noir, avons-nous dit. Or cela tient à ce que, en ce moment, l'activité du grand sympathique, qui rend le sang noir, est prédominante sur celle du nerf tympanico-linguai, qui rend le sang rouge. Cela se prouve très-facilement; car dans cette con- dition, si l'on vient à couper tous les filets sympathiques qui se rendent à la glande sous-maxillaire, on voit le sang veineux perdre sa couleur noire pour prendre alors une couleur rutilante qui devient permanente, parce que l'influence nerveuse du sympathique est interrompue et n'arrive plus à la glande. Mais si alors on rétablit artificiellement l'activité de ce nerf et si l'on excite par le galvanisme le bout périphérique du filet sympathique qui tient à la glande, on constate bientôt que le sang veineux devient très-noir, pour reprendre sa couleur rouge dès que la galvanisation du nerf a cessé d'agir. Nous pouvons donc formuler pour le grand sympathique une pro- position physiologique inverse à celle que nous avons exprimée pour le nerf tympanico-linguai, et dire que le sang veineux de la glande sous-maxil- ( ^49 ) laire est noir toutes les fois que le sympathique agit, et qu'il est d'autant plus noir, que ce nerf exerce inie action plus énergique (i). » Par tout ce qui précède nous avons donc acquis la démonstration expé-'*j8^ rimentale que les variations de couleur du sang veineux glandulaire sont dues à deux influences nerveuses bien déterminées et tout à fait distinctes. Mais comment comprendre le mécanisme de cette influence des nerfs sur le sang ? Il n'y a pas de continuité anatomique, et, par conséquent, pas d'ac- tion chimique directe possible de la part des nerfs sur les globules du sang pour modifier leur couleur. Il faut dès lors qu'il y ait là d'autres phénomènes intermédiaires entre l'action nerveuse et la modification chimique du glo- bule sanguin. En effet, ces conditions intermédiaires existent et elles sont constituées par les modifications mécaniques diverses que chaque nerf apporte dans la circulation capillaire de la glande, modifications que nous allons maintenant examiner. » IV. Les conditions mécaniques de la circulation capillaire déterminées dans la glande sons-maxillaire par le nerf tympanico-lingual et par le grand sympathique sont exactement inverses. » Quand le nerf tympanico-lingual est excité, le sang veineux apparaît rouge, et en même temps il survient une suractivité considérable dans la rapidité de la circulation. A mesure que le sang veineux devient plus rouge, il circule de plus en plus rapidement, et la quantité qui s'en écoule par la veine se montre beaucoup plus considérable. Pour donner une idée de cette différence, il suffira de rapporter que dans un cas où l'on a mesuré le sang qui sortait par la veine glandulaire on a trouvé, pendant le repos de la glande, lorsque le sang coulait noir, qu'il fallait soixante-cinq secondes pour en recueillir 5 centimètres cubes, tandis que, lorsque le nerf tympanico- lingual agissait et que le sang sortait rouge sous l'influence de la galvani- sation de ce nerf, il ne fallait plus que quinze secondes pour obtenir la même quantité de sang; ce qui montre que la circulation, dans ce dernier cas,, était quatre fois plus rapide que dans le premier. (i) Les nerfs glandulaires présentent sur leur trajet des anastomoses avec des nerfs sensi- bles qui leur fournissent une sorte de sensibilité récurrente ; ils ont de plus des ganglions qui exercent une action sur les résultats de l'expérience si l'on fait la section du nerf au-dessus ou au-dessous du ganglion. Sans vouloir introduire l'étude de ces influences ganglionnaires dans une question déjà si complexe, je dirai que pour obtenir les résultats que je rapporte j'ai toujours coupé les nerfs sympathiques entre les ganglions nerveux et la glande sous- maxillaire. ( 25o ) » Quand le grand sympathique agit, il rend le sang veineux noir, et en même temps on voit la circulation se ralentir. Le sang coule par la veine en quantité d'autant plus faible, qu'il se montre plus noir; et même, si l'action du nerf sympathique est assez énergique, l'écoulement sanguin peut s'arrêter complètement dans la veine pour reparaître dès que l'excitation du nerf sympathique cesse, et pour s'accélérer de nouveau si l'on vient à agir sur le nerf tympanico-lingual. » Ces résultats, qui sont constants, nous apprennent donc que la colo- ration rouge et noire du sang veineux est dans un rapport déterminé avec la rapidité de la circulation dans la glande sous-maxillaire. Mais cette rapi- dité elle-même du cours du sang ne peut pas être effectuée par les nerfs, qui ne sauraient, dans aucun cas, agir directement sur le fluide sanguin. Le resserrement et la dilatation que nous allons constater dans les vaisseaux sanguins de la glande peuvent seuls nous rendre compte de ces modifica- tions des propriétés du sang. » V. Il est très-facile de démontrer expérimentalement que parmi les deux nerfs que nous avons signalés dans la glande sous-maxillaire, l'un dilate les vaisseaux, tandis que l'autre les contracte. » Le nerf tympanico-lingual rend plus larges les vaisseaux capillaires de la glande, et cet élargissement est tel, que lorsque l'action nerveuse est intense le sang passe de l'artère dans la veine sans perdre l'impulsion cardiaque, et on le voit alors sortir par la veine de la glande avec un jet saccadé, comme s'il s'agissait d'une véritable artère; puis cette pulsation veineuse disparaît dès que l'action du nerf tympanico-lingual diminue ou cesse complètement. >> Le nerf sympathique, au contraire, contracte et rétrécit les vaisseaux sanguins glandulaires de la manière la plus évidente. Lorsqu'on excite ce nerf, les vaisseaux resserrés laissent passer de moins en moins de sang. Le •fluide sanguin, retenu dans les vaisseaux capillaires delà glande, coule faiblement par la veine en montrant une couleur noire, et d'autant plus noire, que le courant sanguin est plus affaibli (i). Quand il arrive parfois que l'écoulement sanguin a été suspendu par l'action nerveuse, on voit, quand celle-ci cesse d'agir, un flot de sang très-noir s'échapper d'abord, (i) Quand on comprime la veine ou (ju'il s'y trouve un caillot, la gène de la circulation accidentelle amène également uue coloration noire du sang. Il est important de connaître ces circonstances pour se garder de toutes ces causes d'erreur dans l'appréciation des influences nerveuses. ( *5i ) puis le sang prendre une couleur rouge plus claire peu à peu, à mesure que la circulation s'accélère et que le sang, qui avait été préalablement retenu dans le tissu de la glande, s'en trouve expulsé. a En dernière analyse, nous arrivons à voir que les deux nerfs qui modi- fient la couleur du sang veineux en rouge ou en noir sont deux nerfs moteurs qui agissent primitivement en resserrant ou en dilatant les vaisseaux sanguins. Le nerf sympathique est le nerf constricteur des vaisseaux san- guins; le nerf tympanico-Iingual est leur dilatateur (i). » VI. Dans l'état physiologique de la glande sous-maxillaire, c'est-à-dire dans son état fonctionnel normal, nous devons nous représenter ses deux ordres de nerfs comme étant constamment en activité et en antagonisme, de telle sorte que l'action nerveuse effective est toujours due au nerf ac- tuellement prépondérant, et que l'influence spéciale de l'un des deux nerfs glandulaires ne semble pouvoir se manifester qu'autant qu'elle a préalable- ment annihilé l'action de l'autre. Ce qui le prouverait, c'est que chacun des nerfs devient plus excitable et réagit avec plus d'intensité pour un même excitant, lorsqu'on a préalablement détruit son nerf antagoniste. Ce dernier phénomène est très-net, surtout pour le nerf tympanico-Iingual. Quand ce nerf restant intact, on vient, par exemple, à couper tous les filets sympathiques glandulaires et à placer ensuite un peu de vinaigre sur la langue, on voit le sang rutilant couler par la veine avec une intensité bien plus grande et des pulsations beaucoup plus énergiques que dans l'état normal de l'antago- nisme nerveux, c'est-à-dire quand le sympathique n'est pas coupé. Cette différence d'excitabilité du nerf tympanico-Iingual est d'autant plus intére.s- sante à constater, qu'elle se trouve mesurée ici par son excitant physiologi- que normal, l'impression gustative. Tout cela nous montre donc dans la glande sous-maxillaire l'existence d'une espèce d'équilibre physiologique instable, ou d'iuie sorte de balancement fonctionnel incessant et déterminé par l'antagonisme du nerf dilatateur et du nerf constricteur des vaisseaux capillaires sanguins (2). l^a dilatation extrême du système capillaire coïncide (1) Ce n'est pas ici le moment de recherclier quelle est l'explication que l'on peut donner, dans l'état actuel de la science, de l'élargissement des vaisseaux et de la suractivité circu- latoire (glandulaire sous l'influence nerveuse. Je me borne pour aujourd'hui à constater ce fait, qui me parait important, et qui est d'ailleurs de la dernière évidence. (2) On peut (lire d'une manière générale qu'à l'état physiologique l'expulsion de la salive par la glande coïncide avec l'activité du nerf tympanico-Iingual et le repos de cette même glande avec l'activité du grand sympathique. Toutefois l'excitation des deux ordres de nerfs nSf^i ^f> ( 252 ) avec le passage direct dans la veine du sang rouge et puisa til. Le resserre- ment extrême coïncide avec un écoulement très-faible du sang et avec sa couleur noire. Entre ces deux extrêmes, nous pouvons concevoir tous les intermédiaires, et l'observation peut nous les présenter dans les expé- riences. » VII. En résumé, après avoir analysé successivement toutes les con- ditions du mécanisme par lequel les nerfs tympanico-lingual et grand sym- pathique font apparaître le sang veineux de la glande sous-maxillaire alter- nativement rouge et noir, nous sommes arrivé à cette conclusion : que ces deux nerfs n'agissent réellement ici .que comme agents de contraction ou de dilatation des vaisseaux sanguins. Cette action, qui ne diffère en rien de celle des nerfs moteurs en général sur les éléments contractiles ou mus- culaires, amène cependant à sa suite, par un enchaînement tout naturel de phénomènes, une série de modifications physico-chimiques dans le fluide sanguin. Quand le nerf sympathique constricteur des vaisseaux agit, le contact entre le sang et les éléments de la glande se trouve prolongé, les phéno- mènes chimiques qui résultent de l'échange organique qui se passe entre le sang et les tissus a eu le temps de s'opérer, et le sang veineux coule très- noir. Quand au contraire le nerf tympanico-lingual, qui dilate les vaisseaux, vient à agir, le passage du sang dans la glande est rendu très-rapide; les modifications de veinosité qui se passent au contact du sang et des tissus s'accomplissent autrement, et le sang sort de la veine avec une couleur très-rutilante et conservant l'aspect du sang artériel. Ainsi nous pouvons toujours saisir entre l'action physiologique primitive du nerf et le phéno- mène chimique qui s'ensuit, un intermédiaire qui modifie mécaniquement la circulation spéciale de l'organe glandulaire. » Enfin, j'ajouterai pour terminer que, grâce à l'influence des deux nerfs dont nous avons indiqué le rôle physiologique, la glande sous-maxil- laire se trouve posséder en réalité une circulation individuelle , qui dans ses variations est indépendante de la circulation générale; et ce que je dis ici pour la glande sous-maxillaire, peut être avancé, sans doute, pour tous les organes de l'économie. La pression du système artériel et l'impulsion cardiaque sont les conditions mécaniques communes que la circulation peut faire couler la salive; seulement l'excitation du nerf lympanico-lingual fait couler une salive beaucoup plus fluide, et celle du nerf sympathique une salive excessivement visqueuse. On observe particulièrement ce phénomène quand tous les nerfs de la glande ayant été cou- pés, on galvanisme les bouts qui tiennent encore à la glande. ( ^53 ) générale dispense à tous les organes. Mais le système nerveux spécial qui anime chaque système capillaire, et chaque tissu organique règle, dans chaque partie, le cours du sang en rapport avec les états fonctionnels chi- miques particuliers des organes. Ces modifications nerveuses de la circula- tion capillaire se font sur place et sans qu'aucune perturbation circulatoire soit apportée dans les organes voisins, et à plus forte raison dans la circu- lation générale. Chaque partie est liée à l'ensemble par les conditions com- munes de la circulation générale, et en même temps, par le moyen du système nerveux, chaque partie peut avoir une circulation propre et s'indi- vidualiser physiologiquement. » Telles sont les conditions physiologiques spéciales imprimées par les nerfs à la circulation capillaire, et qu'il m'a paru indispensable de faire connaître avant d'aborder l'étude de la constitution chimique des divers sangs veineux. Il reste actuellement à savoir quelle est la modification chimique du sang qui prend naissance dans les conditions physiologiques que nous avons indiquées pour donner lieu à cette alternative de coloration rouge et noire du sang veineux glandulaire. Ce sera le sujet d'une nouvelle communication. » Observations sur la couleur du sang de chèvre exposé au contact des gaz atmosphérique, oxygène, azote et acide carbonique; par M. E. Chevkeul. « Après la communication intéressante que vient de faire M. Cl. Ber- nard, je crois devoir communiquer à l'Académie le résultat d'une détermi- nation que j'ai faite la semaine dernière relativement à la couleur du sang, à l'occasion des leçons de chimie animale que je professe en ce moment au Muséum. » Occupé depuis plusieurs années de l'application de la construction chro- matique-hémisphérique à la détermination des couleurs des principaux pro- duits de la nature et de l'art, j'ai la conviction aujourd'hui que la solution de beaucoup de questions de physiologie, concernant la coloration des plantes et des animaux, sera la conséquence de ce travail. J'ai rencontré déjà la cause de la couleur brune des feuilles du Géranium zonale, du Polygonum persicaria. et je puis affirmer que l'explication que j'ai donnée s'étend aux couleurs d'un grand nombre d'animaux, particulièrement d'oiseaux, d'insecte et de coquilles. En attendant, je donne la détermination de la couleur du sang de chèvre mis en contact avec les gaz atmosphérique, oxygène, azote et acide carbonique. Elle est remarquable en ce sens, que les couleurs C. R., i853, 2"!= Semestre. (T. XLVII, N» 6.) 34 4*' ( a54 ) du saug se rattachent à une même gamme de couleur; de sorte que la cou- ?.,leur du sang brun est celle du sang rouge, mais montée avec du brun. ' Je me borne en ce moment à cette communication, que je n'aurais pas faite sans la lecture de M. Cl. Bernard. Sang de la chèvre dans l'air du toxique i rouge i4 ton, » Azote I rouge 1 7 ton , » Acide carbonique i rouge 17,5 ton. M. Montagne fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du Rapport qu'il a fait à la Société impériale et centrale d'Agriculture sur un ouvrage de M. Ciccone ayant pour titre : De la muscardine et des moyens d'en pré- venir les ravages dans les magnaneries ». M. Montagne présente, au nom de l'auteur, lui exemplaire de cet ouvrage. RAPPORTS. PHYSIQUE. — Rapport sur le baromètre réjjéliteur de M. d'Avout. (Commissaires, MM. Pouillet, Desprelz, Babinet rapporteur.) « Le baromètre, si utile dans les voyages pour la mesure des hauteurs, a toujours été considéré comme sujet à de nombreux accidents, à cause de sa fragilité. Cependant jusqu'ici aucun instrument portatif pouvant donner la pression de l'air n'a été substitué généralement à l'ancien système qui se rattache au nom de l'inventeur Toricelli. » Le baromètre répétiteur de M. le baron d'Avout, chef d'escadron d'état-major, est au contraire facile à transporter, d'une dimension réduite et facile à rectifier dans toute localité. Les Comptes rendus de l'Académie ont déjà fait connaître le principe siu- lequel est fondé cet instrument, et les Tables usuelles qui servent à passer de ses indications à la valeur de la pression atmosphérique qui lui correspond. » L'un de nous avait déjà éprouvé le baromètre répétiteur sur les petites hauteurs qui environnent la capitale concurremment avec le baromètre ordinaire, et l'épreuve avait été satisfaisante. Plus tard, grâce à l'intérêt bienveillant et scientifique de notre confrère le Maréchal Vaillant, Ministre de la Guerre, M. d'Avout put porter son baromètre dans les Alpes, et de nombreuses déterminations de hauteurs pour des stations, dont la plus élevée dépassait 3 000 mètres, ne laissèrent aucun doute sur l'emploi utile du baromètre de M. d'Avout, ainsi qu'on peut le -.oir dans le précis de ce travail inséré dans les Comptes rendus de l'année dernière. ( a>-^ ) » Votre Commissinn est d'avis que le baromètre répétiteur, sans aspirer ■A la précision du baromètre ordinaire, peut reudre de grands services, et surtout quand il s'agit de différences de niveau entre des stations voisines avec des observations simultanées. L'avantage qu'il a de n'être sujet à au- cune rupture le rend précieux pour tout voyageur ou toute expédition qui vent être assurée de ne pas se trouver au dépourvu dans la détermination importante de la pression atmosphérique. » Après avoir, comme instrument de voyage, reconnu les avantages du baromètre répétiteur de M. le baron d'Avout, votre Commission vous propose de le remercier de sa communication, et de l'engager à en publier une description détaillée qui puisse servir de guide à tous ceux qui seront appelés à faire usage de son baromètre. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. LE Ministre de l'Instruction publique transmet un Mémoire adressé de Lyon par M. Givaudan pour le concours du prix Bréant, et ayant pour titre : « Sur le véritable spécifique du choléra-morbus » . (Renvoi à l'examen de la Section de Médecine et de Chirurgie, constituée en Commission spéciale, j Ti'Académie renvoie à la même Commission une Note adressée de Fucec- chio, en Toscane, par M. Od. Turchetti, Note ayant pour titre : « Méthode abortive de traitement pour le choléra-morbus ». PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Note sur des cristaux organisés et vivants; par M. A. Trécul. (Commissaires, MM. Payer, Delafosse.) « Il y a quelques années, M. Brame annonçait à l'Académie que le soufre, le phosphore, l'arsenic, le silénium, l'iode, etc., prennent, en condensant leurs vapeurs dans certaines conditions de température, une disposition par- ticulière qu'il appela eW? titriculaire.Ce.l état serait intermédiaire entre l'état de vapeur et l'état de fusion; il précéderait l'état cristallin, qui en serait la conséquence. J'ai eu l'occasion d'observer une formation cristalline qui n'est pas sans rapport avec celle qui fut décrite par M. Brame ; mais elle me 34.. ( 256 ) paraît plus intéressante encore en ce que l'utricule originelle est vivante, et que le cristal ou les cristaux qui en résultent végètent à la manière des cellules; enfin en ce qu'ils reprennent plus tard la forme cellulaire et se couvrent d'amidon. )) Ces cristaux singuliers se rencontrent dans l'albumen du Sparganium ramosum. Quand on étudie sous le microscope de la farine de cet albumen^ on trouve qu'elle est composée de deux sortes de grains : les uns sont assez petits, de 0,0075 de millimètre environ, d'un volume assez régulier, glo- buleux ou ovoïdes, souvent atténués par un bout; ils sont bleuis par l'iode ; ce sont des grains d'amidon. Les autres grains sont beaucoup plus gros, de dimension plus inégale, de forme plus variée. Tantôt ils sont simples et tantôt composés. Les grains simples affectent assez souvent la forme de petites cellules à contour hexaédrique ; mais leurs arêtes et leurs angles sont arrondis ; ils portent fréquemment l'indication précise d'une cavité centrale qui rappelle celle d'une cellule à paroi très-épaisse. Les grains composés sont très-irréguliers dans leurs formes; ils semblent constitués par un agrégat de petites cellules, dont les parties saillantes donnent à la masse l'aspect mamelonné. Ces corps, à la première vue, ne frappent que par leurs dimensions beaucoup plus grandes que celles des grains d'amidon qui les environnent, et dont ils sont couverts ordinairement. Ils donnent l'idée de grains de fécule plus volumineux que les autres. Mais lorsqu'on les examine ^» chez le Sparganium nalans, on est surpris de la régularité avec laquelle ces gros grains ou leurs agrégats sont revêtus par les grains de fécule. Ces der- niers sont si pressés à leur surface, qu'ils .sont devenus polyédriques. Leur forme porte à croire qu'ils sont nés là, et cette idée acquiert d'autant plus de vraisemblance, que ces granules d'amidon sont atténués par le côté qui touche le grain ou nucléus et y semblent attachés par cette pointe. » Si l'on ajoute de la teinture d'iode, ces nucléus prennent une belle teinte jaune, plus ou moins foncée, suivant la quantité d'iode ajoutée. L'ad- dition de l'acide sulfurique un peu dilué les gonfle, en donnant plus de densité à la couleur. Ils ont alors toute la figure de cellules formées d'une membrane mince et remplie d'un liquide jaunissant sous l'influence de l'iode et de l'acide sulfurique. Cet acide, plus concentré, les décompose en leur faisant subir la même altération qu'aux membranes cellulaires infiltrées de matières azotées. Il les transforme en un liquide d'apparence oléeuse, brun-jaunâtre, divisé en une multitude de petites gouttelettes. » En remontant à l'origine de ces corps, je les ai trouvés remplacés par de magnifiques cristaux, par des rhomboèdres à angles aigus et à arêtes. { 2^7 ) tranchantes, ou par de belles plaques hexaédriques de la plus grande régu- larité, ou quelquefois un peu allongées, mais conservant toujours le paral- lélisme de leurs faces deux à deux. Les rhomboèdres et les lames hexaédri- ques ont parfois une cavité centrale, et les uns et les autres se groupent suivant les lois de la cristallographie. En examinant avec attention les lames hexaédriques, on s'aperçoit que leurs côtés ne sont pas homologues; ils sont alternativement inclinés vers l'une ou l'autre face de la lame, et cette inclinaison donne des angles égaux à ceux des rhomboèdres, en sorte que ces lames auraient pour forme primitive le rhomboèdre. On acquiert cette conviction quand on voit les deux formes réunies , c'est-à-dire des rhom- boèdres naissant des lames hexaédriques. » Ce qui précède est déjà très-remarquable, mais voici un fait sur lequel j'appelle l'attention de l'Académie , c'est que ces cristaux, si réguliers, perdent quelquefois en partie par la végétation leurs formes géométriques. Il n'est pas rare de trouver, en effet, des lames hexaédriques qui deviennent mamelonnées sur leurs deux faces, ou même sur deux ou trois de leurs côtés, les autres côtés restant géométriques. J'ai vu de ces mamelons qui étaient très-volumineux, et qui offraient une grande cavité à l'intérieur. On avait ainsi l'union en apparence monstrueuse d'un cristal et d'une cellule. Chez plusieurs de ces cristaux, on voyait apparaître dans ces éminences celluloïdes la forme hexaédrique si le cristal lui-même était pne lame de cette forme. » Poursuivant mon étude organogénique, en prenant des fruits de plus en plus jeunes, je vis des cristaux, encore grossièrement dessinés, qui étaient limités par ime membrane, laquelle formait, pour les rhomboèdres, une cellule elliptique, et pour les hexaèdres une cellule circulaire. On distinguait jusqu'à un certain point la formation de ces cristaux : leurs formes primitivement irrégulières prenaient peu à peu de la régularité ; leurs arêtes et leurs angles d'abord mousses devenaient fort aigus. Quelques nucléus ou cellules de même nature, plus ou moins arrondies, étaient mêlées à celles qui subissaient les modifications que je viens de décrire. Enfin des fruits très-jeunes ne me donnèrent plus que des cellules ou vési- cnles globuleuses ou elliptiques, ayant des parois assez épaisses et une cavité relativement grande. Chez d'autres vésicules beaucoup plus jeunes, beaucoup plus petites, la cavité était réduite à un point noir central; chez d'autres moins avancées encore la cavité n'existait plus, elles constituaient de petits globules blancs et brillants, i-essemblant à une sorte de nucléus, { '25S ) dont elles tenaient lieu dans les cellules de l'albumen qui les renfer- maient. » ._^ CHIRDRGIE, — Note sur la cautérisation destructive appliquée au traitement du névrome; par M. A. Legrand. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Velpeau, J. Cloquet.) « J'ai eu l'occasion de faire l'application de cette méthode dans deux cas de véritables névromes, que j'ai eu le soin de distinguer des tumeurs sous-cutanées douloureuses, si bien étudiées par Wood. Dans le premier cas, j'ai eu à traiter un névrome du nerf saphène, qui depuis huit ans ren- dait bien pénible l'existence d'une ouvrière inscrite au bureau de bienfai- sance du XIP arrondissement. Seize cautérisations, pratiquées dans un in- tervalle de temps de deux mois, ont procuré une guérison radicale, et qui ne s'est pas démentie depuis cinq ans qu'elle a été obtenue. Je n'ai point été aussi heureux dans un second cas pour un névrome paraissant avoir son siège sur le nerf sciatique ; mais je crois pouvoir attribuer cet insuccès an conseil d'un chirurgien consultant qui m'a détourné de pratiquer une sixième et même une septième cautérisation (il en avait été fait cinq du 24 juillet au 27 août i85a) qui auraient, sans aucun doute, rendu durable une cure, qui paraissait complète, après la chute de la dernière escarre, mais qui se démentait dans les premiers mois de i853. De sorte que le malade se fit opérer de nouveau en juin i855, mais cette fois avec l'instru- ment tranchant. Cette dernière guérison ne s'est pas démentie depuis qu'elle a été obtenue (i5 juillet i858). » M. Salv. Clavuo adresse de Sainte-Croix de Ténériffe (îles Canaries) un Mémoire sur la détermination de la vitesse de rotation des planètes. (Commissaires, MM. Liouville, Delaunay.) M. ScHECHNER envoie de Munich une Note écrite en allemand « sur les prétendues piles gazeuses de MM. Grove et Schœnbein, de Bâle, et sur les conséquences auxquelles sont conduits les physiciens qui en admettent l'existence ». (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel ef Pouillet. ; ( ^59 ) M. DE Luzi soumet au jugement de l'Académie un instrument de son in- vention, qu'il désigne sous le nom de tétomètre. Dans une Notice qui con- tient la description et la figure de l'appareil, l'auteur en indique les princi- pales applications pour la levée des plans, et expose, en terminant, les motifs particuliers qui lui font désirer d'obtenir promptement un Rapport. (Commissaires, MM. Laugier, Delaunay.) M. Lesecq présente une Note ayant pour titre : « La loi de Mariotte n'est pas applicable à l'air humide ». (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet.) CORRESPONDANCE . M. AwG. MuLLER de Berlin adresse ses remercîmcnts à l'Académie, qui, dans la séance publique du 8 février dernier, lui a décerné le prix de Phy- siologie expérimentale pour sa découverte'de la métamorphose de la lam- proie de rivière. M. MûUer déclare qu'il a été d'autant plus sensible à cet honneur, qu'il ne l'avait point sollicité par un envoi; il se propose d'ailleurs d'adresser prochainement à l'Académie un exemplaire de son travail dont la publication l'occupe en ce moment. M. Flourens signale parmi les pièces imprimées de la correspondance un opuscule de M. de Martini, concernant les effets produits sur la vision par la santonine [voir au Bulletin hibliogrnpliique ;, et donne de vive voix une idée des résultats observés par le savant médecin napolitain. « La santonine (substance cristallisée et amère, qu'on tire des fleurs de Y Artemisia santonica), a cette propriété singulière, que fes personnes qui en font usage voient, au bout de quelques minutes, tous les objets colorés en vert. » Ce phénomène est déjà cotinu par deux ou trois observations publiées en i855 ; mais jusqu'ici personne n'en avait fait encore le sujet d'un travail suivi. )< La coloration de la vue est-elle la même chez toutes les personnes qui usent de la santonine? Ou bien la couleur varie-t-elle selon les personnes? Varie-t-elle selon les doses? C'est ce que s'est proposé de chercher M. de Martini. If^i" -'•*• ♦f.* ( 260 ) » Une maiade, qui prenait de la santonine à titre d'anthelmintique, voyait vingt minutes après tous les objets colorés en vert intense, tandis qu'un élève de M. Martini (M. Cassano) voyait les objets colorés en bleu ; dans la plupart des expériences, les personnes soumises à l'usage de la santonine » .. ont vu les objets colorés en jaune paille. W': » Les doses du médicament ont aussi leur influence; un jeune homme, à qui 5 grains de santonine faisaient voir les objets colorés en jaune, trente- ^'i ^ ^ six minutes après avoir doublé la dose, ne les voyait plus en jaune ou en *tfi^ ^^ ^ vert, mais en rotigfe; une demi-heure après, il les voyait en orangé, et puis tie nouveau en jflune. , * inr s Au contraire, M. Cassano, soit à la dose de 5 grains, soit à la dose de ^* 10 grains de santonine, voyait toujours les objets colorés en bleu, et un autre élève, M. Pedretti, les voyait toujours jaune pa/Z/e. » La coloration, dans quelques individus, n'est pas permanente, mais intermittente; elle disparaît pendant cinq ou six minutes, puis revient. Dans aucun cas, elle n'a subsisté plus d'un jour. ' . , "^ » Quelle est la cause de ce phénomène? On a cru pouvoir l'expliquer par un ictère momentané, ou par une coloration en jaune du sérum du sang. M. de Martini ne pense pas que des effets si variables puissent être expli- qués par ces deux causes, qui toutes deux sont constantes. Comment Yic- tère, ou la coloration en jaune du sérum du sang, pourraient-ils faire voir successivement en bleu, en rou(je, en vert, etc. ? » Tout cela conduit notre auteur à supposer, dans la santonine, ime ac- tion moléculaire sur \n rétine, par laquelle est changée la tension et la réac- tion vibratoire des molécules nerveuses de cette membrane sous l'im- pression des rayons lumineux. » Tout le Mémoire de M. de Martini est plein d'intérêt, et nous avons cru utile d'en recueillir ici les faits principaux. » a M. Rayer fait hommage à l'Académie du tome IV' de la deuxième série des Comptes rendus des Séances et Mémoires de la Société de Bio- logie (année 1857). Les Comptes rendus comprennent des communica- tions relatives à divers points de la physiologie et de la pathologie com- parées. » Parmi les Mémoires se trouvent : » 1°. Deux Notes de notre confrère M. Ci. Bernard : l'une d'elles contient ♦^ (/26I ) de nouvelles recherches sur les phénomènes glycogëtnques du foie; l'autre Note, très-intéressante aussi, a pour objet Y élude des quanlilés variables d'électricité ~ nécessaires pour exciter les propriétés des différents tissus; » a". Un Mémoire de M. Davaine ayant pour titre : de l'action du Cœ- nure sur le cerveau ( tournis ) ; '^ » 3°. Une Note de MM. Charcot et Davaine, sur un cas de kystes hyda- ' tiques multiples; » 4°. Des études sur la constitution chimique des éléments et des tissus ner- veux chez la sangsue médicinale , par MM. Leconte et E. Faivre; ' » 5°. Des recherches sur l'action des courants électriques étudiée compara- 4^ «*W*'* tivement sur les nerfs mixtes et sur les racines antérieures rachidiennes , par MM. E.-L. Rousseau, A. Lesure et Martin-Magron, suivies d'un Rapport par MM. Cl. Bernard, Leconte, et Verneuil rapporteur; ^-t* * « 6°. Une Note sur quelques points relatifs à la physiologie de iamnios et de t'allantoïde chez les oiseaux , par M. A. Vulpian; )i 7°. Différents Mémoires sur l'anatomie et la physiologie pathologique , ^^ ^ -^ par MM. Ch. Robin, Leudet, Luton ; sur la tératologie, par MM. Houel , 5^^.**, Goubaux. » ÏJi Société de Biologie, comme on le voit d'après cette énumération très-incomplète, continue donc à suivre la voie qu'elle s'est tracée dès son origine, étudiant l'homme à l'état sain el à l'état morbide, et cherchant dans l'anatomie et la physiologie comparées tous les faits qui peuvent contribuer à éclairer la physiologie humaine. » ANATOMlE COMPARÉE. — Observations sur l'anatomie des Mollusques; par M. Lacaze-'Duthiers. (Extraites d'une Lettre à M. Milne Edivards.) « Mahon, 29 juillet i858. » On a décrit un système aquifère qui, relativement à l'eau, jouerait pour les Mollusques le même rôle que les trachées pour l'air chez les Insectes. Mais vos recherches sont vernies nous montrer qu'il n'y avait qu'un système de vaisseaux sanguins là où l'on avait cru voir des organes particuliers. » Cependant cette opinion avait, jusqu'à un certain point, une raison d'être; elle avait son origine dans ce fait connu de chacun, que les Mol- lusques, quand on les irrite, se contractent, diminuent considérablement de volume, en même temps qu'ils laissent écouler une grande quantité àe liquide. C. R. i858, 2"" Semestre. (T. XLVH, N» 6.) 35 * ( 202 ) » C'est presque avec crainte que j'avais émis un fait curieux, dans l'his- toire des Dentales, à savoir que l'appareil vasculaire s'ouvre au dehors par des orifices bien distincts. Aujourd'hui je viens de reconnaître que la même chose a lieu dans quelques Gastéropodes, Mollusques qui sont bien supé- rieurs par leur organisation aux Acéphales et aux Dentales. » J'ai vérifié à plusieurs reprises le fait suivant, et je crois qu'il sera pos- sible, avec les indications suivantes, d'en reconnaître l'exactitude sur les animaux conservés dans l'alcool. » Il y a dans les Pleurobranches, au-dessus de l'orifice génital et en avant " 'f ♦O'' de la branchie, tout près du point où le vaisseau antérieur de celle-ci plonge dans le corps pour aller au cœur, un orifice qui s'ouvre dans un canal allant droit au centre de l'appareil circulatoire, à peu près à la réunion du vaisseau branchial et de l'oreillette. » J'ai poussé de l'air, de l'eau pure, des liquides divers à injection, tan- tôt en appliquant le bout de la canule à injection contre l'orifice, tantôt sans toucher à celui-ci, et j'ai toujours vu sur des animaux, morts ou vivants, que la substance arrivait dans l'oreillette et le vaisseau branchial. Je ne puis donc mettre en doute cet orifice extérieur des organes de la circulation. Par là se trouve expliquée l'opinion des anciens, qui avait une raison d'être, mais qui était bâtie sur des dispositions anatomiques inexactes. » Je crois que le fait est nouveau, en ce qui touche ces Gastéropodes; je vous l'adresse sans aucun commentaire, me réservant plus tard d'en déduire des conséquences dans le Mémoire plus détaillé que j'aurai l'honneur de vous prier de présenter à l'Académie. » CHlMJE ORGANIQUE. — Sur plusieurs alcools nouveaux; par M. Berthelot. * « Les recherches synthétiques exécutées depuis quelques années éta- blissent des liens généraux de plus en plus précis entre les matières car- bonées les plus simples, étudiées de préférence par les chimistes, et cette grande multitude de principes immédiats naturels demeurés jusqu'à ce jour en dehors de toute classification. C'est ainsi que le groupe des alcools et de leurs dérivés, longtemps isolé et limité dans une seule série, a reçu une extension immense par suite de la découverte des alcools polyatomiques : les principes les plus essentiels du règne végétal, les sucres, la mannite, la glycérine, les corps gras neutres et une foule d'autres matières analogues se rattachent aujourd'hui, par leurs fonctions chimiques, à un petit nombre A*»fc tP*: ( 263 ) " '^ d'idées et de lois analogues à celles qui président à la chimie des anciens alcools, mais plus variées et plus générales. La chimie organique tend ainsi à se simplifier, en même temps qu'elle s'agrandit sans cesse. » En poursuivant ces expériences destinées à définir le rôle et la consti- tution des principes immédiats et naturels et à établir entre eux des liens nouveaux et plus étroits, je suis parvenu à reconnaître la fonction réelle de plusieurs de ces principes choisis parmi les plus importants. Ce sont ces expériences que je vais avoir l'honneur d'exposer à l'Académie. )• Mes recherches sont relatives à la cholestérine, au camphre de Bornéo, au tréhalose, à la méconine, à l'éthal et aux combinaisons neutres que ces divers corps forment avec les acides. L'éthal est regardé depuis longtemps comme un alcool, et j'étends la même fonction chimique aux divers prin- cipes que je viens de désigner. » Dans le cours de ce Mémoire, comme dans ceux que j'ai publiés depuis quatre ans, je désigne sous le nom cValcool tout principe neutre, formé de carbone, d'hydrogène et d'oxygène, apte à se combiner avec un acide quelconque, avec élimination d'eau, en formant des composés neutres et doués de la propriété de reproduire leurs générateurs en fixant de nou- veau les éléments de l'eau. » J'applique à la nomenclature de ces composés la même règle que j'ai suivie à l'occasion de la mannite et des autres matières sucrées : on fait suivre le nom de l'alcool générateur par un adjectif indiquant le nom de l'acide et sa proportion équivalente : mannite tristéarique. Cette règle prévient l'em- ploi de ces noms barbares et hypothétiques trop souvent employés dans la désignation des combinaisons nouvellement découvertes. » Enfin , les composés nouveaux que je vais décrire se préparent par la même méthode générale que les corps artificiels et les combinaisons des diverses matières sucrées avec les acides : on chauffe à 200 degrés pendant huit à dix heures, dans des tubes scellés, l'acide et le corps que l'on veut faire réagir. Dans ces conditions, la combinaison s'opère en général avec facilité, en vertu d'affinités simples et directes, et sans le concours de ces agents minéraux puissants, auxiliaires utiles vis-à-vis des substances stables, mais très-propres à opérer la destruction des composés plus délicats ou leur modification moléculaire. l. - Cholestérine : C"H**0*. H Les combinaisons de la cholestérine avec les acides stéarique, ben- zoïque, butyrique, acétique, s'obtiennent à 200 degrés, comme il vient 35.. ( a64 ) d'être dit. Pour les purifier, on élimine d'abord l'excès de l'acide non combiné, en suivant la même marche que pour les corps gra^ artificiels (i). On obtient ainsi la combinaison neutre, mélangée avec l'excès de la cho- iestérine demeurée libre : on fait bouillir le tout avec huit à dix fois son poids d'alcool ordinaire, lequel dissout aisément à chaud la cholestérine et agit à peine sur sa combinaison ; on décante l'alcool bouillant et on répète cinq ou six fois le même traitement sur la combinaison demeurée insoluble ; puis on dissout cette dernière dans l'éther bouillant, lequel la dépose, en général, sous forme cristalline en se refroidissant. D'après l'analyse, les composés cholestériques se représentent par l'union de i équivalent de cho- lestérine et de I équivalent d'acide, avec séparation de 2 équivalents d'eau. Traités par les alcalis à 100 degrés, il résistent beaucoup plus que les corps gras neutres ; cependant, au bout de huit à dix joiu-s d'action, ils se résolvent complètement en cholestérine et en acide, lequel demeure uni à l'alcali. J'ai préparé : 0 La c/io/es<<^nne5(ea;79ue:C"H^»0» = C"H'«0*H- CH**0*- 2HO, matière neutre, incolore, cristallisée en petites aiguilles brillantes beaucoup plus volumineuses que la stéarine, peu soluble dans l'éther froid, presque insoluble dans l'alcool ordinaire, même bouillant ; » La clioleslérine butyrique : C^H^oQ* = C»H«0* + C" H**0" - 2HO, substance neutre, solide, assez fusible, un peu soluble dans l'alcool chaud ; » La cholestérine acétique; » Et la cAo/esterme èenzoïçue .• C' H** 0* = C**H«0*+C'*H**0*- 2 HO, substance neutre, cristallisée en petites paillettes brillantes et micacées, fusible entre laS et i3o degrés, assez soluble dans l'éther, très-peu soluble dans l'alcool bouillant. » Ces faits prouvent que la cholestérine est un alcool analogue à l'éthal ; divers faits dont je poursuis l'étude me portent à croire que certains de ses éthers se rencontrent dans les produits normaux ou pathologiques de l'éco^ nomie humaine. » La cholestérine peut être regardée comme le type d'un série d'alcools monoatomiques représentés par la formule C'"H*"""*0*. A cette série appar- tient également l'alcool cinnamique, C'^H'^O^. IL -Éthal : C"H»*0». » Comme application nouvelle de mes procédés, j'ai formé les éthers (i) Annales de Physique et de Chimie, 3° série, tome XLI , pages 221 et 253 (i854). ( a65 ) sléarique, benzoïque, butyrique et acétique de l'éthal. 3'ai purifié et analysé, eu suivant la même marche que pour les composés cholesté- riques : » Vélhal benzoxque : C^" H'» O* = C* H" O* -|- C»» H»* O* - aHO; « Et Xélhal stéarique : C«« H"' O* = C* H'" O* 4- C" H»* O» - a HO, très- belle substance, fusible entre 55 et 60 degrés, cristallisée en lamelles larges et brillantes semblables au blanc de baleine. m. — Tréhalose. » Ses combinaisons se forment en petite quantité en chauffant le tréha- lose à 180 degrés avec les acides. Elles sont isomériques ou peut-être iden- tiques avec celles du glucose. Elles réduisent le tartrate cupropotassique. J'ai préparé le ti'élialose stéarique, substance neutre, semblable à la stéarine; le tréhalose benzoïque, liquide neutre ; le tréhalose acétique, liquide neutre assez soluble dans l'eau, et doué d'une amertume comparable à celle du sulfate de quinine ; et le tréhalose butyrique : C'^H^C = C*H»0^ + C^H'O'- 2HO, liquide neutre, amer, soluble dans l'éther et dans l'alcool, très-peu soluble dans l'eau ; bouilli avec de l'alcool et de l'acide chlorhydrique, il forme de l'éther butyrique. IV. - Méconine : C^^H'^O». )) La méconine, chauffée à 200 degrés pendant quelques heures avec l'acide stéarique, a fourni un composé neutre, d'ailleurs peu abondant. On a sé- paré l'excès de méconine par l'eau bouillante et l'excès d'acide par la chaux éteinte. Le composé neutre peut se représenter par la formule : QOi fi-8 Q.2 _ 2C»* H'° O* + C*" H'°0» — 4H0. Je n'ai pu contrôler cette formule par la saponification, faute de matière. V. — Camphre de Bornéo ou camphol : C*''H*'0*. )) Le camphre de Bornéo (i) joue le rôle d'un alcool; je le désignerai, pour abréger, sous le nom d'alcool camphorique ou camphol. Cette substance, chauffée à 200 degrés pendant quelques heures avec des acides organiques, s'y combine avec facilité. On sépare l'excès d'acide libre, puis on maintient le composé neutre dans une étuve à i5o degrés pendant une demi-journée : le camphol demeuré libre se volatilise. Ce procédé s'applique surtout aux (i) Je dois cette substance à l'obligeance de M. de Vry. { 266 ) éthers presque fixes ; les éthers volatils pourraient sans doute être purifiés par la distillation. J'ai préparé le campliol benzoïque et le camphol stéarique, tous deux liquides, neutres, incolores, inodores, solubles dans l'éther et dans l'alcool, décomposables par les alcalis avec régénération des acides correspondants et du camphol. Le camphol stéarique répond à la for- mule : C56 IJ52 o* = c" H" O* + C" W*0^- 2HO. » Ces éthers présentent un intérêt tout particulier par leurs relations avec divers composés naturels. En effet, ils peuvent se représenter par l'union des acides hydratés avec le carbure C^"!!'", c'est-à-dire avec ce carbure si répandu dans la nature et dont les états isomériques multiples consti- tuent la plupart des essences végétales. Il serait possible que certains de ces éthers fissent partie constituante de substances naturelles, du succin par exemple. » Le camphol est le premier exemple d'une série d'alcools monoato- miques caractérisés par la formule C^" H'''~°0*. » Les substances précédentes ne sont pas les seules que j'ai soumises à mes investigations ; mais, dans les autres essais, j'ai été arrêté par le manque de matière'et par la difficulté des purifications. Quoi qu'il en soit, ces résul- tats, joints à ceux que j'ai déjà obtenus sur les matières sucrées et à ceux de divers autres expérimentateurs, tendent à faire rentrer la plupart des ma- tières organiques ternaires oxygénées dans un petit nombre de groupes fon- damentaux : acides, alcools, aldéhydes et corps conjugués formés par l'union réciproque de ces principes, telles sont les catégories auxquelles on doit chercher désormais à rattacher les substances organiques ternaires oxygé- nées. Les méthodes d'analyse et de synthèse deviennent chaque jour plus étendues et plus précises-, elles permettent de donner aux investigations une base définie et d'en réduire les résultats sous un petit 'nombre de points de vue très-féconds et très-généraux. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sw la série camphénique ; par M. Bertuelot. « Les relations qui existent entre la formule du camphre de Bornéo ou camphol, C'H'^O*, celle du camphre ordinaire, C^^H'^O^, et celle des carbures isomériques, C'"'H"*(i), et la formation artificielle du camphre (i) Dumas, Annales de Chimie et de Physique, 2' série, t. L, p. 282 (i832). ( a67 ) ordinaire au moyen du camphre de Bornéo réalisée par M. Pelouze (i), m'ont conduit à tenter les expériences inverses et à former ces substances les unes avec les autres. J'ai poursuivi cette tentative, non point en me fondant sur des rapprochements de formules, trop souvent stériles, mais sur les considérations relatives à la similitude des états moléculaires. » En effet, si le camphol et le camphre ordinaire sont comparables au point de vue de leurs propriétés physiques, il n'en est plus de même des car- bures C'^H'*. Aucun de ces corps actuellement connus n'affecte l'état solide ni les propriétés physiques si caractéristiques des matières camphrées. Mais plusieurs de ces carbures, sinon tous, et l'essence de térébenthine notam- ment, peuvent former un chlorhydrate cristallisé, C"'H'°.HC1, doué des propriétés générales des matières camphrées et désigné souvent, en raison de ce fait, sous la dénomination impropre de camphre artificiel. C'est ce chlorhydrate que j'ai pris pour point de départ. Bien que mes recherches ne soient pas encore terminées, j'ai déjà obtenu un certain nombre de résultats que je crois utile d'indiquer brièvement. » J'ai décomposé le chlorhydrate solide, C^°H".HCl, dans des condi- tions spéciales et propres à prévenir toute modification moléculaire, ce qui n'avait pas été fait jusqu'à présent, et j'ai obtenu un carbure d'hydrogène de la formule C^°H'°, doué du pouvoir rotatoire, volatil vers i6o degrés, cristallisé et fusible à 46 degrés, tout semblable aux camphres proprement dits : c'est le camphène véritable. L'acide chlorhydrique le change entiè- rement en chlorhydrate solide. » Ce camphène, oxydé sous l'influence du noir de platine, se métamor- phose en une matière volatile et cristalline, douée de l'odeur et de l'aspect du camphre ordinaire et probablement identique avec lui : je n'en ai point encore terminé l'étude. )) Enfin le camphre ordinaire, C°°H'*0*, a été chauffé entre 180 degrés et 200 degrés, avec une solution alcoolique de soude , conformément à la méthode de M. Cannizzaro pour transformer les aldéhydes en alcools. 11 a fourni du camphol, C'E^O». » Voici comment j'ai isolé cette dernière substance. Après avoir ouvert les tubes où s'est opérée la réaction, je précipite par l'eau (2) la matière camphrée, je la comprime, je la purifie par sublimation, puis je la chauffe (1) Comptes rendus, t. XI, p. 365 (i84i). (2) L'eau retient en dissolution le sel de soude d'un acide résineux particulier,, l'acide- camphique, C"H'«0*? ( 268 ) à 200 degrés avec l'acide stéarique. Dans ces conditions, le camphre ordi- naire ne forme pas de combinaison neutre en proportion sensible, tandis que le camphol forme une grande quantité de camphol stéarique, facile à isoler et à purifier. Le corps ainsi préparé possède la composition normale (-;56jj52Q* Décomposé par la chaux sodée à 120 degrés, il régénère aisé- ment le camphol, C*''H'*0*, avec sa composition et ses propriétés physi- ques les plus essentielles. Le camphol ainsi régénéré renferme C = 77,6, H = 11,8. La formule, C" H ' « 0% exige : C = 77'9' H=ii,7. K Ces résultats, qu'il est nécessaire de compléter par l'étude des pouvoirs rotatoires et par celle du produit d'oxydation du camphène, établiront entre les divers camphres et les carbures d'hydrogène naturels un ensemble de relations expérimentales fondées essenliellement sur l'étude comparée des états moléculaires correspondants. » CEIIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur la matière colorante du vin ; par M. Glénard. (Extrait par l'auteur.) « Pour préparer cette matière, on verse dans le vin une solution de sous- acétate de plomb qui y produit un précipité bleu qu'on lave à l'eau distillée. On le sèche ensuite de 100 à iio degrés, et on le réduit en une poudre fine qu'on traite, dans un appareil à déplacement, par de l'éther anhydre chargé de gaz acide chlorhydrique sec. Au contact de la solution éthérée d'acide chlorhydrique, le précipité bleu s'est transformé, il est devenu rouge vif. On a eu soin de ne mettre de l'éther acide que ce qu'il en fallait pour saturer l'oxyde de plomb. » Bientôt l'éther s'est écoulé parla partie inférieure de l'appareil après avoir traversé la colonne de précipité plombique et y avoir laissé l'acide chlorhydrique qu'il contenait. L'éther qui s'écoidait \e premier avait une teinte jaune un peu brunâtre, une forte réaction acide. On a lavé avec de l'éther pur jusqu'à ce que celui-ci ne présentât plus de réaction acide. » Ce lavage est essentiel et doit être poussé à bout, sous peine d'échouer plut tard pour l'obtention de la matière colorante. » Par l'évaporation du liquide éthéré, j'ai retiré diverses matières que ( =^69 ) je me borne à mentionner dans ce moment, ne voulant m'occuper dans cette Note que de ce qui concerne le principe colorant. Ces matières sont de l'acide tartrique, du tanin, un acide cristallisé, fusible et volatil sans décomposition, une matière grasse brune, une matière comme ci- t^t- réuse. » Le précipité bien lavé à l'éther est séché à l'air libre pour le débarras- ser de l'éther qu'il retient, puis introduit dans un matras et mis en diges- tion avec de l'alcool rectifié à 36 degrés centésimaux. L'alcool se colore aus- sitôt en un rouge vif, d'une intensité extraordinaire et d'une nuance très- belle, tandis que le précipité se décolore. On jette sur un fdtre, on lave avec de l'alcool tant que celui-ci passe coloré, puis on distille au bain-marie jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'une très-petite quantité de liquide. On laisse refroidir et on mêle le résidu avec quatre ou cinq fois son volume d'eau distillée. Si les lavages à l'éther ont été bien faits de manière à enlever parfaitement les acides, la matière colorante se sépare alors presque entiè- rement sous la forme de flocons rouges, car elle est à peine soluble dans l'eau ; mais s'il reste des acides dans le résidu, une portion de matière colo- rante reste en dissolution et colore le liquide en rouge plus ou moins foncé. » On recueille cette matière sur un filtre et on lave à l'eau distillée ; ce lavage n'en fait perdre qu'une bien petite quantité, car l'eau est à peine teintée en rose. » Cette matière, c'est le principe colorant du vin. Humide, elle est d'un rouge brun lie foncée sans éclat; si elle est séchée en masse, elle paraît presque noire; mais si on la réduit en poudre, elle est d'un beau rouge vio- lacé; si la dessiccation s'est faite vers loo à 120 degrés, elle est d'un rouge brun. » Elle est à peine soluble dans l'eau, un peu plus à chaud qu'à froid. Elle est assez soluble dans l'alcool; il suffit d'une très-faible quantité de cette matière pour colorer l'alcool en im beau rouge cramoisi. » Je nomme œnoline la matière colorante du vin; elle a pour for- mule C^^H'^O'**, elle se combine avec les bases et particulièrement avec l'oxyde de plomb en perdant 1 équivalent d'eau : ainsi le sel de plomb = C*»,H9,0»,PbO. » J'ai exposé dans le Mémoire dont je donne ici l'extrait les principales propriétés de l'œnoline. » C. R., i858, 2"" Semestre. (T. XLVII, No6.) 36 i " ( 270 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une nouvelle base obtenue par l'action de l'ammo- niaque sur le iribromure d'alljle; par M. Maxwell Simpson. « Ces recherches forment la suite de celles que j'ai eu l'honneur de pré- senter à l'Académie dans sa séance du 19 avril dernier. » En faisant réagir l'ammoniaque sur le tribromure d'allyle, j'ai obtenu un sel renfermant C'^ H'" Br'Az, Cl, et dont j'avais représenté la constitu- tion par la formule » Les expériences que j'ai faites depuis sur la base elle-même que ren- ferme ce sel me portent à modifier légèrement la formule rationnelle dont il s'agit. J'ai trouvé en effet que cette base ne renferme point d'oxygène et qu'elle contient un équivalent d'hydrogène capable d'être remplacé par un radical organique. La formule précédente ne s'accorderait pas avec ces résultats. Je propose donc de l'écrire / C° H* Br j Az C»H*Br CI. ( H* ) » Cette nouvelle formule représente le chlorure d'un ammonium dans lequel 2 équivalents d'hydrogène sont remplacés par le radical monobasique C« H* Br. » La formation de la base peut être expliquée de la manière suivante : C H' Br» + Az H» = C* H* Br" -+- Az H* Br , 2C«H*Br"+ 3AzH' = AzjCH'Brj + 2(AzH*Br). . » J'ai réussi à fixei- le poids atomique du nouveau corps et à confirmer la formule précédente par l'analyse d'un sel double renfermant du chlo- rure de platine. Ce sel peut être préparé facilement, dans un état de pureté parfaite, en mêlant des solutions concentrées et froides du chlorure or- ( 271 ) ganique et de chlorure de platine. On obtient un précipité jaune-orangé qu'on lave avec de l'alcool absolu dans lequel il est presque insoluble. Les analyses suivantes expriment la composition de ce sel, séché à 100 de- grés : Expériences Théorie. 1. II. III. Carbone i5,6i '5,73 » » Azote 2,17 2,34 » » Chlore 3,o3 » » » Brome 23 , i o » » » Platine 21, 4o 21, 35 21,16 21, o5 100,00 )) On voit que ees analyses s'accordent parfaitement avec la formule C«H*Br Az|C«H^Br}Ci + PtCl% H» qui représente une combinaison de chlorure de platine et de chlorure de dibromallylammonium. )) La potasse caustique étendue, ajoutée à la solution de ce dernier chlo- rure, en précipite la base sous la formé d'une huile dense. La composition de cette base, lavée à l'eau et desséchée dans le vide, est donnée par les analyses suivantes : Expériences Théorie. I, II. III. Carbone 28,24 28,98 29,22 29,17 Hydrogène 5,53 3, 80 3,34 3,86 Azote 5,49 » » « Brome 62 , 70 » » » 100,00 » Ces nombres conduisent à la formule C»H*Br Az^C«H*Br' H M Les analyses ont été faites avec des échantillons provenant de prépara- 36.. ( 27a ) lions difFérentes; la substance employée pour la dernière analyse avait été précipitée par l'ammoniaque. » Le nouvel alcaloïde ne paraît pas avoir une grande tendance à former des sels cristallisables. Le sulfate peut être obtenu facilement en dissolvant la base dans l'acide sulfurique et en enlevant l'excès d'acide avec le carbo- nate de baryte. La solution filtrée et évaporée laisse une masse gommeuse. » En mélangeant des solutions alcooliques de la base et de sublimé cor- rosif, on obtient im abondant précipité cristallin, probablement une com- binaison des deux substances. » Dans le but de rechercher si le nouvel alcaloïde renferme encore ini équi- valent d'hydrogène capable d'être remplacé par un radical organique, je l'ai soumis à l'action de l'iodure d'éthyle ; 2 grammes de la base ont été enfermés dans un tube avec un grand excès d'éther iodhydrique, et le tube a été chauffé pendant vingt heures au bain-marie. Une huile épaisse et demi- cristalline s'est formée et s'est précipitée au fond du tube. L'excès d'iodure d'éthyle ayant été séparé par distillation au bain-marie, le résidu a été dissous dans l'eau et la solution a été précipitée par la potasse. Une huile lourde s'en est séparée. Elle a été lavée à l'eau et séchée dans le vide au- dessus d'un vase renfermant de l'acide sulfurique. La solution aqueuse dont elle s'était séparée, neutralisée par l'acide nitrique, a donné avec le nitrate d'argent un abondant précipité d'iodure. L'huile elle-même représente une base que je nommerai éthjlodibromall/lammoniaque. Sa composition est représentée par la formule C« H* Br Az|c«H*Br qui se déduit des analyses suivantes : Théorie. Expérience. Carbone 23,92 34,21 Hydrogène ^>^9 4»87 Azote 4)94 • Brome 56,55 » 100,00 )) La base éthylée est douée d'une saveur très-piquante et d'une odeur alliacée. Elle est insoluble dans l'eau; mais elle se dissout dans les acides. ( Û73 ) C'est une base plus forte que celle dont elle dérive; elle précipite l'oxyde de cuivre du sulfate, et se comporte avec les papiers réactifs comme une substance alcaline. Le manque de matière m'a empêché de poursuivre l'é- thylation de cet alcaloïde, de manière à le transformer en mie base ammo- niée. )) Voulant m'assurer si le bromure de propylène brome (C H' Br, Br") donnerait, sous l'influence de l'ammoniaque, les mêmes produits que le tribromured'allyle, j'ai chauffé ce bromure dans un tube avec une solution alcoolique d'ammoniaque. Du bromure d'ammonium s'est formé, mais en moins grande quantité que dans l'expérience précédente, quoique le mé- lange ait été chauffé plus longtemps. Le tube ayant été ouvert, on a ajouté de l'eau à la solution alcoolique. Une huile lourde, presque égale en quantité au bromure qui avait été employé, s'est séparée. Cette huile est complète- ment insoluble dans l'acide chorhydrique. Son point d'ébullition est de beaucoup inférieur à celui du bromure de propylène brome. La plus grande partie passe entre 107 et 120 degrés. Néanmoins l'analyse a prouvé que la composition de ce liquide ne diffère pas beaucoup de celle du bromure de propylène brome. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Formule d'un liquide propre à amalgamer par simple immersion les zincs des piles électriques; par M. Berjot. « Par la méthode ordinaire on place les zincs dans une espèce de petit moule en bois, ayant à peu près la forme du zinc, on verse du mercure dans ce moule et on plonge le tout dans une cuve remplie d'eau acidulée. Alors, avec un pinceau composé de fils de cuivre très-fins, on promène le mercure sur toute la surface du zinc, qui se l'approprie d'autant mieux, que l'amalgamation s'opère en même temps que le décapage. » Quelque simple que paraisse cette méthode, elle exige une certaine dé- pense de mercure et un temps tellement long, que souvent on préfère user ses zincs plutôt que de recommencer à les amalgamer après qu'on s'en est servi. Pourtant cette opération est non-seulement importante au point de vue économique des zincs, mais encore au point de vue de l'électricité produite. » Avec le liquide proposé, il suffit de quelques secondes d'immersion pour amalgamer complètement le zinc le plus rongé. M. Ruhmkorf, qui a eu dernièrement l'occasion d'en faire l'application aux piles électriques de ( 274 ) l'école de Guadalajara (Espagne), m'ayant assuré que ce serait rendre ser- vice aux personnes qui s'occupent d'expériences électriques que d'en publier la formule, je m'empresse de la faire connaître. X On fait dissoudre à chaud 200 grammes de mercure dans 1 000 grammes d'eau régale (acide nitrique i, acide chlorhydrique 3); la dissolution du mercure étant terminée, on y ajoute 1000 grammes d'acide chlorhydrique. Avec un litre de ce liquide, dont le prix n'excède pas 2 francs, on peut amalgamer plus de cent cinquante zincs. » MATHÉMATIQUES, — Note sur tes corps qui exercent des attractions égales sur un point matériel; par M. T. -A. Hirst. « En poursuivant mes recherches sur ce sujet, dont une première partie a été publiée en Angleterre, j'ai été amené à m' occuper du problème sui- vant. 1' Supposons que la densité de la matière attirante soit la même en tous les points où un rayon vecteur, qui part du point attiré, rencontre les sur- faces attirantes, cette densité pouvant d'ailleurs varier d'un rayon à l'autre, et appelons portions correspondantes les parties de ces surfaces qu'intercepte un cône quelconque ayant son sommet à ce même point attiré; le problème en question pourra s'énoncer de la manière suivante : Trouver toutes les sur- f^ices dont les portions correspondantes exercent sur un point matériel la même attraction que la portion correspondante d'une surface donnée. » Ce problème se réduit sans difficulté à un autre purement géométrique, et qui est de trouver toutes les surfaces qui coupent, sous des angles donnés, les divers rayons d'un faisceau qui a pour centre le point attiré. )' En employant les coordonnées polaires, on trouve que la solution de ce problème est donnée par l'intégrale générale d'une équation du second degré aux différences partielles du premier ordre ; dans cette équation , » l'drY i /dry ^ , , i];, fonction donnée de 9 et 9, représente l'angle compris entre le rayon vec- teur et la normale en un point quelconque. ■» Il résulte de cette équation que parmi les surfaces de même attraction seront toujours comprises, d'une part celles qui ont des rayons vecteurs directement proportionnels, et d'autre part celles dont les rayons vecteurs ( 273 j sont réciproquement proportionnels. Ces dernières surfaces jouent un grand rôle dans plusieurs questions de physique, comme l'ont fait voir MM. Thompson et Lioxiville. J'ignore si la propriété que je viens d'indiquer a été déjà remarquée. » Avant de traiter l'équation (A), j'en déduis une relation générale entre deux surfaces quelconques d'égale attraction, relation qui permet ensuite de trouver une infinité de systèmes de quatre surfaces d'égale attraction. Voici en peu de mots en quoi consiste cette méthode. Par l'inté- gration de deux équations différentielles ordinaires on détermine deux surfaces [p) et [p,] telles que, pour chaque paire de leurs points correspon- dants, les deux plans qui passent respectivement par le rayon vecteur commun et par les deux normales correspondantes sont perpendiculaires entre eux. Cela posé, les rayons vecteurs des quatre surfaces en question ont les valeurs V 7 7i y ? P' V 7 p. ' * V p 7. où c, c', 6%, t'j, y, y, sont des constantes arbitraires. » De cette manière, je trouve, entre autres, le système suivant de sinfaces: 1° un plan perpendiculaire à une droite donnée, qui passe par le point attiré ; a** la surface réciproque de ce plan, c'est-à-dire une sphère quelconque qui passe par le point et dont le centre se trouve sur la droite ; 3" un cylindre droit ayant pour base un cercle qui passe aussi par le point et dont le cen- tre est sur la droite ; 4° la surface réciproque de ce cylindre, qui est facile à construire. 1) Dans quelques cas particuliers, l'équation (A) peut être traitée par la méthode de Monge; c'est ce qiii arrive, par exemple, lorsque tang^i]; est une fonction de $ seulement. Dans le cas du plan, que j'examine plus parti- culièrement et où l'on a i|< = ô, je trouve que la caractéristique de toutes les surfaces de même attraction que le plan donné est une courbe à double courbure du troisième ordre, qui passe par le point attiré. » Parmi beaucoup de surfaces, plus ou moins compliquées, dont les por- tions correspondantes exercent sur l'origine une attraction égale à celle d'un plan (et dans la même direction), j'en citerai une seulement. C'est une surface du troisième ordre qui a pour équation [(i — a}c—b'x]x [[i + a) c + b' x].T = I ( 276) ■où a, b, c sont des constantes arbitraires dont les deux premières seulement sont assujetties à la condition a* -f- è^ = i . Dans le cas de rt = i , Z» = o, on retrouve le cylindre déjà mentionné. » J'espère pouvoir présenter bientôt à l'Académie le Mémoire dont cette Note n'est qu'un résumé très-succinct. » M. DuPARCQi'E adresse quelques remarques à l'occasion d'une Lettre de M. Jobard sur les pluies de crapauds (1) et des réflexions qu'elle a provoquées de la part M. Duméril à qui elle élait adressée. M. Duparcque rappelle qu'il a lui-même, en octobre i834, fait de cette question l'objet d'une communi- cation à l'Académie, et il en reproduit les conclusions. Il ne répète point d'ailleurs une observation qui lui était personnelle, mais cette observation a été consignée dans un article de la Revue des Deux-Mondes, année i853, t. IV, p. 2o5, article où se trouvent également analysées plusieurs autres Lettres adressées à l'Académie des Sciences dans les séances des 20 et 27 octobre i834, et relatives à des faits analogues. M. Dezautière, médecin à Decize (Nièvre), communique à la même occasion, le récit d'un fait qui lui a été rapporté par un témoin oculaire : « Il y a quelques années, dit-il, un ingénieur des Ponts et Chaussées sur- pris par un orage se réfugia dans une maison. Il tomba une abondante pluie : l'ingénieur et les habitants de la maison virent plusieurs crapauds tomber par la cheminée dans le foyer de la chambre où on s'était réfugié, li'averse passée, on soi'tit, et l'on vit la terre couverte d'animaux semblables à ceux qui étaient tombés dans le foyer. » M. Van Bibber adresse de Baltimore (États-Unis d'Amérique) une Lettre ayant pour objet d'inviter les Membres de l'Académie qui se sont occupés plus particulièrement d'hygiène publique à vouloir bien lui communiquer les résultats de leurs recherches sur la question des agents désinfectants con- sidérés au point de vue des mesures sanitaires applicables aux grands centres de population; comme Membre d'une Commission de salubrité qui ( I ) Comptes rendus hebdomadaires des Séances de P Académie , tome XLVII , page iSg. ( 277 ) aura à s'occuper de cette question, M. Van Bibber désire s'entourer de toutes les lumières possibles, et ne manquera pas, en profitant des ren- seignements importants qui lui seront adressés, de les rapporter chacun à leur auteur. M. HiRNs annonce l'envoi d'un Mémoire imprimé sur l'équivalent de la chaleur et exprime le désir que la partie expérimentale de son travail puisse devenir l'objet d'un Rapport. Le Mémoire annoncé n'est pas encore parvenu au Secrétariat. Si d'ail- leurs il est écrit en français, comme il y a lieu de le supposer, il ne pourra, d'après une décision déjà ancienne de l'Académie, relativement aux ou- vrages imprimés, être l'objet d'un Rapport. M. Bonnet adresse de Rom (département des Deux-Sèvres) une Note sur une variété bien connue de poules domestiques, la poule sans croupion ; d'après les renseignements qui lui ont été fournis dans un canton du Li- mousin, ces poules pondraient plus longtemps que les autres et consti- tueraient ainsi une race qu'il y aurait utilité à propager. M. SisAi DE Paramo présente une Note « Sur une nouvelle application de la céramique » (l'imitation des fleurs naturelles), application qui lui semble pouvoir être fort utile aux botanistes et aux horticulteurs. La séance est levée à 4 heures trois quarts. F. C. R., |858, î"» Semestre. (T. XLVII, N» 6.) 87 ( 378 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 9 août i858 les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus des Séances et Mémoires de la Société de Biologie; 2* série, t. ly, année 1857. Paris, i858; in-S". Traité de la folie des femmes enceintes, des Jiouvelles accouchées et des nourrices, et considérations médico-légales qui se rattachent à ce sujet; par M. le D' L.-V. Marge. Paris, i858 ; i vol. in-8°. (Présenté au nom de l'au- teur par M. Cl. Bernard.) ^ De la muscardine et des mojens d en prévenir les ravages dans les magnane- ries; par M. CiCCONE. Paris, i858; in-8° ; accompagné dun exemplaire du Rapport fait sur cet ouvrage à la Société impériale et centrale d'Agriculture ; par M. le D"^ Montagne; br. in-S". Observations sur le mode d'établissement des lignes télégraphiques sous-ma- rines, parM. F. -M. Baudouin Paris, i858; br. in-8°. Discours sur l'unité de l'espèce humaine ; par M. le D' L. Hegewald. Dijon, i858; br. in-8°. Origine des champignons ; la truffe et sa culture; par M. D. Clos ; br. in-S". Pourrel et son histoire des cistes ; par le même ; br. in-8°. Congrès scientifique de France, xxiv^ session^ tenue à Grenoble en septem- bre 1857; br. in-8°. Novorum actorum Academiœ Cesareœ Leopoldino-Carolinœ nalurœ curiosb- jum, voluminis vicesimi sexti pars prior, cum tabulis xxx. Vratislaviae et Bonnœ, i858; in -8". De polypis œsophagi atque de tumore ejus generis primo prospère exstirpato commentationem scripsit locum in facultate medicorum universitatis literarum Fratislaviensis rite occupaturus , auctor Albrecht Theodorus Middelorpf. Vratislaviae, 1857; br. in-4°. Sulle... Sur les inondations survenues en France dans ces derniers temps et sur les mesures proposées pour y apporter remède, etc.; par M. E. LOMBARDlNl. ( ^79 ) Milan, i858; in-4". (Renvoyé à titre de renseignement à la Commission des inondations.) Esperimento... Essai sur l'emploi des hjpophosphites de soude et de chaux dans la phthisie pulmonaire; par M. G. Namias, premier médecin de l'hô- pital de Venise; br. in-8°. SuUa. . . Observations sur la tuherculisation de l'utérus et des organes annexes; par le même. Venise, 1857; br. in-8°. (Concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Considerazioni... Considérations sur la leucocitémie suivies d'une histoire de la leucocitémie splénique. = Considérations sur la mélanémie cutanée; par M. A. DE Martini; br. iu-4°. (Concours Montyon, Médecine et Chi- rurgie.) Memoria... Mémoire sur la coloration de la vue par l'action de la santonine; par le même ; br. in-8°. * Applicazione . . Application du ferrocyanure de potasse à la détermination quantitative du cuivre contenu dans tes minerais; par M. M. Galletti ; br. ai-4°. Sopra... Mémoire sur une formule de Lagrange relative au mouvement des liquides dans les vases; par M. A. Genocchi. Rome, i858; br. in-8''. Magnetische... Observations magnétiques et météorologiques de Prague, pu- bliées par M. J.-G. Bôhm et F. Rarlinski; année 1857. Prague, i858 ; in-4''. ERRATyi. (Séance du 1 août i858. Page 289, ligne 1^, au lieu de Gaddinet, lisez Gadme. »•««« COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. !-»««< SÉANCE DU LUNDI 16 AOUT 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MÉMOIRES ET COaiMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE. -- Du redressement immédiat, et de la cautérisation sous le bandage amidonné dans le traitement des tumeurs blanches des arti- culations ; par M. A. Bonnet. (Extrait par l'auteur.) a S'il est des tumeurs blanches dans lesquelles les os aient leur direction et leurs rapports normaux , il en est d'autres en grand nombre où les lésions articulaires coexistent avec des déviations et des luxations incomplètes. La prudence oblige quelquefois de respecter ces déformations; mais souvent il importe de replacer les membres dans une bonne direction. » Lorsqu'un redressement est ainsi indiqué, deux méthodes sont en pré- sence : celle du redressement immédiat par une opération ; celle du redres- sement lenl et graduel par des machines. » Une expérience comparative très-étendue m'a démontré la supériorité de la première de ces méthodes. Depuis plus de vingt ans je l'ai appliquée aux arthrites aiguës. MM. Dieffenbach, Palasciano et Borelli l'ont étendue, avec des perfectionnements très-remarquables, aux ankyloses angulaires du genou. » J'en ai proclamé, il y a sept ans, la supériorité dans les coxalgies avec adhérences fibreuses. J'établis aujourd'hui que, dans toutes les difformités C. p.., i858, 21'^ Semestre. (T. XLVll, N» 7.) 38 ( aSi ) sans lésion organique ou coexistantes avec des tumeurs blanches rhumatis- males ou scrofuleuses, en voie d'accroissement ou de résolution , ie mode de redressement qu'on doit préférer est celui qui n'exige qu'une seule séance opératoire suivie d'une immobilisation prolongée pendant plusieurs semaines. » Voici les règles dont j'ai reconnu l'utilité par une expérience qui porte au moins sur deux cents cas, parmi lesquels j'estime à soixante environ les opérations faites sur des tumeurs blanches du pied, du genou, du coude et de la hanche. » 1°. Etd'abord il faut bien se rendre compte du but qu'on se propose. Ce but est facile à saisir, si l'on a affaire à un genou fléchi, à un pied renversé en dedans ou en dehors; il est plus obscur dans les déformations de la hanche. Les praticiens continuent à croire qu'il s'agit alors de faire cesser l'allonge- ment ou le raccourcissement du membre malade, de tirer sur le membre le plus court, et, s'il y a luxation, de faire rentrer la tête du fémur dans le cotyle qu'elle aurait abandonné. Il n'y a dans toutes ces opinions que des conséquences fausses déduites des faits mal observés. Comme je l'ai prouvé dès mes premiers écrits sur les maladies articulaires, le traitement orthopé- dique se réduit à faire cesser la flexion ou l'une des inclinaisons latérales de la cuisse sur le bassin, et, s'il y a luxation, de faire descendre la tête du fémur au bas de l'acétabulum, dont elle occupe la partie supérieure deve- nue plus élevée par une ulcération profonde. » a". Le but une fois déterminé, il s'agit de connaître les moyens de l'at- teindre. Or, la règle essentielle et générale, c'est qu'il faut, avant tout, assouplir la jointure, et, pendant l'anesthésie, lui rendre complètement sa mobilité. Ceux qui procèdent sans cette préparation au rétablissement de la rectitude tentent des efforts impuissants, s'ils agissent avec modération; ils s'exposent à fracturer les os, s'ils procèdent avec violence. Pour éviter cette insuffisance ou ces dangers, il faut procéder par une série alternative de flexions et d'extensions douces, graduées, et allant jusqu'à la limite extrême des mouvements naturels. » 3°. Les adhérences rompues, la mobilité rétablie, on peut procéder au redressement des difformités et à la réduction des déplacements. Des trac- tions et des pressions convenables suffisent alors; le succès est en raison de la mobilité préalablement obtenue. » 4°- Quand le membre sur lequel on opère a repris autant que possible une bonne direction, il ne s'agit plus que de l'assujettir dans sa position nou- velle avec des précautions capables de prévenir autant que possible les don- ( ..8;^, ) leurs consécutives. On peut employer, dans celte intention, les gouttières en fil de fer recuit convenablement matelassées. Mais ces gouttières ne sont point indispensables, et il est même préférable d'employer un bandage ouaté, cartonné et amidonné. Ce bandage réussit admirablement à prévenir le retour de la difformité et à empêcher le développement de toute inflam- mation. Pour lui donner une solidité immédiale, j'ai remplacé les attelles en carton sec de M. Seulin, par des attelles en fil de fer recuit. Cette modifi- cation mérite d'être adoptée. 5". Le bandage amidonné doit être laissé en place pendant trois à quatre semaines. Au bout de ce temps on l'enlève, on visite les parties malades, et l'on s'occupe, soit en l'appliquant de nouveau, soit en se servant d'appa- reils particuliers, de perfectionner le redressement et de prévenir le retour de la difformité, qui conserve longtemps de la tendance à se reproduire. )> Le résultat général de mes observations peut se résumer en disant : que le redressement immédiat appliqué à propos, convenablement exécuté, et suivi de tous les moyens complémentaires, est admirable de simplicité dans les suites et de perfection dans les résultats. )) Pour obtenir ces avantages, il importe d'opérer des enfants ou des ado- lescents ; il faut ne jamais entreprendre des ankyloses devenues osseuses ou des ankyloses maintenues par des tissus fibreux très-résistants, et dont la for- mation a coïncidé avec des ulcérations profondes. Enfin, en pratiquant les sections sous-cutanées et en plaçant les bandages inamovibles, il faut se conformer à tous les préceptes donnés par MM. Jules Guérin, Seutin, etc. » Dans les tumeurs blanches, le redressement a bien l'avantage, une fois le malade guéri, de lui donner im membre bien conformé et propre à remplir ses fonctions ; il enlève bien la cause d'inflammation et de douleurs que produit la torsion d'une jointure, et l'expérience prouve que, lorsqu'il a été opéré, on observe une tendance notable vers l'amélioration, sous le rap- port des souffrances et de l'engorgement; mais il ne tend pas directement à guérir la maladie elle-même. C'est pour atteindre ce but que j'ai institué la cautérisation sous Le bandage amidonné. » Pour cautériser la peau, je me suis contenté en général d'employer la potasse ou le chlorure de zinc, dont l'application n'entraîne aucun appareil effrayant. » Deux phénomènes immédiats très-remarquables signalent l'effet des cautérisations par la potasse sous le bandage amidonné : je veux parler de l'absence habituelle de douleurs et du peu d'abondance de la suppuration. » Ces phénomènes particuliers ne s'observent plus au même degré, si l'on 38.. ( 284 ) cautérise avec le chlorure de zinc : les douleurs locales et la suppuration ne diffèrent qu'exceptionnellement alors de ce qu'elles sont dans les conditions ordinaires. » Grâce au repos complet au milieu duquel les révulsifs agissent sur la peau et le tissu cellulaire, l'inflammation locale qu'ils produisent ne se propage pas aux synoviales malades, ainsi qu'on le voit souvent lorsque les os sont abandonnés à leurs mouvements naturels. Dès lors ces révulsifs peu- vent être employés avec énergie, et l'on peut en recouvrir toutes les parties tuméfiées dont on veut exciter lu résolution. » Quel qu'ait été le choix du caustique, il importe que le bandage s'étende assez loin pour procurer une immobilité absolue et une enveloppe protectrice complète; par exemple, après une opération sur le genou, il doit se prolonger depuis l'extrémité du pied jusqu'au bassin, et dès lors immo- biliser le pied et la hanche elle-même. '" Les cautérisations révulsives ne sont plus suffisantes lorsque la suppu- ration existe dans la membrane synoviale, et s'est fait jour au dehors par des trajets fistuleux encore sous-cutanés ou complètement ouverts. La cautéri- .sation doit porter alors sur les parties malades elles-mêmes, ou tout au moins sur les extrémités des canaux qui conduisent le pus au dehors. Je donne toujours alors la préférence au chlorure de zinc. » Ces opérations doivent être évitées chez les malades avancés en âge et chez les jeunes sujets de constitution tuberculeuse et atteinte de vastes dépôts froids. w J'ai commencé au printemps iSSy les cautérisations, ainsi associées à l'immobilité et à l'abri du contact de l'air. Les résultats m'ont paru très- encourageants dès le début. Les faits que j'ai recueillis depuis cette époque, et qui s'élèvent au moins à soixante, m'ont confirmé dans mes premières impressions. » Lorsque les tumeurs fongueuses ne contenaient point de pus, j'ai vu changer complètement leur marche : des diminutions régulières de tous les symptômes, et en particulier des douleurs, du gonflement et de la raideur ont remplacé l'accroissement progressif qui suit l'emploi des applications variées qui forment encore la base de la pratique ordinaire. » Ces effets ont été plus remarquables encore dans les tumeurs blanches avec suppuration : j'ai pu guérir ou améliorer à un degré voisin de la gué- rison, dans les quinze mois qui viennent de s'écouler, trois tiuneurs blan- ches du pied, autant du genou, et une du coude, toutes avec abcès multiples provenant des jointures et dans des conditions qui, d'après les vues qui ( a85 ) dirigent habituellement les chirurgiens, auraient entraîné une amputation. 1) Dans ces cas difficiles , le traitement commence par une opération qui comprend tout à la fois un redressement, si le membre est dévié et qu'il n'y ait pas une ankylose à respecter; une cautérisation en rapport avec la na- ture des lésions ; et enfin l'application d'im bandage inamovible. Puis vien- nent, pendant six semaines à deux mois, des renouvellements de bandage répétés aussi souvent que la propreté l'exige, et pendant lesquels de nouvelles cautérisations sont quelquefois nécessaires. Plus tard, la cicatri- sation exigeant des pansements répétés et des applications diverses , on maintient les membres dans des gouttières qui les immobilisent, tout en laissant à nu les parties malades; on ne néghge pas les traitements qui agissent sur la constitution, et l'on termine par l'usage des tuteurs por- tatifs qui se placent et s'enlèvent à volonté, et qui sont indispensables pour soutenir les membres, qui restent longtemps trop faibles pour se passer d'appui. » Tout cet ensemble de médications entraîne quelques dépenses, sup- pose le concours d'artistes habiles, comme celui que j'ai trouvé chez M. Blanc, mécanicien orthopédiste à Lyon, et exige beaucoup de temps et beaucoup de soins; mais il conduit à un but d'une haute importance. » Comme ces assertions peuvent paraître exagérées, et qu'on ne peut convaincre que ceux qui voient et qui, ayant imité, ont réussi à leur tour, je ne peux m'empècher d'exprimer le désir que, parmi les médecins qui complètent leurs études, il y en ait qui veuillent bien suivre, pendant quel- ques mois, dans les hôpitaux de Lyon, ma pratique dans le traitement des maladies articulaires et celle de M. Valette, chirurgien en chef de la Charité de Lyon, et de M. le D*^ Philippeaux, qui en ont adopté les principes. Je suis convaincu que cette vérification démontrera que les assertions géné- rales dans lesquelles j'ai dû me renfermer ne sont que l'expression rigou- reuse des faits. » M. LE Secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-Arts annonce que cette Académie a désigné M. H. Vemet pour s'adjoindre à la Com- mission chargée par l'Académie des Sciences d'examiner un Mémoire et un écorché présentés par M. Lami. ( 286 } MINÉRALOGIE. — Détermination scientifique de la nature d'une pierre-gemme présentée à tort comme un diamant. M. LE Secrétaire perpétuel lit l'extrait suivant d'une Lettre qui lui a été adressée de Vienne par M. Haidimjer : « Le volume de la pierre, qui du reste est très-bien taillée d'après la forme du Régent ou Pitt, est vraiment bien remarquable, sa hauteur étant de 43 millimètres sur 53 millimètres de diamètre, son poids de 168^"^, 8 ou 8r9 karats. Transparence parfaite, couleur tirant tant soit peu sur le bleu. Parmi les substances transparentes, la réfraction simple pouvait accuser le diamant ou une pierre de strass, la réfraction double le cristal de roche, le béryl blanc ou la topaze. Je commençai donc par examiner la pierre sous le point de vue de cette propriété physique, si facile à saisir. Je regardai la flamme d'une bougie à travers deux facettes artificielles considérablement inclinées entre elles sous un angle entre 4o et 45 degrés, savoir le grand octo- gone parallèle à la base, la table du brillant et une des facettes inclinées sur le sommet inférieur, nommées les pavillons par nos lapidaires. On distinguait facilement les deux images de la flamme colorées par réfraction, placées f une à côté de l'autre et polarisées perpendiculairement l'une sur l'autre, lorsqu'on les regardait à travers une plaque de tourmaline. Tous les membres de la Commission, et le possesseur de la pierre, ont vu les deux images. Il ne pouvait plus être question ni de diamant, ni d'autre substance à réfrac- tion simple. La propriété physique la plus parlante restait à présent : la pesanteur spécifique. On l'a trouvée, en pleine Commission, égale à 3,57, quoiqu'en employant une balance assez peu délicate et en attachant la pierre par un fil pour la peser dans l'eau. Ce résultat s'accorde néanmoins très- bien avec le chiffre de 3, ,56 cité dans le Rapport de l'Athénée, et pris sans doute avec un peu plus de précautions. Enfin la dureté se trouva sensible- ment égale à celle de la topaze, vu que les deux substances se rayaient l'une l'autre. 11 ne pouvait rester le moindre doute sur la nature de la pierre : elle était une topaze. Au lieu de plusieurs millions, les joailliers ne lui accor- daient qu'une valeur de 5oà 100 florins, ou laS à ïSo francs, encore seule- ment comme pièce de curiosité (1). » (i) Cette pièce n'est pas inconnue des minéralogistes de Paris. Sur la présentation qui en a été faite à plusieurs d'entre eus. il y a environ dix-huit mois, ils se sont accordés à y recon- naître, non un diamant, mais une topaze, ce que les personnes qui l'ont portée à Vienne se ^ont abstenues de répéter. ( a87 ) M. i.E Se«;uktaire pekpétuel met sous les yeux âe rAcadéinie le tome XV des Mémoires des Savants étrangers. RAPPORTS. PHYSIQUE APPLiQUi''!!*:. — Rapport sur la distance à garder entre les magasins à poudre et les lignes du télégraphe électrique. (Commissaires, MM. Becquerel, Regnault, Despretz, de Senarmont, le Maréchal Vaillant, Pouillet rapporteur.) « M. le Maréchal Ministre de la Guerre a écrit à l'Académie pour la con- sulter sur une question importante, sur la question de savoir si le passage des fils du télégraphe électrique, dans le voisinage d'un magasin à poudre, peut devenir une cause de danger {Comptes rendus, page i58, séance du 26 juillet). » La Commission chargée de préparer un Rapport sur ce sujet s'empresse de le présenter à l'approbation de l'Académie. o Elle tient pour certain que les courants électriques développés dans les fils du télégraphe pour le service habituel des dépêches ne peuvent jamais produire d'accidents; car, en supposant même que ces fils fussent brisés pen- dant la transmission, soit par le vent, soit par toute autre cause, les petites étincelles qui éclateraient alors aux points de rupture seraient insuffisantes pour enflammer le pulvérin flottant, déposé sur les fils eux-mêmes ou sur leurs supports. » Mais il en est tout autrement de l'électricité atmosphérique; son action devient souvent formidable et serait une cause imminente de danger pour les magasins à poudre. a S'il arrivait, par exemple, que la foudre vînt à frapper directement les fils du télégraphe, il est probable qu'au point frappé ils seraient fondus sur une certaine longueur, enflammés, dispersés, et que les globules incan- descents lancés au loin par le fait même de l'explosion pourraient être trans- l)ortés plus loin encore par la force du vent; de plus, les extrémités libres du fil, mises en pleine combustion et poussées par les mêmes causes, ne manqueraient pas de décrire de grandes courbes autour des points d'at- tache et de porter des flammes à de grandes distances. » Celte probabilité ne fiît-elle qu'une possibilité, il n'en serait pas moins indispensable de mettre les magasins à poudre à l'abri d'un tel danger » Après avoir passé en revue les diverses précautions auxquelles on ( 288 ) pourrait avoir recours, la Commission s'arrête aux dispositions suivantes : » 1°. Substituer des fils souterrains aux fils aériens dans toute la portion de la ligne qui serait à (i) Tous ceux à qui j'ai donné des tubes contenant de la solution aqueuse de cyclamine peuvent facilement vérifier ces propriétés. C. R , 1858, 1'"' Semestre. (T. XI.VII, N" 7.) 4" ( 29« ) CHIMIE. — Note sur la recherche de rtode par Camidon ; parMM. O-He^ry iWs^ et E. HuMBERT. (Extrait. ) (Commissaires, MM. Dumas, Payen, Balard, Peligot.) « Le chlore, dont on fait usage pour rendre l'iode libre et le rendre sus- ceptible de bleuir l'amidon, a quelques avantages sur les autres corps oxy- dants qu'on a employés au même usage, car il détruit plus aisément, en les transformant en sulfates, les sulfures et les sulfites dont la présence pour- rait empêcher la mise en liberté de l'iode et le bleuissement de la liqueur. Mais son excès, qu'il est difficile d'éviter, même en opérant avec une solu- tion de chlore très-diluée, a souvent aussi pour résultat de faire disparaître la coloration qu'une première addition du réactif avait produite, par suite de la transformation de l'iode en acide iodique ou en chlorure d'iode. L'action d'un agent désoxydant, l'acide sulfureux par exemple, peut rendre de nou- veau l'iode libre et la liqueur bleue; mais un excès de ce réactif a aussi pour résultat de faire disparaître cette coloration. On peut éviter ce second écueil et reproduire, d'une manière permanente, la teinte bleue qui a dis- paru, en opérant la désoxydation au moyen de l'hydrogène naissant. Si on ajoute à la liqueur traitée par un excès de chlore et dont le bleuissement transitoire a pu passer inaperçu, quelques gouttes d'acide sulfurique et un petit fragment de zinc, on voit la teinte revenir, au bout de quinze à vingt minutes, à une nuance bleue, parfaitement semblable, même après qua- rante-huit heures, malgré le grand excès d'hydrogène dégagé. » L'iodure de cyanogène, dont nous avons indiqué l'utilité pour extraire et transformer en un composé volatil et parfaitement reconnaissable l'iode contenu dans les résidus où on le recherche, n'exige pas l'emploi de la solu- tion de chlore et produit directement la teinte bleue dans l'eau amylacée par la simple addition de l'acide sulfurique et du zinc. « CHIRURGIE. — Sur un fragment de verre qui a séjourné neuf ans sous la peau du visage sans que sa présence / fût soupçonnée. (Extrait d'une Note de M. Blanchet. ) (Commissaires, MM. Velpeau, Jobert deLamballe, Cloquet. Il M. X., âgé de dix-sept ans, tomba, il y a environ neuf ans, en sautant par une fenêtre, et sa tête frappa sur un tube de verre qu'il tenait à la ( 299 ) main et dont il se servait en guise de sarbacane; ce tube s'étant brisé, un fragment taillé en biseau s'enfonça de bas en haut dans la région zygoma- tique, du côté droit prés de l'aile du nez, dans le sillon naso-jugal. Ce morceau de verre, long de 3 centimètres, pénétra si profondément, que le médecin appelé à donner des soins pendant plusieurs jours au blessé n'en soupçonna pas même l'existence; il se contenta d'appliquer, jusqu'à ce que la réunion fût complète, des bandelettes de diachylum. Il y a trois semaines environ, c'est-à-dire neuf ans après l'accident, le jeune X. com- mença à éprouver, pour la première fois, une gène accompagnée de douleurs dans les mouvements de l'œil. Alors les parents firent appeler le même mé- decin, qui reconnut, à l'angle interne de l'œil, près la caroncule lacrymale, un fragment de verre anguleux, dont il ne put pratiquer l'extraction. C'est par suite de cette circonstance que ce jeune homme nous fut présenté. En examinant les diverses parties de la face, il nous parut certain que le dépla- cement survenu dans la position de ce corps étranger avait été causé par un gonflement des gencives et des douleurs de dents arrivées quelques semaines avant cet accident, et que si l'extrémité supérieure n'avait pas rencontré pour obstacle la voûte de l'orbite, son élimination aurait pu avoir lieu spontanément sans le secours de l'art. Le 12 nous en avons fait l'extrac- tion. La cavité occupée par ce corps étranger était tapissée par une mem- brane ayant tout à fait l'aspect des membranes muquevises. Le 1 5 la réunion était complète. » M. Lesecq, qui avait présenté à la précédente séance un Mémoire sur la compression de l'air humide, envoie comme complément de ce travail une Note « sur un hygromètre à compression » . (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés: MM. Pouillet, Babinet. ) M. L. CuNQ soumet au jugement de l'Académie lui travail portant pour titre : « Règle à calcul dans toutes ses positions; tableau donnant à vue, à moins de ~jj- près, les résultats de tous les calculs ». (Commissaires, MM. Poncelet, Bertrand.) M. Hervy envoie de Limoges une Note intitulée : « Simple exposé d'un système de locomotion par la force centrifuge ». M. Combes est invité à prendre connaissance de cette Note, et à faire savoir à l'.^cadémie si elle e^l de nature à devenir l'objet d'un Rapport. 40.. ( 3oo ^ M. A. PicKERix« adresse, pour le concours du legs Bréant, uueMote con- cernant un remède contre le c.holéra-morbus dont il a déjà fait l'objet de pré- cédentes communications, et y joint une certaine quantité de ce médica- ment, dans la supposition que les juges du concours pourraient être dispo- sés à en faire l'essai. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie constituée en Commission spéciale.) L'Académie renvoie à la même Commission une Note manuscrite et deux opuscules de M. A. Fennings sur la nature et le traitement du choléra et de plusieurs autres maladies épidémiques. CORRESPOIVDAI\CE. M, LE Secrétaire perpétuel lit la Lettre suivante de M. Avril, directeur de l'École impériale des Ponts et Chaussées : « L'École des Ponts et Chaussées possède plusieurs exemplaires de la Table des Sinus en parties de rajon, dressée par les soins de feu M. de Prony, l'un de ses anciens et de ses plus illustres directeurs. Cet ouvrage ne se trouvant point, si je suis bien informé, à la Bibliothèque de l'Institut, j'ai sollicité et obtenu de M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics l'autorisation d'en faire hommage à l'Académie des Sciences. Soyez assez bon pour être auprès d'elle l'interprète de cet hom- mage, a M. le Secrétaire perpétuel rappelle, à cette occasion, le vœu déjà exprimé par lui de voir imprimer en entier le grand travail numérique de M. de Prony, dont les Tables actuelles ne sont qu'une faible partie. L'Université royale norvégienne de Christiania fait hommage à l'Aca- démie des Sciences, par l'entremise de M. de la Roquette, ancien consul de France en Norvège, de deux exemplaires de la médaille frappée pour le cin- quantième anniversaire du professorat de M. Hansteen dans la chaire d'as- tronomie. M. le Secrétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie ces deux médailles dont l'une est en bronze et l'autre en argent, et appelle également l'attention sur plusieurs ouvrages et opuscules scientifiques et littéraires adressés par V Université de Clmsliania et par la Société royale des Sciences de Trondhjem. ^ ■%» ( 3o. ) M. I.E Sechétaike perpétuel présente, au nom de l'auteur M. de Selp Longchamps, une « Monographie des Gomphines », publiée par lui avec la collaboration de M. le IX Hageii, de Rœnisberg. Ce volume fera partie d'une histoire des insectes odonates, dont l'auteur a déjà commencé la pu- blication et qu'il ne tardera pas à compléter. L'entomologie d'ailleurs n'est pas, comme on le sait, la seule branche de l'histoire naturelle à laquelle M. de Selys Longchamps a fait faire des progrès. M. LE Secrétaire perpétuel présente enfin, de la part de M. le Ministre de l'Instruction publique du Chili, la première livraison d'un recueil scien- tifique qui se publie à Santiago sous le titre de Revista de ciencias y letras. On remarque dans ce numéro, entre autres articles, un Mémoire sur le soulèvement de la côte du Chili, par M. Domejko, et une Statistique de la flore chilienne par M. Philippi. M. Gay est invité à prendre connaissance de cet ouvrage et à en faire l'objet d'un Rapport à l'Académie. ASTRONOMIE. — Lettre de M. Littrow, communiquée par M. Le Verrier. « Vienne, 3i juillet i858. » Je vous communique ci-joint les éléments et l'éphéméride de la comète Donati, calculés par MM. Lœwy sur toutes les observations faites entre le 7 juin et le 9 juillet. Vous trouverez beaucoup de ressemblance avec la comète 1827,1, dont les éléments cependant ne sont que bien approximatifs. Les dif- férences entre les observations et le calcul semblent en outre indiquer ime ellipticité. Temps du passage au périhélie i858, Sept. 21 ,68776, t. m. de Berlin. Longitude du nœud ascendant i65.45.3i ,3 / Equin. moy. Longitude du périhélie 298,30,42,5 ) i858,o. Inclinaison i i4-4o- '6>7 I-og 7 9»694794o Positions normales. Observ. - u 0,0 - Calcul. ^(S). il 0,0 NOS. 4 Observ. — Calcul. Nos. I S X. u .. - 5,3 14", 3 2. . . ... • —'4.9 -1-6,6 5 0,0 0,0 3 — 10,5 + 2,7 6 .. —10,7 -34,» ( 3o2) » On déduit de ces éléments l'éphéméride suivante : Date. Asc. droite. Déclinaison Août 1 ' .48". 3. ',9 0 / 29.46,0 ?. .48.47,4 29.53,0 f, 3 '49- 3,0 3o. 0,1 4 •49 '9>o 3o. 7,4 5 149.35,4 3o.i4,8 6 149.52,3 3o.22,3 7 i5o. 9,4 30.29,9 8 i5o.26,9 30.37,5 9 I 50.44, 8 30.45,5 lO I 5 1 . 3,2 3o.53,5 1 1 l5l.2I ,7 3i. 1 ,5 12 i5i .40,9 3'- 9.7 i3 i52. 0,5 3i.i8,i •4 1 52. 20, 7 31.26,5 vi5 l52.4l ,1 3i.35,t .6 i53. 2,2 3i.43,8 '7 i53.23,8 3 I .52,6 i8 i53 46,1 32. 1,6 '9 .54. 8,7 3?.. 10,7 20 154.32,1 32.19,8 ai 154.56,4 32.29, I 22 i55.3i,4 32.38,4 26 157. 9,2 33.16,2 3o 159. i3,8 33.52,5 Sept. 3 161.41 ,2 34.24,4 7 164.40,7 34.44,3 n 168.26,0 34.38,2 i5 173. 16,4 33.39,5 '9 179.34,7 3i . 1,1 23 187.38,0 25 . 26 , 7 37 197.20,2 15.27,4 Oct. 1 207.58,2 0 55,6 5 218.26,2 -i5. 2,7 ASTRONOMIE. — Lettre de M. £ncke, ce Visibilité, celle du 2 juin Log A. étant un. 0,3 1206 4 4.9 O , 29686 0,27940 O , 25932 0,23617 12,0 0,20930 0,17809 22,1 o,i4i37 0,09789 . 45,7 0,0461 I 9,98456 ioî,6 9,91290 9,83439 23o,6 9,76173 9,71998 324,5 9,72986 » Berlin, le 8 août i858. » Je vous communique que la comète à courte période, qui retournera au 18 octobre à son périhélie, a été cherchée selon l'éphéméride ci-jointe, ( 3o3 ) que j'ai fait calculer par M. Powalky, et qu'elle a été presque instanlanéuient trouvée le 7 août par M. le D"' Fôrster, l'un de mes adjoints. Les observa- tions de lui et de M. le D"^ Bruhns, qu'ils ont continuées durant environ une heure, ont montré le mouvement de la nébulosité extrêmemenl faible, et d'un diamètre d'environ une minute, tout à fait conforme à la marche que la comète devait tenir selon l'éphéméride, en ascension droite aussi bien qu'en déclinaison; de sorte que je ne doute point que cet objet a été la comète. Quant à moi, je l'ai vue et même trouvée après avoir reçu la Notice de M. Forster, mais je n'ai pas pu l'observer, parce que l'illumina- tion des fils la fit disparaître. Mes adjoints l'ont poursuivie assez exactement, de sorte qu'ils estiment l'exactitude de la position à 10" en arc pour l'as-- cension droite et la déchnaisou : i858 août 7 . iS"" 26™ 39%4 temps moyen de Berlin 5i4'' 12"" 41S61 Déclin. = -4-3i''24'45",6. » En partant du dernier retour au périhélie, i855, .lui. i, qui a été dé- terminé par des observations excellentes de M. Maclear au cap de Bonne- Espérance, j'avais fait calculer les perturbations par Jupiter de cinquante en cinquante jours par M. Pov^^alky, l'extrême longueur des calculs m'ayant empêché de le faire pour les autres planètes. L'imperfection de ces calcids m'a fait désirer d'éprouver le résultat avant de le publier, et j'ai été frappé de trouver que l'éphéméride s'accorde presque exactement avec l'observa- tion. Elle donneiîl4'' 12'° 39*44- Déchu. + 3i"25'4"7, en tenant compte de toutes les petites corrections. Différence — 2^7^-1-19" i décl. » Les éléments que j'ai employés sont : .«À* i858 octobre 18, 5 temps moyen de Berlin. Longitude moyenne 1 57 . 5g . 1 8 , o Anomalie moyenne. o. 1 .48,0 Longitude du périhélie 157.57.30,0 * Nœud ascendant 334-28. 34, o • Inclinaison i3. 4'5,o Mouvement moyen sidéral i074)'*5 Longitude demi grand axe o,345g88i. » J'ai tenu compte du raccourcissement de la période, w Quoique assurément les différences entre le calcul et l'observation s'agrandiront à plusieurs minutes, en approchant du temps du passage par ( 3o4 ) le périhélie, j'espère cependant que l'éphéméride suffira pour trouver la co- mète facilement durant toute l'apparition. Je crois qu'à la fin d'aoiàtet du- rant septembre on pourra observer la comète sans difficulté. Ephéméride de la Comète d'Encke pour l'apparition de i85H. Il h. T. m. deRerli in. A: *^ (Q»m 1 logr. 1338 Août 7 h m 9 4. 12.26,92 0 t » ^- 3i .24.21,6 0,165443 0,159333 8 4.16.25,86 + 3i .39.23,3 0, 159557 o,i55i83 9 4.20.30,75 -f- 31.54.19,3 0, 1 53632 0 , 1 50968 lO 4.24.41,84 -)- 32. 9. 6,5 0,147669 0, 146686 1 1 4.28.59,35 -t- 32.23.44>o 0,141671 0, 142336 12 4.33.23,54 + 32.38. 9,9 0,1 3564» 0,137915 t3 4.37.54,65 + 32.52.22,3 0 , 1 29582 0,133422 i4 4.42.32,96 ■+■ 33 . 6.19,0 0,123498 0,128854 i5 4.47.18,76 + 33.19.57,8- 0,117390 0 , 1 24209 i6 4.52.12,33 -H 33.33 16,2 0,111 2,63 0,119484 '7 4.57.13,94 -f- 33.46.11,4 0, 105l22 0,114677 i8 5. ?..23,87 -(- 33.58 40,2 0,09897?. 0,109787 '9 5. 7.42,39 + 34. 10.59,4 0,092816 0,104809 20 5.i3. 9,76 + 34.22. 5,3 9,086662 0,099742 21 5.18.46,23 + 34.32.54,1 0 , o8o5 1 5 0,094583 22 5.24 32,06 -+- 34.43. 1,5 0,074382 0,089328 23 5. 30.27, 5 I + 34.52.23,0 0,068270 0,083975 24 5.36.32,79 + 35. 0 53,8 0,062187 0,078520 25 5.42.48,09 -H 35. 8.28,8 o,o56i4i 0,072960 26 5.49.13,58 4- 35. i5. 2,3 o,o5oi4o 0,067290 27 5.55.49,42 -t- 35.20.28,4 o>o44i97 o,o6i5o8 28 6. 2.35,70 -t- 35.24.41,1 o,o3832i 0 , 055609 '9 6. 9.32,45 -1- 35.27.34,0 0,o32522 0,049589 3o 6.16.39,68 -f- 35.29. 0,1 0,026813 0,043445 3i 6.23.57,32 -+- 35.28.52,3 0,021207 0,037170 I8i>8 Sept. I 6. 3i .25,23 + 35.27. 3,6 0,01 57 18 0,030761 2 6.39. 3,26 + 35.23.26,7 o,oio36o 0,024212 3 6.46.51, i3 H- 35.17,54,0 o,oo5i49 0,017518 4 6.54.48,47 + 35.10.18,0 0,000102 0,010673 5 7. 2.54,89 -\- 35. 0 3i,3 9,995236 0,003675 6 7.1 I. 9,93 -f- 34.48.27,0 9,990563 9 , 996508 7 7.19.32,95 + 34.33.58,1 9,986109 <)'9^9'75 8 7.28. 3,27 + 34.16.58,2 9,981886 ( ) , 98 1 666 ( 3o5 ) 15 h. T. m. de Berlin. X *« (Q*m I logr 1888 Sept. 9 h m 5 7.36.40,17 0 f u 4- 33.57.21,2 9.97''9'7 9.973974 10 7.45.22,88 + 33.35. 1,9 9,974222 9,966091 II 7.54 10,52 -+- 33. 9.55,9 9,970816 9,9580.1 12 8. 3. 2,i5 4- 32 4' 59,7 9.967715 9.949733 i3 8.H 56,84 + 32. II . 10,5 9.96494' 9,94ï2i9 4 8.20.53,64 + 31.37.26,5 9,962515 9,932490 i5 8.29.51,56 -+- 3i . 0.47,6 9,960451 9,923527 i6 8.38.49,61 -)- 3o.2i .14,9 9,958767 9.9'43t9 '7 8.47.46,83 -)- 29.38.50,2 9.9^7470 9,904857 i8 a. 56. 42, 28 + 28.53.36,3 9,956593 9,895.29 •9 9 5.35,10 + 28. 5.36,7 9,956128 9,885.24 20 9.14.24,51 -+- 27.14.58,5 9,956092 9,874830 21 9.23. 9,75 4- 26.21.48,4 9,956492 9,864236 22 9 . 3 1 . 5o , I I + 25.26.10,8 9,957335 9,853328 23 9.40.25,09 4- 24.28. 16,7 9,958625 9,842098 24 9.48.54,22 4- 23. 28.13,8 9,960361 9,83o534 25 9.57.17,12 4- 22.26. I I ,2 9,962544 9,818625 26 10. 5.33,49 4- 21.22.18,0 9,965170 9,8o6358 27 10. 13.43,20 4- 20. 16.43,3 9,968232 9.793724 28 10. 21 .46,22 4- 19. 9.37,1 9.97'723 9,780722 29 lo. 29,42,59 4- 18. I. 7,7 9,975632 9,767342 3o 10.37.32,43 4- 16.51.24,2 9.979946 9,753587 18o8 Oct. 1 10.45. 16,08 4- 15.40.34,0 9,984650 9,739462 2 10.52.53,84 4- .4.28.44,4 9.989729 9,724983 3 1 1 . 0.26, i4 4- i3.i6. 2,4 9,995i63 9, 7 ioi63 4 II. 7.53,49 4- 12. 2.34,7 0,000929 9,695035 5 II .i5. 16,55 4- 10.48.26,1 0,007005 9,679660 6 I r . 22 . 36 , 06 4- 9.33.40,5 o,oi3364 9,664.22 7 11.29.52,78 4- 8.18.22,8 0,0.9977 9,6485. I 8 11.37. 7>^^ + 7. 2.36,5 0,026814 9,632906 9 11.44,21,14 4- 5.46.25,. 0, 033838 9,617522 10 M .5i .34,47 4- 429.52,0 0,041008 9,602608 1 1 11.58.48,36 4- 3. .2. 59,8 0,048278 0,588242 C. R., i858, 2"»"= Semestre. (T. XLVII, N» 7.) 4i ( 3o6 ) ASTRONOMIE. — Exilait d'une Lettre de M. Walz, communiquée par M. Le Verrier. « 5 août i858. » Je vois avec quelque surprise dans votre correspondance météorolo- gique, que la dernière comète n'a été observée en Europe que jusqu'au 19 juin, tandis que j'ai pu la poursuivre jusqu'au i5 juillet comme voici: à 9"* So", t. m. ^ 9''39™43%9; 8 sept. aS, 08091 Dislanco périhélie (iQg = 9,6842817) 0,4833722 (102 = 9,724048)) 0,529.7235 Longitude clii noeud .iscendaot 1 66° 23' /|8" , 9 i65°33'28",l 1 éqiiin mojr. du Longitude du périhélie Soo" â6'o",fi 276" 4'^' ^"iS ! ■"'janv. i8)8. Inclinaison 1 iS" i8'2i",6 1 i.S» 41' 2o",3 E.vcentricité 0,9713 !io 1,0090000 D^où ; durée de la révolution sidérale .. 69^^^,20008 x » Si l'on compare ces deux systèmes d'éléments à ceux que nous venons de rappeler, on trouvera que l'indétermination est considérablement réduite; néanmoins il subsiste encore une incertitude d'un petit nombre de jours sur l'époque du pa.ssageau périhélie, et le lieu du périhélie lui-même ne peut être regardé comme déterminé qu'à 2 ou 3 degrés près. » On ne manquera pas de remarquer que, à part l'excentricité, ceux des éléments publiés dans le Bulletin du 3i juillet, qui se rapprochent le plus des nouveaux, sont les éléments elliptiques; on pouvait cependant regarder les éléments paraboliques comme plus probablement exacts que les éléments elliptiques. » PHYSIQUE. — 5ur la rolalion électromagnétique des liquides ; par M. A. Berti.x. « Les expériences sur les rotations électromagnétiques se font habituel- lement en employant pour conducteurs mobiles des fils de cuivre tournant autour d'un pivot central. Mais par cette méthode, on ne peut observer que des phénomènes peu variés; et de cette manière les théories clectrodyna- miques ne peuvent être soumises qu'à un bien petit nombre de vérifica- tions. Il en est tout autrement quand on prend pour conducteur mobile un liquide. L'expérience est du reste des plus faciles : il suffit de faire passer un courant dans un liquide en prenant pour électrodes deux cercles en cuivre concentriques, et de le soumettre en même temps à l'action d'un aimant, d'un électro-aimant, ou d'une bobine éJectrodvnamique. On voit 4'- ( 3g8 ) aussitôt le liquide tourner avec rapidité autour du centre commun des deux électrodes, même quand on n'emploie qu'une pile d'un petit nombre d'éléments. En le changeant de place on fait varier la rapidité et le sens de la rotation suivant la position qu'on donne au courant mobile. Ces change- ments sont assujettis aux lois suivantes : • » i". Toutes choses égales d'ailleurs, le courant centrifuge et le courant centripète tournent en sens contraire; » a°. Il y a dans l'espace une série de points neutres où la rotation est nulle : leur ensemble constitue une surface neutre de chaque côté de la- quelle la rotation change de sens; » 3°. Pour un aimant vertical, la surface neutre a pour génératrice une courbe à deux branches passant par les pôles, et qui ressemble à une hy- perbole montée sur l'axe de l'aimant. Entre les deux branches de cette ligne neutre la rotation du courant centrifuge est positive on de même sens que la circulation du courant qui produirait l'aimantation; en dehors de la ligne neutre cette rotation est de sens contraire ou négative. » La théorie explique ces phénomènes dans leurs moindres détails. L'ac- tion de l'aimant sur le courant horizontal qui traverse le liquide dans la partie la plus voisine est une force horizontale perpendiculaire au courant mobile et qui a pour expression „ ., /cosfi cosS'X F = mids \^— -p^j m étant l'intensité du magnétisme; / celle du courant; '^«' l'élément du courant mobile le plus voisin de l'aimant; r et r' les rayons vecteurs menés de cet élément au pôle austral et au pôle boréal ; d et ô' les angles de ces rayons avec l'axe de l'aimant du côté du pôle austral. » En prenant ds avec le signe ■+■ pour le courant centripète, et avec le signe — pour le courant centrifuge, le signe de la force est dans tous les cas le signe de la rotation. Cette rotation devient nulle si cos 6 cos e' La ligne neutre construite en parlant de cette équation ne diffère pas nota- blement de celle qu'on trace expérimentalement. s 4°. La même loi est applicable aux électro-aimants, avec cette difié- ( 3o9 ) rence que la ligne neutre part des bords de l'électro-aiinant, comme si les pôles étaient aux extrémités. « 5°. Les bobines électrodynamiques se comportent comme des électro- aimants faibles, avec cette particularité que leur action est de sens contraire à l'intérieur et à l'extérieur. » 6". 11 résulte de là qu'une bobine creuse et un aimant creux ne pro- duisent le même effet que sur les courants qui leur sont extérieurs; leurs actions sur des courants intérieurs sont de signes contraires. Pour expliquer cette différence, il faut assimiler les aimants non pas à des bobines, mais à des faisceaux de solénoïdes. » 7°. L'expérience primitive de Davy sur la rotation du mercure, la seule de ce genre que citent nos Traités de Physique, peut être facilement répétée quand on remplace le mercure par une dissolution aqueuse. Elle s'explique par les lois précédentes. )) 8°. Lorsque dans les expériences sur les aimants on remplace l'aimant vertical par un aimant horizontal, on observe d'autres phénomènes dont les lois sont données par la formule théorique suivante : F = mids.jr (± = -Ly y étant la distance verticale de l'aimant au niveau du liquide; en la re- gardant comme positive lorsque le liquide est au-dessus de l'aimant, et en conservant les conventions précédentes, le signe -v de la force indique une rotation de gauche à droite, et le signe — une rotation contraire. La for- mule est toujours d'accord avec l'expérience : l'une et l'autre font connaître deux plans neutres correspondants l'une ky = o, et l'autre à r =r r' . » 9°. On peut aussi soumettre à l'action magnétique des courants qui se mouvraient verticalement dans un liquide. On trouve alors une nouvelle série de phénomènes qui se rattachent facilement aux deux formules précé- dentes. » En résumé , les rotations électromagnétiques des liquides sont des phé- nomènes faciles à produire, curieux à observer, intéressants à étudier au point de vue théorique, et qui méritent par conséquent de prendre rang parmi les expériences classiques de l'électromagnétisme. » MÉTÉOROLOGIE. — Etoiles filantes périodiques (lu mois d'avril; Note de M. Coulvier-Gravier. « J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie des Sciences le %*» ^Ê^ ( 3io ) résultat de nos observations des 9, 10, 11 août de cette année. Elles n'ont pas eu besoin, comme l'année dernière, d'être corrigées de l'influence de la lune. Comme les années précédentes, je donne en même temps les résultats obtenus avant et après le maximum. Nombre horaire moyen à minuit. •luillet, du i4 au i^ 3,2 » du 19 au 21 g, 4 Août, du i"' au 5 '2,9 >' du 6 au 8 12,4 du 9 au II 39,3 le 12 26,0 » En traçant une courbe au moyen de ces nombres, on suit facilement la marche de ce maximum, et l'on voit aussi que cette apparition d'étoiles filantes, si remarquable en 1848, suit depuis cette époque (comme l'Acadé- mie le sait déjà) une marche continuellement décroissante. Et cette année nous n'avons plus pour le nombre horaire moyen à minuit que 89,3 étoiles filantes au lieu de 1 10 étoiles qu'on avait en 1848. L'apparition de ce phé- nomène est donc déjà diminuée des deux tiers. » En effet, si le nombre horaire moyen à minuit des 9, 10, 1 1 aoiit 1848 a été de 1 10 étoiles filantes, il n'est déjà plus, en prenant la moyenne des trois années 1849, '^^o, i85i, que de 85,8. Pour les années i852, i853, 1854, il n'est plus que de 57 étoiles, et pour i855, i856, 1807, que de 44,9. Enfin, pour i858, il est descendu à 39,3 étoiles. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie de ta transformation des fonc- tions abéliennes. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermile par M. François Brioschi.) « Dans %'otre Mémoire (*), vous avez démontré que chacinie des quatre fonctions flo, fl, , Ils, fl,, peut être exprimée par une fonction entière, homo- i^ène du degré A: des quatre fonctions 0^, 0^^, 6,, ^3; laquellefonction renferme liné.iirement constantes. J'ai observé que ces constantes, à un facteur commun près, sont les mêmes dans les quatre fonctions II, seulement elles sont disposées d'une manière différente pour chacune. Afin de mieux fixer les idées, je supposerai que des fonctions Sot ^i » ^2 » ^3 » deux soient impaires (*) f oyez les Comptes rendus des séances de r Académie des Sciences, fome XL; année i855. (3.1) et deux paires; je considérerai par exemple les fonctions Q,Q',Q", Q" (le Gopel, et les fonctions ©o, 0,, ©2» @3 correspondantes. Or, à un fac- teur près , on a par conséquent, en posant dans l'équation "o {X, j) = ^{a,b,c,d) 61 6\ 6\ 6% , x + - au lieu de oc, on a, à un facteur constant près, et d'une manière analogue On en déduit qu'en supposant pour Uo{3c,j^), b + d^o, c + d^o, (moda) on doit avoir pour !J, (x, jj^), ' b-k-d^i, c + d^o, (moda) ce que vous avez trouvé comme conséquence des équations (20). » Potu- déterminer les coefficients (a, h, c^d), j'observe qu'en posant 4L=(c^)25 + (rtc)23g + 2[bc)^^h -+-..., on a et ««g + b^h - ^0 = f [/-'.G- ^oH - ^'.(H^ - GG')], ci^h -+-bog'-Co^- ^[a, G - floH - a, (H^ - GG')] , a,g + b,h-d, = ^[b, H - boG'+ b, (H= - GG')], a, h+ h, g' _ 6^ = - |-[rt, H - floG' + a, (H« - GG')], ( 3iu ) par conséquent, si au lieu de x, j-, on substitue dans 0(2,.-f-Gzj + Hza, z, -f- Hz, + G'Zj) les expressions x + a j +p j , j + a -^ 4-p — , on obtient e [z„ + G(Z3 4- a) + H (z, + /3) , z, 4- H (z, + a) 4- G' (z, + ^)]. )i Or, en supposant ©o fonction impaire, a, p deux nombres entiers, si dans l'équation e"'t''''^''''-^*^'"''»0„(zo + Gz, + Hz„z, + Hz, + G'z,) = l[a,b,c,d)e'J''XQt, on fait la substitution supérieure, et ensuite on pose x = y=.o; le pre- mier membre s'annule, et l'on a o = 2(a,^>,c,J)eo'(auo + iSM,,a<7„+]3!7,)Ôf(a«o-i-p«,,a(7o-HPff,) ayant posé «0= -2 ;f etc., de cette équation en faisant k — I _ k — I a=i, 2. ..___, ^ = ,,2. 2 ' ' 2 a = i,2...-^-, /3=-i,-a... — ou réciproquement a = o /3 = i,2... ; a = i,a... , /S = o on déduira k— i k — i k' —i ^-^M-^h 3X2 équations au moyen desquelles on pourra déterminer les valeurs des rapports ( 3i3 ) des coefficients (a, h, c, H). Il est évident que les valeurs supérieures de a, ^ sont les seules qui puissent donner des équations indépendantes. » J'ai obtenu pareillement les relations entre les modules. » Votre proposition fondamentale sur la multiplication peut être obtenue par une substitution analogue, comme il est évident en observant les pre- mières équations de la page a4 de votre Mémoire. » La difficulté principale qui se présente en appliquant votre méthode aux fonctions 0 à plusieurs variables me semble être la recherche du nombre et des degrés des équations analogues à celle du quatrième degré de Gôpel , difficulté que, jusqu'à ce jour, je n'ai su vaincre pour le cas gé- néral. » M. O. Meinadier adresse une Note intitulée : « Détermination de l'usage qu'il faut faire dans la pratique du double système de valeurs qu'on obtient en résolvant l'équation du quatrième degré. » Cette Note, qui se rapporte à une question déjà traitée par M. Vallès dans une Lettre insérée par extrait au Compte rendu de la séance du 5 juillet dernier, est renvoyée à l'examen de M. Hermite à qui la Lettre de M. Vallès était adressée. M. LoTH. Meyer adresse de Heidelberg une réclamation de priorité pour les résultats principaux contenus dans un travail de M. Fernet « sur l'absorp- tion et le dégagement des gaz par les dissolutions salines et par le sang », travail présenté à l'Académie dans les séances du ag mars et du 6 avrU i85S. M. Meyer présente à l'appui de cette réclamation sa dissertation inaugu- rale soutenvie devant la Faculté de Médecine de Wurtzbourg et imprimée à Gœttingue en 1857. Cette Note et la pièce à l'appui sont renvoyées à l'examen de la Commis- sion qui a fait le Rapport sur le travail de M. Fernet, Commission qui se compose de MM. Dumas, Milne Edwards, Balard, Cl. Bernard. M. DE Pakavet présente des remarques sur les inconvénients que pour- rait avoir le déplacement projeté du zodiaque de Denderah. Déjà depuis le moment où ce précieux morceau a été apporté d'Egypte, on n'a pu le pré- server complètement des effets destructeurs de notre climat, et tout porte à croire que sa détérioration serait rapide si on l'exposait, comme on paraît c. B. i858, a""' Semestre. (T. XLVll, N» 7.) 4^ (3i4) en avoir eu le projet, dans un vestibule ouvert où rien ne le protégerait contre les variations hygrométriques et thermométriques. A 5 heures, l'Académie se forme en comité secret. La séance est levée à 5 heures et un quart. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i6 août i858 les ouvrages dont voici les titres : Mémoires présentés par divers sauants à l' Académie des Sciences de l'Instilut impérial de France et imprimés par son ordre. Sciences mathématiques et phy- siques ; tome XV. Paris, i858; in-4°. Comptes rendus de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg, année i856; /)arM. A. DE MiDDENDORFF, secrétaire perpétuel . Saint-Péters- bourg, 1857; in-8°. Etudes théoriques et pratiques sur les maladies réputées utiles, par M. Camille Saintpierre. Montpellier, 1857; br. in-8°. Extrait des Bulletins de la Société industrielle de Mulhouse. Rapport sur la flore d' Alsace de M. Fr. Kirschleger, présenté au nom du Comité d'histoire naturelle, par M. J. Delbos ; br. in-8°. Recherches sur r électricité des gaz et des liquides; par M. Achille Barbier; br. in- 12. Dictionnaire français illustré et encyclopédie universelle, 61' livraison ; in-4"'. De substantiarum, quœ liquoribus amnii et allantoidis insunt, rationibus di- versis vitœ embryonalis periodis. Scripsit Adolphus Majenski. Dorpati Livo- norum, i858; br. in-8°. La Botanica... La Botanique et les Botanistes de la péninsule ibérique. Etudes bibliographiques et biographiques; par M. M. COLMEIRO. Madrid, i858; in-B". Revista... Revue des Sciences et des Lettres, i" année, n° i. Santiago, 1867, in-8"'. (M. C. Gay est invité à faire connaître à l'Académie cette publication par un Rapport verbal.) Confro... Examen comparatif de divers remèdes proposés contre la maladie de la vigne; par M. Alciati ; br. in-B". ( 3>5 ) Estatiitos... Statuts de nnslilut médical de Faïence; br. in-8°. The spécifie... Remède spécifique pow prévenir ou guérir le choléra et autres maladies épidémiques ; par M. A. Pennings. Londres; br. in-S". The volcanic... Causes volcaniques du choléra épidémique, de la peste, etc.; par le même; br. in-8°. Die gase... Des gaz du sang. Dissertation inaugurale soutenue à la Faculté de Médecine de fVurlzbourg ; parM. L. Meyer. Gôttingiie, 1857 ;br. in-8". Ouvrages envoyés par l'Université royale de Christiania et la Société royale des Sciences de Trondhjem. Beitrage... Essai sur la grammaire latine; par M. L. C. M. Hubert, i" fas- cicule. Christiania, i856; br. in-8°. Observations sur les phénomènes d'érosion en Nonuége recueillies par M. J.-C. HÔRBYE. christiania, 1857; ^''- in'4°- Inversio vesicœ urinariœ... A.uct. VOSS. Christiania, 1867; br. in-4°. Quelques observations de morphologie végétale faites au jardin botanique de Christiania; par M. J. -M. Norman. Christiania, 1867; br. in-4°. Diplomatorium norvegicum, l^^ \o\ume, impartie. Christiania, 1857; in-S*^. Fauna littoralis Norvegiœ; von M. Sars. Christiania, 1846; in-folio. Plusieurs autres ouvrages en suédois relatifs pour la plupart à la philo- logie font aussi partie de cet envoi. ERRAT J. (Séance du 9 aoiit i858.) Page zSg, ligne i", au lieu rfe de Luzi, lisez di Luai. >»»»• COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. i-»»»^ SÉANCE DU LUNDI 25 AOUT 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE APPLIQUÉE A LA GÉOLOGIE. — Sur les émanations gazeuses qui accom- pagnent l'acide borique dans tes Lagonide la Toscane ; par MM. Ch. Sainte- Claire Deville et Félix Le Blanc. (Premier Mémoire.) « Parmi les phénomènes géologiques qui donnent naissance à des déga- gements de gaz et de vapeurs rejetés dans l'atmosphère à une température élevée, il n'en est guère qui méritent à un plus haut degré de fixer l'atten- tion que ces émanations qui, en Toscane, amènent annuellement à la sur- face du sol d'énormes quantités d'acide borique, aujourd'hui utilisé par l'industrie. )i Ces phénomènes ont été décrits déjà par plusieurs naturalistes et géo- logues, notamment par Targioni-Tozzetti, M. Coquand, etc., et, au point de vue chimique, ils ont été l'objet de quelques études de la part de M. Payen et, en dernier lieu, de M. Schmidt, professeur à Dorpat. » On donne, comme on sait, dans la localité le nom de soffioni à des courants impétueux de gaz et de vapeur d'eau à uue température élevée, se frayant passage dans l'atmosphère après avoir vaincu la résistance du terrain qui finit par perdre sa cohésion. » Lorsque le dégagement a lieu au sein de cavités qui se remplissent C. R., i858, s^c Semestre. (T. XLVII, M" 8.) 43 ( 3>8 ) t d'eau, ou appelle Lagoni ces bassins accidentels qui deviennent le siège d'une ébullition permanente. Quant aux bassins artificiels, disposés en cascade et pouvant communiquer entre eux, ils reçoivent les eaux venant d'un niveau supérieur ; celles-ci se chargent d'acide borique, et au bout de vingt-quatre à trente-six heures, elles sont amenées dans les chaudières d'évaporation et remplacées par de nouvelles eaux froides. » Dans une seule localité on trouve l'acide borique en dissolution dans un véritable petit lac, qu'on nomme en effet Lago. » Récemment M. de Larderel, propriétaire des exploitations d'acide bo- rique, a songé à faire exécuter des sondages artésiens qui lui ont fourni des eaux bouillantes, accompagnées des mêmes émanations gazeuses et tenant en dissolution de l'acide borique en quantité au moins égale à celle des eaux des Lagoni. Elles jaillissent à une assez grande hauteur (20 mètres environ) au moment où la sonde les rencontre, et déterminent une éruption de matières boueuses et de pierres qui rappellent les phénomènes des geysers d'Islande. » Le terrain de formation tertiaire, au milieu duquel se font jour ces émanations, se compose d'un calcaire compacte, à veines spathiques, dit alberese, transformé en gypse dans plusieurs localités, de grès micacé dit macigno et d'argiles schisteuses. » L'espace triangulaire compris dans ces diverses émanations est com- pris entre les trois points culminants de Monte Catini, de Monte Calvi et du mont Gerfalco. Ce terrain est traversé sur plusieurs points par des masses serpentineuses. » Dans le courant de l'automne de 18.57, encouragés par les offres bien- veillantes qui nous avaient été adressées par M. le comte de Larderel, dont nous avons à regretter la perte récente, nous fîmes nos préparatifs pour exécuter ensemble le voyage de Toscane. Nous partîmes munis de tous les appareils soit pour recueillir les gaz, soit pour exécuter sur place une série d'essais et d'analyses sommaires. » Dans une Lettre à M. Élie de Beaumont datée de Pomarance, novem- bre 1857 (i), nous avons déjà annoncé quelques résultats des premières expériences faites sur les lieux. Nous signalions en particulier dans les gaz l'existence d'un mélange hydrocarbure combustible, exempt d'oxyde de carbone, en outre l'absence d'oxygène ; ce dernier fait était d'accord avec les observations du professeur Schmidt. ( I ) Comptes rendus, tome XLV, page ^So. ^' (3.9) » Dans le Mémoire que nous avons l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie et qui est le fruit de plusieurs mois de travail, nous abordons seulement l'étude des produits gazeux, nous réservant, dans une seconde communication, de faire connaître le résultat des expériences exécutées sur les produits liquides condensés, sur les produits divers provenant de l'alté- ration des roches en contact avec les émanations, ainsi que sur les eaux mères des Lagoni (i). Ce ne sera qu'après l'exposé complet de nos recher- ches que nous pourrons nous livrer à la discussion des hypothèses sug- gérées par l'ensemble des faits, et que nous ferons ressortir les relations de ces singuliers gisements avec les principaux accidents géologiques de la contrée. » Pour recueilUr les gaz, nous avons en général employé les mêmes moyens qui ont été décrits dans notre précédent Mémoire sur les éma- nations volcaniques de l'Italie méridionale (a). Néanmoins, la circon- stance du dégagement de gaz sous pression à la surface du sol, la facilité de cerner les points d'émanations, nous ont permis souvent de remplir des (i) Bien que ce premier travail ait particulièrement trait aux analyses des gaz, il est une question qui se rattache à la production de l'acide borique que nous avons voulu tout d'abord éclaircir et dont il nous semble indispensable de fournir la solution. On a mis en doute , dans ces dernières années, la présence de l'acide borique dans les émanations de gaz et de vapeurs ; il a fallu recourir alors à des explications compliquées pour rendre compte de la présence de l'acide borique dans les eaux des bassins brassées pendant un certain temps par les courants de vapeur, eaux qui évaporées ensuite, au moyen de la chaleur communiquée par les vapeurs du sol, fournissent l'acide borique à l'industrie. On conçoit qu'en faisant condenser la vapeur d'eau entraînée par les soffioni, on ne pourra y constater la faible proportion d'acide borique en soumettant le liquide à l'évaporation; car cet acide sera entraîné par la vapeur d'eau en vertu du même mécanisme qui l'amène au jour. En recevant, au contraire, les vapeurs des soiTioni dans l'eau froide, celle-ci se charge d'une certaine quantité d'acide borique par suite de leur condensation : cette quantité va en croissant jusqu'à une certaine limite; mais on conçoit qu'à partir d'un certain moment il se produit une perte d'acide borique par entraînement avec les vapeurs, perte qui empêche que l'eau n'arrive à se saturer de cet acide, même en prolongeant beaucoup plus qu'on ne le fait le passage des vapeurs dans i'eau des bassins. M. Schinidt avait déjà annoncé que l'eau de con- densation des soi'fioni contenait de l'acide borique; ce fait nous paraît mis hors de doute par nos expériences. Nous avons condensé les vapeurs en grande quantité non dans l'eju , mais dans une dissolution de potasse; celle-ci a été ensuite saturée avec précaution par l'acide sul- furique pur ; puis on a évaporé à sec, repris par l'alcool pour séparer les sulfates du résidu faiblement acide. La dissolution alcoolique évaporée a fourni un résidu dans lequel on a retrouvé tous les caractères de l'acide borique. (2) Annales de Chimie et de Physique, 3° série, tome LU, page 5. 43.. # ( 3ao ) tubes ouverts par les deux bouts que nous fermions ensurte à la lampe après les avoir balayés d'air pai' le courant gazeux lui-même; celui-ci avait été préalablement débarrassé de vapeur d'eau par son passage à travers un ap- pareil de Woolf. La majeure partie de l'eau se déposait par la simple con- densation dans un flacon ; les dernières traces de vapeur aqueuse étaient re- tenues par le passage du gaz à travers l'acide sulfurique concentré. I>a vio- lence du courant opérait un rapide balayage de l'air des vaisseaux. » Nous allons passer en revue les diverses localités où nous avons expé- rimenté, et présenter les résultats sommaires de nos recherches analytiques. Larderelto ou Monte Cerboli. » C'est le premier et le plus considérable des établissements où se fabrique l'acide borique. Les nombreux soffioni qui y sont utilisés commencent à moins de i kilomètre au-dessus de l'ancien village de Monte Cerboli et suivent à peu près la direction de la vallée, sur la droite du torrent de la Possera. Monte Cerboli est bâti sur la pointe abrupte d'un massif de ser- pentine, qui s'étend, vers le nord-ouest, jusqu'au pied de la colline de San-Michele. Dans son voisinage, les couches calcaires de Valberese sont transformées en gypse, et on peut suivre les traces de ces influences méta- morphiques anciennes jusqu'aux émanations actuelles, qui en sont les derniers représentants et qui continuent leur oeuvre. » Nos études sur les gaz des émanations de Larderello ont été plus com- plètes que partout ailleurs. Nous y avons examiné séparément les gaz qui se dégagent des soffioni situés le plus bas et le plus haut parmi ceux qui sont utilisés; les émanations qui se font jour dans le lit même de la Pos- sera, celles qui proviennent des forages artésiens, enfin celles qui, dans le haut de la vallée, se distinguent par une forte odeur de pétrole. » Voici les nombres fournis par l'analyse (i) : SofTionele plus bas. SofTionelepluséleTé. Température = 93». Température = 92°. Acide sulfhydrique. ... 4>' Acide carbonique 91 )6 Oxygène 0,0 Azote -f- gaz combustible. 4>3 100,0 100,0 Mélange des trois résidus non absorbables. Azote 43 ) 35 Hydrogène 28,56 Hydrogène protocarboné. 28,09 H:C'H':: 1:0,98. (1) Les petites quantités d'oxygène que présentent certaines analyses doivent être attri-- ( 3ai ) » Afin de déterminer avec précision la composition de la partie combus- tible qui n'existe, comme on voit, qu'en assez faible proportion (2 à 3 pour 100) dans la matière des émanations, nous avons recueilli le gaz après l'avoir successivement fait passer dans une dissolution de potasse et dans l'acide sulfurique concentré. Deux analyses du résidu non absorbé ont donné : Aïote 43 ,68 Hydrogène 25,52 Hydrogène protocarboné. . . . 3o,8o 100,00 II. 44.64 25,40 29.96 Moyenne. 44,16 25,46 3o,38 100,00 H:C'H*:;i:i,i9. » Ces analyses sont très-concordantes et montrent que, dans les soffioni utilisés à Larderello, le rapport de l'hydrogène à l'hydrogène protocarboné diffère peu de l'unité. » La proportion de l'hydrogène semble un peu plus faible dans les éma- nations du ravin de la Possera. Voici les analyses du contenu de trois tubes différents. La température du gaz a varié entre 97 et 99 degrés. I. Acide suif hydrique i ,62 Acide carbonique 92,68 Oxygène 0,21 Azote ■+■ gaz combustible . 5 , 49 100,00 II. 2,l3 87,67 i,o5 9>'5 100,00 Mélange des résidus non absorbables des tnbes I et II. Azote 56,75 Hydrogène ' 18, 8i Hydrogène protocarboné. 24,44 100,00 H:C'H«::i:o,77. » Dans la crainte qu'une petite quantité d'oxygène et de vapeur d'eau échappée à l'acide sulfurique ne détruisît dans nos tubes, pendant leur transport, une partie de l'acide suif hydrique, nous avons, sur les lieux, dosé par précipitation cet acide , ainsi que l'acide carbonique. Pour cela nous avons fait passer le gaz des soffioni dans une dissolution acide d'acétate de buées, soit à l'imperfection du vide dans les tubes, soit, plus rarement, à une introduction accidentelle d'air au moment de la prise du gaz. ( 322 ) plomb, puis successivement dans deux flacons contenant de l'eau de baryte, et pesé, d'une part le sulfure transformé en sulfate de plomb, de l'autre le carbonate de baryte. Cette expérience, répétée deux fois sur le soffione inférieur, fournit les rapports suivants «n volume : Acide sulfhydrique 6,4 5,i Acide carbonique 93,6 94)9 n Les analyses précédentes conduisaient aux rapports suivants : Acide SHlfhydrique . ... 4»^ 3,9 2,0 Acide «artoniqne 9^tl 96,1 9^'° » La comparaison de ces nombres montre, en premier lieu, que le dosage par précipitation fournit pour l'acide sulfhydrique un nombre plus élevé que l'analyse du gaz recueilli et conservé dans les tubes : ce à quoi on pouvait s'attendre. On en peut conclure aussi que les proportions relatives d'acide carbonique semblent s'accroître à mesure qu'on s'élève en s'éloignant du centre des soffioni. » Il était intéressant de savoir si le gaz amené par les forages artésiens présentait la même composition. Voici les nombres que nous avons obtenus: Température du gaz, 97 à g8 degrés. I. II Acide sulfhydrique 1,95 1,6 Acide carbonique ..... . 92,80 88,7 Oxygène 0,66 2,2 Azote -f- gaz combustible . 4)^9 12, 5 100,00 !OO,0 Mélange <1cs deux rétidus non absorba blés. Azote. 64,75 Hydrogène 1 8 , 24 Hydrogène protocarboné. 17,01 100,00 H:C'Hv: 1:0,93. » Enfin, dans le haut de la vallée de la Possera, en dehors des li- mites des soffioni utilisés, on observe deux points d'émanations très- singuliers, en ce qu'ils dégagent fous deux un gaz qui possède une forte odeur de pétrole. L'un, plus élevé de quelques mètres et plus voi- sin du centre des soffioni, a une température de 82 degrés, et donne, par l'acétate de plomb, des indices non douteux d'acide sulfhydrique ; l'autre, froid, colore à peine le papier d'acétate de plomb : tous deux ( 323 ) contiiMinent beaucoup d'acide carbonique et un gaz inflammable (i). » Pour compléter ce qui est relatif à la fissure de Monte Cerboli, il faut ajouter qu'à la limite supérieure des soffioni, dans le lit de la Possera, se trouvent les eaux minérales de Bagni a Morbo, sources acidulés, à une tem- pérature de 48 degrés, et dont l'une, celle de la Perla, dégage à la fois de l'acide sulfhydrique et de l'acide carbonique. » La présence de ces eaux minérales et de ces exhalaisons bitumineuses indique très-nettement la décroissance d'intensité dans les phénomènes éruptifs, à mesure qu'on s'éloigne à la fois du centre des soffioni et du massif serpentineux de Monte Cerboli. Ces particularités offrent un rappro- chement frappant avec les phénomènes que nous ont présentés les massifs volcaniques de l'Italie méridionale. » Dans Timpossibilité de donner ici les mêmes détails sur les divers centres d'émanations, nous nous bornerons à citer les localités en résumant dans un tableau les résultats des analyses des gaz. )) Castelnuovo est séparé de Larderello par un petit col ; la fissure qui réunit ses soffioni se dirige sur la vallée du Pavone, et est presque le pro- longement de celle de Monte Cerboli. » Lacjo. Ce centre d'émanations est plus complexe que les autres. La fissure principale est rencontrée, vers le haut, par une autre qui la coupe sous un assez fort angle, et vers le bas elle s'épanouit en un lac d'où s'é- chappent de nombreux soffioni. » Monte Rotondo et Sasso. Ces deux centres d'émanations sont réunis par une même fissure qui traverse principalement les grès micacés ou maci- cjno, et les a modifiés de mille manières. » A Serrazano et Lustignano, les terrains traversés et modifiés consistent surtout en alberese. Nous nous sommes d'ailleurs bornés, dans ces deux localités, à des essais sommaires, qui nous ont donné exactement les mêmes résultats que pour les autres lagoni. (i) Voici l'analyse du gaz recueilli aux émanations chaudes : Acide suif hydrique traces Acide carbonique 81 , i Oxygène 2,9 Azote 1 3 , 3 Hydrogène i , 3 Hydrogène protocarboné, . i ,4 ioo,0' ( 3a4 ) CASTELimOVO. LACO. MONTE ROTONDO. SASSO. San-FedoriKO. 940,5 94», 5 Laeo. San- Eduardo puits artésien Températures. Acide suif hydrique. . . Acide carbonique Oiygène Azote 94° 94° U. 4,6 90,3 0,6 4,5 890 100» 96» 95°.5 950,5 I. 6,9 88,2 0,6 4,3 I. 3,8 89,8 0,0 6,4 II. 3,6 88,8 0,2 7,4 3,6 88,1 0,3 1,7 4,3 2,0 3,3 84,2 ',• 5,8 3,0 2,6 ',1 88,6 0,3 .,6 4 6 3,9 88,0 0,7 II. 2,3 90,5 0,4 6,9 Hydropéne Hydrog. protocarboné. Rapport de H: G' H'.. 3,8 ) 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 1:0,45 100,0 1:0,87 100,0 I : 0,81 100,0 100,0 Gaznonabsorbabla. Gaz non «biorbable. Gaz non absorbabte. Azote Hydrogène. . . Id. protocarb. i:.,5 37,4 25,1 37,5 Azote Hydrogène . . . Id. protocarb. I :o,27 ,4,6 68,1 ■7.3 Azote Hydrogène . . Id. protocarb. 1 :o,8: 37,55 34,05 28,40 100,0 100,0 1 00 , 00 » La fissure qui relie les deux centres d'émanations de Monte Rotondo et de Sasso est extrêmement intéressante à étudier au point de vue des modi- fications qu'y subissent ces émanations depuis le fond de la vallée jusqu'au sommet du col. Un peu au-dessus de Monte Rotondo, on trouve des va- peurs sortant du sol à 98°, 5 ; bien qu'elles ne soient point utilisées et que, sous l'influence de l'air, elles s'acidifient et alunisent les schistes, elles ont une composition absolument semblable à celles des soffioni inférieurs, et sont, comme ceux-ci, dépourvues d'oxygène. » A mesure qu'on s'élève en suivant la fissure, l'action de l'air qui pé- nètre dans les interstices de la roche y oxyde les gaz sulfurés, produit de véritables solfatares avec leur accompagnement d'alun, de sulfate de chaux, de soufre, etc. Ces phénomènes vont toujours en diminuant d'intensité jus- qu'au petit col, où l'on trouve encore des émanations à une température de 90 degrés, consistant surtout en vapeur d'eau, mais entraînant aussi des traces d'acide sulfhydrique, de faibles proportions d'acide carbonique et déposant même un peu de soufre. Enfin, des sources chaudes acidulés ou , ( 3.5 ) alimifères se trouvent sur le versant de Sasso, comme sur celui qui regarde Monte Rotondo. » Il est impossible de ne pas reconnaître, par l'ensemble de ces phéno- mènes, des relations d'analogie entre les causes qui produisent, en Tos- cane, l'acide borique, et celles qui donnent lieu à l'entraînenient et au dépôt de la silice dans les solfatares, et en particulier dans les geysers d'Islande. » En résumé, cette première partie de notre travail nous conduit aux conclusions suivantes : » 1°. La température des gaz, soit dans les soffioni, soit dans les puits artésiens, atteint quelquefois, à la surface, mais ne dépasse jamais loo de- grés, bien que la rapidité du dégagement semble indiquer une pression in- térieure. » ii°. Toutes les émanations contiennent les mêmes gaz, dont les pro- portions sont même peu variables. Ainsi que l'avait reconnu M. Payen, l'acide carbonique est le gaz prédominant. Le rapport de l'acide suif- hydrique à l'acide carbonique a été, au maximiun, de 6,4 à 98,6. L'oxygène paraît faire complètement défaut. L'azote, au contraire, y existe toujours dans la proportion de 2 à 3 pour 100. )) 3°. Enfin, un fait qui n'avait point encore été signalé est celui-ci: tous les gaz sans exception contiennent lui mélange d'hydrogène libre et d'hydrogène protocarboné (C'H'), dont la somme atteint moyennement la proportion de l'azote. Sur la fissure qui joint Larderello et Castelnuovo, le rapport des deux gaz combustibles est sensiblement l'unité : l'hydrogène carboné tendant néanmoins à dominer; l'inverse a lieu pour les autres centres d'émanations, principalement à Lago, où le rapport de l'hydrogène au gaz carburé a atteint i : 0,27. » La présence de l'hydrogène dans ces émanations offre un nouveau trait de ressemblance avec les célèbres geysers et solfatares d'Islande, et confirme la prévision que l'un de nous avait déjà exprimée. Mais l'existence simul- tanée de l'hydrogène carboné semble différencier les soffioni des émanations de l'Islande, où M. Bunsen n'a, comme on sait, jamais signalé ce dernier gaz. .. M. LE Secrétaire perpétuel connuunique l'extrait suivant d'une Lettre qui contient un souvenir des derniers jours de M. Bonpland, et un témoi- gnage des sentiments de respect et d'attachement qu'il avait su inspirer aux populations au milieu desquelles s'écoula sa vieillesse. « Notre vénérable naturaliste vient de mourir dans son estancia à Santa- C. R., i858, 2""^ Semestre. (T. XLVII, N» 8.) 44 (• 3i6 ) , Ana, province de Corrientes, à l'âge de 86 ans Nous perdons dans M. Boupland une haute intelligence et un grand cœur. Dans la dernière Lettre que j'ai reçue de lui il me disait qu'il avait six mille arbres fruitiers de plantés et qu'avant trois ans il en aurait vingt mille. Ce brave homme a eu une vie véritablement utile. Les pauvres Indiens, ses voisins, ne vou- laient pas croire à sa mort. Des bords de l'Uruguay, des Missions du Para- guay, ils voulaient l'accompagner jusqu'à la ville de Corrientes où le gou- verneur Pujol va lui ériger un monument. » Ce passage est extrait d'une Lettre écrite de Montevideo, en date du 29 juin i858, par un ami de Bonpland, le docteur Léonard au docteur Vavasseur. MÉMOIRES LUS. HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur la non-existence de la colique de cuivre. — Sur l'affection professionnelle des ouvriers qui manient le vert de Schweinjiirl ; par M. P. DE PiETRA Santa. (Extrait par l'auteur.) (Commission du prix dit des Arts insalubres.) « Lorsque je pris, en 1862, le service des Madelonnettes, en trouvant dans la prison un atelier de tourneurs en cuivre, je me posai la question : Le cuivre est-il ou non nuisible? Je me trouvais dans d'excel- lentes conditions pour poursuivre ces études de maladies professionnelles. J'avais les ateliers sous les yeux : les prisonniers étant soumis à un examen de tous les jours, je voyais le mal à son origine, je pouvais en suivre les développements ; j'avais l'avantage de me rendre compte de l'action immé- diate ou successive des agents hygiéniques ou thérapeutiques employés. Ainsi , pas de doute sur l'étiologie, pas d'ambiguïté sur les phénomènes morbides, pas de fraude possible sur le traitement mis en usage. » La maison d'arrêt des Madelonnettes, située au milieu d'un quartier populeux du sixième arrondissement, est entourée de rues étroites et mal aérées. Au rez-de-chaussée, une chambre peu vaste forme l'atelier où sont réunis, en moyenne, douze ouvriers pour tourner des pièces de cuivre et les lisser, afin de livrer au commerce des petites serrures, des verrous, des boutons de porte, etc. Dès que l'on entre, on aperçoit la poussière de cuivre voltiger fine et légère, briller en montant et descendant à travers un layon lumineux. » J'ai entrepris deux séries d'expériences : la première comprenant trois années, de i852 à iSS'i; la seconde s'étendant de juillet 1 855 à juillet 1 856. ( 3^7 ) Les détails se trouvent consignés dans le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie. Voici les conclusions auxquelles ces études m'ont conduit : » 1°. Un individu peut vivre dans une atmosphère chargée de poussière de cuivre sans altération appréciable de sa santé ; » 2°. L'ingestion de la poussière de cuivre donne lieu à quelques légers accidents; » y. La colique de cuivre telle qu'elle a été décrite par les auteurs des xvui* et XIX* siècles n'existe pas ; » 4°- Les moyens préservatifs par excellence consistent à placer les ali- ments à l'abri de la poussière de cuivre, à se laver soigneusement les mains avant les repas, à prendre des bains le plus fréquemment possible. » Fert de Schweinfurl. — On l'obtient dans l'industrie en faisant dissoudre en quantité égale l'acide arsénieux et l'acétate basique de cuivre. Il est principalement employé pour la coloration en vert des papiers servant aux abat-jour et aux petites lanternes. « Dans une salle spacieuse et parfaitement aérée des Madelonnettes sont réunis une soixantaine d'ouvriers, dont douze en moyenne sont employés à la susdite fabrication. Le contre-maître broie dans une terrine la prépa- ration arsenicale; \e fonceur applique la couleiu' sur la feuille de papier blanc au moyen de brosses ; le tireur l'étend sur le séchoir ; le lendemain le tisseur, par la pression d'un fort rouleau de bois, donne à la feuille le vernis nécessaire; puis l'imprimeur et le clécoupeur Rchèvent les dernières opérations. » Pendant deux ans j'ai suivi avec attention ces travaux, et j'ai examiné les malades jour par jour. » Le Mémoire ci-joint renferme : » i". Les renseignements historiques sur la question ; » 2°. Le résultat des enquêtes déjà entreprises; » 3°. Les observations personnelles que j'ai été à même de faire. » Cette étude m'a conduit aux conclusions suivantes : » 1°. Il existe une affection professionnelle propre aux ouvriers qui tra- vaillent les papiers peints en vert au moyen de la préparation arsenicale connue dans l'industrie sous le nom de vert de Schweinfurl. » 2°. Elle est caractérisée par la manifestation de vésicules, pustules, plaques muqueuses et ulcérations situées sur les parties exposées au contacî; immédiat de la matière colorante (doigts de la main et des pieds, parties génitales et plus particulièrement le scrotum). 44- ( 3a8 ) » 3°. Les accidents sont locaux, sans retentissement sur l'organisiney sans trouble des systèmes circulatoires et assimilalifs. >> 4°- Tls lie présentent aucune gravité. » Leur développement peut èti'c arrêté par des précautions hygiéniques (ablutions fréquentes, bains, gants de peau, division du travail). » Leur existence est utilement et promptement combattue par un traite- ment spécifique (lotions d'eau salée sur les parties malades que l'on sau- poudre immédiatement de calomel à la vapeur). » 5°. La fréquence des accidents est en rapport direct avec le défaut de propreté et la négligence des ouvriers eux-mêmes. » 6°. On peut sans inconvénient maintenir l'industrie; mais ou doit exiger l'emploi journalier des moyens prophylactiques indiqués par la .science et dont l'expérience a constaté l'efficacité. » MÉMOmES PRÉSENTÉS L'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix de Sciences mathématiques à décerner en i86i (question concernant la théorie géométrique des polyèdres). Ce Mémoire, qui a pour titre : « Dé- termination des rayons des apothèmes et des volumes des polyèdres régu- liers », a été inscrit sous le n° i . CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur le cyclamen. (Troisième partie: Hygrocrocis cyclominœ) ; par M. de Li'ca. (Commissaires précédemment nommés : MM. Pelouze, Balard, Cl. Bernard.) " Lorsqu'on expose à l'air libre, dans des vases à petite ouverture, une sohilion aqueuse de cyclamine, elle ne tarde pas à se couvrir de différents cryptogames parmi lesquels on remarque une production rouge pourpre, et dans la solution, qui prend une teinte rose, on observe des points d'un rouge plus intense, qu'on peut considérer comme des centres de végé- tation. » Lorsque la cyclamine sèche, contenue dans une capsule de porcelaine, est placée sous une cloche au-dessus d'une couche d'eau, et par conséquent dans une atmosphère tenue constamment humide, elle absorbe une quan- tité d'eau qui peut s'élever au delà de 5o pour loo, elle augmente considé- rablement de volume, et enfin se charge de différentes productions crypto- w^ ( 3a9 ) ganiiques parmi lesquelles on remarque celle d'un rouge pourpre qui a été mentionnée plus haut. » Lorsqu'on expose à une douce chaleur, dans une étnve, les tubercules de cyclamen coupés en tranches, on remarque qu'après quelque temps les surfaces intérieures, mises à découvert, se colorent fortement en rouge sur différents points, et il s'y développe des cenires de végétation. » Enfin si on laisse sécher spontanément, à l'air libre, la cyclamine dépo- sée de sa solution alcoolique faite à chaud, elle perd d'abord son alcool, et ensuite elle absorbe l'humidité de l'air en se couvrant d'une couche épaisse formée par les productions cryptoganiiques indiquées plus haut. Lorsque ces cryptogames se développent sur de la cyclamine pure, comme dans ce dernier cas, il est facile de les séparer de cette dernière à l'aide de l'alcool qui dissout seulement la cyclamine inaltérée et laisse intactes les matières organisées. » C'est par ces différents moyens que j'ai obtenu le développement de plusieurs espèces végétales et que j'ai pu fournir à M. Montagne un grand nombre d'échantillons qui lui ont permis d'étudier une nouvelle algue à laquelle il a donné le nom à' H ygrocrocis c^claminœ. La Note suivante de M. Montagne donne luie idée de cette algue curieuse. Noie sur une remarquable mycophycée développée sur la cyclamine. « Dans le courant de l'été dernier, M. de Luca, qui venait de découvrir cette nouvelle substance, me fit remettre par notre savant confrère M. Payen un tube dans lequel surnageaient, à la surface d'une solution aqueuse de cyclamine, des flocons globuleux d'une belle couleur ro.se. Dans la persuasion que ces flocons devaient appartenir à une de ces algues infé- rieures et ambiguës qui constituent, chez quelques phycologistes, la tribu des Mycophycées, M. de Luca vint lui-même m'apporter de nouveaux échantillons de cette algue, en me priant de les examiner au microscope et de lui en dire mon sentiment. » Dans la crainte de laisser altérer cette production et surtout dans la vue, s'il était nécessaire, de suivre toutes les phases de son développement, je ne mis aucun retard dans mon examen. Le microscope me fil prompte- ment reconnaître que cette plante était un véritable hygrocrocis auquel j'imposai le nom à' Hygrocrocis cyclaminœ, du nom du milieu où il avait pris naissance. Cette espèce est certainement la plus curieuse du genre, car ses filaments moniliformes irradient, d'un rayon muqtieux central, dans toutes les directions, en traversant cette couche mucilagineuse rose, puis cramoi- if. ( 33o ) sie qui les enveloppe. Une dernière couche de mucilage, parfaitement inco- 'lore et plus épaisse que la précédente, l'entoure complètement et compose une petite masse sphèrique dont le diamètre acquiert jusqu'à 4 ou 5 milli- mètres, celui de la portion colorée mesurant environ 2 millimètres. » Je dois ajouter que j'ai pu voir les filaments fructifies ; l'algue est alors méconnaissable, noirâtre, avec des articles genouillés et des sporanges ter- minaux. Je me propose d'en donner l'histoire et la description complètes dans un des prochains numéros des Annales des sciences naturelles. » » Je dirai en terminant que M. Montagne, avec son obligeance habituelle, m'a fait voir au microscope la nouvelle algue dans toutes ses phases, et dans cette occasion je lui ai fait remarquer la coïncidence qui existe entre la forme de \ Hycjrocrocis cyclaminœ el celle de la cyclamine elle-même dépo- sée de ses solutions alcooliques faites à chaud. Dans les deux cas, on ob- serve des globules disposés en chapelet. Cette relation entre le corps orga- nique, la cyclamine, et la matière organisée, l'hygrocrocis, mérite d'être signalée. » KCONOMIE RURALE.— De la caprification OU fécondation artificielle des figuiers; par M. Leclekc, médecin en chef à Fort Napoléon (Rabylie). (Commissaires, MM. Duméril, Milne Edwards , Decaisne.) « Me trouvant actuellement dans un pays où l'usage de la caprification f'st général , j'ai pu l'étudier d'une manière suivie et recueillir bien des faits que les livres ne m'avaient pas appris. Mes observations étant ou diffé- rentes ou plus complètes que celles qui sont venues à ma connaissance, j'ai cru qu'il y avait, tant au point de vue économique qu'au point de vue scientifique, un certain intérêt à les publier. » Voici d'abord la pratique telle qu'elle existe en Rabylie. Parmi les figuiers, il en existe une espèce à laquelle on a donné le nom de mâles, dokkar, en raison de ses fonctions et à l'instar des palmiers [doukkara, mares palmarum, suivant le dictiotuiaire de Freytag). Le nom de dokkar a été certainement emprunté aux Arabes; nous n'oserions cependant en conclure que les Kabyles ont emprunté à ceux-ci l'usage de la caprification. » Le dokkar a souvent un port tout particulier qui permet de le reconnaître à première vue... C'est bien à tort que l'on a donné à ce dokkar le nom de ficjuier sauvage. Il se trouve dans les plantations sur le même pied que le figuier femelle, objet des mêmes soins, seulement en plus petit nombre. L'un et l'autre se propagent de la même manière. Sur la fin de l'hiver, on coupe de ( 33i ) ces rejetons qui poussent au pied des arbres, on en fait des poignées que l'on enterre, que l'on arrose soigneusement jusqu'à ce qu'ils aient pris racine et que le temps opportun soit venu de les replanter. Une longue expérience a dû faire connaître depuis bien longtemps aux Kabyles le nombre nécessaire de figuiers mâles pour féconder im nombre donné de figuiers femelles. D'après mes observations, sur une centaine de figuiers femelles on ne compterait guère qu'un figuier mâle. » Le figuier mâle produit une quantité prodigieuse de fruits : il est rare qu'ils soient tous employés, à moins que la qualité supérieure de l'arbre, constante ou accidentelle, n'ait été reconnue par l'expérience. On m'a fait voir de ces figuiers, sur lesquels on avait de la peine à glaner quelques fruits. S'il en est de bons, il en est aussi de mauvais, et nous dirons tout à l'heure pourquoi : c'est là sans aucun doute une des raisons pour lesquelles cer- tains propriétaires de figuiers doivent acheter des dokkars. Le mercredi 3o juin, j'en vis pour la première fois en vente sin* le marché indigène de Fort Napoléon; la douzaine valait deux sous. Au marché suivant, 7 juillet, ils étaient un peu moins chers, on en donnait huit pour un sou. Nous cite- rons encore une autre raison pour laquelle on peut être dans l'obligation d'acheter des dokkars, bien que l'on en ait sur pied. En raison de leiu- expo- sition, les figuiers mâles et femelles peuvent avancer ou reculer l'époque de leur maturité : pour que l'un féconde l'autre, il faut à chacun d'eux de cer- taines conditions. A une hauteur de 1000 mètres, avec des pentes aussi abruptes que celles de la grande Kabylie, il n'est pas indifférent qu'un figuier soit planté sur les versants nord ou sur les versants sud. Chez un même propriétaire, tel figuier femelle peut être nubile, et ses figuiers mâles n'être pas encore aptes à la fécondation. Ajoutons enfin que beaucoup de villages perchés sur les crêtes ont des propriétés dans la plaine. » C'est généralement au mois de juin que les figues mâles ont atteint le développement qui comporte leur emploi. Leur volume est celui d'un petit œuf de poule, c'est-à-dire qu'elles mesurent environ 45 centimètres en lar- geur et 55 en hauteur. Le développement est plus précoce dans la plaint que dans la montagne, de telle sorte que la fécondation, commencée dans la plaine au commencement de juin, ne s'achève dans la montagne que vers la mi-juillet. En même temps, les figues se ramollissent et leur ombilic devient perméable ; il en sort des moucherons. On en fait donc la cueil- lette au fur et à mesure des besoins et de la maturité, et on procède à la fécondation de la manière suivante. On les réunit par groupes de quatre ou cinq, et même de dix, en les enfilant au moyen d'un brin d'herbe que l'on ( 332 ) fixe par un nœud. Dans les environs de Fort Napoléon, j'ai vu fréquem- ment employer pour cet usage les rameaux souples et résistants de la chon- drille. Dans cette anse on passe un fil, qui sert à suspendre le groupe de dok- kars à un péliole, à une branche, à une figue même, en différents endroits du figuier femelle, et en nombre tel, que sur lui arbre de belle taille il s'en trouve environ une cinquantaine. Les dokkars restent ainsi suspendus indéfiniment; après quelques joiu's ils se flétrissent, puis se dessèchent. Après la cueillette des figues femelles, quand l'arbre est dépouillé de ses feuilles, on retrouve toujours les dokkars, tout ratatinés, au grand étonne- ment de quiconque les voit sans connaître leur fonction. » Quel est le but de celte suspension, quels en sont les avantages et les résultats? Voici ce que les Kabyles ont appris par une longue expérience. Les figuiers femelles qui ne sont pas fécondés portent bien des fruits, mais en petite quantité, mais d'un moindre volume, mais moins susceptibles de conservation. Beaucoup de ces fruits, dès qu'ils approchent du volume d'une noix, jaunissent, se flétrissent et tombent. La suspension des dokkars sur un figuier femelle, ou, ce qui revient au même, la présence d'un figuier niàle au milieu d'une plantation, a pour résultat d'empêcher cette chute et ce dépérissement. Les figues femelles se maintiennent beaucoup plus sûre- ment, en beaucoup plus grand nombre, jusqu'à la maturité, elles prennent plus de développement, sont d'une qualité meilleure, sont plus susceptibles d'être conservées. En un mot, la présence des dokkars empêche les figues de couler. C'est là certes un grand résultat pour tant de tribus qui n'ont que de petits et maigres semis d'orge, des glands et peu d'oliviers, qui ne peuvent porter que des figues au marché. Même chez les tribus riches, la figue entre pour une forte proportion dans la consommation alimentaire. La figue est encore la provision des voyageurs. » Maintenant comment cela s'opère-t-il? Voici l'explication donnée par les Kabyles. » La figue mâle, parvenue à ce degré de développement qui comporte son emploi pour la fécondation, renferme des insectes ailés qui sont les agents de cette fécondation. Ces volatiles portent le nom de tlzil, ce qui en langue berbère signifie moucheron ou petite mouche, et n'est en définitive que le diminutif du mot îzi mouche. On les désigne encore par l'expression arabe âe ncimoùs qui signifie moucheron, cousin, moustique. Les dokkars suspendus, les moucherons en sortent par leur ou vertiu-e ombilicale. Disons en laissant qu'ils n'attendent pas toujours la suspension : l'un des paniers de dokkars exposés au marché indigène de Fort Napoléon se trouvait déjà ( 333 ) tout couvert de moucherons. Une fois sortis, les moucherons se répandent sur les figues femelles, y entrent par leur ombilic, s'y enfoncent pins ou moins profondément, y séjournent un temps plus ou moins long, jusqu'à ce qu'ils y périssent; et c'est leur séjour dans les figues femelles, c'est le travail intime qu'ils opèrent, l'influence mystérieuse qu'ils apportent, qui déterminent la différence entre une figue fécondée et une figue qui ne l'est pas. » Mais de ces moucherons il en est de deux sortes : l'un noir et petit, l'autre jaune et à longue queue. Le moucheron noir est le principal, sinon l'unique agent du travail fécondant; le moucheron jaune ne fait rien ou peu de chose, disent les indigènes : il ne peut pénétrer assez profondément dans la figue pour y cacher sa longue queue, de sorte que les fourmis qui rôdent sur les figuiers rencontrent cette queue, en profitent pour tirer au dehors ces moucherons qui deviennent leur butin. Le travail des mouche- rons jaunes est donc tout au moins incomplet. » Les noirs et les jaunes se trouvant en proportions variables, la prédo- minance des jaunes dans certains dokkars en fait rejeter l'emploi. Près du village de Taguemmaunt n-haddaden, à côté du réservoir, est un dokkar que je visitais au commencement de juillet; la terre était jonchée de figues mâles et le figuier se trouvait encore couvert de fruits déjà flétris, d'une couleur violette foncée, tombant en abondance au moindre choc imprimé à l'arbre. Je demandai pourquoi ce dokkar était ainsi négligé. On me répon- dit que ses fruits ne valaient rien pour la fécondation, qu'ils contenaient à peu près exclusivement des moucherons jaunes. Non loin de là, dans là di- rection de la briqueterie, on m'en fit voir un autre sur lequel je pus à peine rencontrer encore quelques figues. L'expérience avait appris que les figues en étaient excellentes, on les avait toutes utilisées. » Pour les figues femelles, il est un moment où elles subissent le plus avantageusement l'influence salutaire des dokkars, c'est le moment où elles ont acquis ou dépassé le volume d'un gland. Cette époque, tout comme chez les dokkars, est subordonnée à des conditions d'altitude et d'expo- sition . » Il est enfin des signes auxquels on reconnaît que les figues femelles ont subi l'influence des mâles : les écailles ombilicales, jusqu'alors aplaties, se relèvent ; on aperçoit au milieu d'elles des taches noirs dues à la présence des moucherons, on voit déborder leurs ailes; un bourrelet se dessine tout autour de l'ombilic, en même temps la figue semble subir l'influence C. R., i858, z"" Semestre. (T. XLVIl, N" 8.) 4^ ( 334 ) d'une surexcitation nutritive; les figues marquées à ce cachet ne tombe- ront plus. » PHYSIOLOGIE. — Réponse de M. G. Comn aux remarques faites sur son travail concernant l'origine du sucre du chyle, par MM. Poiseuille et Lefort. Cette Note est renvoyée , comme l'ont été les précédentes communica- tions concernant la même question, à l'examen de la Commission des prix de Médecine et Chirurgie. ' M. DE Kericpff soumet au jugement de l'Académie une Note contenant les résultats de ses observations sur la décomposition de quelques solu- tions salines sous l'action d'un courant voltaïque. '- (Commissaires, MM. Pouillet, Despretz. ) M. Abate adresse, de Naples, une réclamation de priorité à l'occasion d'une Note sur les causes des fièvres de marais, présentée par M. Burdel k la séajice du 7 juin i858. « M. Abate avait lu, à l'Académie Gioena de Catane, le 19 novembre 1857, une Note où il soutenait une doctrine toute semblable à celle de M. Burdel, et assignait comme lui, pour cause princi- pale des fièvres paludéennes, l'insuffisance de l'ozone atmosphérique. A cette réclamation est joint, comme pièce à l'appui, un numéro d'une publi- cation périodique qui se pubhe à Catane, et donne le compte rendu des séances de l'Académie Gioena; on trouve dans cette livraison une analyse du Mémoire de M. Abate. (Renvoi à l'examen des Commissaires nommés pour le Mémoire de M. Burdel : MM. Serres, Becquerel.) M. Hevrteloup adresse une pièce destinée a être mise sous les yeux de la Commission chargée d'examiner diverses communications relatives à l'invention du percuteur, instrument servant à triturer par pression ou par percussion les pierres vésicales. Dans la séance du 29 mars i858, l'Académie avait reçu la description imprimée et le modèle d'un instrument de iithotritie construit par un fabri- cant de Londres nommé Weiss. Ces pièces, transmises par M. Leroy (d'Étiolles), étaient annoncées comme destinées au concours pour les prix. ( 335 ) de Médecine et de Chirurgie de la fondation Monlyon : on devait supposer qu'elles étaient adressées au nom de l'inventeur, et c'est dans ce sens que fut rédigé l'article du Compte tendu où se trouvait mentionnée cette pré- sentation {Comptes rendus, t. XLVI, p. 633). Cependant, en 1857 M. Weiss était mort depuis longtemps; c'est du moins ce qui semble résulter de la pièce présentée par M. Heurteloup, un extrait du registre mortuaire de la ^ « . paroisse de BrightRelmston, comté de Sussex, constatant queM. John Weiss a été enterré dans cette paroisse le 28 décembre i843, à l'âge de 71 ans. CORRESPONDANCE. M. LE Secrétaire du Bureau hydrographique de Londres annonce l'envoi fait à l'Institut, par ordre des Lords Commissaires de l'Amirauté, d'une nouvelle série de cartes et instructions nautiques publiées dans le cours de l'année 1857. Cet envoi se compose de soixante-dix-sept cartes nouvelles, quatre cartes corrigées et quinze pièces imprimées. M. LE Secrétaire perpétuel annonce, comme présent à la séance, M. le D"^ de Nordmann, professeur de zoologie à l'université d'Alexandre en Fin- lande, bien connu du monde savant par ses voyages au Caucase et en Cri- mée, ses « Recherches micrographiques », sa « Faune pontique » et beau- coup d'autres travaux concernant les animaux inférieurs. M. de Nordmann fait hommage à l'Académie des deux premiers cahiers de son dernier ou- vrage intitulé : Paléontologie de la Russie méridionale. Quoique M. Murchison dise expressément dans sa « Géologie de la Russie ^ 3|^^ M européenne », que la Russie, à cause de la nature de sa surface, n'offre guère au géologue de gîtes abondants d'ossements fossiles, M. de Nord- ^t^^ mann a cependant trouvé, pendant un séjour de dix-sept ans sur les bords î.*.^^ de la mer Noire, soit dans Içs environs d'Odessa, sbit dans les terrains tertiaires de la Bessarabie, des gîtes d'ossements fossiles qui par leur richesse peuvent le disputer à ceux de l'Allemagne, de la France et de l'Angleterre. La partie actuellement publiée de ce travail, qui est accompagnée d'un atlas de 12 planches in-folio, pour lesquelles M. Nordmann a lui-même exécuté les dessins, renferme une monographie complète de ï'Ursus spelœus 45.. ;v "t: fif 1^ ^w ( 336 ) ' ' odessanus. Les os sont dessinés de grandeur naturelle. Parmi ceux qui peuvent appeler particulièrement l'attention, il faut citer les dents de lait, l'os hyoïde et l'os du pénis. En confirmation de ce qu'ont dit MM. Cuvier, Goldfuss, Wagner et Middendorff, relativement à l'ours des cavernes, M. Nordmann combat l'opinion de M. de Blainville, et cherche à démontrer que l'ours des cavernes ne peut être considéré comme appartenant à hi même espèce que l'ours vivant. Comme point de comparaison, M. Nordmann avait à sa disposition un crâne très-grand de Y Vrsus ferox . » Le second cahier contient les Felis et Hyœna spelœa, et pour le genre Canis; une nouvelle espèce, Canis meridionalis, du terrain diluvien d'Odessa, le genre Thalassictis, les Muslela et Lutra ponlicn, en outre les Rongeurs et les Solipèdes. Parmi ceux-ci, M. Nordmann distingue plusieurs espèces diffé- rentes. M M. LE Secrétaire perpétcel signale encore parmi les pièces imprimées • qui fout partie de la correspondance : i° le premier numéro des « Annales télégraphiques » publiées par un comité de fonctionnaires de l'Administra- tion des lignes télégraphiques; 2" un opuscule sur la valeur comparative des différents modes de traitement proposés contre la maladie de la vigne, et ayant spécialement pour objet d'établir la supériorité du système de M. Alciati, d'Asti, sur ceUii de M. Ryle, de Leyton (comté de Sussex, An- gleterre). Ce dernier opuscule, qui est écrit en italien, est renvoyé, à titre de pièce à consulta, à la Connnission de la maladie de la vigne. La Société impériale des Sciences, de l'Agriccltcre et des Arts de ^LiLLE prie l'Académie de vouloir bien la comprendre dans le nombre des •''institutions auxquelles elle envoie le Compte rendu de ses séances. £11 transmettant cette demande, le Président, M. Violette, rappelle que la Société de Lille adresse régulièrement à l'Institut ses publications. (Renvoi àla Commission administrative.) La Société industrielle d'Angers annonce l'envoi, fait par l'intermé- diaire de M. le Ministre de l'Instruction publique, du volume de ses Bulletins pour l'année 1857. '*- ■■rr ê h (337) _^^, OPTIQUE. — Réclamation de priorilé pour une certaine disposition d'appareils stéréoscopiques ; Lettre de M. Rollmann à M. Pouillet. « Les Comptes rendus de l'Académie des Sciences (i 2 juillet i 858), page 61 , contiennent une description de deux appareils stéréoscopiques de * ■ M. d'Almeida. Le principe du premier appareil, composé de deux images colorées superposées et de deux verres coloiés, n'est cependant pas nou- veau, puisque c'est à moi qu'en appartient l'invention qui date de i853, ' ' . comme il résulte de la description qui s'en trouve dans Poggendorffs Jnnalen, tome XC, page 187. Je vous prie. Monsieur, de vouloir bien faire admettre cette réclamation dans les Comptes rendus de l'académie des Sciences. » * * . . * » ' *».;♦ 'S ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur diverses équations analogues aux équation, modulaires dans la théorie des fonctions elliptiques. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermite par M. François Bkioschi.) « Pavie 3i juillet i858. » J'ai étudié avec beaucoup de plaisir vos récentes recherches sur la résolution de l'équation du cinquième degré, et sur la transformation des équations. Vous aurez peut-être vu dans notre journal (*) que je me suis proposé de calculer l'équation dont les racines sont les fonctions, de là ''^* \ forme que vous avez indiquée, des racines de l'équation du multiplicateur * pour la transformation du cinquième ordre, au moyen de la propriété ca- ractéristique de ces racines énoncée par Jacobi. Le calcul est assez simple; il paraîtra dans le cahier du i"aoùt. J'ai vu après que le P. Joubert avait aussi formé cette équation. » La théorie des fonctions elliptiques présente bon nombre d'autres équations dont les racines ont la propriété trouvée par Jacobi pour celles . du multiplicateur. Elles peuvent se déduire des considérations suivantedff^#j En posant . M ^j^^n (|)f jî, m) =(2nz -H fJt.)a: -h "(a/w -H'fji.)' — ?nv, ' •^. " (*) Annales de Mathématiques pures et appliquées, publiées à Rome par M. Barnabe Toi tolini en collaboration avec MM. Betti, Biioschi et Genochi. «% ( 338 ) on a — 00 0 — =o ou bien, si l'on suppose n impair, n— I étant "-" '0,0 l 2 ' / ' - »o,o w, 2«MJ =e„,^,(^-^, — j,(v impair) ♦* * ■-* i ( 34o ) et en conséquence, * C r<^+2p 2(&>+2p)] . l'a nai\ o^'^'^t, /3w «m ^«•o L -^ ' -^^-^J = ^"•'' (r t) + «'^" ^0.0 (t' -^ M Si l'on désigne le multiplicateur par z et l'on pose u = \lk, v = yX, les inconnues dans ces équations seront z, sf', zX, zX'.... Pour a: = ^» les équations correspondantes aux transformations du troisième et du cin- quième ordre seraient o-^ _ 6x' - 4 (a- 4- 1) ^ - 3 = o, j.» - xox^ + 35 j:* - 6ox' -»- 55a;» 4- a [s - 8 (/t» + -i) 1 + 5 = o. L'étude de votre fonction de transformation des équations algébriques m'a conduit à quelques théorèmes, au moyen desquels se simplifie le calcul de la transformée. Le principal entre ce théorème est le suivant : Toute fonction des coefficients de la transformée satisfait à des équations aux dérivées partielles linéaires (*). De là, en supposant que la fonction des coefficients de la transformée soit homogène à l'égard des indéterminées To, T, ,..., et qu'on la représente par Znv.n.".!nv„_/('-o,v.,-..v„_.)T:i:...T::7, (vo+ v. +.. . + v„_. = ./) on déduit entre les coefficients (v,,, v,,---» v„_,) (qui sont des fonctions homogènes des coefficients de l'équation donnée), un grand nombre de relations par lesquelles on peut facilement déterminer ces coefficients (vo,v,,..., v„_,), connaissant un seul d'entre eux. Si la fonction des coefficients de la transformée est un invariant ou le premier coefficient d'un (*) Voyez dans les Actes de l'Institut Lombard des Sciences, Lettres et Arts une Note inti- tulée : Sur la transfoririation des équations algébriques, vol. I, fasc. X. H. *■ % ( 34i ) covariant, le calcul par cette méthode devient encore plus simple. Par conséquent, il convient dans la transformée dé faire disparaître auparavant le second terme, parce que par cette opération les coefficients des autres termes deviennent les premiers coefficients des covariants associés à la transformée » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur diverses équations analogues aux équations modulaires, dans la théorie des fonctions elliptiques; par le P. Jocbert. « M. Hermite m'ayant donné communication de la Lettre précédente, j'ai jugé convenable de faire connaître les résultats auxquels j'étais moi- même parvenu sur cette matière. En désignant par M le multiplicateur pour la transformation des fonctions elliptiques, et posant V^Â=m, \k' =z ii\ VX = V, vX' = i>', Jacobi a donné dans les Nov. Fund. les valeurs des quan- . , 0' '^ ^ . , , (- 1 , . Il tites — » — î -— Je me suis propose de lormer les équations, dont les racines sont les valeurs, que prennent ces quantités pour les diverses transformations d'un même ordre. Je m'occupe d'abord de l'équation du multiplicateur F(A^, jt) = o, dans laquelle je suppose j? = — ■ Après avoir prouvé «que les coefficients de cette équation sont des fonctions entières de /f, le coefficient du premier terme étant l'unité, je détermine aisément le degré et la forme de ces fonctions à l'aide des deux théorèmes suivants, dont le second avait déjà été donné par Jacobi. » Théorème I. Si Von change k en j dans C équation F(A:, .r) = o, l'équa- tion F/ j) j:| = o, à laquelle on parvient, a pour racines les diverses valeurs XM » Théorème II. Si Von change k en k' dans Véquation F[k, x)=o, les racines demeurent les mêmes, ou ne font que changer de signe, suivant que le nombre n, qui marque Vordre de la transformation, est de la forme ^p ■+- i ou 4p + 3. » Cela posé, en suivant la marche tracée par M. Sohnke pour les équa- tions modulaires, je parviens pour « = 3, 5, 7, 11 aux équations sui- C. R. , l858, 2'n« Semestre. (T. XLVII, ÎV 8.) 4^ ( 342 ) vantes ;o x'-e>x^ _ 8(/f'2_ A=)x - 3 = o, [x — \Y{x — 5) + ■>.* k^ k'"^ X = o, k'^{x-^iy{x-'j)+ k''{x-xy[x + i) - ai.aU-U'^o:^- 2"AU'=(A=- A'=)x=: o, A-'*(a:4- 0" (a: - I i) + A-=(a- - i)"(x + 1 1) - 'i'5.i^k^k"'{ii\ + i'kn"')x' - ii.S3.a"k^k"{k^-k"')x'- 1 1.21.2» AU'-.t* - ii.'i'^kW'{k''-k'^)x'-ii33.^n^k"x'=zo. w Le premier des théorèmes énoncés plus haut fournit immédiatement, pour les mêmes valeurs de n, les équations dont les racines sont les diverses valeurs de jrrr : il suffit, en effet, de changer dans les équations (i) A en /f ; on trouve ainsi : {■>-) X- k'^ 6x^ + 8 — 7^— j? — 3 = o, (x — 0' (jr — 5) ~ 2* -x = o, {x~iy{x+ -] ] - k'^x + lY {x - -]) + 2 1.2**-^ j:^ + 2".^(h-A")j:, = O, (x-i)"(x+ ii)-A'^(a; + i)"(x-ii) + 2'Mi + nï(»'ï-..5)x-33.,..^(..Ç-,.,) J?' + ii.83.a"(i + A") y,-j:» + 11.21.2». ^j:* I + ir.2'=^-(f+A'='):r=+ii.33.2'.^^<' = o. » La seconde de ces équations avait déjà été donnée par Jacobi. v"- c'» » Les relations qui existent entre le module et les quantités ^r^-, ;^77jj'"' s'obtiennent sans peine. Il suffit effectivement de changer A en — ^ dans les équations (2), pour avoir celles qui existent entre le module et — ^- ( 3/,3 ) On trouve ainsi les équalions suivantes, dont M. Rrioschi donne les deux premières dans sa Lettre : (3) .T'-6x'-+-^(k-h |)x-3 = o, {.r — lY {jc — 5) — i6 ik — j) X — o, vA-4--^j [x-iYix^ -]] 7 ) 4- 51 1 . 2° ( /t — -^ ) x^ v^' + ^j {x-AY'ix + M)- (^v'^-^j [x + iy'[jÇ^n] 4-1 1.83.2» (À- 4- I i.aMÂ: A: 4- 7 I J^ 4- I i.ai.a' ^-jV x^ /.• +^) j:=-+- 1 1 .33.2» (a - 1)^=0. » En changeant dans les équations (2) et (3) k en k\ on trouve les rela- tions qui existent entre le module et les quantités - — » —, — ' » Enfin en changeant dans les équations qui donnent -^5 k en jct, pai- ■1,1 f . iji suite, A: en —, et en même temps a: en e " ' «\r, on h'ouve celles qui donnent les valeurs de la quantité , , ■• Ainsi pour n = 3, on obtient l'é- quation suivante : .X* + %x^ + [\ij, — ^\x — "^ = 0. Les racines des équations précédentes jouissent de la propriété énoncée par Jacobi pour celles du multiplicateur. M J'ai encore cherché les relations qui existent entre — et le module, et je 46- ( 344 ) suis parvenu pour 72 = 3 , 5 aux résultats suivants : x" + ^u^ x^ + law'.r^ 4- (aw + ^ii.^)X-\- 3 ;i* = o , x^ — i5«*x* — 4o«'^' + 5"*(7- 'Cft*)x- — 4"-»(i — » i m' 4- i6m'*) — 5«' = o. En remplaçant dans ces équations m en -et ar en — , on trouve les relations qui lient le module à la quantité — • » Les équations modulaires calculées par M. Sohnke donnent sans au- cun calcul nouveau les quantités v\ -, en fonction du module. Effectivement pour avoir v' il suffit, comme Jacobi l'énonce dans les ISov. Fund., de chan- ger u en u', et v en v' dans les équations modulaires et nous aurons les re- lations entre le module et -,, en remplaçant dans les mêmes équations u par e —eiv par 7 e • ■> La théorie de la transformation présente une autre équation, dont je me suis aussi occupé. Soient (^^Um. U = v'/cA', V=vXX'. fi,tx Les fonctions ratioinielles symétriques des valeurs de V, qui correspondent aux diverses transformations d'un même ordre, ne dépendent que de la quantité L. » De là résulte l'existence d'une équation de degré n -t- i entre V et U. Le calcul effectué pour les nombres n = 3, 5, 7 m'a donné les résultats suivants déjà cités dans un Mémoire de M. Hermite : V* - 4 u^ y^+ a UV + U* = o, V- i6U''V5-f-i5U*V«-M5U'V'-t-4UV+U'' = o, V''-64U'V'+ 7.48U'^V«-7.96U'V'+7.94U»V*-7.48L'V^ + 7.i2U*V^-8LV+ L'>*=o. « Ces équations jouissent de deux propriétés essentielles, analogues à celles des équations modulaires. » 1°. Elles demeurent les mêmes quand on échange entre elles les let- tres U et V. if ( 345 ) » 2". Il en est encore de même quand on remplace Ll par — - et V par (— i) — ^- Cette dernière propriété m'a été indiquée par M. Hermite. V V2 » On sait combien l'étude des équations relatives à la division du cercle a jeté de lumière sur la question de la résolution des équations algébriques; on peut donc attendre de l'étude de ces équations, qui dépendent de la théorie des fonctions elliptiques, des données importantes sur cette même question, et c'est ce qui m'a surtout engagé à entreprendre ces recherches. Dans un Mémoiie qui sera prochainement présenté à l'Académie, je donnciai les résultats que j'ai obtenus sur l'abaissement des diverses équations dont j'ai parlé pins haut, lorsque cet abaissement est possible, en considérant la fonction des racines dont M. Hermite s'est servi pour la résolution par les transcendantes elliptiques de l'équation du cinquième degré.,» PHYSIOLOGIE. — Noie sur la couleur rutilante du sang veineux chez l'homme et sur sa valeur séniiotique dans quelques affections; par M. A. Mougeot. (Extrait.) « Dans le début d'une fièvre intermittente à accès énergiques, quand chez un individu robuste on ouvre la veine dans le stade de chaleur au plus fort de la réaction (ce qui offre quelques avantages quand on tire peu de sang), le sang sort souvent presque rutilant et quelquefois par sac- cades, de telle façon qu'on croirait avoir ouvert l'artère elle-même. A me- sure que l'apaisement s'opère, le sang veineux reprend sa couleur natu- relle, et le retour à l'état normal se produit en général avant l'émission de la troisième palette. » Mais c'est surtout dans les accès de fièvre pernicieuse que cette ruti- lance est complète, il semble même dans quelques cas que le sang veineux soit pins rouge que ne l'est ordinairement le sang artériel, et ce fait est si constant quand on saigne dans la violence de l'accès, que je n'hésite pas à le considérer comme le meilleur moyen de diagnostic de ces graves affec- tions. » La rutilance marquée du sang veineux est à mes yeux le signe patlio- gnomonique de l'accès pernicieux : sitôt ce phénomène observé, il faut arrêter l'émission sanguine au bout de deux palettes ; et, sans attendre une rémission qui pourrait s'effectuer en l'absence du médecin et passer ina- perçue du malade comme des gens qui le soignent, il faut immédiatenrent SE »i^- #* 4 ■»■. ( 346 ) donner !e sulfate de quinine à dose d'autant plus forte qu'on le donne pendant l'énergie de l'accès : ainsi de i gramme à 3 grammes et même à 4 grammes, selon la durée de celui-ci et un peu l'intuition du médecin. « Sitôt la rémission obtenue, on réviendra à des doses plus modérées ; I gramme au plus à la fois, mais renouvelé à des distances que peut seul déterminer l'effet physiologique obtenu. » Pour que la rutilance du sang veineux fût véritablement le signe pathognomonique de l'accès pernicieux, il faudrait qu'elle n'appartînt qu'à lui. Cela n'est pas. Je l'ai observée à la suite d'une violente querelle chez un homme pris d'eau-de-vie; chez un ivrogne atteint d'une espèce de manie furieuse; dans certains accès d'hystérie avec grande vivacité dans la circu- lation; et dans ces névroses de l'hypochondre gauche, accompagnées d'énergiques battements de cœur ou de l'artère cœliaque. » Dans ces dernières affections, au moment de l'énergie circulatoire, quand on fait une saignée du pied ou du bras, après avoir laissé pendant quelque temps le membre dans de l'eau très-chaude, on est presque cer- tain d'observer la rutilance du sang veineux. Mais dans ces cas le diagnos- tic différentiel est si facile à établir, que cette rutilance conserve toute la valeur sémiotique que je lui ai assignée dans le diagnostic de l'accès perni- cieux. » C'est dans la rapidité du cours du sang en raison de l'impulsion reçue au cœur et perpétuée par l'exagération de la contractilité des vaisseaux, ainsi que dans l'innervation qui a commandé cette exagération, qu'on doit trou- ver cette explication. » Cette rapidité du cours du sang est absolue; l'aspect animé des tissus, la force du pouls, l'énergie des battements du cœur l'indiquent, et la vio- lence avec laquelle le sang rutilant s'échappe de la veine le prouve. » Cette rapidité n'est pas seulement due à l'impulsion cordiale, puis- qu'elle n'apparait pas toujours dans les cas où cette impulsion est consi- dérable. C'est donc à la contractilité des vaisseaux, à leur éréthisme qu'il faut attribuer le passage tellement rapide du sang d'un capillaire à l'autre, que ce liquide n'a pas le temps de subir l'élaboration et la transformation accoutumées. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les étfiers du cjlycol; par M. Ad. Wurtz. « Le glvcol H* { 347 ) est énergiquement attaqué par le sodium, avec dégagement d'hydrogène et formation de glycol sodé NaH j" ' • substance solide, cristalline et parfaitement blanche. » Le glycol sodé, fondu sur un excès de sodium, au bain d'huile, dégage encore de l'hydrogène, et il tend à se former le composé qui représente du glycol dans lequel 2 équivalents d'hydrogène sont rem- placés par du sodium. La formation de ce dernier composé s'accomplit très- difficilement, parce que le produit se solidifie et que le sodium ne peut réagir que lentement et incomplètement dans ces circonstances. » L'éther iodhydrique réagit sur le glycol monosodé à la températuie du bain-marie. 11 se forme par double décomposition de l'iodure de sodium et de l'éthylglycol C*H'(o'. H » L'éthylglycol, liquide éthéré, doué d'une odeur très-agréable, est atta- qué par le potassium avec dégagement d'hydrogène. Il se forme dans cette réaction un composé solide renfermant R et qui représente du glycol dans lequel les 2 équivalents d'hydrogène basi- que sont remplacés, l'un par du potassium, l'autre par de l'éthyle. Traité par l'iodure d'éthyle, ce composé donne de l'iodure de potassium et du diéthylglycol » Le diéthylglycol est un liquide mobile, doué d'une odeur éthérée très* ♦ « ^'i» \c ( 3/,8 ) pénétrante et très-agréable. Il bout à i23°,5 à o",7588. Il est plus léger que l'eau, et insoluble dans ce liquide. Sa densité à o degré est de 0,7993. » Sa densité de vapeur a été trouvée égale à 451- Voici les données de l'expérience : • Excès de poids du ballon o™,538 Température du bain 2\2'' ,0 Température de la balance 16°, 5 Baromètre. o'^jyôi Capacité 3 12'^'= Air restant , . . . . oo4'^'^ La densité de vapeur théorique est de 4,o85, l'équivalent correspondant à 4 volumes de vapeur. « l.e diéthylglycol a donné à l'analyse les résultats suivants : Expériences. 1. II. Théorie. Carbone . . . . . 6i , 1 61 ,0 C". 61 ,0 Hydrogène. . • "'9 12,0 H". "'9 Oxygène . . . . « » 0'. 28,. 100,0 » On voit que cette substance possède la même composition et la même densité de vapeur que l'acétal. Pourtant les deux corps ne sont pas identi- ques: ils sont simplement isomériques l'un avec l'autre. Ils diffèrent parleur point d'ébullition. Celui de l'acétal (io4 degrés) est situé à 30 degrés au- dessous de celui du diéthylglycol. » .)e n'ai pas besoin de faire remarquer combien il serait facile de multi- plier ces sortes de composés, en traitant le glycol sodé ou le propylglycol .sodé par les iodures de méthyle, d'amyle, etc., et en soumettant les corps ainsi obtenus à l'action du potassium, puis de nouveau à celle d'un éfher lodhydrique. » Dans le diétlivlglycol les 2 équivalents d'hydrogène basique du glycol sont remplacés chacun par le groupe monoatomiqne éthyle. On peut se demander s'il ne serait pas possible de les remplacer par le groupe diafo- mique éthylène (C*H*), de manière à former le composé C*H* O* n ( 349 ) qui serait au glycol ^^ O' ce que, l'éther O' est à l'alcool H ) » L'existence de ce corps est possible, cependant je ne l'ai pas encore isolé, et je dois ajouter qu'en soumettant le glycol à l'action d'un agent éthéri- fiant, le chlorure de zinc, je n'ai pas obtenu l'éther double C*H'0% mais bien le composé simple C*H*0% c'est-à-dire de Valdéli/de. » Lorsqu'on verse du glycol sur du chlorure de zinc récemment fondu et pulvérisé, le mélange s'échauffe, et une portion du chlorure se dissout im- médiatement. On emploie 3 parties de chlorure de zinc et i partie de glycol; on place le mélange dans un ballon muni d'un tube de dégagement et que l'on chauffe au bain d'huile. Vers aSo degrés une réaction assez vive se manifeste ; il se dégage des vapeurs abondantes que l'on reçoit dans un récipient bien refroidi. Quand tout dégagement a cessé, on trouve dans le récipient deux liquides : une couche huileuse légère qui est constituée par un mélange d'hydrogènes carbonés, un liquide aqueux renfermant en dis- solution de l'aldéhyde et un autre produit volatil. On sépare ces corps par des distillations fractionnées. J'ai obtenu ainsi un liquide bouillant à ai degrés, qui, mêlé à deux fois son volume d'éther et saturé d'ammo- niaque, a donné des cristaux d'aldéhyde-ammoniaque réduisant le nitrate d'argent. « Quant au second produit qui accompagne l'aldéhyde, c'est un liquide volatil, soluble dans l'eau, insoluble dans une solution concentrée de chlo- rure de calcium, doué d'une odeur très-forte et d'une saveur acre très-pro- noncée. Son point d'ébuUition est situé vers 70 degrés. D'après une analyse que j'en ai faite, il me paraît posséder la même composition que l'aldéhyde. Est-ce un polymère de ce corps, ou bien est-ce l'alcool homologue de l'alcool acrylique C H*0^ ? C'est ce que de nouvelles expériences devront décider. » Le propylglycol, traité par le chlorure de zinc comme on vient de l'in- diquer pour le glycol, a donné de l'aldéhyde propionique bouillant vers 5o degrés. » On sait que dans des réactions de ce genre le chlorure de zinc se com- porte comme un agent de déshydratation en sollicitant la formation de l'eau. L'expérience a donc prouvé qu'en déshydratant les gif cols on obtient des aldéhydes. Si l'on veut considérer les éthers proprement dits comme des alcools déshydratés, les aldéhydes sont les élhers des glycols. Ces relations sont C. R., i858, 2""= Semestre. (T. XLVII, N» 8.) 4? ( 35o ) exprimées d'une manière très-simple par les formules suivantes : C*H«0* = C^H^O» + H'O' Glycol. Aldéhyde. C'H»0* = C«H»0* + H'O* Propylglycol. Aldéhyde propioniqiie. » Je rappelle en terminant que les glycolsou alcools diatomiques se com- portent exactement, en se déshydratant, comme les acides bibasiques. En effet, l'acide succinique C'H'O* en perdant de l'eau devient G* H' O", acide succinique anhydre. Les acides lactique, tartrique, etc., ne se comportent pas autrement. Aucun de ces corps ne double sa molécule au moment où il se déshydrate. On sait au contraire, par les belles expériences de Gerhardt, que les acides monobasiques^ en perdant de l'eau, doublent leur molécule comme le font les alcools monoatomiques. H y a donc, à cet égard, entre les acides monobasiques et les acides bibasiques une différence du même ordre que celle que l'on remarque entre les alcools monoatomiques et les glycols. L'alcool qui se déshydrate double sa molécule et devient de l'éther; le glycol en se déshydratant devient simplement de l'aldéhyde. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur un composé isomère du bromure de propytène brome; par M. Ad. Perbot. « En traitant par le brome les gaz provenant de la décomposition de la vapeur d'alcool ou de la vapeur d'éther par l'étincelle électrique, on obtient un liquide oléagineux, parfaitement limpide, d'une saveur sucrée, et d'une odeur analogue à celle du chloroforme. » Ce produit, soumis à des distillations fractionnées, se sépare en deux portions, l'une passant de i35 à i4o degrés, l'autre vers 240 degrés. La première, d'une densité de 2,347 ^ ^ degré, ne se solidifie pas à — 1 5 de- grés. Sa composition a été trouvée de : Produit provenant de l'alcool. De l'éther. Tbéorie- Carbone '3>74 '2, 78 12,81 Hydrogène 2,20 a,o3 1,78 Brome 85,6o 85,63 85,4i ( 35. ) Elle correspond à la formule j, C'H'Br'. Ce liquide est onctueux au toucher, il brûle avec inie flamme fuligineuse. 11 est neutre et distille sans altération. Le produit passant vers 240 degrés est remarquable par sa densité qui est de 2,966 à o degré. Il est parfaitement limpide, ne se solidifie pas à — i5 degrés, et distille sans laisser de résidu; il brûle très-difficilement avec une flamme rougeâtre et fuligineuse; sa com- position, quoique constante, ne peut pas être représentée par une formule. En effet, il contient : jW" Produit provenant de l'alcool . ,, ^ UeTéther. Carbone 7»79 7»9^ 7>79 ^»^7 ^ Hydrogène 0,92 0,92 i,23 1,16 ' ^i^^|yft. Brome 9') 32 » go, 65 ^9)98 " » Ces bromures sont les seuls qui se forment dans ces conditions; il ne se trouve donc pas d'hydrogène carboné, C"H", parmi les produits de la décomposition de la vapeur d'éther ou d'alcool par l'étincelle élec- trique. » PHYSIQUE. — Note sur la nature de la décomposition qui accompagne le passage de l'étincelle électrique dans la vapeur d'eau; par M. Ad. Perrot. « Je demande à l'Académie la permission de lui soumettre les premiers résultats des recherches que j'ai entreprises dans le but d'analyser les phé- nomènes de décomposition qui accompagnent le passage de l'étincelle élec- trique dans différents milieux. » Après avoir constaté la décomposition de la vapeur d'eau, j'ai cherché à reconnaître la nature de cette décomposition, et pour cela j'ai disposé un appareil qui me permet de séparer les produits se dégageant au pôle positif et dans la portion positive de l'étincelle de ceux qui se dégagent à l'autre pôle. En me servant d'un appareil d'induction, j'ai obtenu jusqu'à 12 centimètres cubes de gaz par heure à chaque pôle. En soumettant à l'analyse les gaz ainsi obtenus, j'ai toujours trouvé au pôle négatif un mé- lange détonant, plus un excès d'hydrogène, et au pôle positif un mélange détonant, plus un excès d'oxygène. » Ainsi 33 centimètres cubes recueillis au pôle négatif se sont réduits par la combustion à a*^'=, !,dans lesquels l'analyse a constaté i'''^,93 d'hydro- 47- ( 352 ) gène; 3o centimètres cubes, recueillis au même temps au pôle positif, ont donné après la contraction 0,8 centimètres cubes dans lesquels l'analyse a constaté 0,78 d'oxygène pur; cette quantité est un peu trop faible; mais le déficit, qui a été constaté dans toutes les analyses, est une conséquence de la plus grande solubilité de l'oxygène dans l'eau produite par la conden- sation de la vapeur. Ces expériences démontrent que pour l'étincelle d'induction il y a, à côté d'une décomposition pure et simple due très-pro- bablement à la chaleur, une décomposition électrolytique beaucoup moins importante sans doute, mais qu'il est facile de constater. » J'ai pu m' assurer en même temps que pour peu qu'il y ait étincelle, l'appareil Ruhmkorff ne donne qu'un seul courant. Dans mes expériences ce courant traversait un voltamètre contenant du sulfate de cuivre; la quan- tité d'oxygène qu'il y dégageait était sensiblement la même que celle trou- vée mélangée au gaz tonnant du pôle positif. » En interposant un condensateur dans le circuit du courant d'induction, j'obtiens des étincelles beaucoup plus éclatantes; mais la décomposition est moins énergique, le nombre des étincelles étant diminué. J'ai pu , grâce à l'obligeance de M. le professeur Gavarret, m'assurcr que l'étincelle de la machine électrique décompose aussi la vapeur d'eau; mais je n'ai pas pu encore constater de décomposition électrolytique par ce moyen. 1) Avec une machine très-puissante, il faut plus de soixante mille étin- celles pour obtenir un centimètre cube de gaz détonant. En général, la quantité de gaz dégagé croît avec le nombre d'étincelles plutôt qu'avec leur puissance. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chloroforme sur l'aniline,- par M. A.-W. Hofmann. « Dans une Note adressée à l'Académie des Sciences il y a quelques mois, j'ai fait allusion à quelques alcaloïdes nouveaux qui se produisent par l'action des bromures triatomiques sur les bases amidées primaires. Depuis cette époque, je me suis livré à l'examen détaillé de quelques-uns de ces corps; je me propose aujourd'hui de faire connaître le produit qui résulte de l'action réciproque de l'aniline et du chloroforme. » Ces deux corps n'agissent pas l'un sur l'autre à la température ordi- naire; il ne se produit même aucune réaction par un contact prolongé à la température de l'eau bouillante. Mais chauffe-t-on de iSo à 190 degiés, dans un tube scellé à la lampe, un mélange à volumes égaux d'aniline et de ( 353 ) chloroforme, et bientôt on voit celui-ci se concréter en une masse dure et cristalline, de couleur brune, contenant des chlorhydrates d'aniline el^ d'une base nouvelle. ^ a Pour obtenir le nouveau corps à l'état de pureté parfaite, il est néces- saire de jeter le produit brun précédent sur un filtre et de le laver à l'eau distillée. Les premiers lavages ne renferment presque exclusivement que du chlorhydrate d'aniline, dont on peut séparer la base en ajoutant de la potasse à la dissolution. En examinant le liquide qui s'écoule aux diffé- rentes époques du lavage, on s'aperçoit bientôt que le corps basique séparé par la potasse montre de la tendance à se solidifier, et se présente sous la forme d'un précipité cristallin de couleur jaunâtre. On traite alors le résidu brun par l'eau tiède (il faut éviter l'emploi de l'eau bouillante), on filtre le liquide pour en séparer une matière de nature résineuse, on décompose enfin la dissolution par la potasse ou par l'ammoniaque. » Le précipité cristallin ainsi obtenu est lavé à l'eau jusqu'à ce que toute trace d'alcali soit éloignée; puis on le fait cristalliser à plusieurs reprises dans l'alcool faible. Il est très-difficile de l'obtenir parfaitement blanc, en raison de la formation simidtanée d'une matière jaunâtre qui y adhère avec ^^persistance et dont on ne saurait le débarrasser complètement. » Ainsi purifiée, la nouvelle base se présente sous la forme d'une poudre blanche cristallisée ; quelquefois elle s'obtient en petites écailles. Mais quel que soil son aspect, elle possède toujours une couleur jaunâtre. Elle est insoluble dans l'eau; mais elle se dissout très-facilement dans l'alcool et dans l'éther. Elle est précipitée par l'eau d'une dissolution bouillante dans ces véhicules sous la forme d'une huile qui se concrète par le refroidisse- ment, en présentant une structure cristalline. » Cette base se dissout facilement dans les acides, et produit en général des sels cristallisables dont les solutions sont précipitées par la potasse et par l'ammoniaque. Les sels formés par cette base ne sont pas très-stables: leurs dissolutions se décomposent rapidement, surtout sous l'influence de la chaleur. Il y a reproduction d'aniline, en même temps qu'il se forme d'autres corps que je n'ai pas encore examinés. u L'analyse de la nouvelle substance présente d'assez grandes difficultés, en raison d'une petite quantité d'eau qu'elle retient opiniâtrement, même après un séjour prolongé sur l'acide sulfurique. On ne saurait la dessécher à l'aide de la chaleur, une température de loo degrés suffisant pour la modifier profondément. » J'ai pu néanmoins établir nettement la nature de la base par l'ana- ( 354 ) lyse d'un hydrochlorate parfaitement stable et d'un sel platinique bien défini. » Les résultats obtenus dans l'analyse de ces deux sels conduisent à la formule 1(C» H )" ! H )> La nouvelle base est évidemment formée par la substitution de la mo- lécule triatomique (C^H)'" à 3 équivalents d'hydrogène dans 2 molécules d'anihnequi s'agrègent en une molécule diammonique. On pourrait d'après cela donner à cette base le nom de formyl-diphény le diammine; c'est la diammoniaque dont 3 équivalents d'hydrogène sont remplacés par une molécule de formyle, 2 équivalents d'hydrogène par 1 molécules de phé- nyle, i équivalent d'hydrogène restant sans remplacement. » La génération du composé précédent peut s'exprimer au moyen de l'é- quation suivante : 4(C'»H»N) + C^HCI»=C"H'»N', HC1+ 2(C'»H'N, HCl). Aniline Terchlorure Hydrochloratede formyle Hydrochlorate de (phénylamine). de formyle. diphényle diammine. phénylamine. » Il résulte évidemment de la formation de la base qu'elle correspond à 2 molécules d'ammoniaque; néanmoins, comme un très-grand nombre de bases polyammoniques, elle est monoacide. n En effet, l'analyse de l'hydrochlorate a conduit à la formule C^'H'^N», HCl, et celle de la combinaison platinique à la formule C"H'»N% HCl,PtCP. » Le nouveau dérivé de l'aniline éprouve sous l'influence des agents chi- miques des modifications remarquables que je n'ai fait qu'entrevoir et dont l'étude fera l'objet d'une communication ultérieure. » PHYSIQUE. — Note sur un nouveau mode d'observation de la tension de la vapeur d'eau dans l'air; par M. P. Resocx. « Prenons un espace rempli d'air, saturons-le d'humidité, que la teni- ( 355 ) pérature ait ou non changé, nous pouvons déterminer la force élastique de la vapeur contenue dans cet air avant la saturation. Soient en effet H la tension primitive de l'air non saturé, H' la tension de l'air saturé, P la tension de l'air sec, d la différence des températures au commencement et à la fin de l'ex- périence, q la tension maximum de la vapeur d'eau à la température finale corri- gée, s'il y a lieu, d'après les indications de M. Regnault, a le coefficient de dilatation des gaz, X la tension cherchée. » On a les deux équations (i) H = P+ j: et (2) H' = P±:aeP + ç; d'où o— (H'— H)±Ha9 X = - l±:a9 » Voici comment je réalise cette expérience au moyen de l'appareil sui- vant construit par M. Salleron. » Un vase cylindrique, maintenu depuis quelque temps dans le lieu de l'expérimentation, peut se fermer par un plan de verre. Ce plan porte une ouverture dans laquelle s'engage un thermomètre, et deux robinets A et B, dont l'un porte une ampoule de verre; l'autre est percé de deux con- duits dont l'un, perpendiculaire au premier, fait communiquer par une ouverture latérale l'atmosphère avec son ajutage supérieur. Supposons A fermé, B ouvert, je note la température dans le vase, je ferme B et je joins l'ampoule avec B par un tube de verre au moyen de caoutchouc. J'ouvre B et A, l'eau de l'ampoule s'écoule dans le vase et est remplacée par une quan- tité d'air égale dans la partie extérieure de l'appareil. J'agite un peu le vase afin que la saturation soit plus rapide. Je ferme A et B, et je remplace le tube additionnel par un manomètre à eau placé sur B. J'ouvre B, et, ra- menant le niveau du liquide dans la petite branche, j'observe H'— H et $, en notant la nouvelle température. On peut faire 0 =0 en chauffant le vase avec la main, ou le refroidissant avec un peu d'eau jetée sur sa paroi ( 356 ) extérieure; enfin l'on peut encore se dispenser de mesurer H (et cela ne doit se faire que dans les circonstances tout à fait exceptionnelles) en chauf- fant ou refroidissant le vase, on a alors une troisième équation qui sert à éliminer H. L'expérience dure environ cinq minutes. Il est bon d'avoir sous la main d'autres vases si l'on veut recommencer immédiatement l'expé- rience. » Cette méthode me paraît susceptible d'une rigueur presque absolue, car il ne s'agit que de mesurer des températures très-voisines de la tempé- rature ambiante, et d'observations barométriques toutes familières aux météorologistes. » Enfin, elle est applicable dans l'air en mouvement, dans les tempêtes même, et en cela elle me paraît offrir un avantage considérable sur l'hv- gromètre à condensation, pour lequel le calme de l'air est une condition utile, sinon nécessaire. » '! PHYSIOLOGIE. — action de la santonine sur la coloration des urines; Lettre de M. Leroy (d'Étiolles). « La communication de M. Flourens relative aux expériences de M. de Martini concernant l'influence de la santonine sur la vision m'a remis en mémoire un fait que j'ai observé sur deux enfants auxquels j'avais fait prendre cette substance comme anthelmintique; c'est la coloration en vert de l'urine. Je ne sais si cette remarque a déjà été faite et publiée par d'au- tres; je dois le supposer, car un pareil changement a sans doute frappé déjà l'attention (i): aussi je la donne sans prétention à la nouveauté. » MÉTÉOROLOGIE. — Minimum de température au sommet du Nethou, pic culminant de la Maladetta, durant [hiver de 1857-1 858. (Extrait d'une Lettre de M. Lambhon k M . le Président de [Académie.) « M. l'ingénieur Lezat et moi, lors de notre ascension le i""^ septem- bre 1857, avons laissé à la pointe de ce pic un thermomètre à alcool à mi- (1) La coloration de l'urine n'a pas échappé à l'attention de M. de Martini. « La santonine, dit-il, communique à l'urine une couleur jaune-orangé. A une dose modérée, elle n'agit point sur le sérum du sang ; mais à une dose plus haute, elle le colore assez fortement. Un homme à qui avaient été administrés i5 grains de santonine avait, une heure après, ses urines d'un jaune-orangé intense et le sérum du sang d'un jaune-orangé encore plus foncé. » (Note de M. Flourens.) ..; ( 357 ) iiiina, gradué sur sa tige avec soin par M. Bianchi, opticien à Toulouse. Les plus grandes précautions ont été prises pour que cet instrument restât tou- jours en plein air et sans que les neiges pussent le recouvrir. Nous l'avons placé dans une échancrure pratiquée à une planche, fixée elle-même de champ entre deux pyramides en pierres sèches à i™,5o du sol. Il est maintenu ainsi très-horizontalement et assez solidement pour que les vents violents de ces latitudes ne puissent lui imprimer ime agitation sensible. » Lors de l'ascension faite pour la première fois cette année, le i4 juillet dernier, et dont faisait partie le fils de votre éminent collègue M. Geoffroy- Saint-Hilaire, on constata que le curseur du thermomètre était descendu à — 24,2 centigrades. » Dans une seconde ascension faite le 5 août le curseur a été trouvé à — 4 degrés, tandis qu'à Luchon, à 628 mètres, dans le même intervalle de temps, du i4 juillet au 5 aoiit, la nuit la plus froide a donné ■+■ 9 degrés; c'est donc une différence de i3 degrés pour une différence de hauteur de 1776 mètres. » ÉLECTROCHi.MiE. — De ialtération des doublages en laiton à la mer. (Extrait d'une Note de M. Bobierre. ) « Les laitons à doublage les plus avantageux sous tous les rapports ont une composition représentée par 2CuZn, c'est-à-dire qu'ils renferment sensiblement 34 centièmes de zinc. » La combinaison SCuaZn contenant 4o,5 de zinc et celles qui s'en rapprochent beaucoup, peuvent être laminées à chaud. Les doublages laminés à, chaud éprouvent, en présence de l'eau de mer, un mode spécial et rapide d'altération qui a pour effet d'enlever le zinc et de laisser le cuivre à l'état d'épongé métallique. Ce phénomène, en s'accomplissaiit de proche en proche, à partir de la surface extérieure jusqu'à celle qui avoisine le bordage, détermine, dans les plaques métalliques, une friabilité souvent telle, que l'alliage peut se réduire en poudre sous un léger choc. M Le laminage à chaud a pour effets l'hétérogénéité, la diminution de densité, l'aptitude à abandonner le zinc sous de faibles influences altérantes, et, ultérieurement enfin, la grande friabilité du laiton. La condition impo- sée au fabricant de ne pas faire entrer le zinc à une dose supérieure à 34 pour 100 dans la composition d'un laiton, donnerait aux armateurs qui l'exigeraient la garantie la plus complète contre l'emploi du mode de lami- nage à chaud. » C. R., i858, 2""= Semestre. {_T. XLVII, K» 8.) 4^ ( 358 ) M.BoEscH adresse deux Notes concernant l'emploi que pourrait faire l'industrie des substances tomenteuses fournies par les fleurs de différentes sortes de saule et par les fleurs femelles de la massette (typha). ( Commissaires, MM. Brongniart, Payen.) M. Sarlit soumet au jugement de l'Académie une Note sur un nouveau système de machine pneumatique. (Commissaire, M. Séguier.) M. Frogieh adresse une Note destinée au concours pour le prix du legs Bréant. ( Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie constituée en Commission spéciale.) La séance est levée à 4 heures et demie. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du aS août i858 les ouvrages dont voici les titres : JnstUiU impérial de France. Séance publique annuelle de l'Académie des Sciences morales et politiques, du samedi 7 août. Présidée par M. Hip. Passy. Paris, i858; in-4°. Institut impérial de France, ylcadémie des Sciences morales et politiques. Dis- cours prononcés aux funérailles de M. le comte Portalis, le samedi 7 aoxil i858 ;^ une feuille in-4°. Le Jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne, 18" livraison in-4''. Résumé des leçons données par Navier à l'École des Ponts et Chaussées sur l'ap- plication de la mécanique à l'établissement des constructions et des machines, avec notes; par M. DE Saiist- Venant. Feuilles i'^ à 19; in-8°. 4 ( 359 ) Observations météorologiques faites à Lille pendant l'année 1 856-1 867; par M. Victor Meurein. Lille, i858 ; in-8". Annuaire du consommateur d'acier; par M. E.-H. Duhamel, a* année. Paris, i858; in-ia. Note sur deux fruits exotiques trouvés dans le tube digestif d'une chèvre; par M. A. Lagrèze-Fossat. I feuille in-8'». Rapport sur le foyer fumivore de M. Félix Guillemet, manufacturier à Nantes; une feuille in-4''. Contre il morbo... Examen des méthodes de traitement proposées pour la maladie de la vigne; comparaison entre la méthode de M. Kyle, de Leyton (comté de Sussex), et celle du D'' N. Alciati, d'Asti. Rapport fait au Comité provincial d'Asti par MM. Lessona et Abbene. Asti, i858; br. in-4°- On equally... Sur les corps d'une égale attraction; par M. A. HiRST ; br in-8°. (Présenté au nom de l'auteur par M. Despretz,) Palàontologie... Paléontologie de la Russie méridionale, Mammifères fossiles, recueillis, décrits et figurés par M. A. DE NORDMANN, i" et 2® livraisons in-4°, avec atlas in-folio. Helsingfors, i858. ( 36o ) ERRATA. rSéance du 9 août i858.) Page 270, ligne 8, au lieu de CH»Bi>, lisez C'H'Br. Page 27 1 , ligne 5, lisez Eipcricnces. Théorie I. II. III. Carbone.. i5,6i '5,73 » » Hydrogène 2,17 2i34 » » Azote 3,o3 ». » (Chlore 23,10 * > > Brome 34,69 . » , Platine 21, 4o 21 ,35 21,16 21 ,o5 Page 271, ligne 8 en remontant, au lieu de Hydrogène 5,53, liset Hydrogène 3,53. Page 272, ligne 5 en remontant, au lieu de Hydrogène 5,59, '"''" Hydrogène 4)59- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE l'acadMië des sciences. SÉANCE DU LUNDI 30 AOUT 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMRRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ÉCONOMIE RURALE. — Histoire de la capiification : remarques [jrésenlées par M. DcMÉRiL à l'occasion d'une communication faite dans la précédente séance. « Le n° 8 des Comptes rendus de la séance deinière contient un Mémoire de M. Leclerc sur la caprification ou fécondation artificielle des figuiers. )) L'auteur croit ses observations différentes ou plus complètes que celles qui sont venues à sa connaissance ; il se trompe, mais il est heureux qu'il ait pu ainsi vérifier la plupart des faits que nous devons déclarer avoir trouvés dans les auteurs. Ainsi : » Arisloie [H ist. nat., livre V, chap. xxxil ; traduction de Camus, yiage 3i3) fait connaître l'insecte sous le nom de (j;>3v. 11 indique pourquoi les cultiva- teurs accrochent les fruits des figuiers sauvages auprès des arbres qui doi- vent porter les meilleures figues. o En 171a, de la Hire en a parlé dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, tome XV, page 278. En 1708, Tournefort donne beaucoup de détails sur ce sujet dans son Voyage au Levant. )i Mais c'est surtout Linné qui a publié, dans le I" volume des Aménités académiques, une dissertation sous le titre de Ficus; on v trouve tous les C. R., i858, 2""^ Semestre. (T. XLVII, N» 9.) 49 ( 36-2 ) détails et les dénominations sous lesquelles on désigne les fruits du figuier sauvage ou figuier des chèvres, caprificus, d'où est venu le nom de capnfica- tion, qu'on trouve dans les auteurs. M Olivier et tous les agriculteurs déclarent que ce procédé est inutile, et que les figues les plus recherchées en Espagne, en Italie, en Provence ne sont pas soumises à cette épreuve regardée comme provenant d'un préjugé. » Les trois noms arabes donnés aux diverses dispositions indiquées par M. Leclerc correspondent, à ce qu'il paraît, à ceux que Linné a reproduits en latin, d'après Tournefort : Fornites, Cralitires et Orni. » ASTRONOMIE. — Communications du P. Secchi. J^tlas photographique lunaire. « J'ai l'honneiu' de présentera l'Académie un atlas de phases lunaires photographiées à l'aide de la grande lunette de Merz du Collège Romain. Le diamètre des lunes est de 20 centimètres, et l'Académie connaît déjà la manière de les obtenir. Cette manière consiste à faire une épreuve négative en collo- dion du diamètre de 45 millimètres; l'image est grossie après à l'aide d'un grand microscope solaire, et on obtient ainsi une image positive sur cristal albuminé de la grandeur qu'on veut. De cette image positive, on tire des matrices négatives pour en former les épreuves positives en papier. » La dimension actuelle représente la lune comme on la verrait dans une lunette grossissant quatre-vingt-dix ou cent fois, et on s'est arrêté à cette limite, où les aspérités du papier venaient égaler les irrégularités inévitables de l'image produites par l'aspérité de la couche collodionnée et albuminée. Ces photographies font un excellent effet en les regardant de loin sous une lumière assez forte avec une lunette qui grossit huit à dix fois. » Les résultats que la science peut tirer de cette collection me paraissent assez intéressants : » 1°. J'ai déjà remarqué autrefois l'énorme différence de temps d'exposi- tion nécessaire à l'impression selon les phases différentes : ainsi il faut sept minutes pour la phase de quatre jours et seulement vingt secondes pour celle de la lune pleine. » 2". La différence d'intensité liunineuse dans les diverses parties lis.ses et raboteuses est énorme. Dans la pleine lune, pour avoir une distinction assez sensible des différentes régions de la surface, nous avons limité le temps, comme j'ai dit, à vingt secondes : mais pendant que les montagnes sont blanches, les mers sont presque noires. Cet effet, qui est frappant pour • ( 363 ) la lune vue de nuit, disparaît en réalité pour la lune vue de jour. En effet, regardant cet astre pendant que le soleil est encore sur l'horizon, on voit les montagnes se détacher très-bien sur le fond bleu du ciel, pendant que les mers ont la même intensité que l'atmosphère terrestre et par là même dis- paraissent. De là découle un résultat peut-être inattendu en photométrie, c'est-à-dire que la lumière de notre atmosphère éclairée par le soleil est égale à celle de la pleine lune dans ses parties plus sombres pendant la nuit. Ce même effet se reproduit dans un degré presque égal dans la phase du dixième jour où le cratère Copernicus paraît isolé de toutes les parties environnantes qui cependant étaient éclairées, mais dont l'intensité chimi- que est assez faible parce que ce sont des parties lisses. » 3". Les images lunaires ont été faites dans les mois de mars et avrd; dans les mois d'été, il a été impossible de rien obtenir de bien fait à cause de la grande vivacité de la lumière du ciel, qui quelquefois a même pro- duit des images renversées. De là une difficulté très-grande pour prendre les phases des premiers jours, la lune étant toujours alors plongée dans la lumière crépusculaire. L'atlas donne les jours 4*, 5*, 6*, 7*, 8*, 10*, 12*, i4' ou pleine lune. Nous avons omis quelques jours de la lune assez avan- cée, car les détails de la surface lunaire s'obtiendront beaucoup mieux à phase décroissante, à cause de la grande quantité des parties lisses et peu efficaces. » 4°- Pour la théorie des formations lunaires on n'observera pas sans intérêt les vastes rayonnements qui partent des cratères principaux, surtout Tycho, Copernicus, Kepler. Le premières! si marqué, qu'il donne à la lune l'aspect d'un globe divisé par méridiens, le pôle étant dans le centre du cratère lui-même. » 5*". Une circonstance très-remarquable se présente dans les photogra- phies, laquelle, au premier abord, paraît tenir à une imperfection d'exécu- tion : c'est ime espèce d'indécision des images et un éparpillemeut de la lumière dans l'environ des tâches, qu'on serait tenté d'attribuer à un mou- vement de l'image, surtout dans la pleine lune; mais ce serait à tort. En effet, cette même diffusion autour des parties claires commence dès la phase du 10" et 12* jour, où des petits cratères très-bien détaillés prouvent la précision de l'image. Il paraît donc que cela tient à une action plus forte d'illumination, qui a sa source dans les aspérités qiù nécessairement en- tourent chaque cratère (1). (i) Du reste, il aurait été impossible d'obtenir une phase exacte et non l'autre, car après 49- ( 364 ) • » li'exécution photographique de ces images Uinaires est due à M. François Barelli, pharmacien chimiste romain et amateur distingué de photographie. Pour assurer le succès de tant de phases, il a fallu de la part du photo- graphe une persévérance tout à fait extraordinaire et une adresse très-intel- ligente, et je déclare lui être immensément obligé. Etudes sur la planète Mars. » Pendant la dernière apparition de la planète Mars, on a exécuté, à l'ob- servatoire du Collège Romain, luic suite de quarante dessins représentant la planète comme on la voyait dans notre lunette, et avec les mêmes couleurs, et les modifications qu'y pouvait même introduire l'état de l'atmosphère terrestre. C'est pourquoi, dans quelques-uns de ces dessins, les taches sont assez faibles, et les couleurs assez pâles, pendant qu'ordinairement elles sont très-vives. » En général, la configuration de Mars la plus frappante a été celle de présenter une grande tache bleue de forme presque triangulaire, prolongée comme un vaste canal qui s'étend d'un pôle à l'autre. Un autre canal plus étroit se trouve à 120 degrés environ de longitude du premier, mais n'est pas si marqué. Le reste de la surface éqiiatoriale ne présente qu'une vaste extension de couleur rougeàtre et légèrement ombrée de brun , et parse- mée de points blancs et rouges plus vifs. » Les taches polaires sont blanches on plutôt jaune clair et sont envi- ronnées de tous côtés des canaux bleus. » Pour découvrir la véritable forme de ces taches dont l'aspect paraissait changer d'une manière assez singulière pendant la rotation de la planète, on a dessiné une boule de manière à reproduire par projection, dans une chambre obscure, toutes les phases des taches, et cela nous a conduit à une forme assez singulière, qu'un examen plus attentif fait après a complète- ment confirmée. La suite des observations embrasse au moins deux rotations entières de la planète, commençant le 3o juin et finissant le i4 août; la figure des taches est donnée dans les dessins n°' '^9 et 40. La tache polaire boréale serait composée de trois lobes ou portions circulaires, et l'australe avoir trouvé le foyer chimique dans la lunette, on li.\a un point de repère pour le retrouver immédiatement sans tâtonnement; ce foyer était de l'j millimètres plus éloigné que le foyer optique. Du reste, s'il y a quelque indécision dans l'image, cela tient surtout à l'agitation de l'air et au mouvement de l'image qui s'ensuit; cela produit une difficulté extrême, et nous avons dû rejeter bien des épreuves faites dans des soirées où Tair atmosphérique était agité. ( 365 ) serait presque spirale. On a mesuré souvent la grandeur de ces taciies et leur direction, et les détails seront insérés dans un Mémoire spécial. ') Sur la stabilité de ces taches, il n'est pas facile de se prononcer nette- ment. De mes propres observations faites dans l'année i856, il résulte que le grand canal bleu existait certainement même alors, mais pas si dilaté que cette année-ci. Les dessins publiés à Madras par le capitaine Jacob, dans l'année 1862, s'accordent pour la position de deux canaux bleus, mais ^t^Sfc'" ils sont assez différents dans les détails, même peut-être plus qu'on ne saurait expliquer par la différence des instruments. Il est impossible de reconnaître les taches actuelles dans les figures de Maedier i83o et i832. Et il paraît bien difficile qu'on ne les ait pas mieux vues avec la grande lunette de Ber- lin. Ces taches seraient donc probablement variables, au moins en partie. f^es taches polaires le seraient bien plus; mais je ne connais aucune série d'observations suivies qui démêle les variations dues à l'irrégularité de leur forme, des variations proprement dites, car ces taches sont difficiles à bien observer. Nous y avons fait une attention très-scrupuleuse, principalement alors que, tâchant de reproduire l'ensemble des dessins sur la boule, nous nous aperçtimes qu'il fallait absolument admettre des taches polaires de forme irrégulière, ce qui est confirmé par les échaucrurcs observées dans les taches mêmes ( voir dessins 20, 35, 37). En général, les taches blanches paraissent plus sujettes à des variations que les autres. Nous avons vu quelquefois des légers filaments blancs traverser les taches bleues, et après nous ne les avons plus aperçus. Ces taches blanches seraient -elles des nuages? w Si sur une question aussi douteuse j'avais à émettre une opinion, elle serait que Mars est à peu près un corps de constitution physique intermé- diaire entre la Lune, la Terre et Jupiter. L'atmosphère de Mars ne serait que bien légère en comparaison de celle de Jupiter. Les figures que j'ai faites de cette dernière planète montrent des taches qui rappellent nos ouragans, et son aspect dans cette année i858 a été très-différent de celui de i856. La. Lune, au contraire, sans atmosphère sensible, serait l'autre extrême, et Mars avec une faible atmosphère serait intermédiaire. » La faible élévation de Mars sur l'horizon a beaucoup limité le temps des bonnes observations; mais ces études sont suffisantes pour fixer une époque sûre par l'aspect de la planète. . - )• Je finirai en disant que les dessins chaque soir ont été faits séparément par moi et par mon élève et confrère le P. Cappelletti, et qu'ils se trouvaient toujours d'accord, et que c'était seulement après qu'on avait constaté cette t ( 366 ) condition qu'ils étaient définitivement adoptés et dessinés au net par le P. Cappelletti lui-même, qui en cela a acquis une adresse toute spéciale. Catalogue d'étoiles doubles. » Ce travail est le résultat de trois ans d'observations faites au Collège Romain avec l'équatorial deMerz. Je me suis appliqué à mesurer de nouveau toutes les étoiles doubles les plus serrées contenues dans les premiers qua- tre ordres des Mensurœ micrometricœ de M.Struve. Chaque étoile luisante [lucida) a été obst^rvée au moins deux fois, bien souvent trois et même da- vantage, si elle était reconnue binaire. Les autres [reliquœ) ont été mesu- rées aussi ordinairement deux fois et seulement lui petit nombre une seule fois. On a exclu, de cette revue, les étoiles reliquœ dont le compagnon est de lo* ou 1 1* grandeur. » J'y ajoute un appendice de plusieurs étoiles assez australes contenues dans le catalogue de Puikowa publié par O. Struve dans l'année i843 et une autre série des étoiles australes de sir J. Hershel observées au Cap et visibles à Rome. » Ce catalogue résulte de 3760 observations complètes, et contient en- viron un millier d'étoiles doubles toutes mesurées par moi, et chaque ob- servation a été répétée au moins trois fois en angle et autant en double distance. La nature de ce travail très-déHcat a exigé une attention extra- ordinaire pour ne perdre aucune des circonstances favorables, qui même à Rome sont assez rares. » J'ajoute aux observations toutes réduites la position de Struve, d'où on peut juger du changement de place des satellites. Ces changements arri- vent dans le premier ordre, parfois à «7 degrés ou ao degrés en position, ce qui est infiniment supérieur aux erreurs d'observations qui n'arrivent jamais au delà de 5 degrés dans cet ordre, et sont sensiblement moindres pour les autres. » Notre époque est séparée d'environ a5 ans de celle de Struve, et après un intervalle pareil on aura déjà des mouvements assez bien assurés pour pouvoir calculer plusieurs orbites. » Le principal avantage de cette revue consistera à fixer la qualité des objets qui méritent le plus d'attention de la part des astronomes, et la com- paraison de mes résultats avec ceux des autres observateurs contemporains réussira à faire éliminer une grande partie des incertitudes qui dérivent des équations personnelles dans ce genre d'observations (i). » (i) Un extrait de ce catalogue paraîtra dans les Comptes rendus. ( 367 ) M. LE Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance un Mémoire de M. Forbes, sur quelques propriétés que pré- sente la glace près de son point de fusion (i). Voici les points principaux établis par le savant professeur d'Edim- bourg : « Le fait principal contenu dans la publication faite par M. Faradav en juin i85o, fait auquel le terme dé reyel (regeladon) a été plus récemment appliqué, consiste en ce que des morceaux de glace placés dans un milieu à Sa degrés Fahrenheit (o degré centigrade), lorsqu'ils sont exactement appli- qués l'un sur l'autre se gèlent ensemble et que dans les mêmes circonstances la flanelle s'attache à la glace suivant toute apparence par congélation. » 1. J'ai confirmé ces observations, dit M. Forbes, mais j'ai aussi trouvé que les métaux s'attachent par congélation à la glace lorsqu'ils en sont en- tourés ou que de toute autre manière ils sont dans l'impossibilité de trans- mettre la chaleur trop abondamment. Ainsi une pile de shillings étant placée sur un morceau de glace dans une pièce échauffée, le shilling inférieur, après s'être enfoncé dans la glace, s'est trouvé fermement attaché à elle. » 2. Le simple contact sans pression suffit pour produire ces effets. Deux plaques de glace ayant leurs faces correspondantes usées de manière à être à très-peu près planes ont été suspendues, dans une pièce habitée, sur une verge de verre horizontale passant dans deux trous percés dans les plaques de glace, de manière que le plan de ces plaques était vertical. Le contact des plaques des glaces était rendu exact au moyen de deux fragments de ressorts de montre très-faibles. Au bout d'une heure et demie la cohésion était si complète, que, les plaques ayant été brisées en plusieurs fragments, des portions de plaques (ayant chacune une étendue de 20 pouces carrés au même plan) demeurèrent unies. En fait, la cohésion paraissait être aussi complète que dans une autre expérience où des surfaces semblables étaient pressées l'une contre l'autre par des poids. J'en conclus que l'effet de la pression pour favoriser le regel est dû principalement ou peut-être unique- ment à la plus grande étendue des surfaces de contact obtenue par suite de ce que les surfaces pressées se moulent l'une sur l'autre. » 5. Des masses de glace épaisse qui étaient restées pendant longtemps flottantes sur des baquets d'eau non gelée, ou tenues pendant plusieurs jours à l'état de dégel [thawing state), ayant été rapidement pulvérisées. (i) Proceedings ou Comptes rendus de la Société royale d'Edimbourg. ( 368 ) %. présentèrent une température de o'^, 3 Fahrenheit (o°,i7 centigrades), au- dessous du véritable point de la congélation, déterminé par les thermomè- tres délicats (tant à mercure qu'à alcool), soigneusement essayés eux- mêmes par une longue immersion dans une masse considérable de glace pulvérisée ou de neige à l'état de dégel. » 4. De l'eau étant fortement congelée sous la forme d'un cylindre de plusieurs pouces de longueur, avec la boule d'un thermomètre dans son axe, et le cylindre ayant été graduellement dégelé ou bien placé pendant un temps considérable dans de la glace pulvérisée à la température du dégel, présenta aussi une température décidément inférieure à Sa degrés Fahren- heit (o degré centigrade), d'une quantité qui, je crois, n'était pas inférieure à o",'iB Fahrenheit (o°,20 centigrades). » Je pense, ajoute M. Forbes, que les résultats précédents s'expliquent tous, en admettant simplement l'exactitude de l'idée de M. Persoz sur la liquéfaction graduelle de la glace (i), c'est-à-dire que la glace absorbe de la chaleur latente à partir d'un point très-sensiblement inférieur au zéro de l'échelle centigrade. » M. Forbes développe ensuite cette thèse, en se servant d'une figure que nous ne pouvons reproduire. MÉMOIRES LUS ANATOMIE COMPARÉE. — Mémoire sur t appareil auditif des Insectes; par M. Ch. Lespés. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Duméril, Milne Edwards, Moquin-Tandon. ) " L'existence de l'ouïe chez les Insectes est admise par tous les natura- listes; mais on n'a pu jusqu'ici découvrir un organe auditif chez ces ani- maux. Ce n'est pas que de nombreux essais n'aient été faits pour y parvenir, mais les anatomistes ont malheureusement dirigé leurs recherches vers des organes exceptionnels: le nombre des appareils souvent très-différents qui ont été considérés comme des organes auditifs est vraiment énorme; toute- fois la plupart des anatomistes pensent que les antennes renferment l'organe de l'audition. » Erichson a décrit de petites ouvertures percées dans l'enveloppe cornée de l'antenne et fermées par une mince membrane ; il paraît n'avoir étudié (i) Comptes rendus, i85o, tome XXX, page 520. { 369 ) * ' ' ces organes que sur des Insectes desséchés, ce qui l'a induit en erreur sur la manière dont ils sont constitués. » Ces ouvertures, dont le nombre et la position sont extrêmement varia- bles, existent chez tous les Insectes; elles sont fermées par une membrane comme le tympan ou mieux comme la fenêtre ronde de l'oreille des Verté- brés ; je propose de les désigner sous le nom de tympanules. » Derrière la membrane du tympanule et immédiatement appliquée à sa surface, se trouve une petite poche pleine d'un liquide épais et dans laquelle on aperçoit, presque toujours, un corps solide. C'est probablement une poche auditive et une otolithe renfermée dans cette poche. » Enfin, il rn'a été possible dans plusieurs cas de suivre jusque dans cette poche auditive un des filets terminaux du nerf antennal. » Une étude comparative , suivie dans un très-grand nombre d'espèces, m'a démontré que ces organes sont toujours constitués de la même manière ; leur volume seul varie, mais n'est point en rapport avec la taille des Insectes; ils sont souvent très-petits dans les grandes espèces, tandis que dans les petites ils acqxiièrent quelquefois un volume relativement fort grand. » Quant à leur nombre, il est très-variable : j'en ai trouvé quatre seule- ment sur l'antenne des Libellulides , tandis que dans celle des Coléoptères lamellicornes il y en a un nombre énorme. La position qu'ils occupent sur l'antenne est aussi très-différente et toujours en rapport avec la forme de cet appendice. » En recherchant un organe analogue chez les Myriapodes, j'ai trouvé chez plusieurs une disposition remarquable: vers le milieu de l'antenne de l'un d'eux [Scutigera coleoptrata), existe une sorte de nœud ou de renfle- ment formé par deux articles entre lesquels est placée une petite poche dans laquelle se termine une branche du nerf antennal. Dans une autre espèce [lultis terrestris), j'ai trouvé deux appareils analogues à côté l'un de l'autre. » Les organes que je viens de décrire dans les Insectes représentent, avec des dimensions très-petites, il est vrai, l'appareil auditif des Crustacés décapodes placé aussi sur l'antenne; comme lui, ils sont formés d'une poche auditive pleine d'un liquide épais, et dans laquelle se termine une branche du nerf antennal. Dans l'appareil des Crustacés, on ne trouve pas de véritable otolithe, mais le centre de la poche renferme un liquide plus épais; chez quelques Insectes on retrouve une disposition analogue, mais chez la plupart la partie centrale est vraiment solide. » Quant à l'organe des Myriapodes, il ne diffère en aucun point essen- C. R. i858, 2'n« Semestre. (T. XLVII, N" 9.) 5o ( 370 ) tiel de celui des Crustacés, et peut être considéré comme établissant le pas- sage entre ce dernier et celui des Insectes. » Il est donc probable que ces appareils sont destinés à l'audition. » Les expériences physiologiques que j'ai tentées pour déterminer le siège de l'ouïe chez les Insectes ne m'ont donné que rarement des résultats "incontestables; quelques-unes pourtant m'ont permis d'arriver à la preuve que les Insectes entendent réellement les sons comme la plupart des autres animaux, et ne les perçoivent pas comme des mouvements de trépidation, ainsi que quelques naturalistes l'avaient pensé, et que ce sont les antennes qui renferment l'organe auditif, et cela seulement dans les points où elles portent les appareils que je viens de décrire. » Si, comme je le pense, ces organes constituent l'appareil auditif des Insectes, ces animaux nous offriraient une oreille composée, de même qu'ils ont un œil composé. Nous pourrions, d'un autre côté, comparer l'organe de certains Myriapodes et celui que l'on trouve dans quelques larves aux yeux simples de plusieurs d'entre eux, et enfin, pour compléter cette ana- logie remarquable entre deux appareils sensitifs, nous trouverions chez ini Myriapode au moins deux organes auditifs à côté l'un de l'autre, comme nous trouvons chez quelques Articulés des groupes d'yeux simples. » ÉCONOMIE RURALE. — Etudes sur les maladies des vers à soie, et sur la colo- ration des cocons par l'alimentation au moyen de la cliica; par M. ]\. Joi,y. (Extrait par l'auteur.) (Commission des vers à soie.) « Désigné par l'Académie des Sciences de Toulouse pour recueillir les renseignements qui pourraient intéresser les Commissaires de l'Institut , et chargé, dans le même but, par la Société d'Agriculture de la Haute- Garonne, de visiter les magnaneries de ce département, non-seulement je me suis acquitté de l'honorable mission qui m'avait été confiée, mais encore je me suis livré à des expériences personnelles sur l'éducation et sur les maladies des vers à soie. En attendant que le tiavail que je prépare sur cet important sujet soit complètement terminé, je crois devoir faire connaître a l'Académie les principaux résultats de mes observations. » Comme le disaient très-bien MM. les Commissaires de l'Institut, il n'existe aucune relation directe entre l'état de la feuille et la maladie, ou plutôt les maladies actuelles des vers à soie, » Je n'examinerai pas, du moins pour le moment, la question de savoir ( 3?' ) si toutes ces maladies sont réellement bien distinctes, ou si phisieiirs d'entré elles ne sont qu'une même affection à des degrés divers. Je me bornerai à dire quelques mots du rachitisme, ou maladie des petits {bachi nani des Ita- liens), de la maladie de la tache ou ■♦. (^73) » Je me suis demandé naturellement si la maladie de la tache était ou non contagieuse. Mes expériences me font jusqu'à présent pencher vers la négative. Je ne conserve pas le moindre doute, au contraire, sur la nature contagieuse de la muscardine, bien que certains la nient encore. » En effet, on sait que cette terrible maladie n'a jamais paru dans le dé- partement de la Haute-Garonne; personne ne l'y a observée cette année, et je ne l'ai rencontrée nulle part dans l'inspection que j'ai faite de nos magna- neries. Mais elle régnait, avec peu d'intensité il est vrai, dans le département du Tarn, notamment chezM. deVoisin-Lavennière. Làj'ai pu recueillir quel- ques vers muscardins, et je les ai rapportés chez moi en prenant toutes les précautions possibles pour ne pas répandre dans ma chambre les séminules ou spores muscardiniques. Au moyen de l'un de ces vers, j'en ai inocidé directement une douzaine. Une fois qu'ils ont été recouverts de cette efflo- rescence, d'un beau blanc de neige, qui annonce la fructification complète du cryptogame, je les ai laissés sur une table placée au milieu de la magna- nerie. Dès lors j'ai vu non-seulement d'autres vers, mais encore des chrysa- lides et des papillons succomber à la contagion par voie atmosphérique. J'ai obtenu les mêmes résultats en enfermant dans une boîte des vers mus- cardins avec des papillons très-sains. )) Les divers remèdes que j'ai essayés soit contre le rachitisme, soit contre la maladie de la tache ou gattine (vinaigre et alcool affaiblis, chlorure de calcium, «harbon pulvérisé employé seul ou associé au soufre sublimé), ne m'ont pas donné des résultats satisfaisants. Quant au sucre râpé, j'avoue que la pensée ne m'est point venue d'en faire usage; car il faut bien l'avouer bon gré mal gré, en fait de remèdes vraiment dignes de ce nom, la science n'a pas dit son dernier mot. Cependant elle condamne avec raison, selon nous, les éducations dans de grands locaux, insuffisants, quelque vastes qu'ils soient, pour le nombre des vers qu'on y entasse et qu'on y soumet le plus souvent à des soins exagérés, à des conditions vraiment anti-hygiéni- ques. Les éducations en petit me paraissent de beaucoup préférables. » Revenons donc à la nature, imitons ses procédés, suivons l'exemple de nos bons campagnards qui, sans autres calorifères et sans autres ventila- teurs que leur cheminée largement béante, sans autre magnanerie que leur chambre enfumée, font éclore avec un plein succès et conduisent pres- que toujours à bonne fin i ou 2 onces de graines. » J'ai répété les expériences de M. Roulin sur l'alimentation des vers à soie au moyen de la c/ijca. J'ai obtenu, il est vrai, des cocons colorés en ( 374 ) -, rouge (i) ; mais j'en ai obtenu de tout semblables en me bornant à peindre le corps du ver avec la matière colorante au moment où il allait monter sur la bruyère. Nouvelle preuve qu'on ne peut tirer de cette expérience ni des expériences analogues invoquées par M. Blanchard aucune conclu- sion positive en faveur de la prétendue circulation péritrachéenne chez les Insectes. « ZOOLOGIE. — Essai de classification des Poissons qui Jorment le groupe des Echénéides; par M. Acg. Dkmébil. (Extrait par l'auteur.) « Dans le travail que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie, et qui est seulement le Prodrome d'une Monographie complète, le but que je me pro- pose est de faire connaître la classification qu'il me semble convenable d'adopter pour ces Poissons. » Ce qui tout d'abord frappe dans l'étude des Echénéides, c'est l'ex- trême analogie qu'elles présentent entre elles, et qui laisse dans un assez grand embarras relativement à la détermination des espèces. Les difficultés naissent de l'absence de caractères saillants propres à marquer de grandes divisions nettement tranchées dans ce groupe si naturel, qu'il doit former un seul genre, élevé même au rang de famille. » Le trait essentiel de l'organisation de ces animaux est leur bizarre appareil sus-céphalique. C'est un disque ovalaire, bordé d'un liml;^ charnu, V et composé de lames osseuses transversales, munies chacune de deux à quatre rangs d'épines plus ou moins acérées. Ces lames, disposées en deux séries parfaitement parallèles, comme les planchettes des persiennes de nos fenêtres, sont au nombre de dix à vingt-sept paires, et elles jouissent d'une grande mobilité produite par un ensemble de muscles spéciaux. Ainsi, ces Poissons, qui semblent condamnés par leur structure à ne pas quitter les profondeurs des mers, sont munis d'un organe construit de la façon la plus admirable pour les soustraire à l'action de leur propre pesan- teur en leur permettant une adhésion intime à tout ce qui flotte au milieu des eaux dans lesquelles ils sont appelés à vivre. Leur natation se trouve, par cela même, débarrassée des difficultés qui résulteraient pour eux de l'absence d'une vessie natatoire. » Ils offrent d'autres particularités moins remarquables, il est vrai, mais qui, par leur constance, complètent un aspect extérieur tout à fait spécial. (i) Je mets ces cocons sous les yeux de l'Académie. ( 375 ) » Tels sont, pour ne citer que les faits essentiels, les suivants : i*" le bord supérieur delà tête, si ce n'est chez les E. osteochir, Cuv., et chirosteon, A. Dum., est dépassé par la mâchoire inférieure qui se termine en pointe, et porte, comme les diverses pièces osseuses de la cavité buccale, de petites dents en carde fort nombreuses; 2° le corps, plus ou moins allongé, est arrondi et diminue progressivement de volume jusqu'à l'extrémité de la queue {Gongylosomes de mon père); 3° il y a deux nageoires impaires longues : une hypoptère ou anale et une dorsale ou épiptère; cette der- nière est fort reculée, ses premiers rayons ne dépassent pas ceux de l'anale; 4" les nageoires paires inférieures ou catopes sont peu développées, réunies à leur base par une membrane médiane et situées au delà de l'origine des pleuropes ou pectorales sur la portion du tronc nommée à tort région tho- racique [Hémisopodes de mon père); 5" enfin tout le corps, dont les écailles sont membraneuses et très-peu apparentes, a une teinte uniforme, généra- lement brune, sur laquelle se détachent assez souvent des bandes longi- tudinales plus claires qui, partant des yeux, s'étendent sur les flancs. » Si le genre Echeneis, Linn., ne doit pas être partagé en plusieurs autres genres, des divisions secondaires cependant peuvent être établies, et même les espèces décrites dans le S/stema nalurœ sous les noms de E. rémora et de E. naucrates, les seules qui, à cette époque, eussent été reconnues, sont précisément deux types distincts autour desquels il est possible de grouper toutes les espèces. » Auprès de VE. naucrates, il faut ranger celles qui lui ressemblent et qui différent de VE. rémora, et des espèces voisines, par l'allongement plus con- sidérable du corps et de la queue, puis par l'étendue des nageoires du dos et de l'anus, lesquelles sont plus effilées. Chez ces Echénéides à formes élan- cées, qu'il conviendrait peut-être de désigner sous la dénomination de N.4,UCKATES, la mâchoire inférieure se prolonge en pointe plus ou moins aiguë ; la région caudale est amincie ; le disque est allongé et porte vingt à vingt-sept paires de lames (par une exception singulière, VE. lineata, Schn., n'en a que dix paires); il y a trente-cinq ou quarante rayons aux nageoires dorsale et anale, et leur extrémité reste assez distante de la caudale ou uro- ptère, dont le lobe moyen, qui est acuminé, dépasse les lobes latéraux. » Autour de VE. rémora, il est convenable de placer comme constituant la section des RÉMORES, les espèces à formes plus trapues et plus ramassées qu'elles ne le sont chez les précédentes, dont elles se distinguent, en outre, par les caractères suivants : disque de médiocre étendue, muni générale- ment de dix-sept à dix-neuf paires de lames, dont le nombre n'est que par (376) exception de treize [E. lopliioides, Guich.), de quatorze {E, quatuordecim- laminala, Storer), ou de seize {E. sexdecimlamellata, Gerv. et Eydoux); mâchoire inférieure arrondie ; nageoires du dos et de l'anus élevées, munies de vingt à vingt-cinq rayons seulement et se terminant près de l'origine de la caudale, qui est quadrangulaire ou échancrée. » Après ce premier partage, motivé par un ensemble de caractères très- naturels, il est possible de former deux subdivisions dans chacune de ces sections. Ainsi, dans la première, celle des N^ucrates, on trouve deux espèces fort nettement distinctes de tout le reste du genre. Elles sont les seules, en effet, qui ne portent pas, le long du bord des os maxillaires supé- rieurs, les petites dents très-fines disposées en séries régulières, et que Cuvier a comparées avec justesse à des cils : toutes leurs dents, aux deux mâchoires, sont en carde et parfaitement semblables les unes aux autres. Ces deux Échénéides doivent former le groupe des HOMODONTES. u Par opposition, celui des Hétérodontes comprendra toutes les espèces à dents ciliaires. » Parmi le Rémores, il est nécessaire d'établir une subdivision suivant la structure des rayons des nageoires pectorales; car, tandis que chez la plupart de ces poissons rapprochés ici sous le nom de Malacochires, ces rayons restent mous et articulés , ils ont, au contraire, chez deux autres une structure osseuse : ce seront les Ostéochires. » Le tableau synoptique suivant résume ces différences : ,. , 1 dissemblables Hétérodontes. arrondie ; dents { , , , , », j , f Niuc.iTE. j ( semblables Homodontes. Uroptere \ , m i i • •^ ' ' mous Malacochires. échancrée ou droite j rayons des pleuropes < (RÉMOBES.) f osseux. . . . Ostéochires. • Quand ensuite on compare entre eux, d'un côté les Naucrates hété- rodontes, et, de l'autre, les Rémores malacochires, il faut pouvoir examiner un grand nombre de ces animaux pour arriver à établir des distinctions spéci- fiques. C'est ce qui est possible au Musée de Paris, car la richesse de ses col- lections, où sont rassemblés i6i individus, permet de compter quarante-six espèces, parmi lesquelles neuf ont été déjà signalées. (Ces dernières sont marquées d'une * dans la liste générale ci-après. ) » Peut-être plusieurs des espèces inscrites ici comme nouvelles ont-elles servi pour des descriptions, soit de VE. naucrates, soit de VE. rémora, qui se trouvent dans différents ouvrages. Lorsqu'on voit avec quelle puissance merveilleuse la nature sait multiplier à l'infini les modifications de détail, ( 377 ) sans que le type générique cesse de rester semblable à lui-même quant aux points essentiels de son organisation et de son aspect extérieur, on com- prend l'indispensable nécessité, pour, la sûreté des déterminations, de ces abondants éléments de comparaison. Gomment, en effet, sans une si pré- cieuse ressource, pouvoir discerner les caractères propres à chaque espèce, à moins, ce qui est rare dans ce groupe, de particularités très-saillantes ou dans le nombre des lames du disque, ou dans la conformation de la mâchoire inférieure, ou bien encore dans la forme et les dimensions des pectorales? )) C'est après un examen comparatif et minutieux des Échénéides du Musée de Paris, et après avoir pris connaissance des descriptions données par les auteurs, que j'ai pu dresser la liste suivante : » I, Naucrates. — I. Hétérodontes : \ . E . polyancura , A.Dum.,27, 26, 25 (i). — 2. E. macrochir, Guich. (2), il\. — 3. Ë. chiromacer, A. Dum., aS. — 4- E. lunata, Bancroft *, 24, 23. — 5. E. maculosa, Guich., 23, — 6. E. coronata, Guich., 23. — 7. E. Gaimarrft, Guich., 25. — 8. E. purpitrascens, A. Dum., 24. — 9. E. alveolata, Guich., 24, 23. — 10. E. fiiconlii, A. Dum. 24, 23. — I !.£■. vitlata, Rûppell *, 2^.-12. E. ocddentalis, A. Dum., 24, 22. — i3. £■. malabarica, Guich., 23, 22. — 14. E. Belamjerii, A. Dum., aS, 24, 23. — i5. E. pacifica, A. Dum., 24, 23. — 16. JE'. maxillosa,A.J)um., 23, 21. — 17. E. Dusstimieri, Guich., 23. — 18. E. naucrates, Linn.*, 22, 21. — 19. E. naucraloides, A. Dum., 21. — 20. E. albicauda, Mitchill *, 21. — 21.E. vircjata, Guich., 22. — 22. E. batteata, Yalenc. *, 22. — 23. E. sca- phecrates, A. Dum., 20. — 24. E. obsoleta, Guich., 21. — 25. E. jamai- censis, A. Dum., 21. — 26. E. lineata, Schn. *, 11, 10. a 2. Homodontes : 27. E. isodonta, Guich., 23. — 28. E. homodonta, Guich., 22. » II. RÉMORES. — 1. Malacochires : 29. E. rémora, Lhm. *, 19, 18, 17.— 3o. E. exodonta, Guich., 18, 17. — Z\. E. moralrix, A. Dum., 18. — 32. E. remetigo,A. Dum., 19, 18, 17. — 33. E. Novœ HoUandiœ, Guich., 18, 17. — 34. E. PotomaCyA. Dum., 18. — 35. E. limbala, Guich., 18, 17. — 36. E. congesta, k.Yium., 18, 17. —37. E. bourboniensis , Guich., 17, (i) Ces chiffres indiquent le nombre des paires de lames du disque. Dans l'état actuel de nos connaissances sur ces poissons, il ne semble pas qu'on puisse, parce que ce nombre n'est pas absolument identique, éloigner l'une de l'autre deux Échénéides qui se rpssemblent par tous leurs autres caractères. (2) Un assez grand nombre d'espèces ont été nommées par M. Guichenot, aide^naturaliste au Muséum, qui m'a secondé dans ce travail, et ses connaissances précises en ichthyologie, ainsi que son expérience en ce qui concerne les déterminations spécifiques m'en t été fort utiles. C. R., i858, 2""' Semestre. (T. XLVII, N" 9.) 5l (378) — 38. E. Lesueurii, Guich., i8. — 39. E. chirosligma, Guich., 18. — 4o. E. ranina, Guich., 17. — 4i- E. batrachoides, A. Dum., 19, 18, 17. — 42. E. flavescens, A. Dum., 19. — 43- E. sexdecimlamellata, Gerv. et Ey- doux *, 16. — 44- E. lophioides, Guich. » 2, Ostéochires : 45. E. osteocliir, Cuv. *, 19. — 46. E. chirosteon, A. Dum., 17. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS CHIMIE GÉNÉRALE. — Remarques de M. A. Kekclé à [occasion d\ine Note de M. Couper sur une nouvelle théorie chimique. « Dans la séance du i4 juin, M. Couper a présenté à l'Académie des Sciences une Note sur une nouvelle théorie chimique, dans laquelle je retrouve plusieurs idées tellement identiques avec d'autres publiées par moi, il y a un certain temps, que je crois de mon devoir de soumettre quelques observa- tions à ce sujet. En effet, dans deux Mémoires qui ont paru dans les Annales de Chimie àe M. Liebig, l'une, « sur les combinaisons copulées et la théorie des radicaux polyatomiques » (novembre 1857), l'autre, « sur la constitu- tion et les métamorphoses des combinaisons chiiniques et la nature chimi- que du carbone » (en date du 16 mars et publié le 19 mai i858), j'ai ex- posé différentes vues qui, à mon avis, devaient donner un aperçu plus clair de la constitution des combinaisons chimiques. » .le joins à l'appui de cette Note deux exemplaires de ces Mémoires et je vais signaler les passages sur lesquels je fonde l'identité de quelques traits principaux de la théorie nouvelle avec mes vues précédentes. » M. Couper commence son Mémoire par ces mots : « Je remonte aux » éléments eux-mêmes dont j'étudie les affinités réciproques. Cette étude » suffit, selon moi, à l'explication de toutes les combinaisons chimiques. » u Or dans mon second Mémoire se trouve à la page i36 la phrase sui- vante : « Je crois nécessaire pour l'explication des propriétés des combi- » naisons chimiques de remonter jusqu'aux éléments eux-mêmes qui les » constituent. » » Plus loin, en parlant du carbone, M. Couper dit : « La puissance, de » combinaison la plus élevée que l'on connaisse pour le carbone est celle >> du second degré, c'est-à-dire 4 ; » et il trouve au carbone une physio- nomie particulière « en ce qu'il entre en combinaison avec lui-même, trait >> tellement caractéristique, que, d'après lui, il rend compte de ce fait » important et encore inexpliqué de l'accumulation des molécules de car- ( 379) » bone dans les combinaisons organiques. Dans les composés où 2, 3, 4, » 5, 6, etc., molécules de carbone sont liées ensemble, c'est le carbone » qui sert de lien au carbone. » )) Nous ne saurions lui accorder que ces propriétés soient signalées par lui pour la première fois. Déjà dans mon premier Mémoire (page i33, note), j'ai dit expressément que le carbone était de nature quatriato- mique, c'est-à-dire que I atome de carbone (C=i2) est équivalent à 4 atomes d'hydrogène (H=: I); j'ai ajouté que, par conséquent, les combi- naisons les plus simples du carbone avec des éléments du premier groupe (éléments monoatomiques) étaient CH^, CCI4, etc. Dans mon second Mémoire j'ai donné, en outre, plus de développement à cette idée (page i53), et j'en ai tiré comme corollaire (page 1 54) que dans les substances contenant plu- sieurs atomes de carbone, on ne peut expliquer cette accumulation que par l'hypothèse que les atomes du carbone lui-même soient liés entre eux, en neutralisant ainsi une partie de leur affinité générale. J'ai cru pouvoir fonder cette hypothèse sur divers exemples trop prolixes pour les l'appeler ici; je me contenterai de faire remarquer que, moi aussi, j'ai donné une formule générale qui exprime, pour une certaine classe de combinai- sons, le nombre d'atomes d'hydrogène combinés avec n atomes de carbone, dans les termes suivants ; tandis que M. Couper, de son côté, l'exprime de cette manière : C„M„.4 — M,„.2 = «CM4 — mMa, où m est < n. » A première vue, on reconnaît entre nos deux formules certains traits de ressemblance et je constate que la mienne n'est qu'une application par- ticulière de la formule plus générale , il est vrai, mais aussi plus vague de M. Couper. J'observerai encore que dans ma formule H représente, comme M dans celle de M. Couper, tous les éléments qui appartiennent au premier groupe. » Je n'insisterai pas sur la découverte de ce groupement des éléments qui se trouve développée avec plus de détails dans mon premier Mémoire (page i33), et dont on pourrait retrouver le germe dans les travaux de Lau- rent, de Gerhardt et de M. Williamson. Qu'il me soit permis seulement de faire remarquer qu'il pose en principe que, en outre de la force inconnue qu'on est convenue de nommer affinité chimique, on doit encore pour l'explication des combinaisons faire une grande part à ce que j'ai nommé la 5i.. ( 38o ) basicité des atomes. Si M. Couper croit avoir découvert la cause de cette différence de basicité dans l'existence d'une espèce spéciale d'affinité, l'affinité de degré, je suis le premier à reconnaître que je n'ai aucun droit à lui contester cette priorité. » Loin de ma pensée, en soumettant ces quelques observations à l'appré- ciation de l'Académie des Sciences, de vouloir soulever un débat de prio- rité, mais j'ai cru de mon devoir de constater l'originalité des vues expo- sées par moi dans mes précédents Mémoires. » M. Dumas, qui avait présenté la Note de M. Couper, est invité à prendre connaissance de la réclamation de M. Kekulé. HISTOLOGIE. — Recherches comparatives sur le sjstème nerveux; par M. N. Jaccbowitch. « En faisant ces recherches sur les mammifères (i), j'ai eu un double but : i°de chercher la connexion immédiate des fibres nerveuses passant par le plancher du cerveau pour se répandre en rayonnant dans les corps striés et pour se rendre à la périphérie des hémisphères : malgré tous mes efforts, je ne suis pas parvenu à trouver l'union directe et continue d'un cylindre-axe ou d'une fibre primitive nerveuse avec la cellule périphérique des hémisphères ; il est cependant probable que tous les cylindres-axes ot toutes les fibres nerveuses se rendent, à travers les corps striés, à la péri- phérie des grands hémisphères et s'y confondent avec les cellules; 2° d'é- tudier la connexion des différentes parties qui appartiennent spécialement au cerveau et l'union de celles-ci avec les tubercules quadrijumeaux, le cervelet, la moelle allongée et la moelle épinière, enfin la direction des fibres nerveuses dans toutes ces parties. « On peut toutefois établir avec certitude les points suivants : » I. 11 est hors de doute que la moelle allongée naît de la moelle épi- «ière, c'est-à-dire des cornes postérieures de celle-ci. Ce développement, cette formation de la moelle allongée constitue l'union plus ou moins complète de la moelle épinière avec le cerveau, selon le degré de déve- loppement de la moelle allongée. Ainsi plus celle-ci est développée, plus (1) Coupes horizontales, latérales et transversales, faites sur le cerveau de différents mammifères, intéressant toutes les parties à partir de la moelle allongée, allant à différentes profondeurs, et, autant que possible, jusqu'à la péripliéj'ie la plus externe. En tout 480 coupes sur gg verres. ( 38. ) l'union de la moelle épinière avec le cerveau est intime, et d'autant plus la moelle épinière dépend du cerveau , d'autant plus aussi est développée la sensibilité générale. « II. Les corps olivaires, ainsi que les différents cordons de la moelle al- longée, constituent spécialement ces parties, dans lesquelles se manifeste celte union par le développement en masse des cellules fusiformes (de sensibilité); ainsi plus ces parties sont développées, plus l'animal est élevé dans l'échelle zoologique. » III. Le filet principal des fibres nerveuses des cylindres-axes qui se rend par ces parties dans le cerveau est composé exclusivement de fibres fines, car les fibres à double contour ou les larges cylindres d'axe des éléments de mouvement vont ordinairement tous dans le cervelet où ils atteignent seulement l'endroit de la commissure en fer à cheval, c'est-à-dire qu'ils ne vont pas au delà des tubercules quadrijumeaux. )) IV. La commissure en fer à cheval formée distinctement par quatre formes différentes de fibres nerveuses correspondant aux quatre éléments nerveux qui concourent à sa composition, s'unit d'une manière apparente, en arrière, avec les pédoncules cérébelleux inférieurs et en même temps avec le cervelet, la moelle allongée, la moelle épinière; en bas avec le pont de Varole. Mais en avant on ne peut poursuivre ses filets de fibres que jusqu'aux couches optiques et pas plus loin, quoiqu'il ne soit pas douteux que les éléments du mouvement se rendent justement par les tubercules quadriju- meaux dans le cerveau, comme on le voit sur les coupes transversales; mais le trajet anatomique n'est pas visible sur des coupes horizontales et laté- rales. » V. Le développement des hémisphères cérébraux et des parties qui leur appartiennent spécialement est en rapport intime avec le développement des cornes d'Ammon. Chez les animaux supérieurs, c'est par le développe- ment de ces dernières que les cavités des hémisphères se remplissent et que s'opère la réunion des deux hémisphères. C'est le développement graduel des cornes d'Ammon dans le cerveau et celui de la moelle allongée qui nous fournissent des signes caractéristiques pour l'ensemble respectif et le degré d'élévation du système nerveux dans tout le règne animal. )) VI. On peut se convaincre sur chaque coupe, qu'elle soit transversale^ latérale ou horizontale, et surtout sur ces dernières, que les hémisphères cérébraux passent en arrière et en bas dans les circonvolutions spirales des cornes d'Ammon et qu'ils présentent la même composition histologique. Le nombre de ces circonvolutions spirales varie chez les différents animaux. ( 382 ) Il est d'autant plus grand, que le degré de développement est plus haut. Chez les poissons, les grenouilles et les oiseaux, on ne les trouve pas. On peut très-bien observer le mode de naissance et de formation des cornes d'Ammon sur ces coupes; la cavité cérébrale s'étend et ses parois se rappro- chent et finissent par se rouler en dedans en forme de spirales. Il VII. Il a déjà été exposé précédemment que, chez les oiseaux, la péri- phérie des corps bijumeaux passe directement dans l'entre-croisement du nerf optique. Chez les mammifères, on voit sur des coupes transversales dirigées par la partie antérieure des deux hémisphères dans la région de leiu- commissure antérieure, vers l'émergence et l'entre-croisement des nerfs optiques des filets de fibres nerveuses se rendre de la périphérie et de la substance blanche des hémisphères antérieurs dans le tractus optique et prendre part à leur entre-croisement. Dans cette région se trouvent aussi les groupes de cellules d'où le nerf olfactif tire son origine. Ces deux nerfs affectent par conséquent ici des rapports de connexion. Il y a longtemps que des faits et des expériences physiologiques ont indiqué la connexion de ces deux nerfs qui est encore prouvée de fait par l'histoire de leur développe- ment, car ils proviennent simultanément du côté antérieur et extérieur du cerveau. )> VIII. Dans la couche nucléolée du cervelet, dans la périphérie des hémisphères cérébraux, des cornes d'Ammon et des tubercules quadriju- meaux autour de l'aqueduc de Sylvius, dans les corps striés comme sur toute la base du cerveau, on peut voir des cellules à double noyau ou seulement des noyaux qui sont plongés dans les fines mailles du tissu cellulaire avec des corpuscules de ce tissu. Je crois donc pouvoir attribuer pareillement aux autres cellules nerveuses du système nerveux une qualité que je n'avais accordée dans mon Mémoire {loc. cit., p. 43) qu'aux cellules ganglion- naires, c'est-à-dire qu'elles sont susceptibles de multiplication ; et je consi- dère les endroits ci-dessus indiqués, de même que la substance grise de la moelle épinière, comme le lieu de ce développement. 1) IX. J'ai essayé de prouver par les expériences physiologiques sur des anunaux vivants que les cellules fusiformes sont des cellules de sensibilité, et les cellules étoilées des cellules de mouvement. A cet effet, j'ai inventé un instrument spécial avec lequel on peut pénétrer dans la cavité de la moelle épinière et qui permet de percer ou de couper les cordons posté- rieurs et antérieurs de celle-ci, ainsi que les cornes postérieures ou anté- rieures de la substance grise, sans mettre à nu la moelle épinière. De cette manière on n'est pas obligé de recourir à l'opération si cruelle d'ouvrir les ( 383 ) vertèbres, et il n'y a pas de perte de sang, ce qu'il importe surtout d'éviter. M Les expériences que l'on a faites sur dix animaux (chiens et lapins) ont donné les résultats généraux suivants : » Nous avons percé ou coupé les cornes antérieures avec les cordons nerveux dans la région sacrée; les animaux n'ont pas éprouvé de dou- leurs; leurs extrémités postérieures furent paralysées. Nous avons percé ou coupé les cornes postérieures dans la région dorsale, ils ont éprouvé des douleurs très-violentes. Malgré cette opération les animaux ne meurent pas. Après les avoir tués et en avoir fait l'autopsie, on a vu très-distinctement la lésion, dans le premier cas sur les cordons et les cornes antérieures, dans le second sur les cordons et les cornes postérieures. » {Renvoyé, comme les précédents travaux de l'auteur sur le système nerveux, à l'examen de la Commission des prix de Médecine et Chirurgie.) PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Recherches sur les organes générateurs et la reproduction des Infusoires dits Polygastriques ; par M. Balbiani. (Commissaires précédemment nommés : MM. de Quatrefages, Cl. Bernard.) (( Dans une communication précédente, j'ai eu l'honneur de faire part à l'Académie de quelques-uns des résultats auxquels j'étais parvenu en étu- diant la reproduction et le développement des Infusoires dits Polygastri- ques de la classification de M. Ehrenberg. Dans le courant du printemps et de l'été de cette année, j'ai pu étendre mes recherches à plusieurs autres espèces, et compléter quelques observations anciennes que le manque de matériaux m'avait forcé d'interrompre momentanément. L'objet de la pré- sente Note est de faire connaître par anticipation et dans le but de prendre date, les points les plus essentiels de ces résultats nouveaux dont l'exposé détaillé fera la matière d'un Mémoire plus étendu que je me propose de soumettre prochainement à l'Académie. » L'étude de la propagation du Paramecium bursaria m'avait conduit à admettre dans cette espèce, indépendamment d'une multiplication par scis- sion spontanée, un deuxième mode qui constituait une véritable génération sexuelle, et à reconnaître dans les organes décrits sous les noms de noyau et de nucléole les analogues des organes générateurs mâles et femelles des ani- maux supérieurs {Comptes rendus, séance du 29 mars i858). J'avais aussi été amené à considérer, dans un grand nombre de cas, comme une réu- ( 384 ) nion sexuelle de deux individus, ce que presque tous les auteurs ont re- gardé comme une division spontanée dans la direction longitudinale. Très- souvent, en effet, j'ai pu constater que cet état coïncidait avec certains changements remarquables qui s'opéraient dans les organes internes de ces animaux. 1) l. Le corpuscule qui, chez les Infusoires, a été décrit sous le nom de nucléole et que j'ai montré être la glande génitale mâle, n'a encore été signalé que chez quelques rares espèces. J'ai examiné, sous ce rapport, un très- grand nombre d'individus appartenant à des formes nombreuses et variées, et j'ai pu me convaincre que, loin de constituer une exception, la présence d'un ou même plusieurs nucléoles était un fait presque constant dans les différents types de cette classe. Mais souvent le nucléole simple ou mul- tiple qu'ils renferment est si intimement confondu avec la substance du noyau, qu'il ne devient apparent que lorsqu'il s'en sépare accidentelle- ment par l'action des réactifs, ou spontanément à certaines époques déter- minées de la vie de ces êtres, principalement au temps de leur propagation sexuelle. J'ai compté quatorze espèces dans lesquelles cet organe m'est ap- paru d'une manière très-évidente et où j'ai pu suivre aussi plus ou moins loin son évolution à l'époque du rut, en même temps que j'étais témoin des autres actes qui concourent à assurer la reproduction de ces animal- cules par des germes fécondés. » Sous le rapport du nombre et de la situation de l'organe testiculaire des Infusoires, j'ai rencontré les variétés suivantes. Il est simple, arrondi et logé dans une dépression plus ou moins profonde du noyau chez le Paramecium aurelia et le P. caudalum, ainsi que dans une troisième espèce, très-voisine du P. bursaria, mais plus petite et dépourvue de granulatiotis vertes. Le genre Bursaria [B. leitcas, flava et vernalis) m'a également offert un nu- cléole simple situé dans le voisinage du noyau. Il en est enfin de même du Ctiiloclon cucullulus. Mais relativement à ce dernier, je dois faire remarquer que je ne considère pas comme l'analogue du nucléole des espèces pré- cédentes, le corpuscule auquel M. de Siebold a donné ce nom et qui est placé dans l'intérieur de la masse granuleuse du noyau, au centre d'une large zone transparente. Le nucléole proprement dit, ou testicule du Clù- lodon, se montre sous la forme d'un petit grain arrondi, brillant, pourvu d'une membrane propre, et situé tout à côté et vers le milieu du noyau. On l'aperçoit très-bien dans les grands exemplaires en s'aidant de l'action des réactifs. Quant au noyau et à ses parties intérieures, je ne fais aucune difficulté pour les regarder comme représentant tous les éléments d'un tl^ ( 385 ) œuf dont le nucléole du célèbre naturaliste allemand ne serait autre chose que la tache de Wagner. La disparition de la zone claire et de son corpus- cule central chez les animaux qui viennent de s'accoupler, me paraît sur- tout militer en faveur de cette manière de voir. » II. J'ai rencontré un testicule multiple chez plusieurs espèces appai- tenant au groupe des Ox/trichines et des Euploies ou Plaesconies, qui ren- ferme les types les plus élevés de cette classe. Dans le genre Oxjrtrichn, les deux noyaux allongés suivant le grand axe de l'animal sont accompagnés chacun d'un petit corps testiculaire arrondi, bien distinct du noyau corres- pondant. Il en existe également deux, placés, l'un à droite, l'autre à gauche du long noyau recourbé en fer à cheval des Eiiplotes cliaron et viridis. Dans les genres Slylonychia [St. mylilus, pustulata et lanceolata) et Vrostyla ( U. gran- dis), les nucléoles, au nombre de quatre ou cinq, sont distribués en deux groupes dans le voisinage des noyaux dont l'antérieur est accompagné rie deux, le postérieur de deux aussi et quelquefois de trois de ces petits orga- nes. Ils sont remarquables par leur contour nettement arrondi, leur grande réfringence et leur structure homogène. Chez le Spirostomum ambujuum, chacun des grains du long cordon moniliforme qui remplace ici le noyau ovalaire des autres espèces, loge dans une dépression profonde de sa sur- face, un petit corpuscule anondi qui répond au laicléole des espèces pré- cédentes, ce qui porte à 45 ou 5o le nombre des testicules chez cet animal, .le n'ai pu les apercevoir que chez des individus accouplés depuis un certaiti temps et en employant l'acide acétique étendu. On rencontrera très-pro- bablement une disposition analogue chez les autres types dont le noyau est formé de grains placés à la file, en manière de chapelet, tels que \e?, Sten- tors^ les Kondjioitomes, le Trachelius monilicjer, etc. » III. L'évolution de l'appareil génital mâle des Infusoires, tel que nous venons de le caractériser, ne diffère point de ce que nous a présenté le P. bursaria, dans les autres espèces de ce geine. Dans les Oxytricliines, cha- cun de ces organes reste entier, grossit, et montre dans son intérieur, appli- qué contre sa paroi, un corps granuleux épais, muni d'un appendice tubu- laire qui fait saillie dans la cavité de la capsule et paraît ouvert à son extré mité libre. Ce tube, qui nous semble être un conduit excréteur, nous esl souvent apparu rempli de filaments capillaires d'une extrême finesse, dispo- sés parallèlement à l'axe du conduit en question où ils se trouvaient engagés dans une portion de leur longueur, tandis que le reste, s'échappant p.u l'orifice du tube, s'irradiait en tous sens dans l'intérieur de la capsule. Plus tard, le corps granuleux et son conduit disparaissent, et les filaments, C. R., i858, a""" Semestre. (T. XLVII, N" 9.) ^2 ( 386 ) devenus libres, s'alignent en un faisceau qui remplit toute la cavité de la poche formatrice. Bien que je ne leur aie pas vu exécuter de mouvements, je n'hésite point à les considérer comme les filaments spermatiques de ces animaux. » IV. C'est avec autant de certitude qu'on peut appeler le noyau l'organe génital femelle des Infusoires, contrairement à l'assertion tout hypothétique de M. Ehrenberg, qui le considère comme le testicule. Son évolution ne commence également qu'au temps de la reproduction, et sou- vent pendant la réunion sexuelle même. Chez les P. aurelia et caudatum, vers la fin de l'accouplement, sa surface est parcourue en tous sens par de nombreux sillons qui, pénétrant de plus en plus profondément dans sa masse, finissent par la partager en un grand nombre de fragments inégaux et irrégulièrement arrondis, ayant un centre clair plus ou moins entouré de granulations. Je comparerais volontiers celles-ci au premier rudiment du vitellus et la partie centrale transparente à une vésicule germinative plus ou moins développée. Ces fragments ainsi constitués se dispersent bientôt dans le parenchyme ambiant. Là, un nombre très-limité d'entre eux, pres- que constamment quatre, jamais plus et très-rarement moins, achèvent leur évolution et prennent bientôt l'apparence d'œufs complets et bien déve- loppés, lisse présentent, dans cet état, sous la forme de petits corps brillants, parfaitement égaux en volume, un peu ovalaireset d'un aspect gris-bleuâtre. On distingue très-nettement chez eux un vitellus finement granuleux, en- touré de sa membrane propre qui s'en écarte plus ou moins après quelques instants de séjour dans l'eau. La vésicule de Purkinje et la tache de Wagner se voient aussi avec une clarté vraiment surprenante, si l'on considère que l'on a affaire ici aux plus petits organismes vivants. J'ai retrouvé ces œufs renfermés encore dans le corps de l'animal au septième jour après l'accou- plement. On n'y voyait plus ni vésicule, ni tache germinatives, et leur vo- lume avait un peu augmenté. Chez l'espèce voisine du P. bursaria, le noyau réniforme se déroule avant de se morceler, et ressemble, en cet état, au noyau rubané des Vorticelles. Près de vingt à vingt-cinq des fragments qui en résultent continuent leur évolution et deviennent autant d'œufs parfaits. Dans le noyau du Chilodon ciiculliilus on remarque également, après l'ac- couplement, la disparition de la zone transparente avec sa tache centrale obscure. Dans les genres Slylonychia et Urostyla, les œufs sont au nombre de quatre, comme chez le P. caudatum, mais ils se forment par un méca- nisme différent. Chacun des deux noyaux se partage eu deux moitiés comme dans l'acte de la division spontanée, et les quatre fragments qui en résultent ( 387 ) forment un égal nombre d'œufs complets. Enfin, chez le Spirostomum ambi- guum^ nous avons vu, chez des individus accouplés depuis un certain temps, les quarante à cinquante grains du long cordon flexueux qui traverse le corps, s'arrondir et se détacher les uns des autres. Mais nous n'avons pu, avec autant de netteté que dans les espèces précédentes, y retrouver tous les caractères d'un œuf, sans doute parce qu'ils n'étaient pas encore parvenus à tout leur développement. » V. Je n'ai pas assisté à la ponte chez ces animaux. Il est très-probable que les œufs sortent par l'anus ou par quelque ouverture voisine. Ainsi, chez les Stjlonychia, je les ai vus se rassembler dans la partie postérieure du corps qui porte l'ouverture anale, et diminuer graduellement de nombre à partir du lendemain ou du surlendemain de l'accouplement. Chose singu- lière, vers cette époque, un corps rond et pâle commence à se montrer au centre de l'animal, s'allonge peu à peu, s'étrangle vers son milieu, et recon- stitue le double noyau des Slylonychia. » VI. Les Infusoires sont dépourvus d'organes copulateurs. Dans la plu- l)artdes cas, l'accouplement se fait par simple juxtaposition, les deux bou- ches établissant la communication sexuelle ( Paramecium, Bursaria, Euplotes, Chilodon, Spirostomum). Chez les Oxy trichines , la réunion est plus intime, et va jusqu'à constituer une véritable soudure des deux individus dans plus du tiers de leur partie antérieure. Quiconque n'aurait pas assisté à toutes les phases de ce singulier accouplement, ne pourrait se défendre de consi- dérer cet état comme une division longitudinale marchant d'arrière en avant chez un animal unique. Mais à défaut d'une observation directe, les chan- gements concomitants si caractéristiques des organes internes ne peuvent . laisser le moindre doute sur la signification réelle de cet acte. » M. HoDuiT adresse de Saint-Louis (Missouri) un Mémoire ayant pour titre : « Principes pour déterminer la valeur rigoureuse du grand axe et de l'excentricité de l'orbite d'une comète dont on connaît trois rayons vec- teurs et les angles compris » . (Renvoi à l'examen de M. Le Verrier déjà désigné pour une précédente communication du même auteur.) '^'' '^ M. Labarthe, de Brandelac, soumet au jugement de l'Académie une Note sur l'emploi de l'huile d'olive contre la maladie de la vigne. (Commission des maladies des plantes usuelles.) 52.. ( 388 ) M. Landois adresse une « Note sur un nouvel élément métallique ». (Renvoi à l'examen des Commissaires nommés pour de précédentes com- munications du même auteur : MM. Delafosse, Ch. Sainte-Claire Deville.) CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de la Guerre adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, le tome XXII de la nouvelle série des « Mémoires de Médecine, de Chi- rurgie et de Pharmacie militaires ji. M. Vrolik, secrétaire général de l'Académie royale des Sciences d'Am- sterdam, envoie, au nom de cette Académie, plusieurs volumes qu'elle a récemment publiés. M. Nettermann, en adressant, au nom de la Commission scientifique du Jardin zoologique d'Amsterdam, la septième livraison des Mémoires de la .Société Natura nrtis rnagislra et la Table des six livraisons précédentes dont se compose le V volume, prie l'Académie de vouloir bien comprendre cette Société dans le nombre de celles auxquelles elle fait don de ses publica- tions. (Renvoi à la Commission administrative.) L'Université de Kiel envoie le volume IV de ses publications (année i857). M. Mulsant adresse au nom de l'Académie des Sciences, Arts et Belles- Lettres de Lyon, un exemplaire des tomes IV, V et VI des Mémoires de cette Académie ; Et, au nom de la Société impériale d'Agriculture, d'Histoire naturelle et des Arts utiles de la même ville, trois nouveaux volumes des Annales de la Société (VIP et VHP de la seconde série et P"" de la troisième série). M. le Secrétaire perpétcel de l'Académie Stanislas, de Nancy, envoie un exemplaire des Mémoires de cette Académie pour l'an 1857. ( .^«9 ) M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un ouvrage de M. Paleocapa sur la navigation du Danube {voir an Bulletin bibliographique), et lit l'extrait suivant de la Lettre d'envoi adressée à M. le Président par M. Ménabréa : « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences deux exem- plaires d'un Mémoire h/drogmphique que M. Paleocapa, ministre de S. M. le roi de Sardaigne, vient de publier sur la navigation des bouches du Danube, question importante pour le commerce en général, et à laquelle se rattache l'avenir des Principautés danubiennes. I^'auteur examine succes- sivement les trois branches de Kilia,de Soulina et de Saint- Georges, entre lesquelles se divise, avant de se jeter à la mer, ce fleuve qui forme la plus belle ligne navigable intérieure de l'Europe, et qui permettrait à des navires de 5oo tonnes de remonter jusqu'à 200 kilomètres dans les terres, si les bancs de sable ou barres qui obstruent ses enibouchures n'étaient pas un obstacle à la navigation. » M. Paleocapa discute ensuite les divers projets qui, en vertu du traité de Paris de i856, ont été élaborés pour régulariser les bouches du Danube, et il finit par conclure en faveur du bras de Saint-Georges, qui est le plus rapproché du Bosphore et qui se trouve dans les meilleures conditions nautiques. n Étudiant ensuite le cas où l'on voudrait profiter d'une des embou- chures naturelles du fleuve pour établir une communication facile avec la mer, il propose pour cela un système de travaux analogues à ceux que lui-même a exécutés avec tant le succès au port de Malamocco à Venise. » L'auteur passe des considérations les plus élevées de la science hydro- graphique aux détails les plus minutieux de l'art de l'ingénieur. Son Mémoire, rédigé avec une lucidité peu ordinaire, mérite d'être d'autant plus remarqué, que M. Paleocapa est, depuis plus d'une année, atteint d'une cécité complète. » M. le Secrétaire perpétuel signale encore parmi les livres déposés sur le bureau un ouvrage de M. Gemellaro, concernant les poissons fossiles de la Sicile. M. Valenciennes est invité à faire connaître à l'Académie cet ouvrage par un Rapport verbal. M. Haidinger, dans une Lettre adressée à M. Élie de Beaumont, rectifie ( 390 ) un passage de sa précédente Lettre sur l'examen d'une topaze présentée à tort comme un diamant. Cette rectification portant sur un passage de la Lettre que n'a point reproduit l'extrait donné dans le Compte rendu, nous nous bornerons à cette simple mention. L'auteur des Tables d intégrales définies, Tables comprises dans l'envoi de M. Vrolik et qui forment le IV*' volume des Mémoires de l'Académie d'Amsterdam, M. Bierens de Haan, exprime le désir d'obtenir pour son travail l'approbation de l'Académie. M. Bertrand est invité à faire connaître à l'Académie par un Rapport verbal ce travail important. M. Hellard adresse de Montivilliers (Seine-Inférieure) une Lettre rela- tive au concours pour le prix du legs Bréant. Il dema^.de si l'inventeur d'un remède qui aurait été reconnu efficace contre le choléra-morbus pour- rait, après avoir obtenu le prix, se dispenser de faire connaître la compo- sition de ce remède. La Commission considérant comme non avenu tout Mémoire dont l'au- teur ne fait pas connaître d'une manière suffisante le remède qu'd préco- nise, il est évident qu'il ne peut être question de prix pour des communi- cations qui ne seraient pas même admises au concours. La séance est levée à 4 heures et demie. E. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 3o aoiàt 1 858 les ouvrages dont voici les titres : Institut impérial de France, Académie française. Séance publique annuelle du jeudi 19 août i858, présidée par M. Saint-Marc Girardin, Directeur. Paris, i858; in-4°. Recueil de Mémoires de médecine, de chirurgie et de pharmacie militaires, publiés par ordre du Ministre de la Guerre, 2* série, XXIP volume. Paris, 1 858 ; in-8°. Mémoire hydrographique sur les bouches du Danube ; par M. P. PaleOCAPA, ( 39' ) ministre de S. M. le roi de Sardaigne. Traduit de l'italien. Paris, i858; in-8». Cours d'astronomie à l'usage des officiers de ta marine impériale; par M. E.-P. Dubois. Paris, i858; i vol. in-8''. Texte des explications des faits célestes et géologiques contenus dans latlas cosmobiographique présentant la création et la production des corps célestes, de leur mouvement, etc.; par M. Pierre Béron. Paris, i858; in-4°, avec atlas in-folio grand aigle. Observations sur la transpiration des plantes pendant la nuit; par M. P. DUCHARTRE; br. in-8°. Recherches expérimentales sur la transpiration des plantes dans tes milieux humides; par le même; br. in-8°. Essai sur les ganglions médiaux ou latéro- supérieurs des Mollusques acéphales; par M. J.-Léon SouBEiRAN. Paris, i858; br. in-8". Les Médecins cantonnaux. Lettres adressées au préfet du département de la Haute-Loire par le D"^ Andrieux (de Brioude). Paris, i858; br. in-8''. Etude sur la vipère cornue (bicorne) du sud de C Algérie; par le D' I^.-T. TisSEiRE, de Faujeaux (Aude). Alger, i858; br. in-8°. Dictionnaire français illustré, ou Encyclopédie universelle; 62' livraison in -4°. Annales des Sciences physiques et naturelles, d'Agriculture et d'Industrie, pu- bliées par la Société impériale d'Agriculture, etc., de Lyon; 2* série, t. VII, 1" partie, et tome VIII; 3" série, tome I"; in-8°. Mémoires de l'Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. Classe des Lettres; nouvelle série, t. IV; in-8". Classe des 5aence5; nouvelle série, t. IV à VI ; in-8°. Bulletin de la Société industrielle d'Angers et du département de Maine-et-Loire; 28* année, 8* de la 2* série. Angers, 1857 ; in-8°. Société industrielle d'Angers et du département de Maine-et-Loire. Procès- verbal de la séance solennelle du jeudi \" juillet i858, tenue pour la distribution des médailles décernées à la suite de la sixième exposition quinquennale agricole, industrielle et artistique d' Angers. Angers, i858; br. in-8". Mémoires de l'Académie de Stanislas. 1867. Nancy, i858 ; in-8". Mappe... Images photographiques des phases lunaires faites à l'observatoire du Collège Romain en i858 ; par le Père A. Secchi. Borne, i858 ; in-folio. Ricerche... Recherches sur les Poissons fossiles de la Sicile, i"' partie; par M. G. -G. Gemmellaro. Catane, i858; br. in-4". (Renvoyé à l'examen de M, Valenciennes pour un Rapport verbal.) ( 392 ) Sul graduale... Sut^ le soulèvement graduel dune partie de la côte de Sicile; par M. G. -G. Gemmellaro. Catane, i858; br. in-4°. Causa... Nouvel essai sur la cause de la rage; par M. TOFFOLI ; i feuille in -8°. Verhandelingen... Mémoires de l' Académie royale des Sciences d'Amster- dam. Volumes IV, V et VI. Amsterdam, 1857 et i858; in-4*'. Versiagen... Comptes rendus de la même Académie, section d'Histoire na- turelle; tome VII ; livraisons 1 à 3. Amsterdam, i857-i858; in-8°. Versiagen... Comptes rendus de la même Académie, section de Littérature; tome III; livraisons i à 3. Amsterdam, i857-i858; in-8''. Jaarboek... Annuaire de la même Académie. Avril 1857-avril i;858; in-8''. Catalogus. . . Catalogue de la bibliothèque de la même Académie ; l" volume ; i"^" partie. Amsterdam, 1857; in-S". . Bijdragen... Mémoires de Zoologie publiés par la Société Natura artis ma- gistra, d'Amsterdam ; 7* livraison ; in-4°. Schriften... Publications de i Université de Kiel. IV* volume. (Année 1857.) Kiel, i858; in-4''. COMPTE RENDU DES SÉANCES DG L'ACADÉMIE DES mmm. SÉANCE DU LUNDI 6 SEPTEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PHYSIOLOGIE. — Sur la quantité d'oxjijéne que contient le sang veineux des organes glandulaires, à l'état de fonction et à l'état de repos; et sur l'emploi de l'oxjde de carbone pour déterminer les proportions d'oxygène du sang ; par M. Claude Bernard. « Dans une communication faite à l'Académie le 28 février de cette an- née, j'ai fait voir qu'à l'état normal ou physiologique (i) le sang veineux des glandes est rutilant quand ces organes expulsent le produit de leur sé- crétion, et qu'il est noir quand ces mêmes glandes n'expulsent rien et sont dites à l'état de repos. Dans une autre communication faite le g août der- (i) Dans l'état physiologique, l'excitation du nerf sécréteur est toujours accompagnée par une accélération de la circulation et par une coloration rouge du ' sang veineux. Ces phéno- mènes sont d'autant plus marqués, que l'organe glandulaire est plus petit et qu'il est plus indé- pendant par la disposition de ses vaisseaux de la circulation des organes voisins. Je ne connais aucune glande où le phénomène soit aussi visible que dans la glande sous-maxillaire du chien, qui remplit toutes ces conditions. Mais pour qu'on ne se méprenne pas sur la subordination de ces divers phénomènes, je ferai remarquer que tout ce que j'ai dit prouve clairement que cette coloration rouge du sang veineux est une conséquence de l'action du nerf qui accélère la circulation et non une cause de la sécrétion, puisqu'on la constate après la section du grand sympathique sans qu'il y ait sécrétion. De telle sorte que si l'on met un obstacle à l'écoule- C. R., (858, 3»« Semestre. (T. XLVII, N» 10.) ^^ (394) nier, j'ai indiqué par quel mécanisme physiologique deux ordres de nerfs tiennent sous leur dépendance les variations de couleur qui surviennent dans le sang veineux glandulaire (i). Aujourd'hui je désire examiner les modifications chimiques du sang qui sont en rapport avec ses changements de coloration dans une même veine. » Mais je dois m'empresser de dire qu'il ne s'agit pas ici d'une analyse chimique du sang. Dans cet examen des sangs veineux glandulaires, il ne sera question que de la détermination relative de l'oxygène, qui est le gaz auquel on a toujours attribué- la couleur rutilante du sang. Et encore ne me serais-je pas permis cet empiétement sur les attributions des chimistes, si je n'avais été amené par des considérations entièrement physiologiques, comme on va le voir, à employer un nouveau moyen très- simple pour la détermination de l'oxygène dans le sang. » Il y a environ dix ans que je fis sur l'empoisonnement des animaux par l'oxyde de carbone des expériences que j'ai répétées depuis dans mes cours au Collège de France en i853 et i856 (t.). Or en étudiant l'action toxique ment du sang par la veine glandulaire, en même temps qu'on excite le nerf sécréteur, la sécrétion peut encore s'opérer quoique le sang retardé accidentellement dans sa marche ne puisse pas couler rouge. Dans certaines glandes volumineuses, comme dans la parotide du cheval, le sang se renouvelle plus difficilement en totalité dans la glande à cause de son vo- lume et à cause aussi de la communication des veines glandulaires avec les veines musculaires voisines qui fournissent un sang excessivement noir dans les mouvements de mastication de l'animal. Aussi n'aurait-ce jamais été sur cette glande que le phénomène eût pu être découvert, quoiqu'il existe, mais masqué par les circonstances que je viens d'indiquer. En faisant ainsi la part de la cause et de l'effet, on voit que l'action physiologique essentielle du nerf sécré- teur est d'accélérer la circulation et de rendre le sang veineux rouge quand l'accélération est aussi intense que possible, et il n'y a aucune raison de trouver des contradictions dans les effets moins marqués du phénomène qui sont le résultat de circonstances tout à fait secon- daires. (i) Depuis lors j'ai poursuivi mes recherches sur les nerfs qui accélèrent ou retardent la circulation capillaire, et j'ai reconnu que ces deux ordres de nerfs ne se rencontrent pas seu- lement dans les glandes, mais qu'ils existent dans d'autres parties du corpg. J'ai constaté par- ticulièrement chez le chien que des filets du rameau mylo-hyoïdien du nerf maxillaire infé- rieur de la cinquième paire accélèrent la circulation dans les vaisseaux de la face. Je donnerai ultérieurement ces expériences en m'occupant successivement des phénomènes des circula- tions locales qui sont encore si peu connus. (2) Notes of M. Bernard' s lectures on thc blood ; wHii an appcndix hy fValter F. Atlee, M. D. Philadelphia, i854, p. 19 à 22. — Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses. Pai'is , 1 85^ . (395) de l'oxyde de carbone sur le sang chez l'animal vivant, j'ai été amenéà trouver que ce gaz empoisonne rapidement les animaux parce qu'il déplace instan- tanément l'oxvgène des globules du sang et ne peut plus ultérieurement être déplacé par l'oxygène de l'air. D'où il suit que les globules du sang en quelque sorte paralysés sont devenus impropres à absorber l'oxygène et circulent comme des corps inertes sans pouvoir désormais entretenir la vie. Si tous les globules sanguins sont atteints par une quantité d'oxyde de car- bone suffisante pour déplacer tout leur oxygène, la mort est presque ins- tantanée, et la vie ne peut plus être rappelée par l'insufflation artificielle; si une partie du sang a échappé à l'action délétère, la mort peut être plus tardive, etc. » En un mot, j'ai considéré l'action si éminemment toxique de l'oxyde de carbone comme la conséquence de sa très-grande affinité pour la matière des globules sanguins. En effet, l'oxyde de carbone a plus d'affinité pour les globules du sang que l'oxygène, puisque l'oxyde de carbone déplace rapidement l'oxygène, tandis que l'oxygène est incapable de déplacer à son tour l'oxyde de carbone. .. C'est cette singulière propriété toxique de l'oxyde de carbone, dont je crois avoir le premier reconnu le mécanisme, qui m'a conduit tout naturel- lement à employer ce gaz pour déplacer l'oxygène du sang. Ce moyen offre sur les anciens procédés l'avantage d'être très-rapide et plus rigoureux, parce que, par l'action toxique même que l'oxyde de carbone a fait éprou- ver au sang, se trouvent éliminées les causes de disparition de l'oxygène pendant la durée de l'opération. i: v ■■■ /.uiu Mi\ » Depuis deux ans j'ai employé ce procédé pour un grand nombre de recherches, et l'hiver dernier, au Collège de France, dans mon cours qui a eu pour sujet principal l'étude du sang, j'ai développé publiquement les avantages de ce moyen d'analyse, en l'appuyant par des expériences nom- breuses, qui ont été exécutées par M. Leconte, et qui étaient instituées pour la détermination de la quantité relative d'oxygène dans les sangs des différents organes du corps. » Voici en quelques mots comment j'opère. J'aspire le sang des vaisseaux au moyen d'une seringue graduée, et je le fais passer rapidement, à l'aide d'une canule en fer recourbée, dans un tube de verre gradué placé sur le mercure et contenant préalablement le gaz oxyde de carbone. J'obtiens ainsi le sang à l'abri du contact avec l'air [loc. cit., p. 166). Aussitôt que le sang est introduit, j'agite fortement, de manière à opérer le mélange et à empê- cher la coagulation. Je maintiens le contact de l'oxyde de carbone et 53.. ( 396) du sang pendant une heure ou deux à une température de 3o à 4o degrés, et en ayant soin d'agiter le sang, pendant ce temps, à deux ou trois re- prises différentes. Le volume total du gaz ne change pas ordinairement, parce que l'oxyde de carbone déplace l'oxygène volume à volume (i). Sous l'influence de l'oxyde de carbone, on voit tous les sangs prendre une même teinte vermeille persistante, que j'ai signalée depuis bien longtemps comme caractérisant l'action de l'oxyde de carbone, aussi bien dans le sang des vaisseaux chez l'animal vivant que sur le sang traité en dehors du corps (2). » J'emploie habituellement pour chaque expérience 25 centimètres cubes d'oxyde de carbone pour 1 5 centimètres cubes de sang. Avec cette quantité de gaz tout l'oxygène du sang peut être déplacé : on peut en acquérir la preuve en faisant une nouvelle addition d'oxyde de carbone, et dans ce second lavage on ne trouve plus d'oxygène d'une manière sensible. » Pour l'analyse du mélange gazeux dans lequel se trouve l'oxygène dé- placé, on s'est servi des procédés habituellement en usage : l'acide carboni- que a été dosé par la potasse, l'oxygène par l'acide pyrogallique, et le dosage de l'oxyde de carbone, quand on y a eu recours, a été fait au moyen de sa transformation en acide carbonique par l'étincelle électrique. » Après ce préambule un peu long, mais que j'ai cru nécessaire, j'arrive à l'objet essentiel de ma communication, qui est de savoir si le sang veineux glandulaire rouge contient autant ou plus d'oxygène que le sang veineux glandulaire noir. J'ai pensé qu'il était nécessaire de poser ainsi la question. En effet, dans l'état actuel de nos connaissances, on ne pouvait faire que deux hypothèses sur la cause de la coloration du sang veineux ver- meil qui s'écoule de la glande en fonction avec une activité telle, qu'il est, ainsi que nous l'avons dit, animé de pulsations comme le sang arté- riel quand la sécrétion est très-intense. On pouvait penser que le sang vei- (1) J'ai déjà signalé ce déplacement volume à volume de l'oxygène par l'oxyde de carbone (cours de i856), page i84- Mais depuis j'ai vu, quand il y a beaucoup d'acide carbonique, qu'il y a une augmentation du volume total du gaz. (2) Depuis que j'ai trouve et que j'enseigne dans mes cours publics cette propriété que pos- sède l'oxyde de carbone de rendre le sang rutilant d'une manière persistante, ainsi que son action spéciale toxique sur les globules sanguins, ces faits ont été depuis signalés d'après moi dans divers ouvrages. Je citerai particulièrement à ce sujet la publication de M. le D' Atlee de Philadelphie, qui a suivi mon cours en i853. Tout récemment, M. le D' F. Hoppe a essayé d'utiliser, pour les recherches médico-légales, cette propriété de l'oxyde de carbone de rendre le sang rutilant d'une manière persistante. Voyez Archiv fiir pathologische Anatomie iind Physiologie, efc.; par iJ. Firchow, t. XI, p. 288, et t. XIII, p. io4; i857-i858. (397) neux rouge est tout simplement du sang artériel qui a traversé les capillaires avec une rapidité si grande, qu'il n'a pas eu le temps de devenir veineux, c'est-à-dire de se dépouiller de son oxygène pour prendre à la place de l'a- cide carbonique. Mais on pouvait tout aussi bien admettre que le sang vei- neux rouge est du sang veineux ordinaire avec cette différence qu'il n'est pas resté noir parce que, s'étant formé au moment de la sécrétion, il s'est trouvé débarrassé par l'excrétion glandulaire de son acide carbonique qui, sans cette circonstance, l'aurait rendu noir, ainsi que cela a lieu quand la glande ne sécrète pas et que l'acide carbonique ne peut pas s'échapper. Cette der- nière opinion acquérait un grand degré de vraisemblance par ce fait que tous les liquides sécrétés renferment une proportion considérable d'acide carbonique soit en dissolution, soit à l'état de combinaison. La quantité comparative d'oxygène contenue dans le sang à son entrée dans la glande et à la sortie de ce même organe était seule capable de décider de l'une ou l'autre des deux hypothèses : si en sortant de la glande le sang veineux rouge contient plus d'oxygène que le sang veineux noir et autant que le sang artériel, il est clair qu'il n'est pas devenu veineux. Si, au contraire, le sang veineux rouge donne moins d'oxygène que le sang artériel et dans une proportion égale à celle que renferme le sang veineux noir, on devra accep- ter la seconde opinion, à savoir que pendant la sécrétion le sang artériel devient veineux comme à l'ordinaire, avec cette particularité qu'il resterait rouge, parce qu'alors il se débarrasserait sur place de son acide carbonique au lieu de ne l'éliminer que plus tard dans l'organe pulmonaire. X Voilà donc les termes du problème que je me suis proposé de résoudre j voyons actuellement ce que l'expérience va nous apprendre. » J'ai opéré sur le sang de la veine rénale, parce que le volume de l'or- gane permet d'obtenir avec facilité des quantités de sang suffisantes pour les analyses comparatives. » Sur un chien vigoureux et en digestion, après avoir mis à découvert les vaisseaux rénaux du côté gauche avec les précautions convenables, j'ai aspiré rapidement et porté immédiatement en contact avec i5 centimètres cubes d'oxyde de carbone (i) i5 centimètres cubes de sang de la veine ré- (i) Cette aspiration rapide du sang de la veine rénale est assez difficile à opérer. Il faut éviter de lier la veine parce qu'aussitôt le sang veineux devient noir par l'obstacle à la cir- culation. C'est pour cela que je préfère pénétrer à droite par la veine cave et plonger la canule de la seringue jusque dans la veine rénale gauche dans laquelle la circulation ne se trouve pas interrompue. ( 398 ) nale, pendant que l'urine s'écoulait abondamment par l'uretère et que le sang veineux était presque aussi vermeil que celui de l'artère. Aussitôt après, une des nombreuses divisions de l'artère rénale à son entrée dans le rein a été coupée, et par son bout central j'ai aspiré i5 centimètres cubes de sang, que j'ai mis de même en contact avec une semblable quantité d'oxyde de carbone. Alors pour troubler la sécrétion urinaire, j'enlevai la capsule grais- seuse du rein. L'urine cessa quelques instants après de couler par l'uretère et le sang de la veine devint noir comme le sang veineux de la veine cave. A ce moment, j'aspirai i5 centimètres cubes de ce sang veineux rénal noir, qui fut comme les deux autres mis en contact avec 9.5 centimètres cubes d'oxyde de carbone. Après une heure de séjour dans une étuve à une tem- pérature de 3o à 4o degrés, l'analyse des gaz en contact avec les trois es- pèces de sang précédemment désignées donna les résultats qui suivent pour les quantités d'oxygène qu'ils renfermaient, calculées pour loo volumes de sang : Volumes d'oxygène. 1°. Pour le sang veineux rouge 1 7 > ^6 a". Pour le sang artériel «9j46 3°. Pour le sang veineux noir 6,4o » Dans une seconde expérience, on a trouvé i6 pour loo d'oxygène dans le sang veineux rénal rouge, 17,44 dans le sang artériel aortique, et 6,44 dans le sang veineux de la veine cave. » D'après ces expériences, on voit donc que le sang veineux rouge du rein (et il est présumable qu'il en est de même des autres sangs glandu- laires) diffère du sang veineux ordinaire en ce qu'il ne s'est, pour ainsi dire, pas désoxydé. Ainsi se trouverait vérifiée notre première hypothèse, puisque ce sang a conservé les caractères du sang artériel. Toutefois, si cela est vrai pour les proportions d'oxygène qu'on y trouve, la proposition absolue ne serait pas exacte. En effet , ce sang veineux glandulaire rouge contient beaucoup moins de fibrine que le sang artériel; il renferme moins d'eau , parce qu'il a fourni celle de la sécrétion , et , de plus , ce sang vei- neux rouge se montre constamment plus altérable que le sang artériel . c'est-à-dire qu'il devient noir spontanément beaucoup plus vite quand il a été retiré des vaisseaux , etc. (1). '(i) On remarque ces mêmes propriétés dans le sang veineux de la tète quand on a préala- blement coupé le grand sympathique dans la région moyenne du cou. Les expériences que j'ai faites à ce sujet, depuis i852, ont montré qu'après la section du sympathique la circu- ( 399) » Quoi qu'il en soit, en nous en tenant pour le moment uniquement à l'objetde ma recherche actuelle, c'est-à-dire à ce qui concerne la proportion d'oxygène du sang veineux glandulaire, nous voyons ce fait bien singulier^ que c'est précisément pendant leur fonction, c'est-à-dire pendant qu'elles sécrètent, que les glandes laissent passer le sang rouge sans le désoxyder, tandis que pendant qu'elles ne fonctionnent pas et n'expulsent aucun pro- duit, le sang qui en sort est noir, privé, en grande partie, d'oxygène et chargé d'acide carbonique (i). Ici se présente de nouveau cette 'oppo- sition entre le système glandulaire et le système musculaire, sur laquelle j'ai déjà souvent appelé l'attention. Dans les muscles, le sang veineux sort d'autant plus noir et d'autant plus désoxydé, que l'organe a fonc- tionné et s'est contracté plus énergiquement ; dans les glandes, le sang sort d'autant plus rouge et d'autant moins oxydé, que l'organe a fonc- tionné, c'est-à-dire a sécrété avec plus d'intensité. Mais devons-nous con- sidérer cette opposition dans les phénomènes apparents comme la preuve d'une différence radicale dans les procédés de nutrition et de fonctionne- ment des glandes et des muscles? En un mot, pouvons-nous dire que, tan- dis que les muscles consomment de l'oxygène en raison directe de leur ac- tivité fonctionnelle, c'est le contraire pour les glandes? ou bien ne devons- nous pas plutôt, en face de cette conclusion singulière, concevoir des doutes sur la justesse de notre manière de désigner les états fonctionnels des glandes? Ce serait là mon opinion, et je pense que ces recherches condui- ront à faire interpréter autrement ce qu'on appelle état de repos et état fonctionnel des glandes, et à nous faire distinguer là un état d'activité chi- mique et un autre état d'activité purement mécanique. Je pourrais déjà ap- porter divers arguments en faveur de cette opinion ; mais je m'arrêterai aux lation s'accélère considérablement, la température augmente, le sang veineux devient rouge , la pression augmente. Si on vient à galvaniser le bout périphérique ou supérieur du sympathique, la circulation diminue d'intensité , les vaisseaux se resserrent et la température baisse en môme temps que le sang devient très-noir. C'est particulièrement sur les chevaux où tous ces faits se présentent avec une grande évidence. Cette grande altérabilité du sang veineux rouge exige qu'on opère avec une grande célérité pour le mettre en contact avec l'oxyde de carbone qui l'empêche de devenir veineux et de se désoxyder par la formation de l'acide carbonique. { i) Je ne veux pas examiner la question de quantité d'acide carbonique produit. Seulement je dirai qu'avec l'oxj'de de carbone je n'ai jamais trouvé une quantité d'acide carbonique qui répondît à la quantité d'oxygène disparu. Ce qui indiquerait que peut-être dans le sang il y a quelque chose d'intermédiaire entre l'oxygène et l'acide carbonique. ( 4oo) faits très-nets que j'ai précédemment fait connaître, me bornant à signaler ce côté obscur de la question qui servira de point de départ pour des recherches ultérieures. » OPTIQUE MINÉRALOGIQUE. — Sur la duplication des images au travers des cristaux biréfringents à faces parallèles; Note de M. Babixet. « A l'occasion d'une assertion de M. Haidinger ainsi conçue : « Il serait » absurde de demander à un cristal doublement réfringent de séparer les » images, comme le spath d'Islande, par la transmission à travers deux » faces parallèles ou peu inclinées, » M. Babinet, après avoir démenti cette assertion qui vient de Haùy, indique le procédé d'observation suivant : Tendez sous le cristal, au moyen d'un peu de cire, un fil simple de cocon de soie, et regardez avec une loupe ce fil très-mince au travers du cristal biréfringent à faces parallèles. Si l'axe est oblique aux faces, le fil paraît double, et si l'axe est parallèle ou perpendiculaire aux faces du cristal, on obtient la duplication de l'image en obliquant la ligne de vision de ma- nière que les rayons qui viennent à l'œil fassent intérieurement un angle sensible avec l'axe du cristal. Une plaque de cristal de roche de c à 2 cen- timètres d'épaisseur double parfaitement le fil de cocon, et chaque image est reconnue facilement comme polarisée. » ÉCONOMIE RURALE. — Expériences faites au moyen de l'appareil d'incubation artificielle présenté à t Académie dans la séance du 17 mai i858; Note de M. Ségcier. <( Messieurs, » Vous avez accueilli avec trop de bienveillance l'appareil d'incubation artificielle que j'ai précédemment eu l'honneur de vous soumettre, pour que je ne regarde pas comme un devoir de vous faire connaître le résultat des expériences qu'il m'a permis de faire. , 1) J'ai la satisfaction de pouvoir vous dire que toutes mes prévisions se sont réalisées ; le succès a répondu à mon attente ; de nombreux œufs ont été couvés jusqu'à éclosion, et des familles entières de perdreaux ont été conduites jusqu'à l'âge adulte. ' "«"Pour me placer dans les meilleures conditions de température, j'ai consulté les auteurs qui se sont occupés d'incubation artificielle; j'ai pensé pourtant que l'enseignement le plus certain serait celui donné directement ( 4oi ) parla nature; la ieriiie que je fais valoir par moi-même me fournissait de nombreux nids de poules ; je pouvais dans chacun placer un thermomètre : cette recherche de la température la plus convenable, opérée simultanément sous une douzaine de poules couveuses, m'a révélé que la température n'était pas la même sous toutes ; elle m'a appris qu'il y avait augmentation vers les derniers jours de la période. Ce fait d'une température croissante chez les animaux qui couvent, a été signalé par nos confrères pour certains reptiles; quant à nous, il nous paraît être aussi une vérité pour les gallina- cés: les deux limites des degrés de la chaleur produits par une poule, ob- servées par nous, sont 38 et l\'x degrés centigrades; nous n'avons remarqué le terme l\i que sous les poules couvant depuis plus de dix -huit jours. La servante chargée du poulailler de ma ferme croyait impossible de rem- placer par un appareil un être vivant dans l'une de ses plus importantes et longues fonctions, aussi elle m'avait prédit un insuccès; la grande sécheresse de la saison devait, selon elle, en être la cause principale. Nous rapportons cette particularité pour reconnaître que l'expérience pratique fournit à ceux qui ont le bonheur de l'avoir acquise des notions vraies que des essais conduits avec soin viennent mettre en lumière. En effet, le der- nier jour de notre première période d'incubation, nous avions trouvé avec .grande satisfaction tous nos œufs réguhèrement becquetés, et pourtant nous eûmes le regret de ne voir que le tiers de nos poulets sortir de leur coque ; notre chagrin fut plus grand encore quand nos élèves succombèrent au bout de trois jours. » L'examen attentif de leur cadavre, qui ne se putréfiait pas, malgré l'extrême chaleur de l'atmosphère et la température plus élevée encore du milieu où nous les avions maintenus, nous prouva que notre gélinière avait eu raison : la sécheresse avait réellement nui à notre première opération. » Le remède était de rendre à l'air au milieu duquel les poulets éclo- saient un degré d'humidité suffisant pour qu'ils ne fussent plus collés dans leur coquille par la trop rapide évaporation du liquide contenu dans l'œuf et le dessèchement brusque du placenta. Une aspersion d'eau, souvent répétée, sur le sable garnissant le sol des lieux habités par nos poussins fut reconnue nécessaire pour les préserver de l'espèce de momification que nos premiers élèves avaient subie, faute de cette précaution. » Un petit être, soumis pendant vingt et un jours à une température de Z|o degrés, craint de passer brusquement à une température beaucoup plus basse; il fait tout ce qui est en son pouvoir pour éviter cette rapide transi- tion. Le besoin instinctif de chaleur est tel chez un poussin, qu'il s'expose à C. R., i858, a""» Semestre. (T. XLVII, N" 10.) 54 ( 4oa ) une déformation d'organe pour ne pas subir l'influence du froid. Expliquons ce que nous avons remarqué à cet égard. L'Académie se rappelle que notre méthode d'incubation consiste à placer sur les œufs un sac de caoutchouc rempli d'eau à 4o degrés, à l'instar de la poule qui se pose sur eux, pour les échauffer par contact et de haut en bas. Continuant cette imitation de la nature, nous avons installé au centre de la chambre dans laquelle nous élevons nos poussins un large sac de caoutchouc semblable de tout point à ceux qui nous servent de couveuse, seulement plus grand. C'est sous ce sac, maintenu par des supports à une certaine distance du sol, que viennent se presser nos poulets. Nous avions eu la maladresse de suspendre ce sac un peu trop haut; la poule qui s'accroupit sur ses petits aurait dû nous servir de règle et nous éviter cette faute; elle a eu pour résultat une curieuse modification dans la structure des jambes de nos élèves. » Le désir violent d'appuyer leur corps contre le sac rempli d'eau chaude trop élevé au-dessus du sol pour que nos tout petits poussins pussent l'at- teindre les premiers jours, leur fit redresser leurs articulations, au point de faire disparaître, par cette habitude de quelques jours, l'inflexion du talon, et, à notre grande surprise, nous avons vu chez certains poussins s'effacer l'inflexion du talon ainsi progressivement amoindrie, et une inflexion en sens inverse quelquefois même l'a remplacée. Plusieurs de nos poussins, d'abord mal à l'aise sur leurs articulations en ligne droite, incertaines et fléchissantes, ont acquis l'habitude de très-bien marcher, le renversement survenu. Pour combattre cette tendance anormale, il nous a suffi d'abaisser le sac servant de mère artificielle à nos poussins ; alors l'obligation de s'ac- croupir pour se glisser dessous a été, pour ceux chez lesquels le renverse- ment n'était pas complètement arrivé, un traitement orthopédique efficace : en quelques jours leur infirmité disparut. Nous avons constaté d'une façon plus directe encore la facilité du redressement des membres durant le jeune âge. n Une morsure de fourmi, le premier jour de l'éclosion, avait amené une rétraction musculaire à la patte d'un de nos perdreaux; l'oiseau mordu marchait les doigts complètement retournés, le dessous de la patte étant devenu le dessus. Un petit bandage façonné avec une fraction de tuyau de plume ramollie dans l'eau tiède a opéré le complet redressement en cinq jours, et la patte remise dans sa position normale y est restée sans le ban- dage enlevé au bout de ce court espace de temps. » L'observation de ces faits nous porte à recommander, aux personnes qui voudraient se servir de notre couveuse artificielle, d'avoir le soin de ( 4o3 ) combattre le dessèchement produit par l'élévation de la température de l'eau contenue dans un sac de caoutchouc complètement imperméable, par le dépôt sous les nids d'un morceau d'épongé mouillée. Nous invitons nos imitateurs à ne pas négliger la fréquente aspersion du sable qui sert de sol à la chambre d'éducation ; nous les engageons enfin à suspendre d'une façon inclinée le sac qui sert de mère, laissant ainsi aux poussins le soin de trouver eux-mêmes, à mesure qu'ils grandissent, l'endroit où la distance entre le sac et le sol est en relation avec la longueur de leurs pattes. Avec ces simples précautions, nous leur garantissons le succès qu'ont obtenu toutes nos autres couvées après la première. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Industrie de la baryte; par M. Fréd. Kuhlmann. (Première partie.) « L'Académie, en accueillant avec bienveillance mes précédentes com munications concernant la peinture et, en particulier, l'application du sul-" fate artificiel de baryte à la peinture en détrempe et à la peinture siliceuse, m'a imposé le devoir de poursuivre mes essais pour en faire entrer promp- tement les résultats dans la pratique. » S'il a paru désirable à l'Académie que le blanc de baryte prît une place importante dans la décoration de nos habitations et de nos monuments, c'est que la substitution de cette base blanche à la céruse et au blanc de zinc était appuyée non-seulement par des considérations d'économie, d'inal- térabilité et de durée, mais surtout aussi par des considérations d'un ordre plus élevé, celles de la santé publique et de l'hygiène de nos ateliers in- dustriels. » Ce double intérêt m'a constamment guidé dans la série de recherches nouvelles dont j'aurai l'honneur de présenter successivement les résultats à l'Académie. Je les présenterai avec une confiance d'autant plus grande, que, pour une grande partie, l'expérience de plusieurs années déjà d'un travail fait sur une très-grande échelle dans mes fabriques, m'a permis de surmonter les difficultés toujours inhérentes à toute innovation dans l'industrie, diffi- cultés qu'on ne parvient à écarter que par une persévérance opiniâtre et par des sacrifices qui trop souvent occasionnent la ruine des innovateurs. » Pour obtenir le sulfate artificiel de baryte à des prix modérés, je me suis efforcé tout d'abord de diminuer le prix de revient des acides qui con- stituent la principale dépense de sa fabrication. Dans ce but, j'ai cherché à condenser plus complètement les vapeurs acides, dont une partie se perd 54.. ( 4o4 ) dans nos fabriques de soude, au grand préjudice des intérêts des fabricants, de la santé publique et de la végétation. » En mettant le carbonate naturel de baryte (la withérite), dont des dé- pôts considérables existent dans le nord de l'Angleterre, en contact avec les vapeurs qui s'échappent des fours à décomposer Je sel marin ou celles qui sortent de nos chambres de plomb, après que, par une circulation bien réglée, leur condensation a eu lieu dans les conditions générales, je suis arrivé à retenir une grande partie des acides non condensés, et à éviter ainsi que leur présence dans l'air incommodât les habitants du voisinage ou alté- rât la végétation. » J'ai donné en i856, dans un Mémoire présenté à la Société d'Encoura- gement, la description détaillée de ces différents essais et des résultats obte- nus; qu'il me suffise aujourd'hui de rappeler que dans mes usines la baryte dissoute par les acides retenus est convertie en sulfate de baryte artificiel par une addition d'acide sulfurique, et que les acides chlorhydrique ou nitrique ainsi condensés, puis isolés, rentrent dans le travail courant, en alimentant les appareils de condensation et en augmentant, par conséquent, le rende- ment. Je réalise ainsi le double avantage en vue duquel mes recherches expérimentales avaient lieu. » Mais il est une perte d'acide chlorhydrique beaucoup plus grande que celle qui résulte de l'imperfection de nos appareils de condensation, c'est celle qui a lieu forcément dans la fabrication du chlore ou du chlorure de chaux où l'acide chlorhydrique trouve son principal emploi. » Il n'est pas un chimiste qui n'ait déploré que dans cette fabrication plus de la moitié de l'acide chlorhydrique employé fût perdue pour l'in- dustrie, à l'état de chlorure de manganèse. Cette perte, qui dans la pratique s'élève aux deux tiers à cause de l'impureté de l'oxyde de manganèse, atteint des chiffres considérables. On peut s'en faire une idée, en considérant que la fabrication de la soude artificielle en France emploie annuellement plus de 60 millions de kilogrammes de sel marin. Je pense rester au-dessous de la réalité en évaluant la perte en question à une valeur de 2 millions de francs par an, pour la France seulement. » Cette perte si considérable a fait rechercher depuis longtemps la mise en valeur des résidus de la fabrication du chlore ; mais , malgré des efforts nombreux, on n'est arrivé encore qu'à des emplois restreints, de beaucoup insuffisants pour tout absorber. On a appliqué ce chlorure tantôt à la puri- fication du gaz d'éclairage , ou à la production de sels ammoniacaux ; tan- tôt à la désinfection dans quelques systèmes de vidange, et enfin des essais ( 4o5 ) ont été faits récemment dans la grande usine de M. Tennant, prés Glascow, pour régénérer l'oxyde de manganèse et le rendre susceptible d'une nouvelle production de chlore. Tous ces emplois, hâtons-nous de le dire, ont été jus- qu'ici insignifiants , eu égard à la grande masse de résidus produits. Le plus souvent, le prix auquel le chlorure de manganèse est payé au fabricant suffit à peine pour couvrir les frais de concentration et de calcination. » Aussi les résidus liquides de la fabrication du chlore sont-ils restés gé- néralement des sujets d'embarras sérieux dans nos fabriques de produits chimiques, et même l'occasion de dangers pour la salubrité, soit qu'on les fasse couler dans les cours d'eau, soit qu'on les fasse pénétrer dans le sol au moyen de puits absorbants. » Après la condensation des acides perdus dans l'atmosphère, tous mes efforts ont eu pour but d'utiliser ceux qui sont contenus dans les résidus liquides. » J'ai été assez heureux pour obtenir cette utilisation d'une manière com- plète, en m'adressant à une réaction assez analogue à celle qui a permis à Leblanc de doter la France de l'industrie de la soude artificielle. • » Dans le procédé de Leblanc, un mélange en proportions convenables de sulfate de soude , de craie et de charbon , se transforme , sous l'in- fluence d'une haute température, en oxysulfure de calcium insoluble et en carbonate de soude facile à isoler à cause de sa solubilité. » Dans mon procédé, un mélange en proportions convenables de sulfate de baryte naturel, de chlorure de manganèse et de charbon, se transforme, sous l'influence d'une température élevée, en sulfure de manganèse inso- luble et en chlorure de barium facile à séparer du mélange par le lessivage. La réaction , par rapport au chlorure de manganèse , peut se formuler ainsi : Ba O, SO^ + Mn Cl + 4C = Ba Cl + Mn S + 4CO. Quant au chlorure de fer, qui accompagne constamment le chlorure de manganèse, une réaction analogue peut également se justifier. » Le charbon intervient toujours comme moyen de désoxydation et se convertit en oxyde de carbone. B Après quelques tâtonnements pour arriver à un bon dosage, tâtonne- ments justifiés par l'impureté des divers produits qui , dans la pratique , concourent à la réaction , je suis arrivé enfin à un résultat qui a dépassé toutes mes espérances en me permettant de transformer du sulfate naturel de baryte en chlorure de barium , sans que les parties non attaquées et (4o6) les pertes s'élèvent au delà de 3 à 4 pour loo du sulfate soumis à la réac- tion. » Voici le mode d'opération pratique. Les récipients où s'opère la trans- formation indiquée sont de grands fours à réverbère, de même construction que les fours à soude, ou mieux, que les fours à décomposer le sel marin, dont la sole est divisée en deux compartiments séparés par une digue peu élevée. Lorsque ces fours ont été chauffés pendant quelque temps, on intro- duit dans le compartiment le plus éloigné du foyer un mélange finement pulvérisé de sulfate naturel de baryte et de houille; par-dessus, oïi fait cou- ler le résidu brut de la fabrication du chlore, après en avoir saturé l'excès d'acide avec un peu de craie ou mieux de carbonate de baryte naturel. L'ac- tion de la chaleur sur ce mélange bien brassé l 'épaissit peu à peu. Amené à l'état de pâte ferme, il est poussé au moyen d'instruments de fer appropriés, par-dessus la digue de séparation, dans le compartiment le plus rapproché du foyer. Là la masse se boursoufle et laisse bientôt échapper des flammelles d'oxyde de carbone, semblables à celles que l'on remarque à une certaine époque dans les fours à soude, mais qui empruntent à la baryte une légère coloration en vert. Après une heure de calcination au rouge, on défourne une pâte demi-liquide un peu plus consistante que la soude brute, et qui donne, par le refroidissement, une masse noire formée de chlorure de ba- rium, d'un peu d'hyposulfite de baryte et de sulfures de manganèse et de fer. Après quelques jours d'exposition à l'air, cette matière, ce chlorure de barium brut, se désagrège; l'hyposulfite de baryte qui s'y trouve passe à l'état de sulfate. Alors on en opère le lessivage à chaud dans les mêmes ap- pareils qui servent habituellement au lessivage de la soude brute. » Le produit de ce lessivage consiste en une dissolution parfaitement claire de chlorure de barium à peu près pur. S'il s'y trouve un petit excès de sulfure de barium, qui lui donne une coloration jaune, on ajoute, jus- qu'à décoloration complète, une dissolution de chlorure de manganèse, résidu de la fabrication du chlore, dont on a séparé tout le chlorure de fer par une digestion préalable avec du carbonate naturel de baryte pulvérisé. Si, au contraire, dans ce produit du lessivage il y a un faible excès de sel de manganèse, on le sépare avec un peu de sulfure de barium. On arrive ainsi, sans la moindre difficulté dans la pratique, à obtenir du chlorure de barium d'une grande pureté. » Qu'il me soit permis, en terminant ce qui concerne la production du chlorure de barium, de signaler une observation qui n'est pas sans intérêt, 3U point de vue scientifique surtout. (4o7 ) : » C'est qu'en faisant restaurer un four à chlorure de barium brut, j'ai con- staté que dans la partie de ce four où le sulfate de baryte était le plus rapproché du foyer et où en même temps il était en contact avec de la brique, il s'était développé en abondance une matière verte et bleue ne contenant ni soude, ni manganèse, ni cobalt, et qui me paraît être un outremer où la baryte remplace la soude. J'ai l'honneur d'en présenter un échantillon à l'Acadé- mie, qui voudra bien se rappeler qu'antérieurement à l'époque où la Société d'Encouragement a proposé un prix pour la découverte d'un moyen de fabrication de l'outremer artificiel, M. Tassart avait signalé la production, dans un four à soude, d'une matière bleue où M. Vauquelin a reconnu l'outremer, et que, peu après cette première observation, j'ai signalé la production de ce même outremer artificiel dans des circonstances où l'ex- plication des phénomènes de sa production présentait moins de difficulté , dans la partie des fours à calciner le sulfate de soude où ce sulfate, à une température très-élevée, est en contact avec les briques de l'autel. j> La première observation de l'existence d'un outremer de baryte, dans des circonstances analogues, prouverait une fois de plus qu'il peut y avoir le germe d'une découverte dans un examen attentif de quelques débris d'un four en démolition. » Après les détails qui précèdent et qui concernent tous la réaction prin- cipale qui a été l'objet de mes études, je vais passer en revue les usages dont le chlorure de barium, obtenu dans des conditions si économiques, me paraît susceptible, soit qu'on emploie directement le produit du lessivage, soit qu'on fasse cristalliser ce chlorure par le refroidissement des dissolu- tions saturées à chaud, soit enfin qu'on en opère la dessiccation dans des fours à réverbère pour obtenir le chlorure anhydre. Fabrication du sulfate artificiel de bar/te. » Telle a été, dans mes usines, la première application de ma méthode d'utilisation des résidus de la fabrication du chlore. Comme c'est la plus importante, je la décrirai avec quelques détails. » La dissolution du chlorure de barium, obtenue par le lessivage du chlo- rure brut, a une densité de 24 à 26 degrés de l'aréomètre de Beaumé. Lorsqu'on lui a fait subir la purification dont j'ai parlé, pour qu'il n'y reste aucune trace de sulfure de barium ou de chlorure de manganèse, on y ajoute, dans de grandes cuves, de l'acide sulfurique des chambres de plomb affaibli par son mélange avec de l'eau, jusqu'à ce qu'il ne marque plus à l'aéromètre de Beaumé que 3o degrés. Cette addition a lieu jusqu'à ( 4o8 ), ce qu'il ne se forme plus dans le liquide de précipité blanc. A ce moment on brasse bien le tout et on laisse reposer. Le sulfate de baryte se sépare proraptement et permet de siphonner le liquide surnageant, qui consiste en acide chlorhydrique marquant 6 degrés à l'aréomètre de Beaumé. » Le sulfate artificiel ainsi obtenu est soumis à un lavage méthodique pour lui enlever jusqu'aux dernières traces d'acide libre, puis il est trans- formé en une pâte ferme au moyen d'un filtre à sac. L'expidsion de l'eau est rendue plus rapide et plus complète par la pression ou par la force centri- fuge. Lorsque la pâte est assez raffermie, elle est logée dans des tonneaux pour être livrée au commerce. Elle renferme daiïs cet état 3o à 3a pour loo d'eau. :u: !,s i . )> Sa dessiccation et sa mise en pains peut avoir lieu parles procédés usités pour la céruse; mais, dans la plupart de ses emplois, ce produit sera avec avantage conservé à l'état de pâte, parce qu'il est à remarquer qu'après une dessiccation avancée, il reprend difficilement l'état de division qu'il pos- sède au moment de sa précipitation. » Si j'insiste sur cette première application de ma méthode d'utilisation des résidus de la fabrication du chlore, c'est qu'elle me paraît la plus féconde en résultats économiques. En effet, par son emploi dans la fabrication des papiere de tenture satinés et des cartons glacés, le sulfate artificiel de baryte a pris déjà, sous le nom de blanc fixe, une certaine place dans l'industrie; mais sa consommation tend à prendre des proportions beaucoup plus con- sidérables par l'application que j'en ai faite à la peinture en détrempe, à la peinture siliceuse, au blanchiment des plafonds, etc. J'en donnerai une idée en disant qu'actuellement sa production dans mes usines s'élève déjà à 2000 kilogrammes par jour. » Il est une propriété de ce corps très-inattendue, mais sur laquelle je ne saurais trop insister : c'est qu'il paraît entrer en combinaison lente mais intime avec les silicates alcalins solubles, et qu'indépendamment de ce qu'il peut être appliqué au moyen de ces sels pour faire des peintures d'une blancheur incomparable présentant un certain lustre et entièrement inaltérables par l'hydrogène sulfuré, il peut servir encore à faciliter la fixation des autres couleurs. C'est ainsi que la peinture faite au moyen d'un mélange de blanc de zinc et de blanc de baryte présente une solidité et une adhérence telles, qu'on peut l'appliquer avec sécurité sur d'anciennes peintures à l'huile. L'expérience eu a été faite à Lille sur une très-grande échelle. C'est un résultat d'une haute importance économique pour Paris, Londres, Bruxelles, et en général toutes les grandes villes où les maisons de quelque ( 4o9 ) importance sont couvertes de peintures à l'huile coûteuses et qui doivent être souvent renouvelées. » ' '"•l"'''.''"' ' M. Flourens présente, au nom de l'auteur M. Jobert de Lamballe, un exemplaire des recherches du savant anatomiste sur les « Appareils élec- triques des poissons électriques. « « L'Académie, dit M. Flourens, a entendu avec un grand intérêt, dans sa séance du 8 juillet dernier, notre savant confrère exposer une partie des recherches dont se compose la présente communication, savoir, la partie qui a rapport à la disposition anatomique de l'appareil dans le Malaptérure électrique. Cette communication est trop récente pour que j'aie besoin d'en rappeler les principaux traits, et de reproduire ici les raisons qu'apporte l'auteur à l'appui des opinions par lesquelles il diffère des naturalistes qui l'ont précédé. Quel que soit, au reste, le jugement qui doive être porté un jour sur les questions débattues, ce qu'on peut assurer dès à présent quand on jette les yeux sur les belles planches qui composent l'Atlas de cet ouvrage et qu'on connaît l'habileté de M. Jobert pour les préparations anatomiques, c'est que si ses recherches ne donnent pas le dernier mot sur la question, elles auront du moins contribué à lui faire faire un notable progrès. Parmi les auteurs qui ont traité avant lui le même sujet, M. Jobert cite particu- lièrement John Hunter, ce grand chirurgien avec qui M. Jobert a, en effet, plus d'une affinité de talent comme chirurgien et comme anatomiste. » MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — De la taille sous-pubienne membraneuse, ou du mojen d'extraire la pierre de la vessie sans intéresser cet organe ; par M. Hecrteloup. (Commissaires, MM. Velpeau, Jobert de Lamballe, Civiale.) a Quelle que soit la perfection des agents mécaniques qu'emploie main- tenant la lithotripsie scientifique, quel que soit le pouvoir qu'elle permet de déployer pour détruire la pierre dans la vessie, il est cependant des cas où cette opération ne peut être pratiquée avec espoir de réussite. Il est sur- tout des cas où il ne faut pas exténuer le malade atteint de la pierre par des tentatives inutiles de broiement, et où il faut lui réserver toutes ses forces pour supporter l'opération de la taille, qui, faite à propos, reste le seul moyen d'obtenir la guérison. Il est aussi une circonstance où cette dernière opé- ration est une ancre de salut, c'est lorsque la lithotripsie ne pouvant être C. R., i858, 2™» Semeifre. (T. XLVII, NO 10.) 55 (4'o) continuée nécessite la prompte extraction des fragments de pierres résultant de la lithotripsie commencée. w Mais la taille a été jusqu'ici une opération dangereuse devant laquelle le malade et même le chirurgien ont justement reculé, et dans la crainte qu'elle inspire on trouve une raison naturelle de n'y avoir recours qu'à la dernière extrémité. Or, cette dernière extrémité implique l'idée de danger plus grand, danger qui s'accroît en raison du temps perdu et des atermoie- ments. Il était donc bien nécessaire d'amoindrir le danger de la taille pour que, dans le cas où la lithotripsie serait d'une opportunité douteuse, on pût avoir recours avec plus de sécurité à la première de ces opérations. C'est dans le but d'apporter cette amélioration dans la cystotomie que j'ai imaginé de la pratiquer sans intéresser la vessie elle-même et en intéressant seulement l'urètre à sa partie profonde, en un mot de convertir la cysto- tomie en simple urétrotomie. On comprendra en quoi consiste cette nou- velle opération si l'on prend en considération ces trois faits que j'exprime sommairement sans entrer pour le moment dans des détails trop précis d'anatomie. » Premier fait. — Si dans un cadavre on introduit dans le col de la vessie ouverte le doigt, on trouve que ce col se dilate, et si l'on pousse, on est arrêté; mais cet arrêt n'est bien manifeste que lorsque le doigt arrive à la partie postérieure de la portion membraneuse de l'urètre. On sent que le col se dilaterait encore si le doigt pouvait franchir cette partie membra- neuse. De là on conclut qu'une dilatation plus grande est empêchée par l'urètre et non pas par le col. » Deuxième fait. — Si sur ce même cadavre on coupe complètement l'urètre perpendiculairement à son axe et au niveau du col, on trouve qu'en intro- duisant dans la vessie un instrument dilatateur de l'extérieur à l'intérieur et en le ramenant à l'état d'expansion dans le col, ce col obéit à la dilata- tion à un degré très-considérable sans se rompre, et l'on conclut que ce n'est pas le col lui-même qui fait obstacle à ce qu'une pierre assez volumineuse soit extraite. Cette dilatation est plus considérable si l'on a pratiqué deux mojiichetures opposées sous la membrane fibreuse qui entoure le col. rjf , Troisième fait. — Si sur un autre cadavre on fait un incision ou une ouverture longitudinale à la partie inférieure de la portion membraneuse de l'urètre, on détermine une boutonnière à cette partie membraneuse, bou- tonnière qui, dilatée, peut laisser passer une pierre d'un assez grand vo- lume. On conclut alors que l'obstacle présenté par le canal lui-même peut être surmonté lorsqu'il s'agit d'extraire une pierre. Ce. . mim'îZ ""a ,E- (4ii ) » Ainsi sans couper le col, et conséquemmenl sans intéresser la vessie, on peut faire passer une pierre de l'intérieur à l'extérieur de cet organe. M Telle est l'opération nouvelle que j'ai déjà pratiquée plusieurs fois avec succès; j'ai nommé cette opération taille sous-pubienne membraneuse, parce que la partie membraneuse de l'urètre est seule intéressée. On pourrait aussi l'appeler taille boutonnière. » Chez le premier malade sur lequel j'ai pratiqué cette taille, j'ai ren- contré une pierre d'oxalale de chaux. Appelé pour pratiquer la lithotrip- sie, les instruments aidés de la percussion la plus forte ne purent démolir cette pierre, et je fus obligé d'avoir recours à l'extraction do la pierre que je présente au moyen de l'opération sanglante : c'est une pierre murale d'oxalate de chaux. Cette extraction ne présenta aucune difficulté. » J^e deuxième malade fut soumis à l'opération de la taille, parce que, avec une pierre très-volumineuse, il était affligé d'une disposition à des or- chites répétées qui passaient d'un testicule à l'autre avec un développement extrêmement considérable. Naturellement je dus craindre de voir la litho- tripsie entravée par un de ces accidents qui, se produisant sans causes appréciables, devaient se produire immanquablement après les séances de lithotripsie, soit par suite des manœuvres, soit par suite de la présence des fragments. Or ces manœuvres devaient présenter de la difficulté et la pierre donner lieu à beaucoup de fragments si on en juge par son volume. Cette pierre d'acide urique présente à l'état sec 5 1 centimètres de longueur, 4|de largeur, a -^ d'épaisseur et iGcentimètresde circonférence. Cette pierre néces- sita pour l'extraire des tractions laborieuses, parce que la vessie, partagée en deux par une cloison transversale, ne permet pas à la tenette de la prendre en long; malgré toutes les manœuvres faites pour la prendre sui- vant sa longueur, elle sortit prise en travers. Or, cette position aurait rendu l'extraction laborieuse lors même qu'on aurait coupé le col et la prostate comme dans la taille bilatérale. » Le troisième malade enfin, par une disposition particulière, avait vu en onze mois sa vessie se rétrécir au point de ne pouvoir plus contenir la moindre goutte d'urine. Depuis onze mois, toutes les trois ou quatre mi- nutes, il était sous l'empire de douleurs intolérables. L'injection poussée avec la plus grande force ne pouvait entrer qu'à la dose de quelques grammes. La Uthotripsie fut tentée sur le désir de la famille. Mais, malgré le chloroforme, la vessie ne se distendit pas davantage, et l'instrument ne put s'ouvrir, et conséquemment ne put saisir la pierre qui, bien qu'assez volumineuse, aurait été facilement détruite par le peiTuteur. La taille mern- 55.. (4l2) hraneuse fut donc pratiquée, et le malade guérit comme les deux autres. Cette pierre, parsemée d'aspérités aiguës, explique les douleurs intolérables et le rétrécissement de la vessie. » Les conséquences de cette taille doivent particulièrement frapper. » 1°. Le col n'étant pas divisé se contracte presque immédiatement après l'opération, et le malade sent le besoin d'uriner etindique le moment où il lui est nécessaire de le faire ; d'où il faut conclure que la vessie reste et fonc- tionne dans son état normal. Dans la taille latéralisée ou bilatérale, les urines coulent par l'ouverture béante. » 1°. L'hémorragie n'est pas à craindre, car les vaisseaux profonds sont toujours respectés. » 3°. L'opération est souvent réduite à une simple boutonnière, et le ré- tablissement est naturellement plus prompt. Il est plus prompt à ce point que le troisième malade cité a senti le besoin d'uriner le soir même de l'opération, et que le surlendemain il pissait par le canal, et cela complète- ment ; il y a eu réunion par première intention, et cela est remarquable. » 4"- Le dilatateur donne à la vessie une force qui rend facile l'extraction complète des fragments, cet organe tiré en avant vient présenter son inté- rieur à la vérification faite par le doigt. » Les trois malades étaient d'un âge assez avancé, tous les trois présen- taient un périné profond et graisseux qui ne permit d'atteindre le cathéter qu'à une profondeur de 9 à 12 centimètres. Tous. les trois, plongés dans le sommeil anesthésique, n'eurent aucune conscience de l'opération ; à peine de la fièvre se montra-t-elle sur le deuxième malade, les deux autres n'en eurent pas. Je n'assujettis les deux derniers à aucune position particulière, je les laissai se coucher sur les deux côtés indifféremment ; ils se trouvèrent bien de cette possibilité de changer de position, et je regrette de ne l'avoir pas permis au premier de ces malades. » J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie les instruments avec lesquels je pratique l'opération de la taille sous-pubienne membraneuse. Ces instruments consistent en deux bistouris, l'un convexe et l'autre droit, en un cathéter cannelé; en un dilatateur sur cathéter., en un dilatateur sur doigt j et un moucheleur, pour être employé dans le cas de grosse pierre, et enfin en tenettes de différentes grandeurs et en un gorgeret. ') Je fais cette opération, le malade étant placé sur le lit statique qui me sert à pratiquer la lilhotripsie. Je trouve dans cette disposition de nom- breux avantages. » ( 4i3 ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Note pour servir à l'histoire de l'action de ta sanlonine sur l'économie animale; par M. Mialhe. (Commissaires, MM. Pelouze, Bernard.) « Le travail de M. le D'' de Martini a signalé, en outre des effets produits sur la vision par l'absorption de la santonine, un phénomène très-important de la coloration de l'urine. M. Leroy d'Etiolles a confirmé par des faits qui lui sont propres ces phénomènes de coloration soit verte, soit jaune-ver- dâtre, soit jaune-orangé, » Nous aussi, nous avons été à même, depuis deux ans, de remarquer ces mêmes colorations de l'urine après l'absorption de la santonine; et nous avons constaté que cette urine prenait, sons l'influence des alcalis, une couleur rouge-orangé foncé tout à fait caractéristique; nous avons pensé que ces phénomènes de coloration devaient être attribués à une oxydation intra-vasculaire. Pour en avoir la preuve, nous avons soumis la santonine à l'action de certains agents oxydants, notamment l'acide azotique bouillant, et nous avons obtenu un produit qui, après saturation, donne à l'eau une couleur jaune-verdâtre analogue à la couleur que prend l'urine sous l'in- fluence de la santonine. Traitant ensuite cette liqueur par une base alcaline, nous avons vu se produire immédiatement une coloration rouge-orangé foncé, identique à celle que donne, par l'addition d'un alcali, l'urine sécré- tée après l'ingestion de la santonine. » Ainsi la santonine n'échappe pas aux lois que nous avons formulées (i) pour l'oxydation des substances organiques dans l'économie animale. Elle subit dans le sang l'action comburante de l'oxygène, avec lequel elle se trouve mise en contact par l'acte incessant de la respiration. Cette oxydation donne lieu à un produit nouveau qui, par sa pénétration dans les humeurs de l'œil, normalement incolores, détermine ces phénomènes de coloration. L'œil ainsi affecté voit les objets colorés en jaune verdâtre, ce qui est le plus ordinaire; d'autres fois, il les voit revêtus des couleurs complémen- taires. » Or, dans ces phénomènes, il nous semble qu'on doit reconnaître deux causes : la première se rapportant à l'action chimique qui produit un ictère passager et détermine pour la vision la coloration en jaune ou jaune ver- dâtre ; la deuxième résultant de la sensation nerveuse consécutive qui donne lieu à la production, des couleurs complémentaires. « (i) Chimie appliquée à la physiologie et à la thérapeutique, pages 1 9 et suivantes. ( 4i4) aiÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIQUE Mathématique. — Mémoire sur la distribution de l'électricité à la surface des corps conducteurs, en partant de l'hjpothèse d'un seul Jluide; par M. Renard. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Pouillet, Lamé.) « Plusieurs physiciens de nos jours, frappés de l'insuffisance de la théorie des deux fluides pour expliquer les phénomènes électriques, ont émis l'opi- nion, sans toutefois y donner suite, que a ces phénomènes dépendent très- » probablement de l'action combinée des particules de la matière et du )) fluide éthéré qui remplit l'univers (de la Rive). » L'auteur du présent Mémoire, à qui cette opinion a paru la plus probable jusqu'à présent, se propose de soumettre la question au calcul ; et d'abord, il a cru devoir re- prendre les travaux de Poisson sur la distribution de l'électricité à la surface des corps, travaux qui ont si puissamment contribué à faire prévaloir la théorie des deux fluides. En regardant l'éther comme un fluide pondérable, analogue aux fluides ordinaires, il établit rapidement l'expression du flux électrique, puis les équations de l'équilibre de l'électricité dans différents systèmes de coordonnées. » Comme première application de ces équations, il examine le cas d'un conducteur indéfini et arrive à ce résultat : « i" Que le flux électrique, en >i chaque point du milieu, est directement proportionnel à l'intensité de la » source électrique, et inversement proportionnel au carré de la distance » du point au centre de la source ; 2° que l'action due au flux électrique » sur un obstacle quelconque, par exemple sur la balance de Coulomb, » est proportionnelle aux flux. » Ce résultat lui paraît précieux en ce que, pour mesurer ce que Coulomb appelle la densité électrique à la surface d'un corps, il se trouve ramené à déterminer l'expression du flux. En cela, il croit arriver à quelque chose d'aussi satisfaisant que Poisson, qui admet que l'action sur la balance est proportionnelle à l'épaisseur de la couche. Il remplace une hypothèse par une démonstration. » Comme seconde application, l'auteur examine le cas d'un ellipsoïde. Après avoir donné l'expression du flux en chaque point, il conclut, comme cas particulier, qu'aux sommets les flux électriques sont entre eux comme les axes qui aboutissent à ces sommets. De là il passe au cas d'un sphéroïde, et au cas de deux sphères mises en présence l'une de l'autre. Dans ces deux ( 4'5 ) derniers exemples, que Poisson a surtout examinés, il démontre qu'il est permis de remplacer, dans les calculs, ce que l'illustre mathématicien appelle l'épaisseur de la couche électrique par une quantité proportionnelle au flux; ce qui le conduit aux mêmes résultats. » ANATOMFE COMPARÉE. — Recherches sur In structure de l'appareil à venin de la vipère; par M. J.-Léon Socbeiran. (Extrait.) '■'-' •' (Commissaires, MM. Duméril, de Quatrefages.) (c . . . La glande à venin doit incontestablement être rangée parmi les glandes en grappes, dites composées (i); on en voit très-distinctement les divers acini, disposés avec beaucoup de régularité le long des canaux ex- créteurs, comme les barbes d'une plume des deux côtés de la tige, ou mieux encore comme les folioles d'un feuille pennée : cette dernière comparaison me semble d'autant mieux être l'expression de ce qui existe, que de même qu'il y a des feuilles dans lesquelles la disposition pennée se montre non- seulement pour les pétioles secondaires, mais aussi pour les pétioles ter- tiaires, de même chaque agglomération primitive d'acini le long du canal excréteur contribue à former un ensemble de divisions plus complexes et disposées suivant la même symétrie sur un canal excréteur commun, où viennent déboucher tous les canaux primitifs. Le nombre des divisions lobu- laires les plus complexes varie suivant les individus ; je l'ai trouvé en géné- ral de six, sept et huit, en faisant abstraction d'un certain nombre de lobules secondaires placés sur l'origine du canal excréteur. j) Vers la partie médiane du canal excréteur, à peu près au-dessous du bord inférieur de l'orbite, est un renflement ovoïde, présenté jusqu'ici comme une sorte de réservoir du venin, où celui-ci serait accumidé pour servir au fur et à mesure des besoins de l'animal, et décrit comme étant un réservoir simple. Très-facilement appréciable à l'œil nu, ce renflement présente un diamètre longitudinal de 0^,003 et transversal de o",ooi (du reste, il y a d'assez grandes variations en rapport avec le volume des indi- vidus, et la quantité du liquide qu'il renferme). En l'examinant, même à im faible grossissement sous le microscope, on voit tout autour de ses pa- rois un système de follicules simples, qui viennent déboucher dans sa cavité, (i) Pour isoler cette glande, j'ai mis à profit la propriété que présente lacide tartriqiie en dissolution étendue dans l'eau de détruire la' matière des muscles et les parties tendineuses en respectant l'appareil glandulaire lui-même. (4.6) et forment un appareil spécial non encore décrit par les auteurs. Ces fol- licules, réunis surtout en plus grand nombre vers l'extrémité maxillaire que vers l'extrémité glandulaire, sont très-allongés, d'une longueur de o™™,o4 à o""",o6 sur une largeur de o™™,oi à o™™,02. » La nécessité d'un réservoir spacieux, pour contenir le venin, tel que l'ont décrit et figuré les auteurs, ne me semble pas bien démontrée, et je suis plus disposé à croire que, chez la vipère, la sécrétion se fait d'une manière active seulement au moment où le besoin d'un afflux de liquide se fait sentir, exactement comme il y a augmentation d'activité dans la sécrétion de la salive chez l'homme au moment du repas. Si le liquide sécrété ne s'écoule pas continuellement par le canal du crochet, cela tient à ce que le crochet, en se repliant le long de l'os palato-maxillaire, détermine un pli prononcé dans la direction du conduit, et, par suite, obture le canal en rapprochant ses parois l'une contre l'autre. Quand, au contraire, le crochet est redressé, le pli disparaît et l'écoulement du fluide venimeux n'éprouve plus d'ob- stacles. » CHIRURGIE. — observation d'une tumeur sous-cutanée douloureuse, enlevée à l'aide d'une seule cautérisation linéaire; par M. le D'A. Legrand. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Velpeau, J. Cloquet.) « Je fus consulté, le 26 juin dernier, par un jeune homme de dix-neuf ans pour une petite tumeur qu'il portait sur le bras gauche à la pointe du del- toïde. Cette tumeur, du volume d'un petit haricot, de forme irrégulière et faisant, sous la peau où elle avait conservé une assez grande mobilité, une saillie rugueuse, devenait douloureuse dans certains mouvements du bras et quand on la pressait : c'était évidemment une de ces tumeurs étudiées par Wood et qu'il a nommées tumeurs sous-cutanées douloureuses. — Le 29 juin j'attaquai cette tumeur à l'aide de la cautérisation linéaire appliquée paral- lèlement à son plus grand axe... Dix-sept jours après cette unique cautéri- sation, j'ai pu enlever avec l'escarre la tumeur elle-même sans exciter ni douleur ni perte de sang. Cette ablation a été presque immédiatement suivie de la cautérisation. u M. Ch. Robin, qui a bien voulu analyser cette tumeur, l'a trouvée composée de carbonate de chaux et de magnésie avec un peu de phosphate calcaire. C'est un genre d'altération, au dire du savant micrographe, qui se produit fréquemment dans les glandes sébacées de la peau. » ( 4'7 CORRESPO]\l>AI\CE. « M. Païen fait hommage à l'Académie d'un exemplaire du Rapport d'une Commission spéciale, rédigé par M. Ducharire, sur les produits de l'Algérie qui ont figuré à la dernière exposition de la Société impériale et centrale d'Horticulture. « M. Dumas communique l'extrait suivant d'une Note de M. Hermann Caltmann sur le valérianate d'aliopine cristnllisé. « Je suis parvenu à obtenir le valérianate d'atropine cristallisé. Ce sel se présente sous forme de croûtes parfaitement blanches et légères ; sa cristal- lisation semble appartenir au système rhomboïdal, et les faces des cristaux sont très-brillantes. )) A la température de 20 degrés, ces cristaux se ramollissent et se liqué- fient à Sa degrés. Sous la double influence de l'air et de la lumière, ces cristaux ne tardent pas à se colorer en jaune. L'acide carbonique de l'air déplace une certaine quantité d'acide valérianique reconnaissable à son odeti r caractéristique . » Je me suis assuré que ce sel présente les diverses réactions des sels d'atropine et des valérianates. « Extrêmement soluble dans l'eau, le valérianate d'atropine est moins soluble dans l'alcool et encore moins dans l'éther. » Je donne ici le résultat de deux analyses de ce sel desséché à la tempé- rature ordinaire dans le vide : f.J^'J<; i Trouvé. Calcnlé 1. JI. C 66,40 66,20 66,00 H 8,90 8,8i 8,5o j^\ 24.70 24,99 25, 5o 100,00 100,00 100,00 » D'après les formules connues de l'atropuie et de l'acide valérianique, ces analyses me permettent d'établir la formule suivante pour le valérianate d'atropine efistallisé : C'°H»0',C"H"AzO''-+- 2HO. 3 c. R , i858 2"" Semc'slre. (T. XLVll, N" 10.) 56 (4«8) CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation de l'aldéhjde en acélal; par MM. Ad. Wurtz et Frapolli. i( Dans la séance de l'Académie du i4 décembre 1857, l'un de nous a annoncé la découverte d'un chlorure organique dérivé de l'aldéhyde et qui a été obtenu par l'action du perchlorure de phosphore sur ce corps. Indé- pendamment du mode de préparation, on a indiqué son point d'ébullition (58 degrés) et sa composition, qui est représentée par la formule C*H*CP. On voit qu'il est isomérique avec la liqueur des Hollandais. Nous le nom- mons chlorure d'éthylidène. Il se forme en vertu de la réaction suivante : C*H*0* + PhCP = C*H*CP + PhO*Cl'. Aldéhyde. Perchlorure Chlorure Chloroxyde de phosphore. d'éthylidène. de phosphore. Depuis, ce corps a été obtenu et décrit par M. A. Geuther [Annalen der Che- mie und Pharmacie, mars i858). Il nous a semblé qu'il pouvait servira opérer la transformation de l'aldéhyde en acétal, et nous attachions quel- que intérêt à cette expérience, l'un de nous ayant démontré récemment que le glycol traité par le sodium et l'iodure d'éthyle ne donne pas de l'acétal, mais un isomère de ce corps, le diéthylglycol. Il nous a paru intéressant de poursuivre cette synthèse de corps isomères. » On pouvait espérer qu'en traitant le chlorure d'éthylidène par l'é- thylate de soude, il se formerait de l'acétal en vertu de la réaction sui- vante : C*H*Cl' + 2 { ^* IJM O^ = 2 Na Cl Ethylate de soude. » Le résultat n'a pas répondu à cette attente; du moins le produit prin- cipal de l'action dont il s'agit n'est pas de l'acétal, mais un gaz chloré renfermant C*H'Cl, identique par sa composition et par ses propriétés au chlorure d'aldéhydène ou éthylène chloré dérivant de la liqueur des Hol- landais. Nous avons démontré cette identité par deux méthodes : i" en déterminant la solubilité des deux gaz dans l'eau et dans l'alcool ; 2° en traitant par le chlore le gaz dérivé de l'aldéhyde. D'après nos expé- (4i9) riences : I vol. d'eau dissout à aS degrés o,8i vol. d'éthylène chloré C'H'Cl provenantde la liqueur des Hollandais. I vol. d'eau dissout à aS degrés o ,8i vol. de chlorure d'aldéhydène C* H=C1 provenant de l'aldéhyde. I vol. d'alcool absolu absorbe à 22°,9, 54,5 vol. d'éthylène chloré. I vol. d'alcool absolu absorbe à zi^jS, 55, i vol. de chlorure d'aldéhydène. » Le chlorure d'aldéhydène dérivé de l'aldéhyde absorbe le chlore et forme un composé C*H'C1', identique à celui que M. Regnault a obtenu en traitant par le chlore le gaz obtenu avec la liqueur des Hollandais. » L'identité ainsi démontrée de ces deux gaz nous paraît un fait curieux ; elle marque la relation intime et le point de rencontre pour ainsi dire de deux séries de composés isomériques, les uns dérivés du glycol, les autres de l'aldéhyde. » L'un de nous a montré récemment que le glycol en se déshydratant donne de l'aldéhyde; mais, par un caprice d'isomérie, l'aldéhyde ne régé- nère plus les composés du glycol. Ainsi le chlorure d'éthylidène diffère de son isomère la Hqueur des Hollandais; le composé intéressant que M. Geu- ther vient d'obtenir en combinant l'aldéhyde à l'acide acétique anhydre diffère du glycol diacétique, l'acétal diffère du diéthylglycol. Mais ces deux séries, quoique distinctes, offrent une connexion intime. Nous prouvons la possibilité de passer de l'une dans l'autre. C'est le chlorure d'aldéhydène qui forme le pont. » En raison des différences qui existent entre les affinités du chlore, du brome et de l'iode, on voit souvent réussir avec les bromures et les iodures des réactions qui échouent avec les chlorures. La chimie organique offre beaucoup d'exemples de cette particularité. En voici un nouveau. Le bro- mure d'éthylidène donne de l'acétal lorsqu'on le traite par l'éthylate de soude. La réaction est représentée par l'équation qui se trouve formulée plus haut. Elle s'accomplit avec une singulière énergie. La difficulté de cette expérience consiste dans la préparation du bromure d'éthylidène. Ce corps prend naissance lorsqu'on fait arriver des vapeurs d'aldéhyde dans du pentabromure de phosphore refroidi. H se forme du bromoxyde de phos- phore et du bromure d'éthylidène. H ne faut point songer à séparer ces deux corps par la distillation fractionnée; le bromure organique se décompose- rait. On se débarrasse du bromoxyde en introduisant dans le mélange des morceaux de glace avec lesquels on l'agite et qu'on renouvelle à mesure 56.. ( 4»o ) qu'ils fondent. On obtient ainsi un liquide jaune, dense, insoluble dans l'eau, se décomposant rapidement au contact de ce liquide pour peu que la température s'élève, émettant continuellement des vapeurs d'acide bromhy- drique et qu'il est impossible, en raison de cette facile altération, non- seulement de préparer à l'état de pureté, mais même de conserver sans décomposition. Ce liquide est le bromure d'éthylidène. Nous en donnons des analyses. Voici celle de l'acétal, qu'il a formé en réagissant sur l'éthy- late de soude : Expériences. Carbone 61,2 » C" 61,02 Hydrogène » 12,08 H" n ,86 O' 27, 12 100,00 » La transformation de l'aldéhyde en acétal à l'aide du bromure d'éthy- lidène est une opération très-laborieuse. Elle réussit facilement à l'aide du procédé suivant, qui permet de la réaliser en deux phases parfaitement distinctes et par conséquent de suivre pas à pas cette curieuse trans- formation. » On ajoute à de l'aldéhyde deux fois son volume d'alcool absolu, on place le liquide dans un mélange réfrigérant et on y fait passer jusqu'à refus un courant de gaz chlorhydrique. L'opération terminée, on trouve deux couches dans le vase, une couche éthérée supérieure que l'on re- cueille, une couche aqueuse inférieure saturée d'acide chlorhydrique qu'on rejette. Le liquide éthéré renferme du chlore au nombre de ses éléments. Il représente un composé intermédiaire entre l'acétal et le chlorure d'éthy- lidène. » Sa composition est représentée par la formule (^*"*io^ C»H»C10»= C*H') ' Cl c* HV ' C* H' |o* dans laquelle le chlore tient la place du groupe C* H' , O^ del'acétal j C* H' ? 11 se forme en vertu de la réaction suivante : C* H* O^ + C* H» O^ + H Cl = C« H» Cl O^ -t- H* O' (4^1 ) En voici l'analyse : Expériences . Produit bouillant de 95 à 97". vers <)8'>. Théorie. Carbone Hydrogène. . Chlore ... 45,4 9,5i » 3o,34 C... R\ . Cl... 0'. .. .. 44,24 .. 8,29 . . 32,72 14,75 Oxygène . . . . ... » " 100,00 » Le corps se décomposant partiellement par la distillation, on ne pou- vait pas espérer que l'analyse fût plus correcte. » En réagissant sur l'éthylate de soude, le composé C'H'ClO- donne du chlorure de sodium et de l'acétal : C* H» Cl O^ + ! *^*!î' ! O* r= ClNa + C'= H«^ O* I Nal -^- Ethylate de soude. » L'alcool obtenu possède toutes les propriétés que M. Stas attribue à ce corps. Il bout à io4 degrés. Il a donné à l'analyse les résultats suivants : Expériences. Théorie. Carbone . 6i,36 60,80 C"... .. 61,08 Hydrogène. . . 12, 40 12,36 H'<... . . H ,86 0'. .. . . 27,06 100,00 » L'acétal et le diéthylglycol sont isomériques. La différence de leur con- stitution réside probablement dans quelque différence de structure des radi- caux C*H% dont l'un, l'éthylène, entre dans la composition du diéthylglycol, tandis que l'autre, l'éthylidène, est la base de l'aldéhyde et de l'acétal. Au reste, l'expérience seule peut prononcer à cet égard, et toute hypothèse à l'aide de laquelle on chercherait à expliquer ces curieuses relations d'iso- mérie .serait prématurée. » ( 4aa ) CHIMIE ORGANIQUE. — Transformation des di-amides. Cyanate et sulfocyanure de phényle ; par A. W. Hofhann. " En in'occupant, il y a dix ans, de l'étude de l'aniline, j'ai découvert deux corps bien cristallisés, la carbanilide di-phényl-carbamide) et la sulfocar- banilide (di-phényl-sulfocarbamide) qui prennent naissance dans un grand nombre de réactions. Le premier de ces corps se produit par l'action du gaz phosgène sur l'aniline ; le second s'obtient facilement et en grande abon- dance dans l'action réciproque de l'aniline et du sulfure de carbone. La composition et la constitution de ces corps les rapprochent évidemment de l'urée et du sulfocyanure d'ammonium. » Leur formation présente en outre une analogie manifeste avec celle de ces derniers composés, car des expériences récentes ont constaté la produc- tion de l'urée par l'action réciproque du gaz phosgène et de l'ammoniaque, tandis que la génération du sulfocyanure d'ammonium est un fait établi de- puis longtemps. Cependant, en comparant la nature chimique de ces quatre corps, l'analogie commence à disparaître; car, tandis que l'urée présente les caractères d'une base et que la nature saline du sulfocyanure d'ammonium est bien définie, la carbanilide et la sulfocarbanilide paraissent être des substances parfaitement indifférentes. » Néanmoins, en prenant en considération la différence existant entre les propriétés chimiques de l'urée et celles du sulfocyanure d'ammonium, et le fait que la constitution saline du premier corps est plus cachée que celle du sulfocyanure, il m'a paru intéressant d'étudier l'action d'agents plus puis- sants sur la carbanilide pour y dévoiler une constitution saline semblable. L'expérience a réalisé cette prévision. » Dans le but de confirmer cette idée, j'ai essayé de scinder les deux corps en question d'après les équations suivaTites : C^'H^'Az^'O» = CH'Az + C'*H»AzO', Carbanilide Phenylamine. Cyanale de phényle. di-pbényl'Carbamide. et C"H''Az»S^ = C'^H'Az + C'*H*AzS', Sulfocarbanilide. Phenylamine, Sulfocyanure di-phényl-sulfocarbamide. de phényle. basées sur les transformations analogues de l'urée et du sulfocyanure d'am- ( 4^3 ) monium. En effet, on a : C*H*Az*0» = AzH» -f- C*HAzO», Urée. Ammo- Acide niaque. cyanique. CH'Az'S* = AzH» + C'HAzS*. Sulfocyanure Ammo- Acide sulfo- d'ammonium. niaque. cyanhydrique. » Ces réactions se sont produites sans trop de difficultés. Il m'a suffi pour cela de faire agir sur ces composés des substances capables de fixer l'aniline, telles que l'acide phosphorique anhydre, le chlorure de zinc et même le gaz chlorhydrique. » Comme la carbanilide présente d'assez grandes difficultés dans sa pré- paration, je lui ai substitué avec succès l'oxanilide. En effet, la distillation de cette substance avec l'acide phosphorique anhydre paraît être le meilleur procédé pour obtenir le cyanate de phényle en quantités un peu considéra- bles. On peut admettre que dans la première phase de la réaction, l'oxani- lide se change en carbanilide en vertu de l'équation C^«H'*Az»0* = C*0* -H C='H*^Az*0». Oxanilide. Carbanilide. » Les propriétés chimiques et les transformations du cyanate phénylique ayant été décrites avec détails dans un Mémoire qui remonte à prés de dix années, je me contenterai de mentionner une métamorphose très-ren)ar- quable que cecorps subit sous l'influence de la triéthylphosphine. A peine les deux matières sont-elles mises en contact, qu'une élévation de température se manifeste et que le liquide se prend en masse. Le nouveau produit qui prend naissance alors même qu'on n'ajoute qu'une goutte de triéthylphos- phine au cyanate de phényle, se dissout facilement dans l'alcool bouillant et s'en sépare par le refroidissement sous la forme de magnifiques tables rec- tangulaires, c'est le cjanurate de phényle. » Le sulfocyanure de phényle se produit très-facilement par la distillation de la sulfocarbanilide avec de l'acide phosphorique anhydre. Purifié par une nouvelle rectification sur cet acide, ce corps se présente sous la forme d'un liquide incolore, transparent, d'une densité de i,i35 à i5",5; il bout régulièrement à 222 degrés sous la pression de o™,762. L'odeur du sulfo- cyanure de phényle, aromatique et piquante tout à la fois, rappelle celle ( /P4 ) de la moutarde. Le corps en question peut être en effet considéré comme l'huile de moutarde de la série phénique. » En effet, on a : Huile de moutarde, sulfocyaniire d'allyle. . . C H'AzS» = C' H% C'AzS'; Siilfocyanure de phényle C'«H' AzS' = C" H% C'AzS'. » Le sulfocyanure phényliqiie peut être distillé sur de l'eau pure, et même sur de l'acide chlorhydrique, sans éprouver la moindre altération. Les alcalis, au contraire, le décomposent très-facilement. Bouilli avec de la potasse alcoolique, il se transforme en sulfocarbanilide, et, en dernier lieu, en carbanilide. « Chauffé lentement avec de la phénylamine, le sulfocyanure de phényle se concrète instantanément en se transformant en sulfocarbanilide : Sulfocyanure Phénylamine. Sulfocarbanilide. de phényle. » L'ammoniaque produit une réaction semblable et fournit un composé qui cristallise en aiguilles magnifiques. La formation de ce dernier s'explique en vertu de l'équation C'*H5AzS= + AzH' = C/*H» AzSV Sulfocyanure de phényle. Phényl-sulfocarbamide. Cette matière est la thiosinnamine de la série phénylique; comme la ihio- sinnamine, elle possède les caractères d'une base faible. Je n'ai pas réussi à obtenir des composés définis avec les acides chlorhydrique et sulfurique. Elle forme néanmoins des combinaisons avec le nitrate d'argent et le bichlo- rure de platine. La composition du sel platinique est exprimée par la for- mule C'*H«Az«S%HCl, PtCP. » Sous l'influence d'une dissolution bouillante de nitrate d'argent, la phényl-sulfocarbamide perd son soufre, auquel se substitue une quantité correspondante d'oxygène, et se transforme en phényl-carbamide. » liC sulfocyanure' de phényle se combine facilement avec un grand nombre d'ammoniaques composées. Jusqu'à présent je n'ai examiné que quelques-uns de ces corps, dont la composition d'ailleurs est indiquée par )a théorie. ( 4^5 ) » Un mélange de sulfocyanure de phényle et de naphtylamine se con- crète presque instantanément en produisant Isiphényl-nnpht/l-sulfocarbamide C'*H'AzS" + C"H» Az = C"H'* Az^S^ Sulfocyanure Kaphtylaniine. Phényl-naphtyl- de pliényl<^ sulfocarbamido. » La nouvelle matière, très-difficilement soluble dans l'alcool et l'éther, cristallise d'une solution bouillante en paillettes; par ses propriétés elle res- semble beaucoup à la di-phényl-sulfocarbamide, dontelle se rapproche aussi par la constitution. En effet ( {C'S') C'*H'*Az*S* = Az* {C=°H')(C'»H«) f H» " Le mode de production du cyanate et du sulfocyanure de phényle, qui forme le sujet de cette Note, se prêtera facilement à la préparation d'un grand nombre de corps prévus par la théorie, mais que l'expérience n'a pas encore réalisés. Je rappellerai que jusqu'à présent on avait vainement essayé d'obtenir le cyanate et le sulfocyanure de phényle par la distillation des sulfophénates, soit avec du cyanate, soit avec du sulfocyanure potas- sique, procédés suggérés par les résultats obtenus antérieurement dans les séries méthylique, éthylique et amylique. Déjà M. Vincent Hall, qui tra- vaille dans mon laboratoire, a obtenu, par les moyens que je viens de décrire, des dérivés sejublables avec la naphtylamine. Ce sont des corps magnifiquement cristallisés, qui fournissent sous l'influence des agents chi- miques des réactions parfaitement analogues à celles qu'on obtient avec les dérivés phényliques. » MÉDECINE. — Réponse à une l'éclamation de priorité soulevée récemment par M. Abate, de Catane, relativement aux causes des fièvres paludéennes. (Extrait d'une Lettre de M. Burdel.) « Qu'il me soit permis de faire sur la réclamation de M. Abate les obser- vations suivantes : » i". I^es études ozonométriques auxquelles je me suis livré dans la So- logne n'ont été pour moi, ainsi que je l'ai démontré dans mon Mémoire, qu'un moyen de reconnaître et d'apprécier les perturbations électrochimiques C, R., i858, a""' Semestre. (T. XLVII, N» 10.) ^^ ( 426 j de l'air et du sol, car l'insuffisance et rnème l'absence de l'ozone est loin de suffire pour expliquer la cause du fléau paludéen. » 2°. Les travaux de MM. Schœnbein, Simonin et Bœckel de Strasbourg, Scoutetten et Berigny de Versailles, qui datent déjà de plusieurs années, ont établi que l'insuffisance de l'ozone se remarquait surtout dans les villes, dans les salles d'hôpitaux, les grands centres de population, sans que pour cela cette diminution de l'ozone dans ces lieux ait développé la fièvre palu- déenne. I) 3°. Enfin, si une question de priorité devait être élevée dans cette occasion, elle devrait l'être : par M. Bœckel fils, de Strasbourg, qui a si- gnalé dans sa thèse inaugurale, i856, le fait de la coïncidence de l'absence de l'ozone avec l'apparition des fièvres paludéennes ; et aussi par M. Pour- riau, du département de l'Ain, ainsi qu'on peut le voir dans le Compte rendu de l'Académie des Sciences (7 avril i856). Cet auteur croit avoir dé- montré que l'affaiblissement de l'ozone atmosphérique coïncide avec l'ap- parition fréquente des fièvres pernicieuses de celte contrée. » Mais encore, je le répète et mon Mémoire le constate, la diminution de l'ozone n'est là qu'un fait secondaire. » Cette Note est renvoyée, comme l'avait été le Mémoire original, et comme la réclamation de M. Abate, à l'exaraen de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie (i). ■ '' - M. Giraud-Teulon adresse un exemplaire d'un opuscule sur l'endigue- menl du Rhône qu'il a publié en iS/p, et dans lequel il avait émis des idées fort approchantes de celles qu'a développées M. Dausse dans un Mémoire lu à l'Académie le 5 juillet dernier. En rappelant cette publication, l'auteur déclare d'ailleurs n'avoir nulle- ment l'intention de soulever une question de priorité. La Lettre et la brochure sont renvoyées, à titre de pièces à consulter, à la Commission des inondations. M. Cazenave, en adressant de Bordeaux pour le concours des prix de Médecine et Chirurgie un travail imprimé sur le tremblement des mains (i) Le travail imprimé de M. Burdel était destiné au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie ; c'est par suite d'une erreur typographique qu'il avait été indiqué comme renvoyé à l'examen d'une Commission spéciale. (4^7 ) {voir au Bulletin bibliographique), y joint, conformément à une condition imposée aux concurrents, l'indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. M. Cazenave adresse en même temps un petit appareil destiné à soutenir les mains affectées de tremblement, et qu'il appelle porte-plume. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. DoDRY adresse une nouvelle rédaction de son « Projet de langage universel de la numération », et demande que cette seconde rédaction, dans laquelle il présente son système notablement simplifié, soit substituée à la première. ,.)^,v, j av> v.uT ~ ■■>no\t (Renvoi à l'examen des Commissaires déjà désignés : MM." Lamé, Bertrand.) M. LiAROQDE soumet au jiigement de l'Académie la description et la figure d'un appareil qu'il désigne sous le nom de compressomètre. (Commissaires, MM. Delaunay, Séguier.) M. E. RoDRiGUEZ rappelle la présentation qui a été faite en son nom par M. Montagne du premier volume de son ouvrage intitulé : « Guide général de la navigation le long des côtes septentrionales et orientales de l'Amé- rique de Sud, depuis Rio de la Plata jusqu'au Para ». Cet ouvrage, écrit en italien, avait été renvoyé, dans la séance du 27 août i855, à l'examen de M. Daussy, avec invitation d'en faire l'objet d'un Rapport verbal. L'auteur prie l'Académie de vouloir bien lui faire connaître le jugement qui a été porté sur cet ouvrage. (Renvoi à M. Daussy.) La séance est levée à A heures et demie. F. Ci. I 57.. ( 4^8 ) BDLLETIIV BIBLIOCRAPHIQtlE. L'Académie a reçu dans la séance du 6 septembre 1 858 les ouvrages dont voici les titres : Mémoires présentés par divers savants à l' Académie des Inscriptions et Belles- Lettres de l'Institut impérial de France. Première série. Sujets divers d'érudi- tion. Tome V, a" partie. Paris, i858; in-^". Des Appareils électriques des Poissons électriques; par M. A.-J. Jobert (de Lamballe). Paris, i858; in-8°, avec atlas in-folio. Ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. Société impé- riale et centrale d'Horticulture. Rapport sur les produits de l'Algérie qui ont figuré à l'Exposition du mois de mai i858. Paris, i858; br. in-S". Note sur le Dioscorea batatas; par M. P. DuCHARTRE; br. in-4°- Endiguement du Rhône. Observations présentées par un ingénieur; par M. Félix GiRAUD, ancien élève de l'École Polytechnique, ancien officier dar- tillerie. Privas (Ardéche), janvier 1 842 ; in-4'' ; une feuille et demie d'impres- sion. (Renvoyé, à titre de pièce à consulter, à la Commission nommée pour les diverses communications de M. de Lesseps, relatives au percement de l'isthme.) Nouvelle Ecole électro-chimique ou chimie des corps pondérables et impondé- râbles ; par M. Emile Martin, de Vervins. Tome I", feuilles a6-3i. Paris, 1 858 ; in-8°. Du tremblement des mains et des doigts, etc. ; par M. J.-J. Cazenave. Paris, i855; br. in-8''. (Concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Un mot à l'appui d'un nouveau plan comparatif des divers tracés conçus jus- qu'à ce jour pour la canalisation de l'isthme de Suez; par M. A. Teyssot. Paris- Rennes, i858; br. in-8°. Traité sur le choléra, l'Art de guérir cette maladie; par M. Buisson. Paris, i855; -j feuille in-8°. (Commission du legs Bréant.) Traité sur l' hydrophobie ou rage, moyen de prévenir et de guérir cette mala- die; par le même ; une feuille in-8''. Traité de Médecine, suite, n° 9; \ feuille in-8°. Relatorio... Rapport sur le choléra-morbus qui a régné épidémiquement à l'hôpitalde Sant' Anna; par M. le D"' P. -F. Da Costa Alvarenga. Lisbonne, i858; in-S". (Commission du legs Bréant.) Sui lavori... Sur les travaux du chemin de fer de Civita-Vecchia^ de Rome à la Magliana; par M. le Professeur G. PONZI ; une feuille in-4°. ( 4^9 ) Sulla... Sur l'origine de l'aluminite et du kaolin de la Tolfa; parle même; i de feuille in-4°. . -, Astronomical... Observations astronomiques, magnétiques et météorologi- ques/ailes à l'Observatoire royal de Greenuiich, pendant i année i856, sous la direction de M. G. BiDDEL Airy, astronome royal et publié par ordre du Con- seil de l'Amirauté. Londres, i858; in-4". Philosophical. . . Transactions philosophiques de la Société royale de Londres pour Cannée 1857. Volume CXLVII, partie 3. Londres, i858; in-4''. A treatise... Traité d'électricité théorique et pratique; par M. Aug. DE la Rive. Tome IIP et dernier, traduit en anglais pour l'auteur par M. €h.-V. WA.LKER. Londres, i858; in-8°. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d'août 1888. Annales de Chimie et de Physique ; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, Boussingault, Regnault, de Senarmont, avec une Revue des travaux de Chimie et de Physique publiés à [étranger; par MM. WuRTz etVERDET, 3« série, t. LUI; août i858; in-8°. Annales de l' Agriculture française, ou Recueil encyclopédique dAgricutiuie; t. XII, n^a; in-8°. Annales des Sciences naturelles , comprenant la Zoologie , la Botanique, l'Ana- tomie et la Physiologie comparée des deux règnes et l'histoire des corps organisés fossiles; 4* série, rédigée, pour la Zoologie, par M. Milne Edwards; pour la Botanique, par MM. Ad. Brongniart eti. Decaisne; tome VIII : Zoo- logie, n° 6; Botanique, n°' 3 et 4; in-8°. Annales forestières et métallurgiques^ juillet i858; in-8°. Annales médico-psychologiques ; 3* série, 4* année, n° 3; in-S". Annales télégraphiques ; iuiUet-aoùt i85S', in-8°. Annuaire de la Société météorologigue de France; août i858 ; in-8°. Atti. . . Actes de l'Institut impérial et rojalvénitien des Sciences, Lettres et Arts; 3" série, t. III, 8' livraison; in-8°. Bibliothèque universelle. Revue suisse et étrangère; nouvelle période; t. II, n" 8; in-8°. Boletin... Bulletin de l'Institut médical de Faïence; juin i858; in-8''- (43o ) Bulletin de t Académie impériale de Médecine ^ t. XXIII, n<" 21 et aa* iii-8°. Bulletin de l' Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux- Arts de Belgique; 27* année; 2* série, t. IV, n° 7 ; in-S". Bulletin de la Société d' Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe; 2* trimes- tre i858; in-8°. Bulletin de la Société de Géographie; juillet et août 1 858 ; in-S". Bulletin delà Société de l'Industrie minérale; t. III; 3* livraison, i" tri- mestre i858 ; in-8°, avec atlas in-fol. Bulletin de la Société française de Photographie; Aonl i858; in-8°. Bulletin de la Société industrielle de Mulhouse; n° i44; in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de [Académie des Sciences ; 2* se- mestre i858, n°^ 5-9; in-4°. Cosmos. Bévue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XIII, 6*-9* livraisons; in-8°. Il nuovo Cimento... Journal de Physique et de Chimie pures et appliquées; juillet i858; in-S». Journal d'Agriculture pratique; nouvelle période, t. I, n°» i5 et 16; in-8'*. Journal de l'Ame; août i858; in-S". Journal de la Section de Médecine de la Société académique du département de la Loire-Inférieure ; 177* livraison; in-8°. ' Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture ; juillet 1 858 ; in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées, ou Becueil mensuel de Mé- moires sur les diverses parties des mathématiques, publié par M. Joseph LiouviLLE; avril, mai et juin i858; in-4°. Journal de Pharmacie et de Chimie; août 1 858 ; in-S". Journal des Connaissances médicales et pharmaceutiques; n°' 3i-33; in-8°. La Correspondance littéraire; aoiit i858; in-8°. L'Agriculteur praticien; n°' ai et 22; in-S". La Revue thérapeutique du Midi, Gazette médicale de Montpellier; t. XII, n*» i5 et 16; in-8°. Le Moniteur des Comices et des Cultivateurs; t. IV, n°'8-ii ; in-8°. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; 39* et 4o* livraisons; in-4°. Le Progrès; Journal des Sciences et de la profession médicale; n"' 32-35; in-8°. Le Technologiste ; août i858 ; in-S". Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des Candidats aux Ecoles Polytechnique et Normale; juillet et août i858 ; in-8". (43i ) Magasin pittoresque ; août i858; in-8°. Montpellier médical ; Journal mensuel de Médecine; août i858; iii-8'*. Nachrichten... Nouvelles de l'Université et de l'Académie des Sciences de Gottingue; n°' i i-l4 ; in-8°. Pharmaceutical... Journal pharmaceutique de Londres; vo\. XVIII, ri° 2; in-8°. Répertoire de Pharmacie ; août i858; in-8°. Revista... Revue des travaux publics ; 6* année; n°' i5 et 16; in-4*. Revue de Thérapeutique médico- chirurgicale ; n"' i5 et 16; in-S". Société impériale de Médecine de Marseille. Bulletin des travaux; avril i858; in-8«'. Société impériale et centrale d'Agriculture; Bulletin des séances, Compte rendu mensuel rédigé par M. A. Payen; 2® série, t. XIII, n° 5; in-S". Gazette des Hôpitaux civils et militaires ; n°' 90-102. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n"' 32-35. Gazette médicale de Paris; n°' 32-35. Gazette médicale d'Orient; août i858. La Coloration industrielle; n°' i3 et 14. La Lumière. Revue de la Photographie ; n"' 32-35. L'Ami des Sciences; n°' 3i-35. La Science pour tous; n"' 35-38 . Le Gaz; n°' 19-21. Le Musée des Sciences; n"' 1 4- ' 7- COMPTE RENDU DES SÉANCES DE LICADÉIIIIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 SEPTEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MEMOIRES ET COaiMlMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HISTOIRE DES SCIENCES. — 5ur une dissertation de M. Eugenio Albèri, intitulée: Dell' Orologio a Pendolo di Galileo Galilei; par M. Biot. ((. M. le professeur Eugenio Albèri, le savant et consciencieux éditeur de la collection complète des œuvres de Galilée, récemment publiée à Florence, a désiré que je présentasse de sa part à l'Académie une dissertation dans la- quelle il a réuni un ensemble de documents tendant à prouver, qu'en 1641 , dans la dernière année de sa vie, Galilée avait conçu le projet d'appliquer le pendule aux horloges mécaniques pour modérer et régulariser la descente de leur poids moteur ; qu'il avait arrêté dans son esprit toutes les dispositions propres à mettre cette idée en pratique, mais qu'étant alors privé de la vue, il avait confié l'exécution de ce plan à son fils, lequel l'aurait effectivement réalisé après la mort de son père ; de sorte que Huyghens n'ayant annoncé et publié la même application que seize ans plus tard, en ifiSy, il faudrait désormais reporter à Galilée l'honneur d'une invention qui a été si utile à l'astronomie. » En reconnaissant la parfaite exactitude des documents rassemblés par M. Albèri, et l'irréprochable fidélité avec laquelle il les expose; en y trou- vant, comme lui, une nouvelle preuve du génie inventif de Galilée, je crois C. R., i858, a™' Semestre. (T. XLVII, N» il.) 58 ( 434 ) que l'on eu doit tirer uue conséquence toute différente : c'est-à-dire qu'ils ne portent aucune atteinte à la gloire de Huyghens, et qu'ils n'affaiblissent en rien ses droits à la reconnaissance exclusive que l'astronomie, et les sciences d'observation en général, ont jusqu'à présent témoignée à sa mé- moire pour le service qu'il leur a rendu. Voilà ce que je vais tâcher d'éta- blir, aussi brièvement que peut le comporter une question de jurisprudence scientifique d'une telle importance. » Ici, M. Biot expose la série des faits et des circonstances qui lui semblent justifier pleinement l'opinion qu'il vient d'émettre. Mais l'emploi de ces données exige une discussion trop étendue pour qu'il soit possible de l'in- sérer au Compte rendu des séances de C Académie, et il se propose de la pu- blier dans un des prochains cahiers du Journal des Savants, RAPPORTS. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Rapport verbal sur un ouvrage de M. Bierens de Haan, intitulé: Recueil d'intégrales, et inséré dans le Recueil des Mémoires de la Société d'Amsterdam; par M. J. Bertrand. « L'ouvrage de M. Bierens de Haan me paraît de nature à rendre de grands services aux géomètres, et l'on doit beaucoup de reconnaissance à l'auteur pour les longues et pénibles recherches auxquelles il s'est livré. » Il ne s'agit pas d'ailleurs d'une simple compilation. Sur plus de huit mille intégrales réunies dans ce volume, plus de deux mille ont été calcu- lées par l'auteur. Pour celles-là, comme pour les autres, on a supprimé les démonstrations; mais une note placée à côté du résultat indique la liste des ouvrages à consulter ou la formule antérieure sur laquelle repose la démonstration. » Un pareil travail est appelé sans doute à recevoir plusieurs éditions. On me permettra, dans cette prévision, de signaler quelques modifications qui me sembleraient désirables. Parmi les intégrales mentionnées, il s'en trouve un assez grand nombre (quatre à cinq cents au moins) qui ne peu- vent offrir la plus légère difficulté, même à des étudiants. On s'étonne, par exemple, de trouver des formules et des indications telles que celles-ci : I — ==7 = arc sin P (Raobe), j ^=- co (Cauchy). 6C { 435 ) » De pareilles formules appartiennent à tout le monde; elles grossissent inutilement le volume et rendent les recherches moins faciles. J'oserai également reprocher au savant auteur l'excessive modestie qui l'a empêché de supprimer des formules évidemment impossibles, proposées par des auteurs recommandables auxquels il en laisse la responsabilité. » L'intégrale cosxclx f est, par exemple, indéterminée et ne peut acquérir la valeur — i rapportée dans l'ouvrage, que si l'on fait une convention toute particulière. » La formule r dx 9 3 ^ ^ ne peut également être considérée comme exacte qu'en vertu d'une certaine convention sans laquelle le premier membre serait infini. Je regrette qu'au- cune indication n'en avertisse le lecteur qui n'aurait pas le moyen de con- sulter le Mémoire de M. Plana auquel on renvoie. M J'ajouterai enfin que le premier nom cité en regard de chaque formule n'est pas toujours celui du véritable inventeur. On lit, par exemple, dès la seconde page, la valeur de l'intégrale t/o (i — xy-* xi-' dx sous forme de produits infinis; la formule est due à M. Gauss, et non pas à M. Césa de Grély qui l'a donnée plus de dix ans après lui. » On me pardonnera, j'espère, ces observations minutieuses sur un ou- vrage excellent, que je ne saurais trop recommander dans son ensemble à l'attention des géomètres. Nos Comptes rendus leur rendent un véritable service en leur faisant connaître le travail du savant géomètre d'Amster- dam. » MÉMOIRES LUS M. JuNOD lit un Mémoire ayant pour titre : Description des perfectionne- ments qui permettent de réduire les grandes ventouses au quart de leur volume pour la facilité du transport. « Dès le début de mes recherches sur l'emploi de la grande ventouse, 58.. ( 436 ) j'ai jugé, dit M. Jiinod, que l'obstacle qui s'opposerait le plus à son emploi viendrait de son volume qui la rendait d'un transport trop difficile. J'ai cherché dès lors à obvier à cet inconvénient; mais les premières modifica- tions que j'avais essayées ont présenté des inconvénients qui m'ont obligé à y renoncer : celles dont je viens aujourd'hui entretenir l'Académie, faites dans une direction différente, me paraissent avoir résolu complètement le problème. J'ai divisé la botte pneumatique en quatre parties qui s'ajus- tent entre elles au moyen de l'emboîtement dit à tabatière, et qui, quand elles sont démontées, viennent se loger les unes dans les autres, de manière à n'occuper plus que le quart du volume primitif. » Les grandes ventouses destinées à agir sur le bras ont été jusqu'ici de peu d'usage, parce qu'elles étaient d'un emploi gênant : le bras y était placé étendu ou du moins formant un angle ouvert, et par l'effet du vide il se trouvait souvent entraîné d'une manière irrésistible au fond du tube. A l'aide de la ventouse que je mets aujourd'hui sous les yeux de l'Académie, cet inconvénient disparaît, le bras y étant fléchi à angle droit. Ce qui rend praticable cette position, c'est que la ventouse peut être démontée au ni- veau de l'articulation du coude. Dans son entier, elle est composée de trois pièces mobiles qui s'ajustent aussi par l'emboîtement à tabatière. ■> >'<'■ Le Mémoire de M. Junod est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Serres, Velpeau et J. Cloquet. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. CINÉMATIQUE. — Mémoire sur les suraccélérations ; par M. H. Resal. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Poncelet, Morin, Bertrand.) « En cherchant à étendre les applications de la cinématique à la géomé- trie, j'ai été conduit, vers la fin de iS56, à étudier les propriétés de la dé- rivée géométrique de l'accélération par rapport au temps, à laquelle j'ai donné le nom de suraccélération. J'ignorais alors que dés i845 M. Transon, en partant de considérations d'un autre ordre, s'était occupé du même sujet et était arrivé à plusieurs des théorèmes que je venais de démontrer de mon côté. M. Transon n'avait en vue qu'une certaine extension des principes de la mécanique, de sorte qu'il n'a été conduit à faire aucune application à la géométrie; de plus, il ne s'est occupé que du mouvement ..ne , ■ . (437 ) d'un point. Toutefois je me plais à reconnaître qu'il avait introduit dès lors l'idée fondamentale que je développe dans ce Mémoire, car ce qu'il appe- lait virtualité n'est autre chose que ce que j'étudie ici sous le nom de sur- accélération. B De la considération du mouvement d'un point on déduit facilement le rayon de courbure de la développée des sections coniques, le rayon de torsion et les éléments relatifs à la surface polaire des lignes géométriques des surfaces cylindriques. » Parmi les résultats nouveaux auxquels je suis parvenu je citerai les suivants : ■. « Lorsqu'un point se meut dans un plan, la suraccélération normale est égale au triple du cube de la vitesse divisé par le produit du rayon de courbure et de la moyenne géométrique entre les cordes que détermine la direction de l'accélération dans le cercle osculateur et la parabole os- culatrice. » « Dans le mouvement relatif d'un point, la suraccélération se compose : 1° de la suraccélération d'entraînement prise en sens contraire; a° de la suraccélération absolue ; 3° d'une suraccélération représentée par la vitesse relative en projection sur un plan perpendiculaire à l'axe instantané que l'on aurait multipliée par le triple carré de la vitesse angulaire; 4° d'une sur- accélération égale au triple produit de l'accélération angulaire par la pro- jection sur un plan perpendiculaire à son axe, de la vitesse relative : la di- rection de cette composante s'obtient en supposant que la projection de la vitesse tourne de 270 degrés dans le sens de l'accélération angulaire ; 5° d'une suraccélération égale au triple produit de la vitesse angulaire par la projection de l'accélération relative sur un plan perpendiculaire à l'axe instantané, et dont la direction s'obtient de la même manière que celle de la suraccélération précédente. » » Ce théorème permet de trouver le rayon de courbure de la développée des spirales d'Archimède, logarithmique..,, et des courbes polaires eu général. '< Dans l'hypothèse d'une rotation instantanée constante, la suraccéléra- tion d'un point d'une figure plane mobile se compose de la suraccélération correspondant à ime rotation continue autour du centre instantané et d'une suraccélération représentée par la vitesse du centre des accélérations que l'on aurait multipliée par le carré de la vitesse angulaire. » yy De là on déduit la courbure de la développée, 1° de la trajectoire d'ini ( 438 ) point d'une figure invariable dont deux points sont assujettis à décrire deux courbes données, ou dont le mouvement résulte du roulement de deux courbes, ou enfin dont l'une des conditions du mouvement consiste en ce qu'une courbe tracée sur la figure reste constamment tangente à une courbe fixe; 2° de l'enveloppe des positions d'une courbe plane, en invoquant de plus le principe sur les mouvements relatifs énoncé plus haut.-»oo ab » En collaboration avec M. Transon, j'ai démontré qu'il existe dans le mouvement géométrique d'une figure plane, pour les dérivées géométriques des différents ordres de l'accélération, un point jouissant de la propriété du centre instantané de rotation et du centre des accélérations. » Le mouvement d'un système invariable autour d'un point fixe conduit au rayon de torsion, à la courbure de la surface polaire, de l'épicycloïde sphérique et de l'enveloppe des positions d'une courbe sphérique, à laquelle conduit le problème des engrenages coniques. » Je termine mon travail par la recherche de la suraccélération dans le mouvement le plus général d'un système invariable. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Nouvelles recherches sur le rôle des principes inor- ganiques dans [économie de ta nutrition végétale ; par jll. Georges Ville. (Commissaires, MM. Pelouze, Regnault, Payen.) « L'année dernière, j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie quel- ques expériences destinées à préciser avec plus de rigueur qu'on ne l'avait fait encore le degré d'importance des divers principes inorganiques (phos- phates, alcalis, terres, etc.) qui prennent part à la nutrition végétale. Ces recherches, exécutées tour à tour avec et sans le concours d'une matière azotée, peuvent se résumer dans les deux propositions suivantes : » i". En l'absence de tout principe azoté dans le sol, les composés inor- ganiques (phosphates, terres, alcalis, etc.) favorisent faiblement la végéta- tion ; leur action est à peu près indépendante de leur nature. » 2°. Avec le concours d'une matière azotée, les mêmes composés agis- sent d'une manière remarquable; leur efficacité est déterminée par leur nature. Les phosphates agissent plus que les alcalis, les alcalis plus que les terres. » Voici quelques chiffres extraits de ma Note pour fixer les idées sur ces effets remarquables et jusque-là peu connus [Comptes rendus des séances de (439) r Académie, \8S'j, tome XLV, page 996) : CULTURES. ' ''""" ■"' Sans matière Avec le concours d'une azotée. matière azotée. Avec: Phosphates terreux, silicates alcalins 8, i3 21 ,08 Phosphates terreux ou alcalins 7 «aS '9> ' 7 Terres et alcalis 6,3i i3,i4 Terres sans alcalis 5,71 1 1 , 16 Alcalis sans terres 6,60 '6,59 » La matière azotée, employée comme engrais, contenait os*',!!© d'a- zote : on a toujours semé 20 grains de blé. » En y réflé<;his6ant, on s'explique très-bien le peu d'action des composés inorganiques en l'absence d'une matière azotée. Dans un sol formé exclusi- vement de sable calciné, la végétation, même lorsqu'elle réussit le mieux, est toujours très-loin de celle venue en pleine terre. Les minéraux de la semence pouvant à la rigueur suffire à cette faible production, on com- prend le peu d'influence exercée par l'addition d'un excès de ces principes. » L'intervention d'une matière azotée change complètement les condi- tions des cultures ; alors, en effet, la végétation peut produire beaucoup plus, et si les composés inorganiques sont nécessaires pour que cet excès de pro- duction ait lieu, leur présence et leur suppression doivent se traduire d'ime manière plus saillante que dans le premier cas. Quoique juste au fond, j'a- voue que cette explication ne m'a jamais satisfait entièrement ; je me faisais à moi-même des objections dont l'importance ne peut être méconnue. p Premier emenl. J'avais employé, pour matière azotée, la graine de lupin. Or, malgré la précaution que j'avais prise de la faire digérer pendant plu- sieurs mois dans de l'eau saturée d'acide carbonique, sons une pression de plusieurs atmosphères, j'ai reconnu qu'elle contenait de notables quantités de phosphates. » Les cultures que j'avais instituées à l'abri de ces minéraux, ea réalité n'en avaient pas été entièrement privées. Rien ne prouve que le résultat n'eiît pas été modifié, si j'avais opéré dans des conditions plus rigou- reuses. )) Secondement. J'avais employé pour faire mes cultures des pots de terre ordinaires. Or, il se forme à la surface de ces pots maintenus humides des efflorescences salines, et je me suis assuré qu'on peut extraire des pots des quantités fort appréciables de phosphates: nouveau motif pour craindre ( 44o ) l'intervention de composés minéraux autres que ceux dont je voulais déter- miner l'action. n Pour dissiper les doutes que ces objections faisaient naître dans mon esprit, je me suis décidé à reprendre mes premières recherches, mais en me plaçant cette fois dans de meilleures conditions pour éviter l'intervention des minéraux accidentels. Dans ce dessein, j'ai substitué le nitre à la graine de lupin que j'avais employée comme engrais la première fois, et j'ai rem- placé les pots de terre commune par des pots de biscuit de porcelaine, fabri- qués à la manufacture de Sèvres. Mes nouvelles recherches se composent de trois séries : . )) i". Végétation dans des pots de terre commune avec le concours d'une matière azotée (nitre) et les minéraux expérimentés en 1857 (i). » 2". Végétation dans des pots de biscuit de porcelaine, en reproduisant toutes les conditions de l'expérience précédente. » 3°. Végétation dans des pots de biscuit de porcelaine avec minéraux, mais sans matière azotée. » J'ai obtenu dans les pots de terre commune les mêmes résultats que l'année dernière. Dès que les phosphates manquent dans le sol, les récoltes diminuent presque de moitié. Malgré ces conditions défavorables, la végé- tation suit son cours ordinaire, il y a formation d'épis et production de grains. » Dans les pots de biscuit de porcelaine (toujours avec le concours du nitre) les choses se passent tout autrement. Dès que les phosphates man- quent, les plantes meurent; la végétation dure un mois ou six semaines; c'est à peine si elle se prolonge jusqu'à la troisième poussée des feuilles. Des l'origine, l'aspect des pots sans phosphate contraste avec celui des pots qui ont reçu ces minéraux. Quelques chiffres me permettront de mieux préciser ces différences : i- CDLTUKES. Dans les pots Dans les pots de terre ordinaire. de biscuit de porcelaine Avec o"' , 792 de nitre et gr gr Phosphates terreux, silicates alcalins 24 > "> 20 , 86 Phosphates terreux ou alcalins 20,00 18,80 Terres et alcalis 10,06 0,60 Terres sans alcalis 10,48 i ,84 Alcalis sans terre i3,6i 0,78 (i) Voyez la Note déjà citée pour la nature et la quantité de ces minéraux. :i)ncri{> (44i ) » Dans la série sans nilre (toujours dans les pots de biscuit de porce- laine) l'expérience a produit exactement les mêmes résultats. Partout où les phosphates manquent, les plantes meurent. Dans des pois Sans nitre, mais avec : biscuit de porcelaine. Phosphates terreux, silicates alcaUns 6,85 Phosphates terreux ou alcalins 5, 06 Terres et alcalis iWl *¥}V/. -, -.'V . . Vî 0,77 Terres sans alcalis i ,00 Alcalis sans terres o ,80 » La conclusion de ces recherches se tire d'elle-même. Il est évident que les phosphates remplissent dans la vie des plantes un rôle plus important que mes premières recherches ne tendaient à le faire penser. Si on se bor- nait aux effets qui précèdent, on pourrait même ajouter que sans le con- cours des phosphates la végétation est impossible. Cette seconde conclusion ne serait cependant pas exacte : la vérité, c'est qu'en l'absence des phos- phates les terres et les alcalis exercent une action défavorable sur la végé- tation du blé, et que leur assimilation exige pour s'effectuer la présence d'un phosphate. Ainsi les phosphates exercent deux actions, l'une immé- diate et directe; l'autre, plus détournée, a pour conséquence l'assimilation des terres et des alcalis. » En effet, dans un pot de biscuit de porcelaine rempli de sable main- tenu humide et pur de toute addition étrangère, le blé végète tristement, mais il suit le cours régulier et complet de son développement. La récolte est pauvre et chétive : il ne se forme que des rudiments de graines, et en très-petit nombre. Dans les mêmes conditions, une addition de nitre déter- mine un excédant de récolte en paille, sans augmenter sensiblement le pro- duit du grain. Il est donc certain que la végétation peut se maintenir en l'absence de tout phosphate étranger; mais il n'est pas moins certain que dans ces conditions, si l'on opère dans des pots en biscuit de porcelaine, ime addition de chaux et d'alcali (à l'état de bicarbonate ) fait périr le blé, tandis que si la culture a lieu dans un pot de terre commune qui lui cède des phosphates, l'addition des mêmes matières salines n'exerce pas l'action nuisible constatée dans le premier cas. Les conséquences pratiques qui découlent de ces effets sont faciles à pressentir : je me réserve de les pré- senter plus tard avec toute l'étendue que leur importance réclame. » J'ai l'honneur de placer sous les yeux de l'Académie la photographie des trois séries d'expériences qui font l'objet de cette communication. » C. R., 1 858, jnie Sfme.v(rf. (T. XI.VII, N" H.) 5g ( 44^ ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur [existence dans certaines plantes d'un principe colo- rant vert complètement distinct de ta chlorophjlle ou vert des feuilles. (Extrait d'une Note de M. F. Verdeil.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Dumas, Payen, et M. Decaisne en remplacement de feu M. de Jussieu.) « La partie charnue des capitules des fleurs, non encore développées, ou tète du chardon ou de l'artichaut, est parfaitement incolore, blanche. Si on la fait bouillir dans de l'eau et qu'on exprime par la pression le suc du végé- tal, on obtient un liquide incolore que le contact de l'air ne modifie pas. Mais si on ajoute quelques gouttes d'une dissolution de carbonate de soude ou d'eau de chaux, on voit la surface du liquide se colorer, au bout de quelque temps, en vert, et en agitant la liqueur pour rendre plus intime le contact de l'air, la masse entière du liquide se colore au bout de quelques heures en vert foncé. Lorsqu'il y a en présence un excès de la base, la cou- leur du liquide est d'un vert tirant sur le jaune; mais par l'addition d'un peu d'acide acétique, la couleur jaune disparaît et le liquide devient d'un vert bleu qui est sa nuance normale. » L'alun, l'acétate de plomb, ledeutoxyde d'étain précipitent la liqueur et forment des laques, différant de ton, mais toutes d'un beau vert foncé. Ces laques, séparées du liquide par la filtration et desséchées, conservent leur nuance et résistent à l'action de la lumière. Le protoxyde d'étain forme un précipité jaune; il colore également en jaune les laques vertes d'alumine et de plomb. » J'ai isolé le principe immédiat colorant par le procédé suivant. La laque formée par l'acétate de plomb est décomposée par de l'acide sulfu- rique étendu dans beaucoup d'alcool à 4o degrés, la matière colorante se dissout dans l'alcool qu'elle colore en jaune brun, tandis que le plomb se combine à l'acide sulfurique. La liqueur filtrée est mélangée avec un grand excès d'éther qui précipite la matière colorante et retient en dissolution des graisses et du tanin. Le précipité est filtré, puis lavé avec de l'eau. Le prin- cipe colorant isolé de cette manière, et desséché, est d'un brun jaunâtre; il se décompose par l'action de la chaleur sans se fondre ; il ne se sublime pas; il brûle en laissant quelques traces de cendres. Il est formé des élé- ments : carbone, hydrogène, oxygène et azote. Il est insoluble dans l'eau et dans les acides, peu soluble dans l'alcool; il se dissout très-facilement dans les alcalis, le carbonate de soude, l'eau de chaux, qu'il colore en vert: ( 443 ) une très-petite quantité d'une base suffit pour le rendre soluble dans l'eau; il forme alors des dissolutions d'une belle couleur verte, semblable à celle qui s'était développée dans l'extrait primitif où la laque de plomb a été for- mée. Les acides acétique et chlorhydrique ne modifient pas le principe immédiat, mais, ajoutés en excès à une dissolution du principe colorant vert alcalin, ils font virer la couleur au rouge peu intense et la précipitent. L'a- cide sulfurique concentré dissout le principe immédiat avec une belle cou- leur rouge. Les alcalis en excès les décomposent au contact de l'air. » Ce principe colorant est nouveau; il ne peut être confondu avec aucun de ceux déjà connus; il présente des propriétés physiques et chimiques qui le distinguent de toutes les autres matières colorantes. Il fait partie du petit nombre de principes colorants qui ne sont pas apparents dans le végétal d'où on les a extraits, mais qui se développent par l'oxydation au contact de l'air. Il a beaucoup d'affinité pour les mordants d'alumine fixés sur le coton, mais il ne colore pas directement la soie et la laine, tandis que pres- que toutes les matières colorantes teignent plus ou moins les tissus d'origine animale. » Les chardons et les artichauts de nos climats ne sont pas assez riches en couleur pour que la matière colorante qu'ils produisent puisse être utilisée dans l'industrie et les arts; mais il est probable que ces mêmes plantes venues dans les climats plus chauds en contiennent une proportion plus notable. Nous avons constaté déjà que les chardons et les artichauts du midi de la France sont plus riches que ceux des environs de Paris. » Toutes les parties du végétal ne renferment pas la même quantité du principe colorant : c'est la tête, avant que la fleur se soit développée, qui en renferme le plus ; lorsque la fleur est formée, il n'existe plus qu'en pe- tite proportion. Les tiges et les feuilles de la plante sont pauvresen matière colorante. » Le principe colorant vert est très-stable lorsqu'il a été combiné à des bases sous forme de laques. L'extrait de la plante qui a verdi par l'oxydation à l'air, se décolore sitôt que la fermentation s'établit dans la liqueur, tout en restant alcalin ; la surface du liquide seule est colorée. La couleur repa- raît immédiatement au contact de l'air aussi rapidement que dans l'indigo désoxydé. Nous avons ainsi conservé des liquides depuis plus de deux ans, dans lesquels la couleur verte se développe encore par l'oxydation au con- tact de l'air. » « ;»i;gi ■.. • ,.,ii .;i, an 59.. ( 444 ) CHIHURGIE. — Fragment de verre enfoncé dans l'orbite de l'œil près du nerf optique et y séjournant neuf ans sans causer de graves désordres. (Extrait d'une Note de M. Blanchet.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Velpeau, Jobert de Lam- balle, J. Cloquet.) '■[■Kl <>;.i, a Quinze jours après l'extraction du fragment de verre mentionné dans ma communication du i6 août dernier, le jeune L..., qui, depuis cette époque, avait contracté un strabisme convergent, ressentit une difficulté de plus en plus grande à exécuter les mouvements de l'œil en bas et en dedans, et une certaine douleur. Un nouvel examen fit découvrir un second fragment de verre de 1 5 millimètres de longueur sur i centimètre environ de largeur qui siégeait sous le globe oculaire, en dedans du muscle droit interne, et dont une des extrémités était appuyée contre le fond de la cavité orbitaire près du nerf optique. Voilà donc un corps étranger qui séjourne neuf ans au fond de l'orbite, près du nerf optique, sans occa- sionner ni suppuration ni trouble dans la vue, et n'a causé qu'un strabisme divergent, lequel à la vérité persiste encore aujourd'hui, malgré l'extraction du corps étranger ». ■ M. A. BoBLiN adresse une Note ayant pour titre : « Expérience d'optique sur les épreuves photographiques permettant d'obtenir le relief à l'aide d'une seule épreuve et avec un grossissement variable » . Cette Note est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Pouillet, Babinet, Regnault. M. Ch. Noël soumet au jugement de l'Académie un Mémoire surjes lignes télégraphiques souterraines. Ce Mémoire, dans lequel l'auteur s'occupe presque exclusivement des regards qu'il convient d'établir de distance en distance pour la recherche des dérangements, est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel, Combes. M. DE LcRi adresse un supplément au Mémoire qu'il a récemment présenté sur un instrument de géodésie désigné sous le nom de télomètre. (Renvoi à l'examen des Commissaires déjà désignés : MM. Laugier, Delaunay.) ( 445 ) ■! M. L416NEL présente une Note concernant les /reins des chemins de (Renvoi à l'examen des Commissaires déjà nommés.) CORRESPONDAJVCE. M. LE Chargé d'affaires d'Autriche transmet, au nom de M. Bernard Krauss, rédacteur en chef de la Gazette générale de Médecine de Vienne , un exemplaire complet de ce journal pour l'année 1857. A l'occasion d'une autre pièce imprimée de la Correspondance ( un Mémoire sur la poussée des terres), l'Académie, sur l'invitation de M. le Maréchal Vaillant, charge une Commission de lui présenter sur cette ques- tion et sur quelques autres qui intéressent également l'art des construc- tions, un Rapport qui constate les résultats acquis à la science et reconnus utiles dans la pratique. Cette Commission se compose de MM. Poncelet, Piobert, Clapeyron et de M. le Maréchal Vaillant. ASTRONOMIE. — Découverte de la cinquante- quatrième petite planète; Lettre de M. GoLDSCHMiDT à M. Ic Secrétaire perpétuel. « J'ai l'honneur de vous annoncer la découverte de ma 11* planète et de la 54* du groupe, que j'ai faite le 10 septembre à 8''3o'°, dans la constellation du Verseau. La comparaison avec l'étoile n° ^i5ia du Cata- logue de Lalande ma donné le lendemain la position suivante : 1 1 septembre i858, io''55°' : T. M. Paris. (m) Ascension droite ai"" 38°'42' Déclinaison australe 6° 6' » Le mouvement diurne rétrograde en ascension droite est de 4o se-' condes; le mouvement en déclinaison était insensible. La planète ressemble à une étoile de 10' à 11* grandeur. » M. l'abbé M016NOT annonce qu'ayant été chargé par M. Goidschmidi de donner un nom à la nouvelle planète, il a choisi celui d'Alexandra, nom ( 446 ) par lequel il se propose de rappeler a la pensée, bien moins la fille de Priam, qu'un illustre contemporain, M. Alexandre de Humboldl, auquel il s'estime heureux de pouvoir donner cette marque de respect. VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Sur l'orographie et la constitution géologique de quelques parties de [Asie Mineure et de l'Arménie. (Extrait d'une Lettre de M. Pierre de Tchihatcheff à M. d'Archiac.) (I Erzerum, \et2 juillet i858. » Dans mes deux Lettres adressées de Kerasun à M. Élie de Beau- raont (i), j'ai essayé de signaler quelques-uns des travaux qui m'ont occupé depuis plus de deux mois, travaux exclusivement consacrés à certaines parties de l'ancien Pont, restées jusqu'alors inexplorées; il m'a paru in- dispensable de les étudier avant de pénétrer dans l'Arménie, afin de ne point laisser derrière moi des contrées inconnues qui, sous le rapport de leur constitution physique, pouvaient offrir (comme cela s'est effectivement vérifié) une connexion intime avec les régions arméniennes. C'est vers ces derniers que je me suis dirigé, après quelques jours de repos à Rerasun, et j'ai commencé par effectuer du nord-nord-ouest au sud-sud-est une longue coupe, depuis Tereboli (l'ancienne Tripolis), et, par conséquent, depuis le littoral de la mer Noire jusqu'à la ville Erzingan, c'est-à-dire jusqu'à' la rive droite de l'Euphrate. Cette coupe de près de 200 kilomètres de lon- gueur, je l'ai heureusement effectuée en longeant la rivière Plarchat-tchaï (le Charschut-tchaï de la carte de Riepert) jusqu'à Gumuchhané, et puis en franchissant la grande chaîne qui borde au nord la vallée de l'Euphrate, pour descendre vers la petite ville Erzingan située sur ce fleuve. Ce voyage, aussi fécond dans ses résultats que pénible dans son exécution, puisqu'il s'agissait de franchir une contrée extrêmement montagneuse et presque complète- ment inhabitée, m'a prouvé que le massif, désigné par les anciens sous le nom très-vague de Paryadrès et dont je venais d'explorer la partie centrale en me rendant il y a un mois de Chabhana-Karahissar à Rerasun, non-seule- ment conserve sous le méridien de Tereboli l'altitude et l'extension que je lui avais trouvées beaucoup plus à l'ouest, mais encore s'étend bien plus à l'est et se rattache probablement à la longue chaîne qui, depuis le méridien deTrébisonde, traverse de l'ouest au nord-est l'extrémité orientale du Pont. Cette dernière constitue le bord septentrional de la grande vallée du Tchoruk (i) Comptes rendus, tome XL VII, page 1 18, 19 juillet i858. — Ibid, page 216, 2 aoûti858. ( 447 ) et selon les localités porte des noms divers. Xénophon, lors de sa mémora- ble retraite des dix mille, la désigne déjà sous le nom de chaîne Moscinque, d'après le nom du peuple qui habitait cette âpre et inhospitalière contrée. » J'ignore la composition géologique de cette chaîne, ne l'ayant point visitée ; mais si effectivement elle offre sous ce rapport avec le massif du Paryadrès la même analogie que sous celui de la direction topographi- que, ce serait peut-être une des murailles trachytiques les plus longues que l'on connaisse, car pour le Paryadrès, qui, comme je l'ai dit, paraît n'être qu'un chaînon de la chaîne Moscinque, il est presqvie exclu- sivement composé de la roche trachytiqiie qui joue un rôle si impor- tant en Asie Mineure (le mont Argée entre autres en est composé); d'ailleurs l'hypothèse que je viens d'émettre acquiert encore plus de pro- babilité si l'on considère la constitution géologique des deux grandes chaînes qui, plus au sud, se dirigent presque parallèlement à la chaîne Moschique, savoir : celles qui bordent au nord et au sud la grande vallée de l'Euphrate depuis environ le méridien de Takat jusqu'à celui du lac de Van ; or, ces deux chaînes paraissent être également trachytiques, du moins est-ce le cas de toute la partie qui borde au nord la vallée de l'Euphrate, et que j'ai d'abord franchie en allant de Gumuchhané à Erzingan, puis longée constamment de cette dernière ville à Erzerum; enfin il en est probablement de même quant à la troisième chaîne, la plus méridionale des trois, celle qui constitue le bord sud de la vallée de l'Euphrate. Il est vrai que je ne puis en juger que par sa physionomie extérieure, telle qu'on la voit soit en cheminant dans la vallée de l'Euphrate, soit en l'examinant de la grande plaine d'Erzerum où d'ailleurs (comme dans la vallée susmentionnée), on n'aperçoit que des galets trachytiques. Dans tous les cas je ne tarderai pas à trancher cette question, car c'est précisé- ment cette chaîne que je me propose de couper à plusieurs reprises en péné- trant dans le Kurdistan proprement dit. Ainsi si la supposition que je viens d'énoncer (et qui me paraît extrêmement probable) sur la composition géo- logique des trois grandes chaînes dont il s'agit, se trouve effectivement constatée , la portion orientale de l'Asie Mineure proprement dite et toute l'Arménie présenteraient le phénomène uitéressant de trois rem- parts trachytiques très-élevés (plusieurs de leurs sommets sont couverts de neiges perpétuelles), coupant la contrée presque parallèlement en moyenne de l'ouest à l'est, et ayant chacun environ de 3oo à 4oo kilomètres de longueur. «.■ Je ne demeurerai à Erzerum que le temps nécessaire pour laisser re- ( 448 ) poser mes chevaux et réparer tant bien que mal les nombreux dégâts causés dans mon bagage par une longue et pénible marche à travers des contrées barbares, dénuées de toutes ressources, et où le voyageur ne possède que ce qu'il a apporté avec lui, soit d'Europe, soit de Constantinopie. Le pre- mier objet d'exploration qui va m'occuper est le massif élevé nommé Bin gheuldagh (littéralement -.Montagne aux mille lacs), situé à i6 lieues environ au sud d'Erzerum, et faisant partie de la grande chaîne déjà mentionnée qui constitue le bord méridional de la vallée de l'Euphrate. Je suis d'autant plus impatient d'étudier ce massif, que non-seulement il n'a jamais été visité par aucun Européen, mais qu'encore il jouit d'une grande célébrité dans l'Orient, à cause de sa réputation de posséder exclusivement un grand nombre de plantes médicinales tellement recherchées, que chaque année ces Alpes sont visitées par des Persans, et même par des individus venant des contrées lointaines de l'Asie centrale, pour y cueillir plusieurs de ces végétaux, qui jouent un rôle important dans la pratique médicale des peu- ples orientaux ; c'est un fait qui m'a été assuré par beaucoup de gens du pays. Le motif principal qui jusqu'à présent a soustrait à la connaissance des voyageurs européens ces montagnes situées presque dans le voisinage de la capitale de l'Arménie, c'est que, précisément à cause de leur magnifique végétation, elles sont le rendez-vous favori des Kurdes, qui, pendant l'été, viennent y faire paître leurs troupeaux et répandent par leur présence une terreur assez légitime parmi les étrangers comme parmi les habitants du pays. Toutefois j'ai confiance dans mon étoile et ne doute nullement que dans ma prochaine Lettre j'aurai le plaisir de vous entretenir des célèbres et mystérieuses Montagnes aux mille lacs. » GÉOLOGIE. — Variations dans les roches se divisant en prismes; par M. Delesse. '- Lorsqu'on considère une même roche, il est rare qu'elle soit absolu- ment uniforme, les actions moléculaires peuvent en effet modifier sa struc- ture cristalline, sa densité et sa composition chimique. On s'explique d'a- près cela pourquoi des variations s'observent si souvent dans certaines roches, telles que les diorites et les granités. Dans quelques granités, il s'est même formé de gros sphéroïdes à zones concentriques dont la structure est beaucoup plus cristalline au centre que vers les bords. » D'après cela, il était naturel de rechercher si, quand une roche se divise (449) en sphéroïdes ou bien en prismes, elle ne présente pas encore des variations, lors même qu'il n'y en a aucunes qui soient apparentes. » Afin de résoudre cette question, j'ai examiné diverses roches se divi- sant en prismes d'une manière bien nette, et j'ai opéré notamment sur le trachyte, le phonolilhe, le trapp, le basalte. Un échantillon était pris au centre du prisme et un autre près des bords. Pour chacun de ces échantil- lons, je déterminais la densité, ainsi que la proportion d'eau. J'avais soin, d'ailleurs, d'enlever la croûte extérieure, lorsqu'un changement de couleur indiquait qu'elle avait éprouvé une altération atmosphérique. Voici quels sont les résultats obtenus : 2 3 4 5 6 7 8 DÉSIGNATION de la roche se divisant en prismes. Trachyte d'Islande Trachyte de l'île Ponce. . . , Phonolithe de l'île Lamlash . Trapp d'Antrim Basalte Basalte Basalte '.'?i.».'; Basalte t*. .Vi'-".' .V. . . Basalte Centre. o,65 I ,35 1,35 1 ,3o 0,48 i,8o o,85 0,70 Bords. 1 ,00 I ,00 I ,60 1,35 1 ,5o 1 ,20 ',90 1 ,i5 1 ,00 BENSITÉ. Centre. Bords. 2,494 2,4,8 2,469 2,439 2,541 2,509 2,911 2,857 2,930 2,933 3,o3o 3,o3o 2,924 2,916 3,o53 3,o3o 3,044 3,008 VARIATIONS de la densité. 0,64 I ,21 I ,26 1,85 0,10 0,00 0,27 0,75 1.18 » Les variations que présente une roche se divisant en prismes sont légères assurément, mais elles sont cependant très-sensibles et presque tou- jours dans le même sens. » D'abord l'eau est en proportion un peu moindre vers le centre que près des bords. Bien que la différence soit faible, elle peut dépasser quel- ques millièmes. Autant que possible, les parties décomposées ont été enle- vées ; je suis donc porté à croire que s'il y a plus d'eau vers les bords, cela tient moins à une altération atmosphérique qu'à une sorte de départ qui s'est opéré entre les substances qui composent le prisme. -' • -■*' ' » Ce départ a eu lieu au moment où le prisme s'est formé, ou bien lorsque son intérieur était encore plastique, ses parois étant déjà solidifiées. • C. R., i858, 2"" Semestre. (T. XLVll, N» H.) ' ■ ~ . .^ "^ (45o ) » Comparons maintenant les densités. Si l'on prend la différence entre la densité du centre et celle des bords, en divisant cette différence par la densité du centre, on aura la variation de densité. Cette variation est géné- ralement positive ; par conséquent la densité est plus grande au centre du prisme que vers les bords. » Dans les roches qui ont été examinées, l'augmentation de densité ne dépasse d'ailleurs pas i pour loo. » Il est certain que l'altération atmosphérique pourrait contribuer à ce résultat; car le basalte décomposé et brunâtre est moins dense que le basalte noirâtre qu'il recouvre immédiatement; mais, comme je l'ai déjà fait observer, les parties altérées de la surface ont toujours été enlevées dans ces expériences. L'exception à laquelle donne lieu l'un des basaltes exa- minés ne détruit d'ailleurs pas la généralité de la loi; car ce basalte (n° 5) empâte des fragments de granité, et par conséquent il devait être peu ho- mogène. » Je pense donc que lorsqu'une roche se divise en sphéroïdes ou bien en prismes, sa densité est généralement plus grande vers le centre. Cette particularité doit être en partie attribuée à ce que la structure cristalline y est plus développée, ce qui a déterminé une contraction. Quelquefois même pour certaines roches, et notamment pour le basalte, il est possible de le constater directement. Zj 1 » Ainsi, les prismes de basalte ne sont assurément pas des cristaux, comme le croyaient les anciens minéralogistes; mais cependant les retraits qui produisent les prismes peuvent résulter non-seulement d'un refroidis- sement ou d'une dessiccation, mais encore de la cristallisation et des actions moléculaires. » MÉTÉOROLOGIE. — Observations sur In lumière zodiacale faites dans la zone intei tropicale pendant la traversée de France au Brésil; par M. Emm. Liais. « Le 4 juillet dernier au soir, étant alors par la latitude de i4°3o' nord et la longitude de 28 degrés ouest, j'ai remarqué qu'après le coucher du soleil la lumière zodiacale possédait un très-vif éclat. Partant de l'horizon ouest, où elle était très-intense et offrait un éclat comparable à celui de la voie lactée ; elle s'élevait en suivant à peu près l'écliptique, dépassait le méridien, où son intensité était considérablement réduite, et la pointe venait se perdre dans la voie lactée. A 7*'3o", la limite nord passait par les étoiles suivantes : «, y et ô du Lion, à et Ç.de la Vierge, et, à partir de |3 de (45i ) la Balance, elle devenait difficile à définir. La limite sud, partant de la tête de l'Hydre, passait à peu près au milieu de l'intervalle compris entre Réguhis et a de l'Hydre, un peu au nord de Q de la Coupe, et se prolongeait vers i de la Balance et c? du Scorpion, où elle devenait très-peu visible. Vers 1 1 '' So""', je remarquai à l'est, entre la voie lactée et l'horizon, et particulièrement dans la constellation du Capricorne, une lueur qui paraissait également suivre le zodiaque, et dont la limite nord passait près de |3 du Capricorne et se dirigeait vers n du Sagittaire ; la limite sud passait à peu près par Ç du Capricorne et w du Sagittaire, se dirigeant vers (p de la même constellation. Je me rappelai alors que dans une Lettre écrite par M. de Humboldt à la Société royale astronomique de Londres, l'illustre auteur du Cosmos dit que, lorsqu'il était dans la zone intertropicale, il a souvent vu à l'est, après le coucher du soleil, une lumière zodiacale qui paraît être la réflexion de la lumière de l'ouest. Quelque temps après cette Lettre, M. Brorsen écrivit à la même Société qu'il avait vu en Prusse le phénomène de l'est dont avait parlé M. de Humboldt, et que les deux phénomènes, celui de l'est et celui de l'ouest, lui avaient paru réunis par un étroit filet de lumière. Évidem- ment j'avais sous les yeux l'apparence qui avait frappé MM. de Humboldt et Brorsen. » Toutefois, au moment où je faisais l'observation que je viens de rap- porter, la portion la plus brillante de la lumière zodiacale de l'ouest était couchée et l'intensité de la lueur de l'est dépassait celle de l'ouest, ce qui s'opposait à toute idée de réflexion. J'ai voulu, au reste, vérifier par la pola- risation si la lumière de l'est était une lumière directe ou réfléchie par l'atmosphère. Avec le polariscope chromatique, je ne pus distinguer aucune trace de polarisation, ni dans la lumière de l'ouest, ni dans celle de l'est; mais comme la faiblesse de la lumière pouvait être la cause qui empêchait de distinguer la coloration, et comme, de plus, les deux limites du polari- scope étaient trop petites pour me permettre de juger avec certitude de leur différence d'intensité, j'ai eu recours à un moyen qui m'a permis plusieurs fois de trouver des traces de polarisation dans la lumière atmosphérique à la fin du crépuscule, alors que le polariscope chromatique n'en faisait plus distinguer. Ce moyen consiste à employer un prisme de Nicol ou une tour- maline, que l'on fait tourner en regardant à travers une étendue de ciel assez considérable et en fixant son attention sur les étoiles les plus petites, celles qui sont à la limite de visibilité. Si la lumière du champ est polarisée, l'in- tensité du fond sur lequel on aperçoit les étoiles varie avec la direction de l'axe de la tourmaline, et il y a une position où l'on distingue par suite 60.. ( 45a ) un plus grand nombre d'étoiles que dans la position rectangulaire. A la rigueur on peut, il est vrai, comparer de cette manière les deux limites du polariscope chromatique; mais la petitesse du champ s'y oppose,. surtout en mer, à cause des mouvements du navire. En expérimentant, comme je viens de le dire, sur la lumière zodiacale à l'est et à l'ouest, je n'ai pu dis- tinguer aucune trace de polarisation. J'ai depuis répété plusieurs fois la même observation sur la partie la plus brillante de la lumière zodiacale avant le lever et après le coucher du soleil, et j'ai trouvé le même résultat. Je crois donc pouvoir affirmer que la lumière zodiacale n'est pas polarisée, même lorsqu'on la voit sous l'équateur dans son plus vif éclat. Cela ne prouve pas, au reste, qu'elle ne soit pas une lumière réfléchie par la nébulo- sité solaire; car on sait que les nuages, qui ne brillent que d'une lumière empruntée, ne donnent pas de traces de polarisation. » J'ai plusieurs fois vu la lumière zodiacale se réfléchir sur la mer, et pour me bien assurer que l'absence de polarisation ne provenait pas de la difficulté de constatation par suite de la faiblesse de la lumière, j'ai exa- miné la polarisation de cette lumière réfléchie sur l'eau. En regardant cette lueur avec la tourmaline, je la voyais nettement dans une situation, et elle devenait à peu près imperceptible dans la situation rectangulaire, de façon à reconnaître très-nettement, comme cela devait être d'ailleurs, une polarisation dans un plan vertical. Et cependant, d'une part, cette lumière réfléchie était beaucoup plus faible que la lumière directe, et, d'autre part, je n'avais pas pu, comme pour cette dernière, recourir au procédé sensible de la visibilité des petites étoiles. Donc l'absence constatée de polarisation dans la lumière zodiacale ne vient pas de la difficulté de reconnaître la pola- risation sur une lumière aussi peu intense, et la lumière zodiacale de l'est n'est pas la réflexion par l'atmosphère de la lumière de l'ouest. » Vers minuit le 4 juillet, jour où la lumière de l'est me frappa pour la première fois, des nuages m'empêchèrent de prolonger l'observation. Pen- dant les jours suivants, jusqu'au i3 juillet, je ne retrouvai pas une soirée favorable pour l'observation; nous traversâmes d'ailleurs dans cet inter- valle la région des calmes et des grains qui sépare les deux bandes de vents alizés. Le i3 juillet, étant le soir par 2°a5' de latitude nord et 27^4' en- viron de longitude ouest, la présence de la lune, âgée alors de trois jours, ne me permit pas de suivre à l'ouest la lumière zodiacale; mais après le coucher de la lune, je vis de nouveau la lumière zodiacale de l'est. Le lendemain sous l'équateur par 28° 3o' de longitude, je la vis éga- lement et je pus la suivre jusqu'au matin et en tracer les limites jusqu'au { 453 ) lever du soleil. La limite rtbrd /en partant de la voie lactée, passait sensi- blement par les étoiles suivantes : tt et § du Sagittaire, /3 du Capricorne, ^ et >3 du Verseau, /3, t, u et ïj des Poissons, y du Bélier, un peu au nord des Pléiades et par |3 du Taureau. La limite sud passait par ip et u du Sagit- taire, Ç du Capricorne, (? du Verseau, £ de la Baleine, a des Poissons, v delà Baleine, un peu au sud de X de la même constellation, p, du Taureau, X et f d'Orion. Pendant les journées suivantes i5, i6, 17, 18, 19 et aojuillet, après le coucher de la lune, j'ai revu la lumière zçdiacale suivre le même trajet, et le 18, le 19 et le 20, malgré le clair de lune, je voyais après le coucher du soleil, en regardant avec attention, des traces de la lumière zodia- cale à l'ouest, suivant le trajet que j'ai indiqué au commencement de cette Note. Mais cette lumière était alors à la limite de visibilité; cette remarque peut servir à donner une mesure de son intensité comparée à la lumière de l'atmosphère éclairée par la lune. Le 27 juillet, en vue de l'entrée de Rio- Janeiro, par un ciel très-pur après le coucher du soleil et avant le lever de la lune, j'ai revu la lumière zodiacale partant de l'horizon ouest, passant par le zénith, venant se perdre dans la voie lactée et reprenant entre cette dernière et l'horizon. » Il résulte donc de ces observations, comme de celles de MM. de Hum- boldt et Brorsen, que la terre est entièrement plongée dans la lumière zodia- cale, et que cette nébuleuse solaire est très-aplatie, ce qui permet de dis- tinguer un maximum de lumière tout autour du ciel dans le sens de cet aplatissement. C'est probablement à cette nébulosité qu'il faut attribuer l'intensité de la lumière du ciel par temps clair pendant la nuit, intensité qui, en plein Océan, était suffisante pour me permettre, en profitant de ma myopie pour regarder de très-près, de distinguer sans aucune lumière étrangère les points noirs indiquant les étoiles sur les cartes célestes de M. Dien. Cette nébulosité, dans laquelle nous sommes plongés, est proba- blement aussi la source de la chaleur de l'espace planétaire. » CHIMIE ORGANIQUE. — Faits pour servir à l'histoire des bases organiques; par M. A.-W. HOFMANN. Èthylène phénylamine et ses dérivés. « On doit à M. Natanson la découverte d'un corps doué de propriétés faiblement basiques qui prend naissance dans l'action réciproque de l'ani- line et de la liqueur des Hollandais bromée. La constitution de ce produit n'étant nullement fixée, j'ai cru devoir en reprendre l'étude. Dans l'action ( 454 ) réciproque des corps précédents il se forme, outre le bromhydrate d'aniline, les bromhydrates de trois nouvelles bases. La première, soluble dans l'al- cool froid, ne se produit qu'en quantités très-faibles ; la seconde, qui ne se forme également qu'en proportions très-minimes, est insoluble dans ce véhicule même bouillant. Le produit principal de cette réaction est un corps magnifiquement cristallisé qui se dissout dans l'alcool en proportion peu considérable. » Ce composé, que je désignerai sous le nom à'éthylène phény lamine, est une matière cristallisée blanche, inodore, insipide, peu soluble dans l'al- cool bouillant, insoluble dans l'alcool froid et soluble dans l'éther. Elle se dissout facilement dans les acides chlorhydrique, azotique et sulfurique de concentration moyenne, surtout à chaud, et laisse déposer, par le refroidis- sement, des sels très-nettement cristallisés. Soumis à l'action de la chaleur, Vélhylène phénjlamme fond à i48 degrés, et bout vers 3oo degrés non sans s'altérer en grande partie. L'analyse de ce composé conduit à la formule C'H'Az. » Les analyses du chlorhydrate et du chloroplatinate s'accordent avec les formules C'^H^Az, H Cl chlorhydrate, C'H'Az, HCl, PtCl* chloroplatinale. » La formation de l'éthylène phénylamine est donc représentée par J'équation suivante : 2{C'^H'Az) + C*H«Br" = C^'H'Az, HBr + C" H" Az, HBr. Phénylamine. Bibromure Bromhydrate de Bromhydrate d'étbylène d'éthylène. phénylamine. phénylamine. )) On peut se demander maintenant quelle est la constitution de la nou- velle base? Le double aspect |sous lequel se présente le bibromure d'éthy- lène exigeait des expériences additionnelles pour décider cette question. Dans quelques cas ce corps fonctionne comme l'éther bromhydrique d'un alcool biacide, l'alcool éthylénique (glycol de M. Wurtz) (C* H*)"Br', tandis que dans la majorité des réactions il se scinde en acide bromhydrique et en un bromure C*H'Br, qu'on peut envisager comme l'éther bromhydrique d'un alcool monoacide C*H*0', homologue de l'alcool allylique. H restait donc à décider si la nouvelle base renfermait C* H* remplaçant deux molé- cules d'hydrogène, ou la molécule modifiée C* H' n'en remplaçait qii'une ( 455 ) seule, ou, en d'autres termes, si elle était représentée par %S7}az=C-H»Az OU par C* H' \ C'»H» Az=C^»H»Az. H ) » J'ai pensé que l'action des iodures de méthyle et d'éthyle sur la base libre permettrait de résoudre la question d'une manière complète. » Je ferai remarquer que le bibromure d'éthylène n'exerce aucune action sur l'éthylène phénylamine, même par un contact longtemps prolongé à une température de loo à i5o degrés. L'iodure de méthyle l'attaque au contraire très-bien à l'aide de la chaleur. Un mélange de ces deux corps étant soumis, pendant quelques heures, à une température de loo degrés, se prend en une masse résineuse. La distillation du produit brut avec de l'eau permet d'en séparer l'iodure de méthyle inaltéré. On le débarrasse de l'iodliydrate d'éthylène phénylamine par des lavages prolongés avec de l'eau, puis de l'éthylène phénylamine libre par des cristallisations répétées dans l'eau bouillante, et finalement dans l'alcool faible. On obtient de la sorte un iodure parfaitement cristallisé, de couleur jaunâtre, et qu'on peut des- sécher à loo degrés sans en opérer la décomposition. » L'analyse assigne à ce produit la formule {pl«TT8 A~ \ C-H»Azr*"'^- » Traitée par l'oxyde d'argent, da solution de l'iodure donne un liquide fortement alcalin, et doué de toutes les propriétés de la classe des bases dont l'hydrate d'oxyde de tétréthylammonium est le type. Acidulé par l'acide chlorhydrique, ce liquide produit 'un précipité amorphe d'un jaune pâle renfermant , C^H^'Az'Cl, PtCP = {c!lHlt2l^'^'^'' P*^^*- ' ■ » La répétition de cette expérience dans la série éthylique a fourni des résultats parfaitement analogues. Toutefois, la réaction étant moins éner- gique, il faut une digestion un peu plus prolongée. L'iodure formé est moins ( 456 ) soluble dans l'eau bouillante, et par conséquent plus difficile à séparer de l'éthylène phénylamine non altérée. A l'état de pureté, l'iodure cristallise en aiguilles d'un blanc jaunâtre. Il fond à loo degrés en une huile jaune qui se solidifie en masse cassante par le refroidissement. L'iodure de la série éthylique renferme U H Az l-jc^H-A/r Comme le composé méthylique, il est décomposé par l'oxyde d'argent, et la liqueur caustique fournit avec l'acide chlorhydrique et le bichlorure de platine un sel platinique analogue : ^,eH9^jC^H'Cl,PtCP. L'action des iodures de méthyle et d'éthyle, quoique différente de celle que j'avais attendue, me paraît néanmoins fixer d'une manière définitive le degré de substitution de l'éthylène phénylamine. Il est évident que ce corps ne contient plus d'hydrogène remplaçable, et, par conséquent, que la molécule (C* H*)" équivalente à H* a été assimilée par l'aniline. » Maintenant comment interpréter la constitution de ces corps? » Leur existence me semble suggérer de nouvelles considérations sur la nature de l'éthylène phénylamine. La formule C**H' Az représente-t-elle la molécule de ce corps? Ne serait-il pas plus correct de la doubler et de con- sidérer la formule C'*H"Az* comme la véritable expression de la molé- cule de l'éthylène phénjlamine. Cette base dériverait alors de 2 équiva- lents d'ammoniaque, elle serait une diamine qu'on pourrait désigner sous le nom d' élliylène-diphénjrl-diamine , et les sels de la base se présenteraient comme des combinaisons diammoniques. » Au premier abord, il paraît certainement étrange qu'une molécule ca- pable de fixer 2 équivalents d'acide chlorhydrique ne se combine qu'avec I équivalent d'iodure de méthyle ou d'éthyle composés, qui correspondent à cet acide. Cette manière de voir ne manque pas néanmoins de précé- dents. En effet, l'expression C"H'*AzO', établie, il y a longtemps, par M. Liebig pour la quinine, appuyée comme elle l'était par l'analyse de sels nombreux, renfermait ' ' '-' - C*''H"AzO%HX, ( 457 ) et particulièrement par celle d'une combinaison platinique C"H'='AzO%HCl,PtCP, a été adopté à l'unanimité par les chimistes. » Quelques sels de la formule a(C"H'»AzO^), HX ■-)ii étaient considérés comme ayant une composition anormale, et, par suite, comme sels basiques. Ce n'est qu'après la découverte des combinaisons méthylique et éthylique de la quinine et ' 2(C»<'H'»AzO»),C*H»I que les chimistes commencèrent à considérer la formule C/''H"Az='0* comme expression véritable de la molécule de la quinine. » Probablement qu'un examen plus approfondi de l'éthylène phényla- mine nous fera connaître des composés salins correspondant aux dérivés méthylique et éthylique, et fournira la preuve que l'éthylène phénylamine est capable de former, à la manière de la quinine, deux groupes de sels. » La nature diammonique de l'éthylène phénylamine est non équivoque lorsqu'on considère l'action de la chaleur, car tandis que tous les dérivés monoammoniques de l'aniline sont volatils sans décomposition, l'éthylène phénylamine à la manière des diamines est détruite par la chaleur. » J'ai dit qu'outre l'éthylène phénylamine il se formait dans l'action réciproque de l'aniline et du bibromure d'éthyilène deux autres composés basiques. Quoique leur étude ne soit pas encore terminée, je puis dire dès à présent que leur composition est identique à celle de l'éthylène phényla- mine. Une de ces bases, caractérisée par son extrême solubilité dans l'al- cool, se change en éthylène phénylamine par une simple transposition mo- léculaire. La relation que ces trois corps isomériques présentent entre eux n'est pas encore fixée par l'expérience, mais on arrive à penser qu'elle s'exprime par les formules suivantes : Base soluble C'« H' Az. Éthylène phénylamine C" H" Az'. Base insoluble C" H" Az», C. R., i85S, î^e Semestre. (T. XLVII, N» 11.) 6ï ( 458 ) M. Lambron adresse une Note sur une nouvelle ascension qui vient d'être- faite au pic de Nethou. « Le 3i août dernier, malgré une neige qui ne cessa de tomber pendant plus de quatre heures et couvrit d'une couche d'environ 12 centimètres d'épaisseur les glaciers des monts Maudits, trois jeunes voyageurs tentèrent l'ascension et parvinrent au sommet du pic vers g heures et demie du matin. Malgré l'éclat du soleil qui éclairait ce sommet et quelques autres crêtes situées au-dessus des nuages, l'air était très-froid, et, pendant les trois quarts d'heure que les voyageurs demeurèrent en cette station, le thermomètre se tint entre — 2°, 5 et —3", 5. A la même heure, le ciel à Luchon était couvert et le thermomètre se tenait à -l- i5°. » M. Lamarre-Picquot rappelle qu'il a adressé à l'Académie plusieurs Mémoires sur Yincubation des Ophidiens et sur quelques autres phénomènes observés chez les mêmes animaux. De ces Mémoires, le dernier n'a pas été l'objet d'un Rapport. C'est ce Rapport que l'auteur sollicite, aujour- d'hui que de nouvelles observations sont venues s'ajouter à celles qu'il avait le premier présentées, et confirment d'une manière qui ne laisse plus de place au doute celles de ses affirmations qui avaient pu paraître les plus hasardées. ( Renvoi à la Commission déjà nommée, Commission qui se compose de MM. Dumas et Milne Edwards, auxquels s'adjoindra M. Valenciennes.) M. DE Paravet communique les résultats de ses recherches sur l'histoire du papier el des autres matières qui ont été employées pour recevoir l'écri- ture : il insiste spécialement sur les secours que peut fournir, pour tracer cette histoire, la considération des noms donnés, dans divers pays, aux dif- férentes substances employées à cet usage, noms qui passent d'une substance à l'autre, quoiqu'il n'y ait entre les deux rien de commun que l'emploi. Ainsi le mûrier à papier porte en chinois un nom qui, d'après sa significa- tion, conviendrait très-bien au papyrus, et doit avoir été transporté de l'un à l'autre. Au reste le papyrus lui-même a été trouvé récemment dans cer- taines rivières de la Chine, et l'on a vu qu'il y était employé aux mêmes usages que dans l'ancienne Egypte. Un autre exemple de transport de nom est fourni par l'Encyclopédie japonaise où le nom d'un souchet [ta plante des briques cuites) semble rappeler les briques imprimées de Babylone. D'autres rapprochements de noms viennent à l'appui de faits historiques- • tm-ai '"•■£ ,01.01 ,.0 ..'* ( 459 ) concernant les migrations des peuples, notamment sur les établissements en pays lointains des Arabes, à une époque rapprochée de l'origine de l'Isla- misme. ' ... MM. DELFRAYssé, Alcazar, de Montréal, Pickering adressent des com- munications relatives au choléra-morbus. (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) La séance est levée à 5 heures. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 1 3 septembre 1 858 les ouvrages dont voici les titres : L'Eclairage au gaz à l'eau à Narbonne et l'éclairage au gaz Leprince, exa- minés et comparés ; par le D' B. Verver. Leide, 1 858 ; br. in-8°. Mémoire sur la poussée des terres avec ou sans surcharge; par M. P. Saint- GUILHEM ; br. in-8°. Mémoire sur l'établissement des arches de pont assujetties aux conditions du maximum de stabilité ; par le même; br. in-8°. La Culture de la mer appliquée aux baies du littoral de la France. Exposé et moyens pratiques ; par M . F. -M. -A. Chauvin. Lannion, i858; br. in-S". Considérations sur les effets thérapeutiques de l'hémospasie; par le D"' F., d'après des observations pratiques recueillies en Algérie; par M. T. JuNOD. Paris, i858; br. in-8°. Mémoires de la Société impériale des Sciences naturelles de Cherbourg; an- née 1857, t. V. Paris-Cherbourg, i858; in-8°. Elementi... Eléments de chimie distribués en 3 livres; par M. R. Cappa; vol. P% Naples, i855; vol. II, i" livraison, i858; in.8°. Die electricitât... De l'électricité en médecine., 1" partie; par M. H. ( 46o ) ZiEMESSEN. Berlin, 1857; in-8°. (Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) Verhandlungen... Mémoires de la Société d'Histoire naturelle de Bâle, 2* vol., i" livraison. Bâle, i858; in-8°. Jarbuch... Annuaire de la Société impériale et royale de Géologie de Vienne; n°* 3 et 4, juillet-décembre 1857; 2 livraisons in-8°. Aligeraeine... Journal général de Médecine de Vienne; 2* année, 1867; publié par MM. Kraus et Pichler; petit in-folio. Ofl.r^] ^.| .t . COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 SEPTEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. RAYER. MEMOIRES ET COaiMLTVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président de l'Institut rappelle que la quatrième séance trimes- trielle de i858 aura lieu le 6 octobre prochain, et invite l'Académie des Sciences à lui faire savoir en temps opportun quel est celui de ses Membres qui se propose de faire une lecture dans cette séance. BOTANIQUE. — Sur les collections et les manuscrits de M. Bonpland. (Extrait d'une Lettre de M. Alexandre de Humboldt à M. Elie de Beaumont.) « Vivement attristé par la mort de mon ami et compagnon de voyage en Amérique M. Bonpland (mort à Santa-Anna le 1 1 mai 1 858), j'ai l'espoir, comme je l'ai déjà énoncé dans une Lettre à M. Delessert, que MM. les Professeurs du Jardin des Plantes adresseront officiellement et en corps des réclamations à M. le consul de France à Buénos-Ayres ou à Montevideo, pour entrer en possession des importants herbiers que M. Bonpland desti- nait au Jardin des Plantes. Nous ne savons point encore si M. Bonpland, avant de mourir, a laissé des dispositions par écrit; mais je possède une dernière Lettre de M. Bonpland datée de Corrientes, du 7 juin 1857, dans laquelle il s'énonce avec la plus grande clarté sur la destination de ses collections. C. R., iS58, 2""= Semestre. (T. XLVII, N" 12.) 62 ' ( 462 ) « S'il m'est possible, dit-il dans cette Lettre, je préférerais porter moi- » même mes collections à Paris pour les déposer au Muséum ainsi que mes » manuscrits, et prendre les mesures nécessaires pour la publication (?) de )) mon herbier. Mon voyage à Paris serait très-court, et je retournerais à ma » propriété de Santa-Anna pour y mourir et faire enterrer mes tristes restes » à l'ombre des arbres nombreux que j'ai plantés. » » C'est dans le but d'être utile au Musée que j'ai fait imprimer cette Lettre en français dans l'important journal le Bonplandia, publié en allemand à Hanovre par les deux frères Seemann, dont l'un, Berthold Seemann, a été le botaniste du voyage autour du monde exécuté par le capitaine Rellet sur la frégate anglaise the Herald. Cette Lettre de M. Bonpland (7 juin 1857) a été annexée par moi à celle du D' Lallemant, du 19 avril i858, qui avait vu mon ami vivant, mais très-malade, un mois avantsa mort. Je ne vous transmets pas cette feuille du Bonplandia (le n° i3, du i5 juillet i858, sixième année, page 27 1), car on doit la posséder au Jardin des Plantes. Les droits du Musée à cette précieuse collection sont fortement affermis par la dernière Lettre de Bonpland dont je me séparerais a regret, mais dont j'adresserais l'original au Musée si cela était nécessaire. Il est question sans doute, dans la même Lettre de Bonpland, d'enrichir aussi le nouveau Mu- séum de la Confédération argentine et des Musées en Prusse, mais tout cela ne regarde que des doubles dont il a dû avoir un grand nombre ; car en mai 1 867 M. Bonpland en avait envoyé aussi de gros paquets au professeur Grunert, doyen de l'Université de Griefswalde, pour l'avoir nommé docteur lors d'un jubilé. Mon désir de faire entrer le Musée, par l'intervention du consul français, en possession des collections de M. Bonpland est d'autant plus vif, que celui-ci en s'embarquant au Havre avait emporté, n'écoutant pas mes prières et celles de M. Kimth, les plantes de notre expédition de l'Orénoque, de Quito et du Mexique. C'était les exposer à de nouveaux dangers, mais c'était sa légitime propriété; car les plantes de notre expédition ont été di- visées d'un commun accord (à cause de notre énorme quantité de doubles) en trois portions égales : a pour le Musée, sur quoi, comme rémunération, se fonde la pension de Bonpland de 3, 000 francs accordée par l'emperein- Napoléon \"; b pour M. Bonpland saccagée par la troupe du D' Francia lors de l'enlèvement de mon ami; c pour moi, portion dont j'ai fait cadeau à mon maître en botanique M. Wildenow. Cette troisième portion fait aujourd'hui partie des herbiers du Jardin botanique de Berlin, l'herbier de Wildenow ayant été acheté par le Gouvernement prussien, de même que celui de M. Kunth, qui était aussi riche en plantes de mon expédition, le (463 ) Jardin des Plantes lui ayant généreusement offert les doubles de moil expédition. < iiJWl.'n :: » Dans ces sentiments de reconnaissance qui m'animent pour la gran- diose institution du Jardin des Plantes, j'ai réuni ici tout ce qui peut éclairer ceux qui veulent bien se charger des démarches à faire. Désintéressé que je suis entièrement , j'ai adressé aussi tous les manuscrits botaniques de notre expédition à l'époque de la mort de M. Runth (6 volumes dont 3 in-4° et 3 in-folio), renfermant des notes sur 45a8 espèces tropicales écrites sur les lieux, au Jardin des Plantes. Une faible partie de ces notes est de mon écriture. » GÉOLOGIE. — Sur quelques fossiles patéozoïques de l'ouest de la France. (Extrait d'une Lettre de M. de Vernecil à M. d'Archiac.) a Bayonne, 14 septembre i858. » Vous avez dû lire, comme moi, dans les Comptes rendus du 19 juillet der- nier, une Note dans laquelleM. Marie Rouault annonce qu'on vientde décou- vrir des restes de vertébrés dans le terrain dévonien de l'ouest de la France. Cette découverte a appelé mon attention, et j'ai pris des informations sur le lieu où ces fossiles avaient été trouvés. J'ai su que c'était à Saint-Léonhard j dans le nord du département de la Sarthe, et j'ai prié M. Triger de m'y con- duire. Munis de la belle carte qu'il a dressée de cette région, il nous a été facile de reconnaître que les ardoises de Saint-Léonhard appartiennent non au système dévonien, mais à la partie inférieure du système silurien ; et, en effet, on y trouve, avec les prétendus vertébrés, plusieurs des espèces de trilobites les plus caractéristiques des ardoises d'Angers, telles que : Vlllœ- nus giganteus, le Calymene Tristani, le Caljmene Arago, le Placoparia Tour- neminei, etc. » En faisant cette étude, nous avons été conduits à une découverte sur laquelle j'appelle votre attention. » Vous savez qu'en France, ainsi qu'en Espagne, ces trilobites sont à la base de toute la série des couches fossilifères. Au-dessous, on n'a pas trouvé jusqu'à présent de traces d'êtres organisés, tandis qu'en Angleterre, en Scan- dinavie, en Bohême et en Amérique, il existe une zone fossilifère plus an- cienne qui constitue ce que M. Barrande a nommé la faune primordiale. En Angleterre comme en Amérique, cette zone est principalement carac- térisée par des Lingules. Eh bien, je crois avoir découvert avec M. ïriger l'équivalent de cet horizon. 62.. ( 464 ) «Les ardoises de Saint-Léonhard avec leurs trilobites correspondent, sans aucun doute possible, à ce que l'on appelle en Angleterre les schistes de Llandeilo et en Amérique le calcaire de Trenton. Elles reposent sur un grès quartzeux, très-dur, dont quelques couches sont chargées de Lingules de 2 à 3 centimètres de longueur. Pour nous mettre à l'abri des erreurs dues aux renversements et nous assurer que ces grès sont bien réellement inférieurs aux schistes à trilobites, nous avons traversé le bassin perpendiculairement À son axe synclinal occupé par les ardoises. En retrouvant de l'autre côté les mêmes grès quartzeux, bien indiqués sur la carte de M. Triger, nous avons aussi retrouvé les Lingules à la même profondeur dans les quartzites, c'est- à-dire à 20 ou 3o mètres au-dessous des schistes argileux. Il y avait donc de part et d'autre une symétrie parfaite de position. Cette découverte con- firme d'une manière frappante l'uniformité des lois qui ont présidé à la distribution des êtres, et, sur notre sol, comme dans le pays de Galles, comme dans l'Etat de New-York et jusqu'au Mississipi, les premiers débris organiques que l'on rencontre appartiennent à un même genre de petits brachiopodes, et, chose remarquable, bien que le plus ancien de tous les mollusques, ce genre a encore des représentants dans la nature actuelle. » Après ces détails sur l'âge des ardoises de Saint-Léonhard, il vous paraî- tra peut-être assez difficile de croire que l'on y ait trouvé des vertébrés : ce seraienten toutcas lespremiers qui aient jamais étédécouverts dans le terrain silurien inférieur; aussi, bien que je n'aie pas vu les échantillons décrits par M. Rouault, je me permets de douter. » CHIMIK APPLIQUÉE. — Industrie de la baryte; par M. Fréd. Kuhlmann, (Suite de la première partie.) « Dans la communication qiie j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie dans sa séance du 6 septembre, je me suis attaché d'abord et presque exclu- sivement à faire connaître la réaction fondamentale qui m'a conduit à trans- former le sulfate naturel de baryte en chlorure de barium et puis en sul- fate artificiel de baryte. » l^a production du chlorure de barium, dans cette réaction, ayant lieu en même temps que celle des sulfures de fer et de manganèse, on devait naturellement se demander si, en utilisant, à l'état de sel soluble, le barium du sulfate naturel de baryte, on ne pourrait pas en même temps utiliser le soufre ou l'acide sulfurique de ce sulfate. ( 465 ) » Cette utilisation m'a préoccupé depuis fort fongtemps. Il y a une dizaine d'années, qu'après avoir organisé dans mes usines la fabrication du carbonate artificiel de baryte, j'ai voulu tirer parti du soufre du sul- fate transformé en sulfure de barium, au moment de la décomposition de ce dernier par de l'acide carbonique et de son déplacement à l'état d'acide sulfliydrique : cette décomposition étant réalisée alors sur une grande échelle pour assurer l'approvisionnement en carbonate artificiel de baryte des fabriques qui extrayaient le sucre cristallisable des mélasses, par le procédé très-ingénieux de M. Dubrunfaut. » A.U premier abord, il semblait facile de brûler dans les chambres de plomb l'acide sulfhydrique, au moyen d'appareils analogues à ceux qui servent à l'éclairage ou au chauffage par le gaz ; mais pratiquement, et dans les conditions de travail où j'obtenais l'acide sulfhydrique, cette opération présentait de très-grands dangers d'explosion. En effet l'acide carbonique, qui devait déplacer l'acide sulfhydrique, résultait de la combustion du coke dans un cylindre en fonte, revêtu à l'intérieur de briques, et à travers le- quel l'air était dirigé sous une certaine pression au moyen de pompes fou- lantes. Or il arrivait que, à certains moments, le mélange gazeux sortant des cuves à décomposition contenait de l'air et pouvait devenir explosif. Dans d'autres circonstances, de l'acide sulfhydrique échappait à la com- bustion et altérait les chambres de plomb ou y déposait de la fleur de sou- fre; ajoutons que le mouvement de grandes masses d'acide sulfhydrique n'était pas sans dangers pour les ouvriers. » En ajournant, par ces divers motifs, l'utilisation du soufre du sulfure de barium dans les circonstances indiquées, je songeai à tirer parti, comme (le pyrites de fer, des sulfures de manganèse et de fer produits en abon- dance dans la réaction qui me donne le chlorure de barium. De plus, devant l'insuccès de l'utilisation pratique du soufre des résidus du lessivage de la soude artificielle par la combustion de l'acide sulfhydrique déplacé, je tentai la transformation de l'oxysulfure de calcium dont se composent en grande partie ces résidus, en sulfure de manganèse et de fer, en ayant recours à une réaction analogue à celle qui m'avait donné le chlorure de barium ; savoir, la calcination du mélange de ces résidus avec les résidus liquides de la fabrication du chlore (i). (i) Voici comment je m'exprimais à cet égard, le 29 janvier iSS^, dans la description an- nexée à lin brevet d'invention : « Non contest d'avoir fait servir à une fabrication nouvelle les résidus de la productior. ( 466 ) » La transformation de l'oxysiilfure de calcium au contact des chlorures de manganèse et de fer se fait avec la plus grande facilité. Le lessivage méthodique de la masse qui résulte de la calcination du mélange des deux résidus donne directement des dissolutions de chlorure de calcium bien pur et d'une densité de l\o degrés de l'aréomètre de Beaumé. » La production économique de ce chlorure était pour moi un des pro- blèmes à résoudre en vue d'une utilisation dont j'entretiendrai prochaine- ment l'Académie. » Quant à l'emploi des sulfures de manganèse et de fer produits dans les deux circonstances indiquées, il présente d'assez grandes difficultés. » En premier lieu, il est difficile de dessécher les sulfures sans les brûler en partie; ensuite le gaz sulfureux produit se trouve mêlé d'acide carbonique provenant du charbon retenu; en troisième lieu, une partie du soufre du sulfure de manganèse se transforme pendant le grillage en sulfate de man- ganèse ; en quatrième lieu, les sulfures en question sont loin d'être purs : à l'état de résidus de la fabrication du chlorure de barium, ils contiennent, outre le charbon, du sulfate de baryte non décomposé et de la silice prove- nant de l'oxyde de manganèse; enfin, en vue d'éviter toute perte d'acide chlorhydrique pendant la calcination, on a soin de laisser dans le mélange dominer un petit excès de craie, laquelle se transforme en oxysulfure de calcium, qui vient appauvrir encore la richesse du sulfure de manganèse. Aussi, lorsque la théorie basée sur la composition du sulfure de manganèse donne 37 de soufre pour 100 de sulfure, et que ce sulfure pur permet d'uti- liser par le grillage 26 seulement de soufre, le reste se transformant en sul- fate de manganèse, les sulfures en question, bien qu'obtenus dans les meil- )' du chlore, j'ai voulu aussi utiliser ceux que donne le lessivage de la soude artificielle. Pour » cela je fais un mélange pâteux de ces résidus avec le chlorure brut de manganèse, j'enfourne » le tout dans des fours à réverbère où la masse est calcinée, Le produit calciné est lessivé à >> chaud et donne tout de suite des dissolutions concentrées et claires de chlorure de calcium et » une matière insoluble et noire qui consiste en sulfure de manganèse et sulfure de fer. Cette « matière, lorsque le manganèse oxydé qui a servi à faire le chlore était d'un titre élevé, » peut servir, à raison de sa combustibilité, à produire de l'acide sulfureux comme des pyrites • naturelles. Il est à remarquer en outre que, par la calcination de ce sulfure de manganèse • dans un four à moufle sous l'influence d'un courant d'air, il se produit un oxyde de man- » ganèse qui contient assez d'oxygène pour produire du chlore par son contact avec l'acide • chlorhydrique. Cette combustibilité du sulfure de manganèje peut aussi être utilisée dans le » traitement des résidus de manganèse avec le sulfate de baryte et le charbon. Ces applica- » tions sont subordonnées aux prix des matières premières. • ( 46? ) leures conditions pratiques, n'ont donné que i5 à i8 pour loo de soufre à l'état d'acide sulfureux. Ce rendement en soufre était moindre encore lorsque les sulfures provenaient de la décomposition des résidus de la soude brute. Par toutes ces considérations, j'ai été conduit à douter que, dans l'état actuel du prix des pyrites (3 francs environ les loo kilogrammes), mais sans rien préjuger de l'avenir, l'utilisation des sulfures de manganèse, préparés d'après les méthodes indiquées, puisse se faire économiquement. Dans tous les cas, la facile production de ces sulfures et la possibilité de leur utilisation sera une barrière à l'élévation des prix, soit des pyrites, soit du soufre. » Quant à la transformation par le grillage du sulfure de manganèse en oxyde de manganèse susceptible de donner du chlore, elle me paraît pré- senter jusqu'ici un intérêt restreint, l'oxyde obtenu par le grillage d'un sulfure de manganèse pur ayant donné un oxyde qui n'avait que i8 degrés commerciaux. » Dans ces conditions, et au prix actuel des oxydes de manganèse du commerce, la préférence sera toujours donnée aux oxydes naturels ; les oxydes artificiels, comme les sulfures, trouveront sans doute d'autres emplois. » Ainsi donc, la réaction du chlorure brut de manganèse sur les résidus du lessivage de la soude brute doit être principalement envisagée au point de vue de la production économique du chlorure de calcium, et le jour où ce chlorure aura trouvé dans l'industrie des emplois assez nombreux, les observations que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie acquerront un grand intérêt industriel. » Quant au chlorure de barium,)elui ai assigné, comme emploi principal, la production du sulfate artificiel de baryte. Je vais, en terminant cette Note, signaler encore quelques autres applications dont ce chlorure me paraît susceptible, en le faisant servir à des réactions dont plusieurs sont connues des chimistes, mais qui n'ont pas encore franchi le seuil du labo- ratoire. Fabrication du nitrate de baryte et de l'acide nitrique. » Le peu de solubilité du nitrate de baryte permet d'obtenir facilement ce sel par voie de double décomposition, en faisant agir une dissolution saturée à chaud de nitrate de soude sur le chlorure de barium. Les | du nitrate de baryte correspondants au nitrate de soude employé peuvent être obtenus immédiatement à l'état de petits cristaux. De nouvelles quantités ( 468 ) peuvent être obtenues par la concentration des eaux mères et la cristallisa-- fion ; enfin, les dernières traces de baryte peuvent être séparées à l'état de sulfate artificiel, au moyen d'une addition de sulfate de soude. » Le nitrate de baryte économiquement obtenu deviendra d'un emploi plus général dans la pyrotechnie. Il sera pour les chimistes une source de réactions importantes et jusqu'alors très-coiiteuses ; car le nitrate de baryte, dans les réactions chimiques, peut le plus souvent s'employer sans calcina- tion préalable en place de baryte caustique. D'ailleurs, dans les usines, cette calcination peut donner une source très-économique de baryte caus- tique anhydre, d'acide hyponitrique et d'oxygène, dont l'utilisation est tout indiquée pour le travail des chambres de plomb. » Ajoutons que le nitrate de baryte est devenu pour moi une source de production d'acide nitrique faible, sans distillation et par le seul déplace- ment de la baryte, au moyen d'une quantité bien calculée d'acide sulfu- lique. C'est toujours encore du blanc de baryte qui est un des produits de la réaction. L'acide nitrique peut ainsi être obtenu à lo ou ii degrés. .Si l'on voulait obtenir inuiiédiatement un acide d'un degré plus élevé, le sulfate de baryte aurait un aspect cristallin. La concentration de cet acide peut avoir lieu par la seule ébuUition, sans grande perte jusqu'à aS degrés; seulement, pour effectuer cette concentration, il faut avoir recours à des vases en verre, en grès ou en porcelaine. ' » En poursuivant mes essais dans le même ordre d'idées, j'ai été con- duit à mettre en usage le chlorure de barium et quelquefois le sulfure, dont la préparation est également économique, pour arriver à diverses autres applications. )) C'est ainsi que le chlorure de barium en dissolution saturée à chaud donne, avec une dissolution concentrée de soude caustique, de la baryte hydratée qui se sépare en grande quantité sous forme de cristaux feuilletés, faciles à séparer par la compression ou la force centrifuge, et qui peut être utilisée dans la plupart des circonstances. Appropriation des eaux séléniteuscs et de Veau, de mer au service des chaudières à vapeur, au moyen du chlorure de barium. » Lorsque, dans un Mémoire publié eu 184I1 j'ai signalé aux indus- triels l'emploi du carbonate de soude pour obvier à l'inconvénient de l'incrustation des chaudières à vapeur alimentées par les eaux crayeuses, j'ai recommandé de préférence, pour les eaux séléniteuscs et pour l'eau de mer, l'emploi du chlorure de barium, et j'ai ajouté : le chlorure de bariurp ( 469 ) pourrait être fabriqué assez économiquement, s'il trouvait un emploi de quelque importance; la question d'économie décidera en grande partie de la valeur de cette application. jM- » Aujourd'hui que le chlorure de barium est acquis à l'industrie satife dépense d'acide chlorhydrique et avec des matières sans valeur ou d'une valeur minime (le sulfate de baryte naturel ne coiîte que les frais d'extraction), le moment de la vulgarisation de ma méthode d'épuration des eaux me paraît arrivé. C'est ainsi que l'extraction du chlorure de barium des résidus de la fabrication du chlore me paraît s'associer heureuse- ment à une mesure de sûreté publique et à une question industrielle qui n'est pas sans importance. Rien de plus facile d'ailleurs que de calculer la quantité de chlorure nécessaire pour séparer de l'eau tout l'acide sulfurique qu'elle contient et qui, dans les chaudières, tend à former tantôt des dépôts épais de plâtre, tantôt un composé désigné dans les salines sous le nom de schloll, et dans lequel le plâtre entraîne avec lui jusqu'à 56 pour loo de sel marin, donnant lieu à des croûtes d'une grande dureté. On sait que ces croûtes en se détachant brusquement ou en se fendillant occasionnent trop souvent de terribles explosions. » RAPPORTS. GÉOLOGIE. — Rapport verbal sur un Mémoire de sir R. Murchison , intitulé : Les dépôts et les fossiles siluriens de la Norwége, décrits par M. T. Rje- rulf, et ceux des provinces baltiques de la Russie, par M. F. Schmidt, comparés avec leurs équivalents en Angleterre (i); par M. d'Archiac. « Dès 1834M. Murchison considérait les roches schisteuses et arénacées de la partie occidentale du Shropshire, et désignées sous le nom de stiper- slones, comme constituant la base réelle du système silurien, et, dans ces derniers temps, il y a trouvé des fossiles qui les unissent intimement aux couches de Llandeilo, placées immédiatement au-dessus. En Norw^ége, d'après les recherches de M. Rjerulf, les couches siluriennes fossihfères les plus basses sont les schistes alunifères des environs de Christiania , dans lesquelles on rencontre, avec des Trilobites, regardés comme exclusivement propres à cet horizon, VOrtliis calligramma et le Didymograpsus geminus qui appartiennent aux strates de Llandeilo d'Angleterre. De sorte qu'en Nor- (i) Quart, fourn. geol. Soc. 0/ London,, {é\ner i858. C. R., i858, 2'"' Semestre. {T. XLVII, N» A.) 63 ( 470 ) wége, pas plus que daus le Sliropshire, on ne peut tracer une ligne de sépa- ration, ni physique ni zoologique, entre ce premier niveau de fossiles, appelé dalles à Lingules, stiper-slones ou schistes aluniféres, et les schistes de Llandeilo qui viennent au-dessus , auxquels ces roches passent insensi- blement, et dont elles doivent être regardées comme faisant partie inté- grante (i). » Considérant ensuite la variété des formes organiques décrites par M. Barrande dans la série silurienne de la Bohême où chaque division a ses fossiles particuliers, et comparant celles-ci avec leurs équivalents de la zone silurienne du nord de l'Europe, M. Murchison ne peut admettre une nouvelle classification de ces roches paléozoïques inférieures, qui consiste- rait à retrancher, de cet ensemble si naturel où il l'avait placée dès l'origine, ce que M. Barrande a appelé la faune primordiale , sans toutefois que ce dernier savant ait prétendu y voir autre chose que le terme inférieur du système lui-même; car en Bohême cette faune en fait partie au même titre que les stiper-stones dans le Shropshire. » Vers la partie moyenne du système silurien d'Angleterre on trouve une zone particulière, distincte de ce qui est au-dessus et au-dessous, par l'abondance des Pentamères et surtout des P. oblongus et lens. M. Murchi- son désigne actuellement cette zone, qui renferme vers le bas des fossiles de l'étage de Caradoc et vers le haut des fossiles de celui de Wenlock, sous le nom de couches de Llandoverj [Llandoverj rocks). La partie supérieure qui se montre seule dans les localités types du Shrospshire,du Herefordshire et du Radnorshire était déjà connue sous le nom de grèsde Maj-Hill. Dans le sud du pays de Galles, où les deux parties existent à la fois, il y a passage de l'une à l'autre, et la communauté de leurs fossiles doit les faire consi- dérer comme formant une division naturelle, destinée à relier le système silurien inférieur au supérieur. w L'importance de ce caractère se trouve confirmée par l'examen d'autres pays. Ainsi, en Ecosse, les roches parallèles au grès de Caradoc semblent ( I ) Nous devons faire remarquer cependant que les schistes ou grauwackes de Longmynd sur lesquels reposent, à stratification concordante, les stiper-stones, et qu'on a cru longtemps tout à fait dépourvus de fossiles comme les roches siliceuses inférieures aux schistes aluniféres de Norwége, ont présenté récemment des corps serpuliformes (Annélides ?) et des fragments deTrilobite {Palœopyge Ramsayi Sait. ). Des empreintes d'autres corps organisés ( Oldhamia) ont été observées dans les couches parallèles des environs de Dublin [voy. Barrande, Suit., de la Soc, géol. de France, 7.' série,, vol, XIV, p. 444> 'na''* '857). ( 47» ) passer, sans aucune discordance, à la zone à Pentamères remplie de P. oblongus avec ï Atrypa hemisphœrica et le Phacops Stokesii du calcaire de Wenlock, base du système silurien supérieur. En Norwége, où la série en- tière est parfaitement concordante dans toute sa hauteur, malgré l'appari- tion des roches ignées, et les dislocations qu'elles ont produites, la zone à Pentamères marque encore, de même que dans l'Esthonie, la ligne médiane d'un système de couches parfaitement continu. » Si les dépôts siluriens de la Suède et de la Norwége offrent cette con- cordance parfaite dans la partie inférieure du système, ceux de l'Estho- nie en présentent une non moins exacte de sa partie supérieure avec ceux de l'Angleterre. Les observations de M. Schraidt montrent, pour la première fois, d'une manière complète, toutes les sous-divisions natu- relles dans une portion considérable de la Russie, et, dans l'Esthonie en particulier, les rapports de toute la série d'Angleterre, depuis les couches de Llandeilo jusqu'aux dernières de Ludlow, sont aussi très-remarquables. Au-dessus de l'horizon des Pentamères ou de Llandovery l'étage de Wen- lock y est parfaitement distinct comme en Norwége, et les fossiles de l'assise la plus élevée, renfermant de grands crustacés du groupe des euryptérides, avec la Lingula cornea et le Trochus heticites, caractérisent aussi les roches de Ludlow de l'ouest de l'Angleterre. V L'analogie observée entre ces dépôts des régions éloignées du nord et ceux du même âge dans ce dernier pays, est plus remarquable encore lorsqu'on oppose le peu d'épaisseur et l'uniformité des caractères pétrogra- phiques des premiers au grand développement et à la variété des seconds. Les roches siluriennes des îles Britanniques, de plusieurs milliers de mètres d'épaisseur, et comprenant des schistes, des argiles schisteuses, des conglo- mérats, des grès, des quartzites, des calcaires, des grauwackes avec des roches ignées subordonnées, sont représentées, dans les provinces baltiques de la Russie, presque uniquement par des calcaires qui passent les uns aux autres, et dont l'épaisseur totale atteint à peine 65o mètres. Malgré cette faible puissance relative des dépôts paléozoïques inférieurs de la Scandinavie et de la Russie , on y retrouve, de bas en haut, la même succession d'êtres organisés qu'en Angleterre, aux États-Unis et au Canada. » On sait, d'un autre côté, par les recherches de M. de Verneuil dans le midi de l'Europe, de M. Barrande en Bohême, de MM. de Reyserling et Grundwaldt dans l'Oural oriental, que les dépôts siluriens de ces diverses régions, tout en conservant les principaux types génériques du système, offrent néanmoins certaines différences spécifiques qui dénotent qu'ils se 63.. (47^) sont formés dans des mers séparées ou dans des bassins distincts; mais ce que M Murchison a voulu surtout faire bien sentir, c'est que, dans la zone silurienne du nord de l'Europe, les couches inférieures, moyennes et supé- rieures, remplies partout de fossiles caractéristiques, forment un ensemble naturel, continu et indivisible. Soit que l'on considère cet ensemble, sous le le rapport de ses roches ou sous celui des débris organiques, on reconnaît qlie, avec une faible épaisseur, il est tout aussi complet et plus facilement compris que les dépôts équivalents si variés, si puissants et souvent si dislo- qués dans les îles Britanniques. » Ces conclusions de sir R. Murchison ont une haute importance pour l'histoire du terrain paléozoïque, mais en outre, si l'on se rappelle ce que nous avons dit nous-méme de la distribution des faunes secondaires, on y trouvera une éclatante confirmation des principes que nous en avons déduits. Il résulterait en effet de ces diverses considérations que la succession des êtres organisés dans le temps est indépendante à la fois de l'épaisseur des dépôts, de leurs caractères minéralogiques, de la plupart des circon- stances physiques qui les ont accidentés, enfin de presque toutes les causes extérieures que nous pourrions apprécier ou supposer aujourd'hui. Partout les modifications s'étant produites dans le même ordre, et à très-peu près dans le même temps, on est invinciblement conduit à les attribuer à une loi propre et inhérente à l'organisme lui-même. » MÉMOIRES LUS. CHIRURGIE. — La main seule employée comme méthode générale dans le traite- ment des anévrismes externes. (Mémoire de M. T. Panzetti, professeur de clinique chirurgicale à l'université de Padoue.) (Commissaires, MM. Velpeau, J. Cloquet, Jobert de Lamballe.) « Dans l'année 1772, Guattani, professseur de chirurgie à l'hôpital Saint- Esprit à Rome, exprima l'opinion, que les anévrismes externes pouvaient être guéris par la compression indirecte, c'est-à-dire par la compression du vaisseau sur lequel la tumeur était située. De là des moyens nombreux de pratiquer cette compression, et ces moyens furent dus à des agents mé- caniques. » L'histoire apprend que dans quelques cas rares ( au nombre de dix à douze dans presque un siècle) ces moyens mécaniques furent aidés ou pré- parés dans leur application par l'emploi de la main ; mais, quelle que soit la ( 473 ) grande assistance de ce moyen naturel et simple, on le considéra unique- ment comme assistant et nullement comme agent unique et naturel qui devait être employé d'emblée. » Et cependant ces agents mécaniques produisaient le plus souvent des funestes résultats ; trop souvent l'inflammation, la gangrène vinrent com- pliquer l'opération par la compression indirecte au moyen des agents mé- caniques; et cependant encore le chirurgien persista dans leur emploi, sans songer que la compression manuelle, qu'on avait quelquefois employée comme accessoire utile ou de substitution, était le moyen qui seu/ pouvait avoir le pouvoir non-seulement de guérir, mais encore de guérir sans dou- leur et sans les dangers que font courir aux malades les agents mécaniques. » Pénétré de l'importance d'éviter les douleurs inséparables des agents mécaniques, d'éviter ces dangers trop fréquents, dès l'année i843, époque à laquelle j'étais à Dublin où je vis essayer les moyens mécaniques, j'ai tenté d'ériger en méthode générale la compression indirecte par la main seule dans le traitement des anévrismes externes. Depuis lors j'ai exprimé cette opinion dans mes cours : en i846 j'ai fait la première application de ce principe, qui resta sans succès par des circonstances qui furent indépen- dantes du moyen que j'avais employé; mais en i853, et plus particulière- ment en i855, j'en fis l'application heureuse sur deux malades qui guérirent parfaitement sans autre moyen que la main. » Première observation. — Au. mois de novembre i853 je reçus, dans la clinique de l'Université de Padoue, un maçon de vingt-huit ans qui portait au jarret droit un anévrisme poplité de la grandeur d'une orange. Je pré- parai le malade par le repos, la diète, le nitre : je lui appris à se comprimer l'artère fémorale, et je lui ordonnai de se faire cette compression souvent chaque jour. Après deux semaines, je procédai à la compression méthodi- que : elle fut faite d'une manière intermittente sans gêner le malade; mais chaque fois elle fut continuée au moins deux heures. La solidification de la tumeur était complète au bout de 48 heures : la tumeur disparut rapide- ment. Ce maçon, qui guérit sans aucune douleur, sans aucun accident, se porte parfaitement bien depuis. » Deuxième observation. — Un officier des chasseurs, âgé de vingt-huit ans, vint de Vicence me consulter pour un anévrisme de l'artère poplitée droite, grand comme un citron. La jambe était plus qu'à demi fléchie, la claudication par conséquent était très-prononcée. Cela eut lieu au mois d'octobre de l'année i855. A cause des vacances, je ne pouvais pas le rece- voir à la clinique de Padoue : je lui appris à se comprimer lui-même l'ar- ( 474 ) tère fémorale, et je le priai de revenir dans un mois, époque à laquelle je pouvais le recevoir dans mon service. Il se fit la compression, et il revint à la fin de novembre. Son anévrisme avait diminué d'un tiers, il était beau- coup moins compressible, sa solidification avait déjà manifestement com- mencé. Je chargeai mes élèves de faire une compression continue jusqu'au soir : elle fut commencée à midi précis, et avant cinq heures la tumeur était complètement solidifiée. Cet officier est encore actuellement au service. ). Troisième observation. — Une femme de trente-huit ans ressentit dans un des efforts de l'enfantement une vive douleur dans l'orbite gauche et son œil fit saillie en dehors de l'orbite tous les jours davantage; au cinquième jour elle ne voyait plus du tout de cet œil. Au dix-.septième, 4 juillet i856, elle fut reçue dans la clinique oculistique de l'Université de Padoue. Son aspect était effrayant à cause de la propulsion presque complète de l'œil hors de l'orbite. On constata tous les symptômes d'un anévrisme de l'artère ophthalmique. On entreprit méthodiquement la compression manuelle de la carotide gauche, mais on dut l'interrompre à chaque minute, car si on la prolongeait davantage la malade tombait en défaillance. La compression fut reprise souvent dans la journée sans trop gêner la malade. Le lende- main, amélioration, diminution du bruit saccadé et fort incommode que la malade éprouvait dans l'oreille. Au bout de quatre jours de compression intermittente et interrompue à des intervalles très-rapprochés, cessation des battements et du bruit anévrismal ; les jours suivants, retrait graduel et complet de l'œil dans l'orbite, retour de la vision et de la santé la plus par- faite, dont cette malade continua à jouir depuis. » Quatrième observation. — Un homme, portant un anévrisme variqueux de la grandeur d'une noix au pli du coude, fut reçu à l'hôpital de Milan, dans le service du D' Gherini, le 8 aoîit 1857. On fit la compression ma- nuelle de l'humérale et on la suspendit après trois heures et demie ; ce temps écoulé, la tumeur était déjà solide, sans battements ni frémissements. La guérison ne se démentit pas. » Cinquième observation. — Au mois de septembre 1867, un vitrier fut admis à l'hôpital de \'érone, dans leservice du D' Gelmi, pour un anévrisme de l'artère poplitée gauche. Les souffrances étaient si grandes, que le malade lui-même demandait l'opération. Ou exerça la compression digitale chaque jour, tantôt pendant trois heures, tantôt pendant deux heures seulement. Dès le second jour les douleurs ont diminué; au quatrième elles ont cessé, et les pulsations furent moins manifestes, la tumeur plus ferme ; au sixième ( 475 ) les battements devinrent imperceptibles; au septième quelques mouvements de la jambe sont possibles. On continua la compression une ou deux heures par jour, et au vingtième la jambe revint à son état normal, ses mouvements devinrent parfaitement libres, on ne sentit plus qu'un noyau dur au centre du creux poplité. » Sixième observation. — Au mois d'avril dernier, le professeur Riberi, qui m'avait promis d'essayer ma méthode à la première occasion, recevait dans son service à l'hôpital Saint-Jean, à Turin, un malade atteint d'ané- vrisme du tiers inférieur de la fémorale gauche, survenu après une chute faite d'une locomotive. On fit d'abord un traitement interne approprié aux complications existantes, et, au bout de vingt jours, on entreprit la com- pression de la fémorale. Au bout de deux heures de compression, les dou- leurs dans l'anévrisme, qui avant étaient atroces, avaient cessé, de même que les battements; après quatre heures de compression, la tumeur pré- sentait une solidité remarquable. On suspendit la compression et, au cin- quième jour, la tumeur était déjà en voie de décroissement rapide. » Septième observation. — Au mois d'avril i858, une femme fut prise d'une fièvre violente avec congestion cérébrale. Au troisième accès de cette fièvre, l'œil gauche fut subitement propulsé en dehors de l'orbite, des batte- ments considérables se firent sentir et des bruits de souffle se firent entendre. Elle fut reçue à l'hôpital de Vérone , le lendemain de l'accident. On dia- gnostiqua un anévrisme orbitaire prenant un développement subit. On fit la compression manuelle de la carotide pendant cinq minutes, qui fut reprise cinq ou six fois dans les vingt-quatre heures. Au dix-septième jour, après 44o minutes de compression , il n'y avait plus de saillie de l'œil , plus de bruit dans l'oreille et plus de battements. » Tels sont les cas sur lesquels j'ose m'appuyer pour émettre l'opinion que la main seule doit être employée comme méthode générale dans le trai- tement des anévrismes externes. Si jusqu'à présent les autres médecins auxquels on doit des exemples de réussite au moyen de la compression in- directe manuelle n'ont pas tenté, comme je le fais, d'ériger l'emploi luiique de la main en méthode générale, c'est probablement par suite de l'idée exprimée dans différents écrits, que cette compression devait être trop longtemps continuée. Mais si l'on considère que, ainsi que le prouvent nos observations, le temps nécessaire est infiniment moins long qu'on ne le supposait, que souvent il est très-court, que la compression doit être em- ployée avec intermittence, qu'elle n'est ni dangereuse ni douloureuse, on estimera qu'un moyen qui supprime ou du moins atténue une des maladies les plus graves, doit mériter l'intérêt de l'Académie. » ( 476 ) i CHIRURGIE. — Sur une nouvelle méthode de traitement du croup par le tubage du larynx; par M. E. Bouchut. (Extrait.) (Commissaires, MM. Serres, Andral, Velpeau.) « J'ai l'honneur de présenter à l'Académie quelques faits nouveaux sur lesquels repose une nouvelle méthode du traitement du croup. Il s'agit , lorsque l'asphyxie est prochaine et caractérisée par l'anesthésie que j'ai récemment fait connaître, d'ouvrir un passage à l'air par ses voies naturelles, au lieu de recourir à la trachéotomie. J'y suis parvenu par le tubage de la glotte, manœuvre facile à exécuter, que j'ai déjà deux fois appliquée sur le vivant avec succès. » Au moyen d'une sonde courbe percée aux deux bouts, garnie d'un point d'arrêt vers l'extrémité, j'introduis par la bouche, à l'intérieur du larynx, dans la glotte, un petit tube proportionné pour le volume au diamètre des voies aériennes. Ce tube reste en place pendant un ou deux jours, c'est-à- dire le temps nécessaire à la disparition des phénomènes d'asphyxie et il est maintenu au dehors par une amarre en soie fixée à un collier. C'est un tuyau large de 6 à 1 5 millimètres et long de 1 8 à 24 millimètres , garni de deux bourrelets placés près de l'extrémité supérieure à 6 millimètres de dis- tance et entre lesquels se voit un trou destiné au passage de l'amarre en soie. » A cette méthode nouvelle se rattachent plusieurs problèmes d'anato- mie, de physiologie et de thérapeutique. » 1°. Il fallait trouver dans le larynx un point d'appui pour le tube, afin de le maintenir en place et pour éviter qu'il tombât dans la trachée, ou qu'il en fût expulsé au moment des efforts de toux. Les cordes vocales infé- rieures m'ont servi de point d'appui et je les place entre les deux bour- relets du tube de manière à l'empêcher de ressortir ou de descendre. )> a°. Comment le larynx, ordinairement si susceptible et qui s'offense si désagréablement d'une mie de pain ou d'une goutte d'eau avalée de travers, pourrait-il supporter un corps étranger, et comment mettre un tube dans le larynx sans gêner les fonctions de l'épiglotte? Tels étaient les problèmes physiologiques à résoudre. » Malgré sa vive sensibilité, la muqueuse du larynx s'habitue rapidement aux irritations extérieures, et l'expérience a démontré la tolérance parfaite de mon tube chez les opérés. D'une autre part, ce tube ne gêne en rien les les fonctions de l'épiglotte. Assez court pour disparaître en entier dans le ( 477 ) larynx, son orifice supérieur est au niveau des ventricules laryngées et le cartilage épiglottique s'abaisse sur lui, à la façon d'un couvercle, pour em- pêcher les boissons de pénétrer dans les voies aériennes. » 3°. Reste enfin le problème thérapeutique proprement dit, celui dont la solution intéresse à un si haut point la pratique médicale. Les expériences dont je viens entretenir fAcadémie prouvent que cette solution est obU;- nue. On peut en effet guérir l'asphyxie du croup par le lubaye du larynx, lequel consiste à introduire par la bouche, dans la glotte, un tuyau qui arrondit en l'élargissant cette ouverture longitudinale, étroite et contractile, et ce tube, en même temps qu'il sert de passage à l'air, permet aux fausses membranes de sortir sous l'influence des efforts d'expectoration. v^'y-'Deux fois la semaine dernière, à l'hôpital Samte-Eugénie, j'ai prati- qué ce tubage avec succès. La première fois c'était pour une fille affectée de diphtérie des oreilles et du larynx, ayant même l'asphyxie avec cya- nose et anesthésie complète. Le tube est resté 36 heures en place dans la glotte, et le larynx a pu être désobstrué de ses fausses membranes. L'em- poisonnement diphtérique et une pneumonie ont fait périr la malade, mais elle était guérie du croup, mon tube l'avait préservée de l'asphyxie et de la trachéotomie. » Dans le second cas, il s'agit d'im garçon de trois ans et demi affecté du croup avec commencement d'asphyxie. Le tube introduit sans difficulté est resté l^i heures en place sans gêner les fonctions de l'épiglotte, ni ame- ner d'accès de suffocation. Il s'en est échappé à deux reprises de larges fausses membranes tubulées, provenant des bronches, et l'enfant a d'abord échappé à l'asphyxie. Peu à peu en mon absence l'obstacle s'est reproduit, il y a eu menace de suffocation, et la trachéotomie, qui avait pu être recu- lée de deux jours, est devenue nécessaire. » Ces deux faits, qui ne sauraient donner à la nouvelle méthode que je propose contre le croup une importance thérapeutique absolue, établissent au moins, i** que l'on peut tuber la glotte en y plaçant un tuyau métallique à demeure; i° que par ce moyen simple et peu dangereux, on peut aussi bien que par la trachéotomie donner un passage à l'air dans le cas d'as- phyxie par le croup ou par toute autre altération du larynx ; 3° qu'après le tubage qui éloigne l'asphyxie on peut encore traiter le croup, chercher à neutraliser sa diathèse, faire dans la trachée par la canule intra-glottique des insufflations dissolvantes de bicarbonate de soude, et au moyen d'in- struments spéciaux pratiquer l'écouvillonnage de la muqueuse bronchiqiie, C. R., i85b, 2""= Semesire. (T. XI.VII, K" 12.) ^4 ( 478 ) l'aspiration des fausses membranes et leur broiement, a6n que, réduites en bouillie, elles soient aisément rejetées par l'expectoration. » CHIRURGIE. — Mémoire sur une nouvelle méthode de cautérisation dite cau- térisation en flèches, permettant d'obtenir en une seule séance la destruction des tumeurs les plus volumineuses ; par M. Maisonnedve. (Extrait par l'au- ' ' teur.) (Commissaires, MM. Velpeau, J. Cloquet, Jobert de Lamballe.) « Depuis qu'il est bien démontré que la brillante méthode de l'incision a la funeste prérogative d'exposer plus qu'aucune autre, d'une part aux accidents hémorragiques, d'autre part et surtout à l'infection purulente, la chirurgie cherche à réhabiliter les méthodes qui mettent à l'abri de ces accidents et redouble d'efforts pour perfectionner leurs procédés. '■■'■ r» Parmi ces méthodes, la cautérisation est certainement l'une des plus importantes, tant par son admirable puissance hémostatique que par l'in- nocuité remarquable de ses conséquences traumatiques. Aussi, malgré le dé- dain qu'ont encore pour elle un grand nombre d'opérateurs, nous sommes persuadé que le temps n'est pas loin où elle occupera dans la chirurgie une place considérable. Déjà nous l'avons vue prendre rang dans la science, parmi les méthodes classiques, pour le traitement des varices, des hémorroïdes, des tumeurs érectiles, puis, en même temps que s'élargissait le cercle de ses applications, nous avons vu ses procédés tendre de plus en plus à se per- fectionner. C'est ainsi que les caustiques vénéneux ont fait place aux alcalis anhydres, aux acides concentrés, et plus récemment aux chlorures métalli- ques, tels que le chlorure de zinc. Mais ces perfectionnements étaient en- core loin de suffire aux exigences de la pratique, et la cautérisation exécu- tée par les procèdes ordinaires restait toujours reléguée dans les méthodes exceptionnelles, d'une part à cause de l'insuffisance de son action destruc- tive, ce qui forçait le chirurgien à réitérer trois, quatre et cinq fois son opéra- tion; d'autre part à cause des difficultés matérielles qu'éprouvait l'opérateur pour appliquer la substance caustique et la maintenir en contact avec les tissus. Dans la nouvelle méthode que j'ai l'honneur de soumettre à l'Aca- démie, et que je désigne sous le nom de cautérisation en /lèches, ces incon- vénients n'existent plus, et, grâce à son mode spécial d'exécution, l'opéra- tion par les caustiques est devenue plus prompte, plus simple et presque aussi précise que celle par le bistouri, tout en conservant les précieux avantages qui sont inhérents à la méthode de la cautérisation. ( 479 ) » Le caractère essentiel de la nouvelle méthode consiste en ce que le caustique, au lieu d'être appliqué à l'extérieur des tissus et d'agir sur eux de dehors en dedans, est, par une manœuvre spéciale, porté d'emblée dans leur profondeur, de manière à opérer leur destruction de l'intérieur à l'extérieur. Le caustique le plus commode pour cette opération est la pâte de Canquois, que l'on dispose en flèches coniques ou petites tiges plates ou cylindriques, ou en masses fusiformes, suivant les indications à remplir. Ces flèches, quelles que soient leurs formes, doivent être fermes et résistantes, ce que l'on obtient par la dessiccation. Pour les introduire, tantôt il suffit de les enfoncer directement à travers les tissus quand ceux-ci ont une con- sistance molle; tantôt il convient de leur préparer la voie avec le bistouri, si les tissus offrent trop de résistance. » Trois procédés principaux peuvent être exécutés au moyen de ces flè- ches : le premier, cautérisation circulaire, consiste à introduire les flèches suivant une ligne circulaire à la base de la tumeur, de manière que leurs pointes viennent toutes converger vers un centre. On se sert pour cela de flèches coniques. Le deuxième, cautérisation parallèle en en faisceaux, s'exé- cute avec des flèches plates ou cylindriques, que l'on enfonce toutes pa- rallèlement entre elles dans toute l'épaisseur de la partie à détruire. Le troi- sième enfin, cautérisation centrale, consiste dans l'introduction d'une flèche fusiforme au centre même de la tumeur. )> Maniés avec habileté ces trois procédés suffisent à toutes les exigences et permettent même d'attaquer et de détruire des tumeurs inaccessibles au bistouri et à la ligature. Ils nous paraissent à tous égards mériter d'occuper une place considérable dans la pratique chirurgicale, m MÉMOIRES PRÉSENTÉS. GÉOLOGIE. — Sur l'âge géologique du système du Vercors; par M. A. Pomei. (Note extraite d'une Lettre à M. Élie de Beaumont.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Élie de Beaumont, '^'P ' Ch. Sainte-Claire Deville.) ^ Acide carbonique 4' «4^ Oxyde de cuivre 0,95 Sesquioxyde de fer 0,82 fluor traces 99.33 » Je dirai en terminant que ce travail a été exécuté dans le laboratoire de l'Université de Pise et que M. Ubaldini m'a aidé dans mes longues et minutieuses recherches. » ( 483 ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Recherches sur l'assimilation du carbone par les feuilles des végétaux; par M. B. Corenwinder. (Commissaires, MM. Pelouze, Boussingault, Gay.) L'auteur, en terminant l'exposé des expériences qui font l'objet de son Mémoire, en résume les résultats dans les termes suivants : « 1°. Les végétaux exposés à l'ombre exhalent presque tous, dans leur jeunesse, une petite quantité d'acide carbonique. » a°. Le plus souvent, dans l'âge adulte, cette exhalation cesse d'avoir lieu. » 3°. Un certain nombre de végétaux possèdent cependant la propriété d'expirer de l'acide carbonique à l'ombre pendant toutes les phases de leur existence. » 4°. Au soleil, les plantes absorbent et décomposent de l'acide carbo- nique par leurs organes foliaires avec plus d'activité qu'on ne le supposait jusqu'à ce jour. Si l'on compare la quantité de carbone qu'elles assi- milent ainsi avec celle qui entre dans leur consitution , on est obligé de reconnaître que c'est dans l'atmosphère, sous l'influence des rayons du soleil, que les végétaux puisent une grande partie du carbone nécessaire à leur développement. » 5°. La quantité d'acide carbonique décomposée pendant le jour, au soleil, par les feuilles des plantes, est beaucoup plus considérable que celle qui est exhalée par elles pendant toute la nuit. Il leur suffit souvent de trente minutes d'insolation pour se récupérer de ce qu'elles peuvent avoir perdu pendant l'obscurité, a PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Note Sur les propriétés anestliésiques de tacide cyanh/drique, et sur l'oxygène comme antidote de ce corps; par M. Cu. OZANABI. (Commissaires, MM. Pelouze, Andral. ) « Après avoir étudié les effets si réguliers de l'acide carbonique et l'ac- tion déjà plus puissante de l'oxyde de carbone, il importait de leiu- com- parer l'action plus énergique encore de l'acide cyanhydrique respiré en va- peurs. Aidé de M. Fabre et de M. Paul Blondeau , j'ai consacré à cette étude vingt et une expériences; non point dans l'idée d'employer sur l'homme ( 484 ) une substance aussi dangereuse, mais pour achever la démonstration de cette loi exposée précédemment. « Tous les corps carbonés volatils ou ga- » zeux sont doués d'un pouvoir anesthésique d'autant plus considérable » qu'ils renferment plus de carbone. » L'acide cyanhydrique nous offre la plus haute manifestation de ce pouvoir : i° parce que le carbone y est en quantité considérable; a° parce que sa puissance n'est point affaiblie par son mélange avec l'oxygène comme pour l'oxyde de carbone et l'acide car- bonique; 3° parce que le carbone s'y trouve dans une combinaison faci- lement assimilable, puisque l'action de la lumière suffit pour l'éliminer. » .T'ai successivement étudié les effets des vapeurs de l'acide cyanhydrique dilué au 5% au 20", au 4o* et au 100*; et, tandis qu'aux doses les plus fortes les effets sont foudroyants comme l'a démontré M. Flandin , ils sont déjà suffisamment affaiblis au 40* pour ressembler à ceux que détermine l'oxyde de carbone, et pour produire, atténués au 100*, une anesthésie passagère analogue à celle que détermine l'acide carbonique, mais que l'on ne peut prolonger comme elle: il faut, en effet, pour réussir une deuxième condition, c'est d'interrompre les inhalations au moment où se manifestent les pre- miers signes d'action de l'acide. On abandonne alors l'animal à lui-même, et l'on voit se dérouler toute la série des phénomènes propres aux substances anesthésiques, excitation, collapsus, réveil. Mais si l'on veut prolonger les inhalations jusqu'à ce qu'on ait atteint la deuxième période de coma, l'ani- mal tombe pour ne plus se relever. Il importe aussi de noter la température à laquelle on opère; car l'acide prussique entre en ébuUilion à 27 degnés, et fournit des vapeurs d'autant plus abondantes que le temps est plus phaud. Toutes nos expériences ont été faites entre 5 et 10 degrés centi- grades. » La période d'excitation offre d'abordl'image la plus complètedu tétanos. Le corps de l'animal se roidit, se courbe en un demi-cercle en avant ou en arrière. Puis surviennent des convulsions tellement violentes, que lanimal est projeté parfois à plusieurs pieds de distance. Le cœur bat avec une rapi- dité extraordinaire ; la respiration est interrompue par la contraction de tous les muscles. A cet appareil formidable, qui dure 3o à 60 secondes, suc- cède un collapsus complet. La pupille se dilate rapidement jusqu'aux der- nières limites, l'œil devient saillant comme dans l'exophthalmie ; la paraly- sie des membres est absolue. Mais tandis que des instruments piquants ou contondants ne peuvent sortir l'animal de son immobilité, il suffit souvent d'iuie légère secousse pour renouveler les convulsions ; pendant cette fienxième période, la respiration presque abolie ne se reconnaît qu'à de ( 485 ) rares hoquets , les battements de cœur sont aussi très - rares et très- faibles. » Cependant si l'on n'a fait absorber à l'animal qu'une dose modérée de vapeurs, le coma, profond d'abord, diminue. La circulation se régularise, il ne reste plus qu'un sommeil anesthésique qui se prolonge pendant cinq à quinze minutes. Alors la sensibilité commence à renaître , l'iris reprend le premier sa contractilité, la pupille ses dimensions régulières ; bientôt l'ani- mal retrouve le mouvement aux membres antérieurs , puis aux membres postérieurs, et 20 à aS minutes après le début de l'expérience, il est revenu à son état normal. )) Si la dose de vapeurs inhalées a été trop considérable, le cœur s'éteint dès que la deuxième période commence et l'animal succombe dans l'espace d'une demi-minute à trois minutes. On trouve en ouvrant le corps le sang veineux très-noir, mais il rougit promptement à l'air. L'odeur d'amande amère qu'exhale d'abord le cadavre, disparaît au bout de peu de temps. On le conçoit sans peine, car le sang ne contient plus l'acide en nature; les réactifs n'en décèlent aucune trace , et le carbone doit avoir subi quelque métamorphose. » L'acide prussique, respiré en vapeurs, serait donc le seul poison qui donnerait la mort sans laisser d'indices, si Jacubowitsch, à l'aide du micro- scope, n'avait démontré qu'on rencontre alors les cellules et les tubes ner- veux primitifs brisés en plusieurs points. Quand l'animal a été soumis à plusieurs reprises aux inhalations, on rencontre souvent aussi de légères in- flammations du larynx et de la trachée. . , » Une question importante restait encore à résoudre : trouver le meil- leur antidote de l'acide cyanhydrique. Nous avions employé en vain les douches d'eau froide, l'ammoniaque, l'acide chlorhydrique, la respiration artificielle, je songeai à l'oxygène. J'y étais conduit par cette donnée ra- tionnelle que la proportion relativement plus grande de ce corps dans l'acide carbonique rendait ce dernier moins actif que l'oxyde de carbone, et celui-ci moins puissant que l'acide prussique, substance privée d'oxygène. )) L'oxygène me paraissait donc l'antagoniste du carbone, et le meilleur antidote pour en contre-balancer les effets trop violents. A son contact au sein de l'organisme, l'acide cyanhydrique pourrait se décomposer plus faci- lement, et le carbone surabondant s'éliminer plus vite. Mes prévisions ne m'avaient pas trompé; j'ai pu, au moyen des inhalations d'oxygène, sauver la plupart des animaux, même ceux qui avaient respiré l'acide au 5*. Tant que la respiration n'était pas complètement abolie, l'oxygène se montrait C. R,, |858, ame Semestre. (T. XLVII, N» 1?.) 65 ( 486 ) efficace. Mais il fallait eu continuer l'usage pendant huit à douze minutes au moins, sinon tous les accidents reparaissaient, comme si ce corps était nécessaire jusqu'à ce que la dernière molécule d'acide prussique fût élimi- née de l'économie. ■> ÉCONOMIE RURALE. — Recherches sur les maladies des vers à soie; par M. A. Ciccone. (Adressées par M. Dumas.) (Commission des vers à soie.) « I. M. de Quatrefages, dans sou intéressante communication faite à l'Académie le 26 juillet dernier, dit que, « pour juger de l'intensité du mal, n il ne faut jamais étudier le ver au sortir de la mue; car à ce moment la » tache semble avoir complètement disparu. » Quant au fait, il n'y pas de doute; mais puisqu'il dit que la tache semble avoir disparu, on pourrait en conclure que la tache y est, qu'elle est cachée, et c'est la conclusion que j'en ai tirée moi-même dans ma Lettre à M. Cornalia ; mais je me suis grandement trompé. Les taches disparaissent réellement ; j'en ai eu la preuve dans mes dernières recherches. J'ai rencontré deux vers avec une tache très-étendue, prêts à entrer dans leur quatrième mue; je les ai mis de côté et j'ai attendu le changement de peau : l'un est mort dans une période assez avancée de la mue, de sorte que j'ai pu délivrer le cadavre de sa dépouille ; l'autre en est sorti vivant. Dans les deux cas, j'ai pu remar- quer que la tache restait sur la face intérieure des téguments dont les vers s'étaient dépouillés. » IL M. de Quatrefages assure que la tache « chez le papillon agit par- » fois en rongeant, pour ainsi dire, certains organes extérieurs. Les pattes, » les antennes, les ailes peuvent être en tout ou en partie détruites ou défor- ^) mées sous son influence. » Ici je crois qu'il attribue aux taches les effets qui doivent être reportés à d'autres causes. Les taches sont d'autant plus rares chez le papillon , qu'elles sont communes chez la larve : chez la larve elles détruisent, mais ne rongent pas, les organes extérieurs, souvent le cornet, parfois quelque patte, et je dis qu'elles détruisent et ne rongent pas, parce que je crois avoir saisi le procédé par lequel les taches opèrent la destruction de ces organes. )) On sait que le cornet est très-souvent taché, quelquefois il est entière- ment noirci. J'ai cherché au microscope l'état du cornet taché et j'ai trouvé que sa cavité était remplie d'une matière brunâtre. Supposez maintenant ( 487 ) que le cornet fût rempli de cette matière au quatrième âge : que va l-il arriver à la quatrième mue ? Le procédé de formation des nouveaux tégu- ments ne peut s'établir dans le cornet, comme partout ailleurs, immédiate- ment au-dessous des anciens téguments, parce que sa cavité est déjà occupée par la matière de la tache ; il a lieu alors au-dessous de la tache, et le ver qui sort de la mue se présente avec son cornet plus ou moins tronqué. J'en ai vu de tronqués près de leur base. » Quant aux papillons, j'ai vu très-souvent les pattes, les antennes, les ailes déformées, cassées, rongées; mais il ne me paraît pas qu'il faille en accuser les taches. Je crois qu'il est plus raisonnable d'en reconnaître la cause dans cet arrêt et ce désordre de formation organique qui peut subsister en dehors de toute tache. » III. M. de Quatrcfages ajoute : a La tache se développe souvent avec » une intensité extrême autour des orifices de l'oviducte et du rectum. Ces » orifices comprimés ne permettent plus la sortie du contenu des organes. » Ainsi se forme dans le tube digestif, par la distension du cœcum, cette w vessie noire signalée d'abord par M. Coste. « Celui-ci disait (séance du ao avril 1857) que la vésicule copulatrice se trouvait remplie d'un liquide rougeâtre. Je ne sais si c'est à cette découverte que fait allusion M. de Qua- trcfages; mais M. Maestri, de Pavie, avait annoncé que dans la vésicule aérienne on rencontrait souvent un liquide brunâtre. Avant i858 je n'avais rien vu de tout cela. Pendant la campagne de i858, je me suis mis exprès à la recherche de ces faits et j'ai ouvert un grand nombre de papillons choisis parmi les plus malades et les plus déformés. Quant ^au fait signalé par M. Maestri, je ne l'ai jamais vu. Dans bien des cas ce peloton, résultant des restes de l'estomac, auxquels s'adossent les résidus des réservoirs de la soie, était tellement mou, qu'il ressemblait à de la lie : ainsi il m'arrivait souvent de le crever et de voir encombrés de cette lie tous les organes du papillon. Mais après les avoir lavés au moyen d'un petit courant d'eau, j'ai retrouvé toujours la vésicule aérienne, qui était très-petite et cachée. Ainsi je crois que ces deux circonstances ont peut-être trompé M. Maestri, malgré son habileté anatomique. " '^ ^^^'■ » Quant au fait annoncé par M. Coste, c'est en vain que j'ai employé' toute ma diligence à le chercher, et personne, que je sache, ne l'a constaté non plus. La seule vésicule que j'ai trouvée remplie d'un liquide rouge- brique ou brunâtre, c'est la vésicule cécale, et je serais tenté de croire qu'on a pris la vésicule cécale pour la copulatrice. » Mais cequi m'étonne dansla communication de M. deQuatrefages, c'est 65.. ( 488 ) qu'il paraît croire que la vésicule cécale se forme accidentellement par la distension du cœcnm, opérée par l'obstacle des taches qui compriment le rectum et empêchent l'évacuation de son contenu. La vessie cécale est le produit physiologique de la métamorphose du ver, et il n'y a que des dif- férences très-légères entre les vésicules dans les vers sains ei les vers ma- lades. De ces grandes taches aux environs du rectum, je n'en ai jamais vu : d'ailleurs elles seraient un obstacle superflu, car, ou le ver n'est pas encore prêt pour sa métamorphose, et alors le mal serait trop grave pour lui per- mettre de l'accomplir; ou il est déjà prêt, et alors il n'a rien à évacuer, toute fonction digestive étant abolie. IV. « A l'origine, dit M. de Quatrefages, la tache apparaît comme une » matière très-légèrement jaunâtre, répandue entre les éléments de l'orga- » nisme. Cette matière se fonce de plus en plus, devient d'un brun noir B très-foncé, et forme des taches ou des espèces de tubercules, au milieu » desquels disparaît toute trace d'organisation. Plusieurs membres de la )) Commission ont été frappés de l'analogie que cette tache présente sous le » rapport de son développement, de son aspect avec la maladie des pommes » de terre, des betteraves, et même avec certaines mélanoses observées chez p l'homme. » » Nous voilà à la question sur la nature des taches. M. de Quatrefages se borne à faire allusion à d'autres maladies, et il paraît qu'il n'a pas en- core arrêté son opinion à ce sujet. Ainsi il faut examiner de plus près cette question ; car une simple allusion de la Commission de l'Académie pourrait avoir sur l'esprit public un poids bien plus grand que l'opinion parfaite- ment arrêtée de tout autre observateur. Recherchons d'abord à préciser la nature de la maladie d'après les idées de M. Quatrefages : ce serait une matière jaune, qui ne tarde pas à brunir, qui se répand entre les éléments des organes, les enveloppe, et y détruit toute trace d'organisation. Voyons donc ce qu'il faut en penser : et je crois qu'il faut avant tout déterminer le siège des taches. » En général, la plupart des observateurs, pénétrés de l'idée qu'il s'agis- sait d'une espèce de gangrène ou nécrose, ont assigné pour siège aux taches le tissu même des téguments : à mon avis, c'est une erreur; elles reposent sur la surface interne des téguments; elles s'y appliquent, mais ne les pénètrent pas. J'ai des observations qui ne permettent pas d'en douter, et je vais les résumer : c'est d'abord le microscope qui nous en donne une preuve. On sait que le contour des objets se voit très-net et précis lorsqu'ils se trouvent placés dans le foyer des lentilles et qu'il s'obscurcit et se trouble (489) quand l'objet s'éloigne du foyer. J'ai observé sur une grande tache noire d'un ver au cinquième âge, que lorsque le foyer correspondait à la surface intérieure des téguments, je voyais nettement le contour des parties les plus basses de la tache; en éloignant un peu le foyer, j'ai pu remarquer que les parties basses de la tache, ainsi que la surface des téguments, allaient s'obs- curcir, tandis que les parties supérieures s'éclaircissaient davantage. Lors- qu'on examine au microscope un cornet noirci, on ne voit pas les tégu- ments hypertrophiés, mais bien une concrétion noire qui en remplit plus ou moins complètement la cavité. M. Seberl en a donné une figure assez exacte dans son Mémoire: moi, j'en possède encore une plus concluante, car on y voit un gros grumeau attaché par quelques points aux téguments qui n'en sont nullement altérés. Mais cette année j'en ai eu une preuve qui m'avait échappé auparavant. J'avais cherché à racler la tache avec le bis- touri ; ce fut en vain. J'avais laissé pendant vingt-quatre heures un nouveau tégument taché en macération dans l'eau; puis j'avais raclé : j'échouai aussi. Enfin je l'ai fait macérer pendant dix heures dans une dissolution assez concentrée de potasse, puis je l'ai distendu sur un plan de bois, ensuite j'ai raclé doucement, et je suis parvenu à enlever la tache des téguments sans les déchirer. » Tous ces faits prouvent que les taches ne sont qu'un dépôt sur des surfaces : cherchons-en la nature et l'origine. S'il s'agit d'un dépôt, il n'y a que deux sources possibles : ou une sécrétion de la surface interne des téguments, ou la précipitation d'une substance dissoute dans le sang. La première hypothèse n'est pas logique, parce qu'il n'y a pas d'organes sécré- toires dans les téguments du ver : il n'y a donc plus de choix, et il faut attribuer les taches à une déposition de la matière colorante du sang. » Cette opinion est confirmée par les observations et les expériences : en effet, la couleur apparente des taches est le brun ou le noir, mais leur couleur réelle est le jaune plus ou moins foncé ; on peut s'en convaincre en écrasant une tache eutre deux verres et en observant les morceaux au microscope : les gros morceaux bruns se trouvent divisés en petits mor- ceaux jaunes. C'est que les molécules opaques jaunes, ramassées en gros morceaux, prennent une teinte brune qui va jusqu'au noir. » A cette preuve on peut ajouter la contre-épreuve. Qu'on pique légère- ment un ver, qu'on laisse sortir une goutte de sang et qu'on la laisse dessé- cher : dans quelques minutes, à la place de la piqûre on trouvera une tache brune presque identique à celle des vers malades. Qu'on observe au micro- scope ces deux espèces de taches : on n'y trouvera de différences sensibles, ( 490 ) ni aucune trace d'organisation. Si c'était une question de chimie, on dirait que c'est un fait prouvé par analyse et par synthèse. » PHYSIQUE. — Rotations électro-magnétiques dans divers liquides. (Lettre de M. Wartmann à l'occasion d'une communication récente de M. Bertin.) « Je viens de lire dans le Compte rendu de la séance du i6 août dernier un Mémoire de M. le professeur Bertin sur les rotations électro-magnétiques produites dans divers liquides, et notamment dans une solution de sulfate de cuivre. Je demande à l'Académie la permission de lui rappeler que je me suis occupé depuis plus de dix ans d'expériences analogues, dont les résul- tats sont insérés dans le tome XIX des Annales de Chimie et de Physique. » La Lettre de M. Wartmann et celle de M. Bertin sont renvoyées à l'exa- men d'une Commission composée de MM. Pouillet et de Senarmont. M. Godard, auteur d'un travail sur la monorchidie et la cryptorchidie de l'homme, présenté au concours pour les prixMontyon, adresse, confor- mément à une des conditions imposées aux concurrents, ce qu'il considère comme neuf dans ce travail. Ij'Académie renvoie à l'examen de la Section de Médecine et de Chirur- gie, constituée en Commission spéciale pour le concours du legs Bréant, un Mémoire sur le choléra-morbus écrit en allemand et adres.sé d'Oberbronn par Karl Eugen Hauchen. CORRESPOIVD ANCE . M. Elie de Beacmomt présente, au nom de l'auteur M. Carlos Ribeiro, un premier volume de Mémoires sur les mines et sur la géologie du Por- tugal. M. Moquin-Tandox présente, au nom de l'auteur M. Philip/je Parlalore, la première livraison du tome III de sa Flore italienne. M. Starling annonce l'envoi fait avec l'autorisation de M. le Ministre de l'intérieur du royaume Néerlandais d'un exemplaire de la feuille XIV de sa carte géologique de la Néerlande. Cette feuille est mise sous les yeux de l'Académie. ( 49» ) L'Académie royale des Sciences de Turin remercie l'Académie pour l'envoi d'un exemplaire du tome XV des Savants étrangers. PHYSIQUE DU GLOBE. — Note sur les vibrations du sol observées à Nice pendant l'hiver jSS^'iSSS et depuis; par M. O. Prost. « Lorsque je suis revenu à Nice, dans le milieu du mois d'octobre 185^, mon pendule est resté parfaitement tranquille pendant une vingtaine de jours, mais il est sorti subitement de cet état de repos le 4 novembre par des oscillations très-intenses accompagnées comme d'habitude par celles des cristaux des salons. Ces oscillations, après avoir diminué graduelle- ment pendant quelques jours, se remontrèrent avec une nouvelle activité vers le i8 et durèrent jusqu'au 22. Or j'ai pu vérifier depuis que la date du 4 novembre correspond avec celle d'un violent tremblement de terre éprouvé à Meneggio sur le lac de Côme, et les dates subséquentes avec celles des tremblements de terre qui ont eu lieu le 19 à Pontevédra et à Lisbonne, et le ai à Lisbonne et à Porto. » Depuis lors, les oscillations du pendule furent pour ainsi dire perma- nentes, avec de rares intervalles de repos, et leur intensité, accompagnée et caractérisée par les mouvements des cristaux, s'est manifestée de nouveau vers le i5 décembre et a duré très-longlemps; les cristaux, comme je n'avais pas encore eu l'occasion de le voir, sont restés en branle sans dis- continuer jusque dans les premiers jours de janvier, et c'est pendant cet intervalle qu'ont eu lieu, d'abord le 14 décembre, le tremblement de terre de Saint-Denis-du-Sig, dans la province d'Oran; puis les terribles secousses qui ont commencé à Naples et dans la Pouille, la nuit du 16 au 17, qui, après s'être fait sentir le 17 àHernosand en Suède, le 20 a Agram en Croatie, ont longtemps continué et ont accablé de désastres ces malheureuses con- trées. Notons encore qu'elles se sont fait sentir le 25 à Saint-Veit en Autriche et à Admont et Rosegg dans la vallée de l'Ens. Leur sphère d'activité s'étendait donc très-loin, puisque pendant le même temps, c'est-à-dire à partir du 20 décembre, les secousses se sont succédé à Brousse jusque vers le i5 janvier et se sont fait sentir ce jour-là à Ratibor en Silésie, tandis que le 1 1 on avait une forte secousse à la Martinique, et le 26 il y en a eu une à Parme. » Vers la fin de février, les oscillations du pendule ont commencé à dimi- nuer graduellement, de telle sorte qu'il y en a eu très-peu dans les mois de ( 49^ ) mai et de juin, mais elles se sont réveillées eu juillet et ont augmenté d'in- tensité jusqu'au point de se convertir dans la nuit du 4 au 5 août en une légère secousse qui, à deux heures et demie du matin, a interrompu brus- quement le sommeil d'une partie des habitants de Nice. » Il est donc maintenant acquis à la science que ce phénomène d'oscilla- tions qui n'avait jamais été observé jusqu'à présent est en relation avec les tremblements de terre, mais qu'il en diffère en ce qu'au lieu d'être instan- tané et violent comme un choc, il agit comme une vibration et peut durer des heures, des semaines et même des mois entiers. M Maintenant, dans cette dernière Note, j'insisterai sur les considérations qui terminent ma Note précédente remise Tannée dernière au mois de sep- tembre, et je rappellerai combien il serait utile pour la science, d'abord que ces phénomènes pussent être observés avec des instruments plus déli- cats et plus parfaits, ensuite que l'on pût constater si, comme j'ai lieu de le penser, ils sont sensibles dans toute la ville de Nice, puis jusqu'où s'étend la zone de leur action; mais à l'Institut seul appartient de prendre l'ini- tiative, s'il pensait qu'il fût utile d'atteindre ce but. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches pour servir à l'histoire des bases organiques ; par M. A.-W. Hofmann. (Suite.) « IV. Action du bichlorure de carbone sur l'aniline. — Dans des Notes antécédentes, j'ai décrit la réaction réciproque de l'aniline, qu'on peut en- visager comme prototype bien caractérisé des monamines primaires et des bromures et chlorures diatomiques et triatomiques. Les résultats obtenus dans ces réactions, la production de l'éthylène-phénylamine et de la formyl- diphényl-diamine, m'ont engagé à étudier l'influence sur l'aniline des chlo- rures organiques contenant même un nombre plus grand d'équivalents de chlore. L'agent dont j'ai fait choix est le bichlorure de carbone; c'est le gaz des marais tétrachloré ou bien le chloroforme dont l'hydrogène est remplacé par le chlore. » A la température ordinaire, l'aniline et le bichlorure de carbone ne réagissent pas l'un sur l'autre; à la température de l'eau bouillante, le mé- lange commence à se changer, mais, même après une digestion de quelques jours, la réaction est loin d'être achevée. Cependant en soumettant un mé- lange de I partie de bichlorure de carbone et de 3 parties d'aniline, les deux corps à l'état anhydre, pendant à peu près trente heures à la tempé- rature de 170 à f8o degrés, le liquide se trouve transformé en une masse ( 493 ) noirâtre, ou molle et visqueuse, ou dure et cassante, selon le temps et la température. » Cette masse noirâtre, adhérant avec beaucoup de persistance aux tubes dans lesquels la réaction s'est effectuée, est un mélange de plusieurs corps. En épuisant par l'eau, on en dissout une partie, une autre restant insoluble à l'état d'une résine plus ou moins solide. » La solution aqueuse fournit par la potasse un précipité huileux ren- fermant une proportion très-considérable d'aniline non changée. En faisant bouillir dans une cornue ce précipité avec de la potasse diluée, l'aniline passe à la distillation, tandis qu'il reste une huile visqueuse se solidifiant peu à peu avec une structure cristalline. Des lavages par l'alcool froid et une ou deux cristallisations dans l'alcool bouillant rendent le corps parfai- tement blanc et pur, une substance très-soluble, d'un cramoisi magnifique, restant en dissolution. « La portion de la masse noirâtre qui restait insoluble dans l'eau se dis- sout très-facilement dans l'acide chlorhydrique; elle est précipitée de nou- veau de cette solution par les alcalis à l'état de poudre amorphe d'un rouge sale, soluble dans l'alcool qu'il colore d'un riche cramoisi. Fia plus grande partie de cette substance est la même matière colorante qui accompagne le corps gras cristallin. De l'autre côté des quantités considérables de la substance cristalline se trouvent quelquefois dans le produit insoluble dans l'eau. .r... u.., } »..Le corps cristallin ne se dissout pas dans l'eau, il est difficilement soluble dans l'éther. Par le refroidissement, la solution bouillante dans l'alcool dépose ce corps en tables quadrilatères allongées, groupées quelquefois autour d'un centre commun. Cette matière est une base bien définie; elle se dissout franchement dans les acides, et est précipitée de ces solutions par les alcalis à l'état de poudre cristalline d'une blancheur éblouissante. » L'analyse de la nouvelle base a conduit à l'expression C'«H''Az% formule qui est confirmée par l'analyse d'un beau chlorhydrate C"H"Az%HCl, ■ qu'on obtient en faisant bouillir la nouvelle base avec une quantité insuffi- sante d'acide chlorhydrique dilué. En refroidissant, la solution dépose le chlorhydrate, qui n'est pas très-soluble, à l'état cristallin. )/ Une confirmation de la formule a été fournie par l'analyse d'un sel C. R., i858, 2™" Semestre. (T. X.LVII, N» 12.) 66 (494) platinique d'un jaune clair renfermant ,, C'H'^Az', HCl, PtCl^ H)' Le chlorhydrate aussi bien que le sel platinique sont extrêmement so- lubles dans un excédant d'acide chlorhydrique, qu'on doit donc éviter avec soin dans leur préparation. » La phase de l'action du bichlorure de carbone sur l'aniline, qui donne naissance à la base nouvelle, s'exprime par l'équation suivante : 6C'= H' Az + C^ Cl* = C" H" Az', HCl + 3(C'* H' Az, HCl). » La formation du corps nouveau est très-facile à saisir. Il dérive évi- demment de trois molécules d'aniline, dont quatre équivalents d'hydrogène sont éliminés par les quatre équivalents de chlore dans le bicholure de car- bone, le carbone entrant dans le système comme molécule biatomique. Le corps nouveau se présente ainsi comme triamine |C"* 1 (C" H')» Az». (h» ) » A première vue, la substitution du carbone à l'hydrogène parait étrange, parce que nous ne sommes pas encore habitués à ce genre de rem- placement, quoiqu'il ne présente rien d'invraisemblable. Néanmoins la formule de la nouvelle base permet encore une autre interprétation. On pourrait admettre qu'une molécule d'aniline est détruite, que le carbone du bichlorure, se combinant avec l'azote, remplace à l'état de cyanogène, comme molécule monatomique, l'hydrogène d'un système diammonique. Dans la conception de cette idée, la base nouvelle se présente comme dia- mine commune C» Az Cyano-triphényle-diamine l (C'*H*y ) Az* ,2 » Regardée sous ce point de vue, la nouvelle base se lie intimement à la mélaniline, qu'on peut envisager comme cyano-diphényle-diamine l C Az J Mélaniline C"H"Az«= j (C"H»)« ' Az*, et il est digne d'observation, que la cyano-triphényle-diamine, dans son ap- (495) parence comme aussi dans ses propriétés chimiques, ressemble à la méla- niline d'une manière remarquable. » Si l'expérience venait à l'appui de l'hypothèse qui admet du cyanogène dans la nouvelle base, la série phénylique ne présenterait pas moins de quatre diamines bien caractérisées, savoir : {{c* H* y* I a i (C H)'" I Formyle-diphényle-diamine . . . . < (C'^H')" > Az' ( H ) Cyano-diphényle-diamine (C*»H')MA2» ( H» . ibit) fil i G Az •>1>'! Cyano-triphényle-diamine s (C'*H'')* J Az*. .". f H* X) J'ai l'intention de pousser mes recherches encore plus loin dans cette direction et d'examiner l'action du protochlorure de carbone (C* Cl*), et du sesquichlorure de carbone (C*C1*) sur l'aniline. » GÉOLOGIE. — Sur le métamorphisme des roches; par M. Dexesse (i). ). « Métamorphisme de la roche éruptive. — Le métamorphisme de la roche éruptive est généralement moins bien caractérisé que celui de la roche en- caissante. Il est facile de s'en rendre compte, puisque la roche encaissante était solide, et par suite presque passive. Cependant, lors même que le mé- tamorphisme de la roche encaissante n'est pas apparent, presque toujours son existence peut être constatée par quelques essais très-simples. Il résulte d'ailleurs de causes complexes, parmi lesquelles il faut signaler la réaction mécanique et chimique des deux roches, et le jeu des actions moléculaires au moment de l'éruption. , » Lorsqu'on compare la roche éruptive qui forme le centre et les bords d'un même filon, on reconnaît qu'elle a subi des modifications dans sa (i) Comptes rendus, t. XLV, p. gSS, 1084-, t. XLVI, p. 638; t. XLVII, p. 219. 66.. ( 496 ) structure et dans sa composition. Le plus souvent ces modifications ne s'é- tendent pas au delà de quelques décimètres. Elles sont surtout bien sen- sibles pour les filons peu puissants. Elles paraissent généralement avoir affecté plus fortement les laves et les roches trappéennes que les roches granitiques. » Près des bords d'un filon, la structure de séparation devient schistoide, prismatique, quelquefois bréchiforme. I^a structure d'agrégation devient moins cristalline ; elle est alors grenue, adélogène et même vitreuse. Dans quelques cas, elle est globuleuse, amygdalaire ou argileuse. » La densité diminue généralement près des bords; c'est surtout bien évident pour les laves et pour les roches trappéennes. La quantité d'eau augmente, au contraire; par conséquent elle varie en sens inverse de la densité. Son augmentation est souvent de plusieurs centièmes dans les roches trappéennes. » Dans une roche éruptive dont la structure a été modifiée, la composi- tion peut quelquefois rester la même; mais ordinairement la composition est aussi modifiée. Dans certains cas, elle est intermédiaire entre celle de la roche éruptive et celle de la roche encaissante. I^orsque la roche éruptive est trappéenne ou granitique, il se forme fréquemment près de ses bords un hydrosilicate. Le plus souvent même cet hydrosilicate est magnésien. Il s'observe au contact de diverses roches, mais surtout au contact du cal- caire cristallin. Quand on le compare à la roche éruptive normale, on voit qu'il est moins lithoïde et plus tendre. En outre, il contient plus d'eau, plus de magnésie, et au contraire moins de silice, moins d'alumine et moins d'alcalis. Cet hydrosilicate magnésien n'est pas ordinairement un minéral défini; cependant il peut aussi se rapporter à la saponite, à l'écume de mer, à la pyroskiérite, au mica, à la serpentine, au talc, à la chlorite. » Parmi les minéraux qui se montrent dans la roche éruptive près de son contact avec la roche encaissante, on doit encore signaler les carbonates et le quartz. « Divers silicates, et spécialement le grenat, l'idocrase, l'épidote, se sont également développés près du contact. » Enfin, lorsque la réaction entre les deux roches a été très-vive, il n'y a plus entre elles de limite nette; il s'est établi un échange plus ou moins complet des substances et des minéraux qui composent chacune d'elles. 0 Les minéraux des gîtes métallifères se retrouvent fréquemment , soit dans la roche encaissante, soit dans la roche éruptive. Ils imprègnent ces- roches et tapissent leurs cavités ; ils sont surtout abondants près de leur (497) contact. Du reste, ils se présentent avec les caractères qui leur sont habi- tuels dans les filons. Bien qu'ils aient fréquemment contribué au métamor- phisme, leur présence est toujours accidentelle. » Les minéraux qui se sont développés par le métamorphisme de contact sont assurément très-nombreux et très-variés; mais il importe de remar- quer qu'ils sont presque les mêmes dans la roche encaissante et dans la roche éruptive. Il est d'ailleurs facile de s'en rendre compte lorsqu'on re- monte à leur origine ; la plupart d'entre eux résultent, en effet, d'infiltra- tions et de sécrétions; ils ont imprégné les deux roches en contact, ou bien ils ont rempli les fissures, les retraits et les vides qui ont pris naissance lors de l'éruption. Souvent ils se sont formés aux dépens d'éléments fournis à la fois par les deux roches. ' «Le quartz et les carbonates spathiques paraissent surtout fréquents lorsque la roche éruptive ou la roche encaissante renferment elles-mêmes de la silice ou des carbonates. » Les zéolithes sont spécialement associées aux roches volcaniques telles que les laves, le basalte, le trapp. La tourmaline, au contraire, est associée aux roches granitiques. » Les nombreux silicates auxquels M. Dana donne pour types le grenat et le pyroxène, résultent d'une combinaison directe de bases terreuses avec la silice ou avec les silicates; ils se sont développés à la fois dans la roche éruptive et dans la roche encaissante. u Du reste, les feldspaths et les minéraux qui constituent la roche érup- tive ne s'observent dans la roche encaissante que lorsqu'il y a passage entre les deux roches. «Quant aux minéraux des gîtes métallifères, ils ont généralement ac- compagné la roche éruptive. » Si maintenant on considère, non plus seulement une roche éruptive et une roche encaissante, mais deux roches quelconques se trouvant en con- tact, il est facile de voir que chacune d'elles pourra éprouver un métamor- phisme. De plus, ce métamorphisme sera identique à celui que nous avons plus spécialement étudié. Concevons, en effet, que par suite de différentes circonstances, l'une ou l'autre des deux roches considérées devienne plas- tique, il est visible que les actions moléculaires seront mises en jeu et pour- ront s'exercer librement; alors, les mêmes éléments se retrouvant en pré- sence, les minéraux qui se formeront seront aussi les mêmes. » Enfin, si l'on suppose que les deux roches soient entièrement plasti- qpes, comme cela doit avoir lieu à une certaine profondeur dans l'intérieur (498) de la terre, il s'établira entre elles un échange mutuel ; par suite il y aura un passage insensible de l'une à l'autre. Leurs réactions, bien qu'elles soient alors très-complexes, se définissent cependant d'une manière simple, car elles s'exercent et elles sont comprises entre deux limites représentées par chacune des deux roches que ion considère. » îtp GÉOLOGIE. — Des falaises des côtes de la Méditerranée ; par M. Marcel de Serres. (Extrait.) « Les falaises des côtes de la Méditerranée comprises entre Cette et Agde (Hérault) appartiennent à deux ordres de terrains de nature et d'âge très-différents. Les unes dépendent des terrains secondaires et les autres des formations volcaniques d'une date bien plus récente. Nous décrirons d'abord les premières, parce que les terrains qui les composent sont les plus anciens. , iioioh » Les falaises de la partie orientale du massif des environs de Cette sont formées par des poudingues calcaires immédiatement superposés sur les dolomies jurassiques. Elles sont situées à une petite lieue à l'ouest de Cette ;et reculent avec une grande rapidité vers l'intérieur des terres. » Les éboulements y sont si fréquents, que bientôt on ne verra plus -de trace des roches cimentées. Un pont ou arceau naturel formé par la désagrégation de ces roches, dont il est un des débris, en est la preuve. Cet arceau, maintenant assez avancé dans la mer, a été détaché de la falaise, dont il faisait naguère partie. L'étendue de l'intervalle qui le sépare de la côte nous dit assez avec quelle promptitude il a dû se former ; il n'existait pas, du reste, il y a deux ou trois ans. Les éboulements dus à l'action des eaux des mers sur la base de la côte coupée à pic ont démoli une partie des poudingues qui couronnent cet escarpement, et ont mis à nu les rochers dolomitiques qui les supportaient. » Les falaises du système occidental se rapportent toutes aux formations volcaniques. Elles composent une partie de la côte entre la plage des Onglons et d'Agde. Leur escarpement est tout aussi abrupt que le sys- tème des falaises orientales. Quant à leur élévation, elle est généralement plus grande. Celles-ci sont les plus connues, non parce qu'elles sont en plus grand nombre, mais à cause de l'aspect imposant de l'iuie d'entre elles. Elle est également remarquable par sa forme demi-sphérique ou plutôt par sa .disposition en ovale allongé. » Ces falaises sont connues sous le nom de conques, probablement parce (499) qu'elles forment dans leur ensemble comme de vastes cirques. On en cpmpte jusqu'à quatre, réunis en quelque sorte auprès du fort de Breâcou. «., » Le quatrième de ces cirques présente la forme d'une ellipse dont le grand diamètre a environ 4oo mètres et le petit de loo à laS mètres. La hauteur moyenne des tufs qui couronnent cette conqueestde 20 à aS mètres. Leur plus grande élévation ne dépasse guère 35 mètres. La partie qui re- garde la mer a été principalement attaquée par les vagues; elles en ont démoli et emporté de vastes portions. Aussi l'ovale du cirque n'est-il pas fermé du côté du sud. » La nature et la position des couches est ici la même que dans les conques précédentes. En bas elles se rapportent aux laves compactes, et dans leurs parties supérieures à des tufs volcaniques. Ces roches éprouvent de nombreux éboulements, surtout pendant l'hiver de 1857 à i858, qui a été, comme on le sait, si remarquable par l'abondance des pluies. >• Aussi la pointe occidentale de la conque sera probablement emportée dans peu de te^ps, et sa sphère en sera considérablement agrandie. Les douaniers qui habitent la plate-forme de celte conque remarquent chaque année un plus grand éloignement de la côte des deux rochers basaltiques nommés les Frères. Nous en avons été également frappé dans la dernière excursion que nous y avons faite en août i858. » Le moment ne paraît pas très-éloigné où les rochers les plus élevés du cirque, sur lesquels est établi un mur de fortification, se trouveront isolés du rivage. Cette supposition est assez vraisemblable d'après quelques circon^ stances qui ont une certaine valeur. » Le petit axe de l'ellipse de la grande conque s'agrandit tous les jours par l'éboulement des tufas, et, par conséquent, le rivage de la mer s'avance constamment dans l'intérieur des terres et dans la direction du sud au nord. D'un autre côté, il se forme une autre conque en face de Brescou et dans la partie du rivage qui envisage l'ouest. C'est là un résultat des éboulements qui ont eu lieu en i858, et qui ont entraîné de 3 à 4 mètres de tufs en lar- geur, depuis la base jusqu'au sommet du cirque. ■' ' » Quant au petit axe de la nouvelle conque qui commence à se former, il est dirigé de l'ouest à l'est : or ces deux directions représentent chacune la résultante des actions exercées par les vagues ; comme elles se coupent à angle droit avec celles suivies par les eaux des mers dans leur marche pro- gressive vers l'intérieur des terres, elles finiront par se rencontrer. Le jour où la langue de terre d'une centaine de mètres qui sépare maintenant les deux conques sera emportée, ce jour-là même les eaux isoleront les rochers ( 5oo ) et exerceront leur action destructive sur les laves compactes surmontées par de puissantes couches de tufs. Ces couches supérieures s'écrouleront à leur tour, faute d'appui, et il ne restera plus en avant du rivage et dans le sein de la mer que des rochers basaltiques analogues aux deux Frères. u Ces derniers sont des espèces de sentinelles avancées, ou plutôt des témoins irrécusables des progrès qu'a faits la mer sur les couches meubles qui les surmontaient naguère. En effet, il y a au plus une dizaine d'années que l'on pouvait sauter d'un rocher à l'autre, sans mettre le pied dans l'eau. On ne le pourrait plus aujourd'hui, leurs bases étant plongées dans la mer. •> La côte des environs d'Agde où existent les falaises se termine à l'ouest par une coulée volcanique sortie du mont Saint-Loup, et à l'extrémité op- posée de laquelle est bâti le fort de Brescou. Cette coulée est interrompue depuis la côte jusqu'aux rochers du fort. Là seulement existent des basaltes élevés au-dessus de la Méditerranée de 7 à 8 mètres, surtout ceux situés dans la direction du sud. Il est probable qu'ils ont eu la même élévation dans d'autres parties de l'île, d'autant que lors de la construction du fort on a fait jouer la mine, pour en égaliser le sol. Cette île n'a guère plus de 400 à 5oo mètres dans son plus grand diamètre. » La coulée volcanique se continue du reste vers le sud, bien au delà du fort ; toutefois les laves qui la composent ne s'élèvent pas au-dessus du ni- veau de la mer. Malgré cette interruption d'environ luie demi-lieue, les faits précédents font supposer que les roches volcaniques sur lesquelles le fort est bâti, étaient jadis élevées au-dessus de la Méditerranée, et attei- gnaient les roches du rivage opposé. Leur isolement paraît du à des actions du même genre que celles qui ont produit sur la côte les divers change- ments que nous avons signalés. » Ces faits prouvent non-seulement avec quelle promptitude les falaises s'écroulent et finissent par disparaître , mais ils sont également la preuve que, malgré la fréquence des éboulements, ce phénomène est encore peu avancé et n'a pas exercé une influence bien manifeste sur la forme et la dis- position générale des côtes. » MÉTÉOROLOGIE. — Bolide observé dans les environs de Hédé [Ille-et-V Haine) ; Lettre de M. de la Haye. « Je m'empresse de vojis faire savoir qu'hier soir i3 septembre, à y"" i5" du soir, un énorme bolide a traversé le ciej au-dessus de mon habitation. ( 5o. ) située en Bretagne, près de Hédé, entre Saint-Malo et Rennes. L'arc décrit allait du sud-est au nord-ouest, passant par le zénith. Ce météore avait la forme d'un globe de feu arrondi en avant et allongé à la partie postérieure. Sa marche, quoique très-rapide, a été assez prolongée pour que l'on ait eu le temps d'avertir les personnes présentes, qui ont pu le voir à leur aise jusqu'à ce que les arbres l'aient dérobé à leurs yeux. Quelque temps après, une explosion forte, et cependant sourde, comparable à celle d'une puis- sante mine, s'est fait entendre. Elle semblait avoir lieu à environ 2 ou 3 ki- lomètres, et elle s'est prolongée pendant au moins une minute, imitant le roulement du tonnerre. » Le ciel était sans un seul nuage, l'air du plus grand calme et d'une sérénité parfaite. » M. BuLARD présente une série de dessins de la comète de M. Donati et y joint la Note suivante : « Cette comète a été observée les 1 1, 12, i3, i4, 1 5, 18 et 19 septembre, dans le jardin de M. Foucault, à l'aide d'un télescope parabolique construit sur les plans et d'après les méthodes de ce savant. » Les grossissements employés étaient de 80 et 1 10 fois seulement. Ces dessins mettent en évidence plusieurs faits intéressants pour l'histoire phy- sique de la comète de M. Donati. Ainsi, pendant les premiers jours d'obser- vation, l'intensité lumineuse de la queue paraissait uniforme dans le sens de la largeur et variait seulement dans le sens de la longueur, de manière à se fondre insensiblement et à disparaître dans le fond noir du ciel. Mais le 1 8 et le 19 septembre, la queue avait pris un autre aspect ; les bords plus bril- lants, la partie médiane plus obscure répondaient mieux à l'idée théorique que certains astronomes se sont faite sur la constitution physique de ces appendices singuliers et encore inexpliqués. La longueur de celte queue est d'environ 5 degrés. Dans les six dessins du noyau et de la partie principale de la queue, je me suis attaché à faire ressortir la frappante supériorité d'éclat du noyau central dont le diamètre a été évalué par M. Hind à envi- ron 3ooo milles anglais ou à 4000 kilomètres de diamètre. Mais un phéno- mène bien digne d'attention, et que j'ai noté sur le dessin du 19 septembre, c'est l'espèce de phase que le noyau a présentée, à l'époque même où la partie médiane de la queue commençait à s'obscurcir. On sait que le noyau d'une comète n'est pas un corps solide comme la lune ou les planètes qui C. R., 18S8. 2""= Srmeslrt! (T. XI.VII, N» 12.) Gj ( 502 ) offrent des phases lorsqu'elles présentent obliquement à robservateiir leur face illuminée par le soleil. La phase que j'ai constatée sur la comète de M. Donati ne saurait donc s'expliquer par de simples relations de posi- tion ; c'est pourquoi je me suis attaché à la reproduire avec exactitude. » Si les hommes de science veulent bien considérer combien les descrip- tions verbales sont insuffisantes en pareil cas, ils accueilleront peut-être avec intérêt lés dessins que je leur présente. Ces dessins tirent en outre une valeur toute particulière de l'instrument puissant à l'aide duquel ils ont été faits. Ce sont les premiers essais de l'invention toute récente de M. Foucault, et ils peuvent faire juger jusqu'à un certain point de la netteté et du pouvoir optique de ses admirables télescopes à miroir parabolique en verre argenté. » M. C. CoRY adresse de Great-Yarmoulh, comté de Norfolk, une Lettre relative à un observatoire marin qu'il est sur le point d'établir dans ce port, dans le but d'étudier les habitudes et les instincts des poissons. Il se pro- pose de s'occuper principalement des espèces pour lesquelles cette impor- tante station de pêche est particulièrement célèbre, les harengs et les ma- quereaux. Il s'estimera heureux d'obtenir communication d'un Mémoire de M. Coste sur des expériences et observations d'ichthylogie faites par cet académicien à Concarneau (Finistère). Ce Mémoire paraît être celui que M. Coste a communiqué à l'Académie, le i3 juillet dernier, et qui se trouve imprimé dans le Compte rendu de cette séance. On transmettra ce renseignement à M. Cory. (Renvoi à l'examen de M. Cosle.) M, Vattemare adresse pour la bibliothèque de l'Institut le XV* voliune des Comptes rendus des travaux de la Société agricole de New-York et annonce la perte d'un navire qui portait entre autres ouvrages destinés à l'Etat de New- York deux volumes donnés par l'Académie, les tomes XXYII des Mémoires et XIV des Savants étrangers. M. Vaticmare exprime l'espoir d'obtenir de l'Académie de nouveaux exemplaires destinés à remplacer ceux qui ont été perdus (Renvoi à la Commission administrative.) M. Vaugiian, qui avait précédemment envoyé de Cincinnati (Amérique du Nord ) des Notes imprimées sur diverses questions d'astronomie, adresse ( 5o3 j aujourd'hui des feuilles d'une nouvelle publication relative au même ordre de questions, en demandant qu'elles soient renvoyées, comme les premières, à l'examen de M. Delaunay, qui en fera, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. *"»■> vV> - " , vi -, ■. 'S La séance est levée à 4 bei'res trois quarts. É. D. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 20 septembre 1 858 les ouvrages dont voici les titres : De la mort subite dans l'état puerpéral; par le D'^ Ambroise E. MoRDRET. Paris, i858; in-4''- Note sur le Nandû ou autruche d'Amérique et sur les moyens de l'acclimater en France ; par M. le D" Vavasseur ; br. in-8''. Géodésie. Magnétisme. Sur la différence des longitudes entre Berlin et Bruxelles, déterminée par la télégraphie électrique; br. in-8°. (Extrait d'un article de M. Encki;.) Recherches statistiques sur le choléra de l'Yonne en i854 dans ses rapports avec la nature géologique du sol; par M. E. Duché. Auxerre, i858; br. in-8". Conséquences de la désaération des liquides, seul moyen efficace d'arriver à leur compression ; par M. L.-J. Cheval. Paris, i858; br. in-8". Quelques lignes sur les chevaux bretons; par M. Gustave JOUBERT. Morlaix, i858; I feuille -^ in- 12. Exposé des travaux de la Société des Sciences médicales du déparlement de la Moselle ; armée 1857. Metz, i858; in-8°. Flora italiana... Flore italien7ie ou description des plantes qui naissent à l'état sauvage ou sojit passées à cet état en Italie et dans les îles adjacentes; par le professeur Philippe Parlatore ; vol. IIP, part. 1'*. Florence, i858; inS". Memorias... Mémoires sur la géologie et les mines du Portugal; par M. Ch. RlBEiRO; vol. I". — i"^* partie : Reconnaissance géologique et ph/siologique des en- virons de Lisbonne au point de vue des travaux destinés à fournir celte ville d'eau potable. — 2* partie : Mémoire sur les mines de charbon des districts de Porto et de Coimbre et sur les mines de charbon et de fer du district de Leiria; in-8°. Report. . . Rapport sur la vingt-septième réunion de l' .Association britannique ( 5o4 ) pour ravfmcernent des Sciences, tenue à Dublin en août el septembre 1857. Londres, i858;in-8°. Transactions... Transactions de la Société d'Agriculture de l'Etat de New- York avec un résumé des travaux des Sociétés agricoles du comté; vol. XV, année i855. Albany, r856; in-8°. Geologische... Carte géologique de la Néerlande dressée par le D' W.-C.-H. Staring; feuille \l\. Harlem, i858; in-folio oblong. Beskrifning. . . Description des gisements de minerai de fer de certains cantons de la Dnlécarlie ; par MA. Erdmann. Stockholm, i858; br. in-4°. Annalen... Annales de l'Observatoire royal de Munich, publiés par M. J. Lamont; tome X. Munich, i858; in-S". Meteorologische... Observations météorologiques faites au même observa- toire dans les années i825-i82'7; par MM. J. DE SOLDNER et le D"' J. La- mont. 1* Supplément nnx Annales de l'Observatoire de Munich. Munich, 1857; UI-8». ■<: i\\:i .(: COMPTE RENDU DES SÉANCES i DE L'ACADÉHIË DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 SEPTEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DE SENARMONT. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. MÉTÉOROLOGIE. — Sur Ut marche des ondes atmosphériques en Europe; par le P. Secchi. « J'ai rhbnheùr de présenter à l'Académie quelques résultats relatifs au mouvement des ondes atmosphériques. J'entends sous ce nom les grandes variations de pression barométrique d'au moins 20 millimètres, qui sont toujours accompagnées de pluie abondante. Il est bien connu que ces ondes ont une marche progressive, mais celte marche est très-compliquée, et l'on en connaît si peu les lois, que tout essai pour la déterminer ne peut manquer d'être bien reçu par les météorologistes. Pour y arriver, j'ai pro- fité des nombreuses observations publiées dans les bulletins lithographies de l'Observatoire impérial de Paris, et ayant construit les courbes repré- sentant la marche du baromètre dans les principales stations de l'Europe pour le premier semestre de cette année, je suis arrivé à la conclusion sui- vante : Les grandes secousses atmosphériques s'étendent sur l'Europe en- tière de manière à la traverser dans l'espaoe d'un jour environ dans la direction du nord-ouest au sud-est ; les ondes deviennent plus petites en excursion marchant vers le sud et paraissent se briser, et sont beaucoup plus petites en été qu'en hiver. L'effet de cette marche progressive est C. B. i858, 2^" Semestre. (T. XLVII, N» 13.) 68 ( 5o6 ) d'établir bien souvent une opposition complète entre les points les plus au sud et les points les plus au nord (comme par exemple Saint-Pétersbourg, Rome et Athènes). » Comme exemples de cette loi, je citerai seulement ici les grandes secousses qui sont arrivées pour Brest, Paris et Bruxelles les 20 janvier, 3 février, 5 mars, 1" avril, i" et aS mai, et qui à Rome se sont manifestées ordinairement un jour plus tard. Mais les observations des bulletins, étant faites seulement une fois chaque jour, sont trop séparées pour déterminer plusieurs circonstances relatives à la loi de vitesse de transmission. Pour les obtenir avec précision, il faudrait avoir des observations continues et sur un grand nombre de stations, et de telles observations on ne les a qu'au moyen des instruments graphiques. Ces instruments sont très-peu répandus aujourd'hui; cependant, par l'obligeance de M. Johnson, direc- teur de l'Observatoire de Radcliffe à Oxford, j'ai pu comparer les courbes obtenues à Rome par le barométrographe à balance, avec celles enregis- trées à Oxford par la photographie. Les deux stations étant très-éloignées, il n'y a que les ondes les plus fortes qui soient communes, et il est facile de reconnaître leur identité à leur forme générale et après la construction des bulletins de Paris. » Ainsi donc on a les différences suivantes pour les temps, à une heure près de précision : Minima des harométrographes observés (le temps est astronomique). Oxford . Rome. . ijji janvier 21J » ^gll j différence -f iJ &•{*). Oxford . Rome . . 3J février 7} >> , différence — iJ lô*". 2^\ Oxford . Rome . . 5j mars , 6J . 20^ i , > différence -4- i' i*". ai"" ) Oxford. Rome. . . i4^ mars . i5j . ^^ 1 différence + iJ 2''. Oxford. Rome. . . 2J avril ^^ différence — i J i S*", vent sud très-forl*. 0 Oxford . Rome. . . 24J mai . 25' » S 'oK ! différences iJ 8»». .. j_ • M. !l_- -t.^L^ J. 1- J!rri._~___ J.» I»_<-ï«..J<^ nn»_n l^fl ^AIIV nKfAW>tri^ (*) Ces temps doivent être corrigés de la différence de longitude entre les deux observa*- toires, qui est environ de 5o minutes : mais cette quantité constante est bien petite pour l'état- actuel de la question. , ( So7 ) w On voit par ce tableau que le temps de la marche entre Rome et Oxford est d'un jour à un jour et demi, et qu'on trouve cette vitesse variable et généralement plus grande, lorsque l'onde marche d'Oxford à Rome que dans le cas contraire, ce qui s'accorderait avec les lois du mouvement cir- culaire des tempêtes reconnues par les marins; car dans im sens la vitesse de translation se somme avec celle de rotation, et dans l'autre ce serait le contraire. » Je suis bien loin de donner ces résultats comme définitifs; j'avoue qu'il faut un très-grand nombre d'observations très-soutenues pour fixer ces lois: à présent, mon intention est seulement défaire voir quel parti on peut tirer des instruments enregistreurs de la pression atmosphérique, pour l'étude des ondes atmosphériques sur les continents. Comme tout ici est encore à faire, des instruments même assez peu précis peuvent donner des résultats intéressants. Le barographe photographique est plus exact, mais mal- heureusement il demande une grande dépense et un grand service; le barographe à balance bien construit est aussi exact et est moins dispen- dieux, et ne demande d'autres soins que de changer une feuille de papier et de remonter une horloge chaque semaine. On peut obtenir enregistrées dans cet instrument la variation diurne et les fluctuations si extraordinaires aux- quelles l'atmosphère est sujette quelquefois pendant des jours entiers, et qui passent tout à fait inaperçues dans le système ordinaire d'observations barométriques. Je mets sous les yeux de l'Académie une série de courbes obtenues par ce moyen et qui prouvent l'utilité de l'instrument. Je puis assurer que jamais orage ne passe en vue de la limite de l'horizon à Rome sans qu'il laisse des traces sensibles dans la courbe de l'instrument. A l'é- poque des orages violents, on a des sauts brusques dans la pression, dont la cause est encore ignorée. Une comparaison des variations de mon instru- ment avec l'enregistreur photographique de M. Johnson a placé cela tout à fait hors de doute, tant pour Rome que pour Oxford. Aussi j'espère que ces instruments seront plus employés à l'avenir, et on y trouvera même cet avantagé que la réduction peut être faite par l'instrument lui-même; car les courbes peuvent être raccourcies autant qu'on veut, et en cette manière la marche des ondes, pendant plusieurs jours, dans deux pays différents, peut être aperçue au premier coup d'œil. Mon barographe a une double feuille : sur l'une est enregistrée la courbe diurne, et sur l'autre la courbe de dix jours, qui est la même courbe diurne, seulement raccourcie, où on voit immédiatement la marche des ondes. Les détails de cette construc- tion, quoique très-simple, ne sauraient trouver place ici. » 68.. { 5o8 ) M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur M. Guyon^ un opuscule ayant pour titre « Un mot sur la fièvre jaune de Lisbonne en 1857 », et donne lecture de la Lettre d'envoi dont nous reproduirons le passage suivant, qui indique l'objet principal de cette publication. « C'est , dit l'auteur, un historique de l'épidémie, avec quelques consi- dérations sur ses points de ressemblance et de dissemblance avec la fièvre jaune des tropiques, et une indication du mode de traitement qui lui a été généralement opposé par les médecins du pays. Je remets à plus tard ce qui a trait à son anatoraie pathologique, ainsi qu'à la question de son ori- gine. En attendant que nous abordions cette question , nous dirons, par anticipation, que si, d'un côté, l'opinion de son origine locale ne peut être raisonnablement soutenue, d'un autre côté, celle de son origine étrangère ne saurait être démontrée d'une manière qui satisfasse tous les esprits. » MÉMOIRES LUS. STATISTIQUE MÉDICALE. — Mémoire sur la mortalité du croup à domicile et dans les hôpitaux de Paris, de 1826 au i5 septembre i858; par M.. Bouchct. (Commissaires, MM. Andral, Rayer.) « La statistique, instrument précieux, mais d'un emploi difficile, donne lieu à de graves erreurs lorsque l'on compare ensemble des unités de nature différente qui ne peuvent être additionnées, et que l'on établit prématu- rément des moyennes sur des éléments trop restreints ou impossibles à com- parer. H n'en est pas de même lorsque, sur une longue période d'années, on ne lui demande que des résultats simples et absolus, nécessaires pour dresser un tableau de mortalité par âge, par sexe ou par maladie. A cet égard , la statistique officielle de la mortalité du croup à domicile et dans les hôpitaux de Paris est une des plus simples que l'on puisse établir, et elle ne saurait induire en erreur, car il s'agit de la constatation d'un fait de l'ordre matériel. » Le croup , assez grave pour amener la mort , est toujours reconnu par les médecins, et les bulletins de décès peuvent bien déguiser quelques cas de croup sous les noms de diphtérie^ d'angine couenneuse ou de pneumo- nie, ce qui forme des erreurs en moins; mais là où le décès est rapporté au croup, il n'y a pas lieu de croire qu'une erreur ait été commise. » Conséquemment , le chiffre officiel des décès par le croup à Paris est plutôt au-dessous qu'au-dessus de la réalité. Il en résulte que, si l'on ras- ( 5o9 ) semble, pour une période de trente-deux ans, le nombre des décès annuels occasionnés par cette maladie, et que l'on divise par le chiffre annuel cor- respondant de la population, on a d'une façon précise : i° le nombre des décès de croup par an ; et 2° le nombre de ces décès proportionnellement à la population. Cette étude, pour une aussi longue période, conduit, comme on va le voir, à des résultats aussi importants qu'inattendus, et tandis que la mortalité générale a diminué, nous allons voir la mortalité spéciale du croup augmenter d'une façon absolue et devenir proportionnellement plus forte, eu égard au chiffre de la population. Ce résultat est d'autant plus important, qu'il s'agit d'une période assez longue et que cette maladie a été l'objet, pendant les quinze années qui viennent de finir, d'un grand nombre de tentatives médicales et chirurgicales nouvelles. Faut-il l'attri- buer à une augmentation constante du nombre des croups, ou bien le croup serait-il plus grave, ou serait-il, au contraire, la conséquence malheureuse des efforts récents de la thérapeutique, c'est ce qu'il est très-difficile de dire. Cependant, comme nous le verrons plus loin, la trachéotomie n'est peut- être pas indemne de tout reproche à cet égard. » Quoi qu'il en soit, voici trois tableaux : l'unchronologiqueAjquimontre l'accroissement absolu de la mortalité ducroup en même temps que l'accrois- sement de la population, et l'autre progressif B, qui établit la mortalité pro- portionnelle à mille habitants, ce qui montre que le nombre des décès par le croup augmente d'année en année, et qu'il n'a jamais été plus fort que dans la période décennale qui finit en ce moment. Le troisième C montre la marche ascendante et décroissante de l'épidémie de i858. Tous ont pour base les chiffres officiels qui m'ont été fournis par M. Trébuchet, le savant secrétaire du Conseil d'hygiène et de salubrité de la préfecture de police. [Foir les tableaux A, B, C, page 5ii.) u 11 suffit de jeter un coup d'œil sur ces relevés de la mortalité du croup dans les Sa dernières années pour avoir la confirmation de quelques faits connus, tels que la fréquence plus grande de la maladie chez les gar- çons que chez les filles; sa fréquence plus grande de 2 k 3 ans qu'à tout autre âge, et pour y trouver la révélation inattendue de l'accroissement an- nuel progressif dans la mortalité de cette maladie. En effet, la mortalité du croup, par 1,000 habitants, a doublé de 1837 à i853, et pour les années de 1847 ^ i858, elle a été à peu près cinq fois plus forte qu'en i838. Cela est énorme, et on se demande à quoi il faut attribuer de pareils résultats établis par les relevés de 32 ans d'observation, comprenant io,o44 décès de croup, chiffres assez considérables pour offrir toutes les garanties néces- saires de certitude. (5io) **'' » Évidemment, le fait de cet accroissement de mortalité par le croup, contraire à la loi de diminution de la mortalité générale par 1,000 habi- tants dans la même période de temps, ne peut être expliqué que de trois manières : ou bien le nombre des croups augmente chaque année et avec lui la mortalité proportionnelle, ou bien la maladie est devenue plus grave, ou enfin le traitement chirurgical suivi dans les quinze dernières années n'a pas le mérite qu'on lui attribue et ne vaut pas le traitement médical autre- fois employé, de 1826 à i838, par exemple. » 1°. Il ne paraît pas'possible d'admettre ni de prouver qu'il y ait deux ou cinq fois plus de croups aujourd'hui qu'il y a ao ans, ce qu'il faudrait étabhr pour rendre un compte exact de la mortalité deux ou cinq fois plus forte que je viens de révéler. » On comprend bien qu'il y ait une fois par hasard, comme en 1847 et en 1 858, une épidémie qui fasse momentanément plus de victimes , mais cela ne fait qu'une augmentation temporaire de mortalité, tandis qu'un accroissement annuel progressif constaté pendant 3^ ans tient évidemment à une autre cause. 1°. Personne ne voudrait affirmer que le croup a changé de nature et qu'il devient d'année en année d'un pronostic plus grave; il ne reste donc plus qu'à imputer la grande mortalité dont je parle à la différence du traitement suivi dans ces dernières années. On sait, en effet, que depuis les travaux de M. Bretonneau sur la diphtérie, et les savantes leçons de M. le professeur Trousseau, c'est-à-dire vers i838 et i84o, le traitement chirurgical du croup, par les cautérisations, par la trachéotomie et par les instillations caustiques, est devenu chose usuelle dans la pratique hospita- lière et civile. Or, par simple coïncidence ou par suite d'iui effet malheu- reux, c'est à partir de cette époque qu'on voit s'élever la mortalité du croup par 1,000 habitants et qu'elle devient le double, le triple et le quadruple de ce qu'elle était antérieurement. Si l'on prend la première moitié du ta- bleau de 1826 à 1840, époque où l'on faisait peu de trachéotomies, la mortalité n'est que de i sur 3, 4» 5 et 6,000 habitants; au contraire, elle est de I sur 3,ooo, 2,000 et même i ,4oo âmes dans la seconde moitié, temps où l'on pratique un grand nombre de trachéotomies. Est-ce à dire pour cela que ce soit une opération inutile ou nuisible? Je ne le crois pas, et j'ajouterai qu'en la remettant en faveur, M. le professeur Trousseau a rendu un grand service à la science; mais cela dépend des principes qui président à son application. Pratiquée à la période ultime du croup, au moment de l'anesthésie, elle sauve quelquefois des enfants voués à une mort certaine, ce que j'ai fait; au contraire, pratiquée de trop bonne heure, lors des accès de suffocation avant toute anesthésie, elle fait périr des en- (5i.) fants qui peut-être eussent guéri spontanément. C'est ainsi qu'en ajoutant ses dangers à ceux du croup, elle en augmente considérablement la mor- talité absolue et relative. La mort immédiate par syncope ou par hémorragie^ les morts consécutives occasionnés par la diphtérie de la plaie du cou ou par pneumonie secondaire, sont les causes de cette mortalité croissante. » A. Tableau chronologique de la mortalité du croup à PariSi tant à domicile que dans les hôpitaux, de X826 au 15 Septembre 1858. DÉCÈS DE CRODP. Masc, Fém. Total iSq6 1827 1828 1829 i83o i83i i83q i833 i834 i835 i836 1837 i838 1839 1840 i8/,i 1843 1843 .844 1845 1846 1847 1848 1849 1800 i85i i852 i853 18540 18550) i856(') 18570 i858(') ■ 54 83 77 «5 72 86 73 102 9-i 117 100 60 98 i55 199 180 ;?5 i5i 166 i63 ,96 ■94 '79 181 169 126 86 73 io5 52 90 67 60 69 86 66 S'i 65 l32 i48 169 104 96 t 180 126 178 162 190 208 282 169 l52 190 ..4 176 i4o 162 161 203 ■67 141 i83 287 347 349 275 21 1 297 297 307 3o5 359 33 1 391 423 453 421 394 543 761 ,892 766,685 741,478 776,371 781,064 785,857 808,547 83i,238 853,929 876,620 899, 3i3 906,502 913,691 920,880 928,069 935,261 958,988 982,710 1,006,442 1 ,o3o, 169 I ,053,897 1,081,623 1,081,623 1,053,897 1,053,897 1,053,862 1,053,862 1,088,324 1, 123,232 I, 158,362 1,174,3,^6 1,17/1,346 1,174,346 PROPORTION des décès sur 1000 habitants. 3o56,3 4536,5 5075,5 4o85,5 6298,8 4465.0 5775,3 5i3i ,0 3440,5 4022,7 5837,6 4954,7 648o,o 3208,6 2674,5 2^37,1 3487,2 4657,3 3329,7 3468,5 3432,8 i46i,6 2918,8 3462,2 2938,4 3182, 0 2808,8 2577,5 2466 , 2 2940,0 2980,5 2162,1 i858,i B. Tableau progressif de l'accroissement de la mortalité du croup à Paris, de 1826 à 1858. DÉCÈS ANNÉES. par le croup. 1847 74° i858(') 632 1857 ^'â i854 453 i853 423 1840 1841 347 349 i852 391 1848 374 i85o 359 i855 42. i856 3q4 1826 282 i85i 33 1 1839 287 1844 297 1846 307 PHOPORTJON sur 1000 habitants. 1461,6 i858,i 2162,1 2466,2 2077,5 26^4,5 2737, 1 2808; 8 2918,8 2938,4 2940,0 2980,5 3o56,3 3182,0 3208,6 3329,7 3432,8 ■ 834 ■849 1845 1842 i835 1829 i83i 1827 1843 1837 1828 i833 ■ 832 i836 i83o i838 DECES par le croup. 161 3o5 397 275 203 190 169 21 I .4. l52 162 i4o 167 124 i83 PROPORTION sur 1000 habitants. 3440,5 3462,2 3468,5 3487,2 4022,7 4o85,5 4465,0 4536,5 i657,3 4954,7 5075,5 5i3i,o 5775,3 5837,6 6298,8 6480 , 0 C. Tableau de l 'épidémie de croup qui a régné à Paris en 1857 et 1858. Janvier... . Février . . Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre. Octobre . . . Novembre'. Décembre . 0 1857. e 18S8. M £ 0 0 m ? > e > ' w 28 6 34 78 22 4' 3 44 îl 21 40 i3 53 19 38 6 ïi 60 16 29 9 33 26 3i 11 42 54 18 3i 8 39 52 12 42 9 5i 40 18 22 7 29 21 10 32 10 42 36 10 46 53 28 81 84 76 79 72 44 58 3i('> C) Le détail des décès par sexe n'a pu être fait. <■') Ce chiffre indique les décès jusqu'au i5 septembre i858. (5,.) - M. Cramoisy commence la lecture d'un Mémoire intitulé : « Canules trouées pour bains internes ». Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Andral et Jobert de Lamballe. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PATHOLOGIE. — Ramollissement général ou partiel de la substance blanche de la moelle épinière chez les aliénés pellagreux. (Extrait d'un Mémoire de M. E. BiLLOD. ) (Commissaires, MM. Serres, Andral, Rayer.) « Dix aliénés pellagreux étant morts dans mon service depuis la publica- tion de mon Mémoire sur une variété de pellagre propre aux aliénés et l'envoi de ma Note à l'Académie des Sciences (séance du i" mars dernier) sur le ramollissement de la substance blanche de la moelle épinière chez les aliénés pellagreux, jai cru devoir adresser à l'Académie le relevé des au- topsies qui ont été faites avec le plus grand soin par mes internes, et en ma présence. On verra que le résultat de ces autopsies est absolument confirma- tif de celui sur lequel j'ai eu l'honneur d'appeler son attention dans la Note précitée, et tend de plus en plus à démontrer que le ramollissement général ou partiel de la substance blanche de la moelle épinière paraît être un fait constant chez les aliénés pellagreux qui meurent dans la période cachec- tique de leur affection. » J'ai dit que ce ramollissement était général ou partiel sur nos dix su- jets : il a été général, bien que plus prononcé dans certains points deux fois; — partiel huit fois. » Dans toutes ces observations laconsistance de la substance blanche cé- rébrale était aussi normale que possible. Dans sept cas le ramollissement comprenait à la fois les faisceaux antérieurs et postérieurs de la moelle ; deux fois il a paru borné aux faisceaux antérieurs et une fois aux faisceaux postérieurs. » Aucun des sujets n'avait présenté de son vivant de symptômes de para- lysie. Dans les dernières périodes de leur vie, leur faiblesse était telle, il est vrai, qu'ils ne pouvaient rester que couchés; mais nous nous sommes con- vaincu plusieurs fois que, nonobstant cette faiblesse, qui était générale et inhérente au progrès de la cachexie pellagreuse, aucun symptôme de pa- ( 5i3 ) ralysie spéciale n'était appréciable, car les malades pouvaient encore, pour certains besoins, rester quelques instants levés et debout. » Je me propose, pour m'éclairer plus complètement sur l'étude de la pellagre en général, d'aller observer de nouveau cette affection l'année prochaine, et à l'époque de ses exacerbations habituelles, dans les contrées où elle règne le plus endémiquement, à savoir, en Lombardie et dans plu- sieurs autres parties de l'Italie. » PHYSIOLOGIE. — De la série des forces qui concourent à déterminer le phénomène de la circulation du sang; par M. Vanner. L'auteur, dans la Lettre d'envoi, annonce cette Note comme destinée à compléter la théorie de la circulation du sang qu'il a soumise, en i856, au jugement de l'Académie. Aujourd'hui les conclusions auxquelles il arrive sont que « trois forces bien distinctes concourent à produire le phéno- mène : 1° une force primitive inconnue qu'on rencontre dans l'œuf bien avant la formation du cœur; a° l'action contractive du cœur sur le sang des artères; 3" une compression générale qui agit en sens contraire sur le sang contenu dans les capillaires et dans les veines. » (Renvoi à une Commission composée de MM. Rayer et Cl. Bernard.) M. Gallaud adresse de Nantes une Note sur un procédé qu'il a imaginé pour obtenir des électro-aimants en fer doux et pour les conserver tels. Cette Note est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Pouillel et Babinet. CORRESPONDANCE. M. LE DiRECTEt'R GÉNÉRAL DES DoUANES ET DES CONTRIBUTIONS INDIRECTES adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et avec les puissances étran- gères, qui vient d'être publié par l'Administration. L'Université royale de Norwége, à Christiania, fait hommage à l'Acadé- mie de plusieurs ouvrages publiés sous ses auspices, {l^oir au Bulletin bi- bliographique. ) C. R., i858, 2"" Semestre. (T. XLVll, No |5.) ' €9 (5.4) M. LE Secrétaire perpétuel annonce l'hommage fait à l'Académie par un de ses Correspondants, M. Démidoff, d'un buste de M. de Humholdt. — L'envoi du buste est accompagné d'une Lettre de M. Jaunez, à laquelle nous empruntons le passage suivant : « M. le prince Anatole de Démidoff, mû par le désir d'être agréable à l'Académie des Sciences et de rendre hommage aux immortels travaux de M. le baron de Humboldt, m'a chargé, dit M. Jaunez, d'offrir en son nom, à l'Académie, un buste du Nestor de la Science, exécuté en marbre d'après un modèle de feu le sculpteur Rauch de Berlin. J'ai l'honneur, Monsieur le Secrétaire perpétuel, de vous envoyer ce buste en vous priant de vouloir bien le présenter à l'Académie et lui en faire agréer l'hommage... » ASTRONOMIE. — Observations rf'Alexandra @ faites à i Observatoire impérial de Paris; réduites par M. Lépissier. Dates. T.M.deParis. X (54) Observ. (D (Si) ObserT. Nombre des comp. h m s o j „ 1 858. Sept. 1 3 8.36.48,8 .11.37.30,57 Lépissier. —6. 3.3o,i Lépissier. 5 i3 10. 7. 5,0 37.27,94 iil. 3.28.1 Folain. Méridien. 14 10.. 13.38,5 36.5o,85 id. 2.27,2 Lépissier. 5 i5 g. 58. 3,0 36.17,55 id. i.i3,8 Bcsse-Bergier. Méridien. 16 10.39.46,8 35.44,56 id. 0.36,3 Lépissier. 4 17 10. 8.3i,4 35.14,36 id. —5.59.34,8 Lépissier. 5 » La position de l'étoile de comparaison 4^5 12 Lalande, 6* grandeur, a été déduite d'observations méridiennes qui ont fourni pour position moyenne en i858, o X* = 2i''4i'»35%33, ©^ = - 6°3'36%2. ASTUONOMIE. — Note sur la comète de Donati; par M. Ch.4corsac. (c La comète de Donati présente actuellement des apparences remarqua- bles. Des enveloppes lumineuses qui s'échappent du noyau, d'abord sous forme de spirale, s'en écartent de plus en plus et semblent, pendant un cer- tain temps, limitées par des courbes fermées excentriques par rapport au noyau. Ces courbes s'ouvrent ensuite et finissent par affecter une forme parabolique et même hyperbolique. » A mesure que ces arcs lumineux s'éloignent du noyau, ils perdent peu à peu de leur éclat et disparaissent enfin dans la lumière confuse des bords^ de la chevelure. » (■5r5) . 1 et j . VOYAGES SClEiNTiFlQUES, — Sw ta géolocjic et l'oiocjraphiè d'une partie de V Arménie. (Extrait d'une Lettre de M.. Pierre de Tchihatchekf à M. d'Jrchiac.) ■ lus durs, plus schisteux ou plus talqueux que ceux des plaines. ') Avec les deux roches précédentes se trouve toujours au-dessous d'elles un grès nommé arkose et contenant beaucoup de grains de quartz rose. L'absence de fossiles empêche de savoir s'il faut le classer dans les marnes irisées ou dans le grès bigarré. » De nombreuses sections prises dans diverses localités de la Savoie, y compris le col des Encombres, montrent que ces trois étages se trouvent toujours placés sous les terrains jurassiques et sur des roches de cristalli- sation ou des roches anthracifères , conclusions qui viennent à l'appui de celles que M. Fournet avait émises, il y a quelques années. Tout en rendant justice à l'exactitude de quelques-unes des coupes de Petit-Cœur, données par divers savants, j'ai reconnu cependant dans cette localité une couche de cargneule, dont personne n'a tenu compte, et je fais voir que, si l'on y trouvait encore une seconde couche de cette roche, la coupe de cette localité rebelle aux lois de la géologie redeviendrait à peu près normale. » Ces trois étages du terrain triasique jouent un rôle important dans les Alpes. On les trouve à une grande élévation . Ils sont au sommet des Aiguilles Rouges (2,944 mètres au-dessus de la mer) et régnent sur tout le pourtour de la chaîne du Mont-Blanc. » Cette classification des terrains alpins les rapproche tout à fait de ceux des contrées voisines , et en particulier du Jura, de la Bourgogne, du midi de la France, etc. En sorte que l'on voit rentrer dans la règle une de ces exceptions dont la géologie des Alpes ne présentait , il y a quelques années, que trop d'exemples. » Je termine mon Mémoire, dont ceci n'est qu'un résumé, en exposant les raisons qui me font penser que souvent on ne peut distinguer les roches anthracifères des schistes cristallins, ce qui a fait dire que les roches tria- siques paraissaient reposer tantôt sur les unes, tantôt sur les autres, tandis qu'en réalité elles ne reposent que sur les premières. » ( jao ) HYDRAULIQUE. — Description d'un moyen de diminuer les inconvénients des réservoirs d'air dans les pompes qui élèvent [eau à de très-grandes hauteurs; par M. A. de Calignv. « Un tube de verre d'un diamètre convenable étant disposé verticale- ment à l'extrémité d'aval d'un tuyau de conduite horizontal, une petite solution de continuité à son extrémité inférieure a suffi pour causer un effet singulier dont l'étude se rattache au sujet dont il s'agit. L'écoulement permanent, d'ailleurs très-faible, provenant de cette solution de continuité, c'est-à-dire de ce qu'un robinet perdait un peu d'eau, a occasionné sur toute la hauteur de la colonne liquide verticale contenue dans le tube de verre des mouvements d'ascension et des mouvements de descente. Cela était rendu très-sensible par les poussières en suspension dans l'eau, quoi- que la hauteur de la colonne liquide verticale fut bien plus grande par rapport à son diamètre que ne doivent l'être en général les réservoirs d'air par rapport à leur diamètre, même pour de très-grandes pressions. » A l'époque où je fis cette observation, je ne pensais pas à l'applica- tion dont elle serait susceptible, et d'ailleurs je m'en suis mieux rendu compte au moyen d'un autre genre d'observation qui se rattache aussi à la question pratiqxie dont il s'agit, et que la manière dont a commencé le remplissage du dernier bassin de Cherbourg m'a permis d'étudier sur une plus grande échelle. « Dans la première période de ce remplissage, l'eau entrait par une seule des extrémités de ce bassin perpendiculairement à la lon,gueur beaucoup plus grande que la largeur. De la distance où j'avais été obligé de me mettre, les principaux phénomènes ne devant pas se présenter de ce côté, je distinguais par sa blancheiu- le courant qui traversait toute la largeur du bassin, venait frapper la paroi opposée et se trouvait d'un côté arrêté dans un angle entièrement plongé aujourd'hui. Ce qu'il y avait d'intéres- sant dans la propagation du mouvement à partir de cet angle, quant à l'objet spécial de cette Note, c'était la manière dont le courant se compor- tait dans son mode de propagation le long de la paroi perpendiculaire à sa direction primitive, après sa première percussion. Ce courant, au lieu de se perdre assez vite dans la masse d'eau du bassin (comme on aurait dû le croire d'après un autre phénomène dont je parlerai ultérieurement et qui a fini par se produire quand le remplissage de ce même bassin s'est achevé par d'autres moyens) se propageait très-distinctement le long de la paroi ( 52. ) dont il s'agit. Ses ondulations ne lui permettaient pas même de se con- fondre avec le reste du liquide; on le voyait se conserver d'une manière bien tranchée, malgré son peu de largeur, et il venait enfin se perdre en tourbillons à l'extrémité où je me trouvais dans un autre angle du bassin. » Cette observation, jointe à celle du mouvement des poussières en sus- pension dans une colonne liquide verticale, va être utile poin- montrer comment on peut diminuer les inconvénients de la manière dont l'air est enveloppé dans certaines dispositions des récipients, quand les pressions sont très-fortes. » Si, par exemple, ces pressions sont d'une quinzaine d'atmosphères, le volume de l'air est tellement réduit, que si la hauteur du récipient n'est pas considérable par rapport à son diamètre, si en un mot sa forme n'est pas analogue à celle du tube de verre dont j'ai parlé, la couche d'air sera d'autant plus facile à briser, ou même à envelopper, en vertu des mouve- ments de l'eau dont j'ai indiqué le mode de propagation dans ce qui pré- cède, que le sommet de ce récipient étant en général une calotte, si le mouvement de l'eau agit principalement d'un côté , la forme analogue à celle d'un coin sous laquelle l'air comprimé se présente à la lame liquide latérale contribue à faire envelopper plus facilement une portion quelconque de la couche d'air. » L'importance de la hauteur du récipient est d'ailleurs augmentée par la grandeur que doit avoir le volume d'air comprimé relativement au vo- lume d'eau alternativement introduit par un piston de pompe, afin que la pression ne soit pas alternativement augmentée au delà de certaines limites. )' La première idée qui se présente pour diminuer les inconvénients du mode d'action latérale de l'eau sur l'air comprimé, dont j'ai expliqué l'in- convénient même pour un réservoir d'air très-élevé par rapport à so« dia- mètre, est de faire arriver l'eau par-dessous. » Mais il peut se présenter des circonstances où l'on serait gêné, soit par les localités, soit par les travaux déjà faits avant que l'on connût les phé- nomènes indiqués dans cette Note. Or, si l'on faisait arriver l'eau par-des- sous, mais par un coude trop brusque, on se rapprocherait plus ou moins de l'inconvénient d'une introduction latérale, dont l'effet se propagerait à une distance bien plus grande de son origine qu'on ne devait le penser avant les observations dont il s'agit. Un coude arrondi aurait même encore des inconvénients, au moins dans certaines limites. ' )) Voilà donc une des circonstances où l'on peut appliquer utilement le C. R., i858, 2n>e Semestre. (T. XLVII, N» 15.) 7» ( 532 ) moyen de modifier essentiellement les coudes sur lequel j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences des expériences dont un extrait est inséré dans le Compte rendu de la séance du ao août i855. » J'ai disposé dans un coude des lames concentriques qui le divisent en plusieurs. Mes expériences sur ce sujet établissent qu'on peut ainsi dimi- nuer beaucoup la résistance de l'eau en mouvement dans ces coudes; les vitesses sont plus convenablement distribuées dans la masse totale. Or dans l'application, objet de cette Note, il s'agit bien moins de cette résistance que de l'emploi de celte distribution plus convenable des vitesses, qui per- met de diminuer les inconvénients de l'action latérale tendant à faire enve- lopper, comme je l'ai expliqué, l'air comprimé au sommet d'un récipient, ou plutôt ici d'un assez long tuyau vertical convenablement disposé à ses extrémités, qui doit en tenir lieu quand les pressions sont très-fortes. » La seule objection qui ait été faite jusqu'à ce jour contre mon système de lames concentriques, proposé d'abord seulement pour diminuer la ré- sistance de l'eau en mouvement, consiste en ce que les herbes pourraient s'y arrêter et par suite engorger les tuyaux. » Je conviens que parmi les applications que j'ai proposées de ce prin- cipe, il y en a qui exigent certaines précautions; et il est toujours utile de ménager des moyens de visiter ces lames. Mais ici , abstraction faite des moyens ordinaires employés pour empêcher l'introduction des herbes dans les pompes, et de ce que d'ailleurs, si elles s'y introduisaient, on aurait à s'en préoccuper dans bien des cas, pour les supports des soupapes d'aspi- ration, etc., on peut faire une remarque essentielle. " Par la raison même qu'il y a toujours de l'eau eu mouvement dans le tuyau d'ascension, en vertu de la réaction de l'air, une masse d'eau égale à celle qui est élevée par chaque coup de piston n'entre pas en entier dans le récipient d'air, et il est surtout intéressant de remarquer que celle qui y entre alternativement, en est alternativement refoulée par la détente. Ainsi en supposant que des corps étrangers pussent arriver jusqu'aux lames con- centriques (bien que le mouvement ne soit pas continu dans cette direction et que l'on puisse même concevoir une masse liquide en quelque sorte protectrice en mouvement de va-et-vient dans un espace intermédiaire), ces corps étrangers seraient alternativement 'repousses en vertu de la détente de l'air, de sorte qu'ils auraient sans doute plus de peine à acquérir comme obturateurs une position stable, que s'ils étaient soumis à lui mouvement continu, c'est-à-dire toujours dans un même sens. » Le moyen indiqué dans cette Note ne dispense pas d'employer ceux ( 523 ) dont on peut se servir utilement pour régulariser le mouvement de l'eau dans les pompes qui l'élèvent à de très-grandes hauteurs. Mais quand on voudra employer les réservoirs d'air, il sera intéressant de savoir diminuer leurs inconvénients, tels que les dangers qui pourraient en résulter si un surveillant manquait d'attention, ou si un flotteur n'était pas disposé de manière à faire fonctionner un moyen quelconque d'avertissement pour remplacer ce surveillant; il sera utile aussi, même pour l'économie du tra- vail moteur, de savoir qu'on peut diminuer d'une manière simple le travail d'un appareil secondaire, par exemple d'une pompe à air, qui serait des- tinée à entretenir la masse d'air comprimé, sous des pressions si considé- rables. » PHYSIQUE. — Rotation électro-magnétique des liquides; Lettre de M. Bertin en réponse à une réclamation de M. Wartmann. « M. Élie Wartmann a cru devoir réclamer la priorité de quelques-unes de mes expériences sur la rotation électro-magnétique des liquides, en s'appuyant sur le paragraphe XI des Mémoires qu'il a publiés sur l'induc- tion en 1846 [Annales de Chimie et de Physique, tome XIX, p. 394). Si j'avoue que ce paragraphe m'était inconnu, on m'excusera, je l'espère, quand je dirai qu'il n'est cité dans aucun des principaux ouvrages ayant trait au même sujet, ni dans le Mémoire de M. Poggendorff, ni dans l'His- toire du Galvanisme de M. Seyffer, ni dans le Rapport de M. Muller sur les progrès de l'électricité, ni enfin dans le Traité d'Électricité de M. de la Rive, beaucoup mieux placé que moi cependant pour connaître les travaux de son collègue. J'ai cherché à donner, en tête de mon Mémoire, un histo- rique complet des travaux de mes prédécesseurs : les physiciens qui vou- dront bien le lire resteront convaincus que l'observation de M. Wartmann, quelque importance qu'on y attache, se rapproche bien plus des expériences publiées par Fechner en 1829, que de celles qui ont été présentées récem- ment par moi à l'Académie. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur l'anesthésie qui naît de l'asphyxie. (Extrait d'une Lettre de M. Demarquay.) « Dans la dernière séance, M. Bouchut a appelé l'attention de l'Acadé- mie des Sciences sur l'anesthésie qui se manifeste chez les enfants arrivés à la dernière période du croup. Je suis arrivé de mon côté à constater que les individus sur lesquel on pratique la trachéotomie dans le but de com- 70.. ( 5a4 ) battre une asphyxie imminente sont insensibles. Il y a dix ans M. Auguste Duraéril et moi avions déjà constaté ce fait, en étudiant à un certain point de vue l'action du chloroforme, de l'éther et de l'asphyxie. C'est seule- ment le aa janvier de cette année, qu'en pratiquant la trachéotomie à une dame sur le point de succomber aux suites d'une maladie du larynx, que j'ai pu constater d'une manière non douteuse l'état anesthésique dans le- quel se trouvait mon opérée. I-e 3o mars dernier, j'ai pratiqué la même opération à un homme qui était en proie à une violente asphyxie, par suite d'un coup de feu qu'il s'était tiré dans la bouche : l'anesthésie fut évidente pour tout le monde. Enfin, j'ai dû pratiquer à un jeune médecin, au mois d'avril dernier, la trachéotomie pour remédier aux accidents causés par une maladie grave du larynx : je prévins mon malheureux confrère de l'état d'insensibilité dans lequel il était', et il me déclara après l'opération, sup- portée par lui avec un grand calme, qu'il n'avait point souffert. Ces faits intéressants se sont passés dans le service de M. Monod à la Maison munici- pale de Santé, devant les médecins et les élèves qui fréquentent cet établis- sement. Ils ont été communiqués à la Société médicale du II" arrondisse- ment aux mois de mai et juin derniers et à la Société de Chirurgie à la fin de juin et de juillet de cette année. J'insiste sur ces dates bien moins en vue d'établir des droits de priorité à la découverte d'un phénomène d'ailleurs important et qui doit rendre le médecin plus confiant quand il est appelé à pratiquer la trachéotomie, que pour montrer que depuis longtemps je m'occupe du sujet sur lequel M. le D"^ Bouchut a appelé l'attention de l'Académie. « ÉCONOMIE DOMESTIQUE. — Lettre de M. Grimaud, de Caux, sur ses recherches concernant la conservation du lait. V. J'ai présenté à l'Académie des Sciences une Note sur la constitution physique du lait et sur la lactoline, mentionnée dans les Comptes rendus du lundi 17 juillet 18^7, tome V, page 70. Les principes que j'ai exposés et les procédés que j'ai fait coiniaître sont entrés dans la grande industrie, et servent de base à la préparation du lait concentré si utile pour les voyages, et qui a rendu de grands sei'vices à l'armée pendant l'expédition de Crimée. Les Annales d hygiène publique de juillet 1837, page 64, les Éléments de chi- mie médicale d'Orfila, tome IIl, page 4^1» '» Chimie élémentaire de M. le professeur Bouchardat, page 478, ont attaché mon nom à ces procédés. Dans une autre Lettre subséquente, également relatée aux Comptes rendus ( 5a5 ) (t. V, p. 455), j'annonçais l'intention de faire imprimer mon Mémoire ans-- sitôt que MM. les Commissaires auraient fait leur Rapport; mais, sur ces entrefaites, de graves intérêts m'ayant appelé en Autriche, où mon séjonr s'est prolongé, le Mémoire, resté entre les mains d'un des Commissaires aujourd'hui décédé, n'a point été l'objet d'un Rapport. Douze ans plus tard, à Venise, j'ai connu, par le journal la Presse du 24 décembre 1849, un Rap- port de MM. Duperrey, Balard et Payen , sur une conserve de lait con- densé par la vaporisation des parties aqueuses : l'auteur n'a pas appelé sa conserve lacloline. Et je lis aujourd'hui dans les Rapports de [Exposition universelle de i855, page 1046 : « Le lait concentré est un article excellent; » page 648 : « La conservation par la concentration est consacrée par l'expé- » rience. » Suit l'indication des récompenses accordées. Dans cet état de choses, j'ai cru devoir indiquer la date des communications dans lesquelles j'ai fait connaître les résultats de mes recherches. » M. Lamare-Picquot adresse une Note supplémentaire à ses précédentes communications sur les Ophidiens et y reproduit un nouveau fait d'incu- bation mentionné récemment par divers journaux ( Constitutionnel du 20 août i858). Revenant sur la mention qui a été faite de sa dernière Lettre dans le Compte rendu de l'avant-dernière séance, il fait remarquer que l'expression incubation des Ophidiens pourrait être mal interprétée et faire supposer qu'il admet dans toutes les espèces la faculté de développer une chaleur destinée à favoriser l'éclosion des œufs, taudis qu'il a toujours dit que cette faculté semblait propre à certaines grandes espèces Python, Anaconda, etc. '< Après la lecture de la Correspondance et à l'occasion de ce dernier article (la Lettre de M. Lamare-Picquot), M. DuiMÉkil obtient la parole. Il rappelle à l'Académie, qu'à l'occasion d'un Mémoire lu par l'auteur, le 5 mars i832, il a fait un Rapport au nom d'une Commission dont il faisait partie avec MM. F. Cuvier et Latreille, et que ce Rapport fut ap- j)rouvé dans la séance du 19 du même mois. Il s'agissait principalement de savoir si les serpents peuvent, comme le disait le voyageur, teter les vaches et faire tarir leur lait, et de déterminer si les reptiles, en se plaçant sur leurs œufs, ont la faculté d'en augmenter la chaleur naturelle. » Ces deux faits ne furent pas admis comme réels dans ce Rapport, qui ne fut pas alors livré à la publicité, parce que, à cette époque, le Compte rendu des séances n'était pas imprimé; mais en i835, M. Lamare-Picquot a ( 526 ) fait distribuer une Lettre de 64 pages in-S" qu'il adressa à l'Académie. Cette brochure a pour titre : Réponse pour servir de réfutation aux opinions et à la critique du Rapport de M. Constant Duméril, etc. Pour toute réplique, le Rap- port dont il est question fut imprimé en entier dans les Annales des Sciences naturelles en janvier i835. » M. Lamare-Picquot ne s'est pas contenté des raisons alléguées par la Commission pour réftiter ses opinions; il tient à cette assertion que les ser- pents peuvent teler les vaches. Il suffit cependant de rappeler ici que le vide ne peut pas s'opérer dans leur bouche, et que leurs dents aiguës, acé- rées, toutes courbées la pointe en arrière, comme le sont celles des cardes, ne peuvent plus se décrocher d'un corps mou qui a pénétré entre les mâ- choires, puisque c'est à cause de cette disposition des dents que la proie doit être avalée tout entière, dès le moment où elle est engagée dans la bouche des serpents dont elle ne peut plus sortir. « Il est constaté d'autre part que les serpents, par suite même de leur mode de circulation et de respiration, ont uiie température variable couime celle du milieu dans lequel ils vivent; qu'elle s'abaisse par le froid et s'élève tellement par le chaud, que si la main vient à les saisir lorsqu'ils ont été exposés à une forte chaleur, elle a pu reconnaître quelquefois jus- qu'à près de 60 degrés. n » M. Duméril croit nécessaire de rappeler les conclusions du Rapport dont il s'agit à MM. les Commissaires désignés dans la séance précédente. » M. Duméril est invité à s'adjoindre à la Commission déjà composée de MM. Dumas, Milne Edwards, Valenciennes. La séance est levée à 4 heures et demie. F. ( 527) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUK. L'Académie a reçu dans la séance du 27 septembre i858 les ouvrages dont voici les titres : Un mol sur la fièvre jaune de Lisbonne en 1 867 ; par M. le D'' Guyon. Paris, i858; br. in-8°. Direction générale des douanes et des contributions indirectes. Tableau géné- ral du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pen- dant l'année 1857. Paris, i858; in-4°. Thèses présentées à la Faculté des Sciences de Paris pour obtenir le grade de docteur es sciences; par M. A. Bobierbe, professeur de chimie à l'École pré- paratoire des Sciences de Nantes. — Thèse de Phjsique : Des phénomènes électro-chimiques qui caractérisent l'altération à la mer des alliages em- ployés pour doubler les navires. — Thèse de Chimie : Observations relatives à l'agriculture de l'ouest de la France. Nantes, i858 ; in-4°. '■" '' Lettre adressée à M. Babinet, ou Simples préliminaires sur la restauration du système aérostatique du lieutenant général Meusnier; parM. Achille Brachet. Paris, i858; in-8°. Dictionnaire français illustré et encyclopédie universelle, 63® livraison ; in-4°. Rapport sur les travaux du Conseil central d'hygiène publique et de salubrité du département de ta Loire- Inférieure, pendant l'année 1857, adressé à M. Henri Chevreau. Nantes, i858; br. in-8°. Causa.. Cause de la rage. Lettre de M. L. TOFFOLI à M. le docteur Tedici. Padoue, i858 ; une feuille in-8'*. Circa. . . Sur la conversion de la force vive en chaleur ; par M. le professeur B. Bizio. Venise, i858 ; br. in-8°. Asiatic choiera... Le choléra asiatique, ses causes et sa cure découvertes et démontrées; par M. Th. Harvey. Londres, i858; br. in-8°. (Adressé au con- cours pour le prix du legs Bréant.) Jaresbericht. . . Rapport annuel de la Société des Sciences physiques de Franc- fort pour les années i856 et 1867; br. in-8°. (Ouvrages offets par l'Université de Christiania.) Traité de la spédalskhed ou éléphantiasis des Grecs; par MM. D.-C. Daniels- SEN et Wilhelm Boeck. Ouvrage publié aux frais du gouvernement norwé- ( 5.8 ) gien ; traduit du norwégien sous les yeux de M. D. Danielssen par M. L.-A. CossON (de Nogaret). Paris, 1848, avec atlas in-folio de a/j planches colo- riées. Index scholarum in universitate régla Fredericiana octogesiiiio tertio ejus semestri anno mdcccliv ab augusto niense ineunte habendarum. Christia- nia, i854; 2 feuilles -^ in-4°. ^ j. Beretning . . . Rapport sur les travaux du bureau médical pour les années 1 85 1 à i853. Christiania, i85i-i853; 3 br. in-S". Beskrivelse. . Rapport sur les écoles publiques de l'Ecosse; par M. Hartvig- NlSSEN. Christiania, i854, in-S". Das cheraische... Le laboratoire chimique de i Uniuersité de Christiania; par M. A. Strecker. Christiania, j854; br. in-S". K-linik.. . Clinique des maladies de la peau et des tnnladies syphilitiques pen- dant r année 1862; par M. W. BoECK; br. in-8''. Syphihsationen... La syphilisation étudiée au lit du malade; par le même. Christiania, 1 854; in-8''. Pharmacopœa norvegica. Begia auctoritate édita. Christianiœ, i854; in-8». Norsk... Le norwégien et le celtique ; par M. HOLMROE. Christiania, i854; br. in-4''. ( ,i;!( ■)«•> ->'irn! COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉffllË DES SCIËNdËS. SÉANCE DU LUNDI 4 OCTOBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. POUILLET. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PATHOLOGIE COMPARÉE. — Réponse aux obietvations de M. Ciccone, par M. DE QuATREFAftES. (Lettre à M. le Secrétaire perpétuel.) « Absent de Paris depuis deux mois, je reçois aujourd'hui seulement le Compte rendu du 20 septembre, et y trouve les observations critiques sur ma Note du 26 juillet dernier, que M. Ciccone a adressées à l'Académie par l'intermédiaire de M. Dumas. Voici une courte réponse que je vous prie de vouloir bien communiquer à nos confrères et insérer dans nos Comptes rendus. » L Comme M. Ciccone, j'admets qu'après chaque mue la nouvelle peau est d'abord réellement saine, tandis qu'on retrouve sur les téguments rejetés les taches dont ils étaient marqués. J'ai fait exactement les mêmes expériences que mon honorable critique, non pas seulement sur deux vers prêts à entier dans leur quatrième mue, mais sur un très-grand nombre de vers d'âge différent. Je me suis en outre assuré : 1° que la chrysalide en deve- nant papillon présentait un fait tout pareil; a° que les nouvelles taches ne reparaissaient que très-rarement sur les points occupés par les anciennes. Non content de faire moi-même ces expériences, j'ai engagé plusieurs édu- cateurs à les répéter et ils ont obtenu les mêmes résultats. En émettant C. E., i858 2"^' Semestre. (T. XLVII.'N» 14.) "JI ( 53o ) des doutes sur ma manière de voir à ce sujet, M. Ciccone a sans doute été entraîné par une équivoque résultant de ma rédaction. J'avais eu le tort dans la conversation académique improvisée, dont ma Note est un résumé rédigé très à la hâte, d'employer le mot de iaclie pour désigner et la mala- die elle-même et son symptôme le plus apparent. Il avait là une source de confusion que je ferai disparaître à l'avenir en employant le nom de pébrine, pour désigner la maladie caractérisée par la présence des taches. » II. Malgré l'opinion contraire de M. Ciccone, je persiste à penser que la déformation des ailes, des pattes, etc., chez le papillon, est souvent due à la tache telle qu'on l'observe le plus fréquemment. Les dessins, les pré- parations que j'ai mises sous les yeux de la Commission et de l'Académie ne peuvent, je crois, laisser de doute à cet égard. Mais il y a ici à faire des distinctions que je ne pouvais indiquer dans une simple Note. Quant aux pertes de substance, aux mutilations plus ou moins complètes, elles me pa- raissent être dues surtout à la tache, mais à la tache ayant revêtu une forme que j'ai assez rarement observée par moi-même, mais qui dans quel- ques localités est devenue phénomène dominant. Ici encore je pourrais invoquer mes dessins et les objets que j'ai rapportés comme pièces justifica- tives; mais je préfère renvoyer à la publication détaillée de mon travail. Là seulement je pourrai entrer dans les détails nécessaires pour traiter ces diverses questions. » lïl. Pas plus que M. Ciccone, je n'ai rien trouvé d'anormal dans la vésicule aérienne. Nous sommes encore d'accord sur la nature de la vésicule noire du docteur Coste, puis qu'il a reconnu comme mol que cette vésicule était le cœcum et non pas la poche copulalrice. Mais mon honorable criti- que ajoute qu'il ne comprend pas mon opinion sur la formation de cette vési- cule ; il dit formellement qu'il nj a que des différences très-légères entre les vésicules cœcales des vers sains et celles des vers malades. Ici mes observations diffèrent totalement et il me sera permis d'ajouter que les miennes ont été vé- rifiées par bien des témoins à qui mon laboratoire a constamment été ouvert. Sous le rapport du volume\a. différence d'un animal à l'autre est souvent du simple .au triple ou au quadruple en diamètre : sous le rapport de la cou- leur, les variations vont du nankin clair au noir foncé brunâtre ou violacé. J'ai étudié soigneusement ces faits chez la chrysalide aussi bien que chez le papillon; mais ici encore je suis forcé d'en ajourner l'exposé et la discus- sion qui m'entraîneraient bien au delà des limites de cette Note. » IV. A mon grand regret, je suis encore en désaccord avec M. Ciccone sur le siège et la nature des taches. Ce savant les regarde comme un dépôt ( ô3i ) formé sur des surfaces. Il est incontestable pour moi qu'elles ont leur point de départ dans l'intimité des tissus qu'elles désorganisent. Celui qui se contentera d'étudier les téguments de la larve pourra peut-être conserver quelques doutes à cet égard; mais déjà l'examen de la peau chez la chrysa- lide, celui des ailes chez le papillon fourniront des résultats plus précis. Mais pour acquérir une conviction plus complète il faut surtout étudier les organes internes, et en particulier la couche musculaire de l'estomac de la larve, le tissu graisseux sous-cutané du papillon, les grappes du tissu adi- peux abdominal dans le même, etc. On comprend que je ne puis encore entrer ici dans des détails, et que je suis forcé de renvoyer aux autopsies et aux dessins que je publierai plus tard. » Le résultat obtenu par M. Ciccone en traitant par une dissolution de potasse la peau des vers tachés se comprend bien aisément si l'on se rappelle les propriétés de la chitine et les expériences déjà anciennes de M. Lassai- gne. Il est clair que la potasse devait isoler d'un tissu sur lequel elle est sans action les portions désorganisées. » Comme M. Ciccone, j'ai piqué et saigné des vers à diverses reprises et dans des buts très-variés : comme lui j'ai observé les changements de cou- leur du sang. Mais je ne puis, comme le savant italien, regarder ce dernier phénomène comme constant. J'ai mis sous les yeux de l'Académie et de. la Commission de nombreuses preuves du contraire. Des gouttes de sang de même épaisseur, prises sur des larves et des chrysalides plus ou moins tachées et que j'ai laissées se dessécher sur des cartons blancs, présentent toutes les teintes depuis le jaune très-clair jusqu'au noir très-foncé. C'est encore un des points qui ont appelé mon attention d'une manière toute spéciale, mais dont la discussion doit être nécessairement ajournée. » M. Velpeau fait hommage à l'Académie de la deuxième édition de son Traité des maladies de la mamelle, et y joint les remarques suivantes sur quelques-uns des sujets traités dans l'ouvrage : « En offrant la première édition de ce Traité à l'Académie en i854, j'annonçais que l'ouvrage avait plus de 2000 observations pour base. Les maladies de la mamelle sont en effet si fréquentes, que j'ai pu en recueillir plus de 800 cas nouveaux depuis dans ma seule pratique, soit de l'hôpital, soit de la ville, 200 pour chacune des années i854, i855, i856 et iSSy. Leur nombre se reproduit d'ailleurs sous mes yeux avec une régularité vraiment étrange; ainsi l'année i858, dont je n'ai pas pu me servir en fai- ( 53a ) sant ma statistique, attendu que l'impression du volume était déjà com- mencée en 1857, m'en a déjà donné aujourd'hui 4 octobre 124 exemples dans ma clientèle privée, exactement le même chiffre que l'an dernier et que les trois autres années à la même date. » Le dépouillement de mes 807 observations (je ne tiens pas compte des malades, en grand nombre cependant, qui n'ont fait que passer à la con- sultation publique de l'hôpital) a fourni 407 cas d'affections bénignes dont : Abcès 116 Hypertrophies 1 2 1 Adénoïdes 1 3o ) 807 Névrose .' ^o Cancers ou maladies malignes 4°° 5) Sur les 400 cancers : Le sein droit en a offert i58 Le sein gauche 28 1 « I/âge était Les deux seins 11 De 3o à 4° iins pour 29 femmes. De 40 à 5o » 95 » De 5o à 60 » 1 19 » De 60 à 70 » 49 » Les autres avant ou après. » Sur i63, j'ai trouvé : Demoiselles 25 Femmes mariées sans enfants 28 » ayant eu des enfants sans nourrir. . . 5o » ayant nourri 60 » Il suit de là, ainsi que je le disais en i853, que sur un total de 53o tu- meurs du sein, autrefois confondues sous le titre de cancer, il y en a i3o, ou plus d'un quart, qui ne sont pas des cancers et qu'il est possible d'en distinguer. En en retirant les hypertrophies pures, qui ont souvent été prises aussi pour des tumeurs de mauvaise nature, la proportion des cancers se trouve encore, comme l'on voit, de beaucoup amoindrie, puisque sur un total de 65 1 tumeurs, il ne reste, de la sorte, que 4oo cancers. » Pour faire sentir toute l'importance de ces distinctions, il suffit de remarquer qu'en dehors du bistouri ou des caustiques, les cancers sont jusqu'ici absolument incurables, tandis que les hypertrophies et les adé- ( 53S ) noïdes, c'est-à-dire les tumeurs de nature bénigne, ne méh'ÉÎcent'pbint la vie des malades. '> » Mes observations nouvelles, comme mes observations anciennes, dé- montrent que le sein gauche est sensiblement plus exposé au cancer que le sein droit, a3i contre i58, mais sans que je puisse donner une raison j)éremptoire de cette différence. » On dit, on croit généralement que le cancer naît chez la femme surtout à l'âge du retour, c'est-à-dire entre l\o et 5o ans. Le fait n'est pas tout à fait exact, puisque j'en trouve 1 19 entre 5o et 60 ans, tandis qu'il n'y en a que 95 de 40 à 5o ans, puis 4o de 60 à 70 ans et 29 de 3o à 4o ans, etc. » Il n'est point vrai non plus que les femmes mariées soient seules atteintes de ce mal cruel, car sur un simple groupe de i63 il s'est trouvé 25 demoiselles, et sur i38 femmes mariées sans avoir eu d'enfants, j'en ai rencontré 28. » Une autre erreur que ma statistique tendrait à détruire est celle qui attribue les maladies du sein chez les femmes au défaut de lactation après la couche ; c'est le contraire qui est vrai, puisque de iio cancers chez des femmes mères, 60 ont eu lieu chez celles qui ont nourri et 5o seulement chez les autres; l'ensemble des faits prouve, au surplus, que les femmes qui nourrissent sont en réalité plus souvent atteintes des différentes mala- dies du sein que celles qui ne nourrissent pas. » Ce qu'on a dit de l'influence de la santé générale, de la constitution, du régime de vie, des chagrins, des tourments de l'esprit, des inquiétudes de l'âme, des afflictions du cœur, etc., est également inexact. J'ai vu le cancer chez des femmes robustes et sanguines aussi bien que chez les femmes débiles et lymphatiques; chez les femmes grandes, sèches et fortes, comme chez celles qui sont grasses et molles; chez les femmes gaies ou sans souci, comme chez les femmes délicates, nerveuses, impressionnables; chez les femmes résolues et tranquille.s enfin , aussi bien que chez les femmes naturellement tristes, tourmentées ou inquiètes; dans la classe opulente aussi bien que parmi les pauvres ; chez des femmes sobres et rangées, comme chez les femmes qui abusent ou qui se privent (^e tout. » Il en est de même des pays. Le cancer n'épargne pas phis les habitants de l'Asie, de l'Afrique, de l'Amérique ou de l'Inde, que ceux de l'Eu- rope, et les femmes de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie ou de l'Angleterre n'y sont pas moins sujettes que celles de l'Allemagne ou de la France. » Comme le cancer de la mamelle est le plus commun de tous, c'est presque toujours à la mamelle qu'on fait allusion quand on traite du cancer ( 534 ) en général. A.ussi ai-je cru devoir sortir de mon premier cercle dans cette nouvelle édition et y discuter en détail quelques-unes des questions doctri- nales relatives aux tumeurs de nature maligne et même à toute espèce de tumeurs quel qu'en soit le siège. J'ai dû rechercher soigneusement en parti- culier ce que les travaux des micrographes modernes nous ont appris sous ce rapport. » On a pu croire, j'ai moi-même espéré un instant que ja nature intime du cancer allait être enfin dévoilée par l'intervention du microscope. » Il faut bien en convenir aujourd'hui : ce n'était encore qu'une illu- sion. Avec ce précieux instrument on est parvenu à démêler dans les pro- duits pathologiques des éléments, des principes qu'on n'y soupçonnait guèrejusque-là,à en préciser la composition moléculaire infiniment mieux que par le passé ; mais la malignité du cancer n'en reste pas moins un mys- tère aussi profond, aussi impénétrable quant à sa cause, quant à sa raison matérielle qu'auparavant. » Je crois avoir mis hors de doute aussi : » 1°. D'une part, que le cancer vrai, bien caractérisé, abandonné à lui- même ou attaqué par les seules ressources de la pharmacie ou de l'hygiène, ne guérit point, fait toujours mourir, et que les praticiens qui disent le con- traire se trompent ou se font illusion ; » 2°. Que, d'un autre côté, on guérit radicalement et sans récidive un certain nombre de véritables cancers par l'opération, soit au moyen du cou- teau, soit à l'aide des caustiques, etc. » Note de M. Biot. « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie les trois volumes de Mélanges scien- tifiques et littéraires, dont je lui annoncé, il y a quelque temps, la publication prochaine. I^es études dont ils se composent, ont principalement pour objet des idées, et des théories, qui se sont produites et développées devant l'Académie, depuis cinquante ans. » MÉMOIRES LUS CHIRURGIE. — Mémoire sur C utilité de la ventilation des plaies et des ulcères; par M. J. Bocissox, professeur de clinique chirurgicale à la Faculté de Médecine de Montpellier. (Extrait.) (Commissaires, MM. Flourens, Velpeau, Jobert de Lamballe.) « Malgré l'attention accordée, à presque toutes les époques, à l'observa- I ( 535 ) tion et au traitement des plaies et des ulcères, la pratique n'est pas encore irrévocablement fixée sur toutes les questions qui s'y rapportent. Bien que les essais et les recherches de nos devanciers et de nos contemporains aient remanié beaucoup de points de cette partie de la chinn-gie, le défriche- ment est loin d'être complet, et il est à présumer qu'il occupera encore l'activité des investigateurs. » L'idée de ventiler directement les plaies nous est venue en observant la guérison spontanée et à l'air libre des solutions de continuité superfi- cielles faites à des animaux. La prompte dessiccation des surfaces dénu- dées, la formation d'une croûte et la cicatrisation sous cet opercule pro- tecteur, nous ont amené à penser qu'en favorisant par la ventilatioti directe l'évaporation des liquides exhalés, on accélérerait l'organisation régulière du plasma et qu'il résulterait une cicatrisation sous-crustacée plus avanta- geuse, à divers titres, que celle qu'on obtient par les pansements ordi- naires. » Le but de la ventilation des plaies est le même que celui qu'on s'effor- çait autrefois d'atteindre au moyen des topiques réputés siccatifs; il se rap- proche aussi de celui qui caractérise la méthode des pansements rares et des pansements par occlusion. Mais la cicatrisation sous-crustacée nous paraît préférable en ce sens, qu'en fermant la solution de continuité avec les ma- tériaux mêmes que fournit celle-ci, elle respecte davantage les opérations naturelles. » Cette méthode a une origine physiologique dont les traces seraient fa- ciles à trouver dans les travaux de Hunter et de M. Flourens, qui ont insisté les premiers sur l'utilité de la conservation des croûtes sur les plaies en voie de guérison. » Le blastème cicatriciel qui, sur la surface des plaies, passe successive- ment de l'état amorphe à Celui de stratification fibriforme, finement granulée, avec apparition d'aires vasculaires, condensation graduelle de la masse, et formation ultime d'une couche épidermique limitante, ce blastème, disons- nous, subit d'autant mieux les transformations qui aboutissent à la cicatrice parfaite, qu'il est plus exempt du contact ou de la présence du sang, du pus ou des corps étrangers d'une autre nature. C'est pour ce motif que la cica- trisation offre de si grandes différences de caractère, de durée ou de gra- vité, suivant les conditions où elle s'opère. On peut résumer ces conditions en rappelant qu'il existe des plaies sous-cutanées, des plaies affrontées, des plaies sous-cruslacées et des plaies nues. Les premières se prêtent à l'organi- sation régulière du plasma à l'abri de l'inflammation. Les autres sont né- ( 536 ) cessairement envahies par ce mode pathologique ; mais le procédé le plus rationne! pour les en affranchir, au moins à un certain degré, consiste à les ramener autant que possible aux conditions des plaies de la première caté- gorie, c'est-à-dire de les placer sous une couche isolante et protectrice qui affranchisse le travail des perturbations ordinaires qui le retardent. » lia ventilation nous a paru répondre à cette intention. Mise en usage dans notre service de clinique chirurgicale à Montpellier dès le mois de mars 1857, elle a été appliquée à des cas variés, notamment à des plaies chroniques ou récentes, à des ulcères locaux ou à des ulcères constitution- nels modifiés par un traitement général préalable, à des solutions de conti- nuité relatives à des opérations chirurgicales. » La nature de la communication que j'ai l'honneur de faire à l'Académie des Sciences, et le peu de temps dont je puis disposer, ne me permettent pas d'exposer, dans cet extrait de mon travail, les faits particuliers qui démon- trent l'efficacité de la ventilation. Je me bornerai à rappeler que les exemples recueillis s'élèvent au delà de trente, que les essais ont été faits publiquement, que la ventilation locale, essayée sur des plaies très-anciennes, rebelles aux moyens ordinaires, les a promptement modifiées et guéries, et que ce moyen n'a, dans aucun cas, entraîné d'inconvénients. Dans im cas particulier, un vaste ulcère de la jambe datant de dix-huit ans s'est cica- trisé en deux mois. » Les plaies ventilées révèlent promptement Teffet produit : leur surface pâlit sous l'action réfrigérante du courant d'air; une croûte légère, résidu de I evaporation de la sérosité du sang ou du pus, s'établit à cette surface où elle adhère. La reprise des séances de ventilation donne à la croûte une consistance graduellement croissante, et lui permet d'abriter la plaie contre l'action des corps extérieurs. Sous cet abri, le travail cicatriciel suit sa marche ordinaire; la matière plastique subit les métamorphoses connues. Une lame épidermique sépare plus tard la cicatrice, organique de la face profonde de l'opercule crustacé, et celui-ci, d'une nature inorganisée et caduque, se détache dans un délai variable. » Le mode de guérison obtenu dans ce cas est assimilable à celui où l'on pi'odtiit des croûtes artificielles en recouvrant les plaies avec des substances spongieuses et absorbantes qui s'imbibent des liquides séreux ou purulents et forment sur les solutions de continuité des enveloppes adhérentes plus ou moins heureusement tolérées par les tissus. L'application de charpie râ- pée sur les petites plaies, celle du coton ou du ty pha sur les brûlures, donnent Jieu à ces opercules crustacés artificiels sous lesquels la cicatrisation peut (537) aussi s'accomplir. Un exemple plus remarquable de cicatrisation sous-crus» tacée est celui qui a lieu à la suite de l'applicafion de certains caustiques arsenicaux qui, après avoir détruit les parties malades, forment avec ces parties mêmes, chimiquement combinées avec le caustique, une escarre isolante qui la dessèche, passe à l'état de croûte, protège le travail plas- tique, et laisse voir en tombant une cicatrice bien établie et que n'a troublée aucune intervention inflammatoire. Appuyée par ces analogies, la ventila- tion locale des plaies assure des résultats moins exceptionnels et d'ime application plus facile en thérapeutique. » L'auteur passe ensuite en revue les effets thérapeutiques de la ventilation locale qu'il range sous les chefs suivants : Action sédative; action siccative; action protectrice ; action antiseptique ; économie des médicaments extérieurs des pièces de pansement; simplification du service des malades; propreté; salubrité. Nous ne pouvons le suivre dans cette partie de son travail, et nous arrivons aux conclusions du Mémoire exposées dans les termes sui- vants : a La ventilation des plaies et des ulcères est utile dans un très-grand nombre de cas comme moyen curateur. » Elle amène la guérison en desséchant les surfaces nues et en les recou- vrant d'une croûte formée par le résidu des liquides évaporés. M Cette croûte a pour effet d'isoler la plaie du contact de l'air et des corps extérieurs, de favoriser un mode de cicatrisation plus simple et plus régulier que celui des plaies exposées dont le pansement peut détruire la cicatrice en voie d'organisation. » La cicatrisation sous-crustacée est pour les plaies ouvertes ce que la cicatrisation sous-cutanée est pour les plaies fermées» » Les plaies et les ulcères ventilés se cicatrisent plus promptement et avec moins d'accidents primitifs ou consécutifs que les plaies soumises aux pansements par les corps gras ou autres topiques médicamenteux. » La ventilation développe des effets qui se traduisent par la réfrigéra- tion locale, l'action astringente et antiphlogistique, la dessiccation de la plaie, son isolement ou occlusion, et la préservation de l'action septique du pus. « Elle s'exerce simplement à l'aide du soufflet ordinaire ou au moyen de ventilateurs spéciaux. » Cette méthode thérapeutique est applicable au traitement des plaies non réunies récentes ou anciennes, d'une étendue petite ou moyenne. On peut l'appliquer aussi au traitement des ulcères simples, de la brûlure, etc. C, R., i858, 2""» Semestre. (T. XLVII, N» 14.) 7» ( 538 ) Son action peut être auxiliaire d'un traitement général, être précédée de celui-ci ou se combiner avec d'autres précautions. » Elle offre plusieurs avantages indirects, notamment l'économie de la charpie et du linge à pansements. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Du nucléus OU vésicule nucléaire et des vésicules cristaUigènes;parM. A. Tréccl. (Extrait.) (Commissaires, MM. Brongniart, Decaisne, Montagne.} « L'opinion des botanistes n'est pas encore fixée sur la nature du nu- cléus. Les uns l'ont considéré comme un germe indispensable à la formation de chaque utricule; d'autres ne voient en lui qu'un des modes de multi- plication utriculaire ; d'autres encore pensent qu'il ne joue aucun rôle dans la production des cellules; quelques-uns enfin croient que ce n'est qu'un organe servant à la nutrition de la cellule. Ceux-ci prétendent qu'il est de nature vésiculaire, et ceux-là qu'il n'est point limité par une membrane. » Depuis bien longtemps je poursuis l'étude du nucléus, et j'ai pu me convaincre que ce n'est point un organe d'une nature spéciale, qu'il trouve des analogues par sa structure, par son développement et quelquefois pai' ses fonctions , dans plusieurs sortes de vésicules dont j'aurai l'honneur d'entretenir l'Académie. Examinons d'abord les circonstances dans les- quelles il se développe, nous nous occuperons ensuite de sa constitution et du rôle qu'il joue dans l'organisation des plantes. » Au moment de l'apparition des cellules, elles sont remplies d'une matière d'aspect de mucilage épais, incolore, jaune ou vert, homogène ou granuleux. Quand elles commencent à grandir, ce mucilage ne suit pas toujours la paroi dans son extension. Il forme très-souvent un amas sur l'un des côtés de la cellule, tandis qu'une autre partie enduit le pourtour interne de la paroi cellulaire. Il se fait donc une sorte de vacuole pleine d'un liquide moins dense, laquelle s'accroît avec la cellule. La couche de mucilage laissée sur la paroi interne de celle-ci est d'épaisseur très-variable. C'est sa partie superficielle qui produit l' utricule primordiale, qu'il serait peut-être plus exact d'appeler utricule protoplasmique. L'amas de proto- plasma réuni sur l'un des côtés de la cellule a reçu le nom de nucléus. Tou- tefois, ce n'est pas là le nucléus vésiculaire; mais c'est cette petite masse qui le produit plus tard, si elle ne le renferme pas déjà quand elle apparaît. Il y a quelquefois deux amas semblables opposés : c'est lorsque le proto- plasma, étiré comme un mucilage par l'écartement des parois de la cellule. ( 539 ) arrive à ne plus former, au milieu de celle-ci, qu'une colonne visqueuse qui, ne pouvant suivre la dilatation de l'utricule, se rompt dans sa partie moyenne, en laissant de chaque côté sur la paroi cellulaire une portion du protoplasma, qui y persiste ou qui disparaît par les progrès de la végétation. Elle persiste quand, au milieu de cet amas de protoplasma, existe déjà ou naît ensuite un organe arrondi, d'abord homogène, plus ou moins forte- ment déprimé, qui devient hémisphérique en se gonflant vers l'intérieur de l'utricule, puis enfin globuleux en se détachant peu à peu de la paroi cellulaire à laquelle il reste quelque temps ou toujours adhérent. C'est ce corps qui constitue le nucléus vésiculaire. Pendant son extension , on voit une pellicule se dessiner à la surface de la petite masse qui le composait d'abord tout entier; tandis que dans la cavité que cette membrane circon- scrit, on aperçoit surtout un, deux ou trois corpuscules globuleux, qui sou- vent présentent eux-mêmes une petite vacuole fréquemment excentrique, et quelquefois deux. Ces corpuscules sont les nucléoles, qui deviendront des nucléus lorsque le nucléus mère sera changé en cellule. » Quand le nucléole offre deux cavités (embryon du Pisum), c'est qu'il doit contenir lui-même, devenu vésicule nucléaire, deux nucléoles nés si- multanément. Ailleurs, plusieurs nucléoles naissent isolés et successivement dans le même nucléus ou dans la même cellule (albumen du Sparganium, du Maïs, etc.). C'est quand il en naît ainsi plus d'un, au moins deux, dans cha- que cellule, que les nucléus peuvent concourir à la multiplication utricu- laire. Quand il n'y en a qu'un, comme cela arrive très-souvent, il ne peut y avoir multiplication des utricules, il n'y aurait tout au plus que renou- vellement des cellules; mais, dans ce cas, le nucléus ne se développe ordi- nairement pas en cellule, il reste à l'état de vésicule dans la cellule mère, il constitue une cellule rudimenlaire avortée. La multiplication des utricules se fait alors autrement, ainsi que je le décrirai plus tard. » Ce nucléus jouit du reste des principales propriétés de la cellule pro- prement dite : il sécrète et excrète comme elle divers produits. Il contient toujours du protoplasma, souvent de l'amidon, des liquides d'aspect oléeux, de la chlorophylle, quelquefois une matière colorante bleue. L'amidon le remplit parfois entièrement, comme il remplit beaucoup de cellules : c'est que le nticléus vésiculaire est réellement une cellule arrêtée dans son déve- loppement ou en voie d'accroissement. J'en ai obtenu, chez bon nombre de plantes, les preuves les plus manifestes; mais le plus bel exemple m'en fut donné par l'albumen du Sparganium ramosum. La génération des cel- lules par les nucléus m'y fit voir une très-belle multiplication utriculaire en 72.. (54o ) apparence intercellulaire. Sous une couche de cellules déformées qui limi- taient l'albumen au centre, et çà et là sous un simple cuticule, était un liquide tenant des granules en suspension, et parmi ces graniiles_, de très- petites cellules munies d'iui nucléus qui lui-même avait un nucléole. Elles étaient si petites, qu'elles ressemblaient aux nucléus des cellules les plus développées. Dans d'autres préparations, les jeunes cellules étaient beau- coup plus nombreuses et de dimensions plus variées; quelques-unes conte- naient des nucléus et ceux-ci un nucléole. Les plus jeunes de ces cellules avaient aussi l'apparence du nucléus des plus grandes d'entre elles. Près de ces cellules, au milieu du même liquide granuleux, je trouvai une série de cinq petites cellules semblables aux précédentes, et à côté d'elles une mem- brane utriculaire représentant la moitié d'une cellule allongée qui les avait renfermées; l'autre moitié de la cellule avait été résorbée. Il devient évident par là que toutes ces utricules étaient nées dans des cellules plus grandes, dont elles n'avaient d'abord été que les nucléus. Cette opinion fut confir- mée par d'autres observations qui me montrèrent deux, trois et quatre petites cellules d'inégale grandeur (les plus jeunes ressemblant aux nucléus des plus âgées) renfermées dans la même utricule. Enfin, je comptai dans mie même cellule jusqu'à cinq générations; le nombre quatre était très- fréquent. » J'ai pu suivre aussi l'évolution successive de plusieurs nucléus dans la même cellule de l'albumen an Maïs. C'est vers la périphérie de cet albumen que le phénomène s'est présenté à moi le plus fréquemment. J'ai pu con- stater, ainsi que dans le Sparganium, etc., que la membrane enveloppe du nucléus résulte réellement de l'agrandissement du nucléus homogène pri- mitif, et ne constitue point une membrane de protoplasma surajoutée, dé- posée à la surface du nucléus, comme le pense M. Schleiden. En effet, plu- sieurs nucléus nés dans la même cellule ou plusieurs nucléoles dans le même nucléus, présentaient les aspects suivants : le plus jeune consistait en un globule homogène, d'une teinte gris-bleuâtre; un deuxième était translu- cide; chez un troisième, cette translucidité de la substance centrale était remplacée par une cavité souvent excentrique, de sorte que toute la ma- tière composant le nucléus homogène primitif était répartie vers le pour- tour; puis, chez des nucléus plus âgés, cette substance bleuâtre, se séparant de la membrane, donnait naissance au liquide granuleux que celle-ci ren- ferme et à un ou deux nucléoles. Le nucléus représente donc à cette épo- que une petite cellule qui se revêtira d'une membrane de cellulose si elle continue à se développer. ( 54. ) » Quand il ne continue pas son accroissement cellulaire, le nucléus peut subir la singulière métamorphose que j'ai eu l'honneur d'annoncer à l'Aca- démie dans la séance du 9 août dernier. Depuis cette époque , j'ai renou • veié mes observations en poursuivant mes études, et j'ai vu de plus que ce sont tantôt les nucléus et tantôt les nucléoles qui se changent en cristaux dans les cellules du Sparganium. Cette transformation s'opère vers le mo- ment où la multiplication utriculaire cesse. Si le nucléus est peu développé, c'est lui qui prend la forme cristalline; s'il est trop avancé dans son accrois- sement, c'est son nucléole qui devient un cristal. » Cet intéressant phénomène n'est pas sans avoir des analogues. J'en ai observé plusieurs cas; mais alors c'est une vésicule spéciale qui donne nais- sance aux cristaux. Cette vésicule commence, de même que le nucléus, par un globule qui jaunit par l'iode et qui montre ou non sa cavité vésiculaire avant de produire les cristaux. J'ai trouvé deux types de vésicules cristalli- (jènes, suivant qu'elles donnent des cristaux simples ou des cristaux agrégés. » Un bel exemple du premier type est fourni par le PleurothalUs circiim- plexus. 11 naît dans beaucoup de cellules de la feuille de cette plante un ou plusieurs globules incolores, différents du nucléus. Quand ils ont acquis un certain volume, ils deviennent anguleux et sont transformés en cubes ou en cristaux dérivant du cube. )> Un exemple du second type est offert par les cellules de la feuille du Megaclinium maximum. Les vésicules y sont aussi globuleuses, d'abord pleines ; elles montrent plus tard une membrane nettement dessinée. I^eur structure intérieure devient ensuite plus compliquée, et il en naît des cris- taux pyramidaux disposés en groupes globuloïdes. » ZOOLOGIE. — Note sur l'hybridation des vers à soie du ricin et du vernis du Japon; par M. F.-E. Gcérin-Méneville. (Extrait.) « J'ai eu l'honneur de mettre sous les yeux de l'Académie, dans ^es séances des 5 et i6 août i858, les premiers individus vivants d'un nouveau ver à soie chinois que j'ai eu le bonheur d'introduire et d'acclimater en France, et qui est peut-être appelé à rendre des services à l'agriculture et à l'industrie. Depuis cette époque, ce ver à soie du vernis du Japon, dont les pa- pillons faisaient leur première ponte quand je les ai déposés sur le bureau de l'Académie, ont donné ime première éducation qui a marché avec un grand succès, en produisant quelques centaines de cocons, et, un mois après, ces cocons sont éclos, les papillons en provenant ont pondu un grand nombre ( 542 ) d'œufs, et ceux-ci deviennent la source d'une seconde éducation qui marche aujourd'hui de la manière la plus satisfaisante. Comme la Société impériale d'Acclimatation m'a faitl'honneur de me charger de poursuivre les expériences entreprises sur le ver à soie du ricin, qu'elle a propagé, afin que la pra- tique détermine par des essais tout à fait agricoles s'il sera avantageux de développer cette nouvelle production, j'ai été à même de faire des expé- riences comparatives sur ces deux espèces, et j'ai constaté entre autres que le ver à soie du ricin, que l'on peut très-bien alimenter avec les feuilles du chardon à foulon, mange aussi celles du vernis du Japon (aylanthe), et que, alimenté avec ce végétal, il donne très-facilement d'excellents cocons. » Outre ces expériences toutes pratiques, j'ai profité de la possession de ces deux espèces, si voisines et cependant si distinctes au point de vue de la zoolo- gie, pour me livrer à des expériences physiologiques sur l'hybridation. J'ai obtenu la fécondation defemellesduver àsoiede l'aylanthe par des mâles du ver du ricin , et celle de femelles du ver à soie du ricin par des mâles du ver de l'aylanthe Je vais suivre jour par jour les diverses phases du développe- ment des vers à soie produits par ces fécondations entre espèces différentes, noter les faits qui se produiront aux diverses mues de ces chenilles, garder leurs cocons pour étudier les produits que j'en obtiendrai l'année pro- chaine, et je ne doute pas que ces recherches ne fournissent à la physio- logie des données qui auront un caractère d'utilité scientifique, et peut-être pratique pour les éleveurs qui s'occupent du perfectionnement des espèces. Jusqu'à présent j'ai constaté les résultats suivants des premiers faits que j'observe : » 1°. Les œufs pondus par les femelles du ver à soie de l'aylanthe fécondées par des mâles de celui du ricin sont entièrement semblables à ceux des vers à soie de l'aylanthe pur sang, c'est-à-dire couverts d'un enduit gom- meux portant de petites particules noires, ce qui leur donne un aspect par- ticulier, taché de noir. y, 2°. Les jeunes chenilles provenant de ces œufs offi-ent tous les carac- tères du ver à soie de l'aylanthe, leur mère, et non ceux de leur père, le ver à soie du ricin. » 3°. Les œufs pondus par les femelles du ver à soie du ricin fécondées par des mâles de celui de l'aylanthe sont entièrement semblables à ceux du ver à soie du ricin, ou entièrement blancs, sans tâches noires. » 4°. Les jeunes chenilles provenant de ces œufs offrent tous les caractères du ver à soie de l'aylanthe, sans tenir le moins du monde de leur père, le ver à soie du ricin. ( 543 ) » De ces premiers résultats, il ressort un fait très-curieux et peut-être inat- tendu, savoir : que, dans la première expérience, l'influence du mâle, du ver à soie du ricin, n'a pas dominé, puisqu'on ne trouve rien encore des caractères du mâle du ver du ricin dans ces jeunes chenilles; et que, dans la seconde expérience, l'influence du mâle, du ver à soie de l'aylanthe, a complètement dominé, puisque les jeunes chenilles offrent tous les caractères du ver de l'aylanthe leur père et rien de leur mère, du ver du ricin. Dans ces deux circonstances une espèce semble dominer très-nettement. Il semble qu'il y a là une dérogation à la loi de la prédominance du sexe masculin sur les produits de l'hybridation. Comme il y a une grande différence dans la force et dans l'énergie des papillons des deux espèces, que ceux du ver à soie du ricin sont plus amoUis par une vraie domestication et volent à peine, tandis que ceux de l'aylanthe sont presque sauvages et volent comme des oiseaux, on doit admettre, soit d'une manière générale, soit du moins pour les insectes, que dans l'hybridation la vraie influence sur les produits est celle du degré supérieur de force d'une espèce relativement à l'autre? » Cette Note est renvoyée, comme l'avaient été les précédentes communi- cations de l'auteur sur les deux mêmes espèces, à l'examen de la Commis- sion des vers à soie. M. DE Celles met sous les yeux de l'Académie un baromètre à mercure construit sous sa direction par M. Baserga et lit la Note suivante : « Ce baromètre présente sans aucun mécanisme les avantages suivants : 1° sensibilité très-grande; a° niveau constant; 3° index minima. « Ce baromètre n'est autre que l'instrument de Toricelli avec les deux modifications ci-après : i" le diamètre de la chambre barométrique est aug- menté d'autant plus qu'on veut rendre l'instrument plus sensible; t." la cuvette est remplacée par un tube horizontal de 4 à 5 millimètres de dia- mètre et d'une longueur proportionnée à la sensibilité qu'on veut donner à l'instrument. L'instrument a la forme d'une équerre. » Les faibles variations de hauteur de la colonne verticale correspon- dent à des mouvements considérables et toujours proportionnels de la colonne horizontale. I^ proportion est déterminée par le rapport géo- métrique entre les carrés des diamètres. Un index en fer placé dans la branche horizontale est refoulé de gauche à droite lorsque la pression diminue, et n'est pas ramené vers la gauche lorsque le mercure est re- ( 544) foulé par la pression de ce coté. Au moyen d'un aimant, on ramène l'index près du mercure. » La Note et l'instrument sont renvoyés à l'examen d'une Commission composée de MM. Becquerel et Despretz. CORRESPONDAJVCE. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics consulte l'Académie sur les moyens de prévenir les inconvénients qui pour le commerce des spiritueux proviennent du défaut d'uniformité des alcoo- mètres et de l'absence d'une surveillance publique sur ces instruments. « Des pétitions de producteurs et des vœux du conseil général de la Cha- rente-Inférieure ont, dit M. le Ministre, réclamé l'application aux alcoomè- tres et aux thermomètres qui les accompagnent du système de vérification prescrit parla loi du 17 juillet iSSy relative aux poids et mesures. Avant de s'occuper des moyens de satisfaire à ces vœux, l'Administration a besoin de savoir si scientifiquement et industriellement la réforme demandée est praticable. C'est pour être éclairée sur ce point qu'elle s'adresse aujour- d'hui à l'Académie des Sciences. » A la Lettre de M. le Ministre est jointe une copie d'un avis sur la ques- tion, émis le 18 février i843 par le Comité consultatif des Arts et Manu- factures. Une Commission composée de MM. Chevreul , Pouillet , Despretz, Fremy est chargée de préparer un Rapport en réponse à la question posée par M. le Ministre. La Société impériale des Naturalistes de Moscou adresse les n°' 2-4 de sou Bulletin pour l'année 1857 et le n° i de l'année i858. M. LE Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Correspondance quelques ouvrages écrits en langue étrangère et adressés par les auteurs dont les noms suivent : i". M. Bronn : « Recherches sur les lois de développement du monde organique pendant la période de formation de l'écorce du globe terrestre ». Ce volume renferme la version allemande de l'ouvrage qui a obtenu le grand prix des Sciences naturelles de i856, et qui s'imprime actuellement en français dans les Recueils de l'Académie. L'impression du texte allemand a été autorisée par une décision de l'Assemblée. ( 545 ) -.Kl .< ■ , a°. M. Belli : « Pensées sur la consistance et la densité de la croûte solide terrestre ; troisième article : Applications aux éruptions volcaniques. » 3". M. F. LiHARZiK : « Sur les lois de la croissance dans l'espèce hu- maine. » (Renvoi à M. CI. Bernard avec invitation d'en faire l'objet d'un Rapport verbal.) 4°. M. Vaughan : « Astronomie physique populaire, ou Exposition des phénomènes célestes les plus remarquables. » Ce livre est renvoyé, comme l'avaient été déjà divers opuscules de l'au- teur sur le même sujet, à l'examen de M. Delaunay, qui en fera, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. MATHÉMATIQUES. — Sur une application de la formule du binôme aux inté- grales eulériennes; parM..^. Catalan. « I. Le coefficient de .x*, dans le produit des polynômes / 1(1— i) . , I 1.4 I -t- - X * H i '- J? ' + . . . + X-' , I 1.2 ' est, en représentant par C;,* le nombre des combinaisons de / lettres, prises k k k : D'un autre côté, ce coefficient est égal à celui de a?*, dans le développement de (i + j:)'"^'. .r"'; donc V ' J ^i-t4',i'+ii — I • ^i,ii + Y ^i,k+t -• — — ^i, *+a + — « II. On a c. R., i858, î"" Semestre, (T. XLVII, N» 14,) , ..:.,.,. 73 ( 546) De plus, c — r(/+: ') ^''*-r(/t + .)r(/. -k + ')" -il Q+i', /'+* {l—k) r9*(i— 9)'-*-'rf9 I - (/_/î)B(/' + X-t- !,/—*)■ . « Au moyen de ces valeurs, l'équation (i) devient , B(x + i, /-/!•) _ y i-k i'{f—i)[i-k){i-k- ^ ' B(r-|-i<-+i,/— *)"" I >H-i 1.2 (A+i)(A + 2) ou, en posant k -\- i := p, l' + k -h i —q, l — k= m: ( B(/>,»j)_ mp — q^ m{m—l){p — q){p — q + \) (/— /(•)B(X-f- !,/-/•) .B(7,w)~ I /J 1.2 P[p+^) I _ m(m—i){m — 2)(p — q){p — q+i){p — q-i-2) _^ ■W \ 1.2.3 P{P+ i){P + 2) » III, L'équation (2) a été obtenue en supposant /et /'et A entiers positifs. Par conséquent, la formule (A) paraît soumise à de nombreuses restrictions. Néanmoins elle est générale ; c'est-à-dire qu'elle subsiste lorsque p, q, m étant des quantités positives quelconques, le second membre est un po- lynôme ou une série (*). Pour abréger, j'omets la démonstration. » IV. — Feu M. Binet, dans son savant Mémoire sur les intégrales définies eulériennes, démontre une formule que l'on peut écrire ainsi : (A') B(/^>^) _ , _ P — q '" _^_ {p — q){p — Ç — i) m{m-+- 1) 'B(q,m) I m+q 1.9. (m + q){m -t q ■ [p — q){p — 9 — '^]{p — 1 — '^) m(in+ i)(m4-2) 1.2.3 {m + q){m+q + i){m-tq +2) » Ces deux formules (A) (A'), évidemment différentes, ne sont cependant pas contradictoires, ainsi qu'on le reconnaît au moyen du théorème d'Eu- ier, exprimé par l'équation ^{p,m) _ B (/>,/« +q) » V. La formule (A) donne immédiatement l'intégrale eulériennede pre- (*) Cette série est toujours convergente. ( 547 ) mière espèce et son inverse, développées en séries convergentes. Eo effet, si l'on suppose q entier, . oqfin»- .!• n, s 1.2.3. .. (q' — l) .A.v>v^ donc, en changeant /« en y et ç en m : 'i-+-t). . .£.fi. i.{i — vj- • (^' «(^'^)-,(ç+,)...(y+;._i)[ — T-y-+ ll^V p{p + ^) J m est un nombre entier arbitraire. Si, par exemple, m ^ i : (c) ^p,,)^Pi:J.\-l — ii + ikul)^ ,(,-o(?-^) ■ ^. 1 ^ ' V/-' /' y L/'"' " /* '"^ /'+' 1.2.3 /> + 2 J De même I _/?(/^+i). ■■(/>+/»— .or _/^ffl—? ^ />(;>— i) (m— 9r)(w—?+i) "1 ' ^[p^q) i.2.3...(«î — i) L I "2 1.2 m{m+i) "J et (E) _L_^J.+/!gz-_i+/-(/'-0(?-')(?-^) , , , , io uo » Vi. Le premier membre de la formule (A ) égale Y \ / — ^ Si l'on suppose p = q -i- i, i étant un nombre entier, ce premier membre se réduit à ; , , -^ — -, — —. r- Conséquemment, {m-hq){m -hq-\-i)- ■ .{m + q + r — l) ^ ' /p^ q{q+l)...(q-hi—l) —,_"I _!_ _^ '»{m—l) /(/+l) {m+q)(m+q-^l). . .{m+q-i-i—l)~ 1 q+i 1.2 (9+()(9+j-|-l) Par exemple, /(j; 9 _, >" I (g+0(y + 2) w(/w — l)(m-2) , ,^^ m + q q-hi m(m—i) (y-i-,) (y + 2) (y H- 3) "" ^ " quelles que soient les quantités positives m, ç. . » Vil. Parmi les applications de la formule (A), l'une des plus intéres- santes me paraît être le développement de n ou de -, en séries convergentes. (*) On sait que celte formule (G) est due à Stirling. 'Amu i>9ll' ■ 73.. ( 548 ) Pour obtenir une infinité d'expressions de la première transcendante, il suffit de supposer q entier, p — q = i-\--, m + q~i' -^ -, i et i' étant des nombres entiers. On trouve, en effet, 1.2.3. . .{g— i).i.a.3...(t ■+■ i' ) n = ■ („) (oa)-(^^^^')-G)©-(^) I N^ r. '"P — 1 , ^{m — l) {p — q)(p—q — i) T \ y^ I 1 — -1 -, ; ; — ■ , , I • ^ L ^ P «-a P{P + ^) J Soient, par exemple, 3 I q=-i, i = o, 1=1, p=-f /» = -; on aura ,|v ,V _\ ]_ II 1.3 I 1.3.5 I "I ^i; n — i\yi ^-^ ^^^^ 2.4.67 2.4.6.89 ~ •* "J' De même, en prenant p entier, q — pz= i+ -, m-h p = i' -\--, on obtient (K) {r^ 1.2.3. ..{p-i).i.-i.3...{i + i') l l p 1.2 P(p-i-l) '"}' Soient alors p = i, i=o, i'=i, q=-y 'n = ^., » VIII. Cette dernière formule donne lieu à la proposition suivante, que l'on pourrait interpréter géométriquement : La somme des carrés des termes du développement de \/ 2 =: {i -i- i)' , est égale à -• » IX. Plus généralement, puisque l'équation (A) est la traduction de l'é- quation (i), celle-ci subsiste en même temps que la première. Par consé- ( 549 ) quent : Soit A: un nombre entier, positif ou nul ; soient / > A: et /' > — i : le coefficient x'', dans le produit des deux séries I 1.2 1.2.3 •,^£^. + £i^.-^'''/-.)y-V.^...,(.) r(/4-/'H-i) est égala r(/'-f--î+i)r(/— x- + i)' far exemple, ' + , , ^^ 1.2 1.2 ^ r(/ + i)r(r4- i) ^ ^ PHYSIQUE DU GLOBE. — Des dunes et de leurs effets; par M. Marcel de Serres. (Extrait. ) « Parmi les phénomènes physiques de l'époque actuelle, il en est peu de plus curieux que celui connu sous le nom de dunes. Bien différentes des alluvions qui entraînent dans les plaines des limons, sources fécondes de fertilité, les dunes, au contraire, frappent de mort les contrées qu'elles enva- hissent. Elles ne se bornent pas, comme on le suppose souvent, à élever auprès des côtes des monticules sablonneux qui, au premier aperçu, semble- raient devoir les protéger contre les irruptions des eaux des mers (***). » Elles étendent leurs sables beaucoup plus loin et parfois à plusieurs kilomètres dans l'intérieur des terres. Elles les recouvrent de leurs masses mobiles qui y sont disséminées d'une manière presque uniforme et dont l'épaisseur n'est jamais très-considérable. Cette dernière circonstance con- tribue singulièrement à leur donner une grande étendue et rendre ce phé- nomène désastreux. » Les sables des mers marchent avec une grande rapidité par suite de leur (*) Comme une de ces séries est nécessairement divergente , il est bien entendu que l'ex- pression : coefficient de x'' , dans le produit, signifie : la somme des produits des coefficients des termes dans lesquels la somme des exposants est égale à k. (**) Laplace avait remarqué l'équation 1) -^y ,.2 )-^ — [r{i+i)r mais sa démonstration ( rapportée par Lacroix) suppose / entier positif. (***) La plus grande hauteur à laquelle parviennent des monticules ne dépasse guère 5 à 6 mètres. Cette élévation, loin d'être générale, est au contraire tout à fait exceptionnelle. ( 55o ) extrême mobilité due à leur finesse. Cette homogénéité dépend de ce qu'ils ne contiennent jamais dans leurs masses des cailloux roulés ni des corps étrangers. Les sables marins des temps historiques diffèrent, sous ce rap- port, de ceux des temps géologiques même les plus récents. Les derniers recèlent généralement des galets de nombreux corps organisés, et même parfois des couches et des bancs de matériaux à eux étrangers. » Des phénomènes dont les effets sont aussi différents ne peuvent tenir aux mêmes causes, et l'on ne saurait les assimiler. Étudions la manière dont se forment les dunes, et voyons si ce phénomène est aussi simple qu'on l'admet ordinairement. » Lorsque le vent du sud souffle avec violence, il entraîne à des distances plus ou moins grandes des masses sablonneuses. Celles-ci recouvrent les sables antérieurement déposés et en diminuent les inégalités. Lorsque ces effets ont lieu, il arrive parfois que les^ vents du nord et du nord-est suc- cèdent à ceux du sud; mais les derniers produisent des résultats tout op- posés (i). Ainsi, au lieu de rendre la surface des masses sablonneuses de niveau, ils y opèrent de grandes irrégularités; ils élèvent de nombreux mon- ticules au pied desquels se trouvent des espèces de sillons ou de petites val- lées d'autant plus profondes,^ que la hauteur de ces monts mobiles est plus considérable. » Ces circonstances se représentent rarement et n'ont guère lieu que dans quelques cas exceptionnels. Lorsque le phénomène rentre dans son état normal, les choses ne se passent pas ainsi. » Les premiers sables, en général assez fins, que les mers rejelent sur le rivage lorsque les vents du sud et du nord ne soufflent pas avec violence, offrent peu de corps étrangers, comme galets ou coquilles (2). On voit bientôt après succéder à ces sables mobiles d'autres masses sablonneuses Irès-char- gées de cailloux roulés, de roches fragmentaires et d'une grande quantité de coquilles parmi lesquelles domine tel ou tel genre, suivant les saisons. » Ces bancs sablonneux constituent une zone particulière et distincte qui s'éloigne peu du rivage et dont les caractères sont extrêmement tranchés. Celte zone diffère de la première et de celle qui la suit; elle s'arrête à un point déterminé qui, quoique variable, pénètre peu dans les terres. A ces (i) Si nous ne parlon-i pas ici des vents de l'est et de l'ouest, c'est qu'ils sont beancoup moins fréquents et que leurs effets sont »noins sensibles. (2) Il ne (aut pas perdre de vue que , lorsque nous disons les mers, nous n'entendons signaler que la IMéditerranée, la seule à laquelle se rapportent nos observations. ( 55. ) baricsfdrthés par clés' coquilles ti peu près entières, qnoiqttè sépa^éeS lors- qu'elles ont plusieurs valves, succèdent des lits de sables chargés de débris de coquilles extrêmement brisées; aussi est-il à peu près impossible d'en reconnaître les genres. >i Après ces premières zones sablonneuses paraissent des amas de sables fins qui n'offrent plus de traces de coquilles ni de corps étrangers. Ceux-ci sont poussés très en avant dans l'intérieur des terres lorsque aucun obstacle ne s'oppo.se à leur marche. Ils s'étendent pour lors jusqu'à a ou 3 kilomètres de la Méditerranée. Il n'en est pas cependant ainsi lorsque des étangs ou des amas d'eau salée leur barrent le passage, geru-e d'obstacle qu'ils ne fran- chissent presque jamais. Ces sables, éminemment mobiles, constituent pro- prement le phénomène des dunes, si redoutables pour les terrains cultivés qu'ils recouvrent de sables d'une épaisseur de a à 3 mètres. » Cette épaisseur est suffisante pour détruire toutes les cultures, même celle de la vigne, qui résiste le plus à ce fléau destructeur. On ne peut guère s'y opposer qu'en plantant des tamaris et en enlevant de temps à autre les sables qui, sans cette précaution, s'y accumuleraient en grande quantité et mettraient obstacle à toute espèce de récolte. » Toutefois, lorsque les sables fins qui s'écartent des côtes sont mêlés dans de certaines proportions avec la terre végétale, les terrains qu'ils ont envahis donnent d'excellents produits et même des vins d'une bonne qualité. » La portion importante de ce phénomène est dans la zone la plus éloi- gnée de la Méditerranée, c'est-à-dire les sables d'une extrême mobilité qui la composent. Cette zone, formée par une bande sablonneuse de plusieurs kilomètres de largeur, borde les terrains des côtes de la Méditerranée. » Les dunes ne sont pas constamment aussi compliquées, elles n'ont souvent que deux zones : l'une coquillière, la plus rapprochée de la Médi- terranée, et une autre purement sablonneuse. Cette couche produit des effets désastreux, par suite de sa marche constante vers l'intérieur des terres. » Quoique les exemples de ces faits soient assez communs, nous en cite- rons deux dont nous avons été témoins, en juillet et août i858. » Pour empêcher les sables d'envahir les vignes du bord de la route qui conduisait de Cette aux Salines de la route, on a planté des tamaris et con- struit une muraille. Ces obstacles n'ont pas empêché les dunes de franchir la muraille, de pénétrer dans les terrains cultivés et de détruire entière- ment le chemin. Comme pour prendre possession du territoire, les sables ( 552 ) ont entraîné avec eux un grand nombre de plantes maritimes qui y pro- spèrent aussi bien que sur les côtes de la mer. » Le second fait s'est passé en i858 sur le versant occidental delà grande Conque, à une lieue au sud d'Adge (Hérault). Deux maisons à plusieurs étages ont été entièrement recouvertes par des masses de sable, et à tel point, que l'on n'apercevait au dehors que le sommet d'une des cheminées. » Heureusement pour les propriétaires de ces maisons, qu'ils ne les habi- taient pas alors, et tout aussi heureusement un vent du nord des plus vio- lents qui succéda au vent du sud dispersa les sables qui recouvraient leurs habitations. La chaussée que le cardinal de Richelieu avait fait construire pour arriver au fort de Brescon, et qui est entourée d'eau de tous côtés, avait préservé les maisons des sieurs Vaisse jusqu'au commencement de i858. Il n'en a pas été de même à cette époque. Il est aussi fort à craindre que de pareilles submersions se renouvellent, ce qui est d'autant plus pro- bable, que la chaussée est depuis lors couverte de sables. » Il ne faut pas croire que les propriétaires s'en épouvantent et qu'ils aient la moindre pensée du danger qui les menace. La vie des pécheurs est peut-être plus aventureuse que toute autre; aussi, pleins de confiance dans l'avenir, ils en redoutent peu les funestes présages. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sur la production des acétones mixtes; ' par M. C. Friedel. « Les acétones mixtes n'ont été jusqu'ici obtenues qu'en distillant ini mélange des sels de deux acides de la série G" H" O* ou de la série C" H"~' O* . C'est ainsi que M. Williamson, qui a le premier fait connaître ces compo- sés, est arrivé au méthyl-valéryle par la distillation sèche d'iui mélange de valérate et d'acétate de potasse. Le même procédé m'a fourni le méthyl- benzoïle et le niéthyl-butyryle, comme j'ai eu l'honneur de l'annoncer à l'Académie dans une précédente Note. » Mais ce n'est pas seulement dans ces conditions que les acétones mixtes prennent naissance. En distillant du butyrate de chaux, pour la prépara- tion de la butyrone, j'ai reconnu qu'il se forme, en même temps que la butyrone et une faible quantité de butyral, deux corps qui ne sont autre chose que des acétones mixtes. )) La raison de ce fait est facile à comprendre. M. Chancel avait déjà montré que la production de la butyrone est accompagnée de celle du ^utyral et, par suite, que la décomposition du butyrate de chaux se fait ( 553 ) avec dégagement d'hydrogène carboné. S'il ne so produisait que dubutyral, il ne se dégagerait que du propylène. Mais, comme l'a fait voir M. Berthelot, dans son Mémoire sur la synthèse des carbures d'hydrogène, la décompo- sition n'est pas aussi simple et le gaz qui se dégage est un mélange d'hydro- carbures dont plusieurs ont une formule très-compliquée. » On conçoit que dans cette réaction complexe il puisse y avoir forma- tion d'élhyle et de méthyle, qui se portent sur le butyryle mis eu liberté pour s'unir à lui et donner naissance à de l'éthyl -butyryle et à du niéthyl- butyryle. » Le produit brut de la distillation du butyrate de chaux étant traité un grand nombre de fois par la méthode des distillations fractionnées, on parvient à le séparer en quatre parties : la butyrone bouillant vers i45 de- grés, l'éthyl-butyryle bouillant vers 128 degrés, le méthyl-butyryle bouil- lant vers 1 1 1 degrés, et le butyral entrant en ébullition à gS degrés. » L'éthyl-butyryle se produit surtout en notable quantité, presque aussi abondamment que la butyrone. Il est parfaitement limpide, d'une saveur acre et d'une odeur aromatique analogue à celle de la butyrone. L'analyse m'a donné pour sa composition : Expériences. Théorie, Carbone 71,93 72,08 72,0 Hydrogène. . . 12,08 12, i5 12,0 ce qui correspon id à la formule C'^H'^0^ ou ' C'H'O» \ C* H' )* » J'ai trouvé pour la densité de vapeur 3,58 au lieu de 3,43 que donne le calcul. L'excès trouvé s'explique facilement par la présence d'une petite quantité de butyrone, insensible à l'analyse, mais entachant d'erreur les densités prises par le procédé de M. Dumas. » La densité du liquide à zéro est de o,833. « Le méthyl-butyryle, obtenu dans la même opération, était en quantité beaucoup moindre. » L'analyse a donné pour ce corps : Expérience. Théorie, Carbone 6g)64 69570 Hydrogène n ,92 1 1 ,62 C. R., i858, s"" Sfmeslre. (T. XLVII, N» U.) 74 ( 554 ) ce qui s'accorde avec la formule ou C'H'O* » lia densité de vapeur trouvée est de 3,i3, et celle donnée par la théorie de 2,97. » La densité du liquide à o degré est de 9,827. » Je n'ai obtenu le butyral qu'en très-petite quantité. » D'après ces faits, il est permis de croire que, dans la distillation d'un sel de la série des acides gras, il se produit, outre l'acétone et l'hydrure du radical de l'acide, les acétones mixtes renfermant le radical de l'acide com- biné avec les radicaux hydrocarbonés CH"'^*, inférieurs à celui qui est contenu dans l'acétone. Cela permet de comprendre pourquoi les acides à équivalent très-élevé donnent difficilement naissance à des quantités nota- bles de leurs acétones. Je continue à m'occuper de ces recherches dans le laboratoire de M. Wurtz. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les propriétés oxydantes du permanganate dépotasse. Troisième Mémoire : Oxydation de C acide citrique ; par M. Péan DE Saint-Gilles. « Lorsqu'on verse le permanganate de potasse dans une solution d'acide citrique additionnée d'acide sulfurique, on n'observe pas à froid de décolo- ration; mais vers 80 degrés la réaction a lieu subitement, et en même temps il se produit une effervescence d'acide carbonique accompagnée d'une odeur d'acétone. » Le suroxyde de manganèse artificiel (i) se comporte tout à fait comme le permanganate; quant à l'oxyde naturel (pyrolusite), l'énergie de son ac- tion dépend de sa pureté et de son état de cohésion. )> Je me suis d'abord appliqué à recueillir le produit volatil dont l'odeur me rappelait celle de l'acétone. Dans ce but, j'ai fait réagir 100 grammes de peroxyde de manganèse naturel, 120 grammes d'acide sulfurique et 700 à 800 grammes d'eau sur ao à i5 grammes d'acide citrique ajoutés par petites (i) J'ai employé le suroxyde produit par la réaction du sulfate de manganèse sur le per- manganate de potasse. ( 555 ) portions, et j'ai répété quatre ou cinq fois l'opération, en réunissant les pro- duits condensés dans un récipient convenablement refroidi. Ces produits ont été soumis à la distillation fractionnée, puis la partie la plus volatile a été mêlée avec du chlorure de calcium qui, en se dissolvant, a séparé le liquide en deux couches. La couche surnageante, rectifiée deux ou trois fois au contact de la baryte anhydre, présentait la composition suivante : Carbone. . Hydrogène Calculé Trouvé (Acétone =;C' H' G'). 62,1 61,7 10,3 10,3 » L'acétone ainsi obtenue bout à 56°,7 dans un vase de platine et sous la pression de o"',757 ; son odeur est éthérée, pénétrante et plus agréable que celle du produit de la distillation sèche des acétates. J'ai reconnu, non sans surprise, qu'elle dissout le permanganate sans être altérée, même à la température de l'ébuUition. Ce réactif peut servir non-seulement à constater la pureté de l'acétone, mais encore à la dépouiller des matières oxydables qui s'y trouvent fréquemment mélangées. C'est ainsi que l'acétone des acé- tates, même rectifiée sur la chaux vive, m'a paru toujours plus ou moins im- pure; mais après avoir été distillée au contact d'un excès de permanganate, elle a présenté tous les caractères de l'acétone pure, et son odeur, aupara- vant un peu empyreumatique, était devenue tout à fait semblable à celle de l'acétone que j'avais produite par l'oxydation de l'acide citrique. » Bien que l'acide carbonique et l'acétone semblent constituer les élé- ments essentiels de la réaction effectuée sur une quantité notable d'acide citrique, j'ai pu m'assurer qu'ils ne sont pas les seuls, et qu'il se forme en même temps d'autres produits, dont la proportion semble surtout augmen- ter lorsqu'on opère sur de très-petites quantités (i à a décigrammes) et en présence d'un grand excès de permanganate. En effet, l'acétone que j'ai obtenue était accompagnée d'une substance volatile dont l'odeur, très-irritante, affecte d'une manière douloureuse les yeux et les organes respiratoires. Cette substance réduit à froid le permanganate, et lorsque je traitais par la baryte caustique ou par un alcali les produits distillés, elle se résinifiait promptement en prenant une couleur brune. D'un autre côté, les produits distillés en premier lieu ont toujours une réaction acide, et en les saturant par l'eau de baryte, j'ai obtenu de petites quantités d'un sel gom- meux, un peu coloré et très-soluble, qui, décomposé par l'acide sulfuri- que, répand une odeur piquante, analogue à celle de l'acide acétique. 74-. ( 556 ) . » Ces caractères semblent se rapporter à ceux de l'acroléine (i) et de sou dérivé par oxydation, l'acide acrylique; j'aurais désiré recueillir à cet égard des données encore plus certaines, mais, d'une part, le point d'ébuUition de l'acroléine (Sa degrés), très- voisin de celui de l'acétone, m'a empêché d'isoler la première de ces substances; et d'autre part, la faible proportion et l'état incristallisable du sel de baryte ne m'ont pas permis jusqu'à présent d'en compléter l'examen. J'ai d'ailleurs lieu de supposer que ce sel était mé- langé de formiate, car, desséché à i 20 degrés, il renfermait 62 pour 100 de baryte, proportion intermédiaire entre celles du formiate et de l'acrylate ; on sait que l'acide formique a été obtenu par M. Redtenbacher comme produit d'oxydation de l'acroléine et de l'acide acrylique, et cette observation vient à l'appui de l'hypothèse que j'avance. Quoi qu'il en soit, on peut assez facile- ment se rendre compte de ces diverses réactions, soit que l'acétone, C° H' O*, en s'oxydant à l'état naissant, produise l'acroléine, C°H*0*, soit que l'acroléine résulte en même temps que l'acétone, et par l'action des mêmes causes, de l'oxydation directe de l'acide citrique (2). 1) Bien que ces produits secondaires compliquent nécessairement la réaction principale, j'ai cependant cherché à évaluer, comme je l'ai déjà fait pour l'acide tartrique, les rapports numériques de cette réaction. Si l'on remarque en effet que la production de l'acroléine et de l'acide acrylique ne tend pas à modifier la proportion de l'acide carbonique dégagé, il pourra sembler utile de déterminer celle-ci avec exactitude ; c'est à quoi je suis parvenu en recueillant sur le mercure les gaz fournis par le mélange soumis à l'ébullition. J'ai trouvé ainsi que la proportion d'acide carbonique est constamment de 17 à 18 équivalents pour 2 équivalents d'acide citrique, ce qui conduit à l'expression suivante : ^, Acide citrique cristallisé. Acétone. 2(C*='H»0'*, 2H0) + 0*'' = C«H»0=+ i8C0^+ 12HO, d'où il résulterait que les trois quarts du carbone de l'acide citrique sont transformés en acide carbonique. » J'ai appliqué en outre la méthode décrite dans mon premier Mémoire (1) II me semblerait plus difficile de les appliquer à l'aldéhyde mésitique, C'H'O', de M. Kane; ce corps est d'ailleurs isomère de l'acroléine. (2) MM. Cahoiirs (!t Hofmann ont déjà obtenu l'acroléine par l'oxydation de l'alcool ally- -lique, C'Hi'O', isomère de l'acétone. ( 557 ) [Comptes rendus, 29 mars i858) au dosage de l'oxygène absorbé par l'acide citrique ; j'ai pu observer ainsi les faits suivants : ■< » 1°. li'acide citrique, C'H'O**, 2HO, chauffé avec un mélange de permanganate de potasse et d'acide sulfurique étendu d'eau, absorbe une proportion d'oxygène qui, suivant la température employée, varie de 24 à 3o équivalents pour 2 équivalents d'acide; le suroxyde de manganèse arti- ficiel produit une oxydation à peu près aussi énergique. » 2°. Le mélange d'acide citrique et de permanganate, rendu alternati- vement acide et alcalin, n'absorbe jamais assez d'oxygène pour que tout le carbone soit transformé en acide carbonique : ce résultat, différent de celui que j'ai signalé pour l'acide tartrique, s'explique aisément par la production de l'acétone que le permanganate ne peut décomposer. La proportion d'oxygène absorbé de cette manière a été, au maximum, de 32 équivalents (au lieu de 36). » D'après ces observations, d'une part, la proportion d'acide carbonique dégagé se montre à peu près constante et correspond aux rapports exprimés par l'équation précédente, et, d'autre part, l'absorption d'oxygène varie au contraire entre certaines limites définies ; elle est en outre toujours supé- rieure à celle qui résulterait des rapports indiqués, mais ce fait trouve son explication dans la formation des produits d'oxydation secondaire dont j'ai parlé (acroléine, acide acrylique, acide formique, etc.). La proportion de ces produits semble d'ailleurs s'accroître beaucoup dans les conditions du dosage, que j'effectuais nécessairement sur de petites quantités d'acide citrique. » Les faits que je viens d'exposer se prêtent à plusieurs rapprochements que je crois utile de signaler. Je rappellerai d'abord les expériences de Ro- biquet qui, en chauffant l'acide citrique au contact de l'acide sulfurique concentré, ou même en le soumettant simplement à la distillation sèche, a irecueilli un liquide volatil qu'il a reconnu être identique à l'acétone. D'un autre côté, en faisant réagir le chlore et le brome sur l'acide citrique, plu- sieurs autres chimistes ont découvert un certain nombre de composés qui peuvent être considérés comme se rattachant par substitution à l'acétone ou à l'un de ses isomères. Tels seraient l'acétone tribromée, C^H'Br'O', de M, Cahours, l'acétone pentachlorée, C*HC1'0% de M. Stœdeler, et le pro- duit auquel M. Plantamour avait assigné la formule C^d'O', mais qui, d'après M. Stœdeler, présenterait la composition de l'acétone hexachlorée, » En terminant, je me bornerai à faire remarquer que jusqu'ici l'acétone ( 558 ) a été obtenue seulement comme produit pyrogéné, et bien qu'elle soit moins oxygénée que l'acide citrique, il n'en résulte pas moins, de la réaction précédente, qu'elle peut dériver de cet acide par suite d'une véritable oxydation. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches pour servir à l'histoire des bases organiques; par M. A.-W. HoFMANN. (Suite.) « V. Action du bibromure d'éthjlène sur la trimélhy lamine. — Dans plu- sieurs Notes précédentes, j'ai fait connaître l'action des chlorures et bro- mures diatomiques, triatomiques et tétratomiques sur Y aniline. Les résultats que j'ai obtenus m'ayant été fournis par une monamine primaire dérivant d'un alcool aromatique, je m'abstiens d'en déduire les conclusions théoriques suggérées dès à présent par mes expériences, et j'attendrai la fin de re- cherches analogues entreprises avec des monamines primaires appartenant à la série des alcools ordinaires, telles que la méthylamine, l'éthylamine et l'amyiamine. » Le sujet admettant une subdivision naturelle, j'ai commencé cette étude par celle des monamines tertiaires dont le représentant le plus acces- sible est la triméthylamine qu'on peut préparer facilement en assez grande quantité. » La triméthylamine dissoute dans l'eau ou dans l'alcool ne tarde pas à attaquer le bibromure d'éthylène, même à la température ordinaire; mais pour que la réaction soit complète, il faut une digestion de plusieurs jours et une agitation fréquente. Le temps nécessaire pour la réaction est consi- dérablement diminué quand on soumet le mélange des deux corps dans un niatras d'essayeur scellé à la lampe à une température de l\o à 5o degrés. Pour prévenir des complications, il est à désirer qu'on évite une tempéra- ture plus élevée et qu'on maintienne toujours un excédant de bibromure , d'éthylène. » En adoptant ces précautions, on voit se séparer du mélange des deux corps un sel blanc cristallin, dont la formation continue jusqu'à ce que le liquide ait acquis une réaction acide. Une quantité considérable de ce sel est dissoute dans l'eau, il est donc convenable de recueillir l'excédant de bi- bromure par la distillation et d'évaporer à siccité le liquide restant dans la cornue. La masse saline sèche, séparée par un lavage à l'alcool absolu froid d'une matière jaunâtre déliquescente, et cristallisée luie ou deux fois dans l'alcool absolu bouillant, fournit de magnifiques aiguilles blanches extrême- ( 559 ) ment solubles dans l'alcool bouillant, beaucoup moins dans l'alcool froid, insolubles dans l'éther. Ce sel peut être chauffé à l'ébullition avec les alcalis fixes sans dégager la moindre trace d'une vapeur alcaline. Cette propriété aide à constater l'absence des impuretés dans le nouveau sel. » L'analyse de ce corps m'a conduit à des résultats bien inattendus, qu'on peut représenter par la formule C'^H'^AzEr». Il se forme évidemment par l'union simple de i équivalent de triméthyla- mineetde i équivalent de bibromure d'éthylène , . C''A»Az + C*H*Br'' = C"'H''AzBr*. » Dans ce composé, le brome existe sous deux formes différentes. L'addi- tion du nitrate d'argent ne précipite que la moitié de cet élément à l'état de bromure d'argent; l'autre moitié n*est pas même attaquée par une ébullition prolongée avec un excédant de nitrate argentique. On a obtenu un résultat très-différent en faisant digérer la solution avec de l'oxyde d'argent récem- ment précipité. Cet oxyde sépare promptement la totalité du brome à l'état de bromure argentique. » En traitant le nouveau sel par le nitrate argentique, séparant le bro- mure d'argent par un filtre et précipitant l'excédant d'argent par l'acide chlorhydrique, on obtient par le bichlorure platinique un sel octaédrique difficilement soluble dans l'eau froide, mais soluble dans une assez grande quantité d'eau bouillante. Par le refroidissement celte solution dépose le sel à l'état cristallin. Il renferme . .-i.'ïq i!i'iiJ'î!i']i ,. C'"H'»BrAzCI,PtCl«. » Le trichlorure d'or produit un sel analogue cristallisant, par le refroi- dissement de sa dissolution dans l'eau bouillante, en aiguilles superbes d'un jaune d'or et renfermant C*''H"BrAzCl,AuCP. » Après le traitement par l'oxyde d'argent, la solution fournit des résultats très-différents. Ce traitement produit en effet un liquidefortementalcalin qui, saturé par l'acide bromhydrique, ne fournit plus le sel primitif, mais un bromure déliquescent. Transformée en chlorhydrate, la nouvelle substance n'est précipitée par le bichlorure platinique qu'après une évaporation pro- longée. Le sel de platine ainsi obtenu cristallise en octaèdres très-solubles ( 56() ) d;ms l'eau, peu solublesdans l'alcool et renfermant C'°H'^AzCl,PtCP. » Le trichlorure d'or fournit une combinaison semblable au sel d'or, dont j'ai fait mention tout à l'heure; elle a la composition suivante : C'<>H"AzCl,AuCI». » L'action du bibromure d'éthylène sur la triméthylamine et la transfor- mation subséquente du corps produit dans la première phase de la réaction s'expliquent facilement. Les deux substances s'unissent à équivalents égaux, pour donner naissance au bromure d'un amoionium dans lequel trois équivalents d'hydrogène sont remplacés par le méthyle et le quatrième par une molécule composée C* H* Br (éthyle brome?), molécule d'une capacité de substitution monatomique. En conséquence, on pourrait appeler ce sel d'ammonium bromure de trirnéthyle-brométhjle-ammonium : 3 C"'H"AzBr=' = ( ^'ÎJ, UzBr. Vj il (C*H*Br)' » L'ammonium composé de ce bromure est doué d'une stabilité très- grande, fait bien prouvé par sa manière d'être avec le nitrate d'argent et par la formation de sels de platine et d'or. Mais tous mes efforts pour obtenir la base à l'état libre ont échoué. Sous l'influence de l'oxyde d'argent, le bro- nmre donne une solution alcaline possédant toutes les qualités d'un oxyde d anmioniuni composé. Toutefois le corps en solution n'appartient plus à la même série, les éléments de l'acide bromhydrique ayant été séparés du métal composé primitif, ^2jj3 > AzBr4-aAgO= aAgBr + 1 ^,jj, I AzO, HO. (C*H*Br)' I f C*H» » Le composé ainsi obtenu pourrait être désigné sous le nom d'hydrate d'oxyde de Iriméthyle-vinyle-ammonium . » J'ai constaté par l'expérience que le bromure brome est loin d'être le seul produit de l'action du bromure d'éthylène sur la triméthylamine, quoique dans des circonstances favorables il paraisse être le résultat prip- ( 56i ) cipal. Une portion de bibromure se scinde comme d'habitude en acide bromhydrique et en bromure de vinyle, et, par conséquent, on trouve toujours parmi les produits de la réaction du bromhydrate de triméthy- lamine et une certaine quantité de ce même bromure de triméthyle-vinyle- amraonium, qui se forme par l'action de l'oxyde d'argent sur le bromure brome. » Dans les conditions citées, le liquide contenu dans le tube digesteur où l'on fait l'expérience avait acquis une couleur jaune foncée. Après avoir repris dans l'eau le produit de la réaction, évaporé la solution et soumis le résidu à un traitement approprié, on a obtenu en dernier lieu le sel atis C">H'«AzBr= l ^'JJ, ] AzBr C*H» à l'état de pureté, une grande quantité de bromhydrate de triméthylamine restant en dissolution. Mais il est possible que, même dans cette réaction, le composé vinylique ne soit qu'un produit secondaire formé par la décom- position du bromure brome sous l'influence d'un excès de triméthylamine. C»H» , _„. , C'H' C^H' C^H» ( C^H' Az= 1 C»H» 1 13 (C*H*Br)' ) ' [ H I I C*H' » L'action du bibromure d'éthylène sur la triméthylamine, variée comme elle est, prend une complication nouvelle par l'influence d'une chaleur prolongée. L'ébullition paraît faciliter la formation d'un quatrième bro- mure, qui est aussi produit à froid, quoique en plus petite quantité. L'étude de cette combinaison n'est pas encore terminée. » J'ai établi par l'expérience que la triéthylamine et la triamylamine, traitées par le bromure d'éthylène, donnent lieu à des réactions semblables. Cependant je n'ai pas étudié d'une manière spéciale les corps ainsi formés ; ils sont d'ailleurs assez caractérisés par la théorie. » L'action inattendue du bromure d'éthylène sur les monamines ter- tiaires fournit une nouvelle preuve que nos formules rationnelles ne sont, après tout, que l'expression de réactions spéciales. ,, , ., , ^ G. R., i858, î"» Semestre. (T. XLVIl, Pi» 14.) 7^ ( 562 ) » Sons l'influence des alcalis, la liqueur des Hollandais brotnée se com- porte comme un sel double de deux combinaisons monatoniiques : (C*H»)'Br + HBr. » La manière d'être de la liqueur bromée avec les sels d'argent, l'ani- line, etc., la caractérisent comme une véritable combinaison diatomique : (C*H*)'Br«. » En dernier lieu on trouve que les éléments du même corps se grou- pant suivant les conditions de la réaction, s'arrangent en combinaison monatomique dont la constitution pourrait se représenter par la formule (C*H*Br)'Br. » Il est évident que les trois formules (C*H')'Br, HBr, (C*H^)"BrS (C*H*Br)'Br, ne représentent la constitution de la liqueur des Hollandais bromée que par rapport à certaines conditions spéciales; l'arrangement absolu des molé- cules nous est entièrement inconnu, nous ignorons même si jamais il sera accessible à l'expérience, w CHIMIE APPLIQUÉE. — Note sur le cuivre contenu dans les farines de froment, etc.; par M. F. Donny(i). « La substance nuisible avec laquelle, depuis plus de vingt -cinq ans, on s'obstine à sophistiquer le pain, surtout en Belgique, est le sulfate de cuivre. Or, si rien n'est plus facile que de reconnaître la présence du cuivre dans les substances organiques, il est souvent d'une extrême difficulté d'indi- quer la source de ce métal, dont l'analyse démontre l'existence. >i Cette difficulté n'existait pas dans le principe, parce que la quantité de sulfate cuivrique que l'on ajoutait au pain était telle, qu'il était impossible de rester dans le doute sur son origine; mais depuis lors la fraude est devenue plus adroite, et, à mesure que celle-ci progresse, la science a besoin de se perfectionner. (i) Extrait d'un Rapport judiciaire par MM. Mareska et Donny. ( 563 ) » Deux causes compliquent la recherche du cuivre ajouté au pain, quand la quantité est petite : la première, c'est l'impossibilité de trouver un moyen qui permette de retirer du pain tout le cuivre qui y a été ajouté sans extraire en même temps le cuivre naturel ou physiologique qui existe presque tou- jours dans les farines. Malgré les assertions de MM. Sarzeau, Vandevy vere, d'Hauw, Orfila et autres, nous croyons qu'un pareil moyen n'existe pas. Ou bien le procédé sera peu sensible, et alors on s'exposera à ne pas décou- vrir la fraude quand elle aura été faite adroitement; ou bien le procédé^ sera assez exact pour permettre de découvrir cette fraude, et alors il sera assez subtil pour isoler aussi le cuivre naturel. La seconde cause, c'est l'im- perfection des procédés décrits pour retirer le cuivre du pain et des farines sans perte, et pour doser de minimes quantités de ce métal. » Le procédé que nous avons employé est très-sensible et permet d'opérer sur quelques grammes de matière seulement. Il consiste à mélanger la farine, ou le pain réduit en petits morceaux, avec son poids d'acide sulfurique con- centré. Après une ou deux heures de macération, on chauffe le mélange pour le transformer en un charbon sec et friable. On incinère le charbon dans une capsule de porcelaine placée dans le moufle d'un petit fourneau de coupel- lation. On triture les cendres et on les chauffe avec de l'acide nitrique. Le mélange évaporé en consistance sirupeuse est épuisé par l'eau bouillante, et comme le résidu renferme encore ime certaine quantité de charbon qui re- tient du cuivre, on le fait incinérer une seconde fois et l'on traite les cendres comme les premières. On réunit ensuite les dissolutions aqueuses filtrées, provenant des deux incinérations, on évapore presque à siccité et on traite à chaud par un excès d'acide sulfurique concentré. La liqueur acide, étendue d'une petite quantité d'eau distillée, est introduite dans une capsule de pla- tine et soumise à l'action d'un courant galvanique. » Ce courant s'établit au moyen d'une lame de zinc dont une extrémité communique avec la surface extérieure de la capsule de platine, tandis que l'autre extrémité plonge dans de l'eau légèrement acidulée et contenue dans un tube poreux, placé dans le liquide à analyser. Ce tube peut être un tube de verre, ouvert à sa partie supérieure et fermé inférieurement par une vessie. » Lorsque le petit appareil est convenablement disposé, il se dégage immé- diatement des bulles de gaz hydrogène à la surface interne de la capsule de platine. Quand la pile a fonctionné pendant une heure et demie environ, on retire la capsule, on décante le liquide qu'elle contient et on lave à 75.. ( 564 ) l'eau distillée la couche de cuivre qui tapisse le fond. Ces dernières opéra- tions doivent s'exécuter avec rapidité. » En déterminant l'augmentation en poids qu'a subie la capsule, on peut évaluer la quantité de cuivre contenue dans la substance à analyser, mais l'expérience nous a démontré que le plus souvent cette pesée ne donne que des résultats inexacts, parce que plusieurs causes d'erreur que l'on pourrait négliger peut-être quand il s'agirait de grandes quantités de métal, deviennent très-influentes ici, où il s'agit le plus souvent de quantités qui ne s'élèvent pas à la valeur du milligramme. )) A cette méthode directe d'évaluation, qui devient du reste impossible quand il s'agit de quantités inappréciables par les meilleures balances, nous avons donc été forcés d'en substituer une autre. Elle consiste à dissoudre le cuivre précipité dans l'acide nitrique en versant quelques gouttes de cet acide dans la capsule de platine et en chauffant légèrement. On évapore ensuite à siccité en évitant toutefois de réduire par une chaleur trop forte une partie du nitrate en un sous-nilrate insoluble ou peu soluble dans l'eau. » Le nitrate cuivrique étant dissous dans une quantité d'eau distillée qui varie de i à 5 ou à 8 centimètres cubes, d'après la quantité présumée du métal, on y introduit une demi-goutte d'une dissolution de ferro-cyanure potassique. La liqueur se colore en rouge brun. Quelquefois, quand la quan- tité de cuivre esl plus grande, il se produit immédiatement un léger préci- pité qui disparaît par l'addition d'une nouvelle goutte de ferro-cyanure. Pour doser le cuivre qui avec le ferro-cyanure a donné lieu à cette colora- tion rouge-brun, on la compare à une dissolution titrée de sulfate cui- vrique colorée par le ferro-cyanure et amenée à la même teinte » Lorsque la substance à analyser est pure, le ferro-cyanure potassique ne donne pas de coloration, mais elle en produit une qui est suffisamment prononcée pour permettre le dosage, même lorsque la quantité de cuivre précipité sur la capsule est invisible à l'œil et ne pèse pas -^ de milli- gramme. , ( 565 ) Quantité de cuivre naturel contenu dans divers échantillons de farines, déterminée par le procédé indiqué plus haut. N" I 2 3 4 5 6 7 8 9 lO 1 1 12 i3 i4 FARINES. RAMGEES D APRÈS LEUR (JCALITE. Fleur de farine de froment, i" qualité Idem , I " ou 2' qualité. Idem, 2" qualité Idem, 2° qualité. ... Idem, 2° ou 3* qualité Idem, 3' qualité Fleur de farine de froment renfermant du seigle, 3' qualité Farine de seigle, 2" qualité Idem, 2= qualité Farine de froment (cubanca) Recoupettes (cubanca) Idem Recoupettes plus mauvaises encore Recoupettes et son moulus QUANTITE fsée. grammes. i5 i5 i5 i5o 3o 3o i5 3o 3o i5 i3 3o 3o i5o SULFATE de cuivre trouvé. gr o,ooot 0, 000066 0,000125 o , 00 I o o,ooo33 0,000214 o,oooo5 o,ooo38 0,0004 0,0001 0,000125 o,ooo5 o,ooo4i4 o,oo35 CUIVRE métallique par kilogr. (par le calcul). gr 0,001 65 0,001 n 0,00208 o,ooi65 0,0028 0,0018 0,0008 o,oo3i8 o,oo33 o,ooi65 0,0024 o,oo4i 0,80345 o,oo58 Quantité de cuivre trouvé dans des pains falsifiés par le sulfate de cuivre. PAINS DE FROMENT. W». Pain blanc, 1''= qualité. . . Idem Idem Pain de ménage , 3" qualité Pain de 4° qualité Idem QUANTITÉ analysée. grammes 5o 5o i5 i5 i5 i5 SULFATE DE CUIVRE obtenu. CUIVRE MÉTALLIQUE contenu dans I kil.dcpain (par le calcul). o,oo3o'j 0,00225 0,000425 o,ooio5 o,ooo85 o , 00 I 25 gr o,oi53 0,007 o,oi5 o,oi4i 0,0208 ( 566 ) PHYSIOLOGIE. — Sur une nouvelle détermination de l'horoptère; par M. E. Glaparède. « La détermination de l'horoptère, c'est-à-dire des lieux qu'occupent dans l'espace les points qui sont vus simples simultanément par les deux yeux, a. été étudiée dès longtemps, par de nombreux physiologistes, sans qu'on soit arrivé à une solution définitive du problème. M Le travail le plus étendu que nous possédions sur ce sujet, celui de M. George Meissner, contient malheureusement plusieurs erreurs qui lui ont fait réduire l'horoptère à une seule ligne, ou parfois même à un seul point. i> Mes propres observations m'ont conduit aux résultats suivants : » L L'horoptère n'est jamais pour deux yeux normaux borné à une seule ligne ni à un seul point, mais il est toujours une surface. » IL Cette surface passe par le point de mire et par une ligne droite, passant par ce point de mire, perpendiculairement au plan de vision. 1' IIL La surface horoptérique est telle, que tout plan mené par les centres optiques et faisant un angle quelconque avec le plan de vision donne pour section de cette surface une circonférence du cercle. » Il ressort de là : i°. Que le cercle horoptérique déterminé en i8o5 par Pierre Prévost et retrouvé plus tard par Vieth et Johannes Mûller repré- sente la section de la surface horoptérique par le plan de vision ; » '2°. Que la ligne horoptérique perpendiculaire au plan de vision et passant par le point de mire qui a été déterminée en 1 842 par M. Alexandre Prévost, mais à laquelle les physiologistes n'ont guère consacré d'attention , existe bien réellement. Elle appartient à la section de la surface horoptérique par le plan vertical qui passe par le point de mire et par le milieu de la droite qui joint les centres optiques. » Je me propose de justifier, dans un prochain Mémoire, chacune des propositions énoncées ci-dessus. « 1^ PÉDAGOGIE. — Sur l'éducation à donner aux sourdi-muets et aux aveugles sans les séparer de leur famille; Lettre de M. Blanchet. !■ « Il existe, en France, d'après les statistiques officielles, environ trente 'mille sourds-muets, et un nombre encore plus considérable d'aveugles. Sur ce nombre, les deux sixièmes à peine participent au bienfait de l'in- struction, en sorte que plus de la moitié restent privés de toute éducation. ( ^67 ) Depuis que nous avons créé successivement, dans les divers arrondisse- ments de Paris, à dater de 1848, des écoles gratuites pour les sourds- muets et les aveugles, il ne reste plus un seul de ces infortunés qui, dès l'âge de 5 ans, c'est-à-dire à la sortie de la salle d'asile, ne puisse participer au bienfait de l'instruction. » Dans plusieurs départements, nous avons commencé à organiser ce mode d'éducation, en procurant aux instituteurs les moyens de se livrer avec succès à ce genre d'enseignement. M. le Ministre de l'Intérieur, ayant dai- gné en reconnaître l'utilité et les avantages, vient d'adresser une circulaire à MM. les Préfets pour en recommander la mise en pratique dans toutes les communes de France. En ce moment, un grand nombre de directeurs d'écoles normales des départements, conformément aux vœux exprimés à à ce sujet par les conseils généraux, se préparent à cet enseignement dans les écoles communales que nous avons fondées à Paris. Ainsi, dans un avenir qu'on peut considérer comme très-prochain, tous les sourds-muets, tous les aveugles de France, participeront au bienfait de l'éducation sans se séparer de leurs familles et de leurs camarades parlants, dont ils devien- dront plus tard les compagnons de travail et d'atelier. » Les avantages de ce mode d'enseignement sont : 1° de pouvoir étendre le bienfait de l'instruction à tous les sourds-muets et à tous les aveugles, non-seulement sans entraîner l'État à aucuns frais, mais au contraire en dégrevant les budgets des départements des bourses qu'ils votent chaque année; 1° de permettre à tous les instituteurs de se livrer, après un temps assez court de préparation, à ce genre d'enseignement; 3° de donner à ces infortunés une éducation plus en rapport avec leurs besoins, de laisser le sourd-muet des campagnes à l'agricultnre et faciliter à ceux des villes l'accès des ateliers ; 4° enfin de doter le plus grand nombre des sourds-muets de la parole et de la faculté de la lire sur les lèvres à l'aide des moyens que nous avons exposés à l'Académie depuis près de quinze ans, et qui sont en usage dans nos écoles : moyens simples, à la portée de tous les instituteurs et des parents. » Cette Lettre , avec un Mémoire imprimé qui l'accompagne, est renvoyée, à titre de pièce à consulter, à une Commission nommée par l'Institut, en juillet i856, sur l'invitation de M. le Ministre de l'Instruction publique, pour s'occuper de diverses questions relatives à l'éducation des sourds- muets. Commission dans laquelle M. Dumas représente l'Académie des Sciences. ( 568 ) M. Wargnier soumet au jugement de l'Académie la figure et la descrip- tion de divers freins pour les véhicules marchant sur chemins de fer. « Ces freins, qui s'adaptent à tous les wagons et peuvent arrêter un train avec promptitude, dans les rencontres et les déraillements, sont aussi, dit l'auteur, propres à être appliqués aux voitures traînées par des chevaux et spécialement aux tombereaux auxquels la mécanique en usage n'a jamais été adaptée, empêchée par la bascule de décharge. » (Commissaires, MM. Piobert, Combes, Clapeyron.) M. Zaliwski présente une Note intitulé : « La gravitation par l'électri- cité. » (Renvoi à l'examen de MM. Becquerel et Pouillet, déjà désignés dans la séance du 20. février dernier pour une Note de l'auteur sur le même sujet.) M. Wache (Edouard) adresse de Berlin une Note sur la nature des comètes. Cette Note, écrite en allemand, est renvoyée à M. Laugier qui jugera si elle est de nature à devenir l'objet d'un Rapport. La séance est levée à 5 heures un quart. É. D. B. { 569 ) BULLETIN BIBLIOCRAPIIIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 4 octobre les ouvrages dont voici les titres : Mélanges scientifiques et littéraires ; parM. J.-B. BiOT. Paris, i858; 3 vol. in-8°. Traité des maladies du sein et de la région mammaire ; par M. A. Velpeau ; 2' édition. Paris, i858; i vol. in-8° Rapport de la Commission technique inteimationale convoquée à Paris pour l'examen des questions relatives à l'amélioration des bouches du Danube. Paris, i858;in-4°. Contributions à la statistique de la lithotritie ; par le D"" 01. -Auguste Swalin. Stockholm, i858; in-8°. Moyens d'universaliser l'éducation des sourds-muets sans les séparer de la famille et des parlants. Mémoire lu à l'Académie des Sciences morales et poli- tiques le 20 septembre i856. Moyens de généraliser l'éducation des aveugles sans les séparer de la famille; par le D' A. Blanchet; 4° édition. Paris, i858 ; br. in-4°. Observations sur la taille bilatérale et la taille médiane; par M. Roux (de Rrignolles). Marseille, i858; br. in-8°. Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou, publié sous la di- rection du D' Renard. Année 1857, ''"' 2 à 4; année i858, n° i. Moscou, 1 857-1858 pn-S". Cartes accompagnant la relation de l'exploration du fleuve Parana, par M. le Commodore Page, commandant du Water-Witch ; feuilles, 3, 4> 5, 6 et 7, présentées par M. A. Vattemare. Pensieri... Pensées sur la consistance et la densité de la croiite solide ter- restre : troisième avWcle : Application aux volcans; par M. J. Belli; in-4''. Popular... Astronomie physique populaire, ou Exposition des phénomènes célestes les plus remarquables; par M. D. V auGHAN. Cincinnati, 1 858 ; br. in-8°. Untersuchungen... Recherches sur les lois du développement du monde or- ganique pendant l'époque de formation de l'écorce terrestre; par M. H. -G. Bkonn. Stuttgart, i858; i vol in-8°. Das Gesetz... Sur les lois de la croissance dans l'espèce humaine et sur l'ar- rêt de développement de la cage thoracique comme la première et la plus puis- sante cause du rachitisme j des scrofules et de la diathèse tuberculeuse ; par M. F LiHARZiK. Vienne, i858; i vol. in-8°. G. R., i858, s™» Semestre. (T. XLVH, N» 14.) 7^ ( 570) PCBLICATIOIVS P^KIOOIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS DE SEPTEMBRE 18S8. Académie impériale des Sciences, Belles- Lettres et /4rts de Bordeaux. Compte rendu des séances; n° lo; in-8°. Annales de l' Agriculture française, ou Recueil encjclopédique d Agriculture ; t. XII,n°'3-5; in-8°. Annales de In Propagation de la Foi; n° i8o; in-8°. Annales de la Société d'Horticulture de la Gironde; 2* série, t. Il, n" 2 ; in-8°. Annales des Sciences naturelles , comprenant la Zoologie , la Botanique, l'Ana- tomie et la Physiologie comparée des deux règnes et l'histoire des corps organisés fossiles; 4* série, rédigée, pour la Zoologie, par M. MiLNE Edwards; pour la Botanique, par MM. Ad. Brongniart eH. Décaisse; tome VTII : Bota- nique, n°' 5 et 6; in-8°. Aniiales forestières et métallurgiques; août i858; in-8°. Bibliothèque universelle. Revue suisse et étrangère; nouvelle période ; t. III, n" 9; in-8°. Boletin... Bulletin de l'Institut médical de Faïence; juillet i858; in-S°. Bulletin de [Académie impériale de Médecine ; t. XXIII, n" 23; 111-8". Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; 27* année; 2^ série, t. IV, n° 8 ; in-8°. Bulletin de la Société d'Encouragement pour ^Industrie nationale; juillet i858; in-4°. Bulletin de In Société française de Photographie ; se\)temhre i858; in-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences ; 2* se- mestre i858, n°' 10-12; in-4°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XIII, io*-i 3* livraisons; in-8°. Journal d'Agriculture pratique; nouvelle période, t. I, n"' 17 et i8; in-8°. Journalde Chimie médicale, de Pharmacie, de Toxicologie ; septembre 1 858 ; in-S". Journal de l'Ame; septembre i858: in-S". Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture ; août 1 858 ; in-8°. Journalde Pharmacie etde Chimie; septembre i858; in-8°. Journaldes Connaissances médicales et pharmaceutiques ; n"' 34-36 ; in-8°. ( 57< ) H iv 'AQïwoûç ixTpurt u'sXt'ract; ... L'abeille médicale d' Alhènes ; mai-août i858; in-8". La Correspondance littéraire; septembre i858; in-8°. L'Agriculteur praticien; n"' ^3 et 24; in-8°. La Revue thérapeutique du Midi, Gazette médicale de Montpellier; t. XII, n°' 17 et iH; in-8°. L'Art dentaire; septembre 1 858 ; in-8°. L'Art médical; Journal de Médecine générale et de Médecine pratique; septembre i858; in-8°. Le Moniteur des Comices et des Cultivateurs; t. IV, n°' ra-iS; in-8°. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; 4 1 ''et /J 2* livraisons; in-4°. Le Progrès; Journal des Sciences et de la profession médicale; n°' 36-39; iii-8''. Le Technologiste ; septembre i858 ; in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des Candidats aux Ecoles Polytechnique et Normale; septembre i858;in-8°. Magasin pittoresque ; septembre i858;in-8°. Monatsbericht... Comptes rendus des séances de l'Académie royale des Sciences de Berlin; juin et juillet i858; in-8°. Montpellier médical : Journal mensuel de Médecine ; septembre 1 858 ; in-8°. Nachrichten... Nouvelles de l'Université et de l' Académie des Sciences de Gottingue; n° i5 ; in-8°. Pharmaceutical... Journal pharmaceutique de Londres; \o\. XVIII, n° 3; in-8". Proceedings. . . Procès-verbaux de ta Société Géographique de Londres; vol. II; n"* 4 et 5; in-8°. Proceedings... Procès-verbaux de la Société royale de Londres; vol. IX; n<" 3o et 3i ; in-8". Recueil des Actes de T Académie impériale des Sciences , Belles-Lettres et Arts- de Bordeaux; i"' trimestre; i858; in-S". Répertoire de Pharmacie; septembre i858; in-S". Revista... Revue des travaux publics ; 6® année; n"' 17 et 18; in-4'*- Revue de Thérapeutique médico- chirurgicale; n°' 17 et 18; in-8°. Société des Sciences naturelles et archéologiques de la Creuse; t. III ; i*"^ bul- letin; in- 8", Société impériale et centrale d' Agriculture ; Bulletin des séances, Compte rendu mensuel; 2* série, t. XIII, n° 5; in-8°. ( 572 ) The Quarterly... Journal trimestriel de la Société géologique de Londres; vol. XIV, part. 3, n° 55; in-S". Gazette des Hôpitaux civils et militaires ; n°* i o3- 1 1 5 . Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n°» 36-30. Gazette médicale de Paris; n°' 36-39. Gazette médicale d'Orient; septembre i858. La Coloration industrielle; n°' i5 et i6. La Lumière. Revue de la Photographie ; n°' 36-39. L'Ami des Sciences; n"' 36-39- La Science pour tous; n°' 39-43 . Le Gaz; n°' 22-23. < Le Musée des Sciences; n°' iS-aa. L'ingénieur; n" 8. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉmœ DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 11 OCTOBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PATHOLOGIE COMPARÉE. — Maladies des vers à soie. Remarques au sujet d'un passage du Mémoire lu à l'Académie par M. Joly dans la séance du 3o septembre; par M. de Quatrefages. « La Note que j'ai insérée dans les Comptes rendus sur les résultats de la mission que nous venions de remplir, MM. Decaisne, Peligot et moi, est nécessairement très-incomplète. En ce qui touche mes recherches person- nelles, je n'ai pu donner les développements nécessaires pour faire toujours saisir ma pensée tout entière. J'ai exposé des résultats généraux, je n'ai parlé ni des exceptions ni des modifications. » A ceux qui pourraient être tentés de m'adresser quelques reproches à ce sujet, il me sera permis de rappeler qu'en exposant à iimproviste quel- ques-uns des faits que j'avais recueillis, je n'ai fait qu'obéir au vœu formel- lement exprimé par la Commission d'abord, ensuite par l'Académie elle- même. » Quoi qu'il en soit, je me trouve exposé à voir ma pensée méconnue ou incomprise faute de développements, et peut-être aurais-je bien des fois encore à m'expliquer d'une manière plus complète avant la publication détaillée de nion travail. Je vais le faire aujourd'hui à^propos d'une re- C. R., i858, a-neSemeilre. (T. XI.VII, NO IJJ.) , ;*' 77 ( 574 ) marque de M. Joly, remarque dont je n'ai eu connaissance que tout récem- ment, par suite de mon éloignement de Paris. » Mon honorable confrère regarde comme trop absolu ce que j'ai dit au sujet de la dessiccation constante des yers atteints de pébrine (i). Il assure avoir vu des vers tachés se pourrir et répandre une odeur vraiment insup- portable. » M. Joly a fort bien vu et j'ai fait bien des observations semblables; mais, en même temps, je me suis assuré que les vers tachés qui se putréfient succombent à lasuite dune complication de maladies. Le très-grand nombre de vers malades que j'ai eus constamment sous les yeux pendantprès de trois mois, explique comment sur ce point et .sur quelques autres j'ai pu aller plus loin que des confrères évidemment placés dans des conditions bien moins favorables. » Pour être plus facilement compris, je dois rappeler ici un des résultats généraux que j'ai indiqués dans ma Note et un de ceux qui me semblent avoir le plus d'importance au double point de vue de la théorie et de la pratique. Dans toute la partie des Cévennes que j'ai visitée, j'ai trouvé no»/ pas une seule maladie, mais bien toutes ou presque toutes les maladies pouvant atteindre les vers à soie. Parfois ces diverses affections désolaient en même temps la même chambrée. Le plus souvent l'une d'elles prédominait. En réunissant des témoignages sûrs, je me suis en outre assuré que les pertes éprouvées pendant plusievu's années consécutives d^ns une même localité n'avaient pas toutes été dues à la même affection. » Mais, au milieu de cette variété de maladies, la pébrine dominait d'une manière marquée, à ce point que sur les chambrées prêtes à monter on ne trouvait pour ainsi dire pas iln seul ver qui n'en présentât les taches caractéristiques. » Je ne puis montrer aujourd'hui toutes les conséquences qui découlent de ces faits. Je me bornerai à en indiquer une seule qui a rapport directe- ment à la question spéciale dont il s'agit. » Parmi les maladies qui cette année ont fait le plus de ravages dans les hautes Cévennes, on doit compter la négro^e. Celle-ci est très-différente de la pébrine. J'aurai à faire connaître plus tard les caractères qui distinguent ces deux affections, caractères que je n'ai eu que trop d'occasions de con- (■i) C'est le nom que je propose de donner à la maladie mécunnue jusqu'ici dont les taches sonl le symptôme le plus caractéristique. Je l'avais désignée provisoirement par le mot de tache, mais il y avait là une cause de confusion que je n'ai pu méconnaître. ( 575 ) stater. Aujourd'.hùî je n'en signalerai qu'un. Les vers négronés se putréfient avec une promptitude remarquable en exhalant une odeur exceptionnelle* ment repoussante. » Or un très-grand nombre de \ers déjà atteints de pébrine, maladie qui tue lentement, ont été sous mes yeux frappés par la négrone, maladie qui tue très-vite. Cette dernière affection était alors la cause immédiate de la mort, mais les cadavres n'en portaient pas moins les taches caractéristiques de la première. En pareil cas les vers se desséchaient ou se putréfiaient plus ou moins rapidement, selon que l'influence de l'une ou de l'autre affection était prépondérante. C'est bien probablement à des cas de ce genre que doivent se rattacher les faits constatés par M. Joly, faits que je suis le pre- mier à admettre comme vrais. Quant aux vers qui meurent de la pébrine seule, et c'est évidemment à ceux-là que se rapporte le passage de ma Note, je les ai toujours vus se dessécher. C'est un fait qui a été constaté sur place par bien des personnes intéressées et que prouve, je crois, complètement l'examen des divers objets que j'ai mis sous les yeux de la Commission et de l'Académie. » RAPPORTS. cnmiE. — Rapport sur ufi procédé chimique pour l'extraction du^calcium, sournis à l'Académie par MM. Liès-Bodart et Jobix. (Commissaires, MM. Balard, Dumas rapporteur.) « L'Académie nous a chargés, M. Balard et moi, de lui rendre compte d'une méthode au moyen de laquelle MM. Liès-Bodart et Jobin sont parve-- nus à extraire le calcium dé ses combinaisons à l'aide des forces seules de la chimie. Nous venons remplir ce devoir avec satisfaction, après nous être assurés de l'exactitude des résultats annoncés par les auteurs. » Tous les chimistes savent que M. Bunsen et M. Matbiesen, en opérant sur des chlorures portés à une température capable de les mettre en fusion, sont parvenus à isoler par la pile les métaux des terres alcalines, le lithium, le barium, le strontium et le calcium. Mais jusqu'ici leur extraction par l'emploi des forces chimiques seules n'avait pas été tentée avec succès. » Il y a trente ans, l'un de nous essayait vainement de décomposer l'io- dure de calcium par le potassium. Cette expérience, effectuée sous la pres- sion ordinaire, demeurait sans résultat. En opérant, au contraire, dans un creuset en fer, bouché par un couvercle à vis, les auteurs dont nous exami- 77-- ( 576 ) nons le travail ont obtenu une réaction conforme aux prévisions de la théo- rie : il s'est formé de l'iodure du méfal alcalin, et le calcium est devenu libre. » En effet, la théorie indiquait comme probable ce résultat intéressant. Car tandis que l'iodure de potassium et celui de sodium possèdent une sta- bilité qui les rapproche des chlorures de ces mêmes métaux, les iodures de calcium et de strontium sont bien plus altérables que les chlorures qui leur correspondent. Il était donc permis de penser que si les métaux alcahns étaient incapables d'agir sur le chlorure de calcium, ils pourraient néan- moins enlever l'iode à l'iodure de ce métal ; ce que l'expérience a confirmé. » Mais, comme nous l'avons fait remarquer plus haut, si l'on chauffe sous la pression ordinaire le mélange de sodium et d'iodure de calcium , il n'y a pas d'action, nous nous en sommes assurés de nouveau : le métal alca- lin brûle avec une longue flamme et l'iodure reste, tandis que dans un vase clos la réaction est complète. » Faut-il attribuer cette différence dans la manière d'agir du métal alca- lin sur l'iodure à l'effet même de la pression, c'est-à-dire à la condensation de la vapeur, ou bien à un contact plus prolongé seulement de la vapeur et de l'iodure? C'est une question que nous ne saurions résoudre. » Mais il n'en demeure pas moins acquis à la'science qu'en se confor- mant aux prescriptions décrites dans la Note jointe à ce Rapport, les auteurs isolent le calcium doué de toutes les propriétés qu'ils lui assignent et que cet important métal peut ainsi être obtenu facilement. » L'Académie sait trop bien toute la distance qui sépare l'action lente, pénible et coûteuse de la pile au moyen de laquelle Davy parvint à isoler les métaux alcalins eux-mêmes, des procédés purement chimiques si simples qui les livrent aujourd'hui au commerce comme des produits manufactu- riers à bas prix, pour s'étonner que ses Commissaires aient étudié avec un vif intérêt ce qui semble au premier abord n'être qu'un simple tour de main. C'est que ce tour de main leur fait espérer que, si le sodium sans action sur le chlorure de calcium décompose l'iodure de ce métal, il peut arriver qu'en variant convenablement les conditions physiques de l'action, on en vienne à se procurer, par des moyens analogues, d'autres métaux rares encore et d'une extraction difficile. » Les sulfures, les cyanures de certains métaux pourront souvent, comme les iodures et par les mêmes motifs, être choisis de préférence aux chlo- rures, et on ne serait pas surpris de voir naître de leur emploi des procédés d'ime facile application pour la préparation de quelques métaux rares. ( 577 ) » Il y a donc là le germe d'une méthode ; nous espérons que les auteurs en poursuivront l'application, et nous demandons à l'Académie de les y encourager en décidant qu'elle accorde à leur premier essai son entière approbation. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. , MÉMOIRES LUS. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Des vésicules fmtsses vacuoles, des vacuoles, des vésicules pseudonucléaires et de la muuiplication utriculaire par division ; par M. A. Tkécul. (Commissaires précédemment nommés : MM. Brongniart, Decaisne, Montagne.) *. « Il est une sorte de vésicule qui joue un rôle non moins important que le nucléus dans l'organisation végétale. Je l'appellerai vésicule fausse vacuole, parce qu'elle a été confondue par la plupart des anatomistes et par M. Nà- geli lui-même avec les vacuoles qui se forment souvent au milieu du con- tenu des cellules. M. Hartig seul me paraît en avoir reconnu la nature; car c'est elle qu'il désigne sous le nom de Saftbldschen ; mais ce nom ne saurait convenir, parce que toutes les vésicules contiennent du suc , et plusieurs ont un suc homogène , tandis que le nom que je propose a l'avantage de bien préciser l'aspect de ces vésicules. » Les vésicules fausses vacuoles apparaissent dans le contenu de la cellule comme des cavités transparentes, pleines d'un liquide incolore, moins dense que celui de la cellule, et revêtues d'une membrane fort mince. Elle? sont globuleuses quand elles sont isolées ou seulement rapprochées; elles sont parenchymateuses quand elles sont fortement pressées. Elles varient beau- coup en grosseur, car tantôt elles sont en grande quantité dans une cellule, tantôt celle-ci est presque remplie par deux ou trois. Leur existence n'est souvent que passagère; mais fréquemment aussi ime partie seulement de ces vésicules sont résorbées : il en reste quelques-unes qui concourent à la multiplication utriculaire, et seules ou presque seules l'accomplissent dans certains organes. » M. Nâgeli les a très-bien décrites, mais il les regarde comme des va- cuoles, bien qu'il y reconnaisse une membrane. Une des raisons qui s'oppo- sent à ce que cet habile observateur considère ces prétendues vacuoles ( 578 ) comme des vésicules , c'est que la membrane qui les entoure est formée par le protoplasme environnant. C'est une considération contraire à celle-ci qui a empêché plusieurs anatomistes éminents de comprendre la multipli- cation utriculaire par division. Ces savants n'ont pu croire que la mince cloison qui traverse la cellule mère soit formée par le protoplasme ambiant. Parce qu'elle est intimement liée à la membrane externe, ils ont pensé qu'elle devait procéder de cette membrane. C'est ^influence de ces idées préconçues qui a sans doute empêché de découvrir un autre mode fort intéressant de cette multiplication par division. Je vais le décrire en quel- ques mots, parce qu'il se rattache à l'existence des vacuoles. » J'ai dit dans la dernière séance que , pendant l'extension des jeunes cellules, le protoplasme qui les remplit ne pouvant suivre cette extension, reste en partie adhérent au pourtour de cette cellule, et se retire en partie sur un ou plusieurs points de celle-ci. Il en résulte souvent deux ou plu- sieurs vacuoles qui s'étendent à mesure que la cellule grandit; elles sont séparées par des amas ou cloisons protoplasmiques plus ou moins épaisses qui produisent les membranes qui doivent diviser la cellule primitive. Tan- tôt il se forme une seule membrane mince qui se dédouble plus tard ; tantôt il en naît deux séparées par une épaisse couche de protoplasme, qui peu à peu est résorbée avec les parties correspondantes de la cellule mère. Ces membranes de séparation sont intimement unies à la mem- brane de cette cellule mère. » Ce joli phénomène se voit très-bien encore en ce moment sur les jeunes rameaux du Joli/fia africana, où il opère la multiplication des cellules al- longées des faisceaux fibro-vasculaires. Je l'ai observé aussi dans l'épiderme du jeune embryon de VOrobus variegatus. Il est bien clair ici que l'utricule primordiale, qui n'existe pas encore, et la membrane cellulaire ne jouent aucun rôle dans la production des membranes de séparation. C'est par im mode semblable que paraissent se multiplier assez fréquemment les cellules de la couche génératrice ; mais le plus souvent le protoplasme engendre les membranes de séparation sans qu'il y ait formation de vacuoles. » A la multiplication iftriculaire par division et par le nucléus s'ajoute donc la multiplication par les vésicules fausses vacuoles. J'ai surtout remarqué ce phénomène dans divers albumens et dans l'embryon du Pisum sali- vum, etc., où il existe simultanément avec la multiplication par les nucléus, et celle-ci, je suis tenté de le croire, se combine dans les cellules du Pisum, avec la multiplication utriculaire par division. J'ai remarqué qu'il est assez fréquent qu'un même tissu ait à la fois deux modes de reproduction. ( 579 ) » Pendant longtemps j'ai douté que cette multiplication des cellules par ces vésicules eût lieu, parce que très-souvent, étant fort petites et très-nom- breuses, la plupart d'entre elles sont résorbées. Comme on ne voit point croître sous ses yeux celles qui deviennent des cellules, on n'est pas certain de leur origine quand une fois elles sont grandes et que leurs petites sœurs ont disparu. En suivant la maturation des fruits pulpeux pour y voir la résorption de l'amidon, j'ai observé que dans les grandes cellules de plu- sieurs fruits {Lycopersicum esculenlum^ Solanum nigrum, etc.), les vésicules en question offraient des dimensions très-diverses. Il y en avait d'extrême- ment petites et d'autres qui atteignaient la dimension de grandes utricules. Je vis de plus que les membranes des vieilles cellules étant résorbées, leur contenu liquide se trouve épanché entre les autres utricules, et avec ce liquide les vésicules dont je m'occupe, les nucléus et les vésicules colorées, qui elles-mêmes prennent souvent la forme et la dimension de véritables cellules. Dans cette circonstance, nos jolies vésicules fausses vacuoles acquièrent de très-grands diamètres, et elles produisent des vésicules colo- rées ou chromulifères. Pour cela, il se développe sur divers points de leur pourtour une couche protoplasmique d'une certaine épaisseur, qui fré- quemment est limitée vers l'intérieur de la cellule par une pellicule, dans laquelle couche on voit apparaître de la matière colorante, qui bientôt aussi se montre renfermée dans des vésicules. » Mais ces fruits pulpeux constituent des cas très-particuliers; il fallait s'assurer s'il en était bien ainsi dans les cas où je les avais étudiées précé- demment. L'albumen du maïs m'en offrit un bel exemple qui ne laisse rien à désirer à cet égard; car, à la multiplication utriculaire par les nucléus, dont j'ai parlé dans la dernière séance, cet albumen joint la multiplication par les vésicules fausses vacuoles , et celles-ci ont même une bien plus grande part que le nucléus à la production des cellules. Dans ses utricules naissent souvent de nombreuses vésicules, mais un petit nombre d'entre elles s'accroissent; elles refoulent les autres, le protoplasme et le nucléus, dans les intervalles qui les séparent, où le tout est résorbé. C'est de la même manière que se multiplient les cellules de l'albumen de bon nombre de plantes. Mais quand les vésicules sont peu nombreuses, elles ont tout de suite l'apparence de jeunes cellules, et c'est pour cela qu'il n'est pas venu à l'esprit des anatomistes de les rapprocher des prétendues vacuoles, c'est-à*dii'e dps vésicules fausses vacuoles contenues dans beaucoup de Gel Iules.: ;, »^ Entre? les yé^icules fausses vacuoles et le nucléus s'en placent d'autres ( 58o ) que je puis appeler vésicules pseudonucléaires, parce qu'elles commencent par des globules protoplasmiques homogènes, semblables aux très-jeunes nucléus. J'en citerai trois des plus intéressantes. L'une d'elles est si remar- quable, que j'ai été quelque temps sans savoir si je n'avais pas sous les yeux un végétal parasite nouveau; mais je finis par découvrir dans quelques spécimens des caractères qui m'ont prouvé qu'elle est bien un élément du fruit du Solarium nigrum qui la contient. Elle débute par un globule gri- sâtre qui grossit, et sur un point périphérique duquel naît une aréole verte, laquelle, vue de côté, a souvent la forme du croissant. Le reste de la substance est gris et homogène. Mais elle n'est pas toujours simple. Le globule gris ou la vésicule primitive peut en produire deux, trois, dix ou même vingt dans son intérieur, et elle continue de les entourer. Ces vingt vésicules secondaires ont la dimension et la structure de la vésicule simple, c'est-à-dire qu'elles ont une aréole verte et un contenu grisâtre. Dans quel- ques vésicules des plus composées on remarque parfois un nucléus avec son nucléole parmi les vésicules secondaires. Dans d'autres il existe une ou plusieurs vésicules remplies d'un liquide rose. Enfin, chez quelques-unes il se fait une vacuole remplie d'un liquide incolore qui refoule toutes les vési- cules simples sur le côté, et qui dilate tellement la vésicule mère, que j'en ai vu atteindre le diamètre énorme de o,i4 de millimètre. Les grandes vési- cules composées pleines de vésicules simples atteignent 0,06 de millimètre, et la vésicule simple a environ de o,oo5 à 0,008 de millimètre. » Le fruit des Solarium dulcamarn et Berterii contiennent aussi des vési- cules qui commencent par des globules gris, dans lesquels se forme une vacuole qui finit par occuper à peu près toute la capacité de la vésicule, en refoulant le protoplasme qui est bientôt réduit à une couche périphérique plus ou moins épaisse. Dans les parties où le protoplasme a conservé le plus d'épaisseur, se développent des petites taches jaunes dans le S. Berterti, oranges dans le S. dulcamara, lesquelles taches ne tardent pas à se montrer comme des vésicules contenant des granules colorés. Les vésicules mères, nées, ainsi que le nucléus, d'un globide protoplasmique, prennent donc comme lui les caractères et les dimensions des cellules véritables. » Je terminerai cette communication par une vésicule non moins curieuse que les précédentes; mais je ne l'ai pas vue se changer en cellule, bien qu'elle en offre un mode de multiplication. Elle est contenue dans les cellules incolores du pédoncule pulpeux du Podocarpus siriensis. Elle est sans couleur et ressemble par son volume et son aspect, à première vue, à la vésicule fausse vacuole ; mais elle se rapproche du nucléus en ce que son % ( 58i ) conlenu présente dé fines granulations. Ses dimensions varient de o,o3 de millimètre à 0,0007. Quand elle offre cette dernière mesure, elle ne con- «, stitue qu'un petit granule blanc. Elle est ordinairement arrondie, mais sa forme est altérée par son mode de multiplication. Il se développe à sa sur- face des petites ampoules qui deviennent globuleuses en grandissant. Leur base semble se resserrer au contact de la vésicule mère, et il en résulte des vésicules nouvelles qui peuvent rester adhérentes à la mère et produire à leur tour une autre génération, etc. Quelques-unes de ces vésicules donnent naissance à une douzaine environ de ces ampoules qui peuvent devenir autant de vésicules distinctes. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. L'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix de Sciences mathématiques de 1 858 (Démonstration d'un théorème donné par Legendre dans sa Théorie des nombres). Ce Mémo'ire, écrit en italien, et qui porte pour épigraphe : Arnica veritas, a été inscrit sous le n° 2. ANATOMIE. — Nouveau procédé pour étudier les éléments de la moelle épinière et du cerveau à l'état frais; parM.. Nf. Jaccbowitsch. « De tout temps on a cherché à conserver dans toute leur intégrité les éléments primitifs du système nerveux, afin de pouvoir étudier les qualités caractéristiques de leur véritable nature et lever les nombreux doutes qui existent encore à cet égard. Ces douteà ont pris naissance dans les dif- férentes méthodes de préparation, et cela avec plus ou moins de raison, car les différents réactifs chimiques dont on se sert pour mettre en évidence les éléments nerveux réagissent nécessairement d'une manière nuisible sur eux et peuvent leur faire perdre les qualités que possèdent les cellules ner- veuses. Ces raisons m'ont engagé à étudier les éléments nerveux autant que possible à l'état frais et sans employer aucun réactif; mais il y a plusieurs obstacles qui s'opposent à ce qu'on les voie d'une manière bien distincte, tels que la grande finesse et l'extrême délicatesse qui les caractérisent ainsi que les masses qui les entourent et les recouvrent. C'est pour cela que j'ai eu recours à une dissolution de carmin dans l'ammoniaque que M. Ger- lach emploie depuis longtemps, avec beaucoup de succès, non-seule- ment pour la coloration des matières animales et pour les injections des 0. R,, i858, ape Semestre. (T. XLVII, N° l«.) , 78 ( 58a ) vaisseaux, mais aussi pour la préparation des éléments nerveux qu'il laisse toutefois plongés pendant vingt-huit jours dans luie faible dissolution de chromate de potasse, avant de les soumettre à l'imbibition du carmin. Mes essais ont été couronnés d'un succès complet. » Voici le procédé que j'ai employé. Veut-on, soit extraire les cellules nerveuses, soit seulement s'assurer de la présence de ces cellules, soit enfin observer leurs différences dans l'une ou l'autre région; on coupe d'abord la moelle épinière ou le cerveau en plusieurs morceaux correspondant à ces régions. Ensuite on prend, avec une lancette ou avec la pointe d'un cou- teau, un peu de substance de la masse grise du cerveau ou de la moelle épinière qu'on étend sur un verre; après y avoir ajouté quelques gouttes de la dissolution de carmin, de manière à couvrir entièrement toute la masse que l'on veut examiner, on met la préparation de côté. Au bout d'une demi-heure à peu près, on la recouvre d'un petit verre mince, et on la met sous le microscope. I^e résultat de ce procédé si simple est en effet surprenant : non-seulement on trouve les éléments nerveux fortement co- lorés, mais ils se présentent à notre vue entièrement isolés des masses qui les entourent, celles-ci n'ayant pas été colorées. » I. Si l'on a pris la substance grise dans les cornes antérieures de la moelle épinière, on aperçoit les grosses cellules étoilées, irrégulières (cellules du mouvement). On peut en même temps s'assurer d'une manière bien évi- dente : » A. Que ces cellules possèdent incontestablement une membrane, car celle-ci n'ayant pas été colorée présente ainsi distinctement des contours bien visibles qui contrastent avec le contenu de la cellide. » B. Que le contenu de la cellide s'est faiblement coloré. Il présente une couleur mate, mais il est tout à fait homogène. Les petits grains que pré- sente d'ordinaire le contenu de la cellule ne s'y voient nullement ; ils appa- raissent seulement quelques heiu'es plus tard, et, d'une manière très-mani- feste, après plusieurs jours. Cette circonstance m'autorise à admettre, avec raison je crois, que cet aspect finement granulé ou ponctué des cellules nerveuses doit être attribué, en partie, aux différents réactifs chimiques dont on s'est servi jusqu'ici, et en partie à la décomposition que subissent les cellules. La cellule nerveuse présente donc à l'état frais un contenu ho- mogène et d'une couleur mate. Ce contenu est en outre tenace et élastique, car si l'on comprime une cellule, la membrane crève et le contenu sort en s'agglomérant en boules qui conservent quelquefois des prolongements appartenant à la cellule. Si l'on continue la compression, les boules pren- t -^83 ) nent les formes les plus variées qui disparaissent pour faire de nouveau place à la forme de boules, dès que la compression vient à cesser. " C. Que les prolongements de la cellule nerveuse ont aussi une mem- brane qui provient de la membrane de la cellule. Elle passe sans interrup- tion de celle-ci sur les prolongements. Cela ressort clairement du double contour des prolongements dont l'un appartient à la membrane et l'autre au contenu, ce que l'on peut de même très-bien voir sur la cellule elle- même 1h où un gros prolongement en a été arraché. Dans ce cas, on re- marque distinctement une circonférence entourée par un bord net et fin qui n'est pas coloré et qui représente le contour de la membrane, à l'inté- rieur de laquelle se trouve le contenu coloré. On peut s'assurer en même temps que le contenu des prolongements n'est que la continuation immé- diate du contenu de la cellule, de même que la membrane qui les entoure n'est que la continuation immédiate de la membrane de la cellule ner- veuse. 1) D. Que la grosseur et le nombre des prolongements est très-variable. Les plus gros se divisent ordinairement en d'autres plus fins, cependant il y en a aussi de très-fins qui proviennent directement de la cellule. Quant au nombre des prolongements, on peut admettre qu'il y en a en moyenne jusqu'à douze provenant d'une cellule y compris les divisions très-longues de ces mêmes prolongements. » E. Que la grandeur et la forme des grosses cellules diffèrent aussi. Elles présentent les formes les plus simples comme les plus bizarres; tantôt elles sont triangulaires, quadrangulaires, irrégulièrement rondes, etc.; mais toutes ces formes rappellent toujours une forme étoilée irrégulière. Leur largeur est en moyenne de o""",o5 jusqu'à o""°,o8, et leur longueur deo°"",o6ào'"'",ii. » Partout où j'ai mis en évidence ces cellules dans les préparations dur- cies par l'acide chromique, le procédé en question les fait clairement res- sortir, c'est-à-dire dans toute la moelle épinière, dans le pont de Varole, le cervelet, en un mot partout où naissent les nerfs du cerveau et de la moelle épinière, excepté dans les nerfs qui sont propres à la moelle al- longée et dans ceux des trois principaux sens. » IL Les cellules fusiformes (cellules de la sensibilité) des cornes posté- rieures de la moelle épinière, de la moelle allongée, du cerveau et du cer- velet, présentent, comme les cellules du mouvement, incontestablement toutes les qualités qui caractérisent la cellule en général. Elles se distin- guent cependant de celles-ci, comme je l'ai déjà indiqué, surtout : a par .J>r\' ( 584 ) leur forme qui reste constamment fusiforme; b par le nombre des prolon- gements (ordinairement il y en a trois, très- rarement quatre); c par leur grandeur qui est presque constante, leur longueur est de o""",o8, et la lar- geur de o""",02. Ce qu'il y a de remarquable dans les prolongements des cellules nerveuses fusiformes, c'est surtout leur finesse et leur longueur considérable. » III. Les cellules nerveuses ganglionnaires de la première et deuxième espèce que l'on trouve dans les ganglions spinaux, dans l'intérieur de la moelle épinière, de la moelle allongée, des corps quadrijumeaux et du cer- velet, ainsi que dans les cordons et les ganglions nerveux sympathiques proprement dits, sont précisément les éléments que l'on obtient le plus facilement par le procédé ci-dessus indiqué, et c'est ainsi que je suis arrivé peu à peu à employer cette méthode en général. Quant à leur forme, il est hors de doute qu'elles sont exclusivement ovales ou rondes, et jamais je n'ai pu trouver ces cellules sous une autre forme. Outre les qualités générales qui ont déjà été décrites, on peut encore étudier sur ce genre de cellules deux points importants concernant les cellules nerveuses en général, qui sont l'objet des recherches et des controverses des savants, savoir : » a. Que la membrane de la cellule passe sur le cylindre-axe et que celui- ci est rempli par le contour de la cellule. Parmi les fibres primitives des nerfs sympathiques, celles qui n'ont pas de névrilème, ou qui sont nues, présentent très-bien cette disposition, de manière à ne plus laisser de doute à cet égard. Je dois ajouter ici une observation qui a été faite par un savant distingué de Berlin, M. Lieberkiihn, que j'ai eu l'occasion de faire aussi sur quelques cellules, mais rarement; c'est-à-dire que le cylindre-axe ne prend pas sou origine du contenu de la cellule, comme cela se voit chez les cellules du mouvement, de la sensibilité et la plupart des cellules gan- glionnaires, mais du nucléole de la cellule. » b. Qu'on y trouve parfaitement le rapport des cellules nerveuses avec le stroma dans lequel elles sont plongées, qui lui-même est composé de tissu cellulaire et renferme des corpuscules de tissu cellulaire. » IV. Pour les fibres primitives des nerfs, il est à remarquer que par ce procédé leurs cylindres-axes sont seuls colorés par le carmin, tandis que le névrilème et la substance médullaire ne le sont pas, ce qui fait ressortir d'une manière nette et claire la structure d'une fibre primitive en montrant la simphcité de sa conformation. On observe ici des corpuscules de tissu cellulaire aussi bien dans le tissu cellulaire qui entoure les cellules des gan-^ glions que dans le névrilème qui entoure les cylindres-axes. Et de cette- ( 585 ) manière on peut reconnaître et constater la nature du névrilème, comme étant du tissu cellulaire. » Outre les qualités spéciales appartenant aux cellules nerveuses que ce procédé nous fait voir si facilement et d'une manière si claire, ce qui est un avantage incontestable dans les recherches histologico-anatomiques, il donne encore la solution d'importantes questions anatomico-physiologiques. » V. Comme je l'ai déjà indiqué ailleurs, les ceUules de la même espèce sont unies entre elles; ce procédé vient non-seulement confirmer l'existence de la communication de ces cellules, mais il établit encore un fait tout nouveau. » VI. L'union directe entre une cellule de la sensibilité et une cellule du mouvement, union qui s'opère au moyen d'un prolongement très-fin et excessivement long qui par ses qualités appartient plutôt à la cellule de sensibilité et provient plutôt de celle-ci que de la cellule de mouvement. En constatant une voie de communication directe entre la sensibilité et le mou- vement, nous arrivons à un fait anatoraique tout nouveau qui nous fait comprendre un grand nombre de fonctions physiologiques du système nerveux et nous donne l'exphcation de beaucoup de phénomènes physio- logiques et pathologiques. » VII. Lorsque dans les préparations durcies par l'acide chromique qui représentent si bien l'ensemble d'une région de la moelle épinière ou du cerveau, on prend les différents éléments nerveux qui se trouvent ici groupés ensemble, pour les comparer avec ceux que l'on a préparés à l'état frais, on peut s'assurer que les cellules n'ont rien perdu de leur forme et que leur grandeur même n'a presque pas diminué. Cela résulte de la comparaison des mesures, les cellules nerveuses obtenues par les préparations avec l'acide chromique donnant en moyenne o^^joS à o™"',o5 pour les cellules du mouvement, et o^^joa à o™°',oi5 pour les cellules de la sensibilité. Ce qui m'autorise pleinement à tirer la conclusion suivante : que les investi- gations faites à l'aide des préparations avec l'acide chromique ont conservé toute leur importance et que les résultats qu'elles ont donnés doivent être reconnus.comme vrais et exacts. » ? Cette nouvdle partie du travail de M. Jacubowitsch est renvoyée, comme l'avaient été les précédentes, à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. ( 586 ) PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur un second centre spinal du nerf grand sympathique ; par ^\. A. Budge. (Commissaires, MM. Duméril, Milne Edwards, Cl. Bernard.) « Des expériences décisives et irréfutables ont démontré (i) que la par- tie cervicale du nerf grand sympathique prend sa source dans la moelle épinière, et que tous les phénomènes qui dépendent de ce nerf, c'est-à-dire son influence sur la dilatation de la pupille et l'augmentation de la chaleur dans la tête, peuvent être produits si l'on irrite ou détruit cette partie de la moelle épinière qui est bornée au segment compris entre la sixième vertè- bre cervicale et la troisième vertèbre dorsale. Cette partie est avec raison désignée comme un centre du nerf grand sympathique cervical. « C'est encore pour xine autre partie du même nerf, savoir pour la partie lombaire, que j'ai réussi à trouver un centre spinal. Ce nerf est, dans les lapins, situé entre les deux muscles psoas, derrière l'artère aorte descendante et la veine cave inférieure. Les nerfs des deux côtés sont situés tout près l'un de l'autre et sont souvent conjoints par des branches fines intermé- diaires. » Pour rechercher si ce nerf présidait à certains mouvements, j'ai éthé- risé un lapin mâle adulte, puis j'ai isolé les nerfs de ses deux côtés en les posant sur une lame de verre, enfin je les ai galvanisés. Chaque irritation produit sur-le-champ des contractions du rectum, de la vessie et des vais- seaux déférents. Il est connu que le rectum et la vessie se meuvent spontané- ment, sans qu'une irritation artificielle ait eu lieu; tandis que les vaisseaux déférents n'ont pas ordinairement de contractions spontanées. L'effet de la galvanisation sur le rectum et la vessie se reconnaît idonc unique- ment par des mouvements qui sont plus énergiques et qui se montrent tout à coup; mais les vaisseaux déférents, qui jusque-là étaient sans mou- vement, font subitement des mouvements péristaltiqiies, quand le nerf grand sympathique a été irrité. )) J'ai observé que l'effet du galvanisme n'atteint son maximum qu'après un certain temps, et ne cesse pas au même moment que l'irj'itation cesse : la même observation peut être faite pour la plupart (Jes muscles placés sous l'influence du nerf sympathique. (i) Voir Comptes rendus, tome XXXIII, i85i , page 870 ; tome XXXV, i852, page i55 ; tome XXXVI, i853, page 377. ^ ( 587 ) » En irritant un point après l'autre, on peut préciser le lieu où la partie lombaire du nerf sympathique agit sur le rectum, la vessie et les vaisseaux déférents. Ce lieu se trouve dans le ganglion qui est situé près de la cin- quième vertèbre lombaire. Au-dessus de ce ganglion, il n'y a plus d'effet sur les organes ci-dessus désignés. » Pour remonter encore plus loin, et spécialement pour rechercher si la cause de l'effet est dans le ganglion ou dans la moelle épinière, j'avais dé- nudé, sur un lapin, la moelle épinière lombaire, depuis la troisième jusqu'à la sixième vertèbre. En galvanisant la région de la moelle qui correspond à la quatrième vertèbre lombaire, j'ai vu se manifester des contractions éner- giques des vaisseaux déférents. Le lieu où l'on peut apercevoir ce phéno- mène est limité sur un espace d'environ trois lignes ; au-dessous ou au- dessus de cet espace, la galvanisation est sans effet. J'ai donné à ce lieu le nom de centre yénito-spinal. » C'est là aussi que se trouve le centre spinal pour le mouvement de la vessie et du rectum, mais il est d'une étendue un peu plus grande. » Si le nerf grand sympathique lombaire de l'un des côtés est coupé, l'ir- ritation du centre produit de forts mouvements du vaisseau où le nerf est intact; de l'autre côté, les mouvements ne manquent pas complètement (puisque des combinaisons ont lieu entre les deux nerfs sympathiques), mais ils sont ordinairement très-limités. » Les deux branches communicantes qui sortent du quatrième nerf lombaire, qui se trouve entre la quatrième et cinquième vertèbre lom- baire, forment l'union entre le centre génito-spinal et le nerf sympathique qui préside aux mouvements du rectum, de la vessie et des vaisseaux déférents. » ORGANOGÉNIE. — Sur la croissance des muscles; par M. Budge. « J'ai réussi à découvrir un moyen par lequel on saurait décomposer un muscle dans toutes ses fibres, en sorte qu'elles restent intactes et qu'on en peut compter le nombre exact. Je prends la liberté d'ajouter à ce Rapport quelques muscles traités de cette manière. » L'agent dont je me sers est une combinaison d'acide nitrique con- centré et de chlorure de soude qui dissout le tissu cellulaire entre les fibres musculaires sans que les parties essentielles des fibres soient attaquées. » Le muscle ayant été laissé vingt-quatre heures dans le liquide, une légère pression suffit pour le décomposer. Si on le laisse plus longtemps dans ( 588 ) le liquide, il se décompose dans ses fibrilles et permet de connaître ^ com- position élémentaire. On peut rendre sensibles aux yeux, de la manière la plus facile, les sarcous éléments, comme les appelle M. Bowman, et démon- trer que la théorie de M. Schidann, selon laquelle les fibres musculaires sont formées de fibrilles variceuses, n'est pas juste. » Je me suis servi de la séparation des muâcles pour comparer le nombre des fibres chez les animaux petits et grands, et pour constater si de nou- velles fibres musculaires se forment pendant qu'un muscle croît, ou bien si elles existent toutes dès la première formation et n'augmentent qu'en volume. Cette dernière opinion est la plus générale; cependant mes dénom- brements répétés m'ont prouvé le contraire : le même muscle fait voir chez, déjeunes grenouilles beaucoup moins de fibres que chez les vieilles, comme le montre le tableau suivant : Grandeur de la grenouille Nombre des fibres du sommet de la tête jusqu'à Panus. du muscle gastrocnémien. mm i3,oo _ io53 17,00 1727 33,75 1925 33,75 2271 46,00 3434 80,00 5711 » L'accroisement des muscles repose donc sur deux changements, en tant que, 1° chaque fibre devient plus épaisse et plus longue, comme les recherches microscopiques le prouvent ; 2° des fibres nouvelles se forment. « Il était intéressant de connaître quelles altérations les muscles subissent par le manque de nutrition. Dans ce dessein, on prit deux grenouilles mâles et de même grandeur, dont l'une fut tuée sur-le-champ, l'autre .après trois mois et demi, temps pendant lequel elle n'avait rien mangé. Chez ces deux animaux, toutes les fibres du muscle gastrocnémien ont été comptées, et l'on en a en outre mesuré la largeur. Chez la première grenouille il se trou- vait 4462 fibres, chez là deuxième 3664- Ces fibres n'avaient pas toutes la même largeur, surtout chez la grenouille qui n'avait pas souffert; celle-ci n'en avait aucune qui égalât en ténuité les fibres les plus déliées de la seconde ; cette seconde, au contraire, n'avait que très-peu de fibres de moyenne épaisseur et aucune des grosses. C'est ce que montre le tableau suivant : { % ) De Largeur des fibres. j' r = Nombre des fibres ayant cette largeur - chez la 1''' grenouille. chez la 2' gronouillc. j mm 1 2 """ '' T8Ô ^ 180 0 93 ^ 3 i8o 12 180 248 2044 8 i8o 7 180 733 1210 i3 180 17 180 ioi3 268 18 180 22 i8o 763 48 23 i8o 27 , 180 544 I 28 i8o 32 ibo 416 0 33 180 37 180 430 0 38 180 42 180 218 0 43 47 180 80 0 48 180 52 i8o 16 1 0 180 68 I 0 4462 3664 » Il s'ensuit de là que le nombre des fibres diminue par manque de nutrition et qu'elles perdent considérablement de leur largeur. » (Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) CHIRURGIE. — Note sur le tubage de la glotte et la trachéotomie ; par M. LoisEAU. « Le tubage simple du larynx n'ayant pour but que d'ouvrir un passage à l'air et sans l'utiliser à l'introduction des styptiques les plus énergiques , ne nie paraît nécessaire que lorsque le larynx est œdématié ou que l'épi- glotte ne fonctionne plus; car le simple passage d'un tube volumineux, d'une éponge ou de tout autre écouvillon suffit en général pour en détacher suffisamment les fausses membranes et permettre à l'air un passage conve- C. R., i858, a"»" Semestre. (T. XLVII, N» 13.) 79 (590) iiable. D'un autre côté, ce serait une erreur de croire que ce simple tubage peut remplacer ta trachéotomie ; il faut pour cela que, comme elle, il éta- blisse une espèce de barrière entre les parties infectées et les parties saines. Or, le seul moyen de remplir cette indication consiste à tuber depuis la bouche jusqu'au-dessous de la partie déjà infectée ; et encore, pour éviter l'inconvénient du refoulement des fausses membranes, inconvénient qui peut être sérieux lorsqu'il n'est pas compensé par l'introduction de styp- tiques, il faudrait pratiquer cette opération un peu avant la formation des fausses membranes, ou du moins les extraire avec le plus grand soin à l'aide d'écouvillons introduits sous un très-petit volume et susceptibles d'une grande dilatation après leur introduction, tels que pinces à trois ou plu- sieurs branches, éponges comprimées, pinceaux de poils susceptibles d'être repliés ou distendus au moment où on les fait sortir d'une sonde étroite, comme celle de Belloc par exemple. Or pour pratiquer te tubage, et après avoir mis pendant de longues années à contribution presque toutes ces sub- stances, fait fabriquer des sondes spirales élastiques de toutes les formes, j'en reviens aujourd'hui à préférer le premier moyen employé par moi en avril iS/jo, c'est-à-dire à l'emploi d'une sonde assez vohimineuse offrant une brisure au niveau de la bouche : il suffit alors d'y adapter un anneau métal- lique assez résistant et pourvu d'un pavillon qui permette de le traer autour de la tête. Le succès obtenu dans un cas d'œdèrae.de la glotte et signalé tout récemment à la Société des Hôpitaux est une preuve de plus en faveur de ce moyen, qui du reste est d'une application extrêmement facile, les sondes à trachéotomie ordinaires peuvent même être utilisées en pareil cas; en supprimant l'un des pavillons des sondes doubles, on a un instrument susceptible de s'allonger suivant le besoin. » Ce moyen a sans doute un grave inconvénient : aussi n'en ai-je jus- (ju'ici conseillé l'usage que dans le cas où la trachéptomie était refusée; cependant, comme la trachéotomie elle-même compte très-peii de succès avant l'âge de trois ans, et que dans certaines épidémies tous les moyens pa- raissent échouer, je ne vois pas pourquoi on ne l'emploierait pas au moins dans ces cas. ». Cette Note est renvoyée à l'examen de MM. Velpeau, J. Cloquet, Jobert de Lamballe, déjà nommés pour un Mémoire de l'auteur sur un procédé pour introduire dans les voies aériennes des instruments destinés soit à les cautériser, soit à en extraire les fausses membranes dans- le cas du croup. (59- ) CHIRURGIE.— Remarques à l'occasion d'une communication récente sur la taille sous-pubienne membraneuse ou moyen d'extraire la pierre de la vessie sans intéresser cet organe; par M. A. Mercier. (Commissaires, MM. Velpean, Jobert de Lamballe, Civiale.) «' Ce procédé n'est pas nouveau; il n'est tantôt que le grand appareil, le seul employé depuis i525 jusqu'à la fin du xvii" siècle et auquel on n'a fait d'autre modification que celle qu'on a empruntée à la taille latéralisée, de ménager le bulbe; tantôt la taille latéralisée elle-même, d'après le pro- cédé de Lecat. Dans cette résurrection, au reste, j'ai ma part à reven- diquer. Voici, en effet, ce que j'écrivais en i856, dans mes Recherches sur le traitement des maladies des organes génitaux et urinaires, p. 585, à propos du grand appareil si décrié : « Sans l'invention de la litholritie, je suis con- )) vaincu qu'on serait revenu à cette méthode, un peu modifiée, pour les » pierres peu volumineuses; car, à moins d'être faite outre mesure, la di- » latation a moins de dangers que la division des plexus prostatiques, à la- » quelle expose l'instrument tranchant. » Et plus loin, p. 588, j'ajoute, à propos de la taille latéralisée : « Quant à l'étendue de l'incision du col de » la vessie, les opinions sont partagées : les uns la veulent telle, que le cal- » cul sorte sans difficulté; d'autres, particulièrement Lecat, la font très- » étroite et comptent principalement sur la dilatation. Je me rangerais plus » volontiers à cette dernière opinion, parce que le col est si élastique, que « j'ai été étonné moi-même du degré auquel je parvenais sans déchirure et » pour ainsi dire sans douleur, avec mon dilatateur. » » Enfin, p. 6o4, j'insiste sur ce fait que la portion membraneuse est elle- même beaucoup plus dilatable qu'on ne le croit et que ne le pense encore M. Heurteloup. » Mais que pouvais-je obtenir avec mon dilatateur? Je l'ai dit p. 44^ ^^ la deuxième édition de mes Recherches sur les valvules de la vessie : « En sup- » posant qu'on tire l'instrument jusqu'à son bec (ce qu'on doit rarement » faire, puisqu'on aurait ainsi une dilatatioii qui aurait un centimètre de lar- » geur sur trois d'avant en arrière ), ce bec l'empêcherait de descendre com- » plétement dans la région prostatique. » Ainsi cette dilatabilité contre laquelle je croyais devoir me mettre en garde donnerait au col 8 centimètres de circonférence ou presque 3 centimètres de diamètre; et remarquez que je m'occupe dans cet endroit du traitement de certaines rétentions d'urine dans lesquelles il importe de ne produire ni déchirure, ni même inflamma- 79.. *.' ( 592 ) tion tant soit peu vive. Il serait rarement possible d'arriver, chez les adultes, à ce degré de dilatation sans soufï'ra'ïices ; mais on y parvient aisément chez les vieillards, dont j'ai vu la partie profonde du canal acquérir, parle seul fait d'un engorgement prostatique et sans dilatation, jusqu'à 6 centimètres de circonférence. Que serait-ce si on dilatait après avoir fait un ou deux débridements superficiels? » M. TitiRi adresse de Sienne une Note sur lès travaux des anatomistes modernes relatifs à la structure intime de la rate, et sur la part qu'il a prise par ses propres recherches aux progrès qu'ont faits dans les dix dernières années l'anatomie et la physiologie de cet organe. Les résultats qu'il reven- dique principalement comme siens sont les suivants : « 1°. La démonstration d'un nouvel élément anatomique dans la com- position de la pulpe splénique : les cellules fusiformes nucléées; » 2°. La détermination morphologique des corps constituant l'épithé- lium vasculaire : cellules fusiformes nucléées; )) 3°. La séparation incessante des cellules épithéliales de la surface iriterne de tout l'appareil vasculaire (vaisseaux lymphatiques, veines et artères), cellules représentées dans le sang par des globules grands, blancs, nucléés : globules épithéliacés. » Ces résultats, dont la propriété lui est assurée, dit-il, par la date de ses publications, il les a retrouvés dans des publications de date postérieure où ses travaux ne se trouvent point cités, et poiu-raient bien ne pas avoir été connus des auteurs par suite de la distance des lieux et la différence des langues. (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Andral, Cl. Bernard.) M. H. Jeanneret adresse de Charlton-Kings, près de Cheltenham (Angle- terre), un Mémoire sur sa méthode de traitement du choléra-morhus. La base de ce traitement est le camphre, qu'il administre le plus souvent associé à une poudre aromatique; le camphre doit être donné très-divisé, tel qu'on l'obtient en précipitant la solution alcoolique au moyen de l'eau ou encore trituré dans l'huile. Quand on prend la substance à l'état cris- tallin, elle agit plus lentement et cause souvent une sensation j)énible à l'épigastre. Les effets de ce mode de traitement qui avaient été des plus heureux ,*■ ( 593) pendant les premiers iriois de l'épidémie de Londres de i854, ne furent plus les mêmes après le mois d'octobre, la maladie ayant changé de caractère et étant devenue une véritable- dyssenterie. Sous cette dernière forme, quoique moins menaçante, elle était plus rebelle à l'action des remèdes et souvent accompagnée d'une fièvre avec rémission plus ou moins complète le jour, mais avec exacerbation la nuit. Dans ces cas, le camphre aromatisé ne pro- duisait aucun effet utile, et il fallait avoir recours à une autre médication dirigée principalement contre la fièvre. (Renvoi à l'examen delà Section de Médecine et de Chirurgie, constituée en Commission spéciale pour le concours du legs Bréant.) M. Tavignot soumet au jugement de l'Académie ini Mémoire ayant pour titre : Nouveau système de ventilation par les appareils yazo-fumivores. L'au- teur, dans la Lettre d'envoi, annonce ce Mémoire comme formant la se- conde partie d'un travail dont la première aurait été présentée il y a moins de trois mois. Cette première partie n'est jamais parvenue à l'Académie, qui seulement a reçu dans la séance du 19 juillet une Lettre dans laquelle M. Tavignot parlait de ses recherches sur « l'asphyxie chronique due à l'éclairage au gaz ». Le présent Mémoire, dans lequel l'auteur précise ce qu'il entend par asphyxie chronique, compare entre eux les divers modes d'éclairages suivant qu'ils exposent plus ou moins à ce danger, et fait con- naître les moyens qu'il a imaginés pour l'écarter, est renvoyé à l'examen d'iuie Commission composée de MM. Babinet, Combes, Bernard. CORRESPONDANCE. M. LE Ministre ue l'Agriculture, du CosniERCE et des Travaux publics transmet le vœu émis par le Conseil général du département de l'Hérault dans sa dernière session, tendant à ce que le Gouvernement fasse continuer en 1 869 les recherches sur les maladies des vers à soie commencées en 1 858 par M. deQuatrefages. « Comme c'est l'Académie des Sciences, dit M. le Ministre, qui a prescrit l'exploration exécutée dans le midi de la France par MM. de Quatrefages, l^eligot et Decaisne, c'est à elle qu'il appartient d'examiner quelle suite peut être donnée au vœu dont il s'agit dans l'intérêt de notre industrie séri- cicole. J'ai en conséquence l'honneur de vous transmettre l'extrait de la vV ^*- ( 59-4 ) flélibération prise par le Conseil général de l'Hérault, en vous priant d'en saisir l'Académie. » Ija Lettre de M. le Ministre et la pièce imprimée qui l'accompagne sont renvoyées à la Commission des maladies des vers à soie, qui en fera l'objet d'un Rapport à l'Académie, M. LE Secrétaire perpétitel fait hommage à l'Académie, au nom de l'au- teur J/. Hollard, d'un opuscule intitulé : .0 Études sur les Gymnodontes et en particulier sur leur ostéologie et sur le^ indications qu'elle peut fournir pour leur classification ». M. Despretz présente à l'Académie un ouvrage de M. le D' Robert Remak, qui a pour titre : Galvanolherapie der nerven und muskelkrankeiten. • « M. Remak a employé les courants continus et presque constants d'une pile de Daniel, composée de plus ou de moins d'éléments. ' ' » En France, on s'est surtout servi d,es courants discontinus, produits parles appareils d'induction. , » La lecture de l'ouvrage de M. Remak ne peut qu'êtie très-utile aux hommes qui s'occupent de l'application de l'électricité à la médecine. » ASTRONOMIE. — Note de M. Chacornac sur la comète de Donati. (Présentée par M. Le Verrier.) '< J'ai commencé le 10 septembre à observer la comète de Donati avec la grande lunette équatoriale de MM. Secretan et Eichens, en employant des grossissements variant de 60 à 770 fois, ces grossissements donnant tous de belles images des étoiles. « Le 10 septembre, le noyau de la comète, examiné avec le plus faible grossissement, paraissait rond et très-brillant. La chevelure qui l'envelop- pait avait un faible éclat ; il s'en détachait nettement comme un disque planétaire. A mesure qu'on appliquait à la lunette des grossissements de plus en plus forts, cet aspect se modifiait. Une nébulosité, d'abord faible, grandissait successivement, à tel point qu'avec le grossissement de 770 fois le noyau de; la cpmète apparaissait comme une nébuleuse ayant seulement une concentration de matière à son centre. ■> A l'œil nu, le noyau, environné de la chevelure, paraissait d'un éclat au moins égal à celui des étoiles les plus brillantes de la queue de la Grande Ourse. Des comparaisons photométriques directes ont montré que la partie ( 595 ) la plus lumineuse du noyau, vu avec le plus faible grossissement, était cependant d'un éclat inférieur à celui de l'étoile v Grande Ourse. Ce raéme jour, la lumière de la comète n'offrait pas visiblement de traces de lumière polarisée. » La chevelure qui entourait le noyau de la comète ne présentait rien -de remarquable; elle s'étendait uniformément de part et d'autre sans présenter de différences d'éclat nettement accusées, sa lumière faible se confondant graduellement avec le fond sombre du ciel sans présenter de limites tran- chées. » Le 1 1 septembre, la comète n'offre rien de remarquable. Son noyau, qui paraît plus brillant que le lo, est observé de nouveau avec les forts grossissements : il présente les mêmes apparences que la veille. Il est com- paré photométriquement à la lumière de la chevelure. La partie sud de celle-ci est trouvée plus brillante que la partie nord, et son intensité totale est une fraction minime de l'intensité lumineuse du noyau. » Le i3 septembre, l'éclat du noyau a été comparé photométriquement à celui d'une étoile de 7* à 8*^ grandeur. L'intensité lumineuse du noyau et celle de la chevelure de la comète ont été aussi comparées. » Le 14, des observations analogues constatent que la lumière de la portion sud de la chevelure continue d'être plus brillante que celle nord. » La comète, examinée dans la grande lunette dépourvue de tout ocu- laire, avec un polariscope SaVart, offrait des traces de polarisation, sensibles seulement dans la portion de là queue la plus voisine du noyau. » Le 19 septembre, l'aspect de la comète a un peu changé; la lumière de la chevelure devient plus intense sur les parties nord et sud, et la partie sud conserve une prédominance. »• Le noyau offre un diamètre plus apparent, qui parait, même avec les plus faibles grossissements, entouré d'une petite nébulosité sensiblement plus étendue dans le sens opposé à la queue. Observé avec le grossisse- ment de 770 fois, le noyau ne perd plus aussi complètement son aspect planétaire. » Le noyau n'occupe pas le centre delà chevelure, il est plus rapproché de la limite nord que de la limite sud ; mais les contours de cette cheveltue sont trop mal définis pour qu'on puisse mesurer la différence. » La partie la plus lumineuse du noyau est comparée photométrique- ment à l'étoile la plus brillante de la constellation des Lévriers : elle est trouvée à peu près égale en éclat à la plus faible des deux composantes de cette étoile double. I/éclat du noyau est ensuite comparé à celui de la ( 596 ) chevelure el iiotaminent à la partie moins lumineuse placée dans l'axe de la queue. » La comète est de nouveau examinée avec la lunette armée d'un poia- ,, riscope; mais la quantité de lumière polarisée est trop faible pour que les traces de polarisation soient nettement accusées par l'appareil. » LeaS septembre l'aspect de la comète présentait un phénomène remar- quable : le noyau était enveloppé de trois demi-cercles concentriques et d'intensités lumineuses différentes. Deux de ces enveloppes, lès plus bril- lantes, étaient traversées par des rayons correspondants et alternativement lumineux et sombres. » Le noyau n'occupait pas tout à fait le centre de figure des enveloppes. Il était plus rapproché de leur limite nord que de celle du sud. La première de ces limites était toujours la moins lumineuse. » Enfin, très-près du noyau, on observait une quatrième enveloppe plus lumineuse encore que les précédentes et qui semblait se dégager de celui-ci sous la forme d'une spirale. )) Des mesures d'intensités comparatives ont été prises entre le noyau et les enveloppes lumineuses. Les grandeurs du demi-diamètre du noyau et des enveloppes ont été mesurées en tous sens, et seront publiées ultérieu- rement. u Le aS septembre, à 4'*3o™ du matin, l'enveloppe qui se trouvait le 23 très-rapprochée du noyau, s'en est écartée d'une quantité assez considérable pour qu'on observe autour de celui-ci une cinquième enveloppe se déga- geant comme l'avait fait la quatrième. Des mesures des demi-diamètres de ces enveloppes sont prises dans divers angles de position. » A 5 heures, les images des arcs lumineux et celles du noyau apparaissent colorées lorsqu'on applique à la grande lunette un polariscope Arago. » Al g*" 4™5 l'image du noyau de la comète n'est plus visible dans la lunette armée d'un faible grossissement. » Du 25 septembre au 8 octobre, deux autres enveloppes se sont encore dégagées du noyau. La sixième brillait d'un éclat vif et présentait de la lumière nettement polarisée. » Le 28 septembre, en examinant l'astre à.travers un prisme de Nicol, placé au foyer de la grande lunette, on voyait l'image de la comète varier notablement d'éclat à mesure qu'on imprimait à ce prisme un mouvement de rotation : le minimum d'éclat avait lieu lorsque le petit diamètre du prisme était sensiblement parallèle à l'axe de la queue, et le maximum quand je plus grand diamètre se trouvait parallèle à ce même axe. ( ^97 ) » La différence d'intensité des deux images de la comète vue à travers le prisme de Nicol, placé dans l'une et dans l'autre position, a été mesurée en comparant photométriquement la comète à une étoile voisine. « Le 6 octobre, quatre petits nuages lumineux étaient répandus sur la surface de la sixième enveloppe. L'éclat de cette enveloppe était à peu près réparti uniformément de part et d'autre de l'axe de la queue, et il en était de même le lendemain." » Le 9 octobre, M. Desains a bien voulu contrôler les observations que j'avais faites sur la lumière polarisée qu'offre la comète. Je lui ai fait ensuite remarquer que l'arc lumineux formant la septième enveloppe présentait un petit point noir de forme triangulaire, situé à peu près à la moitié du rayon vecteur incliné de 45 degrés environ sur l'axe de la queue. )• L'aspect du point noir, vu dans la grande lunette, ressemblait à une ou- verture de l'enveloppe, celle-ci paraissant, ainsi que le noyau, être dé- formée. La lumière était distribuée également autour du rayon vecteur pas- sant par le point noir (i), et elle formait à sa limite une protubérance dans le sens du prolongement de ce rayon. » La lumière inégale. des sixième et septième enveloppes était fortement condensée dans le sens du rayon vecteur passant par le point noir, et chacune de ces enveloppes présentait dans cette direction une protubérance nettement accusée. » La lumière du noyau de la comète et celle des enveloppes avaient di- minué d'éclat. X ASTRONOMIE. — Note de M. Goldschmidt présentée par M. Le Verrier. « M. Ernest Schubert, de Berlin, avait été chargé de calculer l'orbite de la planète Daphné pour le Nautical Àlmanack américain, et ce travail l'a amené à reconnaître que Daphné n'a pas été retrouvée par moi l'année dernière comme je l'avais cru, et comme l'ont cru les astronomes, car les positions observées coïncidaient assez avec l'éphéméride pour la réappari- tion première. Il résulte, des recherches de M. Schubert, que la planète observée par moi dans la nuit du 9 septembre 1857 est réellement un astre distinct et nouveau, dont les éléments se trouvent insérés dans les Jstronomische Nachrichten, n" 1 161; je prierai M. Schubert de vouloir bien nommer l'astre qui lui doit son individuahté; ce sera la douzième petite (1) Le 12 octobre, j'ai revu le même point noir dont la position par rapport à l'axe de la queue n'a pas sensiblenaent changé, mais il était plus large et moins sombre. C. R., i858, 2"'e Semestre. (T. XLVII, N" 18.) 8o 4 V- ( 598 ) planète découverte par moi, la 56* du groupe entre Mars et Jupiter. » J'ai fait plusieurs peintures à l'huile de la belle comète; j'aurai l'hon- neur de les soumettre prochainement à l'Académie avec une description sommaire. « HISTOIRE DES SCIENCES. — Remarques historiques sur un point de la théorie des équations; par M.. Tortolini. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermite.) a Rome, 3 octobre i85S. 0 Permettez-moi, Monsieur, de vous dire un mot sous un point de vue purement historique de la détermination du dernier terme de l'équation aux carrés des différences. En parcourant dernièrement un beau Mémoire de M. Cauchy, présenté à l'Académie des Sciences en i8i3, et publié dans le XVIP cahier du Journal de l'École Polytechnique, j'ai vu que l'illustre géo- mètre se propose de résoudre (page 487) le problème de trouver pour une équation du degré n le dernier terme de l'équation aux carrés des diffé- rences. M. Cauchy fait application de sa méthode aux équations des cinq premiers degrés : pour une équation du quatrième degré il trouve ( page 494 ) où l'on a ^, = «2 — aj, 2C2 = fl,— 3 fljflj + aaj, 2 C3 = «4 — 4 «• <*3 + 6 «î «2 — 3 a* . En substituant ces valeurs, on voit immédiatement que cela se réduit à A, = 4*(I'-27J"), en indiquant par I, J les deux invariants fondamentaux . Cette réduction du discriminant^ qui dans ces dernières années a été donnée par M. Cayley, se trouvait déjà dans le Mémoire de M. Cauchy, qui de plus en donne l'expres- sion avec trois seules quantités c,, c^, C3, fonctions des quatre coefficients a,, a^, «3, «4. Dans le même Mémoire, on fait la détermination du dernier terme dont il s'agit podr une équation du cinquième degré dépendant des seules quatre quantités c,, Cj, C3, c,, fonctions rationnelles des coefficients «,, a^y «3, «4, a,. Cette valeur, qui doit fournir le discriminant d'une équa- tion du cinquième degré, coïncidera nécessairement avec l'expression don- ( 599 ) née par M. F. di Bruno (voir mes Anncdi di Scienz. mat. efis.; Roma, i855; vol. VI, pag. 335, 336, ou une thèse du même auteur; Paris, i856, pag. 22), «t aussi avec l'expression que vous-même, Monsieur, avez donnée dans le tomeXlU du Journal de Dublin et Cambridge, i854, page igS. » MÉCANIQUE CHIMIQUE. — Recherches thermo-chimiques sur les courants hydro- électriques : Des résistances dans la pile voltàique; par M. P.-A. Favre. « Dans la quatrième partie de mes Recherches thermo^chimiques sur l'élec- tricité (i), j'ai cherché à montrer combien était grande la part à attribuer aux résistances que présentent les divers organes des électromoteurs. On a pu voir que je n'avais envisagé la question que dans son ensemble; car je me proposais alors de revenir plus particulièrement sur chacun des pro- blèmes que je voyais surgir. Je viens soumettre aujourd'hui au jugement de l'Académie les résultats d'une étude spéciale qui me paraît avoir quelque importance, puisqu'il s'agit de l'appareil générateur de l'électricité dans les machines électro-magnétiques. » Dans ma dernière communication {troisième conclusion), je m'expri- mais ainsi : « Toute la chaleur que développe l'action chimique ne se retrouve pas » dans le circuit dont la longueur est calculée à l'aide de la formule bien » connue, puisque celui-ci, quel que soit son développement, donne tou- » jours dans les expériences inscrites au tableau le nombre constant 1 5ooo, » tandis que l'action chimique produit i8685 unités de chaleur. Une » quantité, qui serait (dans les conditions où je me suis placé) de 36oo uni- » tés environ, est employée à vaincre une résistance sur la nature de la- » quelle je n'oserais encore émettre aucune hypolhèse. » » Depuis cette communication, les résultats fournis par de nouvelles et nombreuses expériences, exécutées dans des conditions variées, sont venus confirmer pleinement celte conclusion et jeter, ce me semble, quelque lu- mière sur les phénomènes de résistances de la pile. » Je n'ai rien changé à ma méthode d'opération. » Le calorimètre déjà décrit renfermait la même batterie vollaïque ; celle-ci communiquait au dehors avec une boussole de tangentes et un rhéostat formé avec le même fil de platine de 0,2267 de millimètre de dia- mètre, qui m'avait déjà servi pour mes précédentes expériences. » Les résultats de chaque expérience ont été calculés pour une même (i) Comptes rendus de l'Jcadémie des Sciences, tome XLVI (29 mars i858), page 668. Bo.i ( 6oo ) quantité d'action chimique, celle qui donne naissance à i gramme d'hydro- gène et produit 1 8680 unités de chaleur. Ils sont consignés dans le tableau que l'on trouvera plus bas. » Dans les séries d'expériences A et C du tableau et dans la série B, dont je ne fais connaître ici qu'un seul résultat, l'eau acidulée de la pile était renouvelée à chaque opération, Cette eau acidulée, dont le volume était constant et de 450?", renfermait Sa^SôS d'acide sulfurique monohydraté pour la série A, 26^', Zi. pour la série B, et enfin iS^"", 16 pour la série C. Dans la série D, pour laquelle j'indique seulement quelques résultats, l'eau acidulée, employée sous le même volume et renfermant 52S%65 d'acide sul- furique monohydraté comme dans la série A, n'était renouvelée qu'après un grand nombre d'expériences; elle allait donc en s'affaiblissant en acide et en s'enrichissant d'une quantité équivalente de sulfate de zinc. Le pre- mier résultat, inscrit dans cette dernière série, est donné par une expérience faite lorsque la pile avait déjà perdu une partie de son acide, remplacé par un poids équivalent de sulfate de zinc. Les résultats qui viennent à la suite, dans la même série, proviennent d'expériences dans lesquelles le liquide de la pile s'affaiblissait en acide sulfurique libre, à mesure qu'il se char- geait de plus en plus de sulfate de zinc. • » R désigne comme d'habitude la résistance dans la pile, déduite de la for- mule connue R » T et t représentent les tangentes des déviations déterminées avec la boussole de tangentes de M. Pouillet. » r est la résistance hors de la pile, évaluée comme pour R en longueur de fil de platine du diamètre indiqué; on y a compris la résistance de la boussole et des fils qui s'y rendent. » La première colonne du tableau contient les quantités de chaleur four- nies directement par le calorimètre. La deuxième colonne comprend les nombres complémentaires des 18680 unités qui représentent la quantité de chaleur fournie par la pile en l'absence de résistances extérieures au calo- rimètre. La troisième colonne comprend la chaleur provenant de la résis- tance totale du circuit ou R + r. La quatrième colonns comprend les diffé- rences entre les nombres de la colonne précédente et le nombre j868o. Ces nombres sont complémentaires de ceux qui sont inscrits à la colonne précé- dente pour former 18680; ils représentent une nouvelle résistance désignée, par p, à laquelle il faut avoir recours pour expliquer la perte notable de chaleur que l'on constate, en n'ayant égard qu'à la résistance du circuit. ( 6oi ) Cette résistance, qui fournit le complément pour arriver à l'égalité entre le travail résistant et le travail moteur, ne figurait pas parmi les résistances déterminées dans les travaux antérieurs, par suite de l'absence de méthodes propres à en signaler l'existence. La cinquième colonne donne les intensités qui sont proportionnelles aux tangentes des déviations. La sixième et der- nière colonne exprime les durées des opérations. RÉSISTANCES. CHALEIIR donnée par le calorimètre CHALEUR hors du calorimètre (calculée). CHALEUR totale du circuit R-hr. VALEURS de p. TANGENTES des déviations DUREE en minutes. ;' ( i\ Pile seule 18680 1^582 5o45 4235 3671 3297 4098 i3635 14445 iSoog i5383 » i4635 14126 14705 i5i44 15475 u 4045 4554 3975 3536 32o5 » 2,7475 o,i3i8 0,0743 0,0375 0,0262 » 22 328 582 1082 1542 4 l (2) Boussole et fils i4°""... < 2 % 1 (3) r= 1000""" 4; Il l (4) /■=2000>»"' w BS -S û (5) /• = 4ooo"'"' (6) /• = 6ooo""" m i » i .2 S" " M'7 ) ^ = 1 000""" 5855 12825 i3338 5342 0,1236 355 • s-:- (8) r=,000""P •2 ° lï (9) /•=;2000""". ..... « jl -S (10) r=4ooo'>"" "S •< 6980 64o3 5807 1 1700 12277 12873 i25i9 12707 13098 6.61 5973 5582 0,1 157 o,o635 o,o332 375 664 1242 1 ^ \ R = 5o">" ^"^ ( r = 4000'"'" il,, K=z 62""" fi .2 1 '" = 4000'""' 'Il L3)r=-/«^'"'" 0 1 ^ 1 '■ = 4000'""' 1 R= io6--" \ ^'^' 1 r = looo'"'" 4331 465, j 6685 1 84io 1 14349 14029 1 1995 10270 14528 14246 I23l2 Il 359 4l52 4434 6468 7321 o,o384 0,0375 0,0822 0 , I 2,04 1 1 15 1 156 1256 374 *'.-•.-. ( 602 ) » Il résulte de l'examen de ce tableau que : « I. Toutes conditions étant égales d'ailleurs, la chaleur provenant de la totalité du circuit varie peu, quelle que soit la longueur. Par suite, la cha- leur qui correspond à la résistance que j'ai désignée par p devra elle-même peu varier (i). » II. Lorsque la nature du liquide varie, la valeur de R n'est plus la même, ainsi que celle de la résistance exprimée par p, et pour chaque liquide différent on peut établir une série analogue à la série A : c'est ce qui ressort de l'inspection des nombres de la série C. » III. Suivant sa nature, le liquide de la pile possède donc une conduc- tibilité physique plus ou moins grande. En effet, les éléments métalliques du couple ou de la batterie voltaïque restant les mêmes, la différence entre deux valeurs de R doit être attribuée exclusivement à la différence de na- ture des liquides employés. » IV. La faible augmentation de la valeur de R ne peut nullement expli- quer la valeur croissante de p, et l'on est conduit forcément à admettre que, dans le liquide de la pile, il existe deux ordres de résistances : résistance physique à la conductibilité électrique d'une part, et, d'autre part, résistance probablement due à Vélectrolyse, distinction déjà établie par d'autres phy- siciens, quoique dans un sens différent. C'est cette dernière résistance que j'ai appelée p. » V. L'inspection du tableau indique, mais sur une échelle encore trop restreinte, l'influence que la nature du liquide de la pile exerce sur les deux ordres de résistances dont il vient d'être question. Nous voyons notamment les valeurs de R et p différer notablement dans les expériences 7 de la série B et 1 4 de la série D. Pour ces deux expériences, le liquide de la pile renfermait sous le même volume la même quantité d'acide sulfuiique libre; mais, pour l'expérience i4, le liquide contenait en outre une quantité de sulfate de zinc chimiquement équivalente à la quantité d'acide sulfurique libre. » Cette partie de mes recherches sur la pile se lie essentiellement à l'étude des machines électro-magnétiques; car toutes les circonstances qui agissent pour augmenter la valeur de R et de p doivent aussi déterminer un accroissement de résistances passives et, par suite, une perte d'effet utile. » (i) Quoique faible, l'accroissement de la chaleur donnée par le circuit en raison de la lon- gueur du (il ne peut pas être méconnu. ( 6o3 ) à M. DcjARDiN, à l'occasion de l'incendie récent d'un navire à vapeur, le navire l'Justria, rappelle que dès 1837 il avait proposé l'emploi de la va- peur d'eau pour éteindre les incendies naissants. Depuis cette époque, le moyen proposé n'a pu être employé utilement dans diverses circonstances où l'on avait des générateurs de vapeur à portée du point où le feu éclatait ; il est probable qu'il eût été employé dans quelques-uns de ces cas, s'il avait été recommandé au public par l'approbation des savants. C'est pour lui donner cette sanction que M. Dujardin prie l'Académie de vouloir bien soumettre la question au jugement d'une Commission. MM. Pouillet, Morin et Combes sont invités à prendre connaissance de la Lettre de M. Dujardin et à en faire, s'il y a lieu, le sujet d'un Rapport. M. Salleron adresse une Note relative au défaut d'uniformité des alcoo- mètres signalé dans une Lettre récente de M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce comme une source de graves inconvénients pour le com- merce des spiritueux. L'auteur croit que ce défaut d'uniformité tient sur- tout à une cause qu'd indique et qui sera appréciée par la Commission que l'Académie a chargée de s'occuper de cette question. (Renvoi à MM. les Commissaires désignés dans la précédente séance : MM. Chevreul, Pouillet, Despretz, Fremy.) M. Haut-Saintamocr envoie un supplément à ses précédentes commu- nications a sur la véritable cause des phénomènes barométriques ». (Renvoi à l'examen des Commissaires déjà désignés : MM. Pouillet, Babinet.) La séance est levée à 4 heures et demie. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du n octobre i858 les ouvrages dont voici les titres : Esquisse géognostique des Pyrénées de la Haute-Garonne , prodrome d'une carte géologique et d'une description de ce département ; par M. A. Leymebie. Toulouse, i858; br. in-8°. . Manuel théorique et pratique de l'application de la méthode des moindres carrés au calcul des observations; par M. Élie RiTTER. Paris, i858 ; br. in-S". ( 6o4 ) Planlœ Javanicœ nec non ex insulis finitmis et etiam e Japonia quœdani oriundœ, a Jac. Dion. Choisy, professore genevensi. Genev.T, i858; br. in-S'*. Travaux de i Académie impériale de Reims. Années 1 856- 1857; t. XXV et XXVI ; in-8°. Charis... Caries et livres publiés ou corrigés par le bureau hydrographique d'août 1857 à août i858 (envoi de l'Amirauté annoncé dans la séance du 28 août i858.) 80 cartes et i5 livres ou brochures (instructions nautiques, phares, marées,... etc.). On ihe.. . Sur la quantité de chaleur développée par l'eau rapidement agitée; par M. G. Rennie; j^ feuille in-8°. The north american... Revue médico-chirurgicale de V Amérvjue du Nord', publiée par MM. Gross et RiCHARDSON ; vol. II, n° 4, juillet i858; in-8°. , Transactions... Transactions de la Société d'Agriculture de l'Etal de New- York; vol. XVI, année i856. Albany, i856; in-8°. First... Premier et second rapport sur les insectes utiles et les insectes nui- sibles de l'Etat de New-Vork; par M. Asa FiTCH, entomologiste de la Société d'Agriculture de l'État de New- York. Albany, i856; in-8°. Ces deux ouvrages sont transrais au nom de la Société par M. A. Vat- temare. Galvanotherapie... Galvanothérapie des maladies des nerfs et des muscles; par M. R. Remak. Berlin, i858; i vol in-8°. ERRJTJ. (Séance du i3 septembre i858.) r Page 434» avant- dernière ligne, au lieu de Raobe, lisez Raabe, et au lieu rie j j fp Huez I , «/o Page 435, ligne ii, au lieu de j 5 lisez I i/o vo (Séance du 4 octobre i858.) fage 546, ligne 10, au lieu de l et /' et /, lisez I, l' et /. , , Page 549, ligne 1, au lieu de coefficient .r*, lisez coefficient de x*. » ligne 4 en remontant, au lieu de [Vil-^i), lisez r(2/-t-i). •-»»»< COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 18 OCTOBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. . ASTRONOMIE. — Remarques de M. Biot à l'occasion du Compte rendu de la dernière séance. « Les intéressantes observations que M. Chacornac vient de communi- quer à l'Académie sur la comète de M. Donati, particulièrement la curieuse remarque qu'il a faite d'enveloppes lumineuses, distantes entre elles, qui se sont formées successivement autour de la nébulosité centrale, ont rappelé à ma mémoire que des phénomènes d'une nature toute semblable ont été vus sur la grande comète de i8i i, par Olbers et le I" Herschel, qui les ont tous deux soigneusement suivis, étudiés, mesurés et décrits avec beaucoup de détails. J'ai eu l'occasion de rassembler tous les résultats de leurs obser- vations sur ces particularités singulières, et d'en établir comparativement, d'après eux, les conséquences physiques, dans deux articles qui ont été insérés au volume du Journal des Savants, de l'année i83i, pages 612 et 65a (i). J'ai pensé que la mention de ce travail ne serait pas, en ce moment, inopportune; car les études déjà faites par les deux grands (1) Les figures qui se rapportent à ce sujet , se trouvent dans le volume de l'année sui- vante, i832, p. 65, après un article sur les nébuleuses stellaires qui fait suite à teux-là. C. R., i858, î""" Semestre. (T. XLVll, N" 16.) 8l "Trr*# (606) astronomes que j'ai nommés, viendront utilement en aide à M. Chacornac pour discuter les phénomènes analogues que la comète de M. Donati lui a présentés. » On m'a adressé, ce matin, un fragment de journal imprimé aux États- Unis d'Amérique, où M. Mitchell, astronome attaché à l'observatoire de Cincinnati, rend compte des singulières apparences qu'il a remarquées dans la comète de M. Donati, en l'étudiant avec le grand réfracteur de cet éta- blissement et des grossissements variés, depuis 100 jusqu'à 5oo diamètres. Il y mentionne aussi la formation d'enveloppes annulaires, mais avec moins de détails qu'on n'en trouve dans la communication de M. Chacornac. Sans doute, des études du même genre auront été faites aussi en Angleterre, en Allemagne, en Russie, et elles pourront vraisemblablement se continuer en- core pendant quelque temps dans l'hémisphère autral, où la comète se pré- sentera dans un état d'évolution plus avancé. Les résultats de cet heureux concours étant rapprochés les uns des autres, et comparés à ceux qui avaient été déjà si bien constatés par Herschel et Olbers sur la comète de 1 8 1 1 , pour- ront fournir d'importantes lumières sur la constitution physique des agglo- mérations cométaires, qui est encore si mystérieuse aujourd'hui pour nous. » MÉMOIRES LUS. ANATOMIE VÉGÉTALE. — Des vésicules colorées ou chromulifères ; par M. A. Tréccl. (Extrait.) (1) (Commissaires précédemment nommés : MM. Brongniart, Decaisne, Montagne.) (c La chlorophylle me paraît toujours en dissolution soit dans le pro- toplasme plus ou moins dense qui remplit complètement les jeunes cel- lules et qui se répartit à leur pourtour quand elles viennent à grandir (épi- derme de l'embryon des Phaséolées, etc.), soit dans les petites masses isolées ou confluentes qui naissent de cette couche protoplasmique étendue sur la face interne delà membrane -utriculaire. Plus rarement, c'est autour du (i) M. Nâgeli a bien décrit la vésicule verte, mais il ne consacre qu'une ligne à la vé- sicule rouge, et il nomme seulement les vésicules jaune et bleue, qui ne lui sont pas suf- fisamment connues , dit-il ; il ne parle pas du tout de la vésicule rose ou violeUe. (Note de l'auteur.) ( 6o7 ) iiticléus seulement que naît la chlorophylle, d'où elle se répand ensuite dans la cellule. Quand elle semble finement granuleuse, c'est qu'elle enve- loppe des grains d'une extrême ténuité, qui apparaissent blancs aussitôt qu'ils ont acquis un certain volume, ou bien quand le protoplasme qui la contient se dispose en petits amas déprimés ou globuleux que l'on appelle grains de clilorophjUe. Ce sont ces grains qui ont été l'objet de recherches et de discussions si nombreuses ayant pour but de déterminer s'ils sont ou non revêtus d'une membrane. Je les ai aussi très-souvent étudiés, et j'avoue que dans un grand nombre de cas il m'a été impossible d'y découvrir un tégument; souvent même on les voit se délayer dans l'eau aussitôt qu'ils sont placés dans ce liquide, sans qu'il apparaisse rien qui indique l'existence d'une pellicule, si mince qu'elle puisse être; mais dans une multitude d'au- tres cas il en existe une assurément [Erjngium maritimum, Mschinanthus javnnicus, Pleurothallis circumplexus, etc.). Chez les plantes mêmes qui la présentent, il faut encore avoir égard à l'âge des organes que l'on examine, car telle feuille qui à une certaine époque offre des vésicules à membrane notablement épaisse, ne m'en a plus montré que de douteuses à une autre période de sa végétation. A cause de cela, je ne citerai pas de nombreux exemples; mais je suis persuadé que quiconque étudiera avec attention se convaincra aisément de l'existence d'une membrane autour de beaucoup de grains de chlorophylle; et s'il fait usage de l'iode et de l'acide sulfu- rique, il en découvrira quelquefois là où il n'en avait pas vu par l'observa- tion directe. )) L'existence d'une membrane est souvent évidente dans certains grains de chlorophylle qui renferment un ou plusieurs grains d'amidon (fruits du Lycopersicum esculentum, Alropa belladonn, Solanitm ferrugineum, etc.), sur- tout au moment où la chlorophylle, en se résorbant, laisse libre un espace assez considérable entre les grains de fécule et la membrane. Cette disposi- tion s'observe très-bien dans les jeunes bulbes du Phajus grandijlonis. Au- tour de l'amidon des fruits du Solarium tuberosum ces vésicules acquièrent jusqu'à o,o3 de millimètre, c'est-à-dire la dimension d'une assez grande cellule. » Pendant la maturation de quelques baies, la vésicule chlorophyllienne prend des dimensions assez considérables, soit dans l'intérieur des cellules, soit dans le liquide épanché par la résorption des cellules mères. Dans cette circonstance on trouve tous les intermédiaires entre des cellules de o,o4 de millimètre et les vésicules de 0,002 à o,oo3 de millimètre. Le fruit du Solarium nigrum ^st assez favorable pour cette observation. On peut 81.. ( 6o8 ) y apercevoir, dans de jeunes cellules qui ne paraissent être que des vésicules agrandies, des vésicules vertes nettement dessinées et qui contiennent des grains de même couleur ayant eux-mêmes quelquefois la dimension des grains de chlorophylle ordinaires. » Les membranes des vésicules d'une autre teinte que la verte sont sou- vent aussi très-faciles à découvrir. » Dans les fruits des Lonicera etrusca, caprifolium, Ljcium vulgnre, Capsi- tum bicolor, Rosa, Arum italicum, vulgare, Asparagus officinalis, Solanum (lulcamara, Ljcopersicum esculentum, Pjrm aucuparia, amencana, etc., sont de très-élégantes vésicules rouges. Quand les fruits commencent à prendre cette couleur, elle est due au changement de teinte des vésicules vertes (Rosa rubiginosa, Asparagus officinalis, Chamœdorea Sarlorii, elc.)', mais plus tard les vésicules naissent rouges dans le protoplasme périphérique des jeunes cellules. Dans la baie du Solanum dulcamara, la membrane vésiculaire, incolore comme celle d'une petite utricule, enserre des granules rouges assez nombreux. Il en est de même dans l'Arum, Y Asparagus, le pédoncule du Chamœdorea Sartorii, etc., avant la résorption de cette membrane qui met les granules en liberté. !> On trouve d'autres modifications dans les vésicules des Lonicera etrusca, caprifolium, Ljcium vulgare, Capsicum pseudocapsicum, etc., où le protoplasme coloré est réparti autour de la cavité vésiculaire en une couche tantôt d'égale épaisseur, tantôt amincie ou nulle sur un point ou sur deux points opposés de la membrane incolore. Cette couche colorée est souvent si nettement limi- tée à l'intérieur, qu'il semble y avoir une pellicule comme à l'extérieur. Quand ces vésicules sont arrivées à leur complet développement, la mem- brane se rompt au point resté mince et incolore; elle se dresse peu à peu, et l'on alors des corps fusiformes plus ou moins grêles, qui présentent quelque- fois des granules dans leur intérieur, en sorte qu'ils constituent eux-mêmes des vésicules fusiformes. Cette structure vésiculaire se voit surtout parfaite- ment dans le fruit du Capsicum pseudocapsicum. Il se fait deux vésicules sem- blables dans la vésicule mère, quand celle-ci est amincie sur deux points opposés. » Toutes les vésicules fusiformes n'ont pas cette origine. Il en est qui présentent cet aspect parce qu'elles s'arrêtent en quoique sorte dans leur accroissement; elles conservent la forme de grain d'orge ou d'avoine qu'elles reçoivent en naissant sin- la face interne de la membrane cellulaire. C'est ce qui paraît avoir lieu dans les P/rus americana, aucuparia, dont au reste je n'ai pas eu l'occasion d'étudier les fruits suffisamment jeunes. ( 6o9 ) » Je n'ai point pour but de décrire toutes les variétés de teintes que l'on peut observer dans les vésicules. C'est à un œil plus exercé que le mien qu'il appartient de le faire. Aussi, quand je parle du rouge, c'est le rouge de Mars, le vermillon et l'orange foncé que je signale. 11 en sera de même du jaune. Par jaune, j'entends l'orangé clair aussi bien que le jaune citron et le jaune serin le plus léger. n Les vésicules jaunes sont aussi très-remarquables, mais elles sont géné- ralement petites, et quelquefois même elles ne constituent que des granules qui s'étendent dans l'eau et montrent alors leur nature vésiculaire. Cepen- dant il en est d'assez grandes dans le calice de l'Alkékenge, dans le fruit du Solamtm Beiterii, dans la corolle du Rondetetia speciosa. Elles diminuent gra- duellement de grandeur dans la corolle des plantes suivantes : Heleninm autumnale, Tagetes erecta, Taraxacum dens leonis, Heliantlius annuiis, Siplio- campilus manettiœjlorus. Pour bien voir les vésicules des fleurs jaunes des Composées, il faut les examiner dans les cellules du bord de la préparation, où ces cellules ne sont pas superposées; car lorsqu'il y en a plusieurs les unes sur les autres, on ne distingue qu'une masse jaune granuleuse. » La vésicule rose est particulièrement intéressante, en ce qu'elle nous fournit un bel exemple de la transition des vésicules aux cellules. En effet, les matières colorantes rose, violette, etc., remplissent ordinairement les cellules qui les contiennent. Cependant on trouve quelquefois la couleur rose dans des vésicules éparses parmi les grains de chlorophylle ou autres vésicules. Ainsi, dans les feuilles du Lepanlhes cochlearifolia, à côté de cel- lules pleines d'un liquide rose sont d'autres cellules remplies de grains verts, parmi lesquels il y a souvent une, parfois deux vésicules roses de même dimension que ces grains verts (au liquide rose succède un groupe de cristaux dans cette vésicule). Mais les vésicules roses les plus remar- quables m'ont été offertes par le fruit du Solanum nignim. L'étude de ce fruit est si importante au point de vue des vésicules, qu'elle mériterait de faire l'objet d'une communication spéciale, car il n'en renfermé pas moins de six s'ortes quand il est devenu pulpeux, sans compter l'amidon. La vési- cule rose y est souvent contenue dans la vésicule pseudo-nucléaire si singu- lière que j'ai décrite dans la dernière séance. Dans l'intérieur de cette vési- cule ou dans de très-jeunes cellules j'ai trouvé quelquefois plusieurs vésicules roses qui n'avaient pas plus de 0,002 à o,oo3 de millimètre. Ces vésicules roses peuvent s'étendre tellement, que j'en ai observé qui avaient 0,1 5 de millimètre de diamètre et qui étaient encore renfermées dans les cellules mères. Celles-ci contenaient en outre de nombreuses vésicules vertes et roses ( 6io ) très-petites. Dans une de ces cellules j'ai compté une centaine de ces vési- cules. » La matière colorante rose naît dans le fruit du Solanum nigrum aux approches de la maturité. Quand celle-ci est arrivée, le liquide rose dispa- rait et est remplacé par de très-petits granules bleus. Il en est de même dans le fruit du Solanum cjuineense, dans le pédoncule du Podocarpus sinensis, dans quelques cellules du fruit de la belladone, etc. Le nucléus prend une teinte bleu foncé dans les Solanum nigrum et cjuineense. Dans cette dernière plante, le nucléus est quelquefois déjà bleu quand la cellule qui le contient est encore incolore. Mais les cellules du fruit de la belladone ne renferment pas seulement des granules bleus ; quelques-unes d'elles ont de belles vési- cules bleues qui sont dues au changement de couleur des vésicules vertes, auxquelles on les trouve très-souvent mêlées. La chromule bleue y est un peu grumeleuse, comme l'était le protoplasme vert. » J'arrive enfin aune vésicule bleue qui n'offre pas moins d'intérêt que la vésicule rose du Solanum nigrum. Elle naît parmi les grains verts amylacés du fruit du Solanum guineense. Elle est assez petite au début, de 0,002 à o,oo5 de millimètre. A cette époque, sa couleur est souvent rose violacé, et sa forme globuleuse ou elliptique ; mais elle se renfle bientôt sur un point, puis sur deux. Elle consiste alors en une vésicule double ou triple. Son accroissement ne s'arrête pas là. Chacune de ses parties se renfle à son tour et produit de nouvelles générations, qui en donnent ainsi successivement plusieurs autres, de manière que la vésicule ainsi composée atteint jusqu'à 0,06 de millimètre de diamètre. Elle est d'un très-beau bleu, sa forme est très-irrégulière et son contenues! homogène. Il n'y a ordinairement qu'une telle vésicule dans chaque cellule ; mais il n'y en a pas dans toutes les utri- culej. Leur existence est indépendante de celle du nucléus, qui y existe simultanément et prend fréquemment une belle teinte rose ou bleue. » CHIRURGIE. — D'une nouvelle méthode de traitement de l'angine couenneuse ; par M. BoucHUT. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Andral, Rayer.) « L'épidémie si meurtrière d'angine couenneuse et de croup qui depuis trois ans exerce ses ravages sur la population de Paris et d'un grand nombre de départements a mis à néant la plupart des ressources thérapeutiques inconsidérément vantées par quelques médecins. Le tartre stibié, le chlo- (6ii) rate de potfisse et le bicarbonate de soude à l'intérieur sont aujovird'hui frappés de discrédit, et, sauf les cautérisations de nitrate d'argent et d'acide chlorhydrique que beaucoup de médecins abandonnent en raison de leur insuffisance, il ne reste plus que les applications de glycérine, les lotions et les insufflations alcalines pour combattre cette cruelle maladie. Il serait bien désirable d'ajouter à ces moyens d'une efficacité douteuse quelque autre ressource sur laquelle on pût compter davantage, et c'est dans ce but que j'ai eu l'idée de recourir à une nouvelle méthode de traitement : à l'amputation des amygdales dès le début de la maladie. » Les dangers de l'angine couenneuse sont, comme on le sait : » 1°. La suffocation par le gonflement des amygdales; » a°. L'extension de la maladie au larynx, de manière à former le croup ; » 3°. La généralisation du mal et l'infection de l'organisme par des pro- ductions couenneuses multiples. » Deux de ces terminaisons peuvent être conjurées par cette opération, si on l'emploie à propos, dès l'apparition de la pellicule membraneuse des amygdales. Ce sont les deux premières. Quant à la troisième, elle est évi- demment au-dessus de toutes les ressources de la science, puisque nous ne connaissons pas l'agent spécifique des maladies couenneuses. » L'amputation des amygdales me paraît appelée à rendre de grands services dans le traitement de l'angine couenneuse encore limitée aux amyg- dales. Si j'en puis juger par quatre opérations suivies de succès, c'est un moyen expéditif de guérison radicale infiniment supérieur à tous les modes de traitement employés jusqu'ici ; c'est de plus un moyen préventif du croup. Son exécution est facile, et le tonsillotome de M. Mathieu doit le rendre usuel. Il n'a pas d'inconvénients, et ceux qu'on pourrait craindre par avance, tels que l'hémorragie ou la reproduction des fausses membranes sur la surface coupée des amygdales, ne se sont pas encore montrés. Je ne lui connais que des avantages, dont le plus faible suffirait pour lui servir de recommandation. En effet, la petite saignée locale qui suit l'amputation, l'enlèvement de deux grosses amygdales recouvrant l'ouverture supérieure du larynx, et enfin l'ablation du germe diphtéritique sans répuUulation con- sécutive, me paraissent dignes de fixer l'attention des médecins. Désarmés que nous sommes encore contre cette maladie envahissante qui fait de si cruels ravages dans la population, c'est une nouvelle ressource qui n'est pas à dédaigner. » Quatre fois déjà, je le répète, j'ai amputé les amygdales au début de ( 6ia ) l'angine couenneuse, et mes malades ont tous guéri, sans accident lié à l'opération. Ils se sont sauvés guéris, du même coup, de leur angine aiguè et de cette hypertrophie chronique des amygdales, l'occasion de tant d'ac- cidents chez les enfants, et pour laquelle on est souvent obligé de faire cette opération. » Il résulte de ces faits : M \°. Que l'angine couenneuse est une maladie d'abord locale, mais sus- ceptible de se généraliser en infectant l'organisme ; » 2". Qu'elle peut être arrêtée à son début dans sa marche progressive, envahissante, par l'ablation des amygdales, et que cette méthode constitue un excellent moyen préventif du croup ; » 3°. Que l'amputation des amygdales dans l'angine couenneuse est ab- solument nécessaire, lorsque ces glandes sont assez fortement tuméfiées, pour faire obstacle à l'hématose, et lorsque le murmure vésiculaire respi- ratoire, extrêmement affaibli, se fait à peine entendre ; )) 4°- Qu'il n'y a pas heu de craindre la reproduction des fausses mem- branes sur la plaie des amygdales et que la nature du mal ne contre- indique point l'opération ; » 5". Que cette opération n'amène pas d'hémorragie et qu'elle produit une petite saignée dont les résultats sont plus avantageux que nuisibles ; » 6". Que la plaie des amygdales se guérit dans ce cas, comme dans toute autre circonstance, à la manière de plaies simples et après une suppu- ration de quelques jours ; » 7°. Que, pour réussir, ce moyen ne doit être employé que dans le cas où l'angine couenneuse existe seule et sans complication de fausses mem- branes du larynx. » PHYSIOLOGIE. — Noie Sur tes papilles de la langue ; par M. Beau. (Extrait.) (Commissaires, MM. Flourens, Andral, Jobert de Lamballe.) « Les papilles linguales doivent être distinguées en deux ordres essen- tiellement différents quant à la structure : les unes sont constituées uni- quement par l'épiderme, ou mieux par l'épithélium de la membrane mu- queuse de la langue, tandis que les autres font corps avec le chorion de cette membrane. TSous appellerons tout naturellement les premières pa- pilles épiihéliales ou inorganiques : le nom de papilles coniques, par lequel on les a quelquefois désignées, est peu convenable, leur forme étant sou- ( 6i3 ) i .» vent tout autre que conoïde; les secondes, que noùS lîbtiitnons papillêk ■ : ' muqueuses ou organiques, affectent deux formes différentes, qui les ont fait distinguer en papilles caliciformes et en papilles fongiformes, » Lespapilles muqueuses ou organiques sont seules chargées des fonctions de sensibilité. Les caliciformes le sont à un plus haut degré que les fongi- formes, parce qu'elles so'nt constituées par un développement plus consi- * • dërable de la membrane sentante. Quant aux papilles épithéliales ou inorga- . niques, ce ne sont pas de vraies papilles dans l'acception traditionnelle du *^' * • mot. Elles ne sont pas sensibles, comme le prouve l'expérience, puisque *- t chez les individus où elles présentent un grand développement on peut les 4 ' *' couper avec des ciseaux sans qu'il en résulte de douleur; néanmoins elles ■ •■» * servent à la gustation en faisant l'office d'une houppe qui retient ks li- "* ♦' ' ^ quides par imbibition et qui prolonge leur contact avec les papilles vraies '. *'.,*♦ disséminées sous le gazon épithélial. ; •" "i*' ^ )> Les papilles inorganiques ont, chez certains animaux, des fonctions mé-. '' . ,* "v • caniques d'un autre genre que chez l'homme. C'est ainsi que, dans l'espèce, 't%^^ t^V bovine, elles sont transformées en pointes plus ou moins ïigides'qui péi> j»»»-'.^.'^». i^ mettent à la langue de saisir et de couper l'herbe. Chez le chat, elles don- nent également à la langue une surface dure et hérissée qui empêche la proie encore vivante de s'échapper. v . .- . » Ce qui prouve que chez l'homme les papilles épithéliales retiennent par *■ *"?«.*. 4l imbibition les substances liquides, c'est que si ces substances sont colorées ,♦• « ^.«j,» comme du suc de mûre, du vin, etc., on voit immédiatement la houppe des appendices épithéliaux se charger de couleur comme un pinceau. » Les papilles épithéliales s'imbibent aussi des liquides sécrétés ou ex- crétés dans la bouche, tels que le mucus et la salive; et quand ces liquides deviennent plus épais ou plus consistants, comme cela peut arriver, dans les maladies, pendant le sommeil, etc.; ces.hquides adhèrent aux myriades de filaments qui constituent les papilles épithéliales, de manière à former ce qu'on appelle les enduits de la langue. Il suffit même de parler d'une ma- nière continue pendant une demi-heure ou une heure, pour qu'il se forme un enduit blanchâtre sur la langue : les liquides de la bouche, battus par les mouvements incessants de la langue et des lèvres, deviennent mousseux et adhèrent à la houppe des papilles épithéliales, exactement comme cela a lieu pour un pinceau à barbe quand on l'agite en tous sens après l'avoir, imbibé d'eau de savon. •■• ' '*<^ » L'enduit de la langue, par conséquent, suppose toujours l'existence des ' •. ■ f; * ' C. R., i858, 2™« Semestre (T.^XLVll, N° 16.) 8a . .A -^-t *:-*%• ■c •* .. ■ ■■* f6.4) papilles épithéliales, qui en sont comme le canevas. Aussi n'observe-t'On jamais d'enduit sur les bords ou à la face inférieure de la langue, parce que ces parties sont dépourvues de gazon épithélial. De même on n'observe jamais d'enduit, lorsque la langue est dépouillée de ses papilles épithé- , liales^ coinme cela arrive dans la scarlatine, dans les glossites érythéma- teuses, et dans certains' cas de fièvre typhoïde: Quelquefois les papilles épithéliales ne manquent que par plaques; l'enduit manque aussi dans les mêmes points- cela se voit, particulièrement dans Ja fièvre typhoïde. » ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. — Mémoire sur les osselets de [oreille et sur là membrane du tj^mpan; par M^. ^oJiyxvoîiT. (Commissaires, MM. Flourens, Cagniard de Latour,. Cl. Bernard.) « Des faits discutés dans. ce Mémoire et des expériences qui. y sont rap- portées, je me crois, dit l'auteur en énonçant son résumé final, autorisé à conclure : '■■..■. •■•V ». 1°. Que la membrane du tympan, au lieu de simples mouvements: géné- rau.x de tension et de relâchement, éprouve des tensions et des relâche-; ments partiels, sous l'influence des muscles pétrp-malléal et pyramklo- stapéal ; >i 1°. Que ces deux muscles constituent les seules puissances actives des mouvements du tympan et de la chaîne dès osselets, mais qu'ils sont anta- gonistes quant à la partie de la membrane qu'ils tendent séparément ; . ^;' » 3". Que cette membrane peut bien vibrer sous l'influence des sons qui. viennent la frapper, mais qu'elle ne peut les transmettre aïix parties les plus profondes de l'oreille sans subir des degrés de tension ou de relâcheinent par l'action de ces muscles; » 4°- Que bien que l'intégrité du. tympan ne soit pas absolument néces- saire à l'audition simple, sa lésion entraîne toujours ime aberration dans la perception des sogs ; » 5°. Que dans les perforations de sa partie inférieure, l'oreille est moins accessible aux notes graves, tandis que le contraire s'observe pour les tons aigus, dans lés mêmes lésions de la partie postérieure; » 6°. Que les osselets de l'oreille moyenne ne sont pas absolument indis- pensables au mécanisme de l'ouïe, pourvu toutefois que l'étrier seul soit resté intact et à sa place; » 7°. Que la chute de l'étrier, en livrant passage aux liquides contenus dans le vestibule et le labyrinthe, entraîne toujours la surdité et avec une « rapidité qui est en rapport avec celle que le liquide a mise à s'écouler ^ (cette conclusion est entièrement conforme à celles que M. Flolirens a •déduites de ses expériences sur les oiseaux); » 8°. Que, dans Ce cas, si l'oreille a conservé un peu d'audition, elle pourra bien être sensible au moindre bruit, mais elle aura perdu toute apti- tude à recevoir l'impression simultanée de plusieurs sons; " , » 9°. Que les conditions nécessaires à inie bonne oreille musicale doivent • résider (abstraction faite de l'intelligence) dalis un aCcbrd parfait entre : l'articulation malléo-tympanale d'une part, la membrane du tympan et ses muscles moteurs de l'autre; . ,« » io°..Que les examens faits sur plusieurs chanteurs émérites m'ont . ' démontré que le tympan, était chez eux disposé de manière à recevoir égâ">- ; ; lement et directement les sons sur toute sa surface; ", s »i t". Que la direction oblique et très-inclinée de cette membrane, par .- . rapport à l'axe du Conduit auditif, constitue une disposition vicieuse qui,, PU affaiblissant loiiïe, rend l'oreille très-rebelle à certains sons. » ' •■ . M. Guébin-Méneville met sous les yeux de l'Académie quelques individus •vivants du ver à soie du chêne et un papillon récemment éclos. ' « Cesvers à soie et ce papillon proviennent, dit M. Guérin, d'un troisième envoi de cocons vivants fait par M. Perrottet. La majeure partie décès cocons . '.'* ^ •.- a été confiée à M. Chavannes, délégué de la Société d' Acchmatation à Lau- sanne, el quelques-uns seulement ont été conservés à Paris. Tous ceux de Lausanne ont donné leurs papillons, mais il n'y a eu que deux couples éclos i assez simultanément pour que l'on ait pu obtenir la fécondation des déipt iemelles. La ponte de l'une (aoo œufs environ) a- donné des chenilles qui sont élevées "à Lausanne. Celle de l'autre a été envoyée à Paris, et j'ai été •chargé par M. le président de la Société d'Acclimatation d'en offrir la moitié h S. A. r. le prince Napoléon qui fait élever en Algérie les vers qui en pro- viennent. Le reste, quatre-vingts vers à soie environ, est élevé à Paris et pros- père, malgré l'époque avancée où nous nous trouvons, grâce à des soins ex- ceptionnels. Hier et aujourd'hui, il est sorti des cocons que j'avais conservés ici deux énormes femelles. Comme je n'ai pas de mâles pour les féconder, elles pondront, des œufs stériles. Du reste, si elles avaient été fécondées, ]e' produit de leUr'ppnte n'aurait pu donner lieu à une éducation, parce que les feuilles de cnérie auraient bientôt manqué. » Kt ' " 82.. ' ■ .^ ♦ . ■ *• ;•*• ^.^A. ( 6i6 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Geoffroy-Saint- HiLAiRE présente, au nom de l'auteur M. Giranl de Cailleux, médecin en chef de l'asile d'aliénés d'Auxerre, une Note sur un monstre xiphodyme né dans cette ville le 19 septembre dernier. En présentant ce Mémoire, qui est accompagné d'une figure, M. Geoffroy fait remarquer que l'auteur s'est borné à une description des parties externes, jugeant que ce cas, qui ©ffre beaucoup d'analogie avec celui de Ritta- Christina sur lequel M. Serres a fait un si remarquable travail, devait, dans l'intérêt de la science, être soumis intact à l'examen du savant ana- tooiiste. La Note est renvoyée à l'examen d'une Commission composée de MM. Duttiéril, Serres et Geoffroy-Saint-Hilaire. M. E. d'Amico envoie de Palerme une Note sur les effets obtenus dans le poste télégraphique de Palerme d'une batterie de 26 couples montée d'après une nouvelle méthode, et qui fonctionnait depuis 5o jours d'une manière très-satisfaisante, sans exiger d'autre soin que celui de remplacer par de l'eau simple le liquide évaporé. Une Note additionnelle indique une sim- plification apportée à la pile. M. Amico a envoyé avec la seconde Note un élément de la pile. ( Renvoi à une Commission composée de M^. Becquerel, Pouillet.) M. DE Caligny adresse une Note sur l'application faite en grand par un gouvernement étranger d'un appareil hydraulique de son invention. (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Poncelet, Piobert, Morin.) M. F. DE Lastelle soumet au jugement de l'Académie une Note sur un appareil enregistreur qu'il désigne sous le nom de chrono-barométrographe. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet.) M. Leclerc envoie de Fort-Napoléon (Algérie) un supplément à ses obser- vations sur la caprification chez les Kabyles. (Renvoi à l'examen des Commissaires déjà nommés : MM. Duméril, Milne Edwards, Decaisue.) (6'7 ) M. EisENHANN adresse de Wurzbourg une réclamation de priorité à l'égard de M. Burdel, auteur d'un Mémoire sur les causes de l'impaludation mentionné au Compte rendu de la séance du 7 juin dernier, et dans lequel le médecin bavarois retrouve des idées qu'il a depuis longtemps émises. M. Eisenmann envoie à l'appui de cette réclamatio unn exemplaire d'un ouvrage qu'il a publié en iSSg, à Zurich, et signale les passages de ce livre où il a traité plus particulièrement la question des miasmes, de l'électri- cité atmosphérique, etc. Les deux pièces sont renvoyées à l'examen de la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie déjà saisie du travail de M. Burdel et d'une récla- mation dont il avait été l'objet de la part de M. Abate [Compte rendu de la séance du 23 août i858). L'Académie renvoie à l'examen d'une Commission composée de MM. Le Verrier et Faye, deux communications sur les comètes : l'une, qui a pour auteur M. A. Bacdrimont; l'autre, qui est écrite en allemand, est envoyée de Francfort par M. Tceplitz. CORRESPONDAIVCE. M. tE Maréchal Vaillant présente, au nom de l'auteur M. A: de Saint- Quantin, un ouvrage sur la Guyane française et ses limites vers l'Amazone. {Voir au Bulletin bibliographique.') PHYSIQUE. — Série de Mémoires sur la statique et la dynamique physico-chimique moléculaire. (Extrait d'une Lettre de M. Zantedeschi à M. Élie de Beau- mont.) « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie d'une série de cinq opus- cules sur l'héliographie qui se rapportent aux quêtions les plus graves qui, de nos jours, aient été soulevées par les savants. Ils ont pour titres : » 1°. De la préparation du coUodion instantanément impressionnable et d'un moyen de lui conserver sa sensibilité primitive ; » a". Des différences qui existent entre les effets produits par la lumière et par le calorique sur les chlorures et les iodures d'argent; » 3°. Des irradiations chimiques et de la nécessité de séparer leur foyer de ceux des irradiations calorifiques et lumineuses pour arriver à la pureté ( ^» ) et à la perfection des épreuves photographiques obtenues avec lés iodures d'argent; ■ » 4"- Des limites de l'impressionnabitité des substances photographiques, de l'influence des surfaces dans les phénomènes, photogéniques, de leur nature chimique et des améliorations apportées à l'art hél.iographique; )) 5''. Sur l'influence du vide et de certains gaz dans, les phénomènes chimiques que présentent les iodures d'argent exposés à la lumière solaire. » J'ai voulu que l'assistant de physique de ma chaire dans l'Université fie Padoue (M. Borlinetto) prît pari à mes; recherches, ijfiu d'éviter tout danger d'incertitude et d'illusion. Si je ne puis aspirer en, tous points a la priorité, j'ai du moins la conscience d'avoir uni mes efforts à ceux de tant d'infatigables travailleurs qui honorent la science en France et dans d'autres contrées de l'Europe. » J'espère que le bienveillant accueil fait par l'Académie à quelques autres de mes études ne sera pas refusé à celles-ci, et ce sera la plus douce récom- pense des fatigues qu'elles m'ont coûté. >- GÉOLOGIE. — Sur quelques mines de ta Caroline du Nonl. (Extrait d'une Lettre de M. le D"^ Ch.-R. Jackso.v a M. Elie de Beaumont.) (iV : ' ■ «Boston, le. là septembre; i858 » J'ai visité de nouveau la Caroline du Nord et j'ai examiné la mine de cuivre et d'or de Gardaen et la mine cj'or de Steel ^ qui l'une et l'autre se sont trouvées riches et sont maintenant exploitées avec avantage. » J'ai fait aussi une nouvelle étude de la mine d'or, d'argent et de .plomb de Silver-Hill, et j'ai vu que la machine à laver cyhndrique {round cradle) du pays de Galles s'est trouvée d'un usage plus utile que lés tables à, se- cousse de Bradford. Actuellement on nettoie I\ooo livres de minerai par jour avec ces machines à laver cylindriques {cradles), et ce minerai a une valeur de 5oo à looo dollars par tonne. Il est juste de dire que les tablés de Brad- ford ont sauvé la mine; inais les machines à laver cylindriques ( cradles) du pays de Galles, opérant plus rapidement et nettoyant plus de minerai en un jour, ont été d'un emploi plus avantageux. Les travaux de la mine ont pris beaucoup d'extension. Le plomb est coupelle àStaten-Island, dans l'Etat de New-York, après avoir été écrémé (skimmed) par la méthode de Patterson. « La mine de cuivre de Garduen, dans le comté de Giiildford (Caroline (i) Voir le Compte rendu de la séarjce du i" février i858, t. XLVÏ, P- 254- : ( 6.9 ) du Nord), est exploitée à la foispour l'or et pour le cuivre. Le gîte est nii filon de quartz rempli de pyrites de cuivre d'une grande pureté, et l'or est retiré des salbandes du filon formées de gossan qui donnent 80 centièmes d'or pour loo livres de minerai. Ce gossan est une pyrite décomposée, c'ést- à-dire de l'oxyde de fer contenant de l'or natif et mélangé de roche décom- posée. La mine appartient à une Compagnie de Baltimore. » La mine d'or de Steel est un riche filon d'or dans un schiste argileux contenant des veines de quartz et quelques pyrites cuivreuses. Cette^mine est située dans le comté de Montgomery (Caroline du Nord), et appartient à MM. James Sloan et autres de Gainsboro, N, C. Le minerai n" 1 donné i5 dollars 26 cents par 100 livres, et la roche ordinaû'e du filon 3^ cents par 100 livres. L'or est associé à un peu de galène et.de blende brune. On trouve. une forlp proportion dé minerai n° 1, et la mine donne déjà de grands bénéfices.^ ., » J'ai complété l'exécution de l'engagement que j'avais contracté l'année dernière a^féc le gouvernement des États-Unis par l'analyse d'un grand nombre de plantes de coton et de sols à coton, ainsi que de maïs, d'ignames, dec/iu/às(i), de pommes de terre, etc. Mes résultatsseront publiés en octobre prochain dans la partie relative à l'agriculture du Rapport du Paient-Office et. seront distribués à l'époque de la session du Congrès. i> J^ai contracté un nouvel engagement pour faire une série de recherches exactes et d'analyses de plantes de tabac et de sols à tabac. J'aurai à visiter l'île de Cuba et la Floride pour prendre moi-même les échantillons. •> ASTRONOMIE. — Seconde série des dessins de M. Bulard sur la comète de Donati; présentée par M. Faye. ' ■•■ '■ , • • ■.';;):.;;<[ '('■■•■ #it>'' !' " J'ai l'honneur de présenter à l'Académie une série de notiveaux des- sins que M. Bulard a faits sur la comète de M. Dotiati, à l'aide d'un télescope à miroir parabolique en verre argenté de M. Foucault. Ces dessins répondent aux 23, 27, 28 septembre, aux 3 et 5 octqbre. M. Bulard s'est attaché uai*> ' '■ : -^ : ■ .^ , . k (1) Le mot chu/a désigne en espagnol le tubercule du souchet comestible, fort employé dans diverses parties de la péninsule à la préparation d'une sorte d'orgeat. On ne peut"affir4, mer pourtant qu'il ait ce sens dans la Lettre de M. Jackson, attendu que plusieurs des noms transportés de l'ancien dans le nouveau monde ont été appliqués à des objets qui n'ont avec ceux qu'ils désignaient originairement qu'une ressemblance superficielle : c'est ainsi qu'en di- verses provinces de l'Aniérique du Sud la pomme de terre est appelée turma, nom qui, en Espagne, s'appjiqpajj; à la truffe. . ;, ,-. iij „.. r - ,1.. ; «.i^n . t • r ( Bao ) quement à reproduire avec fidélité tous les détails de la tête de la comète, et, pour ne pas risquer de trop donner à ses impressions particulières, il a consulté sur chaque apparence les personnes qui observaient la comète en même temps que lui et avec le même instrument. Ayant suivi moi-même ses travaux avec intérêt, je puis certifier que les dessins mis sous les veux de l'Académie reproduisent très-bien la pureté, la perfection que j'ai admirées dans les images fournies par le télescope de M. Foucault. Je suis heureux en même temps de saisir cette occasion de rendre justice aux longs et per- sévérants efforts de ce savant physicien. Le succès de son invention a dépassé mes espérances, et tout ce que j'ai vu, en fait de comètes, avec les instru- ments dont j'ai pu disposer jusqu'ici, m'a semblé inférieur. J'ai été frappé surtout de la facilité avec laquelle des personnes étrangères aux obser- vations astronomiques saisissaient, l'œil au télescope, tous les détails de cette belle comète et devançaient même parfois nos remarques les plus délicates. » Dans les dessins de la première série (i), la nébulosité de la tête de la comète offrait une masse de lumière dépourvue de détails intéressants. Au dernier seulement, le noyau présentait une sorte de phase correspondante a la naissance du secteur obscur qui s'est nettement développé plus tard. F^a série actuelle paraîtra infiniment plus curieuse, surtout si l'on songe que les dessins reproduisent en petit des phénomènes qui se passaient sur une échelle d'environ 12000 lieues (a). » A mesure que la comète approchait du périhélie, il s'est formé autour du noyau, du côté du soleil, "lui secteur lumineux semblable à celui que la comète de Halley présentait à sa dernière apparition en i835; seulement l'amplitude de ce secteur dépassait de beaucoup la demi-circonférence; s'il n'avait pas perdu de sa netteté aux extrémités, je dirais qu'il avait pour sup- plément à 36o degrés le secteur obscur dont j'ai déjà parlé. L'arc terminal du secteur lumineux était d'ailleurs. fortement aplati dans le sens du rayon vecteur de la comète, et ressemblait passablement à un contour elliptique dont l'aplatissement serait de ■^. » Tels sont les traits principaux du 23 septembre. On les retrouvait plus marqués encore le 27 et le 28 septembre et le 3 octobre : seulement on dis- (i) Compte 'rendu de la séance du ao septembre i858. (2) D'après MM. Pigorini et Porro, la largeur de la nébulosité vers la tète était de 120 se- condes; quant à la queue, elle aurait atteint 35 degrés le 5 octobre dernier. Cette dernière mesure répond à une longueur linéaire de i3 millions de lieues de 4 kilomètres. ( 621 ) tinguait alors dans le secteur lumineux deux régions séjSarées par un miiïce intervalle obscur, comme si le noyau eût été enveloppé de deux atmosphères concentriques et pareillement aplaties. Signalons enfin, dans tous ces des- sins, une troisième enveloppe extérieure beaucoup plus faible et sans limites précises. » Les dessins de M. Bulard mettent en relief d'autres détails importants. Par exemple, les effluves qui constituaient la queue n'entouraient pas le noyau, à la manière d'une chevelure soutenue en son milieu par un petit support et retombant des deux côtés. Loin de là, ces effluves semblaient se souder latéralement au secteur lumineux qu'ils laissaient un peu en saillie. Intérieurement ils étaient bordés par le secteur obscur. En second lieu, ces secteurs et la queue elle-même n'étaient point disposés symétriquement par rapport à l'axe de la queue ; leur orientation respective a subi des chan- gements tout à fait semblables à ceux que Be.ssel a signalés pour la comète de Halley. Malheureusement les beaux télescopes de M. Foucault ne sont pas encore munis de micromètres; M. Bulard n'a donc pu mesurer les angles de position, si nécessaires pour relier géométriquement, jour par jour, toutes ces apparences à la direction du rayon vecteur. '• Ces phénomènes ne sont pas particuliers à l'astre de M. Donati ; on en retrouve d'analogues dans plusieurs comètes et particulièrement dans celles de 1769, dont les dessins, exécutés par Messier, ont été reproduits dans Y Astronomie populaire de M. Arago. Pour faire ressortir cette similitude, M. Fave dessine sur le tableau les croquis géométriques de ces deux co- mètes, dont l'une, celle de 176g, avait en outre de si singuliers appendices latéraux. Des rapprochements de ce genre laissent espérer qu'on parviendra à discerner enfin des traits constants au milieu de ces phénomènes si com- pliqués ; mais, on le comprend, ces comparaisons, pour être tout à fait con- cluantes, doivent porter sur des dessins parfaitement exécutés, et non sur des descriptions verbales ou écrites. )) Lorsqu'on se prive en pareil cas du secours du dessin, on est trop sou- vent conduit à faire usage d'expressions beaucoup trop précises pour des apparences si vaporeuses, si énigmatiques surtout, ou même à se laisser involontairement guider par des idées préconçues dans le choix de ces expressions. C'est pourquoi M. Faye exprime le vœu que les dessins do la comète de M. Donati soient conservés à la science et publiés le plus tôt possible. » G. R., 1858 2'"^ Sunu-slie. (T. XLVll, K" IG.) 83 ( 6a2 ) ASTRONOMIE. — Noie de M. Chacornac sur la comète de Donati. (Présentée par M. Le Février.) « La septième des enveloppes lumineuses que j'ai observées autour du noyau de la comète était en voie de développement dès le 7 octobre, et j'ai signalé l'aspect remarquable qu'elle a présenté quant à la déformation et à la distribution de sa lumière autour du rayon vecteur passant par le point noir. Un fait non moins intéressant est venu dans la huitième enveloppe confirmer l'observation que j'ai consignée dans le Bulletin de l'Observa- toire impérial de Paris du 10 octobre : » La huitième enveloppe ainsi que la septième n'offraient plus, par rap- port au noyau, une excentricité située dans le même sens que celle des en- veloppes précédentes. » Dans les premières enveloppes, jusqu'à la sixième, le petit rayon vec- teur se trouvait au sud de l'axe de la queue ; dans la septième et huitième il se trouvait dans la position opposée; en sorte que ces dernières se sont développées par le côté nord de leur diamètre perpendiculaire à l'axe de la queue. » Le i5 octobre, j'ai trouvé, pour la huitième enveloppe, que la somme de ses deux rayons vecteurs perpendiculaires à l'axe de la queue était de a3",99, '^ pl"s petit ne mesurant que 6",55. » L'excentricité avait donc augmenté dans le sens que j'ai signalé dès le 8 octobre pour la septième enveloppe, au point d'être pour la huitième supérieure au double du plus petit rayon vecteur. » Le i6octobre, l'excentricité de la huitième enveloppe paraissait encore plus considérable, et lui donnait un aspect de spirale très-prononcé. Mais le peu de hauteur que la comète avait au-dessus de l'horizon n'a pas permis d'effectuer toutes les mesures; cependant voici celles que j'ai prises : » La somme des deux rayons vecteurs perpendiculaires à l'axe de la queue était de 35", 07, et le rayon parallèle à ce même axe mesurait 16 ",34. » Du 28 septembre au 16 octobre le plan de polarisation de la lumière de la comète a varié de 90 degrés. » A cette dernière date, la partie la plus lumineuse du noyau a été trou- vée, par suite de 4i mesures photométriques, inférieure en éclat à celui de l'étoile (p d'Ophiuchus, dans la proportion de SaS à rooo. » ( 623 ) • PHYSIQUE. — Sur l'induction électrostatique. Cinquième Lettre de M. P. VoLPicELM à M. V. Regnault. « Dans ma quatrième Lettre que vous avez eu la bonté de communi- quer à l'Académie (i), j'ai fait connaître six expériences, chacune des- quelles avait pour but de démontrer la vérité de la nouvelle théorie indiquée par Melloni (2). La continuation de mes études sur cet intéressant argument m'a fourni de nouveaux faits pour arriver à la même conséquence : per- mettez-moi de vous les communiquer. » Septième expérience. — Pour démontrer que la divergence des fils élec- trométriques, pendants librement du sommet de l'induit non isolé, le plus prochain de l'induisant, consiste uniquement dans l'induction curviligne . qui en procède, nous rapporterons les faits suivants. )) 1°. Qu'on fixe une boule de sureau dorée à l'extrémité d'un fil de lin, long d'un mètre, et verticalement établi sur un plan métallique d'un mètre carré ; que la boule soit distante de ce plan de 2 centimètres, et qu'elle corresponde sur un point du même plan, loin d'environ i centimètre d'un de ses côtés. En communiquant le tout avec le sol, qu'on électrise fortement un gros cylindre de cire d'Espagne, et qu'on le porte avec l'axe horizontal sous le plan métallique, près de la boule pendante, mais couvert entière- ment par ce plan. Deux seront les effets : premièrement le fil divergera aus- sitôt de la verticale en sortant hors du plan ; divergence qui croîtra avec la sécheresse de l'atmosphère, et avec la diminution de sa température. Deuxièmement en abaissant autant qu'il le faut le cylindre induisant sous le plan, mais de manière à ce qu'il y reste toujours couvert, on verra croître la divergence du fil terminé par la boule. » Ces deux faits, que j'ai pu montrer en 1857 à M. de la Rive, et d'autres semblables (3) ne peuvent certes être produits par aucune action rectiligne entre l'induit et l'induisant. De là, ils prouvent que l'action inductive oc- cupe toujours autour de l'induisant un espace plus ou moins sensiblement borné, dans lequel chaque point induit avec une plus grande ou une moindre intensité dans toutes les directions. Or, voulant retenir que toute (i) Pour les quatre autres Lettres précédentes, voir Comptes rendus, t. XL, p. 246; t. XLI, p. 553; — t. XLIII , p. 71g; — t. XLIV, p. 917. (2) Comptes rendus, t. XXXIX, p. 119. (3) Comptes rendus, t. XLIII, p. 719. 83.. W'n» ( 624 ) l'induction ne procède que de l'inducteur, nous devrons, pour expliquer les faits, nous imaginer que de celui-là procède aussi une induction cur- viligne, laquelle jouit d'un maximum d effet. » 2". Qu'un cylindre métallique soit terminé par deux hémisphères; que de son sommet, le plus éloigné de l'induisant, soit détaché une calotte, dont la base circulaire ait pour diamètre de 3 à 4 millimètres ; qu'un fil subtil de soie, vernis avec de la cire d'Espagne, soit joint par une de ses extrémités au centre de cette calotte, et que, celle-ci étant placée dans son encastre- ment, le cylindre non isolé soit soumis à l'induction. Si, par le moyen du fil de soie, on détache la calotte du cylindre, en l'approchant tout de suite de l'électroscope, on aura des signes d'électricité induite. Qu'on répète la même expérience, mais avec le cylindre induit isolé, alors la calotte, portée dans l'isolement près de l'électroscope, donnera des signes d'électricité ho- mologue à l'induisante. De tout cela nous pouvons conclure à bon droit : en premier lieu, que l'induite se trouve même dans cette extrémité du cylindre soumis à l'induction, qui est la plus éloignée de l'induisante. En second lieu, que sur un point quelconque de l'induit, on trouve les deux contraires électricités, et que pour cela l'induite est toujours privée de tension. En troi- sième lieu, que l'induite croît sur le cylindre en sens contraire à l'électricité homologue de l'induisante; c'est-à-dire que l'induite croît sur le cylindre de l'extrémité la plus éloignée, à l'extrémité la plus prochaine de l'induc- teur. En quatrième lieu, que l'induite perd toute mobilité quand elle se produit, parce qu'autrement elle serait toute recueillie vers l'extrémité la plus prochaine de l'inducteur, par effet de l'attracfion de celui-ci, et par la conductibilité de l'induit métallique. En cinquième lieu, que l'induction se fût même par des lignes courbes; autrement le cylindre indiqué ne pour- rait, dans le sommet de son extrémité la plus éloignée de l'induisante, con- tenir l'induite. Le cylindre que j'ai employé pour les expériences de ce second cas, était long de o", 191, et large de o™,o3. » 3°. Qu'on recouvre tout entier l'électroscope à piles sèches, avec un tissu métallique, dont les mailles soient larges environ d'un demi-centi- mètre. Premièrement, en faisant communiquer avec le sol cette couverture, puisen approchant du bouton de l'électroscope un inducteur, la feuille d'or ne divergera point. Deuxièmement,. qu'on enlève la communication avec le sol, et que la couverture reste parfaitement isolée; si l'on approche comme auparavant du bouton de l'instrument l'inducteur même, la divergence de sa feuille d'or manifestera une charge homologue à l'induisante. Ces faits se vérifient même quand, au lieu du tissu métallique, on emploie une hélice ( 625 ) aussi métallique, dont les spires soient justement distantes l'une de l'autre, et qui recouvre tout l'électromètre de la manière déjà indiquée. » Par ces résultats, il est focile de conclure ce qui suit. L'induction ou influence électrostatique ne traverse pas l'espace environné d'un tissu ou d'une hélice métallique non isolés, dont les mailles ou les spires aient une juste largeur. A plus forte raison la même influence ne traverse pas l'espace environné par une surface métallique non isolée, comme l'a déjà observé M. Faraday (i). L'électricité induite ne tend point, car s'il en était autre- ment, la feuille d'or, dans la première expérience, devrait accuser une charge hétéronome à l'induisante. » La divergence montrée par la feuille d'or quand le tissu métallique était isolé, procède uniquement de l'électricité homonome à l'induisante développée par induction sur le même tissu. » Huitième expérience. — i°. Que les deux fils électrométriques, pen- dants d'une extrémité de l'induit non isolé, soient seulement pour deux tiers de leur longueur, défendus par deux plaques métalliques communi- quant avec le sol, et très-peu écartées de ces fils ; et, en outre, qu'elles soient parallèles à l'axe du cylindre induit. Si l'on exerce l'induction sur la même extrémité, nous verrons que les fils ne divergeront pas entre eux, mais qu'ils s'approcheront seulement parallèles vers l'inducteur. En continuant l'induc- tion, si l'on ôte une des plaques métalliques indiquées, aussitôt le fil élec- trométrique le plus prochain d'elle divergera, et, en ôtant l'autre plaque, les fils divergeront tous les deux entre eux. 11 résulte de là que, sous l'in- duction, les fils appendus à l'extrémité de l'induit non isolé, la plus proche de l'inducteur, divergent entre eux uniquement par effet de l'induction cur- viligne latérale aux mêmes fils. , » 2°. Si, continuant le cylindre induit à communiquer avec le sol, on introduit un troisième fil non isolé entre les deux divergents, ceux-ci aug- menteront leur divergence, parce que le troisième fil empêchera une partie de l'induction entre les fils électrométriques, laquelle tend à les rapprocher l'un de l'autre. D'où les inductions curvilignes latérales auront un plus grand effet sur les deux fils, comme celles qui tendent à les faire diverger l'un de l'autre. Au contraire, en ôtant le troisième fil de l'intérieur des deux diver- gents, ceux-ci s'approcheront quelque peu entre eux, parce que l'induction qui s'exerce entre les mêmes ne sera plus partiellement empêchée, et les (i) Jrc/i. des Sciences phys. et nal. Genève, i856, t. XXXI, p. 66, note i. ( 6a6 ) inductions curvilignes latérales extérieures auront pour cela un effet moindre sur les fils. Si donc on fait passer successivement le troisième fil, en avant et en arrière, par l'ouverture divergente des fils électrométriques, ceux-ci concevront un mouvement oscillatoire dans leur plan. » 3°. Que les fils électrométriques étant non isolés soient défendus de l'induction curviligne moyennant les deux plaques métalliques, elles aussi non isolées, et qu'ils se trouvent tous les deux verticaux. Alors si l'on ap- proche davantage du fil la plaque qui lui correspond, celui-là n'abandon- nera point sa perpendicularité. Cela prouve qu'il n'y a pas de répulsion entre le fil et la plaque, et que l'induite ne tend point. » 4"- En approchant de l'extrémité d'un fil électrométrique le plus pro- chain de l'inducteur l'extrémité d'un autre fil communiquant avec le sol, si l'induit est isolé, il y aura entre les deux fils attraction; mais si l'induit n'est pas isolé, les mêmes fils ne s'attireront point, ni ne se repousseront; ce qui prouve qxie l'induite est privée de tension. Ce résultat s'obtiendra toujours, pourvu qu'on expérimente avec les précautions requises, pour éviter toute modification sensible que, sur l'induction curviligne, pourrait causer le second fil. » GÉOLOGIE. — Note sur une nouvelle localité où se trouve l' arragonite verte décrite par M. S. de Luca; par M. Marcel de Serbes (i). « Cette variété d'arragonite, l'un des minéraux les plus remarquables par la beauté de ses nuances, n'est pas bornée, comme parait l'avoir supposé M. de Luca, aux terrains jurassiques des environs de Gerfalco eu Toscane. On la trouve également dans les mêmes terrains de San-Carlo de Fiume-di- Nisi dans la province de Messine. Elle y est avec les mêmes caractères qu'en Toscane et se présente comme la dernière en fibres rayonnées et distinctes, formant parfois des couches plus ou moins étendues d'une assez faible épais- seur, parfois de i à 2 centimètres seulement. Les arragonites des deux loca- lités contiennent de la strontiane et perdent également par l'action de la chaleur la belle couleur qui les caractérise. En continuant à les calciner, l'une et l'autre se désagrègent, en même temps qu'elles se réduisent en pous- sière. M II nous paraît intéressant de retrouver la même variété d'une substance minérale que l'on avait crue pendant quelque temps propre à une région de (i) Comptes rendus, t. XL VII, p. 481, n° 12. (627 ) l'Espagne, ainsi que son nom l'indique, dans deux localités aussi différentes que le sont Gerfalco et Messine. La première appartient à l'Italie septen- trionale, et la seconde à la Sicile, située, comme on le sait, à la pointe sud de l'Italie méridionale. On la retrouvera probablement ailleurs, après les expé- riences de M. de Luca qui nécessairement ont attiré sur elle l'attention. Il nous paraît enfin que cette variété doit sa belle couleur verte aux oxydes de cuivre et de fer qu'elle contient. Il en est de même d'une variété de péri- dot que nous avons reçu de la Nouvelle-Calédonie, et qui est remarquable par la beauté de ses nuances, qu'elle doit à la présence de ces deux sub- stances métalliques. » M. Dannery, qui avait obtenu au dernier concours pour le prix des Arts insalubres un encouragement de la valeur de looo francs pour sa dé- bourreuse mécanique (séance publique du 8 février i858), et qui depuis (2g mars i858) avait présenté une Note sur des perfectionnements ulté- rieurs apportés à son appareil, en adresse aujourd'hui une nouvelle ayant pour objet d'établir, au moyen de certificats fournis par des propriétaires .de filatures de coton, que l'utilité de l'appareil pour préserver la santé d'une classe d'ouvriers e^t déjà convenablement appréciée dans des villes éloi- gnées des lieux où il a été d'abord introduit. ( Renvoi à la Commission du prix des Arts insalubres. ) M. Vanhove adresse de Gand luie Note accompagnée d'une figure sur un moteur de son invention. La séance est levée à 5 heures un quart. É. D, B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 18 octobre i858 les ouvrages dont voici les titres : • ' Le jardin fruitier du Muséum; par M. J. Decaisne; 19* livraison, in-4''. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle et des phénomènes de la nature ; par le D'^ Antonin Bossu; t. III. Paris, 1857; in-8°. Guyane française, ses limites vers i Amazone i par A. DE Saint-Quantin. ;%^ ( 6a8 ) Paris, i858 ; in-8°. (Extrait de la Revue coloniale, août et septembre i858.) (Présenté, au nom de l'auteur, par M. le Maréchal Vaillant.) Recueil des travaux du Conseil départemental d'Hygiène publique et de Salu- brité du Ras-Rhin de 1849 ^ '858. Strasbourg, i858; in-8°. Mémoires de la Société d'Àc/riculture, des Sciences, Arts et Relies-Lettres du département de l'Aube; t. XXll de la collection ; t, IX, 2* série, n™ 4'' et 46, i^"" semestre de l'année i858 ; in-S". Copies de Mémoires présentés à S. M. I. Napoléon III , Empereur des Français, par M. François LAURENT, sur les maladies pestilentielles, etc. Montniédy, i858; br. in-8". Etudes d'Agriculture algérienne ; par héonîiERoiiN\ . Paris, i858; br.in-12. Aix-les-Rains et Murlioz; par M. J. Bonjean. Chambéry, i858; une feuille in-j 2. Causa... Cause de la rage. Lettre de M. L. ToFFOLi au 1/ Storti. Padoue, i858; f de feuille in-S". Série di Memorie... Série de Mémoires sur diverses questions concernant ïhétiograpliie; par MM. Zantedeschi e< Borlinetto; cinq opuscules in-8°. (Pour les titres de chacun de ces opuscules voir, page 617, la Lettre de M. Zantedeschi.) Geology... Géologie d'Ecosse, analyse d'une communication faite à l'Asso- ciation brita7inique à sa réunion à Leeds en iBSg, par sir B. MURCHISON ; 4r feuille in-4''. >0t9' Il COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉmE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 25 OCTOBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président, à l'ouverture de la séance, rappelle que, le lundi sui- vant étant le jour de la Toussaint, l'Académie devra décider aujourd'hui quel jour aura lieu sa prochaine réunion. Le jour de la séance est fixé au mardi 2 novembre. M. G. Delafosse, en présentant le I" volume de son Cours de Minéralogie, s'exprime dans les termes suivants : « J'ai l'honneur de faire hommage à l'Académie du premier volume d'un Traité de minéralogie que je publie sous le titre de Nouveau Cours de Minéra- logie, comprenant la description de toutes les espèces minérales connues, avec leurs applications directes aux arts. Cet ouvrage fait partie des Suites à Bujfon publiées par le libraire Roret. Il se composera de trois volumes in-8 avec atlas. Dans le volume qui paraît en ce moment, sont exposées, avec de grands développements^ toutes les propriétés des minéraux, et notamment celles qui se rapportent à la cristallographie et à la physique ; elles y sont considérées non-seulement en elles-mêmes, mais encore dans leurs relations entre elles et avec la composition chimique des substances. Ce volume est accompagné de deux livraisons de l'atlas. » C. R., i858, 2"= Semestre. (T. XLVII, N» 17.) 84 ( 63o ) CHIRURGIE. — Note sur quelques précautions particulièrement essentielles à observer dans le traitement des maladies qui affectent les organes génito-uri- naires; par M. le D"^ Civiale. (c J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie les deux pre- miers volumes de ma troisième édition du Traité pratique sur les maladies des organes génito-urinaires. Ces volumes, consacrés aux affections de l'urètre, du col de la vessie ,de la prostate et des voies spermatiques, ne sont pas une simple réimpression des éditions précédentes. Le premier volume contient, entre autres additions, un chapitre très-étendu sur les différentes méthodes d'urétrotomie, opération pratiquée depuis longtemps, mais perfectionnée par la chirurgie moderne, et qui reçoit, chaque jour, de plus fréquentes et de plus utiles applications. » Dans cette nouvelle édition, j'ai reproduit, avec de nouveaux dévelop- pements et quelques rectifications essentielles, l'exposé des recherches que je poursuis sans relâche, depuis trente-cinq ans, sur un ordre de maladies non moins graves que répandues, qui attaquent l'homme à toutes les épo- que de son existence, et deviennent, surtout au déclin de la vie, la source des infirmités les plus pénibles ou des accidents les plus graves. » Quand je présentai à l'Académie l'édition précédente, je faisais remar- quer que l'étude de ces maladies, était encore fort imparfaite, qu'on ne trouvait, même dans les ouvrages les plus estimés, que des théories ha- sardées ou des aperçus pratiques en contradiction avec l'observation rigoureuse, et dont le vague, l'incohérence résultaient de ce qu'on n'avait pas suffisamment distingué les unes des autres des lésions très-dissem- blables. » Je faisais connaître en même temps les importantes améliorations in- troduites dans cette partie de la chirurgie, et qu'on doit spécialement à la découverte et aux applications de la lithotritie, qui ont mis à la disposition des chirurgiens des moyens d'exploration plus exacts et de nouvelles res- sources thérapeutiques. J'ai la satisfaction d'annoncer à l'Académie que, sur ces divers points, le mouvement scientifique dont elle a eu l'initiative, s'étend et se développe incessamment. » Je me propose aujourd'hui, en lui faisant hommage de cette troisième édition, d'appeler spécialement l'attention de l'Académie sur un moyen encore trop peu répandu de faciliter les opérations pratiquées sur les organes génito-urinaires, de les rendre moins douloureuses, et d'en assurer davantage le succès. Il s'agit d'un traitement préparatoire spécial qui me ( 63i ) paraît nécessaire pour atteindre ce but, et c'est là principalement ce que je me propose de signaler aujourd'hui à l'Académie. » Jusqu'à présent des moyens généraux, calmants ou sédatifs, du ressort de la médecine, ont fait la base de la préparation des malades, lorsqu'on a jugé utile d'y recourir; car, dans la majorité des cas, la plupart des chirur- giens pratiquent d'emblée, c'est-à-dire, sans y disposer à l'avance les or- ganes, le cathétérisme, la dilatation, la cautérisation, l'urétrotomie, et jus- qu'au broiement de la pierre dans la vessie. » Mais, soit qu'il agisse sans recotu'ir à aucune préparation, soit qu'il s'en tienne aux médications générales, qui n'ont aucune action directe sur la sensibilité normale ou exagérée des parties, le chirurgien place le malade dans des conditions défavorables au succès de l'opération ; la démonstration de ce fait important est des plus faciles. » A l'état normal, chez la plupart des hommes, je pourrais dire chez tous, la membrane interne de l'urètre est pourvue d'une telle sensibilité, que l'on ne peut introduire dans ce canal l'instrument le plus inoffensif et en usant des plus grands ménagements, sans occasionner une sensation pénible de chaleur brûlante, qui peut s'élever jusqu'à celle d'une douleur excessive. » Dans l'état de santé, la sensibilité du col et du corps de la vessie est moins développée qu'on ne le croit généralement; mais l'observation dé- montre que, sous l'influence d'états inflammatoires qui se développent, s'étendent et se compliquent dans ces parties, leur sensibilité s'exaspère au point de rendre tout contact d'un corps étranger, ou toute manœuvre opé- ratoire insupportables. Aussi le simple cathétérisme est-il un objet d'effroi pour tous les hommes. » Si dans l'état de maladie, au lieu d'une simple sonde, on introduit dans l'urètre ou la vessie le porte-caustique, l'urétrotome, le lithoclaste ou tout autre instrument qui, à raison de sa forme, de son volume, de sa rigidité, distende, redresse ou froisse ces organes, il est évident que l'opé- ration déterminera des souffrances bien autrement vives encore. » Enfin si, au lieu d'être instantané, le contact de l'instrument avec les surfaces de l'urètre et de la vessie se prolonge, si l'on exécute dans ces parties des mouvements étendus et répétés, si surtout on attaque leur texture par le cautère ou par l'instrument tranchant, il est facile de comprendre les extrêmes douleurs auxquelles les malades seront soumis, ainsi que les effroyables réactions qui pourront survenir et dont la pratique ne nous offre que trop d'exemples. 84.. ( 63a ) » Faut-il ajouter que troublé par les plaintes et les mouvements involon- taires des malades, et préoccupé des conséquences possibles d'une trop vio- ' lente irritation, le praticien éclairé et prudent est quelquefois conduit ou à renoncer à l'opération, ou à en abréger la durée au point de ne pas atteindre entièrement le but qu'il se proposait? ». Ce sont ces conditions déplorables de la chirurgie des voies urinaires que je me suis attaché à modifier ou à changer; et j'ai hâte de dire que l'art est aujourd'hui en possession d'un moyen simple, certain et à la portée de chacun, d'atténuer directement la sensibilité de l'urètre et de la vessie, au point de rendre très-supportables comme aussi beaucoup plus faciles, etplus exemptes de réaction, les opérations qu'on est appelé à pratiquer sur ces organes. Ce progrès, réalisé depuis plusieurs années, est établi sur une longue expérience et désormais à l'abri de toute contestation. » Le traitement préparatoire que j'ai institué n'est que l'application d'une loi de physiologie que tous les médecins connaissent. Il est constaté en effet que le contact ménagé, régulier et souvent répété d'un même corps avec les surfaces muqueuses a pour conséquence à peu près constante d'émousser la sensibilité de ces surfaces, et de modifier leur vitalité. » C'est par l'observation attentive de cette loi que j'ai été conduit, dès le début de ma pratique, à me préoccuper de la préparation des malades que je devais opérer. Quant au procédé, à son emploi, et aux conditions les plus propres à en assurer le succès, ces détails ont été réglés par l'expé- rience, et sont exposés dans mon Traité de la Lithotritie, et dans l'ouvrage que je publie aujourd'hui. M Le moyen qui me paraît mériter la préférence et que je ne crains pas de recommander à l'attention des chirurgiens, consiste dans l'usage des bougies molles, en cire, instrument fort commun, très-usité en chirurgie, et dont j'ai soumis l'emploi à des règles déterminées et précises, de manière à rendre son action plus douce et plus sûre. » On porte dans l'urètre une de ces bougies très-fines, très-lisses et très- molles, qu'on retire immédiatement; cette opération est répétée le lende- main et les jours suivants. Si le canal est très-irritable, la bougie est reti- rée dès que le malade commence à souffrir, sans même qu'elle ait pénétré profondément ; elle n'arrive quelquefois à la vessie que du troisième au cinquième jour. 0 En procédant avec une certaine lenteur, sans mouvements saccadés, à l'entrée comme à la sortie de la bougie, et en ne la laissant jamais séjour- ner, elle n'occasionne qu'une douleur très-légère, qui cesse bientôt, et ( 633 ) chaque jour son introduction est de moins en moins sentie. A la première bougie on en substitue une un peu plus volumineuse, et l'on arrive ainsi très-graduellement jusqu'à celles qui remplissent la capacité normale de l'u- rètre sans le distendre. Pendant cette préparation locale, qui exige de huit à douze jours, le chirurgien combat l'irritation générale et les états mor- bides qui peuvent exister ; il modifie le régime, régularise l'exercice des fonctions, et, par des observations journellement répétées, il se trouve en position d'acquérir une connaissance plus complète de l'état du malade, de faire un choix plus judicieux de la méthode et du procédé auxquels il convient de recourir, de saisir les indications particulières, en un mot, d'ar- rêter son plan de conduite avec toute la certitude désirable; conditions qui échappent en partie lorsqu'on opère d'emblée, et qui ont cependant une grande part au résultat du traitement. » La somme des petites douleurs que détermine la bougie dans un urètre non rétréci, et pour le seul but d'en diminuer la sensibilité, n'a rien de . ^ ** f» comparable avec celles qu'occasionne ordinairement lui seul cathétérisme * ' ■' pratiqué à la première visite. Aussi n'ai-je jamais observé d'accidents sérieux pendant ce traitement préparatoire, que j'ai appHqué des milliers de fois, et presque toujours avec les plus grands avantages. » Cette préparation est également favorable dans les cas de rétrécisse- ments de l'urètre, et de maladies du col et du corps de la vessie ; mais la manière de procéder doit être appropriée à ces états, et les effets obtenus présentent de notables différences. Sans entrer dans des développements qui ne peuvent pas trouver ici leur place, il me suffira de dire que dans ces diverses circonstances l'insensibilité des organes peut être obtenue de manière à rendre supportables au maladeles opérations les plus laborieuses, et en écartant la plupart des dangers qu'elles entraînent. " La loi qui sert de base à cette pratique était connue sans doute depuis longtemps, mais elle n'avait pas été l'objet d'études suivies et d'une applica- tion raisonnée aux opérations dont je me suis spécialement occupé. C'est, je le répète, à l'occasion de la lithotritie que j'ai cherché et obtenu d'abord la préparation des malades parla diminution de la sensibilité de l'urètre et de la vessie; appliqué ensuite, avec les mêmes avantages, aux autres opé- rations, ce traitement préliminaire a ouvert à la chirurgie des organes uri- naires une voie nouvelle et féconde en résultats utiles. Pour en comprendre toute l'importance, il faut avoir assisté à une série d'opérations pratiquées sur des malades préparés et non préparés. » Ij^s premiers, déjà familiarisés avec l'introduction des boiigies, se sou- ( 634 ) mettent tout d'abord et sans difficulté à ce qu'on leur propose; et qu'il s'agisse d'explorations ou d'opérations dans la vessie ou dans l'urètre, la manœuvre prudemment conduite, est toujours facilement supportée. n La sensibilité des surfaces muqueuses étant diminuée, la contractilité des tissus sous-jacents n'est pas activement mise en jeu; les instruments glissent mieux, les frottements sont plus légers, les mouvements toujours faciles n'exigent aucun effort, et les sensations arrivent au chirurgien avec toute la netteté désirable. )) Les seconds, au contraire, préoccupés et inquiets, ne se décident qu'à la dernière extrémité, vaincus en quelque sorte par la force des exhorta- tions; à peine l'instrument a-t-il pénétré quelque peu, que les douleurs commencent et s'accroissent, devenant d'autant plus fortes, que la sensibi- lité excitée provoque la contraction des tissus sous-jacents. L'instrument, serré dans l'urètre et au col vésical, ne peut être mû sans efforts et sans occasionner des frottements pénibles que le chirurgien le plus habile ne parvient pas à éviter, et qui s'opposent à la perception des sensations tac- tiles, dont il a tant besoin, ou les rendent confuses en les compliquant. « Mais c'est par leurs suites surtout que se manifestent les principales différences entre des opérations pratiqiîées dans des conditions si dissem- blables : qu'il s'agisse d'une coarctation urétrale, de calculs ou de fongus dans la vessie, chez le malade convenablement préparé et opéré suivant les préceptes de l'art, il ne se manifeste aucun des accidents qui provoquent les réactions violentes; s'il en survient, l'art est rarement obligé d'inter- venir, l'équilibre des fonctions se rétablissant presque toujours de lui- même. » Dans la grande majorité des cas, au contraire, lorsqu'on a opéré sans préparation, et alors même que la manœuvre a été la plus régulière, il sur- vient une réaction plus ou moins vive, déterminant des troubles fonctionnels intenses, ou des mouvements fébriles et nerveux parfois très-graves. Ces accidents sont si communs, que j'ai vu plusieurs praticiens éclairés les con- sidérer comme inévitables, et rester inactifs dans des cas accessibles aux procédés de l'art, par la crainte de les voir survenir. » On ne placera pas sur la même ligne les effets du traitement préparatoire que je viens d'indiquer, et les résultats recherchés et obtenus par les opiacés etlesanesthésiques. Ce sont des indications, des procédés, des actions orga- niques d'ordre essentiellement différent : dans le premier cas, on se propose directement Tine diminution lente et progressive de la sensibilité d'un or- gane déterminé, afin de le disposera supporter l'opération qu'on a l'inten- ( 635 ) tion de pratiquer sur lui; l'action est exclusivement locale et ne change en rien les conditions générales de l'organisme. » En usant des opiacés et des anestbésiques, le praticien laisse de côté l'organe sur lequel il veut agir; c'est au système nerveux, au centre de la vie et de la perception, et par suite à l'ensemble de l'économie qu'il s'at- taque. » Par mon traitement préparatoire, on diminue effectivement l'irritabi- lité de l'organe; par les autres, on la déguise, on la suspend : le premier laisse au malade le plein exercice de ses facultés, l'appréciation de l'action exercée sur lui, la possibilité de commander à ce qui l'entoure; les autres le plongent dans un anéantissement intellectuel et moral absolu, et le sous- traient momentanément à la vie active. » Les inconvénients des opiacés sont bien connus, et je n'ai pas à discu- ter ici l'utilité des anesthésiques dans la pratique générale de la chirurgie ; mais je ne peux pas trop m'élever contre l'abus qu'on en fait dans le traite- ment des maladies des organes urinaires. A l'exception de la cystotomie, de l'urétrotoraie externe et de quelques autres opérations assez rares, l'em- ploi du chloroforme est non-seulement inutile, mais susceptible de faire commettre de graves méprises et de causer de grands malheurs. )) Pour opérer, par exemple, la destruction d'un calcul vésical dans certains cas compliqués, lier ou extirper une tumeur de la vessie, etc., le chirurgien le plus éclairé et le plus habile a besoin non-seulement de l'action exercée de ses sens, mais encore de toutes les circonstances qui peuvent lui venir en aide, le guider dans sa marche et ses recherches, l'avertir s'il s'égare, et même l'arrêter au besoin dans ses mouvements; or tout est inerte et silencieux chez le malade chloroformé, et l'opérateur se trouve absolument réduit à sa main et à son expérience. Supposez un chi- rurgien non encore mûri par la pratique, mais hardi et entreprenant, ce qui n'est pas rare, en face d'un malheureux patient, privé de sensibilité et de mouvement: quelles seront les conséquences possibles des manoeuvres qu'il exécutera à tâtons, pour ainsi dire, dans ce corps devenu presque cadavre? Les faits de ce genre ne sont pas de ceux dont on entretient le public, mais le peu qu'on en sait suffit pour intimider les plus intré- pides. » Les chirurgiens trouveront, j'espère, dans cet ouvrage et dans mon Traité de la Lithotritie, toutes les preuves désirables de la haute utilité pra- tique du traitement préparatoire que j'ai institué. Us l'emploieront comme les préliminaires des opérations qu'ils auront à pratiquer sur les organes ( 636 ) tirinaires, et j'ai la certitude qu'en se conformant aux préceptes exposés, ils réussiront comme moi dans son application. » Je prie l'Académie d'être bien persuadée qu'il n'a fallu rien moins que la conviction la plus intime à cet égard pour me déterminer à entrer ici dans d'aussi longs détails sur un point particulier de pratique. « RAPPORTS. ANATOMlE COMPARÉE. — Rapport sur un Mémoire de M. Léon Soubeiran, ayant pour titre : Rechercbes sur la structure de l'appareil à venin de la vipère; par M. Duméril. (Commissaires, MM. de Quatrefages, Duméril rapporteur.) « M. Léon Soubeiran a communiqué à l'Académie, dans la séance du 6 septembre, un Mémoire sous le titre de Recherches sur la structure de l'appareil à venin de la vipère. Un court extrait de ce travail a été inséré dans les Comptes rendus; mais comme il était accompagné de prépara- tions anatomiques et de dessins, nous avons été chargés, M. de Quatre- fages et moi, d'examiner ces pièces pour faire le Rapport que je viens vous présenter. » Dans la vipère et chez tous les serpents venimeux du même groupe ( les solénoglyphes), les dents venimeuses sont adhérentes à l'os maxillaire supé- rieur dont le tissu osseux est comme ramassé et rabougri. Cet os peut rou- ler eu partie sur lui-même et basculer comme sur un axe solide. Le méca- nisme qui le fait agir résulte de l'action de la mâchoire inférieure, lorsque la bouche s'ouvre sans s'élargir en arrière; car alors l'os intra-articulaire transmet le mouvement aux ptérygoïdiens externes qui refoulent l'os sus- maxillaire; mais comme les crochets venimeux font une partie continue de ce dernier os, qui leur sert de base, il est évident qu'ils se trouvent en- traînés pour en suivre le mouvement et pour se porter en avant ou se re- dresser. Ij'effet est tout autre quand la dilatation s'opère en arrière, car les ptérygoïdiens externes ne peuvent plus agir. « Ces détails nous ont paru nécessaires à rappeler pour donner une idée de l'objet de ce Rapport ; car ce n'est pas sur le mécanisme de l'appareil, ni sur les dents venimeuses elles-mêmes que les recherches de M. L. Soubei- ran se sont dirigées , mais uniquement sur la structure des glandes destinées à sécréter le venin et sur leur conduit excréteur. L'auteur de ces recherches a connu et vérifié tout ce qui en avait été dit; mais il est arrivé à quelques (637 ) résultats importants, sur lesquels nous croyo#i^4eYPy',{ip|)el^i'4'4tJbeq(|ioft(iç l'Académie. f'0:a uv:''' -.b tr-i'A-^';- •;}■ » Les glandes qui préparent, ou qui sécrètent l'humeur venimeuse, sont situées, comme on le sait, sous le muscle crotaphite et sous une forte apo- névrose temporale. Cette circonstance a présenté quelques difficultés aux anatomistes qui ont voulu les isoler par la dissection, afin d'en offrir une démonstration complète. On sait maintenant que cet appareil est constitué par des follicules rameux, dont les petites tiges frangées porteraient des feuilles pennées, creusées de petits canaux qui tous aboutissent dans un seul conduit qui devient le canal unique et excréteur. » J. Mûller, en i83o (i), en avait donné de très-bonnes représenta- tions; mais ses Bgures ne sont peut-être pas assez amplifiées et surtout assez isolées, parce que l'auteur avait voulu conserver les débris des parties ac- cessoires, tandis que M. Soubeiran, ayant employé un procédé chimique dans ses recherches, a, par cela même, facilité ses démonstrations. « On sait que plusieurs acides et quelques alcalis, en altérant, en ramol- lissant certains tissus organiques, les rendent transparents et même plus solubles, en ménageant, quelques-unes des parties qui n'en sont pas atta- quées. L'eau est ensuite employée en la versant avec soin pendant l'im- mersion. C'est l'acide tartrique dont M. Soubeiran s'est servi. L'action en a été très-utile et manifeste, comme on le voit dans les pièces desséchées qui ont été présentées à vos Commissaires et qui peuvent être mises sous vos yeux, car ces glandes et ces canaux sont parfaitement distincts, même à l'œil nu. » M. Soubeiran a dessiné lui-même des figures, amplifiées au microscope, qui fout voir évidemment que les lobules, ou les follicules frangés, s'ouvrent tous dans un canal excréteur commun, qui lui-même aboutit dans la dent après s'être légèrement dilaté pour former une sorte de réservoir où l'hu- meur sécrétée peut s'accumuler. L'auteur émet cependant l'opinion que si cette humeur ne s'écoule pas d'une manière continue, c'est que le crochet, eu se repliant pour rentrer dans la bouche, détermine un pli ou un point d'appui sur l'os en bascule dans la- direction du conduit qui l'obstrue ainsi momentanément en rapprochant ses parois. » Nous pensons que l'Académie, en accueillant ce travail, peut engager l'auteur à le publier en entier avec les figures; car il renferme des résultats (i) De glandularum secernentium structura penitiori, in-f*', page 55, tab. \l,fig.\, 3. C. R., i858, 2">f Semestre. (T, XI.VU, N» 17.) ifl ,i.n!>w>'< ''''*'tt'K ( 638 ) curienx sur le moyen chimique des préparations employées et sur le mode de sécrétion de l'humeur produite par les glandes venimeuses des ser- pents. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. L'Académie reçoit un Mémoire destiné au concours pour le grand prix de Sciences mathématiques de t858, question concernant la démonstration d'un théorème donné par Legendre. Ce Mémoire, qui porte pour épigraphe : Veritatis amor atidet, a été enregistré sous le n° 3. (Réservé pour la future Commission.) PHYSIOLOGIE. — Recherches expérimentales sur l'influence exercée par la chaleur sur les manifestations de la contraclilité des organes; par M. P. Calliburcès. (Commissaires précédemment nommés : MM. Velpeau, Cl. Bernard, J. Cloquet.) , « Dans une précédente communication (r), j'ai montré que la chaleur influe puissamment sur les contractions du tube digestif et de l'utérus. J'ai poursuivi ces recherches en opérant de même que dans mes premières expé- riences, et j'ai reconnu que les uretères, la vessie urinaire» les canaux défé- rents, les vésicules spermatiques, les trompes de Fallope et le vagin sont des organes dont les contractions peuvent être également sollicitées, entre- tenues et exagérées par l'action de la chaleur. » J'ai également étudié l'action du même agent physique sur les mouve- ments vibratiles, et non-seulement j'ai constaté que l'influence de la chaleur agit sur eux avec une grande énergie, mais j'ai pu mesurer, à l'aide d'un petit appareil spécial, le phénomène avec beaucoup de précision. Cet appa- reil, que je décris dans mon Mémoire, consiste en un flacon dans lequel la membrane à observer se trouve soumise à l'action de la chaleur humide. Un cadran extérieur sert à compter le nombre de tours que fait un très- petit cylindre en verre posé sur la membrane et mis en mouvement par les cils de son épithélium. » J'ai choisi pour mes recherches la membrane vibratile de l'œsophage (i) Comptes rendus, tome XLV, séance du 28 décembre 1857. ( 639 ) de la grenouille. Voici les résultats que j'ai obtenus d'expériences faites sur cinquante-deux membranes œsophagiennes : Temps moyen d'une réTolution Temps moyen d'une révolution à la température ambiante (de la à 19°). pendant l'action de la chaleur. 22' 3". 3' 7". On voit qu'avec une température de 28 degrés centigrades, la vitesse des cils vibratiles est devenue à peu près sept fois plus grande. » Quant à ceux des autres tissus qui, sous l'influence de la volonté ou de l'excitant galvanique, manifestent des contractions, les expériences, con- duites d'après le même procédé que celui qui a été exposé dans mon pre- mier Mémoire, ont montré qu'ils ne sont aucunement influencés dans les manifestations de leur contractilité par l'action de la chaleur, quand ils y sont exposés dans les mêmes conditions que les organes cités plus haut. » Les données expérimentales que j'ai déjà fait connaître nous montrent que, parmi les organes contractiles, quelques-uns seulement sont excessive- ment sensibles à l'action de la chaleur. Elles nous révèlent qu'un des rôles les plus importants est dévolu au calorique dans l'économie animale, et nous conduisent naturellement à une classification nouvelle des tissus con- tractiles, au point de vue de leurs propriétés physiologiques. Les uns, jouissant de la propriété de se contracter sous l'influence directe du calo- rique, formeront un premier groupe qui comprendra tous les tissus qu'on pourra, je crois, appeler tissus thermosystalliques (/Vto/ Qip/uo7va'Ta?\.Toi). Les autres, insensibles à l'action directe de la chaleur, formeront un second groupe qui comprendra tous les tissus qu'on pourra nommer, par opposition, tissus non thermosptaltiques {i7to) /u.v ^fp/uoav7Tii?[Toi). » Les données expérimentales sur lesquelles je base cette nouvelle clas- sification des tissus contractiles sont exposées partie dans ce qui précède, partie dans ma communication précédente, et peuvent se résumer dans le fait suivant qui les met en quelque sorte en relief. » Que l'on prenne un animal à sang chaud vivant, ou dans les tissus con- tractiles duquel la contractilité persiste encore, qu'on l'expose à l'action du calorique ayant pour véhicule l'air ou la vapeur d'eau, et on voit que parmi ces tissus les uns montrent, sous cette action, une susceptibilité des plus remarquables, tandis que les autres, restant tout à fait inertes, ne par- ticipent en rien à la manifestation du même phénomène. 1) Les organes de la première classe sont tellemQiit thermoscopiques, qu'un thermomètre capillaire doué d'une grande sensibilité n'indique nullement 85.. ■ ( 64o ) des augmentations minimes de température, qui cependant sont manifes- tées par les contractions les plus intenses de ces organes, lorsqu'ils y sont exposés en même temps que l'instrument. Ainsi, qu'on soumette à l'actioTi du calorique un organe thermosystaltique quelconque, et aussitôt on pro- voque ses contractions ou on les rend plus intenses; qu'on supprime la source de chaleur, et on les voit devenir de plus en plus faibles; vient-on à rétablir l'influence de l'agent calorifique, on constate que les contractions manifestent une exagération bien marquée, avant que le thermomètre de l'appareil décèle la moindre dilatation de la colonne de mercure. » Pour reconnaître si les caractères microscopiques des éléments qui constituent anatomiquement les tissus thermosystaltiques sont essentielle- ment ralliés dans ces tissus à la propriété observée ou non, j'ai recherché si les tissus contractiles appartenant à l'organisme des animaux inférieurs, et dans lesquels le microscope ne nous démontre pas les caractères anatomi- qups de la fibre musculaire ou nerveuse des animaux supérieurs, sont des tissus thermosystaltiques ou non. J'ai examiné à ce point de vue les vésicules du Cjsticercus cellulosœ et celles du Cyslicerciis pisiformis, et j'ai constaté que ces tissus jouissent de la propriété qui caractérise les organes de la première classe. Par conséquent, chez les animaux supérieurs cette propriété est in- dépendante des caractères microscopiques des éléments qui composent anatomiquement les tissus contractiles de la première classe. » Les organes thermosystaltiques possèdent déjà pendant la vie em- bryonale la propriété qui les caractérise ; ainsi j'ai constaté que le jabot, le ventricule succenturié, le tube digestif et même le gésier des poulets qui se trouvent au treizième jour de la vie embryonale, de même que la vessie et le tube digestif, parvenus au même degré de développement intra-utérin dans les fœtus des mammifères appartenant aux espèces citées dans mou premier Mémoire, deviennent le siège de contractions très-fortes sous l'ac- tion du calorique. » L'étude de l'influence de la chaleur sur les tissus contractiles, dans la vie embryonale, m'a de plus amené à un résultat très-intéressant; le gésier des poulets, privé dans l'organisation parvenue à son entier développement de la propriété qui caractérise la première classe, jouit au contraire de cette propriété durant la vie embryonale et quelque temps après. Je l'ai constaté sur des poulets que j'extrayais de l'œuf après treize jours d'incubation, et sur d'autres successivement extraits de la coquille de jour en jour, à partir de cette époque jusqu'au Iprme de l'éclosion, et enfin sur des individus ré- cemment éclos, qui m'ont présenté le même phénomène toutes les fois qu'ils ( 6.i. ) CMit élé soumis à robservation avant d'avoir atteint le troisième jour de leur existence en dehors de l'œuf. » Les tissus thermosystaltiques du même animal ne sont pas to«s égale- * ment sensibles à l'actioo du calorique. * » La durée de leur excitabilité par cet agent n'est pas non plus la même. » Les parois de l'estomac rempli d'aliments pesants, et suspendu par le pylore et l'intestin dans l'appareil déxrit dans ma première communication, ne manifestent presque aucune contraction sous l'influence du calorique, lorsqu'elles sont ainsi distendues. On aperçoit quelquefois des contractions très-faibles aux endroits moins tendus. Mais aussitôt que le même organe, qui était déjà l'objet de l'expérience, est disposé sur le fond de l'appareil, on voit se produire immédiatement des contractions générales, et tellement énergiques, qu'elles sont parfaitement suffisantes pour déterminer l'accom- plissement de la partie mécanique de la digestion, et expulsent par le pylore ' le contenu liquide de l'organe. Les contractions de l'estomac qui se mani- . festent sous l'action du calorique sont toujours péristaltiques. Jamais je ne les ai vues se succéder de la partie pylorique vers la partie cardiaque, et elles m'ont toujours paru plus nombreuses et plus intenses dans la moitié pylorique que dans la moitié cardiaque. » PATHOLOGlK. — Du défaut d étiniination des substances odorantes par les urines, dans la maladie de Brirjht; par M. de Beauvais. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Rayer, Peligot, Cl. Bernard.) « A l'état physiologique, cette élimination de§ substances odorantes Il paraît en outre probable que les lois qui président aux ondulations des liquides étant mieux connues, on en pourrait tirer des renseignements très-utiles pour la meilleure forme à donner à la carène des navires. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Mémoire sur le mascaret; par M. Partiot. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Combes, Babinet, Clapeyron, le Maréchal Vaillant.) « Le phénomène du mascaret qui s'observe, aux heiu'es de marée, à l'embouchure delà plupart des fleuves, a reçu des explications différentes des divers auteurs qui s'en sont occupés. Mais comme aucun d'eux n'a pu le soumettre à une série d'observations complète, les théories par lesquelles ils ont cherché à s'en rendre compte sont restées sans preuves et sans con- ( 652 ) trôle. Chargé, en ma qualité d'ingéiiieiir des ponts et chaussées, du sc>rvice de la navigation de la Seine à son embouchure, je viens soumettre à l'Aca- démie les études et les expériences que j'ai faites pour connaître la nature réelle de ce phénomène. » Dans mou Mémoire je décris d'abord avec détail le mascaret depuis l'endroit où il se produit le plus près de la mer jusqu'au point où il cesse de se manifester. Je le montre sous toutes les formes qu'il affecte, soit au mi- lieu des bancs qui encombrent la baie de Seine en aval de Quillebœuf, soit dans la partie purement fluvialeet endiguée qui se trouve au dessus de ce port. Lorsque le flot arrive dans la baie, un simple changement dans la direction des courants fait voir que la mer monte dans les passes les plus profondes. Sur les bords de celles où la profondeur est moindre, on aperçoit une vague dont une extrémité parcoiu't en déferlant la rive et qui se prolonge, mais sans briser, vers le milieu de la passe : cette vague n'est autre chose que le mascaret. Dans les endroits peu profonds ou sur les bancs, c'est une longue lame qui déferle et qui s'avance comme ime ligne blanche en travers de la baie; c'est un rouleau d'eau qui précède le flot et qui eu est pour ainsi dire la tête. Il est parfois suivi de plusieurs vagues, dont les premières sont les seules écumantes, et qui diminuent successivement de hauteur. Ces vagues sont connues sur la Seine sous le nom cVéleules. Dans les parties profondes où le mascaret est formé par un haut-fond situé vers l'aval, il se propage comme une ondulation. Il est toujours suivi d'un exhaussement subit du niveau de l'eau. Quand il se produit sur un banc et se présente sous la forme d'un rouleau d'eau, c'est le bord de la couche d'eau qui s'avance. Comme le flot pénètre par plusieurs passes dans la baie de Seine, on voit parfois sur Tui même banc deux ou plusieurs mascarets dont les lignes se coupent les unes les autres. Quand le mascaret se brise contre un obstacle, il se réfléchit en formant une ondulation qui se propage sur la surlace des eaux de la marée. )) J'ai décrit, avec les plus grands détails, deux mascarets que j'ai observés, l'un dans la baie de Seine, à Saint-Jacques, l'autre dans la partie endiguée du fleuve, auprès du village du Vieux-Port. Sur ces deux points, j'avais placé à l'avance des échelles métriques près de la rive. Grâce à ces échelles, j'ai pu mesurer la hauteur du rouleau d'eau qui formait le mas- caret, et l'ai trouvéede 2™,i8 à Saint- Jacques et de i™,68 au Vieux-Port. Il atteint quelquefois 3 mètres en aval de Tancarville. Un profil en travers de la Seine levé au Vieux-Port fait voir que le mascaret ne s'est manifesté à l'état de rouleau .que dans la partie du fleuve qui est sans profondeur; là où il y avait de l'eau, il s'est montré comme une ondulation suivie iVëteules. ( 653 ) » Une suite de figures jointes au Mémoire montrent les différents aspects que le mascaret affecte en amont de Quillebœuf. Dans les endroits où le chenal est profond, ce phénomène ne se fait sentir que sur les bords, le long des digues. Au milieu du chenal il n'est généralement pas sensible, à moins que la marée n'ait été retardée vers l'aval, et que son arrivée sou- daine n'élève tout à coup le niveau du fleuve en produisant de fortes on- dulations. » Une série d'expériences ont été faites avec des flotteurs. Quand le mascaret se manifeste sous la forme d'un rouleau d'eau, ces flotteurs sont précipités immédiatement vers l'amont ; ceux qui surnagent à une certaine dislance sur la tranche d'eau qui semble arriver de la mer, se dirigent avec elle vers l'amont. Dans la partie fluviale et profonde où le mascaret se pro- page comme une suite d'ondulations, les flotteurs descendent, avec le jusant, jusqu'à ce qu'ils le rencontrent, éprouvent un court temps d'arrêt, et suivent ensuite la marche ascensionnelle du flot. Ceux qui sont les plus voisins du fond du fleuve sont les premiers qui s'avancent vers l'amont. On remarque aussi, quand il n'y a pas de mascaret, que les courants ascendants se font plutôt sentir sur les bords que vers le milieu de la Seine. p Des observations de hauteur d'eau faites sur plusieurs points entre Rouen et le Havre ont permis d'établir avec exactitude des profils en long de la Seine à des instants donnés. Ces profils, qui sont joints à mon Mé- moire, font voir que la marée pénètre sous la forme d'une croupe ar- rondie qui remonte le fleuve. Elle doit déferler toutes les fois qu'elle ren- contre un obstacle. On conclut aussi de ces profils que lorsque l'arrivée du flot a été retardée vers l'aval, ii doit arriver avec une grande hauteur à la partie la plus profonde de la Seine, et produire, par sa chute, les ondula- tions qui forment le mascaret. Des observations faites sur la Gironde, par les soins de M. l'ingénieur Vairier, permettent d'établir les profils instan- tanés de ce fleuve et de donner une explication analogue pour le mascaret de la Dordogne. )) En résumé, le mascaret est le résultat du déversement sur l'es hauts- fonds de l'onde ou du gonflement que forme la marée. C'est un cas parti- culier d'une loi générale qui donne naissance à un grand noqibre de phé- nomènes du même genre. C'est, ainsi que l'avait" déjà remarqué Wehwell, le même effet qui se renouvelle sans cesse sur les bords de la mer, quand, par l'effet des variations de hauteur des vagues, l'eau se retire mo- C. R. , i858, 2m« Semestre. (T. XLVII, N" 17.) ^7 ( 654 ) mentanément du rivage pour reprendre aussitôt après son niveau. Elle déferle et racle en formant des vagues d'une forme différente de celles qu'on observe au large et qui sont de véritables mascarets. Enfin toutes les différences subites dans le niveau des eaux peuvent donner naissance à un mascaret. » J'examine ensuite les opinions des différents auteurs sur ce phéno- mène. Après les avoir parcourues successivement, j'arrive à l'explication analytique publiée par M. Virla, en i833, dans les Annales des Ponts et Chaussées. Je reproduis la théorie donnée par cet ingénieur, en montrant qu'elle rend compte de tous les faits que l'on observe. Je termine en con- cluant que pour faire disparaître le mascaret à l'embouchure des fleuves, il faut y faciliter autant que possible l'entrée du flot, et y enlever, jusqu'à un |)oint assez profond de la mer, les obstacles qui s'opposent à la propagation des marées. Ces obstacles sont en général les boues et les hauts-fonds, de telle sorte que les travaux nécessaires pour améliorer l'embouchure des fleuves et leui; assurer une grande profondeur jusqu'à la mer, auront aussi pour effet d'empêcher le mascaret de continuer à se manifester sur leurs rives et de faire cesser les dangers qu'il présente pour Ta navigation et les propriétés riveraines. » MÉCANIQUE. — Mémoire sur le mouvement des manivelles simples et des volants, dans les machines à vapeur à double effet; par M. Mahistre. (Commissaires précédemment nommés : MM. Poncelet, Combes.) » Jusqu'à présent, dit l'auteur dans le premier paragraphe de son Mé- moire, la théorie du mouvement des manivelles n'a été donnée que pour le cas où la force motrice est constante. Il en résulte que cette théorie n'est pas a'pjjlicable aux machines à vapeur à détente, où la force motrice varie souvent avec une grande rapidité. Il s'ensuit encore que l'on n'ose pas compter sur l'efficacité des poids des volants (calculés d'après cette théorie), pour régulariser convenablement le mouvement de la manivelle. Apporter, dans cette partie de la mécanique appliquée, le degré d'exactitude dont elle est susceptible, tel est le but que je me suis proposé dans le nouveau travail que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie des Sciences. » ( G55 ) ARITHMÉTIQUE. — Mémoire sur quelques moyens propres à abréger certains calculs dans la solution numérique des équations ; parTA. Moxïucci. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Liou^ille, Bertrand.) « Je m'occupe depuis plusieurs mois d'une solution des équations du troisième degré , solution qui diffère radicalement de toutes les autres mé-; thodes connues. Dès que j'en aurai terminé la rédaction, qui sera accom- pagnée de plusieurs types de calcul, j'aurai l'honneur de la soumettre au jugement de l'Académie. En attendant, j'ai cru pouvoir utilement séparer du travail principal l'explication de certains moyens dont je me suis servi pour abréger les calculs. » Après les six premiers chiffres de la racine, que j'obtiens du premier coup, il s'agit de passer à des approximations ultérieures. Pour cela, ma méthode exige la construction de certaines quantités a*, 3a*, m~a- «t m — 3a*. On reconnaîtra dans cette dernière le dénominateur dont on se sert dans la méthode de Newton. Ces quantités, je les obtiens à l'aide de quelques petites tables qui se trouvent consignées et expliquées dans le Mé- moire joint au présent extrait. Ces tables ont pour base le développement du carré d'un binôme, et d'autres développements nouveaux, mais tout aussi élémentaires. » J'avais présenté, sous une forme différente, la méthode pour obtenir les carrés simples à la première réunion des savants italiens, tenue à Pise en 1839 (i); mais je n'avais pas alors entrevu l'extension dont elle était ca- pable, de sorte que mon travail actuel n'a presque rien de commun avec le premier. » PHYSIQUE. — Note sur un baromètre à maxima et minima ; par M. G. DECHARjœs. (Extrait. ) (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet.) « En lisant dans le Compte rendu de la séance du 4 octobre la Note de M. de Celles sur nn baromètre de son invention, l'idée m'est venue qu'on pourrait facilement compléter cet instrument en lui faisant marquer, à l'aide % (i) Voyez les Jtti délia prima Riunione degli Scienziati Italiani, Pise, i84o, page %^. 87.. ( 656 ) d'un index, la hauteur maxima comme il donne la hauteur tninima, et avec un degré de sensibilité aussi grand qu'on le voudra, tout en conservant le niveau constant. « Pour cela, je propose de construire l'instrument en forme de tube dou- blement recourbé, d'abord en équerre à la partie inférieure comme dans le baromètre de M. de Celles, puis recourbé dans le même plan, à droite ou à gauche, sous un angle de 95 à io5 degrés à la partie supérieure. Cette portion oblique du tube ( portion qui peut avoir le même diamètre que la partie verticale) doit être d'autant plus longue, qu'on la veut plus rappro- chée de l'horizontale, c'est-à-dire qu'on désire donner plus de sensibilité à l'instrument. Elle tient lieu du réservoir que M. de Celles place à la partie supérieure du tube dans laquelle oscille le sommet de la colonne mercu- rielle. Par la disposition que j'indique, les faibles variations de niveau, dans le sens vertical, seront accusées par des mouvements très-grands du mercure dans la branche oblique et les maxima conservés par un index analogue à c»lui dont est munie la branche horizontale. L'expérience prouve qu'un index en fer peut rester sans glisser dans un tube incliné de 10 à 1 5 degrés sur l'horizon. » MM. Gervais et Van Benedex\, en adressant pour le concours de lai fondation Montyon (prix de Médeciqe et de Chirurgie) un ouvrage qu'ils viennent de publier sous le titre de Zoologie médicale, exposé méthodique du règne animal basé sur l'anatomie, l'embryogénie et la paléontologie, y joignent, pour se conformer à une des conditions imposées aux concurrents, une indication de ce qu'ils considèrent comme neuf dans leur travail. Nous extrayons de cette Note les passages suivants, qui montrent quel est le point de vue auquel se sont placés les auteurs. « Quoique cet ouvrage, disent-ils, soit plus particulièrement consacré aux Epizoaires et aux Entozoaires, nousy avons passé en revue tous les groupes du Règne animal et donné une méthode de classification qui s'étend jus- qu'aux familles et établit même les affinités d'un grand nombre de genres. Nous n'avons pas non plus négligé, toutes les fois que l'occasion s'en est présentée, de parler des espèces dont l'étude peut être utile à l'anatomiste ou au physiologiste, et c'est également pour faire connaître la valeur des don- nées fournies à la biologie générale par la zoologie proprement dite, que nous nous sommes étendus sur les métamorphoses des Vers et sur celle des Polypes envisagées dans leurs rapports avec la théorie de la reproduction. » Les ^pèces essentiellement médicinales dont nous avons traité d'une ( 657 ) manière particulière rentrent dans quatre catégories distinctes : i" celles qu'on emploie comme aliments; 2" celles dont on se sert en médecine; 3° celles qui sont venimeuses; 4° enfin celles qui sont parasites de l'homme ' . • et des principaux animaux, qu'elles vivent à la surface extérieure de leur . ' ■ corps, dans la profondeur de leurs cavités ouvertes, ou dans la profondeur • '* de leur parenchyme. » (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. Mène soumet au jugement de l'Académie une Note « sur une nouvelle manière d'être du charbon », et adresse en même temps quelques échan- tillons de charbons à l'état signalé dans la Note. (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM, Balard et de ' ' Senarmont.) •; •• . ; M. Ballesxrieri adresse de Naples un Mémoire intitulé : « Destruction^..'; :..>'-;• de l'aberration de sphéricité dans les lentilles sphériques : application de la ■"', ; *> * * ', ^ solution de ce problème à la simplificatioti du travail et au perfectionne-"' '/*»■;' ment de tous les instruments d'optique ». -. ^ ■ ' ."- Jjj . ■ti-''^ ' ■■ . ^'• (Commissaires, MM. de Senarmont, Delaunay.) ■ . .' J.| * ■ * M. Ch. Noël présente un Mémoire sur les taches et les facules du soleil. (Commissaires, MM. Laugier, Delaunay.) M. Ghovmara, un Mémoire intitulé : « Explication physico-mathématique du phénomène lumineux appelé queue des comètes ». jisS^, M. Picou, une Note « sur les comètes et leurs appendices ». Ces deux dernières pièces sont renvoyées à l'examen de MM. Le Verrier et Faye, déjà désignés pour des communications sur le même sujet, reçues dans les précédentes séances. ' ' ï M. Edg. Bull adresse de Blockley (Angleterre) un Mémoire sur le choléra-morbus destiné au concours pour le prix du legs Bréant. (Renvoi à l'examen de la Section de Médecine et Chirurgie constituée en- Commission spéciale.) ( 658 ) CORRESPONDAIVCE . M. LE Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Correspondance divers ouvrages et opuscules publiés par l'Université d'Hel- singfors ou sous ses auspices : — Un opuscule de M. le professeur de Lfca, de Naples : une Notice historique sur un chirurgien calabrais, Vianeo, et sur la méthode autoplastique italienne. — Un Mémoire également en ita- lien, par M. Mazzarella, relatif à une aurore boréale observée dans le royaume de Naples, principauté citérieure, entre le cap Palinure et Molpa. — Enfin un Mémoire de M. Fick, de Marbourg, sur l'origine de la forme des os. M. Flourens est invité à prendre connaissance de ce dernier opuscule, qui est écrit en allemand, et à en faire, s'il y a lieu, l'objet d'un Rapport verbal. M. Pamzzi, bibliothécaire du British Muséum, remercie l'Académie pour l'envoi fait à cet établissement d'une nouvelle série des Comptes rendus. M. E\CKE remercie l'Académie pour un envoi semblable fait à l'Académie de Berlin, et transmet le volume des Mémoires et le volume des Comptes rendus de cette Académie pour l'année iSSy. ASTROiSOMlE. — Rapport sur l'éclipsé totale de soleil obseivée le 7 septembre à Payta, transmis à l'Observatoire impérial de Paris par M. le Contre-Amiral Mathieu, d'après l'ordre de M. le Ministre de la Marine. ( Présenté à l'Académie par M. le Maréchal Vaillant au nom de M. Le Verrier.) « Payta, le lo septembre i858. a Je viens, conformément aux ordres que j'ai reçus de l'Amiral comman- dant la station, à son départ pour Tahiti, vous rendre compte de l'observa- tion de l'éclipsé du 7 septembre. » L'Amiral m'avait prescrit de m'entendre avec M. Gillis, astronome américain, arrivé de Washington avec une collection d'instruments assez nombreuse. Il a bien voulu nous prêter un télescope qui nous a été fort utile. Pour éviter les brumes extrêmement fréquentes sur la côte, M. Gillis s'est rendu sur le versant des Cordillères. Il avait été convenu que nous ( 659 ) irions dans la baie de Sechurra, située à i5 lieues dans le sud de Payfà, et que nous enverrions des observateurs à terre, afin de nous placer le plus près possible de la ligne centrale de "l'éclipsé. n Les observateurs à terre se trouvaient par 8i°3'2o" de longitude oc- cidentale de Greenwich, prise sur la carte du capitaine Fitzroy, et par 5° 5o' de latitude australe. Le navire se trouvait à i ^ mille dans le N. Sg E. du monde des observateurs. » Des nuages nous ont empêchés d'observer le premier contact; les autres ont eu lieu aux heures suivantes : Observation à terre. Observation à bord. Premier contact intérieur 7'' 24"" 8* 'j^a^'" 8' Deuxième contact intérieur 7.26. 7 7.24. 7 (*) Contact extérieur à gauche, partie orientale. 8. Sg.SS 8.40. 1 5 » Toutes les heures sont rapportées au temps moyen k terre au lieu des observations. Nous ne pouvons expliquer la grande différence qui se trouve dans l'observation du dernier contact. Il faudrait retrancher 32% 7 pour obtenir l'heure de Payta au moment des contacts. Étant arrivés le lendemain en ce point, npus avons observé un angle horaire, et la montre ne peut point avoir varié dans cet intervalle. )) Ije baromètre a eu un petit mouvement; je ne sais s'il peut être attri- bué à l'éclipsé. Celui à mercure est monté de 761°"", 5 à 762°"°, 5, et l'ané- roïde de 751""", 5 à 752""°, 5. Ces baromètres ont généralement entre eux la différence que signalent ces observations. L'anéroïde est celui qui se rapporte avec le plus grand nombre de baromètres. » Les températures observées ont été les suivantes : b m 0 6.0 du matin 20,0 centigrades. 7.0 17,0 7.15 (éclipse 1 totale). 16,5 7.30 17,0 7.45 17,5 8.0 18,5 8.i5 •9.5 8.3o 20,3 8.45 21 ,0 » Quoique le temps fiit nuageux, on a vu quelques étoiles pendant la (*) Il doit y avoir une erreur dans l'original. {Note de M. le Contre- Amiral Mathieu. ( 66o ) durée de l'éclipsé totale. L'obscurité était très-sensible; elle a paru se dissi- per plus promptement qu'elle n'était venue. )) Enfin M. de la Pinelais, aspirant de première classe, qui suivait l'éclipsé avec le télescope, résume ainsi ses observations sur les nuages rouges qui ont été aperçus dans d'autres éclipses. lijjff. Les taches observées présentaient une belle couleur rose vif; leur hau- » teur maximum peut être évaluée au plus à i minute. Les premières qui » ont apparu ont été celles situées en A (*) au nord, ensuite celles en B au n sud; enfin, lorsque l'éclipsé était à peu près au tiers de sa durée, lés » taches de B en C se sont découvertes du nord à l'est. La hauteur de ces ». dernières est plus petite que celle des taches situées au nord et au sud, 1) excepté au point C où cette hauteur est à peu près la même. » Un peu avant le commencement de l'éclipsé totale, j'ai aperçu vers » le milieu de la lune une tache lumineuse jaunâtre d'intensité faible ; je « n'ai pas pu la suivre pendant l'éclipsé totale. Le peu d'étendue du champ » du télescope ne m'a point permis d'observer l'auréole lumineuse qui doit » entourer la lune pendant l'éclipsé totale. » n M. Laulhé, enseigne de vaisseau, chargé des montres, qui observait à terre les contacts avec une bonne longue-vue, a aperçu cette auréole ainsi que les nuages rouges. Abord, le temps était moins clair; un léger nuage couvrait le disque du soleil, de sorte qu'il n'est point étonnant que l'on n'ait point vu ce qu'ont pu distinguer des observateurs placés à terre et ayant leurs longues vues fixées solidement. » Je joins à ce Rapport un dessin des taches tel que me l'a remis M. de la Pinelais. » Le capitaine de /régale » Commandant l'aviso à vapeur Xa Méjière, » VlALÈTES d'AiONAN. " ASTRONOMIE. — Description sommaire des apparences de la grande comète de i858; parM. Doxati. (Communication de M. Le Verrier.) « En attendant la publication des dessins qu»'il a faits des apparences de sa comète, M. Donati présente la description suivante : « L'instrument dont je me suis servi est un réfracteur d'Amici de o"',28 d'ouverture libre et 5", 2 de distance focaie; les grossissements ont varié de (*} Ces désignations se rapportent â une figure accompagnant le Rapport. ( 66i ) loo à 600 fois. Ces mêmes apparences ont été observées par M. Amici à la campagne, avec un autre réfracteur de sa construction, dont le diamètre est de o°,24, et qui portait un micromètre oculaire à double image, à l'aide * ;.i duquel il a exécuté les mesures que j'indiquerai plus bas. '• " , » Le 2 juin, lorsque je découvris cette comète, elle se montrait comme une petite nébulosité ayant un diamètre d'environ 3', et d'une lumière également intense sur toute son étendue. ■ ' * » Cette apparence resta la même jusqu'au mois d'août, dans le courant duquel la comète présenta à son centre une condensation de lumière très- sensible qu'on n'aurait pu cependant pas appeler un noyau. )) Le 3 septembre, la comète devint visible à l'œil nu, et à l'aide des gros- sissements faibles appliqués à la lunette, on apercevait au milieu de la tête de la comète une sorte de noyau suffisamment défini, qui possédait une lumière tranquille et dont la forme était elliptique, avec le grand axe per- pendiculaire à la direction de la queue dont la longueur était alors d'envi- ron 2 degrés. Avec les forts grossissements, le noyau disparaissait presque, n'offrant plus alors de limites distinctes. Les jours suivants, le diamètre de ■;>'••'.•' ce noyau supposé allait toujours en décroissant, et sa forme d'abord ellip- • ' j.* .'.'r-*^. tique se modifiait. Le noyau se définissait de plus en plus; sa lumière deve- nait plus vive, et la nébulosité qui l'entourait semblait se dilater successive- ment. » Le i3 septembre, le noyau de la comète paraissait tout à fait rond et assez bien défini, même avec les forts grossissements. Sa lumière pouvait être comparée à celle de Mars. u Du 23 au 3o septembre, le noyau paraissait entouré, du côté opposé à la queue, d'un demi-cercle nébuleux très-clair, auquel succédait un autre demi-cercle sombre, concentrique au premier, puis un autre demi-cercle dont la lumière était beaucoup plus faible que celle du premier. Venait ensuite une nébulosité indéfinie, à laquelle se rattachait la queue qui était longue d'environ 2.5 degrés. Diamètre du noyau, le 3o septembre, 3',o. « Le i*"^ octobre, le demi-cercle, sombre dont j'ai parlé avait presque dis- paru : l'auréole lumineuse qui entourait le noyau s'était dilatée et atteignait presque l'autre auréole plus faible. Il n'y avait plus entre elles qu'une légère ombre estompée. Ces deux auréoles formaient presque deux cercles complets, à l'exception d'une échancrure d'environ 60 degrés du côté de la queue. Longueur de la queue, 27 degrés. » Le 2 octobre, le noyau était environné d'une petite auréole très-brillante C. R., i858, 2'no Semestre. (T. XLVII, N» 17.) 88 ( 662 ) 'de la largeur d'environ i". Vue en employant de faibles grossissements, cette auréole se confondait avec le noyau. » [>e 3 octobre, la petite auréole nébuleuse du jour précédent s'était dilatée; sa largeur était de l{\%. L'auréole suivante était beaucoup plus large dans le sens perpendiculaire à la queue que suivant sa direction; son rayon était de 34", o dans le premier sens et de 3o",4 dans l'autre : diamètre du noyau, » Les 4 et 5 octobre, l'auréole qu'on avait vue paraître le 2, augmenta successivement de diamètre, et l'on vit une petite tache obscure paraître sur la partie nord (image directe). — Une autre auréole commença à se déta- cher du noyau. Longueur de la queue, 4o degrés. » M. le professeur Amici, qui poursuivait les observations de la comète à la campagne, vit aussi le 4 cette même tache qui se déplaça le 6 et se porta vers la partie antérieure de l'auréole. Il lui sembla alors que la tache deve- nait le point de départ d'une faible ligne sombre qui s'étendit circulairement tout autour du noyau et dédoubla sa première auréole. » 6 octobre. Je vois toujours la tache sombre dont le centre est occupé par une tache claire assez semblable à un second noyau, ou du moins à une agglomération informe de matière, autour de laquelle apparaissait une auréole demi-circulaire qui interrompait la première auréole du noyau principal. ^^ )) Je suis bien sûr d'avoir vu le développement progressif ou accrois- sement de l'auréole que j'avais vue le 2 octobre se détacher du noyau central. » Le 7, l'auréole qui s'était montrée le 4 pour la première fois, avait un rayon transversal de i5",7. Le diamètre du noyau était ce jour-là 3",3. Je vois encore la tache sombre, mais le trouble de l'atmosphère ne me permet pas d'y distinguer la partie claire du centre. » Le 8. Rayon transversal de l'auréole, 18", 9; diamètre du noyau, 3", 6. — J'aperçois la tache sombre et sa tache lumineuse centrale. » Le 9, le ciel était nuageux. Diamètcedu noyau, 4", 6. » La comète ne fut plus visible jusqu'au i3, à cause de l'état du ciel. » Le i3, le noyau se montra -mal défini. Son diamètre était de 5",6. On voyait une auréole ayant un rayon transversal de 11", 8. Malgré la lumière de la lune, la queue s'éteridait sur une longueur visible de 38 degrés. » Le i5, on ne voyait plus l'auréole du i3, mais le noyau paraissait entouré d'un halo. Le noyau perd de plus en plus de sa netteté, et, avec les ( 663 ) forts grossissements, ses bords disparaissent presque entièrement. Son dia- mètre est de 4", 5. » Le i6 octobre, le noyau mal défini paraît entouré d'une atmosphère lumineuse se terminant du côté ouest en une espèce de virgule. Vient ensuite une seconde auréole très-claire du côté ouest, et presque invisible à l'est. Rayon longitudinal de cette auréole, io",2 5. Rayon transversal du côté ouest, i8",3. Le rayon transversal du côté est ne peut pas être mesuré par suite de l'incertitude du contour de l'auréole de ce côté-là. » Après la mi-septembre, la queue commença à se montrer partagée en deux, suivant sa longueur. Les deux bandes lumineuses étaient d'inégale épaisseur et la partie sombre qiii les séparait, très-foncée près du noyau, s'éclairait peu à peu en s'en éloignant, et finissait par se confondre avec les parties les plus éloignées et les moins éclairées des bandes claires. Cette divi- sion de la queue n'est plus visible à présent (19 octobre). » D'après l'ensemble de toutes ces observations, je crois qu'on ne saurait mettre en doute que le soleil n'ait successivement détaché de la matière de la tête de la comète, laquelle matière s'est ensuite dispersée en allant constituer la chevelure et la queue. • » M. leprofesseurGovi, qui a observé, lui aussi, la comète depuis le 27 sep- tembre, et qui a adressé ses observations à M. Babinet, a constaté d'abord la polarisation de la lumière cométaire, en confirmation de ce qu'avait vu Arago en 1 835 sur la comète de Halley ; puis il a déterminé la position du plan de polarisation de cette lumière, dont la trace coïncidait sensiblement avec l'axe de la queue. Cette coïncidence s'est maintenue jusqu'au 16 oc- tobre, jour après lequel la comète n'a plus été observée à cause du mau- vais temps. Cette position du plan de polarisation rapportée à la position du soleil, ne laisse plus aucun doute sur la provenance de la partie la plus considérable de la lumière de la comète. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète découverte par M. Tuttle le 5 sep- tembre; par M. DoNATi. ( Comn^uniquées par M. Le Verrier.) 18o8. T. moyen •♦ — * Nombre de Ascension Décli- des Ascansion Florence. droite. naison. comparaisons droite ^-x. Déclinaison ^y. -hms ms tu lims f* i » Cet. 16 8.43.36 — 2.39,07 + 12.19,9 ^&ytc{a) 21.15.42,95 +1.38.39,0 » 17 7 11.22 — 3,i4>46 — 4« 9>9 3 avec (i) 21. 10. 36, 14 +0. o.44>4 88.. •••.■ #> 664 ) Positions moyennes des étoiles de comparaison pour 1 858,0. Étoile. X,. (B,. h \i m s o , „ (a) Weisseai . . .414 21.18.18,74 +1.26. 3,o [b) » 3o3 21.13.47,32 +0. 4-^9,0 » Cette comète est très-faible et fort difficile à observer, n'ayant pas la moindre trace de noyau . » PHYSIQUE. — Su7- l'induction électrostatique. Sixième Lettre de M. P. VoLPicELLi à M. V. Regnault. « Neuvième expérience. — Quand, entre deux fils électrométriques, on en met un troisième fixe, la divergence des premiers entre eux, pour une charge électrique commune à tous les trois, se montre toujours plus grande qu'elle ne le serait à circonstances égales, mais sans le fil intermédiaire, qu'on peut au.ssi appeler épine. Ce fait, que j'ai mis moi-même en évi- dence (i), est cause de cet autre suivant. L'épine restant toujours dans le^ plan de la divergence, celle-ci diminuera quand l'épine monte, et croîtra quand elle descend entre les fils électrométriques. En outre nous avons vu que les spires métalliques non isolées défendent de l'induction l'espace compris par elle. Pour cela, si l'épine est environnée d'une hélice métal- lique non isolée, elle se trouvera dans un espace défendu à l'induction; ensuite l'épine montant, ou descendant dans le même espace, elle n'ap- portera aucune modification aux forces induisantes qui animent les fils électrométriques, et ceux-ci ne subiront pour cela aucun changement dans leur divergence. Mais si l'électricité, dont l'hélice et les fils électromé- triques sont chargés, a une tension, ceux-ci devront diminuer leur diver- gence quand l'épine monte, et l'accroître quand elle descend. Au con- traire, si cette électricité n'a pas de tension, la divergence des fils électro- métriques devra rester constante, soit que l'épine monte, soit qu'elle descende. » Basé sur ces deux observations incontestables, j'ai suspendu à une des extrémités du cylindre induit les deux fils électrométriques, et entre eux (i) Comptes rendus, tome XLVI, page 533, 9°. ( 665 ) une spirale fixe, avec une épine qui piit y descendre, ou y monter, le tout en laiton et exécuté avec la plus scrupuleuse exactitude. Les fils étaient longs d'environ 8 centimètres; ils pendaient librement, étaient distants l'un de l'autre d'environ 3 millimètres, et cette distance était occupée par l'hélice avec l'épine. On faisait varier l'épaisseur des fils selon les besoins; et le cylindre induit était celui que j'ai déjà décrit (i). » 1°. Les fils électrométriques étaient pendants de l'extrémité du cy- lindre induit non isolé, la plus prochaine de l'induisante; ils divergeaient par l'induction. Quand cette divergence était devenue fixe, alors je faisais monter et descendre l'épine dans l'hélice, et je voyais que la divergence des fils ne variait point. Mais, comme en ce cas les fils et l'hélice sont chargés seulement d'électricité induite, il faut en conclure que celle-ci ne se communique pas, et qu'elle n'a aucune espèce de tension. >> a". Induisant de nouveau de la même manière, mais avec l'induit isolé, les fils électrométriques divergeaient un peu moins qu'auparavant, et quand cette divergence était devenue fixe, je faisais monter et descendre l'épine dans l'hélice par un moyen isolant, et les fils recevaient un petit mou- vement oscillatoire dans le plan de leur divergence. Cela démontre donc que, même sur l'extrémité de l'induit la plus prochaine de l'inducteur, se trouve l'électricité homologue à celui-ci, et que pour cela l'induite n'a pas de tension. Ce mouvement oscillatoire croissait sensiblement, si l'induction s'opérait sur l'extrémité de l'induit isolé la plus éloignée de l'inducteur, les fils restant appliqués à l'autre extrémité. » 3°. Quand l'induit subit l'induction par l'extrémité d'où pendent lès fils électrométriques, qu'on ajoute à l'extrémité opposée une petite dose d'électricité homologue à l'induisante, on verra croître la divergence des fils, et la variation de cette divergence deviendra même plus sensible, par l'ascension ou par la descente de l'épine dans l'hélice placée entre eux. Cela prouve que l'électricité induisante peut, durant l'induction, se super- poser à l'induite, sans se combiner avec elle, et que par là elle n a point de tension. » On voit par ce qui précède que l'épine isolée, glissant verticalement dans une hélice, placée entre deux fils électrométriques, constitue un analyseur, apte à décider si leur divergence provient d'une tension électrique, ou d'une induction curviligne. Il me semble que cet analyseur est bien propre (i) Arch. des Sciences phjrs. et nat. de Genève, t. XXXV, p. 3a. ( 666 ) à juger la question, et à démontrer la vérité de la nouvelle théorie sur l'in- fluence électrique. » De ce que nous avons démontré il résulte que la divergence des index d'un électromètre est un effet qui se produit ou par la répulsion de l'élec- tricité pour elle-même, ou par l'attraction de l'électricité induisante pour telle induite dans les index. Or il est utile dans l'étude de l'électrostatique de distinguer une divergence de l'autre, selon la diversité de la cause qui la produit ; c'est pourquoi nous appellerons divergence de répulsion celle du premier cas, et divergence d'attraction celle du second. » Dixième expérience. — Qu'on prenne un disque de laiton très-mince, ayant pour diamètre 5 millimètres, et qu'on le soude à l'extrémité d'un fil du même métal ; puis que sur le même disque on coule un peu de cire laque, et qu'on adapte sur celle-ci un petit cylindre de laiton, ayant t millimètre de largeur et de hauteur. Ce petit instrument, étant pris à la main par l'autre exlrémitédu fil métallique, fournira un singulier plan d'épreuve, dans lequel le cylindre sera toujours isolé, tandis que le disque et le fil métallique com- muniqueront toujours avec le sol. En touchant, pendant l'induction, avec le petit cylindre un point quelconque de l'induit isolé, et même l'extrémité de l'induit la plus proche de l'inducteur, on aura toujours à l'électroscope une manifestation d'électricité homologue à l'induisante. De là nous devons conclure que dans ce cas il n'y a sur l'induit aucune ligne neutre, mais qu'il s'y trouve partout distribué l'électricité homologue à l'induisante, et par là même sur l'extrémité de l'induit la plus prochaine de l'inducteur. » En tenant l'induit non isolé qu'on touche avec le petit cylindre de ce plan d'épreuve l'extrémité la plus prochaine de l'inducteur, en ce cas il n'y aura à l'électroscope aucune manifestation de tension. Donc l'induite, pen- dant l'induction, ne se communique pas, et pour cela ne tend point. » Les dimensions de ce singulier plan d'épreuve pourront varier dans certaines limites, et le résultat sera toujours celui sus-indiqué; cependant quand elles seront petites, alors ce plan sera plus convenable à l'usage au- quel il est destiné. » Dans une autre prochaine communication sur cette intéressante doc- trine, j'analyserai les résultats du plan d'épreuve ordinaire, sous l'influence électrostatique, et d'une manière particulière ceux relatés dans ma sixième expérience (i). » (i) Comptes rendus, t. XLIV, p. 917. ( 667 ) VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Sur la géologie de l'Asie Mineure. (Extrait d'une Lettre de M. P. de Tciiiiiatchef à M. de Verneuil.) « S.imsun, lo i6 septembre i858. » La première et la plus importante partie de mon expédition de cette année vient d'être heureusement terminée; j'en ai signalé très-brièvement quelques résultats dans mes Lettres à MM. Élie de Beaumont et d'Archiac (i); mais comme ces communications ne vont pas au delà de mes explorations dans la vallée de l'Euphrate, je m'empresse de vous faire part de l'itiné- raire que j'ai suivi depuis cette époque. En quittant Erzindjan (que l'on nomme également Erzingian), située sur la rive droite de l'Euphrate, j'ai franchi la chaîne qui borde au nord la vallée arrosée par ce fleuve clas- sique, et me suis transporté à Chabhana-Karahissar, ville que j'avais déjà visitée deux mois auparavant en y arrivant par le côté opposé. Le but que je m'étais proposé en y revenant, était d'obtenir une coupe non interrompue de près de 2 degrés de longueur, depuis l'Euphrate jusqu'au littoral de la mer Noire; en effet, cette ligne, dirigée de E.-S.-E. à O.-N.-O., entre Erzindjan et Chabhana-Karahissar, se rattache à celle que j'avais précédem- ment tracée entre la dernière ville etKerasun, située sur le littoral. De Chab- hana-Karahissar, je suis descendu dans la région désignée par les anciens sous le nom de Polemoniacus , région marquée en blanc sur nos cartes, attendu que tout renseignement positif nous manquait à son égard. Il est probable que les déprédations auxquelles elle est exposée de la part des Kurdes, de plus en plus enhardis par la faiblesse croissante du gouverne- ment turc, ont détourné jusqu'aujourd'hui les voyageurs d'une contrée située à peu de distance de la populeuse ville de Takat, très -fréquemment visitée par les touristes européens. C'est une des contrées les plus pittores- ques et les plus fertiles de. l'Asie Mineure, traversée par le cours supérieur de l'Iris (aujourd'hui nommé lechil-Irmak ou le fleuve Vert) dont les sources se trouvent sur les flancs du rempart trachytique qui sépare le bassin de ce fleuve de celui de l'Hàlys [Kizil-Irmak des Turcs). La vallée que parcourt l'Iris est ombragée par de, magnifiques taillis de la rare espèce de Quercus œgylops. Les masses centrales des montagnes sont trachytiques, (i) Voir Comptes rendus, tome XLVII, page n8, 19 juillet i858. — Ibid., page 21b, 2 août. — Ibid., page 446, i3 septembre. — Ibid., page 5i5, 27 septembre. ^ ( 668 J mais sur leurs pentes se trouvent déposées, en strates plus ou moins^ fortement redressés, des masses très-puissantes de calcaires et marnes pétris de Nummulites. Je remontai l'Iris depuis ses sources jusqu'à Tokat, où les roches nummulitiques se trouvent remplacées par des dé- pôts plus anciens, ce dont je n'ai pu acquérir la certitude que beaucoup plus loin, et particulièrement dans les parages d'Amasia. Or, depuis Tokat jusqu'à cette dernière ville, on ne voit que des montagnes composées d'un calcaire foncé, à cassure coAchoide, dégageant sous le marteau une odeur bitumineuse. Ces calcaires, qui forment des masses considérables pittores- quement découpées, se trouvent presque à chaque pas percés, bouleversés dans leur stratification ou modifiés dans leurs caractères minéralogiques par des mélaphyres, des diorites et des serpentines, en sorte que toutes ces roches forment un véritable chaos, souvent d'autant plus difficiles à déchif- frer et à classer, que celles qui sont évidemment d'une origine sédimentaire ne présentent point la mouidre trace organique. Cependant j'avais reçu à Paris, il y a six ans, d'un négociant suisse établi à Amasia, quelques Hip- purites qu'il prétendait avoir trouvées dans les environs de la ville; ces Hippuritès, que je crois être les premiers exemplaires rapportés d'Asie Mi- neure en Europe, se trouvent actuellement dans la belle collection de M. d'Archiac, et je tenais d'autant plus à constater leur gisement, qu'elles pourraient jeter quelque lumière sur l'âge de ces dépôts calcaires énigma- tiques qui s'étendent depuis Tokat jusque bien au delà d'Amasia (i). Quatre jours consacrés à ces recherches m'ont prouvé qu'en effet les Hippuritès abondent sur le sommet aplati d'une montagne nommée Lakman, qui s'élève immédiatement au-dessus de la ville, sur la rive droite de l'Iris; mais ce qu'il y a de remarquable, c'est que ces fossiles se trouvent exclusi- vement concentrés dans cette localité très-restreinte, tandis que toute trace organique manque dans les calcaires des montagnes limitrophes, bien que, sous les autres rapports, les roches soient parfaitement identiques, et que les mêmes phénomènes d'enchevêtrement et de mélange entre les dépôts sédimentaires et les roches plutoniques sus-mentionnées se repro- duisent partout. J'ai quitté la ville natale de Strabon pour me rendre à Samsun où j'ai eu le bonheur de trouver toutes les caisses que j'avais diri- gées sur cette ville des différents points de l'Asie Mineure et de l'Arménie. » (i) C'est Y Hippuritès cornu-vaccinum , Bronn [voy. d'Archiac, Hist. du progrès de la g'eo- /og'i'e, vol. V, tableau p. 6io to. ■ ( 669 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Tremblement de (erre ressenti dans les Vosges^ -ià'--. "♦ 1 6 octobre. (Extrait d'une Lettre de M. P. Laurent.) ' ' « Un tremblement de terre s'est fait ressentir, avant-hier i6, dans les > environs de Remiremont. Au chalet du Saut-de-la-Cuve, l'effet a été plus prononcé que dans le voisinage. Les pavés de la cuisine posés sur la roche se soulevaient sous les pieds, les vitres tremblaient vivement, et une petite lézarde qui avait paru dans une circonstance toute semblable sur un mur fondé sur le rocher, lézarde que j'avais fait boucher, s'est rouverte tout à coup. Il y a eu cinq fortes secousses accompagnées d'un roulement sem- . * blable à celui du tonnerre; et à chacune d'elles s'est fait entendre une ' ' détonation qu'on aurait pu croire celle d'une pièce de vingt-quatre tirée à ♦ deux ou trois kilomètres de distance. ■ • . ',. . * » Le tremblement m'a semblé venir du nord et s'étendre au midi. '• ' . » Je dois ajouter qu'il y a environ un mois j'ai entendu pendant une . '• ' '- *;" dizaine de jours les vitres de ma chambre trembler vivement pendant la ♦ < .v nuit et des bruits semblables à des détonations. » -#j"' • M. Terwangjje, en adressant au concours pour le prix dit des Arts insa- .♦. ;,» lubres un opuscule qu'il a publié sous le titre de «Rouissage du lin et du • ' chanvre rendu manufacturier et salubre », y joint une indication manu- •scrite des points sur lesquels il désire appeler plus particulièrement l'atten- tion de l'Académie. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) La séance est levée à 4 heures et demie. F. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du sS octobre i858 les ouvrages dont voici les titres : Nouveau Cours de Minéralogie ^ comprenant la description de toutes les espèces minérales avec leurs applications directes aux arts; par M. Delafosse; t. I. Paris, i858; in-S", accompagné de deux livraisons de planches. G. R., i858, 2""= Semestre. (T. y.LVII, N" 17.) 89 ( 670 ) • - Traité pratique sur les maladies des onjanes génito-urinaires ; par M. le D''ClviALE; 3* édition. Paris, i858; 2 vol. in-S". Zooloffie médicale, exposé méthodique du règne animal basé sur l'anatomie, [embryogénie et la paléontologie , etc.; par MM. Paul Gervais et P.-J, Van Beneden. Paris, iSSg; a vol. in-S**. La Création et ses mystères dévoilés, etc. ; par M. A. Snideh. Paris, i858; ivol.in-S". Leçons de Phrénologie scientifique et pratique, complétées par de nouvelles et importantes découvertes psychologiques et nervo-éler.triques ; traduction de l'es- pagnol de Don Mariano CuBI I. SOLEU. Paris, i858; 2 vol. in-8°. (Adressé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Traité de Pathologie vétérinaire; par M. L. Lafosse; t. 1. Toulouse, i858;in-8°. Du Traitement de l'héméralopie par l'obscurité; par le D'' A. Netter; bro-' chure in-S". Etudes théoriques et expérimentales sur le virus-vaccin d enfant et de revac- ciné; par le D"^ P.-D. Lalagade ; broch. in-8°. L'Ozone atmosphérique et les maladies régnantes {six mois d'observations faites H Montpellier du i*'' novembre 1857 au i" mars i858)-, /xvr Camille Saintpierre; br. in-8°. Notes scientifiques; par M. A. Jourdain. Poitiers, i858; br. in-8°. Note sur quelques, accidents de la revaccination ; par M. le baron H . Larrey ; br. in-S". Dictionnaire français illustré et encyclopédie universelle ; 64*livr.; in-4°- Annales de la Société d émulation du département des Fosges; t. IX, 3" cahier 1857. Épinal, i858; in-8". Société des sciences médicales de l'arrondissement de Gannat [Allier). Compte rendu des travaux de l'année i857-i858, présenté dans la séance du 2 juin i858, par leD"^ Charles Laronde, secrétaire de la Société; 12* année. Gan- nat, i858; br. in-8°. Le Rouissage du lin, du chanvre rendu manufacturier et salubre, opérant toute iannéeen&o àgo heures: mode français; procédés brevetésde LouisTERWANGNE, { 67' ) , à Lilie (Nord); brocli. iii-12. (Adressé pour le concours Montyon ; prix dit des Arts insalubres.) Nouveau procédé de sauvetage; moyen facile de retirer du fond des eaux les navires et les cargaisons submergés, et de les empêcher de couler, découvert par M. C.-L.-W. Behne; publié et perfectionné par son frère, M. C.-A.-J. Behne. Paris, i858; broch. grand in-8°. i > Etude sur les étoiles; par i. RambOSSON; carte grand-aigle. Ossérvazioni . . . Observations sur une aurore boréale apparue dans la nuit du 22 décembre 1 BSy sur la montagne de la Bulgarie, dans la principauté citérieure {royaume de Naples); par M. Joseph Mazzarella; br. in-/i°- (Adressé par M. Pignaton.) * Su' Vii^neo... Notice historique sur Vianeo de Calabre et sur la méthode au- toplastique italienne; par le professeur D. DE I>uca, chirurgien de l'hôpital - des Incurables. Naples, i858; br. in-8°. Charts... Six caries relatives à l'expédition américaine dans laPlata. (Adres- sées par M. Vattemare, au nom de M. le commandant Page, de la marine des États-Unis.) Abhandlungen... Mémoires de l'Académie royale des Sciences de Berlin; année 1857. Berlin, 1 858; in-4°. Oversigt. . . Analyse des Actes de l'Académie royale des Sciences de Danemark et des travaux de ses membres; par le secrétaire M. E. ForchhaMMER. • > Copenhague; i vol.in-8°. Neue.. . Nouvelles recherches sur l'origine de la forme des os; par le D"^ L. FiCK, professeur d'anatomie à Marbourg. Marbourg, i859;br. in-Zj"- (Renvoyé à M. Flpurens pour un Rapport verbal.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADEMIE DES $€1ËN€ES. SÉANCE DU MARDI 2 NOVEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MÉMOIRES ET C03IML]\ICATI0NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Remarque au sujet dune communication faite par M. Paye, dans la séance du 28 octobre dernier; par M. Le Verriek. « En présentant des dessins relatifs aux aspects de la comète de Donati et en parlant d'un télescope aveclequel ces dessins ont été faits, M. Faye a ajouté : « Tout ce que j'ai vu, en fait de comètes, avec les instruments dont » j'ai pu disposer jusqu'ici, m'a semblé inférieur. » » Je prie notre confrère de me permettre de faire remarquer que sa déclaration pourrait avoir, à l'étranger surtout, une signification inexacte. Comme il n'est pas douteux que les instruments de l'Observatoire impérial ne soient entièrement restés à la disposition de M. Faye lorsqu'à notre grand regret il nous a quittés pour remplir d'importantes fonctions, on serait induit à croire que les instruments au moyen desquels ont été faites les observations de la comète de Donati par M. Chacornac sont de ceux que notre confrère place dans un rang inférieur. » Or M. Faye a bien voulu reconnaître que les lunettes récemment acquises par l'Observatoire lui sont absolument inconnues, et que dès lors 0. R., 18S8, 2"" Semestre- (T. XLVII, N» 18.) 90 ( G74) l'infériorité doiil il a parlé ne concerne en rien les instruments de notre établissement, non pins que les observations qui y ont été faites. » « M. Faye se borne à répondre qu'il admet la réclamation de M. Le Verrier, bien qu'à son avis la phrase dont M. Le Verrier paraît s'être in- quiété ne put s'appliquer en aucune façon à des instruments nouveaux, installés tout récemment à l'Observatoire impérial, établissement auquel M. Faye est resté parfaitement étranger depuis quatre ans. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Industrie de la baryte; par M. Fréd. Kuhlma.\.\. (Deuxième partie.) Fabrication d'acides divers, « Dans ma précédente communication, j'ai commencé l'énumération des usages auxquels j'ai pu appliquer le chlorure de barium qui forme la base de l'industrie barytique, telle que je l'ai installée dans mes usines. J'ai dit, en particulier, que le mélange d'une dissolution concentrée et chaude de chlorure de barium et d'une lessive caustique de soude donnait de la baryte hydratée, et que la baryte anhydre pouvait être obtenue éco- nomiquement pour les besoins de l'industrie par la calcination du nitrate de baryte préparé avec le chlorure. Ce nitrate lui-même, décomposé par l'acide sulfurique, m'a servi à fabriquer de l'acide nitrique sans distillation et du sulfate artificiel de baryte, de même que le chlorure de barium m'a- vait servi, par une réaction analogue, à produire ce sulfate et de l'acide chlorhydrique. » L'acide nitrique que donne le procédé nouveau, marque lo degrés à l'aréomètre Beaumé et peut directement servir à la préparation de certains nitrates ; l'acide chlorhydrique, bien que sa densité ne s'élève pas au delà de 6 degrés Beaumé, trouve des emplois plus nombreux : indépendaminent de son emploi dans la production de certains chlorures, il peut être uti- lisé dans l'acidification des os, le lavage du noir animal, la composition des bains acides en usage dans le blanchiment, etc. » J'ai cru toutefois devoir me préoccuper de la nécessité où l'on peut se trouver de concentrer ces acides, et des limites dans lesquelles cettcconcen- iration doit se renfermer pour éviter les pertes par vaporisation. Dans cette pensée j'ai fait une série d'expériences qui m'ont permis de conclure : i" en ce qui concerne l'acide nitrique, que l'on ne saurait par une concentration directe amener cet acide dilué à luie densité supérieure à 20 ou 26 degrés, ( 675 ) si l'on ne veut pas s'exposer à une perte sensible d'acide ou s'astreindre à la condensation des vapeurs aqueuses; i° en ce qui concerne l'acide chlor- hydrique, que la concentration directe de cet acide ne peut dépasser 1 4 de- grés Beauiné, qu'il convient même de s'arrêter au-dessous. Le maximum de fixité de la dissolution du gaz chlorhydrique est à i4 degrés de densité, son point d'ébullition est alors à 109 degrés (i). ( I ) Jcicle nitrique. — I. On a pris 600 centimètres cubes d'acide nitrique à 5 degrés Beaumé, et on a procédé à sa distillation en vase clos. L'ébulliiion a commencé à 100 degrés environ; le premier produit condensé n'avait aucune densité appréciable à l'aréomètre. En continuant l'ébullition, le thermomètre s'est successivement élevé à io3 degrés, et lorsqu'il ne restait plus dans la cornue que 129 centi- mètres cubes d'acide, mar<|uant 1 6 degrés Beaumé à la température de 1 5 degrés, à peine avait-il passé des traces d'acide. II. On a recommencé une opération sur6oo centimètres cubes d'acide à 16 degrés, et lors- que le thermomètre a eu atteint 108 degrés, le produit distillé marquait 2 | degrés Beaumé. On a continué la distillation jusqu'à ce qu'il ne restât dans la cornue que 204 centimètres cubes; à Sa degrés Beaumé, le liquide distillé marquait 7 degrés Beaumé Dans les derniers temps, le thermomètre s'était élevé à 1 12 degrés. III. En opérant une troisième fois sur 600 centimètres cubes d'acide à 82 degrés, on obtint un premier produit marquant 20 degrés Beaumé, le thermomètre étant à 1 16 degrés, et, plus tard, sa densité s'éleva à 3o degrés, la température ayant atteint 120 degrés centi- grades. Enfin, lorsque le liquide resté dans la cornue, et dont le volume était réduit à 201 centi- mètres cubes, marqua /\i degrés Beaumé, le thermomètre était à 121 degrés. j4cide chlorhydrique. — I. On a soumis à la distillation 600 centimètres cubes d'acide à 5 degrés Beaumé. La température de l'ébullition, étant primitivement de 100 degrés environ, s'est élevée en une demi-heure à io3 degrés. Alors le liquide condensé {160 centimètres cubes) ne dépassait pas le o de l'aréomètre. Ayant continué l'ébullition, on a condensé 2o5 centimètres cubes d'un liquide marquant j degré Beaumé, le thermomètre accusait alors une température de io6 degrés. Une distillation plus prolongée a 'fourni 83 centimètres cubes d'un liquide marquant à l'aréomètre 5 degrés Beaumé; la température s'était arrêtée à 109 degrés, et le liquide restant dans la cornue (i35 centimètres cubes) avait i4 degrés Beaumé. Dans cette expérience la perte de 17 centimètres cubes doit être attribuée principalement aux manipulations. II. De l'acide à 10 degrés ayant été soumis à la distillation, la température s'éleva peu à peu de io5 à 109 degrés, et l'on constata tpie le liquide distillé marquait 5 à 6 degrés, tan- dis que le liquide de la cornue était à i.j. degrés, comme dans l'expérience précédente. III. 5oo centimètres cubes d'acide chlorhydrique au degré commercial de 21 degrés Beaumé furent soumis à la distillation. L'ébullition commença à 78 degrés, et beaucoup île va|)eurs ne purent être condensées par le refroidissement. Après une demi-heure d'ébullition, le ther- momètre était monté à 108 degrés et le liquide condensé consistait en 91 centimètres cubes 90.. ( 676 ) Fabrication de f acide tartriqiie. i> En mettant en application les principes sur lesquels sont basés mes procédés de préparation des acides nitrique et chlorhydriqne sans distilla- tion, je suis parvenu à modifier utilement la fabrication de divers autres acides, tels que les acides tartrique, citrique, acétique, etc. L'acide tar- trique se prépare à l'aide du bitartrate de potasse, en saturant d'abord à chaud l'excès d'acide dece sel par du carbonate de baryte naturel, finement pulvérisé, et en décomposant ensuite le tartrate neutre au moyen du chlorure de barium. L'ébullition d'une dissolution de bitartrate de potasse avec du carbonate naturel de baryte donne lieu à un liquide d'une neutra- lité parfaite, et qui peut même présenter une légère alcalicité. » Le tartrate de baryte ainsi obtenu est bien lavé à l'eau froide, puis décomposé à chaud par de l'acide sulfurique dilué, et en proportion con- venable pour déplacer la totalité de la baryte du tartrate. La dissolution résultante donne de l'acide tartrique, qui cristallise facilement jusqu'aux dernières portions, et un dépôt de sulfate artificiel de baryte très-dense, qui est lavé par décantation en utilisant les eaux de lavage pour affaiblir l'acide sulfurique destiné à des réactions nouvelles. Ainsi donc, dans le procédé nouveau, je remplace par le carbonate de baryte et le chlorure de barium, la craie et le chlorure de calcium qui interviennent dans la fabrication actuelle, et par cette substitution j'assure à la fabrication en question des avantages marqués. En effet, la base qui sert à transformer le tartrate de potasse en tartrate insoluble est utilisée à l'état de sulfate de baryte artifi- ciel, et ce sulfate se sépare de l'acide tartrique isolé avec ime rapidité plus grande que cela ne peut avoir lieu pour le sulfate de chaux, ce sel étant très-volumineux, et sa solubilité dans les liquides acides étant con- sidérable. » Au carbonate naturel de baryte et au chlorure de barium on peut d'acide k i'i\ degrés Beaumé. L'ébullition ayant encore duré quarante-cinq minutes, le ther- niomctre s'arrêta à 109 degrés, et na centimètres cubes d'acide à 17 degrés Beaumé avaient passé à la distillation. En continuant l'ébullition, la température resta constante, et le liquide distillé présenta la même densité que le liquide resté dans la cornue; tons deux avaient ■ 4 degrés et représentaient ensemble 274 fei'imètres cubes. On voit que dans cette expé- rience une perte de 23 centimètres cubes sur 5oo eut lieu ; elle lient essentiellement aux va- peurs acides dégagées dans les premiers temps de la distillation et non condcnsables dans les. conditions où l'expérience avait lieu. ( 677 ) substituer le sulfure de barium; mais le tartrate de baryte résultant de cette réaction a un aspect gélatineux et ne peut être lavé que difficilement, tandis que par l'emploi du carbonate de baryte et du chlorure de barium le tartrate est grenu, et son lavage des plus faciles. Le seul avantage que présenterait le procédé au sulfure serait de donner comme produit de la réaction du sulfure de potassium, au lieu du chlorure, qui a une moindre valeur. Fabrication de tacide citrique. » Dans cette fabrication encore, la baryte peut utilement remplacer la chaux et présenter dans son emploi des avantages analogues à ceux que j'ai signalés pour la fabrication de l'acide tartrique. J'ajouterai que, de même que le tartrate de baryte est moins soluble dans l'eau ou les dissolu- tions acides que le tartrate de chaux, de même le citrate de baryte présente une solubilité moins grande que le citrate de chaux. » Le jus de citron ou ce jus concentré est transformé à chaud en citrate de baryte au moyen du carbonate naturel pulvérisé; la saturation étant complétée par un peu de sulfure de barium, de la baryte précipitée au moyen de la soude caustique ou du chlorure de barium mêlé d'ammo- niaque, ou enfin par de l'ammoniaque seule. Ces corps précipitent le citrate retenu en dissolution, à la faveur d'un excès d'acide citrique. Le citrate obtenu peut être purifié par des lavages à l'eau froide. Sa décomposition doit être faite à chaud par i équivalent d'acide sidfurique à 66 degrés étendu de 5 à 6 parties d'eau (i). » Le sulfate artificiel de baryte déplacé peut, de même que dans la pré- paration de l'acide tartrique, être utilisé cofnme blanc fixe, si le citrate de baryte employé a été obtenu suffisamment incolore. » L'acide citrique ainsi isolé cristallise avec une facilité remarquablement |)lus grande que lorsqu'on fait agir l'acide sulhu'ique sur le citrate de chaux, l'acide citrique retenant dans ce dernier cas du sulfate de chaux. Fabrication de l'acide acétique. » Lorsqu'on sature l'acide pyroligneux brut par du carbonate naturel de baryte ou du sulfure de barium, on obtient un acétate qu'il convient de (i) Pour déterminer d'une manière précise pour le citrate de baryte, aussi bien que pour le tartrate, racétate et le ferrocyanure , la quantité d'acide sulfurique nécessaire à leur dé- composition , il convient d'incinérer avec addition d'un peu de salpêtre pur une quantité donnée de ces produits et de doser la baryte qu'ils renferment. t (678) griller avec modération pour ne pas lui faire subir une décomposition, mais en élevant cependant assez la température pour que sa dissolution laisse précipiter les parties goudronneuses. Il importe dans tous les cas de rester, pour cette calcination, au-dessus de la chaleur rouge. Cette opéra- tion peut au besoin être répétée plusieurs fois. » L'acétate de baryte ainsi obtenu est décomposé par i équivalent d'acide sulfurique, la décomposition n'est bien complète que lorsque la dis- solution d'acétate n'est pas trop concentrée. » Le résultat consiste en sulfate artificiel de baryte et en acide acétique faible, mais présentant cependant une densité suffisante pour trouver direc- tement différents emplois dans l'industrie. Ainsi il peut être immédiatement employé à la fabrication de la céruse, à celle de l'acétate de plomb et des autres acétates. » Lorsque, pour opérer la décomposition de l'acétate de baryte par l'acide sulfurique, on emploie des dissolutions d'acétate trop concentrées, le sul- fate de baryte ne se sépare pas sous la forme ordinaire ; il retient alors de l'acide acétique et présente un aspect gélatineux demi-transparent, qui se détruit assez difficilement. » Pour avoir de l'acide plus pur, on peut opérer la transformation de l'a- cétate de baryte eu acétate de soude, au moyen d'une addition convenable de sulfate de soude. De cette façon, on a encore l'avantage d'éviter complè- tement la formation d'un sulfate double de soude et de chaux qui se produit dans la fabrication actuelle où l'acide est converti d'abord en acétate de chaux . » 11 est inutile d'ajouter que lorsqu'on veut obtenir de l'acide acétique plus concentré, il suffit de distiller l'acétate de baryte, ou cet acétate trans- formé en acétate de soude, avec de l'acide sulfurique, comme cela se pra- tique aujourd'hui. Acides chromique,fi:rroryanliji Examinons d'abord la première proposition : « L'amidon n'est pas toujours granuleux. » C'est M. Schleiden qui le premier a annoncé ce fait en disant qu'il a trouvé une sorte d'empois dans les cellules de l'albumen du Cardamomum minus, ainsi que dans celles de la racine de la salsepareille de la Jamaïque et du rhizome du Carex arenaria. En 1857, MM. Sanio et Schenk signalèrent de l'amidon en dissolution dans les cellules de l'épiderme du Gagea lulea et de divers Ornithogalum. J'ai moi-même observé cet amidon dans les cellules épidermiques du fruit de ï Ornithogalum pj^renaicum jusque près de la maturité. Un autre cas plus instructif encore m'a été présenté par une racine (ï Aristolochia. Dans les cellules de son écorce j'ai découvert de l'amidon à divers états. Dans les unes sont des grains amylacés assez gros et parfaitement isolés les uns des autres; dans d'autres cellules les grains sont très-pressés et semblent même parfois se confondre en une seule masse, ou plutôt naître de cette masse; ailleurs quelques grains d'amidon seule- ment sont enveloppés par une coucle d'aspect mucilagineux, qui se colore en violet ou en bleu au contact de l'iode; enfin, dans les cellules voisines cette couche bleuissante existe seule. L'amidon n'est donc pas toujours granuleux. (i) Dans un travail qui vient de paraître, M. Nâgeli considère la substance de l'amidon et des cellules à deux points de vue : 1° suivant la mauière dont elle se comporte avec l'iode, il admet qu'elle constitue Yamyloïdc, le mésamilin et le dysamylin ; 1° suivant qu'elle se gonfle, se dissout ou non dans l'eau, les acides ou les alcalis, il la nomme gelin, médulUn et tignin. ( 687 ) » De plus, ai-je dit dans la deuxième proposition : << Les membranes de certaines cellules bleuissent comme l'amidon sous l'influence de l'iode seul. 0 Outre qu'il n'est pas inutile de confirmer les assertions de Meyen et de M. Schleiden sur ce point important par des observations faites sur des plantes autres que celles qu'ils ont signalées, je démontrerai la transition qui existe entre l'amidon amorphe et les membranes de cellulose les plus réfractaires à la coloration par l'iode. J'ai dit tout à l'heure que l'amidon amorphe que j'ai observé dans certaines cellules prend quelquefois la forme granuleuse. Or ces grains sont des vésicules qui ont les principales pro- priétés des cellules, de même que les autres vésicules dont j'ai parlé dans les séances précédentes. Puisque ces vésicules amylacées peuvent être assimilées aux cellules pour la structure de leurs parois, leur accroissement, leur mul- tiplication, etc. (j'en mettrai les preuves sous les yeux des Commissaires de l'Académie), il n'est pas rationnel de distinguer par un nom particulier (amyloïde) la substance des cellules qui bleuissent comme l'amidon ou qui deviennent violettes aussitôt qu'elles sont en présence de l'iode. D'ailleurs cette faculté de bleuir s'observe à tous les degrés dans les plantes. J'ai obtenu la couleur bleue avec moins d'intensité que ne la donne le Celrana istandica, etc., chez plusieurs phanérogames, dans les cellules de l'épideinie et les couches sous-cuticul aires des Omithogalum pyrenaicum, narbonense, longibracteatum et du Scilla autumnalis, chez lesquels déjà ce phénomène n'est plus constant. Je l'ai retrouvé dans les cellules de l'embryon du Toma- rindus indica, du Mucuna urens, cités par M. Schleiden, mais à un plus faible degré encore. J'ai déterminé par l'iode l'apparition d'une teinte vio- lette foncée ou quelquefois seulement claire, mais toujours très-manifeste dans les cellules de l'albumen des Iris pseudo-Acorus, sibirica, etc., Tulipa sylvestris, Omithogalum pjrenaicum, longibracteatum, narbonense, etc., Morœa iridioides, Agraphis campanulata, etc., Hjacinthus orienlalis, Uropetalurn sero- tinum, Gladiolus psittacinus , Muscari racemosum, Cjpella plumbea, Scilla amœna, etc., Bellevalia romana, Polygonatum latifolium, etc., Asparagus amarus, Libertia paniculata, etc., etc. Les cellules de l'embryon de V Hjmenœa cour6an7 que je possède ne bleuissent pas parle réactif Enfin l'application de la teinture d'iode sur les cellules de l'embryon mûr du Mimusops Kummel ne donne pas non plus immédiatement la couleur bleue; mais pour l'obtenir il m'a suffi de faire bouillir dans l'eau des tranches minces de l'embryon pendant quelques secondes. Alors l'iode produit une teinte verdàtre qui passe au bleu graduellement sur toute l'étendue de la préparation. Chez la grande majorité des végétaux, au contraire, cette coction préalable n'est ( 688 ) plus suffisante. On est obligé d'ajouter de l'acide sulfurique qui désagrège la substance des cellules en les gonflant. Dans ce cas même on trouve diverses gradations. Au premier âge des membranes cellulaires elles ne bleuissent pas du tout : elles restent incolores tout en se gonflant, parce que la cellulose n'y est pas encore bien développée; mais un peu plus tard l'iode et l'acide sulfurique, d'abord un peu dilué, leur communiquent une belle teinte indigo plus ou moins foncée. Si l'acide était trop fort, il ferait passer au brun les membranes avant qu'elles aient donné la couleur bleue. Quand ces cellules sont plus âgées, de l'acide plus concentré est néces- saire. Enfin dans des cellules très-vieilles ou très-injectées de matières étrangères, il faut les traiter par une solution d'alcali caustique. Là aussi nous observons des différences , car pour certaines cellules la solution alcaline peut être assez faible; pour d'autres il la faut concentrée et pro- longer davantage la coction (i). On voit donc, par ce qui précède, qu'il n'y a pas de limites tranchées entre l'amidon amorphe et la cellulose. » J'arrive à ma troisième proposition : « De l'amidon est sécrété par >) certains insectes. » Ce fait fut annoncé en i85o par M. Dobson à la So- ciété royale de la Terre de Van Diémen. La substance se présente sous la forme d'une sorte de cocon qui, au lieu d'être tissé de soie, l'est d'amidon. La petite coque est à peu près hémisphérique, jaune ou blanche, suivant l'espèce de PsjUa qui l'a sécrétée. Ces insectes la construisent à la face infé- rieure des feuilles des Eucalyptus. La matière qui la compose est un peu sucrée et sous la forme de filaments vermicelloïdes élégamment entre-croisés. La solution aqueuse d'iode concentrée la bleuit avec tant d'intensité, qu'elle en paraît noire; mais l'examen microscopique y fait reconnaître une belle teinte bleue. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie un spécimen de la variété jaune, qui me fut offert par M. le D' Busk. » De tous ces faits, il me paraît résulter que l'amidon d'origine végétale ou animale, amorphe ou granuleux, que la lichénine, l'amyloïde, le mésa- mylin, le dysamylin et la cellulose ou gelin de quelques auteurs, ne forment réellement qu'une seule espèce chimique. Peut-être serait-il convenable d'établir, à la place des espèces mal définies qui ont été décrites, quelques variétés fondées sur les formes que la substance amylacée affecte dans la nature. On aurait ainsi : i" l'amidon amorphe, végétal ou animal ; a° Vamidon granuleux ; 3° Vamidon cellulaire. Ce dernier donnerait àeux sous-variétés, (i) Le vieux linge de chanvre ou de coton ainsi que le papier qui ont été purifiés par plusieurs lessives, bleuissent avec autant d'intensité que l'amidon ^M'anuleux. ( 689 ) suivant qu'il se colore immédiatement par l'iode, ou qu'il est nécessaire J^' ♦ d'employer le secours de l'acide sulfurique ou d'un alcali caustique pour produire la coloration bleue. Le nom de cellulose pourrait être conservé comme synonyme d'amidon cellulaire, que celui-ci bleuisse ou non par l'iode seul. « MKDECINK. — Injluence des respirations profondes el accélérées sur les maladies du cœur, du foie, des poumons, etc. Résultats nouveaux et protiques du ples- simétrisme ; par M. Piorry. (Extrait par l'auteur.) - ■ (Commissaires, MM. Andral, Rayer, Cl. Bernard.) « J'ai eu l'honneur de lire précédemment devant l'Académie des travaux relatifs aux dessins et aux mesures plessimétriques des organes. Ce sont encore des faits de ce genre que je viens lui communiquer aujourd'hui!" * ' - » Depuis quelques mois je suis parvenu à déterminer rigoin-eusement, » pendant la vie, quels sont les points de la poitrine qui correspondent à l'oreillette gauche du cœiu". J'ai pu tracer, et d'une manière tout à fait exacte , sur les téguments du dos le dessin du cœur, et cela de la même façon que depuis longtemps je l'avais fait en avant. « J'ai encore trouvé le moyen d'apprécier exactement, soit l'épaisseur du cœur, soit la profondeur à laquelle cet organe est situé dans la poi- trine, soit encore l'étendue du poumon qui le sépare en avant et en arrière de la surface pariétale. Il suffit, pour y parvenir, de pratiquer le plessimétrisme et l'organographisme du cœur sur le côté après y avoir en recours en avant et en arrière. Les trois figures tracées antérieurement, pos- térieurement et latéralement étant comparées les unes aux autres, on a tous les éléments nécessaires pour se former l'idée la plus juste du siège, du volume et de la forme du cœur. » Enfin je suis arrivé à déterminer sur le vivant l'épaisseur des parois du ventricule gauche du cœur et les proportions approximatives du Sang contenu dans ce ventricule. Pour comprendre ce fait, il faut se rappeler que les liquides sont très-peu élastiques et par conséquent qu'ils donnent au plessimétrisme une matité absolue, sans résistance appréciable au doigt qui percute ou à l'oreille qui écoute. Les solides au contraire donnent tou- joiu's lieu à un certain degré de sonorité et d'élasticité ; or les parois car- diaques sont solides, le sang est liquide, dès lors on conçoit facilement que la limite des points où les fibres charnues du cœur cessent de correspondre, C. R., i858, 2">« S,emescie (T. XLVII, N» !8.) 9^ > . (690) et sur le rebord de laquelle le sang est situé, devient facile à distinguer. » Ce dernier fait a une certaine portée pratique, surtout relativement au diagnostic de la dilatation et de l'hypertrophie du cœur, uiais les recher- ches suivantes ont des applications bien autrement importantes. » A maintes reprises j'avais constaté qu'à la suite de la présence de liquide, d'écume dans les voies de l'air, la gêne qui survient dans le passage du sang à travers les poumons est suivie d'une dilatation marquée, et parfois très-considérable de l'oreillette droite; bien plus, l'étendue du dia- mètre transversal de l'oreillette droite mesuré par l'organographisme don- nait une juste idée du degré de la difficulté survenue dans l'hématose pul- monaire, une augmentation d'un, de deux ou de trois centimètres dans ce diamètre transversal correspondait à des proportions relatives de dyspnée. » Il y a quelques mois que ce fait qui s'observe constamment m'a conduit à me demander si l'on pouvait à volonté augmenter le volume du cœur en gênant la respiration, et même en la suspendant pendant quelques moments. Or, lorsque sur des hommes sains ou malades on fait retenir pendant une demi-minute ou davantage les mouvements inspirateurs, on voit tout d'a- bord la dimension transversale de l'oreillette droite augmenter d'un, de deux centimètres et même de trois à quatre, et bientôt après les cavités gauches du cœur prendre une dimension d'un ou de deux centimètres de plus qu'elles ne l'avaient auparavant. Non-seulement la circonférence de l'organe prend plus de développement d'un côté à l'autre, mais encore l'accroissement est tout aussi manifeste de haut en bas. Mais si, après avoir fait augmenter ainsi la dimension du cœur, on fait exécuter coup sur coup, dix, quinze à vingt inspirations profondes, semblables à celles qui ont lieu dans le soupir, on voit la circonscription de l'oreillette droite et celle des ventricules revenir d'abord aux dimensions normales, puis diminuer d'un centimètre et plus, soit pour l'oreillette droite, soit pour les ventri- cules. » On sait que chez les gens à poitrine étroite, maigre et dont le cœur bat avec un certain degré de force, ou détermine assez facilement par la vue et le toucher le lieu qui correspond à la pointe du ventricule gauche. Or, j'ai constaté, et un grand nombre de médecins ou d'élèves l'ont reconnu comme moi, que sur ces personnes les inspirations profondes et réitérées sont bientôt suivies d'un déplacement de l'espace où l'on voit les pulsa- tions. Cet espace se trouve alors à deux ou trois centimètres plus en dedans qu'auparavant. Si l'on fait succéder à plusieurs reprises ces mouvements inspirateurs profonds et réitérés, et cette action de retenir la respiration, ( 691 ) on voit autant de fois que l'on fait l'expérience dont il s'agit l'oreillette droite et le cœur gauche diminuer ou augmenter de volume. » Les faits que nous avons exposés dans ce Mémoire, dit l'auteur en terminant, conduisent aux inductions suivantes : » 1°. On peut juger par les dimensions de l'oreillette droite du cœur, me- surée par le piessimétrisme, du degré de gêne survenu dans l'acte respira- teur. Dans une multitude de cas ce fait est susceptible d'applications pra- tiques très-importantes. » 0°. Le cœur diminue promptement par l'accélération et l'étendue des mouvements respirateurs. Donc, lorsqu'il est dilaté, l'indication principale est de favoriser la respiration et de lu rendre plus complète. Déjà, dans des cas pareils, en agissant de cette façon, j'ai vu des gens atteints de dilatation cardiaque et de la série d'accidents rapportés à l'asthme dit nerveux être promptement soulagés. « 3". Il est, en général, fort difficile de déterminer pendant la vie si le cœur d'un malade est seulement hypertrophié, s'il n'est que dilaté ou si cet organe présente à la fois une augmentation de volume et une extension plus ou mois considérable. Or cette distinction devient facile dès l'instant que l'on possède lui moyen (les inspirations profondes réitérées) de faire diminuer sur-le-champ le cœur dilaté, tandis que l'hypertrophie véritable ne peut être actuellement modifiée par l'énergie plus grande et par la réité- ration de l'acte respirateur. » 4°- Dans le cas de dilatation cardiaque sans coïncidence de graves lésions du cœur ou de l'aorte qui l'entretiennent, les inspirations profondes et accélérées que l'on renouvelle d'une manière fréquente peuvent améliorer l'état du malade et, à la longue, elles peuvent contribuer^à son rétabhsse- ment définitif. W^ » 5°. Les états pathologiques constitutifs aux dilatations du cœur, les collections séreuses accumulées dans le tissu cellulaire ou le péritoine, peuventêtre influencés avantageusement ou même se dissiper sous l'influence des inspirations profondes et réitérées. » 6°. Sur des gens chez lesquels, sous l'influence de diverses circon- stances, telles que le grand volume du ventre, l'étroitesse de la poitrine, des concrétions artérielles, le cœur est dilaté, gens que l'on dit être asthma- tiques et dont la respiration est habituellement gênée et incomplète, oii trouve dans les inspirations profondes répétées plusieurs fois de suite, et renouvelées plusieurs fois par jour un puissant moyen de remédier à la dila- tation cardiaque et aux accidents qu'elle produit. 92.. * ( 69^ ) » 7°- Malgré les récenis progrès de la science, il était très-difficile de dé- terminer si le grand volume que le foie peut prendre est dû à une congestion simple, à une phlegmasie ou à une lésion organique persistante. Or, puis- que cette glande, comme nous l'avons démontré dans le présent Mémoire, diminue très-promptement par les inspirations profondes et réitérées, alors que ses vaisseaux et son tissu sont distendus par du sang, il en résulte que •> les inspirations feront diminuer très-promptement le foie, alors qu'il sera •** congestionné, le feront décroître plus lentement s'il s'agit d'une hépaiite, et qu'elles modifieront à peine ses dimensions lorsqu'il existera une lésion anatomique ancienne et persistante de l'organe sécréteur de la bile, » 8°. La rate ne diminuant pas par les inspirations profondes et n'aug- mentant pas par l'arrêt de la respiration, il est évident que les fonctions de cet organe sont fort différentes de celles du foie, et que, malgré les opinions généralement admises à ce sujet, elles ne sont pas liées d'une manière im- médiate à la grande circulation. - " 9". Dans les congestions, et même dans les phlegmasies des poumons, les inspirations réitérées peuvent être suivies d'une amélioration tres- * marquée dans l'état de cet organe et d'un retour plus ou moins rapide à leur état normal. A l'appui de cette dernière proposition, je pourrais déjà citer des faits nombreux récemment observés. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Note accompagnant la présenlation de cocons formés par des li/brides du ver à soie du Ricin el du ver de [ Ajlanthe ; par M. Gt'ÉRIN-MÉNEVlLLE. (Commission des vers, .à soie.) « Dans ma Note du 4 octobre dernier sur l'hybridation des vers à soie du Ricin et du Vernis du Japon, j'annonçais l'intention de tenir l'Académie au courant des progrès de cette expérience physiologique. Aujourd'hui elle est arrivée à l'une de ses phases les plus intéressantes : les nombreux métis '"' que j'ai obtenus et élevés construisent leurs cocons, après avoir subi les quatre changements de peau, ou unies, qui n'ont en rien modifié leur caractère général, et voici en peu de mots ce que j'ai observé. » Les chenilles provenant de croisements do mâles du ver du Ricin avec des femelles de ver de l'Aylanthe, et celles du croisement inverse, ont con- servé jusqu'à la fin de leur vie de larves tous les caractères du ver de l'Ay- lanthe, sans montrer aucun de ceux du ver du Ricin. Cependant, tout en conservant ces caractères d'une manière absolue, ces chenilles semblent un (%3 ) peu plus grosses que celles du ver de l'Aylanthe pur sang, les points noirs de leur peau sont un peu plus petits, mais ces différences sont peu sensibles. « En construisant leurs cocons elles ont montré tous les instincts du ver de l'Aylanthe, en les attachant fortement aux rameaux et pétioles des Icuilles, tandis que celles du Ricin, peut-être plus domestiques et plus dégénérées, les font ordinairement entre des feuilles tombées et les fixent bien moins solidement aux branches. Quant à la forme et surtout à la couleur de ces cocons, elles sont très-peu différentes de celles des cocons du ver de l'Ay- lanthe pur sang, ainsi que l'Académie pourra le remarquer en jetaîU un coup d'œil sur les cocons vivants que j'ai l'honneur de mettre sous ses yeux, avec les dernières chenilles, prêtes à construire leurs cocons, appartenant à l'espèce pur sang de l'Aylanthe, à celle pur sang du Ricin, et aux deux sortes de croisements. Actuellement il ne reste plus qu'à connaître les papillons métis et à savoir s'ils seront inféconds, comme certains mulets de vertébrés. Cette constatation ne pourra peut-être se faire que l'année prochaine. » * J^ < ilIEMOIRES PRESENTES. Tj' Académie reçoit deux nouveaux Mémoires destinés au concours pour le grand prix de Mathématiques, question concernant la démonstration d'un théorème donné par Legendre. Ces deux Mémoires, qui étaient parvenus au .Secrétariat avant le terme fixé pour la clôture du concours, ont été inscrits sous les n"* /j et 5. AîJALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur l'intégration des équations différentielles simultanées ; par M. Painvin. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Liouville, Bertrand.) <( La connaissance d'une ou de plusieurs intégrales d'un système d'équa- tions différentielles simultanées peut-elle aider à l'intégration du système, c'est-à-dire peut-elle permettre de simplifier les calculs qui restent à effec- tuer ? Telle est la question que je me suis proposé d'étudier. Depuis long- temps j'avais puisé cette idée dans les leçons de M. Bertrand au Collège de France; ce n'est que cette année qu'il m'a été permis de l'élaborer.. )> Ce problème, d'ailleurs, a déjà été abordé par M. Bour, qui en a fait le sujet d'un Mémoire fort remarquable. Cependant, comme on ne saurait trop approfondir les questions relatives au calcul intégral, j'ai pensé qu'il (694) n'était pas inutile de revenir sur ce sujet, et j'espère que l'Académie voudra bien jeter un regard sur le Mémoire que j'ai l'honneur de lui soumettre. » J'ai adopté pour les systèmes d'équations différentielles simultanées la forme canonique : , 1" (dp, rfH dq, dB. \ H désigne ici une fonction déterminée des variables pf, . . ., p„, q,, . . ., <]„ et t. « L'adoption de la forme canonique ne nuit en rien à la généralité des conséquences auxquelles je serai conduit, car il a été démontré par M. Liou- ville [Journal de Mathématiques, année i856, page 345) que tout système d'équations différentielles simultanées pouvait se ramener à cette forme. » Je rappellerai tout de suite la loi de réciprocité qui régit le système que je viens d'écrire et l'équation aux dérivées partielles i :^ n , , ■ri / dH. dif dS. df -1- 1) équations se présentant, sous certaines conditions, avec la même forme que l'équation (2), on pourra, en ayant recours aux fonctions principales, ramener le problème à l'intégration successive de ( A -)- 1 ) équations aux dérivées partielles par rapport à (« — A -f- 1) variables seulement. » Ce déplacement de la question est-il lui avantage? C'est un point sur lequel on ne saurait se prononcer à priori. Comme dans toutes les questions de ce genre, il y a à surmonter les difficultés de l'élimination ; celte première difficulté vaincue, il faut opérer l'intégration successive de (A + i) équa- tions aux dérivées partielles: tels sont les inconvénients. Voyons les avan- tanges : d'abord, dans chacune de ces équations, le nombre des variables, par rapport auxquelles on doit effectuer l'intégration, est diminué du dou- ble du nombre des intégrales connues; en second lieu, dans les intégrations successives, plusieurs des coefficients des dérivées pi^rtielles peuvent être nuls; plusieurs équations peuvent même disparaître tout à fait : on verra plus tard pourquoi il est permis de compter sur la présence de ces cas favo- rables. Ce déplacement de la question peut donc être illusoire dans certaines circonstances; mais dans d'autres il peut contribuer à l'achèvement du problème. » Dans tous les cas, ce sont des propriétés remarquables et importantes des équations différentielles simultanées; et il n'était pas inutile de les signaler. » Mais ces propriétés conduisent, en outre, à un autre procédé d'inté- gration, qui, dans le cas actuel, peut devenir une ressource puissante à cause de la présence simultanée des (A -t- i) équations aux dérivées partielles dont il a déjà été question. J'ai exposé avec détail cet autre mode d'inté- gration. "É^ » Enfin, je me suis occupé de la détermination des intégrales restantes. » La marche de calcul que j'ai suivie m'a permis de démontrer, entre autres propriétés, la proposition suivante : " Si les ( a n — A) intégrales supposées connues, f a, |3, y, . . . , >., au nombre de A", (697) » satisfont aux relations suivantes : ji°. (a, p) = o, (a, 7) = o,..., (a, X) = o,..., (7, X) = o,...; , 2°. (a, a,- ou /3,") = 0, (/3, a,- ou ^,) = o, , . . , (X, a,- ou /3,) = o ; 3°. (a,-, p,) = I , («f, /3i') = o, (a,-, a,') = o, (p,-, p.-) = o, 5) dans lesquelles i et ï' représentent un quelconque des nombres 1, 2, . . . , » 71 — Â", c'est-à-dire si ces intégrales forment ce que j'appellerai un com- » mencement de système canonique, les (2 n — 2 A) intégrales a,, . . ., a„_;t, » |3,, . . . , /3„_A, exprimées convenablement, seront des solutions communes » aux [k+ i) équations aux dérivées partielles à l'intégration desquelles » j'avais ramené le problème primitif. » » J'établis ensuite un théorème, complément de celui de Poisson, qui permet de ramener la détermination des intégrales restantes à l'intégration d'expressions qui sont des différentielles exactes. » Le théorème de Poisson se présentait naturellement; j'en ai donné une nouvelle démonstration, et j'ai fait voir, en outre, qu'il conduisait à un système canonique complet. )) Cette même analyse m'a fourni encore une proposition qui est la géné- ralisation du théorème de M. Bertrand ; c'est par l'énoncé de cette dernière proposition que je terminerai ce résumé : B Si a, /3, y, . . . , X représentent k intégrales connues quelconques, et » telles seulement que leurs combinaisons deux à deux soient nulles, il I) existe (2/1 — 2 /î) autres intégrales, distinctes des précédentes a, ]3,..., X, » qui toutes vérifient les équations (a,?) = o, (P, y)=ro, (7, (jj) = o,..., (X, 9) = o, » f représentant une quelconque de ces (2 « — 2 A) intégrales. » Quant aux k intégrales restantes a, b, c, . . . , /, elles ne peuvent pas n satisfaire à toutes ces équations, mais il sera toujours permis de les assu- "B jettir à vérifier les relations suivantes : {a,a)=i,{a,b) = o, (a, c) = o,. . ., (a,/) = o; (P,a) = o, (|3,è) = i, (/3,c) = o,..., (|3, 0=0; (X, a) = o, (X, è) = o, (X, c) = o,..., (X, /) = o.)) » Ces propositions reviennent à dire, qu'avec A intégrales quelconques, pourvu que leure combinaisons deux à deux soient nulles, on pourra tou- jours former un système canonique complet. » C. R., i858, 2™« Semeslie. (T, XLVII, N» 18.) 93 ( 698 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur le nombre des valeurs que peut ac- quérir une fonclion quand on permute ses variables de toutes les manières possibles; par M. Emile Mathieu. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Hermite, Bienaymé.) « Supposons dans tout ce qui va suivre que m soit un nombre premier ; dans le nouveau Mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences, je commence par établir le théorème suivant : » Soit u un diviseur de m — i, il y a toujours une fonction transitive de m variables qui a valeurs. >) Si Ton suppose que «-soit égal à ;w — i, la fonction donnée par ce théorème est deux fois transitive et a i.a...(m — a) valeurs; Lagrange a donné un type de cette fonction dans un Mémoire concernant la résolution des équations de degré premier. Désignons par Xg, x,, .a:2,...x,„_, les m variables de cette fonction ; si w est une racine primitive du nombre pre- mier m, et si nous convenons que x,„p+^ = x^, les variables x,, X2,...x,„_\ pourront être représentées à l'ordre prés par x^,', x^„ x^',..., Xu"-^; soit encore ?\\^o)i^\i '^oii x: la' ^ , . . , X fj,"'~'' ^ une fonction qui n'est pas changée par la pormutation circulaire \X \ X fj Xf^i'. . .X(J'^~-j ; faisons sur cette fonction m fois de suite la permutation circulaire ^Xq X ^ X2 • . '«^T/rt— I j, nous aurons les m fonctions ^[(jirjj, x^^ ari_(-c,, Xi^,^,'^. .. ^ j^n-oj"—'], Prenons une fonction symétrique de ces m fonctions, et nous aurons une fonction (N) <^{xo, x^, X,,, x,^',..., x,^"-') qui est la forme générale des fonctions deux fois transitives de m lettres, qui ont \.i...[m — 1) valeurs. ( 699 ) » Nous arrivons maintenant au théorème le plus remarquable de ce Mémoire : « Si m est un nombre premier, il y a une fonction trois fois transitive » de m -h i lettres qui a i.2...(?n — 2) valeurs. » » Nous allons donner la forme générale de cette fonction. Soient Xo,' •^o-*^m-M -^'o '<^''' '" + ' variablesque renferme cette fonction. Sur la fonc- tion (N), qui contiendra outre les variables x„, x,,..., x,„_, la variable x'^ d'une manière arbitraire, faisons m fois la permutation circulaire / ï f f f \ x\, wC'a,..., x!„_, étant déterminées par les égalités x\=x,, x^, = Xr^'"-', Xo,-- =: Xo,"-^, etc., nous obtiendrons ainsi m fonctions; ajoutons-y la fonction / r r ' ' ' \ enfin prenons une fonction symétrique de ces m + i fonctions, nous aurons une fonction 0, qui est la forme générale des fonctions trois fois transitives de ?n + I lettres, qui ont i.o....(in — 2) valeurs. « Ce théorème est fort remarquable; car, avant que je me fusse occupé de la question du nombre de valeurs d'une fonction, il n'avait encore été signalé qu'une seide fonction trois fois transitive, c'est la fonction trois fois transitive de six lettres qui a six valeurs, et qui, comme on voit, est donnée par mon théorème. » Soient T et T' deux fonctions semblables à 6, et soit ^ V = {Xq Xfj [Xq X^J...{Xq -S^m-O ['^o ■^ol'"\'^m-i — "^oji T + TV est une fonction deux fois transitive de m + i lettres, qui a i.2...(ffî — 2) X 2 valeurs, et nous avons encore ce théorème : « Si m est un nombre premier, il y a » toujours une fonction deux fois transitive de w -|- i lettres, qui a 1.2... (m — 2) X 2 valeurs. » 1) Ce théorème donne une fonction deux fois transitive de six lettres qui a douze valeurs, et qui peut èire remarquée parce qu'elle fait seule excep- tion à ce théorème : « Si une fonction de n lettres a 2 « valeurs, il y a n — 1 de ses lettres par. » les permutations desquelles elle n'acquiert que deux valeurs. » . 93- ( 700 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Méthode pour l'intégration des équations diffé- rentielles du premier ordre, fondée sur [emploi de changement de variables ; par M. Valson, (Commissaires, MM. Liou ville, Bertrand.) PATHOLOGIE. — Mémoire sur l'albuminurie dans le croup et dans les maladies couenneuses; par MM. E. Bocchut et G. -S. Empis. (Extrait par les^ auteurs.) (Commissaires, MM. Andral, Rayer.) " Dans le Mémoire que nous avons l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie, nous faisons connaître un nouveau phénomène du croup et des maladies couenneuses, qui se rattache intimement aux recherches déjà commencées par l'un de nous sur cette grave maladie. Il s'agit de l'albuminurie constatée sur un certain nombre d'enfants malades confiés à nos soins. Ce phénomène, entrevu par quelques médecins, mais non décrit, n'existe pas dans tous les cas d'angine couenneuse et nous ne l'avons ren- contré que onze fois sur quinze malades. Il a cela d'important qu'il indique la nature infectieuse de la maladie en la rapprochant de cette autre maladie générale , l'infection purulente caractérisée par la même altération des urines. En outre, comme sa disparition coïncide avec la guérison des mala- dies, il constitue un signe pronostic des plus précieux, digne de l'intérêt des médecins. » Il peut dépendre de causes différentes qu'il importe de rechercher, afin de ne pas faire de généralisation hâtive, et de s'en tenir strictement à la sévère et scrupuleuse observation des faits. On sait, en effet, que des érup- tions scarlatineuses peuvent précéder ou suivre les angines malignes, ulcé- reuses, gangreneuses et le croup. C'est le résultat acquis d'observations anciennes qui remontent au temps de l'ulcère syriaque si bien décrit par Aretée et que l'observation ultérieure n'a fait que confirmer. Dans ce cas l'albuminurie peut être rapportée à la scarlatine. » Chez d'autres malades affectés de croup asphyxique avec cyanose et stase sanguine générale, il y a, comme dans tous les états morbides accom- pagnés d'hypérémie générale, tels que la coqueluche, le choléra, les mala- dies du cœur, l'éréthisme vasculaire d'une maladie aiguë qui va pa- raître, etc., etc., une congestion rénale qui peut donner lieu à de l'albumi- nurie. Quelques enfants atteints de croup peuvent se trouver dans ce cas, et nous en avons vu qui, ayant de l'albuminurie au moment de l'asphyxie,. ( 701 ) cessèrent d'en avoir aussitôt que les symptômes asphyxiques eurent disparu. » L'albuminurie était alors le symptôme d'une simple congestion rénale. Et la preuve qu'il en est ainsi, c'est qu'on la produit presque instantané- ment sur les chiens qu'on fait périr par la strangulation. » Enfin, lorsque sans asphyxie ni scarlatine l'albuminurie existe avec une angine couenneuse et ulcéreuse, avec le croup ou avec les ulcérations diphtéritiques de la peau, comme nous en rapportons des exemples dans notre Mémoire, ce phénomène dépend d'une cause toute spéciale et de nature très -différente que nous croyons être les premiers à signaler. 11 se rattache à la nature même du mal, il annonce sa généralisation commen- çante et le premier degré de l'infection des humeurs par l'absorption d'un produit purulent spécial qui empoisonne les malades et les fait périr d'une façon si imprévue, si subite et sinaaligne, comme on disait jadis. A cet égard l'albuminurie des maladies couenneuses ressemble à l'albuminurie décou- verte dans la résorption par Félix d'Arcet, et il ne nous paraît pas impos-- sible de rapprocher l'infection appelée diphléritique de l'infection dite puru- lente. Ce caractère serait à lui seul insuffisant, mais il y en a d'autres qui viennent lui prêter appui. En effet, sur le cadavre il y a dans les deux cas : 1° l'altération de la couleur du sang qui prend une teinte bistre toute par- ticulière ; 2° des noyaux plus ou moins nombreux d'apoplexie pulmonaire comme ceux qui préparent le développement de ces abcès métastatiques; 3° des ecchymoses de purpura sur la peau, dans les séreuses et dans les vis- cères. Il ne manquerait rien à ce rapprochement tout nouveau de l'infection purulente et de l'empoisonnement des angines malignes, s'il y avait, avec les altérations précédentes, des abcès viscéraux ou des collections purulentes métastatiques dans les séreuses. Mais ces abcès ne sont pas assez nécessaires pour caractériser la résorption du pus, et ils n'existent pas chez tous les individus qui succombent à l'infection purulente. Ceux que nous avons indiqués plus haut suffisent, et nous pensons qu'il y a lieu de considérer la gravité particulière et variable de certaines formes d'angine idcéreuse et couenneuse comme étant sous la dépendance de l'infection purulente. B Chez tous les enfants qui font le sujet de nos observations, les urines ont été analysées par la chaleur et par l'acide nitrique, afin de contrôler' un procédé par l'autre. Dans deux cas, les urines renfermaient en même temps de l'albuminurie, une énorme quantité de sels, ce qui la rendait trouble et lactescente au moment de l'émission; mais la chaleur faisait d'abord dissoudre ces sels en suspension, puis au degré de Tébullition reformait un précipité blanchâtre grumeleux d'albumine. Trois fois lepré- t • ( 702 j cipité était d'une, abondance remarquable, une fois il était à peine appa- rent, et chez les autres malades il était d'une abondance médiocre. » U a duré trois jours seulement sur une petite fille qui a guéri du croup par le grallage du larynx, et chez les autres malades il s'est prolongé un peu plus longtemps. Trois fois la mort a eu lieu par le fait de la maladie princi- pale, et deux fois les reins examinés avec soin ne nous ont offert d'autre ulcération matérielle qu'une hypérémie de la substance rénale. Dans la troisième nécropsie, tout a été vu, moins les reins, qui ont été oubliés. » ^ÉDEClNE. — Recherclies statistiques sur ta mortalité par le croup et sur te nombre des rjuérisons par la trathéotomie ; par MM. Roger (Hesri) et Sée. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés pour un Mémoire de M. Bouchut sur le croup : MM. Andral, Rayer.) « Dans une statistique adressée récemment à l'Académie des Sciences, M. le D"^ Bouchut cherche à prouver que la mortalité par le croup dans la ville de Paris a augmenté d'une manière considérable et progressive depuis trente-deux ans, et il se montre très-disposé à croif-e que la trachéotomie est la cause de cette augmentation dans le nombre des décès. » Les chiffres et l'expérience unanime des médecins des hôpitaux d'en- fants protestent contre l'assertion de M. Bouchut et ses accusations. En pre- nant pour vraie la statistique purement administrative (i) dont il s'est servi (et elle ne représenterait en aucun cas toute la vérité, puisqu'à côté des décès attribués au croup le nombre desguérisons n'a pu être indiqué) ; en examinant de plus près ces calculs, on n'y voit aucunement la mortalité croupale suivre, avec les années, une proportion régulièrement croissante qui devienne double, quadruple. En effet, de i R26 à 1 840, en quinze ans, le croup, d'après les tables (1) D'après M. Marc d'Espine, de Genève, médecin distingué et statisticien éminent, le tables mortuaires de la ville de Paris n'offraient aucune garantie d'exactitude avec l'organi- sation actuelle, qu'on a senti d'ailleurs la nécessité de réformer. » En faisant la répartition par âges des décès appartenant à diverses maladies (et notamment ù des affections qui dé- ciment presque exclusivement la jeunesse, comme tout le monde le sait), on arrive à des contre-vérités telles que celle-s-ci : — L'homme meurt plus de fièvre typhoïde entre ^5 et 80 ans qu'entre 35 et 4o ! — L'âge où il meurt le plus de phthisiques est de 80 à 85 ans^ entre 25 et 3o il en meurt trois fois moins! — Le maximum des décès phthisiques, pour la femme, est entre 85 et go ans! — et beaucoup d'autres énormités analogues qui toutes se reproduisent assez régulièrement d'une année à l'autre. » ( 7o3 ) mortuaires de l'Administration, aurait fait 229 victimes par année, poitr I milliond'habitants; dans la série des quinze années suivantes, le nombre en serait de 387, c'est-à-dire un tiers en plus, proportion bien différente de l'ef- frayante multiplication par 4 et même par 5, signalée par M. le D"^ Bouchut. » Si, d'autre part, avec M. Marc d'Espine, on compare entre elles, sous le rapport de la mortalité par le croup, les treize années comprises entre iSSc) et 1 85 1 , (( on voit que la loi de cette série est plus près d'être stationnaire que progressive. » » Bien plus, dans la deuxième période de quinze ans, il y a des années où le chiffre des décès, loin d'avoir augmenté , a diminué malgré l'accroisse- "ment de la population : 1842 et i843 ne fournissent que q^S et 21 i morts, * tandis qu'on en compte 282 en 1826. » Le seul fait que cette statistique démontre, c'est que les diverses an- nées présentent entre elles, pour la proportion des décès, des différences considérables, et on ne peut légitimement imputer ces différences qu'au croup lui-même et à sa manifestation très-souvent épidémique : témoin l'épidémie de 1826, qui donne 70 décès de plus que i843; celle de 1847, qui en fournit presque deux fois plus que les cinq années suivantes, chiffre maximum qui sera peut-être dépassé en i858. » Si donc la mortalité par le croup a réellement augmenté dans ces der- niers temps, c'est uniquement parce que cette affection redoutable, où la guérison spontanée est l'exception, est devenue plus fréquente, et parce que la forme épidémique peut lui avoir donné en même tqmps et plus d'ex- tension et une gravité encore plus grande. » Cette explication si simple, et npus pouvons ajouter si vraie, n'est point acceptée par M. Bouchut, qui croit trouver la raison de l'aggravation du croup dans l'intervention et l'application plus générale de la trachéoto- mie, de telle sorte que, d'après ce médecin, la mortalité progressivement plus considérable serait le fait de l'homme de l'art et non de la maladie. La statistique exacte de la trachéotomie pratiquée à l'hôpital des Enfants depuis une vingtaine d'années va répondre catégoriquement à cette accu- sation. » Dans les commencements, où l'on réservait l'opération pour les cas, tout à fait désespérés, les succès furent très-rares; ils augmentèrent bientôt avec le nombre des admissions, qui, de cinq à six seulement par année, oscillèrent entre quinze et vingt-cinq de 1840 à 1849- •> En i85o, sur 20 opérations 6 réussissent complètement. A partir ( 7o4 ) de cette époque, et grâce à la simplification, au perfectionnement du mode opératoire et des soins consécutifs, la proportion des succès continue à progresser. Si, négligeant le détail des séries annuelles, on réunit les chif- fres des huit dernières années, de i85i à i858, on trouve SGa enfants atteints de croup : le nombre des opérations est de 466, et celui des gué- risons, 126, c'est-à-dire plus du quart (27 pour 100). » La proportion des succès est plus forte encore, si, dans ce total de 466 cas, on considère seulement les résultats de l'opération chez les en- fants un peu âgés : chez les sujets de six à douze ans, Je chiffre des guéri- sons s'élève presque à la moitié (44 pour 100). Voilà le nombre des enfants sauvés d'une mort, on peut dire certaine, par cette opération qui est ac-" cusée d'accroître le chiffre de la mortalité croupale ! )) A la place de la trachéotomie, qui lui paraît funeste, et que nous avons prouvée être le plus sûr moyen de salut dans le croup, que pro- , pose M. le D"^ Bouchut? Le tubage du larynx : or le tubage, pratiqué sur sept enfants atteints.de croup, a échoué sept fois. Quatre fois sur sept on fut forcé d'en venir à la trachéotomie ; un seul enfant fut sauvé et ce fut par elle. 1) Les médecins regardent la trachéotomie comme une ressource der- nière et précieuse contre le croup, ainsi que le prouvent l'accroissement du nombre des opérations en ville et surtout celui des admissions à l'hôpital des Enfants ; que les faits établis par nos recherches, par des chiffres exacts, authentiques, affermissent leur confiance en l'opération. Que les familles, inquiétées par la publicité donnée à une statistique effrayante de la mor- talité croupale, statistique dont le peu de valeur est à présent démontré, se rassurent pareillement; la trachéotomie, qui guérit dans la proportion de 27 pour 100, et, pratiquée au moment opportun, en des conditions favora- bles, dans la proportion considérable de 64 pour 100, est une cause incon- testable de la diminution de la mortalité parle croup; et, conséquemment, malgré des attaques mal fondées, est et demeure un grand service rendu à la science et à l'humanité. » MÉDECINE. — M. DoMERc fait connaître les résultats qu'il a obtenus de l'amputation dune des amygdales pratiquée sur un enfant de cinq ans, déjà malade d'une coqueluche et dans lequel se déclara, le ^3 septembre, un mal de gorge accompagné de difficulté d'avaler les aliments. n Le 24, le mal s'était aggravé, la toux était devenue rauque, plus pé- ( 7o5 ) nible et la respiration difficile; les amygdales, habituellement volumineuses et dont, pour cette raison, on avait depuis longtemps résolu l'extirpation, avaient acquis un volume plus considérable ; leur surface était tendue et irrégulière; les piliers du voile du palais, la luette, le pharynx étaient * rouges. A la face postérieure de ce dernier, du côté droit et surtout sur * l'amygdale du même côté, étaient des dépôts pseudo-membraneux, d'aspect blanc laiteux, isolés, variables en étendue depuis la grandeur d'une lentille jusqu'à celle d'une pièce de 5o centimes. » Le a5, l'état était presque le même, sauf que l'amygdale du côté droit avait augmenté encore de volume et dépassait la ligne médiane. Les plaques pseudo- membraneuses qui étaient à sa surface avaient un peu augmenté d'étendue; les autres ne paraissaient avoir subi aucun changement. » Le a6, la situation du jeune malade n'ayant subi aucune amélioration, l'amputation de l'amygdale droite, décidée dès la veille, fut pratiquée et ne présenta rien de particulier; l'hémorragie qu'elle amena fut arrêtée en quelques minutes. L'amygdale enlevée présentait le volume d'un marron. Il fut facile d'en détacher les fausses membranes sous forme de pellicules ressemblant à des fragments de papier blanc ramolli par la macération. » Le 27 septembre, le jeune enfant était dans l'état le plus satisfaisant. La respiration était libre et la toux plus fréquente et plus facile ; la plaie qui avait succédé à l'ablation de l'amygdale avait très-bon aspect et ne présen- tait, contrairement à ce que j'avais craint, aucune trace de dépôt pseudo- membraneux. Le i*"^ octobre, la cicatrisation était complète, l'amygdale non excisée ne gênait nullement la déglutition ni la respiration.... Le 5, l'enfant fut vu de nouveau : la guérison était bien confirmée. » Cette observation, dit en terminant M. Domerc, démontre que l'excision d'une amygdale exerce une action bien réelle sur l'élément essentiel de l'an- gine couenneuse; mais, tout en ayant constaté l'arrêt de la sécrétion des fausses membranes à partir de l'opération, et la disparition assez rapide des dépôts formés à partir de ce moment, je ne suis nullement convaincu qu'il en eût été ainsi si ces derniers eussent été plus abondants.... « Cette observation démontre encore qu'une plaie au fond de la gorge pro- duite sur le lieu et dans le voisinage de fausses membranes déjà existantes ne se recouvre pas de dépôts pseudo-membraneux. Ne doit-on pas voir dans une telle immunité des tissus mis à nu une preuve de plus en faveur des cautérisations vives et énergiques tant recommandées dans l'angine pseudo- membraneuse par le promoteur de la trachéotomie en France, M. Trous- C. R., i858, 2"" Semestre. (T. XLVII, N» 18.) 94 >" ( lo6 ) seau, cautérisations qui, en définitive, ne sont ou ne laissent qu'une sorte de plaie ou une surface dénudée?... » La Note de M. Domerc est renvoyée à l'examen des Commissaires nom- més pour le Mémoire de M. Bouchut : MM. Andral et Rayer. M. Velpeau présente au nom de M. Fernfies, médecin à Béziers, une Note intitulée : Simples propositions sur le croup. L'auteur ayant remarqué que le département de l'Hérault, qui se trouve depuis trois ans sous l'influence d'une constitution médico-croupale des plus intenses et des plus meurtrières, ne présente plus depuis ce temps presque aucun cas de rougeoles, en a conclu que ces affections étaient jus- qu'à un certain point similaires, et a été conduit à penser qu'en produisant |jar des moyens artificiels un exanthème général à la surface cutanée, on pourrait prévenir ou même arrêter dans son principe le développement du croup. Il a imaginé en conséquence une méthode de traitement qui con- siste principalement à provoquer une éruption confluente sur tout le corps, au moyen du croton tiglium ; le reste du traitement se rapprochant d'ail- leurs de celui qu'on pratique d'ordinaire en pareil cas. Il dit avoir constaté qu'après l'apparition de l'exanthème la formation de fausses membranes, si elle a déjà eu lieu, est complètement arrêtée. (Commissaires, MM. Andral, Rayer.) M. MiLLON, en adressant de Revel (Haute-Garonne) un Mémoire intitulé : Considérations sur les ouvriers en cuivre, demande que ce travail soit compris dans le nombre des pièces admises au concours pour le prix de Médecine et de Chirurgie. M. Faure, en présentant pour le même concours lui opuscule intitulé .^ Le chloroforme et [asphyxie, y joint, pour se conformer à une des con- ditions imposées aux concurrents, une indication de ce qu'il considère comme neuf dans son travail. (^Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. ) M. Castillon adresse une Note sur un baromètre qu'il avait construit en 1842, et qui lui paraît ne différer par rien d'essentiel de celui que M. de Celles a présenté à l'Académie dans la séance du 4 octobre. (Renvoi à l'examen des Commissaires nommés pour la communication de M. de Celles: MM. Becquerel, Despretz.) ..* (707 ) * M. Valadon-Thenaud soumet au jugement de l'Académie deux appareils de son invention : une machine à moudre le grain et un système particulier de freins pour les véhicules marchant sur chemin de fer. Ces deux communications sont renvoyées, la première à l'examen de ^ '\ MM. Poncelet, Morin, Combes; l'autre à la Commission des accidents des chemins de fer. CORRESPONDANCE. ÉCONOMIE RURALE. — Maladie des vers à soie. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux I»ublics fait connaître le vœu émis par plusieurs corps et conseils du département du Gard, pour que la Commission chargée par l'Académie en i858' d'étu- dier la maladie des vers à soie continue en i SSg ses utiles travaux. Ce vœu lui a été transmis par M. le préfet du Gard dans la Lettre suivante : « Les conseils d'arrondissement d'Uzès, d' A lais et du Vigan, ainsi que plusieurs conseils municipaux parmi lesquels se trouve celui de la ville de Nîmes, pénétrés de la pensée que les travaux auxquels s'est livrée, cette année, la Commission designée par l'Académie des Sciences au sujet de la maladie des vers à soie produiront des résultats sérieux, ont formé le vœu que ces travaux soient continués et que le Gouvernement envoie l'année prochaine, dans le Gard, des hommes spéciaux et compétents pour y étudier la maladie en question. Ce vœu a été communiqué au conseil général dans sa dernière session. Cette assemblée s'y est associée avec empressement. Jai l'honneur de porter à votre connaissance les désirs exprimés par ces divers conseils, en vous priant, monsieur le Ministre, d'y donner la plus grande satisfaction possible. )<. (Renvoi à la Commission pour les maladies des vers à soie.) Le même Ministre transmet , pour la Bibliothèque de l'Institut , Je . ag* volume des Brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de i844- M. Despretz présente à l'Académie la première partie des archives météo- rologiques de l'Italie centrale, publiées à Florence par M. Jntinori. Ce volume renferme des extraits des manuscrits des disciples de Galilée; Des observations météorologiques anciennes, de i654 à 1670; >,:», ^ , 94- « '4 wf ( 7o8 ) Des observations météorologiques modernes, de iSSa à i85a. Cette importante publication se continue avec beaucoup de soin. On se rappelle qu'il y a peu d'années le même savant publiait un volume contenant les expériences fondamentales de la célèbre Académie del Cimento . MÉCANIQUE ANALYTIQUE. — Sur [équation de la trajectoire que décrit un mobile soumis à l'action de plusieurs centres fixes; par M. A. Desboves. « Lorsqu'un mobile est soumis à l'action d'un nombre quelconque de forces qui, appliquées chacune à un centre fixe, sont fonction de la distance de ce centre au mobile, et que d'ailleurs les centres et la direction de la vitesse initiale sont dans un même plan, on peut écrire immédiate- ment l'équation de la trajectoire dans le système de coordonnées bipolaires. Cette équation est du second ordre, et le problème de la détermination de la trajectoire est ramené à son intégration. » Pour plus de simplicité, supposons qu'il n'y ait que deux centres fixes et que la vitesse initiale soit dirigée dans le plan de ces deux centres. Soient V la vitesse du mobile, p eldsXe rayon de courbure et l'élément de la trajectoire qu'il parcourt, u et \> les rayons vecteurs, Q et Q' les angles qu'ils font avec la ligne des centres, (f{u) et '^[v) les intensités des forces; on aura l'équation (0 J = "9{'^)z + ^'^{^)^- Or, en désignant par p. l'angle des rayons vecteurs, par v' et v" les dérivées — » -j-^5 on a, en prenant u pour variable indépendante, les expressions sui- vantes dans le système bipolaire : ds _ v'i -+- 1''' 2 c' COS (/ rfô COS (X f' dQ' I —c' COS fi du~ sin p du u sin f* 3 «c(l -h c'' — 21»' COSp)' du c sin pi P ~ [vv ' — a) (i -hv'' — 2 1'' COS fi) + sin'f* (i WV" —■ w\-\- UV'^') » En substituant dans (i) les valeurs précédentes, ainsi que la valeur de V donnée par le principe des forces vives, on aura une équation du second ordre qui contiendra cinq termes : un terme en v'\ trois termes en v'^, s^^, v\ et un terme indépendant des dérivées. » En appliquant l'équation (i) au problème d'Euler et de Lagrange, dans ( 709 ) lequel on suppose les forces variant en raison inverse du carré de la distance, on trouve une équation dans laquelle les quantités u-{- i>etu — v sont en évidence, ce qui conduit à les prendre pour variables indépen- dantes. » On trouve alors une équation qui rentre dans le type général » On ne sait pas intégrer l'équation précédente d'une manière générale, mais on sait l'intégrer, et c'est là le cas du problème qui nous occupe", lors- qu'elle prend la forme 2 (XY- X, ¥,)/'+ (X'X, - XX',)j'*+ (Y;X, - XY') j"'+ (YX'- Y, X'Jj' + (Yt.-Y.Y') = o; X, X,, X', X', représentent deux fonctions de x et leurs dérivées, de même Y, Y, , Y', Y'j deux fonctions de j- et leurs dérivées. » Or l'équation précédente s'intègre immédiatement en ajoutant et retran- y' chant aXX, y j" et multipliant les deux membres par - — y, — -• )) On trouve, en désignant par D une constante arbitraire, dy dx s/dY— Y' v^X — DX' Q,n achève ensuite la solution du problème de mécanique, au moyen de l'équation des forces vives. » Nous avons fait une seconde application de la formule au cas où les deux forces attirent le mobile en raison inverse de la distance. On ne sait pas intégrer dans ce cas l'équation différentielle de la trajectoire; mais on peut prouver que sous certaines conditions initiales la lemniscate de Jacques Rernoulli, et elle seule parmi les lemniscates, peut être une solution particu- lière de l'équation différentielle. Pour traiter cette dernière question, nous avons eu besoin de connaître le rayon de courbure d'une lemniscate quel- conque. » Par la formule précédemment donnée, on trouve 26V P — 3^_(.c' — i'' expression qui se déduirait assez péniblement des formules connues. » ( 7IO ) CHIMIE AGRICOLE. — Analyse d'un engrais employé dans l'île de Cuba. (Extrait d'une Lettre de M. Reynoso à M. Pelouze.) « Le gouvernement de l'île de Cuba, plein de zèle pour l'avancement de l'agriculture, s'occupe d'établir une grande exploitation d'un engrais composé d'après mes analyses : Eau 8,3 Phosphate de chaux 62 , 2 Carbonate de chaux 1 5 , 3 Silice 3,5 Matière organique azotée 'o»7 100,0 )) Cet engrais contient en outre des petites quantités de chlorures, sul- fates alcalins et une trace d'oxyde de fer. » Il se présente sous la forme d'une poudre rougeàtre, sans saveur, sans odeur. Le phosphate de chaux qu'il contient en si grande quantité se dis- sout en petite proportion non-seulement dans l'acide acétique affaibli, mais encore dans l'acide carbonique; de sorte qu'il se trouve dans le meil- leur état pour être assimilé par les plantes. » Par le prochain courrier, je pense pouvoir vous envoyer une Note sur le dosage des azotates et des considérations dans l'assimilation de l'azote par les plantes, considérations qui m'ont guidé pour instituer des expé- riences qui marchent dans ce moment et dont je vous communiquerai plus tard les résultats. « CHIMIE. — Transformation de f azote des matières azotées en nitrate de potasse ; par MM. S. Cloez et Es. Gcignet. « Nous avons réussi à effectuer cette transformation dans un grand nombre de cas, en faisant agir sur les matières azotées un agent d'oxydation dont les réactions sont ordinairement très-nettes; c'est le permanganate de potasse, dont nous avons proposé récemment l'emploi pour le dosage du spujfre. » Nous avons d'abord constaté que le permanganate employé ne con- tenait pas de nitrate. Plusieurs grammes de permanganate cristallisé ont été transformés par l'acide sulfureux en un mélange de sulfates de manga- nèse et de potasse, qui ne renfermait pas trace de nitrate. k (7") » Comme nous l'avions annoncé, l'ammoniaque en excès réduit à froid le permanganate et forme de l'azotite de potasse. Mais si l'on ajoute un excès de permanganate et que l'on fasse bouillir, l'azotite est lui-même trans- formé en nitrate. Dans cette expérience, comme dans toutes les suivantes, nous nous sommes attachés à produire au moins t gramme de nitre cris- tallisé. » L'aniline réduit immédiatement le permanganate avec un grand déga- gement de chaleur. Il se produit du carbonate et de l'oxalate de potasse et seulement des traces de nitrate. » Avec la quinine, la réaction commence à froid, mais elle n'est com- plète qu'à l'ébullition. Elle donne du carbonate, du nitrate et un sel de potasse contenant un acide qui nous paraît être nouveau et que nons étu- dions. » La cinchonine s'attaque plus difficilement que la quinine. » Le cyanogène réduit immédiatement à froid la dissolution de perman- ganate de potasse. Il en est de même de l'acide cyanhydrique et du cyanure de potassium. Dans ces trois cas, nous avons obtenu facilement du nitre cristallisé. » Nous pensons que l'action du permanganate de potasse sur le cyano- gène pourra être utilisée dans l'analyse des mélanges gazeux, par exemple pour séparer le cyanogène et l'acide carbonique, qui est sans action sur le permanganate, de même que l'oxyde de carbone, le protoxyde d'azote, etc. Le deutoxyde d'azote est au contraire absorbé à froid et forme du nitrate de potasse. » Les composés qui renferment du soufre et du cyanogène nous ont donné du sulfate et du nitrate de potasse. De ce nombre est le corps nommé par quelques chimistes sulfocyanogène, obtenu par l'action du chlore sur une dissolution concentrée de sulfocyanure de potassium. Ce corps réduit à froid le permanganate en donnant les produits ci-dessus mentionnés. » Le nitroprnssiate de soude s'oxyde aussi très-facilement en formant du nitrate de potasse. Mais le ferrocyanure de potassium passe seulement à l'état de ferricyanure, qui résiste à l'action du permanganate. » L'urée s'oxyde très-difficilement; après ime journée d'ébullition,.elle donne seulement de petites quantités de nitrate. » La gélatine est facilement attaquée à froid en formant du carbon.ite et un peu de nitrate, plus un sel de potasse particulier qui se colore en rouge vif quand on le chauffe à aoo ou 3oo degrés. )) On pouvait prévoir que les dérivés nitrés donneraient du nitrate de po- ^St^ ( 712 ) tasse sous l'influence du permanganate. C'est en effet ce que l'expérience a pleinement confirmé. » La pyroxyline est attaquée à l'ébuUition, de même que la nitronaphta- line et la nitrobenzine. Dans ces trois cas, nous avons obtenu une quantité considérable de nitre cristallisé. » La nitronaphtaline a donné en même temps un sel présentant les ca- ractères du phtalate de potasse, c'est-à-dire du produit qu'on obtient en oxydant la naphtaline par le permanganate de potasse. ^ » La nitrobenzine a produit un sel cristallisé en larges lames rhomboï- dales, contenant un acide peu soluble dans l'eau froide, que nous étudions en ce moment. » On conçoit d'ailleurs que l'oxydation des dérivés nitrés puisse donner des produits autres que ceux obtenus par l'oxydation des corps qui for- ment ces dérivés. Souvent même l'oxydation des dérivés nitrés peut être plus facile que celle des substances primitives. » En général, il est difficile de prévoir si tel ou tel corps doit réduire plus ou moins aisément le permanganate de potasse. C'est ainsi que l'oxyde de chrome précipité, lavé et séché à la température ordinaire, réduit à froid le permanganate en formant du chromate de potasse et de l'oxyde de manga- nèse. A l'ébuUition, la réduction est complète en quelques minutes, ce qu'il eût été impossible d'annoncer à priori en se fondant sur les propriétés con- nues de l'oxyde de chrome hydraté. » M. Castorani, qui a présenté au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie divers travaux concernant les maladies des jeux et les opéra- tions auxquelles elles donnent lieu, exprime le désir de pouvoir répéter sous les yeux de la Commission quelques-unes des expériences qu'il a faites sur les animaux vivants, expériences sur lesquelles se basent en partie ses procédés opératoires. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. IVap. Alciati adresse d'Asti une Lettre concernant ses précédentes cominnnications sur la maladie de la vigne, et exprime le désir d'obtenir le jugement de l'Académie sur sa méthode de traitement, dont l'efficacité ne lui semble pas pouvoir être contestée. (Renvoi à la Commission de la maladie de la vigne.) La séance est levée à 5 heures. E. D. B. ( 7'3 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 2 novembre i858 les ouvrages dont voici les titres : Mémoires de l'Institut impérial de France. Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Tome XXIII, -i" partie. Paris, i858; in-4°. Description des machines et procédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet i844; Jîubliée par les ordres de *M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics. Tome XXIX. Paris, i858; in-A". Le chloroforme et l'asphyxie; par le D" FaDBE. Paris, i858; br. in-S". (Adressé pour le concours Montyon, Médecine et Chirurgie.) Mémoire sur ta relation des sources thermales de Plombières avec tes fdons métallifères et sur la formation contemporaine des zéolillies; par M. DaubréE. Paris, i858;br. in-S". Société impériale zoologique d' Acclimatation. Rapport sur le projet de voyage en Chine de MM. lès comtes Castellani et Freschi, ayant pour objet d'étu- dier les vers à soie dans ce pays et d'y faire faire de la graine pour essayer de régénérer nos races atteintes depuis quelques années par l'épidémie de la gattine; par M. GuÉRiN-MÉiNEviLLE, secrétaire rapporteur; br. in-S". Notice biographique sur te professeur Forget; par M. Fleury. Grezac, i858; br. in-8°. Des anomalies des mollusques et en particulier des anomalies observées cliez les mollusques des environs de Toulouse; par M. Casimir RouMEGUÈRE; bro- chure in-8°. Description de la paludine de Moquin; par le même. Un demi-quart de feuille in-S''. Extrait des Rapports du congrès méridional de 1 858; publiés par la Commis- sion permanente du congrès, i'^ Section. Sciences mathématiques, physiques et naturelles, par le même; br. in-8°. Notice et tables destinées à accompagner le baromètre répétiteur de M. le baron n'AvoUT. Paris, 1807; br. in-i8. De falbumine et de ses diverses espèces; Thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue à la Faculté de Médecine de Paris, par Félix Gannal. Paris, i858; br. in-4°. Archivio... Archives météorologiques de tltalie centrale; publiées par le directeur du musée de physique et d'histoire naturelle de Florence, M. Anti- NORi. 1" publication. Florence, i858; i vol. in-8°. C. R,, i858, 2™« Semestre. (T. XLVII, N» 18.) ^5 (7'4) Nuove... Nouvelles recherches relatives à la xubstitution linéaire pour la réduction des fonctions elliptiques de première espèce; par M. B. ToRTOLiiSi. Rome, i858; br. ^-4°. Sopra... Sur quelques courbes algébriques dont la lemniscate est un cas parti- culier ; par le même; demi-feuille in-/j". (Extrait des Annales de Mathéma- tiques de Rome, n" 3 de i858). Ricerche... Recherches analytiques sur les courbes coniques circonscrites à un triangle; parle même. Rome, i858; br. in-8°. PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR l'aCADÉMIE PENDANT LE MOIS d'octobre 1838. Anncdes de Chimie et de Physique; par MM. Chevreul, Dumas, Pelouze, BOUSSINGAULT, Regnault, DE Senarmont; avec une Revue des travaux de Chimie et de Physique publiés à l'étranger, par MM. Wurtz et Verdet; t. LIV, octobre i858; in-8°. Annales de r Agriculture française, ou Recueil encyclopédique d'Agriculture; t. XII, n"» 6 et 7 ; in-8°. Annales des Sciences naturelles, comprenant la Zoologie, la Rotanique, l'Ana- tomie et la Physiologie comparée des deux règnes et l'histoire des corps organisés fossiles; 4* série, rédigée^ pour la Zoologie, par M. MiLNE Edwards; pour la Rotanique, par MM. Ad. Brongniart et J. Decaisne; tome IX : Botanique, n** i; Zoologie, n" i; 2 fascicules in-8*. Annales forestières et métallurgiques ; septembre 1 858 ; in-8°. Annales médico-psychologiques ; 3* série, t, IV, n° 4? 111-8°. Annales télégraphiques; seplembre-octobrei858 ; in-S". Annuaire de la Société météorologigue de France; tables nouvelles ; feuilles 9-i4; et première partie, Tableaux météorologiques, feuilles i-io ; in-S". Atti... Actes de l'Académie pontificale de Nuovi Lincei; obsession, 2 mai 1 858 ; in-4°. Atti... Actes de [ Institut impérial et rojalvénitien desSciences, Lettres et Arts; 4* série, t. III, g"" et 10* livraisons; in-8". Ribliothèque universelle. Revue suisse et étrangère; nouvelle période; t. III, n" 10; in-8°. Boletin... Rulletin de l'Institut médical de Faïence; août i858; in-S". Rulletin de [Académie impériale de Médecine ; t. XXIIT, n° 24, et t. XXIV; n» i; in-8°. (7'5) Bulletin de la Société d'Encouragement pour l'Industrie nationale, août et septembre i858; in-4°. Bulletin de la Société française de Photographie ; octobre i858; in-S". Bulletin de laSociété Géologique de France ; se\)lemhrc i858; in-S". Bulletin de la Société médicale des Hôpitaux de Paris ; 4* série, n° i ; iii-8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie des Sciences ; a* se- mestre i858, n°' i3-i6, et table du premier semestre i858; in-4''. Cosmos. Bévue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XIII, i4*- 17* livraisons, ac- compagnées de la table des matières du onzième volume; in-S". Il nuovo Cimento... Journal de Physique et de Chimie pures et appliquées; août i858; in-8". Journal d'Agriculture pratique; nouvelle période, t. II, n°' 19 et 20; in-8°. Journal de Chimie médicale , de Pharmacie, de Toxicologie; octobre 18 58; in-8°. Journrd de l'Ame; octobre i858; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture ; septembre i858; in-8°. Journal de Mathématiques pures et appliquées, ou Becueil mensuel de Mé- moires sur les diverses parties des mathématiques , publié par M. Joseph LiouviLLE; juillet i858; in-4". Journal de Pharmacie et de Chimie; octobre i858; in-8°. Journaldes Connaissances médicales et pharmaceutiques ; n"' i-3;in- 8*'. Journal des Vétérinaires du Midi; septembre i858; in-8". H IV 'A9y\va.7ç îxTptx,n iui?^t7(ja.; ... L'abeille médicaled' Athènes; septembre i858; in-8". La Correspondance littéraire; octobre i858; in-8°. L'Agriculteur praticien; n"' i et 2 ; in-8°. La Revue thérapeutique du Midi, Gazette médicale de Montpellier; t. XII, n° 20; in-8°. L'Art médical; Journcd de Médecine générale et de Médecine pratique; octobre t858; in-8''. Le Moniteur des Comices et des Cultivateurs; t. IV, n°* 16-20; in-8''. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier; 43*et 44* livraisons; in-4''. Le Progrès; Journaldes Sciences et de la profession médicale; n"' 4o-44 ; in-8°. Le Technotogiste ; octobre i858 ; in-8''. ( 7'6 ) Nouvelles Annales de Matliémaliques. Journal des Candidats aux Ecoles Polytechnique et Normale; octobre i858 ; in-S". Magasin pittoresque ; octobre i858; in-8°. Moiiatsbericht... Comptes rendus des séances de l'Académie rojale des Sciences de Berlin; septembre 1857-jiiin i858; in-8". Montpellier médical : Journal mensuel de Médecine ; octobre 1 858 ; iii-S". Nachrichten... Nouvelles de l'Université et de l'Académie des Sciences de Gottinque; 11°' i6-ig; in-8°. Phannaceutical... Journal pharmaceutique de Londres; \o\. XVIII, ii" 4? in-8". Répertoire de Pharmacie ; octobre i858; in-8°. Revista... Revue des travaux publics ; 6^ année; n" 19; in-4''- Reime de Thérapeutique médico- chirurgicale; n° 19; in-8°- Royal astronomical. .. Société royale Astronomique de Londres; vol. XVIII, n'9; in-8°. Société impériale et centrale d' Agriculture; Bulletin des séances, Compte rendu mensuel; 2* série, t. XIII, n° 6 ; in-8°. Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n"' 1 16-128. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n°' 4o-44- Gazette médicale de Paris; n°' 4o-44- Gazette médicale d'Orient ; octobre i858. Im Coloration industrielle; n°' 17 et 18. La Lumière. Revue de la Photographie ; u"' 4o-44- L'Ami des Sciences; n°* 4o-44- T^a Science pour tous; n*" 44-47- Le Gaz; n°' 34-27. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 8 NOVEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Président annonce que le tome XLVI des Comptes rendus est en distribution au Secrétariat. M. LE Président rappelle à l'Académie qu'elle aura à s'occuper de com- pléter la liste de ses Correspondants et signale les vacances pour lesquelles les diverses Sections auront à préparer des listes de candidats. PHYSIQUE TERRESTRE. — Du thermomètre électrique et de son emploi pour la détermination de la température de l'air, de celle de la terre et des végétaux; par M. Becql'erel. (Extrait par l'auteur.) « Après avoir décrit et exposé les avantages du thermomètre électrique et comparé sa marche à celle du thermomètre ordinaire, placés l'un et l'autre dans les mêmes conditions, M. Becquerel est arrivé à cette conclusion que le premier peut être substitué au second, en prenant les précautions qu'il indique. Cet instrument permet d'observer des températures à ^ de degré, et même à moins; il peut être employé dans une foule de cas où l'autre ne peut l'être. C. R , i8d8, 2"»« Sew«64 » Variations : Dans l'air 9°. 5 Dans le prunier 5°, à » On voit qu'en quelques jours la variation est descendue de i3°,07 à 5 degrés. Par conséquent la température du prunier est devenue plus uniforme. » On a enveloppé ensuite de paille le prunier du aS septembre au i3 oc- tobre, jusqu'à la hauteur de 2 mètres. Les observations recueillies montrent que les variations ont encore diminué, comme avec l'enveloppe métallique. » Le thermomètre électrique a servi également à observer les variations de la température dans l'eau d'une rivière à une profondeur de o^jSo. Deux séries d'expériences, l'une du a4 au 3i juillet, l'autre du 12 au 20 octobre, ont montré que les variations ont lieu comme dans l'air, et que le soir l'abaissement de température est dû au refroidissement des couches su- périeures par l'effet du rayonnement nocturne, lesquelles descendent en vertu d'une plus grande densité. ( 721 ) » Il était important comme question de physique terrestre de détermi- ner à divers instants de la journée et à différentes profondeurs la tempéra- ture des masses rocheuses qui forment les saillies du globe : ne me trouvant pas dans la position de le faire maintenant, je me suis attaché, pour avoir une idée de ce qui se passe dans les montagnes, à observer la variation de température dans l'intérieur d'un mur de ville de 8 mètres de haut, de 2 mètres d'épaisseur et exposé au levant. L'une des soudures du thermo- mètre électrique a été introduite dans le mur à une profondeur de o^,66. » Les observations recueillies conduisent aux conséquences suivantes : Du 26 juillet au 11 aoîit, la température intérieure du mur de ville a été en moyenne de 1 8", 62 ; du 1 3 au 39 août, de 20 degrés comme dans l'air à 16 mètres au-dessus du sol; du 3o août au ao octobre, elle est descendue de 17 à 14 degrés; il y a eu refroidissement graduel pendant la nuit et rayonnement par conséquent vers les objets extérieurs. » J'ai cherché ensuite quelles étaient les variations de la température dans le mur à i centimètre de la surface. Les observations recueillies pen- dant une partie de l'été ont montré qu'en général la température a été de plusieurs degrés supérieure à celle prise au nord ou à 16 mètres au-dessus du sol. Les variations diurnes différaient de celles qui ont lieu dans l'air. » On voit déjà par les faits généraux que je viens de rapporter que le thermomètre électrique permet d'aborder une foule de questions de tem- pérature relatives à la physique terrestre et à la physique végétale et qui ne l'étaient que très-difficilement avec les thermomètres en usage. De semblables questions sont à résoudre à l'égard de l'homme et des ani- maux. » ZOOLOGIE. — Baléniceps envoyé au Muséum d' histoire naturelle par M. le consul de France en Egjpte. « M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire met sous les yeux de l'Académie un Baléniceps roi {Balœniceps rex, Gould) que le Muséum d'histoire naturelle de Paris vient de recevoir de M. Delaporte, consul de France en Egypte, auquel les galeries et surtout la ménagerie de cet établissement devaient déjà plusieurs dons très-précieux. Ce singulier échassier, à bec énorme, composé de plusieurs pièces et terminé par un très-fort crochet, et un autre baléniceps, qui malheureusement n'a pu être préparé, avaient été pris dans le Soudan, sur le Nil Blanc, par les soins des correspondants de M. Delaporte. Ces deux individus avaient été envoyés vivants de Khra- ( 7^2 ) toum à M. Delaporte, et ils sont arrivés, l'un jusqu'à Assouan, l'autre jus- qu'à Siout; ce qui a permis de recueillir quelques faits sur leur alimentation. Comme on pouvait le prévoir par analogie, le baléniceps est surtout pisci- vore; au défaut de poisson, il se nourrit volontiers de viande, et surtout d'entrailles d'oiseaux et de quadrupèdes. » Le Muséum d'histoire naturelle possédait déjà un autre Baléniceps roi, provenant des collections du prince Ch. Bonaparte, acquises il y a quelques mois par l'État. Celui que vient d'envoyer M. Delaporte est plus avancé en développement, sans être encore complètement adulte. » M. Geoffroy Saint-Hilaire présente, en même temps que le baléniceps, im savacou, vulgairement bec en cuiller [Cancroma cochlearia, LiN.), et fait ressortir l'analogie qui existe entre ces deux oiseaux, et qu'avait signalée M. Valenciennes, à l'époque même de la découverte du baléniceps, et alors qu'on ne connaissait cet oiseau en France que par une figure présentée à l'Académie par le prince Ch. Bonaparte (vojez les Comptes rendus, t. XXXII, p. 27). » ÉCONOMIE RURALE. — Soie du ver du Ricin. » M. Is. Geoffrov-Saint-Hilaire présente aussi à l'Académie plusieurs échantillons de la soie du ver du Ricin, fdés à Guebwiller par MM. Henri Schlumberger et Charles de Jongh, au moyen de cocons provenant des cul- tures de la Société d'Acclimatation à Paris et de M. Hardy à Alger. 22 kilo- grammes de cocons vides ont produit i i'''',ioo de belle soie, et des déchets susceptibles d'être employés pour filoselle, toile à voiles, etc. Une partie des 1 1 kilogrammes fabriqués est employée en ce moment même pour le tissage d'une pièce; le reste a été envoyé à la Société d'Acclimatation à l'état d'éche- veaux, les uns écrus, les autres teints de diverses couleurs. Ces divers éche- veaux ont un éclat soyeux très-supérieur à celui de tous les échantillons précédemment préparés. » M. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire indique,, à la suite de cette communica- tion, les diverses espèces de vers à soie dont la Société d'Acclimatation se trouve présentement en possession. Ces espèces sont, en outre de plusieurs variétés du ver à soie du Mûrier importées de divers pays : » Le ver du Ricin, espèce indienne acclimatée aujourd'hui dans toutes les parties du monde, et dont la soie semble destinée, comme on vient de le voir, à prendre prochainement sa place dans l'industrie et le commerce; » Le ver à soie du Vernis du Japon, espèce chinoise, dont M. Guérin- Méneville a tout récemment entretenu l'Académie; t» » ( 7^3 ) » Le Bombyx prometlieus , espèce américaine, qui vit sur divers plaque- miniers; » Et le B. mjliUn, espèce indienne, qui se nourrit de feuilles de chêne. » A ces quatre espèces peut être ajoutée la race hybride obtenue par M. Guérin-Méneville, et aussi par M. Vallée, par le croisement du ver à soie du Ricin avec celui du Vernis. » La Société a possédé vivants des individus de quatre autres espèces de vers à soie, provenant de Chine, d'Amérique et d'Afrique; mais le petit nombre de ces individus n'a permis jusqu'à présent que de faire des expé- riences et non de conserver les espèces. » NOMINATIONS. L'Académie désigne par la voie du scrutin la Commission chargée de décerner le grand prix de Sciences mathématiques, question concernant la démonstration d'un théorème donné par Legendre. MM. Liouville, Lamé, Bertrand, Hermite, Chasles réunissent la majorité des suffrages. MÉMOIRES LUS. CHIMIE. — Note sur les combinaisons de carbures d'hydrogène avec [acide picrique; par M. Fritzsche, Membre de l'Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg. « En étudiant plusieurs produits de la distillation de la houille, j'ai'trouvé que beaucoup de carbures d'hydrogène, tant solides que liquides, peuvent se combiner avec l'acide picrique. Il résulte de cette combinaison des corps bien cristallisés, à l'aide desquels on peut déduire avec facilité les formules de ces substances, ce qui jusqu'à présent, à cause de leur neutralité appa- rente, ne pouvait être obtenu que difficilement et quelquefois même avec peu de sûreté. J'ai déjà décrit dans le Bulletin de notre Académie quatre pareilles combinaisons, celles de la benzine, de la naphtaline et de deux autres hydrocarbures solides qui sont représentés par les formules C^'H'o et C"H". Le premier des deux corps dont je viens de donner les formules est une substance incolore, et forme avec l'acide picrique des cristaux d'un rouge foncé et intense ; il représente probablement ou l'an^hracèn^ PM.''* pyène,^ ( 7^4 ) mais j'ai été embarrassé à le reconnaître pour l'un des deux, vu le peu de différences caractéristiques que contiennent les descriptions de ces corps insérées dans les Traités de Chimie. Par une semblable raison j'ai hésité à donner un nom à l'hydrocarbure C H", qui a été nouvellement décou- vert par M. Knauss à Archangel dans les produits de la distillation du goudron de bois, car il se pourrait bien que ce corps fût identique avec quelque autre hydrocarbure déjà décrit. Toutes ces circonstances m'ont prouvé la nécessité d'un nouvel examen comparatif de tous les hydrocar- bures solides découverts jusqu'à ce jour; et comme ce travail, dont je vais m'occuper très-prochainement, serait de beaucoup facilité par l'étude d'é- chantillons de ces corps, provenant des personnes mêmes qui les ont décou- verts, je prie les chimistes, dans les mains desquels se trouvent de pareils échantillons, de vouloir bien me les communiquer. » Ce ne sont pas seulement les carbures d'hydrogène qui se combinent avec l'acide picrique, mais aussi des produits oxygénés provenant de la dis- tillation de la houille; je ne citerai ici que l'acide phénique et un corps neutre et solide dont je vais m'occuper prochainement, dès que je serai de retour à Saint-Péter.sbourg. Quant aux produits de la distillation de la houille en général, c'est une source inépuisable de beaux produits, et j'en ai retiré récemment un nouveau corps neutre, cristallisé en tablettes d'iuie belle couleur jaune-verdâtre semblable à celle des sels d'uranium. Ce corps, sur lequel je ne puis pas encore donner d'autres détails, n'est probablement qu'un nouveau carbure d'hydrogène. » - HYDRAULIQUE. — Note sur les lances de pompe; par M. Jobard. (Commissaires, MM. Morin, Séguier.l « On a fait beaucoup d'essais, sans résultats notables, pour trouver la meilleure forme à donner aux lances de pompe et aux jets d'eau. J'ai repris ces études qui s'étaient arrêtées au trou percé dans une mince paroi. Les expériences de M. Flaud lui ont prouvé que ce système exigeait le plus de force à débit égal, et on en est resté à la tuyère plus ou moins conique. Or cette forme imprime à la masse fluide des fluxions et contractions analogues à celles de la colonne sonore des instruments à vent, avec tendance à l'éparpillement d'une partie du liquide, qui, s'il ne s'échappe pas d'un côté, rentre dans la veine fluide par affinité d'agrégation pour aller s'en échapper du côté opposé. C'est cette espèce de nattage des filets fluides ( 7^5 ) animés de différentes vitesses et directions qui trouble la transparence des jets d'eau, les fait blanchir et s'éparpiller trop rapidement. » Le plus beau jet que l'on puisse obtenir est celui des tonneaux de porteur d'eau qui a la transparence et la tranquillité d'une baguette de cris- tal, parce que toutes ses molécules sont animées d'une vitesse uniforme. La première lance que j'ai fait construire dans ces conditions est ter- minée par un orifice en forme de tronc de cône rentrant dans une lance cylindrique. Les bords intérieurs du cône doivent être tranchants comme ceux d'un emporte-pièce dont il remplit les fonctions sur l'eau très-com- primée à sa sortie. Ce jet, découpé avec netteté, reste cylindrique pendant plus longtemps et n'a pas de disposition à se laisser entamer par l'air qu'il traverse. Les remous occasionnés autour de la veine fluide en mouvement se font dans l'intérieur de la lance au lieu de se faire au dehors de l'orifice, comme dans les lances ordinaires, par suite du retard éprouvé par la veine liquide sur des parois solides. 11 n'en est plus ainsi quand le jet est découpé dans une masse d'eau; ce jet est pour ainsi dire passé à la filière et n'a éprouvé qu'un frottement de roulement sur des galets liquides analogues à ceux du circonvecteur de Brussant. La portée de ce jet est donc beaucoup plus grande que dans les lances en forme de canule. J'ai la certitude que la meilleure lance à manier est celle qui ressemble le mieux à un bâton de maréchal. » MÉCliNlQUE APPLIQUÉE. — Note sur un nouveau mode de transmission du mou- vement relatif aux machines à vapeur; par M.. A. de Polignac. (Commissaires, MM. Combes, Clapeyron, Séguier.) « La modification que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie consiste dans le remplacement du cylindre par une portion de section torique fixe, dans laquelle peut se mouvoir un piston rattaché à un triangle mixtiligne mobile autour d'un point qui n'est autre que le centre de la section torique. » Les avantages de cette disposition sont : d'atténuer le frottement, éviter toute pression sur la boîte à étoupes, simplifier la transmission du mouve- ment. Effectivement, si on compare ce système à celui de Watt, on voit qu'il permet de supprimer le balancier et le quadrilatère; si on le compare au système à glissières, on trouve qu'il fait éviter les porte-à-faux; enfin il a sur le système de M. Cave cet avantage que la pièce oscillante est légère et que la pièce principale, le récepteur qui porte les tiroirs, est fixe. -" n"^ '■ C R., i858, arae Semestre. (T. XLVII, N" 19.) 97 ( 726 ) » Quant à l'alésage de la portion de section torique qui sert de récepteur, il est facile, pourvu que l'angle sous-tendu ne soit pas trop grand. » Dans une Note lue, il y a plus d'un an, à l'Académie de Toulouse, j'ai fait mention d'un système analogue en principe, mais essenliellement diffé- rent dans ses dispositions essentielles. ' » Le système que je propose peut s'appliquer aussi bien aux locomotives qu'aux machines fixes; par son emploi dans les locomotives, on éviterait les trépidations occasionnées par le frottement de la pièce où s'adapte l'extré- mité de la bielle, dans les glissières ; trépidations qui diminuent la force utile et dégradent très-rapidement les organes de la machine. » Ayant appris que quelques essais analogues allaient être tentés, je n'ai voulu pour ainsi dire, dans cette Note très-succincte, que pi^eudre date, me réservant, dans une prochaine séance, de mettre à contribution l'indid- gence de l'Académie par une description plus détaiHée. » M. DE Paravey lit lui Mémoire sur un zodiaque clialdéen. Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Biot, Mathieu et Delaunay, auxquels l'Académie des Inscriptions sera invitée à adjoindre un ou plusieurs de ses Membres. MÉMOIUES PRÉSENTÉS. M^psciNË. — ExpérimenlaÙQH de la méthade hémosfmsique dans le traitement des fièvres intermittentes à Alger. M. LE Ministre de la Guerre transmet un Rapport du médecin en chef de l'hôpital du Dey à Alger, M. le D"^ Léonard, sur les essais faits dans cet hôpital avec le concours de M. Tunod. En adressant ce Rapport à M. le Ministre, M. le Président du Conseil des Armées l'accompagne de la Lettre suivante : M Monsieur le Maréchal, » M. le D^ Junod a communiqué à l'Académie des Sciences, dans sa séance du i/j juin dernier, et a livré à la publicité les résultats des expé- riences qu'il avait été admis à pratiquer dans les premiers mois de l'année courante à l'hôpital du Dey à Alger sur les effets de l'hémospasie dans le traitement des fièvres intermittentes endémiques. De son côté le médecin en chef de l'hôpital du Dey s'est empressé d'envoyer au Conseil de Santé un ( 7^7 ) Rapport où ces iiièfiaes résultais se trouvent exposés tels qu'ils ont été notés par les médecins traitants clans le service desquels les expérimentations ont eu lieu. Ce Rapport étant de nature à fournir à l'Académie des Sciences des renseignements explicites sur les faits médicaux soumis à son examen et sur les essais tentés par M. le D"^ Junod, le Conseil de Santé a l'honneur d'en adresser luie copie textuelle à Votre Excellence, laissant à sa haute appréciation le soin de décider s'il y a lieu de transmettre ce document à l'Académie. » Le Rapport et la Lettre qui l'accouipagne sont renvoyés à la Commission chargée de l'examen du Mémoire de M. Junod, Commission qui se compose do MM. Serres, Andral, Rayer. CHIUURGII:. — Sur la taille sous-pubienne membraneuse. Nouvelles reittarques adressées par M. Heurteloup à l'occasion d'une eummunicalion récente. (Extrait.) (Commissaires précédemment nomiués : MM. Velpeau, Jobert, Civiale.) « Dans sk séance du 1 1 octobre dernier l'Académie a entendu des remar- ques sur la taille sous-pubieiine membraneuse dont je l'avais entretenue dans la séance du 6 septembre. Je demande la permission d'opposer à ces remar- ques les réponses suivantes : -> ;... -.• » i". Une opération qui n'a jamais été faite, ou dti moins qu'on ne prouve pas avoir été faite, est une opération nouvelle, et n'est pas une résur- rection. Or, on n'a jamais dans la taille extrait des pierres entières sans en- tamer le coi, et le mot consacré, cystolomie, ne convient même pas à ma taille membraneuse. Or, pour forcer de changer ainsi le nom, il faut bien que j'aie changé la chose. » 2". Dans la taille par \e grand appareil, a laquelle on fait allusion, on coupait toujours le col, et il ne peut être raisonnable de lui assimiler une opération dans laquelle cette section n'est pas opéréç, dans laquelle il n'y a pas de cjslolomie. » 5". Beaucoup de chirurgiens, avant l'auteur de la Note, ont fait la remarque très-élémentaire, et la nature elle-même a souvent prouvé, que le col vésical pouvait se dilater; mais personne n'a profité de cette dilatation pour faire sortir la pierre, après avoir simplement incisé l'urètre et sans faire de cystotomie. » 4°. Je n'avais pas à dire dans ma communication à quel degré je pen- 97-- ( 7=8 ) sais que la dilatation de la partie membraneuse pût se faire puisque je n'ai pas recours à cette dilatation.... » GÉOLOGIE. — Mémoire sur les gîtes calaminaires de la province de Santander {Espagne); par M. A. Rivière. (Commissaires précédemment nommés : MM. Ch. Sainte-Claire Deville, de Verneuil.) « En Europe, les dépôts calaminaires proprement dits se trouvent dans la série des terrains qui comprend depuis le terrain anthraxifère jusqu'aux terrains crétacés inclusivement ; car dans les terrains inférieurs à cette série la calamine n'y est qu'un accident de la décomposition sur place de la blende, qui s'y présente généralement en filons. » Les dépôts calaminaires de la Belgique se présentent ordinairement en amas plus ou moins coAsidérables et de formes variées dans des cavités du terrain anthraxifère ou dévonien, ou bien ils y remplissent des fentes di- verses. En Silésie et au pourtour des montagnes des Cévennes, par exemple dans les départements de l'Ardéche, du Gard, de l'Hérault, de l'Aveyron, du Lot, etc., ces dépôts sont'dans le terrain triasique et même jusque dans le lias ; ils y affectent les formes propres à ceux de la Belgique, mais ils y constituent aussi des couches plus ou moins calaminaires. Dans les Alpes françaises, on voit les dépôts blendeux et calaminaires au milieu des cou- ches du lias; tandis que dans le nord et le midi de l'Espagne ils se mon- trent au milieu des terrains crétacés. Ces dépôts y forment des couches, des amas, etc., d'une étendue et d'une puissance plus ou moins considé- rables; ils y j'emplissent aussi des anfractuosités et des fentes diverses. » Les plus anciens dépôts calaminaires seraient donc ceux delà Belgique ; puis viendraient en premier lieu ceux de la Silésie et la majeure partie de ceux du pourtour des Cévennes, en deuxième lieu l'autre partie de ces der- niers et ceux des Alpes françaises ; enfin ceux de l'Espagne seraient les plus modernes connus. » Dans la province de Santander, les dépôts calaminaires s'étendent, sur le prolongement en Espagne des Pyrénées maritimes, depuis les environs de Saint-Sébastien jusqu'aux montagnes des Asturies. Pris dans leur en- semble, et abstraction faite de quelques accidents dont je parlerai plus loin, ils constituent une suite de dépôts interrompus çà et là, mais qui, reliés entre eux par la pensée, représentent une couche métallifère formée en grande partie d'une série d'amas-couches sur un même horizon géologique, ( 7^9 ) quoique se montrant à différents niveaux ; par exemple, tantôt aux bords de la mer et dans les vallées, tantôt sur les parties élevées de cette contrée montagneuse. Dans l'espace indiqué, la couche calaminaire est donc plus ou moins métallifère de distance en distance ; aussi n'est-elle fructueuse- ment exploitable que sur certains points. L'horizon géologique des dépôts calaminaires se trouve parfaitement tracé par des couches dolomitiques et par une couche argilo-ferrugineuse. Ainsi les couches dolomitiques couron- nent les dépôts calaminaires, tandis que ceux-ci reposent sur la couche argilo-ferrugineuse, qui est au reste plus constante, plus développée et plus régulière que les dépôts calaminaires. Ces derniers étant compris entre les couches que je viens de mentionner, on a donc des points de repère cer- tains pour reconnaître leur horizon géologique. » L'interruption fréquente de la couche calaminaire, son inclinaison va- riée et quelquefois très-forte, son aspect contourné, brisé et démantelé, son existence à différents niveaux, ses renflements et ses amincissements, sa te- neur plus ou moins grande en minerai et divers autres accidents présentent, de prime abord, à l'œil peu exercé, des dispositions telles, qu'au lieu de concevoir une série de dépôts appartenant à une même couche, on j avait vu tantôt des amas irréguliers, tantôt des veines, des filons, etc., n'offrant aucune relation entre eux. Or, rien n'est mieux caractérisé, et j'ajouterai plus constant, plus régulier, que l'ensemble de ces dépôts calaminaires, si l'on a soin de les relier et de les rétablir dans leur allure et dans leurs posi- tions primitives. C'est faute d'avoir procédé ainsi et c'est parce qu'on les avait considérés isolément qu'on n'avait pu reconnaître leurs caractères gé- néraux, leurs rapports, leur véritable niveau géologique et leur mode de formation. » Résumant toutes les coupes par une coupe générale théorique, qui du reste se présente à peu près complète aux environs de Cumillas, en par- tant de la mer et en allant jusqu'au sommet des montagnes, on aura une idée exacte du niveau géologique des dépôts calaminaires et de leurs rela- tions avec les différentes couches au miheu desquelles ils se trouvent. 1) Ainsi l'on voit successivement superposées les couches suivantes : >' 1°. Plusieurs couches de calcaires, etc. ; » 2°. Phylladeetpsammite schisteux avec lignite; w 3°. Sable et grès; » 4°- Calcaire argilo-schisteux ; » 5°. Calcaire argileux; » 6°. Argile ocreuse, oligiste, limonite, argile cuprifère, etc. ; ( 73o ) » 7°. Blende plus ou moins passée à l'état de calauiiiie, et galène avec dolomie ; » 8°. Dolomie et calcaire our déterminer l'écarteuient des feuilles d'or: mais, comme on va le voir tout à l'heure, je n'ai cherché dans les divisions tout à fait arbitraires du cadran que des points de repère et n'ai pas eu par conséquent besoin d'établir une graduation. » l'our mesurer la résistance d'un fil de longueur donnée, je mets ce fil 98,. ( 736) en communication par l'une de ses extrémités avec le sol et par l'autre avec l'électroscope; je charge l'électroscope et j'amène les feuilles d'or dans une position déterminée A ; puis j'abandonne l'appareil à lui-n]éme, j'attends que l'angle d'écartement des feuilles d'or se soit abaissé d'un nombre de degrés déterminé et très-petit, et je compte le nombre de secondes écoulées depuis l'instant où les feuilles d'or occupaient leur première position A, jusqu'au moment où elles sont venues prendre la deuxième position B. Si l'on désigne par Q la quantité d'électricité correspondant à ce changement de position des feuilles d'or, et par t le temps écoulé, il est clair que - repré- sentera la quantité enlevée dans l'unité de temps soit par le contact de l'air, soit par le flux d'électricité qui se propage à la surface du fil de coton ; je suppose ici que la déperdition est uniforme, et cette supposition ne saurait être rigoureusement vraie, mais elle s'éloigne très-peu de la vérité parce que la tension ne varie que d'une très-petite quantité dans le courant d'une expé- rience. fi Après avoir déterminé, comme je viens de le dire, la perte totale d'électricité qui résulte soit du contact de l'air, soit de, la conductibilité du coton, je mesure de la même manière la déperdition qui provient du seul contact de l'air; pour cela je romps toute communication entre l'électro- scope et le sol, et je cherche combien il faut de secondes pour que les feuilles d'or passent de la position A à la position B. Soit T ce nombre de secondes; - représentera la quantité d'électricité enlevée dans l'unité de temps par le seul contact de l'air, et ( - — ^ ) sera la valeur du flux d'élec- tricité F qui s'écoule dans l'unité de temps le long du fil de coton : or la résistance étant par définition une quantité réciproquement proportionnelle au flux d'électricité peut être représentée par^; sa valeur sera par coosé- T t quent ^, elle se réduit simplement à t quand l'air est très-sec et la con- 4|ictibilité du fil très-grande, t devenant alors négligeable devant T. , » Après avoir déterminé l'influence de la longueur du fil, j'ai cherché quelle relation existe entre la tension électrique de la charge et le flux d'élec- tricité. J'ai employé, pour résoudre cette question, une méthode un peu détournée, mais qui conduit très-simplement pourtant au résultat cherché. » Considérons un conducteur électrisé dont la tension initiale soit T, et supposons que par une expérience prééilable on ait déterminé la tension t, ( 73? ) à laquelle ce conducteur se trouve ramené quand on le touche avec un plan d'épreuve donné. Si nous établissons, au moyen d'un fil de coton, une communication entre le sol et le conducteur possédant la tension initiale ï, puis que nous notions le temps 0 nécessaire pour que l'écoulement de l'élec- tricité à la surface du fil réduise la tension à la valeur t, il est aisé de recon- naître que le temps 6 devra toujours être le même, quelle que soit la valeiir' de la tension initiale T, si l'on admet que le flux électrique est proportionnel à la tension. En effet, si l'on imagine que cette tension varie du simple au; double par exemple, la quantité d'électricité enlevée par le plan d'épreuve dans le première opération sera doublée, et comme c'est cette même quan- tité que, dans la deuxième opération, on laisse s'écouler librement le long du fil de coton, la durée de l'écoulement deviendrait deux fois plus grande si la vitesse restait la même : mais, d'^après l'hypothèse admise, cette vitesse est elle-même doublée; la durée d'écoulement ne doit donc pas changer en définitive. I) Il résulte évidemment de l'observation qui précède que si , d'une part,^ on compte le temps 6 nécessaire pour que la tension varie de T à T' lorsque le conducteur communique avec le sol par l'intermédiaire d'un fil de coton, et que, de l'autre, on cherche combien de fois il faut toucher le même conducteur isolé avec un plan d'épreuve pour faire varier sa tension de T à T', le rapport entre le nombre des contacts n et le temps 6 sera tou- jours le même, quelles que soient les valeurs des tensions limites T et T% pourvu qu'on admette que le flux électrique, qui se propage en un instant donné, soit effectivement proportionnel à la tension qui convient à cet instant. Voici les résultats de l'une des expériences de vérification que j'ai exécutées. L'électroscope, mis en communication avec le sol par le moyen d'un fil de coton, a été chargé de manière que l'angle d'écartement initial des feuilles d'or fût de '.>.5 degré.-»; puis on a attendu que cette déviation tombât à ig, puisa i5, puis à lo degrés. Le premier intervalle (de aS à J9 degrés) a été franchi en lo secondes; le second (de igà i5 degrés), en,io%7; le troisième (de i5à lodegrés), enai*,2. Cela fait, l'électroscope a été électrisé de nouveau, et on l'a déchargé cette fois en le touchant avec un très-petit plan d'épreuve. Il a fallu 5,3 contacts pourfair*^ tomber lafeuille d'or de %S à 19 degrés, 5,8 contacts pour la ramener de 19. à i5 degrés, et 11,1 nouveaux contacts pour la ramener de i5 à 10 degrés. Or on peut constater que les nombres de contacts 5,3, 5,8, 1 1,1 sont presque exacte-^ ment dans le même rapport que les durées d'écoulement 10% io%7, 2i%2i (ces nombres sont tous des moyennes). Il est donc démontré que le flux, d'électricité est proportionnel à la tension actuelle delà charget jh j fn«v.iM ( 738 ) » Les faits que je viens d'exposer peuvent être résumés dans l'énoncé sui- vant : Si deux conducteurs maintenus à des tensions différentes T et < sont niis en communication par un fil de coton de longueur Z, le flux d'électri- cité qui se propage le long du fil (quand les tensions sont arrivées à l'étal permanent) est en raison directe de la différence (T— t) et en raison inverse de la longuer l. Ce principe très-simple ne diffère pas au fond de celui qui sert à déterminer l'intensité des courants. » Je me propose de compléter ultérieurement l'étude du mouvement lent do l'électricité, en déterminant les lois relatives aux courants dérivés et celles qui régissent la vitesse de propagation pendant l'état variable des tgi^ions. » OPTIQUE. — Note sur la polarisation circulaire de la lumière dans divers liquides; par A. Arndt.seiv, de Christiania. (' Pour ces recherches je me suis servi d'une méthode qui a été, pour la première fois, décrite par MM. Fizeali et Foucault [Comptes rendus, i84'5, tome XXI, page ii55). Au moyen d'un héliostat, on fait tomber un fais- ceau de rayons solaires à travers une fente verticale sur deux prismes de Nicoll, dont les axes sont dirigés suivant la même ligne droite. L'un de ces prismes peut tourner autour de celte ligne, et à l'aide d'un cercle divisé on peut mesurer l'angle que forment les sections principales des deux prismes. En avant du prisme de Nicoll oculaire, on pose un prisme de verre de ma- nière qu'on voit un spectre solaire, dont l'intensité varie si l'on tourne le prisme oculaire. Si maintenant on interpose un corps actif, par exemple une plaque de quartz, entre les deux prismes de JNicoll, on verra ordinaire- ment dans le spectre une ou plusieurs stries noires verticales, qui se dépla- cent d'une extrémité du spectre à l'autre, quand on tourne le prisme ocu- laire. Si, de plus, ou fait coïncider le milieu d'une de ces stries avec une des raies de Fraueuhofnr, on peut directement mesurer l'angle de rotation de cette raie à l'aide du cercle divisé dont j'ai fait mention. )i Des recherches qu(! j'avais faites, il y a quelques années, à Christiania, m'avaient fait supposer que le pouvoir rotatoire du sucre de canne cristal- lisable n'était pas rigoureusement constant, mais au contraire variable avec la quantité de l'eau. Dans un Mémoire inséré aux Comptes ;enc/«s ( iSSa, tome XXXV, page uaS), l'illustre M. Biot dit aussi que le pouvoir rota- toire moléculaire du sucre varie avec la concentration ; mais M. Biot sup- pose que ce pouvoir s'accroît avec la quantité de l'eau, tandis que les recherches que j'avais faites indiquaient la marche contraire. Pour cette raison, j'ai préparé trois solutions avec du sucre candi le plus pur, les pra- ( 739) portions de sucre étant égales à o,3, o,4 et 0,6. AVec ces dissolutions, j'ai trouvé les valeurs suivantes du pouvoir rotatoii-e pour les principales raies du spectre, en prenant 100 millimètres comme l'unité de longueur. KCUÉROS. POUVOIR BOTATOIRE 1 c. D. E. i. F. e. I 2 3 -h53,3o 53,62 53,32 66", 86 67,33 67 ,02 85°, 57 85,56 85,09 88°,52 88,94 88,23 0 ICI ,53 p lOI ,23 0 126, i4 126, 5i Moyenne 53,4. 67,07 85, 406 88,563 101,38 126,325 M On voit que ces valeurs s'accordent si bien pour toutes les couleurs, qu'on ne peut pas douter que le pouvoir rotatoire moléculaire du sucre ne soit rigoureusement constant. ' '0 11 est bien connu que le pouvoir rotatoire des corps actifs augmente avec la réfrangibilité de la lumière. Seulement l'acide tartrique paraît faire une exception remarquable à cette loi générale, en faisant dévier le plan de polarisation des rayons verts plus fortement que celui de toutes les autres couleurs. M. Bjot, qui a découvert cette singularité, a en outre trouvé que le pouvoir rotatoire de l'acide tartrique est très-fortement va- riable avec la quantité de l'eau avec laquelle l'acide est combiné. Quoique M. Biot ait fait de nombreuses recherches sur cette matière, il faut pourtant remarquer que toutes ces recherches sur la variabilité du pouvoir rotatoire ne se rapportent qu'à une seule couleur, et, en outre, que les recherches sur le mode de dispersion des plans de polarisation ne sont pas rapportées aux raies fixes du spectre, mais aux noms moins précis de rouge, de jaune, etc. C'est pourquoi il m'a semblé utile de répéter les recherches de M. Biot et de les étendre à plusieurs des raies de Frauenhofer. J'ai donc étudié avec les plus grands soins les propriétés optiques de l'acide tartrique dans diffé- rentes solutions aqueuses et alcooliques, et j'ai trouvé : » i". Que la rotation a, en général, un maximum pour une certaine couleur du spectre ; » 2°. Que ce maximum de rotation change de place avec la quantité de l'eau, de manière qu'il s'approche de plus en plus du bord violet du spec- tre quand la quantité de l'eau s'accroît; » 3". Que le pouvoir rotatoire est négatif pour les rayons les plus réfran- gibles, positif pour les rayons moins réfrangibles, si la quantité de l'eau est assez petite. ^((74o ) M » 4°- Q^^ 1* pouvoir rotatoire moléculaire varie avec la concentration de solution, de manière qu'on peut l'exprimer, pour toutes les couleurs, par ime fonction linéaire de la quantité de l'eau. J'ai trouvé les équations sui- vantes pour les raies C, D, E, 6, F, e (en exprimant par [p] le pouvoir rota- toire. moléculaire, et par e la quantité de l'eau) : o o Pour c, [p] =4- 2,^48 -f- 9,446-e, D, [p] = I jgSo + i3,o3o.fl, E, [p]= o, i53 -f- I7,5i4.e, *. [p] = ^ 0,832 4- 19, 147. e, f. [p]=^^ 3,598-1- 23, 977. e, <^' • [f] = ^ 9'657 -I- 3i,437.e. )) Ayant fait ime semblable série d'expériences sur le camphre naturel, dissous dans l'alcool, j'ai trouvé : » i". Que le pouvoir rotatoire moléculaire du camphre augmente avec la réfrangibilité des rayons beaucoup plus vite que celui de la plupart des corps actifs, de manière que la proportion des angles de rotation des raies C et e se trouve comme 1 : 4>o'2, tandis que la même proportion pour le sucre est Qomme 1 : 2,365, et on sait que la plupart des autres corps actifs suivent sensiblement la même loi ; » 2j°. Que le pouvoir rotatoire décroît (pour toutes les couleurs) régu- hèremeut avec la concentration de la solution, de manière qu'il se présente comme une fonction linéaire de la quantité d'alcool. Voici les équations qui résultent de mes recherches : PoiirC, {p]= 38" 549V 8°5i7.e, D, [p]= 5i,945t 9,643.c, E' [p]— 74, 33i T 13,427. e, *' [p]= 79,3487 i4>5o5.c, f' [p]= 99»6oi i 19, 123. e, e, [p] = 147,696 7 23, 457. e; ■ e signifie ici la quantité de l'alcool. » CHIMIE ORGANIQUE. — Note sw la décomposition du cyanure de mercure pat les iodures de méthyle, d'élhyle et d'amjte; par M. Schlagdeahauffen. « Quand on a laissé évaporer lentement une dissolution alcoolique de cyanure mercurique et d'iodure d'éthyle, on remarque la formation de (:4t) - petits cristaux ronges. En faisant bouillir ensemble les deux dissolutions et les abandonnant à l'évaporation spontanée, on aperçoit également, à la partie supérieure de la capsule, une légère bordure de ces cristaux prismatiques. Il semble d'après cela que l'iodure d'éthyle décompose en partie le cyanure mercurique et qu'il en résulte de l'iodure mercurique. En me plaçant dans de meilleures conditions, j'ai pu obtenir de l'iodure mercurique et du cya- nure d'éthyle correspondant aux quantités de cyanure mercurique et d'io- dure d'étbyle employées. » A cet effet, j'ai introduit dans un tube 4^*^,78 de cyanure mercurique, 4''%62 d'iodure d'éthyle et 3o grammes d'alcool. Après avoir fermé le tube, je l'ai chauffé au bain d'huile à lao degrés. Tout le cyanure étant dissous, le liquide a commencé à jaunir et, au bout d'une demi- heure, on a vu se> déposer dans l'intérieur du tube de beaux cristaux jaunes qui n'ont pas tardé à prendre la modification rouge caractéristique de l'iodure de mer- cure. Le tube étant ouvert, après refroidissement, j'ai séparé par filfratiou les cristaux d'iodure mercurique. Le liquide filtré a été soumis à la distilla- tion. Il s'est déposé encore un peu d'iodure mercurique ; et il a passé dans le récipient, en même temps que l'alcool, un produit d'une odeur alliacée. Cette liqueur alcoolique, neutre au papier, traitée par le potassiiuu, a donné lieu à un abondant précipité bien en présence d'un sel ferroso-ferrique. M L'expérience prouve donc que, dans de pareilles conditions, c'est-à- dire à une température de 120 degrés et sous une pression convenable, le cyanure mercuriqtie est décomposé par l'iodure d'éthyle etque la double dé- composition iodure mercurique et cyanure d'éthyle s'effectue très-nettement. » Deux expériences analogues ont été répétées avec succès en employant les iodures de méthyle et d'amyle. Ces opérations peuvent donc se résu- mer en une seule formule générale C" H«+' 1 -h Cy Hg = 1 Hg + C" H"^' Cy . » HiSTOmK N.\TURELLi-:. — Colltclioiis et inanuscrils de Bonpland. M. JoLY, professeur à la Faculté de Montpellier, adresse une Note rela- tive aux collections et aux manuscrits de Bonplnnd. S'occupaut en ce moment de réunir les matériaux d'une biographie de Rafeneau Delile, i\ a trouvé, dans les pièces qui ont été mises à sa disposi- tion par la famille, plusieurs Lettres de Bonpland dans lesquelles l'illustre voyageur, parlant de ses collections, manifeste en termes plus ou nioins explicites l'intention d'en disposer en faveur du Muséum d'histoire natu- relle de Paris. Cette portion de sa correspondance viendrait, s'il en était besoin, à l'appui de l'opinion récemment émise sur ce point par M. de c. R., iSbi, 2"" Semeslrf.{'r.XLVU,Ji'> 19.) , , , , 99 ( 74-^ ) Humboldt dans une Lettre à M. Élie de Beauinont, imprimée au Compte rendu de la séance du 26 septembre dernier. La Note de M. Joly sera communiquée à MM. les professeurs du Muséum d'histoire naturelle qui jugeront s'ils doivent dans l'intérêt de cet élablisse- ment demander à M. Joly de plus amples renseignements. M. MiMADT, consul général de France aux Pays-Bas, transmet un dépôt cacheté de M. Àsser, concernant un moyen d'obtenir des épreuves pho- tographiques positives en encre d'imprimerie. M. HAUT-SAiNT.iMOCR adrcssc une suite à ses « Recherches sur les vraies causes des phénomènes barométriques ». (Renvoià l'examen des Commissaires déjà nommés : MM. Pouiilet, Babinet.) M. Teyssot prie l'Académie de voidoir bien se faire rendre compte d'un opuscule qu'il lui adresse « Sur la canalisation de l'isthme de Suez ». I^s usages de l'Académie relativement aux ouvrages imprimés ne per- mettent pas de prendre celte demande en considération. La séance est levée à 4 heures trois quarts. F. BULLETIN BIBI.IOr.RAPHIQirE. L'Académie a reçu dans la séance du 8 novembre i858 les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdonuidnires des séances de i Académie des Sciences, t. XLVI, janvier-juin i858. Paris, iSSS; in-4°. Mémoires de l'Académie impériale de Médecine; I. XXII. Paris, i858; in-/|". Des Subsistances militaires, de leur qualité, de leur falsification, de leur manu- tention et de leur conservation , et Étude sur l' alimentation de l'homme et du cheval appliquée plus spécialement au soldat et au cheval de troupe; par M. J. Squillier, capitaine en premier du génie. Anvers, i858; i vol. in-S". Précis d'analyse chimique quantitative ; par Ch. Gerhardt et G. CHANCiir.. Paris, 1859; I vol. in- 12. P'.tude géologique sur le terrain tertiaire au nord du bassin de Paris ; par l'abbé Ed. Lambert. Laon, i858; in-8°. Etudes sur les naïades de la France; par Henri Drouët. Seconde partie ; Unio. Troyes, 1837; '\x\-S°. Lithotripsie. U art de hroy^er les pierres dans la vessie humaine; par le hnion Heurteloup. Paris, i858; br. in-8". Etablissement d'un nouveau genre tératologique , pour lequel l' auteur propose le nom de fihinodrnie : var le D' N. Joly : br. in-8°. (743) Lei Comètes. Hypollièse sur la formation des appendices qui accompagnent ces astres; par È(\ouar(] Gand. Amiens, i858 ; br. in-8". Flora... Flore tyrolienne australe ; par ¥r. AmbrosiI; vol. II, a' livraison, iii-8°. (Présentée an nom de l'auteur par M. Moquin-Tandon.) Addresses... Discours sur la littérature populaire prononcé à Liverpool, et Discours prononcé à Granthnm à l'inauguration du monument de Newton, ;;ar lord Rrougham. Londres, i858; br. in-8". Ouvrages transmis par M. H. Bossange, agent de la Société Smithsonienne à Paris, et offerts par la Société ou envoyés d'Amérique par ses soins. Smithsonian... Rapport annuel des régents de l'Institution Smithsonienne pour l'année i856. Washington, 1867 ; in-8°. Meteorology.. La Météorologie dans ses rapports avec l'agriculture ; par M, J. Henry, secrétaire de l'Institution Smithsonienne. Washington, i858; br. in-8". Catalogue. .. Catalogue des Diptères décrits de l' Amérique du Nord; préparé pour l'Institution Smithsonienne , par M. R. Osten Sacken. Washington, i858; br. in-8". Catalogue... Catalogue des Mammifères de l' Amérique du Nord, principale- ment de ceux qui existent dans le muséum de la Société Smithsonienne ; par M. Spencer F. Baird. Washington, 1857; br. in-4°. Tables... Tables météorologiques et fihysiques préparées, pour l'Institution Smithsonienne, par M. A. Guyot. Washington, i8^8; 1 vol. in-8°. Theory... Théorie du mouvement des corps célestes qui décrivent autour du soleil des sections coniques : Traduction de la « Theoria motus » de Gauss, avec im appendice; par M. C.-H. Davis. Boston, 1857; i vol. in-4''. Physical... Mécanique physique et Mécanique céleste; par M. B. Peip.ce. Boston. i855; i vol. in-4°. Proceedings... Procès-verbaux de l'Association américaine des Sciences et Arts de Boston; vol. III, mai i852 à mai 1857; vol. IV, mai 1857 à mai r858; a br. in-8". Proceedings. . . Procès-verbaux de l' Association américaine pourl' Avancement desSciences, dixième réunion tenue à Albany, août 1 856. — Onzième réunion tenue à MoHtr^rt/ (Canada), en août 1857. Cambridge, 1857 et i858 ; 7. vol. in-8". Annals. . . Annales de l'observatoire astronomique du Collège Harvard; vol. II, V partie. Cambridge, 1867; in-Zj". Report... Rapport du lieutenant-colonel J.-D. Graham sur les travaux con- cernant l'amélioration des havres des côtes nord et nord-ouest des lacs; br. in-8°. Proceedings. . . Procès-verbaux de l'Académie des Sciences. naturelles de f/ii/a- rfe/pAie; t. IX, feuilles 8-16; t. X, feuilles 1-9; in-8". • ' ( 744 ) Observations... Observations sur le genre Unio; par M. Isaac Lea. Phila- delphie; in-4°. Report... Rapport du surintendant du levé h/cfrogyaphique des côtes, sur la portion de travail exécutée en i856. Washington, i856; in-4°. Tide Tables. . . Tables des marées à l'usage des navigateurs, dressées d'après les observations du levé hydrographique des côtes; par le surintendant M. A.-V. Bâche ; br. in-8". On the... Sur les hauteurs des marées des Etats-Unis; par le même; br. in-8. Reports... Rapports sur les explorations et opérations topographiques entre- prises dans le but de déterminer la direction la plus convenable et la plus écono- mique pour le tracé d'un chemin de fer entre le Mississipi et l'océan Pacifique, opérations exécutées en 1 853-54 sous la direction du Ministre de la Guerre. Tomes II à Vlil; Washington, 1 855-1 858; in-4". Gales... Ouragans dans l' atlantique. (Carte des vents et des courants de Maury.) Washington, 1857; in-4''. Army.. Registre météorologique de l'armée, de i843 à i854 inclus ; dressé d'après les observations des officiers du corps médical de l'armée, par M. T. Lawson, chirurgien général de l'armée des États-Unis. Washington, i855; I vol. in-4". Slatistical... Rapport statistique sur les maladies et la mortalité dans l'armée des Etats-Unis, pendant seize ans (i 839-1 855); préparé sous la direction de M. La W.SON, par M. R.-H. Coolidge. Washington, i856; i vol. in-4°. Statistical... Rapport statistique sur les maladies et la mortalité dans l'armée des Etats-Unis, pendant une période de vingt ans (i8r9-i839), préparé sous la direction de M. Lawson et: publié pour l'usage des officiers du service médical militaire des Etats-Unis. Washington, i84o; 1 vol. in-8''. On the... Sur l'Usage des nombres équivalents dans la méthode des moindres carrés; par M- G. -P. Bond. Cambridge, i856; br. in-4°. Remains... Restes d animaux domestiques découverts parmi les fossiles posl- pleiorèncs dans la Caroline du Sud; par M. F. -S. HOLMES. Charleston, i858; br. in-8". Notice... Note sur quelques renKnques de feu M. H. Miller, auteur du « Témoignage des rochers »; br. in-8°. Report... Rapport du commissaire des patentes pour l'année i856. Agricul- ture. Waishingion., 1857; I vol. in-8°. — Arts et manufacturées. Washington, 1837; 3 vol. in-8". (Ces quatre volumes sont offerts par M. Vattemare,) Die krankhciten... Maladies des plantes cultivées, leurs causes et moyens de les prévenir ; par M. KuHN. Berlin, i858; i vol. in-8''. (Présenté, au nom de l'auteur, par M. Tulasue.) COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 15 NOVEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MÉMOIRES ET C03IMU1VICATI0NS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Becquerel, à la suite de la lecture du procès-verbal, présente la recti- fication suivante pour un passage du Mémoire qu'il avait lu dans la pré- cédente séance : « Dans le Compte rendu de la séance du 8, page 718, ligne 7, au lieu de: (c La température de l'air au nord, à r mètre au-dessus du sol, présente )) peu de différence avec celle qui est observée à 16 mètres au-dessus du » sol , » lisez : ). La température de l'air au nord, à i mètre au-dessus du sol, mesurée, comme on le fait habituellement, avec un thermomètre abrité, présente peu de différence avec celle qui est observée à 16 mètres au-dessus du sol, au moyen du thermomètre électrique pourvu d'un réflecteur poli en argent, le garantissant de la radiation directe du soleil. » M. PouiLLET, au nom d'une Commission chargée, dans la séance du 4 octobre dernier, de s'occuper d'une question sur laquelle l'Académie a été consultée par l'Administration, présente les remarques suivantes : « M. le Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics a écrit à l'Académie (^Comptes rendus, t. XLVll, p. 544) pour la consulter sur plusieurs points importants de la législation des poids et mesures; la Com- mission chargée de préparer un Rapport à ce sujet ne croit pas pouvoir le c. R.,- i858, 2™e Semestre. (T, Xl.VlI, No 20.) lOO " .( 746 ) présenter à l'Académie sans se livrer à quelques expériences qui prendront nécessairement beaucoup de temps; elle a pensé qu'elle deVait demander à l'Académie de vouloir bien en prévenir M. le Ministre. » MM. les Secrétaires perpétuels feront connaître à M. le Ministre les causes du retard que devra éprouver la réponse de l'Académie aux questions qu'il a posées. PHYSIQUE. — Expériences sur quelques métaux et sur quelques gaz; par M. C. Despketz. (( On connaît aujourd'hui soixante-deux corps que la plupart des chi- mistes considèrent comme simples, parce qu'on n'a retiré de chacun de ces corps qu'une seule matière particulière. Quoique ce soit là la manière de voir la plus générale, nous osons croire cependant que la conviction de plus d'un chimiste, de plus d'un minéralogiste, de plus d'un physicien n'est pas bien ferme relativement à l'opinion qui admet autant de matières différentes qu'il y a de corps appelés simples. » Quelques citations suffisent pour mettre hors de doute la justesse de cette dernière assertion : » Un jeune chimiste, enlevé trop tôt à la science, Gerhardt, disait en 1847, dans son Introduction à l'Etude de la chimie, p. 67 : Nous n'avons pas la dé- monstration mathématique de la nature simple des éléments réputés tels : les pro- grès de la science pourraient un jour décomposer le soufre, le carbone, les métaux, et démontrer, dans leurs molécules, l'hétérogénéité des atomes. » Nous trouvons les deux passages suivants dans un Mémoire de M. Durtias, qui a fixé, le 9 novembre 1857, l'attention de l'Académie à un haut degré : « Deiux opinions sont en présence. L'une, qui semble avoir été suivie par Ber- zélius, conduit à envisager les éléments simples de la chimie minérale comme des êtres distincts, indépendants les uns des autres, dont les molécules n'ont rien de commun sinon leur fixité, leur immutabilité, leur éternité. Il jr aurait autant dt matières distinctes qu'il y a d'éléments thintiques. » L'autre permet de supposer, au contraire, que les molécules des divers éléments chimiques actuels pouiraient bien être constituées par la condensation d'une ma- tière unique, telle que l' hydrogène par exemple, en acceptant pour vraie la rela- tion remarquable observée par le D'' Proul et comme fondé le choix de son imité. (Foj-es aussi Comptes rendus, il mai i858.) » Citons quelques opinions plus anciennes. H. Davy a pensé un mo- ment que les métaux et les solides inflammables appelés simples étaient ( 747 ) composés d'une base parliculière inconnue et d'iuie même matière qui entre dans l'hydrogène (Leçon Bakerienne, 1807. Annales de Chimie, t. LXX, p. 240). » D'après Gay-Lussac et Thenard le potassium et le sodium n'étaient qu'une combinaison des alcalis avec l'hydrogène (même journal, t. LXVI, |). 207, en 1808). Curaudau regardait les métaux alcalins comme des com- posés nouveaux dans lesquels l'hydrogène était dans un état de grande con- densation (même volume, p. 102). » La lumière s'est bientôt faite dans l'esprit de ces célèbres chimistes. A l'époque où ils ne savaient comment interpréter la production ni la nature du potassium et du sodium, la décomposition des alcalis et des terres avait illustré le nom de H. Davy. Le mode d'extraction du potassium et du sodium, déjà imaginé par Gay-Lussac et Thenard, devait être pratiqué exclusivement pendant plus de trente ans. Il pourrait encore être aujourd'hui d'un grand secours aux chimistes, dans de certaines circonstances. Enfin le procédé qui sert depuis quelques années à la préparation de ces métaux précieux, n'est que le procédé dont Curaudau avait enrichi la science. Ce procédé a été, à la vérité, perfectionné par M. Brûnner, par MM. Donny et Mareska et par M. Henri Sainte-Claire Deville. » Ces citations, que nous pourrions multiplier, attestent qu'à diverses époques une grande incertitude s'est répandue dans les esprits relative- ment à la nature élémentaire des corps appelés simples (i). » La connaissance de ce défaut de fixité dans les opinions m'a porté à tenter les essais que j'avais conçus dès 1 849- » Après avoir constaté, dans cette année de 1849» que les corps les plus réfractaires sont fusibles et volatils au feu électrique d'une pile puissante ou un foyer résultant de la réunion de la chaleur électrique, de la chaleur solaire et delà chaleur de combustion, après avoir vu en même temps que les corps composés, par exemple les feldspaths, laissent échapper d'abord les matières les plus volatiles (2), il me restait naturellement à chercher si les métaux portés dans ces sources calorifiques énergiques, se sépareraient (i) Voyez quatre articles sur l'alchimie {Journal des Savants, i85i), par M. Chevreul; nie Gcscliichlc dcr Chemie , en quatre parties , par M. Hermann Kopp; l'Histoire de la Chi- mie, en 2 volumes, par M. Hofer; les Alchimistes, i volume, par M. Figuier; les Métau.i- sont des corps composés, un petit volume, par M. Tiffereau; Paracelse et l'Alchimie, i vo- lume, par M. Frank; l'article Proportions, par M. F. Moigno , dans Y Encyclopédie du xix'' siècle, tome XX. (2) Comptes rendus, tomes XXVIII et XXIX. 100.. ( 748 ) dans leurs éléments, si réellement ils en renfermaient plusieurs. J'étais néan- moins disposé à considérer, avec le plus grand nombre des chimistes, des minéralogistes et des physiciens, les métaux et les corps non métalliques comme simples et comme ne renfermant chacun qu'une matière particulière, inaltérable dans sa nature intime. » J'ai commencé mes essais d'une manière suivie au mois de mai 1857. M. Delafosse et M. Fremy, nos deux confrères, virent mes expériences dès le commencement de juillet. M. Alvarès Reynoso, jeune et habile chimiste espagnol, qui me visita souvent à cette époque dans mon laboratoire jusqu'à son départ de Paris, vit aussi mes premiers essais. » Je ferai d'abord connaître les expériences que j'ai exécutées pour savoir si les métaux sont simples ou composés, " Supposons pour un instant que les métaux soient des composés bi- naires : les deux métaux composants sont nécessairement distincts par leurs propriétés; ils doivent être inégalement volatils, inégalement précipités par la pile vollaïqup, par les métaux plus énergiques, par les divers réactifs chimiques. Les sels de ces métaux élémentaires doivent avoir des aspects et des formes caractéristiques. » C'est sur cette différence des propriétés des deux composants admis hypothétiquement, qu'est fondé le principe qui nous a servi de guide dans la plupart des expériences de notre travail. » Nous avons constaté, par de nombreux essais préliminaires, l'exactitude de ce principe d'ailleurs peu contestable. » Si l'on traite par la pile, par le zinc, par le gaz hydrosulfurique ou par le carbonate de soude, un mélange de sel de plomb et de sel de cuivre, de sel de plomb et de sel de cadmium, de sel de cuivre et de cadmium, etc., et qu'on fractionne les précipités d'un même mélange, on trouvera à chacun de ces précipités une composition d'autant plus différente, qu'ils sont plus éloignés les uns des autres. Avec plusieurs mélanges, la séparation est complète ou presque complète par la pile ou par l'acide sulfhydrique. Par exemple, c'est ce qu'on constate avec un mélange de cuivre et de plomb, de cobalt ou de nickel ; ou avec un mélange de cuivre et de cadmium. J'aurai l'honneur de faire à l'Académie une ou plusieurs communications sur ce point intimement lié à mon travail. » Première expérience. — On fait passer le courant de deux éléments (i) (i) On n'a employé dans ce travail que la pile de Bunsen, toujours en tension, à moins qu'on ne dise le contraire. ( 749) de Bunsen à travers une dissolution contenant 5oo grammes de sulfate j)ur de cuivre. On couvre ainsi successivement huit lames de platine de 5 cen- timètres de largeur et de 7 centimètres de hauteur. Chaque lame est cou- verte sur les deux faces. On trouve sur les cinq premières lames des octaèdres réguliers et des cubo-octaèdres semblables aux cristaux de cui- vre natif. » Sur la quatrième, les cristaux octaèdres sont groupés comme dans le cuivre natif de Sibérie. Les mêmes cristaux sont encore plus petits et plus serrés sur la cinquième et sur la sixième lame; enfin on est obligé de mettre entre deux verres, les deux derniers dépôts formés dans une dissolution affaiblie et de les observer au microscope. On reconnaît que les cristaux très-petits sont encore des octaèdres et des cubo-octaèdres. » Après le huitième dépôt, la dissolution tout à fait incolore ne ren- ferme plus de métal. )) L'aspect, la cristallisation, la couleur^ tout est semblable dans ces huit dépôts. Le courant électrique, qui a décomposé tout le sulfate de cuivre, n'en a précipité qu'un seul métal. Déjà cette expérience permettrait d'ad- mettre qu'il n'y a qu'un seul métal dans le sulfate de cuivre pur, en un mot que le cuivre est un corps simple. On continue l'examen des pro- duits. » On dissout chaque dépôt dans l'acide azotique pur étendu. On chasse l'excès d'acide par une chaleur modérée, et l'on fait cristalliser les huit disso* lutions. Dans les cristaux obtenus, on aperçoit quelques prismes quadran- gulaires à base oblique ; mais tous les cristaux, qui ont d'ailleurs la même couleur, ne sont pas bien terminés. La déliquescence de ce sel nous empèch^ de nous y arrêter. On transforme l'azotate en partie en sulfate, en partie en acétate. » Chacune des huit dissolutions de sulfate ne dépose que des prismes bi-obliques à base parallélogrammique, plus ou moins modifiés. Il est ar- rivé plusieurs fois que les cristaux n'avaient pas exactement cette forme. Ainsi on a obtenu des prismes cannelés; mais ces cristaux étant redissous, donnaient la forme connue. » L'acétate ne fournit que des prismes obliques à base rhombe, d'un vert foncé, peu efflorescents. » Deuxième expérience. — Dans une expérience tout à fait pareille à la première, on décompose par le courant de trois éléments le même poids 5oo grammes de sulfate pur de cuivre, dissous dans 4 litres d'çau; après " les premières précipitations, on prend quatre, cinq et sept éléments. ( 75o ) » La cristallisation des dépôts est semblable à la cristallisation des dépôts de l'expérience précédente, mais moins apparente, ce qui tient à une préci- pitation plus rapide. On y a observé de plus des cubes plus prononcés et des plans de clivage parallèles aux faces du cube. » La couleur du cinquième et du sixième dépôt est un peu plus sombre que la couleur des précédents. Sous le microscope, tous les dépôts ont la même couleur. » On forme d'abord de l'azotate avec tout le enivre précipité et avec 4o grammes de cuivre rouge qui n'a pas subi l'action de l'électricité. Les sept azotates donnent des prismes rhomboïdaux, mais non nettement termi- nés. L'aspect, la couleur des sept azotates, tout paraît le même. Par l'hydro- gène pur et desséché, on décompose une portion de chaque azotate, préa- lablement réduit à l'état d'oxyde. Les sept produits obtenus ont la même couleur rouge-jaunâtre, qui est à peu près le n" 3 de l'orangé du premier cercle chr-omaiique de M. Chevreul. » On a transformé chaque azotate en stdfate, en acétate et en formiate, trois sels bien nets dans leurs formes et peu altérables à l'air. On aban- donne les diverses dissolutions à une cristallisation spontanée. » Les sept dissolutions de sulfate, d'acétate et de formiate fournissent du mois de février au mois de .novembre un grand nombre de cristalli- sations. On épuise chaque dissolution. On opère de même dans tout le travail. » On examine les cristaux, puis on les conserve dans des tubes, avec l'in- dication du rang du dépôt et de la nature de la dissolution. On redissout le sel mal formé avec le restant de la dissolution, etc. • » Le sulfate n'a déposé que des prismes bi-obliques à base parallé- logrammique, et les modifications décrites par Haùy et par ses succes- seurs. » Dans les cristallisations fournies par l'acétate, on ne reconnaît que le prisme oblique rhomboïdal, d'un vert brun foncé, connu de tous les chimistes. » Enfin le formiate ne produit qu'un prisme oblique à base rhombe plus ou moins modifié. Ce sel est efflorescent, il blanchit assez vite dans l'air à 20 ou aS degrés. » Chaque groupe de cristaux présente les caractères chimiques des sels de cuivre. » Troisième expérience. — On fait passer de l'hydrogène sulfuré préala- blement lavé, à travers une dissolution de 5o grammes de sulfate pur de ( 75« ) cuivre dissous dans trois quarts de litre d'eau distillée (i). On obtient six précipités de sulfure qu'on lave à l'eau bouillie, et qu'on transforme en sul- fate par de l'acide azotique pur et étendu, et par l'addition d'une certaine quantité d'acide sulfurique. On chasse ensuite l'excès de ce dernier acide par une chaleur convenable. » Les six petites niasses blanchâtres ainsi obtenues et dissoutes dans l'eau ne déposent que le sulfate de cuivre avec sa forme connue, rappelée ci- avant. Il en est de même des eaux mères soumises à la cristallisation jus- qu'à l'épuisement du sel. » L'identité des six précipités par l'hydrogène sulfuré dans le sulfiite pur de cuivre atteste encore qu'il n'y a qu'un seul métal dans ce sel. » Des expériences faites avec différents mélanges de plomb et de cuivre, de plomb et de cadmium, de cuivre et de cadmium, etc., montrent que par ' l'hydrogène sulfuré on pi'écipilerait des composés variables dans le rapport de leurs principes, si le cuivre n'était pas un corps élémentaire. . » Quatrième expérience. — On précipite 5oo grammes de sulfate pur de cuivre, dissous dans 4 litres d'eau distillée, par SyS^"", i4 de carbonate pur de soude, partagé en quatre parties égales. » Les quatre précipités de carbonate de cuivre retiennent de l'acide sul- furique, même après avoir été agités avec une dissolution de carbonate de soude en excès et lavés par décantation pendant huit jours. » On dissout les précipités dans l'acide sulfurique étendu et l'on décom- pose les dissolutions très-étendues par trois éléments de Bunsen. Chaque précipité est peu adhérent aux lames de platine et mamelonné; on y observe de petits cristaux semblables à ceux dont il a déjà été question dans ce qui précède. » On procède comme dans les deux premières expériences. » On dissout les quatre dépôts dans l'acide azotique pur. On retire le métal d'une portion de chaque azotate. » On forme, avec le restant de l'azotate, du sulfate, de l'acétate et du formiate. On fait cristalliser ces différents sels. » Les quatre cuivres provenant de la réduction par l'hydrogène, les cris- taux de sulfate, d'acétate, de formiate, sont identiques avec les échantillons de cuivre, avec les cristaux de sulfate, d'acétate, de formiate, dont il a été question dans la seconde expérience. » Ainsi les choses se passent encore ici comme si le cuivre était un élé- (i) On ne s'est servi, dans ces recherches, que à' eau distillée et de matières pures . ( 752 ) ment. Des expériences qu'on rapportera dans une communication ultérieure, prouvent qu'un mélange de plomb et de cuivre, ou de deux autres métaux, traité par une dissolution de carbonate de soude, donne des pré- cipités variables en composition. » Cinquième expérience. — 5oo grammes de sulfate pur de cuivre, dissous dans environ 8 litres d'eau distillée, sont agités quatre fois successivement avec environ 33 grammes de zinc métallique distillé. Le temps nécessaire pour que le zinc soit substitué au cuivre est à peu près deux heures, en sorte que toute la précipitation exige environ huit heures, l'agitation du mélange n'étant point interrompue. » Le cuivre précipité est d'abord bien lavé, puis séparé à une douce cha- leur par l'acide sulfurique étendu, de la faible portion de zinc avec lequel il pourrait être mêlé, puis séché au bain-marie, puis enfin réduit par l'hydro- gène pur et privé d'eau. » Les quatre produits sont rouge-jaune et identiques avec les cuivres précédents réduits par l'hydrogène. » 'Le sulfate formé avec une partie de chaque précipité n'a donné encore que les formes connues du sulfate de cuivre. » Un mélange de deux sels de métaux, précipités par le zinc, ne donne pas des produits identiques. Ces précipités varient en composition ou l'un des deux métaux est précipité le premier. On citera des exemples dans les communications postérieures. » Sixième expérience. — Cette expérience n'est que la répétition de l'expé- rience précédente. Elle fournit les mêmes résultats. » Septième expérience. — 200 grammes d'azotate pur de plomb, dissous dans environ i5oo grammes d'eau, sont décomposés successivement trois fois par Sg^^ô de carbonate pur de soude. . M On divise chaque précipité bien lavé et séché en quatre parties égales. » On réduit le quart par l'hydrogène. » On forme avec le restant de l'azotate, de l'acétate et du formiate. » Les trois azotates fournissent des cristaux dont la plupart sont trans- parents, ils appartiennent au système cubique de l'azotate de plomb. » Le formiate cristallise en prismes déliés, qu'un chimiste exercé recon- naît immédiatement pour du formiate. Au microscope, on voit que ces cristaux sont des prismes droits rhomboïdaux. Les eaux mères, dans leurs cristallisations, ne déposent que des cristaux déliés analogues. » Les cristaux de l'acétate de plomb se rapportaient au prisme rhom- boïdal oblique. ( 753 ) » Huitième expérience. — On se rappelle qu'un courant voltaïque, passanf dans une dissolution de plomb, détermine un dépôt de plomb métallique sur l'électrode négatif et un dépôt de bioxyde sur l'électrode positif (i). » Si l'on remplace le sel de plomb par un mélange d'acétate de plomb et d'acétate de cuivre , tout le cuivre se porte au [)ôle négatif et le bioxyde de plomb au pôle positif. Comme nous l'avons constaté dans une précédente t'ommunication, dans cette seconde expérience les deux métaux sont sé- parés complètement. Il est naturel de chercher si dans la première expé- rience, le métal déposé au pôle négatif est identique avec Je métal déposé au pôle positif. Cette identité ne pourrait exister si le plomb, que nous con- sidérons comme un corps simple, était un mélange ou une combinaison dans des conditions quelconques. » Nous avons donc fait passer un courant voltaïque à travers une dis- solution d'acétate pur de plomb, formée de 5oo grammes de ce sel et de i litres d'eau, avec l'addition de quelques granunes d'acide acétique, pour rendre la liqueur limpide. » Chaque électrode plongeait dans un vase rectangulaire, placé dans la es balles de chaque pôle fondent d'abord; après quelques minutes tout est fondu. » Le passage du courant dure quarante minutes, puis on enlève succes- sivement du circuit la première, la deuxième et enfin la troisième série. Il s'écoule environ douze minutes pendant cette rupture successive du cou- rant, temps suffisant pour la solidification totale du métal, tenu sous l'ac- tion du courant. % » On détache du pôle positif et du pôle négatif un fragment équivalent à environ une demi-balle. On dissout chaque fragment dans l'acide azotique pur étendu de son volume d'eau. » Le nitrate positif donne des octaèdres régiiliers; quelques-uns de ces cristaux présentent des faces creuses à la manière des trémies, ce qu'on rencontre souvent dans le système régulier (alun, sel marin, etc.). » Le nitrate négatif offre les mêmes octaèdres avec quelques cubo-oc- taèdres. » Dixième expérience. — Cette expérience est la répétition de la précédente, avec quelques changements. Un petit barreau de plomb retiré de l'acétate est placé dans une nacelle en porcelaine non vernissée. On maintient par la chaleur le plomb fondu pendant trois heures; le courant de deux cents éléments réunis en deux séries de cent, traverse le métal pendant ce temps. Une boussole des tangentes au diamètre de 45 centimètres marque 63° \ au commencement de l'expérience, après quelques minutes 65° |^, à la fin 48° j. On enlève peu à peu les charbons rouges qui entourent la nacelle, puis une des séries , puis l'autre ; le plomb se refroidit lentement sous l'action du courant. De cette manière, si le courant a déterminé un chan- gement quelconque dans le métal, ce changement doit se maintenir jusqu'à l'entière solidification. » L'abaissement considérable de l'intensité de la pile tient à ce que le circuit, composé uniquement de parties métalliques, n'oppose qu'une faible résistance au courant. L'action chimique dans l'intérieur de la pile ( 755) est énergique. La moitié des zincs sont après l'expérience à peu près im- propres à servir dans une autre expérience. On détache le métal entourant chaque pôle et la partie contiguë. Le côté de chacun de ces fragments est à peu près im centimètre. On enlève des copeaux à ces quatre fragments, on les traite par l'acide azotique pur; on remarque d'abord que ces copeaux ne sont pas sensiblement attaqués par l'acide azotique pur et concentré. Le plomb pur n'est pas plus attaqué : le courant ne paraît donc pas modifier le plomb sous le rapport de ses affinités chimiques, ou au moins sous le rapport de l'action de l'acide azotique concentré. On les dissout dans l'acide azotique étendu de deux volumes d'eau ; on évapore à peu près à siccité les dissolutions, puis on les fait cristalliser. Voici les résultats : » Pôle positif. Cubo-octaèdres aplatis; cubo-octaèdres aplatis; cubo- octaèdres. » En deçà du pôle positif . Beaux cubo-octaèdres; d'autres cristaux sem- blables réduits à moitié; cubo-octaèdres, quelques-uns groupés; cubo- octaèdres moins transparents; cubo-octaèdres aplatis; octaèdres réduits à une pyramide. » Pôle négatif. Cubo-octaèdres; octaèdres segminiformes ; octaèdres réguliers; cubo-octaèdres, l'octaèdre dominant; octaèdres segminiformes. » En deçà du pôle négatif. Cubo-octaèdres un peu aplatis; cristaux plus petits; octaèdres réguliers segminiformes; octaèdres réguliers, les autres cristaux moins nets. » Chacune des dissolutions a cristallisé jusqu'à l'épuisement de la li- queur. » Les diverses formes des quatre azotates caractérisent le plomb : elles appartiennent au système régulier. » Les densités des quatre fragments présentent très-peu de différences avec la densité du plomb pur obtenu de l'acétate de plomb. • On a fait avec le cuivre des expériences analogues à ces deux dernières : un accident nous empêche d'en rapporter les résultats aujourd'hui. » Onzième expérience. — On partage 3 kilogrammes de zinc en huit par- ties, à l'aide de quatre distillations successives, exécutées de la manière sui- vante : » Dans la première distillation, on laisse dans la cornue à peu près le tiers du métal non volatilisé; on conserve la cornue et une trentaine de grammes du produit volatilisé. » On soumet le produit déjà distillé à une seconde distillation partielle ; lOI.. .•$p' on conserve la cornue et une trentaine de grammes du second produit vo- latilisé. " On continue ainsi jusqu'à la quatrième distillation, et l'on a du zinc distillé une fois, deux fois, trois fois, quatre fois; quatre cornues reiifer-' inant chacune le résidu de chaque distillation ; en mi mot, huit fragments de zinc pris chacun dans une condition particulière. » On dissont dans l'acide sulfurique une partie du premier, du second,... du huitième échantillon de zinc ; ou chasse par la chaleur l'excès d'acide, et l'on a huit sulfates qu'on dissout pour les faire cristalliser. » Ou prépare de l'azotate avec le zinc non distillé, le zinc distillé une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, en tout cinq azotates. Pour préparer cinq acétates et cinq formiates correspondants, on fait d'abord du carbo- nate avec chactu) des cinq derniers zincs. On dissout luie partie de ces cinq carbonates dans l'acide formique et une partie dans l'acide acétique. T^es (\cu\ acides n'aftaqucmt le zinc uiélallique qu'avec une extrême lentein-. )) l^es huit sidfates ont donné les diverses formes compatibles avec le prisme droit rhomboïdal ou rectangulaire, dans lesquelles le prisme rectan- gulaire ou le prisme rhomboïdal était dominant; avec des sommets com- posés de deux octaèdres, l'un rhomboïdal, l'autre rectangulaire, l'un ou l'autre dominant. Souvent les sommets étaient mal formés, souvent les prismes couchés n'étaient formés que d'un côté ; souvent on ne trouvait que des tables hexagonales ou rectangulaires; quelquefois même on a trouvé les deux octaèdres mentionnés ci-dessus, plus un troisième octaèdre rhom- boïdal. » fous ces cristaux avaient l'aspect et les caractères du sulfate de zinc. » On a recuoilli du mois de juin au mois de novembre des cristaux plus de cinquante fois. » ÏA's cinq azotates ont bien foiu'ui des prismes rhomboïdaux, mais pas assez nettement formés pour qu'on pût décider s'ils appartenaient au qua- trième ou au cinquième système. « r^e formiate a cristallisé assez facilement à l'air libre. Chaque formiate a fourni quatre ou cinq dépôts successifs. Les cristaux étaient des prismes rhomboïdaux coiu'ts légèrement obliques, avec des modifications' sur les arêtes ou sur les angles. En général, un aspect nacré. » .L'acétate a été mis sous une cloche, avec deux capsules contenant de l'acide sulfurique. Ce sel a fourni peu de cristaux ; chaque dissolution en H produit cependant. Ces ciistaux étaient ou des labiés rhomboïdalos ou hexagonales réiuiics, ou de simples tables, ou des prismes groupés, sans . ( 757 ) forme bien nette. Tous ces cristaux avaient un aspect nacré, et une cer- taine mollesse. 11 n'a pas été possible de voir s'ils appartiennent au cin- quième ou au sixième système; Gerhardtles rapporte au cinquième, d'après M. Brooke (i). » Douzième expérience. — La volatilité du cadmium nous a permis de faire avec ce métal une expérience analogue à celle que nous venons de décrire pour le zinc. Seulement le prix beaucoup plus élevé du cadmium nous a porté à n'opérer que sur un kilogramme de ce métal (2). ' >• L'expérience a été conduite de la même manière que celle du zinc. » On a fait huit sulfates, cinq azotates, cinq formiates, dans les condi- tions des sels correspondants de zinc. » Chaque sulfate a déposé quatre ou cinq fois des cristaux, qui presque tons étaient des prismes à huit pans, légèrement obliques, formés du prisme rhomboïdal et du prisme rectangulaire, dans lesquels l'un ou l'autre était dominant, avec des sommets pyramidaux à quatre ou six faces. Quelques cristaux présentaient des trémies quadrangulaires. » Formiale. — La minéralogie donne pour la forme fondamentale de ce sel un prisme oblique rhomboïdal (3). Les diverses cristallisations obtenues dans nos expériences étaient des prismes rhomboïdauxsous forme de tables plus ou moins amincies. » Tous les cristaux avaient le même aspect. >• L'azotate n'a pas déposé des cristaux bien formés, » Treizième expérience. — On distille dans une cornue de grès un mélange de 5oo grammes de cadmium et de 3568%3 de zinc, préalablement fondu. Ce mélange équivaut à une proportion de l'un et de l'autre métal. » On conduit cette distillation comme on a conduit les deux distillations précédentes. » Nous avons eu huit produits obtenus chacun dans une condition spé- ciale. L'analyse de ces huit produits a été faite, à ma prière, par M. Robi- quet, docteur es sciences, connu de l'Académie, et fils de notre ancien et excellent confrère. (i) Notre obligeant confrère M. Delafosse, par ses connaissances théoriques et pratiques étendues en cristallographie, nous a été plus d'une fois utile dans notre long travail ; qu'il nous soit permis de lui exprimer ici toute notre reconnaissance. {%) M. Peligot, notre confrère, a bien voulu examiner ce métal, il l'a trouvé pur. (3) Gerhardt, tome P'', page 280, d'après M. H. Kopp. $■ ( 758 ) . » Chaque analyse a été faite sur un gramme de matière. » Les résidus de la première et de la deuxième distillation ne con- tenaient que du zinc ; le troisième contenait un tiers de zinc et deux tiers de cadmium; le quatrième résidu ne renfermait que du cadmium. » La partie volatilisée dans la première distillation était du cadmium mêlé de onze centièmes de zinc; la seconde, du cadmium mêlé de un trentième de zinc; et la troisième et la quatrième n'étaient que du cadmium. B On 'sait dans les laboratoires et dans l'industrie que le zinc est moins volatil que le cadmium. Le mode d'extraction du cadmium des mines de zinc qui renferment ce métal est fondé sur cette différence. » On pouvait donc prévoir à priori la marche générale de l'expé- rience; seulement les résultats de chaque distillation varieraient avec la durée de l'expérience, l'activité du foyer, le rapport des métaux du mé- lange, etc. J'ai voulu voir seulement comment se faisait le partage. Dans notre expérience, il devrait avoir lieu dans la distillation du zinc et dans celle du cadmium, si ces métaux n'étaient pas des corps élémentaires. Or dans ces deux expériences, le zinc distillé quatre fois est resté identique avec le zinc non distillé; il en a été de même pour le cadmium. » Quatorzième expérience. — Quelques expériences sur le gaz oxygène, le gaz azote, le gaz ammoniac et le gaz hydrogène bicarboné; ces gaz avaient été préparés par les procédés connus, ils étaient purs et bien dessé- chés. On avait introduit chacun de ces quatre gaz dans un tube de 3o centi- mètres de hauteur et de 2 ^ centimètres de diamètre ; deux fils de platine de 0,8 de millimètre de diamètre traversaient les parois de chaque tube ; la distance des pointes des fils, placées dans l'axe, était d'un fort centimètre ou de 4 centimètres. M On a employé, pour produire l'étincelle et le courant, un grand appareil d'induction de M. Ruhmkorff. Le fil inducteur de cet appareil a 3oo mètres de longueur et 2""°, 5 de diamètre; le fil induit aS à 3o millimètres de longueur et un demi-millimètre de diamètre. Un condensateur mis en usage, pour la première fois, par M. Fizeau, fait partie du fil induc- teur. » Le gaz ammoniacal est décomposé en totalité en quelques mi- nutes. » Le gaz hydrogène bicarboné subit un commencement de décomposition •par l'action des premières étincelles; mais il n'est pas totalement décom- posé après deux heures. Nous sommes disposé à croire que le carbone (759 :> précipité retient de l'hydrogène, car le volume n'a jamais été doublé; c'est un point que nous tâcherons d'éclaircir (i). I» L'oxygène et l'azote ont été pendant cinq heures soumis à l'étincelle et au courant de l'appareil d'induction, excité par 4o ou 60 éléments réunis en séries de 10 éléments en tension, sans subir la moindre altération dans leur volume; sauf l'oxygène, dont une trace s'est unie au mercure. Ces expériences sont propres à montrer que le gaz azote et le gaz oxygène sont des gaz simples. » Si ces gaz étaient formés par la condensation du gaz hydrogène ou même d'un gaz plus léger, l'oxygène contiendrait 16 volumes et l'azote 1 4 volumes d'hydrogène condensés en un seul; l'étincelle électrique, qui décompose tous les gaz composés, devrait changer le volume des deux gaz cités. » L'appareil employé avait une grande énergie de tension; tel qu'il était disposé dans nos expériences, il pouvait traverser à la fois six tubes, dans deux desquels la distance des pointes était de 4 forts centimètres et de 1 forts centimètres dans les deux autres; la distance totale était environ de 18 centimètres. » Quinzième expérience. — Un tube barométrique de 9 millimètres de diamètre et d'un mètre de hauteur, est traversé, à 6 centimètres du bout fermé, par deux fils de platine de 0,8 de millimètre de diamètre scellés dans le verre. Les pointes qui sont dans l'axe du tube sont à environ i ^ cen- timètre de distance l'une de l'autre. On remplit le tube de mercure, récemment porté à une température voisine de l'ébullition, on le renverse sur une grande cuvette pleine de mercure ; 011 n'aperçoit pas la plus petite bulle d'air. On fait passer dans ce tube l'étincelle d'un appareil d'induction de M. Ruhmkorff, excité par 20, 3o, 4p et par 5o éléments réunis en séries de 10 en tension. 1) Les deux fils rougissent successivement presque au rouge blanc. L'ex- périence dure à peu près quinze minutes. Il se volatilise du platine; le ni- veau du mercure, qui était à 8 centimètres du fil inférieur, ne change pas. » Seizième expérience. — On fait la même expérience avec un tube de 1 centimètres de diamètre, traversé aussi par deux fils de platine dispo- sés comme les fils de l'expérience précédente; seulement des fils fins de fer terminent ces fils. On fait passer dans ce tube l'étincelle du même appareil (i) On a décomposé le gaz ammoniacal par l'électricité ordinaire et le gaz carboné par l'appareil d'induction. Nous reviendrons sur ce point dans une autre communication.. ( 76o ) d'induclion excité par 20, 3o, 4o, 5o, 60 et 70 éléments réunis en séries de 10 éléments en tension; les fils de fer rougissent presque au blanc. Le niveau du mercure ne change pas. » Il nous semble bien difficile de concilier ces expériences avec l'hypo- thèse qui considérerait les métaux et les corps non métalliques comme ré- sultant de la condensation plus ou moins grande pour chacun d'eux, du gaz hydrogène ou d'un gaz plus léger. Comment un gaz condensé résiste- rait-il au courant électrique et à une chaleur rouge presque blanche, qui est peut-être de 1,200 à i,3oo degrés? On doit faire attention que dans l'hypothèse tirée de la loi du D"' Prout, le fer renfermerait environ quatre- vingt mille volumes et le platine environ deux cent mille volumes d'hy- drogène condensés en un seul. » Dix-septième expérience. — L'expérience est disposée comme les deux précédentes, avec cette différence qu'il y a, dans chaque tube barométrique, six fils de platine; à l'extrémité de chaque fil scellé dans le verre, sont quatre fils fins de fer ou de platine, fixés par une torsion suffisante. » On a toujours obtenu les mêmes résultats que dans la quinzième et la seizième expérience, quand on a fait passer le courant et l'étincelle par deux fils opposés. Les pointes étaient légèrement fondues, le niveau n'avait pas changé; mais quand on a fait passer le courant par deux autres fils situés au-dessus ou au-dessous, le tube s'est fendu, en sorte que l'expérience n'a pas été finie complètement comme on le désirait. On voulait fondre tous les fils fins, on a été arrêté par la rupture du tube. » En résumé, les conséquences tirées des faits constatés dans ce travail sont-elles logiques? » i". A-t-on prouvé que chaque métal est formé d'une matière particu- lière, élémentaire, indestructible dans sa nature intime? » 2". A-t-011 prouvé que l'oxygène, l'azote et les métaux ne sont pas composés de gaz hydrogène, ni d'un gaz plus léger, condensé à un degré variable dans chacun d'eux? » 3°. Peut-on voir dans certaines expériences la preuve que deux métaux ne sont pas une même matière dans des états moléculaires différents? » 4"- Le nombre des résultats obtenus est-il suffisant pour qu'on étende à tous les corps métalliques ou non métalliques, les conséquences déduites d'expériences faites sur huit corps seulement? » Nous croyons pouvoir répondre affirmativement à ces quatre questions. » Le.s expériences sur le sulfate de cuivre décomposé successivement en huit ou en six parties identiques par le courant galvanique, en quatre parties ( 76» ) identiques par le zinc, par le gaz hycirosulfurique, par le carbonate de soude; les expériences sur l'acétate de plomb décomposé successivement en quatorze parties identiques par le courant galvanique, sur l'azotate du mémo métal décomposé en trois parties identiques par le carbonate de soude; les expériences sur le plomb fondu par la chaleur et soiunis plusieurs heures, pendant sa fusion, à l'action d'un courant galvanique énergique; les huit produits identiques, recueillis dans quatre distillations successives du zinc et du cadmium, montrent, selon nous du moins, que chacun des quatre métaux essayés ne renferme qu'une matière élémentaire, particulière, indes- tructible pour chacun d'eux, et qu'aucun des quatre métaux n'est composé des molécules d'un autre métal dans un état différent. 1) Les expériences sur le fer et le platine, portés au rouge presque blanc dans le vide barométrique sans qu'on observe la plus faible trace de déga- gement de gaz; celles dans lesquelles l'oxygène et l'azote conservent un volume invariable, quoiqu'ils aient été traversés pendant plusieurs heures par la lumière et le courant d'un appareil puissant d'induction, font voir que le fer, le platine, l'azote et l'oxygène ne peuvent être le produit de la condensation ni du gaz hydrogène, ni d'un gaz plus léger. » Les résultats obtenus sur six métaux et sur deux corps non métalliques, peuvent-ils être étendus à tous les corps métalliques ou non métalliques? Nous le pensons. » En effet, l'histoire des métaux offre à peu près des faits semblables. Tous ces corps produisent des oxydes, des chlorures, des cyanures, des sulfures, et la plupart donnent des sels de diverses natures, de diverses formes. » Les métaux et les corps non métalliques se combinent entre eux, mais ne se combinent p^as en général avec les oxydes, les acides, les corps neu- tres, à moins qu'il n'y ait une décomposition dans la réaction. » On observe dans les combinaisons des métaux avec les corps non mé- talliques et de ceux-ci entre eux l'importante loi des proportions multiples; dans les combinaisons des corps non métalliques, on constate de plus la belle loi des combinaisons gazeuses. Cette dernière loi serait probablement générale, si l'on pouvait déterminer la densité des vapeurs des différents métaux. Bien entendu, il ne faudrait pas perdre de vue la restriction que nous y avons apportée en i83o [vo/ez le Supplément à ma Chimie élémen- taire, i83o, et les Comptes rendus, tome XXIII, 2 et 3o novembre 1846). » Les métaux et les corps non métalliques ne sont décomposés par au- cune force connue, ni par la chaleur, ni par l'électricité, ni par la lumière. De tous ces faits et de l'ensemble des phénomènes chimiques, il nous C. R., i858, 2"^' Semeslre.{T. XLVII, N» 20.) '. '.-.•.' • I02 ( 762 ) paraît sortir cette proposition, savoir, que les métaux et les corps non mé- talliques sont dans un état moléculaire du même ordre. » Nos expériences nous apprennent que quatre métaux sont simples et composés chacun d'une matière particulière; elles nous apprennent encore que deux métaux et deux gaz ne doivent pas être considérés comme pro- duits par la condensation d'un gaz quelconque. Nous étendons les résultats à tous les corps admis comme simples dans la plupart des ouvrages de chimie. » Ces raisonnements et leurs conséquences ne nous écartent pas de ta réserve obligatoire dans les recherches expérimentales. Nous en sommes convaincu, si l'on décomposait un des métaux pjirfaitement connus, on décomposerait bientôt tous les autres. L'histoire de la chimie offre, au commencement de ce siècle, un exemple frappant de la justesse de cette pensée. » La décomposition d'un seul alcali a bientôt amené la décomposition des autres alcalis, même celle des terres. La comparaison attentive des sels alcalins, des sels terreux et des sels métalliques indiquait, il est vrai, dans les sels alcalins et dans les sels terreux, des oxydes analogues par leur com- position aux oxydes bien connus des sels métalliques. » Ici viennent se placer naturellement quelques réflexions. » D'après l'hypothèse fondée sur la loi du D'' Prout, supposée vérifiée, les corps simples seraient composés de gaz hydrogène ou d'un gaz plus léger. » Les métaux sont bons conducteurs de la chaleur et de l'électricité. Cette propriété est le partage des métaux légers (potassium, sodium) comme des métaux pesants (or, platine). » Les oxydes métalliques, les résines, les corps gras, les huiles, etc., sont des mauvais conducteurs de la chaleur et de l'électricité. » Les métaux, sous un certain poids, ne prennent pour s'élever d'un degré dans leur température qu'une fraction assez petite de la quantité qu'exige l'eau dans les mêmes circonstances. » Cette opposition si tranchée entre des corps qui auraient la même composition, serait bien singulière. )> Comment concevoir que dans la réduction des mines de fer par le charbon, à une température des plus élevées, le fer et le charbon et toute la gangue ne se réduisent ni en gaz ni en vapeurs? Comment concevoir que dans les expériences sur la fusion des métaux par la pile, par exemple, du fer, du platine, etc., ces métaux fondent sans se dissiper d'une manière sensible ? » On porte des creusets de charbon de sucre, des lames du même char- ( 763 ) bon à une température blanche tellement élevée, que l'œil peut à peine en soutenir l'éclat; ce charbon, dans cette circonstance, ne brûle que lente- ment, ne se volatilise que très-lentement. » Si l'hypothèse que nous discutons était l'expression réelle de la vérité, la transmutation des métaux et même des autres corps nous semblerait devoir se pro(hiire dans les opérations si multipliées des laboratoires et de l'industrie. Or il est à peu près certain qu'il n'y a pas un seul fait de trans- mutation authentique. » La loi des combinaisons gazeuses perdrait toute sa simplicité. » Dans la même hypothèse, tons les corps que renferme la terre ne seraient que du gaz condensé. La lune, dont la densité n'est que peu infé- rieure à celle de la terre, aurait probablement à peu près la même consti- tution. Ce sont des résultats bien étranges. » Peut être trouvera-t-on que nous avons poussé un peu loin les consé- quences et les réflexions. Nous livrons nos expériences et leurs consé- quences aux chimistes et aux physiciens, nous recevrons avec reconnais- sance les observations et même les objections qu'ils voudront bien nous adresser. » Nota. Nous avons dit dans ce Mémoire que nous aurions l'honneur de présenter à l'Académie plusieurs communications. Ces communications sont surtout relatives au principe sur lequel nous nous sommes appuyé. » Notre travail d'aujourd'hui forme un tout; cependant nous y ajou- terons quelques expériences confirmatives. » ASTRONOMIE. — Le.Ure adressée à M. le Président de l'Académie, au sujet de la diminution progressive de la période de la comète des \ 200 jours; par M.. £\CKE. 0 Dans la séance de l'Académie des Sciences de Paris du 16 aoiît, M. Le Verrier a eu la bonté de communiquer à l'Académie l'éphéméride de la comète à courte période pour son apparition de cette année. Ayant appris que dans cette séance la question a été élevée, de savoir si raccourcissement de la période, que j'avais annoncée dès 1 819,3 été confirmé ou non, j'ai cru devoir profiter de cette occasion favorable pour rassembler les preuves de la nécessité d'introduire, dans les calculs relatifs à cette comète, une correc- tion, qui peut être expliquée par la résistance qu'un milieu répandu dans l'univers exerce sur la marche de l'astre; preuves qui me paraissent si évidentes, qu'on ne peut plus en douter. J'ai pris la liberté d'adresser à l'illustre Académie, parle moyen de la légation impériale de Fr.mce à Ber- .o » i835. Août *6,4 » i838. Décembre... 19,0 » 1842. Avril 12,0 • 1845. Août 9,6 » 1848. Novembre... 26,1 » i852. Mars •4>7 • 1855. Juillet 1,0 •' i858. Octobre 18,4 » Quant aux calculs des perturbations planétaires pour ces soixante-douze (766) années, il faut distinguer trois périodes. En 1819-1821, je me suis occupé des perturbations pour les années 1786-1819. L'orbite de la comète n'étant pas encore exactement connue, les masses des planètes, même celle de Jupiter, étant fautives, et les méthodes mêmes que j'employais pour les planètes Mercure et Vénus n'étant pas assez exactes, les résultats de ces calculs ne sont qu'approximatifs et des erreurs assez graves sont à craindre. Je n'ai pas eu le temps de répéter le travail depuis lors, et ainsi j'ai été contraint d'accepter les résultats tels qu'ils sont sans aucun changement. On ne doit pas être étonné, si l'emploi des nombres pour ces trente-trois années, ainsi trouvés, exigera et excusera quelques corrections. )> Pour les trente années 1 819- 1848, j'ai déterminé les perturbations pla- nétaires atissi exactement qu'il m'a été possible, surtout pour les planètes Mercure et Vénus. J'ai employé les masses corrigées et je n'ai négligé que les effets d'Uranus et de Neptune, ce qui était permis vu que l'aphélie de la comète est encore beaucoup plus proche du Soleil que ne l'est Jupiter dans son orbite. Je crois donc que ce travail mérite toute la confiancequ'on peut avoir en des calculs aussi prolixes. )) Depuis 1 848, la famille des petites planètes s'éfant de jour en jour mul- tipliée, j'ai cru devoir consacrer les secours que j'ai pu me procurer, plutôt à ces nouveaux astres, qu'à augmenter les preuves de la nécessité d'une hypothèse qui me paraissait dès alors mise hors de doute. J'ai donc seule- ment calculé les perturbations de Jupiter pour les dix années j848-i858. En passant toujours d'une apparition observée à la suivante, les fautes de prédiction ne pouvaient guère devenir trop grandes. » J'ai donc commencé à chercher une orbite qui réunissait assez exac- tement les observations de 1819-1838 premièrement, et j'ai répété cette recherche pour 1819-1848, toujours en y ajoutant les correclions dérivées d'une hypothèse de la même forme. J'ai trouvé pour ces deux intervalles, tant pour les éléments de l'orbite que pour les constantes de l'hypothèse, des nombres presque identiques. Les observations ont été représentées durant les trente années, de manière que l'erreur moyenne d'une observation géo- centrique restait au-dessous d'une demi-minute, et par conséquent que l'er- reur moyenne de la détermination du temps du passage par le périhélie ne montait pas à 0,01 ou 0,02 jour. » La méthode de la variation des constantes que j'ai employée pour la détermination des perturbations planétaires, conduit directement aux quantités exprimées en secondes, qu'on doit ajouter aux p. et M purement ( 767 ) elliptiques, en partant d'une époque déterminée, pour laquelle j'ai choisi le temps du passage au périhélie en 1 829, janvier 9,76 temps de Paris. Mais pour mieux faire sentir la force de ma démonstration, j'ai changé cette forme dans celle qui indique combien le temps de chaque passage au périhélie ' est altéré par les perturbations planétaire^, et j'exprime ces altérations en jours. » lia Table I présente le temps du passage au périhélie pour les diverses années dans lesquelles la comète a été observée, tiré aussi directement des observations qu'il m'a été possible. Désignant ce temps par T, les divers T peuvent être considérés comme les dates observées du problème. Pour faci- liter rénumération des jours, j'ai ajouté le nombre des jours pour chaque retour, compté à partir de 1829 janvier o. Tablï, I. ■"■-.11., T observés. Jours comptés Temps de Paris à partir de 1829.. 1786 Janvier . . . 3o,88 — 15674,12 '795 Décembre . 21,47 — 12062,53 i8o5 Novembre . 21 ,53 - 844o,47 1819 Janvier. . . 27,26 - 3625,74 1822 Mai 23,97 — 241 3, o3 1825 Septembre. 16,28 — 1201 ,72 1829 Janvier • . . 9.76 + 9.76 i832 Mai 3,99 ■+- ï2'9.99 i835 Août 26,38 + 2429,38 i838 Décembre. 19,02 -t- 364o,o2 1842 Avril 12,01 -h 485o,oi 1845 Août. .... 9»6i + 6o65,6i 1848 Novembre . 26,09 + 7270,09 i852 Mars 14,72 + 8474,72 i855 Juillet I ,o5 + 9678,05 i858 Octobre. . . 18,37 -H 10883,37 » La Table II présente les perturbations que les T éprouvent à cause dé l'action des planètes "^ f "t a' V^ ^ , en employant les masses nouvel- lement déterminées. Pour 1^ , la masse s^tI-hJ ^^^ déterminée par l'ensemble des observations de la comète. Je désignerai ces quantités par AT. Elles sont à ajouter aux temps des passages qu'on aurait obtenus pour un corps- ( 7^8 ) céleste dont l'orbite purement elliptique coïnciderait avec l'orbite de la comète à l'époque de 1829 janvier 9,76. Table II. wtkins planétaire! AT 1786 -+- 74^23 '795 + 47 >9^ i8o5 -H 32,49 .8.9 — 0,85 1822 -f- 0,20 1825 — 0,04 1829 0,00 i832 — ',09 i835 — 2,92 i838 — 3,39 1842 - 4,38 1845 ■+- 0,34 1848 - 5,95 i852 — 12, o3 i855 — •9>'7 i858 — 24,42 » Délivrant maintenant les T observés de l'effet des perturbations plané- taires, en formant pour chaque époque T — AT, il restera le temps du pas- sage telqu'il résulterait de l'orbite régulière delacomètedugjSiSagjanvier. Si la comète se mouvait comme luie planète, on trouverait une suite de nombres à différences premières constantes qui donneraient le temps de révolution appartenant à l'orbite de la comète pour iSaQJanv. 9,8. Le ré- sultat de la soustraction est présenté dans la Table III, à laquelle j'ai ajouté les différences premières pour faire apercevoir du premier coup d'oeil com- bien la marche de la comète s'éloigne de la marche d'une planète. Il faut se souvenir que pour 1819-1848, les T sont exacts à 0^,01, ou du moins à 0^,02, de sorte que les changements qu'on pourrait essayer pour pro- duire une marche planétaire ne doivent pas surpasser cette quantité pour 1819-18/48; et pour les autres années, dans lesquelles les perturbations planétaires sont incomplètes, les changements ne doivent pas franchir les bornes qui excéderaient do trop loin la limite que nous venons d'in- d quer. ( 769) Table III. Valeurs des T, délivrées des perturbations planétaires. 1786 1795 i8o5 1819 1822 1825 1829 i832 i835 i838 1842 1845 1848 i852 i855 i858 T — AT. — i5748J,35 — 121 10,45 — 8472,96 — 3624.89 — 24l3>23 — 1201 ,68 + 9»76 -f- 1221,08 -H 2432,30 + 3643, 4i + 4854,39 + 6o65 , 27 + 7276,04 + 8486,75 ■+■ 9697,22 + «0907)79 Diff. premières. + 3637 J, 90 3637,49 4848,07 I2H ,66 121 I ,55 1211,44 121 I ,32 121 I ,22 121 I , I I 1210,98 1 2 I o , 88 1210,77 1210,71 1210,47 1 2 1 o , 57 3 périodes. 3 4 ?■}]■ '1 vC<' » Le temps de la révolution a donc diminué d'une quantité trés-remarqua- ble, savoir de iai2J,63 entre 1786- 1796 jusqu'à 1210^,57 entre i855-i858. Cependant, comme les A T des trois années au commencement et à la fin sont inexactes à cause de l'imperfection des calculs, il sera permis de les altérer un peu, pour rendre la suite complètement régulière, pourvu toutefois que les corrections ne soient pas trop grandes. Je suppose donc que les AT exigent une correction, j j en 1786 de — 0569 ou de — 17 heures, de sorte que AT devienne +73,54 1795 de —0,80 ou de — 1.9 » » 4-47,12 i8o5 de — o,3o ou de — 7 » » +32,ig' i852 de -f- 0,06 ou de -f- 1 ,5 » » — " j97 i855 de — 0,02 ou de — o,5 » » — '9, '9 i858 de + 0,11 ou de -t- 2,6 » » — 24, 3 1 » En formant de nouveau les T — AT avec ces valeurs corrigées, in- terpolant la suite des nombres pour les années dans lesquelles la comète C. B., i858, a""» Semestre. (T. XLVII, N" 20.) I03 ( 77^ ) n'a pas été observée, et enfermant les dates de ces années dans des paren thèses, on obtient la Table IV. ^' Table IV. (Table III corrigée.) T — AT. Ditf. I. 11. 1,86 -.57471,66 ^,2t2i7q (.789) -,4534,87 ^!!'? -o^.'- 1212,67 (1792) -i3322,no ^ -0,12 1700 — i2roQ,o5 , , — 0,11 , \ Q 1212,44 (•799) -10897,2. ,„ '^3 -O'»' (1802) - 9684,88 I2t2,30 _o,ii i8o5 — 8472,66 ' — 0,12 (1809) — 7260,56 ' — 0,10 (1812) — 6048,56 ' — 0,11 (i8i5) - 4836,67 1211,89 _o,ii 1819 - 3624,89 "'"'le -0.' = u r 1, -> 1211,66 1022 — 2410,23 j,j, — 0,11 1825 co 121 1 ,55 1201 ,68 ' 0,11 1829 riti. «ih M = p7 + a>',lo K '*!/ et la comparaison de cette formule avec les observations fait voir qu'elle suffit pour établir l'accord entre le. calcul et l'observation. Les autres éléments de l'orbite peuvent rester les mêmes sans aucun changement. . » Maintenant, en recherchant d ou peut naître une telle augmentation du moyen mouvement, la forme du quotient différentiel de/x, dans la théorie de la variation des constantes, pouvant être écrite dj r c ' indique quelle force est nécessaire pour une telle augmentation. Les quantités 2 a — r et j' sont les deux rayons vecteurs aux deux foyers, ^ le mouvement diurne moyen, et c le mouvement réel et linéaire diurne, enfin E est la com- posante d'une force perturbatrice (quelle qu'elle soit d'ailleurs) dans le sens de la tangente et dirigée dans le sens du mouvement. Donc l'augmentation de |u.jdemande une force dirigée suivant la tangente et dans un sens 'con- traire au mouvement, ce qui s'accorde tout à fait et de la manière la plus simple, en adoptant l'hypothèse de l'existence d'un milieu dans l'univers, milieu dont la résistance contre le mouvement de la comète pourra se faire remarquer, tandis que la grande quantité des planètes a empêché d'en avoir eu une preuve certaine jusqu'ici. Jamais on n'a nié l'existence d'un tel milieu, la preuve de l'existence manquait seulement. » J'ai donc adopté cette explication et je considère le raccourcissement de la période, qui a été prouvé par les observations de la comète, comme l'effet de la résistance qu'un milieu répandu dans l'univers oppose à son mouvement. » Telle est, Monsieur le Président, la marche que j'ai suivie dans cette recherche. J'ai seulement tâché de prouver la nécessité d'une hypothèse par- ticulière à la comète, et de fonder là-dessus la vraisemblance d'un milieu résistant et je crois y avoir réussi. Quant aux modifications dans l'emploi de cette hypothèse, selon la densité que le milieu peut avoir dans les divers points de notre système solaire, et les changements que cette densité peut subir, il m'a fallu, pour les introduire dans le calcul, faire quelques con- jectures auxquelles je n'ajoute aucun prix. Celle que j'ai adoptée a confluit au résultat, qu'outre la nouvelle expression pour /j. et M, il faut encore io3.. m- y. ( 772 ) diminuer l'excentricité d'une quantité très-petite, c'est-à-dire d'une unité de la cinquième décimale à chaque retour, en comptant ces retours au périhélie de l'époque qu'on a choisie. Les comparaisons avec les observa- lions ont été faites en tenant compte' de cette modification. Les autres éléments ne sont pas changés. » Les nombres que j'ai tirés, pour les éléments de l'orbite, des observa- tions de 1 819-1848, sont les suivants : Époque 1829. Janv. 9^72 temps moyen de Pari». Anomalie moyenne. Mo= 359°59'2o",787, et pour tout autre temps, en comptant le temps de cette époque, M = Mo-l- io69",852522.y, + 58, 66457. (^)', P(,= io69",852522-f-o", 0977743 (■ j. Angle de l'excentricité sin çp = e, ,p,= 57» 38' 8",67, y= 57.38. 8,67-3",47'(7^)' Longitude du périhélie jto = i57 . 18. 25 ,75, Longitude du nœud ascendant. ... Q ,, = 334 . 29. 5o , 98, Inclinaison ('0= 1 3. 20.40 ,91. Les perturbations planétaires provenant des six planètes 5, g, ■^, rf,1t!, T? doivent être ajoutées à ces éléments, pour le moment pour lequel le lieu de la comète est demandé. ,» Nommant ± r le nombre des retours au périhélie, comptés de l'époque de 1829, [j-r et Mr le moyen mouvement et l'anomalie moyenne pour le temps yV» on aura jr= i2ii,38i8r — o,o558794'"', (i,= io69",852522-t-o, 09870166/-, M,= M,+ 36o"r -+- 59",7827r\ La durée d'une révolution sera de 121 1^,3259 — oJ,i 1 176»' = 7^+1 ~ jr- » En ajoutant aux. nombres de la Table IV la correction dépendante de cette augmention de pi, on trouvera ( 773) Table V. T — AT corrigés selon F hypothèse. Corrections. Périodes régulières. 1786 ('789) H- 9.46 + 8,06 I l5738,20 /e c a -+- I2I1 14526,81 1,39 38 {'792) -f- 6,77 — i33i5,43 37 38 •795 + 5,59 — 12104,06 ('799) + 4,53 — 10892,68 38 (1802) + 3,58 — 9681 ,3o 38 i8o5 •+- 2,74 — 8469,92 37 39 38 (,809) + 2,01 — 7258,55 (l8l2) + 1,40 — 6047,16 (i8i5) + 0,89 — 4835,78 39 38 .8.9 -+- o,5o — 3624,39 1822 + 0,22 — 24l3,OI 39 38 38 1825 + 0,06 — 1201 ,62 1829 0,00 H- 9,76 i832 + 0,06 + I22I , 14 38 39 37 39 38 i835 -4- 0,22 -H 2432,52 i838 + o,5o -H 3643,91 «842 + 0,89 + 4855,28 1845 -H i,4o + 6066,67 i848 + 2,01 + 7278,05 i852 + 2,74 + 8489,43 ^8 i855 + 3,57 + 9700,81 39 i858 + 4,52 + 10912,20 '■■l> u En continuant les nombres qui forment une série arithmétique dont la première différence est constante, en appliquant la correction due à l'hypo- thèse pour M, T, IL et ç, et en ajoutant aux éléments les perturbations pla- nétaires des six planètes ■$, ?, tyd','^, T?, on obtiendra pour le retour delà comète au périhélie, un système d'éléments, qui satisfera pour quelques re- tours du moins à l'avenir, au besoin de déterminer assez approximativement le lieu où la comète deviendra visible. )/ Si vous trouvez peut-être, Monsieur le Président, que j'ai donné trop d'importance à cette recherche, veuillez bien me permettre d'ajouter, que l'introduction d'une nouvelle force perturbatrice dans notre système solaire m'a toujours paru être une démarche bien grave, et que d'ailleurs c'est le fruit d'un travail qui m'a occupé la plus grande partie de mon temps durant { 774 ) 4o années depuis 1 8 ig.Cai quiconque en a fait l'expérience, concédera que, dans un calcul aussi prolixe, les doutes qui s'élèvent, les épreuves qu'il faut faire, les vérifications qui sont nécessaires, les fautes qu'on remarque et dont on doit découvrir la source^ipîitent deux ou trois fois plus de temps que le calcul seul. » M. BioT fait hommage à l'Académie d'une série d'articles qu'il a fait paraître dans le Journal des Sàùants sur le procès de Galilée. RAPPORTS. ANATOMIE APPLIQUÉE A L'ENSEIGNEMENT. — Rapport sur la statue représentant ijfn homme écorché, exécutée par M. Lami. (Commissaires, MM. Bernard, Rayer, Horace Vernet, de Quairefages (H.. rapporteur.) PS « M. Lami a présenté à l'Académie, en le soumettant à son jugement, un modèle d'écorché de grandeur naturelle, destiné à servir à l'étude et à l'enseignement de l'anatomie, principalement dans les écoles de peinture et de sculpture. Chargés d'examiner cette statue, MM. Rayer, Cl. Bernard et moi, nous nous trouvâmes bientôt en présence de questions qui n'étaient pas seulement du ressort de J'anatomie et de la physiologie. Nous dûmes en conséquence demander l'adjonction de juges pouvant traiter avec auto- rité les questions artistiques. L'Académie des Beaux-Arts, consultée à ce sujet, voulut bien charger notre illustre confrère M. H. Vernet de se joindre à vos premiers Commissaires. Le Rapport actuel est le résultat des obser- vations faites en commun pai;* cette Commission mixte. » Ici, plus que partout ailleurs, il est inutile d'insister sur l'importance que les études anatomiques présentent pour les peintres et les sculpteurs. Il serait également superflu de faire ressortir la différence que ces études entreprises dans un but purement artistique présentent au fond avec celles qui doivent conduire à la science proprement ditei Je me bornerai à rappe- ler que pour l'artiste, l'anatomie des couches superficielles est de beaucoup la plus importante et, rigoureusement parlant, la seule indispensable. » Or, pour étudier cette espèce d'anatomie, le squelette et un écorché sont à peu près suffisants. Aussi les élèves peintres et sculpteurs s'en tien- nent ils là généralement. Il est donc très -essentiel que le modèle qu'ils ( 775 ) étudient et qui se retrouvera plus ou moins déguisé dans toutes leurs oeuvres, ne puisse leur donner de ce qui existe dans la nature que des idées parfaitement justes; car lorsqu'il s'agit de la place et des rapports d'un muscle, de l'insertion d'un tendon, etc., les à peu près constituent autant de graves erreurs. Sans une rigoureuse appréciation de toutes ces circon- stances, il est impossible de comprendre nettement le jeu des organes; et pour le sculpteur comme pour le peintre, de la moindre hésitation sur ce point à l'altération des formes, U n'y a évidemment qu'un pas. , » Nous allons examiner rapidement jusqu'à quel point les modèles exis- tants répondent aux exigences qu'ils doivent satisfaire. Bien entendu qu'il ne saurait être question ici que de ceux qui présentent des analogies réelles avec celui de M. Lami, c'est-à-dire des statues de grandeur naturelle au moins. Nous ne saurions passer en revue ni les réductions, ni surtout les albums d'anatomie sans sortir de notre sujet. Nous n'avons dès lors à vous entretenir que des écorchés de Bouchardon et de Houdon. » Le premier, nous n'hésitons pa^ à le dire, est mauvais à tous égards. Comme œuvre d'art, il est au-dessous du médiocre; comme œuvre de science, il n'est pas meilleur. L'artiste a reproduit une nature pauvre, un appareil musculaire peu développé et, par là mêin^ impropre à remplir le but qu'il se proposait. Ces muscles présentent partout un aspect de flacci- dité tel qu'on l'observe à peine sur un cadavre prêt à entrer en putréfac- tion. Nous signalerons surtout sous ce rapport les muscles postérieurs de la cuisse du membre inférieur reproduit à demi fléchi. » Mais ce qui est plus grave, c'est qu'on découvre partout sur ce modèle des inexactitudes étranges et des erreurs anatomiques. Il est, par exemple, impossible de déterminer ce que peuvent être quelques-unes des masses musculaires fortement accusées au fond du creux de l'aisselle gauche. On ne saurait pas davantage distinguer les rapports des muscles du pied ; la crête iliaque est représentée couverte d'une couche musculaire qui relie sans interruption les muscles de la cuisse à ceux de l'abdomen ; enfin il est évident qu'on a pris le nerf sciatique pour un tendon, et on l'a soigneuse- ment reproduit dans le creux du jarret. » Plusieurs des défauts de ce modèle résultent de la manière dont il a été exécuté. On a disséqué, et évidemment avec une grande négligence, un cadavre assez mal choisi. Le sculpteur a placé dans la position qu'il avait déterminée l'écorché ainsi obtenu. Celui-ci a été moulé et retouché ensuite par une main beaucoup plus familière avec l'ébauchoir et le ciseau qu'avec ( 776 ) le scalpel. Ces faits expliquent, je le répèle, tout ce qu'a de défectueux l'écorché de Bonchardon, malgré le mérite incontesté de son auteur (i). » Celui de Houdon est bien supérieur sous tous les rapports. C'est une œuvre d'art remarquable et, à ce titre, il figure dans toutes les écoles. Tou- tefois il n'est pas à l'abri de la critique en ce qui touche l'anatomie. Les muscles de la face, par exemple, laissent beaucoup à désirer , les digitations du grand dentelé sont exagérées et placées d'une manière toute conven- tionnelle, le pied n'est pas étudié, il en est souvent de même du point d'at- tache des muscles. Par exemple, rien n'indique l'existence d'un tendon ou d'une aponévrose au delà de la portion charnue du vaste interne; d'où il résulte que ce muscle semble s'insérer inférieurement sur le fémur, au lieu d'atteindre la tubérosité du tibia. » La plupart des défauts que nous venons d'indiquer n'existent pas dans les magnifiques moulages exécutés par Salvage sur deux soldats morts de mort violente, qu'il disséqua, plaça dans la pose bien connue du gladiateur et fit geler avant de les mouler. Mais, d'une paît, quelques parties, les pieds entre autres, ne réussirent pas très-bien; et, d'autre part, les plâtres origi- naux de Salvage, restés à l'Ecole des Beaux-Arts, n'ont pas été reproduits et ne se trouvent pas dans*le commerce. Enfin ces plâtres n'ont et ne pouvaient avoir que le mérite de l'exactitude ; ils manquent de vie, de mouvement, et dans un modèle destiné à former des artistes, ce sont là des qualités qu'on ne saurait omettre sans des inconvénients faciles à comprendre. » Animer un modèle aussi exact que celui de Salvage, en d'autres termes, représenter un homme vivant, agissant, mais dépouillé de sa peau, tel était le problème que devait se poser quiconque prétendrait offrir aux sculpteurs et aux peintres mieux que ce qu'ils possédaient déjà : c'est celui que M. Lami a cherché à résoudre. » Disons d'abord qu'il s'est préparé à son œuvre par des études anatomi- ques sérieuses et longtemps continuées. Il est arrivé ainsi à comprendre, chose que ses prédécesseurs n'avaient pas assez sentie, que les couches mus- culaires profondes sont aussi en jeu à chaque mouvement et que leur action entre pour quelque chose dans le relief de la couche superficielle. Cette considération l'a conduit à quelques résultats intéressants, même au point de vue scientifique. Ainsi on admet généralement que la flexion de l'avant- (i) M. Merlieu, un des plus anciens et des plus instruits employés du Muséum, a recueilli et nous a transmis ces détails, dont l'exaclitude est confirmée par l'examen même de la statue. ( 777 ) bras sur le bras s'opère dans tous les cas, surtout par la contraction du biceps. M. Laini a reconnu, et chacun peut s'assurer aisément, que le fait n'est vrai que lorsque l'avant-bras est en supination. Quand il est en prona- tion, c'est au brachial antérieur presque seul qu'est dû ce mouvement, et le biceps n'est alors que soulevé par le nuiscle suus-jacent. » Désirant avant tout être utile et donner le plus d'enseignements pos- sible à ceux pour qui il allait travailler, M. Lami a dû se préoccuper beau- coup de la pose dans laquelle il placerait sa statue. A cet égard, les œuvres de Salvage et de lloudon lui-même prêtent quelque peu à la critique. Dans l'une et dans l'autre on peut dire que l'action est trop égale. Nulle part on ne remarque un contraste réel entre le muscle qui agit et ce même muscle à l'état de repos. Et pourtant c'était là une des choses les plus utiles à faire nettement sentir à des jeunes gens qui auront à reproduire le corps humain dans tous les élats possibles. » La Commission a pensé que cette difficullé avait été heureusement vaincue par le choix de l'acte auquel est censé se livrer l'écorché de M. Lami. Cet homme remue la terre avec une bêche. Le sculpteur a choisi le moment où le travailleur va enfoncer son instrument. Le pied gauche vient de se poser sur le fer de la bêche et est encore fléchi sur la jambe; le pied droit, qui repose à plat sur le sol, va se soulever et rejeter tout le poids du corps en avant ; le bras gauche est allongé sur le manche qui repose dans la main du même côté; le bras droit est fortement fléchi et élevé, et la main appuyée sur le haut du manche le pousse déjà de haut en bas ; la tête, légèrement inclinée, est tournée à gauche: l'ensemble de ces mouvements est très-naturel; l'action qui va se passer parfaitement indiquée, et il résulte de là une pose éminemment propre à remplir le but que se proposait le sculpteur. » En effet, il est facile de voir d'après cette description, tout incomplète qu'elle est, que dans chaque moitié latérale du corps les muscles symé- triques présentent presque toujours. ce contraste dont nous parlions tout à l'heure, et que leurs actions très-différentes multiplient les enseignements. Des deux régions du cou, l'une est largement déployée, l'autre légèrement resserrée; l'épaule droite est relevée, la gauche abaissée; le bras droit est fléchi et dans la ])ronation, le gauche étendu et dans la supination; 1^ membre inférieur droit qui porte presque tout le poids du corps a tous ses muscles contractés, le gauche dont l'extrémité est soutenue par un point d'appui élevé présente presque tous les siens dans un état de relâche- ment;... etc. C. »., i858, 3">« Semestre. (T. XLVII, IN» 20.) ^ ' I04 AÏ ■ ( 778 ) ." : . w M. Lami a pris de grandes précautions pour ne rien introduire d'arbi- traire dans une œuvre qui avant tout devait être vraie. Son travail, com- mencé au Jardin des Plantes dans le laboratoire de M. Serres, terminé au Val-de-Grâce, sous les yeux de M. Lévy, a duré deux années entières. M. Lami a commencé par monter et mettre dans la position que devait avoir sa statue un squelette de grande taille. C'est sur ce squelette lui- même qu'il a appliqué une à une les diverses couçjies de muscles, en su- perposant les plus superficielles aux plus profondes. Chaque couche était préalablement disséquée et étudiée par lui sur le cadavre. Eu même temps un modèle vivant et toujours présent exécutait tous les mouvements néces- saires pour que le sculpteur pût se rendre minutieusement compte de la différence qui existe entre le muscle mort et le muBcle en action. » Les juges qui se placeront exclusivement au point de vuede l'art regret- teront sans doute que M. Lami n'ait pas- adopté p'our la tête un type plits relevé, pour les membres et le tronc une pose plus noble. Ces critiques pourraient être considérées comme méritées si M". Lami avait cherché à faire une statue, s'il avait tenté de rivafker avec Hûudon. Mais tel n'a pïis été son but. Il a voulu presque uniquement être utile. Sous ce rapport, la Commission n'hésite pas à dire qu'il a complètement réussi. » Les Commissaires ont examiné avec le plus grand soin i'fi'corcije de M. Lami et n'ont que des éloges à donner à l'exactitude avec laquelle a été rendue l'anatomie superficielle du corps humain. Ils signalent en particu- lier le soin avec lequel ont été étudiées et fouillées les articulations du genou avec l'ensemble de tendons de ligament et d'aponévroses qui entrent dans sa composition; les pieds qui laissent d'ordinaire tant à désirer; enfin la face qui, il faut bien le dire, ne pouvait que perdre à être fidèle- ment reproduite. En outre, tous ces muscles agissent ou se reposent d'une manière marquée, mais sans exagération. On voit que le sculpteur s'est pré- occupé de la physiologie autant que de l'anatomie des organes du mou- vement. » M. Lami fait graver eu ce moment un album qui comprendra sa statue vue de face, par derrière et de profil, plus des détails et surtout les extré- mités, reproduits sur une plus grande échelle. Les précaution^ prises pour ce nouveau travail sont aussi minutieuses dans leur genre que celles dont nous avons parlé plus haut. En le menant à bien, M. Lami rendra évidem- ment un service de plus aux beaux-arts, qu'il s'est proposé de servir. » En résumé, la Commission mixte nommée par l'Académie des Sciences et par l'Académie des Beaux- Arts est d'avis que Vécorché de M, Lami est ' , • ( 779 ) supérieur à tous les autres par çqii exactitude anatoiniqueet physiologique; que par suite il sera d'une utilité incontestable pour l'étude de la sculpture et du dessin. En conséquence, elle a l'honneur de proposer à l'unanimité à l'Académie d'accorder à ce travail des éloges et son approbation, et d'en- courager M. Lami à publier. l'album qui doit en être le complément. » «'M. J. Gloqcet, tout en approuvant ce que M. le rapporteur a dit sur • la supériorité de l'écorché de M. Lami sur ceux de Bouchardon et d'Hou- don, regrette qu'il n'ait pas. fait mention de l'écorché de M. leD''Auzou, ■ modèle de grandeur naturelle et qui est déposé au Musée de la Faculté de Médecine. Il regrette, en effet, que celui de M. Lami ne présente pas les principales veines superficielles qui rampent en dehors des muscles, font saillie sous la peau et n'appartiennent pas moins à l'anatomie pittoresque que les saillies musculaires, dans l'hbhime représenté soit par la peinture., soit par la sculpture. Il cite à l'appui de son opinion les belles statues que nous a léguées l'ancienne Grèce; et les chefs-d'œuvre des écoles italienne' et espagnole, sur lesquels" les artistes ont fait ressortir les saillies des veines au moins autant que celles de.s. muscles : l'art n'est plus de l'art quand il est incQmplef, inexact ou qu'il fait mentir la vérité, c'est-à-dire la nature, »• « M. DE Qijâtref.\ges, lapportéur, fait observer que M. lé D'Auzou s'est proposé un but complètement différent de celui qu'ont cherché à atteindre M. Lami et ses prédécesseurs; qu'il n'y a aucune comparaison possible entre l'oetiVre du médecin qui a voulu enseigner l'anatomie jusque dans ses moir>- dreS détails tant internes qu'externes, et l'artiste qui s'est proposé seulement- d'asseoir l'étude des for'mes sur'la connaissance exacte des couches sous- cutanées. Des troncs veineux appliqués sur les muscles d'un écorché auraient produit un effet plus que désagréable au'pointde vue artistique, n'auraient, en réalité enseigné que fort peu de chose à des peintres et à des sculpteurs, et auraient même pu leur donner des idées fausses. Tous les anatomistes savent, en effet, que si les attaches et les rapports des muscles sont invaria- * blés, il n'en est pas de même a beaucoup près de la distribution des veines superficielles. On ne trouverait certainement pas deux individus entièrement semb^bles ^ous ce rapport. Dès lors comment présenter aux élèves un mo- dèle dont ils ïie rencontreront peut-'êtreijâmais la réalisation dans la nature? » M. SERREfi ajouteles remarques suivantes: « L'observiation que vient de présenter notre honorable collègue, M. Clo- quet, ne coircerne pas l'exécution de l'écorché de M. Lami," sur lequel nous . ■ • ■ '. io4- < ( 78o) venons d'entendre un Rapport si favorable de M. de Qnatrefages. Elle est relative à la composition même de cette œuvre d'ait, destinée anx jeunes artistes qui se vouent à l'étude de la peinture et de la sculpture, et a»ixquels la connaissance de l'anatomie dos surfaces de Ihomnie est indispensable. " Sons ce rapport, elle mérite d'arrêter un instant l'attention de l'Aca- démie; car il serait à fcraindre que, d'après cette observation de l'anato- misle distingué auquel nous devons la belle anatomie iconographique de riiomme, on ne fût tenté de refaire sur cette donnée l'œuvre de M. Lami. » Notre collègue, en effet, s'associe aux éloges que vient de faire la Com- mission de l'œuvre de M. Lami, mais il pense qu'elle serait plus utile aux personnes auxquelles elle s'adresse, si, au système musculaire l'auteur avait joint l'ensemble des veines sous-cutanées qui rampent sur la surface des nuiscles superficiels du corps. En cela, je crois, comme je viens de le dire, que notre coilègue s'abuse et qu'il oublie peut-être que les connaissances anatomiques nécessaires aux artistes sont tout à fait différentes de celles dont nous avons un be.«oin indispensable en médecine et en chirurgie. » Pour les artistes, ainsi que l'a si bien dit M. le rapporteur, la coiniais- sauce de la forme du corps de l'homme domine toutes les autres, et cette connaissance est liétcrminéepar celle du système musculaire su perftdel, que les insertions sur le système osseux commandent. Dans l'étude de la formf, tout doit être sacrifié à ces insertions qui sont les points fixes et invariables des muscles, tandis que la partie charnue en «st la partie variable ou mobile, selon les mouvements et les attitudes. » Or, d'une part, ces insertions musculaires seraient en partie masquées par les veines sous-cutanées, si on les superposait aux muscles, et, d'autre part , le nombre et la variabilité de ces veines deviendraient un obstacle difficile à surmonter dans l'exécution. M Cette observation est applicable aux veines du col et de la face, et, en particulier, aux branches collatérales de la jugulaire externe, aux variations de la veine jugulaire antérieure, ainsi qu'aux branches d'origine de ces mêmes veines; elle l'est aussi aux veines superficielles du coude et à celles qui environnent l'articulation libio fémorale. » A ces difficultés déjà assez grandes , s'en seraient jointes ici de nou- velles pour M. Lami; car, ainsi que l'a fait remarquer M. le rapporteur, M. Lami a donné à son écorché une pose physiologique d'après laquelle' un grand nombre de muscles sont en action, tandis que les autres sont au repos. Or on sait que, dans la contraction des nuiscles, les veines profondes se dégorgent dans les veines superficielles, de sorte que, dans l'attitude de ( 78i ) récorché, une partie des veines superficielles eut été injectée,' tandis que l'autre serait restée vide : plénitude et viduité qui eût entraîné un désac- cord dans la symétrie des surfaces du corps, si on eût voulu, comme on se le proposait, rester fidèle à la nature. « Enfin, les veines sous-cutanées étant superficielles, elles peuvent être facilement étudiées sur un modèle vivant, et, dès lors, il n'y a nulle néces- sité de les plaquer sur un écorché, quelle que soit d'ailleurs l'attitude qu'on lui donne. » Au reste, ainsi que l'a dit M. le rapporteur, ce modèle d'anatomie a été exécuté dans mon laboratoire au Jardin des Plantes, dans lequel on prépare, pour la Galerie d'Anatomie comparée, la myologie des grands animaux, préparations que nous faisons modeler en plâtre, et dans les- quelles nous nous gardons bien d'injecter le système veineux, afin de con- server dans toute leur vérité l'insertion, la direction et les rapports des trois- couches du système musculaire. » D'après ces considérations, je m'associe pleinement aux éloges donnés par la Commission au beau travail de M. Lami. » n M. Rayer pense qu'il n'est point à regretter que M. Lami se soit abstenu de représenter sur son écorché les veines superficielles. C'est sur l'homme vivant que les artistes doivent étudier la distribution et les apparences de ces vaisseaux, leur volume, leur degré de saillie suivant la quantité de sang qu'ils contiennent, l'état de maigreur ou le bon état des parties environ- nantes, l'énergie des contractions musculaires, etc. C'est en étudiant ainsi Vextérieur de l'homme que des sculpteurs et des peintres célèbres ont pu indiquer, avec exactitude, ces détails anatomiques dans plusieurs de leurs chefs-d'œuvre. » « M. J. Cloquet ne peut admettre l'opinion exprimée par ses honorables collègues, MM. Serres et Rayer, et persiste dans l'opinion qu'il a émise, que l'écorché de M. Auzou est plus complet que tous ceux qu'on a offei'ts à l'étude des artistes, et que, par conséquent, ils doivent le consulter, non- seulement pour les muscles, mais aussi poiu" toutes les parties qui font saillie sous la peau et qui rentrent dans l'anatomie pittoresque. Qui peut le plus., dit-il, peut toujours le moins. « A la suite de ces observations, les conclusions de ce Rapport sont mises> aux voix et adoptées. ( 782 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Naissance de C amidon granuleux; par M. A. Trécul. (Extrait.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Brongniart, Boussingault, Payen, Decaisne, Montagne.) « Dans une des séances précédentes, j'ai dit que les cellules, à leur début, sont remplies de protoplasma granuleux ou homogène qui, ne pou- vant les suivre dans leur extension, se répartit en une couche d'épaisseur variable au pourtour interne de la cellnle, enveloppant le nucléus quand il existe déjà. Ce protoplasma s'étend quelquefois en filaments qui de la sur- face du nucléus vont dans toutes les directions s'unir avec la couche péri- phérique. C'est le protoplasma ainsi distribué qui donne le plus souvent naissance à l'amidon. Celui-ci, en effet, apparaît, i° soit dans ce proto- plasma, 2° soit à la surface du nucléus, 3° soit à l'intérieur de ce nucléus. » Le premier cas est le plus fréquent, et il présente des modifications dont voici les principales. Dans certaines plantes, la couche protoplasmique est assez épaisse ; elle éprouve une sorte de végétation qui l'accroît encore, et par laquelle elle est transformée presque entièrement, sinon tout à fait, en granules plus où moins ténus qui bleuissent bientôt par l'iode (albumen des Mirabilis Jalapa, Melica allissimri, etc.). Lorsque cette couciie est moins développée, elle produit des granules qui se dispersent de bonne heure dans la cavité utriculaire, où ils continuent leur accroissement (albumen du Scirpus sylveslris, rhizome du Bleiia Galeottiana, pommes de terre nais- santes, etc.). Dans d'autres plantes chez lesquelles la couche protoplas- mique est quelquefois si mince, qu'elle semble réduite à l'utricule dite pri- mordiale, sa végétation est plus marquée encore. Cette couche s'épaissit sur des points plus ou moins étendus et donne naissance à des éminences d'une teinte légèrement fauve, jaune ou verte. Une des formes les plus remarquables est celle que l'on observe dans l'album en desChénopodées, des Amarantacées, des Caryophyllées, des Portulacées, elc. Il naît au pourtour de la cavité utri- culaire des petites masses d'une substance molle qui couvrent en totalité ou en partie la surface interne de la cellule. Si la végétation est très-aclive, les éminences qu'elles forment sont plus volumineuses, ou bien, sur de grands espaces il n'y a qu'une couche épaisse de cette matière. Celle-ci, quelle que soit l'étendue de ces productions, est d'abord incolore et homo- ( 783 ) gène. Bientôt ejle. prend une teinte un peu fauve et devient assez fréquem- ment granuleuse dès cette époque. Si les éminences auxquelles elle donne lieu sont peu considérables, elles prennent la forme globuleuse en s'ac- croissant et se détachent de la paroi cellulaire [Phylolacca esculentn, Silène fiinbriala, Rivina lœvis, Blitum capitatum, Bêla vulgaris, etc.). Quand cette sécrétion occupe uiie grande surface sans interruption, la couche qu'elle constitue se divise en un nombre variable de parties qui deviennent autant de globules libres dans l'utricule {Amaranlus sylvestris, grœcisans, Obione sibirica, Portulaca oteracea, etc.). D'autres fois les couches sécrétées étant moins étendues se détachent tout d'une pièce et forment alors des petites masses ovoïdes, fusilormes ou parfois même à peu près cylindriques, qui se répandent aussi dans la cellule [Ljchnis dioica, sjlvestris, nocti- flora^ etc., Portulaca oleracea, etc.). Au moment où tous ces corps globu- leux, ovoïdes, fusiformes ou cylindracés, d'abord seulement muqueux, deviennent libres, on reconnaît qu'ils sont composés d'un grand nombre de granules infiniment petits; et, bien que l'on ne remarque pas de mem- brane enveloppante, ces granules restent ordinairement unis et se dévelop- pent ainsi de manière à constituer des grains composés ou agrégés, souvent volumineux. A la maturité du fruit ces grains composés sont fréquemment mêlés à des granules isolés qui proviennent de la désagrégation de quelques- uns des précédents, ou qui, dans beaucoup de cas, chez les Graminées par exemple, sont nés immédiatement de la couche protoplasmique. Dans quel- ques plantes de cette famille, comme le Festuca unioloides, etc., j'ai vu la naissance de tels grains agrégés dans une épaisse couche protoplasmique, qui produisait en même temps des granules simples en grande quantité. Le nombre des Graminées présentant cette sorte de grains agrégés est très-con- sidérable ; mais dans cette famille tous les grains qui ont cet aspect n'ont pas la même origine; dans les Avenu, les Arrhenatherum, etc., leur com- position résulte évidemment de la division de grains primitivement simples, qui se partagent à la manière des cellules. » Dans l'embryon des Pliaseolus vulgaris, P'icia pisiformis, dans le péri- carpe du Cylisus Laburnum, etc., des grains simples commencent aussi dans la couche protoplasmique, par de petites éminences en forme de grain d'orge, mais colorées en vert, qui se détachent de la paroi et continuent de se développer au milieu du liquide cellulaire. Ces grains verts très-jeunes sont entourés d'une membrane vésiculaire qui n'est pas colorée par l'iode, tandis que son contenu prend une belle couleur bleue. Ce phénomène se ( 7,84 ) dessine surtout trés-nettenient d(ans le Phaseolus vulyaris el \e J^icia ^nsifor- mis. Dans le Lalh/rus ensifolius, j'ai remarqué que certaines vésicules étaieu t pleines de matière amylacée, tandis que d'autres ne renfermaient qu'un ou deux granules n'occupant qu'une très-petite partie de la capacité de cette vésicule. Ce fait paraît prouver que cette vésicule est de nature chlorophyl- lienne. (Je n'ai pas besoin d'ajouter que dans beaucoup de grains de chlo- rophylle nés de la même manière il se développe aussi un ou plusieurs grains d'amidon). Le même phénomène à peu près m'a été offert par de jeunes rhizomes de Typha, et par des fruits du Cucurbita Pepo^ var. colo- quinelta. Dans ces fruits, au moment de l'apparition de l'amidon, je n'ai trouvé au-dessous de la partie jaune que des vésicules renfermant quelques fines granulations amylacées, tandis qu'au-dessous de la partie verte les vésicules étaient tellement remplies de substance amylacée, qu'on ne distin- guait plus la membrane. » Tout en donnant naissance à des grains d'amidon à la périphérie de la cellule, le protoplasma s'étend quelquefois dans le liquide cellulaire, où il semble se délayer. C'est alors que des globules d'amidon naissent libres dans la cavité de l'utricule. » Dans l'albumen de l'Emex spinosus chez les cellules duquel le proto- plasma rayonne du nucléus sous la forme de filaipents qui se terminent à la couche périphérique, de nombreux globules amylacés naissent dans ces filaments aussi bien que dans le protoplasma qui couvre le nucléus. Chez d'autres plantes l'amidon naît principalement ou exclusivement autour du nucléus, et celui-ci paraît concourir à sa nutrition (grains composés de l'al- bumen du Tradescantia subaspera, etc., Arum italicum, vulyore,de la tige du Vnnilla planifoUa ; l'évolution des grains simples du Zea Maïs, des tubercules de VOrchis lalifotia, etc., de l'enveloppe interne de la semence du Riciniis commimis, etc , commence ordinairement autour du nucléus.) Chez quel- ques-unes des plantes de cette catégorie le développement se montre d'abord dans la petite quantité de protoplasma qui entoure le nucléus [Arum^ Orchis, etc.) ; chez les autres il paraît dii seulement à des excrétions du nucléus. Voici ce qui se passe dans la tige du Vanilla planifolia {i). Quand (i) MM. C. Millier et Quekett pensent, le premier, que l'amidon, le second que l'ami- don et la chlorophylle naissent toujours du nucléus; M. A. Gris a la même opinion pour la chlorophylle. Le Fanilla planifolia est cité par M. Gris pour le développement de cette dernière. * • • ( 735 •) le nucléus commence à devenir vésiculeiix, on remarque àl'entour un grand nombre de granulations qui' semblent en émaner. On est convaincu qu'elles en sortent, en examinant des nucléus plus âgés; car la surface interne de leur membrane est revêtue de petits héinisp'hères, qui, chez d'autres nu- cléus, sont remplacés par des spbérules. Un examen attentif fait découvrir que ces sphérules font saillie à l'intérieur et à l'extérieur de la vésicule nu- cléaire. Comme elles sont transparentes, on s'aperçoit qu'elles sont traversées par la membrane de cette vésicule, en sorte qu'elles ressemblent à des goutte- lettes qui passent à travers cette pellicule. Un peu plus tard il y a des espaces libres sur la membrane, et au dehors, auprès de ces espaces, sont des goutte- lettes ou globules qui les ont abandonnés, et qui se disperseront bientôt dans la cavité cellulaire. Enfin, sûr des nucléus un peu plus âgés, on observe des globules qui se colorent en vert dans les cellules voisines de la périphérie de la tige, et qui restent incolores dans les utriculés plus rapprochées du . centre. Ces grains d'abord ^impies deviennent composés; c'est alors seu- lement q^i'ils s'éloignent du nucléus. Les grains verts et les blancs donnent '■ la réaction de l'amidon sous l'influence de l'iode. » Plusieurs autres plantes;m'ont présenté des faits analogues. Le Visciim album entre autres mérite d'être signalé; Dans les cellules de ses jeunes ra- " megux le nucléus est entouré de corpuscules de consistance molle, dont la . forme est globuleuse, allongée ou même parfois bifurquée. Ceux qui sont ; *■ encore appliqués à la surface du nucléus semblent bien en émaner; ils sont en outre intéressants par leur végétation propre, indiquée par la division de ceux qui sont allongés. De semblables corpuscules naissent du protoplasma , périphérique. Les ims et les autres sont incolores ou jaune pâle et ne bleuis- sent pas parCidde quand ils sont trop jeunes; mais un peu plus tard ils pren- nent une teinte violacée, puis bleue, sous l'action de ce réactif. J'ai observé ' une telle substance semi-liquide qui m'a offert les ijiêmes réactions, dans • l'embryon du Lathynis latifdlhis, etc. . . ' ; » Tous ces faits tendent à prouver que les grains d'amidon sont toujours '. liquides dans le principe ou tout au moinsde consistance molle. ■ » L'amidon amorphe qui paraît en dissolution dans les cellules épider- miques des Ornitliogalum,.et.c., me semble être une production de consistance niucilagineuse analogue aux précédentes, laquelle production conserverait cette consistance au lieu de devenir granuleuse. Dans la racine d'Aristo- loche que j'ai citée dans la séance ,du a novembre, la couche d'amidon mu- cilagineux ^e transforme en grains assez volumineux de la manière suivante. C. R., i858, 2"" Semei«;e. (T. XLVII, NO 20.) • I o5 ; .♦ (.786) Cette couche s'épaissit çà et là; il en résulte des émiiiences qui en grandis- sant prennent peu à peu la forme d'hénnsplières unis par la base; puis ces hémisphères s'isolant les uns des autres deviennent des sphères ou grains amylacés, en sorte qu'après leur séparation il n'y a plus trace, dans ks cel- lules, delà couche amylacée mucilagineuse primitive. I) Je terminerai cette communication par quelques mots concernant les nucléus remplis d'amidon. Les plus beaux exemples m'ont été donnés par ceux du péricarpe du Tradescantia suhaspera, et par ceux de l'albumen de VEmex spinosus. Dans le péricarpe du Tradescantia , les nucléus étaient pleins d'une matière granuleuse qui le plus souvent jaunissait par l'iode; mais chez quelques-uns les granules devenaient d'un bleu intense après l'addition du réactif. Dans l'albumen de VEmex, la coloration bleue se pro- pageait de la circonférence du nucléus au centre, de sorte que les granules de la périphérie bleuissaient déjà dans certains nucléus, lorsque ceux du milieu jaunissaient encore. » ASTRONOMIE. — Relation des travaux exécutés par la Commission astronomique chargée par le Gouvernement brésilien d'observer dans la ville de Paranayua l'éclipsé totale du soleil qui a eu lieu le 7 septembre i858. (Cmmissaires, MM. Faye, Delatmay.) M. E. Liais, en adressant à M. le Secrétaire perpétuel celle relation l'ac- compagne de la Lettre suivante : es planètes Vénus, Mercure et Saturne, et les étoiles Sirius, Canopus et trois autres au sud qui paraissent être a et p du Centaure, et a de la Croix du sud, ont seules été vues. Régulus, quoique au méridien, n'a pas été aperçu. L'obscurité a été très-faible, Vénus a été aperçue longtemps avant et après l'obscurité totale. Elle a même été vue à Rio de Janeiro, ainsi que Mercure et Saturne. Les feuilles des Mimeuses ont été peu influencées par l'obscurité. (79°) M Couronne. — La couronne s'est montrée dans toute sa splendeur. Elle ne formait pas d'anneau défini nettement, elle était jaunâtre près de la lune et blanc argenté plus loin. Elle se composait d'un fond dont la teinte allait en diminuant d'abord rapidement à partir du bord de l'astre, ou mieux à partir d'une certaine distance du bord de l'astre et plus lentement ensuite. Ses limites étaient assez mal définies, toutefois sa largeur depuis le bord de l'astre a été mesurée dans son ensemble et trouvée de 34 minutes. A l'est, elle s'étendait même 4^5 minutes plus loin dans la direction d'un grand faisceau parabolique de rayons. Sur le fond apparaissaient les groupes de rayons qui s'éteignaient longtemps avant d'avoir atteint le bord du fond. Ce fond d'ailleurs n'était pas uniforme ; il semblait formé d'un entremélement de rayons de toute nature, et présentait un pointillé variable et scintillant comme celui de la surface du soleil, sans que toutefois on aperçût sur ce fond aucune raie aussi sombre que le paraissait la surface de la lune. En outre, le fond était plus lumineux par places; on y distinguait des espèces de nuages blancs. » Sur le contour de la lune, on remarquait cinq grands groupes de rayo!is coniques à bords convexes dont la base reposait sur la lune. De ces cinq groupes, deux partaient dans la partie supérieure de l'astre, l'un à droite, l'autre à gauche de la verticale, deux autres dans la partie inférieure également à droite et à gauche de la verticale. I^e point de ces cônes était à 1 3 minutes du bord de la lune. Le cinquième groupe ne formait pas comme les quatre autres un cône normal à la lune, mais il était incliné et recourbé, sa pointe étant dirigée en haut. A sa base, il croisait le groupe inférieur de l'est, et il était traversé lui-même par un autre groupe de rayons parallèles. Il se projetait ainsi que ce dernier sur un large faisceau parabolique de rayons faibles, partant vers l'est du diamètre horizontal de la lune. Enfin à l'ouest, dans la partie inférieure de la lune, au-dessus du rayon conique placé de ce côté, partait im faisceau de rayons parallèles normal au limbe de l'astre. C'était le plus brillant de tous. En outre de ces grands groupes de rayons, on remarquait beaucoup d'autres rayons plus courts normaux au limbe de la lune et prenant naissance à i ou 2 minutes de son bord, tandis que les grands rayons partaient du limbe même de l'astre. Cette cir- constance a permis de remarquer nettement dans le groupe de rayons inclinés de l'est, le mouvement de la lune devant ces rayons, ce qui prouve que la couronne appartient réellement au soleil. Au commencement de l'éclipsé, la couronne était aussi beaucoup plus intense à lest qu'à l'ouest, ( 791 ) L'inverse avait lieu à lafin. La disposition générale des rayons n'a pas varié au reste pendant la durée du phénomène, et son aspect, à Pinheiros et à la sta- tion centrale, paraît avoir été identique. A Campinas, on n'a pu décrire la couronne, vu l'instantanéité de l'obscurité totale. » La couronne a pu être vue encore 18 à 20 secondes après la réappari- ti^on du soleil, mais il fallait pour cela faire sortir le croissant solaire hors du champ. Son intensité lumineuse comparée à l'aide d'un photomètre avec la région de la lune, était près des limbes nord et sud environ vingt-cinq fois plus brillante que cette région. La couronne ne donnait pas d'ombres aux objets. Une polarisation sensible, mais.faible, a été remarquée dans vin plan normal ati limbe de l'astre. La couronne a été vue par projection sur la glace dépolie. » A Pinheiros M. de Bi-ito, à la station centrale M. d'Azambuja, ont remarqué autour de la couronne et à une petite distance un cercle présen- tant les couleurs un peu pâles de l'arc-en-ciel avec le rouge en dehors. Ce phénomène était plus visible à l'œil nu que dans la lunette, et le ciel était clair dans la région de l'astre. Serait-ce la couronne météorologique qui entoure le soleil et la lune, quand de légères vapeurs vésiculaires les recouvrent, couronne qui eùl été alors formée par la couronne solaire? ou bien, ce cercle est-il dû à un phénomène de diffraction? » Protubérances. — Six protubérances en tout ont été vues, trois sur le limbe est, parfaitement blanches, sans aucune trace de couleur rouge, la première à 45 degrés environ, la deuxième à io5 degrés et la troisième à i35 degrés du point inférieur du soleil. Elles étaient très-basses et plus larges que hautes. La première et la deuxième avaient une petite bordure noire. Ces trois protubérances ont disparu derrière la lune vers le milieu du phénomène. Au moment de disparaître, les bordures noires des premières ressemblaient à la projection de montagnes lunaires. Sur le limbe ouest, deux protubérances seulement se sont fait remarquer au conunencement du phénomène, la première et la plus grande mesurant alors 58 secondes de hauteur à 1 10 degrés, et la deuxième à 170 degrés du point inférieur du soleil. Vers le milieu de la totalité a paru une troisième protubérance à 60 degrés du même point. Les trois protubérances de l'ouest avaient une couleur blanche légèrement rosée. » La proéminence mesurée au commencement a été de nouveau mesurée à la fin de l'obscurité totale, on lui a trouvé 1' 12" à i' 18" de hauteur. Elle offrait alors plusieurs sommets au lieu de deux comme au commencement, ( 792 ) et le deuxième sommet, qui ne faisait que poindre d'abord, avait mainte- nant i4 à i5 secondes. A la station de Pinheiros, aucune protubérance n'a été remarquée, mais à Campinas on a vu à l'ouest et dans la partie siipé- rieure de la lune une chaîne de protubérances occupant toute la région située entre les deux premières vues de ce côté à la station centrale. Le dessin des observateurs offre une ligne dentelée avec des sommets plus élevés dans la direction de. la grande protubérance de la station centrale. » A la station centrale, on a aperçu pendant deux on trois secortdes, sur le bord de la lune, une ligne ou arc blanc très-vif du côté où le soleil venait de disparaître au commencement de l'obscurité totale, et à !a fin du côté où il allait réapparaître. Cette ligne était ondulée sur les bords. Au commen- cement du phénomène, le bord de cet arc a paru rouge à un des obser- vateurs. ii En doublant les protubérances avec un prisme biréfringent, les deux images semblaient de même intensité. Les protubérances ont été vues pro- jetées siu- la giace dépolie. Le lendemain de l'éclipsç, sur le bord est du soleil, il n'a pas été vu trois taches ou trois facules correspondant aux posi- tions occupées la veille par les protubérances. » Observations pliolograpliiqites. — Douze épreuves du soleil partiellement éclipsé ont été obtenues. Elles font voir que l'angle de position de la ligne des cornes n'a pas sensiblement varié près de la totalité, ce qui prouve que la station était bien sur la ligne centrale. Les erreurs possibles sur ces me- sures ne permettent pas d'admettre que la plus courte distance des centres aitété delà station centrale supérieure à i",5. La grande différence entre la durée de l'éclipsé totale d'après l'éphéméride et les observations doit donc être attribuée à une erreur sur les diamètres des astres, conclusion qu'indi- quent aussi les diamètres mesurés sur les photographies. » Enfin il a été fait une série d'observations météorologiques, compre- nant les observations du baromètre, du thermomètre fronde, du psychro- mètre fronde, du pyrrhéliomètre, de l'actinomètre, etc. Il a été aussi mesure au sextant des distances de cornes. Le vent, qiù soufflait de l'ouest avant l'obscurité totale, s'est calmé au milieu du phénomène et a soufflé de l'est ensuite. » ( 793 ) MÉDECINE. — Statistique de la mortalité par le croup; Noie de M. BoiXHCT adressée à l'occasion d'une communication récente. (Commissaires précédemment nommés : MM. Andral, Raver.) « La statistique officielle que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie pour établir l'accroissement absolu et proportionnel de la mortalité du croup à Paris dans les trente-deux années qui viennent de finir a été de la part de MM. Roger et Sée l'objet d'une contestation mal fondée. • n En effet, de 1 826 à 1 840, la mortalité du croup est de.a884) tandis que de 1840 à i856 elle a été de 6927. Augmentation absolue incontestable. Rapportée à la population , elle est de i décès sur 6480 habitants en i838 et de I sur 6298,8 en i83o, taudis qu'en 1847 elle n'est pas moindre de I décès sur T46r habitants, c'est-à-dire proportionnellement quatre fois plus forte. D'une autre part, ces médecins n'ont déclaré la mortalité stationnaire qu'en prenant les résultats erronés de M. Marc d'Espine, relatifs à treize années de décès, de 1889 à i85i, tandis que le résultat est tout autre et différent si l'on consulte les trente-deux années entières de ma statistique, c'est-à-dire de 1856 a i858. » Quant aux résultats de l'opération du croup, l'Académie pourra les juger en sachant qu'après enquête officieuse auprès de nos premiers chirur- giens, sur 388 trachéotomies faites exclusivement pour des cas de croup, il y a 346 décès e,t ^7. guérisons, c'est-à-dire une mortalité de 90 pour 100. » M. Jobard présente un morceau d'anthracite transformé (1) par la cha- leur d'un haut fourneau, et l'accompagne de la Note suivante : « J'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie un morceau de charbon incombustible, devenu tel après avoir passé à travers la fournaise d'un haut fourneau du Creusot. Il m'a été remis par M. Mènne, chimiste de cet établissement. Ce charbon, maigre dans son origine, n'a rien perdu de sa forme naturelle, et semble n'avoir emprunté que du carbone à la houille grasse avec laquelle il était mélangé en tombant dans le gueulard, avec du coke ordinaire. Ce produit coupe le verre avec le petit cri parti- culier aux diamants de vitrier, ce qui prouve qu'il est aussi dur, et que, (i) Ce morceau conserve sensiblement la forme, la couleur, l'éclat et \a faible densité de f anthracite. D'après M. Beudant, la pesanteur spécifique du diamant est de 3,52. E. D. B. C. R., 1838, 2">« Semestre. (T, XLVII, N» 20.) Io6 ( 794 ) réduit en poudre, il pourr.iit tenir lieu de la poussière adamantaire dont se servent les lapidaires, et de poudre à polir ou à raiguiser. Peut-être qu'en continuant le premier traitement auquel il a été soumis, ce charbon devien- drait diamant sous une haute pression à haute température en se cristalli- sant après sa fusion, si elle était possible. Ce morceau d'ailleurs n'est pas isomorphe au diamant noir, il est plus léger et plus friable. » Cette Note est renvoyée à l'examen d'une Commission composée Ae MM. Fremy et Delafosse. Une-autre Note du même auteur : « Sur la cause physique des rlmma- tismes épidermiques », est renvoyée à l'examen de MM. Andral, Jobert(de Lamballe). M. Lamare-Picqcot adresse une suite à-ses précédentes communications concernant l'organisation et les habitudes des Ophidiens. Sa nouvelle Note a pour objet le Coluber korros, espèce désignée sous le nom de Dernnha par les Hindous qui lui attribuent l'habitude de téter les vaches, habitude qu'ils ne supposent appartenir à aucune des autres espèces qui se trouvent dans leur pays. M. Lamare-Picquot présente des remarques des- tinées à prouver que l'assertion des indigènes n'est pas, comme le pensent en général les zoologistes, inadmissible en présence de ce qu'on sait sur l'organisation des Ophidiens. Il a examiné l'appareil pulmonaire de la demnha et l'a trouvé disposé de manière à pouvoir se dilater très-notable- ment; de plus la cavité dans laquelle le poumon est logé est très-susceptible de s'élargir par l'action musculaire et s'élargit en effet dans diverses circon- stances, quand par exemple l'animal est excité et en colère. Doué "d'un pouvoir d'aspiration bien marqué, il ne lui manque donc, pour exercer la succion, que de pouvoir embrasser le bout du mamelon assez étroitement pour ne pas laisser passage à l'air extérieur. Sans doute s'il devait en- gloutir dans sa bouche le trayon tout entier, ses dents pénétreraient dans le parenchyme de l'organe et ne pourraient peut-être plus s'en détacher; mais les mâchoires à leur partie antérieure sont très-faiblement armées de dents, comme l'auteur a eu depuis longtemps occasion de le remarquer, et rien, suivant lui, ne prouve qu'elles ne puissent saisir, sans le blesser, l'extrémité du mamelon et le serrer assez étroitement pour que le jeu des poumons fasse couler le lait dans l'intérieur de la bouche. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Duméril, Dumas, Milne Edwards, Valenciennes. ) ( 795 ) M. Pagliari, inventeur d'un liquide hémostatique dont les effets ont été portés à la connaissance de l'Académie par une communication d'un de ses Correspondants, M. Sédillot (séance du 3o juin i85i), annonce qu'en poursuivant ses recherches sur les agents thérapeutiques qui augmentent ou diminuent la plasticité du sang, il a été conduit à la découverte d'iui liquide qui jouit à un haut degré du pouvoir résolutif. Il indique sommai- rement la composition de ce liquide et en adresse plusieurs flacons. (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Andral, Pelouze, Cl. Bernard.) M. J. Cloq«et, en présentant au nom de M. Baud un Mémoire inti- tulé : « Nouvelles études sur les corps gras phosphores extraits de la moelle allongée des animaux herbivores », demande que ce travail, avec celui que l'auteur avait déjà présenté, soit admis à concourir pour les prix de Mé- decine et de Chirurgie de la fondation Montyon. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. Delfratssé envoie, à l'occasion d'une communication récente de M. Bouchut, une Note sur un cas d'asphyxie d'un nouveau-né, qu'il a com- battue avec succès par le tubage laryngien. (Commissaires, MM. Velpeau, J. Cloquet C,„.p '"s/ÏKj; . . . , A,„_, > ,n v(A,„r-'. >) Démonstration. La moyenne arithmétique entre les C,„,p produits dont se compose A^ est ^- La moyenne géométrique entre ces mêmes produits est,d'après le lemmell, égale à ''"^(A,„f''-'"^'. D'ailleurs C,„,p= ^ €,„_,./,_,. Donc, d'après le lemine I, ■p p ^ > \{A,„)P. » Corollaire. Si une équation de la forme (i) n'a pas de racines nécja- tives (*), et quune au moins des inégalités (i) ne soit pas vérifiée, cette équa- tion a des racines imaginaires. » Par exemple, l'équation X* — 5 X* -+- 6.r^ — 8 a: + 2 = o a des racines imaginaires, parce que l'on a 6 < 6 V^. » Lemme III. Pour former l'équation aux carrés des racines d'une équation donnée (3) x'"-h A,x'"-' + AaJ:'"-» + A,a;'"-»+...+ A„ = 0, il suffit d'égaler à zéro te produit des deux polynômes a:'" + A, X'"-' -t- A, x^-" + . . . + A,„ , x^ - A, x-"-' + A^x'"-'' -H . . . ±: A„ , et de remplacer, dans ce dernier produit, x* par y. (*) Pour qu'une équation /(x) = o n'ait pas de racines négatives, il suffit que /( — x) ne présente aucune variation. Il est toujours facile de satisfaire à cette condition, en augmen- itant toutes les racines de la proposée, d'une quantité X convenablement choisie. ( 799 ) '> Théorème II. Si l'équation (3) rt toutes ses racines réelles^ les coef'fi' dents A,, A,, Aj, . . . A,„ vérifient les inégalite's -(aA,-A?)>mV(A,„f, + (aA,-2A,A3 + A?)>^_-=^^v(XV, ^ (.A,-.A,A,+ .A,A,-A^)>'"~(^]i-^V(W, ,4 J » Démonstration. D'après le lemme III, l'équation aux carrés des racines étant ( 5 ) 7'" - B, f"-' + B, j'"-» - B, j'"-' + . . . ± B„, = o, on a B, = - (2 A, - A?), B, = + (a A, - 2 A, A, + A'-), . . ., B,„ = A,t » D'un autre côté, la proposée (3j n'ayant pas de racines imaginaires, la transformée (5) doit avoir toutes ses racines positives. On peut donc y ap^ pliquer les inégalités (4). » Corollaire. — Si une, au moins, des inégalités (4) n'est pas vérifiée, l'équa- tion proposée a des racines imaginaires. » Remarque. — L'application du dernier corollaire pourra déceler l'exis- tence de racines imaginaires dans des cas où le théorème I serait insuffisant. Soit, par exemple, l'équation x'— 7 X* + i3x' — i-2a:^ + 6a;' — I = o. On a " 7 > 5, i3>io, i2>io, 6>5; en sorte que l'on ne peut encore rien conclure. Mais si l'on multiplie le pre- mier membre par on forme l'équation 7* — 'i.'ij'' + 1 3 r' — ^-7' +127—1 = 0, ( 8oo ) qui donne 2<;ro. La proposée a donc des racines imaginaires. » MÉTÉOROLOGIE. — Etoiles filantes de la nuit du \i au i3 novembre. (Extrait d'une Note de M. Coulvier-Gravier.) « En prenant le nombre horaire moyen d'étoiles filantes à minuit de quatre en quatre observations, depuis le 28 octobre dernier, on trouve les nombres suivants : Nombre d'étoiles. • Du 3o au 3 1 octobre 8,3 Du 3 au 4 novembre g,o Du g au 10 novembre 9,1 Du 12 au i3 novembre 1 1 ,5 » Ces nombres suffisent pour faire voir, comme nous l'avons déjà fait remarquer depuis 1849, que nous sommes encore bien loin des grandes ap- paritions de 1 799 et I h33, dont le retour a été prédit par Olbers pour 1 867 . » MÉTÉOROLOGIE. — Météore lumineux observé près de Neuilly [Seine)., le i3 septembre i858. (Extrait d'une Lettre de M. de la Tramblais.) « J'ai lu hier seulement dans le Moniteur universel du 3 de ce mois que dans la soirée du i3 septembre dernier, un bolide fort remarquable a été observé entre Rennes et Saint-Malo par M. delà Haye, et à Bernières, près Vire, par M. Lecouturier. Ce même soir, i3 septembre, je descendais l'avenue de la Porte- Maillot à Neuilly, lorsque mon attention fut soudai- nement attirée par le vif éclat d'un météore traversant rapidement le ciel sur ma gauche, dans la direction du sud-ouest au nord-ouest, et suivant une ligne oblique à 20 ou aS degrés au-dessus de Vénus et un peu abaissée vers l'horizon. A cet instant, la nuit n'était pas encore close; Vénus et Arc- turus étant seules visibles dans cette partie du ciel, il ne me fut pas possible de rattacher à d'autres étoiles la trajectoire du bolide. Il était à ma montre 6** 48™ et j'avais l'heure du chemin défera la gare Saint-Lazare, ou à très- peu près celle de la Bourse de Paris. » La durée du parcours du météore fut d'environ six ou sept secondes. ( 8o. ) tout au plus ; la lumière qu'il projetait était si vive, que les arbres de l'avenue faisaient ombre. Son volume ou sou éclat paraissaient aller en croissant jusqu'au moment où, bien au delà d'Arcturus, il se sépara en plusieurs frag- ments semblables à de fortes étincelles qui ne lardèrent pas à s'éteindre. Je n'entendis aucun bruit, aucun roulement, ni détonation. » A cette Lettre est jointe une figure indiquant l'inclinaison de la ligne parcourue par le météore sur la droite joignant Vénus et Arcturus. M. Cruzel adresse de Miramont ( Lot-et-Garonne) une Note sur les circon - stances dans lesquelles se produit une illusion d'optique par laquelle une même surface paraît successivement convexe et concave. M. Babinet est invité à prendre connaissance de cette Note et à faire savoir à l'Académie si les faits signalés par l'auteur ont la nouveauté qu'il leur suppose. M. Leveau rappelle deux communications qu'il a faites en i855 sur le choiéra-morbus et les causes de cette maladie, qu'il croit être arrivé à re- connaître au moyen d'un mode particulier d'investigation. (Renvoi à la Commission du legs Bréant, qui verra si ces communications ne sont pas du nombre de celles qu'elle a déjà examinées et écartées comme ne remplissant pas les conditions du programme.) MM. JoNNARD et ViARD demandent un Rapport sur une Note qui leur est commune et qu'Us croient avoir été transmise à l'Académie'. Cette Note n'est pas parvenue au Secrétariat; mais, comme elle est rela- tive à la quadrature du cercle, elle ne pourrait, d'après ime décision déjà ancienne de l'Académie, être renvoyée à l'examen d'une Commission. La séance est levée à 5 heures un quart. E. D. B. C. R., i858, a"" Semestre. (T. XLVII, N" ÎSO.) lO'J -;> ( 802 ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du i5 novembre i858 les ouvrages dont voici les tilres : La vérité sur le procès de Galilée. Articles de M. J.-B. BiOT extraits du Jour- nal des Savants (cahiers de juillet, août, septembre et octobre i858); br. in-4''. Du frottement de glissement spécialement sur les rails des chemins de fer. Sa variation avec la vitesse. Formule représentative. Valeurs numériques des coeffi- cients de cette formule ; par M . H. BocHET. Paris, i858; br. in-8°. De l'Iiybridité dans le genre Viola; par M. Ed. Tfmbal-LaGRave, | de feuille in-8". Opinion de Fillars sur les plantes hybrides, d'après sa correspondance avec Lapejrouse ; par le même; une feuille in-8°. Nuovo modo... Nouveau mode de reconnaître facilement la pureté des pré- parations de quinine ; par M. Jean Pagliari ; \ feuille in-8°. Délia Legge fondamentale... De la Loi fondamentale des verges vibrantes et des tuyaux à bouche ; par M. Zantedeschi. Mittheilungen... Communications sur les taches du Soleil; par le D' Rodol- phe WOLF; n" 7, septembre t858 ; une feuille in-8°. ERRJTJ. (Séance du 8 novembre i858.) Page 726, neuvième ligne en remontant, au lieu de M. le Président du Conseil des Armées, lisez : M. le Président dn Conseil de Santé des Armées. COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 NOVEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. aiEMOmES ET COMMIMICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. LE Secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres annonce que cette Académie, d'après la demande qui lui a été adressée par l'Académie des Sciences, à l'effet d'adjoindre un ou plusieurs Membres à la Commission chargée de l'examen d'un Mémoire de M. de Paravey sur im zodiaque chaldéen, a désigné pour faire partie de cette Commission MM. E. Renan et A. Maury. PHYSJOLOGlE. — Nouveaux détails sur le nœud vital; par M. Flourens. « En. 1760, Lorry écrivait ces paroles remarquables : « La division et la » compression de la moelle de l'épine, dans un endroit déterminé, produi- ») sent la mort subite : inférieurement à cet endroit, cette moelle coupée pro- » duit la paralysie; elle la produit de même supérieurement (i). » Il ajoutait : « Cet endroit se trouve, dans les petits animaux, entre la » seconde et troisième, troisième et quatrième vertèbres, entre la première » et seconde vertèbres du col, et entre la seconde et troisième pour les » animaux d'un volume plus considérable (a). » » En 1812, Le Gallois avançait beaucoup la détermination de l'endroit indiqué par Lorry, lorsqu'il disait : « Ce n'est pas du cerveau tout entier I) que dépend la respiration, mais bien d'un endroit assez circonscrit de la » moelle allongée, lequel est situé à une petite distance du trou occipi- (i) Mémoires de t Académie des Sciences : Savants étrangers, tome III, page 368. (2) Mémoires de l'Académie des Sciences : Savants étrangers, p.^ge 36 J. C. R., i858, 2"« Semestre. (T. XLVII, No 21.) I08 ( 8o4 ) » lal et vers l'origine des nerfs de \n huitième paire ou pneumo-gas- w triques (i). » » En 1827, je faisais un nouveau pas, et beaucoup plus grand, vers la détermination précise de l'endroit cherché, lorsque, dans un Mémoire lu à l'Académie, je disais : « La limite supérieure du point central et premier » moteur du système nerveux se trouve immédiatement au-dessus de l'ori- >' gine de la huitième paire, et sa limite inférieure trois lignes au-dessous » de cette origine (•>.). « " En i85i enfui, j'ai fait un nouveau pas encore, et que j'ose croire défi- nilif, lorsque j'ai dit : « La limite supérieure passe sur le trou borçjne; la )) limite inférieure passe sur le point de jonction des prramides postérieures; » entre ces deux limites est le point vital, et, de l'une de ces limites à l'autre, w il y a à peine une ligne (3). » » Je fais l'expérience de plusieurs manières (4j ; et d'abord par une sec- tion transversale de la moelle allongée fout entière 1/ Si la section passe en avant du tiou borgne, les mouvements respira- toires du thorax subsistent. » Si la section passe en arrière du point de jonction Ans pyramides posté- rieures, les mouvements respiratoires de la face 1 le mouvement des narines et le bâillement) subsistent. » Si la section passe sur le milieu du /' de substance grise, les mouvements respiratoires ' J'opère, avec ce scalpel, une section transversale de la jiavtie tnojennc. tie la moelle allongée (i). » Je n'ai pas besoin de répéter que, de tnème que dans les exjjériences précédentes, si la section est trop en avant, les mouvements du thorax subsistent, et que si elle est trop en arrière, ce sont ceux de la face. » Si la section passe exactement sur le milieu du Vde substance gri h;, tous les mouvements respiratoires du tronc et de la face sont abolis sur-le-champ. » Mais voici une vérité nouvelle et fondamentale que ce procédé nou- veau met en lumière. C'est que le nœud vital est double (a), c'est-à-dire formé de deux parties ou moitiés réunies sur la ligne médiane (3) et dont chacune peut suppléer à l'autre, la moitié droite à la moitié gauche, et ré- ciproquement la gauche à la droite. » On peut couper la moitié droite du nœud vital, et la vie subsiste; on peut couper la moitié gauche, et la vie subsiste. Pour que la vie cesse, il faut que les deux moitiés soient coupées, et toutes deux dans la même étendue, dans une étendue de deux mUUmèlres et demi chacune : pour les deux et en tout, cinq millimètres. » Une section transversale de cinq miltimèlres dans un point donné de la moelle allongée, voilà tout le peu qu'il faut pour détruire la vie. » M. Longet, dans son Traité de Physiologie (tome II, page ao6), s'ex- prime ainsi : « J'ai pu diviser, détruire à ce niveau (au niveau marqué par n M. Flourens) les pyramides et les corps restiformes, et voir la respiration » persister: au contraire, la destruction isolée du faisceau intermédiaire du » bulbe, au même niveau, a produit la suspension instantanée de la respi- » ration. » u Rien de plus exact. On voit, sur la troisième des figures qui sont sous les yeux de l'Académie, que le cercle qui circonscrit et isole le V de sub- stance cjrise est compris lui-même entre les p^ran^ides postérieures, et que, par ture pour l'emporte-pièce dont je viens de parler, sont ce qu'il faut tpiand on opère sur de^ lapins, comme je le fais ici, ainsi que j'en ai déjà averti. Il faut un peu plus de largeur à i;i lame du scalpel et une ouverture un peu plus grande îi l'emportcpiècc, quand on opère sur des animaux plus grands, sur des chiens par exemple. (i) L'expérience réussit d'autant plus sûrement que l'instrument (scalpel ou emporte-piètc; sort de la moelle allongée, à la face antérieure, plus près du point d'entre-croisement des py- ramides antérieures . (2) Comme tout est double dans les centres nerveux : la moelle allontçée, la moelle épinière, les lobes ou hémisphères cérébraux, etc. On peut enlever un lobe cérébral ; celui qui r€stc supplée à celui qui manque. Voyez mon livre intitulé : Recherches expérimentales sur lea propriétés et let fonctions du. système nerveux, pages 3i et suivantes (seconde édition). (3) Le siège du nœud vital est la partie moyenne de la moelle allongée. lob.. ( 8o6 ) conséquent, ni ces pyramides, ni, à plus forte raison, les corps resUfonnes, ne sont pour rien dans le phénomène. » Dans la Note que j'ai lue, en i85i, à l'Académie, je disais, en termi- nant : « Les physiologistes m'ont souvent demandé de leur indiquer, par » un terme anatomique, la place précise du point que je nomme le point vital. » Je leur réponds : La place du point vital est la place marquée par » le V de substance grise (i). » » Je croyais, en parlant ainsi, rendre service aux physiologistes. Ils me demandaient ime marque extérieure, un indice du lieu où se trouve le nœud vital, et je la leur donnais; mais je ne m'imaginais pas qu'ils prendraient Yindice pour la chose, la marque du lieu où est le nœud pour le nœud même. » Cependant il paraît que quelques-uns ont commis cette méprise. Ils ont enlevé le F de substance grise, et ils ont été étonnés que l'animal ne soit pas mort. L'étonnant eût été qu'il fût mort. Le F de substance grise n'entre pour rien dans le nœud vital. )« On peut enlever le F de substance grise, et l'animal ne s'en res- sent point (2). » On peut faire plus : on peut percer de part en part la moelle allongée en passant entre les deux moitiés du nœud vital. Si les deux moitiés ne sont pas lésées, ou ne le sont du moins que très-peu, l'animal ne s'en ressent point. » Je l'ai déjà dit : pour que la vie cesse, il faut que les deux moitiés du nœud vital soient coupées, détruites, et le soient, toutes deux, dans une' égale étendue, dans l'étendue de deux millimètres et demi chacune : c'est là qu'est l'expérience. » ENCÉPHALES DE LAPINS. — NOEUD VITAL. [Foyez la Planche.) Fig. I. — I. V de substance grise, marque indicatrice sous laquelle se trouve le nœud vilaL Fig. 2. — 2. Limite supérieure du nœud vital. 3. Lieu précis où doit être faite la section du nœud vital. 4. Limite inférieure du nœud vital. Fig. 5. — 3. Lieu précis du nœud vital, détruit par l'emporte-pièce. Fig. 4. — 3. Lieupréoisdunœud vital, coupé au moyen d'un scalpel à double tranchant. Fig. S. — Emporte-pièce (3 millimètres). Fig. 6. — Scalpel à double tranchant (5 millimètres). (1) Comptes rendus, tome XXXIII, page 439. (2) On peut aussi couper les nerfs pncumo-gastriqitcs. La section de ces nerfs ne change rien au phénomène. ( 8o7 ) PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Nouvelles observations sur le développement des hélianthus soumis à l'action du salpêtre donné comme engrais; par M. BoussiNGAULT. (Extrait.) « Dans une suite de recherches dont j'ai présenté les résuhats à l'Aca- démie, j'ai montré quelle est l'influence des nitrates associés aux phos- phates sur le développement de l'organisme végétal, et, par conséquent, sur l'assimilation du carbone par les feuilles. Constamment, des hélianthus parvenus à la floraison ont pesé d'autant plus, que la proportion de sal- pêtre mise dans le sol avait été plus forte. » La précision avec laquelle je suis parvenu à doser l'acide nitrique au moyen de la teinture d'indigo, m'a décidé à étendre mes observations, afin de déterminer, plus rigoureusement que je ne l'avais fait, le nitrate absorbé par la plante, et celui que le sol retient, soit en nature, soit modifié. )) Les hélianthus ont été cultivés dans un sable blanc quartzeux à petits grains arrondis, auquel, pour favoriser l'accès de l'air, on avait raèlé des fragments de quartz. Le sol et le pot en terre cuite qui le contenait ont été lavés à grande eau pour éliminer entièrement les substances salines, puis calcinés à la chaleur rouge. » Les graines récoltées et analysées en iSS^ renfermaient pour loo 2,87 d'azote. PREMIÈRE EXPÉRIENCE. — Hélianthus venus SOUS l'influence de o^^oS de nitrate de potasse. » Le sol était formé de : Sable quartzeux 4oo grammes. Fragments de quartz. 100 Phosphate de chaux i Nitrate 0,08 Le pot pesait 214 715,08 » La végétation a eu lieu en plein air, à l'abri de la pluie} le sol a été^ arrosé avec de l'eau distillée exempte d'ammoniaque et contenant environ le tiers de son volume de gaz acide carbonique. » Le 22 juin, on a planté deux graines, pesant ensemble o8',ii6^ devant^ renfermer oS'^,oo33 d'azote. * ( 8o8 ) » Le \S juillel, les hélianthus avaient chacun quatre feuilles formées et deux feuilles naissantes. Les cotylédons étaient flétris. » lo août. Les plants ont suivi le développement ordinaire. Les feuilles les plus anciennes se sont fanées à mesure qu'il en apparaissait de nouvelles. On n'a jamais compté plus de quatre ou cinq feuilles intactes. » Le 20 septembre, les deux hélianthus portaient vingt-trois feuilles, celles placées au bas des plants étaient fanées ; chaque plant avait une fleur d'un beau jaune, dont la corolle ne dépassait pas i centimètre de diamètre. L'épaisseur des tiges était de 3 millimètres; les hauteurs 26 et 33 centimètres. » Les racmes étaient parfaitement saines, on a pu les enlever très-faci- lement. » Les plants desséchés à l'étuve ont pesé i^', 168. » (les plants, analysés en une seule opération, ont donné: Azote, o«',oio2. Dosage du nitrate resté dans le sol. » L'eau dans laquelle le sable et le pot réduit en poudre ont été mis en digestion, est restée incolore. Dans cette eau, on a dosé o8%oio7 d'acide ni- triqtie équivalent à : Azote 08^,0028. Résumé de l'expérience. Azote. gr Dans les graines o,oo33 1 ^' n ,r Q j -^ . \ Azote introduit .... 0,01 44 Dans o«% 00 de nitrate 0,0m ) > tt Dans les plantes 0,0102 Dans le sol, à l'état de nitrate. . 0,0028 Azote trouvé o,oi3o Différence 0,001 4 Nitrate absorbé par les plantes et nitrate resté dans le sol. » Les 05*^,0107 d'acide nitrique trouvé dans le sol représentent gf Nitrate de potasse o , 0200 Nitrate de potasse introduit 0,0800 Différence o , o5q6 Dont l'équivalent en azote est o,oo83 » Si le nitrate exprimé par la différence o^'jSgô eût été absorbé, les hélian- thus auraient fixé les os%oo83 d'azote appartenant à ce sel; mais il n'en a ( 8o9 ) pas été ainsi En effet, «f' Les plantes contenaient, azote 0,0102 Déduisant l'azote des graines^ o,oo33 Il reste o , 0069 pour l'azote acquis par les hélianlhus, attribuable au nitrate absorbé, et non pas o^'jOoSS. » Il doit donc y avoir eu du nitrate que les plantes n'ont pas pris et que l'on n'a pas retrouvé dans le sol. C'est très-probablement le nitrate trans- formé en carbonate de potasse et dont l'azote n'a pas été fixé définitive- ment par la plante. On a constaté effectivement que l'eau dans laquelle le sol a été mis en digestion était faiblement alcaline. Dosage de la potasse dans le sol. » On a trouvé dans l'eau où avaient été mis en digestion le sol et le pot à fleurs pulvérisé, oS'',o07 de potasse , qui ne peut pas ayoir d'autre origine que le nitrate à cause du lavage auquel on avait soumis toutes les ma- tières terreuses : oS'',oo7 d'alcali prendraient o^^ooSo d'acide nitrique pour constituer o^'^oiSo de nitrate qui, appartenant au sol, doit être réuni au sel dosé directement. Nitrate de potasse absorbe par les plantes. ir Nitrate correspondant à la potasse trouvée dans le sol o,oi5o Nitrate trouvé dans le sol o ,0200 Le nitrate de potasse non absorbé devient o,o35o Nitrate introduit dans le sol 0,0800 Nitrate absorbé par les plantes o,o45o Dont l'équivalent en azote est 0,0062 L'azote fixé par les hélianthus attribuable au nitrate étant. . . . 0,006g )) On voit que ces deu.x nombres ne diffèrent que de -^ de milligramme. Assimilation du carbone par les hélianlhus. » En déduisant le poids des graines, o^',i 16, du poids des plantes sèches, i*"", 168, on a iS',o52 pour la matière organique développée en quatre-vingt- neuf jours d'une végétation accomplie sous l'influence de o^',o45 de nitrate de potasse absorbé parles hélianthus, et renfermant o^',oo6a d'azote assimi- lable. » Admettant, d'après des analyses antérieures, dans la matière organique ( 8io ) o8%4o de carbone, les plantes en auraient fixéos^/j^o provenant de i^^S/jA d'acide carbonique, soit 780 centimètres cubes à o degré, et sous la pression barométrique o",76. » Par jour et en moyenne, les héjianthus ont donc assimilé le carbone de 8"", 75 de gaz acide carbonique. , DEUXIÈME EXPÉRIENCE. — Hélianlhus venus SOUS [influence de 0^% 16 de nitrate de potasse. » Le sol était formé de : Sable quartzeux 4oo grammes Fragments de quartz 100 Phosphate de chaux i JNitrate 0,16 Le pot à fleurs pesant 216 717,16 )) Le sol a été imbibé et arrosé avec de l'eau distillée exempte d'ammo- niaque et contenant environ le | de son volume de gaz acide carbonique. La végétation a eu lieu en plein air à l'abri de la pluie. » Le 22 juin, on a planté deux graines pesant ensemble o^^i 16, devant renfermer o^',oo33 d'azote. n Le i5 juillet, on a compté quatre feuilles développées, deux feuilles naissantes sur chaque plant. Les cotylédons sont restés verts jusqu'au 1 9 juillet. » Le ao août, plusieurs feuilles, les plus anciennes, étaient fanées. » Le ao septembre, chacun des hélianthus portait une belle fleur d'un jaune foncé, ayant une corolle de 2 centimètres de diamètre. Sur quatorze feuilles que l'on voyait sur les plantes, huit étaient flétries. La plus grande des feuilles avait 4 centimètres de longueur sur a centimètres dans sa plus grande largeur. » Les hauteurs des tiges étaient i5 et ^'5 centimètres. » Les racines, parfaitement saines, ont pu être facilement dégagées du sable. » Les plants desséchés à l'étuve ont pesé a^', 120; analysés en une seule opération, ils ont donné o^^oiAS d'azote. (8.f) Dosage du nitrate de potasse resté dans le sol. )) Dans l'eau où le sol et le pot à fleurs pulvérisé ont été mis en digestion, on a dosé o«'',o3725 d'acide nitrique équivalent, à 08^,0697 de nitrate ren- fermant : Azote o8',oo97. Résumé de V expérience. Azote. 6'' gr Daûs les graines o , oo33 , _.-/;,., • > Azote introduit. . o.oaoS Dans o'"^, 10 de nitrate 0,0222 ) Dans les plantes 0,0148 Dans le sol, à l'état de nitrate. 0,0097 j Azote trouvé. , . . 0,0245 Différence 0,0010 Nitrate absorbé par les plantes et nitrate resté dans le sol. Le nitrate de potasse trouvé dans le sol a été. . 0,0697 Le nitrate de potasse introduit ■. o, 1600 Différence o , 0908 Dont l'équivalent en azote est .'.if;, o,oi25 » Si le nitrate exprimé par cette dillérence eût été absorbé, les hélianthus auraient fixé o8'',oi25 d'azote; il n'en a pas été tout à fait ainsi, car : sr Les plantes contenaient, azote . . 0,0148 ., Déduisant l'azote des graines. . . . o ,oo33 Il resterait. 0,01 15 pour l'azote acquis, attribuable au nitrate absorbé. » Comme dans la première expérience, il y a eu une partie du nitrate, une bien faible partie, il est vrai, qui n'a pas pénétré dans les plantes et que, cependant, on n'a pas retrouvée dans le sol : c'est le nitrate qui a été trans- formé en carbonate de potasse. L'eau dans laquelle le sol et le pot à fleurs avaient été misa digérer était très-légèrement alcaline après concentration. Dosage de la potasse dans le sol. » Dans de l'eau mise en digestion sur le sol, on a trouvé o*^%ooi3 de po- tasse prenant o8'',ooi5 d'acide pour constituer o^"^, 0028 de nitrate. Ce sel, C. R., i858, a-"' Sem«/re. (T. XLVll) N» 21.) IO9 ( Bi2 ) appartenant au sol, doit nécessairement être réuni au nitrate dont on a dosé l'acide. Nitrate de potasse absorbé par les plantes. V Nitrate correspondant à la potasse trouvée dans le sol. 0,0028 Nitrate dosé dans le sol o , 0603 Nitrate non absorbé, 0,0725 Nitrate introduit dans le sol o , 1600 Nitrate de potasse absorbé par les héliantlius 0,0875 Dont l'équivalent en azote est 0,0121 L'azote fixé par les plantes, attribuable au nitrate, étant. 0,01 15 » Les deux nombres ne diffèrent que de ^ de milligramme. » Dans les deux expériences, on a retrouvé dans les plantes et dans le sol la presque totalité de l'azote que l'on avait introduit avec les graines et avec le nitrate de potasse donné comme engrais. ^ Assimilation du carbone par les hélianthus. » En quatre-vingt-neuf jours, la matière végétale, formée sous l'influence de 0^^,087 de nitrate de potasse absorbé, a pesé a^', io4, dans lesquels il entrait o^"', 848 de carbone dérivant de S^^iog d'acide carbonique, soit, en volume, i566 centimètres cubes à o degré et sous la pression barométrique de o"',76. Par conséquent, chaque jour et en moyenne, les hélianthus ont assimilé le carbone de 17"'', 6 de gaz acide carbonique. » Le tableau suivant, où sont résumés les résultats obtenus dans les deux expériences, montre que, dans cette circonstance, l'assimilation du carbone a été, à peu de chose prés, proportionnelle à l'azote du nitrate qui est réel- lement intervenu dans la végétation : Nitrate Nitrate Aïote Acide Poids introduit absorbé contenu carbonique des plantes séchées, dans par dans le décomposé le poids des graines le BoI. les plantes. nitrate absorbé. par jour. étant i. «r fr gr ce i'' expérience. 0,08 o,o45 0,0062 8,7 10,1 2« expérience. 0,16 0,087 0,0121 17,6 18, 3 » Ces recherches mettent hors de doute, ce me semble, que la modifica- tion subie dans le sol par le nitrate, sa transformation en carbonate de po- tasse, est due à une cause purement accidentelle, à une action réductrice exercée par de la matière végétale morte. Ainsi, dans la deuxième expérience, (8i3) cette modification s'est accomplie sur un milligramme d'acide nitrique seu- lement; et elle eût vraisemblablement passé inaperçue, si je n'avais disposé d'un procédé d'analyse aussi certain et, je ne crains pas d'ajouter, d'une exécution aussi facile. » C'est à l'excellent état des racines des plantes pendant les quatre- vingt neuf jours de végétation qu'il faut attribuer ce résultat. J'ai déjà dit que l'eau employée au lessivage du sol était restée limpide; par l'évaporation elle ne s'est pas colorée, elle n'a pas pris cette teinte fauve que détermine toujours la présence des acides bruns ; le nitrate de potasse qu'elle a laissé et que l'on a recueilli pour contrôler les analyses, était en cristaux incolores parfaite- ment caractérisés. >< MÉCANIQUE CÉLESTE. — Calcul de l'inégalité lunaire à longue période^ qui a pour argument la longitude du périgée de la lune, plus deux fois celle de son nœud, moins trois fois la longitude du périgée du soleil; par M. Delaunat. « L'inégalité lunaire à longue période, dont j'ai l'honneur de présenter le calcul à l'Académie, a joué un rôle important dans l'histoire de l'Astro- nomie moderne. Voici ce que Laplace en dit dans le tome V de la Mécanique céleste, page 365 de l'édition originale : « M. Burg, en comparant les moyens mouvements de la lune conclus » des observations de Flamsteed, de Bradley et de Maskeline, remarqua des » différences qui lui parurent indiquer une inégalité à longue période. Il » me fit pa,rt de cette remarque, d'après laquelle je reconnus que l'action » solaire produit une inégalité proportionnelle au sinus de la longitude du )« périgée lunaire, plus deux fois celle du nœud, moins trois fois la longi- » tude du périgée solaire, et dont la période est d'environ 180 ans. Son » coefficient acquiert, par l'intégration, un très-petit diviseur; mais il a » pour facteur le produit de l'excentricité de l'orbe lunaire , par le « carré du sinus de son inclinaison à l'écliptique, par le cube de l'excen- » tricité de l'orbe solaire et par la parallaxe du soleil; il paraît donc devoir » être très-petit. Le grand nombre de termes dont il dépend, rend sa » détermination par la théorie presque impossible. M. Burg, en adoptant » cette inégalité dans ses Tables, détermina par les observations son coef- » cient, qu'il trouva d'environ 1 5" sexagésimales. » » Il est aisé de voir comment Laplace avait été conduit à considérer cette inégalité. Le mouvement direct du périgée lunaire s'effectuant avec une vitesse à peu près double de celle que possède le nœud de l'orbite de 109.. (8i4) la lune dans son mouvement rétrograde, si l'on ajoute la distance qui existe entre le périgée lunaire et le périgée solaire avec le double de la distance du nœud de la lune à ce dernier périgée, on aura un argument qui variera très- lentement avec le temps. Le coefficient du temps dans cet argument étant très-petit, et l'intégration conduisant à diviser par ce petit coefficient, il s'ensuit que l'inégalité correspondante, qui serait certainement insen- sible sans cette circonstance, peut acquérir une valeur qui ne permette pas de la négliger. » Les choses en étaient là, c'est-à-dire que l'inégalité à longue période signalée par Laplace n'avait pas été calculée théoriquement et avait été introduite dans les Tables avec un coefficient tiré directement des obser- vations, lorsque Poisson, dans son Mémoire de i833, établit que cette iné- galité n'existe pas. Pour cela, il montra qu'aucun terme du développement de la fonction perturbatrice due à l'action du soleil sur la lune ne contient l'argument indiqué ci-dessus. Dès lors il fallait renoncer à expliquer par cette inégalité les divergences entre les valeurs trouvées pour le moyen mouvement de la lune à l'aide d'observations faites à différentes époques ; et c'est ce qui engagea sans doute M. Hansen à chercher cette explication dans les actions perturbatrices que la lune éprouve de la part de corps autres que le soleil. L'ilUistre astronome allemand trouva en effet que Vénus produit dans le mouvement de la lune deux inégalités à longue période ; il calcula ces deux inégalités, et communiqua le résultat de son calcul à l'Académie, dans sa séance du mercredi 5 mai 1847 (i). » Cependant il est facile de reconnaître que Poisson a été beaucoup trop loin en affirmant que l'inégalité de Laplace. n'existe pas. Après avoir mon- tré que le développement de la fonction perturbatrice ne contient aucun terme ayant pour argument celui dont dépend cette inégalité, il aurait dû en conclure seulement que l'inégalité dont il s'agit n'entre pas dans l'ex- pression de la longitude de la lune, quand on s'en tient aux quantités du pre- mier ordre par rapport à la force perturbatrice. Quand on pousse le calcul jusqu'aux quantités du second ordre ou d'un ordre plus élevé par rapport à cette force, les arguments des termes qui existaient primitivement dans la fonction perturbatrice se combinent les uns avec les autres et donnent ainsi naissance à un grand nombre d'arguments nouveaux : l'argument de l'iné- galité de Laplace peut donc bien s'introduire de cette manière dans la fonc- (1) Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences, tome XXIV, page 795. ( 8.5 ) tioii perturbatrice, et c'est ce à quoi Poisson n'a pas songé. Or, dans la théorie de la lune, les quantités du second ordre et d'ordres plus élevés encore par rapport à la force perturbatrice sont loin d'être négligea- bles; et il arrive même quelquefois qu'elles fournissent des résultats plus importants que les quantités qui sont du premier ordre seulement : on en voit im exemple frappant dans l'inégalité dont j'ai eu l'occasion de parler récemment devant l'Académie (séance du îi4 mai i858) (i). Il y a plus, c'est sur les quantités d'un ordre supérieur au premier par rapport à la force perturbatrice que Laplace fondait le plus d'espoir pour qu'il en résultât une inégalité sensible dans la valeur de la longitude de la lune. En effet, au tome III de la Mécanique céleste (page ago de l'édition originale), il cherche à établir que si l'on s'en tient aux quantités du premier ordre par rapport à la force perturbatrice, c'est seulement la première puissance du facteiu- numérique très-petit dont il a été question plus haut, qui entre comme diviseur dans le coefficient de l'inégalité correspondante; tandis que, si l'on considère les quantités d'un ordre supérieur au premier, l'inégalité qui en résulte contient en diviseur le carré de ce petit facteur numérique. Il en conclut même formellement que l'inégalité à longue période dont il s'oc- cupe ne peut provenir que des termes dépendant du carré de la force perturba- trice. Poisson, en montrant uniquement que l'inégalité en question n'existe pas, quand on s'en tient aux quantités du premier ordre, n'a donc pour ainsi dire rien détruit de ce que Laplace avait avancé. Il restait toujours à décider si, en considérant les quantités d'un ordre supérieur au premier, on obtiendrait une inégalité sensible, comme Laplace le pensait. » Le grand travail que j'ai entrepris sur la théorie de la lune m'a natu- rellement amené à reprendre cette question de l'inégalité à longue période indiquée par Laplace. Cependant, dans le calcul que j'ai fait de toutes les inégalités périodiques de la lune dues à l'action perturbatrice du soleil, j'ai laissé de côté cette inégalité à longue période, pour en faire ultérieurement l'objet d'une recherche spéciale. C'est cette recherche dont je viens aujour- d'hui entretenir l'Académie. » Je dirai tout d'abord que les avantages de la méthode que j'ai suivie pour calculer toutes les perturbations de la lune, se sont manifestés de la manière la plus complète dans cette circonstance particulière. Ce que La- place regardait comme presque impossible, j'ai pu le faire en peu de temps (i) Comptes rendas des séances de V Académie des Sciences, tome XL VI, page gSS. (8i6) et très-facilement, sai)s éprouver en aucune manière cette préoccupation fatigante qu'entraîne une recherche compUquée, quand on craint d'oubher quelques-unes des faces diverses sous lesquelles la question doit être envi- sagée. » Pour effectuer le calcul des diverses inégalités de la lune dues à l'action du soleil, conformément à ce que j'ai dit dans une précédente commu- nication (i), j'ai dû déterminer les différents termes de la fonction pertur- batrice en allant en général jusqu'aux quantités du huitième ordre de peti- tesse, et exceptionnellement jusqu'aux quantités du neuvième et même du dixième ordre (2). Ici j'ai dû pousser l'approximation beaucoup plus loin : dans la recherche du coefficient du terme ayant pour argument celui de l'inégalité que je voulais trouver, j'ai conservé toutes les parties qui n'étaient pas d'un ordre supérieur au douzième. » J'ai trouvé tout d'abord, comme Poisson, que le développement pri- mitif de la fonction perturbatrice ne contient pas de terme ayant l'argu- ment de l'inégalité cherchée. Les diverses parties que j'ai obtenues dans le coefficient du terme capable de produire cette inégalité sont toutes du deuxième ou du troisième ordre par rapport à la force perturbatrice. » Lorsque ensuite j'ai voulu déduire de ce terme l'inégalité qui en ré- sulte pour la longitude de la lune, je ne me suis pas trouvé d'accord avec f^aplace relativement à une particularité que j'ai indiquée plus haut. J'ai dit que l'illustre auteur de la Mécanique céleste avait cherché à établir une différence essentielle entre le résultat fourni par les termes qui sont du premier ordre par rapport à la force perturbatrice, et ceux qui sont d'un ordre supérieur au premier; cette différence consistant en ce que, dans le premier cas, l'inégalité produite ne renferme en diviseur que la première puissance du petit facteur numérique qui multiplie le temps dans la valeur de l'argument, tandis que, dans le second cas, l'inégalité renferme en divi- seur le carré de ce petit facteur numérique. Mon analyse, qui est beaucoup plus complète que celle de Laplace, montre avec une entière évidence que cette différence n'existe pas. Toutes les parties qui pourraient entrer dans le coefficient du terme de la fonction perturbatrice dont l'argument est celui de l'inégalité cherchée, que ces parties soient du premier ordre, du deuxième (i) Comptes rendus des séances de C Académie des Sciences, tome XLVI, page 918. (2) Voir à la page citée quelles sont les conventions faites sur l'ordre de petitesse des 4ivers éléments qui entrent dans la composition des coefBcicnts des différents termes. (8.7) ordre, ou d'un ordre plus élevé par rapport à la force perturbatrice, se comportent exactement de la même manière les unes que les autres, au point de v^ie dont il s'agit. » Après avoir effectué complètement le calcul de l'inégalité qui fait l'ob- jet de cette communication, j'ai trouvé que son coefficient est notablement inférieur à un millième de seconde; elle est donc tout à fait insensible, et il n'y a pas lieu d'en tenir compte dans la construction des Tables de la lune. » Ainsi se trouve résolue une partie de la question relative aux inégalités à longue période qui peuvent exister dans le mouvement de la lune ; c'est même la seule partie de cette question dont la solution puisse être consi- dérée comme complète : car, pour ce qui regarde les deux inégalités à longue période dues à l'action perturbatrice de Vénus, M. Hansen ayant voulu en faire une nouvelle détermination avant de les introduire dans ses Tables lunaires, leur a trouvé des valeurs essentiellement différentes de celles qu'il avait obtenues une première fois, et s'est vu dans la nécessité d'adopter pour ces inégalités- des coefficients choisis empiriquement de manière à satisfaire aux observations, comme Burg l'avait fait déjà pour l'inégalité à longue période indiquée par Laplace. » GÉOMÉTRIE. — Note sur la surface des ondes; par M. «f. Bertranb. « Dans le dernier numéro du Quarterlf Journal of Malhematics, M Cayley étudie la surface développable circonscrite à la fois à la surface des ondes deFresnel et à une sphère concentrique. D'après un théorème dû à un géo- mètre allemand et cité sans démonstration, cette surface développable toucherait la surface des ondes suivant une ligne de courbure. » Ce résultat m'a paru tellement remarquable, que je me suis empressé d'en chercher la preuve. Mais je n'ai pas tardé à m'apercevoir qu'il est mal- heureusement inexact. L'autorité que lui donne le nom du géomètre illustre qui l'a cité, m'a fait penser qu'il n'est pas inutile de montrer ici pourquoi il est impossible. » Théorème I. — Si d'un point O on abaisse des perpendiculaires sur les plans tangents d'une surface, le litu de leurs pieds est une nouvelle surface. Soit P le point de cette surface correspondant au point M de la première, la normale en P passe par le milieu de OM. » Théorème II. — Si une ligne de courbure d'une surface est telle, que les ( 8i8 ) plans tangents aux différents points de cette ligne soient équidistanls d'un point O, celte ligne est située sur une sphère décrite du point O comme centre. » Abaissons en effet du point O des perpendiculaires sur les plans tan- gents menés à la surface par les points de la ligne de courbure considérée. Le lieu de leurs pieds sera une courbe sphérique dont une normale en un point quelconque P passera évidemment par le point O ; d'ailleurs, en vertu du théorème précédent, une autre normale passe par le milieu du rayon OM qui aboutit au point correspondant de la surface donnée; la tangente à la courbe lieu des points P est donc perpendiculaire au plan MOP, et par suite à la ligne MP. Or, quand une surface développable est circonscrite à une sphère, les perpendiculaires abaissées du centre de cette sphère sur les plans tangents de la surface ont leurs pieds sur les génératrices, et, par suite, la courbe lieu des points P est située sur la surface développable et coupe les génératrices à angle droit. Mais la courbe heu des points M étant par hypothèse une ligne de courbure coupe aussi à angle droit les génératrices de la même surface, ces deux courbes sont donc équidistantes, MP est constant, et comme OP l'est aussi par hypothèse, il en est de même de OM, ce qui démontre la proposition énoncée. » Cela posé, rappelons que la surface des ondes peut être engendrée de deux manières différentes : i° elle est le lieu des extrémités des perpendi- culaires élevées aux sections diamétrales d'un ellipsoïde E et égales aux axes de ces sections; 2° elle est l'enveloppe des plans parallèles aux sections diamétrales d'un second ellipsoïde E' et menés à des distances inversement proportionnelles aux axes de ces sections. Pour obtenir tous les plans tan- gents de la surface des ondes situés à une distance h du centre, il faut chercher dans l'ellipsoïde E' les sections diamétrales qui ont un axe de lon- gueur ji pour cela on coupera cet ellipsoïde par une sphère concentrique de rayon j> et l'on mènera les plans tangents au cône ayant pour sommet le centre de la surface et pour base son intersection avec la sphère. Les plans tangents de la surface des ondes respectivement parallèles aux plans tangents de ce cône seront à une distance /( du centre, et s'ils tou- chaient la surface des ondes aux points d'une même ligne de courbure, il résulte du théorème précédent que leurs points de contact seraient tous à la même distance du centre; mais la distance du centre de la surface des ondes au point dé contact de l'un de ses plans tangents est inversement proportionnelle à la perpendiculaire abaissée du centre de l'ellipsoïde E' (8'9) sur le plan tangent au point correspondant de cet ellipsoïde ; or la courho d'intersection d'un ellipsoïde avec une sphère concentrique n'est pas telle, que les plans tangents en ses différents points soient à la même distance du centre, et par suite les plans tangents considérés ne déterminent pas par leurs points de contact une ligne de courbure de la surface des ondes. » î\lÉilOII\ES LUS. CHIMIE. — Nouveaux faits relatifs aux divers états du soufre et à la combinaison directe de cet élément avec l'hjdrogène naissant ; par M. S. Cloez. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Becquerel, Fremy.) « I. L'état du soufre déposé au pôle positif de la pile, par l'élcctrolysc de l'acide sulfhydrique, est, d'après M. lierthelot, complètement différent de celui du soufre recueilli au pôle négatif, par la décomposition électrochi- mique de l'acide sulfureux ; le [)remier est soluble en totalité dans le sulfure de carbone et cristallisable, le second au contraire est amorphe et inso- luble; c'est là, si je ne me trompe, le point fondamental de la théorie que je discute. Dans mon premier travail, j'ai admis les assertions de l'auteur, sans les vérifier expérimentalement ; depuis il m'est venu des doutes que j'ai voulu éclaircir. A cet effet, j'ai soumis une solution aqueuse saturée d'a- cide sulfhydrique à l'action d'un courant produit par lo éléments delà pile de Bunsen ; au boutde deux heures d s'élait déposé luie quantité notable de soufre, sous la forme d'une pelUcule molle, adhérente au pôle positif en platiné; le produit recueilli pesait, après avoir été séché, o^%oi8; traité à plusieurs reprises par le sulfure de carbone, il a cédé à ce dissolvant le sixième de son poids de soufre soluble, c'est-à-dire o?%oo3; le reste était formé de soufre amorphe à peu prés pur. Cette exjjérience répétée plusieurs fois, en réduisant jusqu'à six le nombre des éléments, a donné toujours des ré- .sultats semblables; il est à remarquei- seulement que la quantité de soufre soluble augmente à mesure que la réaction se ralentit. » Cette observation prouve que le soufre électronégatif séparé de l'acide sulfhydrique parla pile ne diffère pas quant à la solubdité du soufre élec- tropositif^obtenu par l'électrolyse de l'acide sulfureux ; elle semble en outre montrer, ainsi que je l'ai déjà avancé, que l'état mou, insoluble, est l'état normal du soufre au moment de la séparation; c'est celte forme peu stable qui représente l'état naissant de ce corps simple. «;. K, i858. 2"'« Sz-nx-sire . (T. XLVIl , N" 21., I JO ( 8ao ) » 2. Le mercure se combine facilement avec le soufre à la température ordinaire; en employant un excès de métal, tout le soufre passe à l'état de sulfure. Le soufre amorphe, obtenu par la décomposition rapide du chlorure de soufre, paraît se combiner plus aisément avec le mercure que le soufre cristallisable provenant de la décomposition spontanée du polysulfure d'hydrogène ; quant au soufre insoluble de la fleur de [soufre, il s'unit très- bien au mercure, sans passer préalablement à l'état de soufre soluble : on peut s'en assurer eu agitant vivement pendant quelque temps un tube en verre bouché contenant les deux corps; la grande division et la légèreté spé- cifique du soufre employé nécessitent cette manière d'opérer. » 5. La combinaison du fer avec le soufre ne se fait qu'à une tempéra- ture très-élevée; mais ces deux corps agissent déjà l'un sur l'autre à la tem- pérature ordinaire de l'air, quand on ajoute de l'eau au mélange, de manière à lui donner la consistance d'une pâte épaisse : dans ces conditions la com- binaison se fait, mais la réaction n'est pas aussi simple qu'on pourrait se l'i- maginer, elle donne lieu toujours à un dégagement de gaz acide sulfhy- drique et elle produit en outre, selon M. Dumas, du gaz hydrogène libre ; il faut noter aussi qu'une partie du métal reste à l'état libre dans la masse. » En abandonnant à froid un mélange intime de soufre, de fer et d'eau, M. Berthelot a trouvé que la proportion de sulfure de fer fournie est beau- coup plus considérable avec le soufre octaédrique qu'avec les diverses va- riétés de soufre insoluble. J'ai cherché à vérifier ces faits, qui me paraissaient douteux d'après quelques essais déjà anciens ; j'ai obtenu, à mon grand étonnement, des résultats opposés à ceux que M. Berthelot a annoncés. » J'ai opéré dans tous mes essais avec 4 grammes de soufre très-divisé, 6 grammes de limaille de fer en poudre fine non oxydée, et une quantité d'eau différente pour chaque variété de soufre, de façon à ce que le mélange pré.sentât toujours à peu près la même consistance ; la réaction se faisait dans le fond d'un tube bouché, dont l'orifice portait un petit tube en S dit de si'ireté. » Un mélange contenant du soufre amorphe extrait de l'hyposulfite de soude, a commencé à noircir au bout de quelques minutes; après une heure de contact, la réaction était presque complète. , » Un autre mélange, dans lequel se trouvait le soufre insoluble extrait de la fleur de soufre, a noirci plus lentement; il a fallu dans un cas atteuflre trois heures pour avoir ini produit bien noir. » Enfin, dans un troisième mélange contenant du soufre cristallisable (8.1 ) octaédrique, la réaction était moins avancée au bout tle douze heures que dans le premier après une demi-heure. M La portion do soufre restée hbre dans les divers mélanges, après un laps de temps déterminé, a été dosée approximativement en traitant le produit de la réaction par une dissolution faible de potasse pure, et transformant le soufre dissous en acide sulfurique, par l'action oxydante du permanganate de potasse employé en léger excès. » Le procédé d'analyse employé par M. Berthelot, pour doser le soufre combiné avec le fer, n'est pas suffisamment exact; c'est probablement à ce procédé qu'il faut attribuer la cause principale de la différence que mes résultats présentent avec ceux de ce chimiste. » 4. L'hydrogène naissant, produit par l'action de l'acide chlorhydrique étendu sur l'aluminium, sur le fer ou sur le zinc, est susceptible de se com- biner avec le soufre libre, tenu en suspension dans le liquide où a lieu la réaction. » L'expérience réussit également bien avec les diverses variétés de soufre; il est à remarquer toutefois que la partie insoluble du souhe en fleurs donne plus d'acide sulfhydrique que le soufre soluble réduit en poudre fine. I^a nature du métal employé exerce une action bien manifeste sur la quantité de gaz sulfuré produit : c'est l'aluminium qui en donne le plus, le fer vient ensuite, et le zinc en dernier lieu. M S. La solution concentrée de permanganate de potasse pur exerce une action oxydante énergique sur le soufre libre à la température de l'ébul- lition ; si la quantité de permanganate est insuffisante pour oxyder tout le soufre, le reste de ce corps se retrouve dans l'état où on l'a employé. Cette expérience a de l'intérêt , pour le cas où l'on a opéré avec du soufre so- luble; elle démontre que ce corps peut se combiner avec l'oxygène et jouer le rôle d'élément électropositif, sans subir de modification préalable ap- parente. » 6. La facilité avec laquelle la partie insolublede la fleurde soufre s'oxyde par l'action de l'acide azotique ou du permanganate de potasse, tient unique- ment à l'état de division extrême de ce corps, et nullement à un état électro- chimique ou à un élat antéj'ietir qui le prédispose à s'unir pour ainsi dire exclusivement aux corps électronégatifs. Mes observations démontrent que cette variété de soufre se combine très-facilement avec l'hydrogène, avec les métaux, en un mot avec les corps les plus électropositifs, et que dans un grand nombre de cas il est impossible de constater un changement dans son état avant qu'elle soit entrée dans la combinaison. » I lO.. ( 822 ) ANATOMiii COMPARÉE. — Sur plusieurs points du sjstème veineux abdominal (In Cnïmnn à museau de Brocliel ; par M. Henri Jacquart. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Duméril, Geoffroy-Saiiit-Hilaire, Milne Edwards.) « Nous avons récemment disséqué et représenté le système veineux abdo- minal d'un jeune Caïman à museau de Brochet d'environ i mètre de lon- gueur. M Passant en revue, dans ce Mémoire, la disposition des veines de Jacob-, son chez les Batraciens, les Ophidiens et les Sauriens, nous avons complété, chez les Ophidiens, leur description déjà en grande partie tracée dans notre opuscule sur la circulation du Python. Un grand fait ressort de ces nou- velles études, c'est la fusion du système des veines de Jacobson avec celui de la veine pone. » De la des conséquences physiologiques iœporlantes, dont il ne serait peut-être pas impossible de vérifier, par des vivisections, l'exactitude, et qui serviraient, en quelque sorte, de corollaires aux expériences si nettes, et si concluantes de M. le professeiu* Bernard sur l'accélération, ou le ralentisse- ment du cours du sang dans la glande sous-maxillaire. » Nous établissons que l'arbre vasculaire formé par la veine porte et celui des veines de Jacobson étant réunis, ou mieux fusionnés, par de nomfjreuses et fortes anastomoses, les courants sanguins y sont solidaires, et qu'ils ne sauraient s'accélérer dans l'un, sans se ralentir dans l'autre. » Chez les Sauriens, nous avons retrouvé la fusion des veines afférentes du foie avec les veines de Jacobson. Elle n'est |)lns produite par des anasto- moses considérables ou multipliées, mais par l'origine commune de ces der- nières et des veines épigastriques ou musculo-cutanées, aux veines hypo- gastriques. » Une branche transversale considérable, ram«5 aHa5toJ»o^/c«s deNicoIaï, qui unit ces deux veines hypogastriques, à l'endroit où elles donnent nais- sance, comme nous venons de le dire, aux veines rénales afférentes et aux veines musculo-cutanées, étal>lit une t.orte de communauté ou de dépen- dance, entre ces deux ordres de circidations veineuses d'un côté, et ceux de l'autre. » Chez les Sauriens comme chez les Ophidiens, les veines de Jacobson ne communiquent avec les veines émulgentcs que par leurs extrémités capil- laires. Nous pensons que Nicolaï s'est méj)ris', dans son Mémoire sur la cLr- ( 823 ) culation veineuse abdominale du Crocodile, quand il décrit une forte anas- tomose entre les veines de Jacobson et les veines émulgentes, et, par l'inter- médiaire de ces dernières, avec la veine cave postérieure. » La veine porte cliez le Caïman présente une curieuse disposition, que nous croyons avoir découverte et signalée les premiers. » i". A. Les veines du gros intestin et de la moitié postérieure de l'in- testin grêle ne se réunissent pas en arcades ; leurs veinules se rendent directement à un gros vaisseau en forme de sinus, qui longe le bord adhé- rent de cette portion du tube intestinal. » 2°. B. Plus loin on voit reparaître les arcades veineuses, c'est-à-dire la disposition ordinaire. » Nous n'avons pas disséqué d'œufs de Crocodile, mais nous appuyant sur l'analogie, nous sommes porté à regarder comme deux veines ombili- cales persistantes les deux veines épigastriques ou musculo-cutanées. >• Chez les Batraciens on trouve deux vaisseaux du même nom, ayant la même origine, et la même terminaison que chez les Sauriens , si ce n'est qu'ils se réunissent, avant d'arriver au foie, en un seul tronc qui se subdi- vise ensuite, et s'abouche avec une division de la veine porte. » Cette analogie frappante entre les Batraciens et les Sauriens, entre des vertébrés anallantotdiens et des vertébrés allantotdiens, nous fait douter de la réalité de la distance qui les sépare. La présence ou l'absence de ïallantoïde dans l'état embryonnaire dès vertébrés ne perdrait-elle pas beaucoup de son importance, si l'allantoïde existait d'une manière permanente chez les premiers sous forme de vessie, tandis que chez les seconds elleserait d'abord située en dehors de l'abdomen pour disparaître ensuite presque en totalité ! » Il n'existe pas de vestige du canal veineux chez le Caïman. Chez les Oiseaux, dans l'oeuf le canal veineux n'existe pas non plus; ou plutôt la veine allantoïdienne, qui représente la veine ombilicale, ne s'anastomosant pas avec la veine porte, et s'étendant directement de l'allantoïde à l'oreil- lette droite, on ne saurait délimiter la portion de la veine allantoïdienne qui correspond au canal veineux des Mammifères. » ( 8^4 ) MÉMOIRES PRÉSENTÉS PHYSIQUE. —Mémoire sur la production de la chaleur par les affinités chimiques, et sur les équivalents mécaniques des corps; par M. Ch. Laboilaye. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Pouillel, de Senarmont, Delaunay.) « J'ai cherché dans ce Mémoire à formuler la théorie de la production de la chaleur, ce qui conduit nécessairement à celle de la mécanique chi- mique, car c'est une seule et même question. Mon Mémoire se divise en deux parties : la première se rapporte aux phénomènes physiques, la se- conde aux phénomènes chimiques. » 1. Partie physique. — L'interprétation à l'aide de la nouvelle théorie des changements d'état physique des corps, que produit leur échauffement ou leur refroidissement, permet d'établir : » i". Que la chaleur latente de fusion dés corps solides correspond à la quantité de travail nécessaire pour rompre la totalité des cohésions molé- culaires qui réunissent les molécules entre elles; » a°. Que la chaleur latente de vaporisation des gaz correspond au tra- vail mécanique que peut produire la gazéifaction, et inversement que le travail nécessaire pour liquéfiei' un gaz produit le dégagement d'une quan- tité de chaleur égale à cette chaleur latente. Le calcul fait pour l'acide sul- fureux, pour lequel on a toutes les données nécessaires; pour produire des effets identiques, soit par travail mécanique, soit par chaleur, permet de déterminer par une voie nouvelle l'équivalent mécanique de la chaleur. Le calcul vérifie complètement le chiffre !4o kilogrammes que j'ai proposé. » A l'aide de ces deux éléments et d'une semblable interprétation des chaleurs spécifiques, on peut, en employant des quantités convenables de chaleur ou de travail équivalent, considérer toutes les réactions comme se passant entre corps liquides, à une même température, condition indispen- sable pour la mesure de toute quantité de chaleur. B IL Partie chimique. — Sachant que les cohésions des molécules simi- laires des corps solides sont rompues par la consommation de la chaleur latente, et inversement que lors de leur apparition, quand le liquide se so- lidifie, cette même chaleur est dégagée; sachant qu'une décomposition, cest-à-dire que les ruptures des cohésions qui existaient entre atomes non similaires absorbe de la chaleur, et qu'inversement leur réunion ou la pro- ( 825 ) cliiction d'une combinaison dégage de la chaleur, on doit conclure néces- sairement que, dans ces deux cas parfaitement semblables, la chaleur déga- gée est équivalente au travail nécessaire pour rompre les cohésions. M Ce principe posé, et admettant la permanence des forces, c'est-à-dire que la chaleur ne peut pas plus disparaître, être anéantie complètement, que la matière, j'établis pour chaque réaction chimique une équation qui exprime que la chaleur dégagée, pour le composé ramené à l'état liquide et à zéro, ne peut être que la somme algébrique des quantités de chaleur qui répondent à l'état physique des corps élémentaires, plus celle qui ré- pond au travail produit parles forces d'affinité. » Ainsi, appelant tO, tE, les quantités de travail nécessaires pour liquéfier un litre d'oxygène et un litre d'hydrogène,, AQ l'équivalent mécanique de l'eau, c'est-à-dire le travail nécessaire pour rompre les cohésions des atomes, T la chaleur dégagée, on aura tO + 2fH + ÂQ _,„ i4o "" ' ou, en quantités de travail, tO + atH = Tx i4o — ÂQ. » Une équation analogue fournit pour chaque cas la quantité de chaleur dégagée par la combinaison dont on connaît l'équivalent mécanique ; elle résout par suite complètement le problème de la production de la chaleur. Inversement, connaissant les quantités de chaleur par des expériences calo- rimétriques semblables à celles de Dulong et de MM. Favre et Silbermann, cette équation donnera l'équivalent mécanique du corps composé, la quan- tité de travail correspondant à la combinaison. » Conséquences. — Je n'ai pas besoin d'insister sur l'utilité de semblables expériences pour toutes les réactions qu'étudie la chimie, travail considé- rable qui exige le concours de tous les chimistes, et qui sera sûrement fé- cond en importantes découvertes. Je montre comment, d'après des chiffres de MM. Favre et Silbermann pour un cas particulier, elles permettront d'analyser les groupements de molécules, qui jouent un si grand rôle dans les composés organiques, en fournissant la mesure des cohésions entre mo- lécules similaires, qui diminuent la chaleur de combustion; et aussi com- ment elles font reconnaître les composés imparfaits, tels que le bioxyde d'hydrogène, et en expliquent la constitution. » J'indique, en terminant, comment on peut tourner les difficultés qui ( 826 ) ■ • résultent de l'ignorance dans laquelle nous sommes encore du point de liquéfaction de plusieurs gazet du point de fusion de plusieurs corps solides, pour la détermination d'un certain nombre d'équivalents mécaniques. » PHYSIOLOGIE. — Interprétation hydraulique du pouls dicrote ; par M . Marev. (Extrait par l'auteur.) « Dans desrecherches antérieurement présentées à l'Académie desSciences, je me suis occupé en particulier du mode de production du pouls considéré comme phénomène de mécanique animale. J'annonçais alors que la plupart des variétés cliniques du pouls pouvaient s'interpréter par des conditions purement mécaniques, et queje chercherais à le démontrer plus tard. Aujour- d'hui je viens tenir une partie dé ma promesse, en donnant une explication nouvelle d'une des variétés du pouls pour l'explication de laquelle les théories étaient toutes défectueuses : le pouls dicrote (bis feriens). » Un fait clinique, dont la découverte est due à M. Beau, vient renverser toutes les théories par lesquelles on avait tenté d'expliquer le dicrotisme. C'est l'absence constante de la double pulsation à l'artère fémorale et à toutes les artères du membre inférieur, dans les cas même où les artères des bras et de la tête offrent le dicrotisme le plus prononcé. Ce fait, que j'ai constaté pendant près d'un an, dans le service même de M. Beau, sans aucune exception, m'a paru devoir entrer comme élément fondamental dans une théorie nouvelle; comme autre élément, j'ai fait entrer les caractères de la deuxième pulsation qui, suivant de près la première, semble en être le rebondissement, le reflux, l'écho, pour ainsi dire. )) C'est précisément dans la théorie de l'écho queje trouve la comparaison la plus claire pour faire comprendre ma théorie du dicrotisme. » Le pouls dicrote, perçu dans les artères qui naissent près de l'origine de l'aorte, serait dû au reflux d'une pulsation qui .se réfléchit à la termi- naison de l'aorte sur l'éperon qui résulte de la bifurcation aux deux iliaques. » De même que dans la répétition d'un son par un écho, l'observateur placé à la muraille réfléchissante ne perçoit qu'une fois ce son, tandis qu'il sera double au point d'où il a été émis, de même le doigt qui explore la fémorale ne perçoit qu'une pulsation, parce que cette artère naît du point où l'ondée se réfléchit, tandis que la pulsation est double sur les arlères qui naissent près de l'origine de l'aorte, c'est-à-dire près de l'endroit d'où part l'ondée lancée par le cœur. Quant à la moindre intensité de la se- conde pulsation, elle correspond exactement à la moindre intensité du (827 ) second bruit dans un écho, et s'expliqiip par le plus long trajet qu'a dû parcourir cette ondée et pendant lequel elle a dij nécessairement s'affaiblir. » Quelque satisfaisante que puisse paraître au premier abord cette théorie, elle devait être soumise à l'expérimentation, et, si elle était bonne, on devait pouvoir artificiellement produire le dicrotisme sur des tubes élastiques dis- posés de manière à simuler l'aorte, les artères du membre inférieur et celles du bras ou de la tète. L'expérience ainsi faite a pleinement confirmé la théorie conçue à priori (i). J'ai ainsi produit artificiellement le pouls dicrote sur les tubes voisins de l'orifice d'entrée du conduit qui représentait l'aorte, tubes correspondant aux artères du bras et de la tête, tandis que la pulsa- tion était simple sur ceux qui représentaient le système artériel du membre inférieur. » On objectera peut-être que si le pouls dicrote était dû à une disposition anatomique constante, il devrait toujours exister, même à l'état de santé la plus parfaite. A cela je réponds que peut-être à l'état normal il y a, dans les artères où le dicrotisme peut se produire, une seconde pulsation insensible à notre toucfier, mais que pourraient traduire des appareils sensibles. Ainsi, sur la carotide du cheval, le pouls recueilli à l'aide du sphygmographe par Ludwig a donné un dicrotisme très- marqué. De plus, dans les cas de maladies où notre toucher suffit à reconnaître le pouls dicrote, la première pulsation est très-énergique, c'est là une condition indispensable, et le pouls petit n'est jamais dicrote. Les anciens en avaient bien fait la remarque, et Bordeu avait considéré ce pouls comme signe de pléthore, comme pronostic d'hémor- ragie. Voici donc un caractère de plus en faveur de la théorie que je pro- pose, et, de même que dans l'écho sonore mi son faible se perd avant de revenir au point de départ, de même, dans l'écho d'une pulsation, si elle est trop faible, elle s'éteint dans ce trajet de va-et-vient avant d'atteindre une seconde fois les vaisseaux de la tête ou du bras. « Ce Mémoire, qui se rattache à un ensemble de recherches sur la circula- tion, dont plusieurs parties ont déjà été soumises au jugement de l'Académie, est renvoyé, comme l'avaient été les Mémoires précédents, à l'examen de la Commission chargée de décerner le prix de Physiologie expérimentale. (i) Ces expériences ont elé répétées en présence de la Société de Biologie (séance du 5 novembre). C. R., i858, 2"" Scmeslre. (T. XI.Vll, IN" 21.) I ' I ( 828 ) CHIBURGIE. — Taille par le grand appareil; Remarques de M. Mercier à l'oc- casion dune Lettre récente de M. Heurteloup. (Commissaires précédemment nommés : MM. Velpeau, Jobert, Civiale.) « Si M. Heurteloup s'était contenté d'affirmer que, dans la taille par le grand appareil , on incisait toujours le col de la vessie, je laisserais aux Traités et Manuels de médecine opératoire le soin de prouver qu'on ne l'incisait jamais, et que c'était le mot de litliotomie et non celui de cjstoto- mie qu'on employait alors. Mais il ajoute qu'il ne débride jamais (à l'exempte de Lecat) et qu'il était de notion très-élémentaire avant moi, que le col de la vessie peut être dilaté instantanément, largement et sans déchirure. Voici une phrase qui répond à ces deux assertions et que j'emprunte à un article qu'il a fait insérer dans le Journal des Débats du 9 octobre et dans d'autres journaux politiques : « Personne, certes, n'aurait pu prévoir à priori que le » col de la vessie, avec ou sans débridement superficiel, se dilaterait assez » pour donner passage à des calculs volumineux, etc. » MÉDECINE. — Sur la statistique rnortuaire du croup; Note adressée, à [occasion dune communication récente, par M. Barthez. (Commissaires nommés pour la Note de M. Bouchut: MM. Andral, Rayer.) L'auteur, dans une Lettre jointe à sa Note, la résume dans les termes suivants : « Dans ce travail je cherche à démontrer les propositions suivantes : » 1°. Si l'on nie que le nombre des croups ait augmenté dans Paris, dans luie proportion plus grande que la population, il faut admettre que de 1826 à 18^0 on guérissait un croup sur trois, tandis que depuis i84i jusqu'en 1 858 on n'en a pas guéri un seul. Cette conclusion, qui ressort des tables mortuaires de M. Bouchut, est telle, qu'il n'y a pas lieu d'y insister. » 2°. Cette augmentation du nombre des croups à Paris est beaucoup plus rapide que celle de la population. » 3". Le traitement du croup à l'hôpital des Enfants, de i833à 1839, a donné pour résultat, consigné dans les publications du temps, uneguérison sur 6-i^, et en i84o-4i une guérison sur i8|. » Le traitement moderne du croup à l'hôpital des Enfants depuis huit ans et à l'hôpital Sainte-Eugénie depuis sa fondation, donne une guérison sur 3 ou 4- (8^9) » 4°- Donc d'une part la proportion des croups a considérablement aug- menté à Paris depuis vingt ans. D'autre part le traitement moderne du croup a diminué la proportion de la mortalité, au moins dans nos hôpitaux, et' constitue un progrès dont les médecins ont lieu d'être fiers. » 5°. Mais cela n'empêche pas de reconnaître que la trachéotomie peut entraîner certains accidents que nous connaissons et dont nous pouvons diminuer le nombre et la gravité. » PHYSIQUE. — Baromètres à maxima et à minima ,- par M. C. Becharmes. (Deuxième Note ; extrait par l'auteur. ) (Commissaires précédemment nommés : MM. Pouillet, Babinet.) « Dans une précédente Note, insérée par extrait au Compte rendu de la séance du a5 octobre, j'indiquais qu'on peut faire un baromètre à maximà à branche oblique, inclinée de 5 à i5 degrés sur l'horizon. Aujourd'hui, à la partie inférieure du tube vertical j'ajoute une branche oblique parallèle à la branche supérieure et de même diamètre qu'elle, et remplaçant la branche capillaire horizontale. L'instrument, ainsi modifié, devient un vé- ritable baromètre à siphon, d'une grande sensibilité, et dans lequel les effets de la capillarité sont détruits. » Chaque branche oblique porte un petit index en fer; celui de la branche supérieure marque les maxima, l'autre les minima. Grâce à la lar- geur de ces tubes, les index ne seront jamais noyés dans le mercure. La dépression du ménisque, causée par le poids de l'index, sera facile à déter- miner une fois pour toutes par comparaison avec un baromètre ordinaire, ou par l'expérience directe. » PHYSIQUE. — Note sur une pile constante et économique à dégagement de chlore; par M.^I. Fonvielle et E. Humbert. (Extrait par les auteurs.) (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Balard, Fremy.) « Pour utiliser les propriétés dépolarisantes du chlore et obtenir une pile constante à un seul liquide, nous faisons passer un courant de ce gaz dans les bocaux de piles voltaïques placés dans des vases hermétique- ment fermés. Ces vases sont munis de deux orifices, l'un situé à la partie in- férieure pour l'entrée du gaz, et l'autre pour sa sortie placé à la partie supé- rieure. Les piles sont composées de lames de zinc et de plaques de charbon réunies par des conducteurs métalliques. Le chlore circule dans les piles I I !.. ( 83o ) fermées qu'il traverse, en entretenant le liquide excitateur dans un état constant de chloruration concentrée.... » Eh résumé (i), la pile que nous avons l'honneur de présenter à l'Aca- , demie offre les caractères suivants : « a. Elle est constante. » h. Elle fonctionne avec «n seul liquide. » c. Les substances qu'elle consomme se trouvent toutes à bas prix dans le commerce. » M. Alix soumet au jugement de l'Académie une Note sur une pile de son invention qui se recommande également, suivant lui, par la con- stance de son action et par le peu de dépense qu'entraîne son emploi, ce dernier résultat tenant à ce que la destruction d'un des deux éléments du couple donne lieu à la formation de produits utilisés par l'industrie. (Renvoi à l'examen des Commissaires ci-dessus désignés : MM. Becquerel, Pouillet, Balard, Fremy.) M. Boi'ssixGAULT présente, au nom de l'auteur M. Miguel Quijano, de la Nouvelle-Grenade, la troisième partie des « Recherches sur la hauteur de l'atmosphère » et demande que l'ensemble de ce travail, qui est maintenant complet, soit renvoyé à l'examen d'une Commission. (Commissaires, MM. Biot, Boussingault, Duperrey.) M. Terwaxgxe, auteur d'un ouvrage précédemment présenté au concours pour le prix dit des Arts insalubres (Rouissage du chanvre et du lin rendu manufiicturier et salubre), adresse une indication des sources auxquelles la Commission chargée de décerner le prix pourra puiser des renseigne- ments authentiques sur les résultats obtenus de son procédé. (Renvoi à la Commission du prix des .Arts insalubres. ) CORRESPONDANCE. La Société Li.\xée.\xe de Lyox adresse pour la Bibliothèque de llnstitut trois nouveaux volumes de ses Aiuiales formant les tomes TI, TU et IV de la deuxième série de cette publication ( années 1 855-07). (i) Le tableau que nous joignons ;i cette Note résume quelques-uns des résultats que nous avons obtenus de nos appareils. ( 83, ) CHIMIE APPLIQUÉE. — Mémoire sur une nouvelle méthode de dosage de la qui- nine dans les quinquinas, les extraits, etc., à l'aide des liqueurs titrées, méthode dite quinimétrie ; par MM. Gléxard et Guili.eiimo\d. (Extrait.) ■ f " Ce procédé est fondé sur la propriété que'possède l'éther, mis en con- tact avec un mélange intime de chaux et de quinquina en poudre, de dis- soudre promptement et complètement la quinine à l'exclusion des autres principes du quinquina. La macération étant opérée dans un vase herméti- quement fermé et avec un volume connu d'éther, on prend une portion dé- terminée de l'éther chargé de quinine, on y ajoute un volume connu d'a- cide sulfurique titre, surabondant pour la saturation de la quinine, on titre l'acide après sa saturation partielle par la quinine; la différence des deux titres fait connaître la quantité d'acide employée à la saturation de la qui- nine et, par conséquent, la quinine elle-même. Il faut procéder de la ma- nière suivante : » I ". Prendre i o grammes de quinquina en poudre, l'arroser avec de l'eau chaude, seulement pour l'humecter. Ajouter une petite quantité de lait de chaux, former une pâte homogène, ajouter lo grammes de chaux délitée et mélanger aussi intimement que possible, sécher le mélange .lu bain-marie jusqu'à ce qu'il soit sec et réduit en une poudre qui n'adhère pas au pilon ; » "i". Introduire ce mélange dans le tube que nous avons désigné sous le nom d'appareil digesteur., verser dans ce mélange quino-calcaire loo centi- mètres cubes d'éther exempt d'alcool et d'eau, fermer immédiatement et agiter; laisser macérer environ un quart d'heure en agitant à diverses reprises ; » 3". Soutirer l'éther dans le tube collecteur ou mesureur, laisser écouler quelques gouttes d'éther jusqu'à ce qu'il passe limpide, adapter alors le tube mesureur et recueillir tout ce qui s'écoule ; » [\°. A l'aide d'une pipette graduée introduire dans un petit flacon lo cen- timètres cubes d'acide sulfiwique normal (i); dans ce même flacon intro- duire, à l'aide du tube mesureur, 20 centimètres cubes de la liqueur éthérée et agiter à plusieurs reprises les deux liquides dans le flacon bien bouché ; » 5°. Ajouter quelques gouttes d'une solution éthérée de bois d'Inde et (1) L'acide noinial renfeniie, pour 1 litre du liquide, Z^',01 d'acide à (iô degrés, 10 conti- tnètres cubes de ce liquide sonl toujours plus que suffisants pour transformer en bisulfate ' . ' ( 846 ) » L'impulsion des rayons solaires n'est pas en effet une idée neuve : elle remonte à Kepler, dont je viens de relire la vive exposition. En y joignant l'action de la chaleur pour développer dans le noyau, à raison de 19 mè- tres par seconde, une vapeur subtile et susceptible d'être enlevée par les radiations du soleil, à raison de 8 lieues par seconde, vous aurez, sauf les chiffres, une explication des queues de comètes déjà ancienne et qui a pour elle d'importantes adhésions, celle d'Euler entre autres, car cet ilhistre géomètre n'a pas cru contredire ainsi l'hypothèse des ondulations de l'éther dont il a été le plus ardent promoteur; il a même rattaché, à cette explica- tion, la lumière zodiacale et les aurores électro-magnétiques de notre propre globe [1). Voilà deux nouvelles forces que M. E. Roche devra introduire dans son équation différentielle des surfaces de niveau; il trouvera alors des résultats différents pour les couches extérieures, et peut-être rendra-t-il compte de cet aplatissement singulier que j'ai reconnu à l'aide du téles- cope de M. l''oucault, et que j'ai signalé dans la région antérieure de ces couches, en présentant à l'Académie les dessins de M. Bulard, ainsi que l'excentricité du noyau que tous les observateurs ont notée. Malheureuse- ment l'expression de la première (la force d'émission du noyau) ne saurait être bien simple, car elle semble être à la fois fonction du rayon des couches et de l'amplitude de l'émission elle-même, si variable pour la même comète et surtout d'une comète à l'autre. » Quoi qu'il en soit, je prends la seconde force dans son action sur l'en- semble de l'astre, et je vais chercher, ce que l'on n'a pas fait encore que je sache, si elle n'exercerait pas quelque influence sur la marche d'une comète. » Si l'on veut bien admettre un moment les formes de l'ancienne hypo- tlièse sur la lumière, et considérer ce phénomène comme résultant de l'émis- sion de corpuscules incessamment lancés par le soleil avec une vitesse de 77000 lieues par seconde, on trouvera dans la Mécanique céleste, t. ï\ , p. 355 et suivantes, la théorie toute préparée d'une partie de l'action de cette force; seulement Eaplace ne l'a point appliquée aux comètes parce (1) On a essayé à plusieurs reprises de vérifier expérimentalement l'action répulsive des radiations solaires en faisant tomber un faisceau de lumière sur le petit disque en papier d'une balance de torsion. Les résultats positifs que l'on a trouvés d'abord, puis les résultats totalement négatifs de sir W. Herschel ne peuvent appuyer ni infirmer l'explication précé- dente, car un disque en papier ne saurait représenter fidèlement la matière réduite à l'élat de ténuité des queues coraétaires. ( «47 ) que le phénomène découvert par M. Encke lui était inconnu : il ne s'est occupé que des planètes et surtout de la lune, dont il avait étudié précé- demment l'accélération. D'après sa théorie l'impulsion des rayons solaires produirait une équation séculaire du moyen mouvement dont voici dès lors la formule 2 1- )) D'autre part M. Encke a déduit des observations l'expression numé- rique suivante M = Mo-+-.o69",85/+^^/«. » Nous n'avons dans la première expression qu'une seule inconnue, le coefficient H qui dépend de la surface de l'astre et de sa densité ; nous la déterminerons donc en égalant les termes en p. Sa valeur est o,o3i632: avec cette valeur les deux expressions deviennent identiques, c'est-à-dire que l'accélération de la comète d'Encke s'explique également bien dans les deux hypothèses. Mais examinons les autres conséquences. La variation de l'excentricité a pour expression, dans la seconde hypothèse, » Remplaçons H par la valeur précédente, ainsi que a, e, p,o par celles qui répondent à la comète d'Encke, et nous trouverons lO" et, par suite, l'excentricité sera donnée par l'expression ' © = 57°38'8",67-3"./,72 -^, ' ' ' ' • •■' I200 identique à celle que M. Encke a déduite de la résistance de l'éther. Quant aux autres éléments, le périhéUe et le plan de l'orbite, ils restent immobiles dans l'une et l'autre hypothèse. Ainsi l'impulsion de la lumière, émission ou ondulation, lorsqu'on admet qu'elle varie en raison inverse du carré de la distance au soleil, fait naître une force tangentielle identique à celle qu'occasionne un milieu résistant et conduit précisément aux mêmes résul- • ". . . ' ( 848 ) tats numériques (ï). Mais en même temps elle comprend une seconde composante dans le sens du rayon vecteur, composante que l'éther ne sau- rait faire naître, malgré l'opinion de Newton, et cette force, diamétrale- ment opposée au soleil, peut donner lieu à la formation des queues de comètes, en épuisant une partie de son intensité sur les molécules les plus subtiles que la chaleur solaire aura enlevées f.u noyau (je veux parler des auréoles successives si bien décrites par MM. Donati et Chacornac). » 11 est vrai qu'en prenant au pied de la lettre l'impulsion solaire pour une émanation matérielle qui doit diminuer à la longue la masse du so- leil il en résulte, comme le dit Laplace, une équation séculaire de signe contraire à la précédente et applicable à toutes les planètes. Il est vrai en- core que si l'impulsion solaire existait dans ces conditions, l'accélération dont nous venons de parler serait masquée, et bien au delà, par un ralen- tissement qui, pour la terre, serait 5ooo fois plus grand que l'équation contraire, et que les observations ne justifient en rien. Cependant l'objec- tion n'est qu'apparente; elle ne s'applique qu'aux planètes, et déjà pour Mercure (masse = ? — ^ ) 1^ rapport des deux équations est 20 fois moindre que pour la terre. Lorsqu'il s'agit de comètes, ce rapport est renversé, pour ainsi dire, à cause de la faiblesse excessive de leur masse. Faisons, en effet, pour prendre dans ce qui précède un terme de compa- raison, faisons circuler la comète de Donati dans l'orbite de Mercure : le rapport des deux équations séculaires, dues à l'impulsion du soleil et à la diminution progressive de sa masse centrale, sera pour Mercure o,oo4 et pour la comète 1,6. Par conséquent les mêmes causes, tout en produisant indirectement dans la comète et dans la planète une diminution du moyen mouvement, détermineront en même temps dans la comète une accéléra- tion sensiblement supérieure dont l'excès sur la diminution précédente sera seul observable, tandis que l'effet inverse pourra se produire pour Mercure et causer, dans les mouvements de. cette planète, un faible ralentissement. Il convient d'ajouter que ce dernier effet devrait se produire aussi sur les autres planètes; mais, comme il est sensiblement proportionnel aux moyens mouvements eux-mêmes, un ralentissement à peine perceptible pour Mer- e serait inappréciable pour les planètes plus éloignées du soleil. Mais je cui (il On comprend d'ailleurs qu'elle est insensible sur les planètes par la même raison que la résistance d'un milieu très-rare. ( 849) ne saurais avoir l'intenlion d'insister sur un pareil sujet; la diminution progressive de la masse du soleil n'est pas une hypothèse bien séduisante. La mienne d'ailleurs n'est nullement subordonnée à la théorie de l'émis- sion : mise d'accord, par exemple, avec la doctrine des ondulations, elle n'aurait plus à tenir compte d'une conséquence inhérente seulement à l'an- cienne théorie de la lumière. » L'explication que je viens de donner de l'accélération des mouvements cométaires échappe aux objections si remarquables que M. Encke a faites à Bessel, puisqu'elle met directement en jeu une force tangentielle identique à la résistance d'un milieu interplanétaire; elle explique à la fois la forma- tion des queues de comètes et le phénomène de la cpmète d'Encke, et cela sans introduire dans les mouvements des autres planètes des effets ana- logues qu'on n'y observe pas. L'hypothèse d'un milieu résistant rencontre au contraire des difficultés dont je ne puis m'empêcher d'être frappé. Elle explique l'accélération de la comète de M. Encke, mais elle n'ex- plique que cela. Si ce milieu est immobile, malgré l'attraction solaire, comment interpréter alors le faible ralentissement de Mercure? N'est-ce pas l'effet contraire qui devrait plutôt se produire? S'il se meut autour du so- leil, le phénomène de Mercure se comprend, mais celui de la comète de- vient beaucoup plus obscur. Et alors même comment expliquer les queues des comètes, à moins de dire avec Newton que les parties subtiles de l'éther, échauffées par l'intermédiaire de la comète qui absorbe les rayons solaires, deviennent spécifiquement beaucoup plus légères que le milieu ambiant et fuient le soleil, comme le ballon monte en l'air, en entraînant des particules cométaires? Comment comprendre que la radiation so- laire, quel qu'en soit le nom, qui pousse devant elle si rapidement les vapeurs cométaires raréfiées par la chaleiu* du soleil et qui semble les chasser aux confins de notre monde, ne dissiperait-elle pas de même le milieu résistant encore plus rare sans doute que la queue des comètes? Comment se fait-il enfin que ce milieu résistant, éclairé par les rayons lumi- neux qui le traversent sur d'immenses épaisseurs, ne jette pas quelque clarté sur le fond du ciel pendant la nuit, et ne se montre même pas, dans ses parties les plus denses, autour du soleil éclipsé, par delà l'étroite auréole qui donne tant de magnificence à ce spectacle. » Telles sont les raisons qui me font douter encore de la réalité de celte hypothèse; si M. Encke voulait bien les examiner et les combattre, je me féliciterais de lui avoir fourni une occasion de plus d'éclairer les personnes ( 85o ) qui pourraient partager mes scrupules à l'endroit d'une hypothèse dont je suis loin d'ailleurs de méconnaître l'exacte adaptation mathématique au fait observé. » M. LE MARÉCHAL Vaillant fait la communication suivante : « Le Dépôt de la Guerre vient de s'enrichir d'un procédé de gravure qui est à la fois simple, facile, économique sous le rapport du temps, plus éco- nomique encore au point de vue de la dépense. Les premières applications en ont été faites pour la reproduction, par la gravure, des dessins de recon- vjiaissances faites par les officiers de l'état-major pendant les dernières opé- rations militaires entreprises par le maréchal Randon en Kabylie. Voici quelques détails sur le procédé. » Supposons un dessin fait sur papier transparent (et c'est ainsi que les travaux topographiques arrivent généralement an Ministère de la Guerre), on retourne ce dessin et on le fixe sur une planche ou un carton avec quel- ques-uns de ces petits clous nommés punaises. Puis sur l'envers de la feuille de papier on applique avec une brosse une suite de couches de gélatine, de manière à obtenir une plaque ou lame de gélatine de ^ ou ~ millimètre d'épaisseur. Le dessinateur décalque sur cette gélatine, à l'aide d'une simple pointe, le dessin qui est au-dessous. Cela fait, sur la plaque de gélatine on applique à l'aide d'un pinceau de la gutta-percha rendue liquide par le svdfure de carbone, et l'on midtiplie les couches de gutta- percha jusqu'à ce que l'épaisseur totale soit aussi de | de millimètre à peu près : le nombre des couches est au moins de trente. » Cette opération terminée, et la gutta-percha étant arrivée à un degré complet de siccité, on applique sur cette table de gutta-percha une planche de cuivre donnant du corps et de la rigidité à tout l'ensemble. Puis ou re- tourne cet ensemble, c'est-à-dire qu'on met en haut et à l'extérieur la feuille de papier transparent ou le dessin primitif; on enlève sans peine cette feuille de papier, et, en humectant successivement et à petits coups d'épongé la couche de gélatine, on amène cette gélatine à se séparer de la gutta-per- cha. On métallisé cette gutta-percha à l'aide de la plombagine. Enfin, on plonge et cette planche de gutta-percha et la planche de cuivre dans un bain de cuivre préparé comme pour la galvanoplastie; ce qui était en relief sur la gutta-percha se montre en creux sur le cuivre déposé par la dis- solution, et en dernier lieu on a une planche qui reproduit merveilleuse- ment bien le dessin original L'idée première de ce procédé, dont on peut ( 85. ) aUendre de beaux et précieux résultais, est due à M. Defrance, dessina- teur au Dépôt de la Guerre; M. le colonel d'état-major Levret a le mérite d'avoir rendu pratique l'idée de M. Defrance. » D'après les premiers essais de ce genre de gravure appliqué à la carte de la Kahylie en six feuilles, il présente, relativement au mode ordinaire, une économie des sept huitièmes du temps et des six septièmes de la dépense. » a M. Bomssi.xGAt'LT uict SOUS Ifis yeux de l'Académie des flèches empoison- nées par le curare, rapportées de l'Orénoque par un voyageur et dont il serait à désirer que l'action fût essayée par M. Cl. Bernard, ainsi que l'ont déjà été d'autres échantillons de curare provenant de diverses parties de l'Amérique tropicale. — M. Boussingault fait remarquer que le témoignage du voyageur qui a rapporté ces objets vient à l'appui de ce qu'il a avancé lui-même et de ce qu'avait dit avant lui M. de Hiimboldt, tous les deux parlant d'après leurs observations personnelles, que dans la composition du curare il n'entre que des sucs végétaux. » M. Cl Bernard dépose un paquet cacheté. NOMINATIOÎVS L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Minéralogie et de Géologie. Le nombre des votants étant 53, au premier tour de scrutin, M. Durocher obtient 48 suffrages. M. Leymerie 2 M. Marcel de Serres 2 M. Pissis I M, Durocher, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. MÉMOIRES PRÉSENTÉS M. LE Ministre de l'Instriction publique transmet un Mémoire d'analyse mathématique de M. Bouquet, instituteur public à Poix (Marne). (Commissaires, MM. liouville, Bertrand.). »• C. K , iS58, a™" Semei:,e. (T. XLVII, N" 22 ) 1 14 ( 8j2 ) GÉOLOGIE. — Sur le système de montagnes du Mermouclia et sur le terrain Sahélien ; par M. A. Pojjiel. (Extrait d'une Lettre à M. Élie de Beaumont. ) (Commissaires précédemment nommés : MM. Élie de Beaumont, Ch. Sainte-Claire Deville.) « Milianah, le i6 novembre i85S. » Lorsque je vous communiquai mes premières observations sur un sys- J^ié-_ •. tème de montagnes orienté à Al^er vers le nord 58 degrés est (ï), je n'avais pas assez d'éléments pour en déterminer l'âge d'une manière précise : je n'avais pas encore distingué les accidents spéciaux au système duVercors, ni par conséquent les deux terrains miocènes qu'il divise et dont il fixe l'âge géologique. Aujourd'hui je puis établir que le .système du Mermoucha est postérieuràceluidu Vercors;car il a disloqué la formation que j'assimile aux molasses marines et dont les bassins ont été préparés par les ridements du Vercors. Ces faits sont saillants sur tout le sol algérien, où les reliefs les plus étendus ont été façonnés par cette révolution ; et pour n'en donner qu'un exemple, je le prendrai dans le petit Atlas d'Alger. I^es argiles et les grès, qui forment le couronnement de ce terrain, sont presque portés au faîte de la montagne bien connue des Mouzaïa, et au Mermoucha, sur Blidah, les cal- caires nummiilitiques et pisolithiques, qui sont à sa base, gisent sur la crête même du chaînon, dont la simplicité et la direction bien caractérisée m'au- torisent à prendre le nom pour désigner le système entier. » Les terrains, dont le dépôt a suivi cette révolution, ne forment plus que des collines peu élevées; ils se composent de marnes argileuses et de quel- ques grès et molasses dont les fossiles assez nombreux existent, pour le plus, g.rand nombre, dans les couches de Superga et les autres dans les marnes subapennines. Ce terrain s'est déposé au pied méridional d'une ride du système du Mermoucha qui a fortement redressé notre terrain carténien (2) sur le flanc nord du Chénoua; il se prolonge ensuite du côté d'Alger pour former une partie des collines du Sahel, qui séparent la Métidja delà mer, et s'enfonce sous les alluvions de. cette plaine. » La détermination de ce terrain doit donc fixer l'époque de formation de notre système de montagnes, qui lui est immédiatement antérieur. Mal- (i) Compte rendu de la séance du 3 novembre i856, tome XLIII, page 880. (2) Voyez le Compte rendu de la séance du 20 septembre i858, tome XLVII, page 479- (ié ) heureusement on est loin d'être d'accord à cet égard; tandis que les uns le font miocène, d'autres l'identifient aux marnes subapennines, et les carac- tères paléontologiques connus ne donnent pas entièrement raison aux pre- miers, quoique, dans cette hypothèse, on puisse le comparer aux dépôts du Tortonèse, qui offrent une association de fossiles des deux faunes. » Mais je remarque que la partie inférieure et marneuse du dépôt, dont les fossiles nombreux sont ceux deSupergue, est la plus puissante et se distingue nettement ; tandis que les poudingueset les molasses qui forment la partie la plus supérieure, ne renferment que des espèces semblables à celles du vrai pliocène. Ces deux terrains ont éprouvé ensemble l'action peu éner- gique d'un soulèvement moderne, celui des grandes Alpes, qui masque un peu leur faible discordance. Cependant cette discordance est évidente aux environs d'Oran, où les couches inférieures ont subi des inflexions suivant une direction parallèle au système des Alpes occidentales, sans que les couches supérieures y aient participé, s'étant du reste formées après le ni- vellement de la surf;ice bosselée, des anciennes. )> Nous pouvons donc dès à présent conclure que la partie supérieure de ce terrain représente bien l'étage pliocène, puisqu'elle est comprise entre les dislocations des Alpes occidentales et celles des grandes Alpes, et que le système du Mermoucha est par son âge intermédiaire entre ceux des Alpes occidentales et du Vercors. De là il décoide que !a formation sédi- mentaire postérieure au Mermoucha ne se rapporte ni aux molasses ma- rines, ni au terrain pliocène, et qu'elle constitue un terrain nouveau que je nomme Sahélien, de la région où il est le mieux caractérisé. Ce terrain, der- nier terme de la série miocène, se confine vers les rivages de la mer, ou à peu près; carie sol algérien avait acquis dès lors ses principaux reliefs. » Les caractères stratigraphiques de ces terrains sont incontestables et ceux des quatre systèmes de montagnes qui les enclavent ne le sont pas moins, car ils sont écrits en caractères grandioses et indélébiles sur les reliefs de la région méditerranéenne. Toutes les grandes chaînes de Bar- barie, qui courent vers l'ouest-sud -ouest, s'y rattachent depuis la Méditer- ranée jusqu'au Sahara, qui en porte même l'empreinte. , » Le cercle du réseau pentagonal, que j'ai choisi pour représenter ce système (i), me- laissait quelques doutes sur sa convenance, parce qu'il semble éviter et se tenir à distance des montagnes, dont il doit figurer l'axe (i) Cerck T' a'" H. Voyez Compte rendu de la séance du 3 novembre i856, tome XLIII, page 88i. . ^ .14.. -4 ■■ .- é„ ( 854 ) du faisceau. Ces doules n'ont pas tardé à disparaître par suite de réflexions plus attentives sur l'installation remarquable de ce cercle et sa position entre le bord du Sahara, où s'arrêtent nos rides, et les accidents orogra- phiques assez remarquables qui paraissent en faire partie au nord de la Méditerranée. » Son intersection avec le cercle du Thuringemmld s'opère en un point remarquable du Danube; il entre en Italie au point où en sort le cercle du Ténare, et, traversant la péninsule dans son élargissement entre les parties les plus rapprochées de l'origine du Tibre et de l'Arno, il en sort en croisant le cercle du système de Cône et Sardaicjne. Il traverse ensuite l'archipel de l'ile d'Elbe, en passant au-dessus de l'île Plane, où il coupe le cercle du noid de r AnyletetTe,entreen Corse au point où en sort le système du Morbilian, et en sort à son four près du golfe d'Ajaccio, en coupant le cercle du Mont-Viso. Au point a'" du pentagone européen, il croise à la fois les cercles du Forez, du Rhin, des Pyrénées, du Vercors et des^//?es principales. Il enclave et constriùt avec ce dernier cercle les Baléares, en rasant leur bord méridional et cou- pant le cercle des Alpes occidentales à sa sortie de Majorque. Rangeant en- suite les deux pointes sud-est de l'Espagne parallèlement à la côte algérienne de Tenez à Nemours, il va croiser à Alboran l'octaédrique du Muléhacen. Il sort de la côte atlantique du Maroc vers Saphi en un point remarquable du réseau, puis il va renforcer le croisement du cercle de l'a.re méditerra- néen avec le dodécaédrique des Açores, pour tracer plus loin la direction des deux îles occidentales des Canaries. Ces relations nombreuses donnent à ce cercle, dont le poids est 20, un caractère remarquable de symétrie pentagonale et une des plus heureuses installations orographiques et strati- graphiques. » Le grand cercle de comparaison du système du Mermoucha entre en Amérique par la côte septentrionale du Brésil, près du golfe de Saint-Louis de Maranham, avec une direction très-voisine de celle reconnue par M. Pissis pour la cordillère maritime de cet empire. Sa distance à l'ouest ne serait pas trop grande pour s'adapter à ce système; mais celui-ci, appartenant aux périodes géologiques anciennes, ne peut avoir de rapports synchroniques avec le Mermoucha. On pourrait cependant admettre que ce dernier a pro- duit l'immersion récente de la côte, et il est curieux de. remarquer que l'émersion des dépôts tertiaires formés alors peut être attribuée au système des Alpes occidentales, et que dès lors ce terrain tertiaire pourrait être de l'âge de notre terrain Sahélien; coïncidence remarquable, malgré tout ce qu'elle peut avoir d'hypothétique. ( 855 ) « Dans une direction opposée, ce même cercle, après avoir jalonné son cours à travers la Russie et la Tartarie par une série de points importants, va traverser le lac Balkach-noor, et, devenant alors à peu près parallèle au système de la Càle-d'Or, il peut revendiquer quelques-uns des accidents orographiques de l'Altaï occidental. Le cercle, sortant de la dépression aralo-caspienne, coupe le système du Tian-chan, pour retomber au delà sur une région de lacs près de Rarachar, traverser le Gobi et se pro- longer à travers la Chine jusqu'à l'est de Canton. Vous avez fait remarquer les particularités de son cours à travers l'archipel malaisien et vers les parages australiens ; mais il est probable que dans ces contrées de l'autre hémisphère, les formes orographiques coordonnées à ce cercle ne font plus partie du système du Mermoucha, qui ne peut occuper à lui seul les 240 degrés que nous avons parcourus sur ce cercle. Considérant donc simplement ces coïncidences au delà d'un demi grand cercle comme une manifestation remarquable des propriétés géographiques des cercles du réseau pentagonal, je reviens à mon sujet et remarque que les cercles du Mermoucha et des grandes Alpes sont perpendiculaires à un même grand cercle qui couperait le méridien situé à environ 93 degrés à l'est de Paris, à leur distance moyenne; d'où il résulte qu'ils sont parallèles dans les parages de l'Himalaya. Malgré que notre grand cercle passe à plus de 1 4 degrés au nord-est de cette chaîne célèbre, il ne serait pas impossible d'y trouver quelques-unes de ces traces en rapport avec les terrains fossili- fères des Sivaliks. L'âge de, ces terrains est, en effet, très- voisin de celui de notre système de montagnes; car les analogies de sa faune tendraient à le faire classer soit avec les molasses, soit avec le terrain Sahélien, c'est-à-dire immédiatement avant ou après la révolution qui a produit le Mermoucha. Voilà aux deux extrémités d'un arc de grand cercle de iqo degrés, si bien installé stir les accidents orographiques du midi de l'Europe, une singulière coïncidence de relation entre des terrains modernes et ceux dont cet arc est destiné à figurer les allures stratigraphiques. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — Fails pour servira t histoire générale de la fécon- dation; par M. Ch. Fermoxd. Deuxième partie : de quelques moyens parti- culiers que la nature emploie pour assurer la fécondation de certaines espèces végétales. { Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés ; M\L Brongniart, Moquin-Tandon, Payer.) « On sait que les Synanthérées et les Campanulacées comprennent un ( 856 ) assez grand nombre de plantes chez lesquelles la fécondation se fait avant l'anthèse. Nous avons fait voir qu'un certain nombre de Légumineuses papi- lionacées offraient aussi ce mode de fécondation. Nous en dirons autant de la plupart des Lobéliacées et des Goodéniacées, petites familles voisines de la famille des Campanulacées, et chez lesquelles il semblerait que la fécondation avant l'anthèse ne soit pas nécessaire, puisque le style est souvent à peine plus long que les étamines {Isotoma, Lobelia). Cependant si l'on ouvre un bouton floral d'Isolorna axUlaris, on voit que le stigmate est au-dessous des anthères quand celles-ci viennent à s'ouvrir, ce qui arrive peu de temps avant l'épanouissement de la corolle. Bientôt alors le stvie s'allonge et les deux lèvres du stigmate, en glissant le long du tube anthérique, récoltent tout le pollen qui est hors des loges. On peut faire des observations analogues sur les Lobelia cardinalis, laxiflora, fulgens, sjphiUtica, etc., avec cette diffé- rence que le style grandit plus ou moins après la fécondation, selon les espèces. Une semblable fécondation se retrouve chez l'Ëuthales macropliylla ; au moment où la fleur va s'ouvrir, on trouve le stigmate chargé de pollen, et un peu plus tard, quand la fleur est ouverte, il est contracté et comme fermé; de plus, il est au-dessus des anthères. » Ce phénomène de croissance du style après la déhiscence des anthères est assez fréquent. Dans une fleur nouvellement ouverte d'Àlstrœmeria au- rantiacn ou versicolor, on constate que les étamines sont bien au-dessus du stigmate, mais au moment de leur déhiscence le style s'allonge assez pour que le stigmate se trouve porté à la hauteur des anthères. » Quelquefois le style est plus long que les étamines, et alors la féconda- tion devient difficile; mais le stigmate ou les branches stigmatiquesdu style accomplissent un mouvement tel, que les stigmates vont se mettre en com- munication avec les anthères. C'est ce qui arrive au Roella citiata, dont les deux divisions stigmatiques se recourbent et vont toucher les étamines, qui ne se sont pas encore déjetées au fond de la corolle et qui contiennent encore du pollen. Le Platycodon grandiflomm nous a paru offrir un phénomène analogue au moment même de la floraison. De sorte que si, par une cause quelconque, la fécondation ne se faisait pas dans le bouton, la nature aurait rais à la disposition delà fleur un moyen d'y suppléer. B Dans un certain nombre de Malvacées, la fécondation se fait d'une manière assez analogue. Dans le bouton floral, les styles sont plus longs que l'arbre anlhérifère bien avant la floraison ; mais, dès que la fleur s'ouvre, les styles se recourbent et mêlent leur tête stigmalique aux étamines {Sida ungttstifolia, Malva lalœrilia et virgata). La même chose se passe dans le Pa- ( 857 ) voniacuneijolia, mais de plus la corolle chargée de pollen se referme en t.e flétrissant, de sorte que deux moyens naturels concourent ici à assurer la fécondation.. Au reste, le mode de fécondation est fort variable dans les Mal- vacées; mais le plus remarquable est celui que présentent les Althœa ojfui- nalis, Lavatera irimestris, olbia, tliuringiaca et brachyloba. Au moment où la fleur vient de s'épanouir, on trouve le plus souvent que les styles sont bien au-dessus des anthères et que les anthères sont vides. D'un autre côté, dans un bouton assez avancé, on trouve les styles et les stigmates recouverts par l'arbre staminal elles anthères non en voie de déhiscence. Ce n'est que dans les fleurs les plus avancées, mais closes encore, que l'on voit les étamiues émettre leur pollen. Il y a donc un moment très-court où la fécondation s'opère, et c'est exactement celui où la fleur s'ouvre, comme déjà nous l'avons reconnu chez certaines Papilionacées, » Pour nous assurer si, comme l'a dit Conrad Sprengel, le concours des abeilles est indispensable à la fécondation des Nigella, après avoir assujetti la tige d'un pied de Nigetla damascena près de fleurir, nous en avons enve- loppé les fleurs avec un large sac de crin, de manière à empêcher les insectes d'y arriver. Le tout a d'ailleurs été recouvert d'une vaste cloche en verre, et nous avons pu ainsi nous assurer cfue la fructification ne s'en fait pas moins bien. C'est que chaque carpelle qui forme l'ovaire est terminé par une corne stigmatique assez longue. A l'époque de la déhiscence des anthères extrorses, ces cornes, d'abord dressées ou horizontales, se penchent vers les étamines souvent en se contournant en hélice, de sorte qu'à un instant donné de la floraison, on voit leur extrémité stigmatique se mettre en contact immédiat avec les anthères. Mais bientôt ces cornes se relèvent et arrivent à être hori- zontales ou dressées, de façon que si l'on ne suivait pas la marche de la flo- raison, on ne saurait croire que la fécondation puisse se faire avec facilité sans le concours des insectes. II. résulte même de ce mode de fécondation que la déhiscence extrorse des anthères est une condition des plus favorables à l'accomplissement de ce phénomène. » Enfin la fécondation du Notana prostrata offre une particularité que nous avons déjà signalée chez certaines Papilionacées. Dans le bouton les anthères sont sessiles alors que le style est beaucoup plus allongé et paraît avoir terminé sa croissance; mais quand la fleur est sur le point de s'épa- nouir, les filets s'allongent à leur tour de manière à porter les anthères à peu près à la hauteur du stigmate. Cependant quelquefois le style reste plus long qu'il ne faut, de sorte que les anthères sont encore bien au-dessous du stigmate : dans ce cas, la corolle en se flétrissant se ferme et se chiffonne ( 858 ) en forçant le style à se recourber et le stigmate à se trouver au milieu des anthères. » Il résulte de ce que nous avons exposé dans la première et dans la se- conde partie de ce travail que l'on peut reconnaître quatre époques dis- tinctes dans l'accomplissement des phénomènes de la fécondation par rap- port à la durée du système floral, savoir : » i". Fécondation dans le bouton ou nvant l'anthèse; » a". Fécondation au moment où la fleur s'ouvre ou /7enf/(7n< tantlièse; » 3". Fécondation durant l'épanouissement, c'est-à-dire entre le moment où le périanthe s'ouvre et celui où il se flétrit ou après fanthèse ; » [\°. Fécondation au moment où le périanthe se fane ou après la Jloraison. n 11 résulte encore de cet ensemble d'observations que la fécondation se fait bien plus souvent avant l'anthèse qu'on ne l'avait généralement sup- pose, et que dans quelques espèces elle se fait exactement au moment où la fleur commence sou épanouissement. Or une pareille fécondation avant l'anthèse indique un état non ordinaire auquel jusqu'à ce jour on a fait peu d'attention et duquel on n'a tiré aucune conséquence utile à l'explication de certains phénomènes physiologiques. Eu effet, il est évident que dans cette circonstance le périanthe (premier X'erticille formé) se développe pen- dant un certain temps, puis s'arrête, pour continuer quelque temps après son accroissement et suivre toutes les phases de son évolution, tandis qu'au contraire, dans la plupart des cas, le périanthe est arrivé au terme de sa croissance avant les verticilles plus intérieurs qui constituent l'androcée : d'où il résulte nécessairement que la fécondation ne doit se faire qu'après l'anthèse. » Il V a donc ici une sorte à^arrêl provisoire d accroissement àonX. les éta- nùnes des Nolala prostrala, Coronilla varia, Cytisus nigricans , Spartium jun- ^CfUim, etc., et quelques corolles [Viola tricolor) nous offrent de nouveaux exemples. Il y a là comme un mélange d'évolution centripète et d'évolution centrifuge. Quelques calices présentent un semblable phénomène (la plu- part des calices accrescents des Convolvulacées). On l'observe aussi sur plu- sieurs espèces de fruits ( abricot, prune, pèche, cerise, figue). La figue est sui tout remarquable en ce que son involucre grossit jusqu'à un certain point pendant les deux premiers mois de son évolution, piùs reste stationnaire, par arrêt provisoire d'accroissement, pendant environ six semaines. Durant ce repos apparent la floraison et la fécondation s'accomplissent au sein de l'involucre qui, après ce temps, grossit de nouveau et mûrit en moins d'une quinzaine de jours. » I (859) PATHOLOGIE. — Recherches sur l'ataxie locomotrice progressive, maladie carac- térisée spécialement par des troubles généraux de la coordination des mouve- ments; par M. DccHENNE (de Boulogne). (Commissaires, MM. Andral, Rayer.) « Abolition progi-essive de la coordination des mouvements et paralysie apparente, contrastant avec l'intégrité de la force musculaire, tels sont les caractères fondamentaux de la maladie que je me propose de décrire. Ses symptômes et sa marche en font une espèce morbide parfaitement distincte. Je me propose de l'appeler ataxie locomotrice progressive. Voici comment je suis arrivé à la connaissance de cette maladie. » Depuis quelques années (six ans) je me suis mis à rechercher l'état de la force des mouvements partiels dans les conditions de santé et de mala- die. Je n'ai pas tardé à reconnaître alors qu'un assez grand nombre des affections que l'on désignait sous le nom de paraplégies ou de paralysies gé- nérales., n'étaient rien moins que des paralysies ; que dans ce cas, au con- traire, la force des mouvements était considérable , quand je la mesurais, les malades étant assis ou dans la position horizontale. Je remarquai, en outre, que les malades ne pouvaient conserver la station sans osciller ou tomber, ni marcher sans appui et sans projeter en avant les membres infé- rieurs d'une manière plus ou moins désordonnée. Ces troubles fonction- nels qui n'avaient lieu que pendant l'exercice des mouvements volontaires, et n'étaient jamais compliqués de spasmes cloniques, qui ne s'observaient que chez l'adulte, et qui n'avaient aucun rapport avec la chorée, étaient évidemment produits par une lésion fonctionnelle, par la perte de la coor- dination des mouvements. Les individus qui en étaient affectés présentaient un ensemble de phénomènes identiques : même début, mêmes symptômes, même marche, même terminaison. w Ainsi, chez la plupart, la paralysie de la sixième paire ou de la troi- sième paire, ou l'affaiblissement et même la perte de la vue avec inégalité des pupilles, étaient des phénomènes ou de début ou précurseurs des trou- bles de la coordination des mouvements. Des douleurs térébrantes, carac- téristiques, vagabondes, erratiques, de courte durée, rapides comme l'éclair ou semblables à des décharges électriques, attaquant toutes les régions du corps, accompagnaient ou suivaient ces paralysies locales. Puis, après un temps plus ou moins long (de quelques mois à plusieurs années), apparais- saient des vertiges, des troubles de l'équilibration et de la coordination des G. R., i858, 2n>« Semestre. (T. XLVII, N» Î2.) u5 ( 86o ) mouvements, et en même temps la diminution ou la perte de la sensibilité tactile et douloureuse (analgésie et anesthésie), d'abord dans les membres inférieurs et quelquefois dans les membres supérieurs pour se généraliser ensuite. » Dans le cours de la maladie survenaient souvent des désordres dans les fonctions de la vessie et du rectum ; chez tous l'intelligence et l'articu- lation des mots restaient normales; la contractilité électro-musculaire était intacte, et les muscles ne subissaient pas l'altération graisseuse; ordinaire- ment, enfin, la maladie était progressive dans le sens que lui avait donné Requin, c'est-à-dire qu'elle se terminait d'une manière fatale. Tout le monde verra, sans doute^ ainsi que moi, dans cette peinture rapide, une espèce nosologique. » HYDRAULIQUE. — Sur un régime des eaux destiné à prévenir les inondations. (Extrait d'une Lettre de M. Maille à M. Elie de Beaumont.) (Commissaires nommés pour les communications relatives à cette ques- tion : MM. Poncelet, Elie de Beaumont, de Gasparin, le maréchal Vaillant.) a Le 1 1 août i856, à propos de mesures proposées alors pour prévenir les inondations, je rappelai qu'en juin i855 j'avais déposé à l'Académie un paquet cacheté contenant une Note sur un meilleur régime des cours deau<^ lequel régime atténuerait beaucoup les dommages causés par les crues ex- traordinaires. J'appris depuis que cette Note avait été renvoyée à la Com- mission sur les inondations dont vous faites partie — Je regrette de ne pas avoir envoyé une nouvelle Note où le régime proposé eût été envisagé spé- cialement dans ses rapports avec les inondations. C'est pour réparer cette omission que je prends la liberté de présenter aujourd'hui une idée som- maire du système que je propose. » Il consiste à établir dans le lit mineur du fleuve un chenal, ou, si l'on veut, un troisième lit dont la section transversale approcherait autant que possible de la forme d'un demi-cercle, mais arrivant la phipart du temps à celle seulement d'un segment dont la corde sous-tendrait au plus 72 degrés, auquel cas la flèche représentant la profondeur maxima ne serait que le sixième de la corde ou de la largeur. Ce chenal devrait être de di- • raension à contenir à peu près les eaux moyennes du courant et se continuer sur la plus grande longueur possible; par ce moyen, l'étiage se trouverait considérablement abaissé. « ( 86. ) » Mais comment exécuter une œuvre aussi gigantesque? » Par la mise en œuvre de la force immense que présente la masse du fleuve s'écoulant avec vuie vitesse que deux moyens permettent d'aug- menter. » 1°. La rectiBcation du lit du fleuve par la coupure des isthmes et le redressement du thalweg qui opèrent non-seulement par la rapidité plus grande de la pente entre des points ainsi rapprochés, mais encore par la diminution notable des pertes de force résultant des chocs contre les rives quand le courant est sinueux. » a". La forme de la section transversale du courant : quand les eaux sont ramassées en un faisceau dont la section approche de celle d'un demi- cercle ou du moins d'un fort segment, elles luttent avec bien plus d'avan- tage contre la résistance qu'oppose le frottement contre le lit que quand elles s'étalent en large nappe, et leur vitesse s'en accroît notablement. » La coupure des isthmes par l'ouverture préalable d'un étroit passage que le courant agrandirait ensuite de plus en plus facilement par le moyen de vannages mobiles (voir ma Note de i855), produirait ce résultat à peu de frais quand ces isthmes sont submersibles ou près de l'être et formés par un terrain d'alluvion. » Le creusement du lit sur les hauts fonds rocheux de manière à ce que le lit devienne là plus profond qu'ailleurs, travail à opérer par des instru- ments très-puissants, empruntant leur force au courant, amènerait celui-ci à effectuer de lui-même sur les autres parties un creusement plus considé- rable par sa force de propulsion plus grande qui déblayerait les parties ténues du terrain d'alluvion, déblayement qu'on pourrait activer du reste par divers travaux. » Il est évident que pour amener à bonne fin une pareille entreprise, il faudrait opérer sur l'ensemble du fleuve et commencer par l'embouchure à la mer : pour les rivières à marée, il y aurait un moyen d'augmenter la force du jusant; son exposition ici me demanderait trop de temps. » Mais, dira-t-on, ce chenal une fois exécuté, comment pourra- t-il être rendu stable avec un courant beaucoup plus rapide? )) Ce qui rend le terrain mobile et affouillable, c'est la disgrégation, c'est le défaut de cohérence des parties qui le composent; plus la masse de chacune est faible, plus le courant a de prise sur elle, sa forme a aussi de l'influence sous ce rapport; le galet plat, à masse égale, a bien plus de stabilité que le caillou roidé de forme ovoïde. 11 s'ensuivrait que l'accélération du courant entraînerait plus loin, et jusqu'à la mer, les sables et les graviers, rendrait • 1 i5.. ( 862 ) le chenal plus pourvu de grosses pierres et cailloux, et permettrait de donner à ses berges un talus plus rapide et plus de consistance. » Le creusement du chenal et l'abaissement de l'étiage assez considé- rable, en général, ferait descendre dans beaucoup d'endroits le lit jusqu'aux couches sur lesquelles reposent les alluvions; sur tous ces affleurements, ou le courant se fixerait de lui-même, ou il serait facile de l'y fixer de diverses manières. Non-seulement les couches rocheuses, telles que les calcaires, auraient cette propriété d'immobiliser le chenal, mais encore certaines for- mations, telles que le tuf; et pour demeurer stable dans tout son parcours, il suffirait que le chenal fût assujetti ainsi de distance en distance. » Indépendamment de ces causes de stabilité, les berges du lit mineur (lit actuel) tiendraient lieu de levées submersibles parallèles au thalweg et con- tribueraient à maintenir dans la même direction le fort du courant, confor- mément à l'opinion du corps des Ponts et Chaussées [Annates des Ponts et Chaussées, de 1848, tome IV, page 124). » Cet état de choses permettrait pour beaucoup de'rivières cet établisse- ment stable d'un troisième lit; de sorte que dans les grandes crues, le lit mineur actuel ainsi modifié pourrait suffire, sans débordement, à un débit double, dans beaucoup de cas, de celui qui actuellement monterait au même niveau. Nous verrons bientôt qu'à cet effet préservateur pourrait s'en ad- joindre un autre. » Le courant renfermé ainsi pendant les basses et moyennes eaux, dans un profond chenal, prolongerait beaucoup en amont la navigation du fleuve et des affluents, et permettrait aux bateaux de prendre un bien plus fort tonnage. Dans la coupure de quelques isthmes, il conviendrait d'établir un barrage mobile avec écluse ; quand il serait ouvert, il abrégerait le temps de la descente; fermé, il favoriserait la remonte. Ce creusement poursuivi au delà du terme supérieur de navigabilité, établirait de nouvelles chutes dont la force motrice serait d'une grande valeur. Cet abaissement de l'étiage, en asséchant le fond des vallées, pourrait améliorer certaines terres, mais aussi détériorer certaines prairies. Cet inconvénient, qui ne pourrait exister que parla réalisation complète du système ci-dessus, en prouvant l'efficacité et la puissance de l'eau pour se creuser de nouvelles voies , démontrerait l'avantage qu'il y aurait à établir sur un d^s côtés de la vallée du fleuve, un canal latéral à grande section par une dérivation dane la partie supérieure du courant et qu'on opérerait par les moyens employés pour le percement des isthmes {voir ma Note d'août i855). Ce canal servirait pour la navigation, pour l'irrigation et pour diminuer le trop-plein des grandes crues; ses ser- vices couvriraient les frais d'établissement. » ( 863 ) Wl'! GiLLET, vétérinaire à Valençay (Indre), adresse une Note sur un veau qui a été extrait en sa présence de l'utérus d'une vache abattue poiu- la boucherie. Ce veau, qui était au moins de grosseur ordinaire eu égard à la taille de la mère, ne présentait aucun signe de décomposition, de sorte qu'on devait supposer qu'il n'y avait pas longtemps qu'il avait cessé de vivre. Cependant, d'après les renseignements fournis à M. Gillet, il était resté dans le ventre de sa'mère cinq mois entiers après le terme ordinaire du part. A l'époque où l'on attendait que la mère mît bas et où le gonflement des mamelles, la turgescence de la vulve et des parties environnantes, les mouvements du fœtus semblaient annoncer ce moment comme très-pro- chain , tous ces signes disparurent, les mamelles devirjfent flasques sans qu'il y eût eu écoulement de lait, les organes génitaux externes revinrent à l'état normal, toute apparence de mouvements du foetus cessa. On ne re- marqua point chez la vache d'efforts destinés à amener la délivrance; cepen- dant, à partir de ce moment, elle sembla malade, elle mangeait peu et ne pouvait se lever sans aide. Au bout de quinze jours pourtant elle avait repris de l'appétit, de la gaieté et la pleine liberté de ses mouvements. On n'a pas fait l'autopsie du veau ; quant à celle de la vache, la seule particularité que signale l'auteur de la Note est l'étroitesse du museau de tanche, qui permettait à peine l'introduction du doigt, quoique la vache, qui était âgée de sept ans, eût déjà porté plusieurs veaux. (Renvoi à l'examen d'une Commission composée de MM. Velpeau, Rayer.) M. PiMONT adresse de Rouen plusieurs documents relatifs à son invention désignée sous le nom de calorifuge plastique, documents destinés à être mis sous les yeux de la Commission chargée de décerner lé prix dit des Arts in- salubres. M. Paulet soumet au jugement de l'Académie une nouvelle démonstra- tion du théorème de Fermât. (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Liouville, Bertrand.) -.■Wlp-' ( 864 ) CORRESPONDANCE. La Société be Géographie adresse des billets d'invitation pour la seconde séance générale de i858. M. LE Secrétaire perpétuel signale parmi les pièces imprimées de la Cor* respondance le deuxième volume d'une « Monographie de la canne à sucre de la Chine ou sorgho sucré, par M. Sicard. » ÉCONOMIE RURALE. — Maladie des vers à soie. M. de QuATRERàGEs communiquc les extraits de Lettres qui lui ont été remises par M. Gustave Méjean, au sujet de l'extension en Italie du mal qui frappe l'industrie séricicole, ainsi que deux Lettres de M. Champoiseau, relatives à l'état sanitaire des vers à soie dans la province de Philippopolis. « Cette année (i 858), la récolte de printemps en Toscane avait été mé- diocre. La récolte d'automne faite avec les œufs pondus au printemps par les vers trevoltini a été à peu près nulle. La maladie s'est montrée aussi vio- lente là qu'en Lombardie. » Dans le Boulonais, en i856, on avait aperçu quelques légères traces de maladie. Le mal fit des progrès en 1857. Cependant quelques districts montagneux paraissent être restés entièrement sains. En i858, le mal s'est développé de telle sorte, que la récolte a été réduite au quart d'une récolte moyenne. Toutes les provinces des États Romains produisant des cocons ont été atteintes de la même manière. » » Ces tristes détails ajoutent à l'importance des faits plus rassurants que me mande M. Champoiseau. Des communications de ce dernier il résulte qu'on pourra au moins cette année encore s'a^rovisionner de graines tur- ques avec confiance. Notre consul de Philippopolis donne ici un exemple qui, imité par ses confrères, pourrait rendre d'immenses services. » Voici les extraits les plus importants des Lettres de M. Champoiseau. « Tout d'abord je crois pouvoir assurer que la gattine ne s'est montrée, même à l'état de prodrome, dans aucune des parties de la province de Phi- lippopolis, quel qu'ait été d'ailleurs le résultat de la récolte dans ces diverses localités, récolte sur l'état de laquelle je reviendrai tout à l'heure. Prévenu par vos Rapports si intéressants que la maladie régnante présentait comme signe général et caractéristique des taches apparentes, je me suis empressé ( 865 ) de visiter avec soin les vers, les chrysalides et les papillons, et je n'ai rien trouvé de semblable sur aucune de ces trois manifestations de l'insecte sétifère. Je me suis de plus appliqué à observer si je ne trouverais pas dans les éducations quelques-uns des symptômes désignés à mon attention par votre intelligent ami et parent M. Angliviel. Disparition des vers sur les tables, étalage de la soie en tapis sur les feuilles, accouplement difficile, aucune de ces circonstances ne s'est présentée de manière à frapper les veux même les plus attenti6s. Je persiste donc à croire que jusqu'à présent la province de Philippopolis est encore parfaitement saine. Si quelques per- sonnes ont voulu y voir la maladie, c'est ou bien parce que leur igno- rance leur a fait découvrir ce qui n'existait pas, ou bien parce que, suivant les errements malheureusement trop reçus parmi les graineurs, et qu'on ne saurait trop éncrgiquement flétrir, ils ont cède à un mouvement de jalousie, à un calcul bas, en cherchant à décrier une provenance pour faire préférer telle autre où ils opéraient ou faisaient opérer des associés. Qu'il me soit permis de le dire, je regrette de n'avoir pas trouvé chez tous ces messieurs (et je n'en excepte personne, même les plus haut placés) les qualités solides que réclamait k mission sacrée qu'ils avaient à remplir. Il y a des excep- tions, mais elles sont rares. Et, s'il faut rendre à la vérité un hommage sin- cère, j'ajouterai qu'en toute conscience les graines faites pas les Français ou les Italiens ne me paraissent nullement supérieures à celles fabriquées par les gens du pays. Du reste, la différence qui se pourrait établir entre l'une et l'autre de ces semences disparaîtra lorsqu'on saura que des graines qui sont allées en France cette année, il n'y en a pas un fiers de fabriqué par les étrangers eux-mêmes ; les deux autres tiers ont été achetés des indigènes. Cette remarque d'ailleurs n'altère en rien ma confiance dans les provenances de cette province, car, à L'exception de quelques spéculateurs éhontés qui, bien connus, ont dû aller vendre leur graine au dehors, le tout a été fabri- qué dans les meilleures conditions et me paraît devoir donner, à moins de circonstances particulières et déplorables, des résultats satisfaisants. » J'avais pris quelques-uns des petits vers qui éclosent toujours de la graine quinze ou vingt jours après la ponte. Ils ont très-bien marché, ont fait leurs cocons, produit des papillons qui viennent de s'accoupler et de- pondre de la graine dans de bonnes conditions. C'est donc la deuxième graine reproduite deux fois dans l'espace de trois mois. Je vous livre le fait qui me paraît militer en faveur de nos graines, » ( 866 ) PHYSIQUE. — Troisième Mémoire sur une action de la lumière restée inconnue jusqu'ici', par M. ]\iepce de Saint-Victok. (Extrait.) « Dans les deux premiers Mémoires que j'ai publiés sur ce sujet, on a vu que la lumière donnait à certains corps la propriété de réduire les sels d'or et d'argent, et que cette propriété persistait chez ces corps gardés dans l'ob- scurité pendant un temps plus ou moins long, dépendant de la nature du corps insolé et des conditions dans lesquelles on le place après l'inso- lation. Les effets dont je vais avoir l'honneur d'entretenir l'Académie se rat- tachent à ceux dont j'ai parlé précédemment dans deux Mémoires lus les i6 novembre i857 et i" mars i858. » Pour mettre en é.vidence sur les corps poreux organiques ou inorga- niques l'action de la lumière dont je veux parler, il suffit, après l'insolation, de les placer en présence d'une feuille de papier sensible préparée au chlo- rure d'argent ou déverser dessus une solution d'azotate d'argent. » Mais pour que la lumière agisse sur les substances organiques ou inor- ganiques, il faut qu'elles soient très-divisées , et pour que l'action de la lumière sur une substance inorganique soit rendue visible après son exer- cice par une coloration ou une réduction des sels métalliques, tels, par exemple, que les sels d'or et d'argent, il faut, comme on le sait déjà, et comme je vais le montrer de nouveau, la présence d'une matière orjga- nique, à moins que le sel ne soit un chlorure, un iodure ou un bromure- d'argent. » Ainsi, par exemple, la division dé la matière suffit pour que l'action de la lumière ait lieu sur l'azotate d'argent et sur l'azotate d'urane, mais elle ne suffit pas pour colorer ou réduire l'azotate d'argent, et pour que l'azo- tate d'urane réduise les sels d'or et d'argent. Je le prouve par les expé- riences que j'ai faites et les résultats que j'ai obtenus. » J'ai d'abord constaté que les cristaux d'azotate d'argent fondus étaient insensibles à la lumière s'ils étaient bien cristallisés et exempts de toute matière organique ; il en est de même des cristaux d'azotate d'urane et des acides organiques cristallisés. » Voici les expériences que j'ai faites sur la division de la matière : » J'ai versé sur les tranches d'une assiette de porcelaine tendre (ou opa- que) fraîchement cassée une solution d'azotate d'argent qui avait été fondu ; je l'ai ensuite exposée au soleil, en ayant eu le soin d'en masquer une par- tie d'un écran, et de préserver l'autre de toute matière organique. Après ( 867 ) une insolation d'une heure environ, je n'ai pu constater la moindre colora- tion dans la partie insolée; mais l'action de la lumière avait eu lieu, car, lorsque j'ai versé sur la tranche de l'assiette une solution de chlorure de sodium, j'ai vu, après quelque temps dans l'obscurité, le chlorure d'argent noircir dans la partie de la tranche de l'assiette qui avait été frappée par la lumière. Cette même partie noircit très-rapidement si l'on expose le tout à la lumière diffuse. » Les résultats sont les mêmes si l'on insole les tranches de l'assiette im- prégnée de chlorure de sodium, et que l'on verse ensuite dessus de l'azotate d'argent. » En répétant ces expériences sur la porcelaine dure et vitrifiée, les mêmes effets se sont produits, seulement plus faiblement, parce que c'est comme si l'on opérait sûr du verre dépoli. )> Si l'on imprègne la tranche d'une assiette de porcelaine opaque (fraî- chement cassée) d'une solution d'azotate d'urane, on aura beau l'insoler très-longtemps, s'il n'y a pas trace de matière organique, le sel d'urane ne réduira pas les sels d'or et d'argent, comme il le fait lorsqu'il est insolé en présence d'une matière organique; mais l'action de la lumière a eu lieu, car si l'on verse sur la tranche de l'azotate d'argent contenant un peu d'amidon ou de gomme, et que l'on passe ensuite une solution de sulfate de fer ou d'acide gallique, on voit apparaître une coloration dans la partie insolée; il en est de même si l'on a insolé de l'azotate d'argent. , » Pour expérimenter une substance soluble, la feuille de papier est ce qu'il y a de plus convenable, parce qu'elle est à la fois poreuse et de nature organique, chose indispensable pour que l'action exercée par la lumière sur une substance inorganique puisse être mise en évidence. » Pour expérimenter une substance soluble, on en imprègne une feuille de papier, on la laisse sécher dans l'obscurité, on l'expose ensuite à la lumière, en ayant soin de masquer une partie par un écran opaque, ou de recouvrir toute la surface d'un cliché photographique. Après l'insolation, on la met en présence d'une substance qui soit un réactif pour la substance soluble insolée, et l'on développe alors une image photographique; ce qui me fait dire aujourd'hui que l'on peut faire de la photographie avec la pre- mière substance venue, ou rendre visible l'action de la lumière sur toute espèce de substance organique ou inorganique, pourvu que l'on prenne pour agent révélateur une substance capable d'entrer en combinaison avec la substance insolée. » Les principaux réactifs à employer pour démontrer l'action de la G. R., i858, 2m«Semw(;e. (T. XLVII, N^Sa.) Il6 .»(K» ■^ > ( 868 ) lumière sont les sels d'or et d'argent, les teintures de tournesol et de cur- cuma, l'iodure de potassium pour le papier du commerce collé à l'ami- don. « Pour beaucoup de substances frappées par la lumière, l'activilé com- muniquée se manifeste eu outre par une insolubilité remarquable; on peut les laver à grande eau sans qu'elles se dissolvent; l'humidité, surtout com- binée à la chaleur, leur fait perdre assez promptement l'activité acquise par l'insolation, et elles redeviennent solubles. » C'est par cette même raison que l'humidité et la chaleur accélèrent étonnamment la réduction des métaux sous l'influence de la lumière. » Dans un très-grand nombre de cas, on peut renverser les opérations et obtenir le même résultat ; c'est ce que je vais démontrer en citant quelques- unes de mes expériences. » Une feuille de papier imprégnée d'une solution de chlorure d'or, lecouverte d'un cliché |)hotographiquc et insolée, produif.une image quand on la passe dans une solution d'azotate d'urane, de sulfate de fer, de sul- fate de cuivre, de bichlorure de mercure ou de sels d'étain. » Or, si Ton opère d'une manière inver e, c'est-à-dire qu'on imprègne le papier préalablement d'un des sels précités, et qu'on le passe ensuite dans une solution de chlorure d'or, le résultat sera le même. Une feuille de papier imprégnée d'une solution assez concentrée d'azotate d'urane, insolée sous un cliché photographique, passée ensuite dans une solution de prus- siate de potasse rouge, donne une belle image rouge de sanguine, que l'on fixe en la bien lavant à l'eau pure. La lumière n'a pas d'action sensible sur elle; mais la chaleur ou la déshydratation la font passer au brun-marron. Elle reprend sa couleur rouge par le refroidissement ou l'hydratation. Si on la passe dans une solution de sel de cuivre (de chlorure surtout) sans la laver et qu'on l'expose ensuite à la chaleur, elle prend différentes nuances, suivant que la chaleur est plus ou moins intense. L'image primitive réduit encore les sels d'or et d'argeht; et si l'on passe l'épreuve rouge daris une solution de bichlorure de mercure, on obtient par la chaleur une image presque semblable de couleur à celle obtenue avec l'azotate d'argent et qui persiste après le refroidissement. L'image rouge traitée par le sulfate de fer donne une image bleue. Une feuille de papier imprégnée de prussiate de potasse rouge et insolée donnera de même une image bleue, si on la passe dans une eau acidulée ou dans une solution de bichlorure de mercure; cette image, formée de bleu de Prusse, est grandement avivée par l'action de la chaleur, par les vapeurs d'acides chlorhydriqui> et azotique et par une solution d'acide oxalique, etc. < ■ ( 869 ) » Sur une feuille de papier imprégnée de prussiate de potasse rouge, on j)eut développer des images de diverses couleurs, soit successivement, soit simultanément, en employant des réactifs convenables, les sels d'argent, de cobalt et autres. » Une feuille de papier imprégnée d'acide galiique et insolée, traitée par l'iodure de potassium, donne une image latente ou faible qui deviendra très -vigoureuse si on la passe ensuite à l'azotate d'argent. C'est l'inversé de ce que l'on fait dans les opérations photographiques ordinaires. » Une feuille de papier imprégnée de sulfate de fer et insolée, traitée ensuite par l'iodure de potassium et l'azotate d'argent, donne un résultat analogue; imprégnée d'acide galiique insolée et traitée par le protosulfatc de fer, la feuille de papier donnera une image d'un noir bleuâtre; elle en donnera une formée de bleu de Prusse, si on la traite par le prussiate de potasse rouge. Les résultats seront les mêmes si l'on renverse les opérations. » Une feuille de papier imprégnée de bichlorure de mercure et insolée donne une image avec le protochlorure d'étain, la soude, la potasse et le sulfure de sodium. n Une feuille de papier imprégnée de protochlorure d'étain et insolée donne une image avec le sulfate de sodium, le bichlorure de mercure, le chlorure d'or et l'azotate d'argent. » Une feuille de papier imprégnée d'acide chromique ou de chroma te de potasse rouge et insolée sous un cliché donne, avec l'azotate d'argent, une image d'un rouge pourpre, formée de chromate d'argent; mais ce sont les parties préservées de l'action de la lumière qui produisent l'image, c'est-à- dire que le chromate d'argent ne se forme pas avec le chromate de potasse frappé par la lumière. » Beaucoup d'autres sels métalliques sont également sensibles à la lu- mière. » PHYSIQUE. — Deuxième Noie sur la propagation de l'électricité à la surface des corps isolants; par M. J. -M. Gavuxis. ^ « Le principe qui se trouve établi dans ma précédente Note [voir les Comptes rendus, séance du 8 novembre i858) conduit très-simplement à la concluiîion suivante : Si un fil de coton AB sert à établir une communication entre le sol A et un conducteur B chargé d'électricité, les tensions des divers points de ce fd sont entre elles comme les longueurs de fil qui séparent du sol les points considérés. En effet, d'après le principe que je viens de rap- ^ - ii6.. ( 870 ) peler, le flux d'électricité qui franchit dans l'unité de temps l'une des sec- T tions du fil AB, doit être exprimé par K -? si l'on représente par ï la ten- sion du conducteur, par L la longueur totale du fil AB et par K un coeffi- cient constant; mais si l'on prend sur le fil AB un point quelconque M, qu'on désigne par l la longueur du fil AM qui sépare le point M du sol et pari la tension du point M, le flux d'électricité qui franchira dans l'unité' de temps l'une des sections du fil AM sera exprimée par Rr: ce flux est nécessairement égal à celui qui se propage à travers l'une des sections du fil entier AB, il faut donc que Tondait L:/: :T: t. J'ai vérifié cette conclusion d'une manière très-simple : j'ai construit deux électroscopes à feuilles d'or parfaitement identiques; j'ai mis l'un d'eux (n*^ i) en communication avec le sol par le moyen d'un fil de coton de 3 mètres de longueur, puis le second (n° 2) en communication avec le premier, par l'intermédiaire d'un nouveau fil de 3 mètres; j'ai chargé l'électroscope n° q, de manière que les feuilles d'or fissent un angle de aS degrés, et j'ai maintenu cette tension pendant un quart d'heure : au bout de ce temps, j'ai constaté que l'écarte- ment des feuilles d'or de l'électroscope n° i , placé au milieu du fil de 6 mè- tres était de i4 degrés. Cela fait, j'ai rompu toutes les communications établies; j'ai déchargé l'électroscope n" r, j'ai électrisé l'électroscope n" 2 de manière à ramener les feuilles d'or à la divergence de aS degrés, puis j'ai partagé l'électricité entre les deux électroscopes en mettant leurs boutons en contact : après le partage, l'écartement des feuilles de l'électroscope n° i a été de i4 degrés. Il résulte delà que la tension correspondant à l'angle i4 degrés est la moitié de celle qui correspond à l'angle a 5 degrés, et, par conséquent, que la tension au point milieu du fil de coton est la moitié de celle qui appartient à l'électricité la plus éloignée du sol. » D'après ce qui précède, on voit que le mouvement électrique transmis par un fil de coton présente une ren)arquable analogie avec le mouvement de la chaleur qui se propage dans une barre dont les extrémités sont à des températures différentes. » Je vais maintenant fait connaître la loi très-simple qui règle le flux d'électricité, dans le cas où deux conducteurs isolés et maintenus à des ten- sions différentes sont mis en communication par le moyen de plusieurs fils de coton ; cette loi ne diffère pas au fond de celle qui sert à déterminer l'in- tensité des courants dérivés, mais dans le cas du mouvement lent transmis par un système de fils de coton, elle peut être présentée d'une façon parti- ( 871 ) culière qui la rend évidente à priori : on peut, en effet, l'énoncer en disant ,i Cette substance est amidée comme celle qui l'a produite; sa composi- tion est simple, car elle ne contient que les éléments de l'oxyde de chrome ( 888 ) et ceux de rammoniaque : l'action de leau bouillante suffit pour opérer sa tlécomposition complète; les éléiuents se séparent dans le rapport sui- vant : Cr»0',AzH% 12 HO. » Les acides ne transforment pas simplement ce corps amidé en sel de chrome et en sel ammoniacal, mais donnent naissance à une nouvelle base ainmoniaco-métallique, que je nommerai roséo-chromique, et dans laquelle 1 équivalent d'oxyde de chrome confond sa molécule avec 4 équivalents d'ammoniaque; cette base double doit être représentée, par conséquent, par la formule Cr»0%4AzH'. » On peut interpréter de la manière suivante la décomposition du corps amido-chromique violet insoluble sous l'influence des acides : 4(0» 0\ AzH') + laSO' = 3 (Cr* 0% 3SO') -f- (Cr*- O», 4 AzH»), 3SO'. Sulfate roséo-chromique. » Le corps amido-chromique violet insoluble n'est pas le seul composé pouvant donner naissance à la nouvelle base roséo-chromique; je la produis très-facilement en faisant agir à froid les acides concentrés sur les composés amido-chromiques solubles que l'on obtient en précipitant par l'alcool les liqueurs roses qui résultent de l'action de l'oxyde méta-chromiquc sur un mélange d'ammoniaque et de sels ammoniacaux. » Les sels roséo-chromiques sont représentés d'une manière générale par la formule suivante : (Cr''0%4AzH'),3A. u Leur dissolution est d'un rose presque piu- : le sel qui cristallise avec le plus de facilité est le chlorhydrate qui d'après mes analyses a pour formule (Cr»OS4AzH')3HCl. » Ce sel cristallise dans une liqueur acide en beaux octaèdres réguliers ; il forme des chlorures doubles cristallisés en réagissant sur les chlorures de platine et de mercure. » La base roséo-chromique, dont je viens de parler, ne parait pas être (889) la seule substance basique qui puisse se former dans la réaction de l'animo- niaque sur l'oxyde de chrome. » J'ai déjà reconnu que l'eau pure décompose le chlorhydrate roséo- chromique : il se produit alors un nouveau sel qui peut cristalliser en beaux prismes droits rhomboideaux et un autre composé salin beaucoup plus soluble que les précédents : ces sels paraissent contenir des bases différentes. » Je pense donc que cette série de bases amido-chromiques sera nom- breuse et qu'elle correspondra à celle que j'a fait connaître dans un Mé- moire précédent sur le cobalt ; on a vu en effet le sesqui-oxyde de cobalt former les bases amidées suivantes : Cb'O», 4AzH% Cb''0»,5AzH% Cb='0% 6AzH'. » La base roséo-chromique Cr*0', 4 AzH' serait donc le "premier terme d'une série de bases doubles, rappelant celles qui sont produites par le cobalt. » Voulant conserver à ce travail un caractère purement expérimental, je me suis abstenu de présenter sur la constitution des corps amido-chro- miques des interprétations théoriques rappelant celles que l'on applique aux bases dérivées de l'ammoniaque. » Je crois du reste que les faits observés sur les composés amido-métal- liques ne sont pas assez nombreux pour qu'on puisse les généraliser sûre- ment. » Toutefois, je dois faire ressortir ici une considération bien remar- quable qui se rapporte à la capacité de saturation des bases amido-mé- talliques. » On a vu la base roséo-chromique Cr*0*, 4AzH' se combiner avec 3 équivalents d'acide, comme le sesqui-oxyde de chrome Cr^O', pour former des sels neutres : les 4 équivalents d'ammoniaque qui entrent dans la molécule n'exercent donc pas d'influence sur la capacité de satu- ration de la base double qui se comporte , en présence des acides, comme un sesqui-oxyde résultant de la combinaison de 2 équivalents d'un ra- dical avec 3 équivalents d'oxygène. )) J'avais déjà constaté un fait semblable pour les bases amido-cobalti- ques qui contiennent jusqu'à 6 équivalents d'ammoniaque et qui ne satu- rent que 3 équivalents d'acide, comme le sesqui-oxyde de cobalt entrant dans leur molécule. ( Sgo ) » La chimie organique présente des exemples très-nombreux de corps qui perdent ainsi leur capacité de saturation en constituant des molécules complexes : tout semble donc confirmer le rapprochement que j'ai établi entre les corps amido-métalliques et les substances organiques. " Tel est le résumé de mes recherches sur les sels de chrome; elles me paraissent de nature à éclaircir les points douteux que présentait l'histoire de ces composés salins, et conduisent à quelques conséquences générales que j'indiquerai en terminant. » 1°. On a prouvé dans ce travail qu'un oxyde métallique peut affecter . deux états isomériques et former deux séries de sels présentant dans leurs propriétés générales des différences très-marquées qui sont dues aux états mêmes de l'oxyde engagé dans la combinaison saline. Si cette observation s'étend, comme je n'en doute pas, à plusieurs oxydes métalliques, il sera facile dorénavant d'expliquer les modifications qu'éprouvent certains sels dans leur couleur et dans leurs propriétés chimiques, lorsqu'on les soumet à l'action de la chaleur : la modification isomérique de l'oxyde serait la cause de ces changements dans les propriétés du sel. )) 2°. On savait déjà que plusieurs oxydes, tels que les oxydes de platme, de mercure, d'iridium, de cobalt, etc., peuvent confondre leur molécule avec l'ammoniaque et former des bases doubles qui présentent quelque ana- logie avec les alcalis organiques; mais on a vu pour la première fois dans ce Mémoire un oxyde métallique comme l'oxyde méta-chromique réagir à la fois sur l'ammoniaque et sur les sels ammoniacaux pour former des com- posés dans lesquels les trois corps élémentaires ont perdu leurs propriétés fondamentales. » 3°. Dans mes recherches sur le cobalt, j'avais produit les bases amido- métalliques en faisant réagir directement l'ammoniaque sur les sels de cobalt; dans ce travail j'engendre les bases amido-chromiques par une méthode nouvelle qui consiste à mettre en présence des acides les corps métalliques préalablement amidés. » C'est ainsi que les méthodes ayant pour but de former des corps com- plexes avec des substances minérales assez simples, s'élargissent chaque jour : il est intéressant de constater ici que les procédés synthétiques em- ployés depuis longtemps dans la chimie organique pour doubler des molé-x cules en les confondant, sont aujourd'hui acquis à la chimie minérale. « ( «9' ) ASTRONOMIE. — Remarques présentées pnr M. Le Verkier au sujet de la lecture faite par M. Faye, dans la séance du 29 novembre, sur les comètes et sur l'hjpothèse d'un milieu résistant. « M. Encke a adressé à l'Académie une lettre et une brochure relatives à la comète des 1200 jours. M. Encke établit de la manière la plus nette la diminution progressive de la période de la comète, et rappelle les beaux travaux dans lesquels il a expliqué cette diminution par l'action d'un milieu résistant. » M. Faye, dans la Note lue par lui lundi dernier, reconnaît comme étant pleinement démontrée l'accélération du mouvement de la comète. Mais il ne croit pas pouvoir adhérer à l'explication physique du phéno- mène. Il fait observer que l'hypothèse d'Encke a été contestée par Bessel; la question soulevée par la diminution de la période d'Encke est indé- terminée, et il peut être rendu un compte exact du phénomène par un grand nombre d'hypothèses diverses. M. Faye fait en outre plusieurs ob- jections à la théorie de M. Encke, et il propose de son côté une autre explication. » M. Le Verrier passe en revue ces objections. Il ne les trouve pas fon- dées : il croît même que la nouvelle hypothèse proposée est sujette à de graves difficultés. » Estimant que le milieu résistant de M. Encke doit être analogue aux anneaux nébuleux de la matière zodiacale dont Laplace admettait l'exis- tence en vertu de ses idées cosmogoniques, M. Faye fait remarquer que ce milieu doit nécessairement tourner autour du soleil, et il en conclut que les éléments de l'orbite de la comète, autres que le moyen mouvement, devraient subir des changements contraires aux faits observés. Suivant lui, le plan de l'orbite, par exemple, se déplacerait, à moins de coïncidence avec le plan de circulation du milieu. » Cette difficulté n'est qu'apparente. On sait que les très-petites actions perturbatrices qui agissent sur les planètes ou les comètes produisent des effets remarquables dans le moyen mouvement, sans devenir sen- sibles dans les autres éléments de l'orbite. Telle est la nature des iné- galités à longue période. Elles changent avec le temps la valeur de la lon- gitude moyenne, mais sans troubler l'inclinaison, le nœud, l'excentricité et le périhélie. La raison en est facile à apercevoir. Imaginons, pour C. R., i858, î"*^ Semestre. (T. Xl.VlI, N» 25.) , 110 ( 890 fixer les idées, qu'une cause perturbatrice quelconque, n'agissant que pen- dant un temps limité, vienne à changer le mouvement moyen diurne de l'astre d'un dixième de seconde et trouble la position du plan de l'orbite de la même quantité Ce changement du plan de l'orbite restera toujours le même, une fois produit, et il ne sera point sensible dans les observations. Les effets du changement de la vitesse angulaire croîtront au contraire avec le temps, après que la cause perturbatrice aur^ cessé d'agir. Une année après, le changement de o", i survenu dans le moyen mouvement diurne amènera une variation de plus de 36 secondes dans la longitude moyenne, quantité qui deviendra évidente par les observations. » Ainsi, dans l'hypothèse d'un milieu résistant, immobile, le plan de l'orbite ne peut subir aucun changement; dans l'hypothèse d'un milieu tournant autour du soleil, le plan de l'orbite ne doit éprouver, si l'on considère sa faible inclinaison sur le plan d Dans l'anias produit par cet ensemble, il y a comme des foyers invi- sibles d'abord où les molécules se transforment, ici pour constituer les ma- tériaux des os, là pour donner naissance aux diverses fibres, ailleurs pour ( 897 ) faire apparaître les tubes de l'ivoire ou de l'émail; ailleurs encore pouf rendre visibles les éléments du tissu nerveux. » Tout serait donc temporaire pendant une certaine durée de la vie em- bryonnaire, et la forme des tissus en voie d'accroissement représenterait les différentes phases des transformations des molécules primitives. . » Il est à remarquer que les éléments primordiaux préparent dans la face la genèse du tissu fibreux , dont une portion est permanente et dont les caractères seront conservés pendant toute la durée de la vie, tandis que l'autre ne sera que temporaire. » Celle-ci, longtemps placée au-dessus des dents, constituera le singulier oi-gane protecteur désigné par les anatomistes sous le nom de cartilage den- taire. » Il appartient à l'auteur d'avoir fait connaître la succession des particu- larités propres à cette partie de l'économie, dans les premiers âges de la vie embryonnaire. » On ne saurait en comprendre toute l'importance, alors qu'on l'étudié seulement, comme on l'a fait, à une époque avancée de la vie chez le foetus et sur l'enfant. » Cette partie offre d'abord la même composition anatomique que le reste de la face; mais avant qu'il y ait aucun tissu, aucun vaisseau, aucun nerf apparent, on y découvre quelques amas sphéroidaux qui, avant la troisième semaine de la vie embryonnaire, ont pris au milieu d'elle tous les caractères des dents. » Fondé sur la similitude complète des molécules de cette partie et de celle qui compose primitivement les dents, M. N. Guillot l'a désignée sous le nom d' odontogène ou de gangue génératrice des dents. » D'après l'examen des préparations anatomiques de l'auteur, représen- tées dans les dessins que je mets sous les yeux de l'Académie, il est évident que c'est bien au milieu de celte substance odontogéniqiie qu'apparaissent les traces initiales des dents. » Elles sont placées loin de la membrane muqueuse, loin de la surface de la bouche, dans l'épaisseur de la masse où seront plus tard les parties constituantes de la face. » La démonstration de ces détails est simple. » Les dents ne naissent donc pas de la membrane muqueuse, puisque cette membrane n'existe pas : elles ne sont donc pas non plus produites par le périoste ou par les os, puisque ces parties n'existent pas encorea.,»;:^ (898) » Elles ne sauraient être regardées comme le résultat d'une sécrétion opérée à la surface d'un sac ou follicule, puisqu'elles apparaissent sans être enveloppées par une membrane, que d'ailleurs le tissu fibreux n'est pas encore créé, et que la formation du sac dentaire est de beaucoup posté- rieure à cette époque primordiale. » Cette première démonstration, vis-à-vis des opinions acceptées, est donc neuve et suffirait à elle seule pour fixer l'attention de l'Académie sur cet ordre de recherches. )) Il restait à apprendre quel est le rôle assigné par la nature à cette substance odontogénique. » Il fallait encore savoir quelles sont les phases diverses de l'accrois- sement des tissus dentaires, ivoire, émail et cément; quel est le mode de formation du sac dentaire; quelle est la manière dont les os des mâchoires sont préparés et quelles sont les circonstances accompagnant et produisant l'émergence des dents. » Sans rendre compte à l'Académie de tous les détails de ces recherches, je crois ne devoir lui présenter que ceux des résultats moins connus, indi- qués par l'auteur et particulièrement dignes d'attention. » Les os, le tissu fibreux, les muscles, les vaisseaux et les autres tissus de la face se développent successivement autour de ïembrj^on dentaire. » Après que les sphéroïdes qui le composent ont acquis un certain degré de développement, les molécules de la gangue primitive de la face se trans- forment, offrant alors les premiers linéaments des os des mâchoires. » A partir de ce moment, d'autres molécules de V odontogène commencent à prendre le caractère de fibres droites et à former un ensemble qui sépare les dents d'avec la membrane muqueuse : on l'a désigné sous le nom de cartilage dentaire. » C'est à l'époque où cette transformation est complète que le sac den- taire est constitué, postérieurement à la création de \' ivoire et de Véinail; opinion entièrement neuve et contraire à celle que l'on admet généra- lement. » M. Natalis Guillot fait remarquer qu'après un certain accroissement autour de chaque dent ï odontogène décroît et s'efface dans les circonstances suivantes : » Pendant les derniers temps de la vie fœtale et même après la nais- sance, il sépare les dents d'avec la surface des gencives par un bourrelet épais de plus de trois millimètres; mais vers l'âge de six mois après la nais- ( 899 ) sance il commence à disparaître partiellement et graduellement ali niveau de chaque point par où les dents doivent émerger, leur préparant ainsi un passage facile. ■» Après l'émergence de toutes les dents, il ne reste plus de traces de cette substance. » On peut donc considérer crt odonlogéne comme un organe temporaire, créateur des dénis dans les premiers temps de l'existence qu'il accomplit, ïeiir prolecteur dans la dernière période qu'il parcourt. » L'étude des organes temporaires, tels que le thymus, les corps de Wolf et les arcs de l'aorte si bien élucidés dans ces derniers temps par l'un de vos Commissaires, donnent un intérêt très-grand à ce genre de recher- ches relatives aux points inconnus de la vie embryonnaire. » Passons actuellement à l'analyse de la première période du développe- iflent des dents. n.jû » Ici presque tout est encore nouveau dans les recherches de M, Natalis Guillot. » Les traces initiales de chaque dentition n'apparaissent pas à la fois, mais elles sont identiquement constituées, par un sphéroïde, de l'étendue d'un dixième de millimètre environ, dont les molécules seraient semblables à celles de la substance odonlogénique, si elles ne formaient un amas plus opaque et par conséquent plus dense. » Ce sphéroïde primitif se sépare en trois divisions superposées et con- centriques ; l'une, centrale^ est le noyau où se formera l'ivoire; l'autre, moyenne, est celle où se formera l'émail , et la troisième, ou extérieure, est celle où les fibres du sac dentaire apparaîtront tardivement. M A cette époque de l'accroissement des dents s'arrêtent Jes recherches de M. Natalis Guillot, et commence la série d'études qui appartient à tant d'autres anatomistes distingués, aux travaux desquels elles donnent encore plus de valeur. Ceux-ci ne connaissaient que la seconde phase du développe- ment des dents, et en ignoraient la première. » Les mêmes anatomistes semblent conserver encore de l'incertitude relativement au sujet des mouvements qui déterminent l'émergence des dents. » L'usage et l'opinion veulent que les dents poussent : il serait plus exact de dire, après les travaux de M. Natalis Guillot, que les dents sont amenées au dehors par les mouvements moléculaires des mâchoires et des os de la face. C. R., i858, i™« Semestre. (T. XLVII, N" 83.) , 1 20 ( 900 ) » Ces mouvements constituent une période obscure de l'histoire de la dentition; cependant les recherches dont je rends compte peuvent y jeter quelque jour. » La substance des os maxillaires, créée après la formation des dents, avant qu'aucune trace du tissu fibreux ou de sac dentaire soit apparente, est d'abord raréfiée : elle n'enveloppe que lentement les dents de la seconde dentition, et lorsque cet enveloppement est complet, il en résulte une cap- side osseuse dont la densité est très-grande. » On a dit que les dents naissaient au milieu des os, c'est le contraire qui est vrai; les os naissent, se forment et se développent autour des dents. » Les dents de la seconde dentition ainsi englobées par la substance osseuse, et quelques-unes le sont longtemps après la naissance, ne pour- raient émerger de la cavité qui les contient, sans une série de phénomènes également dignes d'intérêt. » Il faut, pour que ces dents de la seconde dentition puissent sortir de la capsule osseuse dont elles sont entourées : premièrement, qu'une portion de cette capsule ait été résorbée au niveau de la couronne de la dent, phéno- mène de résorption très-actif, puisqu'il est opéré sur une coque excessive- ment dense et d'une consistance pour ainsi dire éburnée; il faut, seconde- ment, que l'épaisseur de chaque mâchoire se soit accrue afin de pousser les capsules osseuses dans la direction que les dents doivent occuper définiti- vement. » Ce dernier phénomène est surtout appréciable en arrière de chacune des trois grosses molaires, et fait bien comprendre comment l'accroisse- ment des os des mâchoires amène chaque dent à la situation définitive qu'elle doit occuper. » En effet, la troisième molaire (première molaire permanente) est située au moment de la naissance, et encore à dix-huit mois, au niveati très-élevé de l'orifice postérieur du canal sphéno-palatin. » Il n'y a donc nulle place possible pour le développement des deux autres molaires (quatrième et cinquième permanentes) qui doivent naître successivement dans l'épaisseur de la tubérosité maxillaire, au niveau du même orifice postérieur du canal sphéno-palatin. » Ces dernières dents ne pourront se développer qu'au moment où une suffisante masse de substance osseuse aura préparé une place propre à l'ac- croissement de chacune d'elles. ( 9o> ) » C'est donc une particularilé très-intéressante que le mouvement pro- gressif qui éloigne successivement chacune de ces dents d'un point de départ commun. » La constatation de ce fait et rapprécialion.de la distance qui sépare ces dents molaires d'avec l'orifice postérieur du canal sphéno-palatin, pour- rait même servir de renseignement utile pour la constatation de l'âge. » Ainsi la troisième molaire se trouve avec l'orifice postérieur du canal sphéno-palatin dans les rapports suivants : » 1°. A la naissance la distance est nulle 0,000 » 2°. A deux ans, elle est de huit millimètres 0,008 • » 3°. A six ans, seize millimètres 0,016 « 4°- A. vingt- deux ans, de trente-deux millimètres. 0,082 à partir du bord de l'alvéole; car, à compter du bord de la couronne des dents, la distance est de 42 millimètres au même âge. » Ces divers chiffres sont une des expressions des mouvements d'accrois- sement de la mâchoire supérieure; des phénomènes analogues ont lieu à la mâchoire inférieure (i). )> On ne comprendrait pas encore suffisamment les phénomènes de l'émergence des dents, sans une autre remarque faite par M. le professeur NatalisGuillot. » Tandis que les dents tendent de la sorte à se déplacer, entraînées qu'elles sont par l'accroissement graduel des mâchoires, les capsules osseuses qui les entourent, résorbées en partie dans le voisinage delà couronne, permettent à chaque dent de s'allonger par le développement simultané de la couronne et de la racine. » En même temps que les cloisons alvéolaires entourant les dents de la première dentition sont résorbées et disparaissent, les racines mêmes de ces dents subissent les effets de cette résorption, de sorte que, privées de sou- tien, ces organes se détachent et tombent. » On voit donc que pendant l'évolution des dents, jusqu'à l'émergence complète de ces organes, au moment de la seconde dentition , il se passe dans la face une série curieuse d'accroissements et de résorptions, sur (i) Ghez le fœtus à terme, le canal sphéno-palatin est presque vertical. Avec l'âge, par le développement successif, par l'accroissement en bas de la mâchoire supérieure, il change peu à peu de direction pour devenir horizontal, de sorte que l'un de ses orifices qui était supé- rieur devient postérieur, tandis que l'autre qui se trouvait inférieur devient antérieur. 120.. ( 902 ) lesquels l'attention des anatomistes n'avait pas été fixée d'iine manière assez précise. » On peut résumer l'ensemble de ces mouvements de la manière suivante: » 1°. Accroissement deXoefontogène ou partie génératrice des dents; » .i". Décroissement et disparition de cette partie^ pour permettre aux dents de la première dentition d'apparaître au dehors ; » 3°. Accroissement des alvéoles dentaires autour des dents de la pre- mière dentition; » li°. Disparition d'une partie de ces alvéoles, autour de ces mêmes dents, au moment de leur chute; » 5". Accroissement simultané des mâchoires et des capsules éburnées, autour des dents permanentes en voie de développement; » 6°. Résorption partielle de ces capsules pour former les alvéoles des dents permanentes vers les derniers moments de leur évolution. » Tel est le résumé général du travail que M. N. Guillot a eu l'honneur de présenter à l'Académie. » L'étude de détails aussi minutieux n'avait encore attiré l'attention sou- tenue d'aucun observateur : on le conçoit, tant de semblables investiga- tions sont pénibles et propres à rebuter la patience. » Envisagées dans leur ensemble, ces recherches autorisent d'abord à pen- ser que si de savants observateurs, tels que Cuvier, Serres, Arnold, MuUer et tant d'autres ont parfaitement fait connaître la période moyenne de l'évolution des dents, nul n'en avait encore apprécié la période primitive. » Ija connaissance de cette période montre : i° que les dents ne sont pas un produit de sécrétion; 2° qu'elles naissent loin de la membrane mu- queuse qui. ne concourt en aucune manière à la formation du sac; 3° qu'elles sont produites par la transformation des molécules du tissu que M. N. Guillot a désigné sous le nom d'odontogène; 4° que nées au milieu de cette substance, elles sont d'abord privées de sac, l'ivoire et l'émail étant formés avant cette enveloppe ; 5° que dans les premiers temps de la vie embryon- naire, les dents, qui sont un des premiers organes dont on découvre distinctement la structure, préexistent à la formation des mâchoires en particulier, et en général de tous les tissus de la face qui sont créés coiicen- triquement autour d'elles et indépendamment d'elles (i). (i) Après s'être occupé du développement des dents depuis les époques primitives de la vie jusqu'à celle où ces organes ont été conduits à la place qu'ils doivent occuper, M. Natalis ( 9o3 ) » M. Natalis Guillot a consacré plusieurs années aux recherches déli- cates qui font le sujet de sou Mémoire, et dans lesquelles le microscope lui a été d'un grand secours, bien que les objets qu'il décrit puissent être vus à la loupe et même à l'œil nu. » Des dessins d'une grande perfection et d'une rare exactitude, comme vos Commissaires ont pu s'en assurer en les comparant aux pièces anato- miques, facilitent l'intelligence du texte et rendent plus palpables encore les points d'anatomie physiologique présentés par l'auteur. » Vos Commissaires, en donnant de justes éloges aux recherches inté- ressantes de M. N. Guillot, et appréciant l'importance de son travail, ont l'honneur de proposer à l'Académie d'en voter l'impression dans le recueil des Savants étrangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉCANIQUE. — Mémoire sur les voûtes en berceau portant une surcharge limitée à un plan horizontal ; par M.. Denfert. (Extrait par l'auteur; présenté avec le Mémoire par M. le Maréchal Vaillant. ) (Commissaires, MM. Combes, Delaunay, Maréchal Vaillant.) « Le problème théorique qui nous sert d« point de départ est le sui- vant : « Trouver une courbe que des réactions développées suivant des tan- u gentes en ses divers points puissent équilibrer des efforts {pj + p'a) àx, » les uns proportionnels à l'ordonnée de la courbe, et les autres constants, )) p et p' représentant respectivement les poids de l'unité de volume des » matières formant le remplissage et la surcharge constante au-dessus de » ce remplissage. » » On engendre la voûte en menant à la cÔurbe obtenue convenablement corrigée une série de normales se développant entre l'extrados et l'intrados Guillot, dans une troisième partie de son Mémoire, qui n'est pas encore terminée et dont nous n'avons pas à rendre compte, étudie les changements que l'âge apporte aux dents et aux os maxillaires et les phénomènesde la chute naturelle des dents. ( 9o4 ) sur des longueurs proportionnelles aux énergies des pressions. L'intégration des poids et des moments de cette voûte permet d'examiner : » i". La limite inférieure de l'angle de ia résultante des pressions avec chaque joint. Elle n'est que très-peu différente de 90 degrés. « 2°. L'accroissement à donner aux longueurs des joints par suite de la supériorité des pressions réelles sur les pressions théoriques. Il est très- faible tant que les joints ne sont pas très-inclinés , et nous prouvons qu'on ne doit jamais aller au delà d'une inchnaison de 63 à 64 degrés sur la verticale. » 3°. Le maximum d'écart entre le milieu du joint et le joint où la résul- tante des pressions vient rencontrer chaque joint. Il est inférieur à une fraction de l'épaisseur suivant chaque normale égale à = du carré du cosi- nus de l'angle de cette normale avec l'horizon. » La simplicité de notre solution nous a permis de pousser la discussion des éléments des voûtes, d'en tirer une loi de croissance des portées. propor- tionnelles aux racines carrées des résistances des matériaux, et de recon- naître par le calcul l'existence de maximum de portée, qu'on fasse varier soit la flèche seule, soit l'épaisseur seule, soit simultanément la flèche et l'épaisseur. » Nous pouvons également, grâce à celte simplicité, donner un tracé rapide de la voûte sans le secours d'autres tables que les tables de loga- rithmes, et calculer avec grande approximation la dépense sans aucune construction graphique, car nous avons des expressions exactes des vo- lumes et de la partie portante et du remplissage supérieur en fonction des abscisses et des ordonnées extrêmes. » M. LE Mauégual Vaillant présente encore une Note sur les observations météorologiques faites à l'arsenal d'Alger, sous la direction de M. L. Bn- femet, capitaine d'artillerie. (Commissaii^s, MM. Le Verrier, Faye.) Et un Mémoire ayant pour titre : « Théorie des comètes », par M. Du- rand (de Lunel), médecin principal à l'hôpital militaire de Lyon. (Renvoi à l'examen de MM. Becquerel, Pouillet, déjà désignés pour une précédente comnuu)ication de M. Durand.) M. Velpeau présente, au nom de l'auteur M. Vernhes, des additions à une précédente communication sur les rapports du croup et de la rougeole. (Commissaires précédemment nommés : MM. Andral, Rayer.) PHYSIOLOGIE. — De la production artificielle des os au moyen du déplace- ment et de la transplantation du périoste; par M. L. Oluer. ( Commissaires, MM. Flourens, Velpeau, Rayer.) ■.■■■*«'■'•■ « Les recherches de Duhamel, celles plus récentes"- de " Heine et de M. Flourens, ont démontré l'importance du périoste pour la réparation et la reproduction des os. Nos propres expériences nous ont conduit à des résultats analogues et nous avons voulu pousser plus loin la démonstration de cette vérité. » Nous avons disséqué des lambeaux de périoste, nous les avons trans- plantés au milieu des tissus normalement étrangers à l'ossification, et par- tout où nous avons pu les greffer, nous avons vu se produire et se déve- lopper des os nouveaux. > » Nous avons fait trois séries d'expériences. » Dans la première série nous avons disséqué sur le tibia de longues bandelettes de périoste que nous laissions adhérentes à l'os par un pédon- cule plus ou moins large. Nous les avons enroulées de différentes ma- nières autour des muscles de la jambe, et nous avons obtenu des os circu-' laires, en huit de chiffre, en spirale, etc. » Dans une deuxième série, nous avons excisé le pédicule du lambeau trois et quatre jours après l'opération, et, malgré cette interruption dans sa source primitive de vascularisation, le périoste transplanté a continué de produire de l'os. )) Dans une troisième série, nous avons détaché complètement le périoste de l'os au moment de l'opération et nous l'avons transplanté immédiate- ment dans des régions voisines ou éloignées, sous la peau de l'aine, du dos, etc., et dans ces cas-là encore nous avons obtenu des sécrétions ossi- fiables et du véritable tissu osseux. < - » Ces expériences ont été faites sur des lapins de divers âges. L'âge avancé diminue, mais ne supprime pas complètement cette propriété du périoste. » Le tissu osseux ainsi obtenu constitue de véritables os. ( 9o6 ) » La structure est la même. L'élément fondamental consiste en corpus- cules osseux tout à fait semblables à ceux de J'os normal. M A la périphérie, il y a une couche de substance compacte parcourue par des canaux de Havers. » A l'intérieur, se forme au bout d'un certain temps une cavité médul- laire contenant une substance rougeâtre caractérisée par les éléments ana- tomiques que le microscope révèle dans la moelle normale. » Un ou plusieurs trous nourriciers y donnent accès aux vaisseaux. » Ce nouvel os tire son origine du blastème sous-périoslal qui existe nor- nxalement sous le périoste et qui est entraîné en partie par cette membrane lorsqu'on la détache de l'os. M Nos expériences démontrent qu'on pourra obtenir de l'os partout où l'on parviendra à greffer le périoste. » Elles prouvent qu'une membrane peut conserver ses propriétés essen- tielles malgré son déplacement et sa transplantation au milieu de tissus étrangers. M Comme conséquence pratique, elles étendent le champ d'application de l'anaplastie. » CHIMIE. — Détermination, à [aide de la fermentation, de faibles quantités de fjljcose contenu dans des liquides de très-petit volume; par M. Poiseuilie. « Nous avons reconnu, M. Lefort et moi, dans un travail sur la glyco- génie, que des organes et des liquides de l'économie renfermant du glycose, préparés convenablement, ne se comportaient pas de la même manière avec le réactif cupro-potassique. Des décoctions obtenues, les unes donnent une réaction très-nette, c'est-à-dire un précipité de protoxyde rouge de cuivre, au milieu d'un liquide très-limpide et presque incolore; les autres un pré- cipité d'oxyde de cuivre hydraté, qui, tenu en suspension dans le liquide de la capsule, et le colorant en jaune, ne permet pas de déterminer le moment où l'on ne doit plus ajouter de liqueur de Fehling, et par conséquent le do- sage du glycose, toutes choses égales d'ailleurs, devient très-douteux. Enfin d'autres décoctions, bien que renfermant du glycose par suite de la présence d'une certaine matière organique, ne produisent aucun précipité ; elles changent seulement la teinte du réactif d'une manière toute particulière, et alors l'analyse offre des résultats encore plus incertains. Il y a plus : des dé- coctions qui donnent lieu à une réaction très-satisfaisante, contiennent quel- quefois de la dextrine, ou d'autres principes qui, comme le glycose, jouis- ( 907 ) sent (le la propriété de réduire la liqueur ciipro-pofassiqiie ; il est alors impossible de déterminer la part qui revient au glycose dans la décomposi- tion du réactif. » J'avais pensé pouvoir me servir, toutes choses égales d'ailleurs, du po- larimètre, mais ce précieux instrument exige que le liquide soumis à l'ob- servation soit complètement décoloré et d'une transparence jarfaite : les dé- coctions animales se prêtent peu à une décoloration complète; celles qui, dans quelques cas rares, semblent satisfaire à cette condition, mises dans le tube du saccharimètre, acquièrent sous l'épaisseur de 20 à 22 centimètres de liquide, une légère teinte qui empêche l'instrument de parler exacte- ment, ainsi que je l'ai constaté avec M. Regnauld à l'hôpital de la Charité. D'ailleurs les liquides de l'organisme se présentent très-fréquemment en quantités trop petites, il faut étendre d'eau leurs décoctions pour les obser- ver au polarimètre, et la faible quantité de glycose qu'elles renferment ainsi étendues rend encore muet l'instrument. » Le dosage par la fermentation est donc le seul moyen, dans l'état actuel de la science, auquel j'aie dû récourir. Mais ce mode de dosage devait se prê- ter à la fois et aux petits volumes des décoctions et à la petite quantité de glycose qu'elles peuvent contenir. L'appareil dont je me suis servi répond, _ je crois, à toutes les exigences de la question, et est susceptible d'une exacti- tude aussi grande qu'on peut le désirer dans ces sortes de recherches. » Le petit appareil qu'on emploie pour constater la présence du glycose à l'aide de la fermentation, se compose, comme on sait, d'un tube de verre fermé à l'une de ses extrémités, et recevant à l'extrémité opposée un bou- chon de liège traversé par un petit tube central, recourbé convenablement à son extrémité inférieure. Dès que la fermentation donne lieu à un déga- gement d'acide carbonique, une portion du liquide sort au fur et à mesure de la formation du gaz, par l'extrémité supérieure du petit tube central, et par conséquent est perdue pour l'analyse. On pourrait, à la vérité, terminer le petit tube central par un entonnoir pour s'opposer à cette perte de liquide; mais ce liquide de l'entonnoir, contenant de la levure de bière, est aussi le siège d'une fermentation, le gaz qui en résulte s'échappe dans l'at- mosphère pendant des heures entières et n'est nullement recueilli. Ces inconvénients disparaîtraient si l'appareil contenant le mélange du liquide à analyser et de la levure de bière pouvait augmenter de capacité au fur et à mesure, pour ainsi dire, du dégagement de l'acide carbonique, de manière à empêcher le liquide de sortir; car alors il n'y aurait aucune perte de gaz. Pour atteindre ce but, le moyen suivant m'a paru le plus simple : il con- C. R. i858, 2"" Semestre. (T. XLVII, N" 23.) 121 ( 9o8 ) siste à entrer à frottement le tube de l'appareil, ouvert aussi à son extrémité inférieure, dans un autre tube fermé par en bas, mais en caoutchouc, et pouvant se mouvoir sur le tube de verre, de telle sorte que la capacité de l'appareil puisse être augmentée lorsque le liquide fait irruption dans l'entonnoir. Quelques mots sur la construction de cet appareil suffiront pour en faire comprendre l'usage. » On prend un tube divisé eu parties d'égale capacité, un tube à gaz par exemple, ouvert à ses deux bouts; le petit tube central entre à frottement dans un bouchon qui est reçu par l'extrémité supérieure du tube gradué ; ce tube central, terminé en haut par un entonnoir, est fermé à son extré- mité opposée non recourbée, laquelle, à ini centimètre de sa terminaison, présente une petite fenêtre latérale. Ce tube plonge dans le tube gradué et en occupe presque toute la longueur. » La présence du tube central exige une nouvelle graduation de l'instru- ment : aussi six divisions de l'appareil correspondent-elles à i centimètre cube, lorsqu'il n'en fallait que cinq primitivement dans l'appareil qui est sous les yeux de l'Académie; il peut, d'après sa longueur, indiquer i8 cen- timètres cubes de gaz. D'autres appareils de dimensions plus considérables eu indiquent de l\o k loo centimètres. » J.e cylindre de caoutchouc fermé par un bout, dans lequel entre le tube gradué de i8 millimètres de diamètre extérieur, a 16 millimètres de diamètre intérieur et 17 à 18 centimètres de longueur; l'épaisseur du caoutchouc est de o,5 à 0,75 millimètre. Ces dimensions respectives per- uiettent de faire mouvoir facilement le cylindre de caoutchouc sur le tidje gradué, de manière à faire varier à volonté la capacité intérieure de l'appa- reil. Chaque tube gradué a deux ou trois cylindres de caoutchouc qui ré- pondent aux volumes divers qu'offrent les liquides plus ou moins sucrés. » Prenons, par exemple, une décoction organique dont l'analyse avec le liquide cupro-potassique a été douteuse ; il résulte toujours de cette analyse tolite imparfaite quelques données plus ou moins approximatives sur la quantité de glycose que peut renfermer la décoction, et qu'on utilise dans le choix de l'appareil. Ainsi, pour le cas présent, la décoction étant de r 3 centimètres cubes, d'après l'analyse préalable, le glycose qvi'elle contient peut donner lieu à 5 ou 6 centimètres cubes de gaz carbonique. Nous avons alors pris l'appareil dont il vient d'être parlé, et qui peut indiquer 1 8 centimètres cubes de gaz. » On introduit dans l'appareil la décoction, puis de l'eau distillée con- tenant la levure de bière, et le petit tube central : l'instrument est placé sur ( 909 ) un support et mis dans un lécipiciit en verre lenlermant de l'eau à la tem- pérature voulue, des bulles de gaz se dégag(;nt, une faible quantité du liquide de l'appareil se montre dans l'entonnoir, mais elle rentre aussitôt par l'abaissement du cylindre de caoutcbouc, etc. Tout le gaz fourni par la fermentation reste ainsi dans l'appareil, à l'exception cependant de celui provenant du liquide du tube central, dont le \olume est moindre que I centimètre cube. On peut ainsi faire niarclier cinq ou six appareils à la fois, lorsqu'ils sont placés dans le même récipient. » Dès qu'd ne se dégage plus de gaz, on note la pression barométrique, la différence des niveaux de l'eau du récipient et da liquide du tube gradué, la température de l'eau du récipient et le volume du gaz dégagé ; le récipient étant en verre, il est facile d'avoir ce vobime, l'appareil restant plongé dans le liquide. Mais le volume du gaz qu'on obtioi.t peut être un mélange d'a- cide carbonique et d'une petite quantité dair tenu eu dissolution par les liquides soumis à la fermentation. Aussi à l'aide d'un entonnoir très-effde et dont l'extrémité pénètre près de la fenêtre du tube central, on verse quelques centimètres cubes de solution de potasse caustique, on agite la masse du liquide de l'appareil en comprimant le cylijîdre de caoutchouc, et au bout de quelque temps tout l'acide carbonique est absorbé. Il est inutile de dire qu'au fur et à mesure de la disparition du gaz, on doit ajou- ter de l'eau dans l'entonnoir du tube central. Il faut alors retrancher du volume du gaz primitivement observé celui du gaz qui reste dans l'appareil. Le volume du gaz carbonique obtenu, on détermine sa pression en se ser- vant des données précédentes, et ayant égard à la tension de la vapeur d'eau à la température du récipient. On a ainsi, dans notre expérience, lo'^'^jSSS de gaz à la pression de 697 millimètres et à 35 degrés; ce vo- lume, ramené à la pression de 760 millimètres et à zéro degré, donne 8", 81 2 : or, comme dans ces circonstances i centimètre cube d'acide carbonique est produit par la fermentation de o6'',oo44o4 de glj'cose, on obtient oS'",o388 de sucre contenu dans les r3 centimètres cubes de la dé- 'coction; d'où l'on peut déduire alors celui que présente l'organe ou le liquide qui a donné lieu à la décoction, dont le volume primitif a été noté. » Cet appareil est sans nul doute susceptible de quelque perfectionne- ment; mais comme il est, il répond aux exigences des recherches glycogé- niques, dans lesquelles on a à comparer entre elles les faibles quantités de glycose contenu dans des décoctions organiques en petit volume. » Cette Note, qui se rattache à de précédents travaux de l'auteur sur la glycogénie, déjà admis au concours pour les prix de Médecine et de Chirur- gie, est renvoyée à l'examen de la même Commission. 121.. ( 9'o ) CHIMIE. — Nouvelles remarques sur le soufre ; par M. Berthelot. (Commissaires précédemment nommés: MM. Pelouze, Balard, Fremy.) « Dans l'étude des états du soufre et des rapports qui existent entre ces états et la nature des composés sulfurés, il est essentiel de prendre garde de ne point détruire ces états par les procédés même destinés à les constater. Cette difficulté est inhérente à la nature de semblables recherches. En effet, dans tous ces phénomènes, on s'efforce de saisir les indices fugitifs de différences délicates correspondantes à l'état naissant. Ces différences peuvent être effacées par diverses causes perturbatrices, les unes physi- ques, les autres chimiques. J'ai étudié avec soin et défini autant que possible les causes perturbatrices. Dans tous les cas, il est évident que les inductions déduites des observations sont d'autant plus légitimes, que les phénomènes ont été moins troublés. » Telles sont les conditions que j'ai toujours cherché à réaliser. Aussi les travaux suscités par mes théories s'accordent-ils sur la plupart des points avec mes expériences et mes explications, et, s'il s'est élevé quelques diver- gences partielles, je pense qu'elles tiennent précisément aux causes que je viens de signaler, je veux dire à l'emploi de conditions toutes différentes de celles où j'avais cherché à me placer. » 1. Les laits observés par M. Cloëz relativement à la décomposition des chlorures de soufre et des hyposulfites sont conformes à mes observations et à l'interprétation que j'en avais donnée; car ce savant regarde l'état mou, insoluble, comme l'état normal du soufre au moment où on le dégage de ces composés, état peu stable et modifié notamment sous l'influence d'une décomposition lente : c'est précisément ce que j'avais développé. » 2. L'électrolyse de l'acide sulfureux a également fourni à M. Cloèz les résultats que j'avais annoncés. » Mais il indique des résultats contraires en ce qui touche l'hydrogène sulfuré : ceci demande une explication. » Pour étudier la décomposition électrochimique d'un corps, il ne suffit point de plonger dans sa dissolution les deux pôles d'une pile et d'attribuer tous les effets produits à l'action directe du courant. En effet, pour citer un exemple très-général, l'électrolyse du sulfate de cuivre et des sels métal- liques fournit le métal au pôle négatif; mais ce métal résulte, suivant les circonstances, tantôt de l'action directe du courant, tantôt d'une action secondaire produite par l'hydrogène de l'eau. Tous les physiciens connais- (911) sent ces phénomènes : ils savent que les actions secondaires se produisent d'autant plus aisément, quel'électrolyseest plus rapide, et, si j'ose employer ce mot, plus brutale. » Je pense qu'il en est de même dans l'électrolyse de l'hydrogène sul- furé : le soufre déposé au pôle positif peut résulter soit d'une action directe du courant, soit de diverses actions secondaires. Dans mon premier Mémoire [Annales de Chimie et de Physique, 3" série, t. XLIX, p. 449)^ j'avais déjà pensé à ces actions secondaires et prévu qu'elles pourraient fournir « du soufre amorphe et insoluble. » Mais, opérant avec lenteur et régularité, pour les éviter autant que possible, j'ai obtenu sur le pôle positif un dépôt de soufre octaédrique, blanchâtre et pulvérulent dès les premiers moments de l'expérience, semblable à celui qui se forme dans la décomposition spon- tanée des solutions d'hydrogène sulfuré. Les faits annoncés par M. Cloèz montrent qu'il est possible d'arriver à un effet différent, sans doute en opé- rant plus ^ite. Mais le soufre insoluble qu'il a obtenu me semble résulter, non d'une électrolyse directe, mais d'une oxydation secondaire. Peut-être, dans une expérience conduite trop rapidement, l'hydrogène sulfuré qui entoure le pôle positif se trouve-t-il détruit complètement avant d'être rem- placé par celui que renferme le reste du liquide, et l'acide sulfureux se forme-t-il par la réaction de l'oxygène naissant sur le soufre déposé d'abord ; or cet acide sulfureux peut agir à son tour sur l'hydrogène sulfuré en for- mant du soufre insoluble. Sans insister davantage, ceci suffit pour montrer que les conditions des phénomènes peuvent être entièrement changées, si l'on brusque ces expériences. Du reste elles réclament une discussion expéri- mentale plus approfondie, très-délicate, mais que je crois cependant pos- sible, en m'appuyant sur les idées des physiciens relatives à l'électrolyse. » 5. L'aptitude plus grande à s'oxyder, que présente le soufre insoluble, signalée dans mon Mémoire, a été démontrée d'une manière plus complète par M. Péan de Saint-Gilles. Elle ne dépend pas de l'état de division dis- semblable du soufre insoluble et du soufre octaédrique, carelle a été établie par comparaison, en opérant d'une part sur du soufre insoluble, et d'autre part sur ce même soufre changé à froid par action de contact en soufre cristallisable, son état de division demeurant exactement le même. » Ce point est donc d'accord avec mes opinions et mes expériences. » Quant à la divergence entre mes observations sur la formation du sul- fure de fer, et celles de M. Cloëz, elle n'est pas due à une erreur d'analyse de ma 'part, car j'ai constaté que dans mes opérations il ne s'était formé ni sulfate, ni hydrogène libre, ni hydrogène sulfuré en proportion sensible; ( 9'2 ) le protosulfuie de fer en était le seul produit essentiel : ce qui justifie mon procédé d'analyse. Quant à l'emploi d'une solution de potasse pour séparer le soufre libre de son mélange actuel avec divers composés sulfurés et sul- furables^cette méthode, proposée par M. Cloèz, paraîtra sans doute pé- rilleuse à la plupart des chimistes. » J'ai opéré sur de petites quantités, en évitant tout dégagement de cha- leur, et de façon à rendre la réaction lente et régulière, tandis que M. Cloëz, opérant sur déplus fortes masses, me .semble s'être placé dans des conditions de réaction subite, accompagnée d'un vif dégagement de chaleur. La diver- gence doit être attribuée à cette cause, à certaines anomalies que ce savant paraît avoir observées comme moi et que je ne puis encore expliquer, peut- être enfin à l'emploi par ce savant de soufre insohible récemment préparé et conservant encore cette mollesse, cette plasticité que j'ai signalées et qui changent en partie la nature de ses réactions, jusqu'à ce qu'il ait prjs avec le temps sa cohésion définitive. * » Quant à la combinaison du soufre et du mercure, comme elle n'est pas susceptible de mesure et que je n'ai rien affirmé sur ce sujet, je n'en parle- rai point. '> J'ajouterai seulement un mot relativement aux changements d'état que le soufre éprouve au contact de certains agents avant de s'y combiner. J'ai découvert ces phénomènes et j'en ai défini les conditions précises : le chan- gement total du soufre insoluble en soufre octaédrique au contact de la potasse et des sulfures alcalins, le changement partiel du soufre octaédrique en soufre insoluble au moment où il entre en fusion au contact de l'acide azotique, etc. J'ai exposé les inductions qui naissent de ces observations. Mais ce serait me prêter gratuitement une opinion erronée que de me faire dire qu'il en est ainsi d'une manière nécessaire dans la formation de toutes les combinaisons. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE.— .Sur les couleiirs des feuilles ; par M. T.-L. Phipson. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires précédemment nommés : MM. Chevreul, Fremy.) " Depuis la publication de ma Note sur la rhamnoxantine (i)i j'ai P" constater que cette matière colorante a beaucoup d'analogie avec la xan- (t) Comptes rendus, 26 juillet 1 858. (9>3) thophylle (matière colorante jaune des feuilles en automne), sans toutefois être identique avec cette dernière, » La xanthophylle, d'après Berzelius, proviendrait de la chloropliylle, matière colorante verte si répandue dans le règne végétal, et qui, sous l'in- fluence des rayons solaires, jaunit en passant probablement à l'état de xanthophylle. Mais quoique plusieurs chimistes aient l'habitude d'envisager la xanthophylle comme résultant de l'oxydation de la chlorophylle, Ber- zelius dit expressément : « C'est en vain que j'ai essayé de changer la cou- leur jaune des feuilles en chlorophylle primitive » (Traité de Chimie, vol. III). Cette transformation, j'ai cru d'abord l'avoir opérée, n)ais j'ai trouvé ensuite que j'avais produit une couleur verte tout à fait nouvelle. » On (Sait d'après ma Note sur la rhamnoxantiue que l'acide sulfurique concentré peut transformer cette couleur jaune en une couleur vert éme- raude. Or, j'ai vu que la même chose a lieu pour la xanthophylle : j'ai pris des feuilles jaunies par l'âge d'un grand nombre d'arbres d'espèces diffé- rentes. Toutes se comportèrent absolument de même avec l'acide sulfurique concentré : plongées complètement dans l'acide, elles ne tardèrent pas à passer à une couleur vert émeraude tout à fait comme si l'on avait opéré avec de la rhamnoxantine. Les mêmes précautions sont nécessaires ici comme pour cette dernière. Si l'acide s'échauffe ou si son action se pro- longe au delà d'un ou deux instants, la couleur verte produite se transforme très-rapidement en une substance brun foncé analogue à V humus. )) J'ai pris alors des feuilles vertes et je lésai traitées par l'acide sulfurique comme j'avais fait pour les feuilles jaunes. A ma surprise j'ai vu la clTloro- phylle des premières se transformer, sous l'influence de l'acide, en la cou- leur jaune que revêtent ces mêmes feuilles en automne et (l'action de l'a- cide continuant toujours) cette couleur jaune se transformer à son tour en une couleiu' vert émeraude, la même que celle produite avec les feuilles jaunes. Tout fniit par se transformer en humus si l'action de l'acide se pro- longe au delà de quelques secondes. •» Ainsi donc, avec \esjeui(les jaunes dans l'acide sulfurique concentré on a : i" formation d'une couleur verl émeraude; i" transformation de cette couleur en une substance brun foncé analogue à Vhumus si on ne dé- cante pas l'acide. Et avec les Jeuilles vertes dans les mêmes circonstances : i" formation de \^ couleur jaune; 2° transformation de celle-ci en verl émé' raude; et 3" production d'humus si l'action continue. » ( 9l4 ) ^ ,.-i; . TÉRATOLOGIE. — Sur un cas de poljopsie et sur un cas de thinocé'plutlie. (Extrait d'une Note de M. Larcher.) (Commissaires, MM. Duméril, Is. Geoffroy-Sain t-Hilaire.) « Je désigne sons le nom de polyopsie la présence de plus de deux yeux chez un même individu, cas que je viens d'avoir occasion d'observer sur un fœtus de chat : c'est un nouvel exemple de duplicité monstrueuse ou de la fusion initiale de deux germes. La pièce que je mets sous les yeux de l'Aca- démie offre trois yeux parfaitement distincts, et chacun d'eux logé dans sa cavité orbitaire. Un examen ultérieur apprendra dans quelles conditions se trouvent et l'encéphale et les nerfs optiques. » On observe encore sur le même sujet deux langues parallèles, séparées par un corps fibro-cartilagineux et reposant sur une seule mâchoire infé- rieure. » La seconde pièce anatomique sur laquelle j'appelle l'attention, appar- tient à ma collection et a été recueillie par moi en 1827, à l'hospice de la Maternité. C'est un cas très-rare et peut-être unique de rhinocéphalie. Je désigne sous ce nom l'anomalie qui consiste en une saillie plus ou moins considérable du nez, sans lésion congéniale apparente de l'encéphale ou des yeux. Le vomer, grandi dans toutes ses proportions, constitue la carac- jtéristique de cette anomalie. Tel est le relief qu'il offre en avant de la face dans 1^ pièce dont il s'agit, qu'on serait tenté de le comparer à l'os du bou- toir des pachydermes. Le vomer porte ici, avec lui et au devant de lui, les . deux os intermaxillaires avec les alvéoles des dents incisives, et il constitue, en quelque sorte, l'expression la plus prononcée du lagostome ou du bec-de- lièvri re. CHIKURGIE. — Taille sous-pubienne membraneuse. (Remarques de M. Heir- TE1.0UP à l'occasion d'une Note présentée par M. 'Mercier le -xi novembre .J . « Je demande la permission d'opposer à cette Note les trois observations suivantes : » 1°. Malgré ma demande itérative, on ne cite pas encore dans cette troi- sième Note un seul cas où cette taille ait été faite avant moi. Conséquem- ment, on démontre forcément que cette opération m'appartient, puisque le premier je prouve que je l'ai pratiquée quatre fois. » 2". L'ancien mot Ulholomie était synonyme de cystotomie, puisque les ■.. .' (9.5) lithotomes ont été faits pour couper les vessies et non les pierres. Mon o|)éra- tion, pour être désignée, force donc de changer également le mot litholornie, puisque je ne coupe pas la vessie. » 3°. La phrase contenue dans la Note, et que l'on dit prise dans le Journal des Débats, ne m'appartient pas. » . (Renvoi à l'examen des Commissaires précédemment nommés : MM. Velpeau, Jobert de Lamballe, Civiale,) MÉDECINE. — Essai sur les causes, la nature et le traitement des maladies continues épidémiques de [Algérie et sur le traitement des accès pernicieux; par M. A. Caselli. (Commissaires, MM. Serres, Andral, Rayer.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Acadé- mie, dit l'auteur dans la Lettre d'envoi_, a pour objet l'exposition de deux faits généraux. L'un concerne l'étiologie et l'évolution des maladies fébriles continues. Le traitement de ces fièvres et celui des accès pernicieux est le sujet de l'autre. » J'ai cherché à montrer que, depuis l'influence d'abord physiolo- giqtie des causes extérieures, jusqu'aux produits morbides révélés par l'in- spection cadavérique, il y avait un enchaînement d'actes vitaux dont la connaissance pouvait éclairer l'histoire de ces maladies et même l'étiologie générale. » Le second objet de ce Mémoire, que je considère également comme nouveau, c'est l'emploi du tartre stibié pour combattre les fièvres conti- nues (i), et surtout l'application de cet agent au traitement des accès perni- cieux. » * (i) Ce médicament était administré de la manière suivante. Dans les fièvres continues, on donnait 5 décigrammes d'émétique dans un litre d'eau gommeuse à prendre dans la journée. Dans les accès pernicieux , le tartre stibié était administré à la dose de ?. décigrammes dans 6o grammes d'eau, en deux fois, à dix minutes d'intervalle. Cette potion était ordinairement répétée deux ou trois fois dans la journée, et le lendemain s'il y avait lieu. Le tartre stibié «tait donné dans l'accès, circonstance où le sulfate de quinine agit rarement. G. R., i858, 2'"^ Semestre, (T. XLVII, N» 25.) I 22 * * (9'6) priYSiOLOGiE COMPARÉE. —De ticlith/opsoplùe (i), ou des différents phénomènes pliysiologiques nommés voix des poissons; par M. Dufossé : deuxième partie. , , (Commissaires précédemment nommés : MM. Duméril , Valenciennes, Cl. Bernard.) Dans la première partie de son travail, l'auteur avait traité desbriiits qui résultent du frottement de certains os entre eux et auxquels les gaz contenus dans la vessie aérienne restent complètement étrangers : dans cette seconde partie il s'occupe des sons d'une tout autre nature et qui, suivant lui, sont produits par les vibrations de certains muscles, transmises à un organe doué d'une grande sonorité. Sa Note présente l'exposé de quelques expériences et observations desquelles, il tire les conclusions suivantes : « i". Certains poissons ont la faculté de faire vibrer une plus ou moins grande quantité de leurs muscles. » 2". Les individus du genre Malnrmat et ceux des espèces Lyre et Hip- pocampe, à museau conrt^ sont au nombre de ces poissons. » 3°. Dans le cas où ces vibrations sont transmises à un organe doué d'une grande sonorité, elles produisent des sons qu'on entend facilement à une certaine distance et dont plusieurs d'entre eux sont comparables à des sons mujiicaux. » 4". Les Malai mats et les Jl.yres ne font vibrer, pour émettre les sons qui les caractérisent, qu'un petit nombre de muscles à la surface desquels une partie des parois de la vessie pneumatique sont fixées par une lame mince de tissu connectif, et ces muscles n'ont pas pour fonction spéciale la formation des sons, puisqu'ils sont aussi moteurs d'une portion de la colonç vertébrale et de quelques côtes. » 5". Chez ces derniers poissons, la vessie pneumatique ne prend d'autre part à la production des sons que celle qu'il faut attribuer à la table d'har- monie d'un instrument de musique; cet organe, en effet, reçoit les vibra- tions engendrées par des muscles voisins, multiplie ces vibrations et donne aux sons qui en résultent la force nécessaire pour ébraiiler le milieu auibiant. » Commissions modifiées. — MM. Pouillet et Becquerel sont adjoints à MM. Duhamel et Despretz, déjà nommés pour l'examen d'un Mémoire de M. Lacombe sur l'application de l'électricité comme force motrice. M. Combes est adjoint à la Commission chargée de décerner le prix dit des Arts insalubres. ( 9'? ) CORRESPOIND ANGE . ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les fonctions X„ de Legendre; par M. E. Rouché. o 1 . Dans le Mémoire que j'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, le 21 juin 1 858, j'indiquais en terminant une méthode générale de recherche des propriétés des fonctions que Legendre a désignées par X„. A l'afde de cette méthode, j'ai trouvé pour ces fonctions une forme élégante et nouvelle qu'on peut d'ailleurs démontrer directement de plusieurs manières. » Afin de suivre une marche tout analytique et de procéder de la façon la plus naturelle, en allant pour ainsi dire à la découverte, j'établirai un lemme préliminaire. » 2. Toute fonction de x,Y„, entière, rationnelle et du degré n, qui satisfait, pour toutes les valeurs de k entières et inférieures an, à la relation (-) x: x''Y„djc=^ o. ne diffère de X„ que par un facteur constant. » En effet, soit k=p j = B^x^ + B^_, JT/-' -f- . . . + B, j: 4- Bo = 2 ^"•^^ k = o un polynôme entier quelconque et de degré inférieur à «, on aura -H! *~'' k=:0 Dès lors et en vertu d'un raisonnement connu (Journal de M. Liouville, tome II, page 137), si l'on prend, pour fixer les idées, « = 3, et que l'on pose /^^ px ^x \ dx \ dx \ VgC/x = 9(j:), on aura, en intégrant par parties et désign*ant par^ un polynôme quel- conque du second degré, ia2.. (9'8) Pour a: = I, cette relation devient, à cause de la formule (2), °=-r.?"(0-(|),?"(O + (g),>(0; et comme j^,, (^ j , ( t4) ' sont arbitraires, on voit que (p [x) et ses deux premières dérivées s'annulent pour a? = i, c'est-à-dire que x = i est une racine triple de l'équation (p{x) = o. D'ailleurs on a évidemment y(-l)=0, 9'(-l) = 0, y"(_i)=:o. Donc

-iY; et f" {x) ou V3 est proportionnel à d'{x' — iy OU à X3 d'après un théorème de Jacobi. » 3. Il résulte de là que pour obtenir une fonction (3) V„ = A„ + A„_, X + A„_2 a:* M- . . . + A, a?"-* + a^ proportionnelle à X„, il suffit de déterminer les n coefficients A par les n conditions j Y„dx = o, j x\„dx~o, J ' x"-'Y„c(x = o. i> Posons, à cet effet, I /"*-' a, sera égale à ——^ ou à o, suivant que rsera pair ou impair, et les n con- ditions (4) développées prendront la forme Koo + A„_, rt, 4--. . . H- A, a„_, -h a„ = o, A„ fl, + A„_, fl, + • . . + A4 a„ . + a„+, = o, ^n «n-i -+■ A„_, fl„ -h . , . -+- A, fls„_2 -+• ^2n-) = O. ( 9»9 ) Donc, si Ton fait A = «0 a, ct^ • • • ««-♦ «. «ï «3 ••«« fla «S «4 • • ««+. ^n—l <^n '^n+i • • • ^ïn— 2 rélimination des n coefficients A entre les n équations (5) et la relation (3) donnera r;'- V = - «0 rt, aj ■•«« a, «2 «3 • • • ««+. rtj <Ï8 «4 ■ • • ««+2 ^n—t ^n ^n+\ • • -^in—i I X X^ X" De là ce théorème : • I» Si l'on désigne par a^ une quantité qui est égale à r+i ou à o, suivant que r est pair ou impair, la fonction X^ est proportionnelle au déterminant (6) P„ = a, fl~ a. a, a. a„ X x" X" Ainsi X,, Xj, Xg, . . ., sont proportionnels à I o > I X I o — o I 3 i o -s 3 I I o ô o I y 3 5 o ^ o 3 1 I ô o _ o I X x" 3 5 I ,x x' x' \ «te. 4. Tous les éléments a^ à indice impair étant nuls, les équations (5) se partagent en deux groupes, l'un relatif aux coefficients A à indice pair, l'autre relatif aux coefficients A à indice impair. Les équations de ce dernier ( 920 ) groupe ayant toutes zéro pour terme indépendant, tous les coefficients A,, A3, A5,.. ., à indice impair sont nuls, et la résolution du premier groupe donne Xjn— C (7) I 3 I 5 1 5 I 7 I . I in -t- I I 3 2/2+3 I , I I l 2/2-1-1 2/2 4-3 4" — X X' x^ X, = C' I I 5, I 7 I 7 I 9 I 3 I 2/2-1-3 I 5 2/2-1-5 I I 1 I 2/2-t-I2/2-j-32/2-t^5 ' 4"+' X x" X' ..X' « 5. Ces formes nouvelles (6) et (7) que nous voulions faire connaître, peuvent être aisément démontrées à posteriori. En multipliant ces détermi- nants par x" et intégrant de — i à -f-i, on trouve de nouveaux détermi- nants qui ont chacun deux lignes identiques; ces déterminants sont donc nuls; par suite, en vertu du n°2, ceux dont ils dérivent ne diffèrent de X„ que par un facteur constant. » 6. Les principes de la théorie des déterminants appliqués à ces formes permettent d'ailleurs de trouver avec facilité les principales propriétés des . fonctions X„. Pour n'en citer qu'un exemple, remarquons que le détermi- nant P„ peut s'écrire a, — aoX rtj — a, X «2 — a, X. si l'on désigne, en général, par a^.j l'élément situé à l'intersection de la ligne r et de la colonne .y, 00 aura P»- dP„ d^u-t. par suite, ( 9'^' ) rfP dP tlP dP rf'P qui appartient à tous les déterminanls, devient ici „ „ _ f/P„+, _ / dP.. rf«„,„ \'^«n,n+. Donc pour toute valeur de .r qui satisfait à l'équation P„= o, on a p p --{^ÏJll c'est-à-dire que P„^., et P„_, sont de signes contraires. D'ailleurs comme X„ est égala?,, multiplié par une constante positive, on voit que pour toute valeur de x racine de l'équation X„= o, les fonctions X„+, et X„_, sont de signes contraires; d'où l'on conclut aisément que les, racines, de l'équa- tion X„ =: o sont féelles , inégales ,' comprises entre — i et -h i , et telles, (ju entre deux consécutives se trouve une et une seule racine réelle de l'équa- tion X„_, = o. » CHIMIE ORGANIQUE. — P7'od?«Ys(/e l' oxydation des acétones; par M.. C. Friedel. « En partant de l'hypothèse que les acétones sont des aldéhydes où un équivalent d'hydrogène est remplacé par un radical d'alcool, on devait supposer que, placées dans les circonstances où les aldéhydes dorjuent nais- sance à des acides, les acétones fourniraient les éthers correspondants. Aldéhyde. Acide acétique. C* W O^ -\- o^ H C'H.O.|„. Acétone. Acélale de mélhylc C^ H' 0= + 0* c/ IP 0- C*H' » C'était même là une des confirmations expérimentales les plus con- cluantes quepouvait recevoir la théorie deGerhardt sur ces corps. » L'expérience est venue donner entièrement raison à la théorie et mon- trer qu'en effet, par oxydation, les acétones se transforment en éthers. » Lorsqu'on suspend dans un grand ballon, au fond duquel se trouve du noir de platine, un tube rempli d'acétone, on peut au bout d'un ou deux jours, sans craindre une réaction trop vive, verser de l'acétone sur le noir ( 922 ) de platine. En renouvelant de temps à autre l'air du ballon, on sent bien- tôt se produire une odeur éthérée agréable différente de celle de l'acétone » Après huit jours j'ai ajouté un peu d'eau pour recueillir plus complète- ment les produits; transvasé dans un petit ballon, distillé au bain-marie, desséché au chlorure de calcium, et redistillé. Le liquide obtenu bouillait vers 60 degrés, et n'était pas solubledans l'eau en toute proportion comme l'acétone. » Soumis à l'analyse, il a donné des chiffres se rapprochant beaucoup de ceux qui représentent la composition de l'acétate de mèthyle, mais avec un léger excès de carbone et d'hydrogène, provenant sans doute d'un reste d'acétone que les lavages à l'eau n'avaient pu enlever. Liquide obtenu. • I. II. Acétate de mélhyle. Acétone. Carbone 49>4^ ^9>^^ 4^)64 62,06 Hydrogène 8,^3 8,48 8,it) 10, 34 )) Poiir mieux m'assurer de la nature de ce liquide, je l'ai fait chauffer au bain-marie, dans un tube scellé, avec une solution aqueuse de potasse. Ayant ouvert le tube et distillé, j'ai recueilli un liquide bouillant de 65 à 70 degrés. C'était de l'alcool méthylique mélangé d'acétone, ainsi que l'a prouvé une analyse; distillé avec de l'acide oxalique et de l'acide sidfurique, il a donné des cristaux d'oxalate de méthyle, » La potasse était en partie combinée à de l'acide acétique, que j'en ai séparé par distillation avec l'acide sulfurique. La liqueur acide distillée, saturée par l'ammoniaque et précipitée par l'azotate d'argent, a donné un sel d'argent renfermant 64,49 pour 100 d'argent. L'acétate en ren- ferme 64,66. » Il résulté de ces faits que l'acétone, en présence de l'air et du noir de platine, se transforme ^n acétate de méthyle. » La butyrone s'oxyde beaucoup moins rapidement. Cependant abandon- née sur du noir de platine, pendant huit jours dans un ballon ouvert, elle avait pris une forte odeur d'éther butyrique, et l'analyse a montré qu'elle renfermait un neuvième environ de butyrate de propyle. » Un fait remarquable et qui rend presque impossible la séparation de l'acétone et de l'éther auquel elle donne naissance par oxydation, c'est que ces composés distillent toujours à peu près à la même température, de sorte que l'introduction de deux molécules d'oxygène dans une acétone paraît en modifier à peine le point d'ébuUition. ( 9^3 ) « I/acétone bout à 56 degrés; l'acétate de méthyie à 58 degrés; la bii- tyroiie à i/|5 degrés; le butyratc de propyle, d'après le point d'ébuUitioii du butyrate d'éthyle, doit bouillir vers iSg degrés. Le méthyl-benzoyle bout à 198 degrés; l'éther méthyl-benzoïque à 198°, 5. » Cette difficulté de séparation rendait important de trouver un agent d'oxydation agissant d'iuie manière plus rapide et plus complète que le noir de platine. » Pour l'acétone ordinaire, cet agent est le permanganate de potasse, qui la transforme presque instantanément en éther méthylacétique. )> Ayant distillé de l'acétone deux fois sur un excès de permanganate de potasse en dissolution, j'ai obtenu une grande quantité d'un liquide ayant iu)e odeur éthérée agréable, et bouillant entre 58 et 63 degrés. L'analyse a donné Acétalc de mélhylo. Carbone 48, i5 48,64 Hydrogène 8,44 8,10 C'est donc de l'acétate de méthyie pur. » liH liqueur restée dans le ballon et filtrée, fait effervescence avec les acides; distillée avec de l'acide tartriqne, saturée par la soude caustique, et additionnée d'azotate d'argent, elle a donne à l'ébullition la réduction caractéristique de l'acide formique, et, après fillration et évaporation, une cristallisation d'acétate d'argent. On comprend qu'une partie de l'acétone soit entièrement brûlée en donnant naissance à de l'acide carbonique et à de l'eau. Quant aux acides formique et acétique, ils résultent probablement de l'action de la potasse du permanganate sur une portion de l'acétate de niéthyle formé. Il se produit de l'acétate de potasse et de l'alcool méthylique qui est immédiatement oxydé et transformé en acide formique. » Le permanganate de potasse sec oxyde beaucoup plus lentement l'acé- tone; c'est ce qui a pu induire en erreur M. Péan de Saint-Gilles, qui a annoncé, il y a quelque temps, que le permanganate n'a pas d'action sur ce liquide. Cependant après quatre ou cinq distillations, même en employant de l'acétone rectifiée à plusieurs reprises sur du chlorure de calcium, le liquide recueilli renferme une très-forte proportion d'acétate de méthyie. » Le permanganate de potasse en dissolution agit aussi à l'ébullition sur la bufyrone et sur le méthyl-benzoyle. Mais dans ce cas l'oxydation paraît aller trop loin. Avec la butyrone, j'ai recueilli à la distillation une portion C. R,, i85S, 2™' Semestre. (T. XLVIl, N» ! 5.) ' 23 ( 924 ) du corps primitif pur ; Butyrone. Trouvé. Carbone 73,68 73,i5 Hydrogène 12,28 12,21 » La liqueur restée dans le ballon renfermait du butyrate de potasse. « Il faudra avoir recours pour ces acétones à d'autres moyens d'oxyda- tion et revenir peut-être au noir de platine. » Il y a d'autant plus d'intérêt à trouver un procédé applicable à toutes les acétones, qu'outre la facilité qu'on y trouve pour préparer certains éthers difficiles à obtenir autrement, la transformation des acétones en éthers est un moyen d'étudier la constitution de certaines acétones isomé- riques et de s'assurer, par exemple, si dans la distillation d'un mélange de butyrate et de propionate de chaux, on obtient de l'éthyl-butyryle ou du propyl-acétyle. » CHIMIE ORGANIQUE. —5i/r la réduction de la nitrobenzine par l'étliylalc de soude; par MM. Béchamp et Saint-Pierre. (Extrait par les auteurs.) « L'alcool se comporte dans plusieurs circonstances comme agent réducteur assez puissant; nous avons eu l'idée de le faire réagir sur les dérivés hj^'poazotiques de plusieurs hydrocarbures et acides organiques, nous proposant de comparer son action à celle des agents qui réduisent si facile- ment la nitrobenzine, la nitronaphtaline, l'acide nitrobenzoïque, etc., à l'état de dérivés amidés. A cet effet, nous avons fait réagir, dans des tubes scellés, l'alcool et l'esprit de bois sur la nitrobenzine d'abord. La réaction ne commence que vers i5o ou 180 degrés, le mélange brunit, et à l'ouver- ture des tubes des gaz se dégagent; ils contiennent de l'acide carbonique, mais nous n'avons encore constaté la formation d'aucun autre composé connu. Ces recherches seront continuées. » Nous avons alors remplacé l'alcool par l'éthylate de soude, et nous avons vu apparaître les produits qu'engendre la nitrobenzine lorsqu'elle est soumise à l'action d'une dissolution alcoolique de potasse : l'azoxybenzide,, l'azobenzide, l'aniline, l'acide oxalique, l'acide carbonique et des composés bruns. On n'a pas encore donné l'équation de cette curieuse réaction; elle paraît impossible à déduire si l'on ne prend pour termes du premier membre que la nitrobenzine et la potasse. En effet, la potasse seule n'agit pas; d'autre part, lazoxybenzide, l'azobenzide, l'aniline, comparés à la nitrobenzine,. sont des produits de réduction; ils supposent l'intervention d'un agent 4- ( 9^5 ) réducteur, car ils contiennent tout le carbone du phéne; or la potasse est plutôt un agent d'oxydation. D'ailleurs l'acide oxalique, produit nécessaire et constant de la réaction, ne peut pas provenir du carbone phénique, son origine ici ne peut être que dans l'alcool. Par ces raisons, l'un de nous a pensé que l'alcool devait intervenir dans l'équation, et nous avons tenté de vérifier cette manière de voir. » L'alinine n'avait encore été recherchée que dans les produits ultimes de la distillation sèche de la nitrobenzine avec une solution alcoolique de potasse. Dans notre opinion, l'aniline doit se former en même temps que les autres produits. Nous avons fait réagir ro8 grammes de nitrobenzine siu- une masse butyreuse d'alcool et d'élhylate de soude contenant 44 grammes de ce dernier composé. La réaction ne s'établit que par l'élévation de tem- pérature, et vers 65 degrés, elle devient très-vive : l'alcool distille, et lorsque l'action s'est calmée, on chauffe à 90 degrés pour en chasser les dernières portions. Le résidu solide de l'opération a été repris par l'éther qui en dis- sout une partie dans laquelle nous avons constaté la présence de l'aniline. « Nous avons vu l'aniline se former d'abord par l'action de l'alcool sodé seul, se former ensuite par l'action de la chaleur sur des produits conte- nant sans nul doute l'azoxybenzide qui, comme on voit, se dédouble en aniline, azobenzide et un composé noir que nous avons retrouvé dans la cornue. ' •. » La portion que l'éther ne dissout point est au contraire très-soluble dans l'eau. Nous avons saturé par l'acide acétique : de l'acide carbonique se dégagea et un précipité brun, sur la décomposition duquel nous reviendrons plus loin, se produisit. Après filtration, la liqueur a été traitée par l'acétate j». .. de plomb; il se précipita une poudre blanche qui, décomposée par l'acide ^0^' sulfhydrique, nous fournit l'acide oxalique cristallisé. ' % » L'alcool sodé se comporte donc ici comme une dissolution de soude dans l'alcool. Nous avons essayé de représenter les éléments principaux de la réaction par les équations suivantes, dans lesquelles l'alcool intervient : L 2C'*H»NO'+C*H«0» = C'«H'N + C'='H»N+C*H=0» + 2HO. 1 Nitrobenzine. Alcool. Aniline. Azobenzide. Ac. oxuliquc. ■ i IL 4C'*H'NO*-l-C*H«0»=4C'='H«NO-f-6HO+ 4CO^ j Azoxybenzide. i , ■ » L'équation suivante peut encore exprimer l'action consécutive de l'al- 123.. ( 9^6) cool sur l'azoxybenzide : m. 8C'*H=N0 + C'H''0^= 2C' = H'N + 6C'^H»N + 4 CO' + 2 HO. » Mais pour admettre ces équations, il faut qu'il soit démontré que l'al- coolintervient effectivement dans la réaction. Nous avons institué dans ce but deux expériences; nous en rapportons une ici. Dans un appareil muni d'un condenseur convenablement disposé, nous avons fait agir 2 équivalents de nitrobenzine sur i équivalent d'éthylate. Poids de l'alcool et de l'éthylate engendré par 3''',37 de sodium 34 ,495 Nitrobenzine 35 , 000 Somme des poids d'alcool, éthylate et nitrobenzine 6g, 495 Poids du résidu après avoir chassé l'alcool et l'eau produite dans la réaction 43,368 Différence, alcool et eau dégagés 26, 127 Pesée directe, alcool et eau recueillis 25,957 Perte o, 170 » Discutons cette expérience : pour 3^", 87 de sodium, on obtient 9^*^,96 d'éthylate; d'après l'équation I, à 35 grammes de nitrobenzine réagissants répondent 28%565 d'eau qui doit se dégager avec l'alcool ; of Éthylate et alcool ... 34 ,495 Éthylate seul 9)96" Alcool libre 24 , 535 ......... 24 , 535 Eau dégagée 2 , 565 Somme de l'alcool et eau dégagés 27 , 100 Perte du poids du ballon 26, 1 27 Perte 0,973 » La première équation est donc vérifiée autant qu'elle peut l'être, et si l'on veut expliquer la perte, il suffit de la mettre sur le compte de l'eau re- tenue encore dans le ballon et sur le compte de l'alcool absorbé par les bouchons. Quant à l'alcool dégagé dans l'expérience, nous ferons remar- quer que son point d'ébullition était à 80 degrés; celui qui avait été em- ployé était de l'alcool absolu bouillant à 79 degrés. Cet alcool ne se trouble pas par l'eau , après l'ébuUition son odeur était franche. Seulement, chose qui nous a surpris, il contenait des traces d'ammoniaque, ce qui indique une réaction dans un sens anormal, mais trop peu considérable pour enta- cher d'erreur le résultat capital que nous voulions faire ressortir dans cette «f { 9^7 ) Noie, qui n'est destinée qu'à prendre date pour des expériences que nous poursuivons dans cette direction. » Nous avons constaté que le résidu de cette dernière opération était composé comme dans la première expérience. La solution éthérée contenait de l'aniline, un peu d'azoxybenzide que nous avons isolé à l'état cristallisé et des produits qui à la distillation donnèrent encore de l'aniline et de l'a/o- benzide. La portion du produit de la réaction que l'eau dissout a fourni par l'acide acétique le précipité brun dont nous avons parlé au commen- cement. Ce composé a été lavé à l'eau, à l'éther et enfin à l'acide acétique étendu pour enlever toute trace d'alcali, il nous a paru remarquable; c'est une poudre brune, non cristallisée, insipide et non volatile. Lorsqu'on le chauffe dans un tube, il se décompose tout à coup avec une sorte de défla- gration en produisant une vapeur jaune épaisse, beaucoup d'aniline et un nouveau composé noir qui nous a paru être encore azoté. Ce dernier com- posé nous a semblé analogue, sinon identique, au résidu noir que l'on ob- tient par la distillation de l'azoxybenzide. » Nous avons tenté l'analyse du précipité brun qui se décompose en fournissant de l'aniline. Il a donné en centièmes : Carbone 6i ,63 à 62,67 Hydrogène 4 >8^ * 5 ,54 Azote 14,26 » Nous n'osons pas tirer une formule de ces nombres, le composé n'ayant sans doute pas encore été obtenu à l'état de pureté; mais nous croyons être sur la voie de l'équation qui en rattache la formation à celle de pro-^ ,^ duits d'où il dérive. » ■ * CHIMIE. — Recherches sur les azotates de fer ; par M. A. Scheurer Kestxeh, « Mes recherches établissent les faits suivants : » 1°. Tandis qu'un acide de i,o34 de densité ne produit avec le fer que de l'azotate de protoxyde de fer et de l'ammoniaque, un acide de 1,073 donne un mélange d'azotates de protoxyde et de peroxyde de fer et de l'a- zotate d'ammoniaque, et un acide de 1,1 1 5 de densité ne produit plus que de l'azotate de peroxyde de fer et point d'ammoniaque. » 1°. Avec un acide d'une densité supérieure à i , 1 1 5, on n'obtient que de l'azolate de peroxyde de fer. i 928 ) » Mais l'azotate obtenu ainsi n'est point de l'azotate neutre pur, c'est un mélange d'azotate neutre et de plusieurs azotates basiques différents. » 3°. La quantité des sels basiques formés, ainsi que la chaleur dégagée dans la réaction, sont à peu près en raison directe de la concentration de l'acide employé. )i La concentration des liqueurs influe aussi sur la fermentation des sels basiques. » 4°- L'azotate neutre Fe=0% 3N0% 18 HO, cristallise seul ; les azotates sexquibasique et tribasique sont incristallisables, et leur présence entrave la cristallisation de l'azotate neutre. » 5°. L'azotate neutre n'est pas précipité de sa dissolution aqueuse par l'acide azotique, qui le décolore simplement. Les azotates sexquibasique et tribasique sont, au contraire, précipités par l'acide azotique. » 6°. L'ébullition avec l'eau décompose chacun des trois sels dont il est parlé. » L'azotate neutre, en se décomposant, donne un sel qui a pour for- mule aFe'O», NO% HO, formule qu'on peut interpréter ainsi Fe»0%NO», FeHP, HO. » L'azote sexquibasique donne un corps dont la formule est 3Fe*0», NO% 2HO = Fe^O'NO% 2 (Fe»0% HO). » L'azotaje tribasique donne un corps qui a pour formule 4Fe''0', N0% 3HO = Fe='0', NO^ 3(Fe='0», HO). » La série des azotates de fer contient donc les termes suivants ; Fe^'O', 3NO' Azotate neutre. Fe*0', 2NO' Azotate sexquibasique. Fe^O', NO' Azotate tribasique. aFe^O', NO*, HO Provenant de l'azotate neutre. 3Fe*0', NO', 2HO. . . . Provenant de l'azotate sexquibasique. 4Fe''0', NO', 3H0. . . . Provenant de l'azotate tribasique. » ( 929 ) CHIMIE. — Note sur la coloration des sels de manganèse et sur Coxalate de manganèse ; par M. A. Gorgeu. « La Note que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Académie est l'extrait d'un second travail auquel je me suis livré sur la coloration des sels de manganèse à l'occasion d'un fait intéressant que j'ai constaté depuis longtemps. 1) Avant de mentionner ce fait , je dois dire que M. Burin du Buisson a publié dans le Journal de Pharmacie et de Chimie (année i853) un Mémoire où il arrive à des conclusions différentes de celles qui terminent mon premier travail ; mais comme il a reconnu depuis que les modes de préparation qui l'ont conduit à ces résultats sont défectueux, il me semble inutile de les discuter. » Le fait dont l'étude constitue l'objet de celte Note est celui de l'exis- tence de deux oxalates de manganèse cristallisés et de couleurs différentes, dont l'un est rose et l'autre incolore. » .l'indiquerai d'abord leur mode de préparation, pour montrer que les circonstances dans lesquelles chacun d'eux prend naissance sont tres-dis.»- tinctes. » Le sel rose se prépare sous forme de belles aiguilles prismatiques roses en versant une solution froide d'acide oxalique dans un excès d'une solu- tion froide de sulfate de manganèse pur. Le sel blanc est plus difficile à obtenir sous forme de cristaux : il faut verser peu à peu, dans une solution très-chaude de sel de manganèsepur, une solution également chaude d'acide oxalique jusqu'à ce qu'un précipité commence à apparaître, et abandonner alors le mélange à un refroidissement très-lent. On obtient ainsi l'oxalate blanc sous forme d'octaèdres surbaissés. » J'ai fait des essais multipliés sur quelques sels de manganèse inso- lubles pour rechercher s'il existe une série de sels cristallisés incolores; jusqu'à présent il n'y a qu'un des oxalates qui m'ait paru jouir de cette propriété. » En présence de cette anomalie bien constatée, il m'a paru nécessaire de rechercher si l'existence simultanée des deux oxalates rose et incolore est inconciliable avec l'hypothèse d'une coloration rose inhérente aux sels de manganèse comme l'est aux sels de profoxyde de fer leur couleur vert clair. j^ .^ ( 93o ) » Dans ce but, j'ai examiné les deux oxalales sous le rapport de leur composition et de leurs propriétés ; voici à quels résultats je suis arrivé : » 1°. Les deux oxalates de manganèse diffèrent essentiellement par leur composition chimique ; celle de l'oxalate rose est en effet représentée par la formule C^O' Mn03 HO, tandis que la composition du sel incolore l'est par CO'MnOaHOfi). » a°. Les deux oxalates, quoique appartenant au même système cristallin, présentent, ainsi que M. Des Cloizeaiix a bien voulu s'en assurer, des formes qui paraissent incompatibles. » Enfin l'étude que j'ai faite de l'affinité de ces deux corps pour leur eau de cristallisation m'a prouvé que celte propriété chimique n'est pas du tout la même dans l'un et l'autre sel. En effet, tandis qu'exposé à l'air le sel blanc n'éprouve aucune altération, le sel rose perd avec le temps un équiva- lent d'eau et se transforme en sel blanc C-O'MuO 2 HO; taudis que dans le vide le sel blanc ne change pas de poids, le sel rose laisse dégager la plus grande partie de son eau sans perdre, cette fois, sa transparence et sa cou- leur; enfin, tandis que dans l'étuve à une température voisine de 95 degrés le sel blanc n'éprouve pas d'altération, le sel rose laisse dégager les -^ de son eau et conserve après cette décomposition nue teinte faiblement rosée. » En présence de ces résultats, et si l'on admet qu'un simple changement dans la disposition des molécules ou dans l'état d'hydratation d'un corps puisse correspondre à un changement dans sa couleur, il ne me paraît pas exagéré de supposer que cet effet soit produit dans un sel dont la composi- tion chimique et quelques-unes des propriétés physiques et chimiques ont été modifiées. » En résumé, l'existence simultanée des deux oxalates rose et blanc n'est pas essentiellement contraire à l'hypothèse qui attribue une coloration propre aux sels de manganèse, puisque l'absence de couleur de l'oxalate à 2 HO peut résulter des différences chimiques et physiques qui existent entre lui et le sel rose. » <, (,i) Au moment de publier cette Note, j'apprends que M. Ci 03s {CItimical Gazette, iSS^) a été cdndiiit avant moi à ces mêmes formules. tél&âk^'. ( 93i ) CHIMIE. — Note sur iacélate d'alumine; par M. Ch. Tissier. 0 Si l'on dissout de l'alumine gélatineuse dans de l'acide acétique, de manière à obtenir une liqueur qui marque 8 à 9 degrés à l'aréomètre de Baume, et que l'on conserve cette dissolution dans des flacons bien bou- chés, on s'aperçoit au bout d'un certain temps (1) qu'il s'est déposé ;iu fond des flacons un précipité blanc plus ou moins cristallin renfermant toute l'a- lumine, tandis que la liqueur est devenue fortement acide et no renferme plus que des traces de cette base. Ce précipité est insoluble dans l'eau, se dissout assez difficilement dans les acides étendus et avec une grande faci- lité dans les alcalis caustiques. » D'après Gay-Lussac, les dissolutions d'acétate d'alumine qui renfer- ment un peu de sulfate de potasse ou de soude se troublent par la chaleur, mais reprennent leur limpidité en refroidissant. Attribuant la décomposition spontanée que je viens d'indiquer à une cause analogue, j'ai cherché dans le précipité la présence de la soude ou de la potasse ; mais je n'ai trouvé que des traces insignifiantes cfe ces deux corps. J'ai alors soumis à l'ana- lyse plusieurs de ces dépôts cristallins formés dans des liqueurs diverses, pendant des espaces de temps très-différents, et je leur ai trouvé une com- position bien constante qui répond à la formule AFO«2(C*H'0')-+-6HO, c'est-à-dire qu'au lieu de renfermer 3 équivalents d'acide acétique, qui sont nécessaires pour constituer le sel neutre, le sel insoluble qui se précipite n'en renferme plus que a équivalents. Le reste de l'acide acétique reste en dissolution dans la liqueur. » J'ai suivi pour l'analyse un procédé qui n'est pas nouveau et dont la simplicité est une garantie d'exactitude. )) Je dissous dans un poids connu d'une liqueur alcaline dont je connais le titre, un certain poids de l'acétate à analyser. La différence de titre de la liqueur avant et après la dissolution me donne l'acide acétique combiné à l'alumine. » Trois analyses faites sur des quantités de matière différentes m'ont fourni les chiffres suivants : (1) Huit à quinze jours et même plusieurs mois. C. R., i858, 2"" Semestre. (T. XLVII, N» 23.) I ^4 (932) 1. 2. 3. MOYENNE. NOMBRES calculés. Alumine Acide acétique . . . 33,98 66,02 34.31 65,69 34,80 65, 20 34,36 65,64 33,55 66,45 Al =13,75 100,00 100,00 100,00 100,00 100, 00 Formule: APO' ^(C^H'O'). » I^a détermination de l'eau a été faite en dosant par la calcination et l'incinération l'alumine du sel séché à la température de a5 degrés et en déduisant le poids effectif de cette base et de l'acide acétique calculé. )) La moyenne de deux déterminations m'a donné : Alumine 24 ,63 Acide acétique 48>';7 Eau 26 ,60 » Le calcul indique pour la formule Al'O' 2AC + 6HO Alumine 24,83 Acide acétique 49 > ' ^ Eau 26 , 02 » La décomposition lente et spontanée qui fait que l'alumine tenue en dissolution par l'acide acétique passe peu à peu à l'état de combinaison insoluble, sans qu'il soit nécessaire pour cela de la moindre élévation de température, pourrait peut-être expliquer la différence des résultats obtenus dans les applications de ce composé au mordançage des toiles peintes, lors- qu'il est conservé plus ou moins de temps. » M. Sauzède adresse de Carcassonne un Mémoire sur la nature et le trai- tement du choléra asiatique. Ge Mémoire, destiné au concours ponr le prix du legs Bréant, est ren- (933) voyé à l'examen de la Seclion de Médecine et de Chirurgie constituée en Commission spéciale. L'Académie renvoie à la^ même Commission lui Mémoire adressé de Bernwiller (Haut-Rhin), par M. Pilarski; une Note de M. Gaffney, en- voyée de Washington, comté de Davies (Etat d'Indiana); enfin une Note de M. Marchal, de Lunéville, et une de M. Frogier. La séance est levée à 5 heures et demie. F. ^ BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu, dans la séance du 29 novembre i858, les ouvrages dont voici les titres : De l'Emploi des urines et des eaux vannes en agriculture ; parMM. Chevallier père et fils, et M. Hervé-Bonnemains ; i feuille in-S". Philosophie mathématique et médicale de la vaccine; par E.-A. Ancelom. 2* édition. Paris, iSSg; in-12. Recueil de travaux lus à la Société médicale allemande de Paris; publié par MM. H. Meding et A. Martin; i" année. Paris, i856; in-8°. Moteur gratuit. Les marées employées comme force motrice. Appareil à marées. Applications diverses de cet appareil par Louis RoussiLHE. Paris. i85q; br. in-S". Dictionnaire français illustré et encyclopédie universelle; 65^-67* livr.; in-4". Délia... De la Loi Jondamentale des verges vibrantes et des tuyaux à bouche. Neuvième Mémoire du professeur F. Zantedeschi. Vienne, i858; br. in-B". Verhandelingen... Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Batavia; tome XXVL Batavia, 1 854- 1867; in-4°. Tijdschrift... Journal de linguistique, de géographie et d'ethnographie in- diennes, publié par la Société de Batavia. Nouvelle série, t. III; année i856, livraisons i à 6. Batavia, 1 856-57; Jn-8°- Bijdragen... Mémoires de zoologie , publiés par la Société royale zoologique Natura artis magistra d'Amsterdam. Livraisons 4, 5, 6; in-4''; 1 852-54. ( Complément transmis par M. Vrolik.) . . ^, .^ Ueber... Sur l'existence d'un milieu résistant et des espaces célestes; par M. J.-F. Encke, directeur de l'observatoire astronomique de Berlin. Berlin, i858; br. in- 8°. 124.. ( 9^4 ) L'Académie a reçu dans la séance du 6 décembre i858 les ouvrages dont voici les titres : Conseil général du Loiret. Session ordinaire de i858. Procès-verbal. Or- léans, i858; I vol.in-8''. Observations sur le terrain nummulitique de la province de Barcelone; par M. Alexandre Vézian; br. in-8°. (Extrait du Bulletin de la Société Géologique de France, a* série, t. XIV.) Essai d'une classification des terrains compris entre la craie et le système miocène exclusivement ; par le même; br. in-8°. (Extrait du même Bulletin, a" série, t. XV.) Mémoires de V Académie impériale des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, 5* série, t. II. Toulouse; i858; in-8°. Lezioni orali... Leçons orales de Ctiimie générale faites dans un cours parti- culier pendant l'année 1 849-i85o ; par le professeur G. Taddei; Chimie orga- nique. Vol. VI. Florence, x85'j; in-12. (Accompagné d'une addition et table générale.) Lezioni... Leçons, Mémoires et articles concernant différentes questions d'as- tronomie théorique et pratique ; par le professeur Ragona, directeur de l'ob- servatoire de Palerme. Vol. I", fasc. 1. Palerme, i857;in-8'*. SuUa... Sur l'origine et sur tes indications des globules incolores du sang qu'elles fournissent; Note du professeur A. TlGRl. Bologne, i858; br. in-8°. Studi... Etudes sur les transformations corpusculaires; par M. G. Gallo. I de feuille in-12. Den magnetiske... Changements de l'inclinaison magnétique dans l'hémi- sphère nord et dans l'hémisphère sud; par M . C. Hansteen. Copenhague, 1 857 ; br. in-4?. Das Phantom... Le fantôme des impondérables en physique: Essai d'une nouvelle théorie du magnétisme et de l'électricité dans leurs rapports avec la lumière et la chaleur ; par M. Ph. Spiller. Posen, i858; br. in-8°. Untersuchungen... Becherches sur l'histoire naturelle de l'homme et des animaux; parM. 3. MOLESCHOTT ; IV* vol., 4* hvr.; V* vol., i" livr.; in-S". The spécifie... Remède spécifique pour prévenir ou guérir le choléra, le typhus, la fièvre scarlatine, etc., etc.; par M. Alfred Fennings. Londres; bro- chure 10-8". ( 9^5 ) PCBLICATIONS PÉKIODIQUES REÇUES PAR l' ACADEMIE PENDANT LE MOIS DE NOVEMBRE ISS8. Annales de t' Agriculture française, ou Recueil encyclopédique d'Agriculture; t. XII, n^'S-io-jin-S". Annales de la Propagation de la foi, n° i8i ; in-8". Annales des Sciences naturelles, comprenant la Zoologie^ la Botanique, l'Ana- tomie et la Physiologie comparée des deux règnes et P histoire des corps organisés fossiles; li^ série, rédigée, pour la Zoologie, par M. MiLNE Edwards; pour la Botanique, par MM. Ad. Brongniaht et J. Decaisne ; tome IX, n° 2 ; in-S". Annales forestières et métallurgiques; octobre i858 ; in-8°. Bibliothèque universelle. Revue suisse et étrangère; nouvelle période; t. III, n» 1 1 ; in-8°. Boletin... Bulletin de l' Institut médical de Faïence ; septembre et octobre i858; in-H". Boston... Journal d'Histoire naturelle de Boston; vol. 6, n° 4; in-8°. Bulletin de C Académie impériale de Médecine ; t. XXIV; n°' a-4; in-8°. Bulletin de [Académie royale de Médecine de Belgique; a* série, t. I. n"' 9 et 10; in-8°. Bulletin de l'Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique; 27* année; 2* série, t. V, n°' g et 10 ; in -8°. Bulletin de la Société académique d' Agriculture , Belles-Lettres, Sciences et Arts de Poitiers; année 1857; i" semestre i858; in-8°. Bulletin de la Société de Géographie ; [\^ série, t. XVI; septembre et octobre i858;in-8°, Bulletin de la Société de [Industrie minérale; t. III, 4* livraison in-8°; avec atlas in-f°. Bulletin de la Société française de Photographie; novembre i858; in-S". Bulletin de la Société Philomatique de Bordeaux; 2* trimestre i858; in- 8°. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences ; 2* se- mestre 1 858, n°' 17-21 ; in-4°. Cosmos. Revue encyclopédique hebdomadaire des progrès des Sciences et de leurs applications aux Arts et à l'Industrie; t. XIIl, i8*-2i* livraisons; in-S". ( 936 ) ■■ Il nuovo Cimetito... Journal de Physique et de Cliiniie pures et appliquées; septembre i858; in-S". Journal d'Agriculture pratique; nouvelle période, t. II, n°2i ; in-8°. Joumalde Chimie médicale , de Pharmacie, de Toxicologie ; novembre 1 858 ; in-8°. Journal de l'Ame; novembre i858; in-8°. Journal de la Société impériale et centrale d'Horticulture ; octobre 1 858 ; in-8"'. Journal de iVlathématiques pures et appliquées, ou Recueil mensuel de Mé- moires sur les diverses parties des mathématiques, publié par M. Joseph LiouviLLE; août i858; in-4°. Journal de Pharmacie et de Chimie; novembre i858; in-8°. Journaldes Connaissances médicales et pharmaceutiques ; n°* 4"6;in- 8°. Journal des Vétérinaires du Midi ; octobre i858; in-S". Lu Correspondance littéraire; novembre i858; in-8°. L Agriculteur praticien; n''4; in-8°. La Revue thérapeutique du Midi, Gazette médicale de Montpellier ; t. XII, n°' 2 1 et 22; in-8''. L Art dentaire, octobre i858; in-S°. V Art médical; Journal de Médecine générale et de Médecine pratique, novembre i858; in-8°. Le Moniteur des Comices et des Cultivateurs; t. V, n"' i-4; in-8''. Le Moniteur scientifique du chimiste et du manufacturier ; ^5^ et 46* livraisons; in-4°- Le Progrès; Journaldes Sciences et de la profession médicale; n"* 45-48; in-8*'. Le Technologiste ; novembre 1 858 ; in-8°. Nouvelles Annales de Mathématiques. Journal des Candidats aux Ecoles Polytechnique et Normale ; novembre i858;in-8°. Magasin pittoresque ; novembre i858; in-S". Monatsbericht... Comptes rendus des séances de l'Académie royale des Sciences de Berlin; aoîit i858; in-8°. Montpellier médical : Journal mensuel de Médecine ; novembre 1 858 ; in-8''. Nachrichten... Nouvelles de l'Université et de i Académie des Sciences de Gottingue; n°* 20 et 21 ; in-8°. Pharmaceutical... Journal pharmaceutique de Londres ;yol. XVIII, n" 5; in-8°. ( 937 ) Proceedings. . . Procès-verbaux de la Société Zoologique de Londres ; n°' 36 1 - 369; in-8°. Proceedings... Procès-verbaux de la Société d'Histoire naturelle de Boston, mai 1857-avril i858; in-8''. Recueil des Actes de T Académie impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux; 2* trimestre i858; in-8°. Répertoire de Pharmacie; novembre i858; in-8°. Revista... Revue des travaux publics ; 6" année; n°' 20-22; in-4°. Revue de Thérapeutique médico- chirurgicale ; n" 21 ; in-8°. Société chimique de Paris. Répertoire de chimie pure et appliquée. Compte rendu des progrès de la chimie pure enFranceet à l'élranget,parM. AD. WuRTZ; Compte rendu des applications de la chimie en France et à l'étranger par M. Ch. Barreswil, I*" et 2" livraisons ; 10-8°. Société impériale de Médecine de Marseille. Bulletin des travaux ; octobre 1 858; in-8". Gazette des Hôpitaux civils et militaires; n"' 129-140. Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie; n°* /|5-48. Gazette médicale de Paris; n°' 45-48. Gazette médicale d'Orient i novembre i858. LaColoration industrielle; n°' 19 et 20. La Lumière. Revue de la Photographie ; n"' 45-48. L'Ami des Sciences; n"^ L^S-/iS. La Science pour tous; n*" 5o et 5 1 . * Le Gaz; n"' 28-3o. Le Musée des Sciences; n°* 28. L'Ingénieur; octobre i858. 'C ( 938 ) ERRAT ,4. (Séance du 29 novembre i858.) 0,031679 Page 847, ligne i?. ... au lieu de o,o3i634, Usez 10" ,. ,. , 75,08 7'>72 » ligne 20. . . au lieu de ■> lisez ~ —• 6 10'» 10'» » ligne ?,2 . . . au lieu de 3", 472 .. 3", 3 16 1 200 1 200 Page 848, ligne 24 ■ • • ""■ ''*" '^^ 'j^j '""^^ 6000.' Les calculs indiqués dans cette dernière page supposent que la parallaxe du soleil est 9", 56 pour Mercure et 2",8 pour la comète de Donati réduite à son noyau et à la moyenne distance de Mercure. La masse de la comète, rapportée à celle du soleil, est d'ailleurs supposée 43 de io"x355ooo COMPTE RENDU DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 13 DÉCEMBRE 1858. PRÉSIDENCE DE M. DESPRETZ. MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS / DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. l I M. LE Président de l'Ixstitut rappelle que la prochaine séance trimes- trielle des cinq Académies aura lieu le 5 janvier prochain et invite l'Acadé- mie à lui faire savoir en temps opportun quels sont ceux de ses Membres qui seraient disposés à y faire des lectures. ASTRONOMIE. — Réponse à la critique de M. Le Verrier, suivie dune seconde Note sur la figure des comètes et [accélération de leurs mouvements; par M. Faye. « La discussion force à préciser les idées et finit souvent par donntr aux théories bien fondées leur véritable valeur. C'est ainsi que je suis conduit à présenter aujourd'hui à l'Académie, avec plus de confiance, mon opinion sur l'accélération de la comète d'Encke. Mais je vais auparavant répondre aux critiques de M. Le Verrier. {Comptes rendus, 6 décembre. j » Je rencontre en premier lieu une observation parfaitement fondée, celle qui est relative à l'influence du mouvement du milieu résistant sur l'orbite de la comète d'Encke. Cependant notre savant confrère reconnaîtra, je pense, que si l'objection ne porte pas juste quand il s'agit de cette comète, qui dépasse à peine l'orbite de Mercure, il en serait tout autrement si la co- mète à courte période était transportée dans la région si voisine du soleil que la grande comète de i843 a traversée. La résistance du milieu, appliquée, par exemple, à l'orbite de 7 ans calculée par M. Clausen, produirait une accélération énormément plus grande, et la moindre excentricité dans les C. R., i858, a«>« Semestre. (T. XLVIl", N» 24.) « 25 ( 94o ) mouvements du milieu donnerait lieu certainement à des dérangements très- marqués pour les autres éléments. Mais je reconnais, avec M. Le Verrier, qu'en ce qui concerne la comète d'Encke il n'y aurait pas lieu de tenir compte de cette influence. » Quant aux autres arguments de M. Le Verrier, je ne saurais leur accorder la même valeur. Abordant la visibilité du milieu résistant, par exemple, M. Le Verrier, pour exagérer la rareté de ce milieu, est conduit à exagérer beaucoup celle de la comète qui le traverse. « Loin qu'elle soit visible à » l'œil nu, dit notre savant confrère, on ne peut l'observer que dans de » bonnes lunettes... » Et, partant de là, il arrive à cette conclusion, que mes raisonnements sont inacceptables. Mais M. Le Verrier exagère; la co- mète d'Encke est parfaitement visible à l'œil nu lorsqu'elle se présente dans des conditions favorables. Elle n'est télescopique, comme la magnifique co- mète de M. Donati l'était pendant tout le mois de juin (i),.que lorsqu'elle est trop éloignée de la terre et surtout du soleil. La comète d'Encke a même un noyau que M. de Struve comparait, en 1828, à une étoile de sixième gran- deur et qui brillait, à une autre apparition, comme une étoile de quatrième grandeur. Elle a même des auréoles comme la comète de Donati, et, comme elle aussi, elle a une queue qui se développe pendant une quarantaine de jours vers l'époque de son passage au périhélie. Je le répète, la comète d'Encke se voit parfaitement à l'œil nu, à moins de circonstances défavo- rables ; ce n'est pas une comète de première grandeur, tant s'en faut, mais ce n'est pas non plus un astre exceptionnel par sa faiblesse. Cela posé, examinons quelle résistance le milieu opposerait, non plus au noyau, dont la densité relative doit être assez notable puisqu'il peut briller à l'œil nu comme une étoile de quatrième grandeur, mais à une partie quelconque de la queue qui cesse de faire corps avec l'astre lui-même. En admettant que la densité de cette queue est 100 000 fois moindre que celle de la co- mète, je resterai bien au-dessous de la vérité, car ou verra plus loin que cette densité relative conviendrait bien plutôt aux auréoles brillantes d'une comète qu'aux parties extrêmes de sa chevelure. Eh bien, la résislgnce du milieu étant en raison de sa densité et en raison inverse de celle du mobile, si elle produit en 1200 jours une accélération de 58" sur la comète, elle déterminera dans le même temps une accélération looooo fois plus forte, ou plutôt, et pour ne pas abuser de formules différentielles, la queue ne tarderait pas à tomber sur le soleil. Mon raisonnement serait faux si la • ■■■ , . ,f- ^ (i) J'aurais pu ajouter, et pendant les mois de juillet et d'août, car, d'après M. Donati lui- même, sa comète n'est devenue visible à l'œil nu que le 3 septembre. ( 9.4» ) comète d'Encke était elle-même une pure nébulosité comparable aux queues des autres astres; mais on vient de voir que sur ce point l'opinion de M. Le Verrier n'est pas conforme aux faits. » Il n'est donc pas à croire qu'un milieu capable de produire 58" d'accé- lération sur une comète, dans une région limitée (i), soit incomparablement plus ténu que des nébulosités légères que nous voyons circuler dans le ciel. D'ailleurs la différence de densité, en ce qui concerne la visibilité, sera am- plement rachetée par l'épaisseur énorme du milieu et surtout par ce fait que, les couches se rapprochant de plus en plus du soleil, leur éclat doit croître très-rapidement. » Venons-en maintenant à la lumière zodiacale. M. Le Verrier trouve sur- prenant qu'il ne me soit pas même venu à l'esprit que cette lumière put être le milieu résistant lui-même. Je retournerai l'argument en disant que s'il en était ainsi, j'aurais eu au moins raison de soutenir que le milieu résistant doit être visible. Mais le fait est que je n'y ai pas pensé un seul instant; car la plupart des astronomes ont toujours cru que cette lumière devait être attribuée à des anneaux nébuleux, circulant autour du soleil à de grandes distances, en deçà et même au delà de l'orbite de la terre, anneaux aux- quels M. Arago attribuait l'apparition plus ou moins régulière des étoiles filantes. Si l'on voulait absolument que la lumière zodiacale fût l'indice visible du milieu résistant, je demanderais d'abord la preuve que la co- mète d'Encke le traverse : encore faudrait-il que la comète le rencontrât quelque part pour éprouver sa résistance, au moins pendant quelques jours. » C'estqu'ilme semble impossible que ces anneaux, subordonnés ou non au soleil, s'étendent jusqu'au soleil, et j'en dirai volontiers la raison, que M. l,e Verrier paraît désirer de connaître. On sait depuis Cassini, c'est-à-dire depuis qu'on observe la lumière zodiacale, que cette lumière est tout à fait comparable, pour son intensité, avec celle des queues de comètes. En i843, lors de l'apparition subite de la grande comète de cette année, tous les astronomes de l'Observatoire étaient réunis sous lat direction de M. Arago pour étudier la lumière de ces deux phénomènes. On fit des expériences de polarisation et d'intensité d'autant plus comparables entre elles que, la queue de la comète s'élevant de l'horizon comme la lumière zodiacale, l'extinc- tion de l'atmosphère était égale pour tous les deux. Or, de l'avis de tous, la (i) Cet effet ne se répartit pas uniformément sur les 1200 jours de la révolution totale ; d'après M. Encke, la majeure partie répond aux 5o jours qui comprennent le passage au périhélie. '^"^ '■ ' *, (940 queue était moins brillante que la partie centrale de lumière zodiacale (i). Kli bien, cette même queue avait été vue en plein jour, à l'œil nu, tout près du soleil, quelques jours auparavant, par beaucoup d'observateurs, en Italie, en Amérique et en mer près du Cap de Bonne-Espérance, avec cette seule précaution (je parle ici des observateurs de Parme) de masquer le soleil p;tr un pan de mur ou une cheminée. » Il est bien vrai qu'alors la queue était beaucoup plus rapprochée «lu solpil, mais il en serait de même à fortiori d'un milieu résistant qui s'éten- drait jusqu'à cet astre. Or on n'aperçoit ainsi en plein jour aucune trace de la lumière zodiacale; bien plus, et c'est là le point décisif, on ne la soupçonne même pas lorsque le soleil est masqué, non par un mur qui n'ôte rien à l'éclat du jour, mais par la lune qui ne laisse à l'atmosphère que la pâle illumination de l'auréole des éclipses totales. » Voilà une partie des raisons qui m'ont fait adopter, depuis bien long- temps, l'opinion d'Eulerque la lumière zodiacale ne s'étend pas jusqu'au soleil, ni même à beaucoup près, oserai-je ajouter, jusqu'à la région que la comète d'Encke traverse à son périhélie. Certes je crois à beau- coup d'existences invisibles, mais dans certains cas, comme celui dont je viens de parler, on admettra sans peine que l'invisibilité est, sinon une preuve absolue, du moins une bien forte présomption de non-existence. » Je passe à vme difficulté qui m'a beaucoup plus embarrassé. M. Le Verrier me reproche de confondre deux hypothèses contraires, celle de l'émission et celle des ondulations, et d'en faire im amalgame tout à fait irrationnel. Après l'avoir soigneusement examinée, je n'y ai pu voir qu'une simple querelle de mots que je me suis attirée, je l'avoue, par les précau- tions mêmes de langage auxquelles j'ai eu recours : je voulais éviter de blesser les physiciens en paraissant remettre sur le tapis une hypothèse dis- crédilée. La preuve qu'il s'agit ici d'une question de mots, c'est que toute la page 894 des Comptes rendus serait rendue inutile si je disais simplement : e suis un des dernicrs'partisans de la doctrine de l'émission. Mais voici une déclaration bien différente qui exprime beaucoup mieux ma pensée. Les phénomènes cométaires sont dus à une force répulsive, qui réside dans le soleil, et qui, pour les matières réduites à une ténuité excessive, peut l'emporter sur la gravité. Les choses se passent comme si ces radiations solaires, dont j'ignore le nom, consistaient en une émission continuelle de molécules lancées par tous les points du disque du soleil et dans toutes les directions, avec une vitesse égale à celle des radiations lumineuses ou calo- (i) Astronomie populaire , tome II, page 198. (943) •■ rifiqucs. De là l'expression algébrique de cette force, sur laquelle on pourra d'ailleurs revenir. Pour ce qui est de savoir si une telle émission a lieu réellement, je ne m'en inquiète pas plus que de comprendre comment se propage la gravité, et comment elle agit à distance, d'un corps à l'autre, molécule à molécule, à travers des épaisseurs quelconques de matière. » Il me suffit d'avoir montré que, quand bien même on admettrait, au pied de la lettre, qu'une déperdition de la masse solaire dût être la conséquence de ces radiations, l'équation séculaire qui en résulterait serait encore plus insensible pour les comètes que pour les planètes (i).Quant à ces dernières, on sait, car Laplace l'a prouvé, que cet effet serait insensible pour la terre et la lune, pourvu que la diminution delà masse du soleil n'atteignît pas, en aooo ans, la — — ^ partie de sa masse entière. 2OOOO0O ' » J'ajouterai maintenant quelques mots afin de préciser les idées émises dans ma précédente Note. En admettant l'impulsion des rayons solaires, telle qu'elle est analysée dans la Mécanique céleste, il y a lieu de distinguer deux composantes, l'une dirigée datis le sens du rayon vecteur, l'autre on sens contraire de la vitesse tangentielle de la comète. Si on désigne par H un coefficient dépendant de la nature, de la surface et de la masse de la comète, par v sa vitesse tangentielle, par r sa distance au soleil, par $ celle de la lumière, ces deux composantes seront -y et —• Or, en accordant que la deuxième force jouant, si l'on veut, le rôle d'une résistance, explique l'accélération de la comète d'Encke , que devient la première qui repré- sente une répulsion? Opposée à la gravité, son action sera insensible sur les planètes, à cause de leur masse et de leur forte densité; mais en sera-t- il de même pour les comètes? Voici ma réponse. Si l'on désigne par A* l'in- tensité de l'attraction solaire à la distance i, la différence des forces agissant sur la comète d'Encke sera A^ — Hô, à la même distance. Or d= looooA, H= — — ;^— ? k* = o,ooo3, k = 0,0172. De là il résulte que, 5 pour la comète, k^ doit être diminué de — -^ et par suite quand on calcule la durée de la révolution avec un grand axe donné et avec la valeur or- dinaire de la constante k, on trouve une valeur trop grande de de jour. M. Encke jugera si cette minime correction ne mériterait pas d'être employée dans ses calculs. Mais là ne se borne pas, ai-je dit, l'effet de la force que nous étudions. « Je passe, en effet, à la formation de la queue et, uniquement pour fixer (i) Voir les Comptes rendus du 29 novembre et la dernière page du numéro suivanti ( 944 ) les idées, je vais indiquer pour quelle densité la répulsion solaire peut l'em- porter sur la gravitation. L'auréole de la comète deDonati avait un rayon lo fois plus grand au moins que le noyau : sa densité moyenne devait donc être looo fois moindre à masses égaies. La masse devait être beaucoup plus petite, looo fois, je suppose; ce qui donnerait pour densité relative —^- Cela posé , considérons une partie de cette auréole ayant même figure que le novau ; le coefficient H se trouvera réduit au moins dans le rapport des densités, et sa valeur serait dès lors — ^- La composante que nous examinions tout à l'heure sera donc, pour la distance i, P ^ = — 0,000247. Cette force est presque égale à la pesanteur, mais elle est dirigée en sens inverse, en sorte que, sous son action, les molécules qui composent l'auréole devront fuir le noyau et le soleil. Une simple diminution de la densité, évidem- ment imputable à la chaleur solaire, suffit donc pour produire cet effet. Il faut ajouter que toutes les molécules ne fuiront pas ainsi : les plus compactes resteront avec le noyau et lui communiqueront leur impulsion ; les plus légères seront emportées, surtout sur le contour extérieur de l'au- réole, et iront former la queue. » Outre cette force qui agit dans le sens du rayon vecteur, les molécules entraînées conserveront leur vitesse tangentielle (je néglige ici la très-petite quantité, diminuée, si l'on veut, de la très-petite quantité correspondante — - ou — — • 1 La courbe décrite par une de ces molécules sous l'action 10' 10" / ' de la force répulsive —'^ — -t et en vertu de la vitesse tangentielle de la comète, sera une hyperbole ayant son foyer au soleil (i); seu- lement ce ne sera plus la branche affectée à la gravitation ordinaire (2), mais la branche opposée, celle qui tourne sa convexité au soleil et que la mécanique céleste n'avait jamais dû prendre en considération. Cela posé, pour se faire aisément une idée géométrique de la formation de la queue, marquez jour par jour la position de la molécule actuellement émise sur son orbite hyperbolique tangente à l'orbite de la comète, en tenant compte de (1) En négligeant l'attraction du noyau, qui est d'ailleurs insensible, même à une très-pe- tite distance. Quant aux planètes, si de tels mouvements pouvaient se produire à l'extrême limite de leurs atmosphères, ce que semblent indiquer (pour la terre) la lumière zodiacale et les apparitions des étoiles filantes, l'attraction du noyau sérail, au contraire, prépondérante, et la question se compliquerait beaucoup. (2) On trouve dans le Catalogue des comètes quelques orbites hyperboliques assez carac- térisées. ( 945 ) la constance des aires décrites par les rayons vecteurs de la molécule et du noyau, et de leur égalité mutuelle. Le lendemain considérez une autre mo- lécule séparée également de la comète, et marquez également sa position jour par jour sur son hyperbole particulière. En continuant cette construc- tion, vous aurez sur l'épure les positions occupées dans l'espace, à une même date quelconque, par les molécules séparées les jours précédents. En unissant ces positions par un trait continu , la courbe obtenue pourra être considérée comme l'axe curviligne de la queue. Or il est aisé de voir que, dans les hypothèses les plus larges sur la vitesse d'émission, on aura toujours ainsi une courbe convexe du côté où marche la comète, plus for- tement courbée à l'origine qu'à l'extrémité, et affectant à l'origine la direc- tion du rayon vecteur (i). Si, au lieu d'une molécule, on considère toutes celles qui jaillissent de l'auréole, on aura la queue complète, allant en se dilatant vers son extrémité par l'effet du mouvement hyperbolique, et sans doute aussi parce que les radiations solaires sont comprises dans les cônes circonscrits au soleil et à la tête de la comète. M En se reportant à la comète de Donati, pour laquelle le coefficient H a sans doute une autre valeur, on aura ainsi une idée assez nette de la cause qui a produit le magnifique spectacle auquel nous avons assisté il y a deux mois; on se rendra compte de la formation de la queue, de son secteur obscur produit par l'interposition du noyau, de son transport dans l'espace et de son rapide développement. D'après cette explication, les tranches successives de la queue appartiendraient à des époques d'émission diffé- rentes, et sa courbure serait en relation directe avec la nature particulière de ses molécules autant qu'avec la vitesse du noyau. Les détails de la tète, tels que la courbure en arrière des rayons extrêmes de l'émission nucléale, la virgule notée par les observateurs, l'excentricité du noyau, etc., se ratta- cheraient aisément à l'action d'une seule et même force, combinée avec des particularités physiques faciles à imaginer. On peut même prédire ce qui arrivera si l'émission nucléale cesse avant la disparition de la queue : la tête et la queue paraîtront disjointes ; elles s'écarteront progressivement l'une de l'autre, mais elles sembleront encore marcher de conserve sur leur espèce de développante hyperbolique de l'orbite, jusqu'au moment où elles disparaîtront pour l'œil de l'observateur. (Voir plus tard les observa- tions que l'on fait actuellement dans l'hémisphère austral.) (i) Dans le cas très-particulier d'une orbite circulaire et d'une compensation sensiblement exacte entre la gravité et la radiation solaires, la courbe de la queue ( dans le plan de l'or- bite) serait évidemment une développante de cercle. (946 ) » Lorsqu'on considère le jeu d'une telle force, il est impossible, comme je le disais il y a quinze jours, de ne pas rechercher l'influence qu'elle doit exercer sur la marche du noyau. J'ai fait voir, à l'aide de l'analyse de Laplace, que son effet principal est d'accélérer le mouvement de la comète et de diminuer un peu l'excentricité de son orbite. Or, pour la seule comète dont les fréquents retours aient permis une étude approfon- die, cette accélération se retrouve avec tous ses caractères accessoires. » Voilà le point sur lequel j'appelle de nouveau l'attention de l'Académie. M. Encke lui-même consentira peut-être à examiner si ces idées ne s'ap- pliqueraient pas mieux à sa belle découverte que la supposition d'un milieu résistant, malgré la valeur géométrique de cette dernière hypothèse. » 4 « M. Le Verrier remercie son confrère d'avoir bien voulu donner les explications qu'il avait pris la liberté de lui demander. » 11 est impossible de parler de matières aussi délicates sans hasarder beaucoup. La difficulté tenant à la nature inconnue et mystérieuse des phénomènes, ne doit être l'objet d'un reproche pour personne. Évidem- ment on pourrait discuter indéfiniment te pour et le contre sur la lumière zodiacale, sur la visibilité du milieu résistant. Toujours est-il qu'il n'en résulte aucune objection fondée contre l'écrit de M. Encke. » Qu'a voulu établir le Directeur de l'observatoire de Berlin? Que la comète était soumise à l'action d'un milieu résistant. Or M. Faye le re- connaît pleinement dans sa théorie. En recourant à l'action de la lumière, il admet implicitement l'action d'une résistance. Voilà, dit Laplace, l'ana- lyse sur laquelle on calculera la résistance de l'éther; et voici celle qu'on appliquerait au calcul de la résistance de la lumière dans l'hypothèse de l'é- mission. » ■ 1 M. BioT fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de l'article qu'il a publié dans le Journal des Savants sur la question de l'application du pen- dule aux horloges. M. LE Secrétaire perpétuel présente au nom du Bureau des Longitudes un exemplaire de l'annuaire pour l'année 1809. M. LE Secrétaire perpétuel présente encore, au nom des auteurs MM. Malaijuti et Duroclier, Correspondants de l'Académie, un exemplaire de leurs « Recherches sur la répartition des éléments inorganiques dans les principales familles du règne végétal » . ( 9^»7 ) RAPPORTS. PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Electromoleur. « L'Académie ayant chargé une Commission composée de MM. Pouillet, bespretz, Duhamel et Becquerel (rapporteur) de hii rendre compte de deux Mémoires présentés par M. Eugène Lacombe, dans lesquels il a cher- ché à résoudre le problème de l'application de l'électricité comme force motrice, problème qu'il regarde comme devant être divisé en deux parties, la première relative au dégagement dune grande quantité d'électricité à bon marché; la seconde ayant pour but de réaliser, par une disposition mécanique^ l'effet dynamique résultant de la première; » La Commission, considérant que le travail de M. Eugène Lacombe ne repose que sur des hypothèses non encore vérifiées par l'expérience, déclare qu'il n'y a pas lieu à faire un Rapport. » Cette conclusion est mise aux voix et adoptée. MÉMOIRES LUS. M. G. Tremblay commence la lecture d'un nouveau Mémoire sur ses ap- pareils de sauvetage. Cette lecture ayant dû être promptement interrompue, à raison de l'heure avancée, la nouvelle communication est renvoyée à l'examen des Com- missaires désignés pour celles que l'auteur avait faites précédemment sur le même sujet, MM. Duperrey etMorin. MÉ3IOIRES PRÉSENTÉS. M. i-E Maréchal Vaillant présente et fait connaître par extraits un Mémoire qui lui a été adressé par M. le D' Berigny, de Versailles, sur les observations ozonométriques el météorologiques faites en Crimée, au milieu des campements et des ambulances, d'après les ordres du Ministre de la Guerre, du 7 mai au /i juin i856 : « Les pièces que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser, Monsieur le Ministre, se composent : » 1°. Du rapport de M. le D' Scrive; » 2". D'un registre contenant les observations faites par M. le D'' Scrrve G. R., i858, 2™' Semestre. (T. XLVII, N" 24.) I 26 ( 948 ) au grand quartier général de Sébastopol à 8 heures du matin et à 8 lieures du soir (observatoire n° i); » 3°. D'un second registre contenant les observations faites aux mêmes heures par M. le D'' Leroy, médecin en chef de l'ambulance du corps de réserve, ambulance établie sur l'extrémité sud du plateau dinkermann, immé- diatement au-dessus de la plaine de Balnklava (observatoire n° 2) ; n 4°- D'un pareil registre d'observations faites à 7 heures du matin et à 7 heures du soir, par M. le D"^ Méry, médecin principal ; son observatoire a été placé sur deux points différents : d'abord sur les monts Fédoukhine au milieu du campement du 81* de ligne, du 7 au i4 mai, et ensuite sur les plateaux du monastère de Saint-Georges, du i4 niai au l\ juin (observa- toire n° 3). » Chaque registre contient pour chaque jour, matin et soir, les observa- tions ozonométriques et thermométriques ainsi que l'observation et l'inten- sité des vents, et un résumé des phénomènes météorologiques de la journée ; les registres de MM. Scribe et Leroy (observatoires n"' i et 2) donnent les malades entrés, sortis et décédés chaque jour. Ceux de MM. Leroy et Méry renferment un grand nombre d'observations ozonométriques faites dans les baraques et sous des tentes qui abritaient des hommes malades ou bien portants. » Avec les éléments précédents, j'ai dû, pour faciliter mes recherches, dresser trois tableaux et quatre plans graphiques que j'ai l'honneur de joindre à ce Mémoire, Monsieur le Ministre. » Ces trois tableaux représentent chacim et pour chaque jour, sur une seule page, les observations ozonométriques faites le matin et le soir; la tem- pérature moyenne de la journée, température que j'ai déduite de la demi- somme des deux observations de jour que les registres m'ont données; l'ob- servation et l'intensité des vents; le nombre des malades entrants, sortants et décédés, pour les observatoires n*" i et 2 ; enfin le résumé des phénomènes météorologiques de chaque jour. » Les quatre plans graphiques représentent par des courbes les chiffres qui ont servi à établir les trois tableaux dont il est question. » Le premier et le second de ces plans (observatoires n°* i et 2) montrent les relations qui existent entre la marche de l'ozone, celle des entrants, celle des décédés et celle de la température. Le troisième fait voir les rela- tions qui existent entre la marche de l'ozone, le quatrième les mêmes rela- tions da la température pour chacun des trois observatoires. » Il résulte de l'étude mathématique de ces trois tableaux et de ces quatre plans graphiques : ( 9^^9 ) » I °. Que plus les papiers ozonométriques ont été colorés, par suite de leur exposition à l'air libre, plus il y a eu d'entrants dans chacune des deux ambulances situées, la première au grand quartier général de Sébastopol (observatoire n° i), la deuxième à l'extrémité sud du plateau d'Inkermann (observatoire n° 2) ; » 2°. Qu'à l'observatoire n° 1, moins il y a eu d'ozone, plus il y a eu de décès, tandis qu'à l'observatoire n" 2, plus il v a eu d'ozone, /)/«sil y a eu de décès ; » ?>°. Que si l'on examine les relations qui ont eu lieu entre la tempéra- ture, les entrants et les décès, on voit que les courbes marchent toujours en raison inverse : c'est-à-dire que plus la température s'élève, moins il y a d'entrants et moins il y a de décès dans chaque ambulance ; » 4"- Qi'G dans chacun des trois postes d'observation les courbes de l'oxone ont sensiblement marché en raison directe; » 5°. Que dans chacun des trois postes d'observation les courbes de la température ont très-généraletnent marché en raison directe. » (Commissaires, MM. Pelouze, Pouillet, le Maréchal Vaillant.) GÉOLOGIE. — Nouvelles remarques sur les subdivisions du terrain miocène; par M. PoMEL. (Extrait d'une Lettre à M. Elle de Beaumont (i).) (Commissaires précédemment nommés : MM. Élie de Beaumont, Ch. Sainte-Claire Deville.) « L'axe de soulèvement signalé en Grèce sous le nom de système de [ Erymanthe par MM. Boblayeet Virlel n'est pas plus éloigné, dit M. Pomel, que les bords du Sahara de notre grand ceixle de comparaison du systènu' c\\i Mermoucha ; la difFérence angulaire avec les parallèles est peu impor- tante, et l'époque de la formation, comprise entre le dépôt des gompholites et celui du terrain subapennin, concorde assez avec ce que nous avons éta- bli en Barbarie pour considérer les deux systèmes comme identiques, et les désigner sous le nom collectif du système du Mermoucha et de l'Erjinantlie. » L'auteur discute ensuite la question de savoir si le système du Sancer- rois est bien distinct de celui du Mermoucha. Les limites d'âge que les obser- vations permettent rigoureusement de fixer sont très-larges, puisqu'elles sont comprises entre le dépôt des sables à silex et celui des argiles de la Sologne. « Celles-ci, en effet, ditM. Pomel, ne sont pas plus le prolongement synchro- (i) Cet exirait fait suite à celui qui a é:e inséré dans le Compte rrrida de la séiinre du 29 novembre, page 852 du présent volume. I 2G.. ( 95o ) nique des faluns, que le sable des Landes n'est la suite des dépôts ossifères de Sansan. Les argiles de Sologne remontent la vallée de la Loire jusque dans Je département du Puy-de-Dôme, où les phénomènes qui les y ont amenées ont déposé aussi des fossiles silicifiés arrachés aux terrains de craie et des coquilles enlevées à ces mêmes faluns, fait important et décisif que j'ai signalé plusieurs fois (i). Ces terrains de transport appartiennent à la forma- tion tertiaire supérieure, ainsi qu'ils sont déterminés, du reste, sur la carte géologique de France. Leur origine remonte sans doute aux dislocations de l'âge des Alpes occidentales signalées du pays de Bray aux coteaux du Perche, dans votre Notice sur les systèmes des montagnes. Les faluns ne sont donc pas en rapport avec le Sancerrois; leur représentant naturel se trouve aux environs d'Orléans dans les sables ossifères d'Avaray, etc., bien distincts du terrain solognot. La faune de mammifères très-caractéristique de ces sables est identique à celle des faluns et de Sansan (2). Il en résulte que le soulèvement du Sancerrois pourrait bien n'être pas distinct de celui du Mermoucha, à moins qu'il ne vienne se placer immédiatement après le dépôt des sables à silex, ce qui me paraît peu probable. » En attendant que des études nouvelles aient fait déterminer les plis qui peuvent, au nord de la Méditerranée, appartenir au système du Mermoucha et donné des renseignements précis sur les rapports d'âge des lambeaux épars des terrains miocènes, je me permettrai quelques remarques sur les analogies probables du terrain sahélicn. » Comme je le disais dans ma Note sur le système du Vercors, les mol- lusques ont peu varié de forme pendant les dépôts miocènes, et leurs dé- pouilles fossiles ne peuvent jouer tui grand rôle dans la recherche des phénomènes de ces temps géologiques. Cependant une étude nouvelle de ces fossiks, faite dans le but d'établir les différences paléontologiques entre ces divers terrains, pourra fournir des résultats un peu plus précis que ceux que l'on possède, ainsi que me le font déjà entrevoiries quelques matériaux recueillis sur le sol algérien. Je ne serais pas surpris de voir entrer quel- ques-uns des faluns du sud-ouest dans mon terrain carténien. Les molasses marines de la vallée du Rhône et de la Suisse, les faluns de la Loire, les calcaires de Sansan, me paraissent devoir correspondre à l'étage compris entre les systèmes du Vercors et du Mermoucha. Peut-être Superga et le Tortonèse se réuniront-ils au terrain sahélien lorsque l'étude orographique (i) Voyez Catalogue (/es Vertébrés fossiles du bassin de la Loire, page 169. (2) Loc. cit., page 162. ( 9^' ) (le ces conlrées aura dévoilé leurs rapports avec le système du Mermoii' cha, dont rinfluerice est évidente au voisinage; mais je ne saurais hasarder une opinion basée sur leurs caractères paléontoiogiques. » J'hésite moins à signaler comme synchroniques probables du terrain sahélien : i" les sables ossifères d'Eppelsheim, dont j'ai fait ailleurs res- sortir les caractères de la faune si analogue à celle des Sivalick. Ce riche os- suaire est d'une date plus récente que ceux de Sansan et des faluns de ïou- raine et plus ancienne que ceux du terrain pliocène (i). Les marnes de Cucu- ron par leur faune et leur position au-dessus des molasses marines doivent suivre le terrain précédent dans la classification : 2° les molasses supé- rieures d'eau douce de l'est c(e la Suisse, postérieures aux molasses marines, sont probablement du même âge. Elles doivent même se trouver en rapport avec les dislocations du Mermoucha, mais les documents me font défaut pour élucider cette question : 3" le célèbre dépôt d'Œningen se place plus probablement encore sur le même horizon ; car ce que l'on connaît de ses fossiles vertébrés le fait rejeter du terrain pliocène dans la série miocène (2) : 4° je suis tenté aussi de considérer comme un membre du terrain sahélien, cette molasse coquillière signalée par M. Raulin au sud de la montagne noire comme postérieure au système du Sancerrois. L'influence du système du Mermoucha sur les parages voisins est en effet manifeste. » En résumé, et comme conclusion positive, les formations miocènes se divisent en quatre terrains séparés par des révolutions distinctes de la sur- face du globe : » 1°. Le terrain du grès de Fontainebleau dont le dépôt a suivi la for- mation du système de montagnes de Corse et Sardaigne ; » 2**. Le terrain carténien (dont les analogues lacustres sont sans doute les dépôts lémaniens du centre et du sud de la France et les molasses lacustres de Suisse) : son dépôt s'est opéré après l'exhaussement des chaînes de mon- tagnes du système du Tatra; » 3". Le terrain des molasses marines, ou helvétien de M. Mayer (compre- nant les dépôts lacustres ossifères du Gers), qui s'est formé après les dislo- cations du système du Vercors; » 4''- Le terrain sahélien layant pour synchroniques probables les terrains k fossiles vertébrés signalés plus haut), dont la formation, postérieure aux ridements du système du Mermoucha et de [Erjmanthe^ a été close par le soîh lèvement du système des Alpes occidentales. » (i) Voyez Catalogue des Vertébrés fossiles du bassin de la Loire , page i63. (2) Loc. cit., page i64- ( 95^ ) ARTS GRAPHIQUES. — Mémoire sur un procédé de fixation de la peinture au pastel; par M, Z. Oiitueb. (Commissaires, MM. Chevreul, Baiard.) Les essais pour fixer sur la surface qui les a reçues des images ou pein- tures qui sans cette dernière opération resteraient toujours exposées à être détruites par un frottement même assez léger, sont déjà de date fort an- cienne, et, pour certains genres d'images, ces procédés ont complètement réussi. Cette sorte d'encollage se pratiquait tantôt en passant rapidement dans un bain convenablement préparé la feuille qui avait reçu le dessin et en la laissant ensuite égoufter, tantôt en appliquant avec une brosse très- douce sur le dessin même le liquide fixatif. Pour quelques dessins cepen- dant, comme les dessins au fusain où le plus léger frottement enlève une partie du trait, il a fallu avoir recours à d'autres artifices. On a placé par exemple sur le dessin une feuille de papier très-mince, très-lisse, très-per- méable, et c'est sur cette feuille qu'on passe le pinceau imbibé de fixatif. Le dessin préservé de tout frottement n'en reçoit pas moins à travers ce diaphragme le liquide encollant, et l'effet est produit. On a fixé de cette façon non-seulement les dessins au fusain, mais encore des pastels, et si on n'y a pas donné suite pour cette sorte de peinture, c'est parce qu'on n'a pas trouvé moven d'obtenir que certaines couleurs qui changent de ton en étant mouillées reprissent en séchant celui qu'elles avaient au moment où elfes ont été appliquées. M. Ortlieb, qui paraît n'avoir pas eu connaissance de ces essais, a été conduit après beaucoup de tentatives infructueuses à recourir au même artifice pour s'affranchir des frottements, mais en appliquant un fixatif dif- férent de ceux qu'on a employés jusqu'ici pour la peinture au pastel, et c'est ce qui constitue la nouveauté de son procédé. « Je passe sous silence, dit-il, la longue série d'essais tentés avec un grand nombre de substances; je dirai seulement que toutes mes tentatives étaient suivies d'un fâcheux mélange des tons qui gâtait complètement la peinture. Les silicates de potasse et de soude, employés depuis longtemps en Allemagne dans un grand nombre d'industries, donnèrent notamment aux couleurs minérales une fixité très-remarquable; mais l'inconvénient du brouillement des tons continuait à se produire, lorsque l'idée me vint d'em- ployer pour la peinture au pastel du papier non collé et épais, servantà l'im- pression de la gravure en taille-douce, en faisant pénétrer le silicate par le (953) dos du pastel. Cette nouvelle tentative réussit parfaitement; le sUicate tra- versant le tissu dense du papier, humectant peu à peu les tons sans les con- fondre ni les mélanger, produisit l'effet recherché. » Mon procédé repose donc principalement sur l'emploi dans la peinture au pastel de papier épais non collé, sur l'imbibition du silicate par le dos de la peinture et sur le choix de couleurs susceptibles d'être fixées par les sili- cates. » Une peinture fixée par ce procédé résiste non-seulement à l'humidité, mais encore au lavage à l'eau ; les vapeurs acides et ammoniacales sont sans effet sur elle, et la couleur faisant désormais corps avec le papier par le moyen d'un véritable ciment (le silicate), n'a plus à redouter le choc, même le plus violent. » De plus, l'exclusion des couleurs végétales et l'emploi unique des cou- leurs minérales assure une durée presque indéfinie à ce genre de peinture, actuellement si délicate, si éphémère et si facilement destructible, en même temps que le ciment siliceux lui donne une incombustibilité relative très- grande. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Théorie des équations; addition à un Mémoire de M. Bouquet. (Commissaires précédemment nommés : MM. Liouville, Bertrand.) . Le Mémoire original, transmis précédemment par M. le Ministre de l'In- struction publique, et mentionné au Compte rendu de la séance du ag no- vembre, avait pour titre : De la manière de reconnaître la nature des racines dans une équation numérique quelconque. « Postérieurement à l'envoi de mon travail, je me suis aperçu, dit l'auteur, que l'on peut, en apportant de légères modifications à l'analyse que j'ai suivie, procéder immédiatement et sans tâtonnement à la séparation des racines, w II expose ensuite, et, dit-il, seulement pour prendre date, les résultats avantageux auxquels on arrive grâce à celte modification, que d'ailleurs il ne fait point connaître. PHYSIOLOGIE. — Note sur cette question : L'électricité est-elle un agent anesthésique? parM. Ed. Robin. (Commissaires, MM. Becquerel, Cl. Bernard.) Ij'auteur dans cette Note s'attache à prouver que les conclusions contra- dictoires auxquelles on est arrivé sur ce point, tiennent seulement à ce qu'on n'a pas remarqué que, suivant qu'elle agit faiblement ou avec intensité, l'électricité peut produire des effets opposés, de sorte que les faits d'anes- thésie galvanique qui ont été publiés en ximérique ne seraient point infir- (954) mes par les résultats d'expériences faites, dans d'autres conditions, de ce côté de l'Atlantique. « Quant à moi, dit M. Robin, je le pense depuis longtemps, selon qu'elle est faible ou intense, l'électricité est très-propre à produire soit l'excitation, soit l'anesthésie. Mon travail sur les causes de la mort par la foudre condui- sait à ces résultats.... Si, comme je l'admets, l'électricité est un anesthésique par son action énergique sur le sang dont elle fait disparaître l'oxygène, c'est encore un nouveau fait à l'appui du mode d'action que j'ai assigné tant aux anesthésiques par inspiration qu'à nombre d'autres agents pro- tecteurs contre la combustion lente. Tous se comportent comme diminuant la sensibilité et la contractilité par une action directe sur le sang où ils ralen- tissent les phénomènes de combustion, et personne n'a jamais pu montrer qu'ils se comportent comme exerçant une action directe sur le système ner- veux. » NAVIGATION. — Mémoire sur un compas étalon à double aiguille donnant la déviation produite à bord par les matières ferrugineuses du navire; par M. £d. Dubois. (Commissaires, MM. Becquerel, Duperrey.) GÉODÉSIE. — Notice sommaire et descriptive sur la mire-stadia, dite à système (lijférentiel, applicable à la mesure des distances, avec ou sans nivellement simultané, au mo/en de lunettes microscopiques ordinaires; par 9i. F.Larrose. (Commissaires, MM. Laugier, Delaunay.) CHIMIE. — Mémoire sur le sulfate de cuivre bibasique et ses dérivés; par M. C. RoccHEB. (Commissaires, MM. Pelouze, Delafosse.) M. Thomas adresse une addition au Mémoire sur les alcoomètres mé- triques . (Commissaires nommés dans la séance du i5 novembre : MM. Pouillet, Babinet. M Savart soumet au jugement de l'Académie la description et la figure d'un nouveau moteur électrique. (Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet, Séguier.) (955) M. LoRENZo GiovANNiNi eiivoic de Rome une Note sur un ap{)areil aéro- statique de son invention. (Commission des Aérostats, composée de MM. Poncelet, Piobert, Séguier.) M. C.-E. Haenchen adresse d'Oberbronn (Bas-Rhin) une Note écrite en allemand, concernant ses recherches sur le cholëra-morbus, recherches qu'il annonce avoir précédemment envoyées à l'Académie, et sur lesquelles il désirerait obtenir son jugement. (Renvoi à la Section de Médecine et de Chirurgie, constituée en Commission spéciale pour le concours du legs Bréant.) L'Académie renvoie à la même Commission une Note de M. C. de Vassy, médecin à Rampen (Pays-Bas). M. Chevrevl, au nom de la Commission chargée de décerner le prix dit des Arts insalubres, demande que deux Mémoires qui avaient été renvoyés à l'examen de cette Commission soient compris, à raison de leur nature, dans les pièces de concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. Ces Mémoires, dont l'auteur est M. Pietra Santa, et qui ont pour titre, l'un : « Sur la non-existence de la colique de cuivre », l'autre ; « Sur l'af- fection professionnelle des ouvriers qui manient le vert de Schweinfurt », sont renvoyés à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie. CORRESPONDANCE. M. LE Ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics adresse pour la Bibliothèque de l'Institut un exemplaire du LXXXVIIP vo- lume des brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de 1791. M. le Maréchal Vaillant présente au nom de l'auteur, M. le D' Coffres, un exemplaire du « Précis iconographique de bandages, pansements et appa- reils », et demande que cet ouvrage soit admis au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. La Société Géologique de Londres remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série de ses Comptes rendus. «ÉOLOGIE. — Sur un nouveau gisement de mammifères fossiles découvert ré- cemment en Angleterre. (Extrait d'une Lettre de M. Pentland à M. Élie de Beaumont.) a II vous intéressera de savoir qu'on vient de découvrir dans le bone-bed de Dundry, près de Bristol, appartenant à la partie supérieure du trias, des c. E. i858, 2n>« Semestre. (T. XLVII, N» 24.) I 27 . ( 956 ) restes indubitables d'animaux mammifères, de la famille des Insectivores et probablement des Marsupiaux . » M. Owen les rapporte au genre Microlestes de Plieninger qu'on avait trouvé déjà en Allemagne. On croit que leur gisement est plus ancien que le lias, et ce sont certainement les mammifères fossiles les plus anciens connus aux paléontologistes. » Après avoir donné lecture de la Lettre de M. Pentland, M. Élie de Beaumont fait observer que le seul doute qu'on pût élever sur le gisement du bone-bed (banc à ossements) de Dundry, consisterait à savoir s'il fait réellement partie du trias ou s'il ne constituerait pas lu première couche du lias qui le recouvre. Le gisement du Microlesles découvert par M. Plieninger près de Stuttgart est situé de même près de la jonction du trias et du lias. « Dans tous les cas, ajoute-t-il, cette couche est plus ancienne que celles de Stonesfield dans lesquelles ont été découverts depuis plus de 4o ans les premiers débris de mammifères antérieurs aux terrains tertiaires et dans lesquelles on en connaît aujourd'hui 4 espèces, Amphitherium Prevostii, Amphittierium Broderipii , Phascolottierium Bucklandi, Stereognathus ooliticus. » Les débris de mammifères découverts pendant ces dernières années dans les couches de Purbeck qui en ont fourni environ i4 espèces appar- tenant à8 ou 9 genres [Spalacotherium, Triconodon, Placjiaiilax, etc.) (i) avaient rendu moins suspecte qu'elle ne l'avaient d'abord paru à des yeux prévenus la découverte faite à Stonesfield, en établissant un chaînon intermédiaire entre les couches oolitiques de Stonesfield et les couches tertiaires; la décou- verte nouvelle faite à Dundry confirmant définitivement celle faite à Stutt- gart par M. Plieninger doit dissiper les derniers scrupules. » Ces scrupules n'ont jamais été partagés par M. Cuvier, qui dès l'abord a accepté la découverte fi\ite à Stonesfield avec cette sûreté et cette justesse de coup d'œil que le temps confirme tous les jours. Au mois de février 1 83a, nonobstant les insinuations contraires par lesquelles on essayait d'effacer un fait qui semblait uHe anomalie aux lois établies d'abord par lui, M. Cuvier voulut bien allei* prendre un soir dans sa collection une des mâchoires de Stonesfield et démontrer dans son salon que cette pièce provenait d'un mammifère et ne pouvait être attribuée à un saurien. Quant au gisement de ces fossiles constaté par M. Buckland, M. Cuvier ne le révoqua jamais en doute. » Ainsi le progrès des observations, en multipliant les mammifères, d'une manière si étonnante , dans les terrains tertiaires, les fait en même temps péné- (i) Les mammifères des couches de Purbeck ont été recueillis à Swanege, localité où les couches de Purbeck sont fort inclinées; mais personne n'a songé à opposer à l'authenticité de celte découverte si importante le fantôme de quelque dislocation inaperçue ! ( 957 ) trer, quoique en beaucoup plus petit nombre, et avec une taille très-réduite, dans les terrains secondaires où ils atteignent déjà, pour le moins, la base du terrain jurassique à laquelle ils ne s'arrêteront peut-être pas. » Les nouvelles découvertes relatives aux mammifères fossiles tendent na- tnrellement à rendre moins surprenante l'existence des empreintes de pas d'oiseaux qui ont été observées sur les couches du grès bigarré des rives du Connecticut ; et elles sont on parfaite harmonie avec les découvertes do débris et de vestiges de sauriens qui, après s'être arrêtées longtemps au /echstein de l'Allemagne et avoir atteint plus tard le terrain houiller, vien- nent de nous montrer des ossements de Crocodiles au milieu des singuliers débris de poissons du vieux grès rouge de l'Ecosse; sans parler des em- preintes de pas déjà signalées dans le vieux grès rouge des Alleghanys et dans certaines couches sédimentaires probablement plus anciennes encore sur les bords des grands lacs de l'Amérique septentrionale. » C'est ainsi que par un mouvement contraire» certaines formes or ganiques, regardées originairement comme propres aux terrains les plus an- ciens {orthoceratites, spirifers...), sont venues prendre, plus tard, une place incontestée dans les couches keuperiennes de Saint-Cassian et dans le lias de diverses contrées. » Loin d'amoindrir la Paléontologie, ces découvertes successives ne font qu'élargir ses cadres établis d'abord sur un plan plus étroit et moins ration- nel que celui auquel conduisent les progrès des observations. » M. LE Secrétaire perpétuel présente à l'Académie, au nom de l'auteur, une Notice sur la constitution géologique du sol de la ville de Rome et de ses environs, par M. Penlland. Dans cet ouvrage, écrit en anglais et destiné à servir de guide aux voyageurs, M. Pentland donne des détails précis et dont plusieurs sont inédits, sur la constitution géologique d'une partie de l'Etat romain et particulièrement sur les terrains volcaniques d'Albano et sur les bassins cratériformes des lacs qui donnent à leur orographie un caractère .spécial et souvent discuté. ASTRONOMIE. — Note sur tes distances respectives des orbites des planètes; par M.. J. Reynaud. J (( Les planètes, selon toutes les lois de la classification naturelle, for- mant deux classes, doivent être considérées dans chacune de ces classes séparément, si l'on veut arriver à une spécidation profonde. Or une symé- trie spéciale à chacune de ces classes se révèle en effet immédiatement. » En prenant les nombres ronds, le demi grand axe de l'orbite do Mer- cure est 4i celui de l'orbite de Mars est i6, dont la différence est 12, qui 127 . (958) est précisément le triple de 4- Donc la zone qui comprend les quatre petites planètes a précisément pour largeur le triple delà largeur de la zone qui la précède. » Le demi grand axe de l'orbite de Jupiter est Sa, d'où retranchant i6, qui est celui de Mars, on obtient 36, largeur de la zone des astéroïdes. Donc la largeur de cette zone est à son tour le triple de la largeur de la zone qui la précède. » En prenant la valeur exacte des demi grands axes, le rapport se vérifie également, sauf une légère différence pour la zone des astéroïdes. » Quant à la zone des grandes planètes, en supposant qu'elle ne com- prenne pas un plus grand nombre d'astres que l'observation ne nous en révèle et qu'il y ait ainsi analogie entre les deux zones, il est nécessaire, pour la régler, de passer à un module d'une valeur supérieure au précédent. De même que pour obtenir la largeur de la zone des petites planètes, il fallait multiplier par 3 la largeur de la précédente, il faut ici multiplier par 5 : et en effet, 48, largeur occupée par les petites planètes et les astéroïdes, multi- plié par 5 donne 240» chiffre sensiblement égal à celui de 248 qui repré- sente la largeur de la zone des grandes planètes. » Les modules successifs seraient donc i, 3, 5. « Enfin, quant à la symétrie des planètes dans chacune des zones, celle des quatre petites est frappante. » Vénus, qui a pour demi grand axe le nombre 7, est à égale dislance de Mercure, qui a 4> et de la terre, qui a 10; et la terre elle-même est à égale distance de Mars, qui a 16, et de Mercure. Les distances respectives de ces astres sont donc i, 1,2. » Pour les grandes planètes, la symétrie n'est plus aussi simple. Elle se laisse toutefois représenter à quelques centièmes près, par la suite i, 2 |, 2 ^. » OPTIQUE. — Description des procédés employés pour reconnaître la configuration des surfaces optiques; par M. L. Foucault. « Dans cette Note, l'auteur fait connaître trois procédés qu'il emploie concurremment pour explorer la surface des miroirs de verre et pour re- connaître les parties où doivent porter les corrections locales qu'il applique après coup. » Le premier consiste à placer à l'un des foyers conjugués de la surface un point lumineux pour observer au microscope l'état du faisceau réfléchi en deçà et au delà du point de convergence; on le voit alors se décompo- ser en images partielles dont la discussion fournit des renseignements cer- tains sur la configuration de la surface elle-même. c 959 ) » Le second procédé est fondé sur l'emploi d'un objet à bords parallèles, tel qu'un bout de fil d'acier que l'on place à l'un des foyers conjugués et dont l'image est observée à distance au moyen d'une petite lunette grossis-, sant peu et pourvue d'un diaphragme comparable en étendue à la pupille* de l'œil humain. Dans ces circonstances l'image perçue est formée en ses différents points par des éléments différents du miroir, et si ces éléments n'ont pas un foyer commun, il en résulte dans l'image des déformations qui, convenablement interprétées, conduisent à reconnaître les écarts des rayons de courbure correspondant aux différentes parties du miroir. » Le troisième procédé montre directement par une vue d'ensemble les altérations de forme rapportées à la figure que devrait présenter le miroir dans les circonstances où l'épreuve en est faite. Le miroir est disposé de manière à donner dans l'espace l'image d'un orifice étroit, percé dans une lame opaque et vivement éclairé par une lumière artificielle. Cette image est masquée presque en totalité par un écran opaque à bord rectiligne. Les rayons qui passent outre en rasant ce bord sont immédiatement reçus dans l'œil et y donnent une image de la surface du miroir, qui est perçue en clair-obscur et où se dessinent avec un relief exagéré toutes les réflexions capables d'altérer la convergence exacte du faisceau entier. Dès lors oh reconnaît les parties où doivent porter les corrections, et l'on agit en con- séquence. » Les mêmes procédés d'examen s'appliquent également aux objectifs achromatiques des lunettes et permettent d'y appliquer le même système de corrections locales. » GÉOLOGIE. — Association de l'arsenic aux bitumes minéraux; par M. Daitbrée. « J'ai signalé, il y a plusieurs années, la dissémination de l'arsenic dans des roches de nature très-variée et particulièrement dans des combustibles minéraux appartenant à divers gisements (i). J'ai reconnu alors que le lignite du terrain tertiaire de Lobsann (Bas-Rhin) est exceptionnellement riche en arsenic : des échantillons ordinaires de ce combustible renferment , en effet, de 0,002 à 0,0008 de leur poids d'arsenic. » Cette observation vient d'être confirmée et étendue dans des condi- tions qui méritent peut-être d'être connues. » Du calcaire très-chargé de bitume alterne avec le lignite de Lobsann. (1) Recherches sur la présence de l'arsenic dans les combustibles minéraux, dans diverses roches et dans l'eau de la mer. Annales des Mines, 4*^ série , tome XIX, page 669; en ex- trait, dans les Comptes rendus des séances de l'Académie des Sciences , tome XXXII page 82 j. ( 96o ) Ce calcaire forme le principal élément du mastic bitumineux employé dans les constructions. Depuis plusieurs années, il est utilisé autrement encore : on en extrait par la distillation des huiles pyrogénées qui ont divers emplois. » Quand on démonte les alambics qui servent à la distillation du calcaire, on obseive à l'intérieur du tuyau par lequel se dégagent les huiles un dépôt qui s'est formé par une condensation graduelle en dehors du fourneau. Ce dépôt est très-solide, d'un gris d'acier ou noir à la surface, doué d'un vif éclat métallique dans la cassure fraîche ; sa structure est éminemment lamel- leuse et sa surface hérissée de cristaux. Cette incrustation qui recouvre uni- formément les parois du tuyau consiste en arsenic à très-peu près pur , mélangé de traces de charbon. La forme des cristaux appartient au rhom- lioèdre primitif caractéristique de l'arsenic. » Ce dépôt, dont j'ai l'honneur de présenter un morceau à l'Académie, atteint souvent 2 centimètres d'épaisseur; il peut même finir par obstruer le trou de la cornue après une campagne de plusieurs mois. L'arsenic dé- posé ainsi paraît former au moins le 0,000001 du poids de la roche dis- tillée. » L'arsenic contenu dans le calcaire bitumineux n'est pas condensé en totalité de cette manière. Une quantité appréciable est entraînée dans les huiles, ainsi que je l'ai reconnu par une recherche spéciale. M. Oberlin l'a d'ailleurs confirmé par un autre procédé. L'état de combinaison de l'ar- senic associé à ces hydrocarbures n'est pas encore déterminé. Quoi qu'il en soit, en attendant qu'on soit parvenu à éliminer ce toxique des produits de la distillation, il convient d'être attentif à son existence, surtout dans des huiles qui peuvent servir à l'écFairage. » On peut déterminer l'état auquel l'arsenic est engagé dans le calcaire de Lobsann en examinant le résidu que laisse cette roche, après qu'on en a «Jissous successivement le bitume et le carbonate de chaux. Le résidu, qui ne s'élève qu'à 2 pour 100, est en particules très-fines et amorphes; il ma- nifeste les réactions de la pyrite de fer arsénifère (1) Comme rapprochement ou peut rappeler que le calcaire houiller de Ville renferme l'arsenic à l'état de fer arsenical ou mispickel en cristaux parfaitement reconnaissables. » Ce n'est pas seulement dans les couches de lignite et de calcaire bitu- mineux que l'arsenic s'est accumulé aux environs de Lobsann. Il existe près de cette localité plusieurs amas de minerai de fer très remarquables par leur (i)Je n'ai pas constati' si l'arsenic ne se trouve pas en outre combiné dans le bitume minéral lui-même, tel qu'on l'obtient en le séparant à fi-oid de la roche. ( 96i ) gisement. Or l'un d'eux , celui de Kuhbrucke, situé à quatre kilomètres de Lobsann , fournissait du fer hydroxydé dont la tepeur en arsenic était assez forte pour qu'on ait dû renoncer à le fondre. Les amas de minerai de fer dont il s'agit se sont développés sur une série de failles avec lesquelles la formation du bitume dans le terrain tertiaire est elle-même en relation , comme je l'ai fait voir ailleurs (i). Ainsi, dans ces dépôts de nature très- différente, mais d'origine contemporaine, l'arsenic paraît dériver des mêmes sources. » . CHIMIE APPLIQUÉE. —De la coloration des fibres d 'origine animale et végétale qui composent les étoffes ; par M. F. Verdeii. « Si l'on examine au microscope des fibres isolées de ligneux, de soie ou de laine qui ont été colorées par les procédés ordinaires de la teinture, on reconnaît, ainsi que j'ai pu m'en assurer avec le concours de M. Charles Robin, que la substance de la fibre est teinte par pénétration du principe colorant. La fibre est uniformément colorée, transparente; on n'aperçoit aucune particule colorante insoluble à sa surface ; elle est homogène, privée de pores et de canaux. Les étoffes teintes étudiées dans les fibres isolées qui les constituent, présentent toutes ces mêmes caractères. Il faut en excepter toutefois les étoffes colorées par le chromate de plomb ou par l'oxyde de chrome, qui sont teintes en partie par le dépôt du principe colo- rant à la surface de la fibre et en partie par pénétration. Dans quelques cas exceptionnels, la soie teinte en noir est colorée par une sorte d'incrustatiort; ' peu adhérente à la fibre; cette enveloppe se brise et laisse voir la fibre teinte également par pénétration. En dehors de ces cas particuliers, les fibres textiles teintes sont constamment colorées par pénétration du principe colorant et par son union intime avec la substance même de la fibre. ') Les procédés employés dans la pratique pour colorer les étoffes varient suivant la nature des tissus. Eu effet, tandis que les fibres d'origine animale, laine et soie, s'emparent des principes colorants en dissolution dans un bain de teinture dans lequel entre un sel métallique faisant l'office de mor- dant, le ligneux, au contraire, placé dans les mêmes conditions, ne fixera (i) Notice sur une zone d'ainas ferrugineux placés le long des failles dans le Bas-Rliiu {Bulletin de la Société Géologique de Fiance, 2° série, tome III, page 169; 1846). — Mémoire sur le gisement du bitume, du lignite et du sel dans le terrain tertiaire de Bechcl- bronn et de Lobsann" (^««a/w des Mines, 4" série , tome XVI , page 287 ; i85o ). ( 962 ) pas trace de couleur. Pour que du coton, du fil ou du chanvre puisse se colorer de manière à ce que ni les lavages à l'eau, ni le frottement n'enlèvent la couleur, il faut de toute nécessité que le principe colorant soit rendu insoluble lorsqu'il a pénétré la substance de la fibre. La laine et la soie semblent, au contraire, posséder une véritable affinité pour les principes colorants mélangés avec des mordants. » Dans le but d'expliquer ces phénomènes de coloration, j'ai étudié l'ac- tion des sels d'alumine, de fer, d'étain, employés comme mordants sur les étoffes de laine et de soie. J'ai constaté que ces substances d'origine animale possédaient la propriété de fixer une certaine quantité de la base du mor- dant avec lequel on les mettait en contact. » Cette propriété est commune à toutes les substances azotées, albumine, musculine, etc., qui constituent les tissus du corps des animaux. » Par l'incinération de l'étoffe de laine ou de soie mordancée , on retrouve dans les cendres, soit le fer, soit l'alumine, soit l'étain à l'état d'oxyde. >> La quantité de la base ainsi fixée est très-faible ; elle suffit cependant pour déterminer dans l'étoffe et dans l'albumine une coloration intense au contact d'un principe colorant en dissolution avec lequel l'oxyde se com- bine. » M. Chevreul a démontré déjà que la soie se charge d'oxyde de fer par son contact avec une dissolution de sulfate de fer. M. Chevreid a observé, en outre, que de la laine et de la soie, par leur contact prolongé avec du peroxyde de fer hydraté, fixaient de l'oxyde de fer, tandis que le colon n'en fixait pas trace. » Les chiffres suivants indiquent la proportion de cendres que j'ai ob- tenue par l'incinération des étoffes mordancées : En 100 parties. Laine mordancée par l'alun 0,75 cendres. » id 0)72 » » le sulfate d'alumine 0,86 » » l'alun et le tartre 1,12 » » l'acétate de fer 0,75 » » le deutochlorure d'étain. . . ï ,7.5 » Soie mordancée par l'acétate d'alumine o,5o a » l'acétate de fer 1 ,00 » I) l'alun o ,4o » , Albumine coagulée en présence de l'alun 1 , 3o » » du sulfate d'alumine. 3, 00 » Caséine en contact avec l'alun , 2 ,66 » (963) » Le ligneux, placé dans les mêmes conditions, ne fixe pas trace de la base du mordant. » Le produit de l'incinération, dont les proportions sont indiquées plus haut, est presque complètement formé de l'oxyde du mordant. Les cendres de la laine mordancée à l'alun renferment 80 pour 100 d'alumine. » La faible proportion d'oxyde fixée par les étoffes de laine et de soie mordancées ne semble pas en rapport avec l'intensité de coloration qu'elles acquièrent par leur contact avec un principe colorant formant une combi- naison avec l'oxyde qu'elles ont fixé. Aussi est-ce dans la constitution physique de la fibre qu'il faut chercher la cause du degré de coloration qu'elles peuvent acquérir par la teinture. Les fibres de la laine et de la soie sont très-transparentes; les corps colorés transparents n'exigent qu'une très-faible proportion de principe colorant pour paraître d'une couleur foncée vus par réflexion. L'expérience que je vais décrire prouve bien que c'est en vertu de ce principe que les étoffes teintes de laine et de soie pos- sèdent cette coloration intense qui les caractérise. » De l'albumine coagulée par la chaleur dans de l'eau renfermant du deutochlorure d'étain est colorée ensuite au contact d'une dissolution de cochenille. L'albumine se teint comme une étoffe mordancée. Parla dessic- cation, la masse acquiert une teinte grenat foncé. Si on braze la rnasse, la couleur change : elle devient rouge clair. En continuant de brazer, on obtient une couleur de plus en plus claire, qui arrive au rose. Examinées au microscope, à leurs divers états de division, les particules n'ont subi d'autres modifications qu'une diminution de volume. Elles restent toujours transparentes. Ce phénomène ne se produit pas dans un corps coloré opaque dont la couleur ne se modifie pas ensuite d'un broiement, même prolongé. » Cet effet de la transparence dans les corps colorés explique la colora- tion des tissus qui composent le corps des animaux; cette coloration, déter- minée par des quantités très-faibles de sang , est due sans nul doute à la transparence des chairs. » La transparence des tissus qui composent les pétales des fleurs occa- sionne également cette intensité de coloration, que la faible proportion de principes colorants qu'elles renferment ne pourrait déterminer dans un corps opaque. « Pour résumer les résultats auxquels j'ai été conduit, je poserai les con- clusions suivantes : C. R., i858, 2">«Sem« 12 8.51.53,6 -h 0,53,78 .11. 9.58,8 9,7122 .2 9 4 9. 7.46,0 H-O. 9,00 20. 9.10,62 8,7732 3 9. 4-53,5 - 9,23,5i III. 6.52,2 9,7253 2 10 5 8.37. 9,0 8.57.43,3 -(-o.i5,68 -HO. 19, II 20. l3.3o,22 20.13.33,65 8,7737 10 10 8.48.13,5 9- 7 3,5 — 7-37,49 — 7.43,01 m. 3.25,4 III. 3.19,9 9,7070 9,7284 10 6 >4 6 8.38.51, 3 8.51.55,8 +0.39,49 -1-0.41,81 20. 3i . 4,04 20 3i. 6,36 8,7715 8,77^7 5 5 8.44.49,9 9. 3.3i,7 - 4,51,39 - 4,58,04 110,44.44,8 110.44.38,1 9,7027 9,7230 5 () i5 7 8.38.50,3 9.3 .39,2 4-0.32,93 -1-0.37,55 20.35.36,23 20.35.30,85 8,77., 8,7724 8 8 8.50.57,9 - 5. 3,27 110.38. 55, 6 9,7092 10 i8 8 9 8.40. 0,7 8.58. 3,5 — 0. 9,41 —0.19,38 20.48.32,04 20.48.35,34 8,7716 10 10 8.49. 5,3 9. 6.43,6 - 8. 3,23 -+- 7. J.76 110, 19. 0,8 110.18.54,1 9,7061 9,7247 .0 6 20 10 8.42 4,8 9,14.23,5 —0.30,27 —0.23,98 20.57.12,46 20.57.18,75 8,7695 8,7701 6 2 9. 5.3o,8 + 0,47,76 110. 3.35,7 9,7229 7 31 1 1 8.40.34,4 9. 4.58,16 +0.17,09 +0 .21,71 21. 1.31,67 21. 1.36,29 8,7fi90 8,7704 10 8 8.53.19,6 -i- 0.53,01 109.55.19,4 9,7>" .0 22 12 8.37.39,5 -0. 4,01 21. 5.49,57 8,7679 3 8.47.52,4 -1- 4.23, i5 .09.46.35,4 9,7o5i 4 24 i3 8.51.29,6 -1-0.41,46 21. 14.26,07 8,7689 8 9. 2.53,6 + 7.40,44 109.27 57,0 9,7222 5 1888. Janv. 4 '4 8.43.19,5 9. 4-55,3 -0. 6,81 — (.. 3,21 22 o.i5,49 22. 0.19,09 8,763a 8,7640 10 9 8.55. 9,6 - 1.44,81 107.21.18,6 9,7168 10 5 i5 8.45.40,0 9. 7.38,6 — I. 5,09 -1. 1,21 22. 4.17,76 22. 4-21,64 8,7619 8,7634 6 3 8.57.52,1 — Il .3o,44 107. 7.56,3 9,7'89 5 7 i6 8.43.13,6 -0. 2,77 22.12.18,93 8,7606 10 9. 5.28,1 + 4.14,65 106.40.22,7 9,7274 3 10 '7 8.45.22,7 9. 6.17,3 -1-0.38,95 -t-0.42,34 22.24.10,22 aï. 24.13,61 8,7595 8,7608 8 6 8.56.23,3 — o-i',9i io5. 57.30, 1 9,7220 6 12 i8 8.44.14,1 8 53.52,8 +0.47,75 -1-0.49,31 22. 3l. 57,13 22. 3l .58,69 8,7583 8,7594 4 5 8.44.24,3 8.54. 3,0 -5.12,70 - 5.23,91 .05.27.49,6 .05.27.43,4 9,7'38 9,7216 4 5 i3 '9 8.45.17,4 8 53.38,2 -0.54.68 -0.53,73 22.35.48,43 22.35.49,38 8,7576 8,7587 \ 8.45.28,0 8,53.48,6 — 8 45,09 -8.52,67 105.12.41,6 io5. 12.34,0 9-7'42 9,7208 . 4 4 10 •20 8.41.37,1 8.48./'|5,2 -1-0.34,54 -1-0.34,62 22.43.26,40 22.43.26,^18 8,7.563 8,7573 3 3 8,41.47,6 8.48.53,5 — 6.52,18 — 7 . I , o5 .04.^1.48,4 104.41.39,6 9,7'43 9,7'97 3 3 i6 21 8.40.28,0 8.54.33,5 -0.39,67 -o.38,i3 22.47.12,89 22.47.14,43 8,7564 8,7573 4 4 8.46.38,2 8.54.43,9 — 3 . 5 I , 99 - 3.54,65 104.26. 1,5 104.25,58,8 9,7'79 9,7240 4 4 '7 22 8.45.23,1 -o.i4,3i 22. 50.58, 14 8,7558 8 8.52.32,2 - 3.33,45 104.10. 5,6 9,7235 4 i8 23 8.43.44,. 8.51.46,3 -f-o.3o,84 -V-o.32,3i 22.54.42,13 22.54.43,60 8,7552 8,7562 t 8.43.54,4 8.51.56,6 X&l io3.5i. 5,1 103.54. 4,3 9,7.86 9,7*44 ! (969) » Les lieux de la comète sont corrigés de la réfraction, mais non de la parallaxe, p et q sont les corrections de parallaxe en secondes de temps et en ^rc respectivement, P est la parallaxe horizontale. ascensions droites et N.P.D moyennes des étoiles comparées avec la comète de d'Arrest 1857-1 858, et lieux apparents pour le jour de l 'observation . NUMERO de l'étoile. 9 10 12 i3 14. i5 16 \l '9 20 21 22 23 9 9 8 10 1 1 7 9 8 10 10 9 7 h VI 9; ÀSCEMS. DROITE moyenoe en 18S8,0. 19.52. 2,42 20. 0.14,90 20. 3.58,36 20. 9. 2,65 2o.i3.i5.56 20. 3o. 25, 49 20.34.54,22 20.48.42,31 20.48.55,58 20.57.43,55 21. 1,15,39 31. 5.54,37 21 . 13.45,36 22. 0.22,87 22. 5.23,4o 22. 12.22,23 22.23.3l .77 23. 3l. 9,85 22.36.4^,56 22.42.52,29 22.47.52,98 22. 5l . 12,86 22.54. ^ ^ )^9 PROCESSION NOHBKE Iles annuelle. observât. -i- 3 3,529 3,520 \ 3,5i4 i 3,5ii 3 3,5o4 3,473 3; 465 3,440 3,435 3,419 3,4i> 3 ^3 3 3 3,400 3,382 3 3 3,379 3,271 3,25i 3 3 3,227 3,221 \ 3,201 4 3,182 3,178 3^ 3,171- 3,164 4 3 DIST. POL. NORD PRÉCESSIOU NOMBRE moyenne des en 1888,0. observât. 0 , „ ff 111.14.25,88 9l42 5 III .i4.2' 178 m. 8.54,06 10, o5 4 10,33 3 III. 16. 4,72 10.71 3 m .io.5i ,87 1 1 ,02 3 110.49.25,19 110.43.47,94 110.26 53,23 12,24 3 12,55 3 i3,46 i3,48 4 no. II. 38. 58 4 110. 2.37,26 14,04 4 109.24.16,78 lj,26 4,54 3 109.4a. 1,69 4 109.20. 6,11 i5,oi 3 107.33.54,10 .7,38 3 107. 19. 17,52 17,60 3 106.35.59, 17 18, 3o 4 105.57.33,47 4 105.33.59,02 18,57 18,75 4 io5.2i.i8,58 4 104.48.32,78 104.29.45,86 io4.i3.3i,53 18,93 4 ■9,07 19,16 3 3 io3.49.44>''8 19,23 3 POSITIONS APPARENTES. Ascens. droite. Dist. pol. nord h m s ig.52. i,3i 20. o.i3,83 20. 3.57,30 20. 9. 1,62 20. i3. 14,54 20.30.24,55 20.34.53,30 20.48.41 ,45 20.48.54,72 20.57.42.73 21. i.i4,58 21. 5.53,58 21 . 13.44,61 22. 0.22,3o 22. 5.22,85 22. 12.21,70 22. 23. 3l ,27 22. 3i. 9,38 22.36.43,11 22.41.51,86 22.47.52,56 22. 5i .12,45 22 . 54 . 1 I , 29 111.14, II. .14, m. 9, II. .16. . .1 . .1 . 110.49. I 10.43. 110.27. 110. II . .10. 2. .09.54. .09.43. 109.20. . 07 . 23 . 107.19. 106.36. 105.57. 105.33, .05.2I . .04.48. .04.29. 104. i3, 103.49, 36,77 32,74 5,02 •5,74 ■^.89 36, i5 58,88 4,06 49,35 47>96 27,43 12,23 16,52 3,/,3 26,74 8,09 42,01 7,3o 26,69 40,61 53, 5o 39, o3 5'i,4i M Les lieux ci-dessus sont déduits des observations faites avec le transit- cercle. » Remarques. — Les observations précédentes ont été faites par M. Mann, avec l'équatorial de 8 ^ pieds, auquel fut adapté un micromètre de position muni de forts fils d'argent; grossissement go fois. » La comète avait l'apparence d'un corps nébuleux très-faible, d'un dia-- raètre d'environ i'^^ , et elle fut observée généralement dans des circon- stances très-défavorables, à cause de sa faible hauteur (8 à 16 degrés) et des interruptions continuelles produites par les nuages de la montagne de' la Table. » 1857. Décembre 5. Les deux observations faites ce soir sont très-peu siires. { 970 ) » Le 7- O'i est très-géné par les nuages; les observations sont incer- taines. » Le 9. Quelques rayons de lumière seulement traversent les nuages; observations très-douteuses. « liC 14. Beaucoup d'interruptions causées par les nuages. » Le i5. Cirrus à l'ouest : la comète à peine visible quand on prit la .seconde série des passages. » Le 20. Clair et calme, mais la lumière de la lune efface presque la comète; celle-ci n'a pu être trouvée qu'avec de grandes difficultés. i> Le 21. Clair, mais la comète est à peine visible à cause de la lune. » Le 32. Nuages. Le petit nombre d'observations obtenues cette soirée sont passables. » Le 24. Comète extrêmement faible; après la dernière observation, on cesse absolument de la voir. » i858. Janvier 4- La comète est remarquablement faible, mais les cir- constances atmosphériques sont favorables, et les observations sont de tout point satisfaisantes. « Le 5. Vent de sud violent ; on n'entend le chronomètre qu'avec la plus grande difficulté. La seconde série des passages est douteuse. Il est impos- sible de continuer les observations. » Le 7. Très-gêné parles nuages. La comète était à peine visible quand les mesures de N. P. D furent prises. » Le 10 La comète presque trop faible pour être observée. La seconde série des différences en J^ est très-douteuse. » Du 1 2 au 18. La comète est du dernier degré de faiblesse, et, en con- séquence, les observations très-difficiles. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Comparaison de la marche de la température dans tair et dans le sol à 1 mètres de profondeur ; observations faites à l'Ecole impé- riale d\4griculture de la Saulsaie [Àin); par M. A. Pocriau. « Un tuyau en tôle peint au minium pour le préserver de l'oxydation a été placé en terre ; il a 2 mètres de longueur et i décimètre de diamètre. Une rondelle en bois, percée d'un trou, fait office de bouchon; elle est elle-même recouverte par une calotte de plomb, qui forme toit sur l'ap- pareil. » La détermination de la température se fait au moyen d'un thermomètre ji échelle arbitraire, enveloppé d'une gaine de coton et placé dans un étui (97') en fer-blanc; le couvercle est percé d'un trou. On descend l'instrument jusqu'au fond du tuyau, à l'aide d'une petite corde et en le faisant passer par l'ouverture ménagée dans la rondelle en bois. » Les observations relatives à la température du sol à 2 mètres de profon- deur ont commencé le i" mars i856, et notre résumé s'arrête au i" dé- cembre i858. Voici les conclusions tirées des matériaux que nous avons rassemblés pendant près de trois années : » 1°. La température moyenne de l'air ayant été pour trois années d'ob- servations de 10°, 36, celle du sol a été de i2°,6i ; différence en faveur du «ol, a°,a5. ,,-, » 2°. Tandis que dans l'air la moyenne des différences totales entre les maxima et minima extrêmes a été de 45°, 77, dans le sol cette moyenne n'a été que de i3°, i4; ce qui fait une différence de 32*',63. » Il en résulte que, si les organes des animaux et des plantes qui vivent dans l'air, peuvent éprouver des variations de température de 45°, 77, les racines des essences qui descendent à 2 mètres ont à subir des alternatives de température beaucoup moins grandes et comprises entre i3°, i4 d'écart en moyenne. • » 3°. A des températures minima, dans l'air de — loet — 1 1°, correspon- dent dans le sol, à 2 mètres de profondeur, des minima de -h 5, 47» + G, ig seulement. » 4°' Dans l'air, la température maxima moyenne a lieu ordinairement en juillet ou août, quelquefois même en juin, comme en i858; la tempéra- ture minima moyenne se produit en décembre ou janvier. » Dans le sol, le maxima moyen paraît se produire dans les derniers jours d'août, le minima moyen à la fin de février. « 5°. La température du sol est plus élevée que celle de l'air en hiver et en automne, moins élevée en été; au printemps, ces deux températures diffèrent peu entre elles; la différence en plus ou en moins dépendant sur- tout de la température de l'hiver précédent. » 6°. La marche de la température dans le sol, jusqu'à 2 mètres de pro- fondeur, peut se résumer ainsi : » Tandis que la température moyenne de l'air commence ordinairement à s'abaisser vers la fin de juillet, dans le sol au contraire la chaleur continue à s'accumuler dans les couches supérieures, sous l'influence de la radiation solaire très-intense, et à se propager dans les couches inférieures jusqu'à la fin d'août. C. R., i858, a°« Semestre. (T. XLVH, N» 24.) ^^9 • ( 97^ ) )) A partie de cie?lîfe'é"|^o(J*Tè, les couCfeeS si*péiT«nres commençant à perdre plus de calorique qù'èfiés 'n'en reçoivent, Ife flux de ichaleur change de 'di- rection, il se dirige debasert haut, et ce mouvement ascensionnel, continué jusqu'eh féVHei", esit d'autant plus rapide que la température extérieure s'abaisSe davantage, c'èst*à-dire que la période hibernale est plus rigefn- reuse. » Enfin, vers le milieu de févrieroft le commencement de'mars, les couohes supéi'ieures recommencent à «'échauffer sous l'influence des rayons solaires dont la direction est'devënué Motns oblique; les coucher souterraines infé- rieures n'ont plus besoin de fournir de calorique aux couches supérieures, elles rfe tardent pas au contraire à en recevoir et à enitrer dans la période de r'échadffettierit cjtii '!?e prolonge "jusqu'à la fin d'août. » Il serait fort intéressant de suivre la marche de la température dans le sol, à'ùne profondeur ftioindre (4o centimètres par exemple), qui eât celle atteinte parles ï^àcihes de beaucoup de plantes. Un thermomètre sensible, plàeé èti céVétiâtaït, indiquerait les nombreuses variations que la tempé- rature dii sol doit épi'ôiiVer à cette profondeur, les changements brusques occasionnés par un refroidissement ou un réchauffement subit de l'atmo-, sphère, par une pluie, une neige ou des hâles persistants, etc. » ïl serait possible S'iôrs de coiwiaître le climat souterrain d'uu grand nombre de plantes, de fixer l'époque du réveil de la vie végétale, etc. » L'éludé dfe 'ces (Jtiéslibns 'étant essenliellémèEit du domaine de la physique àgi*icô^lte, je Compte m>noceuper dès le i" janvier 1869. i» CHlMlb:. — Action dUcfitorure de soufre sur ks huiles; fdr M. J. NiCKtÈs. .: nà^on t( lia èdtlnbiSâattÉ* d« fait de l'action que le chlorure de soufre -exerce ■^af'lie?s'h«ilès,'»îi1; d'Aitie orig*taeiplus ancienne qu'on ne le pourrait penser d'ap"rès les Notés publiées à ce sujet dans l'avant-dernier numéro des Comptes rendus; depuis longtemps aussi il a été rendu public. J'y ai contri- bué 'poar Wa sp*rt', «n 1^49, par une Note que j'ai insérée dans la Revue scientifique et industrielle du D'' Quesneville. Je n'ai pas la Note sous les yeux, mafs'Vôlfciye'(|Wtett«>s souvenirs me rappellent à cet égard : dans le but de 'pt^rtté^e^'èWHtHè lÙncrustation le bouchon d'un petit flacon à l'émeri con- 'tê!n!aht'ai!i'dHldt Engagé alors dans des recherches d'ya aiUre 0iPdr«y je naç proposais d'approfondir plus tard cette observation fortuite, quJ^wl j'appris par un numéro du ./ou/^a/ jJo/jfeç/tweV/ue de Dingler, de l'année i849? 4"^ '^ fait a été également reniarqué par M. Rochleder. La chose ayant dès lors perdu pour moi son princijial intérêt, je la publiai, bien entendu, sans revendi- quer aucune espèce de priorité. » C'est encore ce que je fais aujourd'hui. Depuis, cette observation a été reprise par M. Gaumond qui, moyennant ime modification heureuse, en a fait l'objet de plusieurs applications intéressantes; il en tira, entre autres, une pâte molle, élastique, avec laquelle il confectionna des rouleaux d'im- primerie. J'ignore s'il a donné suite à ses essais ou si même il a réservé ses droits par une publication quelconque. Dans ce dernier cas, la date doit remonter à une époque antérieure à 1 853. » CHIMIE. — Recherches sur les acétones ; rectification à une Note communiquée dans h séance précédente; par M. G. Friedel. « Certains faits m'ayant amené à concevoir des doutes sur la pureté de l'acétone que j'ai employée dans mes expériences, j'en ai fait une analyse, et j'ai reconnu qu'elle était en effet très-impure. Je dois donc révoquer en doute les résultats que j'ai annoncés, et en particulier ce que j'ai dit de l'ac- tion du permanganate de potasse sur l'acétone et des faits publiés par M. Péan de Saint-Gilles, jusqu'à ce que j'aie pu répéter mes expériences sur des matériaux de la pureté desquels je sois certain. » Ces doutes atteignent aussi les résultats que j'ai obtenus dans l'action de l'acide chlorhydrique et de l'acide iodhydrique sur l'acétone. » M. BocssiNGAiiLT, qui, dans la séance du ag novembre dernier, avait mis sous les yeux de l'Académie des flèches empoisonnées par le curare, annonce avoir reçu à cette occasion une Lettre d'un voyageur, M. Milleroux, qui tout en soupçonnant, et avec raison, que l'article du journal par lequel il a eu connaissance de cette communication l'avait rendue d'une manière peu exacte, s'étonne qu'on soit encore obligé de répéter que le curare est un poison d'origine exclusivement végétale. , . >' « Il ne me semble plus permis aujourd'hui, dit M. Milleroux, d'ignorer 129.. ( 974 ) que le poison urari ou kurari des forêts de la Guyane et le curare du haut Orénoque ne sont autre chose que le suc concentré de l'écorcede certaines lianes, appartenant aux 5■) Le dix-huitième jour, l'eau est encore plus trouble que précédem- ment et il apparaît vers son milieu un îlot flottant, formé évidemment de Pénicillium en fructification. » Le vingt-quatrième jour, le liquide présente à peu près le même aspect que précédemment, seulement il est plus trouble vers le fond. 1) Enfin un mois après le commencement de cette expérience, le flacon fut débouché. Le gaz contenu dans son intérieur n'avait contracté aucune mau- vaise odeur; la superficie de l'eau n'offrait aucune pellicule ; et on y voyait flotter quatre petits îlots àa Pénicillium ; et dans ce liquide, qui était jaune et trouble, nageaient plusieurs flocons à'Àspergillus, de grosseurs diverses, et dont deux, composés de touffes serrées de ce champignon, offraient le volume et l'aspect de grains de groseille blanche. » L'un des îlots, extrait et examiné au microscope, est formé d'une cryptogame très-touffue, très-rameuse, à ramifications éparses, appartenant au genre Pénicillium ; c'est évidemment le Pénicillium cjlaucum de Link. M Les flocons qui se rencontrent immergés dans la macération, par l'as- pect de leurs touffes et par la structure de leurs mycéliums, ressemblent ab- solument à V Àspergillusque nous avons observé dans l'oxygène; mais comme ces flocons sont restés sous* l'eau et n'ont pas fructifié, il a été impossible de déterminer exactement à quelle espèce appartenait la mucorinée qui les compose. » On rencontre çà et là , nageant à la surface de l'eau, des grains de ma- tière verte, sphériques, remplis de granules et offrant o,oi 12 de millimètre de diamètre. M Malgré la température qui avait toujours été assez basse pendant la durée de cette expérience et en moyenne de 1 5 degrés , et malgré l'influence défavorable que présentent toutes les expériences exécutées à vaisseaux clos, nous découvrîmes une assez grand nombre d'animalcules dans notre macé- ration. Sa surface était remplie de Protées diffluents, Proteus diffluens, Mull.; Amiba diffluens, Dujardin. On y voyait aussi un grand nombre de Trachelius absolument analogues au Traclielius trichophorus d'Ehrenberg, jeunes, et n'ayant que o,o65 de millimètre de longueur; ils étaient extré- ( 9«4 ) mement agiles, se contournant en tous sens et dardant leur longue trompe de tous côtés. On y voyait en outre quelques Trachelius globifer, Ehr., puis quelques Monas elongata,T)iii.; et un grand nombre de Vibrions exces- sivement fins , parmi lesquels on remarquait surtout le Vihrio lineola, Mull., et le Vibrio rugula, Mull. « Ainsi donc il résulte évidemment de cette expérience que des animal- cules et des plantes se sont développés dans un milieu absolument privé d'air atmosphérique, et dans lequel, par conséquent, celui-ci n'a pu apporter les germes des êtres organisés qu'on y a découverts. Et si même on pouvait supposer que quelques parcelles de cet air aient pu s'introduire dans l'appa- reil , il est certain que celles-ci , avant d'y pénétrer , avaient subi une tem- pérature à laquelle n'auraient pu résister les germes des proto-organismes qui se sont engendrés dans cette circonstance. Les germes des Infusoires ne résistent point à une température de loo degrés, et les expériences de l'un de nous ont prouvé que les spores des Mucorinées analogues à celles dont il est question dans cette expérience sont désorganisés par celte température. » « M. Séguier a l'honneur d'annoncer à l'Académie que M. Leroy, père et tuteur du petit-fils de feu Gambe/, remplit en ce moment les formalités légales , nécessitées par l'état de minorité de son fils , pour obtenir d'un con- seil de famille l'autorisation d'ouvrir le paquet cacheté contenant l'indica- tion de la méthode de division suivie pour le grand cercle astronomique de l'Observatoire par feu Gainbej. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section d'Anatomie et de Zoologie, en remplacement de feu M. Temminck. IjC nombre des votants étant 5o, au premier tour de scrutin M. Baer obtient 49 suffrages. M. Délie Chiaje i » M. Von Baer, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. ( 985 ) MEMOIRES PRÉSENTÉS. M. Le Verrier présente, au nom de l'auteur, un Mémoire ayant pour titre « Description d'un système de correction de machines à diviser », in- venté par C. Guillemot. Ce Mémoire, qui est accompagné de figures, est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Babinet, Le Verrier, Faye, Séguier. CHIMIE MINÉRALE. — Mémoire sur Vapatite, la wagnérite et quelques espèces artificielles de phosphates métalliques ; par MM. H.Sainte-Claire-Deville et H. Caron. , (Commissaires précédemment nommés : MM. Pelouze, Delafosse.) « Parmi les minéraux abondants de la nature on trouve une substance souvent bien définie et cristallisée, la chaux phosphatée, qui se rencontre principalement dans les filons des terrains anciens et dans les laves volca- niques. La composition singulière de l'apatite, déterminée pour la première fois par M. Gustave Rose en 1 827, en fait une composition définie de chlo- riu-e et de fluorure de calcium avec le phosphate de chaux. L'étude chimique de cette matière et l'établissement de ses analogies était une question inté- ressante que nous avons entreprise et qui nous a conduits à des résultats d'une grande simplicité, que nous avons l'honneur de soumettre à l'Aca- démie. M A côté de l'apatite se trouve placé un autre minéral, la wagnérite, com- posé des mêmes éléments ou d'éléments analogues combinés dans des proportions différentes. Le magnésium y remplace le calcium ; en outre, l'apatite est un prisme hexagonal régulier et la wagnérite est un prisme rhomboïdal oblique ; leur forme et leur composition les éloignent donc l'une de l'autre, et nous allons faire voir que chacune d'elles peut être con- sidérée comme le type de deux groupes dont nous avons établi toutes les espèces. ' » L'apatite à pour composition 3{PhO», 3CaO)j^^jCa; la wagnérite est repi'ésentée par la formule plus simple (PhÔ»3MgO){^jJMg. l^r'Vl, ( 986 ) Nous avons préparé des apatites et des wagnérites formant les espèces de ces deux groupes et qui sont comprises dans le tableau suivant : Apatites. Composition. Noms minéralogiqnes. Apatite de chaux 3(PhO^ 3 Ca 0) (Cl Ca) Apadte. Apatite de plomb 3 (PhO' 3 Pb O) (Cl Pb) Pyromorphite. Apatite de baryte 3 ( Ph 0' 3 Ba O ) ( Cl Ba ) Espèce artificielle. Apatite de strontiane 3 (PhO* 3Sr 0) (Cl Sr) » Wagnérites. Wagnérite de magnésie (PhO' 3MgO) (CIMg) Wagnérite. Wagnérite de chaux (PhO' 3Ca 0) (Cl Ca) Espèce artificielle. Wagnérite de manganèse (PhO' 3MnO) (ClMn) « • Wagnérite de fer et de manganèse. |PhO°3( ) 1 ! ^' ( tr )1 Eisen-apatit. » Dans ces corps, une partie du chlore ou même la totalité de ce corps a pu être remplacée par du fluor, sans que la forme cristalline fût, en gé- néral, changée, ce qui indique bien, dans le cas actuel, l'isomorphie du chlore et du fluor, qui a été rarement constatée d'une manière précise. » On remarque que les apatites ont pour bases les oxydes métalliques qui, en se combinant à l'acide carbonique, donnent des carbonates rhom- biques de même forme que l'arragonite. I^es wagnérites, au contraire, sont exclusivement composées avec les oxydes métalliques qui, en se combinant avec l'acide carbonique, donnent des carbonates rhomboédriques ou spaths de même forme que le spath calcaire. Pour compléter ce singulier rappro- chement, on observera que le carbonate de chaux est dimorphe, pouvant cristalliser soit en prismes rhombiques (arragonite), soit en rhomboèdres (spath calcaire). La chaux sert donc d'intermédiaire ou de pivot, comme l'on a dit ailleurs (i), entre les deux groupes d'oxydes métalliques ainsi déterminés. Il en est de même ici. Nous avons pu obtenir une wagnérite calcaire encore inconnue en remplaçant en totalité ou en partie la magnésie par la chaux, mais aussi en remplaçant le fluor par le chlore. Cette wagné- rite calcaire a donc la composition PhO=3CaO(ClCa), que nous avons établie par nos analyses et qui la rapproche du second groupe des chlorophosphates. (i) Comptes rendus , tome XXXVIII, page 4oi- ( 98? ) » En outre tous les efforts que nous avons faits pour obtenir avec los oxydes purement arragonitiques des wagnérites et avec les oxydes spallii- ques des apatites, ont été infructueux, de sorte que les deux divisions des carbonates métalliques se retrouvent dans les phosphates ; mais ici, non- seulement on trouve des formes cristallines incompatibles, mais encore des compositions différentes. » M. Daubrée (i) a préparé l'apatite en faisant passer du chlorure de phos- phore sur de la chaux; M. Manross (a) et M. Briegleb (3), à la suite de remarquables travaux exécutés dans le laboratoire de M Wohler, ont re- produit l'apatite sous des formes plus belles et plus nettes, en s'appnyant sur les doubles décompositions effectuées entre les phosphates alcalins et le chlorure de calcium. M. Forchhammer (4), par la réaction du phosphate de chaux sur le chlorure de sodium, a obtenu de très-beaux échantillons de cette espèce minérale. » Nous employons un procédé plus direct et plus général, fondé sur ce fait que les phosphates sont solubles au rouge dans les chlorures des mé- taux dont les oxydes servent de base aux sels sur lesquels on opère, ou dans les chlorures analogues. Ainsi, en prenant du phosphate de chaux des os, le mélangeant avec du chlorhydrate d'ammoniaque pour transformer le carbonate de chaux, dont il est toujours accompagné, en chlorure de cal- cium, ajoutant un excès de chlorure et du fluorure de calcium, on obtient par la fusion au rouge vif une liqueur qui semble homogène et dans laquelle l'apatite (5) cristallise par le refroidissement de la matière. En outre, on doit toujours opérer tant qu'on le peut avec des creusets ou vases en cliar- hon de cornues, parce que les phosphates attaquent très-fortement les creu- sets argileux. » On peut remplacer le phosphate de chaux par un des phospfiates dont il a été question et qu'on prépare d'abord en calcinant i équivalent de phos- phate d'ammoniaque du commerce avec 3 équivalents de l'oxyde ou du nitrate métallique que l'on veut traiter. On mélange le sel avec le chlorure correspondant et l'on chauffe. Après le refroidissement, on sépare le chlo- rure excédant par un simple lavage à l'eau distillée. L'eisen-apatit s'ob- (i) Annales des Mines, 4° série, tome XIX, page 654- (2) Expcriments . . . , Thèse inaugurale. Gôuingen, i852. (3>) Jnnalen der Chemie und Pharmacie, XCVII, page g5. (4) Annalen der Chemie und Pharmacie, XC, page ^'j. (5) Cette belle matière ressemble tout à fait à l'apatite des laves du Vésuve. G. R., i8â8, -i""' Semestre, [T. XLVII, N" iS.) '^I ( 988 ) tient en traitant ainsi du phosphate de fer par le chlorure de manganèse, et il se produit des cristaux qui ont quelquefois plus d'un centimètre de lon- gueur. » La détermination précise des wagnérites est quelquefois difficile, a cause des stries nombreuses dont les facettes sont surchargées, surtout dans les zones les plus faciles à mesurer. De plus, nous devons avertir que les phosphates retiennent le fluor avec luie telle persistance, qu'on pourrait être induit dans les erreurs les plus graves, si l'analyse ne se faisait en pre- nant des précautions extrêmes dont le détail ne peut être donné dans cet extrait. » Le gisement de l'apatite dans les filons a fait penser à M. Daubrée que cette substance a pu y être amenée sous forme de produits volatils et, en particulier, par la réaction du chlorure de phosphore sur la chaux, réaction qui détermine en effet la production de l'apatite, puisqu'elle met en pré- sence du chlorure de calcium et du phosphate de chaux. La présence du fluor serait plus difficile à expliquer ainsi, mais une observation que nous avons faite rend l'hypothèse de M. Daubrée admissible dans des circon- stances bien plus simples. En effet, les apatites et les wagnérites, composées avec des phosphates absolument fixes, deviennentvolatiles à une température peu élevée, dans la vapeur des chlorures métalliques au milieu desquels nous les formons. Ainsi nous avons pu distiller au rouge de la wagnérite dans la vapeur du chlorure de magnésium, et les cristaux ainsi volatihsés, et que nous avons analysés, contiennent tous les éléments de la matière primitive. L'apatite se volatilise également dans la vapeur de chlorure de calcium, et on peut obtenir, en opérant dans des vases de charbon, de très- beaux cristaux d'apatite sublimée. On peut rapprocher ce singidier phéno- mène de quelques faits bien constatés, tels que la volatilisation de l'acide borique dans la vapeur d'eau, du sulfure de bore dans l'hydrogène sul- furé, etc Il nous paraît bien évident que ces phénomènes d'entraînement ne sont pas purement mécaniques, et que, lorsqu'ils seront bien connus, ils pourront entrer comme éléments dans l'explication des faits de la nature. » CHIMIE AGRICOLE. — Sur les transformations que le phosphate de chaux éprouve dans le sol; par M. Deherain. (Commissaires précédemment nommés : MM. Becquerel, Pouillet.) « Le travail que j'ai l'honneur de soumettre au jugement de l'Académie, (989) a pour but de compléter l'étude des métamorphoses que le phosphate de chaux peut subir dans le sol , et qui, lorsqu'elles sont complètes, forment la série suivante : » 1°. Dissolution par l'acide carbonique quand ce phosphate provient des os (i), par les acides acétique et carbonique quand il est fourni par la pou- dre des nodules fossiles (2). » 2". Précipitation à l'état insoluble dans les acides faibles, par le carbo- nate de sesquioxyde de fer ou par l'alumine en dissolution dans l'acide carbonique (3). » 3". Retour à [état soluble dans l'eau ou dans les acides faibles par les carbonates alcalins ou alcalino-terreux. » 4"- Transformation nouvelle des phosphates alcalins ou alcalino-terreux eu phosphates à base de sesquioxyde de fer ou d'alumine, par les oxydes correspondants en dissolution dans l'acide carbonique. « 1. La solubilité du phosphate de chaux dans les acides faibles expli- querait de la manière la plus simple la présence de ce sel dans les plantes, si la terre arable ne contenait aucune substance capable de le rendre insolu- ble; mais l'action de ces substances, signalée par M. P. Thenard dans un Mémoire très-intéressant, publié au commencement de cette année (3) , vient compliquer le phénomène et en rendre l'analyse plus nécessaire et plus délicate. » 2. M. P. Thenard ayant agi spécialement sur des terres constituées par des débris de terrains jurassiques, j'ai cherché dans l'étude de sols très- divers la vérification de la réaction importante que cet habile chimiste avait fait connaître. » Mes expériences ont porté sur six échantillons de terre arable. Trois d'entre eux proviennent des départements de l'Eure , d'Indre-et-Loire et de Loir-et-Cher : ils contenaient tout leur acide phosphorique à l'état de phosphate insoluble dans l'acide carbonique. Deux autres, pris dans les départements de Seine-et-Marne et d'Indre-et-Loire, renfermaient une partie notable de leur acide phosphorique à l'état de phosphate soluble dans l'a- cide carbonique. Le dernier échantillon était une terre de bruyère de Solo- gne ; on n'y trouvait pas de traces d'acide phosphorique. (i) Dumas, Comptes rendus, tome XXIII, page 1018 ; 1846. — Lassaicne, Comptes rendus, toine XXIII, page 1019. Jnnalcs de Chimie, 3° série, tome XXV, page 346; i849- (2) Deherain, Comptes rendus, tome XLV, page i3; 1857. (3) P. Thenard, Comptes rendus, tome XLVI, page 212; i858. i3i.. ( 990 ) » L'observation de M. P. Thenard est donc justifiée dans un certain nombre de cas. L'acide phosphorique restet-il indéfiniment sous cette forme qui le laisserait insoluble? L'auteur ne le pense pas, le silicate de chaux pouvant, d'après lui, l'amènera l'état de phosphate doué de solubi- lité et assimilable parles plantes. » 5. Les carbonates peuvent être aussi une des causes de celte transfor- mation , comme je crois m'en être assuré par les causes suivantes : » J'ai trouvé, en effet, qu'en faisant filtrer à travers des terres renfer- mant du phosphate insoluble dans l'acide carbonique, en laissant séjourner pendant quarante-huit heures avec du phosphate de fer bien lavé, ou du phosphate d'alumine : » (a). Du carbonate de potasse; M {b). Du carbonate d'ammoniaque ; » Que les carbonates alcalins peuvent décomposer ces phosphates et les amener à l'état de phosphates de potasse ou d'ammoniaque solubles dans l'eau pure. )) (c). En plaçant du carbonate de chaux dans l'appareil à eau de Seltz, avec du phosphate de fer, j'ai obtenu du phosphate de chaux, en dissolu- tion dans l'acide carbonique. » Réciproquement : » Du carbonate de fer placé dans l'appareil à eau de Seltz , avec : » (d). Du phosphate de potasse , » (e). Du phosphate d'ammoniaque , » (/). Du phosphate de chaux, a converti ces phosphates en phospliate de fer. La dernière observation a déjà été faite par M. Paul Thenard (i). » J'ai obtenu les mêmes réactions en remplaçant le carbonate de fer par l'alumine; les résultats , sans être aussi nets que les précédents , n'étaient pas douteux. » On voit que les carbonates et les phosphates se décomposent mutuelle- ment à froid , et dans des circonstances analogues à celles qui peuvent se rencontrer dans le sol. » Le carbonate de potasse provenant de l'attaque des roches granitiques par l'acide carbonique dissous dans l'eau de pluie, celui qui provient des argiles ou celui qu'on introduit dans le sol sous forme de cendres de bois, font amener la décomposition du phosphate à base de sesquioxyde {a). (i) Loco citatOf p. laS. ( 99' ) » Le carbonate d'ammoniaque , produit ultime de la décomposition des matières azotées, agit de la même façon {b), MM. Payen et Boussingault ont montré depuis longtemps (i) que les phosphates associés aux engrais azotés constituaient d'excellents engrais; une des raisons de la valeur de ce mé- lange ne serait-elle pas que ces deux substances peuvent, en agissant l'une sur l'autre, produire du phosphate d'ammoniaque éminemment assimi- lable? » Le cultivateur marne ou chaule un sol pauvre en engrais, en alcalis fixes , il introduit dans ce sol une quantité considérable de carbonate de chaux qui attaque encore le phosphate de fer ou d'alumine et le rend soluble (c). » Sous ces influences multiples, la terre s'appauvrirait de ces engrais, si le carbonate de fer ou l'alumine ne se retrouvaient souvent en excès pour réta- blir à l'état insoluble cette précieuse matière et la conserver pour l'avenir {d,e,f).^ » Ce n'est pas à dire qu'il n'y ait aucune déperdition de la substance utile; la décomposition des phosphates ou des carbonates me paraît être subordonnée à la masse relative de l'un ou de l'autre de ces sels, de sorte que si les carbonates alcalins ou alcalino-terreux prédominent, l'acide phos- phorique pourra être entraîné par les eaux, jeté dans les rivières, perdu pour la végétation. 1) Il n'est pas sans intérêt de remarquer que les circonstances les plus favo- rables à cette déperdition, c'est-à-dire celles où se trouvent des terres de bruyère, placées sur un terrain granitique où le phosphate de chaux peut être attaqué vivement par les acides du sol, et, s'il est précipité à l'état inso- luble, se dissout par le carbonate de potasse provenant de la décomposition des granités, sont précisément celles où se trouve la Bretagne qui demande au commerce une quantité si considérable de noir animal, probablement pour remplacer l'acide phosphorique qu'elle perd ainsi constamment. » Si en introduisant par le marnage une masse considérable de calcaire dans le sol, ou peut augmenter momentanément les récoltes en mettant à la disposition des plantes le phosphate insoluble, on neutralise en même temps l'action protectrice du carbonate de fer et on s'expose à des pertes. Le pro- verbe serait-il vrai? La marne enrichirait-elle le père en ruinant les enfants? » Les expériences que je viens de résumer démontrent les réactions dont (i) Ànn. de Chimie et de Physique, 3* série, tomes III et VI. ( 992 ) j'ai indiqué la série en commençant ce Mémoire, elles indiquent de plus que l'acide phosphorique peut se trouver dans le sol, au moins sous trois formes assimilables, celles de phosphate de potasse, phosphate d'ammo- niaque et de phosphate de chaux. » L'existence de ces trois substances dans les planles confirme les obser- vations qui précèdent et je l'ai constatée pour trouver un contrôle à mes pre- mières recherches. En effet, en traitant successivement les cendres de blé ou d'avoine par l'eau de l'acide chlorhydrique, on peut en extraire du phos- phate de potasse et du phosphate de chaux. Si le phosphate d'ammoniaque échappe, c'est qu'il est soumis à plusieurs causes de décomposition qui le font disparaître; l'ammoniaque peut être transformée pendant l'acte de la vie même en principes immédiats, et si elle n'a pas été ainsi utilisée, elle a dû se volatiliser pendant l'incinération. )> Mais comme, dans toutes les réactions dont il s'agit, le carbonate d'am- moniaque joue exactement le même rôle que le carbonate de potasse, le phosphate d'ammoniaque doit se produire aussi bien que le phosphate de potasse. De la présence de l'un dans les plantes, et par conséquent de son assimilation, on peut logiquement induire celle de l'autre. » En résumé, il semble résulter de ces dernières considérations que l'acide phosphorique peut pénétrer dans les plantes : » A l'état de phosphate de potasse ; » A l'état de phosphate d'ammoniaque ; » A l'état de phosphate de chaux. )) Les expériences dont j'ai donné les résultats peuvent aussi expliquer un des effets utiles du marnage qui ramènerait à l'état de phosphate de chaux soluble dans l'acide carbonique les phosphates insolubles produits dans le sol. Il ANATOMIE COMPARÉE. — Du grand sympathique chez les animaux articulés; par M. Emile Blanchard. (Commissaires, MM. Serres, Milne Edwards, de Quatrefages. ) « On sait combien sont grandes les différences entre le système nerveux des Articulés et celui des Vertébrés. Aussi n'est-on pas encore complète- ment arrivé à reconnaître sûrement toutes les parties homologues. Aujoiu- d'hui personne n'hésite plus à voir dans la chaîne ganglionnaire des Crus- tacés et des Insectes la portion qui représente le système céphalo-rachidien des animaux vertébrés; mais lorsqu'il s'agit des autres parties de l'appareil ( 993 ) de la sensibilité, le doute, le vague, l'absence même de toute opinion se manifestent partout. » Quand, il y a deux siècles, le grand Swammerdam découvrit chez un Insecte le nerf qui descend sur le canal intestinal; quand, plus tard, le patient anatoiniste Lyonnet montra chez la chenille du saule une remar- quable complication dans l'ensemble de ganglions et de nerfs dévolus à l'appareil alimentaire, le temps n'était pas venu de cherchera quelle partie du système nerveux des Vertébrés correspondait cet ensemble. » Depuis une trentaine d'années seulement, presque tous les naturalistes qui ont fait des recherches sur le système nerveux des Articulés se sont efforcés d'arriver à une identification pour chaque partie. On avait constaté dans les Insectes et les Crustacés un système nerveux de la vie animale et un système nerveux de la vie végétative. Aucune incertitude ne pouvait subsister; dès ce moment, les ganglions groupés autour de l'œsophage et les nerfs qui en dérivent, souvent appelés du nom de stomatogastriques, furent comparés au grand sympathique de l'homme et de tous les animaux supérieurs, malgré les caractères si particuliers du grand sympathique. Accompagnant la moelle épinière dans toute son étendue, il lui est relié par une foule d'anastomoses; or il n'y a rien de semblable dans les nerfs stomatogastriques des Articulés. Aussi Georges Newport, auquel la scienfce est redevable de si brillants travaux, s'attacha-t-il à établir que ces nerfs représentent, non pas le grand sympathique, mais bien les nerfs de la dixième paire, les nerfs pneumogastriques En effet, ce système nerveux de la vie organique prenant son origine en arrière des lobes céréhroïdes, fournis- sant des filets à l'œsophage et à l'estomac, à l'aorte et au cœur ainsi qu'aux trachées chez les Insectes, se montre évidemment l'analogue du pneu- mogastrique des animaux supérieurs. Les Articulés sont-ils donc dépourvus d'un grand sympathique, ou ce nerf est-il toujours confondu avec la chaîne ganglionnaire comme il a été permis de le supposer? Non. Ce nerf existe de la façon la plus reconnaissable chez un grand nombre d'Insectes, particu- lièrement chez les larves. Il a été vu et signalé pour la première fois par Lyonnet (1762) dans la chenille du saule, sans que cet anatomiste en appréciât la nature; il appela les petits noyaux et les filets nerveux qu'il distingua au-dessus de la chaîne ganglionnaire du nom de brides épinières. Plus tard, le grand sympathique fut décrit et représenté avec un grand soin dans quelques Insectes, et principalement dans le Sphinx du troène {S. li- (justri)^ par Newport qui le nomma système nerveux surajoulé, sans établir de comparaison avec une portion quelconque du système nerveux des ani- ( 994 ) maux vertébrés. Moi-même, après l'avoir observé depuis douze à quatorze at)s chez une foule d'Articulés et en avoir donné des figures, je demeurai longtemps incertain sur la nature de cette partie de l'appareil de la sensi- bilité des Crustacés et des Insectes. Aujourd'hui, après de nouvelles recher- ches minutieuses, je ne conserve plus aucun doute, et je crois pouvoir dire avec assurance : les brides épinières de Lyonnet ou le système nerveux sura- jouté de Newjx)rt, représentent positivement le grand sympathique des Ver- tébrés et en remplissent le rôle. » Si l'on porte ses investigations sur des chenilles ou sur d'autres larves, on voit un nerf qui tire son origine du centre médullaire sous-œsophagien et s'étend au-dessus de la chaîne ganglionnaire, présentant de distance en distance de petits ganglions d'où dérivent des filets qui vont s'anastomoser avec les nerfs naissant de la chaîne ganglionnaire. Il y a un de ces petits noyaux dans chaque zoonite, mais souvent on cesse de les distinguer vers la partie postérieure du corps ; ces noyaux évidemment se sont confondus avec les centres médullaires abdominaux. Et ici je ne suppose rien, car de la larve à l'insecte adulte, on voit s'opérer cette fusion ; le ver à soie peut être pris pour exemple, et encore chez cet insecte parvenu à l'état adulte le grand sympathique reste-t-il distinct dans toute sa longueur, ainsi que je l'ai montré dans une figure publiée il y a quelques années {Règne animal; édit. illustr., Ins., pi. i3o). » Maintenant ce nerf semble ne pas exister chez le plus grand nombre des Articulés ; mais comme il a été possible dans plusieurs types de le voir s'unir et se confondre graduellement avec la chaîne ganglionnaire, par suite des progrès de l'âge de l'animal et de la centralisation de son système nerveux, il demeure certain qu'ailleurs son absence apparente est due seu- lement à son union intime avec la chaîne. Ce fait ne peut surprendre, car si rien de semblable n'a lieu chez les Vertébrés, cela doit être attribué à la colonne vertébrale qui oppose un obstacle absolu à ini rapprochement intime entre le grand sympathique et la moelle épinière. » Remarquons encore que le grand sympathique des Insectes est toujours impair; néanmoins il nous paraît évident qu'il doit être double primordia- lement comme les autres parties du système nerveux. Si l'on parvient à l'ob- server chez des embryons, on en acquerra probablement la preuve maté- rielle. )) Dans mes premières recherches sur le système nerveux des Insectes, qui datent d'une époque déjà un peu ancienne, j'avais suivi les filets qui se distribuent à l'intestin et aux organes génitaux; aujourd'hui, après de nou- (995) velles investigations, je crois être assuré qu'ils proviennent spécialement du grand sympathique. » De tous les faits connus à présent touchant le système nerveux des Articulés, nous pouvons donc dire qu'il y a des nerfs de sensibilité spé- ciale naissant du cerveau, des nerfs mixtes, sensibles et moteurs, provenant de l'encéphale et de la chaîne ganglionnaire, un système nerveux affecté à la portion antérieure du tube digestif, aux organes respiratoires et aux par- ties principales de l'appareil circulatoire, rempHssant le rôle des nerfs pneu- mogastriques, et enfin un véritable grand sympathique accompagnant la chaîne ganglionnaire dans toute sa longueur, comme ce nerf accompagne la moelle épiniére dans les Vertébrés. » ANATOMIE COMPARÉE. — De la non - existence de Vos inlermaxillaire chez l'homme à fétat normal, et des erreurs commises à l'égard de la prétendue existence de cet os; par M. Ëmm. Roussëac. (Extrait.) (Commissaires, MM. Serres, Flourens, Geoffroy Saint-Hilaire.) Après avoir tracé l'histoire de ce point d'anatomie comparée et résumé les opinions des principaux auteurs qui ont soutenu ou nié l'existence de l'os intermaxillaire chez l'homme, M. Uousseau poursuit en ces termes : « Si j'insiste sur un sujet insignifiant pour des esprits superficiels, c'est que, comme Camper, je tiens à constater entre l'espèce humaine et les singes avec lesquels on s'efforce de l'assimiler complètement, cette diffé- rence de structure. Par la position que j'occupe au Muséum d'histoire na- turelle de Paris, et la nature de mes fonctions, j'ai été à même d'examiner un grand nombre de sujets d'espèces et d'âges divers; aussi m'a-t-il été donné de pouvoir faire certaines remarques qui ont dû échapper à d'autres anatomistes. Il est devenu constant pour moi que tous les mammifères, sans exception, sont ponrvnsdel'os m/errnajciV/flire, que cet os manque à l'honunc seul. S'il n'a pas été rencontré par Blumenbach, sur quelques-uns des singes dont il a étudié le squelette, c'est que les sujets qu'il a eus à sa disposition étai^t arrivés à un âge où la soudure avait eu lieu avec le maxillaire. ' » Qu'il me soit permis de faire remarquer combien il est important de se trouver, comme je l'ai été, dans des conditions assez favorables pour étudier et observer une collection ostéologique riche en séries d'âges et de sujets. Il m'a été donné par là de reconnaître l'erreur que j'ai commise en attri- buant, après un examen trop superficiel, plusieurs points d'ossification au C. R,, |858, 2'ne Scmeslre. (T. XLVIl, N" iS.) 1 32 ( 996 ) lieu d'un seul, au développement du maxillaire supérieur chez l'homme : c'est une erreur que je confesse ici en toute humilité. ') S'il eût été dans les mêmes conditions, le célèbre Galien n'eût pas sans doute accrédité l'erreur dans laquelle il est tombé, lui aussi, en disant que « l'os coronal de l'homme paraît quelquefois divisé par une suture; et que » dans le singe la suture ne se trouve jamais. » J'ai eu à ma disposition de très-jeunes sujets, et j'ai pu m'assurer que chez tous les singes le coronal est au contraire divisé en deux parties symétriques. Il n'y a donc rien d'é- tonnant à ce que des auteurs des plus recommandables n'aient pas non plus vu à la face externe, chez certains quadrumanes, les marques dis- tinctes de l'os intermaxillaire, aussi bien qu'à la voûte palatine. » J'ai fait exprès représenter une tête d'un très-jeune Chimpanzé où le bord gincival n'a encore été traversé par aucune dent(i). Sur ce sujet, on n'aperçoit pas, à la partie externe, la trace qui doit séparer l'intermaxil- laire du maxillaire, la fissure elle-même est très-peu apparente à la face palatine. La même particularité s'est produite sur le Troglodyte tschégo, que j'ai eu à ma disposition et dont les sutures et fissures avaient disparu, bien qu'il fût jeune, mais avec les dents de première dentition toutefois. » Chez les Orangs, les Gorilles, les Gibbons et autres, cette particularité n'existait pas, les intermaxillaires restent distincts, extérieurement, jusqu'à l'âge de la deuxième dentition. A partir de celte évolution, la tête change, la face s'allonge et prend des proportions plus grandes, et alors toutes traces de l'os qui nous a occupé dans ce Mémoire, ont disparu suivant la marche naturelle et progressive de l'ossification. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Mémoire sur le sang considéré quand il est fluide, pendantquilse coagule et lorsqu'il est coagulé,- par M. Denis, deCommercy. (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Chevreul, Rayer, Cl. Bernard.) « Le Mémoire que j'ai l'honneur de soumettre à l'examen de l'Académie des Sciences est consacré à l'étude expérimentale d'une série de questions relatives à la constitution du sang, dont la solution m'a paru être de la plus grande importance. (i) Ces dessins et plusieurs autres qui se rapportent au sujet traité par M. E. Rousseau accompagnent le présent Mémoire. ( 997 ) « Des recherches sur les globules, principalement sur la portion de ces corpuscules qui en est comme la trame ou le tissu, m'ont amené à extraire la substance albuminoïde qui la constitue. Je donne le nom de glohulme à cette matière d'autant plus remarquable, que je l'ai retrouvée dans divers solides et fluides de l'organisation. Elle est insoluble dans l'eau, mais ren- due visqueuse par la solution non saturée de chlorure de sodium. J'ai en- suite abordé la discussion sur la nature du liquide qui imbibe les globules. Comme l'éther est presque sans action sur le sérum et qu'à son aide on par- vient à coaguler les globules, puis à les laver sur le filtre, j'ai pu constater que ces corpuscules ne renferment pas de sérum, mais qu'ils contiennent un liquide propre, et qu'ils sont composés approximativement de i partie sèche et de i, 80 eau. "^ '1 - » Après avoir séparé le plasma des globules, à l'aide d'une solution de sulfate de soude, je me suis livré sur lui à des recherches qui m'ont con- duit à la découverte de la substance albuminoïde origine de la fibrine, substance que je précipite du plasma, en le saturant avec du chlorure de sodium. Dissoute dans de l'eau, elle donne, après dix minutes au plus, un coagulum incolore et transparent de fibrine, mais une partie de cette fibrine reste en dissolutiorï. La transformation de la plasmine en fibrine concrète et en fibrine dissoute s'opère avec de semblables résultats dans le sang ; ce- pendant j'ai observé que, selon que le sang veineux est battu quand il se coagule, ou qu'on le laisse former un caillot en repos, ou qu'il est reçu dans du sulfate de soude, la fibrine concrète est pure ou mêlée de beaucoup de globuline, ou enfin modifiée. a Je passe sous silence toutes mes autres recherches, pour indiquer une série d'analyses du sang sain et altéré que j'ai faites d'après les résultats pré- cédemment obtenus. Elles donnent la composition du sang fluide, celle du sang qui se coagule et celle du sang coagulé. On concevra aisément que ce mode rationnel de les formuler, joint à l'adoption tant d'un liquide spécial dans les globules que de la présence de la plasmine dans le plasma, en rend les conclusions bien différentes de celles qu'a pitiduites la mode en usage jusqu'ici. Aussi ai-je pu en tirer de nombreux faits qui me servent à baser une foule d'inductions physiologiques nouvelles qu'il serait trop long de l'apporter ici, mais qui sont relatées dans mon Mémoire. » 102. ( 998 ) CHIMIE. — Détermination de l'acide sulfh/drique lorsqu'il se trouve en proportions infiniment petites dans un mélange gazeux tel que l'air vicié, etc.; par M. Em. Monier. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Pelouze, Peligot.) « La détermination exacte de l'acide sulfhydrique lorsqu'il se trouve en proportions infiniment petites dans un mélange gazeux, peut avoir une grande importance dans l'analyse de l'air vicié des hôpitaux, des marais insalubres, des mines, etc. » On arrivera facilement à la solution de ce problème par l'emploi du permanganate de potasse, qui absorbe très-facilement l'acide sulfhydrique, quelles que soient ses proportions. Si l'on fait passer, dans une série d'appa- reils de Will contenant une solution étendue de potasse, un mélange gazeux ne renfermant même que des demi-millionièmes d'acide sulfhydrique, ce gaz sera complètement absorbé et formera du sulfure de potassiunj que l'on dosera au moyen d'une liqueur titrée de caméléon. On obtiendra ainsi le soufre que l'on transformera en acide sulfhydrique. I^e sulfure qui se forme dans ces expériences étant généralement en très-faibles proportions ( quel- ques milligrammes), je me sers, pour le déterminer, de caméléon très-étendu, et préalablement titré par une liqueur type d'acide oxalique. Un litre de cette liqueur en renferme 5 grammes seulement, et on opère pour titrer le caméléon sur lo centimètres cubes de cette solution acide. Souvent les gaz que l'on expérimente renferment des poussières et des matières organiques volatiles qui réagissent sur le caméléon : on les éliminera en faisant passer ces gaz dans des tubes en U renfermant du verre pilé humecté d'eau aci- dulée. Les gaz, après, avoir traversé ces tubes, arrivent dans les appareils de Will, où ils se débarrassent de leur acide sulfhydrique (i). Un aspirateur permet de mesurer exactement les gaz que l'on doit expérimenter. Lorsqu'un gaz renferme de très-faibles quantités d'acide sulfureux, on suivra la même méthode. Il se formera ainsi du sulfite de soude que l'on dosera comme pré- cédemment, dans les liqueurs alcalines ou neutres; dans ces conditions, ce sel absorbe, d'après M. L. Péan de Saint-Gilles, exactement i équivalent (i) Un centimètre cube d'acide sulfhydrique dans i litre d'eau peut être constaté par le caméléon. ( 999 ) d'oxygène. Si l'on veut appliquer cette méthode à la détermination de l'acide sulfureux du gaz d'éclairage, on fera passer à travers les appareils de Will un volume de gaz d'au moins lo litres, puis on dosera le sulfite de soude formé par le caméléon. » Matières organiques volatiles. — L'air vicié renferme souvent, outre l'acide suif hydrique, des matières organiques volatiles mal définies, qu'on appelle miasmes. On peut les contater très-facilement, en faisant passer le gaz dans les mêmes appareils renfermant cette fois de l'acide sulfurique étendu; les matières organiques se dissolvent, ainsi que l'acide sulfhydrique, en petite quantité. Cet acide est chassé par l'ébullition de la liqueur, il reste alors les matières organiques que l'on reconnaît par le caméléon. D'après le volume décoloré, on a immédiatement une idée des proportions de matières volatiles ou solides qui se trouvent dans un volume déterminé d'air vicié. » PHYSIQUE. — Nouvelle méthode pour examiner et vérifier les poids spécifiques des corps; par M. A. Meyer. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet.) « Les méthodes actuellement employées pour la détermination des poids spécifiques sont, dit M. Meyer, très-exactes, mais en même temps très-com- pliquées. Comme en définitive toute la question consiste à faciliter les moyens de mesurer exactement le volume d'eau équivalent au volume du corps soumis à l'expérience, on résout le problème d'une manière très-simple et suffisamment exacte en opérant ainsi qu'il suit. Après avoir rempli d'eau un vase, on y fixe la plus longue branche d'un siphon renversé, le liquide s'écoule un moment et s'arrête dans le tuyau si l'appareil reste tranquille. On plonge alors dans le vase le corps dont on veut connaître la pesanteur spécifique, et l'eau recommence à couler par le siphon. Recueillie dans un petit récipient, cette eau représente le volume exact du corps. » L'auteur annonce avoir vérifié par ce procédé un |grand nombre de chiffres de pesanteur spécifique obtenus par les anciennes méthodes et avoir constaté une concordance parfaite. Il pense que son procédé pourra être employé avec avantage pour la détermination des pesanteurs spécifi- ques des minéraux, et en général des corps que leur volume empêche de soumettre à la balance hydrostatique. M. PiMONT transmet comme pièces à consulter par la Commission char- gée de l'examen de son invention du calorifuge plastique, divers témoi- ( loao ) gnages attestant les résultats qu'on en a obtenus dans un grand nombre d'usines du nord de la France. (Renvoi à la Commission du prix dit des Arts insalubres.) M. MoREAUD soumet au jugement de l'Académie un Mémoire « Sur un nouveau procédé d'aérostatique ». (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M. Despketz présente à l'Académie le premier volume du Traité d Optique physique de M. Billet. Il pense que ce professeur, connu dans la science, aura rendu un nouveau service par cette importante publication. Le premier volume renferme la détermination des constantes fondamentales de l'opti- que, les phénomènes de la diffraction, de la polarisation et de la double réfraction. M. Flourens présente au nom des éditeurs MM. Gide et Barrai le XIV* volume des Œuvres de F. Arago, et lit les extraits suivants d'une Lettre de M. Barrai qui accompagnait l'envoi. (c Ce volume forme le tome V et dernier des Notices scientifiques. Il ren- ferme les Notices sur la prédiction du temps, sur l'influence de la lune sur les phénomènes terrestres , sur le rayonnement de la chaleur à travers l'atmosphère, sur la formation de la glace^ sur l'état thermométrique du globe terrestre. » Pendant près d'un demi-siècle, M. Arago n'a pas cessé de recueillir des notes, de rassembler des documents, de faire des expériences, ou d'en- gager les observateurs à entreprendre des recherches sur les températures des divers lieux de la terre, de l'atmosphère, de la mer, des couches pro- fondes, des sources, etc. Votre illustre ancien confrère classait méthodique- ment tous les résultats constatés, dans des cartons avec des notes de sa main. Il avait conçu le projet d'établir une histoire complète de l'état thermomé- trique du globe terrestre ; dans plusieurs circonstances, il a publié quelques chapitres de ce grand travail. J'ai regardé comme un devoir de remplir tous les tableaux dont le cadre était arrêté et pour lesquels se trouvaient ( lOOI ) rassemblées de très-nombreuses observations complètement inédites. J'ai exécuté tous les calculs de moyennes avec le plus grand soin, de manière à ne pas laisser de lacunes regrettables dans cette longue Notice de 460 pages, où se trouvent condensés des documents climatologiques relatifs à tous les points de la terre et aux diverses époques de son bistoire, aux bivers et aux étés mémorables, aux plus hautes et aux plus basses températures ob- servées en cbaque lieu, aux températures moyennes des saisons, à la cha- leur propre du globe, à celle des espaces célestes, etc. » J'ai placé à la fin de ce volume, sous le titre Du climat de Cherbourg, un Rapport que M. Arago a dicté peu de temps avant sa mort et qu'il devait faire, au nom d'une Commission où il avait pour collègues MM. Pouillet et Babinet, sur un Mémoire de M. Liais, présenté à l'Académie le i3 septem- bre i852, et ayant pour titre: Résultat des observations météorologiques Jaites à Cherbourg pendant les années 1848, 1849, i85o et i85i. » M. LE Secrétaire perpétuel présente, au nom de l'auteur, M. de Btosse- ville, un exemplaire de « l'Histoire de la colonisation pénale et des établis- sements de l'Angleterre en Australie, » et lit quelques extraits de laJ^ettre d'envoi. M. LE Directeur général des Douanes et des Contrirutions i.\directes adresse, pour la Bibliothèque de l'Institut, un exemplaire du « Tableau général des mouvements du cabotage en 1867 », publication qui forme la suite et le complément du Tableau général du commerce de la France pen- dant la même année. La Société impériale des Naturalistes de Moscou remercie l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des Comptes rendus. M. le Secrétaire perpétuel annonce avoir reçu de lord Brougham une Lettre dans laquelle celui-ci réclame au nom de M. Ajre, médecin anglais, auteur d'un Mémoire sur le traitement du choléra-morbus par le calomei ou protochlorure de mercure, la rectification d'un passage contenu dans le Rapport de la Commission chargée de l'examen des pièces admises au con- cours pour le prix du legs Bréant. Dans ce Rapport, reproduit au Compte rendu de la séance du 3i mai i858, la Commission, au dire de M. Ayre, aurait indiqué, en parlant du traitement qu'il recommande, l'emploi de doses de calomei beaucoup supérieures à celles qu'il prescrit en effet, et ( I002 ) telles, qu'elles ne pourraient, d'après lui, être administrées sans inconvé- nients. Cette réclamation est renvoyée à l'examen de la Commission, qui fera, s'il y a lieu, la rectification demandée. Ij' Académie renvoie à la même Commission trois pièces également rela- tives au choléra-morbus, et adressées par M. Mac Kinlay, de Brawn-Island, État du Michigan, Amérique du Nord, par M. J. Harrison, de Blackley, près Manchester, et par M. Lesage. INFLUENCE DE LA LUMIÈRE DANS LES ACTIONS MOLÉCULAIRES. — Quatrième Mémoire sur une action de la lumière restée inconnue jusqu ici ; par M. IViepce DE Saint- Victor. « J'ai à parler maintenant d'une autre série d'expériences, mais tou- jours du même genre. i> Une feuille de papier Berzelius, collée à l'amidon seul, imprégnée d'iuie légère solution de soude, ou de potasse, ou de cyanure de potas- sium, insolée pendant trois heures environ, donne avec la teinture de curcuma une image jaune dans la partie insolée, et rouge dans la partie privée de lumière. Si l'on chauffe ce papier, il se carbonise très-rapidement dans la partie insolée. Le papier Berzelius non encollé à l'amidon ne pro- duit pas le même effet. n Une feuille de papier du commerce collée à l'amidon et insolée pen- dant trois heures environ , fait rougir la teinture bleue de tournesol dans la partie insolée; de plus, le papier se trouve décollé, ou au moins l'encollage a changé de nature, puisque le papier est immédiatement traversé par Teau dans la partie insolée. » L'effet est encore plus sensible quand le papier est imprégné de soude, ou de potasse, ou d'iodure de potassium; mais un papier collé à la gélatine ne se décolle pas sous l'influence de la lumière dans le temps où se décolle un papier collé à l'amidon. » Le papier ozonométrique composé d'amidon et d'iodure de potassium se colore, selon M. CIoéz, sous l'influence de la lumière, de l'oxygène fjtmosphérique et de l'humidité. <■ » Le papier ozonométrique de M. Houzeau, composé de tournesol rouge et d'iodure de potassium légèrement mouillé, exposé à la lumière sous un ( ioo3 ) cHché, et passé à l'eau après l'insolation, doiine une image bleue dans toutes les parties qui ont été frappées par la lumière ; les parties qui ont été préservées restent rouges. Cet effet était sans doute connu de M. Houzeau , car il recommande de ne pas exposer son papier à la lutnière. « Sous l'influence de la lumière, un papier imprégné d une solution d'azotate d'urane, surtout si elle est neutre, se colore en gris cendré plus ou moins foncé, suivant sou degré d'humectation. L'image aurait été co- lorée en gris ardoise très-intense, si on avait imprégné le papier d'une solu- tion préparée de la manière suivante : Mettez dans loo parties d'eau, azotate d'urane lo, azotate de cuivre 5, oxyde jaune d'urane 2 i, et chauffez pour rendre la liqueur tout à fait neutre. » Si avec cette liqueur on trace un dessin sur du papier, et qu'on l'ex- posé tout mouillé au soleil, on verra dans l'espace de très-peu de temps une coloration se produire sous l'influence de la lumière; et ce qu'il y a d'extraordinaire, c'est que cette coloration disparaît dans l'obscurité pour .se reproduire à la lumière, et cela un très-grand nombre de fois ; il arrive cependant un moment où il ne se colore plus. )) Pour que la coloration ait lieu rapidement , il faut que le papier ne soit ni trop mouillé ni trop sec; une légère humidité est ce qu'il y a de plus convenable. La coloration se produit assez rapidement, même à la lumière diffuse; plus l'exposition est longue, plus elle est intense, et plus il faut de temps pour qu'elle disparaisse dans l'obscurité; si l'exposition a été trop prolongée, le papier conservera» toujours une légère teinte jaune-ver- dàtre. » Une feuille de papier du commerce collé à l'amidon, insolé sous un duché photographique sur verre, passé au sein de l'obscurité dans une so- lution d'iodure de potassium assez concentrée, donne une image d'un brun rouge qui devient bleue aussitôt qu'on la plonge dans l'eau; cette réaction met en évidence les plus faibles actions de la lumière sur le papier ami- donné. » On expose à la lumière pendant trois heures environ une feuille de papier du commerce collé à l'amidon , en même temps qu'on protège par un écran une partie de la surface. Après l'insolation, on plonge la feuille dans une cuve d'indigo, on l'y laisse une ou deux minutes, on la passe ensuite dans de l'eau , et l'on constate à sa sortie de l'eau que, sous l'influence de l'oxygène de l'air, le papier s'est coloré en bleu dans la partie qui a été insolée, tandis que celle qui ne l'a pas été est restée blanche. » Pour une feuille de papier du commerce exposée à la lumière, cominv C. R., 1SÔ8, 2""^ Semestre. (T. XLVII, N" 2S.) l33 ( ioo4 ) ■ il vient d'être dit , et plongée dans une dissolution de sulfate d'indigo, c'est la partie insolée qui reste blanche tandis que celle qui n'a pas reçu la lu- mière se colore en bleu ; la coloration devient beaucoup plus sensible si l'on sèche la feuille par la chaleur ou qu'on la passe dans un bain chaud. » Le bois de campéche et l'hématine donnent une coloration rouge dans la partie insolée; la feuille de papier Berzelius, traitée de la même manière , ne donne aucun résultat appréciable. » Il serait bien important de répéter toutes ces expériences, non- seulement dans le vide lumineux, mais encore dans les différents gaz ; mal- heureusement il ne m'a pas encore été possible de le faire. » En attendant, je parlerai de l'action de la lumière sur les étoffes im- prégnées de sels d'uranium. » Si on imprègne d'une solution à 20 pour 100 deux morceaux de tissu en coton ou en û\ , qu'on les expose au soleil , l'un mouillé et l'autre sec , en masquant par un écran la moitié de chaque morceau, on constate après une heure d'insolation que la partie frappée par la lumière est très- altérée, principalement dans l'étoffe mouillée. Si on conserve cette portion dans l'obscurité et à l'air libre, on voit l'altération continuer et augmenter de jour en jour tant que dure l'activité acquise; mais si on la place dans une atmosphère confinée, elle finit par être complètement carbonisée et prendre une teinte brune très-foncée; les portions défendues du contact de la lu- mière par l'écran conservent leur ténacité. » La coloration que prennent leS" étoffes imprégnées d'un sel d'urane sous l'influence de la lumière est toujours plus forte lorsque les étoffes sont mouillées que lorsqu'elles sont sèches, et il en est de même de l'altération : moins la solution d'azotate d'urane est acide, plus l'étoffe se colore, .et l'inverse a lieu quand on augmente l'acidité , mais l'altération sera toujours en rapport avec le degré d'acidité ou de concentration de la solution d'azo- tate d'urane. » Cependant l'altération des étoffes imprégnées de sel d'urane ne tient pas exclusivement à l'acidité des solutions ; en effet, après que j'avais rendu des solutions presque neutres, en y faisant dissoudre à chaud de l'oxyde d'urane à saturation, l'altération était presque la même : elle était plus forte, dans les mêmes circonstances, lorsque l'étoffe restait mouillée avec de l'eau pure pendant tout le temps de l'insolation. » Des expériences comparatives sur des étoffes imprégnées d'eau acidulée à 2 pour 100 d'acide azotique ont été moins altérées que celles qui étaient imprégnées d'une solution neutre d'azotate d'urane. ( ïoo5 ) » Enfin, des expériences toujours comparatives m'ont démontré qu'il suffisait d'insoler pendant deux heures un tissu de coton ou de fil mouillé d'eau pure pour qu'il se trouvât altéré d'une manière sensible, à plus forte raison si le tissu est imprégné d'un peu de soude, ou de potasse, ou d'eau de javelle. Voilà sans doute pourquoi le linge de toilette est si promptement mis hors de service; il le serait beaucoup moins si on le faisait sécher à l'ombre, et mieux encore dans des lieux privés de" lumière. » li'expérience suivante montre combien l'action de la lumière est plus rapide sur les corps mouillés que sur ceux qui sont secs. On insole, comme je viens de le dire, deux morceaux de coton, l'un mouillé et l'autre sec; après l'insolation, on verse sur ces tissus de l'azotate d'argent en dissolu- tion, et l'on voit l'argent se réduire très-rapidement dans la partie insolée du tissu mouillé, tandis que la réduction a lieu très-lentement et très-fai- blement dans la partie insolée du tissu sec. )> Un autre fait important, c'est que toute l'activité acquise par un corps insolé est détruite aussitôt qu'on l'emploie à réduire les sels d'or et d'argent. Ainsi, lorsqu'une étoffe imprégnée de sel d'urane et insolée a été passée dans une solution d'or ou d'argent, elle se colore en réduisant ces métaux; mais elle ne s'altère plus, parce qu'elle a perdu toute son activité. Ce qui le prouve encore, c'est qu'une étoffe imprégnée d'azotate d'argent et insolée, dans les mêmes conditions qu'avec l'azotate d'urane, ne s'altère pas sensi- blement, tandis que l'étoffe imprégnée d'azotate d'urane s'altère très- promptement. Cette différence tient évidemment à ce que la première réduit tout de suite le sel d'argent en perdant son activité, tandis que la seconde conserve l'activité donnée par la lumière. » Je ferai observer, à ce sujet, que si deux morceaux de tissu de coton, teints l'un avec de l'indigo et l'autre avec du bleu de Prusse, exposés le même jour au soleil, le premier ne sera presque pas altéré dans sa couleur ni dans son tissu, tandis que le second le sera beaucoup de toutes ma- nières. Le premier ne réduira presque pas les sels d'argent, et le second les réduira très-fortement. » Un tissu de coton blanc eût été plus altéré que celui teint à l'indigo, et moins que celui teint au bleu de Prusse. » Avant de terminer, je dirai que des expériences m'ont démontré que les différentes terres végétales et autres sont susceptibles d'acquérir à ini très-haut degré cette activité que donne la lumière. » Ainsi, de la terre prise à une certaine profondeur, à un mètre par i33.. ( ioo6 ) exemple, n'impressionnera pas le papier sensible préparé au chlorure d'ar- gent ; mais, si on étend sur une plaque de métal ou de verre une couche de boue formée de cette terre, et qu'après la dessiccation on l'expose au soleil en ayant soin d'en masquer une partie d'un écran, qu'on l'applique ensuite sur une feuille de papier sensible, on verra que la partie insolée impressionne très-fortement le papier sensible, tandis que la partie restée privée de lumière no donne aucune impression. « Toutes espèces de terre et le plâtre même insolés sont susceptibles d'ac- quérir une grande activité. » Je me propose de continuer mes expériences sur la végétation et la maturation des fruits sous l'influence de cette activité acquise par un corps insolé. » En résumé, ces expérieiices démontrent : » 1°. Que, pour que l'action de la lumière ait lieu sur les matières orga- niques ou inorganiques, il faut que la substance soit très-divisée et en couches très-minces; » 2°. Que, pour qu'il y ait coloration ou réduction d'un sel métallique, il faut qu'il soit placé en présence d'une matière organique ou d'un des trois corps simples, le chlore, l'iode ou le brome; » Z°. Que la substance organique a de même besoin, après avoir subi l'action de la lumière, d'être placée en présence d'une matière inor- ganique. » INFLUENCE DE LA LUMIÈRE DANS LES ACTIONS MOLÉCULAIHES. — Note rela- tive à diverses circonstances de l'action chimique de la lumière sur les corps; par M. E. Chevbecl. (Communication faite à l'occasion 'de celle de M. Niepce de Saint- Victor.) « Les nombreuses recherches dont l'action de la lumière sur les cor[)s a été l'objet au point de vue chimique, m'ont fait penser qu'une Note ajou- tée aux derniers Mémoires de M. Niepce de Saint-Victor ne manquerait pas d'intérêt pour établir ce qu'ils ont de neuf et indiquer quelques-unes des questions auxquelles ils conduisent. )) Il importe avant tout de distinguer deux circonstances dans l'action chimique de la lumière : celle où, agissant seule , elle décompose un corps ou opère la combinaison de deux corps; celle où elle agit concurremment avec un corps sur un corps complexe. Cette distinction est parfaitement justifiée par les faits suivants. ( 'oo? ) Prf.mièrf. circonstance. — Lumière agissant seule, soit pour décomposer un corps, soit pour combiner deux corps. » Premier cas. — L'acide aurique exposé à la lumière dans le vide est réduit en or et en gaz oxygène. » Deuxième cas. — Le bleu de Prusse , dans la même circonstance, perd sa couleur bleue en perdant du cyanogène ; mais la séparation du cyanogène n'est pas complète comme l'est celle de l'oxygène de l'acide aurique. Quoi qu'il en soit, la lumière agit dans les deux cas comme réducteur en éliminant le corps électronégalif ou comburant du corps électropositif ou combustible. » Troisième cas. — La lumière du soleil détermine instantanément l'union du chlore avec l'hydrogène. Deuxième circonstance. — La lumière agit concurremment avec un corps sur un corps complexe. » En s'appuyant des faits précédents, si on adoptait l'opinion générale- ment répandue qu'il suffit de la lumière pour altérer un grand nombre de matières colorées, notamment un grand nombre de celles que la teinture fixe sur les étoffes, on se tromperait étrangement; car les recherches qui m'ont occupé pendant plus de dix ans et dont les résultats sont imprimés dans les Mémoires de [Académie (i), prouvent incontestablement que la plupart des altérations dont je parle proviennent non de l'action de la lu- mière seulement , mais de l'action simultanée de la lumière, de l'oxygène et de l'eau atmosphérique, de sorte que des étoffes teintes, altérables à l'air sous l'influence du soleil , ne s'altèrent pas durant le même temps dans l'air obscur d'une part et d'une autre part dans le vide lumineux. Je rappellerai les faits suivants. » Premier cas. — (a). L'orseille, le carthame , le rocou , etc. , etc. , ré- sistent à la lumière dans le vide ; » (6). Ils résistent à l'air dans l'obscurité; » (c). Mais ils sont altérés, si, exposés à l'oxygène atmosphérique, ils re^ çoivent en même temps l'action de la lumière. » Deuxième cas. — Des matières incolores organiques, dans les circon- stances où des matières colorées organiques s'altèrent, ne résistent pas aux causes de l'altération de ces dernières. Je cite comme exemple la destruction ( I ) Mémoires de l'Académie , t. XVI, p. 53. ( ioo8 ) de V encollage du carton A la gélatine, dont j'ai parlé en 183^ et que M. Niepce de Saint-Victor mentionne denouveau dans son quatrième Mémoire à propos de l'encollage à l'amidon , destruction bien plus rapide que celle de l'encol- lage à la gélatine. » J'ai constaté que , sous l'influence de la lumière , le coton , mis dans de l'air confiné avec de l'eau de baryte, qui ne le touche pas, produit du gaz acide carbonique en s'altérant. » L'eau de chlore employée dans le blanchiment attaque les matières incolores aussi bien que les matières colorées, et, sous ce rapport, j'ai en- visagé le blanchiment autrement qu'il ne l'avait été avant moi ( i ). » Troisième cas. — J'ai démontré (2) l'influence que l'étoffe exerce sur la stabilité des divers principes colorants qui y sont fixés. » Le rocou est plus stable sur le coton et sur la soie qu'il ne l'est su^ la laine. » L'orseille est plus stable sur la soie qu'elle ne l'est sur la laine et sur le coton . M L'acide sulfo-indigotique est plus stable sur la soie qu'i4 ne l'est sur la laine et sur le coton. » Dans l'air sec, l'indigo de cuve est au contraire plus stable sur la laine que sur la soie. » Quatrième cas. — J'ai constaté l'effet d'un écran pour empêcher l'in- fluence de la lumière sur des corps altérables placés au milieu de l'air. J'ai montré combien un verre affaiblit l'action de la lumière sur des objets colorés exposés à la recevoir non immédiatement, mais par transmission. )> Une expérience citée à l'appui est le dessin blanc d'une bordure de rideau sur un fond d'indigo de cuve que l'on reproduit sur le rideau de même couleur contre lequel la bordure est appliquée. » La lumière transmise par le dessin blanc avec le concours de l'oxy- gène atmosphérique ronge l'indigo du rideau, tandis que le fond de la bordure n'ayant pas transmis la lumière blanche au rideau, préserve la couleur qui était dessous. » Je rappelle cet exemple, parce que le résultat de l'expérience a été mis sous les yeux de l'Académie le 2 de janvier i SS^ (3), c'est-à-dire avant la com- munication que Daguerre fit à l'Académie, par l'organe d' Arago, des procédés _ . (1) Mémoires de l'Académie des Sciences, t. XVI, p. io5. (2) Mémoires de l'Académie des Sciences, t. XVI, p. g4. (3) Mémoires de l'Académie des Sciences, t. XVI, p. 1 13. . ' ' ' - \ ( 1009 ) photographiques qu'il pubUait en son nom et celui de NicéphoreNiepce. Je reproduis aujourd'hui un exemple tout à fait analogue au précédent, que je dois à M. Herlemont, instituteur communal à Gentilly. Un titre imprimé eu couleur bistre sur papier blanc a été exposé à la lumière lorsqu'un papier de . couleur rose unie et de nature altérable se trouvait placé dessous. Ce qui s'é- tait produit dans mon expérience l'a été dans celle-ci avec une netteté parfaite, comme l'Académie le voit. Il est évident que ce titre peut être qualifié de l'expression de cliché si fréquemment employée aujourd'hui en photogra- phie. C'est l'expérience publiée le 2 de janvier 1 887 qui m'a conduit à montrer que dans le procédé de Nicéphore Niepce où une plaque métallique cou- verte d'une couche de bitume de Judée reçoit le contact de la lumière dans une chambre noire, l'image développée est un effet de l'action que l'oxygène atmosphérique exerce, sous l'influence de la lumière, sur le bitume. Par suite decetteaction le bitume insolé étantdevenu insoluble, on peut, au moyen des dissolvants, tels que le naphte, l'huile de lavande, etc., enlever à la plaque le bitume non insolé, et obtenir ainsi l'image tracée en bitume insoluble. » En résumé, d'après ce qui précède, deux- classes de phénomènes sont produits par la lumière seule, ou avec son concours dans des actions que nous appelons chimiques . » 1°. Elle agit seule et produit dans le vide, soit une décomposition radicale comme l'est celle de l'acide aurique, ou partielle comme l'est celle du bleu de Prusse, soit une combinaison comme celle du chlore et de l'hydrogène. » 2°. Elle agit sur un ou plusieurs corps avec le concours d'un gaz, par , exemple avec celui de l'oxygène gazeux, sur des matières colorées sèches ou humides. » Reste à savoir si l'oxygène reçoit de la lumière une modification ana- logue à celle qu'on lui attribue dans l'oxygène ozone; ou bien si la lumière agit simultanément sur l'oxygène et sur les corps qui sont en contact avec lui. La première supposition serait démontrée si de l'oxygène soumis à l'action ^- de la lumière, mis ensuite dans l'obscurité en contact avec les corps colo- rés, les décolorait. Dans le cas contraire, l'effet serait dû à des actions simultanées de la lumière, de l'oxygène et quelquefois de l'humidité, sans qu'il fût nécessaire de recourir à l'oxygène ozone: c'est cette opinion que soutient M. Cloëz. » Les faits consignés dans le dernier Mémoire de M. Niepce sont im; or- tants non-seulement par leur liaison avec les questions qui se rattachent à la connaissance des phénomènes chimiques produits par l'action seule de ( iQio ) la lumière ou avec son concours, mais encore, et c'est là ce qu'ils ont de nouveau surtout, en ce qu'ils concernent son action même, sa puissance dyna- mique. » C'est une découverte capitale que la démonstration du fait qu'un corps insolé, tel qu'un cylindre de carton blanc, agit dans l'obscurité à distance sur certains corps à l'instar de la lumière même émanée directement du soleil. M. Niepce vient de constater que le carton insolé, conservé à l'ob- scurité dans un cylindre de fer-blanc, est encore actif six mois après son insolation. » Cette décx)uverte conduit à demander si, dans l'expérience remarquable où M. Niepce met sur la tranche d'une assiette de porcelaine cassée une solution d'azotate d'argent ou de chlorure de sodium, qu'il insole ensuite, et qui après l'insolation portée dans l'obscurité donne lieu, par l'addition du chlorure de sodium ou de l'azotate d'argent, à du chlorure d'argent violet, • c'est la porcelaine insolée, sèche ou humide, qui est la cause première du phénomène; ou bien si l'insolation porte sur l'azotate ou le chlorure; ou bien enfin si l'insolation porte sur les deux corps exposés au soleil. Dans la première supposition l'insolation de l'assiette sèche ou humide, sans azo- tate" iju sans chlorure, suffirait pour que le chlorure produit dans le vide fût coloré. • » L'observation des azotates d'urane et de cuivre dont la solution mise sur un papier laisse une trace presque incolore dans l'obscurité, laquelle trace se colore en brun par la lumière et qui se décolore ensuite dans l'ob- scurité, et cela un grand nombre de fois, est certes encore un phénomène remarquable. M On doit à M. Niepce d'avoir fait connaître un grand nombre de coi-ps qui sont susceptibles d'acquérir par l'insolation l'activité qui est propre à la lumière. » Il reste à savoir s'il n'y aurait pas à distinguer : » i". Une activité qui serait propre à un corps fixe inorganique qui n'é- prouverait aucune action chimique pendant qu'il conserverait son acti- vité dans l'obscurité : telle serait la porcelaine absolument dépourvue de matière organique qui deviendrait active, sèche ou humide, sous la seule influence du soleil, et qui manifesterait son activité à distance et au contact dans l'obscurité; » a". Une activité qui serait le résultat d'une action chimique lente, que la lumière déterminerait dans des corps insolés, soit que ces corps, étant com- posés, cette action s'exerçât sur leurs éléments propres, soit que ces corps ( 'OU ) ne subissent cette action qu'avec le concoiu's du milieu où ils seraient plongés. » Enfin les observations par lesquelles M. Niepce a montré qu'une action commencée sous l'influence de la lumière se continue dans l'obscurité sont tort intéressantes, par la liaison qu'elles ont avec deux observations , faites antérieurement sur des plantes vivantes. » La première de ces observations, remonte à j8io; je la fis avec M. Mirbel, lorsque nous répétâmes les expériences de Haies sur l'ascension de la sève dans un cep de vigne. Je l'ai résumée en ces termes dans le Journal des Savants de 1822, page 3i2 : « Une fois que les causes extérieures ont déterminé le mouvement des » sucs dans les arbres, ces sucs, malgré un abaissement qui survient dans » la température atmosphé^-ique, continuent à se mouvoir pendant un cer- « tain temps, après lequel, si les circonstances extérieures continuent à » n'être pas favorables à la végétation, leur mouvement se ralentit jusqu'à » une époque où les causes extérieures redevenant favorables, les sucs se » mettent de nouveau en mouvement. » » La seconde appartient à MM. Cloèz et Gratiolet : ils ont observé que des plantes aquatiques plongées dans l'eau aérée contenant de l'acide car- bonique et exposées à la lumière, qui ne commencent à dégager du gaz oxygène qu'à i5 degrés, continuent à en dégager à une température qui peut descendre jusqu'à lo degrés. » L'an dernier, sur ma proposition, l'Académie a bien voulu renvoyer les travaux de M. Niepce de Saint- Victor à la future Commission qui sera chargée de décerner le prix fondépar feu M. Bordin; j'ai l'honneur aujour- d'hui de lui proposer d'y renvoyer les nouvelles recherches du même auteur. » Cette proposition est adoptée. CHEMIK ORGANIQUE. — Nouveaux faits concernant l' histoire de la fermentation alcoolique. (Lettre de M» Pastecr à M. Dumas.) a J'ai l'honneur de vous prier de vouloir bien communiquer à l'Acadé- mie lui résultat nouveaii auquel je suis arrivé en poursuivant mes recher- ches sur la fermentation alcoolique. » Tous les chimistes admettent que dans la fermentation alcoolique une C. R., i858, 2™"= Semestre. (T. XLVII, N» 28.) • 34 ( 'O'* ) partie de la levure se détruit et donne naissance à de l'ammoniaque. M. Liebig s'autorise de ce fait pour asseoir son opinion sur la véritable cause de la fermentation. En étudiant cette question avec tous les soins qu'elle mérite, à l'aide des méthodes si précises que M. Boussingault a ap- . pliquées au dosage de très-petites quantités d'ammoniaque, j'ai reconnu, contrairement à l'assertion que je viens de rappeler, que non-seulement il ne se formait pas d'ammoniaque dans la fermentation alcoolique, mais que la très-faible proportion de ce corps qui existe accidentellement à l'origine, dans les liqueurs, disparaissait pendant l'opération. Cette dernière cir^ constance me surprit, et comme l'ammoniaque accidentelle de la liqueur primitive était en quantité très-minime, j'en ajoutai directement afin de mieux étudier le phénomène. Je vis que l'ammoniaque ajoutée à l'état de sel d'ammoniaque pouvait disparaître également, et ne retrouvant pas l'a- zote de cette ammoniaque ajoutée parmi les divers produits de la fermen- tation, je cherchai naturellement si l'ammoniaque n'avait pas servi à former de la levure. ^' » C'est ainsi que je fus conduit aux résultats suivants, qui montrent toute la puissance d'organisation de la levure et qui mettront fin, ce me semble, aux discussions sur sa natui*e. » Dans une solution de sucre pur, je place d'une part un sel d'ammo- niaque, par exemple du tartrale d'ammoniaque, d'autre part la matière minérale qui entre dans la composition de la levure de bière, puis une quantité pour ainsi dire impondérable de globules de levure frais. Chose remarquable, les globules semés dans ces conditions se développent, se multiplient et le sucre fermente, tandis que la matière minérale se dissout peu à peu et que l'ammoniaque disparaît. En d'autres termes, l'ammoninque se transforme dans la matière albuminoïde complexe qui entre dans la constitution de la levure, en même temps que les phosphates donnent aux globules nouveaux leurs principes minéraux. Quant au carbone, il est évi- demment fourni par le sucre. » Vient-on à supprimer dans la composition du milieu, soit la matière minérale, soit le sel d'ammoniaque, soit ces deux principes à la fois, les globules semés ne se multiplient pas«du tout, et il ne se manifeste aucun mouvement de fermentation. On peut se servir de sels d'ammoniaque à acides minéraux ou organiques. Les phosphates peuvent être empruntés aux cendres de la levure ordinaire, ou à des précipités ayant une origine purement minérale. Le phosphate double de magnésie et d'ammoniaque peut servir et comme source de matière minérale de la levvire, et comme source de ma- ( ioi3 ) tière albiiminoïde. Cependant on observe des différences d'énergie très- sensibles dans la levure formée, suivant qu'on lui donne un aliment plus ou moins bien approprié à sa véritable nature. Je suivrai tous ces faits avec beaucoup d'attention. » CHIMIE AGRICOLE. — analyses du lait de brebis appartenant à différentes races; par MM. Filhol et Joly. (Extrait.) « Un des agriculteurs les plus éclairés des environs de Toulouse, M. Pe- nent, ayant bien voulu mettre à notre disposition du lait de brebis apparte- nant à diverses races, nous en avons fait l'analyse. I^es résultats auxquels nous sommes parvenus nous ont paru assez intéressants pour mériter d'être signalés à l'attention de l'Académie. Voici ces résultats : Caséine Beurre Sucre Matière extractive et sels. . Eau RHEBIS ANGLAISES. RACE DISDLET. K. SOCTHDOWN 7,5o 5,00 5,80 0,70 81 ,00 100,00 7»9o 3,70 5,35 0,55 8'2,5o 100,00 6,5o 4,00 4,6. 0,69 84,20 RACE MÉRINOS. 9,02 7,60 4,37 0,61 78,40 100,00 RACE DU LACRAGOAIS. 8,3o 10, 40 4, .6 o, 16 76,98 RACE D£ TARASCON. 8,o5 10,4" 4, ,6 0,16 77,23 » Si l'on compare la composition du lait de ces brebis, on remarquera immédiatement que celui de la race lauraguaise est le plus riche de tous. La race de Tarascon, qui n'est qu'une variété de la race lauraguaise, fournit un lait dont la composition est sensiblement la même. Le lait de la brebis méri- nos est déjà un peu moins riche que les deux précédents; enfin le lait des brebis anglaises est plus pauvre que tous les autres. I^a différence de com- position entre ces divers laits porte surtout sur le beurre, dont la proportion est sensiblement double dans le lait fourni par les brebis du Lauragiiais. » N'ayant pas eu les moyens de multiplier nos observations, nous ne pouvons pas dire si le fait que nous signalons est accidentel, ou s'il est général; mais nous pouvons affirmer que les brebis anglaises dont nous avons analysé le lait jouissaient d'une très-bonne sanié, qu'elles étaient 134.. W ( ioi4 ) depuis longtemps dans le pays et que les différences sur lesquelles nous appelons l'attention des savants ne nous paraissent pas devoir être attri- buées à ce que ces animaux se seraient trouvés dans un état anormal provoqué par un changement récent de climat ou de régime. Ces brebis appartenaient toutes au même propriétaire et recevaient le même genre de nourriture. » CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur tes bases phosphorées, tirées nnxtes à azote et phosphore; par M. A.-W. Hofmann. « La formation dans la série de l'azote d'un groupe bien défini des dia- mines de la formule A" laissait entrevoir dans la série du phosphore, de l'arsenic et de l'antimoine, l'existence des corps analogues aM a*) a* BMP*, B'Îas^ et B*JSb% C" ) G" ) C et même des composés mixtes AM a» i A» i B" (AzP), BM(AzAs), B» ' (PAs), etc. B» ) CM c* » Engagé depuis quelque temps dans la recherche des bases polyammo- niques, j'ai découvert quelques corps qui se rattachent aux séries précé- dentes. » En soumettant le sulfocyanure de phényle à l'action de la triéthyl- phosphine, on observe un dégagemeiU de chaleur très-considérable, et par le refroidissement le mélange se prend en masse. Reprise par l'éther bouil- lant, la nouvelle combinaison se dépose en longues aiguilles magnifiques d'un jaune d'urane , insolubles dans l'eau , extrêmement solubles dans l'alcool. » Cette matière fond à 6i degrés centigrades; chauffée au delà de son ( ioi5 ) point de fusion, elle se décompose entièrement, en donnant naissance à des corps nouveaux, dont l'étude m'occupe dans ce moment. Le produit de la réaction, entre le sulfocyanure de phényle et la triéthylphosphine, se dissout très-facilement dans les acides les plus étendus en formant des sels bien définis et magnifiquement cristallisés. L'analyse de cette nouvelle base organique m'a conduit aux rapports suivants qui la caractérisent comme ime combinaison directe du sulfocyanure de phényle avec la triéthylphosphine C'*H' AzS^ -f- C'»H'' P = C»*H»° AzPS*. » Par sa formation et par ses propriétés chimiques, cette matière se rat- tache aux urées composées. En représentant l'urée comme une diamine la constitution de la nouvelle substance peut être exprimée par la for- mule suivante: (C'S*)" \ (C*H')* AzP. (C*H-')(C'^H«)) C'est l'urée, dont l'oxygène est remplacé par le soufre, l'hydrogène par l'éthyle et le phényle, et la moitié de l'azote par le phosphore. » La formation de cette urée azophosphorée présente quelque intérêt, non-seulement comme un exemple de la persistance du type urée, malgré des substitutions qui fiinissent par atteindre presque tous les éléments, mais aussi comme preuve de l'existence des urées dont les quatre équivalents d'hydrogène sont remplacés par des molécules binaires, composés dont on avait contesté l'existence jusqu'à présent. , , » Sous l'influence des acides et des alcalis, la nouvelle urée, se comportant à la manière des membres de la classe à laquelle elle appartient, se scinde très-facilement en ses composants. En conséquence ses sels, quoique très-définis, ne présentent que très-peu de stabilité. ( ioi6 ) )i J'ai examiné L'hydrochlorate C^H^oAzPS*, H Cl, L'hydrobromate C"H=«AzPSS HBr, Et le sel platinique C*» H'" AzPS% HCi, PtCl'. » L'urée nouvelle se combine en outre très-facilement avec l'iodure mé- thylique et éthylique. Le produit formé par l'iodure de méthyle est un corps cristallisé en longues aiguilles jaune d'or : C"H"AzPS% C"H='L » Transformée en chlorure correspondant, la nouvelle matière donne par le bichlorure de platine un précipité jaune pâle, cristallisé en aiguilles, dont voici la formule : C^H^oAzPS», C»H«C1, PtCl». » Soumis à l'action de l'oxyde d'argent, l'iodure fournit une solution très-caustique renfermant la nouvelle base : c'est l'oxyde hydraté d'un dia- mine-phosphonium : » Cette base est très- instable. A peine isolée, elle se scinde en sulfocya- nure de phényle et en oxyde hydraté de méthyle-triéthylphosphonium. » Le composé phénylique n'est pas le seul sulfocyanure qui se combine avec la triéthylphosphine pour former une urée azophosphorée. Le sulfo- cyanure d'allyle (essence de moutarde) s'échauffe fortement sous l'influence de la triéthylphosphine. Au bout de quelques jours le mélange dépose des cristaux assez gros et bien formés. Je n'ai pas analysé cette matière, mais la réaction qui donne naissance à ce composé et ses propriétés chimiques le caractérisent comme l'urée azophosphorée triéthylallylique. » J'ai aussi essayé l'action du sulfocyanure de phényle sur la triéthyl- arsine ; mais , comparée avec la triéthylphosphine, la base arséniée est un corps inactif. Néanmoins le mélange des deux substances au bout de quelques jours se prend en masse. Le produit de la réaction est probable- inent une urée azo-arséniée. » ( >oi7 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches relatives à l'action du brome sur l'acide acétique ; par MM. Perkin c^Duppa. « Lorsqu'on soumet à l'action des vapeurs 5e brome de l'acide broma- cétique bouillant (i) et qu'on fait intervenir en outre la radiation solaire, il se dégage de l'acide bromhydrique en abondance et l'on obtient finalement de l'acide bibromacétique, qu'on débarrasse de l'acide bromhydrique qu'il peut retenir en dissolution en le maintenant à 1 20 degrés et le faisant traverser par un courant de gaz carbonique sec. » Préparé de cette manière, l'acide bibromacétique est un liquide inco- lore et sans odeur, bouillant de aaS à 280 degrés. Sa pesanteur spécifique est de 2,25. Il est très-soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. Appliqué sur la peau il produit de véritables brûlures. On ne peut le distiller sans en décom- poser la majeure partie. ^ ^^ ^^ » Nous n'avons analysé qu'un petit nombre de sels ayant porté de préfé- rence notre attention sur les produits qu'on peut en faire dériver. » Le bibromacétale d'ammoniaque, AzH*, C*HBr*0*-|- Aq, s'obtient eu magnifiques lames qui peuvent acquérir une longueur de 2 à 3 centimètres, alors même qu'on opère sur une petite quantité de matière. Ces cristaux contiennent de l'eau de cristallisation qu'ils perdent à 100 degrés en deve- nant blancs et opaques. Chauffé à loo degrés avec une dissolution d'am- moniaque, le bibromacétate d'ammoniaque brunit, et se décompose en pro- duisant d'autres substances que nous étudions en ce moment. )) La formule AzH*, C* HBr^O* exige 5,95 pour 100 d'azote; nous avons trouvé comme moyenne de plusieurs analyses le nombre 6,20. M Le bibromacétate de potassium, K, C*HBr*0* ■+■ Aq, se présente sous la forme de longues aiguilles très-brillantes qui contiennent de l'eau de cris- ^. tallisation. Il se dissout très-facilement dans l'alcool et dans l'eau. » Le bibromacétale de plomb est un sel incristallisable que l'eau dissout en très-forte proportion; de l'alcool ajouté à cette dissolution précipite le sel sous forme de flocons blancs. » Le bibromacétate de mercure est un sel cristallin qui se forme par •sr (i) Pour la composition et les propriétés de l'acide bromacétique, voir notre IVote insérée dans le Chemical Journal de mai i858j Il m. iV. V Moyenne. Théorie » » u 7,5o 7,5o 7,38 u » » 0,48 0,48 o,3o 33, 4i 33,37 » » 33,26 33,23 49,26 48,75 49,02 )> 49,01 49 '23 » '* » " » 9,85 100,00 ( roi8 ) l'addition du sous-nitrate de mercure à l'acide bromacétique. Chauffé à 100 degrés, il se décompose en bromure de mercure et en un acide. » Le bibromacétate d'argent s'obtient par double décomposition en versant de l'azotate d'argent dans une solution d'acide bibromacétique. 11 cristallise en aiguilles microscopiques. Une température de roo degrés le décompose en bromure d'argent et en acide bromoglycoUique, ainsi que l'exprime l'équation C*(HAgBr»)0* + 2H0 = C*(H'Br)0«+ AqBr. 1 L'analyse du bibromacétate d'argent nous a donné les résultats sui- vants : l. C" 24 » H I Ag. ... 108 33,0 Br^ ... 160 » O' 32 » 375 » Le hibfoniacélate d'élhyle s'obtient très-facilement en chauffant pendant une heure ou deux dans un tube scellé à la lampe une dissolution alcoolique d'acide bibromacétique. On traite le contenu du tube par l'eau, qui sépare luie huile pesante, qu'on lave à plusieurs reprises et qu'on dessèche ensuite dans le vide au-dessus d'un vase contenant de l'acide sulfurique. Préparée de cette manière, la combinaison éthylique n'est pas pure, elle retient en- core un peu d'acide; elle irrite vivement les yeux et possède une saveur brûlante. Lorsqu'on la soumet à la distillation , elle se décompose en grande partie. La moyenne de deux analyses nous a donné les nombres suivants : Théorie. Eipérience. Carbone '9,51 '9,43 Hydrogène 2,5o 2,33 » Le chlorure de calcium décompose le bibromacétate d'éthyle et four- nit une substance que nous étudions en ce moment. >) Traité de la même manière que l'alcool éthylique, l'alcool amylique forme une combinaison analogue : c'est un hquide huileux et pesant, d'une odeur aromatique qui rappelle celle de l'acétate d'amyle. c... M Il ,o5 w... 3 1,38 Br'. . . . i6o 73,73 Az i4 6,45 O'.... i6 7.73 ( IOI9 ) » Quoique nous n'ayons pu nous procurer ces substances dans un état de pureté absolue, nous ne saurions douter néanmoins qu'elles ne repré- sentent l'éther en question : c'est du moins ce qui résulte de la décompo- sition qu'elles subissent au contact de l'ammoniaque. » En effet on a C*(HBr*) qJo» + AzH»= ' ^^ O* + C* (H Br") jJJ Az. Bibroniacétate d'éthyle. Ammoniaque. Alcool. Bibromacélamide. « L'analyse suivante démontre bien nettement que la substance cristal- lisée qui se forme dans cette réaction est la bibromacétamide : V Théorie. Expérience. i H 11,53 «.49 73,97 6,84 6,55 217 100,00 » Nous venons d'obtenir les acides iodacétique et cyanacétique, sub- stances d'un grand intérêt, dont nous donnerons prochainement une description détaillée. « M. Marc d'Espine, en adressant pour le concours Montyon (Médecine et Chirurgie) son « Essai analytique et critique de Statistique mortuaire comparée », y joint quelques explications destinées à montrer que ce livre, quoique le titre ne l'indique pas explicitement, est essentiellement médical. (Renvoi à la Commission des prix de Médecine et de Chirurgie.) M. Sharswood adresse de Philadelphie (États-Unis d'Amérique) une Note sur l'emploi des sels cobaltiques qui ont été décrits par M. Fremy pour constater la présence du cobalt dans l'analyse qualitative. L'auteur annonce l'envoi prochain d'un travail concernant l'action de l'acide phosphorique sur les calculs phosphatiques. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en comité secret. c. R., i858, a"»* Semestre. (T. XLVII, N» 28.) I 35 ( I020 COMITE SECRET. La Section de Géographie et de Navigation présente, par l'organe de M. DuPERREY, la liste suivante de candidats pour la place de Correspondant vacante dans son sein par suite du décès de M. Lottin de Laval : En première ligne M. de Tessan, ingénieur-hydro- graphe en retraite auVigan. I M. Lartigite, capitaine de vais- l seau. ... à Versailles. En deuxième liane, ex xqxio, 1 _, ,. - ^r i« , ^ , , , ,? ' / M. Renoii a Vendôme. et par ordre alphabétique. \ I M. Tardy de Montravel, capi- ! tainede vaisseau en activité, à Toulon. La Section, considérant qu'elle ne compte maintenant parmi ses Cor- respondants qu'un seul Français, a cru devoir ne piésenter cette fois que des candidats nationaux. Les titres des candidats sont discutés : l'élection aura lieu dans la pro- chaine séance. La séance est levée à 6 heures. f. ( 102I ) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Académie a reçu dans la séance du 20 décembre i858 les ouvrages dont voici les titres : OEuvres de François Arago, secrétaire perpétuel de l' Académie des Sciences, publiées d'après son ordre sous ta direction de M. J.-A. Barral. Notices scien- tifiques, tome V. Paris, i858 ; in-8°. Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparée de l homme et des animaux, faites à la Faculté des Sciences de Paris; par M. H. Milne Edwards. T. IV; 1" partie. De la circulation du sang. Paris, 1869; in-8°. Société impériale et centrale d' Agriculture. Séance publique de rentrée tenue le mercredi 10 novembre i858, présidence de M. Chevreul. Discours du président. Éloge historique de M. de Mirbel ; par M. Payen, Paris, i858; br. in-S". Histoire de la colonisation pénale et des établissements de l'Angleterre en Aus- tralie; par le marquis DE Blosseviu.e. Paris, j 869; 2 vol. in-8°. Traité d'Optique physique; par M. F. Billet. T. I". Paris, i858; 1 vol. Ïn-S". Essai analjtique et critique de statistique mortuaire comparée, renfermant les monographies éliologiques des accidents et de la plupart des maladies mor- telles, eatoires de Greenwich, Paris et Kœnigsberg. » Observations faites à Greenwich depuis 1750 jusqu'en 1762. — Obser- vations faites à Greenwich depuis 1 765 jusqu'en 1 83o. — Observations faites à Greenwich depuis 1840 jusqu'en i85o. — Observations faites à Paris depuis 1801 jusqu'en 1829. ~ Observations faites à Paris depuis i84o jus- qu'en 1846. — Observations faites à Kœnigsberg depuis i8i4 jusqu'en i83o. Section quatrième. — Comparaison de la théorie avec les observations. » Formation et discussion des équations de condition. — Erreurs systé- matiques des observations du Soleil. — Partage des équations de condition en divers groupes. — Corrections des valeurs provisoirement adoptées pour les éléments de l'ellipse solaire et pour les masses de Avenus et Mars. — Dis- cussion relative à la masse de Mercure. — Détermination du coefficient de l'équation lunaire. — Conséquences relatives à la masse de la Lune, la pa- rallaxe du Soleil et la masse de la Terre. S«cTiON CINQUIÈME. — Tables générales du mouvement du Soleil. » Résumé des divers éléments dont dépend le mouvement du Soleil. —For- mation des arguments des Tables. — Formation des termes de la longitude. — Formation des termes de la distance à la Terre. — Formation des termes ( I025 ) de la latitude. — Obliquité de l'écliptique ; ascension droite et déclinaison du Soleil ; demi-diamètre et parallaxe horizontale. — Exemples de l'emploi des Tables. «Tables I à VI. Arguments. —Tables VII à XXXI. Longitude. — Tables XXXII à XLI. Distance à la Terre. - Tables XLII à XLV. Latitude. — Tables XLVI à XLVIII. Obliquité de l'écliptique. — Formules XLIX et Table L. Ascension droite et déclinaison. — Table LI. Demi-diamètre et parallaxe horizontale. Section sixième. — Calcul des éphéméridc.s . » Développement des coordonuées du Soleil, y compris l'ascension droite, suivant les puissances d'une période de 365" ^, prise pour unité. — Appli- cation au calcul du lieu du Soleil pour le midi moyen du i"' janvier 1861. — Correction des coordonnées, en raison des perturbations. — Calcul des éphémérides. Simplification par l'emploi des différences. » Table I. Correction de l'époque et nombre des périodes. — Table II. Calcul direct des parties principales de la longitude, de la distance à la Terre et de l'ascension droite du Soleil. — Table III. Perturbations planétaires de la longitude, de la distance à la Terre et de la latitude du Soleil, calculées de 8 jours en 8 jours, et depuis i85o jusqu'en 1899 inclus. — Formules IV et Table V. Nutation et perturbation lunaires. — Correction de l'ascension droite en raison de l'ensemble des perturbations. Addition i. — Perturbations du mouvement de la Terre (Section I). )> I. Valeurs numériques des coefficients employés dans le calcul des fonctions perturbatrices. — II. Expressions des fonctions perturbatrices. Intégrales dont dépendent les perturbations du mouvement de la Terre. — III. Inégalités périodiques du premier ordre de la longitude et du rayon vecteur. Latitude. — IV. Expressions numériques des variations différen- tielles des éléments de l'orbite de la Terre, dues à l'action de Vénus, et pour diverses valeurs équidistantes des anomalies moyennes des deux planètes. Addition ii. — Observations de l'ascension droite du Soleil comparées avec la théorie. Addition III. — Équations de condition entre les corrections des éléments de l'orbite du Soleil et des masses de Mercure, de Vénus et Mars (Section IV). » Nous osons espérer que les présentes Tables du Soleil, fondées sur la discussion de 891 1 observations de l'ascension droite, jouiront d'une grande i36.. ( '^^6 ) exactitude. Les Tables destinées à Va construction des éphémérides (Section VI) sont d'une extrême simplicité. » Parmi les nombres tirés de la discussion des observations du Soleil figure une détermination de la parallaxe de l'astre. Bien que nous ayons reproduit ce résultat dans les Tables de la Section V, nous n'entendons nullement dire qu'il doive être substitué à celui que M. Encke a déduit des passages de Vénus. » Le volume est terminé par un Mémoire de M. Lefort, ayant pour titre : Description des grandes Tables logarithmiques et trigonométriques, calculées au Bureau du Cadastre, sous la direction de Prony, et exposition des méthodes et procédés mis en usage pour leur construction ; par M. E. Lefort. » Les articles principaux de ce travail sont les suivants : » Désignation des manuscrits qui renferment les Tables du Cadastre. — Conception et organisation du travail pour le calcul des Tables. — Méthode d'interpolation. — Calcul des logarithmes des nombres. — Des sinus en parties du rayon. — Calcul des logarithmes des sinus. — Calcul des loga- rithmes des tangentes. — Logarithmes des rapports des arcs aux sinus et des arcs aux tangentes de o'',ooooo à o'',o5ooo. — Du degré d'exactitude des Tables du Cadastre et du principal usage auquel elles peuvent servir. — Errata supplémentaire à l'errata imprimé de V Arithmetica logarithmica de Briggs. — Errata supplémentaire à l'errata imprimé de la Table de ÏArith- metica logarithmica de Vlacq. » • CHIMIE GÉNÉRALE. — Mémoire sur les équivalents des corps simples; par M. DcMAS. (Suite.) a J'ai fait voir, il y a quelque temps, que les équivalents de la famille de corps simples qui a l'azote pour type et ceux de la famille de corps simples qui se rangent avec le fluor, forment deux suites parallèles. J'aurais désiré pouvoir soumettre tous les corps simples à des comparaisons de la même nature. Mais on est loin de connaître encore la vraie distribution de tous ces corps en familles naturelles. » J'ai formulé a ce sujet, il est vrai, les deux propositions suivantes : » 1°. La classification naturelle des corps non métalliques est fondée sur les caractères des composés quils forment avec Chjdrogène, sur le rapport en volumes des deux éléments qui se combinent et sur leur mode de condensation. » a". Ln classification naturelle des métaux et en général celle des corps qui ( ioi7 ) ne s'unissent pas à t hydrogène doit être fondée sur les caractères des composés qu'ils forment avec le chlore, et autant que possible sur le rapport en volumes des deux éléments qui se combinent et sur leur mode de condensation. » L'hydrogène, qui se rapproche complètement des métaux, diffère, en effet, autant que possible des corps non métalliques proprement dits et produit avec eux des composés stables et bien définis, gazeux ou volatils. » D'un autre côté, parmi les corps non métalliques véritables, celui qui s'unit le plus généralement et le'mieux aux métaux, qui donne avec eux les composés les mieux caractérisés et les plus volatils, c'est le chlore. » Tout essai de classification des métaux par l'étude de leurs composés oxygénés, qui généralement sont fixes, n'a réussi à fournir autre chose qu'une classification artificielle, purement pratique. » Il est facile de s'assurer, au contraire, que tous les métaux qui ont pu être rapprochés sans incertitude en familles naturelles se ressemblent par la manière d'être et les affections de leurs chlorures, ainsi que par la coippo- sition en volumes et le mode de condensation de ces composés. » Il est facile de voir, en outre, que pour la plupart ces chlorures sont cristallisables ou donnent du moins naissance à des composés qui cristalli- sent, ce qui permet d'ajouter aux données précédentes toutes celles qui peuvent être empruntées aux lois de l'isomorphisme. )) Mais dans l'état actuel de la science, les données nous manquent en- core tant au sujet de la densité de vapeur que de la forme cristalline exacte de beaucoup de chlorures métalliques, et j'ai dû en conséquence me borner d'abord à étudier les équivalents des corps simples qui constituent des groupes naturels bien constatés. » En rapprochant les résultats que j'ai obtenus à leur égard de ceux que donne la comparaison de deux séries ou familles naturelles de radicaux de la chimie organique, tels que les ammoniums et les éthyliums, on trouve qu'il existe entre eux la plus profonde analogie. » On a en effet. Fluor 19 Chlore 35,5 Brome 80 Iode 127 ) Azote i4 Phosphore.. 3i Arsenic 75 Antimoine . 122 j ^'"^•"^"fe- 5 Magnésium i2,25 Calcium 20 Strontium 43,75 Barium. 68,5 Plomb.. io3,5 ) Oxygène.. 8 Soufre. 16 Sélénium. 39,75 Tellure. 64,5 Osmium. 99,5 ) ^'^^' '^ Ammonium... 18 Méthylammonium 32 Éthylamm. 46 Propylamm. 6o...etc \ Méthylium... i5 Éthylium 29 Propylium. 43 Buthylium.. 57.,.etc i ' » liCS radicaux de la chimie minérale, de même que les radicaux de la ( 1028 ) chimie organique, étant rangés quant aux poids de leurs équivalents sur une même droite pour une même famille, se rangent sur des droites parallèles pour deux familles comparables. » Cette analogie éveille naturellement tant de doutes sur la nature des corps simples et justifierait tant d'appréciations sur le plus ou moins de pro- babilité de leur décomposition, que je crois utile de dire ici ce que j'en pense, tout en montrant sur quelle filiation d'idées cette analogie repose elle-même. » Dans le Mémoire que j'ai publié avec M. Boulay, il y a trente ans, sur les éthers composés, j'ai fait voir, ce qui était nouveau alors, que les formules atomiques étaient applicables à la représentation précise des réactions de la chimie organique aussi bien qu'à celles de la chimie minérale. » Plus tard, j'ai fait voir que l'existence des familles naturelles, si évi- dente dans les composés de la nature organique et en particulier dans les alcools et leurs dérivés, offrait l'occasion de découvrir, par leur étude atten- tive, quelles sont les lois selon lesquelles se modifient par degrés successifs les propriétés de certains corps, tels que les ammoniums ou les radicaux des éthers, qui, sans cesser de se ressembler dans leur constitution fondamen- tale, vont en s'éloignant de plus en plus les uns des autres, sous le rapport des apparences extérieures ou des caractères secondaires. » Si j'ai même, dès cette époque, cru pouvoir dire qu'après avoir em- prunté ses lois et ses formules à la chimie minérale, la chimie organique lui rendrait à son tour des lois et des formules découvertes pour sa propre utilité et dont elle aurait paru d'abord devoir seule tirer profit, c'est que j'avais été conduit à apercevoir déjà toutes ces analogies que je précise aujourd'hui davantage. En passant de l'esprit-de-bois à l'alcool et de l'alcool aux alcools supérieurs, on voit en etfet l'équivalent s'élever, l'aptitude aux combinaisons et la stabilité des composés décroître, le point d'ébullition monter. De même, en passant du fluor au chlore, au brome, à l'iode; ou bien de l'oxygène au soufre, au sélénium, au tellure ; ou bien encore de l'azote au phosphore, à l'arsenic, à l'antimoine; on voit aussi l'équivalent s'élever, l'aptitude aux combinaisons diminuer le plus souvent, et la stabilité des composés dé- croître, enfin le point d'ébullition monter. » Si je n'ai pas trouvé encore la cause positive de ces ressemblances, les remarques qui précèdent me donnent l'espoir d'y parvenir et m'encoura- gent à poursuivre jusqu'au bout la vérification que j'ai entreprise. Quant à présent, j'ai au moins le droit de dire que si les radicaux composés de la -chimie organique forment des séries naturelles, continues et parallèles, où ( ^oig ) l'on passe d'un terme à l'autre par l'addition ou la soustraction des mêmes éléments, les radicaux de la chimie minérale leur ressemblent en ce point et forment des séries naturelles également parallèles où l'on passe d'un terme à l'autre par la soustraction ou l'addition des mêmes quan- tités. « Puisque les radicaux de la chimie minérale offrent entre eux les mêmes relations générales que les radicaux de la chimie organique, il y a certai- nement lieu de rapprocher les deux chimies plus étroitement encore qu'on ne le fait aujourd'hui. » Mais peut-on conclure de ces faits que les corps réputés simples soient des corps composés ? Peut-on en conclure surtout que leur décomposition soit sur le point de se réaliser ? Tout en conservant une réserve motivée en pareille matière où l'expérience seule peut prononcer, on peut avouer sans scrupule n'être pas convaincu que les corps simples des chimistes soient l'expression des dernières limites du pouvoir d'analyse que la science puisse prétendre à connaître jamais? » Lorsque Lavoisier, renonçant à faire usage pour représenter les phé- nomènes chimiques des éléments un peu métaphysiques dont les philo- sophes du moyen âge croyaient avoir reçu la notion de l'antiquité, voulut fonder sur l'expérience seule la base solide de ses théories, il n'hésita pas à définir la chimie, la science de l'analyse. M C'est l'analyse, disait-il, qui fait voir que le sel n'est pas un élément, comme on le croyait, puisqu'elle le transforme en acide et en base; )) C'est l'analyse qui montre que l'acide et la base ne sont pas des élé- ments non plus, puisqu'elle retire un radical non métallique de l'un, un radical métallique de l'autre, et de l'oxygène de chacun d'eux. » La chimie ne peut plus reconnaître comme simples des corps qu'elle décompose, et elle ne peut désigner sous ce nom que les corps qu'elle ne décompose pas. » C'est ainsi, ajoute Lavoisier, que la chimie marche vers son but, en divisant, redivisant et subdivisant sans cesse. Où sera le terme de ses succès.-' Nul ne saurait le dire. Ce que nous regardons comme simple, n'est autre chose que le terme pratique où s'arrête la subdivision, l'analyse, et non sans doute le terme vrai que la nature aurait marqué elle-même pour limite dernière à la décomposition des corps. » Aujourd'hui, beaucoup de chimistes, entraînés par le courant des opi- nions reçues, ne soupçonnent pas avec quel mélange heureux de hardiesse et de prudence Lavoisier avait établi de son temps la classification de ces ( io3o ) corps qu'il était obligé d'appeler simples, puisque les forces de la chimie étaient impuissantes à les décomposer. » II en fait cinq catégories, et il n'est pas sans intérêt de les envisager à distance à l'époque actuelle. I) La potasse et la soude constituent l'une d'elles, mais leur décomposi- tion est à son avis si probable et si prochaine, qu'il n'hésite pas à les exclure du tableau des corps simples. » La baryte, la chaux, l'alumine, la magnésie, la silice, en constituent une autre. Pour lui, ce sont des oxydes, ce que l'expérience a confirmé, et il annonce leur réduction pour une époque plus ou moins éloignée; mais il leur donne place provisoire néanmoins dans son tableau des corps simples. » Il fait une classe à part des métaux connus alors, classe que beaucoup de métaux, découverts depuis soixante ans, sont venus augmenter de nom- breuses espèces. » Il forme aussi une classe spéciale des corps non métalliques, trois exceptés, classe qui s'est enrichie de son côté par la découverte du chlore, du brome, de l'iode et du sélénium. » Mais, si Lavoisier s'est borné jusque-là à représenter fidèlement les résultats de l'expérience, tout en les interprétant avec une liberté que les travaux de ses successeurs ont bien justifiée, il ne renonce pas à établir une distinction, qui a disparu de l'enseignement, entre les corps indé- composables ou simples de la chimie, tels qu'ils sont donnés par l'expé- rience et les éléments proprement dits. » Il est aisé de voir, en effet, que Lavoisier n'accordait pas aux métaux déjà si nombreux de son temps et aux corps non métalliques indécon)po- sables comme eux, le caractère de substances élémentaires vraies. » Soit répugnance à considérer les éléments réels des corps comme de- vant être nombreux, ce qui ne s'accorde guère, en effet, avec l'économie que la nature met ordinairement à l'accomplissement de ses desseins, soit obéissance à des vues cachées dont il ne nous a pas laissé le secret, Lavoi- sier, tout en établissant l'existence de trente-deux corps indécomposables par les moyens connus de son temps, et les considérant dès lors comme les corps simples relatifs de la chimie, admet aussi l'existence d'une classe de corps plus simples encore. » Ceux-là, au nombre de cinq, il en fait une classe expresse et il les dé- signe sous ce titre : Substances simples qui appartiennent aux trois rèc/nes et qu'on peut regarder comme les éléments des corps. Ce sont : la lumière, le ca- lorique, l'oxygène, l'azote et l'hydrogène. ( .o3i ) » Lavoisier avait donc établi de la façon la plus claire : qu'il faut, mettre de côté toute idée préconçue sur l'essence de la matière; qu'il faut considé- rer la chimie comme la science qui apprend à décomposer les corps et à étudier les matériaux de moins en moins composés qu'on en retire; que dans la pratique le titre de corps simples doit être réservé à ceux qu'elle ne parvient pas encore à dissocier; mais qu'il n'y a pas lieu de confondre ces corps simples qui marquent la limite des pouvoirs de l'expérience avec les élé- ments vrais des corps, éléments dont ils peuvent être séparés encore par des barrières que les forces connues ne parviennent point à briser. » Après lui, tous les maîtres de la science n'ont pas eu d'autre opinion à ce sujet. Avec le fondateur de la chimie moderne, ils ont tous admis sans exception qu'il convient d'appeler corps simples de la chimie, ceux qui résistent aux forces de la chimie. » Sans prétendre que ces corps simples fussent les éléments mêmes des corps, ils ont pu toutefois laisser planer quelque incertitude sur leur opinion. En effet, en général ils n'ont plus parlé des éléments, convaincus, avec les contemporains de Lavoisier et avec Lavoisier lui-même, qu'en ce qui touche l'essence de la matière et la nature des éléments, pour me servir de leur langage, on sait si peu que, quoi qu'on en dise, on en dit toujours trop lors- qu'on en parle, et que le discours le plus sage sur un pareil sujet, c'est le moins long. » En établissant, comme je crois pouvoir le faire, que les radicaux de la chimie organique et les radicaux delà chimie minérale présentent des analo- gies manifestes soit dans leur arrangement par groupes naturels, soit dans les caractères des familles qu'ils constituent, on ne changera pas cette situation. « Il restera toujours vrai que la chimie considère comme composés les corps qu'elle décompose et comme non décomposables les corps qu'elle ne décompose pas. » Il restera également vrai que lorsqu'elle range parmi les corps indé- composables une matière quelconque, cela veut dire qu'elle a résisté aux forces, à toutes les forces dont elle dispose. » Par ces forces, il ne faut même pas entendre la chaleur, la lumière ou l'électricité seulement. L'expérience nous apprend qu'à de très-rares excep- tions près, ces forces ne produisent aucune analyse ou décomposition que les forces chimiques ne puissent réaliser, et qu'au contraire les forces de la chimie parviennent dans une foule d'occasions à décomposer des substances que la chaleur, la lumière ou l'électricité n'altèrent pas. » Le chimiste qui inscrirait dans la liste des corps non décomposables C. R., i858, 2"^<' Semestre. (T. XLVH, N» 26.) l37 ( io32 ) nue substance qui aurait résisté à l'action des forces physiques et mieux encore à celle des forces chimiques, paraîtrait donc absolument dans son droit. Cependant, cela ne lui suffit pas encore. Il veut que cette substance ne se montre pas impropre à se combiner aux autres substances indécom- posées, en un mot qu'elle n'agisse pas comme si ses affinités étaient déjà satisfaites. » Lavoisier disait : L'alumine et la chaux doivent être des oxydes, car elles refusent de se combiner à l'oxygène comme si elles en étaient satu- rées. Aujourd'hui, conformément à ce principe, personne ne rangera l'acide fluorhydrique parmi les corps simples, quand même on n'en aurait pas retiré de l'hydrogène, par cela seul que c'est un corps qui ne s'unit en masse ni aux métaux ni aux corps non métalliques. » Les chimistes reconnaissent donc qu'un corps est simple ou plutôt qu'ils ont affaire à un radical non décomposable à ces (rois signes : » i". Qu'il résiste aux forces physiques ; » 2°. Qu'il résiste aux forces chimiques; » 3°. Qu'il est apte à se combiner sans perdre de son poids avec les corps simples ou radicaux déjà connus. » On peut affirmer dès lors que toute recherche tendant à reconnaître si lesradicatix ou corps simples ainsi définis résistent à l'application des forces chimiques et surtout à celle des forces physiques est sans objet, puisqu'on est convenu de ne les appeler simples qu'autant qu'ils jouissent de ces pro- [)riétés. » Il n'est pas plus nécessaire d'apprendre aux chimistes que les corps qu'ils ne peuvent pas décomposer ne se décomposent pas, qu'il ne le serait de leur apprendre que les corps composés se décomposent ; ce sont deux vérités du même ordre. » Les chimistes ont poussé, en effet, l'analyse aussi loin que le permettait la puissance des forces dont ils disposent ou l'énergie des réactions dont les formules leur sont connues. » Ils ont fait mieux encore, car ils ont ramené, par cette analyse, tous les coips de la nature à se réduire à certains corps métalliques ou non métal- liques montrant par des caractères communs incontestables et par une affi- nité nuituelle énergique qu'ils sont tous des radicaux du mènie ordre. » Lor-sque dans cette situation il apparaît une raison de douter que ces radicaux soient des corps simples et que la chimie ait dit son dernier mot à leur sujet, faut-il recommencer celte suite de démonstrations parfaitement acquises qui prouvent qu'on n'a pas pu jusqu'ici les décomposer? Je ne le ( io33 ) pensé pas. Les manipulations infinies des laboratoires de la science et de l'industrie depuis un siècle n'ont pu laisser à ce sujet aucun nuage dans les esprits. Il n'est pas question de revenir sur le passé; ce qu'il nous lègue, tout le monde le tient pour vrai et pour suffisamment prouvé. » Il est question d'envisager l'avenir et de voir s'il est possible de faire un pas de plus, mais un pas difficile, le plus difficile à mon avis que la science humaine ait jamais tenté, et qui exige autre chose dès lors que l'emploi de la chaleur ou l'application des forces électriques ordinaires, qu'on me permette de le dire. » En effet, si la chimie est une science nouvelle, les phénomènes chi- mistes sont aussi anciens que le monde, et ces radicaux de la chimie miné- rale qu'il s'agirait de soumettre à une décomposition ultérieure, ce n'est pas d'hier que les hommes les connaissent. Leur existence se révèle dès les pre- miers temps historiques, où déjà se révèle aussi en quelque sorte leur immu- tabilité. Lavoisier ne lésa pas découverts; ils existaient; seulement, il lésa rangés à leur vraie place. Il n'a pas découvert les réactions qui les produi- sent ou celles qui mettent en évidence leurs affinités naturelles; les arts les connaissaient; les laboratoires savaient en tirer profit; seulement, il en a donné l'explication, la théorie. » Décomposer lés radicaux de la chimie minérale serait donc une œuvre plus difficile que celle que Lavoisier eut le bonheur d'entreprendre et d'ac- complir. Car ce serait mettre en évidence non-seulement des êtres nouveaux et inconnus, comme on en découvre de temps en temps, mais des êtres d'une nature nouvelle et inconnue dont notre esprit ne peut par aucune analogie se représenter les apparences ou les propriétés. Ce serait porter l'analyse de la matière à un point que n'ont jamais atteint à la connaissance de l'homme ni les forces naturelles les plus énergiques, ni les combinaisons et les procé- dés de la science la plus puissante. Ce serait mettre à profit des forces que nous ignorons ou des réactions que nul n'a imaginées. » Il s'agit donc d'un de ces problèmes que la pensée humaine a besoin de méditer pendant des siècles, où plusieurs générations peuvent user leurs forces et où l'analyse d'un Newton ne devient possible que lorsqu'elle a été préparée par les systèmes de plus d'un Copernic et par l'empirisme de plus d'un Kepler. » Je me résume. » Les composés que les trois règnes offrent à notre étude se réduisent par l'analyse à un certain nombre de radicaux susceptibles d'être classés par familles naturelles; ■ ■■' ■ ,37.. ( >o34 ) » Les caractères de ces familles, soit qu'il s'agisse des radicaux de la chi- mie minérale, soit qu'il s'agisse des radicaux de la chimie organique, mon- trent d'incontestables analogies; » Mais les radicaux de la chimie minérale diffèrent des radicaux de la chimie organique, en ce sons que s'ils sont composés, ils jouissent du moins d'une stabilité telle, que les forces connues sont incapables d'en opérer la décomposition; » Toutefois, cette analogie qui se révèle entre les radicaux de la chimie minérale et les radicaux de la chimie organique, autorise certainement à se demander si les premiers comme les seconds ne sont pas des corps composés. » Il est nécessaire d'ajouter, enfin, qu'elle ne donne aucune lumière sur les moyens d'opérer leur décomposition, et que si celle-ci se réalise jamais, ce sera par l'emploi de forces ou de réactions que nous ne soupçonnons même pas. » CHIMIE. — Sur la composition de la peau des vers à soie; par M. EuG. Peugot. « En poursuivant mes études sur les phénomènes chimiques et physio- logiques qui président au développement et aux métamorphoses du ver à soie, j'ai été conduit à soumettre à l'analyse élémentaire chacune des sub- stances organiques que j'ai pu séparer de la feuille de mûrier et de cet insecte dans ses différents états. En attendant que je sois en mesure de terminer cette partie de mon travail, qui est, en ce qui concerne les substances orga- niques, la suite et le complément des recherches que j'ai publiées, en i853, sur la répartition des substances minérales que contient la feuille de mûrier entre les différents produits élaborés par le ver à soie, je crois devoir ap- peler l'attention de l'Académie sur la nature et la composition de la substance organique qui forme la peau de cet insecte. » M. Lassaigne a montré, en i843, qu'en traitant, par une dissolution concentrée de potasse, des peaux de vers à soie, celles-ci restent intactes, tandis que les tissus qui composent le squelette des animaux supérieurs de l'échelle zoologique sont immédiatement détruits. Des vers à soie entiers, mis en contact avec ce liquide bouillant, laissent une sorte de fourreau tégu- mentaire qui, en raison de sa transparence, permet de distinguer facilement les nombreuses ramifications des trachées. M. Lassaigne a reconnu le même tissu chez d'autres insectes et il l'a considéré comme identique avec la sub- stance dure et coriace qui forme les élytres et une partie du corps de plu- sieurs coléoptères, substance désignée antérieurement par M. Odiersous le X ( io35 ) nom de chitine, étudiée plus tard par M. Payen et tout récemment par M. Berthelot. I) On sait que la chitine ne renferme que la moitié ou le tiers de l'azote que contiennent les matières azotées ordinaires, telles que l'albumine, la fibrine, etc., matières qui occupent la place la plus importante dans la con- stitution chimique des animaux et qui, présentant toutes la même com- position élémentaire, sont connues sous le nom générique de protéine. M. Payen a trouvé 9 pour 100 d'azote dans la chitine extraite delà carapace de l'écrevisse et des téguments du ver à soie. L'analyse de ces mêmes enve- loppes, purifiées par la potasse, l'alcool, l'étheret l'acide acétique, et, de plus, par le permanganate de potasse pour le produit n° II, m'a donné les résultats suivants : 1. II. Carbone ^8, 1 3 4? > 38 ^ Hydrogène 6,go 7,02 Azote 8,3o 6 , 1 5 Oxygène 86,67 ^9 ,45 100,00 100,00 » D'autres téguments, soumis à plusieurs reprises aux Iraitements éner- giques qui sont employés pour obtenir à l'état de pureté la cellulose des végétaux, renfermaient, après dessiccation à 1 10 degrés, de 5,8 à 6,7 pour 100 d'azote. » Les propriétés de la chitine, si différentes de celles de la protéine, m'ont conduit à faire, depuis plusieurs années, bien des tentatives dans le but de séparer des peaux du ver à soie la cellulose, que d'après leur origine, leur aspect, leur résistance aux agents chimiques, leur composition même, je supposais devoir y exister. » Une des principales difficultés de ce genre de recherches consiste dans la rareté même de ces enveloppes, qui ne forment qu'une bien faible partie de l'insecte; faute de matière, j'ai souvent obligea remettre jusqu'à la saison nouvelle la continuation d'une expérience commencée. » Néanmoins une circonstance fortuite a mis à ma disposition luie grande quantité de vers; en i856, M. André Jean faisait à Neuilly, sous les auspices de la Société d'Encouragement, une de ces éducations dont les merveilleux résultats sont aujourd'hui anéantis par l'échec si regrettable qu'il a subi cette année; les feuilles de mûrier lui ayant manqué lorsque ses vers étaient à moitié environ de leur développement, il fut obligé d'en sacrifier un grand nombre qui, conservés dans l'alcool, m'ont permis de mener ce travail à bonne fin. ( io36 ) M Petisant que si la qliitine est formée de cellulose et d'une matière azotée, celle-ci doit être détruite la première par l'emploi d'agents chimi- ques convenablement choisis, j'ai traité à plusieurs reprises les vers à soie frais ou conservés dans l'alcool, d'abord par des dissolutions concentrées et chaudes de potasse caustique qui dissout ou désagrège leurs différents organes ainsi que les débris de feuilles qui se trouvent dans leur tube intestinal, puis par l'acide sulfurique étendu; enfin les peaux, qui res- tent seules après ce traitement et qui ont la forme de tubes transparents, ouverts des deux bouts, ont été lavées, desséchées, et mises en contact avec l'acide sulfurique à 6 équivalents d'eau; elles avaient perdu 44 pour loo de leur poids; elles contenaient encore 5,8 pour loo d'azote. » Dans ces derniers temps, j'ai fait usage, après ces tentatives et d'autres que je passe sous silence, du permanganate de potasse, qui, comme on sait, modifie, en les oxydant, la plupart des matières organiques. Après un con- tact pendant plusieurs heiu-es à chaud, ou pendant plusieurs jours à froid, avec une dissolution saturée de ce sel, les téguments imprégnés d'oxyde de manganèse et de l'excès de permanganate, ont été traités par le bisulfite de soude, puis, après lavage, par l'acide chlorhydrique. f^a matière qui résulte de cette série de traitements est blanche et feutrée; elle ressemble, à s'y méprendre, à la pâte de chiffons blanchie au chlore qui sert à fabriquer le papier, c'est-à-dire à la cellulose pure. Mais la quantité d'azote qu'elle renferme ne diminue pas sensiblement. ► » Une autre portion de vers a été traitée successivement par la potasse, par le permanganate de potasse, par le sulfite de soude, par l'acide chlorhydrique, etc., comme dans l'expérience précédente. La matière feutrée, qui ne dégageait plus d'ammoniaque par une ébullition pro- longée avec la potasse, a élé mise en contact, dans un creuset d'argent, avec cet alcali dissous dans très-peu d'eau, de manière à former Tine pâte épaisse qui a été chauffée à lOO degrés pendant une huitaine de jours. Dans ces conditions, la matière azotée disparaît peu à peu et dégage sans cesse une notable quantité d'ammoniaque. De même qu'avec les matières albumi- noïdes, il se produit une espèce de savon alcalin, car l'addition d'un acide dans le liquide filtré détermine la précipitation d'un acide gras ; il se forme également de l'oxalate de potasse, ainsi que cela arrive avec la cellulose elle-même. » Comme la matière insoluble provenant des peaux avait très-notable- ment diminué, j'ai dû arrêter l'opération ?,vant que le dégagement d'am- moniaque ait cessé de se produire. J'avais détruit ainsi 65 pourioode la ma- ( io37 ) tièrc employée et ce qui me restait contenait encore 6,2 pour 100 d'azote. » Ces expériences tendent à établir que la chitine qui compose ces téguments est une substance définie, homogène ; ou bien qu'elle consiste en un mélange ou en une combinaison de deux ou de plusieurs substances qui s'altèrent simultanément sous l'influence des agents chimiques dans des conditions telles, que le résidu intact renferme encore ces substances dans les mêmes proportions. » Dans le but de résoudre cette question, j'examinai au microscope, avec le concours expérimenté de M. Decaisne, la chitine du ver à soie purifiée par les moyens énergiques que je viens de décrire; nous recon- nîimes facilement qu'en traitant ces peaux, préalablement ramollies dans l'eau, par l'acide sulfurique et l'iode, on voit apparaître çà et là, au milieu des téguments colorés en brun qui forment la partie la plus importante de la masse, des plaques irrégulières qui présentent une belle coloration bleue. On sait que la production de cette matière bleue est l'un des moyens les plus sûrs de constater l'existence de la cellulose. » Cette coloration se produit d'une manière plus facile encore avec les peaux qu'on a laissées séjourner pendant quelques jours dans une faible dissolution alcoolique d'iode. Traitées sur le porte-objet du microscope par une ou deux gouttes d'acide sulfurique, ces peaux, qui sont brunes, prennent d'abord une couleur plus foncée, et on y distingue de nombreuses plaques membraneuses d'un ton verdâtre qui deviennent bientôt d'un beau bleu indigo, par suite de l'évaporation de l'iode en excès. » Enfin une expérience récente m'a conduit à isoler la cellulose conte- nue dans la chitine du ver à soie. » M. le docteur Schweitzer, de Zurich, a fait connaître, il y a lui an en- viron, la propriété singulière et bien inattendue dont jouissent certains composés de cuivre et d'ammoniaque de dissoudre instantanément la cel- lulose, la soie et quelques autres substances organiques. Le composé auquel il a d'abord reconnu cette faculté, qu'il désigne sous le nom d'oxyde de cuprammonium et auquel il assigne la formule aAzH^CuO, s'obtient en traitant par l'ammoniaque liquide en excès l'hyposulfate de cuivre basique, 4CuO, S'O*; il se forme de l'hyposulfate double de cuivre et d'ammoniaque dont la composition est représentée par cette formule : 2 Az H', Cu O, S^ O'^ ; l'eau mère, dont on a séparé ce sel qui cristallise faci- lement, est en partie formée d'oxyde de cuprammonium. C'est le nouveau dissolvant de la cellulose. » Comme la préparation de cette liqueur est assez longue, M. Schweitzer ( io38 ) a cherché si d'autres liquides analogues ne donneraient pas le même résul- tat : il a. reconnu que le sous-sulfate vert de cuivre dissous dans un excès d'ammoniaque, possède les mêmes propriétés dissolvantes. » Dès que j'eus connaissance de ce fait, je m'empressai de soumettre les peaux de ver à soie à l'action de ce réactif, bien qu'on ait annoncé qu'il n'agit pas sur la chitine. Ignorant d'abord le mode de préparation suivi par M. Schweitzer, je fis usage de la dissolution bleue qu'on obtient si faci- lement en mettant le cuivre divisé en contact avec l'air et l'ammoniaque liquide. » Il suflit, en effet, de verser à plusieurs reprises une certaine quantité d'alcali volatil sur de la tournure de cuivre dont on a rempli une allonge verticale, pour obtenir une dissolution bleue, qui se produit avec dégage- ment de chaleur et qui consiste probablement en azotate basique de cuivre et d'ammoniaque avec excès d'alcali. Je me propose de revenir prochaine- ment sur la composition de ce corps. » Introiliiit dans cette dissolution, le coton se transforme d'abord en une gelée épaisse qui disparaît bientôt par l'agitation et par l'addition d'cme certaine quantité d'eau. Si la liqueur n'est pas parfaitement limpide, ce qui d'ailleurs est difficile à apprécier par suite cause de sa coloration, on la filtre sur de l'amiante, car elle perfore immédiatement un filtre en papier. L'ad- dition d'un acide employé en excès fait naître dans cette dissolution un précipité blanc, gélatineux, qui est la cellulose inaltérée, dépourvue, bien entendu, de son organisation primitive. » Ce réactif n'est qu'une légère variante de celui de M. SchAveitzer; mais sa préparation, beaucoup plus facile, le met entre les mains de tous ceux qui s'occupent de physiologie expérimentale. Il dissout un poids de cellulose à peu près égal à celui du cuivre qu'il contient. » Les peaux de ver à soie, après avoir été soumises aux traitements que j'ai indiqués, ont été mises en contact à froid, pendant quelques jours, avec ce dissolvant; elles lui ont abandonné une faible partie de matière. L'acide chlorhydrique a fait naître dans la liqueur filtrée sur l'amiante un précipité gélatineux qui a été lavé à l'eau bouillante et qui, sur le porte-objet du microscope, se colore en bleu, comme la cellulose pure, sous l'influence de l'iode et de l'acide sulfurique. » Ainsi la cellulose existe dans le tissu tégumentaire du ver à soie. On sait que cette substance adéjà été reconnue par M. .Schmidt et par MM. Loe- wig et RoUiker dans toute une classe d'animaux inférieurs, dansles tuniciers. » Quant à la chitine qu'on rencontre dans un assez grand nombre ( io39 ) d'autres animaux invertébrés et qu'on a plus particulièrement signalée dans le homard, la langouste, l'écrevisse, les cantharides, etc., je suis porté à croire qu'une nouvelle étude conduira à y reconnaître aussi la présence de la cellulose. Il est, en effet, probable que cette substance est la même, quelle que soit son origine, lorsqu'elle a été soumise aux mêmes procédés de purification. J'ai fait quelques essais sur la membrane cornée qui se trouve en dessous de la carapace du homard. Soumise aux traitements que j'ai décrits, elle donne partiellement avec l'iode et l'acide sulfurique une coloration bleue ou violette : je crois, sans en être encore bien certain, qu'elle contient de la cellulose. » En résumé, si les faits que j'ai déjà observés se généralisent, le chitine cesserait d'être une substance particulière pour devenir un mélange ou une combinaison de deux substances organiques; l'une non azotée, la cellulose ; l'autre azotée, appartenant probablement par sa composition à la classe des substances albuminoïdes ou protéiques qui renferment, comme on sait, en centièmes, 5o à 53 de carbone, 6,5 à 7,0 d'hydrogène, 16 à 18 d'azote. Un mélange de parties égales de protéine et de cellulose aurait à peu près la composition que j'ai assignée ci-dessus aux peaux de ver à soie. » La résistance de la chitine à l'action des réactifs qui détruisent si facile- ment les matières protéiques quand elles sont isolées tendrait peut-être à la faire considérer plutôt comme une combinaison que comme un simple mélange de ces deux substances. » Les recherches publiées récemment par M. Berthelot sur la transforma- tion de la chitine en glucose viennent d'ailleurs à l'appui de l'opinion que je viens d'énoncer. » J'ajouterai en terminant qu'au point de vue philosophique, il n'est pas sans intérêt de montrer que les moyens mis en œuvre pour la formation des êtres paraissent toujours plus simples à mesure qu'ils nous sont mieux connus. Ainsi l'enveloppe extérieure, plus ou moins résistante, de tous les animaux et de toutes les plantes, ne serait composée que de deux substances, la cellulose et la protéine ; la cellulose qui existe dans les végé- taux et dans les animairx inférieurs; la cellulose et la protéine qui se ren- contreraient dans les animaux d'un ordre plus élevé; la protéine qui forme seule les tissus des animaux vertébrés. » C. R. , i858, a"»» Semestre. {T. XLVII, No26.) l38 ( io4o ) ZOOLOGIE. — Description d'une nouvelle espèce d' Aspidopliore péché dans l'une des anses du port de l'empereur Nicolas {Manche de Tartane), et rapporté par M. Barthe, chirurgien de bord de la frégate la Sibylle, commandée par M. Simonet de Maisonneuve, capitaine de vaisseau; par M. A. Valen- CIENNES. « M. Barthe a rapporté de la Manche de Tartarie une nouvelle espèce d'aspidophore très-remarquable par le prolongement d'un tentacule impair saillant en avant du museau comme une petite trompe. Ce chirurgien, amateur très-zélé d'histoire naturelle, m'a rerais ce petit poisson, sous le nom d' Aspidophorus proboscidalis, Barthe, en me priant d'en donner la description. Je m'empresse aujourd'hui de satisfaire à sa demande. C'est une continuation des communications que j'ai faites à l'Académie sur les co- quilles intéressantes que la conchyliologie doit à ce savant officier. » ASPIDOPHORE PROBOSCIDAL [Jspidophonis proboscidalis) . Cet aspido- phore appartient à la division des espèces de ce genre qui ont les deux dorsales peu éloignées l'une de l'autre, surtout si on compare leur écarte- ment à celui de l'espèce que j'ai décrite et dessinée à Londres en 1829, et que j'ai nommée Aspidophorus quadricornis. Malgré l'écartement des deux dorsales, le poisson que nous devons à M. Barthe doit être rapproché démon Aspidophore à quatre cornes. » Le côté de notre nouvelle espèce est garni dans toute sa longueur de deux rangées de boucliers épineux, l'une au-dessus et l'autre au-dessous de la ligne latérale. Chaque bouclier est ovale, sa surface est striée par des petites côtes rayonnantes de la base d'une épine relevée, courbée et comprimée sur le milieu du bouclier. J'en trouve vingt-sept à la rangée supérieure et trente à l'inférieure. Il y a derrière la ceinture humérale un bouclier arrondi, strié, armé d'une petite épine. Il est attaché entre les deux premières plaques des longues lignes des flancs. Enfin une petite épine saillante sur un bouclier se voit sur la ceinture humérale elle- même au-dessus de l'insertion de la pectorale. Les flancs sont un peu creux entre les deux rangées d'épines, ce qui donne au corps une figure polyédrique irrégulière. Le ventre, arrondi et un peu saillant, est aussi hé- rissé de tubercules émoussés peu saillants et relevés sur un petit écusson strié et osseux. Le profil du tronc monte verticalement derrière la nuque et sous la première épine de la dorsale, il se prolonge en ligne droite jusqu'à la seconde dorsale, pour se relever un peu sous cette nageoire et ensuite ( io4i ) s'incliner jusqu'à la caudale. Le profil inférieur devient plus rectiligne en se rapprochant du supérieur près de la queue. Il résulte de cette direction que la hauteur du tronc est comprise cinq fois et un tiers dans la longueur to- tale. L'épaisseur mesurée au-dessus du gonflement du ventre est contenue deux fois et demie dans celle du tronc, et prise à la portion la plus renflée du ventre l'épaisseur a les cinq sixièmes de la hauteur. La tête est petite, comprimée, remarquable par le long tentacule qu'elle porte sur l'extrémité du museau et par les tubercules osseux dont elle est hérissée ; le plus saillant est celui que j'appellerai sourcilier. Il est aplati, mince, prolongé au devant de l'œil en une large crête qui dépasse le bord antérieur de l'orbite. Les deux surfaces sont très-finement striées; ces deux crêtes limitent sur le front une profonde et large gouttière, dont le milieu porte une petite carène longitudinale. Un second petit tubercule épineux est sur le devant du nasal, au pied duquel os sont percées les deux très-petites ouvertures de la narine, la postérieure étant reconnaissable à sa papille. Le tubercule sourciller en a un très-petit tout à fait à sa base. Le dessus du crâne est sculpté de très- fines ciselures, et un tubercule s'élève sur le mastoïdien. Au-dessous de celui-ci est le tubercule scapulaire. Il n'y en a point sur l'opercule, mais lui gros, oblong et comprimé, occupe le préopercule; au devant de ce préoper- culaire en existe un autre sur le sous-orbitaire qui cuirasse la joue de ce cottoïde. » Je viens de dénommer les saillies osseuses qui hérissent la tête de ce poisson; on voit qu'il est facile d'en fixer la position sur le squelette, et montrer que la nature a toujours dans ses œuvres en apparence les plus bizarres, les plus irrégulières, un ordre que l'habitude de l'étudier fait aisément apprécier. » L'œil est arrondi, assez grand, sou diamètre mesure le quart de la longueur de la tête. Le premier sous-orbitaire s'étend jusque sur les mâ- choires qu'il recouvre entièrement; il semble former le bord de la mâ- choires supérieure. Sa face externe est rendue caverneuse par les crêtes osseuses relevées sur elle, et leur extrémité détermine de fortes dente- lures sur le bord. Il me paraît suivi d'un second très-étroit et très-petit; le reste de la joue est couvert par le troisième qui porte ce tubercule sous-orbitaire que j'ai déjà mentionné. Le préopercule est très-finement ciselé, donne cette saillie comprimée en lame striée que j'ai aussi déjà désignée sous le nom de tubercule préoperculaire, puis le préopercule se prolonge en avant et au bas de la joue en une languette mince, étroite, striée et qui vient toucher la branche de la mâchoire inférieure. L'opercule i38.. ( I»42 ) est très-petit, très-mince, strié, et le sous-opercule est réduit à une simple petite lame écailleuse. Les ouïes sont médiocrement fendues; il y a six rayons à la membrane. » La bouche est petite ; la mâchoire inférieure est plus courte que la supérieure; les dents sont excessivement petites. Le palais est lisse et sans dents. La peau qui recouvre l'extrémité du museau se prolonge en un long tentacule impair, plein, qui a suggéré à M. Barthe le nom sous lequel nous décrivons ce curieux Aspidophore. Les rayons de la dorsale antérieure sont plus hauts que le tronc mesuré sous les yeux ; ils sont gros et arqués. La seconde plus basse a aussi les rayons forts et arqués. L'anale est assez longue, la caudale est étroite et arrondie. La pectorale est assez large, ses plus longs rayons égalent en longueur la hauteur des plus grands de la dorsale ; ses rayons sont simples et grenus. I^ ventrale est petite. B6.D8 - ^Aia.C i5.Pii-V 1. La ligne latérale est marquée par une série de petits traits longitudinaux, relevés par l'espace nu que laissent entre eux les boucliers ciselés et sur les- quels s'élèvent les épines des côtes. » M. Barthe a eu soin de faire un croquis du poisson au moment où il sortait de l'eau, et par conséquent quand ses couleurs étaient bien conser- vées. Ce dessin nous apprend que sur un fond violet vineux le corps et les nageoires sont marbrés de grandes taches jaunes. La longueur de la cavité abdominale mesure à peine le cinquième de la longueur totale ; mais son diamètre transversal est assez grand. Aussi y trouve-t-on un foie volumi- neux, dont le lobe gauche, très-gros, est rejeté sur lé haut de la cavité eu recouvrant une partie de l'estomac; d'où il résulte que la face inférieure du viscère est concave et assez creuse. Le lobe est court, mais épais. L'estomac est pyriforme et arrondi en arrière; sa branche montante est très-courte. Il y a quatre cœcums au pylore; le droit est du double plus long que le gauche. L'intestin est grêle et ne fait que deux replis. Les ovaires de la femelle que j'ai disséquée étaient remplis d'œufs très-apparents, gros comme de la graine de pavot. Les reins sont volumineux, et versent l'urine dans une vessie urinaire bifurquée. » L'estomac était rempli de débris de petites annélides qui vivent libres sur le sable. » On n'a pris que ce seul exemplaire d'une espèce nouvelle, et qui doit être rare, pendant la campagne de la frégate la Sibylle. ( I043 ) » Les ichthyologistes ne connaissent encore que sept ou huit espèces du genre Aspidophore. Ces singuliers colloïdes à corps cuirassé vivent dans les mers du cercle polaire. Pallas, Sieller, et, après eux, Tilesius, Collée, chi- rurgien-major de la marine anglaise, Mertens, naturaliste russe, sont les naturalistes zélés qui, sous les ordres des Rrusenstern, des Rotzebue, ont fait connaître ces remarquables poissons. On ne verra pas sans intérêt que M. Simonet de Maisonneuve, portant le pavillon de notre marine militaire dans la Manche de Tartarie, n'a pas laissé échapper l'occasion de donner au chirurgien-major de la frégate sous ses ordres, M. Barlhe, la facilité de rapporter, même pendant les soins de la guerre, des espèces intéressantes de coquilles ou de poissons, et de placer ainsi son nom à côté des marins que je viens de citer en s'empressant de rendre service aux sciences natu- relles. » ASTRONOMIE. — Sur la figure des comètes et sur l'accélération de leurs mouvements; par M. Fate. « Le but de cette Note est de compléter mes communications du 29 no- vembre et du i3 décembre. X II s'agit de montrer, 1°, que l'action répulsive des radiations solaires permet de rattacher aux lois ordinaires de la mécanique les détails les plus minutieux de la ligure des comètes; a°, que la théorie de cette action est indispensable pour la détermination de certaines orbites dont les éléments actuels, fondés sur la seule théorie de l'attraction, peuvent être assez éloi- gnés de la vérité. » Pour mieux faire apprécier la nécessité d'introduire ime force nou- velle dans le système du monde où la gravitation newlonienne a régné jusqu'ici sans partage, qu'on me permette de citer un passage fort remar- quable de Sir John Herschel (i); en voici la traduction. » Après avoir montré les services que la comète d'Encke a rendus à l'as- tronomie pure, Sir John Herschel ajoute : » C'est surtout au point de vue physique que les comètes stimident le » plus vivement notre curiosité. Il y a, sans aucun doute, dans les phéno- , )) mènes de la formation de leurs queues, quelque profond secret, quelque » mystère de la nature. Peut-être est-il permis d'espérer que l'ob-- (i) OutUnes of Astronomy, i858, p. 4o6. ( io44 ) » servation future, aidée de toutes les ressources des spéculations ration- >. nelies et des progrès des sciences physiques (de celles surtout qui )) traitent des impondérables), ne tardera pas à nous mettre en état de )) pénétrer ce mystère, et de décider si c'est réellement de la matière » dans le sens ordinaire du mot, qui est ainsi projetée des têtes des » comètes avec une vélocité si extravagante, et qui, si elle n'est pas ainsi » lancée, est au moins dirigée par le soleil comme d'un point de départ )) pour les forces mises en jeu. Sous aucun rapport la question de la ma- » térialité de ces queues ne s'impose plus énergiquement à notre esprit » que par le fait de l'aire énorme qu'elles décrivent autour du soleil, au » périhélie, comme une barre rigide, en dépit des lois de la gravitation, » et, pour tout dire, en dépit des lois universellement reçues de la méca- » nique : s'étendant, comme en 1680 et i843, depuis les régions les plus >' voisines du soleil jusqu'à l'orbite de la terre, et décrivant ainsi sans se )) rompre, en moins de deux heures, un angle de 180 degrés. Il semble » impossible d'imaginer que ce soit un seul et même objet matériel qui » puisse être ainsi brandi dans l'espace. S'il était permis de penser à quelque » chose de semblable à une ombre négative, à quelque impression momen- » tanée faite sur l'éther lumineux derrière la comète, une telle conception I' satisferait assez bien à l'impression que ces phénomènes produisent irré- » sistiblement sur notre esprit. Mais cette modification de l'éther, si extraor- » dinaire qu'on veuille l'imaginer, ne rendra jamais compte, ni de la » projection des queues latérales, ni de l'émission lumineuse du noyau vers » le soleil, suivie d'une répulsion non moins évidente, ni du mode irrégu- » lier et capricieux suivant lequel se produit cette émission, ni de ces alter- » natives si marquées d'évaporation et de condensation qui s'opèrent dans » les régions immenses où se développent les chevelures et les queues de » comètes, ni, pour en finir, de ces innombrables détails de toute nature )) qui viennent tous s'aheurter irrésistiblement aux notions fondamentales » de la mécanique. » » Ce passage est la meilleure justification que je puisse offrir de ma ten- tative. Après ce tableau éloquent des incertitudes et des contradictions de la science actuelle, qu'on me permette de rappeler et de développer en quel- ques mots la théorie que j'ai exposée. » J'ai fait voir (i) que la formation des queues des comètes, leur courbure (1) Comptes rendus du i3 décembre. ( io45 ) constante en avant (elles ne paraissent droites que par un effet de perspec- tive, lorsque l'observateur est plus près du plan de l'orbite que de la co- mète elle-même) et leur opposition non moins constante au soleil résultent simplement de la loi des aires, un des principes fondamentaux de la méca- nique, loi qui subsiste à la seule condition de la centralité des forces et que ne sauraient altérer les variations subites de ces forces, dussent-elles passer subitement de l'attraction à la répulsion (i). J'ai montré que la forme de la queue et sa persistance, même au périhélie, ne tiennent pas à l'action mu- tuelle des molécules, mais aux plus simples propriétés des orbites que par- courent ces molécules, hyperboles dont les trajectoires géométriques déter- minent à tout instant la position et la figure de la queue par rapport au noyau. Que ces queues s'allongent continuellement, non par l'extrémité, comme on le croyait, mais sur toute leur étendue, par le fait seul de la diver- gence des orbites moléculaires, en sorte que ces queues disparaissent (indé- pendamment de leur distance croissante à l'œil de l'observateur) par suite de leur distension progressive. Que les queues de comètes sont presque plates, d'une épaisseur peu différente de celle de la tête; qu'elles sont limitées par des courbes planes situées dans le plan de l'orbite, ce qui semble incompa- tible avec l'idée d'un milieu résistant tournant autour du soleil, attendu que ce milieu imprimerait une seconde courbure à ces queues immenses. Que la queue se formant sous l'influence d'iuie force radiale — ^^— (2), les mo- (1) Considérons les aires décrites par les rayons vecteurs du noyau et d'une particule qui s'en détache sous l'influence de la radiation solaire. La vitesse tangentielle est la même et affecte à l'origine la même direction. Les aires seront donc égales, malgré la différence des forces centrales. Les portions des deux courbes ainsi parcourues pendant un temps très-court, par le noyau et la molécule, pouvant être considérées comme rectilignes, les secteurs décrits seront deux triangles équivalents ayant pour base commune le premier rayon vecteur (celui qui ré- pond au point de contact des courbes); leurs sommets seront par conséquent sur une paral- lèle à ce rayon. Or cette petite parallèle est le premier élément de la queue; on voit donc que sa direction ne fait pas un angle d'une grandeur finie avec le second rayon vecteur. En con- sidérant une molécule antérieurement émise et le second élément de la queue, on reconnaît aisément, par un raisonnement analogue, dans quel sens la convexité doit être tournée; mais il faudrait ici une figure. (2) Foir la page 943. A la page 944, lignes 19 et 20, supprimez les mots : ta très-petite quantité, diminuée si l'on veut de; ils font double emploi avec ce qui suit. ( lo/jÔ ) lécules peuvent se détacher de la comète et aller former la queue, pour toute valeur de cette force capable d'annuler la très-faible attraction du noyau. Que ces molécules décriront alors des hyperboles, des droites ou des ellipses tangentes, mais extérieures à l'orbite, selon que cette force sera posi- tive, nulle ou négative. Que les queues multiples sont dues à la coexistence, dans l'émission nucléale, de molécules de diverses densités dont les radia- tions solaires opèrent en quelque sorte le triage, en les faisant marcher, sui- vant leurs densités respectives, dans- les orbites ci-dessus indiquées. Que la queue dirigée vers le soleil, dont la comète de iSaS a offert un exemple frap- pant, s'expliquerait simplement parle foitque l'émission nucléale présente- rait des parties d'une densité de beaucoup supérieure aux autres molécules sur lesquelles la radiation solaire ne détruirait pas complètement l'excédant de vitesse vers le soleil due à l'émission. D'après cette supposition, qui s'har- monise si bien avec la simplicité de la théorie proposée, ces molécules de- vront encore décrire isolément des ellipses; mais ces ellipses ne seront pas extérieures à l'orbite, comme tout à l'heiu'e : elles seront intérieures, et la queue, formée à un instant quelconque par leur trajectoire géométrique (sous la condition de l'égalité des aires), affectera encore à l'origine la direc- tion du rayon vecteur et sera tournée du côté du soleil, mais en présentant sa convexité en arrière. » Ainsi ces apparences si compliquées, qui défiaient les lois de la méca- nique, se trouvent ramenées à ces mêmes lois par la conception très-simple qui consiste à établir, entre la radiation solaire et les matières qu'elles peu- vent influencer, une liaison semblable à celle que les travaux les plus récents des physiciens nous conduisent à admettre, à un point de vue tout autre, à savoir un état de division extrême : ici c'est la chaleur solaire qui produit amplement sous nos yeux la raréfaction supposée. » Aujourd'hui je désire ajouter à cette longue liste de faits, d'abord mysté- rieux, maintenant expliqués, je le crois du moins, un détail de plus sur la figure des comètes, parce que ce détail a pour conséquence de montrer que la force solaire, en produisant les queues, réagit sur le corps entier de la comète et doit modifier le mouvement de son centre de gravité. Il ne s'agit pas ici de la courbure en arrière des rayons qui limitent l'émission nucléale, ni de la virgule notée par MM. Chacornac et Donati, mais de l'aplatisse- ment que j'ai observé dans l'enveloppe du noyau et que j'ai signalé à l'Aca- démie en lui présentant des dessins de la comète, à une époque où j'étais 3oin d'imaginer que je pourrais en tirer parti. Cet aplatissement, que j'ai ( io47 ) évalué à ^ (i), et même plus, à d'autres époques, esl précisément l'inverse de celui qui devrait résulter de la différence des attractions solaires sur les diverses parties de l'enveloppe. Cette dernière cause produirait en effet, si elle agissait seule, une sorte de marée dont l'onde aurait un sommet dirigé vers le soleil. L'effet d'une force répulsive produira encore une marée, mais l'ellipsoïde résultant aura alors son grand axe perpendiculaire au rayon vecteur, comme nous l'avons vu pour la comète de Donati. » Ainsi l'existence d'une force répulsive dont l'action dépend, non plus de la masse des corps célestes, mais de leur densité, est accusée sous nos yeux par des phénomènes géométriques tout à fait analogues à ceux que produisent les attractions extérieures sur la figure de la terre, en y déter- minant l'allongement connu sous le non de marée. Comment hésiter dès lors à reconnaître qu'elle doit influer, comme l'attraction elle-même, sur les mouvements des astres. Or nous avons vu qu'elle explique parfaitement, dans une certaine supposition sur la forme algébrique de sa loi, l'accéléra- tion de la comète d'Encke : il me sera donc permis d'appeler ici l'attention des astronomes sur des effets analogues beaucoup plus marqués, et de mon- trer qu'elle irait jusqu'à dénaturer complètement le mouvement des comètes qui s'approchent beaucoup plus du soleil que la comète d'Encke. « La Mécanique céleste ne donnant que les inégalités séculaires produites par l'action de cette force, j'avais besoin de compléter cette analyse et de déterminer aussi les inégalités périodiques. En appliquant la méthode de la variation des constantes arbitraires aux équations dt' -t- K^ r» H9 j: = H dx d'y de 4- K' "7^ H9 J = H r' dy on trouve, pour les variations des éléments a, e, m, t de l'orbite elliptique, troublée par la radiation solaire dont la constante relative à l'astre étudié est H, les expressions suivantes en fonction de la coordonnées» (longitude (i) foir les Comptes rendus de la séance du i8 octobre, page 620. Il ne faut pas confondre cet aplatissement remarquable avec l'excentricité du noyau dans l'enveloppe, justement signa- lée par presque tous, les observateurs. C. B. i858, 2""= Semeslic. (T. XLVII, N" 26.) I Sg ( io48 ) ^ - dans l'orbite) : .' àa= , ^ ''V— 1-1 -•sm{v — is), . aHe 2H . , , âe=- , . i> 7, ,■ ■ sm (t' — cr , \/a[i—e') v'«('— ^) . 2H , > sr) 2H(i — c'+y/i — e') , , / / V ■ , — , nIoS- nep. (i + ecosff — w), 3. na' =^\lk} — H6... (& élant la vitesse des radiations solaires) cf « = + -, - • V + , ■ s,m[v — zs). \Ja[i—é>Y v/a(i— e')» ^ ' En négligeant, dans la dernière expression, toutes les quantités périodiques, on obtient celle dont j'ai fait usage dans mon premier Mémoire (Comptes rendus du 29 novembre), à savoir : , , 3 H(i + e') . j 2V/a(i— e')' Dans l'hypothèse d'un milieu dont la résistance aurait pour expression K(p {-)'{-r] ' I3 variation du grand axe serait [Méc. cél., t. IV, p. 352) /2Ky (-j a'[i+2ecos(<' — ci) -1-e']' [i-|-ecos(K — bf)]' et elle ne s'accorderait avec la précédente que dans l'unique cas d'une orbite presque circulaire, où l'on pourrait négliger les puissances de e supérieures à la première, et traiter Ry [-) comme une simple constante. S'il s'agit de l'orbite très-excentrique de la comète d'Encke, il n'en sera plus ainsi : les deux hypothèses conduisent alors à des expressions différentes pour les va- riations périodiques des éléments; mais M. Encke seul pourrait décider entre elles en les comparant à la marche de sa comète pendant la durée des observations. 1) Si l'incertitude des observations ou les petites erreurs constantes dont elles peuvent être affectées suffisaient, comme M. Encke parait l'appréhen- der, à masquer la différence des deux hypothèses en ce qui concerne les ( »o49 ) variations périodiques, j'oserais indiquer un autre moyen d'arriver au même but : ce serait de s'adresser aux comètes à très-courfe distance périhélie dont la périodicité est soupçonnée. lia, sans doute, nous perdrions l'avantage de spéculer sur des éléments admirablement connus, comme ceux delà comète d'Encke, mais l'effet des termes périodiques serait incomparablement plus grand. Cette suggestion me ramène au second point que j'annonçais au com- mencement de cette Noie. » On vient de voir que les inégalités périodiques ont Joutes pour période la révolution anomalistique et que les inégalités séculaires n'affectent que le grand axe ou le moyen mouvement et l'excentricité. Les variations pério- diques de l'excentricité, du périhélie et de l'époque seront généralement peu sensibles, mais celles du grand axe et du moyen mouvement, ayant au dénominateur le cube du facteur \l \ — e^ qui est très-petit dans les orbites très-excentriques, pourront devenir très-sensibles, même dans la courte du- rée de l'apparition d'une cpmète qui passe près du soleil. Il résulte de là que ces inégalités périodiques ne sauraient être négligées sans qu'il en résultât, pour les éléments calculés à la manière ordinaire, des erreurs no- tables. A la vérité, on ne peut tenir compte de ces perturbations sans in- troduire en même temps une indéterminée, à savoir le coefficient H qui doit varier sensiblement d'une comète à l'autre, bien que toutes les co- mètes présentent, sous le rapport de la transparence du noyau et de la visibilité des petites étoiles à travers les couches les moins rares, des phé- nomènes identiques; mais, dans certains cas, il ne sera pas impossible de déterminer ce coefficient. Je citerai, par exemple, la grande comète de i843. Les astronomes l'ont considérée comme l'analogue de plusieurs comètes an- ciennes, telles que celles de 1668 et de 1680, jusqu'à l'époque où les calculs complets de M. le professeur Hubbard, des États-Unis, ont fait voir que l'ensemble des observations conduit à une ellipse de 376 ans de révolution. » Or, si on applique à cette orbite les variations dont je viens de donner l'expression, on trouve : \° que l'accélération de la comète déterminée par la force --—ri en attribuant à H la valeur relative à la comète d'Encke, serait de 106 ans; 2° que l'inégalité périodique du moyen mouvement, pendant ^'intervalle des observations du 27 février au i5 avril, doit influer sur la détermination des autres éléments de l'orbite (i). (i) Cette énorme variation ne tient pas seulement à la durée de la révolution, mais aussi et surtout à la petitesse extrême de la distance périhélie. Elle irait encore à 55 jours si l'on adoptait les éléments que M. Clausen a donnés pour cette même comète, en lui assignant une 139.. ( ;o5o ) » Les comètes aniérieures dont on a soupçonné l'analogie avec celle de 1843, n'ayant pas été observées dans des circonstances identiques, il esta croire que la même cause a dû produire des effets différents dans le calcul de leurs orbites et donner lieu à des erreurs très-diverses. Si les comètes sont réellement identiques, on devra parvenir à leur assigner le même système d'éléments par le seul choix d'une même valeur commune pour la constante H, et de plus on devra représenter les observations d'une manière plus satisfaisante. Il est bon de noter que nos catalogues nous offrent environ une vingtaine de comètes qui se trouvent plus ou moins dans le même cas, et dont les éléments auraient besoin d'être recalculés, en tenant compte des variations périodiques dont je viens de donner l'expression; autrement il serait impossible, dans certains cas, de constater leur identité et de pré- dire leur retour. Ne sachant si mes travaux habituels me laisseront le temps d'entreprendre ces recherches, j'ai cru devoir les signaler dès aujourd'hui à l'attention des astronomes, et saisir cette occasion de montrer à l'Acadé- mie que la théorie nouvelle pourrait n'être pas moins féconde au point de vue astronomique qu elle l'est déjà au point de vue de la physique céleste. » ASTRONOMIE. — Observation (!& la comèle à courte période . (Extrait d'une Lettre de M. Encke à M. Le Verrier.) « Assurément rien n'est entré dans les Comptes rendus et dans l'article de M. Faye qui ait pu me contrarier; au contraire, je dois être très-flatté de l'attention que les Membres de l'Académie ont eue pour ma Lettre. J'avoue que les mots de M. Bessel, que M. Faye a cités, m'avaient un peu blessé lors- qu'ils parurent dans le Journal astronomique. Ce n'est pas la juste ma- nière dont on doit ouvrir tuiè discussion, de prétendre qu'on pourrait expliquer lui phénomène de cent manières différentes, ce qui d'ailleurs me paraît extrêmement exagéré. Même la prétention qu'on ne sera en droit d'en désigner une en particulier, qu'à la condition d'en établir l'existence par d'autres conditions indépendantes des effets qu'on veut expliquer, ne me paraît pas juste. M. Bessel s'emportait facilement contre les idées qui ne lui convenaient pas; on peut même dire que son mérite éminent pour l'as- tronomie en était la source et la conséquence. Mais jamais je n'ai insisté sur une idée qui me seft seulement pour guider les calculs. révolution de 6 ans -j avec une distance périhélie plus forte et une exceniricité plus faible que dans l'orbite de M. Hubbard. De 1668 à i84iî le mécompte serait énorme, et avant une qua- rantaine d'années elle tomberait dans le soleil. ( io5r ) » L'explication à laquelle M. Paye s'arréle, tirée de Laplace, ne m'était pas inconnue, et je crois même que dans un Mémoire de M. Mossotti, géomètre italien d'une rare sagacité, qui est inséré, si je ne me trompe, dans les Mémoires de la Société astronomique de Londres, et dans lequel M. Mossotti tâche d'expliquer pourquoi le mouvement de Mercure ne montre pas Tinfluence d'un milieu réfringent, il en est question. Cepen- dant les mots de Laplace lui-même semblent m'indiquer qu'il pourrait peut- être préférer l'hypothèse d'un milieu résistant à l'explication à laquelle M. Fayes'arréte. Laplace (t. IV, p. 3i8, ancienne édit.) dit que la seconde force produit une résistance au mouvement. 11 réduit donc le second pro- blème au premier. C'est pourquoi la coïncidence des résultats pour l'excen- tricité est nécessaire si l'on détermine la constante du problème par l'effet sur l'anomalie moyenne. » Cependant, dans l'état actuel de nos connaissances, la discussion sur ce point me paraît être encore trop indéterminée et sera, à ce que je crainS, infructueuse. Veuillez donc ^mercier M. Faye de ma part de l'intérêt très- flatteur pour moi qu'il a bien voulu prendre à cette question, et l'assurer que si je ne suis pas encore convaincu de la vérité de ses raisons, je ne mé- connais pourtant pas tout leur mérite, et je ne cesserai pas de tâcher à les approfondir pour dissiper les doutes. » Ce qui me paraît avoir plus d'intérêt, c'est de chercher à approfondir, s'il est possible, les perturbations périodiques de la force tangentielledont l'équation séculaire (si l'on veut faire usage de ce nom) s'est manifestée dans raccourcissement de la période, et d'en tirer la forme la plus appro- chée de la vérité qu'on doit préférer. Il y a presque toujours une marche bien marquée durant les deux ou trois mois dans lesquels la comète est visible, et si l'on parvenait à avoir des observations exactes durant tout ce temps, on pourrait faire l'essai de modifier les hypothèses. Malheureuse- ment, ce sont des recherches très-subtiles, et je crains que l'individualité de lobservateur n'y entre d'une manière qui empêchera d'en tirer tout le fruit qu'on en pourrait espérer. Il paraît par exemple que M. Forster et M. Bruhns ont une différence de plusieurs secondes entre eux, en observant au même jour et avec le même instrument. » Vous trouverez ci-joint les observations de la comète à courte période de cette année, faites par MM. Forster et Bruhns. Les étoiles avec les- quelles la comète a été comparée exigent encore une détermination exacte, qui sera faite aussitôt qu'elles seront visibles au méridien. J'ai marqué les observations par F et B pour pouvoir tenir compte d'une différence entre» ( io5a ) les observateurs. J'ai aussi comparé deux observations de Washington pour être sûr que les divers observatoires ne diffèrent pas trop. La marche des différences est évidente. Comète h courte période. OBSERVAirONS DE BERLIN. DIFFÉBESCES DE l'ÉPHÉM. ce a 1888. ASCEN8. UtlOlTE DÉCLINAISON < TEMPS MOYEX . a . '} . — ■"- > Ak M. 5= f h m s h m s s f f/ // u Août 7 13.26.39,4 4. 12.41 »6i +31.24.45,6 -2,17 + •9»' F. 9 l4-I2. 'J 20.53,21 31.55. 18,4 -1,48 + H)9 F. 10 13.28. 8 24.56,96 32. g 52,3 — i,4o - 2,8 F. 1 1 14.19.59 29.24,62 32, 24. 49)5 —1,67 + 7)9 F. i3 i3.5i.3o 38.16,54 32.53. i# — 2,4l + 16,4 B. '7 i3. 37.50 57 . 37 ,g4 33.46.57,5 —0,86 + '2,7 F. i8 i3.36.4o 5. 2.44,38 33.58,58,2 — 1 ,32 + 21,9 F. »9 i3.56. 8 8. 7,o5 34 . 1 1 . 1 1 , 1 — Q,53 -l-ï5,7 F. Sept . 2 14 3.. 4 6.39.49,76 35.22.5i ,2 —0,18 + 2,8 F. 8 14.22.21 7.28.57,58 34.15. 4,6 +0,14 + 4,8 F. 9 13.47.28 37.16,31 33.56.47,3 +0,29 — 0,1 F. et B. 10 i3.58.i2 46. 3,90 33.32.59,1 —0,28 + 7.3 F. etB. 1 1 15.28. 19 55.24,85 33. 6. 9,6 —0,07 — 2,4 F. i3 i3.58.li 8. 12.37,67 32. 8 35,8 +0,75 — 0,1 F. 14 14.41.57 21 .50,95 31.33.26,8 +o,8i + 6,2 F. 17 i5.36.38 49- 4)29 29.23.23,4 +0,85 - 3,. F. 20 i5.i6.3i 9.15.32,90 27. 8 i3,i + 1,12 — 11,5 F. 22 i5. 30.26 33. 2,35 25.18. 8,8 + 1,10 ~ 6,1 F. Oct. I 16.43.42,3 10.46.43,75 i5. 26.58,6 +0,81 — 12,9 B. 4 17. io.5o,i 11. 9,26,87 iT.47.16,9 +0,42 -16,6 B. 6 16.55. 5,7 24. 2,5l 9.19. 4,0 + i,o3 -26,4 B. 1 17. 16 3i,o 31.24,70 8. 2.38,1 + 1 ,52 -— 3l,2 B. OBSER VATIONS DE W ASHINGTOS, par M. Ferguso I. Sept. 9 i3. 55. 23,1 7.39.31 ,o3 33. 5o. 12,1 — o,5o + 5,4 Ferguson. 12 13.53.39,0 8. 5.56,52 32.32. 2,6 -0,38 + 9)8 Ferguson. ( io53 } MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'aéroUthe du 9 décembre. (Lettre de M. Petit à M. Elie de Beaumont.) « Toulouse, 1 5 décembre 1 858. — Un de ces rares phénomènes dont les recueils scientifiques sont appelés à conserver le souvenir est venu, jeudi dernier 9 décembre, vers 7 heures et demie du matin, causer l'émotion la plus vive dans diverses localités du département de la Haute-Garonne et ajouter, pour les deux époques de juin et de décembre, à la probabilité de l'existence d'une zone d'astéroïdes généralement plus volumineux, ou du moins passant plus près de nous, que ceux des zones correspondant aux mois d'août et de novembre. D'après les renseignements qui m'arrivent de tous les côtés, envoyés par des personnes dignes de foi, à la suite d'une vio- lente détonation qui fit croire, sur un parcours de 80 à 100 kilomètres, de-; puis Noé jusqu'à Saint-Béat, à l'explosion delà poudrière de Toulouse, mais qui avait été précédée de l'apparition d'un éclatant bolide dont la vive lu- mière s'était répandue pendant quelques secondes sur tout le pays, on en- tendit un roulement semblable au bruit de plusieurs voitures lancées à toute vitesse, d'autres disent, au bruit lointain d'une grêle, et les habitants de deux communes du canton de Montrejean ( Aussun et Clarac, éloignées de 5 kilomètres environ l'une de l'autre), virent tomber deux aérolithes qui furent recueillis et partagés par ces habitants, dont chacun a voulu avoir sa part. M. l'abbé Fourment, professeur au séminaire de Polignan, a assisté à l'extraction de l'aérolithe d' Aussun et a pu en sauver deux assez gros frag- ments qu'il destine à l'établissement auquel il appartient. L'aérolithe, eu tombant dans une prairie (me dit-il) avec la rapidité de la foudre, fit voler la terre et le gazon et causa un ébranlement si terrible, que les croisées et les murs mêmes d'une maison voisine (à une distance de 3oo mètres) en furent ébranlés; il fit dans la terre (végétale) un trou de 3o à 4o ceiitimètres de diamètre et d'un mètre et quelques centimètres de profondeur, où ou l'a trouvé. Il pesait au moins de 40 à 45 kilogrammes avant d'être partagé. Quanta l'aérolithe de Clarac, dont le poids devait être, m'assure-t-on, de 8 à 10 kilogrammes, il tomba sur le bord d'un toit de chaume et, après avoir traversé une couche de paille d'environ 10 centimètres, il brisa deux bâtons superposés qui servaient de chevrons. Le choc amortit la vitesse et empêcha l'aérolithe de pénétrer dans le sol ; mais ce corps était encore tellement chaud, que les gens du village, accourus en masse pour s'en emparer, ne purent le toucher immédiatement. Je n'ai pas besoin d'ajouter qu'à peine ( «o54 ) refroidi, il fut brisé à coups de marteau et partagé entre les divers assistants. M. le curé de Clarac en conserve un beau fragment, à peu près la moitié de l'aérolithe, qui avait, avant d'être brisé, la forme d'un petit pain de 1/4 à i5 centimètres de diamètre sur 8 à 10 centimètres d'épaisseur. On a trouvé dans le voisinage quelques éclats qui s'étaient détachés de la masse. Enfin au moment où il terminait sa Lettre, M. l'abbé Fourment a appris qu'un trou semblable à celui de la prairie d'Aussun avait été aperçu dans la commune de Cassagnabère et que d'antres bolides ont été vus le même jour, et à la même heure, dans la vallée de la Barousse (Hautes-Pyrénées) ainsi qu'à Fos, à Aspet, à Cierp, etc. » Il paraît que l'aérolithe d'Aussun, au moment où on l'a extrait de la terre, répandait une odeur forte et peu agréable. Ce corps, d'après M. l'abbé Tourment, était irrégulièrement sphérique et présentait quelques sinuosités, ainsi que quelques bosselures recouvertes d'une surface lisse. Il est, au reste, de même nature que celui de Clarac. Les deux pierres sont enveloppées d'une croûte noirâtre de | de millimètre environ d'épaisseur. Elles paraissent formées l'une et l'autre d'une pâte assez semblable à celle des roches vol- caniques; mais elles sont plus pesantes, moins poreuses et moins sonores. La fracture présente l'aspect d'un mélange de diverses substances minérales de couleur cendrée. M Avant l'explosion du bolide qui a fourni les deux aérolithes d'Aussun et de Clarac, on a, m'écrit M. l'abbé Laffont, vicaire à Aurignac, vu ce bolide s'arrêter et se balancer quelques instants dans le ciel, puis un jet considé- rable de fumée et de feu se dégager du noyau avec quelques étincelles, source sans doute des petits fragments qui ont accompagné l'aérolithe de Clarac. Un nuage de vapeurs blanchâtres s'est formé au point d'explosion, et une traînée des mêmes vapeurs a persisté avec ce nuage sur toute la ligne suivie par le météore. J'espère qu'il sera possible d'obtenir des points de repère et de déduire, des renseignements que j'ai demandés à cet égard, la hauteur, la vitesse, etc., etc., et les particularités les plus saillantes de la marche du bolide. » En terminant ma Lettre, je reçois d'un habile horloger de Saint-Gau- dens (M. Chaton) divers fragments des aérolithes d'Aussun et de Clarac, parfaitement identiques et bien conformes à la description que m'en avait donnée M. l'abbé Fourment. u P. S. 24 décembre. — D'après les demandes qui m'arrivent de tous les côtés, je dois penser qu'il vous sera agréable de recevoir un fragment de l'aérolithe du 9 décembre. Je vous adresse donc par la poste, avec cette ( io55 ) Lettre, deux échantillons de l'aérolithe d'Aussun et le seul morceau qui m'ait été envoyé de l'aérolithe de Clarac. J'ai cru devoir, malgré leur peti- tesse, joindre au gros fragment les deux échantillons calcinés delà surface du bolide; et je vous prie d'agréer l'expression du regret que j'éprouve de ne pouvoir faire mieux à cet égard. <> M. Eue de Beaumont fait hommage à l'Académie, au nom de l'auteur M. Plana, l'un de ses Correspondants, d'une Noie sur le procès de Galilée. Cet opuscule, rédigé en français, renferme de nombreuses citations de textes italiens tirés d'écrits contemporains du procès qui donnent lieu à des re- marques intéressantes et à des rapprochements curieux. M. i,E Secrétaike PERPÉTt'EL préscntc de même une Note imprimée de M. Breivster, relative à l'auteur supposé d'articles in.sérés en i ^53 dans un journal écossais, et où paraîtraient se trouver contenues en germe l'invention du télégraphe électrique et celle de l'éclairage par le gaz extrait de la houille. NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géographie et de Navigation, en remplace- ment de feu M. Lotlin de Laval. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 46, M. de Tessan obtient 45 suffrages. M. Renou i » M. DE Tessan, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré élu. MÉMOIRES PRESENTES. M. Despretz présente lui grand travail de M. Guerry, ayant pour titre : « Statistique morale de l'Angleterre comparée avec la statistique morale de la France, d'après les comptes de l'administration de la justice criminelle en Angleterre et en France, les comptes de la police de L^ondres, de \À- verpool, de Manchester, etc., et divers autres documents administratifs et judiciaires ». Ce travail est accompagné de nombreuses cartes, sur les- quelles les crimes et les délits commis en Angleterre sont mis en parallèle avec les crimes et les délits analogues commis en France. La Commission nommée pour examiner ce travail se compose de MM. Dupin, Mathieu, Lamé, Bienaymé, M, le Maréchal Vaillant. C. R., i858, a-ne SfOTfîIre. (T. XLVII, N» 26.) j4o ( !o56 ) ZOOLOGIE. — Mémoire sur In bonellie (Bonellia viridis, Rolando-Cuvier); par M. Th. Lacaze-Duthiers. (Extrait par Tailleur.) (Commissaires, MM. Milne Edwards, Valenciennes, de Quafrefages.) « L'animal singulier que Rolando étudia le premier et qu'il nomma honellie, se trouve très-abondamment dans le port de Mahon (île Minorque); aussi pendant mon séjour, au mois d'août dernier, dans cette île, ai-je pu étudier son organisation et ses moeurs. J'ai l'honneur de présenter à l'Aca- démie les principaux résultats de mes recherches. » Depuis Rolando, M. Edwards, dans le Règne animal illustré, et M. Schmarda, dans le Recueil des Savants étrangers de l'Académie de Vienne, ont donné l'un des figures et l'autre un Mémoire sur la bonellie. Dans mon travail se trouveront les opinions de ces deux savants rapprochées des ^aits que j'ai observés; ici je ne présente que les points les plus importants ' Ce fait établi, supposons maintenant un verticille d'étamines pétaloïdes ( io6o ) parfaitement sondées avec le verticille extérieur : calice des monocotvlé- dones ou corolle des dicotylédones. Dans l'état ordinaire des choses, le ca- lice ou la corolle étant un verticille d'organes plusextérieur que le verticille staminal, il est clair qu'il est le premier formé, et qu'il doit avoir pris un plus grand développement que le verticille intérieur. Mais puisque nous admettons qu'il y a soudure complète entre les deux verlicilles, comme entre les deux lames métalliques différemment dilatables, il est évident qu'il devra y avoir incurvation, et que le plusextérieur formera ime surface courbe plus grande que la surface que produira le verticille intérieur. Par conséquent, le centre de courbure sera sur un point compris dans la ligne qui continue l'axe portant la fleur, et tant que cet état de choses durera, le phénomène conservera le nom préfloraison onestivation. Mais, dès que le verticille exté- rieur aura fini sa croissance, la surface courbe qu'il décrit restera station- riaire, tandis que le verticille extérieur continuera sa croissance. Dans ce cas, bientôt la surface interne égalera la surface externe, et les deux systèmes ayant la même grandeur n'offriront plus qu'une lame plane dans un ou plu- sieurs de ses sens ; c'est alors que commencera Vanlhèse, c'est-à-dire l'épa- nouissement. Enfin la croissance du verticille interne continuant toujours, la surface courbe, qui d'abofd était la plus petite, devient la plus grande, et dans ce cas le centre de courbure des parties de la corolle ou du calice n'est plus sur une ligne qui continue l'axe^ mais bien sur une ligne circulaire qui entourerait la fleur. C'est ce que l'on nomme pleine floraison. » Or cette supposition que nous venons de faire se trouve réalisée dans le» enveloppes florales, et ce qui est vrai pour le système supposé est vrai aussi pour le système réel. En effet, chaque sépale ou chaque pétale doit être regardé comme formé de deux couches parallèles, dont l'une est interne et l'autre externe. Cette condition de position relative est précisément celle qui détermine le phénomène, puisque la couche la plus extérieure accom- plit d'ordinaire foute sa croissance avant la couche le plus inférieure, ainsi que l'on est en droit de le supposer d'après ce qui se passe dans les corolles gamopétales. En effet, dans ces corolles, les étaminessont toujours soudées avec elles, souventd'une manière si intime, qu'il est quelquefois impossible de distinguer la base du filet du reste de la corolle, au-dessous du point d'où i'étamine émerge. Mais dans cette partie, où tout est si bien confondu, nous sommes bien forcés d'admettre la couche qui appartient au filet et celle qui appartient à la corolle : or celle qui appartient à la corolle a une croissance indépendante de celle qui appartient au filet staminal, puisque la corolle a ( io6i ) tiès-souveiit fini son évolution quand l'étanjine continue sa croissance, qui est accusée par la déhiscence des loges de l'anthère et l'émission du pollen, et cette émission ne peut avoir lieu que par le débandement des cellules fibreuses des loges de l'anthère, ce qui indique encore un mouvement •l'évolution. Donc il faut reconnaître ici deux couches à croissance distincte, et de là à admettre la séparation décroissance dans les deux couches d'un sépale ou d'un pétale, d'un calice ou d'une corolle, il n'y a réellement qu'un pas. D'ailleurs la description anatomique de la corolle indiquée par Dutrochet et celle que nous donnons des sépales d'Iris cjcrmanka nous semblent autoriser pleinement cette manière de voir. » Dans le but de nous assurer si cette théorie était bien l'exacte représen- tation des faits, nous avons àii faire quelques recherches microscopiques pour étudier la cause de l'inconvolution des Iris, particulièrement sur les sépales de V Iris germanica , où ce phénomène est extrêmement prononcé. Des coupes minces et longitudinales faites intérieurement et extérieurement sur la nervure médiane du sépale ont démontré qu'en effet le phénomène était exactement assimilable à celui de deux plaques différemment dila- tables qui subissent un changement de température. » La tranche interne ne laisse voir au microscope qu'un tissu réticulaire qui nous a paru être le même avant comme après l'inconvolution. Au contraire, des tranches externes, examinées avant et après ce mouvement, présentent dans leur constitution des changements assez remarquables. Avant l'inconvolution, le tissu est formé de cellules à peu près oblougues ou elliptiques, taudis qu'après les mêmes cellules sont allongées et ont pris la forme de cylindres vui peu amincis aux deux extrémités. l.a différence dans la longueur était d'un tiers environ. » Ces observations, faites sur les sépales externes, qui seuls s'appliquent directement sur les stigmates, seraient suffisantes ; mais comme les sépales internes accomplissent le même mouvement, nous avons cherché s'il y existait aussi les mêmes différences anatomiques ou s'ils n'étaient qu'en- traînés dans le mouvement des sépales extérieurs, et nous avons trouvé qu'à part une légère modification dans la forme des cellules, le phénomène d'inconvolution était bien dû à la même cause, c'est-à-dire à l'allongement des cellules de la couche extérieure, tandis que le tissu réticulaire de la couche interne ne semble pas varier de grandeur. » ( ,o6. ) MÉCANIQI'K APPLIQUÉE. — Méthode pour la rectification //es machines à diviser les instruments de mathématique et d'astronomie ; par M. Froment. Ce Mémoire est accompagné de la Lettre suivante dont il est donné lecture à l'Académie : « Je viens d'apprendre par le Compte rendu de la dernière séance de l'Aca- démie que M. Guillemot a présenté une méthode de rectification des ma- chines à diviser les instriunents. J'y vois en même temps que l'on s'occupe de remplir les formalités nécessaires pour obtenir l'ouverture d'un paquet cacheté déposé au nom de Gambey et contenant la description des procé- dés analogues imaginés par l'illustre académicien. » Je suis aussi depuis longtemps en possession d'une méthode qui a le même objet et qui m'a constamment donné dcxcellents résultats; mais dans la crainte d'enlever l'honneur de la priorité d'invention à la mémoire du grand artiste qui fut notre maître à tous, et pour ne pas compromettre les intérêts sacrés de sa veuve et de son orpheline, je me suis abstenu de publier ma méthode et me suis contenté de la faire connaître à quelques Membres de l'Académie qui, en différentes occasions, ont bien voulu me faire l'honneur de visiter mes ateliers. » Dans les circonstances actuelles, me trouvant dégagé de la réserve que je m'étais imposée, je m'empresse de faire connaître à l'Académie les prin- cipes de ma méthode de rectification. » J^e Mémoire est renvoyé à la Commission qui aura à examiner le Mémoire de M. Guillemot, Commission pour laquelle ont été nommés, dans la pré- cédente séance, MM. Babinet, Le Verrier, Faye, Seguier, et à laquelle sont adjoints aujourd'hui MM. Dupin, Pouillet, Delaunay. PHYSIQUIî APPLIQUÉE. — De la pose et de la conservation des télécjraphes en mer profonde; jiar MM. P. Breto.x et A. Beau de Rochas. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet.) Les considérations développées dans le cours de ce Mémoire conduisent les auteurs aux conclusions suivantes que nous reproduisons textuelle- ment : » En résumé, nous proposerons : i". De poser les fils télégraphiques sous une tension extrême moyenne aussi constante que possible, mesurée au point de plongée; ( io63 ) » 1°. D'adopter pour cette tension tin huitième de celle qui romprait le fil ; )) 3". De supprimer les armatures extérieures dès qu'on arrive dans les profondeurs où l'on n'a pas à craindre le passage des ancres, en réduisant les enveloppes du conducteur aux fonctions d'isolement et d'allégement; » 4°- D'employer pour conducteur le fil de fer le plus tenace; » 5". De régler la proportion entre le volume du fil de fer et celui de l'enveloppe allégeante, de manière qu'une longueur de fil ainsi revêtu, égale à deux fois et demie la plus grande profondeur à franchir, étant plongée dans l'eau de mer, exerce sur le point de plongée une tension égale à la limite indiquée ci-dessus; » 6°. De conserver le système des fils armés ou des câbles pour les pe- tites profondeurs ; » 7". De fixer par une ancre et un rocher artificiel en béton les points de jonction du fil allégé avec les fils armés. » Les télégraphes sous-inarins exécutés d'après ces principes seront beaucoup moins coûteux que ceux qu'on a exécutés jusqu'à présent, réus- siront presque à coup sûr, et, une fois que la pose aura réussi, se trouveront dans de bonnes conditions de conservation. » MINÉRALOGIE. — Sur te dimorphisme de la silice cristallisée; par M. Jenzsch. (Commissaires, MM. de Senarmont, Delafosse.) « Jusqu'à présent, dit l'auteur, on connaissait seulementdeux modifications de la silice, dont l'une, l'amorphe, est très-connue des chimistes, mais n'a pas encore été trouvée comme espèce minérale, car l'opale, même l'opale hya- lite, n'est qu'une silice hydratée; l'autre, au contraire, la silice cristallisée, était connue comme quartz, ce minéral si commun. Comme quartz, la silice cristallise dans le système hexagonal. En examinant attentivement les mêla- phyres de Saxe et de Thuringe, je viens de trouver une nouvelle ntodifica- tion de silice qui cristallise dans le système anorthique. « Il faut considérer, poursuit M. Jenzsch, cette seconde modification de la silice cristallisée, ce nouveau minéral, auquel je propose de donner le nom de vestane, comme faisant partie caractéristique, quoique accessoire, des minéraux qui entrent dans la composition des mélaphyres. J'ai reconnu C. R., j858, i'"^ Semestre. {T. XI.Vll, N»260 '4' A ( 1064 ) la vestane, non-seulement dans les mélaphyres de Saxe et de Thuringe, mais aussi dans ceux du Hartz, de Darmstadt et de la Silésie. » NAVIGATION. — Nouveau mode de sauvetage applicable aux bâtiments du com- merce et de l'Etat; par M. Brevard. (Commissaires, MM. Duperrey, Morin.) PHYSIQUE. — Note sur un nouvel aréomètre; par M. J. Jeannei.. (Commissaires, MM. Pouillet, Babinet.) PHYSIOLOGIE. — Recherches sur le rôle des corps gras dans l'absorption et l'a.'y- similation des oxydes métalliques; par M. J. Jeannei,. (Commissaires, MM. Chevreul, Pelouze, Bernard.) ZOOLOGIE. — Sur l' hjpermétamorphose et les mœurs des Méloides ; par M. Fabke. (Destiiié comme le précédent Mémoire de l'auteur sur le même sujet au concours pour le prix de Physiologie expérimentale.) PHYSIOLOGIE. — Etudes hémoscopiques; par M. Théod. Gosseli.v. (Adressé pour le concours de Physiologie expérimentale de i85f).) TÉRATOLOGIE. — Analomie d'un monstre humain sjcéphalien et synote ; par M. F0NSSAGRIVES, (Commissaires, MM. Serres, Geoffroy -Saint-Hilaire.) M. E. George soumet au jugement de l'Académie une « Note sur la con- servation des pièces anatoraiques et pathologiques ». (Commissaires, MM. Velpeau, Peligot, J. Cloquet.) M. SzwEJOER présente le modèle et la description d'un petit appareil pour le tracé de diverses sortes de courbes. (Commissaires, MM. Babinet, Delaunay.) ( io65 ) r M. Châtelain adresse une Note sur un procédé qu'il a imaginé pour la o désinfection des tonneaux à bière », et y joint un appendice sur le mode d'action de ce désinfectant et sur les résultats des essais auxquels il a été soumis par M. Voilier. (Commission du prix dit des Arts insalubres.) M. Landouzy, en adressant un opuscule « sur l'amaurose albuminu- lique », demande que cet écrit, et un autre, sur le même sujet, qu'il avait précédemment envoyé, soient admis au concours pour les prix de Méde- cine et de Chirurgie. Conformément à une des conditions imposées aux concurrents, il Indique dans une Note manuscrite les parties de son travail qu'il considère comme neuves. CORRESPOND AIV CE . L'Académie royale des Sciences et Lettres de Ravière, en annonçant qu'elle célébrera, par une réunion qui aura lieu le 28 mars 1859 et jours suivants, l'anniversaire séculaire de sa fondation, exprime le désir de voir l'Académie des Sciences représentée dans cette solennité par quelques-uns de ses Membres. M. LE Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un ouvrage intitulé : « Les inondations en France depuis le VI* siècle jusqu'à nos jours, recherches et documents contenant les re- lations contemporaines, les actes administratifs, les pièces officielles, etc., de toutes les époques ; avec détails historiques sur les quais, ponts, digues, chaussées, levées; suivis de tableaux synoptiques de l'hydrographie géné- rale de la France, et d'un index bibliographique des ouvrages anciens et modernes traitant de la matière, publiés, annotés et mis en ordre pour servir aux études historiques, statistiques, scientifiques et topographiqups des inondations » ; par M. Maurice Champion. Tome P'. Cet ouvrage est renvoyé à titre de renseignement à la Commission des inondations; Commission qui se compose de MM. Poncelet, Eliede Beau- mont, de Gasparin et de M. le Maréchal Vaillant. rAi.. ( io66 ) M. Le Verrier met sous les yeux de l'Académie une figure gravée de Saturne représentant l'astre tel qu'on le voyait le 27 elle 29 mars i856 avec l'équatorial newtonien de i3 pouces anglais d'ouverture. La gravure a été exécutée d'après un dessin de M. JVarren de la Rue. ASTRONOMIE. — Taches solaires; Note de M. Chacorxac (présentée par M. Le Verrier). « Pour bien saisir la nature des changements que j'avais remarqués sur une tache solaire que j'observai plusieurs fois en juin i85o, je m'attachai dès le mois de mars i852 à dessiner régulièrement les apparences que pré- senteraient les taches du soleil. )) Du i5 au 20 avril de cette même année, l'apparition d'un groupe voi- sin alors du centre du disque m'offrit des changements analogues à ceux remarqués en i85o, et dans la journée du 17, de 10 heures du matin jus- qu'à 5 heures et demie du soir, je pus suivre sans interruption toute leur particularité. » Ces changements consistaient principalement dans la transformation de parties lumineuses de la photosphère en parties sombres, c'est-à-dire que j'avais observé des ponts lumineux traversant les taches sombres sobs- curcir et devenir eux-mêmes aussi sombres que ces taches. » Je remarquai, en outre, que ces ponts lumineux en s'obscurcissant progressivement s'enfonçaient en même temps dans la partie inférieure des taches, de manière à être recouverts ensuite par d'autres ponts lumineux qui se formaient au-dessus d'eux. » J'observais alors avec des lunettes de 4 à 5 pouces d'ouverture. Plus tard, à l'Observatoire de Paris, j'observai ces phénomènes avec plus de facilité en employant des lunettes de 9 pouces d'ouverture. Ju.sque-là les j)uissances optiques employées à ce genre d'observations ne m'avaient pas paru suffisantes pour éliminer des cas douteux où je voyais le fond noir de certaines taches complètement dépourvu de toute lumière et d'autres où les parties lumineuses que j'y apercevais m'apparaissaient confusément. » Mais depuis le 9 septembre au 3 décembre 1808, ayant pu employer à ces recherches la grande lunette de douze pouces de MM. Secretan et Eichens, et favorisé par l'apparition de grandes taches solaires, j'ai constaté avec certitude les phénomènes que j'avais observés précédemment. ( '067 ) » Le fait capital qui ressort de tontes ces observations consiste en ce que toutes les enveloppes aperçues par les astronomes à travers les ouvertures de la photosphère solaire peuvent être considérées comme faisant partie de cette photosphère. » Ainsi ou observe très-distinctement, à l'aide de cette grande lunette, la photosphère s'incliner graduellement par le fait des taches, s'abaisser au- dessous du niveau de la nappe lumineuse qui forme les contours de l'astre et plonger sans solution de continuité jusque dans les parties les plus som- bres de leur noyau. » Un exemple très-remarquable de ce phénomène était visible tout der- nièrement, le 3 décembre, sur un groupe de taches de l'hémisphère sud. La photosphère s'abaissait sur une largeur de 53 secondes sans offrir la moindre trace de solution de continuité depuis l'éclat des facules jusqu'à l'obscurité presque complète. On pouvait étudier sur cette immense avalanche lumi- neuse d'une surface plus grande que celle de la terre sa structure partout analogue à celle de la photosphère, mais d'une nature un peu plus poreuse à mesure qu'elle s'éloignait davantage de la surface de niveau. » Pour résumer en quelques lignes les caractères généraux des taches, je dirai que les phénomènes qui les produisent sont surtout caractérisés par l'abaissement de la photosphère au-dessous de la surface de niveau, de telle sorte qu'à l'origine de leur formation toutes les taches présentent sur plusieurs points de leur périmètre cette apparence des strates inclinées s'étendant des facules aux parties sombres de leur noyau. » Quant à la photosphère, elle paraît être formée d'une matière flocon- neuse en suspension dans un fluide transparent. Elle revêt dans certaine phase des taches, des apparences glutineuses qui lui donnent quelque si- militude avec de la pâte de farine en fermentation. Toutes ses parties sont dans une continuelle agitation : ainsi, en dessinant, au moyen de la grande lunette que possède actuellement l'Observatoire impérial de Paris, la configuration d'iuie très-petite portion du disque solaire, on s'en aperçoit rapidement par le changement de forme des parties b?-jllantes et des rides sombres qu'on a dessinées. » Les facules sont les parties les plus brillantes et les plus uniformes de la photosphère : elles n'offrent aucune ride ni pore à leur surface. » A mesure que la photosphère s'éloigne de la surface de niveau, elle perd graduellement son éclat, et sa surface se pointillé de petits trous sombres. ( ioC8 ) )) Les phénomènes qui produisent les taches, agissent par intermittence que l'on pourrait désigner sous le nom d'émissions centrales. Ainsi, pendant quinze à vingt minutes, toutes les ouvertures d'une tache s'agrandissent, et les parties de la photosphère voisines de ces ouvertures s'inclinent, s'en- foncent en s'obscurcissant comme le ferait une nappe de glace recouverte de neige, fondant sous l'action d'un liquide chaud injecté par la surface inférieure. Puis tout à coup ces phénomènes cessent, les ouvertures se res- serrent, et durant cette période de repos la photosphère tend à se recon- stituer dans la partie inférieure de la tache comme dans celle supérieure. Ce rétablissement de la photosphère a lieu par des condensations de la ma- tière lumineuse absolument comparables à celles de la vapeur d'eau qui forme nos nuages terrestres. » Lorsque les phénomènes intermittents qui agrandissent les ouverture» et causent l'engloutissement de la photosphère, agissent plusieurs fois de suite sur les mêmes parties, celles-ci se séparent totalement de la surface de niveau et forment les débris faiblement lumineux que l'on observe amoncelés confusément dans le noyau. » Quand les ouvertures sont considérables, on observe distinctement, et pendant les périodes de repos des taches, ces débris se disposer dans la partie inférieure de celle-ci en strates parallèles à la surface de niveau, se réunissant entre eux par des ponts multipliés et constituer de véritables enveloppes d'une structure analogue à celle de la phostophere, mais moins brillante. Si la tache persiste dans cet état de repos, ces enveloppes sont bientôt recouvertes par d'autres plus lumineuses qui se forment semblable- ment à celle-ci, d'abord par des ponts isolés, lesquels sont ensuite reliés par des réseaux entrelacés que l'on voit se former avec ime extrême ra- pidité. M II est rare alors de ne pas^voir un ou plusieurs ruisseaux incandescents partant de la photosphère se jeter dans le fond de la tache et relier plus rapidement ces enveloppes inférieures à la photosphère; ce phénomène divise la tache en plusieurs, et celles-ci s'effacent rapidement. » Les groupes sont ordinairement composés de deux genres de taches : une principale précède dans le sens du mouvement de rotation de l'astre toutes les autres du même groupe. Dans ce genre de tache j'ai constam- ment remarqué que les mêmes parties de la photosphère étaient atteuiles par les émissions centrales et en étaient par cette raison très-subitement sépaiées. Ce phénomène donne toujours à ces taches des noyaux sombres. ( '"69 ) Dans les taches qui suivent celles-ci, les émissions centrales paraissent au contraire être dirigées à chaque intermittence sur différentes parties de la photosphère, de sorte que l'on y observe luie série d'ouvertures où celle-ci n'est pas entièrement séparée, où elle plonge dans les régions inférieures à la surface de niveau. rt Toutes les fois qu'avec cette grande lunette j'ai pu examiner l'image calme des taches solaires grossie de trois à quatre cents fois, je n'ai encore aperçu aucun point complètement obscur dans leurs parties les plus sombres. » PHYSIQUE GÉNÉRALE. — Sur la condiutibililë de In chaleur par tes métaux el leurs alliages; par MM. C. Calveiiï et R. Johnson. (Extrait.) « Nous nous sommes proposé dans ce travail de déterminer d'une ma- nière exacte la conductibilité des métaux, celle des alliages et des amal- games. La méthode suivie par M. Despretz dans ses recherches du même genre, exigeant l'emploi du mercure, ne pouvait par cela seul nous servir dans tous les cas ; de plus, elle nécessite des quantités considérables de mé- taux parfaitement purs, condition difficile à réaliser. Nos procédés nous ont permis, au contraire, de n'opérer que sur des barres carrées de o",oi de côté et o™,o6 de long. » Les alliages soumis à l'expérience ont été préparés, en combinant en proportions atomiques des métaux parfaitement purs, précautions sans les- quelles les expériences ne peuvent donner de résultat décisif. » Pour les métaux, nos expériences nous ont fait voir, relativement à la conductibilité : » 1°. L'influence de l'état moléculaire. La conductibilité est plus grande dans les métaux laminés que dans les métaux coulés: ainsi, nous avons trouvé que la conductibilité de l'argent étant looo, celle du cuivre laminé est de 845 et celle du cuivre coulé de 8i i . » a°. L'influence de la cristallisation. Ainsi, une barre de zinc coulée verticalement présente quatre axes de cristallisation et sa conductibilité est de 628, celle de l'argent étant 1000, tandis qu'une barre de zinc coulée horizontalement n'offre plus alors qu'un axe de cristallisation et a pour conductibilité 608. » 3°. L'influence de petites quantités de matières étrangères. » Une addition de j pour 100 d'argent (métal le meilleur conducteur) » ( io-jo ) f)9poar loo d'or fait descendre le pouvoir conducteur de celui-ci de 981 à 84o. Ici le corps ajouté est métallique; l'addition d'un corps non métal- lique, comme le carbone, l'arsenic, produit des résultats analogues, ainsi que le montre le tableau suivant : Fer malléable 4^^' '^ pouvoir conducteur de l'agent étant 1000. Acier • 897 Fonte 339 Cuivre fondu 811 pouvoir conducteur. Avec addition de o ,25 pour 100 d'arsenic. ^71 » o,5o » 669 » I » 570 » Nos expériences sur les alliages nous ont conduits à les ranger en trois classes :^ » La-première, comprenant ceux qui conduisent la chaleur en proportioi> des équivalents relatifs des métaux qui les composent ; exemples : Ûtain et plomb. KOBMULE DE LAILIAGE et sa composillOD en centièmes. MOYENNE l'argent = 1000. Observée. Calculée Obierrée. Calculée 5Sn... 73,97 I Pb 26,03 ia,28 12, 3o 12,14 11,86 1 1 ,16 10,7a 10,11 9,8.^ 9,<'!1- 9,60 385 38. 375 35o 23o 3i3 3ii 3oi 299 386 38. 372 38o 286 3.7 309 3o4 3o, ,',Sn 6q ii 11,96 ■ 1 0 , 5a 10,00 9,9' 1 9, Go 9,55 I Pb . . . . 'îo Sfi 3Sn 63,01 iPb 36,99 2Sn 53, 18 iPb 46,82 I Pb . 63,-8 2Pb 77,85 1 Sn 15,91 3Pb 84, OD iSn 12,44 4Pb 87, 5() .")Pb 89,80 1 ( '071 ) » La seconde classe comprend les alliages dans lesquels se trouve un excès de i équivalent du métal bon conducteur, tels que les alliages i Cu •tet aSn; iCu et 3Sn; iCu et 4Sn, lesquels présentent la loi peu attendue et remarquable, qu'ils conduisent la chaleur comme s'ils ne contenaient pas une trace du meilleur conducteur, la conductibilité de ces alliages étant la même que si la barre carrée soumise à l'examen était entièrement com- posée du métal le moins bon conducteur. Étain et ouivre. FORMULE DE L'ALLIAGE et sa composition en centièmes. COSDCCTIBIL.TÉ l'argent = .000. Observée. Moyenne. Calculée. Obaervfe. Calculée. Cu 34,98 Sn 65,02 Cu 3., 31 2Sn.... 78,79 Cu .5,3. 3Sn.... 84,79 Cu .5,2. 4Sn.... 84,79 Cu .1,86 5Sn.... 88,14 .3,3 13,3 '9,4 .9,5 '9,2 '9.45 '8,9 '9.0 '9,4 '9,7 .3,25 '3,75 .3,5o ■3,95 .26,5 .7,80 .6,08 .5,33 '4,92 .4,65 4.5 43. 423 406 396 558 5o4 48. 468 459 » Il est intéressant d'observer que quoique ces alliages contiennent des quantités différentes de cuivre, savoir de 9,^3 à 34,98, ces proportions n'exercent aucune influence et tous donnent les mêmes résultats que si la barre carrée était entièrement composée d'étain. « La troisième classe d'ailleurs comprend ceux qui sont composés des mêmes métaux que ceux de la deuxième classe, mais dans lesquels le nombre d'équivalents du métal bon conducteur est supérieur à celui du métal moindre conducteur. La conductibilité d'un tel alliage augmente gra- duellement et tend vers le degré de conductibilité du bon conducteur. c. R., i858, 3"»' Semestre, (T. XLVII, N» 86.) 143 ( '072 ) Pouvoir conducteur des métaux. NOMS DES METAUX EMPLOYÉS. TEMPÉRATURE des 50 c. c. d'eau au commencement de l'expérieDce. Argent, J^ . Or pur, Iflf. Or commercial, r^ Cuivre laminé. Cuivre coulé j Mercure | Aluminium \ Zinc laminé. Zinc coulé verticalement. Zinc coulé horizontale- ment. Cadmium. ... l'er malléable . Etain. Acier Platine Sodium Fonte Plomb. Antimoine coulé horizon- i talement ( Antimoine couléverlicale- i ment I Bismuth. ■ 9.8 '9>7 i4,o i3,6 20,3 20,3 20,0 ■9>5 20,0 21 ,0 20,5 21 ,5o 21,45 i5,o i6,6 18,2 i7>7 18,4 '9>5 18,8 ■9,6 I9l2 14,0 20,6 20,8 18,0 16,5 18,70 19,05 20,5 21 ,2 l5,2 i5,5 i5,o '4.0 l4,2 i4,i ■ 4,5 i5,6 20,5 18,3 14,6 14,3 '9,2 18,9 '9,0 18,3 TEMPÉRATURE (les 50 c. c. d'eaa après IS minutes. 5i,G 5. ,7 45,4 44,8 47,3 47,0 46,7 46,3 47.' 48,0 47,45 47, » 47,3 36,7 38,1 39,3 39,0 39,0 40,2 38,9 39,8 39,' 35,0 40,0 40,3 36,5 34,8 32,6 33,0 34,0 34,6 27,8 28,2 27,1 26,2 35,9 25.7 26,4 27,0 29,70 27,48 21 ,5 21,1 25, 3o 25, o5 21 ,00 20,20 CONDUCTIBILITE Observée. 3i,8 32,0 3i,4o 3l ,20 37,0 26,7 26,7 26,8 27,1 27,0 26,95 25,90 25,85 21,7 21 ,5 21,1 21 ,3 20,6 20,3 20,4 20,2 '9,9 20,0 '9,4 ■9,4 18,5 18,3 '3,90 ■ 3,95 i3,5 '3,4 12,6 12,7 12,1 12,2 ",7 11,6 I ij5o 11,40 9,20 9, '5 6,9 6,8 6,10 6,i5 2,00 ',90 3', 9 3i ,3o 26,80 26,95 25,87 21 ,60 21 ,20 20,48 20, o3 '9, 4° ,4 13,92 i3,45 12,65 12,10 11,65 11,45 9i'7 6,85 6,12 ',95 CONDUCTIBILITE des mélaux, Argent éiant lOOO. 981 840 845 811 6-7 665 641 628 G08 ■^77 436 422 397 379 365 359 287 21 5 192 61 ( «073 ) ALGÈBRE. — Note sui\une fonction homorjène entière; par M. E. Catalan. « Plusieurs géomètres, parmi lesquels il suffit de citer MM. Cauchy, Bertrand et Serret, ont indiqué divers procédés qui permettent d'évaluer la fonction TÏ^)'^T~îb)'^"'^7V) au moyen des coefficients de l'équation y (j:) = o, dont a, è, c,..., k, /, sont les n racines (supposées inégaies); mais personne, que je sache, n'a fait attention à l'identité de cette fonction symétrique fractionnaire avec la fonction homogène et entière, du degré p. Cette identité résulte de la proposition suivante : » Théobkme. Soient a, b^ c,..., k, l des quantités quelconques, inégales, en nombre n; et soit, pour abréger, f{x) = {x -a){x- b). ..{x — k) {ce - l). La fonction entière et homogène des n lettres «, b, c,..., Ar, Z, dont p est le degré, est égale à la somme des valeurs que prend la fraction -, . quand j remplace x par a, b, c,..., k^ l. En d'autres termes, les exposants a, /S, 7,..., X, entiers et non négatifs, étant déterminés par l'é- quation a + ]3 + 7 +. ..+ X = ^. » Pour démontrer l'équation (i), qui devient identique si n égale 1 ou 2, il suffit de faire attention que "■n,p—^ H.„_,_p+ lli-n—\,p~\ + l H/i-i ,p-2 ~l~ • ••+ t '^n—t,Oi et d'avoir égard aux relations connues : _ a"-' è"-' /"-' "■" ~ y>) "^7T&") "^ ■ ■ ■ "^/ÔÔ - ' ' H-i-l Jn-2 /n-a O. f'{a) ^f'[b)^--- ' fil) ( '074 ) M Corollaire. Si l'on multiplie la fonction H„_p, qui renferme Cp4.„_,.„_, termes, par P = {a - b){a - c)...{a - l) X {b - c){b - d)...{b - l) X...-X {k- l), le produit contiendra seulement n termes. » Par exemple, (a*+ i' -t- c' + a^b + a*c + h^a -+- b^c 4- c^a + c'A + abc) :<{a - b){a - c){b - c) = a' [b - c) + b'{c - a) -h c^a - b). B Remarque. I^e dernier énoncé suppose que l'on ne développe pas les produits qui multiplient a"'^P~\ i"+''-', c"^''-',..., /"+?-'. Dans le cas con- traire, la fonction H„,p. P prend la forme 2^ ««+/'-< 2) b"-^ c"-\..k' l\ d'après un théorème de Vandermonde; et alors elle contient un nombre de termes égal à 1.2. 3. . . n. » ASTRONOMIE. — Nole SUT tes distances respectives des orbites des planètes comparées avec leurs masses (i); par M. J. Reynaud. « Ayant établi, comme je l'ai fait par les considérations précédentes, qu'il existe pour chaque classe de planètes un ordre particulier de symé- trie, il reste à rechercher si cette symétrie n'irait pas à une plus grande profondeur, de manière à nous permettre de spéculer, au moins par les lois de probabilité, dans les régions situées au delà de Neptune. a Je suppose le système solaire transporté dans un quartier de l'univers d'une température assez élevée pour que toutes nos masses soient peu à peu réduites en vapeur, et je le transforme ainsi en anneaux concentriques et contigus. Il est évident que, comme dans ime transformation d'équa- tions, rien n'est changé quant au fond, puisque les circonstances seules sont modifiées*, et j'arrive de la sorte à me procurer une valeur complexe (i) Cette Note fait suite à celle qui a été présentée dans la séance du. i3 décembre i858 ( voir page ~ * 'i n S s 5 5 ^-t: 1^ ■^ t5 s. K ^ ■% '% •« in k,5 =d i/J «. ^ ^ ^^ i . l '^ i ;r I ■ S *^ -^ "^^^ '^ ^ I ^ ^ 1: » J: t COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. jniLLET — DÉCEMBRE l858. TABLE DES MATIÈRES DU TOME XLVII. Pag". Absokmiok. — Rapport sur un Mémoire d« M. Fernel, intitulé: « Absorption et dé- gagement des gaz par les dissolutions sa- linesel par le sang»; Rapporteur M. Ba- lard 200 AcÉTAL. — Transformation de l'aldéhyde en acétal ; Note de MM. Wurtz et Frapolli. 418 Acétones. — Sur la production des acétones; Note de M. Fiiedel 55î — Notes sur les produits de l'oxydation des acétones ; par Je m^me Qii et 97^ Acide acétique. — Recherelies relatives à l'action du brome sur l'acide acétique; par MM. Perkin et Duppa 1017 Acide borique. — Sur les émanations gazeuses qui accompagnent l'acide borique dans les lagoni de la Toscane ; Mémoire de MM. Ch. Sainte-Claire Deville et F. Le Blanc 317 Acide citrique. — Oxydation de l'acide citri- que au moyen du permanganate do po- tasse ; Mémoire de M . Péan de Saint- Gilles , 554 Acide cïakhydriqie. — De ses propriétés anes- thésiques et de l'oxygène comme son an- tidote; Note de M. Ozanam 483 Acide maioniqie (nouvel acide obtenu par l'oxydation de l'acide maliquc). — Note de M . Dessaignes j6 Acide picrique. — Sur les combinaisons de cet acide avec les carbures d'hydrogène ; Note de M. Friizsche ja3 Acide sulfuydriqie. — Détermination de cet acide lorsqu'il se trouve en très-petites C. R., i858, î"» Semestre. (T. XLVII.) Pag».. proportions dans des mélanges gazeux ; Note de M. E. Manier gtjS Acide VÉRATRIQUE. — Recherches sur cet acide; par M. Merck 36 Acoustique. — Lettre de M. Zantedeschi sur la loi fondamentale des verges vibrantes et des tuyaux à bouche 795 Aérouthes. — Sur deux aérolithes tombés le 9 décembre i858 dans le canton de Mon- trejeau (Haute-tiaronne) ; Lettre de M. Petit à M. Elie de Beaumont ^oW^ Aérostats. — Lettre de M. Ducros, concer- nant ses précédentes communications sur la direction des aérostats 8') — Description et figure d'un nouvel aérostat ; par M. Giovannini 955 — « Surun nouveau procédéd'aérostatiqueu; Note de M. Moreaiid 1000 Air atmosphérique. — Sur la loi de Mariottc • considérée pour le cas de l'air humide; Note de M . Lesecij "iSçf Alcaloïdes VÉGÉTAUX. — Sur les dérivés sulfu- riquesdecesalcaloïdes; Note de ÎA.Schut- zenberger ^ 235 — Sur les dérivés benzoïques de la quinine, de la cinchoninc et de la strychnine; par le hieme 233 Alcools. — Notede M. B(?r(Ae/o/ sur plusieurs nouveaux alcools 261 Alcoomètres. — Lettre de M. le Ministre de l'Agriculture^ du Commerce et des Travaux publics, consultant l'Académie sur les moyens de prévenir les inconvénients ré- sultant du défaut d'uniformité des alcoo- ( lo mètres ; nomination d'une Commission chargée de préparer un Rapport en réponse h la question posée par M. le Ministre. 5^4 — MéPouillet, au nom de celte Commission, prie l'Académie de faire savoir à M. le Ministre que, pour répond reà la question posée, elle devra faire des expériences qui exigeront un temps assez long ;.j5 — Lcllrede M. Saltcron^ concernant la source principale de ce défaut d'uniforrailo. . . . 6o3 Yoir aussi l'article Arcomèlres. Aldéiivdc. — Transformation de l'aldéhyde en acétal ; Note de MM IVui iz et Frapolli. 4'8 — Action du chlorure d'acétyle sur l'aldéhyde; Kote de M. Maxwell Simpson 87^ Alumine (Acétate d'). — Noie dcM.CA. Tissier. 9Î1 AuALOAHATioN. — Formule d'un liquide propre à amalgamer par simple immersion les lincs des piles électriques; Note de M. Berjot 273 Amides. — Transformation des di-amidcs.; cyanate el sulfocyanurede phényle; Note de M . Hofmann 423 AiiHOMAQi'E. — Sur une nouvelle base obtenue par l'action de l'ammoniaque sur le tri- bromure d'allyle; Note de M. Maxwell Simpson 270 Amylacées (Slbstances). —Des diver» états de la substance amylacée. — Naissance de l'amidon granuleuxj Notes de M. Tré- cul G85 et 783 Analvse mathématique. — Sur le double sys- tème de valeurs qu'on obtient en résol- vant l'équation du 4® degré, et surl'usiigc qu'il en faut faire dans les applications ; Lettre de M. Vallès à M. Hermite 3o — Noteadressée àl'occasion de cette commu- nication, par M. 0. Meinadier 3i3 — Surla ihéoricde la transtormation des fonc- tions abéliennesj Lettre de ^.Brioschi à M. Hermite 3 10 — Note surdiverses équations analogues aux équations modulaires dans la théorie des fonctions elliptiques; par le même JSy — Surdiïerses équations analogues aux équa- tions modulaires dans la théorie des fonc- tioDselliptiques; Mémoire duP. Joubert. 341 — Sur la marche des valeurs d'une fonction implicite définie par une équation algé- brique ; Mémoire de M. Jt/a/ie J45 — Lettre de M. Bierens de Haan accompa- gnant l'envoi de ses tables d'intégrales définies 3go — Rapport sur cette publication; Rapporteur W. Bertrand Vit. — Sur une application de la formule du bi- nOmc aux intégrales eulérienncs ; Note de M. Catalan 5^5 80 ) Analyse hathéhatiqce. — Note sur la théo- rie des équations; par M. Catalan 797 — Note sur une fonction homogène entière; par le même 1073 — Sur l'intégration des équations différen- tielles simultanées; Mémoire deM.Pam- vin 693 — Sur le nombre des valeurs que peut acqué- rir une fonction quand on permute ses variables de toutes les manières possi- bles ; Mémoire de M. Mathieu Cg8 — Méthode pour l'intégration des équations dilférentiellesdu premier ordre fondée sur le changement de variables ; Mémoire de M. Valsun 'OO — Sur les fonctions X, de Legendre; Mé- moire de .M. Bouché 9'7 — M. le Ministre de l'Instruction publique transmet un Mémoire d'analyse mathé- matique de M. Bouquet 85i et 903 — Note intitulée « Démonstration du théo- rème de Fermât»; par M. Pimenfa i57 — « Nouvelle démonstration du théorème de Fermât » ; par M. l'aulet 863 Anatomie. — Lettre do M. Lenhossek, concer- nant ses travaux sur le système nerveux central «'"^ — Sur la composition Intime du système ner- veux dans diverses classes de vertébrés ; Note de M. Jacubowitch 290 et 38o — Note sur un nouveau procédé pour étudier les éléments de la moelle épinière el du cerveau à l'état frais ; par le même 58i — Sur un second centre spinal du nerf grand sympathique ; Note de M. Budge 58G — Lettre de M. Tigri, concernant la part qu'il a prise aux découTtrtes (ailes depuis dix années sur la structure intime de la raie et le rôle physiologique de cet organe.. .592 — Sur les papilles de la langue; Note de M. Beau 612 — Sur la disposition et les fonctions des os- selets de l'oreille et de la membrane du tympan ; Mémoire do M. Bonnafont. ... 614 — Delà non-existence de l'os iniermasillaire chez l'homme à l'état normal, et des er- reurs commises à cet égard par divers analomisles; Mémoire de ii\ . Emm. Hous- ' seau 993 — Note sur la conservation des pièces ana- tomiques et pathologiques; par M. E. George n.64 Anatomir comparée. — Recherches anatomi- ques-sur l'appareil électrique du Mala- plérure; Tvlémoire de JVI. Jobcrt de Lam- balle 8 et 4°9 — Recherches sur l'analomie des Térébra- tules; par M. Lacate-Duthiers 29 ( io8 Anatomie comparé!!.— Sur les communications entre l'appareil vasculairc et l'extérieur chez certains mollusques; Extrait d'une Ijellrcde M. Lacaze-Duthicis h M. Milno Edwards ^^>' — Sur l'appareil auditif des insectes; Mé- moire de M. Lespits 308 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur ^l.Dumciil 661 — Recherches sur les organes générateurs et la reproduction des infusoires poljgas- triqucs; Mémoire de M. Balbiani 383 — Recherches sur la structure de l'appareil à Venin de la vipère; par M. Souheiran. . . 4' 5 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M . Dumcril 636 — Sur l'appareil pulmonaire de la couleuvre demnha et sur quelques habitudes des ophidiens; Note de M. Lamare-Picijuot.. 79} — Sur le système veineux abdominal du caïman à museau de brochet; Mémoire do M. //. lacquan 8'JJ — Sur le grand sympathique chez les ani- maux articulés; INotedeM. Blanchard., Qyi Anatomie icoNCGnAPHiQUE. Voir à Iconogra- phie. Anestiiésie.— Sur les propriétés anesthésiques de l'acidu^ cyanhydrique et sur l'oxygène comme son antidote; Note de M. Ota- nam /|83 — Sur l'aneslhésie des asphyxiés; Note de M. Demarquajr 523 Akiline. — Action du chloroforme sur l'ani- line; Note de M. Ho/mann 352 — Action du blchlorure de carbone sur l'ani- line; par le même • 49^ Anonymes ( Mémoires) adressés pour des con- cours dont une des conditions est que les auteurs ne fassent point connaître leur nom avant le jugement porté par la Com- mission.— Concours pour le grand prix de Mathématiques de i85l (question concer- nant la théorie géométrique des polyèdres). 328 — Concours pour le grand prix de Mathé- matiques de i858 (démonstration d'un théorème donné par Legendre). 58i, 638 et 693 Anthracite. — Note de y\. Jobard, accompa- gnant la présentation d'un morceau de charbon transformé par la chaleur d'un haut fourneau 7y3 AsTiMOisE.— M. Landoisannonce avoir décou- vert, dans le département de la Vendée, un gisement de minerai d'antimoine... 117 Appareils divers. — Machine des frères Scheutz : !M. Babinet présente un spéci- men de tables calculées, stéréotypées et imprimées au moyen de celte machine. . 64 — Appareil destiné à faciliter l'élude de l'as- • ) Ironomie élémentaire; Noie de M. YiielU de Calano, transmise par M. le Minisire dellnslruclion publique Appakf.ils divers.— Figure et description d un appareil désigné, par l'inventeur M. Laro- que, sous le nom de « compressomèlre ». — Note sur des appareils pour bains in- ternes ; par M . Cramoisy — Débourreuse tijécanique de M. Dannery : nouveaux perfectionnements apportés à cet appareil — Appareil gazo-fumivore de M. Tavignot : ventilation des lieux éclairés par le gaz. . — Appareil enregistreur, dit chrono-baromé- Irographe ; présenté par M. de Lastrelle. . — Figure et description d'une machine à moudre le grain ; par M. Yaladon-The- naud. . , . . t • ...••■ — Mémoire de M. rremi/iV sur ses appareils de sauvetage — Nouveau mode de sauvetage applicable aux bâtimentsdu commerce et de l'État; Note de M . Brevard Aréomètres. — Mémoire sur Taréométrie mé- trique; par M. Thomas 795, 833 et — Note sur un nouvel aréomètie ; par M. /. Jeannel Voir aussi l'article Alcoomètres. • Arithmétique. — Note sur l'emploi de la règle à calcul; par M. Cun^ — Sur quelques moyens propres à abréger certains calculs dans la résolution numé- riquedeséqualions; Mémoire de M.Mon- tuccî — Projet de langage universel de la numéra- tion: Mémoire de M. Doury Arsenic. — Sur la présence de ce corps dans les divers laitons fournis par le commerce; Note de M . Loir Astronomie. — Communication de M. Le Ver- rier, acccompagnant la présentation du IV'volumedes Annales de l'Observatoire. — M. Le Verrier met sous les yeux de l'Aca- démie une figure de Saturne exécutée d'a- près un dessin de M. Warren de la Rue, représentant l'astre le 27 mars i856 — Images photographiques des phases lu- naires. — Observations des taches de Mars. — Étoiles doubles; communica- tions du P. Secchi — Note sur les taches solaires ; par M. Cha- cornac — Sur les taches et facules du soleil ; Mé- moire de M. ^oël — Sur l'éclipsé totale du soleil, observée le 7 septembre à Payta (côle du Pérou); Rapport adressé à M. le Ministre de la Marine, par M. Vialètes-d'Aignan 143.. Pages. 61 477 627 r.93 016 707 . 9'i7 io')4 1064 655 427 126 1023 I06G 362 1066 657 658 AsTROXOMiE. — Lettre Je M. Liais, accompa- gnant une relation des travaux astrono- miques de la Commission chargée par le gouvernement Brésilien d'observer la même éclipse 786 — Sur les distances respectives des planètes ; Lettre de M. J. Reynaudk M. Elle de Boaumont 9.57 — Sur le mouvement propre do Sirius en dis- lance polaire ; Note de M. Calandrelli .... 68 — Mémoire sur la vitesse de rotation des pla- nètes; par M. S. Clavijo 308 — Mémoire de M. Hodult ayant pour litre : Il Principes pour déterminer la valeur ri- goureuse du grand axe et derexceutricité de l'orbite d'une comète dont on connaît trois rayons vecteurs et les angles coni pris» 387 — Lettre de M. Vaughan, accompagnant l'en- ( 1082 ) Pages. P.nges. voi de feuilles imprimées sur diverses questions d'astronomie et de mécanique céleste 5oa Voir aussi les articles Comètes et Pla- nètes. Atiiosphère. — Recherches sur la hauteur de l'atmosphère; par M. Jl/. Quijano 83o Atropine. — Sur le valérianaled'alropine cris- tallisé; Lettre de M. llermann Callmannb. M. Dumas 4i7 Attraction. — Mémoire intitulé : Nouvelle étude sur les attractions moléculaires en général ; par M. Durand • 23 et i5(i Azotates. — Recherches sur les azotates de fer; par M. Scheuni-Kcslner 927 Azote. — Transformation de l'azote des ma- tières azotées en nitrate de potasse; Note de MM. Chez et Guignel 710 Barométhes. — Rapport sur le baromètre répé- titeur de M.Davout; Rapporteur M. Ba- binet 264 — Note de M. de Celles sur un baromètre construit d'après ses indications. 543 — Note de M. Casiillon sur un baromètre construit par lui en 1842, et qui lui semble avoir de grands rapports avec celui qu'a présenté M. de Celles 706 — Sur un baromètre à maxima et minima ; Notes de M. Decharmes 6.55 et 829 — Figure et description d'un appareil dési- gné sous le nom de chrono-barométro- graphe; par M. F. de Lastelle 616 — Additions à de précédentes communications concernant les causes des phénomènes ba- rométriques; Notes do M. Haut-Saint- amour 6o3 et 7^3 Eabvte. — Sur l'industrie de la baryte; fa- brication du sulfate artificiel. — Fabrica- tion de divers acides; Mémoire de M. Kuhlniann 4o3, 4^4 et 674 Bases ORGANIQUES, — Recherches sur ces bases; par M. Hofmann. 352, 422, l{^'i, 49a et 558 Bolides. — Sur un bolide observé le i3 sep- tembre i858 à Hédé (I Ile-et-Vilaine) ; par M . de la Haye 5oo — Bolide observé le même jour, mais à une heure différente àNeuiUy; par M. de la Tramblais 800 Botanique. — Nouvelles expériences sur VMgi- lops Iriticoides; Note de M. Godron 124 — F.tude générale du groupe des Euphor- biacées ; par M. Bâillon 147 — Sur le parasitisme de VOsyris alba; Note de M. Planchon 164 — Lettre de M. de llumboldi a M. Elie de Geaumont, concernant les collections bo- laniqueset les manu-^crits deBonpland. . 461 — Note de ^A.ioly, concernant le même su- jet : intentions exprimées par Bonpland dans diverses Let'.res à Raffeneau-Delile. 741 BRa.\iB. — Recherches relatives à l'action du brome sur l'acide acétique; Note de MM. Perkin et Duppa 1017 Bromures. — Sur une nouvelle base obtenue par l'action de l'ammoniaque sur le tri- bromure d'allyle ; Note de M. Maxwell Simpson 270 — Sur un composé isomère du bromure de propylène brome ; Note de M. Perrot... 35o — Action du tribomure d'éihylène sur la tri- mélbylamine; Recherches deM. Hô/mann sur les bases organiques 558 Bulletin bibliocrapuiqde. — 3y, 86, i(J(), 241, 278, 3i.l, 358, 390, 428, 459, 5o3, 527, 569, Go 3, 627, C69, 713, 742, 80a, 834, 881, 933, 976, 1021 et ^. 107S Buste de M. de llumboldi offert à l'Académie par il. Uémidojf; Loltre de M. Jaunez annonçant cet envoi 5i4 ( io83 ) l*ag€S. Calcium. — Noie sur iin procodé chimique pour la préparation du calcium ; par MM. Liés Bodart et iobin (écrit à tort Gobin) 23 — Rapport sur ce procédé; Rapporteur M. Cu- mas S^*^ Campacsols. — Sur la multiplication exces- sive de ces longeurs dans l'arrondisse- ment do Montbarrey (Jura); Lettre de M. Vahhà Bourgeois 3i3 Camphres. — Recherches sur la série camphé- nique ; par M. Berihelot,, 266 CARBO^E. — De son assimilation parles feuil- les des végétaux; tioiedeW. Corcnwindcr. . ^Si Cabbubes. — Surdes combinaisons de carbure d'hydrogène avec l'acide picrique; Note de M. Frittsche 733 Céramique. — Sur une nouvelle application de la céramique (l'imitation des fleurs na- turelles); Noie de M. Sisai de Paramo.. l'-j'] CnALELR. — Sur la production de la chaleur par les afiinités chimiques, et sur les équi- valents mécaniques des corps; Mumoiro de M. Ch. Laboulaye 824 — Sur la conductibilité de la chaleur parles métaux et leurs alliages; Mémoire de MM. Calvert et Johnson 1069 — Influence de la chaleur suv les manifes- laliono de la contractilité organique ; Mé- moire de M. CalUburcès 638 Chemins de fer — Description d'un nouveau frein de sûreté; Note de M. Saintard.. 116 — Modèle et description d'un nouveau che- min de fer de l'invention de M. Cuit... 1,18 — Modèle d'un dispositif destiné à prévenir le déraillement des véhicules marchant sur chemin de fer ; présenté par IM. Lai- gnel 1 58 — Comparaison entre les courbes à petits rayons du système Laignel et les courbes du système ordinaire; Notes de M. Lai- gnel 2i5 et l\!\^ — Application do l'électricité pour un mo- niteur de sûreté des chemins de fer; Note de M. fl. de Kériku/f. 21 5 — Figure» et descriptions de divers freins pour les voitures des chemins de fer et autres voilures ; par M. V/aigtiier 568 — Figure et descriplion d'un frein de l'in- vention de M. Yaladon-Thenaud joj CuiMiE générale. — Mémoire sur les équiva- lents des corps simples; par M. Dumas... 1026 ■^ Communication de M. Peligot en présen- tant un exemplaire du « Précis d'analyse quantitative de MM. Gerhardt et Chancel. 933 Chimie générale. — Réclamation de priorité à l'occasion d'une Note de M. Couper sur une nouvelle théorie chimique; Lettre de M. Kékulé 3/8 CniRUBGin, — Sur les maladies de la mamelle; Note de M. Yelpeau, accompagnant la présentation d'un exemplairede la seconde édition de son ouvrage sur ce sujet 53i — Sur les précautions indispensables dans le traitement des maladies des voies uri- naires; communication faite par M. Ci- viale en présentant un exemplaire de la 3" édition de son n Traité pratique sur les maladies des organes génito-urinai- res » 63o — Document adressé par M. Heurteloup pour joindre à ceux qui établissent ses titres à l'invention des instruments destinés à broyer la pierre par pression et par per- cussion 334 — De la taille sous-pubienne membraneuse, ou du moyen d'extraire l.i pierre de la vessie san^ intéresser cet organe; Mé- moire de M Heurtehup ^^09 — Remarques faites à l'occasion decette com- munication ; par M. Mercier Sgi — Lettre de M. Heurteloup en réponse aux remarques de M. Mercier 727 — Sur la taille par le grand appareil ; Lettre de M. Mercier à l'occasion de la nouvelle communication de M. Heurteloup 828 — Réponse de M. Heurteloup 914 — Traitement des ancvrismes externes au moyen de la compression exercée par la main seule ; Mémoire de M. Panzetti. . 4'^ — Du redressement immédiat et do la cauté- risation sous le bandage amidonné dans le traitement des tumeurs blanches des articulations; Mémoire de M. Bonnet. . , 281 — Nouvelle méthode do cautérisation per- mettant d'obtenir, en une seule séance, la destruction de tumeurs volumineuses; Mémoire de M. Maisonneuve 4"^ — Note sur la cautérisation destructive ap- pliquée au traitement du névrome; par M. Legrand 253 — Ablation d'une tumeur sous-cutanée dou- loureuse .lu moyen d'une seulecaulérisa- tion linéaire ; par le même 4*^ — De l'utilité de la ventilation des plaies et des ulcères; Mémoire de M. Bouiwon.. . 534 — Du tubage du larynx substitué à la trachéo- tomie dans le traitement du croup; Mé- moire de M. Bouchut 4/^ ( io8/, ) Chirirgie. — Sur le lubag' de la glotte et la trachéotomie ; Note de M. Loiseau 689 — Sur l'amputation des amygdales comme moyen de traitement dans l'angine couen- neuse; Mémoire de M. BoiitAuf 610 — Lettre de M. Casiorani, concernant ses re- cherches sur les maladies des yeux et sur les opérations auxquelles elles donnent lieu 51a — Extraction d'un fragment de verre qui avait séjourné neuf ans, sanscauserd'accidents, sous la peau du visage. — Deuxième frag- ment extrait à une époque postérieure ; Notes de M. Blanchel 298 et 444 Chitine. — Mémoire de M. Peligot sur la com- position de la peau des vers à soie io34 Chloroforme, — Son action sur l'aniline; Note de M. Uofmann. , 352 Chlordres. — Action du chlorure d'acélyle sur l'aldéhyde ; Note de M. Maxwell Simpson . • 874 — Action du chlorure de soufre sur les hui- les; Notes de M. Boussin et de M. Pena. 877 et 878 — M. Nicklès rappelle qu'il a publié en 1849 une Note sur cette action du chlorure de soufre 973 CuoLÉRA-aORBUS. — Efficacité de l'ammonio- citrate de fer dans le traitement de cette maladie; Note de M. Williams 2i5 — Sur l'emploi des préparations camphrées dans le traitement du choléra-morbus ; Mémoire de M. Jeanneret 592 — Lord Brougham réclame au nom de son compatriote M. le D'' Ayre la rectifica- tion d'un passage qui concerne ce mé- decin dans le Rapport fait à l'Académie, le 3i mai i858, sur le concours pour le prix du legs Bréant moi Voir aussi l'article Legs Bréant. Chrome. — Recherches sur les sels de chro- me ; par M. Fremy 883 — M. Landais annonce avoir découvert, dans le déparlement de la Vendée, un gi- sement de minerais de chrome et de co- balt 27 CiMLMATiQL'E. — Mémoire sur la suraccéléra- tion ; par M. Resal 436 CoRALT. — Note sur l'emploi des sels cobalti- ques dans l'analyse qualitative; par M. Sharswood 1019 — M. Landais annonce avoir découvert dans le département de la Vendée un gi- sement de minerais de chrome et de co- balt 27 Colorantes (Matières). — Recherches sur les bois d'amarante; par M. Arnaudan 32 — Sur une matière colorante pourpre extraite Page». de l'orseille; Mémoire de MM. Cuinon, Hamas el Banne t 214 Colorantes (Matières). — Sur la matière colorante des vins ; Note de M. Glenard. 268 — Sur une matière colorante verte extraite de certains végétaux; Note de M. Yerdcil. 44' — Sur une matière colorante (la xanlhoxine) obtenue de la bourdaine {Rhamnus fran- gula); Note de M. Phipsan i5î — Matière colorante extraite des capsules de Paulownia; Lettre de M. Belhamme... . 2^4 Comètes. — Lettre de M. Bruhns, concernant ses recherches sur la comète périodique de Brorsen 29 — Lettre de JL Bruhns à M. Le Verrier tou- chant diverses comètes 6.| — Observations de la comète de Brorsen faites à l'Observatoire impérial de Paris ; par M. ViZ/fliceau (communiquées par M. Le Verrier) C8 — Sur la comète découverte le 2 juin i858, par M. Oonati ; Note de M. Yitlarceau. 1O2 — Observations de la comète de M. Donati faites à Washingtim par M. Fergusan (communiquées par M. Le Verrier). .. . 216 — M. Le Verrier communique une Lettre de M. Encke sur la comète qui porte son nom, des Lettres de MM. Littrow et fKalz sur la comète de Donati, et de nouveaux éléments de l'orbite de cette même comète par M. Villarceau 3oi — Figures de la comète de M. Donati offrant les aspects qu'elle a successivement pré- sentés ; Dessins et Note de M. Bulard. . . Sol — Sur l'aspect de cette même comète; Notes de M. Chacornac 5l4, 694 et 6:2a — Remarques de M. Biol à l'occasion de la seconde de ces Notes: observations ana- logues faites par Olbers et Herscbel sur la comète de 1811 • ■ • ^oS — Note M. Fare accompagnant la présenta- tion d'une seconde série des dessins faits par M. Bulard de la comète de Donati 619 — Remarques de M. Le Verrier sur un passage de cette communication concernant la va- leur relative des instruments qui ont servi . à constater les apparences delà comète. . 673 — Réponse de M. Fayc fi74 — Description des apparences de la grande comète de i8n8. — Observations de la comète découverte par M. Tuttle, le 5 septembre ; Notes de M. Donati. 660 et 663 — Recherches sur la comète à courte période ; par M. Encke ?''' — Sur les comètes et sur l'hypothèse d'un milieu résistant; Mémoire de M. Faye. 836 — Remarques de M. Le Verrier au sujet de cette communication 8i>i ( 'o Pas"- ('oHÈTEs. — Note sur la figure des comètes et sur l'accélération de leurs mouvements, précédée d'une réponse aux critiques fai- tes & l'occasion de son précédent Mé- moire, par M. L« Verrier; communica- tions de M. Faye 894, 9^9 et 1043 — Nouvelles remarques de M. Le Verrier anT la même question 9^6 — Observation de la comète de d'Arrest ; Lettre do M . Maclear 9O7 — Observation de la comité à courte période; Lettre de M. Encke à M. Le Verrier. . . . io5o — Théorie des comètes j par M. Durand, de Lunel (Mémoire présenté par M. le Ma- réchal Vaillant) 904 — Sur la nature des comètes ; Note de M. £. Wache ' 563 — Considérations sur les comètes ; par M. A. Baudrimont • 617 — Mémoire sur les comètes; par M. TœpUtz. Ibid. — « Explication physioo-mathéreatiqùe du phénomène lumineux appelé queug des comètes » ; Mémoire de M. Choumara. 667 — Sur les comètes et sur leurs appendices; Note de M. Picou 05; et 833 — « Génération et fonctions des comètes » ; Mémoire de M. Andraud 833 — Questions relatives aux comètes; Note de M. £. Gand 833 — Lettre de M. Boduit, concernant son pré- cédent Mémoire sur les comètes....... 1077 — Sur la constitution des comètes et sur les forces qui président à leurs mouvements; Note do M. Castillan. 1077 Commission des comptes pour l'année 1857: Commissaires, MM. Mathieu, l. Geoflroy- Saint-Hilaire 5o Commissions des prix. — PrixBordin pouri858. (Question de sciences mathématiques); Commissaires, MM. Pouillet, Becquerel, Rcgnault, Duhamel, Uesprelz 16 — Grand prix de Mathématiques. (Démons- tration d'un théorème donné par Le- gendre) : Commissaires, MM. Lionville, Lamé, Bertrand, Hermite, Chasles 72Î — Sur la demande de la Commission du prix dit des -Arts insalubres, deux Mémoires de M. l'ietra Santa sur la non-existence de la colique de cuivre et sur l'affection propre aux ouvriers qui manient le vert de Schweinfurt sont renvoyés au concours pour les prix de Médecine et de Chirurgie. y55 Commissions mixtes. — Commission chargée de faire un Rapport sur Vécorché de M. Lamy; M. Vernet est désigné par l'A- cadémie des Beaux-Arts pour faire partie de cette Commission. ..,...., aSS 85 ) Commissions mixtes. — Lettre de M. le Secré- taire perpétuel de l'Académie des Inscrip- tions et Belles-Lettres annonçant que MM. Renan et Maury ont été adjoints par cette Acailémie aux trois Membres déjà nommés par l'Académie des .Sciences pour un Mémoire de M. de Parafer sur un todiaque chaldéen Commissions MODIFIÉES. — M. Dausjr remplace M. Biot dans la Commission nommée pour un Mémoire de M. de Paravey sur le zodiaque ch^ddéen Commissions spéciales. — Commission char- gée do faire un Rapport sur les résultats acquis à la science, relativement à l.i question de la pousséedes terres et autres questions importantes dans l'art des con- structions: Commissaires, MM. Ponce- let, Pioberl, Clapeyron, Maréchal Vail- lant — Commission chargée de s'occuper des moyens de prévenir les inconvénients qui résultent pour le commerce des spiritueux du défaut d'uniformité des alcoomètres : Commissaires, MM. Chevreul, Pouillet, Despietz, Fremy Conductibilité de la chaleur par les métaux et leurs alliages; Mémoire de MM. Cal- vert et Johnson Constbl'Ctions. — A l'occasion d'un Mémoire sur la poussée des terres, l'Académie charge une Commission composée de MM. Poucelet, Piobert, Clapeyron, Ma- réchal Vaillant, de lui présenter un Rap- port sur les résultais acquis à la science relativement h cette question et à quel- ques autres importantes pour l'art des constructions — Mémoire sur les voûtes en berceau portant unesurcharge limitée par un plan horizon- tal ; par M Denfert Couleurs. — Sur certaines colorations do la lune et du soleil; Note de M. Fournet... — Sur quelques expériences de contr.iste si- multané des couleurs; Note de M. Che- vreul — Sur les couleurs accidentelles; Note de M . Seguin • — Variations de couleur du sang veineux dans les organes glandulaires déterminées par l'influence de deux ordres do nerfs; Mémoire de M. Cl. Bernard — Remarques de M. Chevreul sur les cou- leurs du sang et la place de ces couleurs dans la gamme chromatique Crapauds (Pluies de). — M. BumAiZ' commu- nique l'extrait d'une Lettre de M. Johard, de Bruxelles, sur une pluie de crapauds, Pajw. Soî 836 445 io(iy .','p 903 189 lyO .98 2 ',5 5j3 ( I Pages. el acconi|)a(;iie celle communicalion de quelques remarques i^Q Cbapacds (Pinis de). — Lettres de M. Du- parcque et de M. Detaulièie sur des faits analogues x'/G Cristal de rocue. — Image pliolographique d'un cristal de grandedimension adressée par M. Yattemare i6G CmSTACX ORGANISÉS ET VIVANTS ; litre d'uneNote de M. Tiécul 255 Ci'iVRE. — Sur un nouveau mode de dosage du cuivre; Note de M. Pisani 294 — > Sur le sulfate de cuivre bibasiquc el ses dérivés ; Mémoire de M. Boucher g54 — Uétermination du cuivre dans les farines et dans le pain ; Note de M. Donny 362 Ci'RARE. — M. Boussinqault présente des flèches empoisonnées par le curare, et donne, d'après le voyageur qui les a rapportées, de 086 ) nouveaux renseignements sur la conipo- silion purement végétale de ce poison. .. Curare. — M. boussingault communique une Lettre de M. Milleroux, qui a vu, dans la Guyanno anglaise, préparer ce poison ex- clusivement composé de sucs végétaux. . Cyanocése. — .Sur un nouveau mode de produc- tion du cyanogène; Note de M. Z. Roussin. Cyanures. — Différences d'aciion de la soude et de la potasse à Pégard de diverses ma- tières organiques dans la production des oxalateset des cyanures; Note de M. Pos- soz — Sur la décomposition du cyanure de mer- cure par les iod.ites de méthyle, d'éthyle et d'amyle; Note de M. Schlagdenhaugen. Cvclamine. — Recherches chimiques sur le cyclamen : mannite du cyclamen. — Hrgrocrocis cyclaminœ ; Notes de M. de Luca ag5 et P.igos. 85i 8:5 ;.',o 328 D Décès de Membres et de Correspondants de l'Académie. — M. Ftourens annonce la perle qu'a faite l'Académie dans la per- sonne d'un de ses Correspondants pour la Section de Botanique, M. A. Bonpland, décédé à San-Borja, Brésil, à l'âge de 85 ans 45 — M. le Secrétaire perpétuel annonce le décès de M. Bonnet, Correspondant de l'Académie pour la Section de Médecine el de Chirurgie 883 Dents. — Rapport sur un Mémoire de M. JVa- talis Cuillot, ayant pour titre : m Re- cherches sur le développement des dents el des mâchoires » ; Rapporteur M. Jules Clot/uet 895 Désinfectants. — De l'importance qu'on peut attribuer à l'emploi de ces agents dans l'ensemble des mesures sanitaires appli- cables aux grands centres de population; Lettre de M. Yan Bibher, de Ballimore ( Amérique du Nord) 276 Eau oxygénée. — Sur l'aciion dépolarisante de . Tean oxygénée; Note de MM. Fomnellecl Deherain 1^9 Eai'x du sol et du sous-sol. — Sur la constitu- tion de ces eaux; Mémoire de M. Couerbe. i56 Eal'x mimérales. — Mémoire sur les eaux mi- nérales et sulfureuses d'Amélie-ies-Bains; Mémoire de M. l'oggiale io3 — Sur les sources minérales de Plombières; Lettre de M. Juticr à M. Elie de Beau- mont ail Eclipses de soleil. Voir au mot Soleil. Economie rurale. — Vignes préservées de la gelée par un enfumage accidentel; Lettre Ae m. Mabille 84 — Lettre de M. v^/ci'aii, concernant sa méthode pour le traitement des vignes malades et la préservation de celles qui n'ont pas encore été attaquées de l'oïdium. 128 et 712 Economie rurale. — Présentation par M. Ma- thieu d'un opuscule de M. Gonzalès sur la maladie de la vigne '.21G — Sur l'emploi de l'huile d'olive contre la maladie de la vigne; Note de M. La~ barthe 38; — Communication de M. Tulasne en présen- tant l'ouvrage de M . J. Kûhn sur les maladies dés végétaux cultivés ^iS — Observations faitesen Kabylie sur la capri- ficalion ou fécondation artificielle des figuiers; Mémoireet Noie de M. Leclerc. ... 33o et (Il fi — Remarques de M . Duméril à l'occasion de la premièie de ces communications 35i ( > PogCB. Economie rit.ale. — Sur les métamorphoses que le phospliate de chaux éprouve dans le sol; Note de M. Deherain 988 — Rapport sur deux Mémoiresdo M. Coi'nzi? in- titulés : « Des moyens d'accélérer les pro- grèsenagricullureujRapporteurM. l'ayen 98 — Rapport sur un Mémoire de M. Dure/, con- cernant l'utilisation des tijjes de maïs; Rapporteur M. Piyen 2o5 — Analyses du luit de brebis appartenant à différentes racesj Noie de MM. Jolj' et Filhol ioi3 — Sur certaines circonstances importantes au succès des incubations artificielles; Noie de M. Seguier 4°° — Sur une variété de poules domestiques, la poule sans croupion ; Note deM. Bonnet, i-j-j — Sur la maladie des feuilles de mûrier dans ses rapports avec la maladie des vers à ' soie ; Notede M. Guérin-ilénei'illc 1 15 Voir aussi l'article Versa soie. Electricité. — Du thermomètre électrique et de son emploi pour la détermination de la température de l'air, de celle do la terre et des végétaux; Mémoirede M. Cec- querel »... 71761 745 — Sur l'action dépolarisante de l'eau oxy- génée; Note de M M. Fonvielle et Deherain. 149 — Sur les prétendues piles gazeuses de MM. Grove et Schcenbein; Note de M. Schechner 258 — Sur la distribution de l'électricité à la sur- face des corps conducteurs en partant de l'hypothèse d'un seul fluide; Mémoire de M . Renmd 41} — Sur la propagation de l'électricité à la surface des corps isolants; Note de M.Gaugain , .. 78.5 et SO'g — Sur la rotation électro-magnétique des li- quides ; Note de M . Berlii 3o7 — Réclamation de priorité adressée à l'occa- sion de cette communication ; par M. Wartmann 49" — Réponse de M. Berlin ."iiS — Recherches thermo-chimiques sur les cou- rants électriques; par M. faire 699 — Sur l'induction électrostatique; Lettre de M..VolpicelU 6l3 et G64 — Pllecousiante et économique à dégagement do chlore; Notede MM. Fonvielleel Hum- ierl 839 — Pile constante et économique; Note du M.Alix 83o — Sur la stratification de la lumière élec- trique ; Note de MM. Quel et Seguin . . . 9G4 — Sur l'emploi des courants thermo-élec- triques pour la mesure des températures; N ote de M. Bouian 74 C. R., i858, i"" Semestre. (T. XLVII.) 087 ) p»ijr». Électricité. — Remarques de M. Becquerel au sujet de la question de priorité soule- vée par la Note de M. Boutan 173 — Description d'une balance rhéométrique ; par M. Ed. Reynard I iG — Application de l'électricité pour un moni- teur de sûreté. des chemins de fer; Note de M. H. de KéricuJ/ JiS — Note sur la décomposition de quelques dissolutions salines sous l'influence d'un courant vollaïque; '(tSiT le même 334 — ' Sur lu nature de la décomposition qui ac- compagne le passage de l'étincelle élec- trique dans la vapeur d'eau; Note de M. l'errot 35 £ — Procédé pour obtenir des électro-aimants en fer doux et pour les conserver tels; Note de M. C«» lisez — - — ; — page 179, ligne 6, au lieu de tang s, lisez tangm»;— page 214, troisième ligne en re- montant, au Heu d'oseille, /iieiorseille; — page 753, ligne 29, au lieu de ai à 3o mil- limètres de longueur, Zi'ieiîSàSomillemé- ( io88 ) très; — page loii, ligne 35 ! l'Asie Mi- neure; Lettres de M. P. de TchihalchiJJ a M. Elle de Beaumont, à M. d'Archiac et à M.de Vonieiiil. 118, 216, 446, .'iiS et G67 — Sur une ascension 11 la Maladella et sur les granités des Pyrénées de la Haute- Garonne; Lettrede M. Lejmeriek M.Cor- dier jao Géologie. — Sur les sources minérales de Plombières; Lettre de M . Jutier à M . Élie de Beaumont 211 — Sur le métamorphisme des roches ; Mémoi- res de M. fle/esje 219 et 49'' — Variations dans les roches qui se divisent en prismes ; par le même 448 — Sur quelques fossiles paléozoïques de l'ouest de la France; Lettre de M. de Yeineuil à M . d'Archiac 4C3 — Rapport verbal sur un ouvrage de M. .Vur- chison: comparaison des dépôts et des fossiles siluriens de la No;wége avec leurs équivalents en Angleterre; Rapporteur M. d'Archiac 469 — Sur les falaises et les dunes des cdtes de la Méditerranée; Notes de M. Marcel de Serres 498 ei 549 — Sur les terrains liasique et keupérien de la Savoie; Note de M. Favre 3 18 — Sur l'origine des combustibles minéraux; Note de M. Rivière G46 — Sur les gîtes calaminaires de la province de Sanlandcr (Espagne) ; par le même. . . 728 — Sur quelques mines de la Caroline du Nord (Amérique); Lettre de M. Jnchson a M. Elie de Beaumont (liS — Sur le système des montagnes du Mer- mouchaet sur le terrain sahéli?n; Lrttres de M. l'omet à M. Elie de Beaumont. 8i2 et 94ç) — Association de l'arsenic aux bitumes mi- néraux ; Note de M. Daubrce gOg ( «oSg ) Géologie. — Sur une nouvelle manière dVire (lu charbon ; Noie de M. Mène 657 Voir aussi l'article Paléontologie. Géographib. — Lettre de M. Rotlriguez, con- cernant son 11 Guide de la navigation des côtes septentrionales et orientales de l'A- mérique du Sud » 4'-'7 Géométrie. — Note sur la surface des ondes; par M. J. Bertrand 817 Glace. — M. Élie de Beaumont présente et lait connaître par une analyse, un Mé- moire de M. Forbes sur quelques proprié- tés que présente la glace près de son point de fusion 36^ Glycooésie. Voir l'article Gljcose. Glycol. — Sur les élhcrs du glycol ; Note de M. Wurls 346 Glvcose. — Sur l'existence du plycose dans Page». l'organisme animal ; Remarques de MM. Poiseuille elLeJbrt en réponse à des asser- tions qui les concernent dansunMémoire do M. Colin sur l'origine du sucre du chyle. 1 12 — Réponse de M. Colin 3^)4 Glycose. — le Détermination à l'aide de la fer- mentation de faibles quantités de glycose contenu dans des liquides de très-petit volume» ; Mémoire de M. Poiseuille. go6 et io58 Voir aussi l'article Sucres. Gras (Corps). — Recherches sur le rôle des corps gras dans l'absorption et l'assimi- lation des oxydes métalliques ; Mémoire de M. /. Jeannel 1 064 Gravure. — Nouveau procédé de gravure pour les cartes géographiques ; Note de M. le Maréchal Vaillant 85o H Hélices appliquées à la navigation. Voir à ce dernier mot. Histoire des Sciences. — Sur une dissertation de M. E. Alberi intitulée a Dell' orologio a pendolo di Galileo Galilei » ; Note de M. Biot 433 et 946 — M. Élie de Beaumont présente au nom des auteurs, une Notice de M. Plana, sur le procès de Galilée, et une Note de M. Brewster, concernant des articles insé- rés on 17 53 dans un journal d'Ecosse, arti- cles où se trouveraient en germe les inventions du télégraphe électrique et de l'éclairage par le gaz extrait delà houille. io55 — Remarques historiques sur un point de la théorie des équations; Lettre de M. Tor- tolini à M . Hermite SgS — Recherches sur les noms de la Torpille; par M. de Paraver 1 28 et 340 — Sur l'importance du zodiaque de Deiide- rah et sur les détériorations auxquelles ce morceau serait exposé par un déplace- ment projeté ; Lettres de M. de Varavex. 3i3 et 974 — Recherches concernant l'iiistoire du pa- pier ; par le même 458 — Mémoire sur un zodiaque chaldéen j par le même , , 726 Huiles. — Action du chlorure de soufre sur les huiles; Note do M. Z. Itoussin 877 — Note de M. Perra sur le même sujet 878 — M. Nic/ilès rappelle qu'il a publié eu 1849 une Note sur cette action 972 Huîtres. — Sur la formation artificielle des bancs d'huîtres ; Lettre de M. Carbonel et ouverture d'un paquet cacheté 21a Hydrauliques (Appareils). — Moyen de dimi- nuer les inconvénients des réservoirs d'air dans les pompes qui élèvent l'eau à de très-grandes hauteurs; Note de 31. de Calignr 5jo — Note de M. deCaligny à l'occasion de l'ap- plication faite en grand par un gouver- nement étranger d'un appareil hydrau- lique de son invention G16 — Sur les lances de pompes h feu ; Note de M . Jobard 724 Hydrodynamique. — Sur les effets du choc de l'eau dans les conduites; Note de M. il/e- nahièa 2'i i Hygiène publique. — Ventilation pour les ap- pareils gazo-furaivores, comme moyen de prévenir l'asphyxie chronique produite par l'éclairage au gaz; communication do M. Tavignot 3\)?i — Sur l'utilité de la débourcuse mécanique pour la santé d'une classe d'ouvriers em- ployés dans les filatures. — Propagation de l'emploi de cet appareil; Lettre de M. Dannery C27 — Note accompagnant la présentation d'un opuscule intitulé : « Rouissage du lin et du chanvre rendu manufacturier et sa- lubre; par iA, Terwangne 669 et 83o — Considérations sur les ouvriers en cuivre; Mémoire de M. Millon 706 — Sur la non-existence de la colique de cui- vre. — Sur l'affection professionnelle des ouvriers qui manient le vert de Schwein- furth; Mémoire de 1\I. (fe i'ie(ra-Snn(a. . 320 — Documents relatifs à l'emploi du calorifuge plastique de M. Pimonl 863 et 999 i44-. Hygiène publioue. — Sur un procédé pour la désinreclioi) des tonneaux à bière; Note de M. Châtelain io65 ( 'O9O ) Pages. HvoROMÉTRiiî. — De la loi de Mariolte consi- dérée par rapport à l'air Iiumide. — Hy- gromètre h compression ; Nottfs de M. Lesecij 29^01 299 IcONOGBApuiE. — Rapport sur la statue repré- sentant un homme écorcho, exécutée par M. Lami; Rapporteur M. de Qualrejages. 'jl'i — Remarques de M. /. Cloijuet à l'occasion de ce Rapport J79 — Réponse de M. de Quatiefages llid. — Remarques de MM. Serres et Rayer à l'ap- pui de l'opinion soutenue par M. le Rap- porteur datis sa réponse à M. J. Cloquet. Ibid. — Procédé de fixation de la peinture au pas- tel ; Note de M. Ortlieb gSa Incendies. — Sur l'emploi de la vapeur d'eau comme moyen d'éteindre les incendies ; Lettre de !M . Dujardin 6o3 Ikom>atio»s, — Cinquième Mémoire sur la qiiestiondes inondations; parM. Dausse. 17 — Mémoire imprimé sur la question des inondations; par M. Stathowski , ingé- nieur à Xiflis 2S — Lettre de M. Giraud-Teulon accompagnant l'envoi d'un opuscule publié en 1842 sur l'endiguement du RhAne 4^G — Sur un régime des eaux destiné à prévenir les inondations ; Lettre de M. Maille a M. Elie de Beaumont 8C0 IsSTiTiT.— Lettres de M. le Président de l'in- stilut, concernant la séance publique an- nuelle des cinq Académies, la quatrième séance trimestrielle de i838 et la pre- mière de iSSg 89, 4^1 et 939 IsSTRiMENTs DECHiBURGiE. — Modification ap- porté; à la construction des grandes ven- touses dans le but de les rendre plus poitalives; Note de M. lunod... 4^5 IssTRiMENTS DE GÉonÉsiE. — Description et usa- ges d'un instrument désigné par l'inven- teur, M. de Lury, sous le nom de télé- mètre 259, 3i5 et — Description d'une nouvelle mire stadia appliquée à la mesure des dislances et aux nivellements; Mémoire de M. har- rose — Communication de ^l.Seguier, concernant la description des procédés de Gamley pour la division des cercles — Description d'un système de correction des machines àdiviser ; Mémoire de M. Guil- lemot présenté par M. Le Verrier. gSS et — Méthode pour la rectification des machines 6 diviser; Mémoire de M. fromenf ISSTRIMEKTS DE MATUÉMATIQCES. — Modèlo et description d'un petit appareil pour le tracé de diverses sortes de courbes; pré- senté par M . Szwejcer Instriuekts d'optique. — Télescopes en verre argenté : miroirs à surface ellipsoïde et paraboloïde de révolution : application au ciel ; Note de M. Foucault Iode. — Sur la recherche de l'iode par l'ami- don; Note de MM. Henry lils et Humhert. — Sur l'iode atmosphérique; Note de M. de Luca , , — Sur la découverte, dans le département de la Vendée, d'un gisement d'iodhydrates naturels; Note de .VI. Landais Isthme de .Suez. — Lettre de M. Teyssol, con- ceinant son opuscule sur la canalisation de l'isthme de Suez 9«4 1023 10G2 1064 2o5 298. 644 2l5 .42 Lait. — Lettre de M. Orimaud, de Cau.v, con- cernant ses recherches sur la conservation du lait et la préparation de la lactoline. . 624 — • Analyses du lait de brebis appartenant à différentes races; Note de MM. Joly et Filhol. ■ ioi3 Laiton. — Altération à la mer des doublages de naviresen laiton;Nole de M. Bobierre, 3Sj Legs Bréant. — Pièces concernant la nature cl le traitement du choléraniorbus ou la guérison des dartres , adressées au concours pour les prix du legs Bréant par les auteurs dont les noms suivent : MAL Doin, Delfrayssè, ilarty, Guimher- teau, Duyckerj Beckett, lieade, Morley- Ed-wards, Schmittj jïi* Eyssartier, Lewis^ Williams, Givaudan, Turchetti, Pickering, Fennïngs, Frogier^ Hellard, Alcaear, liau- ( «OQ' ) ehen, Jeanneret, Bull, Leveau, Bauwens, J, Hairison, Sautèdc, l'ilarski, Gaffney, Marchai, Frogier, Haenchen, de Yasyr, MacKinlax, Lesage 23, 63, Il 6, 167, i58, 2i5, a55, 3oo, 358, 890, 459, 490, 592, 657, ^'< 833, g32, 933, çj55 et LocABiTHMEs. — M. Le/ori demande el ob- tient l'autorisntion de reprendre son Mé- moire sur la théorie des lo^jarithmes, la construction el Tusage des tables LcHiÉHE. — Il Sur les elTels lumineux qui résul- tent de l'action de la lumière sur les corps u; Mémoire de M. Edrn. Becquerel.. — Sur une action restée jusqu'ici inconnue de la lumière ; troisième el quatrième Mé- moiredeM. Niepce deSaiiU-Viclor. 866 et P.2, 85 io5 Pages Lumière. — Remarques présentées, à celle oc casion, par M. Chevreul, concernanl di- verses circonstances de l'action chimique de la lumière sur les corps . looG — Lumière cométaire: comparaison du spec- tre produit par la lumière de la comèlu de Donati et par celle d'Arcturus ; Note de M. Porro présentée par M. Faje... . b;3 — Slralincation de la lumière électrique; Note de MM. Quel et Seguin 964 Lumière zodiacale. — Observations sur la lu- mière zodiacale faites dans la zone in- lertropicale pendant une traversée de France au Brésil; par M. Em, Liais.. .. /J'io Li'NE. — Images photographiques des phases lunaires ; présentées par le P. Secchi. . . , 36'J M Machines a yaveur. — Sur le mouvement dts manivelles simples et des volants dans les machines à vapeur à double elfet; Mé- moire de M. Mahislre 654 — Sur un nouveau mode de transmission du mouvement relatif aux machines à va- peur ; Note de M. de Polignac ^ 7^5 Manoakèse. — Sur la coloration des sels de manganèse et sur l'oxalate de manga- nèse; Kote de M. Gorgeu 929 Masnite. — Sur la mannile du cyclamen; Note de M. de Luca 295 Mécanique analytique. — Note sur les corps qui exercent dos attractions égales sur un point matériel; par M. F.- A. tlirsi 274 — Sur l'équation de la trajectoire que dé- crit un mobile soumis à l'action de plu- sieurs centres fixes; Note de M. Des- boves 708 Mécamqie céleste. — Calcul de l'inégalité lunaire à longue période, qui a pour ar- gument la longueur du périgée de la lune, plus deui fois celle de son nœud, moins trois fois la longitude du périgée du so- leil ; Mémoire de M . Delaunar 8i3 Médaille frappée en commémoration de la cinquantième nnnée de professorat de M. Hansfeendans la chaire d'astronomie, !i l'Université de Christiana 3oo Mélézitose. — Nouvelle espèce de sucre; Note de M. Btrthelot 224 Méuecise. — De la natuie et du traitement du croup; Mémoire de M. Jodin i5G — Recherches sur un nouveau symplflme du croup, servant d'indication à la trachéo- tomie; Mémoire de M. Bouchut 157 — Mémoire sur la mortalité du croup à domi- cile et dans les hôpitaux de Paris; par M. Bouchai 5o8 Médecine. — Note sur une nouvelle méthode ■ de traitement de l'angine coucnncnse; par le même Gio — .Sur l'albuminurie dans I* croup et dans les maladies couenneuses; Note do MM. Bouchut et Empis 700 — Rechercb-->s sur la mortalité par le croup et sur le nombre des guérisons par la tra- chéotomie; Note de MM. Boger et Sée.. . 701 — Lettre de M. Bouchut en réponse à la précédente Note rg3 — Sur la mortalité par le croup; Mémoire adressé par M. Barthez K l'occasion d'une communication de M. Bouchut 828 — Extirpation d'une amygdale tuméfiée dans un cas d'angine, avec formation de fausses membranes; Note de M. Domerc '. 704 — Cas d'asphyxie d'un nouveau-né traité par le tubage du larynx; Note de M. Del- frayssé -,,5 — Production d'un exanthèmearlificiel comme moyen de prévenir le croup ou de l'ar- rêter à son début; Notes de M. \er- nhes...- 706 et 905 — Mémoire ayant pour titre : « De la curabi- lité de la phlhisie; » par M. Kœnig .^^ — Sur la couleur rutilante du sang veineux chez l'homme, importance séméiolique de ce caractère dans certaines affi étions; Note de M . Mougeot 315 — Influence des respirations profondes ac- célérées sur les maladies du cœur, du foie, des poumons : résultats nouveaux et pr.a- tiques du plessimétrisme; Mémoire de M. l'ion j- 6^3 ( « MEDECINE. — Résultats des essais faits à l'hô- pilal du Dey, à Alger, pour l'application delà méthode hémospasiquo au traitement des fièvres intermittentes ; Bapport de M. Léonard àM. le Ministre de la Guerre. 71C — Réclamation de priorité adres-ce de Naples par IW. Abaie, relativement à un Mémoire de M. Burdcl sur l'origine des fièvres pa- ludéennes 334 — Réponse (le M. CuideZ 4^^ — Addition de M. Abale à sa précédente Note yîî — Réclamation sur le même sujet envers M. Burdel, adressée de Wurzbourg par M. Eisenmann , 617 — M. Pagliari annonce avoir découvert, en poursuivant ses recherches sur les hémo- statiques, un puissant résolutif, dont il adresse des échantillons 796 — Nouvelles études sur les corps gras phos- phores extraits de la moelle allongée des mammifères herbivores ; Mémoire de M. Baud 79Î — Sur les causes du rhumatisme épiderrai- que ; Note de M. Jobard 794 — Sur la fièvre puerpérale; Note de M. Bouii- son 8îa — Kssai sur les caffses, la nature et le trai- tement des maladies épidémiquesde l'Al- gérie, et sur le traitement des accès per- nicieux; Mémoire de M. A. Casei'i giS Médecine et Chircrcie (Prix de). — Analyses de pièces imprimées ou manuscrites adressées pour ce concours par : — M. Lombard, — Climat des montagnes considéré au point de vue médical 1 67 — M. Cazenave. — Tremblement des mains. 4'^^ — M. Godard. — Monorchidie et cryptor- chidie chez l'homme l^go — M.Faure. — Le chloroforme et l'asphyxie. 706 — M. Marc (i'£s/;inc.— Statistique mortuaire comparée 1019 — M tandour/. — Amaurose albuminuriquc. io65 MÉTAtx. — Expériences sur quelques métaux et sur quelques gaz; Mémoire de M. Des- prelz .... 7/16 — Sur la conductibilité de la chaleur par les métaux et leurs alliages; Note de MM. Ca/- vert et Johnson '069 — Lettre de M. Tijfereau, concernant ses pré- cs^dentes communications sur les métaux considérés comme des corps composés.. , 1077 — Noie sur un nouvel élément métallique; par M. t.inrfow 388 Voir aussi aux noms particuliers des méta'ix et à l'article Chimie générale. Météorologie. — Note sur les grandes ondes atmosphériques ; par le P. Secchi 5o5 092 ) PaRCS. Météorologie. — Température des dix pre- miers jours d'octobre 1867 comparée aux jours correspondants du même mois dans les trenledeux années précédentes; Note de M. lioileau de Caslelnau 833 — Noie sur les observations météorologiques faites à l'arsenal d'Alger, sous la direc- tion de M. le capitaine t. Babinel (pré- sentée par M . le Maréchal Vaillant) 904 — Observations ozonométriques et météoro- logiques faites en Crimée, au milieu des campements et des ambulances; Mémoire de M. /ie'ri^^ (présenté par M le Maré- chal Vaillant) 9Î7 — Minimum de température au sommet du NethoH durant l'hiver de 1 857-1 858; Notes de M. Lambron 356 et 458 Minéralogie. Détermination scientifique de la nature d'une pierre pcmme présentée à tort comme un diamant : Lettres de M. Haidinger à M. Elle de Beaumont. 28G et ?Sij — Analyse de l'aragonile de Gerfalco, en Tos- cane ; par M. de Luca 481 — Note sur une nouvelle localité où se trouve cette aragonite verte; Note de M. Marcel de Serres Cag ^ N*te do M. Dela/osse, accompagnant (a présentation du premier volume de son « Cours de Minéralogie » G29 — Mémoire sur l'apatite, la wagnerile et quelques espèces artificielles de phos- phates métalliques; par MM. H. Sainte- Claire Dcville et //. Caron ., . gSS — Sur le dimorphisme de la silice cristalli- sée ; Note de M. Jemsch 1 ofiS Moléculaire (Etat) —Changements produits par de hautes températures dans l'état moléculaire de certains corps; Note de M. -4. F. Noguez Siu Monuments élevés à la mémoire d'hommes célè- bres. — Inauguration de la statue de Ber- zelius, à Stockholm ; Lettre de M. l'alm- stedt à M. Fleurons i,i",5, par feu M. Marshall-Hall, et ouvert sur la demande de sa veuve, le 8 novembre i858, contient une Note sur un projet de procédé opératoire potn* l'extraction des calculs vésicaux 734 PAr.ATOsNEBhEs. — M. le Ministre de la Guerre consulte l'Académie relativement à l'in- fluence que pourrait exercer sur les para- tonnerres des magasins à poudre de Lille lo voisinage des (ils d'un télégraphe électrique 1 53 -!- Rapport fait à l'Académie sur cette ques- tion, par une Commission nommée ad hoc; Rapporteur M. Pouillet. ..,..,... . 387 — Sur un nouveau système de paratonnerre ; Noie do M. Pimenta 167 Pastel (Pei.-iîi'RE ac). — Note sur un procédé pour la fixation de cette sorte de peinture; par M. Otlieb gSa Pathologie. — Maladies du sein et de la région mammaire ; Note de M. Yelpeau, accom- pagnant la présentalion d'un exemplaire de la seconde édition do cet ouvrage. . . . 53! — Sur une variété de pellagre propre aux aliénés ; nouvelle communication do U.Billod 27 — Sur le ramollissement général ou partiel delà substance blanche de la moelle épi- nière chez les aliénés pellagreux ; pjr le mente 5 1 2 — Maladies professionnelles : affection déve- loppée chez les ouvriers qui manient le vert de Schweinfurt : non-existence de la colique de cuivre; Mémoire de M. Pietra- Santa 32G — Réclamation de priorité adressée par M. Ahate, à l'occasion d'un Mémoire de M. Burdel sur les causes des fièvres des marais 334 — Réponse de M. Burdel 4'^ — Lettre de M. Guyon, accompagnant l'en- voi d'un opuscule sur la fièvre jaune de Lisbonne de 1867 5o8 — Du défaut d'élimination des substances odorantes par les urines dans la maladie de Bright; Mémoire de M. de Beaufais. .. 641 — Sur l'ataxie locomotrice progressive ; Note de M. Duchesne, de Boulogne 85;) — Lettre do M. Marié, concernant son Traité de la folie des femmes enceintes PSi — Observationd'une affection calculeuse chez un jeune Yak; par M . J. Cloquet 184 — Sur un veau qui se serait conservé sans corruption dans le ventre de sa mère, cinq mois après l'époque régulière du part ; Note de M. Giltet 853 Voir aussi l'article il/edecjne et CA(>u;g/e. Peistuhe. Voir l'article Iconographie. Pebmangamates. — Recherches sur les pro- priétés oxydantes du permanganatede po- tasse (3* article): oxydation de l'acide ci • trique; Note de M. Péan de Saint-Gilles. 554 Pesanteur. — Nouveau nioyen expédiiif pour la détermination de la pesanteur spéci- fique; Mémoire de M. Herer,, 999 ( 1095 ) P«gei. Ph^nyle. — Transformation des di-amides : cyanato et siilfocyanure de phénjlc; Note deM.Ho/mann 4'22 Phosphates. — Sur quelque» espèces artifi- cielles de phosphates miSlalliques; par MM. H. Sainte-Claire Dei'ille et H. Cnron. gS5 — ,Sur les transformations qui^ le phosphate de chaux éprouve dans le sol ; Note de M . Deheiain &88 Pbosphorées (Bases). — KecherchcS sur les baises pbosphorées : urées mixtes à azote et à phosphore; Note de M. Uofmann... iO\l^ Photockaphië. — Méthode de conservation ^ des épreuves photographiques sur pa- pier; Note de-M. Gaumé (écrit par erreur Gaudinel) îBg et 279 — Images photographiques des phases lu- naires ; présentées par le P. Sccchi 3G-J — Note de M. AnnierDehgrce sur une mé- ■ thodedestinée à augmenter l'intensité lu- mineuse de l'image formée dans la cham- bre daguerrienne 214 — Notode M. Boi/m sur un moyen d'obtenir, d'une seule épreuve photographique, la sensation du relief. . . . . ' , 444 PuTALAMisE, nouvel alcali dérivé de la naphta- line; Note de MM. Schulzenberger et irUlm • Si Physiologie. — De l'influence desdeux ordres de nerfsqui déterminent les variations de couleur du sang veineux dans les organes glandulaires; Mémoire de M. C. licinard 24-^ — Détermination, au moyen de l'oxyde de carbone, des quantités d'oxygène que contient le sang veineux des organes glandulaires à l'élat do fonction et à l'état de lepos ; par le même. SgS — Nouveaux détails sur le nceud vital; Note de M. Flourens 8o3 — Découverte d'un deuxième centre spinal du nerf grand sympathique ; Note de H. liudge .'. 586 — .Sur la croissance des muscles ; par le même .^87 — De la mesure des limites de la sensibilité nervo musculaire de l'homme comparati- vement à sa force mécanique; Lettre de M. Zantedeschi, accompagnant l'envoi d'un opuscule ainsi intitulé 117 — De la détermination expérimentale de la force du cœur; Mémoire de M. Colin .. i55 — Lettre de M. Tigri, coRcernanl ses recher- ches sur la structure et les fonctions de la rate . . . .'• Sgï — Interprétation hydraulique du pouls di- crote; MemoiredeM.il/orc>' •• 826 Sur le sang considéré quand il est fluide; pendant qu'il se coagule et lorsqu'il est C. R , (858, 2""= Spm««;e. (T. XLVIl.) P.8... coagulé; Mémoire de M. Denis, de Com- mercy- 99*^ Physiologie. — Eludes hémoscopiques ; par M. Gosselin 1064 — De la série des forces q'ii concourent à déterminer les phénomènes de la circula- tion du sang; Mémoire de M. Vanner... 5iî — Influence de la chaleur sur les manifesta- tions de la contractilité organique; Mé- moire de M . Calliburcès 638 — Fœtus de vache conservé sans corruption dans l'utérus cinq mois après l'époque régulière du part; Note de M. Gillel. .. 86:> PiiYSioi-ociE COMPARÉE. -— « Sur des prolo- organismes végétaux etanimaux nésspon- tanémenl dans Pair artificiel et dans le gaz oxygène >•; Note de M . Pouchel 9^9 — ^expériences sur les générations sponta- nées; 2' partie; développement de cer- tains proto-organismes dans l'air artifi- ciel ; Mémoires de MM. Pouchet et Hou- zeau • 9*^'.* Lettre de M. tamarre-i'i'cvuol, concernant ses précédents Mémoires sur l'incuba- tion des Ophidiens et sur quelques autres points de Phistoire de ces reptiles. Addition & ses précédentes communica- tions sur le même sujet : nouveau cas d'incubation 4^8 et Sai — Remarques de M. Duméril h Pocciision de cette dernière Note Ibid. — .Sur la voix des poissons; deuxième Mé- moire de M. Du/osse •.... 916 Voir aussi l'article Analomic comparée. Physiologie végétale. — Nouvelles observa- tions sur le développement des hélianthus soumis à l'action du salpêtre donné comme engrais; Mémoire de M. Boussingauh . . . 807 — Nouvelles recherches surle rôle des princi- pes inorganiques dans l'économie de la nutrition végétale; Mémoire de M. G. Ville 438 — Sur l'assimilation du carbone parles feuil- les des végétaux ; Mémoire de M. Coren- windcr ^8i — Faits pour servir a l'histoire générale de la fécondation chez les végétaux ; Mé- moire de M. Fermond 8,'55 — Théorie mécanique de la préfloraison etde la floraison ; par le même lof) ) — Sur une matière colorante extraite du Rhamnus frangula ; Note de M. l'hipson . i5t — Sur les couleurs des feuilles ; par /e même. 913 Physique. — Sur lu température des liquides en mouvement; Mémoires de M. Duha- mel 5, 1 29 et 175 — Sur la loi île Mariolte considérée pour le cas de l'air humide; Note de M. Lesecq, . . iSg 145 ( logô Pdysiqbe. — Nouvelle méthode pour la déler- oiinationdcs pesanteurs spécifiques; ISote de M. A. Meyer . ., 999 Physique dd globe. — Sur quelques causes parliculicros qui peuvent influencer la température des eaux à la surface de la mer; Lettre de M. Mauiy à M Ch. Sainte-Claire Deville . 72 — Sur les émanations gazeuses qui accompa- gnent l'acide borique dans les lagoni de la Toscane; Mémoire de MM. Ch. Sainte- Claire Deville et F. Le Blanc 3 1 7 — Comparaisons de la marche do la tempé- rature dans l'air et dans le sol à deux mètres de profondeur, faites à la Saulsaie (Ain); par M. Pouiiau g^o — Mémoire sur le mascaret; par M. Parliot 65i — Mémoire de M . Rossignol Duparc snr diver- ses questions concernant la physique du globe et la physique des êtres organisés. 1 16 PiscicoLTiiBE. — Etudes sur les mœurs et la génération d'un certain nombre d'ani- maux marins; par M. Coste ijS — Lettre de M. Carlonel, concernant ses précédentes communications sur la créa- tion de bancs d'huitres artificiels 63 Pages. Planètes. — M. Goldschmidt annonce la dé- couverte qu'il a faite, le 10 septembre i858, d'un 54'^ petite planète 44^ — M. Moigno, chargé par M. Goldschmidt d'assigner un nom à la nouvelle planète, annonce qu"il a choisi le nom d'A/exan- dra , Ibid. — Observation de cette planète à l'Observa- toire impérial de Paris; Note de M. Lé- pissier 5 14 — Note de M. Goldschmidt sur la 56* petite pianote entre Mars et Jupiter 597 — Sur les distances respectives des orbites des planètes comparées avec lenrsmasses; 9 Note de M. /. Reynaud 1074 Pneumatiques (Macuines). — Note sur un nou- veau sysième de machines pneumatiques; par M. Sailit 358 Potasse. — Différences d'action entre la po- tasse et la soude à l'égard de diverses ma- tières organiques dans la production des oxalates et des cyanures; Notes de M. Possoz 207 et 648 Propïléne. — Sur un composé isomère du bromure de propylène brome; Note de M. /'erro< 35o Quadrature du cercle. — Note de M. G. Se- guier I a8 — Lettre de MM. Jonnard et Yiard 801 Quinine. — Recherches sur la quinine; par M . Schulzenberger 79 — Note sur les dérivés benzoïques de la qui- nine, de la cinchonine et de la strycbine; par M. Sehuttenberger i33 Quinine.— Dosage de la quinine dans les quin- quinas, les extraits, etc., au moyen de li- queurs titrées; Mémoire de MM. Glenard et Guillermond 83£ .S>NC. — De l'influence des deux ordres de nerfs qui déterminent les variations de couleur du sang veineux dans les organes glandulaires; Mémoire de M. C. Bernard. 245 — Détermination, au moyen de l'oxyde de carbone, des quantités d'oxygène que contient le sang veineux des orgaoft glandulaires à l'état de fonction et à l'é- tat lie repos ; par le même SgS — Sur l'absorption et le dégagement des gaz par les dissolutions sanguines et par le sang. (Rapport sur un Mémoire de M. fer- ne/; Kapporteur M. iJa/ard.) 300 — Sur la rutilance du sang veineux chez l'homme et sur sa valeur séméiotique dans quelques affections; Note de M. Mougeot 345 Sang. — Sur le sang considéré quand il est fluide, pendant qu'il se coagule et lors- qu'il est coagulé; Note de M. Denis, de Commcrcy 996 — Etudes hémoicopiques ; par M. Th. Gosse- lin 1064 Santonime. — .Ses effets sur la vision : obser- vations de M. Martini analysées par M. Flourens a'jg — Son action sur la couleur des urines ; Let- tre de M. Leroy d'Etiolles 356 — Nouveaux faits pour servir à Phistoire de l'action de la santonine sur l'économie animale; Note de M. Mialhe 4i3 Sections de l'Académie. ^ — La Section de Mi- néralogie présente comme candidats , pour la place de Correspondant vacante ( '«97 ) par le décès de M. Conyleaie: i" M. Du- roclier ; 2° par ordre alphabétique , MM. Coquand , Leymerie , Marcel de Serres, Pissis, Raulin 834 Sections de l'Académie. — La Section de Zoo- logie et d'.4natomie comparée présente comme candidats, pour la place de Cor- respondant vacante par le décès de M . Tem- minck: 1° M. Baer; 1° par ordre alphabé- tique, MM.Càrus, Délie Cliiajo, Fur- kinje, Ralhke 971 — La Section de Géographie et de Navigation présente comme candidats, pour la place de Correspondant vacante par suite du déi'ès de M . Yict. Loltin : 1° M. de ïessan; 1" par ordre alphabétique, MM. Lartîgup, Renoii, Tardy de Moniravel 1020 Soleil. — Sur les taches et les facules ou so- leil; Note de M. Ch. Noël... 65- — Rapport sur Téclipse totale du soleil ob- servée à Payla (côte du Pérou), le 7 sep- tembre i858; adressé à M. le Ministre de la Marine par M. Vialèles d'Aignan 658 — Travaux de la Commission brésilienne chargée d'observer à Paranagua la même éclipse; communication de M. Liais ySfi Solde. — Différences d'action entre la po- tasse et la soude, à l'égard de certaines matières organiques dans la production des oxalates et des cyanures; Notes de M. PoMOî 307 et 64s SoL'FRE. — Nouveaux faits relatifs aux divers états du soufre et à la combinaison di- recte de cet élément avec l'hydrogène naissant ; Mémoire de M. S. Cloez 819 — Nouvelles remarques sur le soufre; par M. Berlhelot. ., gio Pagrs. Soi'Bns-MuETS.— Sur l'éducation à donner aux sourds- muets el aux aveugles sans les sé- parer des familles; Lettre de M Blanchct. .5G6 Statistiqde. — Recherches sur la statistique morale de l'Angleterre comparée avec la statistique morale de la France; par .M. Guen-y io55 Stéréoscopie — .Sur de nouveaux appareils stéréoscopiques ; Note de M. d'Almeida. . Ci — A l'occasion de cette communication, JM. Dumas présente une description im- primée d'un appareil inventé par M. Claudel, et désigné sous le nom de stéré- monoscope, appareil dont le principe est fondé sur la propriété inhérente au verre dépoli de présenter en relief l'image de la chambre obscure (U — Réclamation de priorité à l'égard de M. Almeida ; adressée par M. Rollniann.. 3^7 — Dispositif au moyen duquel on obtient d'une seule image photographique la sen- sation d'un corps en relief; INote de M. Boblin... 4^4 Strychnine. — Recherches sur la strychnine; par M. Schutzenberger 79 Sucres. — Sur une nouvelle espèce de sucre : le mélézitose; Note de M. Berlhelot 2 "4 — Sur la transformation en sucre de divers produits immédiats contenus dans les tis- sus des animaux invertébrés; par le même .' . . . "ii"] Voir aussi l'article Glycose. Sulfates. — Mémoire sur les sulfates de cui- vre bibasiques et leurs dérivés; par M. Boucher . . y04 ScRACcÉLÉiiATiON. — Mjmoire de M . Besal sur les suraccélérations 4 '^^' Teintcre. — M. Dumas présente des échan- tillons de teinture sur laine obtenus au moyen de la murexide par M. Boutarel., Cii — Mémoire sur une matière colorante ex- traite de l'orseille ; par MM. Marnas et Bonnet IHd. — De la coloration des fibres d'origine ani- male et végétale qui composent les lis- sus ; Note de M . Verdeil 96 1 — Matière colorante extraite des capsules de Paulownia ; Lettre de M. Belhomme 314 Télégraphie. — Sur les moyens de prévenir les difficultés que présente Timmersion du câble télégraphique sous-marin ; Mé- moire de M . Baudouin 60 — Note sur les lignes télégraphiques souter- raines ; par M. Ch. Noël /|4'i Télégraphie. — .Sur les effets obtenus dans le poste télégraphique de Palerme d'une batterie de 26 couples, montée d'après une nouvelle méthode; par M. E. d'Amico... (iiG — De la pose et de la conservation des télé- graphes électriques dans les mers profon- des; Mémoire de MM. Breton et Beau de Rochas 1062 Température. — Recherches analytiques sur la température de.s liquides en mouve- ment ; Mémoire de M. Duhamel. 5, iJget 17J Températures terrestres.— Sur quelques cau- ses particulières qui peuvent influencer la température des eaux à la surface de la mer; Lettre de M. il/au;/ à M. Ch. Deville. 71 — Sur l'emploi des courants électriques pour i/i5.. ( 'ogS ) la mesure des températures; Note de M. Boutan ^4 Températures terrestres. — Remarques de M. Becquerel sur la question de priorité soulevée par la Note de M. Boutan.... ijS — Du thermomètre électrique et de son cm- . ploi pour la détermination de la tempé- ratuie de Tair, de celle de la terre et des végétaux; Mémoire do M. Becquerel. 7'; et 745 — Comparaisons de la marche de. la tempé- rature dans l'air et dans le sol à deux mètres de profondeur, faites à l'Ecole impériale d'Agriculture de la Saulsaie (Ain), par Hl. A. Pouriau 970 — Minimum de température au sommet du Nethou durant l'hiver de 1 857-1858; Note de M. Lambron .S56 Tension des vapeurs. — Sur un nouveau mode d'observer la tension de la vapeur d'eau dans l'air; INote de M. Renoux 3.54 Therhomètres. Voir plus haut l'article Tem- pératures terrestres. Tératologie. — Sur un cas d'ectromélie hé- mimélique complète; Note de M. Fonssa- grives .' . . 110 — Description extérieure d'un monstre xi- phodyme; par M. Girard Je Cailleux, pré- sentée par M. Geoffroy Saint-Hilaire. . . 616 — Sur un cas de polyopsie et sur un cas de rhinocéphalie ; Note de M. Larcher.... 914 — Anatomie d'un monstre humain sycépha- lien et synote; Note de Mi Fonssagrii/es. . 1064 TomehteCses (Substances). — .Sur l'emploi que l'on pourrait faite des substances to- menteuses fournies par les fleurs des sau- les et celles de la masselte d'eau (irpha); ' Notes de M. Boesch 358 Tremblements DE terre. — Note de M. 0. Prost sur les vibrations du sol observées à Nice pendant l'hiver 18.67-18.58 et postérieu- rement 4S)' — Secousses de tremblement de terre ressen- ties le 16 octobre i858 à Remiremont; liCltre de M. Laurent , .... 669 u Urée. — Procédé de dosage de l'urée par l'hy- perchlorite de soude; Note de M. ie- conte 337 Urée mixte à azote et à phosphore; Note' de M. Hqfmann 1016 Valérianates. — Sur le valérianate d'atro- pine cristallisé; Lettre de M. Hermann Callmann à M. Dumas ^ 4' 7 Vapeur d'eau. — Sur la nature de la décompo- sition qui accompagne le passage de l'é- tincelle électrique dans la vapeur d'eau; Note de M. Pcrrot 35i — Sur un nouveau mode d'observation de la tension de la vapeur d'eau dans l'air; Note de M. Renoux 354 — Sur l'emploi de la vapeur d'eau pour étein- dre les incendies à bord des bâtiments a vapeur; Lettres de M. Dujardin. 6o3 et 1077 Vers a soie. — Extrait d'une Lettre de M. de Quatre/âges à M. le Maréchal Vaillant, concernant ses recherches sur les mala- dies des vers à soie 16 — Communication verbale do M. de Quatre- Jages sur quelques-uns des principaux résultats de ses observations concernant les maladies des vers à soie 140 — Découverle de In tache des vers h soie dans les chenilles de divers lépidoptères j Note de M. A. Angliviel. aSg Vers a son. — Etudes sur les maladies des vers à soie et sur la coloration des cocons par l'alimentation au moyen de la chica; Mémoire de M. loly 370 — Remarques de M. de Quatrefages sur un passage de ce Mémoire 573 — Sur la maladie de la tache chez les vers à soie ; Note de M. Ciccone 486 — Remarques de M. de Quatrefages i l'occa- sion de cette communication 529 ■ — M. de Quatrefages communique une Let- tre de M. Hcjean sur l'extension en Ita- lie du mal qui frappe l'industrie sérici- cole, et deux Lettres de M. Champoiseau, sur l'étal sanitaire des vers à soie dans la province de Philippopolis 864 — Introduction en France d'un nouveau vers à soie de Chine qui vit sur les feuilles du vernis du Tapon ; Notes de M. Guérin- Méneville 21 et 388 — Hybridation dfs vers k soie du ricin et du ( • Page». vernis du Japon ; Note de M. Guérin- Ménevilte 54 1 — M. Guêrin-Uéneviile met sous les yeux de l'Acadéniiedescoconsdeces vers hybrides. 692 — M. Guérin-JUéneville met sous les yeux de l'Académie plusieurs individus vivants du ver à soie du chêne et un papillon de cette espèce récemment éclos 61 5 — Note sur la maladie des feuilles de mûrier ' et ses rapports avec la maladie des vers à soie j par le même 1 1 5 — M. Geoffroy-Saint- Hilaire présente plu- sieurs écheveaux de soie provenant du ver à soie du ricin. ,. 722 — Note sur la maladie des vers à soie; par M. Broche.. 28 — Sur la composition de la peau des vers n soie; Mémoire de M. Peligot io34 Vision. — Recherches sur la grandeur appa- rente des objets ; par M. Luhimoff. .... 24 — Note sur les couleurs accidentelles; par M. Seguin 198 — Notes sur certaines colorations de la lune et du soleil ; par M. Fournet 189 099 ) Pages. Vision. — Remarques faites à- Toccasion de celte commur-ication; par M. Chevreul : expériences de contraste simultané des couleurs. iç/i — Sur une nouvelle détermination de l'horop- tère;Note/ M. Claparède .566 — M. Ftourens communique les principaux résultats obtenus par M. de ilariini dans ses recherches concernant les effet» pro duits sur la vision par la santon'ine 25y Voir aussi l'article Sanlonine.. VouiEs. — Sur les voûtes en berceau portant une surcharge limitée par un plan hori- zontal ; Mémoire de M. Denfert, présente par M. le Maréchal Vaillant go3 VoïAGES SCIENTIFIQUES. — Exploration de l'Asie Mineure; Lettres de M. de Tchihat- cheff à M. Elle de Beaumont. ... 1 18 et — Sur l'orographie et la constitution géo- logique de quelques parties de l'Asie Mineure et de l'Arménie; Lettres de M. TchihatchefJ à M. d'Archiac. 446 et — Sur la géologie de l'Asie Mineure; Lettre do M. TchihatchefJ k M de V eroeuil. ... 667 2lG 5i5 Xantboxine, matière colorante extraite du Rhamnus frangula (bourdaine); Note de M. Phipson,. i53 Zodiaques. — Mémoire de M. de Paraney sur un zodiaque chaldéen 716 Zoologie. — Etudes sur les mœurs et sur la génération d'un certain nombre d'ani- maux marins ; par M. Coste . 45 — .Sur une nouvelle méthode d'étude pour les Cétacés; Mémoirede M. Eschricht 5i — M. Duméril met sous les yeux de l'Acadé- mie de jeunes crapauds vivants qui lui ont été adressés par M. Jobard, et annon- cés comme tombés avec la pluie.. i5g — Lettres de M. Duparque et de M. Dezau- tière, concernant des pluies de crapauds. 396 — Sur une truite de l'Algérie; Note de M. Duméril fils 160 — Essai de classification des poissons qui forment le groupe des Echénéides ; par le même 374 Zoologie. — Sur un observatoire marin qui va être établi à Great-Yarmouth, comté de Norfolk, pour l'étude des habitudes et in- stincts de certains poissons; Lettre de M. Cory 5o2 — Note accompagnant l'envoi d'une zoologie médicale publiée par MM. Gervais et Van Beneden 656 — Communication de M. Geoffroy -Saini- Hilaire en présentant un spécimen du baleniceps du Soudan yu — Description d'une nouvelle espèce d'aspi- dophore provenant de la Manche de Tar- tarie ; Mémoire de M. Yalenciennes. . . . 1040 — Mémoire sur la bouellie; par M. Lacaze- Dulhiers 1 o56 — Sur l'hypermétamorphose et les mœurs des Méloïdes ; Mémoire de M. Pahre.. . . io63 ( IIOO ) TABLE DES AUTEURS. MM. r«5". ABATE. — Réclamalion de priorité à l'oc- casiun d'une Note de M. Burdel, sur les causes des fièvres de marais 334 ^' 7^^ ACADÉMIE DES SCIENCES, BELLES- LETTRES ET ARTS DE LYON (l') adresse deux nouveaux volumes de ses Mémoires 64 ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE COPENHAGUE (i') remercie pour l'en- voi du I*'' volume des « Suppléments aux Comptes rendus » "34 ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES DE TCRIN (l') remercie l'Académie pour l'envoi d'un exemplaire du tome XV des « Savants étrangers ».. 49' ACADÉMIE ROYALE DES SCIENCES ET LETTRES DE BAVIÈRE (l') annonce la prochaine célébration de l'anniversaire séculaire de sa fondation ... io65 ALCAZAR. — Communication relative au choléra-morbuE 4^9 AI.CIATI. — Note sur sa méthode pour le traitement des vignes malades et la pré- servation de celles qui n'ont pas encore été attaquées de l'oïdium I28et 71a ALIX. — Il Pile constante et économique »... 83o ALMEIDA(d'). — Nouvel appareil stéréosco- pique • 61 AMICO (d'). — Sur les efTels obtenus dans MM. FagM. le poste télégraphique de Palerme, d'une batterie de 26 couples, montée d'après une nouvelle méthode 616 ANDRADD, — Mémoire ayant pour titre : i< Génération et fonctions des comète-. ». 833 ANGLIVIEL. — Découverte de la tache des vers à soie sur diverses chenilles alg ARMAND. — Lettre concernant nne précé- dente communication sur un papier des- tiné à prévenir la falsification des écri- tures (en commun avec MM. Millet et Lamberlon) . , S80 ARNAUDON. — Recherches sur les bois d'amarante 3'2 ARNDTSEN. — Sur la polarisation circu- laire do la lumière dans divers liquides. ^38 AVENIER-DELAGRÉE — Note sur un pro- cédé destiné à augmenter l'intensité lu- mineuse de limage formée dans la cham- bre daguerrienne 3i4 AVRIL. — Lettre accompagnant l'envoi d'un exemplaire des Tables des sinus en par- ties de rayon, dressées par les soins de M. de Prony 3oo AYRE. — Réclamation faite, en son nom, par lord Brougham, à l'occasion d'un passage qui' le concerne dans le Rapport sur le concours pour le prix du legs Brcant (concours do 18J7) 1001 CABINET. — Sur un procédé qui permet d'obtenir, pour un cristal biréfringent, la séparation des deux images par la trans- mission à travers deux faces parallèles ou peu inclinées • 4^^ — Rapport sur le baromètre répétiteur de TA. d'Avout 2.54 — M. Babinet présente, au nom de M. Ed. Seheutc, un spécimen de Tables calculées, stéréotypées et imprimées au moyen de la machine de MM. Georges et Edouard Scheutz 64 B.'\BINET(L.). — Noie concernant les observa- tions météorologiques faites sous sa direc- tion à l'arsenal d'Alger 904 BAER est présenté par la Section de Zoolo- gie et d'Anatomie comparée comme l'un des candidats pour une place varante de Correspondant 976 — M. Baer est nommé Correspondant de ( " MMi Pagci. l'Académie pour Ui Section de Zoologie et d'Anatomie, en remplacement de feu M. Temminck g84 BAILLON. — Etude générale du groupe dos Eupborbiacées i47 BALARD. — Rapport sur un Mémoire de M. Fernel, intitulé : « Sur l'absorption et le dégagement des gaz par les dissolu- tions salines et par le sang » 'iOO — A l'occasion d'uue Note de M. Roussin, concernant l'action du chlorure de soufre sur les huiles, M. Balatd déclare que des résultats semblables ont été obtenus par M. Peira 878 BALBIANI. — Recherches sur les organes générateurs et la reproduction des Infu- soires dits polygaslriques 383 HALLESTRIERI. — Noie sur la destruction de l'aberration de sphéricit/S dans les len- tilles sphériques 657 BARTHEZ. — Sur la mortalité par le croup; remarques à l'occasion d'une communi- cation récente de M. Bouchut 828 BAUD, — Nouvelles études sur les corps gras phosphores extraits de la moelle allongée des Mammifères herbivores 796 BAUDOUIN. — Mémoire sur les moyens de prévenir les difficultés que présente l'im- mersion du câble télégraphique sous- marin 60 BATJDRIMONT (A). — Observations relatives aux comètes 617 BEAXJVAIS (de). — Du défaut d'élimination des substances odorantes par les urines dans la maladie de Bright. . 641 BAUWENS. — Certificats destinés à prouver l'efficacité do son élixir anticholérique. . 833 BEAU. — Sur les papilles de la langue 612 BEAU DE ROCHAS (Alp.) et Pu. Breton.— De la pose et de la conservation des télé- graphes électriques dans les mers pro- fondes 1062 BEÇH AMP et Saint-Pierre. — Sur la réduc- tion de la nitrobenzine par î'éthylate de soude 924 BECKETT. — Méthode de traitement du choléra-morbus 116 BECQUEREL. — Emploi des courants élec- triques pour la mesure des températures; remarques à l'occation d'une Note récente de M. Bautan j3 — Du thermomètre électrique et de son em- ploi pour la détermination de la tempé- rature de l'air, de celle de la terre et des végétaux 717 et ■^^5 — M. Becquerel déclare, au nom de la Com- mission chargée de l'examen d'une com- munication de M. Eugène Lacombe, que CI ) MM. Pages. ce travail n'a pas été trouvé de nalure à devenir l'objet d'un Rapport g^^ — M. Becquerel est nommé Membre de la Commission du prix Bordin pour i858.. lO BECQUEREL (EoM.). — Effets lumineux qui résultent de l'action de la lumière sur les corps io5 BELHOMME. — Note sur une matière colo- rante extraite des capsules du Paulownia imperialis 214 BERIGNY. — Mémoire concernant les obser- ' • vations ozononiétriques et météorologi- ques faites en Crimée au milieu des cam- pements et des ambulances gl^r BERJOT. — Formule d'un liquide propre à amalgamer par simple immersion les zincs des piles électriques U73 BERNARD (Cl.). — De l'innuence de deux ordres de nerfs qui déterminent les varia- tions do couleur du sang veineux dans les organes glandulaires 3 j5 — Détermination, au moyen de l'oxyde de carbone, des quantités d'oxygène que contient le sang veineux des organes glandulaires à l'état de fonction et à l'élat de repos 3g3 — Dépôt d'un paquet cacheté 85i — M. Bernard présente, au nom de M. De- vay, un « Traité spécial d'hygiène des fa- milles, particulièrement dans ses rap- ports avec le mariage et les maladies hé- réditaires » la^ BERTHELOT. — Sur le mélézitose, nouvelle espèce de sucre 22} — Sur la transformation en sucre de divers principes immédiats contenus dans les tissus des animaux invertébrés 327 — Sur plusieurs alcools nouveaux 362 — Sur la série camphénique 266 — Nouvelles remarques sur le soufre 910 BERTH|. — Sur la rotation électro-magné- tique des liquides . 307 — Réponse à une réclamation de priorité adressée, à l'occasion de cette communi- cation, par M. Warlmann 523 BERTRAN D — Noie sur la surface des ondes. 8i ; — Rapport sur une Note de M. Passât, rela- tive à la « Théorie des forces centrales», gS — Rapport verbal sur le « Recueil d'inté- grales » publié par M. Bierens de Haan, . 4-^4 — M. Bertrand est nommé Membre de la Commission du grand prix de Mathéma- tiques (question concernant la démons- tration d'un théorème donné par Legeo- dre) 723 BIERENS DE HAAN. — Lettre concernant SCS Tables d'intégrales définies 390 ( I. HH. . Pag<»- — Rapport verbal sur ces Tables; Rappor- teur M. Bertrand . • t^1!^ BILLOD. — Sur une variété de pellagre propre aux aliénés 27 — Ramollissement général ou partiel de la substance blanche de la moelle épinière chez les aliénés pellagreux ôia BTOT. — Sur une dissertation de M. Eugenio Albéri, intitulée : Dell' orologio a pen- dolo di Galileo Galilei 4^3 — Remarques à l'occasion d'une Note de JI. Chacornac sur les apparences de la comète de Donati 6o5 — >I. Biot fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de ses u Mélanges scientifi- ques et littéraires » 534 — D'une série d'arlicles qu'il a fait paraître dans le « Journal des Savants » sur le procès de Galilée 77/1 — Kt d'un exemplaire de l'article qu'il a pu- blié dans le 0 Journal des Savants w sur la question de l'application du pendule aux horloges 94^ — M. Biot, l'un des Commissaires désignés pour l'examen d'un Mémoire de M. de Pnravey sur un zodiaque chaldéen, expose les motifs qui ne lui permettent pas de faire partie de cette Commission 835 BLANCHARD (Emile). — Sur le grand sym- pathique chez les animaux articulés,,,. 992 BLANCHET. — Extraction d'un fragtfient de verre qui avait séjourné neuf ans sous la peau du visage. — Deuxième fragment extrait à une époque postérieure. 298 et 444 BLANCHET. — Sur l'éducation à donner aux sourds-muets et aux aveugles sans les séparer des familles 56fi BOBIERKE. — De l'altération, à la mer, des iloublages en laiton des navires ., . 35- BOBLIN. — Dispositif au moyen duquel on obtient, d'une seule image photograpW- que, la sensation d'un corps eu relief. . . 444 BOESCH. — Sur l'emploi que pourrait faire l'industrie des substances tomenteuses fournies par les fleurs des saules et par colles de la massette (O'/'Afl) 358 BOILEAU DE CASTELNAU. -Tempéra- tures observérs pendant les dix premiers jours de novembre, dans la période de 1825 à i85;, comparées à celles des dix premiers jours de novembre i858 833 BONNAFONT. — Sur les osselets de l'oreille et sur la membrane du tyiripan 614 BONNET (A.). —Du redressement immédiat et de la cautérisation sous le bandage amidiinné dans le traitement des tumeurs blanches des articulations 281 102 ^ MM. Pages. BONNET. — Noie sur une variété do poules domestiques, la poule sans croupion... 277 BONNET. — Mémoire sur une matière colo- rante extraite de l'orseille, et désignée sous le nom de n pourpre française » (en commun avec MM. Guinon et Marnas).. 214 BONPLAND. — Sa mort est annoncée à l'Académie dans la séance du i i juillet. . l^') — Renseignements sur ses collections et ses manuscrite, fournis par M de Humboldl. 46' — Lettre de M. Jolj' sur le même sujet 741. BOSSANGE (Hect.) transmet plusieurs ou- vrages et opuscules publiés par l'Inslitu- tion Smithsonienne de Washington et par diverses .Sociétés savantes auiéri- caines 734 BOUCHÛT. — Recherches sut un nouveau symptôme du croup, servant d'indication à la trachéotomie . . i.'>7 — Sur une nouvelle méthode de traitement du croup par le tubage du larynx. ..,.,.. 47^ — Mémoire sur la mortalité du croup à do- micile et dans les hôpitaux de Paris, de 1826 au É 5 septembre 1 858 5o8 — .Sur une nouvelle méthode de traitement de l'angine couenneusc 610 — Sur l'albuminurie dans le croup et dans les maladies couenneuses (eu commun avec M. G.-S. Empis) 700 — Statistique de la mortalité par le croup. Remarques à l'ocasion d'une. communi- cation récente de MM. Roger et Sée 793 BOUISSON ( J. ). — De l'utilité de la ventila- tion des plaies et des ulcères 534 BOUQUET. — Mémoire sur la théorie des équations 85i et 953 BOURGEOIS. — Sur la multiplication ex- cessive des campagrtols dans le canton de Monlbarrey (Jura) 2i3 BOUSSINGAULT.— Nouvelles observations sur le développement des heliaiithus sou- mis à l'action du salpêtre donné comme engrais 807 — M. Boussingauli met sous les yeux de l'Académie des flèches empoisonnées par le curare 85i — M. Doussingault communique une Lettre de M. Milleroux sur la composition de ce poison 85 1 — M. Boussingauli présente la troisième par- tie des recherches de M, Quijano sur la hauteur de l'atmosphère S3o BOUTAN. — Note sur l'emploi des courants ihermo-éleclriques pour la mesure des températures '. 74 BRETON (Ph.) et Beau de Rocuas, — Ue la pose et de la conservation des télégra- phes électriques dans les mers profondes, 1062 ( > MM. Pagch. BREVARD. — Nouveau modo île sauvetage applicable aux bâtiments du commerce et de l'Etat 1064 BRIOSCHI. —Sur la théorie de la transfor- mation des fonctions abéliennes 3io — Sur diverses équations analogues aux équations modulaires dans la théorie des fonctions elliptiques.. 3I7 BROCHE. — Note sur la maladie des vers à soie.. 28 BRONGNIART présente une Note de M. Go dion sur l'jEgilops irilicoîdes ... 124 BROUGHAM (lord) demande, au nom de M. le IT' AjTf!, la rectification d'un passage qui concerne ce médecin dans le Rapport sur le concours du legs Bréanl fait à l'.Acadé- mie le 3i mai i858 . 1001 BHXJHNS. — Sur la comète périodique de Brorsen at) — Lettre touchant diverses comètes 64 io3 ) .587 83a BUDGE. — Sur un second contre spinal du nerf grand sympathique — Sur la croissance des muscles BUISSON (J.). — Note sur la Hèvre puerpé- péralc ■ BULARD. — Note accompagnant Jes figures de la comète de Donatl observée à diffé- rents jours 5oi — Seconde série de ces dessins accompagnée d'une Note de M. Faye G19 BULl, (Edc). — Mémoire sur le choléra- morbus 65; BURDEL. — Réponse h une réclamation de priorité soulevée par M. Abaie, concernant les causes des fièvres paludéennes.. . . ^lô BUSSy présente une Note de M. Loir, sur Parsenic qui se trouve en quantité appré- ciable dans les divers laitons fournis par le commerce 126 CALANDRELLI. — Note sur le mouvement propre de Sirius en distance polaire. . . . f8 CALIGN"Ï (A. de). — Moyen de diminuer les inconvénients des réservoirs d'air dans les pompes qui élèvent l'eau à de très-gran- des hauteurs Sao — Lettre concernant l'application fajte en grand par un gouvernement étranger d'un appareil hydraulique de son invention . fii6 CAILAUD.— Procédé pour obtenir des électro- aimants en iér doux et les conserver tels. 5i3 ■GALLIBURCÈS (P.). — Influence de la cha- leur sur les manifestations de la contrac- lilité organique 638 CALVERT et Johsso."i. — Sur la conduc- tibilité de la chaleur par les métaux et leurs alliages .... 10P9 CARBONNEL. — Sur la création de bancs d'huîtres artificiels ... C3 et 2i-j CARON et H. Sainte-Claire Deville. — Mé- moire sur l'apatite, la wagnérite et quel- ques espèces artificielles de phosphates métalliques (,85 CARUS est présenté par la Section de Zoolo- gie et d'Anatomie comparée comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 9-5 CASELLI (A.). - Sur les maladies de l'Al- gérie 91 5 CASTILLON. — Sur un baromètre construit par lui en 184», et qui lui paraît offrir de grands rapports avec celui de M. de Celles -06 C. R., i858, 2""' Semestre. (T. XLVII.) CASTILLON. — Note sur la constitution des comètes et des forces qui président h leur mouvement . . 1077 CASTORANI. — Lettre concernant ses re- cherches sur les maladies des yeu\...... 712 CATALAN (E.). — Sur une application de la formule du binôme aux intégrales culé- riennes 545 — Note sur la théorie des équations 79- — Note sur une fonction homogène entière. 1073 CAZENAVE(N.).— Analyse de son Mémoire sur le tremblement des mains .i^(i CELLES(ue). — Nouveau baromètreà mercure. 543 CHACORNAC. — Observations de la co- raètede Donati, du 1 1 seplombreau 120c- tobre 5i4, 594 et 622 — Note sur les taches solaires io6(i CHARGÉ U'AFf AIRES D'AUTRICHE (le) transmet, au nom de M. Bernard Krauss, un exemplaire complet de la « Gazette générale de Médecine de Vienne pour l'année 1837 » 4}5 CHASLES est nommé Membre de la Commis- sion du grand prix de Mathématiques (question concernant la démonstration d'un théorème donné par Legendrc). . . . 723 CHATELAIN. — Note sur un procédé pour la désinfection des tonneaux à bière... . io65 CHEVREUL. — Note sur quelques expérien- ces de contraste simultané des couleurs. 19^) — Remarques sur les coideurs du sang et leur placcdansla gamme chromatique 253 — M. Chevreul présente, an nom de M. Niepce 146 ( I' MM._ Pages. de Saint-Viclor, un « Mémoire sur une action de la lumière restée inconnue jus- qu'ici », et, à cette occasion, communique quelques remarques concernant diverses circonstances de l'action chimique de la lumière sur les corps 1002 et 1006 — M. Chevreul demande, au nom de la Com- mission des Arts insalubres, que deux Mémoires de M. Pietra-Santa, qui lui avaient été soumis, soient renvoyés au concours pour les prir de Médecine et de Chirurgie 955 CHOUMARA. — Explication physico-malhé- malique du phénomène lumineux appelé queue des comètes 667 CICCONE. (A.). — Sur les maladies des vers à soie. . . 486 CIVIALE, en offrant la troisième édition de son Traité pratique sur les maladies des organes génito-urinaires, présente des re- marques sur les précautions à observer dans le traitement de ces maladies 63o CLAPARÉDE (E.) — Sur une nouvelle dé- termination de l'horoplère ... 566 CLAPEYRON est nommé Membre d'une Commission chargée de constater les ré- sultats acquis à la science et reconnus utiles dans la pratique, relativement à diverses questions qui intéressent l'art des constructions 44^ CLAUDET. — Mémoire sur un instrument désigné sous le nom de « stéréomono- scope » 63 CLAVIJO. — Mémoire sur la vitesse de ro- tation des planètes a38 CLOËZ. — Transformation de l'azote des matières azotées en nitrate de potasse (en commun avec M. Ern, Guignet).. , . ^ 710 " Nouveaux faits relatifs aux divers états du soufre et à la combinaison directe do cet élément avec l'hydrogène naissant 819 CLOQUE r (J.). — Observation sur une af- fection calculeuse d'un jeune Yak 184 — Rapport sur un Mémoire intitulé : a Re- cherches sur le développement des dents et des mâchoires »; par M. PfalalisGuillol, 8gb — Remarques à l'occasion du Rapport fait ht 04 ) Pages, l'Académie sur la statue représentant un homme écorché, exécutée par M. Lami. . 779e' 781 — M. /. Clocjuel présente au nom de M. Bou- chut des recherches sur un nouveau symp- tôme du croup 167 — Et, au nom de M. Baud, un Mémoire sur les corps gras phosphores obtenus de la moelle allongée des herbivores 795 COINZE, — Rapport sur deux Mémoires de M. Coinze, concernant des moyens suppo- sés propres à accélérer les projgrès en agriculture; Rapporteur M. Piyen 98 COLIN. — De la détermination expérimen- tale de la force du cœur i55 — Note en réponse aux remarques faites par MM. Poiseuille et Lejori sur son travail concernant l'origine du sucre du chyle. . 334 COQUAND est présenté par la Section de Mi- néralogie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant .... 834 CORDIER communique une Lettre de M. ter- meiie sur les granités des Pyrénées et de la Haute-Garonne 1 20 CORENWINDER (B.). - Sur l'assimilation du carbone par les feuilles des végétaux.. 483 CORY. — Lettre relative à un observatoire marin pour l'étude des habitudes et des instincts des poissons 5o2 COSTE. — Etudes sur les mœurs et sur la génération d'un certain nombre d'ani- maux marins 45 COUERBE. — Sur la constitution des eaux du sol et du sous-sol i56 COULVIER- GRAVIER. - Sur les étoiles fi- lantes périodiques du mois d'août 309 — Sur les étoiles filantes de la nuit du ta au i3 novembre 800 CRAMOISY. -■ Note sur des appareils pour bains inte. r. îs 5i'j CRUZEL. — t.c'e sur les circonstances dans lesquelles se produit une illusion d'opti- que singulière 8ot CUIT. — Modèle et description d'un nouveau frein pour les véhicules marchant sur che- mins de for i58 CUNQ. — Note concernant la règle à calcul, agg D D'ALMEIDA. VoiràA/i7ic;da(«p;c(z dépose un paquet cacheté. .. . t)8 — M. Despretc en sa qualité de Président de VAcadémie la consulte pour savoir quand aura lieu la séance qui tomberait le jour de la Toussaint . . 629 — .M. le Président annonce que les tomes XLV et XLVl des « Comptes rendus » sont en distribution au Secrétariat 12961 717 — M. le Président rappelle à l'Académie qu'elle aura à s'occuper de compléter la liste de ses Correspondants 717 — M. le Président présente, au nom du tra- ducteur, M. l'abbé Moigno, la deuxième édition françaised'un ouvrage de M. Bre- wer, intitulé ; « Clef de la science i> 29 — M. le Président présente, au nom de l'au- teur, M. Boutan, une Note sur l'emploi des courants électriques pour la mesure des températures 74 — Au nom de M. Bemak, un ouvrage sur In galvanothérapiedes nerfs et des muscles. 694 — Au nom de M. And'nori, le premier volume des «Archives météorologiques de l'Italie centrale » 707 — Au nom de M. F. Billet, le premier volume d'un « Traité d'Optique physique » 1000 — Enfin au nom de M. Guerry, un travail inédit sur la statistique morale de l'An- gleterre comparée avec la statistique mo- rale do la France io55 — M. Despretiesi nommé Membredela Com- mission du prix Bordin if) DESSAIGNES. — Note sur on acide obtenu par l'oxydation de l'acide roalique 76 DEZAXJTIÉRE. — Lettre relative aux pluies de crapauds 276 ( • MM. Pages. DIRECTEUR DU DEPOT TOPOGRAPHI- QUE DE LA GRANDE-BRETAGNE (le) annonce renvoi du Rapport sur la triangulation principale do royaume uni de la Grande-Bretagne et de l'Ir- lande 734 DIRECTEUR GÉNÉRAL DES DOUANES ET DES CONTRIBUTIONS INDIREC- TES (i,e) adresse un exemplaire du Ta- bleau général du commerce de la France avec ses colonies et avec les puissances étrangères pendant l'année iSSj, et nn exemplaire du Tableau général du mou- vement du cabotage pendant la même année 5i3 et 1001 DOIN. — De la fièvre typhoïde cholériforme et du choléra asiatique 23 DOMERC. — Extirpation d'une amygdale tu- méfiée dans un cas d'angine avec forma- tion,de fausses membranes : guérison.. . 704 DONATI. — Description sommaire des appa- rences de la grande comète de i858, ... 660 —-Observations de la comète découverte^ le 5 septembre, par M. Tutile 663 DONN"ï (F.). — Détermination du cuivre dans les farines et dans le paiu 56a DOURY. — Nouvelle rédaction de son Mé- moire intitulé : « Projet de langage uni- versel de la numération « l^1•J DUBOIS. — Nouveau compas servant à déter- miner la déviation produite à bord sur los aiguilles aimantées par les fers du na- vire 954 DUCHENNE, de Boni.ocNE. — Sur l'ataxie lo- comotrice progressive SSg DUCUOCQ. — Sur un nouveau système de paratonnerres 157 DUCROS.— Lettre concernant son système de direction des aérostats 86 DL'FOSSÉ. — Sur la voix des poissons gi6 DUHAMEL. — Sur la température des liqui- des en mouvement 5, 12g et 176 — M. Duhamel est nommé Membre de la Commission du prix Bordin 16 DUJARDIN. — .Sur l'emploi de I» vapeur d'eau pour éteindre les incendies à bord des navires à vapeur 6o3 — Lettre sur l'emploi de la vapeur d'eau dans un cas d'incendie survenu récemment à Lille 1077 DUMAS. — Mémoire sur les équivalents des corps simples 1036 — Rapport sur un procïdé chimique pour l'extniction du calcium, soumis & l'Aca- démie, par MM. LièsBodait elJobin. . , . 676 — M. Dunifli demande qu'un travail de M. De- vay sur les maladies héréditaires soit ren- voyé à titre de renseignement à la Com- 106 ) mission chargée d'étudier diverses ques tions relatives aux sourds-muets. ...... — M. fluoMîprésenloun MémoiredeM.C/au- àet sur un instrument désigné sous le nom de « sléréomonoscope » — M. Dumas présente des échantillons d'é- toffes teints par M. Boutarel, au moyen de la murexide — Et un Mémoire de MM. Guinon, Marnas et Bonneiy sur une matière colorante pour- pre extraite de l'ovseille . — M. Dumas communique une Lettre de M. Pasteur sur de nouveaux faits concer- nant la fermentation alcoolique . . — Et l'extrait d'une Lettre de M. Hermann CoUmann sur le valérianate d'atropine cristallisé DUMERIL communique l'extrait d'une Lettre de M. iobard sur une pluie de crapauds. Remarques faites par suite de celte com- munication. M. Duméril met sous les yeux de l'Académie quelques-uns de ces cra- pauds vivants «. — Remarques à l'occasion du Mémoire de M. Leclerc, sur la caprification chez les . Kabyles — Remarque» à l'occasion d'une Lettre de M. Lamarre-Piaquot sur les mœurs des Ophidiens et l'incubation des œufs chez certaines grandes espèces — Rapport sur un Mémoire de M. Léon Sou- beiran, ayant pour titre : « Recherche» sur la structure de l'appareil à venin de la vipère 1 — Rapport sur un Mémoire de M. Ch. Lespès, relatif à l'appareil auditif des insectes... DUMÉRIL FILS.— Note sur une truHe de l'Ai- Pages . 127 63 gerie. — Essai de classification des poissons qui forment le groupe des Echénéides DUPARCQUE. — Sur les pluies de crapauds; rappel d'une communication faite le 27 octobre i834 DUPPA et Perkin. — Recherches relatives à l'action du brome sur l'acide acétique. DURAND. — Sur les phénomènes éicctriquesde rotation observés par MM. Fearn elGore. DURAND, DE Llnel. — « Nouvelle étude sur les attractions moléculaires et géné- rales ». . . . a3 et — Mémoire intitulé « Théorie des comètes ». DURET. — La Commission chargée de l'exa- men d'un Mémoire de M. Duret, sur l'u- tilisation des tiges de maïs, déclare que, dans son opinion, il n'y a pas lieu d'es- pérer les résultats avantageux que se pro- met l'auteur DUROCHF^R est présenté par la Section de 63 214 loi I 4.7 159 30 1 526 636 681 160 374 276 1017 73V! i56 904 Minéralogie, comme Tiin des candidats pour une place vacante de Correspondanl. 8Î4 — M. Durocher est nommé Correspondant de l'Académie, pour la Section de Minéra- logie 85 1 ( 'IO7 ) Page» MM. PagM. — M. Durocher adresse ses reraerctmcnls à l'Académie 883 DUYCKER. — Communication destinée au concours pour le prix du legs Bréant. ... Cî EDWAROS (Milne) fait hommage à l'Acadé- mie de la 1" partie du tome UI et do la 1" du tome IV de ses a Leçons sur la Physiologie et l'Anatomie comparée de l'homme et des animaux » i45 et 979 — M. M. Edwards présente deux Mémoires de M. Lacaze-Duthiers, sur l'anatomie des Mollusques 29 et 261 EISENMANN. — Réclamation de priorité à l'égard de M. Burdel, pour son Mémoire sur les causes de l'impaludation 617 ÉLIE DE BEAU MONT communique une Lettreque luiaadressée M. de Quatrefages en réponse à des remarques critiques dont sa communication du 26 juillet i858, sur les maladies des versa soie, a été l'objet de la part de M . Ciccone SSg — Et une Lettrede M. Petit sur l'aérolitho de Montrejeau. ., . , io53 — M. Élie de Beaumont présente, au nom de M . Eudes DeslongchampSy un « Essai sur les plicatules fossiles du terrain du Cal- vados » et, au nom de M. Rausmann, deux opuscules : l'un « Sur les minéraux dépo- sés par des sources, qu'on trouve associés aux basaltes de la Verra et de Fulda »; l'autre « Sur l'induence qu'exerce sur l'architecture la nature des pierres ». . . . 16 — M. le Secrétaire perpétuel appelle l'atten- tion de l'Académie sur un Mémoire im- primé, de M. Statkowski, conaeTO&ni les inondations . 28 — M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom duGureau des Longitudes, un exemplaire de l'Annuaire pour l'année 1859; et au nom de MM. Malaguii et Durocher, un exemplaire de leurs «Recherches sur la ré- partilion des éléments inorganiques dans les principales famillesdu règne végétal » f)l^Q — M. \g Secrétaire perpétuel met sous les yeux de l'Académie le tome XV des «Mémoires des Savants étrangers » 287 — M. le Secrétaire perpétuel appelle l'atten- tion de l'Académie sur plusieurs ouvrages et opuscules scientifiques et littéraires adressés par l'Université de Christiania, et par la Société royale Mes Sciences de Trondbjem ; 3oo M . le Secrétaire perpétuel^ en présentant au nom de M. Ai-ril, directcurde l'Ecole des Ponts et Chaussées, un exemplaire de la Table des sinus en parties de rayon, dres- sée par les soins de M. de Prony, donne lecture de la Lettre qui accompagnait cet envoi Sno En présentant un Mémoire de M. l'aleo- capa, sur la navigation du Danube, M. le Secrétaire perpétuelVit l'extrait d'une Let- tre de M. Mcnabréa, qui accompagnait l'envoi de-cet ouvrage 389 M. Élie de Beaumontj à l'occasion d'une Lettre de M. Pentland, sur un nouveau gisement de mammifères fossiles récem- ment découvert en Angleterre, présente quelques remarques sur l'ancienneté de.lii couche qui renferme ces débris. — Notice de M. Pentland, sur la géologie des envi- rons de Rome 955 et 957 M. Élie de Beaumont l'ait, d'après sa cor- respondance privée, les communications suivantes : Sur l'orographie et la constitution géologi- q ue de quelques parties de l'Asie Mineure; Lettres de M. P. de Tchihatchef. ii8et 'Ji6 Sur les soulèvements du massif de Milia- nah. — Sur l'âge géologique du système du Vercors. — Sur le système de monta- gnes du Mermoucha et sur le terrain sahe- lien. — Sur les divisions du terrain miocène; Lettres de M. A. Pomel. 107,479, 852 et 949 Sur les sources minérales de Plombières ; Lettre de M. Jutier au Sur la véritable nature d'une gemme pré- sentée à tort comme un diamant; Lettre deM. Haidinger 286 et 389 Sur les mines d'or de la Caroline; Lettre de M. Jackson ; coup d'oeil sur les tra- vaux de l'auteur concernant la chimie agricole dg Sur la découverte de la cinquante-qua- trième petite planète, par M.Goldschmidi; Lettre de cet observateur 445 Sur un régime des eaux destiné à prévenir les inondations ; Lettre de M. Maille. . . . 86» M. Êlie de Beaumont fait hommage à l'A- cadémie, au nom do M. Plana, d'un opu»- ( lî «m. Page». cule sur le procès do Galilée, et présente une. Note imprimée de M. Biewsler, rela- tive à des articles insérés en i^Sîdana un journal écossais, où se trouveraient con- tenues en germes l'invention du télégra- phe électrique et celle de l'éclairage par le gaz extrait de la houille io55 — M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de M. Zantedeschi, un opuscule sur la mesure des limites de la sensibilité nervo-musculaire de l'homme, compara- tivement à sa force mécanique, et cinq opuscules sur l'héliographie. ... 117 et 617 — Et, au nom de M. Forbes, un Mémoire sur quelques propriétés que présente la glace près de son point de fusion : ana- lyse des principaux traits de cette publi- cation 367 — M. le Secrétaire perpétuel signalei parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance de diverses séances, les ouvrages suivants : — Monographie des terrains tertiaires des environs du Parana, par M. Dravard, , . 29 — Mémoire sur la cristallisation et la struc- ture intérieure du quartz, par M. Des Cloizeaux 29 — Etudes sur la géographie botanique de l'Europe, et on particulier sur la végé- tation du plateau central de la France, parM. H. Lecoq, tome IX ai6 — Monographie des gomphines, par M. Selj's Longchamps. — Revue des Sciences et des Lettres, première livraison d'une publica- tion faite au Chili .... 3oi 08 ) ■M- Pag». — Recherches sur les poissons fossiles de la Sicile, par M. Gemellaro 389 — Mémoires sur les mines et sur la géologie du Portugal, par M. Carlos Ribeiro, t. I. . t\QO — Recherches sur les lois du développement du monde organique pendant la période de formation de l'écorcc du globe ter- restre, par M. Bronn. — Pensées sur la consistance et la densité de la croûte so- lide du globe, par M. Belli. — Lois de la croissance dans l'espèce humaine, par M. Liharzig. — Exposition des phénomè- nes célestes les plus remarquables, par yi.Vaughan 544*1 ^V> — Monographie de la canne à sucre de .la Chine. ou sorgho sucré, par M. Sicard, tome II 86) — Les inondations en France depuis le vi« siècle jusqu'à nos jours , par M. H. Cham- pion lo65 EMPIS (G. -S.). — Sur l'albuminurie dans le croup et dans les maladies couenneuses (en commun avec M. Bouchut) 700 ENCKE. — Recherches sur la comète à courte période 3o2, 763 et io5o — M. Encke adresse, au nom de l'Académie de Berlin, des remercimcnts pour l'envoi d'une nouvelle série des « Comptes ren- dus ». et transmet les Mémoires et les Comptes rendus de cette Académie pour 1857 658 ESCHRICHT. — Sur une nouvelle méthode de l'étude des Cétacés 5 1 EYSSARTIER {M""'^. — Communication relative au concours du legs Bréanl. ... i58 FABRE. — Sur l'hypermétamorphose et les mœurs des Méloïdes io63 FAURE. — Analyse de son ouvrage intitulé : « Le chloroforme et l'asphyxie » 706 FAUVEL(Edsi.). Lettre relative à divers Mé- moires présentés par M. Landais (écrit à tort Langlois), en i855, i856 et 1857. . . . 1076 FAVRE(Alph ). — Sur les terrains liasiqueet keupéricn de la Savoie 5i8 FAVRE (P.-A.). — Snr les résistances dans la pile voltai'que Sgg FAYE. — Noteaccompagnant la présentation de dessins de M. Bulard, sur la comète de Donali C19 — Réponse à des Remarques faites à l'occa- sion de cette communication j par M. Le Verrier > C74 FAYE. — .Sur les comètes et sur l'hypothèse d'un milieu résistant 836 — Note sur la figure des comètes et sur l'ac- célération de leurs mouvements, précédée d'une réponse aux critiques faites à l'oc- casion de sa précédente communication, par M. Le Verrier 894 et gîg — Sur la figure des comètes et sur l'accéléra- tion de leurs mouvements 1043 — M. Fa}-e présente une Note de M. Porro sur la lumière cométaire 878 FENNINGS. —Sur la nature et le traitement du choléra-morbus et de plusieurs autres maladies épidémiques 3oo FERGUSON. — Observations faites à Was- hington de la comète de Oonati ai6 FERMOND (Ch.). — Faits pour servir à l'histoire générale de la fécondation chez ( ' MM. P«gei.. les végétaux : moyens particuliers qu'em- ploie la nature pour la fécondation de cer- taines espèces. — Théorie mécanique de la prdfloraison et de la floriiison.. 855 et loSg FERNET. — Sur l'absorption et le dégage- ment des gaz par les dissolutions salines et par le sang. (Rapport sur te Mémoire; Rapporteur M. Bdfard.) aoo FILHOL. — Analyses du lait de brebis ap- partenant à différentes races (en commun avec M. Jo//) Joi'î FLÉCHY demande et obtient l'aulorisalion de reprendreun Mémoire sur les bicarbo- nates de chaux présenté par lui en i856 1077 FLOURENS. — Nouveaux détails sur le nœud vital 8o3 — M. le Seer" V' Marshal Hall, de- mandant l'ouverture d'un paquet ca- cheté déposé par son mari en juillet i855 734 — M. le Secrétaire perpétuel communique une réclamation adressée par lord Broug- ham, au nom de son compatriote M. Ayre, 'O9 ) «>i. ■ Pâ|n. pour une inexactitude dans la partie qui le concerne du Rapport sur le concours de i8')7, pour le prix du legs Bréant looi — M. le Secrétaire perpétuel présente, au n^m de MM. Gide et Barrai, le tome XIV des oeuvres de F. Àrago ; et au nom de M. de Blosseville, un exemplaire de « l'Histoire de la colonisation pénale et des établisse- ments de l'Angleterre en Australie» 1000 et looi — M. le Secrétaire perpétuel présente, au nom de lord Brougham, deux discours : l'un sur lalittéralure populaire, prononcé àLivcrpool; l'autre, prononcé à Gran- tham, à l'inauguration du monument de Newton ' 734 — M. le Secrétaire perpétuel fait hommage à l'Académie, au nom de M. Hollard, d'un opuscule intitulé : « Etudes sur les Gym- nodontes, et en particulier sur leur os- téologie et sur les indications qu'elle peut fournir pour leur classification» Sç^ — Et au nom de M. de Nordmann, des deux premières livraisons de la Paléontologie de la Russie méridionale. 335 — M. le Secrétaire perpétuel appelle l'atten- tion sur un Mémoire de M. Reina, de Ca- tane, relatif aux fractures compliquées. . 64 — M. le Secrétaire perpétuel aignaie, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, un opuscule de M. de Martini, concernant les effets produits sur la vision par la santonine, et donne de vive voix une idée des résultats observés par le sa- vant médecin napolitain aSg — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance de diverses séances les ouvrages suivants : Mémoires de l'Académie des Sciences de Bordeaux, tome VU 64 — Journal d'histoire naturelle, publié à Pra- gue ; par M. Purkyne et Krejcl 1 5g — Annales télégraphiques, i«''numéro— Exa- men des méthodes de traitement contre la maladie de la vigne; par MM. Lessona et Àbbene 336 ^otice historique sur Vianeo et sur la mé- thode auloplastique italienne ; par M. D. de Luca. — Observations sur une aurore boréale observée dans le royaume do Na- ples; par M. Mazarella. — Nouvelles re- cherches sur l'origine de la forme des os; par M. Fick 658 FONSSAGRIVES. — Sur un cas d'ectromé- lie hémimélique complète 110 — Anatomie d'un monstre humain sycépha- lien et synote 1064 1 1 MM. Pages, FONVIELLE — Pile constante et cconomi- qùeà dégagement de chlore (en commun avec; M. Humhert) Sag — Sur l'action dcpolarisante de l'eau oxygénée (en commun avec M. Dehérain) i4g FOUCAULT. — Télescopes en verre argenté; miroirs à surfaces ellipsoïde et parabo- loïde de rcvolulion; application au ciel. . 2o5 — Description des procédés employés pour reconnaître la configuration des surfaces optiques g.58 FOURNET. — Notes sur certaines colorations de la lune et du soleil 189 FR.4P0LLI. —Transformation de l'aldéhyde en acétal (an commun avec M. Wurte).. . 4 '8 .0)' "M- Pag«. FREMY. —Recherches sur les sels de chrome. 883 FRIEDEL. — Sur la production des acétones miites 552 — Produits de l'oxydation des acétones 921 et 973 FRITZSCHE. — Note sur les combinaisons de carbures d'hydrogène avec l'acide pi- crique 723 FROGIER. — Notes destinées au concours pour le prix du legs Biéant 3.58 et gîS FROMENT. — Méthode pour la reclilication des machines à diviser les instruments de mathématiques et d'astronomie 1062 GAFFNEY. — Note destinée au concoi/rs pour le prix du legs liréant gii GAND. — Questions relatives aux comètes: supplément manuscrit à un opuscule pré- cédemment adressé 833 GAUDINET, écrit à tort pour Gaume. Voir à ce dernier nom. GAUGAIN (J.-M.). — Sur la propagation de • l'électricité à la surface des corps iso- lants 735 et 869 GAUME, écrit, par suite d'une signature peu lisible, Gaudinet. — Méthode de conser- vation des épreuves positives photogra- phiées 239 et 279 GEOFFfiOY-SAINT-HlLAlREmet sous les yeux de l'Académie un spécinaen du ba- léniceps du Soudan, et présente plusieurs écheveaux de soie obtenus du ver du ricin . . ,. 721 et 723 — M GeO; — Lettre concernant la 56" petite planète dé- couverte le 9 mars i85; 697 GORGEU (A.). — Note sur la coloration des sels de manganèse et sur l'oxalate de manganèse 929 GOSSELIN. — « Etudes hémoscopiques ».. ro63 GRIMAUD, DE Caix. — Lettre concernant ses procédés pour la conservation du lail 524 GUÉRIN-MÉNEVILLE. - Sur la maladie des feuilles de mûrier dans ses rapports avec les maladies des vers à soie ....... iij — ]M. Guc'/-iH-3/e;(('t'/7/e présente des papillons vivants de l'espèce de vers à soie qui vit sur le vernis du Japon, et, plus tard, des chenilles et des cocons de la même es- pèce 22 et 2S8 — Hybridation des vers à soie du ricin et du ( • ■a. l'ages. vernis du Japon : cocons provenant de ces hybrides 54i et 692 M. Guérin-iléneville met sons les yeux de l'Académie quelques inilividus du ver à soie du chêne et un papillon récemment éclos '. fi'S GCERUY. — Slalislique morale de l'Aiiglc- terro comparée avec la staiisUque morale de la France io55 GUKiNET (Er.)- — Transformation de Pa- zote des matières azolci'S en nitrate de potasse (en commun avec M. S. Chez)», 710 GUILLEMOT. — Description d'un système de correction des machines à diviser. . . ()S5 GUILLERMOND. — Dosage de la quinine II. ) »<■ Pagn. dans les quinquinas, les extraits, etc., à l'aide des liqueurs titrées (en commun avec M. Glcnard) 83i GUILLOT (Natalis). - Recherches sur le développement des dents et des mâchoi- res. (Rapport sur ce Mémoire; Rappor- teur M. y. Cloquct.) 895 GUIMBERTEAU. — Sur une mctho;le pour le traitement du choléra-morhus 6i — Sur refticacité du mercure dans le traite- ment du choléra-morbus 167 GUINON. — Mémoire sur une matière colo- rante extraite de l'orscille, et désignée sous le nom de « pourpre française « (en commun avec MM. Marnas et Bonnet) . . 214 HAENCHEN (C.-E.). — Note sur lecholéra- morbus , et Lettre concernant cette com- munication qu'une sij^nature peu lisible avait fait enregistrer sous le nom de Ilau- chen ..... 4!;o S' 955 HAIDINGER. — Détermination scientifique de la nature d'une pierre gemme présen- tée i tort comme un diamant. . . v86 et 389 HANHART.— Sur quelques nouveaux éthcrs des acides stéarique et maigarique a3o HARRISON (J.). — Lettre concernant les conditions exigées des concurrents pour le prix du legs Bréant 833 — Pièce destinée à ce concours 1002 HAUCHEN. Voir à Haenchen. HADT-SAINTAMOUR. — Addition à ses précédentes communications sur les phé- nomènes barométriques 6o3 et 742 HELLARD. — Lettre relative au concours pour le prix du legs Bréant 890 HENRY fils et Humbekt. — Note sur la le- cherche de l'iode par l'amidon 298 HERMANN CALLMANN. — Note sur le valérianate d'atropine cristallisé 4 '7 ■jHERMlTEcomm unique une Lettre de M. Val- lès sot le double système de valeurs qu'on obtient en résolvant l'équation du qu.a- trième degré et sur l'usage qu'il en faut faire dans les applicaiions 3o — Une Lettre de M. Brioschi sur la théorie de la transformation des fonctions abélien- nes... 3io — Et une Lettre de M. Tortolini contenant des remarques historiques sur un point de la théorie des équations SgS — M. He/mi'teest nommé Membre de la Com- mission du grand prix de Mathémati- C. R , i8b8, î"» Semestre. (T. XL\II.) ques (question concernant la démonstra- tion d'un théorème donné par Legendre). 723 HERVY. — Note intitulée : « Système de lo- comotion par la force centrifuge » 299 HEDRTELOUP transmet un document à joindre à ceux qu'il a précédemment présentes pour constater ses titres à l'in- vention des instruments destinés à broyer les pierres vésicalcs par pression et par percussion . . . . 3 i4 — De la taille sous-pubienue membraneuse ou du moyen d'extraire la pierre de la vessie sans intéresser cet organe. 4^9 et ^27 — Réponse à dos remarques de M. Mercier sur les précédentes communications. .. . 914 HIRNS annonce l'envoi d'un Mémoire im- primé sur l'équivalent de la chaleur 277 HIRST (F.-A.). — Note sur les corps qui exercent des attr étions égales sur un point matériel ... 274 HODUIT. — Principes pour déterminer la valeur rigoureuse du grand axe et de l'excentricité de l'orbite d'une comète dont on connaît trois rayons vecteurs et les angles com|iris. ... . 38701 1077 HOFMANN. — Action du chloroforme sur l'aniline.. 353 — Transformation des di-amides: cyanate et sulfocyanure de phényle ^'12 — Faits pour servir à l'histoire des bases or- ganiques : éthylèno phcnylamine et ses dérivés. — Action du bichlorure de car- bone sur l'aniline. — Action du bichro- mure d'éthylène sur la trimétliylamine. . 453, 492 et 558 — Recherches sur les bases phosphorées : urées mixtes à azote et phosphore 1014 i/,7 ( 1 " ^ ) flOUZEAD. — Expérieiiees sur les généra- lions spontanées ; développement de ccr- lairis prolo-orpanismes dan» l'air artifi- ciel (en commun avec M. F. l'ouchei). .. 982 HUMBERT. — INote sur la recherche de l'iode par l'amidon ( en commun avec M. tfen/T fils) 398 — Pile conslanto et économique 0 dégage- MU. M.i^ra. ment de chlore (on commun avec M. Fon- fielle) , Sjy HUMBOLDT (de). - Lettre à M. Delesserl : dernières nouvelles de M. Bonpland 1G9 — Lettre concernant les colleclions et les manuscrits de l\1. lionpUnd ('|Gi — Un busledeM. de Humboldi est offert à l'Académie par M. Démidoff. Si/) JACKSON. — Sur quelques mines de la Ca- roline du Nord; Lettre à M. ÉliedeBeau- monl 618 .[ACQUART(H.). — Sur le système veineux abdominal du caïman à museau de bro- chet 8ja JACUBOWITCH. — Recherches d'anatomic comparative surlesystèmo nerveux. 290 et 38o — Nouveau procédé pour étudier les éléments de la moelle ëpinière et du cerveau à l'é- tat frais 58 1 JEANNEL (J.). — Note sur un nouvel aréo- mcire. — Recherches sur le rôle des corps gras dans l'absorption et l'assimi- l.ition des oxydes métalliques 1064 JEANNERET. — Sur l'emploi des prépara- lions camphrées dans le traitement du choléra-morbuB 5 j2 JENZSCH. — Sur le dimorphismede la silice cristallisée ioC3 JOBARD. — Sur unepluie de crapauds obser- vée près de Dijon ; Lettre à M. Duméril . iSg — Sur les lances de pompe à feu 724 — Note accompagnant la présentation d'un morceau de charbon transformé par la chaleur d'un haut fourneau — Note inti- tulée ; n Causes physiques du ihuma- tisme épidermique )) 79^ et 99^ JOBER'I', DE Lahdallg. — Recherches ana- tomiques sur l'appareil électrique du malaptérure électrique 8 et 4^9 JOBIN et LiÈs-BoDART. — Procédé chimique pour l'extraction du calcium 23 — Rapport sur ce procédé; Rapporteur M. Dumas 5^5 JODIN. — De la nature et du traitement du croup. i56 JOHNSON et Calvert. — Sur la conductibi- lité de la chaleur dans les métaux et leurs alliages 1069 JOLY. — Études sur les maladies des vers à soie et sur la coloration des cocons par l'alimentation au moyen de la chica S^o — Lettre concernant les intentions expri- mées par M. Bonp/and relativement à ses collections. 741 — Analyses du lait de brebis appartenant à différentes races (en commun avec M. Fil- hol) 101 3 JONNARD el Viard. — Lettre concernant une Note sur la quadrature du cercle.-. . 801 JOUBERT (le P.). — Sur diverses équations analogues aux équations modulaires dans la théorie des fonctions elliptiques 34' JUNOD. — Modification apportée à la con- struction des grandes ventouses 4^^ JUTIER. — Sur les sources minérales de Plombières , 211 K REKULÉ. — Réclamation de priorité à l'oc- casion d'une Note de M. Couper sur une nouvelle théorie chimique 378 KERICUFF (H. de). - Note sur une appli- cation de l'électricité aux chemins de fer. 3i5 — Note sur la décomposition de quelques solutions salines sous l'action d'un cou- lant voltaïque 334 KCENIG. — Mémoire ayant pour litre : n De la curabililé de la phlhisic » 27 KUHLMANN. — Mémoires concernant l'in- dustrie de la baryte l\o'i, 464 el C74 ( 1 1 1 3 ) MM. Panes. LABARTHE. - Note sur l'emploi de l'huile d'olive conlre lo nialailie de lavijjiie... 38; LACAZE-DCTHlEliS - Mémoire sur l'iina tomio des Térébratuli'S 29 — Sur l'ouveriure à l'extérieur, par des orifi- ces bien distincts, do l'appareil vasculaire chez certains Mollusques gastéropodes,. . 'j6i — Mémoire sur la bonellie (Bone/Zia viridis). io56 LABOULAyE(Cii.). — Sur la production de la chaleur par les affinités chimiques, et sur les équivalents mécaniques des corps 824 LACOMBE (Eic). — M. Bec^ue/e^ déclare, au nom de la Commission chargée do l'examen d'une communication de M. Euf;. Lttcombe, que ce travail n'a pas été trouvé de nature à devenir l'objet d'un Rapport g^? LAIGNEL. — Modèle d'un dispositif destiné à prévenir le déraillement des véhicules marchant sur les chemins de fer .* id8 — Comparaison entre les courbes du système actuel et les courbes à petits rayons du système Laignel 2i5 — Nota concernant les freins des chemins de fer 445 LAMARREPICQUOT.- Lettres concernant vin précédent Mémoire sur l'incubation des Ophidiens 458 et 525 — Sur l'appareil pulmonaire de la couleuvre demnha [Col. konos), et sur quelques habitudes de ces ophidiens ^94 LAMBRON. — Minimum de température au sommet du Nelhou durant l'hiver de i857-i858 356 — Observations météorologiques faites dans une ascension sur le pic du Kethou. . . . 458 LAME est nommé Membre de la Commis- sion du grand prix de Mathématiques (question concernant la démonstration d'un théorème donné par Legendre). . . . 72Î LAMI. — Sa statue représentant un homme écorché. ( Rapport sur cette production; Rapporteur M. de Qualre/ages.) 774 LANDOIS annonce avoir découvert, dans le département de la Vendée, un gisement de minerai de chrome et de cobalt 28 — Lettres sur la découverte dans le départe- ment de la Vendée d'un gisement de mi- nerai d'antimoine et d'un gisement d'iod- hydrates naturels 117 et ai5 =— Note sur un nouvel clément métallique. . 388 — Lettre de M. Fauvel, concernant diverses communications de Jf. Landais (écrit par erreur Lan^lois) IO';0 LAMDOUZY. — Lettre relative à deux opus- cules sur l'amaurose albuminurique. . . . io65 LANGLOIS. Voira Landais. L ARCHER. — Sur un cas de polyopsie et sur un cas de rhinocéphalie 91 4 LAROQUE.— Description et figure d'un ap- pareil de son invention 4''7 LARROSE. — Description d'une nouvelle mire-stadia, appliquée à la mesure des distances et aux nivellements . 964 LARTIGUE est présenté par la Section de Géographie et de Navigation, comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 101 LASTELLE (F. de) — Note sur un appareil enregistreur, désigné sous le nom de « chronubarométrographe » 616 LAURENT. — Lettre sur des secousses de tremblement de terre ressenties le 16 oc- tobre à Remiremont (ipQ LEBAS (Pu.), Président de l'Institut pour l'annéeiSSB. — Lettre concernant la séance publique annuelle des cinq Académies, qui doit avoir lieu le i5 août 89 — Lettres concernant la quatrième séance tri- mestrielle de i858et la première de ib5<) 4"' <*' 9^il LE BLANC (F.). — Sur les émanations ga- zeuses qui accompagnent l'aciJe borique dans les lagoni de la Toscane (en com- mun avec M. Ch. Sainte-Claire- Deville). . ?>%•] LECLEKC. — Observations faites en Kabylie sur la caprification ou fécondation artifi- cielle des figuiers 33o et 6) G LECONTE. — Procédé de dosage de l'urée par l'hyperchlorite de .soude 237 LEFORT. — Note relative à une communi- cation de iVI. Colin, intitulée : n De l'ori- gine du sucre du chyle » (en commun avec M . Poiseuille) 112 LEFORT (F) demande et obtient l'autorisa- tion de reprendre un Mémoire précédem- ment présenté sur la théorie des loga- rithmes, la construction et l'usage des Tables de logarithmes 85 LEGRAIND. — Note sur la cautérisation destructive appliquée au traitement du névrome 268 147.. ( " MM. Pages. I.EGRAND. — Obscrvalion d'une tumeur sous-cutanée douloureuse, enlevée à l'aide d'une seule cauicrisation linéaire /||6 LEWHOSSEK. — Letlre concernant ses tra- vaux sur le système nerveux central., .. 85 LÉON AHD — Essais île la méthode hémospa- sique faits, avec le concours de M. Junod, à l'hôpital du Dey, à Alger 726 LEl'ISSIIr:R. — Observations de la planète Alexandra 5l4 I.EROY, d'Etiolles. — Action de la santo- nine sur la colorition des urines 356 I--ESAGE. — Pièce destinée au concours pour le pris du legs Bréant 1002 LESECQ. — Sur la loi de Mariette, considé- rée pour le cas de l'air humide 269 — Note sur un hygromètre à compression. . . 299 LESPÉS. — Sur l'appareil auditif des in- sectes... 368 — Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Dumdril (8i LEVEAU. — Lettre concernant ses précé- dentes communications sur l'origine du choléra-morbus 801 LE VlîRRIER. — Remarque au sujet d'une assertion de M. Faye, touchant la valeur • relative des instruments qui ont servi à constater les apparences de la comète de Donati fl^3 — Remarques au sujet de la lecture faite par M. /''are, dans la séance du 29 novembre, sur les comètes et l'hypothèse d'un mi- lieu résistant 891 — Nouvelles remarques relatives à la réponse faite aus précédentes par W. Faj-e 9^6 — M. Le Verrier présente le IV^ volume des Annales do l'Observatoire io23 — M. te Verrier met sous les yeux de l'Aca- démie une figure de Saturne, exécutée d'après un dessin de M. Warren de la Rue , représentant l'astre le 27 mars 1856 1066 — M. Le Verrier communique des observa- tions de la comète de Brorsen, faites à l'Observatoire de Paris, par M. Villar- cenu f8 — Et des observations de la comète de Do- naii, faites à Washington, par M. Fer- guso" 216 — M. Le Verrier communique l'extrait d'une Lettre de M. Bruhns, touchant diverses comètes 5A — M. Le Verrier communique une Lettre de M. Encke, sur la comète qui porte son nom, des Lettres de MM. LiUrow et Wall, sur la comète de Donati ; et une •4) MM. Pa^fB. Note de M. Yvon Villarceau, donnant de nouveaux éléments de l'orbite de cette comète 3oi — M. Le Verrier communique une Lettre de M. Encke accompagnant l'envoi d'obser- vations de la comète à courte période. . , . lo'o — M. Le Verrier présente, au nom de M. Calandrelli, une Note .sur le mouve- ment propre de Sirius 68 — Au nom de M. Goldschmidt, une Note sur la planète Daphné 5;)7 — Au nom de M. Donati, une Note sur les apparences do I.t grande comète de i858, et des observations de la comète de M.Tuttle 6Goet 663 — Au nom de M. Chacornac, une Note sur la comète de Donati. — Et une sur les taches solaires Sg'j et 1066 — Au nom de M. Guillemot, un Mémoire ayant ponr titre : « Description d'un sys- tème de correction de machines à divi- ser » 985 — Remarques conc?rnant le rappel que , par suite de cette présentation, M. Se- guier a fait du système de correction de laii Gamhey 102< LEWIS. — Communication destinée au con- cours pour le prix du legs Bréant i58 — Mémoire sur les causes des dartres 2i5 LEYMERIE. — Sur une ascension à la Ma- ladetta, el sur les granités des Pyrénées de la Haute-Garonne 120 — M. Lej'merie est présenté par la Section de Minéralogie, comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspon- dant 834 LIAIS. — Observations sur la lumière zodia cale faites dans une traversée de France au Brésil 4^o — Lettre accompagnant une relation des tra- vaux do la Commission astronomique chargée, par le gouvernement brésilien, d'observer l'éclipsé totale de soleil du 7 septembre i858 786 LIÉS BODART et Jobis. — Procédé chimi- que pour Textraclion du calcium. (Rap- port sur ce procédé; Rapporteur M. B«- mas.) 5*5 LIOU VILLE est nommé Membre de la Com- mission du grand prix de Mathémati- ques (question concernant la démonstra- tion d'un théorème donné par Legen- dre) 7^3 LITTROW. — Éléments et éphéraérides de la comète de Donati ; Lettre à M. Le Ver- rier. . 3»i H». LOIR. — Sur la prés.nce de l'aisenic dans di- vers échantillons de laiton du commcrco, 126 LOISEAU. — Sur le tubage de la glotte et la trachéotomie 58g ( iii5 ) Page». MU. l'a».,». LOMBARD. — Sur le climat des montagnes considéré au point de vue médical 1 .Î7 LUBIMOFF. — Uecherches sur la grandeur apparente des objets 24 IVi .MABILLE. — Vignes préservées de la gelée par la fumée 84 IMAC KINL4Y. — Pièce destinée au con- cours pour le prix du legs Broant 1002 MACLEAR. — Observations de la comète de d'Arrcst; Lettre h M. Yvon Villarceau. . 967 MAHISTRE. — Sur le mouvement des mani- velles simples et dos volants dans les machines à vapeur à double effet 65(j MAILLE. — Sur un régime des eaux destiné à prévenir les inondations 860 MAISONNEDVE. — Nouvelle méthode de cautérisation, dite cautérisation en flèches, permettant d'obtenir en une seule séance la destruction des tumeurs les plus volu- mineuses 4r8 MAHC D'ESPKNE. — Lettre accompa- gnant l'envoi d'un ouvrage intitulé : «Es- sai analytique et critique de statistique mortuaire comparée »... '019 MARGE. — Lettre concernant son «Traité de la folie de» femmes enceintes, des nouvelles accouchées et des nourrices ». 88[ MARCEL DE SERRIiS. — Sur les falaises des côtes de la Méditerranée 49^ — .Sur les dunes et sur leurs effets. 549 — Note sur une nouvelle localité où se trouve l'arragonite verte décrite par M. S. de Luca 626 — M. Marcel de Serres est présenté par la Section de Minéralogie, comme l'un des candidats pour une place vacante de Cor- respondant •.- 834 MARCHAL. — Note destinée au concours pour le prix du legs Bréant gSS MARCHAND.— Note sur le mouvement per- pétuel.. 128 MAREY. — Interprétation hydraulique du pouls dicrote 826 MARIE. — .Sur la marche des valeurs d'une fonction implicite définie par une équa- tion algébrique i45 MARNAS. — Mémoire sur une matière colo- rante extraite de l'orseilie, et désignée sous le nom de « pourpre française » (en commun avec MM. Guinon et Bonnet) ai4 MARTY. — Remède contre les dartres 23 — Communication destinée au concours pour le prix du legs Biéant i58 MATHIEU présente, au nom de M. Gon- zalès, un opuscule sur la maladie de la ^'gno 21G — M Mathieu est nommé Membrede la Com- mission chargée de la révision des comp- tes pour l'année 1857 5o MATHIEU (E.).— Sur le nombre des valeurs que peut acquérir une fonction quand on permute ses variables de toutes les ma- nières possibles 608 MAURY, DE Washington. — Sur quelques causes particulières qui peuvent influen- cer la température des eaux à la surface de la mer 72 MAXWELL SIMPSON. — Sur une nou- velle base obtenue par l'action de l'am- moniaque sur le tribomure d'allyle. ... 270 — Action du chlorured'acétyle sur l'aldéhyde. 874 MEINADIER (O.). — Détermination de l'u- sage qu'il faut faire dans la pratique du double système des valeurs qu'on obtient en résolvant l'équation du quatrième de- . gré.... 3,3 MÊNABRÉA. — Note sur les effets du choc . de l'eau dans les conduites 221 — Lettre concernant un Mémoire hydrogra- phique de M. Paleocapa sur les bouches du Danube sgg MÈNE. — Sur une nouvelle manière d'être du charbon 667 MERCIER. — Remarques à l'occasion d'une Note récente sur la taille sous-pubienne membraneuse 091 — Sur la taille par le grand appareil : N;!te adressée à l'occasion d'une communica- tion de M . Heurteloup 828^ MERCK. — Recherches sur l'acide vératri- que .S6 MEYER (A.). — Moyen expéditif pour la dé- termination de la pesanteur spécifique.. 99:) MEYER (LoTH.). — Réclamation de priorité pour les résultats principaux contenus dans un travail do M. Fernet, sur l'ab- sorption di s gaz par le sang 3i3 MIALHE. — Note pour servir à l'histoire de l'action de la santonine sur l'économie animale 4*^ MILLEROUX. — Lettre à M. Boussingault, sur la préparation du curare 973 ( !• MM. Page». MILLON. — Considérations sur les ouvriers en cuivre 70R MIMA UT, consul général de France en Hol- lande. — Lellrc accompagnant l'envoi d'un paquet cachelé de M. Asser ■j^i MINISTRE DE L'AGRICULTURE (le) consulte l'Académie sur les moyens de prévenir les inconvénients résultant du défaut d'uniformité des alcoomètres 54/| — M. le Ministre transmet un c.xtr.iit des dé- libérations du Conseil généfal de l'Hé- rault, qui demande que le Gouverne- ment fasse continuer en iS'ig les recher- ches sur la maladie des vers à soie Sgî — M. le il/inii(re transmet une Lettre de M. le Préfet du Gard, concernant un semblable désir exprimé par les éducateurs de vers à soie de co département. ... 707 — M. le Min/sfre invite l'Académie à lui faire connaître le jugement qui aurait été porté sm- un Mémoire de M. Duret, concernant l'utilisation des tiges de maïs 28 — M. le Minisire adresse un exemplaire des tomes XXVIU^ et XXIX des Brevets d'invention pris sous l'empire de la loi de 1844, du JomeLXXXVllI des brevets pris sous l'empire de la loi de 1791, et un exemplaire du Catalogue des Brevets pris du 1"' janvier au 3i décembre iSSj.... . . .'. 28, 707 et 95.5 — M. le Ministre transmet un Mémoire de M. Doin, ayant pour titre : « De la fièvre typhoïde cholériforme et du choléra asia- tique u . 33 — Et divers exemplaires d'une brochure de M. Lalagade, « Sur le virus vaccin d'en- fants et de revaccinés » jSi MINISTRE DE LA GUERRE (le) consulte l'Académie relativement à l'influence que pourrait exercer sur les paratonnerres des magasins à poudre de Lille le voisinage des fils d'une ligne de télégiaphie électri- que iSS — M. le Ministre transmet un Rapport de M. Léonard, sur les essais faits à l'hôpi- tal du Dey (Alger) de la méthode hénio- .spasiquepour le traitement des fièvres in- ■ termiltentes 726 — M. le Minis/re adresse, pour la Bibliothè- que de l'Institut, le tome XXII de la nouvelle série des « Mémoires de Méde- cine, de Chirurgie et de Pharmacie mili- taires j> 388 MINISTRE DE LA MARINE (le ) remercie l'Académie pour l'envoi du Rapport sur un moyen proposé par M. Trêves, pour signaler l'instant du midi moyen dans les ports ■ 04 i6) MM. la^e*. MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLI- QUE ( LE ) invite l'Institut à assister à 1.1 distribution des prix du Concours gé- néral entre les lycées et collèges do Pa- ris et de Versailles. . 215 — M le Ministre transmet deux Notes de M. Vitelli, l'une sur un appareil destiné à faciliter aux jeunes gens l'étude de l'as- tronomie, l'autre sur le mouvement per- pétuel Gi — M. le Ministre transmet un Mémoire de M. Givaudnn, ayant pour titre : « Sur le véritable spécifique du choléra-raorbus.. 2^):') — M. \e Minisire transmet un Mémoire d'a- nalyse mathématique do M. Bouquet.. .. 85i MOIGiSO (l'abbé) annonce qu'ayant été chargé par M. Goldschmidi de donner un nom à sa nouvelle planète, il a choisi celui (VAlemndra - 44'> MONIER (Em.). — Détermination de l'acide sulfhydrique lorsqu'il se trouve en très- petites proportions dans un mélange gazeux agS MONTAGNE fait hommage à l'Académie d'un exemplaire de son Rapport sur un ouvrage de M. Ciccone, concernant la muscardine et les moyens d'en préserver les magnaneries 2 >4 — M. Montagne fait hommage à PAcadémie, au nom de M""^ E. Fiorini-Mazzanli, d'un opuscule sur Pidentitédes Nostocs et des Collemas '27 MONTUCCI. — Sur quelques moyens pro- pres à abréger certains calculs dans la ré- solution numérique des équations GS.") MOQUIN -TANDON présente, au nom de M. Philippe Parlntore, la première li- vraison du tome III" de sa « Flore ita- lienne w 4î)o MOREAUD. — « Mémoire sur un nouveau procédé d'aréostatique » ' 000 MORLEY EDWARDS. — Communication destinée au concours pour le prix du legs Bréant 1^8 MOUGEOT. —Note sur la rutilance du sang veineux chez l'homme et sur sa valeur se- méiotique dans quelques affections 3j5 MULLER (Acg.) remercie l'Académie, qui lui a décerné le prix de Physiologie expéri- mentale pour sa découverte de la méta- morphose de la lamproie de rivière. ... 'jSg MULSANT adresse, au nom de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de L^on, un exemplaire des tomes IV, V et VI des Mémoires de cette Académie. . . 38S — Et, au nom de la Société d'Agriculture, d'Histoire naturelle et des Arts utiles, do ( II17 ) MM. Pa^ct. la mémo ville, trois nouveaux volumes lies Annales de celle Société 388 AIORCHISON (sir ({.)•— « Les dépôts et les fossiles siluriens de la Norwége comparés MM. . Piigc». avec leurs équivalents en Angleterre. » ^Rapport verbal sur ce Mémoire; Rappor- teur M. d'.irrfi'ffc.) ^Gg N NEATJDON. — Mémoire sur les équations caractéristiques des nombres premiers, NETTERMANN adresse, au nom de la Com- mission scientifique du Jardin zoologique d'Amsterdam, la septième livraison des Mémoires de la Société Natura Artis ma- ■)9^ 38« gtstra NICRLÉS. — Action du chlorure do soufre sur les huiles 973 NIEPCE UE SAINTVICTOH. - Mémoire sur une action de la lumière restée in- connue jusqu'ici 866 et 1002 NOËL. — Sur les lignes télégraphiques sou- terraines 444 — Sur les taches et les facules du soleil. . . . 667 NOGUÉS. — Induence des hautes tempéra- tures sur rétat moléculaire de certains corps 8 Ja 0 OLMER. — Sur la production artificielle des os par le déplacement et la transplan- tation du périoste goS ORTLIEB. — Procédé de fixation de la pein- ture au pastel gSa OZANAM (Ch.). — Sur les propriétés anes- tbésiques de l'acide cyanhydrique et sur l'oxygène comme son antidote 4^-^ PAGLIARI. — Sur une liqueur résolutive de son invention 795 PAINVIN. — Sur l'intégration des équations différentielles simultanées 69? PALMSTEDT. — Lettre sur l'inauguration à Stockholm de la statue de Berielii.s iSg PAMZZl remercie l'Académie pour l'envoi fait au British Muséum d'une nouvelle série des « Comptes rendus >i 658 PANZETTI. — Mémoire intitulé : « La main seule employée comme méthode générale dans le traitement des anévrismcs exter- nes )) 4/2 PARAVEY (de). — Note sur le nom do la torpille et sur la signification étymologi- que de ce nom 12S et 240 — Remarques sur les inconvénients que pour- rait avoir le déplacement projeté du zo- diaque de Denderah 3i3 — Recherches concernant l'histoire du pa- pier 4^3 — Note sur un zodiaque chaldéen 726 — M. de Paravey demande et obtient l'auto- risation de reprendre cette Note 974 PARTIOT. — Sur le mascaret G5t PASSOT. — Théorie des forces centrales. (Rapport sur ce Mémoire; Rapporteur M. Bertrand.) 98 PASTEUR. — Nouvelles recherches sur la fermentation alcoolique 224 et 1011 PAULET. — Théorèmes sur les puissiuices des nombres ii6et 2i5 — Nouvelle démonstration du théorème de Fermât 86! PAYEN. — Rapport sur deux Mémoires de M . Coinze , 98 — M. Payen fait hommage ."i l'Académie d'un exemplaire de son « Eloge de M. de Mir- bel » 979 — M. Payen présente un Rapport fait à la Société d'horticulture par M. Ducharire sur les produits de l'Algérie, qui ont figuré à la dernière exposition de la .So- ciété 1 , 417 ( < ■ X. PagPS. PÉAN DE SAINT GILLES. — Kecliorches sur les propriétés oxydantes du perman- ganate de potasse : oxydation de l'acide cilrique 554 PELlfiOT. — Sur la composition de la peau des vers à soie 1034 — yi.Peligot présente un exemplaire du Prccis d'analyse quintitative do Gerhardt et Chancel 733 PEf.OUZE communique une Note de M. A. Bcrnos» sur l'analysed'uii engrais employé dans l'ile de Cuba 710 PENTLAND. — Sur un nouveau gisement de Mammifères fossiles récemment découvert en Angleterre. — Sur la constitution géo- logique de Rome et de ses environs. gîSet 957 PEBKIN et DcppA. — Recherches relatives à l'action du brome sur l'acide acétique. . 1017 PERR-A — Action du chlorure de soufre sur les huiles 878 PERROT. — Note sur un composé isomère du bromure de propylène brome 35o — Note sur la nature de la décomposition qui accompagne le passage de l'étincelle électrique dans la vapeur d'eau S.li PETIT. — Sur l'aérolilhe du 9 décembre.... io53 PHIPSON. — Note sur une matière colorante extraite du Hhamnus frangula (!a bour- daine) i53 — Note sur les couleurs des feuilles 912 PICRERING. — Notes relatives à un remède contre le choléra-morbus. . .. . 3oo et 4^9 PICOU. — Sur les comètes et leurs appen- dices 657 et 833 PIETRA SANTA (de).— Sur la non-existence de la colique de cuivre. — Sur l'affection professionnelle des ouvriers qui manient le vert de Schweinfurt SaG PILARSKI. — Mémoire destiné au concours pour le prix du legs Bréanl. 933 PIMENTA. — Note intitulée : « Démonstra- tion du théorème de Fermât » 167 PIMONT. — Documents relatifs à 3on in- vention désignée sous le nom do ((calori- fuge plastique u 863 et 999 PIOBERT est nommé Membre d'une Commis- sion pour l'examen de diverses questions qui intéressent l'art des constructions. . /|45 PIORRY. — Influence des respirations pro- fondes et accélérées sur les maladies du cœur, du foie, des poumons, etc. Résul- tats nouveaux et pratiques du plesfimé- trisme Gig PISANI. — Sur un nouveau mode de dosage du cuivre 294 PISSIS est présenté parla Section de Minéra- logie, comme l'un des cnndidnts pour une place vacante de Correspondant 834 118 ) PLANCHON. — Sur le parasitisme de VOsyris alba POGGIALE.— Mémoire sur les eaux miné- rales et sulfureuses d'Amélie-les-Bains. . POISEUILLE. — "Soie relative à une com- munication de M. Colin intitulée : « De l'origine du sucre du chyle » (en commun avec M. Le/on) ... — Détermination, à l'aide de la fermentation, de faibles quantités de glycose contenu dans des liquides de très-petits volumes. (,o(i et POLIGN AC (A. de). — Sur un nouveau modo de transmission du mouvement relatif aux machines à vapeur POMEL. — .Sur les soulèvements du massif de Milianah — Sur l'âge géologique du système duVercor? . — Sur le système de montagnes du Mermou- cha et sur le terrain sahéllen — Nouvelles remarques sur les subdivisions du terrain miocène PONCELET est nommé Membre d'une Com- mission pour l'examen de diverses ques- tions qui intéressent l'art des construc- tions PORRO. — Lumière comctaire : comparai- son du spectre produit par la lumière de la comète de Donati et par celle d'Arctu- rus POSSOZ. — Observations sur certaines dif- férences d'action entre la potasse et la soude, à l'égard de diverses matières organiques dans la production des oxa- lates et des cyanures 207 et POUCHET rF.). — Note sur des proto-orga- nismes végétaux et animaux nés sponta- nément dans l'air artilîciel et dans le gaz oxygène — Eipcriences sur les générations sponta- nées; deuxième partie : développement de certains proto organismes dans l'air ar- tiliciel (en commun avec M. Houzeau). . . POUll.LET. — Rapport, fait au nom d'une Commission, sur la distance à garder en- tre les magasins à poudre et les lignes du télégraphe électrique — M. Pouillet, au nom de la Commission chargée de préparer un Rapport sur la question des alcoomètres, fait connaltie les causes qui empêchent que ce Rapport puisse être présenté prochainement — M. Pouillft présente une réclamation de priorité de M, Rollmann à l'égard de M. d'Almeida, pour une certaine disposi- tion d'appareils stéréoscopiqnes — M. Pouillel est nommé Membre de la Com- mission du pris Bordin 164 io3 io58 72.5 107 479 852 9'l9 873 6^8 979 9^ 287 745 337 16 POURIAU (A.).— Comparaison de la marche de la température dans Tair et dans le sol à 2 mètres de profondeur 970 PRÉSIDENT DE L'ACADÉMIE (le). Voir au nom de M. Despieiz. PROST (O.). — Kote sur les vibrations du ( HI9 ) Pages «M. PajM. sol observées à Nice pendant l'Iiiver 1857-1858, et postérieurement 49' PURKINIE est présenté par la Section de Zoologie et d'Anatomie comparée comme l'un des candidats pour una place vacante de Correspondant gjS QUATREFAGES (de). — Lettre concernant la continuation de ses recherches sur la maladie des vers à soie 16 — Communication verbale sur la maladie dej vers à soie .•. "|0 — Réponse aux observations adressées par M. Ciccone à l'occasion de cette commu- nication 539 — Remarques au sujet d'un passage du Mé- moire sur les maladies des vers à soie, lu par M. /oiFr dans la sésnce du 3o sep- tembre 5^3 — Rapport sur la statue représentant un homme écorché, exécutée par M. Lami. . . 774 QDATREFAGES (de). — Réponse à des re- marques faites à l'occasion de ce Rapport, pur M. J.Cloijuel ^7^ — M. de Quatrçfages communique des ex- traits d'une Lettre de M. Méjean sur l'extension en Italie du mal qui frappe l'industrie séricicole; et de deux Lettres de M. Champoiseau, sur l'état sanitaire vdes vers à soie dans la province de Phi- lippopolis 864 QUET et Seguin.— Note sur la stratification de la lumière électrique 964 QTJIJANO — Suite de ses recherches sur la hauteur de l'atmosphère 83o R RATHKE est présenté par la Section de Zoo- logie et d'Anatomie comparée comme l'un dos candidats pour une place vacante de Correspondant. 975 RAXJLIN est présenté par la Section de Mi- néralogie comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant. . . . 834 RAÏER, en présentant un nouveau volume des « Mémoires de la Société de bio- logie », indique les principaux sujets qui y sont traités 260 — Remarques à l'occasion d'une discussion concernant une statue d'homme écorché, %Acutée par M. Lami. 779 READE. — Communication destinée au con- cours pour le prix du legs Bréant 1 58 REGNAULT communiquedeux nouvelles Let- tres de M. VolpicelU sur l'induction élec- tro-statique 6a 3 et 664 — M. Regnault est nommé Membre de la Commission du prix Bordin 16 RENARD. — Sur la distribution de l'électri- cité à la surface des corps conducteurs, en partant de l'hypothèse d'un seul fluide. 4 '4 RENOU est présenté par la Section de Géo- graphie et de Navigatioti comme l'un des C.R., i858,,2"'>' SemeKre. (T. XLVH.) candidats pour une place vacante de Cor- respondant lOÏ'l RENOUX. — Note sur un nouveau mode d'observation de la tension de la vapeur d'eau dans l'air 354 RESAL, — Mémoire sur les suraccéléra- tions 436 REÏNARD (Édooard). — Description d'une balance rhéométrique 116 REYNAUD (Juan). — Sur les distances res- pectives des planètes 9^7 — Sur les distances respectives des orbites des planètes comparées avec leurs masses. 1074 REYNOSO (Alvaro). — Analyse d'un en- grais employé dans l'île de Cuba 710 RIVIÈRE (A.). — Sur l'origine des combus- tibles minéraux 64^ — Sur les gites calaminriires de la province deSaniander (Espagne) 728 ROBIN (Ed.). — Sur l'électricité comme agent anesthésique 953 RODRIGUEZ. — Lettre concernant son a Guide de la Navigation des côtes sep- tentrionales et orientales de l'Amérique du Sud » 4^7 ROGER et Sée.— Recherches statistiques sur 148 ( IJ20 ) la mortalité par le croup et sur le nombre des guérisons par ta trachéotomie 70a nOLLMANN. — Réclamation de priorité pour une certaine disposition d'appareils stércoscopiqncs 33^ R05SIGN0L-DUPARC. — Considérations sur certaines questions relatives à la physique du globe et à la physique des Êtres organisés iiG ROUAULT. — Sur les vertébrés fossiles des terrains eédimentaires de l'ouest de la France 99 UM. ^ Pag». ROUCHÉ. — Sur les fonctions X,,.., deLe- gendre 917 ROTJCHER Sur le sulfate de cuivre biba- sique et ses dérivés . < 954 ROUSSEAU (Emm.). —De la non-existenco de l'os inlermaxillairo chez l'homme à l'état normal 990 ROUSSIN (Z. ). — Note sur un nouveau mode de production du cyanogène 875 — De l'action du chlorure du soufre sur les huiles ' 877 SAINTARD. — Description et figure d'un frein de sûreté pour les véhicules mar- chant sur les chemins de fer 116 SAINTE-CLAIRE DEV1LLE(H.) et Cabon. — Mémoire sur l'apatite, la wagnérite et quelques espèces artificielles de phospha- tes métalliques g85 SAINTE-CLAIRE DEVILLE (Cs.). — Sur l'action des chlorures et des sulfates alca- lins ei terreux dans le métamorphisme des roches sédimentaires 89 — Sur les émanations gazeuses qui accompa- gnent l'acide borique dans les lagoni de la Toscane (en commun avec M. F. Le Blanc) 317 — M. Ch. Sainie-Claire Baille communique une Lettre de M. Hlauiy, de 'Washington, sur quelques causes particulières qui peu- vent influencer la température des eaux à la surface de la mer jî SAINT-PIERRE. — Sur la réduction do la nitrobenzinc par l'éthylate de soudo (en commun avec M. Bèchamp) 914 SALLERON. — Sur la cause principale du défaut d'uniformité dans les alcoomètres, et sur les moyens d'y remédier 6o3 SARLIT. — Note sur un nouveau système de machine pneumatique 358 — Lettre concernant son Mémoire « Sur la puissance des électro-aimants employés comme force motrice pour les bateaux à vapeur u 880 S.\UZÈDE. — Mémoire sur la nature et le traitement du choléra asiatique. ...... . 932 SAVAR"y. —Sur un nouveau moteur électri- que 954 SCHECHNER. — Note sur les prétendues piles gazeuses de MM. Grove eiSchœnhein . 258 SCHEDRER KESTNER. - Recherches sur les azotates de fer 927 SCHEUTZ frères. — Un spécimen de tables calculées, stéréotypées et imprimées au moyen de leur machine, est présenté par M. Babinet C4 SCHLAGDENHAUFFEN. — Sur la décom- position du cyanure de mercure par les iodures de méthyle, d'éthyle et d'amyle. . 740 SCHMITT. — Communication destinée au concours pour le prix du legs Bréant... i53 SCHUTZEiNBERGER. — Recherches sur la strychnine 79 — Recherches sur la quinine 81 — Sur les dérivés benzoïques de la quinine, de la cinchonine et de la strychnine... 233 — Sur les dérivés sulfuriques des alcaloïdes végétaux 235 — Note sur la phtalamine , nouvel alcali dérivé de la naphtaline (en commun avec M. trUlm) 82 SECCHl (le p.). — Images photographiques des phases lunaires ; observations des ta- ches de Mars; étoiles doubles 362 — Sur la marche des ondes atmosphéri- ques 5o5 SECRÉTAIRE DE L'ACADÉMIE DES BEAUX- ARTS (le) annonce que cette Académie u désigné M. H. Vernet pour s'adjoindre à la Commission chargée \>at * l'Académie des Sciences d'examiner un Mémoire et un écorché présentés par M . Lami a83 SECRÉTAIRE DU BUREAU HYDROGRA- PHIQUE DE LONDRES (le) annonce l'envoi d'une nouvelle série de cartes et instructions nautiques publiées dans le cours de l'année 1857 335 SECRÉTAIRE PEHPÉTUEI. DE L'ACA- DÉMIE DES INSCRIPTIONS ET BEL- LES-LETTRES (le). — Lettre concer- nant la nomination d'une Commission ( I MM. Pagei. niixle pour un Mémoire do M. de Para- vej' sur un zodiaque chaldécn 8o3 SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACA- DÉMIE STANISLAS DE NANCY (le) envoie un exemplaire des Mémoires de cette Académie pour l'an iSb^ 383 SECRÉTAIRES PERPÉTUELS (les). Voir aux noms de MM. Flourens et Êlie de Beaiimont . SÉE et Roger. — Recherches statistiques sur la mortalité par le croup et sur le nom- bre des gucrisons par la trachéotomie... 70a SÉGUIER (A. .p.). — Sur certaines circon- stances importantes au succès des incu- bations artificielles 4"° — Communication relative aux procédés de Gambey pour la division des cercles 984 SEGUIER (G. ). — Mémoire sur la quadra- ture du cercle 128 SÉGUIN (J.-M.). — Note sur les couleurs ac- cidentelles I g8 SEGUIN et QuET.— Note sur la stratifica- tion de la lumière électrique 9G4 SERRES. — Remarques ik l'occasion d'une discussion soulevée par un Rapport sur Vécorchc de M. Lami 779 SHARSWOOD. — Note sur l'emploi des sels cobaltiques dans l'analyse qualitative... 1019 SISAI DE PARAMO. — Note sur une nou- velle application de la céramique 277 SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE (la) adresse des billets d'invitation pour sa seconde séance générale de 1 853 S64 SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE EOSTON (la) adresse do nouveaux fas- cicules de ses Comptes rendus, . 784 lai ) BH. _ Pag,,. SOCIÉTÉ GÉOLOGIQUE DE LONDRES (la) remercia l'Académie pour l'envoi d'une nouvelle série des « Coropt«.i rendus « (1401 gSS SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES NATURA- LISTES DE MOSCOU (la) adresse de nouveaux numéros de son Bulletin 544 — La Société remercie l'Académie pour l'en- voi d'une nouvelle série des « Comptes rendus » 1001 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE DES SCIENCES, DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS DE LILLE (la) prie l'Académie de vou- loir bien la comprendre dans le nombre des institutions auxquelles elle fait don des « Comptes rendus » 335 SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ET CENTRALE D'AGRICULTURE (la) adresse des bil- lets d'entrée pour sa séance pnblique... 734 SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE D'ANGERS (la) annonce l'envoi du volume de ses Bulletins pour l'année 1857 33fi SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE LÏON (i*) adresse trois nouveaux volumes de ses (( Annales » g3o S0UBE1R4N. — Recherches sur la structure de l'appareil à venin de la vipère \\'y — Rapport sur ce Mémoire ; Rapporteur M. Dumêril G3() STARLING annonce l'envoi d'un exemplaire do la feuille XIV de sa carte géologique de la Nécriande 490 SZWEJCER. — Modèle et description d'un petit appareil pour le tracé de diverses sortes de courbes it,6i TARDY DE MONTRAVEL est présenté par la Section de Géographie et de Navi- gation comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 1 020 TAVIGNOT.— Nouveau système de ventila- tion par les appareils gazo-l'umivores. . . Sgl TCHIHATCHEF (P. de). — Lettre sur l'oro- graphie et la constitution géologique de quelques parties de l'Asie Mineure,... 1 18, ai6, 44'>> 5' 5 et G67 TERWANGNE. — Analyse de son opuscula intitulé : « Rouissage du lin et du chan- vre renilu manufacturier et salubre »... 669 et 83o TESSAN (de) est présenté par la Section de Géographie et de Navigation , comme l'un des candidats pour une place vacante de Correspondant 10:20 — M. de Tessan est nommé Correspondant de l'Académie on remplacement de feu M. Victor Lottin iû55 TEYSSOT. — Lettre concernant la canalisa- tion de l'isthme de Suez 743 THERY demande, et obtient l'autorisation do reprendre son Mémoire sur les comètes.. 138 THOMAS. — Mémoire sur l'aréométrie mé- trique 795, 833 et 954 TIFFEREAU. — Lettre concernant ses dif- fiireiites communications sur les métaux considérés comme des corps composés .. 1077 i48,. ( I UM. P«BM- XIGni. Sur lesrésultals de ses recherches conceruanl la structure intime de la rate. Sgî TISSIER (Cb.)- — Note sur l'acétate d'alu- mine 9'' TOEPLITZ. — Note sur les comètes 617 TORTOLINI. — Remarques historiques sur un point de la tliéorie des équations. .. . 698 TRAMBLAIS (de la). — Sur un bolide ob- servé près de Neuilly (Seine), le i3 sep- tembre i858 800 TIŒCUL. — Note sur des cristaux organisés et vivants 255 — Du nucléus ou vésicule nucléaire et des vé- sicules cristalligènes 538 — Des vésicules fausses vacuoles, des vacua- 193 un, C'gn. les, dos vésicules pscudoDucléaircs et de la multiplication utriculaire par division, Sjj TRÉCUL. — Des vésicules colorées ou chro- niulifères GoG — Des divers états de la substance amylacée. 685 — Naissance de Pamidon granuleux 78a TREMBLAY.— Nouveau Mémoire sur ses ap- pareils de sauvetage 94? TULASNE présente, au nom de M. J. Kùhn, un ouvrage a. Sur les maladies des végé- taux cultivés u 733 TURCHETTI. — Note ayant pour titre : « Méthode abortive de traitement du choléra-morbus » a55 u UNIVERSITÉ DE Kl EL (l') adresse le vo- lume IV de ses publications (année iS"^). UNIVERSITÉ ROYALE NORWÉGIENNE DE CHiUSTIANIA (l') fait hommage à l'Académie de deux exemplaires de la mé- daille frappée pour le cinquantième anni- 388 versaire du professorat de M. T. Hanstcen, dans la chaire d'Astronomie 3oo La même Université fait hommage à l'A- cadémie de plusieurs ouvrages publiés par elle ou sous ses auspices 5i3 VAILLANT (le Maréchal) communique l'ex- trait d'une Lettre de M. de Qualiejagcs, concernant la continuation de ses re- cherches sur les maladies des vers à soie 16 — M. Vaillant présente, au nom de l'auteur M. Durand, un Mémoire ayant pour litre : «Nouvelles études sur les attractions mo- léculaire et générale » 33 — M. Vaillant présente, au nom de M. de Saint-Quantin, un ouvrage sur la Guyane française 617 -- M. Vaillant fait connaître un nouveau procédé de gravure qui vient d'être appli- qué au Dépôt de la Guerre, à la reproduc- tion des dessins de reconnaissances faits par les officiers d'étal-major pendant la dernière expédition en Kabylie 85o »- M. Vaillant présente, au nom de M. Den- Jert , un Mémoire sur les voûtes eu berceau portant une surcharge limitée à un plan horizontal ; — une Note sur les observations météorologiques faites à l'arsenal d'Alger, sous la direction de M. t. Babinutj — et un Mémoire ayt^nt pour titre : « Théorie des comètes », par M. Durand, de Lunel goî — Au nom de M. Beiigny, un Mémoire « Sur les observations ozonomciriquos et météo- rologiques faites on Crimée, au milieu des campements et des ambulances 9^7 — Au nom de M. Coffres, un exemplaire du K Précis iconographique de bandages , pansements et appareils » 935 — M. Vaillant est nommé Membre d'une Commission pour l'examen de diverses questions qui intéressent l'art des cons- tructions 445 VALADON-THENAUD.— Machine à mou- dre le grain. Freins pour les chemins do fer . 707 V.ALENCIENNES. — Description d'une nouvelle espèce d'aspidophore péché dans la manche de Tartarie lo^o VALLÈS, — Note sur le double système de valeurs qu'on obtient en lésolvant l'é- quation du quatrième degré, et sur l'u- sage qu'il en faut faire dans les applica- tions 3o VALSON, — Méthode pour l'intégration des équations diffcrentielles du premier or dre, fondée sur la changement de varia- bles VAN BENEDEN. — Analyse de la zoologie médicale qu'il a publiée en commun avec U.Gcn'ais VAN BIBBER. — Lettre concernant diverses questions d'hygiène publique, pour les- quelles on fait appel aux Membres de TA- cadcmio qui se sont plus spécialement occupés de ce sujet VANHOVE. — Description et fignro d'un mo- teur de son invention VANNER. —Delà série des forces qui con- courent à déterminer les phénomènes de la circulation du sang VASSy (de). — Sur un remède employé avec succès contre le cholcra-œorbus VATTEMARE transmet divers volumes pu- blics aux États-Unis d'Amérique 127,502 et — M. Vattemare adresse l'imago photogra- phique d'un morceau de cristal de ro- che. ... VAUGHAN adresse des feuilles d'une publi- cation dans laquelle il traite de. diverses questions d'astronomie VELI'EAU. — Note accompagnant la présen- tation d'un exemplaire de la deuxième édition de ses « Maladies de la ma- melle j) — M. Ve//;eiiuprésente,aunomdeM. VernAei, des recherches sur les rapports entre le croup et la rougeole, et sur une méthode de traitement déduite do cette observa- tion .... 706 et VERDEIL. — Sur une matière colorante verte extraite de certains végétaux Page: 12J ; 700 6!)6 276 627 955 734 166 5o2 53 1 905 44a HU. Pa^ck. VERDEIL. — Do la coloration des fibres d'origine animale et végétale qui com- posent les étoffes (jOi VERGNES. — Sur les résultats fournis par une hélice nouvelle, dite k hélice canne- lée » ... l>49 VERNEUIL (de). — Sur quelques fossiles paléozoïques de l'ouest de la France . . . 4''-5 — M. de Yeineuil communique une Lettre de M. de Tchih a Iche/ eut \si géologie de l'Asie Mineure OG7 VERNHES. — Production d'un exanlhème artificiel comme moyen de prévenir le croup ou de l'arrèler à son début. 706 et goS VIALÈTES D'AIGNAN. — Mémoire sur l'é- ' clipse totale de soleil observée le 7 sep- tembre, à Pay ta 658 VIARD et JosNARD. — Lettre concernant une Note sur la quadrature du cercle 801 VILLARCEAU. — Observations de la comète de Brorsen, faites à l'Observatoire impé- rial de Paris 08 — Sur la comète découverte par M. Donali, le a juin i858 (ii — Nouveaux éléments de cette comète 3o() VILLE. — Nouvelles recherches sur le rôle des principes inorganiques dans l'écono- mie de la nutrition végétale 4^'' VIXELLL — Note sur un appareil destiné à faciliter aux jeunes gens l'élude de l'as- tronomie. — Note sur le mouvement perpétuel 6i VOLPICELLI. — Sur l'induction électro- statique G23 et CG'i VROLIK, secrétaire général de l'Académie royale des Sciences d'Amsterdam, envoie, au nom de cette Académie, plusieurs vo- lumes récemment publiés 383 w WACHE (Ed.). — Note sur la nature des comètes 5G8 WALZ. — .Sur la comète de Donati ; Lettre à M. Le Verrier 3o6 WARGNIEB. — Figure et description de divers freins pour les voitures des che- mins de fer 568 WARTMANN. — Lettre concernant ses pré- cédentes recherches sur les rotations électromagnétiques produites dans divers liquides .... qS*) WILLIAMS. — Sur l'efficacité de l'ammonio- cilrate île fer dans le traitement du cho- léra-morbus 2i5 WILLM. — Note sur la phtalamine, nouvel alcali dérivé de la naphtaline (en com- mun avec M. Schulzenbergei) ... : 82 WLRTZ. -, Sur les clhers du glycol 34G — Transformation de l'aldéhyde en acétal (en commun avec M. FrapolU) 4'*^ ( Il-i/j) ZALIWSKI. — ^ole inlilulée: